( > ■H \ 2 \ X 1 af f«/\( >' t/ ^-^ /jT* Ë£^ ^vNL^ ^^Eat ,v~"r % 7 A^^v^ I ^1 "^\ f^^lâ 4- ^ X ^,'\J=-\ M BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE fondée le 27 février 1891 TOME 10 PREMIÈRE PARTIE 1900 Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle DE NANTES Nantes. - imp. 11. Guist'hau, A. Dit. as, successeur, 5 & (i, quai Cassard BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE EXTRAITS DES PROCÈS- VERBAUX Séance du 12 janvier 1900 Présidence de M. F.-J. Bonnel, vice-président M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance. La rédaction en est adoptée à l'unanimité. M. le Président fait part à la Société de la mort de deux de ses Membres : 1° f M. Ernest Guibourd de Luzinais, sénateur, ancien maire de Nantes, Membre fondateur. 2° f M. le baron Louis d'Hamonville, Membre correspon- dant, au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle) . M. le Secrétaire général rappelle que M. d'Hamonville était un des rares ornithologistes français militants. Il avait formé de nombreuses collections, soit par lui-même, soit en ache- tant des collections entières à la mort de leurs possesseurs. C'est ainsi qu'il était arrivé à posséder une des plus belles collections d'œufs qui existent, au nombre desquels se trou- vaient trois œufs du Pingouin brachyptère (Alca impennis L.), espèce " rare des mers boréales, aujourd'hui complètement détruite. La collection de Paradisiers de M. d'Hamonville passait également pour une des plus riches connues. VI Présentations : Membres affiliés : MM. Moinard, Eugène, étudiant en pharmacie, à Nantes. Barré, étudiant en médecine, à Nantes. Bocquier, Edmond, élève à l'Ecole normale d'Institu- teurs de la Roche-sur-Yon (Vendée). Société correspondante : Valparaiso (Chili). — Musée d'Histoire naturelle (Revista chilena de Historia natural). Correspondance : M. le Secrétaire général communique une lettre de la Société des naturalistes de l'Ain, proposant des modelages en terre cuite de Champignons. Ouvrage offert : Quépat, René. — Ornithologie du Val de Metz; par l'auteur. Communications verbales : M. Louis Bureau présente trois échantillons d'Amadouvier (Polijporus fomentarius L.) provenant de la forêt du Gàvre, où ils ont été recueillis par notre collègue, M. Revelière, sur troncs de Hêtre. M. Ch. Ménier, à propos de ces trois Champignons, rappelle qu'il a déjà signalé ce Polypore dans la même forêt où il l'a recueilli le 25 octobre 1887. C'est une espèce des grandes forêts, qui est rare dans la Loire-Inférieure, et c'est à tort que Pradal la signale d'une façon générale sur les troncs du Hêtre et du Chêne, sans indication de localité. Il parait que l'auteur du « Catalogue des Plantes cryptogames de la Loire-Infé- rieure » a confondu cette espèce avec une autre. En effet, malgré ses recherches dans les forêts du nord du départe- ment, M. Ménier n'a pu rencontrer ce Champignon en dehors de la forêt du Gàvre, où il semble même assez localisé, sur Hêtre et plus rarement sur Chêne, dans le voisinage de l'Allée du Soulier. VII Muséum : M. L. Bureau présente les objets entrés à l'établissement depuis la dernière réunion : 1° Mammifères. — Une Gerboise d'Egypte (Dipus œgyptius Hasselquiltst), capturée en Algérie et morte en captivité, à Nantes, chez M. J.-E. Chenantais, qui en a gracieusement offert la dépouille au Musée. 2° Minéraux. - Un bel échantillon de Gypse lenticulaire formé par une agglomération de petits cristaux. Ce gypse, qui se forme dans les .marais salants de Balz, est une des curiosités minéralogiques de la Loire-Inférieure. L'échantillon présenté a été recueilli et offert par M. Lehuédé, cordonnier-naturaliste au bourg de Batz. M. le Directeur-conservateur annonce qu'il vient de se rendre acquéreur pour le compte du Muséum d'un Borqual nain, Balénoptère à museau pointu (Balœnoptera rostrata Linné [Balœna]), o\ mesurant 5m35, trouvé flottant en dehors de la jetée du Croisic, le 3 janvier 1900, par M. Perréon, pécheur. La mort remontait à quelques jours seulement. L'animal étant peu endommagé, l'état de sa peau permet de le naturaliser. Le squelette sera monté. Séance du 2 février 1900 Présidence de M. Ch. Baret, président M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance. La rédaction en est adoptée. M. le Secrétaire général annonce à la Société le décès de deux de ses membres : 1° f M. A. -F. Mariox, directeur du Muséum et professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Marseille ; membre honoraire. 2° f M. l'abbé Hodée, chanoine de la Cathédrale de Bennes ; membre correspondant. VIII Correspondance : Notre collègue, M. le Dr C.-A. Picquenard, a adressé à la Société, à propos de la mort de M. l'abbé Hodée, la notice nécrologique suivante : Le Chanoine F. HODÉE L'Histoire naturelle vient de perdre un de ses fervents adeptes en la per- sonne de M. l'abbé F. Hodée, chanoine de la cathédrale de Rennes. Le chanoine Hodée fut un des premiers membres de notre Société aussi une courte notice sur notre regretté collègue doit-elle trouver place dans notre Bulletin. Le chanoine Hodée nous quitte à 73 ans après avoir conservé jusqu'à ces derniers temps toute son intelligence, toute la vivacité de son esprit. Né à Bonnemain, notre confrère s'adonna de bonne heure à l'étude des sciences naturelles. Intrépide marcheur, il m'a raconté qu'alors qu'il était professeur à l'Institution Saint- Vincent il partait à pied, le matin, de Bennes pour la Mi- Forêt (li kilomètres), en compagnie de M. l'abbé de La Godelinais, pour ne rentrer que le soir après avoir excursionné durant toute la journée. Pendant ses courses le chanoine Hodée avait attaqué l'étude de plusieurs des grands groupes de la nature: mollusques, insectes, oiseaux, plantes phané- rogames et cryptogames. Il s'attachait surtout à connaître de son mieux la faune et la flore du département où il était né et c'est plutôt en touriste qu'il fit, toujours à pied, dans sa jeunesse, une longue excursion en Basse- Bretagne. Il avait réuni chez lui en outre de sa bibliothèque, des collections de lépi- doptères, de coléoptères, de mollusques. La collection ornithologique de l'Institution Saint-Vincent, la collection malacologique du même établisse- ment ont été réunies ou mises en ordre par ses soins. Son herbier assez considérable donne, au moins pour certaines parties, une bonne idée de la flore d'Ille-et-Vilaine. Le chanoine Hodée possédait au suprême degré cet esprit d'analyse qui s'était développé chez lui par l'étude et l'enseignement des mathématiques, aussi avait-il classé en tableaux synoptiques les groupes qui avaient été l'objet de ses recherches. La flore, en particulier était résumée dans un petit calepin de modeste apparence qui l'accompagnait toujours à la campagne. Trouvait-on une plante embarrassante? Vite le bon abbé sortait son aide- mémoire : il était rare que l'on n'arrivât pas rapidement à une détermination. S'il reconnaissait une erreur dans la rédaction de ses tableaux elle était cor- rigée et ces clefs qui pendant trente ans peut-être avaient servi à ses déter- minations avaient fini par devenir aussi parfaites qu'on peut le souhaiter. IX Dans ces tableaux synoptiques le chanoine Hodée s'était attaché, pour certains genres difficiles, à ne faire appel qu'à des caractères qui ne manquent jamais, au système foliaire, particulièrement. Ses Salix étaient résumés de main de maître De même je l'ai vu travailler au microscope pendant long- temps pour établir, toujours d'après les caractères des feuilles, le tableau des Hypnum, des Jungermannia , el des genres voisins. Malheureusement, le calepin précieux ne quittait pas son propriétaire. J'essayai une fois, discrè- tement, d'en obtenir communication : « Faites en autant me dit-il, cela vous obligera à travailler. »■ Le chanoine Hodée avait ijuttlé depuis assez longtemps l'enseignement el s'était fixé à Rennes dans cette maison où la mort est venue le surprendre. Là, aidé de deux microscopes, il travailla ces dernières années à l'étude des cryptogames cellulaires d'IIle-et- Vilaine en exceptant les algues, .le dois dire que les champignons avaient à ses yeux un attrait tout particulier : derniè- rement encore il publiait dans le Bulletin de la Société scientifiqtte et médicale de Rennes, une liste de champignons nouveaux pour Pllle-et- Yilaine. Auparavant, il avait largement collaboré à la liste donnée dans le Bulletin par notre aimable confrère, M. Le Covec. .le n'ai parlé jusqu'ici que des études préférées du chanoine Hodée. Il importe de dire quelques mots de l'homme el de son caractère. Il y avait chez ce vieillard à la taille élancée un cachet d'inaltérable jeu- nesse. Son esprit était vif, ses réparties, nettes, incisives : il aimait la pré- cision, il voulait y amener les autres. Son exquise bienveillance rattachait à tout jamais aux jeunes gens qui lui semblaient destinés à devenir des naturalistes et ceux-là lui rendaient large- ment l'affection qu'il leur témoignait. Il n'éprouva dans toute sa carrière qu'une seule désillusion sous ce rapport et il en parlait sans rancune, plu- tôt même avec cette discrète ironie qu'il savait admirablement souligner d'un regard. Le chanoine Hodée était un homme modeste ; il a voulu vivre en quelque sorte ignoré du public qui eût pu profiter de ses recherches s'il en avait livré les résultats à l'impression. Il préféra en laisser le soin à ses élèves, à ses amis, à ses correspondants. La contribution qu'il apporta à la connais- sance de la flore de l'Ille-et-Vilaine n'en demeure pas moins précieuse et il emporte dans la tombe et les regrets et la reconnaissance de tous ceux qui ont eu le bonheur de cultiver avec lui l'aimable science. Il a semé la bonne semence; il a secondé bien des efforts, favorisé des vocations et ses élèves, ses amis, auront à cœur de se maintenir dans la voie d'honnêteté, de pro- bité scientifique dont le chanoine Hodée leur a toujours donné l'exemple. \ Présentation d'un membre titulaire : M. Deckert, Henri, au parc du Val-Chézine (Lépidoptères français, paléarctiques et exotiques). Présentation de mémoire : Pizon, Antoine. — Études biologiques sur les Tuniciers colo- niaux Fixés. — 2e partie : Botryllidés et Distomidés. Communications verbales : M. Ch. Baret l'ait circuler un certain nombre de fort belles aquarelles représentant des Agaricinées récoltées par lui dans les bois du Petit-Port. Nous donnons ci-dessous la liste des espèces figurées par M. Baret. 1899 octobre Amanita bulbosa(\ar. citrina) ; spores rondes, blanches. Am. pantherina ; spores blanches, ovales. Pratella campestris. Prat . campestris (var . Champignon de couches). Prat pratensis. 8 nov. Tricholoma sejunctum : sporesblanches, rondes. 9 Trich. columbelta : spores blanches; ovales. 20 Psiloeybe atrorufus ; spores brun- violacé, ovales. 23 Cortinarius renitens ; spores ochracées, oblon- gues. — 2(5 Hygrophorus virgineus ; spores blanches, ovales . — 27 — Clitocybe laccata ; spores blanches, rondes, épineuses. 1er déc. Clitocybe brumalis ; sporesblanches, ovales. 8 Pleurotus ylandulosus : spores blanches, oblon- gues. 1900 20 janv. Collybia velutipes ; spores blanches, ovales. XI 1900 2 Amb. Viaud-Grand-Marais, ancien président, prend le fauteuil pour la séance. M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière réunion, dont la rédaction est adoptée. Présentation de mémoire : Dominique, abbé J. — Additions et annotations au Catalogue des Orthoptères de la Loire-Inférieure ; travail présenté par M. le Secrétaire général. Communications verbales : M. Louis Bureau fait ensuite une communication sur : L'échouement d'un Cachalot, à la Tranche, Vendée. A la date du 21 février dernier, M. Chartron, notre collègue de Luçon, lui écrivait qu'un Cétacé de grande taille venait d'échouer dans cette localité. Le 23, à 11 heures du matin, il arrivait à la Tranche, accompagné de MM. Honnel, professeur suppléant à l'École de médecine de Nantes, Char- tron et Laurent, de Luçon. L'animal, en pleine putréfaction, était venu s'échouer près de la jetée, quelques jours avant. Déplacé à chaque marée, par tes flots, il gisait sur la plage, à 800 mètres environ, au sud du bourg, au moment de leur arrivée. La masse informe, repliée sur elle-même, en partie enfoncée dans le sable, par sa partie antérieure, ne laissait voir que la queue et une nageoire pectorale. Affaissée sur elle-même, elle paraissait ne pas contenir le squelette entier. L'animal était tordu sur lui-même vers le tiers postérieur; de larges déchirures se voyaient dans la peau et deux vertèbres détachées avaient été trouvées à la côte. M. Bureau rapporte comment il reconnut un Cachalot. Il parvint à retirer de dessous cette masse informe la peau de la mâchoire inférieure présentant les perforations des gencives et celle de la voûte palatine, offrant, de chaque côté, une rangée de dépressions produites par les dents de la mâchoire. Le sexe était manifeste, XII l'animal était un mâle de grande taille. Quelques jours avant, il se présen- tait étendu sur la plage et les habitants évaluaient sa longueur à 32 pas, soil environ 21 mètres, chiffre qui pourra être rectifié à l'aide des dimensions relevées sur la queue et sur certaines parties de l'animal. M. L. Bureau présente plusieurs photographies prises par M. lionuel el donnant une parfaite idée de l'étal dans lequel ils ont trouvé ce Cachalot, dont l'état de putréfaction permet de faire remonter la mort à deux ou trois mois environ. M. Bureau fait ressortir l'intérêt qui s'attache cependant à cet échouement, le sixième du siècle sur les côtes océaniques de la France. Bien que l'animal soit incomplet, il y a lieu de faire le nécessaire pour sauver ce qu'il en reste. Il dit ((lie, dans ce but, ne pouvant disposer du temps nécessaire à ce travail, il a envoyé aussitôt à la Tranche M. Ern. Marchand, préparateur au Muséum, qui s'acquitte en ce moment, avec le plus grand zèle, de sa mission. Il fait ensuite rapidement l'historique des Cachalots échoués sur les côtes océaniques de France, d'après les travaux de Gervais, P. Fischer, Pouchet et van Beneden. Un mémoire sur cet intéressant échouement paraîtra au Bulletin. Séance du 6 avril 1900 Présidence de M. Ch. Baret, président M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance qui est adopté sans observation. Correspondance : M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, accusant réception des planches détachées des volumes du Bulletin et destinées à l'Exposition du Ministère. On orages offerts : Olivier, abbé H. — Exposé systématique et description des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France. - 2{' partie, fasc. Ier. Bureau, Ed. Sur la première plante fossile envoyée de Madagascar. Ces deux, ouvrages offerts par leurs auteurs. XIII Compte rendu financier de Vexercice 1899 : M. L. Bureau, secrétaire général-trésorier, rend compte de la gestion des finances de la Société pour l'année qui vient de s'écouler. M. le Président, au nom de la Société, remercie M. Bureau de son excellente gestion et fait ressortir que l'état satisfaisant dans lequel se trouvent les finances est entièrement dû au dévouement constant déployé par son secrétaire général- trésorier. Présentation de Mémoire: Dominique, abbé J. -- Fourmis jardinières; ce travail est présenté, au nom de notre collègue, par M. E. Marchand, qui en donne lecture. Communications verbales : M. Ch. Ménier présente le n° 663 du " Curtis's Botanical Magazine " paru en mars 1900, dans lequel figure un article de M. W. Botting Hemsley sur Matthiola oyensis, accompagné d'une planche coloriée. M. Ménier rappelle que Matth. oyensis est spontané à l'île d'Yeu, et qu'en 1877, notre collègue, M. Viaud-Grand-Marais et lui, ont appelé l'attention sur lui, en le signalant dans le Bulletin de la Société botanique de France. Cette Crucifère intéressant particulièrement la flore de l'Ouest, M. Ménier croit qu'il serait convenable de donner une traduction de l'article du botaniste anglais et de repro- duire la figure qu'il donne du Matthiola oyensis, qui n'a jamais été figuré en France. M. A. Viaud-Grand-Marais présente, en le commentant, un opuscule de M. Ern. Olivier sur les Serpents du nord de l'Afrique. M. F.-J. Bonnel présente de nouveaux clichés relatifs au Cachalot échoué à la Tranche, et dont M. L. Bureau a entretenu la Société à la séance du 2 mars dernier. M. Ern. Marchand, vu l'heure avancée, donne seulement quelques brefs détails sur le sauvetage des restes du Cachalot ; XIV il reviendra sur cet intéressant sujet à la prochaine séance et fera quelques intéressantes observations relativement aux lacunes existant encore dans la connaissance de certaines parties de l'ostéologie des Cétacés. Muséum : M, Louis Bureau présente les animaux suivants entrés en collections depuis la dernière séance : 1° Oiseaux. - - Un Stercoraire cataracte, Stercorarius cata- ractes V., mâle; le Croisic, 17 août 1899. Ce sujet porte à trois le nombre des spécimens de la collection régionale du Muséum de Nantes. Un Stercoraire parasite, Stercorarius parasiticus Lin., mâle adulte, variété mélanique ; le Croisic, 23 août 1899. Une belle série du Goéland de Sabine, Larus Sabinei Leach, tous adultes, en noce, en plumage de transition et en plumage d'hiver, tués les 22 et 23 août 1899, dans les parages d'Hœdick. Uji Goéland pygmé, Larus minutas, femelle adulte en plu- mage d'hiver; le Croisic, 23 août 1899. Tous ces oiseaux sont dûs aux chasses de M. Rogatien Levesque, au mois d'août dernier, à bord de son yacht à vapeur « l'Hébé », dans les parages du Croisic. 2° Poissons. — Un intéressant Poisson, Lota lepidion Risso? = Haloporphyrus lepidion Gûnther, reçu ce jour même, de M. Nicollon, du Croisic, avec un autre sujet semblable, donné à préparer pour les collections. Le sujet présenté, conservé dans le formol, mesure 0m36. Suivant Moreau (Les Poissons de la France), le Lota lepidion n'aurait encore été capturé que dans la Méditerranée où il est rare. M. L. Bureau a relevé entre la description de Moreau et le sujet présenté plusieurs différences notables. Uue étude ultérieure sera donc nécessaire. M. Gûnther a décrit, sous le nom d' Haloporphyrus eques une espèce voisine, découverte par l'expédition du " Knight- Errant " dans les parages des îles Faroë (Report of the Chal- lenger, vol. XXII, 1887) et retrouvée par M. Kœhler, dans le golfe de Gascogne (Résuit, scient, de la campagne du ** Caudan " XV dans le golfe de Gascogne, 18ï)(>, fasc. III, p. 487). M. L. Bureau a [)u consulter le travail de M. Kœhlër, mais non encore la description el la ligure données par Gûnther. Séance du 4 mai 1900 Présidence de M. l'.-.l. I'.onnei., vice-présidenl M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance ; la rédaction en est adoptée. M. le Président l'ait part à la Société de la mort d'un de ses membres honoraires : ;- M. Alph. Milne-Edwards, membre de l'Institut, directeur du Muséum. Correspondance : Lettre émanant du Comité d'organisation du Congrès orni- thologique. M. Louis Bureau, secrétaire général, est prié de vouloir bien représenter la Société à ce Congrès. Présentation d'un membre affdié : M. Chevalier, Manuel, élève à la Faculté très sciences de Paris, 51, rue Monge. Présentations de mémoires : Bocquier, Edmond. — Pénéplaines vendéennes Baret, Ch. — Notes pour servir à la Minéralogie de la Loire- Intérieure. Communications verbales : M. Henri Deckert remercie la Société de l'honneur qu'elle lui a t'ait en consentant à l'admettre au nombre de ses mem- bres titulaires, dans sa séance du 2 février dernier. M. Georges Ferronmére présente une Courtilière (Grillo- talpa vulgaris) qu'il a capturée au Croisic. Cet Orthoptère, de couleur peut-être un peu plus foncée que les sujets ordinaires, creuse ses galeries, dans la localité indiquée, sous les marais salants. XVI M. Ferronnière a également trouvé au Croisic une Annélide indéterminée (?), intermédiaire entre les Spionidiens et les Cirrhatuliens. Il la rapproche du genre Hekaterobranchus Buchanan qui est, lui-même, d'après Mesnil, probablement synonyme de Streblospio Webster. L'animal vivait dans une mare saumàtre communiquant avec les marais salants. M. F.-J. Bonnel présente dans un tube, et montés en prépa- rations microscopiques, des débris d'un aspect tout parti- culier, trouvés en quantités abondantes dans les déjections d'une femme malade, habitant Saint-Nazaire. Ces débris avaient été remis par le médecin de la malade à notre collègue M. J.-B. Moinard, pharmacien à Saint-Nazaire, qui les avait transmis à son frère, étudiant à l'Ecole de médecine de Nantes. M. Bonnel a pu identifier les débris qui avaient été soumis à son examen à des restes de colonnes vertébrales de jeunes Anguilla vulgaris, vulgo Civelles. M. Ernest Marchand fait part à la Société des observations qu'il a faites lors du dépeçage du Cachalot échoué à la Tran- che (Vendée), échouement dont M. le Dr Bureau et lui-même ont déjà parlé au cours des dernières séances. Les observations de M. Marchand portent sur l'imperfection des connaissances des cétologues relativement à la : Durée du processus d'ossification des arcs hsemaux, hivma- pophyses, os en V ou en chevron accompagnant les vertèbres caudales des Cétacés. 11 rappelle l'état de putréfaction dans lequel il trouva le Cachalot à son arri- vée à la Tranche — (3 kilom. au S. du point où MM. Bureau et Bonnel l'avaient laissé) — et son désappointement en constatant que le squelette était presque entièrement disparu. La dépouille du vieux mâle qu'il avait sous les yeux ne représentait plus qu'une loque colossale. Cet animal devait atteindre, certainement, une taille voisine de 22 à 23 mètres ; la peau, mesurée du front à l'échancrure caudale, donnait une longueur totale de 24 m. 80 ; la queue mesurait i m. 95, sans compter, à chaque extrémité de ses lohes, 0 m. 10 de peau effilochée. Le crâne, la mâchoire inférieure, la colonne vertébrale, jusqu'au delà de la région anale, les omoplates, les côtes et l'humérus gauche avaient été perdus par le Cétacé avant son échouement XVII à la Tranche. La peau était largement déchirée vers [a région occipitale ej aux épaules, la région thoracique avail été perforée en plusieurs points par les côtes. Bref, toutes les parties du corps qui avaient été pourvues riche- ment de tissu musculaire ou avaient renfermé des viscères étaient absolument vides; seules, les nageoires et la partie postanale avaient, ii\\\n' à leur richesse en tissus conne.ctif-fibreux, nerveux et tendineux, échappé à la liquéfaction générale, garanti le tissu musculaire peu volumineux dans ces régions et conservé leur charpente. C'est ainsi que M. Marchand a pu recueillir le membre antérieur droit presque complet : humérus, radius et cubitus, carpiens et métacarpiens, les phalanges avaient été détachées par le frottement pendant les déplacements successifs que chaque marée faisait effectuer à la dépouille depuis son échouement. Le membre gauche était dans un état identique ; l'humérus, détaché, avail été recueilli à la côte, à la marée qui avait précédé son arrivée, par un propriétaire de la Tranche, M. Patron, qui le lui a remis gracieu- sement. Les os de ce membre sont plus volumineux que ceHX de la nageoire droite Trois vertèbres caudales, ainsi qu'un os en chevron, avaient également été ramassés à la côte par les habitants. Grâce au sexe du Cétacé, M. Marchand a pu trouver les deux os pelviens : ils étaient retenus par leur extrémité inférieure, à peu près à hauteur de l'anus, à la racine du pénis, par quelques lilaments tendineux du bulbo- caverneux, en pleine putréfaction. Les os du bassin sont très intéressants, ils diffèrent beaucoup, comme forme, de celui figuré par Pouchet et Beau- regard dans les Nouv. Arch. du Muséum, 3e sér., 1, IS8!), pi. Y, fig. 1U. Il est hors de doute que si le'Cachalot de la Tranche avait été une femelle, les deux os pelviens auraient été perdus. M. E. Marchand a pu, en disséquant la queue, sauver les 16 dernières vertèbres, ce qui porte à 19 le nombre des vertèbres caudales possédées par le Muséum ; les 3 vertèbres trouvées à la côte sont, fort heureusement, celles précédant immédiatement la série trouvée en place. Il a pu constater que les ars haemaux, os en V des célologues, étaient repré- sentés jusqu'à l'extrémité de la colonne vertébrale. Les auteurs qui ont étudié l'ostéologie du Cachalot, affirmant que les dix dernières caudales en sont dépourvues, cette constatation était intéressante. Certainement, jusqu'à la 14e caudale, les htemapophyses sont bien carac- térisées, l'arc est fermé, elles atteignent même une taille assez consi- dérable et chacune d'elle est en l'apport presque direcl avec la ver- tèbre située en avant, s'appuyant à peine sur la vertèbre située en arrière ; niais, à partir de la 15° jusqu'au dernier disque intervertébral. XVIII l'arc reste ouvert, les haemapophyses ne sont plus représentées que par une paire d'os passant au cartilage pur, en même temps qu'ils diminuent de volume en approchant de l'extrémité de la colonne ; leur situation est exactement sous le disque intervertébral, chaque os ou noyau cartilagineux étant placé latéralement à l'axe et noyé dans le tissu sous-jacent à une pro- fondeur variant de 0m04" à 0m02 de la capsule synoviale, en prenant pour limite de celle-ci le bord du disque épiphysaire. Entre les I51' et 16e ver- tèbres, ces os, cunéiformes, sont gros comme la moitié du poing; entre les 16e et 17e, gros comme un œuf de poule et comprimés intérieurement ; entre les 17e et 18e, ils sont arrondis et ne dépassent pas la grosseur d'une moyenne noix ; dans les trois espaces intervertébraux suivants, l'ossification n'est pas achevée et ils restent à demi cartilagineux, passant de la grosseur d'une amande à celle d'un noyau de prune; enfin, dans les trois derniers intervalles, les représentants des os en V ne sont plus que des noyaux carti- lagineux dont les derniers (situées entre les 23e et 24e vertèbres) atteignent à peine le volume d'un noyau de cerise. Contrairement à ce que l'on avait cru jusqu'à présent, les haemapophyses existent jusqu'à l'extrémité de la queue chez le Cachalot ; seulement il faut chercher leurs derniers représentants dans le tissu sous-jacent, exactement sous le disque intervertébral. Les auteurs admettent que le Cachalot O* est adulte (!) lorsqu'il a atteint la taille de 15 à 16 mètres, il s'agit ici de savoir ce qu'ils entendent par adulte; si ce mot, pour eux, signifie simplement apte à la reproduction c'est peut-être vrai, mais il ne faut pas conclure de ce qu'un animal est en état de se reproduire, qu'il a atteint son développement complet et que son squelette est définitivement constitué, dans toutes ses parties, puisqu'il a été constaté, •chez le mâle échoué à la Tranche, dont la taille ne devait pas être moindre de 22 à 23 mètres, que la formation et l'ossification des haemapophyses n'étaient pas encore terminées. D'ailleurs, l'observation faite, en janvier dernier, sur la Balénoptère rostrée échouée au Croisic, de certain tissu cartilagineux dans l'extrémité de la région caudale, et les faits mentionnés plus haut, conduisent M. Marchand à penser que les os en chevrons doivent exister chez les autres Cétacés ; il en est certain pour quelques Delphinides. Aussi, pour lui, le nombre d'haemapo- physes signalé par les auteurs, chez les nombreuses espèces étudiées, est-il à vérifier sérieusement. be travail annoncé par M. L. bureau, à la séance de mars dernier, au sujet du Cachalot s'étendra sur ce sujet. Il sera accompagné de planches où les pièces seront figurées. XIX Muséum : M. L. Bureau présente à la Société: 1° Oiseaux. — Un Goéland à manteau noir (Laras marinush. ) jeune; offert par M. Mce Schwob, directeur du Phare de la Loire. 2° Insectes. -- La collection de Coléoptères de feu Pradal. Cette collection offre un intérêt particulier pour le dépar- tement, attendu que c'est les matériaux qu'elle renferme qui ont servi à Pradal pour dresser le Catalogue qu'il publia, en 1859, dans les Annales de la Société académique de Nantes, sous le titre " Histoire et description des Coléoptères du département de la Loire-Inférieure ". Cette collection a été offerte au Muséum par M. le docteur Dorain. Séance du 1er juin 1900 Présidence de M. F.-J. Bonnel, vice-président M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance. La rédaction en est adoptée. Correspon dan ce : M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. Edm. Bocquier, de la Roche-sur- Yon, lettre dans laquelle notre collègue signale la naissance d'un veau monstrueux, à Chaillé-les-Marais. Un extrait de cette lettre sera inséré aux Communications. Ouvrages offerts : Hovelacque, Maurice. — Recherches sur l'appareil végétatif des Rhinanth'ées, Orobanchées et Utriculariées; offert par Mme Veuve Maurice Hovelacque. Ménier, Ch., et Monnier, Urbain. — Un deuxième cas d'em- poisonnement par le Lepiota helveola; offert par les auteurs. Communications : M. l'abbé J. Dominique a adressé à M. E. Marchand, pour être lue en séance, la notule suivante : XX Diagnose d'une variété nouvelle d'Hémiptère P eritr échus geniculatus Hah. var. namnetensis Dom.— Carac- tères de l'espèce, sauf : Tète plus finement ponctuée. Thorax entièrement noir, beaucoup moins long, prescme transverse, plus élargi en arrière ; visiblement caréné sur sa moitié postérieure. Tibias antérieurs noirs dans leur moitié basale et légèrement tachés de noir à l'extrême sommet ; les postérieurs entièrement noirs. 9- Nantes (ma collection). M. Ch. Ménier présente deux Coléoptères nuisibles : 1° Xeslobium rufovillosum Deg. — Cet insecte lui a été adressé à l'Ecole des sciences pour être déterminé. Il a été trouvé dans un appartement où un tuyau en plomb, pour le gaz, était placé dans une encognure lambrissée. Le Coléoptère qui à l'état larvaire avait vécu dans le bois de l'encognure, a percé le tuyau pour se procurer une sortie. 2° Pissodes notatus. — Ce Curcurlionide cause des dégâts aux Conifères, aux dépens desquels la larvaire se nourrit. L'in- secte parfait est également nuisible, car il dévore les feuilles et les bourgeons. M. Ménier présente ensuite une branche de Pêcher présen- tant une anomalie : le type des Rosacées étant normalement pentamère, cinq carpelles se sont développés simultanément dans une fleur, qui présentent actuellement cinq petites pêches. M. E. Marchand présente une Baudroie de 0 in. 35 de lon- gueur, capturée dans une écluse, pendant son séjour à la Tranche. Ce Lophius qui diffère du L. piscatorius et du L. bu- deyassa, de même taille, devra être étudié. Peut-être a-t-on affaire à une forme locale ou à une anomalie. M. Louis Bureau mentionne la capture d'un Tursiops tursio Ç de 2 m. 90 de longueur, qui était venu s'échouer, à marée basse, sur le banc des Grattes (Pierre-Rouge), vis-à-vis Paim- bœuf, le 9 mai 1900, vers 7 heures du malin, en poursuivant une montée d'Aloses. Le pêcheur, M. Friard, qui l'avait capturé, a déclaré, en effet, qu'avant d'expirer, le Souffleur avait rendu sept Couverts {Alosa /intu L.) el une Lamproie marine de grande taille. Les Aloses étaient intactes. La Lam- proie était coupée. XXI Cette femelle était prête à mettre bas. L'utérus renfermait un fœtus de 1 m, 08. Une note concernant celle capture sera publiée par MM. L. Bureau et E. Marchand. M. Méniek fait remarquer (pie le tuyau de plomb percé par le Xestobium rufovillosum Deg., et qu'il offre au Musée, a une épaisseur de près de 6mm. M. Edm. BOCQUIER. — Nous extrayons de la lettre adressée par notre collègue, mentionnée plus haut, le passage suivant, concernant un cas de tératologie : Note sur un veau monstreux « J'ai à vous signaler la naissance d'un curieux monstre qui intéressera sûrement les amateurs de tératologie. Le 11 mai, est né près de Chaillé-sous-les-Ormeaux (1), canton de la Roche-sur-Yon, un veau bizarrement constitué ; la conformation du squelette n'avait rien de trop anormal : les membres étaient grêles et le mufle très allongé, mais la peau était singulière : pas un poil, un cuir épais, corné, dur, résistant, écailleux et fendillé. Sur le cou, le dos et les flancs, cette enveloppe, de couleur blanchâtre, était très divisée. Des plaques plus larges et plus dures couvraient la partie supé- rieure des cuisses. Celte enveloppe s'étendait sous le ventre et jusque sur les pattes et la queue, laquelle était très large, mince et aplatie à son extrémité. » Les vices de conformation étaient plus accentués dans la tète. Il n'y avait pas de lèvre inférieure, et les dents, aiguës, de la mâchoire inférieure, fortement plantées dans leurs alvéoles et plus grosses que normalement, étaient nues jusqu'à la base. Les paupières faisaient défaut et les yeux, d'un rouge vif, avaient une fixité horrible. Les oreilles, raides, dures, entièrement cornées, étaient appliquées contre le crâne. » La partie antérieure de la tète, depuis le frontal jusqu'aux (1) Et non Chaillé-les-Marais, comme il est dit page XIX. XXII narines, était formée de plaques osseuses, dures, résistantes, d'un noir foncé. En voici le croquis : Les chiffres 1 et 1 indiquent remplace- ment des cornes... Ce sont deux plaques osseuses, avec des stries annulaires et une \\il9l petite cavité centrale. 2 représente une pla- que cordiforme, d'un noir foncé. 3 et ï re- présentent d'autres plaques sensiblement symétriques. )) L'animal a vécu huit jours ; une photographie en a été prise après sa mort, mais le cliché a été détérioré. Cependant, si on peut en obtenir quelque chose, je vous enverrai une épreuve le plus tôt possible. » M. E. Bocquier ayant adressé au Secrétariat la photographie de l'animal, nous nous empressons d'en donner une repro- duction. Muséum : M. Le Dr Louis Bureau présente à la Société les animaux suivants entrés à l'Établissement depuis la dernière séance : 1° Oiseaux. — Falco communis Gmel., Faucon commun, femelle adulte. La Chapelle-sur-Erdre, 15 janvier 1900. Tué et offert par M. G. Poydras de la Lande. XXIII Pica caadata Lin., Pie ordinaire, à ailes et queue blan- châtres. Les parties habituellement noires à reflets verdàtres sont d'un brun fuligineux. La Chapelle-sur-Erdre, 4 nov. 1899, par M. Aug. Diard. Lanius collurio Lin., Pie-grièche écorcheuï, variété avec la tète, le cou et les parties inférieures blancs ; la queue, le dos et les ailes lavés de blanchâtre. Loire-Inf., 14 août 1899, par M. Paul Puget. Lams argentatus Briss., Goéland argenté, né à Belle-Ile- en-Mer en juillet 1898, élevé en captivité et mort le 31 oct. 1899 (un an et quatre mois). Don de M. Félix Banchais. Anas boschas Lin., Canard ordinaire, très semblable au Canard sauvage ordinaire et servant de Canard d'appeau. Mâle adulte ayant perdu son plumage de noces et portant le plumage qu'il prend après l'incubation. La Provotière, com- mune de Biaillé, 25 juillet 1899. M. Louis Bureau. Clangula glaucion Brehm ex Lin., Garrot vulgaire. Mâle adulte. Lac de Grand-Lieu, 9 février 1900. Offert par M. Bo- quien. Podiceps nigricollis Sund., Grèbe à cou noir. Adulte presque en plumage complet des noces. Le Croisic, 2 avril 1900. Par M. Marcel Ladmirault. Podiceps fluviatilis Briss., Grèbe castagneux. Jeune en pre- mier plumage. La Sèvre, en amont de Vertou. Par M. Jacques Libaudière. 2° Poissons. — Rhombus, de 0m57 de longueur, différant assez du Turbot et de la Barbue pour mériter une étude spéciale. Cet intéressant Pleuronectidé a été péché dans le chenal du Pilier, par 30 brasses de fond. Solea ciineata de la Pylaie, Sole seteau, pêchée dans le S. des Corbeaux par 24 à 30 brasses. Ces deux Pleuronectidés ont été adressés du Croisic, au Muséum, le 16 janvier 1900, par M. Xicollon. Trachiniis araneus Cuv., Vive araignée. — Marseille. Batrachus didactyhis Bl., Batracoïde didactyle. — Tunis. Dactyl opte rus volitans (L.), Dactyloptère volant. — Bastia, Corse. XXIV Thynnus thynnus (L. Scomber), Thon commun. — Marseille. Crenilabrus pavo Cuv. et Val. = Cr. lapina Geof., Crénilabre Paon. — Marseille. Lota elongata Risso, Lote allongé. — Alger. Ophisuras serpens (Linné Murœna), Ophisure serpent. — Nice. Murœna helena L., Murène hélène. — Marseille. Ces Poissons, qui appartiennent tous à la faune méditerra- néenne, ont été fournis par notre collègue, M. Prulière, natu- raliste-préparateur, à Marseille, pour augmenter la collection générale. Séance du 6 juillet 1900 Présidence de M. F.-.l. Bonnel, vice-président M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance ; la rédaction en est adoptée à l'unanimité. Ouvrages offerts : Camus, Fernand. — Etude botanique sur l'archipel de Bréhat (Côtes-du-Nord) (Extr. du C. R. de VAss. fr. p. Vavanc. d. se. Congrès de Boulogne-sur- Mer, 1899). — Don de l'auteur. Meunier, Victor. — Les ancêtres d'Adam. Histoire de l'Homme fossile. — Paris, 1900. Cet ouvrage, imprimé aux frais de M. A. Thieullen et généreusement distribué par lui, est une réimpression d'un Résumé des œuvres de Boucher de Perthes. Présentation de Mémoires : Camus, Fernand. — Note sur les Muscinées de l'archipel de Bréhat (Côtes-du-Nord) et Étude préliminaire sur les Muscinées du département des Côtes-du-Nord avec une Liste des espèces de ce département. Dominique, abbé J. — Trois Orthoptères nouveaux du Congo français. Bureau, Louis. — Le Lycte canaliculé (Lyctus canaliculatus Fabr.) et les ravages qu'il fait dans les parquets et autres bois ouvrés. XXV Communications verbales : M. le D1' Viaud-Grand-Marais présente des échantillons d'Œnanthe peucedanifolia. récoltés, par lui, dans les prés de la Pinelière, près le Loroux-Bottereau, où il est assez répandu. M. Ch. Ménier a rencontré cette Ombellifère à la Haie- Fouacière et le long de la route de Clisson, jusqu'à cette ville ; à Chauve, au Clion, à Rouans, localités non encore signalées. Œnanthe peucedanifolia croît dans les prés humides, mais, cependant, plus élevés que ceux dans lesquels se rencontre Œnanthe silaifolia. M. Ménier attire ensuite l'attention sur des plantes adventices de la Prairie-au-Duc, appelées à disparaître dans un délai plus ou moins prochain par suite de l'exten- sion de la ville : 1° Lepidium virginicum, plante des décombres, signalée, autrefois, à Trentemoult, par le Dr Maupon. 2° Amsinkia angustifolia, Borraginée, désignée par son nom exact dans l'herbier Dufour. Dans l'herbier Delamare, à l'Ecole de médecine de Nantes, cette plante est inscrite, sans indication de localité, sous le nom erroné d'A. lijcopsioides : peut-être provient-elle du Jardin des plantes de Nantes. L'herbier Ecorchard, conservé dans ce dernier établissement, contient la même plante, également sans localité, sous le nom d'A. intermedia. 3° Chenopodium anthelminticum, est connu et assez commun sur la Prairie-au-Duc. Autrefois, on trouvait également, dans cette même localité, Coniza ambigua, qui en a disparu. M. Ménier présente un Rumex provenant des prairies inondées du lac de Grandlieu. Cette plante, probablement confondue, jusqu'ici, avec le Rumex Hijdrolapathum, lui paraîtrait appartenir plutôt au Rumex maximus, M. C. Borgogno présente trois sujets vivants d'un Paguridé des Antilles, Cenobita Diogenes (Cateshy). Ces Crustacés, aux XXVI habitudes presque terrestres, onl été recueillis à Redouda, petite ile située au N. de la Guadeloupe, et atteignant une altitude de 250 mètres. Les animaux présentés ont été capturés, il y a environ deux mois, loin du bord de la mer, à environ 200 mètres d'altitude, par M. Coulon, capitaine au long-cours; ils sont logés dans des coquilles de Livonia. Depuis leur capture, ils ont été nourris de pain, de légumes et de fruits. Ils sont encore très vigoureux et très agiles. M. Ern. Marchand présente : 1° Un Lepomis mcgalolis pris à la ligne, dans la Loire, à Oudon, le 24 juin dernier. Le sujet présenté est un des plus petits individus capturés (O'"09), les plus gros attei- gnaient 0m13 et 0m15 ; ils ont été mangés par le pêcheur qui n'avait conservé que l'individu présenté pour essayer d'en connaître le nom et l'origine, n'ayant, quoique fervent pécheur à la ligne, jamais vu de poissons pareils dans la Loire. 2° Une fraise monstrueuse ; par suite de la fasciation du pédoncule floral, le réceptacle s'est allongé dans le sens de l'aplatissement de l'axe floral et le fruit, à maturité, se pré- sente contourné en une sorte d'S, dont le développement longitudinal atteint 0m095. M. L. Bureau, qui a représenté notre Société au Congrès ornithologique international tenu cette année, à la fin de juin, à Paris, a été appelé à la présidence de l'une des sections du Congrès. Il y a fait les communications suivantes : 1° Sur les plumages de la Mouette de Sabine, Xema Sabinei. 2" Les Oiseaux qui se reproduisent en plumage du jeune âge, et ceux qui ne se reproduisent qu'en plumage de vieux. ;>" Sur la présence de la Mésange d'Irby, Acredala Irbyi, dans le midi de la France ; Ces communications paraîtront dans le volume du Congrès. Muséum : M. L. Bureau présente, à la Société, les pièces suivantes entrées à l'établissement depuis la dernière réunion : XXVII 1" Mammifères. — Moulage du fœtus de Tursiops tarsio. Un Rat noir. Rat tus rattus (Mas. L.), jeune, variété blanche, capturé à l'état sauvage à Aigrefeuille, par M. Léon FJeury. Une Gerboise d'Egypte, Dipus aegyptius, provenant d'Algérie, morte en captivité, à Nantes; offerte par M. E. Chenantais. 2" Oiseaux. Un Faucon hobereau, Falco subbuteo, tué près cl ii nid à Sainte-Pazanné, Loire-Inférieure, le 25 avril 1900, par M. Bernard de la Brosse. Un Eider vulgaire 9, Somateria mollissimd, tué le 17 décem- bre 1899, dans la baie de la Tnrballe, par M. Marcel Ladmi- rault, et olt'ert par lui au Muséum. Un Faisan argenté o', Eaplocomus nyethetnerus, de 2 ans ; don de M. Ignard. Un Canard couronné o", Erimistura leucocephala, provenanl de Bone, Algérie; don de M. G. Ladmiraull. Séance du 9 novembre 1900 Présidence de M. Ch. Baret, Présidenl En ouvrant la séance, M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Louis Bureau, secrétaire général, qui s'excuse de ne pouvoir assister à la réunion en raison d'une grave maladie de son frère, M. Léon Bureau, dont l'état est inquié- tant. M. le Président se fait l'interprète de la Société en expri- mant tous ses regrets du malheureux événement qui retient M. Louis Bureau loin de nous, et il souhaite qu'une amélio- ration de la santé de M. Léon Bureau vienne calmer les inquiétudes de sa famille. Les membres présents s'associent pleinement au sentiment exprimé par les paroles de M. Baret. Le Vice-Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière réunion qui est adopté à l'unanimité, sous réserve d'une observation de M. C. Borgogno qui rappelle que les Cénobites présentés par lui en juillet dernier l'étaient au nom de son ami, M. le D1 Mce Rivron. Deux des Crustacés en ques- tion sont encore vivants et très vigoureux. XXVIII Présentation de nouveaux Membres : Membre titulaire : M. Chape, Paul, ingénieur civil, 36, rue de la Bastille, à Nantes. Membre correspondant : M. Pérochard, Jules, pharmacien à la Caillière (Vendée). Communications verbales : M. Ern. Marchand présente à l'assemblée quelques Poissons atïeclés de diverses monstruosités : 1" Leuçiscùs rutilus, Gardon commun, franchement apode ; 2° Lichîa glauca, Liéhe glayeos, faux apode (les nageoires ventrales arrêtées dans leur développement sont recouvertes par la peau) ; 3° Pagellus centrodontus, Pagel centrodonte, — vendu au marché de Nantes sous le nom impropre de Dorade, — atteint d'un bec de lièvre compliqué de la mâchoire inférieure. Il rappelle qu'à la Tranche (Vendée), il avait constaté une déformation des nageoires pectorales chez une Baudroie de petite taille (0,35). Enfin, pour mémoire, il cite le cas d'un Barbeau commun qui, au dire du pêcheur qui l'a capturé et mangé, aurait été atteint d'hétérocercie. Une note détaillée sera insérée au Bulletin. M. Marchand présente ensuite une série de petits Diptères, choisie dans un lot que lui a communiqué notre collègue M. C. Borgogno, qui a observé cet insecte en quantité innombrable au sommet de la tour d'Oudon, le 30 septembre dernier. M. Marchand a reconnu dans ces minuscules Diptères, une Muscide, dont le nom a été mentionné bien des fois, en raison des ravages qu'elle occasionne certaines années dans les champs de céréales, Chlorops ornata Meig. La magnifique série que lui a remise M. C. Borgogno, avec les matériaux recueillis par lui précédemment, lui permettront de débrouiller la synonymie très compliquée de cette espèce intéressante, malgré les travaux assez nombreux dont les Chlorops ont déjà été l'objet. XXIX M. Marchand l'ait passer sous les yeux de l'assemblée une aquarelle représentant le Chlorops ornala, fortement grossi, ainsi qu'une série de tètes et d'abdomens offrant; tous les passages existant entre le type de Meigen et les formes érigées en espèces pour ses variétés de coloration. Une note détaillée, accompagnée d'une planche coloriée, reproduction de l'aquarelle présentée, paraîtra prochainement dans le Bulletin. M. C. Borgogno signale à l'attention de la Société une note parue dans le journal " Le Nouvelliste de l'Ouest " le 8 octo- bre 1900, et veut bien en donner lecture. Nous reproduisons cet article in-extenso, à titre de document : « Une pluie de punaises à Mauves. Hier, après-midi, un de nos amis, se promenant avec sa famille au bord de la Loire, à Mauves, n'était pas peu stupéfait de voir un chaland dont la voile repliée était noire. » En s'approchant, sa stupéfaction grandit encore : ce qui donnait à la voile cette sombre couleur étaient des milliers de punaises des bois; tout le bateau en était couvert ! » Une heure ou deux plus tard, notre ami rentrait pour dîner à la propriété qu'il possède non loin de l'eau : de très blanche qu'elle était quand il l'avait quittée, la façade de la maison — tout comme la voile du chaland — était devenue absolument noire. » Le côté de la maison regardant le Nord avait seul gardé sa couleur primitive. » On juge de l'émoi de notre ami : émoi d'autant plus légi- time que l'intérieur de son domicile n'avait pas été épargné ; rien que dans la chambre à coucher, la domestique, en balayant les murs et le parquet, recueillait un demi-seau des peu odorants insectes ! » Inutile de dépeindre les transes de la nuit qu'il passa dans son « home » ainsi contaminé. » Ce matin, à son réveil, s'il restait encore des punaises dans les chambres, celles du dehors avaient disparu : il n'en restait plus une seule. XXX » Où sont-elles allées? » Mystère. » Si, d'aventure, quelques-uns de nos lecteurs ont reçu leur désagréable visite, ils pourraient nous en informer. Cela intéresserait... les autres. » L'appel du rédacteur du " Nouvelliste " a sans doute été entendu car, le surlendemain, une note signalait le passage d'une nuée de cette même espèce d'insectes à Cholet, Maine- et-Loire. La Punaise grise qui fait l'objet de cet entrefilet est le Raphîgaster grisea Fabr., dont les éclosions en masses sont assez fréquentes. A la même date, on observait sur la rive gauche de la Loire un passage abondant de la Coccinelle à 22 points, Halgzia vigintiduopunctata (Coccinella Linné). A propos des renseignements que peuvent parfois offrir aux naturalistes les correspondants des journaux, M. Mar- chand donne lecture d'un entrefilet du Petit Journal, en date du 24 août 1900, communiqué par M. Etienne Bureau. « Capture d'une baleine. -- Une baleine mesurant plus de quinze mètres a été rencontrée par 47° latitude N. et 10° long. G., par l'équipage du dundee Bienaimé, de Groix. » Le patron Y von est parvenu, malgré de nombreuses difficultés, à la remorquer jusqu'à Port-Tudy, où de nom- breuses personnes ne cessent de l'admirer depuis hier. » Il est bien probable que le Cétacé dont il est question appartient, étant donné sa taille, à l'espèce qui échoue le plus souvent sur notre littoral océanique, c'est-à-dire au Balsc- noptera musculus. M. Borgogno présente, monté, un beau spécimen de Ger- mon, Thinnus alalonga (Scomber Bonnalerre), qu'il a pu se procurer sans mutilation et qu'il se fait un plaisir d'offrir pour la collection régionale du Muséum. On sait, en effet, que les pêcheurs thoniers ont l'habitude de couper les opercules des Poissons qu'ils capturent pour retirer les branchies et les viscères. XXXI M. G. Ferronnière indique la distribution d'un certain nombre d'animaux et de végétaux d'eau saumâtre dans la zone littorale de la basse Loire, de Saint-Nazaire à Nantes ; il insiste sur les limites d'extension des espèces d'eau douce et des espèces marines dans cette région et conclut par étude îapide du régime du Meuve et de la salure de ses eaux sur différents points. Muséum : Les pièces entrées au Muséum pendant les vacances seront présentées à la Société par M. Louis Bureau au cours de la prochaine séance. Séance du 7 décembre 1900 Présidence de M. l'.-.l. Bonnel, Vice-Président M. le Vice-Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance de novembre, lequel est adopté sans observations. M. le Président de séance donne lecture d'une lettre par laquelle M. Ch. Baret, président de la Société, contraint par une indisposition de garder la chambre, s'excuse de ne pouvoir venir à la réunion, et adresse pour le Bulletin une note sur Téclogite de Saint-Philbert-de-Grandlieu, entré depuis peu au Muséum, en même temps qu'il annonce une communication sur des Champignons récoltés par lui, laquelle sera faite à la séance de janvier. Communications verbales : M. Louis Bureau présente deux beaux individus montés de Puffin fuligineux, Puffinus griseus Solander sp., tués dans les parages d'Haedik, le 29 août 1900, par M. Rogatien Lévesque, et offerts par lui au Muséum. Cette espèce n'avait pas encore été capturée sur les côtes de la Bretagne et de la Vendée. M. le Dr A. Viaud-Grand-Marais signale le développement, sur les terrains remués autour du musée Dobrée, d'une très XXX II nombreuse colonie de Tabac rustique, Nicotiana rustica, qui s'est maintenu jusqu'en octobre. M. Viaud-Grand-Marais présente ensuite un Coléoptère longicorne, Acanthocinus œdilis, déterminé, à sa demande, par notre collègue, M. l'abbé J. Dominique, insecte recueilli dans un local où avait été serré du bois destiné au chauffage, provenant de Noirmoutier et fourni par des Pins maritimes. Ce Longicorne, autrefois inconnu dans l'Ouest, a fait son apparition depuis les semis de Pins noirs d'Autriche sur les rivages de la baie de Bourgneuf. Il serait l'auteur d'une maladie dont l'apparition coïncide avec ces semis et la constatation de sa présence ; maladie se décelant par le dépérissement des arbres, se manifestant d'abord vers la cime, s'étendant ensuite et amenant la mort des Pins attaqués. Ce même Insecte est connu en Allemagne pour attaquer tous les Conifères. Au nom de M. l'abbé Chabirand, curé de la Verrie, Vendée, notre collègue signale la capture d'une Vipère à deux têtes. Cette Vipère a été capturée vivante, le lundi 26 novembre, par le nommé François Papin, domestique, à la Roche-Vertbois, commune de Saint-Martin-Lars, en Tiffauges, pendant qu'il travaillait dans un champ, et portée à M. l'abbé Poupeau, curé de Saint-Martin. Averti, M. l'abbé Chabirand est allé voir l'animal. C'est une Vipère aspic, brune avec taches noires, longue d'environ vingt centimètres, pouvant avoir un peu plus d'un an. Les deux tètes, rattachées à un seul cou, sont très bien conformées, les yeux sont vifs, les crochets très apparents et les petites langues, à la moindre excitation, s'agitent et sortent des deux gueules. Une des tètes, cepen- dant, est un peu plus grosse que l'autre et semble diriger le corps quand on veut faire ramper l'animal. Celte Vipère est destinée au musée du Petit Séminaire de Chavagnes-cn- Paillers. M. Ch. Mkniek, au sujet de cette communication, dit qu'au cours du mois dernier M. Jollan de Clerville lui a signalé pareille monstruosité. En faisant défricher, dans les environs de Saint- Viaud, un XXXIII petit bois d'une superficie d'un hectare environ, les travail- leurs, à leur dire, ont, dans cet espace restreint, découvert cl détruit 149 Vipères dont une à deux têtes. Ces animaux étaient pelotonnés sous des souches. M. Fern. Camus expose le résultat de quelques excursions botaniques autour de Landerneau. Il y signale l'abondance de VHgmenophgllum tunbridgeiise, dont il a trouvé deux localités nouvelles ; le Lgcopodium Selago ; quelques rares Hépatiques dont le Lejeunea Mackagi, non encore indiqué en France; un Lichen, le Stictina fuligiiiosa en étal de fructifica- lion, le Sparganiiim neglectam encore peu connu au nord de la Loire-Inférieure, etc.. Il partage l'avis des botanistes qui considèrent comme indigène le Cistus hirsulus de la Joyeuse- Garde. Antoine Pizon, del. Mauge. Pliotogr. Évolution de loozoïde de Botrylloïdes rubrtim. Mauge, Photogr. Evolution de l'oozoïde de Botryllus Schlosseri. Études biologiques sur les TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS par M. Antoine PIZON agrégé des sciences naturelles, Docteur ès-sciences Deuxième Partie : Botryllidés et Distomidés INTRODUCTION Le présent travail est consacré à l'exposé des observations biologiques que j'ai laites sur des colonies vivantes de Botryl- lidés et de Distomidés (Ascidies composées), élevées en aquarium, les unes au bord de la mer, les autres à Paris. C'est le complément naturel des études du même ordre que j'ai faites antérieurement sur le g. Botrylloïdes et qui ont paru à cette même place dans le Bulletin de l'an dernier (1). Dans ce premier mémoire, j'avais suivi les transformations successives de quelques colonies de Botrylloïdes rubrum depuis le mois de février jusqu'au mois de mai ; celle que j'ai décrite plus particulièrement possédait douze ascidiozoïdes au début de mes observations et en comptait cent quatre-vingt- deux au mois de mai. Mais il était nécessaire d'établir si les différents phéno- mènes biologiques que m'avait fournis l'observation de ces colonies déjà âgées — principalement en ce qui concerne la continuité de la blastogénèse, la durée de chaque génération, la vitalité du cœur chez les très jeunes bourgeons et chez les ascidiozoïdes morts, la complication croissante de l'appareil vasculaire colonial, etc. — ne sont pas des phénomènes d'ordre il) Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés (Bull. Soc. se. nat. de l'O. de la France, 4899, 55 pages, 16 planches dont deux doubles.) Nanles. — Bull. Suc. se. Dut. Ouest. T. 10. fasc. 1-11, 30 juin 1900. 2 NANTES. — BULL. SOC. SG. NAT. OUEST. — T. 10 plus général existant chez les autres Tuniciers bourgeon- nants et aux différentes périodes de leur évolution. La première partie de ce nouveau mémoire comprend des observations sur les larves de Botrylloïdes rubrum et sur les pre- mières générations d'ascidiozoïdes qui en dérivent successive- ment par voie de bourgeonnement. Je comble ainsi une lacune que j'avais dû — faute de matériaux — laisser exister dans mon travail antérieur sur ces animaux, où la colonie qui m'avait servi de point de départ comprenait déjà douze indi- vidus. La seconde partie est consacrée à des observations sur des colonies du g. Botryllus, accompagnées de quelques autres sur les Distaplia, Ascidies composées de la famille des Distomidés. J'ai suivi des colonies de Botrylles à différentes époques de leur évolution : tout d'abord la larve et les premières généra- tions de bourgeons qui en dérivent ; — puis des colonies plus âgées, au mois de juin, qui n'étaient pas encore dans la période de maturité sexuelle ; — et enfin d'autres colonies qui étaient à la période de la formation de leurs larves. Toutes les jeunes colonies étaient fixées sur des lames de verre, aussi bien celles des Botrylles que des Botrylloïdes, pour rendre possible l'examen microscopique de leurs deux faces . Les différents points que j'ai établis sont : La durée de l'évolution des oozoïdes et des ascidiozoïdes engendrés par voie de bourgeonnement ; Le mécanisme de leur régression ; L'apparition très précoce des contractions cardiaques chez les très jeunes bourgeons et leur persistance après la mort jusqu'à la régression complète de l'individu ; Le mécanisme de la circulation chez les jeunes colonies ; Le développement de leur système vasculaire ; Les pontes successives des connus dans le cours d'un même été et leur blastogénèse pendant cette période. Tous ces faits constituent autant de données entièrement nouvelles sur la vie coloniale des Botryllidés. A. PIZON. — SUR CES TUNICIERS COLONIAUX FIXES à Enfin ces observations me permettent de confirmer les lois générales du bourgeonnement chez les jeunes colonies telles que je les ai déjà formulées antérieurement (1). Cette confir- mation prend sa valeur dans ce fait qu'elle est le résultat d'une méthode d'observation essentiellement différente de celle dont j'avais dû me contenter lors de mes premières recherches sur les Botryllidés ; dans celles-ci j'avais établi les lois générales de la blaslogénèse en reliant les états de cormus différents, recueillis à des époques successives dans le cours de l'année, tandis que cette fois j'ai suivi les transforma- tions successives d'une même colonie conservée en aquarium pendant plusieurs semaines ou même pendant plusieurs mois. Bien que les colonies ainsi élevées en aquarium ne se trou- vent pas exactement dans les conditions qui sont réalisées à la mer, je crois cependant que la méthode expérimentale à laquelle j'ai eu recours donne des résultats qui, au moins pour certaines questions, telles que les lois générales du bourgeonnement, par exemple, ne doivent pas différer sensi- blement de ce qui se passe chez les colonies qui vivent dans leur milieu normal. Une première preuve en est fournie par l'identité des résultats que les deux méthodes d'investigation très différentes dont je viens de parler m'ont donnés en ce qui concerne la succession, la durée et la régression des différentes générations. D'autre part, les faits isolés que j'ai observés sur des cormus fraîchement recueillis ou gardés vivants une semaine ou deux dans les aquariums du laboratoire maritime de Saint-Vaast, concordent également avec ceux que m'ont fournis les cormus que j'ai élevés à Paris. En troisième lieu, enfin, les lois générales de l'évolution des colonies de Botrylloïdes que je conservai l'an dernier, du mois de février au mois de mai, restèrent pendant tout ce temps d'une constance remarquable, jusqu'au jour où je les maintins à l'obscurité complète et où elles entrèrent en régression ; (1) A. Pizon, Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés [Ann. des Se. nat., 1892, 386 p. et 9 pi.). 4 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 tandis que si ces connus ainsi maintenus en aquarium eussent été influencés d'une manière appréciable par les conditions nouvelles qui leur étaient faites, il est vraisemblable que cette influence eût été en s'accentuant avec le temps et que dans la première période d'observation, vers le troisième ou le qua- trième mois, les résultats eussent été sensiblement différents de ceux du début. Je crois donc que les lois générales du bourgeonnement ne sont pas modifiées d'une manière sensible par la vie en aquarium, au moins dans les limites de trois à quatre mois, qui représentent la durée maxima pendant laquelle j'ai main- tenu mes colonies en captivité . Mais il peut n'en être pas de même pour les pontes succes- sives dont je signale l'existence dans le cours d'un même été et dont l'époque, de même que le nombre, peuvent se trouver plus facilement influencés par les conditions extérieures. J'ai vu, par exemple, une colonie de B. Schlosseri pondre en aquarium, tout à fait à la fin de l'été, des larves incomplète- ment développées qui succédaient à plusieurs pontes de larves normales et qui ont été elles-mêmes suivies, à la ponte sui- vante, par de simples œufs en segmentation. Etait-ce un phénomène normal ou pathologique ? Il est évident que ce point particulier ne pourra être définitivement fixé que par l'observation, aux bords de la mer, d'un certain nombre de colonies d'espèces différentes et maintenues dans des condi- tions aussi voisines que possible des conditions normales. L'élevage des colonies d'Ascidies composées en aquarium est particulièrement délicat, surtout quand il s'agit de les élever dans un laboratoire éloigné de la mer : l'eau doit être suffisam- ment aérée en même temps que mise à l'abri des poussières, le courant doit être continu et les bassins ne doivent renfermer aucune substance capable de se décomposer. Il n'y a guère que les algues vertes qui restent intactes, au moins quelques mois, sans compter qu'elles ont l'avantage d'entretenir la richesse de l'eau en oxygène. La conservation des colonies est absolument impossible avec les algues brunes; les zostères résistent un peu mieux. C'est à la suite de très nombreux A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXES 0 mécomptes que j'ai eu l'idée d'essayer de l'aire fixer les colonies sur des lamelles de verre ; l'opération est assez déli- cate, mais une fois qu'elle a réussi, les colonies peuvent se conserver longtemps en prenant les précautions que j'indiquais tout à l'heure pour le renouvellement et l'aération de l'eau ; la construction de petits aquariums en verre, avec courant d'eau continu, est facile à réaliser. I Études sur le Genre Botrylloïdes S I. — Évolution de l'oozoïde. Je ne m'occuperai pas ici du développement de la larve; j'ai exposé cette question dans mon premier mémoire sur les Botryllidés (1). Les observations qui suivent portent uniquement sur l'évo- lution de l'oozoïde à partir du moment où il abandonne la vie pélagique pour se fixer (2). On peut subdiviser cette évolution en trois stades succes- sifs : 1° modifications qui se reproduisent au moment même de la fixation ; — 2° vie de l'oozoïde fixé ; — 3° régression de l'oozoïde. 1er stade : Modifications de loozoide au moment de sa fixation. La particularité la plus importante à noter au moment de la fixation est le changement d'orientation de l'oozoïde, le déplacement de certains organes larvaires, particulièrement (1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nat., 1892. p. 60 et suivantes). (2) On sait que l'on donne le nom d'ouzoïde à l'individu issu de l'œuf : le blastozoïde est l'individu formé par voie de bourgeonnement aux dépens d'un autre ; on désigne encore sous le nom d'ascidioznïde tout individu faisant partie de la colonie, quelle que soit son origine : l'oozoïde est le premier ascidiozôïde de la colonie. 6 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 du tube digestif, et la disparition de quelques autres : le sys- tème nerveux, les papilles sensorielles et la chorde. La larve libre a ses deux ouvertures placées latéralement par rapport au grand axe du corps ; elles sont dans un plan à peu près perpendiculaire à celui de la fixation. L'endostyle se trouve à la partie antérieure de la larve libre, étendu trans- versalement dans un plan à peu près parallèle au futur plan de fixation, ainsi que le montre la larve de Botryllus Schlosseri représentée par la fig. V et dont l'éclosion date de six heures. Une fois que les papilles adhésives se sont accolées au support qu'elles ont rencontré, l'ouverture branchiale se redresse peu à peu, effectue une rotation d'environ 90° et va se placer dans un plan parallèle à celai de la fixation, à l'opposé des surfaces adhésives et des ampoules vasculaires. La figure I représente une larve de Botrylloïdes rubriim à ce stade. Elle était encore mobile un soir à dix heures et le lende- main à six heures du matin, elle était fixée comme l'indique la ligure. Elle se trouvait très ramassée avec ses deux ouvertures qui s'étaient ramenées à la lace supérieure. L'opacité de ses tissus s'opposait à l'observation précise des changements qu'avaient subis ou que subissaient encore ses organes internes ; il n'y avait guère que le déplacement des orifices qu il était possible d'observer sur la larve vivante. J'ai eu recours à des séries de coupes minces pratiquées sur des larves du même âge pour étudier les modifications que présente le système nerveux à ce stade, modifications qui sont décrites un peu plus loin. Sur les flancs de la larve se voient encore un reste de la chorde, CH, qui n'a pas encore été absorbé, ainsi qu'un tube renflé en massue, L, qui n'est pas autre chose que le reste du mamelon céphalique qui s'était d'abord très allongé sur la base de fixation et qui est maintenant en voie de disparition. (On sait que le mamelon est un gros renflement conique situé à la partie antérieure de la larve, au centre des huit ampoules, et qui est rempli de vitellus nutritif.) A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXES / Quant aux huit ampoules vasculaires qui formaient précé- demment une couronne à la partie antérieure de la larve libre, elles ne changent pas de position et une fois que la fixation est opérée, elles se trouvent occuper la partie infé- rieure de l'oozoïde. Elles s'étalent sur le plan de fixation et, au lieu d'être sessiles comme chez la larve à l'éclosion, elles sont maintenant por- tées chacune par un pédicule qui s'allonge progressivement, tout en continuant à s'ouvrir dans les lacunes sanguines de l'oozoïde. Elles forment bientôt à la partie inférieure du corps une sorte d'étoile dont les branches sont souvent très régulière- ment étalées. C'est en moyenne de six heures à huit heures après la fixation que ce stade étoile se trouve bien réalisé. Ajoutons que le volume des ampoules est considérable rela- tivement aux dimensions de l'ascidiozoïde et que la substance de la tunique commune se forme avec une grande rapidité à leur voisinage. C'est ce que montre en premier lieu la fig. I, qui représente, comme nous venons de le dire, une larve qui est fixée depuis six à huit heures. Elle est vue par sa face dorsale . La larve que représente la fig. II est du même âge, mais elle est vue par sa face inférieure pour montrer les débouchés des ampoules dans les cavités sanguines. Je l'ai figurée pour donner aussi un exemple de la forme étoilée parfois très régulière que peuvent prendre les ampoules. Elle montre encore les premiers rudiments du bourgeon B[ engendré par la larve, le reste du lobe céphalique et la tache pigmen- taire de la vésicule sensorielle, qui est à ce moment entrainée dans les lacunes sanguines. Je ne m'arrêterai pas sur la question, aujourd'hui classique, de la dégénérescence du système nerveux. Je me contenterai de noter ici l'instant précis où cette régression se produit chez les larves de Botrylloïdes rubrum. Le système nerveux de l'oozoïde fixé n'est pas le même, comme on le sait, que celui de la larve libre. Ce dernier entre 8 NANTES. — BULL. SOC. SC. \AT. OUEST. — T. 10 en régression dès la fin de la vie pélagique, et il n'y a pas que la vésicule sensorielle et les filets nerveux des papilles qui disparaissent, mais aussi tout le ganglion ainsi que le cordon nerveux qui lui faisait suite et se continuait sur la longueur de la chorde. Une dizaine d'heures après la fixation, la régression est complète. Lorsqu'on étudie des séries de coupes microscopiques obte- nues avec des larves de cet âge et parvenues au stade étoile, on constate qu'il n'existe plus rien du ganglion larvaire pri- mitif, pas plus que de la vésicule sensorielle ; leurs éléments sont dissociés et entraînés dans les espaces sanguins, avec ceux qui proviennent de la chorde et du cordon nerveux qui accompagnait cette dernière. La tache pigmentaire, en raison de ses dimensions et de sa teinte noire très foncée, se distingue fort bien sur l'oozoïde vivant et on peut suivre son déplacement dans les lacunes sanguines. Le système nerveux qui fonctionne chez l'oozoïde fixé est tout entier, comme on le sait, de nouvelle formation et ses éléments n'ont pas les mêmes caractères histologiques que ceux de l'oozoïde libre ; le nouveau ganglion a en effet des éléments cellulaires beaucoup plus petits que l'ancien, et la différence apparaît particulièrement frappante sur les coupes qui ren- ferment simultanément les deux ganglions ; d'ailleurs, ce nouveau système nerveux de l'oozoïde fixé est absolument le même, anatomiquement et histologiquement, que celui de tous les autres ascidiozoïdes qui se formeront dans la suite sur cet oozoïde par voie de bourgeonnement continu. Mais ce qui mérite encore d'être noté à ce sujet, c'est que le ganglion que possédera l'oozoïde fixé apparaît de très bonne heure alors que l'autre est encore absolument intact et a toutes ses parties en activité fonctionnelle. C'est ce que montrent des séries de coupes microscopiques pratiquées dans des larves de différents âges. 1° La larve, au moment où elle est sur le point de se fixer, est encore pourvue de son système nerveux primitif, ne présentant pas le moindre signe d'altération dans aucune de ses régions. A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 9 Le ganglion postlarvaire est en voie de formation et il envoie même déjà quelques filets nerveux ; mais sa différen- ciation n'est pas encore terminée, car sa partie centrale montre très peu de la substance fibrillaire qu'il possède à l'état adulte. Il est adhérent aux parois de l'organe vibratile et ses éléments, à très petits noyaux, se distinguent avec la plus grande facilité de ceux du ganglion primitif, dont les cellules sont cinq ou six fois plus grandes et possèdent des noyaux énormes. 2° Chez l'oozoïde fixé depuis une dizaine d'heures, tel que celui que représente la fig. I, le système nerveux primitif est en voie avancée de dégénérescence ; aucune de ses parties n'est intacte, tous ses éléments sont désagrégés et circulent dans les espaces sanguins, isolés ou associés en petits paquets ; la tache pigmentaire en particulier est parfaitement recon- naissable même sur l'oozoïde entier (fig. I et II). Le ganglion de nouvelle formation est beaucoup plus volu- mineux qu'au stade précédent et renferme de la substance fibrillaire à son centre ; les corps cellulaires sont concentrés à la périphérie; sa différenciation paraît définitive. Voici, pour terminer, quelques mots sur les papilles adhé- sives. J'ai fait connaître leur structure histologique dans un mémoire antérieur (1) ; la richesse de leur innervation et leur position à la partie tout à fait avancée de la larve, autorisent à les regarder comme des organes sensoriels. Elles disparaissent également après la fixation, en même temps que les filets nerveux qu'elles recevaient du ganglion larvaire. 2e stade : Vie de l'oozoïde fixé. — L'oozoïde, d'abord couché au début de la fixation, comme l'indique la fig. I, se redresse progressivement et prend une position verticale, avec ses deux ouvertures en haut et la région de fixation à la partie inférieure. La fig. III représente le même oozoïde que la fig. I, vingt- quatre heures après sa fixation. Il est dressé verticalement il) A. IMzon, Histoire le la blaslogénèse chez les Botryllidés [Arin. des Se. nal.. 1892, p. 303). 10 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 au-dessus de ses ampoules vasculaires qui forment une espèce de bouquet ; deux de ces ampoules qui sont situées derrière l'oozoïde, ne sont pas visibles sur la figure. L'ouverture cloacale a une place un peu variable, tantôt elle occupe la partie tout à fait antérieure de l'ozoïde, à côté de l'ouverture branchiale, tantôt elle est placée plus ou moins latéralement, Quand à l'endostyle, qui occupait primitivement la partie antérieure de la larve, il se trouve avoir maintenant une direction verticale. Toutefois il convient d'ajouter que sa verticalité est loin d'être la même chez tous les oozoïdes ; il y en a chez lesquels le sac branchial est aussi vertical que chez les Polyclinidés (fig. III), mais chez d'autres la base de fixation comprend une plus ou moins grande étendue de la face ventrale, c'est-à-dire que l'ascidiozoïde est couché sur une certaine étendue de son endostyle. C'est la règle générale chez les espèces du genre Botryllus. On sait que des variations de cet ordre s'observent même chez les Ascidies simples et il y a long- temps que Roule les a montrées chez les Ciona intestinalis, qui se trouvent prendre un aspect assez variable suivant l'étendue de leur base de fixation. Les différences d'aspect que présentent de ce fait les cormus de Botrylloïdes rubrum n'autoriseraient pas davan- tage à pratiquer chez eux des coupures spécifiques, et il y aurait lieu, par exemple, de voir si le Botrylloïdes prostatum Giard n'est pas tout simplement an cormus de Botrylloïdes rubrum dont les ascidiozoïdes seraient un peu couchés. 3e stade : Régression de Voozoïde fixé. J'ai déjà établi que les différents blastozoïdes qui se succèdent dans un cormus de Botrylloïdes rubrum ont une existence assez courte (1) ; ils ne restent jamais que de cinq à sept jours à l'état adulte, avec leurs deux orifices ouverts à l'extérieur; puis survient (1) Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés ; première partie \Bull. Snr. se nat. deVO. de la Fr., Ier fasc. 1899. page li). A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 11 leur dégénérescence qui s'effectue presque totalement dans l'espace de cinq à six jours. La durée de l'oozoïde fixé n'est pas plus grande . en géné- ral, vers le cinquième jour, quelquefois le sixième, qui suit la fixation, il termine son évolution ; ses orifices se ferment, sa branchie s'affaisse et il entre en régression. .le cite plus loin un cas où deux oozoïdes s'étant accolés l'un à l'autre par la tunique commune, restèrent huit jours à l'état adulte. La régression, une fois commencée, marche d'ailleurs assez vite ; vers la fin de la première journée tous les organes sont déjà à un état de dissociation avancée ; ce n'est bientôt plus qu'une masse granuleuse rouge brique, à l'intérieur de laquelle il est possible de découvrir le cœur qui continue à se contracter tantôt dans un sens, tantôt dans Vautre, comme sur le vivant. Ces mouvements se continuent plus ou moins longtemps et ils ne prennent fin que lorsque la masse de l'oozoïde est déjà très réduite ; le plus souvent c'est vers la fin du second jour ou dans le courant du troisième qu'ils cessent, alors qu'il ne reste de l'ancien oozoïde qu'une petite masse granuleuse, dont le volume ne dépasse pas la cinquième ou la sixième partie de celui d'un ascidiozoïde adulte. Les éléments provenant de la régression, dissociés ou réunis par petits amas, se répan- dent dans les huit ampoules pédiculées de la périphérie et dans le jeune bourgeon, qui reste toujours en communication, par un pédicule creux, avec son ascendant, même lorsque celui-ci est en dégénérescence. En somme, les lois de l'évolution de l'oozoïde, une fois fixé, ne diffèrent pas de celles des autres ascidiozoïdes engendrés par bourgeonnement ; la durée de sa phase fixée, sa régres- sion et la persistance de ses contractions cardiaques, sont les mêmes que celles d'un ascidiozoïde quelconque d'une colonie plus âgée. 12 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 §11. — Bourgeonnement de la larve et des générations suivantes Le bourgeonnement de la larve a été également étudié en détail dans mon premier mémoire sur les Botryllidés, où j'ai établi que les premiers rudiments des bourgeons apparaissent de très bonne heure, quand la larve est encore enfermée dans l'organisme maternel (1). Les nouvelles observations que j'apporte à ce sujet viennent seulement confirmer le bourgeonnement unilatéral de l'oozoïde et fixent la durée des phases de l'évolution de ce premier bourgeon. J'ai montré que le bourgeonnement de la larve, encore enfermée dans l'organisme maternel, s'annonce tout d'abord bilatéral. L'ébauche de chacun des deux bourgeons consiste en un épaississement de la membrane péribranchiale mater- nelle, à droite et à gauche du corps ; mais l'atrophie du bour- geon de gauche paraît générale et sur les nombreuses larves que j'ai encore observées à ce sujet, je n'ai jamais vu se déve- lopper que le bourgeon de droite ; il ne conserve même pas longtemps sa position primitive et se rejette toujours vers la base de l'oozoïde (fig. III). Je ne fais donc que confirmer encore une fois ce point particulier de la blastogénèse de la larve. Le bourgeon unique qui se développe est déjà très accusé chez la larve qui se fixe (fig'. I et II) ; il est à peine plus gros chez la larve fixée depuis vingt-quatre heures (fig. III), et au moment de la mort de son oozoïde progéniteur, ce bourgeon n'a guère encore que le cinquième de la taille de l'adulte. Mais à ce moment il est encore relié directement à son ascendant par un pédicule creux, qui persistera même définitivement pour devenir un vaisseau colonial lorsque la disparition de l'oozoïde aura été complète. Pendant le temps que dure la régression de ce dernier, ce tube assure le passage des éléments d'origine régressive dans le bourgeon. il) Histoire do lu blastogénèse chez les Botryllidés (Ami. de* Se. naturelles, 1892. p. 174). A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 13 La particularité la plus importante à noter concernant l'évolution de ce bourgeon, c'est la précocité de ses contractions cardiaques. Quoique son volume soit encore très réduit au moment de la mort de l'oozoïde, et qu'il soit encore complètement recou- vert par la tunique commune, son cœur est déjà constitué et ne tarde pas à entrer en activité et à associer ses contractions à celle de l'oozoïde mort. Le début de ses contractions est un peu variable ; je les ai vues s'effectuer quelquefois déjà au moment même de la mort de l'oozoïde, d'autres fois elles apparaissaient quelques heures plus tard ; dans certains bourgeons, elles n'ont commencé que le second jour après la mort de l'oozoïde. A mesure que ce dernier se réduit, son bourgeon se déve- loppe et le recouvre progressivement. Ce dernier, pour atteindre l'état adulte, met un temps qui a varié de quatre à six jours chez les colonies que j'ai étudiées ; ce n'est qu'à ce moment qu'il perce la tunique commune au niveau de ses deux siphons et que ceux-ci s'ouvrent librement à l'extérieur. J'ai pu suivre l'évolution de trois de ces jeunes colonies jusqu'à la troisième génération de bourgeons, en notant, comme je l'avais déjà fait pour les générations précédentes, la durée de chaque phase. Je n'entrerai pas dans les détails à leur sujet, parce que les lois de leur évolution se sont montrées les mêmes que celles des connus plus âgés qui ont fait l'objet de la première partie de ces études (1) : Chaque blastozoïde en engendrait deux autres dont un seul, parfois, atteignait l'état adulte ; Chaque ascidiozoïde ne restait pas plus de cinq jours à l'état adulte, après quoi il entrait en régression ; Les bourgeons n'avaient que le quart ou le cinquième du volume de l'adulte au moment de la mort de leurs ascen- dants, et mettaient de quatre à cinq jours pour se développer totalement. (1) Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés, l« partie (Bull. Suc. se. nat. de l'O. de la F>\, 1er fascicule, 1899). 14 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Les contractions cardiaques, toujours très précoces chez les jeunes bourgeons, se continuaient encore pendant deux ou trois jours après la mort de l'ascidiozoïde, etc., etc. Gela montre que la blastogénèse générale est la même quel que soit l'âge de la colonie. Je noterai une seule particularité à ce sujet : le développement était un peu plus accéléré chez les très jeunes connus : un jeune bourgeon ne mettait jamais plus de cinq jours, le plus souvent il n'en mettait que quatre, pour atteindre sa taille adulte à partir du moment de l'entrée en régression de son ascendant. Chez les colonies plus âgées, au contraire, il n'était pas rare de voir la durée de cette phase prolongée jusqu'à six et même quelquefois jusqu'à sept jours (1). Par contre je n'ai pas observé de différences bien apprécia- bles dans la durée de la phase adulte. Il serait téméraire d'affirmer d'ailleurs que la plus grande rapidité du développement des bourgeons chez les très jeunes colonies, en août et en septembre, soit le résultat de l'in- fluence de la saison ; à priori, on peut tout aussi bien l'attri- buer à la vitalité propre des tissus, qui peut naturellement se trouver plus grande chez les premières générations issues de l'œuf, en dehors de toute influence saisonnière. Pour préciser cette dernière, il faudrait pouvoir observer aux différentes époques de l'année, des colonies placées aussi exactement que possible dans les conditions normales qu'elles trouvent à la mer, et de telles conditions ne sont évidemment pas réalisées dans nos petits aquariums de Paris, surtout en ce qui concerne les variations de la température et de l'éclai- rement. Je ne puis donc absolument rien donner de précis sur l'in- fluence de la saison ; le seul fait qui résulte de mes observa- tions sur un certain nombre de colonies recueillies pendant les mois de l'hiver, c'est que la blastogénèse, si elle est un peu ralentie pendant la période des froids, n'est nulle- ment arrêtée. (1) Études biologiques sur les Tunîciers coloniaux fixés, I"' partie (Bull. Si»,-, sc. nat. de 10. de la Fr.. 1899, Ie1' fascicule, p. 45). A. PIZON. — SUN LES TUNICIERS COLONIAUX FIXKS 1") $ III. — Concrescence des larves J'ai exposé dans une étude antérieure qu'il n'est pas rare que des larves, échappées en même temps du cloaque com- mun, se fixent très près les unes des autres et entrent en con- crescence par leur tunique commune (1), formant ainsi, dès le début, un cormus qui se trouve compter autant d'ascidio- zoïdes différents qu'il y a de larves agglomérées ; l'accroisse- ment de tels cormus se fait très vite, puisque chaque oozoïde bourgeonne en même temps pour son propre compte. J'ai compté une fois une trentaine de larves qui s'étaient agglo- mérées au voisinage immédiat de la colonie mère. .J'ai observé plus récemment de semblables exemples de concrescence dans des petites cuvettes où j'avais recueilli un assez grand nombre de larves de Botrylloïdes rubru:. , et je vais rappeler ici un de ces exemples pour montrer, en parti- culier, avec quelle facilité la vie coloniale s'établit dans de semblables conditions, par la fusion des appareils vasculaires des larves que le hasard a ainsi réunies. La fig. IV représente deux oozoïdes 0 et 0' qui en sont à leur sixième jour de fixation et qui sont vus par leur face infé- rieure. S'étant fixés très près l'un de l'autre, leurs deux tuni- ques se sont soudées d'une façon complète, sauf à deux petites échancrures qui sont les seules traces de leur indé- pendance primitive. De plus les ampoules vasculaires sont très longuement pédiculées, beaucoup plus que celles des larves qui ne comptent que vingt-quatre heures de fixation comme celle que représente la fig. III ; et dans la région centrale du cormus, il s'est établi quelques anastomoses A entre certains de ces pédicules, de telle sorte que les deux oozoïdes, au lieu de vivre indépendamment l'un de l'autre, se sont trouvés mis très vite en communication directe par leur système de vaisseaux coloniaux. Il a suffi, comme le montre la fig. IV, qu'il s'établisse quel- ques anastomoses entre deux pédicules voisins et que quelques (1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nat., 1892. p. -2UU. 16 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 diverticules renflés apparaissent çà et là sur d'autres pédi- cules, pour donner de suite à ce système de vaisseaux colo- niaux l'aspect d'une grande complication. Mais un examen tant soit peu attentit permet de reconnaître facilement autour de chacun des deux oozoïdes ses huit ampoules normales. Seulement il y en a deux, V et V, qui se sont transportées au voisinage de l'oozoïde opposé, et c'est entre elles que se sont établies quelques anastomoses. Chacun des deux oozoïdes est accompagné de son bourgeon B* qui est déjà relativement volumineux, et ce dernier à son tour porte lui-même les premiers rudiments B- d'une autre génération de bourgeons. Une conséquence intéressante de la concrescence des oozoïdes, c'est la plus grande vitalité qui parait résulter d'une vie coloniale plus vite réalisée. Dans mon étude sur la formation des colonies de Botryl- loïdes ( 1 ), j'ai fait observer à différentes reprises que les bour- geons qui s'atrophient le plus fréquemment sont ceux qui sont trop éloignés des autres et qui n'arrivent pas à s'associer en systèmes. Dans le cas de la concrescence des larves, la durée de la phase adulte augmente, sans doute parce que la vie coloniale se trouve mieux réalisée que chez un oozoïde qui reste isolé. Ainsi les deux oozoïdes de la lig. IV sont représentés à leur sixième jour de fixation et ce n'est qu'à la fin du huitième qu'ils sont entrés en régression, tandis que les oozoïdes isolés terminent leur évolution le plus souvent vers le cinquième jour. Les bourgeons sont également un peu plus développés que chez les oozoïdes isolés. (1) A. Pizon, Étuaes Biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés (Bull. Sur. se. nat. dp l'O. de la France, 1899, l'use I. p. Wi. A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 17 II Études chez le Genre Botryllus § I. — Évolution de l'oozoïde L'évolution des larves chez le genre Botryllus ne présente pas de différences fonda mentales avec celle des larves des Botrylloïdes. Les fig. V à X représentent les états successifs d'une colonie en formation, ayant son point de départ dans une larve de Botryllus Schlosseri, stades que nous allons étudier successi- vement. 1° Larve libre. — Elle est représentée par la fig. V ; elle est éclose depuis six heures. Ses huit ampoules ectodermiques, A, sont encore sessiles et entourent une sorte de mamelon conique bourré de vitellus nutritif {mamelon céphaliquë). Après avoir nagé pendant deux jours environ, la larve se fixe, mais le mouvement de rotation qu'elle éprouve ensuite est un peu moins accentué que chez les Botrylloïdes, car au lieu de se redresser presque verticalement comme le font certaines espèces de ce dernier genre, elle se couche le long de son sillon endostylaire. Ce dernier est situé presque en entier à la partie antérieure de la larve, à la base des ampoules vascu- laires et pour ainsi dire dans le plan de fixation, de telle sorte qu'il ne subit qu'un faible déplacement quand la larve s'arrête. Pas plus que pour les Botrylloïdes, il n'est possible de suivre d'une façon très précise sur les larves vivantes les change- ments de position du tube digestif, à cause de l'opacité des tissus. 2° Stade fixé. — La fig. VI représente la même larve de Botryllus Schlosseri fixée depuis trente-six heures ; elle est vue par sa face supérieure, c'est-à-dire par la face opposée à la base de fixation. (Elle s'est fixée le 12 juillet au matin, dessinée le 13 au soir.) Elle est parvenue au stade que j'appelle le stade étoile et qui existe aussi, comme nous l'avons vu, chez les espèces du 18 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 g. Botrylloïdes (fig. I et II) ; les huit ampoules vasculaires ont considérablement allongé leurs pédicules et forment une grande étoile irrégulière autour de l'oozoïde. Quelques petits renflements se forment déjà sur le trajet de certains de ces pédicules, et représentent les rudiments de nouvelles ampoules qui s'ajouteront par la suite aux huit d'origine larvaire. Un caractère de l'oozoïde, sur lequel personne n'a encore appelé l'attention, c'est la différence d'orientation et de gran- deur de ses stigmates branchiaux avec ceux des individus engendrés par voie de bourgeonnement. L'oozoïde de cet âge présente, à sa face supérieure, cinq grandes fentes branchiales qui sont allongées dans le sens transversal : d'autres oozoïdes un peu plus âgés en avaient six. La disposition de ces stigmates est également très claire chez l'oozoïde de Botrylloïdes rubrum représenté par la fig. III ; chez les blastozoïdes, au contraire, les stigmates sont beau- coup plus courts, mais beaucoup plus nombreux et leur grand axe est dans une direction perpendiculaire à celui des pré- cédents. C'est un nouvel exemple de l'influence de la fixation sur l'accroissement de la membrane respiratoire, influence sur laquelle j'ai récemment appelé l'attention à propos de la branchie des Molyulidées (1). Les formes fixées se trouvent évidemment dans de bien plus mauvaises conditions, relati- vement au renouvellement du milieu respirable, que les formes pélagiques qui possèdent la faculté de se déplacer continuel- lement ; et il me paraît tout à fait plausible d'admettre que c'est pour cela que le nombre des stigmates branchiaux aug- mente avec l'âge chez l'oozoïde fixé et qu'il est encore bien plus considérable chez les individus nés par bourgeonne- ment, dont toute l'existence se passe à l'état d'immobilité. La fig. VII représente le même oozoïde deux jours et demi après sa fixation. Il est vu cette fois par sa face inférieure, c'est-à-dire par sa face de fixation. Cette figure a pour but de (1) A. PiZON, Études anatomiques des Molgulidées appartenant aux collec- tions du Muséum (Ann. des Se. naturelles, 18i).s. p. 306). A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 19 montrer la disposition des premières ampoules vasculaires, l'énorme allongement de leurs pédicules et le débouché de ces derniers dans les cavités sanguines. A ce même stade, le bourgeon unique 23*. engendré parl'oozoïde est déjà volumineux et se détache très nettement de la partie droite et inférieure du corps. 3° Durée et régression de l'oozoïde. — Persistance des contrac- tions cardiaques . — L'oozoïde ne vit fixé que pendant quatre à cinq jours, après quoi la régression se l'ait avec une assez grande rapidité. Celui que je décris ici d'une façon particulière et qui est représenté par les figures de la planche II, s'était fixé le 12 juillet au matin et c'est le 16 au matin qu'il fermait ses orifices ; il n'était donc resté que quatre jours pleins à l'état adulte. Il en fut de même des autres larves que j'élevais en même temps que la précédente ; toutes terminèrent leur évolution soit au bout du quatrième jour, soit dans le courant du cinquième. La régression se fait très vite au début ; toutes les cavités du corps se remplissent rapidement d'éléments désagrégés, et au bout de la première journée l'oozoïde a perdu presque la moitié de son volume primitif, par suite de la condensation de ses éléments cellulaires. La lig. VIII représente la jeune colonie une douzaine d'heu- res après l'entrée en régression de l'oozoïde ; la désagrégation de ses organes est déjà complète et son bourgeon Bl croit rapidement. Le phénomène le plus intéressant qu'elle présente à ce moment, ce sont les contractions cardiaques chez les deux indivi- dus qui la composent : le cœur, c, de l'oozoïde mort, O, a conservé sa vitalité au milieu de la masse d'éléments en régression qui l'entoure, et celui du jeune bourgeon c' est déjà constitué ; il est déjà en activité fonctionnelle bien que tous les autres organes de ce même bourgeon soient encore très rudiinentaires. Les deux cœurs associent leurs contractions pour lancer simultanément le liquide sanguin dans la même direction. 20 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 J'explique plus loin en détail la marche de la circulation à ce stade peu avancé. Commencée comme je l'ai dit plus haut le 16 juillet au matin, la régression était presque complète le 18 au soir c'est-à-dire vers le milieu du troisième jour et le cœur finissait par s'arrêter à son tour. Il ne restait plus alors de l'oozoïde qu'une petite masse granuleuse, de forme sphérique, dont le diamètre était à peu près le même que celui des ampoules vasculaires de la péri- phérie et qui persistait dorénavant plus d'une quinzaine de jours sans présenter de réduction sensible (0, fig. IX et X). La persistance de cette petite masse, entièrement pigmentée, s'explique sans doute parce qu'elle ne renferme plus de maté- riaux utilisables par la colonie, et c'est pourquoi il convient de prendre le moment où l'oozoïde est parvenu à une telle réduction pour marquer la fin de sa régression véritable. La durée totale de son évolution se résume de la façon suivante : Vie pélagique 2 jours et quelques heures. Vie sédentaire 4 jours. Période de la régression. 3 jours. Ce fut aussi la durée, à quelques heures près, de cinq ou six autres larves que j'élevais en même temps que la précédente. Remarquons en outre (fig. VIII) que malgré la mort de l'oozoïde, les huit ampoules vasculaires continuent à s'ouvrir dans son intérieur ; seulement par suite de la réduction progressive de ce dernier, les pédicules des ampoules arrivent à se trouver presque en contact les unes avec les autres par leur base. Ils communiquent ainsi d'une manière très directe avec le nouvel ascidiozoïde B[ engendré par l'oozoïde, car le bourgeon Bl est lui-même en relation directe avec son oozoïde progéniteur par un pédicule creux p, qui n'est pas autre chose que la base du diverticule maternel aux dépens duquel s'est constituée l'ébauche primitive du bourgeon. C'est par cet ensemble de tubes que les éléments provenant de la régression de l'oozoïde se répandent à la fois dans les ampoules et dans les cavités du nouvel ascidiozoïde B[ . A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 21 De plus il s'est développé un nouveau tube T, fig. VIII, qui met encore en relation directe les cavités sanguines du nouvel ascidiozooïde Bl avec le pédicule de l'une des am- poules périphériques, de sorte que les éléments de l'oozoïde en régression peuvent circuler librement dans toutes les lacunes de l'individu qui se développe sur ses flancs. Ces différentes relations sont indiquées sur la lig. IX qui représente la jeune colonie vue par sa face inférieure. Elle a été dessinée le 14 juillet au matin, c'est-à-dire à la fin du troi- sième jour de la régression. La petite masse granuleuse 0 qui représente à ce moment l'ancien oozoïde n'a pas un diamètre sensiblement supérieur à celui des ampoules sanguines de la périphérie ; toutes celles-ci continuent à s'y ouvrir directe- tement et quelques-uns de leurs pédicules se sont même reliés entre eux par des anastomoses. Mais ce qu'il est surtout important de noter, c'est le raccourcissement considérable de certains de ces pédicules ; la comparaison des fig. VII, VIII et IX est intéressante à ce sujet. Est-ce le résultat d'une contraction particulière des parois des tubes, ou bien y a-t-il eu simplement un retrait de la base de ces tubes, amené par la diminution progressive du corps de l'oozoïde. Cette dernière hypothèse me parait la plus vrai- semblable, car dans les colonies un peu plus âgées, il n'existe plus d'ampoules aussi longuement pédonculées que celles que l'on trouve dans les premiers stades ; la longueur du corps de l'ampoule est elle-même bien plus faible, ainsi que le montre la fig. II, page 30 et la tunique même subit un certain retrait. Je suis porté à croire que ces pédicules sont tout simple- ment attirés mécaniquement à leur base par la masse de l'oozoïde qui se réduit de plus en plus, et qu'ils prennent ainsi progressivement les dimensions qu'ils présentent chez les colonies plus âgées. S'il s'agissait d'une contraction propre des éléments cellulaires de ces tubes, il me parait qu'elle ne pourrait être que momentanée et qu'à un moment ou l'autre ils devraient reprendre leurs dimensions primitives ; or cela ne s'observe pas ; les pédicules se réduisent au contraire de 22 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 plus en plus, jusqu'aux dimensions qu'ils ont chez les colonies âgées. § II. — Évolution de la première génération de blastozoïdes. Chez les espèces du genre Botryllus, l'oozoïde n'engendre jamais qu'un seul bourgeon ou blastozoïde qui se développe sur le côté droit, tout comme cela a lieu chez les Botrylloïdes. Les premiers rudiments d'un autre bourgeon apparaissent aussi du côté gauche, mais je ne les ai jamais vus continuer leur accroissement ; pour des causes qui restent assez obscu- res, il s'atrophie toujours de très bonne heure sans jamais dépasser le stade d'un légère extroflexion à parois épaissies, et le bourgeonnement de l'oozoïde se trouve toujours unilatéral. Cela confirme ce que j'ai déjà trouvé par la méthode des coupes (1). Un oozoïde fixé depuis deux jours présente déjà son bour- geon bien net ; il est placé un peu en dessous du corps et son volume atteint celui d'une des ampoules vasculaires de la périphérie ; un double pédicule, un interne endodermique et un externe ectodermique, le relie encore à son progéniteur (fig. VII). En général ce bourgeon n'a encore que le quart ou le cinquième de la taille adulte quand survient la mort de son ascendant ; mais à partir de ce moment son développement est plus rapide. La fig. VIII représente la jeune colonie de B. Schlosseri décrite précédemment , dont l'oozoïde est en régression depuis une douzaine d'heures et se trouve déjà considérable- ment réduit. Son bourgeon Bl n'a guère encore que le tiers de la taille adulte, et bien qu'il soit encore complètement recouvert par la tunique, .son cœur c' se trouve déjà en activité fonctionnelle, ainsi que je l'ai déjà fait observer précédemment ; il associe (1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nat., 1892. p. 174). A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXKS 23 ses contractions à celles de l'oozoïde en régression pour amener la circulation des éléments en dégénérescence. Au bout d'un temps qui varie de quatre à cinq jours après la mort de l'oozoïde, ce bourgeon /?' atteint à son tour son complet développement et ouvre ses siphons à l'extérieur ; il continue à grossir pendant les quelques jours qui suivent et finit par rester slationnaire. La fig. IX le représente au moment où il vient d'ouvrir ses orifices à l'extérieur ; il est vu par sa face ventrale afin qu'on puisse se rendre compte de la disposition de ses tubes vascu- laires et de ses relations avec l'ancien oozoïde. Son pédicule creux /) continue à le reliera la petite masse granuleuse Oqui est à ce moment le seul reste de l'ancien oozoïde. Enfin, à droite et à gauche, se montrent les rudiments des deux bourgeons B- de la génération suivante ; ce ne sont encore que des petites extrofïexions des parois maternelles ; leur sac interne commence à se subdiviser en trois autres. Durée et mort du premier blastozoïde. — Ce premier blasto- zoïde Bl engendré par la larve, n'a pas vécu plus de quatre jours et demi à partir du moment où il avait ouvert ses orifices à l'extérieur. (Cette ouverture s'était produite le 19 juillet au matin, et le 23 juillet au soir les orifices se contractaient et la régression commençait.) La fig. X représente l'état de la jeune colonie le 24 juillet au matin, environ douze heures après le commencement de la régression du blastozoïde. Elle montre ce dernier qui a déjà considérablement diminué de volume et dont tous les organes sont en voie de désagrégation. Ses deux bourgeons B- ont à peine dépassé à ce moment le quart de la taille adulte, et à la partie inférieure de la colonie, on voit encore un dernier reste de l'oozoïde primitif 0, sous la forme d'une petite masse vési- culeuse jaunâtre, dans laquelle quelques ampoules vasculaires continuent de s'ouvrir directement. La durée totale de l'évolution de ce premier blastozoïde est facile à établir : Ses premiers rudiments se sont annoncés sous la forme 24 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 d'un épaississement de la paroi péribranchiale de la larve (1). avant même que celle-ci ne fût éclose, c'est-à-dire un peu avant le 10 juillet, date de la sortie des larves, et c'est le 23 juillet au soir qu'il a fermé ses orifices, ce qui fait une durée de quatorze à quinze jours. De plus, sa régression s'effectue à peu près avec la même vitesse que celle de l'oozoïde ; au quatrième jour il se trouve réduit à une petite masse jaunâtre du diamètre des ampoules vasculaires. Si donc on fait entrer en ligne de compte le temps nécessité pour la régression, il faut ajouter quatre jours envi- ron aux quatorze ou quinze précédents, ce qui donne une durée totale de dix-huit à dix-neuf jours. Chez trois autres colonies, cette durée a varié de vingt à vingt-quatre jours. C'est encore un peu moins que celle des Botrylloïdes (2). Il est vrai que ces dernières colonies avaient été étudiées du mois de février au mois de mai, et qu'à cette sais on la blastogénèse peut être un peu moins active que pendant l'été. Autre constatation : le cœur de ce premier blastozoïde continue à battre encore longtemps après la mort, comme l'avait fait celui de l'oozoïde ; ses contractions persistent au milieu des éléments en régression jusque vers la fin du troi- sième jour, alors que le corps du blastozoïde est déjà considé- rablement réduit et mesure à peine le sixième ou le septième de son volume adulte. D'autre part, les deux jeunes bourgeons B~ différencient leur cœur de très bonne heure : environ vingt-quatre heures après la mort de leur ascendant, leurs deux cœurs se sont mis à se contracter et ont associé leur action à celle du cœur du blastozoïde mort, pour assurer la circulation des globules sanguins et des éléments d'origine régressive dans la jeune colonie. (1) Voir ibid., p. 174 et suivantes. (2) A. Pizon, Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés (Bull. Soc. se. nat, de l'O. de la Fr., 1899, fasc. I, p. 46). A. PIZOX. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 20 § III. — Évolution des générations suivantes Les générations que j'ai vues se développer à la suite de l'oozoïde et du premier blastozoïde, ont obéi aux mêmes lois évolutives que les précédentes et je me dispenserai par suite d'entrer, pour chacune d'elles, dans des détails qui ne seraient que d'inutiles répétitions. Voici seulement les conclusions auxquelles j'ai été con- duit par l'observation continue de ces jeunes colonies en for- mation : 1° Le premier ascidiozoïde R\ dont nous venons de voir la disparition, est suivi par d'autres générations qui se succèdent régulièrement et dont la durée de l'évolution est toujours sen- siblement la même. 2° Chaque individu nouveau n'a guère que le cinquième ou le quart de la taille adulte quand son ascendant entre en dégénérescence. 3° Il lui faut ensuite de quatre à cinq jours pour atteindre son complet développement et ouvrir à son tour ses orifices à l'extérieur. La durée de cette période est un peu variable ; j'en ai vu qui ouvraient leurs orifices au commencement du quatrième jour, d'autres à la fin, quelques autres au début du cinquième jour. 4° Chaque blastozoïde ne reste lui-même pas plus de quatre à cinq jours à l'état adulte, après quoi il entre à son tour en régression et laisse la place à une nouvelle génération. Sa destruction s'effectue à peu près totalement en l'espace de trois à quatre jours, au bout desquels il ne reste plus qu'une petite masse brune, pigmentée, de même diamètre que les ampoules vasculaires, et qui persiste très longtemps à la partie inférieure du cormtis, à cheval sur les vaisseaux san- guins avec lesquels elle communiquait primitivement. 5° Les contractions cardiaques commencent toujours de très bonne heure chez les jeunes bourgeons, plusieurs jours avant qu'ils aient atteint leur complet développement, et elles se continuent plusieurs jours après la mort. J'en fais une étude spéciale un peu plus loin. 26 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 6° Enfin, l'évolution totale d'un ascidiozoïde, à cette saison, a varié de vingt à vingt-six jours, depuis son apparition sous la forme d'un petit renflement sur les flancs de son ascendant, jusqu'au moment où il est réduit à sa petite masse granuleuse finale. Quant au nombre des individus qui arrivent à leur complet développement dans chaque génération, il est assez variable. Chaque blastozoïde présente bien de bonne heure, ainsi que je l'ai démontré depuis longtemps (1), les rudiments de deux autres bourgeons situés, l'un à droite et l'autre à gauche du sac branchial ; mais pour des raisons qu'il est difficile de pré- ciser dans la plupart des cas, l'un des bourgeons, et quelque- fois même les deux, s'atrophient à un âge plus ou moins avancé. Chez les colonies âgées de Botrijlloïdes, j'ai vu s'atro- phier la plupart des individus qui se trouvaient un peu isolés, et qui n'arrivaient pas à se joindre aux voisins pour constituer un système à cloaque commun et mieux vivre de la vie colo- niale. De telles atrophies ne sont pas rares non plus chez les jeunes colonies de Botrylles, et plusieurs de celles que j'ai élevées ne possédaient encore qu'un seul individu à la troi- sième génération, au lieu des quatre qui existent quand le développement s'est fait normalement ; quelques autres n'en avaient que deux, et je dois même ajouter que sur une dizaine déjeunes Colonies de Botrijllus Sçhlosseri que j'ai élevées en aquarium pendant quelques mois, il n'y en a eu que deux chez lesquelles la blastogénèse ait été normalejusqu'au bout ; chez tous les autres ascidiozoïdes, les atrophies ont toujours été plus ou moins nombreuses. L'ascidiozoïde unique qui constitue la jeune colonie repré- sentée dans mon premier mémoire à la figure 62, pi. VII (2), est probablement de troisième ou de quatrième génération, ainsi que parait le montrer l'état de son appareil vasculaire, qui est déjà plus complexe que celui des jeunes colonies à la (1) hoc. cit., p. 174. (2) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nat.. 1892). A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 27 seconde génération, figurées dans le présent mémoire (fig. VI à X) ; ses ampoules vaseûlairës sont de bien plus sensible volu- me, presque sessiles et j'expose précisément plus loin (p. 47 à I'.)) que les dimensions des ampoules et la longueur de leurs pédi- cules éprouvent une réduction progressive dans le cours de l'évolution des trois ou quatre premières générations. § IV. — L'évolution des ascidiozoïdes chez les cormus âgés Les faits qui précèdent s'appliquent à des jeunes colonies de Botryllesqui n'en sont encore qu'aux premières générations issues de la larve, et chez lesquelles le développement et la régression se font, comme on l'a vu, avec une assez grande rapidité. Les lois générales de l'évolution sont-elles les mêmes chez les colonies plus âgées, qui comprennent un plus grand nombre d'individus ? Chez celles-ci, la quantité d'éléments d'origine régressive étant infiniment plus considérable, la rapidité de la blastogénèse ne se trouve-t-elle pas accrue du fait de la présence d'une plus grande quantité d'éléments nutritifs ? Pour répondre à ces questions, j'ai conservé en aquarium pendant plusieurs mois des cormus un peu volumineux de diverses espèces de Botrylles (B. uiolacens et B. Schlosseri). J'ai noté jour par jour leurs transformations comme je l'avais déjà fait pour des colonies âgées de Botrylloïdes, et je suis arrivé à cette conclusion que les générations se succèdent et régressent avec la même régularité et sensiblement avec la même durée que chez les jeunes colonies qui ne comprennent quun très petit nombre d'individus. Voici en particulier les observations qui se rapportent à une colonie de B. Schlosseri qui vivait parfaitement en aqua- rium, grâce à cette particularité quelle se trouvait fixée sur une algue verte ; on sait que les algues brunes, au contraire, vivent assez difficilement dans les bacs, même dans ceux des laboratoires maritimes, et amènent rapidement la mort des colonies qu'elles portent ; je n'ai jamais réussi à conserver des 28 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 cormus plus d'une quinzaine de jours quand ils sont fixés sur des algues brunes. FlG. I Colonie de BotryJlus Schlosseri, dessinée le 5 juin ; elle comprend 6 adultes Zi! ouverts depuis la veille et accompagnés de leurs bourgeons , i>'2 au nombre de neuf. — La génération précédente est représentée par quatre petites masses granuleuses telles que B. — La petite masse pigmentée b et une autre du même volume située tout à fait au centre du cormus, sont les restes très réduits de la génération encore antérieure à B. 1° La figure 1, ci-jointe, représente la colonie le 5 juin au matin. Elle comprend six individus adultes Bx dont les orifices se sont ouverts depuis la veille ; le cloaque commun n'est même pas encore constitué et il reste encore au centre du cormus les restes de quatre ascidiozoïdes B de la génération précédente. On y voit mêmes les restes b d'un ascidiozoïde qui a appartenu à une génération encore plus antérieure et qui ne sont constitués que par une toute petite masse pigmen- taire brune ; plusieurs autres petites masses semblables A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 29 sont situés dans la profondeur de la tunique, sous les aseidiozoïdes adultes et ne sont visibles qu'en regardant le connus par sa l'ace inférieure. Les adultes B{ sont accompagnés de leurs bourgeons B- ; mais la blastogénèse n'a pas été complète, car on ne compte que neuf de ces bourgeons pour les six adultes qui compo- sent le cormus. Ces jeunes bourgeons ne mesurent guère encore que le quart ou le cinquième de la taille des adultes et cependant dans la plupart d'entre eux le cœur est déjà en mouvement. Le lendemain, 6 juin, tous les cœurs sans exception sont en fonction. 2° Quatre jours plus tard (9 juin, au matin), les adultes B1 ferment leurs orifices et entrent en régression ; la phase adulte n'a donc duré que cinq jours environ (4 au 9 juin). Ceux de la génération suivante B2 se développent rapidement à partir de ce moment. La fig. 2 représente la colonie le 11 juin au matin, c'est-à- dire à la fin du second jour de la régression. Les individus morts n'ont plus que le tiers ou même le quart de leur volume primitif et ne sont plus constitués que par des amas irrégu- liers d'éléments dissociés, au milieu desquels le cœur est encore animé de battements comme pendant le vivant. Les mouve- ments ne prennent fin qu'au bout du troisième jour de la régression. Les aseidiozoïdes B- de la nouvelle génération ne sont pas encore complètement développés ; ils sont entièrement enfouis dans la tunique commune et sont à peu près, à ce moment, de la même grosseur que ceux qui sont en voie de régression. La plupart montrent sur leurs flancs de petites extroflexions B3 qui sont les premiers rudiments d'une autre génération. Je n'entrerai pas dans la description des vaisseaux sanguins coloniaux, qui sont représentés sur cette même figure 2 ; leur distribution n'offre rien que je n'aie déjà fait 30 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 10 connaître dans mon premier mémoire (1) ; chaque ascidio- zoïde en dégénérescence est encore directement relié à ses bourgeons par un tube dans lequel circulent les éléments en régression ; de même il possède encore les vaisseaux qui mettaient ses lacunes sanguines en communication avec les Figure 2 La même colonie le ii juin. — Les anciens adultes />l sont en régression depuis deux jours. — Leurs bourgeons B2 sont beaucoup plus développés mais toujours complètement enfouis dans la tunique ; ils portent à leur tour une nouvelle génération de bourgeons B *.î. — « et o', deux ascidiozoïdes plus petits que les autres el qui vont s'atrophier de lionne heure. — Les vais seaux coloniaux 1" et les ampoules sanguines sont représentés. (1) Histoire de la blaslogénèse chez les Botryllidés (Ann, des Se. nat., 1892. p. 33). A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 31 différents vaisseaux du connus, et en particulier avec le grand conduit périphérique, sur lequel se mon tien l de 1res nom- breuses ampoules remplies de sang et disposées parfois surdeux rangées. On peut voir également que chacun des individus de la nouvelle génération B"2 est déjà en communication directe avec ce même grand vaisseau périphérique par deux tubes distincts, le vaisseau sous-endostylaire et le vaisseau sous- intestinal, dont j'ai t'ait connaître précédemment l'existence ( 1 ). Deux de ces individus a et a' sont restés un peu plus petits que les autres et vont s'atrophier progressivement sans atteindre l'état adulte ; je n'ai rien vu qui ait pu me donner l'explication de cette régression prématurée. 3° Le sixième jour qui suit la mort de la génération B{ , la nouvelle génération B- atteint à son tour l'état adulte. La fig. 3 représente la colonie à ce moment (14 juin au malin). Les nouveaux adultes ont leurs orifices largement ouverts à l'extérieur, mais le cloaque commun n'est pas encore cons- titué. Sur les neuf individus qui existaient au stade précédent, les deux plus petits a et a' sont entrés prématurément en régression, comme je l'ai déjà indiqué, et le nouveau connus ne comprend, par conséquent, que sept adultes R2 . Les bourgeons que ces derniers portent sur leurs flancs et qui, au stade précédent, n'étaient que des simples petites extro- flexions latérales, sont maintenant beaucoup plus volumineux et chez la plupart d'entre eux le cœur est déjà constitué et en fonctionnement. Ces bourgeons B'A ne sont qu'au nombre de neuf pour les sept adultes. Enfin, au centre du connus, et profondément enfoncés dans la tunique, se voient six petites masses pigmentées fi1 qui sont les restes, maintenant très réduits, de la génération précé- dente. Deux autres masses semblables, a et a', sont les restes des deux individus a et a< de la figure 2 qui se sont atrophiés ( 1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés (Ann. des Se. nul.. 189-2. p. 233). 32 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 10 prématurément, et qui appartenaient à la même génération que les individus qui sont maintenant à l'état adulte. Le 20 juin, ces derniers ferment leurs orifices et entrent en régression. Leur phase adulte avait donc duré environ cinq à six jours. (Du 14 au 20 juin). Figure 3 La même colonie te 14 juin, le sixième jour qui suit la mort de la généra- tion B\. Celle-ci n'est plus représentée que par six petites masses pigmentées telles que B\. — La génération £2 qu'elle a engendrée est maintenant à l'état adulte et comprend sept individus; deux autres, a et a\ sont entrés de bonne heure en régression sans atteindre la phase adulte. — B.U nouvelle génération engendrée par la précédente B2. J'observai encore deux autres générations qui évoluèrent avec la même régularité, avec la même durée de cinq à six jours pour la phase adulte. A. P1ZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 33 En récapitulant, on trouve qu'il s'écoule de vingt à deux jours depuis le moment où un individu devient visible sur les flancs de son progéniteur sous la forme d'une petite extroflexion telle que Z?3 (fig. 2), jusqu'au moment où il entre en régres- sion. Et si à ce chiffre on ajoute les quatre ou cinq jours que met l'individu mort pour se réduire à une petite masse pig- mentée, telle que la masse B1 (fig. 3), on arrive à un total de vingt-cinq à vingt-sept jours pour la durée totale de l'évolu- tion d'un ascidiozoïde. Ces chiffres se rapportent naturellement au cormus dont j'ai fait ici l'objet d'une description spéciale ; mais j'ai cons- taté qu'ils présentent quelques variations avec les différents cormus d'une même espèce ; ces différences sont d'ailleurs toujours assez faibles et n'ont jamais dépassé, en plus ou en moins, de deux à trois jours. La durée de l'évolution ne parait pas être non plus absolu- ment la même chez les différentes espèces. Par exemple, chez les colonies de B. uiolaceus la phase adulte parait un peu plus longue que les B. Schlosseri dont il vient d'être question et atteint sept à huit jours. Ainsi, je note une certaine génération qui n'était représentée que par de très petites vésicules le 16 avril, jour où ses ascen- dants entraient eux-mêmes en régression. Le 26 avril, c'est-à-dire dix jours plus tard, cette génération atteignait l'état adulte et y restait jusqu'au 2 mai, c'est-à-dire pendant sept à huit jours. Il est vrai que ces observations ont été faites au mois d'avril, tandis que celles qui se rapportent aux B. Schlosseri ont été faites un peu plus tard, en juin, et la rapidité de la blastogénèse est peut-être un peu plus grande à celte saison. Mais en somme, sous la réserve de ces légères différences, on peut considérer les chiffres indiqués ci-dessus comme la moyenne de la durée de l'évolution des ascidiozoïdes chez les B. Schlosseri et les B. uiolaceus, qui sont les seules espèces sur lesquelles mes observations ont porté jusque-là. 34 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 On peut poser comme règle générale que la durée de l'évo- lution d'un ascidiozoïde est toujours sensiblement la même, à deux ou trois jours près, quel que soit l'âge de la colonie. Nous verrons plus loin que cette règle est encore vraie lors- que les ascidiozoïdes forment leurs larves. Il est bien évident, cependant, que dans les cormus volumi- neux la dégénérescence simultanée d'un grand nombre d'in- dividus constitue une très notable augmentation des maté- riaux nutritifs. Il semble par suite, qu'à priori, l'afflux de ces derniers devrait provoquer non seulement une blastogénèse plus active, mais encore une prolongation de l'existence des individus qui en profitent. Pour ce qui concerne la blastogénèse, l'influence de ces éléments nutritifs , si elle existe , se trouve certainement contrebalancée et détruite au moins partiellement par d'autres facteurs, puisque les atrophies prématurées de bourgeons ont toujours été plus ou moins nombreuses dans les colonies que j'ai élevées en aquarium, aussi bien chez les jeunes (voir plus haut, p. 26) que chez les plus âgées (p. 31); elles sont éga- lement assez nombreuses chez la colonies de Botrylloïdes rubrum (1). Pour ce qui est de l'influence de ces matériaux nutritifs sur la prolongation de la vie de l'ascidiozoïde, elle ne peut qu'être sensiblement la même chez chacune des générations qui se succèdent : on conçoit, en effet, que si la somme de ces maté- riaux augmente avec l'âge de la colonie, elle se répartit, en retour, entre un bien plus grand nombre de survivants et il peut arriver, par suite, qu'ils ne déterminent pas une accélé- ration blastogénique beaucoup plus appréciable à un moment qu'à un autre. Dans tous les cas où la blastogénèse s'effectue normale- ment, on peut même formuler que la quantité d'éléments d'origine régressive qui pénètre dans chaque ascidiozoïde est sensiblement constante, quel que soit l'âge de la colonie : les (1) A. Pizon, Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés (Bull. Soc. se. nat. de 10. de lafr., 1899, p. 44.) A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 35 n individus qui la constituent à un moment donné en engen- drent, en effet, 2 n, qui recevront un peu plus tard les élé- ments des n premiers ; ces 2 n individus en engendrent dans la suite A n, dans lesquels se répartiront les éléments prove- nant de la régression des 2 n précédents, etc., et le rapport de la répartition dans chaque individu reste ainsi constant. C'est ainsi qu'on est amené à penser que si les matériaux d'origine régressive que reçoit un jeune ascidiozoïde influent d'une façon quelconque sur la rapidité de son organogénèse et la durée de son évolution, cette influence doit être sensi blement la même pour chaque individu , quel que soit l'âge du connus et quel que soit le nombre de ses ascidio- zoïdes . Les différences que j'ai signalées plus haut dans la durée de chacune des générations que j'ai élevées ont toujours oscillé entre deux et trois jours; les différents individus d'une même génération ne contractent jamais non plus leurs orifices simultanément ; c'est le plus souvent dans le courant d'une même journée qu'ils entrent en régression, isolément ou par petits groupes. Ce sont peut-être ces différences, après tout secondaires, qui doivent être imputées aux variations d'éléments nutritifs qu'amènent les régressions prématurées, qui, comme nous l'avons vu, se produisent si fréquemment dans les cormus, sans qu'il soit rarement possible d'en démêler la cause. Une petite part en revient probablement à la saison. § V. — Les pontes successives chez les Botryllidés Aucune des colonies que nous venons de suivre dans leur évolution ne se trouvait dans la période de la maturité sexuelle ; les unes, issues tout récemment de la larve, n'en étaient qu'à leur première année d'existence ; les autres, plus âgées et plus volumineuses, n'avaient pas mûri non plus leurs organes génitaux à l'époque où se rapportent les observations 36 NANTES. — BULL. SOC. SC. XAT. OUEST. — T. 10 qui précèdent, c'est-à-dire du mois de février au mois de juin. Les colonies de Botrylloïdes rubrum dont j'ai suivi les trans. formations successives l'an dernier (1), du mois de février au mois de mai, n'avaient pas davantage donné de larves, durant toute cette période de l'année. Il m'a paru intéressant de chercher si l'apparition des larves, vers le mois de juillet, n'apporte pas quelques modifications aux lois qui avaient régi antérieurement la blastogénèse. Pour cela, il n'y avait qu'à conserver pendant la saison de la ponte les mêmes cormus qui m'avaient servi pour les obser- vations précédentes. La sortie des larves, chez les Botryllidés, commence généra- lement vers le mois de juillet et peut se continuer assez tard ; j'ai vu des cormus donner des larves pendant le mois d'août et d'autres de la même espèce en donnaient encore vers la fin d'octobre. Il est deux constations intéressantes que j'ai faites sur des colonies âgées pendant la période de la ponte : La première, c'est qu'après la sortie de leurs larves, les ascidiozoïdes continuent à obéir aux mêmes lois évolutives que les générations précédentes qui n'ont pas mûri leurs organes génitaux. La seconde, c'est que plusieurs générations successives d'un même connus produisent des larves pendant la même saison. 1° La blastogénèse pendant les pontes. — Dans mon pre- mier mémoire sur les Botryllidés (2), j'ai montré que les ascidiozoïdes adultes entrent en dégénérescence après qu'ils ont pondu leurs larves, et j'ai émis l'idée que ceux de la géné- ration suivante, se développant à leur tour progressivement, arrivaient seulement à l'état adulte à la belle saison sui- vante, et donnaient alors une nouvelle génération de larves. A cette époque, je m'étais trouvé dans l'impossibilité d'élever des colonies âgées et j'avais dû me contenter de (1) Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés, 1" partie (Bull. Soc. se. nal. de l'O. de la Fr., 1889, fasc. I). (2) Ann. des Se. naturelles. 1893. p. 213 et suivantes. A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 'M cormus que je faisais recueillir à la mer à intervalles régu- liers, et dont j'essayais de relier les états successifs. Cette méthode s'est trouvée suffisante lorsqu'il s'agissait de très jeunes colonies, elle ne l'était plus pour les cormus volumi- neux, où le trop grand nombre d'individus s'opposait à ce qu'on puisse démêler leurs stades évolutifs d'une manière précise. Cette fois, j'ai pu faire des observations rigoureuses sur ce point particulier, en étudiant un certain nombre de cormus que j'ai réussi à garder vivants pendant la saison de la ponte. Chez eux, les choses ne se passent pas tout à fait comme je l'avais cru tout d'abord. La blastogénèse continue à être aussi active chez les colonies qui viennent de produire leurs larves, que chez celles qui n'ont pas encore mûri leurs organes géni- taux ou qui n'en sont qu'à la première période de leur forma- tion. La génération qui suit celle qui a pondu ses larves ne met pas jusquau printemps suivant pour atteindre son complet déve- loppement ; elle évolue en quelques jours tout comme les ascidio- zoïdes antérieurs, après quoi elle régresse à son tour en cinq ou six jours (1). Je rappelle que si l'on considère, par exemple, une colonie de Botryllus violaceus au mois de juillet ou au mois d'août, c'est-à-dire à l'époque de la ponte, on trouve trois générations inégalement développées qui y sont représentées simultané- ment (2) : 1° Une première génération comprenant les ascidiozoïdes adultes, qui portent de chaque côté de leur corps un certain nombre de larves, lesquelles proéminent fortement dans la cavité péribranchiale, en attendant qu'elles soient expulsées au dehors en rompant les membranes maternelles ; 2° Chacun de ces adultes en porte généralement deux autres plus jeunes, l'un à droite, l'autre à gauche de son sac bran- chial ; ils n'ont encore que le tiers ou le quart de la taille de (1) Histoire de la blastogénèse chez les Botryllidés {Ann. des Se nat., 1893. p. 213). (2)Ibid., p. 250. 38 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 l'adulte; leurs orifices sont fermés et complètement recouverts par la tunique commune, ils possèdent deux glandes génitales hermaphrodites avec des ovules déjà volumineux, mais non fécondés; les follicules spermatiques ne sont pas mûrs ; 3° Enfin, chacun de ces jeunes ascidiozoïdes porte lui-même les rudiments de deux autres, qui ne sont encore que deux petits renflements de la paroi péribranchiale recouverts par l'ectoderme maternel. Or, quand on observe d'une manière suivie de telles colo- nies vivantes, on constate que les adultes dont il vient d'être question terminent leur évolution au moment où ils laissent échapper leurs larves ; leur branchie est même souvent forte- ment affaissée au moment même où la ponte a lieu ; ils entrent en régression, s'enfoncent peu à peu dans la tunique et au bout de cinq à six jours, il ne reste plus de chacun d'eux, selon la règle générale, qu'une toute petite masse granuleuse qui est invisible à la partie supérieure du cormus. Quant à la génération issue de ces adultes, au lieu d'évoluer lentement comme je l'avais pensé tout d'abord, elle se déve- loppe avec la même rapidité que toutes les précédentes, et, au bout de quelques jours, elle atteint à son tour Vètai adulte et ouvre ses siphons à V extérieur. Quelques jours plus tard, elle pond des larves à son tour, puis elle entre en régression, suivie par une série de généra- tions plus jeunes, chez lesquelles les mêmes phénomènes se renouvelleront. Chez les colonies de B. violaceus, de B. Schlosseri et de Botrulloïdes rubrum que j'ai élevées en aquarium à Paris ou que j'ai observées à la mer, j'ai toujours constaté que la durée de l'évolution des générations qui se succèdent pendant la période de la ponte, est très sensiblement la même que celle des générations agames qui vivent le reste de l'année. Ainsi, pour ne prendre qu'un exemple relatif à un cormus de B. Schlosseri observé à la mer, voici ce que je relève sur mes notes : Le 26 juillet, ponte générale chez tous les ascidiozoïdes adultes ; A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 39 A la fin de la même journée, ceux-ci rentrent tous en régres- sion et, dès le lendemain, on n'aperçoit plus aucun individu épanoui, la tunique recouvre unitormément tous les ascidio- zoïdes qui viennent de pondre, ainsi que tous les jeunes bour- geons de la génération suivante ; Le 30 juillet, ces jeunes bourgeons ont atteint à leur tour l'état adulte et leurs orifices branchiaux et cloacaux sont largement ouverts à l'extérieur ; Le 6 août, ils entrent en régression, etc.. En résumé, pendant la saison de la ponte, la blastogénèse se continue avec la même régularité et la même vitesse que chez les jeunes colonies, sans que le développement des larves et leur expul- sion y apportent la moindre entrave. 2° Les pontes successives chez un même cormus pendant la belle saison. - Les mêmes colonies âgées, conservées en aquarium à Paris ou étudiées aux bords de la Manche, c'est-à- dire dans deux conditions un peu différentes, m'ont égale- ment montré que les larves ne se développent pas unique- ment chez une seule génération d'ascidiozoïdes chaque année, mais bien chez plusieurs générations successives dans le cours du même été. Après que les adultes d'une certaine génération ont pondu sont entrés en régression, les bourgeons de la génératione suivante atteignent, comme je l'ai déjà dit plus haut, leur complet développement en cinq ou six jours et forment leurs larves à leur tour. Ces pontes successives se continuent chez les différentes générations qui se succèdent pendant la belle saison et elles se reproduisent encore assez tard, au moins chez certaines espèces; un cormus de B. Schlosseri que j'ai pu conserver pendant tout l'été et ramener à Paris, m'a donné une der- nière ponte le 20 octobre. Par contre, mes cormus de Botry- loïdes rubrum ne pondaient plus vers le milieu de septembre. Autre particularité : j'ai vu dans un cormus deB. Schlosseri des ascidiozoïdes entrer en dégénérescence avant que leurs larves ne fussent expulsées et ne fussent même parvenues à 40 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 leur complet développement ; leur sac branchial, fortement contracté, chassait ses larves qui avaient encore leur queue enroulée autour du corps, puis continuait à se désagréger sans revenir à son état normal primitif. Quant aux larves, après être restées immobiles un jour ou un jour et demi, elles déroulaient leur queue et se mettaient à nager, pour se fixer ensuite vers le deuxième ou le troi- sième jour. Je citerai également le cas très curieux d'une de ces larves qui, au moment de son éclosion, ne parvint pas à se dégager complètement de l'individu mère et resta retenu par sa chorde, que le siphon maternel en se contractant avait fortement serrée. La larve demeura ainsi attachée à la surface du cor- mus, en se balançant au bout de sa chorde qui lui servait de pédicule fixateur, et développant ses organes comme une larve normale. Elle mourut au quatrième jour, parce que ses papilles adhésives, situées à l'extrémité libre du corps» n'avaient naturellement pu rencontrer le support de fixa- tion dont elles avaient besoin à la fin de la période péla- gique. Il semble, d'ailleurs, que les dernières larves expulsées à la fin de la belle saison soient de moins en moins avancées dans leur développement, et sans pouvoir assurer la généralité du fait, je l'ai observé sur le connus de B. Schlosseri dont il était déjà question un peu plus haut : sa dernière ponte se produi- sit le 20 octobre et cette fois les adultes, au moment d'entrer en régression, expulsèrent tout simplement des œufs en voie de segmentation avancée, qui d'ailleurs n'arrivèrent pas au terme de leur évolution normale. Si donc toutes les généra- tions qui se succèdent pendant la belle saison sont capables de développer leurs larves, il semble toutefois que cette faculté reproductrice subit un ralentissement progressif vers la fin de l'été pour entrer définitivement dans une période d'arrêt, laquelle se prolonge jusqu'à la belle saison suivante, du moins chez les espèces de nos côtes de la Manche. Mais j'insiste sur ce fait que mes observations sur l'éclosion prématurée de ces larves n'ont porté que sur un seul cormus A. PÎZON. ~ SUR l>ES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 41 de B. Schlosseri, et qu'il n'est pas impossible qu'il ne s'agisse là que d'un phénomène d'ordre pathologique. Je me propose de fixer ce point particulier en étudiant un assez grand nombre de colonies, pour essayer d'en dégager quelques conclusions plus précises et plus générales. Pour cette même raison que les études présentes n'ont porté que sur un nombre relativement restreint d'espèces, je ne puis pas non plus donner ici l'époque précise, pas plus que la durée de la ponte chez les différentes espèces de Botryllidés de nos côtes ; pour élever de nombreuses espèces, il faudrait une installation dont je ne dispose pas. Au reste, la question me paraît d'importance secondaire ; les résultats que j'indi- que chez les trois espèces observées, B. violaceas, B. Schlos- seri et Botrylloïdes riibrum, suffisent pour marquer le phéno- mène général. $ VI. — Pontes successives chez les Distaplia Les pontes successives dans un même cormus pendant la belle saison ne sont pas spéciales aux Botryllidés ; le même phénomène s'observe chez les Distaplia (famille des Disto- midés). Lorsqu'on suit un connus de D. rosea au moment de la ponte on constate qu'immédiatement après la sortie des larves, les branchies s'affaissent considérablement, la hauteur du cormus s'atténue et toute sa surface devient lisse et uniforme sans présenter le moindre orifice. Puis, un peu plus tard, des petits, mamelons se dessinent à la surface, leur saillie s'accentue pro- gressivement et au bout de quelque temps chacun d'eux s'ouvre par son sommet et s'annonce comme un nouvel asci- diozoïde. Quelques jours plus tard, une nouvelle ponte se produit, après quoi les mêmes modifications du cormus se répètent. L'abondance du pigment et sa teinte foncée empêchent de voir sur des colonies vivantes quelles sont les transformations précises qui s'y passent après la sortie des larves. Il semble bien que l'affaissement de la branchie est le signal d'une 42 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 régression générale de l'ascidiozoïde, comme cela a lieu chez les Botryllidés, et que les individus qui apparaissent un peu plus tard, pour pondre à leur tour, sont de nouvelle formation. C'est un point que je me propose de préciser à l'aide de coupes microscopiques sur des matériaux que j'ai recueillis à cet effet. Mais pour le moment il reste établi que les cormus de Distaplia produisent, tout comme les Botryllidés, plusieurs pontes successives de larves dans le cours du même été. § VII. — Les contractions cardiaques I. — Persistance des contractions après la mort de l'ascidio- zoïde chez les Botryllidés et les Distomidés. — J'ai déjà fait connaître la vitalité particulière du cœur chez les Botrylloïdes rubriim pendant les phénomènes de régression (1). J'ai montré qu'après la mort de l'ascidiozoïde le cœur, au lieu de se désa- gréger comme les autres organes, reste absolument intact pendant les deux ou trois premiers jours de la dégénérescence, et qu'il continue à fonctionner comme pendant le vivant, jus- qu'à ce qu'il ne reste plus, de l'individu primitif, qu'une toute petite masse granuleuse qui dépasse à peine le diamètre des ampoules vasculaires de la périphérie. Je puis dire maintenant que la persistance des contractions cardiaques, après la mort, parait être la règle chez tous les Tuniciers qui subissent des régressions: en effet, après l'avoir observée en premier lieu chez les ascidiozoïdes des colonies âgées de Botrylloïdes rubrum, je l'ai constatée dans plusieurs autres cas : chez les oozoïdes de cette même espèce de Botryl- loïdes rubrum, chez les oozoïdes et les colonies âgées de Botryllus Schlosseri et de B. violaceus, et, enfin, chez les Distaplia rosea, qui appartiennent à une famille voisine, les Distomidés. (1) Ibid., p. 40. A. PIZON. — SUK LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 43 J'ai déjà fait connaître ces nouveaux résultats dans une note préliminaire (1). Voici ce qui se passe chez les oozoïdes des trois espèces de Botryllidés que j'ai étudiées, en reprenant dans les faits exposés précédemment ce qui concerne spécialement l'évolu- tion du cœur. Nous avons vu qu'au bout de trois à quatre jours de fixa- tion, l'oozoïde entre en régression (fig. VIII); ses orifices se ferment, la branchie se contracte et ses éléments se disso- cient ; les autres organes, intestin, ganglion nerveux, etc., subissent la même désagrégation et le tout se résout en un amas de globules isolés ou réunis par petits paquets. Mais le cœur reste intact au milieu de cette dégénérescence générale et conserve son activité fonctionnelle ; on l'aperçoit, au sein de la masse granuleuse, se contractant régulièrement comme sur le vivant, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. Les éléments sanguins et les globules qui proviennent de la destruction de l'oozoïde en régression sont chassés, par ses contractions, dans l'appareil circulatoire colonial ; ils s'accu- mulent dans les cavités du jeune bourgeon en voie de déve- loppement, et surtout dans les huit ampoules ectodermiques de la périphérie, autour desquelles la production de la tunique est extrêmement active. La fig. VIII représente précisément un oozoïde O de B. Schlosseri qui est en régression depuis douze heures. Le corps n'est plus qu'un amas d'éléments dissociés, et au centre se trouve le cœur, c, qui continue à battre comme du vivant de l'ascidiozoïde. Cette masse granuleuse va en diminuant progressivement, tandis que le premier bourgeon, J3i, s'accroît progressivement. Au bout du troisième jour, la régression est déjà considérable- ment avancée et il ne reste guère, de l'ancien individu, qu'une petite masse pigmentée, brune, dont le volume n'est guère (1) Sur la persistance des contractions cardiaques pendant les phénomènes de régression chez les Tuniciers. (C. R. de l'Académie des Sciences. 21 août 1899.; 44 NANTES. -- ' BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 plus considérable que celui d'une ampoule sanguine. Le cœur continue à battre tout le temps que dure la régression, mais vers la fin, ses mouvements se ralentissent et s'espacent visi- blement ; au début du troisième jour de la régression, il finit par s'arrêter complètement et se désagrège à son tour. La fig. IX représente le même oozoïde, 0, que tout à l'heure, parvenu à un nouveau stade de régression. Il est mort depuis trois jours juste, et ce n'est quau milieu du troisième jour que le cœur a cessé de battre. Les mêmes faits se passent chez tous les ascidiozoïdes qui se succèdent dans le connus, quel que soit l'âge de la colonie. Considérons, par exemple, l'ascidiozoïde, B\ (fig. VIII à X), issu de l'oozoïde dont il était question tout à l'heure. La fig. X le réprésente en régression depuis une douzaine d'heures. Au milieu de la masse d'éléments dissociés qui le constituent, on voit le cœur qui continue à battre régulière- ment. Il ne s'arrête que vers la fin du troisième jour de la régression. J'ai fait enfin les mêmes constatations un grand nombre de fois chez des colonies beaucoup plus âgées, en particulier chez celles dont j'ai décrit plus haut la succession des géné- rations (page 27). Chez toutes, le cœur effectue encore ses battements à la fin du second jour, souvent même au troi- sième jour de la régression. Mais, à ce moment, ils sont toujours considérablement ralentis et leur arrêt complet n'est plus qu'une question d'heures . II. — Précocité des contractions cardiaques. — D'autre part, le cœur est aussi le premier organe qui entre en fonction chez l'ascidiozoïde. On sait qu'au moment où l'oozoïde entre en régression, son bourgeon est encore très rudimentaire, complètement recouvert par la tunique, et qu'il atteint à peine le cinquième de la taille de l'adulte (fig. I, II, VII et IX). Cependant, son cœur se met déjà à battre à ce moment et associe ses contractions à celles de l'oozoïde en régression ; les autres organes du bourgeon n'atteignent leur complet A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 4") développement et n'entrent en fonction que trois ou quatre jours plus tard, lorsque les orifices s'ouvrent à l'extérieur. Il en est de même chez tous les bourgeons, quel que soit l'âge de la colonie. Seulement le moment précis où le cœur entre en fonction est un peu variable. Souvent ce n'est que quelques heures après la mort du parent, comme dans le cas de la jeune colonie de B. Schlosseiï que je signalais tout à l'heure; quelquefois, quand les bourgeons sont un peu moins avancés dans leur développement, ce n'est que de vingt-quatre à trente-six heures après la mort de leur ascendant que leur cœur se met à battre. Par contre, j'ai observé des cas où les mouvements car- diaques se produisent chez le bourgeon au moment même de la mort du progéniteur, et souvent même plusieurs jours auparavant. C'est ainsi que chez les colonies âgées de B. Schlos- seri, dont j'ai décrit plus haut l'évolution (p. 27), les cœurs des jeunes bourgeons battaient déjà au moment où leurs ascen- dants ne faisaient guère qu'atteindre leur phase adulte et avaient encore de trois à quatre jours à vivre avant d'entrer en régression . III. — Persistance des contractions cardiaques chez les Disto- midés. — On peut se demander à priori si la vitalité particu- lière du cœur chez les Botryllidés n'est pas liée à l'existence, chez ces animaux, du réseau vasculaire colonial par lequel les éléments en dégénérescence sont distribués chez les indi- vidus survivants. Mais une telle vitalité n'est pas spéciale à cette famille. Je l'ai observée également chez les Distaplia rosea, famille des Distomidés, qui vivent associés en petites cénobies dans lesquelles les individus ne sont jamais en relation par des tubes vasculaires. Après la mort, alors que les différents organes sont dissociés et réduits à une masse de globules, on voit encore, au sein de cette dernière, le cœur qui continue à battre jusqu'au moment où la plupart de ces éléments dissociés auront émigré dans la tunique, isolément ou par petits paquets semblables à des morulas. Il faut plutôt penser, ainsi que je 46 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 l'ai déjà fait remarquer, que cette vitalité n'est pas autre chose qu'un réflexe provoqué par les globules eux-mêmes, et absolu- ment comparable à celui que les physiologistes déterminent sur un cœur isolé de grenouille en y faisant passer tout sim- plement un courant sanguin. En tout cas, l'existence du phénomène chez deux familles très différentes d'Ascidies composées, permet de penser qu'il est probablement général chez tous les Tuniciers bourgeon- nants qui sont le siège de régressions ; il rappelle exactement ce qui se passe chez les Insectes, dont on connaît depuis longtemps la persistance des contractions cardiaques pen- dant la période d'histolyse. § VIII. — Formation du système vasculaire Les jeunes colonies que l'on obtient en faisant fixer des larves sur des lames de verre se prêtent très bien à l'étude de l'origine et de la complication croissante du système vascu- laire. Je vais exposer ici en détail ce développement pour les pre- miers stades qui suivent la fixation de la larve, parce que je n'ai fait qu'en indiquer les grandes lignes dans ma première étude sur la " blastogénèse des Botryllidés "(1). Mais on n'aura qu'à se reporter à cette dernière étude pour ce qui concerne la complication progressive de l'appareil vasculaire chez les colonies âgées (p. 223). Ce système a son origine, comme on le sait, dans les huit am- poules ectodermiques qui forment une sorte de couronne à la partie antérieure de la larve. Leurs pédicules, d'abord très courts et pour ainsi dire nuls au moment de l'éclosion, s'accentuent un peu plus pendant la phase pélagique ; mais c'est surtout au moment de la fixation qu'ils subissent un allongement considérable ; les ampoules (1) Ann. des Se. nat., 1893. A. PIZON. — SUR LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 47 s'étalent sur le plan de fixation, débordent peu à peu tout autour du corps et arrivent en très peu de temps à constituer une étoile, parfois assez régulière, au centre de laquelle est fixé l'oozoïde. Ces modifications successives sont représentées dans la série des figures V à X. 1° La fig. V représente la larve de Botryllus Schlosseri quel- ques instants après son éclosion, avec ses huit ampoules sessiles qui forment une couronne à la partie antérieure du corps, autour d'un mamelon central bourré de matériaux nutritifs. 2° Les figures VI et VII représentent le même oozoïde fixé depuis un jour et demi ; il est vu par sa face supérieure dans la fig. VI et par sa face inférieure dans la fig. VII. La tunique a déjà pris une énorme extension et les am- poules sont maintenant portées par de très longs pédicules qui s'ouvrent tous dans les lacunes sanguines, à la partie infé- rieure du corps ; la formation de la tunicine paraît extrême- ment active à leur contact. 3° Fig. VIII. — Lorsque l'oozoïde entre en régression, quel- ques jours plus tard, les huit ampoules ectodermiques per- sistent et se remplissent d'éléments d'origine régressive ; mais leurs pédicules se ramassent un peu vers le centre du connus, comme s'ils étaient légèrement tirés dans ce sens par la masse de l'oozoïde qui se contracte de plus en plus après la mort. L'appareil vasculaire commence aussi à se compliquer ; des anastomoses s'établissent avec la plus grande facilité entre les pédicules quand ils se trouvent très rapprochés les uns des autres (fig. VIII et IX) : certains présentent quelques petits renflements qui sont autant de rudiments de nouvelles am- poules vasculaires ; il s'établit en outre un tube de communi- cation, T, entre l'un des pédicules et le nouveau bourgeon de première génération, B{, (fig. VIII). Celui-ci est d'ailleurs relié encore directement à la masse de l'oozoïde en régression par le cordon creux p, qui le rattachait sur les flancs de son ascen- dent, du vivant de ce dernier. 48 NANTES. — BULL. SOC. SU. NAT. OUEST. — T. 10 4°. Fig. IX. — Un peu plus tard encore, l'oozoïde 0 a à peu près complètement disparu ; tous ses premiers tubes vascu- laires se trouvent déboucher très près les uns des autres, dans la petite masse granuleuse qui représente à ce moment les restes de cet oozoïde. Certaines des ampoules, celles qui sont situées tout à fait au voisinage du reste de l'oozoïde, n'ont plus qu'un pédicule très court et plusieurs se sont même anastomosées entre elles. Je ne saurais dire si un tel raccourcissement est dû à une con- traction énergique des parois des tubes ou si elle est le fait d'une dégénérescence qui, de l'oozoïde, aurait gagné la portion basilaire des tubes vasculaires. Quand à l'ascidiozoïde Bl qui a été engendré par l'oozoïde et qui maintenant se trouve à l'état adulte, la même fig. IX montre qu'il est encore relié directement aux restes de son ascendant par le tube p, qui n'est pas autre chose que le pédi- cule par lequel il était déjà attaché à son progéniteur dans le jeune âge (fig. VIII). De plus, le même ascidiozoïde adulte communique encore avec l'un des pédicules des ampoules par le tube t. 5°. Fig. X. — Après la mort du premier individu, Bi, issu par voie de bourgeonnement, les tubes vasculaires / et p qui le reliaient aux vaisseaux des ampoules ou aux restes de l'oozoïde primitif, persistent encore, ainsi que les mêmes ampoules primitives de la larve . Mais ce qu'il y a de plus frappant, c'est que les pédicules de ces ampoules continuent à se raccourcir ; le calibre de cer- taines ampoules est lui-même beaucoup plus faible que dans les premiers stades, bien qu'au stade dont nous nous occupons en ce moment, les matériaux d'origine régressive soient abondants par suite de la mort de l'ascidiozoïde /i1 . Le raccourcissement des trois ampoules antérieures est surtout manifeste, et il se produit juste au moment de la contrac- tion et de la régression de l'ascidiozoïde Bi , tout comme les ampoules postérieures ont éprouvé le leur au moment où l'oozoïde entrait en régression (fig. VIII). A. PIZON. - SL'H LES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS 49 Dans l'un et l'autre cas, il semble bien que les pédicules sont attirés vers le centre du connus par l'effet de la rétrac- tion de l'ascidiozoïde en voie de dégénérescence. Peut-être même, comme je l'ai déjà dit, éprouvent ils eux- mêmes par leur pied, là où ils débouchent dans le corps des individus en dégénérescence, une véritable régression comme les tissus avec lesquels ils sont en contact. Ce qu'il y a de certain, c'est que leur réduction n'est pas momentanée, qu'elle soit due à une contraction propre des élé- ments constitutifs de leurs parois, ou à la régression de leur base ; elle se continue régulièrement dans les stades sui- vants, de telle sorte que les pédicules se raccourcissent de plus en plus, tandis que les ampoules diminuent de leur côté, jusqu'à ce que les uns et les autres ne présentent plus que les dimentions relativement réduites qu'on leur trouve chez desc olonies âgées, telles que celle qui est figurée précé- demment à la p. 30. Il n'est pas jusqu'à la tunique qui ne se ramasse elle-même un peu au moment où se produisent les régressions des asci- diozoïdes. La comparaison des fig. VII et VIII est instructive: dans la première, l'oozoïde est en plein épanouissement, avec des ampoules très longuement pédonculées, autour desquelles il se fait une production active de tunique ; tandis que lorsque l'oozoïde entre en régression (fig. VIII) il se produit comme une sorte de contraction générale dans toute l'étendue du connus, qui fait que la tunique est moins étendue et n'a plus la même forme qu'auparavant. Ici l'observation directe montre clairement qu'il sagit d'un retrait mécanique provoqué par la réduction progressive de l'individu mort, dont les parois continuent à adhérer à la substance tunicièrî ; il se produit un semblable retrait momentané de la tunique, lorsqu'un ascidiozoïde vivant contracte accidentellement son sac branchial. La diminution du volume des ampoules et de la longueur de leurs pédi- cules dont je parlais tout à l'heure, n'est peut-être bien ame- née elle-même que par le retrait de la tunique. En résumé, l'étude de ces premiers stades montre que le 50 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 système vasculaire est représenté d'abord par les huit ampoules pédiculées de l'oozoïde, puis par d'autres vaisseaux qui se forment chez chaque ascidiozoïde, et qui le relient d'une manière constante à son ascidiozoïde progéniteur ainsi qu'aux pédicules préexistants des premières ampoules. Les ampoules sont représentées au début par les huit que possède la larve ; dans la suite, il s'en forme d'autres avec la plus grande facilité sur les parois des vaisseaux, principale- ment sur ceux qui sont situés à la périphérie du cormus. Et enfin, dernière particularité, ces ampoules, d'abord très volumineuses et longuement pédiculées dans les premiers stades, diminuent progressivement pour prendre des dimen- sions définitives beaucoup plus restreintes chez les colonies un peu plus âgées. Cette évolution des tubes et des ampoules vasculaires telle que nous venons de la décrire chez le B. Schlosseri, se retrouve avec ses traits généraux dans le genre voisin Botrylloïdes. Voici ce qui s'observe chez ces derniers : 1° Fig. I et II. — Au moment de la fixation de la larve de Botrylloïdes rubrum, les huit ampoules s'étalent sur le plan de fixation et forment de même une étoile parfois très régulière. Les fig. I et II représentent deux de ces larves une douzaine d'heures après leur fixation ; leurs ampoules sont relative- ment volumineuses et portées chacune par un pédicule assez long qui s'ouvre directement dans les lacunes de l'ascidio- zoïde. Cette dernière particularité est montrée par l'oozoïde de la fig. II qui est vu par sa face inférieure ; ses ampoules forment une étoile parfaitement régulière. 2° Fig. III. — Un peu plus tard, lorsque l'oozoïde s'est com- plètement fixé et a pris sa position verticale définitive, les huit ampoules pédiculées forment une sorte de bouquet à la partie inférieure de son corps. La fig. III représente le même oozoïde qui est figuré en I et qui est fixé depuis vingt-quatre heures; six de ces ampoules seulement sont visibles, les deux autres sont situées sur l'au- tre face et cachées par le corps de l'oozoïde. A. PIZON. - SUR [.ES TUNICIERS COLONIAUX FIXÉS ~>1 3° Fig. IV. — Ces ampoules volumineuses et longuement pédieulées — quoique à un degré moindre que celles des Botryllus Schtosseri — subissent avec 1 âge une réduction pro- gressive, car leurs dimensions sont beaucoup plus faibles chez les colonies un peu plus âgées. J'ai vu cette réduction s'effectuer très vite et les premiers tubes vasculaires se compliquer rapidement chez les deux oozoïdes dont j'ai déjà parlé plus haut qui ont fusionné leur tuni- que et qui en sont à leur sixième jour de fixation. Chacun porte son bour- geon B i , qui lui-même en porte deux autres B2; le bourgeon fil de gauche n'en a qu'un seul. t et t', deux des vaisseaux qui mettent les ascidiozoïdes en communication directe avec les vaisseaux coloniaux ; les autres ne sont pas visibles sur la fig. ; — F, grand vaisseau de l'oozoide de droite qui s'est allongé dans la région gauche du cormus; — F vaisseau de l'oozoide de gauche qui s'est allongé vers la droite ; ils sont réunis par des anastomoses A au centre du cormus ; — v, petit vaisseau reliant chaque bourgeon fil au système vasculaire colonial ; — p, vaisseau qui relie le bourgeon B' de droite à son ascendant ; il n'est pas visible chez Ri de gauche. Fig. V Larve de Botryllus Schlossert éclose depuis six heures. -- A, l'une des futures ampoules sanguines ; — s, la vésicule sensorielle ; - p, les papilles adhésives ; — ch, la chorde. Pl. II Évolution bh la lahve DE Botryllus Schlosseri Ier stade : Voir la iig. V de la planche précédente. Fig. VI 2e stade : La même larve fixée depuis un jour el demi environ (fixée le 12 juillet au matin, dessinée le 13 au soir). Elle est vue par sa face supérieure. br, ouverture branchiale ; cl, ouverture cloacale ; ch, reste de la chorde qui n'est pas encore absorbé ; f, fentes branchiales ; a, une des huit ampoules pédiculées qui forment une couronne autour de la larve ; t, la tunique ; in, instestin et estomac. Fig. Vil 3e stade : Fa même larve fixée depuis deux jours et demi et vue par sa face inférieure (fixée le 12 juillet au matin, dessinée le M au soir). Fes pédicules des ampoules, telles que a, se sont encore davantage allon- gés et montrent leur débouché dans les cavités du corps ; — c, le cœur ; — in, instestin el estomac; — fil, bourgeon engendré par l'oozoïde ; — e, l'endortvlc Fig. VI 11 ie stade : Fa même larve ou oozoïde 0 en dégénérescence depuis douze heures environ (fixée le 12 juillet au matin, entrée en régression le 16 au matin, dessinée le 16 au soir>. Vue par la face inférieure : c, cœur de l'oozoïde encore en mouve- ment ; — c', cœur du bourgeon fil déjà en fonctionnement ; — p, pédicule creux qui relie le bourgeon fil à l'oozoïde progéniteur ; — T, tube qui fait communiquer le même bourgeon avec le pédicule de l'ampoule sanguine voisine. Fig. IX 5e stade : La même colonie dessinée le 19 juillet au matin, au moment où le bourgeon de lle génération fil vient d'ouvrir ses siphons a l'extérieur et atteint l'état adulte. Vue par la face inférieure pour montrer les relations du nouvel adulte fil avec l'oozoïde 0 qui est en régression depuis trois jours pleins et est maintenant très réduit; ils sont encore reliés par le pédicule p. fi 2 , les deux bourgeons engendrés par fil; — E, tube qui fait communiquer les lacunes sanguines de l'adulte fil avec le pédicule t de l'ampoule A. (C'est le même qui est marqué T sur la Iig. précédente) ; — C, cœur de Fasei- diozoïde adulte. A, ampoule qui se vide pendant que les sept autres se remplissent. FlG. X 6e stade : La même colonie dessinée le 24 juillet au matin. F'ascidiozoïde fil est mort depuis 12 heures environ (avait atteint l'état adulte le 19 juillet au matin et contracté ses orilices le 23 au soir). fi 2 , les deux bourgeons engendrés par fi 1 ; — 0, reste très réduit de l'oozoïde primitif qui est toujours relié par son pédicule à fascidiûzoïde /Ji qu'il a engendré ; — c, cœur du premier ascidiozoïde fit encore en fonction. Additions et Annotations ai; CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES de la Loire-Inférieure Par l'abbé J. DOMINIQUE Sept années se sont éeoulées depuis la publication, dans ce Bulletin, de notre Catalogue, qui résumait fidèlement, à cette époque, l'état des connaissances acquises sur la faune orthop- térologique de ce département. Depuis lors, de nouveaux et intéressants matériaux ont été réunis, tant par nous que par d'autres naturalistes, et nous invitent, sinon à compléter l'édilice inachevé, du moins à lui ajouter de nouvelles assises. Treize espèces nouvelles, et, parmi celles-ci, plusieurs d'un réel intérêt, sont venues s'ajouter à la cinquantaine dont notre première énumération signalait l'existence dans la Loire- Inférieure. C'est donc au chiffre de soixante-cinq espèces d'Orthoptères, déduction faite de Tettix bipunctata, probable- ment étrangère à notre région, qu'il faut s'arrêter avec le présent travail. A chacun son dû. Nos élèves en entomologie, MM. Piel de Churcheville, en nous communiquant leurs captures et les soumettant, lorsqu'il y avait lieu, à notre détermination, nous ont apporté un appoint dont nous nous plaisons à reconnaître la valeur. Leurs notes de chasse, remises entre nos mains, ont fixé de nombreux habitats et époques d'apparitions d'Or- thoptères. Ayant, en juillet et août 1893, entrepris à la campagne l'éle- vage de femelles du Bacillus gallicus, dont nous soupçonnions à bon droit la reproduction de pouvoir être parthénogénésique, (1) Bull. Soc. se. nat. de l'Ouest de la France, t. III, 1898, p. 7-93. N'ailles. ■ Bull. Soc, se. nat. Ouest. T. 10, fasc. [-11, 30 juin 1900. 74 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 nous engageâmes, à notre retour à la ville, au commence- ment de l'automne de la même année, MM. Piel de Churche- ville, mieux placés que nous pour cet élevage, à continuer notre expérience ; ce qu'ils firent avec nos indications et nos conseils, d'accord avec nous, jusqu'au jour où ils préférèrent séparer leurs observations et s'y livrer pour leur propre compte. Grâce à nos éludes personnelles publiées à diverses reprises dans ce Bulletin, grâce à celles faites en commun avec nos élèves et publiées également comme telles, il nous fut permis de livrer pour la première fois à la science l'affirmation, appuyée sur les faits, de la reproduction parthénogénésique du Bacillus gallicus, au moins jusqu'à la troisième génération, en même temps que la loi de Thelytokie régissant la ponte des femelles non fécondées. Loin d'être accueillie, comme il a été dit, par l'incrédulité railleuse du monde scientifique, cette assertion nous a paru l'avoir été par une générale satisfaction, comme confirmant le soupçon, existant dans l'esprit de nombreux observateurs, de la possibilité, de la probabilité même d'une reproduction parthénogénésique chez un insecte dont le mâle est pour ainsi dire introuvable, tandis que la femelle abonde dans une aire d'expansion assez étendue (1). Des élevages avaient été entrepris en même temps que les nôtres, sous l'empire de la même préoccupation, par divers naturalistes, dans différents pays. Depuis, ils sont pour ainsi (1) Le Bacillus gallicus ne pourrait-il pas être considéré comme un insecte très méridional égaré au nord de la Méditerranée ? Ne serait-il pas vraisem- blable d'attribuer au climat le manqué presque absolu de développement des mâles, auquel la nature suppléerait, dans La limite de ses Facultés, par la Parthénogenèse? Ce qui est certain, c'est que le Bacillus algericus, qui n'est, de l'avis d'émi- nents orthoptéristes, tels que le R. P. Pantel et M. le capitaine Finot, qu'une forme locale, et, qui le sait, peut-être primaire, du gallicus, se trouve bien plus fréquemment sous le sexe mâle que sous le sexe femelle, à l'inverse de ce qui se produit chez nous. Il serait bien intéressant de s'assurer si, en Algérie, la Parthénogenèse s'observe chez ce Phasme comme elle s'observe en France. J. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 75 dire à l'ordre du jour chez tous les orthoptéristes, et différentes espèces de Phasmides eu sont l'objet. Les points encore quel- que peu nuageux de cette intéressante question, ne sauraient donc tarder à être complètement élucidés. Nous remercions ici, pour ne pas y revenir à chaque instant et surcharger notre travail, toutes les personnes qui ont bien voulu nous aider à le mener à bonne fin en nous communi- quant ou en nous offrant le produit de leurs chasses, comme aussi en nous faisant hommage de leurs publications et nous abandonnant leurs notes sur la matière qui nous occupe. Parmi les ouvrages de valeur publiés sur les Orthoptères depuis notre Catalogue de 1893, il en est un auquel nous croyons devoir une mention spéciale, attendu qu'il contient plus d'une allusion à notre travail, et qu'il semble tendre à modifier les idées de Brûnner von Wattenwil sur la systé- matique des Orthoptères : idées généralement admises à l'heure qu'il est. Nous voulons parler du Catalogo sinoptico de las Ortopteros de la Fauna Iberica(l) par le savant professeur de l'Université de Madrid, don Ignacio Bolivar. Observons tout d'abord que, si la faune orthoptérologique de la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal) est nécessai- rement plus riche en espèces que la nôtre, étant plus méri- dionale, elle offre cependant de remarquables affinités avec celle-ci, surtout dans sn zone maritime qui, baignée par les tièdes courants du Gulf-Stream, présente, dans tous les ordres d'insectes, de nombreux représentants de la vie ani- male dans le midi de l'Europe. Il est avéré que l'ordre des Orthoptères, tel qu'il est établi dans la systématique entomologique actuelle, est loin d'être la résultante d'un groupement naturel. Il réunit en effet, sous un commun titre, deux groupes qui répugnent à se trouver en contact l'un avec l'autre, tant est manifeste leur distance sur l'échelle des êtres. Tout le monde convient que les Forficules, autrement dit Dermaptères, réunis aux Orthoptères (1) Cf. Annaes de Sciencias naturaes, Porto, vul. IV et V, Coimbra, imprensa de la Universidade, 1898. 76 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 à une époque où les matériaux d'étude étaient encore incom- plets, sont, suivant l'expression de Brùnner von Wattenwil, « faussement classés dans cet ordre ». C'est pourquoi, dans notre Catalogue de 1893, nous avons cru traduire la pensée du maître en formant, dans ce qu'on appelle par pure convention les Orthoptères, deux grandes divisions : 1° Les Pseudoorthoptères, ou Orthoptères improprement dits, comprenant les Forficules ou Dermaptères qui, en réalité, ont des relations intimes avec les Thysanoures du type Yapy.v et les Coléoptères de celui des Staphylinides (1) auquels les avait réunis à première vue Linné. Les insectes de cette première division devraient en réalité former un groupe de passage intermédiaire entre les deux formes. 2° Les Euorthoptères, ou Orthoptères proprement dits, comprenant les six familles des Blattes, Manies, Phasmes, Acridiens, Locustides et Grillons, c'est-à-dire tous les autres Orthoptères des auteurs. M. Bolivar, de son côté, propose la division de l'ordre hétérogène des Orthoptères en trois divisions : les Dermap- tères, les Dictyoptères et, retenant notre dénomination tout en lui donnant un sens différent, les- Euorthoptères. 1° Les Dermaptères restent tels que tout le monde les conçoit depuis Henri Dohrn. 2° Les Dictyoptères, désignation consacrée antérieurement par Leach exclusivement aux Blattides, renferment, outre ceux-ci, les Mantides : M. Bolivar considérant ces deux familles comme étroitement apparentées aux Thysanoures du type Lepisma et, conséquemment, devant être rapprochées l'une de l'autre. 3° Les Euorthoptères, comprennent toutes les autres familles : Phasmes, Acridiens, Locustides, Grillons, dont (1) Suivant de Heer, la transition entre les Dermaptères et les Coléoptères était comme insensible, alors qu'existait le Baseopsis forficulina que l'on retrouve à l'état fossile dans le Lias d'Argovie. [BOLIVAR, loc. cil.) J. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 11 toutefois, ainsi que nous allons le voir, l'ordre systématique, jusqu'à ce jour admis, va recevoir à son tour d'importantes modifications dans la classification proposée par le savant professeur de Madrid. De Saussure et Zehntner ont démontré les grandes ana- logies qui existent entre les Acridiens et les Grillons. Entre ces deux groupes, les espèces de la tribu des Gryllotalpidae formeraient, d'après ces auteurs, une chaîne d'union qui, à une de ses extrémités, se rattacherait aux Grillons par le genre Gryllotnlpa, tandis que l'autre se relierait aux Tetti- gides, les Tridactyles {RhipipteryxJ formant le chaînon copulatif. Du moment qu'est admise la légitimité de ces conclusions, la nécessité s'impose de rejeter la famille des Locustides tout à la fin de la série des Orthoptères, les éloignant ainsi des Acridiens, auprès desquels ils avaient été rangés jusqu'à ce jour, comme aussi de donner, dans cette série, des places différentes à plusieurs groupes et genres. M. Bolivar a établi la classification des espèces mention- nées dans son Catalogue d'après les principes que nous venons d'exposer et dont il admet les conséquences dans leur inté- grité. Il a également tenu à se conformer strictement aux exigences de la loi de priorité absolue dans la nomenclature, selon les décisions des derniers Congrès zoologiques, et nous suivons nous-même son exemple dans le Supplément à notre Cata- logue de 1893, que nous offrons au Bulletin. Désirant que, sans avoir la peine de se reporter, sinon pour des renseignements plus détaillés, à notre premier Mémoire, le lecteur ait néanmoins sous les yeux le tableau complet de la faune orthoptérologique de la Loire-Inférieure, telle que nous la connaissons aujourd'hui, nous avons cru devoir rappeler ici, par une simple énuinération, les espèces précé- demment signalées et sommairement décrites, intercalant à leur place naturelle celles que nous avons à ajouter à la liste 78 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 primitive (1). Nous pourrons ainsi, par contre-coup, ramener les dénominations spécifiques de celle-ci, lorsqu'il y aura lieu, à celles exigées par la susdite loi de priorité. Orthoptera 1^ Division. PSEUDOORTHOPTERA nobis Fam. unique: FORFICULODEA vel DERMAPTERA Labidura riparia Pall. — Sous des tas d'Algues, au bord de la mer, en août. S'-Brevin. Labia minor L. Forficula auricularia L. Forf. Lesnei Finot. Chelidura albipennis Megerl. 2e Division. — EUORTHOPTERA nobis Fam. I : BLATTODEA Ectobia ericetorum Wesm. Ed. livida Fab. Ed. lapponica L. — Sur les herbes des marais de l'Erdre, dits de Loigné, et aussi en lisière des forêts de Touffou et de Teille. Mai-juillet. R. Blatta germanica L. Periplaneta orientalis L. Per. americana L. Fam. II : MANTODEA Mantis religiosa L. — M. Revelière l'a capturée en grand nombre dans les vagues de la forêt domaniale du Gàvre, (1) Ces dernières seront signalées à l'attention du lecteur par leur nom imprimé en caractères gras. .1. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 79 sur les Bruyères el principalement à l'endroit connu sous le nom de Landes de Mespraz (1). Elle suspend habi- tuellement ses oolhèques aux ramilles des Bruyères. Nous avons assisté à l'éclosion d'innombrables larves issues de plusieurs de ces oolhèques, que notre collègue a bien voulu nous procurer, mais nous n'avons pu les garder en vie plus de quelques jours. Fam. III : PHASMODEA. Bacillus gallicas Charp. — Tandis que nous faisions connaître dans plusieurs mémoires les conditions physiologiques dans lesquelles s'opérait la ponte des Bacilles et que le P. Pantel étudiait plus spécialement les parasites de ces Phasmes, le P. de Sinety, dans un savant article (Bull. Soc. ent. de France, 1898, n° 16, p. 317-319), révé- lait à la science les particularités anatomiques de l'ovula- tion chez ces insectes. Au lieu d'être, comme dans la généralité des Orthop- tères, massées et entourées d'une enveloppe commune, les gaines ovigères des Bacillus sont « espacées et libres sur tout leur trajet moyen, caractère évidemment en rapport avec la forme en bâtonnet de l'insecte. Par leur extrémité inférieure, les gaines s'insèrent les unes derrière les autres sur la face interne de la trompe cor- respondante, tandis que le ligament suspenseur, d'as- pect fibrillaire, aboutit à un cordon longitudinal, de structure très analogue, qui longe latéralement le vais- seau dorsal, se prolonge en haut comme en bas des insertions ovariques, pour se fusionner finalement avec les ligaments fibrillaires du septum péricardial. » Chacun des ovaires se présente par suite comme une sorte d'échelle, dont les montants seraient repré- sentés par la trompe et par le cordon juxtacardial, et les échelons, très obliques, par les gaines ovigères. 11 est (li Cf. Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 352, Ier février 1900. 80 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 tout à fait digne de remarque que le prolongement supé- rieur de la trompe s'insère ventralement dans la région supérieure du deuxième segment abdominal. » L'oviducte résultant de la réunion des trompes occupe la longueur du huitième segment et aboutit à l'orifice vulvaire que l'on trouve à la base même de l'opercule sous-génital. » Fam. IV : ACRIDIODEA Oxycoryphns compressicornis Latr. - Cet Orthoptère offre des variétés de coloration nombreuses dont quelques- unes des plus agréables à l'œil. Les élytres présentent généralement une teinte générale brun-rougeàtre dans leurs parties plus opaques, mais on rencontre des exemplaires où cette couleur est remplacée par un vert tendre, marbré de taches blanc-jaunàtre le long du champ discoïdal. Parfois même ces taches dispa- raissent complètement et laissent ce champ immaculé et transparent entre deux bandes verdàtres. Les ailes, dans les sujets à élytres brunâtres, offrent une tache enfumée, plus ou moins étendue et plus ou moins distincte, sur les abords du champ anal, et leur bord antérieur porte une tache linéaire, plus ou moins sombre, parfois d'un noir intense, sur la moitié apicale, dont elle n'atteint pas cependant l'extrémité. Chez les sujets à coloration vert tendre, la tache diffuse du champ anal disparait complètement ou presque com- plètement, et celle du bord intérieur est franchement verte au lieu d'être sombre. Paracinema tricolor Thunb. - Quelques individus de cette belle espèce ont été pris en juillet 1896, dans la Grande-Brière, aux environs de Saint- Joachim. Elle se trouve dans les prairies humides et sur le bord des eaux, — sur le Scirpus holoschœnus, d'après le P. Pantel. J. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 81 Outre le centre, l'ouest et le midi de la France, elle habile la péninsule Ibérique, presque toute l'Afrique et l'île de Madagascar (Bolivar' . Chrysochraon dispar Heyer. Plusieurs 9 ont été capturées au mois d'août dans le marais de la Papinière, au bord de l'Erdre, en Sucé, localité déjà signalée par le Dr Bonnet (Fihot, Faune de la France, p. 107). Cette espèce parait propre aux climats tempérés et ne pas dépasser les Pyrénées, vers le midi. Stenobothrus (Omocestus Bol.) petrseus Bris. — MM. Piel de Ghurcheville ont capturé cet Acridien en nombre, au mois d'août 1897, dans les prairies de Montoir, et ne l'y ont pas retrouvé depuis. « Celte espèce, dit M. Finot, est rare en France, au moins elle y a été peu observée jusqu'à présent. Ses habi- tats sont peu connus. » Ajoutons qu'elle a passé jusqu'à ce jour pour un insecte de montagne : opinion qu'est loin de confirmer sa présence dans les prés humides de la Basse-Loire. La coloration normale de cette petite espèce est testacée, toutefois, obéissant à la loi de mélanisme que nous avons signalée parmi les insectes habitant les tourbières de la Grande-Brière, tous les exemplaires cap- turés dans cette curieuse localité offrent une livrée d'un brun ferrugineux plus ou moins foncé, sur laquelle tran- che seulement une bande étroite jaune-rougeàtre, souvent réduite à une simple ligne, qui s'étend longitudinalement du sommet du vertex au bord postérieur du pronotum. Souvent cette bande manque absolument sur la tête. Les carènes angulées du pronotum sont pareillement de cou- leur pâle, contrastant vivement avec la teinte très obs- cure du fond, à l'intérieur des angles. St. (Om.) rufipes Zett. St. (Staaroderus Bol.) binotatus Charp. - Ce beau Steno- bothrus méridional a été pris aux abords de la forêt de Touffou. « Il hante, dit le P. Pantel, les landes incultes, dans la plaine aussi bien que sur les hauteurs, dès que le 82 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 sol n'est couvert que de touffes clairsemées et de buissons rabougris.... Il se distingue, ajoute le même scrupuleux observateur, au point de vue de son habitat préféré, par une particularité : il aime à se tenir parmi les branches épineuses des buissons (Genista, Ulex, Erinacea), souvent d'un abord difficile pour la main de l'entomologiste. » St. (Stanr.) vagans Fab. St. (Staur.) bignttuhis L. St. (Staur.) bicolor Charp. St. (Chortippus Fieb.) pulvinatus F. W. — Très commun sur le littoral de la baie de Bourgneuf, dans les herbes des hautes falaises et les prés secs voisins de la mer. Aussi à Montoir. Le P. Pantel fait observer que les individus qui vivent sur les hauteurs, parmi les arbustes, sont plus vivement colorés, gris-cendré, ornés de fascies longitudinales qui s'effacent chez ceux des pelouses sèches ou des champs cultivés. (Notes orthoptérologiqiies, 1896). De son côté, M. Finot reconnaît que, dans les types méridionaux, la longueur des élylres est bien plus grande. Contrairement à la loi générale, d'après laquelle la taille d'une espèce diminue dans les individus des régions plus méridionales, les exemplaires de ce Stenobothrus que M. Bolivar a bien voulu nous offrir des environs de Madrid, sont notablement plus grands que les nôtres. Leur coloration est, en outre, beaucoup plus pale. St. (Chort.) elegans Charp. St. (Chort.) paralielus Zett. St. (Chort.) longicornis Latr. Gomphocerus maculatiis Thunb. Stauronotus Genei Ozck. Epacromia thalassina Fab. Ep. tergestina Mfill. Mecostethus grossus L. J. DOMINIQUE. — CATALOGUE DES ORTHOPTÈRES 83 Pachytylus danicus L. = cinerascens auct. Œdaleus nigrofasciatus de G. Œdipoda mi nia ta Pall. Œd. çœrulescens Lin. - Nombreuses et souvent fort élé- gantes sont les variétés qu'offre cet Orthoptère sur notre littoral marin. Certains individus présentent une livrée presque unicolore, soit d'un brun-noirâtre, soit d'un ferrugineux-rougeàtre sur lequel les taches et fascies nor- males se laissent à peine deviner en teinte plus pale. Sur les falaises rocheuses de Sainte-Marie-de-Pornic, nous avons constaté l'existence d'une curieuse variété o\ bien remarquable par la coloration rouge de brique du pronotum, qui tranche sur les tons gris clair, brunâtres et bleuâtres du reste de l'insecte. Sphingonotus eœrulans L. — Le R. P. Pan tel a publié de très neuves et très intéressantes observations sur la stridu- lation chez cette élégante espèce. Les t. T. H), fasc. 1-11, 30 juin l'JUO. 92 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 dominent dans le Finistère, j'ai pu, en effet, voir par les terrains calcaires que j'ai explorés, que ces derniers (les sables maritimes) renferment de bonnes espèces calcicoles. Nos calcaires durs, dont je ne possède que quelques frag- ments, ne seront pas, eux aussi, sans nous offrir des formes intéressantes. L'on remarquera que j'ai adopté dans le présent mémoire, pour les noms celtiques, l'orthographe si simple et si ration- nelle préconisée par notre grand grammairien Le Gonidek. Notre langue Armoricaine ne s'accommode pas de l'ortho- graphe capricieuse et incohérente de la langue Française et le jeu des mutations qui se présentent constamment dans les langues celtiques devient tout à fait incompréhensible si l'on conserve plusieurs signes pour représenter la même consonne. Mais en voilà assez sur ce sujet. Je remercie bien vivement les maîtres de la Lichénologie qui ont bien voulu me seconder dans mon travail de détermination, MM. les abbés Hue et Olivier et le frère Gasilien, et je passe à rémunération de nos espèces intéressantes. Usnaea florida Ach. — Forêt de Laz, etc. Répandu. Tou- jours très fertile. U. plicata Ach. Forêts de Kaskadek (fertile) et de Koatloch (fertile) ; forêt de Laz. U. dasypoga Ach. — Forêt du Kranou (fertile); forêt de KIuhars-Karnoët ; bois de St-Allouarn ; Bonneskat en Plo- gonnek. — Moins répandu que U. plicata Ach. et que U. florida Ach. U. articulata Ach. — Presque toujours pendant aux bran- ches des hêtres, plus rarement des pommiers, des chênes el des sapins; toujours stérile. — Forêt de Kaskadek; bois de Kerguélégan, à Landrévarzek ; bois à l'est du vieux château de Guengat ; Bonneskat en Plogonnek ; Kerven en Penhars. C.-A. PICQUENARD. — HERBOR. LICHÉNOLOGIQUES 93 U. ceratina Ach. — Espèce des plus communes dans les bois de haute-futaie : forêts du Kranou ; de Koatloc'h ; de Klohars-Karnoèt ; de Huelgoat (canton de Bôtvarek) ; de Névet ; de Laz ; bois de Kerguélégan, à Landrévarzek ; de St-Allouarn ; de Goarlot ; d'EMant. -- Très fertile et très développé. A Koatloc'h les apothécies atteignent 2 centi- mètres de diamètre et la plante dépasse en longueur 0m50. A Kaskadek, j'en ai trouvé un exemplaire qui formait une chevelure touffue mesurant / mètre de lon- gueur. Alectoria bicolor Ach. — Montagnes d'Are ; Roc h Trévézel (F. Camus) ; rochers de Kergaër et de Keranna. A. jubata Ach. (1). — Montagnes d'Are : rochers de Keranna ; Montagnes-Noires : bois de TouV Laëron : Kerrek ann Tan en Gouëzek. Ramalina evernioides Nyl. — Fertile a Penhoat en Ker- feunteun (Olivier, Picq.) et sur de vieux murs de maisons entre Penmarch et Guilvinek. Cladina sylvatica Nyl. — Le type correspond à la forme qu'avant les travaux de M. le Dr Wainio l'on désignait généralement sous le nom de var. sphagnoides. Cette belle forme, à podétions de couleur jaune paille, est la moins répandue de celles qui croissent en Finistère. Elle se trouve çà et là, mêlée aux autres dont on la distingue du premier coup d'œil. Fa portentosa Schaer. — Taillis de Kervégant en Skaër; vallon du Stangala. Fa pumila Nyl. — Très répandue. Cladonia incrassata Flk. - Coteaux du Lost-Koat en Guengat (où c.) ; bois du Kornigucl, Kerven en Penhars (2). (1) On trouve aussi la forme nommée .4. chalybseiformis par Acharius. (2) La grande forme de 5 cent. 1/2 de hauteur signalée dansmes précédenles " Herborisations " à Karkadek sous le nom de C. digilata, me parait être le C. polydactyla . 94 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 C. subsquamosa Nyl. — Mon distingué confrère et ami, le frère Gasilien, rapporte à cette espèce des échantillons recueillis par moi dans le taillis de Kervégant en Skaër. C. delicata Flk. — Particulièrement bien développé sur les souches abandonnées des très vieux arbres dans la forêt de Kaskadek. G. crispata Ach. — Peu répandu : une grande forme, au Mênez-C hom ; une variété naine sur les rochers de Lez- Steïr en Kerfeiinteun. G. pityrea Flk. — Espèce commune qui plus d'une fois a dû être confondue avec la suivante. C. decorticata Flk. — Je n'en connais en Finistère d'autre localité à peu près certaine que celle de St-Kadou, dans les Montagnes d'Are. C. coniocrsea Flk. — Sapinières de Lanros en Ergué-Armel. C. alcicornis Flk. - Type : pelouses sablonneuses mari- times. — La var. endiviaefolia E. Fries a le même habitat : île Tudy, Guilvinek, Penmarc' h. C. firma Nyl. — Plante des plus répandues en Finistère. G. cervicornis Ach. var. verticillata Flk. — Kermenhir en Lociudy; Montagnes-Noires au Moulin du Lay.VC. Pycnothelia papillaria Ach. — Montagnes-Noires : les Trois-Canards ; le Ménez-C hom ; Montagnes d'Are : au sud de Keranna. Stereocaulon coralloides Nyl. — Rochers de la lande de Kerhoël en Trégunk ; ann Dour gwenn en Erguè-Armel ; Montagnes-Noires : rochers du bois de Toui Laëron ; Montagnes d'Are : Ty Kerneïs près de Kimerc'h. PC (1). S. pileatum Ach. — Il est probable que cette plante est répandue en Finistère. Malheureusement, je n'ai pas procédé à l'examen des spores des échantillons trouvés (1) M. le D' F. Camus (/>'»//. Soc. bot. Fr. 1898, p. 105) considère cette plante comme « répandue dans les deux chaînes de montagnes du Finistère ». C.-A. PICQUENARD. — HERBOR. LICHÉNOLOGIQUES 95 dans d'assez nombreuses localités. Dans les échantillons de Dour grveun en Ergué-Armel et de Keramhars en la Forèt-de-Fouësnant les spores sont fusi formes-obtuses, triseptées, au lieu d'être aciculaires, à 3-7 cloisons comme dans S. condentatum Ach. Cetraria aculeata Ach. — La Ville-Neuve en Skaër; Mon- tagnes-Noires : les Trois- Canards, etc.. Platysma placorodia Ach. — Sur un pin à Kerambars en la Forèt-de-Fouësnant. RR. P. glaucum Ach. — La Grande-Motte, la Ville-Neuve en Skaër; Montagnes-Noires: Roc' h Veur; Kerrek ann Tan en Gouëzek ; forêt de Laz : Montagnes d'Are ; Roc' h Trévèzel ; Mont St-Michcl (F. Camus) ; rochers de Keranna. P. saepincola Ehrh (1). — Montagnes d'Are : entre Pleyber- Krist et Plonéour-Ménez (F. Camus); rochers de Kergaër, de Keranna. Parmelia caperata Ach. En compagnie de M. Olivier, j'ai rencontré dans la vallée de l'Odel, au Stangala, une plaque fertile de cette espèce qui avait environ 1 mètre de diamètre. P. perlata Ach. — Le type a le thalle orbiculaire, très ample ; les lobes sont glabres an bord en dessous. K ^ j'Jjj^. K C + jaune — Sur les arbres et les rochers. A C. -f- rouge. P. nilgherrensis Nyl. — Thalle moins étendu que dans le précédent, portant au bord des lobes de longs cils noirs. K + 1™; KC| ia^e rougeêtre . - Rochers du bois de TonV Laëron . P. trichotera Hue. Thalle moins étendu que dans P. perlata Ach. Lobes les uns glabres, les autres pourvus en dessous, vers les bords, de cils courts. K + Jda™ebeau jaune |mis rouge;Ure _ par l'action de C, la médulle perd sa belle couleur. — (T) Cette plante, que je croyais nouvelle pour l'Ouest de la France, était connue depuis longtemps par M. le Dr F. Camus. 96 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Fertile sur un arbre, Montagne de Lokronan et au N. d'Elliant. Probablement A C. P. pilosella Hue. — Bien distinct de toutes les autres formes du groupe de P. perlata Acb., par Visidium mêlé de cils noirs qui forme des plaques à la face supérieure du thalle. j^ + iaum- p, q - — Troncs et rochers moussus: forêt de -f- jaune ; Koatloc' h, où j'ai trouvé la plaque fertile dont les apothé- cies ont servi à la description publiée par M. l'abbé Hue, in Journal de Botanique, 1898; Kaskadek : le Lost-Koat en Guengat ; Montagnes d'Are : forêt du Kranou ; rochers de Kerunna ; Montagnes-Noires: massif du Menez- C ' hom: montagne de Hinguer ; Roc' h Veur ; Kerrek ann Tan en Gouëzek ; forêt de Laz, sur les rochers de la partie sud et sur les arbres de haute futaie autour du château de Trévaré où j'en ai trouvé une plaque fertile. Var. excrescens Arnold. — Lobes du centre surchargés de petites lanières très découpées : forêt du Kranou ; Kerrek ann Tan en Gouëzek. P. cetrata Ach. — Très distinct par le fin réticulum blanc de la face supérieure du thalle: face inférieure très velue. K % jaune, rapidement rouge sanguin.— Cette eSPèce a été jusqu'à CCS derniers temps confondue, dans l'Ouest de la France, avec le P. perforata Ach., qui a le thalle lisse en dessus, mais qui donne les mêmes réactions que le P. cetrata Ach. — Il est donc probable que tout ce que les auteurs de l'Ouest ont décrit, tout ce qu'ils ont distribué jusqu'à 1898 sous nom de P. perforata Ach., doit être rangé dans l'espèce cetrata Ach. — Cette espèce a été constatée par moi en Finistère, dans les localités suivantes : forêts de Koatloch et de Laz ; Kerrek ann Tan en Gouëzek, mais j'ignore tout à fait si elle est répandue dans le département. — La rédaction des notes ci-dessus concernant les P. perlata, nilgherrensis, trichotera, pilosella, cetrata, m'a été facilitée par le substantiel mémoire de M. l'abbé Hue « Causerie sur les Parmelia » paru dans le Journal de Botanique en 189S. Les lichénologues sauront, j'en suis sur, gré à C.-A. PICQUENARD. HERBOR. LICHÉNOLOGIQUES 97 M. l'abbé Hue d'avoir si complètement élucidé l'histoire de ces espèces. P. revoluta Ach. — Sur les troncs moussus et les rochers. PC. P. saxatilis Ach. — En larges plaques très fertiles sur les arbres dans la forêt de Koatloc'h. P. acetabulum Duby. Sur les arbres du quai à Lander- neaw, sur les arbres, cour de la gare, à Châteaulin. P. verruculifera Nyl. — Sur l'écorce d'un hêtre entre la chapelle de la Mère de Dieu(Ty MammDoue) etKergadou en Kerfeunteun; sur des prunelliers, au-dessus de la grève du Ris (fertile là). P. pertusa Schaer. — Côtés N. et O. de la forêt de Koatloc'h, surtout sur les bouleaux; Montagnes-Noires: Roc' h Veur, sur les rochers de grès ; Montagnes d'Are : forêt du Kranon, sur les écorces. R. Ricassolia glomulifera Nyl. — Le Menek en Bannalek (1) (F. Camus); forêt de Klohars-Karnoët; forêt de Kaskadek et environs ; bois de St-Allouarn : avenue de Toulgoat en Penhars ; allées de Treanna en Elliant ; arbres à l'est du vieux château de Guengat; Montagnes-Noires: au-dessous du village de Kerderrien en Gouëzek. Sticta aurata Ach. — Forêt de Néuet; bois et avenue de Bonneskat en Plogonnek; bois de Minven en Tréogat ; fertile à St-Konval en la forêt du Kranou. — C'est de cette dernière localité que proviennent les échantillons dis- tribués par M. le D1' Arnold, en 1898, avec la mention : an Baiimeii bei Nantes. -- Vendée (Viaud-Grand-Marais). M. le Dr Arnold avait simplement égaré l'étiquette qui accompagnait mon envoi transmis par l'intermédiaire de M. le professeur Viaud-Grand-Marais. 1 1 i Rectius Balanek, de Balan, genêt. La transposition de Yn et de 17. dans la langue parlée, se reproduit dans Bdz Vanal, bâton dr genêt, pour Bài Valan. 98 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Stictina scrobiculata Nyl. — Un échantillon de 42 centi- mètres sur 24 avec près de 200 apothécies à la forêt du Kranou. Nephromium laevigatum Ach. — La forme (?) nommée lusitanicum par l'illustre Dr W. Nylander est répandue, mais elle ne se différencie du type que par la couleur de la médulle et par la réaction. Le type a la mèdulle blanche et donne la réaction K ~ ; lusitanicum Nyl. a la mèdulle jaune et donne la réaction K -(- rose. Je ne vois dans la couleur de la médulle qu'un accident dû, sans aucun doute, aux conditions dans lesquelles se développe la plante. C'est parce qu'il s'est formé dans la médulle un principe colorant jaune /acide chrysophanique! qu'il y a réaction au contact de K O H. On peut rapprocher ce fait de ce qui se passe chez certains Placodium. La vive lumière, la sécheresse de l'atmosphère, une grande con- sistance du substratum provoquent la formation de l'acide chrysophanique. Son apparition se manifeste par la couleur éclatante que prennent les thalles et les réac- tions s'opèrent bien. Que les mêmes espèces se trouvent à l'ombre, dans un endroit humide ; que le substratum soit peu consistant et l'acide chrysophanique ne se forme plus dans leurs tissus. Elles perdent leurs belles couleurs et les réactifs n'agissent plus. Par analogie, je conclus que le Nephr. lusitanicum Nyl., n'est qu'un N. Isevigaium Ach. développé dans d'excellentes conditions qui ont favorisé la formation de Y acide chysophaniqneavec, commeconséqiience , la coloration en jaune de la mèdulle et la production d'une réaction rouge par le contact de cette médulle et de K O H. N. parile Ach. — Bien développé dans un chemin creux sur la butte du château à Chàteaulin. Peltidea venosa Ach. - Rochers moussus à Kistinik en ■Penhars (Faudry, Picq.,). RR. Peltigera spuria DC. - Sur la terre argileuse : Tréké- fellek en Kerfeunteun (Olivier, Picq.,); E. de la forêt de Névet ; N.-E. de la forêt de Laz. C.-A. PIGQUENARD. - HERBOR. LICHÉNOLOGIGUES 99 P. rufescens Schaer. Pelouses maritimes calcaires à St-Tromeur près de Guilvinçk. PC. P. horizontalis DC. - Forêts de Klohars-Karnoët, de Kas- kadek, de Koatloc'h, du Kranou. P. scutata Duhy. Trékéfellek (Olivier, Picq.,), et la Forêt en Kerfeunteun ; St-G\vénolé en Ergué-Gabèrik ; forêts de Klohars-Karnoët et du Kranou. Anaptychia ciliaris Krbg. Ste-Maréne en Kombrit ; gare de Chàteaulin. A. leucomela Krbg. — Pointe du Raz (F. Camus) ; forêt du Kranou ; avenue de Bonneskat en Plogonnek ; montagne de Lokronan ; bois de St-Allouarn. A. speciosa Krbg. — Rochers de la lande de Kerhoël en Trégank : forêts de Koatloc'h et de Klohars-Karnoët ; Bonneskat en Plogonnek ; Montagnes-Noires : montagne de Lokronan ; Montagnes d'Are : rochers de St-Kadou et de Kergaër. Gyrophora glabra DC. - Montagnes d'Are : rochers de Kergaër; Montagnes-Noires : bois de TouVLaëron. Squamaria crassa DC. — Sables calcaires entre la Torche et Peu marc' h. S. holophœa Nyi. — Assez abondant sur la côte du Konket ; Beg-Meil (F. Camus). S. gelida Ach (1). — A C. vallon de St-Allouarn en Guengat et Plogonnek, particulièrement au bord de la ligne du che- min de fer ; montagne de Lokronan ; nord de la forêt de Nêvet ; la Ville-Neuve en Skaër ; le Corroarc'h en Plo- melin. Localisée sur les roches granitiques. Placodium sympageum (Ach.) Oliv., Exp. syst. T. I, p. 218. — Chaux des murs à Vile Tudy, à Loktudy et à l'ossuaire de la Roche-Maurice. (1) Cette espèce que je croyais nouvelle pour la Bretagne avait déjà été indiquée aux environs de Pontivy par Mmf Cauvin. en 1833. 100 NANTES. — BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST. — T. 10 P. médians Nyl. — Granités à Kemper et à Kemperlé. Caloplaca incrustans Ach. — Le Lann en Er gué- Armel; la Grande Halte en la Forêt-de-Fouësnant ; Kemper. C. lobutata Sommerf. — C'est cette espèce que j'ai désignée sous le nom de Placodium murorum var. marinum dans mes précédentes Herborisations avec les localités sui- vantes : île Tuchj, Loktudy. Lecanora Mougeotioides Nyl. — Montagnes d'Are : Roc' h Huella ; Montagnes-Noires : le Ménez-C'hom, les Trois- Canords, le Menez Kerqne; montagne de Hinguer; ar C'herrek ann Tan en Gouëzek (1). L. tartarea Ach. — Rochers, partie sud de la forêt du Laz ; bien fructifié. Var. subtarterea Nyl. — Les Trois-Canards (fertile); mon- tagne de Hinguer. L. gangaleoides Nyl. — Schistes du terrain houiller à Keryvoal en Kerfeunteun. L. orosthea Ach. — Montagnes d'Are : rochers de Kergaër. L. polytropa Ach. — Montagnes d'Are : rochers de Keranna. L. badia Ach., fa cinerascens Nyl. -- Montagnes-d'Aré : ro- chers de grès autour de Kimêrc'h. L. lacustris E. Fries. — Montagnes d'Are : sur les pierres dans la Doufine, gorge de Toull ann Dioull. L. punicea Ach. — Montagnes-Noires : montagne de Lo- kronan, sur les Abies : ac. là. RR. Aspicilia calcarea Ach. — Pierres schisteuses près de Kilinen en Briek. - C'est, peut-être, la var. concreta (?) Rinodina roboris Nyl. — CC. presque partout sur les vieux troncs de chênes. (!) Je trouve que m>s échantillons finisterriens ressemblenl beaucoup à Punn. Mougeotii, mais ils soni pourtant plus semblables au L. Mougeotioides déterminé, pour moi, par l'illustre I)r W. NYLANDER. C.-A. PICQUENARD. — HERBOBf. LICHÉNOLOGIQUES 101 Urceolaria scruposa Ach. var. bryophila Ach. — Sur le thalle de Cladonia Pocillum à St-Tromeur en Guilvinek. Toninia vesicularis Krbg. Sables calcaires à Kerdour en Loktudy et entre Guilvinek et Penmarc'h. T. subtabacina Xyl. -- Mur du parc de Poulguinan, au bord de l'Odet, au sud de Kemper ! (Olivier). Bilimbia corisopitensis Picquenard. Plante des plus répandues en Kornouaille, au sud des Montagnes-Noires. Elle croit assez généralement à côté de Rinodina roboris Nyl., sur les vieilles souches de chêne. Je l'ai aussi trouvée sur le bois d'un vieil if auprès de la chapelle Ste-Yvonne en Kernével. Biatora pachycarpa Duf. Sur les mousses des troncs, forêt de Kvatloc' h. LecideacrustulataFlk. — Rochers schisteux aux environs de Kemper. Graphis Lyellii (Sm.) Ach. — Chemin de St-Pierre de Kuzon en Kerfeunteun (Olivier). G. serpentina Ach. — Chemin de St-Pierre de Kuzon en Kerfeunteun (Olivier). G. anguina Mont. — Kernoter-bas en Ergué-Armel. Opegrapha notha Ach. — Paraît A C. sur les vieux troncs de chêne dans les mêmes conditions que Bilimbia coriso- pitensis Picq., et Rinodina roboris Nyl. O. signata Ach. — Sur les ormes au bord du Steïr à Kislinik en Penhars. Sphserophoron fragile Pers. — Rochers moussus, forêt de Kaskadek ; rochers des Montagnes d'Are et des Montagnes- Noires. S. compressum Ach. - Rochers de Griffonès, dans le Stangala. Calicium hyperellum Ach. — Forêt de Kaskadek ; près de Kilinen en Briek; abondant sur de vieux Abies, montagne de Lokronan. 102 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 C. trachelinum Ach. — Kervellek en St-Yvi. Heppia Guepini Nyl. — Rochers du Grand-Chemin à Kemperlé. R R. Collema aggregatum Nyl. — Sur un vieux chêne à Kery- voal en Kerfeunteun. Leptogium palmatum Mont. — J'avais pris cette espèce pour Obryzum comiculatum Whlb. — L. palmatum Mont, n'est pas rare en Finistère, mais on le trouve toujours en petite quantité : forêt de Kaskadek ; Kemperlé : entre Audierne et Pont-Croix, etc.. L. sinuatum Schaer. — Trékefellek en Kerfeunteun. L. tremelloides E. Fr. — St-G\vénolé en Erguè-Gabérik ; foret du Kranou. Fertile dans cette localité. NOTES POUR SERVIR A LA MINÉRALOGIE De la Loire-Inférieure Par Ch. BARET Dans une excursion laite aux carrières du Pont-du-Cens, j'ai rencontré un mica blanc, sous forme de petites écailles de 2 à 3 m/m de diamètre, arrondies et empilées les unes sur les autres, présentant une grande ressemblance avec la variété helminthe de la ripidolite. Ce mica appartient à la muscovite dont il possède, d'ailleurs, tous les caractères. Il est parfois recouvert d'une poussière jaune ochracée, très difficile à faire disparaître. On le trouve au milieu d'éléments pegmaloïdes enclavés dans les micaschistes de cette locali'r. Cette curieuse variété n'ayant point encore été signalée, je lui ai donné le nom de muscovite vermiculée, en raison de son apparence vermiforme (1). Je signalerai aussi la présence de la bertrandite dans un nouveau gisement situé dans la vallée du Cens, près le Champ de manœuvres ; la forme des cristaux est celle décrite par MM. Descloiseaux et A. Lacroix, présentant des lamelles très minces avec p très allongé (2). La variété étudiée par M. Des- cloiseaux, et qui jusqu'à ce jour était très rare, est commune dans le nouveau gisement. J'ai rencontré au même endroit une nouvelle macle de bertrandite dont je reparlerai plus tard. Le minéral se présente dans un filon de pegmatite traversant le micaschiste ; comme dans tous ses gisements, il est associé à l'apatite, au béryl, au mispikel, à la chlorite et à l'albite, ce dernier est très abondant. M. Revelière, notre sympathique collègue, m'a fait don de quelques minéraux intéressants, que je tiens à signaler ici, et qu'il a recueillis dans les environs de Blain : (1) Un échantillon est déposé au Muséum, collection de la Loire-Inférieure. (2) Ch. Baret, Minéralogie de la Loire-Inférieure. 1898. p. 101, lig. D et E. Nantes. — Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 10, t'asc. I— II, 30 juin 1900. 104 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 1° Vivianite pulvérulente déposée sur des brindilles de bois et sur du terreau, provenant du nettoyage des anciens fossés du château du Gàvre. 2° Calcite en petits cristaux formant une croûte légère sur un fragment de roche micacée provenant de la démolition d'un vieux mur du château du Gàvre ; cette formation très intéressante est le résultat de la décomposition du ciment à base de chaux employé à la construction de ce vieux mur. La roche sur laquelle repose la calcite ne renferme aucune trace de calcaire. 3° Graphite trouvé dans une roche siliceuse à la Rabate- lière, près Blain. 4° Jolis cristaux d'un feldspath, que j'attribue à l'oligo- clase-albite, recueillis dans la tranchée du chemin de fer, près la gare de Faye, dans les éclogites de cette localité. M. Drevelle a rencontré dans la carrière du Champ de manœuvres, de jolies inclusions d'apatite cristallisée au milieu d'un cristal de quartz. Le même minéralogiste a trouvé dans les schistes de Nozay, un gros cristal de quartz enfumé renfermant de belles inclusions de gœthite fibreuse, sous l'aspect de petites houppes soyeuses de couleur jaune d'or et brunâtre. M. Lecointe a trouvé de grosses masses de pyrite compacte, dans la carrière dite de la Pierre-Meulière, commune de Saint- Géréon. Je signalerai, en terminant : 1° la présence du quartz bleu- pàle, que j'ai rencontré très abondant dans un filon pegma- toïde du gabbro de la carrière du Champ-Cartier, près Vallet. 2° La turgite à l'état ocreux, dans la roche de mica de la Pointe-du-Croisic, dans laquelle j'ai signalé le béryl et le graphite. 3° La cassitérite et l'apatite, dans la carrière de. la rue de la Poudrière, à Nantes. Enfin notre collègue, M. Lallier, a recueilli aux Sables- d'Olonne, à l'extrémité de la chaussée, près la prise d'eau, de jolie barytine cristallisée, dans une roche de filon. NOTE sur les MUSCINÉES DE L'ARCHIPEL DE BRÉHAT (Côtes-. lu-Nord i el Étude prélim i nai rk sur les MUSCINÉES DU DÉPARTEMENT DES CÔTES-DU-NORD avec une Liste des espèces de ce département par Fernand CAMUS. I. -- MUSCINÉES DE L'ARCHIPEL DE BrÉHAT. L'archipel de Bréhat, situé près de la petite ville de Paim- pol, n'est séparé du continent que par un chenal d'environ deux kilomètres de largeur. Il se compose d'une île principale et d'un nombre considérable d'ilôts portant à leur sommet un peu de terre végétale, sans compter les écueils dont la surface émergée est réduite au roc nu ou nourrit à peine quelques Lichens. L'ensemble de l'île, des ilôts et des écueils n'est certainement qu'un reste d'une masse plus considérable sur laquelle la mer fait encore sentir ses effets destructeurs. L'île principale, ou ile de Bréhat, se compose en réalité de deux iles qu'une chaussée en maçonnerie longue d'une vingtaine de mètres relie en tous temps. On peut, pour simplifier, appeler ces deux iles, Ile Nord et Ile Sud, bien que leur situation respective soit en réalité S.-O. et N.-E. Chacune d'elles mesure environ deux kilomètres dans son plus grand axe. Leur surface est assez mouvementée. De nombreux entas- sements de blocs granitiques y forment des buttes dont l'une, butte Saint-Michel, atteint une quarantaine de mètres. Sur la côte même, ces bulles opposent une résistance victorieuse Nantes. - Bull. Soc. se. uni. Ouest. T. 10, fesc. III. 30 septembre 1900, 10(5 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 à l'action de la mer. Le flot ne pouvant les entamer, ronge le terrain tout autour d'elles. Elles finissent, si je puis dire, par se pédiculiser; Pour employer une comparaison bryologique, et c'est le cas, quelques points de la côte de Bréhat rappellent les découpures de la fronde de certaines variétés du Pellia calgcina. Arrive un moment où la masse granitique est com- plètement isolée et constitue un îlot. Un simple coup d'oeil jeté sur une carte un peu détaillée de Bréhat démontre jusqu'à l'évidence les effets de ce processus qui se poursuit toujours. Il suit de là que le contour de ces deux masses principales est extrêmement irrégulier : à chaque pas il se prolonge en pointes, et il est entamé dans l'intervalle par d'innombrables petites criques . La superficie de l'archipel est estimée à 309 hectares, dont l'île même de Bréhat représente bien les quatre cinquièmes. J'ai dit que le sol en est assez mouvementé, mais nulle part on n'y voit de brusques mouvements de terrain. C'est plutôt une série de hauteurs qui se détachent d'un plateau. Bréhat ne possède ni un vallon, ni un ruisseau, à peine quelques parties marécageuses. Pour la commodité de l'exposition, j'ai donné le nom de marais du Rosédo à une dépression rectangulaire limitée à l'Est par les hauteurs qui portent le sémaphore et le phare du Rosédo, et à l'Ouest par le relèvement de la côte. En réalité, le sol argileux doit retenir un peu d'eau l'hiver, et, pour l'assainir, on y a creusé quelques fosses peu profondes, à sec en été et remplies par YHeîeocharis palustris. Il existe dans l'ile deux étangs d'eau salée; l'un, sur la côte O. dans File du Sud, est isolé par une chaussée artificielle et sert à alimenter un moulin à mer ; l'autre, situé également sur le versant O., mais dans l'île du Nord, est séparé de la haute mer par un cordon naturel de gros galets. Ces deux étangs sont d'ailleurs absolument nuls au point de vue bryologique. J'en dirai autant d'un petit marécage d'eau saumâtre situé au fond de la grande anse qui entame à l'Est l'île du Nord. Le sable manque à peu près complètement à Bréhat. Bien que sur une bonne partie du pourtour, la côte soit taillée à pic, il n'y a pas de falaises proprement dites sauf sur une partie F. CAMUS. — MUSCINÉES DES COTES-DU-NORD 107 restreinte de la pointe du Paon. Je veux, dire qu'à cette excep- tion près, on ne trouve point d'escarpements rocheux suscep- tibles de garantir Bréhat contre cette sorte d'émiettement que la mer a l'ait de son sol primitif. La tranche de la côte csl formée de roc délité ou de terre souvent mélangée de galets, que la mer affouille dans l'intervalle des amas granitiques. Le sous-sol, à en juger par ces affleurements sur les tranches de la côte est en partie argileux. De là, sur ces tranches, des surfaces humides ou même des suintements qui entretiennent, surtout dans les endroits abrités, une végétation phanéroga- mique et cryptogamique assez riche. On voit souvent sur ces tranches argileuses, aux époques de sécheresse, une eftlores- cence blanche laissée par les eaux qui ont filtré à travers la couche superficielle du sol et qui ont dissout en chemin les principes salins et calcaires qu'elle contenait. Cette pénétra- lion du terrain par les eaux calcarifères explique la présence à Bréhat d'une population de Mousses et d'Hépatiques calci- coles sinon variée du moins abondante. Les deux tiers de l'île sont cultivés et bien cultivés, parti- culièrement en céréales et en pommes de terre, et beaucoup de maisons sont entourées de jardins où les légumes et les arbres fruitiers donnent de bons produits. Le reste de l'île est à l'état de lande. Dans les plus maigres, dans celles battues des vents, une mince couche de terre que perce çà et là le granit, nourrit des Ajoncs et des Bruyères parfois réduits à une taille naine. Dans les endroits qui ont plus de fond et sont mieux abrités, le Pteris aqailina devient d'une abondance extrême. Sous son couvert pousse, même en été, une herbe assez drue qui fournit aux moutons de Bréhat un excellent pâturage, comme en témoigne la délicatesse de leur chair. Ces landes m'ont donné quelques bonnes espèces ; elles s'étendent surtout dans l'île du Nord. Malgré les vents, l'île est loin d'être dépourvue d'arbres. On y compte beaucoup d'Ormes d'assez belle venue, des Frênes, dont l'un parait centenaire, et un petit bois de Pins entoure le fort. On voit encore dans les jardins, outre des arbres fruitiers de taille plus humble, des Mûriers, quelques Noyers, trois ou quatre Eucalyptus atteignant cinq à six 108 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 mètres de hauteur, et, chose remarquable dans une île, au moins quatre Châtaigniers, dont l'un, poussé sur un escar- pement inaccessible, pourrait être considéré comme spontané. Par contre, d'autres espèces se comportent mal à Bréhat : .ainsi je n'ai vu qu'à l'état rabougri de rares Robinias et .Esculus, et les deux Chênes probablement uniques de l'archipel forment d'humbles buissons dans l'île Verte. La majeure partie de ces arbres, situés hors des enclos de murs, est accessible au botaniste, et j'ai pu visiter en outre plusieurs jardins termes. La végétation bryologique sur ces arbres est d'une pauvreté insigne, et l'espèce qui présenterait le plus d'intérêt, ÏUlotaphy Han tka arborum, ne s'est nulle part montrée à moi. Si elle existe à Bréhat, elle y est extrêmement rare. L'île principale est flanquée à l'Est et à l'Ouest d'ilôts de taille variée, dont les plus grands ont reçu un nom. Du côté de l'Est, parallèlement à l'île et dans toute sa longueur, s'étendent du Nord au Sud, les ilôts de Ai* Morbil, Lavrec, Raguenez-Meur et Logodec, sans compter beaucoup d'autres de moindre importance. A l'exception de Logodec, ils sont rattachés à mer basse à l'île principale, ce qui en rend l'explo- ration facile au botaniste. Logodec, qui n'est accessible qu'aux fortes marées, est peut-être le plus intéressant de tous. Du reste, ces îlots de l'Est, comme la côte de l'île du Sud qui leur fait face (chenal et port de la Chambre), plus frais et plus abrités, sont la partie de l'archipel où la population bryologique offre le plus de variété. Ces ilôts que j'ai pu visiter à loisir sont inhabités. A part quelques maigres champs, ils sont couverts de landes ou de pâturages, et leur végétation arborescente se réduit à quelques buissons. Du côté opposé de l'île principale, un chenal, le Kerpont, qui n'assèche qu'en partie aux plus basses marées, et dont le courant est toujours assez violent, sépare l'île du Sud d'un groupe d'îles, Crouézen, Béniguet, la Chèvre, Raguenez-Bras, l'île Verte, etc. A l'exception de l'île Verte que j'ai explorée deux fois, je connais beaucoup moins ces îlots que ceux de la côte Est. D'une façon générale, ils m'ont paru moins intéres- sants au point de vue bryologique. Ils sont tous de petite F. CAMUS. — MUSCINÈES DES CÔTES-DU-NORD 100 étendue, à l'exception de Béniguet, l'îlot le plus important de l'archipel. Ce dernier mesure près de 800 mètres dans sou plus grand axe; il est habité et cultivé; quelques parties en sont sablonneuses. Il mériterait d'être revu ainsi que Raguenez-Bras, à qui je n'ai pu accorder que quelques instants, et où l'abondance du Scorzonera humilis, plante inconnue dans le reste de l'archipel, trahit la fraîcheur du sous-sol. Les îlots de l'archipel de Bréhat montrent dans leurs con- tours — et pour cause — les mêmes irrégularités que l'île principale, quand ils ne les exagèrent pas. Lavrec et Logodec sont particulièrement remarquables sous ce rapport, et l'on peut prévoir le temps prochain où des portions de leur masse s'isoleront sous forme d'îlots minuscules ou d'écueils. Du côté ()., l'île du Nord n'est pas protégée par une avant- garde d'îlots, et la lame y déferle directement. C'est à coup sur la partie la plus escarpée el la plus pittoresque de la côte ; c'est aussi sur cette partie que se concentrent à peu près le Grimmia maritima et YUlota phyllantha saxoram, Mousses qui recherchent l'embrun et même le ressac. Géologiquement, l'archipel est formé de roches cristallines (granits et amphibolites, etc.) qui paraissent fort variées el doivent intéresser au plus haut point les minéralogistes, comme elles intéressent par leurs tons magnifiques les peintres toujours nombreux à Bréhat. Pour le botaniste, ce sont simplement des roches siliceuses. Le ventde mer, l'homme par le goémon destiné à la fumure des terres, et aussi par le sable calcarifère dragué dans le même but, introduisent dans les terres cultivées une certaine proportion de carbonate de chaux, que les eaux, en filtrant, se chargent de disséminer, et qui suffit à entretenir à Bréhat une proportion assez marquée d'espèces calcicoles. Le climat est d'une extrême douceur. De là la présence dans l'île d'une nombreuse série de Muscinées dites méridio- nales plusieurs, quand on connaîtra exactement leur distribution géographique, méritant mieux le nom d'atlan- tiques. Les plus caractéristiques sont les Fissidens tamarin- difolius, Pallia Wilsoni, TrichostQmum crispulum, T. mutabile, 110 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 T. flavovirens, Barbula atrovirens, B. cuneifolia, B. squarrosa, Entosthodon Tempktoni, Webera Tozeri, Brijum Donianum, Eurhynchinm cîrcinatum, Calypogeia ericetomm, Saccogyna viticulosa, Lejeunea inconspicua, Riccia nig relia. La littérature botanique est à peu près muette sur Bréhat. Je n'ai pu trouver qu'une seule indication : celle du Riccia nigrella, par le Dr Avice. J'ai rapporté de Bréhat un total de 133 Muscinées, dont 99 Mousses et 34 Hépatiques. Ces chiffres sont bien supérieurs à ceux que m'avait tournis l'île de Groix (1) : 101 Muscinées, dont 75 Mousses (comprenant 2 Sphaignes) et 26 Hépatiques. A quoi attribuer cette différence relativement énorme, surtout quand on songe à la superficie de Groix beaucoup plus consi- dérable (1476 hectares contre 309), et à la variété bien plus grande de ses stations ? Sans doute on peut invoquer le temps plus long que j'ai consacré à Bréhat et qui a été d'un mois environ ; mais la cause principale doit en être cherchée ailleurs. Bréhat est situé dans la Manche, c'est-à-dire dans une région où les effets de l'humidité de l'air ne sont pas contrebalancés par ceux des vents violents de l'Atlantique. Sur toute la côte bretonne de la Manche, la période de végé- tation d'un grand nombre de Mousses commence plus tôt pour se prolonger plus tard, et l'on trouve encore dans les mois les plus chauds de l'année des touffes suffisamment reconnaissables de Mousses qui, sur la côte atlantique, ont déjà disparu sous les effets combinés du soleil et du vent. Malgré toute mon attention, je n'ai pas trouvé trace à Groix des Pottia Wilsoni, P. Starkcana et autres plantes annuelles répandues sur tout le littoral breton, et, jusqu'à preuve du contraire, il m'est bien difficile de croire à leur absence réelle de cette île. Pour conclure, je crois Bréhat plus riche que Groix. Si la liste de Groix peut, grâce à de nouvelles recherches, atteindre celle de Bréhat, il n'en reste pas moins établi dès (1) Fernand Camus, Muscinées de L'île de Groix (Morbihan), Bull. Soc Se, nat. Ouest, [X, 1899, p. 89-104.) F. CAMUS. MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 111 maintenant que, proportionnellement à la superficie, Bréhat remporte. Les deux tiers environ des Mousses de Bréhat se retrouvent à Groix : (il sur 99. Si l'on retranche ces (>1 espèces communes aux deux iles du total des 75 espèces de Mousses groisillones, il reste 14 espèces spéciales à Groix. Parmi celles-ci les Aulacomnium palustre, Pterggophyllum lucens, Rhynchostegium ruscîforme, Hypnum fl'uitans, H. filicinum, Sphagnum subnitens et .S. Gravetii réclament des stations franchement mouillées, sinon tourbeuses, qui n'existent pas à Bréhat ; d'autres, comme YHeterocladium heteropterum, des endroits frais et abrités qui manquent également à celle ile. Le Rhàcomitrium heferos- tichum, bien que se fixant habituellement sur des roches découvertes, ne s'avance au bord de la mer que si l'orienta- tion ou un repli de terrain le garantit des effets trop directs de l'air salin. C'est le cas à Groix où cette Mousse se montre d'ailleurs rare et mal venue, et je doute qu'on la trouve jamais à Bréhat. Il n'en est pas de même des cinq autres espèces: bien qu'elles aient échappé à mes recherches, leur présence à Bréhat est parfaitement possible. Pour les Hépatiques, en dehors de 18 espèces communes, il en est 8 spéciales à Groix. On trouve parmi elles des espèces des endroits mouillés (Nardia crenulata, Cephalozia bicuspidata, Fegatella conica) ou frais (Lejeunéa serpgllifolia), une forme de Madothecà lœvîgata qui existe sur quelques points du littoral des Côtes- du-Nord, et enfin trois espèces du genre Riccia qu'il faudrait pour l'instant se garder de considérer comme spéciales à la côte atlantique de la Bretagne. Le genre Riccia est par trop mal connu dans nos régions pour qu'on puisse formuler quelques conclusions sur la distribution géographique de ses espèces. Si d'un autre côté, on considère la liste des espèces de Bréhat qui manquent à Groix, on y remarque des Mousses printanières dont la présence à Groix est probable — je dirais presque certaine pour quelques-unes — et une série beau- coup plus considérable d'espèces calcicoles ou ayant (dans l'Ouest !) des préférences calcicoles : Didymodon luridus, 112 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 I). tophaceus , Barbula fallax , Webera carnea , Jungermannia acïità, même Dicranella varia. La présence de ces espèces à Bréhat, leur dispersion assez générale dans l'île, et en même temps l'abondance à Bréhat d'espèces calcicoles rares à Groix comme le Pellia cahjcina, ou qui même y sont à peine représentées comme le Didymodon tophaceus, me paraissent constituer une des différences les plus saillantes dans la végétation bryologique de ces deuxiles. Comparons maintenant Bréhat à Guernsey. M. E.-D. Mar- quand a publié sur cette île de bons travaux qui m'ont déjà servi à comparer la végétation bryologique de Guernsey à celle de Groix (1). Guernsey possède 142 Mousses, dont 80 se retrouvent à Bréhat. Le total actuellement connu des Mousses bréhatines étant de 09, il s'ensuit que Bréhat compte 10 espèces qui manquent à Guernsey. Il y a un peu de tout parmi ces 10 Mousses, des espèces franchement communes (Barbula papîllosa, Hedwigia ciliata, Mnium affine, Brachgtkecium velutinum) , des espèces répandues dans l'Ouest (Pottia Starkeana, P. Wilsoni, Barbula cuneifolia, Weber Tozeri), d'autres au contraire considérées jusqu'à nouvel ordre comme des raretés (Fissidens lamarindifolius, Brguni Donianum), (l) E.-D. Marquand, The Mossesof Guernsey (Jour n.qf.Botany, XXXI, 1891!, p. 76-79.)Lors de mon travail sur Groix, je n'avais connaissance que de cette première note de M. Marquand sur Guernsey ; il avait publié en cadre idans les Transact. af the Guernsey Society of Saturai Science l'or I8!>2), Tlie Messes. Hepàticse and Lichens of Guernsey. M. Marquand qui viepi d'explorer Aider, ney (Aurigny), a eu l'amabilité de m'envoyer uni' liste manuscrite de ses récoltes de Mousses et d'Hépatiques dans cette dernière île. Je croirais abuser en utilisani pour mon propre compte ces documents inédits, au moment où M. Marquand prépare un travail d'ensemble sur les des anglo-normandes. Je ne lui en envoie pas moins nies bien sincères remerciements. M. L.-A. Martin a publié récemmenl dans la Revue biologique, XXVI, 1899, p. 93-96, sous le titre de «.Une excursion à Jersey » une liste de 110 espèces de Muscinées recueillies par lin dans cette de: M. Martin s'intéresse beaucoup aux îles anglo-normandes, d'où il m'a envoyé quelques échantil- lons. Il a l'intention de continuer ses recherches sur Jersey ci île publier un catalogue bryologique de celle île. F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 113 des Mousses calcicoles et des Mousses silieoles. Des 40 Hépa- tiques de Guernsey, 22 — proportion assez faible - se retrouvent à Bréhat : ees espèces communes aux deux iles sont ou des espèces vulgaires ou des espèces largement répandues sur nos côtes du N.-O. Guernsey possède en propre quelques raretés de valeur, le Cephalozîa Turneri, le Lophocolea spicatçi; Bréhat a le Calypogeia ericetorum. D'autre part, on compte à Guernsey 62 Mousses qui font défaut à Bréhat. Ce sont surtout des espèces des ruisseaux, des bois, des coteaux abrités. La plupart de ces espèces manquant à Groix, elles doivent à plus forte raison manquer à Bréhat. La preuve que c'est bien le manque de stations appropriées qui entraîne, dans nos iles, l'absence de ces espèces, c'est qu'à de très rares exceptions près, toutes ces Mousses se retrouvent sur le continent breton. Enfin le total des Mousses trouvées dans les trois iles de Groix, de Bréhat et de Guernsey est de 166 espèces, sur lesquelles 57, un peu plus du tiers, sont communes aux trois iles. Ce sont toutes ou à peu près des espèces vulgaires ou des espèces répandues dans le N.-O. ; on remarque encore parmi elles les deux seules Mousses strictement marines Grîmmia maritima et Ulota phijllantha, et aussi le Plagiothe- ciuin elegans qui ne semble pas redouter le voisinage de la mer, pourvu qu'il trouve sur le terreau amassé entre les blocs de rochers un abri à sa convenance. La liste totale des Hépa- tiques est de 54 espèces: 15, soit un peu plus du quart, sont communes aux trois îles. Comme pour les Mousses, ces dernières sont des espèces vulgaires. Le Plagiochila spinulosa et le Saccogyna viticulosa qui seuls sortent un peu de l'ordi- naire, sont répandus sur presque tout le littoral breton. Une excursion faite à Bréhat en hiver ou au premier prin- temps, permettrait certainement d'allonger la liste que je donne ci-dessous. D'après ce que j'ai vu sur le littoral conti- nental des Côtes-du-Nord, j'estime que l'île peut encore s'enrichir de douze à quinze espèces. Pleuridium subulatùm Babenh. — Lisière du bois de Pins vis-à-vis Béniguel. J'ai recueilli en outre des Pleuridium. 114 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 que leur état rendait indéterminables spécifiquement, dans la lande du Rosédo, dans celle du Paon, dans plu- sieurs îlots de l'Est. Rien n'empêche de croire qu'ils appartiennent au P. subulatum qui se trouverait ainsi assez répandu dans l'archipel. Phascum cuspidatum Schreb. — Jardins et champs, déjà assez développé dans la seconde quinzaine de septembre. Parait commun. Weisia viridula Hedw. — Çà et là, y compris les îlots. AC. Dicranella varia Sehimp. — Sur quelques tranchées argileu- ses (argilo-calcaires) des falaises, dans quelques cultures. Plutôt rare. D. heteromalla Sehimp. — Répandu, mais non commun. Plusieurs îlots. Quelques fruits çà et là. Dicranum majus Turn. — Lande du Paon. Ilots de Lavrec et' de Logodec. Stérile. I). scoparium Hedw. — Commun dans les landes, et dans la plupart des îlots, dont quelques-uns de superficie très réduite, avec des formes généralement orthôphylles. Fructifié à Logodec. Campylopus flexiiosus Brid. — Ilot de Ar Morbil où il forme quelques rares touffes compactes. Plante grêle à feuilles légèrement décolorées au sommet, qu'on serait tenté de prendre sur place pour le C. brevipilas. C. fragilis Bryol. eur. — Répandu, mais non abondant; la plu- part des îlots de l'Est. Dans celui de Lavrec, sur certaines touffes, les feuilles ont leur sommet absolument décoloré. C'est là une simple altération due sans doute, comme dans l'espèce précédente, à l'influence combinée de l'air salé et du soleil. C. brevipilus Bryol. eur. — Lande du Rosédo, sur le plateau rocheux au nord du phare ; rare, lande du Paon. Ilot de Ar Morbil. Leucobrgum glaucum Sehimp. — Landes humides sous les fougères : le Paon, le Rosédo. Abondant dans la partie rétrécie de l'îlot de Logodec. Rare et stérile. F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NOKD 115 Fissidens brgoides Hedw. — Dans une anse de la côte N.-O., entre le Rosédo et le Paon; sous les Pins au-dessus du Port-Clos. F. tamarindîfolias (Turn.). — Sur la terre entre les blocs de rochers de la Butte Saint-Michel. Fructifié. Je crois avoir trouvé cette espèce sur d'autres points de l'île; malheureusement le mauvais état des échan- tillons ne m'a pas permis d'en faire une étude sérieuse. Au printemps on aurait chance de trouver à Bréhat plu- sieurs autres espèces intéressantes de Fissidens du littoral des Côtes-du-Nord. F. decipiens De Not. — Répandu, île et îlots, mais nulle part abondant. Fructifié à Lavrec. Ceratodon purpiireus Brid. — Commun, île et îlots. Fructifie peu . Poitia Heimii B. E. — Marais du Rosédo. P. Wilsoni B. E. — Je n'ai vu que des débris de cette espèce (partie S.-E. de l'île du Nord) qui doit être commune à Bréhat, comme elle semble l'être au printemps sur toute la côte du département. P. Starkeana. C. Mùll. — Champs entre le bourg et le fort ; fond de la Corderie. Même remarque que pour l'espèce précédente. En outre la présence à Bréhat du P. Star- keana fait espérer celle du Phascnm rectum qui lui tient si souvent compagnie, et qui est d'ailleurs commun sur le littoral breton. Didymodon Inridus Hornsch. — Sur des murs dans le bourg. Stérile. D. tophaceus (Brid.). — Çà et là sur tout le pourtour de l'île et de quelques îlots, sur la terre argilo-calcaire des tran- chées suintantes de la côte. Aussi à la Butte St-Michel. Fructifié en plusieurs endroits. Commun. Trichostomum crispnhim Bruch. Même station que le précédent, mais dans des endroits plus secs, et plus loca- 116 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 lise : une des anses de la côte N.-O. ; la Chambre ; le Port-Clos, où il fructifie. Ilôt de Lavrec. T. mutabile Bruch. — Tranchées de la côte. Il recherche les endroits frais (mais non suintants) et abrités. Il est assez commun du côté Ouest de l'île, plus rare à l'Est. Ilot de Lavrec. Stérile. Il est surtout commun sur la côte continentale voisine (TArcouest, Kermouster, etc.) T. littorale Mitt. — Assez commun. T. flavo-virens Bruch. — Disséminé un peu partout sur la côte, mais non commun, en raison du manque de sable à Bréhat. Stérile. Barbula ambiguq B. E. Murs et talus, assez commun. Egalement dans plusieurs ilôts. Il est possible que le B. aloides se trouve à Bréhat confondu avec le B. ambigua ; mais les échantillons que j'ai rapportés ne permettent pas une élude comparative. B. atrovirens Schimp. — Ça et là sur des talus. Plante dont les gazons sont envahis en été par le sable et la terre et qui devient d'une recherche difficile. Elle est vraisembla- blement commune à Bréhat. B. muralis Hedw. — Commun. Egalement dans les ilôts (pyramide de Quislillic). La variété longipila domine sur les murs. B. cuneifolia Brid. - Talus de terre supportant des haies au fond de l'anse de la Corderie. B. unguiculata Hedw. Murs, jardins, champs. Ilot de Logodec en touffes stériles compactes. Commun (?). B. fallax Hedw. - Tranchée suintante sur l'argile calcarifèrc au Port-Clos. Stérile. B. vinealis Brid. — Murs au bourg. B. cylindriça (Tayl.). — Sur un mur prés du moulin du Nord ; entre le bourg et le Port-Clos. B. gracilis Schwsegr. — Au bourg ; dans une anse de la côte N.-O. Dans plusieurs ilôts de l'Est. Stérile. F. CAMUS. MISCINKKS DKS CÔTES-DU-NORD 117 />. Hornschuchiana Schultz. Bord du chemin du sémaphore, au Tond de l'anse de la Corderie. Il m'est impossible de retrouver parmi mes récoltes des échantillons à l'appui de cette indication. Je la donne d'après l'examen provi- soire l'ait sur place. Stérile. B. revoluta Brid. - Bien développé sur quelques murs plutôt garantis du vent. Fructifié. B. coiwoluta Hedw. — Au bourg, où il fructifie. B. squarrosa Brid. -- Pentes entre la Corderie et le séma- phore; la Chambre ; plusieurs petits ilôts autour de ceux de Lavrec et de Logodec. B. papillosa Wils. — Sur les arbres fruitiers dans un jardin. Il est probable qu'il se trouve en pareille station dans plusieurs autres des nombreux jardins de Bréhat. Vaine- ment cherché sur les Ormes situés hors des enclos. B. Isevipila (Brid.). — Sur un vieux Frêne entre le bourg et la Chambre. B. intermedia (Brid.). — Peut-être plus répandu que le B.ruralis, principalement sur les rochers à ileur de sol. Il donne quelques fruits sur la butte Saint-Michel et dans l'îlot de Baguenez-Meur. B. ruralis Hedw. — Sur quelques toits de chaume où il fruc- tifie. Sur la terre au pied des rochers dans quelques ilôts, e. g. ilôt portant la pyramide de Quistillic à l'extrême limite orientale de l'archipel. On trouve dans les terrains vagues des plantes ambiguës entre les B. ru- ralis et ruraliformis. B. ruraliformis Besch. — Très rare à Bréhat en raison du manque de sable et généralement mal développé. Je ne puis l'indiquer comme vraiment bien caractérisé qu'à Beniguet. Grimmia maritima Turn. — Sur quatre ou cinq points de la cote Ouest de l'île Nord; ilôt de Ar Morbil. Assez abon- dant à ses stations. G. palvinata Sm. Répandu ! Fructifié. 118 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 G. trichophylla Grev. — Mousse répandue, commune même à Bréhat, surtout sur les affleurements de granit. Elle se retrouve dans plusieurs des ilôts. Stérile. G. leucophœa Grev. — Disséminé sur un certain nombre de points, mais beaucoup moins abondant que l'espèce pré- cédente : Le Paon, butte Saint-Michel, la Chambre, etc. Ilot de Béniguet. Stérile. Hedwigia ciliata Ehrh. — Très rare et très peu développé sur des affleurements de granit entre la Gorderie et le séma- phore. Zygodon viridissinms R. Br. — Sur un vieux Frêne au bourg. Bien développé végétativement sur quelques murs et puits. Il fructifie sur les rochers de la butte Saint-Michel. A Raguenez Meur, une touffe porte des feuilles qui justi- fient pour la plupart les caractères du Z. Stirtoni que je ne puis croire distinct du Z. viridissimus. Ulota phyllantha Brid. — Çà et là mais toujours en très petite quantité sur les rochers de la côte N. et O., c'est-à-dire sur la partie la plus exposée de l'île. Très rare à l'île Verte. — h'Ulota phyllantha n'existe certainement pas à Bréhat sur les arbres qu'il m'a été donné d'examiner ; mais il reste à visiter les vieux arbres fruitiers des jardins enclos. Oiihotrichum diaphanum Schrad. — Dans quelques jardins sur les arbres fruitiers, beaucoup plus rare sur les Ormes. Saxicole près du sémaphore. Enthostodon ericetorum B. E. — Landes ou tranchées humi- des : Le Paon, le Port-Clos. Ilot de Lavrec. E. Templetoni Schwsegr. — Très rare au Port-Clos à la lisière du bois de Pins. Cette espèce est abondante sur le continent à la pointe de l'Arcouest vis-à-vis Bréhat. Funaria hygromelrica Hedw. — Lande du Rosédo. Béniguet. Webera Tozeri (Grev.). — Très rare au Port-Clos avec Entos- thodon Templetoni. F. CAMUS. — Ml'SCINKKS DES CÔTES-DU-NORD 119 W. carnea Schimp. — Çà el là tranchées humides (subcal- caires) de la cote depuis le bourg jusqu'à la Chambre, et aussi près du moulin à nier. Quelques vieux pédicelles à la Chambre. Bnjum erythrocarpum Schwaegr. - Sur la terre de lande, près d'un amas de rochers, entre le moulin du Nord et le phare du Rosédo. Stérile avec quelques bulbilles. B. alpinum L. — Rochers plats près le phare du Rosédo. Stérile. B. argenteum L. — Toits de chaume ; quelques rochers à fleur de sol. Abondant à l'état naissant dans les cultures. Stérile. B. atropurpureum Web. et Mohr. - - Marais du Rosédo. Quelques ilôts de l'Est. J'ai trouvé sur plusieurs points des gazons stériles qui me paraissent devoir être rapportés à cette espèce. B. capillare L. — Semble répandu à Bréhat et probablement aussi dans les îlots (Ar Morbil, ilôt près de Logodec), sur les rochers et les toits de chaume, mais presque toujours stérile. B. torqnescens B. E. — Rive nord de l'anse de la Corderie, avec fleurs fertiles portant 1-2 anthéridies, rarement plus. Dans deux îlots de la partie Est de l'archipel, l'un entre l'île et Lavrec, l'autre près de Logodec. Fructifié. B. Donianum Grev. — Sur la terre de lande entre les rochers près du moulin du Nord. Talus du chemin conduisant de la chaussée au bourg. Plante très altérée, difficilement reconnaissable sur place en cet état, et qui est à recher- cher sur d'autres points de l'île. (Voir plus loin des remarques sur la distribution de cette espèce dans le département.) B. pseiidotriquetrum Schwœgr. — Marais du Rosédo, rare. Stérile et peu développé. Mnium affine Bland. — Disséminé, mais toujours en petite quantité sur un certain nombre de points, dans les 120 NANTES. — BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST. — T. 10 endroits Irais et herbeux, particulièrement sous les Fou- gères dans les landes. — Un fruit près du moulin à mer. M. undulatum Weis.— Tranchée de la côte Est de File Sud. Très rare. M. hornum L. — Commun sur l'humus entre les rochers, et sur quelques talus des landes. Également dans plusieurs îlots, particulièrement à Logodec où il fructifie. Bartramia pomiformis Hedw. — Port-Clos, talus à rentrée du bois de Pins. Très rare. Alrichum undulatum P. Beauv. — Le Paon, la Corderie, les alentours du fort, les îlots de Logodec et de Lavrec. Peu commun et généralement stérile. Pogonatum aloides P. Beauv. — Sur le terrain militaire avec quelques fruits. Stérile à Ar Morbil. Très rare. Polytrichum formosum Hedw. — Très cantonné dans la lande du Rosédo. Stérile. P. piliferum Schreb. — Répandu ; rare en fruit, el seulement par localités. P. juniperinum- Willd. — Commun, mais 1res rarement fructifié. Neckera complanata Hùben. — Tranches abritées des falaises : côte Est de l'île, et îlots de Lavrec, de Logodec et de Béniguet. Butte Saint-Michel dans une excavation pro- fonde des rochers. Dans un puits au bourg. Stérile. Pterogonium gracile Swartz. — Rochers exposés au Sud entre le sémaphore et le port de la Corderie. Très rare el mal développé. Thuidium tatnariscinum B. E. -- Répandu dans les stations un peu fraîches, dans les landes, sous les Fougères ou sur les tranches herbeuses el abritées des falaises. Il esl d'ailleurs généralement peu développé el de teinte jau- nâtre. Stérile. Ilomulothecium sericeam B. E. — Commun. Fructifié? F. CAMUS. MUSCINÉES DES COTES-DU-NORD 121 Camptdthecium lutescens B. E. Plante amie du sable et par suite peu abondante à Bréhat. On la trouve ça et là sur la tranche des falaises où elle affecte des formes plus serrées à rameaux nombreux et courts. Elle donne cepen- dant quelques capsules au Port-Clos. Brachylhecium albicans B. E. — Répandu, mais non commun. Stérile. B. velutinum B. E. -- A terre sous les Fins près du fort ; pierres et murs en ruines près du sémaphore. Fructifié. B. Rutùbulum B. E. -- Ça et là, nulle part bien développé. Stérile. Scleropodium îllecebrum B. E. - Ça et là sur les talus el les murs bas. Quelques ilôts. Stérile. Eurhynchium myosuroides Schimp. — Assez commun sur les points abrités des groupes de rochers. Presque toujours stérile. E. circinatum B. E. - - Murs au bourg et dans plusieurs villages, rarement sur les rochers. Quelques ilôts. Feu commun. E. stfiatum Schimp. — ■ Assez répandu sur les talus Irais de la côte et des landes. Stérile. li. prselongum B. E. Dans un jardin ! A rechercher, celte plante doit être plus commune dans les cultures. E. Swartzii Curnow. — Sur la terre gramineuse, anse de la Corderie. Stérile. E. pumîlum Schimp. — Terrain militaire vis-à-vis Béniguet. Stérile. E. Stokesii B. E. Très répandu el commun, île et îlots. Il s'avance jusqu'au Ilot sur le peu de terre ou de sable qui s'amasse entre les blocs de rochers. Stérile. Rhijnchostegium confertam B. E. — A la base de quelques murs et puits dans le bourg el les villages ; butte Saint- Michel ; ilôt de Raguenez-Meur. Feu commun. 122 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Plagiotliecium elegans Schimp. — Dans une anfractuosité do rochers près du Paon. Très rare. Amblystegium serpens B. E. - - Au bas des murs dans le bourg ; près de quelques groupes de rochers ; à terre parmi l'herbe sur quelques tranchées. Répandu sans être abondant et peu fructifié. Hypnum stellatum Schreb. — Tranche humide sur la côte de la Chambre. Brins épars, parmi d'autre Mousses, de la variété protensum, bien distincte du type, à feuilles sou- vent pourvues d'une marge assez élevée. Hypnum Kneif/ii Schimp. -- Marais du Rosédo, dans les fosses asséchées. H. cupressiforme L. — Commun. H. resupinatam Wils. — Commun à l'état stérile, très rare- ment fructifié. H. caspïdatum L. — Rare à Bréhat, en raison de l'absence de stations marécageuses; se trouve surtout sur les tranches suintantes des falaises (la Chambre, le Port-Clos, moulin à mer, ilôt de Lavrec), mais presque toujours en petite quantité et mal développé. Marécage du Rosédo. Stérile. H. purum L. — Répandu sur les tranches herbeuses des falaises ; bois du fort, landes du Rosédo. Logodec, Lavrec et quelques autres ilôts. Fructifié à Logodec. Hylocomium squarrosum B. E. — Mêmes stations que le pré- cédent et aussi répandu. Stérile. H. triquetrum B. E. Bois de Pins. Commun à l'îlot de Logodec. Stérile. Èarsupella emarginata Dum. — Ilot de Ar Morbil. Alicularia scalaris Corda. -- Sur la terre de lande au Paon, à l'îlot de Lavrec et dans un autre îlot entre Lavrec et l'île. Rare! Calypogeia cricclorum Raddi. — Tranche humide, sur la cote orientale de File entre le port du bourg et la Chambre, F. CAMUS. — Ml'SCIMlKS DES CÔTES-DU-NORD 123 slalion fraîche et abritée ; dans les mêmes conditions à l'ilot de Logodec. Nouveau pour là Bretagne. Rare espèce, dont l'habitat est surtout méditerranéen, et qui n'était encore connue en France qu'à Cannes et à Cherbourg. La plante de Bréhat est stérile ; ses dimen- sions sont un peu intérieures à celles des échantillons de Cannes et de Cherbourg ; mais, pour le reste, elle concorde parfaitement avec eux. J'insiste sur un caractère qui facilite la détermination de la plante stérile, c'est la papillosité, relativement très développée pour une Hépa- tique, de la cuticule foliaire. Jungermannia acuta Ldbg. — Sur l'argile calcarifére humide ou même suintante des tranchées de la côte. Répandu sur toute la côte Est (àl'exelusion du Paon), particulièrement entre le port du bourg et celui de la Chambre ; le Port- Clos ; rive S. de la Corderie ; ilôts de Lavrec et de Logo- dec. J'ai trouvé quelques vieux périanthes. Cette Hépatique est en général accompagnée à Bréhat d'espèces à préférences calcaires Trichostomum topha- ceum fr., Dicranella varia, Barbula fallax, Webera carnea. Elle se retrouve dans les mêmes conditions sur la côte continentale du département à St-Michel-en-Grève. Elle n'a pas encore été signalée en Bretagne au nord de la Loire. .7. iwntricosa Dicks. — Le Paon, dans des touffes de Leuco- bryam. Très rare. .7. bicrenata Ldbg. — Ilot de Lavrec, avec périanthes nom- breux et quelques capsules mûres. J. Limprichtii Lindb. - Ilot entre celui de Lavrec et l'île principale, avec des périanthes en assez bon étal. On sait que d'après Lindberg, le Jung, excisa de Dickson n'est pas la plante que Lindenberg, Nées et d'autres hépa- ticologues ont désignée plus tard sous ce nom. En resti- tuant son nom au vrai .7. excisa, Lindberg a créé pour l'autre plante le nom de J. Limprichtii qui paraît devoir être adopté. Les ,7. excisa et Limprichtii, bien voisins l'un 124 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 de l'autre, ne sont peut-être pas des espèces de première valeur et on pourrait les considérer comme deux formes d'une même série spécifique qui prendrait alors le nom de J. excisa s. lat. Espèce ou non, c'est au J. Limprichlii que se rattachent tous les échantillons que j'ai rapportés du département des Côtes-du-Nord. Le J. Limprichtii me parait d'ailleurs répandu dans l'Ouest. Plagiochila asplenioides Mont, et N. — Côte de la Chambre ; la Corderie ; bois du Fort. Formes de taille moyenne ou petite. P. spinulosa Mont, et N. — Disséminé sur un grand nombre de points, toujours en petite quantité et généralement mal développé. Parfois en touffes basses et compactes de teinte rousse : anse de la Corderie, butte St-Michel. Lophocolea bidentata Dura. — Disséminé par brins isolés sui- de nombreux points. Stérile. L. heterophyllâ Dura. — Sous les Pins entre le fort et le Port- Clos. Saccogyna viticulosa Dura. — Le Paon; côte S. de la Cor- derie ; côte au Sud du moulina mer; la Chambre ; îlots de Ar Morbil et de Lavrec. Dans toutes ces localités, très cantonné et en très petite quantité. Cephalozia divaricata (Sm.) Spruce. — Plante stérile, comme brûlée par le soleil, formant des coussinets à tiges grêles munies d'amphigastres, sur la terre gramineuse, dans des localités très exposées voisines de la mer. J'ai remarqué plus dune fois en pareille station sur le littoral cette Hépatique qui semble, sinon rechercher, du moins ne pas craindre les effets de l'embrun. Kantia Trichomanis Lindb. — Quelques ilôts à l'Est de l'île. DîplophyUum albicans Dura. — Ilots de l'Est. Très rare. Scapahia compacta *Dum. — Répandu et probablement com- mun. On trouve des périanthes, et il est probable qu'au printemps il fructifie comme sur la côte continentale. F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 12-") .S. resupinata Dum. Sur un seul point de la lande du Paon, sur la terre déclive à l'abri d'un bloc de granit. Forme basse, très compacte, molle, d'aspect tout spécial. Radula complanata Dum. Sur les murs parmi le Lierre: sur quelques rochers : butte St-Micbel, sémaphore. Mal développé et presque toujours propagulifère. Peu abon- dant et stérile (toujours?) Madptheca platyphylla Dum. Même stations que le précé- dent mais un peu plus rare. Ilot de Logodec. Stérile Lejeunea inconspicua (Raddi). — Sur la pierre même dans une large anfractuosité parmi les blocs de granit de la butte Saint-Michel. Sur la terre et sur le thalle du Phgscia Aquila, dans une brèche de la falaise près du Paon, loca- lité qui reçoit certainement l'embrun, ainsi qu'en témoi- gne la présence des L'Iota et Grimmia marifima. Cette espèce, qui fructifie assez bien en Bretagne, est stérile à Bréhat. Ses feuilles y sont rarement intactes ; presque toutes sont irrégulièrement érodées sur leurs contours, et les cellules qui se détachent peuvent être considérées comme jouant le rôle de propagules. Frùltania dilatata Dum. -- Commun. Périantbes (toujours stériles") F. Tamarisci Dum. — Lande du Paon avec lobule souvent développé. Ilots de Logodec et de Ar Morbil. Ailleurs? F. fragilifolia Tayl. — Cote Ouest de l'île Nord, le Paon, butte Si-Michel. Ilot de Ar Morbil. Pellia calycina Xees. — Sur les escarpements suintants de la côte, où cette plante est probablement commune. Je n'ai naturellement trouvé aucun échantillon fructifié à Bréhat ; mais beaucoup d'échantillons stériles sont reconnus faci- lement à la forme de la fronde différente de celle du P. epiphylla, et, quand elles existent, aux fleurs qui sont dioïques. J'ai vu des échantillons bien caractérisés au Port-Clos, sur la côte Lsl depuis la Chambre jusqu'au bourg, à l'îlot de Logodec. Par prudence je ne cite pas 126 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 d'autres localités ; mais, je le répète, je crois le P. calgcina commun à Bréhat. On le retrouve sur beaucoup de points de la région maritime et submaritime des Côtes-du-Nord : Lannion, Trébeurden, l'Arcouest, Pontrieux, Erquy, bassin du Quiou. Même au printemps, il m'a paru peu fructifier, en tout cas beaucoup moins que le P. epiphglla. Meizgeria furcata Dum. — Rochers et murs. Commun, mais mal développé. Aneum pinguis Dum. — Tranchées suintantes : le Port-Clos, la Chambre. Stérile. A. pinnàtifida Dum. — Même station que le précédent : le Port-Clos, la Chambre, la Corderie, ilôt de Logodec. Stérile. Lunularîa cruciata Micheli. -- Çà et là et peut-être assez commun : butte St-Michel, vieux murs et chaperon en terre des murettes d'enclos sur plusieurs points. Ne déve- loppe que très peu ses lunules propagulifères . Plante d'une recherche très laborieuse pendant les périodes de sécheresse. Reboulia hemisphœrica Raddi. — Au Port-Clos. Vu ailleurs! Targionia hgpophglla L. - S'est révélé après des pluies comme assez commun, particulièrement autour de la butte St-Michel. Riccia nigrella D'C. — Talus entre le sémaphore et l'anse de la Corderie ; fond de la Corderie et roule de la chaussée au bourg. Cette espèce est probablement répandue. Pen- dant les périodes de sécheresse, elle échappe complète- ment aux recherches : sans la pluie, je ne l'aurais certai- iiienient pas vue dans les localités citées ci-dessus, que j'avais minutieusement explorées et sans succès. R. (glaucu ou sorocarpa?/. — J'ai recueilli après quelques jours de pluie, principalement autour de la butte Saint- Michel, et sur la route du bourg à l'île du Nord, des échantillons ou trop vieux ou trop jeunes d'un Riccia qui F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 127 ne peut être déterminé avec certitude, mais qui me parait se rattacher à l'une ou à l'autre de ces espèces. R. subinèrmis Lindb. Je lui rapporté provisoirement des échantillons recueillis dans la partie S.-E. de l'île du Nord. Anthoceros punctatus L. - Vers le moulin à mer ; marais du Rosédo. IL- ETUDE PRÉLIMINAIRE SUR LES MUSCINÉES DES CÔTESDU-NOHD. Suivant les conseils de quelques collègues, je me décide à faire suivre cette étude sur les Muscinées de Bréhat d'une étude préliminaire sur les Muscinées des Côtes-du-Nord. Mon intention n'est pas de présenter un catalogue. Des cinq départements bretons, le département des Côtes-du-Nord n'est pas celui que j'ai le mieux étudié, et la connaissance que j'ai des départements voisins ne me permet que trop de juger des lacunes de ma liste ; mais c'est surtout la distribution géographique exacte des espèces que je ne pourrais tracer d'une façon suffisamment complète en ce moment. Beaucoup de localités ont été visitées par moi à une saison défavorable, et, par suite, les espèces printanières m'ont plus d'une fois échappé. Enfin, si j'ai parcouru beaucoup de points du dépar- tement, il en reste malheureusement bien d'autres à visiter. Je ne pourrais donc risquer actuellement, pour beaucoup d'espèces, que des généralisations prématurées. Je me conten- terai de présenter pour l'instant la liste des espèces dont je puis certifier l'existence dans les Côtes-du-Nord. Je ferai pré- céder cette liste d'un aperçu rapide sur la topographie et la climatologie régionales et sur l'histoire de la bryologie dans le département. Enfin, je terminerai par des remarques plus spécialement géographiques suivies espèces nouvelles, rares ou peu connues en Bretagne. Le département des Côtes-du-Nord est coupé par la ligne absolument fictive qui sépare la Haute et la Basse-Bretagne. Au point de vue botanique, ces deux régions se continuent insensiblement l'une avec l'autre. « Sans parler de son littoral 128 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 frangé, de ses baies où la marée monte à de grandes hauteurs, de ses écueils, de sa mer orageuse, ce qui donne au dépar- tement sa physionomie particulière, ce sont ses petites et ses grandes collines de granit ou de schiste sous un climat essentiellement pluvieux. Comme dans tous les pays cons- titués par cette nature de roche, les coteaux y ont généra- lement des formes assez douces : non pas qu'on n'y trouve des talus élevés et rapides, mais on n'y voit point les immenses parois à pic, les déchirures, les cirques propres aux régions calcaires ; les sources n'y ont pas l'abondance, la pureté des fontaines issues du calcaire ou de la craie, mais si elles sont beaucoup plus faibles, elles sont aussi incomparablement plus nombreuses; on n'y rencontre point de vallée sèche, chaque vallon a sa source, son ruisselet, et souvent aussi son étang, grâce à l'imperméabilité du sol ; et, comme le climat des Côtes-du-Nord est très humide, ces étangs, ces ruisseaux ne manquent jamais d'eau. » Cette description, que j'emprunte à la Géographie des Côtesrdu-Nord par Ad. Joanne, peut s'appli- quer à une partie de la Bretagne. Je dois cependant faire remarquer que les étangs - en dehors de ceux nécessités par les exigences du canal de Nantes à Brest — ne sont vraiment communs que dans la Haute-Bretagne, et, pour ce qui est des Côtes-du-Nord, que dans l'arrondissement de Dinan. Le département est très accidenté. Les deux tiers de son étendue sont compris entre les cotes 100 et 200 m. Dans sa moitié orientale, une chaîne, le Mené ou Menez (montagne en breton), s'étend obliquement du S.-E. au N.-O. avec une altitude de 2-300 mètres, qui atteint 340 m. à Bel-Air, point culminant du déparlement. Ces hauteurs se continuent avec la même altitude vers l'Ouest ; elles s'y étalent en un large massif, qui occupe une bonne partie de l'arrondissement de Guingamp et qui se prolonge au S. en s'abaissant légèrement, jusques et au-delà de la limite du Morbihan. Dix on douze sommets s'en dégagent et dépassent 300 mètres. C'est de ce massif que naissent à l'Ouest deux chaînes bien dis- tinctes, limitant au S. et au N. le bassin de l'Aulne, et qui, sous le nom de Montagnes Noires et de Montagnes d'Arrée. F. CAMUS. MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 12'.) parcourent dans toute s;i largeur le Finistère jusqu'à l'Atlan- tique. Suivant une ligne que longe assez exactement le chemin de fer de Paris à Brest, d'abord un peu au Nord, puis un peu au Sud, le terrain descend au-dessous de 100 mètres, pour ne reprendre et dépasser cette altitude que sur quelques rares points. Il n'en reste pas moins accidenté cl coupé de vallées profondes, et il n'est pas rare de voir des hauteurs de 60 à 80 mètres atteindre presque le rivage de la mer. Grâce à l'étendue considérable de ses côtes baignées par la Manche, grâce aussi à son voisinage de l'Atlantique qui lui envoie beaucoup de pluies, le département des Côles-du-Nord jouit d'un climat tempéré et surtout très égal et humide, con- ditions favorables au développement des Mousses. Aussi nombre d'espèces méridionales abondent-elles dans la région maritime. Les conditions climatériques ne sont plus les mêmes dans la partie élevée du département. Bien que faibles, les altitudes de ses collines suffisent a y rendre le climat plus inégal et à faire souvent descendre en hiver le thermomètre à des températures exceptionnelles sur le littoral. Malheureusement ces altitudes sont insuffisantes pour favoriser en retour le développement d'une végétation vérita- blement montagnarde. Cette constatation a déjà été faite pour les Phanérogames; on peut la faire aussi pour les Muscinées. Des quelques espèces des basses montagnes, qui figurent sur la liste départementale, il n'en est peut-être aucune qui nTait été retrouvée sur d'autres points de la Bretagne à des altitudes insignifiantes. La Mousse certainement la plus caractéristique, le Dicranam strictum, se trouve à la forêt de Coëtquen, c'est-à-dire à moins de 100 mètres. Cette forêt a encore fourni le Trichodon cglindricas que j'ai retrouvé près d'Hennebonl (Morbihan), sur le halage même du Blavel, à quelques mètres au-dessus de la mer. L'unique localité en Cotes-du-Nord (forêt de Duault) du Didymodon cijlindricus atteint presque 250 mètres ; mais on retrouve cette Mousse à cinq ou six lieues de là, à Huelgoat (Finistère), où elle est même pi us abondante, dans un ruisseau dont l'altitude est inférieure de près de 100 '", et Le Dantee l'a vue lui-même 130 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 près de Plougastel, encore plus bas. Deux Hépatiques, les Blepharostoma trichophylluin et Aplqzia lanceolata, qui accom- pagnent à la forêt de Duault le Didymodon cylindricus, n'ont pas encore été constatées avec certitude sur d'autres points de la Bretagne. Ce sont des espèces montagnardes qui se hasar- dent rarement en plaine, la seconde du moins. En supposant qu'on ne leur découvre pas d'autres localités bretonnes, ce qui m'étonnerait fort, elles constitueraient une exception remarquable aux faits exposés ci-dessus et dont je maintiens la généralité. En réalité, la végétation plus sylvatique de la partie montueuse du département est due, moins à l'altitude qu'au sol plus tourmenté, qui fournit abondamment aux espèces qui les réclament des stations qu'elles ne trouvent (jue de loin en loin dans la partie du département voisine de la mer. Les inégalités de température causées par les altitudes plus élevées ont plutôt pour effet de chasser de cette partie montueuse les espèces frileuses du littoral. Laissant de côté les Mousses pour lesquelles on pourrait invoquer des préfé- rences pour la nature chimique différente du support, je citerai comme exemples qui m'ont frappé le Pottîa Wilsoni, le Bryum Donianum et même le Barbula cunéifolia. Communes sur la côte, ces Mousses sont beaucoup plus cantonnées dans la région accidentée du département. Il leur faut une exposi- tion chaude ou des stations abritées qu'elles ne rencontrent que dans des localités privilégiées. Les études géologiques et minéralogiques récentes ont montré la variété et l'intérêt que présentent les roches consti- tutives du sol des Côtes-du-Nord. La niasse en est presque uniquement formée, indépendamment des roches éruptives, par des terrains primitifs et primaires, c'est-à-dire, au seul point de vue qui nous intéresse botaniquement, par des terrains siliceux. Les Mousses amies du calcaire sont cepen- dant suffisamment bien représentées dans le département, qui a l'avantage, énorme dans la circonstance, de posséder un petit bassin tertiaire miocène, situé au sud de Dinan, sur les communes du Quiou et de Saint-Juvat. Ce basssin est surtout formé de sables et de conglomérats coquilliers(faluns) exploités F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DC-NORD 131 pour l'amendement des terres cl la fabrication de la chaux. Un peu au nord du Quiou, près de l'ancienne chapelle, aujour- d'hui convertie en renne, du Besso, presqu'au niveau de la route d'Evran, affleure un énorme bloc de calcaire très dur, dit le rocher du Besso. L'exploitation de ce rocher, autour duquel semblent s'être donné rendez-vous les espèces spéciales au bassin du Quiou, est arrêtée depuis longtemps ; une croix métallique moderne qui le surmonte en assure pour longtemps la conservation et, en même temps, si les botanistes le per- mettent, celle du Seligeria pusilla auquel il fournit support et abri. Les cartes géologiques indiquent aussi un affleurement de calcaire encrinitique (période carbonifère) à la butte de Cartravers, située à vol d'oiseau à une dizaine de kilomètres au S.-O. de Quintin. Je n'ai pas visité cette localité. Ce n'est pas tout. Les Mousses calcicoles trouvent encore presque par- tout dans la région maritime un support capable de satisfaire les plus exigeantes. Le sable calcarifère, poussé par le vent sur la côte, pénètre en assez forte proportion certains terrains pour que les eaux filtrant à travers ces terrains deviennent incrustantes et empâtent d'un véritable tophas des touffes du Trichostomum lophaceum et de VEucîadium verticillatum. Les côtes d'Erquy, de Saint-Cast et de Saint-Jacut sont parti- culièrement remarquables sous ce rapport. Le département des Côtes-du-Nord a déjà inspiré des tra- vaux bryologiques importants. M. Paul Mabille, pendant cinq années de professorat au collège de Dinan, a exploré, avec une ardeur infatigable, tous les environs de Dinan et de Saint-Malo. Il a consigné le résultat de ses recherches dans un Catalogue qui comprend, outre les Phanérogames, les Mousses et les Hépatiques (1). Bien qu'il ait dû abandonner depuis longtemps l'étude active de la botanique pour se consacrer à celle des Lépidoptères où il est devenu un maître, M. Mabille ne s'intéresse pas moins à tous les travaux de botanique, à ceux ili P. Mabille, Catalogue des Plantes qui croissent autour de Dinan el de Saint-Malo, avec noies et descriptions pour les espèces critiques ou nouvelles. [Actes Soc, Inai. de Bordeaux, t. XXV.)Tirage à pari. Bordeaux, 1866. 160 p. 132 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 surtout qui touchent à la botanique de la Bretagne dont il garde un souvenir toujours vivant. Il a eu L'amabilité de me confier son herbier que j'ai pu étudier à loisir. Qu'il me per- mette de lui adresser ici tous mes remerciements. Malheureu- sement, en quittant le collège de Dinan pour celui de Bastia, d'où il explora la Corse avec la même ardeur qu'il avait mise à explorer la région dinanaise, M. Mabille perdit en voyage plusieurs paquets de ses récoltes, et les plantes que renferme son herbier sont loin de représenter le résultat complet de ses découvertes. En raison de la date à laquelle parut le mémoire de M. Mabille et des rares moyens d'étude dont on disposait alors, son travail était un véritable tour de force. Ce mémoire fait donc époque dans la botanique régionale et mérite un compte rendu détaillé que, grâce à l'herbier qui m'a été confié, je puis faire en toute connaissance de cause. J'ajou- terai que tous les échantillons de M. Mabille sont soigneuse- ment étiquetés avec localités et dates : ils ont, par suite, une véritable valeur documentaire. En retranchant des 244 Muscinées portées au Catalogue les espèces spéciales au département de l'Ille-et-Vilaine, il reste pour les Côtes-du-Nord 182 Mousses, 6 Sphaignes et 45 Hépa- tiques. De ces 182 Mousses, 154 seulement sont représentées dans l'herbier; mais des 28 absentes, 19 ont été retrouvées depuis dans le département, soit sur les points indiqués par M. Mabille, soit dans d'autres localités. De ce nombre est le Seligeria que M. Mabille avait cependant trouvé le premier au Quiou. Les 9 espèces qui ne figurent pas dans l'herbier et qui n'ont pas été retrouvées depuis, sont les suivantes: Barbula cavifolia, Orthotrichum pumilum, Mnium cuspidatum, Lepto- don Smithii, Thuidium delicatklum, Pteriggnandrum filiforme, Brachgthècium salebrosiim, Plagiothecium &Ùesiqcum, Amblgs- legium subtile. Le Leptodon Smithii, bien que rare sur le ver- sant N. de la Bretagne, se- retrouvera sûrement dans le dépar- lement et je suis moi-même étonné de ne pouvoir le faire figurer sur ma liste. La présence des Orthotrichum pumilum et Braehgthecium Salebrosiim est parfaitement possible en Cotes-du-Nord. Pour le Plagiothecium silesiacam, l'existence F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 133 de cette espèce ne me parait pas encore parfaitement prouvée en Bretagne; celle des Pterigynandrum filiforme et Amblyste- gium subtile, espèces des montagnes, est fort douteuse. Le Mnium cuspidatum, considéré jadis comme commun dans l'Ouest, est probablement étranger à la presqu'île bretonne : je ne l'y ai jamais trouvé, et tout ce que j'ai reçu ou vu dans dans les herbiers sous ce nom appartient au M. affine. Il est plus difficile de savoir exactement quelle Mousse M. Mabille a désignée sous le nom de a Barbula cavifolia Ehrh. sub Pottia ». Il est probable qu'il s'agit réellement du Pottia cavifolia Ehrh. (et non du Barbula cavifolia Schimp.). Je m'attendais à trouver cette espèce calcicole soit dans la région maritime, où l'indique M. Mabille, soit au Quiou, et je n'en désespère pas encore. Enfin, il est possible que le Thuidium delicalulum de M. Mabille représente le T. recognitumhindb., dont la synonymie a été débrouillée postérieurement à la publication du Catalogue, et dont j'ai personnellement cons- taté la présence dans le département. L'étude des échantillons de l'herbier Mabille me permet de rectifier quelques erreurs de détermination. Le Barbula rigida est représenté par un échantillon du B. ambigùa : Grimmia ovata = G. leucopluva : Bryum bimnm = B. pseudo- triquetrum : Rhacomitrium protensum == Rh. heterostichum : Pylaisia polgantha = Hgpnum resupinatum et Eurhynchium myosuraides depauperatum ; Eurhynchium strigosum = E. Stokesii ; Amblgstegium confervoides = Heterocladinm heterop- teruin var. falla.v : Hgpnum aduncum = H. intermedium forme se rapprochant du H. revolvens. De ces huit espèces, les Rhacomitrium protensum et Bryum bimum. qui existent dans les départements voisins, se retrouveront probablement dans les Gùtes-du-Nord. \J Hgpnum aduncum vernm est extrê- mement rare en Bretagne ; on trouve au contraire abondam- ment sa sous-espèce H. Kneiffd. Le Barbula rigida parait étranger à la Bretagne. Le Pglaisia polgantha n'y a été authen- tiquement observé que sur les vieux ceps de Vigne ; c'est dire qu'il ne s'éloigne guère de la Loire. Enfin, il faut complètement rayer de la flore de la Bretagne les trois espèces suivantes : le f. \ \ ^—^ \ «i 134 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 (irimmia ovata, qui n'y figurait que d'après M. Mabillc ; VAmblystegium confervoides indiqué par plusieurs auteurs, et toujours par confusion avec Y Heterocladium heteropterum, et enfin YEurhynchiiim strîgosum confondu par les anciens botanistes avec YE. circinatuin si répandu sur tout le littoral (1). Cinq Sphaignes sur les six indiquées dans le Catalogue, sont représentées par des échantillons dans l'herbier Mabille. Toutes ces Sphaignes sont d'ailleurs répandues dans le département. Des 45 espèces d'Hépatiques citées dans le Catalogue, 27 seu- lement figurent dans l'herbier ; mais, à deux exceptions près, toutes les. espèces absentes ont été retrouvées en Côtes-du- Nord. Les deux espèces en question sont les Jungermannia curvifolia et Scapanîa umbrosa. Le premier, plante des mon- tagnes, a été indiqué dans le Finistère par les Crouan, mais son existence en Bretagne me parait bien douteuse. Quant au Scapania umbrosa, je l'ai recueilli en Finistère où il est extrêmement rare. Il peut se rencontrer en Côtes-du-Nord, mais plutôt dans la région montueuse, et je serais étonné qu'on le retrouvât dans les localités indiquées par M. Mabille. L'abbé François Morin avait été initié à l'étude de la botanique par son oncle, l'abbé René Morin, longtemps professeur au Collège des Cordeliers de Dinan, et auquel il avait succédé comme professeur d'Histoire naturelle dans cette Institution. L'abbé R. Morin avait composé un herbier bryologique breton très intéressant en ce sens qu'il renfer- mait un certain nombre de Mousses de localités nouvelles. Malheureusement, désireux d'y voir représentée au complet la bryologie locale, il avait fait figurer les espèces indiquées par M. Mabille et qu'il n'avait pas retrouvées lui-même, par des échantillons de provenance étrangère, tout en inscrivant au-dessous d'eux les localités du Catalogue Mabille, sous prétexte que ces espèces existent dans lesdites localités. (1) 11. strigosum, Ah Avmoricâ prope Kernic usque ad Cantabros Atlanticà maritima, teste Pylaesio, tenet {Bryol. univers.. Il, 1S'27. p. 146). F. CAMUS. — MUSCINÉES DES COTES-DU-NORD 135 Cette pratique déplorable, dont usaient, trop souvent hélas, certains botanistes anciens, et cela de la meilleure foi du inonde, a été la cause de bien des erreurs de géographie botanique. L'herbier R. Morin passa entre les mains de l'abbé Fr. Morin, qui y intercala ses propres récolles et voulut bien me le confier pour en faire la revision pendant l'hiver 1892-1893. Naturellement, je lis comprendre à l'abbé Morin les conséquences que pouvaient présenter ce genre d'étiquetage, dont le moindre inconvénient est de perpétuer des erreurs. J'aime à croire qu'il aura, dans la mesure du possible, séparé l'ivraie du bon grain, et sacrifié résolument tous les échantillons de provenance suspecte. L'examen de cet herbier ne m'a donc été que d'un faible secours pour la bryologie départementale, et je n'ai tenu compte que des espèces que l'abbé Morin a bien voulu rechercher à mon intention et me communiquer. Quelque temps avant l'époque où je le connus, l'abbé Morin avait publié dans la Revue bryologie] ne une première liste de Mousses et d'Hépatiques comme complément au Catalogue de M. Mabille (1). Dans cette œuvre d'un débutant travaillant a peu près seul, quelques erreurs étaient inévitables. Grâce à l'amabilité de l'auteur, qui m'a envoyé des échantillons de presque toutes les espèces qu'il citait, je puis les relever. La liste de M. Morin comprend 18 espèces d'Hépatiques. Plusieurs espèces intéressantes, Southbya hyalinà, Jungermqnnia Tnr- neri, Lejeunea inconspicua y sont indiquées pour la première fois dans le département. Il faut en retrancher les Southbya obouata, Jungermannia exsecta, J. in fia ta et Riccîa crystallina indiquées par confusion avec les .S. hyalina, ./. ventricosa, Cephalozia fluitans et R. fluitans forma terrestris (2). Je n'ai pas reçu d'échantillons du Lophocolea minor ; mais cette (4) F. Morix, Liste de quelques Muscinées récoltées aux environs de Dinân (Côtes-du-Nord) , de 1881 à 1889, 1" Hépatiques [loc. cit, XV!, 1889, p. 94-9.">) •2» Mousses (XVII, 18D0, p. 6-8). (2) Le Cephalozia fluitans a été longtemps confondu avec le/, inflatà. Cette dernière Hépatique existe d'ailleurs en Côtes-du-Nord. .le l'ai recueillie, pré- cisément en compagnie de l'abbé Morin, aux Noues, près de Collinée. 136 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. -- T. 10 plante n'a nulle part été trouvée à ma connaissance en Bre- tagne. La liste des Mousses énumère 34 espèces. Cette ibis encore, le département s'enrichissait de nouveautés de valeur : Ephemerellarecurvifolia, Pottia Heimii, Encalypta streptocarpa. Il faut supprimer par contre les Rhacomitrium proiensum, Zyyodon Stirtoni, Bryum bimum, Ambhjstegium conferuoïdes et A. subtile, qui, d'après les échantillons reçus, représentent les Rhacomitrium heterostichum, Trichustomum (mutabileV, Bryum pseudotriquetrum, Heterocladium heteropterum et Amblysteyium serpens depauperatum. L'abbé Morin, avec qui j'entretenais depuis 1890 des rela- tions agréables, vient de mourir après une longue et pénible maladie. Je l'ai vu pour la dernière fois au mois d'octobre 1899, et déjà il était dans un état d'anémie extrême. J'allai lui faire visite à Brusvily où il s'était retiré. Nous limes ensemble quelques petites courses. Il était obligé de s'arrêter fréquemment, et malgré tout le plaisir qu'il éprouvait à revoir un confrère, malgré la distraction qu'apportait dans sa vie monotone l'herborisation, et le bon effet moral qui en résul- tait, je crus prudent de décliner l'offre qu'il me faisait de continuer à me guider dans une région qu'il connaissait bien. Il n'est plus là pour recevoir mes remerciements : je ne puis que lui payer un juste tribut de regrets et de reconnaissance. Avec lui l*e département des Côtes-du-Nord perd un de ses derniers botanistes. Il avait pris le grade de docteur ès- sciences naturelles avec une thèse sur YAnatomie de la feuille des Mousses. Il avait à peine quarante-cinq ans. M. le docteur Avice, médecin militaire en retraite à Paim- pol, explore avec persévérance les environs si pittoresques et si variés de cette petite ville, et y a découvert plusieurs plantes curieuses. Il n'oublie pas les Mousses, et m'a fourni sur elles des détails intéressants, lors de mon dernier passage à Paim- pol où il m'a fait le meilleur accueil. M. Avice qui, dans de trop rares lettres à la Société botanique de France, a signalé. en Cotes-du-Nord, plusieurs Phanérogames du plus haut intérêt le Solanum Dûlcamara var. maritimum du Sillon de Talbert, le bois d'Arbutus Unedo de Plourivo M. Avice, F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 137 dis-je,n'a malheureusementpubliéquedeuxde ses découvertes bryologiques (1). Depuis la mort de l'abbé Morin, il est peut- être le seul botaniste habitant les Côtes-du-Nord. .Je le prie d'agréer tous mes remerciements pour ses bienveillantes communications. M. Jeanpert, pendant des périodes d'instruction militaire à Saint-Malo, a pu parfois s'échapper et visiter les environs de Dinan, où il n'a pas manqué de constater des faits nouveaux dont, avec sa complaisance ordinaire, il s'est empressé de me faire part. Mon ami J. Gallée, dont la mort subite — et déjà ancienne a été une véritable perle pour la bryologie bretonne, avait exploré avec son ardeur habituelle plusieurs localités des Côtes-du-Nord. C'est à lui qu'on doit YEphemerum tenerum, le Dicranum strictum, les fleurs mâles de VUlota phyllantha. Il m'avait adressé des Mousses du cap Fréhel, de la côte d'Erquy, d'Yvignac, de Coëtquen, etc. Enfin on trouve çà et là dans les livres ou dans les herbiers quelques indications anciennes de de la Pylaie. Elles n'ont pas l'importance de celles qu'il a laissées pour le Finistère. Je ne connais pas le département des Côtes-du-Nord pour l'avoir habité ; mais j'y ai lait un certain nombre de voyages — dont l'un de deux mois et demi - presque entièrement consacrés à la bryologie, pendant les mois d'avril, août, septembre ou octobre des années 1879, 1892, 1895, 189G, 1.S97. 1899 et 1900. J'énumère ci-dessous les localités que j'ai visitées. Les botanistes qui voudraient compléter mon travail, pourront ainsi connaître les régions dont l'exploration m'a fourni les éléments de la présente Note, et celles qui n'ont jamais élé étudiées au point de vue bryologique : Arrondissement de Dinan : Dinan et ses environs (Lanval- lay, la Courbure, la forêt de Coëtquen, Taden, la Hisse, le Chêne-Vert, Lehon, Tressaint) ; Brusyily et Bobital, avec la (1) AviCE, Extrait d'une lettre sur deux Muscinées nouvelles pour ledéparte- ment des Côtes-du-Nord [Schistostega osmundacea el Riccia nigrella] in Bull. Su,-, bot. France, XXIX. 1892, p. 73. 138 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 vallée du Guinelbrt (vallée de Bobital) ; le bassin miocène du Quiou et Saint-André-des-Eaux ; Jugon et son étang ; Plan- coin ; les presqu'îles de Saint-Jacut et de Saint-Cast, le cap Fréhel, les dunes de Pléhérel. Arrondissement de Saint-Brieuc : Erquy et la côte voisine ; Dahouet ; les Ponts-Neufs et la vallée de Gouessant en Morieux ; Lamballe ; la côte d'Hillion à Yffiniac ; Saint- Brieuc avec le Légué et la côte du Roselier ; la Méaugon ; Lanfains ; Paimpol et tous ses environs (Kérity, Beauport, Ploubazlanec, Pors-Even, l'Arcouesl) ; Plourivo et la vallée du Trieux jusqu'au-dessus de Pontrieux ; le Sillon de Tal- bert ; Lanmodez : l'archipel de Bréhat. Arrondissement de Lannion : la côte à Perros-Guirec, Plou- manach, Trébeurden, Locquémeau, Saint-Michel-en-Giéve. Lannion et Brélevenez, avec la vallée du Guer en amont et en aval ; Plouaret. Arrondissement de Guîngamp : Guingamp et la vallée du Trieux au-dessus de la ville et à Saint-Adrien ; le Méné-Bré ; Belle-lle-en-Terre et la foret de Coat-an-Noz ; Callac, d'où j'ai rayonné dans la direction de Calanhel, de Plouracb et surtout à la forêt de Duault, dont quatre excursions n'ont pas suffi à me faire connaître toutes les ricliesses ; les environs de Ros- trenen ; le Blavet au Toul-Goulic entre Lanrivain et Tré- margat. Arrondissement de Loudêac : les environs de Gouarec ; ceux de Mûr; Loudéac, d'où j'ai poussé une pointe unique dans la forêt ; Collinée, d'où j'ai rayonné dans le Menez (les Noues, Saint- Jacut-du-Menez, Boquien, Bel-Air) ; Merdrignac cl la foret de la Hardouinaie. La liste départementale ci-dessous comprend 261 Mousses. 10 Sphaignes el 79 Hépatiques. Tontes ont été vues sur place et étudiées par moi-même, à l'exception de ô Mousses et de 1 Hépatique, dont j'ai vérifié la détermination sur des échan- tillons de provenance authentique. J'ai sacrifié sans pitié - F. CAMUS. — MUSCINÉES Di:S CÔTES-DU-NORD 139 mais non sans regret (1) — les espèces dont la provenance ne me paraissait pas rigoureusement prouvée. Pareilles remarques doivent être faites pour les indications de localités : aucune n'est citée sans échantillon à L'appui. .le n'ai donc utilisé les renseignements imprimés ou manuscrits qu'autant qu'ils étaient dûment corroborés par des preuves matérielles. Telle qu'elle, cette liste n'a pas la prétention de représenter complè- tement la végétation bryologique départementale. Sans parler de nouveautés encore possibles pour la Bretagne, et en ne tablant que sur des plantes dont je puis certifier l'existence dans les départements voisins, elle pourra s'augmenter d'au moins une vingtaine de Mousses, de quatre ou cinq Sphaignes et d'une dizaine d'Hépatiques. Pour les Mousses, j'ai suivi, à quelques exceptions près, la nomenclature et l'ordre de Schimper ; les noms adoptés ici ne donneront lieu, je l'espère, à aucune difficulté d'interprétation. La nomenclature des Sphaignes est empruntée aux travaux de MM. Russow et Warnstorf. Quant aux Hépatiques, je crois qu'il n'est plus possible actuellement de conserver intégrale- ment plusieurs des genres du Synopsis Hepaticarum. J'ai réso- lument adopté les genres nouveaux qui, à des différences de détail près, sont devenus d'un usage courant à .'étranger, et que les auteurs de plusieurs travaux français récents ont déjà acceptés (2). Les genres sont rangés ci-dessous d'après l'ordre établi par M. Schiffner dans l'Encyclopédie de Engler et Prantl (3); j'ai presque toujours suivi les coupes génériques (1) De ce nombre est le Barbula Malteri de Dinan. Il exisle dans l'herbier M or in un échantillon qui appartient bien à cette espèce el qui, d'après sa date de mars isTS, y a été placé par l'abbé R. Morin; mais l'abbé IV. Mbrin se montrait beaucoup moins affirmatif sur la localité. Le duute qui plane sur l'origine réelle de l'échantillon me force à exclure provisoirement le />'. Mùlleri de la liste départementale, car j'espère bien que des recherch s ultérieures me donneront tort. L'espèce est très rare au nord de la Loire, el sa présence bien constatée à Dinan serait d'un grand intérêt. Elle existe à Rennes (de la dodelinais ! I (2) Cfr. Corbière, Muscinées de la Manche {1881), Bouvet, Muscinées de Maine-et-Loire (1896), Thèriot et Mongmllon, Muscinées de la Sarlhe\ 1899). {'à) Engler et Praxtl. Die natûrlichen Pflanzenfamilien, etc., livr. 91 et 92 (1893) et 112 (1895), Hepaticse par V. Schiffner. 140 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 de l'auteur, mais non pas sa nomenclature. Sur ce point, je suis loin d'être d'accord avec la plupart des hépaticologues actuels, peu d'accord du reste entre eux. Chaque fois qu'il m'a été possible, j'ai conservé les noms de Dumortier. .Je n'ai tenu aucun compte de la nomenclature de S. -F. Gray, que je per- siste à considérer comme non avenue. On pourra mobjecter les Nardia, Kantia et Mylia de ma liste: on voudra bien remar- quer la signature qui les accompagne. Liste des Muscinées des Gôtes-du-Nord. Ephemerum serratum Hpp. E. tenecum (Bryol. eur. i. E. stenophyltum Schimp- Physcomitrella patens Bryol. eur. Ephemerella recuiwifolia Schimp. Sphaerangium muticum Schimp. Phascum cuspidatum Schreb. P. rectum With. Pleuridium nitidum Rabenh. P. subulatuffi Rabenh. P. alternifolium Rabenh. Gymnostomum dalcareum Bryol. germ. Hymenostomum microstomufti R. Br. Weisia viridula Hedw. \V. mucronata Bruch. Eucladiunlvertiçillatum Bryol. eur. Dicranoweisia cirràta Lindb. I). Bruntoni Schimp. Rhabdoweisia i'ugax Bryol. eur. Dicranella varia Schimp. I). eufescens Schimp. li. Schreberi Schimp. I). crispa Schimp. h. heteromalla Schimp. I Hcranum montanum Hedw. D. strictum Schleich, I). Scottianum Turn. 1 1. sii iparium 1 1 < m l w . It. majus Sm. D. Bônjeani De Not. I). undulatum Ehrh. D. spurium Hedw. Campylopus flexuosus Brid. ( I. torl'aeeus Bryol. eur. C. fragilis Bryol. eur. (j. polytrichpides Be Not. C. brèvipilus Bryol. eur. Leùcobryum glaueum Schimp. l-'issidens exilis Hechv. I'. bryoides Hedw. F. rivulàris (Spruce). F. incurvus Starke. F. tamarindifolius (Turn). I'. pusillus Wils. I'-. algarvicus Sdlros-Laub. F. Bambergeri Schimp. F. crassipes Wils. F. laxifolius Hedw. F. decipiens De Not. F. adiantoides Hedw. Conomitrium julianum Mont. Seligera pusilla Bryol. eur. Ceratodon purpureus Brid. Trichodon cylindricus Schimp. Ditrichum pallidum Hpe. D. homomallum Hpe. I». flexicaule Hpe. Pottia truncatula (Sw. i Lindb. F. CAMUS. MUSCINEES DES COTES-DU-NORD 141 Pottia intermedia Furnr. P. Wilsoni Bryol. mr. P. minutula Bryol. eur. P. Starkeana C. Mùll. P. lanceolata C. Mùll. P. lleiinii Bryol. eur. Didymodon rubellus Bryol. eur. I). luridus Hornsch. I). tophaceus Jur. (■= Trichosto muni Brid.) Leptodontium flexifolium Hpe. Trichostomum cylindricum V,. Mùll T. crispulum Bruch. T. mutabile Bruch. T. littorale Milt. '!'. flavoyirens Bruch. Bairbula ambigùa Bryol. eur. B. aloides Bruch. B. membranifolia (Hook. . I;. atrovirens Sch . B. muralis Hedw. B. canescens Bruch. B. cuneifolia Brid . B. unguiculata Hedw. B. fallax Hedw. B. vinealis Brid. II. c\ lindrica (Tayl.i. H. gracilis Schwaegr. B. Homschuchiana Schultz. B. revoîuta Brid. B. convolutà Hedw. B. squarrosa Brid. M. Brebissoni Brid. B. subulata (Hedw.). K. latifolia Bruch . I!. ruralis Hedw. B. ruraliformis Besch. B. intermedia (Brid.). B; laevipila (Brid.). B. papiVlosa Wils. Cinclidotus fontinaloides I'. B. C. riparius Arnott. Grimmia apocarpa Hedw. ''.. maritima Turn. (J. pulvinata Sm. I iiïminia Schull/.ii Hùb. G. trichophylla Grev. i i. leucophaea Bre\ . B. montana Br. eur. Rhaeomitrium aciculare Brid. H li. heterostïchum Brid. Bh. lanuginosum Brid . Bh. canescens Brid . Hedwigia ciliata Ehrh . Ptychomitrium polyphyllum B. E, Zygodon viridissimus B. Br. /. conoides Hook. et Tayl l'Iota crispa Brid. (J. intermedia Schimp. l . Bruchii Hornsch. U. phyllantha Brid. Orthotrichum anomalum Hedw. 0. Sturmii Hornsch. <). diaphanum Schrad. 0. affine Schrad. ( ». tenellum Bruch . 0. rivulare Turn. (). Lyellii Hook. cl Tayl. 0. leiocarpum I!. E. Encalypta vulgaris llollm. B. streptocarpa Hedw. Tetraphis pellucida Hedw. Schistostega osmundacea Mohr. Splachnum ampullaceum B. Physcomitrium sphsericum Brid. P. piriforme Brid. Entosthodon eriCetorum Br. E. B. Templetoni Schwsegr. Eunaria hygromelrica Hedw. I'. mediterranea Biudh. F. fascicularis Schimp.' ! eptobryum pirifônne Schimp. Webera nu tan s Hedw. \V. annotina Bruch. W. Tozeri (Grev. i. VV. carnea Schimp. W. albicans Schimp. Bryum pendulum Schimp. B. ârgetiteum B. P>, atropurpureum Web. ci Mohr. U2 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 10 Bryum erythrocarpum Schwsegr. B. murale Wils. B. alpinum L. B. gemmiparum De Not. B. csespiticium L. B. intermedium Brid. B. Donianum Grev. B. capillare L. B. torquescens B. E. B. pseudotrique tru m Schwsegr. B. roseum Schreb. Mnium affine Bland. M. rostratum Sctirad. M. undulatum Weis. M. hornuni L. M. punctatuni Hedw. Aulacomnium androgynum Sch. A. palustre Schwsegr. Bartramia pumiformis Hedw. Philonotis fontana Brid. Philonotis Atrichuni undulatum P. Beauv. A. an gu statu m B. E. Pogonatum nanum I'. Beauv. P. aloides P. Beauv. P. urnigerum P. Beauv. Polytrichum commune L. I*. formosum Hedw. 1'. jiiniperinum Willd. P. piliferum Sehreb. Diphyscium foliosum Mohr. Fontirialis antipyretica L. I'. squamosa L. Cryphsea heteromalla Mohr. Leucodon sciuroides Schwsegr. Neckera complahata Hùbén. N. pumila Hedw. N. crispa Hedw. llomalia trichomanoides B. E. Pterogonium gracile Swartz. Pterygophyllum lucens Brid. Anomodon viticulosus Hook. Tayl. Leskea polycarpa Ehrh. Heterocladium hetoropterum B. E. Thuidium tamariscinum B. E. T. recognitum Lindb. Homalothecium sericeum B. E. Camptotheciura lutescens B. E. Climacium dendroides Web. et Molir. Isothecium myuruin Brid. Brachythecium Mildeanum B. E. B. glareosum B. E B. albïcans B. E. 1!. velutinum \). E. B. Rutabulum B. E. B. rivulare B. E. . B. plumosum B. E. B. populeum B. E. Scleropodium csespitosum B. E. S. Illecebrum I!. E. HyocomiUm flagellare B. E. Èurhynchium myosuroides Sch. E. circinaturo B. E. E. striatum Schimp. E. ci'assinervium B. \'.. E. piliferum B. E. E. prselongum B. E. Ë. Swartzii Curnow. E. Schleicheri Lorentz. E. speciosum Milde. E. pumilum Schimp. E. Stokesii B. E. Thamnium Alopecurum B. E. Bhynchostegium tenelïum B. E. RI), megapolitanum B. E. Rh. confertum V>. V.. Kli. rusciforme B. E. Plagiothecium denticulatum P>. K- P. silvaticum 11. E. P. undulatum I!. E. P. elegans Schimp. Amblystëgium serpens B E. A. Juratzkanum Seliimp. A. varium Lindb. A. Ilnvialile B. E. A. fallax Milde. A. riparium B. !•'. P. CAMUS. MUSCINEES DKS (.OTKS-DU-XOUD 143 Hypnum Helodes Spruce. II. Sommerfeltii Myr. II. chrysophyllum Brid. II. stellatum Schreb. II. Kneiffii Schirap. 11. Ûuitans L. II. uncinatum Hedw . II. revolvens Swartz. H. fîlicinuln L. II. cupressiforme L. II. resupinatum Wils. II. Patientisé Lindb. H. molluscum Hedw. H. cori.lifoliiim Hedw. H. giganteum Schimp. II. cuspidatum L. II. Schreberi Willd. IT. purum L. II. stramineum Dicks. II. scorpioides L. Hylocomium splendens B. K. II. brevirostre B. E. II. triquetrum B. K. H. squarrosum B. E. II. loreum B. E. Àrchidium alternifolium Schimp. Andresea rupestris Rolh. Sphagnumcymbifolium(Ehrh)Russ. S. médium Limpr. S. papillosum Lindb. S. tenellum (Sch.)v. Ivlirigg. S. acutifolium (Èhrh.) R. el \V. S. subnitens R. et \V. S. recurvum P. B. S. cuspidatum (Ehfh.) R. et \V. S molluscum Bruch. S. squarrosum Crome S. teres .1. Aongst. S. compactum I»C. (S.rigidumSch.) S. laricinum Su.ll. S. subsecundum (Nées) Russ. S. inundatum Russ. S. Gravetii Russ. Marsupella (Sarcoscyphus) emar- ginata hum. M. Funckii Dum. Alicularia scalaris Corda. Nardia hyalina (Lyell.) Carr. ,\. crenulata (Sm.) Lindb. Ci!\ pogeia ericetorum Raddi. A.plozia (Liochlœna Nées) Lanceo- lala Dum. A. pumila Dum, Jungermannia inflata Iiuds. .1. acuta Ldbg. .1. ventricbsa Dicks. .1. bicrenata Ldbg. ,1. Limprichtii Lindb. .1. incisa Schrad. ,T. àttenuata Ldbg. Plagiochila spinulosa Muni, el X. I>. asplenioides Mont, et X. Mvli.'i anomala (Hook.) Carr. Lophocolea bidentata Dum. L. Ilookeriana Nées '.' L. heterophylla Dum. Chiloscyphus polyanthus Cord. Saccogyna viticulosa Hum. Cephaloziasj mbolica (Gott.)Breidl. ('.. bicuspidata Hum. C. connivens (Dicks. I C. Iluitans (Nées) Spruce. C. divaricata (Sm.) Spruce. C. Turneri (Hook.). Odontoschisma Sphagni Dum. Kantia Trichomanis Lindb. K. arguta (Mont.). Pleuroschima i Mastigobryum Neei trilobatum Hum. Lepidozia reptans Dum. L.setaceaMitt(JungermanniaWeb. |. Blepharostomatrichophyllum Dum. Tricholea tomentella Dum. Diplophyllum albicans Dum. I). obtusifolium Dum. Scapania compacta Dum. S. irrigua Dum. s. nemorosa Dum. 144 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. 10 Scapania. resupinata Dum. S. undulata Dum. Radula complànata Dura. Madotheca lsevigàta Dum. M. platyphylla Dum. M. Porella Nées. Lejeunea inconspicua ('Raddi). I,. ulieinà (ïayl.i. I.. serpyllifolia Lib. Frullania dilatata Dum. I'. Tamarisci Dum. F. fragilrfolia Tayl. Fossômbronia angulosa Raddi. F. pusilla Lindb. F. cristata Lindb. Dlasia pusilla !.. ivilia epiphylla Corda. I'. calycina Nées. Metzgeria furcata Dum. M. conjugata Lindb. Aneura pinguis Dum. \. pinnatifida Dum. Marchantia polymorpha L. Lunularia cruciata Micli. Fegatella conica Corda. Reboulia hemisphserica Raddi. Targionia hypophylla L. Riccia subinermis Lindb. II. cilïata Hoffm. 11. glauca L. R. nigrella DC. IL sorôcarpa Hisch. R. bifurca Hoffm. R. ûuitans L. 11. Hûbenteriana Ldbg. Antbocëros punctatus f.. A. laevis L. Notes sur quelques plantes de la liste précédente. Ephemerum tenenim Br. eur. — On doit à J. Gallée la décou- verte en France de cette rare espèce qui, à cette époque, n'était connue que de la Lusace où elle avait été trouvée une seule fois par Breutel. C'était en 1878, quelques mois après la rupture de la chaussée de l'étang de la Hardoui- naie, près Merdrignac. J'ai pu moi-même revoir en 1892 cette curieuse petite Mousse à la Hardouinaie. Je l'ai depuis trouvée sur les bords de l'étang au Duc, près de Ploërmel (Morbihan). On ne peut manquer de la trouver au bord de bien d'autres étangs de la Haute-Bretagne, puisqu'elle existe dans la Sarthe. E, stenophyllum Schimp. — Sur la terre argilo-sâbleusë d'un chemin ombragé à Pontrieux. Elle y vit en compagnie de l'A', serratiuiï, comme dans la plupart des autres localités où je l'ai recueillie. Cette Mousse n'a pas encore été signalée en Bretagne, au nord de la Loire. Ephemerella recurvifolia Schimp. Bassin du Quiou (Morin). F. CAMUS, — MUSCINÉES DUS CÔTES-DU-NORD 145 G y m nos to m uni calcarcum Bryol. germ. ■- Rocher du Besso. Stérile. Weisia mucronala Bruch. - Gouarec sur les parois d'un fossé. Absolument identique à la plante de Bruch ! qui est bien distincte du W. viridula. Le péristome est à peine déve- loppé sur les échantillons de Gouarec. Dicranella Schreberi Schimp. — Sur de vieux las de boue, au bord d'un chemin creux, au sortir du bourg de Collinée, avec quelques fruits. Plante nouvelle pour la Bretagne. I). crispa Schimp. — Bois du Chène-Ferron près Dinan, octobre 1879 (Herbier R.Mof in ,sub D.curvatà). M. F. Marin, sur ma demande, a bien voulu rechercher cette Mousse à la localité citée, et a réussi à en retrouver quelques échan- tillons. C'est une bonne acquisition pour la Bretagne. Dicranum strictum Schleich. — Forêt de Coëtquen, près de la Chapelle, sur de vieilles souches de Châtaigniers. Décou- verte en 1875 par J. Gallée, cette espèce a été revue à Coëtquen par plusieurs botanistes, M. Morin, M. Jeanpert et moi. Elle y est peu abondante et n'occupe qu'un espace très restreint. Il est à désirer que des récoltes indiscrètes ne la tassent point disparaître, son existence à la foret de Coëtquen offrant un grand intérêt botanique. Sur l'attribution fautive qui a été faite de cette plante au D. viride, voyez la Note que j'ai publiée dans le Bulle- tin, tome V (1895), p. 67-74. D. Sçottianuni Turn. Rochers granitiques de la forêt de Duault, au-dessus de Saint-Servais, avec quelques cap- sules; sur des blocs de quarzitë, à la lisière occidentale de la forêt de Boquien, stérile mais paraissant bien résis- ter au couvert des Pins. Très cantonné dans l'une et l'autre de ces localités. Celles-ci forment un trait d'union entre les localités du Finistère, département où le I). Seot- tianum est très répandu, et celles de la partie orientale de PIHe-et- Vilaine qui sont beaucoup moins nombreuses. D. undulatuin Ehrh. Forêt de Coëtquen; bois des Bosreux et des Vaux en Brusvily. Je n'ai pas trouvé cette Mousse 146 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 dans les Côtes-du-Nord. Les deux localités ci-dessus sont citées d'après des échantillons des abbés R. et F. Morin. M. Mabille indiquait déjà cette espèce dans son Catalogue, mais elle ne figure pas dans son herbier. D. spurium Hedw. — Erquy, plateau de lande (terre de bruyère sur grès silurien) entre le sémaphore et le cap. Très rare. Fissidens. — Ce genre est représenté, particulièrement sur la côte, par plusieurs petites espèces très intéressantes, qui malheureusement croissent souvent en mélange ; de là, la nécessité d'un travail long et minutieux pour échantil- lonner et étudier ces espèces. Elles ne sont en bon état qu'au printemps, et la plupart des échantillons recueillis à l'arrière-saison sont perdus pour l'étude. Le temps m'a manqué au dernier moment pour tirer parti de matériaux nombreux recueillis au printemps dernier, et d'autres recueillis à diverses époques sur des points variés de la Bretagne, et qui m'auraient permis de donner des Fissi- dens littoraux un aperçu géographique un peu moins incomplet. F. algarvicus Solms-Laub. — Côte de Saint-Michel-en-Grève ; Lannion, sur les parois d'un fossé de la vieille route de Guingamp à 5-000 mètres de la ville. Cette jolie petite espèce, bien distincte de ses voisines, n'est encore connue en France, je crois, qu'aux environs de Brest, de Cherbourg et d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales). Les deux localités nouvelles que j'indique, et qui ne sont éloignées l'une de l'autre que d'une dizaine de kilomètres, relient celles de Brest et de Cherbourg. F. tamarindifolius (Turn.). — Cette espèce est nouvelle pour la Bretagne, ou du moins elle n'y est pas encore signalée dans la littérature botanique. Cependant M. Dismier qui, depuis quelques années, explore avec beaucoup de soin les environs de Pontaven (Finistère), m'a commu- niqué de là un Fissidens que lui aussi rapporte au F. tamarindifolius. Indépendamment de la localité de F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DÛ-NORD 147 Bréhat, citée plus haut, je l'ai vu en Côtes-du-Nord, à Paimpol et dans les environs : Ploubazlanec, tour de Kerroeh, Kéritv et peut-être Plourivo. Sur eette partie de la côte, elle m'a fait l'effet d'une plante assez répandue. Elle croit surtout sur le chaperon, toujours en terre, des talus (en mottes de terre ou en pierres sèches mélan- gées de terre) servant d'enclos aux champs, à l'abri des aubépines et des ajoncs qui surmontent ces talus, quand toutefois ces plantes n'ont pas pris un trop grand développement. J'ai quelques raisons de penser que je possède le F. tamarindifolius d'autres points de la Bretagne. F. pusillus Wils. — Petite espèce qu'on trouve assez souvent dans tout le Nord-Ouest, dans le lit asséché des ruis- seaux coulant sur granit, sur le roc délité du fond. C'est, par conséquent, une Mousse d' arrière-saison, particuliè- rement de septembre et octobre. Je serais très porté à rattacher au F. pusillus un Fissidens qui m'a semblé commun dans le Lannionais, dans la partie maritime de l'arrondissement de Dinan, et peut-être aussi sur quelques points de l'intérieur : ce Fissidens croît au. printemps, avec les F. tamarindifolius, Bambergeri et autres, sur les talus des haies abritées, station toute différente de celle que je viens d'indiquer. M. Corbière (Musc. Manche), MM. Thériot et Monguillon (Musc. Sarthe) émettent une opinion semblable. Dans les ruis- seaux, je ne l'ai vu en Côles-du-Nord que dans le Guine- fort entre Bobital et Brusvily et dans la forêt de Duaull. A en juger par les départements voisins, il doit être beaucoup plus commun. F. Bambergeri Schimp. — Talus sur la côte de Saint-Michel- en-Grève. Autre espèce nouvelle pour la Bretagne. La distinction de ce Fissidens d'avec les F. tamarindifolius et pusillus est assez ardue et ne me permet pas pour l'instant de citer avec certitude d'autres localités. 11 croît dans les mêmes stations que le F. tamarindifolius. 148 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 F. bryoides var. Hedwigii Limpr. in Rabenh. Krypt.-Fl. I, p. 429. — Erquy, sur le talus en terre de lande fortement mélangée de sable, à la lisière d'un bois de Pins entre le bourg et la cote. Les plantes normales et fructifiées sont généralement courtes avec les fleurs 9 terminales et les Heurs o1 gemmiformes, axillaires, bien développées ; ou encore avec une ou deux fleurs o* géné- ralement plus différenciées dans le bas de la tige, mais latérales et non radicales. On trouve aussi des tiges avec un bourgeon o1 axillaire et plus haut un bourgeon Ç tous deux légèrement pédiculisés, et qui se seraient proba- blement allongés ; enfin on trouve, mais rarement, des (leurs o" terminant de véritables tiges. F. rivularis (Spruce). — La Courbure, près Dinan, dans le lit d'un ruisselet à pente rapide, 29 septembre 1892, avec de jeunes fruits. Nouveau pour la Bretagne. Ma plante est identique au type de Spruce publié dans les Musci Pyrenaici, n" 318 ! Etait-elle abondante à sa localité? J'avoue que surplace cette Mousse ne m'avait point frappé. Elle est restée jusqu'à ces derniers temps parmi les paquets de plantes à préparer, et, dans les pas- sages que j'ai faits à Dinan depuis 1892, je ne suis pas retourné à la Courbure. La présence de cette espèce en Bretagne offre un certain intérêt de géographie botanique. Le Fissidens rivularis, découvert en 1845 par Spruce à Bagnères-de-Bigorre, dans les Pyrénées, a été retrouvé postérieurement dans plusieurs localités voisines par divers botanistes. Long- temps après, il a été signalé dans le Luxembourg belge par M. Delogne et, en France, dans l'Argonne, par M. Cardot : ces deux localités appartiennent à un second centre de dispersion absolument distinct du premier et déjà moins circonscrit que lui. Un troisième centre, à limites bien plus vagues, semble constitué par les loca- lités anglo-bretonnes : Hastings, sur la côte du Sussex (Holmes, 1884, ex Braithwaite in British Moss-Flora), ile de (iuernsey (M. E.-D. Marquand, 1893) et enfin Dinan. F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 149 F. exilis Hedw. — La Ménardais près Dinan (F. Morin). F. crassipes Wils. -- Chaussée des Ponts-Neufs, chargé de capsules ; Etangs de Plourivo ef de Daniel, prèsPaimpol. Seligeria pusilla Bryol. eur. — Rocher du Besso, bassin mio- cène du. Quiou. Il se maintient bien depuis près de quarante ans qu'il a été découvert au Besso par M. Ma- nille ; mais la localité est tellement limitée qu'on ne saurait trop engager les botanistes à se montrer discrets dans leurs récoltes, le Seligeria pusilla n'ayant été signalé nulle part ailleurs en Bretagne. Trichodoii cylindricus Schimp. — Abondant sur les charbon- nières du bois de Gouarec. L'abbé F. Morin, de qui j'avais appelé l'attention sur cette Mousse, me l'a envoyée de la forêt de Coëtquen. C'est une plante méconnue, probable- ment bien plus répandue qu'on ne le croit. Je lui connais actuellement neuf localités disséminées dans les cinq départements bretons et presque toutes sur des charbon- nières. Elle est malheureusement toujours stérile chez nous : je n'ai trouvé que la plante femelle avec des arché- gones bien développés mais non fécondés. Malgré sa stérilité, le T. cylindricus est facile à reconnaître sur place, et on ne peut guère le confondre qu'avec le Leptobryum piriforme qui se montre aussi sur les charbonnières, mais beaucoup plus rarement. Leptodontium flexifolium (Didumodon H. et Tayl.) — Dans le vallon du ruisseau le plus méridional de la forêt de Duault, rare et cantonné. Stérile. Trichostomum cylindricum (l)idymodon B. E.) -- Parmi les blocs du granit encombrant le lit d'un ruisseau vers la partie moyenne de la forêt de Duault. Trichostomum — Les quatre autres espèces, qui représentent le genre en Côtes-du-Nord, sont des plantes maritimes ou submaritimes (vallée de la Rance). Les T. flavo-virens et surtout littorale sont communs pour ne pas dire plus ; les T. mutabile et crispulum, sans être rares, se montrent d'une façon plus inégale, surtout le crispulum. ha stérilité 150 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 est la règle pour ces quatre Mousses. Je ne puis signaler à l'état fructifié le T. flcwo-uirens que sur quelques points de la côte de Saint-Cast, le T. mutdbile qu'à Dinan et le T. crispulum qu'à Bréhat. Barbula membranifolia (Hook.). — Sur la terre d'un talus exposé au midi, baie de Saint-Brieue, au-dessous du Roselicr. Cette localité, unique jusqu'ici dans le départe- ment, et cette station sont tout à fait exceptionnelles. C'est la seule fois que j'aie trouvé le B. membranifolia sur la terre. Il ne se fixe d'ordinaire que sur les rochers cal- caires et sur les murs à exposition chaude et sèche. Je n'en connais pas d'autre localité maritime dans l'Ouest, où il est d'ailleurs très rare au Nord de Nantes. B. Brebissoni Brid. — Répandu autour de Dinan sur quelques points de la vallée de la Rance et, dans la ville même, sur les rochers de la promenade des remparts ; grand étang de Jugon; abondant sur les arbres et les rochers des bords et surtout au déversoir de l'étang des Ponts-Neufs en Morieux ; plusieurs étangs (Plourivo, Daniel, Beauport) des environs de Paimpol ; Lannion sur un mur de la rue des Capucins et Brélevenez sur le toit en pente d'une maisonnette. Je ne l'ai vu que stérile dans le département des Cùtes-du-Nord. B. latifolia Bruch. — En très petite quantité avec l'espèce précédente sur le bord de l'étang des Ponts-Neufs ; sur la Rance, au moulin du Besso entre le Quiou et Saint-André- des-Eaux. Stérile. Cinclidotus riparius Arnott. — Déversoir de l'étang des Ponts- Neufs en Morieux. Les énormes rochers situés en aval du barrage et en partie recouverts pendant la mauvaise sai- son par les eaux qui y forment une cascade pittoresque, sont littéralement tapissés des gazons de cette Mousse, qui continue à se montrer ça et là en aval pendant quel- ques centaines de mètres. Bien (pie j'aie passé en vain plus d'une heure à la recherche des capsules, je crois F. CAMUS. — MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 151 qu'elles doivent se développer, au moins dans certaines années, car la plante mâle est abondante. Je suis presque tenté de considérer le C. riparius comme une nouveauté pour la Bretagne, car on ne peut tenir aucun compte des deux mentions qui en ont été laites dans cette province. M. Manille (Cat. Dinan, p. 143), après avoir dit que la famille des Cinclidoteœ n'est pas représentée autour de Dinan, ajoute : « Cependant, je ) crois avoir rapporté des ruisseaux de Menez le Cinclidotus riparius Host., mais j'en ai perdu les échantillons. » La présence de cette Mousse dans les ruisseaux d'un massif exclusivement siliceux est bien invraisemblable; il y a probablement là un lapsus, et il faut lire C. fbntinaloides, plante qui n'a pu échapper à un chercheur tel que M. Manille. D'autre part, dans la Florale du Finistère — qui ne cite pas le C. fontinaloides (rarissime en Basse-Bre- tagne !) — les frères Crouan écrivent p. 182 : « C. riparius. Sur les pierres et les pieux, bord des ruisseaux, rég. marit. Pr. r. ». Le Cinclidotus riparius existant en Côtes- du-Nord, rien n'empêche qu'il existe en Finistère ; mais encore faudrait-il le prouver par un échantillon. M. Hus- not, qui a pu visiter l'herbier des Crouan très peu de temps après leur mort, et qui sans doute trouvait que l'indication manquait par trop de précision, a noté dans la Flore du Nord-Ouest que cette Mousse «. n'existe pas dans leur herbier. » Grimmia maritima Turn. — Indépendamment des localités bréhatines, côte de Lannion (anse de Locquémeau, pointe de Bihit) ; côte de Paimpol ; Erquy ; Saint-Cast, Saint-Jacut. Zijgodon conoides Hook et Tayl. — Rostrenen, sur des troncs de Châtaigniers, dans un massif situé à gauche de la vieille route de Brest. Je crois avoir constaté la présence de ce Zygodon aux abords même de la ville, du côté de la route de Pontivy, avec des fruits malheurement trop peu avancés. Le Z. viridissinius forme sur les. vieilles murailles du 152 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 château du Guildo des touffes compactes et profondes portant des fruits. Il ne me parait pas différer sensible- ment du type arboricole. Les corpuscules foliaires sont très variés de forme : oblongs, claviformes, irrégulièrement fusiformes, trigones, à deux cornes, et, en général, irré- gulièrement cloisonnés. Quelques-uns se développent sur place et émettent des sortes de rhizoïdes bruns, à mem- brane extérieure papilleuse, à cloisons obliques. Orthotrichum rivalare Turn. — Ruisseau de la Roche-Bac, en Hillion. Encalypta vulgaris Hoffm. — Doit être très rare à l'intérieur du département, où je ne l'ai pas encore observé. Région maritime, Dinan, bassin du Quiou. E. streptocarpa Hedw. — Falaises de Saint-Cast, 187(> (R. Morin). Il y existe toujours, sur le versant Nord de la pointe de la Garde, sur les pelouses rases en pente (terre et sable calcarifère) qui surmontent la falaise. Il y forme de belles touffes, malheureusement peu abondantes et très cantonnées. On commence à construire sur cette partie de la côte, et il est probable que d'ici à quelques années, les chalets et les semis de Pins auront fait dispa- raître la végétation actuellement fort intéressante de cette localité. Schistostega osmundacea Mohr. - C'est à M. le docteur Avice qu'on doit la découverte en Cotes-dn-Nord de celte Mousse qui n'était alors connue en Bretagne qu'aux environs de Josselin. Il la trouva en septembre iiS7(> dans les anciennes remises du château de Trégarantee, près Rostrenen. Je l'ai vue depuis dans les excavations produites par l'éboulement des terres sur la paroi d'un chemin creux près de Collinée. J'ai lieu de la croire répandue. Il faut la chercher du commencement de mai à la mi-juin. Son prothalle, qui est alors en plein étal de végétation, attire l'œil par ses magnifiques reflets et facilite la recherche de cette jolie petite Mousse. F. CAMUS. — MUSCINKKS DES COTES-DU-NORD 153 Funaria mediterranea Lindb. (F. calcarea Auct. part.). — Rive droite de la Rance en aval de la Courbure, près Dinan, - et plus bas, près de l'écluse du Chastelier (M. Jeanpert); répandu sur la côte de Saint-Jacut et de Saint-Cast, particulièrement au Guildo ; côte de Saint-Michel-en Grève. Des débris recueillis en été, et paraissant appar- tenir à cette espèce, me portent à croire qu'elle se trouve sur divers points de la côte entre les localités citées ci-dessus qui sont situées aux (\qi\x extrémités du dépar- tement. Leptobrijum piriforme Schimp. Je me résous à donner un numéro d'ordre à cette espèce — bien que je ne puisse' certifier sa présence en Côtes-du-Nord, en dehors des potées des serres — parce que M. Morin m'a dit l'avoir rencontrée une fois à l'état libre. On la rencontre d'ailleurs ainsi de loin en loin en Bretagne : elle fructifie même à Huelgoat et se présente à Pontivy avec des (leurs exclusivement mâles (Leptobrijum dioicum Débat) et des bulbilles. Webera Tozeri (Grev.). - Commun, comme d'ailleurs dans toute la Bretagne, mais 1res rarement fructifié: Lannion, Saint-Cast. Brijum pendulum Schimp. — Sables de Saint-Cast (baies de Saint-Cast et de la Carde Saint-Cast). B. intermedium Brid. — Sur la terre graveleuse d!un talus, à Beauporl, près de Paimpol. Nouveau pour la Bretagne. B. gemmiparum DN. Sur les pierres lavées par les hautes eaux : bords du grand étang de Jugon ; près des moulins de Runfao et de Tonquedee, sur le Guer, en amont de Lannion ; en amont d'une écluse du canal de Nantes à Brest, près de Rostrenen. Stérile. Après avoir étudié cette plante dans les localités ci-dessus et dans d'autres localités bretonnes et ven- déennes, je la crois décidément -- après avoir d'abord pensé le contraire spécifiquement distincte du 154 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 B. alpinum. Les bourgeons axillaires sont rares sur les échantillons bretons. H. çaespiticium L. — Sables delà cote de Saint-Cast. En Breta- gne, cette espèce se montre presque exclusivement sur les sables de la côte. Elle est remplacée sur les murs par le Bryîun murale Wils. qui lui est commun, mais dont les capsules n'atteignent pas toujours la taille et la teinte rouge intense des échantillons nîéridionaux. B. Donianum Grev. - Ce Bryum qui n'a pas encore été signalé en Bretagne, me semble répandu au moins dans la zone voisine du littoral breton baigné par la Manche, où je l'ai poursuivi jusque dans le Bas-Léon. Dans le département des Cotes-du-Nord, je serais tenté de le dire commun. Il abonde autour de Lannion (et sur la cote voisine de Saint- Michel -en -Grève, Locquémeau, Trébeurden, Ploumanach), autour de Paimpol, de Saint-Jacut et de Saint-Cast. Je l'ai vu encore dans la région maritime ou submaritime à Bréhat, Tréguier, Pontrieux, Hillion, Lamballe. Il parait au contraire rare dans l'intérieur du département et je n'y puis encore citer que la localité de Roslrenen, située, il est vrai, presque à la limite du Morbihan, et où le B. Donianum était repré- senté par quelques rares touffes. Il est presque toujours stérile; j'en ai trouvé seulement quelques capsules à Saint-Jacut. B. roseum Schreb. - Vallée du Guinefort en Brusvily, très raie (F. Morin, qui me l'y a fait recueillir). Philonotis — Cette plante appartient vraisemblable- ment au petit Philonotis assez répandu dans le Nord- Ouest, dont le nom a donné lieu à quelques controverses. Il m'est, pour ma part, impossible de prendre parti dans la question — je parle de la plante des Cùtes-du-Nord — car, bien qu'abondante dans plusieurs localités de ce département, en particulier aux environs de Rpstrenen, elle y est invariablement stérile, et je n'ai même pas pu F. CAMUS. — MUSC1NÉES DES CÔTES-DU-NORD 155 lui trouver de fleurs mâles. J'en suis donc réduit à lui donner un simple numéro d'ordre. Le Philonotis fontana Brid., déjà trouvé à l'état fructifié par M. Mabille dans la vallée dé Bobital (1), y fructifie toujours assez régulièrement. Le fait est assez rare en Bretagne pour mériter d'être rappelé. Diphyscium foliosum Mohr. — Environs de Mur, de Gouarec, de Lanfains. Peu commun, bien plus abondant dans le Finistère. Fontinalis squamosa L. — Dans le Gouet, le Trieux, le Blavet. Celte plante, commune en Finistère, doit compter bien d'autres localités en Côtes-du-Xord. Thuidium recognitum Lindb. Bassin miocène du Quiouoù il est rare. Brachythecium Mildeanum Scbimp. Sur les parois d'un fossé, chemin conduisant du bourg de Dolo à l'étang de JugOn. Stérile. Plante méconnue en Bretagne. B. rivulare B. E. - Vallée du Blavet au Toul-Goulic près Lanrivain ; le Gouet et un de ses affluents à la Méaugon: affluent du Trieux à Pontrieux ; déversoir des Ponts-Neufs, et probablement dans beaucoup d'autres localités. L'abbé Morin me l'a envoyé de l'Échapt près Dinan. L'herbier Mabille en renferme un échantillon bien fruc- tifié de la vallée de Bobital. Hyocomium fldgellare B. F. — Dans l'un des ruisseaux de la forêt de Duault où il semble très rare ; Gouarec dans le ruisseau, affluent du canal, qui sépare le bois de Gouarec du bois de l'Abbaye, et dans une rigole à pente rapide située dans la partie accidentée du bois près du halage. Stérile. 1 1 1 Ci- que .M. Mabille désig le sous le nom de vallée de Bobital esl la partie. 1res pittoresque, île la vallée du ruisseau de Guinefort, comprise entre lus communes de Bobital et de Brusvih . C'est sur le territoire de Brusvily que se trouvent la plupart des Muscinées intéressantes de cette vallée. L'abbé Morin, qui ('tait natif de Brusvily. ne manquait jamais de protester contre cette appellation qui méconnaissait les droits bryologiques NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 les droits à la priorité du C. luniihvfolia, si une bonne lois on établit nettement et définitivement sa signification. C. (hiilans (Nées) Spfuce. Marais tourbeux près de Lan- fains, où il s'allonge parmi les Sphaignes et porte quelques périanthes! M. Morin a trouvé celte espèce dans le Menez entre Laurenan et Saint-Gilles. C. Tarneri (Hook.) — M'a été envoyé par l'abbé Morin de la Courbure près Dinan, où il rampe parmi les Mousses. Récemment, j'en ai trouvé des échantillons avec capsules complètement développées sur la terre d'un bosquet cle Hêtres près de Plancoët. Par prudence, je n'ai pas porté sur ma liste des Cotes- du-Nord le C. Lammersiana (Hùb.), que je crois bien avoir recueilli dans le département, mais dont je ne puis retrouver d'échantillons. Il existe en Finistère. On pourra chercher avec quelque chance de succès dans les Côtes- du-Nord, les C. Francisci (Hook.) et CJ. elachista (Jack.), qui croissent dans les départements voisins du Finistère et du Morbihan. Scapania resupïhata Dum. — Espèce très répandue en Bretagne jusqu'en Vendée. Fossombronia angulosa Ràddi. — Côte de Perros-Guirec. Le F. Damortieti Lindb., qui existe dans les quatre autres départements bretons, ne peut manquer de se trouver en Côtes- du-Nord. Riccia subinermis Lindb. Fossés près de la halte de la Hisse. Je rapporte encore à celte espèce un Riccia trouvé à Callac dans une station semblable, mais sur lequel je n'ai pu réussira trouver des cils. Si l'on songe que plu- sieurs Riccia ciliés ont des formes inermes, et que pour le R. subinermis, le nom spécifique lui-même indique que chez lui les cils sont à peine développés, mon rapprochement ne paraîtra pas trop risqué. Je serais moins affirmatif pour la plante de Bréhal que je n'ai vue qu'à l'étal jeune. F. CAMUS. - MUSCINÉES DES CÔTES-DU-NORD 1()1 Le Riccia subinermîs, trouvé dans la Finlande, le Brandebourg ei l'Anjou, est peut-être une espèce répandue passée inaperçue jusqu'à ce jour. R. ciliata Hfïin. Callac ; Pontrieux. /?. sorocarpa Bisch. — Cote de Trébeurden, bien fructifié. K. nigrella DC. — Dans un travail spécial sur celte espèce, je l'ai indiquée à Paimpol d'après des échantillons qui m'avaient été communiqués par l'abbé Morin. Il les tenait de M. le docteur A vice, à qui l'on doit la découverte de cette Hépatique en Côtes-du-Nord. Je l'ai vue encore sur la côte de Trébeurden. IL Hiibeneriana Ldbg. - Étangs de la Hardouinaie près Merdrignac (.1. Gallée, 1878 — revu 1892 !) et de Jugon. L'abbé Morin m'a dit l'avoir trouvé à plusieurs étangs des alentours de Brusvily, ainsi que le R. crystallina, mais je n'ai pas vu d'échantillons. FOURMIS JARDINIÈRES M. l'abbé .1. DOMINIQUE Les visiteurs du Muséum de Nantes, eu parcourant du regard la collection générale des Formicides, rudimenlaire encore, elle se développera rapidement, nous l'espérons, (pie nous venons de disposer à leur intention, s'arrêteront très probablement devant des spécimens d'une espèce dont la taille relativement énorme l'ait contraste avec les dimensions ordinairement minuscules de leurs congénères. Ce n'est pas uniquement par leurs proportions, qui en l'ont les géantes de ce peuple de pygmées, que ces Fourmis se recommandent à l'attention et méritent l'intérêt. Leurs mœurs, qui ont t'ait l'objet de récentes études et de très atta- chantes publications, sont en effet remarquables entre toutes celles, si merveilleuses déjà, des autres représentants d'une famille d'insectes privilégiés par le Créateur sous le rapport de l'instinct et de l'art. Il nous a semblé que nos collègues nous sauraient gré de leur donner un aperçu sommaire des dernières observations laites, si minutieusement et si consciencieusement,, sur ces étranges travailleuses, par des naturalistes spécialistes de ces études. Ces énormes Fourmis, qui attirent le regard sous le vitrage des boites consacrées à la collection de ce groupe populeux d'Hyménoptères, appartiennent au genre Atta, exclusivement propre au Nouveau-Monde. ilj La présente note nous a élé inspirée par la lecture de l'intéressante causerie de M. Ernest André sur Les Fourmis champignonnistes, à laquelle nous avons fait de larges emprunts. — Gray, 1899. \antes. _ Bull. Soc. se. nat. Ouest. T. 10, fasc. 111, 30 septembre I î ">< > 164 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 10 Atta sexdens (Linné Formica) Mâle, grandeur naturelle Il comprend un bon nombre d'espèces dont le corps est armé d'épi- nes on d'apophyses tu- berculoïdes. Les neu- tres présentent, dans une même fourmilière, des variations de taille oscillant entre trois et quinze millimètres. Ils semblent se partager en plusieurs castes à chacune desquelles se- rait dévolue une fonc- tion spéciale dans la colonie. Les plus grands individus, à tète énor- me et mandibules me- naçantes.- appelés sol- dats, veillent à la garde de l'habitation commu- ne, sans pour cela se désintéresser entière- ment des travaux de bâtisse et d'architectu- re. Ceux-ci sont pour- tant plus spécialement réservés aux neutres de moyenne taille. Quant aux plus petits, ils s'oc- cupent surtout des soins à donner aux larves et des menues besognes à exécuter dans les couloirs trop étroits pour livrer accès aux autres ouvrières. Depuis longtemps on avait observé la bizarre habitude des Atta de se promener en interminables processions, portant Femelle, gr. nat., amputée de ses aile Neutn J. DOMINIQUE. — FOURMIS JARDINIÈRES 165 au-dessus de leur tête, comme un parasol ou un étendard, des rondelles découpées par leurs robustes mandibules dans les feuilles de certains arbres qu'elles dépouillent entièrement de leur verdure. Diverses hypothèses avaient été émises pour expliquer ce singulier usage, mais sans qu'aucune d'elles parût concluante. 11 était réservé à M. Alfred Moeuler, qui put observer de tout près les mœurs des Attes, au Brésil, de donner à la science la solution du problème et de confirmer les prévi- sions antérieures de Belt : à savoir que les feuilles découpées et recueillies par les Fourmis à parasol étaient destinées à rétablissement d'une véritable couche de matière fermentes- cible et spongieuse sur laquelle elles cultivaient des Champi- gnons destinés à leur alimentation. Un peu plus tard, le célèbre spécialiste des Formicides, le docteur Auguste Forel, vint ajouter l'appoint de ses propres observations en Colombie, - précisément sur les mœurs de YAtta sexdens, exposée dans la vitrine du Muséum, et de quelques espèces voisines, — aux assertions du savant allemand. M. Ernest André, dans son magistral ouvrage sur les Fourmis (1), nous apprend comment les Atlu se construisent des nids de dimensions colossales dont le dôme extérieur, qui en forme la seule partie visible, est insignifiant, comparé au développement de la partie souterraine. Celle-ci comprend un nombre considérable de chambres dont certaines, au dire de Mac Cook, mesurent jusqu'à quatre mètres de large sur cinq de profondeur. Ces vastes salles so-nt mises en communication par de longues galeries où circule sans cesse une population affairée, si dense, que celle des principales artères de nos capitales ne peut en donner qu'une image fort imparfaite. Quant aux superstructions de la fourmilière, elles présen- tent l'aspect d'un cône volcanique en miniature, sur la surface duquel s'ouvrent de nombreux cratères, qui servent de portes d'entrée et de sortie à la foule pressée des ouvrières. il) Ernest André : Les Fourmis, Paris, librairie Hachette, 1895. 166 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Tout autour du monticule rayonnent des roules parfaite- ment entretenues, d'une largeur d'un décimètre environ, s'étendant souvent à plusieurs centaines de mètres de dis- lance, incessamment parcourues par une armée de pour- voyeuses allant aux provisions ou revenant chargées de leurs étendards de verdure et couvertes de leurs parasols de même substance. Chacun de ces phalanstères souterrains renferme un nom- bre de jardins à Champignons en rapport avec son impor- tance. Ce nombre atteint plusieurs centaines chez les vrais Atta, tandis que chez les espèces voisines, de taille inférieure, appartenant au sous-genre Acromyrmex et qu'a spécialement étudiés M. Moellej, ce savant n'a eu à enregistrer l'existence que d'un seul jardin. Mais quels que soient le plan de cons- truction et le nombre des champignonnières, quelle que soit l'espèce d'Attide qui l'établisse, quel que soit le pays où vive l'insecte, c'est invariablement le même cryptogame qui est l'objet de cette culture : le Rhozites gongylophora Moeller, agaricinée de moyenne taille. Nous ne décrirons pas, dans ce très court article, les moyens ingénieux auxquels dut recourir l'observateur pour étudier les opérations successives par lesquelles les habiles jardinières établissent et entretiennent leur couche. Qu'il nous suffise de dire qu'à travers les parois de cristal d'une fourmilière artificielle, M. Moeller réussit à satisfaire sa curiosité. Si nous suivons avec lui le travail d'une de ces Fourmis jar- dinières, nous la voyons (l'abord se saisir d'un fragment de feuille apporté par une pourvoyeuse, puis le diviser en deux moitiés à l'aide de ses mandibules fonctionnant en ciseaux. L'une de ces moitiés est alors divisée et subdivisée de même, jusqu'à ce que le dernier morceau obtenu ne soit guère plus grand que la tète de l'ouvrière. Celle-ci, le saisissant alors entre ses pattes de devant, le mâchonne tout autour avec ses mandibules, qui produisent ainsi une série d'entailles rayonnantes et peu profondes. La surface entière du fragment est ensuite grattée et éeorchée J. DOMINIQUE. -- FOURMIS JARDINIÈRES 167 avec les mêmes instruments : opération qui a pour but d'en augmenter la plasticité. L'insecte, par une sorte de pétrissage opéré avec ses pattes et ses mâchoires, en forme une sorte de boulette qui, à force d'être pétrie et repétrie, devient très molle et se réduit à un très petit volume. Cette préparation demande environ un quart d'heure, après quoi la Fourmi insère son globule à une place convenable sur la couche en voie d'établissement, puis elle reprend les mêmes opérations sur un autre fragment de la feuille, qui vient s'ajouter, transformé en une nouvelle boulette, à l'amas déjà disposé préalablement. Supposez ce travail exécuté à la fois par des milliers de travailleuses, et vous pourrez vous former une idée de la rapidité avec laquelle s'installe leur jardin à Champignons. Prenons maintenant une loupe et examinons une parcelle de cette couche si soigneusement établie ; nous y remarque- rons déjà comme un réseau fort serré de filaments blanchâ- tres, qui ne sont autre chose que l'expansion du mycélium d'une partie plus ancienne, ou même le produit de la germi- nation des spores du Champignon qui se trouvent mêlées au terreau. Ce jardin, qui présente l'aspect général d'un amas de matière grisâtre, spongieuse, percée de cavités nombreuses, doit être soigneusement sarclé. A ce soin sont préposées de nombreuses ouvrières appartenant aux castes de la plus petite taille, qui circulent dans les cavités et les corridors. Elles doivent débarrasser la couche des germes inutiles et même nuisibles, tels que les moisissures, qu'ont pu rapporter, attachés à leur corps rugueux ou à leur fardeau, les approvi- sionneuses, dans leurs courses à travers champs. Ces spo- rules, en effet, à la faveur du milieu ambiant— sol favorable, chaleur, humidité —, se développeraient avec une grande rapidité et étoufferaient infailliblement les cultures si précieu- sement soignées. Nos jardinières ont donc l'instinct d'extirper tout autre germe végétal que les spores et le mycélium du Rhozites ; tout comme la Fourmi agricole (Pogonomyrmex barbatus Smith), 168 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 qui ne laisse subsister autour de sa demeure qu'une seule graminée, YAristida oligantha, et débarrasse soigneusement ses cultures de toute autre végétation. Quel résultat attendent les Atta de leurs efforts et de leur persévérance? Le Champignon lui-même dans son parfait développement? Assurément non; le volume de ce végétal, hors de proportion avec les besoins et les ressources des con- sommatrices, obstruerait infailliblement les couloirs et les salles de la fourmilière. Ce qu'elles recherchent et obtiennent effectivement, c'est d'obtenir sur le mycélium du Rhozites une récolte de conidies, semblables à des corpuscules blancs, arrondis, d'un quart à un demi-millimètre de diamètre, pres- que toujours agglomérés en globules, et qui constituent les véritables fruits du jardin. Ces légumes en miniature forment la base principale, sinon exclusive, de leur alimentation. Dans les nids occupés par les Atta, on ne trouve jamais le Champignon que sous cette forme primaire, seule utile aux Fourmis, qui en empêchent avec soin le développement plus complet; mais, si l'on éloigne ces insectes, on voit le crypto- game suivre les phases de son évolution et parvenir à pleine maturité. Tel est en substance le fait nouveau ajouté à l'histoire déjà si merveilleuse de la famille des Fourmis, par MM. Moeller ( 1 1 et Forel (2). N'est-ce pas le cas de répéter le mot célèbre : Natura magis in minimis miranda ! il) Alfred Moeller : Die Pilzgarten einiger Sùd-amerikanischer Ameisen. Jena, 1893. (2) Aug. Forel : Zur Fauna und Lebenweise der Ameisen in Columbiscben Urwald, 1896. — Communication verbale sur les mœurs des Fourmis de l'Amérique Iropicale, Bruxelles, 4897. LE LYCTE CANALICULE {Lyctus cana/iculatus Fabricius) et les ravages qu'il fait dans les parquets et autres bois ouvrés. MŒURS, EXPERTISE, JUGEMENTS Far M. Louis BUREAU INTRODUCTION Depuis le commencement de l'année 1, époque à laquelle tut achevée la construction de deux hôtels de la rue du Coudray, à Nantes, dont les parquets ont été ravagés par un insecte coléoptère, le Lijcte canalicalé, plusieurs cas sem- blables se sont produits en ville et dans les environs. Les dégâts ont été assez importants pour soulever les plaintes des propriétaires et des locataires et conduire à des procès qui se sont terminés, les uns devant le Tribunal civil de Nantes, les autres en appel à Rennes. Un château de la commune de Nozay, un immeuble de la place Lafayetle, à Nantes, et un autre vaste immeuble du passage Louis-Levesque, ont eu à souffrir des ravages du Lyctus au point que des réparations importantes et même la réfection complète des parquets de deux d'entre eux ont été nécessaires. On conçoit, dès lors, les craintes justifiées des propriétaires sur la qualité des bois employés, comme parquets, dans les constructions, et la responsabilité qui incombe aux fabri- cants, fournisseurs intermédiaires, menuisiers, entrepreneurs et finalement aux architectes chargés de l'acceptation du tra- vail et du règlement des comptes. En présence d'un mal qui compromet de nombreux inté- rêts et met en cause tant de responsabilités, il nous a paru utile de faire connaître les mœurs de cet insecte destructeur, les dégâts qu'il fait dans les parquets et autres bois ouvrés, la Nantes — Bull. Soc se nal Ouesl T I" fasc lil 30 septembre 1900 170 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 cause de son existence dans certaines lames tandis que d'autres, voisines, restent indéfiniment indemnes, — ce qui ne nous parait pas avoir été, jusqu'ici, convenablement expli- qué (1) — le remède à apporter à cet état de choses, et, enfin, comment se sont terminés, devant les tribunaux, les procès survenus à la suite des ravages faits par cet insecte. Nous donnerons d'abord le Mémoire que nous avons été chargé de rédiger, sur les mœurs du Lycte canaliculé, par nos collègues d'expertise; puis, choisissant l'exemple le plus simple parmi les cas que nous avons été appelés à étudier, nous en donnerons le rapport, fait en commun, et nous ter- minerons en faisant connaître comment cette contestation s'est terminée devant le Tribunal civil de Nantes, puis en appel à Rennes. Plusieurs procès analogues ont été jugés et d'autres sont, en ce moment, sur le point de l'être. Les jugements rendus sont les mêmes, quant au fond. Ils tiennent pour responsables des dégâts : fabricants de par- quets, fournisseurs intermédiaires et menuisiers chargés de la fourniture et de la pose, en raison de l'existence d'une forte proportion d'aubier dans les parquets, cause essentielle de la présence et de la propagation du Lyctns. La part de respon- sabilité de chacun est ensuite basée sur les conditions du marché, la qualité des parquets demandée et le prix consenti. L'origine et la marche du mal, le remède à y apporter et la part de responsabilité des personnes mises en cause se déga- gent, comme on va le voir, de la connaissance des mœurs de l'insecte. ^Ij Girard. Maurice. — Rapport sur les insectes qui attaquent et détruisent les bois ouvrés, spécialement les Irises de parquet. Paris. 7 fév. ISTti. I broch. in-4° de 13 p. Typ. Tolmer et Esidor Joseph, 13, rue du Four-Saint- Germain. L. BUREAU. — LE LYCTE CANALICULÉ 171 MÉMOIRE LE LYCTE CANALICULÉ [L y et us canal iculatus Fabr.) •i les pavages qu'il l'ail dans les parquets el autres bois ouvrés. Chapitre I. Mœurs et reproduction de l'insecte : 1" Habitat : 2° Description de l'insecte parfait : 3o Ponte; 4° La rue ; 5" Nymphe : 0' Naissance de l'insecte. Chapitre II. Ravages faits par la larve. Chapitre III. Moyens de traitement des bois sup- posés contaminés. Chpitre IV. Moyens de destruction des larves et des insectes dans une maison con- taminée. Chapitre V. Pourquoi le Lyctus s'attaque-t-il aux parquets de préférence aux autres bois ouvrés ? Chapitre VI. Peut-on savoir si un parquet, atta- qué par le Lyctus, était contaminé avant la livraison ou avant la pose ? Chapitre VIL — Responsabilité : 1° Du Fabricant de parquets : "2" Du Menuisier ', bois dur: E, écorce ; a a, points d'entrée de la jeune larve, en mai-juin, aussitôt après sa sortie de l'œuf; b h', galerie creusée par la larve de juin à avril suivant; c, Lyctus à l'état de nymphe (avril) ; d, insecte parfait à sa sortie', en mai-juin- de l'année qui suit celle de la ponte. La couche de bois à percer serait trop épaisse pour l'insecte parfait; il convient de la réduire, et c'est en quittant la direc- tion longitudinale, pour se rapprocher de l'extérieur, que la larve y parviendra. Arrivée près de la surface, elle s'arrête juste à temps pour ne pas produire de perforation. Une pellicule de bois la sépare donc encore du dehors (Xambeu, /. c). C'est là que la larve subit une nouvelle transformation : elle devient immobile et passe à l'état de nymphe. 6" Naissance de l'insecte parfait. Enfin, quinze jours après, c'est-à-dire à la fin d'avril ou au commencement de mai, la nymphe se tranforme en insecte parfait qui sort de sa logetle en perforant la pellicule de bois qui le recouvre. Il prend alors son vol el le cycle recommence. Les insectes parfaits ont une existence de quelques jours seulement. Mais, comme toutes les éclosions ne se font pas en même temps, on en peut voir en mai, juin et au commen- cement de juillet. Après celte époque, on ne trouve plus que les cadavres des adultes qui oui assuré le reproduction de l'espèce. Le Lycte vole rarement en jour. Ses habitudes sont plutôt nocturnes. Il sort de sa retraite au crépuscule ; son vol est sonore, et le matin, à la pointe du jour, il cherche une cachette dans une l'ente de parquet ou une ancienne galerie. L. BUREAU. — LK LYCTE ÇANALICULÉ 175 CHAPITRE II Ravages faits par la larve C'est donc la larve, et non l'insecte parfait, qui cause de si grands ravages dans le bois des arbres feuillus de notre pays (chêne, châtaignier, noyer, cerisier, etc.). Elle n'attaque pas le bois des conifères ou arbres résineux qui ont aussi de nombreux ennemis. Elle vit dans l'aubier des arbres morts sur pied dont l'écôrce commence à se détacher ou bien dans celui des bois sains récemment abattus, surtout lorsque ces bois sont déposés dans des lieux frais et ombragés, à la campagne, ou même en ville, dans les chantiers contaminés par ces insectes. On a cherché à établir une relation entre l'époque de l'abattage des bois et les dégâts dont ils sont parfois le siège. Quand les chênes sont abattus en pleine sève, on les suppose généralement plus facilement attaquables, parce que la sève azotée qui leur sert d'aliment demeure, dans leur tissu, en bien plus grande proportion. Cette explication, qui a peut-être sa valeur pour les ravages occasionnés par certains insectes, sans que nous en possé- dions la preuve, n'est pas applicable au Lyctus qui attaque l'aubier des chênes les plus sains, abattus en hiver et par con- séquent dans les conditions réputées les meilleures. C'est ainsi que nous avons observé des chênes parfaitement sains, abattus dans l'hiver de 1895-1896, sur lesquels on avait prélevé, à la scie, comme nous l'expliquerons en parlant de la fabrication des parquets, quatre croûtes formées, chacune, d'écorce, d'aubier et d'une faible épaisseur de bon bois. Les croûtes laissés sur le chantier, au pied de la construction à laquelle ces chênes étaient destinés, servirent, au printemps de 1896, à la ponte des Lyctus, et, au printemps de 1897. il en sortit de nombreux insectes. Les poutres tirées du cœur de ces chênes, qui se trouvaient encore sur le chantier, près des croûtes dont nous venons de parler, au moment de la ponte, n'ont pas subi les atteintes des Lyctus. Elles sont restées absolument intactes. 70 NANTES. — BULL. SOC. SC. .N'AI. OUEST.- I. Kl CHAPITRE III Moyens de traitement des bois supposés contaminés et moyens de préservation Le bois dur, le cœur de chêne, esl à peu près à l'abri des attaques du Lyctus. Dans tous les cas, même dans un milieu infesté, le mal y reste très limité et l'expérience montre que. pour la préservation du bon bois, des précautions ne sont pas à prendre. Quant à l'aubier, il est toujours exposé à être attaqué par le Lyctus, non seulement dans la campagne, avant l'emploi, mais aussi dans les maisons où l'insecte, tôt ou tard, peut être introduit avec du bois de chauffage ou tout autre bois infesté. Plusieurs moyens ont été proposés pour détruire les larves qui peuvent exister dans les bois : 1" L'immersion dans l'eau pendant six mois, quelle que soit la saison, ou pendant trois mois seulement si on est dans la période d'éclosion ; 2" L'étuvage à une haute température, «SO à 100". 3° L'immersion dans une solution de sulfate de cuivre : 4° Un moyen sûr, pour le traitement des bois débités en pièces de petite taille, est l'exposition à des vapeurs de sulfure de carbone. Ce procédé, qui détruit tout être organisé, est celui que l'on emploie, avec un succès constant, pour la conservation des collections d'histoire naturelle. Les moyens ci-dessus tuent les germes, mais ne préservent pas les bois pour l'avenir. Il en résulte que l'aubier n'a de chance de conservation que si on le protège par un enduit extérieur : peinture, coaltar ou tout autre produit similaire. A l'état naturel, ciré ou verni, il est toujours exposé à devenir la proie des insectes dévastateurs ; aussi, pour celte raison, doit -il cire rejeté (te toute construction. L. BUREAU. LE LYCTE (ANAI.IC.l I.K 177 CHAPITRE IV Moyens de destruction des larves et des insectes dans une maison contaminée Les moyens que nous venons d'indiquer liienl la larve el l'insecte. Le traitement par les vapeurs de sulfure de carbone est applicable aux meubles, ceux-ci pouvant être démoulés el placés dans des caisses spécialement construites pour cet usage. Il faut alors : 1° Supprimer, autant que l'aire se peut, les bois contenant de l'aubier : !2" Ecraser les insectes au fur et à mesure de l'éclosion : 'A" Faire évacuer l'habitation pour la traiter, durant les mois de mai et de juin, par des vapeurs délétères : acide sulfureux, sulfure de carbone qui ne sont pas sans incon- vénient ni sans danger : 4" Aussi, pour cette raison, serait-il préférable de faire l'essai, à la même époque, de vapeurs sèches de formai - déhyde, dont l'emploi, sans danger, a été préconisé dans ces derniers temps. Dans la pratique, les deux premiers procèdes nous parais- sent seuls applicables et de nature à arrêter le mal momen- tanément, car il ne faut pas oublier que tout aubier restant est destiné à devenir, tôt ou tard, la proie du Lyctns, des Anobies et autres insectes destructeurs. CHAPITRE Y Pourquoi le Lyctus s'attaque-t-il aux parquets de préférence aux autres bois ouvrés ? Le premier fait à établir est que la fabrication des parquets n'est plus ce qu'elle était autrefois, et que Ton livre aujour- d'hui au commerce des lames dans lesquelles l'aubier entre souvent pour une large part. 17. 4e — vestibule et couloir au 1er étage. 27 août 1896. 51' — salle à manger au rez-de-chaussée. 19 septembre I8!)(>. Nous allons résumer le résultat de notre examen et des renseignements que nous avons obtenus. 186 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 CHAPITRE PREMIER Parquets REZ-DE-CHAUSSÉE 1° Salon. — La fourniture (3e livraison), esl du 1CI aoùl 1896; la pose a été faite en octobre-novembre de la même année. Le parquet n'étant pas replani, l'examen en est rendu par cela même difficile. Nous ne constatons que deux ou trois trous de Lyctus. 2° Salle à manger. — La fourniture du parquet (5e livraison), est du 19 septembre 1896; la pose en a été faite en octobre- novembre de la même année. Comme le précédent, il n'est pas replani. Nous ne constatons que trois ou quatre trous de Lyctus. 3° îre et 2e chambres à coucher. — Fourniture de parquets faite le 23 mai 1896 (lre livraison) ; pose aussitôt après l'arri- vée ; replanissagë en juin. Une lame perforée dans chaque chambre. Sur l'une, on voit très nettement que les trous sont disposés suivant une ligne d'aubier. PREMIER ÉTAGE 4° Le vestibule et le couloir ne semblent pas attaqués. (4e livraison). 5° Trois chambres à coucher ont été parquetées avec la four- niture du 11 juillet 1896 (2e livraison); la pose a été faite en juillet-août, le replanissagë en novembre. De nombreuses lames sont atteintes, surtout dans l'une des chambres, dont le parquet, assez fortement endommagé, a été la cause des récla- mations du propriétaire. Quelques insectes morts gisent sur le parquet et d'autres échantillons nous sont remis. Nous reconnaissons le Lyctus canaliçulatus, auteur principal des L. BUREAU. — LE LYCTE CANALICULÉ 1.. t. VIII, 1868, p. 34-330, pl. , en aura détourné le cours vers le sud-ouest. Enfin, le ruisseau . — Bull. Soc. se. n.ii Ouest. T. Id, fasc. IV, 30 décembre 1900. 226 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 mois de l'année 1900, en faisant défoncer les parties élevées du clos de la Gauvrière, pour enlever les portions de rocher affleurant le sol, remarqua le premier ces belles roches dont il se réserva et emporta chez lui les premiers échantillons. Quelques habitants du pays, frappés aussi par la richesse de coloris et l'éclat de ees roches, en firent construire, l'un un petit mur, l'autre une maisonnette; Un peu plus tard, un petit échantillon, sous le nom d'euphotide fut apporté au Muséum de Nantes, par le frère Rodolphe, de Machecoul ; ce fut cet échantillon qui me mit sur la piste du gisement. La grande dureté de ces roches, suivie de la difficulté de les briser, ne permirent pas de les employer comme macadam ; M. Lemercier les lit déposer dans un bas chemin conduisant à sa vigne, où l'on peut encore les voir aujourd'hui, rassem- blées en assez grande quantité. Etude macroscopique Le gisement de la Gauvrière est incontestablement l'un des plus beaux gisements d'éclogite connus. La roche appartient au type des éclogites à grands éléments ; elle est composée de grenat, de pyroxène (omphasite) et de disthène. Les grenats sont des rhombododécaèdres, atteignant parfois jusqu'à 6 centimètres et plus de diamètre, leur couleur est le rouge groseille plus ou moins foncé ; ils sont translucides ou transparents sur les bords minces : ils sont souvent d'une grande netteté de formes et entourés d'une couronne d'amphi- bole fibreuse vert foncé; leur distribution dans la roche parait être en rapport avec leur volume, moins ils sont gros et plus ils sont serrés les uns contre les autres, d'autrefois ils semblent faire complètement défaut et alors la roche n'est plus cons- tituée que par le pyroxène. Celle-ci est généralement en cristaux allongés, orientés dans une même direction ; sa couleur est le vert plus ou moins clair ; la nuance vert d'herbe dans ses tons les plus riches, est assez fréquente. Le disthène est en petits cristaux allongés et mélangé au pyroxène dont il a suivi l'orientation, sa couleur est bleue; il CH. BARET. ÈCLOGITE A DISTHÈNE 227 est très répandu dans les parties les plus vertes de la roche. Les autres éléments que l'on rencontre dans l'éclogite de ce gisement sont : la pyrrliotite, le rutile, le mica blanc et la zoïzite. Altérations. — Malgré sa grande ténacité, l'éclogite, sous l'influence des agents atmosphériques, s'altère encore assez facilement. Le pyroxène et le disthène perdent leur couleur et se transforment généralement en mica secondaire, sous forme de paillettes au milieu desquelles se trouvent les grenats qu'il devient ensuite facile d'isoler, tout en conservant leurs formes géométriques. L'altération du grenat marche plus lentement que celle du pyroxène, il prend des tons plus pales et finit par se transformer en oxyde de fer. En terminant je liens à remercier M. Lemercier pour le bienveillant accueil que j'ai reçu à son château de la Piltière et l'empressement qu'il a mis à me seconder dans mes recherches. Sur ma demande, il a bien voulu m'autoriser à faire transporter, au Muséum de Nantes, un énorme bloc de cette belle éclogite dont le poids peut être évalué de 350 à 400 kilog. Ce magnifique échantillon est actuellement déposé sous le péristyle, à droite du grand escalier de cet établisse- ment. Nantes, décembre 1900. ENCORE QUELQUES MOTS SUR L'ÉLEVAGE DES BACILLES L'abbé J. DOMINIQUE La question de la reproduction parthenogénésique des Phasmides étant actuellement à l'ordre du jour, l'élevage des Bacilles, seuls représentants de celte famille dans nos régions, est aujourd'hui pratiqué par les Orthoptéristes sur une large échelle. A Berlin, c'est par centaines que l'on élève le Bacillus Rossii en le nourrissant avec des feuilles de Rubus. Les observations toutes récentes dont nous présentons le résultat dans cette causerie scientifique n'ont donc plus, comme celles que nous publiions il y a huit ans, le piquant de la nouveauté. Cependant, comme l'exactitude de plusieurs de ces dernières a été contestée dans un article reproduit par une publication entomologique estimable et répandue (1), nous avons tenu, durant l'été et l'automne derniers, à reprendre l'élevage du Bacillus gcillicus dans les conditions les plus minutieusement propres à écarter toute possibilité d'erreur. Donc, partant, selon notre coutume, pour la côte de Sainte- Marie-de-Pornic, dans les derniers jours de mai, nous primes soin d'enfermer dans notre malle de voyage le matériel nécessaire à l'élevage de ces Orthoptères : matériel des plus simples et des moins encombrants, que nous allons faire con- naitre au lecteur, afin de lui faciliter, s'il le désire, l'étude biologique des Phasmes ou de tout autre insecte de taille analogue de mœurs sédentaires et d'alimentation facile. Point (I) Miscellanea Enlomologica, vol. XVIIT, n" 1, 1900. .Nantes. — Bull. Soc. se, nat. Ouest. T. 10, fasc. IV, 31 décembre V. 230 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 n'est besoin, en effet, comme on le va voir, de s'embarrasser de boites on de cages de nature à grossir les impedimenta, tou- jours trop nombreux et trop coûteux d'un voyage. Soit une feuille de toile métallique galvanisée, assez raide pour se tenir debout roulée, formant un rectangle de 30 à 40 centim. de hauteur, sur 9 à 10 décira. de longueur. Les mailles, pour l'élevage des Bacilles, devront avoir de 2 à 3 millim. environ de côtés. Cette feuille sera roulée, pour le transport, sur un cylindre de bois, de carton ou de fer blanc, d'aussi petit diamètre que possible, assujettie en cette position par deux ligatures, et déposée dans la malle, où elle occupera une place insigni- fiante tout comme son poids. Si l'on désire emporter plusieurs de ces feuilles pour en former plusieurs cages distinctes, il sera facile de les rouler pareillement l'une sur l'autre autour du manchon cylindrique destiné à les protéger de toute déformation par écrasement, sans augmenter sensiblement ni la dépense d'espace ni le poids. Arrivé au terme de son voyage et installé dans sa demeure, le naturaliste déroulera les feuilles de toile métallique et leur laissera former d'elles-mêmes un cylindre creux dont il éta- blira à son gré le diamètre au moyen de ligatures. Ce cylindre sera placé debout sur un plateau quelconque, sur lequel sera déposé un verre rempli d'eau dans laquelle tremperont le bas des ramilles d'arbustes ou des tiges de plantes destinées à l'alimentation des prisonniers. Inutile de dire que ces feuil- lages ainsi que l'eau du vase intérieur devront être renouvelés aussi souvent que besoin sera. L'orifice supérieur du cylindre sera simplement fermé par une feuille de carton quelconque ou de papier épais replié en plusieurs doubles, pour empêcher l'évasion de l'insecte captif. Chaque matin surtout, on inspectera soigneusement le pla- teau sur lequel repose l'appareil, On le retirera en soulevant légèrement le cylindre, on enlèvera les œufs qui ont pu y être déposés, on le purifiera des défécations qui le souillent, et on le replacera dans sa position primitive. .i. Dominique. — l'élevage des bacilles 231 C'est ainsi que nous avons pu suivre l'existence de nos Bacilles depuis la mi-juillet jusqu'à la mi-décembre de l'an- née dernière: époque où le manque absolu de feuilles fraîches de Prunellier amena fatalement la mort de faim de nos Phasmides, en pleine santé jusque-là, et n'ayant pas cessé de pondre depuis quatre mois. L'observateur veut-il changer de séjour, ou bien le moment de rentrer à la ville est-il venu, les Bacilles peuvent être pla- cés dans un petit panier d'osier et les feuilles métalliques, roulées de nouveaux sur elles-mêmes, reprendront leur place dans la valise ou dans la malle. Dès notre arrivée à Sainte-Marie, nous nous mimes à la recherche des Bacilles, en battant les Prunelliers des haies de clôture voisines. Tout près de notre demeure, nous limes tomber dans notre parapluie plusieurs larves de cet insecte, dont la longueur atteignait à peine un centimètre. Les bestioles dérangées et effrayées se livraient, sans doute comme moyen d'épouvanter leurs ennemis, à un mouvement rapide de balancement sur leurs longues pattes, qui rappelait celui de certaines Araignées à l'aspect de Faucheurs qui hantent nos plafonds. Nous replaçâmes les jeunes larves sur leurs Prunelliers, avec le dessein de les y laisser grandir quelques semaines encore avant de les placer dans les cages d'observation. De temps en temps, nous revenions battre la haie et toujours les mêmes Bacilles se retrouvaient dans notre parapluie ou notre filet. Notre intention n'étant pas d'élever un grand nombre d'in- dividus, mais d'étudier attentivement les mœurs de deux ou trois, placés isolément ; nous attachâmes peu d'importance aux autres captures de larves qui suivirent cette première. Le 21 juin, nous trouvâmes dans notre filet-fauchoir un Bacille 9 de grande taille, paraissant adulte, mais d'une livrée toute différente de celle des autres individus que nous avions jusqu'alors rencontrés. Par sa coloration générale, il appartenait à la variété brune, mais les fémurs et les tibias étaient tous ornés de larges 232 NANTES. - BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST. — T. 10 bandes d'un blanc farineux, alternant avec des bandes de largeur égale de la couleur foncière. Nous avions remarqué et noté déjà que les granulations éparses sur le corps des Bacilles de la variété brune étaient constamment plus visibles et plus fortes que celles de la variété verte, mais celles de cet individu bicolore rempor- taient encore en saillie sur celles même des Bacilles bruns observés par nous. Nous plaçâmes, le jour même, cet insecte dans une de nos cages, mais la captivité lui était, parait-il, odieuse, car, le lendemain matin, nous le trouvâmes gisant au fond de la cage, mutilé par ses propres moyens d'une jambe antérieure et d'une postérieure. La mort ne se fit pas longtemps attendre. Nous finies ensuite prisonniers deux Bacilles verts, parais- sant adultes, qui, en effet, nous donnèrent dès la première nuit, l'un un œuf, l'autre quatre. Nous insistons à dessein sur cette affirmation : la nuit. En effet, durant les cinq mois et plus que nous avons consacrés à l'étude de la vie du Bacille, ne cessant pas un seul jour de les observer, au moins soir et matin, jamais nous n'avons eu à enregistrer une seule ponte diurne. Le 11 juillet, les deux larves vertes que nous destinions à l'élevage nous parurent suffisamment développées pour être enlevées à leur vie à l'air libre et enfermées dans leurs prisons métalliques. Leur longueur approchait de 15 millimètres et, manifestement, elles étaient encore trop éloignées de l'état adulte pour avoir pu être fécondées. Ces larves ne parurent souffrir en rien de leur déplacement et se mirent promptement à manger les feuilles de Prunellier placées à leur portée. Le 17 août, après notre retour à Nantes, eut lieu la première ponte de l'un de ces jeunes Bacilles et celle de l'autre la suivit de près, le 21 du même mois. Ces femelles vierges, ainsi que les trois capturées à l'état parfait et pouvant être supposées fécondées par un mâle, con- tinuèrent à pondre chaque nuit de 2 à 4 œufs jusqu'à leur J. DOMINIQUE. — l'ÉIEVAGE DES BACILLES 233 mort arrivée, comme nous l'avons dit, au milieu de décembre, par inanition. Nous croyons pouvoir donner le chiffre de 3 œufs par nuit, comme la moyenne ordinaire de la ponte d'un Bacille femelle à l'état normal. C'est celui que nous avons le plus ordinairement constaté. Il peut toutefois se trouver considérablement dépassé. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, une de nos femelles brunes (fécondée??) mutilée dès avant sa capture des deux membres postérieurs, et qui se montra la plus vigoureuse et la plus prolifique de toutes nos pondeuses, nous donna 9 œufs et, dans la nuit du 15 au 17, 7 ! Ce sont les deux chiffres maximum constatés par nous. Il est juste d'observer que, dans les nuits qui suivirent immédiatement ces pontes excep- tionnelles, il y eut diminution dans le nombre ordinaire des œufs déposés. Au moment où le manque d'alimentation vint causer la mort des femelles pondeuses, l'abdomen de chacune d'elles renfermait encore un bon nombre d'œufs, prêts à être expulsés. L'autopsie de la femelle brune mutilée dont nous avons parlé plus haut.mitaujourSOœufsdisposéscommel'asibienobservé et décrit le P. de Sinety (1). Notons que cette femelle, qui, comme toutes les autres, pondit jusqu'au dernier jour, sentant les approches de la mort, se mutila encore elle-même d'un tibia antérieur et d'une jambe intermédiaire. Elle vécut encore ainsi plusieurs jours. Notons aussi que les femelles de Bacilles laissent tomber leurs œufs n'importe où. du haut des branches où elles se tiennent. Pendant le jour, nos Bacilles abandonnaient ordinairement leurs ramilles de Prunellier et demeuraient appliqués dans une immobilité absolue contre la paroi de toile métallique de leur prison. Leur posture favorite, pendant ces heures de repos, était d'allonger en avant, l'une appliquée contre l'autre et dans l'axe du corps, les deux pattes antérieures, tandis que celles (1) Bull. Hoc. entomol. de Fr.. 1899, XVI. p. 318. 234 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 des deux autres paires demeuraient écartées de celui-ci presque à angle droit. La nuit venue, les Phasmes regagnaient leur approvision- nement de Prunellier et leur activité commençait à s'exercer. Très rarement nous les avons vus manger le jour. Ils étaient parvenus à un tel état d'indifférence à ce qui se passait autour d'eux que nous avons pu, à diverses reprises, les obser- ver à loisir dans l'acte de la manducation, le verre de notre loupe les touchant presque. La feuille de Prunus est toujours attaquée par la tranche. L'insecte la tient entre ses jambes perpendiculairement à son corps. Sa tète s'abaisse de manière à former un angle droit avec le pronotum. Tandis que les mâchoires font leur œuvre, les palpes, dans un mouvement très rapide et continu, caressent les deux faces de la feuille attaquée, un peu en avant du point rongé, comme pour les explorer par précaution. De leur côté, les antennes s'agitent également dans l'air, quoique moins vivement, sans doute aussi pour prévenir toute surprise hos- tile ou gênante. Il nous arriva une fois de prendre entre les doigts l'une de nos femelles vertes, en train de dévorer une feuille, et de la transporter sur une autre branche de Prunellier, sans qu'elle parût s'en inquiéter le moins du monde. A peine placée sur la nouvelle feuille, elle se remit sur le champ et sans émotion à son repas. Lorsque la saison avancée, qui dépouilla les Prunelliers des haies de toute verdure, nous priva de la ressource de cette Rosacée pour l'alimentation de nos captives, sachant que dans le Midi, les Bacilles se rencontrent d'ordinaire sur le Genista scoparia, nous leur présentâmes des rejets verdoyants de cette Légumineuse, mais ceux-ci furent dédaignés par les insectes qui moururent de faim à côté d'eux. Sans doute, si par la cul- ture en serre, on réussissait à prolonger, durant l'hiver, la cir- culation de la sève dans les vaisseaux du Prunellier, il serait possible aussi de prolonger durant la mauvaise saison l'exis- tence des insectes qui se nourissent de ses feuilles fraîches. Notules de Tératologie ichthyologique A PROPOS DE DIVERSES ANOMALIES observées, en 1900, CHEZ QUELQUES POISSONS de la Faune de la Loire-Inférieure par Ernest MARCHAND Préparateur au Muséum de Nantes Jusqu'à ces derniers temps, la collection ichthyologique régionale du Muséum d'histoire naturelle de Nanles, bien qu'assez importante, ne possédait, à l'exception de quelques Pleuronectidés, plus ou moins pigmentés sur le côté aveugle, qu'un seul sujet monstrueux : une Raie estellée Ç (/?q/a asterias Rond.), que M. le Dr Louis Bureau, directeur de cet établis- sement scientifique, a décrite et figurée, en 1889 (1). Celte Raie, dont les nageoires pectorales semblent détachées de la tête par une profonde entaille, atteignant presque, de chaque côté, le niveau de la ceinture scapulaire, présente, ainsi que le dit fort bien l'auteur, une tête allongée, étroite, se terminant, en avant, par un museau en ogive, et encadrée latéralement par les parties antérieures des nageoires, devenues libres et s'allongeant en une longue pointe trian- gulaire. Dragué, bien probablement en vue de nos côtes, en novembre 1886, par un chalutier raliant au Croisic, cet inté- ressant sujet avait été adressé, de ce port, et offert gracieuse- ment au Muséum par M. Nicollon. (1) Bureau, Dr Louis. — Sur une monstruosité de la Raie estellée, Rain asterias Rond. {Bull. Soc. zool. de Fr., 1889. t. XIV. p. 313-315, fig. Nantes. — Bull. Soc. se. nal Ouest. T. 10. fasc. IV. 31 décembre 1900 236 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Une monstruosité identique à celle signalée par M. L. Bu- reau chez Raja aster ias, avait été observée, en 1876, par Beltrémieux, conservateur du Musée Fleuriau, à la Rochelle, chez une autre espèce du même genre : R. punctata. D'après Em. Moreau, le naturaliste rochelais lui avait adressé, à cette époque, un dessin représentant ce Poisson avec les nageoires pectorales détachées de la tète (1). Je considère cette anomalie, constatée deux fois, chez la Raie, en 10 années, et d'une façon toute fortuite, dans la seule région de l'Ouest, comme une des plus intéressantes que puisse observer un naturaliste ; car elle semble ne pouvoir affecter qu'un groupe déterminé de Plagiostomes. En effet, la malformation observée chez Raja punctata et R. asterias, et sur laquelle j'insiste, ne peut guère atteindre que les Raies, et peut-être quelques genres voisins de cette tribu (Pasténague, Mourine), dont l'évolution morphologique suit un processus identique à celle du genre Raja; les Torpi- dinidés doivent faire exception, en raison de l'accroissement rapide que prend l'appareil électrique comblant l'espace céphalo-branchio-ptérigien. Chez la Raie, il suffit, pour que cette anomalie se ren- contre chez l'adulte, d'une simple résorption, à un âge voisin du stade post-embryonnaire, de la substance chondro- gélineuse qui relie la pointe du rostre à l'extrémité antérieure du squelette primaire de la nageoire (proptérygium) et remplit l'espace compris entre les sacs branchiaux, le squelette céphalique et la partie antérieure de la nageoire pectorale, chez les sujets normaux. Malheureusement, le mode de préparation employé pour conserver la Raie estellée du Musée de Nantes, ne permet pas de se rendre compte, exactement, de la situation des orifices des sacs branchiaux sur l'animal avant le montage. Était-elle franchement ventrale, semi-ventrale, ou latéro-céphalique ? (1) Moheau, I)1 Emile. — Histoire naturelle îles Poissons de l;i France, t. I. ISS!, p. 206. E. MARCHAND. — TÉRATOLOGIE ICHTHOLOGIQL'E 237 Actuellement, après 15 ans d'empaillage, les fentes bran- chiales semblent s'ouvrir sur la face ventrale, sur les 3/4 de leur longueur, le dernier quart remonte latéralement. Comment était l'animal frais? La peau a-l-elle travaillé pendant le remplissage? Cette question est, aujourd'hui, impossible de résoudre, et cela à mon grand regret, car la situation latérale évidente des orifices branchiaux serait venue appuyer très fortement l'opinion que j'émets, considérant celte anomalie de dévelop- pement, particulière aux Rajidés, comme une réminiscence de la forme ancestrale Squatina. Les anomalies ichthyologiques sont-elles rares? Je ne le pense pas, car, pour peu que l'on y apporte quelque attention, on trouve que, chez les Poissons, les monstruosités sont au moins aussi fréquentes que dans les autres classes de Ver- tébrés . C'est ainsi que le Muséum de Nantes qui, pendant 15 ans n'a possédé, en fait de Poissons monstrueux que l'unique sujet décrit par M. Louis Bureau en 1889, et rappelé ci-dessus, a vu, en 1900, dans l'espace de quelques mois, sa collection régionale s'enrichir de quatre nouveaux spécimens. Chez trois d'entre eux, l'anomalie porte sur les nageoires ; l'un des monstres appartient même à un genre nouveau pour la faune départementale. Le quatrième sujet est atteint d'une malformation de la mâchoire. Obligé de m'en tenir aux seules ressources que m'offre la bibliothèque du Muséum, j'ai été étonné de ne rencontrer que fort peu de choses sur la tératologie des Poissons ; c'est à peine si, de temps à autre, on trouve, dans les revues scienti- fiques, mention d'une anomalie. Dans les observations les plus récentes, j'en ai seulement trouvé deux (1) ayant quel- (I) Jacquet. — Description d'une nageoire pectorale atrophiée chez le Silurus glanis (Bull. Soc. cl. Se. de Bucarest, VII. 1898, p. 496-498, 6 fig. dans le texte). [Étude du squelette et des muscles.] Jacquet. — Anomalie du museau chez un Acipenser ruthenus (Ibid., VII, 1898, p. 504-506, 2 fig.). [Bifurcation du museau.] 238 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 ques rapports avec celles que j'ai été à même de constater dernièrement et que je signale aujourd'hui. I Baudroie commune (Lophius piscatorius L.) macr opter e (1) Dans les premiers jours de mars 1900, étant à la Tranche (Vendée), pour le service du Muséum, un homme de la localité m'apporta, à l'hôtel, une Baudroie vivante, dans un seau rem- pli d'eau de mer, pour me la montrer. C'était la première fois, disait-il, bien que la capture de cette espèce de Poisson soit fréquente, qu'il voyait dans son écluse un minutes ne s'étaient pas écoulées que mon Bembex, arrivant comme une flèche, venait se poser sur le sable, à proximité de la plante, tenant toujours la proie que je lui avais vue à son départ, lorsque je l'avais chassé, après ses vaines tentatives pour retrouver l'entrée de son nid ; mais, cette fois, il ne chercha pas longtemps, il tâtonna bien un peu à droite el gauche, puis fila bientôt directement vers l'entrée de son terrier, distante à peine de 0m20 de l'endroit où il s'était abattu. Mon Bembex avait de la mémoire. Je partis alors, oubliant l'Hyménoptère et son nid ; je ne pensais qu'à rentrer pour déjeuner et piquer ensuite le pro- duit de ma chasse de la matinée. Il est certain, pour moi, que la vue contribue pour une grande part à l'habileté avec laquelle les Bembex retrouvent l'entrée de leur terrier. Pour s'abattre à une si petite distance de l'endroit où est son nid, et après des chasses qui doivent parfois l'entrainer fort loin, il a dû, évidemment, acquérir la mémoire des lieux; il est possible que pour trouver exacte- ment l'entrée dissimulée par l'éboulis de sable, l'odorat fasse le reste. Dans le cas qui nous occupe, le voisinage du moulin et le pied de Vincetoxicum étaient pour lui des points de repère qui lui permettaient de s'orienter pour retrouver son nid. Le 2Ô0 NANTES. - BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 premier, visible de très loin, lui rendait cette orientation très facile en lui permettant de filer droit dessus, le second indiquait l'entrée du port, c'est-à-dire du nid. Cette observation unique, faite d'une façon toute fortuite, sur le retour au nid du Bembex, me semble corroborer singulièrement celles, plus nombreuses et plus variées, faites par M. Bouvier dans les dunes de Colleville. S'il y a loin, ainsi que le fait observer l'auteur en termi- nant sa note, de la Normandie à la Provence, je ferai remar- quer que la distance n'est pas moindre de la falaise bretonne à Sérignan. La lecture de la petite note de M. Bouvier m'a rendu service de deux façons : 1° en me remémorant un fait que j'avais considéré comme insignifiant et que sa comparaison avec d'autres de même ordre rend au contraire intéressant ; 2° en m'engageant à relire avec beaucoup d'attention la collec- tion des " Souvenirs enlomologiques " de M. Fabre. Cependant, je dois, en terminant, déclarer franchement que je ne partage pas le doute de M. Bouvier. Bien que les Hyménoptères soient des êtres complexes, et, malgré tout le respect que m'inspire l'admirable talent d'observateur de M. Fabre, je ne crois pas que les facultés psychiques d'une espèce aient à souffrir autant de l'influence du climat ; que le simple instinct, c'est-à-dire l'inconscience, soit la règle dans l'ancien Comtat, et qu'au contraire, la mnémotechnie, preuve évidente de facultés déjà suffisamment développées, se soit localisée en Normandie et en Bretagne. Nantes, le lô Novembre 1900. DEUXIEME PARTIE EXTRAITS ET ANALYSES BIBLIOGRAPHIE, NOUVELLES LISTE DES COLLABORATEURS CHARGÉS DES ANALYSES ZOOLOGIE : Mammifères. — L. Bureau (L. B.), E. Marchand (E. March.). Oiseaux. — L. Bureau. Reptiles et Batraciens. — Viaud-Grand-Marais (V.-G.-M.). Poissons. — L. Bureau, E. Marchand. Insectes. — S. Bonjour (S. B.), l'abbé J. Dominique (J. D.), B. Martin (B. M.) et E. Marchand. Invertébrés (Insectes exceptés). — Ed. Chevreux (E. Ch.), F.-J. Bonnel (F. B.), G. Ferronnière (G. F.) et E. Marchand. BOTANIQUE : Phanérogames. — P. Citerne (P. C.) et E. Marchand. Rhizocarpées , Fougères , Lycopodiacées , Êquisétacèes , Characées. — Ch. Ménier (Ch. M.). Mousses, Sphaignes, Hépatiques. — É.M. Bureau (Ém. \>.). Lichens. — A. Viaud-Grand-Marais. Champignons, Algues. — Ch. Ménier. BOTANIQUE FOSSILE : Éd. Bureau (Éd. B.). GÉOLOGIE : L. Bureau, L. Davy (L. D.) et Aug. Dumas (A. Dum.). M1NÉBALOCIE : Ch. Baret (C B.) et Léon Bourgeois (L. Bourg.). BULLETIN I)K LA SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE EXTRAITS ET ANALYSES I. — ZOOLOGIE Captures et observations biologiques (Bacillus gal- licus Charp.) ; par M. Ph. François (Bull. Soc. entomol. Fr., 1899, nc 20, séance du 27 décembre). Sous la rubrique « Captures et observations biologiques » nous lisons ee qui suit : « M. Ph. François signale les faits suivants relatifs à la parthénogenèse des Bacilles. » MM. H. et Th. I'iel de Chùrcheville, de Nantes, qui s'occupent depuis plusieurs années de l'éducation du Bacillus gallicus Charp., avaient Obtenu, en 1897, une deuxième génération parthénogénétique de femelles de cel Orthoptère. » Les œufs, au nombre de 50W, pondus par ces femelles, ont donné, en avril 1899, c'est-à-dire deux années après. 22 éclosions; 7 larves seulement ont atteint l'état adulte; ces survivants ont pondu el sont morts à la fin de novembre. » MM. Piel de Chùrcheville espèrent, en faisant éclore ces pontes, obtenir une quatrième génération parthénogénétique. » Des individus morts au cours de l'éducation sont sortis, au bout de 2 ou 3 jours, de petites larves qui semblent appartenir à un Coléoptère. 9 4 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 La Mante religieuse ; par J. Revelière (Feuille d. jeunes natural., n° 352, le> février 1900, p. 72). Noire collègue, M. Revelière, de Blain, signale une localité nouvelle: la Mante religieuse. Nantis religiosa L. est très commune dans les vagues de la forêt domaniale du Gâvre (Loire-Inférieure), sur les Bruyères et notamment dans le lieu dit le Landas de Mespraz. E. March. Sur le Bacillus gallicus Charpentier; par H. et Th. Piel de Churcheville / Miscellanea entomologica, vol. VIII, n° 1, 16 janvier 1900, p. 3-6). Nos concitoyens, MM. H. et Th. Piel de Churcheville, viennent de publier dans les « Miscellanea enlomolagica » les résultats de l'élevage du Bacillus gallicus Charp. qu'ils poursuivaient depuis plusieurs années. Ces expériences très intéressantes ayant démontré que le Bacillus gallicus peut se reproduire par voie parlhénogénélique pendant trois générations au moins, nous croyons devoir extraire de la noie de MM. Piel les passages suivants, la reproduction in-exlenso étant impossihle dans nos analyses: « En avril 1mn 1.000: larves, 3,7 ; adulte. 1. 3° génération : 513 œufs (la moyenne étant, d'après les auteurs, de 171 par individu), donnent 22 larves, donl 7 atteignent l'état parfait et sont plus vigoureuses que leurs mères. — Proportion pour 1.000 : larves. 45; adultes, 14,25. Note de E. M. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 7 Sur les Helcion pellucidus Linné et corneus de Gerville ; par le colonel Martel (Feuille des Jeunes Natu- ralistes, n°351, lerjanv. 1900, p. 50-51). La petite note de M. le colonel Martel, intéressera les conchy liologistes, car l'auteur, tout en laissant par modestie le soin de conclure à plus savant que lui, établit d'une façon suffisamment nette les différences existant entre ces formes voisines tant au point de vue du galbe de la coquille que de la distribution bathymétriqùe. l.'Helcion pellucidus l>. a une coquille de forme assez constante, son ouverture est régulièrement ovale, son lest est mince, translucide, lisse et luisant, exempt de parasites, il vit sur les tiges des grandes Laminaires brunes à un niveau très bas. On ne le rencontre jamais sur les plantes flottées. [///. corneus de Gerv. a, au contraire, une coquille assez variable de forme, l'ouverture est lanlôl presque circulaire, tantôt elliptique, son test est épais, solide, les lignes d'accroissement irrégulièrement espacées et bien marquées, la surface est généralement couverte de Ralanes, Serpules, Madrépores, etc. L'animal vit, à l'étal jeune, en compagnie d'//. pellucidus ; à l'état adulte, on le rencontre à la racine des Laminaires arrachées et Huilées ou sur la section de la tige, mais il est introuvable sur les plantes vivantes et fixées. Rapports des dimensions : H. pellucidus L. H. corneus île Gerv. long... I long... I larg... O.fiO liant ... 0.51 larg . . . 0. 75 liant . .. 0, M E. March. Annélydes polychètes de la rade de Brest et de Paimpol ; par M. le baron de Saint-Joseph (Ann. se. nat. — ZooL, VIIIe sér., t. X, 1899, p. 161-194, pi. VI). Après avoir donné la liste des Polychètes récoltés par lui dans la rade de flrest, au cours d'une excursion faite en juillet-août 1898, ainsi que celle de ceux qui lui ont été adressés de Paimpol, dans de vieilles coquilles d'huîtres draguées autour de l'orz-Even, M. de Saiul-.In.sepb décrit trois espèces nouvelles et complète l'étude de quelques autres dont il avait donné la 8 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 description antérieurement dans les Annélides polychètes des côtes de Dinard et les Annélides des côtes de France : Rade de Brest Adytein. g.) assimilis M'int. — Dragages. Adyte pellucida Ehl. — (Idem.) Pour ces deux espèces, l'auteur a créé, dans la famille des Aphrodi- tiens Sav., 5. str., le nouveau genre Adyte, en les séparant du g. Her- madion Kinberg. Sthenela'is minor Pruv. et Racov. ? — Dragages. Eulalia brevisetis n. sp. — (Idem.) Mystides limbata St-Jos. — (Idem) Pilargis verrucosa n. fam. n.g., n. sp. — Sur la côte, Pointe du Moulin- Blanc. M. de Saint-Joseph établit, pour cette nouvelle forme, le genre Pilargis auquel il joint le genre Phronia Webster incertae sedis pour constituer la famille nouvelle des Pilargidiens qu'il caractérise comme suit : « Corps long, aplati tout en étant un peu convexe à la partie » médiane dorsale. Nombreux segments. Tète petite sans yeux appa- » rents, profondément incisée en deux lobes surtout du côté ventral. » Premier segment (buccal) achète avec deux paires de cirres tenlacu- » laires subulés ou spatules. Segments suivants avec pieds uniramés ou » indistinctement biramés ayant des cirres dorsaux foliacés ou spatules, » des cirres ventraux subulés ou spatules et un seul faisceau de soies » simples. Anus terminal. Pas de cirres anaux ? » Audouinia tentaculata Mont. — Pointe du Moulin-Blanc. Chez un individu de cette espèce plusieurs sortes d'entoparasites ont été trouvés dans l'intestin : 1° Nématoïdes incolores assez nombreux ; 2° Grégarines ; 3° Opalinides. Petaloproctus terricola Qfg. — Pointe du Moulin-Blanc. (Avec Loxosoma annelidicola P.v. Ben. et Hesse, comme ectoparasite.) Amphicteis Gunneri Sars. la Pointe du Moulin-Blanc. Amphitrite prœcox n. sp. — Dragages. Pista cristacea 0. F. Midi. — Pointe du Moulin- Blanc. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 9 Branckiomma vesiculosum Monl. — Dragages, Pointe du Moulin-Blanc. Avec, dans l'intestin, des Prorocentrum micans Elir., comme parasites. Myxicola infundibulum Renier. — Pointe du Moulin-Blanc. D'après l'auteur, les Myx. infundibulum de Brest ont l'intestin rempli de Prorocentrum micans. Paimpol Eteone picta Qfg. — Un seul exemplaire adulte dragué près de Porz-Evcn. G. F. Observations sur les Arénicoliens (Annélides poly- chètes sédentaires). Anatomie comparée et systématique ; par M. Pierre Fauvel (Mém. Soc. nat. d.sc. nat. et mathém. de Cherbourg, t. XXXI, 1899). Nous donnons ci-dessous la liste des espèces que l'auteur admet dans ce groupe d' Annélides, à la suite des faits observés par lui et dont nous avons rendu compte dans ce Bulletin (1). Famille des ARÉNICOLIENS Aud. et Edw. Genre unique : Arenicola Lamk. j Pas de région caudale achète et abranche 2. ( Une'région caudale achète et abranche 4. Branchies réduites à t à 4 filaments simples ; V taille très petite (8-20 '"/■"); 17-21 sétigères 2 < abranches -4 . Vinrenti Lgh . / Distribution : Madère, la Hague. ' Branchies ramifiées ; taille, 10-25 c/m 3. / 11-12 uncinigères abranches A. Grubii Clap. 1 Distrib. : Manche, Atlantique, Méditerranée, 1 mer Noire. 3 / j 15-16 uncinigères abranches .4 . ecaudata Jchnst. Distrib. : Jersey, Guernesey, Cherbourg, la | Hague, Finistère, le Croisic. ; 7-8 uncinigères abranches ; 12 à 13 paires de 4 branchies 5 . ' 6 uncinigères. abranches 6. (1) Voir t. IX, 1899, Extraits et Analyses, p. 74. 10 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 12 à 13 paires de branchies ; prostomium trilobé .4. assimilis Ehl. Distrib. .-Magellan. Californie, Géorgie méri- dionale. Lobes latéraux du prostomium foliacés A. pusilla Qfg. Bisl'rib. : Chili. 11 paires de branchies ; prostomium unilobé .4. crislata Stp. Distrib. : Atlantique, mer des Antilles, Alaska. 13 paires de branchies ; prostomium trilobé 7 . Prostomium à 3 lobes subégaux ; 1™ paire de branchies très petite ,4 . marina L. Distrib. : Toutes les mers septentrionales et tempérées de l'hémisphère nord, sauf la Méditerranée. Prostomium à lobes latéraux plus développés ; lre paire de branchies assez grande .4. Claparedei Lev. Distrib. : Méditerranée. G. F. II. — BOTANIQUE Matthiola sinuata, var. oyensis; par W. Botting Hemsley (Curtis's Botanical Magazine, 3'1 ser., n° 663, vol. LVI, mardi 1900, tab. 7703). Traduction de M. Gh. Ménier. La plante qui fait l'objet de l'étude de M. W. Botting Hemsley, signalée à l'attention des botanistes, en 1877, lors de sa découverte à l'île d'Yen, n'avait pas encore été figurée. L'auteur ayant bien voulu nous autoriser à reproduire son article in- extènsO1, en le traduisant avec l'assentimenl des éditeurs, MM. L. Reeve et 0e, nous sommes heureux d'offrir aux botanistes un exemplaire de la planche coloriée qui a été cédée, à notre Société, par ces derniers. Nous conservons pour celte traduction la disposition typographique de l'article original. I'l. 7703 MATTHIOLA sinuata, var. oyensis Originaire de l'Ouest de la France Fani. Crucifères. — Tribu Arabidées Genre Matthiola, Br. ; (Benth et Hook. f. Gen. Plant, vol. i. p. 67). MATTllloLA sinuata var. oijen^is; herba annua vel biennis, ramosa, eirciter sesquipedalis, sublignosa, viridis undique glandulis stipitatis sparsis 7703 M S cLél.J.NRtchlLtK "%ncentBrodks,T)ay ScSonUflmp LTrleeve &-C°Loixdo EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 11 vestita, aec ina -tomenlosa, foliis caulinis oblongo-lanceolatis lineari- Lanceolatis vel superioribus linearibus tnaximis 4-5 poil, longis paucilo- bulatis sinuatisque vel integris obtusis deorsum in petiolum attenuatis, floribus albis I 1 i - I i -i poil, diametro odorem gratuit) emittentibus, sepalis basi insequalibus anguste oblongis obtusissimis, petalorum laminis cuneato-oblongis sursum dilatai is sinuatis apice emargihatis vel bilobulatis, siliqua angusta recta 2-3 poil, longa, seminibus ovalibus vaille compressis pallide brunneis ala angusta scariosa cinctis. M. sinuata Br. in Ait. Eort. Kew. éd. 2, vol. rv, p. 120, var, foliis glabris, grandiflora, Lloyd, ex Nym. Consp. FI. Europ. Suppl. -2, p. 19. M; oyehsis, Ménier et Viaud in Bull. Soc. Bot. France, vol. xxiv (1877), p. 203. M. sinuata var. oyensis Rouy et Foucaud, FI. de France, vol. r. p. 193. Celte Giroflée, d'odeur agréable, annuelle ou bisannuelle, diffère tellement du M. sinuata type, qu'on pôurrail à première vue la considérer comme une espèce distincte-, et c'est ainsi qu'elle a élé décrite par MM. Ménier et Viaud- Grand-Marais, dans la publication citée plus haut, en 1877. Des ailleurs plus récents l'ont considérée d'une façon différente cl probablement [dus exacte ; ce n'est sans cloute qu'une variété à (leurs blanches de M. sinuata, différai)! du type par l'absence complète de l'épais lomenlum. Plusieurs autres espèces de plantes offrent cette particularité d'individus 1res velus et glabres croissant ensemble. Borrichia arborescens et B. frutescens plantes des bords de la mer (('.(imposées!, habitant les Indes occidentales, la Floride et les Bermudes, en présentent des exemples des plus remarquables. Leurs feuilles sont ordinairement teules couvertes d'un fin duvet ou de poils ; mais à côté de plantes ainsi velues on en rencontre d'autres avec un feuillage luisant, parfai- tement glabre. Voc autre espèce de Matthiola — M. incana Br. — présente une variété analogue à celle qui nous occupe. Enfin, c'est la manière de voir de botanistes qui, comme Garuel (in Pari. FI. liai. vol. ix, p. 795), regarde M. glabra 1>C {M. glabrata DC.) comme nue variété de .1/. incana Br., la souche des Brompton et des autres races des Giroflées des jardins. M. sinuata, var. oyensis, est originaire de l'île d'Yen (en latin Insula Oya), des côtes de la Vendée, où il croit mêlé au type', ce qui nous confirme bien dans notre opinion sur ses affinités. Les graines ont été reçues à Kew de MM. Vilmorin-Andrieux et Ci0, de Paris, au commencement de 1899, et la plante est entrée en fleur, à la pleine terre, en Juin de la même année. M. B.-.I. Lynch a aussi envoyé des échantillons en fleur, du jardin botanique de Cambridge. On peut signaler la corruption du nom oyensis dans les cultures en celui de « ohiensis » et « chinensis ». Les deux M. incana et il/, sinuata se rencontrent actuellement à l'état sauvage dans la Grande-Bretagne, le 12 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 premier sur les rochers escarpés fie l'île de Wight et le second sur les côtes du Devonshire, de la Cornouaille et du Pays de Galles ; mais on ne les regarde pas comme indigènes. Descr. — Herbe verte, annuelle ou bisannuelle, ramifiée, d'un ou deux pieds de hauteur, parsemée de glandes pédicellées sur les tiges, les feuilles, les calices et les siliques, mais entièrement dépourvue de l'épais tomentum grisâtre, caractéristique du M. sinuata type. Feuilles alternes (sur nos échantillons) oblongucs-lancéolées, linéaires-lancéolées, ou les supérieures tout à fait linéaires, pourvues de chaque côté de 2 ou 3 petits lobes ou complètement entières, obtuses, rélrécies à la base en un pétiole court, plus ou moins distinct. Fleurs blanches, très odorantes, surtout le soir, d'environ un pouce et demi de diamètre, en grappes terminales raides. Sépales inégaux à la base, étroitement oblongs, très obtus. Pétales à onglet très étroit et à limbe ondulé, élargi et échancré ou légèrement bilobé au sommet. Silique droite, de deux ou trois pouces de long, à graines nom- breuses. Graines ovales, très comprimées, d'un brun pâle uniforme et pourvues d'une aile marginale, étroite, blanche, membraneuse ou scarieuse. — W. Botting-Hemsley . Fig. 1, fleur en bouton ; 2. fragment de sépale ; 3, androcée et gynécée ; 4, étamine; 5. pistil : — Le tout grossi. L'Ophrys aranifera et ses diverses formes dans le midi des Deux-Sèvres; par M. l'abbé L.-J. Grelet. (Le Monde des Plantes, 9e année, n° 122, 1er janvier 1900, p. 18-21). La courte, mais très intéressante notice de l'auteur appelle l'attention des botanistes herborisants de la région sur VOphry s aranifera Hudson. Les matériaux recueillis par M. l'abbé Grelet, dans le sud des Deux- Sèvres, aux environs des Fosses et de Ghizé. soumis à l'examen de M. G. Camus, monographe des Orchidées de France, dont l'autorité en la matière est connue île. tous, lui ont permis de distinguer du type, seul mentionné dans les flores locales, les formes suivantes : « 1™ var. 0. atrota Lindf. — Diffère du type par le labelle oi*dinairemeol plus élargi, souvent entièrement pourpre-noir et surtout par les protubérances plus saillantes. — Mai. G. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 13 » S.-var. cruenta Grelet. — DitFère du précédent par les divisions inté- rieures du périgone entièrement brimes et par les taches du label le qui sont rougeâtres au lieu d'être livides. — Mai. I>. » S.-var. subtriloba Grelet. — Diffère du type ou des précédents par le labelle obscurément trilobé. — Mai. H. » 2e var. 0. litigiosa G. Camus (0. pseudo-speculum de la plupart des auteurs, non D G.) ; 0. lutescens Grelet. — Diffère du type par le labelle plus petit, suborbiculaire, brun, jaune-verdâtre sur les bords ou entièrement brun- jaunâtre, el par l'odeur de fourmis qu'il exhale quelquefois à l'étal frais. Fleurit en avril, 15 jours au moins plus tôt que les précédents. —A G. » S.-var. trilobata Grelet (0. Todaroana Macch.) — Diffèredu précédent par le labelle plus allongé et obscurément trilobé. Même date et même lieu que le précédent. Est peut-être un hybride de l'O. litigiosa et de l'O. musci- fera Huds., qui croît aussi en cet endroit. — A H. » 3e var. 0. virescens Grenier. — Fleurs assez petites à divisions in'é- rieures verdâtres ou brunes, ou seulement bordées d'un petit liseré brun. Labelle arrondi, convexe, d'abord brun, jaunissant en vieillissant, pourvu ou non de gibbosités à la base. Floraison plus tardive de trois semaines que l'O. aranifera et de six semaines que dans VO. litigiosa. — A G. » Lloyd (FI. de l'O., 5e édition, p. 337-338), donne l'O. aranifera Huds. comme A G. dans le calcaire des Deux-Sèvres, mais ne parle pas de ses variétés. Les botanistes de l'Ouest ont bien des chances de rencontrer quelques-unes des formes intéressantes signalées par M. l'abbé Grelet en explorant la région maritime et les terrains calcaires de l'intérieur. E. March. Contributions à la Flore Sarthoise. — Relevé des observations faites en 1899; par M. Amb. Gentil (Bull. Soc. d'agricult., se. et arts de la Sarthe, t. XXXVII, 1899-1900, 2« fasc, p. 222-224). Les observations des botanistes manceaux ajoutent des localités nouvelles à 26 plantes rares et un numéro de plus à la Flore : Torilis nodosa Gaerln. Gette Onibellifère mentionnée par M. A. Gentil, dans sa Petite Flore man- celle, avec incertitude dans la Sarthe, y existe réellement ; Torilis nodosa a été découvert le 7 juin 1899, par M. Ghenon, à Amné, sur un talus de la route de Saint-Julien-Ie-Pauvre. E. March. 14 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 10 Note sur les Daucus carota et gummifer; parA. Dufour de la Thuillerie (Bull. Soc. Unit, de Normandie, 5e sér. 2e vol., 1898 [1899], p. 130-135). Les botanistes qui cherchent dans l'étude de l'empire de Flore autre chose qu'un agréable passe-temps, trouveront, peut-être, en raison de la philoso- phie qui s'en dégage, quelque intérêt à connaître la note de M. Dufour de la Thuillerie. L'auteur, à la suite d'observations multiples, a été amené à rattacher le Daucus gummifer Lamk. au D. carota L., le premier n'étant que la forme maritime du second. Dans une analyse comparée des deux Daucus, il fait ressortir le peu de valeur des caractères spécifiques qui leur sont attribués par les auteurs. Nous la reproduisons dans le tableau suivant : D. carota L. Ombelles, à la lin, contractées en nid d'oiseau ; fleur purpurine au centre (ce qui souffre des excep- tions). Involucres égalant l'ombelle ou plus courts. Jnvolucelles à folioles étroitement linéaires. Aiguillons du fruit subulés dès la base, distincts, terminés par 1, 2 ou 3 pointes recourbées. Feuilles molles, velues ou glabres. Tige dressée, striée, velue, rude, ou tout à fait glabre, peu feuillée supérieurement, à rameaux allon- gés-élalés. D. gummifer Lamk. Ombelles toujours un peu convexes ; pas de fleur purpurine au centre. Involucres plus courts que les rayons. Tnrolucelles ovales ou ovales-lan- céolées, souvent colorées, sca- rieuses sur les côtés. Aiguillons du fruit grêles, un peu dilatés et confluents à la hase, avec pointe droite ou un peu infléchie. Feidlles velues, un peu luisantes en dessus, les inférieures à dents obstusiuscules, mucronulées. Tige dressée, hérissée de longs poils blancs réfléchis, llexueuse en zigzags, à rameaux étalés- dressés. A l'appui de ses affirmations d'une communauté d'origine, M. de la Thuil- lerie a soumis à l'examen des membres de la Société linnéenne de Normandie plusieurs échantillons récoltés par lui. Le h, carota L. donne typique de EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 15 l'intérieur), se modifie insensiblement au fur el à mesure que l'on se rappro- che îles rochers du littoral pour arriver à la forme gummifer, laquelle suliil îles transformations morphologiques inverses en abandonnant le voi- sinage de la mer ( I ). E. March. Observations biologiques sur le Gui (Viscum album). — 1893-1898; par Ch. Guérin {Bull. Soc. linn. de Normandie, 5e sér., 2' vol., 1898 [1899], p. 3-30). L'étude de M. Guérin est des plus intéressantes ; mais, étant donné les nombreuses expériences d'implantation auxquelles l'auteur s'est livré sur les arbres el arbustes les plus divers, il nous est impossible d'en taire une analyse détaillée, dans le cadre étroit qui nous est réservé, nous devons donc, à notre grand regret, nous contenter de la signaler aux personnes qu'elle pourrait intéresser. Celles qui considèrent le Gui comme plante nocive, trou- veront dans le travail de l'auteur plus d'un argument en faveur de leur thèse ; les botanistes qui relèvent avec soin les arbres et arbrisseaux porte- Gui trouveront aussi à moissonner dans la note de M. Guérin qui leur fournira, probablement, quelques nouveaux noms de supports. E. Milieu. Observations sur la Castration des Plantes par le froid et sur la Cléistogamie hivernale ; par Aug. Chevalier (Bull. Soc. linn. de Normandie, 5e sér., 2e vol., 1898 [1899], p. 31-38). M. Aug. Chevalier expose dans cette noie le résultat des observations faites, par lui, pendant les trois derniers mois de 1897, où la température relativement élevée a provoqué la floraison chez un certain nombre de plantes qui à cette époque sont ordinairement à leur période de repos. L'auteur donne la liste des plantes observées en fleurs, par lui, tant à l'École de botanique du Muséum, que dans le Jardin botanique de Caen et dans quelques herborisations faites aux environs de Domfront, pendant cette époque. (1) La note analysée ci-dessus est h rapprocher «le celle de M. le Dr Avice sur la Variété maritime du Solanum Dulcamara L. (Dulcamara marina Ray), dont nous avons parlé dans le t. IX, 1899, de ce Bulletin [Extr. el Anal.. p. 89). 16 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Les fleurs cléistogames observées chez quelques espèces portent M. Che- valier à penser que la Cléistogamie est un phénomène physiologique qui assure la fécondation de la plante sous certaines influences, débilité, condi- tions climatériques, qui nuiraient à la reproduction si la fleur était parfaite. Cette opinion émise, dès 1887, par Delpino, paraît très acceptable et nous l'adoptons volontiers avec M. Chevalier. E. March. Herborisations Normandes 1899, dans le Calvados et l'Orne. Quelques stations nouvelles; par M. P. Izoard (Le Monde des Plantes, n° 120, 1er nov. 1899, p. 285-287). Sous ce litre, l'auteur donne une liste des plantes rares recueillis dans les deux départements visités par lui en 1899. Les botanistes qui s'intéressent à la flore normande devront recourir à cette note pour ajouter à flore les loca- lités mentionnées par M. Izoard. E. March. L'histoire de nos vieux arbres ; par M. René Duc (Extrait de L'Intermédiaire nantais, réponse n° 252, in « Le Petit Phare », XXIIe année, n° 7.166, 12 fév. 1900, p. 2, Feuilleton littéraire, col. 4-6). « En première ligne, le Chêne de la Guillemochère, près de l'ancienne rési- dence des de Bruc, en la Chapelle-Heulin. Ce chêne, qui mesure plus de 30 pieds de tour à hauteur d'homme et de 40 à la base, est entièrement creux, et une vingtaine de personnes pourraient s'y abriter (à condition de ne pas convoquer, pour cette expérience, le club des 100 kilos). » Ce chêne est de beaucoup le plus monstrueux que nous connaissions, malgré son évidement intérieur, il continue à pousser vigoureusement sa sève verdoyante jusqu'au bout de ses longues branches. Il a été cité dans la Vendée, de M. de VVismes. » Le Chêne au Duc, de la forêt du Câvre, sous lequel Louis Xll s'est reposé lors d'une chasse donnée en son honneur par les Rohan, est trop connu pour que nous le décrivions. Nous l'avons connu ayant encore des branches garnies de feuillage; mais, hélas, il a cessé de vivre, bien que toujours debout. » Quel âge peut avoir ce Mathusalem de nos bois, déjà légendaire à la lin du XVe siècle? — A voir, comme complément d'informations, la légende du Chêne au Duc, Revue des Traditions populaires, tome XIV, p. "201. EXTRAITS ET ANALYSES. - BOTANIQUE 17 » Le Châtaignier d' Abbaretz esl un des arbres les plus extraordinaires de notre pays. Très élevé, il mesure X mètres de tour, el plusieurs de ses branches, recourbées vers la lerre, ont pris racine ei forment de véritables arbres. Ce père nourricier, entouré de ses enfants, esl d'un etfel très pitto- resque. Use trouve juste au boni (trop juste, bêlas!) de la roule d' Abbaretz à Meilleràye. » Jean le Blanc esl un merveilleux pin d'Italie dont l'immense parasol se dresse sur le haut d'une côte du bas chemin de Saint- Donatien, près i\u chà- teau du Fort. Jean le Blanc a eu ions les honneurs ; il a été illustré par les peintres; il a eu ses chroniqueurs, car Jean le Blanc est un vieux Chouan, le dernier défenseur du drapeau blanc. Comme la jument de Roland, Jean le Blanc a toutes les [dus merveilleuses qualités, si ce n'est celle d'être en vie. Nous pourrions citer près de là, sur ce sol du Fort, terrain privilégié des arbres phénomènes, un houx colossal, mais je crains qu'il ne partage bientôt le sort de son gigantesque voisin. » Le Châtaignier de Paille est connu comme le loup blanc. Il est à une petifè dislance des rives de l'Erdre, sur la propriété de M. de la Touche, à Sucé. Nous tenons, comme on le voit, à citer les noms des propriétaires qui ont le bon goût de conserver leurs vieux arbres. » Le Chêne au Marteaiwi le Chêne à la Glandsoni deux arbres de remar- que, deux ressemeurs de la forêt d'Ancenis, sur la lisière N.-E. des bois. Ils sont cités dans une légende sur l'étang du Loch, publiée dans la Revue des Traditions populaires et dans Légendes du Pays d'Auvemé. » Le pied d' Aubépine de la Meule, en Arlhon, à M. Boubée, esl un arbre peu connu, mais qui mérite d'être cité. Ses racines, en fouillant le sol, non loin des fameux souterrains delà .Meule, oui sans doute percé plus de mys- tère que nos modernes archéologues. » Le Chêne du Coin, sur les bords de la Moine, à peu de distance de la pro- priété de la famille Bacqua, est certainement le plus beau chêne non fores- tier que nous voyons dans le comté Nantais. Comme il n'est point enrégi- menté dans les rangs serrés d'une futaie, il s'esl épanoui en toute liberté. Sa taille est colossale. » Les Platanes des Cléons, à M. F. Chaillou, sont deux géants qui, pour complaire, sans doute, au goût du savant antiquaire, ont poussé comme deux colonnes antiques et affectent le poli du marbre. Le terrible cyclone de 188. a tout abattu autour d'eux ; ils sont restés inébranlables. » Le Magnolia de la Maillardière. aux dames de Tilly, a été apporté à Nantes vers 1711, nous dit Guéraud. <■< Ce doyen des magnolias de France 18 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 et peut-être de l'Europe, que tant de savants ont visité », a-t-il résisté à nos derniers grands hivers? Je n'en ai pas de fraîches nouvelles. » Ou Chêne flottant de l'étang de Choiseul, près de Châteaubriant, je ne puis rien dire, hien que je sois allé le voir étant enfant, c'est-à-dire il y a plus de quarante ans. L'îlot flottant de Choiseul était fort petit, composé de racines et de joncs entrelacés et accrochés par une crue des eaux. Le chêne, de 3 mètres de haut, planté sur cette flotille, servait de mal, et aussi de voile lorsqu'il était garni de feuilles. Le vent entraînait alors l'îlot tantôt à gauche, tantôt à droite, comme les suffrages parlementaires. Lorsque je suis allé le voir, il avait échoué sur des vases, où il s'était définitivement ancré. » Parmi les vieux ifs qui avoisinaient jadis nos anciennes églises, je ne citerai que celui de Notre-l)ame-des-l)ons, en Treillières, près de cette charmante ruine du XIVe siècle, que l'on laisse si malencontreusement tomber par morceaux et qui appartient pourtant à une riche famille d'Orvault. » J'espère bien que d'autres chercheurs ajouteront beaucoup à cette liste, car, comme les anciens Gaulois, j'ai le culte des vieux arbres. » René Duc. » La végétation de la Bretagne étudiée dans ses rap- ports avec l'atmosphère et avec le sol ; par C.-A. Picquenard (Thèse pour le Doctorat en médecine, soutenue le 11 janvier 1900, 1 br. 8° de 64 p. avec 1 pi. n. Paris, 1900, Georges Carré et C. Naud, éditeurs). .Notre collègue, à la Société, M. C.-A. Picquenard, montre dans sa thèse inaugurale l'influence de l'air ambiant et de la nature du sol sur la végéta- tion. En appelant sur elles l'attention du médecin, Fauteur a voulu faire ressortir la corrélation étroite existant entre l'hygiène et les conditions climalériques d'une région déterminée. E. M. Muscinées du département de la Sarthe ; par MM. Thé- riot et Monguillon (Bull, de la Soc. d'agric, se. et arts de la Sarthe, t. XXVIII, lasc. IV, 1897-1898, t. XXIX, fasc. I et II, 1899-1900). Le catalogue des Muscinées du département de la Saillie est à consulter pour tous les botanistes s'occupanl de bryologie dans l'Oùesl de la France. S'aidant des travaux de leurs devanciers, des récoltes qui leur paraissaient KXTRAITS ET ANALVSES. — BOTANIQUE 19 avoir une authenticité certaine, mais puisanl principalement dans les maté- riaux qu'ils ont eux-même recueillis, MM. Thériol et Monguillon onl mis complètement et parfaitement au point la bryologie de la région qu'ils onl explorée. Les bryologistes trouveront, dans ce catalogue des plus inté- ressants, non seulement rémunération et les localités îles 387 espèces authentiquement constatées dans le département (2!Hi mousses, 17 sphaignes et 7i hépatiques), mais une foule d'annotations sur certaines espèces liti- gieuses. Ce sont autant de renseignements précieux fort utiles à. consulter. Km. B. Un deuxième cas d'empoisonnement parle Lepiota helveola Bres. ; par MM. Ch. Ménier et D1 Urbain Monnier (Bull. Soc. mycolôgique de France, t. XV, 1899, 4efasc, p. 313-318). Cette note relate un empoisonnement survenu à boulon, près Nantes, en septembre 1897. Les auteurs n'ont pu retrouver le Champignon incriminé, au même lieu, qu'en novembre 1899, et l'ont expérimenté sur un Cobaye. L'animal a succombé en moins de "21 heures, après avoir présenté des symptômes intéressants et analysés avec soin. L'expérimentation a réalisé, dans ses grandes lignes, une intoxication rappelant assez exactement l'intoxi- cation urémiqué, malgré l'absence de lésions, tout au moins apparentes, du rein, et l'absence d'albumine. Ch. M. Sur un Trichophyton du Cheval à cultures liché- noïdes (Trichophyton minimum); par Le Calvé, vété- rinaire au 11L escadron du train, et le D1 H. Malherbe (Archiu. de parasitât., t. II, 1899, n° 2, p. 218-250 ; fig. dans le texte). Le Trichophyte taisant l'objet de cette note, a é]é trouvé sur les poils prélevés à la surface d'une plaque de teigne tondante d'une jument apparte- nant à un officier de la garnison de Nantes. be l'ensemble des recherches de MM. Le Calvé et IL Malherbe, il semble résulter que ce Champignon, isolé dans leurs cultures, est un type intermé- diaire entre les Trichophytons vrais et les Thichophylons favilbrmes, pour lequel ils proposent le nom de Trichophyton minimum, en raison des dimensions exiguës de ses éléments. Les rameaux mycéliens obtenus par culture n'excèdent pas, en effet, I u de largeur, les spores atteignent également environ 1 a. E. March. 20 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 III. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE La Houille à Saint-Mars-de-Coutais; par L. de Saint- Quentin (Le Nouvelliste de VOuest, IXe année, n° 280, jeudi 30 novembre 1899, p. 2, col. 5-6). Les mines de Mouzeil, dont il a été beaucoup parlé, ces temps ci, ont appelé l'attention publique sur les gisements de houille qui peuvent exister dans le département de la Loire-Inférieure. Sans doute, notre sol ne semble pas riche en liions de ce précieux produit, cependant il en existe, et, par le fait, on ne sait pas au juste le parti qu'il serait possible d'en tirer. Peut-être avons-nous sous la main ce que nous allons chercher bien loin à travers les mers. Ainsi, en 1848, des fouilles d'une certaine importance ont été faites dans un terrain situé au village de l'Effetrie, commune de Saint-Mars-de-Coutais, canton de Machecoul . Le village de l'Effetrie est desservi aujourd'hui par une route qui prend au lieu dit le Coin aux Rats, et va rejoindre, à trois kilomètres, la route de Machecoul ; mais, à l'époque dont je parle, il était pour ainsi dire perdu sur les bords fangeux du lac de Grand- Lieu. Quoi qu'il en soit, les premières constatations ayant paru satisfaisantes, on résolut de creuser un puits de cent pieds de profondeur, soit trente-trois mètres environ, mais les travaux ayant été longs et difficiles faute d'un matériel suffisant, les eaux gagnèrent l'excavation alors qu'on avait atteint à peine vingt-cinq mètres. Les charbons retirés furent néanmoins reconnus — sinon de qualité supé- rieure — du moins susceptibles d'être utilisés, c'est-à-dire marchands. Une commission vint donc sur les lieux, mais c'était au moment des pluies qui avaient été très abondantes cette année-là et le village était inabordable autrement qu'à cheval ou en charrette à bœufs. Cet isolement complet de l'endroit et le voisinage menaçant du lac dont les eaux restaient alors stagnantes dans ces parages jusqu'aux approches de juillet, rendaient toute exploitation difficile, coûteuse et même dangereuse, aussi le projet fut-il abandonné. Quelques années après, vers 1860, tant que je puis croire, ce gisement de bouille — la mine, comme on dit à Saint-Mars — fut signalé à M. Charles Audoiiy qui représentait à Paris une grande maison de charbonnage anglais, dont le siège était à Londres. EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 21 M. Audouy fil faire des études cl de nouvelles fouilles, sans dépasser tou- tefois la profondeur de 25 mètres déjà obtenue. Les résultats parurent, sans doute, digues de fixer l'attention, puisque la mine fut visitée par un ingénieur anglais envoyé tout exprés par la maison de Londres, — la maison Alliotis, si la mémoire ne me fait pas défaut. Comme en 1848, d'après les charbons retirés à 25 métrés, ou avait pu se rendre compte de ce que pouvaient être ceux enfouis plus profondément dans les entrailles du sol : autrement dit, la valeur industrielle du gisement fut reconnue. Mais ce qui, au dernier moment, détermina encore des hésitations relati- vement à la mise en œuvre, ce furent les difficultés d'accès qui rendaient les transports et les frais généraux très onéreux. J'ai parfait souvenir d'avoir entendu vanter la qualité du charbonnage de Saint-Mars-de-Coutais par l'ingénieur anglais lui-même, dont l'accent étranger et la difficulté de s'expliquer en bon français m'avaient frappé l'esprit et quelque peu amusé, dans un grand diner qui avait eu lieu à cette occasion à Bouaye, à l'hôtel du Cheval-Blanc, alors très réputé, et auquel j'assistais, bien que tout jeune encore — aussi, puis-je en parler en connais- sance de cause. Finalement, après un sérieux examen de la situation, on décida d'attendre l'ouverture de la route dite de la Chaussée du lac, dont on étudiait alors le projet ; mais cette route ne fut livrée à la circulation que cinq années après, et, naturellement, les choses en restèrent là. D'aucuns prétendent enfin qu'un rapport sur la question a été fait plus tard par M. Orieux, agent-voyer en chef du département, rapport dont les conclusions auraient été défavorables à une exploitation, par suite de l'infil- tration des eaux du lac qui ne pouvait manquer de se produire dans les galeries souterraines. Qu'y a-t-il de vrai dans cela ? Dans tous les cas, ce rapport officiel — s'il existe — doit se trouver dans les archives de la Préfecture. Quoi qu'il en soit, l'excavation ou puits de 25 mètres a été comblée, mais on en voit très bien les traces sur les bords de la nouvelle route, où se trouvent encore des débris de charbons provenant de la couche superficielle. Voilà quelques années (7 ou (S ans), en creusant un puits à moins de dix mètres de profondeur, au village de Surchaud, sis à un kilomètre de celui de l'Effetrie, on a retiré de la houille qui a pu être brûlée dans le foyer d'une machine à vapeur servant à battre le grain. Je tiens le renseignement de la personne même qui a fait l'essai. En réalité, tout porte à faire croire à la qualité utilisable du charbon. 22 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Or, depuis 1 800, le pays s'est transformé. Deux routes ont été ouvertes qui niellent le village de l'Effetrie en communication directe avec les gares de Bouaye et de Port-Saint -Père, comme avec la rivière de l'Acheneau. D'autre part, les eaux du lac se sont retirées et, aux endroits précités, les inondations ne sont plus à redouter. Partout, les terres, qui étaient de véri- tables bourbiers, se sont assurées et consolidées par l'effet d'un dessèche- ment naturel de plus en plus actif. Cette année et l'année dernière, on a pu faucher jusqu'au milieu du lac, qui n'est plus qu'un vaste marécage envahi par une végétation prodigieuse dont les débris comblent la cuvette. Avant qu'il soil peu — il n'est pas vain de le prédire — les riverains, de eur propre initiative, demanderont la transformation en canaux, en routes et en prairies, de ce foyer d'infection, indigne d'un peuple civilisé. Bref, les causes qui ont fait avorter les tentatives de 1848 et de 1860 n'existent donc, plus aujourd'hui et l'on se demande si l'heure n'est pas venue de faire de nouvelles fouilles. On envoie à grands frais des missions scientifiques au Tonkin, au Dahomey, h travers l'Afrique — dont je ne médis point d'ailleurs, — ne pourrait-on pas s'occuper un peu des ressources de notre pays ? Les recherches de cette nature ont une utilité d'autant plus grande que la houille atteint des prix qui commencent à devenir inquiétants pour la pros- périté de beaucoup de petites industries. Depuis cinq ans, en effet, il y a une augmentation de près de 30 0/0 sur les prix moyens, ce qui est énorme et — je le répète — inquiétant. Quand la houille est chère, quand le pain est cher, c'est un mauvais signe ! Voilà pourquoi j'ai cru devoir parler de cette vieille affaire qui peut avoir acquis, avec le temps, un certain intérêt pour tous, et je me suis adressé à la Presse, certain de ne pouvoir faire mieux. P. de Saint-Quentin. Légende de la Feuille de Quiberon (N° 103 de la Carte géologique de France au 1/80.000) ; par Charles Barrois (Ann. Soc. géologique du N. de la Fr„ 1897, XXVI, p. 17-33). INTRODUCTION La feuille de Quiberon est remarquable entre toutes, par la ligure sinueuse qu'y affecte la côte maritime, avec ses rivages découpés de cent façons, hérissés de caps formés de roches granitiques ou schisteuses, creusées de grèves de sable hlanc et d'anses, envahies par des vases EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 23 grisâtres. Entre ces terres et les îles du large s'étend la mer du Morbraz, sorte de Morbihan externe, dépression marine, qui s'envase progressivemenl sous l'action combinée (1rs alluvions apportées par la Vilaine el par la l.oire. Les cours d'eau de la feuille coulenl dans des directions variées, échappant au réseau quadrillé, N.-E. à N.-W., OÙ se trouvenl ajustées les rivières du plateau méridional : ils restent cependant sous la dépendance de la structure tectonique, car les ligues directrices des ondes telluriques de la région, comme les grands axes des ellipses granitiques, sont orientés tantôt au N.-E., ou à E., ou à S.-E., au lieu de conserver l'orientation S.-E., si générale dans tout le Plateau méridional, du Finistère à la Vendée. DESCRIPTION SOMMAIRE DES ÉTAGES SÉDIMENTAIRES A. Dunes : Les dunes présentent une distribution superficielle très étendue, sous forme de massifs littoraux généralement allongés du N.-W. au S.-E. suivant la direction des vents dominants. Les vents du quadrant N.-W. à S.-W soufflent en moyenne 200 jours par an, et les vents d'Est (N.-E. à S.-E.) environ 100 jours; les premiers forment les dunes, les grandes dunes quarzeuses de Quiberon, Croisie, Escoublac, comme aussi les dunes calcaires de Donan. La source des sables quarzeux est dans la vallée de la Loire, et c'est ce qui explique comment se sont formés dans la période historique, les immenses atterrissements de sable qui réunissent aujourd'hui le Pouliguen à la terre ferme, el qui ont enfoui le vieux bourg d'Escoublac, en coupant la voie romaine de Brivates à Grannona, dont on retrouve encore la trace des deux côtés de la dune. a** Les alluvions modernes, fournissent par leur développement et leur extrême variété, de grandes facilités pour l'étude de la genèse des dépôts littoraux marins ; on y observe en effet la formation simultanée de sédiments élastiques, de sédiments organiques et de sédiments chimiques. Les sédiments élastiques sont tantôt des galets (Ex. : La Calebasse, nombreuses flèches enracinées sur les promontoires du Morbihan, anses de la Loire à W. du phare d'Aiguillon), ou des sables à gemmes, riches en minéraux lourds et fournissant à Penestin 10 à 15 lui. d'oxyde d'étain et 1 2 gramme d'or par mètre cube (Grève des Demoiselles à Penestin, grèves de toutes les îles du Morbraz où ils vont en s'appauvrissant), des sables quarzeux (Grèves du Pouliguen, Croisic, Rhuis, Quiberon), des sables argileux et des vases (Guérande, Penerf, Morbihan, et nombre de draguages littoraux). Les sédiments organiques sont des vases calcareuses (bancs d'huîtres du Morbihan, Auray, Penerf), des marnes à foraminifères, des sables coquil- 24 NANTES. — BULL. SOC. SC. XAT. OUEST. — T. 10 liers (crags calcaires ou dolomitiques dragués sur les fonds), des vases tour- beuses avec tourbes et forêts submergées (T) dont la formation doit être attribuée à l'action de plantes phanérogames marines (Zostères). Les sédiments chimiques sont des dépôts de chlorure de sodium des marais salants, des efflorescences de sulfate d'alumine et parfois des cristalli- sations de gypse, formées grâce à l'influence de sulfo -bactéries sur le gaz sulfhydriqûe des marais de Batz. L'examen des sédiments élastiques, de beaucoup prédominants, montre que si l'on peut en attribuer une portion à l'ablation marine sur les côtes, comme dans les falaises de Billiers, une autre portion plus grande est due à l'érosion par les rivières dans l'intérieur. La Loire en effet roule des eaux assez chargées de matières terreuses pour que le bassin à Ilot de Saint- Nazaire ait son fond relevé de I m par an, si on n'y pratiquait pas un déva- sement continu ; le service des Ponts et Chaussées y enlève par an 300.000 m. c. de vases diluées. Le sédiment dominant est une vase gris- bleuâtre, argileuse, d'apparence homogène, mais visiblement stratifiée dans les tranchées, comme le montrent les files de coquilles et de petites couches sableuses interstraliliées. Tandis qu'une partie des alluvions ainsi amenées dans la zone littorale gagne le large et les fonds marins, une proportion plus considérable s'accumule de diverses façons sur les rivages; ainsi les alluvions maritimes de la Loire, qui comblent la haie de Bourgneuf, sont encore reconnaissables d'après la forme de leur delta, jusqu'à la profondeur de 100"», pour perdre au-delà leur individualité en se confondant avec les débris terrigènes issus de sources diverses. La Vilaine envoie ses sédiments moins loin encore, et leur plus grande portion demeure dans la baie de Quiberon, qu'ils tendent à remplir. Les rivières du Morbihan se bornent à envaser le golfe de ce nom. Le travail des rivières de l'ouest de la France à leur embouchure, du Mor- bihan à la Loire, tend actuellement à combler les mers du .Morbihan et du Morbraz ; il s'en suit que les îles de ces mers sont ainsi rattachées de plus en plus intimement au continent, par des ponts qui s'élèvent de jour en jour, comme si le sol sous-marin subissait un mouvement d'exhaussement. Toutefois, les marais salants de l'époque gallo-romaine retrouvés par M. Kerviler dans la presqu'île guérandaise, au-dessous des marais salants actuels, fournissent une preuve positive en faveur d'un affaissement du sol, depuis l'époque romaine. II convient encore de signaler, parmi les formations contemporaines d'une autre catégorie, les veines de limonite qui se produisent actuellement dans les falaises de Bal/ el de Milliers, ainsi que celles de calcédoine, et d'opale de l'enestin. KXTR.UTS HT ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 2ô a* b Limon jaune, homogène (Muzillac à Sarzeau, Belle-lie), présentant, près des côtes, des stratifications entrecroisées et sa plus grande épaisseur (6n| à Damgan). Il esl exploité dans une briqueterie à Villeneuve, près Gué- rande. al;i Alluvions anciennes : La rareté des galets esl générale dans le dilivium rie la Basse-Loire, on ne les trouve que cjairsemés en draguant dans la Loire, où dans les sondages de la Brière, où quelques galejs de quartz reposent sur la roche vive. Dans la presqu'île de Quiberon el sur la côte environnante (Plbuharnel, lies Rouelan, Tiviec)s, on observe les restes d'une ancienne plage, qui s'abaisse graduellement vers la nier, sous les dunes de Penthièvre, et dont la plus grande élévation au-dessus des plus hautes eaux est d'environ lO™. Cet amas présente toutes les apparences d'une ancienne plage, à galets déposés obliquement, formée à vum' époque où Quiberon était une île; son immersion à relie époque esl établie parce que cet amas de galets s'étend au-dessus des points où peut atteindre la mer aujourd'hui (1), bien que ce niveau ait été encore relevé par la fermeture de la baie. Un banc d'huîtres rencontré en creusant sous la dune 38a à 1500'» du fort Penthièvre le prouverait d'ailleurs d'une façon indépendante. Des plages soulevées ana- logues existent à Damgan, el au haut des falaises de Penestin, à l'embou- chure de la Vilaine, jusqu'à l'altitude de 10I1É. Les galets rencontrés sont, par ordre d'abondance : quarz, schiste am- phibolique, phtanite, granulite, jeptynite, gneiss, puis, en moindre abon- dance, porphyres quarzifèrës basiques, silex avec fossiles crétacés, pou- dingues et grès avec Orthis siluriennes, calcaire grossier éocène percé par les Phplades. Les galets de granulite provenant de la falaise même sonl de beaucoup les plus volumineux, atteignant parfois l 111C ; les autres provenant des falaises voisines ou du bassin de la Loire ne dépassent pas quelques centimètres de diamètre; les galets de porphyre quarzifère et de silex pro- viennent du bassin de la Manche et nous paraissent apportés par des glaces flottantes. Avant la formation de la levée de Penthièvre, ces galets du Nord pouvaient arriver jusque dans la baie au sud de Quiberon, où on les trouve clairsemés parmi les galets indigènes ; leur nombre y esl moins considé- rable qu'au nord de Quiberon, et la levée de Penthièvre correspond approxi- mativement à la limite en Bretagne des galets étrangers descendus du Nord, ('.'esl qu'en effet cette levée doit son existence même à la rencontre des ondes (4) M. Robert a trouvé de ces galets recouverts d'huilres et de balanes [B. S. G. F., 1883. vol. III, p. 208). 26 NANTES. — BULL. SOC. SC. XAT. OUEST. — T. 10 qui se propageaienl de part et d'autre de l'île de Quiberon, et laissaient tomber leur rharge, en se neutralisant, devant IMouliarnel. pb Sables rouges et graviers : sables ferrugineux, grossiers, à galets roulés de quarz de petites dimensions, el disposés à plat, en lits horizontaux ; ils sont souvent agglomérés en poudingues par un ciment fer- rugineux el formanl corniche sur le front de certaines falaises, au-dessus des roches cristallines el au-dessous des plages soulevées. Durocher y reconnut la présence, à Penestin, de minéraux lourds, d'alluvion. e., Calcaire grossier inférieur : grès calcarifère grisâtre, glauco- nieux, parfois dolomitique, avec Nummulites Brongniarti el Echinides. Le plateau du Four et les I ils de la Banche ne découvrent qu'à marée basse ; le banc de Guérande n'émerge jamais. Epaisseur, 10ra. x S. Les Phyllades de St-Lô continuent au N.-E. de la feuille la bande de S'-Dolay (feuille de S'-Nazaire) : schistes tins, soyeux, séricitiques, gris-bleuâtre, présentant par altérations des teintes vives bariolées. Ils sont généralement chargés de mica noir, de glandules de quarz inlerslraliliées et passent aux micaschistes du 'Ç- ; car, entre eux, nous n'avons pu voir de limite précise. TERRAINS ÉRUPTIFS CT MÉTAMORPHIQUES Y:< Microgranulite : on peut rapporter à la microgranulile divers filons minces, Quiberon, Beg-Laiie, Muzillac, embouchure de la Vilaine ; ces derniers sont affectés par des failles de tassement, qui ont également mor- celé les filonnels quarzeux de ces falaises. y1 La granulite forme de nombreux massifs elliptiques, à contours irréguliers, que l'on peut grouper d'après leur alignement el leurs carac- tères lithologiques, en deux séries principales: celle de Port-Louis el celle de Quiberon. La première, continue d'Etel au golfe du Morbihan, est à grains fins, riche en mica noir en paillettes à conlours géométriques net et plus pauvre en muscovite; c'est elle qui a fourni les matériaux de presque tous les menhirs de la région. Dans le golfe du Morbihan, elle se résoud en un réseau de liions el de filonnels, disposés en chapelet dans les gneiss el les micaschistes ; à l'est du golfe, elle forme les masses plus importantes de Surzur, Péaule, Férel, ainsi que celle de S'-Lyphard, qui fournil les meil- leures pierres de taille de la région. La traînée de Quiberon comprend des roches à grains beaucoup plus gros, moins serrés, à lames losangiques de muscovite, bien exposées dans les falaises blanches de Quiberon et de la presqu'île guérandaise ; la variété grenue, rose de Houal, se reconnaît en Vendée, entre Clisson et les Herbiers. EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLQGIE KT MINÉRALOGIE 27 On observe de très belles pegmatites, ;iinsi que des aplites grenatifères en liions, en divers points du Morbihan, à l'île d'Arz, à Péaule; dans le Morbihan, les pegmatites sont remarquables par le développement du mica noir en grands lamelles allongées suivant py ' . Les pegmatites et aplites sont pins clairsemées dans le massif de Quibcron. on des vanélés géodiques oni fourni à Batz des cristaux d'orthose terminés, présentant les macles de Carlsbad, Baveno, Four-la-Brouque, et autres groupements complexes. Les pegmatites exposées à l'embouchure de la Vilaine méritent une men- tion spéciale, eu raison de leur passage aux miçrogranulites et micropegma- tites. Les gneiss anipliiholiipies de ces falaises sont coupés irrégulièrement par des filons de lm à 2m dont l'élément essentiel est un feldspath rose auquel s'ajoute un peu de quarz. La pâte Une, grenue, microgranulitique, ou formée de micropeginalite, existe seule dans certains fiions ; dans d'autres, elle contient de gros individus de feldspath rouge, segrégés porphyri- quement, ainsi que quelques cristaux de mica, apalite, grenat, tourmaline, pyrite ; l'orthose est l'élément dominant, il y est curieusement associé à d'autres feldspaths, peu maclés, dont le microcline est le plus reconnaissable, à l'exclusion des feldspaths plus basiques. Les gros cristaux existent seuls dans certains filons, donnant naissance à des pegmatites ; dans d'autres cas, ils sonl limités au centre du filon, qui est eurilique aux salbandes : le filon est alors zonaire, et souvent clivé suivant les salbandes. (y1 ?-) La granulite feuilletée, passe littéralement à la granulite massive (y1 ) à la façon d'une modification endomorphe, intimement associée à des roches schislocrislallines dont elle a adopté l'orientation. Elle se débile en dalles rigides, à faces parallèles, non plissées, limitées par des membranes séricitiques avec lames losangiques de muscovite, cristaux glanduleux frag- mentés d'orthose et microline, grains cl rubans de quarz granulitique. Elle dessine sur la feuille deux bandes distinctes : celle de Sarzeau, peu variée, continuation manifeste des granulites grenues du Morbihan, et celle de Muzillac à Marzan, qui continue la ligne de Bannalec (Finistère) au Sillon de Bretagne (Loire-Inférieure). Celle-ci bien distincte de la précédente, admet des roches plus variées, gneiss glanduleux, rubanés, parfois enrichis en mica noir ou gneiss euritiques blancs, avec muscovite, grenat, tour- maline. (Ç2 Y ' ) Les micaschistes et gneiss granulitiques : Les deux bandes Ç2 distinguées ci-dessous comprennent des portions enrichies en feldspath et passant au gneiss, où des veines de granulite de quelques mili- mètres alternent avec des feuillets micaschisteux de même épaisseur, offrant les mêmes conlournements complexes. On reconnaît aussi bien ces 28 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 pénétrations granulitiques dans les micaschistes horizontaux de la région, que dans ceux qui ont été redressés verticalement. C'est vers les termi- naisons glandulaires de ces filonnels granulitiques, et sur leur prolongement que se sont développés entre les feuillets des micaschistes, la plupart des minéraux de métamorphisme : rutile, cordiérite, grenat, sillimanite, et surtout mica noir, qui prédomine toujours, quand il n'existe pas seul, dans ces schistes modifiés. Il ne présente pas de contours géométriques, contient zircon, apatite, magnétile, est souvent altéré, prend une teinte verte el la roche passe au chloritoschiste. Tels sont les caractères lithologiques de la bande de Berne, de Noyal- Muzillac à l'eaule, où elle est pénétrée de granulite el de pegmatite en liions el en masses interstratifiées. La bande de Ruis est beaucoup plus crislallifère à ses extrémités, dans le Morbihan et au Sud de Guérande. Dans cette partie, nous avons distingué (Ç2y') des lits de gneiss glanduleux, séricitiques blanchâtres, pâles, recherchés pour dalles, avec orthose en macles de Carlsbad, en cristaux arrondis, d'un centimètre de grosseur, paraissant déve- loppés dans le Ç- indépendamment de l'action de la granulite (orthose microperthitique). (Ç1 y1) Les gneiss granulitiques de Méaban se distinguent des gneiss francs ÇÇ ' ) par l'abondance des liions granulitiques qui les traversent et que nous n'avons pu délimiter sur la carte ; ils contiennent parfois grenat, cor- diérite et ses produits d'altération, [/abondance des liions granulitiques sur celle feuille voile considérablement les caractères propres des gneiss anciens (Ç1 ). (Ç2) Schistes à minéraux et micaschistes : Schisles écailleux brillants, sans feldspath; micaschistes membraneux à taches vertes chlori- leuses, très riches en mica blanc el feldspath, avec nappes minces et amandes alignées de quarz ; chloriloschistes grenatifères ; micaschistes bleus à amande de quarz avec mica noir et tourmaline, de pegmatite, d'aplile grenalifère. Au voisinage de ces amandes, les micaschistes se chargent de feldspath, de tourmaline, aplatie suivant les faces du prime et allongée suivant la schisto- sité, de mica noir et passent à des gneiss séricitiques. Les micaschistes pré- sentent, en outre un grand nombre de glandules secondaires de quarz, orthose, chlorite. Bien exposées dans les falaises, ces roches sont très alté- rées dans l'intérieur du pays, où elles donnent lieu au développement de schisles micacés bariolés et d'argiles versicolores. Les micaschistes affleurent en deux bandes symétriques, de part et d'autre des gneiss Ç1, recouvrant les deux lianes de cet anticlinal et constituant : 1" la bande de Berric au Nord; 2° la bande de Buis au Sud. EXTRAITS ET ANALYSES. -- GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 29 1° La bande de Berric, de Noyal-Muzillac à Peaule, formée de micaschistes avec feldsphat, mica noir, présente au N. de Peaule un micaschiste granu- lilisé riche en muscovite, avec apatite verte el grenats almandins remar- quables pat leur grosseur. 2° Les scliistes cristallins de la presqu'île de lîuis offrent Un affleurement dont l'étendue est due à des plissements. Les mêmes couches, grâce à ce plissement, y affleurent plusieurs fois répétées. La preuve en est plus nette à VY., dans le golfe du Morbihan, où des gneiss plus anciens apparaissant parmi ces micaschistes y déterminent entre leurs affleurements, l'existence d'au moins quatre bandes synclinales. Trois de ces bandes synclinal es (1° Arradon à île Boed el Monlsarae, "2° Ploemel à Baden, île d'Arz el llur, 3° Saint-Gildas à Penvins), se poursuivent régulièrement dans la presqu'île de Buis; mais bientôt les gneiss anciens (£*) n'affleurent plus de ce côté, dans les inticlinaux insuffisamment dénudés, et les micaschistes plissés cons- tituent à eux seuls le sol de presque toute la presqu'île. Au S. de la Vilaine, les micaschistes conservent un grand dévelop; ; ruent. Ils ondulent en couches presque horizontales dans les falaises du Trait-de- Penbaie, et leur ensemble dessine sur la carte une zone coudée, une bande anguleuse, dont la bissectrice, dirigée environ N. 80° E., tranche sur la direction générale des grands plissements de la région. La schislosité tou- tefois n'y coïncide pas avec la stratification. Au S. de la presqu'île guérandaise, les micaschistes feldspathiques, redressés el plissés, s'enrichissent en mica noir et sillimanile, rappelant par leurs carac- tères lithologiques, les micaschistes du Morbihan (Ç2y l ) plutôt que ceux de la presqu'île de Buis. Ils présentent une direction N. 60° E. plus aberrante encore que les précédentes. Gr. Quarzites graphitiques, noirs, exploités pour l'entretien des routes, interslraliliés en lits de quelques centimètres à 5m ou 6m dans les micaschistes. Les falaises de la pointe de Caslelli à Piriac montrent un des meilleurs affleurements de ce niveau, en Bretagne. Il est remarquable par la netteté de ses relations avec les couches sédimentaires encaissantes, schistes, quarzophyllades et gneiss, par sa disposition synclinale et par son extension, que l'on peut suivre jusqu'à Languieule, sur 18 kil. de longueur. La direction E. N.-E. du banc de quarzite de Castelli, aberrante par rapport aux directions dominantes des strates de la région, resle constante au sud de Castelli vers Escoublac, dans d'autres gisements de ce même niveau, ramenés à l'affleurement par des plissements répétés. La persistance de plusieurs de ces bancs de quarzite, reconnaissables avec leur direction propre, dans le massif granulitique de Guérande, fournit un nouvel exemple de la résistance 30 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 relative du quarzite et du graphite, à l'assimilation par le magma granitique, substitué ici aux micaschistes encaissants. C'est un l'ait d'autre part confirmé par l'injection des filonnets granuliliques toujours moindre dans les bancs de phlanite, que dans les micaschistes granulitisés encaissants. G. Grès blanc, formé de gros grains de quarz et de membranes de séricite, passant parfois à des roches massives de quarz cristallin, traversée par des filonnets de quarz à tourmaline et muscovite (Folhay). Ces grès sont interstratifiés dans les micaschistes et rappellent les quarzites de Bains (xs) ; on n'a représenté sur la carte que les bancs les plus épais, utilisés pour l'entretien des routes. Ga. Gipolin : Des calcaires dolomitiques blancs, interstratifiés dans les micaschistes gneissiques, sont chargés, au Moustoir, près Rillliers, de Irémo- lite en cristaux confus. à1 c2 : Amphibolites et pyroxénites : Les amphibolites forment de minces couches interstratifiées dans les diverses bandes de micaschistes, elles sont beaucoup plus répandues que les pyroxénites. On les trouve associées et alternant entre elles et avec des gneiss granulitiques suivant deux faisceaux importants : celui de l'île d'Arz et celui de Billiers. Le premier appartient à l'une des deux bandes de roches pyroxéniques qui traversent le golfe du Morbihan, s'étendant du Port-Blanc et de Toulindac en Baden, à travers l'Ile-aux-Moines, le sud de l'île d'Arz, llur, et la côte de S1- Armel. 11 est caractérisé par la présence de pyroxénites grenues, com- pactes, recherchées à l'époque de la pierre polie pour la fabrication des haches et renfermant zircon, sphène, rutile, idocrase, grenat, pyroxènes sodifères, oligoclase, labrador, anorthite, orthose, quarz, pyrrhotine ; et en outre, néphrite, liémolite et amphibole actinote vert-pâle épigénisanl fréquemment le pyroxène. Le second faisceau, comprenant amphibolites, pyroxénites, éklogites, montre sa plus grande importance vers l'embouchure de la Vilaine, et notamment dans les belles falaises de BilHers, où ces roches basiques pré- sentent de remarquables veines et lentilles interstratitiées, aussi variées par leur composition lithologique que par leur mode d'origine. Les unes sont des liions-couches, correspondant à des apports granitiques, dont elles contien- nent les éléments ; d'autres sont des concrétions d'origine secondaire, tapissant des géodes et des tissures. C'est à ces dernières qu'il convient de rapporter les nombreux glandules à épidote, albite, quarz, grenat grossu- laire en nombreuses variétés, avec sphéroïdes et rosettes de prenhite dans les fentes, axinite, calcite, zoïoite ; tels sont encore les lits interslratiliés de limonite, et les filonnets transverses de calcédoine. EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 31 Les bancs d'amphibolite et pyroxénite, quoique parallèles el continus, ne peuvent se suivre sur de très grandes distances, étant visiblement inter- rompus dans les lions affleurements, par des l'ailles, et présentant des termi- naisons fusiformes dans les chloritoschistes ou les gneiss. C'esl dans ces roches basiques de l'embouchure delà Vilaine, que se trouve en nids lenticu- laires, le- gisement initial des minéraux lourds, remaniés dans les alluvions de l'enestin (or, platine, cassitérite, ter titane, 1er oxydulé, saphir, zircon). ^' Gneiss, compactes, grenues, à feldspath dominanl rose eu jauni avec mica noir en débris discontinus, souvent obliques au plan des divisions fa- ciles ; ils alternent avec des gneiss à grains plus tins, ou avec des lits micaschiteux subordonnés el sont souvent traversés de fdonnets granuli- tiques ou pegmatiques. (les gneiss massifs donnent de grossiers moellons pour les constructions rurales, et ont fourni, à l'époque de la pierre-polie, les tables de tous les dolmens de la région. Ils constituent sur la carte deux bandes distinctes. La plus importante, à inclinaison S. dominante, traverse la feuille de Surzur à Arzal, montrant ses plus beaux affleurements sur les rives de la Vilaine et sur les bords de l'étang de Péniur, près Muzillac; elle appartient aux formations les plus anciennes du massif breton, à la partie centrale de la voûte anticlinale des Cornouailles. La seconde bande parallèle à la précédenle, s'étend de Locmariaquer à Sarzeau, formant un barrage de roches résistantes à la sortie du Morbihan ; elle cor- respond à un relèvemenl anticlinal des roches de la première bande, mais loin de présenter la même continuité sur le terrain, elle se perd bientôt à r\V., en lambeaux disloqués dans la granulite de Fort-Louis, et s'enfonce à l'Est sous les micaschistes de Sarzeau. Q. Le quarz forme plusieurs groupes de liions. Le principal orienté à 1 10" fait partie de la grande venue du Sillon de Bretagne qui traverse toute la Bretagne dans sa plus grande longueur. 11 parait stérile. D'autres liions diversement orientés sont plus richement minéralisés, cassitérite, béryl, myspickel (Piriac), stibine, kermès (Batz), stibine (Belle-Ile). REMARQUES STATIGRAPHIQUES ET OROGRAPHIQUES Partant de la notion que les alluvions se déposent sur le littoral de la mer comme dans la vallée d'une rivière, dans les points où la vitesse du courant se ralentit assez pour laisser tomber sa charge, on arrive à interpréter quel- ques-unes des particularités que présentent la forme des grèves et la surface des fonds littoraux. De la baie de Quiberon à la baie de Bourgneuf, s'étend, entre la côte de Bretagne et la chaîne des iles de Belle-Ile et d'Yeu, une mer intérieure peu profonde, distinguée sous le nom de Morbraz. qui tend à 32 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 se combler, grâce à l'accumulation combinée des apports fluviaux de la Loire et de la Vilaine. En avant du débouché de ces deux fleuves dans le Morbraz, de part et d'autre de leur cours, se produit une accumulation d'al- luvions qui empiète de plus en plus sur les tonds marins, en même temps que sa surface se relève vers le niveau de l'eau. L'agitation des flots en mer enlève à ces deltas leur forme conique habituelle, ils s'étalent irrégu- lièrement, s'appuyant sous le vent des îlots et des récifs du large ou s'accu- mulant dans les anses les plus profondes (Quiberon, Bourgneuf), où ils bar- rent les rias du pays ; telle entre autres, l'embouchure du Morbihan, réduite à se creuser, au moyen d'une chasse naturelle, une passe longue et étroite. La feuille est essentiellement formée par des terrains schisto-cristallins très plissés, passant successivement de l'horizontale à la verticale. Dans le coin N.-E., toutes les strates sont relevées verticalement, et commandent la statigraphie de la région entière, dont la connaissance se déduit très simple- ment de la considération d'une voûte anliclinale dirigée N. \V., ramenant à l'affleurement les gneiss primordiaux, de Surzur à Arzal. Sur les flancs de cette voûte, dépendant du grand axe anticlinal des Cornouailles, reposent, symétriquement de part et d'autre, des micaschistes (Ç2) plus ou moins affectés de pénétrations granulitiques. D'un côté de cette ligne de séparation, au N.-E., s'allonge la bande des micaschistes de Berrie, mieux développée sur les feuilles voisines ; de l'autre côté, au S.-W.. s'étend, largement étalée, la bande de Buis, recourbée en plis répétés, où les couches passent de l'horizontale à la verticale. Les plis de cette dernière bande peuvent être facilement distingués au N. de la feuille, dans le Morbihan, où ils sont au nombre de quatre : leur distinction est plus délicate sur le reste de la feuille, dans la presqu'île Guérandaise. Mais quelqu'en soit le nombre en cette partie, le parcours des bancs eux- mêmes et le tracé des lignes directrices permettent de reconnaître ce fait dominant, que les plis de Ruisne s'astreignent plus à suivre la direction des plis des Cornouailles. Tandis que cet axe des Cornouailles est dirigé à I2ô<\ les directions des couches de Ruis varient de 100° à 60° dans ieurs divers faisceaux, de telle sorte que prolongées sur le papier, ces lignes se coupe- raient suivant des angles aigus, loin d'être parallèles, comme on l'avait admis jusqu'à ce jour. L'importance capitale de la grande onde tectonique des Cornouailles, qui relève à l'affleurement une longue crête de gneiss primordial, continue à travers quatre déparlements, du Finistère à la Vendée, permel de considérer comme des rives adventives, ordonnées par rapports à elle, tous les plis de la bande de Ruis, convergents vers l'arête culminante de cet édifice des Cornouailles. La côte morbihaunaise est ainsi gondolée, pour ainsi dire, EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 33 le long de l'axe des Cornouailles, sur le liane sud d'uni' voûte primordiale résistante, el les nouvelles rides ainsi engendrées ressuscitent la direction Aw système du Léon du N. de la Bretagne. REMAROJ ES HYDROGIt VPHIQUES absence de niveaux d'eau importants. On puise l'eau dans des puits peu profonds, creusés dans les massifs micaschisteux imperméables. Quiberon manque de sources, à pari celles qui suivent les petits liions porphyriques. ID maigre niveau aquifère existe dans la dune de Penlhièvre : il esl dû aux vases de l'ancien étang depuis envahi par les dunes, formé entre les di'ux cordons de galets, dont la rencontre a déterminé celle levée. CULTURES La presqu'île de Unis, remarquable par la douceur de son climat, porte des bosquets «le figuiers el de chênes-verls ; elle marque en Bretagne la limite des vignes, el fournil encore des eaux-de-vie au commerce. Les prés salés des éliers de la région nourrissenl des moulons csliiué- ; les rôles sont mises en valeur par l'ostréiculture el par l'industrie d*-< marais salants. Les îlots du Morbihan, stériles el rocheux sur leur liane occidental, présm- lenl du eùlé opposé des conditions plus favorables aux arbres fruitiers el aux jardins. Les venues granûlitiques constituent généralement des émi- nences stériles plantées de pins, au milieu de plaines gneissiques couvertes de céréales. AUTEURS CONSULTÉS .MM. Baret, Bouquél de la lîrye, Durocber, Kerviler, Lèbesconte, de Limur, Lor\ . Météorite du château de Gramraont, commune de Rocheservière (Vendée) ; par M. Louis Bureau (Assoc. /'/'. pourVAvanc. des Se, congrès de Nantes 1898, p. 330-332). A la dale du 24 novembre ISÎI, ['Écho tin Momli' surmil publiai! la noie suivante : « Vendredi 5 de ce mois, un globe de feu d'une clarté éblouissante el accompagné d'une forte détonation a été vu traversant l'espace avec une grande vitesse dans les environs de Bourbon-A'endée. Le bruit s'esl aussitôt répandu qu'un événemenl extraordinaire avait eu lieu dan.- le pays el on a 34 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 même dil que l'Ile d'Yeu avait été engloutie. On a appris depuis que le météore vu dans les environs de Bourbon avait élé remarqué sur plusieurs autres points de la contrée et notamment à Rocheservière où il a été suivi de la chute d'une pierre qui est tombée près de plusieurs cultivateurs effrayés, dans un champ du village de Saint-Christophe, en y faisant une excavation de 1:2 à 15 centimètres de profondeur. Cet aérolilhe, qui pèse 5 kilogrammes et demi, ressemble à une pierre calcinée. Cette pierre, qui dans l'intérieur paraît formée de fer, de soufre et de silice, a été recueillie par M. Mercier (des Lues) qui se propose de la soumettre à une analyse chimique. » La météorite dont il est question, après avoir donné lieu à un curieux procès, dil M. L. Bureau, est restée la propriété du Dr Mercier, décédé en 1865. Son fils, M. olivier Mercier, voulut bien, sur ma demande, faire figurer cette pièce remarquable à l'Exposition de Géographie de Nantes, en 1866, dans la section que j'eus l'honneur de présider, et ce fut dans celte circons- tance que, mis en relation avec l'heureux possesseur, d me fut donné l'espoir que la météorite du château de Grammont viendrait un jour enrichir le Muséum de Nantes. Peu de temps après, la mort vint prématurément frapper Olivier Mercier. Mais, Mme Mercier, connaissant l'intention de son fils, avait exprimé à son entourage le même désir et il n'en fallut pas davantage à ses héritiers, après sa mort survenue le 1er septembre 1894, pour exécuter géné- reusement ses dernières volontés. Aussi nous faisons-nous un devoir de leur exprimer, au nom de nos concitoyens, notre vive reconnaissance. » Un intérêt particulier s'attache, en effet, à cette pièce dont il n'existe aucun fragment connu dans les collections publiques et dont l'étude micros- copique et chimique sera publiée dans le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, organe du Muséum de Nantes. » Je me bdrne, pour le moment, à exposer les renseignements que j'ai recueillis sur cette chute et â rappeler les contestations qui se sont élevées au sujet de sa propriété. » La météorite du château de Grammont, dans son état actuel, pèse 5 kil. 3%. 11 ne lui manque qu'un petit fragment, composé d'un morceau détaché au momenl de la chute et d'un autre prélevé à la scie. On ignore ce qu'est devenu ce dernier, anciennement détaché, sans doute, pour le sou- mettre à l'analyse. Cette météorite représente assez bien le quart d'un ellipsoïde dont les diamètres auraient été de 20 et 36 centimètres. Sa surface est noirâtre, ses angles et ses arêtes sont éinoussés, deux de ses laces sont planes ou plan-concave, et l'une d'elles présente une vingtaine d'impressions semblables à celles «pie laisserait l'extrémité du doigt sur une substance molh1. EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 35 » Le \"2 juin 1895, je me rendis au ehàleau de Grammonl où m'attendait François Douillard, le cultivateur près de qui eul lieu la chute de la niéléo rite, cinquante-quatre ans avant et qui m fut le premier possesseur. » Douillard, âgé de 77 ans au moment <>îi je le vis, esl un homme de petite taille, plein de santé et très alerte'. Il me raconta qu'étant encore un travail, une heure après le coucher du soleil, il entendit, arrivant avec une vitesse extraordinaire, de la direction de Legé, c'esi-à-dire de l'Ouest, un sifflement effrayanl suivi d'une formidable explosion et d'uni' chute qui se produisit à 100 ou 150 mètres de lui. Au dire de Douillard, il n'y eul pas de traînée lumineuse et la détonation fui entendue des Lues. » Ce ne fut que- le lendemain, à une heure 3e l'après-midi, que Douillard retourna sur le lieu où s'était produite la chute! La météorite était tombée sue la commune de Rocheservière, à 200 mètres de la limite de celle des Lues, dans un clos de vigne nommé le Fief-de-1'Étendard, à 80 mètres environ du moulin à vent actuel de Saint-Christophe el à 200 mètres de l'ancienne église du même nom . » Elle av.iil touché terre dans le fond d'un .sillon séparant deux planches de vignes, appartenant l'une à Mmc Guichet, de la Bernardière, l'autre à M. Vollard, de Legé, el gisait près d'un trou de () m 30 de profondeur, qu'elle avait creusé dans sa chute, mais dont elle était sortie. 9 François Douillard emporta la météorite qui lui avait cause; une si grande frayeur el la vendit au docteur Mercier, propriétaire du château voisin de Grammonl . » Un petit fragment, détaché au moment de la chute, se trouvait à un mètre environ de la météorite. Il fui porté à la Bernardière, maison bourgeoise voisine, el remis à Mme Guichet. Depuis, il a été divisé en deux morceaux qui sont devenus la propriété de M. le D1' Moreau, à Rocheservière, el de M. Tessier, pharmacien à Legé. » Des contestations ne tardèrent pas à s'élever au sujet de la météorite acquise par M. Mercier. M. Vollard el M11"' Guichet revendiquèrent leurs droits sur ce bolide qui par hasard avait louché dans sa chute la ligne limite de leurs propriétés respectives. Leurs négociations n'ayant pas abouti, ils résolurent d'en appeler en justice et ce fut M. Vollard qui intenta à M. Mer- cier un procès dont le jugement fut rendu par le Tribunal de la Roche-sur - Von, à celle époque Bourbon- Vendée. » Le Tribunal déclara la demande de Vollard mal fondée et le H1 Mercier resta ainsi possesseur de la météorite qui figure aujourd'hui au Muséum de Nantes. » \rr 36 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Note préliminaire sur le Système silurien de la presqu'île de Crozon ; par M. Kerforne (Rennes : Bull, de la Soc. scient, et méd. de l'Ouest, séance du 4 nov. 1898, VII, p. 322-332). Celle note, forl intéressante, est, en substance, celle qui a élé présentée à l'Académie des sciences dans la séance du l(i janvier 1899 el que nous avons reproduite in-exlenso au Bulletin (I). M. Kerforne y examine le Cambrien, l'Ordovicien et le Golhlandien de la presqu'île de Crozon. 11 donne la description de l'Ordovicien supérieur de Camaret, Morgal et Raguenez, et deux coupes : Morgal el Rosan. Une liste de fossiles esl donnée pour ebaque niveau. La succession des niveaux reconnus dans l'Ordovicien el le Gothlandién peut se résumer comme il suit : Schistes el quarlziles avec un peu moins de nodules. \ Schistes el quarlziles avec nodules nombreux. liOTHLANDIEN .... j Schistes ampehteux. Grès. Tufs et calcaires de Rosan à Ortkis actoniir. 1 Grès de Camaret contenant, à la base, Trinucleus. IUœnus cf., Beûumonti Rou., Orthis, fragments ORDOVICIEN SU[). . j de Cystidées. [ Schistes de Raguenez à Dalmanites socialis et Tri- \ nucleus. f Schistes de Kerarmor à Trin. Bureau! Rhl. \ Schistes de Morgat à Placopuria Townemïnei Rou. ORDOVICIEN moyen . . z. (irès de Kerarvail, sans fossiles. L. R Schistes à Calymene Tristani inférieurs ORDOVICIEN inf. . . ! Grès armoricain. Esquisse tectonique de la région silurienne occiden- tale de la presqu'île de Crozon (Finistère) ; par M. F. Kerforne (Bull. Soc. scient, et médic. de l'Ouest, Rennes, 6 janv. 1899, VIII, p. 60-65). Dans ce travail, l'auteur montre qu'une grande faille N.-O.; S.-E. traverse la presqu'île de Crozon, de Camarel à l'anse de .Morgal. ,1) Bull. Soc. sa. nai. Ouest Fr. Extraits et analyses, 1899, IX. p. 96. EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOCIE ET MINÉRALOGIE 37 L'aire synclinale de la région esl divisée en un certain nombre d'anticli- naux el de synclinaux qui sont, du Sud au Nord, dans la région étudiée : I Anticlinal de Morgàt-Rosan. '2 Anticlinal de Dinan-„Crozon. 3 Anticlinal de Kerloc'h-Landaoudec. î Anticlinal de Porl-Naye-Morl-Anglaise. Séparés par les synclinaux correspondants : I' Synclinal de Morgat-Raguenez. 2' Synclinal de Trorael-Tal ar Groas. 3' S\ nclinal de Lescoal . Y Synclinal de la Tavelle-le-Fret. lue carte el une coupe montrent l'allure des couches suivantes qui ont été figurées : Précambrien, Cambrien, Ordovicien inférieur, 0. moyen, 0. supé- rieur, Goihlandien, Dévonien. Note sur l'Ordovicien du sud de Rennes ; par M. F. Kerforne (Rennes : Bull. Soc. scient, et médec. de l'Ouest, 1899, VIII, p. 168-178). Dans celte note, M. Kerforne rappelle les divisions qu'il a établies dans l 'Ordovicien du Finistère (1) el montre comment on peut paralléliser avec ces niveaux ceux que l'on observe au S. de Rennes. Il donne une coupe fort intéressante, prise entre Saint-Senou.v el Bourg- des-Comptes, dans laquelle il a pu reconnaître les divisions suivantes : I grès armoricain, 2 schistes de Bain, 3 schistes de Traveusot, i grès du Châtellier, 5 schistes psammitico-argileux jaunes, 8 grès grossiers à Orthis Berthoisi Rou., 7 schistes de Riadan, (S grès goihlandien. Ordovicien inférieur. — Ce .sous-étage esl formé par le grès armoricain, bien fossilifère dans ses bancs supérieurs. Ordovicien moyen. — Il esl représenté par les schistes à Calymènes dans lesquels on reconnaît deux niveaux : I" un niveau inférieur, peu fossilifère, bien caractérisé dans les environs immédiats de Bain ; "1" les schistes à nodules très fossilifères de la chapelle du Châtelier (en Pléchâlel). il) Bull, de la Soc. se. et méd. de l'Ouest, Rennes, 1898, VII, p. 332-333. (Viiy. Bull. Sue. se. nal. Ouest Fr. Extraits et analyses. 1900, p. .) C. R. d. séances de l'Acad. des se., 1899, l. CXXVI1, p. 187-189. (Reprod. in extenso Bull. Sue. se. nat. Ouest Fr. Extr, et anal. 1899, p. 96.) ;}S NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Dans les environs de Traveusol él de Caillé, des nodules situés dans des schistes micacés assez grossiers, fournissent une faune assez différente et [dus riche encore. Cette faune est probablement un peu plus élevée que la précédente. La limite entre Içs i\i'\\\ niveaux reste indécise, la sédimentation n'ayant pus varié de la hase au sommet ; il n'y a pas de grés comparable à eelu1 de Kerarvail (Finistère) intercalé entre les deux. Au-dessus vient le grès du ChâteMier. À Thourie, ce grès est fossilifère : M. Lebe'sconle y ;i depuis longtemps signalé la présence de Dalmanites incertus Desl . sp., Orthis, etc. « Du côté de Rourg-des-Comples et de Poligné on n'y trouve pas de fossiles; cependant nous avons pu reconnaître, dit M. Kerforne, dans des fragments provenant des champs de la ferme de Mandon, qui nous ont été gracieusement donnés par M. Corbes, la présence de fossiles très mal conservés : Bellcrophon, Orthis, etc. » l.a faune de ce grès n'étant pas suffisamment connue, c'est sous toutes réserves qu'il est attribué à l'Ordovicien moyen. » Ordovicien supérieur. — Au-dessus des grès du Chàlellier viennent des schistes jaunâtres, argileux, psammitiques, contenant de rares nodules siiico- argïleux. Ces schistes sont peu épais ("2."» à 30 mètres) et ressemblent beau- coup litholôgiquemenl aux schistes psammitiques jaunes qui représentent loul l'Ordovicien supérieur en certains points de la Mayenne. » Il es! difficile de les bien observera cause de leur peu d'épaisseur e! du manque d'affleurements ; le point où on les voit le plus nettement est entre Saint-Senoux et la station de Guichen-Bourg-des-Comples. Dans les rares nodules que nous avons pu observer en ce point, nous avons reconnu la présence de Pleurotomaria Bussacensis Sh., Bellerophon, Orthoceras, Kncrives (liges). » Celle faune es! encore insuffisante pour les caractériser, mais, par ana- logie avec d'autres points, nous pensons qu'ils appartiennent réellement à l'I Irdovicien supérieur. » Au-dessus d'eux viennent des grès grossiers, tendres, glanduleux, hété- rogènes, assez sombres, exactement semblables comme faciès aux grès à OrthlS situés à la hase des grès de kermrur, dans le Finistère. Ces grès- souvent assez durs, son! bien visibles entre le Chàlellier et Riadan, entre Cuichen et Saint-Senoux, entre Saint-Senoux el la station de Guichen-Bourg- des-Comples, etc. Ils son! fossilifères el conliennenl VOilhis BeHhoisi liou. avec des Cyslidées e! des Bryozoaires (Sl/noclddia) ? » Au-dessus de ces grès viennent les Schisles ardoïsiers de liiadan à Tiinu- çleus PongerciKtli Rou. Ces schistes sont fossilifères \\\\ peu partout, EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 39 Plus haui vienhenl des grès assez puissants méritanl bien topographi- quemenl (e nom de grès culminants qui leur a été donné par de Tromelin. Ces grès appartiennent au Gothlandien. Dans la masse inférieure de ces grès se irons cul intercalés des bancs d'ampélites avec Monograptus (Poligné) ; dans leur partie supérieure se trouvent des nodules (sphéroïdes) ; quelquefois les bancs sonl alors pins argileux . L I!. Sur le Gothlandien de la presqu'île de Crozon (Finis- tère) ; par M. F. Kerforne (C. R. Acad. des se, 30 avril 1900, CXXX, p. 1211-1212). « Le Gothlandien du massif armoricain a été divisé île la façon suivante : » I. Phtanites de l'Anjou à Rastrites el Mon. lobiferus M'Coy. » "1. Ampélites à Mon. priodon Br., parmi lesquelles celles de Poligné à Diplograptus sonl inférieures. » '.). Calcaires ampélileux el schistes à nodules ; ce niveau ne pouvanl -c distinguer du précédenl que parce qu'il lui esl stratigraphiquemenl supérieur. Celle zone appartiendrait encore à l'étage de Wenlock et rien en Bretagne ne représenterai! jusqu'ici l'étage de Lindlow (I). » Nos éludes dans la presqu'île de Crozon nous oui permis de compléter ces résultais el île reconnaître que le Gothlandien est beaucoup mieux repré- senté eu Bretagne qu'on ne le pensait. » l.e niveau des schistes à Rastrites, représenté dans le massif armori- cain : 1° par les phtanites de l'Anjou à Rastrites peregrihus Barr. ; Mon. lobiferus M'Coy. etc., ei UJ" par les ampélites de Poligné à: « Crphalograptus folium His. ; Diplograptus palmeus Barr. ; Mono- graptus convolutus var. spiralis Gein. ; Monograptus densus Pern. (.1/. prio- don auclorum) ; Monograptus exiguus Nich. ; Monograptus conlinens Tornq; paraît ne pas exister dans le Finistère; il en est de même du niveau de Feuguerolles et d'Andouillé à Monograptus Jaekeli PerneF el Reliolites Geinitzi Barr. qui lui esl supérieur. Le premier niveau fossilifère de la presqu'île de Crozon, représenté par des ampélites, .succédant à quel- ques mètres (10™ au plus) de grès azoïque, contient : » Cyrlograptus sp. ; Monograptus priodon Br. ; Monograptus riccarto- nensis Lapw. : Monograptus vomerinus Nich. ; Monograptus dubius Suess. il) Ch. Barrois, Ann. Soc. géol. Nord, l. XX. p. 137; 1892. 40 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 » Au-dessus viennenl t\o> schistes ampéliteux dans lesquels nous avons trouvé : » Monograptus colonus Barr. ; Monograptus Nilssoni Barr. ; Hyolithes simplex Barr. ; Cardiola interrupta Sow. ; Cardiola migrans Barr. ; Aptychopsis primus Barr. ; etc. » Cette dernière zone appartient au Ludlow ainsi que les couches qui lui succèdent ; ce sont des schistes avec petits bancs de quarlzile et nodules silico-argileux, souvenl pyriteux, contenant : o Monograptus Salweyi Lapw. ; Eniomis migrans Barr. ; Bolbozoc ano- iiitihi Barr.; Bolbozoc bohemica Barr.; Cardiola migrans Barr.; Cardiola gibbosa Barr.; Rhynchonella minerva Barr.; etc. » Buis viennenl îles schistes avec nodules calcaires, noirs, volumineux, contenant avec de nombreux Orthoceras : » Monograptus clavulus Pern, ; Monograptus ultimus Bern. ; Cardiola interrupta Sow. ; Cardiola bohemica Barr. ; Cardiola extrema Barr. ; Cardiola migrans Barr. ; Cardiola gibbosa Barr. ; Cardiola cf. virgula Barr. ; e-1 de nombreux Lamellibranches de e2 de Bohème. » Viennenl ensuite des schistes avec bancs de quarlzile, contenant des nodules plats, siliceux, souvenl calcarifères, et quelquefois même des petits bancs lenticulaires noduliformes d'un calcaire bleuâtre. Nous y avons trouvé : » Bolbozoc bohemica Barr. ; Modiolopsis senilis? Barr.; Posidônomya eugyra Barr. ; Goniophora reductans Barr. ; Orthoceras cf. originale Barr.; I.ingula cf. Lewisi Sow. » Ces schistes et quarlziles supérieurs passent insensiblement aux schistes et qûartzites de Plougastel (dévonien). i) Nous reconnaissons donc dans le Gcthlandien du massif armoricain la présence de sept zones graptoliliques distinctes et tïuDr. zone supérieure. Les a]^\\\ premières appartiennent au niveau des schistes à Bastrites ; les deux suivantes au niveau des schistes à Cgrlograptus {Wenlock). les autres au niveau de Ludlow. Nous pensons qu'il sera possible par la suite de pré- ciser encore ces niveaux el de reconnaître de nouvelles subdivisions. <■ Niveau à Phacops Potieri dans l'Ille-et- Vilaine ; par M. P. Kerforne (Assoc. /'/■. pour Vavanc. des Se, Congrès de Nantes 1898, p. 340-345). M. Kerforne l'ait d'abord l'historique du niveau dévonien à Phacops l'ol/eri. Il rappelle la note de de Verneuil ) Ogura un Dalmanites (PI. I, fig. 4) et un Phacops (PI. 1, fig. 5). La diagnose se rapporte an Dalmanites qui provenait de la Hunaudière (Loire-lnf..). MM. de Tromelin et Lebesconle (7) crurent que Rouault avait donné le nom de Calymene maprophthalma au Cryphœus Miçhelini; il n'en est rien, celte première espèce est citée par M. Rouault dans sa première liste de fossiles sous le nom de Cryphœustalliteles, et, d'après les carions de la collection Rouault du Musée de Rennes, c'est un Phacops Potier/ que Rouault a désigné sous le nom de Calymene macrophthalma, le compa- rant sans doute à la fig. ." de Brongniart qui représente le Phacops Stockesi M. Edw. du Shropsliire. Les échantillons de Phacops de la coll. Rouaull son! dans des schistes grisâtres calcareux rappelant les scliisies de Saint-Jean-sur-Mayenne du même niveau, etc. D'après l'étiquette écrite de la main de Rouault, ces échantillons proviennent de Gahard. De la même façon sont étiquetés les fossiles provenant de Bois-Roux. Personne, depuis celle époque, ajoute M. Kerforne, n'a, à notre connaissance, trouvé ni à Bois-Roux, ni sur tonte l'étendue de la commune de Gahard, ces schistes à Phacops. « .Nous avons déjà donné (8) une liste de fossiles de Hois-Roux el d Izé et à ce propos nous avons étudié la succession des faunules dans la carrière de Bois-Roux; nulle part nous n'avons trouvé trace de ce niveau à Pltacops. (1) B. S. G. Er., 1877, 3- sér., V, p. 579 et 601. — Notes géol. sur le dép. de la .Mayenne, 1882, p. 69. - B. S. G. Fr., 1889, 3' sér., XVII. Ci) Ann. se. nat. (jénl.. 18S7. (3) B. S. G. Fr., 1861, -2' sér.; XVIII. (4) B. S. G. Fr.,1876, 3° sér., IV. (5) H. S. G. Fr.. 2- sér., IV, 1™ partie, p. 320. (6) Crustacés fossiles, 1822. (7) Ass. fr. pour l'avanc. îles .Se., 1S7.">. (8) Faune coblentzienne des sch. et cale. d'Ille-et-V-ilaine. Rennes : Bull. Sur. médic. et scient, de l'Ouest. lSil6. t. V. (Voy. Bull. 1898, extraits et ana- lyses, p. 47.i 3*« 42 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 » Un fait intéressant, que nous avons signalé à cette époque et que nous ne pouvons que confirmer aujourd'hui, est la présence de plusieurs bancs à Leperditia britannica . » En général, ce banc est considéré comme terminant les schistes et cal- caires à Athyris undata : à Bois-Roux, il n'en est rien. Ce niveau représente un faciès particulier à Gastéropodes et à Lamellibranches qui a pu s'établir à différentes époques coblentziennes en certains points, qui, en d'autres, termine cette période. La présence, en effet, de Ces nombreux Gastéro- podes, Lamellibranches et Ostracodes semble caractériser un niveau bathy- métrique spécial où les conditions de vie ont été particulières ; ces conditions ont pu se présenter une ou plusieurs fois, suivant les localités, pendant que se déposaient les schistes et calcaires à Athyris undata. » 11 est probable que le niveau à Phacopsn été mis à jour autrefois, peut- être par des fouilles dans le but de rechercher des bancs calcaires, mais que maintenant on ne peut plus l'observer. « M. Kerf'orne donne ensuite la liste suivante des fossiles du niveau à Phiicops reconnus par lui dans la coll. Rouault-: « Phncups Potieri Bayle. Cette espèce est, comme nous l'avons déjà dil, étiquetée par M. Rouault Calymene macrophthalma Brongniart. C'est la même que Phacops latifrons cité par de Verneuil en Bretagne, le Ph. tati- frons var. occitanicus de Trom., le Ph. ucciianicus de M. Barrois. » Cyphaspis Gaultieri M. Rouault. Cette espèce est probablement à rappro- cher de celle de Pont-Maillet que Cailliaud a déterminée comme variété de Cyphaspis Burmeisteri Barr. Nous n'avons pas vu les échantillons de Pont- Maillet. » Proetus Huhtiyi M. Rouault. Cette espèce est peut-être aussi la même que le Proetus de Pont-Maillet. » Haplocrinus Boitardi. Cette espèce est désignée par Rouault sous le nom à'Eugeniacrinites Boitardi. » Hexacrimts sp. » Orthis Hamoni M. Bouault. Cet Orthis, qui se trouve dans les couches analogues de la Mayenne et de la Loire-Inf., nous paraît le même que celui du Fret qui a été désigné sous le nom à'Prthis êifeliensis. » Strophi'odonta tœniolata Sandb. Nous donnons ce nom qui a été donné par M. Barrois aux échantillons île Pont-Maillet, parce qu'ils nous semblent bien être les mêmes que ceux-ci et ceux du Fret. Ils sont souvent appelés L. Phillipsi ou L. inti'rstricutis. » Stropheodonta Leblanci M. Rouault. » Pentamerus globus Bronn. » Chonetes Boblayei île Vern. EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 43 » Productus subaculeatus Murch. l'eut être ce que Renault a appelé Pr. Twamlyi. » Strophalosia? » L'énumération de ces fossiles, conclut M. Kerforne, montre que nous avons bien là un niveau analogue à celui de Sablé, de Saint-Jean-sur- Mayenne, de Port-Maillet el du Fret. L. B. Sur les principaux niveaux du Dévonien de l'Ille-et- Vilaine ; par M. F. Kerforne (Rennes : Bull. Soc. scient, et médic. de l'Ouest, janvier 1899, VIII, p. 12-13). M. Kerforne rappelle la succession des couches du Dévonien inférieur de la Mayenne, qui peut être considérée comme typique. i Schistes à Pltacops Potievi. 15 Schistes, calcaires el grauwackes. •1 Grès à Orthis Monnieri. L Schistes el quartzites de Plougaslel. « Les schistes et quartzites de Plougastel si puissamment développés dans la Mayenne et dans le Finistère (mais avec un faciès plus gréseux) sont si mal représentés chez nous, dit M. Kerforne^ qu'ils passent à peu près inaperçus. Leur faune est peu connue et parait assez semblable à celle des grès à Orthis Monnieri. » Ceux-ci sont bien développés dans l'Ille-et- Vilaine (grès de Gâhard) et très fossilifères ; leur faune est loin d'avoir été aussi étudiée qu'elle le mérite. » Le troisième niveau est bien connu pour la richesse et la beauté de ses fossiles. .Nous en avons donné (I) une liste de 98 espèces auxquelles nous pourrions ajouter maintenant une dizaine d'autres, et le beau gisement de Bois-Roux nous réserve encore certainement de précieuses découvertes paléontologiques. » Quant au quatrième niveau, trouvé et méconnu par Rouaull, mais perdu depuis, sa faune est des plus intéressantes. D'après les échantillons conservés au Musée de Hennés, elle parait être abondante et variée : Phacops, Proetus, Cyphaspis, parmi les Trilobites ; calices d'Encrinês parmi lesquels le curieux Haplocrinus Boitardi Rou. sp. Brachiopodes, Lamelli- branches, etc. (-1) Bull. Soc. se. et méd. Ouest. Y. 1896. 44 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 » Cette faune présente surtout des rapports étroits avec celle des gise- ments de Sablé et de Saint-Julien-de-Vouvantes (Pont-Maillet). » Il est à souhaiter que ce niveau puisse être retrouvé et dans les mêmes conditions de richesse et de bonne conservation des fossiles. » M. Kerforne rappelle en terminant que M. Barrois a signalé près d'izé (Ann. Soc. géol. Nord, 1894) la présence d'un autre niveau plus élevé contenant des Goniatites. L. B. Note sur les grès à Sabalites ; par M. A. de Ghossouvre (Assoc. fr. p. Vav. des se, Congrès de Nantes 1898, p. 337- 339). Nous reproduisons la courte et très substantielle note de M. de Grossouvre sur les grès à Sabalites, question qui avait été mise à l'ordre du jour pour le Congrès. « On rencontre dans le Sud et dans l'Ouest du bassin de Paris, une forma" tion sableuse et gréseuse dont l'extension géographique est considérable : souvent la roche, consolidée par un ciment siliceux lustré, donne naissance à un grès très dur, exploité assez activement pour la fabrication des pavés clans le Maine et l'Anjou. » Partout cette formation se présente dans des conditions de gisement semblables, affleurant sur les plateaux dont le soubassement est constitué par des couches crétacées. » On ne connaît de ce terrain que des îlots disséminés et assez éloignés les uns des autres, mais il est probable que bien des affleurements sont passés inaperçus et, pour ma part, j'ai eu l'occasion d'en observer qui n'avaient pas été signalés et dont les cartes géologiques ne faisaient aucune mention. » Il ne me semble donc pas douteux que, malgré leur discontinuité plus ou moins grande, tous ces gisements se relient les uns aux autres et appar- tiennent à une même nappe qui s'étendait autrefois sur l'Anjou, le Maine, la Touraine et le Berry. Sur toute cette étendue, la nature de la roche est la même. Les relations strati'graphiques avec les autres terrains sont sem- blables et une même flore \ a été constatée dans le Maine et l'Anjou. Les grès à pavés ou grès à Sabalites ne peuvent donc être scindés en deux assises distinctes. « L'existence de quelques coquilles d'âge crétacé renfermées dans ces grès, a conduit à penser qu'ils devaient être rattachés au Crétacé et non au EXTRAITS ET ANALYSES. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 4") Tertiaire comrtie on l'avail cru jusqu'à ce jour ; cette opinion peul paraître d'autant mieux fondée que les couches crétacées prennent, ainsi que je l'ai indiqué depuis longtemps, un faciès de plus en plus gréseux lorsque l'on s'avance vers l'Ouesl el tendenl ainsi à présenter une certaine analogie avec les .ïrrs à pavés. » Cependant, je dois faire remarquer tout d'abord que des considérations d'ordre général s'opposenl ;'i relie manière de voir. D Aux environs de Saumur, les grès à pavés sont supérieurs aux rouelles à Hh. Vespertilio ; si on admel qu'ils sonl crétacés, ils seraient l'équivalent de la partie supérieure de la craie de Villedieu, de la zone à Spondylus truncatus et Am. syrtalï* ou d'une zone plus élevée encore; » Or, les caractères îles sédiments des diverses zones crétacées delà Tou- raine, indiquenl qu'à partir de la hase, de la craie de Villedieu, ceux-ci se sonl formés sous des eaux de plus en [dus profondes el à des dislances de [dus en plus grandes des rivages. Comme les grès à Sabalites reposent à Saumur sur la craie de Villedieu, [mis successivement plus à l'Ouesl, sur diverses couches turoniennes et enfin sur le Cénomanien aux environs de Taizon et de Saint-Saturnin, celle allure est incompatible avec l'hypothèse qu'ils représenteraient une des zones du Sénonien, puisque celles-ci se sonl déposées au cours d'une phase positive. » D'un autre côté, les couches crétacées de la vallée de la Loire, toutes en stratification concordantes, plongent régulièrement et d'une manière très nette vers l'Est, tandis qu'entre Saumur el Saint-Saturnin les grès à pavés se maintiennent à une cote sensiblement constante et même semblent plonger un peu vers l'Ouest. Il y a ainsi unedifférence angulaire incontestable, 1res faillie mais incontestable, entre les grès à pavés et les couches de la série crétacée. » Nous avons donc là deux systèmes absolument distincts séparés par une transgression et une discordance angulaire. » Pour compléter ces premières déductions, j'ai étudié sur place les détails du gisement des grès à pavés entre Saumur el Angers. Au Rocher, près Saint-Saturnin, des travaux de terrassement qui s'exécutaient au moment de ma visite, m'ont fait voir qu'une argile blanchâtre avec silex et fossiles siliceux de la craie, s'intercalait entre les grès et la craie cénomanienne. A Maison, j'ai bien rencontré dans les grès des fossiles siliceux crétacés, [dus ou moins bien conservés, mais ils étaient accompagnés par places de silex roulés de la craie. » Ainsi les grès, séparés des couches de la série crétacée par l'argile à sile.x éocène, renferment des fossiles crétacés manifestement remaniés et la présence de ces derniers ne peul fournir aucune indication pour la détermi- nation de l'âge du terrain qui les renferme. 46 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 » Partout j'ai observé les mêmes conditions de gisement : l'assise gréseuse débute toujours par un conglomérat de silex roulés, cimentée par une gangue siliceuse plus ou moins chargée de sable quartzeux. La proportion de sable augmente à la partie supérieure, les silex roulés disparaissent el la roche passe ainsi à \\i\ grés formé uniquement de sable quartzeux. » Le conglomérat de base est très réduit dans l'Ouest, mais il prend de plus en plus d'importance vers l'Est, dans l'Indre et dans le Cher principa- lement. Au voisinage delà vallée de la Loire, à Sainte-Gemme, près Sancerre, j'ai observé ce conglomérat très puissant el constaté que là il ne renferme aucun grain de sable ; plus à l'Est, à Vierzon, le sable est au contraire abondant dans le ciment du conglomérat. » Le conglomérat tantôt repose directement sur la craie, tantôt en est séparé par une épaisseur plus ou moins considérable d'argile à silex. » Suivant les localités, la craie sous-jacente appartient, soit à l'étage céno- manien (Sainte-Gemme, environs de Bonnétable et de Nogenl-le-Kolrou, Saint-Saturnin), soit au Ttironien (environs du Mans, route de Cérelles à Monnaie, demies, etc.)', soit à la craie de Villedieu (Saint-Paterne, Saumur) ; en raison de la situation respective de ces diverses localités, on voit qu'il y a là, non pas seulement une transgression proprement dite de la nappe sableuse par rapport aux divers termes de la série crétacée, mais une indé- pendance tectonique complète, car les grès à pavés se sont déposés après l'arasement des ondulations formées par les couches crétacées. ■> Jusqu'à ce jour, ou ne connaît aucuns fossiles propres à ces grès el d'autre part, les caractères de leur flore, ne paraissent pas suffisants pour déterminer leur âge. Comme ils sont recouverts, dans le Maine, par des calcaires lacustres qui appartiennent soit au Lulélien, soit au Bartonien infé- rieur, on en avait ainsi une limite supérieure. Une observation récente de M. liigol permet aujourd'hui de préciser davantage, car il a constaté l'inter- Calation de ces grès entre deux bancs des calcaires lacustres dont je viens de parler. » » A. DE (jROSSOUVRE, » Périodes géologiques Gallo-romaine et Franque. Leurs relations avec le Quaternaire, le Pliocène et l'Époque moderne ; par M. P. Lebesconte (Rennes : Bull. Soc. scient, et médic. de l'Ouest, séance du 4 nov. 1898, VII, p. 354-405). Pans ce travail étendu, M. Lebesconte étudie les terrains modernes de rille-el- Vilaine d'après les travaux exécutés pour l'établissement des lignes EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 47 d'Avranches à Mol el de Mol à Lambal le, des sondages pratiqués dans la baie du Mont-Saint-Michel, el les travaux de rectification des rivières de l'Ule el de la Vilaine à Rennes. Il rappelle les travaux faits par ses devanciers sur le même sujel el la même région el termine par un tableau d'ensemble de tous les principaux documents des auteurs et de toutes les coupes ayant servi à la classifi- cation des assises du Pliocène supérieur, du Quaternaire et du Moderne. Ne pouvant entrer ilans les détails de ce mémoire, nous en retiendrons seulemenl 1rs conclusions : « Le géologue se serl pour la classification des terrains, objets du Moyen-Age se voient en nombre de points, en Bretagne, en Vendée, dans les marais poitevins et ailleurs, à une bailleur de X à 1^ mètres au-dessus du même niveau. C'est aux Nouvelles Terrasses déposées sur les anciens allerrissomenls marins el relevées actuellement à I) mètres au-dessus du niveau moyen de la mer, que le marais de Oui doit sa protection. » Les Nouvelles Terrasses ont été recouvertes par des tourbes el argiles qui renferment, sur le littoral flamand, des objets du XIIe au XIII1' siècle, lue nouvelle invasion marine a recouvert lentement ces terrains fluvialiles du littoral flamand. On peut en fixer la date approximativement vers le \l\r siècle, puisque les couches fluvialiles qu'elle recouvre contiennenl des objets du XIIe au Xllh' siècle. Les Graviers supérieurs et VErgeron se sont EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 49 déposés avanl cette invasion marine ; ils se sonl doi c formés contre la tourbe de celle époque vers le XIIe ou le XIIIe siècle ; tandis que le Limon supérieur, postérieur à l'invasion, esl du XVe au XVIIe siècle, ainsi que la tangue (invasion marine) qui y correspond. Le mouvemenl lenl d'abaisse- menl du sol paraîl s'être prolongé jusqu'au milieu du XVIIe siècle ei il semble que, depuis, un mouvemenl en sens contraire, un exhaussement, brusque d'abord, puis depuis insensible, s'est produil el se continue encore de nos jours. Le Limon de lavage et la Tourbe de celle époque sont donc modernes. En effet, dans la vallée de la Vilaine, le Limon de lavage ren- ferme des objets et médailles des XVIIe el XVIIIe siècle. « M. Lebesconte l'ait suivre ces conclusions d'un tableau détaillé donnant la classification des assises anu ternaire* et modernes L. IL Époque et mode de formation du détroit du Pas-de- Calais. Modifications subies par le littoral depuis l'origine du détroit jusqu'à nos jours ; par M. P. Le- besconte (Assoc. fr. pour l'avanc. des se. Congrès de Bou- logne-sur-Mer, 1899, p. 597-606). Le présent travail esl le complément de celui que nous venons d'analyser. Il contient beaucoup de faits relatifs à la Bretagne el c'est à ce titre que nous jugeons utile (Yen parler ici. M. Lebesconte rappelle les travaux qu'il a antérieurement publiés sur les terrains récents des environs de Rennes (I). Sur les sables et graviers du Pliocène supérieur repose une tourbe qua- ternaire avec Elephas antiquus et Rhinocéros Merckii, recouverte par des graviers de base contenant la même faune. C'est la faune de ('.belles el d'Abbeville. Au-dessus des graviers de base s'observent deux ordres de couches, sui- vant que le terrain a été recouvert par la mer ou esl resté émergé. Ce sonl : Des dépôts marins (anciennes terrasses), formés de poudingues de roches du pays et de roebes élrangères, de galels, de sables, d'amoncelle- ments énormes de coquilles ; Ou bien des graviers bruns quaternaires continuant les graviers de base. mais contenant une faune différente : Eleph. primigenius, Rh. lichorinus. (1) Lebesconte et Bézier : Descr. stratigr. des terr. quat. et des alluv. mini, de la Vilaine (Rennes : Bull. Sue. se. el méd. de l'Ouest, 1897). Lebesconte P. : Période géol. gallo-romaine et franque, etc. /. c, 1898. 50 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. Ol'EST. — T. 10 (les différents dépôts appartiennent aux Terrains quaternaires-. Au-dessus viennent les Terrains modernes, classés par M. Lebesconte en quatre périodes : gallo-romaine, franque, moyen âge et moderne. Formation du détroit du Pas-de-Calais Première période insulaire des îles britanniques de Lyell. A la tiu de la Période pliocène, un affaissement du sol a permis à la mer d'envahir la Bretagne, le nord de la France, la Belgique, le sud de l'Angle- terre, etc. Les roches anciennes et les dépôts tertiaires ont été ravinés. Les dépôts de celle époque consistent principalement en galets de quartz. Ils ont été recouverts par les sables marins pliocènes fossilifères, aujour- d'hui en partie enlevés. Deuxième période continentale des îles britanniques de Lyell. Au début du quaternaire se produisit une période d'émersion qui a pu faire rejoindre en partie l'Angleterre au continent. Cet exhaussement du sol interrompit le dépôt des sables marins pliocènes. Les roches anciennes, brisées à leur sommet par ce mouvement, produisirent de vastes éboulis dont la plupart des éléments ont fourni les graviers de base et les graviers bruns ou ont été roulés et entrailles à la mer, par les cours d'eau, pour former les anciennes terrasses. Les eaux marines, retenues dans certaines parties du pays, où elles ne trouvaient pas d'écoulement, changèrent peu à peu de nature, ce qui permit aux argiles et tourbes quaternaires de se déposer. C'était l'époque où vivaient YElephas antiquus et le Rhinocéros Merckii. Ces animaux purent passer en Angleterre sur l'isthme du Pas-de- Calais qui allait disparaître. Pendant que celle tourbe se formait, un régime de pluies torrentielles amena la formation des graviers de base aux dépens des éboulis. Dans les parties du pays à l'abri îles incursions de la mer, ces graviers de hase se sont continués par les graviers bruns quaternaires. Dans les autres endroits, ils ont été interrompus par l'invasion marine qui a suivi. Deuxième période insulaire des îles britanniques de Lyell. Formation définitive du détroit du Pas-de-Calais In nouveau retour de la mer sépara définitivement l'Angleterre de la France et submergea une grande partie des côtes : une partie de la baie du Mont-Saint-Michel, de Bînic, de Saint-Michel-en-Grève, Roscoff, Kerguillé, Penhors, anse de Tudy, estuaire du Blavet, rivière d'Etel, ainsi que les côtes de la Vendée et du Poitou, etc. EXTRAITS ET ANALYSES. -- GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 51 C'est l'époque où la mer a déposé les anciennes terrasses nutritifs. silures aujourd'hui à 10 el 16 mètres au-dessus il" niveau moyen de la mer. Certaines de ces terrasses, comme celles de la Rance el de Saint-Michel-en- l'IliTm, sont composées d'amoncellements énormes de coquilles. MODIFICATIONS SUBIES l'Ai! LK LITTORAL DEPUIS L'ORIGINE DU DÉTROIT DU PAS-DE-CALAIS JUSQU'A N'OS JOURS Période gallo-romaine Soulèvement îles anciennes terrasses. — Une période d'émersion se produisit avanl l'invasion îles Gaules parles Romains. Ce soulèvement n'a pas été lisse/ accentué pour émerger le détroit du Pas-de-Calais. Dans la baie de Saint-Brieuc, les anciennes terrasses renferment quelques nui ils en silex éclaté. Pendant celte période continentale, se déposèrenl successivement : des sables lins, de la tourbe, des sables el graviers, de la glaise, du limon noir tourbeux. On trouve dans ces couches Bos primigenius (l'Urus de César), Cervus tarandus (le Renne). La tourbe, dans sa partie inférieure, renferme îles objets gaulois. Période franque Invasion marine franque : formation des nouvelles terrasses. — Le détroit ilu Pas-de-Calais gagna en profondeur. La grève de Sangatte, près Calais, montre, à mer liasse, des restes d'anciennes maisons d'où on a retiré des médailles gauloises et des médailles romaines. Dans la baie du Mont- Saint-Michel, la mer envahit peu à peu la forêt de Sciscy, qui entourait le mont, et elle dépassa Pontôrson et Anlrain, allant jusqu'aux communes de Songeai, Ancey, Boucey (Durocher). Les nouvelles terrasses marines sont formées d'amas de coquilles, de galets, de sables fins et grossiers et de tangue. Elles renferment, dans la vallée de la Sélune, des objets de VEpoque franque. Pendant cette période d'immersion lente, <|iii a duré au moins six siècles, les parties exondées se couvrirent des graviers et limons de M. de l.a- drière (1). Période moyen âge Soulèvement des nouvelles terrasses. — Un soulèvement du sol, vers le V siècle, releva de \"1 à ili mètres, au-dessus du niveau moyen de la mer, (1) Voyez les coupes données par M. LEBESGONTE. Hennés : Bull. Suc se. et méd. de l'Ouest, L898. 52 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 les nouvelles (errasses marines. Suivant Delesse (1), elles sont souvent éloignées de 16 à 10 kilomètres du bord de la mer actuelle. Elles sont formées en Bretagne par des depuis de maërls et de coquilles marines. Les nouvelles terrasses, à Avranehes, en Normandie, dans le Poitou et dans les Charentes sont superposées à des débris gallo-romains et à des médailles romaines. C'est pendant celte période d'émersion que se sont formés le gravier supérieur, ['ergeron et les tourbes du moyen âge. Invasion inurine moyen âge. — Vers le XIIL ou le XIV1' siècle, la mer, par suite d'un affaissement lent du sol, envahit le littoral de l'Angleterre et de la Belgique, les côtes normandes, la baie du Mont-Saijnt-Michel, les marais de Redon, etc. L'affaissement du sol fut d'environ quatre mètres, ce qui fait que les anciennes terrasses sont actuellement à 10 ou 16 mètres et les nouvelle* terrasses à 8 ou 12 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer, chiffres qui n'ont rien d'absolu. C'est vers le XVe siècle que la nier engloutit successivement le bourg de Tommen, en face de Cancale, et ceux de Mauny, de Saint-Louis, de Sainte- Marie, de Sainl-Nicolas-de-Bourgneuf, elc. Ce mouvement lent d'affaissement semble s'être prolongé jusque vers la moitié du XVIIe siècle. Sur le continent se déposa le limon supérieur dans lequel M. Lebesconte cite des monnaies du XV1' siècle. Période moderne Soulèvement moderne. — Depuis environ la moitié du XVII1-' siècle, le sol se relève en Bretagne et dans les pays environnants. Le mouvement, d'abord assez brusque, est devenu presque insensible. Les produits de celte période sont : le limon de lavage avec cailloux disséminés, la tombe moderne; sur les rivages de la nier et à l'embouchure des rivières, des atterrissemenls variés. L B. 1 1 ) Lithologie du fond des mers. EXTRAITS ET ANALYSES. - ZOOLOGIE 53 I. — ZOOLOGIE La Baleine de Querqueville ( Balaenoptera musculus Fle- ming, Cuvier.etc, Pterobalaena communis Eschricht, Physalus antiquorum Gray) ; par M. H. Jouan (Caen : Bull. Soc. linn. de Normandie, 5e sér., 3e vol., 1899 [1900], p. 44-58). M. II. Jouan signale dans relie note l'échouement d'un jeune mâle de Baltentiptera musculus Flem., qui a eu lieu le I" novembre 1898, en rade de Cherbourg, sue les blocs d'enrochement immergés autour du fort de Chavaignac. L'animal, laissé à sec par la mer basse, mourut après une agonie d'envi- ron deux heures. Ce n'est que le lendemain, à la mer haute, qu'il put être amené dans le petit port de Querqueville. Ce Célacé avait les dimensions suivantes : long, tôt., 10ra50 ; nageoires pectorales, lm25; dorsale, long, à la hase, 0m40; contour du bord antérieur recouché vers l'arrière, O'Miâ ; caudale, contour postérieur, 2m-i-0; fanons (au milieu de la rangée), long. 0m40 sur (H 15 de largeur à la base, bord extérieur noir, faces latérales ardoisées à reliefs violàlres, s'atténuant vers le bord interne et passant brusquement au blanc jaunâtre au voisinage de leur insertion. E. March. L'Œdicnème en Normandie ; par l'abbé A. Letacq ( Paris : Le Naturaliste, 21L' année, 15 octobre 1899, p. 236). Comme suite à un article sur l'Œdicnème criard, publié par M. Magaud d'Auhusson dans Le Naturaliste (I11 octobre 1899), l'auteur donne quelques renseignements sur les habitudes et la distribution géographique de l'Œdic- nème en Normandie. Il est à peine connu dans la Manche et dans la partie ouest de l'Orne et du Calvados justement nommée le Bocage. Le pays d'Auge, avec ses vallées profondes, les contrées boisées de l'Eure et de la Seine- Inférieure, ne peuvent non plus lui convenir. a Mais dans les grandes plaines du centre de la Normandie, qui s'éten- dent presque sans interruption de Caen à Alençon, il se voit en grand nombre deux fois par an, en mars d'abord, où il ne fait guère que passer, et à son retour, en septembre et octobre, où il séjourne deux où trois semai- nes, quelquefois plus, suivant la température. 4* 54 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 » Le Sauvage et Canivet ont constaté qu'il nichait dans le Calvados ; moi- même je puis citer trois localités de l'Orne où se reproduit l'Œdicnème, les friches de Chambois, le désert de Macé, près Sées, et les plaines cultivées d'Argentan, non loin de Vrigny. Je ne saurais pourtant affirmer qu'on y trouve son nid chaque année. » 11 ne séjourne pas chez nous, comme l'indique Noury ; du moins, aucun des nombreux exemplaires que j'ai eu sous les yeux n'avait été capturé en hiver. » L. R. Sur quelques cas d'albinisme observés chez les Oiseaux en ïlle-et- Vilaine ; par M. Lucien Daniel (Rennes : Bull, de la Soc. scient, et méd. de iOuest, IX, 1900, p. 98-100). M. Daniel relève les cas suivants d'albinisme dont il a eu connaissance : Pivert (Picus virklis L.), albinos incomplet (non décrit), tué à Bruz, en 1899, par M. Richier, entrepreneur. Geai blanc (Corvus glandarius L.), tué h Saint-Marc-le-Rlanc. Coll. de M. Delaunay, pharmacien à Rennes. Pic épeiche (Picus major L.), entièrement blanc, sans localité connue. Coll. de la Faculté des sciences de Rennes. Merle blanc (Turdus merula L.), de petite taille, provenant de la coll. locale de M. de Monthuchon (Musée de la ville de Rennes). M. Decombe, directeur du Musée archéologique, a conté à M. Daniel que, vers 1872, à la gare de Bourg-des-Comptes, se voyait, dans une grande cage, une nichée de merles blancs qui étaient un objet de curiosité pour les voyageurs. Ces merles provenaient d'une nichée recueillie dans le voisinage, mais leur teinte étail plutôt grisâtre que blanc pur. Mésange bleue (Parus rœruleus L.) dont la tète et une bonne partie du corps sont jaune serin ou paille, et le reste du corps normal. Environs de Rennes (Musée de la ville). Grive litorne (Turdus pilaris L.) dont un œil est surmonté d'un large croissant blanc (Musée de la ville). M. Daniel termine en citant deux Moineaux domestiques, partiellement blancs, vus par M. Réziers dans la ville de Rennes. L. li. EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE .).) Un Poisson nouveau pour nos rivières. Le Lepomis megalotis Rafï' ; par G. Bouvet (Bull. Soc. d'ét. scient. (T Angers, nouv. sér., XXIXe année, 1899 |1900], p. 255-257). M. (i. Bouvet, directeur du Musée d'histoire naturelle, à propos d'un spécimen de ce Percoïde exotique, qui lui a élé apporté le (i juillet 1898, donne, après empiète, la date d'apparition du Lepomis megalotis dans les eaux du département de Maine-et-Loire ; le premier individu aurait été péché, en aval d'Angers, au port de Bouchemaine, en 1897. En 1899, aux Ponts-de-Cé, dans le premier bras de la Loire, près de l'usine des tramways, ce poisson s'est reproduit en quantité suffisante puisque les enfants s'amusaient à prendre les alevins au troubleau. E. March. Catalogue des Coléoptères de la famille des Cara- biques recueillis dans le département de l'Orne; par Raoul Le Sénéchal (Caen : Bull. Soc. linn de Nor- mandie, 5e sér., 3e vol., 1899 [1900], p. 3-43). L'auteur énuraère, en donnant l'indication des lieux de capture, environ 200 espèces ou variétés de Coléoptères appartenant aux Cicindelidœ et Carabiidœ. La première famille n'a que trois représentants actuellement connus dans la région étudiée par M. Le Sénéchal : Cicindela campestris L., C. hybrida L., C. germanica L. Les Carabiidœ, bien que l'auteur demande l'indulgence pour son essai d'inventaire, semblent, au contraire, avoir élé l'objet de recherches assez sérieuses, étant donné le nombre de formes cons- tatées dans les limites du département de l'Orne. Quoique considéré comme incomplet, par son auteur, le Catalogue des Carabiques que nous signalons aujourd'hui, devra être consulté par les Coléoptéristes qui s'intéressent à la répartition géographique de la faune française. E. March. Description d'une nouvelle variété de Coccinelle ; par H. et Th. Piel de Churcheville (Miscellanea ento~iolo- gica, VIIIe année, nos 3-4, 15 mars-avril 1900, p. 26). Nos concitoyens, MM. H. et Th. Piel de Churcheville, ont donné, dans la Bévue entomologique internationale, dirigée par M. E. Barlhe, la descrip- 56 NANTES. — BULL. SOC. SC; NAT. OUEST. -- T. 10 tion d'une variété de Coccinelle trouvée par eux dans le département de la Loire-Inférieure. Nous la reproduisons ci-dessous : « Coccinella undecimpunctata Lin. var. ocellata. » Thorax noir avec une tache tlave subtriangulaire aux angles antérieurs. Elytres rouges, marqués de onze points noirs ocellés de jaunâtre : disposés 1, 2, 2, 1/2; dimension 4. Cette forme diffère donc du type par les ocella- tions des points, lesquelles lui donnent un aspect fort agréable. » Nous avons capturé celte belle variété sur un Ulex, commune du Bignon (Loire-Inférieure). » Elle serait à placer entre les var. 9-punctata et brevifasciata. » E. March'. Description d'espèces nouvelles d'Halacaridae ; par le D1 Trouessart et Description d'un genre nouveau ; par MM. Brucker et Trouessart (Bull. Soc. d'ét. scient. d'Angers, nouv. sér., XXIXe année, 1899 [1900], p. 209-227). Des 1 i espèces décrites par M. Trouessart, une seule intéresse la faune de l'ouest de la France, une autre appartient à la faune littorale méditerra- néenne, le reste est exotique (Djibouti, Cochinchine, Terre de Feu). L'espèce nouvelle qui vient enrichir la faune régionale a été communiquée à l'auteur par M. Mallard, sous-directeur du Laboratoire maritime de Saint- Vaast-la-Hougue ; nous en reproduisons ci-dessous la diagnose. Genre Rhombognathus Trt., 1888 « Rhombognatus magnirostris lionyx, subsp. nova. — Semblable à Rh. magnirostris plumifer Trt., mais plutôt petit et les griffes des quatre pattes antérieures dépourvues de peigne accessoire en forme de râteau, recourbées simplement en forme de faucilles et non peclinées. Trois poils pennatilides à la première paire de pattes (deux au cinquième article et un au quatrième), comme dans plumifer. Poils plumeux des pattes postérieures peu déve- loppés. — Long. toi. (environ) 0lll/"|o5. — Habitat, Saint-Vaast-la-Hougue (Manche) ; un seul individu femelle, recueilli sur l.ilholhamnion coralloîdes (par 3° I.")' long., 49« :!7' lat. N.). » E. Marc». EXTRAITS ET ANALYSES. ZOOLOGIE .)/ Palaemon serratus Penn. à rostre monstrueux ; par M. Pierre Fauvel (Paris : Feuille des Jeunes Naturalistes, 30e année, n" 359, 1er sept. 1900, p. 223-224, lig.). L'auteur signale une anomalie observée par lui sur un Palaemon serratus de belle taille, péché à Cherbourg, le 6 octobre 1899. Ce Crustacé présente un rostre bifide avec ébauche d'un troisième rostre à la bifurcation. Celle monstruosité du rostre est-elle congénitale ou bien est-elle due à une mutilation suivie d'une régénération irrégulière'.' Quoiqu'il en soit, les monstruosités du test chez les Crustacés adultes sont assez rares pour que M. Fauvel se soit décidé à décrire celle observée chez le Palaemon, en raccompagnant de deux ligures. E. Maiicii. Sur une nouvelle espèce de Balanoglossus (B. Kœhleri) habitant les côtes de la Manche ; par MM. Caullery et Mi:sml(C. R. de la Soc. de biologie, t. LU, 1900, n° 11, p. 256-259). Cette espèce nouvelle, vme des plus petites connues, a été trouvée par ses auteurs dans l'anse Saint-Martin, (très le cap de la Hague, dans les graviers accumulés entre les rochers, dans la zone littorale ; ils n'ont pu en récolter que huit exemplaires. Elle appartient au <^enve Balanoglossus s. sir. Sprengel et participe des caractères de B. Kupferi Will. Suhm. et de B. Kovalevskyi A. Agass. (11. G. F. fli Nous rappelons que c'est seulement la troisième espèce de cette famille connue sur les côtes océaniques de France : les deux autres sent de grande taille et se rapportent au genre Phychodera. Ce seul : Balanoglossus salmoneus Giard et Balanoglossus Robini Giard (B. clavigera} trouvés à Concàrneau ; Balanoglossus sarèsiensis Kœhler, trouvé sur les côtes de l'île de THerai, est synonyme de B. salmoneus. Note de G. F. 58 NANTES. — BULL. SOC. SC. WAT. OUEST. - T. 10 i Sur les stades Clymenides et Branchiomaldane des Aré- nicoles ; par M. P. Fauvel (Paris : Bull, scient, de la France et de la Belgique, t. XXXII, 1899, p. 283-316). Le travail de M. Fauvel est une étude complète de la question dont il avait déjà indiqué les points principaux dans une communication frite à l'Académie des sciences ; puis dans une autre au congrès de Cambridge, enfin dans une note insérée dans le Bulletin de la Société linnéenne de Normandie, en 1899 (1). Voici les conclusions de ce mémoire : 1° Clymenides ecaudatus Mesn., Branchiomaldane spec. sont des stades postlarvaires de YArenicola ecaudata Jolmston. 2° Clymenides incertus Mesn. est le stade postlarvaire de YArenicola (Branchiomaldane) Vincenti Lgh. 3° Clymenides sulfureus Clap. est également un jeune stade de YArenicola marina Lin., dont la larve de Benham représente le stade branchiomaldane. Les genres Clymenides et Branchiomaldane doivent disparaître. UArenicola Grubii et Y A. ecaudata sont deux espèces distinctes. Dans le courant du texte, M. Fauvel insiste sur le peu d'importance, au point de vue spécifique, que présentent les caractères tirés des soies. Il regrette la multiplication exagérée des noms spécifiques et surtout des noms de genres, qui rend presque impossible et en tous cas inutile tout travail de détermination pour certains groupes : « 11 est inouï, dit-il, qu'un naturaliste qui se pique de connaissances systématiques ne puisse plus dire avec certitude, sans un long examen préalable, le nom exact de la première coquille venue de Moule, de Cardium ramassée sur la grève. » L'étude de M. Fauvel a été faite à Angers sur des échantillons récoltés à Cherbourg; il est daté du 15 novembre 1898. G. F. Les genres Clymenides et Branchiomaldane et les stades postlarvaires des Arénicoles ; par M. Félix Mesnil (Paris : Bull, scient, de la France et de la Belgique, t. XXXII, 1899, p. 317-328). Sur le même sujet que M. Fauvel, l'auteur publie des conclusions sembla- bles, rectifiant ses opinions premières sur la question, publiées en 1897, et dont nous avons rendu compte dans ce Bulletin (2). (1) Voir au Bulletin, t. IX, 181)!), Extraits et. Analyses, p. 74. (2) Voir an Bulletin, I. VIII, 1898, Extraits ri Analyses, p. 37. EXTRAITS ET ANALYSES. - ZOOLOGIE 59 M. Mesnil abandonne donc les genres Clymenides et Branchiomaldane (ont en constatant de nouveau les rapports étroits qui unissent les Maldaniens et les Arénicoliens. Ce travail a été fait sur des animaux récoltés surtout près du cap de la Bague «anse Saint-Martini; il est daté du 15 janvier 1899. G. F. Note sur les Némertiens recueillis pendant les expé- ditions scientifiques du « Travailleur » et du « Talisman » ; par M. L. Jocbin (C. R. du Congrès des Soc. sav. de Paris et des déport., tenu à Toulouse en 1899. Paris, 1900, p. 118-119). En étudiant sur des échantillons conservés dans l'alcool, les Némertiens du « Travailleur » et du « Talisman », M. Joubin a pu déterminer un certain nombre d'espèces. J'énumère ci-dessous celles provenant du golfe de Gascogne. Carmin a Burgeri, draguée par 1,353 mètres de profondeur. Cephalolhrix lincaris. 1 ,353 — Eupolia abyssortim, — 1,353 — Micrura sp., 1,200 à 1,300 mètres de profondeur. Cerebratulus epsilon, 100 mètres de profondeur. — fuscus, — 1,103 — — — gamma, — 532 — — erythrochroma, — 90 — G. F. Liste des Coquilles * marines, terrestres et d'eau douce recueillies aux environs de Gancale (lre part. Mollusques marins) ; par H. Martel (Paris : La Feuille des Jeunes Naturalistes, IIIe série, 30e année, nos 354, 355 et 356, 1er avril-lerjuin 1900). .M. H. Martel donne la liste des Mollusques marins qu'il a récollés en explorant la bande du littoral breton, à l'ouest, de Gancale à Paramé, et, à l'est, du fond de la baie de Saint-Benoît à Hirel. Cette première partie énumère 14 i espèces ; chacune d'elles est suivie de l'indication précise de son habitat. M. Martel fait remarquer, en terminant sa 60 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 liste, que la faune de Cancale est un peu moins riche que celle de la rade de Saint-Malo, qui a été explorée par M. Pli. Dautzenberg (\), niais qu'elle possède quelques espèces qui ne se trouvent pas dans celle dernière localité. Un posl-scriplum donne le résultat des dernières recherches faites par l'auteur sur les Hclcion pcllucidus et corneus (°2). M. le colonel Martel a trouvé, au Guesclin et à Rofhéneuf, 1 //. corneus lixés sur des Laminaires, 3 à la racine et I sur la tige. Bien que modifiant un peu les faits avancés dans sa liste précédente, l'auteur ne cro I pas qu'il y ail lieu d'en modifier les conclusions. E. Makch. Faunule malacologique des environs de Saint-Malo; par Ph. Dautzenberg et P. Dubouchoux (Paris : Feuille des Jeunes Naturalistes, IVe sér., 31e année, n°362, 1er déc. 1900, p. 39-62). La Faunule que les auteurs viennent de publier est une révision des listes données par l'un d'eux, en 1887 et 1893, des Mollusques marins recueillis sur une partie relativement peu étendue du littoral breton. Les premières listes ne comprenaient que les espèces récollées aux environs de Saint- Lunaire. Le total s'élevait à 171, chiffre que M. Ph. Dautzenberg considérait, à cette époque, comme relativement élevé pour une seule station de nos côtes océaniques (3). L'inventaire que nous signalons aujourd'hui à l'attention des malacologistes régionaux, comporte 183 numéros, soit une augmentation de 12 unités sur les listes précédentes. La bande littorale explorée par MM. Dautzenberg et Durouchoux, il est. vrai, s'est étendue un peu plus ; elle part, à l'ouest, du cap Tréhel pour s'arrêter, à l'est, à la pointe du Grouin. Les 183 espèces mentionnées dans la Faunule des environs de Saint-Malo, se répartissent comme suit : Cephalopoda, 5; Gasteropoda, 105; Poli/placopltora, 5 ; Scaphopudu^l; Pelecypodu, <>(i. Les renseignements sur l'habitat précis des espèces citées, ainsi que les observations judicieuses qui accompagnent un certain nombre d'entre elles, (1) Voir au Bulletin, t. IV, 189't-, Extraits cl Analyses, p. 53. (2) Voir au Bulletin, t. IX, 1900, Extraits <■/ Analyses, p. 7. (3) Voir au Bulletin, t. IV. 1894, Extraits et Analyses, p. 53-58. EXTRAITS ET ANALYSES. ZOOLOGIE 61 rendent le travail de MM. Daulzenberg et Durouchoux des plus utiles à consulter. Gomme nous avons rendu compte dans ce Bulletin d'une note de M. 11. Martel concernant les Ih'lcion pellucidus corneus, il nous a paru inté- ressant de reproduire l'observation qui accompagne dans la « l'annule mala- cologique des environs de Saint-Malo » le n° HO, Helcion pellucidus Linné : « Plusieurs naturalistes, disent les auteurs, ont regardé 17/. comeus comme constituant une espèce différente de 17/. pellucidus. Ils ont invoqué, à l'appui de cette opinion, leurs habitats différents (YH. pellucidus vivant fixé sur les liges et les feuilles des Laminaires, et 17/. corneus entre les libres radicales de ces mêmes algues». Mais il nous semble, après l'examen des nombreux matériaux que nous avons sous les yeux, que les caractères diffé- rents des coquilles de ces deux formes dépendent précisément de leurs habi- tats différents et qu'ils ont, en réalité, une même origine. Chez la plupart des exemplaires de YH. corneus, la coquille jeune se dislingue, en effet, nettement du reste de la surface ; elle en est même souvent séparée par un sillon très accusé. Cette coquille embryonnaire présente exactement la même forme ovale que celle du //. pellucidus de même âge et a aussi le sommet marginal. La coquille s'accroît ensuite tout autour de la coquille jeune et celle-ci se trouve ainsi située vers le centre de la coquille adulte. Chez V H.' pellucidus, l'accroissement se fait régulièrement et sans trace de séparation entre la coquille jeune et le reste du test, de sorte que la forme adulte reste à peu près la même que celle de la coquille jeune, c'est-à-dire que son sommet incurvé reste situé près du bord postérieur. » Nous ajouterons que plusieurs des spécimens que nous venons d'exami- ner sont intermédiaires sous le rapport de la forme ainsi que de l'épaisseur du test entre 17/. pellucidus et YH. corneus, et qu'il n'est guère possible de les attribuer à l'un plutôt qu'à l'autre. d En résumé, nous sommes convaincus que nous nous trouvons en pré- sence d'une seule espèce dont les caractères se trouvent plus ou moins modifiés dans un sens ou dans l'autre, suivant qu'elle se développe dans des milieux différents. » E. March. 62 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 II. — BOTANIQUE Sur le Solanum Dulcamara var. maritima [Extrait d'une lettre adressée à M. E. Malinvaud] ; par M. le D1" Avice (Bail. Soc. bot. de Fr., 3« sér., t. VI, 1899, séance du 10 no- vembre, p. 403). Au cours de cette séance, M. Malinvaud, après avoir rappelé, en les résu- mant, ies observations précédentes de M. le Dr Avice, relatives à la variété maritima du Solanum Dulcamara L., a donné les nouveaux détails que lui avait fournis M. Avice. Nous les reproduisons ici, en priant le lecteur de vouloir se reporter au Bulletin pour ce qui a déjà été dit au sujet de celle plante (1). « ....En revenant (en juillet dernier) du sillon Talbert où j'«';.is allé récolter le Solanum Dulcamara var. maritima, j'ai fait une petite ( liserva- tion qui confirme absolument mes expériences de culture. J'ai eu l'idée d'examiner les Solanum qui poussent dans la partie du sillon voisine de la terre ferme, partie un peu surélevée et où les galets sont recouverts de sable et d'un peu de terre végétale. J'ai constaté la réapparition progressive des taches neclarifères à mesure que l'on se rapproche de la falaise ; enfin les derniers plants, c'est-à-dire les plus terrestres, présentent leur couronne complète. Les autres caractères se maintiennent sensiblement les mêmes. J'ai pu ainsi observer, dans l'espace de quelques centaines de mètres, toutes les phases qui m'ont demandé plusieurs années de culture. La plante dispa- raît vers 300 ou 400 mètres avant le point d'atfache du sillon à la falaise... » E. March. Les vieux arbres de la Normandie. — Étude botanico- historique ; par M. Henri Gadeau de Kehville. (Fasc. I, avec 20 pi. photogr., in Bull. Soc. d. amis d. se. nat. de Rouen, t. XXVI, 1890 |1891j, p. 193-302 ; fasc. II, avec 20 pi. il) Voir au Bulletin, t. VI, 1896, Extraits et Analyses, p. 57, et t. IX, 1899, ibid., p. 89. EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 63 photogr., ibid:, XXVIII, 1892 [1893], p. 109-192; fasc. III, avec 21 pi. photocoll. et 3 fig. dans le texte, ibid., t. XXX, 1894 [1895], p. 265-412 ; fasc. IV, avec 21 pi. photocoll., ibid., t. XXXIV, 1898 |1899], p. 217-354). 11 y a quelques mois, nous reproduisions in-cxtenso « L'Histoire de nos vieux arbres » publiée par M. René Duc dans l'Intermédiaire nan- tais (1 ) . Ce que notre concitoyen a fait en petit pour les arbres du département de la Loire-Inférieure,, M. Henri Gadeâu de Kerville l'avait entrepris en grand, dès 1890, pour toute la province de Normandie. Le travail immense que le savant naturaliste normand poursuit encore actuellement — i fascicules sur 6 étant seulement publiés — est tel qu'il nous est impossible de l'ana- lyser. C'est bien en effet l'histoire des « Vieux arbres de la Normandie » que 1'éminent autant qu'infatigable chercheur trace dans son magistral ouvrage. Toute la Normandie a été parcourue par lui ; tous les vieux arbres ont posé devant son objectif et les magnifiques photographies qui accompagnent l'histoire de chacun de ces vétérans du monde végétal sont là pour montrer avec quel soin il s'en est acquitté. L'histoire de chaque arbre se divise comme suit : Situation actuelle, nature du sol, description, âge actuel, historique, enfin bibliographie et iconographie quand l'arbre a été l'objet d'une étude antérieure. On comprendra facilement, qu'une œuvre de ce genre ne se fait pas au pied levé et que le délai demandé par M. Cadeau de Kerville pour l'achever (1903) n'est pas exagéré si l'on veut bien tenir compte que celte publication n'entrave en rien ses recherches zoologiques. Pour les lecteurs du Bulletin qui ne peuvent se procurer l'ouvrage, nous nous permettons de réunir en un tableau unique ceux que l'auteur a dressé à la lin de chacun des quatre fascicules publiés. Nous espérons pouvoir faire de même pour les fascicules V et VI, c'est-à-dire le travail sera terminé. Dans le tableau ci-dessous, nous avons imité M. Gadeau de Kerville pour le cassement ; les arbres sont classés par essence, en suivant un ordre asce idant, et chaque individu d'après la grosseur de sa partie basilaire, en corn nençant par 1î plis grîs. (1 Voir au Bulletin, t. X, 1900, Extraits et Analyses, p. 16. 64 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 10 ; — y i . 1 i 1 i , 1 i , ■ < C 1 1 I 1 1 1 1 1 1 1 ! s et X H — O — ■ — — 3 O ~ c — o -z. z O o o o o - pp c© ' >~ . CM rt y. *?! CC -5 ce _I ._, M. ^. ^ Cm < tu •et -S -" ■rt ■et -cS .«s -ai ■es ■ci «sj C O O O o 3 O c - o z. O O o c o O rvi £• !N " o X> C5 CJt- ? x> O < 'J, i 1 X p 1 \ 1 1 1 1 1 1 1 1 P ia u O b"! L^ (C ;© S — ™ i^ 6 é: -r m - •"■ - - ^* , r- — _i £ i co o r ■/. i p "s" o W TJ 7Z. | ~- — ce* g >• a.1 "S / H X S ■r, § g o o 7 CI O — ■z o B — T3 — £3 •c 0) x E es a 5 - B < fj H X 03 c c- a i .- c ■| •?. et CD -Z. g | S a o J •CD T "cû .§ CD 73 CD ci "3 O • 73 O 0 ■g u ^ y S g g CD b J -r ^ - - £ z rjî H B \ -3 •- a ~ CD ;ÇD o a r2 .r. S! > H £ -J es i a Q te Q. C es p: o r. 5 ^ X ■3 U5 a -r 09 bc 7. / a _3 2 5 c— !— ■ Q.1 ^- *—* ^^ ai cy ~- jj [H — ~ *-" J J -" ^ ►J >-■ J 5-1 ÏO ~: .r:' o c-> X) r: 5 ^ M «* <^ _ _ Pi •=; > £ ° «s ■S O S~ - S —S •_ 9 « a = î: os ^ o .H j S __; T. 66 NANTES. BULL. SOL. SC. NAT. OUEST. — T. 10 a s M ■*-< 55 U s = W 55 ^ g, CC o - 2 « 2 -* s o •-, s m O ~ S 3 ce Q S -3 S s S 2 £ a o '03 > H to ■-! ^ g S a a ? s l-J a .2 tn ■= -a •- W 43 3 ^ = .z, 0) t~ c W - - a O .2 Cfi a .es 3 l V -w c a c „ « 5 M 'u 6j "- a g 73 fc. ■ï 5 u a -o EXTRAITS ET ANALYSES. BOTANIQUE 67 8 § S n n m 51 CM (M I I I S S g S S £ 00 lO «J r- ;d co G 3 G G G -= G G S > QJ — G O 'oj O Jj m o « h m a> £> = CD C G 5 «3 QJ G qj O M G c (C g te ci cS ci cS cS cS CS es 03 (>8 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 H Su w -s S5 - S s r-i O (M (M 3 -ce , ■tf -CS ce CU Cfi '3 eu cS i ,r H CU c S 53 O O X eu ■H m CD m O CM ç: 3 CM ï T o — o | | | ! 1 1 1 1 ç X • B 3 3 X o 3 ~ m E s Z S S ^: X CM X ïC ;~ '.-. CM i - CM • jS S J2 „ CO 3 l- B K c ai i- O O '" s -5" c g C — .= 1T2 £ . -S ÇJ £ — 'a 4.| X 5 o -o a. 00 c EJÏ oo 3 îO *# 00 c ir = C ir. = S. ig ■«t 3 z C o <2 « «= > ♦ - > - a „ , l CD j « ci , "" 'Ji CD ce" CD ^ r—l ■"" ' S 3 c CD CD 6 'S 'Il C Q -cS C T3 -^r "7" 2 Ji S "c cd a z o eu «eu s-. n CD S ■| | 33 ci CD S '3 -r -2 a m •S «3 3 eu 3 ■/. 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H ~ es = tJE ■_ -_ e -5 ^ r~ — i h m — — yj H o .3 "3 H 5 te £ S -S S •S S « J g ë "5 H 5 72 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Jusqu'à présent, M. H. Gadeau de Kerville a donc décrit et figuré 29 Conifères se répartissant comme suit : 20 Ifs communs (Taxas baccata L. ) ; 1 Pin laricio (Pinius laricio Poir. var. calabrica Delam.) ; 5 Sapins épicéas (Abies excelsa DC); 3 Cèdres du Liban (Cedrus Libani Barr.); 1 Salicinée : Peuplier de Virginie (Populus virginiana Desf.) ; 31 Cupulifères, dont 24 Chênes pédoncules (Quercus pedunculata Ehrh.) et 1 Chêne à glands sessiles (Quercus sessiiiflora Sm.) ; 6 Hêtres communs (Fagus silvatica L.) ; 3 Ulmées : Ormes communs (Ulmus campestris L.) ; 1 Oiéacée : Frêne commun (Fraxinus excelsiorL.); 3 Rosacées, dont 2 Aubépines communes, var. monogyne (Crataegus oxyacantha L. var. monogyna Jacq.) et 1 Poirier cultivé (Pirus communis L.) ; 2 Ilicinées : Houx communs (Ilex aquifolium L.) ; 2 Tiliacées, dont 1 Tilleul à grandes feuilles (Tilia plaiyphyllos Sesp.) et 1 Tilleul à petites feuilles (Tilia parvifolia Ehrh.), enfin 1 Magnoliacée : Tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera !>.). L'auteur annonce, à la fin de son IVe fascicule, que deux des Chênes pédoncules étudiés par lui dans les fascicules précédents ont été détruits depuis : le Trois-Chênes ou Chêne de la Côte-Rôtie, de la forêt de la Londe, et le Chêne à Leu, de la forêt de Roumare, à Saint-Marlin-de-Boscherviile, en Seine-Inférieure. E. March. Les vieux arbres de la Normandie. — L'If du cime- tière de Saint- Jean -le -Thomas (Manche) ; par M. Henri Gadeau de Kerville (Paris : Le Naturaliste, 2e sér., XXIe année, n° 306, 1« déc. 1899, p. 269-270, fig.). Les Chênes porte-gui de la Normandie ; par M. Henri Gadeau de Kerville (Paris : Le Naturaliste, 2e sér., XXIIe année, n° 316, 1er mai 1900, p. 99-101, fig.). Les deux articles ci-dessus n'étant, pour ainsi dire, que des extraits du grand travail de l'auteur, nous renvoyons pour plus de détails aux Vieux arbres de la Normandie dont l'analyse a été donnée plus haut. E. March. Les landes de Lessay ; par L. Corbière (Caen : Bull. Soc. linn. de Normandie, 5e sér., 3e vol., 1899 [1900], p. 84-91). Le savant auteur de la Flore de Normandie appelle l'attention des bota- nistes du Cotentin sur l'intérêt tout spécial que présente pour eux l'explora- tion méthodique des landes de Lessay. , EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 73 Il rappelle que ces landes sont les seules de la Normandie à posséder Carex Buxbaumii Wahlenb., qui, avant sa découverte dans cette localité, n'était connu que dans les Hautes-Alpes et en Sologne ; Carex limosa L., Chara connivens Salzm. et Erucastrum Pollichii Spenn., ne se rencontrent également que là, en Normandie. Une liste de 60 et quelques espèces ou formes termine la note de M. Cor- bière, qui a soin de faire remarquer qu'elle n'est pas complète, de nouvelles trouvailles restant certainement à faire. E. Marcii. Lettre de M. C.-A. Picquenard à M. E. Malinvaud |sur quelques plantes du Finistère] (Bull. Soc. botan. Fr., 3e sér., t. VII, 1900, séance du 27 juillet, p. 2Ô9). La forme de la lettre adressée par M. Picquenard au savant Secrétaire de la Société botanique de France, se prêtant peu à l'analyse, nous la repro- duisons in-extenso pour les lecteurs du Bulletin qui n'ont pas à leur disposi- ron le périodique où elle a été publiée : « Quimper, le 25 juillet 1900. » Cher Monsieur, » Je désire attirer l'attention des membres de la Société botanique de France sur une nouvelle localité linistérienne du Fissidens polyphyllus Wils. Ca plante est fort bien représentée dans cette localité, qui s'appelle Reïer an Dioull (les Roches du Diable). Les roches que j'ai visitées s'éten- dent sur la rive gauche de l'EHé, en bordure de la commune de Guili- gomarc'b. » Certaines de ces roches sont plus ou moins immergées ; d'autres s'élè- vent'sur la rive du fleuve ou sur les lianes des coteaux. Elles m'ont fourni, en outre du Fissidens polyphyllus, les espèces suivantes : Heppia Guepini, Vlatysma glaucum, Alectaria jubata, A. bicolor, Hymenophyllum lun- bridgense, et je ne doute pas que celte belle vallée, ainsi que celle du Scorf qui lui est parallèle, ne réserve d'agréables surprises aux cryptogamistes qui voudront s'y rendre. » Je vous signale maintenant un monstre végétal comme vous n'en avez probablement jamais rencontré. Il s'agit du Châtaignier de Kerseoc'h (com- mune de Pont-l'Abbé). Cet arbre, dont vous trouverez ci-incluse la photo- graphie, est encore très vigoureux ; il est entouré de onze autres Châtaigniers de diamètres également fort respectables, mais beaucoup moins anciens que 74 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST, — T. 10 le géant qui est peut-être leur père (?). Le tronc du gros Châtaignier offre, à une hauteur moyenne de un mètre, une circonférence de 15 mètres. Malheureusement, ce géant est privé de son sommet, mais il n'est pas encore creux et les énormes branches qu'il fournit, à partir d'une hauteur d'environ trois mètres, forment à sa respectable vieillesse le plus beau diadème qui puisse se voir. » Recevez, etc. » Le Lejeunea (Phragmicoma Dum.) Mackayi (Hook) en France ; par M. Fernand Camus (Cahan : Revue bryolo- gique, 1901, n" 1, p. 2). M. Fernand Camus signale la présence en Bretagne, dans le Finistère, à la Roche, près Landerneau, du Lejeunea Mackayi,* plante qui avait été découverte, en France, près de Nice, par M. Orzeszko, mais qui n'avait pas encore publié le fait. Ém. li. Aperçu sur la Flore bryologique de Pont-Aven (Finistère) ; par M. G. Dismier (Cahan : Revue bryolo- gique, 1901, n° 1, p. 3-7). M. G. Dismier donne une liste de 139 Mousses, G Sphaignes, 38 Hépati- ques recueillies par lui à Pont-Aven pendant quelques herborisations faites au mois de juillet dernier. A signaler parmi les espèces intéressantes : Fissidens osmundoides, Fissidens tamarindifolius, Zygodon Stirtoni, Webera Tozeri, Eurynchium Schleicheri, Sphagnum isophyllum . Ém. II. Présence en France du Lejeunea Rossettiana Mass. et remarques sur les espèces françaises du genre Lejeunea ; par M. Fernand Camus (Bull. Soc. botau. de France, t. XLVII, 1900, séance du 22 juin, p. 187-205). M. Fernand Camus, après d'intéressantes considérations sur le Lejeunea Rossettiana, voisin du Lejeunea calcareu, mais dont les caractères propres sont largement suflisants pour justifier la création de cette espèce nouvelle, dit qu'il a pu reconnaître cette espèce dans un échantillon recueilli dans le EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 75 déparleraenl de la Corrèze par M. Rupin, el dans d'autres échantillons, conservés dans les collections du Muséum de Paris, récollés, il y a plus de cinquante ans, près de Montmorillon, par l'abbé de Lacroix. Après avoir donné une idée de la dispersion générale des espèces du groupe, M. F. Camus l'ail remarquer que la France possède actuellement huil espèces de Lejeunea, qui paraissent surtout abondant dans l'ouest de ce pays ; il donne ensuite les localités françaises actuellement connues de toutes ces espèces el termine son article par d'intéressantes remarques sur la synonymie des Lejeunea minulissima, inconspicua et ulicina. Km. II. Note sur quelques Parmelia du Finistère : P. cet rata Ach., P. pcrlata Ach., P. trichotera Hue, P. nilgherrensis Nyl., P. Pilossella Hue ; par M. G. -A. Picquenard (Paris : Bail. Soc. botan. de Fr.. t. XLVI, 1899, séance du 8 déc, p. 450-454). M. Picquenard donne dans cette note les signes distinctifs des diverses espèces des Parmelia du Finistère, de la section perlata, telles (pie les a établies M. l'abbé Hue, dans ses « Causeries sur les Parmelia », parues dans le Journal de botanique, en 1898 (t ). Notre confrère dit arriver facilement à leur détermination sans loupe et même sans user des hypochloriles de chaux ou de soude. H résume son travail par le tableau suivant : f° Face supérieure du thalle lisse et unie a. Face inf. lisse (lv ± V™*) P. PERLAT A Ach. b. Fac. inf. lisse par places, velues par d'autres (Kîlauned-or) P. TIUCHOTERA Hue. c. Face inf. lisse, bords à cils noirs (K + jaune). P. nilgiiehrexsis Nyl. 2° Face supérieure chargée de plaques d'iridium entremêlées de poils noirs Réaction : K + g™ P. pilossella Hue. 3" Face supérieure du thalle ornée d'un réseau blanc Réaction : K + j^ puis rmige ^ P. cetuata Ach . (t) Voir au Bulletin, t. IX, 1899, Extraits et Analyses, p. 95. 70 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Le Parmelia cctrata Hue est celui qu'avec lous les auteurs j'avais appelé P. perforata dans ma « Note su* les Parmelia et les Physcia de l'Ouest » (I). L'abbé Hue réserve ce nom pour un Parmelia à même réaction, mais à forme supérieure sans craquelure, soit sans ce que M. Picquenard appelle le réseau blanc et à face inférieure dépourvue d'autres poils que les rhizines. D> A. V.-G.-M. Les manuscrits de M. le chanoine F. Hodée ; par le Dr C.-'A. Picquenard (Rennes : Bail. Soc. scieat. et médic. de l'Ouest, t. IX, 1900, n° 4, p. 245-249). Sous ce titre, notre collègue, M. le D'1 C.-A. Picquenard, appelle l'attention des naturalistes, surtout celle des botanistes, sur les œuvres inédites de l'abbé F. Hodée. Les manuscrits du regretté naturaliste rennais, recueillis par l'un de ses élèves, M. l'abbé Lucas, professeur à l'Institution Saint-Vincent, à Rennes, sont tous, en effet, consacrés à des travaux de botanique, à part un petit catalogue analytique des Mollusques de Bretagne intitulé par son auteur « Catalogue de Mollusques ». « L'un d'eux, sous le titre de « Notes de Botanique », est une étude assez détaillée de la constitution, du développement, de la chimie de la cellule végétale. » D'après M. Picquenard, ce manuscrit, de date récente (28 mars 1896), pourrait, avec quelques modifications, faire un petit ouvrage classique. Un autre, sous le titre de « Flore bretonne », se compose d'une série de tableaux synoptiques conduisant aux familles, aux genres et aux espèces. 11 ne comprend, pour ainsi dire, que les plantes vasculaires ; les plantes cellu- laires les plus connues y sont cependant indiquées. Ce travail, qui a demandé à feu l'abbé Hodée, un temps relativement considérable, serait, d'après les botanistes qui ont herborisé en sa compagnie, un petit chef-d'œuvre, ses clefs analytiques atteignant « presque « la perfection. Les Muscinées ont également été abordées avec assez de bonheur par le botaniste rennais. Pour chacun des groupes étudiés existe un tableau où l'auteur utilise les caractères tirés de l'appareil végétatif et de l'appareil reproducteur ; ce système de clefs analytiques est excellent en ce sens qu'il permet la détermination rapide d'une Mousse dont les capsules ne sont pas développées. (1) Voir au Bulletin, t. IL 1892, i» Partie, p. 155-160. EXTRAITS ET ANALYSES. GEOLOGIE ET MINERALOGIE // Les Champignons ont fourni à l'abbé Ilodée la matière de deux manuscrits, l'un intitulé « Champignons » et l'autre « Notes sur les Champignons de Bretagne ». M. le D'- C.-A. Picquenard, qui l'ut au nombre des disciples du regretté chanoine, se propose, d'ailleurs, après quelques remaniements nécessaires avant l'impression, de publier, dans le Bulletin de la Société scientifique et médicale de l'Ouest, les œuvres inédites sur lesquelles il vient de donner quelques détails. E. Marcii. III. - GEOLOGIE ET MINERALOGIE Échinodermes bathoniens du Calvados ; par A. Bigot (Caen : Bull. Soc. linn. de Norm., 1898, 5e sér., II, p. 39-49). Les falaises entre Langrune et Lion-sur- Mer ont autrefois fourni à Morière et Eugène Deslongchamps, de belles lentilles formées par l'accumu- lation d'individus presque entiers d'Isocrinus Nicoleti Desor. sp. et de véri- tables grappes à'Hemicidaris langvunensis Colteau avec leurs radioles el leur appareil masticateur en place. L'éboulement d'une portion de falaise, à Lion-sur-Mer, a permis à M. Bigot d'explorer une nouvelle lentille, ce qui l'a engagé à reprendre la présente étude. Bans le chapitre 11, l'auteur parle de la disposition dicyclique du calice de Pentacrines, et, dans le chapitre III, il donne l'index bibliographique des publications sur les Crinoïdes de Normandie et la liste des espèces du liradfordien du Calvados. L. B. Rauracien et Séquanien des environs de Lisieux ; par M. J. Skkodzki (Le Havre : Bull, de la Soc. géol. de Normandie, 1896-97 [1899], XVIII, p. 23-49). L'auteur fait une étude détaillée de ces terrains dans les environs de Lisieux et la termine par un Tableau du synchronisme des couches raura- ciennes et séquaniennes des environs de Lisieux avec celles du littoral. L. B. 78 NANTES. — BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST. — T. 10 Quaternaire et Tertiaire des environs de Bayeux ; par M. J. Skhodzki (Le Havre : Bull, de la Soc. géol. de Normandie, 189(3-97 [1899], XVII, p. 50-58). Laissant de côlé le Lœss et les allumons récentes, l'auteur passe en revue les dépôts suivants : Tektiaiiu-; Pliocène moyen? — Dépôts des sables de Bayeux, de Cronay, etc. Pliocène supérieur. — Dépôt du piqueray et des alluvions anciennes. QUATERNAIKE 1° Dépôt de la terrasse fluvio-glaciaire du Planet ; 2° Dépôt du lœss ; 3° Formation des tourbières de Colleville-sur-Mer, d'Asnelles, etc.. actuellement en partie sous la mer, et commencement de la période actuelle. l r». Note sur les formations modernes : Les marais du Gotentin ; par M. A. Renault (Chalon-sur-Saône : Bull, de la Soc. des se. nat. de Saône-et-Loire, 1899, 25e année, nouvelle sér., V, p. 198-201). L'auteur donne une description très succincte des marais du Gotentin dépendant des arrondissements de Saint- Lô, Coutances et Valognes, et les résultats d'un sondage effectué à Carentan, lors de la construction des quais du chenal de celte ville, en 184-5. Couches à Goniatites et à Phacops dans l'Ille-et-Vilaine ; par M. P. Lebesconte (Rennes : Bull, de la Soc. scient, et méd. de l Ouest, t. VIII, 1899, séance du 2 juin. p. 87-88). .Nous reproduisons in-extenso la courte ef intéressante noie de M. Lebes- conte sur les couches à Goniatites. « Vj\ étudiant les couches schisleuses qui recouvrent les Grautvackes dévoniennes de Gahard el de Saint-Aubin-d'Aubigné, j'ai pu trouver une faune très riche en fossiles. Parmi ceux-ci, la présence de Goniatites et de EXTRAITS KT ANALYSES. GÉOLOGIE HT MINÉRALOGIE 79 Phacops prouve que ces schistes apparliennenl au Dévonien moyen. Ils dépendent des Schiste* de Porsguen. » Ces couches schisteuses sont séparées de la Grauwacke du Faou à lentilles calcaires de Néhou (Dévonien inférieur) par la Grauwacke du Fret (Dévonien moyen). o Ces couches du Frel sont représentées dans l'IHe-et- Vilaine par des schistes grossiers calcareux et des schistes fins intercalés de petits hancs calcaires. » Les Schistes de Porsguen montrent dans notre département des schistes fins, argilo-ealcareux, feuilletés, d'une couleur gris-brunâtre ou brun- v'erdâtre, à nodules siliceux très durs et à bancs schisteux semblant quelque- fois décalcifiés. » Ils se continuent par des Schistes fins à nodules siliceux contenant de nombreux Céphalopodes, qui semblent indiquer un niveau plus élevé. » Note sur l'étage à Anarcestes lateseptatus dans l'Ille-et- Vilaine ; par M. Ch. Barrois (Lille : Ann. de la Soc. géol. du Nord, t. XXVIII, 1899, séance du 21 juin, p. 116-117). Parmi des fossiles recueillis par M. Cebesconle, à Saint- Aubin-d'Auhigné, M . Barrois a reconnu : Phacops Potieri, Dalmanites laciniata, Tentaculites scalaris. Anarcestes lateseptatus Beyr., .4. subnautilinus ? Orthoceras sp., Belteroplion .sp., Cypricardia sp.. Spirifer subspeciosus, Sp. paradoxus, Sp. venus, Penta- merus galeatus, Cyrtina heteroclyta, Ambocœlia umbonata, Leptaena interstrialis, L. tœniolata, Strophodonta comitans, Merista plebeia. Atrypa reticularis, Athyris concenlrica, Orthis eifeliensis, 0. striavula, 0. frigeri, Productus subaculeatus, Chonetes Davousti, Cyatophyllumsp., Aulacophyllum sp., Pleurodyctium granuliferum, Fistulipora sp. Ces GoniatiteJ, qui méritent surtout de fixer l'attention, sont, en général, mal conservés, Anarcestes lateseptatus Beyr. a cependant été reconnu. M. Barrois avait déjà recontré cette espèce à lzé. Ce niveau à Anarcestes lateseptatus couronne donc, dans l'llle-et- Vilaine, de Saint-Aubin-d'Aubigné à lzé, la série dévonienne. Il est l'équiva- lent des schistes de Porsguen à Céphalopodes et des schistes de Wissenbach (Nassau). Il représente le faciès pélagique des calcaires à Brachiopode's de Sablé et de l'Eifelien des Ardennes et de l'Eifel. C. B. 80 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Une découverte géologique à Villers-sur-Mer ; par M. H. Dou ville (Paris : Feuille des Jeunes Naturalistes, 1er janv. 1900, 30° année, p. 37-38). Sur les indications de M. Adrien Dollfus, M. Douvillé a examiné un nou- veau gisement fossilifère au-dessus de la gare de Viliers, sur la route de Tourgeville. L'affleurement est constitué par des marnes grises, visibles dans les fossés de la route, contenant Liogryphea Alimena et Liogr. dilatât n. espèces des marnes de Dives, niveau inférieur à toutes les couches qui affleurent dans la falaise de Viliers. Une observation nouvelle est venue compléter cette première donnée. Un fort coup de mer a enlevé environ deux mètres de sable sur la plage et a mis à nu le pied de la digue; celle-ci, au nord de la rue de la Mer, vient s'appuyer sur un banc de calcaire jaunâtre où MM. J. Raspail, Schlumberger et Adrien Dollfus ont recueilli un certain nombre de fossiles. M. Douvillé y a reconnu : Am. subbakeriœ, Trigoniarf. elongata, Pholadomya inornata, Ph. carinata, Zcilleria umbonella, Rh. spathica, Dysaster ellipticus, espè- ces caractéristiques du Callovien à Am. coronatus, niveau inférieur aux marnes de Dives. Il résulte de celte découverte qu'il existe probablement, sur le bord de la mer, une faille produisant une dénivellation de plus de soixante mètres. Le bombement en forme de voûte que présentent les couches jurassiques, entre Viliers et Trouville, aurait ainsi son point le plus élevé à Viliers même et non pas à Bénerville, comme on l'avait pensé jusqu'à présent. L. B. Notes géologiques ; par M. Bézier (Rennes : Bull, de la Soc. méd. et scient, de l'Ouest, t. IX, 1900, séance du 1er juin, p. 171-176). A la gare de Gosné, llle-et-Vilaine, en creusant un puits, on a découvert une couche de schistes amp élit eux avec Monograptus priodon Bronn. sp., Orthis voisine de O. Danjoui Rou. En mai 1899, M. Bézier a récollé un Trinudeus dans les grès de la lande de Baugé, au lieu dit « Lande-Bœuf ». Un bel échantillon a été recueilli plus récemment, au même lieu, par M. Kerforne. Vers le village de la Foulerie, dans une grauwacke ferrugineuse et micacée qui traverse la route qui conduit à Gahard, M. Bézier a trouvé Platyceras Lorieri Vern. ? à l'état de moule interne, espèce qui n'avait pas encore été signalée dans le Dévonien de l'HIe-et- Vilaine. 1 L. li. EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 81 Coupe géologique de la Belle-Étoile, près Saint- Senoux, à Haute-Bouëxière, près la station de Guichen-Bourg-des-Comptes ; par M. P. Lebesconte (Rennes : Bull, de la Soc. médicale et scientifique de VOuest, t. IX, 1900, séance du 6 juin, p. 179-181, avec une coupe). La note présentée par M. Kerforne, dans la séance du 7 juillet 1899, inti- tulée : Note sur VOrdovicien du sud de Rennes (I), a conduit M. Lebes- conte à donner une coupe de la Belle-Etoile, à la Haute-Bouëxière, passant par la gare de Guichen, c'est-à-dire dirigée du S.-O. au N.-E. En partant de la Belle-Etoile, on observe, suivant l'auteur, la succession suivante : 1, grès armoricain de la Belle-Etoile; 2, schiste ardoisier inf. à Calymene Tristani ; 3, grès de May; 4, schistes à Trinucleus versant N. du Canut supportant, dans un synclinal, le grès culminant, visible sur 15 mètres seulement, dans une tranchée près le tunnel de la Trottinais. A partir de ce point, qui forme l'axe du synclinal, on retrouve, en sens inverse, en se dirigeant vers la Haute-Bouëxière : A, schisles à Trinucleus, versant N. du Canut; 3, grès fossilifère de May de la gare de Bourg-des-Comples; 2, schiste ardoisier à Calymene Tristani, et 1, grès armoricain de la Haute-Bouëxière. L. B. L'Ordovicien du Sud de Rennes (deuxième note) ; par M. Kerforne (Rennes : Bull, de la Soc. scientifique et médi- cale de l'Ouest, t. IX, 1900, séance du 7 déc, p. 267-271). L'auteur rappelle qu'il a donné, dans sa première note (2), une coupe partant de la Belle-Étoile et se dirigeant en ligne droite vers la gare de Bourg-des-Comptes, mais jusqu'au niveau du Canut seulement. Cette coupe rencontre le grès gothlandien ; ce grès, qui est marqué sur la carte au 80.000'\ se trouve un peu au sud de la station proprement dite. Il expose ensuite l'inconvénient qu'il y a à se servir de l'expression « grès de May » pour désigner diverses assises gréseuses ordoviciennes, le grès de May comprenant plusieurs niveaux. L. B. (1) Voir au Bulletin, t. X, 1900, Extraits et Analyses, p. 37. (2) Voir au Bulletin, t. X, 1900, Extraits et Analyses, p. 37. 82 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Faune éocénique du Cotentin (Mollusques) ; par MM. Cossmann et G. Pissarro [1er article] (Le Havre : Bull. Soc. géol. de Normandie, t. XIX, 1898-1899 [1900J, p. 19-76 avec 6 pi. phototyp.). Dans ce volume, les auteurs ont commencé la monographie des Mollusques éocènes du Cotentin. Les gisements de cette région, signalés autrefois par de Gerville, puis étudiés par Desnoyers, de Caumont, Defrance et Deshayes, ont été décrits en détail, en 1875, dans l'important travail de MM. Vieillard et G. Dollfus sur les terrains crétacés et tertiaires du Cotentin. Dans ce travail, la stratigra- phie des couches éocènes et leur synchronisme avec celles des environs de Paris ont été bien élucidés, et les listes de fossiles à l'appui ont révélé l'intérêt paléontologique de ces terrains. Depuis ce travail, aucune recherche nouvelle n'avait été faite, et les gise- ments du Cotentin étaient menacés de retomber dans l'oubli, comme ceux de la Loire-Inférieure, lorsque, en 1895, par l'intermédiaire de plusieurs amis de la paléontologie tertiaire, des fouilles ont été entreprises dans les couches les plus fossilifères de Fresville et de Hauteville ; le résultat de ces fouilles a été fructueux et de nombreuses espèces, dont beaucoup de nou- velles, ont été trouvées ; toutefois, il est probable que ces gisements n'ont pas encore dit leur dernier mot, aussi serait-il à désirer que les recherches fussent continuées en vue du travail en cours. Les gisements de Fresville et de Hauteville sont particulièrement intéres- sants pour notre lîulletin, en raison de leur parallélisme probable avec les gisements de la Loire-Inférieure. M. Vasseur (1) assimile, en effet, les cou- ches de Fresville aux sables de Bois-Gouët, et celles d'Hauteville aux sables de la Close et de Coislin ; ce n'est que lorsque la détermination des espèces sera terminée, qu'on verra si ces assimilations sont confirmées. Pour la monographie du Cotentin, M. Cossmann, déjà absorbé par de nombreuses publications simultanées, s'est adjoint un jeune collaborateur, M. G. Pissarro, ardent paléontologue qui fait là ses premières armes et pro- met de suivre les traces du Maître. Le premier article comprend les Céphalopodes, les Pulmonés et deux familles des Prosobranches, les Terebridœ et les Pleurotomidœ. Voici la liste des espèces décrites avec l'indication de celles qui sont com- munes avec les gisements de la Loire-Inférieure. (1) G. Vasseur, Recherches sur les terrains tertiaires de la France occi- dentale, p. 413. EXTRAITS ET ANALYSES. (lEOLOC.lE ET MIXKKAI.OGIE 8.'} ENUMÉRATION DES ESPÈCES Beiosepia Blainvillei Desh Beloptera belemnitoidca Blainv... . Vasseuria occidentalis Mun.-Ch. . . Nautilus umbilicaris Desh Pianorbis cf. spiruloides Desh — pygnisaus Desh — Brasili nov. sp Auricula Lamarcki Desh — Douvillei Vass Marinula cf. Pfeifferi Desh — constantinensis nov. sp Stolidoma Brasili nov. sp Siphonaria costaria Desh Actœon subinflatus d'Orb — cf. Bezançoni Cossm — eJatior nov. sp Liocarenus conovuliformis Desh... Vovule.Ua redacta Desh Scaphander conicus Desh — altavillensis Desh — Iwuis Defr Biillinella Bruguieri Desh — goniophora Desh — acroclione nov. sp — cylindroides Desh — conulus Desh Acroslemnia rorunatum Desh — rhomboidale nov. sp Roxania Lennieri nov. sp — Lamarcki Desh Bulla plicala Desh Plicobulla Jbumasi Cossm Amphisphyra assula Desh Ringicula ringens Lk — Mnrleti Vass COTENTIN + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + -f- + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + 4 + + + 4- + + + + + + + + + + + + + + + + + -i- + + + + + + + + + 84 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. T. 10 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES Ringicula Bourdoli nov. sp — Brasili nov. sp Terebra plicatula Lk Surcula dentatq Lk — Oppenheimi nov. sp — costidentata nov. sp — polygona Desh — catenata Lk Pleurotoma dubitativa nov. sp. . — unisevialis Desh — evanescens Cossm , — procera de Boury , — fresvillensis nov. sp — distanticostata nov. sp.. . . — cf. bicatena Lk — cf. obliterata Desh — semiinflexa nov. sp — Miqueli nov. sp Drillia constantinensis nov. sp.. — edulcorata nov. sp — Dubusi nov. sp — turrella Lk — armoricensis Cossm — — var. Ivolasi nov. var — granxdata Lk — Brasili nov. sp — angulosa Desh — glaphyrelîa nov. sp — sulcata Lk — Danjouxi Baud — ischnomorpha nov. sp. . . . — arœocolpa nov. sp — coslaria Desh — Peyroti nov. sp — ozodocolpa nov. sp COTENTIN + + + + 4- + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + EXTRAITS ET ANALYSES. GEOLOGIE ET MINERALOGIE 85 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES Dfitlia Pellati tiov. sp — Aldrichi nov. sp — Ammoni nov. sp — ischnocoipa nov. sp Bêla fresvillensis nov. sp — perinflata nov. sp — Gervillei Desh — diachorista nov. sp — drilliaeformis nov. sp — decussata Cossm Borsonia variolata nov. sp . . . . — obtusicosta nov. sp — Chevallieri Cossm — Bellardii Desh — Dauvillei nov. sp — calliphlyctis nov. sp — obesula Desh — Oppenheimi nov. sp — turbinelloides Desh — ischnocoipa nov. sp — punctolirata nov. sp — baccata nov. sp Mangilia semicostulala Desh... — labrotida Cossm Raphitoma plicata Lk — Lennierx nov. sp — Baudoni Desh — perplexa Desh — elachista nov. sp Amblyacrum Bevnayi Cossm. . Peralotoma fragilis Desh — pachycolpa nov. sp — striarella Lk — appropinquans de Boury — crassifunis nov. sp COTENTIN + + + + + + + + + + + + + + ■f + + + + + + iS6 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 En résumé 104 espèces, dont 45 nouvelles, sonl décrites dans ce premier fascicule ; sur ces 104 espèces, 28 se retrouvent dans la Loire-Inférieure, et 50 sont communes au Bassin de Paris. Le deuxième fascicule de cet intéressant travail est en préparation. A. D. Notice explicative de la feuille de Saumur (n° 119 de la Carte géologique détaillée de la France au 80,000e) ; par MM. Louis Bureau, Wallerant et Welsch. ('.elle feuille venant de sortir des presses, nous nous empressons d'en reproduire la légende. INTRODUCTION La feuille de Saumur comprend une partie de l'extrémité S.-O. du bassin e pas un centimètre, les phyllades, les diorites et diabases. Y, a Granité amphibolique. — Le massif de cette roche ne fait que mordre sur cette feuille, et il faut aller sur la feuille de Cholet pour le trouver bien développé. y. Granité. — On retrouve ici la continuation de la lentille granitique de Pouzauges, qui, en passant sur cette feuille, se rétrécit beaucoup et change deux fois de direction. De la direction N.-O.-S.-E., qu'elle possède sur la feuille de la Roche-sur-Yon, elle prend la direction O.-E. ; puis elle s'infléchit et prend la direction N.-S. Ce granité devient de plus en plus basique quand il se dirige vers le S.-E. L'amphibole devient de plus en plus abondante et la roche passe à une véritable diorite, sur la route de Chiche à Clessé, au contact des phyllades. Entre Adilly et Saint-Cermain-de-Longue- Chaume, les deux salbandes se réunissent et se séparent à nouveau plus au sud, pour laisser voir le granité amphibolique. l Amphibolite et Diorite. — Celles-ci s'observent en massifs englo- bant des porphyroïdes et présentent les caractères typiques de la roche. Les amphibolites interstratitiées au milieu du Précambrien sont à grain tin et principalement constituées d'amphibole, d'épidote et de calcite. ■j, Des porphyrites andésitiques, parfois ealcarifères, continuation de celles des feuilles d'Angers et d'Ancenis, forment une importante venue qui longe le bord nord du Carbonifère inférieur, dans les poudingues duquel on les trouve en galets. On les observe à Faye, à la l'ichardière, à l'est de Marligné-Rriand et de Saint-Ceorges-Châtelaison, à Baugé-Menuau. r, Diabase. — Roche à texture ophilique, dans laquelle l'augite est presque totalement transformée en diallage. Q Un important lilon de quartz, long de trois kilomètres, se voit près rétablissement des eaux ferrugineuses de .louannet, entre Thouarcé et EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET M1NÉHALOGIE 93 Martigné-Briand. 11 semble s'être fail joui- dans la grande faille qui longe le bord sud du Carbonifère de la Basse-Loire. REMARQUES STRÀTIGRAPHIQUES, OROGRAPHIQUES ET HYDROGRAPHIQUES La transgression jurassique suc celte feuille commence avec les premières couches du Lias supérieur, aussi bien à Tbouars qu'auprès tb' Doué. La transgression cénomœnienne est très visible aussi ; les argiles micacées et les sables verts reposent sur l'Oxfordien, le Callovien, le Bathonien. le Bajocien, le Toarcien, sur les scbisles anciens et les roches cristallines. Il y a des failles, quelquefois importantes, en rapport avec des ondulations des couches, de direction armoricaine. C'est, du sud au nord : a. \Jn anticlinal faible qui passe à Tbouars. b. Un synclinal entre Thouars et Montreuil-Bellay. c. Au sud de cette dernière ville, passe la faille anticlinale du Loudu- nais, connue depuis longtemps sur certains points, qui met en contact l'Oxfordien avec le Cénomanien et le Turonien, au N.-E. de Loudun, puis le Cénomanien avec le Jurassique ou les schistes (Baugé) ; dans les environs de Doué, il y a une série de petites failles parallèles à celle du Loudunais (aux Verchers, au sud de Doué, aux moulins de Douces) ; l'une d'elles est postérieure aux faluns miocènes. d. Une ondulation synclinale suit le bord de la Loire, en passant à Saint- Florent-de-Saumur. e. Il y a, au N.-E., l'indication d'un anticlinal qui passe auprès de Bourgueil . Une faille anticlinale, à peu près perpendiculaire à la direction précé- dente, passe à Saint-Vincent, à trois kilomètres à l'est de Saumur ; son amplitude est de 55 mètres environ, elle relève le Cénomanien inférieur contre le Turonien. L'influence de cette direction se fait sentir sur le cours du Tliouet et du Négron. Un niveau d'eau important existe à la partie supérieure du Toarcien ; il y a de nombreuses sources, quelquefois minérales, dans le massif sablo- argileux du Cénomanien ; le niveau d'eau le plus étendu est celui qui se trouve au-dessus des marnes blanches c5b. CULTURES Les plateaux (e, et c7) sont en partie couverts de brandes ; ils offrent des sols froids, peu perméables, soit à cause de leur nature compacte argileuse ou marneuse, soit par suite de la présence du banc de grès poudinguiforme ; 94 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 de plus, les plateaux c1 sont dépourvus de calcaire; la culture utilise ces terrains de plus en plus. Les pentes du Crétacé sont couvertes de sable éboulé sur les terres cal- caires du Turonien ; elles portent des bois (forêt de Fontevrault) ou des vignes renommées (Saumur) en partie détruites, avec des noyers et autres arbres à fruits. Le tuffeau est un sol calcaire brûlant (terre d'aubue). Les marnes blanches c5b donnent une terre calcaire compacte, souvent excellente, dite aubue grasse. Les terres sableuses du Cénomanien c5a sont légères, faciles à travailler, et se font remarquer par des cultures de graines (Brion), des pépinières (Doué) ; si le sable est trop dominant, on a affaire à des sols maigres où on reconstitue aujourd'hui en vignes françaises , malheureusement ces sables sont bas et exposés aux gelées. Les plateaux jurassiques sont couverts d'une terre blanchâtre plus ou moins abondante sur l'Oxfordien, quelquefois rougeàtre, à nombreux fragments calcaires, autour de la Motte- Bourbon ; on les dit galuches. Les champagnes de Douvy et de Montreuil sont très sèches. DOCUMENTS ET TRAVAUX CONSULTÉvS Cartes géologiques : 1° Carte générale de la France, par Dufrénoy et Élie de Beaumont (1842) ; 2° Carte du Bassin anthracifère situé dans le département de Maine-et-Loire, par A. Wolski (1843); 3° Carte géologique du département de Maine-et-Loire, par de Montmarin, Lechatellier et Cacarié (1845) ; 4° Carte géologique et agronomique du déparlement de la Vienne, par de Longuemar (1866) ; 5" Carte du canton de Vihiers (Maine-et-Loire), par M. Danton (1870) ; 6° Carte géologique du département de Maine-et-Loire, dressée sur les documents fournis par le Service des Mines Anonymes, Angers (1872) ; 7° Carte hydrographique du département de Maine-et-Loire, dressée par Renou (1796), éditée par M. L.-P. Davy (1880). Travaux géologiques de MM. Dujardin, Cacarié, d'Archiac, Hébert, Courtiller, de Longuemar, Desvaux, Fournier, de Grossouvre. Renseignements fournis par M. Lucas (Montreuil-Bellay). EXTRAITS ET ANALYSES. -- GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 95 Étude sur les Ardoisières de l'Anjou. — Considéra- tions géologiques et paléontologiques, méthodes générales d'exploitation, conclusions et généralités sur les Ardoi- sières avec Appendice concernant les lois, décrets et règle- ments, etc. ; par Félix Benoit, contrôleur des mines. 1 vol. in-12, 1899, Angers, Lachèse et Gie ; Paris, veuve Ch. Durand. Ce livre a pour objet les Ardoisières envisagées au poinl de vue industriel. La géologie et la paléontologie n'y sont qu'incidemment traitées. L'auteur indique l'état actuel des méthodes d'exploitation et de la législation des Ardoisières, et donne la nomenclature de certains termes en usage dans les Ardoisières de Maine-et-Loire. L. K. Note sur le quartz sédimentaire de la Ghangerie (commune de Beaucouzé, Maine-et-Loire) ; par MM. Ch. Baret et O. Desmazières (Bull. Soc. cVét. scient. d'Angers, nouv. sér., XXIXe année, 1899 [1900], p. 243-254). Dans cette note, MM. Ch. Barel et 0. Desmazières exposent, dans une rapide étude, leurs observations personnelles sur les quartz à pseudo- morphoses du village de la Changeriê, commune de Beaucouzé, Maine- et-Loire. Ces quartz ont un aspect particulier et une structure spéciale; ils renferment en quantité des pseudomorphoses de calcite ; ils sont souvent radiés et présentent généralement une texture compacte, agatoïde et cris- talline. Ménard de la Groye et Dubuisson les ont assimilés aux quartz de la forêt de Vertou (Loire-Inférieure) ; plus tard, M. Préaubert, d'Angers, leur attribua une origine geysérienne ; M. Louis Bureau les considère comme faisant partie d'une vaste éruption se rattachant aux émissions granitiques de Bécon. Les auteurs de la note les considèrent comme de véritables quartz sédimentaires, formés par voie humide ; ils les assimilent à ceux de Vertou et de Couëron qui occupent, dans la Loire-Inférieure, de vastes étendues de terrain et dont la ressemblance exacte ne peut faire l'objet d'aucun doute. Quant à l'âge de ces formations, très difficile à préciser et sur lesquelles les géologues ont à peine porté leur attention, ils les placent vers la tin du Pliocène, sans doute au moment du retrait de la mer pliocène. C. B. 96 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 IV. — DIVERS Liste des objets d'histoire naturelle offerts ou acquis par la Société de Cholet en 1896-97-98 ; par G. Gàlais (Bull. Soc. d. se. lettres et beaux-arts de Cholet et de l arrondisse- ment, 1899. p. 257-262). Le conservateur des collections d'histoire naturelle, M. Galais. a dressé l'inventaire des objets qui sont venus augmenter ces collections pendant le cours des années 1896-97 et 98. Les Lépidoptères rhopalocères. les Mollus- ques gastéropodes indigènes et la Minéralogie locale sont les parties qui ont été les plus privilégiées. E. March. TABLE DES MATIERES DU DIXIÈME VOLUME (Dernier de la première série) DU BULLETIN DE LA SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE 1900 PREMIERE PARTIE Extraits des Procès-verbaux des séances in à xxxm Notes insérées aux Procès-verbaux : Séance du "2 février 1900 PlCQUENARD, I)r C.-A. — Le chanoine Hodée (notice nécrologique). vm Séance du 2 mars Bureau, Louis. — L'échouement d'un Cachalot à la Tranche, Vendée xi Séance du 4 mai Marchand, Ernest. — Durée du processus d'ossification des arcs haemaux, haemapophyses. os en V ou en chevrons accompa- gnant les vertèbres caudales des Cétacés xvi Séance du 1er juin Dominique, abbé J. — biagnose d'une variété nouvelle d'Hémip- tére, Peritrechus genieulatus Hab. var. namnetensis Dom xx BocquiëR, Edm. — Note sur un Veau monstrueux xxi Notes et Mémoires I. - ZOOLOGIE Bureau, Louis. — Le Lyete canaliculé (Lyctils canalicu- latus Fabr.) et les ravages qu'il fait dans les parquets et autres bois ouvrés ( fig. ) 169 Dominique, abbé J. — Additions et annotations au Catalogue des Orthoptères de la Loire-Inférieure 73 — Fourmis jardinières (fig.) 163 — Trois Orthoptères nouveaux du Congo français (pi. III) 203 — Encore quelques mots sur l'élevage des Bacilles 229 58615 98 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Marchand, Ernest.— Notules de Tératologie ichthyologique.— A propos de diverses anomalies observées, en 1900, chez quelques Poissons de la faune de la Loire-Inférieure (fig.) 235 — Sur le retour au nid du Bembcx rostrata Fabr. (Unique observation) 247 Pizon, Antoine. — Etudes biologiques sur les Tuniciers coloniaux fixés. — Deuxième partie : Botryllidés et Distomidés (fig. et pi. I - II ) 1 II. — BOTANIQUE Camus, Fernand. — Note sur les Muscinées de l'archipel de Bréhat (Côtes-du-Nord) et Etude préliminaire sur les Muscinées du département des Côtes-du-Nord avec une Liste des espèces de ce département 105 Picquenard, C.-A. — Herborisations lichénologiques dans le Finistère, d'octobre 1897 à octobre 1899 91 III. - GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Baret, Ch. — Notes pour servir à la Minéralogie de la Loire-Inférieure 103 — Éclogite à disthène de Saint-Philbert-de-Grandlieu (Loire-Inférieure) 225 Bocquier, Edmond. — Pénéplaines vendéennes (fig.) 211 Bureau, Louis. — Rapport à M. le Directeur du Service de la Carte géologique détaillée de la France. — Feuille d'Angers 219 DEUXIÈME PARTIE Extraits et Analyses Liste des Collaborateurs chargés des Analyses 2 I. - ZOOLOGIE Bouvet, G. — Un Poisson nouveau pour nos rivières. Le Lepomis rhegalotis Raff 55 Caullery et Mesnil. — Sur une nouvelle espèce de Balano- qlossus (B. KœhleriJ habitant les côtes de la Manche.. . 57 Daniel, Lucien. — Sur quelques cas d'albinisme observés chez les Oiseaux en Ille-et-Vilaine 54 TABLE DES MATIÈRES 99 Dautzexberg, Ph. et Durochoux, P. — Faunule malacolo- gique des environs de Saint-Malo t>0 Fauvel, Pierre. — Observations sur les Arénicoliens (Anné- lydes polychètes sédentaires). Anatomie comparée el systématique 9 — Palaemon serratus Penn. à rostre monstrueux f>7 Sur les stades Clymenide et Branchiomaldane des Aré- nicoles ") Revelière, J. — La Mante religieuse 4 Saint-Joseph, baron de. — Annélides polychètes de la rade de Brest et de Paimpol 7 Sénéchal, Raoul Le. — Catalogue des Coléoptères de la famille des Carabiques, recueillis dans le département de l'Orne 55 Trouessart, Dr. — Description d'espèces nouvelles tVHalu- caridae [Rhombognalns magnirostris lionyx, subsp. nov.l 5G 100 NANTES. — BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. Kl II. - BOTANIQUE A vice, D<\ — Sur le Solanum Dulcumara var. maritima [Ext. d'une lettre adressée à M. E. Malinvaud] 62 Botting Hemsley, W; — Matthiola sinuata, var. oyensis. [Trad. de M. Ch. Ménier] (pi. color.) 10 Calvé, Le et Malherbe, D' H. — - Sur un Trichophyton du Cheval à cultures lichénoïdes / Trichophyton minimum! 19 Camus, Fernand. — Le Lejeunea (Phragmicoma Dum.) Mackayi (Hoock) en France 74 — Présence en France du Lejeunea Rossettiana Mass., et Remarques sur les espèces françaises du genre Lejeunea 74 Chevalier, Aug. — Observations sur la Castration des plantes par le froid et sur la Cléistogamie hivernale . . 15 Corbière, L. — Les landes de Lessay 72 Dismier, G. — Aperçu sur la Flore bryologique de Pont- Aven (Finistère) 74 Duc, René. — L'histoire de nos vieux arbres 16 Dufour de la Thuillerie, A. — Note sur les Daucus carota et gummifev 14 Cadeau de Kerville, Henri. — Les vieux arbres de la Normandie. — Etude botanico-historique 62 — Les vieux arbres de la Normandie. — L'If du cime- tière de Saint-Jean-le-Thomas (Manche) 72 — Les Chênes porte-gui de la Normandie 72 Gentil, Amb. — Contribution à la Flore sarthoise. — Relevé des observations faites en 1899 13 Grelet, abbé L.-J. — L'Ophrys aranifera et ses diverses formes dans le midi des Deux-Sèvres 12 Guérin, Ch. — Observations biologiques sur le Gui / Viscum album ' 15 Izoard, P. — Herborisations normandes en 1899. dans le Calvados et l'Orne 10 Ménier, Ch. cl Monnier, I)1 Urbain. — Un deuxième cas d'empoisonnement par le Lepiota helveola Bres 19 TABLE DES MATIÈRES 101 Picquenard, C.-A. — La végétation de la Bretagne étudiée dans ses rapports avec L'atmosphère et le sol 1 III. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Bàret, Ch. et Desmazlères, 0. — Note sur le quart sédimen- taire de la Changerie (commune de Beaucouzé, Maine- et-Loire) 95 Barrois, Ch. — Légende de la Feuille de Quiberon (> — Note sur l'Ordovicien du sud de Rennes 'M Sur le Gothlandien de la presqu'île de Crozon (Finis- tère) 39 102 NANTES. BULL. SOC. SC. NAT. OUEST. — T. 10 Kerforne, F. — Niveau à Phacops Potieri dans l'Ille-et- Vilaine 4(> Sur les principaux niveaux du Dévonien de l'Ille-et- Vilaine 43 — L'Ordovicien du sud de Rennes (deuxième note) NI Lebesconte, P. — Périodes géologiques gallo-romaine et franque. Leurs relations avec le Quaternaire, le Pliocène et l'Époque moderne 46 Époques et mode de formation du détroit du Pas-de- Calais. Modifications subies par le littoral depuis l'ori- gine du détroit jusqu'à nos jours 49 Couches à Goniatites et à Phacops dans l'Ille-et- Vilaine. 78 Coupe géologique de la Belle-Étoile, près Saint-Senoux, à Haute-Bouëxière, près la station de Guichen-Bourg- des-Comptes 81 Renault, A. -- Note sur les formations modernes : Les marais du Cotentin "8 Saint-Quentin, L. de. — La Houille à Saint-Mars-de-Coutais. 20 Skrodzki, J. — Rauracien et Séquanien des environs de - Lisieux 77 Quaternaire et Tertiaire des environs de Bayeux 78 IV. - DIVERS Calais, G. — Liste des objets d'histoire naturelle offerts ou acquis par la Société de Cholet en 1896-97-98 96 Date de publication des numéros trimestriels 1« et2e trimestres. 30 juin 1900. /"' Partie : p. 1-104; 2e Partie: p. 1-32. 3e trimestre. 30 sept. 1900. Pe Partie : p. 105-216; 2e Partie : p. 33-52. t<- trimestre. 15 juin 1901. p. 217-250; p. 53-106 ERRATA Ire Partie. — Page 84, Tettix Kiefferi, ligne 6, au lieu de : de Pologne, lisez : de Sologne. 88, au lieu de : Thamnotettix, lisez : Thamno- trizon. EXTRAITS DES STATUTS ET RÈGLEMENT Statuts: Art. 7. — Sont membres fondateurs les personnes qui auronl fait, à une époque quelconque, une ou plusieurs souscriptions de 300 fr. Art. S. — Les noms des membres fondateurs figurenl perpétuellement en tète des listes alphabétiques, et ces membres reçoivent gratuitement, pendant toute leur vie, autant d'exemplaires des publications de la Société qu'ils onl fail de souscriptions de 300 fr. Art, 9. — Sont membres titulaires les personnes qui versenl la cotisation annuelle complète (12 t'r. >. Art. 10. — Sont membres correspondants les personnes qui habitent en dehors de ht ville de Nantes et versenl la cotisation réduite (10 fr.). Art. II. — Sont membres affiliés les étudiants en médecine et en phar- macie, les étudiants inscrits dans l'une des facultés des sciences, des lettres ou de droit, ou autres établissements d'instruction. Ces membres versent la cotisation minima (6 fr.). Règlement: Art. i. — Les membres titulaires et les membres corres- pondants peuvent toujours racheter leurs cotisations à venir. Ils deviendront ainsi membres à vie. Le taux du rachat est iixé à 200 t'r. pour les membres titulaires et à 150 fr. pour les membres correspondants. Le rachat peut être fait en deux annuités consécutives de 100 t'r. pour les membres titulaires et de 75 fr. pour les membres correspondants. Art. 5. — Les membres fondateurs peuvent également verser leurs 300 fr. en deux annuités consécutives de 150 fr. chacune. Art. ri. — Tout membre ayant racheté ses cotisations, peut devenu- membre fondateur en versant une somme complémentaire de 100 fr. s'il est titulaire, et une somme de 150 fr. s'il est correspondant. Art. 7. — Les établissements publics et les sociétés scientifiques de France et de l'étranger peuvent être admis comme membres de la Société aux mêmes charges et aux mêmes droits qu'un membre titulaire si leur siège est à Nantes et qu'un membre correspondant dans le cas contraire. Nantes, Imp. R. Guist'hau, A. Dugas, Suce. 5 & 6. Quai Cassabd BULLETIN DE LA SOC] ÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE fondée le 27 février 1801 TABLE DES MATIERES ni : la PREMIÈRE SÉRIE (Tomes I à X. — 1891 à 1900) Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle ni: NANTES Nantes. Imp. R. f.nST'HAU, A. Dl'f.AS, Succpssi ur, •"■, i]ti:ii Ftassanl Divisions de la Table des Matières Pages Fondation de la Société 1 Liste des Membres et des Sociétés correspondantes 1 I. - ZOOLOGIE 1. — Procès-verbaux des séances ; Muséum 2 2. — Travaux originaux 1!) .'!. — Extraits et analyses 21 II. - BOTANIQUE 1 . — Procès-verbaux des séances ; Muséum 39 2. — Travaux originaux -I(> .'i. — Extraits et analyses I!) III. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 1. — Procès-verbaux des séances ; Muséum (il 2. — Travaux originaux (i,'! .'!. — Extraits et analyses " 65 IV. — MÉLANGES ET SUJETS DIVERS 1 . — Procès-verbaux des séances 77 2. — Travaux originaux 77 .'i. — Extraits et analyses 77 V. - NOUVELLES Distinctions honorifiques, Nominations, Congrès scientifiques, Nécrologie, etc 79 VI. - ESPÈCES NOUVELLES 1 . — Zoologie 83 2. — Botanique .'}. — Paléontologie animale or»ogno. 1896, p. li. 2. - TRAVAUX ORIGINAUX Beau, Le. — Sur un nouveau casier à Chevrettes et sur l'éclosion artificielle du Homard. 1892, p. 219. Beauregard, H. — La Baleine de Porsmoguer. 1892, p. 138, pi. vi. — Contribution à l'étude de Orthaguriscus truncatus (Flem.). 1893, p. 229, pi. v. Bonjour, Samuel. — Note sur quelques Lépidoptères nouveaux ou intéressants pour le département de la Loire-Inférieure. 1894, i). 185. — Sur quelques Lépidoptères de la Loire-Inférieure. 2e Note. 1896, p. 23. — Sur quelques Lépidoptères intéressants ou nouveaux pour le département de la Loire-Intérieure. 3'' Note. 1898, p. 93. — Faune lépidoptérologique de la Loire-Inférieure. Macrolépi- doptères. 1897, p. 161. Borgogno, C. — Note sur la capture d'une Tortue caouane {Chelu- nia caouana) sur les cotes de Vendée. 1894, p. 73, pi. n. 20 BULL. SOC. SC. XAT. OUEST FR. -- 1"' SLR. 1891-1900 Bureau, Ed. — Liste de Lépidoptères de la Loire-Inférieure non signalés jusqu'ici. 1894, p. 161. Bureau, L. — Le Saumon de la Loire dans ses rapports avec la réglementation de la pèche, avec une carte et un tableau. 1891, p. 8. - Le Tichodrome échelette dans l'Ouest de la France. 1891, p. 113, pi. iv. — Syrrhapte paradoxal. 1891, 2'- partie du Bull., p. 112(15 lignes). — Le Puffln cendré sur les côtes de la Loire-Inférieure. 1892, p. 39, pi. m. - Note sur la reproduction de la Mésange huppée, Paras cristatus, dans l'Ouest de la France. 1892, p. 143. - Le Lézard vivipare, Laccrta vivipara Jacquin, dans la Loire- Inférieure. 1893, p. 59, pi. i. — Note sur la reproduction du Boitelet huppé, Regulus cristatus Charlet, dans l'Ouest de la France. 1893, p. 110. — Note sur la capture d'une Tortue luth, SphaPgis coriacea, dans la baie d'Audierne (Finistère). 1893, p. 223, pi. iv et ivtis. — Note sur la capture d'un Espadon épée, Xiphias gladias, à l'embouchure de la Loire. 1895, p. 53, pi. n. — Le Lycte canaliculé (Lyctus canaliculatus Fabr.) et les ravages qu'il fait dans les parquets et autres bois ouvrés, av. lig. 1900, p. 109. Camus, F. — Note sur la présence de Geophilus sabmariuas, etc., sur la cote de Préfaille, Loire-Inférieure. 1892, p. 21. Chaillou, F. — Note sur les mœurs des Testacelles. 1893, p. 95. - Un cas de sociabilité chez l'Hirondelle de cheminée (Hirando rusticà). 1895, p. 17. - Influence du milieu sur la coloration artificielle d'une coquille lluviatile. 1895, p. 93. — A propos d'une coquille non fossile disparue de la Loire- Inférieure (Bulimas acicula). 1897, p. 21. Cheux, A. — Liste des Lépidoptères rhopalocères de Maine-et- Loire. 1895, p. 213. Dautzenberg, Ph. — Chama Nicolloni, avec note additionnelle sur Dendrophyllia corrigera, par M. G. Dolfus. 1892, p. 133. I. ZOOLOGIE. 2. TRAVAUX ORIGINAUX 21 Dautzenberg, Ph. — Liste des Mollusques marins provenant des des Glorieuses. 1895, p. 99, pi. m [carte], Dominique, Abbé .1. — Notes pour servii à la connaissance des Tenthrédinides de l'Ouest. 1891, p. 20. Notes rectilicatives à la liste des Tenthrédinides de l'Ouest. 1891, p. 235. - A propos d'une Andrène quadristylopisée. 1891, p. 229, pi. ix. - Catalogue des Hémiptères de la Loire-Inférieure. 1892, p. (SI. — Notes orthoptérologiqués. 1, \). (il;. I. ZOOLOGIE. 2. TRAVAUX ORIGINAUX 23 Konow, pasteur Fr.-YY. - Une nouvelle Tenthrédinide de France [Allantus Dominiqiiei]. 1895, p. 65. Description d'une Tenthrédinide nouvelle [Tenthredopsis Chur- chevillei Knw. o' $]. 1897, p. 145. Lambert, I)'. -- Note sur une nouvelle station de la Grémille, Acerina remua Cuvier. Son apparition dans la rivière de la Mayenne, suivie d'une liste des Poissons signalés jusqu'à ce jour dans le département de la Mayenne, flg. 1894, p. 13. Marchand, Ernest. — Note sur YEchinomyia fera (L.). Accouple- ment; appareil génital; reproduction; mœurs. 1890, p. 119, pi. ii. — Note sur la Grémille, Acerina cernua (L.), à propos de l'ancien- neté de sa présence dans la Loire-Intérieure. 1897, p. loi, pi. iv- — Notules de Tératologie ichthyologique. — A propos de quel- ques anomalies observées en 1900 chez quelques Poissons de la l'aune dé la Loire-Inférieure, avec fig. 1900, p. 235. - Sur le retour au nid du Bembcx rostrata Fabr. (Unique observation). 1900, p. 217, Martin, R. — Sur l'habitai de la Couleuvre verte et jaune. 1892, p. 149. - Sur l'apparition d'Oiseaux rares dans l'Ouest et dans le Centre. 1893, p. 103. - Sur la Faune des Odonates de la Loire-Intérieure. 1895, p. 151. Oberthur, Charles. — Note sur Phragmataecia arundiuis Hbn. de la Loire-Inférieure. 1898, p. 07. Piel de Churcheville, H. et Th. — Note sur la présence du Tro- pidonote à collier, var. à deux raies, dans les environs de Nantes. 1891, p. 34, pi. il. - Matériaux pour servir à la Faune des Névroptéres de la Loire- Inférieure. — Odonates ou Libellulidées. 1895, p. 45. Pizon (A.), — Note sur la présence d'une Ascidie composée, Dista- plia rosea, sur les côtes de la Loire-Inférieure. 1893, p. 55. — Études biologiques sur les Tuniciers coloniaux lixés. 1"' par- tie : Genre Botrylloides, 1899, p. L pi. i-xvi. — 2' partie : Botryllidés et Distomidés, ligures. 1909, p. 1, pi. i, il. Rousseau, Philéas. — Catalogue des Mollusques marins, terrestres, des eaux douces et des eaux saumàtres de l'île de Ré. 1896, p. 69. 24 BULL. SOC. SC. XAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900 Viaud-Grand-Marais, IX — Mes voisins [Corbeau choucas] .. 1895, p. 205. - Noie sur la Coronelle lisse, fig. 189(i, p. 307. Xambeu, Capitaine. — Mœurs et métamorphoses du Lyctus cahali- culatus Fabr. 1898, p. 69. 3. — EXTRAITS ET ANALYSES àcloque, A. — Faune de France, t. III. — Myriopodes, Arachnides, Crustacés, Xémathelminthes, Vers, Mollusques, Polypes, Spongiaires, Protozoaires. 1898, p. 32. ànfrie, Emile. Observations zoologiques (Mammifères et Oiseaux). 1894, p. 52. — Notes ornithologiques. 1894, p. 52. — Capture du Vison de France, prés de Lisieux. 1896, p. 23. - Nouvelle recontre du Vison en Normandie. 1896, p. (55. — Observations ornithologiques. 1899, p. 37. Arcachon. — Station zoologique d'Arcachôn. Envoi d'animaux marins et prix de vente. Barrois, (maries. — Observations sur une apparition de Libellules. Remarques de MM. Ch. Janet et René Martin. 1897, p. 54. Baudouin, M. — Echouements de Cétacés sur les côtes de l'Atlantique. 1892, p. 161. — L'industrie de la Sardine en Vendée. 1895, p. 76. 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OUEST FR. lrc SÉR. 1891-1900 Caullery et Mesntl, F. — Études sur la morphologie comparée et la phylogénie des espèces chez les Spirorbes. 1898, p. 37. — Les formes épitoques et l'évolution des Cirratuliens. 1899, p. 7.">. - Sur trois Orthonectides nouveaux, parasites des Annélides et hermaphrodisme de l'un d'eux (Staecharthrum Giardi n. g., n. sp.). 1899, p. 77. - Sur une nouvelle espèce de Balanoglossus (B. Kœhleri) habitant les côtes de la Manche. 1900, p. 57, Caziot. — Faune malacologique terrestre et lluviatile du départe- ment de la Vienne. 1897, ]). 7. Certes, A. — Sur le Trypanosoma Balbianii. 1891, p. 91. Chevrel, René. — Sur un Diptère marin du genre Clunio Haliday. 1895, p. 81. — Nouvelle noie pour servir à l'histoire de Pegomia hyoscyami Macq., parasite de la Betterave. 1897, p. 35. — Sur la reproduction de l'Anguille commune (Anguilla vulgaris Flemm.). 1899, p. 5. Chrétien. -- Description de Microlépidoptères nouveaux. 1891, p. 43. Chevreux, Ed. — Microprotopus maculatus et Microprotopus longi- manus. 1891, p. 82. Note sur quelques Amphipodes méditerranéens de la famille des Orchesdidse. 1894, p. 53. — Sur le Gammarus Berilloni Catta. 189(5, p. 25. - Distribution des Gammarus d'eau douce de la faune française. 1899, p. 11. — Révision des Amphipodes de la côte océanique de France. 1899, p. 86. Chevreux, Ed., et Bouvier, L. — Les Amphipodes de Sairit-Vaast- la-Hougue. 1893, p. 113. Clerc, D1 R. Le. — Note sur un Mollusque terrestre de la famille des Testaeellidae. 1898, p. 7. Cnockaert. — Catalogue des Lépidoptères du Mans et des envi- rons. 1893, p. 68. - Note à propos de l'Orchesle du Chêne. 1896, p. 4. Courjault, .1. — Sur le Blennie cagnette (Blennius sujefianusJ. 1897, p. 34. I. ZOOLOGIE. .'}. EXTRAITS ET ANALYSES 27 Croissandeau, .1. — Noie de chasse entomologique. 1892, p. 88. I). 15. La destruction des Loups on France. 1891, p. il. 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OUEST FR. — lre SÉH. 1891-1900 Lapouge, G. de. — L'aire du Vison. 18%, p. 50. — Caridina Dcsmaresti. 1897, p. 36. — Crustacés aveugles de la Chapelle-Boby. 1899, p. (58. Lerrun, Abbé F. — Le Grand Sylvain (Limenitis populi L.) en Anjou. 1896, p. 25. x Letacq, Abbé A.-L. — Note sur la présence de l'Aigle Jean-le- Blanc dans la foret d'Andaine (Orne). 1893, p. 113. — Note sur la Belette vison (Mustcla lulreola L.) et sur ses stations dans le département de l'Orne. 1896, p. 22. — Matériaux pour servir à la Faune des Vertébrés du dépar- tement de l'Orne. 1896, p. 51 et 1899, p. 66. — Note sur la découverte du Lézard des souches (Lacerta stirpium Daud.) à Bagnoles et sur les espèces du genre Lacerta observées dans le département de l'Orne. 1897, p. 34. — Les Beptiles du département de l'Orne. 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I. ZOOLOGIE. 3. EXTRAITS ET ANALYSES 33 Letacq, Abbé A.-L. — Sur les Oiseaux tués à l'étang de Ch au mont, à la Trappe (Orne), en novembre 175N. 1899, p. Nil. La Perdrix rouge (Perdix rubra Briss.). Son histoire, ses stations dans le département de l'Orne. 1899, p. 84. — Observations de Dureau de la Malle sur la Perdrix rouge aux environs de Mortagne (Orne). 1899, p. 84. — Limites septentrionales de la Perdrix rouge dans l'Orne, la Sarthe et la Mayenne. 1899J p. 84. — Note sur la présence de la Vipère aspie ( Vipera aspis L.) dans le département de l'Orne. 1899, p. 84. — Observations sur les Vertébrés laites aux environs de Renia- lard (Orne). 1899, p. 85. — Sur une pluie d'Éphémères vierges (Ephemera virgo L.) qui a eu lieu à Remalard (Orne), le 7 août 1899. 1899, p. 86: — L'Gùlicnème en Normandie. 1900, p. 53. Letellier, A. — Vue action purement mécanique permet d'expli- quer comment les Cliones creusent leurs galeries dans les valves des Huîtres. 1880, p. 9. Madoulé. — Hélix nemoralis L. = Hélix hortensis Mull. 1896, p. (>(>. Maisonneuve, P. — Recherches sur l'Anthonome qui s'attaque aux boutons à fleurs des Poiriers. 1891, p. 42. — Nouvelles recherches sur l'Anthonome du Poirier. 1892, p. 37. — Expérience établissant la longue conservation de la virulence (h\ venin des Serpents. 1897, p. 4. Malard, A.-Eug. Sur le développement et la pisciculture du Turbot. 1899, p. 85. Malard-Duméril. — Recherches sur les Pleuronectes. 1899, p. 38. Malherbe, D' H. — Un cas curieux de parasitisme : Douve sous- cutanée. 1898, p. 38. Marçais, Abbé. — Flore de France. 1891, p. 36. Marchal, Paul. — Sur les Diptères nuisibles aux Céréales, obser- vés à la Station entomologique de Paris en 1894. 1895, p. 78. — La Cécidomyie de l'Avoine {Cecidomgia avenue nov. sp.i. 1895, p. 79. — Les Cécidomyies des Céréales et leurs parasites. 1899, p. 39. Martel, Colonel H. — Sur les Helcion pellucidus Linné et corneiis de Gerville. 1900, p. 7. 3 34 BULL. SOC. SC. NAT. 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EXTRAITS ET ANALYSES 35 Perrier, Ed. — Sur les Stellérides recueillis dans le golfe de Gascogne, aux Açores et à Terre-Neuve, pendant les campa- gnes scientifiques du yacht l'Hirondelle. 1892, p. 88. — Sur un cas de parasitisme passager de Glyciphagus domestiçus de Geer. 181)8, p. 39. Petit, Louis. — Présence de VHgpoderma Diana en France. 1899, p. 38. Picquenard, Ch. — Liste de Gastéropodes marins de Locludy cl de l'île Tudy (Finistère). 1894, p. 59. — Contributions à la Faune des Crustacés podophtalmaires du littoral de Pont-FAbbé (Finistère). 1895, p. 82. — Note sur un Palémonien d'eau douce récemment découvert en Ille-et-Vilaine, le Caridina Desmarestii (Millet). 1890, p. 52. Piel de Churcheville, H. et Th. — Sur le Bacillus gallicus Char- pentier. 1900, p. 4. — Description d'une nouvelle variété de Coccinelle [Coccinella undecipunctata Lin., var. ocellata\. 1900, p. 50. Pizon, Antoine. — Histoire de la Blastogenèse chez les Botryllidés, fig. 1894, p. IL — Description d'un nouveau genre d'Ascidie simple des cotes de France {Polycarpoides sabulosumj. 1899, p. 78. Pouchet, G. — Nouvelles observations sur la Sardine océanique. 1891, p. 42. Pouchet, G. et Beauregard, H. — Sur l'échouement d'un Cachalot à l'île de Ré. 1891, p. 5. — De la variation du bassin chez le Cachalot. 1891, p. G. — Sur un Cachalot échoué à l'île de Ré. 1891, p. 81. — Nouvelle liste d'échouements de grands Cétacés sur la côte française. 1892, p. 12. Pruvot. — Essai sur les fonds et la faune de la Manche occiden- tale (côtes de Bretagne) comparés à ceux du golfe du Lion. 1899, p. 78. Puton, D1' A. — Captures d'Hémiptères. 1893, p. 20. Raspail, Xavier. — La Hochequeue d'Yarrell comme espèce et sa reproduction dans l'Oise. 1895, p. 74. — Le Vison d'Europe (Mustela lutreola). 1896, p. 50. Revelière, J. — La Mante religieuse. 1900, p. 4. 30 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900 Richard, J. — Recherches sur le système glandulaire et sur le système nerveux des Copépodes libres d'eau douce. 1892, p. 38. — Contribution à la Faune des Entomostracès de la France. 1895, p. 63. — Révision des Cladocères. 1895, p. 82. Rociik, Georges. — La culture des mers en Europe (Piscifacture, Pisciculture, Ostréiculture). 1897, p. 55. Roche, G. et Odin, A. — La pèche du Germon dans le golfe de Gascogne. 1894, p. 52. Saint-Joseph, baron de. — Les Annélides polychètes des cotes de Dinard. 1895, p. 68. — Annélides polychètes de Villers, recueillis par M. Dollfus. 1897, p. 55. — Note sur une nouvelle famille d'Annélides polychètes. 1899, p. 76. - Rhopalura Pterocîrri n. sp., Orthonectide parasite d'une Annélide. 1899, p. 77. - Annélides polychètes de la rade de Rrest et de Paimpol. 1900, p. 7. Schlumberger, Ch. — Foraminifères recueillis sur les Pecten maximus dragués au large de Villers-sur-Mer. 1899, p. 39. Sénéchal, Raoul Le. — Catalogue des Coléoptères de la famille des Carabiques, recueillis dans le département de l'Orne. 1900, p. 55. Suchetet, André. — Des Hybrides à l'état sauvage. T. i, Classe des Oiseaux. 1898, p. 3. Topsext, E. — Spongiaires des côtes océaniques de France. 1891, p. 88. Essai sur la faune des Spongiaires de Roscolf. 1892, p. 89. - Nouvelle série de diagnose d'Epongés de Roscolf et de Banyuls. 1894, p. 113. - Etude monographique des Spongiaires de France : Tétracti- nellides. 1895, p. 42; ibid. Carnosa. 1896, p. 67. - Sur le genre Halicnema Bowerbank. 1899, p. 73. Tréholan. — Sur deux Sporozoaires nouveaux des muscles des Poissons. 1891, p. 44. I. ZOOLOGIE. 3. EXTRAITS ET ANALYSES 37 Trouessart, D> E. - Noie- sur les Acariens marins (Halacavidaè) récoltés par M. II. Gadeau de Kerville sur Le littoral du département de la Manche (juillet-août 1893). 1895, p. 10. - Mode de distribution topographique des espèces qui habitent notre littoral (Entomostracés et Acariens marins). 1897, p. 2.'!. - Mode de distribution topogr^phique des Entomostracés et Acariens marins sur les côtes de France et description de V Acaromantis s(/iiill(i Tri. 1898, p. 33. - Description d'espèces nouvelles d'Acariens marins (Halaca- ridaej. 1899, p. 10. - Note sur les Acariens marins [HalacaridaeJ récollés par M. Henri Gadeau de Kerville sur le littoral du département du Calvados et aux iles Saint-Marcouf (Manche), juillet- septembre 181)4. 1899, p. 68. — Description d'espèces nouvelles d'Halacaridae [Rhombognaliis magnirostris lionyx subsp. nov.|. Vaillant, L. — Sur un Luvarus imperialis, Rafinesque, venant des côtes du Finistère. 1895, p. 74. - Remarques sur l'appareil digestif et le mode d'alimentation de la Tortue luth. 1897, p. 5. — Sur un Poisson rare pour la faune française, le Trichiurus lepturus Linné. 1897, p. 53. Vaullegeard, Achille. — Note sur un Cestode parasite de l'Hyas ùranea. 1894, p. 59. — Note sur la présence du Bucephulus Haimeanas dans le Tapes decussatus (Linné) et dans le Tapus pullastra 'Montagu). 1895, p. 83. — Métamorphoses et migrations du Tetrarhgnchus mficolis (Eisenhardt). 1895, p. 83. — Notices helminthologiques. 1899, p. 72. — Recherches sur les Tétrarhynques. 1899, p. 88. Viaud-Grand-Marais, D»'. — Tableau synoptique des Serpents du Nord, de l'Ouest ot du Centre de la France. 189(5, p. ,'i. — Contribution à l'étude médicale du Teichomgza fusca Macquart. 1898, p. 38. X. — Un Lamie dans les eaux vendéennes. 1898, p. 1. II. — BOTANIQUE 1. - PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Baret. — Aquarelles de Champignons de la Loire-Inférieure et liste des espèces. 1900, p. x. Bonamy, 1)'-. — Lecture d'une lettre de Bonamy, auteur de Florae Namnetensis prodromus, au sujet du Magnolia et du Platane d'Occident plantés à la Maillardière, près Nantes. 1895, p. xli. Bonjour, S. — Sur la situation anormale d'une Heur chez le Papaver orientale. 1898, p. xxm. — Sur la capture de divers insectes par VArauja albehs, Asclé- piadèe du Brésil. 1898, p. xxvi. Borgogno. — Sur le Melobesia crassa, Algue calcaire de la famille des Corallinacées, recueilli aux Chanquerelles, île d'Yeu. 1893, p. lu. — Aspidium angulare à iéuilles polymorphes et Aspidium récolté à Vertou. 1897, p. lvi. Observations de MM. Viaud-Grand- Marais et E. Marchand. Bureau, Km. - Crocus vermis au village de la Mirais, route de Treillières à Sucé. 1895, p. xlv. Bureau, Ém. et Camus, F. - Liste de Mousses, Sphaigncs, Hépa- tiques rares pour la Loire-Inférieure. 1892, p. xxxv. — Quatre Sphagnum nouveaux pour la France : Sphagnum molle, Sph. Warnstorfii, Sph. obtusum, Sph. riparium. 1896, p. lui. Camus, I)'' F. — Asplenium marinum L. sur les ruines du château de Châteaulin. 1891, p. 242. — Lycopodes et Lichens intéressants pour la Flore bretonne. 1897, p. lix. — Excursions botaniques autour de Landerneau. 1900, p. xxxiil Chrétien. — Présentation de Champignons récoltés aux environs de Nantes. 1896, p. xlviii. — Sur quelques Champignons récoltés au parc Le Lasseur, à Nantes. 1896, p. lvi. Dominique, Abbé .1. — Sur une importante localité de Specularia Spéculum DC, 1895, p. lui. 40 BULL. SOC. SC. N'AT. OUEST FR. - lre SÉR. 1891-1900 Doùteau. — Sur une curieuse forme de Chou cultivée en Vendée. 1891, p. 69. Sur la présence, en Vendée, de Smi/rnium olusastrum, Sedum reflexiim et S. Fabaria. 1894, p. xnv. - Sur les stations de ÏIxia Bulbocûdium, en Vendée. 1894, p. l. - Monotropa hypopitys Lin. Bois des Bouchainps, prés Mon- champs, Vendée. 1897, p. xli. Fortineau, Dr. -- Présentation de deux Champignons : Hydnum erinaceum et Polijporus adustus. Gadecëau, Emile. — Voyage botanique à Belle-Ile-en-Mer : Scirpus pauciflorus et une Mousse : Schistotega osimindacea., 1892, » p. xxxv. — Freylinia cestroides Colla, du Cap de Bonne-Espérance, cultivé au Jardin des Plantes de Nantes. 1892, p. xxxvui. — Observation sur VAllium subhirsutum signalé à Belle-Ile-en- Mer par M. Le Grand. 1892, p. xxxix. — Gladiolus byzantinus à Belle-Ile-en-Mer, supposé échappé des jardins. 1892, p. xxxix. — Sur la naturalisation de VAllium subhirsutum dans le Finistère. 1893, p. xxxiii. — Narcissus biflorus découvert, en Vendée, par M. Douteau. 1893, p. XLV. — - Œnanthe peucedaiiifolia et Œ. silaifolia. 1893, p. xl. — Sur les tubercules des Œnanthe et leurs propriétés. 1893, p. xlii. Observations de MM. Robert et Viaud-Grand-Marais. — Sur la rapide germination de la graine du Lepidium sativum, vendue sous le nom de « graine du Dahomey ».*1893, p. lu. — Fruits mûrs du Coignassier de la Chine, Cydonia sinensis, cueillis à Nantes. 1893, p. i.v. — Sur cpiclques Narcissus. 1894, p. xlii. — Sur VAllium subhirsutum signalé à Belle-Ile-en-Mer par M. Le Grand. 1894, p. xlvii. — Lettre de M. le Dr Corbineau relative à des empoisonnements par VŒnanthe crocata. 1894, p. xlix. Discuta Platani, L'rédinée des Platanes, 1891. p. l. — Sur la présence de Viccia villosa sur la voie du chemin de ter, entre Couëron et Cordemais. 1894, p. L. II. BOTANIQUE. — 1. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 41 Gadeceau, Emile. — Présentation d'une feuille de Platane d'Occi- dent. 1894, p. lvi. Présentation de Fougères anomales. 1 894 , p. j.viii. - Sur le Poli/podium présenté par M. Ménager. 1895, p. xxxvi. Voy. aussi Ménager. — Sur le Cassinia Vauvilliersi Ilook, sous-arbrisseau cultivé à Nantes. 181)5, p. xxxvn. - Isoetes Hystrix à Quiberon. 18!),"), p. xlvii. - Polygonum Bistorla L. et Turrilis glabra Linn. dans la vallée de la Divàtte. 189."), p. xux. — Visite à VArboretum de M. Allard, à Angers. 1895, p. i.iv. Excursion botanique dans la forêt de Paimpont. 1896, p. xlix. Girauu. — Sur la présence de Trifolium elegans et Rapistrum rugosum à la gare d'Orléans, à Nantes. 1893, p. li. Gordé. — Plantes exotiques introduites au Jardin des Plantes de Nantes sous l'initiative de la Société d'Horticulture. 1891, p. (59. MifcRAis, Abbé E. — Découverte du Romulea Bulbocodium Seb. et Maur.- sur les roebers de Cheffois, Vendée. 1891, p. 238. Marchand, Ernest. — Sur des Heurs-pièges : Araujia sericifera et Mandevillea suaveolens. 1899. p. n. Observation de M. Ménier. — Présentation d'une Fraise monstrueuse. 1900, p. xxvi. Marmy. — Lettre sur la fructification du Gingko biloba L. au Jardin des Plantes de Nantes. 1895, p. lv. Ménager Raphaël. — Curieux Polypodium du Faou, Finistère ; Isoetes Hystrix et Ophioglossum lusitanicum, pointe de Ker- morvan, près le Conquet. — Observation de .M. E. Marchand sur le Polypodium, Ménier, Ch. — Sur la découverte d'une Ustilaginée : Schraeteria Decaisneana de Toni, aux environs de Nantes. 1891, p. 72. —/Froment attaqué par YOphiobolus graminis. 1891, p. 12(5. — Le Phylloporus Pelletieri à OrVault. 1891, p. 126. — Salix rugosa Smith, Lloyd ; Marchanda polymorpha L. fructifié au Canal maritime, près Nantes. — Trîcholoma Georgii des environs de Nantes. 1892, p. xxvm. — Fleurs coloriées artificiellement avec des couleurs d'aniline. 1892, p. xxvi n. 42 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST 1TI. — Ve SÉR. 1891-1900 Ménier, Ch. — Merulius lacrijmans développé sur le carrelage d'un cellier. 1892, p. xliii. — Empoisonnements par l'Amanite phalloïde. 1892, p. xliii. — Sur un article de Y Indépendant de la Charente-Inférieure au sujet d'un empoisonnement attribué, par ce journal, à VAmanita rubescens? 1892, p. xliii. — Liste de Champignons récoltés par M. Donatien Levesque dans la forêt de Paimpont, Ille-et-Vilaine. 1893, p. xxxi. — Sur la présence d'une rare Pezize : Otidea radieulata Sow. à Bagatelle, près Nantes. — Peziza coccinea à Oudon et Turritis glabra à Vertou, Loire- Inférieure. 1893, p. xlvii. — Sur deux Champignons : Pleurotus ostrealus et Onygena piligena. 1893, p. xlviii. — Sur quelques plantes de l'île d'Yeu, entre autres Ophîoglossum lusitanicum. 1894, p. xlv. — Sur YEntoloma clgpeatum Linn. Fr. Champignon récol'.é dans la vallée de la Loire. 1894, p. xlv. — Qlnanthe peucedanifolia et CE. silaifolia en Loire-Inférieure. 1894, p. xlvii. — Sur la découverte de Trieholoma colossum en Loire-Inférieure. 1894, p. lvi. — Sur une Pezize : Sareoseypha coccinea Jacq. récoltée à Cler- mont-sur-Loire. 1895, p. xxxix. — Empoisonnement par VAmanita phalloïdes. 1895, p. xlvii. — (Enanthe peucedanifolia ù Bouaj^e, aux Cléons et entre la Haie-Fouacière et Saint-Fiacre. 1895, p. xlix. — Malva parvifiora et Buplevrum protractrum, plantes étrangères à la région, recueillies à Boche-Maurice, près Nantes. 1895, p. li. — Sur des Orchis hybrides recueillis à Arthon. 1895, p. li. — Ornithopus Martini Giraudais, à Arthon. 1895, p. li. — Sur une Lépiote recueillie dans une serre du Jardin des Plantes de Nantes. 1895, p. li. — Amanita junqùilla Ouelet. 1896, p. xxxix. — Ophîoglossum vulgatum, var. ambiguiim et 0. lusitanicum. 1890, p. H). II. BOTANIQUE. — 1. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 43 Ménier, Cli. — Peziza coccinea à Mauves, Oudon, Clisson. 1890, p. XLI. — Thlaspi perfoliatum L. à Chéméré. 1896, p. xlii — Ustilago Ornithogali sur les feuilles du Gagea bohemica. 1890, |). XLII. — Phallus imperialis Kahlmer. 1896, p. xlviji. — Lepiota Menieri Quclet. 1896, p. lv. — Hydnum coralloidcs. 1896, p. lvi. — Entyloma Camusianuin Hariot, Ustilaginée de la Loire-Infé- rieure. 1897, p. xli. — Orchis conopsea avec un éperon anormal rentrant dans la fleur. 1897, p. lui. — Lepiota echinata Quelet = Psaliota cchinata Pries. 1897, p. lviii. — Sur YOphioglossum lusitanîcum var. bfitannicum Le Grand. 1897, p. lix. — Tabcr brumale à Palluau, Vendée. 1898, p. ix. — Ophioglossum vulgatum à fronde presque arrondie. 1898, p. xvi. — Sur quelques plantes de l'île de Groix, nouvelles pour cette localité. 1898, p. xx. — Champignons de. l'île de Groix. 1899, p. n. — Bonnemaisonia hamifera, Algue lloridée du Japon, et son apparition sur les côtes de France. 1899, p. xxv. — Sur l'article de M. W. Botting Henisley relatif à Matthiola oyensis, paru dans le n° 663 du " Cwiis's Bolanical Maga- zine ". 1900, p. xin. — Sur une branche de Pécher dont chaque fleur a produit cinq petites pèches. 1900, p. xx. — Œnanthe peucedanifolia et Œ. silaifolia en Loire-Inférieure. 1900, p. xxv. — Plantes de la Prairie-au-Duc, à Nantes, appelées à disparaître. 1900, p. xxv. — Sur la présence de Rumcx maximus au lac de Grand-Lieu. 1900, p. xxv. Picquenard, Cli. — Anciennes forêts de la Bretagne. 1897, p. xxxix. — Découverte du Sticta aurata Ach. à l'état fertile dans le Finistère. 1898, p. xvm. 44 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. lrc SKI',. 1891-1900 Picquenard, Ch. — Ulsoetes palustris. Etang de Rosporden, Finis- tère. 1898, p. xxvi, — Don de Lichens au Muséum de Nantes. 1898, p. xxvm. — Deux Lichens nouveaux pour le Finistère : Cladonîa incrassata Flœrck et Plaigsma placorodia Aeh. 1898, p. xxix. — Sur la présence, dans le Finistère, de Lecanora lacustris Fries., L. polytropa Aeh. et Sphagnum Pijhvi. 1899, p. xn. — Sur la présence de Lecahia panicea Mùller, sur les Abies de la montagne de Locronan, Finistère. 1899, p. xiv. — Sur la découverte d'Anémone apènnina faite, par M. Ménager, dans les landes des montagnes d'Are. 1899, p. xvn. Observa- tion de M. Ménier. — A propos de l'Anémone apènnina dans le Finistère. 1899, p. xx. Plantard, IX — Lettre au sujet du Mendias laergmans, Champi- gnon développé dans son habitation, à Mesquer. 1899, p. xi. Rocxeau, Ch. père. — Présentation de dix planches de Champi- gnons. 1891, p. 241. Viaud-Grand-Marais, D' , — Polygonum lapathifolium L. el P. nodo- sum Pers. 1891, p. 239. — Le Ranunculus sceleratus n'est pas aussi dangereux que son nom l'indique. 1891, p. 329. — Note sur le Cakile maritîma el ses difîérentes formes. 1891, p. 239. — Sur quelques Lichens de I'Onest, des genres : Stieta, Ricasolia, Physcia. 1891, p. 243. - Sur les Lichens du genre Parmelia. 1892, p. xxi. - Sur les Lichens du genre Phgscia. 1892. p. xxiv. — Sur les Lichens du genre Ramalina. 1892. p. xxxi. - Agrostis interrupta découvert à Saint-.Iean-de-Monts, Vendée, par M. l'abbé Gabory. 1892, p. xi.ii. - Mendias laergmans et ravages de ce Champignon. 1892, p. xi.iu. - Empoisonnement, à Noirmoutier, attribué à YAmanita panthe- riiui. 1892, p. XLiv. — (Knanlhe peticedanifolia et (K. sîlaifolia. 1899, p. xi.v. — Nicandra phgsaloides et Solanum ochroleucum. 1893, p. ri. - Sur les fruits du Lycium arrivés à maturité, aux environs de Nantes. 1893, p. lv. II. BOTANIQUE. 1. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 45 Viaud-Grand-Marais, Dr. — Plantes de l'île de Miquelon : Sarra- cenia purpurea, Cornus suecica et canadensis. 1893, p. lvi. — Narcissus biflorus des landes de Chantonnay, Vendée, envoyé par M. Douteau. p. xxxvn. — Asplenium namnetense Eïectoi est synonyme d'Asplenium mari- niiin. 1891, p. xi. i. Observation de M. Ménier. - Trixago bicolor à l'île d'Yeu. 1894, p. xlvii. — Sur les Lichens du genre Cladonia, de l'île de Noirmoutier. 1895, p. xi.i. — Sur les bourgeons surnuméraires. 1896, p. xlii. — Sur le Lemna arhiza, à Noirmoutier. 1896, p. un. Observation de M. Gadeçeau. — Figures coloriées de Champignons publiées par le Petit Journal. 1896, p. liv. — Sticta aurata à l'île de Groix. 1897, p. li. — Usage des fruits du Strychnos potatorum pour la purification de l'eau. 1897, p. li. — Présentation de Matthiohi tricuspidata provenant de graines envoyées d'Athènes. 1897, p. lui. - Orobanche hederse envahissant les racines des Rosiers. 1897. p. LIV. -- Scabiosa maritima, recueilli à Noirmoutier, par M11" de Bour- mont. 1897, p. lvii. — Lichens sur les tiges desséchées des Fougères, à Noirmoutier. 1897, p. lvii. — Présentation de Matthiohi oyensis vivant, cultivé. 1899, p. xv. — Sur la présence de Nicandra physaloides et Amaranthus retroflexus dans différents terrains remaniés, à Nantes. 1899, p. XXII. — Sur le Physcia ciliaris. 1899, p. xxn. — Œnanthe peucedanifolia, près de la Pinelière, au Loroux- Bottereau. 1900. p. xxv. 46 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lrc SKIl. 1891-1900 MUSEUM Herbier de Mme Mosneron-Dupin et Exsiccata des Algues de Lloyd offerts par M. Guibourd de Luzinais. 1893, p. xxxiv. Lycoperdon giganteum, Vesse-de-Loup géante ; Breuil-Baret, Ven- dée, 13 août 1893, envoyé par M. le Dr Pérotin. 1893, p. lui. Polyporus margînatus ; Riaillé, Loire-Inférieure. 1893, p. lvi. Don des 23? et 24'- fascicules des Algues de l'Ouest de Llyod, par l'auteur. 1894, p. xxxiv. Azolla fructifies; Paimbœuf, 28 mai 1894, envoyés par M. Leclaire. 1894, p. xlviii. Saxifvaga granulata L. ; Bois-Soleil, près Cballans, par M. le D' Fortineau. 1897, p. lui. Phanérogames, Fougères, Lycopodes, Mousses, Sphaignes de Bre- tagne. Don de M. Picquenard. 1897, p. lv. Premier fascicule des Lichens du Finistère, offert par M. Picque- nard. 1899, p. xxiii. Polyporus fomentarius, Polypore amadouvier. Forêt du Gàvre. Offert par M. Revelière. 1900, p. vi. Observation de M. Cli. Ménier. Nicotiana rustica dans les terrains remués du Musée Dobrée, à Nantes. 1900, p. xxxi. 2. — TBAVAUX ORIGINAUX Boudieu. — Description de deux nouvelles espèces de Disco- mycètes du genre Lachnea. 1897, p. 147, pi. m. Brunaud, P. — Additions à la Flore mycologique de Saintes et de Fouras (Charente-Inférieure). 1893, p. 217. — Champignons récoltés dans la Charente-Inférieure en 1892. 1894, p. 33. . Bureau, Fd. — Excursion botanique du Muséum d'histoire natu- relle de Paris aux environs de Nantes et sur le bord de l'Océan, du 5 au 11 août 1892. Compte rendu. 1893, p. 1. Bureau, Ém. et Camus, Fernand. — Les Sphaignes de Bretagne. Catalogue des espèces et des variétés trouvées dans cette région, avec ligures, description et tableaux analytiques. 1890, p. 31 et 217. II. BOTANIQUE. 2. TRAVAUX ORIGINAUX 47 ('.amis, F. — Etudes bryologiques sur le département de la Loire- Inférieure. Examen de l'herbier Pradal. 1891, p. 34. — Une station extra-littorale de l' Asplenium marinum. 1893, p. 106. — Sur une Mousse du département des Côtes-du-Nord, consi- dérée jusqu'ici comme le Dicranum viride (Sull.). 1895, p. 67. — Muscinées de File de Groîx. 1899, p. 89. — Hépatiques de l'herbier Pradal. 1899, p. 121. — Note sur les Muscinées de l'archipel de Bréhat, Côtes-du- Nbrd et Ftude préliminaire sur les Muscinées du département des Côtes-du-Nord avec une liste des espèces de ce dépar- tement. 1900, p. 105. Gadeceau, Km. —Note sur une série d'anomalies observées sur un pied d'Orchis conopea L. 1891, p. 171. — Notes sur quelques Orchidées de la Loire-Inférieure. 1892, p. 1, pi. i. — Promenades bofaniques au canal maritime de la Basse-Loire, avec une carte. 1892, p. 11. — Liste des Plantes observées à l'île Dumet, près Piriac (Loire- Inférieure), le 3 août 1880. 1892, p. 226. — Fltude sur la fleuraison, en pleine terre, à l'air libre, du Musa ensete Gmel. et sur quelques autres phénomènes de végéta- tion observés à Nantes pendant l'année 1893. 1894, p. 1, fig. — Sur quelques Narcisses du groupe Ajax. 1894, p. 97. — Note sur les Platanes. 1894, p. 105, pi. iv, v et vi. — Lettre de François Bonamy à Bernard de Jussieu (1765). 1895, p. 75. — Première liste additionnelle à la Florule du canal maritime de la Basse-Loire. 1895, p. 27. — Lettre de M. W. Trelease à M. Gadeceau sur les Platanes. 1895, p. 35. — Note sur le Polypodium cambricum. 1895, p. 141, pi. iv. — Note sur un Cimenta litigeux. 1895, p. 145, pi. iv'^. — A propos de la 5e édition de la Flore de l'Ouest, de J. Lloyd. 1896, p. 117. — Notice sur la vie et les travaux de James Lloyd (portrait). 1896, p. 137. 4(S BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FK. -- lre SÉR. 1891-1900 Guillemot, J. — Champignons observés aux environs de Cher- bourg. 1893, p. 115. Léveillé, Hector. — Essai sur les Centaurea du Maine. 1897, p. 273. Lloyd, J. — Note sur le Festuca uvina L. 1891, p. 170. Marais, Abbé E. — Contribution à la Flore de la Vendée. Note sur le Romulea Balbocodium Séb. et Maur. 1891, p. 23(5. Marchand, Ern. — Note sur un cas de syhanthie observé chez la Pulmonaire à feuilles étroites (Pulmonaria angustifolia L.). 1894, p. 77, pi. m. — Note sur la Heur des Crucifères, à propos d'une anomalie florale chez le Cheiranthus Cheiri L. 1890, p. 159, pi. m. Marchand, Ernest et Bonjour, Samuel. — Sur les fleurs pièges de YAraujia sericifera Brot. et du Mandevillea suaveolens Lindl. fig. 1899, p. 57. Ménier, Ch. — Note sur le Coprosma foliosa A. Gray, cultivé dans les serres du Jardin des Plantes de Nantes. 1891, p. 31, pi. i. — Le Grammitis leptophylla S\v. dans la Loire-Inférieure. 1891, p. 79. — Altération d'une gaze iodoformée par un Champignon du genre Cladosporium. 1891, p. 162. — Empoisonnement par les Champignons. 1892, p. 65, pi. iv et v. — Note sur une nouvelle Psalliote, Psalliotu ammophîla, décou- verte dans la Loire-Inférieure. 1893, p. 67, pi. n. — Note sur la découverte de YŒnanthe peucedanifolia Pollich dans la Loire-Inférieure. 1891, p. 101. — Ascomycètes hypogés de la Loire-Inférieure. — Elaphomycés, Tubéracés, Cénococcés. 1895, p. 1, pi. i. — Sur les Ophioglosses de la Flore de l'Ouest. 1897, p. 1, pi. i. Ménier, Ch. et Camus, F. — Fragments de Lichénologie bretonne. 1892, p. 230. Picquenard, Ch. — Contributions à la Flore du Finistère. 1891, p. 76 et 160. — Herborisations dans le sud du Finistère. 1892, p. 45. — Contributions à la Flore de la Bretagne. 1892, p. 234. — Exploration botanique du littoral sud-ouest du Finistère- 1893, p. 37. II. BOTANIQUE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 49 Picquenard, Ch. — Les Amaryllidées et les Liliacées naturalisées dans le Finistère. 1893, p. 100. — Analyse détaillée des Carex appartenant à la Flore bretonne. 1893, p. 247. — Le Ranunculiis nodiflorus L. en Ille-et-Vilaine. 1894, p. 159. — Herborisations dans l'Ile-et-Vilaine, le Morbihan et le Finistère, d'octobre 1892 à octobre 1894. 1895, p. 37. — Étude sur les formes bretonnes appartenant au groupe du Polystichwn spinulosum de la Flore de l'Ouest. 1897, p. 15, pi. il. — Catalogue des Plantes vasculaires spontanées du département d'Ille-et-Vilaine. 1897, p. 29. — Herborisations lichénologiques dans le Finistère, de 1867 à 1898. 1898, p. 73. — h'Isoetes lacustris L. dans le Finistère. 1898, p. 97. — Un Lichen nouveau : le Bilimbia corisopitensis. 1899, p. 87. — Contributions à l'étude comparée de la Flore lichénologique du Finistère et de l'Ille-et-Vilaine. 1899, p. 111. — Herborisations lichénologiques dans le Finistère, d'octobre 1897 h octobre 1899. 1900, p. 91. Rousseau, Philéas. — Catalogue des Plantes vasculaires spontanées de l'île de Ré, et des Plantes qui y sont le plus communé- ment cultivées. 1899, p. 147, pi. xvm [carte de l'île de Ré]. Viaud-Grand-Marais. — Note sur le Matthiola oyensis (Mén. et V.-G.-M.). 1891. p. 164. — Note sur les Parmelia et les Physcia de l'Ouest. 1892, p. 155. — Catalogue des Plantes vasculaires de l'île de Noirmoutier, avec une carte. 1892, p. 161. Viaud-Grand-Marais et Ménier, Ch. — Catalogue des Plantes vasculaires de l'île d'Yeu. 1894, p. 117. Violleau, Abbé E. — Muscinées nouvelles pour la Vienne ou les Deux-Sèvres. 1894, p. 193. 3. - EXTRAITS ET ANALYSES Avice, Dr. — Note sur un bois d'Arbousiers dans les Côtes-du- Nord. 1896, p. 55. 50 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900 Avice, Dr. — Note sur une variété du Solanum Dulcamara L. 1896, ]). 57. — Sur une variété maritime du Solanum Dulcamara. 1899, p. 89. — Sur le Solanum Dulcamara var. maritima |Extrait d'une lettre adressée à M. Malinvaud]. 1900, p. 62. Balle, Ém. — Description d'une nouvelle Campanule découverte aux environs de Vire (Calvados). 1895, p. 55. Bal dix, Al. — Notes sur quelques plantes litigieuses ou inédites de la Vienne. 1892, p. 107. — Notes et observations sur quelques plantes de la Vienne. 1893, p. 118. Baudouin, Marcel. — Le Pancralium maritimum dans l'Ouest de la France et les anomalies de la Heur. 1898, p. 12. Bernard, G. — Sur la vente des Champignons comestibles. 1891, p. 26. Boxxier, G. — Flore de France, 1891, p. 36. Boïting Hemsley, W. — Matthiola sinuata var. oyensis [Trad. par M. Ch. MénierJ. 1900, p. 10, pi. color. Boudier. — Nouvelles espèces de Champignons de France. 1894, p. 89, pi. i. Bouvet, G. — A. Boreau. Son autobiographie. 1896, p. 54. - Muscinées du département de Maine-et-Loire. 1897, p. 26. — Muscinées du département de Maine-et-Loire (supplément n° 1). 1899, p. 79. — Supplément aux Muscinées du département de Maine-et-Loire. 1899, p. 80. Breton, A. Le et Niel, E. — Champigons nouveaux ou peu connus, récoltés en Normandie (5e liste, pi. gravée). 1894, p. 116. Brunaud, P. — Sphœropsidées récoltées jusqu'à ce jour dans la Charente-Inférieure. 1891, p. 62. — Supplément à la liste des Hyménomycètes récoltés dans la Charente-Inférieure. 1896, p. 17. — Miscellanées mycologiques. 1899, p. 95. Calvé, Le et Malherbe, I)r H. — Sur un Trichophyton du Cheval à cultures lichénoïdes ^Trichophijlon minimum'. 1900, p. 19. II. BOTANIQUE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 51 Camus, Fernand. — Sur les collections bryologiques du Musée régional de Cholet. 1891, p. 21. — Découverte de Y Hymenophijllum Wilsoni Iloock. dans les Côtes-du-Nord. 1894, p. 88. — Le Lejeunea (Phragmieoma Dum.) Mackayi (Hoock) en France. 1900, p. 74. — Présence en France du Lejeunea Rosseltiuna Mass., et remar- ques sur les espèces françaises du genre Lejeunea. 1900, p. 74. Camus, Jules. — Les noms des plantes du livre d'heures d'Anne de Bretagne. 1895, p. 52. Cardot, Jules. — Une Fontinale nouvelle. 1890, p. 58. — Répertoire sphagnologique. Catalogue alphabétique de toutes les espèces et variétés du genre Sphagnum, avec la syno- nymie, la bibliographie et la distribution géographique, d'après les travaux les plus récents. 1899, p. 79. Chabert, Alfred. — Un Luzula critique de la flore parisienne. 1896, p. 53. Chapelle, de la. — UAsplenium marinum L. dans un puits. 1894, p. 21. Chartier-Grilhot. — Note sur VAzolla filiculoides Lamk. 1899, p. 44. Chevalier, Auguste. — Catalogue des plantes vasculaires de l'arrondissement de Domfront, avec notes critiques et observations biologiques. 1895, p. 14. — Les Fossombronia de l'Orne et leurs stations. 1895, p. 56. — Recherches et observations sur la Flore de l'arrondissement de Domfront (Orne). Plantes vasculaires et Characées. 1898, p. 10 et 1899, p. 46. — La Flore adventive des ruines du château féodal de Domfront. 1898, p. 11. — Deux plantes nouvelles pour la Flore française. 1898, p. 12. — Sur la présence du Sedum Fabaria Koch dans le massif breton. 1898, p. 44. — Deux plantes intéressantes du département de la Mayenne. 1899, p. 44. — Observations sur la castration des plantes par le froid et sur la cleistogamie hivernale. 1900, p. 15. 52 KULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900 Chevallier, Abbé E. — Contributions à la Flore de la Sarthe. 1891, p. 47. — Contributions à l'histoire naturelle de la Sarthe (Botanique). 1891. p. 17. Citerne, Dr Paul. — Le Jardin des Plantes de Nantes. 1898, p. 43. — Le Jardin botanique de l'École de plein exercice de Médecine et de Pharmacie de Nantes. 1898, p. 44. Clos, I). — Sur les Anagallis phœnica Lam. et cœrulea Schreb. 1898, p. 8. Contributions à l'Histoire naturelle de la Sarthe. — Botanique. 1892, p. 100; Relevé des observations faites en 1892. 1893, p. 119. — Voir Gentil, A. Copineau. — Sur YOphrys pseudo-speculum D C. 1892, p. 23. Corbière, L. — Compte rendu de l'excursion faite par la Société linnéenne de Normandie, les 27 et 28 juin 1890, à Pont- Audemer et au marais Vernier (Eure). 1891, p. 46. — Excursions botaniques aux environs de Carentan (Manche). 1892, p. 22. — Compte rendu des excursions botaniques faites par la Société linnéenne de Normandie aux environs de Granville et aux îles Chausey. 1892, p. 96. — Nouvelle Flore de Normandie, contenant la description des plantes qui croissent spontanément, ou sont cultivée? en grand, dans les départements de la Seine-Inférieure, l'Eure, le Calvados, l'Orne et la Manche. 1894. p. 114. — Additions et rectifications à la nouvelle Flore de Normandie. 1896, i>. 11. - Le Desmatodon Gasilîeni Vent, est-il une espèce nouvelle ? Quelques mots sur les Pottia du littoral. 1896, p. 58. — Supplément aux Muscinées du département de la Manche. 1897, p. 37 — Deuxième supplément à la nouvelle Flore de Normandie. 1899, p. 14. — Les landes de Lessay. 1900, p. 72. Covec, Le. — Liste des Champignons trouvés dans le département d'Ille-et-Vilaine. 1895, p. 56. — Note sur quelques espèces rares de Champignons. 1895, p. 59. II. BOTANIQUE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 53 Covec, Lk. — Liste méthodique des Champignons trouvés dans le département d'Ille-et-Vilaine et principalement dans les environs de Rennes. 1897, p. 28. Covec, Le, Colleu, P. et Lefeuvre. — Présentation de Champi- gnons. 1893, p. 25. Dangeard, P. -A. — Le Botaniste, journal paraissant (5 fois l'an. 1891, p. 36. — Une maladie du Peuplier dans l'Ouest de la France. 1897, p. 11. Daniel, Lucien. — Les Champignons de la Mayenne. 1893, p. 25. — Liste des Champignons basidiomycètes récoltés jusqu'à ce jour dans le département de la Mayenne. 1893, p. 81. — Les Champignons de la Mayenne, 21' supplément. 1894, p. 89. — 31' supplément. 1895, p. 58. — 41' supplément. 1897, p. 11. — Contribution à l'étude de la Flore de la Mayenne. 1895, p. 16. — Recherches historiques sur les botanistes mayennais et leurs travaux. 1895, p. 18. — Champignons nouveaux pour la Flore d'Ille-et-Vilaine. 1899, p. 80. Daniel, Joseph. — Contributions à la Flore de la Mayenne. 1896, p. 15. — Influence du sujet sur la postérité du greffon. 1896, p. 29. Decuillé, Ch. — Lichens récoltés aux environs d'Angers. 1894, p. 22. Dismier, G. — Aperçu sur la Flore bryologique de Pont-Aven (Finistère). 1900, p. 74. Dominique, Abbé J. — Les Lichens d'un récif. 1891, p. 52. Douteau, J. — Contributions à la Flore vendéenne. 1894, p. 19. — Flore de Vendée. 1896, p. 52. — Nomenclature des plantes trouvées en Vendée depuis 1889 jusqu'à nos jours. 1897, p. 24. Douteau, J. et autres. — Catalogue des plantes vasculaires et spontanées du département de la Vendée, recueillies par Pontarlier et Marichal, augmenté de la liste des plantes trou- vées depuis 1889 jusqu'à ce jour. 1895, p. 54. Duc, René. — L'histoire de nos vieux arbres. 1900, p. 16. Dufour de la Thuillerie, A. — Note sur les Daucus carota et gummifer. 1900, p. 14. 54 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900 Dupain. — Note sur un certain nombre d'Agaricinées récoltées dans les environs de la Mothe-Saint-Héray. 1897, p. 28. Duret, V. — Quelques plantes rares de la Charente. 1891, p. 47. Excursions botaniques dans la Charente-Inférieure. 1893, p. 77. Foucaud, J. — Note sur une nouvelle espèce du genre Muscari. 1892, p. 19, pi. i. ' — Recherches sur quelques Œnanlhe. 1893, p. 76. — Le' Plantcujo serpentina Vill. dans le département de la Cha- rente-Inférieure. 1893, p. 78. Foucaud et Jousset. — L'Iris sibirica dans la Charente-Inférieure. 1891, p. 112. Fouillade, A. — Note sur la Flore des communes du département des Deux-Sèvres situées au sud de la Boutonne. 1899, p. 45. Gadeau de Kerville, Henri. — Les vieux arbres de la Normandie. — Etude botanico-historique. 1900, p. 62. — L'If du cimetière de Saint-Jean-le-Thomas (Manche). 1900, p. 72. — Les Chênes porte-gui de la Normandie. 1900, p. 72. Gadeceau, Em. — A propos de YAllium subhirsutum récemment signalé à Belle-Ile-en-Mer. 1893, p. 112. — Les marais de l'Erdre, près Nantes, et le Malaxis palndosa Sw. 1895, p. 43. — Le Lobelia Dortmanna L. dans la Loire-Inférieure. 1898, p. 42. Gentil, Amb. — Les Anémones de la Sarthe. 1891, p. 15. — Inventaire général des plantes vasculaires de la Sarthe, indi- gènes ou naturalisées et se reproduisant spontanément. 1892, p. 168; 1895, p. 17. — Contributions à l'histoire naturelle de la Sarthe. Relevé des observations faites en 1893. 1894, p. 44. - Voir Contri- rutions. — Contributions à la Flore sarthoise. Relevé des observations faites en 1895. 1896, p. 15; en 1896. 1897, p. 24; en 1897. 1898, p. 9 ; en 1898. 1899, p. 43 ; en 1899. 1900, p. 13. — Histoire des Roses indigènes de la Sarthe. 1898, p. 42. — Quelques mots au sujet du Rosa macrantha Desp. 1899, p. 42. Gillot, X. et Parmentier, P. — L'Anatomie végétale et la Bota- nique systématique ; nature hybride du Rume.v palustris Sm. 1899, p. 19. II. BOTANIQUE. — 3. EXTRAITS ET ANALYSES 55 Gomont, Maurice. — Note sur un Calothrix sporifère (Calothrix stagnalis sp. n.). 1890, p. 16. Gordk, E. — Note sur le Magnolia de la Maillardière. 1 , p. 54. — Le Crambé maritime. 1897, p. 24. Gillot, D<\ — Notes sur VEu.phorbj.0. viridiflora Waldsl et Kit. 1893, p. 117. Grand, A. Le. — Une espèce d'AlUam nouvelle pour la région occidentale de la France. 1892, p. 1(58. — Sur le Doronicum scorpioid.es du centre de la France cl ses affinités. 1894, p. 62. — Sur YAllium siibhirsutum de Belle-Ile. 1894, p. 71. — Note sur deux plantes nouvelles pour la France : Valerianella cupiilifera Le Grand et Ophioglossum lusitanicum var. bri- tannicum Le Grand. 1897, p. 57. Grelet, Abbé L.-J. — L'Ophrys aranifera et ses diverses formes dans le midi des Deux-Sèvres. 1900, p. 12. Guérin, Ch. — Observations biologiques sur le Gui , Viscum album'. 1900, p. 15. Guignard, L. — Observation sur l'appareil mueifère des Lamina- riacées. 1892, p. 168. Guitteau. — Notes sur quelques plantes inconnues ou à peine signalées dans la Vienne. 1893, p, 116. Hariot, P. — Notes sur quelques Ustilaginées. 1893, p. - Sur les fossiles trouvés à Gourbesville, par M. de Lapparent. 1891, p. 104. Glaxgeaud, Ph. — Le Lias et le Jurassique moyen en bordure à l'ouest du Plateau central. 1895, p. 62. - Sur le Jurassique supérieur des environs d'Angoulème. 1898, p. 54. - Sur le Portlandien des Charentes. 189!), p. 50. - Les dislocations du sol aux environs de Montbron (Charente). 1899, p. 100. — Un exemple des divers faciès que peut présenter une forma- tion géologique : le Portlandien des Charentes. 1899, p. 100. - Les formations tertiaires au sud du détroit poitevin. 1899, p. 100. Grossouvrk, A. dp:. — Sur la position de la craie de Touraine. 1891, p. 72. — La craie à baculites du Cotentin, la craie et le tuffeau de Maestricht. 1891, p. 74. — Sur le système oolithique inférieur dans la partie occidentale du bassin de Paris. 1891, p. 98. — Sur le Callovien de l'ouest de la France et sur sa faune. 1891, p. 100. — Sur le conglomérat de la base de l'oolithe ferrugineuse de Baveux. 1893, p. 13. — Note sur les Grès à Sabalites. 1900, p. 44. III. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. — 3. EXTR. ET ANAL. 71 Jukes-Browne, A.-.I. et Hill, W. - Le Cénomanien de la Nor- mandie et du sud de l'Angleterre. 1899, p. 99. Kerforne, F.— Note sur l'Ordovicien de May-sur-Orae (Calvados). 1893, p. 67. — Faune des schistes et calcaires coblentziens de l'Ille-et- Vilaine 1898, p. 17. — Remarques sur les argiles fossilifères d'Apigné (Ille-et-Vilaine). 1898, p. 56. — Sur l'Ordovicien de la presqu'île de Crozon (Finistère). 1899, p. 96. — Note préliminaire sur le Système silurien de la presqu'île de Crozon, 1900, p. 36. — Esquisse tectonique de la région silurienne occidentale de la presqu'île de Crozon (Finistère). 1900, p. 36. - Note sur l'Ordovicien du sud de Hennés. 1900, p. 37; deuxième note. 1900, p. 81. - Sur le Gothlandien de la presqu'île de Crozon (Finistère). 1900, p. 39. — Niveau à Phacopa Potieri dans l'Ille-et- Vilaine. 1900, p. 40. — Sur les principaux niveaux du Dévonien de l'Ille-et-Vilaine. 1900, p. 43. Lacroix, Alfred. — Minéralogie de la France et de ses colonies. Description physique et chimique des minéraux. Étude des conditions géologiques de leurs gisements. 1891, p. 172; 1895, p. 20; t. I, 2<- partie et t. II, lr<' partie. 1896, p. 33, 64; t. II, 2" partie. 1898, p. 27. - Sur la structure et les propriétés optiques de divers silicates compacts ou terreux. 1898, p. 29. — Les modifications endomorphes du gabbro du Pallet (Loire- Inférieure). 1899, p. 47. — Sur la marcasite de Pontpéan (Ille-et-Vilaine ) et sur les pseu- domorphoses qu'elle constitue. 1899, p. 99. Lafitte, Louis. — Les déplacements du confluent de la Loire et de la Vienne. 1899, p. 100. Lapparent, A. de. — Sur le conglomérat de Gourbesville (Manche). 1891, p. 102. — Sur la chronologie des roches éruptives de Jersey. 1892, p. 29. 72 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900 Lapparent, A. de. — Note sur le eailloutis de Lamantins de Gourbeville (Manche). 1892, p. 159. — Sur l'âge du granité du nord-ouest de l'île de Jersey. 1894, p. 47. — Sur un gisement pliocène à Brévands (Manche). 1895, p. 35. Lebesconte, P. — Sur la présence du carbonifère en Bretagne. 1891, p. 34. — Existe-t-il une série d'assises nouvelles entre les schistes rouges et le Grès armoricain? 1891, p. 65. — Les poudingues rouges de Montfort. 1892, p. 61. — Étude géologique sur l'Ouest de la France. 1894, p. 47. — Les argiles miocènes du bassin de la Chaussairie. 1898, p. 56. — Périodes géologiques gallo-romaine et franque. Leurs relations avec le Quaternaire, le Pliocène et l'Époque moderne. 1900, p. 46. — Époques et mode de formation du détroit du Pas-de-Calais. Modifications subies par le littoral depuis l'origine du détroit jusqu'à nos jours. 1900, p. 49. — Couches à Goniatites et Phacops dans l'IUe-et- Vilaine. 1900, p. 78. — Coupe géologique de la Belle-Étoile, près Saint-Senoux, à Haute-Bouëxière, près la station de Guichen-Bourg-des- Comptes. 1900, p. 81. Lecornu, L. — Sur le massif silurien de Falaise et ses prolonge- ments, avec une planche de cartes et coupes. 1894, p. 25. Letellier. — L'Arkose d'Alencon. 1893, p. 123. — Études géologiques sur le massif silurien d'Écouves. 1899, p. 100. Lévy, Michel. — Sur l'évolution des magmas de certains granités à amphibole. 1895, p. 72 [Voyez aussi : Michel-Lévy]. Lignieh, Octave. — Végétaux fossiles de Normandie : I. Structure et affinités du Bennettites Morieri Scap. et Mgr. (sp.). 1894, ]>. 107 ; II. Contributions à la flore liasique de Sainte- Honorine-la-Guillaume (Orne). 1898, p. 65. Meunier, Stanislas. — Granit noduleux. 1892, p. 25. - Slaurophyton Inignolensis, nouveau fossile des grès armori- cains de Bagnoles (Orne). 1892, p. 32. — Sur le rôle de la sédimentation dans la constitution du sol d'une partie du département de l'Orne. 1899, p. 59. III. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. — .'*. EXTR. ET ANAL. 73 Michel, L. — Sur la présence de la Bertrandite dans le Béryl de Limoges (Haute-Vienne). 1891, p. 105. Miciiel-Lévy. — Sur les schistes de Saint-Lô el les roches qui les séparent du Grès armoricain. 1892, p. 149. Munier-Chalmas. — Note sur les terrains jurassiques de Nor- mandie. 1893, p. 41. — Étude préliminaire sur les terrains jurassique de la Norman- die. 1894, p. 48. (Fhlert, D.-P. — Sur la constitution du Silurien dans la partie orientale du département de la Mayenne. 1891, p. 64. — Sur le Dévonien des environs d'Angers. 1891, p. 91. — Sur le Silurien inférieur dans les Coëvrons. 1892, p. 27. — Description de deux Crinoïdes nouveaux du Dévonien du département de la Manche. 1892, p. 50. — Sur le genre Spyridiocriniis. 1892, p. 74. — Sur l'existence des Grès à Sabalites andegavensis dans le dépar- tement de la Mayenne. 1892, p. 77. — Sur les Triniicleus de l'Ouest de la France. 1895, p. 88. — Uralichas Ribeiroi des schistes d'Angers. 1897, p. 32. Œhlert, D.-P. et Bigot, A. — Note sur le massif silurien d'Hes- loup. 1899, p. 50. Picquexard, Ch. — Les argiles fossilifères d'Apigné (Ille-et-Vilaine) et le falun de la Dixmerie (Loire-Inférieure). 1898, p. 55. — Béponse aux remarques de M. Kerforne. 1898, p. 56. Pocta, D1' Philippe. — Parallèle entre le dépôts siluriens de la Bretagne et de la Bohême. 1897, p. 18. Potiche, vicomte de. — La baie du Mont-Saint-Michel et ses approches. 1893, p. 125. Préaubert. — Sur la nature pétrologique des outils de pierre polie de l'Anjou. 1899, p. 98. Priem, F. — La terre, les mers et les continents. 1891, p. 172. Benault, A. — Notes sur les formations modernes : Les marais du Cotentin. 1900, p. 78. Bitter. — Tête de Mésosaure de l'île d'Oleron. 1891, p. 102. Boxdeau, Abbé E. — Étude sur le terrain dévonien aux environs d'Angers. 1892, p. 63. 74 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST Fil. — lre SÉR. 1891-1900 Rondeau, Abbé E. — Description géologique des environs d'An- gers, avec une carte au 1/40.000. 1894, p. 107. Rupert Jones, T. — On some devonian and silurian Ostracoda from North america, France and Rospborus. 1893, p. 38. Saint-Quentin, L. de. — La Houille à Saint-Mars-de-Coutais | Loire-Inférieure]. 1900, p. 20. Seunes, J. — Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de la France. — Ammonites du calcaire à baculites du Cotentin. 1891, p. 102. — Compte rendu d'une excursion géologique entre Rennes et Saint-Grégoire. 1895, p. 35. — Note sur quelques Échinides des faluns miocènes de la Rre- tagne. 1898, p. 55. Seunes et Lebesconte. — Coupe suivant le profil en long de la voie ferrée de Saint-Médard à Saint-Germain-sur-Ille. 1895, p. 36. Sirodot.— Les Éléphants du Mont-Dol (Ille-et-Vilaine). 1891, p. 78. — De l'âge relatif du gisement quaternaire du Mont-Dol. 1891, p. 79. Skrodzki, J. — Description géologique du canton de Domfront. 1891, p. 67. — Sur un gisement pliocène à Saint-Clément, près d'Isigny, (Manche). 1895, p. 36. — Rauracien et Séquanien des environs de Lisieux. 1900, p. 77. — Quaternaire et Tertiaire des environs de Rayeux. 1900, p. 78. Vasseur, G. — Notice explicative de la carte géologique des Sables-d'Olonne. 1893, p. 82. Vaullegeard. — Sur la présence de Calymene Tristani dans la partie supérieure du Grès de May. 1893, p. 30. Vivier, Alfred. — Note sur quelques secousses de tremblement de terre observées depuis trente ans dans la Charente-Infé- rieure. 1899, p. 27. Wallerant, Fréd. — Sur la transgression jurassique dans le massif vendéen. 1896, p. 21. Welsch, Jules. — Sur les plissements des couches sédimentaires dans les enviions de Poitiers. 1894, p. 27. III. GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. '.*>. EXTR. ET ANAL. 75 Welsch, .Iules. — Note sur la zone à Ammonites zigzag et Am. ferrugineus dans le détroit du Poitou. 1 , p. 61. — Sur la succession des faunes du Lias supérieur et du Bajocien inférieur dans le détroit du Poitou. 1895, p. 85. - Sur la présence d'une assise paléontologique à Ammonites variabilis dans le détroit du Poitou. 1898, p. 51. - Nouvelles découvertes dans les zones à Am. Murchisonae et à Am. concavus dans le détroit du Poitou. 1898, p. 51. — Sur les grès à Sabalites de l'Ouest de la France (Réponse à M. Bigot). 1899, p. 21. - Sur l'âge sénonien des grés à Sabalites andegavensis de l'Ouest de la France. 1899, p. 57. IV. — MELANGES ET SUJETS DIVERS 1. - PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Dianoux, IX — Sur le peu d'efficacité «le l'iodoforme comme antiseptique. 1891, p. 125. Viaud-GrandtMarais, Dr A. — Sur le filage de l'huile en mer. 1899, p. XXI. 2. - TRAVAUX ORIGINAUX Néant 3. - EXTRAITS ET ANALYSES Blanchard, R. — Eormules et procédés techniques. Du formol ou aldéhyide l'ormique. 1895, p. 38. Galais, G. — Liste des objets d'histoire naturelle offerts ou acquis par la Société de Cholet en 1896-97-98. 1900, p. 96. Lacaze-Duthiers, H. — Les laboratoires maritimes de Roscoff et de Banyuls en 1891. 1892, p. 77. Letacq, Abbé A.-L. — - Notice sur les travaux scientifiques de Guettard aux environs d'Alençon et de Laigle, Orne. 1892, p. 33. Maisoxneuve, Dr. — Création et évolution. 1892, p. 78. V. - NOUVELLES [Distinctions honorifiques, nominations, congrès scientifiques, nécrologie, etc.] PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES et DEUXIÈME PARTIE DU BULLETIN 1891 i Académie des sciences (Prix proposés par 1') pour les années 1891, 1892 et 1893, p. 3G. Belox (Statue de Piene) à Cerans-Feuilletourte, Sarthe, p. 112. Cailliaud (Buste de Fr.) au Muséum de Nantes, p. 73, 80. Fallot (M.), nommé directeur du Muséum de Bordeaux et Cabanne (M.), nommé conservateur. 1892 Visite, à Nantes, de M. Bourgeois, ministre de l'Instruction publi- que. Discours du D1 Laennec, directeur de l'École de médecine ; discours de M. Ém. Gadeceau, au Jardin des plantes ; discours de M. Ernest Crouan, commissaire des fêtes de la Société d'horticulture, p. 173. f Bar, E.-C, propriétaire à l'île Portai, Maroni, Guyane Française. f Peigné, Jules, propriétaire au Loroux-Bottereau, membre corres- pondant. 1893 Bar. Legs de livres d'histoire naturelle, p. xxxv. Écorchard (Inauguration du buste d'), directeur du Jardin des plantes de Nantes, p. 105. 80 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST FR. — lre SÉR. 1891-1900 Laexnec, Dr Th., ancien président de la Société, directeur de l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie de Nantes, nommé chevalier de la Légion d'honneur, p. xxx. f Callandreau, G., pharmacien à Nantes, membre titulaire. f Coq, Monseigneur Le, évêque de Nantes, membre titulaire. 1894 Bourgeois, Léon, prix Bordin, de l'Académie des Sciences, p. xxxn. Bureau, Edouard, professeur au Muséum de Paris, nommé cheva- lier de la Légion d'honneur, p. xxxi. Chachereau, D1, médaille d'or pour son dévouement pendant la dernière épidémie cholérique, p. xxxi. Pizon, Antoine, prix Serres, de l'Académie des sciences, p. xxxn. Bappin, Dr, prix de l'Académie de médecine et médaille de vermeil pour l'épidémie cholérique, p. xxxi. f Beneden, P.-J. van, professeur à l'Université de Louvain, mem- bre honoraire. f Cotteau, Gustave, correspondant de l'Institut, membre corres- pondant, à Auxerre. f Delorme, Abbé Joseph, membre titulaire, f Guezennec, membre titulaire. f Lechat, Charles, ancien maire de Nantes, chevalier de la Légion d'honneur, membre fondateur. f Pouchet, Georges, professeur au Muséum de Paris, membre honoraire. f Poirier, Paul, ingénieur civil des Mines, membre titulaire. f Bouxeau, D' Ch., membre titulaire. 1895 Lacroix, A., professeur au Muséum ; Lortet, directeur du Muséum de Lyon et Perrier, Edm., membre de l'Institut (Lettre de MM.), remerciant la Société de les avoir nommés membres hono- raires, p. xxxv. f Decroix, sénateur, vice-président du Conseil général de la Loire-Inférieure, membre correspondant. V. NOUVELLES SI Y Ginoux de Fe'rmont, vicomte Georges, conseiller général de In Loire-Inférieure, maire de Moisdon-la-Rivière, membre corres- pondant. -;- Quinquarlet, membre correspondant, à Carnac, Morbihan. 1896 Y Boiffin, 1)', professeur à l'Ecole de Médecine, membre titulaire. Y Gochard, D1 A., chirurgien en chef des Hôpitaux !). — Dominiquella Pérez. 1898, p. 59. — semicincta Pérez. 1898, p. 60. zonalis Pérez. 1898, p. 59. Coelioxys excisa Pérez. 1898. p. 61. — Iricoruis Pérez. 1898, p. 61. Epichapis bilunulata Pérez. 1898, p. 60. Euglossa af/inis Pérez. 1898, p. 58. — Bari Pérez. 1898, p. 58. 84 BULL. SOC. SC. XAT. OUEST FR. — lre SÉR. ltSDl-1900 Euglossa Bureaui Pérez. 1898, p. 58. Eulaima maroniensis Pérez, 1898, p. 59. Macrocera angulata Père/. 1898, p. 60. quinquecincta Pérez. 1898, p. 60. Megachile fugilinata Pérez. 1898, p. 61. — maroniensis Pérez. 1898, p. (il. Melipona bomboides Pérez. 1898, p. 58. — sonnr Pérez. 1898, p. 58. Melissa acneserns Pérez, 1898, p. (il. — Bari Pérez. 1898, p. (il. — sexlineàta Pérez. 1898, p. (il. Metopius Uvinusculiis J. Dominique. 1898, p. 90. — Marchandi J. Dom. 1898, p. 87. — Rivolleli J. Dom. 1898, p. 89. Oxea nigro-cincta Pérez. 1898, p. 62. Slclis (Hoplostelis) tricornis Pérez. 1898, p. (il. tuberculata Pérez. 1898, p. 61. Tenthredopsis Churchevillei Konow. 1897, p. 1 14. Thalestria longiventris Pérez. 1898, p. 62. Trîgona clypearis Pérez. 1898, p. .18. — Dominiquella Pérez. 1898, p. 58.' i5. — Vers Annélides Boccardia ligerica G. Ferronnière. 1898, p. 109. llvmilubifcx salinarum (i. Ferron. 1899, p. 212. Vermiculns fliwiatilis (i. Ferron. 1899, p. 291 (Voyez : V. limosus (i. Ferron. 1899, p. 218). c: — Mollusques Charnu Nicolloni Daulz. 1892, p. 188. VI. ESPÈCES NOUVELLES. 2. BOTANIQUE 2. - BOTANIQUE a. — Phanérogames Carex glauca L. var. S gynobasis Picquenard. 1892, |>. 60. — panicea L. var. S gynobasis Picq. 1892, p. (il . Centaurée, nigra L. subsp. leiosperma Leveillé. 1897, p. 27.~>. pratensis Thuill. var! Gentiliana Lev. 1897, p. 27(>. Orchis maculata var. elongata Gadeceau. 1892, p. 9. var. alatoides Gacl. 1892, p. 7. Pinguicula lusitanica Lin. var. pallida Picq. 1891, p. 161. b. — Cryptogames a. Fougères Aspidium angulare Kit. y var. imbricatum Picquenard. 1892. p. 63. BUchnum spicant Roth. S var. latifolium Picq. 1892, p. 64. Y var. irregulare Picq. 1892, p. 64. Polypodium vulgare L. y var. dryophilum Picq. 1892, p. 63. Polystichum aemuhun Corb. a var. patulum Picq. 1899, p. 17. 3 var. erectum Picq. 1897, p. 17. Scolopendtium officinale L. S var. furcatum Picq. 1892, p. 64. Il Lichens Bilimbia corisopitensis Picq. 1899, p. 86. c. Characées Nitella opaca Agh. lbrm. elongata Picq. 1891. p. 169. il. Champignons Alternaria Brassicse (Berk?) Sacc. For m. Phaseoli P. Brunaud. 1894, p. 38. Botryosphaeria Dothidea (Moug. et Fr.) Ces. et de Not. var. pluri- guttata P. Brun. 1893, p. 217. 86 BU IX. SOC. SC. NAT. OUEST 1TI. lrc SÉB. 1891-1900 Camarosporium cercidicola P. Brun. 1894, p. 36. Cladosporium Sambuci P. Brun. 1804, p. 38. Cpniosporium Rosae P. Brun. 1894, p. 37. Coniothecium Cydoniae P. Brun, 1894, p. 38. Coniolhyrium Cydoniae P. Brun. 1894, p. 35. — Liijustri P. Brun. 1894, p. 35. Siliquastri P. Brun. 1894, p. 35. Diaporthe palustris P. Brun. 1893, p. 217. — Raphani P. Brun. 1893, p. 217. Diplodina Coronillae P. Brun, 1894. p. 36. — ovalifolii P. Brun. 1894, p. 36. Hetminthosporium rhopaloides Fres. i'orm. Sedi P. Brun. 1894, p. 38. Helminthosporium rhopaloides Fres. forai. BambusaeP. Brun. 1891, p. 38. Hendersohia ambigaa P. Brun. 1894, p. 36. calycina P. Brun. 1894, p. 36. Malwcei P. Brun. 1893, p. 219. plilchella Sacc. var. Jasmini Brun. 1894, p. 36. syringaecola P. Brun. 1894, p. ;!(>. Laçhnea Menieri Boudier. 1897, p. 147. — superans Boudier. 1897, p. 148. Lêptostroma Avenue P. Brun. 1893, p. 220* caricina P. Brun. 1893, p. 220. Chaerophylli P . Brun. 1894, p. 37. inulaecola P. Brun. 1894, p. 37. Leptostromella Phragmitis P. Brun. 1893, p. 229. Lophiotrema vagabundum Sacc. I'orm. Spartii P. Brun. 1891. p. '•>',). — — Imilue P. Brun. 1891, p. il,'!. Phoma Amarunlhi P. Brun. 1894, p. .'il. — amaranthicola P. Brun. 1891, p. 34. — auciibicola P. Brun. 1894, p. 31. Brachypodii P. Brun. 1893, p. 219. — caricicola P. Brun. 189!!, p. 218. — ephedraecola P. Brun. 1891, p. 34. VI. ESPÈCES NOUVELLES. 3. PALÉONTOLOGIE ANIMALE 7. — Thuretii P. Brun. 1894, p. 37. Vermicularia Caricis P. Brun, 1893, p. 219. PALKONTOLOCiIK ANIMALE Mollusques Aclaeon Dumasi Cossmann. 1896, p. 18(5. Amphisphyra sabeylindrica Cossm. 1895, p. 195. Andonia exasperata Cossm. 1897, p. 1506. Assiinincd distinguenda Cossm. 1899, p. 346. Aurelianella rissoides Cossm. 1898, p. 37. Auricula citharella Cossm. 1895, p. 17(i. Houdasi Cossm. 1895, p. 180. — simplex Cossm. 1895, p. 173. Batillaria diacanthina Cossm. 18!)8, p. I! ferenuda Cossm. 1898, p. 20. upoides Cossm. 1897, p. 298. Colina Bourdoti Cossm. 1898, p. 21. — pulchella Cossm. 1898, p. 22. Columbella hordeola Cossm. 1897, p. 321. Cordieria Dumasi Cossm. 1890, p. 193. Crenilabium suturatum Cossm. 1895, p. 187. Crepidula rc/Uwilamclla Cossm. 1899, p. 355. VI. ESPÈCES NOUVELLES. 3. PALÉONTOLOGIE ANIMALE 89 Cymcnoritis crassilirata Cossm. 1899, p. 359. — proxima Cossm. 1899, p. .">r>. Lampusîa Bourdoti Cossm. 1897, p. 'XVI. Bureaui Cossm. 1897, p. 334. excavata Cossm. 1897, p. 330. — ischnospira Cossm. 1897, p. 331. — pilula Cossm. 1897, p. 33Q. planicostata [Desh.] var. gouetensis Cossm. 1897, p. 335. — substriatula Cossm. 1897, p. 333. Latirofusus pachyozodes Cossm. 1897, p. 298. Lalirus difficilis Cossm. 1897, p. 301. — (joucleiisis Cossm. 1897, p. 301. Limnaea i8, p. 2f>. Sipho Bourdoti Cossm. 1897, p. 314. — peraèutus Cossm. 1897, p. 313. — Rideli Cossm. 1897, p. 314. Siphonalia Bourdoti Cossm. 1897, p. 309. pachycolpa Cossm. 1897, p. 312. — Pissarroi Cossm. 1897, p. 309. Siphonaria granicosla Cossm. 189."). p. 184. Stenothyra polygyrata Cossm. 1899, p. 348. Strepsidura brevispina Cossm. 1897, p. 305. Streptochetus brachyspira Cossm. 1897, p. 300. Surcula coislinensis Cossm. 1898, p. 42. Teliostoma Dumasi Cossm. 1898, p. 38. Tritonidea adela Cossm. 1897, p. 318. coislinensis Cossm. 1897, p. 320. Trij/Hinoxis coislinensis Cossm. 1898, p. 32. goniostropha Cossm. 1898, p. 31. — pancilirata Cossm. 1898, p. 30. Turricuht hemiconoides Cossm. 1898, p. 45. 92 BULL. SOC. SC. NAT. OUEST Fli. — l,c SHlî. 1891-1900 Turricula intortella Cossm. 1896, p. 24(i. — (?) genotiaeformis Cossm. 1896, p. 24"). Turritella Dumasi Cossm. 1899, p. «»17. — Vasseuri Cossm. 1899, p. 315: Valvata Bonrdoti Cossm. 1899, p. 349. — (?) planibasis Cossm. 1899, p. .'549. Vermetus armoricensis Cossm. 1899, p. 310. — planorbularis Cossm. 1899, p. 309. — solariiformis Cossm. 1899, p. 311. Volutilithes Bureaui Cossm. 1890, p. 234. Volutolyria proboscidifera Cossm. 1890, p. 235. Xenophova rhytida Cossm. 1899, p. 357. H. — É-CHINODERMES Linthia grignonensis Cottcau. 1891, p. 130. Schizaster Dumasi Cotteau. 1891, p. 133. Scutellinù Dufouri Cotteau. 1891, p. 147. Sismondia Vasseiwi Cotteau. 1891, p. 144. Echinocyamus Dumasi Cotteau. 1891, p. loi. Vasseuri Cotteau. 1891, p. 153. I, - PALEONTOLOGIE VEGETALE Bambusites occidentalis Ed. Bureau. 1893, p. 263. Dothideites Nerii Patouillard. 1893, p. 207. — Xtt J * >Sv"^'^ % Y^^*— d' lp^-fr -< •^%j5j N V ^^Tfc^B^Mv — "^ '"■ — '"" ™^^**»« %<^v V_ }3^ - 'AI ( y\M\ /^vj 1 \jyLV W ^~««g\ TvNfl r /7 ^Ti JT « ^"Ov •^wJ/j î ^ «k? \v -« y S] V^yjr nSTT t^^lT^c KS4 \ 77 i w/''^ tto^'v-^ \ \jBc wA5f\ f^k^rf*^^ -P ^^h" n H à /il Ç — 79 X- >/ MBI. 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