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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ
DES
SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
fondée le 27 février 1891
TOME 10
PREMIÈRE PARTIE
1900
Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle
DE
NANTES
Nantes. - imp. 11. Guist'hau, A. Dit. as, successeur, 5 & (i, quai Cassard
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
EXTRAITS DES PROCÈS- VERBAUX
Séance du 12 janvier 1900
Présidence de M. F.-J. Bonnel, vice-président
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance. La rédaction en est adoptée à l'unanimité.
M. le Président fait part à la Société de la mort de deux de
ses Membres :
1° f M. Ernest Guibourd de Luzinais, sénateur, ancien
maire de Nantes, Membre fondateur.
2° f M. le baron Louis d'Hamonville, Membre correspon-
dant, au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés
(Meurthe-et-Moselle) .
M. le Secrétaire général rappelle que M. d'Hamonville était
un des rares ornithologistes français militants. Il avait formé
de nombreuses collections, soit par lui-même, soit en ache-
tant des collections entières à la mort de leurs possesseurs.
C'est ainsi qu'il était arrivé à posséder une des plus belles
collections d'œufs qui existent, au nombre desquels se trou-
vaient trois œufs du Pingouin brachyptère (Alca impennis L.),
espèce " rare des mers boréales, aujourd'hui complètement
détruite. La collection de Paradisiers de M. d'Hamonville
passait également pour une des plus riches connues.
VI
Présentations :
Membres affiliés :
MM. Moinard, Eugène, étudiant en pharmacie, à Nantes.
Barré, étudiant en médecine, à Nantes.
Bocquier, Edmond, élève à l'Ecole normale d'Institu-
teurs de la Roche-sur-Yon (Vendée).
Société correspondante :
Valparaiso (Chili). — Musée d'Histoire naturelle (Revista
chilena de Historia natural).
Correspondance :
M. le Secrétaire général communique une lettre de la Société
des naturalistes de l'Ain, proposant des modelages en terre
cuite de Champignons.
Ouvrage offert :
Quépat, René. — Ornithologie du Val de Metz; par l'auteur.
Communications verbales :
M. Louis Bureau présente trois échantillons d'Amadouvier
(Polijporus fomentarius L.) provenant de la forêt du Gàvre,
où ils ont été recueillis par notre collègue, M. Revelière, sur
troncs de Hêtre.
M. Ch. Ménier, à propos de ces trois Champignons, rappelle
qu'il a déjà signalé ce Polypore dans la même forêt où il l'a
recueilli le 25 octobre 1887. C'est une espèce des grandes
forêts, qui est rare dans la Loire-Inférieure, et c'est à tort que
Pradal la signale d'une façon générale sur les troncs du Hêtre
et du Chêne, sans indication de localité. Il parait que l'auteur
du « Catalogue des Plantes cryptogames de la Loire-Infé-
rieure » a confondu cette espèce avec une autre. En effet,
malgré ses recherches dans les forêts du nord du départe-
ment, M. Ménier n'a pu rencontrer ce Champignon en dehors
de la forêt du Gàvre, où il semble même assez localisé, sur
Hêtre et plus rarement sur Chêne, dans le voisinage de l'Allée
du Soulier.
VII
Muséum :
M. L. Bureau présente les objets entrés à l'établissement
depuis la dernière réunion :
1° Mammifères. — Une Gerboise d'Egypte (Dipus œgyptius
Hasselquiltst), capturée en Algérie et morte en captivité, à
Nantes, chez M. J.-E. Chenantais, qui en a gracieusement
offert la dépouille au Musée.
2° Minéraux. - Un bel échantillon de Gypse lenticulaire
formé par une agglomération de petits cristaux.
Ce gypse, qui se forme dans les .marais salants de Balz, est
une des curiosités minéralogiques de la Loire-Inférieure.
L'échantillon présenté a été recueilli et offert par M. Lehuédé,
cordonnier-naturaliste au bourg de Batz.
M. le Directeur-conservateur annonce qu'il vient de se
rendre acquéreur pour le compte du Muséum d'un Borqual
nain, Balénoptère à museau pointu (Balœnoptera rostrata
Linné [Balœna]), o\ mesurant 5m35, trouvé flottant en dehors
de la jetée du Croisic, le 3 janvier 1900, par M. Perréon,
pécheur. La mort remontait à quelques jours seulement.
L'animal étant peu endommagé, l'état de sa peau permet de
le naturaliser. Le squelette sera monté.
Séance du 2 février 1900
Présidence de M. Ch. Baret, président
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance. La rédaction en est adoptée.
M. le Secrétaire général annonce à la Société le décès de
deux de ses membres :
1° f M. A. -F. Mariox, directeur du Muséum et professeur
de zoologie à la Faculté des sciences de Marseille ; membre
honoraire.
2° f M. l'abbé Hodée, chanoine de la Cathédrale de Bennes ;
membre correspondant.
VIII
Correspondance :
Notre collègue, M. le Dr C.-A. Picquenard, a adressé à la
Société, à propos de la mort de M. l'abbé Hodée, la notice
nécrologique suivante :
Le Chanoine F. HODÉE
L'Histoire naturelle vient de perdre un de ses fervents adeptes en la per-
sonne de M. l'abbé F. Hodée, chanoine de la cathédrale de Rennes.
Le chanoine Hodée fut un des premiers membres de notre Société aussi
une courte notice sur notre regretté collègue doit-elle trouver place dans
notre Bulletin.
Le chanoine Hodée nous quitte à 73 ans après avoir conservé jusqu'à ces
derniers temps toute son intelligence, toute la vivacité de son esprit. Né à
Bonnemain, notre confrère s'adonna de bonne heure à l'étude des sciences
naturelles. Intrépide marcheur, il m'a raconté qu'alors qu'il était professeur
à l'Institution Saint- Vincent il partait à pied, le matin, de Bennes pour la Mi-
Forêt (li kilomètres), en compagnie de M. l'abbé de La Godelinais, pour ne
rentrer que le soir après avoir excursionné durant toute la journée. Pendant
ses courses le chanoine Hodée avait attaqué l'étude de plusieurs des
grands groupes de la nature: mollusques, insectes, oiseaux, plantes phané-
rogames et cryptogames. Il s'attachait surtout à connaître de son mieux la
faune et la flore du département où il était né et c'est plutôt en touriste qu'il
fit, toujours à pied, dans sa jeunesse, une longue excursion en Basse-
Bretagne.
Il avait réuni chez lui en outre de sa bibliothèque, des collections de lépi-
doptères, de coléoptères, de mollusques. La collection ornithologique de
l'Institution Saint-Vincent, la collection malacologique du même établisse-
ment ont été réunies ou mises en ordre par ses soins.
Son herbier assez considérable donne, au moins pour certaines parties,
une bonne idée de la flore d'Ille-et-Vilaine.
Le chanoine Hodée possédait au suprême degré cet esprit d'analyse qui
s'était développé chez lui par l'étude et l'enseignement des mathématiques,
aussi avait-il classé en tableaux synoptiques les groupes qui avaient été
l'objet de ses recherches. La flore, en particulier était résumée dans un petit
calepin de modeste apparence qui l'accompagnait toujours à la campagne.
Trouvait-on une plante embarrassante? Vite le bon abbé sortait son aide-
mémoire : il était rare que l'on n'arrivât pas rapidement à une détermination.
S'il reconnaissait une erreur dans la rédaction de ses tableaux elle était cor-
rigée et ces clefs qui pendant trente ans peut-être avaient servi à ses déter-
minations avaient fini par devenir aussi parfaites qu'on peut le souhaiter.
IX
Dans ces tableaux synoptiques le chanoine Hodée s'était attaché, pour certains
genres difficiles, à ne faire appel qu'à des caractères qui ne manquent
jamais, au système foliaire, particulièrement. Ses Salix étaient résumés de
main de maître De même je l'ai vu travailler au microscope pendant long-
temps pour établir, toujours d'après les caractères des feuilles, le tableau des
Hypnum, des Jungermannia , el des genres voisins. Malheureusement, le
calepin précieux ne quittait pas son propriétaire. J'essayai une fois, discrè-
tement, d'en obtenir communication : « Faites en autant me dit-il, cela vous
obligera à travailler. »■
Le chanoine Hodée avait ijuttlé depuis assez longtemps l'enseignement el
s'était fixé à Rennes dans cette maison où la mort est venue le surprendre.
Là, aidé de deux microscopes, il travailla ces dernières années à l'étude des
cryptogames cellulaires d'IIle-et- Vilaine en exceptant les algues, .le dois dire
que les champignons avaient à ses yeux un attrait tout particulier : derniè-
rement encore il publiait dans le Bulletin de la Société scientifiqtte et
médicale de Rennes, une liste de champignons nouveaux pour Pllle-et-
Yilaine. Auparavant, il avait largement collaboré à la liste donnée dans le
Bulletin par notre aimable confrère, M. Le Covec.
.le n'ai parlé jusqu'ici que des études préférées du chanoine Hodée. Il
importe de dire quelques mots de l'homme el de son caractère.
Il y avait chez ce vieillard à la taille élancée un cachet d'inaltérable jeu-
nesse. Son esprit était vif, ses réparties, nettes, incisives : il aimait la pré-
cision, il voulait y amener les autres.
Son exquise bienveillance rattachait à tout jamais aux jeunes gens qui lui
semblaient destinés à devenir des naturalistes et ceux-là lui rendaient large-
ment l'affection qu'il leur témoignait. Il n'éprouva dans toute sa carrière
qu'une seule désillusion sous ce rapport et il en parlait sans rancune, plu-
tôt même avec cette discrète ironie qu'il savait admirablement souligner d'un
regard.
Le chanoine Hodée était un homme modeste ; il a voulu vivre en quelque
sorte ignoré du public qui eût pu profiter de ses recherches s'il en avait
livré les résultats à l'impression. Il préféra en laisser le soin à ses élèves, à
ses amis, à ses correspondants. La contribution qu'il apporta à la connais-
sance de la flore de l'Ille-et-Vilaine n'en demeure pas moins précieuse et il
emporte dans la tombe et les regrets et la reconnaissance de tous ceux qui
ont eu le bonheur de cultiver avec lui l'aimable science. Il a semé la bonne
semence; il a secondé bien des efforts, favorisé des vocations et ses élèves,
ses amis, auront à cœur de se maintenir dans la voie d'honnêteté, de pro-
bité scientifique dont le chanoine Hodée leur a toujours donné l'exemple.
\
Présentation d'un membre titulaire :
M. Deckert, Henri, au parc du Val-Chézine (Lépidoptères
français, paléarctiques et exotiques).
Présentation de mémoire :
Pizon, Antoine. — Études biologiques sur les Tuniciers colo-
niaux Fixés. — 2e partie : Botryllidés et Distomidés.
Communications verbales :
M. Ch. Baret l'ait circuler un certain nombre de fort belles
aquarelles représentant des Agaricinées récoltées par lui dans
les bois du Petit-Port.
Nous donnons ci-dessous la liste des espèces figurées par
M. Baret.
1899 octobre Amanita bulbosa(\ar. citrina) ; spores rondes,
blanches.
Am. pantherina ; spores blanches, ovales.
Pratella campestris.
Prat . campestris (var . Champignon de couches).
Prat pratensis.
8 nov. Tricholoma sejunctum : sporesblanches, rondes.
9 Trich. columbelta : spores blanches; ovales.
20 Psiloeybe atrorufus ; spores brun- violacé,
ovales.
23 Cortinarius renitens ; spores ochracées, oblon-
gues.
— 2(5 Hygrophorus virgineus ; spores blanches, ovales .
— 27 — Clitocybe laccata ; spores blanches, rondes,
épineuses.
1er déc. Clitocybe brumalis ; sporesblanches, ovales.
8 Pleurotus ylandulosus : spores blanches, oblon-
gues.
1900 20 janv. Collybia velutipes ; spores blanches, ovales.
XI
1900 2 Amb. Viaud-Grand-Marais,
ancien président, prend le fauteuil pour la séance.
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der-
nière réunion, dont la rédaction est adoptée.
Présentation de mémoire :
Dominique, abbé J. — Additions et annotations au Catalogue
des Orthoptères de la Loire-Inférieure ; travail présenté par
M. le Secrétaire général.
Communications verbales :
M. Louis Bureau fait ensuite une communication sur :
L'échouement d'un Cachalot, à la Tranche, Vendée.
A la date du 21 février dernier, M. Chartron, notre collègue de Luçon,
lui écrivait qu'un Cétacé de grande taille venait d'échouer dans cette localité.
Le 23, à 11 heures du matin, il arrivait à la Tranche, accompagné de
MM. Honnel, professeur suppléant à l'École de médecine de Nantes, Char-
tron et Laurent, de Luçon. L'animal, en pleine putréfaction, était venu
s'échouer près de la jetée, quelques jours avant. Déplacé à chaque marée,
par tes flots, il gisait sur la plage, à 800 mètres environ, au sud du bourg,
au moment de leur arrivée. La masse informe, repliée sur elle-même, en
partie enfoncée dans le sable, par sa partie antérieure, ne laissait voir que la
queue et une nageoire pectorale. Affaissée sur elle-même, elle paraissait ne
pas contenir le squelette entier. L'animal était tordu sur lui-même vers le
tiers postérieur; de larges déchirures se voyaient dans la peau et deux
vertèbres détachées avaient été trouvées à la côte. M. Bureau rapporte
comment il reconnut un Cachalot. Il parvint à retirer de dessous cette masse
informe la peau de la mâchoire inférieure présentant les perforations des
gencives et celle de la voûte palatine, offrant, de chaque côté, une rangée de
dépressions produites par les dents de la mâchoire. Le sexe était manifeste,
XII
l'animal était un mâle de grande taille. Quelques jours avant, il se présen-
tait étendu sur la plage et les habitants évaluaient sa longueur à 32 pas, soil
environ 21 mètres, chiffre qui pourra être rectifié à l'aide des dimensions
relevées sur la queue et sur certaines parties de l'animal.
M. L. Bureau présente plusieurs photographies prises par M. lionuel el
donnant une parfaite idée de l'étal dans lequel ils ont trouvé ce Cachalot,
dont l'état de putréfaction permet de faire remonter la mort à deux ou trois
mois environ.
M. Bureau fait ressortir l'intérêt qui s'attache cependant à cet échouement,
le sixième du siècle sur les côtes océaniques de la France. Bien que l'animal
soit incomplet, il y a lieu de faire le nécessaire pour sauver ce qu'il en reste.
Il dit ((lie, dans ce but, ne pouvant disposer du temps nécessaire à ce travail,
il a envoyé aussitôt à la Tranche M. Ern. Marchand, préparateur au
Muséum, qui s'acquitte en ce moment, avec le plus grand zèle, de sa
mission.
Il fait ensuite rapidement l'historique des Cachalots échoués sur les côtes
océaniques de France, d'après les travaux de Gervais, P. Fischer, Pouchet et
van Beneden.
Un mémoire sur cet intéressant échouement paraîtra au Bulletin.
Séance du 6 avril 1900
Présidence de M. Ch. Baret, président
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance qui est adopté sans observation.
Correspondance :
M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. le
Ministre de l'Instruction publique, accusant réception des
planches détachées des volumes du Bulletin et destinées à
l'Exposition du Ministère.
On orages offerts :
Olivier, abbé H. — Exposé systématique et description des
Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France. -
2{' partie, fasc. Ier.
Bureau, Ed. Sur la première plante fossile envoyée de
Madagascar.
Ces deux, ouvrages offerts par leurs auteurs.
XIII
Compte rendu financier de Vexercice 1899 :
M. L. Bureau, secrétaire général-trésorier, rend compte de
la gestion des finances de la Société pour l'année qui vient de
s'écouler.
M. le Président, au nom de la Société, remercie M. Bureau
de son excellente gestion et fait ressortir que l'état satisfaisant
dans lequel se trouvent les finances est entièrement dû au
dévouement constant déployé par son secrétaire général-
trésorier.
Présentation de Mémoire:
Dominique, abbé J. -- Fourmis jardinières; ce travail est
présenté, au nom de notre collègue, par M. E. Marchand,
qui en donne lecture.
Communications verbales :
M. Ch. Ménier présente le n° 663 du " Curtis's Botanical
Magazine " paru en mars 1900, dans lequel figure un article de
M. W. Botting Hemsley sur Matthiola oyensis, accompagné
d'une planche coloriée. M. Ménier rappelle que Matth. oyensis
est spontané à l'île d'Yeu, et qu'en 1877, notre collègue,
M. Viaud-Grand-Marais et lui, ont appelé l'attention sur lui,
en le signalant dans le Bulletin de la Société botanique de
France.
Cette Crucifère intéressant particulièrement la flore de
l'Ouest, M. Ménier croit qu'il serait convenable de donner
une traduction de l'article du botaniste anglais et de repro-
duire la figure qu'il donne du Matthiola oyensis, qui n'a
jamais été figuré en France.
M. A. Viaud-Grand-Marais présente, en le commentant, un
opuscule de M. Ern. Olivier sur les Serpents du nord de
l'Afrique.
M. F.-J. Bonnel présente de nouveaux clichés relatifs au
Cachalot échoué à la Tranche, et dont M. L. Bureau a entretenu
la Société à la séance du 2 mars dernier.
M. Ern. Marchand, vu l'heure avancée, donne seulement
quelques brefs détails sur le sauvetage des restes du Cachalot ;
XIV
il reviendra sur cet intéressant sujet à la prochaine séance et
fera quelques intéressantes observations relativement aux
lacunes existant encore dans la connaissance de certaines
parties de l'ostéologie des Cétacés.
Muséum :
M, Louis Bureau présente les animaux suivants entrés en
collections depuis la dernière séance :
1° Oiseaux. - - Un Stercoraire cataracte, Stercorarius cata-
ractes V., mâle; le Croisic, 17 août 1899. Ce sujet porte à trois
le nombre des spécimens de la collection régionale du
Muséum de Nantes.
Un Stercoraire parasite, Stercorarius parasiticus Lin., mâle
adulte, variété mélanique ; le Croisic, 23 août 1899.
Une belle série du Goéland de Sabine, Larus Sabinei Leach,
tous adultes, en noce, en plumage de transition et en plumage
d'hiver, tués les 22 et 23 août 1899, dans les parages d'Hœdick.
Uji Goéland pygmé, Larus minutas, femelle adulte en plu-
mage d'hiver; le Croisic, 23 août 1899.
Tous ces oiseaux sont dûs aux chasses de M. Rogatien
Levesque, au mois d'août dernier, à bord de son yacht à
vapeur « l'Hébé », dans les parages du Croisic.
2° Poissons. — Un intéressant Poisson, Lota lepidion Risso?
= Haloporphyrus lepidion Gûnther, reçu ce jour même, de
M. Nicollon, du Croisic, avec un autre sujet semblable, donné
à préparer pour les collections. Le sujet présenté, conservé
dans le formol, mesure 0m36.
Suivant Moreau (Les Poissons de la France), le Lota lepidion
n'aurait encore été capturé que dans la Méditerranée où il est
rare. M. L. Bureau a relevé entre la description de Moreau et
le sujet présenté plusieurs différences notables. Uue étude
ultérieure sera donc nécessaire.
M. Gûnther a décrit, sous le nom d' Haloporphyrus eques
une espèce voisine, découverte par l'expédition du " Knight-
Errant " dans les parages des îles Faroë (Report of the Chal-
lenger, vol. XXII, 1887) et retrouvée par M. Kœhler, dans le
golfe de Gascogne (Résuit, scient, de la campagne du ** Caudan "
XV
dans le golfe de Gascogne, 18ï)(>, fasc. III, p. 487). M. L. Bureau
a [)u consulter le travail de M. Kœhlër, mais non encore la
description el la ligure données par Gûnther.
Séance du 4 mai 1900
Présidence de M. l'.-.l. I'.onnei., vice-présidenl
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance ; la rédaction en est adoptée.
M. le Président l'ait part à la Société de la mort d'un de ses
membres honoraires :
;- M. Alph. Milne-Edwards, membre de l'Institut, directeur
du Muséum.
Correspondance :
Lettre émanant du Comité d'organisation du Congrès orni-
thologique.
M. Louis Bureau, secrétaire général, est prié de vouloir
bien représenter la Société à ce Congrès.
Présentation d'un membre affdié :
M. Chevalier, Manuel, élève à la Faculté très sciences de
Paris, 51, rue Monge.
Présentations de mémoires :
Bocquier, Edmond. — Pénéplaines vendéennes
Baret, Ch. — Notes pour servir à la Minéralogie de la Loire-
Intérieure.
Communications verbales :
M. Henri Deckert remercie la Société de l'honneur qu'elle
lui a t'ait en consentant à l'admettre au nombre de ses mem-
bres titulaires, dans sa séance du 2 février dernier.
M. Georges Ferronmére présente une Courtilière (Grillo-
talpa vulgaris) qu'il a capturée au Croisic. Cet Orthoptère, de
couleur peut-être un peu plus foncée que les sujets ordinaires,
creuse ses galeries, dans la localité indiquée, sous les marais
salants.
XVI
M. Ferronnière a également trouvé au Croisic une Annélide
indéterminée (?), intermédiaire entre les Spionidiens et les
Cirrhatuliens. Il la rapproche du genre Hekaterobranchus
Buchanan qui est, lui-même, d'après Mesnil, probablement
synonyme de Streblospio Webster. L'animal vivait dans une
mare saumàtre communiquant avec les marais salants.
M. F.-J. Bonnel présente dans un tube, et montés en prépa-
rations microscopiques, des débris d'un aspect tout parti-
culier, trouvés en quantités abondantes dans les déjections
d'une femme malade, habitant Saint-Nazaire. Ces débris
avaient été remis par le médecin de la malade à notre
collègue M. J.-B. Moinard, pharmacien à Saint-Nazaire, qui
les avait transmis à son frère, étudiant à l'Ecole de médecine
de Nantes.
M. Bonnel a pu identifier les débris qui avaient été soumis
à son examen à des restes de colonnes vertébrales de jeunes
Anguilla vulgaris, vulgo Civelles.
M. Ernest Marchand fait part à la Société des observations
qu'il a faites lors du dépeçage du Cachalot échoué à la Tran-
che (Vendée), échouement dont M. le Dr Bureau et lui-même
ont déjà parlé au cours des dernières séances.
Les observations de M. Marchand portent sur l'imperfection
des connaissances des cétologues relativement à la :
Durée du processus d'ossification des arcs hsemaux, hivma-
pophyses, os en V ou en chevron accompagnant les vertèbres
caudales des Cétacés.
11 rappelle l'état de putréfaction dans lequel il trouva le Cachalot à son arri-
vée à la Tranche — (3 kilom. au S. du point où MM. Bureau et Bonnel l'avaient
laissé) — et son désappointement en constatant que le squelette était
presque entièrement disparu. La dépouille du vieux mâle qu'il avait sous les
yeux ne représentait plus qu'une loque colossale. Cet animal devait
atteindre, certainement, une taille voisine de 22 à 23 mètres ; la peau,
mesurée du front à l'échancrure caudale, donnait une longueur totale de
24 m. 80 ; la queue mesurait i m. 95, sans compter, à chaque extrémité de
ses lohes, 0 m. 10 de peau effilochée. Le crâne, la mâchoire inférieure, la
colonne vertébrale, jusqu'au delà de la région anale, les omoplates, les côtes
et l'humérus gauche avaient été perdus par le Cétacé avant son échouement
XVII
à la Tranche. La peau était largement déchirée vers [a région occipitale ej
aux épaules, la région thoracique avail été perforée en plusieurs points par
les côtes. Bref, toutes les parties du corps qui avaient été pourvues riche-
ment de tissu musculaire ou avaient renfermé des viscères étaient absolument
vides; seules, les nageoires et la partie postanale avaient, ii\\\n' à leur
richesse en tissus conne.ctif-fibreux, nerveux et tendineux, échappé à la
liquéfaction générale, garanti le tissu musculaire peu volumineux dans ces
régions et conservé leur charpente.
C'est ainsi que M. Marchand a pu recueillir le membre antérieur droit
presque complet : humérus, radius et cubitus, carpiens et métacarpiens, les
phalanges avaient été détachées par le frottement pendant les déplacements
successifs que chaque marée faisait effectuer à la dépouille depuis son
échouement. Le membre gauche était dans un état identique ; l'humérus,
détaché, avail été recueilli à la côte, à la marée qui avait précédé son arrivée,
par un propriétaire de la Tranche, M. Patron, qui le lui a remis gracieu-
sement. Les os de ce membre sont plus volumineux que ceHX de la nageoire
droite
Trois vertèbres caudales, ainsi qu'un os en chevron, avaient également
été ramassés à la côte par les habitants.
Grâce au sexe du Cétacé, M. Marchand a pu trouver les deux os pelviens :
ils étaient retenus par leur extrémité inférieure, à peu près à hauteur de
l'anus, à la racine du pénis, par quelques lilaments tendineux du bulbo-
caverneux, en pleine putréfaction. Les os du bassin sont très intéressants,
ils diffèrent beaucoup, comme forme, de celui figuré par Pouchet et Beau-
regard dans les Nouv. Arch. du Muséum, 3e sér., 1, IS8!), pi. Y, fig. 1U. Il
est hors de doute que si le'Cachalot de la Tranche avait été une femelle, les
deux os pelviens auraient été perdus.
M. E. Marchand a pu, en disséquant la queue, sauver les 16 dernières
vertèbres, ce qui porte à 19 le nombre des vertèbres caudales possédées par
le Muséum ; les 3 vertèbres trouvées à la côte sont, fort heureusement, celles
précédant immédiatement la série trouvée en place.
Il a pu constater que les ars haemaux, os en V des célologues, étaient repré-
sentés jusqu'à l'extrémité de la colonne vertébrale. Les auteurs qui ont étudié
l'ostéologie du Cachalot, affirmant que les dix dernières caudales en sont
dépourvues, cette constatation était intéressante.
Certainement, jusqu'à la 14e caudale, les htemapophyses sont bien carac-
térisées, l'arc est fermé, elles atteignent même une taille assez consi-
dérable et chacune d'elle est en l'apport presque direcl avec la ver-
tèbre située en avant, s'appuyant à peine sur la vertèbre située en
arrière ; niais, à partir de la 15° jusqu'au dernier disque intervertébral.
XVIII
l'arc reste ouvert, les haemapophyses ne sont plus représentées que
par une paire d'os passant au cartilage pur, en même temps qu'ils diminuent
de volume en approchant de l'extrémité de la colonne ; leur situation est
exactement sous le disque intervertébral, chaque os ou noyau cartilagineux
étant placé latéralement à l'axe et noyé dans le tissu sous-jacent à une pro-
fondeur variant de 0m04" à 0m02 de la capsule synoviale, en prenant pour
limite de celle-ci le bord du disque épiphysaire. Entre les I51' et 16e ver-
tèbres, ces os, cunéiformes, sont gros comme la moitié du poing; entre les
16e et 17e, gros comme un œuf de poule et comprimés intérieurement ; entre
les 17e et 18e, ils sont arrondis et ne dépassent pas la grosseur d'une
moyenne noix ; dans les trois espaces intervertébraux suivants, l'ossification
n'est pas achevée et ils restent à demi cartilagineux, passant de la grosseur
d'une amande à celle d'un noyau de prune; enfin, dans les trois derniers
intervalles, les représentants des os en V ne sont plus que des noyaux carti-
lagineux dont les derniers (situées entre les 23e et 24e vertèbres) atteignent
à peine le volume d'un noyau de cerise.
Contrairement à ce que l'on avait cru jusqu'à présent, les haemapophyses
existent jusqu'à l'extrémité de la queue chez le Cachalot ; seulement il faut
chercher leurs derniers représentants dans le tissu sous-jacent, exactement
sous le disque intervertébral.
Les auteurs admettent que le Cachalot O* est adulte (!) lorsqu'il a atteint
la taille de 15 à 16 mètres, il s'agit ici de savoir ce qu'ils entendent par
adulte; si ce mot, pour eux, signifie simplement apte à la reproduction c'est
peut-être vrai, mais il ne faut pas conclure de ce qu'un animal est en état de
se reproduire, qu'il a atteint son développement complet et que son squelette
est définitivement constitué, dans toutes ses parties, puisqu'il a été constaté,
•chez le mâle échoué à la Tranche, dont la taille ne devait pas être moindre
de 22 à 23 mètres, que la formation et l'ossification des haemapophyses
n'étaient pas encore terminées.
D'ailleurs, l'observation faite, en janvier dernier, sur la Balénoptère
rostrée échouée au Croisic, de certain tissu cartilagineux dans l'extrémité de
la région caudale, et les faits mentionnés plus haut, conduisent M. Marchand
à penser que les os en chevrons doivent exister chez les autres Cétacés ; il en
est certain pour quelques Delphinides. Aussi, pour lui, le nombre d'haemapo-
physes signalé par les auteurs, chez les nombreuses espèces étudiées, est-il à
vérifier sérieusement.
be travail annoncé par M. L. bureau, à la séance de mars dernier, au
sujet du Cachalot s'étendra sur ce sujet. Il sera accompagné de planches où
les pièces seront figurées.
XIX
Muséum :
M. L. Bureau présente à la Société:
1° Oiseaux. — Un Goéland à manteau noir (Laras marinush. )
jeune; offert par M. Mce Schwob, directeur du Phare de la
Loire.
2° Insectes. -- La collection de Coléoptères de feu Pradal.
Cette collection offre un intérêt particulier pour le dépar-
tement, attendu que c'est les matériaux qu'elle renferme
qui ont servi à Pradal pour dresser le Catalogue qu'il publia,
en 1859, dans les Annales de la Société académique de Nantes,
sous le titre " Histoire et description des Coléoptères du
département de la Loire-Inférieure ".
Cette collection a été offerte au Muséum par M. le docteur
Dorain.
Séance du 1er juin 1900
Présidence de M. F.-J. Bonnel, vice-président
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance. La rédaction en est adoptée.
Correspon dan ce :
M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de
M. Edm. Bocquier, de la Roche-sur- Yon, lettre dans laquelle
notre collègue signale la naissance d'un veau monstrueux, à
Chaillé-les-Marais.
Un extrait de cette lettre sera inséré aux Communications.
Ouvrages offerts :
Hovelacque, Maurice. — Recherches sur l'appareil végétatif
des Rhinanth'ées, Orobanchées et Utriculariées; offert par
Mme Veuve Maurice Hovelacque.
Ménier, Ch., et Monnier, Urbain. — Un deuxième cas d'em-
poisonnement par le Lepiota helveola; offert par les auteurs.
Communications :
M. l'abbé J. Dominique a adressé à M. E. Marchand, pour
être lue en séance, la notule suivante :
XX
Diagnose d'une variété nouvelle d'Hémiptère
P eritr échus geniculatus Hah. var. namnetensis Dom.— Carac-
tères de l'espèce, sauf : Tète plus finement ponctuée. Thorax entièrement
noir, beaucoup moins long, prescme transverse, plus élargi en arrière ;
visiblement caréné sur sa moitié postérieure.
Tibias antérieurs noirs dans leur moitié basale et légèrement tachés de
noir à l'extrême sommet ; les postérieurs entièrement noirs. 9- Nantes
(ma collection).
M. Ch. Ménier présente deux Coléoptères nuisibles :
1° Xeslobium rufovillosum Deg. — Cet insecte lui a été adressé
à l'Ecole des sciences pour être déterminé. Il a été trouvé
dans un appartement où un tuyau en plomb, pour le gaz,
était placé dans une encognure lambrissée. Le Coléoptère qui
à l'état larvaire avait vécu dans le bois de l'encognure, a
percé le tuyau pour se procurer une sortie.
2° Pissodes notatus. — Ce Curcurlionide cause des dégâts aux
Conifères, aux dépens desquels la larvaire se nourrit. L'in-
secte parfait est également nuisible, car il dévore les feuilles
et les bourgeons.
M. Ménier présente ensuite une branche de Pêcher présen-
tant une anomalie : le type des Rosacées étant normalement
pentamère, cinq carpelles se sont développés simultanément
dans une fleur, qui présentent actuellement cinq petites pêches.
M. E. Marchand présente une Baudroie de 0 in. 35 de lon-
gueur, capturée dans une écluse, pendant son séjour à la
Tranche. Ce Lophius qui diffère du L. piscatorius et du L. bu-
deyassa, de même taille, devra être étudié. Peut-être a-t-on
affaire à une forme locale ou à une anomalie.
M. Louis Bureau mentionne la capture d'un Tursiops tursio Ç
de 2 m. 90 de longueur, qui était venu s'échouer, à marée
basse, sur le banc des Grattes (Pierre-Rouge), vis-à-vis Paim-
bœuf, le 9 mai 1900, vers 7 heures du malin, en poursuivant
une montée d'Aloses. Le pêcheur, M. Friard, qui l'avait
capturé, a déclaré, en effet, qu'avant d'expirer, le Souffleur
avait rendu sept Couverts {Alosa /intu L.) el une Lamproie
marine de grande taille. Les Aloses étaient intactes. La Lam-
proie était coupée.
XXI
Cette femelle était prête à mettre bas. L'utérus renfermait
un fœtus de 1 m, 08. Une note concernant celle capture sera
publiée par MM. L. Bureau et E. Marchand.
M. Méniek fait remarquer (pie le tuyau de plomb percé par
le Xestobium rufovillosum Deg., et qu'il offre au Musée, a une
épaisseur de près de 6mm.
M. Edm. BOCQUIER. — Nous extrayons de la lettre adressée
par notre collègue, mentionnée plus haut, le passage suivant,
concernant un cas de tératologie :
Note sur un veau monstreux
« J'ai à vous signaler la naissance d'un curieux monstre
qui intéressera sûrement les amateurs de tératologie. Le
11 mai, est né près de Chaillé-sous-les-Ormeaux (1), canton
de la Roche-sur-Yon, un veau bizarrement constitué ; la
conformation du squelette n'avait rien de trop anormal : les
membres étaient grêles et le mufle très allongé, mais la peau
était singulière : pas un poil, un cuir épais, corné, dur,
résistant, écailleux et fendillé. Sur le cou, le dos et les flancs,
cette enveloppe, de couleur blanchâtre, était très divisée. Des
plaques plus larges et plus dures couvraient la partie supé-
rieure des cuisses. Celte enveloppe s'étendait sous le ventre et
jusque sur les pattes et la queue, laquelle était très large,
mince et aplatie à son extrémité.
» Les vices de conformation étaient plus accentués dans la
tète. Il n'y avait pas de lèvre inférieure, et les dents, aiguës,
de la mâchoire inférieure, fortement plantées dans leurs
alvéoles et plus grosses que normalement, étaient nues
jusqu'à la base. Les paupières faisaient défaut et les yeux,
d'un rouge vif, avaient une fixité horrible. Les oreilles, raides,
dures, entièrement cornées, étaient appliquées contre le
crâne.
» La partie antérieure de la tète, depuis le frontal jusqu'aux
(1) Et non Chaillé-les-Marais, comme il est dit page XIX.
XXII
narines, était formée de plaques osseuses, dures, résistantes,
d'un noir foncé. En voici le croquis :
Les chiffres 1 et 1 indiquent remplace-
ment des cornes... Ce sont deux plaques
osseuses, avec des stries annulaires et une
\\il9l petite cavité centrale. 2 représente une pla-
que cordiforme, d'un noir foncé. 3 et ï re-
présentent d'autres plaques sensiblement
symétriques.
)) L'animal a vécu huit jours ; une photographie en a été
prise après sa mort, mais le cliché a été détérioré. Cependant,
si on peut en obtenir quelque chose, je vous enverrai une
épreuve le plus tôt possible. »
M. E. Bocquier ayant adressé au Secrétariat la photographie
de l'animal, nous nous empressons d'en donner une repro-
duction.
Muséum :
M. Le Dr Louis Bureau présente à la Société les animaux
suivants entrés à l'Établissement depuis la dernière séance :
1° Oiseaux. — Falco communis Gmel., Faucon commun,
femelle adulte. La Chapelle-sur-Erdre, 15 janvier 1900. Tué
et offert par M. G. Poydras de la Lande.
XXIII
Pica caadata Lin., Pie ordinaire, à ailes et queue blan-
châtres. Les parties habituellement noires à reflets verdàtres
sont d'un brun fuligineux. La Chapelle-sur-Erdre, 4 nov.
1899, par M. Aug. Diard.
Lanius collurio Lin., Pie-grièche écorcheuï, variété avec la
tète, le cou et les parties inférieures blancs ; la queue, le dos
et les ailes lavés de blanchâtre. Loire-Inf., 14 août 1899, par
M. Paul Puget.
Lams argentatus Briss., Goéland argenté, né à Belle-Ile-
en-Mer en juillet 1898, élevé en captivité et mort le 31 oct.
1899 (un an et quatre mois). Don de M. Félix Banchais.
Anas boschas Lin., Canard ordinaire, très semblable au
Canard sauvage ordinaire et servant de Canard d'appeau.
Mâle adulte ayant perdu son plumage de noces et portant le
plumage qu'il prend après l'incubation. La Provotière, com-
mune de Biaillé, 25 juillet 1899. M. Louis Bureau.
Clangula glaucion Brehm ex Lin., Garrot vulgaire. Mâle
adulte. Lac de Grand-Lieu, 9 février 1900. Offert par M. Bo-
quien.
Podiceps nigricollis Sund., Grèbe à cou noir. Adulte presque
en plumage complet des noces. Le Croisic, 2 avril 1900. Par
M. Marcel Ladmirault.
Podiceps fluviatilis Briss., Grèbe castagneux. Jeune en pre-
mier plumage. La Sèvre, en amont de Vertou. Par M. Jacques
Libaudière.
2° Poissons. — Rhombus, de 0m57 de longueur, différant
assez du Turbot et de la Barbue pour mériter une étude
spéciale. Cet intéressant Pleuronectidé a été péché dans le
chenal du Pilier, par 30 brasses de fond.
Solea ciineata de la Pylaie, Sole seteau, pêchée dans le S.
des Corbeaux par 24 à 30 brasses.
Ces deux Pleuronectidés ont été adressés du Croisic, au
Muséum, le 16 janvier 1900, par M. Xicollon.
Trachiniis araneus Cuv., Vive araignée. — Marseille.
Batrachus didactyhis Bl., Batracoïde didactyle. — Tunis.
Dactyl opte rus volitans (L.), Dactyloptère volant. — Bastia,
Corse.
XXIV
Thynnus thynnus (L. Scomber), Thon commun. — Marseille.
Crenilabrus pavo Cuv. et Val. = Cr. lapina Geof., Crénilabre
Paon. — Marseille.
Lota elongata Risso, Lote allongé. — Alger.
Ophisuras serpens (Linné Murœna), Ophisure serpent. — Nice.
Murœna helena L., Murène hélène. — Marseille.
Ces Poissons, qui appartiennent tous à la faune méditerra-
néenne, ont été fournis par notre collègue, M. Prulière, natu-
raliste-préparateur, à Marseille, pour augmenter la collection
générale.
Séance du 6 juillet 1900
Présidence de M. F.-.l. Bonnel, vice-président
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance ; la rédaction en est adoptée à l'unanimité.
Ouvrages offerts :
Camus, Fernand. — Etude botanique sur l'archipel de Bréhat
(Côtes-du-Nord) (Extr. du C. R. de VAss. fr. p. Vavanc.
d. se. Congrès de Boulogne-sur- Mer, 1899). — Don de
l'auteur.
Meunier, Victor. — Les ancêtres d'Adam. Histoire de l'Homme
fossile. — Paris, 1900.
Cet ouvrage, imprimé aux frais de M. A. Thieullen et
généreusement distribué par lui, est une réimpression d'un
Résumé des œuvres de Boucher de Perthes.
Présentation de Mémoires :
Camus, Fernand. — Note sur les Muscinées de l'archipel de
Bréhat (Côtes-du-Nord) et Étude préliminaire sur les
Muscinées du département des Côtes-du-Nord avec une
Liste des espèces de ce département.
Dominique, abbé J. — Trois Orthoptères nouveaux du Congo
français.
Bureau, Louis. — Le Lycte canaliculé (Lyctus canaliculatus
Fabr.) et les ravages qu'il fait dans les parquets et
autres bois ouvrés.
XXV
Communications verbales :
M. le D1' Viaud-Grand-Marais présente des échantillons
d'Œnanthe peucedanifolia. récoltés, par lui, dans les prés de la
Pinelière, près le Loroux-Bottereau, où il est assez répandu.
M. Ch. Ménier a rencontré cette Ombellifère à la Haie-
Fouacière et le long de la route de Clisson, jusqu'à cette
ville ; à Chauve, au Clion, à Rouans, localités non encore
signalées. Œnanthe peucedanifolia croît dans les prés
humides, mais, cependant, plus élevés que ceux dans
lesquels se rencontre Œnanthe silaifolia.
M. Ménier attire ensuite l'attention sur des plantes
adventices de la Prairie-au-Duc, appelées à disparaître
dans un délai plus ou moins prochain par suite de l'exten-
sion de la ville :
1° Lepidium virginicum, plante des décombres, signalée,
autrefois, à Trentemoult, par le Dr Maupon.
2° Amsinkia angustifolia, Borraginée, désignée par son nom
exact dans l'herbier Dufour. Dans l'herbier Delamare, à
l'Ecole de médecine de Nantes, cette plante est inscrite, sans
indication de localité, sous le nom erroné d'A. lijcopsioides :
peut-être provient-elle du Jardin des plantes de Nantes.
L'herbier Ecorchard, conservé dans ce dernier établissement,
contient la même plante, également sans localité, sous
le nom d'A. intermedia.
3° Chenopodium anthelminticum, est connu et assez commun
sur la Prairie-au-Duc.
Autrefois, on trouvait également, dans cette même localité,
Coniza ambigua, qui en a disparu.
M. Ménier présente un Rumex provenant des prairies
inondées du lac de Grandlieu. Cette plante, probablement
confondue, jusqu'ici, avec le Rumex Hijdrolapathum, lui
paraîtrait appartenir plutôt au Rumex maximus,
M. C. Borgogno présente trois sujets vivants d'un Paguridé
des Antilles, Cenobita Diogenes (Cateshy). Ces Crustacés, aux
XXVI
habitudes presque terrestres, onl été recueillis à Redouda,
petite ile située au N. de la Guadeloupe, et atteignant une
altitude de 250 mètres.
Les animaux présentés ont été capturés, il y a environ
deux mois, loin du bord de la mer, à environ 200 mètres
d'altitude, par M. Coulon, capitaine au long-cours; ils sont
logés dans des coquilles de Livonia.
Depuis leur capture, ils ont été nourris de pain, de légumes
et de fruits. Ils sont encore très vigoureux et très agiles.
M. Ern. Marchand présente :
1° Un Lepomis mcgalolis pris à la ligne, dans la Loire,
à Oudon, le 24 juin dernier. Le sujet présenté est un des
plus petits individus capturés (O'"09), les plus gros attei-
gnaient 0m13 et 0m15 ; ils ont été mangés par le pêcheur
qui n'avait conservé que l'individu présenté pour essayer
d'en connaître le nom et l'origine, n'ayant, quoique fervent
pécheur à la ligne, jamais vu de poissons pareils dans la
Loire.
2° Une fraise monstrueuse ; par suite de la fasciation du
pédoncule floral, le réceptacle s'est allongé dans le sens de
l'aplatissement de l'axe floral et le fruit, à maturité, se pré-
sente contourné en une sorte d'S, dont le développement
longitudinal atteint 0m095.
M. L. Bureau, qui a représenté notre Société au Congrès
ornithologique international tenu cette année, à la fin de juin,
à Paris, a été appelé à la présidence de l'une des sections du
Congrès. Il y a fait les communications suivantes :
1° Sur les plumages de la Mouette de Sabine, Xema Sabinei.
2" Les Oiseaux qui se reproduisent en plumage du jeune
âge, et ceux qui ne se reproduisent qu'en plumage de vieux.
;>" Sur la présence de la Mésange d'Irby, Acredala Irbyi,
dans le midi de la France ;
Ces communications paraîtront dans le volume du Congrès.
Muséum :
M. L. Bureau présente, à la Société, les pièces suivantes
entrées à l'établissement depuis la dernière réunion :
XXVII
1" Mammifères. — Moulage du fœtus de Tursiops tarsio.
Un Rat noir. Rat tus rattus (Mas. L.), jeune, variété blanche,
capturé à l'état sauvage à Aigrefeuille, par M. Léon FJeury.
Une Gerboise d'Egypte, Dipus aegyptius, provenant d'Algérie,
morte en captivité, à Nantes; offerte par M. E. Chenantais.
2" Oiseaux. Un Faucon hobereau, Falco subbuteo, tué
près cl ii nid à Sainte-Pazanné, Loire-Inférieure, le 25 avril 1900,
par M. Bernard de la Brosse.
Un Eider vulgaire 9, Somateria mollissimd, tué le 17 décem-
bre 1899, dans la baie de la Tnrballe, par M. Marcel Ladmi-
rault, et olt'ert par lui au Muséum.
Un Faisan argenté o', Eaplocomus nyethetnerus, de 2 ans ;
don de M. Ignard.
Un Canard couronné o", Erimistura leucocephala, provenanl
de Bone, Algérie; don de M. G. Ladmiraull.
Séance du 9 novembre 1900
Présidence de M. Ch. Baret, Présidenl
En ouvrant la séance, M. le Président donne lecture d'une
lettre de M. Louis Bureau, secrétaire général, qui s'excuse de
ne pouvoir assister à la réunion en raison d'une grave
maladie de son frère, M. Léon Bureau, dont l'état est inquié-
tant.
M. le Président se fait l'interprète de la Société en expri-
mant tous ses regrets du malheureux événement qui retient
M. Louis Bureau loin de nous, et il souhaite qu'une amélio-
ration de la santé de M. Léon Bureau vienne calmer les
inquiétudes de sa famille. Les membres présents s'associent
pleinement au sentiment exprimé par les paroles de M. Baret.
Le Vice-Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la
dernière réunion qui est adopté à l'unanimité, sous réserve
d'une observation de M. C. Borgogno qui rappelle que les
Cénobites présentés par lui en juillet dernier l'étaient au nom
de son ami, M. le D1 Mce Rivron. Deux des Crustacés en ques-
tion sont encore vivants et très vigoureux.
XXVIII
Présentation de nouveaux Membres :
Membre titulaire :
M. Chape, Paul, ingénieur civil, 36, rue de la Bastille, à
Nantes.
Membre correspondant :
M. Pérochard, Jules, pharmacien à la Caillière (Vendée).
Communications verbales :
M. Ern. Marchand présente à l'assemblée quelques Poissons
atïeclés de diverses monstruosités :
1" Leuçiscùs rutilus, Gardon commun, franchement apode ;
2° Lichîa glauca, Liéhe glayeos, faux apode (les nageoires
ventrales arrêtées dans leur développement sont recouvertes
par la peau) ;
3° Pagellus centrodontus, Pagel centrodonte, — vendu au
marché de Nantes sous le nom impropre de Dorade, — atteint
d'un bec de lièvre compliqué de la mâchoire inférieure.
Il rappelle qu'à la Tranche (Vendée), il avait constaté une
déformation des nageoires pectorales chez une Baudroie de
petite taille (0,35). Enfin, pour mémoire, il cite le cas d'un
Barbeau commun qui, au dire du pêcheur qui l'a capturé
et mangé, aurait été atteint d'hétérocercie.
Une note détaillée sera insérée au Bulletin.
M. Marchand présente ensuite une série de petits Diptères,
choisie dans un lot que lui a communiqué notre collègue
M. C. Borgogno, qui a observé cet insecte en quantité
innombrable au sommet de la tour d'Oudon, le 30 septembre
dernier. M. Marchand a reconnu dans ces minuscules Diptères,
une Muscide, dont le nom a été mentionné bien des fois, en
raison des ravages qu'elle occasionne certaines années dans
les champs de céréales, Chlorops ornata Meig.
La magnifique série que lui a remise M. C. Borgogno, avec les
matériaux recueillis par lui précédemment, lui permettront
de débrouiller la synonymie très compliquée de cette espèce
intéressante, malgré les travaux assez nombreux dont les
Chlorops ont déjà été l'objet.
XXIX
M. Marchand l'ait passer sous les yeux de l'assemblée une
aquarelle représentant le Chlorops ornala, fortement grossi,
ainsi qu'une série de tètes et d'abdomens offrant; tous les
passages existant entre le type de Meigen et les formes érigées
en espèces pour ses variétés de coloration.
Une note détaillée, accompagnée d'une planche coloriée,
reproduction de l'aquarelle présentée, paraîtra prochainement
dans le Bulletin.
M. C. Borgogno signale à l'attention de la Société une note
parue dans le journal " Le Nouvelliste de l'Ouest " le 8 octo-
bre 1900, et veut bien en donner lecture. Nous reproduisons
cet article in-extenso, à titre de document :
« Une pluie de punaises à Mauves. Hier, après-midi, un
de nos amis, se promenant avec sa famille au bord de la
Loire, à Mauves, n'était pas peu stupéfait de voir un chaland
dont la voile repliée était noire.
» En s'approchant, sa stupéfaction grandit encore : ce qui
donnait à la voile cette sombre couleur étaient des milliers
de punaises des bois; tout le bateau en était couvert !
» Une heure ou deux plus tard, notre ami rentrait pour
dîner à la propriété qu'il possède non loin de l'eau : de très
blanche qu'elle était quand il l'avait quittée, la façade de la
maison — tout comme la voile du chaland — était devenue
absolument noire.
» Le côté de la maison regardant le Nord avait seul gardé
sa couleur primitive.
» On juge de l'émoi de notre ami : émoi d'autant plus légi-
time que l'intérieur de son domicile n'avait pas été épargné ;
rien que dans la chambre à coucher, la domestique, en
balayant les murs et le parquet, recueillait un demi-seau des
peu odorants insectes !
» Inutile de dépeindre les transes de la nuit qu'il passa
dans son « home » ainsi contaminé.
» Ce matin, à son réveil, s'il restait encore des punaises
dans les chambres, celles du dehors avaient disparu : il n'en
restait plus une seule.
XXX
» Où sont-elles allées?
» Mystère.
» Si, d'aventure, quelques-uns de nos lecteurs ont reçu
leur désagréable visite, ils pourraient nous en informer. Cela
intéresserait... les autres. »
L'appel du rédacteur du " Nouvelliste " a sans doute été
entendu car, le surlendemain, une note signalait le passage
d'une nuée de cette même espèce d'insectes à Cholet, Maine-
et-Loire.
La Punaise grise qui fait l'objet de cet entrefilet est le
Raphîgaster grisea Fabr., dont les éclosions en masses sont
assez fréquentes.
A la même date, on observait sur la rive gauche de la
Loire un passage abondant de la Coccinelle à 22 points,
Halgzia vigintiduopunctata (Coccinella Linné).
A propos des renseignements que peuvent parfois offrir
aux naturalistes les correspondants des journaux, M. Mar-
chand donne lecture d'un entrefilet du Petit Journal, en date
du 24 août 1900, communiqué par M. Etienne Bureau.
« Capture d'une baleine. -- Une baleine mesurant plus de
quinze mètres a été rencontrée par 47° latitude N. et 10° long. G.,
par l'équipage du dundee Bienaimé, de Groix.
» Le patron Y von est parvenu, malgré de nombreuses
difficultés, à la remorquer jusqu'à Port-Tudy, où de nom-
breuses personnes ne cessent de l'admirer depuis hier. »
Il est bien probable que le Cétacé dont il est question
appartient, étant donné sa taille, à l'espèce qui échoue le plus
souvent sur notre littoral océanique, c'est-à-dire au Balsc-
noptera musculus.
M. Borgogno présente, monté, un beau spécimen de Ger-
mon, Thinnus alalonga (Scomber Bonnalerre), qu'il a pu se
procurer sans mutilation et qu'il se fait un plaisir d'offrir
pour la collection régionale du Muséum. On sait, en effet, que
les pêcheurs thoniers ont l'habitude de couper les opercules
des Poissons qu'ils capturent pour retirer les branchies et les
viscères.
XXXI
M. G. Ferronnière indique la distribution d'un certain
nombre d'animaux et de végétaux d'eau saumâtre dans la
zone littorale de la basse Loire, de Saint-Nazaire à Nantes ; il
insiste sur les limites d'extension des espèces d'eau douce et
des espèces marines dans cette région et conclut par étude
îapide du régime du Meuve et de la salure de ses eaux sur
différents points.
Muséum :
Les pièces entrées au Muséum pendant les vacances seront
présentées à la Société par M. Louis Bureau au cours de la
prochaine séance.
Séance du 7 décembre 1900
Présidence de M. l'.-.l. Bonnel, Vice-Président
M. le Vice-Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la
séance de novembre, lequel est adopté sans observations.
M. le Président de séance donne lecture d'une lettre par
laquelle M. Ch. Baret, président de la Société, contraint par
une indisposition de garder la chambre, s'excuse de ne pouvoir
venir à la réunion, et adresse pour le Bulletin une note sur
Téclogite de Saint-Philbert-de-Grandlieu, entré depuis peu au
Muséum, en même temps qu'il annonce une communication
sur des Champignons récoltés par lui, laquelle sera faite à la
séance de janvier.
Communications verbales :
M. Louis Bureau présente deux beaux individus montés
de Puffin fuligineux, Puffinus griseus Solander sp., tués dans
les parages d'Haedik, le 29 août 1900, par M. Rogatien
Lévesque, et offerts par lui au Muséum.
Cette espèce n'avait pas encore été capturée sur les côtes de
la Bretagne et de la Vendée.
M. le Dr A. Viaud-Grand-Marais signale le développement,
sur les terrains remués autour du musée Dobrée, d'une très
XXX II
nombreuse colonie de Tabac rustique, Nicotiana rustica, qui
s'est maintenu jusqu'en octobre.
M. Viaud-Grand-Marais présente ensuite un Coléoptère
longicorne, Acanthocinus œdilis, déterminé, à sa demande,
par notre collègue, M. l'abbé J. Dominique, insecte recueilli
dans un local où avait été serré du bois destiné au chauffage,
provenant de Noirmoutier et fourni par des Pins maritimes.
Ce Longicorne, autrefois inconnu dans l'Ouest, a fait son
apparition depuis les semis de Pins noirs d'Autriche sur les
rivages de la baie de Bourgneuf. Il serait l'auteur d'une maladie
dont l'apparition coïncide avec ces semis et la constatation
de sa présence ; maladie se décelant par le dépérissement des
arbres, se manifestant d'abord vers la cime, s'étendant ensuite
et amenant la mort des Pins attaqués. Ce même Insecte est
connu en Allemagne pour attaquer tous les Conifères.
Au nom de M. l'abbé Chabirand, curé de la Verrie, Vendée,
notre collègue signale la capture d'une Vipère à deux têtes.
Cette Vipère a été capturée vivante, le lundi 26 novembre, par
le nommé François Papin, domestique, à la Roche-Vertbois,
commune de Saint-Martin-Lars, en Tiffauges, pendant qu'il
travaillait dans un champ, et portée à M. l'abbé Poupeau,
curé de Saint-Martin. Averti, M. l'abbé Chabirand est allé
voir l'animal. C'est une Vipère aspic, brune avec taches noires,
longue d'environ vingt centimètres, pouvant avoir un peu
plus d'un an. Les deux tètes, rattachées à un seul cou, sont
très bien conformées, les yeux sont vifs, les crochets très
apparents et les petites langues, à la moindre excitation,
s'agitent et sortent des deux gueules. Une des tètes, cepen-
dant, est un peu plus grosse que l'autre et semble diriger le
corps quand on veut faire ramper l'animal. Celte Vipère est
destinée au musée du Petit Séminaire de Chavagnes-cn-
Paillers.
M. Ch. Mkniek, au sujet de cette communication, dit qu'au
cours du mois dernier M. Jollan de Clerville lui a signalé
pareille monstruosité.
En faisant défricher, dans les environs de Saint- Viaud, un
XXXIII
petit bois d'une superficie d'un hectare environ, les travail-
leurs, à leur dire, ont, dans cet espace restreint, découvert cl
détruit 149 Vipères dont une à deux têtes. Ces animaux
étaient pelotonnés sous des souches.
M. Fern. Camus expose le résultat de quelques excursions
botaniques autour de Landerneau. Il y signale l'abondance
de VHgmenophgllum tunbridgeiise, dont il a trouvé deux
localités nouvelles ; le Lgcopodium Selago ; quelques rares
Hépatiques dont le Lejeunea Mackagi, non encore indiqué en
France; un Lichen, le Stictina fuligiiiosa en étal de fructifica-
lion, le Sparganiiim neglectam encore peu connu au nord de
la Loire-Inférieure, etc.. Il partage l'avis des botanistes qui
considèrent comme indigène le Cistus hirsulus de la Joyeuse-
Garde.
Antoine Pizon, del.
Mauge. Pliotogr.
Évolution de loozoïde de Botrylloïdes rubrtim.
Mauge, Photogr.
Evolution de l'oozoïde de Botryllus Schlosseri.
Études biologiques
sur les
TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS
par
M. Antoine PIZON
agrégé des sciences naturelles, Docteur ès-sciences
Deuxième Partie : Botryllidés et Distomidés
INTRODUCTION
Le présent travail est consacré à l'exposé des observations
biologiques que j'ai laites sur des colonies vivantes de Botryl-
lidés et de Distomidés (Ascidies composées), élevées en
aquarium, les unes au bord de la mer, les autres à Paris.
C'est le complément naturel des études du même ordre que
j'ai faites antérieurement sur le g. Botrylloïdes et qui ont paru
à cette même place dans le Bulletin de l'an dernier (1).
Dans ce premier mémoire, j'avais suivi les transformations
successives de quelques colonies de Botrylloïdes rubrum
depuis le mois de février jusqu'au mois de mai ; celle que j'ai
décrite plus particulièrement possédait douze ascidiozoïdes
au début de mes observations et en comptait cent quatre-vingt-
deux au mois de mai.
Mais il était nécessaire d'établir si les différents phéno-
mènes biologiques que m'avait fournis l'observation de ces
colonies déjà âgées — principalement en ce qui concerne la
continuité de la blastogénèse, la durée de chaque génération,
la vitalité du cœur chez les très jeunes bourgeons et chez les
ascidiozoïdes morts, la complication croissante de l'appareil
vasculaire colonial, etc. — ne sont pas des phénomènes d'ordre
il) Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés (Bull. Soc. se. nat. de
l'O. de la France, 4899, 55 pages, 16 planches dont deux doubles.)
Nanles. — Bull. Suc. se. Dut. Ouest. T. 10. fasc. 1-11, 30 juin 1900.
2 NANTES. — BULL. SOC. SG. NAT. OUEST. — T. 10
plus général existant chez les autres Tuniciers bourgeon-
nants et aux différentes périodes de leur évolution.
La première partie de ce nouveau mémoire comprend des
observations sur les larves de Botrylloïdes rubrum et sur les pre-
mières générations d'ascidiozoïdes qui en dérivent successive-
ment par voie de bourgeonnement. Je comble ainsi une lacune
que j'avais dû — faute de matériaux — laisser exister dans
mon travail antérieur sur ces animaux, où la colonie qui
m'avait servi de point de départ comprenait déjà douze indi-
vidus.
La seconde partie est consacrée à des observations sur des
colonies du g. Botryllus, accompagnées de quelques autres
sur les Distaplia, Ascidies composées de la famille des
Distomidés.
J'ai suivi des colonies de Botrylles à différentes époques de
leur évolution : tout d'abord la larve et les premières généra-
tions de bourgeons qui en dérivent ; — puis des colonies plus
âgées, au mois de juin, qui n'étaient pas encore dans la
période de maturité sexuelle ; — et enfin d'autres colonies
qui étaient à la période de la formation de leurs larves.
Toutes les jeunes colonies étaient fixées sur des lames de
verre, aussi bien celles des Botrylles que des Botrylloïdes,
pour rendre possible l'examen microscopique de leurs deux
faces .
Les différents points que j'ai établis sont :
La durée de l'évolution des oozoïdes et des ascidiozoïdes
engendrés par voie de bourgeonnement ;
Le mécanisme de leur régression ;
L'apparition très précoce des contractions cardiaques chez
les très jeunes bourgeons et leur persistance après la mort
jusqu'à la régression complète de l'individu ;
Le mécanisme de la circulation chez les jeunes colonies ;
Le développement de leur système vasculaire ;
Les pontes successives des connus dans le cours d'un
même été et leur blastogénèse pendant cette période.
Tous ces faits constituent autant de données entièrement
nouvelles sur la vie coloniale des Botryllidés.
A. PIZON. — SUR CES TUNICIERS COLONIAUX FIXES à
Enfin ces observations me permettent de confirmer les lois
générales du bourgeonnement chez les jeunes colonies telles
que je les ai déjà formulées antérieurement (1). Cette confir-
mation prend sa valeur dans ce fait qu'elle est le résultat
d'une méthode d'observation essentiellement différente de
celle dont j'avais dû me contenter lors de mes premières
recherches sur les Botryllidés ; dans celles-ci j'avais établi
les lois générales de la blaslogénèse en reliant les états de
cormus différents, recueillis à des époques successives dans le
cours de l'année, tandis que cette fois j'ai suivi les transforma-
tions successives d'une même colonie conservée en aquarium
pendant plusieurs semaines ou même pendant plusieurs mois.
Bien que les colonies ainsi élevées en aquarium ne se trou-
vent pas exactement dans les conditions qui sont réalisées à
la mer, je crois cependant que la méthode expérimentale à
laquelle j'ai eu recours donne des résultats qui, au moins
pour certaines questions, telles que les lois générales du
bourgeonnement, par exemple, ne doivent pas différer sensi-
blement de ce qui se passe chez les colonies qui vivent dans
leur milieu normal. Une première preuve en est fournie par
l'identité des résultats que les deux méthodes d'investigation
très différentes dont je viens de parler m'ont donnés en ce
qui concerne la succession, la durée et la régression des
différentes générations.
D'autre part, les faits isolés que j'ai observés sur des cormus
fraîchement recueillis ou gardés vivants une semaine ou deux
dans les aquariums du laboratoire maritime de Saint-Vaast,
concordent également avec ceux que m'ont fournis les cormus
que j'ai élevés à Paris.
En troisième lieu, enfin, les lois générales de l'évolution des
colonies de Botrylloïdes que je conservai l'an dernier, du mois
de février au mois de mai, restèrent pendant tout ce temps
d'une constance remarquable, jusqu'au jour où je les maintins
à l'obscurité complète et où elles entrèrent en régression ;
(1) A. Pizon, Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés [Ann. des Se.
nat., 1892, 386 p. et 9 pi.).
4 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
tandis que si ces connus ainsi maintenus en aquarium eussent
été influencés d'une manière appréciable par les conditions
nouvelles qui leur étaient faites, il est vraisemblable que cette
influence eût été en s'accentuant avec le temps et que dans la
première période d'observation, vers le troisième ou le qua-
trième mois, les résultats eussent été sensiblement différents
de ceux du début.
Je crois donc que les lois générales du bourgeonnement ne
sont pas modifiées d'une manière sensible par la vie en
aquarium, au moins dans les limites de trois à quatre mois,
qui représentent la durée maxima pendant laquelle j'ai main-
tenu mes colonies en captivité .
Mais il peut n'en être pas de même pour les pontes succes-
sives dont je signale l'existence dans le cours d'un même été
et dont l'époque, de même que le nombre, peuvent se trouver
plus facilement influencés par les conditions extérieures. J'ai
vu, par exemple, une colonie de B. Schlosseri pondre en
aquarium, tout à fait à la fin de l'été, des larves incomplète-
ment développées qui succédaient à plusieurs pontes de larves
normales et qui ont été elles-mêmes suivies, à la ponte sui-
vante, par de simples œufs en segmentation. Etait-ce un
phénomène normal ou pathologique ? Il est évident que ce
point particulier ne pourra être définitivement fixé que par
l'observation, aux bords de la mer, d'un certain nombre de
colonies d'espèces différentes et maintenues dans des condi-
tions aussi voisines que possible des conditions normales.
L'élevage des colonies d'Ascidies composées en aquarium est
particulièrement délicat, surtout quand il s'agit de les élever
dans un laboratoire éloigné de la mer : l'eau doit être suffisam-
ment aérée en même temps que mise à l'abri des poussières, le
courant doit être continu et les bassins ne doivent renfermer
aucune substance capable de se décomposer. Il n'y a guère
que les algues vertes qui restent intactes, au moins quelques
mois, sans compter qu'elles ont l'avantage d'entretenir la
richesse de l'eau en oxygène. La conservation des colonies est
absolument impossible avec les algues brunes; les zostères
résistent un peu mieux. C'est à la suite de très nombreux
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXES 0
mécomptes que j'ai eu l'idée d'essayer de l'aire fixer les
colonies sur des lamelles de verre ; l'opération est assez déli-
cate, mais une fois qu'elle a réussi, les colonies peuvent se
conserver longtemps en prenant les précautions que j'indiquais
tout à l'heure pour le renouvellement et l'aération de l'eau ;
la construction de petits aquariums en verre, avec courant
d'eau continu, est facile à réaliser.
I
Études sur le Genre Botrylloïdes
S I. — Évolution de l'oozoïde.
Je ne m'occuperai pas ici du développement de la larve; j'ai
exposé cette question dans mon premier mémoire sur les
Botryllidés (1).
Les observations qui suivent portent uniquement sur l'évo-
lution de l'oozoïde à partir du moment où il abandonne
la vie pélagique pour se fixer (2).
On peut subdiviser cette évolution en trois stades succes-
sifs : 1° modifications qui se reproduisent au moment même
de la fixation ; — 2° vie de l'oozoïde fixé ; — 3° régression de
l'oozoïde.
1er stade : Modifications de loozoide au moment de sa fixation.
La particularité la plus importante à noter au moment de
la fixation est le changement d'orientation de l'oozoïde, le
déplacement de certains organes larvaires, particulièrement
(1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nat., 1892.
p. 60 et suivantes).
(2) On sait que l'on donne le nom d'ouzoïde à l'individu issu de l'œuf : le
blastozoïde est l'individu formé par voie de bourgeonnement aux dépens d'un
autre ; on désigne encore sous le nom d'ascidioznïde tout individu faisant
partie de la colonie, quelle que soit son origine : l'oozoïde est le premier
ascidiozôïde de la colonie.
6 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
du tube digestif, et la disparition de quelques autres : le sys-
tème nerveux, les papilles sensorielles et la chorde.
La larve libre a ses deux ouvertures placées latéralement
par rapport au grand axe du corps ; elles sont dans un plan
à peu près perpendiculaire à celui de la fixation. L'endostyle
se trouve à la partie antérieure de la larve libre, étendu trans-
versalement dans un plan à peu près parallèle au futur
plan de fixation, ainsi que le montre la larve de Botryllus
Schlosseri représentée par la fig. V et dont l'éclosion date de
six heures.
Une fois que les papilles adhésives se sont accolées au
support qu'elles ont rencontré, l'ouverture branchiale se
redresse peu à peu, effectue une rotation d'environ 90° et va
se placer dans un plan parallèle à celai de la fixation, à
l'opposé des surfaces adhésives et des ampoules vasculaires.
La figure I représente une larve de Botrylloïdes rubriim à ce
stade. Elle était encore mobile un soir à dix heures et le lende-
main à six heures du matin, elle était fixée comme l'indique la
ligure. Elle se trouvait très ramassée avec ses deux ouvertures
qui s'étaient ramenées à la lace supérieure.
L'opacité de ses tissus s'opposait à l'observation précise
des changements qu'avaient subis ou que subissaient encore
ses organes internes ; il n'y avait guère que le déplacement
des orifices qu il était possible d'observer sur la larve vivante.
J'ai eu recours à des séries de coupes minces pratiquées sur
des larves du même âge pour étudier les modifications que
présente le système nerveux à ce stade, modifications qui sont
décrites un peu plus loin.
Sur les flancs de la larve se voient encore un reste de la
chorde, CH, qui n'a pas encore été absorbé, ainsi qu'un tube
renflé en massue, L, qui n'est pas autre chose que le reste
du mamelon céphalique qui s'était d'abord très allongé sur la
base de fixation et qui est maintenant en voie de disparition.
(On sait que le mamelon est un gros renflement conique situé
à la partie antérieure de la larve, au centre des huit ampoules,
et qui est rempli de vitellus nutritif.)
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXES /
Quant aux huit ampoules vasculaires qui formaient précé-
demment une couronne à la partie antérieure de la larve
libre, elles ne changent pas de position et une fois que la
fixation est opérée, elles se trouvent occuper la partie infé-
rieure de l'oozoïde.
Elles s'étalent sur le plan de fixation et, au lieu d'être sessiles
comme chez la larve à l'éclosion, elles sont maintenant por-
tées chacune par un pédicule qui s'allonge progressivement,
tout en continuant à s'ouvrir dans les lacunes sanguines de
l'oozoïde.
Elles forment bientôt à la partie inférieure du corps une
sorte d'étoile dont les branches sont souvent très régulière-
ment étalées.
C'est en moyenne de six heures à huit heures après la
fixation que ce stade étoile se trouve bien réalisé.
Ajoutons que le volume des ampoules est considérable rela-
tivement aux dimensions de l'ascidiozoïde et que la substance
de la tunique commune se forme avec une grande rapidité
à leur voisinage. C'est ce que montre en premier lieu la fig. I,
qui représente, comme nous venons de le dire, une larve qui
est fixée depuis six à huit heures. Elle est vue par sa face
dorsale .
La larve que représente la fig. II est du même âge, mais
elle est vue par sa face inférieure pour montrer les débouchés
des ampoules dans les cavités sanguines. Je l'ai figurée pour
donner aussi un exemple de la forme étoilée parfois très
régulière que peuvent prendre les ampoules. Elle montre
encore les premiers rudiments du bourgeon B[ engendré par
la larve, le reste du lobe céphalique et la tache pigmen-
taire de la vésicule sensorielle, qui est à ce moment entrainée
dans les lacunes sanguines.
Je ne m'arrêterai pas sur la question, aujourd'hui classique,
de la dégénérescence du système nerveux. Je me contenterai
de noter ici l'instant précis où cette régression se produit chez
les larves de Botrylloïdes rubrum.
Le système nerveux de l'oozoïde fixé n'est pas le même,
comme on le sait, que celui de la larve libre. Ce dernier entre
8 NANTES. — BULL. SOC. SC. \AT. OUEST. — T. 10
en régression dès la fin de la vie pélagique, et il n'y a pas que
la vésicule sensorielle et les filets nerveux des papilles qui
disparaissent, mais aussi tout le ganglion ainsi que le cordon
nerveux qui lui faisait suite et se continuait sur la longueur de
la chorde.
Une dizaine d'heures après la fixation, la régression est
complète.
Lorsqu'on étudie des séries de coupes microscopiques obte-
nues avec des larves de cet âge et parvenues au stade étoile,
on constate qu'il n'existe plus rien du ganglion larvaire pri-
mitif, pas plus que de la vésicule sensorielle ; leurs éléments
sont dissociés et entraînés dans les espaces sanguins, avec
ceux qui proviennent de la chorde et du cordon nerveux
qui accompagnait cette dernière. La tache pigmentaire, en
raison de ses dimensions et de sa teinte noire très foncée, se
distingue fort bien sur l'oozoïde vivant et on peut suivre son
déplacement dans les lacunes sanguines.
Le système nerveux qui fonctionne chez l'oozoïde fixé est
tout entier, comme on le sait, de nouvelle formation et ses
éléments n'ont pas les mêmes caractères histologiques que ceux
de l'oozoïde libre ; le nouveau ganglion a en effet des éléments
cellulaires beaucoup plus petits que l'ancien, et la différence
apparaît particulièrement frappante sur les coupes qui ren-
ferment simultanément les deux ganglions ; d'ailleurs, ce
nouveau système nerveux de l'oozoïde fixé est absolument le
même, anatomiquement et histologiquement, que celui de
tous les autres ascidiozoïdes qui se formeront dans la suite
sur cet oozoïde par voie de bourgeonnement continu.
Mais ce qui mérite encore d'être noté à ce sujet, c'est que le
ganglion que possédera l'oozoïde fixé apparaît de très bonne
heure alors que l'autre est encore absolument intact et a toutes
ses parties en activité fonctionnelle. C'est ce que montrent
des séries de coupes microscopiques pratiquées dans des
larves de différents âges.
1° La larve, au moment où elle est sur le point de se fixer, est
encore pourvue de son système nerveux primitif, ne présentant
pas le moindre signe d'altération dans aucune de ses régions.
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 9
Le ganglion postlarvaire est en voie de formation et il
envoie même déjà quelques filets nerveux ; mais sa différen-
ciation n'est pas encore terminée, car sa partie centrale
montre très peu de la substance fibrillaire qu'il possède à
l'état adulte. Il est adhérent aux parois de l'organe vibratile
et ses éléments, à très petits noyaux, se distinguent avec la
plus grande facilité de ceux du ganglion primitif, dont les
cellules sont cinq ou six fois plus grandes et possèdent des
noyaux énormes.
2° Chez l'oozoïde fixé depuis une dizaine d'heures, tel que
celui que représente la fig. I, le système nerveux primitif est
en voie avancée de dégénérescence ; aucune de ses parties
n'est intacte, tous ses éléments sont désagrégés et circulent
dans les espaces sanguins, isolés ou associés en petits paquets ;
la tache pigmentaire en particulier est parfaitement recon-
naissable même sur l'oozoïde entier (fig. I et II).
Le ganglion de nouvelle formation est beaucoup plus volu-
mineux qu'au stade précédent et renferme de la substance
fibrillaire à son centre ; les corps cellulaires sont concentrés
à la périphérie; sa différenciation paraît définitive.
Voici, pour terminer, quelques mots sur les papilles adhé-
sives. J'ai fait connaître leur structure histologique dans un
mémoire antérieur (1) ; la richesse de leur innervation et leur
position à la partie tout à fait avancée de la larve, autorisent à
les regarder comme des organes sensoriels. Elles disparaissent
également après la fixation, en même temps que les filets
nerveux qu'elles recevaient du ganglion larvaire.
2e stade : Vie de l'oozoïde fixé. — L'oozoïde, d'abord
couché au début de la fixation, comme l'indique la fig. I, se
redresse progressivement et prend une position verticale,
avec ses deux ouvertures en haut et la région de fixation à
la partie inférieure.
La fig. III représente le même oozoïde que la fig. I, vingt-
quatre heures après sa fixation. Il est dressé verticalement
il) A. IMzon, Histoire le la blaslogénèse chez les Botryllidés [Arin. des Se.
nal.. 1892, p. 303).
10 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
au-dessus de ses ampoules vasculaires qui forment une espèce
de bouquet ; deux de ces ampoules qui sont situées derrière
l'oozoïde, ne sont pas visibles sur la figure.
L'ouverture cloacale a une place un peu variable, tantôt
elle occupe la partie tout à fait antérieure de l'ozoïde, à côté
de l'ouverture branchiale, tantôt elle est placée plus ou
moins latéralement,
Quand à l'endostyle, qui occupait primitivement la partie
antérieure de la larve, il se trouve avoir maintenant une
direction verticale.
Toutefois il convient d'ajouter que sa verticalité est loin
d'être la même chez tous les oozoïdes ; il y en a chez lesquels
le sac branchial est aussi vertical que chez les Polyclinidés
(fig. III), mais chez d'autres la base de fixation comprend une
plus ou moins grande étendue de la face ventrale, c'est-à-dire
que l'ascidiozoïde est couché sur une certaine étendue
de son endostyle. C'est la règle générale chez les espèces du
genre Botryllus. On sait que des variations de cet ordre
s'observent même chez les Ascidies simples et il y a long-
temps que Roule les a montrées chez les Ciona intestinalis,
qui se trouvent prendre un aspect assez variable suivant
l'étendue de leur base de fixation.
Les différences d'aspect que présentent de ce fait les
cormus de Botrylloïdes rubrum n'autoriseraient pas davan-
tage à pratiquer chez eux des coupures spécifiques, et il y
aurait lieu, par exemple, de voir si le Botrylloïdes prostatum
Giard n'est pas tout simplement an cormus de Botrylloïdes
rubrum dont les ascidiozoïdes seraient un peu couchés.
3e stade : Régression de Voozoïde fixé. J'ai déjà établi que
les différents blastozoïdes qui se succèdent dans un cormus
de Botrylloïdes rubrum ont une existence assez courte (1) ; ils
ne restent jamais que de cinq à sept jours à l'état adulte,
avec leurs deux orifices ouverts à l'extérieur; puis survient
(1) Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés ; première partie
\Bull. Snr. se nat. deVO. de la Fr., Ier fasc. 1899. page li).
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 11
leur dégénérescence qui s'effectue presque totalement dans
l'espace de cinq à six jours.
La durée de l'oozoïde fixé n'est pas plus grande . en géné-
ral, vers le cinquième jour, quelquefois le sixième, qui suit
la fixation, il termine son évolution ; ses orifices se ferment,
sa branchie s'affaisse et il entre en régression.
.le cite plus loin un cas où deux oozoïdes s'étant accolés
l'un à l'autre par la tunique commune, restèrent huit jours à
l'état adulte.
La régression, une fois commencée, marche d'ailleurs assez
vite ; vers la fin de la première journée tous les organes sont
déjà à un état de dissociation avancée ; ce n'est bientôt plus
qu'une masse granuleuse rouge brique, à l'intérieur de
laquelle il est possible de découvrir le cœur qui continue à
se contracter tantôt dans un sens, tantôt dans Vautre, comme
sur le vivant.
Ces mouvements se continuent plus ou moins longtemps et
ils ne prennent fin que lorsque la masse de l'oozoïde est déjà
très réduite ; le plus souvent c'est vers la fin du second jour
ou dans le courant du troisième qu'ils cessent, alors qu'il ne
reste de l'ancien oozoïde qu'une petite masse granuleuse, dont
le volume ne dépasse pas la cinquième ou la sixième partie
de celui d'un ascidiozoïde adulte. Les éléments provenant de
la régression, dissociés ou réunis par petits amas, se répan-
dent dans les huit ampoules pédiculées de la périphérie et
dans le jeune bourgeon, qui reste toujours en communication,
par un pédicule creux, avec son ascendant, même lorsque
celui-ci est en dégénérescence.
En somme, les lois de l'évolution de l'oozoïde, une fois fixé,
ne diffèrent pas de celles des autres ascidiozoïdes engendrés
par bourgeonnement ; la durée de sa phase fixée, sa régres-
sion et la persistance de ses contractions cardiaques, sont les
mêmes que celles d'un ascidiozoïde quelconque d'une colonie
plus âgée.
12 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
§11. — Bourgeonnement de la larve et des générations suivantes
Le bourgeonnement de la larve a été également étudié en
détail dans mon premier mémoire sur les Botryllidés, où j'ai
établi que les premiers rudiments des bourgeons apparaissent
de très bonne heure, quand la larve est encore enfermée dans
l'organisme maternel (1).
Les nouvelles observations que j'apporte à ce sujet viennent
seulement confirmer le bourgeonnement unilatéral de l'oozoïde
et fixent la durée des phases de l'évolution de ce premier
bourgeon.
J'ai montré que le bourgeonnement de la larve, encore
enfermée dans l'organisme maternel, s'annonce tout d'abord
bilatéral. L'ébauche de chacun des deux bourgeons consiste
en un épaississement de la membrane péribranchiale mater-
nelle, à droite et à gauche du corps ; mais l'atrophie du bour-
geon de gauche paraît générale et sur les nombreuses larves
que j'ai encore observées à ce sujet, je n'ai jamais vu se déve-
lopper que le bourgeon de droite ; il ne conserve même pas
longtemps sa position primitive et se rejette toujours vers la
base de l'oozoïde (fig. III). Je ne fais donc que confirmer
encore une fois ce point particulier de la blastogénèse de la
larve.
Le bourgeon unique qui se développe est déjà très accusé
chez la larve qui se fixe (fig'. I et II) ; il est à peine plus gros
chez la larve fixée depuis vingt-quatre heures (fig. III), et au
moment de la mort de son oozoïde progéniteur, ce bourgeon
n'a guère encore que le cinquième de la taille de l'adulte. Mais
à ce moment il est encore relié directement à son ascendant
par un pédicule creux, qui persistera même définitivement
pour devenir un vaisseau colonial lorsque la disparition de
l'oozoïde aura été complète. Pendant le temps que dure la
régression de ce dernier, ce tube assure le passage des éléments
d'origine régressive dans le bourgeon.
il) Histoire do lu blastogénèse chez les Botryllidés (Ami. de* Se. naturelles,
1892. p. 174).
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 13
La particularité la plus importante à noter concernant
l'évolution de ce bourgeon, c'est la précocité de ses contractions
cardiaques.
Quoique son volume soit encore très réduit au moment de
la mort de l'oozoïde, et qu'il soit encore complètement recou-
vert par la tunique commune, son cœur est déjà constitué et
ne tarde pas à entrer en activité et à associer ses contractions
à celle de l'oozoïde mort. Le début de ses contractions est un
peu variable ; je les ai vues s'effectuer quelquefois déjà au
moment même de la mort de l'oozoïde, d'autres fois elles
apparaissaient quelques heures plus tard ; dans certains
bourgeons, elles n'ont commencé que le second jour après la
mort de l'oozoïde.
A mesure que ce dernier se réduit, son bourgeon se déve-
loppe et le recouvre progressivement. Ce dernier, pour
atteindre l'état adulte, met un temps qui a varié de quatre à six
jours chez les colonies que j'ai étudiées ; ce n'est qu'à ce
moment qu'il perce la tunique commune au niveau de ses
deux siphons et que ceux-ci s'ouvrent librement à l'extérieur.
J'ai pu suivre l'évolution de trois de ces jeunes colonies
jusqu'à la troisième génération de bourgeons, en notant,
comme je l'avais déjà fait pour les générations précédentes,
la durée de chaque phase. Je n'entrerai pas dans les détails à
leur sujet, parce que les lois de leur évolution se sont montrées
les mêmes que celles des connus plus âgés qui ont fait l'objet
de la première partie de ces études (1) :
Chaque blastozoïde en engendrait deux autres dont un seul,
parfois, atteignait l'état adulte ;
Chaque ascidiozoïde ne restait pas plus de cinq jours à l'état
adulte, après quoi il entrait en régression ;
Les bourgeons n'avaient que le quart ou le cinquième
du volume de l'adulte au moment de la mort de leurs ascen-
dants, et mettaient de quatre à cinq jours pour se développer
totalement.
(1) Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés, l« partie (Bull.
Suc. se. nat. de l'O. de la F>\, 1er fascicule, 1899).
14 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Les contractions cardiaques, toujours très précoces chez les
jeunes bourgeons, se continuaient encore pendant deux ou
trois jours après la mort de l'ascidiozoïde, etc., etc.
Gela montre que la blastogénèse générale est la même quel
que soit l'âge de la colonie. Je noterai une seule particularité
à ce sujet : le développement était un peu plus accéléré chez
les très jeunes connus : un jeune bourgeon ne mettait jamais
plus de cinq jours, le plus souvent il n'en mettait que quatre,
pour atteindre sa taille adulte à partir du moment de
l'entrée en régression de son ascendant.
Chez les colonies plus âgées, au contraire, il n'était pas rare
de voir la durée de cette phase prolongée jusqu'à six et même
quelquefois jusqu'à sept jours (1).
Par contre je n'ai pas observé de différences bien apprécia-
bles dans la durée de la phase adulte.
Il serait téméraire d'affirmer d'ailleurs que la plus grande
rapidité du développement des bourgeons chez les très jeunes
colonies, en août et en septembre, soit le résultat de l'in-
fluence de la saison ; à priori, on peut tout aussi bien l'attri-
buer à la vitalité propre des tissus, qui peut naturellement se
trouver plus grande chez les premières générations issues de
l'œuf, en dehors de toute influence saisonnière.
Pour préciser cette dernière, il faudrait pouvoir observer
aux différentes époques de l'année, des colonies placées aussi
exactement que possible dans les conditions normales qu'elles
trouvent à la mer, et de telles conditions ne sont évidemment
pas réalisées dans nos petits aquariums de Paris, surtout en
ce qui concerne les variations de la température et de l'éclai-
rement.
Je ne puis donc absolument rien donner de précis sur l'in-
fluence de la saison ; le seul fait qui résulte de mes observa-
tions sur un certain nombre de colonies recueillies pendant
les mois de l'hiver, c'est que la blastogénèse, si elle est un
peu ralentie pendant la période des froids, n'est nulle-
ment arrêtée.
(1) Études biologiques sur les Tunîciers coloniaux fixés, I"' partie (Bull.
Si»,-, sc. nat. de 10. de la Fr.. 1899, Ie1' fascicule, p. 45).
A. PIZON. — SUN LES TUNICIERS COLONIAUX FIXKS 1")
$ III. — Concrescence des larves
J'ai exposé dans une étude antérieure qu'il n'est pas rare
que des larves, échappées en même temps du cloaque com-
mun, se fixent très près les unes des autres et entrent en con-
crescence par leur tunique commune (1), formant ainsi, dès
le début, un cormus qui se trouve compter autant d'ascidio-
zoïdes différents qu'il y a de larves agglomérées ; l'accroisse-
ment de tels cormus se fait très vite, puisque chaque oozoïde
bourgeonne en même temps pour son propre compte. J'ai
compté une fois une trentaine de larves qui s'étaient agglo-
mérées au voisinage immédiat de la colonie mère.
.J'ai observé plus récemment de semblables exemples de
concrescence dans des petites cuvettes où j'avais recueilli un
assez grand nombre de larves de Botrylloïdes rubru:. , et je
vais rappeler ici un de ces exemples pour montrer, en parti-
culier, avec quelle facilité la vie coloniale s'établit dans de
semblables conditions, par la fusion des appareils vasculaires
des larves que le hasard a ainsi réunies.
La fig. IV représente deux oozoïdes 0 et 0' qui en sont à leur
sixième jour de fixation et qui sont vus par leur face infé-
rieure. S'étant fixés très près l'un de l'autre, leurs deux tuni-
ques se sont soudées d'une façon complète, sauf à deux
petites échancrures qui sont les seules traces de leur indé-
pendance primitive.
De plus les ampoules vasculaires sont très longuement
pédiculées, beaucoup plus que celles des larves qui ne comptent
que vingt-quatre heures de fixation comme celle que représente
la fig. III ; et dans la région centrale du cormus, il s'est établi
quelques anastomoses A entre certains de ces pédicules, de telle
sorte que les deux oozoïdes, au lieu de vivre indépendamment
l'un de l'autre, se sont trouvés mis très vite en communication
directe par leur système de vaisseaux coloniaux.
Il a suffi, comme le montre la fig. IV, qu'il s'établisse quel-
ques anastomoses entre deux pédicules voisins et que quelques
(1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nat., 1892.
p. -2UU.
16 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
diverticules renflés apparaissent çà et là sur d'autres pédi-
cules, pour donner de suite à ce système de vaisseaux colo-
niaux l'aspect d'une grande complication. Mais un examen
tant soit peu attentit permet de reconnaître facilement autour
de chacun des deux oozoïdes ses huit ampoules normales.
Seulement il y en a deux, V et V, qui se sont transportées au
voisinage de l'oozoïde opposé, et c'est entre elles que se sont
établies quelques anastomoses.
Chacun des deux oozoïdes est accompagné de son bourgeon
B* qui est déjà relativement volumineux, et ce dernier à son
tour porte lui-même les premiers rudiments B- d'une autre
génération de bourgeons.
Une conséquence intéressante de la concrescence des
oozoïdes, c'est la plus grande vitalité qui parait résulter
d'une vie coloniale plus vite réalisée.
Dans mon étude sur la formation des colonies de Botryl-
loïdes ( 1 ), j'ai fait observer à différentes reprises que les bour-
geons qui s'atrophient le plus fréquemment sont ceux qui sont
trop éloignés des autres et qui n'arrivent pas à s'associer en
systèmes.
Dans le cas de la concrescence des larves, la durée de la
phase adulte augmente, sans doute parce que la vie coloniale
se trouve mieux réalisée que chez un oozoïde qui reste isolé.
Ainsi les deux oozoïdes de la lig. IV sont représentés à leur
sixième jour de fixation et ce n'est qu'à la fin du huitième
qu'ils sont entrés en régression, tandis que les oozoïdes isolés
terminent leur évolution le plus souvent vers le cinquième
jour. Les bourgeons sont également un peu plus développés
que chez les oozoïdes isolés.
(1) A. Pizon, Étuaes Biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés
(Bull. Sur. se. nat. dp l'O. de la France, 1899, l'use I. p. Wi.
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 17
II
Études chez le Genre Botryllus
§ I. — Évolution de l'oozoïde
L'évolution des larves chez le genre Botryllus ne présente
pas de différences fonda mentales avec celle des larves des
Botrylloïdes.
Les fig. V à X représentent les états successifs d'une colonie
en formation, ayant son point de départ dans une larve de
Botryllus Schlosseri, stades que nous allons étudier successi-
vement.
1° Larve libre. — Elle est représentée par la fig. V ; elle est
éclose depuis six heures. Ses huit ampoules ectodermiques, A,
sont encore sessiles et entourent une sorte de mamelon conique
bourré de vitellus nutritif {mamelon céphaliquë).
Après avoir nagé pendant deux jours environ, la larve se
fixe, mais le mouvement de rotation qu'elle éprouve ensuite est
un peu moins accentué que chez les Botrylloïdes, car au lieu de
se redresser presque verticalement comme le font certaines
espèces de ce dernier genre, elle se couche le long de son
sillon endostylaire. Ce dernier est situé presque en entier à la
partie antérieure de la larve, à la base des ampoules vascu-
laires et pour ainsi dire dans le plan de fixation, de telle sorte
qu'il ne subit qu'un faible déplacement quand la larve s'arrête.
Pas plus que pour les Botrylloïdes, il n'est possible de suivre
d'une façon très précise sur les larves vivantes les change-
ments de position du tube digestif, à cause de l'opacité des
tissus.
2° Stade fixé. — La fig. VI représente la même larve de
Botryllus Schlosseri fixée depuis trente-six heures ; elle est
vue par sa face supérieure, c'est-à-dire par la face opposée à
la base de fixation.
(Elle s'est fixée le 12 juillet au matin, dessinée le 13 au soir.)
Elle est parvenue au stade que j'appelle le stade étoile et qui
existe aussi, comme nous l'avons vu, chez les espèces du
18 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
g. Botrylloïdes (fig. I et II) ; les huit ampoules vasculaires
ont considérablement allongé leurs pédicules et forment une
grande étoile irrégulière autour de l'oozoïde. Quelques petits
renflements se forment déjà sur le trajet de certains de ces
pédicules, et représentent les rudiments de nouvelles ampoules
qui s'ajouteront par la suite aux huit d'origine larvaire.
Un caractère de l'oozoïde, sur lequel personne n'a encore
appelé l'attention, c'est la différence d'orientation et de gran-
deur de ses stigmates branchiaux avec ceux des individus
engendrés par voie de bourgeonnement.
L'oozoïde de cet âge présente, à sa face supérieure, cinq
grandes fentes branchiales qui sont allongées dans le sens
transversal : d'autres oozoïdes un peu plus âgés en avaient six.
La disposition de ces stigmates est également très claire chez
l'oozoïde de Botrylloïdes rubrum représenté par la fig. III ;
chez les blastozoïdes, au contraire, les stigmates sont beau-
coup plus courts, mais beaucoup plus nombreux et leur grand
axe est dans une direction perpendiculaire à celui des pré-
cédents.
C'est un nouvel exemple de l'influence de la fixation sur
l'accroissement de la membrane respiratoire, influence sur
laquelle j'ai récemment appelé l'attention à propos de la
branchie des Molyulidées (1). Les formes fixées se trouvent
évidemment dans de bien plus mauvaises conditions, relati-
vement au renouvellement du milieu respirable, que les formes
pélagiques qui possèdent la faculté de se déplacer continuel-
lement ; et il me paraît tout à fait plausible d'admettre que
c'est pour cela que le nombre des stigmates branchiaux aug-
mente avec l'âge chez l'oozoïde fixé et qu'il est encore bien
plus considérable chez les individus nés par bourgeonne-
ment, dont toute l'existence se passe à l'état d'immobilité.
La fig. VII représente le même oozoïde deux jours et demi
après sa fixation. Il est vu cette fois par sa face inférieure,
c'est-à-dire par sa face de fixation. Cette figure a pour but de
(1) A. PiZON, Études anatomiques des Molgulidées appartenant aux collec-
tions du Muséum (Ann. des Se. naturelles, 18i).s. p. 306).
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 19
montrer la disposition des premières ampoules vasculaires,
l'énorme allongement de leurs pédicules et le débouché de
ces derniers dans les cavités sanguines.
A ce même stade, le bourgeon unique 23*. engendré parl'oozoïde
est déjà volumineux et se détache très nettement de la partie
droite et inférieure du corps.
3° Durée et régression de l'oozoïde. — Persistance des contrac-
tions cardiaques . — L'oozoïde ne vit fixé que pendant quatre
à cinq jours, après quoi la régression se l'ait avec une assez
grande rapidité.
Celui que je décris ici d'une façon particulière et qui est
représenté par les figures de la planche II, s'était fixé le
12 juillet au matin et c'est le 16 au matin qu'il fermait ses
orifices ; il n'était donc resté que quatre jours pleins à l'état
adulte. Il en fut de même des autres larves que j'élevais en
même temps que la précédente ; toutes terminèrent leur
évolution soit au bout du quatrième jour, soit dans le courant
du cinquième.
La régression se fait très vite au début ; toutes les cavités
du corps se remplissent rapidement d'éléments désagrégés, et
au bout de la première journée l'oozoïde a perdu presque la
moitié de son volume primitif, par suite de la condensation de
ses éléments cellulaires.
La lig. VIII représente la jeune colonie une douzaine d'heu-
res après l'entrée en régression de l'oozoïde ; la désagrégation
de ses organes est déjà complète et son bourgeon Bl croit
rapidement.
Le phénomène le plus intéressant qu'elle présente à ce
moment, ce sont les contractions cardiaques chez les deux indivi-
dus qui la composent : le cœur, c, de l'oozoïde mort, O, a conservé
sa vitalité au milieu de la masse d'éléments en régression qui
l'entoure, et celui du jeune bourgeon c' est déjà constitué ; il est
déjà en activité fonctionnelle bien que tous les autres organes
de ce même bourgeon soient encore très rudiinentaires.
Les deux cœurs associent leurs contractions pour lancer
simultanément le liquide sanguin dans la même direction.
20 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
J'explique plus loin en détail la marche de la circulation à
ce stade peu avancé.
Commencée comme je l'ai dit plus haut le 16 juillet au
matin, la régression était presque complète le 18 au soir
c'est-à-dire vers le milieu du troisième jour et le cœur finissait
par s'arrêter à son tour.
Il ne restait plus alors de l'oozoïde qu'une petite masse
granuleuse, de forme sphérique, dont le diamètre était à peu
près le même que celui des ampoules vasculaires de la péri-
phérie et qui persistait dorénavant plus d'une quinzaine de
jours sans présenter de réduction sensible (0, fig. IX et X).
La persistance de cette petite masse, entièrement pigmentée,
s'explique sans doute parce qu'elle ne renferme plus de maté-
riaux utilisables par la colonie, et c'est pourquoi il convient
de prendre le moment où l'oozoïde est parvenu à une telle
réduction pour marquer la fin de sa régression véritable.
La durée totale de son évolution se résume de la façon
suivante :
Vie pélagique 2 jours et quelques heures.
Vie sédentaire 4 jours.
Période de la régression. 3 jours.
Ce fut aussi la durée, à quelques heures près, de cinq ou six
autres larves que j'élevais en même temps que la précédente.
Remarquons en outre (fig. VIII) que malgré la mort de
l'oozoïde, les huit ampoules vasculaires continuent à s'ouvrir
dans son intérieur ; seulement par suite de la réduction
progressive de ce dernier, les pédicules des ampoules arrivent
à se trouver presque en contact les unes avec les autres par
leur base. Ils communiquent ainsi d'une manière très directe
avec le nouvel ascidiozoïde B[ engendré par l'oozoïde, car le
bourgeon Bl est lui-même en relation directe avec son oozoïde
progéniteur par un pédicule creux p, qui n'est pas autre chose
que la base du diverticule maternel aux dépens duquel s'est
constituée l'ébauche primitive du bourgeon.
C'est par cet ensemble de tubes que les éléments provenant
de la régression de l'oozoïde se répandent à la fois dans les
ampoules et dans les cavités du nouvel ascidiozoïde B[ .
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 21
De plus il s'est développé un nouveau tube T, fig. VIII,
qui met encore en relation directe les cavités sanguines du
nouvel ascidiozooïde Bl avec le pédicule de l'une des am-
poules périphériques, de sorte que les éléments de l'oozoïde
en régression peuvent circuler librement dans toutes les
lacunes de l'individu qui se développe sur ses flancs.
Ces différentes relations sont indiquées sur la lig. IX qui
représente la jeune colonie vue par sa face inférieure. Elle a
été dessinée le 14 juillet au matin, c'est-à-dire à la fin du troi-
sième jour de la régression. La petite masse granuleuse 0 qui
représente à ce moment l'ancien oozoïde n'a pas un diamètre
sensiblement supérieur à celui des ampoules sanguines de la
périphérie ; toutes celles-ci continuent à s'y ouvrir directe-
tement et quelques-uns de leurs pédicules se sont même reliés
entre eux par des anastomoses. Mais ce qu'il est surtout
important de noter, c'est le raccourcissement considérable de
certains de ces pédicules ; la comparaison des fig. VII, VIII
et IX est intéressante à ce sujet.
Est-ce le résultat d'une contraction particulière des parois
des tubes, ou bien y a-t-il eu simplement un retrait de la base
de ces tubes, amené par la diminution progressive du corps
de l'oozoïde. Cette dernière hypothèse me parait la plus vrai-
semblable, car dans les colonies un peu plus âgées, il n'existe
plus d'ampoules aussi longuement pédonculées que celles que
l'on trouve dans les premiers stades ; la longueur du corps de
l'ampoule est elle-même bien plus faible, ainsi que le montre
la fig. II, page 30 et la tunique même subit un certain
retrait.
Je suis porté à croire que ces pédicules sont tout simple-
ment attirés mécaniquement à leur base par la masse de
l'oozoïde qui se réduit de plus en plus, et qu'ils prennent ainsi
progressivement les dimensions qu'ils présentent chez les
colonies plus âgées. S'il s'agissait d'une contraction propre
des éléments cellulaires de ces tubes, il me parait qu'elle ne
pourrait être que momentanée et qu'à un moment ou l'autre
ils devraient reprendre leurs dimensions primitives ; or cela
ne s'observe pas ; les pédicules se réduisent au contraire de
22 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
plus en plus, jusqu'aux dimensions qu'ils ont chez les colonies
âgées.
§ II. — Évolution de la première génération de blastozoïdes.
Chez les espèces du genre Botryllus, l'oozoïde n'engendre
jamais qu'un seul bourgeon ou blastozoïde qui se développe
sur le côté droit, tout comme cela a lieu chez les Botrylloïdes.
Les premiers rudiments d'un autre bourgeon apparaissent
aussi du côté gauche, mais je ne les ai jamais vus continuer
leur accroissement ; pour des causes qui restent assez obscu-
res, il s'atrophie toujours de très bonne heure sans jamais
dépasser le stade d'un légère extroflexion à parois épaissies, et
le bourgeonnement de l'oozoïde se trouve toujours unilatéral.
Cela confirme ce que j'ai déjà trouvé par la méthode des
coupes (1).
Un oozoïde fixé depuis deux jours présente déjà son bour-
geon bien net ; il est placé un peu en dessous du corps et son
volume atteint celui d'une des ampoules vasculaires de la
périphérie ; un double pédicule, un interne endodermique et
un externe ectodermique, le relie encore à son progéniteur
(fig. VII).
En général ce bourgeon n'a encore que le quart ou le
cinquième de la taille adulte quand survient la mort de son
ascendant ; mais à partir de ce moment son développement
est plus rapide.
La fig. VIII représente la jeune colonie de B. Schlosseri
décrite précédemment , dont l'oozoïde est en régression
depuis une douzaine d'heures et se trouve déjà considérable-
ment réduit.
Son bourgeon Bl n'a guère encore que le tiers de la taille
adulte, et bien qu'il soit encore complètement recouvert par
la tunique, .son cœur c' se trouve déjà en activité fonctionnelle,
ainsi que je l'ai déjà fait observer précédemment ; il associe
(1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nat., 1892.
p. 174).
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXKS 23
ses contractions à celles de l'oozoïde en régression pour
amener la circulation des éléments en dégénérescence.
Au bout d'un temps qui varie de quatre à cinq jours après
la mort de l'oozoïde, ce bourgeon /?' atteint à son tour son
complet développement et ouvre ses siphons à l'extérieur ; il
continue à grossir pendant les quelques jours qui suivent et
finit par rester slationnaire.
La fig. IX le représente au moment où il vient d'ouvrir ses
orifices à l'extérieur ; il est vu par sa face ventrale afin qu'on
puisse se rendre compte de la disposition de ses tubes vascu-
laires et de ses relations avec l'ancien oozoïde. Son pédicule
creux /) continue à le reliera la petite masse granuleuse Oqui
est à ce moment le seul reste de l'ancien oozoïde.
Enfin, à droite et à gauche, se montrent les rudiments des
deux bourgeons B- de la génération suivante ; ce ne sont
encore que des petites extrofïexions des parois maternelles ;
leur sac interne commence à se subdiviser en trois autres.
Durée et mort du premier blastozoïde. — Ce premier blasto-
zoïde Bl engendré par la larve, n'a pas vécu plus de quatre
jours et demi à partir du moment où il avait ouvert ses
orifices à l'extérieur. (Cette ouverture s'était produite le
19 juillet au matin, et le 23 juillet au soir les orifices se
contractaient et la régression commençait.)
La fig. X représente l'état de la jeune colonie le 24 juillet au
matin, environ douze heures après le commencement de la
régression du blastozoïde. Elle montre ce dernier qui a déjà
considérablement diminué de volume et dont tous les organes
sont en voie de désagrégation. Ses deux bourgeons B- ont à
peine dépassé à ce moment le quart de la taille adulte, et à la
partie inférieure de la colonie, on voit encore un dernier reste
de l'oozoïde primitif 0, sous la forme d'une petite masse vési-
culeuse jaunâtre, dans laquelle quelques ampoules vasculaires
continuent de s'ouvrir directement.
La durée totale de l'évolution de ce premier blastozoïde est
facile à établir :
Ses premiers rudiments se sont annoncés sous la forme
24 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
d'un épaississement de la paroi péribranchiale de la larve (1).
avant même que celle-ci ne fût éclose, c'est-à-dire un peu
avant le 10 juillet, date de la sortie des larves, et c'est le
23 juillet au soir qu'il a fermé ses orifices, ce qui fait une
durée de quatorze à quinze jours.
De plus, sa régression s'effectue à peu près avec la même
vitesse que celle de l'oozoïde ; au quatrième jour il se trouve
réduit à une petite masse jaunâtre du diamètre des ampoules
vasculaires. Si donc on fait entrer en ligne de compte le temps
nécessité pour la régression, il faut ajouter quatre jours envi-
ron aux quatorze ou quinze précédents, ce qui donne une
durée totale de dix-huit à dix-neuf jours. Chez trois autres
colonies, cette durée a varié de vingt à vingt-quatre jours.
C'est encore un peu moins que celle des Botrylloïdes (2). Il est
vrai que ces dernières colonies avaient été étudiées du mois
de février au mois de mai, et qu'à cette sais on la blastogénèse
peut être un peu moins active que pendant l'été.
Autre constatation : le cœur de ce premier blastozoïde
continue à battre encore longtemps après la mort, comme
l'avait fait celui de l'oozoïde ; ses contractions persistent au
milieu des éléments en régression jusque vers la fin du troi-
sième jour, alors que le corps du blastozoïde est déjà considé-
rablement réduit et mesure à peine le sixième ou le septième
de son volume adulte.
D'autre part, les deux jeunes bourgeons B~ différencient
leur cœur de très bonne heure : environ vingt-quatre heures
après la mort de leur ascendant, leurs deux cœurs se sont
mis à se contracter et ont associé leur action à celle du cœur
du blastozoïde mort, pour assurer la circulation des globules
sanguins et des éléments d'origine régressive dans la jeune
colonie.
(1) Voir ibid., p. 174 et suivantes.
(2) A. Pizon, Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés (Bull.
Soc. se. nat, de l'O. de la Fr., 1899, fasc. I, p. 46).
A. PIZOX. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 20
§ III. — Évolution des générations suivantes
Les générations que j'ai vues se développer à la suite de
l'oozoïde et du premier blastozoïde, ont obéi aux mêmes lois
évolutives que les précédentes et je me dispenserai par suite
d'entrer, pour chacune d'elles, dans des détails qui ne seraient
que d'inutiles répétitions.
Voici seulement les conclusions auxquelles j'ai été con-
duit par l'observation continue de ces jeunes colonies en for-
mation :
1° Le premier ascidiozoïde R\ dont nous venons de voir la
disparition, est suivi par d'autres générations qui se succèdent
régulièrement et dont la durée de l'évolution est toujours sen-
siblement la même.
2° Chaque individu nouveau n'a guère que le cinquième ou
le quart de la taille adulte quand son ascendant entre en
dégénérescence.
3° Il lui faut ensuite de quatre à cinq jours pour atteindre
son complet développement et ouvrir à son tour ses orifices
à l'extérieur. La durée de cette période est un peu variable ;
j'en ai vu qui ouvraient leurs orifices au commencement du
quatrième jour, d'autres à la fin, quelques autres au début du
cinquième jour.
4° Chaque blastozoïde ne reste lui-même pas plus de quatre
à cinq jours à l'état adulte, après quoi il entre à son tour
en régression et laisse la place à une nouvelle génération.
Sa destruction s'effectue à peu près totalement en l'espace
de trois à quatre jours, au bout desquels il ne reste plus
qu'une petite masse brune, pigmentée, de même diamètre que
les ampoules vasculaires, et qui persiste très longtemps à la
partie inférieure du cormtis, à cheval sur les vaisseaux san-
guins avec lesquels elle communiquait primitivement.
5° Les contractions cardiaques commencent toujours de très
bonne heure chez les jeunes bourgeons, plusieurs jours avant
qu'ils aient atteint leur complet développement, et elles se
continuent plusieurs jours après la mort. J'en fais une étude
spéciale un peu plus loin.
26 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
6° Enfin, l'évolution totale d'un ascidiozoïde, à cette saison, a
varié de vingt à vingt-six jours, depuis son apparition sous
la forme d'un petit renflement sur les flancs de son ascendant,
jusqu'au moment où il est réduit à sa petite masse granuleuse
finale.
Quant au nombre des individus qui arrivent à leur complet
développement dans chaque génération, il est assez variable.
Chaque blastozoïde présente bien de bonne heure, ainsi que
je l'ai démontré depuis longtemps (1), les rudiments de deux
autres bourgeons situés, l'un à droite et l'autre à gauche du
sac branchial ; mais pour des raisons qu'il est difficile de pré-
ciser dans la plupart des cas, l'un des bourgeons, et quelque-
fois même les deux, s'atrophient à un âge plus ou moins
avancé. Chez les colonies âgées de Botrijlloïdes, j'ai vu s'atro-
phier la plupart des individus qui se trouvaient un peu isolés,
et qui n'arrivaient pas à se joindre aux voisins pour constituer
un système à cloaque commun et mieux vivre de la vie colo-
niale.
De telles atrophies ne sont pas rares non plus chez les
jeunes colonies de Botrylles, et plusieurs de celles que j'ai
élevées ne possédaient encore qu'un seul individu à la troi-
sième génération, au lieu des quatre qui existent quand le
développement s'est fait normalement ; quelques autres n'en
avaient que deux, et je dois même ajouter que sur une dizaine
déjeunes Colonies de Botrijllus Sçhlosseri que j'ai élevées en
aquarium pendant quelques mois, il n'y en a eu que deux chez
lesquelles la blastogénèse ait été normalejusqu'au bout ; chez
tous les autres ascidiozoïdes, les atrophies ont toujours été
plus ou moins nombreuses.
L'ascidiozoïde unique qui constitue la jeune colonie repré-
sentée dans mon premier mémoire à la figure 62, pi. VII (2),
est probablement de troisième ou de quatrième génération,
ainsi que parait le montrer l'état de son appareil vasculaire,
qui est déjà plus complexe que celui des jeunes colonies à la
(1) hoc. cit., p. 174.
(2) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nat.. 1892).
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 27
seconde génération, figurées dans le présent mémoire (fig. VI
à X) ; ses ampoules vaseûlairës sont de bien plus sensible volu-
me, presque sessiles et j'expose précisément plus loin (p. 47 à I'.))
que les dimensions des ampoules et la longueur de leurs pédi-
cules éprouvent une réduction progressive dans le cours de
l'évolution des trois ou quatre premières générations.
§ IV. — L'évolution des ascidiozoïdes chez les cormus âgés
Les faits qui précèdent s'appliquent à des jeunes colonies
de Botryllesqui n'en sont encore qu'aux premières générations
issues de la larve, et chez lesquelles le développement et la
régression se font, comme on l'a vu, avec une assez grande
rapidité. Les lois générales de l'évolution sont-elles les mêmes
chez les colonies plus âgées, qui comprennent un plus grand
nombre d'individus ? Chez celles-ci, la quantité d'éléments
d'origine régressive étant infiniment plus considérable, la
rapidité de la blastogénèse ne se trouve-t-elle pas accrue du
fait de la présence d'une plus grande quantité d'éléments
nutritifs ?
Pour répondre à ces questions, j'ai conservé en aquarium
pendant plusieurs mois des cormus un peu volumineux de
diverses espèces de Botrylles (B. uiolacens et B. Schlosseri).
J'ai noté jour par jour leurs transformations comme je
l'avais déjà fait pour des colonies âgées de Botrylloïdes, et je
suis arrivé à cette conclusion que les générations se succèdent
et régressent avec la même régularité et sensiblement avec la
même durée que chez les jeunes colonies qui ne comprennent
quun très petit nombre d'individus.
Voici en particulier les observations qui se rapportent à
une colonie de B. Schlosseri qui vivait parfaitement en aqua-
rium, grâce à cette particularité quelle se trouvait fixée sur
une algue verte ; on sait que les algues brunes, au contraire,
vivent assez difficilement dans les bacs, même dans ceux des
laboratoires maritimes, et amènent rapidement la mort des
colonies qu'elles portent ; je n'ai jamais réussi à conserver des
28
NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
cormus plus d'une quinzaine de jours quand ils sont fixés sur
des algues brunes.
FlG. I
Colonie de BotryJlus Schlosseri, dessinée le 5 juin ; elle comprend 6 adultes
Zi! ouverts depuis la veille et accompagnés de leurs bourgeons , i>'2 au
nombre de neuf. — La génération précédente est représentée par quatre
petites masses granuleuses telles que B. — La petite masse pigmentée b et
une autre du même volume située tout à fait au centre du cormus, sont les
restes très réduits de la génération encore antérieure à B.
1° La figure 1, ci-jointe, représente la colonie le 5 juin au
matin. Elle comprend six individus adultes Bx dont les orifices
se sont ouverts depuis la veille ; le cloaque commun n'est
même pas encore constitué et il reste encore au centre du
cormus les restes de quatre ascidiozoïdes B de la génération
précédente. On y voit mêmes les restes b d'un ascidiozoïde
qui a appartenu à une génération encore plus antérieure et
qui ne sont constitués que par une toute petite masse pigmen-
taire brune ; plusieurs autres petites masses semblables
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 29
sont situés dans la profondeur de la tunique, sous les
aseidiozoïdes adultes et ne sont visibles qu'en regardant le
connus par sa l'ace inférieure.
Les adultes B{ sont accompagnés de leurs bourgeons B- ;
mais la blastogénèse n'a pas été complète, car on ne compte
que neuf de ces bourgeons pour les six adultes qui compo-
sent le cormus.
Ces jeunes bourgeons ne mesurent guère encore que le
quart ou le cinquième de la taille des adultes et cependant
dans la plupart d'entre eux le cœur est déjà en mouvement.
Le lendemain, 6 juin, tous les cœurs sans exception sont en
fonction.
2° Quatre jours plus tard (9 juin, au matin), les adultes B1
ferment leurs orifices et entrent en régression ; la phase adulte
n'a donc duré que cinq jours environ (4 au 9 juin). Ceux de
la génération suivante B2 se développent rapidement à partir
de ce moment.
La fig. 2 représente la colonie le 11 juin au matin, c'est-à-
dire à la fin du second jour de la régression. Les individus
morts n'ont plus que le tiers ou même le quart de leur volume
primitif et ne sont plus constitués que par des amas irrégu-
liers d'éléments dissociés, au milieu desquels le cœur est encore
animé de battements comme pendant le vivant. Les mouve-
ments ne prennent fin qu'au bout du troisième jour de la
régression.
Les aseidiozoïdes B- de la nouvelle génération ne sont pas
encore complètement développés ; ils sont entièrement
enfouis dans la tunique commune et sont à peu près, à ce
moment, de la même grosseur que ceux qui sont en voie de
régression. La plupart montrent sur leurs flancs de petites
extroflexions B3 qui sont les premiers rudiments d'une autre
génération.
Je n'entrerai pas dans la description des vaisseaux
sanguins coloniaux, qui sont représentés sur cette même
figure 2 ; leur distribution n'offre rien que je n'aie déjà fait
30
NANTES.
BULL. SOC. SC. NAT. OUEST.
T. 10
connaître dans mon premier mémoire (1) ; chaque ascidio-
zoïde en dégénérescence est encore directement relié à ses
bourgeons par un tube dans lequel circulent les éléments en
régression ; de même il possède encore les vaisseaux qui
mettaient ses lacunes sanguines en communication avec les
Figure 2
La même colonie le ii juin. — Les anciens adultes />l sont en régression
depuis deux jours. — Leurs bourgeons B2 sont beaucoup plus développés
mais toujours complètement enfouis dans la tunique ; ils portent à leur tour
une nouvelle génération de bourgeons B *.î. — « et o', deux ascidiozoïdes plus
petits que les autres el qui vont s'atrophier de lionne heure. — Les vais
seaux coloniaux 1" et les ampoules sanguines sont représentés.
(1) Histoire de la blaslogénèse chez les Botryllidés (Ann, des Se. nat., 1892.
p. 33).
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 31
différents vaisseaux du connus, et en particulier avec le grand
conduit périphérique, sur lequel se mon tien l de 1res nom-
breuses ampoules remplies de sang et disposées parfois surdeux
rangées. On peut voir également que chacun des individus de
la nouvelle génération B"2 est déjà en communication directe
avec ce même grand vaisseau périphérique par deux tubes
distincts, le vaisseau sous-endostylaire et le vaisseau sous-
intestinal, dont j'ai t'ait connaître précédemment l'existence ( 1 ).
Deux de ces individus a et a' sont restés un peu plus petits
que les autres et vont s'atrophier progressivement sans
atteindre l'état adulte ; je n'ai rien vu qui ait pu me donner
l'explication de cette régression prématurée.
3° Le sixième jour qui suit la mort de la génération B{ , la
nouvelle génération B- atteint à son tour l'état adulte. La
fig. 3 représente la colonie à ce moment (14 juin au malin).
Les nouveaux adultes ont leurs orifices largement ouverts
à l'extérieur, mais le cloaque commun n'est pas encore cons-
titué. Sur les neuf individus qui existaient au stade précédent,
les deux plus petits a et a' sont entrés prématurément en
régression, comme je l'ai déjà indiqué, et le nouveau connus
ne comprend, par conséquent, que sept adultes R2 . Les
bourgeons que ces derniers portent sur leurs flancs et qui, au
stade précédent, n'étaient que des simples petites extro-
flexions latérales, sont maintenant beaucoup plus volumineux
et chez la plupart d'entre eux le cœur est déjà constitué et en
fonctionnement.
Ces bourgeons B'A ne sont qu'au nombre de neuf pour les
sept adultes.
Enfin, au centre du connus, et profondément enfoncés dans
la tunique, se voient six petites masses pigmentées fi1 qui sont
les restes, maintenant très réduits, de la génération précé-
dente. Deux autres masses semblables, a et a', sont les restes
des deux individus a et a< de la figure 2 qui se sont atrophiés
( 1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nul.. 189-2.
p. 233).
32
NANTES.
BULL. SOC. SC. NAT. OUEST.
T. 10
prématurément, et qui appartenaient à la même génération
que les individus qui sont maintenant à l'état adulte.
Le 20 juin, ces derniers ferment leurs orifices et entrent en
régression. Leur phase adulte avait donc duré environ cinq
à six jours. (Du 14 au 20 juin).
Figure 3
La même colonie te 14 juin, le sixième jour qui suit la mort de la généra-
tion B\. Celle-ci n'est plus représentée que par six petites masses pigmentées
telles que B\. — La génération £2 qu'elle a engendrée est maintenant à l'état
adulte et comprend sept individus; deux autres, a et a\ sont entrés de bonne
heure en régression sans atteindre la phase adulte. — B.U nouvelle génération
engendrée par la précédente B2.
J'observai encore deux autres générations qui évoluèrent
avec la même régularité, avec la même durée de cinq à six
jours pour la phase adulte.
A. P1ZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 33
En récapitulant, on trouve qu'il s'écoule de vingt à deux
jours depuis le moment où un individu devient visible sur les
flancs de son progéniteur sous la forme d'une petite extroflexion
telle que Z?3 (fig. 2), jusqu'au moment où il entre en régres-
sion.
Et si à ce chiffre on ajoute les quatre ou cinq jours que
met l'individu mort pour se réduire à une petite masse pig-
mentée, telle que la masse B1 (fig. 3), on arrive à un total de
vingt-cinq à vingt-sept jours pour la durée totale de l'évolu-
tion d'un ascidiozoïde.
Ces chiffres se rapportent naturellement au cormus dont
j'ai fait ici l'objet d'une description spéciale ; mais j'ai cons-
taté qu'ils présentent quelques variations avec les différents
cormus d'une même espèce ; ces différences sont d'ailleurs
toujours assez faibles et n'ont jamais dépassé, en plus ou en
moins, de deux à trois jours.
La durée de l'évolution ne parait pas être non plus absolu-
ment la même chez les différentes espèces.
Par exemple, chez les colonies de B. uiolaceus la phase
adulte parait un peu plus longue que les B. Schlosseri dont il
vient d'être question et atteint sept à huit jours.
Ainsi, je note une certaine génération qui n'était représentée
que par de très petites vésicules le 16 avril, jour où ses ascen-
dants entraient eux-mêmes en régression.
Le 26 avril, c'est-à-dire dix jours plus tard, cette génération
atteignait l'état adulte et y restait jusqu'au 2 mai, c'est-à-dire
pendant sept à huit jours.
Il est vrai que ces observations ont été faites au mois
d'avril, tandis que celles qui se rapportent aux B. Schlosseri
ont été faites un peu plus tard, en juin, et la rapidité de la
blastogénèse est peut-être un peu plus grande à celte saison.
Mais en somme, sous la réserve de ces légères différences,
on peut considérer les chiffres indiqués ci-dessus comme la
moyenne de la durée de l'évolution des ascidiozoïdes chez les
B. Schlosseri et les B. uiolaceus, qui sont les seules espèces sur
lesquelles mes observations ont porté jusque-là.
34 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
On peut poser comme règle générale que la durée de l'évo-
lution d'un ascidiozoïde est toujours sensiblement la même,
à deux ou trois jours près, quel que soit l'âge de la colonie.
Nous verrons plus loin que cette règle est encore vraie lors-
que les ascidiozoïdes forment leurs larves.
Il est bien évident, cependant, que dans les cormus volumi-
neux la dégénérescence simultanée d'un grand nombre d'in-
dividus constitue une très notable augmentation des maté-
riaux nutritifs. Il semble par suite, qu'à priori, l'afflux de ces
derniers devrait provoquer non seulement une blastogénèse
plus active, mais encore une prolongation de l'existence des
individus qui en profitent.
Pour ce qui concerne la blastogénèse, l'influence de ces
éléments nutritifs , si elle existe , se trouve certainement
contrebalancée et détruite au moins partiellement par d'autres
facteurs, puisque les atrophies prématurées de bourgeons
ont toujours été plus ou moins nombreuses dans les colonies
que j'ai élevées en aquarium, aussi bien chez les jeunes (voir
plus haut, p. 26) que chez les plus âgées (p. 31); elles sont éga-
lement assez nombreuses chez la colonies de Botrylloïdes
rubrum (1).
Pour ce qui est de l'influence de ces matériaux nutritifs sur
la prolongation de la vie de l'ascidiozoïde, elle ne peut qu'être
sensiblement la même chez chacune des générations qui se
succèdent : on conçoit, en effet, que si la somme de ces maté-
riaux augmente avec l'âge de la colonie, elle se répartit, en
retour, entre un bien plus grand nombre de survivants et il
peut arriver, par suite, qu'ils ne déterminent pas une accélé-
ration blastogénique beaucoup plus appréciable à un moment
qu'à un autre.
Dans tous les cas où la blastogénèse s'effectue normale-
ment, on peut même formuler que la quantité d'éléments
d'origine régressive qui pénètre dans chaque ascidiozoïde est
sensiblement constante, quel que soit l'âge de la colonie : les
(1) A. Pizon, Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés (Bull.
Soc. se. nat. de 10. de lafr., 1899, p. 44.)
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 35
n individus qui la constituent à un moment donné en engen-
drent, en effet, 2 n, qui recevront un peu plus tard les élé-
ments des n premiers ; ces 2 n individus en engendrent dans
la suite A n, dans lesquels se répartiront les éléments prove-
nant de la régression des 2 n précédents, etc., et le rapport
de la répartition dans chaque individu reste ainsi constant.
C'est ainsi qu'on est amené à penser que si les matériaux
d'origine régressive que reçoit un jeune ascidiozoïde influent
d'une façon quelconque sur la rapidité de son organogénèse
et la durée de son évolution, cette influence doit être sensi
blement la même pour chaque individu , quel que soit
l'âge du connus et quel que soit le nombre de ses ascidio-
zoïdes .
Les différences que j'ai signalées plus haut dans la durée
de chacune des générations que j'ai élevées ont toujours oscillé
entre deux et trois jours; les différents individus d'une même
génération ne contractent jamais non plus leurs orifices
simultanément ; c'est le plus souvent dans le courant d'une
même journée qu'ils entrent en régression, isolément ou par
petits groupes.
Ce sont peut-être ces différences, après tout secondaires,
qui doivent être imputées aux variations d'éléments nutritifs
qu'amènent les régressions prématurées, qui, comme nous
l'avons vu, se produisent si fréquemment dans les cormus,
sans qu'il soit rarement possible d'en démêler la cause.
Une petite part en revient probablement à la saison.
§ V. — Les pontes successives chez les Botryllidés
Aucune des colonies que nous venons de suivre dans leur
évolution ne se trouvait dans la période de la maturité
sexuelle ; les unes, issues tout récemment de la larve, n'en
étaient qu'à leur première année d'existence ; les autres, plus
âgées et plus volumineuses, n'avaient pas mûri non plus leurs
organes génitaux à l'époque où se rapportent les observations
36 NANTES. — BULL. SOC. SC. XAT. OUEST. — T. 10
qui précèdent, c'est-à-dire du mois de février au mois de juin.
Les colonies de Botrylloïdes rubrum dont j'ai suivi les trans.
formations successives l'an dernier (1), du mois de février au
mois de mai, n'avaient pas davantage donné de larves, durant
toute cette période de l'année.
Il m'a paru intéressant de chercher si l'apparition des larves,
vers le mois de juillet, n'apporte pas quelques modifications
aux lois qui avaient régi antérieurement la blastogénèse.
Pour cela, il n'y avait qu'à conserver pendant la saison de
la ponte les mêmes cormus qui m'avaient servi pour les obser-
vations précédentes.
La sortie des larves, chez les Botryllidés, commence généra-
lement vers le mois de juillet et peut se continuer assez tard ;
j'ai vu des cormus donner des larves pendant le mois d'août
et d'autres de la même espèce en donnaient encore vers la fin
d'octobre.
Il est deux constations intéressantes que j'ai faites sur des
colonies âgées pendant la période de la ponte :
La première, c'est qu'après la sortie de leurs larves, les
ascidiozoïdes continuent à obéir aux mêmes lois évolutives
que les générations précédentes qui n'ont pas mûri leurs
organes génitaux.
La seconde, c'est que plusieurs générations successives d'un
même connus produisent des larves pendant la même saison.
1° La blastogénèse pendant les pontes. — Dans mon pre-
mier mémoire sur les Botryllidés (2), j'ai montré que les
ascidiozoïdes adultes entrent en dégénérescence après qu'ils
ont pondu leurs larves, et j'ai émis l'idée que ceux de la géné-
ration suivante, se développant à leur tour progressivement,
arrivaient seulement à l'état adulte à la belle saison sui-
vante, et donnaient alors une nouvelle génération de larves.
A cette époque, je m'étais trouvé dans l'impossibilité
d'élever des colonies âgées et j'avais dû me contenter de
(1) Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés, 1" partie (Bull.
Soc. se. nal. de l'O. de la Fr., 1889, fasc. I).
(2) Ann. des Se. naturelles. 1893. p. 213 et suivantes.
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 'M
cormus que je faisais recueillir à la mer à intervalles régu-
liers, et dont j'essayais de relier les états successifs. Cette
méthode s'est trouvée suffisante lorsqu'il s'agissait de très
jeunes colonies, elle ne l'était plus pour les cormus volumi-
neux, où le trop grand nombre d'individus s'opposait à ce
qu'on puisse démêler leurs stades évolutifs d'une manière
précise.
Cette fois, j'ai pu faire des observations rigoureuses sur ce
point particulier, en étudiant un certain nombre de cormus
que j'ai réussi à garder vivants pendant la saison de la ponte.
Chez eux, les choses ne se passent pas tout à fait comme je
l'avais cru tout d'abord. La blastogénèse continue à être aussi
active chez les colonies qui viennent de produire leurs larves,
que chez celles qui n'ont pas encore mûri leurs organes géni-
taux ou qui n'en sont qu'à la première période de leur forma-
tion. La génération qui suit celle qui a pondu ses larves ne met
pas jusquau printemps suivant pour atteindre son complet déve-
loppement ; elle évolue en quelques jours tout comme les ascidio-
zoïdes antérieurs, après quoi elle régresse à son tour en cinq ou
six jours (1).
Je rappelle que si l'on considère, par exemple, une colonie
de Botryllus violaceus au mois de juillet ou au mois d'août,
c'est-à-dire à l'époque de la ponte, on trouve trois générations
inégalement développées qui y sont représentées simultané-
ment (2) :
1° Une première génération comprenant les ascidiozoïdes
adultes, qui portent de chaque côté de leur corps un certain
nombre de larves, lesquelles proéminent fortement dans la
cavité péribranchiale, en attendant qu'elles soient expulsées
au dehors en rompant les membranes maternelles ;
2° Chacun de ces adultes en porte généralement deux autres
plus jeunes, l'un à droite, l'autre à gauche de son sac bran-
chial ; ils n'ont encore que le tiers ou le quart de la taille de
(1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés {Ann. des Se nat., 1893.
p. 213).
(2)Ibid., p. 250.
38 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
l'adulte; leurs orifices sont fermés et complètement recouverts
par la tunique commune, ils possèdent deux glandes génitales
hermaphrodites avec des ovules déjà volumineux, mais non
fécondés; les follicules spermatiques ne sont pas mûrs ;
3° Enfin, chacun de ces jeunes ascidiozoïdes porte lui-même
les rudiments de deux autres, qui ne sont encore que deux
petits renflements de la paroi péribranchiale recouverts par
l'ectoderme maternel.
Or, quand on observe d'une manière suivie de telles colo-
nies vivantes, on constate que les adultes dont il vient d'être
question terminent leur évolution au moment où ils laissent
échapper leurs larves ; leur branchie est même souvent forte-
ment affaissée au moment même où la ponte a lieu ; ils entrent
en régression, s'enfoncent peu à peu dans la tunique et au
bout de cinq à six jours, il ne reste plus de chacun d'eux,
selon la règle générale, qu'une toute petite masse granuleuse
qui est invisible à la partie supérieure du cormus.
Quant à la génération issue de ces adultes, au lieu d'évoluer
lentement comme je l'avais pensé tout d'abord, elle se déve-
loppe avec la même rapidité que toutes les précédentes, et, au
bout de quelques jours, elle atteint à son tour Vètai adulte et
ouvre ses siphons à V extérieur.
Quelques jours plus tard, elle pond des larves à son tour,
puis elle entre en régression, suivie par une série de généra-
tions plus jeunes, chez lesquelles les mêmes phénomènes se
renouvelleront.
Chez les colonies de B. violaceus, de B. Schlosseri et de
Botrulloïdes rubrum que j'ai élevées en aquarium à Paris ou
que j'ai observées à la mer, j'ai toujours constaté que la durée
de l'évolution des générations qui se succèdent pendant la
période de la ponte, est très sensiblement la même que celle
des générations agames qui vivent le reste de l'année.
Ainsi, pour ne prendre qu'un exemple relatif à un cormus
de B. Schlosseri observé à la mer, voici ce que je relève sur
mes notes :
Le 26 juillet, ponte générale chez tous les ascidiozoïdes
adultes ;
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 39
A la fin de la même journée, ceux-ci rentrent tous en régres-
sion et, dès le lendemain, on n'aperçoit plus aucun individu
épanoui, la tunique recouvre unitormément tous les ascidio-
zoïdes qui viennent de pondre, ainsi que tous les jeunes bour-
geons de la génération suivante ;
Le 30 juillet, ces jeunes bourgeons ont atteint à leur tour
l'état adulte et leurs orifices branchiaux et cloacaux sont
largement ouverts à l'extérieur ;
Le 6 août, ils entrent en régression, etc..
En résumé, pendant la saison de la ponte, la blastogénèse se
continue avec la même régularité et la même vitesse que chez les
jeunes colonies, sans que le développement des larves et leur expul-
sion y apportent la moindre entrave.
2° Les pontes successives chez un même cormus pendant la
belle saison. - Les mêmes colonies âgées, conservées en
aquarium à Paris ou étudiées aux bords de la Manche, c'est-à-
dire dans deux conditions un peu différentes, m'ont égale-
ment montré que les larves ne se développent pas unique-
ment chez une seule génération d'ascidiozoïdes chaque année,
mais bien chez plusieurs générations successives dans le cours du
même été.
Après que les adultes d'une certaine génération ont pondu
sont entrés en régression, les bourgeons de la génératione
suivante atteignent, comme je l'ai déjà dit plus haut, leur
complet développement en cinq ou six jours et forment leurs
larves à leur tour.
Ces pontes successives se continuent chez les différentes
générations qui se succèdent pendant la belle saison et elles
se reproduisent encore assez tard, au moins chez certaines
espèces; un cormus de B. Schlosseri que j'ai pu conserver
pendant tout l'été et ramener à Paris, m'a donné une der-
nière ponte le 20 octobre. Par contre, mes cormus de Botry-
loïdes rubrum ne pondaient plus vers le milieu de septembre.
Autre particularité : j'ai vu dans un cormus deB. Schlosseri
des ascidiozoïdes entrer en dégénérescence avant que leurs
larves ne fussent expulsées et ne fussent même parvenues à
40 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
leur complet développement ; leur sac branchial, fortement
contracté, chassait ses larves qui avaient encore leur queue
enroulée autour du corps, puis continuait à se désagréger
sans revenir à son état normal primitif.
Quant aux larves, après être restées immobiles un jour ou
un jour et demi, elles déroulaient leur queue et se mettaient à
nager, pour se fixer ensuite vers le deuxième ou le troi-
sième jour.
Je citerai également le cas très curieux d'une de ces larves
qui, au moment de son éclosion, ne parvint pas à se dégager
complètement de l'individu mère et resta retenu par sa chorde,
que le siphon maternel en se contractant avait fortement
serrée. La larve demeura ainsi attachée à la surface du cor-
mus, en se balançant au bout de sa chorde qui lui servait de
pédicule fixateur, et développant ses organes comme une
larve normale. Elle mourut au quatrième jour, parce que ses
papilles adhésives, situées à l'extrémité libre du corps»
n'avaient naturellement pu rencontrer le support de fixa-
tion dont elles avaient besoin à la fin de la période péla-
gique.
Il semble, d'ailleurs, que les dernières larves expulsées à la
fin de la belle saison soient de moins en moins avancées dans
leur développement, et sans pouvoir assurer la généralité du
fait, je l'ai observé sur le connus de B. Schlosseri dont il était
déjà question un peu plus haut : sa dernière ponte se produi-
sit le 20 octobre et cette fois les adultes, au moment d'entrer
en régression, expulsèrent tout simplement des œufs en voie
de segmentation avancée, qui d'ailleurs n'arrivèrent pas au
terme de leur évolution normale. Si donc toutes les généra-
tions qui se succèdent pendant la belle saison sont capables
de développer leurs larves, il semble toutefois que cette
faculté reproductrice subit un ralentissement progressif vers
la fin de l'été pour entrer définitivement dans une période
d'arrêt, laquelle se prolonge jusqu'à la belle saison suivante,
du moins chez les espèces de nos côtes de la Manche.
Mais j'insiste sur ce fait que mes observations sur l'éclosion
prématurée de ces larves n'ont porté que sur un seul cormus
A. PÎZON. ~ SUR l>ES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 41
de B. Schlosseri, et qu'il n'est pas impossible qu'il ne s'agisse
là que d'un phénomène d'ordre pathologique.
Je me propose de fixer ce point particulier en étudiant un
assez grand nombre de colonies, pour essayer d'en dégager
quelques conclusions plus précises et plus générales.
Pour cette même raison que les études présentes n'ont porté
que sur un nombre relativement restreint d'espèces, je ne
puis pas non plus donner ici l'époque précise, pas plus que
la durée de la ponte chez les différentes espèces de Botryllidés
de nos côtes ; pour élever de nombreuses espèces, il faudrait
une installation dont je ne dispose pas. Au reste, la question
me paraît d'importance secondaire ; les résultats que j'indi-
que chez les trois espèces observées, B. violaceas, B. Schlos-
seri et Botrylloïdes riibrum, suffisent pour marquer le phéno-
mène général.
$ VI. — Pontes successives chez les Distaplia
Les pontes successives dans un même cormus pendant la
belle saison ne sont pas spéciales aux Botryllidés ; le même
phénomène s'observe chez les Distaplia (famille des Disto-
midés).
Lorsqu'on suit un connus de D. rosea au moment de la ponte
on constate qu'immédiatement après la sortie des larves, les
branchies s'affaissent considérablement, la hauteur du cormus
s'atténue et toute sa surface devient lisse et uniforme sans
présenter le moindre orifice. Puis, un peu plus tard, des petits,
mamelons se dessinent à la surface, leur saillie s'accentue pro-
gressivement et au bout de quelque temps chacun d'eux
s'ouvre par son sommet et s'annonce comme un nouvel asci-
diozoïde.
Quelques jours plus tard, une nouvelle ponte se produit,
après quoi les mêmes modifications du cormus se répètent.
L'abondance du pigment et sa teinte foncée empêchent de
voir sur des colonies vivantes quelles sont les transformations
précises qui s'y passent après la sortie des larves. Il semble
bien que l'affaissement de la branchie est le signal d'une
42 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
régression générale de l'ascidiozoïde, comme cela a lieu chez
les Botryllidés, et que les individus qui apparaissent un peu
plus tard, pour pondre à leur tour, sont de nouvelle formation.
C'est un point que je me propose de préciser à l'aide de
coupes microscopiques sur des matériaux que j'ai recueillis à
cet effet. Mais pour le moment il reste établi que les cormus
de Distaplia produisent, tout comme les Botryllidés, plusieurs
pontes successives de larves dans le cours du même été.
§ VII. — Les contractions cardiaques
I. — Persistance des contractions après la mort de l'ascidio-
zoïde chez les Botryllidés et les Distomidés. — J'ai déjà fait
connaître la vitalité particulière du cœur chez les Botrylloïdes
rubriim pendant les phénomènes de régression (1). J'ai montré
qu'après la mort de l'ascidiozoïde le cœur, au lieu de se désa-
gréger comme les autres organes, reste absolument intact
pendant les deux ou trois premiers jours de la dégénérescence,
et qu'il continue à fonctionner comme pendant le vivant, jus-
qu'à ce qu'il ne reste plus, de l'individu primitif, qu'une toute
petite masse granuleuse qui dépasse à peine le diamètre des
ampoules vasculaires de la périphérie.
Je puis dire maintenant que la persistance des contractions
cardiaques, après la mort, parait être la règle chez tous les
Tuniciers qui subissent des régressions: en effet, après l'avoir
observée en premier lieu chez les ascidiozoïdes des colonies
âgées de Botrylloïdes rubrum, je l'ai constatée dans plusieurs
autres cas : chez les oozoïdes de cette même espèce de Botryl-
loïdes rubrum, chez les oozoïdes et les colonies âgées de
Botryllus Schlosseri et de B. violaceus, et, enfin, chez les Distaplia
rosea, qui appartiennent à une famille voisine, les Distomidés.
(1) Ibid., p. 40.
A. PIZON. — SUK LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 43
J'ai déjà fait connaître ces nouveaux résultats dans une note
préliminaire (1).
Voici ce qui se passe chez les oozoïdes des trois espèces de
Botryllidés que j'ai étudiées, en reprenant dans les faits
exposés précédemment ce qui concerne spécialement l'évolu-
tion du cœur.
Nous avons vu qu'au bout de trois à quatre jours de fixa-
tion, l'oozoïde entre en régression (fig. VIII); ses orifices se
ferment, la branchie se contracte et ses éléments se disso-
cient ; les autres organes, intestin, ganglion nerveux, etc.,
subissent la même désagrégation et le tout se résout en un
amas de globules isolés ou réunis par petits paquets.
Mais le cœur reste intact au milieu de cette dégénérescence
générale et conserve son activité fonctionnelle ; on l'aperçoit, au
sein de la masse granuleuse, se contractant régulièrement
comme sur le vivant, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre.
Les éléments sanguins et les globules qui proviennent de la
destruction de l'oozoïde en régression sont chassés, par ses
contractions, dans l'appareil circulatoire colonial ; ils s'accu-
mulent dans les cavités du jeune bourgeon en voie de déve-
loppement, et surtout dans les huit ampoules ectodermiques
de la périphérie, autour desquelles la production de la tunique
est extrêmement active.
La fig. VIII représente précisément un oozoïde O de
B. Schlosseri qui est en régression depuis douze heures. Le
corps n'est plus qu'un amas d'éléments dissociés, et au centre
se trouve le cœur, c, qui continue à battre comme du vivant de
l'ascidiozoïde.
Cette masse granuleuse va en diminuant progressivement,
tandis que le premier bourgeon, J3i, s'accroît progressivement.
Au bout du troisième jour, la régression est déjà considérable-
ment avancée et il ne reste guère, de l'ancien individu, qu'une
petite masse pigmentée, brune, dont le volume n'est guère
(1) Sur la persistance des contractions cardiaques pendant les phénomènes
de régression chez les Tuniciers. (C. R. de l'Académie des Sciences.
21 août 1899.;
44 NANTES. -- ' BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
plus considérable que celui d'une ampoule sanguine. Le cœur
continue à battre tout le temps que dure la régression, mais
vers la fin, ses mouvements se ralentissent et s'espacent visi-
blement ; au début du troisième jour de la régression, il finit
par s'arrêter complètement et se désagrège à son tour.
La fig. IX représente le même oozoïde, 0, que tout à l'heure,
parvenu à un nouveau stade de régression. Il est mort depuis
trois jours juste, et ce n'est quau milieu du troisième jour que
le cœur a cessé de battre.
Les mêmes faits se passent chez tous les ascidiozoïdes qui
se succèdent dans le connus, quel que soit l'âge de la colonie.
Considérons, par exemple, l'ascidiozoïde, B\ (fig. VIII à X),
issu de l'oozoïde dont il était question tout à l'heure. La
fig. X le réprésente en régression depuis une douzaine
d'heures. Au milieu de la masse d'éléments dissociés qui le
constituent, on voit le cœur qui continue à battre régulière-
ment. Il ne s'arrête que vers la fin du troisième jour de la
régression.
J'ai fait enfin les mêmes constatations un grand nombre de
fois chez des colonies beaucoup plus âgées, en particulier
chez celles dont j'ai décrit plus haut la succession des géné-
rations (page 27). Chez toutes, le cœur effectue encore ses
battements à la fin du second jour, souvent même au troi-
sième jour de la régression. Mais, à ce moment, ils sont
toujours considérablement ralentis et leur arrêt complet
n'est plus qu'une question d'heures .
II. — Précocité des contractions cardiaques. — D'autre part,
le cœur est aussi le premier organe qui entre en fonction
chez l'ascidiozoïde. On sait qu'au moment où l'oozoïde entre
en régression, son bourgeon est encore très rudimentaire,
complètement recouvert par la tunique, et qu'il atteint à
peine le cinquième de la taille de l'adulte (fig. I, II, VII
et IX).
Cependant, son cœur se met déjà à battre à ce moment et
associe ses contractions à celles de l'oozoïde en régression ;
les autres organes du bourgeon n'atteignent leur complet
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 4")
développement et n'entrent en fonction que trois ou quatre
jours plus tard, lorsque les orifices s'ouvrent à l'extérieur.
Il en est de même chez tous les bourgeons, quel que soit
l'âge de la colonie. Seulement le moment précis où le cœur
entre en fonction est un peu variable. Souvent ce n'est que
quelques heures après la mort du parent, comme dans le cas
de la jeune colonie de B. Schlosseiï que je signalais tout à
l'heure; quelquefois, quand les bourgeons sont un peu moins
avancés dans leur développement, ce n'est que de vingt-quatre
à trente-six heures après la mort de leur ascendant que leur
cœur se met à battre.
Par contre, j'ai observé des cas où les mouvements car-
diaques se produisent chez le bourgeon au moment même de
la mort du progéniteur, et souvent même plusieurs jours
auparavant. C'est ainsi que chez les colonies âgées de B. Schlos-
seri, dont j'ai décrit plus haut l'évolution (p. 27), les cœurs des
jeunes bourgeons battaient déjà au moment où leurs ascen-
dants ne faisaient guère qu'atteindre leur phase adulte et
avaient encore de trois à quatre jours à vivre avant d'entrer
en régression .
III. — Persistance des contractions cardiaques chez les Disto-
midés. — On peut se demander à priori si la vitalité particu-
lière du cœur chez les Botryllidés n'est pas liée à l'existence,
chez ces animaux, du réseau vasculaire colonial par lequel
les éléments en dégénérescence sont distribués chez les indi-
vidus survivants.
Mais une telle vitalité n'est pas spéciale à cette famille.
Je l'ai observée également chez les Distaplia rosea, famille des
Distomidés, qui vivent associés en petites cénobies dans
lesquelles les individus ne sont jamais en relation par des
tubes vasculaires. Après la mort, alors que les différents
organes sont dissociés et réduits à une masse de globules, on
voit encore, au sein de cette dernière, le cœur qui continue à
battre jusqu'au moment où la plupart de ces éléments dissociés
auront émigré dans la tunique, isolément ou par petits paquets
semblables à des morulas. Il faut plutôt penser, ainsi que je
46 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
l'ai déjà fait remarquer, que cette vitalité n'est pas autre chose
qu'un réflexe provoqué par les globules eux-mêmes, et absolu-
ment comparable à celui que les physiologistes déterminent
sur un cœur isolé de grenouille en y faisant passer tout sim-
plement un courant sanguin.
En tout cas, l'existence du phénomène chez deux familles
très différentes d'Ascidies composées, permet de penser qu'il
est probablement général chez tous les Tuniciers bourgeon-
nants qui sont le siège de régressions ; il rappelle exactement
ce qui se passe chez les Insectes, dont on connaît depuis
longtemps la persistance des contractions cardiaques pen-
dant la période d'histolyse.
§ VIII. — Formation du système vasculaire
Les jeunes colonies que l'on obtient en faisant fixer des
larves sur des lames de verre se prêtent très bien à l'étude de
l'origine et de la complication croissante du système vascu-
laire.
Je vais exposer ici en détail ce développement pour les pre-
miers stades qui suivent la fixation de la larve, parce que je
n'ai fait qu'en indiquer les grandes lignes dans ma première
étude sur la " blastogénèse des Botryllidés "(1). Mais on n'aura
qu'à se reporter à cette dernière étude pour ce qui concerne
la complication progressive de l'appareil vasculaire chez les
colonies âgées (p. 223).
Ce système a son origine, comme on le sait, dans les huit am-
poules ectodermiques qui forment une sorte de couronne à la
partie antérieure de la larve.
Leurs pédicules, d'abord très courts et pour ainsi dire nuls
au moment de l'éclosion, s'accentuent un peu plus pendant la
phase pélagique ; mais c'est surtout au moment de la fixation
qu'ils subissent un allongement considérable ; les ampoules
(1) Ann. des Se. nat., 1893.
A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 47
s'étalent sur le plan de fixation, débordent peu à peu tout
autour du corps et arrivent en très peu de temps à constituer
une étoile, parfois assez régulière, au centre de laquelle est
fixé l'oozoïde.
Ces modifications successives sont représentées dans la
série des figures V à X.
1° La fig. V représente la larve de Botryllus Schlosseri quel-
ques instants après son éclosion, avec ses huit ampoules
sessiles qui forment une couronne à la partie antérieure du
corps, autour d'un mamelon central bourré de matériaux
nutritifs.
2° Les figures VI et VII représentent le même oozoïde fixé
depuis un jour et demi ; il est vu par sa face supérieure dans
la fig. VI et par sa face inférieure dans la fig. VII.
La tunique a déjà pris une énorme extension et les am-
poules sont maintenant portées par de très longs pédicules
qui s'ouvrent tous dans les lacunes sanguines, à la partie infé-
rieure du corps ; la formation de la tunicine paraît extrême-
ment active à leur contact.
3° Fig. VIII. — Lorsque l'oozoïde entre en régression, quel-
ques jours plus tard, les huit ampoules ectodermiques per-
sistent et se remplissent d'éléments d'origine régressive ; mais
leurs pédicules se ramassent un peu vers le centre du connus,
comme s'ils étaient légèrement tirés dans ce sens par la masse
de l'oozoïde qui se contracte de plus en plus après la mort.
L'appareil vasculaire commence aussi à se compliquer ; des
anastomoses s'établissent avec la plus grande facilité entre les
pédicules quand ils se trouvent très rapprochés les uns des
autres (fig. VIII et IX) : certains présentent quelques petits
renflements qui sont autant de rudiments de nouvelles am-
poules vasculaires ; il s'établit en outre un tube de communi-
cation, T, entre l'un des pédicules et le nouveau bourgeon de
première génération, B{, (fig. VIII). Celui-ci est d'ailleurs relié
encore directement à la masse de l'oozoïde en régression par
le cordon creux p, qui le rattachait sur les flancs de son ascen-
dent, du vivant de ce dernier.
48 NANTES. — BULL. SOC. SU. NAT. OUEST. — T. 10
4°. Fig. IX. — Un peu plus tard encore, l'oozoïde 0 a à peu
près complètement disparu ; tous ses premiers tubes vascu-
laires se trouvent déboucher très près les uns des autres, dans
la petite masse granuleuse qui représente à ce moment les
restes de cet oozoïde.
Certaines des ampoules, celles qui sont situées tout à fait au
voisinage du reste de l'oozoïde, n'ont plus qu'un pédicule très
court et plusieurs se sont même anastomosées entre elles. Je
ne saurais dire si un tel raccourcissement est dû à une con-
traction énergique des parois des tubes ou si elle est le fait
d'une dégénérescence qui, de l'oozoïde, aurait gagné la portion
basilaire des tubes vasculaires.
Quand à l'ascidiozoïde Bl qui a été engendré par l'oozoïde
et qui maintenant se trouve à l'état adulte, la même fig. IX
montre qu'il est encore relié directement aux restes de son
ascendant par le tube p, qui n'est pas autre chose que le pédi-
cule par lequel il était déjà attaché à son progéniteur dans le
jeune âge (fig. VIII).
De plus, le même ascidiozoïde adulte communique encore
avec l'un des pédicules des ampoules par le tube t.
5°. Fig. X. — Après la mort du premier individu, Bi, issu
par voie de bourgeonnement, les tubes vasculaires / et p qui
le reliaient aux vaisseaux des ampoules ou aux restes de
l'oozoïde primitif, persistent encore, ainsi que les mêmes
ampoules primitives de la larve .
Mais ce qu'il y a de plus frappant, c'est que les pédicules de
ces ampoules continuent à se raccourcir ; le calibre de cer-
taines ampoules est lui-même beaucoup plus faible que
dans les premiers stades, bien qu'au stade dont nous nous
occupons en ce moment, les matériaux d'origine régressive
soient abondants par suite de la mort de l'ascidiozoïde /i1 . Le
raccourcissement des trois ampoules antérieures est surtout
manifeste, et il se produit juste au moment de la contrac-
tion et de la régression de l'ascidiozoïde Bi , tout comme
les ampoules postérieures ont éprouvé le leur au moment
où l'oozoïde entrait en régression (fig. VIII).
A. PIZON. - SL'H LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 49
Dans l'un et l'autre cas, il semble bien que les pédicules
sont attirés vers le centre du connus par l'effet de la rétrac-
tion de l'ascidiozoïde en voie de dégénérescence.
Peut-être même, comme je l'ai déjà dit, éprouvent ils eux-
mêmes par leur pied, là où ils débouchent dans le corps des
individus en dégénérescence, une véritable régression comme
les tissus avec lesquels ils sont en contact.
Ce qu'il y a de certain, c'est que leur réduction n'est pas
momentanée, qu'elle soit due à une contraction propre des élé-
ments constitutifs de leurs parois, ou à la régression de leur
base ; elle se continue régulièrement dans les stades sui-
vants, de telle sorte que les pédicules se raccourcissent de
plus en plus, tandis que les ampoules diminuent de leur
côté, jusqu'à ce que les uns et les autres ne présentent plus
que les dimentions relativement réduites qu'on leur trouve
chez desc olonies âgées, telles que celle qui est figurée précé-
demment à la p. 30.
Il n'est pas jusqu'à la tunique qui ne se ramasse elle-même
un peu au moment où se produisent les régressions des asci-
diozoïdes. La comparaison des fig. VII et VIII est instructive:
dans la première, l'oozoïde est en plein épanouissement, avec
des ampoules très longuement pédonculées, autour desquelles
il se fait une production active de tunique ; tandis que lorsque
l'oozoïde entre en régression (fig. VIII) il se produit comme
une sorte de contraction générale dans toute l'étendue du
connus, qui fait que la tunique est moins étendue et n'a plus
la même forme qu'auparavant.
Ici l'observation directe montre clairement qu'il sagit d'un
retrait mécanique provoqué par la réduction progressive de
l'individu mort, dont les parois continuent à adhérer à la
substance tunicièrî ; il se produit un semblable retrait
momentané de la tunique, lorsqu'un ascidiozoïde vivant
contracte accidentellement son sac branchial. La diminution
du volume des ampoules et de la longueur de leurs pédi-
cules dont je parlais tout à l'heure, n'est peut-être bien ame-
née elle-même que par le retrait de la tunique.
En résumé, l'étude de ces premiers stades montre que le
50 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
système vasculaire est représenté d'abord par les huit
ampoules pédiculées de l'oozoïde, puis par d'autres vaisseaux
qui se forment chez chaque ascidiozoïde, et qui le relient d'une
manière constante à son ascidiozoïde progéniteur ainsi
qu'aux pédicules préexistants des premières ampoules.
Les ampoules sont représentées au début par les huit que
possède la larve ; dans la suite, il s'en forme d'autres avec la
plus grande facilité sur les parois des vaisseaux, principale-
ment sur ceux qui sont situés à la périphérie du cormus.
Et enfin, dernière particularité, ces ampoules, d'abord très
volumineuses et longuement pédiculées dans les premiers
stades, diminuent progressivement pour prendre des dimen-
sions définitives beaucoup plus restreintes chez les colonies
un peu plus âgées.
Cette évolution des tubes et des ampoules vasculaires telle
que nous venons de la décrire chez le B. Schlosseri, se retrouve
avec ses traits généraux dans le genre voisin Botrylloïdes.
Voici ce qui s'observe chez ces derniers :
1° Fig. I et II. — Au moment de la fixation de la larve de
Botrylloïdes rubrum, les huit ampoules s'étalent sur le plan de
fixation et forment de même une étoile parfois très régulière.
Les fig. I et II représentent deux de ces larves une douzaine
d'heures après leur fixation ; leurs ampoules sont relative-
ment volumineuses et portées chacune par un pédicule assez
long qui s'ouvre directement dans les lacunes de l'ascidio-
zoïde. Cette dernière particularité est montrée par l'oozoïde
de la fig. II qui est vu par sa face inférieure ; ses ampoules
forment une étoile parfaitement régulière.
2° Fig. III. — Un peu plus tard, lorsque l'oozoïde s'est com-
plètement fixé et a pris sa position verticale définitive, les
huit ampoules pédiculées forment une sorte de bouquet à
la partie inférieure de son corps.
La fig. III représente le même oozoïde qui est figuré en I
et qui est fixé depuis vingt-quatre heures; six de ces ampoules
seulement sont visibles, les deux autres sont situées sur l'au-
tre face et cachées par le corps de l'oozoïde.
A. PIZON. - SUR [.ES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS ~>1
3° Fig. IV. — Ces ampoules volumineuses et longuement
pédieulées — quoique à un degré moindre que celles des
Botryllus Schtosseri — subissent avec 1 âge une réduction pro-
gressive, car leurs dimensions sont beaucoup plus faibles chez
les colonies un peu plus âgées.
J'ai vu cette réduction s'effectuer très vite et les premiers
tubes vasculaires se compliquer rapidement chez les deux
oozoïdes dont j'ai déjà parlé plus haut
qui ont fusionné leur tuni-
que et qui en sont à leur sixième jour de fixation. Chacun porte son bour-
geon B i , qui lui-même en porte deux autres B2; le bourgeon fil de
gauche n'en a qu'un seul.
t et t', deux des vaisseaux qui mettent les ascidiozoïdes en communication
directe avec les vaisseaux coloniaux ; les autres ne sont pas visibles sur la
fig. ; — F, grand vaisseau de l'oozoide de droite qui s'est allongé dans la région
gauche du cormus; — F vaisseau de l'oozoide de gauche qui s'est allongé vers
la droite ; ils sont réunis par des anastomoses A au centre du cormus ; —
v, petit vaisseau reliant chaque bourgeon fil au système vasculaire colonial ; —
p, vaisseau qui relie le bourgeon B' de droite à son ascendant ; il n'est pas
visible chez Ri de gauche.
Fig. V
Larve de Botryllus Schlossert éclose depuis six heures. -- A, l'une des
futures ampoules sanguines ; — s, la vésicule sensorielle ; - p, les papilles
adhésives ; — ch, la chorde.
Pl. II
Évolution bh la lahve DE Botryllus Schlosseri
Ier stade : Voir la iig. V de la planche précédente.
Fig. VI
2e stade : La même larve fixée depuis un jour el demi environ (fixée le
12 juillet au matin, dessinée le 13 au soir).
Elle est vue par sa face supérieure.
br, ouverture branchiale ; cl, ouverture cloacale ; ch, reste de la chorde
qui n'est pas encore absorbé ; f, fentes branchiales ; a, une des huit ampoules
pédiculées qui forment une couronne autour de la larve ; t, la tunique ;
in, instestin et estomac.
Fig. Vil
3e stade : Fa même larve fixée depuis deux jours et demi et vue par sa
face inférieure (fixée le 12 juillet au matin, dessinée le M au soir).
Fes pédicules des ampoules, telles que a, se sont encore davantage allon-
gés et montrent leur débouché dans les cavités du corps ; — c, le cœur ;
— in, instestin el estomac; — fil, bourgeon engendré par l'oozoïde ; —
e, l'endortvlc
Fig. VI 11
ie stade : Fa même larve ou oozoïde 0 en dégénérescence depuis douze
heures environ (fixée le 12 juillet au matin, entrée en régression le 16 au
matin, dessinée le 16 au soir>.
Vue par la face inférieure : c, cœur de l'oozoïde encore en mouve-
ment ; — c', cœur du bourgeon fil déjà en fonctionnement ; — p, pédicule
creux qui relie le bourgeon fil à l'oozoïde progéniteur ; — T, tube qui fait
communiquer le même bourgeon avec le pédicule de l'ampoule sanguine
voisine.
Fig. IX
5e stade : La même colonie dessinée le 19 juillet au matin, au moment
où le bourgeon de lle génération fil vient d'ouvrir ses siphons a l'extérieur
et atteint l'état adulte.
Vue par la face inférieure pour montrer les relations du nouvel adulte
fil avec l'oozoïde 0 qui est en régression depuis trois jours pleins et est
maintenant très réduit; ils sont encore reliés par le pédicule p.
fi 2 , les deux bourgeons engendrés par fil; — E, tube qui fait communiquer
les lacunes sanguines de l'adulte fil avec le pédicule t de l'ampoule A.
(C'est le même qui est marqué T sur la Iig. précédente) ; — C, cœur de Fasei-
diozoïde adulte.
A, ampoule qui se vide pendant que les sept autres se remplissent.
FlG. X
6e stade : La même colonie dessinée le 24 juillet au matin. F'ascidiozoïde
fil est mort depuis 12 heures environ (avait atteint l'état adulte le 19 juillet
au matin et contracté ses orilices le 23 au soir).
fi 2 , les deux bourgeons engendrés par fi 1 ; — 0, reste très réduit de l'oozoïde
primitif qui est toujours relié par son pédicule à fascidiûzoïde /Ji qu'il
a engendré ; — c, cœur du premier ascidiozoïde fit encore en fonction.
Additions et Annotations
ai;
CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES
de la Loire-Inférieure
Par l'abbé J. DOMINIQUE
Sept années se sont éeoulées depuis la publication, dans ce
Bulletin, de notre Catalogue, qui résumait fidèlement, à cette
époque, l'état des connaissances acquises sur la faune orthop-
térologique de ce département. Depuis lors, de nouveaux et
intéressants matériaux ont été réunis, tant par nous que par
d'autres naturalistes, et nous invitent, sinon à compléter
l'édilice inachevé, du moins à lui ajouter de nouvelles assises.
Treize espèces nouvelles, et, parmi celles-ci, plusieurs d'un
réel intérêt, sont venues s'ajouter à la cinquantaine dont notre
première énumération signalait l'existence dans la Loire-
Inférieure. C'est donc au chiffre de soixante-cinq espèces
d'Orthoptères, déduction faite de Tettix bipunctata, probable-
ment étrangère à notre région, qu'il faut s'arrêter avec le
présent travail.
A chacun son dû. Nos élèves en entomologie, MM. Piel de
Churcheville, en nous communiquant leurs captures et les
soumettant, lorsqu'il y avait lieu, à notre détermination, nous
ont apporté un appoint dont nous nous plaisons à reconnaître
la valeur. Leurs notes de chasse, remises entre nos mains,
ont fixé de nombreux habitats et époques d'apparitions d'Or-
thoptères.
Ayant, en juillet et août 1893, entrepris à la campagne l'éle-
vage de femelles du Bacillus gallicus, dont nous soupçonnions
à bon droit la reproduction de pouvoir être parthénogénésique,
(1) Bull. Soc. se. nat. de l'Ouest de la France, t. III, 1898, p. 7-93.
N'ailles. ■ Bull. Soc, se. nat. Ouest. T. 10, fasc. [-11, 30 juin 1900.
74 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
nous engageâmes, à notre retour à la ville, au commence-
ment de l'automne de la même année, MM. Piel de Churche-
ville, mieux placés que nous pour cet élevage, à continuer
notre expérience ; ce qu'ils firent avec nos indications et nos
conseils, d'accord avec nous, jusqu'au jour où ils préférèrent
séparer leurs observations et s'y livrer pour leur propre
compte.
Grâce à nos éludes personnelles publiées à diverses reprises
dans ce Bulletin, grâce à celles faites en commun avec nos
élèves et publiées également comme telles, il nous fut permis
de livrer pour la première fois à la science l'affirmation,
appuyée sur les faits, de la reproduction parthénogénésique
du Bacillus gallicus, au moins jusqu'à la troisième génération,
en même temps que la loi de Thelytokie régissant la ponte
des femelles non fécondées.
Loin d'être accueillie, comme il a été dit, par l'incrédulité
railleuse du monde scientifique, cette assertion nous a paru
l'avoir été par une générale satisfaction, comme confirmant
le soupçon, existant dans l'esprit de nombreux observateurs,
de la possibilité, de la probabilité même d'une reproduction
parthénogénésique chez un insecte dont le mâle est pour
ainsi dire introuvable, tandis que la femelle abonde dans une
aire d'expansion assez étendue (1).
Des élevages avaient été entrepris en même temps que les
nôtres, sous l'empire de la même préoccupation, par divers
naturalistes, dans différents pays. Depuis, ils sont pour ainsi
(1) Le Bacillus gallicus ne pourrait-il pas être considéré comme un insecte
très méridional égaré au nord de la Méditerranée ? Ne serait-il pas vraisem-
blable d'attribuer au climat le manqué presque absolu de développement des
mâles, auquel la nature suppléerait, dans La limite de ses Facultés, par la
Parthénogenèse?
Ce qui est certain, c'est que le Bacillus algericus, qui n'est, de l'avis d'émi-
nents orthoptéristes, tels que le R. P. Pantel et M. le capitaine Finot, qu'une
forme locale, et, qui le sait, peut-être primaire, du gallicus, se trouve bien
plus fréquemment sous le sexe mâle que sous le sexe femelle, à l'inverse de
ce qui se produit chez nous. Il serait bien intéressant de s'assurer si, en
Algérie, la Parthénogenèse s'observe chez ce Phasme comme elle s'observe en
France.
J. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 75
dire à l'ordre du jour chez tous les orthoptéristes, et différentes
espèces de Phasmides eu sont l'objet. Les points encore quel-
que peu nuageux de cette intéressante question, ne sauraient
donc tarder à être complètement élucidés.
Nous remercions ici, pour ne pas y revenir à chaque instant
et surcharger notre travail, toutes les personnes qui ont bien
voulu nous aider à le mener à bonne fin en nous communi-
quant ou en nous offrant le produit de leurs chasses, comme
aussi en nous faisant hommage de leurs publications et nous
abandonnant leurs notes sur la matière qui nous occupe.
Parmi les ouvrages de valeur publiés sur les Orthoptères
depuis notre Catalogue de 1893, il en est un auquel nous
croyons devoir une mention spéciale, attendu qu'il contient
plus d'une allusion à notre travail, et qu'il semble tendre
à modifier les idées de Brûnner von Wattenwil sur la systé-
matique des Orthoptères : idées généralement admises à
l'heure qu'il est. Nous voulons parler du Catalogo sinoptico de
las Ortopteros de la Fauna Iberica(l) par le savant professeur
de l'Université de Madrid, don Ignacio Bolivar.
Observons tout d'abord que, si la faune orthoptérologique
de la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal) est nécessai-
rement plus riche en espèces que la nôtre, étant plus méri-
dionale, elle offre cependant de remarquables affinités avec
celle-ci, surtout dans sn zone maritime qui, baignée par les
tièdes courants du Gulf-Stream, présente, dans tous les
ordres d'insectes, de nombreux représentants de la vie ani-
male dans le midi de l'Europe.
Il est avéré que l'ordre des Orthoptères, tel qu'il est établi
dans la systématique entomologique actuelle, est loin d'être
la résultante d'un groupement naturel. Il réunit en effet, sous
un commun titre, deux groupes qui répugnent à se trouver
en contact l'un avec l'autre, tant est manifeste leur distance
sur l'échelle des êtres. Tout le monde convient que les
Forficules, autrement dit Dermaptères, réunis aux Orthoptères
(1) Cf. Annaes de Sciencias naturaes, Porto, vul. IV et V, Coimbra, imprensa
de la Universidade, 1898.
76 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
à une époque où les matériaux d'étude étaient encore incom-
plets, sont, suivant l'expression de Brùnner von Wattenwil,
« faussement classés dans cet ordre ». C'est pourquoi, dans
notre Catalogue de 1893, nous avons cru traduire la pensée
du maître en formant, dans ce qu'on appelle par pure
convention les Orthoptères, deux grandes divisions :
1° Les Pseudoorthoptères, ou Orthoptères improprement
dits, comprenant les Forficules ou Dermaptères qui, en
réalité, ont des relations intimes avec les Thysanoures du
type Yapy.v et les Coléoptères de celui des Staphylinides (1)
auquels les avait réunis à première vue Linné. Les insectes
de cette première division devraient en réalité former un
groupe de passage intermédiaire entre les deux formes.
2° Les Euorthoptères, ou Orthoptères proprement dits,
comprenant les six familles des Blattes, Manies, Phasmes,
Acridiens, Locustides et Grillons, c'est-à-dire tous les autres
Orthoptères des auteurs.
M. Bolivar, de son côté, propose la division de l'ordre
hétérogène des Orthoptères en trois divisions : les Dermap-
tères, les Dictyoptères et, retenant notre dénomination
tout en lui donnant un sens différent, les- Euorthoptères.
1° Les Dermaptères restent tels que tout le monde les
conçoit depuis Henri Dohrn.
2° Les Dictyoptères, désignation consacrée antérieurement
par Leach exclusivement aux Blattides, renferment, outre
ceux-ci, les Mantides : M. Bolivar considérant ces deux
familles comme étroitement apparentées aux Thysanoures
du type Lepisma et, conséquemment, devant être rapprochées
l'une de l'autre.
3° Les Euorthoptères, comprennent toutes les autres
familles : Phasmes, Acridiens, Locustides, Grillons, dont
(1) Suivant de Heer, la transition entre les Dermaptères et les Coléoptères
était comme insensible, alors qu'existait le Baseopsis forficulina que l'on
retrouve à l'état fossile dans le Lias d'Argovie. [BOLIVAR, loc. cil.)
J. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 11
toutefois, ainsi que nous allons le voir, l'ordre systématique,
jusqu'à ce jour admis, va recevoir à son tour d'importantes
modifications dans la classification proposée par le savant
professeur de Madrid.
De Saussure et Zehntner ont démontré les grandes ana-
logies qui existent entre les Acridiens et les Grillons. Entre
ces deux groupes, les espèces de la tribu des Gryllotalpidae
formeraient, d'après ces auteurs, une chaîne d'union qui,
à une de ses extrémités, se rattacherait aux Grillons par le
genre Gryllotnlpa, tandis que l'autre se relierait aux Tetti-
gides, les Tridactyles {RhipipteryxJ formant le chaînon
copulatif.
Du moment qu'est admise la légitimité de ces conclusions,
la nécessité s'impose de rejeter la famille des Locustides tout
à la fin de la série des Orthoptères, les éloignant ainsi des
Acridiens, auprès desquels ils avaient été rangés jusqu'à ce
jour, comme aussi de donner, dans cette série, des places
différentes à plusieurs groupes et genres.
M. Bolivar a établi la classification des espèces mention-
nées dans son Catalogue d'après les principes que nous venons
d'exposer et dont il admet les conséquences dans leur inté-
grité.
Il a également tenu à se conformer strictement aux exigences
de la loi de priorité absolue dans la nomenclature, selon les
décisions des derniers Congrès zoologiques, et nous suivons
nous-même son exemple dans le Supplément à notre Cata-
logue de 1893, que nous offrons au Bulletin.
Désirant que, sans avoir la peine de se reporter, sinon pour
des renseignements plus détaillés, à notre premier Mémoire,
le lecteur ait néanmoins sous les yeux le tableau complet de
la faune orthoptérologique de la Loire-Inférieure, telle que
nous la connaissons aujourd'hui, nous avons cru devoir
rappeler ici, par une simple énuinération, les espèces précé-
demment signalées et sommairement décrites, intercalant à
leur place naturelle celles que nous avons à ajouter à la liste
78 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
primitive (1). Nous pourrons ainsi, par contre-coup, ramener
les dénominations spécifiques de celle-ci, lorsqu'il y aura
lieu, à celles exigées par la susdite loi de priorité.
Orthoptera
1^ Division. PSEUDOORTHOPTERA nobis
Fam. unique: FORFICULODEA vel DERMAPTERA
Labidura riparia Pall. — Sous des tas d'Algues, au bord
de la mer, en août. S'-Brevin.
Labia minor L.
Forficula auricularia L.
Forf. Lesnei Finot.
Chelidura albipennis Megerl.
2e Division. — EUORTHOPTERA nobis
Fam. I : BLATTODEA
Ectobia ericetorum Wesm.
Ed. livida Fab.
Ed. lapponica L. — Sur les herbes des marais de l'Erdre,
dits de Loigné, et aussi en lisière des forêts de Touffou
et de Teille. Mai-juillet. R.
Blatta germanica L.
Periplaneta orientalis L.
Per. americana L.
Fam. II : MANTODEA
Mantis religiosa L. — M. Revelière l'a capturée en grand
nombre dans les vagues de la forêt domaniale du Gàvre,
(1) Ces dernières seront signalées à l'attention du lecteur par leur nom
imprimé en caractères gras.
.1. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 79
sur les Bruyères el principalement à l'endroit connu sous
le nom de Landes de Mespraz (1). Elle suspend habi-
tuellement ses oolhèques aux ramilles des Bruyères. Nous
avons assisté à l'éclosion d'innombrables larves issues de
plusieurs de ces oolhèques, que notre collègue a bien
voulu nous procurer, mais nous n'avons pu les garder
en vie plus de quelques jours.
Fam. III : PHASMODEA.
Bacillus gallicas Charp. — Tandis que nous faisions connaître
dans plusieurs mémoires les conditions physiologiques
dans lesquelles s'opérait la ponte des Bacilles et que le
P. Pantel étudiait plus spécialement les parasites de
ces Phasmes, le P. de Sinety, dans un savant article
(Bull. Soc. ent. de France, 1898, n° 16, p. 317-319), révé-
lait à la science les particularités anatomiques de l'ovula-
tion chez ces insectes.
Au lieu d'être, comme dans la généralité des Orthop-
tères, massées et entourées d'une enveloppe commune,
les gaines ovigères des Bacillus sont « espacées et libres
sur tout leur trajet moyen, caractère évidemment en
rapport avec la forme en bâtonnet de l'insecte. Par
leur extrémité inférieure, les gaines s'insèrent les unes
derrière les autres sur la face interne de la trompe cor-
respondante, tandis que le ligament suspenseur, d'as-
pect fibrillaire, aboutit à un cordon longitudinal, de
structure très analogue, qui longe latéralement le vais-
seau dorsal, se prolonge en haut comme en bas des
insertions ovariques, pour se fusionner finalement avec
les ligaments fibrillaires du septum péricardial.
» Chacun des ovaires se présente par suite comme
une sorte d'échelle, dont les montants seraient repré-
sentés par la trompe et par le cordon juxtacardial, et les
échelons, très obliques, par les gaines ovigères. 11 est
(li Cf. Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 352, Ier février 1900.
80 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
tout à fait digne de remarque que le prolongement supé-
rieur de la trompe s'insère ventralement dans la région
supérieure du deuxième segment abdominal.
» L'oviducte résultant de la réunion des trompes occupe
la longueur du huitième segment et aboutit à l'orifice
vulvaire que l'on trouve à la base même de l'opercule
sous-génital. »
Fam. IV : ACRIDIODEA
Oxycoryphns compressicornis Latr. - Cet Orthoptère offre
des variétés de coloration nombreuses dont quelques-
unes des plus agréables à l'œil.
Les élytres présentent généralement une teinte générale
brun-rougeàtre dans leurs parties plus opaques, mais on
rencontre des exemplaires où cette couleur est remplacée
par un vert tendre, marbré de taches blanc-jaunàtre le
long du champ discoïdal. Parfois même ces taches dispa-
raissent complètement et laissent ce champ immaculé et
transparent entre deux bandes verdàtres.
Les ailes, dans les sujets à élytres brunâtres, offrent
une tache enfumée, plus ou moins étendue et plus ou
moins distincte, sur les abords du champ anal, et leur
bord antérieur porte une tache linéaire, plus ou moins
sombre, parfois d'un noir intense, sur la moitié apicale,
dont elle n'atteint pas cependant l'extrémité.
Chez les sujets à coloration vert tendre, la tache diffuse
du champ anal disparait complètement ou presque com-
plètement, et celle du bord intérieur est franchement
verte au lieu d'être sombre.
Paracinema tricolor Thunb. - Quelques individus de
cette belle espèce ont été pris en juillet 1896, dans la
Grande-Brière, aux environs de Saint- Joachim.
Elle se trouve dans les prairies humides et sur le bord
des eaux, — sur le Scirpus holoschœnus, d'après le
P. Pantel.
J. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 81
Outre le centre, l'ouest et le midi de la France, elle
habile la péninsule Ibérique, presque toute l'Afrique et
l'île de Madagascar (Bolivar' .
Chrysochraon dispar Heyer. Plusieurs 9 ont été
capturées au mois d'août dans le marais de la Papinière,
au bord de l'Erdre, en Sucé, localité déjà signalée par le
Dr Bonnet (Fihot, Faune de la France, p. 107).
Cette espèce parait propre aux climats tempérés et ne
pas dépasser les Pyrénées, vers le midi.
Stenobothrus (Omocestus Bol.) petrseus Bris. — MM. Piel
de Ghurcheville ont capturé cet Acridien en nombre, au
mois d'août 1897, dans les prairies de Montoir, et ne l'y
ont pas retrouvé depuis.
« Celte espèce, dit M. Finot, est rare en France, au
moins elle y a été peu observée jusqu'à présent. Ses habi-
tats sont peu connus. » Ajoutons qu'elle a passé jusqu'à
ce jour pour un insecte de montagne : opinion qu'est
loin de confirmer sa présence dans les prés humides de la
Basse-Loire. La coloration normale de cette petite espèce
est testacée, toutefois, obéissant à la loi de mélanisme
que nous avons signalée parmi les insectes habitant les
tourbières de la Grande-Brière, tous les exemplaires cap-
turés dans cette curieuse localité offrent une livrée d'un
brun ferrugineux plus ou moins foncé, sur laquelle tran-
che seulement une bande étroite jaune-rougeàtre, souvent
réduite à une simple ligne, qui s'étend longitudinalement
du sommet du vertex au bord postérieur du pronotum.
Souvent cette bande manque absolument sur la tête. Les
carènes angulées du pronotum sont pareillement de cou-
leur pâle, contrastant vivement avec la teinte très obs-
cure du fond, à l'intérieur des angles.
St. (Om.) rufipes Zett.
St. (Staaroderus Bol.) binotatus Charp. - Ce beau Steno-
bothrus méridional a été pris aux abords de la forêt de
Touffou. « Il hante, dit le P. Pantel, les landes incultes,
dans la plaine aussi bien que sur les hauteurs, dès que le
82 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
sol n'est couvert que de touffes clairsemées et de buissons
rabougris.... Il se distingue, ajoute le même scrupuleux
observateur, au point de vue de son habitat préféré, par
une particularité : il aime à se tenir parmi les branches
épineuses des buissons (Genista, Ulex, Erinacea), souvent
d'un abord difficile pour la main de l'entomologiste. »
St. (Stanr.) vagans Fab.
St. (Staur.) bignttuhis L.
St. (Staur.) bicolor Charp.
St. (Chortippus Fieb.) pulvinatus F. W. — Très commun
sur le littoral de la baie de Bourgneuf, dans les herbes
des hautes falaises et les prés secs voisins de la mer.
Aussi à Montoir.
Le P. Pantel fait observer que les individus qui vivent
sur les hauteurs, parmi les arbustes, sont plus vivement
colorés, gris-cendré, ornés de fascies longitudinales qui
s'effacent chez ceux des pelouses sèches ou des champs
cultivés. (Notes orthoptérologiqiies, 1896).
De son côté, M. Finot reconnaît que, dans les types
méridionaux, la longueur des élylres est bien plus grande.
Contrairement à la loi générale, d'après laquelle la
taille d'une espèce diminue dans les individus des régions
plus méridionales, les exemplaires de ce Stenobothrus que
M. Bolivar a bien voulu nous offrir des environs de
Madrid, sont notablement plus grands que les nôtres.
Leur coloration est, en outre, beaucoup plus pale.
St. (Chort.) elegans Charp.
St. (Chort.) paralielus Zett.
St. (Chort.) longicornis Latr.
Gomphocerus maculatiis Thunb.
Stauronotus Genei Ozck.
Epacromia thalassina Fab.
Ep. tergestina Mfill.
Mecostethus grossus L.
J. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 83
Pachytylus danicus L. = cinerascens auct.
Œdaleus nigrofasciatus de G.
Œdipoda mi nia ta Pall.
Œd. çœrulescens Lin. - Nombreuses et souvent fort élé-
gantes sont les variétés qu'offre cet Orthoptère sur notre
littoral marin. Certains individus présentent une livrée
presque unicolore, soit d'un brun-noirâtre, soit d'un
ferrugineux-rougeàtre sur lequel les taches et fascies nor-
males se laissent à peine deviner en teinte plus pale.
Sur les falaises rocheuses de Sainte-Marie-de-Pornic,
nous avons constaté l'existence d'une curieuse variété o\
bien remarquable par la coloration rouge de brique du
pronotum, qui tranche sur les tons gris clair, brunâtres
et bleuâtres du reste de l'insecte.
Sphingonotus eœrulans L. — Le R. P. Pan tel a publié de très
neuves et très intéressantes observations sur la stridu-
lation chez cette élégante espèce.
Les t. T. H), fasc. 1-11, 30 juin l'JUO.
92 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
dominent dans le Finistère, j'ai pu, en effet, voir par les
terrains calcaires que j'ai explorés, que ces derniers (les
sables maritimes) renferment de bonnes espèces calcicoles.
Nos calcaires durs, dont je ne possède que quelques frag-
ments, ne seront pas, eux aussi, sans nous offrir des formes
intéressantes.
L'on remarquera que j'ai adopté dans le présent mémoire,
pour les noms celtiques, l'orthographe si simple et si ration-
nelle préconisée par notre grand grammairien Le Gonidek.
Notre langue Armoricaine ne s'accommode pas de l'ortho-
graphe capricieuse et incohérente de la langue Française et le
jeu des mutations qui se présentent constamment dans les
langues celtiques devient tout à fait incompréhensible si l'on
conserve plusieurs signes pour représenter la même consonne.
Mais en voilà assez sur ce sujet. Je remercie bien vivement
les maîtres de la Lichénologie qui ont bien voulu me
seconder dans mon travail de détermination, MM. les abbés
Hue et Olivier et le frère Gasilien, et je passe à rémunération
de nos espèces intéressantes.
Usnaea florida Ach. — Forêt de Laz, etc. Répandu. Tou-
jours très fertile.
U. plicata Ach. Forêts de Kaskadek (fertile) et de
Koatloch (fertile) ; forêt de Laz.
U. dasypoga Ach. — Forêt du Kranou (fertile); forêt de
KIuhars-Karnoët ; bois de St-Allouarn ; Bonneskat en Plo-
gonnek. — Moins répandu que U. plicata Ach. et que
U. florida Ach.
U. articulata Ach. — Presque toujours pendant aux bran-
ches des hêtres, plus rarement des pommiers, des chênes
el des sapins; toujours stérile. — Forêt de Kaskadek; bois
de Kerguélégan, à Landrévarzek ; bois à l'est du vieux
château de Guengat ; Bonneskat en Plogonnek ; Kerven en
Penhars.
C.-A. PICQUENARD. — HERBOR. LICHÉNOLOGIQUES 93
U. ceratina Ach. — Espèce des plus communes dans les
bois de haute-futaie : forêts du Kranou ; de Koatloc'h ; de
Klohars-Karnoèt ; de Huelgoat (canton de Bôtvarek) ; de
Névet ; de Laz ; bois de Kerguélégan, à Landrévarzek ; de
St-Allouarn ; de Goarlot ; d'EMant. -- Très fertile et très
développé. A Koatloc'h les apothécies atteignent 2 centi-
mètres de diamètre et la plante dépasse en longueur
0m50. A Kaskadek, j'en ai trouvé un exemplaire qui
formait une chevelure touffue mesurant / mètre de lon-
gueur.
Alectoria bicolor Ach. — Montagnes d'Are ; Roc h Trévézel
(F. Camus) ; rochers de Kergaër et de Keranna.
A. jubata Ach. (1). — Montagnes d'Are : rochers de Keranna ;
Montagnes-Noires : bois de TouV Laëron : Kerrek ann
Tan en Gouëzek.
Ramalina evernioides Nyl. — Fertile a Penhoat en Ker-
feunteun (Olivier, Picq.) et sur de vieux murs de maisons
entre Penmarch et Guilvinek.
Cladina sylvatica Nyl. — Le type correspond à la forme
qu'avant les travaux de M. le Dr Wainio l'on désignait
généralement sous le nom de var. sphagnoides. Cette belle
forme, à podétions de couleur jaune paille, est la moins
répandue de celles qui croissent en Finistère. Elle se
trouve çà et là, mêlée aux autres dont on la distingue du
premier coup d'œil.
Fa portentosa Schaer. — Taillis de Kervégant en Skaër;
vallon du Stangala.
Fa pumila Nyl. — Très répandue.
Cladonia incrassata Flk. - Coteaux du Lost-Koat en
Guengat (où c.) ; bois du Kornigucl, Kerven en Penhars (2).
(1) On trouve aussi la forme nommée .4. chalybseiformis par Acharius.
(2) La grande forme de 5 cent. 1/2 de hauteur signalée dansmes précédenles
" Herborisations " à Karkadek sous le nom de C. digilata, me parait être le
C. polydactyla .
94 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
C. subsquamosa Nyl. — Mon distingué confrère et ami, le
frère Gasilien, rapporte à cette espèce des échantillons
recueillis par moi dans le taillis de Kervégant en Skaër.
C. delicata Flk. — Particulièrement bien développé sur les
souches abandonnées des très vieux arbres dans la forêt
de Kaskadek.
G. crispata Ach. — Peu répandu : une grande forme, au
Mênez-C hom ; une variété naine sur les rochers de Lez-
Steïr en Kerfeiinteun.
G. pityrea Flk. — Espèce commune qui plus d'une fois a dû
être confondue avec la suivante.
C. decorticata Flk. — Je n'en connais en Finistère d'autre
localité à peu près certaine que celle de St-Kadou, dans
les Montagnes d'Are.
C. coniocrsea Flk. — Sapinières de Lanros en Ergué-Armel.
C. alcicornis Flk. - Type : pelouses sablonneuses mari-
times. — La var. endiviaefolia E. Fries a le même habitat :
île Tudy, Guilvinek, Penmarc' h.
C. firma Nyl. — Plante des plus répandues en Finistère.
G. cervicornis Ach. var. verticillata Flk. — Kermenhir
en Lociudy; Montagnes-Noires au Moulin du Lay.VC.
Pycnothelia papillaria Ach. — Montagnes-Noires : les
Trois-Canards ; le Ménez-C hom ; Montagnes d'Are : au
sud de Keranna.
Stereocaulon coralloides Nyl. — Rochers de la lande de
Kerhoël en Trégunk ; ann Dour gwenn en Erguè-Armel ;
Montagnes-Noires : rochers du bois de Toui Laëron ;
Montagnes d'Are : Ty Kerneïs près de Kimerc'h. PC (1).
S. pileatum Ach. — Il est probable que cette plante est
répandue en Finistère. Malheureusement, je n'ai pas
procédé à l'examen des spores des échantillons trouvés
(1) M. le D' F. Camus (/>'»//. Soc. bot. Fr. 1898, p. 105) considère cette plante
comme « répandue dans les deux chaînes de montagnes du Finistère ».
C.-A. PICQUENARD. — HERBOR. LICHÉNOLOGIQUES 95
dans d'assez nombreuses localités. Dans les échantillons
de Dour grveun en Ergué-Armel et de Keramhars en
la Forèt-de-Fouësnant les spores sont fusi formes-obtuses,
triseptées, au lieu d'être aciculaires, à 3-7 cloisons comme
dans S. condentatum Ach.
Cetraria aculeata Ach. — La Ville-Neuve en Skaër; Mon-
tagnes-Noires : les Trois- Canards, etc..
Platysma placorodia Ach. — Sur un pin à Kerambars en
la Forèt-de-Fouësnant. RR.
P. glaucum Ach. — La Grande-Motte, la Ville-Neuve en
Skaër; Montagnes-Noires: Roc' h Veur; Kerrek ann Tan
en Gouëzek ; forêt de Laz : Montagnes d'Are ; Roc' h
Trévèzel ; Mont St-Michcl (F. Camus) ; rochers de Keranna.
P. saepincola Ehrh (1). — Montagnes d'Are : entre Pleyber-
Krist et Plonéour-Ménez (F. Camus); rochers de Kergaër,
de Keranna.
Parmelia caperata Ach. En compagnie de M. Olivier,
j'ai rencontré dans la vallée de l'Odel, au Stangala, une
plaque fertile de cette espèce qui avait environ 1 mètre de
diamètre.
P. perlata Ach. — Le type a le thalle orbiculaire, très ample ;
les lobes sont glabres an bord en dessous. K ^ j'Jjj^.
K C + jaune — Sur les arbres et les rochers. A C.
-f- rouge.
P. nilgherrensis Nyl. — Thalle moins étendu que dans le
précédent, portant au bord des lobes de longs cils noirs.
K + 1™; KC| ia^e rougeêtre . - Rochers du bois de TonV
Laëron .
P. trichotera Hue. Thalle moins étendu que dans
P. perlata Ach. Lobes les uns glabres, les autres pourvus en
dessous, vers les bords, de cils courts. K + Jda™ebeau jaune |mis rouge;Ure _
par l'action de C, la médulle perd sa belle couleur. —
(T) Cette plante, que je croyais nouvelle pour l'Ouest de la France, était
connue depuis longtemps par M. le Dr F. Camus.
96 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Fertile sur un arbre, Montagne de Lokronan et au N.
d'Elliant. Probablement A C.
P. pilosella Hue. — Bien distinct de toutes les autres formes
du groupe de P. perlata Acb., par Visidium mêlé de cils
noirs qui forme des plaques à la face supérieure du thalle.
j^ + iaum- p, q - — Troncs et rochers moussus: forêt de
-f- jaune ;
Koatloc' h, où j'ai trouvé la plaque fertile dont les apothé-
cies ont servi à la description publiée par M. l'abbé Hue,
in Journal de Botanique, 1898; Kaskadek : le Lost-Koat en
Guengat ; Montagnes d'Are : forêt du Kranou ; rochers de
Kerunna ; Montagnes-Noires: massif du Menez- C ' hom:
montagne de Hinguer ; Roc' h Veur ; Kerrek ann Tan
en Gouëzek ; forêt de Laz, sur les rochers de la partie
sud et sur les arbres de haute futaie autour du château de
Trévaré où j'en ai trouvé une plaque fertile.
Var. excrescens Arnold. — Lobes du centre surchargés de
petites lanières très découpées : forêt du Kranou ; Kerrek
ann Tan en Gouëzek.
P. cetrata Ach. — Très distinct par le fin réticulum blanc de
la face supérieure du thalle: face inférieure très velue.
K % jaune, rapidement rouge sanguin.— Cette eSPèce a été jusqu'à CCS
derniers temps confondue, dans l'Ouest de la France, avec
le P. perforata Ach., qui a le thalle lisse en dessus, mais
qui donne les mêmes réactions que le P. cetrata Ach. —
Il est donc probable que tout ce que les auteurs de l'Ouest
ont décrit, tout ce qu'ils ont distribué jusqu'à 1898 sous
nom de P. perforata Ach., doit être rangé dans l'espèce
cetrata Ach. — Cette espèce a été constatée par moi en
Finistère, dans les localités suivantes : forêts de Koatloch
et de Laz ; Kerrek ann Tan en Gouëzek, mais j'ignore
tout à fait si elle est répandue dans le département. — La
rédaction des notes ci-dessus concernant les P. perlata,
nilgherrensis, trichotera, pilosella, cetrata, m'a été facilitée
par le substantiel mémoire de M. l'abbé Hue « Causerie
sur les Parmelia » paru dans le Journal de Botanique en
189S. Les lichénologues sauront, j'en suis sur, gré à
C.-A. PICQUENARD. HERBOR. LICHÉNOLOGIQUES 97
M. l'abbé Hue d'avoir si complètement élucidé l'histoire
de ces espèces.
P. revoluta Ach. — Sur les troncs moussus et les rochers.
PC.
P. saxatilis Ach. — En larges plaques très fertiles sur les
arbres dans la forêt de Koatloc'h.
P. acetabulum Duby. Sur les arbres du quai à Lander-
neaw, sur les arbres, cour de la gare, à Châteaulin.
P. verruculifera Nyl. — Sur l'écorce d'un hêtre entre la
chapelle de la Mère de Dieu(Ty MammDoue) etKergadou
en Kerfeunteun; sur des prunelliers, au-dessus de la grève
du Ris (fertile là).
P. pertusa Schaer. — Côtés N. et O. de la forêt de Koatloc'h,
surtout sur les bouleaux; Montagnes-Noires: Roc' h Veur,
sur les rochers de grès ; Montagnes d'Are : forêt du
Kranon, sur les écorces. R.
Ricassolia glomulifera Nyl. — Le Menek en Bannalek (1)
(F. Camus); forêt de Klohars-Karnoët; forêt de Kaskadek
et environs ; bois de St-Allouarn : avenue de Toulgoat en
Penhars ; allées de Treanna en Elliant ; arbres à l'est du
vieux château de Guengat; Montagnes-Noires: au-dessous
du village de Kerderrien en Gouëzek.
Sticta aurata Ach. — Forêt de Néuet; bois et avenue de
Bonneskat en Plogonnek; bois de Minven en Tréogat ;
fertile à St-Konval en la forêt du Kranou. — C'est de cette
dernière localité que proviennent les échantillons dis-
tribués par M. le D1' Arnold, en 1898, avec la mention :
an Baiimeii bei Nantes. -- Vendée (Viaud-Grand-Marais).
M. le Dr Arnold avait simplement égaré l'étiquette qui
accompagnait mon envoi transmis par l'intermédiaire de
M. le professeur Viaud-Grand-Marais.
1 1 i Rectius Balanek, de Balan, genêt. La transposition de Yn et de 17. dans
la langue parlée, se reproduit dans Bdz Vanal, bâton dr genêt, pour Bài
Valan.
98 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Stictina scrobiculata Nyl. — Un échantillon de 42 centi-
mètres sur 24 avec près de 200 apothécies à la forêt du
Kranou.
Nephromium laevigatum Ach. — La forme (?) nommée
lusitanicum par l'illustre Dr W. Nylander est répandue,
mais elle ne se différencie du type que par la couleur de
la médulle et par la réaction. Le type a la mèdulle blanche
et donne la réaction K ~ ; lusitanicum Nyl. a la mèdulle
jaune et donne la réaction K -(- rose. Je ne vois dans la
couleur de la médulle qu'un accident dû, sans aucun
doute, aux conditions dans lesquelles se développe la
plante. C'est parce qu'il s'est formé dans la médulle un
principe colorant jaune /acide chrysophanique! qu'il y a
réaction au contact de K O H. On peut rapprocher ce fait
de ce qui se passe chez certains Placodium. La vive
lumière, la sécheresse de l'atmosphère, une grande con-
sistance du substratum provoquent la formation de
l'acide chrysophanique. Son apparition se manifeste par
la couleur éclatante que prennent les thalles et les réac-
tions s'opèrent bien. Que les mêmes espèces se trouvent
à l'ombre, dans un endroit humide ; que le substratum
soit peu consistant et l'acide chrysophanique ne se forme
plus dans leurs tissus. Elles perdent leurs belles couleurs
et les réactifs n'agissent plus. Par analogie, je conclus que
le Nephr. lusitanicum Nyl., n'est qu'un N. Isevigaium Ach.
développé dans d'excellentes conditions qui ont favorisé la
formation de Y acide chysophaniqneavec, commeconséqiience ,
la coloration en jaune de la mèdulle et la production d'une
réaction rouge par le contact de cette médulle et de K O H.
N. parile Ach. — Bien développé dans un chemin creux sur
la butte du château à Chàteaulin.
Peltidea venosa Ach. - Rochers moussus à Kistinik en
■Penhars (Faudry, Picq.,). RR.
Peltigera spuria DC. - Sur la terre argileuse : Tréké-
fellek en Kerfeunteun (Olivier, Picq.,); E. de la forêt de
Névet ; N.-E. de la forêt de Laz.
C.-A. PIGQUENARD. - HERBOR. LICHÉNOLOGIGUES 99
P. rufescens Schaer. Pelouses maritimes calcaires à
St-Tromeur près de Guilvinçk. PC.
P. horizontalis DC. - Forêts de Klohars-Karnoët, de Kas-
kadek, de Koatloc'h, du Kranou.
P. scutata Duhy. Trékéfellek (Olivier, Picq.,), et la
Forêt en Kerfeunteun ; St-G\vénolé en Ergué-Gabèrik ;
forêts de Klohars-Karnoët et du Kranou.
Anaptychia ciliaris Krbg. Ste-Maréne en Kombrit ; gare
de Chàteaulin.
A. leucomela Krbg. — Pointe du Raz (F. Camus) ; forêt du
Kranou ; avenue de Bonneskat en Plogonnek ; montagne
de Lokronan ; bois de St-Allouarn.
A. speciosa Krbg. — Rochers de la lande de Kerhoël en
Trégank : forêts de Koatloc'h et de Klohars-Karnoët ;
Bonneskat en Plogonnek ; Montagnes-Noires : montagne
de Lokronan ; Montagnes d'Are : rochers de St-Kadou et
de Kergaër.
Gyrophora glabra DC. - Montagnes d'Are : rochers de
Kergaër; Montagnes-Noires : bois de TouVLaëron.
Squamaria crassa DC. — Sables calcaires entre la Torche
et Peu marc' h.
S. holophœa Nyi. — Assez abondant sur la côte du Konket ;
Beg-Meil (F. Camus).
S. gelida Ach (1). — A C. vallon de St-Allouarn en Guengat et
Plogonnek, particulièrement au bord de la ligne du che-
min de fer ; montagne de Lokronan ; nord de la forêt de
Nêvet ; la Ville-Neuve en Skaër ; le Corroarc'h en Plo-
melin. Localisée sur les roches granitiques.
Placodium sympageum (Ach.) Oliv., Exp. syst. T. I,
p. 218. — Chaux des murs à Vile Tudy, à Loktudy et à
l'ossuaire de la Roche-Maurice.
(1) Cette espèce que je croyais nouvelle pour la Bretagne avait déjà été
indiquée aux environs de Pontivy par Mmf Cauvin. en 1833.
100 NANTES. — BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST. — T. 10
P. médians Nyl. — Granités à Kemper et à Kemperlé.
Caloplaca incrustans Ach. — Le Lann en Er gué- Armel;
la Grande Halte en la Forêt-de-Fouësnant ; Kemper.
C. lobutata Sommerf. — C'est cette espèce que j'ai désignée
sous le nom de Placodium murorum var. marinum dans
mes précédentes Herborisations avec les localités sui-
vantes : île Tuchj, Loktudy.
Lecanora Mougeotioides Nyl. — Montagnes d'Are : Roc' h
Huella ; Montagnes-Noires : le Ménez-C'hom, les Trois-
Canords, le Menez Kerqne; montagne de Hinguer; ar
C'herrek ann Tan en Gouëzek (1).
L. tartarea Ach. — Rochers, partie sud de la forêt du Laz ;
bien fructifié.
Var. subtarterea Nyl. — Les Trois-Canards (fertile); mon-
tagne de Hinguer.
L. gangaleoides Nyl. — Schistes du terrain houiller à
Keryvoal en Kerfeunteun.
L. orosthea Ach. — Montagnes d'Are : rochers de Kergaër.
L. polytropa Ach. — Montagnes d'Are : rochers de Keranna.
L. badia Ach., fa cinerascens Nyl. -- Montagnes-d'Aré : ro-
chers de grès autour de Kimêrc'h.
L. lacustris E. Fries. — Montagnes d'Are : sur les pierres
dans la Doufine, gorge de Toull ann Dioull.
L. punicea Ach. — Montagnes-Noires : montagne de Lo-
kronan, sur les Abies : ac. là. RR.
Aspicilia calcarea Ach. — Pierres schisteuses près de
Kilinen en Briek. - C'est, peut-être, la var. concreta (?)
Rinodina roboris Nyl. — CC. presque partout sur les vieux
troncs de chênes.
(!) Je trouve que m>s échantillons finisterriens ressemblenl beaucoup à
Punn. Mougeotii, mais ils soni pourtant plus semblables au L. Mougeotioides
déterminé, pour moi, par l'illustre I)r W. NYLANDER.
C.-A. PICQUENARD. — HERBOBf. LICHÉNOLOGIQUES 101
Urceolaria scruposa Ach. var. bryophila Ach. — Sur le
thalle de Cladonia Pocillum à St-Tromeur en Guilvinek.
Toninia vesicularis Krbg. Sables calcaires à Kerdour
en Loktudy et entre Guilvinek et Penmarc'h.
T. subtabacina Xyl. -- Mur du parc de Poulguinan, au
bord de l'Odet, au sud de Kemper ! (Olivier).
Bilimbia corisopitensis Picquenard. Plante des plus
répandues en Kornouaille, au sud des Montagnes-Noires.
Elle croit assez généralement à côté de Rinodina roboris
Nyl., sur les vieilles souches de chêne. Je l'ai aussi
trouvée sur le bois d'un vieil if auprès de la chapelle
Ste-Yvonne en Kernével.
Biatora pachycarpa Duf. Sur les mousses des troncs,
forêt de Kvatloc' h.
LecideacrustulataFlk. — Rochers schisteux aux environs
de Kemper.
Graphis Lyellii (Sm.) Ach. — Chemin de St-Pierre de
Kuzon en Kerfeunteun (Olivier).
G. serpentina Ach. — Chemin de St-Pierre de Kuzon en
Kerfeunteun (Olivier).
G. anguina Mont. — Kernoter-bas en Ergué-Armel.
Opegrapha notha Ach. — Paraît A C. sur les vieux troncs
de chêne dans les mêmes conditions que Bilimbia coriso-
pitensis Picq., et Rinodina roboris Nyl.
O. signata Ach. — Sur les ormes au bord du Steïr à Kislinik
en Penhars.
Sphserophoron fragile Pers. — Rochers moussus, forêt de
Kaskadek ; rochers des Montagnes d'Are et des Montagnes-
Noires.
S. compressum Ach. - Rochers de Griffonès, dans le
Stangala.
Calicium hyperellum Ach. — Forêt de Kaskadek ; près de
Kilinen en Briek; abondant sur de vieux Abies, montagne
de Lokronan.
102 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
C. trachelinum Ach. — Kervellek en St-Yvi.
Heppia Guepini Nyl. — Rochers du Grand-Chemin à
Kemperlé. R R.
Collema aggregatum Nyl. — Sur un vieux chêne à Kery-
voal en Kerfeunteun.
Leptogium palmatum Mont. — J'avais pris cette espèce
pour Obryzum comiculatum Whlb. — L. palmatum Mont,
n'est pas rare en Finistère, mais on le trouve toujours en
petite quantité : forêt de Kaskadek ; Kemperlé : entre
Audierne et Pont-Croix, etc..
L. sinuatum Schaer. — Trékefellek en Kerfeunteun.
L. tremelloides E. Fr. — St-G\vénolé en Erguè-Gabérik ;
foret du Kranou. Fertile dans cette localité.
NOTES
POUR SERVIR A LA MINÉRALOGIE
De la Loire-Inférieure
Par Ch. BARET
Dans une excursion laite aux carrières du Pont-du-Cens,
j'ai rencontré un mica blanc, sous forme de petites écailles
de 2 à 3 m/m de diamètre, arrondies et empilées les unes sur
les autres, présentant une grande ressemblance avec la
variété helminthe de la ripidolite. Ce mica appartient à la
muscovite dont il possède, d'ailleurs, tous les caractères. Il
est parfois recouvert d'une poussière jaune ochracée, très
difficile à faire disparaître. On le trouve au milieu d'éléments
pegmaloïdes enclavés dans les micaschistes de cette locali'r.
Cette curieuse variété n'ayant point encore été signalée, je lui
ai donné le nom de muscovite vermiculée, en raison de son
apparence vermiforme (1).
Je signalerai aussi la présence de la bertrandite dans un
nouveau gisement situé dans la vallée du Cens, près le Champ
de manœuvres ; la forme des cristaux est celle décrite par
MM. Descloiseaux et A. Lacroix, présentant des lamelles très
minces avec p très allongé (2). La variété étudiée par M. Des-
cloiseaux, et qui jusqu'à ce jour était très rare, est commune
dans le nouveau gisement. J'ai rencontré au même endroit
une nouvelle macle de bertrandite dont je reparlerai plus
tard. Le minéral se présente dans un filon de pegmatite
traversant le micaschiste ; comme dans tous ses gisements, il
est associé à l'apatite, au béryl, au mispikel, à la chlorite et à
l'albite, ce dernier est très abondant.
M. Revelière, notre sympathique collègue, m'a fait don de
quelques minéraux intéressants, que je tiens à signaler ici, et
qu'il a recueillis dans les environs de Blain :
(1) Un échantillon est déposé au Muséum, collection de la Loire-Inférieure.
(2) Ch. Baret, Minéralogie de la Loire-Inférieure. 1898. p. 101, lig. D et E.
Nantes. — Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 10, t'asc. I— II, 30 juin 1900.
104 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
1° Vivianite pulvérulente déposée sur des brindilles de bois
et sur du terreau, provenant du nettoyage des anciens fossés
du château du Gàvre.
2° Calcite en petits cristaux formant une croûte légère sur
un fragment de roche micacée provenant de la démolition
d'un vieux mur du château du Gàvre ; cette formation très
intéressante est le résultat de la décomposition du ciment à
base de chaux employé à la construction de ce vieux mur.
La roche sur laquelle repose la calcite ne renferme aucune
trace de calcaire.
3° Graphite trouvé dans une roche siliceuse à la Rabate-
lière, près Blain.
4° Jolis cristaux d'un feldspath, que j'attribue à l'oligo-
clase-albite, recueillis dans la tranchée du chemin de fer, près
la gare de Faye, dans les éclogites de cette localité.
M. Drevelle a rencontré dans la carrière du Champ de
manœuvres, de jolies inclusions d'apatite cristallisée au
milieu d'un cristal de quartz. Le même minéralogiste a trouvé
dans les schistes de Nozay, un gros cristal de quartz enfumé
renfermant de belles inclusions de gœthite fibreuse, sous
l'aspect de petites houppes soyeuses de couleur jaune d'or et
brunâtre.
M. Lecointe a trouvé de grosses masses de pyrite compacte,
dans la carrière dite de la Pierre-Meulière, commune de Saint-
Géréon.
Je signalerai, en terminant : 1° la présence du quartz bleu-
pàle, que j'ai rencontré très abondant dans un filon pegma-
toïde du gabbro de la carrière du Champ-Cartier, près Vallet.
2° La turgite à l'état ocreux, dans la roche de mica de la
Pointe-du-Croisic, dans laquelle j'ai signalé le béryl et le
graphite.
3° La cassitérite et l'apatite, dans la carrière de. la rue de
la Poudrière, à Nantes.
Enfin notre collègue, M. Lallier, a recueilli aux Sables-
d'Olonne, à l'extrémité de la chaussée, près la prise d'eau,
de jolie barytine cristallisée, dans une roche de filon.
NOTE
sur les
MUSCINÉES DE L'ARCHIPEL DE BRÉHAT
(Côtes-. lu-Nord i
el
Étude prélim i nai rk
sur les
MUSCINÉES DU DÉPARTEMENT DES CÔTES-DU-NORD
avec une
Liste des espèces de ce département
par Fernand CAMUS.
I. -- MUSCINÉES DE L'ARCHIPEL DE BrÉHAT.
L'archipel de Bréhat, situé près de la petite ville de Paim-
pol, n'est séparé du continent que par un chenal d'environ
deux kilomètres de largeur. Il se compose d'une île principale
et d'un nombre considérable d'ilôts portant à leur sommet un
peu de terre végétale, sans compter les écueils dont la surface
émergée est réduite au roc nu ou nourrit à peine quelques
Lichens. L'ensemble de l'île, des ilôts et des écueils n'est
certainement qu'un reste d'une masse plus considérable sur
laquelle la mer fait encore sentir ses effets destructeurs. L'île
principale, ou ile de Bréhat, se compose en réalité de deux
iles qu'une chaussée en maçonnerie longue d'une vingtaine
de mètres relie en tous temps. On peut, pour simplifier,
appeler ces deux iles, Ile Nord et Ile Sud, bien que leur
situation respective soit en réalité S.-O. et N.-E. Chacune
d'elles mesure environ deux kilomètres dans son plus grand
axe. Leur surface est assez mouvementée. De nombreux entas-
sements de blocs granitiques y forment des buttes dont l'une,
butte Saint-Michel, atteint une quarantaine de mètres. Sur
la côte même, ces bulles opposent une résistance victorieuse
Nantes. - Bull. Soc. se. uni. Ouest. T. 10, fesc. III. 30 septembre 1900,
10(5 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
à l'action de la mer. Le flot ne pouvant les entamer, ronge le
terrain tout autour d'elles. Elles finissent, si je puis dire, par
se pédiculiser; Pour employer une comparaison bryologique,
et c'est le cas, quelques points de la côte de Bréhat rappellent
les découpures de la fronde de certaines variétés du Pellia
calgcina. Arrive un moment où la masse granitique est com-
plètement isolée et constitue un îlot. Un simple coup d'oeil
jeté sur une carte un peu détaillée de Bréhat démontre jusqu'à
l'évidence les effets de ce processus qui se poursuit toujours.
Il suit de là que le contour de ces deux masses principales
est extrêmement irrégulier : à chaque pas il se prolonge en
pointes, et il est entamé dans l'intervalle par d'innombrables
petites criques .
La superficie de l'archipel est estimée à 309 hectares, dont
l'île même de Bréhat représente bien les quatre cinquièmes.
J'ai dit que le sol en est assez mouvementé, mais nulle part on
n'y voit de brusques mouvements de terrain. C'est plutôt une
série de hauteurs qui se détachent d'un plateau. Bréhat ne
possède ni un vallon, ni un ruisseau, à peine quelques parties
marécageuses. Pour la commodité de l'exposition, j'ai donné
le nom de marais du Rosédo à une dépression rectangulaire
limitée à l'Est par les hauteurs qui portent le sémaphore et le
phare du Rosédo, et à l'Ouest par le relèvement de la côte.
En réalité, le sol argileux doit retenir un peu d'eau l'hiver, et,
pour l'assainir, on y a creusé quelques fosses peu profondes,
à sec en été et remplies par YHeîeocharis palustris. Il existe
dans l'ile deux étangs d'eau salée; l'un, sur la côte O. dans
File du Sud, est isolé par une chaussée artificielle et sert à
alimenter un moulin à mer ; l'autre, situé également sur le
versant O., mais dans l'île du Nord, est séparé de la haute
mer par un cordon naturel de gros galets. Ces deux étangs
sont d'ailleurs absolument nuls au point de vue bryologique.
J'en dirai autant d'un petit marécage d'eau saumâtre situé au
fond de la grande anse qui entame à l'Est l'île du Nord. Le
sable manque à peu près complètement à Bréhat. Bien que
sur une bonne partie du pourtour, la côte soit taillée à pic, il
n'y a pas de falaises proprement dites sauf sur une partie
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES COTES-DU-NORD 107
restreinte de la pointe du Paon. Je veux, dire qu'à cette excep-
tion près, on ne trouve point d'escarpements rocheux suscep-
tibles de garantir Bréhat contre cette sorte d'émiettement que
la mer a l'ait de son sol primitif. La tranche de la côte csl
formée de roc délité ou de terre souvent mélangée de galets,
que la mer affouille dans l'intervalle des amas granitiques.
Le sous-sol, à en juger par ces affleurements sur les tranches
de la côte est en partie argileux. De là, sur ces tranches, des
surfaces humides ou même des suintements qui entretiennent,
surtout dans les endroits abrités, une végétation phanéroga-
mique et cryptogamique assez riche. On voit souvent sur ces
tranches argileuses, aux époques de sécheresse, une eftlores-
cence blanche laissée par les eaux qui ont filtré à travers la
couche superficielle du sol et qui ont dissout en chemin les
principes salins et calcaires qu'elle contenait. Cette pénétra-
lion du terrain par les eaux calcarifères explique la présence
à Bréhat d'une population de Mousses et d'Hépatiques calci-
coles sinon variée du moins abondante.
Les deux tiers de l'île sont cultivés et bien cultivés, parti-
culièrement en céréales et en pommes de terre, et beaucoup
de maisons sont entourées de jardins où les légumes et les
arbres fruitiers donnent de bons produits. Le reste de l'île est à
l'état de lande. Dans les plus maigres, dans celles battues des
vents, une mince couche de terre que perce çà et là le granit,
nourrit des Ajoncs et des Bruyères parfois réduits à une taille
naine. Dans les endroits qui ont plus de fond et sont mieux
abrités, le Pteris aqailina devient d'une abondance extrême.
Sous son couvert pousse, même en été, une herbe assez drue qui
fournit aux moutons de Bréhat un excellent pâturage, comme
en témoigne la délicatesse de leur chair. Ces landes m'ont
donné quelques bonnes espèces ; elles s'étendent surtout dans
l'île du Nord. Malgré les vents, l'île est loin d'être dépourvue
d'arbres. On y compte beaucoup d'Ormes d'assez belle venue,
des Frênes, dont l'un parait centenaire, et un petit bois de
Pins entoure le fort. On voit encore dans les jardins, outre
des arbres fruitiers de taille plus humble, des Mûriers, quelques
Noyers, trois ou quatre Eucalyptus atteignant cinq à six
108 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
mètres de hauteur, et, chose remarquable dans une île, au
moins quatre Châtaigniers, dont l'un, poussé sur un escar-
pement inaccessible, pourrait être considéré comme spontané.
Par contre, d'autres espèces se comportent mal à Bréhat :
.ainsi je n'ai vu qu'à l'état rabougri de rares Robinias et
.Esculus, et les deux Chênes probablement uniques de
l'archipel forment d'humbles buissons dans l'île Verte. La
majeure partie de ces arbres, situés hors des enclos de murs,
est accessible au botaniste, et j'ai pu visiter en outre plusieurs
jardins termes. La végétation bryologique sur ces arbres est
d'une pauvreté insigne, et l'espèce qui présenterait le plus
d'intérêt, ÏUlotaphy Han tka arborum, ne s'est nulle part montrée
à moi. Si elle existe à Bréhat, elle y est extrêmement rare.
L'île principale est flanquée à l'Est et à l'Ouest d'ilôts de
taille variée, dont les plus grands ont reçu un nom. Du côté
de l'Est, parallèlement à l'île et dans toute sa longueur,
s'étendent du Nord au Sud, les ilôts de Ai* Morbil, Lavrec,
Raguenez-Meur et Logodec, sans compter beaucoup d'autres
de moindre importance. A l'exception de Logodec, ils sont
rattachés à mer basse à l'île principale, ce qui en rend l'explo-
ration facile au botaniste. Logodec, qui n'est accessible qu'aux
fortes marées, est peut-être le plus intéressant de tous. Du
reste, ces îlots de l'Est, comme la côte de l'île du Sud qui
leur fait face (chenal et port de la Chambre), plus frais et
plus abrités, sont la partie de l'archipel où la population
bryologique offre le plus de variété. Ces ilôts que j'ai pu
visiter à loisir sont inhabités. A part quelques maigres
champs, ils sont couverts de landes ou de pâturages, et leur
végétation arborescente se réduit à quelques buissons.
Du côté opposé de l'île principale, un chenal, le Kerpont,
qui n'assèche qu'en partie aux plus basses marées, et dont le
courant est toujours assez violent, sépare l'île du Sud d'un
groupe d'îles, Crouézen, Béniguet, la Chèvre, Raguenez-Bras,
l'île Verte, etc. A l'exception de l'île Verte que j'ai explorée
deux fois, je connais beaucoup moins ces îlots que ceux de la
côte Est. D'une façon générale, ils m'ont paru moins intéres-
sants au point de vue bryologique. Ils sont tous de petite
F. CAMUS. — MUSCINÈES DES CÔTES-DU-NORD 100
étendue, à l'exception de Béniguet, l'îlot le plus important de
l'archipel. Ce dernier mesure près de 800 mètres dans sou
plus grand axe; il est habité et cultivé; quelques parties en
sont sablonneuses. Il mériterait d'être revu ainsi que
Raguenez-Bras, à qui je n'ai pu accorder que quelques instants,
et où l'abondance du Scorzonera humilis, plante inconnue
dans le reste de l'archipel, trahit la fraîcheur du sous-sol.
Les îlots de l'archipel de Bréhat montrent dans leurs con-
tours — et pour cause — les mêmes irrégularités que l'île
principale, quand ils ne les exagèrent pas. Lavrec et Logodec
sont particulièrement remarquables sous ce rapport, et l'on
peut prévoir le temps prochain où des portions de leur masse
s'isoleront sous forme d'îlots minuscules ou d'écueils.
Du côté ()., l'île du Nord n'est pas protégée par une avant-
garde d'îlots, et la lame y déferle directement. C'est à coup
sur la partie la plus escarpée el la plus pittoresque de la
côte ; c'est aussi sur cette partie que se concentrent à peu
près le Grimmia maritima et YUlota phyllantha saxoram,
Mousses qui recherchent l'embrun et même le ressac.
Géologiquement, l'archipel est formé de roches cristallines
(granits et amphibolites, etc.) qui paraissent fort variées el
doivent intéresser au plus haut point les minéralogistes,
comme elles intéressent par leurs tons magnifiques les
peintres toujours nombreux à Bréhat. Pour le botaniste, ce
sont simplement des roches siliceuses. Le ventde mer, l'homme
par le goémon destiné à la fumure des terres, et aussi par le
sable calcarifère dragué dans le même but, introduisent dans
les terres cultivées une certaine proportion de carbonate de
chaux, que les eaux, en filtrant, se chargent de disséminer, et
qui suffit à entretenir à Bréhat une proportion assez marquée
d'espèces calcicoles.
Le climat est d'une extrême douceur. De là la présence
dans l'île d'une nombreuse série de Muscinées dites méridio-
nales plusieurs, quand on connaîtra exactement leur
distribution géographique, méritant mieux le nom d'atlan-
tiques. Les plus caractéristiques sont les Fissidens tamarin-
difolius, Pallia Wilsoni, TrichostQmum crispulum, T. mutabile,
110 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
T. flavovirens, Barbula atrovirens, B. cuneifolia, B. squarrosa,
Entosthodon Tempktoni, Webera Tozeri, Brijum Donianum,
Eurhynchinm cîrcinatum, Calypogeia ericetomm, Saccogyna
viticulosa, Lejeunea inconspicua, Riccia nig relia.
La littérature botanique est à peu près muette sur Bréhat.
Je n'ai pu trouver qu'une seule indication : celle du Riccia
nigrella, par le Dr Avice.
J'ai rapporté de Bréhat un total de 133 Muscinées, dont
99 Mousses et 34 Hépatiques. Ces chiffres sont bien supérieurs
à ceux que m'avait tournis l'île de Groix (1) : 101 Muscinées,
dont 75 Mousses (comprenant 2 Sphaignes) et 26 Hépatiques.
A quoi attribuer cette différence relativement énorme, surtout
quand on songe à la superficie de Groix beaucoup plus consi-
dérable (1476 hectares contre 309), et à la variété bien plus
grande de ses stations ? Sans doute on peut invoquer le temps
plus long que j'ai consacré à Bréhat et qui a été d'un mois
environ ; mais la cause principale doit en être cherchée
ailleurs. Bréhat est situé dans la Manche, c'est-à-dire dans
une région où les effets de l'humidité de l'air ne sont pas
contrebalancés par ceux des vents violents de l'Atlantique.
Sur toute la côte bretonne de la Manche, la période de végé-
tation d'un grand nombre de Mousses commence plus tôt
pour se prolonger plus tard, et l'on trouve encore dans les
mois les plus chauds de l'année des touffes suffisamment
reconnaissables de Mousses qui, sur la côte atlantique, ont
déjà disparu sous les effets combinés du soleil et du vent.
Malgré toute mon attention, je n'ai pas trouvé trace à Groix
des Pottia Wilsoni, P. Starkcana et autres plantes annuelles
répandues sur tout le littoral breton, et, jusqu'à preuve du
contraire, il m'est bien difficile de croire à leur absence réelle
de cette île. Pour conclure, je crois Bréhat plus riche que
Groix. Si la liste de Groix peut, grâce à de nouvelles recherches,
atteindre celle de Bréhat, il n'en reste pas moins établi dès
(1) Fernand Camus, Muscinées de L'île de Groix (Morbihan), Bull. Soc
Se, nat. Ouest, [X, 1899, p. 89-104.)
F. CAMUS. MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 111
maintenant que, proportionnellement à la superficie, Bréhat
remporte.
Les deux tiers environ des Mousses de Bréhat se retrouvent
à Groix : (il sur 99. Si l'on retranche ces (>1 espèces communes
aux deux iles du total des 75 espèces de Mousses groisillones,
il reste 14 espèces spéciales à Groix. Parmi celles-ci les
Aulacomnium palustre, Pterggophyllum lucens, Rhynchostegium
ruscîforme, Hypnum fl'uitans, H. filicinum, Sphagnum subnitens
et .S. Gravetii réclament des stations franchement mouillées,
sinon tourbeuses, qui n'existent pas à Bréhat ; d'autres, comme
YHeterocladium heteropterum, des endroits frais et abrités qui
manquent également à celle ile. Le Rhàcomitrium heferos-
tichum, bien que se fixant habituellement sur des roches
découvertes, ne s'avance au bord de la mer que si l'orienta-
tion ou un repli de terrain le garantit des effets trop directs
de l'air salin. C'est le cas à Groix où cette Mousse se montre
d'ailleurs rare et mal venue, et je doute qu'on la trouve jamais
à Bréhat. Il n'en est pas de même des cinq autres espèces:
bien qu'elles aient échappé à mes recherches, leur présence à
Bréhat est parfaitement possible. Pour les Hépatiques, en
dehors de 18 espèces communes, il en est 8 spéciales à Groix.
On trouve parmi elles des espèces des endroits mouillés
(Nardia crenulata, Cephalozia bicuspidata, Fegatella conica)
ou frais (Lejeunéa serpgllifolia), une forme de Madothecà
lœvîgata qui existe sur quelques points du littoral des Côtes-
du-Nord, et enfin trois espèces du genre Riccia qu'il faudrait
pour l'instant se garder de considérer comme spéciales à la
côte atlantique de la Bretagne. Le genre Riccia est par trop
mal connu dans nos régions pour qu'on puisse formuler
quelques conclusions sur la distribution géographique de ses
espèces.
Si d'un autre côté, on considère la liste des espèces de
Bréhat qui manquent à Groix, on y remarque des Mousses
printanières dont la présence à Groix est probable — je dirais
presque certaine pour quelques-unes — et une série beau-
coup plus considérable d'espèces calcicoles ou ayant (dans
l'Ouest !) des préférences calcicoles : Didymodon luridus,
112 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
I). tophaceus , Barbula fallax , Webera carnea , Jungermannia
acïità, même Dicranella varia. La présence de ces espèces à
Bréhat, leur dispersion assez générale dans l'île, et en même
temps l'abondance à Bréhat d'espèces calcicoles rares à Groix
comme le Pellia cahjcina, ou qui même y sont à peine
représentées comme le Didymodon tophaceus, me paraissent
constituer une des différences les plus saillantes dans la
végétation bryologique de ces deuxiles.
Comparons maintenant Bréhat à Guernsey. M. E.-D. Mar-
quand a publié sur cette île de bons travaux qui m'ont déjà
servi à comparer la végétation bryologique de Guernsey à
celle de Groix (1).
Guernsey possède 142 Mousses, dont 80 se retrouvent à
Bréhat. Le total actuellement connu des Mousses bréhatines
étant de 09, il s'ensuit que Bréhat compte 10 espèces qui
manquent à Guernsey. Il y a un peu de tout parmi ces
10 Mousses, des espèces franchement communes (Barbula
papîllosa, Hedwigia ciliata, Mnium affine, Brachgtkecium
velutinum) , des espèces répandues dans l'Ouest (Pottia
Starkeana, P. Wilsoni, Barbula cuneifolia, Weber Tozeri),
d'autres au contraire considérées jusqu'à nouvel ordre comme
des raretés (Fissidens lamarindifolius, Brguni Donianum),
(l) E.-D. Marquand, The Mossesof Guernsey (Jour n.qf.Botany, XXXI, 1891!,
p. 76-79.)Lors de mon travail sur Groix, je n'avais connaissance que de cette
première note de M. Marquand sur Guernsey ; il avait publié en cadre idans
les Transact. af the Guernsey Society of Saturai Science l'or I8!>2), Tlie Messes.
Hepàticse and Lichens of Guernsey. M. Marquand qui viepi d'explorer Aider,
ney (Aurigny), a eu l'amabilité de m'envoyer uni' liste manuscrite de ses
récoltes de Mousses et d'Hépatiques dans cette dernière île. Je croirais abuser
en utilisani pour mon propre compte ces documents inédits, au moment où
M. Marquand prépare un travail d'ensemble sur les des anglo-normandes. Je
ne lui en envoie pas moins nies bien sincères remerciements.
M. L.-A. Martin a publié récemmenl dans la Revue biologique, XXVI,
1899, p. 93-96, sous le titre de «.Une excursion à Jersey » une liste de 110
espèces de Muscinées recueillies par lin dans cette de: M. Martin s'intéresse
beaucoup aux îles anglo-normandes, d'où il m'a envoyé quelques échantil-
lons. Il a l'intention de continuer ses recherches sur Jersey ci île publier un
catalogue bryologique de celle île.
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 113
des Mousses calcicoles et des Mousses silieoles. Des 40 Hépa-
tiques de Guernsey, 22 — proportion assez faible - se
retrouvent à Bréhat : ees espèces communes aux deux iles
sont ou des espèces vulgaires ou des espèces largement
répandues sur nos côtes du N.-O. Guernsey possède en
propre quelques raretés de valeur, le Cephalozîa Turneri, le
Lophocolea spicatçi; Bréhat a le Calypogeia ericetorum.
D'autre part, on compte à Guernsey 62 Mousses qui font
défaut à Bréhat. Ce sont surtout des espèces des ruisseaux,
des bois, des coteaux abrités. La plupart de ces espèces
manquant à Groix, elles doivent à plus forte raison manquer
à Bréhat. La preuve que c'est bien le manque de stations
appropriées qui entraîne, dans nos iles, l'absence de ces
espèces, c'est qu'à de très rares exceptions près, toutes ces
Mousses se retrouvent sur le continent breton.
Enfin le total des Mousses trouvées dans les trois iles de
Groix, de Bréhat et de Guernsey est de 166 espèces, sur
lesquelles 57, un peu plus du tiers, sont communes aux trois
iles. Ce sont toutes ou à peu près des espèces vulgaires ou
des espèces répandues dans le N.-O. ; on remarque encore
parmi elles les deux seules Mousses strictement marines
Grîmmia maritima et Ulota phijllantha, et aussi le Plagiothe-
ciuin elegans qui ne semble pas redouter le voisinage de la
mer, pourvu qu'il trouve sur le terreau amassé entre les blocs
de rochers un abri à sa convenance. La liste totale des Hépa-
tiques est de 54 espèces: 15, soit un peu plus du quart, sont
communes aux trois îles. Comme pour les Mousses, ces
dernières sont des espèces vulgaires. Le Plagiochila spinulosa
et le Saccogyna viticulosa qui seuls sortent un peu de l'ordi-
naire, sont répandus sur presque tout le littoral breton.
Une excursion faite à Bréhat en hiver ou au premier prin-
temps, permettrait certainement d'allonger la liste que je
donne ci-dessous. D'après ce que j'ai vu sur le littoral conti-
nental des Côtes-du-Nord, j'estime que l'île peut encore
s'enrichir de douze à quinze espèces.
Pleuridium subulatùm Babenh. — Lisière du bois de Pins
vis-à-vis Béniguel. J'ai recueilli en outre des Pleuridium.
114 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
que leur état rendait indéterminables spécifiquement,
dans la lande du Rosédo, dans celle du Paon, dans plu-
sieurs îlots de l'Est. Rien n'empêche de croire qu'ils
appartiennent au P. subulatum qui se trouverait ainsi
assez répandu dans l'archipel.
Phascum cuspidatum Schreb. — Jardins et champs, déjà assez
développé dans la seconde quinzaine de septembre. Parait
commun.
Weisia viridula Hedw. — Çà et là, y compris les îlots. AC.
Dicranella varia Sehimp. — Sur quelques tranchées argileu-
ses (argilo-calcaires) des falaises, dans quelques cultures.
Plutôt rare.
D. heteromalla Sehimp. — Répandu, mais non commun.
Plusieurs îlots. Quelques fruits çà et là.
Dicranum majus Turn. — Lande du Paon. Ilots de Lavrec et'
de Logodec. Stérile.
I). scoparium Hedw. — Commun dans les landes, et
dans la plupart des îlots, dont quelques-uns de superficie
très réduite, avec des formes généralement orthôphylles.
Fructifié à Logodec.
Campylopus flexiiosus Brid. — Ilot de Ar Morbil où il forme
quelques rares touffes compactes. Plante grêle à feuilles
légèrement décolorées au sommet, qu'on serait tenté de
prendre sur place pour le C. brevipilas.
C. fragilis Bryol. eur. — Répandu, mais non abondant; la plu-
part des îlots de l'Est. Dans celui de Lavrec, sur certaines
touffes, les feuilles ont leur sommet absolument décoloré.
C'est là une simple altération due sans doute, comme
dans l'espèce précédente, à l'influence combinée de l'air
salé et du soleil.
C. brevipilus Bryol. eur. — Lande du Rosédo, sur le plateau
rocheux au nord du phare ; rare, lande du Paon. Ilot de
Ar Morbil.
Leucobrgum glaucum Sehimp. — Landes humides sous les
fougères : le Paon, le Rosédo. Abondant dans la partie
rétrécie de l'îlot de Logodec. Rare et stérile.
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NOKD 115
Fissidens brgoides Hedw. — Dans une anse de la côte N.-O.,
entre le Rosédo et le Paon; sous les Pins au-dessus du
Port-Clos.
F. tamarindîfolias (Turn.). — Sur la terre entre les blocs de
rochers de la Butte Saint-Michel. Fructifié.
Je crois avoir trouvé cette espèce sur d'autres points
de l'île; malheureusement le mauvais état des échan-
tillons ne m'a pas permis d'en faire une étude sérieuse.
Au printemps on aurait chance de trouver à Bréhat plu-
sieurs autres espèces intéressantes de Fissidens du littoral
des Côtes-du-Nord.
F. decipiens De Not. — Répandu, île et îlots, mais nulle part
abondant. Fructifié à Lavrec.
Ceratodon purpiireus Brid. — Commun, île et îlots. Fructifie
peu .
Poitia Heimii B. E. — Marais du Rosédo.
P. Wilsoni B. E. — Je n'ai vu que des débris de cette espèce
(partie S.-E. de l'île du Nord) qui doit être commune à
Bréhat, comme elle semble l'être au printemps sur toute
la côte du département.
P. Starkeana. C. Mùll. — Champs entre le bourg et le fort ;
fond de la Corderie. Même remarque que pour l'espèce
précédente. En outre la présence à Bréhat du P. Star-
keana fait espérer celle du Phascnm rectum qui lui tient
si souvent compagnie, et qui est d'ailleurs commun sur
le littoral breton.
Didymodon Inridus Hornsch. — Sur des murs dans le bourg.
Stérile.
D. tophaceus (Brid.). — Çà et là sur tout le pourtour de l'île et
de quelques îlots, sur la terre argilo-calcaire des tran-
chées suintantes de la côte. Aussi à la Butte St-Michel.
Fructifié en plusieurs endroits. Commun.
Trichostomum crispnhim Bruch. Même station que le
précédent, mais dans des endroits plus secs, et plus loca-
116 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
lise : une des anses de la côte N.-O. ; la Chambre ; le
Port-Clos, où il fructifie. Ilôt de Lavrec.
T. mutabile Bruch. — Tranchées de la côte. Il recherche les
endroits frais (mais non suintants) et abrités. Il est assez
commun du côté Ouest de l'île, plus rare à l'Est. Ilot de
Lavrec. Stérile.
Il est surtout commun sur la côte continentale voisine
(TArcouest, Kermouster, etc.)
T. littorale Mitt. — Assez commun.
T. flavo-virens Bruch. — Disséminé un peu partout sur la
côte, mais non commun, en raison du manque de sable à
Bréhat. Stérile.
Barbula ambiguq B. E. Murs et talus, assez commun.
Egalement dans plusieurs ilôts. Il est possible que le
B. aloides se trouve à Bréhat confondu avec le B. ambigua ;
mais les échantillons que j'ai rapportés ne permettent
pas une élude comparative.
B. atrovirens Schimp. — Ça et là sur des talus. Plante dont
les gazons sont envahis en été par le sable et la terre et
qui devient d'une recherche difficile. Elle est vraisembla-
blement commune à Bréhat.
B. muralis Hedw. — Commun. Egalement dans les ilôts
(pyramide de Quislillic). La variété longipila domine sur
les murs.
B. cuneifolia Brid. - Talus de terre supportant des haies au
fond de l'anse de la Corderie.
B. unguiculata Hedw. Murs, jardins, champs. Ilot de
Logodec en touffes stériles compactes. Commun (?).
B. fallax Hedw. - Tranchée suintante sur l'argile calcarifèrc
au Port-Clos. Stérile.
B. vinealis Brid. — Murs au bourg.
B. cylindriça (Tayl.). — Sur un mur prés du moulin du
Nord ; entre le bourg et le Port-Clos.
B. gracilis Schwsegr. — Au bourg ; dans une anse de la côte
N.-O. Dans plusieurs ilôts de l'Est. Stérile.
F. CAMUS. MISCINKKS DKS CÔTES-DU-NORD 117
/>. Hornschuchiana Schultz. Bord du chemin du sémaphore,
au Tond de l'anse de la Corderie. Il m'est impossible de
retrouver parmi mes récoltes des échantillons à l'appui
de cette indication. Je la donne d'après l'examen provi-
soire l'ait sur place. Stérile.
B. revoluta Brid. - Bien développé sur quelques murs
plutôt garantis du vent. Fructifié.
B. coiwoluta Hedw. — Au bourg, où il fructifie.
B. squarrosa Brid. -- Pentes entre la Corderie et le séma-
phore; la Chambre ; plusieurs petits ilôts autour de ceux
de Lavrec et de Logodec.
B. papillosa Wils. — Sur les arbres fruitiers dans un jardin.
Il est probable qu'il se trouve en pareille station dans
plusieurs autres des nombreux jardins de Bréhat. Vaine-
ment cherché sur les Ormes situés hors des enclos.
B. Isevipila (Brid.). — Sur un vieux Frêne entre le bourg et la
Chambre.
B. intermedia (Brid.). — Peut-être plus répandu que le B.ruralis,
principalement sur les rochers à ileur de sol. Il donne
quelques fruits sur la butte Saint-Michel et dans l'îlot de
Baguenez-Meur.
B. ruralis Hedw. — Sur quelques toits de chaume où il fruc-
tifie. Sur la terre au pied des rochers dans quelques
ilôts, e. g. ilôt portant la pyramide de Quistillic à
l'extrême limite orientale de l'archipel. On trouve dans
les terrains vagues des plantes ambiguës entre les B. ru-
ralis et ruraliformis.
B. ruraliformis Besch. — Très rare à Bréhat en raison du
manque de sable et généralement mal développé. Je ne
puis l'indiquer comme vraiment bien caractérisé qu'à
Beniguet.
Grimmia maritima Turn. — Sur quatre ou cinq points de la
cote Ouest de l'île Nord; ilôt de Ar Morbil. Assez abon-
dant à ses stations.
G. palvinata Sm. Répandu ! Fructifié.
118 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
G. trichophylla Grev. — Mousse répandue, commune même
à Bréhat, surtout sur les affleurements de granit. Elle se
retrouve dans plusieurs des ilôts. Stérile.
G. leucophœa Grev. — Disséminé sur un certain nombre de
points, mais beaucoup moins abondant que l'espèce pré-
cédente : Le Paon, butte Saint-Michel, la Chambre, etc.
Ilot de Béniguet. Stérile.
Hedwigia ciliata Ehrh. — Très rare et très peu développé sur
des affleurements de granit entre la Gorderie et le séma-
phore.
Zygodon viridissinms R. Br. — Sur un vieux Frêne au bourg.
Bien développé végétativement sur quelques murs et
puits. Il fructifie sur les rochers de la butte Saint-Michel.
A Raguenez Meur, une touffe porte des feuilles qui justi-
fient pour la plupart les caractères du Z. Stirtoni que je
ne puis croire distinct du Z. viridissimus.
Ulota phyllantha Brid. — Çà et là mais toujours en très petite
quantité sur les rochers de la côte N. et O., c'est-à-dire
sur la partie la plus exposée de l'île. Très rare à l'île
Verte. — h'Ulota phyllantha n'existe certainement pas à
Bréhat sur les arbres qu'il m'a été donné d'examiner ;
mais il reste à visiter les vieux arbres fruitiers des jardins
enclos.
Oiihotrichum diaphanum Schrad. — Dans quelques jardins
sur les arbres fruitiers, beaucoup plus rare sur les
Ormes. Saxicole près du sémaphore.
Enthostodon ericetorum B. E. — Landes ou tranchées humi-
des : Le Paon, le Port-Clos. Ilot de Lavrec.
E. Templetoni Schwsegr. — Très rare au Port-Clos à la lisière
du bois de Pins.
Cette espèce est abondante sur le continent à la pointe
de l'Arcouest vis-à-vis Bréhat.
Funaria hygromelrica Hedw. — Lande du Rosédo. Béniguet.
Webera Tozeri (Grev.). — Très rare au Port-Clos avec Entos-
thodon Templetoni.
F. CAMUS. — Ml'SCINKKS DES CÔTES-DU-NORD 119
W. carnea Schimp. — Çà el là tranchées humides (subcal-
caires) de la cote depuis le bourg jusqu'à la Chambre, et
aussi près du moulin à nier. Quelques vieux pédicelles à
la Chambre.
Bnjum erythrocarpum Schwaegr. - Sur la terre de lande,
près d'un amas de rochers, entre le moulin du Nord et le
phare du Rosédo. Stérile avec quelques bulbilles.
B. alpinum L. — Rochers plats près le phare du Rosédo.
Stérile.
B. argenteum L. — Toits de chaume ; quelques rochers à
fleur de sol. Abondant à l'état naissant dans les cultures.
Stérile.
B. atropurpureum Web. et Mohr. - - Marais du Rosédo.
Quelques ilôts de l'Est. J'ai trouvé sur plusieurs points
des gazons stériles qui me paraissent devoir être rapportés
à cette espèce.
B. capillare L. — Semble répandu à Bréhat et probablement
aussi dans les îlots (Ar Morbil, ilôt près de Logodec), sur
les rochers et les toits de chaume, mais presque toujours
stérile.
B. torqnescens B. E. — Rive nord de l'anse de la Corderie,
avec fleurs fertiles portant 1-2 anthéridies, rarement plus.
Dans deux îlots de la partie Est de l'archipel, l'un entre
l'île et Lavrec, l'autre près de Logodec. Fructifié.
B. Donianum Grev. — Sur la terre de lande entre les rochers
près du moulin du Nord. Talus du chemin conduisant de
la chaussée au bourg. Plante très altérée, difficilement
reconnaissable sur place en cet état, et qui est à recher-
cher sur d'autres points de l'île. (Voir plus loin des
remarques sur la distribution de cette espèce dans le
département.)
B. pseiidotriquetrum Schwœgr. — Marais du Rosédo, rare.
Stérile et peu développé.
Mnium affine Bland. — Disséminé, mais toujours en petite
quantité sur un certain nombre de points, dans les
120 NANTES. — BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST. — T. 10
endroits Irais et herbeux, particulièrement sous les Fou-
gères dans les landes. — Un fruit près du moulin à mer.
M. undulatum Weis.— Tranchée de la côte Est de File Sud.
Très rare.
M. hornum L. — Commun sur l'humus entre les rochers, et
sur quelques talus des landes. Également dans plusieurs
îlots, particulièrement à Logodec où il fructifie.
Bartramia pomiformis Hedw. — Port-Clos, talus à rentrée du
bois de Pins. Très rare.
Alrichum undulatum P. Beauv. — Le Paon, la Corderie, les
alentours du fort, les îlots de Logodec et de Lavrec.
Peu commun et généralement stérile.
Pogonatum aloides P. Beauv. — Sur le terrain militaire avec
quelques fruits. Stérile à Ar Morbil. Très rare.
Polytrichum formosum Hedw. — Très cantonné dans la lande
du Rosédo. Stérile.
P. piliferum Schreb. — Répandu ; rare en fruit, el seulement
par localités.
P. juniperinum- Willd. — Commun, mais 1res rarement
fructifié.
Neckera complanata Hùben. — Tranches abritées des falaises :
côte Est de l'île, et îlots de Lavrec, de Logodec et de
Béniguet. Butte Saint-Michel dans une excavation pro-
fonde des rochers. Dans un puits au bourg. Stérile.
Pterogonium gracile Swartz. — Rochers exposés au Sud entre
le sémaphore et le port de la Corderie. Très rare el mal
développé.
Thuidium tatnariscinum B. E. -- Répandu dans les stations
un peu fraîches, dans les landes, sous les Fougères ou
sur les tranches herbeuses el abritées des falaises. Il esl
d'ailleurs généralement peu développé el de teinte jau-
nâtre. Stérile.
Ilomulothecium sericeam B. E. — Commun. Fructifié?
F. CAMUS. MUSCINÉES DES COTES-DU-NORD 121
Camptdthecium lutescens B. E. Plante amie du sable et par
suite peu abondante à Bréhat. On la trouve ça et là sur
la tranche des falaises où elle affecte des formes plus
serrées à rameaux nombreux et courts. Elle donne cepen-
dant quelques capsules au Port-Clos.
Brachylhecium albicans B. E. — Répandu, mais non commun.
Stérile.
B. velutinum B. E. -- A terre sous les Fins près du fort ;
pierres et murs en ruines près du sémaphore. Fructifié.
B. Rutùbulum B. E. -- Ça et là, nulle part bien développé.
Stérile.
Scleropodium îllecebrum B. E. - Ça et là sur les talus el les
murs bas. Quelques ilôts. Stérile.
Eurhynchium myosuroides Schimp. — Assez commun sur les
points abrités des groupes de rochers. Presque toujours
stérile.
E. circinatum B. E. - - Murs au bourg et dans plusieurs
villages, rarement sur les rochers. Quelques ilôts. Feu
commun.
E. stfiatum Schimp. — ■ Assez répandu sur les talus Irais de
la côte et des landes. Stérile.
li. prselongum B. E. Dans un jardin ! A rechercher, celte
plante doit être plus commune dans les cultures.
E. Swartzii Curnow. — Sur la terre gramineuse, anse de la
Corderie. Stérile.
E. pumîlum Schimp. — Terrain militaire vis-à-vis Béniguet.
Stérile.
E. Stokesii B. E. Très répandu el commun, île et îlots. Il
s'avance jusqu'au Ilot sur le peu de terre ou de sable qui
s'amasse entre les blocs de rochers. Stérile.
Rhijnchostegium confertam B. E. — A la base de quelques
murs et puits dans le bourg el les villages ; butte Saint-
Michel ; ilôt de Raguenez-Meur. Feu commun.
122 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Plagiotliecium elegans Schimp. — Dans une anfractuosité do
rochers près du Paon. Très rare.
Amblystegium serpens B. E. - - Au bas des murs dans le
bourg ; près de quelques groupes de rochers ; à terre
parmi l'herbe sur quelques tranchées. Répandu sans être
abondant et peu fructifié.
Hypnum stellatum Schreb. — Tranche humide sur la côte de
la Chambre. Brins épars, parmi d'autre Mousses, de la
variété protensum, bien distincte du type, à feuilles sou-
vent pourvues d'une marge assez élevée.
Hypnum Kneif/ii Schimp. -- Marais du Rosédo, dans les
fosses asséchées.
H. cupressiforme L. — Commun.
H. resupinatam Wils. — Commun à l'état stérile, très rare-
ment fructifié.
H. caspïdatum L. — Rare à Bréhat, en raison de l'absence de
stations marécageuses; se trouve surtout sur les tranches
suintantes des falaises (la Chambre, le Port-Clos, moulin
à mer, ilôt de Lavrec), mais presque toujours en petite
quantité et mal développé. Marécage du Rosédo. Stérile.
H. purum L. — Répandu sur les tranches herbeuses des
falaises ; bois du fort, landes du Rosédo. Logodec,
Lavrec et quelques autres ilôts. Fructifié à Logodec.
Hylocomium squarrosum B. E. — Mêmes stations que le pré-
cédent et aussi répandu. Stérile.
H. triquetrum B. E. Bois de Pins. Commun à l'îlot de
Logodec. Stérile.
Èarsupella emarginata Dum. — Ilot de Ar Morbil.
Alicularia scalaris Corda. -- Sur la terre de lande au Paon,
à l'îlot de Lavrec et dans un autre îlot entre Lavrec et
l'île. Rare!
Calypogeia cricclorum Raddi. — Tranche humide, sur la cote
orientale de File entre le port du bourg et la Chambre,
F. CAMUS. — Ml'SCIMlKS DES CÔTES-DU-NORD 123
slalion fraîche et abritée ; dans les mêmes conditions à
l'ilot de Logodec. Nouveau pour là Bretagne.
Rare espèce, dont l'habitat est surtout méditerranéen,
et qui n'était encore connue en France qu'à Cannes et à
Cherbourg. La plante de Bréhat est stérile ; ses dimen-
sions sont un peu intérieures à celles des échantillons de
Cannes et de Cherbourg ; mais, pour le reste, elle
concorde parfaitement avec eux. J'insiste sur un caractère
qui facilite la détermination de la plante stérile, c'est la
papillosité, relativement très développée pour une Hépa-
tique, de la cuticule foliaire.
Jungermannia acuta Ldbg. — Sur l'argile calcarifére humide
ou même suintante des tranchées de la côte. Répandu sur
toute la côte Est (àl'exelusion du Paon), particulièrement
entre le port du bourg et celui de la Chambre ; le Port-
Clos ; rive S. de la Corderie ; ilôts de Lavrec et de Logo-
dec. J'ai trouvé quelques vieux périanthes.
Cette Hépatique est en général accompagnée à Bréhat
d'espèces à préférences calcaires Trichostomum topha-
ceum fr., Dicranella varia, Barbula fallax, Webera carnea.
Elle se retrouve dans les mêmes conditions sur la côte
continentale du département à St-Michel-en-Grève. Elle
n'a pas encore été signalée en Bretagne au nord de la
Loire.
.7. iwntricosa Dicks. — Le Paon, dans des touffes de Leuco-
bryam. Très rare.
.7. bicrenata Ldbg. — Ilot de Lavrec, avec périanthes nom-
breux et quelques capsules mûres.
J. Limprichtii Lindb. - Ilot entre celui de Lavrec et l'île
principale, avec des périanthes en assez bon étal.
On sait que d'après Lindberg, le Jung, excisa de Dickson
n'est pas la plante que Lindenberg, Nées et d'autres hépa-
ticologues ont désignée plus tard sous ce nom. En resti-
tuant son nom au vrai .7. excisa, Lindberg a créé pour
l'autre plante le nom de J. Limprichtii qui paraît devoir
être adopté. Les ,7. excisa et Limprichtii, bien voisins l'un
124 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
de l'autre, ne sont peut-être pas des espèces de première
valeur et on pourrait les considérer comme deux formes
d'une même série spécifique qui prendrait alors le nom
de J. excisa s. lat. Espèce ou non, c'est au J. Limprichlii que
se rattachent tous les échantillons que j'ai rapportés du
département des Côtes-du-Nord. Le J. Limprichtii me
parait d'ailleurs répandu dans l'Ouest.
Plagiochila asplenioides Mont, et N. — Côte de la Chambre ;
la Corderie ; bois du Fort. Formes de taille moyenne ou
petite.
P. spinulosa Mont, et N. — Disséminé sur un grand nombre
de points, toujours en petite quantité et généralement
mal développé. Parfois en touffes basses et compactes de
teinte rousse : anse de la Corderie, butte St-Michel.
Lophocolea bidentata Dura. — Disséminé par brins isolés sui-
de nombreux points. Stérile.
L. heterophyllâ Dura. — Sous les Pins entre le fort et le Port-
Clos.
Saccogyna viticulosa Dura. — Le Paon; côte S. de la Cor-
derie ; côte au Sud du moulina mer; la Chambre ; îlots
de Ar Morbil et de Lavrec. Dans toutes ces localités, très
cantonné et en très petite quantité.
Cephalozia divaricata (Sm.) Spruce. — Plante stérile, comme
brûlée par le soleil, formant des coussinets à tiges grêles
munies d'amphigastres, sur la terre gramineuse, dans des
localités très exposées voisines de la mer. J'ai remarqué
plus dune fois en pareille station sur le littoral cette
Hépatique qui semble, sinon rechercher, du moins ne
pas craindre les effets de l'embrun.
Kantia Trichomanis Lindb. — Quelques ilôts à l'Est de l'île.
DîplophyUum albicans Dura. — Ilots de l'Est. Très rare.
Scapahia compacta *Dum. — Répandu et probablement com-
mun. On trouve des périanthes, et il est probable qu'au
printemps il fructifie comme sur la côte continentale.
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 12-")
.S. resupinata Dum. Sur un seul point de la lande du Paon,
sur la terre déclive à l'abri d'un bloc de granit. Forme
basse, très compacte, molle, d'aspect tout spécial.
Radula complanata Dum. Sur les murs parmi le Lierre:
sur quelques rochers : butte St-Micbel, sémaphore. Mal
développé et presque toujours propagulifère. Peu abon-
dant et stérile (toujours?)
Madptheca platyphylla Dum. Même stations que le précé-
dent mais un peu plus rare. Ilot de Logodec. Stérile
Lejeunea inconspicua (Raddi). — Sur la pierre même dans une
large anfractuosité parmi les blocs de granit de la butte
Saint-Michel. Sur la terre et sur le thalle du Phgscia
Aquila, dans une brèche de la falaise près du Paon, loca-
lité qui reçoit certainement l'embrun, ainsi qu'en témoi-
gne la présence des L'Iota et Grimmia marifima. Cette
espèce, qui fructifie assez bien en Bretagne, est stérile à
Bréhat. Ses feuilles y sont rarement intactes ; presque
toutes sont irrégulièrement érodées sur leurs contours,
et les cellules qui se détachent peuvent être considérées
comme jouant le rôle de propagules.
Frùltania dilatata Dum. -- Commun. Périantbes (toujours
stériles")
F. Tamarisci Dum. — Lande du Paon avec lobule souvent
développé. Ilots de Logodec et de Ar Morbil. Ailleurs?
F. fragilifolia Tayl. — Cote Ouest de l'île Nord, le Paon, butte
Si-Michel. Ilot de Ar Morbil.
Pellia calycina Xees. — Sur les escarpements suintants de la
côte, où cette plante est probablement commune. Je n'ai
naturellement trouvé aucun échantillon fructifié à Bréhat ;
mais beaucoup d'échantillons stériles sont reconnus faci-
lement à la forme de la fronde différente de celle du
P. epiphylla, et, quand elles existent, aux fleurs qui sont
dioïques. J'ai vu des échantillons bien caractérisés au
Port-Clos, sur la côte Lsl depuis la Chambre jusqu'au
bourg, à l'îlot de Logodec. Par prudence je ne cite pas
126 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
d'autres localités ; mais, je le répète, je crois le P. calgcina
commun à Bréhat.
On le retrouve sur beaucoup de points de la région
maritime et submaritime des Côtes-du-Nord : Lannion,
Trébeurden, l'Arcouest, Pontrieux, Erquy, bassin du
Quiou. Même au printemps, il m'a paru peu fructifier, en
tout cas beaucoup moins que le P. epiphglla.
Meizgeria furcata Dum. — Rochers et murs. Commun, mais
mal développé.
Aneum pinguis Dum. — Tranchées suintantes : le Port-Clos,
la Chambre. Stérile.
A. pinnàtifida Dum. — Même station que le précédent : le
Port-Clos, la Chambre, la Corderie, ilôt de Logodec.
Stérile.
Lunularîa cruciata Micheli. -- Çà et là et peut-être assez
commun : butte St-Michel, vieux murs et chaperon en
terre des murettes d'enclos sur plusieurs points. Ne déve-
loppe que très peu ses lunules propagulifères . Plante
d'une recherche très laborieuse pendant les périodes de
sécheresse.
Reboulia hemisphœrica Raddi. — Au Port-Clos. Vu ailleurs!
Targionia hgpophglla L. - S'est révélé après des pluies
comme assez commun, particulièrement autour de la
butte St-Michel.
Riccia nigrella D'C. — Talus entre le sémaphore et l'anse de
la Corderie ; fond de la Corderie et roule de la chaussée
au bourg. Cette espèce est probablement répandue. Pen-
dant les périodes de sécheresse, elle échappe complète-
ment aux recherches : sans la pluie, je ne l'aurais certai-
iiienient pas vue dans les localités citées ci-dessus, que
j'avais minutieusement explorées et sans succès.
R. (glaucu ou sorocarpa?/. — J'ai recueilli après quelques
jours de pluie, principalement autour de la butte Saint-
Michel, et sur la route du bourg à l'île du Nord, des
échantillons ou trop vieux ou trop jeunes d'un Riccia qui
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 127
ne peut être déterminé avec certitude, mais qui me parait
se rattacher à l'une ou à l'autre de ces espèces.
R. subinèrmis Lindb. Je lui rapporté provisoirement des
échantillons recueillis dans la partie S.-E. de l'île du Nord.
Anthoceros punctatus L. - Vers le moulin à mer ; marais du
Rosédo.
IL- ETUDE PRÉLIMINAIRE SUR LES MUSCINÉES DES CÔTESDU-NOHD.
Suivant les conseils de quelques collègues, je me décide à
faire suivre cette étude sur les Muscinées de Bréhat d'une
étude préliminaire sur les Muscinées des Côtes-du-Nord.
Mon intention n'est pas de présenter un catalogue. Des cinq
départements bretons, le département des Côtes-du-Nord
n'est pas celui que j'ai le mieux étudié, et la connaissance que
j'ai des départements voisins ne me permet que trop de juger
des lacunes de ma liste ; mais c'est surtout la distribution
géographique exacte des espèces que je ne pourrais tracer
d'une façon suffisamment complète en ce moment. Beaucoup
de localités ont été visitées par moi à une saison défavorable,
et, par suite, les espèces printanières m'ont plus d'une fois
échappé. Enfin, si j'ai parcouru beaucoup de points du dépar-
tement, il en reste malheureusement bien d'autres à visiter.
Je ne pourrais donc risquer actuellement, pour beaucoup
d'espèces, que des généralisations prématurées. Je me conten-
terai de présenter pour l'instant la liste des espèces dont je
puis certifier l'existence dans les Côtes-du-Nord. Je ferai pré-
céder cette liste d'un aperçu rapide sur la topographie et la
climatologie régionales et sur l'histoire de la bryologie dans le
département. Enfin, je terminerai par des remarques plus
spécialement géographiques suivies espèces nouvelles, rares
ou peu connues en Bretagne.
Le département des Côtes-du-Nord est coupé par la ligne
absolument fictive qui sépare la Haute et la Basse-Bretagne.
Au point de vue botanique, ces deux régions se continuent
insensiblement l'une avec l'autre. « Sans parler de son littoral
128 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
frangé, de ses baies où la marée monte à de grandes hauteurs,
de ses écueils, de sa mer orageuse, ce qui donne au dépar-
tement sa physionomie particulière, ce sont ses petites et ses
grandes collines de granit ou de schiste sous un climat
essentiellement pluvieux. Comme dans tous les pays cons-
titués par cette nature de roche, les coteaux y ont généra-
lement des formes assez douces : non pas qu'on n'y trouve
des talus élevés et rapides, mais on n'y voit point les immenses
parois à pic, les déchirures, les cirques propres aux régions
calcaires ; les sources n'y ont pas l'abondance, la pureté des
fontaines issues du calcaire ou de la craie, mais si elles sont
beaucoup plus faibles, elles sont aussi incomparablement plus
nombreuses; on n'y rencontre point de vallée sèche, chaque
vallon a sa source, son ruisselet, et souvent aussi son étang,
grâce à l'imperméabilité du sol ; et, comme le climat des
Côtes-du-Nord est très humide, ces étangs, ces ruisseaux ne
manquent jamais d'eau. » Cette description, que j'emprunte à
la Géographie des Côtesrdu-Nord par Ad. Joanne, peut s'appli-
quer à une partie de la Bretagne. Je dois cependant faire
remarquer que les étangs - en dehors de ceux nécessités par
les exigences du canal de Nantes à Brest — ne sont vraiment
communs que dans la Haute-Bretagne, et, pour ce qui est des
Côtes-du-Nord, que dans l'arrondissement de Dinan.
Le département est très accidenté. Les deux tiers de son
étendue sont compris entre les cotes 100 et 200 m. Dans sa
moitié orientale, une chaîne, le Mené ou Menez (montagne en
breton), s'étend obliquement du S.-E. au N.-O. avec une
altitude de 2-300 mètres, qui atteint 340 m. à Bel-Air, point
culminant du déparlement. Ces hauteurs se continuent avec
la même altitude vers l'Ouest ; elles s'y étalent en un large
massif, qui occupe une bonne partie de l'arrondissement de
Guingamp et qui se prolonge au S. en s'abaissant légèrement,
jusques et au-delà de la limite du Morbihan. Dix on
douze sommets s'en dégagent et dépassent 300 mètres. C'est
de ce massif que naissent à l'Ouest deux chaînes bien dis-
tinctes, limitant au S. et au N. le bassin de l'Aulne, et qui,
sous le nom de Montagnes Noires et de Montagnes d'Arrée.
F. CAMUS. MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 12'.)
parcourent dans toute s;i largeur le Finistère jusqu'à l'Atlan-
tique. Suivant une ligne que longe assez exactement le
chemin de fer de Paris à Brest, d'abord un peu au Nord, puis
un peu au Sud, le terrain descend au-dessous de 100 mètres,
pour ne reprendre et dépasser cette altitude que sur quelques
rares points. Il n'en reste pas moins accidenté cl coupé de
vallées profondes, et il n'est pas rare de voir des hauteurs de
60 à 80 mètres atteindre presque le rivage de la mer.
Grâce à l'étendue considérable de ses côtes baignées par la
Manche, grâce aussi à son voisinage de l'Atlantique qui lui
envoie beaucoup de pluies, le département des Côles-du-Nord
jouit d'un climat tempéré et surtout très égal et humide, con-
ditions favorables au développement des Mousses. Aussi
nombre d'espèces méridionales abondent-elles dans la région
maritime. Les conditions climatériques ne sont plus les mêmes
dans la partie élevée du département. Bien que faibles, les
altitudes de ses collines suffisent a y rendre le climat plus
inégal et à faire souvent descendre en hiver le thermomètre à
des températures exceptionnelles sur le littoral.
Malheureusement ces altitudes sont insuffisantes pour
favoriser en retour le développement d'une végétation vérita-
blement montagnarde. Cette constatation a déjà été faite pour
les Phanérogames; on peut la faire aussi pour les Muscinées.
Des quelques espèces des basses montagnes, qui figurent
sur la liste départementale, il n'en est peut-être aucune
qui nTait été retrouvée sur d'autres points de la Bretagne à
des altitudes insignifiantes. La Mousse certainement la plus
caractéristique, le Dicranam strictum, se trouve à la forêt de
Coëtquen, c'est-à-dire à moins de 100 mètres. Cette forêt a
encore fourni le Trichodon cglindricas que j'ai retrouvé près
d'Hennebonl (Morbihan), sur le halage même du Blavel, à
quelques mètres au-dessus de la mer. L'unique localité en
Cotes-du-Nord (forêt de Duault) du Didymodon cijlindricus
atteint presque 250 mètres ; mais on retrouve cette Mousse à
cinq ou six lieues de là, à Huelgoat (Finistère), où elle est
même pi us abondante, dans un ruisseau dont l'altitude est
inférieure de près de 100 '", et Le Dantee l'a vue lui-même
130 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
près de Plougastel, encore plus bas. Deux Hépatiques, les
Blepharostoma trichophylluin et Aplqzia lanceolata, qui accom-
pagnent à la forêt de Duault le Didymodon cylindricus, n'ont
pas encore été constatées avec certitude sur d'autres points de
la Bretagne. Ce sont des espèces montagnardes qui se hasar-
dent rarement en plaine, la seconde du moins. En supposant
qu'on ne leur découvre pas d'autres localités bretonnes, ce
qui m'étonnerait fort, elles constitueraient une exception
remarquable aux faits exposés ci-dessus et dont je maintiens
la généralité. En réalité, la végétation plus sylvatique de la
partie montueuse du département est due, moins à l'altitude
qu'au sol plus tourmenté, qui fournit abondamment aux
espèces qui les réclament des stations qu'elles ne trouvent
(jue de loin en loin dans la partie du département voisine de
la mer. Les inégalités de température causées par les altitudes
plus élevées ont plutôt pour effet de chasser de cette partie
montueuse les espèces frileuses du littoral. Laissant de côté
les Mousses pour lesquelles on pourrait invoquer des préfé-
rences pour la nature chimique différente du support, je
citerai comme exemples qui m'ont frappé le Pottîa Wilsoni,
le Bryum Donianum et même le Barbula cunéifolia. Communes
sur la côte, ces Mousses sont beaucoup plus cantonnées dans
la région accidentée du département. Il leur faut une exposi-
tion chaude ou des stations abritées qu'elles ne rencontrent
que dans des localités privilégiées.
Les études géologiques et minéralogiques récentes ont
montré la variété et l'intérêt que présentent les roches consti-
tutives du sol des Côtes-du-Nord. La niasse en est presque
uniquement formée, indépendamment des roches éruptives,
par des terrains primitifs et primaires, c'est-à-dire, au seul
point de vue qui nous intéresse botaniquement, par des
terrains siliceux. Les Mousses amies du calcaire sont cepen-
dant suffisamment bien représentées dans le département, qui
a l'avantage, énorme dans la circonstance, de posséder un
petit bassin tertiaire miocène, situé au sud de Dinan, sur les
communes du Quiou et de Saint-Juvat. Ce basssin est surtout
formé de sables et de conglomérats coquilliers(faluns) exploités
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DC-NORD 131
pour l'amendement des terres cl la fabrication de la chaux.
Un peu au nord du Quiou, près de l'ancienne chapelle, aujour-
d'hui convertie en renne, du Besso, presqu'au niveau de la
route d'Evran, affleure un énorme bloc de calcaire très dur, dit
le rocher du Besso. L'exploitation de ce rocher, autour duquel
semblent s'être donné rendez-vous les espèces spéciales au
bassin du Quiou, est arrêtée depuis longtemps ; une croix
métallique moderne qui le surmonte en assure pour longtemps
la conservation et, en même temps, si les botanistes le per-
mettent, celle du Seligeria pusilla auquel il fournit support et
abri. Les cartes géologiques indiquent aussi un affleurement
de calcaire encrinitique (période carbonifère) à la butte de
Cartravers, située à vol d'oiseau à une dizaine de kilomètres
au S.-O. de Quintin. Je n'ai pas visité cette localité. Ce n'est
pas tout. Les Mousses calcicoles trouvent encore presque par-
tout dans la région maritime un support capable de satisfaire
les plus exigeantes. Le sable calcarifère, poussé par le vent
sur la côte, pénètre en assez forte proportion certains terrains
pour que les eaux filtrant à travers ces terrains deviennent
incrustantes et empâtent d'un véritable tophas des touffes
du Trichostomum lophaceum et de VEucîadium verticillatum.
Les côtes d'Erquy, de Saint-Cast et de Saint-Jacut sont parti-
culièrement remarquables sous ce rapport.
Le département des Côtes-du-Nord a déjà inspiré des tra-
vaux bryologiques importants. M. Paul Mabille, pendant cinq
années de professorat au collège de Dinan, a exploré, avec une
ardeur infatigable, tous les environs de Dinan et de Saint-Malo.
Il a consigné le résultat de ses recherches dans un Catalogue
qui comprend, outre les Phanérogames, les Mousses et les
Hépatiques (1). Bien qu'il ait dû abandonner depuis longtemps
l'étude active de la botanique pour se consacrer à celle des
Lépidoptères où il est devenu un maître, M. Mabille ne
s'intéresse pas moins à tous les travaux de botanique, à ceux
ili P. Mabille, Catalogue des Plantes qui croissent autour de Dinan el de
Saint-Malo, avec noies et descriptions pour les espèces critiques ou nouvelles.
[Actes Soc, Inai. de Bordeaux, t. XXV.)Tirage à pari. Bordeaux, 1866. 160 p.
132 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
surtout qui touchent à la botanique de la Bretagne dont il
garde un souvenir toujours vivant. Il a eu L'amabilité de me
confier son herbier que j'ai pu étudier à loisir. Qu'il me per-
mette de lui adresser ici tous mes remerciements. Malheureu-
sement, en quittant le collège de Dinan pour celui de Bastia,
d'où il explora la Corse avec la même ardeur qu'il avait mise
à explorer la région dinanaise, M. Mabille perdit en voyage
plusieurs paquets de ses récoltes, et les plantes que renferme
son herbier sont loin de représenter le résultat complet de ses
découvertes. En raison de la date à laquelle parut le mémoire
de M. Mabille et des rares moyens d'étude dont on disposait
alors, son travail était un véritable tour de force. Ce mémoire
fait donc époque dans la botanique régionale et mérite un
compte rendu détaillé que, grâce à l'herbier qui m'a été
confié, je puis faire en toute connaissance de cause. J'ajou-
terai que tous les échantillons de M. Mabille sont soigneuse-
ment étiquetés avec localités et dates : ils ont, par suite, une
véritable valeur documentaire.
En retranchant des 244 Muscinées portées au Catalogue les
espèces spéciales au département de l'Ille-et-Vilaine, il reste
pour les Côtes-du-Nord 182 Mousses, 6 Sphaignes et 45 Hépa-
tiques. De ces 182 Mousses, 154 seulement sont représentées
dans l'herbier; mais des 28 absentes, 19 ont été retrouvées
depuis dans le département, soit sur les points indiqués par
M. Mabille, soit dans d'autres localités. De ce nombre est le
Seligeria que M. Mabille avait cependant trouvé le premier au
Quiou. Les 9 espèces qui ne figurent pas dans l'herbier et qui
n'ont pas été retrouvées depuis, sont les suivantes: Barbula
cavifolia, Orthotrichum pumilum, Mnium cuspidatum, Lepto-
don Smithii, Thuidium delicatklum, Pteriggnandrum filiforme,
Brachgthècium salebrosiim, Plagiothecium &Ùesiqcum, Amblgs-
legium subtile. Le Leptodon Smithii, bien que rare sur le ver-
sant N. de la Bretagne, se- retrouvera sûrement dans le dépar-
lement et je suis moi-même étonné de ne pouvoir le faire
figurer sur ma liste. La présence des Orthotrichum pumilum
et Braehgthecium Salebrosiim est parfaitement possible en
Cotes-du-Nord. Pour le Plagiothecium silesiacam, l'existence
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 133
de cette espèce ne me parait pas encore parfaitement prouvée
en Bretagne; celle des Pterigynandrum filiforme et Amblyste-
gium subtile, espèces des montagnes, est fort douteuse. Le
Mnium cuspidatum, considéré jadis comme commun dans
l'Ouest, est probablement étranger à la presqu'île bretonne :
je ne l'y ai jamais trouvé, et tout ce que j'ai reçu ou vu dans
dans les herbiers sous ce nom appartient au M. affine. Il est
plus difficile de savoir exactement quelle Mousse M. Mabille
a désignée sous le nom de a Barbula cavifolia Ehrh. sub
Pottia ». Il est probable qu'il s'agit réellement du Pottia
cavifolia Ehrh. (et non du Barbula cavifolia Schimp.). Je
m'attendais à trouver cette espèce calcicole soit dans la région
maritime, où l'indique M. Mabille, soit au Quiou, et je n'en
désespère pas encore. Enfin, il est possible que le Thuidium
delicalulum de M. Mabille représente le T. recognitumhindb.,
dont la synonymie a été débrouillée postérieurement à la
publication du Catalogue, et dont j'ai personnellement cons-
taté la présence dans le département.
L'étude des échantillons de l'herbier Mabille me permet
de rectifier quelques erreurs de détermination. Le Barbula
rigida est représenté par un échantillon du B. ambigùa :
Grimmia ovata = G. leucopluva : Bryum bimnm = B. pseudo-
triquetrum : Rhacomitrium protensum == Rh. heterostichum :
Pylaisia polgantha = Hgpnum resupinatum et Eurhynchium
myosuraides depauperatum ; Eurhynchium strigosum = E.
Stokesii ; Amblgstegium confervoides = Heterocladinm heterop-
teruin var. falla.v : Hgpnum aduncum = H. intermedium
forme se rapprochant du H. revolvens. De ces huit espèces,
les Rhacomitrium protensum et Bryum bimum. qui existent
dans les départements voisins, se retrouveront probablement
dans les Gùtes-du-Nord. \J Hgpnum aduncum vernm est extrê-
mement rare en Bretagne ; on trouve au contraire abondam-
ment sa sous-espèce H. Kneiffd. Le Barbula rigida parait
étranger à la Bretagne. Le Pglaisia polgantha n'y a été authen-
tiquement observé que sur les vieux ceps de Vigne ; c'est dire
qu'il ne s'éloigne guère de la Loire. Enfin, il faut complètement
rayer de la flore de la Bretagne les trois espèces suivantes : le
f. \
\ ^—^ \
«i
134 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
(irimmia ovata, qui n'y figurait que d'après M. Mabillc ;
VAmblystegium confervoides indiqué par plusieurs auteurs, et
toujours par confusion avec Y Heterocladium heteropterum,
et enfin YEurhynchiiim strîgosum confondu par les anciens
botanistes avec YE. circinatuin si répandu sur tout le
littoral (1).
Cinq Sphaignes sur les six indiquées dans le Catalogue,
sont représentées par des échantillons dans l'herbier Mabille.
Toutes ces Sphaignes sont d'ailleurs répandues dans le
département.
Des 45 espèces d'Hépatiques citées dans le Catalogue, 27 seu-
lement figurent dans l'herbier ; mais, à deux exceptions près,
toutes les. espèces absentes ont été retrouvées en Côtes-du-
Nord. Les deux espèces en question sont les Jungermannia
curvifolia et Scapanîa umbrosa. Le premier, plante des mon-
tagnes, a été indiqué dans le Finistère par les Crouan, mais
son existence en Bretagne me parait bien douteuse. Quant
au Scapania umbrosa, je l'ai recueilli en Finistère où il est
extrêmement rare. Il peut se rencontrer en Côtes-du-Nord,
mais plutôt dans la région montueuse, et je serais étonné
qu'on le retrouvât dans les localités indiquées par M. Mabille.
L'abbé François Morin avait été initié à l'étude de la
botanique par son oncle, l'abbé René Morin, longtemps
professeur au Collège des Cordeliers de Dinan, et auquel
il avait succédé comme professeur d'Histoire naturelle dans
cette Institution. L'abbé R. Morin avait composé un herbier
bryologique breton très intéressant en ce sens qu'il renfer-
mait un certain nombre de Mousses de localités nouvelles.
Malheureusement, désireux d'y voir représentée au complet
la bryologie locale, il avait fait figurer les espèces indiquées
par M. Mabille et qu'il n'avait pas retrouvées lui-même, par
des échantillons de provenance étrangère, tout en inscrivant
au-dessous d'eux les localités du Catalogue Mabille, sous
prétexte que ces espèces existent dans lesdites localités.
(1) 11. strigosum, Ah Avmoricâ prope Kernic usque ad Cantabros Atlanticà
maritima, teste Pylaesio, tenet {Bryol. univers.. Il, 1S'27. p. 146).
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES COTES-DU-NORD 135
Cette pratique déplorable, dont usaient, trop souvent hélas,
certains botanistes anciens, et cela de la meilleure foi du
inonde, a été la cause de bien des erreurs de géographie
botanique. L'herbier R. Morin passa entre les mains de
l'abbé Fr. Morin, qui y intercala ses propres récolles et
voulut bien me le confier pour en faire la revision pendant
l'hiver 1892-1893. Naturellement, je lis comprendre à l'abbé
Morin les conséquences que pouvaient présenter ce genre
d'étiquetage, dont le moindre inconvénient est de perpétuer
des erreurs. J'aime à croire qu'il aura, dans la mesure du
possible, séparé l'ivraie du bon grain, et sacrifié résolument
tous les échantillons de provenance suspecte. L'examen de
cet herbier ne m'a donc été que d'un faible secours pour la
bryologie départementale, et je n'ai tenu compte que des
espèces que l'abbé Morin a bien voulu rechercher à mon
intention et me communiquer.
Quelque temps avant l'époque où je le connus, l'abbé Morin
avait publié dans la Revue bryologie] ne une première liste de
Mousses et d'Hépatiques comme complément au Catalogue
de M. Mabille (1). Dans cette œuvre d'un débutant travaillant
a peu près seul, quelques erreurs étaient inévitables. Grâce à
l'amabilité de l'auteur, qui m'a envoyé des échantillons de
presque toutes les espèces qu'il citait, je puis les relever. La
liste de M. Morin comprend 18 espèces d'Hépatiques. Plusieurs
espèces intéressantes, Southbya hyalinà, Jungermqnnia Tnr-
neri, Lejeunea inconspicua y sont indiquées pour la première
fois dans le département. Il faut en retrancher les Southbya
obouata, Jungermannia exsecta, J. in fia ta et Riccîa crystallina
indiquées par confusion avec les .S. hyalina, ./. ventricosa,
Cephalozia fluitans et R. fluitans forma terrestris (2). Je n'ai
pas reçu d'échantillons du Lophocolea minor ; mais cette
(4) F. Morix, Liste de quelques Muscinées récoltées aux environs de Dinân
(Côtes-du-Nord) , de 1881 à 1889, 1" Hépatiques [loc. cit, XV!, 1889, p. 94-9.">)
•2» Mousses (XVII, 18D0, p. 6-8).
(2) Le Cephalozia fluitans a été longtemps confondu avec le/, inflatà. Cette
dernière Hépatique existe d'ailleurs en Côtes-du-Nord. .le l'ai recueillie, pré-
cisément en compagnie de l'abbé Morin, aux Noues, près de Collinée.
136 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. -- T. 10
plante n'a nulle part été trouvée à ma connaissance en Bre-
tagne. La liste des Mousses énumère 34 espèces. Cette ibis
encore, le département s'enrichissait de nouveautés de valeur :
Ephemerellarecurvifolia, Pottia Heimii, Encalypta streptocarpa.
Il faut supprimer par contre les Rhacomitrium proiensum,
Zyyodon Stirtoni, Bryum bimum, Ambhjstegium conferuoïdes
et A. subtile, qui, d'après les échantillons reçus, représentent
les Rhacomitrium heterostichum, Trichustomum (mutabileV,
Bryum pseudotriquetrum, Heterocladium heteropterum et
Amblysteyium serpens depauperatum.
L'abbé Morin, avec qui j'entretenais depuis 1890 des rela-
tions agréables, vient de mourir après une longue et pénible
maladie. Je l'ai vu pour la dernière fois au mois d'octobre
1899, et déjà il était dans un état d'anémie extrême. J'allai
lui faire visite à Brusvily où il s'était retiré. Nous limes
ensemble quelques petites courses. Il était obligé de s'arrêter
fréquemment, et malgré tout le plaisir qu'il éprouvait à revoir
un confrère, malgré la distraction qu'apportait dans sa vie
monotone l'herborisation, et le bon effet moral qui en résul-
tait, je crus prudent de décliner l'offre qu'il me faisait de
continuer à me guider dans une région qu'il connaissait bien.
Il n'est plus là pour recevoir mes remerciements : je ne puis
que lui payer un juste tribut de regrets et de reconnaissance.
Avec lui l*e département des Côtes-du-Nord perd un de ses
derniers botanistes. Il avait pris le grade de docteur ès-
sciences naturelles avec une thèse sur YAnatomie de la feuille
des Mousses. Il avait à peine quarante-cinq ans.
M. le docteur Avice, médecin militaire en retraite à Paim-
pol, explore avec persévérance les environs si pittoresques et
si variés de cette petite ville, et y a découvert plusieurs plantes
curieuses. Il n'oublie pas les Mousses, et m'a fourni sur elles
des détails intéressants, lors de mon dernier passage à Paim-
pol où il m'a fait le meilleur accueil. M. Avice qui, dans de
trop rares lettres à la Société botanique de France, a signalé.
en Cotes-du-Nord, plusieurs Phanérogames du plus haut
intérêt le Solanum Dûlcamara var. maritimum du Sillon
de Talbert, le bois d'Arbutus Unedo de Plourivo M. Avice,
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 137
dis-je,n'a malheureusementpubliéquedeuxde ses découvertes
bryologiques (1). Depuis la mort de l'abbé Morin, il est peut-
être le seul botaniste habitant les Côtes-du-Nord. .Je le prie
d'agréer tous mes remerciements pour ses bienveillantes
communications.
M. Jeanpert, pendant des périodes d'instruction militaire à
Saint-Malo, a pu parfois s'échapper et visiter les environs de
Dinan, où il n'a pas manqué de constater des faits nouveaux
dont, avec sa complaisance ordinaire, il s'est empressé de me
faire part.
Mon ami J. Gallée, dont la mort subite — et déjà ancienne
a été une véritable perle pour la bryologie bretonne, avait
exploré avec son ardeur habituelle plusieurs localités des
Côtes-du-Nord. C'est à lui qu'on doit YEphemerum tenerum,
le Dicranum strictum, les fleurs mâles de VUlota phyllantha.
Il m'avait adressé des Mousses du cap Fréhel, de la côte
d'Erquy, d'Yvignac, de Coëtquen, etc.
Enfin on trouve çà et là dans les livres ou dans les herbiers
quelques indications anciennes de de la Pylaie. Elles n'ont pas
l'importance de celles qu'il a laissées pour le Finistère.
Je ne connais pas le département des Côtes-du-Nord pour
l'avoir habité ; mais j'y ai lait un certain nombre de voyages
— dont l'un de deux mois et demi - presque entièrement
consacrés à la bryologie, pendant les mois d'avril, août,
septembre ou octobre des années 1879, 1892, 1895, 189G, 1.S97.
1899 et 1900. J'énumère ci-dessous les localités que j'ai
visitées. Les botanistes qui voudraient compléter mon travail,
pourront ainsi connaître les régions dont l'exploration m'a
fourni les éléments de la présente Note, et celles qui n'ont
jamais élé étudiées au point de vue bryologique :
Arrondissement de Dinan : Dinan et ses environs (Lanval-
lay, la Courbure, la forêt de Coëtquen, Taden, la Hisse, le
Chêne-Vert, Lehon, Tressaint) ; Brusyily et Bobital, avec la
(1) AviCE, Extrait d'une lettre sur deux Muscinées nouvelles pour ledéparte-
ment des Côtes-du-Nord [Schistostega osmundacea el Riccia nigrella] in Bull.
Su,-, bot. France, XXIX. 1892, p. 73.
138 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
vallée du Guinelbrt (vallée de Bobital) ; le bassin miocène du
Quiou et Saint-André-des-Eaux ; Jugon et son étang ; Plan-
coin ; les presqu'îles de Saint-Jacut et de Saint-Cast, le cap
Fréhel, les dunes de Pléhérel.
Arrondissement de Saint-Brieuc : Erquy et la côte voisine ;
Dahouet ; les Ponts-Neufs et la vallée de Gouessant en
Morieux ; Lamballe ; la côte d'Hillion à Yffiniac ; Saint-
Brieuc avec le Légué et la côte du Roselier ; la Méaugon ;
Lanfains ; Paimpol et tous ses environs (Kérity, Beauport,
Ploubazlanec, Pors-Even, l'Arcouesl) ; Plourivo et la vallée
du Trieux jusqu'au-dessus de Pontrieux ; le Sillon de Tal-
bert ; Lanmodez : l'archipel de Bréhat.
Arrondissement de Lannion : la côte à Perros-Guirec, Plou-
manach, Trébeurden, Locquémeau, Saint-Michel-en-Giéve.
Lannion et Brélevenez, avec la vallée du Guer en amont et en
aval ; Plouaret.
Arrondissement de Guîngamp : Guingamp et la vallée du
Trieux au-dessus de la ville et à Saint-Adrien ; le Méné-Bré ;
Belle-lle-en-Terre et la foret de Coat-an-Noz ; Callac, d'où j'ai
rayonné dans la direction de Calanhel, de Plouracb et surtout
à la forêt de Duault, dont quatre excursions n'ont pas suffi à
me faire connaître toutes les ricliesses ; les environs de Ros-
trenen ; le Blavet au Toul-Goulic entre Lanrivain et Tré-
margat.
Arrondissement de Loudêac : les environs de Gouarec ; ceux
de Mûr; Loudéac, d'où j'ai poussé une pointe unique dans la
forêt ; Collinée, d'où j'ai rayonné dans le Menez (les Noues,
Saint- Jacut-du-Menez, Boquien, Bel-Air) ; Merdrignac cl la
foret de la Hardouinaie.
La liste départementale ci-dessous comprend 261 Mousses.
10 Sphaignes el 79 Hépatiques. Tontes ont été vues sur place
et étudiées par moi-même, à l'exception de ô Mousses et de
1 Hépatique, dont j'ai vérifié la détermination sur des échan-
tillons de provenance authentique. J'ai sacrifié sans pitié -
F. CAMUS. — MUSCINÉES Di:S CÔTES-DU-NORD 139
mais non sans regret (1) — les espèces dont la provenance ne
me paraissait pas rigoureusement prouvée. Pareilles remarques
doivent être faites pour les indications de localités : aucune
n'est citée sans échantillon à L'appui. .le n'ai donc utilisé les
renseignements imprimés ou manuscrits qu'autant qu'ils
étaient dûment corroborés par des preuves matérielles. Telle
qu'elle, cette liste n'a pas la prétention de représenter complè-
tement la végétation bryologique départementale. Sans parler
de nouveautés encore possibles pour la Bretagne, et en ne
tablant que sur des plantes dont je puis certifier l'existence
dans les départements voisins, elle pourra s'augmenter d'au
moins une vingtaine de Mousses, de quatre ou cinq Sphaignes
et d'une dizaine d'Hépatiques.
Pour les Mousses, j'ai suivi, à quelques exceptions près, la
nomenclature et l'ordre de Schimper ; les noms adoptés ici ne
donneront lieu, je l'espère, à aucune difficulté d'interprétation.
La nomenclature des Sphaignes est empruntée aux travaux de
MM. Russow et Warnstorf. Quant aux Hépatiques, je crois
qu'il n'est plus possible actuellement de conserver intégrale-
ment plusieurs des genres du Synopsis Hepaticarum. J'ai réso-
lument adopté les genres nouveaux qui, à des différences de
détail près, sont devenus d'un usage courant à .'étranger, et
que les auteurs de plusieurs travaux français récents ont déjà
acceptés (2). Les genres sont rangés ci-dessous d'après l'ordre
établi par M. Schiffner dans l'Encyclopédie de Engler et
Prantl (3); j'ai presque toujours suivi les coupes génériques
(1) De ce nombre est le Barbula Malteri de Dinan. Il exisle dans l'herbier
M or in un échantillon qui appartient bien à cette espèce el qui, d'après sa
date de mars isTS, y a été placé par l'abbé R. Morin; mais l'abbé IV. Mbrin
se montrait beaucoup moins affirmatif sur la localité. Le duute qui plane sur
l'origine réelle de l'échantillon me force à exclure provisoirement le />'. Mùlleri
de la liste départementale, car j'espère bien que des recherch s ultérieures
me donneront tort. L'espèce est très rare au nord de la Loire, el sa présence
bien constatée à Dinan serait d'un grand intérêt. Elle existe à Rennes (de la
dodelinais ! I
(2) Cfr. Corbière, Muscinées de la Manche {1881), Bouvet, Muscinées de
Maine-et-Loire (1896), Thèriot et Mongmllon, Muscinées de la Sarlhe\ 1899).
{'à) Engler et Praxtl. Die natûrlichen Pflanzenfamilien, etc., livr. 91 et 92
(1893) et 112 (1895), Hepaticse par V. Schiffner.
140
NANTES.
BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
de l'auteur, mais non pas sa nomenclature. Sur ce point, je
suis loin d'être d'accord avec la plupart des hépaticologues
actuels, peu d'accord du reste entre eux. Chaque fois qu'il m'a
été possible, j'ai conservé les noms de Dumortier. .Je n'ai tenu
aucun compte de la nomenclature de S. -F. Gray, que je per-
siste à considérer comme non avenue. On pourra mobjecter
les Nardia, Kantia et Mylia de ma liste: on voudra bien remar-
quer la signature qui les accompagne.
Liste des Muscinées des Gôtes-du-Nord.
Ephemerum serratum Hpp.
E. tenecum (Bryol. eur. i.
E. stenophyltum Schimp-
Physcomitrella patens Bryol. eur.
Ephemerella recuiwifolia Schimp.
Sphaerangium muticum Schimp.
Phascum cuspidatum Schreb.
P. rectum With.
Pleuridium nitidum Rabenh.
P. subulatuffi Rabenh.
P. alternifolium Rabenh.
Gymnostomum dalcareum Bryol.
germ.
Hymenostomum microstomufti R.
Br.
Weisia viridula Hedw.
\V. mucronata Bruch.
Eucladiunlvertiçillatum Bryol. eur.
Dicranoweisia cirràta Lindb.
I). Bruntoni Schimp.
Rhabdoweisia i'ugax Bryol. eur.
Dicranella varia Schimp.
I). eufescens Schimp.
li. Schreberi Schimp.
I). crispa Schimp.
h. heteromalla Schimp.
I Hcranum montanum Hedw.
D. strictum Schleich,
I). Scottianum Turn.
1 1. sii iparium 1 1 < m l w .
It. majus Sm.
D. Bônjeani De Not.
I). undulatum Ehrh.
D. spurium Hedw.
Campylopus flexuosus Brid.
( I. torl'aeeus Bryol. eur.
C. fragilis Bryol. eur.
(j. polytrichpides Be Not.
C. brèvipilus Bryol. eur.
Leùcobryum glaueum Schimp.
l-'issidens exilis Hechv.
I'. bryoides Hedw.
F. rivulàris (Spruce).
F. incurvus Starke.
F. tamarindifolius (Turn).
I'. pusillus Wils.
I'-. algarvicus Sdlros-Laub.
F. Bambergeri Schimp.
F. crassipes Wils.
F. laxifolius Hedw.
F. decipiens De Not.
F. adiantoides Hedw.
Conomitrium julianum Mont.
Seligera pusilla Bryol. eur.
Ceratodon purpureus Brid.
Trichodon cylindricus Schimp.
Ditrichum pallidum Hpe.
D. homomallum Hpe.
I». flexicaule Hpe.
Pottia truncatula (Sw. i Lindb.
F. CAMUS.
MUSCINEES DES COTES-DU-NORD
141
Pottia intermedia Furnr.
P. Wilsoni Bryol. mr.
P. minutula Bryol. eur.
P. Starkeana C. Mùll.
P. lanceolata C. Mùll.
P. lleiinii Bryol. eur.
Didymodon rubellus Bryol. eur.
I). luridus Hornsch.
I). tophaceus Jur. (■= Trichosto
muni Brid.)
Leptodontium flexifolium Hpe.
Trichostomum cylindricum V,. Mùll
T. crispulum Bruch.
T. mutabile Bruch.
T. littorale Milt.
'!'. flavoyirens Bruch.
Bairbula ambigùa Bryol. eur.
B. aloides Bruch.
B. membranifolia (Hook. .
I;. atrovirens Sch .
B. muralis Hedw.
B. canescens Bruch.
B. cuneifolia Brid .
B. unguiculata Hedw.
B. fallax Hedw.
B. vinealis Brid.
II. c\ lindrica (Tayl.i.
H. gracilis Schwaegr.
B. Homschuchiana Schultz.
B. revoîuta Brid.
B. convolutà Hedw.
B. squarrosa Brid.
M. Brebissoni Brid.
B. subulata (Hedw.).
K. latifolia Bruch .
I!. ruralis Hedw.
B. ruraliformis Besch.
B. intermedia (Brid.).
B; laevipila (Brid.).
B. papiVlosa Wils.
Cinclidotus fontinaloides I'. B.
C. riparius Arnott.
Grimmia apocarpa Hedw.
''.. maritima Turn.
(J. pulvinata Sm.
I iiïminia Schull/.ii Hùb.
G. trichophylla Grev.
i i. leucophaea Bre\ .
B. montana Br. eur.
Rhaeomitrium aciculare Brid.
H li. heterostïchum Brid.
Bh. lanuginosum Brid .
Bh. canescens Brid .
Hedwigia ciliata Ehrh .
Ptychomitrium polyphyllum B. E,
Zygodon viridissimus B. Br.
/. conoides Hook. et Tayl
l'Iota crispa Brid.
(J. intermedia Schimp.
l . Bruchii Hornsch.
U. phyllantha Brid.
Orthotrichum anomalum Hedw.
0. Sturmii Hornsch.
<). diaphanum Schrad.
0. affine Schrad.
( ». tenellum Bruch .
0. rivulare Turn.
(). Lyellii Hook. cl Tayl.
0. leiocarpum I!. E.
Encalypta vulgaris llollm.
B. streptocarpa Hedw.
Tetraphis pellucida Hedw.
Schistostega osmundacea Mohr.
Splachnum ampullaceum B.
Physcomitrium sphsericum Brid.
P. piriforme Brid.
Entosthodon eriCetorum Br. E.
B. Templetoni Schwsegr.
Eunaria hygromelrica Hedw.
I'. mediterranea Biudh.
F. fascicularis Schimp.'
! eptobryum pirifônne Schimp.
Webera nu tan s Hedw.
\V. annotina Bruch.
W. Tozeri (Grev. i.
VV. carnea Schimp.
W. albicans Schimp.
Bryum pendulum Schimp.
B. ârgetiteum B.
P>, atropurpureum Web. ci Mohr.
U2
NANTES.
BULL. SOC. SC. NAT. OUEST.
T. 10
Bryum erythrocarpum Schwsegr.
B. murale Wils.
B. alpinum L.
B. gemmiparum De Not.
B. csespiticium L.
B. intermedium Brid.
B. Donianum Grev.
B. capillare L.
B. torquescens B. E.
B. pseudotrique tru m Schwsegr.
B. roseum Schreb.
Mnium affine Bland.
M. rostratum Sctirad.
M. undulatum Weis.
M. hornuni L.
M. punctatuni Hedw.
Aulacomnium androgynum Sch.
A. palustre Schwsegr.
Bartramia pumiformis Hedw.
Philonotis fontana Brid.
Philonotis
Atrichuni undulatum P. Beauv.
A. an gu statu m B. E.
Pogonatum nanum I'. Beauv.
P. aloides P. Beauv.
P. urnigerum P. Beauv.
Polytrichum commune L.
I*. formosum Hedw.
1'. jiiniperinum Willd.
P. piliferum Sehreb.
Diphyscium foliosum Mohr.
Fontirialis antipyretica L.
I'. squamosa L.
Cryphsea heteromalla Mohr.
Leucodon sciuroides Schwsegr.
Neckera complahata Hùbén.
N. pumila Hedw.
N. crispa Hedw.
llomalia trichomanoides B. E.
Pterogonium gracile Swartz.
Pterygophyllum lucens Brid.
Anomodon viticulosus Hook.
Tayl.
Leskea polycarpa Ehrh.
Heterocladium hetoropterum B. E.
Thuidium tamariscinum B. E.
T. recognitum Lindb.
Homalothecium sericeum B. E.
Camptotheciura lutescens B. E.
Climacium dendroides Web. et
Molir.
Isothecium myuruin Brid.
Brachythecium Mildeanum B. E.
B. glareosum B. E
B. albïcans B. E.
1!. velutinum \). E.
B. Rutabulum B. E.
B. rivulare B. E. .
B. plumosum B. E.
B. populeum B. E.
Scleropodium csespitosum B. E.
S. Illecebrum I!. E.
HyocomiUm flagellare B. E.
Èurhynchium myosuroides Sch.
E. circinaturo B. E.
E. striatum Schimp.
E. ci'assinervium B. \'..
E. piliferum B. E.
E. prselongum B. E.
Ë. Swartzii Curnow.
E. Schleicheri Lorentz.
E. speciosum Milde.
E. pumilum Schimp.
E. Stokesii B. E.
Thamnium Alopecurum B. E.
Bhynchostegium tenelïum B. E.
RI), megapolitanum B. E.
Rh. confertum V>. V..
Kli. rusciforme B. E.
Plagiothecium denticulatum P>. K-
P. silvaticum 11. E.
P. undulatum I!. E.
P. elegans Schimp.
Amblystëgium serpens B E.
A. Juratzkanum Seliimp.
A. varium Lindb.
A. Ilnvialile B. E.
A. fallax Milde.
A. riparium B. !•'.
P. CAMUS.
MUSCINEES DKS (.OTKS-DU-XOUD
143
Hypnum Helodes Spruce.
II. Sommerfeltii Myr.
II. chrysophyllum Brid.
II. stellatum Schreb.
II. Kneiffii Schirap.
11. Ûuitans L.
II. uncinatum Hedw .
II. revolvens Swartz.
H. fîlicinuln L.
II. cupressiforme L.
II. resupinatum Wils.
II. Patientisé Lindb.
H. molluscum Hedw.
H. cori.lifoliiim Hedw.
H. giganteum Schimp.
II. cuspidatum L.
II. Schreberi Willd.
IT. purum L.
II. stramineum Dicks.
II. scorpioides L.
Hylocomium splendens B. K.
II. brevirostre B. E.
II. triquetrum B. K.
H. squarrosum B. E.
II. loreum B. E.
Àrchidium alternifolium Schimp.
Andresea rupestris Rolh.
Sphagnumcymbifolium(Ehrh)Russ.
S. médium Limpr.
S. papillosum Lindb.
S. tenellum (Sch.)v. Ivlirigg.
S. acutifolium (Èhrh.) R. el \V.
S. subnitens R. et \V.
S. recurvum P. B.
S. cuspidatum (Ehfh.) R. et \V.
S molluscum Bruch.
S. squarrosum Crome
S. teres .1. Aongst.
S. compactum I»C. (S.rigidumSch.)
S. laricinum Su.ll.
S. subsecundum (Nées) Russ.
S. inundatum Russ.
S. Gravetii Russ.
Marsupella (Sarcoscyphus) emar-
ginata hum.
M. Funckii Dum.
Alicularia scalaris Corda.
Nardia hyalina (Lyell.) Carr.
,\. crenulata (Sm.) Lindb.
Ci!\ pogeia ericetorum Raddi.
A.plozia (Liochlœna Nées) Lanceo-
lala Dum.
A. pumila Dum,
Jungermannia inflata Iiuds.
.1. acuta Ldbg.
.1. ventricbsa Dicks.
.1. bicrenata Ldbg.
,1. Limprichtii Lindb.
.1. incisa Schrad.
,T. àttenuata Ldbg.
Plagiochila spinulosa Muni, el X.
I>. asplenioides Mont, et X.
Mvli.'i anomala (Hook.) Carr.
Lophocolea bidentata Dum.
L. Ilookeriana Nées '.'
L. heterophylla Dum.
Chiloscyphus polyanthus Cord.
Saccogyna viticulosa Hum.
Cephaloziasj mbolica (Gott.)Breidl.
('.. bicuspidata Hum.
C. connivens (Dicks. I
C. Iluitans (Nées) Spruce.
C. divaricata (Sm.) Spruce.
C. Turneri (Hook.).
Odontoschisma Sphagni Dum.
Kantia Trichomanis Lindb.
K. arguta (Mont.).
Pleuroschima i Mastigobryum Neei
trilobatum Hum.
Lepidozia reptans Dum.
L.setaceaMitt(JungermanniaWeb. |.
Blepharostomatrichophyllum Dum.
Tricholea tomentella Dum.
Diplophyllum albicans Dum.
I). obtusifolium Dum.
Scapania compacta Dum.
S. irrigua Dum.
s. nemorosa Dum.
144
NANTES.
BULL. SOC. SC. NAT. OUEST.
10
Scapania. resupinata Dum.
S. undulata Dum.
Radula complànata Dura.
Madotheca lsevigàta Dum.
M. platyphylla Dum.
M. Porella Nées.
Lejeunea inconspicua ('Raddi).
I,. ulieinà (ïayl.i.
I.. serpyllifolia Lib.
Frullania dilatata Dum.
I'. Tamarisci Dum.
F. fragilrfolia Tayl.
Fossômbronia angulosa Raddi.
F. pusilla Lindb.
F. cristata Lindb.
Dlasia pusilla !..
ivilia epiphylla Corda.
I'. calycina Nées.
Metzgeria furcata Dum.
M. conjugata Lindb.
Aneura pinguis Dum.
\. pinnatifida Dum.
Marchantia polymorpha L.
Lunularia cruciata Micli.
Fegatella conica Corda.
Reboulia hemisphserica Raddi.
Targionia hypophylla L.
Riccia subinermis Lindb.
II. cilïata Hoffm.
11. glauca L.
R. nigrella DC.
IL sorôcarpa Hisch.
R. bifurca Hoffm.
R. ûuitans L.
11. Hûbenteriana Ldbg.
Antbocëros punctatus f..
A. laevis L.
Notes sur quelques plantes de la liste précédente.
Ephemerum tenenim Br. eur. — On doit à J. Gallée la décou-
verte en France de cette rare espèce qui, à cette époque,
n'était connue que de la Lusace où elle avait été trouvée
une seule fois par Breutel. C'était en 1878, quelques mois
après la rupture de la chaussée de l'étang de la Hardoui-
naie, près Merdrignac. J'ai pu moi-même revoir en 1892
cette curieuse petite Mousse à la Hardouinaie. Je l'ai
depuis trouvée sur les bords de l'étang au Duc, près de
Ploërmel (Morbihan). On ne peut manquer de la trouver
au bord de bien d'autres étangs de la Haute-Bretagne,
puisqu'elle existe dans la Sarthe.
E, stenophyllum Schimp. — Sur la terre argilo-sâbleusë d'un
chemin ombragé à Pontrieux. Elle y vit en compagnie de
l'A', serratiuiï, comme dans la plupart des autres localités
où je l'ai recueillie. Cette Mousse n'a pas encore été
signalée en Bretagne, au nord de la Loire.
Ephemerella recurvifolia Schimp. Bassin du Quiou (Morin).
F. CAMUS, — MUSCINÉES DUS CÔTES-DU-NORD 145
G y m nos to m uni calcarcum Bryol. germ. ■- Rocher du Besso.
Stérile.
Weisia mucronala Bruch. - Gouarec sur les parois d'un fossé.
Absolument identique à la plante de Bruch ! qui est bien
distincte du W. viridula. Le péristome est à peine déve-
loppé sur les échantillons de Gouarec.
Dicranella Schreberi Schimp. — Sur de vieux las de boue, au
bord d'un chemin creux, au sortir du bourg de Collinée,
avec quelques fruits. Plante nouvelle pour la Bretagne.
I). crispa Schimp. — Bois du Chène-Ferron près Dinan,
octobre 1879 (Herbier R.Mof in ,sub D.curvatà). M. F. Marin,
sur ma demande, a bien voulu rechercher cette Mousse à
la localité citée, et a réussi à en retrouver quelques échan-
tillons. C'est une bonne acquisition pour la Bretagne.
Dicranum strictum Schleich. — Forêt de Coëtquen, près de la
Chapelle, sur de vieilles souches de Châtaigniers. Décou-
verte en 1875 par J. Gallée, cette espèce a été revue à
Coëtquen par plusieurs botanistes, M. Morin, M. Jeanpert
et moi. Elle y est peu abondante et n'occupe qu'un espace
très restreint. Il est à désirer que des récoltes indiscrètes
ne la tassent point disparaître, son existence à la foret de
Coëtquen offrant un grand intérêt botanique.
Sur l'attribution fautive qui a été faite de cette plante
au D. viride, voyez la Note que j'ai publiée dans le Bulle-
tin, tome V (1895), p. 67-74.
D. Sçottianuni Turn. Rochers granitiques de la forêt de
Duault, au-dessus de Saint-Servais, avec quelques cap-
sules; sur des blocs de quarzitë, à la lisière occidentale
de la forêt de Boquien, stérile mais paraissant bien résis-
ter au couvert des Pins. Très cantonné dans l'une et
l'autre de ces localités. Celles-ci forment un trait d'union
entre les localités du Finistère, département où le I). Seot-
tianum est très répandu, et celles de la partie orientale de
PIHe-et- Vilaine qui sont beaucoup moins nombreuses.
D. undulatuin Ehrh. Forêt de Coëtquen; bois des Bosreux
et des Vaux en Brusvily. Je n'ai pas trouvé cette Mousse
146 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
dans les Côtes-du-Nord. Les deux localités ci-dessus sont
citées d'après des échantillons des abbés R. et F. Morin.
M. Mabille indiquait déjà cette espèce dans son Catalogue,
mais elle ne figure pas dans son herbier.
D. spurium Hedw. — Erquy, plateau de lande (terre de
bruyère sur grès silurien) entre le sémaphore et le cap.
Très rare.
Fissidens. — Ce genre est représenté, particulièrement sur la
côte, par plusieurs petites espèces très intéressantes, qui
malheureusement croissent souvent en mélange ; de là,
la nécessité d'un travail long et minutieux pour échantil-
lonner et étudier ces espèces. Elles ne sont en bon état
qu'au printemps, et la plupart des échantillons recueillis
à l'arrière-saison sont perdus pour l'étude. Le temps m'a
manqué au dernier moment pour tirer parti de matériaux
nombreux recueillis au printemps dernier, et d'autres
recueillis à diverses époques sur des points variés de la
Bretagne, et qui m'auraient permis de donner des Fissi-
dens littoraux un aperçu géographique un peu moins
incomplet.
F. algarvicus Solms-Laub. — Côte de Saint-Michel-en-Grève ;
Lannion, sur les parois d'un fossé de la vieille route de
Guingamp à 5-000 mètres de la ville. Cette jolie petite
espèce, bien distincte de ses voisines, n'est encore
connue en France, je crois, qu'aux environs de Brest,
de Cherbourg et d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales).
Les deux localités nouvelles que j'indique, et qui ne sont
éloignées l'une de l'autre que d'une dizaine de kilomètres,
relient celles de Brest et de Cherbourg.
F. tamarindifolius (Turn.). — Cette espèce est nouvelle pour
la Bretagne, ou du moins elle n'y est pas encore signalée
dans la littérature botanique. Cependant M. Dismier
qui, depuis quelques années, explore avec beaucoup de
soin les environs de Pontaven (Finistère), m'a commu-
niqué de là un Fissidens que lui aussi rapporte au
F. tamarindifolius. Indépendamment de la localité de
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DÛ-NORD 147
Bréhat, citée plus haut, je l'ai vu en Côtes-du-Nord, à
Paimpol et dans les environs : Ploubazlanec, tour de
Kerroeh, Kéritv et peut-être Plourivo. Sur eette partie de
la côte, elle m'a fait l'effet d'une plante assez répandue.
Elle croit surtout sur le chaperon, toujours en terre,
des talus (en mottes de terre ou en pierres sèches mélan-
gées de terre) servant d'enclos aux champs, à l'abri des
aubépines et des ajoncs qui surmontent ces talus, quand
toutefois ces plantes n'ont pas pris un trop grand
développement. J'ai quelques raisons de penser que je
possède le F. tamarindifolius d'autres points de la
Bretagne.
F. pusillus Wils. — Petite espèce qu'on trouve assez souvent
dans tout le Nord-Ouest, dans le lit asséché des ruis-
seaux coulant sur granit, sur le roc délité du fond. C'est,
par conséquent, une Mousse d' arrière-saison, particuliè-
rement de septembre et octobre. Je serais très porté à
rattacher au F. pusillus un Fissidens qui m'a semblé
commun dans le Lannionais, dans la partie maritime
de l'arrondissement de Dinan, et peut-être aussi sur
quelques points de l'intérieur : ce Fissidens croît au.
printemps, avec les F. tamarindifolius, Bambergeri et
autres, sur les talus des haies abritées, station toute
différente de celle que je viens d'indiquer. M. Corbière
(Musc. Manche), MM. Thériot et Monguillon (Musc.
Sarthe) émettent une opinion semblable. Dans les ruis-
seaux, je ne l'ai vu en Côles-du-Nord que dans le Guine-
fort entre Bobital et Brusvily et dans la forêt de Duaull.
A en juger par les départements voisins, il doit être
beaucoup plus commun.
F. Bambergeri Schimp. — Talus sur la côte de Saint-Michel-
en-Grève. Autre espèce nouvelle pour la Bretagne. La
distinction de ce Fissidens d'avec les F. tamarindifolius
et pusillus est assez ardue et ne me permet pas pour
l'instant de citer avec certitude d'autres localités. 11 croît
dans les mêmes stations que le F. tamarindifolius.
148 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
F. bryoides var. Hedwigii Limpr. in Rabenh. Krypt.-Fl.
I, p. 429. — Erquy, sur le talus en terre de lande
fortement mélangée de sable, à la lisière d'un bois de
Pins entre le bourg et la cote. Les plantes normales et
fructifiées sont généralement courtes avec les fleurs 9
terminales et les Heurs o1 gemmiformes, axillaires, bien
développées ; ou encore avec une ou deux fleurs o* géné-
ralement plus différenciées dans le bas de la tige, mais
latérales et non radicales. On trouve aussi des tiges avec
un bourgeon o1 axillaire et plus haut un bourgeon Ç tous
deux légèrement pédiculisés, et qui se seraient proba-
blement allongés ; enfin on trouve, mais rarement, des
(leurs o" terminant de véritables tiges.
F. rivularis (Spruce). — La Courbure, près Dinan, dans le lit
d'un ruisselet à pente rapide, 29 septembre 1892, avec de
jeunes fruits. Nouveau pour la Bretagne.
Ma plante est identique au type de Spruce publié dans
les Musci Pyrenaici, n" 318 ! Etait-elle abondante à sa
localité? J'avoue que surplace cette Mousse ne m'avait
point frappé. Elle est restée jusqu'à ces derniers temps
parmi les paquets de plantes à préparer, et, dans les pas-
sages que j'ai faits à Dinan depuis 1892, je ne suis pas
retourné à la Courbure.
La présence de cette espèce en Bretagne offre un certain
intérêt de géographie botanique. Le Fissidens rivularis,
découvert en 1845 par Spruce à Bagnères-de-Bigorre,
dans les Pyrénées, a été retrouvé postérieurement dans
plusieurs localités voisines par divers botanistes. Long-
temps après, il a été signalé dans le Luxembourg
belge par M. Delogne et, en France, dans l'Argonne, par
M. Cardot : ces deux localités appartiennent à un second
centre de dispersion absolument distinct du premier et
déjà moins circonscrit que lui. Un troisième centre, à
limites bien plus vagues, semble constitué par les loca-
lités anglo-bretonnes : Hastings, sur la côte du Sussex
(Holmes, 1884, ex Braithwaite in British Moss-Flora), ile
de (iuernsey (M. E.-D. Marquand, 1893) et enfin Dinan.
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 149
F. exilis Hedw. — La Ménardais près Dinan (F. Morin).
F. crassipes Wils. -- Chaussée des Ponts-Neufs, chargé de
capsules ; Etangs de Plourivo ef de Daniel, prèsPaimpol.
Seligeria pusilla Bryol. eur. — Rocher du Besso, bassin mio-
cène du. Quiou. Il se maintient bien depuis près de
quarante ans qu'il a été découvert au Besso par M. Ma-
nille ; mais la localité est tellement limitée qu'on ne
saurait trop engager les botanistes à se montrer discrets
dans leurs récoltes, le Seligeria pusilla n'ayant été signalé
nulle part ailleurs en Bretagne.
Trichodoii cylindricus Schimp. — Abondant sur les charbon-
nières du bois de Gouarec. L'abbé F. Morin, de qui j'avais
appelé l'attention sur cette Mousse, me l'a envoyée de la
forêt de Coëtquen. C'est une plante méconnue, probable-
ment bien plus répandue qu'on ne le croit. Je lui connais
actuellement neuf localités disséminées dans les cinq
départements bretons et presque toutes sur des charbon-
nières. Elle est malheureusement toujours stérile chez
nous : je n'ai trouvé que la plante femelle avec des arché-
gones bien développés mais non fécondés. Malgré sa
stérilité, le T. cylindricus est facile à reconnaître sur place,
et on ne peut guère le confondre qu'avec le Leptobryum
piriforme qui se montre aussi sur les charbonnières, mais
beaucoup plus rarement.
Leptodontium flexifolium (Didumodon H. et Tayl.) — Dans le
vallon du ruisseau le plus méridional de la forêt de Duault,
rare et cantonné. Stérile.
Trichostomum cylindricum (l)idymodon B. E.) -- Parmi les
blocs du granit encombrant le lit d'un ruisseau vers la
partie moyenne de la forêt de Duault.
Trichostomum — Les quatre autres espèces, qui représentent
le genre en Côtes-du-Nord, sont des plantes maritimes ou
submaritimes (vallée de la Rance). Les T. flavo-virens et
surtout littorale sont communs pour ne pas dire plus ;
les T. mutabile et crispulum, sans être rares, se montrent
d'une façon plus inégale, surtout le crispulum. ha stérilité
150 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
est la règle pour ces quatre Mousses. Je ne puis signaler
à l'état fructifié le T. flcwo-uirens que sur quelques points
de la côte de Saint-Cast, le T. mutdbile qu'à Dinan et le
T. crispulum qu'à Bréhat.
Barbula membranifolia (Hook.). — Sur la terre d'un talus
exposé au midi, baie de Saint-Brieue, au-dessous du
Roselicr. Cette localité, unique jusqu'ici dans le départe-
ment, et cette station sont tout à fait exceptionnelles.
C'est la seule fois que j'aie trouvé le B. membranifolia sur
la terre. Il ne se fixe d'ordinaire que sur les rochers cal-
caires et sur les murs à exposition chaude et sèche. Je
n'en connais pas d'autre localité maritime dans l'Ouest,
où il est d'ailleurs très rare au Nord de Nantes.
B. Brebissoni Brid. — Répandu autour de Dinan sur quelques
points de la vallée de la Rance et, dans la ville même, sur
les rochers de la promenade des remparts ; grand étang
de Jugon; abondant sur les arbres et les rochers des bords
et surtout au déversoir de l'étang des Ponts-Neufs en
Morieux ; plusieurs étangs (Plourivo, Daniel, Beauport)
des environs de Paimpol ; Lannion sur un mur de la rue
des Capucins et Brélevenez sur le toit en pente d'une
maisonnette. Je ne l'ai vu que stérile dans le département
des Cùtes-du-Nord.
B. latifolia Bruch. — En très petite quantité avec l'espèce
précédente sur le bord de l'étang des Ponts-Neufs ; sur la
Rance, au moulin du Besso entre le Quiou et Saint-André-
des-Eaux. Stérile.
Cinclidotus riparius Arnott. — Déversoir de l'étang des Ponts-
Neufs en Morieux. Les énormes rochers situés en aval du
barrage et en partie recouverts pendant la mauvaise sai-
son par les eaux qui y forment une cascade pittoresque,
sont littéralement tapissés des gazons de cette Mousse,
qui continue à se montrer ça et là en aval pendant quel-
ques centaines de mètres. Bien (pie j'aie passé en vain
plus d'une heure à la recherche des capsules, je crois
F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 151
qu'elles doivent se développer, au moins dans certaines
années, car la plante mâle est abondante.
Je suis presque tenté de considérer le C. riparius comme
une nouveauté pour la Bretagne, car on ne peut tenir
aucun compte des deux mentions qui en ont été laites
dans cette province. M. Manille (Cat. Dinan, p. 143),
après avoir dit que la famille des Cinclidoteœ n'est pas
représentée autour de Dinan, ajoute : « Cependant, je )
crois avoir rapporté des ruisseaux de Menez le Cinclidotus
riparius Host., mais j'en ai perdu les échantillons. » La
présence de cette Mousse dans les ruisseaux d'un massif
exclusivement siliceux est bien invraisemblable; il y a
probablement là un lapsus, et il faut lire C. fbntinaloides,
plante qui n'a pu échapper à un chercheur tel que
M. Manille. D'autre part, dans la Florale du Finistère — qui
ne cite pas le C. fontinaloides (rarissime en Basse-Bre-
tagne !) — les frères Crouan écrivent p. 182 : « C. riparius.
Sur les pierres et les pieux, bord des ruisseaux, rég.
marit. Pr. r. ». Le Cinclidotus riparius existant en Côtes-
du-Nord, rien n'empêche qu'il existe en Finistère ; mais
encore faudrait-il le prouver par un échantillon. M. Hus-
not, qui a pu visiter l'herbier des Crouan très peu de
temps après leur mort, et qui sans doute trouvait que
l'indication manquait par trop de précision, a noté dans
la Flore du Nord-Ouest que cette Mousse «. n'existe pas
dans leur herbier. »
Grimmia maritima Turn. — Indépendamment des localités
bréhatines, côte de Lannion (anse de Locquémeau, pointe
de Bihit) ; côte de Paimpol ; Erquy ; Saint-Cast, Saint-Jacut.
Zijgodon conoides Hook et Tayl. — Rostrenen, sur des troncs
de Châtaigniers, dans un massif situé à gauche de la
vieille route de Brest. Je crois avoir constaté la présence
de ce Zygodon aux abords même de la ville, du côté de la
route de Pontivy, avec des fruits malheurement trop peu
avancés.
Le Z. viridissinius forme sur les. vieilles murailles du
152 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
château du Guildo des touffes compactes et profondes
portant des fruits. Il ne me parait pas différer sensible-
ment du type arboricole. Les corpuscules foliaires sont
très variés de forme : oblongs, claviformes, irrégulièrement
fusiformes, trigones, à deux cornes, et, en général, irré-
gulièrement cloisonnés. Quelques-uns se développent sur
place et émettent des sortes de rhizoïdes bruns, à mem-
brane extérieure papilleuse, à cloisons obliques.
Orthotrichum rivalare Turn. — Ruisseau de la Roche-Bac,
en Hillion.
Encalypta vulgaris Hoffm. — Doit être très rare à l'intérieur
du département, où je ne l'ai pas encore observé.
Région maritime, Dinan, bassin du Quiou.
E. streptocarpa Hedw. — Falaises de Saint-Cast, 187(>
(R. Morin). Il y existe toujours, sur le versant Nord de
la pointe de la Garde, sur les pelouses rases en pente
(terre et sable calcarifère) qui surmontent la falaise. Il y
forme de belles touffes, malheureusement peu abondantes
et très cantonnées. On commence à construire sur cette
partie de la côte, et il est probable que d'ici à quelques
années, les chalets et les semis de Pins auront fait dispa-
raître la végétation actuellement fort intéressante de
cette localité.
Schistostega osmundacea Mohr. - C'est à M. le docteur
Avice qu'on doit la découverte en Cotes-dn-Nord de celte
Mousse qui n'était alors connue en Bretagne qu'aux
environs de Josselin. Il la trouva en septembre iiS7(>
dans les anciennes remises du château de Trégarantee,
près Rostrenen. Je l'ai vue depuis dans les excavations
produites par l'éboulement des terres sur la paroi d'un
chemin creux près de Collinée. J'ai lieu de la croire
répandue. Il faut la chercher du commencement de mai
à la mi-juin. Son prothalle, qui est alors en plein étal
de végétation, attire l'œil par ses magnifiques reflets et
facilite la recherche de cette jolie petite Mousse.
F. CAMUS. — MUSCINKKS DES COTES-DU-NORD 153
Funaria mediterranea Lindb. (F. calcarea Auct. part.). — Rive
droite de la Rance en aval de la Courbure, près Dinan,
- et plus bas, près de l'écluse du Chastelier (M. Jeanpert);
répandu sur la côte de Saint-Jacut et de Saint-Cast,
particulièrement au Guildo ; côte de Saint-Michel-en
Grève. Des débris recueillis en été, et paraissant appar-
tenir à cette espèce, me portent à croire qu'elle se trouve
sur divers points de la côte entre les localités citées
ci-dessus qui sont situées aux (\qi\x extrémités du dépar-
tement.
Leptobrijum piriforme Schimp. Je me résous à donner un
numéro d'ordre à cette espèce — bien que je ne puisse'
certifier sa présence en Côtes-du-Nord, en dehors des
potées des serres — parce que M. Morin m'a dit l'avoir
rencontrée une fois à l'état libre. On la rencontre
d'ailleurs ainsi de loin en loin en Bretagne : elle fructifie
même à Huelgoat et se présente à Pontivy avec des
(leurs exclusivement mâles (Leptobrijum dioicum Débat)
et des bulbilles.
Webera Tozeri (Grev.). - Commun, comme d'ailleurs dans
toute la Bretagne, mais 1res rarement fructifié: Lannion,
Saint-Cast.
Brijum pendulum Schimp. — Sables de Saint-Cast (baies de
Saint-Cast et de la Carde Saint-Cast).
B. intermedium Brid. — Sur la terre graveleuse d!un talus,
à Beauporl, près de Paimpol. Nouveau pour la Bretagne.
B. gemmiparum DN. Sur les pierres lavées par les
hautes eaux : bords du grand étang de Jugon ; près des
moulins de Runfao et de Tonquedee, sur le Guer, en
amont de Lannion ; en amont d'une écluse du canal de
Nantes à Brest, près de Rostrenen. Stérile.
Après avoir étudié cette plante dans les localités
ci-dessus et dans d'autres localités bretonnes et ven-
déennes, je la crois décidément -- après avoir d'abord
pensé le contraire spécifiquement distincte du
154 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
B. alpinum. Les bourgeons axillaires sont rares sur les
échantillons bretons.
H. çaespiticium L. — Sables delà cote de Saint-Cast. En Breta-
gne, cette espèce se montre presque exclusivement sur les
sables de la côte. Elle est remplacée sur les murs par le
Bryîun murale Wils. qui lui est commun, mais dont les
capsules n'atteignent pas toujours la taille et la teinte
rouge intense des échantillons nîéridionaux.
B. Donianum Grev. - Ce Bryum qui n'a pas encore été
signalé en Bretagne, me semble répandu au moins dans
la zone voisine du littoral breton baigné par la Manche,
où je l'ai poursuivi jusque dans le Bas-Léon. Dans le
département des Cotes-du-Nord, je serais tenté de le
dire commun. Il abonde autour de Lannion (et sur la
cote voisine de Saint- Michel -en -Grève, Locquémeau,
Trébeurden, Ploumanach), autour de Paimpol, de
Saint-Jacut et de Saint-Cast. Je l'ai vu encore dans la
région maritime ou submaritime à Bréhat, Tréguier,
Pontrieux, Hillion, Lamballe. Il parait au contraire rare
dans l'intérieur du département et je n'y puis encore citer
que la localité de Roslrenen, située, il est vrai, presque à
la limite du Morbihan, et où le B. Donianum était repré-
senté par quelques rares touffes. Il est presque toujours
stérile; j'en ai trouvé seulement quelques capsules à
Saint-Jacut.
B. roseum Schreb. - Vallée du Guinefort en Brusvily, très
raie (F. Morin, qui me l'y a fait recueillir).
Philonotis — Cette plante appartient vraisemblable-
ment au petit Philonotis assez répandu dans le Nord-
Ouest, dont le nom a donné lieu à quelques controverses.
Il m'est, pour ma part, impossible de prendre parti dans
la question — je parle de la plante des Cùtes-du-Nord —
car, bien qu'abondante dans plusieurs localités de ce
département, en particulier aux environs de Rpstrenen,
elle y est invariablement stérile, et je n'ai même pas pu
F. CAMUS. — MUSC1NÉES DES CÔTES-DU-NORD 155
lui trouver de fleurs mâles. J'en suis donc réduit à lui
donner un simple numéro d'ordre.
Le Philonotis fontana Brid., déjà trouvé à l'état fructifié
par M. Mabille dans la vallée dé Bobital (1), y fructifie
toujours assez régulièrement. Le fait est assez rare en
Bretagne pour mériter d'être rappelé.
Diphyscium foliosum Mohr. — Environs de Mur, de Gouarec, de
Lanfains. Peu commun, bien plus abondant dans le
Finistère.
Fontinalis squamosa L. — Dans le Gouet, le Trieux, le Blavet.
Celte plante, commune en Finistère, doit compter bien
d'autres localités en Côtes-du-Xord.
Thuidium recognitum Lindb. Bassin miocène du Quiouoù
il est rare.
Brachythecium Mildeanum Scbimp. Sur les parois d'un
fossé, chemin conduisant du bourg de Dolo à l'étang de
JugOn. Stérile. Plante méconnue en Bretagne.
B. rivulare B. E. - Vallée du Blavet au Toul-Goulic près
Lanrivain ; le Gouet et un de ses affluents à la Méaugon:
affluent du Trieux à Pontrieux ; déversoir des Ponts-Neufs,
et probablement dans beaucoup d'autres localités.
L'abbé Morin me l'a envoyé de l'Échapt près Dinan.
L'herbier Mabille en renferme un échantillon bien fruc-
tifié de la vallée de Bobital.
Hyocomium fldgellare B. F. — Dans l'un des ruisseaux de la
forêt de Duault où il semble très rare ; Gouarec dans le
ruisseau, affluent du canal, qui sépare le bois de Gouarec
du bois de l'Abbaye, et dans une rigole à pente rapide
située dans la partie accidentée du bois près du halage.
Stérile.
1 1 1 Ci- que .M. Mabille désig le sous le nom de vallée de Bobital esl la partie.
1res pittoresque, île la vallée du ruisseau de Guinefort, comprise entre lus
communes de Bobital et de Brusvih . C'est sur le territoire de Brusvily que se
trouvent la plupart des Muscinées intéressantes de cette vallée. L'abbé Morin,
qui ('tait natif de Brusvily. ne manquait jamais de protester contre cette
appellation qui méconnaissait les droits bryologiques NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
les droits à la priorité du C. luniihvfolia, si une bonne
lois on établit nettement et définitivement sa signification.
C. (hiilans (Nées) Spfuce. Marais tourbeux près de Lan-
fains, où il s'allonge parmi les Sphaignes et porte quelques
périanthes! M. Morin a trouvé celte espèce dans le Menez
entre Laurenan et Saint-Gilles.
C. Tarneri (Hook.) — M'a été envoyé par l'abbé Morin de la
Courbure près Dinan, où il rampe parmi les Mousses.
Récemment, j'en ai trouvé des échantillons avec capsules
complètement développées sur la terre d'un bosquet cle
Hêtres près de Plancoët.
Par prudence, je n'ai pas porté sur ma liste des Cotes-
du-Nord le C. Lammersiana (Hùb.), que je crois bien
avoir recueilli dans le département, mais dont je ne puis
retrouver d'échantillons. Il existe en Finistère. On pourra
chercher avec quelque chance de succès dans les Côtes-
du-Nord, les C. Francisci (Hook.) et CJ. elachista (Jack.),
qui croissent dans les départements voisins du Finistère
et du Morbihan.
Scapania resupïhata Dum. — Espèce très répandue en Bretagne
jusqu'en Vendée.
Fossombronia angulosa Ràddi. — Côte de Perros-Guirec.
Le F. Damortieti Lindb., qui existe dans les quatre
autres départements bretons, ne peut manquer de se
trouver en Côtes- du-Nord.
Riccia subinermis Lindb. Fossés près de la halte de la
Hisse. Je rapporte encore à celte espèce un Riccia trouvé
à Callac dans une station semblable, mais sur lequel je
n'ai pu réussira trouver des cils. Si l'on songe que plu-
sieurs Riccia ciliés ont des formes inermes, et que pour le
R. subinermis, le nom spécifique lui-même indique que chez
lui les cils sont à peine développés, mon rapprochement ne
paraîtra pas trop risqué. Je serais moins affirmatif pour
la plante de Bréhal que je n'ai vue qu'à l'étal jeune.
F. CAMUS. - MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 1()1
Le Riccia subinermîs, trouvé dans la Finlande, le
Brandebourg ei l'Anjou, est peut-être une espèce répandue
passée inaperçue jusqu'à ce jour.
R. ciliata Hfïin. Callac ; Pontrieux.
/?. sorocarpa Bisch. — Cote de Trébeurden, bien fructifié.
K. nigrella DC. — Dans un travail spécial sur celte espèce,
je l'ai indiquée à Paimpol d'après des échantillons qui
m'avaient été communiqués par l'abbé Morin. Il les tenait
de M. le docteur A vice, à qui l'on doit la découverte de
cette Hépatique en Côtes-du-Nord. Je l'ai vue encore sur
la côte de Trébeurden.
IL Hiibeneriana Ldbg. - Étangs de la Hardouinaie près
Merdrignac (.1. Gallée, 1878 — revu 1892 !) et de Jugon.
L'abbé Morin m'a dit l'avoir trouvé à plusieurs étangs
des alentours de Brusvily, ainsi que le R. crystallina,
mais je n'ai pas vu d'échantillons.
FOURMIS JARDINIÈRES
M. l'abbé .1. DOMINIQUE
Les visiteurs du Muséum de Nantes, eu parcourant du
regard la collection générale des Formicides, rudimenlaire
encore, elle se développera rapidement, nous l'espérons,
(pie nous venons de disposer à leur intention, s'arrêteront
très probablement devant des spécimens d'une espèce dont la
taille relativement énorme l'ait contraste avec les dimensions
ordinairement minuscules de leurs congénères.
Ce n'est pas uniquement par leurs proportions, qui en l'ont
les géantes de ce peuple de pygmées, que ces Fourmis se
recommandent à l'attention et méritent l'intérêt. Leurs
mœurs, qui ont t'ait l'objet de récentes études et de très atta-
chantes publications, sont en effet remarquables entre toutes
celles, si merveilleuses déjà, des autres représentants d'une
famille d'insectes privilégiés par le Créateur sous le rapport
de l'instinct et de l'art.
Il nous a semblé que nos collègues nous sauraient gré de
leur donner un aperçu sommaire des dernières observations
laites, si minutieusement et si consciencieusement,, sur ces
étranges travailleuses, par des naturalistes spécialistes de ces
études.
Ces énormes Fourmis, qui attirent le regard sous le vitrage
des boites consacrées à la collection de ce groupe populeux
d'Hyménoptères, appartiennent au genre Atta, exclusivement
propre au Nouveau-Monde.
ilj La présente note nous a élé inspirée par la lecture de l'intéressante
causerie de M. Ernest André sur Les Fourmis champignonnistes, à laquelle
nous avons fait de larges emprunts. — Gray, 1899.
\antes. _ Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 10, fasc. 111, 30 septembre I î ">< >
164
NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 10
Atta sexdens (Linné Formica)
Mâle, grandeur naturelle
Il comprend un bon
nombre d'espèces dont
le corps est armé d'épi-
nes on d'apophyses tu-
berculoïdes. Les neu-
tres présentent, dans
une même fourmilière,
des variations de taille
oscillant entre trois et
quinze millimètres. Ils
semblent se partager
en plusieurs castes à
chacune desquelles se-
rait dévolue une fonc-
tion spéciale dans la
colonie. Les plus grands
individus, à tète énor-
me et mandibules me-
naçantes.- appelés sol-
dats, veillent à la garde
de l'habitation commu-
ne, sans pour cela se
désintéresser entière-
ment des travaux de
bâtisse et d'architectu-
re. Ceux-ci sont pour-
tant plus spécialement
réservés aux neutres de
moyenne taille. Quant
aux plus petits, ils s'oc-
cupent surtout des soins
à donner aux larves et
des menues besognes
à exécuter dans les couloirs trop étroits pour livrer accès
aux autres ouvrières.
Depuis longtemps on avait observé la bizarre habitude des
Atta de se promener en interminables processions, portant
Femelle, gr. nat., amputée de ses aile
Neutn
J. DOMINIQUE. — FOURMIS JARDINIÈRES 165
au-dessus de leur tête, comme un parasol ou un étendard,
des rondelles découpées par leurs robustes mandibules dans
les feuilles de certains arbres qu'elles dépouillent entièrement
de leur verdure. Diverses hypothèses avaient été émises pour
expliquer ce singulier usage, mais sans qu'aucune d'elles
parût concluante.
11 était réservé à M. Alfred Moeuler, qui put observer de
tout près les mœurs des Attes, au Brésil, de donner à la
science la solution du problème et de confirmer les prévi-
sions antérieures de Belt : à savoir que les feuilles découpées
et recueillies par les Fourmis à parasol étaient destinées à
rétablissement d'une véritable couche de matière fermentes-
cible et spongieuse sur laquelle elles cultivaient des Champi-
gnons destinés à leur alimentation.
Un peu plus tard, le célèbre spécialiste des Formicides, le
docteur Auguste Forel, vint ajouter l'appoint de ses propres
observations en Colombie, - précisément sur les mœurs de
YAtta sexdens, exposée dans la vitrine du Muséum, et de
quelques espèces voisines, — aux assertions du savant
allemand.
M. Ernest André, dans son magistral ouvrage sur les
Fourmis (1), nous apprend comment les Atlu se construisent
des nids de dimensions colossales dont le dôme extérieur, qui
en forme la seule partie visible, est insignifiant, comparé au
développement de la partie souterraine. Celle-ci comprend un
nombre considérable de chambres dont certaines, au dire de
Mac Cook, mesurent jusqu'à quatre mètres de large sur cinq
de profondeur. Ces vastes salles so-nt mises en communication
par de longues galeries où circule sans cesse une population
affairée, si dense, que celle des principales artères de nos
capitales ne peut en donner qu'une image fort imparfaite.
Quant aux superstructions de la fourmilière, elles présen-
tent l'aspect d'un cône volcanique en miniature, sur la
surface duquel s'ouvrent de nombreux cratères, qui servent de
portes d'entrée et de sortie à la foule pressée des ouvrières.
il) Ernest André : Les Fourmis, Paris, librairie Hachette, 1895.
166 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Tout autour du monticule rayonnent des roules parfaite-
ment entretenues, d'une largeur d'un décimètre environ,
s'étendant souvent à plusieurs centaines de mètres de dis-
lance, incessamment parcourues par une armée de pour-
voyeuses allant aux provisions ou revenant chargées de leurs
étendards de verdure et couvertes de leurs parasols de même
substance.
Chacun de ces phalanstères souterrains renferme un nom-
bre de jardins à Champignons en rapport avec son impor-
tance. Ce nombre atteint plusieurs centaines chez les vrais
Atta, tandis que chez les espèces voisines, de taille inférieure,
appartenant au sous-genre Acromyrmex et qu'a spécialement
étudiés M. Moellej, ce savant n'a eu à enregistrer l'existence
que d'un seul jardin. Mais quels que soient le plan de cons-
truction et le nombre des champignonnières, quelle que soit
l'espèce d'Attide qui l'établisse, quel que soit le pays où vive
l'insecte, c'est invariablement le même cryptogame qui est
l'objet de cette culture : le Rhozites gongylophora Moeller,
agaricinée de moyenne taille.
Nous ne décrirons pas, dans ce très court article, les moyens
ingénieux auxquels dut recourir l'observateur pour étudier
les opérations successives par lesquelles les habiles jardinières
établissent et entretiennent leur couche.
Qu'il nous suffise de dire qu'à travers les parois de cristal
d'une fourmilière artificielle, M. Moeller réussit à satisfaire sa
curiosité.
Si nous suivons avec lui le travail d'une de ces Fourmis jar-
dinières, nous la voyons (l'abord se saisir d'un fragment de
feuille apporté par une pourvoyeuse, puis le diviser en deux
moitiés à l'aide de ses mandibules fonctionnant en ciseaux.
L'une de ces moitiés est alors divisée et subdivisée de même,
jusqu'à ce que le dernier morceau obtenu ne soit guère plus
grand que la tète de l'ouvrière.
Celle-ci, le saisissant alors entre ses pattes de devant, le
mâchonne tout autour avec ses mandibules, qui produisent
ainsi une série d'entailles rayonnantes et peu profondes. La
surface entière du fragment est ensuite grattée et éeorchée
J. DOMINIQUE. -- FOURMIS JARDINIÈRES 167
avec les mêmes instruments : opération qui a pour but d'en
augmenter la plasticité. L'insecte, par une sorte de pétrissage
opéré avec ses pattes et ses mâchoires, en forme une sorte de
boulette qui, à force d'être pétrie et repétrie, devient très
molle et se réduit à un très petit volume.
Cette préparation demande environ un quart d'heure, après
quoi la Fourmi insère son globule à une place convenable sur
la couche en voie d'établissement, puis elle reprend les mêmes
opérations sur un autre fragment de la feuille, qui vient
s'ajouter, transformé en une nouvelle boulette, à l'amas déjà
disposé préalablement. Supposez ce travail exécuté à la fois
par des milliers de travailleuses, et vous pourrez vous former
une idée de la rapidité avec laquelle s'installe leur jardin à
Champignons.
Prenons maintenant une loupe et examinons une parcelle
de cette couche si soigneusement établie ; nous y remarque-
rons déjà comme un réseau fort serré de filaments blanchâ-
tres, qui ne sont autre chose que l'expansion du mycélium
d'une partie plus ancienne, ou même le produit de la germi-
nation des spores du Champignon qui se trouvent mêlées au
terreau.
Ce jardin, qui présente l'aspect général d'un amas de
matière grisâtre, spongieuse, percée de cavités nombreuses,
doit être soigneusement sarclé. A ce soin sont préposées de
nombreuses ouvrières appartenant aux castes de la plus
petite taille, qui circulent dans les cavités et les corridors.
Elles doivent débarrasser la couche des germes inutiles et
même nuisibles, tels que les moisissures, qu'ont pu rapporter,
attachés à leur corps rugueux ou à leur fardeau, les approvi-
sionneuses, dans leurs courses à travers champs. Ces spo-
rules, en effet, à la faveur du milieu ambiant— sol favorable,
chaleur, humidité —, se développeraient avec une grande
rapidité et étoufferaient infailliblement les cultures si précieu-
sement soignées.
Nos jardinières ont donc l'instinct d'extirper tout autre
germe végétal que les spores et le mycélium du Rhozites ; tout
comme la Fourmi agricole (Pogonomyrmex barbatus Smith),
168 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
qui ne laisse subsister autour de sa demeure qu'une seule
graminée, YAristida oligantha, et débarrasse soigneusement
ses cultures de toute autre végétation.
Quel résultat attendent les Atta de leurs efforts et de leur
persévérance? Le Champignon lui-même dans son parfait
développement? Assurément non; le volume de ce végétal,
hors de proportion avec les besoins et les ressources des con-
sommatrices, obstruerait infailliblement les couloirs et les
salles de la fourmilière. Ce qu'elles recherchent et obtiennent
effectivement, c'est d'obtenir sur le mycélium du Rhozites
une récolte de conidies, semblables à des corpuscules blancs,
arrondis, d'un quart à un demi-millimètre de diamètre, pres-
que toujours agglomérés en globules, et qui constituent les
véritables fruits du jardin. Ces légumes en miniature forment
la base principale, sinon exclusive, de leur alimentation.
Dans les nids occupés par les Atta, on ne trouve jamais le
Champignon que sous cette forme primaire, seule utile aux
Fourmis, qui en empêchent avec soin le développement plus
complet; mais, si l'on éloigne ces insectes, on voit le crypto-
game suivre les phases de son évolution et parvenir à pleine
maturité.
Tel est en substance le fait nouveau ajouté à l'histoire déjà
si merveilleuse de la famille des Fourmis, par MM. Moeller ( 1 1
et Forel (2). N'est-ce pas le cas de répéter le mot célèbre :
Natura magis in minimis miranda !
il) Alfred Moeller : Die Pilzgarten einiger Sùd-amerikanischer Ameisen.
Jena, 1893.
(2) Aug. Forel : Zur Fauna und Lebenweise der Ameisen in Columbiscben
Urwald, 1896. — Communication verbale sur les mœurs des Fourmis de
l'Amérique Iropicale, Bruxelles, 4897.
LE LYCTE CANALICULE
{Lyctus cana/iculatus Fabricius)
et les ravages qu'il fait dans les parquets et autres bois ouvrés.
MŒURS, EXPERTISE, JUGEMENTS
Far M. Louis BUREAU
INTRODUCTION
Depuis le commencement de l'année 1, époque à laquelle
tut achevée la construction de deux hôtels de la rue du
Coudray, à Nantes, dont les parquets ont été ravagés par un
insecte coléoptère, le Lijcte canalicalé, plusieurs cas sem-
blables se sont produits en ville et dans les environs.
Les dégâts ont été assez importants pour soulever les
plaintes des propriétaires et des locataires et conduire à des
procès qui se sont terminés, les uns devant le Tribunal civil
de Nantes, les autres en appel à Rennes.
Un château de la commune de Nozay, un immeuble de la
place Lafayetle, à Nantes, et un autre vaste immeuble du
passage Louis-Levesque, ont eu à souffrir des ravages du
Lyctus au point que des réparations importantes et même la
réfection complète des parquets de deux d'entre eux ont été
nécessaires.
On conçoit, dès lors, les craintes justifiées des propriétaires
sur la qualité des bois employés, comme parquets, dans les
constructions, et la responsabilité qui incombe aux fabri-
cants, fournisseurs intermédiaires, menuisiers, entrepreneurs
et finalement aux architectes chargés de l'acceptation du tra-
vail et du règlement des comptes.
En présence d'un mal qui compromet de nombreux inté-
rêts et met en cause tant de responsabilités, il nous a paru
utile de faire connaître les mœurs de cet insecte destructeur,
les dégâts qu'il fait dans les parquets et autres bois ouvrés, la
Nantes — Bull. Soc se nal Ouesl T I" fasc lil 30 septembre 1900
170 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
cause de son existence dans certaines lames tandis que
d'autres, voisines, restent indéfiniment indemnes, — ce qui
ne nous parait pas avoir été, jusqu'ici, convenablement expli-
qué (1) — le remède à apporter à cet état de choses, et, enfin,
comment se sont terminés, devant les tribunaux, les procès
survenus à la suite des ravages faits par cet insecte.
Nous donnerons d'abord le Mémoire que nous avons été
chargé de rédiger, sur les mœurs du Lycte canaliculé, par nos
collègues d'expertise; puis, choisissant l'exemple le plus
simple parmi les cas que nous avons été appelés à étudier,
nous en donnerons le rapport, fait en commun, et nous ter-
minerons en faisant connaître comment cette contestation
s'est terminée devant le Tribunal civil de Nantes, puis en
appel à Rennes.
Plusieurs procès analogues ont été jugés et d'autres sont,
en ce moment, sur le point de l'être.
Les jugements rendus sont les mêmes, quant au fond. Ils
tiennent pour responsables des dégâts : fabricants de par-
quets, fournisseurs intermédiaires et menuisiers chargés de
la fourniture et de la pose, en raison de l'existence d'une forte
proportion d'aubier dans les parquets, cause essentielle de la
présence et de la propagation du Lyctns. La part de respon-
sabilité de chacun est ensuite basée sur les conditions du
marché, la qualité des parquets demandée et le prix consenti.
L'origine et la marche du mal, le remède à y apporter et la
part de responsabilité des personnes mises en cause se déga-
gent, comme on va le voir, de la connaissance des mœurs de
l'insecte.
^Ij Girard. Maurice. — Rapport sur les insectes qui attaquent et détruisent
les bois ouvrés, spécialement les Irises de parquet. Paris. 7 fév. ISTti.
I broch. in-4° de 13 p. Typ. Tolmer et Esidor Joseph, 13, rue du Four-Saint-
Germain.
L. BUREAU. — LE LYCTE CANALICULÉ 171
MÉMOIRE
LE LYCTE CANALICULÉ
[L y et us canal iculatus Fabr.)
•i les pavages qu'il l'ail dans les parquets el autres bois ouvrés.
Chapitre I. Mœurs et reproduction de l'insecte :
1" Habitat :
2° Description de l'insecte parfait :
3o Ponte;
4° La rue ;
5" Nymphe :
0' Naissance de l'insecte.
Chapitre II. Ravages faits par la larve.
Chapitre III. Moyens de traitement des bois sup-
posés contaminés.
Chpitre IV. Moyens de destruction des larves et
des insectes dans une maison con-
taminée.
Chapitre V. Pourquoi le Lyctus s'attaque-t-il aux
parquets de préférence aux autres
bois ouvrés ?
Chapitre VI. Peut-on savoir si un parquet, atta-
qué par le Lyctus, était contaminé
avant la livraison ou avant la pose ?
Chapitre VIL — Responsabilité :
1° Du Fabricant de parquets :
"2" Du Menuisier ', bois dur: E, écorce ; a a, points d'entrée de la jeune larve, en
mai-juin, aussitôt après sa sortie de l'œuf; b h', galerie creusée par la
larve de juin à avril suivant; c, Lyctus à l'état de nymphe (avril) ; d, insecte
parfait à sa sortie', en mai-juin- de l'année qui suit celle de la ponte.
La couche de bois à percer serait trop épaisse pour l'insecte
parfait; il convient de la réduire, et c'est en quittant la direc-
tion longitudinale, pour se rapprocher de l'extérieur, que la
larve y parviendra. Arrivée près de la surface, elle s'arrête
juste à temps pour ne pas produire de perforation. Une
pellicule de bois la sépare donc encore du dehors (Xambeu, /. c).
C'est là que la larve subit une nouvelle transformation : elle
devient immobile et passe à l'état de nymphe.
6" Naissance de l'insecte parfait. Enfin, quinze jours
après, c'est-à-dire à la fin d'avril ou au commencement de
mai, la nymphe se tranforme en insecte parfait qui sort de
sa logetle en perforant la pellicule de bois qui le recouvre. Il
prend alors son vol el le cycle recommence.
Les insectes parfaits ont une existence de quelques jours
seulement. Mais, comme toutes les éclosions ne se font pas
en même temps, on en peut voir en mai, juin et au commen-
cement de juillet. Après celte époque, on ne trouve plus
que les cadavres des adultes qui oui assuré le reproduction de
l'espèce.
Le Lycte vole rarement en jour. Ses habitudes sont plutôt
nocturnes. Il sort de sa retraite au crépuscule ; son vol est
sonore, et le matin, à la pointe du jour, il cherche une
cachette dans une l'ente de parquet ou une ancienne galerie.
L. BUREAU. — LK LYCTE ÇANALICULÉ 175
CHAPITRE II
Ravages faits par la larve
C'est donc la larve, et non l'insecte parfait, qui cause de si
grands ravages dans le bois des arbres feuillus de notre pays
(chêne, châtaignier, noyer, cerisier, etc.). Elle n'attaque pas
le bois des conifères ou arbres résineux qui ont aussi de
nombreux ennemis.
Elle vit dans l'aubier des arbres morts sur pied dont
l'écôrce commence à se détacher ou bien dans celui des
bois sains récemment abattus, surtout lorsque ces bois sont
déposés dans des lieux frais et ombragés, à la campagne, ou
même en ville, dans les chantiers contaminés par ces insectes.
On a cherché à établir une relation entre l'époque de
l'abattage des bois et les dégâts dont ils sont parfois le siège.
Quand les chênes sont abattus en pleine sève, on les suppose
généralement plus facilement attaquables, parce que la sève
azotée qui leur sert d'aliment demeure, dans leur tissu, en
bien plus grande proportion.
Cette explication, qui a peut-être sa valeur pour les ravages
occasionnés par certains insectes, sans que nous en possé-
dions la preuve, n'est pas applicable au Lyctus qui attaque
l'aubier des chênes les plus sains, abattus en hiver et par con-
séquent dans les conditions réputées les meilleures.
C'est ainsi que nous avons observé des chênes parfaitement
sains, abattus dans l'hiver de 1895-1896, sur lesquels on avait
prélevé, à la scie, comme nous l'expliquerons en parlant de
la fabrication des parquets, quatre croûtes formées, chacune,
d'écorce, d'aubier et d'une faible épaisseur de bon bois. Les
croûtes laissés sur le chantier, au pied de la construction
à laquelle ces chênes étaient destinés, servirent, au printemps
de 1896, à la ponte des Lyctus, et, au printemps de 1897. il en
sortit de nombreux insectes.
Les poutres tirées du cœur de ces chênes, qui se trouvaient
encore sur le chantier, près des croûtes dont nous venons
de parler, au moment de la ponte, n'ont pas subi les atteintes
des Lyctus. Elles sont restées absolument intactes.
70 NANTES. — BULL. SOC. SC. .N'AI. OUEST.- I. Kl
CHAPITRE III
Moyens de traitement des bois supposés contaminés
et moyens de préservation
Le bois dur, le cœur de chêne, esl à peu près à l'abri des
attaques du Lyctus. Dans tous les cas, même dans un milieu
infesté, le mal y reste très limité et l'expérience montre que.
pour la préservation du bon bois, des précautions ne sont
pas à prendre.
Quant à l'aubier, il est toujours exposé à être attaqué par
le Lyctus, non seulement dans la campagne, avant l'emploi,
mais aussi dans les maisons où l'insecte, tôt ou tard, peut
être introduit avec du bois de chauffage ou tout autre bois
infesté.
Plusieurs moyens ont été proposés pour détruire les larves
qui peuvent exister dans les bois :
1" L'immersion dans l'eau pendant six mois, quelle que
soit la saison, ou pendant trois mois seulement si on est dans
la période d'éclosion ;
2" L'étuvage à une haute température, «SO à 100".
3° L'immersion dans une solution de sulfate de cuivre :
4° Un moyen sûr, pour le traitement des bois débités en
pièces de petite taille, est l'exposition à des vapeurs de
sulfure de carbone. Ce procédé, qui détruit tout être organisé,
est celui que l'on emploie, avec un succès constant, pour la
conservation des collections d'histoire naturelle.
Les moyens ci-dessus tuent les germes, mais ne préservent
pas les bois pour l'avenir. Il en résulte que l'aubier n'a de
chance de conservation que si on le protège par un enduit
extérieur : peinture, coaltar ou tout autre produit similaire.
A l'état naturel, ciré ou verni, il est toujours exposé à
devenir la proie des insectes dévastateurs ; aussi, pour celte
raison, doit -il cire rejeté (te toute construction.
L. BUREAU. LE LYCTE (ANAI.IC.l I.K 177
CHAPITRE IV
Moyens de destruction des larves et des insectes
dans une maison contaminée
Les moyens que nous venons d'indiquer liienl la larve el
l'insecte.
Le traitement par les vapeurs de sulfure de carbone est
applicable aux meubles, ceux-ci pouvant être démoulés el
placés dans des caisses spécialement construites pour cet
usage.
Il faut alors :
1° Supprimer, autant que l'aire se peut, les bois contenant
de l'aubier :
!2" Ecraser les insectes au fur et à mesure de l'éclosion :
'A" Faire évacuer l'habitation pour la traiter, durant les
mois de mai et de juin, par des vapeurs délétères : acide
sulfureux, sulfure de carbone qui ne sont pas sans incon-
vénient ni sans danger :
4" Aussi, pour cette raison, serait-il préférable de faire
l'essai, à la même époque, de vapeurs sèches de formai -
déhyde, dont l'emploi, sans danger, a été préconisé dans ces
derniers temps.
Dans la pratique, les deux premiers procèdes nous parais-
sent seuls applicables et de nature à arrêter le mal momen-
tanément, car il ne faut pas oublier que tout aubier restant
est destiné à devenir, tôt ou tard, la proie du Lyctns, des
Anobies et autres insectes destructeurs.
CHAPITRE Y
Pourquoi le Lyctus s'attaque-t-il aux parquets
de préférence aux autres bois ouvrés ?
Le premier fait à établir est que la fabrication des parquets
n'est plus ce qu'elle était autrefois, et que Ton livre aujour-
d'hui au commerce des lames dans lesquelles l'aubier entre
souvent pour une large part.
17.
4e — vestibule et couloir au 1er étage. 27 août 1896.
51' — salle à manger au rez-de-chaussée. 19 septembre I8!)(>.
Nous allons résumer le résultat de notre examen et des
renseignements que nous avons obtenus.
186 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
CHAPITRE PREMIER
Parquets
REZ-DE-CHAUSSÉE
1° Salon. — La fourniture (3e livraison), esl du 1CI aoùl 1896;
la pose a été faite en octobre-novembre de la même année.
Le parquet n'étant pas replani, l'examen en est rendu par cela
même difficile. Nous ne constatons que deux ou trois trous
de Lyctus.
2° Salle à manger. — La fourniture du parquet (5e livraison),
est du 19 septembre 1896; la pose en a été faite en octobre-
novembre de la même année. Comme le précédent, il n'est
pas replani. Nous ne constatons que trois ou quatre trous de
Lyctus.
3° îre et 2e chambres à coucher. — Fourniture de parquets
faite le 23 mai 1896 (lre livraison) ; pose aussitôt après l'arri-
vée ; replanissagë en juin. Une lame perforée dans chaque
chambre. Sur l'une, on voit très nettement que les trous sont
disposés suivant une ligne d'aubier.
PREMIER ÉTAGE
4° Le vestibule et le couloir ne semblent pas attaqués.
(4e livraison).
5° Trois chambres à coucher ont été parquetées avec la four-
niture du 11 juillet 1896 (2e livraison); la pose a été faite en
juillet-août, le replanissagë en novembre. De nombreuses
lames sont atteintes, surtout dans l'une des chambres, dont le
parquet, assez fortement endommagé, a été la cause des récla-
mations du propriétaire. Quelques insectes morts gisent sur
le parquet et d'autres échantillons nous sont remis. Nous
reconnaissons le Lyctus canaliçulatus, auteur principal des
L. BUREAU. — LE LYCTE CANALICULÉ 1.. t. VIII, 1868, p. 34-330,
pl. , en aura détourné le cours vers le
sud-ouest. Enfin, le ruisseau . — Bull. Soc. se. n.ii Ouest. T. Id, fasc. IV, 30 décembre 1900.
226 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
mois de l'année 1900, en faisant défoncer les parties élevées
du clos de la Gauvrière, pour enlever les portions de rocher
affleurant le sol, remarqua le premier ces belles roches dont
il se réserva et emporta chez lui les premiers échantillons.
Quelques habitants du pays, frappés aussi par la richesse de
coloris et l'éclat de ees roches, en firent construire, l'un un
petit mur, l'autre une maisonnette; Un peu plus tard, un
petit échantillon, sous le nom d'euphotide fut apporté au
Muséum de Nantes, par le frère Rodolphe, de Machecoul ; ce
fut cet échantillon qui me mit sur la piste du gisement.
La grande dureté de ces roches, suivie de la difficulté de les
briser, ne permirent pas de les employer comme macadam ;
M. Lemercier les lit déposer dans un bas chemin conduisant
à sa vigne, où l'on peut encore les voir aujourd'hui, rassem-
blées en assez grande quantité.
Etude macroscopique
Le gisement de la Gauvrière est incontestablement l'un des
plus beaux gisements d'éclogite connus. La roche appartient
au type des éclogites à grands éléments ; elle est composée de
grenat, de pyroxène (omphasite) et de disthène.
Les grenats sont des rhombododécaèdres, atteignant parfois
jusqu'à 6 centimètres et plus de diamètre, leur couleur est le
rouge groseille plus ou moins foncé ; ils sont translucides ou
transparents sur les bords minces : ils sont souvent d'une
grande netteté de formes et entourés d'une couronne d'amphi-
bole fibreuse vert foncé; leur distribution dans la roche parait
être en rapport avec leur volume, moins ils sont gros et plus
ils sont serrés les uns contre les autres, d'autrefois ils semblent
faire complètement défaut et alors la roche n'est plus cons-
tituée que par le pyroxène.
Celle-ci est généralement en cristaux allongés, orientés
dans une même direction ; sa couleur est le vert plus ou
moins clair ; la nuance vert d'herbe dans ses tons les plus
riches, est assez fréquente.
Le disthène est en petits cristaux allongés et mélangé au
pyroxène dont il a suivi l'orientation, sa couleur est bleue; il
CH. BARET. ÈCLOGITE A DISTHÈNE 227
est très répandu dans les parties les plus vertes de la
roche.
Les autres éléments que l'on rencontre dans l'éclogite de
ce gisement sont : la pyrrliotite, le rutile, le mica blanc et la
zoïzite.
Altérations. — Malgré sa grande ténacité, l'éclogite, sous
l'influence des agents atmosphériques, s'altère encore assez
facilement. Le pyroxène et le disthène perdent leur couleur
et se transforment généralement en mica secondaire, sous
forme de paillettes au milieu desquelles se trouvent les
grenats qu'il devient ensuite facile d'isoler, tout en conservant
leurs formes géométriques. L'altération du grenat marche
plus lentement que celle du pyroxène, il prend des tons plus
pales et finit par se transformer en oxyde de fer.
En terminant je liens à remercier M. Lemercier pour le
bienveillant accueil que j'ai reçu à son château de la Piltière
et l'empressement qu'il a mis à me seconder dans mes
recherches. Sur ma demande, il a bien voulu m'autoriser
à faire transporter, au Muséum de Nantes, un énorme bloc
de cette belle éclogite dont le poids peut être évalué de 350 à
400 kilog. Ce magnifique échantillon est actuellement déposé
sous le péristyle, à droite du grand escalier de cet établisse-
ment.
Nantes, décembre 1900.
ENCORE QUELQUES MOTS
SUR
L'ÉLEVAGE DES BACILLES
L'abbé J. DOMINIQUE
La question de la reproduction parthenogénésique des
Phasmides étant actuellement à l'ordre du jour, l'élevage des
Bacilles, seuls représentants de celte famille dans nos régions,
est aujourd'hui pratiqué par les Orthoptéristes sur une large
échelle.
A Berlin, c'est par centaines que l'on élève le Bacillus Rossii
en le nourrissant avec des feuilles de Rubus.
Les observations toutes récentes dont nous présentons le
résultat dans cette causerie scientifique n'ont donc plus,
comme celles que nous publiions il y a huit ans, le piquant
de la nouveauté.
Cependant, comme l'exactitude de plusieurs de ces dernières
a été contestée dans un article reproduit par une publication
entomologique estimable et répandue (1), nous avons tenu,
durant l'été et l'automne derniers, à reprendre l'élevage du
Bacillus gcillicus dans les conditions les plus minutieusement
propres à écarter toute possibilité d'erreur.
Donc, partant, selon notre coutume, pour la côte de Sainte-
Marie-de-Pornic, dans les derniers jours de mai, nous primes
soin d'enfermer dans notre malle de voyage le matériel
nécessaire à l'élevage de ces Orthoptères : matériel des plus
simples et des moins encombrants, que nous allons faire con-
naitre au lecteur, afin de lui faciliter, s'il le désire, l'étude
biologique des Phasmes ou de tout autre insecte de taille
analogue de mœurs sédentaires et d'alimentation facile. Point
(I) Miscellanea Enlomologica, vol. XVIIT, n" 1, 1900.
.Nantes. — Bull. Soc. se, nat. Ouest. T. 10, fasc. IV, 31 décembre V.
230 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
n'est besoin, en effet, comme on le va voir, de s'embarrasser de
boites on de cages de nature à grossir les impedimenta, tou-
jours trop nombreux et trop coûteux d'un voyage.
Soit une feuille de toile métallique galvanisée, assez raide
pour se tenir debout roulée, formant un rectangle de 30 à 40
centim. de hauteur, sur 9 à 10 décira. de longueur. Les mailles,
pour l'élevage des Bacilles, devront avoir de 2 à 3 millim.
environ de côtés.
Cette feuille sera roulée, pour le transport, sur un cylindre
de bois, de carton ou de fer blanc, d'aussi petit diamètre que
possible, assujettie en cette position par deux ligatures, et
déposée dans la malle, où elle occupera une place insigni-
fiante tout comme son poids. Si l'on désire emporter plusieurs
de ces feuilles pour en former plusieurs cages distinctes, il
sera facile de les rouler pareillement l'une sur l'autre autour
du manchon cylindrique destiné à les protéger de toute
déformation par écrasement, sans augmenter sensiblement ni
la dépense d'espace ni le poids.
Arrivé au terme de son voyage et installé dans sa demeure,
le naturaliste déroulera les feuilles de toile métallique et leur
laissera former d'elles-mêmes un cylindre creux dont il éta-
blira à son gré le diamètre au moyen de ligatures. Ce cylindre
sera placé debout sur un plateau quelconque, sur lequel sera
déposé un verre rempli d'eau dans laquelle tremperont le
bas des ramilles d'arbustes ou des tiges de plantes destinées
à l'alimentation des prisonniers. Inutile de dire que ces feuil-
lages ainsi que l'eau du vase intérieur devront être renouvelés
aussi souvent que besoin sera.
L'orifice supérieur du cylindre sera simplement fermé par
une feuille de carton quelconque ou de papier épais replié en
plusieurs doubles, pour empêcher l'évasion de l'insecte
captif.
Chaque matin surtout, on inspectera soigneusement le pla-
teau sur lequel repose l'appareil, On le retirera en soulevant
légèrement le cylindre, on enlèvera les œufs qui ont pu y être
déposés, on le purifiera des défécations qui le souillent, et on
le replacera dans sa position primitive.
.i. Dominique. — l'élevage des bacilles 231
C'est ainsi que nous avons pu suivre l'existence de nos
Bacilles depuis la mi-juillet jusqu'à la mi-décembre de l'an-
née dernière: époque où le manque absolu de feuilles fraîches
de Prunellier amena fatalement la mort de faim de nos
Phasmides, en pleine santé jusque-là, et n'ayant pas cessé de
pondre depuis quatre mois.
L'observateur veut-il changer de séjour, ou bien le moment
de rentrer à la ville est-il venu, les Bacilles peuvent être pla-
cés dans un petit panier d'osier et les feuilles métalliques,
roulées de nouveaux sur elles-mêmes, reprendront leur place
dans la valise ou dans la malle.
Dès notre arrivée à Sainte-Marie, nous nous mimes à la
recherche des Bacilles, en battant les Prunelliers des haies de
clôture voisines. Tout près de notre demeure, nous limes
tomber dans notre parapluie plusieurs larves de cet insecte,
dont la longueur atteignait à peine un centimètre. Les bestioles
dérangées et effrayées se livraient, sans doute comme moyen
d'épouvanter leurs ennemis, à un mouvement rapide de
balancement sur leurs longues pattes, qui rappelait celui de
certaines Araignées à l'aspect de Faucheurs qui hantent nos
plafonds.
Nous replaçâmes les jeunes larves sur leurs Prunelliers,
avec le dessein de les y laisser grandir quelques semaines
encore avant de les placer dans les cages d'observation. De
temps en temps, nous revenions battre la haie et toujours les
mêmes Bacilles se retrouvaient dans notre parapluie ou notre
filet.
Notre intention n'étant pas d'élever un grand nombre d'in-
dividus, mais d'étudier attentivement les mœurs de deux ou
trois, placés isolément ; nous attachâmes peu d'importance
aux autres captures de larves qui suivirent cette première.
Le 21 juin, nous trouvâmes dans notre filet-fauchoir un
Bacille 9 de grande taille, paraissant adulte, mais d'une livrée
toute différente de celle des autres individus que nous avions
jusqu'alors rencontrés.
Par sa coloration générale, il appartenait à la variété brune,
mais les fémurs et les tibias étaient tous ornés de larges
232 NANTES. - BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST. — T. 10
bandes d'un blanc farineux, alternant avec des bandes de
largeur égale de la couleur foncière.
Nous avions remarqué et noté déjà que les granulations
éparses sur le corps des Bacilles de la variété brune étaient
constamment plus visibles et plus fortes que celles de la
variété verte, mais celles de cet individu bicolore rempor-
taient encore en saillie sur celles même des Bacilles bruns
observés par nous.
Nous plaçâmes, le jour même, cet insecte dans une de nos
cages, mais la captivité lui était, parait-il, odieuse, car, le
lendemain matin, nous le trouvâmes gisant au fond de la
cage, mutilé par ses propres moyens d'une jambe antérieure
et d'une postérieure. La mort ne se fit pas longtemps
attendre.
Nous finies ensuite prisonniers deux Bacilles verts, parais-
sant adultes, qui, en effet, nous donnèrent dès la première
nuit, l'un un œuf, l'autre quatre. Nous insistons à dessein
sur cette affirmation : la nuit. En effet, durant les cinq mois
et plus que nous avons consacrés à l'étude de la vie du
Bacille, ne cessant pas un seul jour de les observer, au moins
soir et matin, jamais nous n'avons eu à enregistrer une seule
ponte diurne.
Le 11 juillet, les deux larves vertes que nous destinions à
l'élevage nous parurent suffisamment développées pour être
enlevées à leur vie à l'air libre et enfermées dans leurs prisons
métalliques. Leur longueur approchait de 15 millimètres et,
manifestement, elles étaient encore trop éloignées de l'état
adulte pour avoir pu être fécondées.
Ces larves ne parurent souffrir en rien de leur déplacement
et se mirent promptement à manger les feuilles de Prunellier
placées à leur portée.
Le 17 août, après notre retour à Nantes, eut lieu la première
ponte de l'un de ces jeunes Bacilles et celle de l'autre la suivit
de près, le 21 du même mois.
Ces femelles vierges, ainsi que les trois capturées à l'état
parfait et pouvant être supposées fécondées par un mâle, con-
tinuèrent à pondre chaque nuit de 2 à 4 œufs jusqu'à leur
J. DOMINIQUE. — l'ÉIEVAGE DES BACILLES 233
mort arrivée, comme nous l'avons dit, au milieu de décembre,
par inanition.
Nous croyons pouvoir donner le chiffre de 3 œufs par nuit,
comme la moyenne ordinaire de la ponte d'un Bacille femelle à
l'état normal. C'est celui que nous avons le plus ordinairement
constaté. Il peut toutefois se trouver considérablement dépassé.
Dans la nuit du 8 au 9 septembre, une de nos femelles
brunes (fécondée??) mutilée dès avant sa capture des deux
membres postérieurs, et qui se montra la plus vigoureuse et
la plus prolifique de toutes nos pondeuses, nous donna
9 œufs et, dans la nuit du 15 au 17, 7 ! Ce sont les deux chiffres
maximum constatés par nous. Il est juste d'observer que,
dans les nuits qui suivirent immédiatement ces pontes excep-
tionnelles, il y eut diminution dans le nombre ordinaire des
œufs déposés.
Au moment où le manque d'alimentation vint causer la
mort des femelles pondeuses, l'abdomen de chacune d'elles
renfermait encore un bon nombre d'œufs, prêts à être expulsés.
L'autopsie de la femelle brune mutilée dont nous avons parlé
plus haut.mitaujourSOœufsdisposéscommel'asibienobservé
et décrit le P. de Sinety (1). Notons que cette femelle, qui,
comme toutes les autres, pondit jusqu'au dernier jour, sentant
les approches de la mort, se mutila encore elle-même d'un
tibia antérieur et d'une jambe intermédiaire. Elle vécut
encore ainsi plusieurs jours.
Notons aussi que les femelles de Bacilles laissent tomber
leurs œufs n'importe où. du haut des branches où elles se
tiennent.
Pendant le jour, nos Bacilles abandonnaient ordinairement
leurs ramilles de Prunellier et demeuraient appliqués dans
une immobilité absolue contre la paroi de toile métallique de
leur prison. Leur posture favorite, pendant ces heures de repos,
était d'allonger en avant, l'une appliquée contre l'autre et dans
l'axe du corps, les deux pattes antérieures, tandis que celles
(1) Bull. Hoc. entomol. de Fr.. 1899, XVI. p. 318.
234 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
des deux autres paires demeuraient écartées de celui-ci
presque à angle droit.
La nuit venue, les Phasmes regagnaient leur approvision-
nement de Prunellier et leur activité commençait à s'exercer.
Très rarement nous les avons vus manger le jour. Ils étaient
parvenus à un tel état d'indifférence à ce qui se passait
autour d'eux que nous avons pu, à diverses reprises, les obser-
ver à loisir dans l'acte de la manducation, le verre de notre
loupe les touchant presque.
La feuille de Prunus est toujours attaquée par la tranche.
L'insecte la tient entre ses jambes perpendiculairement à son
corps. Sa tète s'abaisse de manière à former un angle droit
avec le pronotum. Tandis que les mâchoires font leur œuvre,
les palpes, dans un mouvement très rapide et continu, caressent
les deux faces de la feuille attaquée, un peu en avant du point
rongé, comme pour les explorer par précaution. De leur côté,
les antennes s'agitent également dans l'air, quoique moins
vivement, sans doute aussi pour prévenir toute surprise hos-
tile ou gênante.
Il nous arriva une fois de prendre entre les doigts l'une de
nos femelles vertes, en train de dévorer une feuille, et de la
transporter sur une autre branche de Prunellier, sans qu'elle
parût s'en inquiéter le moins du monde. A peine placée sur la
nouvelle feuille, elle se remit sur le champ et sans émotion à
son repas.
Lorsque la saison avancée, qui dépouilla les Prunelliers des
haies de toute verdure, nous priva de la ressource de cette
Rosacée pour l'alimentation de nos captives, sachant que dans
le Midi, les Bacilles se rencontrent d'ordinaire sur le Genista
scoparia, nous leur présentâmes des rejets verdoyants de cette
Légumineuse, mais ceux-ci furent dédaignés par les insectes
qui moururent de faim à côté d'eux. Sans doute, si par la cul-
ture en serre, on réussissait à prolonger, durant l'hiver, la cir-
culation de la sève dans les vaisseaux du Prunellier, il serait
possible aussi de prolonger durant la mauvaise saison l'exis-
tence des insectes qui se nourissent de ses feuilles fraîches.
Notules de Tératologie ichthyologique
A PROPOS DE DIVERSES ANOMALIES
observées, en 1900,
CHEZ QUELQUES POISSONS
de la
Faune de la Loire-Inférieure
par
Ernest MARCHAND
Préparateur au Muséum de Nantes
Jusqu'à ces derniers temps, la collection ichthyologique
régionale du Muséum d'histoire naturelle de Nanles, bien
qu'assez importante, ne possédait, à l'exception de quelques
Pleuronectidés, plus ou moins pigmentés sur le côté aveugle,
qu'un seul sujet monstrueux : une Raie estellée Ç (/?q/a asterias
Rond.), que M. le Dr Louis Bureau, directeur de cet établis-
sement scientifique, a décrite et figurée, en 1889 (1).
Celte Raie, dont les nageoires pectorales semblent détachées
de la tête par une profonde entaille, atteignant presque, de
chaque côté, le niveau de la ceinture scapulaire, présente,
ainsi que le dit fort bien l'auteur, une tête allongée, étroite,
se terminant, en avant, par un museau en ogive, et encadrée
latéralement par les parties antérieures des nageoires,
devenues libres et s'allongeant en une longue pointe trian-
gulaire.
Dragué, bien probablement en vue de nos côtes, en
novembre 1886, par un chalutier raliant au Croisic, cet inté-
ressant sujet avait été adressé, de ce port, et offert gracieuse-
ment au Muséum par M. Nicollon.
(1) Bureau, Dr Louis. — Sur une monstruosité de la Raie estellée, Rain
asterias Rond. {Bull. Soc. zool. de Fr., 1889. t. XIV. p. 313-315, fig.
Nantes. — Bull. Soc. se. nal Ouest. T. 10. fasc. IV. 31 décembre 1900
236 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Une monstruosité identique à celle signalée par M. L. Bu-
reau chez Raja aster ias, avait été observée, en 1876, par
Beltrémieux, conservateur du Musée Fleuriau, à la Rochelle,
chez une autre espèce du même genre : R. punctata. D'après
Em. Moreau, le naturaliste rochelais lui avait adressé, à cette
époque, un dessin représentant ce Poisson avec les nageoires
pectorales détachées de la tète (1).
Je considère cette anomalie, constatée deux fois, chez la
Raie, en 10 années, et d'une façon toute fortuite, dans la seule
région de l'Ouest, comme une des plus intéressantes que
puisse observer un naturaliste ; car elle semble ne pouvoir
affecter qu'un groupe déterminé de Plagiostomes.
En effet, la malformation observée chez Raja punctata et
R. asterias, et sur laquelle j'insiste, ne peut guère atteindre
que les Raies, et peut-être quelques genres voisins de cette
tribu (Pasténague, Mourine), dont l'évolution morphologique
suit un processus identique à celle du genre Raja; les Torpi-
dinidés doivent faire exception, en raison de l'accroissement
rapide que prend l'appareil électrique comblant l'espace
céphalo-branchio-ptérigien.
Chez la Raie, il suffit, pour que cette anomalie se ren-
contre chez l'adulte, d'une simple résorption, à un âge voisin
du stade post-embryonnaire, de la substance chondro-
gélineuse qui relie la pointe du rostre à l'extrémité antérieure
du squelette primaire de la nageoire (proptérygium) et remplit
l'espace compris entre les sacs branchiaux, le squelette
céphalique et la partie antérieure de la nageoire pectorale,
chez les sujets normaux.
Malheureusement, le mode de préparation employé pour
conserver la Raie estellée du Musée de Nantes, ne permet pas
de se rendre compte, exactement, de la situation des orifices
des sacs branchiaux sur l'animal avant le montage. Était-elle
franchement ventrale, semi-ventrale, ou latéro-céphalique ?
(1) Moheau, I)1 Emile. — Histoire naturelle îles Poissons de l;i France, t. I.
ISS!, p. 206.
E. MARCHAND. — TÉRATOLOGIE ICHTHOLOGIQL'E 237
Actuellement, après 15 ans d'empaillage, les fentes bran-
chiales semblent s'ouvrir sur la face ventrale, sur les 3/4 de
leur longueur, le dernier quart remonte latéralement.
Comment était l'animal frais? La peau a-l-elle travaillé
pendant le remplissage?
Cette question est, aujourd'hui, impossible de résoudre, et
cela à mon grand regret, car la situation latérale évidente des
orifices branchiaux serait venue appuyer très fortement
l'opinion que j'émets, considérant celte anomalie de dévelop-
pement, particulière aux Rajidés, comme une réminiscence
de la forme ancestrale Squatina.
Les anomalies ichthyologiques sont-elles rares? Je ne le
pense pas, car, pour peu que l'on y apporte quelque attention,
on trouve que, chez les Poissons, les monstruosités sont au
moins aussi fréquentes que dans les autres classes de Ver-
tébrés .
C'est ainsi que le Muséum de Nantes qui, pendant 15 ans
n'a possédé, en fait de Poissons monstrueux que l'unique
sujet décrit par M. Louis Bureau en 1889, et rappelé ci-dessus,
a vu, en 1900, dans l'espace de quelques mois, sa collection
régionale s'enrichir de quatre nouveaux spécimens.
Chez trois d'entre eux, l'anomalie porte sur les nageoires ;
l'un des monstres appartient même à un genre nouveau pour
la faune départementale. Le quatrième sujet est atteint d'une
malformation de la mâchoire.
Obligé de m'en tenir aux seules ressources que m'offre la
bibliothèque du Muséum, j'ai été étonné de ne rencontrer que
fort peu de choses sur la tératologie des Poissons ; c'est à
peine si, de temps à autre, on trouve, dans les revues scienti-
fiques, mention d'une anomalie. Dans les observations les
plus récentes, j'en ai seulement trouvé deux (1) ayant quel-
(I) Jacquet. — Description d'une nageoire pectorale atrophiée chez le
Silurus glanis (Bull. Soc. cl. Se. de Bucarest, VII. 1898, p. 496-498, 6 fig.
dans le texte). [Étude du squelette et des muscles.]
Jacquet. — Anomalie du museau chez un Acipenser ruthenus (Ibid.,
VII, 1898, p. 504-506, 2 fig.). [Bifurcation du museau.]
238 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
ques rapports avec celles que j'ai été à même de constater
dernièrement et que je signale aujourd'hui.
I
Baudroie commune (Lophius piscatorius L.)
macr opter e (1)
Dans les premiers jours de mars 1900, étant à la Tranche
(Vendée), pour le service du Muséum, un homme de la localité
m'apporta, à l'hôtel, une Baudroie vivante, dans un seau rem-
pli d'eau de mer, pour me la montrer. C'était la première fois,
disait-il, bien que la capture de cette espèce de Poisson
soit fréquente, qu'il voyait dans son écluse un minutes ne s'étaient pas écoulées que
mon Bembex, arrivant comme une flèche, venait se poser
sur le sable, à proximité de la plante, tenant toujours la proie
que je lui avais vue à son départ, lorsque je l'avais chassé,
après ses vaines tentatives pour retrouver l'entrée de son nid ;
mais, cette fois, il ne chercha pas longtemps, il tâtonna bien
un peu à droite el gauche, puis fila bientôt directement vers
l'entrée de son terrier, distante à peine de 0m20 de l'endroit
où il s'était abattu. Mon Bembex avait de la mémoire.
Je partis alors, oubliant l'Hyménoptère et son nid ; je ne
pensais qu'à rentrer pour déjeuner et piquer ensuite le pro-
duit de ma chasse de la matinée.
Il est certain, pour moi, que la vue contribue pour une
grande part à l'habileté avec laquelle les Bembex retrouvent
l'entrée de leur terrier. Pour s'abattre à une si petite distance
de l'endroit où est son nid, et après des chasses qui doivent
parfois l'entrainer fort loin, il a dû, évidemment, acquérir
la mémoire des lieux; il est possible que pour trouver exacte-
ment l'entrée dissimulée par l'éboulis de sable, l'odorat fasse
le reste.
Dans le cas qui nous occupe, le voisinage du moulin et le
pied de Vincetoxicum étaient pour lui des points de repère qui
lui permettaient de s'orienter pour retrouver son nid. Le
2Ô0 NANTES. - BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
premier, visible de très loin, lui rendait cette orientation très
facile en lui permettant de filer droit dessus, le second
indiquait l'entrée du port, c'est-à-dire du nid.
Cette observation unique, faite d'une façon toute fortuite,
sur le retour au nid du Bembex, me semble corroborer
singulièrement celles, plus nombreuses et plus variées, faites
par M. Bouvier dans les dunes de Colleville.
S'il y a loin, ainsi que le fait observer l'auteur en termi-
nant sa note, de la Normandie à la Provence, je ferai remar-
quer que la distance n'est pas moindre de la falaise bretonne
à Sérignan.
La lecture de la petite note de M. Bouvier m'a rendu
service de deux façons : 1° en me remémorant un fait que
j'avais considéré comme insignifiant et que sa comparaison
avec d'autres de même ordre rend au contraire intéressant ;
2° en m'engageant à relire avec beaucoup d'attention la collec-
tion des " Souvenirs enlomologiques " de M. Fabre.
Cependant, je dois, en terminant, déclarer franchement
que je ne partage pas le doute de M. Bouvier. Bien que les
Hyménoptères soient des êtres complexes, et, malgré tout le
respect que m'inspire l'admirable talent d'observateur de
M. Fabre, je ne crois pas que les facultés psychiques d'une
espèce aient à souffrir autant de l'influence du climat ; que
le simple instinct, c'est-à-dire l'inconscience, soit la règle
dans l'ancien Comtat, et qu'au contraire, la mnémotechnie,
preuve évidente de facultés déjà suffisamment développées,
se soit localisée en Normandie et en Bretagne.
Nantes, le lô Novembre 1900.
DEUXIEME PARTIE
EXTRAITS ET ANALYSES
BIBLIOGRAPHIE, NOUVELLES
LISTE DES COLLABORATEURS
CHARGÉS DES ANALYSES
ZOOLOGIE : Mammifères. — L. Bureau (L. B.), E. Marchand (E. March.).
Oiseaux. — L. Bureau.
Reptiles et Batraciens. — Viaud-Grand-Marais (V.-G.-M.).
Poissons. — L. Bureau, E. Marchand.
Insectes. — S. Bonjour (S. B.), l'abbé J. Dominique (J. D.),
B. Martin (B. M.) et E. Marchand.
Invertébrés (Insectes exceptés). — Ed. Chevreux (E. Ch.),
F.-J. Bonnel (F. B.), G. Ferronnière (G. F.) et
E. Marchand.
BOTANIQUE : Phanérogames. — P. Citerne (P. C.) et E. Marchand.
Rhizocarpées , Fougères , Lycopodiacées , Êquisétacèes ,
Characées. — Ch. Ménier (Ch. M.).
Mousses, Sphaignes, Hépatiques. — É.M. Bureau (Ém. \>.).
Lichens. — A. Viaud-Grand-Marais.
Champignons, Algues. — Ch. Ménier.
BOTANIQUE FOSSILE : Éd. Bureau (Éd. B.).
GÉOLOGIE : L. Bureau, L. Davy (L. D.) et Aug. Dumas (A. Dum.).
M1NÉBALOCIE : Ch. Baret (C B.) et Léon Bourgeois (L. Bourg.).
BULLETIN
I)K LA
SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
EXTRAITS ET ANALYSES
I. — ZOOLOGIE
Captures et observations biologiques (Bacillus gal-
licus Charp.) ; par M. Ph. François (Bull. Soc. entomol.
Fr., 1899, nc 20, séance du 27 décembre).
Sous la rubrique « Captures et observations biologiques » nous lisons ee
qui suit :
« M. Ph. François signale les faits suivants relatifs à la parthénogenèse des
Bacilles.
» MM. H. et Th. I'iel de Chùrcheville, de Nantes, qui s'occupent depuis
plusieurs années de l'éducation du Bacillus gallicus Charp., avaient Obtenu,
en 1897, une deuxième génération parthénogénétique de femelles de cel
Orthoptère.
» Les œufs, au nombre de 50W, pondus par ces femelles, ont donné, en
avril 1899, c'est-à-dire deux années après. 22 éclosions; 7 larves seulement
ont atteint l'état adulte; ces survivants ont pondu el sont morts à la fin de
novembre.
» MM. Piel de Chùrcheville espèrent, en faisant éclore ces pontes, obtenir
une quatrième génération parthénogénétique.
» Des individus morts au cours de l'éducation sont sortis, au bout de 2
ou 3 jours, de petites larves qui semblent appartenir à un Coléoptère. 9
4 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
La Mante religieuse ; par J. Revelière (Feuille d. jeunes
natural., n° 352, le> février 1900, p. 72).
Noire collègue, M. Revelière, de Blain, signale une localité nouvelle:
la Mante religieuse. Nantis religiosa L. est très commune dans les
vagues de la forêt domaniale du Gâvre (Loire-Inférieure), sur les Bruyères
et notamment dans le lieu dit le Landas de Mespraz.
E. March.
Sur le Bacillus gallicus Charpentier; par H. et Th. Piel
de Churcheville / Miscellanea entomologica, vol. VIII, n° 1,
16 janvier 1900, p. 3-6).
Nos concitoyens, MM. H. et Th. Piel de Churcheville, viennent de publier
dans les « Miscellanea enlomolagica » les résultats de l'élevage du Bacillus
gallicus Charp. qu'ils poursuivaient depuis plusieurs années.
Ces expériences très intéressantes ayant démontré que le Bacillus gallicus
peut se reproduire par voie parlhénogénélique pendant trois générations au
moins, nous croyons devoir extraire de la noie de MM. Piel les passages
suivants, la reproduction in-exlenso étant impossihle dans nos analyses:
« En avril 1mn
1.000: larves, 3,7 ; adulte. 1.
3° génération : 513 œufs (la moyenne étant, d'après les auteurs, de 171 par
individu), donnent 22 larves, donl 7 atteignent l'état parfait et sont plus
vigoureuses que leurs mères. — Proportion pour 1.000 : larves. 45;
adultes, 14,25.
Note de E. M.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 7
Sur les Helcion pellucidus Linné et corneus de
Gerville ; par le colonel Martel (Feuille des Jeunes Natu-
ralistes, n°351, lerjanv. 1900, p. 50-51).
La petite note de M. le colonel Martel, intéressera les conchy liologistes,
car l'auteur, tout en laissant par modestie le soin de conclure à plus savant
que lui, établit d'une façon suffisamment nette les différences existant entre
ces formes voisines tant au point de vue du galbe de la coquille que de la
distribution bathymétriqùe.
l.'Helcion pellucidus l>. a une coquille de forme assez constante, son
ouverture est régulièrement ovale, son lest est mince, translucide, lisse et
luisant, exempt de parasites, il vit sur les tiges des grandes Laminaires
brunes à un niveau très bas. On ne le rencontre jamais sur les plantes
flottées.
[///. corneus de Gerv. a, au contraire, une coquille assez variable de
forme, l'ouverture est lanlôl presque circulaire, tantôt elliptique, son test
est épais, solide, les lignes d'accroissement irrégulièrement espacées et bien
marquées, la surface est généralement couverte de Ralanes, Serpules,
Madrépores, etc. L'animal vit, à l'étal jeune, en compagnie d'//. pellucidus ;
à l'état adulte, on le rencontre à la racine des Laminaires arrachées et
Huilées ou sur la section de la tige, mais il est introuvable sur les plantes
vivantes et fixées.
Rapports des dimensions :
H. pellucidus L. H. corneus île Gerv.
long... I long... I
larg... O.fiO
liant ... 0.51
larg . .
. 0.
75
liant .
.. 0,
M
E.
March.
Annélydes polychètes de la rade de Brest et de
Paimpol ; par M. le baron de Saint-Joseph (Ann. se. nat.
— ZooL, VIIIe sér., t. X, 1899, p. 161-194, pi. VI).
Après avoir donné la liste des Polychètes récoltés par lui dans la rade de
flrest, au cours d'une excursion faite en juillet-août 1898, ainsi que celle de
ceux qui lui ont été adressés de Paimpol, dans de vieilles coquilles d'huîtres
draguées autour de l'orz-Even, M. de Saiul-.In.sepb décrit trois espèces
nouvelles et complète l'étude de quelques autres dont il avait donné la
8 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
description antérieurement dans les Annélides polychètes des côtes de Dinard
et les Annélides des côtes de France :
Rade de Brest
Adytein. g.) assimilis M'int. — Dragages.
Adyte pellucida Ehl. — (Idem.)
Pour ces deux espèces, l'auteur a créé, dans la famille des Aphrodi-
tiens Sav., 5. str., le nouveau genre Adyte, en les séparant du g. Her-
madion Kinberg.
Sthenela'is minor Pruv. et Racov. ? — Dragages.
Eulalia brevisetis n. sp. — (Idem.)
Mystides limbata St-Jos. — (Idem)
Pilargis verrucosa n. fam. n.g., n. sp. — Sur la côte, Pointe du Moulin-
Blanc.
M. de Saint-Joseph établit, pour cette nouvelle forme, le genre
Pilargis auquel il joint le genre Phronia Webster incertae sedis pour
constituer la famille nouvelle des Pilargidiens qu'il caractérise comme
suit : « Corps long, aplati tout en étant un peu convexe à la partie
» médiane dorsale. Nombreux segments. Tète petite sans yeux appa-
» rents, profondément incisée en deux lobes surtout du côté ventral.
» Premier segment (buccal) achète avec deux paires de cirres tenlacu-
» laires subulés ou spatules. Segments suivants avec pieds uniramés ou
» indistinctement biramés ayant des cirres dorsaux foliacés ou spatules,
» des cirres ventraux subulés ou spatules et un seul faisceau de soies
» simples. Anus terminal. Pas de cirres anaux ? »
Audouinia tentaculata Mont. — Pointe du Moulin-Blanc.
Chez un individu de cette espèce plusieurs sortes d'entoparasites ont
été trouvés dans l'intestin : 1° Nématoïdes incolores assez nombreux ;
2° Grégarines ; 3° Opalinides.
Petaloproctus terricola Qfg. — Pointe du Moulin-Blanc. (Avec Loxosoma
annelidicola P.v. Ben. et Hesse, comme ectoparasite.)
Amphicteis Gunneri Sars.
la Pointe du Moulin-Blanc.
Amphitrite prœcox n. sp. — Dragages.
Pista cristacea 0. F. Midi. — Pointe du Moulin- Blanc.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 9
Branckiomma vesiculosum Monl. — Dragages, Pointe du Moulin-Blanc.
Avec, dans l'intestin, des Prorocentrum micans Elir., comme parasites.
Myxicola infundibulum Renier. — Pointe du Moulin-Blanc.
D'après l'auteur, les Myx. infundibulum de Brest ont l'intestin
rempli de Prorocentrum micans.
Paimpol
Eteone picta Qfg. — Un seul exemplaire adulte dragué près de Porz-Evcn.
G. F.
Observations sur les Arénicoliens (Annélides poly-
chètes sédentaires). Anatomie comparée et systématique ;
par M. Pierre Fauvel (Mém. Soc. nat. d.sc. nat. et mathém.
de Cherbourg, t. XXXI, 1899).
Nous donnons ci-dessous la liste des espèces que l'auteur admet dans ce
groupe d' Annélides, à la suite des faits observés par lui et dont nous avons
rendu compte dans ce Bulletin (1).
Famille des ARÉNICOLIENS Aud. et Edw.
Genre unique : Arenicola Lamk.
j Pas de région caudale achète et abranche 2.
( Une'région caudale achète et abranche 4.
Branchies réduites à t à 4 filaments simples ;
V taille très petite (8-20 '"/■"); 17-21 sétigères
2 < abranches -4 . Vinrenti Lgh .
/ Distribution : Madère, la Hague.
' Branchies ramifiées ; taille, 10-25 c/m 3.
/ 11-12 uncinigères abranches A. Grubii Clap.
1 Distrib. : Manche, Atlantique, Méditerranée,
1 mer Noire.
3 /
j 15-16 uncinigères abranches .4 . ecaudata Jchnst.
Distrib. : Jersey, Guernesey, Cherbourg, la
| Hague, Finistère, le Croisic.
; 7-8 uncinigères abranches ; 12 à 13 paires de
4 branchies 5 .
' 6 uncinigères. abranches 6.
(1) Voir t. IX, 1899, Extraits et Analyses, p. 74.
10 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
12 à 13 paires de branchies ; prostomium trilobé .4. assimilis Ehl.
Distrib. .-Magellan. Californie, Géorgie méri-
dionale.
Lobes latéraux du prostomium foliacés A. pusilla Qfg.
Bisl'rib. : Chili.
11 paires de branchies ; prostomium unilobé .4. crislata Stp.
Distrib. : Atlantique, mer des Antilles, Alaska.
13 paires de branchies ; prostomium trilobé 7 .
Prostomium à 3 lobes subégaux ; 1™ paire de
branchies très petite ,4 . marina L.
Distrib. : Toutes les mers septentrionales et
tempérées de l'hémisphère nord, sauf la
Méditerranée.
Prostomium à lobes latéraux plus développés ;
lre paire de branchies assez grande .4. Claparedei Lev.
Distrib. : Méditerranée.
G. F.
II. — BOTANIQUE
Matthiola sinuata, var. oyensis; par W. Botting Hemsley
(Curtis's Botanical Magazine, 3'1 ser., n° 663, vol. LVI,
mardi 1900, tab. 7703). Traduction de M. Gh. Ménier.
La plante qui fait l'objet de l'étude de M. W. Botting Hemsley, signalée à
l'attention des botanistes, en 1877, lors de sa découverte à l'île d'Yen,
n'avait pas encore été figurée.
L'auteur ayant bien voulu nous autoriser à reproduire son article in-
extènsO1, en le traduisant avec l'assentimenl des éditeurs, MM. L. Reeve et 0e,
nous sommes heureux d'offrir aux botanistes un exemplaire de la planche
coloriée qui a été cédée, à notre Société, par ces derniers.
Nous conservons pour celte traduction la disposition typographique de
l'article original.
I'l. 7703
MATTHIOLA sinuata, var. oyensis
Originaire de l'Ouest de la France
Fani. Crucifères. — Tribu Arabidées
Genre Matthiola, Br. ; (Benth et Hook. f. Gen. Plant, vol. i. p. 67).
MATTllloLA sinuata var. oijen^is; herba annua vel biennis, ramosa, eirciter
sesquipedalis, sublignosa, viridis undique glandulis stipitatis sparsis
7703
M S cLél.J.NRtchlLtK
"%ncentBrodks,T)ay ScSonUflmp
LTrleeve &-C°Loixdo
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 11
vestita, aec ina -tomenlosa, foliis caulinis oblongo-lanceolatis lineari-
Lanceolatis vel superioribus linearibus tnaximis 4-5 poil, longis paucilo-
bulatis sinuatisque vel integris obtusis deorsum in petiolum attenuatis,
floribus albis I 1 i - I i -i poil, diametro odorem gratuit) emittentibus,
sepalis basi insequalibus anguste oblongis obtusissimis, petalorum
laminis cuneato-oblongis sursum dilatai is sinuatis apice emargihatis vel
bilobulatis, siliqua angusta recta 2-3 poil, longa, seminibus ovalibus
vaille compressis pallide brunneis ala angusta scariosa cinctis.
M. sinuata Br. in Ait. Eort. Kew. éd. 2, vol. rv, p. 120, var, foliis glabris,
grandiflora, Lloyd, ex Nym. Consp. FI. Europ. Suppl. -2, p. 19.
M; oyehsis, Ménier et Viaud in Bull. Soc. Bot. France, vol. xxiv (1877), p. 203.
M. sinuata var. oyensis Rouy et Foucaud, FI. de France, vol. r. p. 193.
Celte Giroflée, d'odeur agréable, annuelle ou bisannuelle, diffère tellement
du M. sinuata type, qu'on pôurrail à première vue la considérer comme une
espèce distincte-, et c'est ainsi qu'elle a élé décrite par MM. Ménier et Viaud-
Grand-Marais, dans la publication citée plus haut, en 1877. Des ailleurs plus
récents l'ont considérée d'une façon différente cl probablement [dus exacte ;
ce n'est sans cloute qu'une variété à (leurs blanches de M. sinuata, différai)!
du type par l'absence complète de l'épais lomenlum. Plusieurs autres
espèces de plantes offrent cette particularité d'individus 1res velus et glabres
croissant ensemble. Borrichia arborescens et B. frutescens plantes des bords
de la mer (('.(imposées!, habitant les Indes occidentales, la Floride et les
Bermudes, en présentent des exemples des plus remarquables. Leurs feuilles
sont ordinairement teules couvertes d'un fin duvet ou de poils ; mais à côté de
plantes ainsi velues on en rencontre d'autres avec un feuillage luisant, parfai-
tement glabre. Voc autre espèce de Matthiola — M. incana Br. — présente
une variété analogue à celle qui nous occupe. Enfin, c'est la manière de voir
de botanistes qui, comme Garuel (in Pari. FI. liai. vol. ix, p. 795), regarde
M. glabra 1>C {M. glabrata DC.) comme nue variété de .1/. incana Br., la
souche des Brompton et des autres races des Giroflées des jardins.
M. sinuata, var. oyensis, est originaire de l'île d'Yen (en latin Insula Oya),
des côtes de la Vendée, où il croit mêlé au type', ce qui nous confirme bien
dans notre opinion sur ses affinités. Les graines ont été reçues à Kew de
MM. Vilmorin-Andrieux et Ci0, de Paris, au commencement de 1899, et la
plante est entrée en fleur, à la pleine terre, en Juin de la même année.
M. B.-.I. Lynch a aussi envoyé des échantillons en fleur, du jardin botanique
de Cambridge. On peut signaler la corruption du nom oyensis dans les cultures
en celui de « ohiensis » et « chinensis ». Les deux M. incana et il/, sinuata
se rencontrent actuellement à l'état sauvage dans la Grande-Bretagne, le
12 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
premier sur les rochers escarpés fie l'île de Wight et le second sur les
côtes du Devonshire, de la Cornouaille et du Pays de Galles ; mais on ne les
regarde pas comme indigènes.
Descr. — Herbe verte, annuelle ou bisannuelle, ramifiée, d'un ou deux
pieds de hauteur, parsemée de glandes pédicellées sur les tiges, les feuilles,
les calices et les siliques, mais entièrement dépourvue de l'épais tomentum
grisâtre, caractéristique du M. sinuata type. Feuilles alternes (sur nos
échantillons) oblongucs-lancéolées, linéaires-lancéolées, ou les supérieures
tout à fait linéaires, pourvues de chaque côté de 2 ou 3 petits lobes ou
complètement entières, obtuses, rélrécies à la base en un pétiole court,
plus ou moins distinct. Fleurs blanches, très odorantes, surtout le soir,
d'environ un pouce et demi de diamètre, en grappes terminales raides.
Sépales inégaux à la base, étroitement oblongs, très obtus. Pétales à onglet
très étroit et à limbe ondulé, élargi et échancré ou légèrement bilobé au
sommet. Silique droite, de deux ou trois pouces de long, à graines nom-
breuses. Graines ovales, très comprimées, d'un brun pâle uniforme et
pourvues d'une aile marginale, étroite, blanche, membraneuse ou scarieuse.
— W. Botting-Hemsley .
Fig. 1, fleur en bouton ; 2. fragment de sépale ; 3, androcée et gynécée ;
4, étamine; 5. pistil : — Le tout grossi.
L'Ophrys aranifera et ses diverses formes dans le
midi des Deux-Sèvres; par M. l'abbé L.-J. Grelet.
(Le Monde des Plantes, 9e année, n° 122, 1er janvier 1900,
p. 18-21).
La courte, mais très intéressante notice de l'auteur appelle l'attention des
botanistes herborisants de la région sur VOphry s aranifera Hudson.
Les matériaux recueillis par M. l'abbé Grelet, dans le sud des Deux-
Sèvres, aux environs des Fosses et de Ghizé. soumis à l'examen de M. G. Camus,
monographe des Orchidées de France, dont l'autorité en la matière est connue
île. tous, lui ont permis de distinguer du type, seul mentionné dans les flores
locales, les formes suivantes :
« 1™ var. 0. atrota Lindf. — Diffère du type par le labelle oi*dinairemeol plus
élargi, souvent entièrement pourpre-noir et surtout par les protubérances
plus saillantes. — Mai. G.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 13
» S.-var. cruenta Grelet. — DitFère du précédent par les divisions inté-
rieures du périgone entièrement brimes et par les taches du label le qui sont
rougeâtres au lieu d'être livides. — Mai. I>.
» S.-var. subtriloba Grelet. — Diffère du type ou des précédents par le
labelle obscurément trilobé. — Mai. H.
» 2e var. 0. litigiosa G. Camus (0. pseudo-speculum de la plupart des
auteurs, non D G.) ; 0. lutescens Grelet. — Diffère du type par le labelle
plus petit, suborbiculaire, brun, jaune-verdâtre sur les bords ou entièrement
brun- jaunâtre, el par l'odeur de fourmis qu'il exhale quelquefois à l'étal
frais. Fleurit en avril, 15 jours au moins plus tôt que les précédents. —A G.
» S.-var. trilobata Grelet (0. Todaroana Macch.) — Diffèredu précédent
par le labelle plus allongé et obscurément trilobé. Même date et même lieu
que le précédent. Est peut-être un hybride de l'O. litigiosa et de l'O. musci-
fera Huds., qui croît aussi en cet endroit. — A H.
» 3e var. 0. virescens Grenier. — Fleurs assez petites à divisions in'é-
rieures verdâtres ou brunes, ou seulement bordées d'un petit liseré brun.
Labelle arrondi, convexe, d'abord brun, jaunissant en vieillissant, pourvu ou
non de gibbosités à la base. Floraison plus tardive de trois semaines que
l'O. aranifera et de six semaines que dans VO. litigiosa. — A G. »
Lloyd (FI. de l'O., 5e édition, p. 337-338), donne l'O. aranifera Huds.
comme A G. dans le calcaire des Deux-Sèvres, mais ne parle pas de ses
variétés.
Les botanistes de l'Ouest ont bien des chances de rencontrer quelques-unes
des formes intéressantes signalées par M. l'abbé Grelet en explorant la région
maritime et les terrains calcaires de l'intérieur.
E. March.
Contributions à la Flore Sarthoise. — Relevé des
observations faites en 1899; par M. Amb. Gentil (Bull.
Soc. d'agricult., se. et arts de la Sarthe, t. XXXVII, 1899-1900,
2« fasc, p. 222-224).
Les observations des botanistes manceaux ajoutent des localités nouvelles
à 26 plantes rares et un numéro de plus à la Flore : Torilis nodosa Gaerln.
Gette Onibellifère mentionnée par M. A. Gentil, dans sa Petite Flore man-
celle, avec incertitude dans la Sarthe, y existe réellement ; Torilis nodosa a
été découvert le 7 juin 1899, par M. Ghenon, à Amné, sur un talus de la
route de Saint-Julien-Ie-Pauvre.
E. March.
14
NANTES.
BULL. SOC. SC. NAT. OUEST.
T. 10
Note sur les Daucus carota et gummifer; parA. Dufour
de la Thuillerie (Bull. Soc. Unit, de Normandie, 5e sér.
2e vol., 1898 [1899], p. 130-135).
Les botanistes qui cherchent dans l'étude de l'empire de Flore autre chose
qu'un agréable passe-temps, trouveront, peut-être, en raison de la philoso-
phie qui s'en dégage, quelque intérêt à connaître la note de M. Dufour de la
Thuillerie.
L'auteur, à la suite d'observations multiples, a été amené à rattacher le
Daucus gummifer Lamk. au D. carota L., le premier n'étant que la forme
maritime du second.
Dans une analyse comparée des deux Daucus, il fait ressortir le peu de
valeur des caractères spécifiques qui leur sont attribués par les auteurs.
Nous la reproduisons dans le tableau suivant :
D. carota L.
Ombelles, à la lin, contractées en
nid d'oiseau ; fleur purpurine au
centre (ce qui souffre des excep-
tions).
Involucres égalant l'ombelle ou
plus courts.
Jnvolucelles à folioles étroitement
linéaires.
Aiguillons du fruit subulés dès la
base, distincts, terminés par 1, 2
ou 3 pointes recourbées.
Feuilles molles, velues ou glabres.
Tige dressée, striée, velue, rude,
ou tout à fait glabre, peu feuillée
supérieurement, à rameaux allon-
gés-élalés.
D. gummifer Lamk.
Ombelles toujours un peu convexes ;
pas de fleur purpurine au centre.
Involucres plus courts que les
rayons.
Tnrolucelles ovales ou ovales-lan-
céolées, souvent colorées, sca-
rieuses sur les côtés.
Aiguillons du fruit grêles, un peu
dilatés et confluents à la hase,
avec pointe droite ou un peu
infléchie.
Feidlles velues, un peu luisantes en
dessus, les inférieures à dents
obstusiuscules, mucronulées.
Tige dressée, hérissée de longs
poils blancs réfléchis, llexueuse
en zigzags, à rameaux étalés-
dressés.
A l'appui de ses affirmations d'une communauté d'origine, M. de la Thuil-
lerie a soumis à l'examen des membres de la Société linnéenne de Normandie
plusieurs échantillons récoltés par lui. Le h, carota L. donne typique de
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 15
l'intérieur), se modifie insensiblement au fur el à mesure que l'on se rappro-
che îles rochers du littoral pour arriver à la forme gummifer, laquelle
suliil îles transformations morphologiques inverses en abandonnant le voi-
sinage de la mer ( I ).
E. March.
Observations biologiques sur le Gui (Viscum album). —
1893-1898; par Ch. Guérin {Bull. Soc. linn. de Normandie,
5e sér., 2' vol., 1898 [1899], p. 3-30).
L'étude de M. Guérin est des plus intéressantes ; mais, étant donné les
nombreuses expériences d'implantation auxquelles l'auteur s'est livré sur les
arbres el arbustes les plus divers, il nous est impossible d'en taire une
analyse détaillée, dans le cadre étroit qui nous est réservé, nous devons donc,
à notre grand regret, nous contenter de la signaler aux personnes qu'elle
pourrait intéresser. Celles qui considèrent le Gui comme plante nocive, trou-
veront dans le travail de l'auteur plus d'un argument en faveur de leur
thèse ; les botanistes qui relèvent avec soin les arbres et arbrisseaux porte-
Gui trouveront aussi à moissonner dans la note de M. Guérin qui leur
fournira, probablement, quelques nouveaux noms de supports.
E. Milieu.
Observations sur la Castration des Plantes par le
froid et sur la Cléistogamie hivernale ; par Aug.
Chevalier (Bull. Soc. linn. de Normandie, 5e sér., 2e vol.,
1898 [1899], p. 31-38).
M. Aug. Chevalier expose dans cette noie le résultat des observations
faites, par lui, pendant les trois derniers mois de 1897, où la température
relativement élevée a provoqué la floraison chez un certain nombre de
plantes qui à cette époque sont ordinairement à leur période de repos.
L'auteur donne la liste des plantes observées en fleurs, par lui, tant à
l'École de botanique du Muséum, que dans le Jardin botanique de Caen et
dans quelques herborisations faites aux environs de Domfront, pendant cette
époque.
(1) La note analysée ci-dessus est h rapprocher «le celle de M. le Dr Avice
sur la Variété maritime du Solanum Dulcamara L. (Dulcamara marina Ray),
dont nous avons parlé dans le t. IX, 1899, de ce Bulletin [Extr. el Anal..
p. 89).
16 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Les fleurs cléistogames observées chez quelques espèces portent M. Che-
valier à penser que la Cléistogamie est un phénomène physiologique qui
assure la fécondation de la plante sous certaines influences, débilité, condi-
tions climatériques, qui nuiraient à la reproduction si la fleur était parfaite.
Cette opinion émise, dès 1887, par Delpino, paraît très acceptable et nous
l'adoptons volontiers avec M. Chevalier.
E. March.
Herborisations Normandes 1899, dans le Calvados
et l'Orne. Quelques stations nouvelles; par M. P. Izoard
(Le Monde des Plantes, n° 120, 1er nov. 1899, p. 285-287).
Sous ce litre, l'auteur donne une liste des plantes rares recueillis dans les
deux départements visités par lui en 1899. Les botanistes qui s'intéressent à
la flore normande devront recourir à cette note pour ajouter à flore les loca-
lités mentionnées par M. Izoard.
E. March.
L'histoire de nos vieux arbres ; par M. René Duc (Extrait
de L'Intermédiaire nantais, réponse n° 252, in « Le Petit
Phare », XXIIe année, n° 7.166, 12 fév. 1900, p. 2, Feuilleton
littéraire, col. 4-6).
« En première ligne, le Chêne de la Guillemochère, près de l'ancienne rési-
dence des de Bruc, en la Chapelle-Heulin. Ce chêne, qui mesure plus de
30 pieds de tour à hauteur d'homme et de 40 à la base, est entièrement
creux, et une vingtaine de personnes pourraient s'y abriter (à condition de
ne pas convoquer, pour cette expérience, le club des 100 kilos).
» Ce chêne est de beaucoup le plus monstrueux que nous connaissions,
malgré son évidement intérieur, il continue à pousser vigoureusement sa
sève verdoyante jusqu'au bout de ses longues branches. Il a été cité dans
la Vendée, de M. de VVismes.
» Le Chêne au Duc, de la forêt du Câvre, sous lequel Louis Xll s'est
reposé lors d'une chasse donnée en son honneur par les Rohan, est trop
connu pour que nous le décrivions. Nous l'avons connu ayant encore des
branches garnies de feuillage; mais, hélas, il a cessé de vivre, bien que
toujours debout.
» Quel âge peut avoir ce Mathusalem de nos bois, déjà légendaire à la lin
du XVe siècle? — A voir, comme complément d'informations, la légende du
Chêne au Duc, Revue des Traditions populaires, tome XIV, p. "201.
EXTRAITS ET ANALYSES. - BOTANIQUE 17
» Le Châtaignier d' Abbaretz esl un des arbres les plus extraordinaires de
notre pays. Très élevé, il mesure X mètres de tour, el plusieurs de ses
branches, recourbées vers la lerre, ont pris racine ei forment de véritables
arbres. Ce père nourricier, entouré de ses enfants, esl d'un etfel très pitto-
resque. Use trouve juste au boni (trop juste, bêlas!) de la roule d' Abbaretz
à Meilleràye.
» Jean le Blanc esl un merveilleux pin d'Italie dont l'immense parasol se
dresse sur le haut d'une côte du bas chemin de Saint- Donatien, près i\u chà-
teau du Fort. Jean le Blanc a eu ions les honneurs ; il a été illustré par les
peintres; il a eu ses chroniqueurs, car Jean le Blanc est un vieux Chouan,
le dernier défenseur du drapeau blanc. Comme la jument de Roland, Jean
le Blanc a toutes les [dus merveilleuses qualités, si ce n'est celle d'être en
vie. Nous pourrions citer près de là, sur ce sol du Fort, terrain privilégié
des arbres phénomènes, un houx colossal, mais je crains qu'il ne partage
bientôt le sort de son gigantesque voisin.
» Le Châtaignier de Paille est connu comme le loup blanc. Il est à une
petifè dislance des rives de l'Erdre, sur la propriété de M. de la Touche, à
Sucé. Nous tenons, comme on le voit, à citer les noms des propriétaires qui
ont le bon goût de conserver leurs vieux arbres.
» Le Chêne au Marteaiwi le Chêne à la Glandsoni deux arbres de remar-
que, deux ressemeurs de la forêt d'Ancenis, sur la lisière N.-E. des bois.
Ils sont cités dans une légende sur l'étang du Loch, publiée dans la Revue
des Traditions populaires et dans Légendes du Pays d'Auvemé.
» Le pied d' Aubépine de la Meule, en Arlhon, à M. Boubée, esl un arbre
peu connu, mais qui mérite d'être cité. Ses racines, en fouillant le sol, non
loin des fameux souterrains delà .Meule, oui sans doute percé plus de mys-
tère que nos modernes archéologues.
» Le Chêne du Coin, sur les bords de la Moine, à peu de distance de la pro-
priété de la famille Bacqua, est certainement le plus beau chêne non fores-
tier que nous voyons dans le comté Nantais. Comme il n'est point enrégi-
menté dans les rangs serrés d'une futaie, il s'esl épanoui en toute liberté. Sa
taille est colossale.
» Les Platanes des Cléons, à M. F. Chaillou, sont deux géants qui, pour
complaire, sans doute, au goût du savant antiquaire, ont poussé comme deux
colonnes antiques et affectent le poli du marbre. Le terrible cyclone de 188.
a tout abattu autour d'eux ; ils sont restés inébranlables.
» Le Magnolia de la Maillardière. aux dames de Tilly, a été apporté à
Nantes vers 1711, nous dit Guéraud. <■< Ce doyen des magnolias de France
18 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
et peut-être de l'Europe, que tant de savants ont visité », a-t-il résisté à nos
derniers grands hivers? Je n'en ai pas de fraîches nouvelles.
» Ou Chêne flottant de l'étang de Choiseul, près de Châteaubriant, je ne
puis rien dire, hien que je sois allé le voir étant enfant, c'est-à-dire il y a
plus de quarante ans. L'îlot flottant de Choiseul était fort petit, composé de
racines et de joncs entrelacés et accrochés par une crue des eaux. Le chêne,
de 3 mètres de haut, planté sur cette flotille, servait de mal, et aussi de
voile lorsqu'il était garni de feuilles. Le vent entraînait alors l'îlot tantôt à
gauche, tantôt à droite, comme les suffrages parlementaires. Lorsque je suis
allé le voir, il avait échoué sur des vases, où il s'était définitivement ancré.
» Parmi les vieux ifs qui avoisinaient jadis nos anciennes églises, je ne
citerai que celui de Notre-l)ame-des-l)ons, en Treillières, près de cette
charmante ruine du XIVe siècle, que l'on laisse si malencontreusement
tomber par morceaux et qui appartient pourtant à une riche famille
d'Orvault.
» J'espère bien que d'autres chercheurs ajouteront beaucoup à cette liste,
car, comme les anciens Gaulois, j'ai le culte des vieux arbres.
» René Duc. »
La végétation de la Bretagne étudiée dans ses rap-
ports avec l'atmosphère et avec le sol ; par C.-A.
Picquenard (Thèse pour le Doctorat en médecine, soutenue
le 11 janvier 1900, 1 br. 8° de 64 p. avec 1 pi. n. Paris, 1900,
Georges Carré et C. Naud, éditeurs).
.Notre collègue, à la Société, M. C.-A. Picquenard, montre dans sa thèse
inaugurale l'influence de l'air ambiant et de la nature du sol sur la végéta-
tion. En appelant sur elles l'attention du médecin, Fauteur a voulu faire
ressortir la corrélation étroite existant entre l'hygiène et les conditions
climalériques d'une région déterminée.
E. M.
Muscinées du département de la Sarthe ; par MM. Thé-
riot et Monguillon (Bull, de la Soc. d'agric, se. et arts de
la Sarthe, t. XXVIII, lasc. IV, 1897-1898, t. XXIX, fasc. I
et II, 1899-1900).
Le catalogue des Muscinées du département de la Saillie est à consulter
pour tous les botanistes s'occupanl de bryologie dans l'Oùesl de la France.
S'aidant des travaux de leurs devanciers, des récoltes qui leur paraissaient
KXTRAITS ET ANALVSES. — BOTANIQUE 19
avoir une authenticité certaine, mais puisanl principalement dans les maté-
riaux qu'ils ont eux-même recueillis, MM. Thériol et Monguillon onl mis
complètement et parfaitement au point la bryologie de la région qu'ils onl
explorée. Les bryologistes trouveront, dans ce catalogue des plus inté-
ressants, non seulement rémunération et les localités îles 387 espèces
authentiquement constatées dans le département (2!Hi mousses, 17 sphaignes
et 7i hépatiques), mais une foule d'annotations sur certaines espèces liti-
gieuses. Ce sont autant de renseignements précieux fort utiles à. consulter.
Km. B.
Un deuxième cas d'empoisonnement parle Lepiota
helveola Bres. ; par MM. Ch. Ménier et D1 Urbain
Monnier (Bull. Soc. mycolôgique de France, t. XV, 1899,
4efasc, p. 313-318).
Cette note relate un empoisonnement survenu à boulon, près Nantes, en
septembre 1897. Les auteurs n'ont pu retrouver le Champignon incriminé,
au même lieu, qu'en novembre 1899, et l'ont expérimenté sur un Cobaye.
L'animal a succombé en moins de "21 heures, après avoir présenté des
symptômes intéressants et analysés avec soin. L'expérimentation a réalisé,
dans ses grandes lignes, une intoxication rappelant assez exactement l'intoxi-
cation urémiqué, malgré l'absence de lésions, tout au moins apparentes, du
rein, et l'absence d'albumine.
Ch. M.
Sur un Trichophyton du Cheval à cultures liché-
noïdes (Trichophyton minimum); par Le Calvé, vété-
rinaire au 11L escadron du train, et le D1 H. Malherbe
(Archiu. de parasitât., t. II, 1899, n° 2, p. 218-250 ; fig. dans
le texte).
Le Trichophyte taisant l'objet de cette note, a é]é trouvé sur les poils
prélevés à la surface d'une plaque de teigne tondante d'une jument apparte-
nant à un officier de la garnison de Nantes.
be l'ensemble des recherches de MM. Le Calvé et IL Malherbe, il semble
résulter que ce Champignon, isolé dans leurs cultures, est un type intermé-
diaire entre les Trichophytons vrais et les Thichophylons favilbrmes, pour
lequel ils proposent le nom de Trichophyton minimum, en raison des
dimensions exiguës de ses éléments. Les rameaux mycéliens obtenus par
culture n'excèdent pas, en effet, I u de largeur, les spores atteignent également
environ 1 a.
E. March.
20 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
III. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
La Houille à Saint-Mars-de-Coutais; par L. de Saint-
Quentin (Le Nouvelliste de VOuest, IXe année, n° 280, jeudi
30 novembre 1899, p. 2, col. 5-6).
Les mines de Mouzeil, dont il a été beaucoup parlé, ces temps ci, ont
appelé l'attention publique sur les gisements de houille qui peuvent exister
dans le département de la Loire-Inférieure.
Sans doute, notre sol ne semble pas riche en liions de ce précieux produit,
cependant il en existe, et, par le fait, on ne sait pas au juste le parti qu'il
serait possible d'en tirer.
Peut-être avons-nous sous la main ce que nous allons chercher bien loin
à travers les mers.
Ainsi, en 1848, des fouilles d'une certaine importance ont été faites dans
un terrain situé au village de l'Effetrie, commune de Saint-Mars-de-Coutais,
canton de Machecoul .
Le village de l'Effetrie est desservi aujourd'hui par une route qui prend au
lieu dit le Coin aux Rats, et va rejoindre, à trois kilomètres, la route de
Machecoul ; mais, à l'époque dont je parle, il était pour ainsi dire perdu sur
les bords fangeux du lac de Grand- Lieu.
Quoi qu'il en soit, les premières constatations ayant paru satisfaisantes, on
résolut de creuser un puits de cent pieds de profondeur, soit trente-trois
mètres environ, mais les travaux ayant été longs et difficiles faute d'un
matériel suffisant, les eaux gagnèrent l'excavation alors qu'on avait atteint à
peine vingt-cinq mètres.
Les charbons retirés furent néanmoins reconnus — sinon de qualité supé-
rieure — du moins susceptibles d'être utilisés, c'est-à-dire marchands.
Une commission vint donc sur les lieux, mais c'était au moment des pluies
qui avaient été très abondantes cette année-là et le village était inabordable
autrement qu'à cheval ou en charrette à bœufs.
Cet isolement complet de l'endroit et le voisinage menaçant du lac dont
les eaux restaient alors stagnantes dans ces parages jusqu'aux approches de
juillet, rendaient toute exploitation difficile, coûteuse et même dangereuse,
aussi le projet fut-il abandonné.
Quelques années après, vers 1860, tant que je puis croire, ce gisement de
bouille — la mine, comme on dit à Saint-Mars — fut signalé à M. Charles
Audoiiy qui représentait à Paris une grande maison de charbonnage anglais,
dont le siège était à Londres.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 21
M. Audouy fil faire des études cl de nouvelles fouilles, sans dépasser tou-
tefois la profondeur de 25 mètres déjà obtenue.
Les résultats parurent, sans doute, digues de fixer l'attention, puisque la
mine fut visitée par un ingénieur anglais envoyé tout exprés par la maison
de Londres, — la maison Alliotis, si la mémoire ne me fait pas défaut.
Comme en 1848, d'après les charbons retirés à 25 métrés, ou avait pu se
rendre compte de ce que pouvaient être ceux enfouis plus profondément
dans les entrailles du sol : autrement dit, la valeur industrielle du gisement
fut reconnue.
Mais ce qui, au dernier moment, détermina encore des hésitations relati-
vement à la mise en œuvre, ce furent les difficultés d'accès qui rendaient les
transports et les frais généraux très onéreux.
J'ai parfait souvenir d'avoir entendu vanter la qualité du charbonnage de
Saint-Mars-de-Coutais par l'ingénieur anglais lui-même, dont l'accent
étranger et la difficulté de s'expliquer en bon français m'avaient frappé
l'esprit et quelque peu amusé, dans un grand diner qui avait eu lieu à cette
occasion à Bouaye, à l'hôtel du Cheval-Blanc, alors très réputé, et auquel
j'assistais, bien que tout jeune encore — aussi, puis-je en parler en connais-
sance de cause.
Finalement, après un sérieux examen de la situation, on décida d'attendre
l'ouverture de la route dite de la Chaussée du lac, dont on étudiait alors le
projet ; mais cette route ne fut livrée à la circulation que cinq années après,
et, naturellement, les choses en restèrent là.
D'aucuns prétendent enfin qu'un rapport sur la question a été fait plus tard
par M. Orieux, agent-voyer en chef du département, rapport dont les
conclusions auraient été défavorables à une exploitation, par suite de l'infil-
tration des eaux du lac qui ne pouvait manquer de se produire dans les
galeries souterraines.
Qu'y a-t-il de vrai dans cela ?
Dans tous les cas, ce rapport officiel — s'il existe — doit se trouver dans
les archives de la Préfecture.
Quoi qu'il en soit, l'excavation ou puits de 25 mètres a été comblée, mais
on en voit très bien les traces sur les bords de la nouvelle route, où se
trouvent encore des débris de charbons provenant de la couche superficielle.
Voilà quelques années (7 ou (S ans), en creusant un puits à moins de dix
mètres de profondeur, au village de Surchaud, sis à un kilomètre de celui de
l'Effetrie, on a retiré de la houille qui a pu être brûlée dans le foyer d'une
machine à vapeur servant à battre le grain. Je tiens le renseignement de la
personne même qui a fait l'essai.
En réalité, tout porte à faire croire à la qualité utilisable du charbon.
22 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Or, depuis 1 800, le pays s'est transformé. Deux routes ont été ouvertes
qui niellent le village de l'Effetrie en communication directe avec les gares
de Bouaye et de Port-Saint -Père, comme avec la rivière de l'Acheneau.
D'autre part, les eaux du lac se sont retirées et, aux endroits précités, les
inondations ne sont plus à redouter. Partout, les terres, qui étaient de véri-
tables bourbiers, se sont assurées et consolidées par l'effet d'un dessèche-
ment naturel de plus en plus actif.
Cette année et l'année dernière, on a pu faucher jusqu'au milieu du lac,
qui n'est plus qu'un vaste marécage envahi par une végétation prodigieuse
dont les débris comblent la cuvette.
Avant qu'il soil peu — il n'est pas vain de le prédire — les riverains, de
eur propre initiative, demanderont la transformation en canaux, en routes et
en prairies, de ce foyer d'infection, indigne d'un peuple civilisé.
Bref, les causes qui ont fait avorter les tentatives de 1848 et de 1860
n'existent donc, plus aujourd'hui et l'on se demande si l'heure n'est pas venue
de faire de nouvelles fouilles.
On envoie à grands frais des missions scientifiques au Tonkin, au
Dahomey, h travers l'Afrique — dont je ne médis point d'ailleurs, — ne
pourrait-on pas s'occuper un peu des ressources de notre pays ?
Les recherches de cette nature ont une utilité d'autant plus grande que la
houille atteint des prix qui commencent à devenir inquiétants pour la pros-
périté de beaucoup de petites industries.
Depuis cinq ans, en effet, il y a une augmentation de près de 30 0/0 sur
les prix moyens, ce qui est énorme et — je le répète — inquiétant.
Quand la houille est chère, quand le pain est cher, c'est un mauvais
signe !
Voilà pourquoi j'ai cru devoir parler de cette vieille affaire qui peut avoir
acquis, avec le temps, un certain intérêt pour tous, et je me suis adressé à
la Presse, certain de ne pouvoir faire mieux.
P. de Saint-Quentin.
Légende de la Feuille de Quiberon (N° 103 de la Carte
géologique de France au 1/80.000) ; par Charles Barrois
(Ann. Soc. géologique du N. de la Fr„ 1897, XXVI, p. 17-33).
INTRODUCTION
La feuille de Quiberon est remarquable entre toutes, par la ligure
sinueuse qu'y affecte la côte maritime, avec ses rivages découpés de cent
façons, hérissés de caps formés de roches granitiques ou schisteuses,
creusées de grèves de sable hlanc et d'anses, envahies par des vases
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 23
grisâtres. Entre ces terres et les îles du large s'étend la mer du Morbraz,
sorte de Morbihan externe, dépression marine, qui s'envase progressivemenl
sous l'action combinée (1rs alluvions apportées par la Vilaine el par la l.oire.
Les cours d'eau de la feuille coulenl dans des directions variées, échappant
au réseau quadrillé, N.-E. à N.-W., OÙ se trouvenl ajustées les rivières du
plateau méridional : ils restent cependant sous la dépendance de la structure
tectonique, car les ligues directrices des ondes telluriques de la région,
comme les grands axes des ellipses granitiques, sont orientés tantôt au N.-E.,
ou à E., ou à S.-E., au lieu de conserver l'orientation S.-E., si générale
dans tout le Plateau méridional, du Finistère à la Vendée.
DESCRIPTION SOMMAIRE DES ÉTAGES SÉDIMENTAIRES
A. Dunes : Les dunes présentent une distribution superficielle très
étendue, sous forme de massifs littoraux généralement allongés du N.-W.
au S.-E. suivant la direction des vents dominants. Les vents du quadrant
N.-W. à S.-W soufflent en moyenne 200 jours par an, et les vents d'Est
(N.-E. à S.-E.) environ 100 jours; les premiers forment les dunes, les
grandes dunes quarzeuses de Quiberon, Croisie, Escoublac, comme aussi
les dunes calcaires de Donan. La source des sables quarzeux est dans la
vallée de la Loire, et c'est ce qui explique comment se sont formés dans la
période historique, les immenses atterrissements de sable qui réunissent
aujourd'hui le Pouliguen à la terre ferme, el qui ont enfoui le vieux bourg
d'Escoublac, en coupant la voie romaine de Brivates à Grannona, dont on
retrouve encore la trace des deux côtés de la dune.
a** Les alluvions modernes, fournissent par leur développement et
leur extrême variété, de grandes facilités pour l'étude de la genèse des
dépôts littoraux marins ; on y observe en effet la formation simultanée de
sédiments élastiques, de sédiments organiques et de sédiments chimiques.
Les sédiments élastiques sont tantôt des galets (Ex. : La Calebasse,
nombreuses flèches enracinées sur les promontoires du Morbihan, anses de
la Loire à W. du phare d'Aiguillon), ou des sables à gemmes, riches en
minéraux lourds et fournissant à Penestin 10 à 15 lui. d'oxyde d'étain et
1 2 gramme d'or par mètre cube (Grève des Demoiselles à Penestin, grèves
de toutes les îles du Morbraz où ils vont en s'appauvrissant), des sables
quarzeux (Grèves du Pouliguen, Croisic, Rhuis, Quiberon), des sables
argileux et des vases (Guérande, Penerf, Morbihan, et nombre de draguages
littoraux).
Les sédiments organiques sont des vases calcareuses (bancs d'huîtres
du Morbihan, Auray, Penerf), des marnes à foraminifères, des sables coquil-
24 NANTES. — BULL. SOC. SC. XAT. OUEST. — T. 10
liers (crags calcaires ou dolomitiques dragués sur les fonds), des vases tour-
beuses avec tourbes et forêts submergées (T) dont la formation doit être
attribuée à l'action de plantes phanérogames marines (Zostères).
Les sédiments chimiques sont des dépôts de chlorure de sodium des
marais salants, des efflorescences de sulfate d'alumine et parfois des cristalli-
sations de gypse, formées grâce à l'influence de sulfo -bactéries sur le gaz
sulfhydriqûe des marais de Batz.
L'examen des sédiments élastiques, de beaucoup prédominants, montre
que si l'on peut en attribuer une portion à l'ablation marine sur les côtes,
comme dans les falaises de Billiers, une autre portion plus grande est due à
l'érosion par les rivières dans l'intérieur. La Loire en effet roule des eaux
assez chargées de matières terreuses pour que le bassin à Ilot de Saint-
Nazaire ait son fond relevé de I m par an, si on n'y pratiquait pas un déva-
sement continu ; le service des Ponts et Chaussées y enlève par an
300.000 m. c. de vases diluées. Le sédiment dominant est une vase gris-
bleuâtre, argileuse, d'apparence homogène, mais visiblement stratifiée dans
les tranchées, comme le montrent les files de coquilles et de petites couches
sableuses interstraliliées. Tandis qu'une partie des alluvions ainsi amenées
dans la zone littorale gagne le large et les fonds marins, une proportion plus
considérable s'accumule de diverses façons sur les rivages; ainsi les alluvions
maritimes de la Loire, qui comblent la haie de Bourgneuf, sont encore
reconnaissables d'après la forme de leur delta, jusqu'à la profondeur de 100"»,
pour perdre au-delà leur individualité en se confondant avec les débris
terrigènes issus de sources diverses. La Vilaine envoie ses sédiments moins
loin encore, et leur plus grande portion demeure dans la baie de Quiberon,
qu'ils tendent à remplir. Les rivières du Morbihan se bornent à envaser le
golfe de ce nom.
Le travail des rivières de l'ouest de la France à leur embouchure, du Mor-
bihan à la Loire, tend actuellement à combler les mers du .Morbihan et du
Morbraz ; il s'en suit que les îles de ces mers sont ainsi rattachées de plus
en plus intimement au continent, par des ponts qui s'élèvent de jour en
jour, comme si le sol sous-marin subissait un mouvement d'exhaussement.
Toutefois, les marais salants de l'époque gallo-romaine retrouvés par
M. Kerviler dans la presqu'île guérandaise, au-dessous des marais salants
actuels, fournissent une preuve positive en faveur d'un affaissement du sol,
depuis l'époque romaine.
II convient encore de signaler, parmi les formations contemporaines d'une
autre catégorie, les veines de limonite qui se produisent actuellement dans
les falaises de Bal/ el de Milliers, ainsi que celles de calcédoine, et d'opale
de l'enestin.
KXTR.UTS HT ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 2ô
a* b Limon jaune, homogène (Muzillac à Sarzeau, Belle-lie), présentant,
près des côtes, des stratifications entrecroisées et sa plus grande épaisseur
(6n| à Damgan). Il esl exploité dans une briqueterie à Villeneuve, près Gué-
rande.
al;i Alluvions anciennes : La rareté des galets esl générale dans
le dilivium rie la Basse-Loire, on ne les trouve que cjairsemés en draguant
dans la Loire, où dans les sondages de la Brière, où quelques galejs de quartz
reposent sur la roche vive.
Dans la presqu'île de Quiberon el sur la côte environnante (Plbuharnel,
lies Rouelan, Tiviec)s, on observe les restes d'une ancienne plage, qui
s'abaisse graduellement vers la nier, sous les dunes de Penthièvre, et dont
la plus grande élévation au-dessus des plus hautes eaux est d'environ lO™.
Cet amas présente toutes les apparences d'une ancienne plage, à galets
déposés obliquement, formée à vum' époque où Quiberon était une île; son
immersion à relie époque esl établie parce que cet amas de galets s'étend
au-dessus des points où peut atteindre la mer aujourd'hui (1), bien que ce
niveau ait été encore relevé par la fermeture de la baie. Un banc
d'huîtres rencontré en creusant sous la dune 38a à 1500'» du fort Penthièvre
le prouverait d'ailleurs d'une façon indépendante. Des plages soulevées ana-
logues existent à Damgan, el au haut des falaises de Penestin, à l'embou-
chure de la Vilaine, jusqu'à l'altitude de 10I1É.
Les galets rencontrés sont, par ordre d'abondance : quarz, schiste am-
phibolique, phtanite, granulite, jeptynite, gneiss, puis, en moindre abon-
dance, porphyres quarzifèrës basiques, silex avec fossiles crétacés, pou-
dingues et grès avec Orthis siluriennes, calcaire grossier éocène percé par
les Phplades. Les galets de granulite provenant de la falaise même sonl de
beaucoup les plus volumineux, atteignant parfois l 111C ; les autres provenant
des falaises voisines ou du bassin de la Loire ne dépassent pas quelques
centimètres de diamètre; les galets de porphyre quarzifère et de silex pro-
viennent du bassin de la Manche et nous paraissent apportés par des glaces
flottantes. Avant la formation de la levée de Penthièvre, ces galets du Nord
pouvaient arriver jusque dans la baie au sud de Quiberon, où on les trouve
clairsemés parmi les galets indigènes ; leur nombre y esl moins considé-
rable qu'au nord de Quiberon, et la levée de Penthièvre correspond approxi-
mativement à la limite en Bretagne des galets étrangers descendus du Nord,
('.'esl qu'en effet cette levée doit son existence même à la rencontre des ondes
(4) M. Robert a trouvé de ces galets recouverts d'huilres et de balanes
[B. S. G. F., 1883. vol. III, p. 208).
26 NANTES. — BULL. SOC. SC. XAT. OUEST. — T. 10
qui se propageaienl de part et d'autre de l'île de Quiberon, et laissaient
tomber leur rharge, en se neutralisant, devant IMouliarnel.
pb Sables rouges et graviers : sables ferrugineux, grossiers, à
galets roulés de quarz de petites dimensions, el disposés à plat, en lits
horizontaux ; ils sont souvent agglomérés en poudingues par un ciment fer-
rugineux el formanl corniche sur le front de certaines falaises, au-dessus des
roches cristallines el au-dessous des plages soulevées. Durocher y reconnut
la présence, à Penestin, de minéraux lourds, d'alluvion.
e., Calcaire grossier inférieur : grès calcarifère grisâtre, glauco-
nieux, parfois dolomitique, avec Nummulites Brongniarti el Echinides. Le
plateau du Four et les I ils de la Banche ne découvrent qu'à marée basse ; le
banc de Guérande n'émerge jamais. Epaisseur, 10ra.
x S. Les Phyllades de St-Lô continuent au N.-E. de la feuille la
bande de S'-Dolay (feuille de S'-Nazaire) : schistes tins, soyeux, séricitiques,
gris-bleuâtre, présentant par altérations des teintes vives bariolées. Ils sont
généralement chargés de mica noir, de glandules de quarz inlerslraliliées et
passent aux micaschistes du 'Ç- ; car, entre eux, nous n'avons pu voir de
limite précise.
TERRAINS ÉRUPTIFS CT MÉTAMORPHIQUES
Y:< Microgranulite : on peut rapporter à la microgranulile divers
filons minces, Quiberon, Beg-Laiie, Muzillac, embouchure de la Vilaine ; ces
derniers sont affectés par des failles de tassement, qui ont également mor-
celé les filonnels quarzeux de ces falaises.
y1 La granulite forme de nombreux massifs elliptiques, à contours
irréguliers, que l'on peut grouper d'après leur alignement el leurs carac-
tères lithologiques, en deux séries principales: celle de Port-Louis el celle
de Quiberon. La première, continue d'Etel au golfe du Morbihan, est à
grains fins, riche en mica noir en paillettes à conlours géométriques net et
plus pauvre en muscovite; c'est elle qui a fourni les matériaux de presque
tous les menhirs de la région. Dans le golfe du Morbihan, elle se résoud en
un réseau de liions el de filonnels, disposés en chapelet dans les gneiss el
les micaschistes ; à l'est du golfe, elle forme les masses plus importantes de
Surzur, Péaule, Férel, ainsi que celle de S'-Lyphard, qui fournil les meil-
leures pierres de taille de la région. La traînée de Quiberon comprend des
roches à grains beaucoup plus gros, moins serrés, à lames losangiques de
muscovite, bien exposées dans les falaises blanches de Quiberon et de la
presqu'île guérandaise ; la variété grenue, rose de Houal, se reconnaît en
Vendée, entre Clisson et les Herbiers.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLQGIE KT MINÉRALOGIE 27
On observe de très belles pegmatites, ;iinsi que des aplites grenatifères en
liions, en divers points du Morbihan, à l'île d'Arz, à Péaule; dans le
Morbihan, les pegmatites sont remarquables par le développement du mica
noir en grands lamelles allongées suivant py ' . Les pegmatites et aplites
sont pins clairsemées dans le massif de Quibcron. on des vanélés géodiques
oni fourni à Batz des cristaux d'orthose terminés, présentant les macles de
Carlsbad, Baveno, Four-la-Brouque, et autres groupements complexes.
Les pegmatites exposées à l'embouchure de la Vilaine méritent une men-
tion spéciale, eu raison de leur passage aux miçrogranulites et micropegma-
tites. Les gneiss anipliiholiipies de ces falaises sont coupés irrégulièrement
par des filons de lm à 2m dont l'élément essentiel est un feldspath rose
auquel s'ajoute un peu de quarz. La pâte Une, grenue, microgranulitique, ou
formée de micropeginalite, existe seule dans certains fiions ; dans d'autres,
elle contient de gros individus de feldspath rouge, segrégés porphyri-
quement, ainsi que quelques cristaux de mica, apalite, grenat, tourmaline,
pyrite ; l'orthose est l'élément dominant, il y est curieusement associé à
d'autres feldspaths, peu maclés, dont le microcline est le plus reconnaissable,
à l'exclusion des feldspaths plus basiques. Les gros cristaux existent seuls
dans certains filons, donnant naissance à des pegmatites ; dans d'autres cas,
ils sonl limités au centre du filon, qui est eurilique aux salbandes : le filon
est alors zonaire, et souvent clivé suivant les salbandes.
(y1 ?-) La granulite feuilletée, passe littéralement à la granulite
massive (y1 ) à la façon d'une modification endomorphe, intimement associée
à des roches schislocrislallines dont elle a adopté l'orientation. Elle se débile en
dalles rigides, à faces parallèles, non plissées, limitées par des membranes
séricitiques avec lames losangiques de muscovite, cristaux glanduleux frag-
mentés d'orthose et microline, grains cl rubans de quarz granulitique.
Elle dessine sur la feuille deux bandes distinctes : celle de Sarzeau, peu
variée, continuation manifeste des granulites grenues du Morbihan, et celle
de Muzillac à Marzan, qui continue la ligne de Bannalec (Finistère) au Sillon
de Bretagne (Loire-Inférieure). Celle-ci bien distincte de la précédente,
admet des roches plus variées, gneiss glanduleux, rubanés, parfois enrichis
en mica noir ou gneiss euritiques blancs, avec muscovite, grenat, tour-
maline.
(Ç2 Y ' ) Les micaschistes et gneiss granulitiques : Les deux
bandes Ç2 distinguées ci-dessous comprennent des portions enrichies en
feldspath et passant au gneiss, où des veines de granulite de quelques mili-
mètres alternent avec des feuillets micaschisteux de même épaisseur,
offrant les mêmes conlournements complexes. On reconnaît aussi bien ces
28 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
pénétrations granulitiques dans les micaschistes horizontaux de la région,
que dans ceux qui ont été redressés verticalement. C'est vers les termi-
naisons glandulaires de ces filonnels granulitiques, et sur leur prolongement
que se sont développés entre les feuillets des micaschistes, la plupart des
minéraux de métamorphisme : rutile, cordiérite, grenat, sillimanite, et surtout
mica noir, qui prédomine toujours, quand il n'existe pas seul, dans ces
schistes modifiés. Il ne présente pas de contours géométriques, contient
zircon, apatite, magnétile, est souvent altéré, prend une teinte verte el la
roche passe au chloritoschiste.
Tels sont les caractères lithologiques de la bande de Berne, de Noyal-
Muzillac à l'eaule, où elle est pénétrée de granulite el de pegmatite en liions
el en masses interstratifiées. La bande de Ruis est beaucoup plus crislallifère
à ses extrémités, dans le Morbihan et au Sud de Guérande. Dans cette partie,
nous avons distingué (Ç2y') des lits de gneiss glanduleux, séricitiques
blanchâtres, pâles, recherchés pour dalles, avec orthose en macles de
Carlsbad, en cristaux arrondis, d'un centimètre de grosseur, paraissant déve-
loppés dans le Ç- indépendamment de l'action de la granulite (orthose
microperthitique).
(Ç1 y1) Les gneiss granulitiques de Méaban se distinguent des gneiss
francs ÇÇ ' ) par l'abondance des liions granulitiques qui les traversent et que
nous n'avons pu délimiter sur la carte ; ils contiennent parfois grenat, cor-
diérite et ses produits d'altération, [/abondance des liions granulitiques sur
celle feuille voile considérablement les caractères propres des gneiss
anciens (Ç1 ).
(Ç2) Schistes à minéraux et micaschistes : Schisles écailleux
brillants, sans feldspath; micaschistes membraneux à taches vertes chlori-
leuses, très riches en mica blanc el feldspath, avec nappes minces et amandes
alignées de quarz ; chloriloschistes grenatifères ; micaschistes bleus à amande
de quarz avec mica noir et tourmaline, de pegmatite, d'aplile grenalifère. Au
voisinage de ces amandes, les micaschistes se chargent de feldspath, de
tourmaline, aplatie suivant les faces du prime et allongée suivant la schisto-
sité, de mica noir et passent à des gneiss séricitiques. Les micaschistes pré-
sentent, en outre un grand nombre de glandules secondaires de quarz,
orthose, chlorite. Bien exposées dans les falaises, ces roches sont très alté-
rées dans l'intérieur du pays, où elles donnent lieu au développement de
schisles micacés bariolés et d'argiles versicolores.
Les micaschistes affleurent en deux bandes symétriques, de part et d'autre
des gneiss Ç1, recouvrant les deux lianes de cet anticlinal et constituant :
1" la bande de Berric au Nord; 2° la bande de Buis au Sud.
EXTRAITS ET ANALYSES. -- GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 29
1° La bande de Berric, de Noyal-Muzillac à Peaule, formée de micaschistes
avec feldsphat, mica noir, présente au N. de Peaule un micaschiste granu-
lilisé riche en muscovite, avec apatite verte el grenats almandins remar-
quables pat leur grosseur.
2° Les scliistes cristallins de la presqu'île de lîuis offrent Un affleurement
dont l'étendue est due à des plissements. Les mêmes couches, grâce à ce
plissement, y affleurent plusieurs fois répétées. La preuve en est plus nette à
VY., dans le golfe du Morbihan, où des gneiss plus anciens apparaissant
parmi ces micaschistes y déterminent entre leurs affleurements, l'existence
d'au moins quatre bandes synclinales. Trois de ces bandes synclinal es
(1° Arradon à île Boed el Monlsarae, "2° Ploemel à Baden, île d'Arz el llur,
3° Saint-Gildas à Penvins), se poursuivent régulièrement dans la presqu'île
de Buis; mais bientôt les gneiss anciens (£*) n'affleurent plus de ce côté,
dans les inticlinaux insuffisamment dénudés, et les micaschistes plissés cons-
tituent à eux seuls le sol de presque toute la presqu'île.
Au S. de la Vilaine, les micaschistes conservent un grand dévelop; ; ruent.
Ils ondulent en couches presque horizontales dans les falaises du Trait-de-
Penbaie, et leur ensemble dessine sur la carte une zone coudée, une bande
anguleuse, dont la bissectrice, dirigée environ N. 80° E., tranche sur la
direction générale des grands plissements de la région. La schislosité tou-
tefois n'y coïncide pas avec la stratification.
Au S. de la presqu'île guérandaise, les micaschistes feldspathiques, redressés
el plissés, s'enrichissent en mica noir et sillimanile, rappelant par leurs carac-
tères lithologiques, les micaschistes du Morbihan (Ç2y l ) plutôt que ceux de
la presqu'île de Buis. Ils présentent une direction N. 60° E. plus aberrante
encore que les précédentes.
Gr. Quarzites graphitiques, noirs, exploités pour l'entretien des
routes, interslraliliés en lits de quelques centimètres à 5m ou 6m dans les
micaschistes. Les falaises de la pointe de Caslelli à Piriac montrent un des
meilleurs affleurements de ce niveau, en Bretagne. Il est remarquable par
la netteté de ses relations avec les couches sédimentaires encaissantes,
schistes, quarzophyllades et gneiss, par sa disposition synclinale et par son
extension, que l'on peut suivre jusqu'à Languieule, sur 18 kil. de longueur.
La direction E. N.-E. du banc de quarzite de Castelli, aberrante par rapport
aux directions dominantes des strates de la région, resle constante au sud de
Castelli vers Escoublac, dans d'autres gisements de ce même niveau, ramenés
à l'affleurement par des plissements répétés. La persistance de plusieurs de
ces bancs de quarzite, reconnaissables avec leur direction propre, dans le
massif granulitique de Guérande, fournit un nouvel exemple de la résistance
30 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
relative du quarzite et du graphite, à l'assimilation par le magma granitique,
substitué ici aux micaschistes encaissants. C'est un l'ait d'autre part confirmé
par l'injection des filonnets granuliliques toujours moindre dans les bancs de
phlanite, que dans les micaschistes granulitisés encaissants.
G. Grès blanc, formé de gros grains de quarz et de membranes de
séricite, passant parfois à des roches massives de quarz cristallin, traversée
par des filonnets de quarz à tourmaline et muscovite (Folhay). Ces grès sont
interstratifiés dans les micaschistes et rappellent les quarzites de Bains (xs) ;
on n'a représenté sur la carte que les bancs les plus épais, utilisés pour
l'entretien des routes.
Ga. Gipolin : Des calcaires dolomitiques blancs, interstratifiés dans les
micaschistes gneissiques, sont chargés, au Moustoir, près Rillliers, de Irémo-
lite en cristaux confus.
à1 c2 : Amphibolites et pyroxénites : Les amphibolites forment
de minces couches interstratifiées dans les diverses bandes de micaschistes,
elles sont beaucoup plus répandues que les pyroxénites. On les trouve
associées et alternant entre elles et avec des gneiss granulitiques suivant
deux faisceaux importants : celui de l'île d'Arz et celui de Billiers.
Le premier appartient à l'une des deux bandes de roches pyroxéniques qui
traversent le golfe du Morbihan, s'étendant du Port-Blanc et de Toulindac
en Baden, à travers l'Ile-aux-Moines, le sud de l'île d'Arz, llur, et la côte de
S1- Armel. 11 est caractérisé par la présence de pyroxénites grenues, com-
pactes, recherchées à l'époque de la pierre polie pour la fabrication des
haches et renfermant zircon, sphène, rutile, idocrase, grenat, pyroxènes
sodifères, oligoclase, labrador, anorthite, orthose, quarz, pyrrhotine ; et en
outre, néphrite, liémolite et amphibole actinote vert-pâle épigénisanl
fréquemment le pyroxène.
Le second faisceau, comprenant amphibolites, pyroxénites, éklogites,
montre sa plus grande importance vers l'embouchure de la Vilaine, et
notamment dans les belles falaises de BilHers, où ces roches basiques pré-
sentent de remarquables veines et lentilles interstratitiées, aussi variées par
leur composition lithologique que par leur mode d'origine. Les unes sont des
liions-couches, correspondant à des apports granitiques, dont elles contien-
nent les éléments ; d'autres sont des concrétions d'origine secondaire,
tapissant des géodes et des tissures. C'est à ces dernières qu'il convient de
rapporter les nombreux glandules à épidote, albite, quarz, grenat grossu-
laire en nombreuses variétés, avec sphéroïdes et rosettes de prenhite dans
les fentes, axinite, calcite, zoïoite ; tels sont encore les lits interslratiliés de
limonite, et les filonnets transverses de calcédoine.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 31
Les bancs d'amphibolite et pyroxénite, quoique parallèles el continus, ne
peuvent se suivre sur de très grandes distances, étant visiblement inter-
rompus dans les lions affleurements, par des l'ailles, et présentant des termi-
naisons fusiformes dans les chloritoschistes ou les gneiss. C'esl dans ces
roches basiques de l'embouchure delà Vilaine, que se trouve en nids lenticu-
laires, le- gisement initial des minéraux lourds, remaniés dans les alluvions
de l'enestin (or, platine, cassitérite, ter titane, 1er oxydulé, saphir, zircon).
^' Gneiss, compactes, grenues, à feldspath dominanl rose eu jauni avec
mica noir en débris discontinus, souvent obliques au plan des divisions fa-
ciles ; ils alternent avec des gneiss à grains plus tins, ou avec des lits
micaschiteux subordonnés el sont souvent traversés de fdonnets granuli-
tiques ou pegmatiques. (les gneiss massifs donnent de grossiers moellons
pour les constructions rurales, et ont fourni, à l'époque de la pierre-polie,
les tables de tous les dolmens de la région.
Ils constituent sur la carte deux bandes distinctes. La plus importante, à
inclinaison S. dominante, traverse la feuille de Surzur à Arzal, montrant ses
plus beaux affleurements sur les rives de la Vilaine et sur les bords de l'étang
de Péniur, près Muzillac; elle appartient aux formations les plus anciennes
du massif breton, à la partie centrale de la voûte anticlinale des Cornouailles.
La seconde bande parallèle à la précédenle, s'étend de Locmariaquer à Sarzeau,
formant un barrage de roches résistantes à la sortie du Morbihan ; elle cor-
respond à un relèvemenl anticlinal des roches de la première bande, mais
loin de présenter la même continuité sur le terrain, elle se perd bientôt à
r\V., en lambeaux disloqués dans la granulite de Fort-Louis, et s'enfonce à
l'Est sous les micaschistes de Sarzeau.
Q. Le quarz forme plusieurs groupes de liions. Le principal orienté
à 1 10" fait partie de la grande venue du Sillon de Bretagne qui traverse toute
la Bretagne dans sa plus grande longueur. 11 parait stérile. D'autres liions
diversement orientés sont plus richement minéralisés, cassitérite, béryl,
myspickel (Piriac), stibine, kermès (Batz), stibine (Belle-Ile).
REMARQUES STATIGRAPHIQUES ET OROGRAPHIQUES
Partant de la notion que les alluvions se déposent sur le littoral de la mer
comme dans la vallée d'une rivière, dans les points où la vitesse du courant
se ralentit assez pour laisser tomber sa charge, on arrive à interpréter quel-
ques-unes des particularités que présentent la forme des grèves et la surface
des fonds littoraux. De la baie de Quiberon à la baie de Bourgneuf, s'étend,
entre la côte de Bretagne et la chaîne des iles de Belle-Ile et d'Yeu, une
mer intérieure peu profonde, distinguée sous le nom de Morbraz. qui tend à
32 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
se combler, grâce à l'accumulation combinée des apports fluviaux de la
Loire et de la Vilaine. En avant du débouché de ces deux fleuves dans le
Morbraz, de part et d'autre de leur cours, se produit une accumulation d'al-
luvions qui empiète de plus en plus sur les tonds marins, en même temps
que sa surface se relève vers le niveau de l'eau. L'agitation des flots en
mer enlève à ces deltas leur forme conique habituelle, ils s'étalent irrégu-
lièrement, s'appuyant sous le vent des îlots et des récifs du large ou s'accu-
mulant dans les anses les plus profondes (Quiberon, Bourgneuf), où ils bar-
rent les rias du pays ; telle entre autres, l'embouchure du Morbihan, réduite
à se creuser, au moyen d'une chasse naturelle, une passe longue et étroite.
La feuille est essentiellement formée par des terrains schisto-cristallins
très plissés, passant successivement de l'horizontale à la verticale. Dans le
coin N.-E., toutes les strates sont relevées verticalement, et commandent la
statigraphie de la région entière, dont la connaissance se déduit très simple-
ment de la considération d'une voûte anliclinale dirigée N. \V., ramenant à
l'affleurement les gneiss primordiaux, de Surzur à Arzal. Sur les flancs de
cette voûte, dépendant du grand axe anticlinal des Cornouailles, reposent,
symétriquement de part et d'autre, des micaschistes (Ç2) plus ou moins
affectés de pénétrations granulitiques.
D'un côté de cette ligne de séparation, au N.-E., s'allonge la bande des
micaschistes de Berrie, mieux développée sur les feuilles voisines ; de l'autre
côté, au S.-W.. s'étend, largement étalée, la bande de Buis, recourbée en
plis répétés, où les couches passent de l'horizontale à la verticale. Les plis
de cette dernière bande peuvent être facilement distingués au N. de la
feuille, dans le Morbihan, où ils sont au nombre de quatre : leur distinction
est plus délicate sur le reste de la feuille, dans la presqu'île Guérandaise.
Mais quelqu'en soit le nombre en cette partie, le parcours des bancs eux-
mêmes et le tracé des lignes directrices permettent de reconnaître ce fait
dominant, que les plis de Ruisne s'astreignent plus à suivre la direction des
plis des Cornouailles. Tandis que cet axe des Cornouailles est dirigé à I2ô<\
les directions des couches de Ruis varient de 100° à 60° dans ieurs divers
faisceaux, de telle sorte que prolongées sur le papier, ces lignes se coupe-
raient suivant des angles aigus, loin d'être parallèles, comme on l'avait
admis jusqu'à ce jour.
L'importance capitale de la grande onde tectonique des Cornouailles, qui
relève à l'affleurement une longue crête de gneiss primordial, continue à
travers quatre déparlements, du Finistère à la Vendée, permel de considérer
comme des rives adventives, ordonnées par rapports à elle, tous les plis de
la bande de Ruis, convergents vers l'arête culminante de cet édifice des
Cornouailles. La côte morbihaunaise est ainsi gondolée, pour ainsi dire,
EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 33
le long de l'axe des Cornouailles, sur le liane sud d'uni' voûte primordiale
résistante, el les nouvelles rides ainsi engendrées ressuscitent la direction
Aw système du Léon du N. de la Bretagne.
REMAROJ ES HYDROGIt VPHIQUES
absence de niveaux d'eau importants. On puise l'eau dans des puits peu
profonds, creusés dans les massifs micaschisteux imperméables. Quiberon
manque de sources, à pari celles qui suivent les petits liions porphyriques.
ID maigre niveau aquifère existe dans la dune de Penlhièvre : il esl dû aux
vases de l'ancien étang depuis envahi par les dunes, formé entre les di'ux
cordons de galets, dont la rencontre a déterminé celle levée.
CULTURES
La presqu'île de Unis, remarquable par la douceur de son climat, porte
des bosquets «le figuiers el de chênes-verls ; elle marque en Bretagne la
limite des vignes, el fournil encore des eaux-de-vie au commerce. Les prés
salés des éliers de la région nourrissenl des moulons csliiué- ; les rôles
sont mises en valeur par l'ostréiculture el par l'industrie d*-< marais salants.
Les îlots du Morbihan, stériles el rocheux sur leur liane occidental, présm-
lenl du eùlé opposé des conditions plus favorables aux arbres fruitiers el
aux jardins. Les venues granûlitiques constituent généralement des émi-
nences stériles plantées de pins, au milieu de plaines gneissiques couvertes
de céréales.
AUTEURS CONSULTÉS
.MM. Baret, Bouquél de la lîrye, Durocber, Kerviler, Lèbesconte, de
Limur, Lor\ .
Météorite du château de Gramraont, commune de
Rocheservière (Vendée) ; par M. Louis Bureau (Assoc.
/'/'. pourVAvanc. des Se, congrès de Nantes 1898, p. 330-332).
A la dale du 24 novembre ISÎI, ['Écho tin Momli' surmil publiai! la noie
suivante :
« Vendredi 5 de ce mois, un globe de feu d'une clarté éblouissante el
accompagné d'une forte détonation a été vu traversant l'espace avec une
grande vitesse dans les environs de Bourbon-A'endée. Le bruit s'esl aussitôt
répandu qu'un événemenl extraordinaire avait eu lieu dan.- le pays el on a
34 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
même dil que l'Ile d'Yeu avait été engloutie. On a appris depuis que le
météore vu dans les environs de Bourbon avait élé remarqué sur plusieurs
autres points de la contrée et notamment à Rocheservière où il a été suivi de
la chute d'une pierre qui est tombée près de plusieurs cultivateurs effrayés,
dans un champ du village de Saint-Christophe, en y faisant une excavation
de 1:2 à 15 centimètres de profondeur. Cet aérolilhe, qui pèse 5 kilogrammes
et demi, ressemble à une pierre calcinée. Cette pierre, qui dans l'intérieur
paraît formée de fer, de soufre et de silice, a été recueillie par M. Mercier
(des Lues) qui se propose de la soumettre à une analyse chimique.
» La météorite dont il est question, après avoir donné lieu à un curieux
procès, dil M. L. Bureau, est restée la propriété du Dr Mercier, décédé en
1865. Son fils, M. olivier Mercier, voulut bien, sur ma demande, faire figurer
cette pièce remarquable à l'Exposition de Géographie de Nantes, en 1866,
dans la section que j'eus l'honneur de présider, et ce fut dans celte circons-
tance que, mis en relation avec l'heureux possesseur, d me fut donné
l'espoir que la météorite du château de Grammont viendrait un jour enrichir
le Muséum de Nantes. Peu de temps après, la mort vint prématurément frapper
Olivier Mercier. Mais, Mme Mercier, connaissant l'intention de son fils, avait
exprimé à son entourage le même désir et il n'en fallut pas davantage à ses
héritiers, après sa mort survenue le 1er septembre 1894, pour exécuter géné-
reusement ses dernières volontés. Aussi nous faisons-nous un devoir de leur
exprimer, au nom de nos concitoyens, notre vive reconnaissance.
» Un intérêt particulier s'attache, en effet, à cette pièce dont il n'existe
aucun fragment connu dans les collections publiques et dont l'étude micros-
copique et chimique sera publiée dans le Bulletin de la Société des Sciences
naturelles de l'Ouest de la France, organe du Muséum de Nantes.
» Je me bdrne, pour le moment, à exposer les renseignements que j'ai
recueillis sur cette chute et â rappeler les contestations qui se sont élevées
au sujet de sa propriété.
» La météorite du château de Grammont, dans son état actuel, pèse
5 kil. 3%. 11 ne lui manque qu'un petit fragment, composé d'un morceau
détaché au momenl de la chute et d'un autre prélevé à la scie. On ignore ce
qu'est devenu ce dernier, anciennement détaché, sans doute, pour le sou-
mettre à l'analyse. Cette météorite représente assez bien le quart d'un
ellipsoïde dont les diamètres auraient été de 20 et 36 centimètres. Sa surface
est noirâtre, ses angles et ses arêtes sont éinoussés, deux de ses laces sont
planes ou plan-concave, et l'une d'elles présente une vingtaine d'impressions
semblables à celles «pie laisserait l'extrémité du doigt sur une substance
molh1.
EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 35
» Le \"2 juin 1895, je me rendis au ehàleau de Grammonl où m'attendait
François Douillard, le cultivateur près de qui eul lieu la chute de la niéléo
rite, cinquante-quatre ans avant et qui m fut le premier possesseur.
» Douillard, âgé de 77 ans au moment <>îi je le vis, esl un homme de
petite taille, plein de santé et très alerte'. Il me raconta qu'étant encore un
travail, une heure après le coucher du soleil, il entendit, arrivant avec une
vitesse extraordinaire, de la direction de Legé, c'esi-à-dire de l'Ouest, un
sifflement effrayanl suivi d'une formidable explosion et d'uni' chute qui se
produisit à 100 ou 150 mètres de lui. Au dire de Douillard, il n'y eul pas de
traînée lumineuse et la détonation fui entendue des Lues.
» Ce ne fut que- le lendemain, à une heure 3e l'après-midi, que Douillard
retourna sur le lieu où s'était produite la chute! La météorite était tombée
sue la commune de Rocheservière, à 200 mètres de la limite de celle des
Lues, dans un clos de vigne nommé le Fief-de-1'Étendard, à 80 mètres
environ du moulin à vent actuel de Saint-Christophe el à 200 mètres de
l'ancienne église du même nom .
» Elle av.iil touché terre dans le fond d'un .sillon séparant deux planches
de vignes, appartenant l'une à Mmc Guichet, de la Bernardière, l'autre à
M. Vollard, de Legé, el gisait près d'un trou de () m 30 de profondeur, qu'elle
avait creusé dans sa chute, mais dont elle était sortie.
9 François Douillard emporta la météorite qui lui avait cause; une si
grande frayeur el la vendit au docteur Mercier, propriétaire du château
voisin de Grammonl .
» Un petit fragment, détaché au moment de la chute, se trouvait à un mètre
environ de la météorite. Il fui porté à la Bernardière, maison bourgeoise
voisine, el remis à Mme Guichet. Depuis, il a été divisé en deux morceaux
qui sont devenus la propriété de M. le D1' Moreau, à Rocheservière, el de
M. Tessier, pharmacien à Legé.
» Des contestations ne tardèrent pas à s'élever au sujet de la météorite
acquise par M. Mercier. M. Vollard el M11"' Guichet revendiquèrent leurs
droits sur ce bolide qui par hasard avait louché dans sa chute la ligne limite
de leurs propriétés respectives. Leurs négociations n'ayant pas abouti, ils
résolurent d'en appeler en justice et ce fut M. Vollard qui intenta à M. Mer-
cier un procès dont le jugement fut rendu par le Tribunal de la Roche-sur -
Von, à celle époque Bourbon- Vendée.
» Le Tribunal déclara la demande de Vollard mal fondée et le H1 Mercier
resta ainsi possesseur de la météorite qui figure aujourd'hui au Muséum de
Nantes. »
\rr
36 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Note préliminaire sur le Système silurien de la
presqu'île de Crozon ; par M. Kerforne (Rennes : Bull,
de la Soc. scient, et méd. de l'Ouest, séance du 4 nov. 1898,
VII, p. 322-332).
Celle note, forl intéressante, est, en substance, celle qui a élé présentée à
l'Académie des sciences dans la séance du l(i janvier 1899 el que nous
avons reproduite in-exlenso au Bulletin (I).
M. Kerforne y examine le Cambrien, l'Ordovicien et le Golhlandien de la
presqu'île de Crozon. 11 donne la description de l'Ordovicien supérieur de
Camaret, Morgal et Raguenez, et deux coupes : Morgal el Rosan. Une liste
de fossiles esl donnée pour ebaque niveau.
La succession des niveaux reconnus dans l'Ordovicien el le Gothlandién
peut se résumer comme il suit :
Schistes el quarlziles avec un peu moins de nodules.
\ Schistes el quarlziles avec nodules nombreux.
liOTHLANDIEN ....
j Schistes ampehteux.
Grès.
Tufs et calcaires de Rosan à Ortkis actoniir.
1 Grès de Camaret contenant, à la base, Trinucleus.
IUœnus cf., Beûumonti Rou., Orthis, fragments
ORDOVICIEN SU[). .
j de Cystidées.
[ Schistes de Raguenez à Dalmanites socialis et Tri-
\ nucleus.
f Schistes de Kerarmor à Trin. Bureau! Rhl.
\ Schistes de Morgat à Placopuria Townemïnei Rou.
ORDOVICIEN moyen . . z.
(irès de Kerarvail, sans fossiles.
L. R
Schistes à Calymene Tristani inférieurs
ORDOVICIEN inf. . . ! Grès armoricain.
Esquisse tectonique de la région silurienne occiden-
tale de la presqu'île de Crozon (Finistère) ; par
M. F. Kerforne (Bull. Soc. scient, et médic. de l'Ouest,
Rennes, 6 janv. 1899, VIII, p. 60-65).
Dans ce travail, l'auteur montre qu'une grande faille N.-O.; S.-E. traverse
la presqu'île de Crozon, de Camarel à l'anse de .Morgal.
,1) Bull. Soc. sa. nai. Ouest Fr. Extraits et analyses, 1899, IX. p. 96.
EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOCIE ET MINÉRALOGIE 37
L'aire synclinale de la région esl divisée en un certain nombre d'anticli-
naux el de synclinaux qui sont, du Sud au Nord, dans la région étudiée :
I Anticlinal de Morgàt-Rosan.
'2 Anticlinal de Dinan-„Crozon.
3 Anticlinal de Kerloc'h-Landaoudec.
î Anticlinal de Porl-Naye-Morl-Anglaise.
Séparés par les synclinaux correspondants :
I' Synclinal de Morgat-Raguenez.
2' Synclinal de Trorael-Tal ar Groas.
3' S\ nclinal de Lescoal .
Y Synclinal de la Tavelle-le-Fret.
lue carte el une coupe montrent l'allure des couches suivantes qui ont été
figurées : Précambrien, Cambrien, Ordovicien inférieur, 0. moyen, 0. supé-
rieur, Goihlandien, Dévonien.
Note sur l'Ordovicien du sud de Rennes ; par
M. F. Kerforne (Rennes : Bull. Soc. scient, et médec. de
l'Ouest, 1899, VIII, p. 168-178).
Dans celte note, M. Kerforne rappelle les divisions qu'il a établies dans
l 'Ordovicien du Finistère (1) el montre comment on peut paralléliser avec
ces niveaux ceux que l'on observe au S. de Rennes.
Il donne une coupe fort intéressante, prise entre Saint-Senou.v el Bourg-
des-Comptes, dans laquelle il a pu reconnaître les divisions suivantes :
I grès armoricain, 2 schistes de Bain, 3 schistes de Traveusot, i grès
du Châtellier, 5 schistes psammitico-argileux jaunes, 8 grès grossiers à
Orthis Berthoisi Rou., 7 schistes de Riadan, (S grès goihlandien.
Ordovicien inférieur. — Ce .sous-étage esl formé par le grès armoricain,
bien fossilifère dans ses bancs supérieurs.
Ordovicien moyen. — Il esl représenté par les schistes à Calymènes dans
lesquels on reconnaît deux niveaux : I" un niveau inférieur, peu fossilifère,
bien caractérisé dans les environs immédiats de Bain ; "1" les schistes à
nodules très fossilifères de la chapelle du Châtelier (en Pléchâlel).
il) Bull, de la Soc. se. et méd. de l'Ouest, Rennes, 1898, VII, p. 332-333.
(Viiy. Bull. Sue. se. nal. Ouest Fr. Extraits et analyses. 1900, p. .)
C. R. d. séances de l'Acad. des se., 1899, l. CXXVI1, p. 187-189. (Reprod.
in extenso Bull. Sue. se. nat. Ouest Fr. Extr, et anal. 1899, p. 96.)
;}S NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Dans les environs de Traveusol él de Caillé, des nodules situés dans des
schistes micacés assez grossiers, fournissent une faune assez différente et
[dus riche encore. Cette faune est probablement un peu plus élevée que la
précédente.
La limite entre Içs i\i'\\\ niveaux reste indécise, la sédimentation n'ayant
pus varié de la hase au sommet ; il n'y a pas de grés comparable à eelu1
de Kerarvail (Finistère) intercalé entre les deux.
Au-dessus vient le grès du ChâteMier. À Thourie, ce grès est fossilifère :
M. Lebe'sconle y ;i depuis longtemps signalé la présence de Dalmanites
incertus Desl . sp., Orthis, etc.
« Du côté de Rourg-des-Comples et de Poligné on n'y trouve pas de
fossiles; cependant nous avons pu reconnaître, dit M. Kerforne, dans des
fragments provenant des champs de la ferme de Mandon, qui nous ont été
gracieusement donnés par M. Corbes, la présence de fossiles très mal
conservés : Bellcrophon, Orthis, etc. »
l.a faune de ce grès n'étant pas suffisamment connue, c'est sous toutes
réserves qu'il est attribué à l'Ordovicien moyen.
» Ordovicien supérieur. — Au-dessus des grès du Chàlellier viennent des
schistes jaunâtres, argileux, psammitiques, contenant de rares nodules siiico-
argïleux. Ces schistes sont peu épais ("2."» à 30 mètres) et ressemblent beau-
coup litholôgiquemenl aux schistes psammitiques jaunes qui représentent
loul l'Ordovicien supérieur en certains points de la Mayenne.
» Il es! difficile de les bien observera cause de leur peu d'épaisseur e! du
manque d'affleurements ; le point où on les voit le plus nettement est entre
Saint-Senoux et la station de Guichen-Bourg-des-Comples. Dans les rares
nodules que nous avons pu observer en ce point, nous avons reconnu la
présence de Pleurotomaria Bussacensis Sh., Bellerophon, Orthoceras,
Kncrives (liges).
» Celle faune es! encore insuffisante pour les caractériser, mais, par ana-
logie avec d'autres points, nous pensons qu'ils appartiennent réellement à
l'I Irdovicien supérieur.
» Au-dessus d'eux viennent des grès grossiers, tendres, glanduleux, hété-
rogènes, assez sombres, exactement semblables comme faciès aux grès à
OrthlS situés à la hase des grès de kermrur, dans le Finistère. Ces grès-
souvent assez durs, son! bien visibles entre le Chàlellier et Riadan, entre
Cuichen et Saint-Senoux, entre Saint-Senoux el la station de Guichen-Bourg-
des-Comples, etc. Ils son! fossilifères el conliennenl VOilhis BeHhoisi liou.
avec des Cyslidées e! des Bryozoaires (Sl/noclddia) ? »
Au-dessus de ces grès viennent les Schisles ardoïsiers de liiadan à Tiinu-
çleus PongerciKtli Rou. Ces schistes sont fossilifères \\\\ peu partout,
EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 39
Plus haui vienhenl des grès assez puissants méritanl bien topographi-
quemenl (e nom de grès culminants qui leur a été donné par de Tromelin.
Ces grès appartiennent au Gothlandien.
Dans la masse inférieure de ces grès se irons cul intercalés des bancs
d'ampélites avec Monograptus (Poligné) ; dans leur partie supérieure se
trouvent des nodules (sphéroïdes) ; quelquefois les bancs sonl alors pins
argileux .
L I!.
Sur le Gothlandien de la presqu'île de Crozon (Finis-
tère) ; par M. F. Kerforne (C. R. Acad. des se, 30 avril
1900, CXXX, p. 1211-1212).
« Le Gothlandien du massif armoricain a été divisé île la façon suivante :
» I. Phtanites de l'Anjou à Rastrites el Mon. lobiferus M'Coy.
» "1. Ampélites à Mon. priodon Br., parmi lesquelles celles de Poligné à
Diplograptus sonl inférieures.
» '.). Calcaires ampélileux el schistes à nodules ; ce niveau ne pouvanl -c
distinguer du précédenl que parce qu'il lui esl stratigraphiquemenl supérieur.
Celle zone appartiendrait encore à l'étage de Wenlock et rien en Bretagne ne
représenterai! jusqu'ici l'étage de Lindlow (I).
» Nos éludes dans la presqu'île de Crozon nous oui permis de compléter
ces résultais el île reconnaître que le Gothlandien est beaucoup mieux repré-
senté eu Bretagne qu'on ne le pensait.
» l.e niveau des schistes à Rastrites, représenté dans le massif armori-
cain : 1° par les phtanites de l'Anjou à Rastrites peregrihus Barr. ; Mon.
lobiferus M'Coy. etc., ei UJ" par les ampélites de Poligné à:
« Crphalograptus folium His. ; Diplograptus palmeus Barr. ; Mono-
graptus convolutus var. spiralis Gein. ; Monograptus densus Pern. (.1/. prio-
don auclorum) ; Monograptus exiguus Nich. ; Monograptus conlinens
Tornq; paraît ne pas exister dans le Finistère; il en est de même du
niveau de Feuguerolles et d'Andouillé à Monograptus Jaekeli PerneF el
Reliolites Geinitzi Barr. qui lui esl supérieur. Le premier niveau fossilifère
de la presqu'île de Crozon, représenté par des ampélites, .succédant à quel-
ques mètres (10™ au plus) de grès azoïque, contient :
» Cyrlograptus sp. ; Monograptus priodon Br. ; Monograptus riccarto-
nensis Lapw. : Monograptus vomerinus Nich. ; Monograptus dubius Suess.
il) Ch. Barrois, Ann. Soc. géol. Nord, l. XX. p. 137; 1892.
40 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
» Au-dessus viennenl t\o> schistes ampéliteux dans lesquels nous avons
trouvé :
» Monograptus colonus Barr. ; Monograptus Nilssoni Barr. ; Hyolithes
simplex Barr. ; Cardiola interrupta Sow. ; Cardiola migrans Barr. ;
Aptychopsis primus Barr. ; etc.
» Cette dernière zone appartient au Ludlow ainsi que les couches qui lui
succèdent ; ce sont des schistes avec petits bancs de quarlzile et nodules
silico-argileux, souvenl pyriteux, contenant :
o Monograptus Salweyi Lapw. ; Eniomis migrans Barr. ; Bolbozoc ano-
iiitihi Barr.; Bolbozoc bohemica Barr.; Cardiola migrans Barr.; Cardiola
gibbosa Barr.; Rhynchonella minerva Barr.; etc.
» Buis viennenl îles schistes avec nodules calcaires, noirs, volumineux,
contenant avec de nombreux Orthoceras :
» Monograptus clavulus Pern, ; Monograptus ultimus Bern. ; Cardiola
interrupta Sow. ; Cardiola bohemica Barr. ; Cardiola extrema Barr. ;
Cardiola migrans Barr. ; Cardiola gibbosa Barr. ; Cardiola cf. virgula
Barr. ; e-1 de nombreux Lamellibranches de e2 de Bohème.
» Viennenl ensuite des schistes avec bancs de quarlzile, contenant des
nodules plats, siliceux, souvenl calcarifères, et quelquefois même des petits
bancs lenticulaires noduliformes d'un calcaire bleuâtre. Nous y avons trouvé :
» Bolbozoc bohemica Barr. ; Modiolopsis senilis? Barr.; Posidônomya
eugyra Barr. ; Goniophora reductans Barr. ; Orthoceras cf. originale Barr.;
I.ingula cf. Lewisi Sow.
» Ces schistes et quarlziles supérieurs passent insensiblement aux schistes
et qûartzites de Plougastel (dévonien).
i) Nous reconnaissons donc dans le Gcthlandien du massif armoricain la
présence de sept zones graptoliliques distinctes et tïuDr. zone supérieure.
Les a]^\\\ premières appartiennent au niveau des schistes à Bastrites ; les
deux suivantes au niveau des schistes à Cgrlograptus {Wenlock). les autres
au niveau de Ludlow. Nous pensons qu'il sera possible par la suite de pré-
ciser encore ces niveaux el de reconnaître de nouvelles subdivisions. <■
Niveau à Phacops Potieri dans l'Ille-et- Vilaine ; par
M. P. Kerforne (Assoc. /'/■. pour Vavanc. des Se, Congrès de
Nantes 1898, p. 340-345).
M. Kerforne l'ait d'abord l'historique du niveau dévonien à Phacops l'ol/eri.
Il rappelle la note de de Verneuil )
Ogura un Dalmanites (PI. I, fig. 4) et un Phacops (PI. 1, fig. 5).
La diagnose se rapporte an Dalmanites qui provenait de la Hunaudière
(Loire-lnf..). MM. de Tromelin et Lebesconle (7) crurent que Rouault avait
donné le nom de Calymene maprophthalma au Cryphœus Miçhelini; il
n'en est rien, celte première espèce est citée par M. Rouault dans sa première
liste de fossiles sous le nom de Cryphœustalliteles, et, d'après les carions
de la collection Rouault du Musée de Rennes, c'est un Phacops Potier/
que Rouault a désigné sous le nom de Calymene macrophthalma, le compa-
rant sans doute à la fig. ." de Brongniart qui représente le Phacops Stockesi
M. Edw. du Shropsliire.
Les échantillons de Phacops de la coll. Rouaull son! dans des schistes
grisâtres calcareux rappelant les scliisies de Saint-Jean-sur-Mayenne du
même niveau, etc. D'après l'étiquette écrite de la main de Rouault, ces
échantillons proviennent de Gahard. De la même façon sont étiquetés les
fossiles provenant de Bois-Roux. Personne, depuis celle époque, ajoute
M. Kerforne, n'a, à notre connaissance, trouvé ni à Bois-Roux, ni sur tonte
l'étendue de la commune de Gahard, ces schistes à Phacops.
« .Nous avons déjà donné (8) une liste de fossiles de Hois-Roux el d Izé et
à ce propos nous avons étudié la succession des faunules dans la carrière de
Bois-Roux; nulle part nous n'avons trouvé trace de ce niveau à Pltacops.
(1) B. S. G. Er., 1877, 3- sér., V, p. 579 et 601. — Notes géol. sur le dép. de
la .Mayenne, 1882, p. 69. - B. S. G. Fr., 1889, 3' sér., XVII.
Ci) Ann. se. nat. (jénl.. 18S7.
(3) B. S. G. Fr., 1861, -2' sér.; XVIII.
(4) B. S. G. Fr.,1876, 3° sér., IV.
(5) H. S. G. Fr.. 2- sér., IV, 1™ partie, p. 320.
(6) Crustacés fossiles, 1822.
(7) Ass. fr. pour l'avanc. îles .Se., 1S7.">.
(8) Faune coblentzienne des sch. et cale. d'Ille-et-V-ilaine. Rennes : Bull.
Sur. médic. et scient, de l'Ouest. lSil6. t. V. (Voy. Bull. 1898, extraits et ana-
lyses, p. 47.i
3*«
42 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
» Un fait intéressant, que nous avons signalé à cette époque et que nous
ne pouvons que confirmer aujourd'hui, est la présence de plusieurs bancs à
Leperditia britannica .
» En général, ce banc est considéré comme terminant les schistes et cal-
caires à Athyris undata : à Bois-Roux, il n'en est rien. Ce niveau représente
un faciès particulier à Gastéropodes et à Lamellibranches qui a pu s'établir
à différentes époques coblentziennes en certains points, qui, en d'autres,
termine cette période. La présence, en effet, de Ces nombreux Gastéro-
podes, Lamellibranches et Ostracodes semble caractériser un niveau bathy-
métrique spécial où les conditions de vie ont été particulières ; ces conditions
ont pu se présenter une ou plusieurs fois, suivant les localités, pendant que
se déposaient les schistes et calcaires à Athyris undata.
» 11 est probable que le niveau à Phacopsn été mis à jour autrefois, peut-
être par des fouilles dans le but de rechercher des bancs calcaires, mais que
maintenant on ne peut plus l'observer. «
M. Kerf'orne donne ensuite la liste suivante des fossiles du niveau à
Phiicops reconnus par lui dans la coll. Rouault-:
« Phncups Potieri Bayle. Cette espèce est, comme nous l'avons déjà dil,
étiquetée par M. Rouault Calymene macrophthalma Brongniart. C'est la
même que Phacops latifrons cité par de Verneuil en Bretagne, le Ph. tati-
frons var. occitanicus de Trom., le Ph. ucciianicus de M. Barrois.
» Cyphaspis Gaultieri M. Rouault. Cette espèce est probablement à rappro-
cher de celle de Pont-Maillet que Cailliaud a déterminée comme variété de
Cyphaspis Burmeisteri Barr. Nous n'avons pas vu les échantillons de Pont-
Maillet.
» Proetus Huhtiyi M. Rouault. Cette espèce est peut-être aussi la même que
le Proetus de Pont-Maillet.
» Haplocrinus Boitardi. Cette espèce est désignée par Rouault sous le nom
à'Eugeniacrinites Boitardi.
» Hexacrimts sp.
» Orthis Hamoni M. Bouault. Cet Orthis, qui se trouve dans les couches
analogues de la Mayenne et de la Loire-Inf., nous paraît le même que celui
du Fret qui a été désigné sous le nom à'Prthis êifeliensis.
» Strophi'odonta tœniolata Sandb. Nous donnons ce nom qui a été donné
par M. Barrois aux échantillons île Pont-Maillet, parce qu'ils nous semblent
bien être les mêmes que ceux-ci et ceux du Fret. Ils sont souvent appelés
L. Phillipsi ou L. inti'rstricutis.
» Stropheodonta Leblanci M. Rouault.
» Pentamerus globus Bronn.
» Chonetes Boblayei île Vern.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 43
» Productus subaculeatus Murch. l'eut être ce que Renault a appelé
Pr. Twamlyi.
» Strophalosia? »
L'énumération de ces fossiles, conclut M. Kerforne, montre que nous
avons bien là un niveau analogue à celui de Sablé, de Saint-Jean-sur-
Mayenne, de Port-Maillet el du Fret.
L. B.
Sur les principaux niveaux du Dévonien de l'Ille-et-
Vilaine ; par M. F. Kerforne (Rennes : Bull. Soc. scient,
et médic. de l'Ouest, janvier 1899, VIII, p. 12-13).
M. Kerforne rappelle la succession des couches du Dévonien inférieur de
la Mayenne, qui peut être considérée comme typique.
i Schistes à Pltacops Potievi.
15 Schistes, calcaires el grauwackes.
•1 Grès à Orthis Monnieri.
L Schistes el quartzites de Plougaslel.
« Les schistes et quartzites de Plougastel si puissamment développés dans
la Mayenne et dans le Finistère (mais avec un faciès plus gréseux) sont si
mal représentés chez nous, dit M. Kerforne^ qu'ils passent à peu près
inaperçus. Leur faune est peu connue et parait assez semblable à celle des
grès à Orthis Monnieri.
» Ceux-ci sont bien développés dans l'Ille-et- Vilaine (grès de Gâhard) et
très fossilifères ; leur faune est loin d'avoir été aussi étudiée qu'elle le
mérite.
» Le troisième niveau est bien connu pour la richesse et la beauté de ses
fossiles. .Nous en avons donné (I) une liste de 98 espèces auxquelles nous
pourrions ajouter maintenant une dizaine d'autres, et le beau gisement de
Bois-Roux nous réserve encore certainement de précieuses découvertes
paléontologiques.
» Quant au quatrième niveau, trouvé et méconnu par Rouaull, mais
perdu depuis, sa faune est des plus intéressantes. D'après les échantillons
conservés au Musée de Hennés, elle parait être abondante et variée :
Phacops, Proetus, Cyphaspis, parmi les Trilobites ; calices d'Encrinês parmi
lesquels le curieux Haplocrinus Boitardi Rou. sp. Brachiopodes, Lamelli-
branches, etc.
(-1) Bull. Soc. se. et méd. Ouest. Y. 1896.
44 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
» Cette faune présente surtout des rapports étroits avec celle des gise-
ments de Sablé et de Saint-Julien-de-Vouvantes (Pont-Maillet).
» Il est à souhaiter que ce niveau puisse être retrouvé et dans les mêmes
conditions de richesse et de bonne conservation des fossiles. »
M. Kerforne rappelle en terminant que M. Barrois a signalé près d'izé
(Ann. Soc. géol. Nord, 1894) la présence d'un autre niveau plus élevé
contenant des Goniatites.
L. B.
Note sur les grès à Sabalites ; par M. A. de Ghossouvre
(Assoc. fr. p. Vav. des se, Congrès de Nantes 1898, p. 337-
339).
Nous reproduisons la courte et très substantielle note de M. de Grossouvre
sur les grès à Sabalites, question qui avait été mise à l'ordre du jour pour
le Congrès.
« On rencontre dans le Sud et dans l'Ouest du bassin de Paris, une forma"
tion sableuse et gréseuse dont l'extension géographique est considérable :
souvent la roche, consolidée par un ciment siliceux lustré, donne naissance
à un grès très dur, exploité assez activement pour la fabrication des pavés
clans le Maine et l'Anjou.
» Partout cette formation se présente dans des conditions de gisement
semblables, affleurant sur les plateaux dont le soubassement est constitué
par des couches crétacées.
» On ne connaît de ce terrain que des îlots disséminés et assez éloignés
les uns des autres, mais il est probable que bien des affleurements sont
passés inaperçus et, pour ma part, j'ai eu l'occasion d'en observer qui
n'avaient pas été signalés et dont les cartes géologiques ne faisaient aucune
mention.
» Il ne me semble donc pas douteux que, malgré leur discontinuité plus
ou moins grande, tous ces gisements se relient les uns aux autres et appar-
tiennent à une même nappe qui s'étendait autrefois sur l'Anjou, le Maine, la
Touraine et le Berry. Sur toute cette étendue, la nature de la roche est la
même. Les relations strati'graphiques avec les autres terrains sont sem-
blables et une même flore \ a été constatée dans le Maine et l'Anjou. Les
grès à pavés ou grès à Sabalites ne peuvent donc être scindés en deux
assises distinctes.
« L'existence de quelques coquilles d'âge crétacé renfermées dans ces grès,
a conduit à penser qu'ils devaient être rattachés au Crétacé et non au
EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 4")
Tertiaire comrtie on l'avail cru jusqu'à ce jour ; cette opinion peul paraître
d'autant mieux fondée que les couches crétacées prennent, ainsi que je l'ai
indiqué depuis longtemps, un faciès de plus en plus gréseux lorsque l'on
s'avance vers l'Ouesl el tendenl ainsi à présenter une certaine analogie avec
les .ïrrs à pavés.
» Cependant, je dois faire remarquer tout d'abord que des considérations
d'ordre général s'opposenl ;'i relie manière de voir.
D Aux environs de Saumur, les grès à pavés sont supérieurs aux rouelles
à Hh. Vespertilio ; si on admel qu'ils sonl crétacés, ils seraient l'équivalent
de la partie supérieure de la craie de Villedieu, de la zone à Spondylus
truncatus et Am. syrtalï* ou d'une zone plus élevée encore;
» Or, les caractères îles sédiments des diverses zones crétacées delà Tou-
raine, indiquenl qu'à partir de la hase, de la craie de Villedieu, ceux-ci se
sonl formés sous des eaux de plus en [dus profondes el à des dislances de
[dus en plus grandes des rivages. Comme les grès à Sabalites reposent à
Saumur sur la craie de Villedieu, [mis successivement plus à l'Ouesl, sur
diverses couches turoniennes et enfin sur le Cénomanien aux environs de
Taizon et de Saint-Saturnin, celle allure est incompatible avec l'hypothèse
qu'ils représenteraient une des zones du Sénonien, puisque celles-ci se sonl
déposées au cours d'une phase positive.
» D'un autre côté, les couches crétacées de la vallée de la Loire, toutes
en stratification concordantes, plongent régulièrement et d'une manière très
nette vers l'Est, tandis qu'entre Saumur el Saint-Saturnin les grès à pavés se
maintiennent à une cote sensiblement constante et même semblent plonger un
peu vers l'Ouest. Il y a ainsi unedifférence angulaire incontestable, 1res faillie
mais incontestable, entre les grès à pavés et les couches de la série crétacée.
» Nous avons donc là deux systèmes absolument distincts séparés par une
transgression et une discordance angulaire.
» Pour compléter ces premières déductions, j'ai étudié sur place les
détails du gisement des grès à pavés entre Saumur el Angers. Au Rocher,
près Saint-Saturnin, des travaux de terrassement qui s'exécutaient au moment
de ma visite, m'ont fait voir qu'une argile blanchâtre avec silex et fossiles
siliceux de la craie, s'intercalait entre les grès et la craie cénomanienne. A
Maison, j'ai bien rencontré dans les grès des fossiles siliceux crétacés, [dus
ou moins bien conservés, mais ils étaient accompagnés par places de silex
roulés de la craie.
» Ainsi les grès, séparés des couches de la série crétacée par l'argile à
sile.x éocène, renferment des fossiles crétacés manifestement remaniés et la
présence de ces derniers ne peul fournir aucune indication pour la détermi-
nation de l'âge du terrain qui les renferme.
46 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
» Partout j'ai observé les mêmes conditions de gisement : l'assise gréseuse
débute toujours par un conglomérat de silex roulés, cimentée par une gangue
siliceuse plus ou moins chargée de sable quartzeux. La proportion de sable
augmente à la partie supérieure, les silex roulés disparaissent el la roche
passe ainsi à \\i\ grés formé uniquement de sable quartzeux.
» Le conglomérat de base est très réduit dans l'Ouest, mais il prend de
plus en plus d'importance vers l'Est, dans l'Indre et dans le Cher principa-
lement. Au voisinage delà vallée de la Loire, à Sainte-Gemme, près Sancerre,
j'ai observé ce conglomérat très puissant el constaté que là il ne renferme
aucun grain de sable ; plus à l'Est, à Vierzon, le sable est au contraire
abondant dans le ciment du conglomérat.
» Le conglomérat tantôt repose directement sur la craie, tantôt en est
séparé par une épaisseur plus ou moins considérable d'argile à silex.
» Suivant les localités, la craie sous-jacente appartient, soit à l'étage céno-
manien (Sainte-Gemme, environs de Bonnétable et de Nogenl-le-Kolrou,
Saint-Saturnin), soit au Ttironien (environs du Mans, route de Cérelles à
Monnaie, demies, etc.)', soit à la craie de Villedieu (Saint-Paterne, Saumur) ;
en raison de la situation respective de ces diverses localités, on voit qu'il y
a là, non pas seulement une transgression proprement dite de la nappe
sableuse par rapport aux divers termes de la série crétacée, mais une indé-
pendance tectonique complète, car les grès à pavés se sont déposés après
l'arasement des ondulations formées par les couches crétacées.
■> Jusqu'à ce jour, ou ne connaît aucuns fossiles propres à ces grès el
d'autre part, les caractères de leur flore, ne paraissent pas suffisants pour
déterminer leur âge. Comme ils sont recouverts, dans le Maine, par des
calcaires lacustres qui appartiennent soit au Lulélien, soit au Bartonien infé-
rieur, on en avait ainsi une limite supérieure. Une observation récente de
M. liigol permet aujourd'hui de préciser davantage, car il a constaté l'inter-
Calation de ces grès entre deux bancs des calcaires lacustres dont je viens de
parler. »
» A. DE (jROSSOUVRE, »
Périodes géologiques Gallo-romaine et Franque.
Leurs relations avec le Quaternaire, le Pliocène
et l'Époque moderne ; par M. P. Lebesconte (Rennes :
Bull. Soc. scient, et médic. de l'Ouest, séance du 4 nov. 1898,
VII, p. 354-405).
Pans ce travail étendu, M. Lebesconte étudie les terrains modernes de
rille-el- Vilaine d'après les travaux exécutés pour l'établissement des lignes
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 47
d'Avranches à Mol el de Mol à Lambal le, des sondages pratiqués dans la baie
du Mont-Saint-Michel, el les travaux de rectification des rivières de l'Ule el
de la Vilaine à Rennes.
Il rappelle les travaux faits par ses devanciers sur le même sujel el la
même région el termine par un tableau d'ensemble de tous les principaux
documents des auteurs et de toutes les coupes ayant servi à la classifi-
cation des assises du Pliocène supérieur, du Quaternaire et du Moderne.
Ne pouvant entrer ilans les détails de ce mémoire, nous en retiendrons
seulemenl 1rs conclusions :
« Le géologue se serl pour la classification des terrains, objets du Moyen-Age se voient en nombre de points, en Bretagne, en
Vendée, dans les marais poitevins et ailleurs, à une bailleur de X à 1^
mètres au-dessus du même niveau. C'est aux Nouvelles Terrasses déposées
sur les anciens allerrissomenls marins el relevées actuellement à I) mètres
au-dessus du niveau moyen de la mer, que le marais de Oui doit sa
protection.
» Les Nouvelles Terrasses ont été recouvertes par des tourbes el argiles
qui renferment, sur le littoral flamand, des objets du XIIe au XIII1' siècle,
lue nouvelle invasion marine a recouvert lentement ces terrains fluvialiles
du littoral flamand. On peut en fixer la date approximativement vers le
\l\r siècle, puisque les couches fluvialiles qu'elle recouvre contiennenl des
objets du XIIe au Xllh' siècle. Les Graviers supérieurs et VErgeron se sont
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 49
déposés avanl cette invasion marine ; ils se sonl doi c formés contre la
tourbe de celle époque vers le XIIe ou le XIIIe siècle ; tandis que le Limon
supérieur, postérieur à l'invasion, esl du XVe au XVIIe siècle, ainsi que la
tangue (invasion marine) qui y correspond. Le mouvemenl lenl d'abaisse-
menl du sol paraîl s'être prolongé jusqu'au milieu du XVIIe siècle ei il
semble que, depuis, un mouvemenl en sens contraire, un exhaussement,
brusque d'abord, puis depuis insensible, s'est produil el se continue encore
de nos jours. Le Limon de lavage et la Tourbe de celle époque sont donc
modernes. En effet, dans la vallée de la Vilaine, le Limon de lavage ren-
ferme des objets et médailles des XVIIe el XVIIIe siècle. «
M. Lebesconte l'ait suivre ces conclusions d'un tableau détaillé donnant la
classification des assises anu ternaire* et modernes
L. IL
Époque et mode de formation du détroit du Pas-de-
Calais. Modifications subies par le littoral depuis
l'origine du détroit jusqu'à nos jours ; par M. P. Le-
besconte (Assoc. fr. pour l'avanc. des se. Congrès de Bou-
logne-sur-Mer, 1899, p. 597-606).
Le présent travail esl le complément de celui que nous venons d'analyser.
Il contient beaucoup de faits relatifs à la Bretagne el c'est à ce titre que
nous jugeons utile (Yen parler ici.
M. Lebesconte rappelle les travaux qu'il a antérieurement publiés sur les
terrains récents des environs de Rennes (I).
Sur les sables et graviers du Pliocène supérieur repose une tourbe qua-
ternaire avec Elephas antiquus et Rhinocéros Merckii, recouverte par des
graviers de base contenant la même faune. C'est la faune de ('.belles el
d'Abbeville.
Au-dessus des graviers de base s'observent deux ordres de couches, sui-
vant que le terrain a été recouvert par la mer ou esl resté émergé. Ce sonl :
Des dépôts marins (anciennes terrasses), formés de poudingues de
roches du pays et de roebes élrangères, de galels, de sables, d'amoncelle-
ments énormes de coquilles ;
Ou bien des graviers bruns quaternaires continuant les graviers de base.
mais contenant une faune différente : Eleph. primigenius, Rh. lichorinus.
(1) Lebesconte et Bézier : Descr. stratigr. des terr. quat. et des alluv.
mini, de la Vilaine (Rennes : Bull. Sue. se. el méd. de l'Ouest, 1897).
Lebesconte P. : Période géol. gallo-romaine et franque, etc. /. c, 1898.
50 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. Ol'EST. — T. 10
(les différents dépôts appartiennent aux Terrains quaternaires-.
Au-dessus viennent les Terrains modernes, classés par M. Lebesconte en
quatre périodes : gallo-romaine, franque, moyen âge et moderne.
Formation du détroit du Pas-de-Calais
Première période insulaire des îles britanniques de Lyell.
A la tiu de la Période pliocène, un affaissement du sol a permis à la mer
d'envahir la Bretagne, le nord de la France, la Belgique, le sud de l'Angle-
terre, etc. Les roches anciennes et les dépôts tertiaires ont été ravinés. Les
dépôts de celle époque consistent principalement en galets de quartz.
Ils ont été recouverts par les sables marins pliocènes fossilifères, aujour-
d'hui en partie enlevés.
Deuxième période continentale des îles britanniques de Lyell.
Au début du quaternaire se produisit une période d'émersion qui a pu faire
rejoindre en partie l'Angleterre au continent. Cet exhaussement du sol
interrompit le dépôt des sables marins pliocènes. Les roches anciennes,
brisées à leur sommet par ce mouvement, produisirent de vastes éboulis
dont la plupart des éléments ont fourni les graviers de base et les graviers
bruns ou ont été roulés et entrailles à la mer, par les cours d'eau, pour
former les anciennes terrasses. Les eaux marines, retenues dans certaines
parties du pays, où elles ne trouvaient pas d'écoulement, changèrent peu à
peu de nature, ce qui permit aux argiles et tourbes quaternaires de se
déposer. C'était l'époque où vivaient YElephas antiquus et le Rhinocéros
Merckii. Ces animaux purent passer en Angleterre sur l'isthme du Pas-de-
Calais qui allait disparaître.
Pendant que celle tourbe se formait, un régime de pluies torrentielles
amena la formation des graviers de base aux dépens des éboulis.
Dans les parties du pays à l'abri îles incursions de la mer, ces graviers
de hase se sont continués par les graviers bruns quaternaires. Dans les
autres endroits, ils ont été interrompus par l'invasion marine qui a suivi.
Deuxième période insulaire des îles britanniques de Lyell.
Formation définitive du détroit du Pas-de-Calais
In nouveau retour de la mer sépara définitivement l'Angleterre de la
France et submergea une grande partie des côtes : une partie de la baie du
Mont-Saint-Michel, de Bînic, de Saint-Michel-en-Grève, Roscoff, Kerguillé,
Penhors, anse de Tudy, estuaire du Blavet, rivière d'Etel, ainsi que les côtes
de la Vendée et du Poitou, etc.
EXTRAITS ET ANALYSES. -- GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 51
C'est l'époque où la mer a déposé les anciennes terrasses nutritifs.
silures aujourd'hui à 10 el 16 mètres au-dessus il" niveau moyen de la mer.
Certaines de ces terrasses, comme celles de la Rance el de Saint-Michel-en-
l'IliTm, sont composées d'amoncellements énormes de coquilles.
MODIFICATIONS SUBIES l'Ai! LK LITTORAL DEPUIS L'ORIGINE DU DÉTROIT
DU PAS-DE-CALAIS JUSQU'A N'OS JOURS
Période gallo-romaine
Soulèvement îles anciennes terrasses. — Une période d'émersion se
produisit avanl l'invasion îles Gaules parles Romains. Ce soulèvement n'a
pas été lisse/ accentué pour émerger le détroit du Pas-de-Calais.
Dans la baie de Saint-Brieuc, les anciennes terrasses renferment quelques
nui ils en silex éclaté. Pendant celte période continentale, se déposèrenl
successivement : des sables lins, de la tourbe, des sables el graviers, de la
glaise, du limon noir tourbeux.
On trouve dans ces couches Bos primigenius (l'Urus de César), Cervus
tarandus (le Renne). La tourbe, dans sa partie inférieure, renferme îles
objets gaulois.
Période franque
Invasion marine franque : formation des nouvelles terrasses. — Le
détroit ilu Pas-de-Calais gagna en profondeur. La grève de Sangatte, près
Calais, montre, à mer liasse, des restes d'anciennes maisons d'où on a retiré
des médailles gauloises et des médailles romaines. Dans la baie du Mont-
Saint-Michel, la mer envahit peu à peu la forêt de Sciscy, qui entourait le
mont, et elle dépassa Pontôrson et Anlrain, allant jusqu'aux communes de
Songeai, Ancey, Boucey (Durocher).
Les nouvelles terrasses marines sont formées d'amas de coquilles, de
galets, de sables fins et grossiers et de tangue. Elles renferment, dans la
vallée de la Sélune, des objets de VEpoque franque.
Pendant cette période d'immersion lente, <|iii a duré au moins six siècles,
les parties exondées se couvrirent des graviers et limons de M. de l.a-
drière (1).
Période moyen âge
Soulèvement des nouvelles terrasses. — Un soulèvement du sol, vers le
V siècle, releva de \"1 à ili mètres, au-dessus du niveau moyen de la mer,
(1) Voyez les coupes données par M. LEBESGONTE. Hennés : Bull. Suc
se. et méd. de l'Ouest, L898.
52 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
les nouvelles (errasses marines. Suivant Delesse (1), elles sont souvent
éloignées de 16 à 10 kilomètres du bord de la mer actuelle.
Elles sont formées en Bretagne par des depuis de maërls et de coquilles
marines. Les nouvelles terrasses, à Avranehes, en Normandie, dans le
Poitou et dans les Charentes sont superposées à des débris gallo-romains
et à des médailles romaines.
C'est pendant celte période d'émersion que se sont formés le gravier
supérieur, ['ergeron et les tourbes du moyen âge.
Invasion inurine moyen âge. — Vers le XIIL ou le XIV1' siècle, la mer, par
suite d'un affaissement lent du sol, envahit le littoral de l'Angleterre et de
la Belgique, les côtes normandes, la baie du Mont-Saijnt-Michel, les marais
de Redon, etc.
L'affaissement du sol fut d'environ quatre mètres, ce qui fait que les
anciennes terrasses sont actuellement à 10 ou 16 mètres et les nouvelle*
terrasses à 8 ou 12 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer, chiffres
qui n'ont rien d'absolu.
C'est vers le XVe siècle que la nier engloutit successivement le bourg de
Tommen, en face de Cancale, et ceux de Mauny, de Saint-Louis, de Sainte-
Marie, de Sainl-Nicolas-de-Bourgneuf, elc.
Ce mouvement lent d'affaissement semble s'être prolongé jusque vers la
moitié du XVIIe siècle.
Sur le continent se déposa le limon supérieur dans lequel M. Lebesconte
cite des monnaies du XV1' siècle.
Période moderne
Soulèvement moderne. — Depuis environ la moitié du XVII1-' siècle, le
sol se relève en Bretagne et dans les pays environnants. Le mouvement,
d'abord assez brusque, est devenu presque insensible. Les produits de celte
période sont : le limon de lavage avec cailloux disséminés, la tombe
moderne; sur les rivages de la nier et à l'embouchure des rivières, des
atterrissemenls variés.
L B.
1 1 ) Lithologie du fond des mers.
EXTRAITS ET ANALYSES. - ZOOLOGIE 53
I. — ZOOLOGIE
La Baleine de Querqueville ( Balaenoptera musculus Fle-
ming, Cuvier.etc, Pterobalaena communis Eschricht, Physalus
antiquorum Gray) ; par M. H. Jouan (Caen : Bull. Soc. linn.
de Normandie, 5e sér., 3e vol., 1899 [1900], p. 44-58).
M. II. Jouan signale dans relie note l'échouement d'un jeune mâle de
Baltentiptera musculus Flem., qui a eu lieu le I" novembre 1898, en rade de
Cherbourg, sue les blocs d'enrochement immergés autour du fort de
Chavaignac.
L'animal, laissé à sec par la mer basse, mourut après une agonie d'envi-
ron deux heures. Ce n'est que le lendemain, à la mer haute, qu'il put être
amené dans le petit port de Querqueville.
Ce Célacé avait les dimensions suivantes : long, tôt., 10ra50 ; nageoires
pectorales, lm25; dorsale, long, à la hase, 0m40; contour du bord antérieur
recouché vers l'arrière, O'Miâ ; caudale, contour postérieur, 2m-i-0; fanons
(au milieu de la rangée), long. 0m40 sur (H 15 de largeur à la base, bord
extérieur noir, faces latérales ardoisées à reliefs violàlres, s'atténuant vers le
bord interne et passant brusquement au blanc jaunâtre au voisinage de leur
insertion.
E. March.
L'Œdicnème en Normandie ; par l'abbé A. Letacq ( Paris :
Le Naturaliste, 21L' année, 15 octobre 1899, p. 236).
Comme suite à un article sur l'Œdicnème criard, publié par M. Magaud
d'Auhusson dans Le Naturaliste (I11 octobre 1899), l'auteur donne quelques
renseignements sur les habitudes et la distribution géographique de l'Œdic-
nème en Normandie. Il est à peine connu dans la Manche et dans la partie
ouest de l'Orne et du Calvados justement nommée le Bocage. Le pays d'Auge,
avec ses vallées profondes, les contrées boisées de l'Eure et de la Seine-
Inférieure, ne peuvent non plus lui convenir.
a Mais dans les grandes plaines du centre de la Normandie, qui s'éten-
dent presque sans interruption de Caen à Alençon, il se voit en grand
nombre deux fois par an, en mars d'abord, où il ne fait guère que passer, et
à son retour, en septembre et octobre, où il séjourne deux où trois semai-
nes, quelquefois plus, suivant la température.
4*
54 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
» Le Sauvage et Canivet ont constaté qu'il nichait dans le Calvados ; moi-
même je puis citer trois localités de l'Orne où se reproduit l'Œdicnème, les
friches de Chambois, le désert de Macé, près Sées, et les plaines cultivées
d'Argentan, non loin de Vrigny. Je ne saurais pourtant affirmer qu'on y
trouve son nid chaque année.
» 11 ne séjourne pas chez nous, comme l'indique Noury ; du moins, aucun
des nombreux exemplaires que j'ai eu sous les yeux n'avait été capturé en
hiver. »
L. R.
Sur quelques cas d'albinisme observés chez les
Oiseaux en ïlle-et- Vilaine ; par M. Lucien Daniel
(Rennes : Bull, de la Soc. scient, et méd. de iOuest, IX,
1900, p. 98-100).
M. Daniel relève les cas suivants d'albinisme dont il a eu connaissance :
Pivert (Picus virklis L.), albinos incomplet (non décrit), tué à Bruz, en
1899, par M. Richier, entrepreneur.
Geai blanc (Corvus glandarius L.), tué h Saint-Marc-le-Rlanc. Coll. de
M. Delaunay, pharmacien à Rennes.
Pic épeiche (Picus major L.), entièrement blanc, sans localité connue.
Coll. de la Faculté des sciences de Rennes.
Merle blanc (Turdus merula L.), de petite taille, provenant de la coll.
locale de M. de Monthuchon (Musée de la ville de Rennes). M. Decombe,
directeur du Musée archéologique, a conté à M. Daniel que, vers 1872, à la
gare de Bourg-des-Comptes, se voyait, dans une grande cage, une nichée de
merles blancs qui étaient un objet de curiosité pour les voyageurs. Ces
merles provenaient d'une nichée recueillie dans le voisinage, mais leur teinte
étail plutôt grisâtre que blanc pur.
Mésange bleue (Parus rœruleus L.) dont la tète et une bonne partie du
corps sont jaune serin ou paille, et le reste du corps normal. Environs de
Rennes (Musée de la ville).
Grive litorne (Turdus pilaris L.) dont un œil est surmonté d'un large
croissant blanc (Musée de la ville).
M. Daniel termine en citant deux Moineaux domestiques, partiellement
blancs, vus par M. Réziers dans la ville de Rennes.
L. li.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE .).)
Un Poisson nouveau pour nos rivières. Le Lepomis
megalotis Rafï' ; par G. Bouvet (Bull. Soc. d'ét. scient.
(T Angers, nouv. sér., XXIXe année, 1899 |1900], p. 255-257).
M. (i. Bouvet, directeur du Musée d'histoire naturelle, à propos d'un
spécimen de ce Percoïde exotique, qui lui a élé apporté le (i juillet 1898,
donne, après empiète, la date d'apparition du Lepomis megalotis dans les
eaux du département de Maine-et-Loire ; le premier individu aurait été péché,
en aval d'Angers, au port de Bouchemaine, en 1897.
En 1899, aux Ponts-de-Cé, dans le premier bras de la Loire, près de
l'usine des tramways, ce poisson s'est reproduit en quantité suffisante
puisque les enfants s'amusaient à prendre les alevins au troubleau.
E. March.
Catalogue des Coléoptères de la famille des Cara-
biques recueillis dans le département de l'Orne;
par Raoul Le Sénéchal (Caen : Bull. Soc. linn de Nor-
mandie, 5e sér., 3e vol., 1899 [1900], p. 3-43).
L'auteur énuraère, en donnant l'indication des lieux de capture, environ
200 espèces ou variétés de Coléoptères appartenant aux Cicindelidœ et
Carabiidœ. La première famille n'a que trois représentants actuellement
connus dans la région étudiée par M. Le Sénéchal : Cicindela campestris L.,
C. hybrida L., C. germanica L. Les Carabiidœ, bien que l'auteur demande
l'indulgence pour son essai d'inventaire, semblent, au contraire, avoir élé
l'objet de recherches assez sérieuses, étant donné le nombre de formes cons-
tatées dans les limites du département de l'Orne.
Quoique considéré comme incomplet, par son auteur, le Catalogue des
Carabiques que nous signalons aujourd'hui, devra être consulté par les
Coléoptéristes qui s'intéressent à la répartition géographique de la faune
française.
E. March.
Description d'une nouvelle variété de Coccinelle ;
par H. et Th. Piel de Churcheville (Miscellanea ento~iolo-
gica, VIIIe année, nos 3-4, 15 mars-avril 1900, p. 26).
Nos concitoyens, MM. H. et Th. Piel de Churcheville, ont donné, dans la
Bévue entomologique internationale, dirigée par M. E. Barlhe, la descrip-
56 NANTES. — BULL. SOC. SC; NAT. OUEST. -- T. 10
tion d'une variété de Coccinelle trouvée par eux dans le département de la
Loire-Inférieure. Nous la reproduisons ci-dessous :
« Coccinella undecimpunctata Lin. var. ocellata.
» Thorax noir avec une tache tlave subtriangulaire aux angles antérieurs.
Elytres rouges, marqués de onze points noirs ocellés de jaunâtre : disposés
1, 2, 2, 1/2; dimension 4. Cette forme diffère donc du type par les ocella-
tions des points, lesquelles lui donnent un aspect fort agréable.
» Nous avons capturé celte belle variété sur un Ulex, commune du
Bignon (Loire-Inférieure).
» Elle serait à placer entre les var. 9-punctata et brevifasciata. »
E. March'.
Description d'espèces nouvelles d'Halacaridae ; par le
D1 Trouessart et Description d'un genre nouveau ;
par MM. Brucker et Trouessart (Bull. Soc. d'ét. scient.
d'Angers, nouv. sér., XXIXe année, 1899 [1900], p. 209-227).
Des 1 i espèces décrites par M. Trouessart, une seule intéresse la faune
de l'ouest de la France, une autre appartient à la faune littorale méditerra-
néenne, le reste est exotique (Djibouti, Cochinchine, Terre de Feu).
L'espèce nouvelle qui vient enrichir la faune régionale a été communiquée
à l'auteur par M. Mallard, sous-directeur du Laboratoire maritime de Saint-
Vaast-la-Hougue ; nous en reproduisons ci-dessous la diagnose.
Genre Rhombognathus Trt., 1888
« Rhombognatus magnirostris lionyx, subsp. nova. — Semblable à
Rh. magnirostris plumifer Trt., mais plutôt petit et les griffes des quatre pattes
antérieures dépourvues de peigne accessoire en forme de râteau, recourbées
simplement en forme de faucilles et non peclinées. Trois poils pennatilides à
la première paire de pattes (deux au cinquième article et un au quatrième),
comme dans plumifer. Poils plumeux des pattes postérieures peu déve-
loppés. — Long. toi. (environ) 0lll/"|o5. — Habitat, Saint-Vaast-la-Hougue
(Manche) ; un seul individu femelle, recueilli sur l.ilholhamnion coralloîdes
(par 3° I.")' long., 49« :!7' lat. N.). »
E. Marc».
EXTRAITS ET ANALYSES. ZOOLOGIE .)/
Palaemon serratus Penn. à rostre monstrueux ; par
M. Pierre Fauvel (Paris : Feuille des Jeunes Naturalistes,
30e année, n" 359, 1er sept. 1900, p. 223-224, lig.).
L'auteur signale une anomalie observée par lui sur un Palaemon serratus
de belle taille, péché à Cherbourg, le 6 octobre 1899.
Ce Crustacé présente un rostre bifide avec ébauche d'un troisième rostre à
la bifurcation.
Celle monstruosité du rostre est-elle congénitale ou bien est-elle due à
une mutilation suivie d'une régénération irrégulière'.' Quoiqu'il en soit, les
monstruosités du test chez les Crustacés adultes sont assez rares pour que
M. Fauvel se soit décidé à décrire celle observée chez le Palaemon, en
raccompagnant de deux ligures.
E. Maiicii.
Sur une nouvelle espèce de Balanoglossus (B. Kœhleri)
habitant les côtes de la Manche ; par MM. Caullery
et Mi:sml(C. R. de la Soc. de biologie, t. LU, 1900, n° 11,
p. 256-259).
Cette espèce nouvelle, vme des plus petites connues, a été trouvée par ses
auteurs dans l'anse Saint-Martin, (très le cap de la Hague, dans les graviers
accumulés entre les rochers, dans la zone littorale ; ils n'ont pu en récolter
que huit exemplaires.
Elle appartient au <^enve Balanoglossus s. sir. Sprengel et participe des
caractères de B. Kupferi Will. Suhm. et de B. Kovalevskyi A. Agass. (11.
G. F.
fli Nous rappelons que c'est seulement la troisième espèce de cette
famille connue sur les côtes océaniques de France : les deux autres sent de
grande taille et se rapportent au genre Phychodera. Ce seul : Balanoglossus
salmoneus Giard et Balanoglossus Robini Giard (B. clavigera} trouvés à
Concàrneau ; Balanoglossus sarèsiensis Kœhler, trouvé sur les côtes de l'île
de THerai, est synonyme de B. salmoneus.
Note de G. F.
58 NANTES. — BULL. SOC. SC. WAT. OUEST. - T. 10
i
Sur les stades Clymenides et Branchiomaldane des Aré-
nicoles ; par M. P. Fauvel (Paris : Bull, scient, de la
France et de la Belgique, t. XXXII, 1899, p. 283-316).
Le travail de M. Fauvel est une étude complète de la question dont il
avait déjà indiqué les points principaux dans une communication frite à
l'Académie des sciences ; puis dans une autre au congrès de Cambridge, enfin
dans une note insérée dans le Bulletin de la Société linnéenne de Normandie,
en 1899 (1).
Voici les conclusions de ce mémoire :
1° Clymenides ecaudatus Mesn., Branchiomaldane spec. sont des stades
postlarvaires de YArenicola ecaudata Jolmston.
2° Clymenides incertus Mesn. est le stade postlarvaire de YArenicola
(Branchiomaldane) Vincenti Lgh.
3° Clymenides sulfureus Clap. est également un jeune stade de YArenicola
marina Lin., dont la larve de Benham représente le stade branchiomaldane.
Les genres Clymenides et Branchiomaldane doivent disparaître.
UArenicola Grubii et Y A. ecaudata sont deux espèces distinctes.
Dans le courant du texte, M. Fauvel insiste sur le peu d'importance, au
point de vue spécifique, que présentent les caractères tirés des soies.
Il regrette la multiplication exagérée des noms spécifiques et surtout des
noms de genres, qui rend presque impossible et en tous cas inutile tout
travail de détermination pour certains groupes : « 11 est inouï, dit-il, qu'un
naturaliste qui se pique de connaissances systématiques ne puisse plus dire
avec certitude, sans un long examen préalable, le nom exact de la première
coquille venue de Moule, de Cardium ramassée sur la grève. »
L'étude de M. Fauvel a été faite à Angers sur des échantillons récoltés à
Cherbourg; il est daté du 15 novembre 1898. G. F.
Les genres Clymenides et Branchiomaldane et les stades
postlarvaires des Arénicoles ; par M. Félix Mesnil
(Paris : Bull, scient, de la France et de la Belgique, t. XXXII,
1899, p. 317-328).
Sur le même sujet que M. Fauvel, l'auteur publie des conclusions sembla-
bles, rectifiant ses opinions premières sur la question, publiées en 1897, et
dont nous avons rendu compte dans ce Bulletin (2).
(1) Voir au Bulletin, t. IX, 181)!), Extraits et. Analyses, p. 74.
(2) Voir an Bulletin, I. VIII, 1898, Extraits ri Analyses, p. 37.
EXTRAITS ET ANALYSES. - ZOOLOGIE 59
M. Mesnil abandonne donc les genres Clymenides et Branchiomaldane
(ont en constatant de nouveau les rapports étroits qui unissent les Maldaniens
et les Arénicoliens.
Ce travail a été fait sur des animaux récoltés surtout près du cap de la
Bague «anse Saint-Martini; il est daté du 15 janvier 1899.
G. F.
Note sur les Némertiens recueillis pendant les expé-
ditions scientifiques du « Travailleur » et du
« Talisman » ; par M. L. Jocbin (C. R. du Congrès des Soc.
sav. de Paris et des déport., tenu à Toulouse en 1899. Paris,
1900, p. 118-119).
En étudiant sur des échantillons conservés dans l'alcool, les Némertiens du
« Travailleur » et du « Talisman », M. Joubin a pu déterminer un certain
nombre d'espèces. J'énumère ci-dessous celles provenant du golfe de
Gascogne.
Carmin a Burgeri, draguée par 1,353 mètres de profondeur.
Cephalolhrix lincaris. 1 ,353 —
Eupolia abyssortim, — 1,353 —
Micrura sp., 1,200 à 1,300 mètres de profondeur.
Cerebratulus epsilon, 100 mètres de profondeur.
— fuscus, — 1,103 — —
— gamma, — 532 —
— erythrochroma, — 90 —
G. F.
Liste des Coquilles * marines, terrestres et d'eau
douce recueillies aux environs de Gancale (lre part.
Mollusques marins) ; par H. Martel (Paris : La Feuille des
Jeunes Naturalistes, IIIe série, 30e année, nos 354, 355 et 356,
1er avril-lerjuin 1900).
.M. H. Martel donne la liste des Mollusques marins qu'il a récollés en
explorant la bande du littoral breton, à l'ouest, de Gancale à Paramé, et, à
l'est, du fond de la baie de Saint-Benoît à Hirel.
Cette première partie énumère 14 i espèces ; chacune d'elles est suivie de
l'indication précise de son habitat. M. Martel fait remarquer, en terminant sa
60 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
liste, que la faune de Cancale est un peu moins riche que celle de la rade de
Saint-Malo, qui a été explorée par M. Pli. Dautzenberg (\), niais qu'elle
possède quelques espèces qui ne se trouvent pas dans celle dernière localité.
Un posl-scriplum donne le résultat des dernières recherches faites par
l'auteur sur les Hclcion pcllucidus et corneus (°2). M. le colonel Martel a
trouvé, au Guesclin et à Rofhéneuf, 1 //. corneus lixés sur des Laminaires,
3 à la racine et I sur la tige. Bien que modifiant un peu les faits avancés
dans sa liste précédente, l'auteur ne cro I pas qu'il y ail lieu d'en modifier
les conclusions.
E. Makch.
Faunule malacologique des environs de Saint-Malo;
par Ph. Dautzenberg et P. Dubouchoux (Paris : Feuille des
Jeunes Naturalistes, IVe sér., 31e année, n°362, 1er déc. 1900,
p. 39-62).
La Faunule que les auteurs viennent de publier est une révision des listes
données par l'un d'eux, en 1887 et 1893, des Mollusques marins recueillis
sur une partie relativement peu étendue du littoral breton. Les premières
listes ne comprenaient que les espèces récollées aux environs de Saint-
Lunaire. Le total s'élevait à 171, chiffre que M. Ph. Dautzenberg considérait,
à cette époque, comme relativement élevé pour une seule station de nos
côtes océaniques (3).
L'inventaire que nous signalons aujourd'hui à l'attention des malacologistes
régionaux, comporte 183 numéros, soit une augmentation de 12 unités sur
les listes précédentes. La bande littorale explorée par MM. Dautzenberg et
Durouchoux, il est. vrai, s'est étendue un peu plus ; elle part, à l'ouest, du
cap Tréhel pour s'arrêter, à l'est, à la pointe du Grouin.
Les 183 espèces mentionnées dans la Faunule des environs de Saint-Malo,
se répartissent comme suit :
Cephalopoda, 5; Gasteropoda, 105; Poli/placopltora, 5 ; Scaphopudu^l;
Pelecypodu, <>(i.
Les renseignements sur l'habitat précis des espèces citées, ainsi que les
observations judicieuses qui accompagnent un certain nombre d'entre elles,
(1) Voir au Bulletin, t. IV, 189't-, Extraits cl Analyses, p. 53.
(2) Voir au Bulletin, t. IX, 1900, Extraits <■/ Analyses, p. 7.
(3) Voir au Bulletin, t. IV. 1894, Extraits et Analyses, p. 53-58.
EXTRAITS ET ANALYSES. ZOOLOGIE 61
rendent le travail de MM. Daulzenberg et Durouchoux des plus utiles à
consulter.
Gomme nous avons rendu compte dans ce Bulletin d'une note de
M. 11. Martel concernant les Ih'lcion pellucidus corneus, il nous a paru inté-
ressant de reproduire l'observation qui accompagne dans la « l'annule mala-
cologique des environs de Saint-Malo » le n° HO, Helcion pellucidus Linné :
« Plusieurs naturalistes, disent les auteurs, ont regardé 17/. comeus
comme constituant une espèce différente de 17/. pellucidus. Ils ont invoqué,
à l'appui de cette opinion, leurs habitats différents (YH. pellucidus vivant fixé
sur les liges et les feuilles des Laminaires, et 17/. corneus entre les libres
radicales de ces mêmes algues». Mais il nous semble, après l'examen des
nombreux matériaux que nous avons sous les yeux, que les caractères diffé-
rents des coquilles de ces deux formes dépendent précisément de leurs habi-
tats différents et qu'ils ont, en réalité, une même origine. Chez la plupart
des exemplaires de YH. corneus, la coquille jeune se dislingue, en effet,
nettement du reste de la surface ; elle en est même souvent séparée par un
sillon très accusé. Cette coquille embryonnaire présente exactement la même
forme ovale que celle du //. pellucidus de même âge et a aussi le
sommet marginal. La coquille s'accroît ensuite tout autour de la coquille
jeune et celle-ci se trouve ainsi située vers le centre de la coquille adulte.
Chez V H.' pellucidus, l'accroissement se fait régulièrement et sans trace de
séparation entre la coquille jeune et le reste du test, de sorte que la forme
adulte reste à peu près la même que celle de la coquille jeune, c'est-à-dire
que son sommet incurvé reste situé près du bord postérieur.
» Nous ajouterons que plusieurs des spécimens que nous venons d'exami-
ner sont intermédiaires sous le rapport de la forme ainsi que de l'épaisseur
du test entre 17/. pellucidus et YH. corneus, et qu'il n'est guère possible de
les attribuer à l'un plutôt qu'à l'autre.
d En résumé, nous sommes convaincus que nous nous trouvons en pré-
sence d'une seule espèce dont les caractères se trouvent plus ou moins
modifiés dans un sens ou dans l'autre, suivant qu'elle se développe dans des
milieux différents. »
E. March.
62 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
II. — BOTANIQUE
Sur le Solanum Dulcamara var. maritima [Extrait d'une
lettre adressée à M. E. Malinvaud] ; par M. le D1" Avice
(Bail. Soc. bot. de Fr., 3« sér., t. VI, 1899, séance du 10 no-
vembre, p. 403).
Au cours de cette séance, M. Malinvaud, après avoir rappelé, en les résu-
mant, ies observations précédentes de M. le Dr Avice, relatives à la variété
maritima du Solanum Dulcamara L., a donné les nouveaux détails que lui
avait fournis M. Avice.
Nous les reproduisons ici, en priant le lecteur de vouloir se reporter au
Bulletin pour ce qui a déjà été dit au sujet de celle plante (1).
« ....En revenant (en juillet dernier) du sillon Talbert où j'«';.is allé
récolter le Solanum Dulcamara var. maritima, j'ai fait une petite ( liserva-
tion qui confirme absolument mes expériences de culture. J'ai eu l'idée
d'examiner les Solanum qui poussent dans la partie du sillon voisine de la
terre ferme, partie un peu surélevée et où les galets sont recouverts de sable
et d'un peu de terre végétale. J'ai constaté la réapparition progressive des
taches neclarifères à mesure que l'on se rapproche de la falaise ; enfin les
derniers plants, c'est-à-dire les plus terrestres, présentent leur couronne
complète. Les autres caractères se maintiennent sensiblement les mêmes.
J'ai pu ainsi observer, dans l'espace de quelques centaines de mètres, toutes
les phases qui m'ont demandé plusieurs années de culture. La plante dispa-
raît vers 300 ou 400 mètres avant le point d'atfache du sillon à la falaise... »
E. March.
Les vieux arbres de la Normandie. — Étude botanico-
historique ; par M. Henri Gadeau de Kehville. (Fasc. I,
avec 20 pi. photogr., in Bull. Soc. d. amis d. se. nat. de
Rouen, t. XXVI, 1890 |1891j, p. 193-302 ; fasc. II, avec 20 pi.
il) Voir au Bulletin, t. VI, 1896, Extraits et Analyses, p. 57, et t. IX, 1899,
ibid., p. 89.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 63
photogr., ibid:, XXVIII, 1892 [1893], p. 109-192; fasc. III,
avec 21 pi. photocoll. et 3 fig. dans le texte, ibid., t. XXX,
1894 [1895], p. 265-412 ; fasc. IV, avec 21 pi. photocoll., ibid.,
t. XXXIV, 1898 |1899], p. 217-354).
11 y a quelques mois, nous reproduisions in-cxtenso « L'Histoire de
nos vieux arbres » publiée par M. René Duc dans l'Intermédiaire nan-
tais (1 ) .
Ce que notre concitoyen a fait en petit pour les arbres du département de
la Loire-Inférieure,, M. Henri Gadeâu de Kerville l'avait entrepris en grand,
dès 1890, pour toute la province de Normandie. Le travail immense que le
savant naturaliste normand poursuit encore actuellement — i fascicules sur
6 étant seulement publiés — est tel qu'il nous est impossible de l'ana-
lyser. C'est bien en effet l'histoire des « Vieux arbres de la Normandie »
que 1'éminent autant qu'infatigable chercheur trace dans son magistral
ouvrage.
Toute la Normandie a été parcourue par lui ; tous les vieux arbres ont
posé devant son objectif et les magnifiques photographies qui accompagnent
l'histoire de chacun de ces vétérans du monde végétal sont là pour montrer
avec quel soin il s'en est acquitté.
L'histoire de chaque arbre se divise comme suit : Situation actuelle,
nature du sol, description, âge actuel, historique, enfin bibliographie et
iconographie quand l'arbre a été l'objet d'une étude antérieure.
On comprendra facilement, qu'une œuvre de ce genre ne se fait pas au
pied levé et que le délai demandé par M. Cadeau de Kerville pour l'achever
(1903) n'est pas exagéré si l'on veut bien tenir compte que celte publication
n'entrave en rien ses recherches zoologiques.
Pour les lecteurs du Bulletin qui ne peuvent se procurer l'ouvrage, nous
nous permettons de réunir en un tableau unique ceux que l'auteur a dressé
à la lin de chacun des quatre fascicules publiés. Nous espérons pouvoir faire
de même pour les fascicules V et VI, c'est-à-dire le travail sera terminé.
Dans le tableau ci-dessous, nous avons imité M. Gadeau de Kerville pour
le cassement ; les arbres sont classés par essence, en suivant un ordre
asce idant, et chaque individu d'après la grosseur de sa partie basilaire, en
corn nençant par 1î plis grîs.
(1 Voir au Bulletin, t. X, 1900, Extraits et Analyses, p. 16.
64
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72 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Jusqu'à présent, M. H. Gadeau de Kerville a donc décrit et figuré
29 Conifères se répartissant comme suit : 20 Ifs communs (Taxas baccata L. ) ;
1 Pin laricio (Pinius laricio Poir. var. calabrica Delam.) ; 5 Sapins épicéas
(Abies excelsa DC); 3 Cèdres du Liban (Cedrus Libani Barr.); 1 Salicinée :
Peuplier de Virginie (Populus virginiana Desf.) ; 31 Cupulifères, dont
24 Chênes pédoncules (Quercus pedunculata Ehrh.) et 1 Chêne à glands
sessiles (Quercus sessiiiflora Sm.) ; 6 Hêtres communs (Fagus silvatica L.) ;
3 Ulmées : Ormes communs (Ulmus campestris L.) ; 1 Oiéacée : Frêne
commun (Fraxinus excelsiorL.); 3 Rosacées, dont 2 Aubépines communes,
var. monogyne (Crataegus oxyacantha L. var. monogyna Jacq.) et 1 Poirier
cultivé (Pirus communis L.) ; 2 Ilicinées : Houx communs (Ilex aquifolium L.) ;
2 Tiliacées, dont 1 Tilleul à grandes feuilles (Tilia plaiyphyllos Sesp.) et
1 Tilleul à petites feuilles (Tilia parvifolia Ehrh.), enfin 1 Magnoliacée :
Tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera !>.).
L'auteur annonce, à la fin de son IVe fascicule, que deux des Chênes
pédoncules étudiés par lui dans les fascicules précédents ont été détruits
depuis : le Trois-Chênes ou Chêne de la Côte-Rôtie, de la forêt de la Londe,
et le Chêne à Leu, de la forêt de Roumare, à Saint-Marlin-de-Boscherviile,
en Seine-Inférieure.
E. March.
Les vieux arbres de la Normandie. — L'If du cime-
tière de Saint- Jean -le -Thomas (Manche) ; par
M. Henri Gadeau de Kerville (Paris : Le Naturaliste,
2e sér., XXIe année, n° 306, 1« déc. 1899, p. 269-270, fig.).
Les Chênes porte-gui de la Normandie ; par M. Henri
Gadeau de Kerville (Paris : Le Naturaliste, 2e sér.,
XXIIe année, n° 316, 1er mai 1900, p. 99-101, fig.).
Les deux articles ci-dessus n'étant, pour ainsi dire, que des extraits du
grand travail de l'auteur, nous renvoyons pour plus de détails aux Vieux
arbres de la Normandie dont l'analyse a été donnée plus haut.
E. March.
Les landes de Lessay ; par L. Corbière (Caen : Bull. Soc.
linn. de Normandie, 5e sér., 3e vol., 1899 [1900], p. 84-91).
Le savant auteur de la Flore de Normandie appelle l'attention des bota-
nistes du Cotentin sur l'intérêt tout spécial que présente pour eux l'explora-
tion méthodique des landes de Lessay. ,
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 73
Il rappelle que ces landes sont les seules de la Normandie à posséder
Carex Buxbaumii Wahlenb., qui, avant sa découverte dans cette localité,
n'était connu que dans les Hautes-Alpes et en Sologne ; Carex limosa L.,
Chara connivens Salzm. et Erucastrum Pollichii Spenn., ne se rencontrent
également que là, en Normandie.
Une liste de 60 et quelques espèces ou formes termine la note de M. Cor-
bière, qui a soin de faire remarquer qu'elle n'est pas complète, de nouvelles
trouvailles restant certainement à faire.
E. Marcii.
Lettre de M. C.-A. Picquenard à M. E. Malinvaud
|sur quelques plantes du Finistère] (Bull. Soc. botan.
Fr., 3e sér., t. VII, 1900, séance du 27 juillet, p. 2Ô9).
La forme de la lettre adressée par M. Picquenard au savant Secrétaire de
la Société botanique de France, se prêtant peu à l'analyse, nous la repro-
duisons in-extenso pour les lecteurs du Bulletin qui n'ont pas à leur disposi-
ron le périodique où elle a été publiée :
« Quimper, le 25 juillet 1900.
» Cher Monsieur,
» Je désire attirer l'attention des membres de la Société botanique de
France sur une nouvelle localité linistérienne du Fissidens polyphyllus Wils.
Ca plante est fort bien représentée dans cette localité, qui s'appelle
Reïer an Dioull (les Roches du Diable). Les roches que j'ai visitées s'éten-
dent sur la rive gauche de l'EHé, en bordure de la commune de Guili-
gomarc'b.
» Certaines de ces roches sont plus ou moins immergées ; d'autres s'élè-
vent'sur la rive du fleuve ou sur les lianes des coteaux. Elles m'ont fourni,
en outre du Fissidens polyphyllus, les espèces suivantes : Heppia Guepini,
Vlatysma glaucum, Alectaria jubata, A. bicolor, Hymenophyllum lun-
bridgense, et je ne doute pas que celte belle vallée, ainsi que celle du Scorf
qui lui est parallèle, ne réserve d'agréables surprises aux cryptogamistes qui
voudront s'y rendre.
» Je vous signale maintenant un monstre végétal comme vous n'en avez
probablement jamais rencontré. Il s'agit du Châtaignier de Kerseoc'h (com-
mune de Pont-l'Abbé). Cet arbre, dont vous trouverez ci-incluse la photo-
graphie, est encore très vigoureux ; il est entouré de onze autres Châtaigniers
de diamètres également fort respectables, mais beaucoup moins anciens que
74 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST, — T. 10
le géant qui est peut-être leur père (?). Le tronc du gros Châtaignier offre,
à une hauteur moyenne de un mètre, une circonférence de 15 mètres.
Malheureusement, ce géant est privé de son sommet, mais il n'est pas encore
creux et les énormes branches qu'il fournit, à partir d'une hauteur d'environ
trois mètres, forment à sa respectable vieillesse le plus beau diadème qui
puisse se voir.
» Recevez, etc. »
Le Lejeunea (Phragmicoma Dum.) Mackayi (Hook) en
France ; par M. Fernand Camus (Cahan : Revue bryolo-
gique, 1901, n" 1, p. 2).
M. Fernand Camus signale la présence en Bretagne, dans le Finistère, à
la Roche, près Landerneau, du Lejeunea Mackayi,* plante qui avait été
découverte, en France, près de Nice, par M. Orzeszko, mais qui n'avait pas
encore publié le fait.
Ém. li.
Aperçu sur la Flore bryologique de Pont-Aven
(Finistère) ; par M. G. Dismier (Cahan : Revue bryolo-
gique, 1901, n° 1, p. 3-7).
M. G. Dismier donne une liste de 139 Mousses, G Sphaignes, 38 Hépati-
ques recueillies par lui à Pont-Aven pendant quelques herborisations faites
au mois de juillet dernier.
A signaler parmi les espèces intéressantes : Fissidens osmundoides,
Fissidens tamarindifolius, Zygodon Stirtoni, Webera Tozeri, Eurynchium
Schleicheri, Sphagnum isophyllum .
Ém. II.
Présence en France du Lejeunea Rossettiana Mass. et
remarques sur les espèces françaises du genre
Lejeunea ; par M. Fernand Camus (Bull. Soc. botau. de
France, t. XLVII, 1900, séance du 22 juin, p. 187-205).
M. Fernand Camus, après d'intéressantes considérations sur le Lejeunea
Rossettiana, voisin du Lejeunea calcareu, mais dont les caractères propres
sont largement suflisants pour justifier la création de cette espèce nouvelle,
dit qu'il a pu reconnaître cette espèce dans un échantillon recueilli dans le
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 75
déparleraenl de la Corrèze par M. Rupin, el dans d'autres échantillons,
conservés dans les collections du Muséum de Paris, récollés, il y a plus de
cinquante ans, près de Montmorillon, par l'abbé de Lacroix.
Après avoir donné une idée de la dispersion générale des espèces du
groupe, M. F. Camus l'ail remarquer que la France possède actuellement huil
espèces de Lejeunea, qui paraissent surtout abondant dans l'ouest de ce
pays ; il donne ensuite les localités françaises actuellement connues de
toutes ces espèces el termine son article par d'intéressantes remarques sur
la synonymie des Lejeunea minulissima, inconspicua et ulicina.
Km. II.
Note sur quelques Parmelia du Finistère : P. cet rata Ach.,
P. pcrlata Ach., P. trichotera Hue, P. nilgherrensis Nyl.,
P. Pilossella Hue ; par M. G. -A. Picquenard (Paris :
Bail. Soc. botan. de Fr.. t. XLVI, 1899, séance du 8 déc,
p. 450-454).
M. Picquenard donne dans cette note les signes distinctifs des diverses
espèces des Parmelia du Finistère, de la section perlata, telles (pie les a
établies M. l'abbé Hue, dans ses « Causeries sur les Parmelia », parues dans
le Journal de botanique, en 1898 (t ).
Notre confrère dit arriver facilement à leur détermination sans loupe et
même sans user des hypochloriles de chaux ou de soude.
H résume son travail par le tableau suivant :
f° Face supérieure du thalle lisse et unie
a. Face inf. lisse (lv ± V™*) P. PERLAT A Ach.
b. Fac. inf. lisse par places, velues par d'autres
(Kîlauned-or) P. TIUCHOTERA Hue.
c. Face inf. lisse, bords à cils noirs (K + jaune). P. nilgiiehrexsis Nyl.
2° Face supérieure chargée de plaques d'iridium entremêlées
de poils noirs
Réaction : K + g™ P. pilossella Hue.
3" Face supérieure du thalle ornée d'un réseau blanc
Réaction : K + j^ puis rmige ^ P. cetuata Ach .
(t) Voir au Bulletin, t. IX, 1899, Extraits et Analyses, p. 95.
70 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Le Parmelia cctrata Hue est celui qu'avec lous les auteurs j'avais appelé
P. perforata dans ma « Note su* les Parmelia et les Physcia de l'Ouest » (I).
L'abbé Hue réserve ce nom pour un Parmelia à même réaction, mais à
forme supérieure sans craquelure, soit sans ce que M. Picquenard appelle le
réseau blanc et à face inférieure dépourvue d'autres poils que les rhizines.
D> A. V.-G.-M.
Les manuscrits de M. le chanoine F. Hodée ; par
le Dr C.-'A. Picquenard (Rennes : Bail. Soc. scieat. et médic.
de l'Ouest, t. IX, 1900, n° 4, p. 245-249).
Sous ce titre, notre collègue, M. le D'1 C.-A. Picquenard, appelle l'attention
des naturalistes, surtout celle des botanistes, sur les œuvres inédites de
l'abbé F. Hodée.
Les manuscrits du regretté naturaliste rennais, recueillis par l'un de ses
élèves, M. l'abbé Lucas, professeur à l'Institution Saint-Vincent, à Rennes,
sont tous, en effet, consacrés à des travaux de botanique, à part un petit
catalogue analytique des Mollusques de Bretagne intitulé par son auteur
« Catalogue de Mollusques ».
« L'un d'eux, sous le titre de « Notes de Botanique », est une étude assez
détaillée de la constitution, du développement, de la chimie de la cellule
végétale. » D'après M. Picquenard, ce manuscrit, de date récente (28 mars
1896), pourrait, avec quelques modifications, faire un petit ouvrage
classique.
Un autre, sous le titre de « Flore bretonne », se compose d'une série de
tableaux synoptiques conduisant aux familles, aux genres et aux espèces. 11
ne comprend, pour ainsi dire, que les plantes vasculaires ; les plantes cellu-
laires les plus connues y sont cependant indiquées. Ce travail, qui a demandé
à feu l'abbé Hodée, un temps relativement considérable, serait, d'après
les botanistes qui ont herborisé en sa compagnie, un petit chef-d'œuvre, ses
clefs analytiques atteignant « presque « la perfection.
Les Muscinées ont également été abordées avec assez de bonheur par le
botaniste rennais. Pour chacun des groupes étudiés existe un tableau où
l'auteur utilise les caractères tirés de l'appareil végétatif et de l'appareil
reproducteur ; ce système de clefs analytiques est excellent en ce sens qu'il
permet la détermination rapide d'une Mousse dont les capsules ne sont pas
développées.
(1) Voir au Bulletin, t. IL 1892, i» Partie, p. 155-160.
EXTRAITS ET ANALYSES. GEOLOGIE ET MINERALOGIE //
Les Champignons ont fourni à l'abbé Ilodée la matière de deux manuscrits,
l'un intitulé « Champignons » et l'autre « Notes sur les Champignons de
Bretagne ».
M. le D'- C.-A. Picquenard, qui l'ut au nombre des disciples du regretté
chanoine, se propose, d'ailleurs, après quelques remaniements nécessaires
avant l'impression, de publier, dans le Bulletin de la Société scientifique et
médicale de l'Ouest, les œuvres inédites sur lesquelles il vient de donner
quelques détails.
E. Marcii.
III. - GEOLOGIE ET MINERALOGIE
Échinodermes bathoniens du Calvados ; par A. Bigot
(Caen : Bull. Soc. linn. de Norm., 1898, 5e sér., II, p. 39-49).
Les falaises entre Langrune et Lion-sur- Mer ont autrefois fourni à
Morière et Eugène Deslongchamps, de belles lentilles formées par l'accumu-
lation d'individus presque entiers d'Isocrinus Nicoleti Desor. sp. et de véri-
tables grappes à'Hemicidaris langvunensis Colteau avec leurs radioles el
leur appareil masticateur en place.
L'éboulement d'une portion de falaise, à Lion-sur-Mer, a permis à M. Bigot
d'explorer une nouvelle lentille, ce qui l'a engagé à reprendre la présente
étude.
Bans le chapitre 11, l'auteur parle de la disposition dicyclique du calice
de Pentacrines, et, dans le chapitre III, il donne l'index bibliographique des
publications sur les Crinoïdes de Normandie et la liste des espèces du
liradfordien du Calvados.
L. B.
Rauracien et Séquanien des environs de Lisieux ;
par M. J. Skkodzki (Le Havre : Bull, de la Soc. géol. de
Normandie, 1896-97 [1899], XVIII, p. 23-49).
L'auteur fait une étude détaillée de ces terrains dans les environs de
Lisieux et la termine par un Tableau du synchronisme des couches raura-
ciennes et séquaniennes des environs de Lisieux avec celles du littoral.
L. B.
78 NANTES. — BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST. — T. 10
Quaternaire et Tertiaire des environs de Bayeux ;
par M. J. Skhodzki (Le Havre : Bull, de la Soc. géol. de
Normandie, 189(3-97 [1899], XVII, p. 50-58).
Laissant de côlé le Lœss et les allumons récentes, l'auteur passe en revue
les dépôts suivants :
Tektiaiiu-;
Pliocène moyen? — Dépôts des sables de Bayeux, de Cronay, etc.
Pliocène supérieur. — Dépôt du piqueray et des alluvions anciennes.
QUATERNAIKE
1° Dépôt de la terrasse fluvio-glaciaire du Planet ;
2° Dépôt du lœss ;
3° Formation des tourbières de Colleville-sur-Mer, d'Asnelles, etc..
actuellement en partie sous la mer, et commencement de la période actuelle.
l r».
Note sur les formations modernes : Les marais du
Gotentin ; par M. A. Renault (Chalon-sur-Saône : Bull,
de la Soc. des se. nat. de Saône-et-Loire, 1899, 25e année,
nouvelle sér., V, p. 198-201).
L'auteur donne une description très succincte des marais du Gotentin
dépendant des arrondissements de Saint- Lô, Coutances et Valognes, et les
résultats d'un sondage effectué à Carentan, lors de la construction des quais
du chenal de celte ville, en 184-5.
Couches à Goniatites et à Phacops dans l'Ille-et-Vilaine ;
par M. P. Lebesconte (Rennes : Bull, de la Soc. scient, et
méd. de l Ouest, t. VIII, 1899, séance du 2 juin. p. 87-88).
.Nous reproduisons in-extenso la courte ef intéressante noie de M. Lebes-
conte sur les couches à Goniatites.
« Vj\ étudiant les couches schisleuses qui recouvrent les Grautvackes
dévoniennes de Gahard el de Saint-Aubin-d'Aubigné, j'ai pu trouver une
faune très riche en fossiles. Parmi ceux-ci, la présence de Goniatites et de
EXTRAITS KT ANALYSES. GÉOLOGIE HT MINÉRALOGIE 79
Phacops prouve que ces schistes apparliennenl au Dévonien moyen. Ils
dépendent des Schiste* de Porsguen.
» Ces couches schisteuses sont séparées de la Grauwacke du Faou à
lentilles calcaires de Néhou (Dévonien inférieur) par la Grauwacke du Fret
(Dévonien moyen).
o Ces couches du Frel sont représentées dans l'IHe-et- Vilaine par des
schistes grossiers calcareux et des schistes fins intercalés de petits hancs
calcaires.
» Les Schistes de Porsguen montrent dans notre département des schistes
fins, argilo-ealcareux, feuilletés, d'une couleur gris-brunâtre ou brun-
v'erdâtre, à nodules siliceux très durs et à bancs schisteux semblant quelque-
fois décalcifiés.
» Ils se continuent par des Schistes fins à nodules siliceux contenant de
nombreux Céphalopodes, qui semblent indiquer un niveau plus élevé. »
Note sur l'étage à Anarcestes lateseptatus dans l'Ille-et-
Vilaine ; par M. Ch. Barrois (Lille : Ann. de la Soc. géol.
du Nord, t. XXVIII, 1899, séance du 21 juin, p. 116-117).
Parmi des fossiles recueillis par M. Cebesconle, à Saint- Aubin-d'Auhigné,
M . Barrois a reconnu :
Phacops Potieri, Dalmanites laciniata, Tentaculites scalaris. Anarcestes
lateseptatus Beyr., .4. subnautilinus ? Orthoceras sp., Belteroplion .sp.,
Cypricardia sp.. Spirifer subspeciosus, Sp. paradoxus, Sp. venus, Penta-
merus galeatus, Cyrtina heteroclyta, Ambocœlia umbonata, Leptaena
interstrialis, L. tœniolata, Strophodonta comitans, Merista plebeia.
Atrypa reticularis, Athyris concenlrica, Orthis eifeliensis, 0. striavula,
0. frigeri, Productus subaculeatus, Chonetes Davousti, Cyatophyllumsp.,
Aulacophyllum sp., Pleurodyctium granuliferum, Fistulipora sp.
Ces GoniatiteJ, qui méritent surtout de fixer l'attention, sont, en général,
mal conservés, Anarcestes lateseptatus Beyr. a cependant été reconnu.
M. Barrois avait déjà recontré cette espèce à lzé.
Ce niveau à Anarcestes lateseptatus couronne donc, dans l'llle-et-
Vilaine, de Saint-Aubin-d'Aubigné à lzé, la série dévonienne. Il est l'équiva-
lent des schistes de Porsguen à Céphalopodes et des schistes de Wissenbach
(Nassau). Il représente le faciès pélagique des calcaires à Brachiopode's de
Sablé et de l'Eifelien des Ardennes et de l'Eifel.
C. B.
80 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Une découverte géologique à Villers-sur-Mer ; par
M. H. Dou ville (Paris : Feuille des Jeunes Naturalistes,
1er janv. 1900, 30° année, p. 37-38).
Sur les indications de M. Adrien Dollfus, M. Douvillé a examiné un nou-
veau gisement fossilifère au-dessus de la gare de Viliers, sur la route de
Tourgeville. L'affleurement est constitué par des marnes grises, visibles dans
les fossés de la route, contenant Liogryphea Alimena et Liogr. dilatât n.
espèces des marnes de Dives, niveau inférieur à toutes les couches qui
affleurent dans la falaise de Viliers.
Une observation nouvelle est venue compléter cette première donnée. Un
fort coup de mer a enlevé environ deux mètres de sable sur la plage et a
mis à nu le pied de la digue; celle-ci, au nord de la rue de la Mer, vient
s'appuyer sur un banc de calcaire jaunâtre où MM. J. Raspail, Schlumberger
et Adrien Dollfus ont recueilli un certain nombre de fossiles. M. Douvillé y
a reconnu : Am. subbakeriœ, Trigoniarf. elongata, Pholadomya inornata,
Ph. carinata, Zcilleria umbonella, Rh. spathica, Dysaster ellipticus, espè-
ces caractéristiques du Callovien à Am. coronatus, niveau inférieur aux
marnes de Dives.
Il résulte de celte découverte qu'il existe probablement, sur le bord de la
mer, une faille produisant une dénivellation de plus de soixante mètres. Le
bombement en forme de voûte que présentent les couches jurassiques, entre
Viliers et Trouville, aurait ainsi son point le plus élevé à Viliers même et
non pas à Bénerville, comme on l'avait pensé jusqu'à présent.
L. B.
Notes géologiques ; par M. Bézier (Rennes : Bull, de la
Soc. méd. et scient, de l'Ouest, t. IX, 1900, séance du 1er juin,
p. 171-176).
A la gare de Gosné, llle-et-Vilaine, en creusant un puits, on a découvert
une couche de schistes amp élit eux avec Monograptus priodon Bronn. sp.,
Orthis voisine de O. Danjoui Rou.
En mai 1899, M. Bézier a récollé un Trinudeus dans les grès de la lande
de Baugé, au lieu dit « Lande-Bœuf ». Un bel échantillon a été recueilli
plus récemment, au même lieu, par M. Kerforne.
Vers le village de la Foulerie, dans une grauwacke ferrugineuse et
micacée qui traverse la route qui conduit à Gahard, M. Bézier a trouvé
Platyceras Lorieri Vern. ? à l'état de moule interne, espèce qui n'avait
pas encore été signalée dans le Dévonien de l'HIe-et- Vilaine.
1 L. li.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 81
Coupe géologique de la Belle-Étoile, près Saint-
Senoux, à Haute-Bouëxière, près la station de
Guichen-Bourg-des-Comptes ; par M. P. Lebesconte
(Rennes : Bull, de la Soc. médicale et scientifique de VOuest,
t. IX, 1900, séance du 6 juin, p. 179-181, avec une coupe).
La note présentée par M. Kerforne, dans la séance du 7 juillet 1899, inti-
tulée : Note sur VOrdovicien du sud de Rennes (I), a conduit M. Lebes-
conte à donner une coupe de la Belle-Etoile, à la Haute-Bouëxière, passant
par la gare de Guichen, c'est-à-dire dirigée du S.-O. au N.-E.
En partant de la Belle-Etoile, on observe, suivant l'auteur, la succession
suivante : 1, grès armoricain de la Belle-Etoile; 2, schiste ardoisier inf. à
Calymene Tristani ; 3, grès de May; 4, schistes à Trinucleus versant N. du
Canut supportant, dans un synclinal, le grès culminant, visible sur 15 mètres
seulement, dans une tranchée près le tunnel de la Trottinais. A partir de ce
point, qui forme l'axe du synclinal, on retrouve, en sens inverse, en se
dirigeant vers la Haute-Bouëxière : A, schisles à Trinucleus, versant N. du
Canut; 3, grès fossilifère de May de la gare de Bourg-des-Comples; 2, schiste
ardoisier à Calymene Tristani, et 1, grès armoricain de la Haute-Bouëxière.
L. B.
L'Ordovicien du Sud de Rennes (deuxième note) ; par
M. Kerforne (Rennes : Bull, de la Soc. scientifique et médi-
cale de l'Ouest, t. IX, 1900, séance du 7 déc, p. 267-271).
L'auteur rappelle qu'il a donné, dans sa première note (2), une coupe
partant de la Belle-Étoile et se dirigeant en ligne droite vers la gare de
Bourg-des-Comptes, mais jusqu'au niveau du Canut seulement. Cette coupe
rencontre le grès gothlandien ; ce grès, qui est marqué sur la carte au
80.000'\ se trouve un peu au sud de la station proprement dite. Il expose
ensuite l'inconvénient qu'il y a à se servir de l'expression « grès de May »
pour désigner diverses assises gréseuses ordoviciennes, le grès de May
comprenant plusieurs niveaux.
L. B.
(1) Voir au Bulletin, t. X, 1900, Extraits et Analyses, p. 37.
(2) Voir au Bulletin, t. X, 1900, Extraits et Analyses, p. 37.
82 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Faune éocénique du Cotentin (Mollusques) ; par
MM. Cossmann et G. Pissarro [1er article] (Le Havre : Bull.
Soc. géol. de Normandie, t. XIX, 1898-1899 [1900J, p. 19-76
avec 6 pi. phototyp.).
Dans ce volume, les auteurs ont commencé la monographie des Mollusques
éocènes du Cotentin.
Les gisements de cette région, signalés autrefois par de Gerville, puis
étudiés par Desnoyers, de Caumont, Defrance et Deshayes, ont été décrits en
détail, en 1875, dans l'important travail de MM. Vieillard et G. Dollfus sur
les terrains crétacés et tertiaires du Cotentin. Dans ce travail, la stratigra-
phie des couches éocènes et leur synchronisme avec celles des environs de
Paris ont été bien élucidés, et les listes de fossiles à l'appui ont révélé
l'intérêt paléontologique de ces terrains.
Depuis ce travail, aucune recherche nouvelle n'avait été faite, et les gise-
ments du Cotentin étaient menacés de retomber dans l'oubli, comme ceux
de la Loire-Inférieure, lorsque, en 1895, par l'intermédiaire de plusieurs
amis de la paléontologie tertiaire, des fouilles ont été entreprises dans les
couches les plus fossilifères de Fresville et de Hauteville ; le résultat de ces
fouilles a été fructueux et de nombreuses espèces, dont beaucoup de nou-
velles, ont été trouvées ; toutefois, il est probable que ces gisements n'ont
pas encore dit leur dernier mot, aussi serait-il à désirer que les recherches
fussent continuées en vue du travail en cours.
Les gisements de Fresville et de Hauteville sont particulièrement intéres-
sants pour notre lîulletin, en raison de leur parallélisme probable avec les
gisements de la Loire-Inférieure. M. Vasseur (1) assimile, en effet, les cou-
ches de Fresville aux sables de Bois-Gouët, et celles d'Hauteville aux sables
de la Close et de Coislin ; ce n'est que lorsque la détermination des espèces
sera terminée, qu'on verra si ces assimilations sont confirmées.
Pour la monographie du Cotentin, M. Cossmann, déjà absorbé par de
nombreuses publications simultanées, s'est adjoint un jeune collaborateur,
M. G. Pissarro, ardent paléontologue qui fait là ses premières armes et pro-
met de suivre les traces du Maître.
Le premier article comprend les Céphalopodes, les Pulmonés et deux
familles des Prosobranches, les Terebridœ et les Pleurotomidœ.
Voici la liste des espèces décrites avec l'indication de celles qui sont com-
munes avec les gisements de la Loire-Inférieure.
(1) G. Vasseur, Recherches sur les terrains tertiaires de la France occi-
dentale, p. 413.
EXTRAITS ET ANALYSES.
(lEOLOC.lE ET MIXKKAI.OGIE
8.'}
ENUMÉRATION DES ESPÈCES
Beiosepia Blainvillei Desh
Beloptera belemnitoidca Blainv... .
Vasseuria occidentalis Mun.-Ch. . .
Nautilus umbilicaris Desh
Pianorbis cf. spiruloides Desh
— pygnisaus Desh
— Brasili nov. sp
Auricula Lamarcki Desh
— Douvillei Vass
Marinula cf. Pfeifferi Desh
— constantinensis nov. sp
Stolidoma Brasili nov. sp
Siphonaria costaria Desh
Actœon subinflatus d'Orb
— cf. Bezançoni Cossm
— eJatior nov. sp
Liocarenus conovuliformis Desh...
Vovule.Ua redacta Desh
Scaphander conicus Desh
— altavillensis Desh
— Iwuis Defr
Biillinella Bruguieri Desh
— goniophora Desh
— acroclione nov. sp
— cylindroides Desh
— conulus Desh
Acroslemnia rorunatum Desh
— rhomboidale nov. sp
Roxania Lennieri nov. sp
— Lamarcki Desh
Bulla plicala Desh
Plicobulla Jbumasi Cossm
Amphisphyra assula Desh
Ringicula ringens Lk
— Mnrleti Vass
COTENTIN
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-f-
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4
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4-
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-i-
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84
NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST.
T. 10
ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES
Ringicula Bourdoli nov. sp
— Brasili nov. sp
Terebra plicatula Lk
Surcula dentatq Lk
— Oppenheimi nov. sp
— costidentata nov. sp
— polygona Desh
— catenata Lk
Pleurotoma dubitativa nov. sp. .
— unisevialis Desh
— evanescens Cossm ,
— procera de Boury ,
— fresvillensis nov. sp
— distanticostata nov. sp.. . .
— cf. bicatena Lk
— cf. obliterata Desh
— semiinflexa nov. sp
— Miqueli nov. sp
Drillia constantinensis nov. sp..
— edulcorata nov. sp
— Dubusi nov. sp
— turrella Lk
— armoricensis Cossm
— — var. Ivolasi nov. var
— granxdata Lk
— Brasili nov. sp
— angulosa Desh
— glaphyrelîa nov. sp
— sulcata Lk
— Danjouxi Baud
— ischnomorpha nov. sp. . . .
— arœocolpa nov. sp
— coslaria Desh
— Peyroti nov. sp
— ozodocolpa nov. sp
COTENTIN
+
+
+
+
4-
+
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+
+
EXTRAITS ET ANALYSES.
GEOLOGIE ET MINERALOGIE
85
ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES
Dfitlia Pellati tiov. sp
— Aldrichi nov. sp
— Ammoni nov. sp
— ischnocoipa nov. sp
Bêla fresvillensis nov. sp
— perinflata nov. sp
— Gervillei Desh
— diachorista nov. sp
— drilliaeformis nov. sp
— decussata Cossm
Borsonia variolata nov. sp . . . .
— obtusicosta nov. sp
— Chevallieri Cossm
— Bellardii Desh
— Dauvillei nov. sp
— calliphlyctis nov. sp
— obesula Desh
— Oppenheimi nov. sp
— turbinelloides Desh
— ischnocoipa nov. sp
— punctolirata nov. sp
— baccata nov. sp
Mangilia semicostulala Desh...
— labrotida Cossm
Raphitoma plicata Lk
— Lennierx nov. sp
— Baudoni Desh
— perplexa Desh
— elachista nov. sp
Amblyacrum Bevnayi Cossm. .
Peralotoma fragilis Desh
— pachycolpa nov. sp
— striarella Lk
— appropinquans de Boury
— crassifunis nov. sp
COTENTIN
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
■f
+
+
+
+
+
+
iS6 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
En résumé 104 espèces, dont 45 nouvelles, sonl décrites dans ce premier
fascicule ; sur ces 104 espèces, 28 se retrouvent dans la Loire-Inférieure, et
50 sont communes au Bassin de Paris.
Le deuxième fascicule de cet intéressant travail est en préparation.
A. D.
Notice explicative de la feuille de Saumur (n° 119
de la Carte géologique détaillée de la France au 80,000e) ;
par MM. Louis Bureau, Wallerant et Welsch.
('.elle feuille venant de sortir des presses, nous nous empressons d'en
reproduire la légende.
INTRODUCTION
La feuille de Saumur comprend une partie de l'extrémité S.-O. du bassin
e
pas un centimètre, les phyllades, les diorites et diabases.
Y, a Granité amphibolique. — Le massif de cette roche ne fait que
mordre sur cette feuille, et il faut aller sur la feuille de Cholet pour le
trouver bien développé.
y. Granité. — On retrouve ici la continuation de la lentille granitique
de Pouzauges, qui, en passant sur cette feuille, se rétrécit beaucoup et
change deux fois de direction. De la direction N.-O.-S.-E., qu'elle possède
sur la feuille de la Roche-sur-Yon, elle prend la direction O.-E. ; puis elle
s'infléchit et prend la direction N.-S. Ce granité devient de plus en plus
basique quand il se dirige vers le S.-E. L'amphibole devient de plus en plus
abondante et la roche passe à une véritable diorite, sur la route de Chiche à
Clessé, au contact des phyllades. Entre Adilly et Saint-Cermain-de-Longue-
Chaume, les deux salbandes se réunissent et se séparent à nouveau plus au
sud, pour laisser voir le granité amphibolique.
l Amphibolite et Diorite. — Celles-ci s'observent en massifs englo-
bant des porphyroïdes et présentent les caractères typiques de la roche. Les
amphibolites interstratitiées au milieu du Précambrien sont à grain tin et
principalement constituées d'amphibole, d'épidote et de calcite.
■j, Des porphyrites andésitiques, parfois ealcarifères, continuation
de celles des feuilles d'Angers et d'Ancenis, forment une importante venue
qui longe le bord nord du Carbonifère inférieur, dans les poudingues duquel
on les trouve en galets. On les observe à Faye, à la l'ichardière, à l'est de
Marligné-Rriand et de Saint-Ceorges-Châtelaison, à Baugé-Menuau.
r, Diabase. — Roche à texture ophilique, dans laquelle l'augite est
presque totalement transformée en diallage.
Q Un important lilon de quartz, long de trois kilomètres, se voit près
rétablissement des eaux ferrugineuses de .louannet, entre Thouarcé et
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET M1NÉHALOGIE 93
Martigné-Briand. 11 semble s'être fail joui- dans la grande faille qui longe le
bord sud du Carbonifère de la Basse-Loire.
REMARQUES STRÀTIGRAPHIQUES, OROGRAPHIQUES
ET HYDROGRAPHIQUES
La transgression jurassique suc celte feuille commence avec les premières
couches du Lias supérieur, aussi bien à Tbouars qu'auprès tb' Doué. La
transgression cénomœnienne est très visible aussi ; les argiles micacées et les
sables verts reposent sur l'Oxfordien, le Callovien, le Bathonien. le Bajocien,
le Toarcien, sur les scbisles anciens et les roches cristallines.
Il y a des failles, quelquefois importantes, en rapport avec des ondulations
des couches, de direction armoricaine. C'est, du sud au nord :
a. \Jn anticlinal faible qui passe à Tbouars.
b. Un synclinal entre Thouars et Montreuil-Bellay.
c. Au sud de cette dernière ville, passe la faille anticlinale du Loudu-
nais, connue depuis longtemps sur certains points, qui met en contact
l'Oxfordien avec le Cénomanien et le Turonien, au N.-E. de Loudun, puis le
Cénomanien avec le Jurassique ou les schistes (Baugé) ; dans les environs de
Doué, il y a une série de petites failles parallèles à celle du Loudunais
(aux Verchers, au sud de Doué, aux moulins de Douces) ; l'une d'elles est
postérieure aux faluns miocènes.
d. Une ondulation synclinale suit le bord de la Loire, en passant à Saint-
Florent-de-Saumur.
e. Il y a, au N.-E., l'indication d'un anticlinal qui passe auprès de
Bourgueil .
Une faille anticlinale, à peu près perpendiculaire à la direction précé-
dente, passe à Saint-Vincent, à trois kilomètres à l'est de Saumur ; son
amplitude est de 55 mètres environ, elle relève le Cénomanien inférieur
contre le Turonien. L'influence de cette direction se fait sentir sur le cours
du Tliouet et du Négron.
Un niveau d'eau important existe à la partie supérieure du Toarcien ; il y
a de nombreuses sources, quelquefois minérales, dans le massif sablo-
argileux du Cénomanien ; le niveau d'eau le plus étendu est celui qui se
trouve au-dessus des marnes blanches c5b.
CULTURES
Les plateaux (e, et c7) sont en partie couverts de brandes ; ils offrent des
sols froids, peu perméables, soit à cause de leur nature compacte argileuse
ou marneuse, soit par suite de la présence du banc de grès poudinguiforme ;
94 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
de plus, les plateaux c1 sont dépourvus de calcaire; la culture utilise ces
terrains de plus en plus.
Les pentes du Crétacé sont couvertes de sable éboulé sur les terres cal-
caires du Turonien ; elles portent des bois (forêt de Fontevrault) ou des
vignes renommées (Saumur) en partie détruites, avec des noyers et autres
arbres à fruits. Le tuffeau est un sol calcaire brûlant (terre d'aubue).
Les marnes blanches c5b donnent une terre calcaire compacte, souvent
excellente, dite aubue grasse. Les terres sableuses du Cénomanien c5a sont
légères, faciles à travailler, et se font remarquer par des cultures de
graines (Brion), des pépinières (Doué) ; si le sable est trop dominant, on a
affaire à des sols maigres où on reconstitue aujourd'hui en vignes françaises ,
malheureusement ces sables sont bas et exposés aux gelées.
Les plateaux jurassiques sont couverts d'une terre blanchâtre plus ou
moins abondante sur l'Oxfordien, quelquefois rougeàtre, à nombreux
fragments calcaires, autour de la Motte- Bourbon ; on les dit galuches.
Les champagnes de Douvy et de Montreuil sont très sèches.
DOCUMENTS ET TRAVAUX CONSULTÉvS
Cartes géologiques : 1° Carte générale de la France, par Dufrénoy et Élie
de Beaumont (1842) ;
2° Carte du Bassin anthracifère situé dans le département de Maine-et-Loire,
par A. Wolski (1843);
3° Carte géologique du département de Maine-et-Loire, par de Montmarin,
Lechatellier et Cacarié (1845) ;
4° Carte géologique et agronomique du déparlement de la Vienne, par
de Longuemar (1866) ;
5" Carte du canton de Vihiers (Maine-et-Loire), par M. Danton (1870) ;
6° Carte géologique du département de Maine-et-Loire, dressée sur les
documents fournis par le Service des Mines Anonymes, Angers (1872) ;
7° Carte hydrographique du département de Maine-et-Loire, dressée par
Renou (1796), éditée par M. L.-P. Davy (1880).
Travaux géologiques de MM. Dujardin, Cacarié, d'Archiac, Hébert,
Courtiller, de Longuemar, Desvaux, Fournier, de Grossouvre.
Renseignements fournis par M. Lucas (Montreuil-Bellay).
EXTRAITS ET ANALYSES. -- GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 95
Étude sur les Ardoisières de l'Anjou. — Considéra-
tions géologiques et paléontologiques, méthodes générales
d'exploitation, conclusions et généralités sur les Ardoi-
sières avec Appendice concernant les lois, décrets et règle-
ments, etc. ; par Félix Benoit, contrôleur des mines.
1 vol. in-12, 1899, Angers, Lachèse et Gie ; Paris, veuve
Ch. Durand.
Ce livre a pour objet les Ardoisières envisagées au poinl de vue industriel.
La géologie et la paléontologie n'y sont qu'incidemment traitées. L'auteur
indique l'état actuel des méthodes d'exploitation et de la législation des
Ardoisières, et donne la nomenclature de certains termes en usage dans les
Ardoisières de Maine-et-Loire.
L. K.
Note sur le quartz sédimentaire de la Ghangerie
(commune de Beaucouzé, Maine-et-Loire) ; par MM. Ch.
Baret et O. Desmazières (Bull. Soc. cVét. scient. d'Angers,
nouv. sér., XXIXe année, 1899 [1900], p. 243-254).
Dans cette note, MM. Ch. Barel et 0. Desmazières exposent, dans une
rapide étude, leurs observations personnelles sur les quartz à pseudo-
morphoses du village de la Changeriê, commune de Beaucouzé, Maine-
et-Loire. Ces quartz ont un aspect particulier et une structure spéciale;
ils renferment en quantité des pseudomorphoses de calcite ; ils sont souvent
radiés et présentent généralement une texture compacte, agatoïde et cris-
talline. Ménard de la Groye et Dubuisson les ont assimilés aux quartz de la
forêt de Vertou (Loire-Inférieure) ; plus tard, M. Préaubert, d'Angers, leur
attribua une origine geysérienne ; M. Louis Bureau les considère comme
faisant partie d'une vaste éruption se rattachant aux émissions granitiques de
Bécon. Les auteurs de la note les considèrent comme de véritables quartz
sédimentaires, formés par voie humide ; ils les assimilent à ceux de Vertou
et de Couëron qui occupent, dans la Loire-Inférieure, de vastes étendues de
terrain et dont la ressemblance exacte ne peut faire l'objet d'aucun doute.
Quant à l'âge de ces formations, très difficile à préciser et sur lesquelles les
géologues ont à peine porté leur attention, ils les placent vers la tin du
Pliocène, sans doute au moment du retrait de la mer pliocène.
C. B.
96 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
IV. — DIVERS
Liste des objets d'histoire naturelle offerts ou acquis
par la Société de Cholet en 1896-97-98 ; par G. Gàlais (Bull.
Soc. d. se. lettres et beaux-arts de Cholet et de l arrondisse-
ment, 1899. p. 257-262).
Le conservateur des collections d'histoire naturelle, M. Galais. a dressé
l'inventaire des objets qui sont venus augmenter ces collections pendant le
cours des années 1896-97 et 98. Les Lépidoptères rhopalocères. les Mollus-
ques gastéropodes indigènes et la Minéralogie locale sont les parties qui
ont été les plus privilégiées.
E. March.
TABLE DES MATIERES
DU DIXIÈME VOLUME
(Dernier de la première série)
DU BULLETIN DE LA SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
1900
PREMIERE PARTIE
Extraits des Procès-verbaux des séances in à xxxm
Notes insérées aux Procès-verbaux :
Séance du "2 février 1900
PlCQUENARD, I)r C.-A. — Le chanoine Hodée (notice nécrologique). vm
Séance du 2 mars
Bureau, Louis. — L'échouement d'un Cachalot à la Tranche,
Vendée xi
Séance du 4 mai
Marchand, Ernest. — Durée du processus d'ossification des arcs
haemaux, haemapophyses. os en V ou en chevrons accompa-
gnant les vertèbres caudales des Cétacés xvi
Séance du 1er juin
Dominique, abbé J. — biagnose d'une variété nouvelle d'Hémip-
tére, Peritrechus genieulatus Hab. var. namnetensis Dom xx
BocquiëR, Edm. — Note sur un Veau monstrueux xxi
Notes et Mémoires
I. - ZOOLOGIE
Bureau, Louis. — Le Lyete canaliculé (Lyctils canalicu-
latus Fabr.) et les ravages qu'il fait dans les parquets
et autres bois ouvrés ( fig. ) 169
Dominique, abbé J. — Additions et annotations au Catalogue
des Orthoptères de la Loire-Inférieure 73
— Fourmis jardinières (fig.) 163
— Trois Orthoptères nouveaux du Congo français (pi. III) 203
— Encore quelques mots sur l'élevage des Bacilles 229
58615
98 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Marchand, Ernest.— Notules de Tératologie ichthyologique.—
A propos de diverses anomalies observées, en 1900, chez
quelques Poissons de la faune de la Loire-Inférieure (fig.) 235
— Sur le retour au nid du Bembcx rostrata Fabr. (Unique
observation) 247
Pizon, Antoine. — Etudes biologiques sur les Tuniciers
coloniaux fixés. — Deuxième partie : Botryllidés et
Distomidés (fig. et pi. I - II ) 1
II. — BOTANIQUE
Camus, Fernand. — Note sur les Muscinées de l'archipel de
Bréhat (Côtes-du-Nord) et Etude préliminaire sur les
Muscinées du département des Côtes-du-Nord avec
une Liste des espèces de ce département 105
Picquenard, C.-A. — Herborisations lichénologiques dans
le Finistère, d'octobre 1897 à octobre 1899 91
III. - GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
Baret, Ch. — Notes pour servir à la Minéralogie de la
Loire-Inférieure 103
— Éclogite à disthène de Saint-Philbert-de-Grandlieu
(Loire-Inférieure) 225
Bocquier, Edmond. — Pénéplaines vendéennes (fig.) 211
Bureau, Louis. — Rapport à M. le Directeur du Service de
la Carte géologique détaillée de la France. — Feuille
d'Angers 219
DEUXIÈME PARTIE
Extraits et Analyses
Liste des Collaborateurs chargés des Analyses 2
I. - ZOOLOGIE
Bouvet, G. — Un Poisson nouveau pour nos rivières. Le
Lepomis rhegalotis Raff 55
Caullery et Mesnil. — Sur une nouvelle espèce de Balano-
qlossus (B. KœhleriJ habitant les côtes de la Manche.. . 57
Daniel, Lucien. — Sur quelques cas d'albinisme observés
chez les Oiseaux en Ille-et-Vilaine 54
TABLE DES MATIÈRES 99
Dautzexberg, Ph. et Durochoux, P. — Faunule malacolo-
gique des environs de Saint-Malo t>0
Fauvel, Pierre. — Observations sur les Arénicoliens (Anné-
lydes polychètes sédentaires). Anatomie comparée el
systématique 9
— Palaemon serratus Penn. à rostre monstrueux f>7
Sur les stades Clymenide et Branchiomaldane des Aré-
nicoles ")
Revelière, J. — La Mante religieuse 4
Saint-Joseph, baron de. — Annélides polychètes de la rade
de Brest et de Paimpol 7
Sénéchal, Raoul Le. — Catalogue des Coléoptères de la
famille des Carabiques, recueillis dans le département
de l'Orne 55
Trouessart, Dr. — Description d'espèces nouvelles tVHalu-
caridae [Rhombognalns magnirostris lionyx, subsp. nov.l 5G
100 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. Kl
II. - BOTANIQUE
A vice, D<\ — Sur le Solanum Dulcumara var. maritima [Ext.
d'une lettre adressée à M. E. Malinvaud] 62
Botting Hemsley, W; — Matthiola sinuata, var. oyensis.
[Trad. de M. Ch. Ménier] (pi. color.) 10
Calvé, Le et Malherbe, D' H. — - Sur un Trichophyton du
Cheval à cultures lichénoïdes / Trichophyton minimum! 19
Camus, Fernand. — Le Lejeunea (Phragmicoma Dum.)
Mackayi (Hoock) en France 74
— Présence en France du Lejeunea Rossettiana Mass., et
Remarques sur les espèces françaises du genre
Lejeunea 74
Chevalier, Aug. — Observations sur la Castration des
plantes par le froid et sur la Cléistogamie hivernale . . 15
Corbière, L. — Les landes de Lessay 72
Dismier, G. — Aperçu sur la Flore bryologique de Pont-
Aven (Finistère) 74
Duc, René. — L'histoire de nos vieux arbres 16
Dufour de la Thuillerie, A. — Note sur les Daucus carota
et gummifev 14
Cadeau de Kerville, Henri. — Les vieux arbres de la
Normandie. — Etude botanico-historique 62
— Les vieux arbres de la Normandie. — L'If du cime-
tière de Saint-Jean-le-Thomas (Manche) 72
— Les Chênes porte-gui de la Normandie 72
Gentil, Amb. — Contribution à la Flore sarthoise. — Relevé
des observations faites en 1899 13
Grelet, abbé L.-J. — L'Ophrys aranifera et ses diverses
formes dans le midi des Deux-Sèvres 12
Guérin, Ch. — Observations biologiques sur le Gui / Viscum
album ' 15
Izoard, P. — Herborisations normandes en 1899. dans le
Calvados et l'Orne 10
Ménier, Ch. cl Monnier, I)1 Urbain. — Un deuxième cas
d'empoisonnement par le Lepiota helveola Bres 19
TABLE DES MATIÈRES 101
Picquenard, C.-A. — La végétation de la Bretagne étudiée
dans ses rapports avec L'atmosphère et le sol 1
III. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
Bàret, Ch. et Desmazlères, 0. — Note sur le quart sédimen-
taire de la Changerie (commune de Beaucouzé, Maine-
et-Loire) 95
Barrois, Ch. — Légende de la Feuille de Quiberon (>
— Note sur l'Ordovicien du sud de Rennes 'M
Sur le Gothlandien de la presqu'île de Crozon (Finis-
tère) 39
102 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10
Kerforne, F. — Niveau à Phacops Potieri dans l'Ille-et- Vilaine 4(>
Sur les principaux niveaux du Dévonien de l'Ille-et-
Vilaine 43
— L'Ordovicien du sud de Rennes (deuxième note) NI
Lebesconte, P. — Périodes géologiques gallo-romaine et
franque. Leurs relations avec le Quaternaire, le
Pliocène et l'Époque moderne 46
Époques et mode de formation du détroit du Pas-de-
Calais. Modifications subies par le littoral depuis l'ori-
gine du détroit jusqu'à nos jours 49
Couches à Goniatites et à Phacops dans l'Ille-et- Vilaine. 78
Coupe géologique de la Belle-Étoile, près Saint-Senoux,
à Haute-Bouëxière, près la station de Guichen-Bourg-
des-Comptes 81
Renault, A. -- Note sur les formations modernes : Les
marais du Cotentin "8
Saint-Quentin, L. de. — La Houille à Saint-Mars-de-Coutais. 20
Skrodzki, J. — Rauracien et Séquanien des environs de -
Lisieux 77
Quaternaire et Tertiaire des environs de Bayeux 78
IV. - DIVERS
Calais, G. — Liste des objets d'histoire naturelle offerts ou
acquis par la Société de Cholet en 1896-97-98 96
Date de publication des numéros trimestriels
1« et2e trimestres. 30 juin 1900. /"' Partie : p. 1-104; 2e Partie: p. 1-32.
3e trimestre. 30 sept. 1900. Pe Partie : p. 105-216; 2e Partie : p. 33-52.
t<- trimestre. 15 juin 1901. p. 217-250; p. 53-106
ERRATA
Ire Partie. — Page 84, Tettix Kiefferi, ligne 6, au lieu de : de
Pologne, lisez : de Sologne.
88, au lieu de : Thamnotettix, lisez : Thamno-
trizon.
EXTRAITS DES STATUTS ET RÈGLEMENT
Statuts: Art. 7. — Sont membres fondateurs les personnes qui auronl
fait, à une époque quelconque, une ou plusieurs souscriptions de 300 fr.
Art. S. — Les noms des membres fondateurs figurenl perpétuellement en
tète des listes alphabétiques, et ces membres reçoivent gratuitement, pendant
toute leur vie, autant d'exemplaires des publications de la Société qu'ils onl
fail de souscriptions de 300 fr.
Art, 9. — Sont membres titulaires les personnes qui versenl la cotisation
annuelle complète (12 t'r. >.
Art. 10. — Sont membres correspondants les personnes qui habitent en
dehors de ht ville de Nantes et versenl la cotisation réduite (10 fr.).
Art. II. — Sont membres affiliés les étudiants en médecine et en phar-
macie, les étudiants inscrits dans l'une des facultés des sciences, des lettres
ou de droit, ou autres établissements d'instruction. Ces membres versent la
cotisation minima (6 fr.).
Règlement: Art. i. — Les membres titulaires et les membres corres-
pondants peuvent toujours racheter leurs cotisations à venir. Ils deviendront
ainsi membres à vie. Le taux du rachat est iixé à 200 t'r. pour les membres
titulaires et à 150 fr. pour les membres correspondants.
Le rachat peut être fait en deux annuités consécutives de 100 t'r. pour les
membres titulaires et de 75 fr. pour les membres correspondants.
Art. 5. — Les membres fondateurs peuvent également verser leurs 300 fr.
en deux annuités consécutives de 150 fr. chacune.
Art. ri. — Tout membre ayant racheté ses cotisations, peut devenu-
membre fondateur en versant une somme complémentaire de 100 fr. s'il est
titulaire, et une somme de 150 fr. s'il est correspondant.
Art. 7. — Les établissements publics et les sociétés scientifiques de France
et de l'étranger peuvent être admis comme membres de la Société aux
mêmes charges et aux mêmes droits qu'un membre titulaire si leur siège est
à Nantes et qu'un membre correspondant dans le cas contraire.
Nantes, Imp. R. Guist'hau, A. Dugas, Suce. 5 & 6. Quai Cassabd
BULLETIN
DE LA
SOC] ÉTÉ
DES
SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
fondée le 27 février 1801
TABLE DES MATIERES
ni : la
PREMIÈRE SÉRIE
(Tomes I à X. — 1891 à 1900)
Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle
ni:
NANTES
Nantes. Imp. R. f.nST'HAU, A. Dl'f.AS, Succpssi ur, •"■, i]ti:ii Ftassanl
Divisions de la Table des Matières
Pages
Fondation de la Société 1
Liste des Membres et des Sociétés correspondantes 1
I. - ZOOLOGIE
1. — Procès-verbaux des séances ; Muséum 2
2. — Travaux originaux 1!)
.'!. — Extraits et analyses 21
II. - BOTANIQUE
1 . — Procès-verbaux des séances ; Muséum 39
2. — Travaux originaux -I(>
.'i. — Extraits et analyses I!)
III. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
1. — Procès-verbaux des séances ; Muséum (il
2. — Travaux originaux (i,'!
.'!. — Extraits et analyses " 65
IV. — MÉLANGES ET SUJETS DIVERS
1 . — Procès-verbaux des séances 77
2. — Travaux originaux 77
.'i. — Extraits et analyses 77
V. - NOUVELLES
Distinctions honorifiques, Nominations, Congrès scientifiques,
Nécrologie, etc 79
VI. - ESPÈCES NOUVELLES
1 . — Zoologie 83
2. — Botanique
.'}. — Paléontologie animale or»ogno.
1896, p. li.
2. - TRAVAUX ORIGINAUX
Beau, Le. — Sur un nouveau casier à Chevrettes et sur l'éclosion
artificielle du Homard. 1892, p. 219.
Beauregard, H. — La Baleine de Porsmoguer. 1892, p. 138, pi. vi.
— Contribution à l'étude de Orthaguriscus truncatus (Flem.). 1893,
p. 229, pi. v.
Bonjour, Samuel. — Note sur quelques Lépidoptères nouveaux
ou intéressants pour le département de la Loire-Inférieure.
1894, i). 185.
— Sur quelques Lépidoptères de la Loire-Inférieure. 2e Note.
1896, p. 23.
— Sur quelques Lépidoptères intéressants ou nouveaux pour le
département de la Loire-Intérieure. 3'' Note. 1898, p. 93.
— Faune lépidoptérologique de la Loire-Inférieure. Macrolépi-
doptères. 1897, p. 161.
Borgogno, C. — Note sur la capture d'une Tortue caouane {Chelu-
nia caouana) sur les cotes de Vendée. 1894, p. 73, pi. n.
20 BULL. SOC. SC. XAT. OUEST FR. -- 1"' SLR. 1891-1900
Bureau, Ed. — Liste de Lépidoptères de la Loire-Inférieure non
signalés jusqu'ici. 1894, p. 161.
Bureau, L. — Le Saumon de la Loire dans ses rapports avec la
réglementation de la pèche, avec une carte et un tableau.
1891, p. 8.
- Le Tichodrome échelette dans l'Ouest de la France. 1891,
p. 113, pi. iv.
— Syrrhapte paradoxal. 1891, 2'- partie du Bull., p. 112(15 lignes).
— Le Puffln cendré sur les côtes de la Loire-Inférieure. 1892,
p. 39, pi. m.
- Note sur la reproduction de la Mésange huppée, Paras
cristatus, dans l'Ouest de la France. 1892, p. 143.
- Le Lézard vivipare, Laccrta vivipara Jacquin, dans la Loire-
Inférieure. 1893, p. 59, pi. i.
— Note sur la reproduction du Boitelet huppé, Regulus cristatus
Charlet, dans l'Ouest de la France. 1893, p. 110.
— Note sur la capture d'une Tortue luth, SphaPgis coriacea, dans
la baie d'Audierne (Finistère). 1893, p. 223, pi. iv et ivtis.
— Note sur la capture d'un Espadon épée, Xiphias gladias, à
l'embouchure de la Loire. 1895, p. 53, pi. n.
— Le Lycte canaliculé (Lyctus canaliculatus Fabr.) et les ravages
qu'il fait dans les parquets et autres bois ouvrés, av. lig.
1900, p. 109.
Camus, F. — Note sur la présence de Geophilus sabmariuas, etc.,
sur la cote de Préfaille, Loire-Inférieure. 1892, p. 21.
Chaillou, F. — Note sur les mœurs des Testacelles. 1893, p. 95.
- Un cas de sociabilité chez l'Hirondelle de cheminée (Hirando
rusticà). 1895, p. 17.
- Influence du milieu sur la coloration artificielle d'une coquille
lluviatile. 1895, p. 93.
— A propos d'une coquille non fossile disparue de la Loire-
Inférieure (Bulimas acicula). 1897, p. 21.
Cheux, A. — Liste des Lépidoptères rhopalocères de Maine-et-
Loire. 1895, p. 213.
Dautzenberg, Ph. — Chama Nicolloni, avec note additionnelle sur
Dendrophyllia corrigera, par M. G. Dolfus. 1892, p. 133.
I. ZOOLOGIE. 2. TRAVAUX ORIGINAUX 21
Dautzenberg, Ph. — Liste des Mollusques marins provenant des
des Glorieuses. 1895, p. 99, pi. m [carte],
Dominique, Abbé .1. — Notes pour servii à la connaissance des
Tenthrédinides de l'Ouest. 1891, p. 20.
Notes rectilicatives à la liste des Tenthrédinides de l'Ouest.
1891, p. 235.
- A propos d'une Andrène quadristylopisée. 1891, p. 229, pi. ix.
- Catalogue des Hémiptères de la Loire-Inférieure. 1892, p. (SI.
— Notes orthoptérologiqués. 1, \). (il;.
I. ZOOLOGIE. 2. TRAVAUX ORIGINAUX 23
Konow, pasteur Fr.-YY. - Une nouvelle Tenthrédinide de France
[Allantus Dominiqiiei]. 1895, p. 65.
Description d'une Tenthrédinide nouvelle [Tenthredopsis Chur-
chevillei Knw. o' $]. 1897, p. 145.
Lambert, I)'. -- Note sur une nouvelle station de la Grémille,
Acerina remua Cuvier. Son apparition dans la rivière de la
Mayenne, suivie d'une liste des Poissons signalés jusqu'à ce
jour dans le département de la Mayenne, flg. 1894, p. 13.
Marchand, Ernest. — Note sur YEchinomyia fera (L.). Accouple-
ment; appareil génital; reproduction; mœurs. 1890, p. 119,
pi. ii.
— Note sur la Grémille, Acerina cernua (L.), à propos de l'ancien-
neté de sa présence dans la Loire-Intérieure. 1897, p. loi, pi. iv-
— Notules de Tératologie ichthyologique. — A propos de quel-
ques anomalies observées en 1900 chez quelques Poissons
de la l'aune dé la Loire-Inférieure, avec fig. 1900, p. 235.
- Sur le retour au nid du Bembcx rostrata Fabr. (Unique
observation). 1900, p. 217,
Martin, R. — Sur l'habitai de la Couleuvre verte et jaune. 1892,
p. 149.
- Sur l'apparition d'Oiseaux rares dans l'Ouest et dans le
Centre. 1893, p. 103.
- Sur la Faune des Odonates de la Loire-Intérieure. 1895, p. 151.
Oberthur, Charles. — Note sur Phragmataecia arundiuis Hbn. de
la Loire-Inférieure. 1898, p. 07.
Piel de Churcheville, H. et Th. — Note sur la présence du Tro-
pidonote à collier, var. à deux raies, dans les environs de
Nantes. 1891, p. 34, pi. il.
- Matériaux pour servir à la Faune des Névroptéres de la Loire-
Inférieure. — Odonates ou Libellulidées. 1895, p. 45.
Pizon (A.), — Note sur la présence d'une Ascidie composée, Dista-
plia rosea, sur les côtes de la Loire-Inférieure. 1893, p. 55.
— Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux lixés. 1"' par-
tie : Genre Botrylloides, 1899, p. L pi. i-xvi. — 2' partie :
Botryllidés et Distomidés, ligures. 1909, p. 1, pi. i, il.
Rousseau, Philéas. — Catalogue des Mollusques marins, terrestres,
des eaux douces et des eaux saumàtres de l'île de Ré.
1896, p. 69.
24 BULL. SOC. SC. XAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900
Viaud-Grand-Marais, IX — Mes voisins [Corbeau choucas] .. 1895,
p. 205.
- Noie sur la Coronelle lisse, fig. 189(i, p. 307.
Xambeu, Capitaine. — Mœurs et métamorphoses du Lyctus cahali-
culatus Fabr. 1898, p. 69.
3. — EXTRAITS ET ANALYSES
àcloque, A. — Faune de France, t. III. — Myriopodes, Arachnides,
Crustacés, Xémathelminthes, Vers, Mollusques, Polypes,
Spongiaires, Protozoaires. 1898, p. 32.
ànfrie, Emile. Observations zoologiques (Mammifères et
Oiseaux). 1894, p. 52.
— Notes ornithologiques. 1894, p. 52.
— Capture du Vison de France, prés de Lisieux. 1896, p. 23.
- Nouvelle recontre du Vison en Normandie. 1896, p. (55.
— Observations ornithologiques. 1899, p. 37.
Arcachon. — Station zoologique d'Arcachôn. Envoi d'animaux
marins et prix de vente.
Barrois, (maries. — Observations sur une apparition de Libellules.
Remarques de MM. Ch. Janet et René Martin. 1897, p. 54.
Baudouin, M. — Echouements de Cétacés sur les côtes de
l'Atlantique. 1892, p. 161.
— L'industrie de la Sardine en Vendée. 1895, p. 76.
Beau, Le. — Observations sur les mœurs du Saumon de la Loire.
1891, p. 42.
— Sur des expériences d'ostréiculture laites au Croisic et dans h.
baie du Bile. 1891, p. 44.
— Gisements naturels huîtriers et ostréiculture dans le sous-
arrondissement maritime de Nantes. 1893, p. 97.
Bkauregard, H. — Note sur une Balaenoptera Sibbaldii échouée à
Ouessant. 1895, p. 3.
Bellet, 1). — La pèche des perles en France. 1893, p. 20.
Blanchard, !)>' R. — Sur quelques variétés françaises (\u Lézard
des murailles, 1893. p. 12.
I. ZOOLOGIE. 3. EXTRAITS ET ANALYSES 25
Blanchard, DrR. — Courtes notices sur les Hirudinées. 1895, p, 14.
Blaud, Ch. — Contribution à la Faune entomologique de l'Ouest.
— Coléoptères de la Vendée. 1895, p. 76.
Bonnemère, Lionel. — Les Perles d'Europe1. 1897, p. 23.
Boulenger G.-A. — Note sur des Vipera berus capturées en Nor-
mandie. 1896. p. ().">.
Boutan, L. - - L'organe glandulaire périphérique de VHelcion
pvllucidum (Lin.). 1898, p. 37.
Bouvet. (1. — Vn Poisson nouveau pour nos rivières, le Lepqmis
megalotis Hall'. 1900, p, 55.
Bouvier, A. — Les Mammifères de la France. 1891, p. 11.
Bouvier, E.-L. — Quelques caractères anatomiques de VHyperoodon
rostratus. 1892, p. 12.
— Les Pagures peuvent-ils se loger dans les coquilles senestres ?
1892, p. 17.
— L'Hyperoodon. 1893, p. '.I.
- Les Pagurinés des mers d'Europe (Crustacés), Tableaux dicho-
tomiques des genres- et des espèces. 1896, p. 51.
Bouvier, E.-L., et Roche, Georges. — Sur une maladie des Lan-
goustes. 1896, p. ô.
Brolemann, H. AV. — La forêt d'Andaine (Orne). Myriapodes.
1893, p. 4.
Brumpt, Emile. — Quelques faits relatifs à l'histoire du Phascolion
Strombi (Montagu). 1898, p. 37.
Bureau, E. — Capture d'une variété de Foulque macroule. 1891,
p. 4L
Bureau, Louis. — Sur les Mammifères et les Oiseaux en voie de
disparition de lajaune française. 1898, p. 2e.).
— Coup d'œil sur la faune de la Loire-Inférieure. 1898, p. 31.
— Sur la reproduction de l'Hirondelle-de-mer de Dougall, Sterna
Doiif/alli< sur les côtes de Bretagne. 1899, p. 36.
Caxu, Eug. — Note sur les Copépodes et les Ostracodes marins
recueillis par M. Henri Cadeau de Kerville dans la région
de Granville et aux îles Chausey (Manche), juillet-août 1893.
1896, p. 6.
— Note sur les Copépodes et les Ostracodes marins des côtes de
Normandie. 1899, p. 69.
2(5 BULL SOC. SC. XAT. OUEST FR. lrc SÉR. 1891-1900
Caullery et Mesntl, F. — Études sur la morphologie comparée et
la phylogénie des espèces chez les Spirorbes. 1898, p. 37.
— Les formes épitoques et l'évolution des Cirratuliens. 1899, p. 7.">.
- Sur trois Orthonectides nouveaux, parasites des Annélides et
hermaphrodisme de l'un d'eux (Staecharthrum Giardi n. g.,
n. sp.). 1899, p. 77.
- Sur une nouvelle espèce de Balanoglossus (B. Kœhleri) habitant
les côtes de la Manche. 1900, p. 57,
Caziot. — Faune malacologique terrestre et lluviatile du départe-
ment de la Vienne. 1897, ]). 7.
Certes, A. — Sur le Trypanosoma Balbianii. 1891, p. 91.
Chevrel, René. — Sur un Diptère marin du genre Clunio Haliday.
1895, p. 81.
— Nouvelle noie pour servir à l'histoire de Pegomia hyoscyami
Macq., parasite de la Betterave. 1897, p. 35.
— Sur la reproduction de l'Anguille commune (Anguilla vulgaris
Flemm.). 1899, p. 5.
Chrétien. -- Description de Microlépidoptères nouveaux. 1891,
p. 43.
Chevreux, Ed. — Microprotopus maculatus et Microprotopus longi-
manus. 1891, p. 82.
Note sur quelques Amphipodes méditerranéens de la famille
des Orchesdidse. 1894, p. 53.
— Sur le Gammarus Berilloni Catta. 189(5, p. 25.
- Distribution des Gammarus d'eau douce de la faune française.
1899, p. 11.
— Révision des Amphipodes de la côte océanique de France.
1899, p. 86.
Chevreux, Ed., et Bouvier, L. — Les Amphipodes de Sairit-Vaast-
la-Hougue. 1893, p. 113.
Clerc, D1 R. Le. — Note sur un Mollusque terrestre de la famille
des Testaeellidae. 1898, p. 7.
Cnockaert. — Catalogue des Lépidoptères du Mans et des envi-
rons. 1893, p. 68.
- Note à propos de l'Orchesle du Chêne. 1896, p. 4.
Courjault, .1. — Sur le Blennie cagnette (Blennius sujefianusJ.
1897, p. 34.
I. ZOOLOGIE. .'}. EXTRAITS ET ANALYSES 27
Croissandeau, .1. — Noie de chasse entomologique. 1892, p. 88.
I). 15. La destruction des Loups on France. 1891, p. il.
Daniel, L. — Le Cynips calicis en Maine-et-Loire. 1894, p. 112.
— Sur quelques cas d'albinisme observés chez les Oiseaux en
[Ile-et-Vilaine. 1900, p. 54.
Dautzenberg, Ph. — Catalogue des Mollusques marins recueillis
dans la haie (\u Pouliguen. 1:;.
lue excursion malacologique à Saint-Lunaire (Ille-et- Vilaine)
et aux environs de celte localité. 1894, p. .">;>.
- Addition à la liste des Coquilles de Saint-Lunaire. 1894, p. 58.
- Description d'une nouvelle espèce de Modiola, Modiola n.
La richesse faunique de la Normandie. 1899, p. 13.
Gallojs, .1. — Catalogue des Coléoptères de Maine-et-Loire. 1893,
p. 17 et 1894, p. 82.
Georgévitch, Jivoïn. — Sur le développement de la Convoluta
roscoffensis, Graff. 1899, 74.
Giard, A. — UArtemia salina sur les côtes de l'Océan. 1898, p. 5.
Changer, A. — Le Mesoplodon Sowerbyensis (Cétacé zipbioïde).
1891, p. 81.
— Espèces du genre Hélix peu communes en France. 1892, p. 18.
— Faune ornithologique de la région du Sud-Ouest. Catalogue
des Oiseaux sédentaires ou de passage observés dans les
départements de la Charente-Inférieure, de la Gironde, des
Landes et des liasses-Pyrénées. 1894, p. 3.
— Catalogue descriptif des nids et œufs des Oiseaux de la région
du Sud-Ouest (Charente-Inférieure, Gironde, Landes et
Basses-Pyrénées). 1897, p. 33.
30 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. -- lre SÉH. 1891-1900
Grange'r, A. — Faune conchyliologiqûe terrestre et iluviatile de la
région du Sud-Ouest. Catalogue des Mollusques terrestres,
des eaux douces et des eaux saumàtres, observés dans les
départements de la Charente-Inférieure, de la Gironde, des
Landes et des Basses-Pyrénées. 1899, p. 12.
Gruvel, A. — Contribution à l'étude des Cirrbipédes. 1894, p. 112.
Guerne, J. de. — Un Ostracode nouveau pour la faune française.
La distribution géographique de Cypris bispfnosa. 1893, p. 115.
Guerne, J. de, et Horst, R. — Allolobophora Sàvignyi, Lombrieien
nouveau du Sud-Ouest de la France, lig. 1894, p. 59.
Guerrier. — Note sur une invasion de l'Orcheste du Chêne aux
environs de Sablé. 1896, p. 4.
Guitel, F. — Sur les mœurs du Gobius minutus. 1892, p. 15.
Hamonville (baron o'). Les Moules perlières de Billiers.
1896, p. 9.
Heron-Royer. — A propos du Triton Blasiusi. 1892, 16.
— Notices sur les mœurs des Batraciens. 1892, p. 34.
Hesse. — Crustacés rares et nouveaux des côtes de France, et
particulièrement ceux de Bretagne — 381' article. — Descrip-
tion d'un nouveau Crustacé de l'ordre des Cirrhipèdes
pédoncules, de la famille des Lépadiens, du genre Anatife.
1891, p. 87.
— Recherches sur les métamorphoses que subissent les Crustacés
cirrhipédiens pendant la période embryonnaire — 39c article.
— Description d'une nouvelle Lernée branchiale du Chabois-
seau de mer à longues épines. 1891, p. 87.
Horvath, D>. — Sur une nouvelle espèce d'Henestaris. 1893, p. 16.
Joannis, Abbé J. de. — Sur les résultats de l'élevage d'une ponte
de Callimorpha liera L., var. lutescens Stgr., provenant des
environs de Saint-Malo. 1899, p. 6.
Joseph-Lafosse, P. — Le Lézard vivipare et le Lézard des
murailles en Normandie. 1892, p. 86.
Jouan, IL — Apparition des Cétacés sur les côtes de France.
1892, p. 1.
— Les Hyperoodon de Goury. 1892, p. 9.
— La Baleine de Morsalines. 1894, p. 50.
— Un l'oisson rare à Cherbourg : le " Cernier ". 1896, p. 21.
I. ZOOLOGIE. — l>. EXTRAITS ET ANALYSES 31
Jouan, H. — La Baleine de Querqueville (Balaenoptcra musculus
Flessing, Cuvier, etc., Pterobalaena communis Eschricht,
Physalus antiquorum Gray). 1900, p. 5!5.
Joubin, l)r L. — Voyages de la goélette Melita sur les côtes orien-
tales de l'océan Atlantique et dans la .Méditerranée. Cépha-
lopodes. 1893, p. 115.
- Note sur les Néraertiens recueillis pendant les expéditions du
Travailleur et du Talisman. 1900, p. 59.
Jôyeux-Laffuie. - Sur la présence et l'action destructive de la
Polydora ciliata sur les cotes du Calvados. 1893, p. 70.
- Sur un Halichœrus tué sur les côtes de Normandie. 1895, p. 63.
Kieffer, Abbé J.-J. — Description d'un Diptère sous-marin
[Clunio marinas Halid.] recueilli aux Petites-Dalles (Seine-
Inférieure). 1899, p. 8.
Konow, pasteur Fr.-W. — Neue und einigé bisher verkannte Arten
aus der Familie (1er Tenthrediniden (Arge thovacica Spin. a")-
1897, p. 21.
Labbé, A., et RacovitzÀ, Ch. -- Pterospora Maldaneorum n. g.,
n. sp., Grégarine nouvelle, parasite des Maldaniens. 1898,
p. 39.
LÀboulbène, 1)i A. — Sur les métamorphoses de la Cecidomyia
destmetor Say, et sur le puparium ou enveloppe de sa larve
avant la transformation en chrysalide. 1895, p. 77.
- Sur la Cecidomya destructor et ses ravages actuels pour les
récoltes de blé sur pied dans plusieurs endroits du Nord-
Ouest de la France. 1895, p. 78.
— Liste d'Insectes qu'on peut trouver sur l'Aster cyatiescens
pendant l'automne en Anjou. 1890, p. 3.
— Observations sur un Diptère brachocère printanier, Bibiu
anglicus Loew. 1899, p. 38.
Lacaze-Duthiers, H. — Sur un essai d'ostréiculture dans le vivier
d'expérience du laboratoire de RoscolF. 1891, p. 14, pi. i.
— Note sur l'expérience d'ostréiculture qui se poursuit dans le
vivier du laboratoire de Roscoff. 1892, p. 18.
Lamoureux, F. — La Hochequeue d'Yarrell (Motacilla Yarrelli)
dans la Saintonge. 1899, p. 87.
— Observations ornithologiques. 1899, p. 37.
Lapouge, G. de. — Le Vison en Bretagne. 1890, p. 23.
32 BULL. SOC. SC. XAT. OUEST FR. — lre SÉH. 1891-1900
Lapouge, G. de. — L'aire du Vison. 18%, p. 50.
— Caridina Dcsmaresti. 1897, p. 36.
— Crustacés aveugles de la Chapelle-Boby. 1899, p. (58.
Lerrun, Abbé F. — Le Grand Sylvain (Limenitis populi L.) en
Anjou. 1896, p. 25. x
Letacq, Abbé A.-L. — Note sur la présence de l'Aigle Jean-le-
Blanc dans la foret d'Andaine (Orne). 1893, p. 113.
— Note sur la Belette vison (Mustcla lulreola L.) et sur ses
stations dans le département de l'Orne. 1896, p. 22.
— Matériaux pour servir à la Faune des Vertébrés du dépar-
tement de l'Orne. 1896, p. 51 et 1899, p. 66.
— Note sur la découverte du Lézard des souches (Lacerta
stirpium Daud.) à Bagnoles et sur les espèces du genre
Lacerta observées dans le département de l'Orne. 1897, p. 34.
— Les Beptiles du département de l'Orne. Catalogue descriptif et
analytique. 1898, p. 32.
— Note sur un Phoque veau marin (Phoca vîtulina L.) tué à
Cabourg (Calvados). 1899, p. 3.
— Observations ornithologiques faites dans les cantons de Fres-
nay et de Saint-Paterne (Sarthe). 1899, p. t.
— Note sur un Plongeon lumme, Cohjinbus arcticus, L., tué à
l'étang des Bablais (Sarthe). 1899, p. 4.
— La Couleuvre d'Esculape et ses stations dans le département
de l'Orne. 1899, p. 4.
— Liste des Beptiles du département de l'Orne. 1899, p. 4.
— Mammifères du département de l'Orne. — Catalogue analytique
et descriptif, suivi d'indications détaillées sur les espèces
utiles ou nuisibles dans les champs, les jardins et les bois.
1899, i). 66.
— Nouvelles observations sur la Faune des Vertébrés du dépar-
tement de l'Orne. 1899, p. 66.
— Observations sur la distribution géographique des Beptiles en
Normandie. 1899, p. 67.
— Note sur la variété noire du Busard cendré (Circus cineraceus
Naum. ) observée aux environs d'Alençon et sur les caractères
ilistinctifs de cette espèce et du Busard Saint-Martin (Circus
cyaneus L.). 1899, p. 83.
I. ZOOLOGIE. 3. EXTRAITS ET ANALYSES 33
Letacq, Abbé A.-L. — Sur les Oiseaux tués à l'étang de Ch au mont,
à la Trappe (Orne), en novembre 175N. 1899, p. Nil.
La Perdrix rouge (Perdix rubra Briss.). Son histoire, ses
stations dans le département de l'Orne. 1899, p. 84.
— Observations de Dureau de la Malle sur la Perdrix rouge
aux environs de Mortagne (Orne). 1899, p. 84.
— Limites septentrionales de la Perdrix rouge dans l'Orne, la
Sarthe et la Mayenne. 1899J p. 84.
— Note sur la présence de la Vipère aspie ( Vipera aspis L.) dans
le département de l'Orne. 1899, p. 84.
— Observations sur les Vertébrés laites aux environs de Renia-
lard (Orne). 1899, p. 85.
— Sur une pluie d'Éphémères vierges (Ephemera virgo L.) qui a
eu lieu à Remalard (Orne), le 7 août 1899. 1899, p. 86:
— L'Gùlicnème en Normandie. 1900, p. 53.
Letellier, A. — Vue action purement mécanique permet d'expli-
quer comment les Cliones creusent leurs galeries dans les
valves des Huîtres. 1880, p. 9.
Madoulé. — Hélix nemoralis L. = Hélix hortensis Mull. 1896, p. (>(>.
Maisonneuve, P. — Recherches sur l'Anthonome qui s'attaque
aux boutons à fleurs des Poiriers. 1891, p. 42.
— Nouvelles recherches sur l'Anthonome du Poirier. 1892, p. 37.
— Expérience établissant la longue conservation de la virulence
(h\ venin des Serpents. 1897, p. 4.
Malard, A.-Eug. Sur le développement et la pisciculture du
Turbot. 1899, p. 85.
Malard-Duméril. — Recherches sur les Pleuronectes. 1899, p. 38.
Malherbe, D' H. — Un cas curieux de parasitisme : Douve sous-
cutanée. 1898, p. 38.
Marçais, Abbé. — Flore de France. 1891, p. 36.
Marchal, Paul. — Sur les Diptères nuisibles aux Céréales, obser-
vés à la Station entomologique de Paris en 1894. 1895, p. 78.
— La Cécidomyie de l'Avoine {Cecidomgia avenue nov. sp.i.
1895, p. 79.
— Les Cécidomyies des Céréales et leurs parasites. 1899, p. 39.
Martel, Colonel H. — Sur les Helcion pellucidus Linné et corneiis
de Gerville. 1900, p. 7.
3
34 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST l-R. — lre SÉR. 1891-1900
Martel, Colonel H. — Liste des Coquilles marines, terrestres et
d'eau douce, recueillies aux environs de Cancale. Ire partie :
Mollusques marins. 1900, p. 59.
Martin. — Sur un spécimen blanchâtre de Homard. 1893, p. 14.
Martin, R. — Le Bïttacns tipnlariiis. 1893, p. 19.
Martin, R. et Roleinat, R. — Catalogue des Reptiles, Batraciens
et Poissons du département de l'Indre. 1892, p. SI.
— Sur le Calamoceras Yolxemi. 1892, p. 87.
Mesnil, Félix. — Etudes de morphologie externe chez les Anné-
lides. — I. Les Spionidiens des cotes de la Manche. 1898, p. 35.
— II. Remarques complémentaires sur les Spionidiens. La
famille nouvelle des Disomidicns. La place du genre Aonides.
1898, p. 36. — III. Formes intermédiaires entre les Mcdda-
niens et les Arénicoliens. 1898, p. 37.
— Les genres Clymenides et Branchiomaldane et les stades
postlarvaires des Arénicoles. 1900, p. 58.
Montez, R. — Le Gymnurhynchiis reptans Rud. et sa migration.
1893, p. 22.
Morin. — Essai sur la Faunule malacologique de la Sarthe.
1892, p. 40.
Morin, Abbé. — La galle de Cynips Calicis autour de Dinan.
1894, p. 111.
Nk:ollet, F. — Liste de Coléoptères trouvés dans les environs de
Cherbourg. 1895, p. 76.
— Liste des Lépidoptères trouvés aux environs de Cherbourg.
1898, p. 33.
Oberthur, C. — Étude sur la variabilité de certains Lépidoptères
communs. 1892, p. 86.
Odin, A. — Recherches documentaires sur les pêches maritimes
françaises. — Histoire de la pêche de la Sardine en Vendée
et sur les cotes les plus voisines (1610-1880). 1897, p. 20.
Paratre, R. — Collection de Vertébrés du Musée de Chàteauroux.
(Ratraciens). 1892, p. 162.
— Note sur un Têtard monstrueux de Grenouille rousse. 1892,
p. 165.
Perraudière, R. de la. — Capture d'Agyrtes custaneus [Col.] en
Maine-et-Loire. 1899, p. 5.
I. ZOOLOGIE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 35
Perrier, Ed. — Sur les Stellérides recueillis dans le golfe de
Gascogne, aux Açores et à Terre-Neuve, pendant les campa-
gnes scientifiques du yacht l'Hirondelle. 1892, p. 88.
— Sur un cas de parasitisme passager de Glyciphagus domestiçus
de Geer. 181)8, p. 39.
Petit, Louis. — Présence de VHgpoderma Diana en France.
1899, p. 38.
Picquenard, Ch. — Liste de Gastéropodes marins de Locludy cl
de l'île Tudy (Finistère). 1894, p. 59.
— Contributions à la Faune des Crustacés podophtalmaires du
littoral de Pont-FAbbé (Finistère). 1895, p. 82.
— Note sur un Palémonien d'eau douce récemment découvert en
Ille-et-Vilaine, le Caridina Desmarestii (Millet). 1890, p. 52.
Piel de Churcheville, H. et Th. — Sur le Bacillus gallicus Char-
pentier. 1900, p. 4.
— Description d'une nouvelle variété de Coccinelle [Coccinella
undecipunctata Lin., var. ocellata\. 1900, p. 50.
Pizon, Antoine. — Histoire de la Blastogenèse chez les Botryllidés,
fig. 1894, p. IL
— Description d'un nouveau genre d'Ascidie simple des cotes de
France {Polycarpoides sabulosumj. 1899, p. 78.
Pouchet, G. — Nouvelles observations sur la Sardine océanique.
1891, p. 42.
Pouchet, G. et Beauregard, H. — Sur l'échouement d'un Cachalot
à l'île de Ré. 1891, p. 5.
— De la variation du bassin chez le Cachalot. 1891, p. G.
— Sur un Cachalot échoué à l'île de Ré. 1891, p. 81.
— Nouvelle liste d'échouements de grands Cétacés sur la côte
française. 1892, p. 12.
Pruvot. — Essai sur les fonds et la faune de la Manche occiden-
tale (côtes de Bretagne) comparés à ceux du golfe du Lion.
1899, p. 78.
Puton, D1' A. — Captures d'Hémiptères. 1893, p. 20.
Raspail, Xavier. — La Hochequeue d'Yarrell comme espèce et sa
reproduction dans l'Oise. 1895, p. 74.
— Le Vison d'Europe (Mustela lutreola). 1896, p. 50.
Revelière, J. — La Mante religieuse. 1900, p. 4.
30 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900
Richard, J. — Recherches sur le système glandulaire et sur le
système nerveux des Copépodes libres d'eau douce. 1892,
p. 38.
— Contribution à la Faune des Entomostracès de la France.
1895, p. 63.
— Révision des Cladocères. 1895, p. 82.
Rociik, Georges. — La culture des mers en Europe (Piscifacture,
Pisciculture, Ostréiculture). 1897, p. 55.
Roche, G. et Odin, A. — La pèche du Germon dans le golfe de
Gascogne. 1894, p. 52.
Saint-Joseph, baron de. — Les Annélides polychètes des cotes de
Dinard. 1895, p. 68.
— Annélides polychètes de Villers, recueillis par M. Dollfus.
1897, p. 55.
— Note sur une nouvelle famille d'Annélides polychètes. 1899,
p. 76.
- Rhopalura Pterocîrri n. sp., Orthonectide parasite d'une
Annélide. 1899, p. 77.
- Annélides polychètes de la rade de Rrest et de Paimpol.
1900, p. 7.
Schlumberger, Ch. — Foraminifères recueillis sur les Pecten
maximus dragués au large de Villers-sur-Mer. 1899, p. 39.
Sénéchal, Raoul Le. — Catalogue des Coléoptères de la famille
des Carabiques, recueillis dans le département de l'Orne.
1900, p. 55.
Suchetet, André. — Des Hybrides à l'état sauvage. T. i, Classe des
Oiseaux. 1898, p. 3.
Topsext, E. — Spongiaires des côtes océaniques de France.
1891, p. 88.
Essai sur la faune des Spongiaires de Roscolf. 1892, p. 89.
- Nouvelle série de diagnose d'Epongés de Roscolf et de Banyuls.
1894, p. 113.
- Etude monographique des Spongiaires de France : Tétracti-
nellides. 1895, p. 42; ibid. Carnosa. 1896, p. 67.
- Sur le genre Halicnema Bowerbank. 1899, p. 73.
Tréholan. — Sur deux Sporozoaires nouveaux des muscles des
Poissons. 1891, p. 44.
I. ZOOLOGIE. 3. EXTRAITS ET ANALYSES 37
Trouessart, D> E. - Noie- sur les Acariens marins (Halacavidaè)
récoltés par M. II. Gadeau de Kerville sur Le littoral du
département de la Manche (juillet-août 1893). 1895, p. 10.
- Mode de distribution topographique des espèces qui habitent
notre littoral (Entomostracés et Acariens marins). 1897, p. 2.'!.
- Mode de distribution topogr^phique des Entomostracés et
Acariens marins sur les côtes de France et description de
V Acaromantis s(/iiill(i Tri. 1898, p. 33.
- Description d'espèces nouvelles d'Acariens marins (Halaca-
ridaej. 1899, p. 10.
- Note sur les Acariens marins [HalacaridaeJ récollés par
M. Henri Gadeau de Kerville sur le littoral du département
du Calvados et aux iles Saint-Marcouf (Manche), juillet-
septembre 181)4. 1899, p. 68.
— Description d'espèces nouvelles d'Halacaridae [Rhombognaliis
magnirostris lionyx subsp. nov.|.
Vaillant, L. — Sur un Luvarus imperialis, Rafinesque, venant des
côtes du Finistère. 1895, p. 74.
- Remarques sur l'appareil digestif et le mode d'alimentation de
la Tortue luth. 1897, p. 5.
— Sur un Poisson rare pour la faune française, le Trichiurus
lepturus Linné. 1897, p. 53.
Vaullegeard, Achille. — Note sur un Cestode parasite de l'Hyas
ùranea. 1894, p. 59.
— Note sur la présence du Bucephulus Haimeanas dans le Tapes
decussatus (Linné) et dans le Tapus pullastra 'Montagu).
1895, p. 83.
— Métamorphoses et migrations du Tetrarhgnchus mficolis
(Eisenhardt). 1895, p. 83.
— Notices helminthologiques. 1899, p. 72.
— Recherches sur les Tétrarhynques. 1899, p. 88.
Viaud-Grand-Marais, D»'. — Tableau synoptique des Serpents du
Nord, de l'Ouest ot du Centre de la France. 189(5, p. ,'i.
— Contribution à l'étude médicale du Teichomgza fusca Macquart.
1898, p. 38.
X. — Un Lamie dans les eaux vendéennes. 1898, p. 1.
II. — BOTANIQUE
1. - PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
Baret. — Aquarelles de Champignons de la Loire-Inférieure et
liste des espèces. 1900, p. x.
Bonamy, 1)'-. — Lecture d'une lettre de Bonamy, auteur de Florae
Namnetensis prodromus, au sujet du Magnolia et du Platane
d'Occident plantés à la Maillardière, près Nantes. 1895, p. xli.
Bonjour, S. — Sur la situation anormale d'une Heur chez le
Papaver orientale. 1898, p. xxm.
— Sur la capture de divers insectes par VArauja albehs, Asclé-
piadèe du Brésil. 1898, p. xxvi.
Borgogno. — Sur le Melobesia crassa, Algue calcaire de la famille
des Corallinacées, recueilli aux Chanquerelles, île d'Yeu.
1893, p. lu.
— Aspidium angulare à iéuilles polymorphes et Aspidium récolté
à Vertou. 1897, p. lvi. Observations de MM. Viaud-Grand-
Marais et E. Marchand.
Bureau, Km. - Crocus vermis au village de la Mirais, route de
Treillières à Sucé. 1895, p. xlv.
Bureau, Ém. et Camus, F. - Liste de Mousses, Sphaigncs, Hépa-
tiques rares pour la Loire-Inférieure. 1892, p. xxxv.
— Quatre Sphagnum nouveaux pour la France : Sphagnum molle,
Sph. Warnstorfii, Sph. obtusum, Sph. riparium. 1896, p. lui.
Camus, I)'' F. — Asplenium marinum L. sur les ruines du château
de Châteaulin. 1891, p. 242.
— Lycopodes et Lichens intéressants pour la Flore bretonne.
1897, p. lix.
— Excursions botaniques autour de Landerneau. 1900, p. xxxiil
Chrétien. — Présentation de Champignons récoltés aux environs
de Nantes. 1896, p. xlviii.
— Sur quelques Champignons récoltés au parc Le Lasseur, à
Nantes. 1896, p. lvi.
Dominique, Abbé .1. — Sur une importante localité de Specularia
Spéculum DC, 1895, p. lui.
40 BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST FR. - lre SÉR. 1891-1900
Doùteau. — Sur une curieuse forme de Chou cultivée en Vendée.
1891, p. 69.
Sur la présence, en Vendée, de Smi/rnium olusastrum, Sedum
reflexiim et S. Fabaria. 1894, p. xnv.
- Sur les stations de ÏIxia Bulbocûdium, en Vendée. 1894, p. l.
- Monotropa hypopitys Lin. Bois des Bouchainps, prés Mon-
champs, Vendée. 1897, p. xli.
Fortineau, Dr. -- Présentation de deux Champignons : Hydnum
erinaceum et Polijporus adustus.
Gadecëau, Emile. — Voyage botanique à Belle-Ile-en-Mer : Scirpus
pauciflorus et une Mousse : Schistotega osimindacea., 1892,
» p. xxxv.
— Freylinia cestroides Colla, du Cap de Bonne-Espérance, cultivé
au Jardin des Plantes de Nantes. 1892, p. xxxvui.
— Observation sur VAllium subhirsutum signalé à Belle-Ile-en-
Mer par M. Le Grand. 1892, p. xxxix.
— Gladiolus byzantinus à Belle-Ile-en-Mer, supposé échappé des
jardins. 1892, p. xxxix.
— Sur la naturalisation de VAllium subhirsutum dans le Finistère.
1893, p. xxxiii.
— Narcissus biflorus découvert, en Vendée, par M. Douteau. 1893,
p. XLV.
— - Œnanthe peucedaiiifolia et Œ. silaifolia. 1893, p. xl.
— Sur les tubercules des Œnanthe et leurs propriétés. 1893,
p. xlii. Observations de MM. Robert et Viaud-Grand-Marais.
— Sur la rapide germination de la graine du Lepidium sativum,
vendue sous le nom de « graine du Dahomey ».*1893, p. lu.
— Fruits mûrs du Coignassier de la Chine, Cydonia sinensis,
cueillis à Nantes. 1893, p. i.v.
— Sur cpiclques Narcissus. 1894, p. xlii.
— Sur VAllium subhirsutum signalé à Belle-Ile-en-Mer par
M. Le Grand. 1894, p. xlvii.
— Lettre de M. le Dr Corbineau relative à des empoisonnements
par VŒnanthe crocata. 1894, p. xlix.
Discuta Platani, L'rédinée des Platanes, 1891. p. l.
— Sur la présence de Viccia villosa sur la voie du chemin de ter,
entre Couëron et Cordemais. 1894, p. L.
II. BOTANIQUE. — 1. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 41
Gadeceau, Emile. — Présentation d'une feuille de Platane d'Occi-
dent. 1894, p. lvi.
Présentation de Fougères anomales. 1 894 , p. j.viii.
- Sur le Poli/podium présenté par M. Ménager. 1895, p. xxxvi.
Voy. aussi Ménager.
— Sur le Cassinia Vauvilliersi Ilook, sous-arbrisseau cultivé à
Nantes. 181)5, p. xxxvn.
- Isoetes Hystrix à Quiberon. 18!),"), p. xlvii.
- Polygonum Bistorla L. et Turrilis glabra Linn. dans la vallée
de la Divàtte. 189."), p. xux.
— Visite à VArboretum de M. Allard, à Angers. 1895, p. i.iv.
Excursion botanique dans la forêt de Paimpont. 1896, p. xlix.
Girauu. — Sur la présence de Trifolium elegans et Rapistrum
rugosum à la gare d'Orléans, à Nantes. 1893, p. li.
Gordé. — Plantes exotiques introduites au Jardin des Plantes de
Nantes sous l'initiative de la Société d'Horticulture. 1891, p. (59.
MifcRAis, Abbé E. — Découverte du Romulea Bulbocodium Seb. et
Maur.- sur les roebers de Cheffois, Vendée. 1891, p. 238.
Marchand, Ernest. — Sur des Heurs-pièges : Araujia sericifera et
Mandevillea suaveolens. 1899. p. n. Observation de M. Ménier.
— Présentation d'une Fraise monstrueuse. 1900, p. xxvi.
Marmy. — Lettre sur la fructification du Gingko biloba L. au
Jardin des Plantes de Nantes. 1895, p. lv.
Ménager Raphaël. — Curieux Polypodium du Faou, Finistère ;
Isoetes Hystrix et Ophioglossum lusitanicum, pointe de Ker-
morvan, près le Conquet. — Observation de .M. E. Marchand
sur le Polypodium,
Ménier, Ch. — Sur la découverte d'une Ustilaginée : Schraeteria
Decaisneana de Toni, aux environs de Nantes. 1891, p. 72.
—/Froment attaqué par YOphiobolus graminis. 1891, p. 12(5.
— Le Phylloporus Pelletieri à OrVault. 1891, p. 126.
— Salix rugosa Smith, Lloyd ; Marchanda polymorpha L. fructifié
au Canal maritime, près Nantes.
— Trîcholoma Georgii des environs de Nantes. 1892, p. xxvm.
— Fleurs coloriées artificiellement avec des couleurs d'aniline.
1892, p. xxvi n.
42 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST 1TI. — Ve SÉR. 1891-1900
Ménier, Ch. — Merulius lacrijmans développé sur le carrelage d'un
cellier. 1892, p. xliii.
— Empoisonnements par l'Amanite phalloïde. 1892, p. xliii.
— Sur un article de Y Indépendant de la Charente-Inférieure au
sujet d'un empoisonnement attribué, par ce journal, à
VAmanita rubescens? 1892, p. xliii.
— Liste de Champignons récoltés par M. Donatien Levesque dans
la forêt de Paimpont, Ille-et-Vilaine. 1893, p. xxxi.
— Sur la présence d'une rare Pezize : Otidea radieulata Sow. à
Bagatelle, près Nantes.
— Peziza coccinea à Oudon et Turritis glabra à Vertou, Loire-
Inférieure. 1893, p. xlvii.
— Sur deux Champignons : Pleurotus ostrealus et Onygena
piligena. 1893, p. xlviii.
— Sur quelques plantes de l'île d'Yeu, entre autres Ophîoglossum
lusitanicum. 1894, p. xlv.
— Sur YEntoloma clgpeatum Linn. Fr. Champignon récol'.é dans
la vallée de la Loire. 1894, p. xlv.
— Qlnanthe peucedanifolia et CE. silaifolia en Loire-Inférieure.
1894, p. xlvii.
— Sur la découverte de Trieholoma colossum en Loire-Inférieure.
1894, p. lvi.
— Sur une Pezize : Sareoseypha coccinea Jacq. récoltée à Cler-
mont-sur-Loire. 1895, p. xxxix.
— Empoisonnement par VAmanita phalloïdes. 1895, p. xlvii.
— (Enanthe peucedanifolia ù Bouaj^e, aux Cléons et entre la
Haie-Fouacière et Saint-Fiacre. 1895, p. xlix.
— Malva parvifiora et Buplevrum protractrum, plantes étrangères
à la région, recueillies à Boche-Maurice, près Nantes.
1895, p. li.
— Sur des Orchis hybrides recueillis à Arthon. 1895, p. li.
— Ornithopus Martini Giraudais, à Arthon. 1895, p. li.
— Sur une Lépiote recueillie dans une serre du Jardin des
Plantes de Nantes. 1895, p. li.
— Amanita junqùilla Ouelet. 1896, p. xxxix.
— Ophîoglossum vulgatum, var. ambiguiim et 0. lusitanicum.
1890, p. H).
II. BOTANIQUE. — 1. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 43
Ménier, Cli. — Peziza coccinea à Mauves, Oudon, Clisson. 1890,
p. XLI.
— Thlaspi perfoliatum L. à Chéméré. 1896, p. xlii
— Ustilago Ornithogali sur les feuilles du Gagea bohemica. 1890,
|). XLII.
— Phallus imperialis Kahlmer. 1896, p. xlviji.
— Lepiota Menieri Quclet. 1896, p. lv.
— Hydnum coralloidcs. 1896, p. lvi.
— Entyloma Camusianuin Hariot, Ustilaginée de la Loire-Infé-
rieure. 1897, p. xli.
— Orchis conopsea avec un éperon anormal rentrant dans la fleur.
1897, p. lui.
— Lepiota echinata Quelet = Psaliota cchinata Pries. 1897, p. lviii.
— Sur YOphioglossum lusitanîcum var. bfitannicum Le Grand.
1897, p. lix.
— Tabcr brumale à Palluau, Vendée. 1898, p. ix.
— Ophioglossum vulgatum à fronde presque arrondie. 1898, p. xvi.
— Sur quelques plantes de l'île de Groix, nouvelles pour cette
localité. 1898, p. xx.
— Champignons de. l'île de Groix. 1899, p. n.
— Bonnemaisonia hamifera, Algue lloridée du Japon, et son
apparition sur les côtes de France. 1899, p. xxv.
— Sur l'article de M. W. Botting Henisley relatif à Matthiola
oyensis, paru dans le n° 663 du " Cwiis's Bolanical Maga-
zine ". 1900, p. xin.
— Sur une branche de Pécher dont chaque fleur a produit cinq
petites pèches. 1900, p. xx.
— Œnanthe peucedanifolia et Œ. silaifolia en Loire-Inférieure.
1900, p. xxv.
— Plantes de la Prairie-au-Duc, à Nantes, appelées à disparaître.
1900, p. xxv.
— Sur la présence de Rumcx maximus au lac de Grand-Lieu.
1900, p. xxv.
Picquenard, Cli. — Anciennes forêts de la Bretagne. 1897, p. xxxix.
— Découverte du Sticta aurata Ach. à l'état fertile dans le
Finistère. 1898, p. xvm.
44 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. lrc SKI',. 1891-1900
Picquenard, Ch. — Ulsoetes palustris. Etang de Rosporden, Finis-
tère. 1898, p. xxvi,
— Don de Lichens au Muséum de Nantes. 1898, p. xxvm.
— Deux Lichens nouveaux pour le Finistère : Cladonîa incrassata
Flœrck et Plaigsma placorodia Aeh. 1898, p. xxix.
— Sur la présence, dans le Finistère, de Lecanora lacustris Fries.,
L. polytropa Aeh. et Sphagnum Pijhvi. 1899, p. xn.
— Sur la présence de Lecahia panicea Mùller, sur les Abies de la
montagne de Locronan, Finistère. 1899, p. xiv.
— Sur la découverte d'Anémone apènnina faite, par M. Ménager,
dans les landes des montagnes d'Are. 1899, p. xvn. Observa-
tion de M. Ménier.
— A propos de l'Anémone apènnina dans le Finistère. 1899, p. xx.
Plantard, IX — Lettre au sujet du Mendias laergmans, Champi-
gnon développé dans son habitation, à Mesquer. 1899, p. xi.
Rocxeau, Ch. père. — Présentation de dix planches de Champi-
gnons. 1891, p. 241.
Viaud-Grand-Marais, D' , — Polygonum lapathifolium L. el P. nodo-
sum Pers. 1891, p. 239.
— Le Ranunculus sceleratus n'est pas aussi dangereux que son
nom l'indique. 1891, p. 329.
— Note sur le Cakile maritîma el ses difîérentes formes. 1891,
p. 239.
— Sur quelques Lichens de I'Onest, des genres : Stieta, Ricasolia,
Physcia. 1891, p. 243.
- Sur les Lichens du genre Parmelia. 1892, p. xxi.
- Sur les Lichens du genre Phgscia. 1892. p. xxiv.
— Sur les Lichens du genre Ramalina. 1892. p. xxxi.
- Agrostis interrupta découvert à Saint-.Iean-de-Monts, Vendée,
par M. l'abbé Gabory. 1892, p. xi.ii.
- Mendias laergmans et ravages de ce Champignon. 1892, p. xi.iu.
- Empoisonnement, à Noirmoutier, attribué à YAmanita panthe-
riiui. 1892, p. XLiv.
— (Knanlhe peticedanifolia et (K. sîlaifolia. 1899, p. xi.v.
— Nicandra phgsaloides et Solanum ochroleucum. 1893, p. ri.
- Sur les fruits du Lycium arrivés à maturité, aux environs de
Nantes. 1893, p. lv.
II. BOTANIQUE. 1. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 45
Viaud-Grand-Marais, Dr. — Plantes de l'île de Miquelon : Sarra-
cenia purpurea, Cornus suecica et canadensis. 1893, p. lvi.
— Narcissus biflorus des landes de Chantonnay, Vendée, envoyé
par M. Douteau. p. xxxvn.
— Asplenium namnetense Eïectoi est synonyme d'Asplenium mari-
niiin. 1891, p. xi. i. Observation de M. Ménier.
- Trixago bicolor à l'île d'Yeu. 1894, p. xlvii.
— Sur les Lichens du genre Cladonia, de l'île de Noirmoutier.
1895, p. xi.i.
— Sur les bourgeons surnuméraires. 1896, p. xlii.
— Sur le Lemna arhiza, à Noirmoutier. 1896, p. un. Observation
de M. Gadeçeau.
— Figures coloriées de Champignons publiées par le Petit Journal.
1896, p. liv.
— Sticta aurata à l'île de Groix. 1897, p. li.
— Usage des fruits du Strychnos potatorum pour la purification
de l'eau. 1897, p. li.
— Présentation de Matthiohi tricuspidata provenant de graines
envoyées d'Athènes. 1897, p. lui.
- Orobanche hederse envahissant les racines des Rosiers. 1897.
p. LIV.
-- Scabiosa maritima, recueilli à Noirmoutier, par M11" de Bour-
mont. 1897, p. lvii.
— Lichens sur les tiges desséchées des Fougères, à Noirmoutier.
1897, p. lvii.
— Présentation de Matthiohi oyensis vivant, cultivé. 1899, p. xv.
— Sur la présence de Nicandra physaloides et Amaranthus
retroflexus dans différents terrains remaniés, à Nantes. 1899,
p. XXII.
— Sur le Physcia ciliaris. 1899, p. xxn.
— Œnanthe peucedanifolia, près de la Pinelière, au Loroux-
Bottereau. 1900. p. xxv.
46 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lrc SKIl. 1891-1900
MUSEUM
Herbier de Mme Mosneron-Dupin et Exsiccata des Algues de Lloyd
offerts par M. Guibourd de Luzinais. 1893, p. xxxiv.
Lycoperdon giganteum, Vesse-de-Loup géante ; Breuil-Baret, Ven-
dée, 13 août 1893, envoyé par M. le Dr Pérotin. 1893, p. lui.
Polyporus margînatus ; Riaillé, Loire-Inférieure. 1893, p. lvi.
Don des 23? et 24'- fascicules des Algues de l'Ouest de Llyod, par
l'auteur. 1894, p. xxxiv.
Azolla fructifies; Paimbœuf, 28 mai 1894, envoyés par M. Leclaire.
1894, p. xlviii.
Saxifvaga granulata L. ; Bois-Soleil, près Cballans, par M. le
D' Fortineau. 1897, p. lui.
Phanérogames, Fougères, Lycopodes, Mousses, Sphaignes de Bre-
tagne. Don de M. Picquenard. 1897, p. lv.
Premier fascicule des Lichens du Finistère, offert par M. Picque-
nard. 1899, p. xxiii.
Polyporus fomentarius, Polypore amadouvier. Forêt du Gàvre.
Offert par M. Revelière. 1900, p. vi. Observation de M. Cli. Ménier.
Nicotiana rustica dans les terrains remués du Musée Dobrée, à
Nantes. 1900, p. xxxi.
2. — TBAVAUX ORIGINAUX
Boudieu. — Description de deux nouvelles espèces de Disco-
mycètes du genre Lachnea. 1897, p. 147, pi. m.
Brunaud, P. — Additions à la Flore mycologique de Saintes et de
Fouras (Charente-Inférieure). 1893, p. 217.
— Champignons récoltés dans la Charente-Inférieure en 1892.
1894, p. 33. .
Bureau, Fd. — Excursion botanique du Muséum d'histoire natu-
relle de Paris aux environs de Nantes et sur le bord de
l'Océan, du 5 au 11 août 1892. Compte rendu. 1893, p. 1.
Bureau, Ém. et Camus, Fernand. — Les Sphaignes de Bretagne.
Catalogue des espèces et des variétés trouvées dans cette
région, avec ligures, description et tableaux analytiques.
1890, p. 31 et 217.
II. BOTANIQUE. 2. TRAVAUX ORIGINAUX 47
('.amis, F. — Etudes bryologiques sur le département de la Loire-
Inférieure. Examen de l'herbier Pradal. 1891, p. 34.
— Une station extra-littorale de l' Asplenium marinum. 1893, p. 106.
— Sur une Mousse du département des Côtes-du-Nord, consi-
dérée jusqu'ici comme le Dicranum viride (Sull.). 1895, p. 67.
— Muscinées de File de Groîx. 1899, p. 89.
— Hépatiques de l'herbier Pradal. 1899, p. 121.
— Note sur les Muscinées de l'archipel de Bréhat, Côtes-du-
Nbrd et Ftude préliminaire sur les Muscinées du département
des Côtes-du-Nord avec une liste des espèces de ce dépar-
tement. 1900, p. 105.
Gadeceau, Km. —Note sur une série d'anomalies observées sur un
pied d'Orchis conopea L. 1891, p. 171.
— Notes sur quelques Orchidées de la Loire-Inférieure. 1892,
p. 1, pi. i.
— Promenades bofaniques au canal maritime de la Basse-Loire,
avec une carte. 1892, p. 11.
— Liste des Plantes observées à l'île Dumet, près Piriac (Loire-
Inférieure), le 3 août 1880. 1892, p. 226.
— Fltude sur la fleuraison, en pleine terre, à l'air libre, du Musa
ensete Gmel. et sur quelques autres phénomènes de végéta-
tion observés à Nantes pendant l'année 1893. 1894, p. 1, fig.
— Sur quelques Narcisses du groupe Ajax. 1894, p. 97.
— Note sur les Platanes. 1894, p. 105, pi. iv, v et vi.
— Lettre de François Bonamy à Bernard de Jussieu (1765).
1895, p. 75.
— Première liste additionnelle à la Florule du canal maritime de
la Basse-Loire. 1895, p. 27.
— Lettre de M. W. Trelease à M. Gadeceau sur les Platanes.
1895, p. 35.
— Note sur le Polypodium cambricum. 1895, p. 141, pi. iv.
— Note sur un Cimenta litigeux. 1895, p. 145, pi. iv'^.
— A propos de la 5e édition de la Flore de l'Ouest, de J. Lloyd.
1896, p. 117.
— Notice sur la vie et les travaux de James Lloyd (portrait).
1896, p. 137.
4(S BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FK. -- lre SÉR. 1891-1900
Guillemot, J. — Champignons observés aux environs de Cher-
bourg. 1893, p. 115.
Léveillé, Hector. — Essai sur les Centaurea du Maine. 1897, p. 273.
Lloyd, J. — Note sur le Festuca uvina L. 1891, p. 170.
Marais, Abbé E. — Contribution à la Flore de la Vendée. Note sur
le Romulea Balbocodium Séb. et Maur. 1891, p. 23(5.
Marchand, Ern. — Note sur un cas de syhanthie observé chez la
Pulmonaire à feuilles étroites (Pulmonaria angustifolia L.).
1894, p. 77, pi. m.
— Note sur la Heur des Crucifères, à propos d'une anomalie
florale chez le Cheiranthus Cheiri L. 1890, p. 159, pi. m.
Marchand, Ernest et Bonjour, Samuel. — Sur les fleurs pièges
de YAraujia sericifera Brot. et du Mandevillea suaveolens
Lindl. fig. 1899, p. 57.
Ménier, Ch. — Note sur le Coprosma foliosa A. Gray, cultivé dans
les serres du Jardin des Plantes de Nantes. 1891, p. 31, pi. i.
— Le Grammitis leptophylla S\v. dans la Loire-Inférieure. 1891,
p. 79.
— Altération d'une gaze iodoformée par un Champignon du
genre Cladosporium. 1891, p. 162.
— Empoisonnement par les Champignons. 1892, p. 65, pi. iv et v.
— Note sur une nouvelle Psalliote, Psalliotu ammophîla, décou-
verte dans la Loire-Inférieure. 1893, p. 67, pi. n.
— Note sur la découverte de YŒnanthe peucedanifolia Pollich
dans la Loire-Inférieure. 1891, p. 101.
— Ascomycètes hypogés de la Loire-Inférieure. — Elaphomycés,
Tubéracés, Cénococcés. 1895, p. 1, pi. i.
— Sur les Ophioglosses de la Flore de l'Ouest. 1897, p. 1, pi. i.
Ménier, Ch. et Camus, F. — Fragments de Lichénologie bretonne.
1892, p. 230.
Picquenard, Ch. — Contributions à la Flore du Finistère. 1891,
p. 76 et 160.
— Herborisations dans le sud du Finistère. 1892, p. 45.
— Contributions à la Flore de la Bretagne. 1892, p. 234.
— Exploration botanique du littoral sud-ouest du Finistère-
1893, p. 37.
II. BOTANIQUE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 49
Picquenard, Ch. — Les Amaryllidées et les Liliacées naturalisées
dans le Finistère. 1893, p. 100.
— Analyse détaillée des Carex appartenant à la Flore bretonne.
1893, p. 247.
— Le Ranunculiis nodiflorus L. en Ille-et-Vilaine. 1894, p. 159.
— Herborisations dans l'Ile-et-Vilaine, le Morbihan et le Finistère,
d'octobre 1892 à octobre 1894. 1895, p. 37.
— Étude sur les formes bretonnes appartenant au groupe du
Polystichwn spinulosum de la Flore de l'Ouest. 1897,
p. 15, pi. il.
— Catalogue des Plantes vasculaires spontanées du département
d'Ille-et-Vilaine. 1897, p. 29.
— Herborisations lichénologiques dans le Finistère, de 1867 à
1898. 1898, p. 73.
— h'Isoetes lacustris L. dans le Finistère. 1898, p. 97.
— Un Lichen nouveau : le Bilimbia corisopitensis. 1899, p. 87.
— Contributions à l'étude comparée de la Flore lichénologique
du Finistère et de l'Ille-et-Vilaine. 1899, p. 111.
— Herborisations lichénologiques dans le Finistère, d'octobre
1897 h octobre 1899. 1900, p. 91.
Rousseau, Philéas. — Catalogue des Plantes vasculaires spontanées
de l'île de Ré, et des Plantes qui y sont le plus communé-
ment cultivées. 1899, p. 147, pi. xvm [carte de l'île de Ré].
Viaud-Grand-Marais. — Note sur le Matthiola oyensis (Mén. et
V.-G.-M.). 1891. p. 164.
— Note sur les Parmelia et les Physcia de l'Ouest. 1892, p. 155.
— Catalogue des Plantes vasculaires de l'île de Noirmoutier, avec
une carte. 1892, p. 161.
Viaud-Grand-Marais et Ménier, Ch. — Catalogue des Plantes
vasculaires de l'île d'Yeu. 1894, p. 117.
Violleau, Abbé E. — Muscinées nouvelles pour la Vienne ou les
Deux-Sèvres. 1894, p. 193.
3. - EXTRAITS ET ANALYSES
Avice, Dr. — Note sur un bois d'Arbousiers dans les Côtes-du-
Nord. 1896, p. 55.
50 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900
Avice, Dr. — Note sur une variété du Solanum Dulcamara L. 1896,
]). 57.
— Sur une variété maritime du Solanum Dulcamara. 1899, p. 89.
— Sur le Solanum Dulcamara var. maritima |Extrait d'une lettre
adressée à M. Malinvaud]. 1900, p. 62.
Balle, Ém. — Description d'une nouvelle Campanule découverte
aux environs de Vire (Calvados). 1895, p. 55.
Bal dix, Al. — Notes sur quelques plantes litigieuses ou inédites de
la Vienne. 1892, p. 107.
— Notes et observations sur quelques plantes de la Vienne.
1893, p. 118.
Baudouin, Marcel. — Le Pancralium maritimum dans l'Ouest de la
France et les anomalies de la Heur. 1898, p. 12.
Bernard, G. — Sur la vente des Champignons comestibles.
1891, p. 26.
Boxxier, G. — Flore de France, 1891, p. 36.
Boïting Hemsley, W. — Matthiola sinuata var. oyensis [Trad. par
M. Ch. MénierJ. 1900, p. 10, pi. color.
Boudier. — Nouvelles espèces de Champignons de France. 1894,
p. 89, pi. i.
Bouvet, G. — A. Boreau. Son autobiographie. 1896, p. 54.
- Muscinées du département de Maine-et-Loire. 1897, p. 26.
— Muscinées du département de Maine-et-Loire (supplément n° 1).
1899, p. 79.
— Supplément aux Muscinées du département de Maine-et-Loire.
1899, p. 80.
Breton, A. Le et Niel, E. — Champigons nouveaux ou peu
connus, récoltés en Normandie (5e liste, pi. gravée). 1894,
p. 116.
Brunaud, P. — Sphœropsidées récoltées jusqu'à ce jour dans la
Charente-Inférieure. 1891, p. 62.
— Supplément à la liste des Hyménomycètes récoltés dans la
Charente-Inférieure. 1896, p. 17.
— Miscellanées mycologiques. 1899, p. 95.
Calvé, Le et Malherbe, I)r H. — Sur un Trichophyton du Cheval
à cultures lichénoïdes ^Trichophijlon minimum'. 1900, p. 19.
II. BOTANIQUE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 51
Camus, Fernand. — Sur les collections bryologiques du Musée
régional de Cholet. 1891, p. 21.
— Découverte de Y Hymenophijllum Wilsoni Iloock. dans les
Côtes-du-Nord. 1894, p. 88.
— Le Lejeunea (Phragmieoma Dum.) Mackayi (Hoock) en France.
1900, p. 74.
— Présence en France du Lejeunea Rosseltiuna Mass., et remar-
ques sur les espèces françaises du genre Lejeunea. 1900, p. 74.
Camus, Jules. — Les noms des plantes du livre d'heures d'Anne
de Bretagne. 1895, p. 52.
Cardot, Jules. — Une Fontinale nouvelle. 1890, p. 58.
— Répertoire sphagnologique. Catalogue alphabétique de toutes
les espèces et variétés du genre Sphagnum, avec la syno-
nymie, la bibliographie et la distribution géographique,
d'après les travaux les plus récents. 1899, p. 79.
Chabert, Alfred. — Un Luzula critique de la flore parisienne.
1896, p. 53.
Chapelle, de la. — UAsplenium marinum L. dans un puits.
1894, p. 21.
Chartier-Grilhot. — Note sur VAzolla filiculoides Lamk. 1899, p. 44.
Chevalier, Auguste. — Catalogue des plantes vasculaires de
l'arrondissement de Domfront, avec notes critiques et
observations biologiques. 1895, p. 14.
— Les Fossombronia de l'Orne et leurs stations. 1895, p. 56.
— Recherches et observations sur la Flore de l'arrondissement
de Domfront (Orne). Plantes vasculaires et Characées.
1898, p. 10 et 1899, p. 46.
— La Flore adventive des ruines du château féodal de Domfront.
1898, p. 11.
— Deux plantes nouvelles pour la Flore française. 1898, p. 12.
— Sur la présence du Sedum Fabaria Koch dans le massif breton.
1898, p. 44.
— Deux plantes intéressantes du département de la Mayenne.
1899, p. 44.
— Observations sur la castration des plantes par le froid et sur
la cleistogamie hivernale. 1900, p. 15.
52 KULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900
Chevallier, Abbé E. — Contributions à la Flore de la Sarthe.
1891, p. 47.
— Contributions à l'histoire naturelle de la Sarthe (Botanique).
1891. p. 17.
Citerne, Dr Paul. — Le Jardin des Plantes de Nantes. 1898, p. 43.
— Le Jardin botanique de l'École de plein exercice de Médecine
et de Pharmacie de Nantes. 1898, p. 44.
Clos, I). — Sur les Anagallis phœnica Lam. et cœrulea Schreb.
1898, p. 8.
Contributions à l'Histoire naturelle de la Sarthe. — Botanique.
1892, p. 100; Relevé des observations faites en 1892. 1893,
p. 119. — Voir Gentil, A.
Copineau. — Sur YOphrys pseudo-speculum D C. 1892, p. 23.
Corbière, L. — Compte rendu de l'excursion faite par la Société
linnéenne de Normandie, les 27 et 28 juin 1890, à Pont-
Audemer et au marais Vernier (Eure). 1891, p. 46.
— Excursions botaniques aux environs de Carentan (Manche).
1892, p. 22.
— Compte rendu des excursions botaniques faites par la Société
linnéenne de Normandie aux environs de Granville et aux
îles Chausey. 1892, p. 96.
— Nouvelle Flore de Normandie, contenant la description des
plantes qui croissent spontanément, ou sont cultivée? en
grand, dans les départements de la Seine-Inférieure, l'Eure,
le Calvados, l'Orne et la Manche. 1894. p. 114.
— Additions et rectifications à la nouvelle Flore de Normandie.
1896, i>. 11.
- Le Desmatodon Gasilîeni Vent, est-il une espèce nouvelle ?
Quelques mots sur les Pottia du littoral. 1896, p. 58.
— Supplément aux Muscinées du département de la Manche.
1897, p. 37
— Deuxième supplément à la nouvelle Flore de Normandie.
1899, p. 14.
— Les landes de Lessay. 1900, p. 72.
Covec, Le. — Liste des Champignons trouvés dans le département
d'Ille-et-Vilaine. 1895, p. 56.
— Note sur quelques espèces rares de Champignons. 1895, p. 59.
II. BOTANIQUE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 53
Covec, Lk. — Liste méthodique des Champignons trouvés dans le
département d'Ille-et-Vilaine et principalement dans les
environs de Rennes. 1897, p. 28.
Covec, Le, Colleu, P. et Lefeuvre. — Présentation de Champi-
gnons. 1893, p. 25.
Dangeard, P. -A. — Le Botaniste, journal paraissant (5 fois l'an.
1891, p. 36.
— Une maladie du Peuplier dans l'Ouest de la France. 1897, p. 11.
Daniel, Lucien. — Les Champignons de la Mayenne. 1893, p. 25.
— Liste des Champignons basidiomycètes récoltés jusqu'à ce
jour dans le département de la Mayenne. 1893, p. 81.
— Les Champignons de la Mayenne, 21' supplément. 1894, p. 89.
— 31' supplément. 1895, p. 58. — 41' supplément. 1897, p. 11.
— Contribution à l'étude de la Flore de la Mayenne. 1895, p. 16.
— Recherches historiques sur les botanistes mayennais et leurs
travaux. 1895, p. 18.
— Champignons nouveaux pour la Flore d'Ille-et-Vilaine. 1899,
p. 80.
Daniel, Joseph. — Contributions à la Flore de la Mayenne.
1896, p. 15.
— Influence du sujet sur la postérité du greffon. 1896, p. 29.
Decuillé, Ch. — Lichens récoltés aux environs d'Angers. 1894,
p. 22.
Dismier, G. — Aperçu sur la Flore bryologique de Pont-Aven
(Finistère). 1900, p. 74.
Dominique, Abbé J. — Les Lichens d'un récif. 1891, p. 52.
Douteau, J. — Contributions à la Flore vendéenne. 1894, p. 19.
— Flore de Vendée. 1896, p. 52.
— Nomenclature des plantes trouvées en Vendée depuis 1889
jusqu'à nos jours. 1897, p. 24.
Douteau, J. et autres. — Catalogue des plantes vasculaires et
spontanées du département de la Vendée, recueillies par
Pontarlier et Marichal, augmenté de la liste des plantes trou-
vées depuis 1889 jusqu'à ce jour. 1895, p. 54.
Duc, René. — L'histoire de nos vieux arbres. 1900, p. 16.
Dufour de la Thuillerie, A. — Note sur les Daucus carota et
gummifer. 1900, p. 14.
54 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900
Dupain. — Note sur un certain nombre d'Agaricinées récoltées
dans les environs de la Mothe-Saint-Héray. 1897, p. 28.
Duret, V. — Quelques plantes rares de la Charente. 1891, p. 47.
Excursions botaniques dans la Charente-Inférieure. 1893, p. 77.
Foucaud, J. — Note sur une nouvelle espèce du genre Muscari.
1892, p. 19, pi. i.
' — Recherches sur quelques Œnanlhe. 1893, p. 76.
— Le' Plantcujo serpentina Vill. dans le département de la Cha-
rente-Inférieure. 1893, p. 78.
Foucaud et Jousset. — L'Iris sibirica dans la Charente-Inférieure.
1891, p. 112.
Fouillade, A. — Note sur la Flore des communes du département
des Deux-Sèvres situées au sud de la Boutonne. 1899, p. 45.
Gadeau de Kerville, Henri. — Les vieux arbres de la Normandie.
— Etude botanico-historique. 1900, p. 62. — L'If du cimetière
de Saint-Jean-le-Thomas (Manche). 1900, p. 72.
— Les Chênes porte-gui de la Normandie. 1900, p. 72.
Gadeceau, Em. — A propos de YAllium subhirsutum récemment
signalé à Belle-Ile-en-Mer. 1893, p. 112.
— Les marais de l'Erdre, près Nantes, et le Malaxis palndosa Sw.
1895, p. 43.
— Le Lobelia Dortmanna L. dans la Loire-Inférieure. 1898, p. 42.
Gentil, Amb. — Les Anémones de la Sarthe. 1891, p. 15.
— Inventaire général des plantes vasculaires de la Sarthe, indi-
gènes ou naturalisées et se reproduisant spontanément.
1892, p. 168; 1895, p. 17.
— Contributions à l'histoire naturelle de la Sarthe. Relevé des
observations faites en 1893. 1894, p. 44. - Voir Contri-
rutions.
— Contributions à la Flore sarthoise. Relevé des observations
faites en 1895. 1896, p. 15; en 1896. 1897, p. 24; en 1897.
1898, p. 9 ; en 1898. 1899, p. 43 ; en 1899. 1900, p. 13.
— Histoire des Roses indigènes de la Sarthe. 1898, p. 42.
— Quelques mots au sujet du Rosa macrantha Desp. 1899, p. 42.
Gillot, X. et Parmentier, P. — L'Anatomie végétale et la Bota-
nique systématique ; nature hybride du Rume.v palustris Sm.
1899, p. 19.
II. BOTANIQUE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 55
Gomont, Maurice. — Note sur un Calothrix sporifère (Calothrix
stagnalis sp. n.). 1890, p. 16.
Gordk, E. — Note sur le Magnolia de la Maillardière. 1 , p. 54.
— Le Crambé maritime. 1897, p. 24.
Gillot, D<\ — Notes sur VEu.phorbj.0. viridiflora Waldsl et Kit.
1893, p. 117.
Grand, A. Le. — Une espèce d'AlUam nouvelle pour la région
occidentale de la France. 1892, p. 1(58.
— Sur le Doronicum scorpioid.es du centre de la France cl ses
affinités. 1894, p. 62.
— Sur YAllium siibhirsutum de Belle-Ile. 1894, p. 71.
— Note sur deux plantes nouvelles pour la France : Valerianella
cupiilifera Le Grand et Ophioglossum lusitanicum var. bri-
tannicum Le Grand. 1897, p. 57.
Grelet, Abbé L.-J. — L'Ophrys aranifera et ses diverses formes
dans le midi des Deux-Sèvres. 1900, p. 12.
Guérin, Ch. — Observations biologiques sur le Gui , Viscum
album'. 1900, p. 15.
Guignard, L. — Observation sur l'appareil mueifère des Lamina-
riacées. 1892, p. 168.
Guitteau. — Notes sur quelques plantes inconnues ou à peine
signalées dans la Vienne. 1893, p, 116.
Hariot, P. — Notes sur quelques Ustilaginées. 1893, p. - Sur les fossiles trouvés à Gourbesville, par
M. de Lapparent. 1891, p. 104.
Glaxgeaud, Ph. — Le Lias et le Jurassique moyen en bordure à
l'ouest du Plateau central. 1895, p. 62.
- Sur le Jurassique supérieur des environs d'Angoulème. 1898,
p. 54.
- Sur le Portlandien des Charentes. 189!), p. 50.
- Les dislocations du sol aux environs de Montbron (Charente).
1899, p. 100.
— Un exemple des divers faciès que peut présenter une forma-
tion géologique : le Portlandien des Charentes. 1899, p. 100.
- Les formations tertiaires au sud du détroit poitevin. 1899, p. 100.
Grossouvrk, A. dp:. — Sur la position de la craie de Touraine.
1891, p. 72.
— La craie à baculites du Cotentin, la craie et le tuffeau de
Maestricht. 1891, p. 74.
— Sur le système oolithique inférieur dans la partie occidentale
du bassin de Paris. 1891, p. 98.
— Sur le Callovien de l'ouest de la France et sur sa faune. 1891,
p. 100.
— Sur le conglomérat de la base de l'oolithe ferrugineuse de
Baveux. 1893, p. 13.
— Note sur les Grès à Sabalites. 1900, p. 44.
III. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. — 3. EXTR. ET ANAL. 71
Jukes-Browne, A.-.I. et Hill, W. - Le Cénomanien de la Nor-
mandie et du sud de l'Angleterre. 1899, p. 99.
Kerforne, F.— Note sur l'Ordovicien de May-sur-Orae (Calvados).
1893, p. 67.
— Faune des schistes et calcaires coblentziens de l'Ille-et- Vilaine
1898, p. 17.
— Remarques sur les argiles fossilifères d'Apigné (Ille-et-Vilaine).
1898, p. 56.
— Sur l'Ordovicien de la presqu'île de Crozon (Finistère). 1899,
p. 96.
— Note préliminaire sur le Système silurien de la presqu'île de
Crozon, 1900, p. 36.
— Esquisse tectonique de la région silurienne occidentale de la
presqu'île de Crozon (Finistère). 1900, p. 36.
- Note sur l'Ordovicien du sud de Hennés. 1900, p. 37; deuxième
note. 1900, p. 81.
- Sur le Gothlandien de la presqu'île de Crozon (Finistère).
1900, p. 39.
— Niveau à Phacopa Potieri dans l'Ille-et- Vilaine. 1900, p. 40.
— Sur les principaux niveaux du Dévonien de l'Ille-et-Vilaine.
1900, p. 43.
Lacroix, Alfred. — Minéralogie de la France et de ses colonies.
Description physique et chimique des minéraux. Étude des
conditions géologiques de leurs gisements. 1891, p. 172;
1895, p. 20; t. I, 2<- partie et t. II, lr<' partie. 1896, p. 33, 64;
t. II, 2" partie. 1898, p. 27.
- Sur la structure et les propriétés optiques de divers silicates
compacts ou terreux. 1898, p. 29.
— Les modifications endomorphes du gabbro du Pallet (Loire-
Inférieure). 1899, p. 47.
— Sur la marcasite de Pontpéan (Ille-et-Vilaine ) et sur les pseu-
domorphoses qu'elle constitue. 1899, p. 99.
Lafitte, Louis. — Les déplacements du confluent de la Loire et de
la Vienne. 1899, p. 100.
Lapparent, A. de. — Sur le conglomérat de Gourbesville (Manche).
1891, p. 102.
— Sur la chronologie des roches éruptives de Jersey. 1892, p. 29.
72 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900
Lapparent, A. de. — Note sur le eailloutis de Lamantins de
Gourbeville (Manche). 1892, p. 159.
— Sur l'âge du granité du nord-ouest de l'île de Jersey. 1894, p. 47.
— Sur un gisement pliocène à Brévands (Manche). 1895, p. 35.
Lebesconte, P. — Sur la présence du carbonifère en Bretagne.
1891, p. 34.
— Existe-t-il une série d'assises nouvelles entre les schistes
rouges et le Grès armoricain? 1891, p. 65.
— Les poudingues rouges de Montfort. 1892, p. 61.
— Étude géologique sur l'Ouest de la France. 1894, p. 47.
— Les argiles miocènes du bassin de la Chaussairie. 1898, p. 56.
— Périodes géologiques gallo-romaine et franque. Leurs relations
avec le Quaternaire, le Pliocène et l'Époque moderne. 1900,
p. 46.
— Époques et mode de formation du détroit du Pas-de-Calais.
Modifications subies par le littoral depuis l'origine du détroit
jusqu'à nos jours. 1900, p. 49.
— Couches à Goniatites et Phacops dans l'IUe-et- Vilaine. 1900, p. 78.
— Coupe géologique de la Belle-Étoile, près Saint-Senoux, à
Haute-Bouëxière, près la station de Guichen-Bourg-des-
Comptes. 1900, p. 81.
Lecornu, L. — Sur le massif silurien de Falaise et ses prolonge-
ments, avec une planche de cartes et coupes. 1894, p. 25.
Letellier. — L'Arkose d'Alencon. 1893, p. 123.
— Études géologiques sur le massif silurien d'Écouves. 1899,
p. 100.
Lévy, Michel. — Sur l'évolution des magmas de certains granités
à amphibole. 1895, p. 72 [Voyez aussi : Michel-Lévy].
Lignieh, Octave. — Végétaux fossiles de Normandie : I. Structure et
affinités du Bennettites Morieri Scap. et Mgr. (sp.). 1894,
]>. 107 ; II. Contributions à la flore liasique de Sainte-
Honorine-la-Guillaume (Orne). 1898, p. 65.
Meunier, Stanislas. — Granit noduleux. 1892, p. 25.
- Slaurophyton Inignolensis, nouveau fossile des grès armori-
cains de Bagnoles (Orne). 1892, p. 32.
— Sur le rôle de la sédimentation dans la constitution du sol
d'une partie du département de l'Orne. 1899, p. 59.
III. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. — .'*. EXTR. ET ANAL. 73
Michel, L. — Sur la présence de la Bertrandite dans le Béryl de
Limoges (Haute-Vienne). 1891, p. 105.
Miciiel-Lévy. — Sur les schistes de Saint-Lô el les roches qui les
séparent du Grès armoricain. 1892, p. 149.
Munier-Chalmas. — Note sur les terrains jurassiques de Nor-
mandie. 1893, p. 41.
— Étude préliminaire sur les terrains jurassique de la Norman-
die. 1894, p. 48.
(Fhlert, D.-P. — Sur la constitution du Silurien dans la partie
orientale du département de la Mayenne. 1891, p. 64.
— Sur le Dévonien des environs d'Angers. 1891, p. 91.
— Sur le Silurien inférieur dans les Coëvrons. 1892, p. 27.
— Description de deux Crinoïdes nouveaux du Dévonien du
département de la Manche. 1892, p. 50.
— Sur le genre Spyridiocriniis. 1892, p. 74.
— Sur l'existence des Grès à Sabalites andegavensis dans le dépar-
tement de la Mayenne. 1892, p. 77.
— Sur les Triniicleus de l'Ouest de la France. 1895, p. 88.
— Uralichas Ribeiroi des schistes d'Angers. 1897, p. 32.
Œhlert, D.-P. et Bigot, A. — Note sur le massif silurien d'Hes-
loup. 1899, p. 50.
Picquexard, Ch. — Les argiles fossilifères d'Apigné (Ille-et-Vilaine)
et le falun de la Dixmerie (Loire-Inférieure). 1898, p. 55.
— Béponse aux remarques de M. Kerforne. 1898, p. 56.
Pocta, D1' Philippe. — Parallèle entre le dépôts siluriens de la
Bretagne et de la Bohême. 1897, p. 18.
Potiche, vicomte de. — La baie du Mont-Saint-Michel et ses
approches. 1893, p. 125.
Préaubert. — Sur la nature pétrologique des outils de pierre
polie de l'Anjou. 1899, p. 98.
Priem, F. — La terre, les mers et les continents. 1891, p. 172.
Benault, A. — Notes sur les formations modernes : Les marais
du Cotentin. 1900, p. 78.
Bitter. — Tête de Mésosaure de l'île d'Oleron. 1891, p. 102.
Boxdeau, Abbé E. — Étude sur le terrain dévonien aux environs
d'Angers. 1892, p. 63.
74 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST Fil. — lre SÉR. 1891-1900
Rondeau, Abbé E. — Description géologique des environs d'An-
gers, avec une carte au 1/40.000. 1894, p. 107.
Rupert Jones, T. — On some devonian and silurian Ostracoda
from North america, France and Rospborus. 1893, p. 38.
Saint-Quentin, L. de. — La Houille à Saint-Mars-de-Coutais
| Loire-Inférieure]. 1900, p. 20.
Seunes, J. — Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé
supérieur de la France. — Ammonites du calcaire à baculites
du Cotentin. 1891, p. 102.
— Compte rendu d'une excursion géologique entre Rennes et
Saint-Grégoire. 1895, p. 35.
— Note sur quelques Échinides des faluns miocènes de la Rre-
tagne. 1898, p. 55.
Seunes et Lebesconte. — Coupe suivant le profil en long de la
voie ferrée de Saint-Médard à Saint-Germain-sur-Ille. 1895,
p. 36.
Sirodot.— Les Éléphants du Mont-Dol (Ille-et-Vilaine). 1891, p. 78.
— De l'âge relatif du gisement quaternaire du Mont-Dol. 1891,
p. 79.
Skrodzki, J. — Description géologique du canton de Domfront.
1891, p. 67.
— Sur un gisement pliocène à Saint-Clément, près d'Isigny,
(Manche). 1895, p. 36.
— Rauracien et Séquanien des environs de Lisieux. 1900, p. 77.
— Quaternaire et Tertiaire des environs de Rayeux. 1900, p. 78.
Vasseur, G. — Notice explicative de la carte géologique des
Sables-d'Olonne. 1893, p. 82.
Vaullegeard. — Sur la présence de Calymene Tristani dans la
partie supérieure du Grès de May. 1893, p. 30.
Vivier, Alfred. — Note sur quelques secousses de tremblement de
terre observées depuis trente ans dans la Charente-Infé-
rieure. 1899, p. 27.
Wallerant, Fréd. — Sur la transgression jurassique dans le
massif vendéen. 1896, p. 21.
Welsch, Jules. — Sur les plissements des couches sédimentaires
dans les enviions de Poitiers. 1894, p. 27.
III. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. '.*>. EXTR. ET ANAL. 75
Welsch, .Iules. — Note sur la zone à Ammonites zigzag et Am.
ferrugineus dans le détroit du Poitou. 1 , p. 61.
— Sur la succession des faunes du Lias supérieur et du Bajocien
inférieur dans le détroit du Poitou. 1895, p. 85.
- Sur la présence d'une assise paléontologique à Ammonites
variabilis dans le détroit du Poitou. 1898, p. 51.
- Nouvelles découvertes dans les zones à Am. Murchisonae et à
Am. concavus dans le détroit du Poitou. 1898, p. 51.
— Sur les grès à Sabalites de l'Ouest de la France (Réponse à
M. Bigot). 1899, p. 21.
- Sur l'âge sénonien des grés à Sabalites andegavensis de l'Ouest
de la France. 1899, p. 57.
IV. — MELANGES ET SUJETS DIVERS
1. - PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
Dianoux, IX — Sur le peu d'efficacité «le l'iodoforme comme
antiseptique. 1891, p. 125.
Viaud-GrandtMarais, Dr A. — Sur le filage de l'huile en mer. 1899,
p. XXI.
2. - TRAVAUX ORIGINAUX
Néant
3. - EXTRAITS ET ANALYSES
Blanchard, R. — Eormules et procédés techniques. Du formol
ou aldéhyide l'ormique. 1895, p. 38.
Galais, G. — Liste des objets d'histoire naturelle offerts ou acquis
par la Société de Cholet en 1896-97-98. 1900, p. 96.
Lacaze-Duthiers, H. — Les laboratoires maritimes de Roscoff et
de Banyuls en 1891. 1892, p. 77.
Letacq, Abbé A.-L. — - Notice sur les travaux scientifiques de
Guettard aux environs d'Alençon et de Laigle, Orne. 1892,
p. 33.
Maisoxneuve, Dr. — Création et évolution. 1892, p. 78.
V. - NOUVELLES
[Distinctions honorifiques, nominations, congrès scientifiques,
nécrologie, etc.]
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
et
DEUXIÈME PARTIE DU BULLETIN
1891
i
Académie des sciences (Prix proposés par 1') pour les années
1891, 1892 et 1893, p. 3G.
Belox (Statue de Piene) à Cerans-Feuilletourte, Sarthe, p. 112.
Cailliaud (Buste de Fr.) au Muséum de Nantes, p. 73, 80.
Fallot (M.), nommé directeur du Muséum de Bordeaux et
Cabanne (M.), nommé conservateur.
1892
Visite, à Nantes, de M. Bourgeois, ministre de l'Instruction publi-
que. Discours du D1 Laennec, directeur de l'École de médecine ;
discours de M. Ém. Gadeceau, au Jardin des plantes ; discours
de M. Ernest Crouan, commissaire des fêtes de la Société
d'horticulture, p. 173.
f Bar, E.-C, propriétaire à l'île Portai, Maroni, Guyane Française.
f Peigné, Jules, propriétaire au Loroux-Bottereau, membre corres-
pondant.
1893
Bar. Legs de livres d'histoire naturelle, p. xxxv.
Écorchard (Inauguration du buste d'), directeur du Jardin des
plantes de Nantes, p. 105.
80 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900
Laexnec, Dr Th., ancien président de la Société, directeur de
l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie de
Nantes, nommé chevalier de la Légion d'honneur, p. xxx.
f Callandreau, G., pharmacien à Nantes, membre titulaire.
f Coq, Monseigneur Le, évêque de Nantes, membre titulaire.
1894
Bourgeois, Léon, prix Bordin, de l'Académie des Sciences, p. xxxn.
Bureau, Edouard, professeur au Muséum de Paris, nommé cheva-
lier de la Légion d'honneur, p. xxxi.
Chachereau, D1, médaille d'or pour son dévouement pendant la
dernière épidémie cholérique, p. xxxi.
Pizon, Antoine, prix Serres, de l'Académie des sciences, p. xxxn.
Bappin, Dr, prix de l'Académie de médecine et médaille de vermeil
pour l'épidémie cholérique, p. xxxi.
f Beneden, P.-J. van, professeur à l'Université de Louvain, mem-
bre honoraire.
f Cotteau, Gustave, correspondant de l'Institut, membre corres-
pondant, à Auxerre.
f Delorme, Abbé Joseph, membre titulaire,
f Guezennec, membre titulaire.
f Lechat, Charles, ancien maire de Nantes, chevalier de la Légion
d'honneur, membre fondateur.
f Pouchet, Georges, professeur au Muséum de Paris, membre
honoraire.
f Poirier, Paul, ingénieur civil des Mines, membre titulaire.
f Bouxeau, D' Ch., membre titulaire.
1895
Lacroix, A., professeur au Muséum ; Lortet, directeur du Muséum
de Lyon et Perrier, Edm., membre de l'Institut (Lettre de MM.),
remerciant la Société de les avoir nommés membres hono-
raires, p. xxxv.
f Decroix, sénateur, vice-président du Conseil général de la
Loire-Inférieure, membre correspondant.
V. NOUVELLES SI
Y Ginoux de Fe'rmont, vicomte Georges, conseiller général de In
Loire-Inférieure, maire de Moisdon-la-Rivière, membre corres-
pondant.
-;- Quinquarlet, membre correspondant, à Carnac, Morbihan.
1896
Y Boiffin, 1)', professeur à l'Ecole de Médecine, membre titulaire.
Y Gochard, D1 A., chirurgien en chef des Hôpitaux !).
— Dominiquella Pérez. 1898, p. 59.
— semicincta Pérez. 1898, p. 60.
zonalis Pérez. 1898, p. 59.
Coelioxys excisa Pérez. 1898. p. 61.
— Iricoruis Pérez. 1898, p. 61.
Epichapis bilunulata Pérez. 1898, p. 60.
Euglossa af/inis Pérez. 1898, p. 58.
— Bari Pérez. 1898, p. 58.
84 BULL. SOC. SC. XAT. OUEST FR. — lre SÉR. ltSDl-1900
Euglossa Bureaui Pérez. 1898, p. 58.
Eulaima maroniensis Pérez, 1898, p. 59.
Macrocera angulata Père/. 1898, p. 60.
quinquecincta Pérez. 1898, p. 60.
Megachile fugilinata Pérez. 1898, p. 61.
— maroniensis Pérez. 1898, p. (il.
Melipona bomboides Pérez. 1898, p. 58.
— sonnr Pérez. 1898, p. 58.
Melissa acneserns Pérez, 1898, p. (il.
— Bari Pérez. 1898, p. (il.
— sexlineàta Pérez. 1898, p. (il.
Metopius Uvinusculiis J. Dominique. 1898, p. 90.
— Marchandi J. Dom. 1898, p. 87.
— Rivolleli J. Dom. 1898, p. 89.
Oxea nigro-cincta Pérez. 1898, p. 62.
Slclis (Hoplostelis) tricornis Pérez. 1898, p. (il.
tuberculata Pérez. 1898, p. 61.
Tenthredopsis Churchevillei Konow. 1897, p. 1 14.
Thalestria longiventris Pérez. 1898, p. 62.
Trîgona clypearis Pérez. 1898, p. .18.
— Dominiquella Pérez. 1898, p. 58.'
i5. — Vers
Annélides
Boccardia ligerica G. Ferronnière. 1898, p. 109.
llvmilubifcx salinarum (i. Ferron. 1899, p. 212.
Vermiculns fliwiatilis (i. Ferron. 1899, p. 291 (Voyez : V. limosus
(i. Ferron. 1899, p. 218).
c: — Mollusques
Charnu Nicolloni Daulz. 1892, p. 188.
VI. ESPÈCES NOUVELLES. 2. BOTANIQUE
2. - BOTANIQUE
a. — Phanérogames
Carex glauca L. var. S gynobasis Picquenard. 1892, |>. 60.
— panicea L. var. S gynobasis Picq. 1892, p. (il .
Centaurée, nigra L. subsp. leiosperma Leveillé. 1897, p. 27.~>.
pratensis Thuill. var! Gentiliana Lev. 1897, p. 27(>.
Orchis maculata var. elongata Gadeceau. 1892, p. 9.
var. alatoides Gacl. 1892, p. 7.
Pinguicula lusitanica Lin. var. pallida Picq. 1891, p. 161.
b. — Cryptogames
a. Fougères
Aspidium angulare Kit. y var. imbricatum Picquenard. 1892. p. 63.
BUchnum spicant Roth. S var. latifolium Picq. 1892, p. 64.
Y var. irregulare Picq. 1892, p. 64.
Polypodium vulgare L. y var. dryophilum Picq. 1892, p. 63.
Polystichum aemuhun Corb. a var. patulum Picq. 1899, p. 17.
3 var. erectum Picq. 1897, p. 17.
Scolopendtium officinale L. S var. furcatum Picq. 1892, p. 64.
Il Lichens
Bilimbia corisopitensis Picq. 1899, p. 86.
c. Characées
Nitella opaca Agh. lbrm. elongata Picq. 1891. p. 169.
il. Champignons
Alternaria Brassicse (Berk?) Sacc. For m. Phaseoli P. Brunaud. 1894,
p. 38.
Botryosphaeria Dothidea (Moug. et Fr.) Ces. et de Not. var. pluri-
guttata P. Brun. 1893, p. 217.
86 BU IX. SOC. SC. NAT. OUEST 1TI. lrc SÉB. 1891-1900
Camarosporium cercidicola P. Brun. 1894, p. 36.
Cladosporium Sambuci P. Brun. 1804, p. 38.
Cpniosporium Rosae P. Brun. 1894, p. 37.
Coniothecium Cydoniae P. Brun, 1894, p. 38.
Coniolhyrium Cydoniae P. Brun. 1894, p. 35.
— Liijustri P. Brun. 1894, p. 35.
Siliquastri P. Brun. 1894, p. 35.
Diaporthe palustris P. Brun. 1893, p. 217.
— Raphani P. Brun. 1893, p. 217.
Diplodina Coronillae P. Brun, 1894. p. 36.
— ovalifolii P. Brun. 1894, p. 36.
Hetminthosporium rhopaloides Fres. i'orm. Sedi P. Brun. 1894, p. 38.
Helminthosporium rhopaloides Fres. forai. BambusaeP. Brun. 1891,
p. 38.
Hendersohia ambigaa P. Brun. 1894, p. 36.
calycina P. Brun. 1894, p. 36.
Malwcei P. Brun. 1893, p. 219.
plilchella Sacc. var. Jasmini Brun. 1894, p. 36.
syringaecola P. Brun. 1894, p. ;!(>.
Laçhnea Menieri Boudier. 1897, p. 147.
— superans Boudier. 1897, p. 148.
Lêptostroma Avenue P. Brun. 1893, p. 220*
caricina P. Brun. 1893, p. 220.
Chaerophylli P . Brun. 1894, p. 37.
inulaecola P. Brun. 1894, p. 37.
Leptostromella Phragmitis P. Brun. 1893, p. 229.
Lophiotrema vagabundum Sacc. I'orm. Spartii P. Brun. 1891. p. '•>',).
— — Imilue P. Brun. 1891, p. il,'!.
Phoma Amarunlhi P. Brun. 1894, p. .'il.
— amaranthicola P. Brun. 1891, p. 34.
— auciibicola P. Brun. 1894, p. 31.
Brachypodii P. Brun. 1893, p. 219.
— caricicola P. Brun. 189!!, p. 218.
— ephedraecola P. Brun. 1891, p. 34.
VI. ESPÈCES NOUVELLES. 3. PALÉONTOLOGIE ANIMALE 7.
— Thuretii P. Brun. 1894, p. 37.
Vermicularia Caricis P. Brun, 1893, p. 219.
PALKONTOLOCiIK ANIMALE
Mollusques
Aclaeon Dumasi Cossmann. 1896, p. 18(5.
Amphisphyra sabeylindrica Cossm. 1895, p. 195.
Andonia exasperata Cossm. 1897, p. 1506.
Assiinincd distinguenda Cossm. 1899, p. 346.
Aurelianella rissoides Cossm. 1898, p. 37.
Auricula citharella Cossm. 1895, p. 17(i.
Houdasi Cossm. 1895, p. 180.
— simplex Cossm. 1895, p. 173.
Batillaria diacanthina Cossm. 18!)8, p. I!
ferenuda Cossm. 1898, p. 20.
upoides Cossm. 1897, p. 298.
Colina Bourdoti Cossm. 1898, p. 21.
— pulchella Cossm. 1898, p. 22.
Columbella hordeola Cossm. 1897, p. 321.
Cordieria Dumasi Cossm. 1890, p. 193.
Crenilabium suturatum Cossm. 1895, p. 187.
Crepidula rc/Uwilamclla Cossm. 1899, p. 355.
VI. ESPÈCES NOUVELLES. 3. PALÉONTOLOGIE ANIMALE 89
Cymcnoritis crassilirata Cossm. 1899, p. 359.
— proxima Cossm. 1899, p. .">r>.
Lampusîa Bourdoti Cossm. 1897, p. 'XVI.
Bureaui Cossm. 1897, p. 334.
excavata Cossm. 1897, p. 330.
— ischnospira Cossm. 1897, p. 331.
— pilula Cossm. 1897, p. 33Q.
planicostata [Desh.] var. gouetensis Cossm. 1897, p. 335.
— substriatula Cossm. 1897, p. 333.
Latirofusus pachyozodes Cossm. 1897, p. 298.
Lalirus difficilis Cossm. 1897, p. 301.
— (joucleiisis Cossm. 1897, p. 301.
Limnaea i8, p. 2f>.
Sipho Bourdoti Cossm. 1897, p. 314.
— peraèutus Cossm. 1897, p. 313.
— Rideli Cossm. 1897, p. 314.
Siphonalia Bourdoti Cossm. 1897, p. 309.
pachycolpa Cossm. 1897, p. 312.
— Pissarroi Cossm. 1897, p. 309.
Siphonaria granicosla Cossm. 189."). p. 184.
Stenothyra polygyrata Cossm. 1899, p. 348.
Strepsidura brevispina Cossm. 1897, p. 305.
Streptochetus brachyspira Cossm. 1897, p. 300.
Surcula coislinensis Cossm. 1898, p. 42.
Teliostoma Dumasi Cossm. 1898, p. 38.
Tritonidea adela Cossm. 1897, p. 318.
coislinensis Cossm. 1897, p. 320.
Trij/Hinoxis coislinensis Cossm. 1898, p. 32.
goniostropha Cossm. 1898, p. 31.
— pancilirata Cossm. 1898, p. 30.
Turricuht hemiconoides Cossm. 1898, p. 45.
92 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST Fli. — l,c SHlî. 1891-1900
Turricula intortella Cossm. 1896, p. 24(i.
— (?) genotiaeformis Cossm. 1896, p. 24").
Turritella Dumasi Cossm. 1899, p. «»17.
— Vasseuri Cossm. 1899, p. 315:
Valvata Bonrdoti Cossm. 1899, p. 349.
— (?) planibasis Cossm. 1899, p. .'549.
Vermetus armoricensis Cossm. 1899, p. 310.
— planorbularis Cossm. 1899, p. 309.
— solariiformis Cossm. 1899, p. 311.
Volutilithes Bureaui Cossm. 1890, p. 234.
Volutolyria proboscidifera Cossm. 1890, p. 235.
Xenophova rhytida Cossm. 1899, p. 357.
H. — É-CHINODERMES
Linthia grignonensis Cottcau. 1891, p. 130.
Schizaster Dumasi Cotteau. 1891, p. 133.
Scutellinù Dufouri Cotteau. 1891, p. 147.
Sismondia Vasseiwi Cotteau. 1891, p. 144.
Echinocyamus Dumasi Cotteau. 1891, p. loi.
Vasseuri Cotteau. 1891, p. 153.
I, - PALEONTOLOGIE VEGETALE
Bambusites occidentalis Ed. Bureau. 1893, p. 263.
Dothideites Nerii Patouillard. 1893, p. 207.
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