Cotnell ^Ittii’CïSitiî Pîibriwa BOUOIIT WITIÎ THE INCOME EROM THE SAGE ENDOWMENT FUND THE GIFT OF 189X A . ir6'84 s 1 '■ 1 C - % ^ « rPttWP fOfi - S :< 'r fm <■ nÜ € 1^ Ep Y7 tî’.V cr^ ' A. Boué, üer ganxe Zweek, etc. (Du but capital et de la haute utilité de la géologie dans son rap- portgénéral etspécial avec les États de l’Autriche et ses peuples; communi(j. dans la séance du 15 février 1850 à la Soc. des amis des sc. natur. de Vienne); in-8, 127 p. Vienne, 1851, chez Wilh. Braumiiller. De la part do M. Ch. Darwin, A Monograph, etc. (Monogra¬ phie des Lépadides fossiles, ou Cirrhipédes pédonculés de la Grande-Bretagne) ; in-4, 88 p., 5 pl. Londres, 1851, à l’impr. de la Soc. paléontog. De la part de M. Fischer de Waldheim, Resue des fossiles du aonsernement de Moscou (extr. du Bull, de la Soc. imp. des natural. de Moscou, t. XV, 1842, et t. XVI, 1843) ; n° 1, Bélemuites; in-8, 20 p., 1 pl.; u® 2, Fossiles du terrain ooli- tliique ; in-8, 43 p., 3 pl. 7 SfiANCE DU 3 NOVEMBRE 1851 — Sur quelques polypiers Jossiles de la liussie (extr. du Bull, de la Soc. imp. des nalural. de Moscou, t. XVI, 1843) ; in* 8, 12 p., 5 pl. — Notice sur le Crioceras voronïovü de Sperk (extr. du Bull, de la Soc, imp. des untural. de Moscou, t. XXI, 184$)) •, in-4, 7 p., 1 pl. Moscou, 1849, chez W. Gautier. De la part de M. le D‘‘ A. Massalongo, Osteologia, etc. (Ostéologie des ours fossiles du Véronais -, avec un essai sur les principales cavernes du district de Trcgnago) (eictr. des Mém. d’hist. natur., publ. parM. W. Ilaidinger, IV® vol., iv® part.); iD-4, 58 p., 4 pl. Vienne, 1850, chez Guill. Braumüller. — Schizzo geognostico, etc. (Esquisse géognostiqub sur la vallée du Progno, ou torrent d’Illasi ; avec un essai sur la flore primordiale de M. Bolca. — Etudes) ; in-8, 77 p. Vérone, 1850, chez G. Antonelli. De la part de M. Puggaard, Ubersicht, etc. (Coup d’œil sur la géologie de l’île de Moën) ; in-8, 24 p. Berne, 1851, chez Jenny père. Dé la part de MM. Paolo Savi et G. Meneghini, Considera- zioni sulla geologia stratigrajica délia Toscana ; in-8, 245 p., 1 pl. Florence, 1851, chez Jacopo Grazzini. De la part de M. G. Scarabelli, Studi geologici sul territorio délia republica di San Marino, Jatti nel 1848; in-8, 26 p., 1 cart. géolog. Imola, 1851, chez Pozzo. De la part de M. Studcr, Géologie der Schweiz (Géologie de la Suisse), 1. 1®®; in-8, 485 p., 1 cart. géol. Berne et Zurich, 1851. De la part de M. J. Thurmann, Lettres écrites du Jura. — Lettre IV, Sur une chance défavorable que certaines structures orographiques ojjrcnt, dans les chaînes du J ura , à la recherche du sel gcuune. — Lettre V . Floraison à In Chaux-de- Fonds, d'après les notes des frères Gentil ; in-8, p. 25 à 39, 2. pl. — Fragments de la relation du séjour en Egypte du capi¬ taine du génie L. Thurmann, pendant toute la durée de l'expé¬ dition Jrançaise, recueillis et mis eu ordre par son fis (extr. des Archives delà Soc. jurass, d’emul.')-, in-8, 112 p., 1 pl. Por- renlruy, 1851, chez Victor Michel. — Abraham Gagnebin de la Ferrière. Fragment pour servir 8 SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851. a r histoire scientifique du Jura bernois et neufchâlelois pen¬ dant le siècle dernier, avec un appendice géologique (extr. des Archives de la Soc. jurass, d’émul.) ; in-8, 143 p., 2 pl. Por- rentruy, 1851, chez Victor Michel, De la part de M. Francis de Castelnau, Expédition dans les parties centrales de l'Amérique du Sud, exécutée par ordre du Gouvernement français, pendant les années 1843 à 1847, sous la direction de M. Francis de Castelnau, vol. IV*, V® et VI®. In-8. Paris, 1851, chez P. Bertrand. De la part de M. de Marolles, Les greniers d' abondance ap¬ propriés à notre époque; in-8, 24 p. Paris, 1850, chez V«Bou- ehard-Huzard. De la part de M, Payen, Géologie de la Côte-d'Or (extr. du Journ. d'Agric. de la Côte-d’Or, 1838) 5 '"‘8, p. 146 à 188. Dijon, 1851, chez Loireau-Feuchot. De la part de M. Alexis Perrey, Documents relatifs aux tremblements de terre dans le nord de l’Europe et de l’Asie (extr. de V Annuaire magnét. et météor. du corps des mines de Russie pour i^ll&)\ in-4, 31 p., 1 pl. Saint-Pétersbourg, 1849. De la part deM. Marcel de Serres, Observations sur la pétri¬ fication des coquilles dans la Méditerranée [Mém. présenté à l’Acad. des scienc. le 22 juin 1846). Extr. de la Rev. scient, et indiist. du /J® Quesneville, par MM. Marcel de Serres et L. Fi¬ guier, in-8, 23 p. Paris, 1847, chez Martinet. — Nouvelles observations sur la source thermale de Bala- ruc, par MM. M. de Serres et L. Figuier 5 in-8, 24 p. Mont¬ pellier, 1848, chez Ricard frères. — De l’origine des silex de la craie (extr. des Actes de la Soc. linnéenne de Bord., t. XVI, 1850) 5 par M. M. de Serres 5 in-8, 84 p. Bordeaux, chez Th. Lafargue. De la part do M. Taupenot, Etudes géologiques sur les ter¬ rains en général, et spécialement sur le terrain d’eau douce des environs de Montpellier [Thèse pour le doctor. ès sc. souten. dev. la Facult. des sc. de Dijon, le 23 août 1851), in-8, 132 p., 1 carte. Dijon, 1851, chez Loireau-Feuchot. De la part de M. A. Quetelet, Sur le climat de la Belgique. — //^e Partie. Pressions et ondes atmosphériques ; in-4 106 p., 7 pl. Bruxelles, 1851, chez Ilayez. 9 SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851. De la part de M. A. Quiquerez, Recueil d’observations sut' le terrain skUrolitique dans te Jura bernois, et particulièrement dans les 'vallées de Delémont et de Mouticr; in-4, 63 p., 7 p|. De la part de l’Académie royale de Belgique, Mémoire sur la chimie et la physiologie végétales et sur Vagricrdture [Cou¬ ronné en 1848 et publ, par l' Acad. roy. des se., des lett. et des beaux-arts de Belg.), parM. Henri le Docte; in-8, 300 p. Bruxelles, 1849, chez Hayez. — Exposé général de l'agriculture luxembourgeoise [Cou- roTtn. et publ, par l’ Acad. roy. des se., des lett. et des beaux- arts de Belg.], par M. Henri le Docte ; in-8, 179 p. Bruxelles, 1849, chez Hayez. De la part de la Société paléontographique, A Mono- graph, etc. (Monographie des mollusques du crag, ou descrip¬ tion des coquilles des terrains tertiaires moyen et supérieur de l’estde l’Angleterre), parM. Y. Wood; partie II, Bivalves ; in-4, 150 p., 12 pl. Londres, 1850, imprimée par la Soc. paléon- tograph. De la part de la Société d histoire naturelle de la Prusse rhénane, Bcitràge, etc, (Considérations sur le mode d’existence et de développement des insectes prohoscidiens de la famille des Attelabides) (publié par la Société d’histoire naturelle de la Prusse rhénane) , par M. le D'' Debey. P® part. , in-4, 55 p., 4 pl. Bonn, 1846, chez Henry et Cohen. — Beitrage, etc. (Considérations sur la faune primitive de la formation carbonifère) (|mblié par la Soc. d’hist. nat. de la Prusse rhén.), parM. le Dr Goldfuss; in-4, 28 p., 5 pl. Bonn, 1847, chez Henry et Cohen. — Monographie, etc. (Monographie des pétrifications de la formation crétacée d’Aix-la-Chapelle) (publ. par la Soc. d’hist. natur. de la Prusse rhénane), par M. le Dr Joseph Millier. Ire part., in-4, 48 p., 2pl.; IP part., in-4, 88 p., 4 pl. Bonn, 1847 et 1851, chez Henry et Cohen. Comptes rendus des séances de l' Académie des sciences 1851, 1er sem., t. XXXII, nos 24 h 26, et table: 2* sem ’ t. XXXIII, nos! à 17; in-4. L’Institut, 1851, n"* 911 à 930; in-4. 10 SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851 . Réforme agricole, par M. Nérée Boubée, n»® 33 à 36, 4® an¬ née, mai à août 1851 ; in-4. Bulletin de la Société de géographie, A® sér., t. I*®, n°» 4 à 7, avril à juillet 1851 ; in-8. Annales des mines, 4® sér., t. XIX, 2® et 3® livr. de 1851; in-8. Annales agricoles, scientifiques et industrielles du départe¬ ment de V Aisne (Société académique de Saint-Quentin), 2® sér., t. VIII, travaux de 1850. Saint-Quentin, 1851 ; in-8. Mémoires de la Société d'agriculture, des sciences et arts d'Angers, 2® sér., I®® vol., 1®® et 2® livr., 1850; II® vol., 1®® livr., 1851 ; in-8. Mémoires de la Société d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, t. XII, n°* 94 à 96, 2®, 3® et 4® trini. de 1845; t. XY, 2® sér., n®* 15 et 16, 3® et 4® trim. de 1850; in-8. Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Au¬ vergne, t. XXIV, mars à juin 1851; in-8. Annales de la Société d'agriculture , des sciences, arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire, t. XXX, n® 1 et 2, janv. et déc. 1850; in-8. Résumé des observations recueillies en 1849 dans le bassin du Rhône par les soins de la Commission hydrométrique de Lyon; in-8, 8 p., 2 pl. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; table des matières des vingt premiers volumes, t. XXIII, n®* 112 et 113; in-8. Annales de la Société d'agriculture, des sciences, arts et commerce du Puy, t. XV, l®®sem. 1850. LePuy, 1851 ; in-8. Travaux de l'Académie de Reims, année 1847-1848, n®» 1 et 2; année 1850-1851, n® 2, trim. de janv. 1851 ; in-8. Bulletin semestriel de la Société des sciences, belles-lettres et arts du département du Far, XIX® année, n® 1. Toulon, 1851 ; in-8. Mémoires de l' Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, tom. XXIV et XXV, 1850; in-4. _ Mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers. SÉANCE DU 3 NOVEMDRE 1851. 11 publiés par V Académia royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, tom. XXIII , ISiS-l 850 ; in-Û. — Bulletins de B Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, toni. XVI, 2® part., 1849; tom. XVII, l®® et 2® part., 1850; toin. XVIII, l*'® part., 1851 ; in-8. — Catalogue des livres de la bibliothèque de l' Academie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique; in-8, 228 p. Bruxelles, 1850, chez Ilayez. — Annuaire de l’ Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1850-1851 ; 2 vol. in-12. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1850, nos 2 à 4; 1851, n»! ; in-8. Société -vaudoise des sciences naturelles, n® 22, tom. III, année 1850; in-8. Sitzimgberichte, etc. (Comptes rendus des séances de l’Aca¬ démie impériale des sciences de Vienne : classe des mathéma¬ tiques et sciences naturelles), année 1850, 2® part., juin à déc., cah. 1 à 5; in-8. — Jahrbuch, etc. (Annuaire de l’Institut I.-R. géologique de l’empire) , 1851, 2® année, n" 1, janv. à mars; in-4. Abhandlungen, etc. (Mémoires de la Société royale des sciences de Bohême) , 5® sér., vol. VI, années 1848 à 1850; in-4. Abhandlungen, etc. (Mémoires de l’Académie royale des sciences de Berlin), année 1849; in-4. — Monatsbericht, etc. (Comptes rendus mensuels do l’Aca¬ démie royale des sciences de Berlin), juillet 1850 à juin 1851; in-8. Juhreshericht, etc. (Comptes rendus annuels de la Société d’histoire naturelle de Halle), 3® année, 1850. Berlin, 1851 ; in-8. Verhandlungen , etc. (Mémoires do la Société d’histoire naturelle de la Prusse rhénane et de la Westphalie) , Ir® à 6® années. Bonn, 1844 ii 1849; in-8. Neues Jahrbuch, etc. (Nouvel annuaire de minéralogie, de géognosie et de géologie, de MM. Leonhard et Broun), année 1851, cah. 3 à 5. Stuttgardt ; in-8. 12 SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851, Würltemh. naturw. Jahreshefte (Bulletin annuel de la So¬ ciété d’histoire naturelle de Wurtemberg), 7e année, 1851, 2e cah. ; in-8. The American Journal of science and arts, by Sillirnan, 2e série, vol. XI, n» 33, mai 1851 ; vol. XII, n» 3i, juillet 1851 ; in-8. De la part de I Institut smithsonien : 1° Sniithsonian contri¬ butions, etc. (Documents smithsoniens pour la science), vol.IIj in-4. Washington, 1851. — 2° Ephemeris, etc. (Ephémérides de la planète Neptune pour l’année 1852) (Appendice 1er yo|_ jjj jgg Documents smithsoniens pour la science), par M. Walker: in-Zi, 9 p. Washington, 1851. — 3o Fourtk annual report, etc. (Quatrième compte rendu annuel du bureau des régents de l’Institut smithsonien pour l’année 18/i9) ; in-8, 64 p. Washington, 1850. — 4° Report, etc. (Rapport fait à l’Institut smithsonien sur l’histoire de la découverte do la planète Neptune), par M. Ben¬ jamin Aplhorp Gould ; in-8, 56 p, Washington, 1850. — - Notices, etc. (Notices sur les bibliothèques publiques des États-Unis d’Amérique), par M. Charles G. Jewett: in-8, 207 p. Washington, 1851. 6° Prnceediugs, etc. (Bulletins de la Société américaine pour l’avancement des sciences) , 4® réunion, tenue à New- Ilaven, en août 1850; in-8, 414 p. 1 pl. Washington, 1851. The Athenœum, 1851, n°* 1234 à 1253 ; in-4. Philosophicul transactions of the royal Society of London, année 1851, partie Re ; in-4. — Proceedings of the royal Society of London, vül. VI, n“s 77 et 78 ; in-8. The quarterly Journal of the geological Society of London, no 26, vol. VII, mai 1851 ; in-8. 7 he Report, etc. (Relation de la vingtième réunion de l’As¬ sociation britannique pour l’avancement des sciences, tenue à Edimbourg en juillet et août 1850) ; in-8. Londres, 1861. Transactions of the royal Society of Edinburgh, vol. XX, part. If ; in-4. SÉANCE DU 3 NOVEJIEill. 1851. 18 — Proceeilings of the royal Society oj Edinhurgh, vol. II, 1850, table; vol. III, 1850-1851, nos /|0 et 41; in-8. Proceedings of the royal Iris/i Jcademy, vol. IV. Dublin, 1850; in-8. Meniorie délia reale Acadcmia delle scienze di Torino, sér. 2e, t. XI, 1851 ; in-4. Continuazione degli Atti delV I, e R. Academia economico- agraria dei Georgofdi di Firenza , vol. XXIII, livrais. 15 5; vol. XXIV, livrais. 15 3. Florence, 1845 5 1847; in-8. M. le Président présente 5 la Société la !'•« partie du t. IV, 2e série, de ses Mémoires, qui a paru dans le mois de septembre dernier. Le secrétaire, en déposant sur le bureau un dernier fasci¬ cule du Bulletin de la Société, a la satisfaction d’annoncer que cette publication est désormais entièrement au courant. Le trésorier présente l’état do la caisse au 31 octobre dernier. Il y avait en caisse au 31 décembre 1850. . 1,759 fr. 65 c. La recette, depuis le l" janvier 1851 , a été de . 15,873 » Total. . . 17,632 65 La dépense, depuis le 1" janvier 1851 , a été de . 13,709 40 Il reste en caisse au 31 octobre 1851. . . . 3,923 fr. 25 c. Le secrétaire donne lecture de la lettre suivante de M. Miche- lotti ; Turin, ce 18 octobre 1851. Monsieur, Je suis de retour d’une excursion géologique dans la vallée de la Bormida, où je me suis rendu de nouveau pour examiner davan¬ tage les terrains superposés aux serpentines et les fossiles qu’ils ren¬ ferment. J’ai été surpris d’un fait qui est de la plus grande lividence, c est-à-dire de voir, aux environs surtout de Piaua , des eouclies puissantes remplies de Nummulites avec des polypiers et des co¬ quilles iniocéniques identiques avec ceux de la colline de Turin, des IA SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851. environs de Bordeaux, du bassin de Vienne (Autriclie), etc. Il est juste pourtant de dire que les Nuininulitcs, ou mieux les Num- mulines qu’on y trouve tiennent à des espèces qu’on rencontre, quoique beaucoup plus rarement, dans la colline de Turin, et je les ai indiquées dans mon travail sur la faune iniocénique de l’Italie supérieure. Vn autre fait non moins singulier, c’est une coudre puissante que l’on voit dans la montagne de Sainte- Marguerite, près du Cairo (ancien département de Montenotte). Oir y trouve presque uiriquement le Cerithium margariluceum^ espèce caractéristique des environs de Bordeaux et de Vienne (Autriche), sigtralée poitr la première fois par Brocolti, aux cir virons de Sierra (loscatre), et que A. Brougniart dit avoir aussi trouvée près de Mayence. Ces faits et les collections que je me suis procurées tendent à conlirmer utre idée que j’ai acquise par de longues et pénibles recherches, c est-à-dire que l’on peut diviser les couches trriocé- niques err trois groupes dont l’itrférieur serait représenté aux envi¬ rons de Carcare , Cairo, Dego, Prana, Belforte, etc.; le moyen par la colline de Turin ; le supérieur par les couches de Castel- nuovo, d Asti, dertrarrres bleuâtres de Stazzano, Santa-Agata, etc. (environs de fortone) . J e irre réserve de itrieux étudier ces rapports, soit au point de vue stratigrapliique, soit au point de vue paléon- tologique, et, dans le cas affirmatif, de dresser trois cadres. Peut- êtie que plus tard j aurai aussi à vérifier une autre distinction de notre système pliocénique en deux sections et à en indiquer les motifs. Enfin , en examinant sur les lieux les sables miocéniques des environs de Serravalle de Scrivia, où se trouvent divers bancs de débris de polypiers, j’ai rencontré bon nombre d’articles identiques avec ceux que M. B. Gastaldi et moi avons trouvés dans la colline de lurin, ensuite désignés sous le nom de Pentacrinus Gastaldii, dont la découverte a été annoncée pour la première fois dans le Bulletin de lu Société géologique. Il est ensuite donné communication de deux lettres de MM. Meyrat (de fhouno] et Podesta (de Parme), qui annoncent avoir en leur possession des collections à vendre d’échantillons de roches et de fossiles de Suisse et d’Italie. M. Raulin communique la note suivante de M. Belgrand , ingénieur des ponts et chaussées. SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851. 16 ■Analyse de la Notice sur la carte agronomique et géologique de r 'arrondissement d’ Avallon (J'o«//e), par M. Belgr£(n(], Avallon, le 15 octobre 1851. Chargé en 1849 tlu service hydraulique du département de l’Yonne, j’ai cru qu’il serait utile de faire ressortir les singuliers rapports qui existent entre l’agronoinie et la géologie. J’ai dû comnieneer mes études par l’arroudisseiuent d’ Avallon, que je connaissais le mieux ; le service hydraulique ayant été supprimé, je présentai le résultat de mes premières éludes au Conseil général du département, qui, dans sa session de 1849, décida que la notice et la carte qui l’accompagne seraient publiées dans Y Annuaire de l’Yonne. On trouvera dans le Bulletin de la Société géologique (voir séance du 21 décembre 1846, t. IV, 2* série, p. 328) un premier mémoire où j’indiquais d’une manière plus générale les propriétés agronomiques des diverses formations du bassin supérieur de la Seine, en amont de Paris, formations qu’on retrouve dans l’ar¬ rondissement d’A vallon. Alon nouveau travail n’est donc que le développement d’idées déjà anciennes. Chapitre l". — Je ne dirai qu’un mot de la carte et de la partie purement géologique de la notice ; sur la carte, les diverses for¬ mations sont indiquées par des rayures , les cultures par des teintes plates. Une légende très sommaire donne la clef des signes conventionnels, et fait connaître les propriétés fondamentales des diverses formations au point de vue de l’agriculture. Les terrains de l’arrondissement comprennent: i” éics granités ; 2° des arkoses qui se trouvent à la base du lias (l’ensemble de ces terrains, dont les propriétés agronomiques sont identiques, occupe dans l’arron¬ dissement une surface de 26,529 hectares) ; 3° le lias complet, com¬ prenant l’infra-lias, de M . Leymerie, le calcaire àCryphées arquées, les marnes brunes inférieures, le calcaire à Gryjjhœa cymbium, les marnes supérieures (la superficie du lias est de 23,958 hectares)} 4“ les terrains oolitiques inférieurs et moyens, savoir : le calcaire à entroques, la terre à foulon, la grande colite, les argiles d’Ux- ford, représentées par des calcaires argileux, le coral-rag (ces ter¬ rains occupent une superOcie de 45,045 hectares) ; 5“ enfin des lambeaux de terrains tertiaires recouvrent certaines parties des plateaux oolitiques, et des alluvious occupent le fond des princi¬ pales vallées. Je donne dans ma notice la superficie de ces diverses lorniations, par commune et par canton. Chapitre II. — Ce chapitre comprend l’exposé des faits concer- 1(5 SÉANCK DU 3 NOVEMBRK 1851. nant l’agriculture. Le granité et le lias sont des terrains des plus imperméables ; malgré la pente énorme des vallées granitiques, les ponts, sur les thalwegs des versants de peu d’étendue, n’ont pas moins de 0“',50 de surface de débouché par kilomètre carré de versants ; dans le lias, le débouché est de l'",50. Les terrains ooli- tiques, surtout ceux de l’oolithe inférieure, sont au contraire très perméables. Les dél)ouchés mouillés des petits ponts sont à peine de O^jOl, p.ar kilomètre carré de versants. Maintenant, dans la construction des routes neuves, je supprime complètement les ponceaux dans l’oolithc inferieure, et je franchis les thalwegs en remblai sans ménager aucun moyen d’écoulement aux eaux plu¬ viales. On trouvera de grands développements sur les propriétés des sous-sols, qui sont fondamentales, comme on va le voir, dans mon mémoire publié dans le IV“ volume du Bulletin, p. 328. L’imperméabilité du granité et du lias est aussi démontrée par le grand nombre de ruisseaux qui sillonnent ces terrains. Ainsi, dans l’arrondissement d’Avallon , je donne la nomenclature d’une soixantaine de petits torrents presque à sec en été, mais s’enflant subitement à la suite des grandes pluies. Dans les terrains ooli- tiques, dont la surface est presque égale à eelle des deux autres formations réunies, il ii’e.xiste que quatre ruisseaux, tous alimen¬ tés par des sources abondantes, et dont l’un se perd à quelque distance de la source ; le reste de la superficie de ces terrains est occupé par un grand nombre de vallées où il ne coule jamais d’eau, et qui, pour la plupart, sont cultivées même dans l’emplacement de leur thalweg, .l’indique l’emplacement des diverses régions de sources de l’arrondissement, dont les plus abondantes se trouvent naturellement à la jonction des terrains perméables et imper¬ méables, c’est-à-dire au contact du lias et des terrains oolitiques et au fond des vallées oolitiques. De cette propriété remarquable des terrains de l’arrondissement, il résulte que les prairies natu¬ relles sont très inégalement réparties dans les diverses formations. Comme elles ne peuvent exister que dans les terrains frais et hu¬ mides, leur culture est très développée dans les terrains imper¬ méables. On les trouve partout dans le granité et le lias, sur les coteaux comme dans le fond des vallées. Elles occupent le dixième de la superficie du granité, le cinquième de celle du lias. Dans les terrains perméables, elles ne peuvent végéter que dans la partie plate du fond des vallées, au bord des cours d’eau. Cette loi est sans exceptions, non seulement dans l’arrondissement d’Avallon, mais même dans tout le bassin de la Seine en amont de Paris. Jja zone très restreinte occupée par les prairies dans les terrains per- 17 SÉANCE DU 3 NOVEJinnE 1851. inéablcs réduit celle culture au ceiitièiiic de la surfoce des terrains oolitiques. Ainsi, tandis qu’il existe 6,959 liectarcs de prés dans le granité et le lias, on n’en trouve que 505 hectares dans la forma¬ tion oolitique. La composition géologique du sous-sol a une assez grande influence sur la nature et la qualité des produits des prai¬ ries. 11 arrive souvent que celles des granités soient tourbeuses, niais même lorsqu’elles sont ])arfaitcmcnt saines, elles ne donnent que des foins de qualité médiocre, qui ne sont point admis dans le commerce. Ils ne conviennent point aux ebevaux ; mais ils sont propres à l’élève des bœufs et non à leur engrais. M. Duroeber a fait la même observation dans les schistes de la lîretagne : « Les » bestiaux maigres de la lîretagne, dit-il, n’arrivent aux marchés » des environs de Paris qu’ après avoir été engraissés dans les ber- » liages du Calvados. » (Voir le tome VI du.CH//f’t/«, 2' série.p. 36.) Les fourrages des prairiesdu lias sont d’excellente qualité. Ils con¬ viennent aussi bien aux cbev.iux qu’aux bœufs. 11 existe dans cette formation d’excellents pâturages destinés à l’cnjjrais des bœufs, et auxquels on donne dans le pays le nom de « jirés d’cinbauehe. » Tous les bœufs engraissés dans le Nivernais sortent des prés du lias. L’industrie des cinbaucbes est peu développée dans l’arrondissc- uient d’Avallon. .Te ferai voir, dans une prochaine notice, que toutes les prairies du bassin de la Seine et de la Normandie desti¬ nées à l’engrais des bœufs .appartiennent à des formations argi¬ leuses imperméables. Les jnairies à sous-sol oolitique, ou plutôt d’alluvion, de l'arrondissement d’Avallon, ne conviennent point à l’engrais des bœufs, bien que les fourrages qu’elles produisent soient de bonne qualité. Culture (les céréales. — La culture îles céiéales et des prairies ar¬ tificielles occupe dans l’arrondissement une surface de 55,055 hec¬ tares. Ici la nature du sol exerce une influence compliquée que je vais chercher à faire ressortir. Le granité ne produit point de blé', mais seulement du seigle, de l’avoine et du .sarrasin. Si le sous-sol du granité est imperméable, le sol, au contraire, formé en grande pai tie des détritus de cette roche décomposée, est très perméable. Il résulte de là, qu’en hiver les eaux pluviales, retenues par l’imper¬ méabilité du sous-sol, restent dans la couche superficielle, qu’elles soulèvent à chaque gelée. Les racines du blé ne peuvent résister à cette .action mécanique ; l’absence de l’élément calcaire est aussi très probablement un des obstacles qui s’ojtposcnt à la culture du blé. Cependant, dans une des communes à sous-sol granitique de l’arrondissement où la couche de terre végétale est épaisse et ou l’influence de l’eau se fait moins sentir, on cultive très bien leblé. Soc. géot., 2' série, tome IX 2 18 SÉANCE UU 3 NOVEMBRE 1851 . On donne le nom de terres morveuses, terres qui crachent, aux terrains de granité qui se soulèvent par la gelée. Le lias propre¬ ment dit, qui forme des plateaux très étendus, presque toujours couronnés par le calcaire à Grypliées arquées, est très fertile et très propre à la culture du blé. Les marnes brunes, supérieures au cal¬ caire à (îryphées arquées, forment des collines à pentes douces dont les flancs imperméables sont sans cesse amaigris par le pas¬ sage des eaux pluviales : elles sont donc bien moins fertiles que les plateaux du lias proprement dit. Aiysi, taudis que les cultures dans les terres du calcaire à ürypbées arquées donnent 20 hecto¬ litres de hic à l’hectare, en moyenne, la culture des marnes brunes en donne à peine 12. Les terrains oolitiques sont bien moins fer¬ tiles que le lias, presque toujours parce que la couche de terre végétale y est trop mince. Dans le lias, les terres de h" et 5' classe et les friches, qu’on peut considérer comme improductives, n’oc¬ cupent que 675 hectares; dans les terrains oolitiques elles occupent 15,687 hectares, c’est-à-dire plus du tiers de la formation. .r<’xa- mine ensuite la question de la production des engrais, dette pro¬ duction est presque nulle dans les granités, parce que le bétail est presque toujours hors de l’ctahle et reste en permanence dans les pâtures. Dans le lias et les terrains oolitiques elle est plus consi¬ dérable, bien que beaucoup trop faible encore, par suite de la déplorable habitude qu’on a de faire manger la paille l’hiver. Des prairies artificielles. — Le trèfle réussit dans toutes les for¬ mations, mais principalement dans les bonnes terres du lias. La luzerne ne réussit pas dans les plateaux du lias proprement dit, où ses pivots rencontrent trop vite les dalles du calcaire à Grypliées arcpiees; elle vegète trèsbien, au contraire, dans les marnes brunes les plus maigres et dans les bonnes terres oolitiques. Le sainfoin a fait la fortune des cultivateurs dans les terrains oolitiques; il rem¬ place souvent toutes les autres prairies. Tout le monde sait que les animaux ruminants peuvent manger impunément cette plante fourragère sur pied, tandis que dans les trèfles et les luzernes ils éprouvent promptement le phénomène de la météorisation. La culture du sainfoin permet donc de tirer parti des terres oolitiques les plus mauvaises. Lorsque sa tige ne s’élève pas assez pour qu’on puisse le faucher, il forme encore d’excellentes pâtures qui remplacent jusqu a un certain point les prairies naturelles. Cette plante manquç complètement dans le granité et dans la plus grande étendue du lias. Des amendements. — Avant la publication de ma notice, on n’avait point fait usage des amendements calcaires dans l’arron- SÉANCE DU 3 NOVEMBRE -)851. 19 tlisseiuenl d’Avallon. La manie ii’y existe pas à portée des granités et du lias. Culture dcsjoreis. — Les l'orèts sont très inégalement réparties dans les divers terrains île l’arrondissement. Tandis que dans le lias il n’existe que %l\l hectares de Lois, on en trouve 9,961 hec¬ tares dans h: granité, et l/j,543 dans le.s terrains oolitiques. Le déboisement du lias ne doit point être attribué à une inaptitude de ce terrain a ce genre île culture. Les bois du lias sont, au con- tiaiie, les plus beaux de 1 arrondissement : le nom latin d’Lpoisses {SpLua), bomg de rarrondissement de Sémur, qui repose sur le lias, était du s.'ins doute a la lieaute des iorets qui l’entouraient autrefois. Le déboisement de cette partie de la Bourgogne doit être attribué uniqitement à la fertilité du sol et au parti beaucoup meilleur qu on peut eu tirer en la livrant à d’autres cultures. Culture de lu luÿue. — ■ J^a culture de l;i vigne occupe environ 3,437 hectares de terrain qui se partagent à peu près par parties égalés entre le.s marnes brunes et les terrains oolitiques. lln’existe que 18 hectares de vigne dans les granités qui sont absolument impropres à cette culture sous la latitude d’Avallon et à l’altitude de 250 mètres, tandis qu a cette hauteur les marnes brunes donnent encore de bous vins. La plupart des vignes des marnes brunes de rarrondissement sont comprises entre les cotes de 200 et 250 mètres. Dans une discussion au sujet d’un mémoire du M. ’rhurmann, présenté à la Société géologique le 21 janvier 1850, M. Itivièrc a dit que la vigne ne donnait des produits supérieurs que dans les terrains quartzeux. M. 'Thurmauu a répondu avec raison, dans la séance du 6 mai 1850, que les meilleurs vignobles de France se tiouvcnt dans les calcaires de Lranche-Conité, de Dourgogne et de Chainjiagne. Il aurait pu ajouter que, sous la latitude de Paris, les terrains quarUeux des grès verts de la Puisaye, des terrains tertiaires de la Dcauce, de la Brie et de toute la banlieue de Paris sont impropres à la culture do la vigne ou ne donnent que des vins détestables. iWalgré leur faible altitude sous cette latitude, ces ter¬ rains, par cela même qu’ils sont imperméables, et par conséquent très irais, qu’ils coiivieiment à la culture des prairies, ne convien- iieiit pas à celle de la vigne. Les marnes brunes font seules excep¬ tion à cette lègle ; mais il suilit du jiliis léger examen de cette for- •nation pour recoimailre qu’elle ne peut nuUenient se comparer sous le rapport de la fraîcheur du sol aux autres terrains iniper- ineables du bassin de la Seine ; elle est d’ailleurs fortement réchauh lée par les éboulis calcaires de i'oolite iiilérieurc qui la couronne piesque toujours. Lorsqu’on descend vers le Midi , les terrains 20 StXNCE nu ‘i NOViailIBE ISôl. permcahles calcaiies flevieiincnl trop biriJants pour la vigne, et les bons vins de Condrieux et de l’IIennitage se récoltent dans les granités des bords du Rhône. 11 est certain que ces terrains sont beaucoup plus frais que les autres, car, aux abords de Vienne, on voit les prairies s’élever sur les flancs des coteaux granitiques, tan¬ dis que les collitics de calcaires ou de gravier sont toujours arides. Plus au midi encore, entre Montpellier et la Méditerranée, les bonnes vignes poussent dans des plaines d’alliivion presque hu¬ mides (1). Enfin, dans quelques localités d’Espagne, on arrose la vigne (2). On peut conclure de là que plus la vigne qui, dans le Midi, peut supporter 1 irrigation, remonte vers le Nord, plus elle exige des terrains secsctparconséqucntperméables; cela explique très bien pourquoi, un peu au nord de iVIâcon, on ne trouve plus de très bons vins que dans les calcaires. Je neveux pas dire cepen¬ dant que la composition chimique du .sol soit sans action sur les produits de cette plante ; j’ai indiqué (voir tome IV du Bidktin, 2' série, page 358) la singulière diflerence qui existe entre les vins des bons crus oolitiques de la haute Bourgogne, d'Auxerre, de Riceys, de Tonnerre, et ceux des marnes brunes. Ces derniers, forts, .alcoo¬ liques presque autant que les vins du Midi, luanqtient toujours du bouquet qui donne tant de charme aux premiers. Le mèmeraisin, le pineau de Bourgogne, cultivé dans les calcaires oolitiques de Nuits et dans les coteaux crayeux d’Eper nay, donne dans les deux localités des produits excellents, mais qui ne peuvent se comparer sous aucun rapport. VopulaUon. — La population de rarrondissement d’Avallon est d’environ 50 individus par 100 hectares, et, chgse bizarre, les ter¬ rains les plus riches et les plus fertiles sont de beaucoup les moins peuplés. Ainsi, les communes de Cisery, Saint-André, Sceaux, T révilly, qui occupent un excellent plateau du lias, ne renferment que 27 habitants par 100 hectares. Ce fait singulier s’expliquepar la difliculté des communications et la r areté de l’eau sur les pla¬ teaux Basiques imperméables. Les populations sont, en effet, remar- (1) On trouve aussi des vignes sur les alluvions de l’Yonne, de la Seine et do la Marne ; mais il n y a certes aucune comparaison à éta¬ blir entre les détestables produits qu’elles donnent et les excellents vins de Lunel et de Frontignan. (2) Jaubort de Passa, roynge en Espagne, t. II, p. 2H.— M. Jaubert de Passa ajoute, à la vérité, que l’irrigation augmente la quantité audetrimcntdelaqualite, maislefaitn’en paraîtra pas moins extraordinaire à un habitant de la Bourgogne. 21 SJiANtK VU 3 KOVKMUHE 1851. ^Uci5l£incnt conccntrccs u lu limite tlii lius et de l^oolitCj où se ouve une très Lielie lijjne de sources et ou les cliemins sont plus solides. Des habitations. — Dans les granités, les maisons sont couvertes de cliaume et très écartées les unes des autres , sans doute par crainte des incendies. Dans la formation oolitique, les maisons sont couvertes d’une pierre calcaire plate nommée lave, qui rend la communication du feu d un toit à l’autre presque impossible : elles sont entassées les unes sur les autres comme dans les anciens quartiers des grandes villes. Des animaux domestiques. — Dans le granité, où les fourrages conviennent peu aux chevaux, la culture n’emploie, pour ainsi dire, que des bœufs. On ne compte, dans le Morvan avallonnais, qu’un demi-clieval par 100 hectares, tandis que la même super¬ ficie de terrain nourrit 18 bœufs 1/2. Les terres grasses du lias craignent le piétinement des bœufs et les fourrages conviennent bien aux chevaux . On abandonne donc les bœufs pour les chevaux. On compte par 100 hectares 8 chevaux et k bœufs. Le sol léger de l’oolite permet toute espèce d’attelage ; on emploie les bœufs, les chevaux, et mêmes les ânes et les mulets qui manquent absolu¬ ment aux autres formations. On y trouve par 100 hectares 3 che¬ vaux, 6 bœufs, k ânes et 2 mulets. Je donne une statistique com¬ plète des autres animaux domestiques, et je fais voir que chaque espèce a une raison d’être dans chaque formation. Ainsi le mouton, qu’on élève presque sans soins sur l’oolite, exige les plus grandes précautions dans les deux autres formations, dont les herbes trop aqueuses engendrent rapidement la pourriture, etc. CnAPiTnE III. — Dans ce chapitre, je cherche à déterminer le système d'exploitation agricole le plus convenable dans chaque formation, en me basant sur les faits exposés ci-dessus. Ainsi, pour les granités où les céréales réussissent mal, où les eaux sont abondantes, je conseille de développer la culture des prairies. Bans le lias, au contraire, où les céréales donnent de bons produits, où les prairies couvrent déjà la cinquième partie du sol , je dé¬ montre qu’il n’y aurait aucun avantage à créer des prés nouveaux. Comme ce ten-ain, en raison de son imperméabilité, manque de sources, et qu’en été les prairies et le bétail soullï ent beaucoup de la sécheres.se, j’ai fait l’élude complète d’un projet de réservoir situé dans une vallée granitique qui contiendrait plus de dix mil¬ lions de mètres cubes d’eau, et qui permettrait d’arroser les prai- t'ies de la plupart des plateaux basiques. L’emplacement de ce leservoir et le tracé do la rigole sont indiqués en rouge sur la carte. 22 SÉANCE DU 3 NOVEMRHK 1851. Dfiiis la foniiation ooliti([m', où il n’est pas possible d’avoir fie l’eau, et par conséquent de créer des prairies, où les céréales ne donneront jamais ([ue tics pioduils médiocres, je conseille aux Avalloimais de suivre l’exenqde de leurs voisins de Cliàtillon-sur- Seine qui ont plus que doublé la valeur de leurs terres oolitiques en y introduisant les plus belles races de moulons mérinos et en cultivant, sur une j;rande échelle, toutes les prairies artificielles, et notamment le sainfoin. .l’indique les meilleurs assolements i\ suivre dans chaque formation, en me basant sur des observations faites chez les cultivateurs les ])lus intcllijjents dont les propriétés reposent sur le même sous-sol. C’est surtout sous ce rapport que les études yéolojpques sont d'un jjrand secours à l’agriculture. En effet, un système agricole qui donne de bons réstdtats dans une localité ne peut s’ai)])liquer dans une autre que si le sol se présente dans des conditions identiques. Or, c’est ce qui a prt;sque toujours lieu dans une même formation sur d’assez grandes étendues. Les méthodes éprouvées peuvent donc s’y répantlrc .avec la certitude du succès : c’est ce que démontrent les deux exenq)lcs suivants. On .sait que dans le Nivernais, le pays de firay, la basse Norman¬ die, l’engrais des bœufs réussit très bien dans les prés argileux ou argilo-sablcux du lias, des grès verts, des argiles de Dives, etc. On pourra avec certitude de succès introduire l.i même industrie dans les prairies du lias avalloimais ou des grès verts de la Puisaye, dès qu’on ne ]iourra plus utiliser autrement les fourrages qui en proviennent. Dans les environs de Cambrai, le sous-sol crayeux cause une sorte de drainage naturel sur les terres argilo-sableuses, ce qui ])ermet de les aborder en tout temps avec la charrue, et de les tenir dans un état d’ameuhlissement p.arfait. Dans le lias, le même système ne peut s'appliquer, parce qu’en raison derimper- méabilité du sous-sol, les terres cessent d’être labourables après les pluies prolongées, et surtout parce que le sol, s’il était ameubli comme dans le Nord, serait raviné par les eaux pluviales qui coulent à .sa surface, .le pourrais multi|)her ces exemples qui donnent une grantle inq)ortancc ù la géologie agricole. Il ne sera ])lus possible bientôt d’écrire un traité d’agriculture sans tenir grand compte des faits géologiques. Ucf ameiidi mciits i tihaitcs. — Tout le monde connaît aujour¬ d’hui 1 actioti énergique des amendements alcalins sur la végéta¬ tion de certaines idantes. Les ti avaux de MiVI. Puvis, liouhée, les observations de iVI. Durocher en Hrelagne, ne peuvent laisser au¬ cun doute à cet égard. .^1, Dclessc, dans la séance de la Société géologique du 21 janvier 1850, a cité les analyses tle MM. Liehig, 23 SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 185!l . Bisclioff et Berthier, qui tendraient à diminuer l’importance du rôle que les matières alcalines jouent dans la végétation; et, en efl'et, il est très extraordinaire de voir des arbres, dont la cendre contient tant de chaux et de potasse, pousser avec une vigueur étonnante dans des formations où l’analyse chimique ne constate pas trace de ces alcalis : par exemple, dans les grès verts, qui pa¬ raissent être les terrains du hassin de la Seine les plus favorables à la culture du bois. Un sylviculteur distingué, M. Gallois, ancien président du tribunal d’Auxerre, m’assurait même qu’en marnant ces terrains on les rendait impropres à la végétation sylvestre pen • dant plusieurs années. Mais pour les céréales il n’en est pas de même ; la récolte d’un champ qui ne renferme pas d’éléments calcaires peut présenter la même composition chindque que celle d’un terrain où les principes alcalins se trouvent en proportion suffisante, mais elle sera bien moins abondante ; la paille sera plus grêle et le grain plus mal nourri (1). G’est ce que M. Puvis a dé¬ montré surabondamment. Tout le monde connaît le merveilleux effet de la marne sur les terres argileuses de la Brie. Sur les pla¬ teaux tertiaires de la l’uisaye, le marnage a plus que décuplé les produits de la terre, .l’ai donc du étudier la question des amende¬ ments avec d’autant [dus de soin que dans l’arrondissement d’Aval- lon on ne s’eu était jamais occu])é. .l’ai fait de toutes les terres de l’arroudissemeut, non point une analyse, mais simplement un essai par les acides. J’ai constaté ainsi que les carbonates manquaient complètement : 1“ dans les terres granitiques; 2° dans les grès du lias; 3° dans la couche superlicielle des marnes brunes du lias; 4° dans la couche superlicielle des plateaux liasiques, lorsque la terre est de couleur brune. Ce dernier lait est d’autant plus ex¬ traordinaire que la couche de terre végétale des plateaux du lias est assez mince et qu’elle repose sur les bancs du calcaire à Gry- phées arquées. La chaux, dans ces terres, qui sont toujours de bonne qualité, existe juobablement combinée avec des acides végétaux qui ne donnent point d’ellervesccncc avec les acides. C’est ce que semble indiquer la couleur brune du sol. J’indique (1) 11 ne faut pas croire cependant que toutes les terres où manque l’élément calcaire soient mauvaises. On en trouve dans le lias d’excel¬ lentes, où les acides ne produisent aucune effervescence; mais lechau- lage les rend bien plus fertiles encore (voy. la note P do ma notice). Ces terres ne doivent pas être confondues avec les terres brunes dont je parle plus loin. Leur couleur pâle semble indiquer 1 absence de com¬ binaison de la chaux avec des acides végétaux. 24 SÉA^•CE 1)11 3 NOVEMBRE 1851. dans nia notice les meilleuis méthodes suivies pour l’emploi de la cliaux, les jioinls où devront être jnis les calcaires et le combus¬ tible dans chaque localité. Depuis la pnhlicalion démon travail, deux agriculteurs ont fait usage de la chaux avec un plein succès. L’un d’eux, après un premier essai (l),aconstruit un four à chaux. Je suis convaincu que cet exemple sera généralement suivi avant peu d années, suitout dans les marnes brunes, où la chaux agira, non seulement comme moyen d’amendement, mais encore comme divisant. Chapitre IV. — Dans ce chapitre, je cherche à résoudre ces trois questions : 1“ obstacles opposer au ravinement des terres; 2” mise en valeur des terrains improductifs ; 3” reboisement des montagnes. Ces trois questions n’ont jamais été étudiées dans 1 arrondissement, bien que la moitié de sa superficie soit journel¬ lement ravagée par les eaux pluviales, que le quart de cette super¬ ficie soit improductive, et qu'il existe beaucoup de terrains à reboi¬ ser. Je fais voir que pour chaque formation il existe une solution différente. Ainsi dans les granités, le principal obstacle à opposer au ravinement des terres est le reboisement et la culture des piairies; dans le lias, la terre a trop de valeur pour permettre le reboisement, et la culture des prairies ne serait, dans la plupart des cas, qu’une opération financière médiocre. On doit changer la direction des labours en coupant, sous un angle très rapproché- diin angle droit, les lignes déplus grande pente; on diminuera ainsi notablement la vitesse de l’eaii et par conséquent l’érosion du sol. Pour ce qui concerne le reboisement, j’indique les essences qui paraissent le mieux convenir à chaque formation, et je donne le détail des dépensés qu’exige le reboisement d’i.n hectare. Enfin je termine ma notice par une nomenclature complète des carrières de 1 arrondissement et par des notes justificatives très étendues .1 ai cru devoir présenter avec détail cette analy.se de ma notice’ parce que je suis convaincu que les études géologico-agronon,iques (1) Voici comment cet essai a été fait : On a chaulé une surface de 13 ares dans un champ do ’o hectares environ d’excellente qualité où J avais constate 1 absence de calcaire, et l’on a semé le loutln avoine Avant la récolté, le propriétaire nous pria, un de ses amis et moi, dé visiter ce champ, et de déterminer remplacement chaulé. Il était m- possible do s y tromper; I avoine, dans cette partie, s'élevait considé¬ rablement att-dessus du reste de la récolte. Plus lardon constata que e terrain chaulé avait donné 7 décalitres do prain par are, tandis mie le reste du champ n avait pas produit plus de 4 décalitres, ce qui est déjà un très beau résultat. ’ * SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851. 25 ont une grande importance qui n’est peut-être pas encore suffi¬ samment coinprise. 51. de Caumont a le premier donné l’exemple O un travail de ce genre dans le Calvados; mais cet exemple a été Éuen peu suivi jusqu’à ce jour. Après cette communication M. Raulin lit le mémoire sui¬ vant ; Sur le terrain crétacé moyen du département de l'Yonne, par V. Raulin. Le département de l’Yonne renferme, comme on sait, la série complète des terrains jurassique et crétacé. Cliacun d’eux pré¬ sente dans sa partie moyenne des assises sur les rapports desquelles es géologues ne sont pas d’accord faute d’études suffi.santcs. Cliareé de l aclièvement de la carte géologique commencée parM. Lev- merie, nous avons dû nécessairement essayer de résoudre les dif¬ ficultés qui se inésentaient. Nous ne nous occuperons ■)•«4■^'/^K«^^/,• puits de 13 mètres creusé près des fosses a traversé des argiles g'iscs et s’est arrêté dans des argiles noires, à polypiers, üstrea ma- 30 SÉANCE DU 3 NOVEMliRE 1851. crnptcra, Exngyra sinuata, 'Tt rchralula Astki iand, etc. A Houvray, qui est plus élevé , on reti ouve les sables ai jjileux verts qui devien¬ nent presque noirs sous l’église, et en descendant on revoit succes¬ sivement les aryiles grises, les sables jaunes et blancs à nodules ferrugineux, et enlin les argiles à lumaclielles ex])lüitées dans le lit du grand Ku, au bas de Viuiouse. A 1 inyriamètre au S. -11. de Seignelay, se trouve entre Ville¬ neuve-Saint-Salve et lileigny-le-Carreau leTliureau Saint-Denis, qui atteint 298 mètres; il est formé supérieurement par des sables jaune rougeâtre , renlermant de gros blocs et des fragments su- perlieiels de grès lerrugineux brun lin ou grossier, et de fer liy- droxydé arénilère. Au-dessous, à l’ü., sur la route d’Auxerre à Saint-1' lorentm , viennent des sables argibmx vert foncé, qui ont 1 0 mètres d épaisseur et qui renlerment supérieurement des no¬ dules lerrugineux , et inlérieurement des coquilles très friables puis lies argiles gris verdâtre clair, des sables jaune verdatie, et enlin des sables et argiles jaunes , rouges, violets et blancs, reposant sur les argiles à lumaclielles qui forment tout le vallon du Unisson. A l’E., les sables jaune rougeâtre descendent fort bas ; par-dessous on tire des sables argileux verts et jaune ver¬ dâtre près d un grand abreuvoir, dont les eaux sont retenues par des argiles grises reposant sur les sables et argiles micacés, blancs, jaunes et violets, qui portent Bleigny-le-Carreau. Un jieu [ilus bas, se voient les deux autres assises du terrain néocomieii. Au S. du Peiit-l’arc de Seignelay se trouve la colline de Pieu, qui SC prolonge eu nue eollinc de 220 mètres d'altitude , désignée par erreur sous le nom de Tliureaii du Dard, et va se rattacber au véritable 1 bureau du Uard, situé entre .lonclic et la Borde. Cette deinièie colline est lormée par des sables jaune rougeâtre micacés, très beaux, i enfermant près du sommet îles grès lerrugineux à grains moyens , a parties brunes ti ès lerrngiueuses, exploités pour moellons et pour les routes. Des éboulis masiiuent les couebes inférieures jusqu’aux sables bigarrés néocomiens. La colline qui atteint 220 mètres est constituée île même ; mais la colline de Pieu, qui n’atteml que 103 mètres, ne présente de sables jaune rougeâtre avec quelques grès qu’à son sommet ;dèsqu’ou deseeuil à 1 Eteauou à Soiigères , on trouve des sables jaune verdâtre, puis vert jaunâtre , qui à 115 mètres d’altitude environ rejiosent sur des aigiles, d abord jaunes, à Plicatida radiola , puis grises, à Exog) ! a ^ Tcirbrattilu A.stu:rUuia et etc. (ces dernières se voient bien aussi entre les Arcliis et Jonche, au pied occidental du Thureau du Bardj. Au-dessous, viennent les sables et argiles SÉANCE DU 3 NOVENBEE 1851. 31 lucanes, blancs, gris et violets, qui ont 10 mètres d’épaisseur, et reposent sur les argiles grises a Inmaclielles qui se voient à l’Étcan, dans le lit de l’Yonne, et à Songères. ' Lu de. l"ionm;. — En desceiulant d’Auxerre au confluent de l’Ar- inançon on voit dans une petite carrière vis-à-vis des Duinons, sur a rive gauche, les calcaires compactes, appartenant aux dernières assises du terrain jurassique, s’élever à 3-4 mètres au-dessus des Jasses eaux ; ils doivent par conséquent disparaître peu au-dessous. ans cette même carrière on tire an-de.ssus , sur 4 mètres, les calcaires jaunes a Æxngj'm subsi/iutita en couches irrégulières , de séparées par des argiles hrunâtres de 0'",2 d’épaisseur. Un peu an-dessous du confluent du Beaulelies on voit la partie supérieure des argiles avec lumachelles , qui sont tirées au pied do la berge gauche. A moitié chemin du confluent à l’île Paule, la berge droite inontre les argiles sableuses blanches, grises et violettes, bigar¬ rées, avec rognons ferrugineux à la ])artie supérieure. 1 eudant 200 mètres au-dessus de l’île Paule se trouvent les ar¬ giles noires avec Amutonites Nixus , ücshnyesi , Exogyra sinuatti, Plicatulu radioln , etc. Inrmédiatenient au-dessous du gué de Gurgy, il y a , pendant environ 200 mètres, des couches d’argiles noires, un peu sableu¬ ses et pyriteuscs, dont l’ensemble, visible sur 1“,50, est recouvert par d autres argiles renfermant des rognons, soitargilo-calcaires soit pynteux ou de fer hydroxydé, avec fossiles du gault. Les plus abondants sont les Inoceramtis concentricus , Vvncricardia tenui- coiiii , Ainnwnitcs monde , regidaris , etc. , etc. Ces difl'érentes assises disparaissent dans le lit de l’Yonne à des altitudes comprises entre 87 et 91 mètres. Nulle assise visible de sables rouges ou jaunes, et épaisse seulement de quelques mètres, “ existe entre les argiles à Exogyra sinuata et les argiles noires à ^mmoHites nw'nile. La masse des sables des Tbureaux, vert jaunâtre inférieurement et jaune rougeâtre avec grès ferrugineux supérieurement, se trouve constituer les coteaux qui encaissent la plaine de TYonne , et qui atteignent an N.-E. 194 mètres dans le l^ctit-Parc de Seignelay et au S. -O. 197 mètres au Hois-de-Cbar- buy. Elle a par conséquent une épaisseur de plus de 100 mètres comme dans la Puisaye. Entre C Yonne et le Ravillon. — La colline de Branches est formée par la craie blanche, au-de.ssous de laquelle se trouve une Claie marneuse grisâtre , puis des marnes grises. Plus bas vien- *ient des sables jaune brunâtre avec quelques gros blocs superfi- 32 SfÎANCE DU 3 NOVEMBKE 1851. ciels de grès fin jaunltrc ; puis , dans le bois de Champ-Coutan des sables jaunes un peu grossiers, à nombreux fragments de grès fer¬ rugineux. La deseente montre des argiles sableuses verdâtres , re¬ posant sur des sables jaune verdâtre qui occupent le fond du vallon du ruisseau de la biche. Le plateau qui s’étend jusqu’à la vallée du beaulebes montre la même succession de couches ; au- dessous, avant la Jète-Noire, les coupures de la route montrent des sables argileux jaunes, puis des argiles sableuses gris verdâtre. En descendant a la prairie on voit des sables argileux jaune brunâtre devenant par places plus argileux, à teintes blanchâtres ou violacées, puis par-ilessous des argiles grises, et enfin les argiles jaunes à lumacbelle.s. Sur la rive droite du beaulebes on trouve le calcaire jaune neocomien, puis la succession de coucbcs jnécédentes en montant à Perrigny. M. Gallois y a trouvé la Plicatnla radiai,, et d’autres especes. J.e plateau est formé par des sables jaune rougeâtre qui viennent former le Tl.ureau Saint-Georges, qui atteint 209 mè¬ tres. Le sommet montre sur plus de 10 mètres des saliles un peu aigileux jaunes , à veines blanches , rouges ou violacées, à la partie supérieure desquels on tire pour la route des grès très ferrugineux en Us et lognons fort irréguliers. Au-dessous, sur jilusicurs mètres, viennent des terres argileuses grises et jaunes; puis, sur 15 à 20 mètres, des sables argileux verts à grès ferrugineux. Une cou¬ pure dans la partie moyenne, à la séparation de la nouvelle loute , montre les alternances suivantes : Mètres. Sable argileux gris . j 0 Sable à lits ferrugineux, endurcis . o’o Sable très argileux, gris . j o Sable vert jaunâtre, à lits ferrugineux. . . O^e Sable vert . 0 2 Sable vert, à petits rognons durs . o 1 Sable, vert . 0*2 Sable jaune brunâtre . o 7 Sable vert . l’o Les sables verts se continuent devant le château de Saint- ïcoiges ; plus bas un trou à sable au bord de la route montre : Sable argileux, jaune, remanié . t 50 Sable jaune, fin . ' ’ ^j’qo Argile rouge violacée, panachée de gris et de jaune. 1 ,00 Sable fin, jaune rosâtre, un peu solide . 2,00 33 SÉANCE BU 3 NOVEiMBUE J 851. Innnédiateinent au-dessous , dans la glande rue de Saint-Geor¬ ges, on voit les argiles bigarrées ronges et violettes ; puis , dans Giand-Grenon, les argiles jaunesà liuuaeliellesqui ont une grande épaisseur et vont recouvrir les calcaires jaunes , qui sont exploités a quelques mètres au-dessus du Beaulclies , sur la rive droite de la vallée. Un peu plus au S. , les sables et argiles bigarres supportent , jirès tle la tuilerie de Cassoir, des argiles grises, exfiloitées , dans les¬ quelles M. Courlaut a trouvé les Nisiu et Dcslmyesi , lixogyra simmta , etc. Cette dernière espèce a été aussi rencontrée abondaimuent aux Renards, sur la route de Saint-Georges à Cliarbuy. 5® lintrc le Raeiliun et le Tholen. — La colline qui porte Lin- dry et Pourrain est formée par la craie. Au-dessus de Lindry on voit, en descendant : une craie blanchâtre solide, massive, avec Nautilus clegans, etc., tirée pour moellon; des marnes grises des¬ cendant jusqu’à l’église, puis des argiles noirâtres portant la partie basse du village et donnant une grosse source sous l’église, et enfin un sable argileux verdâtre, à gros grains de quartz, renfermant de petits rognons durs, l.’enscmble de ces couches a environ 30 mè¬ tres d’épaisseur; la dernière, qui a près de 1 mètre, repose direc¬ tement sur les sables jaunes et rosâtres qui se voient sur au moins èO mètres d’épai,sseur en descendant au moulin de Riot. A Pourrain, la colline qui atteint 295 mètres est couronnée par dessables argileux, brunâtres, tertiaires, à nombreux silex blonds et gris non roulés. Au-dessous se trouve une craie blanche qui a au moins 20 mètres d’épaisseur; puis une craie un peu marneuse légèrement grisâtre, à peu près aussi épaisse. Une grande ocrière ouverte derrière le village au N. montre : Mètres. Craie .solide, massive, fendillée, légèrement grisâtre. . 6 00 Marne grisâtre . sjOO Argile noirûtro . 4^00 Ocre jaune . . .3 00 Grès ferrugineux, dur ou tendre (caillou) . 0 20 Sable grossier, jaune et blancliâtre, visible sur . /] 00 La ligne de jonction des sables et des marnes crayeuses plonge de à5 degrés à l’O. 10" S., mais nous n’avons pas à nous oc¬ cuper ici de cet accident local. Les sables atteignent environ ■^âO mètres d’altitude, et dans La Chapelle, à 20 'mètres plus bas d y a des sources. Un peu au-dessous, .la route montre des sables Verts et vert jaunâtre. La pente douce, de plus de 30 mètres, qu/ Soc. géol. , 2" série, tome IX. 3 SIÎANCIi ÜU 3 NOVEMBRE 1851. 3i descend au S, -E., ne niontje que des sables jaune fauve qui, à no mètres d’altitude, reposent sur les sal)les et argile rouge bi¬ garrés au-dessous desquels sortent les argiles à lumaebelles, à 5 ou 6 mètres au-dessus du lleaulcbes. 6“ Entre le Tholon et l’Oimnne. — Le plateau de Beauvoir à Toucy, qui se prolonge au S. par la montagne de la Verrerie, atteint 283 mètres dans le bois du Mont-Cbaumont; le sol y est formé par les sables argileux, jaunâtres, tertiaires, à nombreux silex blonds non roulés. En descendant dans un chemin creux, on voit successivement une craie jaunâtre un peu remaniée, des marnes verdâtres, des marnes noirâtres avec quelques lits verts, donnant des sources à l’arly, et enfin des argiles sableuses jaunes ayant 1 mètre environ. L’ensemble de ces assises a 30 mètres d’épaisseur et repose im¬ médiatement sur les sables d’abord grossiers, jaunes, puis fins, diversement colorés en jaunâtre, jaune et jaune rougeâtre, qui forment la colline des Cliénons qui atteint 252 mètre.s. Ces sables se suivent avec les mêmes caractères jusque vers le fond du vallon qui renferme la tuilerie de Bâle. En ajrprocbant de celle-ci, on voit, sous des sables rouge brique, des sables verdâtres de plusieurs mètres d’épaisseur, puis un sable argileux, noirâtre, s’élevant de 7 à 8 mètres au-dessus de la tuilerie. La grande fosse qui est au niveau de celle-ci montre la coupe suivante : Mèlres. Sable brunâtre, remanié . 1,00 Sable jaune . 1,00 Sable argileux, vert . 1,50 Argile sableuse noire, avec nodules de pyrites et Ammonites munile , tirée sur . 3,00 Il y a enfin des sables rouges, probablement néocomiens, dans le fond du vallon et dans la vallée qui esta l’altitude de lâfi mètres. Sur ce point, les sables jaune l'ougeâtre de la Buisaye descendent jusqu’à 165 mètres d’altitude environ ; ils ont ainsi près de 90 mè¬ tres d’épaisseur, et la base se trouve encore à 1 0 mètres au-dessus des argiles qui renferment Y Ammonites monile, La colline qui est au-dessus de üiges, et qui s’élève à 274 mètres, montre, à partir du sommet, la succession de couches suivantes : Sables jaune rougeâtre, présentant à leur sommet quelques bancs do 0“,1 à 0"',3 de grès brun jaunâtre, à grains fins ou grossiers, avec de petits cailloux de quartz ; ils ont envi¬ ron 1 5 mètres d'épaisseur. 35 SÉANCE DU 3 novemure ISSI. Argiles sableuses, blanchâtres et jaunes, ayant une épaisseur fort inégale de quelques mètres. Sables jaune brunâtre, assez purs, à grains fins, avant envi¬ ron 20 mètres. Sables verdâtres, un peu argileux . i Argiles grises . /cet ensemble sables verdâtres, argileux, portant l'éaliso j a environ , • . 20 mètres. Argiles grises, à petits cristaux de gypse. . . ) Sables et argiles blancs, verdâtres, jaunes, violacés, bigar¬ rés, à nodules ferrugineux, ayant 10 mètres. Argiles à lumacbelles, visibles sur 6 mètres, et s’élevant à 21 0 mètres d’altitude. En avançant sur la colline vers l’O., on trouve les sables aux oreaux A 285 métrés, et ils s’élèvent encore un peu plus liaut aux fosses A ocre des liois-Laurent, au pied de la crête crayeuse de fa montagne de la Verrerie. La montagne de la Verrerie montre une belle succession de couebes depuis le Signal jnsqn’A Lcngny. Le plateau qui atteint diü métrés est formé par les sables argileux lins , jaunâtres ter¬ tiaires, à silex grisâtres et blonds non roulés, qui ont plusieurs métrés d épaisseur et qui descendent en éboulis sur les pentes de¬ là craie. Au bord du jilateaii, sous le Signal, il y a une marnière dans laquelle on tire sur 8 mètres une craie marneuse micacée légèrement grisâtre, fendillée, a vec Àinmoniies varians, Pcctcn don- eatns, Inocmtmus vunaiformis, etc. K 1 mètre environ au-dessous se trouve une petite ocrière qui montre la coupe suivante : Craie marneuse grise, parfois un peu sableuse et chloritéo . ■ . Argile grise . Argile sableuse, gris jaunâtre, passant aux as¬ sises supérieure et inférieure . Ocre un peu sableuse, exploitée sur . Mètres, 2,00 'i,ao 1,00 1,00 Par dessous se trouve sans doute le lit de grès ferrugineux dési- fine sous le nom de caillou par les ouvriers. Iminédiatêment après ^lennent les sables jaunes qui sont fort épais et qui renferment ans leur moitié inférieure quelques couebes argileuses, blancbes, jaunes et rouges, au-dessus des Giiérins, grises plus bas. Les sables ‘ ^Viennent ensuite argileux verdâtres, avant Cbâtrc qui est sur les des et argiles bigarrés. Le fond du vallon est occupé par les ^'gilesA lumacbelles. On remonte sur les argiles blanches, puis “di’ les sables et argiles rouges, jaunes et blancs bigarrés, qui ont 36 SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851. été extraits sur 3 mètres et qui supportent les argiles grises (sans Exogyra sinuata) qui sont exploitées sur 2 mètres à la tuilerie de rEpinoy-du-IIaut, On remonté sur les sables verts, et en descen¬ dant des Paris à Leugny, la nouvelle route montre la coupe sui¬ vante. Mètres. Sables argileux, verts, à petits cailloux de quartz. 3 Argile grise, passant aux sables supérieurs. ... 2 Argiles jaunes, rouges et grises, bigarrées. ... 2 Argiles jaune brunâtre, à lumachelles, environ. . 10 Calcaire jaune, néocomien, en couches irrégulières dans des argiles . ' . 2 Devant le Gil)on ce dernier repose sur les calcaires compactes blancs de l’ctagc supérieur du terrain jurassi.pie. Sur ce point le terrain néocomien n’a qu’une épaisseur assez peu considérable. 7° Entre VOuanne et le Brnnlin. — Le plateau qui atteint 339 mètres au S. -O. do Fontaines est formé par des sables argi¬ leux fins jaunâtres, tertiaires, avec nombreux silex non roulés, ayant 7 à 8 mètres d’épaisseur. Dans les éboulis qui descendent sur la pente de la craie, il y a des blocs de brèche siliceuse de 1”,50. Au-dessous se trouve une craie légèrement jaunâtre; un peu plus bas une marnière montre : Mètres. Craio un peu siliceuse, légèrement verdâtre. . . 6 Craie marneuse, vordàfW'. ; . 2 A u-dessous viennent des marnes grisâtres et verdâtres occasion¬ nant des sources et un petit étang ; puis des argiles verdâtres mê¬ lées d’un peu de sable qui sont tirées à la tuilerie des Bidons sur 2 à 3 mètres d’épaisseur. A la même hauteur, il y a dans le voi¬ sinage des sables argileux verdâtres équivalents. Immédiatement au-dessous, viennent des sables grossiers micacés jaunes , à strati¬ fication, parfois oblique , avec lits, veines irrégulières et tubes de grès ferrugineux et nombreux cailloux de quartz. Sur divers points, entre Villanon et la Bruère, il y a quelques couches de sa¬ bles argileux, fins, roses, jaunes et jaunâtres qui donnent lieu à de petites sources ferrugineuses. Les sables jaunes grossiers repren¬ nent et sont un peu argileux à la partie inférieure ; ils reposent sur des argiles grises un peu sableuses, qui sont exploitées sur 3 à A mètres au-dessous des Cuétrons pour la tuilerie des Com¬ pères, où on les exploite aussi. Au-dessous, aux Évêques, au Petit- Saint-Marcel, se trouvent les sables argileux fins jaunes, rouges, SÉAA'CB DU 3 NOVEMBRE 1851. 37 lilancs et grisâtres, bigarrés, avec plaquettes et nodules ferrugi¬ neux. Les argiles grises et jaunes, avec lits de calcaire marneux et luinachclles , s’élèvent de 7 à 8 mètres au-dessus du ruisseau de Fontenov. 8“ Entre le Branlin et le l.oing. — Le plateau situé au N. -O. de Saint-Sauveur est formé par des argiles sableuses jaune brunâtre tertiaires, avec nombreux silex non roidés, qui atteignent 285 mè¬ tres aux Moyeux. La ciaie qui se trouve au-dessous a environ 30 mètres d’épaisseur; elle est blanchâtre supérieurement, et au S. des Griflbns, M . Robincau-Desvoidy y a trouvé le Nautilus elegnns et des vertèbres d’Icbtbyosaurc. La partie inférieure tirée pour marne sur la route au N.-E. des Grands-Moyeux est mar¬ neuse et arénacée verdâtre. Immédiatement au-dessous, à 255 mè¬ tres d’altitude environ, se trouvent les sables micacés jaunes à vei¬ nules plus foncées. Ces mêmes sables jaune rougeâtre, avec des grès ferrugineux à la surface, viennent former le Tluireau de baint-Sauveur qui atteint 315 mètres; ils présentent à diverses bauteurs de petites assises irrégulières d’argiles plus ou moins sa¬ bleuses , panachées de jaune , de rouge et de grisâtre. Le château de Saint-Sauveur, situe a environ 50 nictrcs au-dessous du sommet, est sur un banc de grès brun de U à 5 mètres d’épaisscair. 20 mètres environ plus lias, immédiatement au-dessous du p.irc , se trouve un sy.stème argileux de 25 mètres d’épaisseur, formé supérieure- nient par des argiles grises plastiques, puis noirâtres, dans lesquelles On a trouvé des lignites, et inférieurement par des argiles gris jaunâtre plus ou moins solides. Les argiles supérieures sont tirées snr 3 mètres à la tuilerie ries Pidlains à l’E. de Saint-Sauveur , à 260 mètres environ d’altitude ; elles y sont sableuses , micacées, brunâtres. Les argiles inférieures sont employées par la tuilerie de la bâtisse au N. de Moutiers ; les fosses situées de 3 à mètres au- ‘lessusdu Loiug , à environ 2è0 mètres d’altitude, montrent: Sables argileux, grossiers, vert jaunâtre. Argiles grises, en partie très pures. 1 g_g ^ Argiles noires, assez pyritouses. .j Les ouvriers de la tuilerie ont à diverses reprises rapporté à m. Robineau-Desvoidy les espèces les plus caitictéristiques du gault : 1 es Ammonites dentatas et monile, et tout récemment 1-^. biciirvatus. Aux Renards, à la base de ce système sableux et ^l'gileux, il y a des argiles grises (sans Exog)ra sinnata) qui repo¬ sent sur les sables et argiles bigarrés. Les argiles à lumacbeUes et 58 SÉANCE DU 3 NOV EMBUE 1851. les calcaires jaunes il Spatan{jiics, qui viennent au-dessous, descen¬ dent jusqu’au Loing, et n’ont plus dans cette partie de la bande qu’une dizaine de mètres d’épaisseur. 9“ Entre le Loing et la Vrille. — Près de la lindtc du départe¬ ment, on voit, du plateau des Potrats eu descendant à Treigny, la succession de couches suivantes : Mètres. Sables argileux, fins, jaunâtres, tertiaires, avec silex jaunes non roulés . 3 _ 4 Sables jaunes et jaune rougeâtre, renfermant à la par¬ tie supérieure des grès jaune brunâtre, irrégulière¬ ment stratifiés, à petits cailloux de quartz, exploités sur 3 mètres . 1S — 18 Argiles sableuses, jaunes et blanches, avec plaquettes et nodules ferrugineux, donnant de petites sources au-dessus des Potrats . 2—3 Sables micacés, fins, très purs, jaunes et jaunâtres. . 15 Argiles sableuses, grises, jaunes inférieurement par places, donnant des sources au-dessous do Ratilly, et exploitées aux Jolivaux et au-dessus de Beauregard pour les poteries et tuileries . 5 — 6 Sables fins et argiles jaunes et roses, bigarrées, portant Beauregard . 4 — 5 Argiles grises, avec quelques lits de lumachelles, don¬ nant dos sources à Beauregard, au Boissenet. . . 7 — 8 Marnes jaune brunâtre, avec lits irréguliers de calcaire jaune, à grains ferrugineux, et empreintes de fos¬ siles . 2 — 3 Calcaire compacte, blanchâtre, fendillé, assez tendre, appartenant à l’étage supérieur du terrain jurassique, exploité sur . 3 Résumé et conrlitsions. — Si nous résumons en quelques lignes ce que les coupes précédentes renferment d’essentiel pour la détermination de la place qu’occupent, dans la série des assises crétacées, les sables de la Puisnye et des ïbureaux, nous trouvons les trois faits suivants : 1° Dans la vallée de l’Yonne à Gurgy, le gault inférieur avec de nombreux fossiles caractéristiques se trouve dans le lit de la ri¬ vière à 88 mètres d’altitude, taudis que dans les coteaux qui bor¬ dent la plaine îTii N.-E. et au S.-ü. , dans la direction de la bande, on voit, coupes 3 et ù, les sables jaune rougeâtre de la Puisaye atteindre 19/i mètres au Petit-Parc de Seignelay et 197 mètres- au lîois-de-Cbarbuy. 2“ A Parly, coupe 6, les couches qui renferment \ Ammonites SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851 , 39 motiilc sont à environ 156 mètres d’altitude, à la tuilerie de Bâle, et surmontées par une masse de sables ferrugineux jaune rougeâtre dans presque toute leur épaisscui-, s’élevant à 252 mètres aux Che- nons recouverts à leur tour par la craie marneuse. 3“ A Saint-Sauveur, coupe 8, les couches à Ànimonites bicur- vntas, dentdtus^ et monile sont à environ 240 mètres d’altitude, à la tuilerie de la Bâtisse, recouvertes par les sables jaune rougeâtre avec les grès ferrugineux, qui s’élèvent à 315 mètres, au Tburcau. Ces faits incontestables ne nous laissent dans l’esprit aucune incer¬ titude et n’en laisseront, nous l’espérons, aucune dans celui des géologues, sur la véritable place des sables et grès ferrugineux de la Puisaye, et des Tbureaux des environs d’Auxerre, dans la série des assises du terrain crétacé ; ils sont supérieurs au gault infé¬ rieur, et comme ils s’élèvent jusqu’à la craie à Àmmunites va- rians, etc., ils correspondent incontestablement au gault supérieur et au grcf/t snnd supérieur. Les marnes et argiles grises et noires, renfermant l'ocre à Pourrain, Diges, Parly et Toucy, et dans les¬ quelles on a voidu voir un rudiment du gault, ne sont que les premiers lits de la craie inférieure cblorilée. Dans le département de l’Yonne, d’après ce qui a été dit précé¬ demment, au-dessus des sables et argiles bigarrés néocomiens par¬ faitement caractérisés dans toute la longueur de la bande crétacée, viennent les argiles à Exogyra sinunta renfermant des fossiles, de¬ puis le departement de l’Aube jusqu’un peu au-delà de l’Yonne, mais n’en contenant plus dans la partie S. -O. Le grès vert qui vient au-de.ssus est formé, dans toute la longueur de la bande, à la partie inférieure, par dessables argileux verts, de diverses nuances, alternant avec dtsargiles gris verdâtre ou noirâtres qui renferment assez fréquemment jusqu’à rYonue, et btaucoup plus rarement dans le S. -O. , les fossiles caractéristiques du gault inférieur. Les parties moyenne et supérieure constituées par des sables présentent seules de grandes différences. Les sables, verts à l’E. de Saint-Florentin, deviennent vert jaunâtre autour de cette ville; dans la forêt de Pontigny ils sont jaune brunâtre ; à Seignelay et au Tbureau Saint-Denis, ils .sont jaune rougeâtre, comme dans la Puisaye, et commencent déjà à renfermer (|uel^ues assises de grès ferrugineux. Sur toute la rive gauebe tle rYonue, depuis IcTliu- reau Saint-Georges jusqu’à la Loire, ils con.servent la même pby- sionomic : ce sont les sables de la Puisaye, jaune rougeâtre, ren - lermant à diverses liauteurs de petites assises iirégulières d’argile l'iaucliâtre et jaune rougeâtre, et dans quelques localités, à la 40 SÉANCE DU O NOVEMP.r.E 18ÔJ . partie moyen ne, tics grès ferrugineux exploités notamment à Parly, Toucy, Saint-Sauveur et Treigny, Quand les sables verts et les argiles noirâtres inférieurs viennent à manquer aceidentellcment ou sont masqués jiar les éboulis des sables ferrugineux supérieurs, il est parfois assez diHicilc de distin¬ guer ces derniers des sables et argiles bigarrés néocomiens qui sont placés un peu au-dessous. M. Hébert dit qu’il ne saurait exprimer une opinion sur les sables do la Puisaye, qu’il ne connaît pas, mais qu’il est diffi¬ cile, pour ne pas dire impossible, d’admettre, selon l’opinion de M. Raulin, que les sables ferrugineux des Thureaux des environs d’Auxerre et du parc de Seignelay soient supérieurs au gault. En effet, d’Auxerre à Seignelay on voit successive¬ ment ; 1° Les calcaires et argiles néocomiens proprement dits. 2° L’argile aptienne recouverte, à Saint-Georges et dans beaucoup d’autres lieux, par les sables ferrugineux, et qui ne doit être considérée que comme la partie supérieure du néo¬ comien. 30 Les sables ferrugineux que l’on suit jusqu’auprès de Sei¬ gnelay, et qui forment les coteaux élevés au pied desquels est bâtie la ville. Ces trois assises sont liées de la manière la plus intime et ne sauraient être séparées. C’est à Seignelay que l’on commence à rencontrer le gault. M. Eicordeau y a recueilli une nombreuse série de fossiles, au nord de Seignelay, dans le lit du Serain, c’est-à-dire au point le plus bas de la vallée, évidemment immédiatement au-dessous des sables quartzeux inférieurs à la craie chloritée de Seignelay. CeUe craie chloritée et les sables qui la supportent paraissent, à Seignelay, être adossés aux sables ferrugineux qui, dans ce lieu même, s élèvent bien au-dessus du niveau de la craie cblo- ritée. Si les sables ferrugineux étaient supérieurs au gault, on les trouverait entre celte assise et la craie chloritée, et non pas à un niveau supérieur à cctlc dernière, quand le gault se tient au-dessous. La hauteur relative à laquelle se trouvent portés les sables ferrugineux peut d’ailleurs s’expliquer, soit par une faille locale, soit par un soulèvement de la partie méridionale SÉANCE DU 3 NOVEMimE 1851. /il de la contrée avant le dépôt du gault dans la partie septentrio¬ nale qui formait alors un bassin, plus restreint que celui qu’oc¬ cupèrent les eaux nèoeomiennes, et du rivage duquel Seignelay aurait fait partie. 11 y a donc là un sujet d’étude qui ne serait pas sans intérêt. Quant à l’àge des sables ferrugineux (1), il ne saurait être douteux quand on se dirige de Seignelay à Ervy . On peut suivre, presque sans interruption, les sables qui constituent le sol de la forêt de Pontignyai des bois do la Chapelle, jusqu’à la montée à'Enj, dont ils forment la base. Chemin faisant, on peut les voir aux Croûtes recouvrir l’argile aptienne par l’intermédiaire d’argiles bigarrées-, et à Ervy ils se montrent directement sous le gault composé de grés à Anitnonitcs mamillaris , d’argile noire à J. interruptus, et, à la partie supérieure, d’argiles sa¬ bleuses et de sables qui se continuent sans interruption depuis les plateaux d’Ervy jusqu’à Saint-Florentin. Ces sables forment ainsi une bande parallèle à la bande des sables ferrugineux néo- comiens, dont ils sont bien distincts. Ce sont eux dont on voit la partie supérieure exploitée à Seignelay sur une épaisseur de 14 mètres. M. Raulin, pour plusieurs points contestés, s’en réfère à la note qu’il vient de lire. Pour les environs d’Ervy, qu’il n’a pas visités, il sait seulement par M. d’Arcbiac qu’il y existe une assise de sables ferrugineux de quelques mètres d’épaisseur, interposée entre les argiles à Exogyra sinuata et le gault 5 assise entièrement distincte, par conséquent, des sables ferru¬ gineux de la Puisaye qui reposent sur le gault. 11 reconnaît qu’il y a encore des études à faire autour de Seignelay pour arriver à expliquer pour(iuoi la craie se trouve à 149 mètres d’altitude, tandis qu’à 3 kilomètres plus au S. les sables ferru¬ gineux atteignent 194 mètres. Mais de ce fait seul que le gault se trouve au gué de Gurgy, dans le lit de l’Yonne, à 88 mètres d’altitude, et au N. de Seignelay dans le lit du Serain, à 100 mè¬ tres, il est de toute évidence pour lui que ne doivent être que (1) Il paraît que M. Ricordeau a trouvé dans les parties hautes du bois de Seignelay, au-dessus des sables ferrugineux , do nombreux fos¬ siles roulés du gault. 42 SfiANCE ÜU 3 NOVEMHRE 1851 . supérieurs au gault les sables qui constituent la colline du parc de Seignelay, qui sépare les deux vallées et qui atteint 194 mè¬ tres-, s’il n’en était pas ainsi, il faudrait admettre à priori dans la vallée du Serain et sur les deux rives de celle de l’Yonne, soit des failles, dont jusqu’à présent on n’a aperçu aucune trace, soit des dénudations profondes antérieures au gault, par suite des¬ quelles cette assise, à des distances de 3-4 kilomètres seule¬ ment, se serait déposée à des différences de niveau de prés de 100 mètres. M. Ch. Deville fait hommage à la Société d’un premier demi-volume de V Annuaire des eaux de la France, rédigé par une commission spéciale, instituée par M. Dumas, ministre du commerce, et dont il est secrétaire. Il ajoute les détails sui¬ vants : J’ai cherché à résumer, dans une Introduction générale, les con¬ sidérations d’ensemble sur la répartition des diverses eaux de notre territoire , et je demande à la Société la permission d’en extraire ce qui regarde plus particulièrement celle des eaux miné¬ rales. Adoptant pour ces eaux la répartition par régions , qui me paraît la plus naturelle et la meilleure, j’ai fait voir comment ces régions se rattachent aux grandes lignes orographiques et géologiques. J’ai montré, suivant en cela la direction imprimée aux sciences géologiques par Élie de Beaumont et Dufré- noyj que certains groupes pouvaient être distingués en plu¬ sieurs autres, aussi bien au point de vue de leurs eaux minérales qu’à celui de leur orographie. C’est ainsi que , 4.24 07.48 45,44 2^,95 1 1,22 2,lô 1.44 7,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 Puids moyen des sels fixes pur lihe d eu'i. . Sgi- ,651 1gr,889 ,2g., 647 lgr,167 0gr,446 SÉANCE DU 3 NOVEMHliE 1851. Eu lésumé, ou voit que la coinpositiou chimique se lie parfai¬ tement aux considérations géologiques pour constituer en France au point de vue des eaux minérales, uu certain nombre de Rroupes ou régions naturelles, ° * Le secrétaire donne lecture, au nom de M. Walferdin de la note suivante : ’ Hygrométeie. Noiwean psych uiiiL'ii v , par • T r u«i vi ui Un des procédés les plus simples, aujourd’hui employés pour coimaitre 1 état hygrométrique de l’air, consiste à comparer les indications d’un thermomètre 5 houle sèche avec celles que donne un second thermomètre dont la houle est maiiiteuue humide. Pendant que le thermomètre boule sèche est exposé à la tem- peratuie ce lair, celui dont la houle reste humectée subit un abaissement de température : on observe l’im et l’autre instru¬ ment; par suite de l’évaporation, la température du thermomètre mouillé diminue d’autant plus que l’air est plus scc, par consé¬ quent plus loin de son point de saturation, et que le baromètre est plus bas. On déduit ainsi, au moyeu de tables, la force élasti¬ que de la vapeur qui se trouve dans l’air. G est sur cette donnée qu’est fondée la construction de l’appa¬ reil aujouril liui connu sous le nom de p.sychronwtrc d’August et appareil exige 1 emploi de deux thermomètres exactement comparables et mdi.piant au moins un dixième de degré. Ils sont adaptés parallèlement à une plaque métallique graduée, et la Jjoule de 1 un des deux instruments est recouverte de batiste ou de mousseline entretenue à un état d’humidité convenable au moyen de hls qui plongent dans un godet rempli d’eau. ülais on sait quelle dilïiculté présente la construction de deux thermomètres qui soient de marche identique, lorsqu’ils doivent indiquer avec précision un dixième de degré, et surtout lorsqu’au heu tletie divisés sur la tige même, do manière que le défaut de cylindricite des i.bes se trouve corrigé par un jaugeage rigoureux, ils sont adaptes a une écheüe laimmi/.,. 1..- " " « ’ , ‘ . ''“CUL lappoitee qui laisse supposer que les tubes sont parlaitcmcnt cylindriques. Les deux instruments, ainsi appliqu,;.^ sur une plaque métalli¬ que divisée, SC trouve, it, en outre, exposés nécessairement aux causes d erreur qu occasionne le rayonnement de l’enceinte où ils sont mis en expérience. SÉANCE DU 3 NOVEMDRE 1851. /|5 Enfin l’appareil dont il s’aî;it peut dillicileinent être transporté, et, par conséquent, être employé dans les voyages. Si l'on considère que les plus grandes différences observées jus- qii à présent en Europe, entre le tbermoinètre à boule sèche et le tberinoinètre à boule humide, j ne s’élèvent pas 5 plus de 10 à 12 degrés centigrades, on concevra qu’un instrument qui, pour- toute la longueur de sa tige, ne porterait que 15 degrés au plus , niais qui aurait la propriété de conserver cette valeur à toutes les températures atmosphériques, remplirait les conditions les plus favorables à ce genre d’observations. Si, par exemple, la tige de cet instrument a 3 décimètres en¬ viron de longueur, elle pourra être divisée en 8 ou 900 parties, et, chaque degré correspondant ainsi à 50 ou 60 divisions, il sera facile d’observer, à la lecture directe, non plus des dixièmes, mais des cinquantièmes, des soixantièmes parties de degré. L’avantage que présenterait l’emploi de cet appareil serait plus grand encore, si le meme instrument pouvait donner, à lui seul, la double indication que fournissent le thermomètre à réservoir sec et le thermomètre à réservoir liumide. De marche identique dans les deux cas, il serait ainsi rigoureusement comparable à lui-même dans l’une et l’autre observation. L’application, aux observations psycbrométriques, du thermo¬ mètre différentiel que j’ai présenté à la Société, dans sa séance du 20 décembre 1841 (fig. h, p. 125, t. XIII, l" série), me paraît satisfaire aux conditions que je viens d’indiquer (1). Pour construire convenablement ce thermomètre , il faut , comme je l’ai indiqué, se servir d’un tube d’une capillarité telle, que, lorsqu’on a soufflé ù l’une de ses extrémités, le réservoir des¬ tiné à contenir le liquide tbermométrique, le mercure (pi’on cher¬ cherait à faire entrer dans la tige par les procédés ordinaires n’y descende pas ; mais l’alcool, en mouillant les parois intérieures de ce tube, peut s’y introduire et remplir le réservoir et la tige. Les parois de la tige, ainsi mouillées par l’alcool, permettent alors à une petite bulle de mercure d’y pénétrer, et c’est cette bulle qui sert d’index. La bulle se trouve retenue dans une petite panse latérale placée à la partie supérieure de l’instrument : elle en est projetée à vo- (I) Voir, pour les différentes formes à donner à cet instrument, suivant la destination à laquelle on veut lo rendre propre, les planches du Bulletin , tome XIII , P” série , et celles des Annules de Poggen- dorjf, tome LVII. SÉANCE DE 3 NONEMEEE 1851. /|6 lont<^ dans la lige ; puis elle y descend ou nioiite, par l’elFel de la dilatation ou de la contraction f[\i’éprouvc l’alcool , et s’y meut avec rapidité à la moindre variation de température. On conçoit que le réservoir du tlierinomètre différentiel à alcool ainsi construit ne doit avoir, en raison de la capillarité du tulae, qu’une masse très peu considérable , et que sa capacité peut être sensiblement moindre que celle du réservoir du tlierinomètre à mercure dont le tube serait le plus capillaire. On obtient de la sorte des instruments à très grande marche, quoique leur boule soit d’un très petit volume. Avant de faire connaître comment j’applique cet instrument aux reclierclies dont il s’agit, je dois rappeler que le procédé le plus usuel et le plus simple pour déterminer la température de l’air consiste à tourner en Iromle un tlicrmoiuètre à réservoir de petit diamètre ; on eberehe de la sorte à écarter, autant que pos¬ sible , les causes d’erreur qui affectent ce genre d’observations , lorsque, surtout, le thermomètre reste placé à poste fixe. C’est en faisant ainsi tourner, pour rime et l’autre observation, le même instrument, qui n’a pas plus de 12 à 15 degrés de course, que je le rends propre à donner scs indications psychro- métriques. Après avoir laissé équilibrer l’instrument à la température am¬ biante, je projette la bulle de mercure, de la pause latérale à l’en¬ trée de la tige; puis je le fais tourner eu fronde, au moyen d'un fil de soie double et l'etors de 1 décimètre à de long. Comme, dans cette opération, il y a ordinairement abaissement de température, la bulle de mercure s’engage dans la partie supé¬ rieure de la tige, et on lit facilement sa première indication. S’il arrive que la température ne s’abaisse pas, il suffit de l’élever faiblement, en approchant la main du réservoir de l’instrument, pour que la bulle de mercure descende, après cela, dans la tige à la température ambiante. Je recouvre ensuite la boule de l’instrument d’une enveloppe double de batiste ou de mousseline mouillée que je noue au col de la tige, et je le lais de nouveau tourner en fronde. I.e refroi¬ dissement a bientôt lien, et je note alors sa seconde indication. 11 est facile de déterminer à l’avance le temps et la rapidité né¬ cessaires pour que, suivant la capacité de son réservoir, l’instru- ment se mette en équilibre avec les plus faibles variations de tem¬ pérature. Ce n est, toutefois, que cjuelques secondes après qu’il a été tourné en Ironde , que la bulle de mercure, mue par la contraction de l’alcool, indique le minimum de température au- SÉANCE DU S NOVEMBEE 1851. ^7 quel il a été soumis, et l’oii a ainsi la facilité île n’en faire la lec¬ ture, dans l’une et l’autre observation, qu’au moment même où la bulle eesse de descendre dans la tige. Enfin, j’ai remarqué qu’on pouvait même se dispenser de re¬ courir, pour la deuxième observation, ù l’enveloppe de tissu mouillé, en dépolissant la boule de l’instrument, de sorte que sa surface soit complètement rugueuse, et en creusant, autour de la tige, une ou plusieurs petites gouttières, assez profondes pour en¬ tretenir rimmidité de la boule pendant que le thermomètre est tourné en fronde. Je ne crois pas inutile d’indiquer ici comment je suis parvenu à jauger des tubes dont la capillarité est telle, que le mercure n’y peut pénétrer en ap])liquant les procédés aujourd’hui em|)loyés pour la construction des thermomètres les plus précis. Ce n’est que lorsque l’instrument se trouve rempli d’aleool, qu’il est possible d’introduire une colonne de mercure de 15 à 18 millimètres, dont on marque les extrémités sur toute la lon¬ gueur de la tige, de manière à pouvoir compenser ainsi les défauts de cylindricité des tubes au moyen d’une échelle arbitraire formée de divisions d'égale capacité. Après que cette opération est terminée, la bulle de jaugeage doit être chassée; elle est ensuite remplacée par celle qui sert d’index, et qui n’a pas plus de 2 à 3 millimètres de longueur. On ferme alors l’iiistrunient à la lampe. Mais la construction de ces sortes d’instruments, quelle que soit la destination qu’on leur donne, exige un soin particulier pour que l’alcool et le mercure soient parfoitement purs, et pour que la présence d’aucun corps étranger, par exemple, du moindre des fragments microscopiques provenant des éclats du verre que la lampe d’émailleur fait si souvent jaillir, ne puisse pas déranger leur marche. J’ajouterai qu’une table, dressée à l’avance, fait connaître le nombre de divisions correspondant à la valeur de 1 degré centi¬ grade, de 5 en 5 ou de 10 en 10 degrés, de sorte que, quelle que soit la température à laquelle les deux observations ont été faites. On a l’indication précise de la valeur des différences entre l’iinc et l’autre observation, soit qu’on ne recberebe que des valeurs rela¬ tives, soit qu’on veuille déterminer des valeurs absolues. On voit comment on parvient, avec un seul instrument tber- •nométrique de 15 degrés de course environ, dont le réservoir n’a que 3 à ù millimètres de diamètre, et pour lequ 1 le degré n’égale pas moins de 50 divisions, à déterminer, avec autant d’exactitude 48 SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851. que possible, la tcinpéiatmc qu’accusent le icsci voir sec et le réser¬ voir liumide, dans la limite des observations pour lesquelles le psycbroinètre d’August est adopté. Ainsi, au moyen du psycliroinètre <à grande marche que je pro¬ pose, les causes d erreur provenant de l’emploi de deux tlierino- mètres différents, adaptés à la même plaque, se trouveront écar¬ tées, et l’observation de l’état hygrométrique de l’air pourra dé¬ sormais être faite, dans les voyages, en même temps et aussi faci¬ lement que l’observation barométrique. M. Lory communique le mémoire suivant : Sur les terrains crétacés du département de V Isère , et une note Sur les amas glaciaires et restes de moraines. Note sur le plateau jurassique du nord du département cfi Vlsere , et sur les dépôts erratiques dont il est recouvert, par M. Ch. Lory. L’extrémité nord du département de l’Isère est formée par un plateau calcaire, comprenant les cantons de Crémieu et de Mo- restel et une partie de celui de Jlourgoin. Considéré dans son en¬ semble, ce plateau présente la forme d’un triangle, limité auN. -O. et à 1 O. par les plaines de la Dre.sse, au midi par les marais de la Ilüurbre, de \ézcrünce et du Bouchage, au N. -O. par le cours du Rhône, qui, depuis Groslée jusqu’à Lagnieu, le sépare des monta¬ gnes du Bugey. Ce plateau se rattache intimement aux chaînes méridionales du Jura, et il est formé par les divers étages du ter- lain juiassKjue, cutouics et eu partie recouverts de ioriiialions modernes, tertiaires ou quaternaires. Le niveau de ce plateau varie de 200 à 450 mètres au-dessus de la mer. Il offre une pente constante vers l’E. et se termine, à l’O. et au S.-O., par des falaises escarpées. Cette pente générale du sol est liée a 1 inclinai.son constante îles couches du terrain jurassique, qui se recouvrent successivement en présentant toujours une légère inclinaison vers l’E. M. Ébe de Beaumont, sur la carte géologique de la France, et M. Gucyniaid, dans la statistique du departement de l’Isère, ont distingué en deux groupes l’ensemble des étages jura.ssiqucs de cette contrée : le groupe inférieur, composé de l’étage oolitique inférieur avec quelques affleurements de lias, forme le sol du can¬ ton de Crémieu et les collines calcaires de celui de la Verpillière ; SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1851. à 9 *e groupe moyeu, comprenant les marnes et calcaires de l’étage oxfordien et les calcaires de l’étage corallien, forme le canton de 1 lorestel et une petite partie de celui de lionrgoin. Quant aux étages jurassiques supérieurs, il est dillicile de tracer nettement une imite entre eux et l’étage corallien ; mais ils existent, au moins en partie, dans les environs de Morestel, c’est-à-dire dans la partie la plus orientale et la plus basse de la contrée. Malgré la simplicité apparente de sa structure, le plateau juras¬ sique du département de l’fsère présente beaucoup d’intérêt au point de vue géologique : sa forme triangulaire si remarquable vesulte des intersections de trois directions de soulèvement très distinctes. Cliacun des côtés du triangle est une ligne d’action sur aquclle on rencontre les traces de dislocations énergiques; sur chacune d’elles particulièrement se remarque une faille bien ca¬ ractérisée, et la combinaison des mouvements du sol perpeudicu- airement à ces trois directions explique complètement la forme et la structure orographique du plateau. L’un de ces soulèvements est celui qui a déterminé la dépres¬ sion du plateau par rapport à renseinble des montagnes du llugev • ,1 a une direction du S.-S.-E. au N.-.N.-O. à peu près, et se tra- c uit, a Villebois, par une faille qui met en contact le calcaire h Gryphévs arquées d’une part, et le fores t-marble d’autre part. Un autre soulèvement a jiroduit l’élévation de la falaise occidentale, suivant une direction IN. 26“ E.; sur la routedcCréinieu à l.agnieu, près de la Jlalme, on voit en effet des montii nies de calcaire co- lallien en contact avec 1 oolite inférieure qui forme la base de la lalaise. Eulin une faille toute senildable, dirigée vers l’E. 30° N. a produit l’escarpement qui borde les marais de Ilourgoin ; au pied de cet abrupt, sur les coniimines de Vénérieu et de Saint- Hilaire, on remarque encore des monticules coralliens ou oxfor- diens, dont les couches se redressent fortement contre la faille et sont en contact avec les bancs de la grande oolite. Mais ce que notre jilateau jurassique présente de plus intéres¬ sant, ce sont les traces des phénomènes erratiques. Tout le canton de Morestel et tous les autres jioints dont le niveau ne dépasse pas 300 mètres sont recouverts d’une nappe de dépôts erratiques ; on y trouve les roches du Jura et une niasse énorme de débris alpins, provenant les uns de la Tarentaise et de la Maurienne, les autres des montagnes d’Allevard et de l’Oisans. Tous les cailloux sont usés et frottés ; ceux de calcaire compacte surtout sont générale¬ ment polis et striés, et il est difficile de trouver sous ce rapport des dépôts erratiques mieux caractérisés. De |j1us, le fond de cal- Soc. géol. , 2' série, tome TX. i 50 SÉASCE ni: 3 NOVEMBRE 185'! . caiie jiiiassique sur lequel reposent ces dépôts est lui iuênie tou¬ jours poli et strié avec une perfection remarquable. On voit de ces surfaces polies à chaque pas dans les environs de Morestel, coiniue à Jirangues, à Ôlont-Poulou, et surtout sur la route de Morestel, au Saut-du-IUiône; ou en retrouve encore île beaux exemples sur les bords des marais de liourgoin, à Trept, Saint-Hilaire, Saint- Albaii de Roche, Saint-Quentin, etc., et sur la route deCrémieu à la Balme, ou les dépôts erratiques semblent même présenter des caractères particuliers. Entre llières et Amblérieu, la plaine qui s étend entre la lalaise jurassique et le Rhône est coupée de distance en distance par des digues de débris erratiques, sensiblement pa¬ rallèles entre elles, et perpendiculaires à la direction de la falaise ou à celle du fleuve, et entre lesquelles il y a des espaces parfaite¬ ment plans. Cette série de digues parallèles est-elle réellement la disposition iirimitive du dépôt erratique, ou résulte-t-elle duia- viuement de ce dépôt par des ruisseaux qui venaient se jeter dans le Rhône? Quoi qu’il en soit, ces dépôts erratiques s'appuient, le long de la route, sur les monticules de calcaire corallien que nous avons signalés plus haut; et partout où la surface du calcaire est fraîchement dégarnie de la nappe de débris, elle se montre polie et striée. Ainsi , jusque dans les plaines de la Rresse , à quelques lieues de Lyon, nous trouvons encore les dépôts erratiques, formés principalement de roches des Alpes, les cailloux frottés et les roches sous-jacentes polies et striéés avec la plus grande netteté. •1 ai mesuré dans diverses localités les directions des stries: elles sont tontes vers l’E.-S.-E, ou le S.-E,, au plus le S. 35 ' E. Cette dernière direction ,a été observée :i Trept, sur le bord des marais de Bourgoin, et son prolongement mène ilirectement à Grenoble parla cluse de l’Isère. Les directions S.-E. et E. -S.-E. s’observent dans le canton de Morestel, à Saint-Hilaire, entre Erémieu et la Ralme, etc. ; elles abouti.5sent soit aux montagnes de laTarentaise et de la Maurienne, soit aux cimes du canton d’Allevard. En ré¬ sumé, toutes les directions observées rencontrent les chaînes cen¬ trales des Alpes en des points compris entre Conllans et Vizille ; les stries ont été produites par le glissement de matériaux arrivant principalement et directement, d’une part, de la .Maurienne et delà larentaise, d autre part du massif de l’Oisans, les premiers pas¬ sant par Chambéry, les seconds par Grenoble et Voreppc; ces deux nappes de débris erratiques, séparées .à leur origine par le massif de la Crande-Cbartjeu.sc, se rejoignaient précisément sur le plateau jurassique qui fait l’objet de cette note. SÉANC.IÎ DU 3 NOVEMüRE 1851 . 51 Sur la sene des terrains crétacés du département de l'/sere, par AI. Ch. Lory. Leslenaius crétacés occupent, coimne ou le sait, dans le dcpaf- tement de 1 Isère , la zone extérieure des Alpes, traversée par llsèie, entre Grenolde et Yoieppe, et partagée ainsi en deux uiassils, celui de la Grande-Chartreuse et celui du Yillard-de- Laus. Le terrain néoeoudeu, reposant sur les étayes moyens du teiiain jurassic^ue, forme la masse principale de ces montayues; ou y eouuait encore divers yisemeutsde yault, et, près de ViUard- de-Laus, la craie eldoritée mlérieure. Je me propose de montrer que 1 on y retrouve la série complète des terrains crétacés, super¬ posés dans le même ordre que dans le bassin de Paris, et caracté¬ risés aussi ])ar les memes fossiles. Je crois devoir rappeler rl’abord eu peu de mots la constitution du terrain jurass.que de cette réyion ; nous allons voir, en elfet, qu à sa partie supérieure il présente des inégalités de développe¬ ment en rapport intime avec les variations ilo faciès des forma¬ tions qui lin Sont siqierposées. „ La vullee de l’isere , de Aiontmeillan à Grenoble, et celle ilu ürac, entre Grenoble etSaiut-Bonuet, sont creusées en entier dans le terrain jurassique, et à la limite de deux étayes eomplétemeut séparés l’un de l’autre par ces vallées: du coté des Alpes centrales, le lias, elont on trouve les fossiles caractéristiques. Ammonites et lléleinnites surtout, à Allevard, Vizille, Lalfrey, aux envdrous de la Mure et de Corps ; et d’autre part, sur la rive ilroite de l’isère, et la yauclie du Urae, l’étaye oxfordien. Les eouebes qui établis¬ sent le passaye entre ces eleux yroupes sont en yénéral tics calcaires schisteux, très aryileux, sans fossiles, et qui ne paraissent pas pou¬ voir etre assiimlcs à l’étaye oolilique inférieur. Le dernier étaye manquerait donc dans les Alpes occidentales, comme on s’accorde généralement à le penser aujourd hui. La rareté des fossiles et le creusement des vallées qui s’est ef¬ fectué précisément dans les couches placées à la limite du lias et de l’étaye oxfordien n’ont pas encore permis de fixer bien nette¬ ment la séparation de ces deux yroupes. Avec AI. Fournet, je crois que l’on peut admettre pour base de l’étaye oxfordien l’horizon géologique des couches à Posidonies ; au-dessus tl’elles, en eliet, on trouve presque immédiatement les Ammonites oxfordiennes, tandis qu’on ne les trouve pa.s au-dessous. Gel horizon des Posi¬ donies jest. constant à la base des montagnes oxfordiennes de la sfANCi: Di; 3 NovrMEui; ÎSàl. ü2 vallée du Graisivaudan et du bassin du Drac (Banaux, JMeylan, Montfleury, près Grenoble, la Fontaine-Ardente , près Vif, etc.). Au-dessus, la série des couches oxfordiennes est bien caraclérisée ; elle présente (1) : 1“ des marnes schisteuses avec petites Ainnio- nites à 1 état pyriteux [A. toitisulcatus, A. Henrici, etc.), comme à Meylan, à la Porte Saint-Laurent de Grenoble; 2° des calcaires marneux contenant les géodes dites de Meylan et Y Ammonites hiplex ; 3“ les calcaires compactes dits ila lu Porte de Frnncc, avec Ammonites hiplex. A, tatriens, Belemnites, Terrbratuln diphya, et autres lérebralules, etc...; Zi“ enlin, des calcaires ])lus pâles, d un grain très lin, contenant les Ammonites nnreps, . i delœ, Hom- mnirei, etc. (Aizy-sur-Noyarey, Gbalays, près Voreppe). Dans la plupart tics localités, le terrain jurassique ne présente rien au-dessus de l’étage oxl'ordien ; sur les calcaires de la Porte de France, on trouve souvent des couclies niarncuscs, bitumineuses, au-dessus desquelles le terrain néocomicn commence par des marnes qui ont à peu près le meme aspect. La limite des deux terrains devient alors dillicile à tracer. C’est ce qui a lieu surtout dans les chaînes les plus rapprochées de l’intérieur des Alpes, comme dans les montagnes d’Fntreniont, Saint-Pierre de Char¬ treuse, le Sappey , Saint- :Martin-le-Vinoux, près Grenoljle, et celles de la rive gauche du Drac, au dessus de Glaix, Vif, etc. Sur le cheinin île la Grande-Chartreuse à Saint-Laurent, on traverse deux anieuremcnts de l’étage oxl'ordien, l'un en sortant du couvent, 1 autre en ap])rochant de la porte ileFourvoirie. Dans ces deux localités, le calcaire compacte de la Porte de France est recouvert par des eouclies inarno-hitumincu.ses, minces, à cassure plate, dans lesquelles on trouve lieaucoup de petites Posidonies (?) différentes de celles qui caractérisent l’horizon inférieur de l’étage oxfordien. A la porte même de Fourvoirie, le terrain jurassique montre des couches d’un aspect tout partieidier et dont je ne connais pas d’autre allleuremcnt. Llles sont certainement inférieures aux cal¬ caires oxlordiens dont nous venons de parler, et que l’on traverse en montant de l'ourvoiric à la Chartreuse de Curière ; elles forment un noyau enveloppe par ces calcaires cjui se replieirt au¬ tour d’elles en voûte régulière. Ces roches de Fourvoirie sont des calcaires très denses, très durs, jaunâtres, gris ou presque blancs, compactes ou grenus ou même hréchiformes, et qui sont tousfor- (1) Voir la notice jointe au mémoire de M. Albin Gras, Sur les Oursins fossiles du dépat tentent de l’Isère. SiftANCK ÜL 3 ^•ÜVKMl!llIi 1851. 53 teinçiit magnésiens, l.uur asiiuct est coniiilétcmcnt tlillérent de ce ni des calcaires oxfordiens qui les recouvrent, et on pourrait P utôt les confondre avec les calcaires néocoinicns inférieurs, si on ne faisait attention à leur composition minéralogique, et sur¬ tout a leurs relations stratigrapliiques. Du reste, quoiqu’on ne puisse lien voir au-dessous de ces calcaires magnésiens, je crois qu i s sont encore compris dans l’étage oxfordien ; plus haut, près te Ciuièie, on trouve d’autres assises beaucoup plus minces de calcaires aussi fortement magnésiens, intercalés évidemment dans les calcaires de la Porte de France. Tous les aflleuremenls de terrain jurassique, en dehors de la A allée du Graisivaudan ou de celle du Drac, ne montrent que la partie supérieure de l’étage oxfordien, les calcaires de la Porte de lance; ces assises supérieures seules affleurent dans les vallées dFntremontet de la Ruchère, à Saint-Pierre-de-Chartreuse, au ®PPcy, a Foui voirie et sur toute la ligne de Foiirvoirie à Vo- leppe ; de 1 autre cote de 1 Isère, à Veurey, Montaud, Saint- Gervais, Kencurel, dans les cluses du Royannais, etc. Le plus sou¬ vent le terrain néocoinien repose immédiatement sur elles; d’autres fois il en est sépare par un ensemble de couches très intél ressantes, en ce qu’elles représentent les derniers vestiges des étages jurassiques supérieurs, qui, si dévelopjiés dans le Jura, jus¬ qu’aux environs de Belloy, jusqu’à Morcstel, dans l’arrondissenient de la Tour-du-Pin, disparaissent subitement aux premiers avant- postes des Alpes. Dans la cluse de Cliaille, que traverse la route du Pont de Reauvoisiu aux Echelles, le Guiers est encaissé dans les couches oxfordiennes, et sur la route on trouve au-dessus d’elles une série de calcaires blancs, compactes, avec des polypiers à l’état saccha- voule, qui représentent l’étage corallien ; c’est sur ce calcaire que le terrain néocoinien repose, comme cela se voit du reste dans la plupart des environs de Ghamhéry. De la cluse de Chaille, on peut suivre le calcaire corallien sur tout le plateau rocheux qui s’étend de là à ülirihel, et de IdiriLelà Saint-Aupre. Dans ce trajet, on le A’oit sur plusieurs points très bien caractérisé, pétri de grands po¬ lypiers à l’état saccharoïde ; j’y ai recueilli le test et les piquants du (^ithris coroniita, d’autres piquants d’oursins, des encrines penta- gonales, etc. ..De Saint-Aupre à Voreppe, en suivant la même cnaine, le terrain jurassique disparait sous une voûte complète de terrain néocomien ; mais on le voit reparaître à la faveur de la coupure de la vallée de l’Isère , aux Ralmes de Voreppe sur la itve droite et à 1 Echaillon sur la rive gauche. Dans ces deux loca- 5/1 SÊANCIÎ l)L’ 3 N'dVlîMUKE 1851. lités, la dernière snriont, l’étape corallien offre un trèslieau déve¬ loppement, sans que l’on puisse toutefois voir sa superposition à l’étage oxfordien. Vers sa hase, il renferme une assise de dolomie correspondant aux dolomies coralliennes du .Mont-dii-Cliat , ries environs de lîelley, de Cliarix, près Nantua, puis des calcaires éminemment coralliens, semi-crayeux, enfin compactes, où l’on trouve de très beaux fossiles de l’étage corallien (les mêmes especes qu’à Oyonnax, au Salève, etc.). De l’Ecliaillon on peut suivre en¬ core des affleurements de calcaire corallien jusqu’à Saint-Gervais où il disparaît complètement dans le terrain néocomien. En dehors de cette ligne, qui s'étend de la cluse de Cliaille à Saint-Gervais, et qui rc])ré.sente l’axe de la chaîne la plus extérieure des Alpes, l’étage corallien n’existe que sur un très petit nombre de points. En partant de Chambéry, on le retrouve à la voûte des Echelles, qui est ouverte dans ce calcaire ; le mèlTic calcaire affleure sur France à la base de la roche de Beslaii. Sur le chemin de Saint-Laurent à la Chartreuse, on trouve en dehors des fcaleaires oxfordiens de Fourvoirie quelques couches contenant des débris d’Encrines et qui sont ]icut-être encore des représentants de la partie inférieure de l’étage corallien. Mais des couches apparte¬ nant positivement à ce niveau géolo{;inatn üt Ananchytes ronica. Calcaires blainhâlres, p45liis (le rognons de si* Jcx, sans fussilo. Calcaires blaucbàlrcs, pèlrh de rognons de si¬ lex, sans fussilef. Ci'aio I blaiiclie. ; Culcttire* crayeux ou >uh-conipacleN, »v(îl‘//;o- ceinmus Cnvieri, Jla mileSy l’Ic. Calciiires ninrru'ux , sul>-criiyeiix ou compile^ tes, avec Inocemmus cuneiformis. Lnuzvs de glinchiii' cruyimso, avre tics hilfX encoïc Jiins (es roiicbcs sjipt'riouie*. cl rt inplios de petits giains vet l'. afgllctist-s, i.iu- nûlrcs ou grisâtres; luu. /CS subleiises ; giè^àci* ment calcaire ; grès pres- rpie Milièi eniuiil siti* ceux, à grains verts. Caleairç.s argileux, en\ fouebes d’epalssenr va- liiiJiio, )uuijiitros ou gri- sùlies. Culcuircs uigilcux cl] sableux , gènoralemeiit 1 grisnlies. Gicsà ciinenlculcaire, | grisou blflucbalrcs, verts ] dans la paiTitt inférieure. Sables gris ou vordo- 1res, presque incohé¬ rents. y Criiic tuffeau . ou ^ craie chloritéc supcriuuie. Sables veils ti Amuto- n{7e.r vun'uus fia l''a tige). Craie verle infoi ieiire, ù Discoiiiea cylimivictt, 'J'iirrulilts Bergerie etc., de la t’aiige; cl sables vciis èifuivulonls des bords de la noiirnc. Craie ■ chlorilcc in fc'rieiire. Gaull proprcmcnl dit, manio-saltleux, conlcuunl, j'» Teiut i!e moules j)lu*' on moins roulds. Ie.9 espcce.s cuniclérisliques d’ENcragiiolles, clc. ... lurnachelliques, j.iuiialr«’s, ù Entro'jiies 1 Oursiu.s; coochn fossilifère du llaut-Mcuudrel, piès Vill.iid-de-Laiis, Gaull. Cette série d’étages a toujours pour base le terrain iiéoeoniieii supérieur ; la superposition parait gciiéraleiiient concordante, et 1 examen des accidents orograpliiques, les couiies de la Fange (données ci-dessus), des inontagues de la Cbartreuse, etc., niou- trent que tons les grands traits du relief du sol sont d’une date ])ostéricure a la période crétaeée. Ainsi, je regarde aujourd’liui comme illusoires et seulement apparentes toutes les discordances de stratilication que l’on a cru apercevoir, que j’avais cru moi- mème reconnaître entre le terrain néoeomien et les terrains eréta- cés qui lui sont supei'poses (1). Cependant il est encore probable (I)' Études, etc., déjà citées. 71 SÉANCE ÜU 17 NOYEMUUE 1851. qu’il existe entre ces formations une légère discordance, analogue à celle qui a lieu entre le terrain m'ocoiiiieu et le terrain juras¬ sique ; le gault ne repose pas toujours sur la même assise du ter¬ rain néocomien ; à de très petites distances, auprès du Yillard-de- Lans, par exemple, ou le voit reposer sur le calcaire blanc com¬ pacte à Capmtinu (inii)ionia^ ou sur les marnes à Orhitnlitcs, à lUijncItonelta Bcrtlirhiti, etc. , qui forment une assise supérieure à ce calcaire. Le développement très inégal du gault suivant les loc.ali- tés, àde faibles distances, est encore un fait que nous avons signalé ])lus liant et qui rendeueore probable celte bypotlièse, que le fond de terrain néocomien sur lequel s’est déposé lu gault, et ensuite la série des étages de la craie, jirésentait une surface assez irrégu¬ lière, des saillies et des dépressions sensibles. IMaisles traces de ces inégalités ont été complètement masquées par les soulèvements qui ont eu lieu depuis la lin de la période crétacée. Séance du 17 novembre 1851. PnÉSlDENCE DE M. CONSTANT PHÉVOST. M..Cb. Deville, secrétaire, donne lecture du procés-verbai de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Président proclame membres de la Société : MM. Beudant, ingénieur des mines, rue du Four-Saint-Gennain, o9, à Paris, présenté par MM. Coquand et Deville ; Boutiot, grel'licr du tribunal civil, ii Troyes (Aube), pré¬ senté par MM. Clément Mullet et Micbelin ; CuuioNi (Jules), membre de l’Institut l.-R. des sciences de Lombardie, ii Milan (roy. Lomb. -Vénitien) , place S. An- gelo, 1427, présenté par MM. de Gollegno et L. Parcto; Dubocq, ingénieur au corps national dos mines, à Bone (Afrique), présenté par MM. Coquand et Deville; Gbellois (Eugène), médecin en chef de l’Iièpital militaire, à Metz (Moselle), présenté par MM. Matlicron et Coquand; Le docteur Lavadle, directeur du jardin botanique, à Dijon (Côte-d’Or), présenté par MM. de Christol et de Verueiiil; 72 sÉ.vNci; nu i7 NdMCMimi; 1851. Diî Mont!»)ollin (Auguslc), propriùlairc , à Noiuliàtcl (Suisse), présenté par MiM. J. TImrmann et Ch. Martins; Pemjula (Lino), ingénicurdesmines, àCarthagénc(Espagne), présenté par MM. de Verncuil et Paillette. Le Président annonce ensuite trois présentations. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit ; De la part de M. le ministre de la justice, Journal des sa¬ vants , octobre 1851-, in-h. De la part de M. A. Favre, Le phénomène en-ati(jue dans les environs du lac Supérieur, extrait, par M. A. Favre, de l’ouvrage ayant pour titre : Lake Superior, par M. L. Agassiz (extr. de la Bibl. univ. de Genève, janv. 1851) 5 in-8, 32 p. Genève, 1851; chez Ilamboz ctG“. De la part du gouvernement des États-Unis, Report, etc. (Rapport explicatif sur une carte du bassin hydrographique du Haut-Mississipi), par M. J. -N. Nicollet; in-8, 170 p., 1 carte en 2 feuilles. Washington, 18/i3 ; chez Blair et Rives. • — Notes, etc. (Notes relatives à une reconnaissance mili¬ taire du fort Leavenworth (Missouri) à San-Diego (Californie), par le major W.-II. Emory; in-8, /jlO p., 43 pl., 1 carte. Washington, I8/185 chez Wendcll et Van Benthuysen. — Gcographicat , etc. (Mémoire géographiiiue sur la Haute- Californie , pour l’explication de la carte de l’Orégon et do la Californie), par M. J.-Ch. Frémont; in-8, 67 p. et la carte. Washington, 1848 j chez Wendell et Van Benthuysen. — Report, etc. (Relation d’une reconnaissance géologique du district Chippewa, dans le Wisconsin, et de la partie nord de riowa), par M. David Dale Owen; in-8, 134 p., 37 pl. Washington, 1848. — Map, etc. (Carte des terrains métallifères adjacents au lac Supérieur cédés aux États-Unis par le traité de 1842 avec les Chippcwas); 1 feuille. — The official journal , etc. (Journal officiel du lieutenant- colonel Philippe Saint-Georges Cooke, de Santa-Fé à San- Diego, etc.); iii-8, 85 p, Washington, mars 1849. 73 SÉANCK DU 17 N’OYEMBBK 1851. — I\l(;ssage, etc. (Message du président des Etats-Unis aux deux chambres du congres, l'® session du 31c congrès, 18/i9-50)-, l'’c, 2c et 3® parties-, in-8, 850 et 1213 p., 5 ta¬ bleaux, AOpl. Washington, 1849. — Hcpoi’l ou California, par E. Butler King; in-8, 72 p. Washington, 1850. — Information, etc. (Documents relatifs à la géologie et à la topographie de la Californie); in-8, 127 et 37 p., 13 pl. Washington, 1850. — Report, etc. (Rapport sur la géologie et la topographie d’une portion du district du lac Supérieur, dans l’État de Mi¬ chigan) ; in-8, 224 p., 3 cartes, 12 planches. Washington, 1850. — Reconnaissances, etc. (Reconnaissance des routes de San- Antonio à El-Paso, du fort Smith i\ Santa-Fé , expédition dans le pays de Navajo, et reconnaissance des frontières occidentales du Texas); ln-8, 250 p., 73 pl. Washington, 1850. Do la part do M. Henri Ilennessy, Jbstract, etc. (Extraits de Mémoires lus à la Société géologique de Dublin) (extr. du Journ. de cette Soc.); in-8, 6 p. — Researches, etc. (Recherches sur la physique terrestre) (extr. des PhUosoph. Transact., part. 11, 1851); in-4, p. 495 il 547. Londres , 1851; chez Richard Taylor. Comptes rendus des séances de V Académie des sciences , 1851, 2® sein., t. XXXIIl, n“»18 et 19; in-4. L’Institut, 1851, n®’ 931 et 932; in-4. Zeitschrift , etc. (Bulletin de la Société géologique alle¬ mande), vol. le, 3 cah., de févr. ii oct. 1849; vol. Il, 4 cah., de nov. 1849 à oct. 1850; vol. III, l®® cah., de nov. 1850 à janv. 1851 ; in-8. Berlin, 1849, 1850 et 1851. Proceedings of the Academy of natural sciences of P hila- deiphia , vol. V, n® 7 ; in-8. Boston journal of natural history, vol. VI, n®* 1 et 2, 1850; in-8, Proceedings qftlie Boston Society of natural history, vol. III, 1848 à 1851. Cambridge, 1851. The Athcnœum, 1851, n®* 1254 et 1255; in-4. 74 SÉANCK DU 17 NOVliJlIIIIE 1851. ISlentonas Je la real Àcademia de ciencias de Madrid , 3' série ; Sciences naturelles, t. !''« partie; iii-4. Resiinien de las actas de la Acadenda real de ciencias de Madrid en el ano academico do 184» d 1850; in-8. hericht, etc. (Comptes rendus des discussions de la Société des naturalistes de Baie, d’août 1848 à juin 1850), no 9. Bàle, 1851; in-S. ^ M. Vdanova y Piera présente le lei" volume des Mémoires de l Academie des sciences de Madrid, et donne leciure de la lettre de M. D. Mariano Lorente, secrétaire perpétuel de cette Aca¬ démie. M. Adolphe Schlagintweit, de Berlin, communi(jue les résul¬ tats de quelques unes des observations qu’il a faites avec son frère, M. Hermann Schlagintweit, sur la formation des vallées dans les Alpes (1). Il donne d’abord des détails sur le procédé qu’ils ont suivi pour la détermination de la hauteur des montagnes par le ba¬ romètre, et il prend comme excmi)Ic la détermination de la hauteur du Grossglockner, en Karinthie. Ils ont obtenu, par dos observations barométriques (mur les(|uellcs on pouvait pro¬ fiter d’observations correspondantes très soignées, avec des instruments comparés aux leurs, une hauteur de 3949«>.5. Ils ont pu, par l’examen détaillé des observations antérieures, y rectifier quelques erreurs, do sorte que ces observations s’ac¬ cordaient avec les résultats qu’ils ont obtenus eux-mémes. On peut donc affirmer que le Grossglockner est la cime la plus élevée de toutes les Alpes orientales et en même temps do toute l’Allemagne : on croyait d’abord que c’était l’Ortles, qui se trouve aux confins du ï yrol et de la Suisse, et qui, d’après deux très bonnes observations trigonométriques, n’est élevé nue de 3917 mètres. Relativement 5 la formation des vallées, M. Schlagintweit fait remarquer que les vallées présentent toujours une altef- nance de bassins bien marqués, plus ou moins larges; entre (t) Voir Recheirlies sur la géographie phympic des Alpes, par MM. Hermann Sclilagintweit et Adolphe Solilngintwoit, 18o0. Ouvrage allejnançljj, ^ ..... m SÉANCE DU 17 NOVEMBRE 1851. 75 ces bassins on trouve des gorges pius étroites, souvent assez longues, et quelquefois des descentes très rapides, qui ont la forme de hautes murailles. A l’extrémité supérieure de la val¬ lée, il y a en outie do grands cirques qui se rattachent aux crêtes des montagnes, et (pii, dans les Alpes centrales, sont souvent remplis par de grands amas de npige et de névé qui for¬ ment les réservoirs d’oi'i s’échajipent les longs glaciers. M. Scldagintweit insiste d’une manière particulière sur ce cpie les Alpes ne se composent pas de longues chaînes parallèles, mais au contraire de plusieurs grands massifs souvent ellipsoï¬ daux. Les vallées longitudinales se trouvent aux limites de ces massifs, et elles affectent souvent des directions très variées. M. Sclilagintweit annonce ensuite (ju’il a déterminé l’incli¬ naison moyenne du fond de beaucoup de vallées îi l’aide do cartes détaillées et de mesures de hauteurs faites dans différentes stations, et il a trouvé, avec une grande constance, que l’incli¬ naison de la vallée augmente à mesure qu’on s’avance de l’ou¬ verture de la vallée ou de son extrémité inférieure vers son ex¬ trémité supérieure. Il cite comme exemple la vallée transversale et bien régu¬ lière do l’Octzthal en Tyrol, dans laquelle il a obtenu pour les inclinaisons des parties inférieure, moyenne et supéritnire, les nombres : l** 10’, 2° et 6°. M. Schlagintvvcit parle ensuite des relations entre la hauteur des vallées et le soulévetmmt généi'al d’un massif ; il fait observer que la formation des vallées dans les Alpes ne peut être attribuée uniquement 5 l’action des eaux, quoiqu’elles aient produit souvent de grands effets ; mais ces effets sont minimes lorsqu’on les compare aux [irofondcurs et à l’énorme développement des vallt’îcs alpines. Les lacs qui souvent sc trouvent dans les grands bassins ne peuvent avoir produit les bassins, puisqu’au contraire leurs eaux, retenues par les inégalités du sol dans les gorges plus basses, qui |)cu 5 peu étaient perforées par l’érosion, ne pou¬ vaient que s’accumuler dans des vides qui existaient dfqà avant leur arrivée. Les effets de l'érosion sont le plus développés dans les gorges étroites et inclinées ejui unissent les bassins; mais M. Schlagintvveit a pu se convaincre par plusieurs exem- 7(5 SÉANClî DU 17 \OVEMBUE 1851, l)lcs reniariiu;il)les que ces érosions sont limitées au fond des vallées, et qii il est même In’en rare qu’elles atteignent 200 à 250 mètres de hauteur au-dessus du thalweg. La formation des vallées est évidemment liée d’une manière bien intime aux forces générales (jiii ont jiroduit le soulèvement et la conliguration do la grande chaîne des Alpes. Il semble qu’il y ait eu une série de soulèvements consécutifs, auxquels s’unis¬ saient en quehiues endroits des affai.ssements et des chutes partielles ; c est dans ces endroits qu’on trouve maintenant les plus grondes cavités et les plus larges bassins. M. Schlagintweit ajoute que cet été il s’est livré à des obser¬ vations plus détaillées sur les inclinaisons des parois des vallées et surlesiicntes des montagnes, depuis le fond des vallées jusqu’aux sommités des cimes. C’est d’abord M. Élio de Bt'aurnonl qui par ses nombreuses et ingénieuses observations, a montré l’in¬ térêt général do pareilles données, et ses résultats ont été par¬ faitement confirmés par les observations de M. Schlagintweit. M. Schlagintweit présenté ensuite à la Société trois nouveaux appareils clino-métriques qui lui ont servi dans ses observa¬ tions. Les pentes des montagnes qui s’élèvent des deux côtés d’une vallée, mesurées depuis le fond de la vallée jusque sur les hauteurs des crêtes, ne dépassent guère, en moyenne, 35", comme l’avait déjà énoncé M. Êlie de neaumont.'* Les vallées étant moins étroites que l’on ne pourrait le suppo¬ ser, il circule une assez grande quantité d’airentre les différentes cbaînes des Alpes. Ceci est un fait assez remarquable pour la climatologie des Alpes et pour l’iniluence physique que peut exercer la masse d une chaîne de montagnes -, on doit aussi en tenir compte pour l’échange de température entre l’atmosphère et entre la terre, ' Dans les vallées longitudinales, les pentes des parois des deux côtés ne sont souvent que de 28 à 30o, et quelquefois elles se réduisent à 20o vers les extrémités des Alpes où les vallées acquiérent ordinairement une largeur considérable en même temps que la hauteur des montagnes diminue. Le plus généralement les inclinaisons sont plus fortes dans les parties les plus rapprochées des cimes. Cette différence est 77 SÉANCE DU 17 NOVEMBRE 1851. surtout très sensible lorsqu’on prend les moyennes des obser- Vfitions sur les cimes et sur les crûtes même, et si on les com¬ pare aux inclinaisons des mûmes massil's (pii encaissent les vallées. Les premières inclinaisons sont toujours do /|0 û 50“, landis que les dernières sont, comme on vient de le remarquer, de 35“. Les mesures des cimes et des parties élevées du !Münt- IJIanc, du Mont-Uose et du massif (lu Finstcraarborn , ont surtout conlirmè cette règle, (pii est générale, et qui se vérifie, bien que d’une manière moins nette, même dans les chaînes 1(!S moins élevées des Alpes. M. Raulin donne lecture d’un extrait d’une lettre delR. Bu- vignier en date du 17 septembre 1851, relatif ii la position des grès d’Heltange (Moselle). J’.ai reçu dcniièrement du colonel Ilcniioquo un extrait des Mcni. de la Sec. d’hi.st. nat. de ISIetz, o(i ilrevicnt en partie à mou opinion sur les grès d’IIettangc, sur la position desquels ou a tant discuté. 11 conclut que les grès d’ifettange sont identiques avec ceux de Luxembourg et d’.\rlon ; mais il continue à les regarder comme inférieurs aux coucbcs à Gryphwa arcuata. Or, suivant une ligne passant par Roust et Faulbacb, on voit la succession de eouebes suivante : le coteau cpii domine Roust est lormé par l’oolite intérieure, au-dessus de laquelle se trouvent les argiles supérieures du lias (pii renfermeut à leur partie moyenne des marnes a plaquettes ferrugineuses fossilifères. Roust est bâti à la ligne de jonction siqicrieure du grès d’Hettange qui forme une pente plus rapide au-dessus du village et qui repose sur des marnes à Bclcmaites clo/igaiux et à /Immonitcs planicosta , espèces jiostérieures aux Gryphœa arcuata. Ces marnes , de eoideur jaunâtre, sont la partie supi'rieurc d’un puissant massif d’argile bleue peu fossilifère où j’ai recueilli (picbjucs fragments d’d ami oui tes et de Bcleamitas, et de dessous kupiel sortent, plus à l’E., à Faulbacb, les marnes et calcaires à Grypluva arcuntu, à 3 ou 4 kilomètres au N. de Lentzieb. Quant à la gryjibée qui se trouve dans les couches (jui recouvrent le grès d’ilettange, à llettangc, à Roussy, à Roust, etc., ce n’est nullement la Grypluva arcuata , mais bien la G. oblifjnatu ou la G. Maccullorhia, (pii se retrouvent jiliis haut dans le lias. Du reste, les grès d’ilettange étant identifiés par les fossiles que M. Hennoque a recueillis à Arlon et à Luxembourg avec le grès de 78 SÉANCE DU 17 NOVÉMBIIK 1851 . fiiixcnihouri';, et celui-ci ii’claiit uiUro (luc le calcaire sableux des Ardennes, il ne peut rester le moindre doute sur l’autériorité des Qryphœa arcuata, antériorité qu’on ne pourrait contester qu’en supposant une faille dont aucune circonstance ne vient appuyer l’existence. Voici ce que j’iinprimais en mars 18f|8, a|)rès un voya^je inter¬ rompu par un temps (|ui rendait la réjjion ar[;ileuse tout à fait im¬ praticable : Il Quoique plusieurs contre-temps m’aient empêché, à >' diverses reprises, de vérifier si le grès d’ilettange se prolongeai! » N. d’Aspelt, je regarde comme plus probable qu’il se rattache, » vers Ilespérange, à la partie supérieure des grès du Luxemboui'g. » Les lleuvcs, les courants ou les autres causes qui donnaient une » nature sableuse aux dépôts du nord du bassin basique jiendant r> la formation des argiles qui recouvrent les calcaires à gry- .) pliées arquées dans la vallée de la Moselle, auraient agi avec » plus (1 energie ou auraient étendu leur action dans un jilus grand » rayon, de sorte (|ue les dernières couches sableuses auraient rc- » couvert une partie des dépôts argileux contemporains des assises » sableuses moyennes et inférieures. » M. Raulin ajoute que, n’ajant pasvisilé Ilettange, il ne sait si les grés de cette localité appartiennent à l’ctagc de ceux de Luxembourg. Mais, pour ces derniers, ainsique pour leur pro¬ longement à l’O. dans les départemenls de la Meuse et des Ar¬ dennes, il n’a pas le plus léger doute sur leur position; pour lui, comme pour MM. Ruvignier et Dumont, ils forment un système puissant ii la partie moyenne du lias , au-dessous des marnes ii Bèlemnites, et au-dessus du calcaire ii Gryphées arquées. M. Terquem, ii l’occasion de la note de M. Ruvignier, qui précédé, présente les observations suivantes ; M. Ruvignier rapporte le grès de Luxembourg, et par consé¬ quent le giès d Hettangc, aux assises moyennes du lias, et fonde sa manière de voir sur deux faits principaux : 1“ La gryphée arquée qu on a cru reconnaître dans ce grès, et qui a seivi de base pour eléterminer sou classement, ne présente pas les formes de celle qui caractérise le calcaire à gryphites ; elle est la véritable Giypliœa obliqua, de Sowerby, variété de la Gry- phmi c/mbium. Cette coquille, caractérisant le lias moyen et ne SÊANClî nu 17 NOVEMBIIE 1854. 79 se trouvant jamais au-dessous, il s’ensuit que le grès qui la rcn- lernie doit également appartenir au lias moyen. 2" Une coupe prise ;1 Iloust montre ce grès limité par deux massifsde marnes qui, évidemment, appartiennent au lias moyen ; il ne peut donc rester aucun doute sur la place que le dépôt gréseux «loit occuper. Les géologues du département de la Moselle n’adoptent pas 1 opinion de M. Iluviguier, et classent ce grès dans la partie iiile- rieure du lias, par ces motifs : 1" La gryplice n a jamais servi de base pour déterminer le clas¬ sement du grès; ou a été guidé uniquement par la ressemblance de cette coquille avec tui grand nombre d’analogues qui se reii- coutrent dans le calcaire à grypbilcs ; sou peu de ticvcloppemcut est la conscquence du milieu dans lequel elle vivait et eu raison c iiccte de la petite quantité de calcaire que renfermait cette mer. ans le lias a grypbites, le même jdicuoiuèue sc jircsente, et les grypbees sont comme atropbiées quand les circonstances les obli¬ geaient à vivre dans des bassins presipie uniquement marneux ou peu calcareux. 1-“'' g' jpbée arquee, pétrifiée comme celle du calcaire bleu, se trouve eu certaines localités à Tleltange, accompagnée parr.^/«- monitas Bucklamti en alluvion sur le grès même, La comparaison de la launc, qui accompagne la V.j yphwa cymb 'mm avec celle qui se rcucoiilre dans le grès, vient encore infirmer l’opinion de M. Un- viguicr. Avec la Gryjjha-a cymbium , ou trouve les Annnonitvs Bami-i et pta/ncosift, une très grande quantité de bclcmnites, des Tércbra- tuleset des Siiirifères. iXans le grès, aucun fragment de licleninite ni de braebiopode ne s est présenté à nos nombreuses et frequentes investigations; mais nous jiossédons V Animonitr.s Morcaniis (d’OrJi.), dont la posi¬ tion n est pas douti use, une quantité de gastéropodes rares pour toute la formation liasiipie et des acéphales dont quelques uns sont identiques avec ceux du lias à grypliites, et de plus des assises uniquement formées de cardiiiies. M. Diuiker, dans sa Pdlenntngruphica , a publié des fossiles d’IIalberstadt, dont la majeure partie est analogue à ceux d’Het- tange et des environs d’Arloii ; la roclie est un grès saJiletix que ce géologue jilaee au-dessous du calcaire à grypbites, bien que d autres aient cru devoir le rattacher au terrain crétacé. -i“ De ce que le grès est enclavé entre deux massifs de marne 80 SÉANCE DU 17 NOVEMDRE 1851. dont ràge est liien déterminé, ou ne peut eonclnre que ce grès doive s’y rapporter, J1 faut examiner si la direction du grès est identique avec celle des marnes, et cherelier si quelque phénomène particulier n’a j)as exercé une influence antérieure. Si nous prcnonsla localité de lloust, indiquée par Ï\I. liuvignier, si nous nous dirigeons à h kilomètres nord au delà, nous trouvons la coupe suivante : Dudunlioiren. Ruilemuck. A rt Massif lie gris qui supporte un «ncifu rhôlenu fml. n' Le calcaire à Grypliees aiqiitx'S iiipcrposo le grc* uului eJlcment. n' Le grc* pKinge avec mie liicliiiarson ilo GOtlcgréa environ. a"' Clés fuisunl suilc à la cullinu loiliauso qui lianle la vullec Jar.s la diicclion du iiolU au &iiyph,i‘n rymbium, avec Bta.*mnilcs. ,l Mince rouelle tic boliiicii, assr* ordumire sur roüUlc et lu lias. c Marnes LMiilletrcs du lia* moyen. / Marnes a ovoïdes fen ugiiuMix, dont la direclion est, du S. -O. à l’F.., eu discor¬ dance complète avec le grès qui forme le plateau. A ITetlange, nous avons la coupe qui suit: Ileltnngc. fl Gi'ca dont rexlremile plonge beaucoup en a' , b Calcaire avec Gryphees arquées, avec Téri-hralulca cl Snlrifèros. c Marnes niuyunnes. d Mainos à ovoïdes ferrugineux. Eu prenant la coupe de Longuy à Luxembourg, du S. au N., nous trouvons une disposition semblable : Long ' y est placé sur iiu massif oolitique, dont le sommet est le j aller s-carth avec ses roches subordonnées; au-dessous sont les assises du calcaire ferrugineux, reufermaut Sowerhyi, et dans la plaine les marnes liasicpies; à 3 kilomètres, à Longia- ville , les collines présentent 1 oolite lerrugineuse et le marly- samhtonc; à llodangc, les nodules caleareux renferment les Ammonites hijvons et lIolandrcL Plus loin (à kilomètres), la zone SÉANCE mi 17 NOVEMBRE 1801. SI lies marnes bitumineuses que nous avons suivie depuis Aubange jusqu’à Differdange (12 kilomètres environ); à 8 kilomètres au delà, se présente le calcaire à grypbées, qui appelle d’autant plus l’attention que des fours à chaux sont placés sur le bord de la route ■ vient enfin le grès qui constitue le terre-plein de Luxembourg. Eu suivant la meme direction, et descendant dans la vallée d Escb, ou trouve, un peu à 1 O. , le grès reposant directement sur les marnes irisées. Nous ajouterons enfin une observation que nous avons été à même de faire récemment. A Ilettange, les fossdes sont places exclusivement dans un lit de 1 mètre de puissance environ, recouvert par environ 20 mètres de grès, tantôt en lits irréguliers, tantôt en masses; dans la direc¬ tion N.-E. ,al6 kilomètres au delà, en face de Alondorf, la couche fossilifère est recouverte par 3 mètres de grès sableux, et se trouve j)lacée à plus de 50 mètres au-dessus du niveau de la plaine. A 3 kilomètres au delà, dans la même direction, à Ualheim, la couche fossilifère est au niveau du sol et à plus de 100 mètres au- dessus de la plaine. Ce point est un des plus culminants et domine toute la campagne. Depuis Boust (4 kilomètres de I lettange) j usqu’à Dalheim (16 kilo- inètres) et au delà, le grès forme des escarpements abrupts, au pied desquels se présente partout le lias à grypbées arquées. St, aux coupes que nous avons produites et à la disposition de la couche fossililère, nous ajoutons le fait mentionné plus haut, la piésence de la gryphée arquée et de V Jnimonites liucklandi, en alluvion sur le grès, et encore la perforation des assises supé- lieures par des saxicaves, nous obtenons la démonstration d’un pi incipe : le soulèvement du grès et son émersion longtemps avant le dépôt du calcaire à grypbées arquées. De là on peut conclure que le grès de Luxembourg et de Het- tange est bien infra-liasique. ^ Nous aurions pu produire d’autres coupes et d’autres preuves à 1 appui de notre opinion, si nous n’avions craint de dépasser la limite ordinaire d’une note ; nous nous proposons d’être plus ex¬ plicite, de donner un ensemble d’études orographiques et pétro- graphiques, lorsque nous aurons à publier notre travail sur la faune du grès. M. Buteux met sous les yeux de la Société des silex assez communs dans le diluvium et dans les sables glauconieux éo- cènes du département de la Somme. La forme de ces silex se Soc. fliéol., 2' série, tome IX. 6 82 SÉANCE nu 17 NOVEMBRE 1851. rapporte évidemment ii deux types : l’un olTre un cène obtus, dont la partie la plus large, qui serait la partie supérieure, parait être terminée par une sorte de couvercle; il représente absolument la disposilion de certains radiolites; l’autre semble être la réunion de deux valves dont les jjarlies extérieures s’étendent cliacune d’un cêté , mais en sens toujours opposé. L’absence de traces d’organisation suffit-elle pour les l'aire con¬ sidérer comme des Indus, tels que les pierres d’J matra, en Fin¬ lande, et des Sphérosidérites houillers? Ces silex, vu leur par¬ faite symétrie, ne seraient-ils jias des rudistes ou plutêt des spongiaires que la silice aurait pénétrés? M. Hébert annonce eu quelques mots les résultats sommaires d’une excursion récemment faite par lui dans les terrains ter¬ tiaires de l’Angleterre, et qu’il se propose d’ailleurs de déve¬ lopper dans une prochaine séance de la Société. M. Abel Transon fait la communication suivante ; ISote sur Pile de Jersey, par M. Abel Transon, La forme générale de f’île est celle d’un rectangle dont le plus grand côté (E. à ü.) est de 15 à 16 kilomètres, et l’autre de 8 en moyenne. Le lelief est celui d un plateau li'gercmeiit incliné vers le S.-S.-E. Au N., la côte est formée de falaises très escaïqvées. A l’O. , le rivage expose aux vents de la liante mer est couvert de sables mobiles et présente un aspect aride. Toute la pointe 8.-Ü. offre au navigateur une suite de rochers abrupts , d’une teirue ronne dont l’aspect rude forme un vif contraste avec le paysage pauvre mais calme de la baie de Saint-Bielade, et surtout avec la magni- fique baie de Saint-Aubin qui s’ouvre au S. de file, I,e fond de cette baie est dominé par une suite de collines dont les ver.sants se parent, jusqu’aux bords de la mer, de la plus riche verdure Le plateau général s’abaisse vers les cantons du S.-E., remar¬ quables par leurs belles prairies. Une ligue idéale qu’on tiremit de la ville de Saint-Hélicr, située à l’extrémité E. de la baie de Saint-Aubin, jusqu’au fort de Montorgueil qui domine le petit port de Gorey sur la côte E., laisserait à sa droite la liasse ré don des prairies. JJepuis Gorey, la côte redevient abrupte jusqiVV la pointe de Verclut, au N.-E. Toutefois on y rem, arque plusieurs SÉANCE DU 17 NOVEMBEE 1851. 83 petites anses, dont la principale, au fond de la baie de Sainte- Catherine, est depuis quelques années le siège de travaux considé¬ rables ayant pour objet d’en faire un port militaire. Depuis le cap Fréniont, qui est au milieu de la côte N. , jusqu’à la pointe de l’Étacq au IV.-O., on voit une forination granitique où le mica est géncralenicnt assez rare et fait souvent jilace à 1 ainpliibole, de sorte que la roche devient une véritable syénite. C’est dans cette région que sont ouvertes les belles carrières de Montinado qui envoie ses produits en Angleterre. Ces terrains cristallisés, granitiques ou syénitiqucs, paraissent former la base du plateau; on les \oit percer souvent au milieu tics sables de la côte O. Us constituent toute la suite des rocliers de la pointe S. -O. Us entourent la baie de Saint-llrelade , et sont exploités au ])ro- inontoire de Noirmont, entre cette baie et celle t!e Saint-Aubin. Dans celle-ci on les retrouve jusqu’auprès de la jietite ville de Saint-Aubin, et aussi a la pointe S.-E. , dans le canton de Sau- marez. Ënlin, on les retrouve dans la direction da la ligne ci- dessus indiquée iximme limite du plateau entre Saint-Ilélier et Corey. Sur ces divers points la roche n’est pas identique. Elle jwsst; quelquefois à l’état terreux par suite de l’altération de son feld¬ spath; mais il faut surtout noter dans tout le canton de Saint- llrelade une variété à lextinv très serrée, à grains tics lins, sans mica ni amphiboie ajijtarente, et d’une teinte rouge clair. Cette roche est en masse auprès de l’église de Saint- lirelade, mais à l’ex¬ trémité O. de la haie de ce nom on la voit paraîtic en veines ou minces liions à travers un granité à gros grains et d’un blond cendré, qui est l’objet d’une exploitation assez active. Dans oes mêmes terrains cristallins, j’ai rencontré, dans deux localités très dist.antes (1), de véritables liions d’une roclie verte et terreuse (roche amphibolique altérée?), qui ont de un demi-mètre à 1 mèti-e d’épaisseur. Dans la baie de Saint-Malo, en Bretagne, on voit dans le granité quelques liions d’une roche an.alogue, mais très consistante. Le second trait qu il laut fixer dans une esquisse géologique de l’ile, c’est la superposition aux terrains cristallins d’un schiste ancien, sans fossiles apparents, lequel règne dans tout le fond de la baie de Saint-Aubin, entre la ville de ce nom et celle de Saint- (1) La première est à la pointe de Piémont, N. -O. de l’ile- la deuxième en sortant de Saint-Hélier, route de Grouville, c’est-à-dire dans la partie S. -E. séance du 17 NOVEMBRE 185 J. 8li Ilélici’, connue nnssi dans tontes les petites vallées qui , de cette baie, leinoiiteiit à l’iiitcrieuc. Ce schiste est à l’état normal, c’est-à-dire avec tous les caractères d’une roclie argileuse et feuilletée ; dans les collines au-dessus de la ville de Saint-Aubin, il y alterne avec quelques couches minces dont la structure est évidemment arénacée; mais à mesure qu’on marche vers l'E., c’est-à-dirc vers la ville de Saint-Iïélier, la roche schisteuse change de caractère; elle devient de plus en plus dure et compacte ; sa cassure est conchoïde, avec des teintes bron¬ zées. Enfin, au vei-sant de la jietite vallée de Saint-Sauveur, lires Saint-llélier, la structure feuilletée a complètement disparu. La roche, devenue très dure , est pénétrée, tantôt de petits cristau.v (feldspathiqucs?) d’environ 1 centimètre de long sur 1 milli¬ mètre d’épaisseur, et tantôt de noyaux amygtlaloïdes de spath calcaire : ceu.\-ci ont quelquefois disparu en laissant une simple cavité. Ces roches porphyriques et amygdalôides m’ont semblé être le résultat d un véritable métamorphisme du schiste de Saint-Aubin, et ce métamorphisme lui-même serait dû à l’éruption d’une roche cristalline, qui forme, sous le nom de Mout-de-la-Ville [Totvn- Hill) une colline isolée, abrupte, dirigée du S.-O. au N.-E., c’est-à-dire perpendiculairement au rivage et dans la direction de Saint-llélier à Gorey. Cette hauteur s’avance dans la mer; elle abrite le port de Saint-llélier et forme la limite de la baie à l’E. La roche qui la compose m’a paru offrir quelques uns des carac¬ tères de la diorite, et certainement elle est fort distincte des ro¬ ches cristallines que j 'ai décrites ci-dessus. Les schistes métamorphiques de la vallée de Saint-Sauveur se retrouvent sur la ligne de Saint-llélier à Gorey et notamment au pied de l’église de ce nom; d’autre part la roche de Mont-de-la- Ville m’a paru constituer également la hauteur isolée qui termine cette ligne, et sur laquelle est construit le fort de Montorgueil. Deux autres terrains d’une époque probablement plus récente que le schiste de Saint-Aubin dominent dans la partie N.-E. de nie. En suivant la cote E. , a partir de Gorey , on rencontre pre¬ mièrement, sur une petite étendue, de véritables poi-phyres à pâte et à cristaux feldspathiiiues , et, ensuite, dans la petite anse , ap¬ pelée Anne-Port, une roche arénacée, d’un rouge foncé et d’une consistance extrêmement tenace. Ce grès occupe dans l’ile une bande éUoite , dirigée du S.-E. auN.-O., d’Aime-Port (sur la côte E.) à 13oulay-Bay (sur la côte N.). Dans la baie de Boulay ce^l SÉAKOK DU 1«‘' DÉCEMliUK 1851. 85 grès offre les mêmes caractères qu’à Anne- Port, mais avec des grains très gros; de plus, certaines parties ont perdu leur couleur avec leur consistance, et elles passent à l’état de kaolin. Au-delà de cette bande étroite de grès, toute la pointe N.-E. de l’île est formée d’un poudingue à gros galets, d’abord à teintes rougeâtres et irisées, dans le voisinage du grès tl’ Anne-Port, et, plus loin, d un assez beau vert d’eau de mer. (Je poudingue est en masses coupées à pic sur les bords de la mer, dans une hauteur de 60 à 80 pieds et sans stratification distincte : c’est surtout à la pointe de Yerclut qu’il faut l’étudier. Au-delà de lloulay-Bay, sur la côte N., on voit reparaître les porphyres feldspathiques, semblables à ceux qui précèdent le grès d’Anne-Port en venant de (jorey ; et par ces porphyres on rejoint les roches granitiques et syénitiques du cap Frémont. Je viens de marquer les traits les plus saillants de la constitu¬ tion géologique qu’on peut observer aux contours de l’île. Il suffit d’ajouter que toute la partie intérieure, tout ce plateau incliné vers le S.-S.-E., (pii forme la majeure partie de l’île, est couverte d'un sable argileux , de uu demi-mètre à f mètre d’épaisseur, prove¬ nant sans doute de la décomposition des roches inférieures. Ce sous-sol concourt avec l’heureuse exposition du plateau à la fer¬ tilité remarquable de l’île. Séance du 1" décembre 1851. PRÉSIDENCE DE M. CONSTANT PRÉVOST. M. Ch. Deville, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Président proclame membres do la Société : MM. Duvehnoy, membre de l’inslitut, professeur au Collège de France et au Muséum d’histoire naturelle, «â Paris, présenté par MM. Laurillard et Elic de Beaumont; Transon (Abel), ingénieur des mines, répétiteur à l’École polytechnique, à Paris, rue d’Enfer, 3(5, présenté par MM. Élie de Beaumont et Ch. Deville. 8(5 SÉANCE DU 1»'' DÉCEMIÎRE 1851. M. Rowneau-Desvoidy, il Saint-Sauveur-en-Puysaie (Yonne), ancien membre de la Société, est admis, sur sa demande, à en faire de nouveau partie. Le Président annonce ensuite une présentation. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. Ch. Gomart , Le drainage au Charmel {^Àisne), in-8, ili p. Saint-Quentin, 1851, chez Moureau. De la part de M. le docteur Perd. Roemer, Beitrâge, etc. (Matériaux pour la connaissance de la faune fossile du terrain dévonien du Rhin) (extr. des Méni. de la Soc. d’hist. nafiir. de la P russe- Rhénane et de la IVestphalie, année 1851) i in-8, 20 p., 2 pl. De la part de M. le docteur Guido Sandherger, Beohachtun- gen, etc. (Observations sur quelques points difficiles do l’orga¬ nisation des Goniatites); in-8, 15 p., 2 pl. De la part de MM. Hermann et Adolphe Schlagintweit, Bci- trâ^e, etc. (Matériaux pour la topographie des glaciers) (extr. du Bull, de la Soc. géol. atlem., 1850, li« cah.), par MM. Her¬ mann et Adolphe Schlagintweit; in-8, p. 362 à 381. — Un/ersiichungcu, etc. (Recherches sur la distribution de la température moyenne annuelle dans les Alpes), par MM. Her¬ mann et Adolphe Schlagintweit; in- A, 32 p. Munich, 1850, chez J. Roesl. Comptes l'endos des séances de P Académie des sciences, 1851, 2e sem., t. XXXHI, n"» 20 et 21. IPInstitut, 1851 , 11°» 933 et 93A. Bulletin de la Société de géographie, l\‘ série , t. H , n»» 8-9 août-septembre 1851. Réforme agricole, par M. Nérée Boubée, n» 37, 4« année sept. 1851. Mémoires de la Société d' Agriculture , des sciences, arts et belles-lettres du dépai'temcnt de P Aube, 2® sér. t. HI n»» 17 et 18, l^e et 2® trim. de 1850. ’ Société vaudoise des sciences naturelles , bull, n» 23 t IH Année 1851. ‘ » • • 87 SÉANCE DU l®*' DÉCEMBKE 1851. The Athenæam , 1851, n» 1266. The qnarterlj journnl of the geological Society of London , no 28, vo!. VII, novembre 1851. Le secrétaire donne lecture de la note suivante de M. Cail- liaud : ISote sur un nouveau fait relatif a la perforation des pierres par les Pholades , par M. Cailliaud, directeur du musée de Nantes. Avant de parler de notre nouvelle découverte, nous ferons observer que , dans le premier numéro du Journal de conchylio- logic, M. Desbayes a publié un savant mémoire sur la perforation des pierres par les mollusques. Il prétend que c’est à l’aide d’une séciétion acidulée, que tous les perforants, en général, creusent les pierres. Les nombreuses observations auxquelles nous nous sommes livré sur ces animaux nous ont démontré, que les Pholades, et même les Tarets, n’agissaient point par le moyen cbiiniquc comme les autres ])erforants, mais bien par le frottement de leurs coquilles sur la pierre. examen des éebantillons que nous exposons ici devrait con¬ stater ce que nous avons avance. Pour prouver que la coquille ne pouvait pas user la pierre, t" on nous engageait é en faire l'épreuve, disant que le plus habile des ouvriers regarderait la proposition d’un tel travail comme déri¬ soire. L est ce que nous avons fait en creusant un trou de 18 milli¬ mètres de profondeur avec les coquilles de deux jeunes Pholades dans la pierre d’où elles étaient sorties, et dans l’espace d’une heure et demie de travail. 2“ On prétend que ces mollusques sont sans force et qu’ils ne peuvent pas opérer de mouvement rotatoire. Nous n'avons p.as encore vu les Pholades se tourner dans leurs trous, il est vrai, mais nous présentons ici leurs trous portant tous les caractères de leur travail ; en agissant de haut eu bas, elles se servent de leur coquille comme d’un pilon, pour jirolouger leur pcrloration, tournant ensuite par saccades dans un mouvement de va et vient, hachant la jiierre toujours avec les aspérités renou¬ velées sur leur coquille , pour élargir leur demeure. Les traces constantes d’un pareil travail doivent démontrer'que 88 SÜANCK DU :U'I- DÉCEMimE 1851. ces mollusques ont beaucoup plus de force qu’on ne leur eu avait supposé. Le jeune âge était encore un obstacle, disait-on. Nous soumettons ici de jeunes individus de 5 millimètres de longueur avec leurs trous dans la pierre, lesquels sont déjà hachés par le choc de leur petite coquille. Mais, dit- ou encore, ces mollusques manquent de points d’appui. Les traces de leur travail seulement prouveraient le contraire; ces points d’appui, ils les trouvent dans leur pied, dans le fort muscle de leurs pièces accessoires en opposition de force à l’échan¬ crure de leurs valves; eu cette position, ouvrir et fermer leur coquille sutlirait déjà pour user la pierre. Le gonflement de leur sijihon, au-dessus de leur coquille, serait encore un moyen d’appui. L argument favorable au système de la perforation chimique était qu’une sécrétion dissolvant le calcaire ne pouvait avoir accès sur des roches d’une autre nature, où, en effet, on ne rencontrait jamais de mollusques perforants. Comme le dit M. Deshayes, les mollusques n’attaquent jamais que le calcaire, leur sécrétion est donc un acide. Maintenant, messieurs, nous vous ferons part de notre nouvelle découverte sur les côtes de notre département, où, dans les basses marées d’octobre dernier, nous avons trouvé les Pholades perfo¬ rant une roche primitive, le gneiss micacé, grenatifère. Nous livrons ces échantillons curieux à votre examen. Ils prouveront, nous n’en doutons pas, le moyen mécanique par le frottement des coquilles, qui, en usant le mica, désagrégé la roche. L’existence des Pholades perforant le gneiss nous donne l’expli¬ cation des anciens trous que nous trouvâmes dans un porphyre protoginique altéré de Lessines, en Belgique, ainsi que d’an¬ ciennes jterforations observées dans des roches de nature volca¬ nique, qui, du moment où il n’y a plus nécessité d’acide, ont dû, comme le gneiss, être perforées par le frottement des coquilles. M. Hébert coinmunitiue la lettre et la note suivantes de M. Ed. Gollomi) : SÉANCE DU 1«*' DÉCEMBRE 1851. 89 Lettre à M, Constant Prévost sur la moraine du lac du Ballon de Guebwiller^ par M. Ed. Gollomb. Wesserling (Haut-Rhin), le 12 novembre 1851. Depuis votre départ des Vosges, j’ai fait quelques courses dans nos montagnes, et j’ai recueilli encore quelques faits qui viennent s’ajouter à ceux que l’on connaît déjà sur le phénomène des an¬ ciens glaciers ; et comme je vois que vous prenez un grand intérêt à la question, je prends la liberté de venir vous raconter les résul¬ tats de mes explorations. Vous avez vu ici la moraine de Wesser¬ ling et celle qui barre la petite vallée latérale d’Urbès; eh bien ! j’ai trouvé dernièrement une moraine dont on n’a, je crois, pas encore parlé, qui est tout aussi cai-actéristique et assez remarquable pour qu’elle vaille la peine d’être mentionnée. C’est la moraine qui barre le lac du Ballon de Gucbwiller. Ce lac est placé dans une espèce d’entonnoir, du côté N.-E. de la mon¬ tagne, au fond d’un grand cirque où les eaux du Ballon viennent se réunir ; le trop-plein s’écoule dans la vallée île Gucbwiller après avoir passé par le Florival. Ce lac est de forme circulaire, un peu allongée; il est très profond; son grand diamètre a environ ÙOO mètres de longueur ; il est barré en aval par une accumula¬ tion de débris de roches et de graviers que j’ai examinés avec soin, et dont il n’est guère possible d’expliquer la présence et sur¬ tout la forme semi-circulaire, qu’en supposant ici l’existence d’un ancien glacier qui aurait été alimenté par les névés du cirque qui entoure le lac. Ce cirque n’est pas, comme ceux des hautes Alpes, bordé par des arêtes rocheuses, abruptes et pour ainsi dire tran¬ chantes, mais il est entouré et dominé par deux sommets princi¬ paux, le Ballon de Guebwillcr, 1426 mètres, et une autre mon¬ tagne boisée, qui porte dans le pays le nom de Storckenkopf, et qui n’est guère moins élevée, 1363 mètres. Ces deux montagnes sont reliées entre elles par un col de 1150 mètres environ, qui sert de passage entre la vallée de Saint-Amarin et celle de Gueb- willer, le tout avec des formes orographiques très arrondies, par¬ ticulières aux Vosges, ne présentant nulle part de grands escarpe¬ ments difliciles à gr.'ivir. Le diamètre du cirque tout entier, en tirant une ligne d’un sommet à un .autre, pré.sentc un développe¬ ment de plusieurs kilomètres. La roche constituant toutes ces montagnes , sur le revers qui regarde le lac, se compose exclusivement d’une grauwacke que l’on rapporte au terrain de transition , soit un schiste argileux 90 SÉANCIi DU Ier uÉCKMliHK 1851. métamorphique chargé tle feldspath et d’uu peu de mica. La grau- \\ acke de cette paitie du lîallon se distingue de la meme roche prise sur le revers opposé de la montagne, en ce qu’elle renferme fréquemment des nodules sphériques de la grosseur du poing en moyenne, d’une roche identique, mais rassemhlés moléculaire- ment sous forme de houles, d’une couleur différente, soit plus foncée, soit plus claire que la masse enveloppante, Le nodule étant quelqnefûis d’une pâte friable s’est laissé déliter par les agents extérieurs : il est alors remplacé par un vide à peu près sphérique. On reconnaît la présence de cette même roche, avec toutes ses qualités, sur la moraine qui nous occupe; elle s’y trouve à l’état de blocs erratiques do dimensions variables, mêlés de menus frag¬ ments de gravier et de .sable, san.s ordre et sans stradfication ap¬ parente ; la plupart de ces matériaux ont conservé dc.s formes an¬ guleuses et des arêtes vives ; ils ne sont pas arrondis et usés comme ceux que 1 ou rencontre sur les moraines inférieures et conune ceu.x que vous avez remarqués sur la moi'aine de AVesserling. Cet état anguleux tient sans doute au court trajet qu’ils ont parcouru, quelques kilomètres seulement; il ne leur a pas laissé le temps nécessaire pour s’ébrécher, s’user, ou s’arrondir d'une manière sensible. La lorine extérieure de la moraine est très caractéristique : en projection horizontale, elle décrit une courbe semi-circulaire qui barre le lac, concave du côté du lac, convexe du coté de la vallée de Guehwiller, et ne laisse qu’une issue fort étroite, un ])etit che¬ nal entaillé a sou extrémité droite pour récoulenient des eaux. La ligne de laite de la moraine s’élève de 15 à 20 mètres au-dessus du niveau des eaux, mais cette ligne n’est pas horizontale ; elle a un point culiuiuaut où les matériaux .se sont accumulés eu plus grande abondance, puis elle va en s’abaissant à droite et à gauche. (>e point culminant est placé à peu près au centre de la moraine et correspond à l’axe principal du cirque. La coupe verticale et transversale présente, comme toutes celles des moraines frontales types, la Ibrine d’un rempart, d’une hutte, d un grand lemhlai qui s allonge en forme de digue. Lu amont, le talus en est a pente fort douce ; il se compose de plusieurs étages ou plutôt de grandes marches d’escaliers; en aval, le talus n’a plus de gradins; il est a pente uniforme fort inclinée, de /i0 à /i5“. Sur la rive droite, nu point où les eaux .s’échappent du lac, il existe une coupe natui elle qui n’est pas couverte par la végétation et qui ]>6imet de jugei de la natiuc et de 1 arrangement des matériaux 91 SiÉANf.K DU 1®'' DÊCEMBBK 1851. iiitérieiiis. Ce sont des blocs, du {;ravier et du sable, entassés les uns sur les autres coinine si on les eût jetés là de main d’homme, au hasard, sans distinction de volume, les plus gros blocs entourés de sable fin ou de graviers. Le Bullon tm. .l’ai cherché longtemps sur celte moraine si je n’y trouverais pas quelques galets rayés, mais ils y sont fort rares, et les stries en sont mal dessinées. Ce fait négatif s’explique, du reste, par l’alj- scnce, dans la localité, de roches cristallines suflisamment dures pour faire l’office de buriu : les filons de quartï y sont rares ; la roche, ayant partout la même consistance, n’est pas susceptible de se rayer elle-même , il lui manque donc une des principales qua¬ lités exigées pour que, dans un transport par la voie d’un glacier, il puisse se former des );alets rayés. La roche striée en place, en amont de cette moraine et sur lu pourtour du circ|uo ; y est également absente ; on n’en remarque nulle part : il est vrai aussi que le roc ne s’y montre guère à nu ; il est partout couvert, .soit de belles lorêls de hêtres et de sapins, soit d’un riche manteau de ga/.on très épais. Malgré CCS faits négatifs, il n’est guère possible, en examinant sa position sur le terrain, d’attribuer l’accumulation de ce grand remblai à autre chose qu’à l’action lente et continue d’un glacier qui remplissait tout le cirque, couvrait le lac et déposait les ma¬ tériaux de sa moraine frontale au point où nous les retrouvons aujoiivd’lmi. Cette moraine présente encore cela de particulier, qu’elle est une des plus élevées ries Vosges; elle est située à environ l,üüü mè¬ tres d’altitude ; elle est fort reculée et cachée dans une des loca¬ lités les plus sauvages de ces montagnes. Si l’on admet l’existence 92 SÉANCE DU l*-'f DÉCKMBIIF, 1851. des anciens glaciers, elle doit compter comme un des derniers termes chronologiques, comme un des derniers effets de cette sin¬ gulière époque. Note sur les blocs erratiques du col du Bramont [Fosges] . Le col du Bramont est un point de passage entre la vallée de Saint-Amarin et celle de la Vologne ; il atteint environ 800 mètres d’altitude; une petite route le traverse et relie entre eux deux vil¬ lages importants, Wildenstein d’un côté, et la Bresse de l’autre. Le col, les montagnes voisines, et toute cette partie des Vosges sont entièrement granitiques. Quand on arrive au col, on y ren¬ contre un gi’and nombre de blocs erratiques qu’on reconnaît, au premier aspect, pour ajipartcnir à une variété de granité ne res¬ semblant pas à celui du sol sous-jacent Mon ami M. Delesse, qui a visité la localité avec moi, trouve dans ce granité deux micas, l’un blanc d’argent, l’autre brun ou vert, puis deux feldspatbs et beau¬ coup de quartz. 11 se distingue facilement des graiiitesdu voisinage en ce qu’il n’est pas porpbyroïde ; ces derniers contiennent presque toujours de l’amphibole ; celui-ci n’eu renferme pas : c’est )m gra¬ nité d’un aspect très blanc ; les autres ont un ton gris varié ; il est donc bien ici à l’état erratique. Ces blocs ne se rencontrent pas seulement au col du Bramont, mais on en trouve dans la vallée de Saint-Amarin, particulière¬ ment sur sa rive droite, disséminés sur les lianes des montagnes ou bien encore sur la moraine frontale de Kriitb et sur celle de Wesserling. Et cependant cette variété de granité ne se trouve nulle part en place dans cette vallée : pour trouver son véritable gisement, il faut remonter la Vologne dans la direction du lac de Retourneiner ; puis, à la distance de 5 à G kilomètres en amont du col du Bramont, on arrive au point où il se trouve en place. Dans leur mouvement de translation, ces blocs ont donc suivi une marche singulière : ils sont partis du fond de la vallée de la Vologne ; ils ont suivi sa rive gauche jusqu’au col du Bramont ; on en trouve aujourd hui, au col même, un très grand nondjre; puis ils ont franchi le col; ils ont passé dans la vallée voisine de Saint- Amarin et se sont répandus sur sa rive droite et sur les moraines frontales qui s’y trouvent. Le trajet qu’ils ont parcouru présente donc, si on l’envisage au point de vue de la théorie glaciaire, une anomalie, une exception à la règle générale, (niisque l’on sait que les débris de roches transportés sur le dos d’un glacier ne quittent pas la vallée dans laquelle il est encaissé. SEANCE DU DÉCEJinnE 1851, 93 Il me semble c(u’oii peut expliquer ce fait en prenant en consi- «Icration la forme orograpliique des deux vallées. L’une, celle de la Vologue, d’on proviennent ces blocs, se dirige d’abord du 1\. au S., puis elle va rejoindre la Moselle après avoir décrit plu¬ sieurs circonvolutions ; mais en moyenne elle décrit une courbe qui vient aboutir du côté de l’O. Celle de Saint- Amarin, sa voisine, tlécrit aussi une courbe qui part du N. et se dirige insensiblement vers le S.-E. ; mais, sur un point de leur parcours, ces deux val¬ lées sont parallèles entre elles, les deux courbes sont tangentes et ne sont séparées que par l’épaisseur du col du Ihainont. Ce col correspond, d’une part, à la partie moyenne de la vallée de la Vologne, et, d’autre part, à l’origine de celle de Saint-Amarin. En admettant un glacier remplissant la vallée de la Vologne, les blocs erratiques dont nous nous occupons faisaient partie de sa moraine latérale gauebe ; ils cheminaient ainsi pendant 5 à G kilo¬ mètres sans quitter cette rive, qtii se trouve encaissée par des som¬ mets élevés ; puis, lorsqu’ils arrivaient à la hauteur du col, ils trouvaient là une échancrure, une dépression latérale qui leur per¬ mettait de quitter ce premier glacier pour passer sur celui de Saint-Amarin, qui les transportait sur sa rive droite et les distri¬ buait sur le flanc des montagnes et sur les moraines frontales. Coupo transversale des deux glaciers. Une partie des blocs situés en A arrivaient ainsi successivement en B par un mouvement d’expansion latéral ; ils quittaient la rive gauche de la Vologne pour faire partie de la moraine latérale droite du glacier voisin. Une autre partie de ces blocs, ceux qui i - - . - .-q 9/i SÉANCE DU 1er nÉCEMBIÎE 1851. se trouvaient ])lus rapproclies de l’axe du glacier, pouvaient suivre leur direction iionnale. Ces deux glaciers, qui se trouvaient très rapproclie's et parallèles sur un point seiilemeiit de leur parcours, se dirigeaient ensuite dans des directions très dilléreiites : l’un loui iiait à l’Ü., et venait gagner la Moselle; 1 autre se dirigeait au S. -K., dans la direction de la plaine du Rhin. Il arrivait ainsi que des blocs ayant le inêinc point de départ se trouvaient délinitiveinent disséminés dans des contrées fort éloignées les unes des autres. M. Ed. Gollornl) donne lecture d’une lettre qui lui a ètè adressée par M. E. Desor. Lettre de M, L. Desor à il7. E. CoUomb sur les drifls de l’Jmériqne du Nord. FréraoiU (Pennsylvanie), 28 septembre 1851. ...... A mon retour à Iloston, je compte bien reprendre cet éternel sujet du diluvium , et je ne désespère pas de vous convaincre U DÉIKMIIHE 1851. blocs du N. de l’Europe, mais cjiii ne me paraissent avoir au¬ cune analogie avec les moyens de trans])ort mis en activité dans le rayon des Alpes, dans celui des Vosges ou des Pyrénées; car il est bien évident que , pour ces dernières localités , le pliénomène des blocs erratiques, celui des stries et des moraines sont intime¬ ment liés, et aucun observateur n’a encore songé à faire interve¬ nir dans ces contrées l’action de la mer , l’action des glaces flot¬ tantes pour expliquer les choses. Il y a donc , sous ce rapport , de grandes différences entre le continent américain et celui de l’Europe centrale. M. Delesse communique le mémoire suivant do lu part de M. G. Leonhardt : Sur les porphyres avec quartz, par M. Gustave Leonhardt (I) (extrait par M. Delesse). Dans l’étude des porphyres, que je me propose de faire, je sui¬ vrai à très peu près rexcellente classification adoptée par Al. Nau- inann dans son Traité de géognosie. AI. Naumaun distingue : 1“ le porphyre sans quartz, qui a le plus souvent une pâte foncée contenant des cristaux de feldspath, du mica, et quelquefois aussi de la hornblende; le quartz y man¬ que complètement ou bien y est très rare ; 2° la minette, roche composée presque entièrement de mica ; 3“ le porphyre granitoïde, dont la pâte, outre le quartz et le feldspath, contient encore du mica ; ou y observe des cristaux d’orthose, d’oligoclase, de quartz, de mica, et aussi des lamelles de chlorite; 4” le porphyre euritique (felsit-porphyr, porphyre quartzifère) , dans la pâte duquel le quartz ne paraît jamais manquer ; il contient ordinairement deux variétés de feldspath , et du mica ; 5“ le rctinite ( pechstein- porphyr). Je désignerai le groupe de ces roches sous le nom de porphyre euritique, et, d'après les caractères minéralogiques, j’établirai dans ce groupe trois divisions, savoir : 1. Le porphyre qiiartzijère. (l) Voyez pour plus de détails: Die quartzjiihrende porphyre, nach ihrem (vesen, ihrer verbreitung, ihrern verhalten zu abnormen and normale/l gesteinen soierie zu Erzgüngen, von Guslav Leonhard. — Stuttgart, 1 851 . Soc. géol. ; V série, tome IX. 7 98 SÉANCE DU !«'■ DÉCEMBRE 1851. 2. Le porphyre granitiüdc. .3. Le porphyre pauvre en quartz ou sans quartz. Propriétés physiques et chimiques du porphyre euritique. — La densité du porphyre euritique a été déterminée par dift'érents obiervateur» , et, d’après JV], Nauiiianu , elle est {jénéralemeut comprise entre 2,59 et 2,68. Sa composition chimique est connue par les analyses de MM. Berthier, Dnroclier, Sehweizer, E. Wolff, lloclanuth, Kei-sten, Rainmelsberg et Delesse, qui ont analysé les pétrosilex du Salberg, de JNantes, de Bretagne, les porphyres de Ilalle (1), de la Miildner Hutte, près de Freyherg (2;, d’Auerherg, ]irès de Stolberg (3), de Lessines et de Quenast, en Belgique, de Mon- treuillon et de Saulieu, dans le Morvan, ainsi que le porphyre rouge antique (A). 1. Porphyte quarlzijère (quartz l'uhrender |)orphyr). Sa pâte est le plus souvent rouge : aussi le désigne-t-on généra¬ lement sous le nom de porphyre rouge quartzifère; cependant elle est aussi brune, bleue, verte, vert noinUre, grise, gris noirâtre. Elle est quelquefois variolée ou veinée. Les Jeld.spaths (|u’on y observe sont Vorthose, qui est le plus fré¬ quent et qui ne manque jamais complètement, Voligoelase, qui est beaucoup plus rare, ïalùite, qui est très rare. Il n’y a ])as de feldspath vitreux. he feldspath se change souvent en kaolin , quelquefois eu stein- maik, plus rarement en speckslein (?) ou eu alun. AI. Crasso a con¬ staté, eu outre, que certains cristaux de feldspath décomposé, qui proviennent du porphyre quartzifère d’IImenau, peuvent conte¬ nir jusqu’à 49 pour 100 de carbonate de chaux. Dans certains cas, \e feUUpath est complètement détruit, il ne reste plus que les vides ayant la forme de ses cristaux : ces vides peuvent être remplis par de l’ocre; ils sont ta])issés de chaux fluatée, à Keilsberg, près de Hall ; de baryte sulfatée, à Sclimiede- dorf, en Silésie ; de fer oligiste, de talc et de quartz, à Auerberg, près de Stolberg. (1) Journal jur praktische chemie , XXXIV, p. 193; XXXVI, p. 412. (2) Poggendorff annalen, LIX, p. 129. (3) 2“ Supplément zum Uandivtirterhuch des chnnischen theile der mineralogie, p. 122. (4) Recherches sur le porphyre quartzijère. Bulletin delà Soc. géologique, 2*sér., t. VI, p. 629. — ■ Id., t. VII. 99 séance ÜU IIÉCK.MBUE 1851 Le quartz s’observe d'iiiie luaiiière plus ronstaïui' et plus i'é{;u- lière que le feldspath. Sa forme la ])liis habituelle est le dodécaèdre bipyramidé ; quand il prést'nte les faces du pri.sine hexagonal régulier, ces faces sont toujours peu développées. C’est dans l’argilophyrc (thoiiporphyr) que les cristaux de quart?, sont les plus nets et les plus nombreux. IJ’après M. Nauiuami, le porphyre de Kiihach (Saxe) contient des nodules de quartz de la grosseur d’une noisette. Généralement, les cristaux de quartz sont d’autant plus gros que les cristaux de feldspath sont eux-menie.'! plus développés; quand la structure de la roche est très cristalline, sa pâte peut disparaître presque entièrement. Les proportions de p;Ue, de feldspath et de quartz, sont variables dans un même porphyre. Si le quartz et le feldspath sont les minéraux essentiels du |>or- phyre quartzifère, le mica appartient aux minéraux accidentels ; toutefois il occupe le premier rang pai ini ces deriders. Il est en paillettes ou eu tables hexagonales de couleur brune, noire, vert noirâtre, jilus rarement blanc d’argent. Dans certains porphyres quartzifères très bien caractérisés, le mica paraît manquer eom- plétement: dans d’autres, plus la proportion de mica augmente et plus la proportion de quartz diminue. Dans l’elvan, qui est enclavé dans le granité, il y a du mica, et même de la tourma¬ line, tandis qu’il n’y en a pas dans l’elvau qui est enclavé dans le thonsehielfer. Dans le porphyre de Siebenlehn et de Predazzo, le mica est en¬ touré pai' une couronne ayant une couleur plus claire que le reste de la pâte. D’autres minéraux accidentels, qui forment des espèces de fdons dans le porphyre, ou qui y remplissent des druses, sont : Vliniii- blende, la i>iiiite, le gienat, la jjrrile. de jer, la pyiitc magnétiqite, le fer oxydulé magnétique^ le graphile, la tounnaline, la jiyrite de cuivre, Vorthite^ la terre verte, le slilpnosidérilc , le talc, la néphe- Une, les diflérentes variétés de quartz, savoir, le cristal de roche, l’agate, la calcédoine, le horustein, l’opale ; la chaux jluntée, la baryte sulfatée, le jer oligiste : on n’y rencontre que bien rarement Vépidutc, la psilomelanc, le gypse, la chaux carbonatée, la pin- guite, Voxyde de chrome, le cuivre nntij, Vuranite. 2. Porphyre grauitoïde (grauitartiger porphyr). Le porphyre est composé à'orthose, de quartz et d’un peu de mica ; quelcjucfois il y a dans sa ])àte de Yoligoclase (ou de l’albite?) et de la chloriie. Toute sa masse a la structure cristalline, et il forme en quelque sorte le passage du porphyre quartzifère au 100 SÉANCE 1>U l*' DÉCEMBRE 1851. granité. 11 résiste mieux à la décomposition atmosphérique que le granité. Dans la Saxe et dans le Ilartz, on y observe quelques minéraux accidentels, tels que le grenat, la pi ni te, le/cr oxydulê, la pyrite de fer magnétique et ordinaire, le graphite. 3. Porphyre pauvre en quartz ou sans quartz (quartzarmer und quartzfreier porphyr) . Les minéraux qu’on observe dans ce poq)liyre ne diffèrent pas de ceux des porphyres précédents: tantôt il est grenu et poreux, et il passe à une sorte d’amygdaloide ( mandelstein) ; tantôt il est compacte et dur; tantôt il est terreux et mou. Sa couleur est généralement sombre; elle tire sur le bleu violacé sale, sur le bleu ou sur le gris rougeâtre, sur le brun bleuâtre ou sur le brun ; quand sa couleur est claire, on y voit généralement des grains de quartz. J’adopterai pour ce porphyre la classification de M. Naumann, et je distinguerai : a. Le porphyre jeldspathiqiie (feldspath-porphyr) qui, comme celui de Raihl (Carinthie), est formé d’une pâte brun-cannelle, brun-chocolat ou verte, dans laquelle il y a une grande quantité de petits cristaux d’orthose. Le porphyre ihombique et les por¬ phyres des environs de Christiania, le porphyre qui se trouve le long du cours de la Lcnne , qui a été étudié par I\I. de Deehen', certains porphyres bruns de M. Élie de lieaumont, les porphyres de M. JJoué, qui forment les monts Pentland, près d’Édimbourg, sont également des variétés du porphyre feldspathiquc. b. Lx porphyre micacé (glimmer-porphyr) , de M. Cotta, est lorme par une pâte euritique qui contient des cristaux de feld¬ spath et de mica ; quelquelois c’est le feldspath qui domine ; le plus souvent, cependant, c’est le mica. Le quartz manque com¬ plètement ou est très rare; il se présente en petits grains. Le por¬ phyre micacé, qui a été observé par M, Cotta aux environs d’il- menau, où on le regardait comme un mélaphyre, est généralement brun foncé tirant sur le vert rougeâtre ou violâtre; il contient du feldspath blanc et du mica, mais il peut aussi se réduire à une pâte homogène. Le porphyre de Wilsdruff, de M. Naumann, est une variété du précédent. A Schriesheiin, près d’ Heidelberg, on trouve une roche très bizarre, qui forme un filon dans un por¬ phyre quartzifère, et qui paraît être la minette des géologues français. c. Le porphyre amphiboliqtic (horuhleiide-porphyre) est un variété du porphyre quartzifère avec hornblende. Le quartz et la SÉANCE »ll l" DÉCEMBUE 1851. 101 hornblende semblent s’y exclure mutuellement; car lorsque la quantité de hornblende augmente, la quantité de quartz diminue, et elle peut même disparaître complètement : c’est ce qu’on peut observer sur les porphyres anqdiiboliques de la basse Silésie, de Glen Fernat (Ecosse), de Coj)pagb (Irlande), de Potschappel (Saxe); les variétés de ces pori)hyres, riches en hornblende , ne contien¬ nent généralement pas de quartz, tandis que les variétés, pauvres on hornblende , contiennent du quartz en grains visibles à la loupe. Il importe d’ailleurs de remarquer avec ;\I. Naumann qu’on ne saurait établir une limite bien tranchée entre les porphyres avec quartz et entre les porphyres sans quartz ; car dans un même gise- nient on les voit passer l’un à l’autre, fiiructure cl’agrégatiun du pur/jliyre. — Les roches, de l’étude des¬ quelles nous nous occupons , ont le plus généralement la structure porphyrhjue ; cependant elles présentent aussi dans leur structure d'agrégation des particularités qu’il importe de signaler: ainsi elles ont quelquefois une structure crdlulciise comme au Schneekopf dans le ’rimringenvald. ün y observe aussi une structure zonéc ou/ctt//- tetée qui tient au mode de séparation du quartz et du feldspath. M. Naumaun asignalé, par exemple, le porphyre de Dobritz, près de Meissen, dans lequel le quartz forme des lamelles ou des feuillets parallèles qui rappellent la structure du schiste. Quelquefois ces leuillets sont aussi minces que du papier ; aussi a-t-on donné à cer¬ taines variétés tle ce porphyre le nom de papier-porphyre ; quelque¬ fois encore les leuillets sont courbes et ondulés, en sorte que la roche ressemble beaucoup à du bois pétrifié (1). Enfin on doit également signaler la structure globuleuse ou oolititpie qui se rencontre dans les porphyres d’Ajaccio (Corse), de Zaunliaus près de 'Fceplitz, d’Al- tenberg (Saxe), du Korgon (Altaï), de Ileidellieim (Ficlitelgebirge), de Ziegelliauscn (Duché de Uade), île Kupferberg et Waldenbourg (Silésie), de Tokay (Hongrie), des bords de la Leime (Vestphalie), de Wuenheim (ilaut-Uhin). Structure de séparation. — Ija structure de séparation du por¬ phyre est dans certains cas prismatitjue comme celles des roches Volcaniques ; c’est ce qui a lieu dans quelques localités, notamment dans la Saxe, le Tliuriugerwald, le duché de Bade, le Tyrol, la France, l’île d’Elbe. 'Frès fréquemment cette structure est schis- (I) La mémo roclio s'observe près de Hupt (Vosges), dans la vallée de la Moselle; elle ressemble, à s'y méprendre, à du bois fossile, et on la désigne sous le nom d'eurite ligniforme. i02 SÊANCK DU l-e'" DÉCEMIIRK 1851. toïilr ; quelquefois aussi elle est comme à Neuyiers- tiOift’ (Silésie), à Fromersberf; (liade) ; dans le sud de la Forêt- Noire et eu Tfoiifirie. Fré(jt(.('ni'e du porphyre. — Pour faire connaître les localités dans lesquelles on a observé du porphyre enri tique , il faudrait citer la plupart des contrées qui ont été explorées; je mentionnerai paiti- culièrcmeut la Saxe, la liobème, la Bavière, le ïlim iiifferwald, le Hartz, les environs de Halle ei de Magdebour;; , la Silésie, les bords du lUiin, le pays de Rade, le Tyrol, les Etats-Vénitiens, la Carintbie, la Hongrie et le Siebenlmrgen, les environs de Cracovie, la Suisse, l'Italie, la Corse, diverses parties de la France, l’Angle¬ terre, l’Ecosse, l’Irlande, la Suède et la Norwége, la Russie, etc. {ii.temeut du porphyre dans les roche.s' non strntifiées. ■Te passe maintenant rapidement eu revue les principales cir¬ constances que présente le gisement du porphyre caritique, et j’e.xamine d'abord le cas où il est enclavé dans les roches non stra¬ tifiée. f . 1 . Gneiss. — Le porphyre forme très fréquemment des dykcs ou des filons dans le (;nciss , comme cela a lieu dans les environs de Freiberg , d'Oderan, de Tœplitz, lie ùiarienbad, dans la Silésie, la Tluiringe, TOdenwald, la Forêt-Noire, etc. Dans les environs de F reiberg, les feuillets du gneiss peuvent n’ètre pas dérangés, près de lasalebande; ils ] cuvent cependant aussi être relevés et très forte¬ ment contournés. la mine de Silberberg, à Frauenstein, un filou de porphyre de 1 O'iiètres est séparé du gneiss à sou toit et à son mur par une saleb.nule d’argile île mais cette salcbande est acci¬ dentelle. Entre le porphyre ctle^'zzt /A.i il y a tantôt de l’argile, tantôt un dépôt d’oxyde de fer ; il peut y avoir aussi desbrèches et des con¬ glomérats. Souvent le ^■«c/.v.s a subi des modifications notables près de son contact avec le poiphyre ; lorsque ce dernier a été injecté entre ses feuillets, il arrive, |)av exemple, que son feldspath est de¬ venu blanc et terreux, ou bien que lé gneiss est devenu friable et qu’il est complètement pénétré d’hydroxyde de fer. Il y a dans le porphyre des fragments de gneiss qui sont bien rccounaissahles et qui sont quelquefois très abondants ; leur grosseur est variable, mais plus ils sont petits, plus leurs arêtes sont vives. Les feuillets des fragments de gncis.<. sc croisent dans toutes les directions. Le (I) Zobell und von Carnall , Karsten und Dechen archiv , t. IH p. 295. SÉANCK DU l"' DÉCEMIIIIE 1851. 103 porpliyre entre Frc'iberg et Tliaraiid paraît former un grand massif irrégulier qui s’engage en partie dans le g/iri.\$, en partie dans le thonscliieffer ; les liions de Tliarand , de Klein-Dorfliain et de (Inmd n’en sont que les ramifications. Le filon de Klein-Dorfliain est à peu près parallèle à la limite sud du jtorpliyre ; entre ce filon et le massif se trouve un lambeau de gneiss qui, d'après ftl. Nau- inann, a un volume de 9 millions de pieds cubes ; il a été com¬ plètement brisé et il forme une brèche gigantesque dont les frag¬ ments tantôt anguleux et tantôt arrondis sont réunis par un ci¬ ment très (in. Entre la vallée de Wustewaltersdorft et celle de Jauernig (Silésie), on trouve le porphyre enclavé dans le gneiss; des travaux de mine ont traversé sur plus de 60 mètres un con¬ glomérat remarquable composé de fragments de gneiss ayant gé¬ néralement quelques centimètres, entre lesquels se trouvent des fragments plus petits. Dans le voisinage du porphyre, ce conglo¬ mérat contient aussi du porphyre qui se fond dans sa masse, mais le plus souvent il ne présente que des fragments resoudés qui pro¬ viennent du fendillement et de la destruction du gneiss. Entre Scligenstadt et Kleinscimialkalden (Thuriiige), le gneiss est travei-sé par de nombreux filons de porphyre dans lesquels on peut très bien observer des dilférences de structure analogues à celles qui ont été signalées si souvent pour les basaltes ; ainsi, près des salehandcs, ces filons de porphyre présentent une masse com¬ pacte et homogène, tandis que, dans leur partie médiane, on voit de beaux cristaux de feldspath. Déplus, dans un grand nombre de cas, les filons peu puissants ne contiennent pas de cristaux. M. Krug de Nidda fait remarquer avec raison que tous ces faits s’accordent bien avec l'hypothèse d’une origine ignée du porphyre. 2. Micaschiste. — Le porphyre forme des filons dans le mica¬ schiste (glimmcr-schialFer) , entre SchwarUenberg et llitlersgriin (8axe), dans les environs de .loachimsthal (Bohème), entre Klein- schmalkalden et Seeligenthal (Thuringe) , etc. ; il s’engage de la manière la plus intime dans le micaschiste, et il a même quelque¬ fois pénétré entre ses feuillets, ce qui s’explique facilement, puisque le porphyre injecté rencontrait moins de résistance parallèlement aux feuillets de la roche encaissante. 3. Granité. — Le poqdiyre forme des filons dans le granité aux environs de Dresde et de Meissen; M. Naumann en distingue trois variétés qui dilfèrent par leur âge et par leurs caractères minéra¬ logiques; ces variétés sont : 1“ /.e porphyre tion entre le {pieiss et entre le schiste argileux (thnnschie/fer), a pénétré dans ce dernier. 11 y a aussi des fragments de schiste argileux qui ont été enveloppés par le por¬ phyre I ces fragments sont quelquelois rouges et comme brûlés, ou bien ils sont changés en une substance verte analogue au talo; ils sont entourés ]iar une zone que M. Cotta désigne sous le nom de zone de contact. A la limite du porphyre et du schiste argileux, il y a, du reste, uti amglomérat comme à la limite du porphyre et du gneiss ; mais les fragmenfs de schiste argileux sont générale¬ ment plus petits et à ai-êtes plus vives que ceux du gneiss. 11 y a du porphyre dans le schiste argileux de la Silésie et de la Thuringe. Au Hartz, près d’.Altcnbraek, on voit le porphyre en liions dans le schiste argileux et dans la grauwake. Âl. Ilaus- mann fait observer que les rtjches au contact du porphyre n’ont généralement subi que de légères modilicatioiis, ce qui semblerait indiquer que la température n’était pais aussi élevée que lors des éruptions granitiques. Dans la Prusse rhénane , M. Nfiggerath a signalé le por])hyre dans le schiste argileux, à rissemberg, à deux lieues de Jlrilon ; M. deDecheu l’a observé dans les mêmes circonstances sur le cours de laLenne, notamment entre liratschkopf , Fleiligen-Wasser , à l’ouest d’Olpe, Alteuhenulem et Hundesossen. Il n’y a cependant qu’une partie de cette formation porphyrique qu’on puisse, è pro¬ prement parler , regarder comme ilu vériuible poiphyrc , qui , îiiucne a l état de lltudite igiiee, aurait etc injecté entre les couches de la grauwake ; on ne voit d’ailleurs pas une séparation bien nette de la roche éruptive , ni même des fragments de schiste ou de grauwake dans le porphyre. Dans cette même contrée se trouvent des roches que M. de Dechen a désignées sous le nom de SÉXNCK DU '!«'• DÉCKMIIRE 1851. 107 IKiili/iyrcs schistùïdcs (Schieferige-Porpliyr) : elles ont la structure schistoide , et elles contieuneut tantôt du feldspath et tantôt du qiiai tz Dans le porphyre schistoide de Steiinel, près Schaineder on a trouvé un houelier abdominal d’une variété non dcterininable d Homalonotus ; l’existence de ce débris fossile , qui était coniplé- teinciit entoure de cristaux de feldspath, montre bien que le por¬ phyre schistoide u est pas sorti de I intérieur de la terre à une tem¬ pérature plus ou moins élevée : il est probable que ce porphyre résulte du métamorphisme du schiste de la grauwake par les érup¬ tions porphyri(jucs qui ont eu lieu postérieurement au dépôt de la grauwake (1). Dans certaines parties du ôlünsterthall (Forêt-Noire) , il y a beaucoup de porphyres verts ou gris verdâtre , qui sont remar¬ quables parleur riebesse en quartz et en cristaux de feldspath; ils lorment des liions puissants qui traversent le terrain de transition de Piiig et de Schüiiau. Les schistes sont souvent reployés et con¬ tournés, notamment près de Lenzkirch. Ils sont quelquefois for¬ tement métamorphisés; alors ils ont perdu leur schistosité, ils sont devenus plus durs; ils sont comme pénétrés par une pâte euri- tique , et ils sont très sonores sous le maru-au. A PrUg , il y a des porphyres brèches remarquables. En résumé, les pori)hyres Au'trrrnin de transition, dans le sud de la Forêt Noire, sont d’âges dill'érenls ; une partie de ces por¬ phyres a fourni les matériaux de lagrauwake, et l’autre a traversé les couches sous forme de liions. Les porphyres les plus récents paraissent avoir lait éruption apres le dépôt du terrain de transi¬ tion et avant celui du rothliegeiule ; car le roihliegende n’est jamais traversé par ces porphyres , qui se trouvent au contraire dans ses couches à l’état de cailloux roulés. C’est surtout dans dill'éreutes ])arties du Coruwall et du Dc- vonshire que se tiouvcut, dans le schiste argileux , les filons re- marquablcsdu porphyre désigné par les Anglaissous lenomd’AVc/r/?. On les observe souvent dans le «listrict de (Twinear et de Crowan, par exemple près de Ilayle, llosoral, llelistian , DuHield, etc. Ils sont généralement diiigés du N. -O. nu S.-ü. ; leur puissance peut être très considérable, et leur pendage est plu* grand que celui des liions métallifères. Fréquemment ils sont traversés par des failles qui se prolongent dans le schiste argileux. Près de Relis - tian, le porphyre coutiiait des fragments arrondis île schiste. (1 ) harsten and Dechen nrehie. Die feldspath-porphyre in den Leone gependen, von H. von Dechen, t. XIX, p. 367. 108 SÉANCE DU 1«<‘ DÉCEMBRE 1851, Le district de Redrult et de Gwennap n’est pas moins riche en filons; au nord du Wheal-Peever, un de ces filons a de 12 mètres à 16 mètres de puissance, et son pendage est de 50 i\ 50 degrés au nord. Un autre filon, près Cardrew-Downs, a de 16 à 20 mètres ile puissance ; son pendage est diriffé vers le sud, et il envoie des ra¬ mifications dans le schiste argileux. Les districts les plus importants sont ceux de Sainte-Agnès et de Perran-Zahuloe ; il y a notamment beaucoup de filons d’elvan près de Gairn-Gowla, Ligger-bay, etc. Un filon d’elvan, près de T revellas-Coinbe, a une puissance très variable, et renferme sou¬ vent des fr.agments de schiste, comme cela a lieu à Penhale. Entre Sainte- Agnès et Cligg-Point , il y a sur la côte des liions et des veines traversant le schiste dans Icsdirections les plus variées; leur puissance est comprise entre 13 mètres et0“,01. Généralement au contact de l’elvan les schistes ont une couleur plus foncée ; ils sont quartzeux et quelquefois cristallins. Près du schiste , l’elvan est lormé d une pâte homogène , tandis qu’il est plus porphyrique dans la partie centrale du filon. Cette diilérence dans la structure est d’autant plus sensible que le schiste est plus cristallin. Dans le district de Sainte-Agnès, l’elvan s’observe aussi dans le calcaire silurien. Il résulte d’observations nombreuses faites dans le Cornwall , que l’elvan en filons dans le schiste a une structure plus porphyrique que dans le granité, où il prend lui-même une structure à peu près granitique. Dans le schiste, l’elvan est formé d’une pâte eu- ritique contenant des cristaux de feldspath , du quartz en dodé¬ caèdres bii )yramidéset des nids de tourmaline. Dans le granité, au contraire, le ieldspath et le mica dominent , quoiqife les cristaux de quartz soient encore nombreux ; en outre, la roche se rapproche plus du granité. Dans les environs de Christiania (Norwégey, il y a dans le schiste argileux des porphyres qui sont généralement sans quartz ou jjau- vres en quartz. D après JVI. Keilhan, ces porphyres sont le résultat d un mélaïuorphisine qui ne devrait être attribué ni à l’action de matières sorties du sein de la terre, ni à une forte chaleur, mais à une simple action moléculaire (1). 2. Tmatn carbonifère . — Dans quelques contrées, les éruptions porphyriques furent terminées avant le dépôt du terrain carboni- (1) Keilhau, Uber die Bildung des Granités und der anderen hrystallinischen Manigen und geschichteten Gebirgsarten _ Karsten Archh, t. X, p. 438. SÈANC.K Dt DliKMHRE 1851, 109 ./fV,?; mais, dans d’autres , elles continuèrent pendant ce dépôt, et même elles se prolongèrent pendant celui des premières con¬ ciles du rotlilicgende. On observe le porphyre dans le terrain carhnnijcrr , en Saxe , dans les environs de Dresde et de Halle , en Thuringe , et surtout dans les environs de Saarbrüek et en Silésie. A la mine de Fin- Stern , près Altwasser (Silésie) , le porpliyre a pénétré entre les couches du terrain houiller auxquelles il est parallèle ; on a suivi une couche de liouille de 0"',75 à 1“',10 , sur laquelle reposait immédiatement le porphyre ; la limite entre le porphyre et la houille était à peu près parallèle à la stratification de la couche de houille, dont l’inclinaison était de 33 degrés. Au contact du porphyre , la houille est devenue très compacte , mate , et plus pesante sur plusieurs centimètres d’épaisseur ; elle a aussi une structure de séparation particulière , qui s’oh.serve jusqu’à une distance égale aux deux tiers de l’épaisseur de la couche de houille ; le reste de la couche est formé de houille schisteuse ou terreuse, qui est aussi peu propre à la comhustiou que la partie qui a pris la structure prismatique ; car la couche entière, recouverte jiar le porphyre, est devenue anthraciteuse. A l’endroit où le porphyre cesse d’être superposé à la couche de houille, elle est formée d’un mélange de schiste et de houille schisteuse, dont la partie infé¬ rieure d’abord, puis la partie supérieure ensuite , redeviennent bientôt combustibles. Quant au porphyre liii-méme , il ressemble à un argilophyre (thonstein) ; ses pores sont remplis «l’oxyde de fer ou de kaolin , et il contient seulement des grains arrondis de quartz. Près du contact avec la houille , on y observe des frag¬ ments de houille et des zones concentricjues de couleur jaune ou brun foncé. MM. Zobel et de Carnall (2) ont, du reste , montré par un grand nombre d’exemples , que les porphyres de la basse Silésie ont exercé une action mécanique et chimique remarquable sur le terrain houiller. M. Karsten a , déplus, constaté que la houille a déjà été transformée en coke , car elle peut donner jus¬ qu’à 94 et 99 pour 100 de coke. 3. Rothlifgende. — On a constaté, principalement en .Vllemagne, que dans les localités où le rolhliegende est peu développé il est associé à des porphyres avec quartz; cette association est telle que quelques géologues regardent même les porphyres comme «les étages du rothliegende. On peut en tout cas citer plusieurs (1) Karsten dreh., t. IV, p. 1 et 107. 110 SÉANCE DU 1«'' DÉCEMBRE 1851. exemples qui montrent que ])lusieui's poi'pliyres sont plus récents que certains étages du rotliliegende. Le rotliliegende est très développé en Saxe, notamment dans les environs de Llieninitz; on peut le diviser en trois étages: 1 étage inléi'ieur est caractérisé par des argiles schisteuses , par des grès et des conglomérats ai'gileux ; ces conglomérats contiennent surtout des débris des roches voisines qui sont plus anciennes ; 1 étage moyen est loriné par un conglomérat caverneux avec du quaitz, du schiste argileux micacé, du kieselschieller, du gneiss et des gianulites qui sont en cailloux roulés de la grosseur d’une noi¬ sette. Enfin l’étage supérieur consiste principalement en argilo- phyre (ihonstein) ; cette roche est très abondante dans les environs de Chemnilz; tantôt elle est tendre et tul’acée, avec des dendro- lithes silicifiées ; tantôt elle est dure et elle contient des grains de quartz qui lui douneiitla structure porphyrique. M. INainnann (1) rctnaïque avec raison relativement à cet argilophyre ou à ce por- jihyre tufacé qu il est à l’égard ilu porphyre avec quartz ce que les tufs volcaniques sont a 1 égard des laves, ce que les tufs basalti¬ ques et trachytiques sont à l’égard des basaltes et des trachytes. 11 ajoute que l’eau a certainement joué un rôle dans la formation de ces argilophyres, comme le démontre leur stratification, les frag¬ ments d autres roches ainsi que les débris végétaux qu’on y observe, ü’après sa composition minéralogique, l’argilophyre stratifié pro¬ vient pour la grande partie de détritus de roches feldspathiques et porphyriques; il se serait formé par l’action de l’eau, soit avant, soit après l’éruption du porphyre. L’argilophyrc (thon- stein) est une roche que IVI. Naumanu appelle nmphotère , car elle est composée de matériau.x d’origine éruptive , bien qu’elle présente en même tenqis les caractères des dépôts de sédiment. Dans les ei, virons de Dresde et de Mcissen, sur la rive gauche de 1 Elbe, et particulièrement dans le bassin de Doblen, le roth- begende est encore très développé ; il peut également se diviser en trois étages : l’étage iulérieur consiste en argiles schisteuses passant souvent au grès ou à l’argilophyre (thonstein); l’étage moyen est surtout formé par une brèche à fragments anguleux du porphyre veiné avec quartz de Dobritz, du porphyre pauvre eu quartz de Wdsdrull, de gneiss et de schiste ; enfin l’étage supérieur est surtout com|X)sé d’un ctmglomérat dans lequel dominent les fragments de gneiss et de porphyre. 11 est donc indubitable qu’une partie des porphyres déveloj.pés sur la rive gauche de l’iilbe, (1) Naumann , Erlanterungen , t. U , p. 4^6-435. ÏÉA^CE DU le*’ DÉCEMHBE 1851. 111 notamment ceux de VVilsdrutfer et de Üobritz, sont antérieurs au rothliegende ; mais le porphyre d’über-Naundorf et d’HSliiiiclien recouvre les couches supérieures du rotliliegende auxquelles il est par conséquent postérieur : on voit, en effet, à la montagne G5lig, près d’IJainichen, une assise de porphyre ayant li mètres de puis¬ sance qui s’étend sur le conglomérat de gneiss appartenant à l’étage supérieur du rothliegende. Dans le 'rhuringcrwald on observe les mêmes phénomènes que dans la Saxe: ainsi les éruptions porphyriques continuèrent après le dépôt du terrain houiller et pendant celui de la plupart des couches du rothliegende; peut-être même eurent-elles encore lieu après (t). On trouve aussi dans le Thuringerwaldces roches remarquables qui paraissent avoir été les avant-coureurs des porphyres, et qui ont à la fois une origine plutouienne et neptunienue : ce sont les loches amphotères de M. Naumann. A la partie inférieure du roth¬ liegende, et principalement près de Tambach (Thuringerwahl), on trouve des conglomciats et des brèches dont les fragments sont })resque exclusivement de porphyre ; la pâte est formée d’une espèce d’argilophyre (thonstein) ressemblant à un schlamiu de porphyre qui se serait durci. Les porphyres tufacés sont dévelop¬ pés dans les environs de Crawinkel. 11 y a aussi des conglomérats porphyriques, et M. Krug de Niddaafait remarquer qu’ils ré¬ sultent du Jrottement du porphyre contre le rothliegende et qu’ils forment une espèce d’euvelop|)e autour du porphyre ; on observe ces conglomérats au sommetdu Domberg, du Ring et du Dellberg, ainsi que sur le liuppberg. U. Zcchsteui. — Uu porphyre du 'rhuringcrwald paraît être plus récent que le zechstei/i, et peut-être même que le grès bigarré. Dans les environs de üerusbach, Steinbach, Aspach, le porphyre quartzi- fère a disloqué complètement le zeclistein. Au Stahlberg eu a con¬ staté par des travaux de mines la ju'ésencc de ce porphyre entre le zeclistein et le grès bigarr é. Ce porphyre est le plus récent de ceux qui ont été observés par Al. Credner, et il constitue sa sixième va¬ riété. Le Domberg, jrr ès de Subi, en présente utr giseirrent remar¬ quable. Le somnret du Domberg est fornré de conglomérats et de porphyre , et en plusieurs endroits le porphyre est engagé dans le grès bigarré. Un filon de minerai de fer est d’ailleurs intercalé entre (1) Krug von Nidda, Kar.\ten nic/iU’, l. XI, p. 27. — Engelhard, Birgwerkijreuiid, t. III, p. 65. — Cotta, Jahrbuch der minéralogie, 1844, p. 688. — Credner, Thuringen, p. 65. 112 SÉANCE DU 1«*' DÉCEMBRE 1851. le poi'pliyre et entre le p,rès bigarré, dans lequel il y a aussi des fdoiis de baryte sulfaté. Le grès a conservé ses caractères ordinaires, mais près du porphyre ses strates sont très dérangées et elles plongent tantôt vers le N. -O., tantôt vers le S. -O. Ou ne peut exjdiquer les circonstances de ce gisement qu’en admettant, soit que le por¬ phyre est plus récent que le grès bigarré et qu’il l’a .soulevé, soit qu’il est plus ancien et qu'il a été soulevé avec lui : la première hypothèse est admise par M. Credner, la deuxième par M. Krug de Nidda. Dans le sud-ouest de l’Allemagne, partout où le porphyre avec quartz, a été observé au contact du grès bigarré, il a paru toujours plus ancien ; c’est le cas dans l’Odenwald et dans la Forêt-Noire, dans la vallée de la Nahe et au Donnersberg. 5. Terrain jiirassir/iie. — 11 en est de même dans les localités où le porphyre est au contact du terrain jurassique ; c’est ce qui a lieu pour le porphyre qui forme une élévation de ùOO mètres au milieu du terrain jurassique entre Ligny et Péronne (1). Cependant M. Studer (2) pense que le porphyre ronge de Davos et du som¬ met du petit Windgelle à Uri, n’est ))asplus ancien que le calcaire oolitique . 6. Terrain crétacé. — Jusqu’à présent il n’y a qu’une seule localité dans laquelle on ait constaté que le iHirphyre soit plus l éccnt que le terrain crétacé; c'est à l’ile d’iilbe, sur la côte ouest de Porto-Ferrajo, où les marnes de l’albérèse sont traversées par des liions puissants de porphyre granitoïde. L’albérèsc ne parait presque pas modilié; les fragments de marnes enveloppés dans le j)orphyre ne sont pas non plus modifiés, et on y observe des fuco'idcs. Près de Pilo, le porphyre paraît avoir traversé le macigno (3). Roches jilutoniqucs et vulcaniques jiliis récentes que le }ior/}Jiyre. Je passe maintenant rapidement en revue les roilies plutoni- ques et vulcaniques qui sont plus récentes que le porphyre. 1. (iranitc. — Les exemples desquels on a conclu que le gra¬ nité peut être postérieur au porphyre sont en petit nombre et assez incertains. En Saxe , dans la vallée d’Altenberg , près de Geysing, un beau porphyre syénitique renferme des fragments (1) Rozet, Mém. de la Soc. géol., t. IV, p. 66. Jahrbuch der phys. geogr. und geol., t. II, p. 174. (3) B. Studer, Bull, de la Soc. géol., t. XII , p. 279. — Coquand , Bull., t. II, p. 169. II» SEANCE DU DÊCEllimE I Sf) ! . d un porphyre hruii quarUilère et est liii-uièiiic traverse^ par un filon d’une roche granitdidc grenue. M. Cotta (4), qui a observé ce fait, remarque que le granité est en petits filons souvent pauvres en mica comme le graimlite; cependant la nature de la roche est un peu incertaine. Dans le Tyrol le granité forme, d’après M. Iler- trand-Geslin, de nombreux filons dans le porphyre. A Peninha, près de Lisbonne, le granité forme de même, d’après M. Sharpe, des filons dans le porphyre. 2. Dinrite. — M. Gruuer signale, près de Leigiieux (Loire), une roche dioritique en filons dans le pophyre. ]M \1. de Dechen et d’OEnyhausen ont également observé un filon de diorite dans le porphyre de l’ile d’Arran, à la montagne üruimailoou. 3. Mélaphyre. — AI. Gredner regarde comme des mélaphyres la plus grande partie des roches qui forment de nombreux filons dans le porphyre à Lauchgrund, à Taharz, à Ilohenwarte près de Klein-Schmalkalden, à llreitiaiberg près Winterstein, etc. Ou sait depuis longtemps que dans le 'l’yrol et sur les bords du lac de Lugano, le mélaphyre est en liions dans le porphyre rouge quartzifère ; les deux roches ne présentent pas de ])assages et elles sont séparées l’une de l’autre d’une manière très nette. Quelque¬ fois ces mélaphyres sont accompagnés de conglomérats comme cela a lieu entre Fabiasco et Gunardo où ces conglomérats con¬ tiennent des fragments de micascliiste , de granité et de porphyre quartzifère qui sont enveloppés par une pâte de mélaphyre. h. Basalte. — En Dohènie on peut reconnaître que le basalte est plus récent que le porphyre ; ainsi il le traverse jirès de Tceplitz, au nord-ouest du Spitalberg, à gauche du chemin qui mène au Schlackenburg et à l'ouest de Steimnuhlc, près .lanig. AL Gotta a signalé à Ascherhübel, près Tfiarand , un exemple très remarquable de pénétration d’un porphyre par le basalte; le basalte empâte des fragments de porphyre et de quadereandstein. 5. Retinite. — hurciinite ( pechstein) s’observe dans les environs de Aleissen, où il est associé à une sorte d’argilophyre à laquelle AI. Naumann donne le nom de pcchthoustcin. (iette roche a une couleur jaune blanchâtre, une cassure inégale, terreuse ouesquil- Icuse : elle est tantôt tendre, tantôt dure, tantôt compacte, tantôt poreuse ; elle contient des grains de quartz qui la rendent porphy- rique. Ses variétés compactes passent insensiblement au retinite. 11 est vraisemblable que lepcchthonstein était l’avant-coureur des éruptions de retinite (pcchstoin). Le pechstein et le peehthonstein (1) Cotta, Jahrbilch f. miner., 1844, p. SGO, Soc. géoL, Ü'’ série, tome IX. 8 \\h SÉANCE nu DÉCEMDBE 1851. sont tantôt en filons, tantôt en naiipcs. ]\I. Naiiniann pense qu’ils appartiennent aux éruptions porpliyriqnes les plus récentes. Près de Busclihacle, sur la rive ;;quclie de la vallée de la Trie- bisclt, qn volt le rctiuitc en liions dans le poviiliyrc, et ks deux voehes sopt séparéçs d'une maniées très iteVk’. Vt'ès du contact, le ri'tinitn est vert noirâtre et il se divise gq iilaiinettes conclioide^ : le pprpliyre est compacte, dur, sonore, gt présente le même mode de division ; pins loin il reprend sa couleur lilenc ordinaire. C’est sprtout dans le bois de ïliarand, et notainqient près.de Speglnlian- sen, qu’on peut bien observgi' la pénétration lc, pour le pas qui nous occu|)fi, par la pénétration du porphyre rouge par le retinite : il faut observer, néanmoins, qu’à côté de ees boules tlg porphyre, qqi auraient encore été jdastiques gt auraient pu être roulées, on trouve à Speehtbausen des fragments anguleux dp thonsgbieffer qui n'ont pas été fondus ni même arrondis; il y a de mèi'ic, près de Plauitz, des fragments de houille qui sont simplement cUangf's en anthracite. La calcédoine et le quartz de ces boules indiquent, du reste, un remj)lissagc de c.ayités (1 ). De î 'nge des divers porphyres. Dans le Tluu'ingerwald, le porphyre quartzifère forme des filons dans le ])orphyre micacé, et il paraît généralement être le (t) Cotta, LeUjadm der geo«nostic . p. 70, et IFnndeninscn p. 40. — Naumann, Erlantmingcn^ t. V, p. 484. SÉANCR ni! I''i’ Dfir.Ksinuji 1851. llf) plus récent; c’est ce qu’oti peut ohsc'rver entre Solmiieilefeld et Schleusinger Neudorf, et aussi entre Molirenljach et Ilmenau. W- Crednera cependant ohservé un filon de porpliyre micacé dans le porphyre quartzifère. Bans les environs de heissnig, les jtorpliyres sont très dévelop¬ pes, et quoiqu’ils paraissent tons devoir être rapimrlés an porpliyre quartzifère, M. Nauinann en distingue sept variétés, qui sont : 1“ le porphyre de llochlitz inférieur; 2“ le porphyre de Roehlitz supérieur; 3“ le porphyre de Leissnig; k" le pori)hyre de Gnandsteiu, 5“ le porphyre de Frohhurg ; h" l’argilophyre blanc (thonsteiii-porphyr) ; 7“ le porphyre de Lastau, Près de Kohren, par exeuqile, le porphyre de Roehlitz infé- lieur, dans lequel il y a des petites cellules jnesque horizontales, et (pii est riche en grains de quartz, entoure un piton formé par le porphyre de Gnandsteiu, qui est vraisemblablement le jiliis ancien de ees deux porphyres. Les environs de IVIeissen ne .sont pas moins remarquables que ceux de Leissning, et M. Naumann y distingue : 1“ l’argilopliyre tulace et stratilormo ; 2 " le iioridiyre quartzifère longe et veiné de Bobritz ; 3" le porphyre bleu ou rouge de Wild.sdruff, auvrc en quartz u° 3, forme des liions et des nappes; il constitue l'Kifcrt, dans la vallee de la Triebisch ; entre lui et le n’ 2, se trouve une brèche. Près de Korbiiz, le poijihyn! ni 3 traverse le poiphyre n” 2, qu’il a eu partie bri.sé et disloqué, et, jirès d’AItenbmg, le poiphyre n" 3 traverse le ii" 1 ou rarj’ilophyre tnfaeé. Le jior- phyre u" It deZehren, qui est riche en quartz, ti avei se le n" 3, qui ne contient jias de quartz, et, par conséquent, le ])orphyre n" /i est le plus récent des porphyres des environs de Meissen. Au IJrosseIschlucht, presde IMcisscn, on voit encore un granité porphyroïde, dans lequel le porphyre n" 3 forme un filon qui est coupé lui-même par le porphyre n" U. B résulté de ce qui précède ipie, dans les environs de Mei.ssen, le porjdiyre le plus amàen est le n“ 2, ou celui de Dohritz, à la niiuation duquel se rapporte sans doute l’argilophyre tufacé 1 ; postérieurement est venu le poiphyre n" 3, de Wilsdrnff, puis le 11° A, ou le porphyre de Zehren ; enfin , le retinite n° 5 ainsi que 1 argilophyre qui lui est associé ont paru en dernier lieu. En Angleterre, les filons d’elvan paraissent au.ssi avoir des âges 116 SÉANCE DU Ier DÉCE.MIiBE 1851. (lifl'éieiits : ainsi, dans le district de Saint-Austell, un fdon d’elvan, de 2 a 16 métrés de puissance, en coupe un autre dont la puissance est environ de Ix mètres. Dans le district de Gvvinear et Crowan, M. Ilenwood a constaté la présence de fragments arrondis de poqiliyre dans un (ilon d’elvau. Minerais dans le porphyre t relations du porphyre avec, les filons métalliques. Les anciens auteurs regardaient le porphyre comme peu favo¬ rable aux exploitations métalliques. Ferher est l’un des premiers qui ait fait remarquer que non seulement le porphyre de Joachim- sthal accompagnait les minerais métalliques, mais qu'en outre il les enrichissait. De nouvelles rechcichcs ont fait voir , eu eflet, que les porphyres quart/.ifères renferment non seulement des substances métalliques en filons; mais qu’en outre, dans plusieurs contrées, les porphyres ont eux-memes amené les minerais. Or. — Dans le biebenlnirgen, entre Zalalhna et la mine d’or de Faezebai, on rencontre d’abord dans la vallée le grès des Karpa- theset un schiste noirâtre, puis un porphyre qnartzifère alternant avec un conglomérat ; la roche qui contient l’or est un porphyre" blanc, tendre et argiloide. Lamontagne AlHuish, près Voiospatak, consiste de même en un porphyre argiloide , avec nombreux cristaux de quartz : elle est traversée par des fissures étroites et nombreuses qui ont été rem¬ plies de carbonate de manganèse , d’or natif et de galène ; au toit et au mur de ces fissures, la roche est imprégnée de pyrites auri¬ fères. Minerais d'argent. — Une grande partielles riches filons d'argent des environs de Freiberg traverse le gneiss et le porphyre quartzi- fère. D’après leurs caractères minéralogiques et géologiquc's, ainsi que d apres leurs relations avec les porphyres, on peut diviser les filons de l'reiberg en deux formations : la première comprend les filons de quartz, qui contiennent les minerais les plus riches , tels que le weiserz, le rothgültigerz ; l’argent natif, la myargirite , 1 antimoiiglaiiz, 1 antimoine sulfuré et la bciihiérile; leur gangue consiste presque entièrement en un quartz gris bleuâtre. Ils tra¬ versent le gneiss, le granité, ladioritc et une partie des porphyres quartzifères ; mais des travaux de mines récents ont fait voir que le filon Emmanuel est rejeté par le porphyre, qui est par consé¬ quent plus récent. SÉANCE DU l*'' DÉCEMBBE 1851. 117 La deuxième formation comprend les fdons de barj te sulfatée ; ses principaux minerais sont le rotligiilti{;erz, l’argent et l’arsenic natifs , la liournonite, la blende , l’antimonglanz , le federerz , le 1er oligiste, l’oxyde rouge de fer, la pyrite de fer et de cuivre. La baryte sulfatée, qui forme la gangue principale, est accompagnée de chaux fluatée et carbonatée. Ces filons traversent les mêmes foches que les fdons de quartz de la première formation , mais ils traversent de jilus les porphyres quartzifères récents qui coupent ces derniers filons. Les fdons de Freiberg présentent quelques particularités remar¬ quables dans leur passage à travers le porphyre ; ainsi , les fdons de baryte sulfatée perdent de leur puissance, ou bien ils se subdi¬ visent. Ils ont cependant rejeté le porphyre, comme on peut le voir très bien dans la mine Gottlob-Morgenzug (llimmelfabrt). j'I. de Charpentier ra])porte que le fdon Isaac , qui a 20 pouces dans le gneiss, se réduit à 6 dans le porphyre; dans le gneiss , il contient de la galène ou de la chaux fluatée et du quartz , tandis que, dans le porphyre, il ne contient que du quartz avec un peu de galène. Quand les conglomérats de porphyre sont compactes , les filons s’y continuent; quand ces conglomérats sont désagrégés, les filons s’y perdent. Quelques porphyres sont plus durs dans le voisinage des filons, comme s’ils étaient devenus plus riches en quartz ; d’autres fois , c est le contraire, et les porphyres sont très décomposés. En liohême , le micaschiste de Joachiinstahl est traversé par des filons de porphyre quartzifère qui sont eux-mêmes traversés par des filons métallifères en relation avec eux. Le filon Elias a U peu près la même direction qu’un filon de porphyre ; les deux filons se croisent ])lusieurs fois , et le filon métallifère traverse tantôt le micaschi.ste, tantôt le porphyre. Dans la première roche, sa gangue est formée d’argile ; dans la deuxième, elle est formée de hornstein. L’influence du porphyre sur la richesse en minerai est surtout très remarquable ; à une certaine distance du porphyre, le filon métallifère ne contient que peu de minerais , tandis qu’il est très riche dans le porphyre, où il contient de l’argent natif, de 1 Ufgent sulfuré , et presque tous les minerais métalliques de .Toa- chimstald, à l’exception, toutefois, du rothgültigerz ; ainsi, le porphyre a enrichi le filon, mais il a éloigné le rothgültigerz. Minerai île manganèse et de fer, — Près d’Elgershurg (Thuriuger- ■'vald), il y a des minerais de manganèse remarquables, qui ne sont 118 SÉANCE DU DÉCEMBIIE 1851 . ;iccüini)ayii(js quu d’une très petite quantité de gangue , consistant en baryte sulfatée et carbonatée. Parmi ces minerais , les plus fréquents sont la psilomelaue , la pyrolusite , la bausmaunite , le wad, la braunitc; la manganite y est rare. M. Credner fait re- martpier que toute la masse du porphyre est pénétrée de veines de manganèse , et qu’elle présente les caractères d’un stoekwerk. Il y a souvent des fragments de porphyre dans les (dons dont la puissance maximum varie de 3 mètres à 5 mètres. Quand le porphyre n’est pas décomposé , les filous de manganèse eu sont séparés d’une manière très nette ; l'état du porphyre encaissant a , du reste, une grande iniluence sur la puissance et sur la richesse du filon. A llmenaii, on observe des filons de manganèse dans les mêmes circonstances que ceux qui viennent trèlre décrits ; mais la gangue y est plus abondante, et elle consiste en baryte sulfatée. Près de Frederiebroda (Tburingerwald) , on trouve encore, dan.s le porphyre ou dans les conglomérats porpbyriqucs, des filous de minerai de fer dont la puissance atteint 8 mètres et même 3*2 mètres. Ces filons sont formés d’un mélange d’hydroxyde de fer avec du braunspatli et de la chaux carbonatée ; il y a aussi des nids tapissés de fer oligiste, d’eisenrabm, d’hydroxyde de manga¬ nèse, d’un peu de chaux fhiatée et de baryte sulfatée. Minerais (le me! cura. — Dans le Palatinat, près de Wolfstein et de Ihiigart, on trouve des filons contenant des minerais de mercure ([ui pénètrent du porphyre quartzifère. M. deDeeben a fait sur ces filons de nombreuses observations, et les principales conclusions qu’il en a tirées sont les suivantes : 1. Les filons de mercure traversent tantôt le porphyre régu¬ lièrement comme au Konigsberg , près de Wolfstein; tantôt ils forment des brèches comme dans le porphyre du Lemberg, près de Ringart. 2. Ils sont constamment accompagnés d’argiles et de hornsteins qu’on ne retrouve p.is dans le terrain houiller. 3. La roche encaissante des filons ou des brèches est pénétrée de minerai de mercure; les failles voisines .sont également tapis¬ sées de minerai. il. On trouve du minerai de mercure dans des failles qui traver¬ sent le porphyre et qui ne paraissent pas en communication di¬ recte avec les filons régulieis, mais il y eu a peu dans la roche en-- caissante de ces failles : toutefois c’est ce qui a lieu à Lemberg. Minerais d’étain et de enivre. — Les principaux faits, relatifs au SÉANCK DU l'î'' DÉCEMBUK 1851. IW giseihent îles iiiiiieriiis d’étaiii ou de cuivie et du porpliyre dans le (loriuvall, peuvent se résumer comme il suit (1) : Le filon métallifère traverse dans certains cas le killas (schiste ai'fjileux), puis l’clvaii, sans chan;',ement visil)le; ce fait s’observe près de (Ivvinearj oii le filou est aussi puissant et aussi abondant dans l’elvan (jue ilausle killas. Quand un filon pénètre dans l’elvan, sa puissance diminue {jé- néralemcut. Ainsi à la mine de Lelant, un filou qui avait 18 pouces de puissance dans le [jranite , et qui était riche eu étain, s’est ap¬ pauvri et s’est réduit à fi pouces dans l’elvan. Quelquefois le filon se divise et devient plus dur dans l’elVan : ainsi à la mine Iluel-Annc, près Pbillack , il s’est divisé en trois petits filons dont l’exploitation a di\ être abandonnée à cause de leur dureté. Souvent le contraire a cependant lieu ; le filon devient plus puissant et ])lus riche dans l’elvau ; c’est ce qui a été observé 5 la mine U uel-, Alfred. Le filon métallifère peut aussi imprégner complètement l’elvan; ainsi à la mine Iluel-Yor, un filon ayant 2 pieds de puissance dans le killas, a pris une puissance de 5 pieds dans l’elvan , et de jdus toute la roche encaissante était assez imprégnée de minerai d’clain pour être exploitée. A la mine d’étain etde cuivre de Chacewater, deux filons d’elvan se sbnt rélinis à tlhb profoiitlbur dé 360 pieds, et ont formé un filbli ühiqiie d’une pitissancb de 60 pieds; ce dernier filoh d’êlvan contient du minerai de cuivre, et de plus il est plus Vichê tjue chacun des deux filons de la l'éunion desquels il résulte. Après cette lectüre, M. Ch. Deville dil qu’il a eu l'occasioh d’examiner, il y a peu de mois, dans la vallée de la Nahe, les porphyres quarlzifèreS et les porphyres mèlaphyriques si bien décrits par M. do Leenhardt. 11 ajoute que l’examen de ces localités l’ont convaincu que ceS roclies n’ont pas paru seule¬ ment 5 la (in des dépôts de grès vosgien ou de terrain houillier qu’elles olil traversés, mais qu’elles ont dû alterner avec les couches de sédiment au milieu desquelles on les voit s’intercaler. Il cite en particulier la rive gauche de la Nahë, entre Kirn et Oberstein , où l’on voit clairement ces alternances (1) Corne, Trunsact. oj ihe geul. Soc. of Cormvall, t. I, p. 97.- — HenwooJ , On the mccnltijerous deposite of Cornwall , t. V, p. 4 92. - Boase , On the gcühgy nj Cornioall , t. IV, p. 277. 120 SÉANCE eu DÉCEJIBHK 1851. et ces eiichevôlreiiienls. Il ajoute qu’on pourrait peut-être at¬ tribuer à la circonslance de ces phénomènes ignés le manque absolu de houille dans toute cette portion du bassin de Sarre- l)rück. La présence des amygdaloïdes indique sans doute aussi que les éruptions avaient lieu sous une couche d’eau. M. Devdle termine en faisant remarquer qu’il y aurait toute une étude à faire des localités où, par suite, sans doute, d’une moindre résistance de la croûte extérieure, les roches pluto- niques ont tendu à se faire jour à presque toutes les époques géologiques. Cette etude, il l’a commencée, à ce point de vue, pour la chaîne des Antilles, qui présente cette remarquable concomitance entre les dépôts sédimentaires et les éruptions pluloniques, depuis les terrains schisteux anciens, contempo¬ rains de syénites et de diorites, jusqu’à l’époque actuelle qui produit à la fois les éruptions volcaniques et les dépôts arénacés, calcaires et madréporiques. M. Delesse fait la communication suivante : Sur les calcaires cristallins, par M. Delesse. Je vais faire connaître sommairement les résultats de quelques recherches que j’ai entreprises sur les caractères minéralogiques et géologiques des calcaires cristallins. J’exposerai d’abord ce qui est relatif au calcaire du gneiss, qui forme l’un des types les mieux caractérisés du calcaire cristallin ; puis je m occuperai des calcaires cristallins en général Calcaire du gneiss (t). Le gneiss renferme accidentellement un calcaire qui présente des caractères minéralogiques bien constants dans toutes les con¬ trées dans lesquelles il a été observé. Dans les Vosges, que je prendrai comme exemple, le gneiss Ibnnaut la roclic encaissante de ce calcaire est composé à^orthose de quartz et de mica ; il contient, dans certains cas, de l'amphi¬ bole hornblende, du graphite, Au grenat, etc. Le calcaire du gneiss, que je vais décrire d’une manière spéciale, (1) Voir pour plus de détails : Annales des mines, 4« sér t XX p. Ht. mémoire sur le calcaire du gneiss dans les' Fo-s’^e^ ' ‘ ’ O*' * SÉANCE DU 1'“' DÉCEMHHK 1851. 121 a une couleur blanche ; sa structure est saccharoide ou même lar¬ gement cristalline : ces deux propriétés sont déjà assez caractéris¬ tiques, car elles le distinguent du calcaire généralement coloré et à structure grenue ou légèrement cristalline qu’on trouve, soit dans les schistes talqueux, soit dans certains terrains de transition métamorphiques. Dans les Vosges, il ne renferme que peu ou point de magnésie à l’état de carbonate; cependant sa masse en contient une proportion notable qui est le plus généralement à l’état d’hydrosilicatc , et quelquefois à l’état de fluosilicatc ou d’alnminate. On observe dans le calcaire du gneiss une grande variété de minéraux. Le plus caractéristique et le plus constant de ces minéraux est un mica, à base de magnésie, dont la coidcur varie généralement du jaune d'or au rouge de cuivre; lorsqu’il n’a pas été altéré par l’action atmosphérique, il n’a pas l’éclat propre au mica, et sa couleur est verdâtre. Sa densité est de 2,756. Il a deux axes de double réfraction très rapprochés, qui, d’après les observations de 51. Sillinran, font entre eux un angle compris entre 7“ et IS". Au chalumeau, il s’exfolie et il jette un vif éclat; il fond en¬ suite en un émail blanc, mais difficilement et seulement sur les bords. Il ne donne rien de particulier avec le nitrate de cobalt. Il s’attaque par l’acide chlorhydrique ou sulfurique concentré, et la dissolution contient du fer à l’état de protoxyde. L’analyse d’un échantillon de ce mica, qui provenait delà car¬ rière du Saint-Philijqie, près de Sainte-l\Iarie-aux-Mines, m’a donné, pour sa composition : Silice . Alumine . 37,64 . 19,80 . Oxygène. Rapporli. . 19,608 . 9,247 Protoxyde de fer. . . . 1,6 1 • 0,367\ Protoxyde de magnésie. 0,10 0,022 ) Chaux . 0,70 0,1971 Magnésie. . . . 30,32 1l,73i( 13,792 Soude . 1,00 0,286 \ Potasse . 7,17 1,216/ Fluor . 0,22 Perle au feu . 1,61 99,97 Ce mica se distingue de tous ceux qui ont été analysés jusqu’ici par Sa grande teneur en magnésie, qui est même égale à celle d une chlorite ; c’est sans doute à sa richesse en magnésie qu’il 122 SIiASCF. DU le DÊCEMBRn 1851. doit d’avoir un écKit gras, d’être un peu doux au toucher èt de se laisser attaquer facilement par les acides. Comme ce mica est à deux axes, on voit, en outre, qu’on ne saluait admettre que les micas â hase de magnésie sônt à un aXe. Il contient A la fois de la potasse et de la solide. Il est encore remarquable par sa faible teneur éil silice. 11 appartient A la Variété désignée par M. Breithaupt sons le nom de phhgnpiic, et il se laisse assez bien représenter par la for¬ mule 3 il^ Si 1I2 Si. On trouve également dans le calcaire du ÿtieisa un minéral qui parait être une variété de pyros/dérite. Au Saint-Philippe, il a une belle couleur verte assez claire, qui tire quelquefois sur le veit giisatrc, sur le vert bleuâtre ou sur le vert émeraude; son éclat est gras et cireux, sa dureté est faible ; aussi, jusqu’à présent, il a toujours été regardé comme de la serpentine. Sa densité est égale à 2,622. Il s attaque complètement par l’acide chlorhydrique bouillant, mais la silice ne fait pas gelée. Au chalumeau, il lond avec bouillonnement en un verre blanc et bulleux. Son analyse m’a donné : Silice . 38,29 Alumine . 126,54 Oxyde de chrome . traces. Protoxyde de fer . 0,59 Protoxyde de manganèse. . . . traces. Chaux . 0,67 Magnésie (par différence]. . . 22,16 Eau . 11^65 100,00 Par scs caractères physiques et chimiques, ce minéral se rap¬ proche de lapjro,/,lcrice, de IVI. Kobell, ainsi que de la serpen¬ tine d’Akcr, de M. Lyehnell; il en diffère, cependant, par une teneur plus grande en alumine : tous ces minéraux, qui ont été peu étudiés jusqu’à présent, sont des hydrosilicaics d’alumine et de magnésie, contenant un peu de chrome. La/./Ao.v/!7c>m-joue, d’ailleurs, un rôle important dans la géo¬ logie, et elle a généralement été décrite comme de la serpentine avec laquelle il est d autant plus facile de la confondre qu'elle lui est souvent associée, et que, dans certaines fissures, elle devient SÉANCK DU 1®'' DÉCEMBHE 1851 , 123 üsbestitbniie connue le clirysotil; elle s’en distingue, cependant, par sa structure un peu lanielleuse, par un éclat légèrement nacré, par sa fusibilité au clialumcau, qui est plus grande que celle de la serpentine, et par la couleur blanclie que lui donne la calci¬ nation. 11 y a du jiyroxcne daus le ((i/cnire du g/ieiss, et le inênie mi¬ néral se retrouve quelquefois dans le gneiss encaissant. 11 était intéressant de conqrarer la composition du pyroxène développé dans le calcaire avec celle du pyroxène développé flans le gyff/.f.v, et aussi avec celle d’une amphibole qui lui est associée ; cette com¬ paraison résulte des trois analyses qui suivent : I. Pyroxène vert un peu grisâtre, tendre et doux au toucher j p. sp = 3,048 — , il est en roj’uons dans le calcaire du Chippal. H. Pyroxène vert aspérge disséminé dans le gneiss qui forme le toit du calcaire tlu Saint-Philippe. 111. dmpMbole brune, très Inmelleuse p. sp. = 3,076 : elle est associée au pyroxène (II) dans le gneiss qui forme le toit du cal¬ caire de Saint-Philippe. Silice . 1 54,01 U 63,42 III 44,82 Alumine . 1,10 1,38 13,18 Oxyde de chrome. . . . » » traces. Protoxyde de manganèse. traces. » traces. Protoxyde de fer . 4,25 8,53 Il, 17 Chaux . 16,10 21,72 9,69 Magnésie . 20,94 14,96 19,48 Perte au feu . 3,60 )> 1,66 100,00 100,00 100,00 Les autres minéraux qui s’observent dans le calcaire du gneiss des Vosges sont : le graphite, le spinelle, la condrodile, la pyrite de jer mngnèticjiie, la pyrite de fer, Vorthose, un feldspath â éclat gras qui est analogue à celui nommé hnllejlinta par les minéralogistes suédois, mais qui est probablement moins riche en silice, le sphè.ne^ le ipiartz, la trcmolite, une espèce de chlorite, etc... Dans le voisinage des fdous métallifères, on y trouve’d’ailleurs de la galène, de la blende, et d’autres minerais métalliques. Le calcaiie se jirésente dans \e gneiss en amas très irrégulieis , floiit la structure, légèrement schisto'ide, suit généralement toutes les inllexions du gneiss encaissant. Si on étudie le mode de gisement des minéraux dans le calcaire du gneissj on reconnaît qu’ils sont disséminés dans le calcaire, ou bien qu’ils y forment, soit des arborisations, soit des rognons. 12^ SÉANCE DU !«'■ DÉCEMIIBK 1851 Ainsi lô spi/iello^ la condroditt^f sont disséminés dans le calcaire dans lequel ils se sont exclusivement dévelo]>pés; il en est de même de la/yr;7e magnétique, au moins dans les Vosges. he graphite et la pyrite do fer sont disséminés à la fois dans le calcaire et dans le gneiss. Enfin \c phlognpitc, lu pyroshlérite, sont également disséminés dans le calcaire, mais ils se retrouvent aussi soit dans les arborisa¬ tions, soit dans les rognons ; les minéraux qui leur sont associés dans les rognons sont Vorthose, le feldspath à éclat gras, le py- Toxène, 1 amphibole, le sphenc, et très accidentellement le quartz. Il importe, toutefois, de remarquer que la distinction, établie dans le mode de gisement des minéraux, du calcaire n’est pas ab¬ solue; ainsi, indépendamment de ce que le phlogopitc et la pyro- sklérite ont divers modes de gisement, les cristaux de spincllc quoique s’étant toujours développés au contact du calcaire dans lequel ils sont dissémines , s’agglomèrent cependant suivant des espèces de rognons; d un autre coté , le sphène est tantôt dans les rognons feldspatbiqucs, et tantôt dans le calcaire. Les arborisations foi inces par certains minéraux, et notamment par les feldspatlis, se ramifient dans tous les sens à la manière de brandies d arbre, et il est facile de les mettre eu évidence en dis- .solvant le calcaire dans un acide : ainsi, à Laveline, elles consti¬ tuent quelquefois jilus de la moitié de la roche. Les rognons résultent de la concentration des minéraux , des arborisations dans certaines fissures qui se sont formées dans le calcaire parallèlement à sa ligne de contact avec le gneiss ; au Saint- Philippe et au Cbippal, par exemple, on reconnaît très bien que ces rognons sont en bancs parallèles entre eux, et qu’ils suivent toutes les inflexions de la roche encaissante. Quand on examine la structure des rognons, on y distingue d’ailleurs une série de zones concentriques, qui, du centre à la circonférence, se succèdent avec une grande constance dans l’ordre suivant: feldspath, pytosklérite, mica. Le quand il se trouve dans un rognon, est toujours à son centre; c’est de l’or- tbose ou bien un feldspath à éclat gras; il passe insensiblement à \a. pyrosklerite. Dans \e feldspath, ou dans la pyroskléritc, se trou¬ vent ordinairement 1 amphibole, le pyroxène, le sphène : enfin, le mica est toujours à la circonférence, et il enveloppe les miné¬ raux qui composent le rognon. La plupart des minéraux qui constituent les rognons du cal¬ caire se retrouvent dans le gneiss encaissant, et notamment dans le gneiss qui sett de toit au calcaire du Saint-Pbibppe ; ces miné- 125 SÉANCE DU l*’'' DÉiEMUÜE 1851. raux sont : Vorthose, Yoligncta.^c, lo pyroxènc, Y (iiiijjltihole, le sphène; ilsfonnent des filons extrèinemcnt irréguliers, qui pénè¬ trent le gneiss dans tous les sens et qui se fondent même avec lui d’une manière insensible. Dans quelques dniscs, au milieu de ces filons du gneiss, il y a de Yorihose, de Yalbitc, de Yasbcstc, du sphène, du rjuartz. Le grenat et Y amphibole hornblende se sont surtout développés près du contact du gneiss et du calcaire, et quelquefois près de filons traversant le gneiss, qui contiennent du pyroxène et du sphène. Les rognons du calcaire et les fions du gneiss ont la jilupart cie leurs minéraux communs, savoir : Yorihose, le feldspath à éclat gras, le pyroxènc, Y amphibole, le sphène ; par conséquent, les ro~ gnons ci XçsflonssQ. sont formés simultanément, et ils proviennent d’injections ou plutôt de sécrétions qui ont eu lieu à la fois dans les deux roches, et qui ont rempli des fissures généralement paral¬ lèles à la ligne de contact du calcaire et du gneiss. Les difiérences que les rognons et les fions présentent dans leur mode de gisement, dans leur nature , dans leur conq)ositiou minéralogique et chimique, doivent d’ailleurs être attribuées à la différence même de leur gangue, qui est tantôt le calcaire et tantôt le gneiss. Les calcaires cristallins peuvent avoir des âges très différents, et leur structure cristalline, ainsi que les minéraux qu’on y observe, pa- naissent être le résultat d’un métamorphisme postérieur à leur for¬ mation ; ce métamorphisme s’est produit jusqu’à * CO i-î O K P a / \ Z O MINÉRAUX SILIGATÉS. Distliène [AI Si^]. — Andalousite (Cbiaiioiiiiî). * Zircon [ Zr Si ]. C ^ 'S « ^ * Péridot blanc () Mg, j Ca) Si. * Wollastonite [Ca*Si*]. . . . Edelforsite [Ca Si]. 1 P 1 ^ Serpentine. . . ClintOnitG (Seybertile, Cbrystipl lane) . UipidolitG, ClllorltG, * PyrOXbnC (Salite, Fassaïte, Malacolite, Cüccûlite, Augile) [ j. . . . PyrolloUtC. Amphibole (GrammaOle, TremoUte,_Purgasi4e, Actinole, HornbUnde, Aabeste). Cordieriie [R3 r3 giS]. Pyrosklerite. Boweiilte . Boltoniie . Villarsite . * Gehlenite [ (Ba, Mg) » Al* Si< ]. Rosite. Groppite . Algerite . * Humboldtilite [lisR sï*]. Fluosilicates. * Mica ( Phlogopile ). * Condrodite [Mg P' 2 Mg* Si]. Chamoisite . Ilisingerite. Ilvaïte [Fe Ca^ Fe* Si<] . * Sphène [Ca* Ti* Si*]. Epidote [K*-Ü*Si*]. . . . * Grenat, * Idocrase [R* R Si*]. Parantlline (*MeïüDite, Scapolite, Ekbergile, Weraerite, Porcelanspath, NuUalite). ^ Dipyre, Couzeranite [R* Al* Si*]. Amphigène [ K* Al* Si* ]. Néphéline [{Na, K}* Ài* Si'*] . * Davyne (Canciiaiie) [Na* Al* Si* -|- (Na, Ca) C]. * Ryacolite (Dimorphie du Labrador) [R R Si*]. Loxoclase [R R Si*]. — Orlbose ( "Orthose vitreux) [RRSi^]. * Anorthile ( AmphoJéiiie) [R*R*'si^]. — Labrador (Giaucoiite) [RRSi*]. Oligoclase [RR Si*]. Albite [RR Si^j. Hiillelliata. Feldspalbs du 5' système, Feldspaths du 6' système. Chlorosilicates. Sulfosilicates. Pyrosmaliie. Uelvine. Sodalite [ Na Cl + Na* Âl* Si*]. * Lazulite. * Haüyne. Skolopsite [ Na S -]■ 1*'® Al* Si*]. Borosilicates. f* Tourmaline. Axinite [R* R* (Si, B)"*]. Dalolite (Botryobie), [câ*si* B*H*]. 3 cr MINÉRAUX DIVERS. • Périclase [Mg, Fe].. * Spath fluor [Ca F ]. * Spinelle à base de magnésie, de fer ou de zinc [R R]. * Graphite [ G]. Bitume. *' Carbonates de chaux, magnésie, fer et manganèse [ (Ca, Mg, Fe, Mn) C]. — * Arragonite [Ca C]. — Quartz [Si], Chaux phosphatée, [3 Ca P + Ca (Cl, F)]. Corindon [Al]. • Fer oxydulé [Fe^e], Perovskite [Ca Ti]. . * Pyrite de fer [FeS*]. * Oxyde de fer (rhomboédrique et octaédrique) [Ee]. llménite [ Fe, Ti]. Pyrite de fer magnétique. MINÉRAUX provenant DE FILONS MÉTALLIFÈRES OU DE DIFFÉRENTES ROCHES. (1) Les minéraux de ce tableau, qui sont marqués d’un astérisque, sont ceux qui se trouvent dans le calcaire cristallin de la Somma, près du Vésuve. On n’a mis en.regard de chaque minéral la formule qui le représente, que quand cette formule a paru établie par un nombre suffisant d’analyses. T2f • îc^t ?aaH334a aa ,?ll!*f)HOlle sulff fr')î I.' oa ,■ V'-St^ViW s.' ^•KriaîtlO') gslf'jili? 8»! r . : ■ - ' : , :i,h| ■ j ! OJf ■«sSrU'- > > : ■• i . r .■ :.■ ;î ■' ■' 'I- 'v . - ?iiiîb tw-j)ii:.c’ s| : j ; . '.it ^fc'j-Jtivuioi gu ii'yp . 1' v -' -. i-,' V, J.-] )ji'J.. ’- >1 I -■■■-■ :' ■ ■ '• ■- '■■' rrli )? , jaOïTt -SM^4 '.„ ■ ■ T - ' . ' J..’.' v.i'ij-jW'Sîn î II' ■' : i, •' . -•'- jüüit 'i tiijiO'Wj j.J - iJ , J^O !'i •î '.* •■*. ' ■ * . 1', :h- i:\ ■: -.*.•• ^ r . ïii O J.’ '. .r. ,ii£! jcip »•>;.» l^iî laob 1 - C; ' ^ iNjr ! ^' f î'5. •.,'ü',d i • t - i'^h B '• •■' : Tî sf ■ ^ i; i •■■'‘îc -■ '■ ^ . v.(: tr-f W’";0'4ei ^ A . ^ ;(I M MjMq ; . n/t 3^ >;3h7XO '1.733 fa .hf 3i;.irr|îsa ^iocig - •■ ■ J' /i'ï"' Il .iW-';':':;3bi Il ,| ..V|'..1 r^. s^. ,391 st> Il -i-.f. l'il. ni'ft’t a ÎU'i.'ifc-ii-.-l- :-3g i:- 71; 1> , ^ÿ;.: i' ,ai;:7,o‘b sir b v'iiSÎ VAjn’ i.-'j ,ijj >,:i 7.v.-.'îtî!t’7Jrt 43/ àjjp .'fj/ie ,ii?i|t.-: ’.'i.'noo ./■77nîiUî7;)t »,'oin Ç'3- '^r.Ajrv^j iifriEb-Tiiw fjaasnfcr as! ac^i' .icx ! !hi>p iBafi).e,»ÿ77:- f- "i" ' 1 ■ ; ' :'-i r - . - j j -3 f;c f.b ^j|_3Vîjc7î na , ; ; ' 1 ■ i' ^7lîi& Stîr^Ki fcî;;7-ùioQ,i j^'ZirirAtà ,î4ï9riÎF::C»,7«5;>-9i . iat» •nn-ii,'/; i':-. ; i.; s: ii.4 g&i j^Vf 9I ixj ; ijdil iT'- 7iiJ;i.*j ;L f-i.iiv lii iiifjjjâib i^'fnânùa î^7Cii« J3 , -sUaJira/i r: .' > ;-■ j:, ;: '. ji. .4i.‘j Td 'itif.b;b>a>S9iq uo’i t,9'tinB'bnotrsiji;n>!j ; ' / a ' 771 :■ ■• 3, ; g -jàiliJi aiii| sji jjjaq [ «»irand nombre de minéraux riclics en majpiésic, tels que le jn'ridot, le pyroxène , l’amphibole, le mica, la condrodite, lapéridase, le spinelle, on peut remarquer qu’il renferme sui tout ceux des minéraux ma};né- siens «laiis lesquels il n’y a pas d’eau ; il s’y trouve bien ucontcstable ; la sodalite, par exemple, a été observée jusrjue dans la lave du Vésuve de 1631 ; la présencA: seule de ces minéraux , et notamment de ceux d’entre eux qui contiennent du chlore et du soufre, sullit donc pour démontrer que la chaleur a joué un cer¬ tain rôle dans la jôrmation de.s calcaires cristallins. Les minéraux qui se sont développés dans les calcaires cristal- iins ont rarement leurs arêtes vives ; c’est ce qu’on observe sur¬ tout pour les silicates , dont les formes , oblitérées ou arrondie» 13-2 SÉANCE 1)11 !*'■ DÉCEMBRE 1851. comme celles de la pargasito , rappellent complètement celles des rognons de silicates qui se trouvent dans ces mêmes calcaires. Ces formes arrondies tiennent vraisemblablement à la répulsion exer¬ cée par les molécules du calcaire sur les molécules des silicates qui constituent les cristaux ou les rognons ; mais elles ne me pa¬ raissent pas devoir être attribuées à une sorte d’érosion ou de dis¬ solution exercée par le carbonate de chaux sur les silicates ; s’il en était ainsi, en effet, il est naturel de croire que les silicates immé¬ diatement au contact du calcaire devraient être les plus riches en chaux ; or, dans les rognons, par cxem])le, le mica , qui est tou¬ jours il la circonférence, ne contient pour ainsi dire pas de chaux, tandis que le sphène, le ])yroxène , l’amphibole, qui contiennent des proportions notables de chaux , se sont souvent développés jusque dans la partie centrale du rognon. Il importe cependant de remarquer que les circonstances dans lesquelles s’est produit le calcaire cristallin étaient telles, qu’il a pu se développer, par des combinaisons directes de la silice avec la chaux du carbonate, un grand nombre de silicates riches en chaux , qu’on ne retrouve pas toujours dans la roche encaissante et qui sont des minéraux de contact : ainsi , le tableau qui précède montre que la chaux a formé non seulement des silicates simples de chaux , mais encore un très grand nombre de silicates com¬ plexes contenant en outre de la magnésie, de 1 oxyde de fer, de l’oxyde de titane , de l’alumine , des alcalis , du bore. Enfin, la chaux s’est encore combinée avec d’autres substances que la silice , notamment avec les acides titanique , phospho- rique et avec le fluor. D’après W. Dana, il est très vraisemblable que l’acide phospho- rique de la chaux phosphatée et le fluor du spath-fluor proviennent des débris de mollusques ou d’autres animaux ; quant au graphite, qui est si fréquent dans le calcaire saccharo’ide , il y a egalement lieu de croire qu’il a la même origine ou qu’il provient de débris végétaux. — On peut remarquer, relativement à \^jorme des minéraux des calcaires cristallins, que les minéraux silicatés ont des formes qui, le plus ordinairement, appartiennent aux quatre derniers systèmes, et qui sont par conséquent compliquées ; il n’y a guère d’excep¬ tion à faire à cet égard (pie pour le grenat , l’amphigène , la né- phélinc, la davyne, qui cristallisent dans le système cubique ou dans le système rhomboédrique. Les minéraux non silicatés , au contraire , ont des formes qui appartiennent le plus généralement aux deux premiers systèmes cristallins! ainsi, dans le table.au ci-dessus, tous ceux d’entre eux 133 SÉANCE DU !«>■ DÉCEMBUE 1851. qui sont inscrits clans la même colonne que le spath-fluor , cris¬ tallisent dans le système cubique, tandis que ceux qui sont inscrits dans la meme colonne que la chaux phosphatée cristallisent géné¬ ralement dans le système rhomboédriquc ; en outre, la plupart des minerais métalliques des filons cpi’on retrouve dans certains cal~ caircs cristallins, ont aussi le plus souvent des formes qui se rap¬ portent au système cubique ou rhomboédrique. A la suite de la communication précédente, MM. d’Archiac et Delanoüe demandent à M. Delesse ce qu’il entend par cal¬ caire métamorphique, et quelle origine il lui attribue. M. Delesse ajoute alors à sa communication les développe¬ ments suivants ; Sur l’origine des calcaires cristallins et notaiiiinent du calcaire du gneiss , par M. Delesse. J’appelle calcaire métamorjihiqnc , et, en général, roche metn- mnrphiqur, une roche qui, à une époque posu'rieiire à sa forma¬ tion, a subi des modifications notables dans ses propriétés physi¬ ques ou chimiques ; ces modifications de la roche sont accusées par le développement de divers minéraux, par des changements dans sa structure d’agrégation ou dans sa structure de séparation, ainsi que dans sa composition chimique. Les modifications dans les ])ropriétés physiques de la roche résultent de l'action de la chaleur, de l’électricité, du magnétisme, de la pression, ainsi que de tous les agents qui peuvent mettre en jeu les attractions et les répulsions moléculaires. Les modifications dans les propriétés chimiques résultent de l’introduction de nouvelles substances dans la roche, par injection, par sublimation, par secrétion, par cémentation et surtout par infiltration. Les calcaires cristallins me paraissent devoir être considérés comme des calcaires mctamorphicjucs : ils sont assurément méta- morphiques à des degrés extrêmement dilTérents ; mais, quoi qu’il en soit, tous ont subi, postérieurement à leur dépôt, des modifica¬ tions dans leurs propriétés chimiques ou au moins dans leurs pro¬ priétés physiques. Il y a cependant des calcaires pour lesquels il y n lieu de faire une exception : ce sont les c.alcaires qui se sont dé¬ posés par voie de précipité chimirjue et qui étaient originairement Cristallins: ils ne sauraient d'ailleurs être aucunement confondus Qvec les calcaires métamorphiques que j’ai décrits BOUS le nom ISA SÉANCE I)U l®'' DÉCEMBHF. 1851. (le calcaires cristallins , et ils ne reiiferiiient pas les minéraux qui les caractérisent. Le calcaire cristallin enclavé clans le gneiss des Vosges, duquel je m’occuperai plus spécialement dans ce qui va suivre, me paraît, surtout d’après ses caractères minéralogiques et géologiques, devoir être considéré comme un calcaire inètamnrfihiqne. En ellet, la couleur de ce calcaire (la gneiss est blanche, sa struc¬ ture est très cristalline, et il contient un grand nombre de minéraux. Il est vrai qu’il ne présente pas des passages ^ un calcaire stratifié et coloré dans lequel il y ait des fossiles, mais ces passages s’ob¬ servent IVécjuemment dans les couclies calcaires, et si cela n’a j)as lieu dans ce cas, cela tient sans doute à ce que ce calcaire a été métamorphosé tout entier. Les principaux points sur lesquels il y a du calcaire, dans le gneiss desVosges, sontd’ailleursSaiute-Eroix, Laveliue, Saintc-Maric-aux- IMiiu's, Sainte-Croix-aux-Mincs; on ])eut remarquer (jue ces points peuvent être réunis par une ligne peu ondidée, ou im'une à peu près droite, et ([u’ils jiaraisscnt correspondre à l’affleurement d’une an¬ cienne couche calcaire. De plus, il y a du graphite dans ce calcaire, et le même minéral se retrouve aussi dans le gneiss ; or, il est très vraisemblable que ce graphite provient de débris végétaux ou animaux, disséminés dans les roches, cpii ont produit le gneiss et le calcaire saccliaroïdc. Enfin, les minéraux (jui se sont développés dans le calcaire du gneiss des Vosges diffèrent c.ssenticllement de ceux des fdons cal¬ caires, qui ont incontestablcmevit une origine éruptive, soit acjucuse, soit ignée ; car les minéraux de ces filons, qui sont gé¬ néralement métallifères, sont les sulfures, les antimouiurcs, les oxydes et divers ntinerais mctairK[ues ; ils sont associés avec la chaux fluatée, la baryte sulfatée, le quartz, le fer carbonaté, etc., ou avec les autres minéraux (jui forment la gangue des filons. Au contraire, les minéraux qui se sont développés dans le cal¬ caire du gneiss sont essentiellement des silicates, tels que des feld- spaths, du pyroxène, de l’amphibole, du sphène, du mica, et aussi du spinelle, de la condrodite, etc. Or, ces minéraux ne se retrou¬ vent pas généralement dans les filons de calcaire bien caractérisés: quelquefois, il est vrai, ils sont accompagnés de quelques mine¬ rais métallitpies ou des minéraux des filons ; mais dans les Vosges, et notamment à la Croix, c’est seulement dans le voisinage de filons métallifères, qui ont (également imprt'gné d’autres roches, que le calcaire devient lui-mème métallifère. Dans certaines contrées, cependant, et en particulier dans la Scandinavie, la présence des minerais des filons métalliques est g«AN(;B DU !*'■ DÊCEMBRK 1851. 136 très fréquente dans le calcaire du gneiss, et elle donne lieu à des exploitations importantes ; on doit en conclure, par conséquent, que des éruptions métallifères, qui étaient très abondantes sur cer¬ tains points du globe, ont acconqjagné ou suivi la cristallisation du calcaire et la formation du terrain de gneiss. D’après M. lireitbaupt, ces calcaires métallifères pourraient même avoir Une origine éruptive antérieure à la cristallisation du terrain de gneiss ; ils proviendraient alors du métamorphisme de filons qui auraient été empâtés dans la niasse du gneiss à l’époque de sa cristallisation ; on s’expliquerait ainsi les formes irrégulières de ces amas calcaires, ainsi que la réunion des minéraux habituels du calcaire cristallin avec certains minerais appartenant aux liions métalliques. — On conçoit d’ailleurs que les minerais disséminés dans le gneiss et dans le calcaire qui lui est associé peuvent être tantôt contemporains de la cristallisation du gneiss, tantôt anté¬ rieurs et tantôt postérieurs. Quoi (ju’il en soit , il résulte des caractères niiacralogirjucs du calcaire (ta gneiss, que c’est un calcaire niétanwrpliique , et il est facile de voir que cela résulte aussi de ses caractères géologiques. En eft'et, les calcaires métallifères, qui doivent incontestable¬ ment être regardés comme des filons, ont une puissance assez faible; ils sont réguliers, et jusqu’à un certain point continus, soit dans leur longueur, soit dans leur profondeur ; en outre, ils sont séparés d’une manière très nette des roches qu’ils traversent, et, le plus ordinairement même, ils sont limités par des plans parallèles. Il eu est tout autrement pour le calcaire du gneiss dont nous nous occupons, qu’il soit d’ailleurs ou qu’il ne soit pas métalli¬ fère : non seulement il ne se présente pas en filons dans le gneiss, mais il y forme au contraire des amas très irréguliers et qui n’ont aucune continuité. t)ii peut souvent observer plusieurs alternances successives du calcaire avec le gneiss encaissant, et à Laveline, par exemple, le calcaire s'engage dans le gneiss d’une nianière tellement intime, qu’il y a un passage insensible d’une ro¬ che à l’autre. Le calcaire et le gueiss ont donc bien pu être formés originairement à des époques dilférentes, mais ils se pénètrent tellement l’un l’autre, qu’il n’est pas possible d’admettre que le calcaire ait une origine éruptive et qu’il ail été injecté dans le gneiss à la manière des liions; de plus, d’après son gisement, le calcaire a nécessairement dû cristalliser en même temps que le gneiss. Si maintenant on cherche à expliquer le mode de foi ination du calcaire melaaiorpltique du gneiss, on rencontre île grandes dilli- cultés, car ou ne trouve dans les causes actuelles que des analogies assez éloiguées avec les circonstances qui ont donné à ce calcaire les 136 SÉAMlli UU Ier McEMimK 1851, camricrcs muwralogiqucs et gcologiqua.s qui viennent d'étre dderits Je pense cependant qu’on peut admettre l’hypothèse suivante : le calcaire a été primitivement déposé soit en amas par dei sources cliargées de carbonate de cJi.aux, soit en couches stratifiées par les eaux de la mer ; ces couches dans lesquelles le calcaire a ete intercalé appartiennent sans doute à certains étages du terrain de transition et tous les géologues <|ui ont étudié les Vosges re¬ gardent d ailleurs le {{neiss encaissant le calcaire, comme un gneiss métamorphique résultant de modifications subies par ce terrain. Les plienomènes qui ont produit ce métamorphisme du gneiss nous sont inconnus ; mais un terrain stratifié n’a pu se transformer en gneiss que par l’introduction de la (juantité d’alcalis nécessaire pour pro, luire le feldspath qui est l’un des éléments constituants f U gneiss ; de jilus , la chaleur a dû jouer un rôle dans le déve¬ loppement delà structure cristalline du calcaire et du gneiss, car Il s est formé dans le calcaire, du spiiielle, de la condrodite’ du gicnat, de 1 amphibole, du pyroxène, etc. , c’est-à-dire des miné¬ raux qui ont une origine ignée, pui.squ’on les retrouve dans (les calcaires qui sont sur les lianes du Vésuve ou dans la sphère 1'°'* ‘ '’olcans encore en activité , tels que ceux de leneriffe et des Jles-Ponces (1), IJ’un autre côté il ii’y a pas eu fusion complète, car MM. Naiimann et Keilhaii ont observé des Ctehris de polypiers dans le calcaire cristallin de la Norvège. La nature et la grande variété des minéraux du calcaire crhtallin lendent d ailleurs extrêmement peu probable l’hypothèse d’une fu¬ sion complète de la roclie ; on peut remarquer eu effet que les roches qm ont été amenées à l’état fluide et qui ont une origine ignée, comme les laves, ont toujours une composition minéralogique très simple ; elles sont e.ssentiellenient formées de deux minéraux : l’iin Il genre Icldspath dans lequel se sont concentrées l’alumine et es a cahs; l’autre du genre pyroxène ou péridot, etc., dans lequel se sont concentrés l’oxyde de fer, la magnésie, la chaux. Dans le calcaire cr,.stalli„, au contraire, il y a des silicates très variés, tantôt a une seule base, tantôt à plusieurs bases, et ces silicates sont sou¬ vent associes soit avec de la silice libre, soit avec des silicates non satures de hases; de plus à côté de ces silicates il y a des bases tics énergiques non combinées, telles que la magnésie (périclase), 1 alumine (corindon) ; il y a en outre des oxydes métalliques, tels que les oxydes de fer, qui, dans certaines circonstances, paraiLent ctif- conlciiipoi tijiis (lu ('tilcfiucj il y ;i aiisïi clcs cjxyilt’s coin- p(0Scs J tels (jiîG les hjMiit'llcS; Li pcj’ijvskitc J tltiiis lcs(}uels l oxytîe (1) Dufréüoy, /J/ul dus mines, 3® sér., t. XI, p. 385, 137 SÉANCE DU 1®’’ DÉCEMBRE 1851. jouant le rôle d’acide (alumine, acide tilanique) est un acide beaucoup moins énergique que la silice. On comprend donc bien que ces divers minéraux aient dû se former avec le concours de la chaleur ou des actions moléculaires qu’elle a développées, mais il est difficile d'admettre qu’ils résultent d’une fusion complète du calcaire crislalliit. D’ailleurs plusieurs faits prouvent que le feldspath peut se former dans les roches sans l’intervention d’une chaleur élevée ; ainsi, par exemple, dans le terrain d’arko.se de la Poirie (Vosges), il s’est développé des cristaux d'orthose dans des couches d’argiles (argilolithes) qui n’ont aucunement été fondues et dont la stratifi¬ cation est encore très reconnaissable. Au champ Morel, commune de Saint-Laurent ( Saône-et-Loire), des cristaux d’orthose blanc rosé se sont développés postérieurement dans un calcaire à gry- phées arquées, dont la structure est cristalline, mais qui a cepen¬ dant conservé une couleur gris jaun.àtredilTéraut peu de sa couleur habituelle. Enfin, à Steimcl, des cristaux de feldspath ont été observés par M. de Dechen dans l’intérieur du bouclier abdominal d’un Ilomalonotus qui était encore très reconnaissable. De même, dans les environs de Thauii et dans le sud des Vosges, les grauwakes du terrain de transition sont très fréquemment complètement feldspathisés, et cependant on y trouve de nom¬ breux débris végétaux qui se sont très bien conservés malgré la formation postérieure des cristaux de feldspath du sixième système. La pénétration intime et mutuelle du calcaire et du gneiss montre toutefois que le calcaire et le gneiss ont été amenés à l’état (le plasticité, sinon à l’état de fluidité jmrfaite ; ta diffusion du fclds|)ath disséminé dans la masse du calcaire montre d’ailleurs que la pâte du gneiss était assez fluide pour être sécrétée. La pénétration du calcaire par le gneiss ainsi que les ondula¬ tions que les deux roches présentent quelquefois à leur contact, font voir encore que la pression a joué un grand rôle lors de la cristallisation du terrain de gneiss; elle a produit dans le calcaire des fissures généralement parallèles à sa ligne de contact avec le gneiss, et ou peut les comparer à celles (jui sc forment dans un livre dont les feuillets sont pressés ou refoulés latéralement. Ces fissures ont été imnuHliatement remplies ]iar des S('crétlons de la matière répandue dans le calcaire, et elles ont donné lieu à des zones (larallèles de rognons, tandis que la même matière formait des rdons ou des stockvverks dans les fissures du gneiss. Quoique dans beaucoup de cale.aires métamorphiipies les miné- >aux SC soient surtout développés entre les joints naturels ])rove- >*aiit de la stratification, ce n’est pas ce (|ui a eu lieu pour les ro- 138 SÈANCK DU !*'■ DÉCUMBEK 1851. (jnons qui se sont développés dans le calcain; du giudxs des Vosges; le parallélisme de ces rognons me paraît résulter plutôt d’un phé¬ nomène de pression. Do même que la chaleur, la pression a encore facilité la mise en jeu des attractions moléculaires et le développement des divers ininéi'au.x disséminés dans le calcaire. Postérieurement à la cristallisation dti calcaire et du tert-ain de gneiss, certains minéraux ont été et sont vraisemhlablement en¬ core modifiés par des actions chimiques résultant d’infiltration, en sorte que des minéraux nouveaux se sont formés par voie de pseu- doinorphose : ainsi, par exemple, ce sont des phénomènes de ce genre qui me paraissent avoir produit la pyrosklérite. En résumé, je pense que le calcaire ciistallia c\và s’observe en amas dans le gneiss des Vosges a été originairement formé par voie aqueuse ; puis, sous l’influence de la chaleur, de la |)ression et des autres agents qui peuvent mettre en jeu les actions moléculaires, il a pris de même que le gneiss une structure complètement cristalline ; en même temps il s’y est développé du feldspath ainsi que les divers minéraux qui lui sont associés ; postérieurement, d’autres minéraux, tels que la pyrosklérite, se sont encore développés par voie de pseudomorphose. L'étude minéralogique de toutes les roches métainorphi(jues ap¬ prend de même à y distinguer les substances minérales qui les constituaient originairement, des minéraux qui se .sont développés ultérieurement ; ces minéraux qui peuvent s’être formés soit d’une manière instantanée, soit d’une manière lente, ont tantôt une ori¬ gine ignée et tantôt une origine atiueuse. M. J. Delanoüe prend la parole après M. Delesse pour .signa¬ ler tout l’intérêt que présentent ces études chimiques des roches. Ce genre de recherches étant, dit-il, le seul qui puisse faire réellement progresser la géologie du globe, on ne saurait trop encourager ceux ([ui, comme M. Delesse, persévèrent dans une étude si longue et si aride par elle- même. M. J. Delanoüe ne peut cependant s’empêcher de [)rotester contre les idées métamorphiques auxquelles l’auteur croit avoir besoin de recourir pour justifier la présence du gypse, de l’anhydrite et de divers minéraux ou roches alcaliféres. M. J. Delanoüe n’ad¬ met pas que la soude et la potasse aient pu pénétrer dans les grés quartzeux pour les feldspathiser et les convertir en gneiss. Il ne peut pas croire à la sulfatisation des calcaires , métamor¬ phosés ainsi sur place en gypse et en anhydrite. La couche exté- SÉANCE nu !«'■ DÉCEMBRE 1851. 139 rieure de gypse produit aurait garanti la masse calcaire de toute altération ultérieure. Il admet encore moins l’intrusion du car¬ bonate magnésique dans les masses calcaires pour les dolomiser -, et ce qui l’étonne, c’est la faveur universelle et incontestée dont on laisse jouir aujourd’hui cette hypothèse toute gratuite de M. de Buch. M. Delanoüc demande ensuite ii M. Delesse comment il con¬ çoit (jue le feldspath ait pu se transformer en pyroskiérite. En réponse aux observations de M. Delanoüo sur l’origine pseudomorphique de la |)yrosklérite, M. Delesse ajoute encore les développements qui suivent : Sur l’origine de In pyroskiérite, parM. Delesse. La présence tl’iin hytlrosilicate d’alumine el de magnésie, dans le calcaire ciistallin et notamment dans le calcaire du gneiss, paraît, au ])remicr a))ord , devoir s’expli(|uer d’une manièie toute natu¬ relle, en admettant c|u’un liydrosilicate d’alumine et «le magnésie était disséminé ilans le calcaire avant sa cristallisation ; la présence de ces hydrosilieates est fréquente dans les calcaires, même dans ceux «pu sont les ])lus récents; ainsi M. Berthier a trouvé qu’il y avait 27 jiour lüO d'un liydrosilieate de magnésie el d’alumine «lans le calcaire d’Argenteuil près Parisfl). Il me paraît cependant n'sulter de toutes les eirseudomürpld(|ue. En effet, jirenons comme excm})le la pyroskiérite qui se trouve dans le calcaire du gneiss au Saint-Philippe, près de Sainte-Maric- finx-Mines. L’étude de ce gisement montre que les rognons du calcaire et les liions du gneiss ont été foj més simultanément; mais si la Pyroskiérite a cristallisé en même temps que les autres minéraux des rognons et des liions, il est hizarie «pi’elle ne se trouve «jue dans le calcaire et «[u’on ne la rencontre pas dans le gneiss. On peut, d «St vrai , explicpier cette [)ai ticidarilé )'ar l’innuencc «le la roche encaissante; mais il .semhle ccpenilant «pie, tandis «pie la pyro¬ skiérite se développait dans les rtignons du calcaire, un autre minéral hydraté aurait dû se développer dans les liions du gneiss; eependant, bien «pie l’amphibole, le pyroxène et l’oligoelase de ces (t) Fournet, Bulletin de ta Sr.c. gèol., 2* sér., t. IV, p. 232. 8ÉANCR DU DÉCEMBRE 1861. 140 filons contiennent 1 , au plus 2 pour 100 d’eau, on n’y trouve aucun minéral qui contienne 10 pour 100 d’eau comme la pyrosklérite. Ce fait, que la pyrosklérite ne s’est développée que sous l’in¬ fluence du calcaire, jjeut donc donner lieu à une présomption en faveur d’une origine pscudomorpliique ; mais , en étudiant le mode de gisement de la pyrosklérite dans le calcaire , on observe plusieurs faits qui viennent confirmer cette opinion. Les propriétés physiques et chimiques de la pyrosklérite sont en effet assez variables, et, pour plusieurs minéralogistes, elle ne constitue même pas une espèce minérale bien définie : il arrive , par exemple, qu'à la surface d’un même rognon, elle est com¬ pacte comme de la serpentine, tandis qu’à l’intérieur elle est lamelleuse; dans le premier cas, elle se laisse facilement rayer par l’ongle , tandis que cela ii’a point lieu dans le second. Enfin , les résultats que j’ai obtenus pour la composition chimique de la pyrosklérite du Saint-Philippe, qui avait cependant une structure cristalline, diftèrent plus de ceux obtenus par M. de Kobell, ainsi que par M. Lycbnell pour le minéral d’Aker, et par M. Svanberg pour le minéral vert de Taberg en VVermland (1) , qu’ils ne dif¬ fèrent généralement dans un même minéral. D’après les compa¬ raisons que j’ai pu faire sur quelques échantillon.?, je pense cepen¬ dant qu’on doit réunir tons ces minéraux, qui paraissent d’ailleurs être dans le même gisement j il est même vraisemblable que la ebonikrite de MM. de Kobell et Scbécrcr n’est qu’une pyrosklérite qui serait incomplètement pseudomorpbosée. On peut encore remarquer que la pyrosklérite se fond toujonr.s d’une manière insensible avec la pâte feldspatbiqne ou avec le feUl- spath à éclat gras qui forme le centre des rognons; en sorte qu’il y a généralement une zone assez étendue dans laquelle le feldspath passe à la pyrosklérite : il n’y a de limite nette que dans le cas assez rare où le centre des rognons est formé d’orthose cristallisé o; comme cela est représenté dans la figure suivante : m. Mica. — p, Pjrosklciile. — o, Orlhose. En outre , la zone de pyrosklérite a toujours une épaisseur plus grande suivant la direction du grand axe pp du rognon , que suivant la direction de son petit axe. (I) Dana, System oj mincralogy, third édition, 1850, p. 691. SÉANCE DU l*''’ DÉCEMimE '1851. 141 11 ai'i'ivc quelquefois que des lOfjnous sont formés seulement de mica et de pyrosklérite ; il n’y a pas de feldspath à leur centre. Celte circonstance peut s’expliquer facilement, eu .admettant que le feldspath a été complètement pseudomorphosé , tandis que , dans la plupart des rognons , il l’a été seulement j)rcs de sa surface. Dans le calcaire du Saint- Philippe, on ne voit pas de cristaux isolés de feldspath , comme dans d’autres calcaires du gneiss des Vosges ; mais il y a cependant beaucoup de petits grains de pyro- skléritc qui sont disséminés dans le calcaire, et qui, de même que certains rognons, ont sans doute été complètement pseudomor- phosés, car il n’y a pas non plus de feldspath à leur centre. Les faits qui précèdent montrent donc <[ue la pseudomorphose qui donne naissance à la pyrosklérite s’opère de l’extérieur à l’intérieur, et qu’elle se propage p;ir un phénomène analogue à celui qui pro¬ duit la cémentation. Toutes choses égales, cette pseudomorphose est d’autant plus facile, que le feldspath a une épaisseur plus petite et une plus grande surface en contact avec le calcaire ; elle paraît tuissi être plus facile dans la pâte feldspathique à éclat gras , dont la composition n’est p.as bien définie, que dans l’orthose. La zone de mica mm qui est le plus souvent intercalée entre la pyrosklérite et le calcaire, est d'ailleurs aisément perméable aux ■ nfdtrations qui doivent produire la pseudomori>hosc ; on conçoit par conséquent que la pseudomorphose puisse s’opérer à travers Cette zone, comme quand le feldspath est en contact immédiat avec le c.alcaire. Mais il est surtout un fait qui ne me p.araît pouvoir être expliqué *]ue dans l’hypothèse d’une origine pseudomorphique de la pyro- ‘’lslérite. Il arrive souvent que les rognons feldspath iques sont tra¬ versés par des tissures; or, j’ai toujours constaté que de la pyro¬ sklérite s’est développée de p.art et d’autre de ces tissures. Ainsi, par exemple, j’ai observé un rognon tel que celui représenté par la figure ci-dessous, t, Chlorüe. — m, Mica. — Pyroskci ilc, — /i FeUspalh. — s, Spltcne. fians lequel il y a une fente très nette aa' ; cette fente se voit ans la pâte feldspathique /j qui est blanche, à éclat gras, et dans ‘aquelle sont disséminés quelques cristaux de sphène brun s; on SÉANCE DU 1®’' DÉCEMBRE 1851. m peut même la suivre dans le mica w, ainsi que dans une clilo- rite t, qui forment des r-ones concentriques autour du feldspath / ; et, bien qu’elle soit eoniplctement ressoudée, on reconnaît sa trace à la partie inférieure et à la partie supérii ure du roynon , dont les fragments RH' ont été légèrement déplacés. On ne saurait d’ailleurs supposer ([uc l'on a ici deux rognons accolés suivant la ligne «u', et analogues aux globules confluents qu’on observe dans les roches à structure orbieulaire ou globu¬ leuse; car, bien (|ue les rognons puissent être très contournés, ils ont toujours des formes arrondies, et ils ne se terminent pas par des biseaux , comme cela aurait lieu si K et H' étaient deux rognons diftérents réunis suivant la ligne ou'. Les rognons sont , en outre, entourés par une zone de mica mm qui s’étend sur toute leur circon¬ férence ; comme il n’y a ))as de zone de mica qui borde aa’, R et R' ne sont pas des rognons accolés , mais bien les fragments d’un même rognon qui a été divisé par une fente on' ■, de la pyrosklé- vite P s’est développée de part et d’autre de cette fente ««', et , à partir de ses bords , elle se fond insensiblement dans la pâte feld- spatbique f. 11 résulte donc de là que la pyrosklérite s’est formée lorsque le rognon feldspatbique était dt^à consoliilé et lorsqu’il pouvait se fis¬ surer ; de plus, elle s’est dévelojipée soit près de la fente an', soit à la circonférence du rognon febispatbique , c’est-à-dire dans toutes les jiarties dans lesquelles une inliltration pouvait avoir lieu ; par conséquent, on doit admettre ((u’ellc résulte d’infiltrations et qu’elle a une origine pseudomorpbique. IJans l’état actuel de nos connaissances, il est assez diflicile de s’expliquer comment le feldspath ou le silicate qui se trouvait ati centre du rognon s’est changé en pyrosklérite ; mais, quoi qu'il en soit , il résulte de la composition ebimiqiie de ces deux minéraux que le feldspath a perdu ses alcalis, une partie de sa silice, et qu'il s’est au contraire combiné avec de l’eau et avec de la magnésie ; ces modiücatious chimiques sont d’ailleurs très fréquentes dans les minéraux , et elles ont été souvent observées par JVIIVI. Jilum, Bisebof, Breitbaupt et liiibert, qui ont fait voir le rôle important joué par 1 eau et surtout par la magnésie dans la plupart des plié nonièncs de pseudomorpbose. SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1851. d/iâ Séance du 15 décembre 1851. PRÉSIDENCE DE M. CONSTANT PRÉVOST. M. Ch. Deville, secrétaire , donne lecture du procés-verba! de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. Gailliaud, directeur du Musée, à Nantes (Loire-Infé¬ rieure), ancien membre de la Société, est admis, sur sa demande, ii en faire de nouveau partie. Le Président annonce ensuite une présentation. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. le ministre de la justice , Journal des sa- i’ants , novembre 1851. De la part de M. Delesse, Mémoire sur la constitution miné¬ ralogique et chimique des roches des Vosges. — Serpentine des y nsges (extr. des Ann. des mines, h‘ sér., t. XVIII , 1850), p. 309 il 356; in-8. — Minéralogie. Travaux de 18i9-1850 ( extraits par M. Delesse) (extr. des Ann. des mines, h’ sér., t. XIX, 1851) ; 'n-8, 58 p. Paris, 1851, chez Thiinot et Comp'. — Recherches sur la tourmaline , par M. C. Rammelsherg [extrait par M. Delesse) {pxir. des Ann. des mines, 4' sér. , t. XIX, 185!) ; p. 317 à 329; in-8. De la part de MM. Milne Edwards et Jules Ilaime , A mono- ttraphy of the Rritish fossil corals. — Second part. — Corals fi'oin the ooUtic formations ; in-/| , p. 71 iv 145, ])l. 12 ;i 30. Londres, 1851, à l’imprimerie de la Société paléonlologique. Le la part de M. Rozet, Coupes géologiques des Hantas- Alpes (extr. des Compt. rend, des séanc. de l'Acad. des sc., L XXXIII, 1851); in-4. 3 p. Paris, 1851, chez Bachelier. Le la part de M. Alexis Perrey, Note sur les tremblements de terre ressentis en 1850 (extr. des Bull, de l’Acad. roy. de t. XVII); in-8, 20 p. Mémoire sur les tremblements de terre aux États-Unis, dans le Canada (extr. des Ann. de la Soc, d’érnul. des lü SÉANCE DU 15 DÉCEMIIRE 1851. Vosges, t. vil, 1850) ; in-8, 02 p. l'^piiial, 1851, chez veuve Gley. De la part de la Sociùté libre du commerce et de l’industrie de Rouen , Mémoire sur l'exposilion universelle de Londres et considération sur le libre échange; in-/i, 50 p. Rouen, 1851, chez A. PcTon. Comptes rendus des séances de V Académie des sciences, 1851, 2e sem., t. XXXIII, n»» 22 et 23. L’Institut, 1851 , no* 935 et 936. Annales des mines , h« s(:-r., t. XX, livraison de 1851. Bulletin de la Société industrielle de Midkouse, t. XXIII, 1)0 ll/i ; in-8. h'eucs Jahrbnch, etc. (Nouvel annuaire de minéralogie, de géognosie et de géologie, do MM. do Leonhard et Rronn), année 1851, 6e cah., Stuttgart; in-8. The Athenœum , 1851, n»* 1258 et 1259. Proceedings oj the royal Irish Academy, pour l’année 1850—51 , vol. V, part. 1 ; in-8. Il est donné lecture d’une lettre de M. le prince Galitzin, qui envoie à la Société un échantillon d’un minéral trouvé par lui à Galitza. Ce minéral est do la pyrite de fer ordinaire (Fe S’) , cristallisée en cul)es et en octaèdres réguliers. M. Laurent communique la traduction du mémoire suivant de M. Luigi Gangiano. Description geolognpie des points du royaume de Naples propices à l’obtention de sources artésiennes (extrait de sa Notice sur les puits forés), par M. Luigi Gangiano. Le royaume de Naples, comme on le sait, forme une péninsule divisée par les Apennins en deux parties qui diiférent beaucoup 1 une de 1 autre par leur lormation géologique. I.a partie qui s’étend du côté de la mer de Sicile présente en général, à 1 exception de la formation volcanique du bassin de Naples, un assemblage non interrompu de terrain jurassique des Apennins, qui constitue la chaîne de ces montagnes élevées des Abruzzes et une partie de la province de Galabria-citra. La partie comprise le long du littoral de l’Adriatique , du golfe de 1 arente et des Apennins, se compose de terrain crétacé, SÉANCE DU 15 OÉCEMimE 1851. 1/(5 excepté la partie méridionale du mont Gargano, formée de ter¬ rain jurassique. Au pied de nos Apennins , s’étend une longue suite de monis et de collines de terrain tertiaire subapennin, qui, du côté de 1 Adriatique et du golfe de Tarente, occupe tout le grand espace compris entre la chaîne des grandes montagnes de terrain juras¬ sique et la formation crétacée ; et, de l’autre côté, correspondent également de semblables collines et montagnes de terrains créta¬ cés et tertiaires le long du rivage de la mer de Sicile. L extrémité de notre royaume se compose de terrains plutoni- ques ou primitils, mais est divisée en deux parties par l'isthme qui existe entre le golfe de Sainlc-Euphéinie et celui de Squillace, isthme qui se compose de terrain tertiaire. La première partie va le long du rivage de la mer de Sicile, depuis Guardia jusqu’à Sainte-Lupliémie, et, du côté opposé, depuis Saint-Georgio jus¬ qu à Catanzaro, le long de la Sile. Cette formation plulonique est en général composée de gneiss, granité, serpentine, schiste, cal- caiie primitif ou marbi'c, et est entourée, tant du côté de la mer de thcile que du golfe île Tarente, par le terrain tertiaire qui, du côté des montagnes plutoniques, se prolonge jusqu’à la mer; la partie intermédiaire entre cette formation plutonique et celle jurassique se compose en entier de terrain tertiaire. La seconde partie pluto- •lique constitue la province de Calabre, première ultérieure ou extrémité du royaume, et se compose presque entièrement de |incaschiste et de gneiss ; elle est entourée du côté de la mer de icile par le terrain tertiaire , et du côté de la mer Ionienne l'ar les terrains crétacés et tertiaires. Ile ce que nous venons de dire plus haut et que nous connais¬ sons par les ouvrages de Toredi, Melograni, JJrocchi , Tchihat- clielF, etc. , il résulte que l’ensemble des chaînes de montagnes , I es collines et des plaines de notre royaume, se compose, excepté ^ paille de terrain jilutouique et volcanique , de trois terrains stiatilies différents, savoir : de terrain jurassique des Apennins, de euain crétacé et de terrain tertiaire ; terrains qui, j)ar leur compo¬ sition minéralogique et leur conformation, sont propres à contenir, ans leur stratification, de l’eau sous la forme hydrostatique, et exposé général de la conformation de notre royaume indication des terrains qui peuvent contenir de l’eau propre à lii'é ** moyen de puits forés, voyons quelles sont les loca- s qui ofïrent le plus de chances de succès. iiic ^ nous apprend le forage que l’on exécute en ce mo- I ut ans le jardin du palais du roi à JXaples, nous croyons pou- Soc. géol. , 2' série, tome IX. <0 J,/li SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 1851. voir iléduire que l’on peut forer le sol de notre bassin avec la cer¬ titude de trouver des eaux souterraines capables de jaillir au- dessus du sol , en traversant par le forage toutes les diverses couebes de la formation volcanique et les coucbcs sous-inférieures de marnes et d’argiles tertiaires subapenuines, et en arrivant par le forage sur le calcaire compacte secondaire , mais dans la partie orientale seulement. Il est visible, et tous les géologues s’accordent sur ce point, que la formation volcanique qui comble le bassin de Naples est strati¬ fiée ; mais c’est encore bien plus confirmé par le forage que 1 ou fait et qui , jusqu’à une profondeur de 8àl palmes (220 mètres) au-dessous du sol, a traversé dix-sept couebes dilférentes et dis¬ tinctes de terrains volcaniques. L’état stratifié du terrain volcanique du bassin de Naples fait qu’au milieu de ce terrain se trouvent des nappes d’eau potable. Lu effet, le grand volume d’eau de la Rolla, qui vient par con¬ duites à Naples et y sert à l’usage domestique, est très bien re¬ cueilli dans des canaux creusés dans le terrain volcanicpie de la plaine dite la liolla. Sous les roebes et les lianes du mont de la Somma, dans le terrain volcanique, on a creusé des conduites où se recueilli; l’eau iiui sert aux usages des lleali Uelizie de Portici ; les diver-ses sources qui existent dans la plaine de Poggio lleale sortent du terrain volcanique; l’eau qui sert aux usages de la ville de Pouzzolcs est recueillie dans des conduits creuses dans ce ter¬ rain ; l’eau de la grande fontaine de Torre. del Grcco sort aussi du milieu de ce terrain. Dans le puits que l’on fore au palais du roi, à Naples, à 529 palmes, Ü8 (138 mètre.s) de ])rolbndeur au-dessous du sol, dans la grande masse de sable ipii existe au-dessous du tuf et repose sur une couebe de marne, se trouve une nappe d’eau potable, qui s’élève dans le forage à une hauteur de palmes, 95 (7 mè¬ tres) au-dessus du niveau de la mer; d’où nous concluons avec qei tilude que la couebe de sable, qui a 88 palmes, 83 d épaisseur (23™, 31), est tout imprégnée il’eau douce, ilouée d’une certaine force d’ascension, Cette eau ne peut itrovenir que de celle qui est au pied des montagnes calcaires qui ceignent le bassin de Naples, s’est insinuée sous la formation du tuf de la Camjtanic, et sc dirige vers la mer; on est assuré par là qu’il n’y a ni aû’aissement ni in¬ terruption de couebes dans la formation du terrain volcanique, qui du pied des montagnes se prolonge jusqu’à la mer sous le sol de Naples, et, d’accord avec les faits observés au sol, que tous les cratères des volcans se trouvent dans la partie occidentale de l’aire du bassin de Naples, dans la partie des Campi Plegrei 1 1 de lloeca- SÉANCE DE 15 DÉCKMBÜE 1851. J/|7 monfina. Or, si la fomialion vol('ani(|iio des J)oids des nicmtagnes à la mer n’a ni interruption ni airaisseinent de coiidies, la forma¬ tion inférieure des manies et des argiles subapenuines doit en avoir beaucoup moins. Les eau.\ provenant de la ]>luie, de la condensation des vapeurs et de la fusion de la neige qui tombe sur la cliaîuc des montagnes vastes et élevées qui entoure le bassin de Najiles, doivent en grande partie s’insinuer dans les couclies des sables intercalés dans les marnes argileuses où elles ne peuvent s’absorber ni s’infiltrer dans les terrains inférieurs; de même, une ]iortiou de ces eaux doit rester emprisonnée entre le calcaire com|)acte et l’argile bleue qui lui est sujierjiosée, et forme pour ainsi dire la jircmière digue au bord des montagnes calcaires, et alors ces eaux sont contraintes de courir le long de la surface de ces stratifications remarf|uable- ment inclinées vers la mer. De l’ensemble de tout ce que nous venons ürte la description de M. Ilozct, et qu’ainsi il aurait placé ilans le terrain jurassique une grande par¬ tie du terrain éoeène de ces montagnes. Si quelque confusion semblable s’était aussi glissée dans les conclusions de IM . llozet, relativement aux montajpies conqu ises entre le Drac et la Du¬ rance, entre la Durance et l’Ubaye, ou conçoit ipie cela pourrait allaiblir beaucoup l’importance île l’erreur qu’il pense avoir été commise dans ces contrées par les auteurs de la Carte géologique de la France. En l’absence de M. Rozet, MM. Deshayes et Constant Pré¬ vost font observer que les montagnes de Chailliol-le-Yiel et de baudon, étudiées parM. Rozet, sont extrêmement bouleversées, et qu’on ne peut pas y observer les superpositions d’une ma¬ nière nette, mais que les fossiles recueillis par M. Rozet dans le calcaire compacte gris, supérieur au grés, sont certainement jurassiques. M. Lory ajoute qu’il existe du grés jurassique avec anthra¬ cite dans le Rriançoiinais, mais qu’il no le connaît pas aux environs de Saint-Ronnet. M. Constant Prévost fait remarquer que M. Rozet a distingué deux grés non séparés, avant lui, et qui sont faciles à confondre minéralogiquement j l’un de ces grés appartient au terrain SÉANCE DU 12 JANVIER 1862. 159 jurassique, et 1 autre, au contraire, au terrain nummulitique. M. Lory dit que cependant les grés du terrain numinuli- tique sont peu colorés et légèrement moiicliefés- aussi M. Gueymard les a-t-il appelés mmichctês. - - Les grés du terrain jurassique, au contraire, ne sont pas mouchetés, et, de plus, on y trouve des empreintes de fougères identiques avec celles du terrain Iiouiller. M. Delanotie fait la communication suivante relativement à la publication de M. Ebelmen, insérée dans les Comptes rendus de l’ Acatlcmie ^ t. XXXIII, p. 678 — 681. Observations sur un Mémoire de M. Ebelmen, intitulé; Altéi ations des roches stratifiées par les agents atniosphé- riijues , par M. J. Delanoüe. M . Ebelmen a lu le 22 dceembie dernier, à l’Académie des sciences, un mémoire sur l’altéraliou des roches par les agents atmosphériques. Ce travail (dont nous n’avons lu qu’un extrait dans les Omipirs remliis) rend parfaitement compte des conditions dans lesquelles se trouvent ditlércntes roches solubles (gypses, calcaires, etc.); il explique heureusement la forme lenticulaire des amas gypseux dans les lambeaux du terrain tertiaire des environs de 1 ans, L'observation, je pense, confirmera et généralisera les idees émises à ce sujet. On avait observé, comme M. Ebelmen, les phénomènes d’alté- lationde.s calcaires bleuâtres qui se décolorent, delà cireonl'érence au centre, par l’action réunie de l’air et de l’eau. On savait même que ce lait ii’était pas, comme le dit M. Ebelmen, particulier aux calcaires jurassiques, car il est commun h presque toutes les roches ^vdimcntaires, qu’eltes soient caleuircs ou non, pourvu qu'elles soient poreuses, \a. rajiiditéde leur altération étant proiiortioimelle à leur perméabilité. Alais ce cpt oii n’avait ])as cherché, la oaiise de cette uheration, ]\1. Ebelmen nous dit aujoiird’liui l’avoir trouvée dans ha décomposition de la pyrite. de professe une estime toute particulière pour les travaux de • Ebelmen, car il est du petit nombre des savants qui ont ap- Poi'te à la géologie le (lambeau, jusqu’ici trop dédaigné, de l’étude U ‘unique des roches et de leurs modilication.s; mais c’est précisé- Jdeiit iwur cela que je ne voudrais pas laisser accréditer, sous 'lutorite d’un savant aussi distingué, une théorie qui me parait 160 SflANf.E DU 12 JANVIER 1852. erronée; car c’est toute une (liéorie, .se rattacliant à nos eoinlitions d’existence, à l’atinosplière. On jugera de son iinpoitanee par la citation suivante du passage jirinci])al; car si nous soinnic obligé aujourd’hui de juger ici M. Ebeliuen sans l’avoir vu, que ce ne soit pas du moins sans l’avoir entendu. « Le terrain jurassique présente, comme ou sait, une très grande H épaisseur de couclies calcaires qui présentent ordinairement une 1) coloration bleue, partielle ou totale. Quand la coloration n’est n que partielle on reconnaît que les parties bleues forment des » amandes dont la surface est toujours éloignée des plans de stra- » tification ou des fissures par lesquelles les eaux d’iidiltration » pénètrent dans les eouclics. La partie jaunâtre de la roche, qui » en forme toujours l’enveloppe extérieure, paraît avoir été pro- » duite p.ir l’altération de la partie bleue, La coideur bleue aurait » été, dans l’origine, répandue dans toute la m.asse, et l’on re- 1) marque, en effet, que les couches les plus éloignées du sol sont » celles où la couleur bleue s’est le mieux conservée, .l’ai trouvé » que le calcaire bleu de l’oolite inférieure {cornirash) contenait » environ 2/1000'* de bi-sulfure de fer, tandis que le calcaire jau- » nàtre qui forme l’enveloppe n’en renferme pas. La coloration » bleue paraît due à cette petite proportion de bi-sulfure de fer » di.sséniinée dans toute la masse, et qui disparaît lentement sous » rinlluenee oxydante des eaux d’înfdtration. » Cette formation de la pyrite à l’ét.at bleu présente de l’intérêt » à un tout autre point de vue. J’ai établi en efl'et, dans un pré- » cèdent travail, que la formation de la pyrite de fer était une des » réactions tjui restituent à l’atmosphère de l’oxygène euqjrunté >1 aux éléments minéraux de la croûte solide du globe. Ce phéno- » mène paraît s’être produit pendant toute la durée de longues » périodes géologiques, avec une continuité qu’on était loin de 1) soupçonner et qui témoigne de toute son importance. Tout porte » à croire qu’il se continue encore à l’époque actuelle et qu’il )i contribue à maintenir dans ses limites actuelles la composition » de l’air atmosphérique, » [CuinjJta- rcnilas ilc l'Acad. des sc., t. XXVllI, p. (i81. ) Ainsi donc, suivant M. Ebelmen, «c’est le sullure de fer à 1) l’état bleu qui est venu colorer les calcaires pendant de longues » périodes géologiques et avec une continuité qu’on était loin de » soupçonner. » Je me garderai bien d’élever le moindre doute sur les analyses de M. Ebelmen, 11 a trouvé que le calcaire bleu de l’oolite infé¬ rieure {cornbrash) contenait 2/1000” de bi-sulfure de fer, et j’en 161 SEANCE DU 12 JANVIEU 1852. suis parfaitement convaincu, puisqu’il le dit; mais j’attendrai qu’il nous dise aussi avoir retrouvé ce même Li-sulftire dans toutes les roches sédimontaires hletuilres, pour être convaincu que rette règle est générale. D’ici là je continuerai de croire que la colora¬ tion bleuâtre est due à nue matière organique bitumineuse, à une espèce de laque entraînée par la précipitation des calcaires, des aigiles, des grès et des minerais; car les mers antiques étaient un iuiinensG C5tU9.ir6 ou pourrissaieutj^Glc-’iuclc des dtliris oi'gnui(|iîGs de toute nature. La vase bleu;Urc de nos étangs actuels nous offre un exemple de ce [diénomène et sans l’intervention du sulfure. Mais, dira-t-on, ce n’est pas la décomposition d’une matière organique qui peut donner à la plupart des calcaires bleus cette teinte ocreuse qu ils linissent par revêtir. Cela est évident; aussi me suis-je assuré, par 1 analyse, que tous les calcaires bleus qui devenaient ja)m;i très contenaient des carbonates ferreux, quelque¬ fois manganeux et même cobaltcux (Dordogne), que l’altération atmosphérique transforme ensuite en dendrites jaunes et noires de sesqui-oxydes. .le suis, du reste, bien loin de nier la fréquence de la pyrite microscopique dans les roches sédimcntaircs de tout ;’ige, depuis les schistes alimifèrcs d’IIuy jusqu’aux argiles pyriteuses les plus modernes; mais il est à remarquer ipie, partout où une roche tendre contfent im peu de pj^rite, il suffit d’une courte exjio- sition à l’air et à la pluie pendant l’été, pour qu’une efflo¬ rescence vienne y révéler la naissance du sulfate, et par conséquent la présence du sullure de lcr qui la produit. .Ittsqu’à preuve nou¬ velle, je me permettrai donc de douter de la présence de la py- »ite dans toutes les autres roches, et dans tous les cas j’affirmerai <{ue la coloration bleuâtre ne peut être attribuée au sulfure fer- viquc, car elle existe dans une foule innomlirable tic calcaires, tic gies et d’argiles qui ne contiennent pas un atome de jiyrite. M. Lory pense que, quand le calcaire bleu devient jaunairc pat altération, la coloration est due ii du bi-sulfure de i'er, tan- que, quand il devient gris, celte coloration est due it une matière organique. M. Gb. Deville fait observer que les opinions de MM. Ebel- ffitn otDclanoüe peuvent se concilier, puisque la Ibnnation de ^ suppose la présence d’une matière bilumineuse. I. d Omalius d’Hulloy fait remarquer qu’on n’a pas expliqué Soc. 5féoi. , 2' série, tome IX. 1 | 1G2 SÉANCK DU 12 JANVIKR 1852. pourquoi cos lâches l)Iciu's du calcaire qui sont censées prove¬ nir d’infiltrations sont ordinairement en amandes. I\l. üelanoüe ajoute à sa précédente communication, que la décomposition des pyrites dans les calcaires et dans les marnes de Saint-Jean-de-Géle (Dordogne) donne lieu à des sullates de chaux et de magni’-sie qui sont bientôt dissous par les eaux , en sorte que les roches dans lesquelles ils se sont formés s’ébou¬ lent ensuite en blocs énormes, qui ont l’apparence de blocs erratiques. M. Deville ajoute que les roches volcaniques de la Guade¬ loupe sont attaquées ii la manière des roches citées par M. De- lanoüe; ainsi, prés des bouches de la Soufrière, il y a eu en quelque sorte une analyse de la roche volcanique, et l’on y trouve de la silice mamelonnée, des sulfates d’alumine, de fer et de chaux, ainsi que de l’alun. M. le secrétaire donne lecture de la lettre suivante de M. Chanel : Vouziers , lo 16 décembre 1851. A la suite de nouvelles recherches dans la vallée de l'Aisne , je viens de faire la découverte, sur la rive droite de la rivière de ce nom, d’une seconde défense d’Eléphant ; cette défense, dont je n’ai pu rapporter que les débris, m’a paru plus grosse encore que celle dont j'ai précédemment entretenu la Société. Elle avait été mise à découvert par les eaux qui coulent dans un pli de terrain, sur le versant S. -O. de la vallée, et gisait à 2 mètres au-dessus du niveau que l’Aisne peut atteindre à l’époque de ses débordements périodiques. En cet endroit le terrain se compose, au fond et comme dans la plus grande paitie des environs de Vouziers, de la craie tuffeau, qui pave la vallée. Au-dessus se trouve un gros sable, pur tle tous mélanges terreux, composé, dans des ju'opor- tions à peu près égales, de fragments les plus durs de craie tuffeau et de craie blanche, le tout mélangé de grains verts jirovenant de la craie chloritée, et renfermant en outre des portions de dents de Squale et d’Ilybodon. Ce sable, elont la couche dire une épais¬ seur d’environ 50 centimètres, est recouvert tl’un lit de galets d’une grosseur qui varie entre 8 et 12 centimètres de circonfé¬ rence. Ces galets bien arrondis ne sont autre cliose que de la craie tuffeau elle-même, prise dans ses parties les plus dures, et forment un banc d’un mètre d’élévation, qui est recouvert d’une couche SÉANCE DU 19 JANVIER 1852. 1()3 lie sable dont la composition paraît semlilable et rappelle cxacte- inent celle qui repose au-dessus de la craie tun'eau. C’est au milieu de celte dernière couche de sable qu’était déposée parallèlement au courant de cette époque la défense d’Klépbant. Enfin, le sable est recouvert d’une couche d’argile, parsemée de petites coquilles lluviaiile.s de très petites dimensions. La présence des galets de craie tuileau m’a paru d’autant plus lemarquable que ces dernieis olhent peu de consistance et se dé¬ composent rapidement à l’air; d’où il faut tirer cette conséquence, qu’ils ont été très peu de temps en contact avec ces deux éléments rapides de destruction pour eux, l’air et le frottement. I l n’estpas sans intérêt, au surplus, de faire observer que l’Aisne, qui coule à nu sur la craie tuileau, et cela à peu près partout, ne roule pas de galets de cette espèce, et que les alluvions modernes en sont entièrement dépourvues. On peut donc allirmcr avec toute certitude que les galets de craie tuffeau, dont je viens de signaler l’existence, ont été formés a 1 époque où la vallée de l’Aisne venait d’être ouverte. Et en effet elle devait offrir alors ses flancs déchirés à l’action érosive des eaux, qui, retenues d .abord par les cloisons qui pouvaient encore exister çà et là, se rompirent sous la pression des masses liquides amoncelées, balayèrent le fond de la vallée et produisirent les galets qui ont été recouverts de sable d’abord, et d'argile en¬ suite. On ne rein.arquera pas sans étonnement qu’un os, moitié fossile, moitié siliceux, a|)paitenant à la charpente ilu bassin d’un Élé¬ phant m.^le, présente la trace des incisions faites par la dent d’un animal vorace. La trace des coups de dents est apparente partout ou l’os oftrait une prise ipielconque; les endroits creux, au cou- tiairc, sont entièrement dépourvus de ces incisions. Cet os, qui avait été entraîné et dépo.sé par les eaux, était isolé ot pourrait bien appartenir au corps d’un Éléphant dont on a • etrouvé les débris vermoulus, dans un lit de marne blanche, à quelques pas plus loin. Séance du 19 janvier 1852. PRÉSIDENCE DK M, d’üMALIUS d’uALLOY. M. Delesse, secrêlaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, ilonl la rédaction est adoptée. :16/l SEANCE PU 19 JANVIEIl 1852. Par suite de la préseiilalioii faite dans la dernière séance, le Président proclame membre de la Société ; M. Félix Le Blanc, ancien élève de l'École des mines, répé¬ titeur à l’École polj’teclinique, à Paris, rue de l’Estrapade , 9, présenté par MM. Élie de Beaumont et Ch, Sainte-Glaire Deville. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. A. Leymerie, Mémoire sur un nouveau type pyrénéen^ parallèle à la craie proprement dite (extr. des Mém. de la Soc. s'éol. de France, 2*= sér., t. IV) ; in-/i, 26 p., 3 pl. Paris, 1851, chez Martinet. De la part de M. Rozet, Résumé d’une suite d’oùseivalions météorologiipies faites sur les Pyrénées , pendant les étés de 18/|8 et 18/i9, sur les montagnes de la Provence, pendant l’été de 1850, et sur les Alpes françaises , pendant Pété de 1851 (extr. des Comptes rendus des séances de V Acad, des SC., t. XXXIII , 1851) 5 in-/i , h p. Paris , 1851 , chez Bache¬ lier. De la part de M. Luigi Cangiano, Notizic, etc. (Notices sur les puits forés, connus sous le nom de puits artésiens, de fon¬ taines artésiennes, ou de fontaines jaillissantes) ; in-/i, 40 p. Naples, 1846, chez Alexandre Lebon. De la part de M. le professeur Dornenico Santagata , Dclle metamorfbsi, etc. (Des métamorphoses du calcaire compacte du Bolonais) (^Méni. la h P Acad, des sc. de l’Institut de Bo¬ logne, le 25 mai 1848) ; in- 4, 30 p. Comptes rendus des séances de P Académie des sciences , 1852, le>- scm., t. XXXIV, n° 2. L’Institut, 1852, n° 941. Ferdinandeum , etc. (Vingt-quatrième compte rendu géné¬ ral du comité d’administration du Ferdinandeum, pour les années 1847 — 1850) -, 1 vol. ia-8. Inspruck, 1851. The Athenœum , 1851 , n° 1264. Mémoires de l’Académie impériale des sciences de Saint- Pétersbourg, VI® série. Sciences naturelles, t. V, 5® et 6® li- SÉA^■CE DU 19 JANVIER 1852. 1C5 vraisons; l. Yl, 4® livraison, in-/i. Saint-Pétersbourg, 1849. — Mémoires présentés à V Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg par diuers savants étrangers, t. YI, 4®, 5® et 6® livraisons, in-4. Saint-Pétersbourg, 1849 et 1851. — Recueil des actes des séances publiques de l’ Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, Jca 28 décembre 1847 et 29 décembre 1848 5 Saint-Pétersl)Ourg , 1849-, 1 vol. in-4. Le Trésorier soumet à la Société la décision prise par le Conseil, dans sa séance du 19 décembre dernier, d’opérer la conversion des rentes 5 pour 100 appartenant à la Société en rentes 3 pour 100, lorsque l’arbitrage sera possible entre les deux fonds et sans perte pour la Société. M. Boubée demande que la conversion soit faite même dans le cas de perte. La décision du Conseil est adoptée par la Société, et le Tréso¬ rier annonce qu’il présentera lui-méme au Conseil la proposi¬ tion nouvelle de M. Boubée. M. Rozet répond ce qui suit aux observations présentées par M. Lory dans la séance précédente : Coupes géologiques des Hautes-Alpes , par M. Rozet. Dans ravant-dernière séance, j’ai eu l’iionneur d’offrir à la So¬ ciété un extrait Aes Comptes rendus de l'Academie des sciences, t. XXIII, séance du 1" décembre 1851, intitulé: Coupes géolo¬ giques des Hautes-Alpes. Dans la dernière séance, IM. Lory est venu contredire (|Liel(|ucs uns des résultats de mes observations consignés dans ce travail ; je ])rolite aujourd’bui de la présence de -’R. Lory pour donner à la Société des explications, tpii lui feront comprendre que je n’ai pas commis les erreurs «jue IM. Lory m’at¬ tribue, et, de plus, qu’il existe dans les Dautcs-Alpes une série de groupes géognostiques continue, et sans discordance de strati- lication, depuis le lias jusqu’au calcaire gro.ssicr parisien inclusi¬ vement, terrain éocène. Tout le fond des vallées, dcituis la limite du département des .■Basses-Alpes au sud, juseju’au delé du lit du Drae au nord, est ^jPecupépar une grande formation calcaréo-marneuse, dans laquelle 10(5 SÉANCE DU 19 JANVIER 1852. les niai'ues schistoïdes bleuâtres dominent souvent, et qui contient dans beaucoup d’endroits des amas de gypse, accompagnés de spilites. Près de Savines, au pied de la montagne de Margnn, j’ai trouvé la Gryphéc un/ucc dans les strates les plus inférieures de cette formation, et sur d’autres points, et à différents niveaux, des Ammonites^ des Bclernnitcs, des Posidonies, etc., dont les cs- j)èccs sont les memes que celles du lias des autres contrées de la Prance. Dans la Cnrte gé(ilogiasse pas 200 mètres , et par-dessus, au sommet de Soleil-Biou même, on rencontre des lambeaux très bouleversés, recouvrant le calcaire transgressive- ineut, de roches arénacées, macignos, calcaire grossier, etc., con¬ tenant une immense quanlilc ileCérites : C. Uiaboli, C. plicatum , C. crcnnlatuin, C. BounelU, etc. ; la Mclania costellata ; des Na- tices : Nfiticn MataHvlis, N. intermedta, etc., et des Nummulites. La même chose se voit, un peu plus au nord, à la crête de la Cavasce ; ces deux points atteignent 2550 mètres au-dessus du ni¬ veau de la mer : le mauvais temps m’a empêché d’aller directe¬ ment de ces points au sommet de Chailliol-lc-Viel, dont l’altitude est de 3165 mètres. Quelques jours après, ayant atteint ce sommet par un autre t'iiemin, je le trouvai composé de talcschiste et de gneiss talqueux, de strates très inclinées, traversées par des liions de protogiue et de quartz. Du coté sud, à 500 mètres environ au-dessous, c’est-à- dire vers 2800 mètres, à la cabane construite |)ar les ingénieurs l'es ponts et chaussées, je trouvai trois grosses strates d’un calcaire conqjacte gris foncé, contenant de grandes Huîtres, tellement adhérentes à la roche, qu’il m'a été impossible d’en détacher une ^l'ule. Ces strates recouvrent transgressivement le gneiss et plon- flciil légèrement vers le S.-E. sous des macignos qui ressemblent a ceux inférieurs au calcaire oxfordien. Le mauvais temps qui survint tout à coup m’empêcha d’étudier ces roches; je croyais alors avoir retrouvé ici le lias, recouvert par les grès et macignos, comme au-dessous du sommet de Soleil-Biou; mais la lecture du uiémoire de ÎM. Lory, dont je parlerai plus bas, m’a montré que JC m’étais trompé. 1Ü8 SÉA^CIÎ DU 19 JANVIEa 1852. Au sud de la route de Gap à Jiriauçon, par Euiljrun, les roches arénacées, si développées au nord entre le lias et le calcaire oxfor- dien, manquent ou se réduisent à quelques minces strates seule¬ ment, en sorte que l’on voit souvent ici le calcau-c oxl'ordien re¬ poser immédiatement, et à stintilication concordante, sur les marnes du lias, dans la petite chaîne de Charancc, à la montagne de l’Euse. Aux environs de la Hoche des Aruauds, sur le flanc nord de la vallée du Cuech, en montant la vallée de l’Espcrvier, après avoir vu les calcaires oxfordiens recouvrir le lias à stratifica¬ tion concordante, ou voit à leur tour eeux-ei recouverts de la même manière par le terrain néoconiien, caractérisé par des fossiles assez nombreux, et qui s’élève ici depuis le hameau de Mataehorre jusqu’au sommet du Hure, en Dévoluy, où il atteint 2715 mètres au-dessus de la mer. Ce dernier groupe présente ici trois étages : des marnes bleues alternant avec de minces strates de calcaire marneux ; des strates de calcaire marneux séparées par de minces lits de marnes; enfin une puissante masse de calcaire compaete jauniUre divisée en grosses strates. îiur le terrain uéocomien des environs de Gap, je n’ai trouvé que des couches irrégulières de mollasse et de cailloux roulés, cimentés soit par la mollasse, soit par un calcaire grossier; il est vrai que je n’ai exploré le terrain néocomien que sur une petite étendue. Dans un mémoire sur la série des terrains crétacés du départe¬ ment de l’Isère, lu par M. Lory à l’Académie des sciences, le 10 septemlire 1851 (1), je vois que ce géologue a reconnu dans les environs de Grenoble toute la série crétacée, commençant au terrain néocomien, <[ui repose directement et d’une manière con¬ cordante, comme aux environs de Gap, sur les calcaires oxfor¬ diens. La partie supérieure de cette série est occupée par des couches calcaires contenant de jjrandes Huîtres, très semblables à celles qui gisent au pied du sommet de Ghailliol-le-Viel , à 2800 métrés d altitude. J\l. Lory regarde les couches à grandes Huîtres comme constituant une assise supérieure à la craie blanche avec Bclcmnltcs wucronatus, Jnanchjtfs ovatu, etc. Les couches du calcaire compacte gris foncé avec grandes Huîtres, du sommet de Chailliol, que j’avais d’abord cru appar¬ tenir iui lias, doivent probablement aj)partenir à la partie supé- iieuie du teiiam crétacé*, et les macignos epu les recouvrent, à (I) Comptes rendus des scrnccs de VAcndcmic des sciences, 10 septembre 1831 , p. 314. SÉANCE DU 19 JANVIEll J 852. 169 stratification concordante , au terrain éocène inférieur : ce sont les grès à INuimuulites, dont quelques parties contiennent en outre tous les fossiles éocènes cités plus liant. Je n’ai point encore eu le temps d’étudier tous ces terrains autant qu ils méritent d être étudiés, mais devant continuer mes travaux géodésiques dans les Alpes, je les verrai de nouveau, surtout avec les nouvelles données que me fournit actuellement le beau travail de M. Lory, et j’aurai l’honneur de communiquer à la Société les résultats de l’ensemble de mes observations. De celles que j’ai faites jusqu’à présent, eoinbinécs avec celles t e M. Lory, il résulte que les groupes géognostiques, dans les départements des Hautes-Alpes et de l’Isère, forment une série continue et sans discordance générale de stratification depuis le bas jusqu’au terrain éocène. Dans cette série, le grand terrain oobtique, divisé en un si grand nombre d’étages dans le Jura, est représenté par deux étages seulement : les grès et les macignos supérieurs au bas, et la puissante assise de calcaire compacte avec Alyrianites qui succède à ces grès, entre la Durance et le Drac et meme au delà. Dans la Carte gcologùjue de la France, une grande partie de espace occupe par ce terrain est coloriée en jaune, comme terrain crétacé supérieur. M. Elie de Deaumont l’avait cependant reconnu sur plusieurs points; dans sou Mémoire sur un gisement de vegé- taux fossiles et de graphite situé au col du Chardonet {llautes- ■'ilpes), il dit (1) : .. Je pense en même temps que les couches cal- » canes, qui lorinent le couronnement de tout le système, sont le » prolongement direct de celles qui , au N.-E. et au S.-E. de Gui- » estre, olïrent a la lois les caractères ininéralo{>iqucs et les fos- » siles du calcaire exploité à Grenoble, dans la carrière de la ■' porte de France ; calcaire que je regarde comme le proloiufe- “ nient direct des couelies de la série oobtique qui constituent les » plus hautes cimes du Jura. Ainsi, le grès qui contient l’antbra- » cite, le graphite et les cm])i eintes végétales du col du Gliardonet, >> serait à la Ibis siiperpo.sé an lias et recouvert par des couclies “ contemporaines d’une partie de la série oobtique. » Eu terminant, j’annoncerai à la .Société qu’aux environs de -np et d’Einbrim, j’ai reconnu, sur i.liisiciirs points, des traces évidentes de l’existence d’anciens glaciers, dont je ferai bientôt le sujet d une nouvelle communicalioii. (l) Annales des sciences nnlurcHes , décembre 1828, 170 SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1852. Séance du 2 février 1852. PRÉSIDENCE DE M. d’oMALIUS d’hALLOY. M. Delesse, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. d’Hoinbres-Firmas , Lettres inédites de C. Linné à F. Boissier de Sauvages, publiées par M. L. A., baron d’IIonibres-Firinas ; in-8, xxii et 10 p. Alais, 1851, chez M“*® veuve Vcjrun. De la part de M. de la Bêche. Inaugural discourse , etc. (Discours d’inauguration, prononcé le 6 nov. 1851, au Musée de géologie pratique, à l’ouverture de l’École des mines et des sciences appliquées aux arts) ; in-8, 24 |). Londres, 1851, chez Georges E. Ejrc et Will. Spottiswoode. De la part de M. le professeur Sedgwick, Description, etc. (Description des fossiles paléozoïques de la Grande-Brclagne , qui se trouvent au Musée géologique de l’Université de Cam¬ bridge), par M. Frédérick Mac-Coy^ in-4‘’, 184 p., H pL Londres, 1851, chez John W. Parker et fils. De la part de M. le professeur E. Sismonda. Osteographin di un Mastodonte angustidente (exlr. des Méni. de l Acad, roy. des sc. de Turin, série II, t. Xll) •, in-4, 63 p., 6 pl. Turin, 1851, imprimerie royale. De la part de M. le professeur Owen, (hi the Mégathérium (extr. des Fhilosoph. Transact., part. 11, 1851), p. 719 à 764, 10 pl. ; in-4. Londres, 1851, chez Richard Taylor. Comptes rendus des séances de L’Académie des sciences, 1852, 1« sein., n“* 3 et 4 ; in-4. L’Institut, 1852, n<» 942 et 943; in-/i. Bulletin de la Société de. géographie, 4' sér. , l. II , n®* 10-1 1, octobre-novembre 1851 ; iii-8. Précis analytiipie des travaua; de P Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen pendant l’année 1850 ; in-8. SÉANCE DU 2 FÉVKIER 1852, 171 Nouveaux mémoires de la Société impériale des natura¬ listes de Moscou, t. IX. Moscou, 1851; in-i. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, année 1851, 11° 2; in-8. The Jtlwnœum, 1852, n®* 1265 et 1266; in-A. Benhschriften, etc. (Mémoires de l’Académie impériale des sciences de \'icnne, classe des sciences mathématitjues et natu¬ relles), Ile vol., 3e livr., avec planclies; in-A. Vienne, 1851. Sitzungsherichte, etc. (Bulletins des séances de l’Académie impériale des sciences de Vienne, classe des sciences mathé¬ matiques et naturelles), année 1851 , vol. VI, cah. 1 à 5 ; in-8. M. le général Albert de la Marniora annonce, dans une lettre adressée à M. le secrétaire, qu’il vient de résigner le comman¬ dement militaire de l’Ile de Sardaigne, ce qui lui permettra de publier prochainement le troisième volume du Voyage en Sar¬ daigne, dans lequel il traitera exclusivement de la géologie de l’tle de Sardaigne et des analogies qu’elle présente avec l’tlo de Corse et avec les côtes voisines de la Méditerranée. Le travail de M. le général de la Marrnora, qui est le fruit de trente années de recherches, et qui a été interrompu par les événements politiques de 18A8, offrira le plus grand intérêt à la Société géologique. M. de Loriére fait, de la part de M. Gasiano de Prado, la communication suivante : Note sur les blocs erratiques de la chaîne Cantahrique, par M. Gasiano de Prado. Il y a cinq années j’avais trouvé beaucoup de cailloux roulés de granité dans le lit de quelques unes îles rivières qui descendent de la chaîne Cantahrique, soit dans les provinces de Léon, Palen- Cia et Valladolid, soit dans les Asturies. Je croyais alors qu’ils pouvaient provenir de terrains granitiques en place, et pour cclaircir ce point j’ai marché l’année dernière vers les sources de 1 Gsla en suivant de l’œil la trace de ces cailloux. L’Esla SC divise en deux autres rivières à Riano, chef-lieu du district judiciaire de première instance du même nom : l’iine de Ces rivières descend des montagnes où aboutissent les provinces de Léon, Palencia, Santander et des Asturies, et l’autre vient de '17Î1 SÉANCE DU 2 FÉVRIEU 1852. ValdcburoH et tlu Port de Farna, par où l’oia va à Cohadongn et à Fdvadesella dans cette dernière province. La première est celle que j’ai suivie jusqu’au laite de la chaîne, ayant en face los Picos de Eurojjd, dont les eaux descendent toutes à la mer Cantabrique ; mais là je n’ai vu que des roelies stratiliées, et pas de granité, meme parmi les cailloux roules des lorrcnls. Alors je suis retourné en arrière jusqu’à Portilla, où s’unit à la première une autre rivière qui vient du côte de l’E., et qu’on dit même être la vraie Esla. .l’ai marché vers sa source, qui se trouve tout près de Llàuavcs, petit village, le ])lus haut placé peut-être de toute la chaîne Gautahrique. C’est plutôt un torrent, dont le lit, très profond et très étroit, se trouve ouvert dans un conglo¬ mérat formé de très gros cailloux de quaruite. .le commençais à croire que ceux de granité, que je voyais toujours au fond du grand ravin, pourraient bien appartenir à ce conglomérat; mais ajnès la recherche la plus uiinutiense je ne pus en trouver un seul. A Llànaves je voyais que les cailloux de granité, poussés par le torrent, étaient de plus en plus gros. Je tournais les yeux de tous côtés; mais je n’observais que îles schistes, des calcaires et surtout des conglomérats, dont il y a des masses immenses. De Llànaves j’ai continué de marcher à l’E. ; et enfin à trois quarts de lieue de là j’ai trouvé des blocs erratiques de granité dispersés sur le sol et à moitié enfoncés dedans. J’ai continué de marcher dans la même direction une demi- lieue jusqu’à la ligne qui sépare la province de Léon de celle de Santander, et je me suis trouvé dans un glacier au pied d’une mon¬ tagne qu on appelle de Ctuiil de Cau, la plus haute de toute la chaîne, ou du moins au.ssi haute que los Piros de Euroiju. Alors j’ai toujours continué au S.-ü., en de.scetidant par la pente de cette montagne vers les sources de la (îarrion, <|ue dans le pays 011 appelle /<•/.? Fucuiis Carrionas-, à un peu plus d’inie heure de marche, me trouvant déjà dans la province de Palencia, j’ai tra¬ versé un autre groupe de blocs erratiques de granité plus nom- hreux et jilus volumineux que ceux de Lhlnaves. Ils sont enfouis aussi en partie dans un sol couvert de végétation ; quelques uns ont une forme pyramidale ; tons ne sont pas de granité; on y re¬ marque quelques grands blocs de calcaire venant de la montagne do Ciiiiil do Cau, <[ui ne sont pas toutefois aussi gros que les pré¬ cédents; mais comme eux ils ne sont pas roulés. Quelques uns de ceux de granité ont plus de lüû mètres cubes. A une demi-lieue de là passe la Carrion qui, un peu plus bas, reyoit une petite ri- SÉANCE T)U 2 FÉVniER 1852. 173 vièl'e, qu’on appelle du Pincda, toute jouclu'c de cailloux roulés de granité. Elle passe, tout près des derniers IjIocs erratiques, ce qui explique l’origine, ou du moins une des origines des cailloux granitiques que j’avais trouvés dans le lit de la Carrioii à la partie inférieure de son cours. Quant à ceux que j’avais vus dans l’Esla, j’ai déji’i indique l’uu des licu.x oîi on les trouve. ftJaintenant je dois dire que le guitle que j’avais avec moi m’a désigné une autre localité sur le versant opposé de la montagne de Cunil de Can, où l’on voyait les mêmes hlocs erratiques. Ils se trouvent, me disait-il, ilans la Cmudcta de Jiohins, le long de la¬ quelle court un torrent qui va se jeter dans l’Esla sur sa rive gartche, un quart de lieue en aval de PortiUa ; ils sont en aussi grand nombre et aussi volumineux que ceux des sources de la Car l ion, et se trouvent, quelques uns (lu moins, à une assez grande liauteur. Une femme m’a dit de même que cette localité s’appelle aussi Lichada, qu’elle est toute couverte de cailloux et de grands blocs de piedva hlanca (c’est le nom que l'on donne au granité parmi les babitants de ces montagnes, ]iarce qu’il est assez souvent d’une couleur gris blancbàtre), que beaucoup sont sous teri-e, et que le torrent dans scs crues les enqiorte à l’Esla. .Te n’ai pu exa¬ miner moi-même cette localité, parce que c’était le 20 septembre et que j’étais pressé par le temps qui commençait à devenir mauvais. Je ferai observer à présent que la montagne de Cunil de Cnn a une demi-lieue au N.-ü.; le groupe des blocs erratiques de Llânaecs, celui des sources de la Carrion, nue lieue auS.-E.; et celui de la Canaleta de liobias, une lieue aussi à peu près au S. -O. Ce qui Irappe d’abord, c’est cette disposition symctri([ue en groupes isolés sur les versants d’une montagne où il n'y a pas de granité. C’est d’autant plus rcmarqualile, que ces blocs se trouvent entourés de montagnes assez hautes. Le grorqie de IJànavcs a au N. la mon¬ tagne de San Ctodin et à l’E. celle de Cunil de Can ; le groupe des sources de la Carrion a au S. la montagne de Cuyneacas, très haute et avec beaucoup de neige toute l’année, et à l’O. celle de Cunil de Can; le groupe de la Canaleta de liobias a cette dernière mon t-agne à l’E. Assurément les blocs erratiques ne sont pas tombés du ciel comme les aérolitbes; mais ilans ([uelqnes localités on pourrait presque le penser, si l’on en croyait la première impression que l’on reçoit. A PortiUa et à Lbinaves meme ce n’est ]ws sans étonne- Juent que l’on trouve ces roches isolées au milieu d’antres qui évi¬ demment sont en place ; car le gisement du granité est très loin SÉANCE DU 2 FÉVHIER 1852. l7/i de là. Dans toute la cliaîne Cantalniquc il u’était connu jusqu’à présent qu’à son bout oriental, près de la France, dans la province de Guipuzcoa, où il l'ornic deux petits îlots. Au point de réunion de la chaîne Cantabrique et de la chaîne Pyrénaîque, je l’ai trouvé dernièrement, formant aussi quelques îlots, à l’autre bout de la chaîne, dans Molina Svect, entre liemhibtc et Ponjerrada et près de Villafranca del Vierzo. Quelques points granitiques se ren¬ contrent également près de ISeiuwente, sur la rive de l’Esla, dans la plaine. La même roche se trouve plus loin occupant une grande étendue dans la Galice, surtout dans les provinces de la Coruna, Pontevedra et Orense, dans la partie adjacente à la Galice de celle des Asturies, dans celle de Zamora, dans le Portugal et dans la chaîne Carpentanu. Au N., tout près de la chaîne Cantabrique se trouve la mer. Serait-il donc possible lus loin (pte ces ro* elles contiennent toujours beaucoup de silice dont le mélange a dû nécessairement gêner la cristallisation du feldspath et l’empêclicr d’être normale. En résumé ou voit que, dans les pyromérides, le développement des globules formés de feldspath et de quartz doit être attribué à la tendance du feldspath a cristalliser, etpi'obablemcut aussi à une action indirecte exercée par la silice mélangée. Quant aux glolniles homogènes, tels que ceux de la pyroméride de ueuheim ((lie j ai analysés, leur (lévclop()ement doit être (Y,a- lemeut attrihué à la tendance du fekls(>atii à cristalliser; car, bien que ces globules paraissent homogènes, il est vraisemldable c(ue leur solidification a eu lieu avant que le feldspath et le quartz aient pu se sé()arer d’une manière visible. (1) l’rès do Tlioirette (Jura], sur la rectification de la route, entra Orgelet et Nantua, on observe dans l’oolite jurassique des concrétions pouvant atteindre un décimètre, qui sont formées de silice en grains très fins d apparence oolilique et d’un peu de carbonate de chaux ; cos concrétions, qui sont sphériques présentent des zones bien régulières et concentriques de silice, et elles résultent de la tendance de cette sub¬ stance à s'agglomérer. Les concrétions de Fontainebleau et do Thoirotte, bien que com¬ posées toutes deux de carbonate de chaux et do silice, ont donc une origine inverse; car dans les premières, c’est le carbonate de chaux qui tend à cristalliser et c'est la silice qui est mélangée, tandis que , dans les secondes , c'est la silice qui tend à cristalliser et c'est le car- Lonato de chaux qui est mélange. (2) l'ouniet, Bulletin de la Soc, ^('ologi(jnc ^ 2« série, t. ÏV p. 247. 179 SÉANCE DU 2 FÉViUEE 1852. On conçoit du reste que les gloI)ules de la pyroniéride puissent aussi être entièrement homogènes ; leur développement devrait aloi's être attribué à la cristallisation d’une pâte lêlds])atliiqiie ne constituant pas un minéral défini, mais semldahle à celle qui Ibrmc les globules des iierlites, des rétinites ou des obsidiennes. Gisement. — Les pyromérides de la Corse et des Vosges ont la plus grande analogie , non seulement par leur structure et par leur composition minéralogique, mais encore par leur Gisement. En efl’et, occupons-nous d’abord du gisement de la pyroniéride de Corse. Corse. — Cette pyroméride , qui est très développée, s’observe dans dill'érenlcs jiarÿes de la chaîne du Miolo, dans le pays d’Ozani et de Girolata, au Monte-Pertusato , à Curzo, à Elbo , à hocca- Vignola, à Cocea-üaleria, etc. Au i'ornaci scs globules atteignent jusqu’à Ü“,à0 (1). On regarde cette pyroméride de Corse comme une variété globuleuse du porphyre quartzifère ; car on a constaté qu’elle forme des espèces de (dons qui résistent bien à la décomposition atmospliérique et qui s’élèvent comme des murailles au milieu de eejiorphyre. Elle diffère surtout du porphyre quartzilèia: ordinaire, en ce qu’elle est beaucoup plus riche en quartz, et en ce qu’elle contient des substances de filous. On y trouve, en effet, des cristaux de quartz rpii tapissent des druses identiques à celles des fdons, et qui, de plus, sont associés avec du fer oligiste et quelque- lois même avec un peu de baryte sulfatée : ces deux derniers mi¬ néraux sont venus les derniers et occupent le centre des druses de quartz. Le fer oligiste a d’ailleurs pénétré toutes les variétés de la roche , il y en a notamment ilans les échantillons à globules rouges qui l'essemblent le plus à ceux du Wuenheim. Le fer oligiste a même pénétré à l’intérieur des globules, et j’ai observé des globules dans lesquels le fer oligiste forme une Mne très nette qui est concentrique aux autres zones feldspallii- ques ; ce fer oligiste est tantôt à la circonférence du globule et tantôt à son centre. Üans les druses, le 1er oligiste est en lamelles très minces; dans la roche il est en grains qui sont généralement microsco¬ piques , mais qui peuvent atteindre 1 centimètre. Quelquefois on trouve aussi dans la pyroméride de Corse un (l) Faujas do Saint-Fond, Essai de géologie, t. II , p. 24ô; t. III, p. CdS. SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1852. 180 peu de pyrite de fer et d’iiydroxyde de fer; ce dernier provient dans certains cas de la pseudoniorpliose de la pyrite de fer dont il a conservé la forme. Passons maintenant à l’étude du gisement de la pyroméride des Vosges; il nous sera facile de constater qu’il a beaucoup d’analogie avec celui de la pyroméride de Corse. fVuenheim. — La pyroméride de fVnenheim se trouve à 2 kilo¬ mètres de IViienheim, près Sultz, au bord du chemin qui conduit au Kohlscldag, et clic forme l’cscarpeiucnt appelé le Ranhfels. Ses globules sont très réguliers et presque sphériques ; leur diamètre ne dépasse pas 2 centimètres. Ils ont une couleur généralement grise ou blanchâtre ; cependant il y en a qui ont une ooulcur légèrement violette. Quand ils sont altérés, leur couleur devient rouge, brune ou blanche : dans ce dernier cas leur feldspath s’est transformé en kaolin, et il est facile d’étudier leur structure ; ou reconnaît qu’ils contiennent ordinairement moins de feldspath que les globules de Corse, et, pour la plupart d’entre eux, le feldspath n’est visible que lorsqu’ils sont altérés. Lorsque la pyroméride se dégrade, ses globules, bien qu’ils con¬ servent encore la structure rayonnée, sont petits et peu nets; ils ne sont pas bien séparés de la pâte dans laquelle leurs contours vont se foudre. Quant à la pâte de la pyroméride, elle est généralement plus claire que celle des globules, et d’une couleur verdâtre ou grisâtre, ou rougeâtre : elle peut d’ailleurs avoir des couleurs très variées; quelquefois, par exemple, elle a une belle couleur vert foncé, et elle est alors formée par une variété de quartz analogue à celle dési¬ gnée par Werner sous le nom de Plasma. Dans des échantillons à pâte brun rougeâtre contenant des glo¬ bules très nets, formés de quartz ainsi que de feldspath, j’ai ob¬ servé des cristaux d’ainphibole-hornblcndc d’un vert noirâtre. Cette pâte est du reste toujours extrêmement riche en quartz. • J’ai étudié avec M. Kœchlin-Schluinbcrger le gisement de la pyroméride de IVuenhcim. Cette roche forme une bande qui est dirigée à peu près du N. au S. et qui a 100 ou 120 mètres de largeur de l’E. à l’Ô. La coupe suivant la longueur de cette bande, c’est-à-dire du N. au S., est représentée par le croquis suivant : .iiii •U-:0I ' : ■ . -I-'- ■ uninmar n . 'J' 'd m- --ici • -'laijp niom SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1852. 181 Chemin île Wueobein) au Kublschlag. Raubfeli. Les gloloules s’observent sur tout le verant sud, ah cd du Rauh- fels, mais c’est dans la partie h c de l’escarpement qu’ils sont le mieux caractérises ; la pyroméride y forme des rochers abrupts qui résistent plus à la décomposition que les roches voisines, et qui ont valu à cet escarpement le nom AcHaidifels. En cet endroit la pyroméride est d’ailleurs extrêmement quarlzeuse, et elle est traversée par un très grand nombre de petits fdons de quartz qui s’entrecroisent dans tous les sens. Ce quartz est associé avec de la baryte sulfatée et quelquefois avec du fer oligiste. Quoique ces fdons de quartz aient certainement déterminé le développement des globules, ils n’en contiennent cependant pas; par conséquent le feldspath de la roche encaissante était nécessaire à leur déve¬ loppement. Les globules s’observent encore en n, au bord du chemin de f^'iienheim , au Kohlschlag, et en d, au sommet du Rauhléls; mais ils sont généralement plus petits et moins bien caractérisés qu’en bc. Laroche qui les renferme est d’ailleurs toujours com¬ plètement pénétrée de quartz, qui lui donne, lorsqu’on l’examine à la loupe, une structure celluleuse et qui la rend rude au toucher. Les globules disparaissent sur le versant N. et la roche est aussi moins siliceuse. Au point e, il n’y a plus de globules; la roche consiste en un conglomérat de la grauwacke qui est à base de feldspath du sixième système : ce conglomérat est bréchifonne , celluleux et rude au toucher; il contient des fragments de grauuacke silicifiés qui sont encore reconnaissables bien que leurs contours se fondent souvent dans la pâte siliceuse. Il y a d’ailleurs aussi des fragments de grauwake dans les fdons de quartz qui traversent la pyroméride. 11 importe de remarquer que les globules de la pyroméride de wnheim ne se sont pas développés dans un porphyre quartzi- lére , mais dans une roche très quartzeuse , qui renferme seule¬ ment quelques rares latnclles de feldspath en examinant à la 182 SÉANCE DU 2 KÉVBIEIl 1852. loupe certains écliantillons, notamment ceux qui ont été altérés à l’air, on reconnaît meme qu’ils sont brécliiformes, en sorte que les globules se sont développés jusque dans le conglomérat silicifié du terrain de transition. A l'O. ce eonglomérat s’observe eu ellet jusqu’à 300 mètres du sommet du Raubl'els et il se retrouve égale¬ ment à l’E. ; mais à 200 mètres du sommet il cesse d’être siliceux et on le voit passer à la grauwacke ordinaire du terrain de tran¬ sition, dans laquelle il y a même des empreintes de calamites. Jndlaii. — .l’ai trouve une variété bien caractérisée de pyromé- ride dans le haut de la vallée di Andin u , entre la nouvelle scierie et le Ilolivvald. Quoique ses globules soient petits et que leur dia¬ mètre ne dépasse pas quelques millimètres, ils sont généralement très nets : ils sont d’ailleurs formés de feldspath orthose et de quartz. Quelquefois on voit à leur centre, soit une lamelle blanche et éclatante de feldspath, soit du quartz hyalin. La roche qui con¬ tient les globules est imprégnée de grains de fer oligiste qui se trouve aussi en ])aillettcs minces dans quelques dru.ses ainsi que dans les cavités intérieures des globules. Le sehiste inàclifère à grands cristaux, qui s’observe vers le haut de la vallée iV Andhm, est traversé par de gros liions de porphyre qii.irtzifère; ce porphyre, qui est très bien caractérisé, est formé par une pâte brun rougeàtic dans laquelle il y a des cristaux ou des grains de quartz hyalin et de l'orthose également brun rou¬ geâtre. Les globules se sont développés dans le porphyre ainsi que dans le schiste mâclifère, et notamment au contact des deux ro¬ ches : dans certains échantillons il y a passage du porphyre au schiste. Le croquis ci-joint est destiné à donner une idée de la pyroiné- ride d’Andlau : on voit qu’elle est extrêmement riche en quartz q, qui est hyalin et gris; le feldspath/, qui est brun rougeâtre, s’y présente tantôt en globules isolés, tantôt enchajielets ou en veines globuleuses qui sont parallèles à la schistosité de la roche et qui sont queh|uefois très contournées. A la séparation du feldspath / et du quartz «/, il y a, soit à la circonférence des globules, soit à la limite des veines fcldspathiques, des zones concentriques d’une couleur plus pâle que celle du feldspath. SÉANCE DU 2 FÉVIUlîll 1852. 183 Il importe de remar(pier que les globules feldspalliiques sont complètement entourés par le quartz, et que les v(,'ines fi ldspatlii- ques ont pris surtout la structure globuleuse près de leurs bords, c’est-à-dire à leur contact avec le quartz. La pyroinéride d’Andlaii démontre donc bien que le quartz a déterminé, par son mélange, le développement de la strueture globidcuse du léldspatb, et qu’il a par consécjuent exercé une action indirecte sur la formation des globules. Saint-Maurice. — La pyroinéride de Saint-Maurice n’a pas en¬ core été observée eu place ; jusqu’à présent on l’a scudement ren¬ contrée, à l'état de bloc roulé, dans la vallée des Cbai bonniers, à la base du ballon d’Alsace, dette pyroinéride, qui est légèrement sebistoide, est, comme les précédentes, très riche en silice, et elle contient d’ailleurs du quartz, de l’ortbose, quelques lamelles d’oligoclasc , du mica blanc argenté en petites paillettes et des grains microscopiques de fer oligiste. Résumé. Eu résumé , il résulte de ce qui précède que les pyromérides des Vosges et de Corse ont la plus grande analogie, non seule¬ ment par leur composition minéralogique, mais encore par leur gisement. On a jusqu’à présent désigné spécialement sous le nom de jjyro- mérides des roches globuleuses qui sont en même temps porpby- riques, et dans lesquelles il y a du léldspatb ortho.se ainsi que du quartz : on voit que les globules de ces pyromérides coutienneut beaucoup plus de silice que ne le pensaient les minéralogistes qui SC sont d’abord occupés de leur étude ; la roche qui enveloppe tes globules est également très riche en silice et elle en renferme plus qu’il n’y en a liabitiiellemcnt dans le porphyre quartzifère; quelquefois même cette roche est de la silice pure. Le feldspath orthose ne s’est en effet réuni en globules que dans les roches porphyriques dont la richesse en silice est très grande et tout à fait exceptionnelle ; par conséquent les globules résultent non seulement de la tendance du feldspath à cristalliser, ainsi que de certaines circonstances dans lesquelles sa cristallisation s’est opérée , mais encore d’une action indirecte qui a été exercée par le mélange ile verte, tachetee de fer ; à travers sa base passe une bande de iron-stoucs, d environ 10 pouces d’épaisseur, qui fait Sciillie sur la falaise ; sous cette bande se montre parfois une étroite ligne de jiierre calcaire, après laquelle vient une bande étroite d’argile verte , qui contient des Paludinœ et des Potomomya très encroûtées. On ii’y trouve aucun autre débris ni coquillage. On Cl oit généralement que les iron-.ttoucs, qui traversent ce lit, ré¬ sultent du contact de l’atmosphère ; c’est une erreur. .l’ai vu moi- même ce lit d iron-stone.t, découvert dans une direction horizon¬ tale, sur une longueur de 8 pieds, au-dessous de la surface , et j’ai trouvé ces pierres ferrugineuses en cet endroit précisément dans les mêmes conditions que sur la tranche de la falaise. Généralement elles se jnéseutent sur une ligne régulière, s’étendant horizontale¬ ment en grandes masses de plusieurs pieds; mais ([iiclquefois elles sont remjilacées par l’argile. Dixième couche. — Elle a en moyenue de 8 à 9 pieds; elle est formée d’un beau sable blanc, traversé par des liandes de marne grise. Le centre du lit ne renferme guère que du sable pur; les bandes de marne grise dominent au sommet et à la base, dont elles forment le principal élément, et qui a environ 2 ou 3 pieds d’épaisseur. La couche tout entière contient des bancs de Lymneu de PoUtmides et de Mclnuia; mais la partie inférieure reiiferme des lits de Potamomya, qui ne sont qu’à un pouce d’intervalle, avec d innombrables graines de Chant . qui se répandent au loin, après la chute de quelque portion de la couche. C’est à environ 3 pieds du sommet qu’on rencontre les débris animaux imméiliatcment sous les bandes grises qui traversent la partie supérieure de la couche, .'fêlées à ces débris se trouvent des Pniumidvs, des Planor- his, des Lymneu., des Potomomya, des Drcisse/ia et des Paludincs. f.’est ici la seule couche (en tenant compte de l’imique exception couche 3) où 1 on trouve le premier de ces coquillages, et il s'est SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1852. 198 toujours runcoiitré en compagnie des débris animaux , de sorte que, partout où on le trouve, on est presque assuré de rencontrer des os à peu de distance. Le sable qui environne inunédiatenieut les os devient verdâtre, d’une nature boueuse ou argileuse, ce qui prouve qu’il y a eu décomposition de matières animales. Il est rare de trouver ecs débris près du commencement ou de la lin du lit; le milieu, un peu à l’ouest à' IIordlc-Hoiise, est la loca¬ lité que j’ai trouvée la plus productive. IMalheureusement le temps de notre Cuvier anglais, le professeur üweu, est si rempli, qu’un grand nombre des espèces trouvées ici n’a pas été décrit ; je ne puis eu conséquence (jue donner une idée générale du contenu de cette couclie. Parmi les maniiuifères nous avons : le Paloplotlivrium; une belle série de mâchoires et d’os est dans une collection. Une personne qui habile près de ces falaises, et qui a été infatigable dans ses reeherches, Alexandre Pytts FalcouerEsq., qui a le premier découvert ces nouvelles espèces de mammifères, ainsi que la présence en ces lieux du Dichobunc , a trouvé beau¬ coup d’autres échantillons. On y rencontre également le Du-ho- hciiine, V Uyœnodüu. (J’ai dans ma eolleetion une seule mâchoire inférieure parfaitement conservée). J’ai deux humeras dilïérenis, des coracoïdes, et différents autres ossements d’oiseaux non décrits. Parmi le reptiles, ou trouve le Crocodile J/astirigste, dont j’ai deux têtes entières, une série de 80 ou 100 vertèbres, le même nombre d'/iumcriis, de fcmiirs, etc. Je crois qu’un Alligator a aussi été trouvé dans cette localité jiar M. Searles IP'ood, dont le nom est bien connu des géologues. Des Trionyx llcmïci , Barbarœ , marginntns et circu/iiiulcaliis y ont été trouvés ici et sont dans mon cabinet. Il faut ajouter VJùiijs crassus , et un nouvel Emys , que j’ai récemment découvert et re¬ constitué presque complètement; j’ai un plastron et une carajmce entière, cpii n’oiit été ni décrits ni figurés. Les débris de Lepido- stciis abondent dans cette couche, et se trouvent jiartout, mais en très grande (piantité avec les os. t'rénéralement là où se montrent les débris d’un animal, ou en trouve d’autres qui les accom¬ pagnent, et dans un espace de 6 verges on peut trouver des dé¬ bris de toutes les especes ei-dessus mentionnées. Cependant le géologue serait déçu , s’il s’attendait à suivre sans interruption uni' pareille veine de bonne fortune. Après avoir trouvé un endroit fécond , il se peut qu’on explore des centaines de verges sans rien rencontrer que quelques coquilles, quelques écailles de poi.ssons, des graines et des plaques osseuses de peau de crocodile, débris qui sont très abondants. A cet égard, les recherches dans cette SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1852. 199 couche sont très cliaiiceuses. C est il ailleurs un travail très pénible ; car on a à déblayer un espace de plusieurs pieds, ou plutôt plu¬ sieurs verjjes des couches supérieures qui renferment le lit A’iron- stones, avant d’avoir mis à découvert une assez grande étendue de la dixième couche ])our avoir chance d’y rencontrer quelque chose qui en vaille la peine. Les débris sont dans un très bel état de conservation. Onzième couche. — Son épaisseur varie de 1 à 2 pieds. Je l’ai séparée de la precedente , jjarce que les débris qu’elle renferme prouvent que ce dépôt s’est formé sous un ordre de choses tout dift'érent. Elle est composée d’un sable blanc très jmr, traversée à de rares intervalles d’une ligne colorée de sable ferrugineux. Elle renferme beaucoup de lits île Votamomya encroûtés et serrés les uns contre les autres; on y trouve aussi en assez grande abondance des os roules d ys/yys, de THonyx, Crocodile, Rongeurs., Aesxex- tèbres de poissons, d’oiseaux et de mammifères. Parfois, mais très rarement, on en trouve un parfaitement conservé. Les échantillons en meilleur état sont des dents de mammifères, et on les trouve quelquefois presque intactes. Tous les autres os sont roulés et à peine reconnaissables. Douzième couche, — Son épaisseur moyenne est d’environ 1 à 2 jiieds. Elle est formée d’argile verte. On rencontre vers le som.- inet un lit de Votamomya, et çà et là quelques échantillons dis¬ persés ; mais on ne trouve aucun autre débi'is fossile dans cette couche. Treizième couche. — Sou épaisseur varie de 6 à 8 pieds. C’est un lit de sable blanc, de nuances très variables. A son origine il est d’un gris de fer foncé, et cette nuance persiste pendant quelques centaines lie verges; en s’avançant à l’ouest, la couche devient un /«//y coloré de fer; vers son commencement on trouve une petite bande, d’argile vet te qui la traverse, et à environ 2 pouces d’épais¬ seur; rirais elle dispai-aît bientôt. Ou y trouve Votamomya, Ans Valudina , des graines , du bois, des feuilles ( par exemple des glaïeuls qui traversent la couche dans toutes les directions). Les Planorhis et les Lymnca y sont rares, et l’on ii’y a ti'ouvé qu’une fois des débris animaux. Très loin à l’O., ù la base de la couche, et près de sou extrémité, on a trouvé dans l’espace de quelques vei-ges environ 30 os, appartenant évidemment au même animal, un lUdoiotheroïde . Lu voici la liste : des phalanges unguéales, 2 os rlu métacarpr-, 1 du carpe, f astragalm, le trochanter et une partie du pt'h'is, des cdït’.v , des vertèbres, etc. Tous ces os étaient fortement imprégnés de fer. On trouve aussi dans cette couche, en niasses 200 SÉANCE I>U 2 FÉVRIER 1852. semblables à tles scories , une pierre cjui contient beaucoup de vitriol. A sa base est un petit lit pierreux , épais d’environ 2 pouces, et dont on tire une teinture ou matière colorante. Quatorzième couche. — Son épaisseur varie de 2 à pieds. Elle est formée d’un sable argileux gris de fer, qui , vers sa base, est co¬ loré de fer. Elle est remplie de feuilles et île fruits qu’on ti ouve généralement placés suivant une direction horizontale par toute la couche ; mais les troncs, qui sont en nombre immense, la coupent perpendiculairement , ou à angle droit, dans toutes les directions. Il y a différentes espèces de feuilles et de fruits, mais jusqu’à pré¬ sent, on n’en a publié, que je sache, aucune liste nominale. D'après la position des feuilles et des troncs, qui est celle qu’on observe dans les eaux stagnantes, il semblerait possible que ces plantes eussent originairement poussé à l’endroit meme où on les trouve maintenant à l’état fossile. La profondeur de la couche permet parfaitement qu’il eu soit ainsi, et, si ces plantes avaient etc appor¬ tées dans cette couche par des eaux courantes, on ne les aurait pas trouvées dans la position relative où clics sont. Quinzième couche. — C’est la dernière des couches purement d’eau douce; son épaisseur varie de 20 à 25 pieds : c’est de toutes la plus abondante en débris fossiles d’animaux. Scs lits sont très variés et très distincts. Elle commence par une bande d’argile verte d’environ à pieds, tachetée de fer, dépourvue de cocpiilles, mais où l’on trouve des débris de mammifères, .l’ai une mâchoire in¬ férieure très écrasée ( comme tous les débris qu’on trouve dans cette partie) à' Jnthracotherium, et probablement des portions de mâchoire inférieure de Paloplotherium. Après cette bande en vient une de sable blanc, qui, à une profondeur d’environ 6 pouces, sc mélange d’argile verte jusqu’à une épaisseur d’environ 2 pieds. On ne trouve de coquilles ni dans le sable ni dans l’argile, mais des débris de mammifères assez bien conservés se rencontrent dans le sable. A ces 2 bandes succèdent 3 et quelquefois A lits de morceaux à’ii nn-scoiics, à un intervalle de 6 ou 8 pouces et d'environ 2 pouces d’épaisseur. Ils s’étendent horizontalement, et ont environ 2 ou 3 pieds d’épaisseur. Les intervalles qu’ils laissent entre eux sont rem¬ plis de sable blanc, qui contient des dépôts de Palatliuœ et de Po- tumomya. A côté on trouve des Trhnyx , ûcsEmys, des fragments de mâchoires de mamuiifères, avec des dents, des vertèbres de poissons, parfois des os, des ossements d’oiseaux , et de très petites mâchoires, mais pas de crocodiles. Les débris ne sont pascommnns dans ces lits de sable, et sont très difficiles à extraire, grâce aux iron- stones. Le moment le plus favorable pour trouver quelque chose SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1852. 201 fst quand une très {iiossc mer a balayé les hmi-stoncs et découvert ainsi les lits de sable qui s’étendent dans les intervalles. On trouve ensuite une bande de sable qui , à son soniinet et à sa base , est tra¬ versée par de noinbi'euses bandes d’argile d’un vert clair. A environ 18 jioiices du soniiuct de ces sables, est une bande d’argile un peu plus épaisse ; sur cette bande et sur les précédentes, on trouve les mêmes débris ejui se présentent dans le s.able contenu entre les lits à'iron-stones. Dans le sable blanc qui A'ient immédiatement après, ou trouve des depots de Pnhulinœ et de graines (rarement des Pln- norbh), qui ont environ tle 2 à 12 pouces d’épaisseur, et qui con¬ tiennent aussi des débris de Piioiiyx, mais pas d’autres. L’argile sablonneuse qu’on rencontre après renferme tous les meilleurs os qu’on puisse trouver dans cette couche. J’ai tiré de là une dent Ôl Anoplothcrhim commun, et un scapnia , 2 tibias, 2 Humérus, Métacarpes, etc., qui sont iuiléterminés, mais que je crois é^Ano- plothcrium, des Pnloplnthcrium , des débris de Crocodile, des T rionyx , des oiseaux , un très grand poisson inconnu , des Emps. Immédiatement a la limite de ces argiles se ])ré80ntc parfois une petite bande de fragment de coquilles, colorée de fer et épaisse de 2 a 6 pouces. Sa sulrstance , seulement plus dure, ressemble beau¬ coup à la pierre calcaire, trouvée à la base de la petite bande dans la coiiebe n” 1, qui contient des vertèbres de serpents, etc., etc. On y trouve également des vertèbres de serpents et de lézards, des dents de mammifères, des mâchoires de rongeurs, des écailles et des vertèbres de poissons, des débris de crocodiles, de Trionyx et r^Ettrys, et parfois des os plus gros et même conservés, comme des astragales et des os du carpe. A ces argiles succède un lit d’)>o«- stones d’un pied à 18 pouces d’épaisseur, et qui s’étend en masses triangul.aires de k à .5 pieds en direction horizontale. Ce lit n’est pas continu , et quelquefois pendant plusieurs pieds ou ne ren¬ contre pas de pierres, cpii sont alors remplacées par la même argile verte qui est immédiatement au-dessus. De là, à la base de la couche, s’étend une argile vert sale, tachetée de fer. Immédiate¬ ment sous les iron-stoncs est un petit lit de solde blanc, qui contient en grande partie les mêmes os qu’on trouve dans la petite bande de coquilles agglomérées, qui s’étend immédiatement au-dessus des iroa-stones : ce sont des Trionyx, des Ernys, des dents de Cro¬ codiles, des vertèbres de serpents, des os d’oiseaux et de serpents. On n’y trouve pas un gros os de mammifère, mais des Potamomya et des Paludimv. Vient ensuite une petite bande de lignite qui traverse l’argile environ 8 pouces après la précédente. Au-dessous, les argiles sont remplies délits de Potamomya , ayeç lesquels ou 202 SÉANCE nu 2 FÉVRIER 1852. trouve en très mauvais état des morceaux de Thonyx el à' Emys ; 011 rencontre des cristaux de sélénite dans ce seul lit. Sriziènic couche. — C’est la première de la série Jliwio-marine. Son épaisseur varie de Zi à 5 pieds. Klle commence par une bande de lignite si complètement cristallisée, qu’elle brûle comme du charbon ; l’épaisseur de cette bande est d’environ 18 pouces ; elle est remplacée par une bande d argile verte et grise, d’une nuance très sombre, épaisse d environ 2 ou 3 pieds. On rencontre alors une autre bande fort étroite de lignite, d’environ 4 pouces, et au- dessous 4 ou 6 pouces de la meme argile qu’aii-dessus. Ces argiles contiennent une immense quantité de Potdnwniyd, très agglomérés avec d autres coquilles. Ce n’est qu’ici qii’oii trouve le Neiitida, et dans la couche n” 2, ou couche marine supérieure. Pas de débris animaux, (.ette couche tout entière (et la partie inférieure de la quinzième) s’enfonce tout à coup près de son commencement. L’argile verte, qui remplit la partie inférieure de cet enfoncement est curieusement tachetée de l’argile grise qui est immédiatement au-dessus, et les parties grises contiennent les memes coquilles que l’argile qui se trouve au-dessus. Comme cet enfoncement est situé à la limite de la haute mer, il est généralement couvert de galets ; mais, la mer ayant envahi cet endroit pendant plusd’une semaine ce mois-ci (aontl8,')l),elleabalayé plusieurs verges de galets et de la falaise, et laissé à découvert, pour la première fois depuis des années, cette singulière variation dans la couche. Dix-scjjtièina couche. — Sou épaisseur est d’environ 20 pieds. Elle est entièrement formée île sables d’une couleur très variable. Elle commence à environ 100 verges à l’est de Mcdil-Eml, mais comme elle est généralement couverte des sables du rivage, il est rarement facile de la suivre. A son origine, sa couleur est d’un gris verd.àtrc, Ires semblable à la nuance des argiles qui sont au- dessus; mais bientôt cette coideur change, et ilevient de plus en plus claire, jusqu’à ce qn’après avoir ]>as.sé Mcdd-Rnd elle soit changée en jaune clair, coupé de bandes de sable teint de fer, .avec de petites taches de gris, qui sont rein|ilies de coquilles. Les 5 pre¬ miers pieds de sable sont remplis de coquilles, mais non en lignes ; cette éjiaisseur va en diminuant, jusqu’à ce que, à environ les troisquarts de la longucurde lacouclie,la partie fossilifère en sorte entièrement. On y ironve des dents de J.diund, de Myliobdies, ôi Elobdtes, lies débris de Cvocothlc, do Triouyx, ilc Chcloue, mais dans un tel état de fragilité, qn’i) est ilillicilc de les sauver. Néan¬ moins , j’ui un très beau petit Triouyx (vicofUi) trouvé en cet en¬ droit, et mon collectionneur a rencontré des os de Mammifères, mais SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. 203 trop brisés pour pouvoir être conservés. Les coquilles qu’on voit dans cette couche sont clairement Jhivw- marines : ce sont des Pütamicles, des Potamomya, des Natiea , des AmptiHariu et des PuUa, etc., etc. C’est ici que se terminent les couches d’/Éorrf/c, ou couches d’eau douce ; la suivante est la première de la série marine de Barton. Séance du 16 février 1852. PRÉSIDENCE DE M. d’oMALIUS d’hALLOY. M. Delesse, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce ensuite quatre présentations, DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. le ministre de la justice, Journal des sa¬ vants, janvier 1852; in-/i. De la part de M. Boutiot, Études sur le forage projeté d'un puits artésien a Troyes. (Extr. des Mém. de ta Soc. acad. de P Aube)-, in -8, 56 p., 2 pl. Troyes, 1852, chez Bouquot. De la part de M. J. -B. Dahnas, La Cosmogonie et la Géo¬ logie basées sur les faits physiques, astronomiques et géolo¬ giques qui ont été constatés et admis par les savants du siècle, et leur comparaison avec la formation des eieux et de la terre selon la Genèse; in-8, 213 p., 9 pl. Lyon, 1852, chez Louis Perrin. De la part de M. Delesse, Mémoires sur la constitution mi¬ néralogique et chimique des roches des Fosges (Extr, des Ann. des mines. A® sér., toin. XVlll, 1850) -, in-8, p. 309 à 356. De la part de M. Lcymerie, Note sur le plan en relief des Pyrénées delà Haute-Garonne entrepris par M . Lezat . des Mém. de C Acad, des sc. de Toulouse) ; in-8, 7 p. Tou¬ louse, 1851, chez Douladoure. Aole sur un Aniracotherium magnum découvert a Moissac {Tarn-et -Garonne), et sur Page géologique de cette partie du 20/i SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. bassin sous-pyrénéen (Extr. des Mém, de V Acad, des sc. de Toulouse) -^ in-8, 7 p, Toulouse, 1851, chez Douladoure. Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences , 1852, Ier sem., n°» 5 et 65 in-/i. L'Institut, 1852, no* Qlxh et 945; in-4. Annuaire de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Paris, 1852; in-4. Bulletin de la Société des sciences, belles-lettres et arts du^^ dép. du y ar, xix' année. N» 2. Toulon, 1851, chez Aurel. Sitzungsberichte, etc. (Bulletin des séances de l’Académie^ impériale des sciences de Vienne. Classe des sciences mathô- * matiques et naturelles), année 1851, vol. VII, l*ret 2ecah., n°s 6 et 7 ; in-8. Aeues Jahrhuch, élc. (Nouvel annuaire de minéralogie, de * géognosie et de géologie, de MM. Leonhard et Bronn); année 1851, 7« cah . ; année 1852, l'r cah. ; in-8. The Athenœum, 1852, n®» 1267 et 1268; in-4. SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852 205 Compte des recettes et des dépenses effectuées pendant Vannée 1851 pour la Société géologique de France, présenté par M. Ed. de Brimont, trésorier. RECETTE. désignation dei ‘‘^•pîlrc» de U reerttr. I Produit! ordinaire! de! réception!. . • t*. Produit! citi aord. I dc! réception!. . | Produit! deepubli-l cation! . < $ 4- Recette! diterer!. NATURE DES RECETTES. J 5» Solde du compte précédent . 16 Orolis d'cnirée et de diplôme. . . . S de l'année courante. . de! année» précédcDlc! anticipée! . Uotiraliun! une Toin paj'éea. ..... I; de Bulletin» . . . \ de Mviiiüirr! . . . . Vente < de eitrle» eolnriée» . i de ITIiüoire dey progrè» de \ la géologie . Ariéra;;e! denetilea »ur l'Elal, Allocation dr M. le ministre de l'in* etruclion publique . Recctlei inipréTiie*. . . . . Rembonrseinenl de frai» de m.'indul!, Receiir» extraordinaire! lelalifr! au Bulletin . . Totaux dr» rrcriie!. . . . Reliquat en cai»«fl au Si décembre 1H50 . Totaux de la recette et du reliqu.it en caiise. . . . . neciTTX! prcTues au budget. aiCITTKl eflfectuée!.* Q 0 fl B «> a *A a < à .2 s 0 'i P 500 620 B 120 • B B 8,500 8,350 ! » B 160 B 1,500 1,690 • 190 • » B 300 3’iO • 20 » 1 a 6tl0 1,200 » 600 B • » 000 1,171 50 571 50 » » 1.000 663 • B » 337 » 20 12 » » » 8 ! 1.300 1 2.54A 35 1,241 35 e B 1,585 1.624 » 39 • • » 32 » S5 50 53 50 B ■ 1,000 • 1,000 B B B • lUü > 21 50 • 78 50 25 a » • ■ B 25 • 50 • • ■ • ! 50 a 17,112 • 19,291 85 2,838 35 658 50 1,759 C5 1,7,59 65 18,871 65 21,051 50 COMPARAISON. La Recette présumée était cIc . . . 18,871 65 La Recette effectuée est de . . . 21 ,o5 1 5o 11 J a augmeutatioD de Recette de., . 2, 17g 85 206 8ÎANCK DU 16 FÉVRIER 1852. DKPEXSE. DÉPBKSEB prévues au budget. DÉPENSRS eflecluées. D .S B 1 SCI 0 < d 0 0 a 'b Q 1,800 • 1,800 s S B 300 ■ 300 t 1 1 B • 200 1 200 s • B 1 B 800 s 800 s s • X 100 S 100 ■ t a t 1.250 • 1,280 75 30 75 ■ 500 s 509 55 9 55 B B 200 • 228 45 28 B B 200 s 157 s t • 43 B 150 B 181 » 31 • B 150 » 10 CO • 139 40 100 • 160 50 60 50 ■ 600 • 670 30 70 30 1 60 ■ 13 t a 37 1 5,000 ■ 5,261 50 261 50 1 1.000 B 891 35 s • 108 65 3.^00 ■ 2.742 55 • 657 45 2,000 ■ 1,.500 s • • 500 B 130 S 116 25 • B 33 75 25 1 5 75 B B 19 25 700 B 1,174 60 A74 60 , 100 1 15 50 » 84 5« 18,775 S 18,118 65 966 65 1,623 s DÉSIGNATION deii cliapi Ivei de la dépense. $ I. Personnel. g 2, Frmsde logement § Frais de bureau. , S Encaissements, . . S 5. Matériel. . . . • . i 1*2 ' 13 U g G. Publications §7. Piacetneiil de capi taux ...... g népensea imprér. (U 13 16 i 18 .i \ 19 NATURE DES DÉPENSES. I sou Iraiieineni. .... Agent I iraianx auxiliaires. . . f graliflcaiions* .... « Garçon de bureau î *** ,^n^*** * ^ ( graiiucation Loyer, coniribulîons, assuranres. CliaulTagc, éclairage, ...... Dépenses diverses . Ports de lelirca. ......... Impressions d’avis, circulaires • • Cbange ei litubre de mandais. . Mobilier, Dibliothéque. Collections . . r.»ll.lin ! • • I port . Histoire des progrès de bi géolo| iacliat d'cxriiipl.-iires. dépensessuppli’-meota cartes coloriées . . Achat de Aentet sur l'Eiüt (pla ment des cotisations à vie;, . . Avances remboursables* . . » . COMPARAISON. La Dépense présumée était de . 18,775 a La Dépense effectuée est de . 18,118 65 Il J a une diminution de . 656 35 RÉSULTAT GÉNÉRAL ET SITUATION AU 31 DÉCEMBRE 1851. La Recette totale étant de. . . . si,o5i- 5o Et la Dépense totale étant de . 18,118 65 11 reste eu caisse audit jour . . . . SjgSa 85 SÉANCE DU l(î FÉVRIEn 1852. 207 MOUVEMF.NT DES COTISATIONS UNE FOIS PAYÉES ET DES PLACE¬ MENTS DE CAPITAUX. noMBnn DES COTISATIONS. VAtEÜBS. ( anléneuremcnt à Recolle j 86 fr. c, 35,800 U (pendant l’année i85i..... 4 1,200 » Totaux . 90 27,000 » LfcgsRoberlou . j la.Goo » Total cli's capitaux encaissés . j Sg.Coo » PI.ACEMEKTS EN RENTES. 1,585 fr. de renies 5 ojo acquises an- fr. e. téricurcmcnl à i85i... 37,83g 70 53 fr. de rentes 3 0/0 acquises antérieurement à i85i. 495 n 61 fr. do renies 3 ojo acquises pendant i85i.,. . 1.174 60 y^g.Sog 3o 1,678 fr. de rentes. — Excédant de la recette sur la dépense . go 70 MOUVEMENT DES ENTRÉES ET DES SORTIES DES MEMBRES. Au .31 décembre 18B0, les membres maintenus sur les listes officielles comme devant contribuer aux dépenses de 1851 s'élevaient au nombre de 503, dont; 421 membres payant cotisation annuelle "j . 82 membres à vie . jci . . Les réceptions, du 1" janvier au 31 décembre 1851 , sont montées à . En plus, 4 nouveaux membres à vie . . . . . Total. . . . A déduire pour cause de décès, démissions et radiations. Le nombre des membres inscrits sur les registres au janvier 1852, s'élève à . 503 37 4 544 59 (1) 485 (M Dans ce chiffre de se treuvent compris, outre les de'cès, des démissionnaires de 1849 et 1850 qui n’onl donne avis officiel de leur démission qu’uprès avoir reçu cinq ou six lettres de rappel pour cotisations arriérées. 208 SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. M. Viquesnel, rapporteur de la commission des comptes, lit le rapport suivant : [{apport sur la gestion du trésorier pendant l'année 1851. Messieurs , J’ai l’honneur de vous présenter le rapport de la commission chargée de vérifier les comptes du trésorier, et qui se com¬ pose de MM. Damour, Hébert et moi. RECETTE. La recette s’est élevée à 19,291 Cr. 85 c. ; iv quoi il faut ajouter un reliquat en caisse de 1,759 fr. 65 c. ; total: 21,051 fr. 50 c. Elle avait été portée au budget ])our une somme totale de 18,871 fr. 65 c. La recette effectuée présente donc, sur les prévisions, une augmentation de 2,179 fr. 85 c. Notre dernier rapport (voyez Bulletin, t.VIH, p. 223 et suiv.) renferme des considérations qui ont pour but de mettre en regard les recettes actuelles et les recettes des années précé¬ dentes. Chacun de nous peut, en se reportant à ce document, apprécier la cause et l’importance des modifications amenées par différentes circonstances. Nous nous contenterons de pré¬ senter ici les trois rapprochements suivants ; 1° La recette totale de 1851 dépasse de 980 fr. 05 c. celle de 1850 5 mais si l’on fait abstraction des reliquats en caisse provenant des exercices précédents, on trouve que la recette effectuée l’année dernière offre une diminution de 212 fr. 55 c. sur celle de 1850. Cet abaissement relatif perd toute impor¬ tance, si l’on rélléchit que les cotisations arriérées ne sont montées qu’à 1,690 fr., tandis qu’en 1850 elles ont atteint le chiffre énorme et tout à fait exceptionnel de 3,930 fr. 2“ Les deux articles intitulés : cotisations de l’année cou-i rante et cotisations anticipées, ont produit ensemble, de 1845 à 1847, une rentrée moyenne de 10,500 fr. Les mêmes articles se sont élevés, en 1850, à 8,285 fr.5 en 1851, à 8,060 fr. 30 Le nombre des réceptions a été de 23 en 1848; de 22 en 1849: de 32 en 1850. Il s’est élevé l’année dernière à 43 ; SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. 209 par consùquent il a atteint la niovenne des exercices antérieurs k 1848. Ces rapprochements nous autorisent à dire que la Société tend à remonter au degré de prospérité où elle était parvenue à la fin de 1847. §§ I et II. Produits ordinaires et extraordinaires des réceptions. Sur les cinq articles dont se composent ces deux paragraphes, quatre articles offrent une augmentation ; un seul a subi une diminution. Les augmentations portent sur les articles sui¬ vants : Art. 1®*". Droits d'entrée et de diplôme. . . 120 fr. Art. 3. Cotisations arriérées . 190 Art. 4. Cotisations anticipées . 20 Art. 5. Cotisations une fois payées. . . . 600 Total des augmentations. . . 930 fr. A déduire pour diminution : Art. 2. Cotisations de l’année courante. . . 160 fr. Il reste pour augmentation sur les §§ I et II. . 770 fr. Art. l®®. Les réceptions, plus nombreuses qu’on ne l’avait espéré, ont amené l’augmeptation que vous observez. Art. 2, 3, 4 et 5. Deux cotisations une fois payées avaient été prévues au budget. Il en est rentré quatre, dont le montant été placé en renies sur l’État, conformément aux statuts de •a Société. § III. Produit des publications. Deux articles de ce paragraphe ont éprouvé de l’augmenta¬ tion : Art. 6. Vente de Bulletins . 571 fr. 50 c. Art. 9. Vente de P Histoire des progrès de la géologie . 1,244 35 Total des augmentations. . . 1,815 fr. 85 c. Soc. géol.. 2* série, tome IX. 14 210 SP.ANCE DU 11) KÉVniKR 1852. Report. 1,815 l'r. 85 c. Les (leux autres articles ont subi une di- iiiinution ; Art. 7. Vente de Alèmoires. . . fr. 537 | Art. 8. V ente de cartes coloriées. . 8 j ” Il reste pour augmentation sur le § III. 1,470 fr. 85 c. Art. 6. L augmentation considérable que présente la vente du hiilletin a pour cause l’écoulement inusité de jdusieurs col¬ lections complètes de la première série, qui s’est opéré par la voie des libraires. Les achats faits par les membres ne figurent dans la recette que pour une somme de 155. fr. ; tandis qu'en 1850 ils avaient produit une rentrée do 258 fr. Art. 7 et S. Le retard involontaire, apporté à la jniblication do la deuxième |)artie du t(jme IV des AJernoires , n’a pas per¬ mis de vendre le nombre d’exemplaires qui avait servi de liase aux évaluations du budget 5 il est vrai que la même cause a réduit de 500 fr. la somme votée pour les achats d’exemplaires. La diminution de la recette se trouve donc compensée par une diminution de dépense relative aux Mémoires. Art. 0. L augmentation de 1 ,244 fr. 35 c. que vous observez sui la vente de l Histoire des propres de la ^colo^ie attestcï le succès mérité (|u obtient partout cet important ouvrage. La vente de 1 exercice expiré porte sur 562 exemplaires; elle a produit 2,544 fr. 35 c., savoir : 12 exempl. vendus aux T. 1". ■ 1 T. II. 2° part- A reporter, i membres. fr. 60 » i 50 exempl. vendus aux l 351 » libraires. . . 291 » ) 31 exempl. vendus aux membres. 77 50 i 71 exempl. vendus aux ) 345 25 libraires. . . 267 75 ) 45 exempl. vendus aux membres. . . 112 50/ 80 exempl. vendus aux ( 433 50 libraires . . 321 » ] 289 fr. 1,129 75 SÉANCE DU If) FÉVniEtl 1852. Beport. 289 !163 excnipl. vendus aux membres. 110 exempl. vendus aux \ libraires. 211 l'r. 1,129 75 ■\ ” jl,/jl/i60 589 (30 y 562 exempl. ayant produit fr. 2,5/i/i 35 La vente de 18Zi7 à 1850 comprend 76/i exemplaires, plus 2 exemplaires du tome III pay)^ avant sa publication ; ensemble 76(5 exemplaires. Elle a fourni une recette de 2,839 fr. Si l’on y ajoute celle du dernier exercice , on trouve que la vente totale monte à 1,328 exemplaires, ayant produit une somme de 5,383 fr. 25 c., et se compose de la manière suivante ; Ie>’. . . 1 46 exempl. vendus aux membres. fr. 230 » 1 169 exempl. vendus aux i libraires. 1, 1 3(5 )) / [ '285 exempl. vendus aux \ 1 1 membres. . 712 50 f l”part.' ) 161 exempl. vendus aux i \ 1 il] libraires. . . 659 75; '253 exempl. vendus aux 1 \2' parl.< 1 membres. . . 632 50 ( 1 139 exempl. vendus aux i ^ libraires. 588 » ) III. . . 165 exempl. vendus aux membres. 835 » ) 1 110 exempl. vendus aux ( , libraires. 589 50 ) 1,366 » 1,372 25 1,220 50 1,424 50 1,328 exempl. ayant produit fr. 5,383 25 Les allocations ministérielles s’élèvent ù 6,000 fr. ; mais l’allocation du dernier exercice doit être considérée comme applicable à la publi¬ cation du tome IV (fui devait paraître vers la fin de l’amiée. Il reste 5,000 fr. relatifs au trois premiers volumes, ci . fr. 5,000 » Total de la recette. . . . fi-. 10,383 25 215 SÉANCE DU 16 FÊVniEU 1852. Beport. l'r. 10,383 2§ La dépense occasionnée par la publication des trois premiers volumes (voir l’art. 16 de la dé- pense du présent rapport) monte à . fr. 12,587 35 Difl'érence. . . fr. 2,204 10 La dépense payée ü valoir sur la publication du tome IV (voir l’art. 16 de la dépense du pré¬ cédent rapport) est de. . . . fr. 1,214 25 A déduire : 1° Allocation ministérielle de 1851 . fr. 1,000' 2“ Vente faite en 1850 de ( ^ q2q 2 exemplaires des tomes IV ( et V non encore publiés, fr, 20 y S Différence. . . 194 25 194 25 Découvert de la Société au 31 décembre dernier. 2,398 35 La totalité des dons faits par la Société s’élève à 483 exem¬ plaires , savoir : IA des membres qui ont acquitté la y cotisation de 1847 . 334 >374 exempl. A des sociétés savantes. . . . 40/ 1 1''® part. A dessociétés savantes. .40) ( 2® part. A des sociétés savantes. . 34 ) extimp . T. III. . A des sociétés savantes . 35 exempl, 'lotal des dons au 31 décembre dernier. 483 exempl. o: § IV et § V. Becettes diverses et solde du compte précédent. ■d Les sept articles qui composent ces deux paragraphes pré-; sentent des différences insignifiantes , qui se balancent par uné diminution de 61 fr. Bésumé de la recette, ID! .-lŒ!-. '03 En définitive, les augmentations de la recette, s’élevant à 2,838 fr. 35 c., portent principalement sur les cotisations une SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1652. 213 fois payées, sur la vente du Bulletin et sur la vente de l'Histoire des progrès de la géologie. Les diminutions, mon¬ tant à 658 fr, 50 c., proviennent en grande partie de la vente de Mémoires. tj I. ® DÉPENSE. La dépense totale a été prévue au budget pour 18,775 fr. ; elle ne s’est élevée en réalité qu’à 18,118 fr. 65 c. Diminu¬ tion ; 656 fr. 35 c. § I, § II et § III. Personnel, frais de logement et frais de bureau. Les différences, en plus et en moins, relatives à ces trois para¬ graphes, se traduisent par un augmentation de 56 fr. 75 c. sur les prévisions du budget. Nous signalons avec plaisir l’habitude que contractent tous les membres d’affranchir les lettres qu’ils adressent à la Société • l’économie résultant de cette habitude laisse une plus forte somme applicable à nos diverses publications. § IV. Hncaissements. Art. 10. La généralisation du mode de recouvrement actuel¬ lement en usage a produit la diminution de 139 fr. 40 c. que vous observez sur cet article. Nos collègues résidant hors de Paris, soit en France, soit à l’étranger, adressent aujourd’hui directement au trésorier, et sans frais pour la Société , leurs cotisations annuelles. Ils ont compris qu’en entrant dans cette nouvelle voie, ils permettent à la Société de consacrer aux pu- l>lications la somme assez importante qui, autrefois, était em¬ ployée, sans aucun profit pour la science, à payer des frais d’en¬ caissement (1). ^ (') Les membres résidant à l’étranger sont priés d’envoyer au tré¬ sorier des mandats pris chez des banquiers; les membres qui habitent en france sont priés d’adresser des mandats pris, soit à la poste, soit Sgez les receveurs généraux, ou chez des banquiers. j, SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. 21 Ü § V. Matériel. Deux articles de ce paragraphe ont éprouvé une augmenta¬ tion : le dernier a subi une diminution. En définitive, les dé¬ penses du matériel ont dépassé de 93 fr. 80 c. les prévisions du budget. Art. 11, 12 et 13. Nous n’avons aucune observation à faire sur le mobilier ni sur les collections. Nous nous contentons de fixer votre attention sur les dépenses entreprises dans l’intérét de la conservation de notre précieuse bibliothèque. Depuis long¬ temps on sentait la nécessité de réunir en album ou de faire coller sur toile notre collection de cartes, et de faire car¬ tonner ou relier un grand nombre de brochures et d’ouvrages importants. Plus heureux que ses devanciers, l’archiviste ac¬ tuel a pu commencer cette mesure devenue bien urgente; il est à désirer que l’état de nos finances lui permette de la mener à bonne fin, pendant le coivrs de ses fonctions. § VI. Publications. Sur les six articles dont ce paragraphe se compose, cinq sont restés au-dessous des prévisions; un seul les a dépassées. Les diminutions portent sur les articles suivants : Art. 15. Port du Bulletin . Art. 16. Histoire des progrès delà géologie. Art. 17. Mémoires (achat d'exemplaires'). Art. 18. Mémoires [dépenses supplément.). Art. 19. Mémoires (cartes coloriées). . Ensemble. A déduire pour augmentation : GO O fr. 65 c. 657 45 500 )) 33 75 19 25 1,319 fr. 10 c. Art. l/l. Bulletin . 261 fr. 50 c. Il reste pour diminution sur le § VI. . 1,057 fr. 60 c. Art. 1/i. Nous vous avons signalé l’année dernière l’exten¬ sion insolite donnée aux frais do cartes, planches et gravures sur bois qui accompagnent le Bulletin, Ces objets qui, suivant les circonstances, ne figurent dans les évaluations de dépens SÉANCE l>U ici EÉVniKIl 1852. 215 du Bidlelin que pour une somme de 500 à 700 fr., c’cst-5 dire pour la dixiéme |)arlie de la dépense lolale, sont montés en 1850 à 1,146 fr., et l’année dernière à 1,279 fr. 75 c. La planche représentant la vue du grand Ârarat, par exemple, a coûté 252 fr. 10 c. Ce genre de dépense se compose de la ma¬ nière suivante : l® Gravures de planches . 307 fr. 85 c. 2° Papier et tirage . 656 90 3° Gravures sur hois intercalées dans le texte et tirées en même temps. . 315 » Total des planches et gravures. . . . 1,279 fr. 75 c. Les gravures ajoutent sans doute beaucoup d’intérêt aux com¬ munications, et les auteurs trouveront toujours la commission du Bulletin et le secrétaire disposés à contribuer à l’illustra¬ tion de leurs travaux dans des j)roportions en rapport avec l’état de nos finances , mais ils no peuvent pas espérer (jue la Société SC montrera aussi libérale, lorsque les communications reprendront l’importance qu’elles avaient les années précé¬ dentes. Si l’on contractait l’habitude de dépasser les prévisions du budget, on se verrait exposé, ii la lin de l’année, à ne pouvoir pas publier une partie des matériaux présentés dans les dernières séances. Nous avons fait connaître, dans notre dernier rapport, les l’éclamations qui se sont élevées à l’occasion de la publication du Bulletin; en môme temps nous avons mentionné l’empres¬ sement de votre dernier secrétaire à mettre au courant les volumes arriérés. Avant de sortir d’exercice, ce fonctionnaire a terminé depuis longtemps le tome Vil ; il a publié, à l’excep¬ tion d’une demi-feuille, qui vous sera prochainement distribuée, la totalité des séances ordinaires composant le tome VIII et le commencement du tome IX. Son successeur attend, pour achever le tome Vlll, le procès-verbal de la séance extraordi¬ naire tenue en septendire dernier h Dijon , qui no lui est pas encore parvenu. Le retard que peut éprouver la publication de ce procès-verbal ne saurait lui étn; attribué. Art, 15. L’ajournement de communications faites en juin, demandé par leurs auteurs , a réduit le nombre de feuilles à 210 SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. expédier, et occasionné une diminution de frais do port du Bulletin. Art. 16. La gravure et le coloriage des planches jointes au tome IV de {'Histoire des progrès de la géologie ont reporté au mois de janvier la publication de ce volume, qui devait paraître à la fin de novembre ou au commencement de décembre. De là vient la diminution que vous observez sur cet article. Nous avons établi plus haut le résultat de la recette prove¬ nant de la vente de l’important ouvrage de M. d’Archiac -, nous croyons devoir suivre la mémo marche pour la dépense. La dépense faite l’année dernière monte à 2,7/12 fr. 55 c., et concerne les volumes suivants : Tome I®'' . fr. 26 » 1 Tome III . 1 ,502 30 2,7/12 fr. 55 c. Tome IV . 1,21/1 25) En réunissant cette somme à celle des exercices précédents, on arrive aux résultats suivants : Tomes I et II. . . . fr. 8,612 25 1^2 ^87 fr. 35 c. TomelII . 3,975 10 ( Tome IV . 1,214 25 Total de la dépense au 31 décembre dernier. . 13,801 fr. 60 c. Il nous reste prés de 2,000 fr. à payer pour solder le tome IV ; ce qui portera le prix cofitant des quatre volumes publiés jusqu’à ce jour, à environ 15,800 fr. Nous avons dit précédemment que la totalité de la recette s’élevait, au 31 dé¬ cembre dernier, à 11,403 fr. 25 c., et qu’à la môme époque la Société se trouvait à découvert seulement de 2,398 fr. 35 c. Nos avances monteraient environ à 4,400 fr., si la publica¬ tion du tome IV avait eu lieu avant la tin de l’année dernière. Art. 17, 18 et 19. Ainsi que nous l’avons déjà fait observer à l’article 7 de la recette, la diminution que présentent les achats d'exemplaires des Mémoires résulte du retard apporté à la publication de la première partie du tome IV. • v,' ^ PM'ér. ii)i; SÉANCE DU 16 FÉVUIER 1852. 217 ^ vil. Placement de capitaux. Art. 20. La somme prévue au budget pour achat de rente sur VEtnt représentait le placement de deux cotisations une fois payées. Il en est rentré quatre; de là vient l’augmentation de hlh fr. 60 c. que présente cet article. Parmi les 90 membres qui ont acquitté ce genre de cotisa¬ tion, huit sont aujourd’hui décédés. § VIII. Dépenses imprévues. Art. 21. Les avances accidentelles que la Société est appelée quelquefois à faire figurent, lorsque vient le remboursement, à l’article 15 de la recette. Elles offrent une diminution de 8/i fr. 50 c. Bésumé de la dépense. En définitive, les augmentations s’élevant ensemble à 966, 65 c., portent principalement sur le Bulletin et les placements de capitaux; et les diminutions, montant à 1,623 fr., concer¬ nent en grande partie les encaissements , le port du Bulletin, V Histoire des progrès de la géologie et les Mémoires. CONCLUSIONS. Notre dernier rapport vous signalait une grande amélioration dans la position financière de la Société. Vous venez de voir que celte amélioration a fait de nouveaux progrès pendant le cours du dernier exercice. Le reli(|uat existant en caisse au 31 décembre dernier, et montant à 2,932 fr. 85 c., est plus que suffisant pour solder les dépenses du tome IV de V Histoire des progrès de la géologie; une partie de celte somme restera disponible pour contribuer aux publications de l’exercice où nous venons d’entrer. L’actif de la Société vous est trop bien connu pour qu’il soit nécessaire d’en tracer ici le tableau. Nous nous contenterons de vous rappeler qu’elle possède 1,678 fr. de'rentes sur l’État, un grand nombre de volumes de publications iliverses qui pro- 218 SÉANCE I)U 16 FÉVRIER 1852. (luisent chaque année une recette importante; enlin une biblio¬ thèque dont les précieux documents vous seront conservés par des mesures sagement dirigées. Avant do terminer ce rapport nous vous proposons, messieurs, de voter des remerciements à M. Ed. de Brimont, dont les fonc¬ tions de trésorier sont arrivées à leur terme. Il a pris la gestion de vos affaires dans un moment difficile, il les a dirigées avec zélé, intelligence et beaucoup de prudence; il a puissamment contribué à obtenir les heureux résultats (jue nous vous avons signalés. Nous rccx)nnaissons do plus que les comptes et les pièces à l’appui, parfaitement en régie, ont (Hé déposés au secrétariat; et nous vous proposons de lui en donner décharge. Nous devons encore déclarer que votre agent continue à mériter le juste tribut d’éloges que nous lui avons payé l’année dernière sur la manière dont il remplissait ses fonctions. Auguste Viquesnel , rapporteur, A. Damour, E. Hébert. Après la lecture de ce rapport, M. le président adresse, au nom de la Société, des remerciements ii M. Ruinart de Bri¬ mont ainsi qu’il M. Viquesnel. M. Boutiot adresse à la Société une brochure intitulée: Etudes sur le forage projeté d'un puits artésien a Troyes. M. Boutiot demande en outre qu’une commission , formée de membres de la Société, soit chargée de faire, au nom de la Société géologique, un rapport sur ce projet do forage. M. Delesse lait observer (;ue la S(Jci(Hé g(H)logique n’a pas tous les éléments nécessaires pour traiter une question industiielle de cette importance, et qu’en consé(juence il y au¬ rait de graves inconvénients à ce qu’elle prit la responsabilité d’un avis. La Société, consultée par M. le président, décide qu’il n’y a pas lieu de donner suite à la demande de ]\I. Boutiot. M. Boubéri et M. Laurent proposent à la Société d’émettre des avis sur les questions industrielles. Cette proposition n’est pas adoptf'e par la Société; mais plusieurs membres font remarquer (jue rien ne s’oppose d’ail- SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. 219 leurs à ce que des membres de la Société géologique donnent des avis individuels dont ils conserveront seuls la responsabilité. Dans son travail intitulé ; Études sur fe forage projeté d’un puits artésien h M. Boutiol donne la coupe ci-dessous, qui serait faite par un plan passant par Trojes et dans la direc¬ tion du S.-E. au N.-E. lerr, lert. du bassin de Paris, craie. grès verls, gaiill, ou groen sand, sables el argiles bigarrés ou néoco> miens. e calcaire h spntangues ou néocomien. / terrain jurassique. Etage porllandlen. g terr. jurassiq. Eloge kimmetidgieu. nn niveau üe la mer. Les conclusions de son travail sont les suivantes : Nous concluons : 1® Que nous n’avons reconnu pour un puits artésien aucune chance de succès dans la craie-, 2® Que, dans les grés verts, à une profondeur qui peut varier entre 160 et 200 métrés, on devra rencontrer une première nappe, qui donnera une colonne d’eau d’une certaine puissance, mais peut-être insuflisante pour satisfaire aux besoins de la ville de Troyes; 3® Que, dans les sables néocomiens, 5 une profondeur do 200 5 250 mètres environ, l’eau devra être plus abondante et d’un jet plus jiuissant que dans les grés verts; /i° Que , si les deux nappes des terrains déjà atteints par la sonde ne suffisent pas, le niveau du calcaire à spatangues, isolé 220 SÉANCE DU lü FÊVKIEK 1852. OU réuni à celui des couches jurassiques supérieures donnera, à une profondeur qui ne devra pas dépasser 300 mètres, un jet puissant et d’un produit abondant. M. Clément Mullet jjrésente à ce sujet les observations suivantes : Tout en me réservant de discuter plus tard » t plus largement le mémoire et les conclusions de M. Boutiot, je me contenterai pour le moment de dire que je ne puis partager enticiement ses conclusions. Ayant déjà discuté les chances de réussite du forage d’un puits artésien à Troyes, je déclare m’en référera mon travail où j’ai établi que la couclie aquifère du grès vert suflirait à elle seule pour fournir à la ville de Troyes une eau almndantc. Je crois donc inutile d’aller plus bas chercher une couche aquifère, qui se trouverait sans doute aussi, mais à des profondeurs plus grandes que celles indiquées par M. Boutiot, puisque le plus généralement et surtout à Vendeuvre, point sur lequel s’appuie M. Boutiot, le calcaire a spatangues repose sans intermédiaire sur le calcaire jurassique, et que les sources de la Borse, autre puissant argument de M. Boutiot, s’élèvent par une faille bien clairement établie par¬ la disposition des couches. D’où il résulte que les eaux de ces sources seraient ceUcs recueillies par les couches kimmeriilgicnnes qui viendraient s’épancher par le jour que leur ouvre la faille. Ainsi le sondage ue devrait pas s’arrêter au terrain jurassique, mais il devrait encore y plonger jusqu’aux argiles de kimmeridge ce qui augmenterait singulièrement la dépense sans utilité. La preuve que CCS e.aux viennent d’im réservoir profond .se lire encore de l’élévation de leur température au-dessus de celle des eaux des sources environnantes. AI. Boutiot, qui s’est cru dis])ensé de citer mon travail et de le discuter, aurnit dû se rappeler qu’il m’avait Ini-mèmc fourni des documents sur l’allure des eaux à Vendeuvre et sur leur température, ainsi que je l’ai dit du reste dans mou rapport sur une notice de Al. Collet sur les eaux souterraines du département de l’Aube, imprimé tlans les mémoires de la Société académique de l’Aube pour l'année 18ù8. .l’ai dit plus haut que le calcaire néoeom'ieu reposait immédia¬ tement sur le jwrtlandien dans le b.as de A'endeuvre, parce que, dans les jiarties plus élevées, on trouve entre les deux calcaires des sables et arg’des caractérisés, entre autres au Magnyfoiu-hon,par ris>qg;7Y//u/e/ywy/u'A, ainsi que je l’avais constaté veis 1831 avec AI. Aliehelinet jdustard avec Al. Leymerie. sfANriî nu i '} FÉVRiun 1852. 221 M. Delesse, secrétaire, lit la notice suivante, qui lui a été transmise pai M. Ébelmen, et qui est relative aux observations de M. Dclanoüe. [Voir Bulletin, 2« sér., t. IX, p. 159.) Les observations de]\J. Delanoüe ne portent que sur un seul point du travail que j ai présenté le 22 décembre dernier à l’Aca» demie des sciences, .Te regrette de n’avoir pas été présent à la séance de la Société pour y répondre. Si mon mémoire, dont un extrait seulement a elé inséré dans les comptes rendus, eût été publié en totalité, je crois qu’il aurait résolu, d’une manière satis¬ faisante, les objections faites par M. Delanoüe. Je demande donc la permission tl’indiqiier ici avec quelques détails, les conditions de mon expérience. n y a bien longtemps efl’eclivcment qu’on a remarqué les colo¬ rions variées que présentent les calcaires jurassiques dans l’éten- ue d une même couche. J’ai cliercbé dans divers auteurs, et notamment dans le tome II de l’explication de la carte géologique de la France, si on avait donné une exjilication de la disposition lenticulaire si fréqneiile que présentent les parties bleues au mi¬ lieu du fond jaumkre de la roche. Je n’ai trouvé nulle part la raison de ce frit , telle que je l’ai donnée. Mais j’admettrai bien volontiers qu’elle a dû se présenter depuis longtemps û l’esprit des personnes cjui ont examiné les roelies. Voyons maintenant à quelle cause il faut attribuer la coloration bleue. J ai dit dans mon mémoire que mes expériences n’avaient été faites , jusqu’à présent, que sur le calcaire bleu du corn-brash. J en ai examiné deux échantillons, l’un du territoire de Besançon, I autre des carrières de lîaiime-lcs-Dames. La coloration bleue que ces calcaires présentent est tellement semblable à celle qu’on observe dans une foule d’autres couches calcaires, qu’il me paraît extrêmement probable que la coloration est produite dans tous les cas par la même matière. J’ai cliercbé à l’isoler de la manière suivante ; Si l’on traite un morceau de calcaire bleu par l’acide cbloiby- drique étendu et froid, on dûssont tonte la partie calcaire et l’on «oie un limon noir qn’d est facile de recueillir. Qn le jette sur un tie, on le lave avec soin et on le dessèche. L’acide carbonique qui se dég.age pendant la dissolution du calcaire possède une odeur bitumineuse très prononcée, mais il ne contient pas de traces d’acide sulfbydrique. ‘ ' ■ 222 SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. Le rendu noir l'orme les 2/100 du poids du calcaire, .l’ai cru d’abord qu’il renfermait une matière organique combustible, analogue aux bitumes secs. 11 est amorplie et inaltérable à l’air. C’est en l’examinant de plus près que j’ai changé d’opinion sur sa nature. Voici les caractères chimiques de cette substance. Elle est inattaquable par l’acide chlorhydrique, même concentré et chaud. L’aeidc nitrique et l’eau régale l’attaquent au contraire assez aisément ; et la liqueur contient du peroxyde de fer et de l’aeide sulfurique. 11 reste comme résidu une matière argileuse très peu colorée. Calcinée dans un tube fermé par un bout, elle donne de l’eau et un sublimé jaune brun reconnaissable , qui est du soufre. La matière qui reste dans le tube est noire. Elle s’attaque aisément par l’acide chlorhydrique .avec dégagement d’acide sulfhydrique. La liqueur rcnliu ine du protochlorure du fer. J’ai analysé la substance noire eu la traitant par le nitre et la potasse pure au creuset d’argent , reprenant par l’eau et l’acide chlorhydrique, séparant la silice, puis précipitant l’acide sulfurique par le chlorure de barium. L’excès de baryte ayant été séparé par l’acide sulfurique, j’ai dosé l’alumine, le fer et la magnésie renfer¬ més dans la liqueur par les moyens ordinaires. J’ai admis, pour calculer les résultats de l’analyse, que le soufre était renfermé dans la matière à l’état de bi-sulfure de fer. Le reste du fer a été transformé en peroxyde. Voici les nombres obtenus : Silice . 51,8 Alumine . 21,9 Magnésie . 3,1 Peroxyde de fer . 6,6 Bi-sulfure de fer Eau et matières organiques. . . 6,4 100, Ü La perte par le grillage, d’après cette analyse, devrait être de 9,6 pour 100, si l’on suppose le fer transformé en peroxyde et tout le soufre éliminé. Une expérience directe m’.a donné le nombre 10,2 pour représenter la perte due au grillage. La matière grillée était d’un rouge foncé. La matière noire présente donc la composition d’une argile mélangée de bi-sulfure de fer dans un état de division extrême. Le sublimé de soufre qu’elle donne à la distillation et son inaltérabilité par l’acide chlorhydrique ne per- SÉANCK DU J 6 FÉVRIER 1852. 223 ineltent pas d’y admettre l’existence du pro-tosulfure FÉVRIKR 185'2. due à du charbon très divisé ou à une matière organique noire pouvant disparaître dans l’oxygène à la température ordinaire. Mais j’ai reconnu que la pâte noire se décolorait complétetnent par l’acide chlorhydrique étendu, avec dégagement d’hydrogène sulfuré et qu’elle se comportait coinnie un mélange d’argile avec une petite proportion de sulfure de fer. Le dégagement d’acide carboniqtie qui a lieu dans l’oxygène s’explique du reste très aisément. Le proto-sulfure de fer se change en sulfate et celui-ci réagissant sur le carbonate de chaux contenu dans la pâte (1) en dégage de l’acide carbonique et forme du sulfate de chaux. Il suffit de traces de fer dans l’argile du kaolin pour que la coloration noire se produise avec une grande intensité. M. Delcssc connnuniqiie la note suivante sur une excursion dans laquelle il a observé, avec MM. Lebrun et Carrière, la présence de lambeaux de calcaire dans le grès rouge des environs de Saiut-Dié (Vosges). A partir de l’église de Saint-.lean d’ürmont, la route qui con¬ duit à Saint-l)ié se rlévcloppe en lacets, sur une pente très abrupte ; si l’on quitte cette route pour pénétrer dans le ravin dit la (iombe de la l’ossc, on trouve à une centaine de pas un rocher qui a d’aliord été iléeouvert par le docteur Carrière et qui est formé de bancs calcaires d’une épaisseur de 3 à /i mètres; au- dessous il y a 8 à 10 mètres d’assises de grès ronge, semblables à celles sur lesquelles est bâtie l’église de Saint-Jean d’Ormont, puis Ô“',30 à ü“,60 de grès avec dolomie et enfin du grès rouge dont on ne connaît pas l’épais-scur et qui occupe tout le fond du ravin. De l’autre coté du ravin , les mêmes couches ont été re¬ trouvées , mais leurs épaisseurs sont un peu différentes : ainsi le grès avec dolomie supcrpos(! au grès rouge qui occupe le fond du ravin a 0"',60 ; puis on a 12 à 15 mètres d’assises de grès rouge, au-dessus desquelles.il y a seulement quelques lambeaux isolés de calcaire ayant au plus une épaisseur de 0'",50. Ce calcaire île la Combe de la Fosse est d’un ronge un peu bru¬ nâtre i.'omme toutes les roches du grès rouge. Sa structure est tantôt comp.acte, tantôt sacoh.aroîde : sa cassure est conchoïde. Ou y observe des taches noires ou rouges dues à des infiltrations (I) La pâte de service de Sèvro.ç contient 7 à 8 pour fOO de craie, 225 SÉANClî DU 16 FÉVUIEIl 1852. cl oxy.le cio manya.ièso ou d’oxyde do l'or. Dans ccrlains blocs il y a des voiaes d une sléalito verebitro ejui csl onctueuse au touebeu.' 8üus b; niaitoan d di'jjaao niu^ odeur l'étido et bituniinense. M. Lebrun a fait un essai do ce ealeairo; il a ..onstau'- c,uc (jiainnie dissous dans l’aeido nitiicjue laisse nn résidu oui pèse seulement üs'V,3j et ciui est formé d'arijile ain.si cjiie de t|uarlz. Il contient de la maj-nésie et nn lieu d'oxydes de fer et de manea- nese, mais ce n est cependant pas une dolomie Lorsqu’on revient à Saint-.lean crOrmont en suivant le ruisseau L' ''ors les ])remières maisons un calc-aire cm ■’î"" d'-i vient d’être décrit, mais « est tontelois a /,ü ou .50 mètres jdirs bas : il est d’ailleurs égale- m m re..ouvert par le «res ronge qui forme un escarpement abrupt i s utttitî". sourà »rn I «-m'osef qu’ils sont a peu près borizoïitaux ; cependant la dilFérence de niveau des JHdtque ciu ils sont séparés par une faille. a> O tu. ca 13 S O U O s . O ^ c/3 Fig. 2. — S»nit-Jion d'Oi moîil. , C' Culcaire onta{',ncs le sont encore par la grandeur et la conq)licalion de leurs accidents orograpbi- ques, par les bouleversements très énerj>i((ues, mais en même temps très réguliers, qui ont déterminé leur relief actuel. Depuis les mémorables reeberebes de ID. Klie de lleanmont, c’est la contrée classique où l’on jient (ixer l’époque du soidèvement des Alj)es occidentales, qui a aifncté toute la série des terrains jusqu’à la mollasse inclusivemimt, tandis que le lcriain tertiaire supérieur s’est étendu en nappes borizoutales au pied des chaînes et sni’ les tranebes des eonebes redressées. Les teiiains eonqiosant ces montagnes peuvent être considérés comme bien connus maintenant; dans un tr.ivail récent, j’ai comy)lété leur détermination en faisant connaître le rléveloppcment et les eaiactères qu’y ])résentent les étages sn[)érieurs de la série crétacée, jus(|n’à la craie blanche inclusivement; j’ai en outre tloiuié quelques détails sur le terrain néocomien, si puissant dans ces montagnes, sur le terrain jurassique qui lui sert de base et dont les assises supérieures di.sparaisscnt successivement quand on le suit de l’extérieur à l’intérieur des Alpes. En décrivant les coupes qu’accompagne celte notice, je trouverai plusieurs occa¬ sions de rappeler ces divers résultats. Les coiq)e.s ei-joinlcs ( pl. I ] ont pour but de faire connaître, dans tous ses détails intéressants, la structure straligrapbiqne etorogra- plnque des ebaincs composant le massif de la Grande-Chartreuse. Ce massif a la forme d’un parallélogramme de 0 à 7 lieues de long sur 5 ele large; parallèlement à la direction îles eliaînes, il est compi is entre la vallée de Graisivaudan et les collines tertiaires de Voirouet du Pont-de-Beauvoisin ; perpendiculairement à cette direction il est limité par la gorge du (iuiers-Vif, formant la frou- 227 SÉANCE nu 10 FÉVRIER 1852. tiùic (le la S.iA-oie, et par le cours tic l’Isère, tle Grenoble à Voveppe. Il se compose de crêtes et de dépressions à peu près parallèles, ayant en moyenne la direction N. 2C° E., et qid doivent principalement leur existence à de grandes failles éche¬ lonnées de l’extérieur à l’intérieur des Alpes. Les coupes sont faites à ])eu près perpendiculairement à la direc¬ tion des chaînes, cest-à-dirc suivant des plans dirigés environ de rO.-N.-O. à l’E.-S.-E. Elles ne sont pas rigoureusement paral¬ lèles, parce que, pour les rendre plus intéressantes et plus nettes, j’ai cru devoir les faire passer .soit par les points eulminants, soit par ceux où l’on observe le mieux des afileurcments particuliers, des lambeaux de craie, par exemple ; ou bien parce que j’ai suivi , autant que possible, les coupes naturelles, entre autres celles que présentent les gorges du Guiers-Vif et du Guiers-Mort. Toutefois, une seule de ces coupes s’éloigne notablement de la direction O. 26» N. : c’est la coupe fig. 7, qui est faite suivant un plan di¬ rigé à peu près à l’O. 14° JV. .l’ai apporté dans le tracé de ces profils toute la pvt-cision que comporte l’échelle à laquelle ils sont exécutés. Les distances en projection horizontale ont été prises sur la carte de l’état-major; pour les hauteurs, j’ai pris les cotes portées sur cette carte et j’en ai déterminé d’autres avec le baromètre ; dans plusieurs endroits, au lieu de mesures de hauteurs, j’ai pris des mesures de pentes avec le sextant. L’échelle étant la même (sj|üô) Toi"' bauteui-s et pour les distances en projection horizontale , ces coupes repré¬ sentent aussi tidèlement que possible les lieux auxquels elles se rapportent, sauf l’exagération que l’on donne toujom-s foi-cément certains traits caractéristiques pour les faire plus nettement ressortir, .l’ai exploré pas à pas ces montagnes et notamment tous les lieux par où passent ces coupes; sur tous les points accessibles, je crois pouvoir répondre de la nature et de la position des cou¬ ches; et quanta leurs inflexions souterraines, je crois les avoir figurées avec toute la probabilité dont ce genre do représentation est susceptible. Dans toutes ces coupes , la base de la figure représente le ni¬ veau de la mer et les hauteurs sont cotées à partir de ce niveau , à l’échelle de sirbô- comme les distances en projection horizon¬ tale. D’une coupe à la suivante , la distance est en moyenne de 3 kilomètres; toutefois, pour les coupes ù, 5 et 6, il n’y a guère '[u’un kilomètre d'intervalle de chacune d’elles 5 la suivante. Pour rendre sensible la continuité des accidents orographiques, tels que failles, ploiements, etc...., j’ai disposé ces coupes les unes sous les autres, en les coordonnant à un même axe dirigé N. 26» E., 22S SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852, suivant la dircition iiiôyciuie (k's cliaîncs. lic's cou|)cs 1 à 10 sont traversces par eut axe, ilo telle sorte <|iie les points placés sur cette inèiiie ligne verticale appartiennent sur la carte à une inêine ligne droite dirigée N. 2ü“ Is. Les coupes locales placées en ajipen- dice à la gauche des ligures 1 et 8 n’ont pas pu être coordonnées à l’axe génér al, non plus que la ligure 11, qui représente à peu près le prolongement de lu ligure 10. Par suite de cette disposition, on voit se reiuoduiic dans la série de CCS coupes, à peu près aux luciues distances de l’axe dans toutes, les luènies grands accidents orogiapliiijues qui forment les traits importants de la structure du massif de la (ihartreuse. On aperçoit ainsi la continuité de la grande faille occidentale, qui home à l’L. la plaine des Échelles et de Saint-Laurent-du- Pont, continue dans cette direction jusqu’en face de Voreppe (lig. 0) et de l’autre côté de l'Isère (lig. 11), mettant toujours eu contact, sur toute son étendue, la mollasse d’une part elle ter¬ rain jurassique d’autre part. C’est la meme faille tpti se continue vers le S,, en formant l.i cote orientale des vallons de iMontaud et de llencurel; elle traverse ainsi le déjiartenieut de l’Isère sur une longueur d’environ 12 lieues. Nous la désignerons dans ce qui suit sous le nom àü/iiille de T'oirppc et dans les figures p;ir le signe l’’. Dans une elirectiou à peu près parallèle se présente une autre faille non moins remarquable, F*, que nous appellerons faille de la Graiidc-Cliartrciisc. Vers son extrémité N., son hord élevé montre un afileurement de calcaire oxfonlicn contre lequel sont constamment redressées des couches uéocomicnucs et crétacées fortement bouleversées (lig. 1, 2, 3, It, 5, 0); plus au S., la faille est moins considérable, et son bord élevé est formé par uu abrupt néüconiicn (lig. 7, 8, 9, lü). La craie se rencontre constamment dans les dépressions situées le long de cette ligne de faille ; de plus, dans les vallons de Gorbet (lig. 1), des Molières ( lig. 5) et dans la vallée de Proveysieux (lig, 7, 8, 9, 10), elle est recou¬ verte jiar un dépôt pins ou moins puissant de mollasse, presque toujouis à l’état de tiagelj/uc, de eongloniCL at à cailloux jiarfaite- ment arrondis et fortement cimentés. Un autre grand trait de la conliguration orograpbiquo de cette région est le, grand cirque assez irrégulier qui comprend Saint- Pierre-d’Lntremont et Saint-Pierre-de-Chartrense et qui s’éteiKl vers le S. jusqu’au ,pol ilc Porte. Le centre est formé qiar une. voûte jurassique généralement conqiliquée (lig. 2 à 7), de jiort et d’aiUrc tic laquelle se trouvent redre.ssécs les couches néoooiniennes.) Aux deux extrémités «le, w «éuque, à Éutreiuont-le-,VieH.\;(lig. l)(i et au col tle l’o' tc.. (('g- 8), le soulèvement se transfoRinci eu deux. !■, HlIIOd'. • sÉAN^:ii un J 6 iftviuKK 185'J. failles Idéales Mtrèincineut niaïquécs, mais ]>cii éiciulius en loii- J;iieiir. I>es eouches néocomiemus e( crétiH-ées, rejelées à l'O. de ce firque, fwinciit les evètes eiilininantes du (Îrand-Soiii et du Cliar- niant-Soni ; eoiiiprimées laléralenient avec une [yvandc énergie, ces couches ont epionve les liouleverseinenls les plus cinicnx et les plus co.npliipiés de toute la contrée. l,e souuuct du (hand- Soin ^fîg. h) est forme par une niasse de calcaire iiéocoiuien supé¬ rieur, renversé par-dessus les eouches do la craie; le luèiuc ren¬ versement s’observe tout le long de la j;orgc étroite qui descend du pré de llovines au château d’Iàitremont, et qui est formée par la craie, serree dans le pli étroit du terrain néocomicn (fig. 3). Au chateau clKnlremont, ces parties redressées des couches néoeo- inienncs sont complètement hrisées et se réduisent une iuas.se d’énormes hlocs, occupant une largeur bien moindre que la puis¬ sance réelle du terrain néocomien (fig. 2). Enfin ces ma.sses re¬ dressées et hrisées riisparaisscul tout A fait au N. de Guiers-Vif ; la craie se présente alors en contact immédiat avec le terrain jim rassique dans la vallée d’Eutrcmont-le- Vieux (fig. 1). ^ A l’fi. du grand cirque d’Entrernont et de Saiut-Picrrc-dc- Chaitieusc, entre lui et la vallée de Graisiv.iudan, se trouve sou¬ levée une masse énorme de terrain néocomicn, terminée de tout côte pat des coiquues abruptes. Comme le montre la succession de nos coupes, cette masse offre une largeur variable et des formes diverses. Elle sc tennine au N. ])ar la dent de Gr.anier, nu S. par la dent de Crolles ou Petit-Som ; mais entre ces deux sommets, distants de plus de A lieues, il y a à plusieurs reprises des élargis¬ sements du plateau supérieur, et il présente alors des concavités dont le sol est Ibrmé par le gault et la craie. Tantôt ces dépres¬ sions sont des plis réguliers, en fond de bateau, comme le vallon elevé qui renferme les p.lturages de l’Alpeite et les haherts de bamt-Vincent (fig. 1'; tantôt il y a une faille sur l’un des flânes de la vallée, comme au llaut-du-Senil et A Dellefont (fig. 3 et A), et aussi au pied S. de la dent de Granicr. Une dépression plus L-uriciisc eiu'oro est la gorge de Valfroide (fig. 1) ; on peut sc la '■eprésenter comme une riiptiire profonde, une grande crevasse, du térram néocomicn, dans liiquelle se seraient afl'aiisées les rouehés du gault et tle Ih craie. Repliées sur elles-niéme.S en un Y frès aigu l>ai suite do oct afiaissement, et eomprimées par le.^ dcu.x massifs neocomiens comme entre les nuU-hoires d’un étau, ces éouehe.s otitété bioyées; elles ont prié un aspect inusité, une teinte foncée, 'ma sti Mtirre ; elles ont été en qiielqitfc sévte lami nées nav l'nc énorme pression. 230 SÉA^CK DU 16 FÉVRIER 1852. La grande masse néocomieniie soulevée entre le cirque de la Chartreuse et la vallée de Graisivaudan se termine vers le S. par le point culminant de la dent de Crolles ou lV'tit-8om (Rg. 7). De là à Grenoble, l’escarpement qui horde la vallée de Graisi¬ vaudan n’est plus formé que par la crête jurassique de Saint- Eynard. Toutefois, derrière cette crête surgit encore l'aiguille néoconiienne de Chamechaude, isolée de toutes parts, et le point le plus élevé de tout le massif de la Chartreuse. A mesure que l’on ap])voche de Grenoble, la coupe des accidents compris entre la vallée de Graisivaudan à l’E. et celle de Proveysieux a lü. se resserre et se simplilie de plus en plus ; elle se réduit enlin à la coupe des monts llaehet et Ncron (lig. 10), ilont le premier domine immédiatement Grenoble, Après ce coup d’fcil d’ensemble, je crois devoir donner encore quelques détails particuliers sur chacune des coupes réunies dans CCS deux planches. La coupe lig. 1, dirigée à l'O. 27° N., commence à la Flachère, près Barraux, et aboutit à la partie supérieure du vallon de Eorhet (Savoie) ; elle traverse, comme le montre la ligure, le haut plateau néoeom'ien dans sa partie la plus large et la vallée d’Kntremonl- le-Vieux, à peu près à égale distance d’Épernay et de Saint-Pierre , la où la faille centrale de cette vallée se montre avec le plus île netteté. Contre le bord de cette faille se présente la craie, en con¬ tact avec le terrain jurassique, et la coupe passe à jieu près par le point où l’on peut le mieux étudier la série des couches crétacées de cette localité. La craie se retrouve encore sur cette coupe dans la goree de Yalfroide, ou elle est, comme nous 1 avons dit plus haut, toute bouleversée et en quelque sorte broyée, entre les masses néocomiennes au milieu desquelles elle s est allaissec. Pour compléter cette coupe du côte de l’O., j’y ai joint une coupe parallèle du vallon de Corbet, faite un ])cu jihis au S. , sur le bord de la gorge du Guiers-Vif, où la structure de ce vallon jné- sente quelque intérêt. On y voit commencer la grande faille qui se reproduit dans toutes les coupes suivantes et que nous avons désignée par le nom de jalllc de la Grandc-Chartrcusc. La figure 2 est une coupe parallèle encore aux précédentes et allant de Saiut-Vincent-de-Mercuze à la plaine des Echelles, en suivant, dans la plus grande partie de son étendue, la rive gauche du Guiers-Yif. Elle montre, eu son point le plus élevé, un lam¬ beau de craie et de gault formant le sol du pré de Marcieu, au- dessus de la source du Guiers-Vif. Plus loin, sous le château d’Entremont, on voit ces mêmes terrains comprimés entre le ter¬ rain néocomien sur lequel ils reposent et les masses néocomiennes SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. 2.81 brisées, renversées sur la craie, qui représentent le prolongement de la crête supérieure du Grand-Soin : les couches de la craie, celles de la craie hlauclie surtout, sont ici presque aussi broyées qu’à Valfroide ; cependant j’y ai recueilli plusieurs exemplaires eoin - plets de BclvmnUclla niurroiwia. Dans le vallon de la Ilucbère, sur le cbeinin de Saint-Pierre aux Échelles, cette coupe rencontre encore un lambeau de craie, placé au ])ied de la Jaitlc dv ht Chartreust'. Enfin, suivant toujours le même sentier, sur la rive gauche du Guiers-Vif, la coupe longe la roche néocomienne ilu Frou ; et, en arrivant près du Cliàtelard, on voit le terrain néoco¬ mien reposer sur un aUleurement de calcaire blanc, corallien. Ce calcaire forme ici le bord supérieur de \a. faille dé Voreppe ; contre lui sont redressées verticalement des lauzes à grains verts (craie tuileau) et des couches de mollasse. Celles-ci couvrent tout le pla¬ teau de llcrlan , mais a 1 autre extrémité de ce plateau, sur le bord de la plaine des Echelles , la ineme coupe nous les montre superjiosécs directement aux premières couches de l’étage néoco¬ mien supérieur. Ainsi, à une faible distance, la mollasse repose sur des a.ssises ti ès dilférentes des terrains crétacés. Les coupes suivantes, fig, 3, h et 5, ont la direction O. 26" JN., et s’étendent encore tic la vallée de Graisivaudan à la plaine des Echelles et de Saint-Laurent-du-Pout. Dans la ligure 3 ou voit la coupe de la haute vallée du Haut-du- 8euil, dont le tond est de ganlt avec des lambeaux de craie ; la même structure, avec une plus grande épaisseur de la craie, se remarque au col de liellcfont (fig. k), qui n’est que l’extrémité S. de cette vallée. Nous avons tléjà signalé la structure si remar¬ quable du Grand-Soin (fig. à), le renversement des couches néo¬ comiennes qui en forment l’arcte culminante, et la position de la Craie, recouverte par ces roches renversées, se prolongeant tout le long de la gorge de llovines à Entrcinont (fig. 3). Enfin, sur le bord occidental de la faille de la Grande-Chartreuse, on remarque les redressements tics couches néocomicnnes supérieures, et même, au pré d’Aliénard, un alUeuremcnt local des marnes à Spatangues, tlont il n’est pas très facile de se rendre compte, puis le gault et la craie, en couches bouleversées à l’E., mais reposant nettement à rO. sur le terrain néocomicn. I,a craie forme ici une bande continue, depuis le haut du vallon de la Ilucbère (fig. 3) juseju’au bord du la gorge du Guiers-IVJort (lig. 6) ; dans la coupe fig. 5, on la voit pliée en V dans le vallon des IMolièrcs et recouverte par un lambeau de mollasse. La même ligure 5 nous montre la mollasse à un niveau bien infé¬ rieur, sur le bord du Guiers-Mort, entre Fourvoiric et Saint- 232 SÉANCK DU 10 KÉVRIEII 1852. Laurent-du-Pon(. C’est une des loraliti's citées par P. Élie- de Beaumont pour étal)lir l’époque du soulèvement des Alpes ooci- dentales; on y voit en eliet très bien les poudingucs du terrain tertiaire supérieur, en n ippes horizontales, reposer sur les tranches des couches de la mollasse fortement redrcsséc>s. La dislocation de la mollasse ar lcs(pielles le massif de la Chartreuse a dû être soulevé au-dessus de la mer après le depot de la craie et pendant toute l.a période nummulitique, puis replacé eu partie sous les eaux pour recevoir dans sa moitié occidentale le dépôt de la mollasse. Toutefois les couches de la mollasse ne sont jamais be.aucoup moins inclinées que celles des terrains crétacés sur lescpielles elles reposent ; et même la discordance est d’autant plus faible que l’on est ])his p'rè.s des Alpes centrales, d autant plus m.arquée que l’on se lapproclie plus de l’extrémité méridionale du .lura. On peut conclure de là que les grands accidents du massif de la Chartreuse n’étaient que faiblement indiqués avant le dépôt de la molla.ssc. l.a faille de la Grande-Chartreuse existait proh.able- nicnt déjà, quoique moins profonde qu’aujourd’lmi : elle déter¬ minait 1 alignement <1 un rivage de la mer niioeènc, le long du¬ quel s’est déposée une mollasse composée de gros cailloux roulés, qui atteiîjnent quelquefois le volume de la tête et même plus. Ce dépôt de iifigrljluc remplit la vallée de IVoveysieux et se retrouve au N. dans les vallons des Molières (fig, 5) et de Corhet (lig. 1); au S., à Sassenage, à Saint-iNizier et à Laos. Au contraire, sur une ligne un peu plus occidentale, plus éloignée du riv.age, à Saint- baurent Pin, d Conglomerut locul de cuiligux lyonnais. e Miilliisse iiiariiic. / Oruiule fl giioiss. Enfin M. Fonrnet a suivi les traces d’im dernier système de dépôts supérieurs eorrespondaut aux grandes vallées du Lyomiais, telles que celles du Cicr, de l’Ozerque et de l’Ardière, mais nous en ferons abstraction pour ne considérer que la coupe précédente. Pans celle-ci, la formation supérieure avec blocs erratiques et galets rayés me paraît avoir tous les caractères d’uue formation glaciaire, d une moraine, et les deux autres n’ont rien qui les distingue d’une formation produite par une force dynamique d’un autre ordre , par Im moyen de transport purement aqueux , soit fluviatile, soit torrentiel. Les aiicièns glaciers des Alpes se sont donc étendus jusqu’à Lyon ; ils ont poussé leius moraines jusque sur les buttes de la Croix- Rousse et de l ourvières, qui seraient leurs limites extrêmes dan» cette direction, puisque, si l’on ponrsuil cette ligne du côté de rO., vers le 5!niit-d Or lyonnais, on n’y (ioiive plus de bloes sftiSCK Üf II) lÉVKIE» 185Î2. è/l3 VIT, niques, quoique cependant il existe des cailloux ul|)ius dans les eievasses du calcaire jur.assique, près du soiiuuet de ce massif. Cette étendue de /lO lieues qu’ont dû avoir les anciens glaciers dans cette direction n’a rien de si extraordinaire, si on la compare i\ celle qu’ils ont eue dans la direction du N., puisque, suivant les observations de MM. de Cliaq)entier, Guyot, Ayassiz, Desor et d autres, ils ont déposé des blocs erratiques jusque dans la partie du Jura qui s’étend de Uienne à Soleure, laquelle est au.ssi éloignée que Lyon du centre des Alpes et du groupe du Mont-Blanc. Ce qui distingue le pliénomène lyonnais de celui du N. des Alpes, c’est la présence d’un obstacle, d’une muraille jurassique de 725 mètres de liauteur au-dessus du lac de Genève, que le glacier a dû l'rancbir ])üur s’étaler dans la plaine dauphinoise ; taudis que, dans le périmètre compris entre les Alpes et le Jura qui a été oc- ciqié par l’ancien glacier, le relief du sol ne présente pas d’obstacle aussi elevé. ]\éanmoins si l’on poursuit les blocs erratiques alpins Sur les lianes ilu Jura, on trouve qu’ils se sont élevés à une liauteur telle au-dessus des lacs de Genève et de Neucbàtel, ipie les obser¬ vateurs que nous venons de citer en ont conclu que ce glacier devait avoir environ lUÜ mètres d’épaisseur. S’il en est ainsi ])our rembranchemeut N. de cet ancien gla¬ cier, on peut tout aitssi bien lui appliquer les mêmes dimensions pour son embranebement <)., et concevoir qu’il ait été assez puis¬ sant pour surmonter l’obstacle de 725 mètres qui l’cmpèciiait de s’étendre jusqu’à Lyon. Sauf cette diflérenee, qui tient à la forme orograpbique de la contrée, tous les détails du phénomène sont identiques avec ceux qui ont été remarqués ailleurs. La coupe de AI. Fournet avec son conglomérat bressan, recouvert par un diluvium plus récent, ce dernier avec intercalation de blocs erratiques et constituant de véritables moraines, se retrouve sur tout le pourtour des Alpes. Ainsi, dans la région S., Al.AI. Ch. Alartius et Gastaldi, dans leur Essai sur les terrains superficiels de la vallée du Po, aux environs de Turin (1), ont trouvé les dépôts glaciaires de cette vallée en superposition sur un dépôt aqueux jilus ancien. AI. Rozet dans une récente communication à la Société (2), a ilécrit des an- eienues moraines dans les environs de Gap, département des Hautes-Alpes, qui, constamment, reposent sur un diluvium alpin. ‘O) Bull., 2« série, t. VII, p. 554. 5,' (2) Séance du l" mars 1852. 244 SÉANCE nu 16 février 1852. Dans la région i\'., si nous nous éloignons un peu de la sphère d’activité des anciens glaciers des Alpes, si nous nous transportons dans les plaines d’Alsace, nous y trouvons, connue à Lyon, trois diluviuins qui se succèdent ainsi, en commençant par le plus an¬ cien : 1“ diluvium alpin à la hase; 2° diluvium local, formé de cailloux des Vosges, de la forêt Noire ou du Jura ; 3° puis lehm , qui est le plus moderne et qui paraît être synchronique des mo¬ raines. Si nous pénétrons dans la région inter-vosgienne , nous y trouvons des moraines hicn caractérisées, qui reposent, particu¬ lièrement dans le fond des vallées , sur un dépôt caillouteux plus ancien, qui n’est pas d’origine glaciaire. Du côté de l’E., dans le hassiu du Danuhe, M. de Morlot a décrit des phénomènes analogues. Ainsi , en partant des Alpes et en se dirigeant soit en France, soit en Allemagne, ou en Italie, on trouve deux grands systèmes de transport de matériaux arrachés à ces montagnes. L’un, le plus ancien, procédant par voie acpieusc, a étendu sou rayon d’activité à une très grande distance; il a atteint, pour ainsi dire, la limite des continents, en accompagnant jusqu’à la mer les fleuves qui prennent leur source dans les Alpes. L’autre, plus moderne, a limité son action à un rayon de 40 à 50 lieues, qu’il ne paraît pas avoir dépassé ; il a opéré par la voie sèche, par le moyen de l’eau à l’état solide, comme le font encore aujourd’hui les glaciers eu activité. M. Dahlias fait la communication suivante : Théorie cosmogonique et géologique exposée devant la Société géologique de France, par M. Dahlias. Dans la formation de notre planète, je distingue deux opérations successives hicn dilïérentes : d'ahord la condensation de ses élé¬ ments autour du centre de la sphère, et puis leur oxydation subsé¬ quente, par la combinaison de l’oxygène avec les métaux alcalins ou autres hases métalliques. La première opération rentre dans le domaine rie la cosmo¬ gonie. Elle consiste en une simple agrégation, par juxtaposition , des atomes constituants de la masse planétaire, suivant des couches concentrirjucs et successives, à peu près daus l’ordre des densités et pesanteurs relatives. Toutes les données scientifiques, aussi bien que la cosmogonie SÉANCE DU 16 FÉVBIEB 1852. 2^5 de Moïse, nous induisent à eroire que les atomes éléinentaircs des corps célestes et terrestres ont été créés par Dieu , dans un état de division et de tenuité extrêmes qui les rendait, dans le principe, indépendants et isolés les uns des autres. (Tage 22 de mon ou¬ vrage : La cosmogonie et la géologie, par J. 1$. Dalmas. Lyon, 1852.) ^ Evidemment le fluide impondérable, que nous appelons du nom d etlier, tant quil reste a 1 état latent ou de repos, et du nom d electi icite, de caloiique ou de lumière aussitôt qu'il est mis en vibration et qu’il se manifeste jiar des phénomènes électriques, calorifiques ou lumineux ; l’éther, dis-je, vu son immense élasticité et son excessive facilité de propagation et de fluidité, devait en¬ tourer alors chaque atome de la matière pondérable, de la même manière que 1 air atmosphérique entoure chaque molécule de poussietc que nous voyons dans un rayon de soleil qui pénètre dans un appartement. (P. 87 et 88.) Les calculs de Fourier sur la température fixe et uniforme des espaces célestes m’ont aidé à reconnaître que la température de l’espace, à cette époque antérieure à toute agrégation, à toute combinaison, à toute composition de corps, devait être uniforme et peu difl'érente de celle de nos régions polaires, c’est-ü-dire de 60 à 70 degrés sous zéro (p, 38 à 51), et non une température excessive, capable de tenir toute la matière des corps de notre sys¬ tème solaire à l’état de gaz, comme le supposait l’hypothèse de l^place. J ai donné pour raison, à priori, qu’à l’époque originelle, et même longtemps après, il n’existait pas encore de corps ou soleils pour faire vibrer 1 éther, et que les atomes élémentaires ne pou¬ vaient pas alors produire cette vibration nécessaire, par la raison qu’ils ne pouvaient ni se heurter, ni se combiner, vu leur état d’isolement, de ténuité et de division extrêmes. (P. 37 à 50.) Les lois de la gravitation universelle, l’identité des formes et des mou¬ vements de rotation et de révolution de tous les corps de notre système solaire et des systèmes stellaires qui ont été observés (même de tous les corps du ciel étoilé, suivant l’opinion générale des astronomes), nous indiquent suflisamment que tous les corps de lumière tirent leur origine d’une seule et même masse gazeuse ou nébuleuse, qui leur a communiqué à tous le mouvement qu’elle a reçu primordialement de Dieu, comme je l’ai démontré pages 22 à 27 et 57 à 62. D’après ma cosmogonie, l’action immédiate de Dieu s’est bor¬ née à créer les atomes élémentaires et à leur donner à tous la force d’attraction mutuelle, en même temps qu'il donnait à la masse 246 SÉ\NCK DU lü l•'fiVIUKn 18Ô2. atoniiquü, ou nfbuleu.se uuiveiSi. lle, le niouveiiieiit jjt iiiiorr/ial de, rotation sur ellc-uiêine tle l’occitlent à l’orient. La foiniation successive des corps célestes et tene.stres a été en¬ suite la conséquence necessaire tle l’altractiou nuituelle îles atomes et du luouveiuent de rotation de la niasse atomique primitive, sans aucune autre iirlerveution de Dieu, sans aucune autre déro¬ gation aux. lois physiques qui régissent eniiore aujourd’hui la uiatière, 11 me paraît évident que l’attraction mutuelle dut, dès le prin¬ cipe, solliciter tous les atomes pondérahles vers un seul et même centre, que je nommerai le centre de gravité tle l univers. Eu se rapprochant graduellement tle ce centre, alors unique, ils tendi¬ rent évitlemmeijt à se condenser vers lui. Dès lors la force centri¬ fuge résultant du mouvement de rotation sur elle-même, imprimé à toute la masse atomique ou néhnleuse universelle, dut augmen¬ ter graduellement à me.sure que cette masse diminuait de volume par l’eftet de sa condensation. Evidemment la force centrifuge ou de projection ne pouvait ]ias toujours aller croissant, sans linir ])ar l’emporter sur la force centripète ou d’attraction centrale. Les atomes situés sur l’équateur tle la nébuleuse durent donc, après un laps de temps plus ou moins long, se séparer peu à peu de cette masse génératrice et universelle, en t;édant à la force cen¬ trifuge ou de projection, devenue plus puissante que la force attractive de la ma.ssc centrale. Les atomes, ainsi ahaudonucs sur le plan de I équateur, durent former à la longue une zone équatoriale de matières incolrérentes (comme l’anneau de Saturne) tournant séparément dans le même sens et avec la même vitesse qu’elle. Si toutes les molécules de cette zone avaient continué tle se condenser, sans se tlésnnir, elles auraient foiiné à la longue un anneau liquide ou solitle; mais la conservation indéfinie de cet anneau eût exigé, sur toute sa cii'- conlércnce, une régularité de conqtositiou très ])eu probable entre tant d’atonies différents par leur nature, leurs formes et leurs pesanteurs spécifiques. Il dut donc se rompre, à la longue, sur un ou plusieurs points. Dans le premier cas, l’anneau dut se conctai- trér et prendre une forme spliéroïilale, avec un mouvement dirigé dans le sens de sa révolution, juiisque ses mojétades inféricurès avaient moins de vitesse acquise tpie les supérieures. Dans le second cas, chaque fraction tlonéc, t omme il est aisé de le coni - prendre, d’un mouvement de rotation dirigé tlaivs le sens du , mouvement tic révolution, dut former, par concentration,, mit; SÉANCK 1)11 î() FÉVUIKIl 1852. 2/l7 inassi; sphcroïdnle animée dn même mouvement de translation on de circulation de l’occident à l’orient. 'I HJaintenant si l’on voit (dit M. Arago dans scs notes scienti- >> fiques) fju un des spliérdidcs ait pu s’emparer de tous ceux qui » provenaient du meme anneau, il .suffira de lui attriliuer une » masse supérieure à celle de tous les autres. >> La masse sphcroidale provenant, .soit de la concentration urent à leur toiu’ et de la même manita’c donner n.iissance à d’autres masses spliéroï- dales, douées des mêmes mouvemenis de l’occident à l’orient. lout ce mécanisme est liasé sur les lois de la mécanique céleste de 1 illustie Laplace, rpii supjiose toutefois les atomes écartés dans le principe les uns des autres, dans rimincnsité de l’espace, par I effet d’une elialenr excessive et pbysiquement impossible, comme je crois l’avoir prouvé pages 37 à 55. L explication qui est donnée de la figure 6, pages 59 et 60 de mon ouvrage, lait ressortir parfaitement ce qui vient d’èfrc dit, et donne une idée très exacte de la formation du soleil, de la terre et de la lune. Pour simplifier les choses, je n’ai pas représenté dans la ligure 6 lésinasses stellaires qui, eonimc la masse solaire LS, durent se détaclicr successivement de la masse centrale , génératrice CL jusqu’à ri'^poque oii cette masse centrale ccs.sa de diminuer de vc- luine, par l’effet de .sa solidification, de n’ai pas non jilns représenté les antres jilanètes que la masse MîlaireCS dut aussi juodnire successivement à différentes distances de .son centre jusqu’à l’époque où son volume ne diminuant plus, sa vitesse de rotation devint uniforme et resta la meme qu’elle est aujourd’lmi. Dans ma théorie, le grand corps central de l’univers est aux corps solaires ou stellaires ce que ceux-ci sont à leurs planètes ou ( toiles binaires, et ce que les planètes ou étoiles binaires sont à leurs satellites. SÉANCE DU J 6 I-ÉVRIER 1852. 2/48 En un mot, dans l’univers, il n’y a qii’un seul système solaire dans lequel tous les systèmes solaires ou stellaires sont disposés de la même manière que les quatre systèmes planétaires de la Terre, de Jupiter, de Saturne et d’Uranus, sont disposés dans le système solaire dont nous faisons partie. Maintenant nous allons prendre la terre au moment où elle n’était encore qu’une masse spliéroidale de matières ineoliérentes, à l’état atomique, à l’état d’incombinaison et d’iucomposition. Ainsi placés dans des conditions de liberté et de très basse tempé¬ rature, scs atomes constituants ont dû se rapproeber peu à peu du centre de la sphère en s’attirant mutuellement eu vertu de la force attractive inbérentc à chacun d’eux. A la longue ils ont du par¬ venir à s’y coordonner en couches concentriques, à peu près dans l’ordre de leurs densités relatives, de la même in.anière que des matières hétérogènes, tenues en dissolution dans un liquide, se déposent successivement au fond d’un vase. (Page 152.) Les observations astronomiques, celles du pendule, etc., dé¬ montrent eu effet que le globe terrestre est composé de couches concentriques, dont la densité va décroissant du centre à la sur¬ face. (Page A3.) Il suit de là que les matières métalliques les plus pesantes se sont groupées les premières eu un noyau central , autour duquel sont venues se coordonner successivement les autres matières mé¬ talliques ou minérales, de moins en moins pesantes, qui forment les couches supérieures, et puis enfin les gaz encore plus légers qui constituent notre atmosphère. Evidemment parmi ces derniers se trouve le gaz o.vygène. Par conséquent, l’oxydation qui, d’après moi, est la cause de l’incandescence et de la fusion des roches ignées ou cristallisées, a dû nécessairement commencer par les couches supérieures du globe et descendre de couche en couche jusqu’au foyer actuel de nos volcans (à 16 ou 20,000 mètres de profondeur environ). (Page 15 A. ) Ici je ferai observer que la condensation des atomes élémen¬ taires de notre planète a dû s’opérer graduellement et lentement, suivant la ligne droite résultant pour chacun d’eux de la combi¬ naison tic toutes les foi'ces attractives des autres atomes : la chute des atomes vers le centre ne pouvait être déviée de la ligne droite par le mouvement de rotation qui les entraînait tous à la fois, avec la même vitesse et dans le même sens. Par conséquent, le contact des atomes pondérables nécessaire à la vibration de l’éther n’a pu commencer qu’au centre meme de SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1852. 2i9 la sphère, à inesiue que cliaeun d’eux y arrivait dans l’ordre de sa densité respective. Par conséquent encore, la pression n’a pu s’accroître, au centre, que lentement et graduellement, à mesure que des atomes nou¬ veaux s ajoutaient successivement à la surface du noyau central. Or, des additions lentes et successives d’atomes ne pouvaient pas produire sur la masse centrale ces chocs violents, cette com¬ pression subite, et cet ébranlement général qui produisent la vibra¬ tion de l’étber et par suite le phénomène de la chaleur et de la lumière, lorsque nous frappons un caillou avec un autre ou avec un acier , ou bien lorsque nous comprimons subitement l’air atmosphérique dans le briquet pneumatique. •T’insiste sur cette observation essentielle, parce qu’elle fait res¬ sortir une des grandes diftérences tle ma théorie avec celle dont M. JMeiee Iloubee se dit 1 inventeur, suivant laquelle la matière des corps solaires et planétaires, au lieu d’être abandonnée lente¬ ment et successivement sur le plan de l’équateur de la nébuleuse universelle et de se condenser ensuite lentement et de s’enflammer jusqu’à l’ignition, se serait au contraire divisée dans l’intérieur de la nébuleuse universelle, en même temps et sur une infinité de points, en des millions de noyaux solaires et planétaires, qui se seraient entlammés et liquéfiés complètement par le seul fait de la condensation. J ai exposé, page 153, et je répète ici, que la condensation lente et graduelle des atomes , à mesure qu’ils s’ajoutaient successive¬ ment au noyau central, sans choc et sans combinaison chimique de quelque importance , n’a pu produire que de faibles courants électriques et un dégagement d’électricité vers la surface de la terre, ou, en d’autres termes, une expulsion lente et graduelle de l’éther latent, de l’intérieur à la surface. Le peu de combinaisons jiossibles entre quelques uns des oxydes ou bases métalliques qui formaient seuls la masse centrale, et la faible vibration qui pouvait résulter du choc ou du poids des atomes qui se déposaient successivement à la surface do cette tuasse centrale, n’ont pu élever la température de notre planète (et de tous les corps célestes) de 70 degrés au-dessous de zéro à une exaltation capable d’opérer son incandescence et sa fusion complète. (Pages 152 et 153.) Ne perdons pas de vue que la masse planétaire, dans mon hy¬ pothèse, n’est qu’une masse d’atomes dans leur état normal d’in¬ cohérence, d’incombinaison et de très basse température, et non un corps déjà gazéifié ou sublimé par le fait d'un nombre donne’ 250 SÉANCK nu 10 KÈVHIKR 1852. de calorique. Ce dernier ne peut passer de l’état gazeux à l’état liquide, et de l’ét.at liquide à l’état solide, que par l’eflet d’un dé¬ gagement subit de calorique latent, tandis que le premier pourra passer de l’état d’incobérence à l’état solide, sans un dégagement sensible de cbaleiir. (Pages 182 et 183.) M. Nérée Roubée est donc mal fondé à réclamer la priorité d’invention de mon jiouveaj.i système. Je passe maintenant à l’époque où commence l’oxydation du sphéroïde terrestre. Après l'agrégation des matières métalliques de la masse ter¬ restre, l’oxygène de l’air, alors plus abondant, et celui de l’eau qui, à la faveur des courants électriques, se formait et se déposait peu à peu à la surface du globe, dut commencer ])ar se combiner avec les matières métalliques de la plus liante eouclie, n" 1. Cette oxydation dut bientôt produire rincandescence, comme dans l’expérience de Dawy (page 189), et finalement la demi-fusion ou la fusion plus ou moins complète de cette première couche, et lui donner, par suite, un plus grand volume. Mais son volume dut bientôt diminuer graduellement à mesure que son calorique fut soustrait en partie par la couche sons-jacente, n» 2, et en partie par l’amosphère ambiante. (Page 15ù.) Il dut enfin arriver un moment où le retrait résultant du refroi¬ dissement y pro'luisit des gerçures et des fentes. Alors l’oxy¬ gène do l’air et de l’eau, qui se formait et se déposait incessam¬ ment sur la piainière couche, encore chaude, mais non incan¬ descente, dut pénétrer à travers ces fentes, jusqu’à la couche n“ 2, et commencer l’oxydation et la fusion plus ou moins complète de celle-ci. Dès lors, augmentation de volume de la couche iv 2, qui tend à foire éclater et rompre la couche n" 1, déjà fendillée par l’effet du retrait; enfin, cjacnlation de la matière liquéfiée et ascension à travers les fentes de la couche n“ 1 , par l’elliit simultané de la dila- tion de la matière en fusion et de la pression exercée sur cette ma¬ tière en fusion par le retrait et par le poids de la première coucliej refroidie et disloquée. A la longue, refroidissement et diminution de volume, tant de la couche en fusion n” 2, que îles matières ignées injectées dans les fentes de la couche n" 1. Par suite, nouveaux retraits et nou¬ velles fentes dans la couche n" 2, par le.squclles l’eau parvient à la couche n“ 3, se combine de nouveau avec les matières métalli¬ ques et se trouve décomposée encore par les métaux alcalins, etc. Alors nouvelle incandescence, nouvelle fusion, nouvelle augmen-. sÉAjvrK iiu l(j FÉvniER 1852. 251 talion de volume, nouvelle éjaeulatioii de matière liquéfiée, et ainsi successivement, de couelie en couelie, jusqu’à l’époque ac¬ tuelle, avec la seule dillerence que l’intensité de l’oxydation et des clfets ju'oduits par elle a dû diminuer {'l'aduellement à mesure que la croûte refroidie a aup,menté tf épaisseur et que la quantité ^ introduit par les lentes et les pores a diminué et lait diminuer 1 étendue et la puissance tlu loyer. (Dans mon hypo¬ thèse, ce foyer (inira par s éteindre à la longue, ou du moins par Me plus produire d ellet sensible sur le sol ((ue nous habitons.) Dans l’hypothèse de l’oxydation successive des couches terrestres, l’augmentation de volume de la couche sous-jacente, au moment de la fusion, doit compenser et au tiela la diminution de volume de la couche oxydée qui se refroidit; par conséquent il ne peut pas s opérer de diminution dans le volume total de la masse inté¬ rieure, ni, par là même, des aflaissements tels qu’ils sont supposés par M. Constant Prévost. (Page 207.) .1 espère que ce savant juotesseur de géologie admettra sans peine mes eonehisions , puisqu’il a admis, avec moi, que la matière incandescente et liquéfiée (par oxydation) devait être restreinte dans une petite zone, qu’il place, comme moi, au-dessus du noyau central oxydé et non incandescent et au-dessous de la croûte terrestre, maintenant oxydée et refroidie. [Comptai rciidu.t (hx séances de l'Académie des sciences, des 30 septemhre et 7 oc¬ tobre 1850.) .Te reconnais, du reste, (jue ses objections étaient parfaitement logiques contre les pnrtis;ms de la fusion totale de la masse terrestre (la réfnyilion de l’hypothèse de la fusion totale du globe fait le sujet du deuxième chapitre de mon ouvrage, pages 37 à .56). 11 me paraît impossible, en effet, qu’une masse intérieure, qui diminue sans cesse de volume en passant de l’état de fusion à l’état solide et froid, puisse produire périodiquement ou accidentelle¬ ment une force expan.sive ou centrifuge capable de briser son enveloppe solidifiée , et de pousser de bas en haut des masses résistantes de plusieurs mille pieds d’épai.sseur, d’en soulever des lambeaux disloipiés, etc. Dans l’hypothèse de ce savant professeur de géologie, les affais- seinents du sol sont la conséquence du rctr.ait de la matière inté¬ rieure en fusion ; dans la mienne, au contraii-e, ils sont la consé¬ quence de l’éjaculation des matières ignées, et cette éj.icnlation s opère, comme nous l’avons déjà dit, par l’effet tle l'augmentation de volume de la couche au moment de l’oxydation (augmentation 262 SÉANCE DU l®*" MAB5 1852. plus rapide que la diminution), et par l’effet simultané de la pres¬ sion exercée par la croûte refroidie cl disloquée. Il est évident, eu effet, qu’à mesure que les gaz et les matières ignées de l’intérieur sont rejetés au dehors, à travers les fentes du sol, ils laissent nécessairement un vide proportionnel dans la zone intérieure eu fusion. Par conséquent, cette zone en fusion qui servait d’appui à la portion de la croûte terrestre disloquée doit diminuer nécessairement de volume cl de puissance soutenante , si je peux m’c.xprimer ainsi, à mesure que les gaz et une partie de la matière s’échappent à travers les fentes et les évents volcani¬ ques : dès lors la croûte disloquée, manquant d’appui, doit évi¬ demment s’abaisser par l’effet même de son propre poids, et favo¬ riser ainsi, par la pression, l’éjaculation de la matière liquéfiée. (Pages 163, 164 et 209.) Alors il s’opère en quelque sorte un jeu de bascule par lequel une portion ou un côté de la croûte dislo¬ quée se trouve relevé par la puissance expansive, tandis qu’une autre portion ou un autre côté de cette même croûte se trouve abaissé, par son propre poids, jusqu’au point ou il parvient de nouveau à s’appuyer immédiatement sur la zone liquéfiée sous- jacente. Par conséquent, l’augmentation rie volume de la terre, résul¬ tant des protubérances produites à sa surface par l’effet des soulè¬ vements ou par l’émission de matières ignées, se trouve entière¬ ment cotnpensée par les dépressions ou affaissements du sol, occa¬ sionnés par les vides que laisse chaque émission de matières dans la zone fluide sous-jacente : irar conséquent , le niveau général des mers ne peut s’élever, ni le volume total de la terre^uginen- ter ou diminuer. Toutefois, s’il est vrai que le niveau des mers ait diminué, comme l’enseigne M. Constant Prévost, on trouvera la cause de ce fait dans la quantité d’eau qui n’a jamais cessé de s’introduire dans les fissures des couches profondes où elle est décomposée par les métaux qui la décomposent et absorbent son oxygène. Séance du 1" mars 1852. PRÉSIDENCE DE M. d’oMALIUS d’hALLOY. M. Delesse, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. séani;e uu 1'* mahs 1862. 253 Par suite des jiréseiilalioiis laites dans la dernière séance, le président proclame membres de la Société : MM. Mahturé (le docteur Charles), chirurgien aide-major & l’hôpital militaire de Toulouse (Haute-Garonne), rue Pargaminières, 76, présenté par MM. le marquis de Solages et Leymerie; Dalmas, propriétaire, à Rozière (Ardèche), présenté par MM. Charles d’Orbigny et Albert Gaudry ; Rigaui-t, propriétaire, membre du conseil municipal, à la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), présenté i»ar MM. le baron de Brimont et Bourjot; Charles Ballu , docteur en médecine, ù Nanterre (Seine), présenté par MM. le baron de Brimont et Bourjot. Le Président annonce ensuite trois présentations. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. de Billy, Esquisse de la géologie du dépar~ tement des Vosges (exir. des Ann. de la Soc. d'émul. des Vosges, t. VII, 2e cah., 1850) j in-8, /i8 p. Épinal, chez Ve Gley. De la part de M. Nérée Boubée, Cours de géologie agricole théorique et pratique; in-8, 179 j). Paris, 1852, au bureau de la Réforme agricole. De la part de M. Damour, Examen chimique de deux roches feldspathiques de Vile d’Elbe (extr. des Ann, de la Soc. nnt. d’agric., d’hist. natnr, et arts iitil. de T.yon, 1851 )j in-8, 51 p., 1 pl. Lyon, 1851, chez Barret. De la part de M. Dcshayes, Traité élémentaire de conchy~ liologie, 14e livraison, t. II, l‘. 1-12, pl. 82, 83,85, 118, 123 et 124, in-8. De la part de M. André Dumont , Carte géologique de la exécutée par ordre du gouvernement belge; 9 feuilles grand-monde. Bruxelles, 1852. De la part de M. J. Levallois, Aperçu de la constitution géo¬ logique du département de la Meurthe, Note h l’appui de la 254 SÉANCE DU MABS .1852. carte géologique de ce dépar tement , exécutée d'apres ht carte du Dépôt de la guerre (extr. des Ann. des min., 4® sér., t. XIX)-, in-8, 35 p. Paris, 1851, chez Garilian-Gœury. De la part de M. Gastaldi, Ricerche, etc. (Recherches sur la période glaciale, par M. Ch. Marlins; traduit par M. B. Gas- laldi, avec notes et additions); in-8, 84 p. Turin, 1851, chez Marzorati. De la part de M. Marcel de Serres, Des terrains de transport et tertiaires mis à découvert dans les /oudatiohs du. palais de justice de Montpellier (extr. des Mém. de V Acad, des sciences et lett. de Montpellier, sect. des SC.); in-4, 20 |). Montpellier, chez Boehm. — Des terrains houillcrs du département de l'Hérault ; in-4, 49 p. De la part de M. le docteur J. Belli, Pensieri, etc. (Consûlé- rations sur la consistance et la densité de la croûte solide de la terre et sur quelques phénomènes ([ui s’y rapportent) (extr. du Giorn. dell’ 1. R. Istit. Lomb. di scicn., lett. et arti, nouv. sér., t. 11); in-4, ii. et 70 jt. Milan, 1851, chez Bernar- doni. De la part de M. .1. Bronne, Comparaison entre les terrains primaires de la Bretagne et ceux de la Belgique (extr. des Ann. des trav. pull, de Belg.]-, in-8, 48 p. De la part de M. le D"" Nees d’Esenheck, Vergangenheit, etc. (Passé et avenir de l’Académie L. C. 1. des naturalistes) (extr. des Nova acta, vol. XXlll) ; in-4, 74 p. Bresinu, 1851. Comptes rendus des séances de l’ Académie des .sciences, 1852, l®*- sein., n®» 7 et 8. L'Institut, 1852, n®* 946 et 947. Réforme agricole, par M. Nérée Boubée, n® 41, 4® année, janvier 1852. Revue coloniale, 2® série, février 1852; in-8, p. 67 à 192. Paris, 1852. The Athenœum , 1852, n®* 1269 et 1270. M. Delesse, secrétaire, donne lecture de la lelire suivante qui lui a été adressée par M. de Chrislol ; séance du !«'■ jiAKS 18Û2. 25b Mon clier collè0ue , Dijon, 16 février 1852. Dans ces dcniiers temps, on a cité assez l'réqucniment l’flippa- rion et le gisement de Cucuion, sans paraître se souvenir que j’ai ilécouverl ce terrain d’eau douce du département de Vaucluse, ainsi que tous les mammil'ères qui s’y trouvent. J’ai publié ces découvertes en lévrier 1832, dans les Annaks des sciences da Midi, recueil qui est dans la bibliothèque de la Société géologique. L’IIipparion était totalement inconnu avant mes recberebes. Dans le temps, on a paru douter que cet animal fût tridactyle ; je ne puis que répéter ce ([u’en 1832 j’ai dit à cet égard. Je possède un intermaxillaire entier de Metaxytheriam [Metaxy- therium Cuvicrii, nob.), trouvé récemment dans les sables marins de Montpellier ; cet intcrmaxillaire est tout à l'ait pareil à celui du Dugong. 11 provient il’nn très jeune individu, en sorte que l’in¬ cisive, qui est encore dans son avéolc, n’avait pas encore percé la gencive. Cette incisive est recouverte d’émail. J’insiste sur ce fait que cet intermaxillaire est entier; rien n’y manque, pas même la partie amincie qui va s’implanter dans le frontal. On a essaye de substituer le nom Hipijothcrium à celui d’ili])- parion ; je ferai remarquer que le nom d’ilipparion a été publié par moi en fév'ricr 1832, et '.pie celui X Hippotherium n’a paru qu en 1833. [lUdlctin de In Société gé(>log!(jiic de France, t. V, page !M.) Il serait trop long de discuter ici la synonymie du nom de Metaxytherinm, qui m’est dû, ainsi que la connaissance de ce genre que j’ai, pour ainsi dire, créé pièce à pièce ; je me borne à faire ob¬ server, pour le moment, que, dans le rapport qu’il lit à l’Académie des sciences sur mon Mémoire, M. Frédéric Cuvier reconnut qu’il in’ajipartenait de donner un nom A ce nouveau genre, que d’au¬ tres ont nommé depuis lors sans avoir égard au droit qui m’était reconnu par la Commission de l’Académie des sciences; mais M. Frédéric Cuvier, qui, dans son rapport en 183/4, niait que inon animal fût un mammifère marin, ne voulut jamais admettre le nom de metaxytherium, qui signifiait interposé, c’est-à-dire /«- terposé entre le Dugong et le Lamantin, et il m’engagea à choisir Un autre nom. En 1840, je présentai à l’Académie des sciences un Mémoire clans lequel j établis le nom de Metaxytheriuin, mais malgré le rap- 250 SÉANCE ItU 1''' MAIiS 1852. port de 1835, qui me irseivaii ce droit, un autre nom avait été déjà mis en avant. Enfin, dès 1832, dans les Annales des sciences du Midi, j’avais désigné du nom de llalicore Cuvicrii l’espèce de Metaxytherium de nos sables marins de Montpellier; or, M. Gervais a, dans ces derniers temps, supprimé tout sitnplement cette espèce, et l’a rem¬ placée, en l’appcllant Halytherium Serresii ; en sorte que je ne suis plus pour rien, ni dans le nom de genre, ni dans le nom d’espèce d’un animal que j’ai formé avec les molaires de deux espèces d’Hip})opotames de Cuvier, avec deux espèces de Phoques de Cuvier, avec un Lamantin de Cuvier, avec un Morse de Cuvier. Comme mou intention n’est pas de m’attribuer ce qui appar¬ tient à autrui, je dois déclarer que lorsque j’ai donné le nom à' Hipparilherium au Palœoihcrium Aurelianense de Cuvier, j’igno¬ rais complètement que cet animal avait déjà reçu, de M. Meyer, un autre nom générique, que je n’hésite pas à adopter : je ferai ob¬ server, toutefois, que ce qu’il y a d’important dans cette question, ce n’est pas d’avoir élevé cet animal au rang de genre nouveau, car, au fond. Cuvier l’avait fait; l’important est de l’avoir classé dans les solipèdes, comme je l’ai fait, opinion dans laquelle je persiste autant que jamais. C’est un solipède, mais un solipède à molaires non cimentées, avec toutes les conséquences qui décou¬ lent de ec fait. Le cubitus est probablement entier, comme dans rilipparion; mais ce fait n’est pas indispensable, en sorte qu’il peut y avoir interruption, c’est-à-dire arrêt de développement dans le cubitus, comme cela a lieu dans les chevaux. L’os péronieii y est soudé au tibia comme dans tous les chevaux. Reste la ques¬ tion de savoir si la diaphyse du péroné est complète , ou s’il y a arrêt de développement, comme cela a lieu habituellement dans tous les autres solipèdes . Dans tous les solipèdes, et contrairement à l’opinion régnante, le péroné est toujours pourvu d’une tête articulaire inférieure, qui s'articule avec l’astragale : c’est l’os péronien des Ruminants. Dans tous les solipèdes, et contrairement à l’opinion régnante, le cubitus est toujours pourvu d’une tête articulaire inférieure , qui s’articule avec le carpe. Ni Cuvier ni M. de Rlainville ne se sont doutés de cela; c’est qu’en effet , quand on l’ignore, cela est diflicile à reconnaître. M, Ch. Deville présente une Notice sur les observations météorologiques faites dans les hôpitaux coloniaux et dont la sèa: Produii» ordinaire» Droit d’entrée ei de diplôme . ^ de t'aimée courante. . 500 ■ 8..500 ■ 620 V 8.340 ■ 500 a 8.500 a s (Cotisation*. . < di-* année* précédentes. 1..50fl » 1,960 > 1,.500 a $ 'A l’rodiiili ekiraurd. ( anticipée*. . . 306 » 320 • 300 ■ (les rércpiions . . 1 3 Coliealluii.s une foi* payée.*. . . . . • 600 . 1.200 » 300 a 8 ? / lUillelin . 600 « 1,171 50 800 a 53. Produils 1 7 ' i Histoire dre progrès de dei piiblicalitjtis. > Vente de • • \ géologie . 1,300 * l,0/j0 1. 1,600 a 1 8 i Mémoire*., ..... 1 ,000 • 663 35 800 a ^ y l cnrlr* colnriye*. . . . *20 > 12 • 20 a 10 ) Hrrér....... .U ) r''nt« t-ur l’Etiit. 5o/*. .Arrerages d* j . . . . . . 3,/.. 1.585 . 1,624 . 1,624 a 11 32 > 85 50 90 a li .\lloc.«tlon de ,^i. le ininl»iro de rin.^iinc- $ 4> Brcrtlf-» ditersr». . < lion publique . . 1,000 • 1,000 ■ 1,000 B 13 RerelteB imprévue*. . . . 100 » 21 50 .50 a U A 13 RenilxiiirsemL-iii de fr.iis de Miand.il». . llerellc* exlrnordinairrs relative* au *25 . " a 20 • Btillciîn . 50 ■ a a 0 17.112 ■ 19,291 85 17,154 a S 5. Solde des coiiiplr» de 18)1 . 16 Rcliqunt en caisse an 31 décembre 1851. ..... 2,932 95 Total do In recelie prévue potir 1S.V2. . . . _ 20, ose 93 1 SÉANCE DU 15 MARS 1852. 265 DEPENSE. DÉPENSES prévjuc!. au bifa^et de 1851. . DÉPENSES cnecluérs rn 1851. DÉPENSES admisrs pour 1852. 1,800 ■ 1,800 1,800 • 301) « 300 » 300 « 200 » 200 200 s 800 • 800 800 a 100 » 100 ■ 100 a 1,250 » 1 ,280 75 1.2H0 500 > 509 55 500 a 2UU • 228 45 200 20i) » 167 a 200 • 50 ■ 181 • 150 l.'iO > 10 60 lüO 100 ■ 160 50 100 OOl) . 670 30 1,000 • 50 > 13 B 50 • 5,000 » 5.261 50 5 000 • 1,000 • 891 35 1,000 B 3,100 • 2,742 55 5.000 B 2,000 > 1.500 R 1,1^00 B 150 i 116 25 25 B 25 ■ 5 75 25 a 700 » 1.174 60 300 B 100 » 15 50 50 B 18,775 > 18,118 65 19,680 » désignation de» «linpîirc* de dépense. S i. Personnel. S Frais de lo(;rtiteul. S 3. Frais de btireaii. . S Eneaissement. . . $ 5, Malériel , , . . . S 6. Publiculions. . . . $ 7. Placrnienl de ea* pilaux . S Dép. iiiipréTuee. . 1 2 2 bit 3 i 5 (i 7 8 9 tu 11 12 13 a 15 16 17 18 NATURE DES DEPENSES. ison Iraiiement. . ...... travaux auxiliaires . grarificaiiooi. . Gardon de bureau. | *** ?'ÎP*'*'.' * * * ‘ 1 gralitiralion. . . f.O}'er, coniribiitions, assurances . . ()li.vnfrajic, êcinirngo ......... Dépenses diverses. . . . Puis de letlrre. . . . lltlI)^e^siul1s d'avis , eirciilairrs, «le. . ('iiaii|;rei lintbre de innnd.iiB . Mtibilier . . Ilililiulhèque. . . . Cullecliotis . . i impression, papier, plan* rhrf. ....... poii ......... Uistoire do« pi'u{;iès de U ftéo|u;:ie iarbal d'exemplaires . dépenses siipplémrnlai* res. . menus frais et colon.vgr de carl;e». ....... Acbals de renies sur rÉlal. ...... Avances rembourB.vbles. ........ RÉSULTAT GÉNÉRAL. La recetto ôtant de . 20,086 fr. 9-5 c. Et la dépense de . 19,680 » La différence serait de . 406 fr. 95 c. La Société adopte le budget sans aucune modification. M. le secrétaire communique, de la part de M. Laurent, la lettre suivante qui est relative au projet de forage d’un puits orlésien ii Troyes ; Paris, le 27 février 1852. ftfonsieur le secrétaire, Lors de la séance du IG février, plusieurs membres ont blâmé I exécution d’uii forage fait à Rouen pour recherches du terrain boni lier. Comme géologue, nous rejetons la responsabilité d’une sem¬ blable entreprise ; mais, en ce qui concerne le forage de puits arté- 206 SÊAIfCI OU 15 MABS 1852. siens à Troyes, nous n’hésitons pas à déclarei' que notre conviction est qu’on obtiendra des eaux jaillissantes à la base des argiles du gault. Nous avons conseillé un premier forage sur le point le moins élevé de la ville, afin qu’un résultat étant obtenu, on puisse, par la force ascensionnelle de la nappe d'eau, déterminer les autres points de la ville où l’on pourrait entreprendre sagement d’autres puits. Nous regrettons, à ce sujet, que la Société géologique n’ait jK»int cru devoir donner sou opinion sur la question qui lui était posée : comme membre , nous émettons notre conviction person¬ nelle, sollicitant de nos collègues, mieux informés, la réfutation de notre opinion, si elle présume mal la question. M. le secrétaire pour l’Étranger donne l’extrait suivant d’une lettre adressée par M. le D'’ Fraas à M. Martins : Laufen, prè.s Balingen, 20 février 1882. .T’ai été assez Iitaireux pour découvrir une couebe tertiaire à o.s- sements au sommet de VJlh de notre Souabe , qui présente tous les caractères du gypse de Montmartre et de Pantin ; l’annonce de cette décotiverle pourra, je pense, intéresser les membres de la Société géologique, à laquelle je me propose d’envoyer, plus tard, mon travail à ce sujet. Les restes de Paléothérium et d’animaux contemporains se ren¬ contrent dans un banc d’argile, de quelques pieds de puissance, au-dessu.s d’un dépôt de fer oolitique, dans une excavation, près Fronsleten (Srgin.iiingen). On trouve surtout des dents bien con¬ servées et scidcmcnt recouvertes d’imo matière grasse, jaune brunâtre. En outre, les ossements les plus durs, comme ceux îles extrémités, oifrent une bonne conservation et sont pénétrés de fer. Leur ressemblance avec les restes du gypse parisien est si évidente, qu’on peut les déterminer d’après Cuvier et Blainvillc. Ou recon¬ naît ainsi : 1. Pdlœotherlum medium, Cuv. (qui devrait comprendre les espèces crassum et indctcrmi/iatam). 2. Pidœothcrium latum, Cuv. .8. Valœnthcrtum magnum, Cuv. (pl. 131, 1). 4. l’ingiüloplius minor, Pomol [Ptdteoth. minus, Cuv.). 5. Plugitjlophus hippoides, Lartet. 6. Àiwplollicrium commune, Cuv. 7. Anoplbtherium gracile, Cuv. 8. Dichobune Icporinum, Cuv. 0. Dichobune murinum, Cuv. 10 Amphieyon inlcrmedius, H. de Meyer. 267 SÉANCE DU 15 MARS 1852. 1 1. Jntphlcyon tnino)', H. de Meyer. '12. 2 espèces de Tortues. 13,2 espèces d’oiseaux (Cormoran et Bussard). 14. 1 Crocodile. ■ Le gemc Vla^iolopluis de Poinel est, de tous, le plus abondant. Je crois tout a lait vraie 1 idée de Poiuel, que le Palœotherium curtum de Cuvier se conldiid avec le petit Phgiolnp/ius ; à la ind- clioire inférieure, je u’ai trouvé que 4 incisives au lieu de 6 qu’on aduiettait jusqu’à présent. Les animaux les plus rares sont les petits Dicliobuiic. Il est bien remarquable de retrouver cette formation parisienne spéciale, à ossements fossiles, formant une couclie régulière sur ce sommet de l’Alb de Souabe , dont la bautcur est de 30Ü0 pieds; cependant, 1 identité des fossiles prouve tellement l’identité des couches , qu on doit en conclure que les nduerais de fer oolitique de cette localité sont de meme âge que le gypse parisien. M. Gornalin présente do la part de M. Belli un mémoire italien intitulé : Pensteri siil/a cnnsù/eiiza e mlla densità délia ernsta solidn terrestre c su alciini j'euoinerii c/ie vi hanno rela- zione, del D"- Giuseppe Belli, etc., etc. M. Belli, dans son Mémoire sur la consistance et sur la den¬ sité de ta croûte solide du globe, cherche à établir, k l’aide du calcul, (jue l’enveloppe de la terre est absolument inca])able de se soutenir elle-même 5 cause de l’hétérogénéité et do la discon¬ tinuité de ses [larties. Il j)eusc (ju’elle doit toujours s’appuyer sur le noyau fluide intérieur, par lequel elle est entièrement soute¬ nue. Par conséquent il ne saurait se former des vides entre la par¬ tie solide de la terre et entre sa partie fluide, comme plusieurs auteurs l’ont prétendu. M. Belli démontre, d’ailleurs, que la croûte solide du globe ne jjeut jamais comprimer trop les par¬ ties fluides centrales, et qu’une petite force, agissant de l’inté- '■icur à l’extérieur, suffirait pour que l’enveloppe se brisât et se déchirât dans tous les sens; cependant, la partie solide étant un peu plus dense que le fluide intérieur (à peu prés dans le rapport de 100 â 101), elle exerce sur ce dernier une certaine pression à laquelle l’auteur attribue l’élévation constante des laves vomies par certaines bouches volcaniques (Kiranea, Iles Sandwich, Stromholi) ; et il a calculé que cette élévation, qui 268 SÉANCE DU 5 AVHIL 1852. correspond à l’état d’équilibre, est en moyenne de 700 à 8/i0 métrés au-dessus du niveau de la mer. M. Haime lit un mémoire ayant pour titre ; Observations sur tes Btyozoaii^s fossiles do la grande ooUte, M. le Président annonce que le travail do M. Haime sera renvoyé à l’examen de la commission des Mémoires. Séance du 5 avril 1852. PRÉSIDENCE DE M. d’oMALIUS d’hALLOV. M. Delesse, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Président proclame membre de la Société : M. Louis Rütimeïer, docteur ès sciences, h Berne (Suisse), présenté par MM. Martins et d’Archiac. Le Président annonce ensuite deux présentations. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. le ministre de la justice, Journal des sa¬ vants, mars 1852; in-/i. De la part de M. Daubrée, Mémoire sur le gisement du bi¬ tume, du lignite et du sel dans le terrain tertiaire des environs de Bechelbmnn et de Lobsann [Bas-Rhin] (extr. des Mnn. des min., sér., t. XVI, 18/i9); in-8, 36 p., 1 pl. Paris, 1850, chez Carilian-Gœury. De la part de M. Ch. Lory, Notice sur le plateau jurassique du nord de l’Isère (extr. du Bull, de la Soc, de statistiq. du département de l'Isère) ; in-8, 16 p. Grenoble, chez Maisonvüle. De la part de M. Alcide d’Orbigny, Cours élémentaire de paléontologie et de géologie stratigraphiques, t. Il, fascicule 1; in-18, 382 p., tableaux, n»* 6 à 17. Paris, 1852, chez Victor Masson. De la part de M. de Rouville, Simple note à propos de la SÉANCE DU 5 AVRIL 1852. 269 çiies/ion proposée en 1851 par (' Aceideniie des sciences de Paris pour le prix des sciences naturelles (exlr. des Mém. de L' Acad, des sc. et letl. de Montpellier, secl. des SC.)j in-A, 6 p. Montpellier, chez Boehin. De la part de M. Alfred Maury, Des ossements humains et des ouvrages de main d'homme enfouis dans les roches et les couches de la terre; pour servir à éclairer les rapports de l'archéologie et de la géologie (extr. du XXI* vol. des Mém. de la Soc. des antiquaires de France) 5 in-8, A3 p. Paris, 1852, chez Crapelet. De la part de M. le chevalier de Paravey, Preuves de l’an^ tique science qu'ont possédée les peuples à écriture hiérogly¬ phique et antédiluvienne ; in-8, 12 p. De la part de M. Provana de Collegno, Nota, etc. (Note sur les terrains des environs delà Spezzia) ; in-A, 8p. Févrierl851. De la part de M. le D*- A. Massalongo, Sopra le plante fossili dei terreni terziarj del Vicentino Osservazioni ; in-8, 26A p. Padoue, 1851, chez Bianchi. — Conspectus Florœ tertiaiœ orbis primœvi; in-18, 37 p. Padoue, 1852, chez Bianchi. De la part de M. Robert W. Mylne, London and its environs topographical and geological map; 1 feuille colombier. Londres, 1851. — Section of tlie well, etc. (Coupe du puits creusé dans la cour de la Banque d’Angleterre) 1 feuille colombier. Londres. Comptes rendus des séances de V Académie des sciences 1852, sem., n»* 11 i\ 13. L’Institut, 1852, n»» 950 à 952. Annales des mines , A« sér., t. XX, 5® livraison de 1851. Bulletin de la Société de géographie , A* série, t. III , n® 13 janvier 1852. Bulletin de la Société de statistique , des sciences naturelles et des arts industriels du département de l'Isère; Ir® série, t. I à IV; 2® série, t. I. Grenoble, 18A0, 18A3, 18A5, 18A8 et 1851, in-8. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, t. XXIII, n® 115 ; in-8. 270 SÉANCE DE 5 AVEU. 1852. TrauaiiJü de l’Jcadéniio de Heinis, annùc 1851 - 1852, n° 2, trimestre de juillet 1851 . Zeilschrift , etc. (Bulletin de lu Société géologique alle¬ mande) j vol. III, 3® cali., mai ii juillet 1851. Berlin, 1851, in-8. The Athenœnm , 1852, n®* 1273 à 1275. Philosophical transactions oj the royal Society oj London, pour l’année 1851, part. III, in-4. _ Proceedings of the royal Society of London; vol. V, 1850, II® 76-, vol. YI, 1851, n°“ 78 à 82; in-8. Liste des iiienihres de la Société royale de I^ondves an 30 Hooenihre 1851 ; in-ü. The qiiarterly journal of the geological Society oJ London , n® 27, vol. YIl, août 1851 ; n® 29, vol. YIII, février 1852; in-8. M. Yiquesnel offre à la Société, de la part de l’auteur, une brochure intitulée ; Sur l’établissement de bonnes routes et surtout de chemins de fer dans la Turquie d’Luroiie, par M. A. Boué. Yienue, 1852, 52 pages de texte, in -8 (petit format). Chez Guillaume Braumüllcr. M. Yiquesnel résume ainsi les opinions émises par l’auteur ; Je vous demande la peimission, messieurs, de vous exposer le résumé des questions importantes que vient ilc traiter mon excel¬ lent ami et compagnon de voyage M. Boué. Le sujet de sa notice ne touche que de loin aux études ordinaires de la Société ; je dois donc rechercher la concision, m’interdire toute espèce d'apprécia¬ tion sur les idées théoriques ou pratiques de l’auteur , et remplir dans ce rapide examen le sinqrlc rôle île narrateur. Les cartes dressées par le colonel Lapie qui accompagnent mes deux mémoires sur la Turquie (1) représentent les parties les plus intéressantes de l’empire que traversent les dilférents tracés de chemins de fer proposés. J’ai essayé de rapporter ces tracés sur les deux exenqilaires que je place sous vos yeux et dont j’ai l’iionneur de faire hommage à la Société. (\) Journal (Cnn voyage (tans la Turij nie (l’Europe , inséré clans deux'^ volumes des Mémoires de la Société géologUyie de t'runec , séi'., t. V ; et 2' sér., t. I'®'. «71 SÉANCE DU 5 AVRIL 1852, 31. Jloué divise son travail en trois parties : il conunence par rappeler brièvement rinlluence que lesgraiides decouvertes exer- o-ent sui- les progrès iiilellectuels et sur le bien-être matériel de uimanite. l*uis il ajoute : .. Ces pensées surgissent dans mou es- » put en essayant de tracer les cbcmius de fer les plus importants » a faire en 1 urquie, parce que je crois trouver dans leur exécu- >■ tiüii le moyen le plus puissant et le plus prompt pour civiliser » ce bel empire, pour le repeupler, donner de la valeur aux pro- » duitsde son sol fertile et de ses industries, renricliir, lui et le » trésor ottoman, ainsi que le défendre, li'une autre jiart, je vois » luire pour cette superbe Hongrie des temps plus prospères; pen- » dant que la civilisation allemande la pénètre du côté de l’ouest, » elle gagnerait par les routes de fer de la Turquie de se trouver » transportée , elle et ses produits, par la voie la plus courte, sur >> 1 Adriati(|ue, comme sur la mer Égée. » Ainsi, d après M. lioué , les puissances étrangères voisines ont intérêt à concourir au déveluppement de la prospérité de la Tur¬ quie. Premièrf jxirtie - Les ruutp.s de la Turquie d’Europe. L’orographie de la Rouinélie ne présente , selon l’auteur, que quau-e séries de ligues, savoir : N. -O., E.-N.-E., O.-N.-ü. et N.-N.-E. ].a dernière direction ne se rencontre que dans la Servie et la Turquie orientale. Ix-s accidents O.-N.-O. forment le relief in ineipal du Uliodope et de la presque totalité de la Macédoine. Les lignes E.-J\.-E. s« reconnaissent dans le lîalkan, leSebar, le plateau central et çà et là dans la haute Albanie et la Tliessalie. Les direc¬ tions N. O. sont prédominantes; elles constituent prineipalenient la Iloninélie occidentale et s’étendent jusqu’au IJalkaii ; elles des¬ sinent encore les traits les plus saillants de la Tliessalie et de la Cbalcidique. Ces considérations préliminaires font entrevoir : 1“ que les nombreuses vallées longitudinales courant N. -O. offrent les moyens . du bassin tl’llitiman, un embranebement qui aboutirait dans la vallée du Vardar, et rencontrerait la route tic ferC, conduisant à KossovO, et se rattachant dans cette dernière plaine au chemin H, qui mène SÉANCE DU 5 AVUIL 185"2. «>77 F'I' le Dnu à Skoutari. M.is cc Iracc exijje.aii iruis ..ancls tun- elx, savon- : entre Mania et Sa.nakov , entre Sa.nakov et Jvosien- eon’.!^" r"*" 7 e-ette rente dispenserait de onstriure le tronçon ilu elie.nin A, eonduisant de Soplde à Jl.ti- an leqnel sera.t re.nplaeé par nne voie qni descendrait l'iskcr fie bainakov a Sophie. 'Jloii.rme {xitUe. — hxccutwn , avaiiUi^cs et quesUnns fuumiicrcs ill«..s uue jjraude pou. aeaiuisitiou du terrain néee.ssaire seraient presque nulles: quarts de tMn l'‘°'r"* passerait, dans les trois sillons le plus ordinairement loni;itudinanx, creusés dans des , CS c:,l»i„s, a,r„scc.s„„ «l.icéa.cs, lii.si paitoul ou liouvc mu.is les mate, h, „ ,„i-cssaiics ™,„. coisua, ,c laient que les Irais d extraction et de main-d’œuvre car les forets les mines, les carrières sont la propriété de l’État! 3 Les aliments sont à vil prix, et consistent principalement en «nais, pain, lait, vin ou eau-de-vie. 4” Le jirix de la jouriii'e se paie à raison de 12 à 17 centimes • on y aioute la nourriture. Une légère augmentation .le pZ'amènc- it sui lestr.avaux tous les ouvriers dont on aurait besoin U.. po..çno,,,te d’„,,,..ic,a Ho. l.al,ilc,, la,,,c,,,c,,. de I M'-a.iecr, soll„a,i|,„„, l,, |„„„c, c U. .lirigc,., sciaient egalement emjnuntés à l’étraiiger “ 5o Presque partout l’eau et le bois se trouvent en abondance l'énumération des avantages que les .li- struc7i'' r ll°^'">élic lecneilleraLit de la .-on- IZil 1 7anr““‘'‘''''“ 1-'"' ^'xécute. d’aussi grands rentes ou à de7 ' avoir recours à .les émissions .le confia ' ^ "" liypotbèques de nature à inspirer toute ^onliancc aux capitalistes ; elle pourrait céder, pour un tempZ- 278 SÉANCE DU 5 AVRIL 1852. terminé, la perception d’un impôt, certaines redevances, ou même une île ou un territoire, etc., etc. M. Boné termine sa notice parles réfle.xions suivantes : « .... Il » ne manque pas de gens qui confondent encore la géologie avec » les théories sur la terre... Si un géologue distingué, M. d’üma- » lins d’Halloy, put fermer la liouelie à JVapoléon , railleur de sa >. science, en sachant lui indiquer la patrie du ))lus grand nomhre » de déserteurs, (p,i’anrait-il dit aujourd’hui d’une étude qui , se » basant sur d’exactes connaissances orographiques et hydrogra- >> phiques, lui aurait ouvert les moyens faciles et p.aeiliques pour » produire les plus grands changements économiques et politiques » parmi les hommes et les choses? » La Société procède 5 la nominaiion d’un meiidire du Conseil en remplacement de M. de Rfimont, nommé trésorier-, M. An¬ gelot obtient la majorité des suffrages. Il est donné communication de deux lettres écrites, de Vienne (Autriche), par M. Roué, contenant ; lo Quelques additions et rectifications ii faire à un mémoire communiqué dans la séance précédente. Cet objet est renvoyé à la Commission du Bulletin. 20 Des renseignements sur l’Institut météorologique établi i'i Vienne, sous la direction do M. Kreii, et sur les 97 stations météorologiijues qui sept maintenant en activité dans les di¬ verses contrées composant l’empire d’Autriche. 3° Les détails suivants sur l’ouvrage que vient de publier M. Unger, sous le titre do Vermeh, etc., ou Essai d’une his¬ toire (lu monde végétal. Ce livre est divise en 5 chapitres, trai¬ tant successivement : du mode de conservation des plantes fos¬ siles-, de l’origine des houilles, du succin, etc.; de la détermi¬ nation des plantes fossiles ; do leur nomenclature ; de l’étude des flores éteintes-, de leurs caractères; du développement de la végétation dans les différentes périodes géologiijues ; des liaisons naturelles des flores éteintes avec la llore actuelle-, de la manière dont s’est , faite la distribution géographique des plantes; de l’origine des différents types de plantes; et enfin de l’avenir du régne végétal, dont l’auteur croit que le déve¬ loppement se continue encore sans interruption. M. Roué ter¬ mine. sa lettre en disant que : comme il avait communiqué ii M. Unger une partie de ses idées sur la température ancienne 279 SÉANCE BU 5 AVRIL 1852. •le la teire et la possilulilé don tirer des conséquences sur I âge do cette planète, l’auleur a traité cette question dans le passage suivant : « Les expériences de Bischof , sur le rcrroidissenient » de boules de basalte fondu, ont appris que la terre a eu » besoin de neuf millions d’années pour passer d’une teinpéra- » ture moyenne de 22» R. ù 8° R., celle d’aujourd’hui chez » nous, ce qui indi(|uerait 5 peu prés l’espace de temps écoulé a depuis l’époipie houillère jusqu’i'i nous, en adoptant 20 ou » 25o R. pour la température moyenne sous laquelle les plantes » des houillères anciennes auraient végété. M. Hébert prétend » que cinq millions d’années ont suffi pour cela. Du reste, ce >1 chiffre d’années disparaît presiiuo lorsque l’on obtient, par le a calcul, 35;i millions d’années pour le temps nécessaire à la a terre pour que sa croûte soit passée, de l’état de matière fon- a due à l’état rigide, et qu’il se soit établi à sa surface une tem- a pérature stable. » M. d’Archiac communique, de la part de M. RIanchet, la note suivante Sur In présence d'un palais de poisson qn’il a trouoc dans le terrain numnmlitiquc des Diahlercts : . Lausanne, le 3 mars 1852. IVIonsiciir, Comme membre de l.-i Société géologique de France, j’ai reçu Un piü.spectiis de votre travail sur le terrain nummulitiqne de Inde, auquel j ai souscrit pour notre luhiiotlieque cantonale. Le prospectus m’a fait connaître que vous aviez l’intention de ti-aiter le terrain nummnlitique en général et de figurer un certain uoinbre d’espèces, .l’ai dans ma collection du terrain uummuli- t'que des Diablerets un palais de poisson, qui n’est pas figuré dans l’ouvrage d’Agassiz ; il est représenté par le croquis ci-dessous : c est probablement un Sphceroitus, mais ce|n’est pas le Mitnda. 280 SÉANCE ÜU 5 AVIUE 1852. M. Constant Prévost prési-nlc, de la part de M. R. W. Myine, une carte géologique de Londres ainsi que la coupe d’un puits artésien. M. Desor présente les remarques suivantes sur la Carte géologique du lac Supérieur de MM. Foster et Whitney ; [VJ. Desor appeUe l’attention de la Société sur les affleurements des formations siliiriemies, au pied du versant méridional de la presqu’île (pii sépare le lac Supérieur du lac IVlicliigan, et d’où il résulte que les dépôts siluriens de l’Etat de New-York et du Ca¬ nada se lient directement à ceu.v îles Etats-Unis de l’ouest (Wis¬ consin et Illinois), ne formant, avec ces derniers, qu’un seul et même grand bassin paléoioiqtie. Le noyau de la l’éninsnle en ijuestion est composé d’une série de schistes métamorphiques attenant avec des masses de quart/, et de roches trappéennes. Cet cnsemhle de roches que MM. Foster et Whitney désignent sous le nom de formation azoïque , à cause de l’absence de fossiles, mérite une attention toute spéciale, à cause de la quantité de fer üligiste qui s’y trouve disséminé, et qui forme quel¬ quefois des collines de plusieurs cenlaines de pieds de hauteur (1), C’est contre ce noyau métamoriihique de la formation azoique que viennent s’adosser en stratilication discordante les dépôts de la formation silurienne qui se snceedent ilans l’ordre suivant di^ has en haut : 1» Le grès de l’otsdam, reposant en couches horizontales sur les tranches des couclies de la formation azoique. C’est le même grès qui se retrouve aussi au lac Supérieur, où quelques personnes l’ont confondu à tort avec, le nouveau grès rouge. Aujourd’hui, presque tous les géologues sont d’accord pour admettre que c’est le vrai grès de Potsdam. 2° Le grès calcifère, conquenant le Rirds-eye, le Chazy et le Rlack-River limcstour , qui sont ici moins séparés que dans l’Etat de New-York , et ne forment qu’un seul et même groupe. 3° Le calcaire de Trenton. 4° Le groupe de Hudson. 5" Le calcaire de Niajjara. Ces diverses formations se rétrécissent toutes à mesure qu’on (1) La célèbre montagne de fer de l'État de Missouri se trouve dans la même formation, ainsi que les grands amas de fer du Texas. Il paraîtrait aussi que les mines de fer oligiste de Durango, dans le Mexique, sont du même âge. SÉANCK nu 5 AVItIL '18o2. 281 approche de la rivière 8aiiile~Marie, à la sortie du lac Siipérieui , si bien que sur la carte elles fout l’ellet d’uii iimnense cadre ou ri¬ deau encadrant les deu.x lacs Tluron et IMicliigan, et se déployant à droite et à {jauehc à mesure qu’on s’éloijjue du sommet du cadre. Aux lormatioiis ci-dessus , il faut encore ajouter , d’après M. Hall , le groupe d’ünondaga qui a été généralement dénudé, mais dont il reste cependant quelques vestiges dans l’ilc de Mac- kinac et dans le voisinage des îles Saint- IMartiii. Ce calcaire serait suivi, d’après le même géologue, par le groupe de llcldeberg, qui parait s’étendre sous les eaux dos deux lacs IMieldgau et Huron, et forme en même temps le littoral septentrional de l’Etat de Mi¬ chigan. 11 existe une concordance frappante entre les affleurements des dillérents groupes et les grandes lignes des l ivages; aussi bien les laes, loin d’être le résultat de violentes dislocations comme les lacs d’Italie au pied méridional des Alpes, sont-ils simplement la con¬ séquence de l’inégale dureté des différentes roches. Ainsi, le cal¬ caire du Niagara, qui est très dur, a donné lieu à une presiju’île ou langue de terre dans chacun des deux grands bassins , la Poiute- des-iMorts entre le lac Michigan et la baie Verte, et le promon¬ toire de Cobat, avec les îles Manitoulines qui en sont le prolonge¬ ment, entre le lac Huron et la baie de Saint-Georges. Les contours des lacs Huron et Michigan , au contraire , correspondent aux af¬ fleurements du groupe de Heldeherg tpii est une roche relativement tendre. La baie Verte et la baie de Saint-Georges, d’un autre côté, sont creusées dans les roches très tendres du groupe de Hudson. M. Dfisor fait la comtnunicalion suivanle : Note sur le terrain quaternaire de d Amérique du Nord, par M. E. Desor, membre de la Commission géologique des Etats-Unis. M. Desor met sous les yeux de la Société l’esquisse d’une carte des terrains (juatcrnaircs de l’Amérique du Nord. Ou y distingue quatre groupes ou étages qui sont de haut en bas : 1° L’alluvion ; 2“ Le drift marin ou terrain laurenticn ; 3° l.c di ilt d’eau douce ; Le drift propre ou diluvium. Le terrain alluvien est, comme partout ailleurs, le moins déve- 282 SÉANCE DU 5 AVIUL 1852. loppû. Il c<)iii])ren(l les deltas, les dépôts des rivières, les baiies de sable ou bas-fonds et les dunes. Le drift marin, décrit d’ .abord sous le nom de terrain tertiaire ])ar les yéolo{'ues américains , comprend des dépôts slratiliés d’ar- ;;ile, de sable et de {jravier .avec coquilles marines. Comme les dé¬ pôts de eette espèce sont surtout dévclojipés dans les vallées du lit¬ toral allantifjue, et particulièrement dans la vallée du Saint-Laurent et de scs affluents, j’ai proposé ilc le désiijuer sous le nom de tcr~ rain Umrenticn pour le distinguer des dépôts semblables qui ne renferment que des fossiles d’eau douce. Les limites de ce terrain ont été indiquées i>récédemment dans une lettre adressée à M. Cb. Martins et insérée au Jiallctin, 2' sér. , vol. p. A côté de ce terrain laurenticn, et presque en conl.act avec lui, bien qu'à un niveau un peu plus élevé, se trouve une série de dépôts send)lable6 , mais dépourvus de fossiles marins. Cette formation , qui n’a point d’analogue dans le continent d’Eu¬ rope , constitue le trait le plus saillant de la géologie quaternaire d’Amérique. En s’avançant tle l’est à l’ouest, on la rencontre pour la première fois sur les bords dti lac Erié, où elle forme des falaises escarpées, composées d’argile bleue {blue pan') à la b.asc et de limon jaune au sommet. 11 suffit d’un simple coup d’œil jeté sur CCS f daises pour s’assurer que les terrains qui les composent ne sont pas le résultat d’actions violentes, de cataclysmes, mais qu’ils ont été déposés d’une manière régulière dans des eaux tranquilles. Cependant comme on n'y trouvait pas de fossiles, et que d’ailleurs ils différaient à plusieurs égards des terrains laurentiens, il était naturel que l’on conservât des doutes sur lettrage et sur leur origine. Etait-ce des dépôts marins ou des dépôts lacustres.'’ La même in¬ certitude régnait à l'égard des dépôts limoneux qui couvrent de grands esp.accs dans les Etats de Wisconsin, d'Illinois, d’Yova et de IMissouri, sur les deux rives du Mis.sissipi, et que quelques géolo¬ gues avaient désignés sous le nom de loess, à cause de leur rcs- scndtl.ince avec le loess du Rliin. Anjourd’bui , ces doutes n’existent ))lus, grâce aux découvertes de âl. Cil. AVbitllesey , qui vient de trouver des coquilles d’eau douce et terrestres ( des Planorbcs et des ilélicincs) dans la jiartie supérieure des falaises du l.ac Erié, près de Cleveland, à 25 mètres au-dessus ilu niveau du lac. Le même savant a, en meme temps, recueilli de nombreux dé¬ bris de végétaux dans les argiles bleues sous-jacentes, où ils se trouvent généralement réunis en aimas considérables. IM. Lcsqiic- reiix , à cjui ces débris ont été soumis, a reconnu que ce sont en SÉANCE DU 5 AVRIL J 852. 283 iiiajeurc partie des aiguilles de sapin [Abics iiigra), des feuilles de l’espèce coiuinune du Facririiiim, connue sous le nom de Crnnr bvrry, qui croît en si grande quantité dans les marais d’Amérique et plusieurs Cypéracées. l’eu de temps après, M. VVIi i ttlesey découvrit aussi toute une faune d’eau douce dans le limon des Lords du I\I ississipi , entre autres deux cspî'ces de l’ianorbes , une espèce de Cyclas , et une Pliyse , quelques unes à 60, d’autres à 180 jiieds au-dessus du niveau .ac¬ tuel du (leuve, ües coquilles scmLlubles ont également été signalées rccemnicnt dans le limon des environs de Saint-Louis sur le Mis- sissi])i, ainsi qu’aux environs de New-llarmony sur le Wabasli. Kniin , RI. le docteur lligsby vient de découvrir tout récemment sur les bords du INotawasaga , rivière qui se jette dans la baie de Saint-Georges, un banc de coquilles d’eau douce (Unies) recouvert par des dépôts d’une épaisseur considérable (1). De son côté RI. Rliirray, qui a exploré la géologie de la rive septentrionale du lac Erié, m’assure que les falaises y sont composées des mêmes ter¬ rains (argiles et limons) que sur la rive méridionale en face, et, bien qu’il n’ait pas encore réussi à y découvrir des coquilles huais- tres , il ne doute nullement que les dépôts de la rive britannique n’aient été formés par la même nappe d’eau qui déposait les l’ia- norbes sur la rive américaine. Que si l’on examine inaintenant sur une carte la position de ces «Icpôts, en tenant compte de la bautcur à laquelle on a trouvé les fossiles sur les dilï'ércnts points , on est conduit à ce résultat im- ])ortant, qu’il a dii exister durant la période quaternaire deux im¬ menses nappes d’eau douce dans le nord de l’Amérique du Nord , l’une correspondant au bassin siqiérieur du Mississiiû, et l’autre comprenant les lacs du Canada qui, à cette époijue, ne formaient qu’une vaste mer intérieure d’eau douce , à l’exception du bassin du lac Ontario qui était marin (2). La comparaison des niveaux auxquels on trouve les coquilles lacustres à CIcvcland et sur le RIississi])i nous montre en outre que les deux grands bassins lacustres que je viens de signaler n’étaient pas isolés, mais communiquaient par plusieurs vallées, entre autres (1) Il est a regretter que .M. le D” Rigsby ne nous ait pas donné la hauteur du banc de coquilles au-dessus du lac. (2) D'après M. d’Arcbiac, les lacs actuels ne seraient que les rési¬ dus do cette grande mer d'eau douce, et l'on expliquerait do la sorte la présence de pareils lacs au milieu d’un continent, tandis que la plupart des autres grands bassins intérieurs sont salés. 284 SÉANCli DU Û AVllIL 1852. par le VV'abasli et l'Illiuois, eu sorte que le bassin des lacs, qui au- jourd’bui est eiitièreuient séparé de celui du Mississipi , déebar- geaità cette époque une partie de ses eaux parle yraïul lleuvc. J1 existait éf'alemeut, d’après Htibard, un détroit qui reliait le lac Jlurou au lac Micliijjaii par la baie de Sagiuaw, L existence de ces dépôts d’eau douce une fois démontrée, il de¬ venait inqmrtant de leur ilonner un nom particidier pour les dis¬ tinguer de la lormation laurentienne ou marine. La Commission géologique avait inoposé le nom de ivrntin d’après rime des principales nations indiennes qui occiqiait jadis cette iiortion du continent. Ce nom n’a cependant jias été adopté délinitivement, par suite des doutes que souleva plus tard la comparaison do ce terrain avec le drilt propre qui recouvre les plateaux intermé¬ diaires entre autres le i.latcau central de l’État d'Oliio. On avait admis d emblée (jue le (erraiii lacustre du lac Krié, bien qu’à des niveaux jilus bas que le drift piojne , était néanmoins plus récent que ce dernier et iicut-ctre eoiitemporain du laurentien. Les rc- cliercbes les plus récentes n’ont pas, à ce qu'il paraît, confirmé cette première opinion, et plusieurs géologues, en tète desquels se trouve 31. AVliittlesey, sont mainteiiaiit enclins à penser que le ter¬ rain lacustre on algonquin n’est qu’une forme locale du drift, et que 1 OU passe de l’im à l’autre par des transitions insensibles. S’il en était réellement ainsi, il en résulterait non seulement que le laurentien est plus récent que le terrain lacustre; mais, ce qui est plus grave, le drift tout entier devrait être envisagé comme une formation d eau douce. La dilliciilté dans ce cas serait de concevoir des barrières assez, hautes jiour circonscrire un bassin pareil, car Il existe des dépôts de drift jusqu’à 1600 pieds de hauteur, entre le ac u]Hiieiu et le lac 31icliif;aii , sans parler ties blocs erratiques qui se trouvent à des niveaux encore plus élevés. (1). 3Iallicurcii- semeiit on n’a encore trouvé aucune trace de coquilles dans le I nlt des plateaux ; les seuls fossiles (pie ce terrain ait fournis jus¬ qu a présent sont (p.elques fragments de bois. Il est à espérer ce - pciK ant (pi (ji, Imira par en ilécouvrir quelque part. .)usqiic-là la (piestion de 1 identité des deux formations, du drift et du terrain lacustre ou algonquin, devra rester en .suspens. .le dois eiu^ore meiitiomier qu’on trouve à la surface delà forma¬ tion lacustre, comme à la surface du laurentien et du drift propre, (f) Voir mon Rapport sur les dépôts quaternaires, dans le Rannm-i du rchigan" '' SÉANCE DU 5 Avnii. 1852. 285 •les blocs enaiiqucs do toute (liineiisioii, Il siillit de mentionner ec fait, |K)nr prouver tpi’ils nom pas pu être transportés par l’agent, •|uel cju il soit, qui a rayé et ])oli la roche en place. Si cet agent est un glacier , ce n est pas a lui (pi'on pourra désormais attribuer le liansport des blocs, car ce serait supposer que ec transport est con¬ temporain du striage, tandis qu’il en est séparé par toute la période que rejirésente la formation des dépôts lacustres. Il existe également à la surface du terrain lacustre, sur les bords du lac Erié, des collines allongées, semblables aux osai s de Suède, et montrant, comme ces derniers, des traces de stratification, preuve qu’ils ont été formés comme les osais , sous l’ean. beur direction est parallèle à la côte du lac. Enfin, il est a remarquer ipie le terrain lacustre, non plus que le teiiain laureutien, ne contient ancuii débris de mammifères ter- lestres. Il est maintenant reconnu que les ossements de Masto- •lontes , si communs a llig-bone creek et dans plusieurs autres lo¬ calités des Etats de l’ouest , et tpi’oii rapportait autrefois au drift , se trouvent dans un dépôt plus récent , le drift des vallées {valtcy- qui faitpartie de l’étage alliivicn. Quant aux ra])ports très complexes du terrain d’eau douce avec les dépôts du IMississipi inférieur et avec le post-pliocène des côtes atlantiques des Earolines et de l’Etat de Géorgie, je renvoie ceux que cela peut intércs.ser à un mémoire récent dans le Journal des ■'^cicnccs et tirs arts de Silliman, 1852. M. do Venieuil fait observer, relativement au drift d’eau douce, qu’il ne l’a jamais reneoniré loin des lacs ou des fleuves tle rAméri(|ue du Nord, et qu’il lui a paru devoir être attribué 5 une extension des cours d’eau actuels. M. Boubée ajoute que les dépôts lacustres de l’Amérique du Nord ont leurs représentants en Europe, et iju’on les trouve partout où il y a de grands lacs comblés, notamment en l' rance, en Italie, en Sicile, en Crimée. M. Desliaycs donne lecture de la note suivante de M. Buvi- Rnier, qui est relative au grés d’Hettange : Note sur te grès d' Heitnnge , par M. Buvignier. .le viens de voir dans le Bulletin (séance du 17 décembre 1851, page 78) la réponse de IVI, 'l’crqucm à ma note sur le grès d’IIettaiige. 286 SÉANCE D€ 5 AVltlL 1852. ]\I. Terquem ne contestant pas l’identitc ilc ce grès avec celui du Luxembourg, je pourrais nie Jiorner, pour toute réponse, à citer les 50 kilomètres de superposition évidente, depuis llouwez, Mézières, Sedan, justju’à Floreuville, et le travail de M. Dumont sur la géologie de la Belgique. Mais il est quelques assertions de M. Terquem que je ne puis laisser passer sans observations. Les Grypliées en alluvion à la surface du grès d’IJettange ne prouveraient absolument rien dans une contrée où les terrains sont superposés à niveaux décroissants. Mais s’il s’agissait bien de la Gryphée arquée, l’objection de M . Terquem ne laisserait jias de me paraître très grave, p.arce que les Grypliées d’Ilettange ne me paraissent pas être eu alluvion, mais bien en place, ou, plus exac¬ tement, en fragments du sous-sol cxlunnés par la culture. M. Ter¬ quem, tout en ilisant que la Gryphée n’a jamais servi de base au classement du grès, n’en fait pas moins son principal argument. Or, cette Gryphée ne peut pas être une Gryphœn arcuata atrophiée faute de calcaire, car cette substance est aussi abondante dans le grès d’Ilettange que dans la plupart des marnes du lias où la Gryphée arquée n’a éprouvé aucune modilieation. Comment d’ail¬ leurs l’élargissement de la coquille peut-il être considéré coninic une atrophie ? Ammonites Bnklundi que M. 'l’erquem a trouvé .avec cette Gryphée est une espèce du calcaire sableux des Ardennes. Il eu est de même du Bclcmnites clongatus que j’ai trouvé aboudamment avec les Grypliées et dans les mêmes circonstances, c’est-à-tlire tantôt libres, tantôt engagées dans des fragments de calcaires plus ou moins sableux. Si les Grypliées arquées se trouvaient constamment comme l’in¬ dique M. Terquem, au pied des escarpements du grès, je crois que ce lait serait bien plus favorable à mon 0|)inion qu’à la sienne; mais je dois dire que d’Ilettange à Breitstroff, je n’ai vu au pied du grès aucune trace de Gryphée arquée, même à la distance de 5 kilomètres, île Boust à Scutzieh ; et «le 3 kilomètres, de Breit¬ stroff à l'aulhaeh. La coupe du coteau d’Ilettange (page 80) peut être à peu près exacte, sauf les cotes, si elle est faite \'is— a— vis le vallon «pu vient d’Aurange ; mais un peu plus au nord on trouverait : fl Oolil,;. à Marnes fupéiicini's Un lias avec quelques lils tl’iîvoïUes. c Grès. d Miiines infeiicum au o.ùs „Tpc (1 ovciïiles. Ü's A lioust on trouverait une coupe tout à fait analogue : b' rallie iiiftlnfiire Ue marne avec quelques pelîls lils calcaires. <•' Assise manio-sahJeuse iuftîiifure au }>iè3 et conlenaul en abondance le Belem- lûtes elongotus et VAmmoiiites ptanUosta. Je n’ai rien vu là qui ressemblât à la coupe de M. 'J’erqiicm, de lîoust à Kodemaek; mais cela n’est pas étonnant : la figure de M. Ter((uem n’est i)as une coupe, mais bien la juxtaposition de tron¬ çons de coupes faites dans des directions différentes, juxtaposition qui produit les apparences les plus trompeuses. Les grès de Ifoust, iiiclinés vers l’ouest, peuvent bien avoir une faible inclinaison vers ^lu point situé un peu à l’ouest de Dodcnbolfen, qui est au nord, comme on voit par le croquis ci-joint; mais, bien loin de plonger ^cls Rodemack, ils se relèvent, au contraire, d’une manière très sensdjle dans cette direction. Il en est proJiabIcmcnt de même des aulres anomalies que présente la coupe de IM. Terquem, et qui, si elles étaient réelles, pourraient faire croire à la possibilité d un soulèvement, tandis que la régularité de ces couches n’est troublée que (lar quelques accidents locaux, produits par le tasse¬ ment des angles inférieurs qui ont quelquefois Ikié sur les ver¬ sants. Je finis par cette remarque, que les limites des affleurements du 288 sfiANCE i)i: 5 Avnii. ;1S52. grès, que j’ai Iraci'i's on ronge sur le eal([nc iln Dépôt de la guerre, sont tellement en rap|)oi t avee les accidents dn relief du sol, depuis licttange jusqu’à llreitstrolf, (jne ectie eoncordaïua! snllirait seule pour prouver <]ue le grès n’a pas éli' amené là i)ar nu sonlèvcinent, et qu’il forme des assises intercalées dans la formation argileuse. Ces limites sont exactement l’intersection de deux plans l'aiblement inclinés vers l’ouest avec la surface du sol. • M. Doshayes fait ohscrver cependant que, d’aprésM. le colonel Hennoque, le grés d’ilettange est inférieur au lias à (hyphœa arcuata, et qu’il ne saurait y avoir aucun doule sur la déter- tnination de cette Gry|d)ée. M. Levallois fait remarquer que la détenninatiou de l’Age du grés d’IIeltange présente A la fois des difficultés stratigrapfii- ques et paléontologiques. Tout t'u se réservant de traiter ulté¬ rieurement celte ([uestion, il croit devoir faire remarquer, dés à présent, (|ue le grés infra-liasique de la Moselle est représenté par le grés de Kédange, qui, par ses caractères minéralogiques ainsi que par ses fossiles, ne ressemble aucunement’ au grés d’ilettange. D’un autre côté, il est incontestable que le grés d’IIeltangn repose sur une assise puissante de marnes qui forme dans la Moselle un horizon bien connu, marqué par des sources alimentant un grand nombre de villages. En conséquence M. Levallois adopte la manière de voir de M. Buvignier. M. d’Omalius ajoute (jue toutes les analogies lui paraissent être en faveur de l’opinion de M. Buvignier ; en effet, personne ne conteste l’identité du grés d’ilettange et du grés de Luxem¬ bourg^ or, au-dessus de ce dernier, on trouve à Strassen un calcaire marneux, avec (xryp/Kva arciinla et avec Gryphœa cymbnim. 11 pense que cette dernière Gryphée est, ici, plus caractéristique que la iîiyphœn nreuata , qui so serait élevée au-dessus do l’horizon qui lui est habituel. M. Levallois fait la communication suivante : >. e"!oJ . eiièr ’S , .SoV^ .aoS SÉANCE Dl! 5 avril 1Sü2. 2S9 ISote sur le grès tl' lletlnuge [departement de la Moselle) et sur le grès de Luxembourg. — Composition générale du lias en Lorraine; par M. J. Levallois, inspecteur général des mines. La question du grès d'Hcttange est controversée depuis plus de vingt ans. Les uns le considèrent comme représentant le grès infra-liasif/ue qui forme, au-dessous du ralcnire n Gryphècs arquées, un horizon bien constant en Lorraine comme en beaucoup d’au¬ tres contrées. Les autres le placent, au contraire, |)lus haut que le calcaire à Gryphées arquées, en le considérant comme subordonné dans le puissant ilépôt marneux , marnes à Jiélemnites , marnes brunes, qui forme la partie supérieure du lias, et que j’appelle, pour cela, marnes supra-liasiques. Apiès avoir visité les lieux à plusieurs re])rises, je me suis pro¬ noncé pour cette dernière opinion, dans mon Ajjcrçu de la consti¬ tution géologique du département de la Meurthe (1) ; et M. Buvi- gnier est venu, dans la dernière séance, la corroborer pour la seconde fois du poids de son observation, en répliquant aux re¬ marques que M. Terquem avait présentées à la Société le 17 no¬ vembre dernier. M. Buvignier, suivant moi, a parfaitement réfuté ces remarques ; et je suis d’autant plus autorisé à porter ce juge¬ ment, que la localité de Boust, que cite cet observateur, est celle- là même que j’avais visitée en ISWi, et dont l’étude avait dissipé mes derniers doutes. Le village de Boust, en effet (à /j kilomètres veis le nord d’Ilettange), repose sur un grès identique avec celui des carrières de ce nom, occupant là un plateau qui se rattache par le sud à ces car¬ rières, et qui s’étend ensuite dans la direction IN.-N.-E. Un petit vallon limite ce plateau au sud et montre à nu, au-dessous du vil¬ lage, un escarpement de grès de àO mètres environ de hauteur, pendant que le fond du vallon est constitué par des mai nes gris bleuâtre, schistoïdes, renfermant île gros ovoïdes et des sphéro- sidérites, et qui sont bien connues des géologues lorrains pour être de beaucoup supérieures au calcaire à Gryphées arquées. C’est dans ces marnes-là, au lavoir de Boust, que M. Buvignier a trouvé le Belemnites elongatus et V Ammonites pliinicosta, fossiles qui sont bien considérés aussi comme postérieurs à la Gryphœa arcuata. (1) Annales des mines, 4' série, t, XIX, 3* livraison (juillet 1 S51), p. 665. Soc. géol., 2* série, tome IX. 19 SÉANCE OU 5 AMUl. l) 1 - - - - -/ Calcaire Calcaire argileux Calcaire à Gryphées arquée.?. ;t marne de Jamolgne. - . . . f â Grypbées arquées Grès infra-liasique. Sable, cailloux et grès de Martinsart. -fiilnt *4iO 293 SÉANCE DU 5 AVRIL 1852^ DÉPARTEMENT DE LA MEUKTHE. ajAaai '•Wâl ,K(. _ _ .ï 99^12 >i*^^*'icure proprement dite. Manies supérieures. Inpigfii, Marnes Mioyenncs, •*9«D9: scliislo- bituinineuses, à Posidonies. ' 891 : - - Marnes Inférieures. iMincrai oolilique. (Irès super-Iiasique ( marly-sandstone des Anglais). tirés inédio-Iiasiqiie (grès d’Agincourl). Aüicula inwquical- vis (Sow.), Plicatula spinosa (Sow.), Ain- munites spinatus (Brug.) , Terebratula triplicata (Pliil.) Marnes à ovoïdes. Pecten œquivalvis. Calcaire ocreux. Gryphœa cymbiuw. Marnes. Hippopodium ponde- rosum (Sow.). . Calcaire é Gryphées arquées. fc: : - Grès iufra-liasique. 0^ ' kecpïè;’ environs DE NEUrCHATEAt ET DE LANGRES. (M. ÉllE DE BEiVMONT.) VASSr (YONNE), (m. eue de BEÀUMONTa), Calcaire à liniroqucs, de M. de Bonnard. Calcaire à En troques. Marnes brunes feuilletées J’'-. Mai nés brunes d. Calcaire noduleux Ciinenl romain dit de Vassy c. Marnes à Posidonies b. Marnes brunes . ' J' ». ' 1 Calcaire nodnlcnx a (calcaire à Gryphœa cymbium de M. Moreau). ■' ■ ! Marnes à üeptaria (de M. Moreau). i Marnes à Belemnites clavatus ■ (de M. Moreau). Calcaire à Gryphées arquées. Calcaire à Gryphées arquées. ■ du! 1 USANCE nt' 5 AVEU. 1852. 20/j J’ai constaté d’ailleurs, en poussant mes études jusque dans le département des Vo.sges, que la même composition se retrouve dans ce département. Elle se retrouve aussi dans les départements de la Haute-IMarne et de la Côte-d’Or, ainsi ([ue j’ai pu m’en con¬ vaincre en rapprochant mes observations do celles qui .sont consi¬ gnées dans V Exi>Ucfiti(in de. lu carte géologique de la France , et sur¬ tout en comparant les échantillons à l’appui de cette carte, qui sont conservés à l’Ecole C 6 AVEU. J 852. qui se trouvent au pied de ses cscaqreinents , coiniue les appa¬ rences 1 iudifjueraient j mais que lesdites marnes , déposées après lui , formeraient seulement une ceinture tout à l’entour , comme les terrains de sédiment à l’entour des montagnes anciennes. Cette supposition n’implique sans doute rien d’impossible, et comme elle olhait le mojcn d ccliajqier a la difliculté paléontologiqiie dont j’ai parlé tout à l’bcure, elle a été, en effet, produite. Mais il n’y en aurait pas moins là un fait anormal , et tout fait de cette n.a- ture a besoin d’être appuyé de preuves directes; alors surtout qu’il ne s agirait pas d’une dénivellation de petite importance, puis¬ qu’un sondage percé en 182à, à travers les marnes supra-liasiques, dans la ville de ïbiouville, qui est située un peu au sud d’Hettange, dans la direction des lignes d’affleurement, a été poussé jusqu’à 138 mètres, sans qu’il soit certain que le calcaire à Grypbées ar¬ quées y ait même été atteint. Il paraîtrait, au surplus, que cette hypothèse d’un soulèvement qu aurait éprouvé le grès d’I Ietlange antérieurement au dépôt des marnes situées à son pied ne serait plus guère soutenue, et qu’on se bornerait maintenant à dire que ces marnes, déposées originai¬ rement sur le grès , ont coulé ensuite juscpi’au pied des escarpe¬ ments qu’il constitue ; en sorte qu’il ne faudrait voir dans lesdites marnes qu’une formation remaniée, une sorte d’alluvion. Sur quoi je ferai remarquer : 1" Que cette nouvelle supposition, fût-elle suf¬ fisante pour e.xpliquer la position relative des marnes et du grès lais.serait toujours subsister l’objection dont il a été question^plus haut, Urée de la position relative du grès d’ilettange (supposé infra- basique ) et du grès de Kédange ; 2“ qu’une formation re¬ maniée sc révèle toujours par un certain désordre, dont les obser¬ vations que l’on ])eut faire sur les marnes dans le vallon de lioust ne fout nullement naître l’idée ; 3” enfin, (jue si, eu quelques lieux, le relief du sol est tel ((u’oii pourrait comprendre, jusqu’à un certain point, cpio les marnes déposées aujourd’hui au pied du grès, dans des bas-fonds, y auraient coulé du plateau, il en est tout au¬ trement a Uesselkircb ou , comme on l’a vu , ces marnes consti¬ tuent la colline dans toute sa hauteur île 2, *5 mèlrc.s. Cette localité d Cessclhireli réjioiul, comme un le voit, aux deux hypothèses mises en avant pour exjiliquer la présence des marnes à ovü’ides à un niveau inférieur au grès; elle montre que s’il en est ainsi, c’est tout sinqilement p.iree que les marnes à ovôides ont été déposées avant le grès. Et d’où il résulte, en se reportant au tableau ci-dessus, que le grès d’ilettange serait placé à un niveau déjà assez élevé dans les marnes supra-liasiques. SÉANCE l)ü 5 AVRIL 1852. 297 Ce qui n’a pas lieu contribué à embrouiller la question du clas¬ sement du grès d’Jlettange, c’est qu’on a voulu « /^r/ojv l’identifier avec le grès qui est si développé à six lieues environ plus au nord , près de la ville de Lu-Ncmbourg, d’où il a pris son nom de grès de Luxembourg ; lequel aj)partient, comme le grès d’IIeltange, au système des couches liasi<)ues, et a , en ellét, de très grands rap- poits avec ce dernier. 11 importe de préciser en quoi consistent ces rapports. Et d’abord ces deux grès présentent réellement une grande res¬ semblance : soit (ju’on les considère en grand quant à leur ma¬ nière d'être dans leurs gisements , suit qu’on les considère en petit dans leurs caractères pétrogranliiqucs et jusque dans le mode de conservation des coquilles dont le test se détache très nettement en blanc sur la roche, soit quant a leur emploi dans les constructions, niais voyons s'ils présentent la même analogie quant à leurs rela¬ tions stratigraphiqnes. Ee plateau sui lequel est bâtie la ville hante de Lu.xembourg est formé par du grès que l’on y voit afileurer eu larges dalles, et qui constitue au nord et au nord-est de magnifiques escarpements de rochers ù pic, fortifications naturelles sur lesquelles sont assises celles que l’art y a encirre ajoutées, L’Alzette baigne le pied de ces escarpements en coulant du sud au nord. Or voici ce qu’on oI>- serve en descendant cette rivière. La vallée reste d’abord encaissée dans le grès, jiuis elle s’élargit sans laisser encore voir d’autre terrain ijiie le grès : le Imut des cotes étant occupé par des bois et le reste "[lar «les terres arables. Mais arrivé à la hauteur du village d’ilehusingen, qui est situé sur la rive droite «le l’Alzette, à 5 kilomètres de Luxembourg, on est frappé d’un ehangement brusque dans la couleur de ces terres, in¬ dication d’un changement corrcspoiulant dans la nature «les cou¬ ches. On ne tarde pas, en effet, à arriver à un ravin que l’on voit ouvert ju.squ’à mi-côte à travers les mm/ies irisées, pré.sentanl là leurs accidents si connusdecoloiation etdecontournenient, pendant que la jiartie supérieure du la côte reste toujours couronnée par le grès; et pour compléter l’indication, on voit un peu plus loin près d’ileisdorf , des e.xploitations de gypse au milieu des marnes irisées. Vieiit-on , maintenant, à s’élever au-dessus desdites marnes irisées, on rencontre des marnes gris bleuâtre, ayant tout à fait 1 aspeetliasique et qu’accompagnent de petits bancs de calcaire mar¬ neux de meme couleur, qui renfernient des Ammonites tortilis (dürb.)etiles Ammonites kridivn (îlehl,), espèces considérées jus¬ qu’ici comme appartenant à l'étage de la Cryphœa arcuatci. Plus SfiANCB DU 5 AVBII. 1852. 2!)8 haut il ap|>araît un calcaire (p'is blanchâtre avec jVaj'ments d'Eii- crincs ; plus haut encore ce calcaire ilcvient sableux ; et enfin, quand on enlrc un peu avant clans le bois, on c.st en plein clans le grès (avec sable), lequel occupe ensuite toute la cote pour aller se rac¬ corder avec celui qui forme le ])lateau à l’ouest de Luxembourg. Que résulte-t-il de ces relations si nettes de superposition, quant à la comparaison à établir entre le gisement du grès d’Hettange et celui du grès de Luxembourg? 11 en résulte , d’une part , qu’ils oll’rent entre eux cette dissemblance : que tandis qu’à Ilettange il existe, entre h; grès et les marnes irisées, une distance considérable soit dans le sens vertical ou en coupe, soit dans le sens horizontal ou en plan, cctlc distance est, au contraire , très petite à Luxein- bourg; mais, d’autre part, qu’ils offrent aussi cette analogie : qu’à Luxembourg tout comme à Ilettange, le grès ne sc trouve p.as au- dessous du calcaire à (Iryphces arquées, puisque nous l’avons vu tout à l'heure reposer sur la couche de marne à Jnnnonitcs tor- tilis et kridiou, qui u’est évidemment rien autre que la marne de Jamuij^nc, de ilJ . Dumont, assimilée par ce s.avanl professeur aq calcaire à Gry])hécs arquées. A-t-il été fait, dans les environs de Luxembourg, îles observations précises qui soient directement con¬ traires à celles qui sont si nettement écrites dans le coteau d’Jlelni- singen , c’est-à-dire qui montrent le calcaire à Gryphées .arquées en recouvrement, non ])as seulement sur du grès , mais par-dessus la masse entière du grès? .le ne le crois pas. Car si l’on a indiqué , et si j’ai cru voir moi-méme en plusieurs points à l’ouest de Luxem¬ bourg, du calcaire à Gryphées reposant sur tlu grès, ce calcaire ne couronnait pas là toute la masse ilu grès; en sorte que ce fait ne pouvait pas faire naître l’idée de la postériorité du calcaire à cette masse entière du grès, mais seulement 1 idée de la c()ntenqwa- néité. Encore peut-on douter, |)our quelques uns de ces points au moins, d’après lobscrvation pri’scntée par M. d’ümalius d’ilalloy dans la dernière séance, au sujet du gite U Ô AVRIL 1 BÔ2. lier i il iw conespond cei taineintut pas aux coiicJies les plus basses de ce dernier, à celles ciu’on oljserve à Helmsingen ; il correspon¬ drait seulement à scs conciles supérieures, (l’est aussi l’opinion qui a été émise par Bl. Buvignier, qui l’assimile à son calcaire sableux des Ardennes. Je serais même porté à rajeunir encore un peu plus le grès d’Hettange, eu le relevant jusqu’.iu niveau du macignn d’ Aubiui\rt< , que je considère comme l’équivalent de mon ^rès médio-lictsiqiie, ainsi que je l’ai exprimé dans mon tableau synop¬ tique. Au surplus, ce n’cslpas de ce ])oint-là qu’il s’agit en ce mo¬ ment ; mais il serait sans doute facile à décider, si l’on suivait pied à pied, ce que je n’ai pas eu le loisir de faire , les couches d’IIettange et de Boust jusqu’aux approches du grès de Luxem¬ bourg. Telle est donc la solution qui me parait pouvoir être proposée dans l’état actuel de la question, au point de vue stratigrapbiquc ; mais il n’en reste pas moins une diflicuUé grave au point de vue paléontologique , et il importe de préciser aussi en quoi elle con¬ siste. Il y a d'abord un jioiiit hors de controverse. C’est qu’on n’a pas trouvéde Gryphœa urcuutu dans le grès d’JIettange, et BJ . Terquem dit lui-même que la faune de ce grès a un caractère spécial. Cela n’empécbe pas qu’il n’y existe bien certainement des fossiles infra- liasiqucs; mais il y aurait à discuter si ces fossiles-là ont bien une valeur caractéristique. Cette discussion, je le reconnais, n’est pas de ma compétence ; mais je puis cependant dire, .à l’égard de la Lima du grès d’IIettangc , (|ui est rapportée à la L. gh^antea, que j’ai recueilli dans l’oolitc inférieure une coquille de ce genre, que l’on ne saurait distinguer, sauf la couleur, de celle du grès d’Ilet- tauge. D’im autre côté, il est très vrai qu’on trouve en divers points autour d’ilettangc, mais non engagées dans une roche, des Grypliées qu’il paraît inqio.ssiblc de didércncier de la G. nrcnaia , et qui ont la couleur propre an calcaire que cette coquille carac- téi'ise. 11 est très vrai aussi que j’ai rencontré des morceaux de cal¬ caire marneux, bleuâtre, fort analogue au lias, qu’accompagnaient des fragments de V Animnnite.i strdfrrris, coquille considcréc comme infra-liasi(|ue ; mais je dois dire qu’une Bélemnite était engagée dans un des morceaux de calcaire, fin tout cas je n’ai pu réussir à voir ce calcaire en place , et il est notoire qu’il n’y a point, près d’Hettange, d’exploitation de cette pierre , qui est si connue et si recherchée pour les propriétés hydrauliques de la chaux qu’elle produit. Quoi qu’il en soit de cette diHiculté dont je reconnais l'impor- sÉ.t>(rK nu 5 anrii 1852. SOI ^Bce, il estcepcinlirit bien onteiidii qun si le fuii sti'nli;ïrapliique était partout aussi uetteiiient acousé cjue dans le vallou de'üoust, la paléontologie n’aurait plus qu’à l’enregistrer. Car, s’il appartient souvent à la paléontologie de prononcer sur l’àge relatif des con¬ ciles, ce n est toujours (|u a défaut de 1 observation directe de la continuité de ces couclics, a défaut du moyen île classement rigou— leux, géométrique, que fournit la stratigraphie, et provisoirement en quelque sorte. De même que dans l’ordre des lois civiles, si j ose faire cette comparaison, a defaut de l’acte de naissance pour constater l’àge d’une personne, on consulte la notoriété; mais que cet acte de naissance vienne, plus tard, à être retrouvé, et c’est lui seul qui fixera l’àge, quoi qu’ait pu dire la notoriété. M. Hubert fait remarquer ijue le tableau de la série liasique présenté par M. Levallois pour la Lorraine s’applique très bien ù la Normandie, et en général au lias de tous les pays où ce terrain a été observé. Seul, le grés d’IIettange fait exception, et comme il a de frappantes analogies, sous le rapport des fos¬ siles aussi bien que sous le rapport minéralogique, avec le grés infra-liasique du Cotentin, M. Hébert avait naturellement in¬ cliné dans le sens d’un rapprochement qu’il n’a pas d’ailleurs la prétention de soutenir comme une opinion positive, puisqu’il n a point étudié le grés d’Hettange. M. de Verneuil donne lecture de la lettre suivante qui lui a été adressée par M. Barrande : Prague, 16 février 1852, Vous me demandez des nouvelles d’Allemagne. 1 1 ii’y en a pas de très intéressantes dans la science qui nous occupe. Les Graptolites semblent avoir attiré principalement l’attention. Vous savez que Geinitz nous en donne une monograpbic, jjiwimiic s’entend, car nous n’avons pas sans doute découvert encore toutes les formes. Je n’ai pu lui rien dire sur l’incorporation des Nihtites et Myrin- itites que je ne connais prcsipie pas; ainsi c’est sous sa propre res- pons.ibilité qu’il fait cette adjonction aux Grajitolites. 11 m’a communiqué sa clnssiricaliou. lia cru devoir régulariser la no¬ menclature des genres en terminant tous les noms eu gropsus {comme diplograpsux, M’Coy), ce A quoi je n’ai fait aucune objec- tion. Voici les cinq genres qu’il établit ; 302 süANri; iiu 5 avrit. 1852. 1. Diplogrupsus, M'Coy. = Dipiio/i, Dair, — l’etalulit/iiis, Suesi. = Graptolitcs à deux séries do cellules, 2. Ncrengropsiis ^ Gein. = Nereitps, Myiianites, Ncmertites, etc., = Craptolii(‘s h deux séries de cellules, sans axe solide, ou avec un axe mou. 3. Clatiogmpsrif, Gein. — Graptalitcs bifurqués à deux branches. = Graptolites IfJurr/tisoni, etc. 4. Monograpsus , Gein. = [^Mnnnprinn et Rusirites) , Barr. = Gniptnlih's à une série de cellules. 5. Retiolites, Barr, = Gladiolites , Barr. = Gruptalites couverts d’un réseau h mailles ouvertes, au lieu d’un test plein. En réuniss.int tons les faits acquis, le livre artienlières des types qui se propagent dans lu division siqiérienre, comme Jridaspis, Cliciiiinix, Uidiitrits , etc. Parmi les genres récemment déeonveits par Angelin en Suède, je citerai Rciiinjili'iiridcs, Dimdde, jEglina, qni établissent de frappantes relations avec la liolième, epioiipte tontes les esiièoes soient différentes dans les deux pays. J.a ])lnpart des types que je viens de citer se retrouvent dans tontes les régions siluriennes; Norvège, Russie, Angleterre, Irlande, France, E.spagne, Portugal, Ktats-Unis irAmérique, constatant partout l’existence de la Faune seconde, quia joui d’une grande diffusion liorizonlale, et d’une longue .succession verticale, par ra])])ort à la Faune primordiale, très limitée dans les deux sens. Cette déno¬ mination de Faune seconde, dans laquelle se trouve compris tout ce qu'il y a deTrilobites connusdans la division inférieure d’Amé¬ rique, aura sans doute grand'peine à trouver grilce aux yeux des savants du nouveau monde. Mais puisque la Faune primordiale n’a été bien constatée dans le pays classique d’Angleterre, que plus de dix ans après la publication du Silarian system, jiourquoi désespérer de la voir un jour découverte en Amérique, comme dans les régions d’Europe où elle est encore iniomme? I.a grande richesse de la Faune seconde en mollusques de diverses classes, du moins en certains pays, contraste avec la pauvreté relative de la Faune primordiale, composée presque uniquement de Trilobites. 3” La regio K d’Angeliu, en Suède, comprend les formations de la division supérieure, dans File de Goililand.etc. Elle correspond très bien, comme Alurcliisou et vous l’ave/, constaté, à l’étage de Wenlock, en Angleterre. Elle renferme ce que je nomme \a Faune troisième silurienne, complètement distincte de la précédente, par les formes spécifiques, quoique fortement liée avec elle par la plu¬ part des genres de Trilobites. 11 est assez étonnant de voir cesser presque entièrement à cette époque l’apparition de nouveaux types génériques, dans cette tribu, tanilis qu’elle atteint le maxi¬ mum de sa ricliesse en formes spécifiques, et que celles-ci varient encore beaucoup dans la suite des tenq>s siluriens. Les mollusques se développent de plus en plus, en certains pays, durant cette troisième période, et je crois que certaines classes d’entre eux fourniront des caractères aussi frajipauts que les Crustacés, pour la bien définir. Ainsi, parmi les Céphalopodes, nous n’y rencontrons en géttéraly que des Ortbocères à .siphon exigu, par rapport au SÉANCH liu 6 avbii, i852. 507 gratul siplio» qui distingue lu plu[iait des coii'iénères de la l'aune seconde, en Aiiiéi ique, Scandinavie, Russie. Vous savez cela aussi bien que qui que ce soit. La Faune troisième, bien nettement limitée à son origine, n’est ])as encore suriisamuicnl déiinie et tranchée vers la liu de son existence. H me semble que ni les for¬ mations de Gothland, ni eelies de Weulocket de Ludlow, ne rejnc- sentent complètement toute la succession verticale de mes étages E, F, G, 11, c’est-à-dire toute la division supérieure silurienne de Bohême. D’un autre côté, vous vous rappelez combien d’aiudogics nous avons observées entre les fossiles de mes étages cités, et ceux du Maine et de la Bretagne, que vous étiez disposé à eoiisidéiev comme dévoniens. N’y aurait-il pas là q.uehjue nouvelle délimi¬ tation à établir lorsque nous connaîtrons mieux la Faune nttioTas si variées, il Coffre à vous quelque chose d’ana* Italie. Vousihc dites posséder d’Espagne nu bclécliantillondc Vlamia- rmnht fnro. Je dois vous avertir que je suis parvenu à recotmaîti'e qtie le fraghient auquel Corrla avait donné ce nom est une tête de Uu/ttfitmofus de trè.s petite dimeuskm. J’ai été comluit k ce fait par là découverte d’un réritahlc Homnlonatitf, aussi très petit, dans les tnème.s q(»art/ites des monts Draliow, en» la Plipsiticomfa a été trouvée. Je nouiine ma nouvelle espèce Hù/nalonotns Bohémiens. Comme j’en ai là Irtc, le thorax et le pygi filles , mais t u he en niiuei ais de cuivre , plomb « manganèse , uikel , etc, /». Porpliyre pcncUé ilo puillellus de fiir. /. Montagnes de fer (fer uligiste el magoélique ). Bien que toutes les formations comprises dans cette coupe ne soient pas susceptibles d’être, dès à présent, parallélisées d’une manière rigoureuse, il n’en est pas moins démontré par là que les porphyres et les dépôts de fer sont antérieurs aux dépôts siluriens les plus anciens, attendu que ces derniers reposent en stratification discordante sur le porphyre; ils occupent par conséquent une po¬ sition analogue à celle des dépôts de fer du Lac Supérieur, aux¬ quels ils correspondent eu outre d’une manière frappante par leur composition minéralogique, et l’on ne saurait douter qu’ils n’appartiemicnt, comme ces derniers, à la formation azôique de Mm. Foster et Whitney. Ce résultat est d’autant plus important que jusqu’ici on ne possédait aucime donnée sur l'àge des dépôts de fer du IMissouri. M . le docteur Engelmau de sou côté a annoncé avoir observé des roches schisteuses analogues à celles du Lac Supérieur dans les montagnes du Texas, en sorte qu’il paraît maintenant bien établi {ju’il existe au-dessous des terrains paléozoïques une vaste forma¬ tion de roches métamorphiques caractérisée par l’absence de dé¬ bris organiques et par une ahoudancc extraordinaire de minerai de fer. Ce n’est donc pas sans raison que l’on a proposé de dési¬ gner cette période sous le nom d’dgc de fer, par opposition aux terrains paléozôiqnes qui, dans ce pays-ci et particulièrement dans rO., représentent plutôt l’àge du cuivre et du plomb. Nous avons eu en outre au mémoire fort instructif de i>l. Owen Sur la paléontologie des terrains siluriens inférieurs de l’O., qui nous a fait connaître une quantité d’espèces et de genres nou¬ veaux, avec «les renseigiiemenis précieux sur la ilistribntion des principaux types. Comme le mémoire lui-même était un extrait des recherches de l’auteur, il m’est impossible dé vôusen donner 316 SÉANCK DU 5 AVniL 1852. un abléjfé. .lu i'urai seulement lemarqiior que les recherches de M. üvven, comme celles de M. Hall concourent à confirmer les résultats de HI. Harrande, à savoir que les formes orjjaniqucs de ces premières époques sont loin d’être aussi simples et aussi uiii- formes qu’on était d’abord enclin à le supposer. A l’é^jard des formations siluriennes inférieures, les résultats des differents observateurs sont en jjénéral des ))lus satisfaisants en ce qu’ils indiquent une concordance remarquable dans lesdilférentes parties de rUinon. Sous ce rapport le congrès de Cincinnati marque un progrès réel. H est à désirer qu’après s’être entendus sur les faits, les géologues des différents Etats tâchent de s’en¬ tendre aussi sur les noms en adoptant une nomeuelaturc uniforme, .le n’ignore pas qu’il y aura bien des difficultés à surmonter, tant réelles qu’imaginaires. Mais ne serait-ce pas une pitié si, après avoir réuni un si bel ensemble de faits et d’observations, on allait les défigurer par îles nomenclatures discordantes. A l’égard des formations carbonifère , dévonienne et silu¬ rienne supérieure, la concordance est loin d’être aussi satisfaisante, et les débats de la réunion de Cincinnati, loin d’atténuer les dif¬ ficultés, semblent au contraire n’avoir fait que les augmenter, comme cela n’est que trop évident par les recherches de MM. Whitlesey, Christy et autres. En eÛét , les tenjains paléo¬ zoïques le long de la côte méridionale du lac Erié présen¬ tent, d’après M. Whitlesey, la coupe suivante: a, Couglomaral de !u hoiiiUü. h, Schisles cendrés. — 110 pieil.s, c. Grès. — 1^ pieds. d. Schisles noirs avec fossiles iJeuliques avec ceux des schistes de Genessee. — 1Î> pied', r. Grès grossier ou grès à meulières ( grinrf-Jlone erii de M. WhUlescy. — 58 pieds. ■' /. Schisles rouges. — 20 pieds. g. Grès de Waverley. — 55 pieds. A. Schistes de Humilloii. 317 SÉANCE DU 5 avril 1852, Dans celte coupe M. AVhitlesey reconnaît deux points de re¬ père, les schistes de flaniilton à la hase et le conglomérat de la houille au sommet. En comparant cette succession de couches avec celle de l’Etat de New-York, on est naturellement tenté de 1 apporter la majorité des dépôts de la coupe ci-dessus à la forma¬ tion dévonienne. Alais il n’en est pas de même lorsqu’on vient à les comparer avec ccu.x de la jiartie méridionale de l'Oliio. m, Chiisty vient de trouver dans les schistes noirs superposés au linu'sinne, et que 1 on s accordait généralement à considérer comme l’équivalent des scliistcs de IMareellus et de Genessee, plu¬ sieurs espèces de Goniaiitos qui, de l’aveu de M. Hall lui-inême, sont identiques avec celles du calcaire carhonil'ère d’Europe, si hieu qu en prenant ces fossiles ])our guides, nous aurions à rapporter à la formation carbonifère tous les élages supérieurs au clijf times- to/w et par conséinion sur l’igc du cliff timestonc que vous rajiportez an dévonien, tandis que beaucoup d’autres géologues (et je œnfessc que j’ai été du nombre) étaient enclins à le rapporter au silurien supérieur. Les empreintes découvertes par M. Logan dans le grès de l’otsdam de la vallée du Saint-Laurent, que M. Richard Owen déclare prove- nird’un quadiaipède appartenant selon toute ajqiarence à l’ordre des Cbéloniens, ont été l’objet d’une vive discussion dans l'assemblée. Il faut convenir que c’est un rude coup porté à la théorie du déve¬ loppement génétique des types. Aussi les partisans de cette théorie ont-ils jeté les hauts cris. IM. Agassiz déclare positivement que ce ne peut pas être un quadrupède, et que si les empreintes provien¬ nent d’un vertébré, ce doit être d’un animal complètement dillé- rent de tous les autres et sans aucune ressemblance avec nos types actuels. M. Hall aussi récuse tonte idée d’un vertébré autre qu’un poisson à cette époque reculée. Il n’en est pas moins vrai ijue si c’est nu fait, il faudra bien l’acccptcr, quelque dur que cela paraisse. C’est ce que je ne me suis pas gêné de dire en rcmaiapiant que M. Owen, en attriliuant sans hésitation les empreintes à un qua¬ drupède, n’ignorait sans doute pas les conséquences d'une pareille détermination. Vous m’obligeriez infiniment, ainsi que plusieurs de mes amis, si vous vouliez me faire connaître votre opinion sur ce sujet. Le scepticisme de nos palé-ontologistcs ne se borne pas aux em¬ preintes du grès de Potsdam, 51 . Agassiz rejiousse également l’idée de sauriens dans la houille. Ce ne seraient, selon lui, que des poissons, que les paléontologistes d’Europe auraient pris pour des reptiles, ne sachant pas faire la distinction entre un ]ioisson sau- voïde et un saurien. Soyez assez bon pour me dire ce que vous en pensez vous-même , et si réellement on a pu se tromper à ce point. Les tciTains quaternaires ont été l’objet de iilusieurs communi¬ cations importantes, en particulier de la jiart de IM . Owen et de M, Whitlesey. Le premier nous a montré le drift couvrant de vastes étendues de pays dans le bassin supérieur du Mississi])])!, et s’y distinguant en général par un caractère plus limoneux que dans la région des lacs. M. Whitlesey a fait une découverte plus sÉiîscE iHi 5 avhil 1852. .Slçj importante. Ajirè.s de luiiy lies rcclien lies sur l’origine îles dépôts de transport de l'Ouest, ce géologue est enliii parvenu, l’été dernier, à découvrir des l’ossiles terrestres et fluviatiles dans l’argile mar¬ neuse lileue de Cleveland, sur les bords du lac Érié. Poursuivant ensuite ses explorations à l’Ouest, il a fini par retrouver les inéines lossiles teri'estres et Iluviatiles (particulièrement des Paludines) dans plusieurs localités le long du Mississippi, entre autres à JJit- biique, où elles se trouvent jusrpi à 160 pieds de hauteur au-des¬ sus du fleuve. 11 a rencontré les mêmes espèces ou des analogues très voisines dans les falaises de Quiucy, sur le IMississippi, ainsi qu’à Mouut-Vernon, surrOliio, et à New-llarmony, sur le VVa- basli. Que si maintenant vous comparez sur la carte la position de ces dill'érentes localités et la hauteur à laquelle s’y trouvent les coijuilles lacustres, vous verrez qu’à l’éjroque où ces coquilles vivaient le bassin du IMississippi devait former, avec, celui du Wabash et la partie inférieure du cours de l’Oliio, une vaste nappe d'eau douce, incomparablement plus grande qu’aucune des nappes d’eau douce do l’époijue actuelle, tandis que les trois lacs d lirié, de linron et de iMicliigan ne formaient qu’un seul et mémo bassin qui, juobablement, communiquait aicssi avec le lac supé¬ rieur. Nous eûmes d’abord l’idée, mon ami IM. Whitlesey et moi, de désigner ces dépôts d’eau douce sous le nom de ioess, à cause de leur grande ressemlilanec avec le limon de la vallée du Ithin. lins tard, considérant leur vaste éteniiue et leur grande impor- tanee géologique, il nous a semblé qu’ils méritaient bien l’hon- neur d’un nom jiarticulier, et nous avons proposé le nom d’«/- gONquin ou tenaiu ulgonquin, d’après la tribu de ce nom qui était jadis répandue dans les limites de notre terrain d’eau douce. Cela me conduirait troi) loin si j’es.sayais de décrire les rapports divers de ce remarquable terrain d’ean douce, soit avec le drift, ®oit avec les dépôts marins du lac Chanqilain et de la vallée du Saint-Laurent que j’ai tlésignés sous le nom de terrain taurentie». C est un sujet sur lequel je reviendrai dans une autre occasion et que je me propose en outre de disi'uter en détail dans mon rap¬ port officiel. ha question du parallélisme des chaînes de montagnes de ce pirys-ci avec celles d’Europe a aussi fait l’pbjet d’une discussion détaillée. Ay.aut écrit récemment à Al. Élie de heaumont une ongue lettre A ce sujet, je me disiiense d’y revenir ici, supposant U a du vous en iid'oriaei*. Enfin nous avons dû à Al. Agassiz un rapport circonstancié sur es bancs de coraux de la Floride, M, Agassia en a rapporté une 320 SÉANCE DU 5 AVRIL 1852. liclie collection d’animaux de toute sorte , parmi lesrpiels se trouvent un grand nombre d’espèces nouvelles. L’auteur conclut de .ses recherches rpie les bancs de la Floride n’indiquent pas une oscillation du sol sous-marin, et qu’ils se sont formés s.ans qu’il y ait eu ni all'aissemcnt ni soulèvement. 51. 'l’iiomey, qui a exploré les memes lianes l’année dernière, assure au contraire y avoir découvert des traces évidentes d'un soulèvement lent {SiHiman Journnl), en sorte que la ipicstion reste pour le moment en suspens. M. le capitaine Wilkes se prévaut de l’opinion tie M. Aga.ssi/. pour battre en brèche la théorie de Darwin ; mais je doute que, meme avec l'appui de ill. Agassiz, il jiarvienne 5 ébranler le système du célèbre lurturalistc anglais. Ce qui est cer¬ tain, c’est cpi’il lui faudra pour cela d’autres arguments que ceux qu’il a avancés jusqu’à présent. A l’occasion de cette lettre, M. de Verneuil rappelle très briève¬ ment quel est l’état actuel de nos connaissances à l’égaril de la présence des reptiles dans les divers étages du terrain paléozoïque. Il y a à ])eine quelques années, il était généralement admis que les reptiles ne descendaient jias au-dessous des couches du svstème permien, cl c'était un des meilleurs arguments du profes¬ seur Ag.assiz pour placer entre le système permien et le système carbonifère la ligue de division du terrain secondaire et du ter¬ rain paléozoïque. 11 y avait en elfet ipielque chose de simple etde séduisant dans cette classification, qui permettait de caractériser le terrain paléozoïque par les poissons, comme ayant été les animaux les plus élevés de cette époque, et le terrain secondaire par les rep¬ tiles. Cependant, dans notre ouvrage sur la géologiede la ilussio, nous n’avons pas adopté cette manière de voir et nous avons pré¬ féré réunir le système permien au terrain paléozoïque, à cause de l'analogie des deux faunes. Les découvertes récentes de reptile# dans le terrain paléozoïque nous ont donné raison. L’une de ces découvertes les plus importantes est, sans con¬ tredit, celle de Archegusaurus du terrain houiller de Saarhrück , dont parle AI. Desor dans sa lettre. On en possède aujourd’hui plu¬ sieurs espèces. Après les mémoires de Coldfuss, de iMAl. Herman de Alcyer et Ilurmeister, on ne saurait conserver aucun doute sur la véritable nature de cet animal, que M. Agassiz, qui n’en avait vu que de mauvais échantillons, avait rapporté à la classe des poissons. Les Archagosaums sont les seuls sauriens dont on ait trouvé les squelettes dans les couches carbonifères, mais on connaît en Améi'ique plusieurs exemples de pas de quadrupèdes 321 SÈAXCH nu 5 Aviiii, IS52. dont la traie s'est conservée sur îles roclies de cet ;lye. Les prc- inières empreintes ont été découvertes en 18/|/t par le docteur King, dans les grès lionillers de Grecnsburg, en Pennsylvanie, et visitées par sir Cliarles J^ycll, qui crut y rcconnakrc les pas d’iiu reptile nouveau. Les secondes ont été observées eu 1849 par W. Isaac Lea, dans le.s bancs inlérieurs dn systiane carbonifère, près de Pottsville, 70 milles au N.-E. de Pbiladelpbie. Enfin, eu 1851, IM. H,-D. Rogers a trouvé, dans la même région antliraci- tique, de nouvelles empreintes qu’il rapporte à des reptiles ter- restre.s. [Prortmli/igs of Amrr. as.toc. of .icirnce, Albany 1851.) A peine l’existence des sauriens a-t-cllc été reconnue dans les ro- ches de l’époque carbonifère, qu’on n’a jias tardé à suivre leurs traces jusque dans des époques plus reculées. En ellet, dans le cours de 1850, il a été connnuniqué à la Société {jéologique de Londres un dessin et une description d’une pl.aque de grès dévonien des environs d Elgin, en Ecosse, sur laipielle on distinguait trente-quatre ein- preintesde pas de quadrupèdes. Cette découverte fut bientôt suivie, dans le nieine pays, d’nne autre beaucoup jiliis importante, celle du Tvlcpvrlon Elginense, dont M. IMantcll a lait un dessin et des moules que j’ai vus au musée de Céologie ]natique, à Londres, et qui est liguré aussi dans le supjilément à la troisième édition du Manuel géologique de sir Cbarles Lyell. Le .squelette, de 3 centi¬ mètres de longueur, est assez entier, et présente, selon le docteur Mantell, un mélange des caractères des Lacertiens et des llatra- ciens. Le grès où il a été trouvé fait, dit-on, jiartie du vieux grès rouge d Ecosse. K un niveau pins bas, dans ce inèine vieux grès rouge, sir Charles Lyell a déjà découvert, il y a plusieurs années, des groupes de petits œufs que le docteur Mantell a comparés à des œufs desséchés de grenouille, et qu’il croit appartenir à des liatraciens. Dans rAmérique septentrionale, on peut citer le Sau- ripteris Taylnri, découvert par M. Hall dans le vieux grès rouge de Pennsylvanie. Ilàtons-nous de dire cependant que le fragment figuié par IM. Hall {Ceol. of lY.-i p. 282), et qui réunit, selon lui, les caractères des sauriens à ceux des poissons, paraît plutôt appartenir à cette dernière classe, qui a des représentants si nom- hi'eux dans le terrain dévonien. De toutes les découvertes de ce genre, celle qui a produit le plus d impression est celle qu’a faite récemment M. Logan, président de la commission géologique du Canada, et dont fait mention . Desor dans sa lettre. Averti qu’on avait observé des emin eintes de pas d’animaux dans une carrière de grès située près de lieau- 'ainais, sur le Saint-Laurent, un peu au-dessus de Montréal, Sor géol., 2' série, tome IX. 21 â22 SÊVNCF. Dli 5 AVRIL .1.852. M. Logan s’y icndit aussitôt et eu lit enlever des plaque.s qu’il transporta à Londres et qu’il soumit au professeur Owen. D’après l’opinion de cet illustre paléontolojjiste, ces enqireintes auraient été laissées ])rol)aljlement par une tortue d’eau douce (1). Quant à l’âge de la roclic, il ne peut y avoir aucune espèce de doute. C’est cette roche si bien connue dans l’état de New- York et au Canada sous le nom de grès de Polsvlain, et qui forme la hase du système silurien. M. Logan, que j’ai vu à Londres et qui arrive du Canada, oÀi il a fait cet été de nouvelles rcclieielies, a décou¬ vert des empreintes de même nature dans d’autres localités, mais toujours dans la même roche. Cette roche est contemporaine tles grès à Lingules d’Angleterre, et des grès à übolus de Uussie, qui coustiUient la partie inférieure du système silurien. N’est-il pas permis toutefois de suspendre tout jugement délinilif cl il’liésiter encore à admettre la présence d’animaux aussi élevés que les Ché- loniens dans les plus anciens ilépôts renfermant des êtres orga¬ nisés , quand on rcdéchit que les recherches les plus assidues n’ont pu jusqu’ici y faire déœuvrir de re'stes de poissons (2)? Quoi qu’il en soit, l’attention est éveillée, et c’est assez pour que la question ne tarde pas à recevoir une solution définitive (3). M. Constant Prévost fait remarquer que les faits connus n’autorisent pas ii admetlre que les élres doivent nécessaire¬ ment avoir une organisalion pltis parfaite 5 mesure qu’on s’élève dans la série des terrains. Ainsi, bien qu’on ait trouvé des mammifères dans les schistes de Stonesrield, on n’en a pas (1) Quart. Journ. grnl. Soc., 1851, vol. V, p. 250. (2) On a cité plusieurs fois des débris de poissons dans le terrain silurien inférieur, mais M. Barraiido et M. Salter ont démontré qu'on s’était trompé, et que ces restes avaient appartenu à des êtres moins élevés. En sera-t il de même des dents microscopiques que M. Pander a découve'’tes près de Saint-Pélersbourç;, et dont M. Barrande a donné connaissance à la Société géologique de France? {Hall., vol. VIII, p.25.) (3) ,'\u moment où ces pages s'impriment , sir U. Murcliison m'écrit que les nombreuses dalles de grès à empreintes, rapportées récemment par M. I.ogan , ont jeté un jour nouveau sur cette question , et que, dans la séance de la Société géologique de Londres , du 21 mars der¬ nier, M. Owen, revenant sur sa première opinion, est porté à considé¬ rer les animau.v qui ont laissé ces empreintes comme plus voisins des crustacés que des sauriens. Il y en aurait de plusieurs espèces. ( Ed. de Verneuil , i avril. ) SÉANCE DU 5 Avilir. '1852. 323 trouvé jusqu’iA présent dans le terrain crétacé, qui est cepen¬ dant plus récent que les schistes : de plus, après s’être proposé toutes les objections possibles sur le gisement des maininifércs de Stoneslield, M. Constant Prévost a reconnu (|ue ces mammi¬ fères n’ont pas été transportés soit par des puits, soit de toute autre manière, car ils sont associés avec la plupart des fossiles qui se rencontrent il Mamers. M. Constant Prévost ajoute d’ail¬ leurs que l’absence des mammifères dans la craie n’est qu’un fait négatif, qui ne prouve pas qu’il n’y ait pas eu do mammi¬ fères il l’époque du terrain crétacé. IM. Boubée dit que les restes de reptiles trouvés dans les terrains les plus anciens sont ceux d’amphibies. Il ne lui paraît pas philosophique d’admettre l’existence de mammifères dans les schistes de Stoneslield et une interruption dans l’existence des mammifères. Considérations sur la théorie des anciens glaciers, par M. Henri Lecoq. Dans la séance de l’Académie des sciences du 18 novembre 1850, IM. Ed. Collomb publia une note Sur f époque de l'appari¬ tion des placiers dans l’Hurope ceatnde. A la suite de cette note , Al. Constant Piévost en produisit une autre Sur l' apparition réeente des placiers, sur leur maximum de ^ieveloppement en Europe, leur diminution et leur disparition. En note de AI. Collomb contenait l’exposition de faits à l’appui d une ojiinion exprimée par AI. Constant Prévost au sujet des glaciers. « On peut suppo.ser, dit ce savant géologue, que les glaces ” polaires et les glaciers des montagnes constituent un phénomène « nouveau qui n’a commencé à se manifester qu’à un certain ” degré de refroidissement de la terre , etc. » ( Comptes rendus . E XXXI, p. 503.) Dans sa note , M. Constant Prévost revient sur la doctrine des causes actuelles , et comme il fait entrer le refroidissement de la terre dans ces causes actuelles, il engage à ne pas vouloir trouver identité ou il ne peut y avoir qu’analogie. AI. Constant Prévost, après avoir signalé les c.rfc//t;7ei7e'.f dans esquelles plusieurs géologues ont été entraînés par leur imagina- hon , en voulant donner une théorie des phénomènes glaciaires. SÈANrK DU 5 AVKII. 1852. 32/| pense que rextcnsiou des anciens glacicis ne inet pas en défaut les causes actuelles ; il croit, au contraire, « que ces pliénoinènes Il bien étudiés fourniront une nouvelle preuve à l’appui de la Il marclie rationnelle , qui consiste à procéder dans les sciences Il d’observation du connu à l’inconnu, et, pour l'bistoire de la Il terre en particulier, à remonter de proebe en proche, du présent Il au passé. » Cette inarcbe est, selon nous, très rationnelle ; mais si la doc¬ trine des causes actuelles consiste senicment à étudier le présent pour se rendre compte du passé, en accordant jilus de puissance et d’énergie aux forces agissantes autrefois qu’à celles qui se niani- lestent à notre épO(|ue, si le refroidissement de la terre, primiti¬ vement incandescente et .anjourd’lini habitable, rentre dans le domaine des causes actuelles, nous sommes entièrement de l’école de M. Constant l’révost. Nous renia |•(plerons cependant que le nom causes actuelles ne rend pas la pensée. Yoici du reste, au sujet des glaciers, comment M. Constant Prévost explique leur formation. « Quelles sont les conditions nécessaires pour qu’un glacier Il s’établisse? 1'^ Que l’eau qui tombe de l’atmosplière puisse pér¬ il sister sur le sol à l’état de neige ou de glace; 2" que la tempé- 1) rature estivale ne fasse pas fondre toute la neige tombée pendant Il la saison froide. C’est la somme de ces restes actuels qui constitue Il et étend le glacier. Il D’un autre côté, les rapports de la température moyenne de Il riiivcr et de l’été restant les mêmes, il faut (|uc la quantité Il d’évaporation soit pour ain.si dire fixe ; car, si celle-ci diminue, 11 il tombera moins de pluie ou de neige sur les montagnes; il y U aura en conséquence moins on jias de résidu chaque année après » la foute , et les glaciers existants diminueront et disparaîtront Il même tout à fait. Il L’abaissement et l’élévation des montagnes doit encore entrer >1 comme élément dans le problème à résoudre , et l’on sait que Il les montagnes peuvent devenir plus hautes par suite des disloca- » tions du Sol, ou s’abaisser par tassements ou dégradations. Il Maintenant on iloit concevoir 2 qui attendra la neige suivante; celle-ci sera encore égale à » 12, et la fusion éj;ale à 10. Le nouveau reste 2 s’ajoutera au >' précédent qui alors sera 4, et ainsi de suite pendant une longue » série d’années. Tous les restes superposés lornieront une somme " considérable qui ebargera le jiôle ou la montagne.,. » Ce courant, composé de tous les excédants de neige tombés >> chaque année sur le point culminant où ces restes ne peuvent » fondre par défaut de chaleur sidlisante, descend donc vers des >> points plus bas, et, recevant plus de ealorique, fond à sa surface >> et à son extrémité iurérieurc. •> Mais tant que l’alimentation continue à la [:artle supérieure, >' et qu’elle reste 12, que la fusion dans les mêmes lieux continue «d’être 10, le glaeier marchera cl avancera aussi loin qu’il le » faudra, tant qu’il ne rencontrera pas d’obstacle insurmontable. 326 fiÉANCK I)(l 5 AVRIL il 852. » jusqu’à ce que la température du point où il arrivera lui per- » mette de foudre sou excès de 2 ; alors il restera stationnaire. » IVJais si par la suite l’alimentation diniinunit de 2, que la fusion » diminuât seulement de 1, il est clair que le glacier pretidia » sucee.ssivemcnt du retrait. Si pendant ces mouvements de pro- » gression ou de réti ogi adation, que nous avons sujiposés uniformes, » il survenait des inégalités dans les causes qui accroissent ou «détruisent, c’esl-à-dire dans ralimeutation et la fusion , il est i> certain que le glacier indiquerait ces inégalités par des oscilla- n tions d’étendue , qui ])ourraienl à nos yeux altérer ses grands » mouvements réguliers, comme nous voyons les variations acci- » dentelles du liaromètre marquer, sous nos climats, ses balance- » ments périodiques si réguliers sous les basses latitudes. » ( i>e.t glnricrs et dex climats^ ]>. 307. ) « L’extension des glaciers dépend d’une question d’udométrie ; « elle est en laqiport avec la quantité d’eau qui peut tomber sous » forme de neige et s’y maintenir avec la tcuqiérature nécessaire Il à une éva)iorntion active ; elle trouve sa solution dans la com- » paraisou des causes d’alimentation et de fusion. « (M., p. 315.) 1' Toutes les conditions d’alimentation des glaciers sont donc Il remplies par une élévation générale de la tenqu'rature de la Il surface du globe et la présence de condensateurs sur certains » points où la vapeur peut se déposer congelée. « {Ibid. , p. 32/i.) « Il est donc très naturel de concevoir qu’à une é])oque où la n chaleur jiroduisait sur la majeure partie de la terre une grande Il quantité de vapeurs, tous les lieux uii peu élevés, qui pouvaient Il se couvrir en hiver d’une couche de neige infiniment plus Il épaisse que celle que nous y voyons aujourd’hui, aient pu en Il conserver une portion et donner naissance à des glaciers; ils ont Il existé dans les Vosges , en Ecosse , peut-être dans l’Atlas, et dans Il un grand nombre de localités oii l’on finira par découvrir leurs Il traces, n {Ihirl., p. 33t.) .. On voit que toutes ces observations concourent à faire oonsi- II dérer l’ancienne extension des glaciers comme parfaitement en Il ra])port avec une température climatérique plus élevée, et ce Il même accroi.ssement comme incompatible avec un hiver éternel. Il avec une prétendue période frigorifitjue que l’on ;i vainement Il cherché à caractériser, et dont toutes les obsci vations conscien- 11 cieuses, et particulièrement celles de M. Agassiz, tendent à dé- 11 montrer rinqiossibilité. » {Jbid., ji. 337.) Enfin j’ai publié dans ce même ouvrage sur les glaciers et les climats un chapitre sur rinfluence de l’ancienne élévation des SÉANCE DU 5 AVHII. 1852. 327 Diontagnes, et sur leur ahaissciuent successif par dénudation. (P. 339.) Si j’ai cité ces passages pour justifier une réclamation de prio¬ rité, c’est que ces idées lelleiuent simples : la juoportion du névé qui alimente le glacier est eu rapport avec la neige qui tombe, celle-ci avec la vapeur que contient l’atmosplicre , et la quantité de va])eur d'autant ])lus considérable qu’il fait plus cbaud, étaient peu répandues à répo(|nc où j’ai présenté mon travail à l'Acadé¬ mie des sciences. On niait raneienne extension des glaciers, ou bien on les attribuait à une jiériode frigorifique , sans penseï- que le froid arrêtait l’alimentatiou. Ou les icgardait comme une énigme dans la série des événements géologiques, et personne ne voulait admettre que la période glaciaire fût une conséquence du refroi¬ dissement de la terre, et qu’elle ait pu commencer pendant l’époque tertiaire , ou du moins pendant la période pliocène. L’extension des glaciers, admise ])ar la plupart des géologues, était toujours le résultat d’une cause exceptionnelle. J’ai cru qu'en considérant l'apparition des glaciers comme dé¬ coulant tout naturellement du ndroiilissement lent et séculaire de la surface du globe, je soutenais une thèse tout o|)posée aux idées (jui alors, il y a cinq ans, étaient mises en avant, et étaient jrar- tagées par les glacialistes , et j’ai défendu celte opinion. Je con¬ teste d’autant moins (|ue des idées analogues aient été professées dans ses cours par dl. Constant l’révost, qu’il l’assure lui-même en répondant à ma réclamation ; mais réloignenient ne me permettait pas d’assister à ses savantes leçons, et à rexcej)liou d'une note de M. Ladame, insérée dans la Ihbiutthôijiic de Genève (U" série, t. 111, p. 128), oii il dit à un autre point de vue o que la chaleur est la principale cause de la formation des glaciers et la source des faits nombreux qu’ils présentent, » je n’ai rien vu de publié qui m’enlevât la priorité de ces idées. An reste, nous avons terminé , dans les Comptes rendus avec J'I. Constant Prévost, notre discussion relative à ces idées de priorité, et si je rentre en lice aujourd'hui sur tm terrain qui me permet nue plus grande latitude et ])lusdc liberté eu étendue, j’ai deux motifs pour en ajjir ait).si , et pour amener le débat des Cmnpus rendus ilans le JiuUetin de la Société géolngirpic. Le]>remicr est de remer¬ cier ]\J, Constant Piévost d'êire revenu sur ce sujet entérines très bienveillants pour moi dans la séance du mars 1851, à l’Académie des sciences. Le second est de répondre à quelques objections qui atteignent d’autant mieux mon travail, qu’ elles sont présentées par un géologue dont le nom seul fait autorité. 328 SÉANCE DU 5 AVRIL 1852. Les courts extraits que j’avais adresses à l’Aeadéiiiie des sciences, avec mes deux inemoires , en mars et mai 1856, n’ayant pas été insérés dans les Comptes feiulus, 1\]. Constant Prévost a bien voulu présenter, le 3 mais ISal , un aperçu très exact de ma tliéoric, qu’il termine par ces réflexions. «Après un nouvel ex.nnen de l’Iiyjiollièse principale , je crois >' avoir de nouveau le droit de dire avec fianeliise que, si toutes '■ les suppositions auxquelles s’est livrée riinagination féconde de >• ce geoloj’ue ne sont pas gratuites, elles sont , selon moi, au moins » inutiles jionr expliquer les faits géologiipics, et, en particulier, >> pour rendre eonqite des phénomènes glaciaires. » .1 .ajouterai que plusieurs sont, en juincipe, tout à fait inad- » missibles, car elles sont en opposition avec certains faits bien » constatés. « Voici la première des objections de M. Constant Prévost : « Il me suflira, dans le moment, de faire la remarque, que si » l’extension des anciens glaciers était réellement due à une plus B grande évajioration , qui elle-même aurait eu pour cause la plus » grande action calorifique du soleil , cette dernière cause aurait » aussi eu pour efl'et d’augmenter d’autant le pouvoir dissolvant » de 1 air pour 1 eau vajiorisée, et, d'une autre part, de faire fondre » plus rapidement les glaciers à leur surface et à leur extrémité. >■ .T’avoue que je comprends peu la portée de cette objection, et j admets bien volontiers que s’il fait plus chaud les glaciers fon¬ dent davantage; mais la question ne repose pas sur ce point. Il s agit de connaître le rapport de l’alimentation à la fusion. Or, personne ne contestera que les glaciers n’augmentent ou ne s’en¬ tretiennent que par la neige qui tombe sur les sommets. Chaque année cette neige , transformée par la chaleur en névé, s’ajoute comme de. larges écailles à la iiartie supérieure du glacier, tandis que 1 extrémité inlérieine de celui-ci descend et vient fondre dans des vallées plus chaudes des glaces qui s’aecunuileraient éternel¬ lement sur les sommets, si elles ne pouvaient descendre dans un air plus éohaullé. On ne contestera jtas que la quantité de neige qui alimente le glacier n’exige, pour se former et se jirécipiter sur les jioints condensateurs, une certaine évaporation qui sera tou¬ jours en rapport avec le climat. La neige qui peut se |)réci])iter sur un p/)int reiroidi dépend de l’eati qui a jui se vaporiser, et la vapeur est nécessairement sous la dépendance de la proportion de caloriipie appliquée à sa production. Plus le climat est cliaud, plus 1 air dis.sout de vapeur , et plus grande est la quantité de neige qu’il peut déposer ijuand, passant stir des points élevés où la tem- SÉANCE DU 5 AvniL 1852. 329 péiature esl à Ü, il ])ci(l en partie sou pouvoir dissolvant et aban¬ donne son humidité. Ainsi la erande ilépcnse do calorique fournie par un climat chaud a lieu à la surfacaulu sol pour transformer l'eau en vapeur, et quand le calorique devenu latent par cette o|)ération est plus que rendu à l’atmosphère par le passajje de la vapeur à l’état so¬ lide , c'est dans les hautes ré{pons que cette restitution a lieu, et c’est vers l’espace ou dans des couches d’air très éloignées de la terre que la chaleur (onsommée 5 la .surface redevient lihie, sans compensation pour les points où le glacier est descendu. Quelles sont maintenant les conditions de la fusion? C’est à peine si, au contact du soleil, la glace se fond à sa surface. Elle lénéchit la majeure jiartie des rayons, et, d’un autre côté, comme cette glace a besoin d’absorber autour d’elle 79,1 de chaleur pour passer ù l’état liquide, il est bien certain que l’élévation de tem¬ pérature du climat aura bien plus de piépondérancc pour former la glace que pour la fondre, à cause des inégalités produites par l’altitude, bien plus de puissance pour alimenter que pour dé¬ truire. Mais supposons un instant, ce qui serait très inexact, comme on vient de le voir, que la cause calorifique, qui peut augmenter par l’évaporation la quantité de neige, soit également capable de la fondre, comme le dit M. Constant Prévost, restera la question des surfaces, qui ne peut laisser aucun doute dans les esprits. Tous ceux qui ont étudié les glaciers savent très bien que leur partie extérieure seulement est susceptible de fondre. On attribue, il est vrai , une partie de l’eau qui s’en écoule à la fusion de leur partie inférieure eu contact avec le sol , ce qui est possible , et ce tp'i tient principalement aux sources qui peuvent soi tir des flancs des vallées et dissoudre une partie de la glace. En définitive, un prisme de glace représentant un glacier appliqué dans une vallée lie péril sa substance que par scs surfaces; la glace intérieure est protégée par celle qui renlnure, et l’énorme quantité de calorique necessaire pour opérer la fusion ne peut atteindre les parties in¬ ternes du prisme qu’après avoir fait disparaître toutes les couches externes qui les |)rotcgcaicnt. Notre question se trouve réduite alors à des dimensions de surface. Prenons un mètre cube de glace ; il nous offrira 6 mètres de Surface extérieure sur lesquelles la fusion pourra s’opérer; mais SI nous divisons un autre mètre cube eu décimètres cubes, nous en aurons 1,000, et la surface de chacun étant de0"',6, nous aurons i énorme superficie de 600 mètres, et l’action de la chaleur sera 3X0 SÉANCE DU 5 Avnil. 1852. alors dans la proportion de 1 à 100. On pourra donc augmenter impunément la température pour le mètre culte de glace non di¬ visé, et malgré cela il résistera bien plus longtemps que celui dont les actions de contact auront été tellement multipliées qu’il aura disparu en très peu de tem))s. Sans vouloir admettre d’aussi grandes disproportions entre les glaciers anciens et contemporains, nous devons cependant recon¬ naître (pie ré])0(pie glaciaire nous présente des amas tellement puissants que les dillérences de surface devaient les rendre bien peu dépend.ants du climat au point de vue de la fusion. Les causes d'alimentation et de permanence surpassent en inten¬ sité les eft’els d’anéantissement et d’épuisement; cette objection de M. Lonstant Piévost ne nous paraît pas fondée. La seconde objection de M. Constant Prévost est celle-ci : <« M. Jvccoij suppose rpie, par l’action solaire seule, la tempé- » rature estivale était aux pôles, vers la tin de l’époque crétacée, » comparable à celle actuelle des tropiques. A-t-il calculé ap- » proxiinalivemcnt, en tenant compte du volume relatif du soleil Il et de la terre , ainsi que de la distance qui sépare ces deux » astres , combien de milliers de siècles eussent été nécessaires » pour (pie l’ac^tion calorifique solaire fût arrivée graduellement » au point où elle est maintenant aux pôles? n Dans mon liypotbèse qui n’a rien de commun avec celle de » de M. Lecoq, et (jui a pour objet de ramener l’explication des » pbérioniènes glaciaires à la doctrine des causes actuelles, je n’ai •) besoin pour expliquer les faits que d’invoquer les lois de refroi- «dissement, presque démontrés , de la masse terrestre, et de «rappeler, ce que tout le monde admet , que des cbangcinents » notables dans les conditions climatériques d’un imbue lieu sont « la consécpience inévitable de mouvements du sol qui émergent » ou submergent certaines parties de celui-ci , et déplacent les M courants marins. » M. Constant Prévost cite quelques exemples des conséquences qui suivraient la rupture de l’i-stlime de Panama, du déplacement du Gulf-Stream et d’une nouvelle submersion du sol curojiéen : « Le climat deviendrait plus buniide, les glaciers prendraient de « nouveau un plus grand développement dans nos montagnes, et » ils s’avanceraient promptement dans nos plaines. « I\]. Constant Prévost termine jiar une dernière objection : « Dans rbyyiotlièsc de W. Lecocy , la retraite des anciens gla- » ciers n’aurait pu être que continue; on voit au contraire, aux » traces laissées dans les vallées et par les moraines abandonnées SÉANCK DU 5 AVRIL J 852. 331 » à certains intervalles, que cette retraite a été irrégulière et par- » fois interrompue; et ce fait coïncide avec celui des dépôts de «formation marine ou fluviatile, émergés successivement, et » disposes en étages dans nos vallées et sur nos rivages, et avec les >> terrasses parallèles qui indiquent des niveaux divers et prolongés » des eaux. >' Cette coïncidence entre la inarclie rétrograde des glaciers >’ dans les montagnes de 1 Curope et les témoignages de l’émersion » successive de ce grand continent est un sujet d’un grand intérêt « sui lequel j ai lecueilli déjà beaucoup de documents, et que je » me propose de traiter jirocliainement. Pour repondre avec rpielquc mctiiode aux diverses assertions contenues dans cette partie de la note de M. Constant Prévost, j aurai à examiner : 1“ la question de temps ; 2“ l’intermittence des anciens glaciers et leur coincidence avec les dépôts de formation marine ou fluviatile, émergés successivement, et 3° l’influence solaire sur les climats. 1“ Question (le temps. — Pu traitant de l’influence solaire , je reviendrai sur cette objection de M. Constant Prévost; imur le mo¬ ment, je me contenterai de rap))eler ce f|u’a déjà dit M. deCliar- pentier : que 1 on n étaitjias dans l’usage de mari bander le tempsau géologue. En effet, je jiourrais faire la meme demande à i\l. Con¬ stant 1 lévost pour ses oscillations de continent, ses submersions et Ses émersions dont j adinetsdu reste la possibilité. Les partisans des causes actuelles devraient être très réservés dans ces objections contre la tlurée des temps géologiques ; ils ont aussi besoin de tous les siècles que l’imagination peut leur accorder, et comme aucun fait ne peut nous guider sur une étendue dont nous ne connaîtrons jamais les limites, nous pouvons nous tenir quittes Sous ce rapport. 2“ Intcrmillcnce des anciens glaciers et leur coïncidence avec les tlèpôts de formation marine ou fluviatile émergés successivement. _ Quand on étudie avec soin les vallées des Alpes, des Pyrénées, des Vosges, on y reconnaît facilement les traces d’anciens glaciers. Pes moraines indiquent leur plus grande extension, et marquent CUIS limites par des amas de pierres et de débris souvent déman¬ telés par les eaux, et, quelquefois aussi, juesipie intacts. A une cerlame distance, en remontant la vallée, et quelquefois res loin, on lencontrc le glacier actuel terminé aussi par une moraine contre laquelle il appuie, ou bien il existe une sorte de lossé contre la moraine et les premières masses de glace. Si le g acier s était successivement retiré, le terrain situé entre la mo- 332 SÊAKCK DU 5 A\1UI. 1852. raine actuelle et l’ancien point d’arrêt indiqué par un amas de débris serait entièrement nu, ou du moins n’aurait que du terrain erratique éparpillé , aliandonné par la retraite successive, mais continue du glacier. 11 n’en est pas ainsi : on voit ])resqne toujours entre l’ancienne et la nouvelle moraine une série de petits amas transversaux qui indiquent tles oscillations dans le glacier, et non une retraite continue, et cette discontinuité, cette interriq)tion dans la décroissance est invü(|uée par J\l. Conslant Prévost contre mon liypothèse. l\l. lùl. Collomb m’avait déjà fait la même objection. Nous ne voyons aucun ]>bénomèue géologique, et surtout météo¬ rologique, suivre une marelie constamment régulière; ce (pd le prouve, c’est qu’à notre époque nous sommes obligés, pour trouver les éléments de jios calculs ou de nos suppositions, de prendre des moyennes d’un grand nombre d’années; et, si nous examinons la partie exacte do la météorologie , nous voyons les moyennes de température, de pression atmosphérique, etc., varier selon les années, et nous arrivons à ce résultat que, s’il existe des variations progressives et continues, elles sont masquées par les variations accidentelles et par la tluréc insigniliante des temps pendant lesquels nous avons observé. La nature paraît avoir suivi toujours la même marche. Aetuel- lenient les glaciers existent encore ; ils avancent ou rccvdent dans certaines limites, et nous assistons à ce spectacle comme un honmie qui passerait quehjues minutes sur les hords de rtJcéan. 11 verrait les vagues avancer et reculer tour à tour ; mais , faute de temps , il ignorerait .s’il assiste à l’époque du Ilux ou du rellux de la tuer. Les vagues tles glaciers ne s’avancent pas sans pousser devant elles et sans recueillir le terrain éparpillé qu’elles avaient laissé en arrière; elles marquent donc leurs mouvements, et si, pendant une longue période de retrait, il arrive à ce lleuve congelé de reprendie inonientancment du terrain, il faut de toute nécessité qu’il reconstruise une moraine en recueillant les matériaux qu’il avait dissi’ininés dans sa retraite. Maintenant que tles soulèvements partiels ou continentaux, (|ue des crevasses ou des tremhlements de terre, que quelques dilfé- rences même dans la distribution relative des terres et des eaux, comme le pensent MM. Constant l’révost et Lyell, aient pu modifier ce grand jthéuomène et y introduire tics inégalités, je suis loin de le contester. 11 est cependant une cause générale qui domint: dans le plumomene erratitpie, c’est sa circonsci i|)tion et son immense développement vers les pôles; c’est son uniformité générale en Kurope, en Asie et en .Vméri(pie, son extension dans sé.vm:i; ul i> ayhii. 1852. 33S les iiionlayiies, sa décioissance dans les lieux élevés, suivant les latitudes, comme, ])ar exemple, son affaiblissement de la Scandi¬ navie aux Alpes, de celui-ci aux Pyiénécs; en un mot, sa dépen¬ dance complote de la latitude, qui est une des grandes puissances de la terre. Nous ne pouvons voir dans mi aussi vaste phénomène qu’une cause astronomique, et nous éviterons de ré])éter ce que nous avons publié ailleurs sur ce sujet. M. Constant Prévost annonce que ecs intermittences, signalées par des séries de moraines, eoïneident avec des dépôts de formation marine ou flnvi.itile, émergés successivement et disposés en étages dans nos vallées et sur nos rivages, et avec les terrasses parallèles qui inditjuent des niveaux divers et prolongés des eaux. .T’ai tou¬ jours trouvé ries difficidtés à déterudner l’àge préeis de diverses alluvions tpii .sont rarement recouvertes, ou qui se confondent avec celles <|ui leur sont sitperposées. Ici il s’agirait, dans une même jrériode, celle des anciens glaciers, de séparer des époques, et d’établir des synchronismes entre des phénomènes liés par des résultats analogues. .le ne puis rien dire à cet égard à AI. Constant Prévost, puisqu’il n’a pas])nl)liéà ma connaissance le travail qu’il annonce sur cet objet. Si mes doutes, qui peuvent être partagés par quelques géologues, pouvaient luUcr la publication de ce travail, notre discussion actuelle, je le dis sincèrement, aurait un résultat utile pour la science. Alais comme je ne nie en aucune manière la possibilité de l’hypothèse de AI. Constant Prévost sur les mouvements des continents, ces faits, mis hors tle dt)ute, ne pour- t'aient entraîner ma conviction fondée sur la généralité et l’md- formité du phénomène erratique; ils expliqueraient seulement d’une manière plus ou moins satisfai.sante les principales oscilla¬ tions de la retraite des anciens glaciers. 3“ Influence solaire sur les climats. — Dans ma théorie des gla- mers et dans tout le travail que j’ai publié sur ce sujet, mon but ctau d’abord de détruire une erreur ataeptée ])ar la plupart îles géologues, et que ])hisieui s d’entre eux admettent encore, que I ancienne extension des glariets est due a une période jrigorifllusieurs autres, dans les excentri¬ cités d’imagination, et cela simplement ])arce que je me suis de¬ mandé d’abord, si les climats étaient plus cbaïuls autrefois que de nos jours, ce que M. Constant Prévost reconnaît comme tous les géologues, et parce que j’ai supposé que le soleil devait avoir eu de l’inlluence sur les cbangements de climat. Je n al attaijue dans mon bypotlicse ni la cbalcur centrale, ni les soûle viuucnts linéaires et instantanés, ni les soulèvements con¬ tinentaux, 111 incnie les distributions dilïerentcs de.s contments et des meis. J ai seuleinent essaye il ajouter aux causes géologiijucs acceptées une cause raisonnable à laipielle on n’avait jias songé. L’application du refroidissement séculaire de la masse de notre planète ne rend pas compte d’une manière convenable de l’an¬ cienne extension des glaciers, et, comme ou ne peut pas ebanger les faits, il est nécessaire de modifier les liypotbèses. Je ne suis pas parti d’une byjiotlièse pour recberclier si les faits observés pouvaient s’y adapter ; mais l’évidence des faits ne m ayant pas laisse d autre alternative, j’ai admis, comme une tliéorie qui rend compte des moindres détails du pbénomène des glaciers, le rclrüidi.sscment lent et progressif du soleil. Je m’attendais bien à voir combattre immédiatement cette idée à laquelle cependant j attacliais bien moins d'importance qu’à démontrer que rancienne extension des glaciers, loin d’avoir eu lieu pendant une période frigorifique, avait exigé une température plus élevée que la nôtre, et était une conséquence naturelle du relioidi.sseiuent de la surface de la terre. Ceci .admis, le pbéno¬ mène glaciaire rentre dans les faits ordinaires de la géologie ; il n en est plus une exception. Si l’on veut me démontrer que la cbalcur centrale a pu jnoduire ces effets et peut les expliquer, si 1 on veut substituer une autre bypotbèse à celle du refroidisse¬ ment du soleil, si l’on préfère augmenter l’épaisseur de l’atnio- splière, etc., j’abandonnerai le refroidissement du soleil, si l’on peut donner sans cela une théorie apjilieable au pliénomène dont nous nous occupons. Celle de M. Constant Prévost ne me paraît pas sullisante. Je ne vois pas, au reste, ce qu'il y a de si extraordinaire à sup¬ poser le refroidissement séculaire du soleil. Lorsqu’en géologie ou a parlé pour la première fois de la chaleur centrale, on a con- SÈANfK DU 5 AVRIL 1852. 335 sidéré cela comme un rêve; cependant, quand on a vu que cette théorie expliquait parfaitement les faits , elle a été adoptée. Les premières idées sur le soulèvement des montaf, nés, où l’on ne voyait d’ahord que îles terrains battus en brèclie par un océan idéal , ont rencontré d’ardents contradicteurs qui seraient mal l'eçus s’ils reproduisaient aujourd’hui leurs principes. K’a-t-ou pas trouvé ridicule de considérer le granité comme un produit du feu ? Et ])cn à peu on s’est tellement accoutumé à regarder comme igné tout ce qui n est p.as sedimentaire, que l’on accepte aujour¬ d’hui avec une certaine défaveur les tendances de quelques géo¬ logues à voir de nouveau dans le granité un ])récipité ou une combinaison -chimique formée dans le sein de l’océan primitif. Les cratères de soulèvement ont été au.s.si l’objet de nombreuses discussions, et il n’est pas ju.squ’au basalte qui n’ait excité de uombreuses récriminations quand on s’est permis de dire, contre la décision de l’illustre ^^erner, qu’il était d’origine volcanique I .Te devais donc bien penser qu’en faisant, pour la première fois, application à la géologie de considérations d’un ordre tout dilfé- rent de celles qu’on a coutume d’y appliquer, je n’obtiendrais pas l’assentiment des géologues, et je ne déterminerais pas leur conviction. .Te sais très bien que l’on m’objectera qu’il est impossible de vérilier l’exactitude de mon hypothèse, et que je ne puis fournir sucunc preuve de modifications possibles, permanentes ou pério¬ diques dans l’intcnsilc des rayons .solaiies. Je suis donc réduit à des analogies comme ceux qui discutent l’origine igriéc ou aqueuse du granité, et quand on aura bataille lougtemjis sur cette origine. On adoptera l’hypothèse qui rendra le mieux compte des faits, sans que l’on puisse pour cela s'n.ssurer davantage de la vérité que de 1 Inaltéraliilité du soleil. La plupart des vérités admises aujourd’hui ont donc commencé par être considérées comme des cæccntricitrs ila t'iiitai^in/ition. iTès que l’on .sort de la route ordinaire, on devient excentrique pendant quelque temps, et je demanderai à i\l . Constant Prévost la porinission de lui citer les ]>arolesdc deux de. ses illustres collègues a 1 Académie des sciences avec le.squels je serais heureux de me lencoutrer, même dans des idées d’excentricités. « Dans l’cxplicaiiou d’un aussi curieux phénomène, dit ’> AI. Arago, en ])arlant du refroidissement des jiôles et des beaux " travaux de Eourier, les cosmologues n’assignent aucune part à " des variations possibles dans l’intensité du soleil, et cependant 33(5 sÉAisr.K 1)11 5 AViiii. 1852. » les étoiles, ees soleils éloignés, n’oiit pas la conslaiice d’éclat que » le vulgaire leur attribue, et quelques unes, dans un espace de » temps assez court, se sont trouvées réduites à la centième partie « de leur intensité piiniitive, et plusieurs ont meme totalement 1) disparu. On a préféré tout attribuer à une chaleur propre ou » d’origine dont la terre aurait été jadis imprégnée, et qui se se- » rait graeluellement dissipée. » Il ajoute nu peu plus loin : « Tant que le soleil conservera le » même éclat, les liommes d’un pôle à l’autre retrouveront, sous i> chaque latitude, les climats qui leur ont permis d’y vivre et de » s’y établir. » (Arago, litote hixlnriqiœ dr J. Fouricr, Annales de chimie et de physique, avril 1838, t. LXVII, p. 38G et 391.) On voit que M. Arago admet le refroidissement du soleil, non seulement comme possible, mais comme ])roba])lc, et il exprime son étonnement de ce qu’on n’a fait entrer pour rien dans les hypothèses eosmologiques cet élément important dans l’apprécia¬ tion du refi'oidissement du globe. M. Pouillet va plus loin. Dans son remarquable mémoire sur la chaleur solaire, il démontre qu’en supposant qu’aucune cause particulière ne puisse reproduiie cette chaleur à la surface de l’astre, dans l’hyitothèse d’une conductibilité parfaite, et en con¬ sidérant la chaleur spécifique eonmie 133 fois celle de l’eau, il attribue au soleil l’énorme refroidissement d’un degré par siècle en supposant l’espace à — l(i2. (l’ouillet. Comptes rendus îles séances de l’ Académie îles sciences, t. Vil, p. 35.) flerschcll professait les mêmes idées sur le refroidissement du soleil, ou du moins sur son changement d’éclat, et cette supposi¬ tion paraît si peu excentrique et si naturelle que AI. Arago disait encore il y a quelques années: ■< Chaque siècle, eu léguant aux Il siècles futurs quelques chiffres bien faciles à obtenir, leur don- » nera le moyen peut-être le plus simple, le plus exact et le plus Il direct de décider si le soleil, aujourd’hui source première à peu- Il près exclusive de la chaleur de notre globe, change de eonsti- II tution physique et d’éclat comme la plupart des étoiles, ou si, » au contraire, cet astre est arrivé h un état permanent. » (Arago, Comptes rendus des séances de l' Académie des sciences, t. XI, p. 309.) Nous ne pensons pas après ces citations que l’on persiste à re¬ garder comme entièrement gratuite la supposition d’un refroidis¬ sement solaire, et il serait assez singulier que l’on admît sans difficulté rincandescence primitive de la terre et la consolidalion sftANCH 1)1! 6 AYnii. 1S52. 337 i)e s.i surface, en refusant au soleil, qui déjMuise à cliaque instant (les torrents de elialeur, la faculté de perdre succcssivenieiit tout le calorique qui s’en éloifjue eu rayonuaiit. Personne ne son^je à nier aujourd’luii ([ue les anciens elinials , pendant lesquels sesont formés tous les lci rainsar les points où le cli- itiat , dépendant de la latitude , permet aux neiges de tomber et de Séjourner quelque temps; c’est aux pôles et sur les montagnes de la Scandinavie que les premières neiges s’accumulent, puis elles fondent en été quand le soleil revient , et celte fusion tumultueuse C'itralne très loin des débris de rochers qui datent déjà de l’époque tertiaire. C’est plus tard ipie lés gl.acicrs se forment par la per- ststauce des neiges, et que le terrain erratique des glaces recouvre le terrain de transport des neiges. Ce (pii existe dans le nord de 1 Europe se reproduit dans le nord de l’Asie et dans toute l’Aiiié- ïique boréale. Le |)bénüniène est ciiconserit par une zone de la¬ titude. .^ous voyons les mêmes effets se produire plus tard dans les Alpes. 11 y a presque identité ; ti’rrain diluvien d’abord , l é- Soo. gn)., 2' série, tome IX. 22 33H SÉANCK UU 5 AVnil. ISSâ. sultat (le pluies cpii tombent et rpii lavent le sol ; teirain tle trans¬ port tinnultiieux provenant de nei[;cs aecnmulées dans une saison, et qui fondent eoinpbiteinent dans une antre ; enfin, et ])ar-dessus, débris erratiques et moraines (juc nous sidvnns pas à pas jusqu’aux {jlacicrs actuels, qui ne sont (jne les restes des anciens courants. 3Iais ici le terrain erraticjue est extrêmement moderne ; il est loin du terrain tertiaire, et le plu'nomi'iie des Alpes suisses est évidem¬ ment posu'rieur à celui des A l|)es Scandinaves. Ijtts Vosges, voisines des Al[)es, olfrent le même caractère, et eu étudiant les beaux tra¬ vaux de AI. Jùl. Collomb sur les divers terrains de tran.sport de la vallée du llliin, on explique, dans notre liypotlièse, l’apparition successivi; de ces divers dépôts, dont les uns proviennent des Vos;;es, tandis tpie d’autres sont descendus des Alpes. On voit partout les mt'ines faits qui se reproduisent dans le même ordre à des époques dillércntes, déterminées par deux causes qui agissent encore dans le même sens, la latitude géogra])bique et l’altitude des montagnes. L’universalité cl runiformité du pliénomèue glaciaire détruisent l’idée qu’il doit avoir eu son origine dans des relations dillércntes entre la distribution des eaux et des continents. Comment ces émersions et .submersions se seraient-elles opérées avec assez de régularité pour (jue nous retrouvions partout, dans une certaine zone , à partir du ])üle, l’ancienne extension des glaciers? Comment les traces de ces anciens glaciers, classées cbronologiejuement, au¬ raient elles reyu du hasard tm ordre déterminé par les latitudes.^ Des apparitions de continents auraient déterminé subitement la jtrésence immédiate du jdiénomène, tandis ipte l’on reconnaît dans tous les terrains alluviens, depuis les terrains tertiaires jus(ju’à nos joins, une continuité d’une extrême lenteur, une immense période pendant laquelle la terre, on du moins l’Europe, n’a pu éprouver qu’un soulèvement continental peu important, relativement à l’extension des glaciers du nord. Al. Constant Prévost termine sa note en disant : « Qu’un exa- » men sérieux de l’hypotbè.se (]ue personne ne songe à me disputer Il conduit à la faire rejeter comme inutile, et comme contraire à )i plusieurs des faits particuliers qji’il s’agissait d’expli(juer. >> Si l’on voulait s’en tenir siniplement aux faits sans ebereber à en tiret de conclusion , je conviens que mon liypotbèse serait inutile comme toutes les autres ; dans l’étal actuel des sciences, où nous sommes convenus d’accepter des liypotbèses ou des tbéories, ces explications deviennent inutiles quand elles sont remplacées par d’autres qui s’adaptent mieux aux observations qu’il s’agit de SÉANCK DU 5 AVRII. 1852. 339 « '(’Buf'iltiHimr. Ala WDiviutiAin à r«gai'Al AUc«lla<{iii e»t pro{)oÿ«e pai î'f. Constant Prévost n’est pas complète , et je ne puis accepter sans appel le jngeinent qu’il porte sur la mienne. Il arrive tous les jours qu’en appelant d’une sentence on res¬ pecte infiniment la personne et le savoir de celui qui l’a pronon¬ cée ; e est la position particulière dans laquelle je inc trouve au- jourd liui, et IIT. Constant PréA'ost ne verra, j’espère, comme moi, dans cette discussion, que le désir fjue nous avons run et l’auti’C de trouver la vérité. Le Trésorier présente l’élat de la caisse au 31 mars dernier. 11 y avait en caisse au 31 décembre 1851. . 2,932 fr. 96 c. La recette, depuis le l'"' janvier 1 852 jusqu'au 31 mars, s'élève à. . . . 4,919 CO Total... . 7,832 55 La dépense, depuis le 1 "janvier 1 832 jusqu’au 31 mars, s’élève à. . ; . 4,588 15 Il restait en caisse au 31 mars 1851!. . . . 3,294 fr. 40 c. M. Coquand trace le tableau suivant indiquant le nom des formations et la succession des étages reconnus dans la pro¬ vince de Constantine, et renvoie au travail qui doit être inséré dans le recueil des Mémoires les détails de description. ROCHES COMPOSANTES ROCHES IGNÉES TYPES DE COMPARA ISO^ 340 SÊANCK Dü 5 AVBIL 1852 SÉANCE Dlî O AVRIL 1852. 341 3/12 SÉAfiCK DU 5 AVRIL 1852. M. (’o(juaiiil se borne à Iranserire la portion de son travail (jui SC réfère à la description des mines d’antimoine oxydé, exploitées dans les environs de Si///- l^g/wiss au S.-E. de Constantine. C’est dans le mont If(//)ii//i//t, et au milieu des calcaires et tics argiles néocomiennes inférieures que gisent les fameuses mines d’antimoine oxydé; celles de Sc/npsa, qui ont exclusivement fourni de l’oxyde globuleux radié, sont ilélaissées. Nous décrirons le gîte de Djchel-Hi///iiiiit/t, qui est beaucoup jilus important. 11 fournit au commerc e quatre variétés principales de minerai, <|ui sont: 1“ le minerai compacte; 2" le minerai grenu; 3“ le mi¬ nerai cristallisé ; le mincTai dissenniné. Le minerai compacte est d’un blanc laiteux avec une teinte dou¬ teuse de gris, d’aspect pierreux et de cassure concbo'idale. Il res¬ semble à lacéruse ou à l’acide arsénieux du qommerce. Le passage de cette variété au minei ai cristallisé s’opère par une variété (p'eniic dans laquelle les grains sont visibles et miroitent à la lumière, à la inanière des dolomies ou du marbre statuaire ;i grains fins de fltalie. C’est au milieu de ce minerai que se trouvent les géodes ta]>issées de cristaux oetaédricpics, d’une transparence par¬ faite, et dont quelques unes ont plus de 3 centimètres do diamètre. Le minerai disséminé consiste en une infinité de cristaux libres nu milieu îles argiles, ou agglutinés faiblement. Nous devons mentionner, dans des fouilles que l’on a jiratiquées à l’O. du prin¬ cipal établissement, l’existence de nombreux cristaux octaédriques d’antimoine oxydé, d’un blanc mat, opaque, enqu isonne au milieu d’un calcaire noir très compacte , en coiiclies bien réglées, et dé¬ pendant de ces mêmes Itancs qui contiennent le Iiile////iltcs l/it/zs. Les cristaux .sont bcriuéliquemcnt euclavés dans la roebe, sans qu’il soit possible d’y remarquer la moindre communication entre eux, de sorte qu’ilss’y trouvent logés comme des cristaux de feisul- furé ou de quartz hyalin dans des calcaires rudimentaires et dans certains gypses. Outre l’oxyde, on observe encore du sulfure d’antimoine; il y est peu répandu et se présente sous forme de petites houppes soyeuses, composées de quantité de fibres capillaires accolées et constamment logées dans les géodes ou dans les cavités du minerai compacte à la surface des cristaux oetaédriipies. Un souffle un peu fort les fait disparaître avec la plus grande facilité. 11 est quelque¬ fois converti en oxyde sulfuré, et il présente alors cette belle couleur ronge brun particulière au kermès minéral. SÉANCE DU 5 AVUIL 'J 852. 3/i3 iNons savons déjà <[ue dans les environs d’flaniiniat le terrain néüconiien est composé de calcaire noir, alternant avec des argiles noires, et du grès lin alleriiunt aussi avec des argiles. Ces couelies sont verticales, leur direction S. -S, -C. — N. -N. O. magnétique. C’est an milieu du calcaire et dans l’axe du vallon que le minerai d'anti¬ moine est encaissé. Il se montre sur plusieurs points, dans divers bancs et à divers niveaux, mais dans des conditions parfaitement identiques et démontrant leur communauté d’origine, ainsi que l’action d’une cause constante )iendant le cours d’une même période géologique. Sa présence se trahit aux afilenremcnts par des cristaux oclaéalriques enclavés 52. 3/j5 Campigliùsu) ou d opciaüoiis tl iiicruslalion par l’arrivée succes¬ sive dus divers ék'iiieuls eoiislitiitifs, ou leconuaît aussi à certains amas ou a cei taiiicscouclies mctalliqiu's une orip,iuc conteinporaiiie des terrains encaissants, leur dissolution au sein d un liquiile coiu- luuti, et leur préci])itation simultanée, et eonséquemment le mé¬ lange fréquent des principes qui ont donné naissance et aux épontes et aux matières exploitables. On jieut citer i\ l'appui de cetic doctrine les schistes cuprifères duMansIèld, et les amas de fer hydraté, qui, amenés par des sourcesau milieu des terrainsstratiliés, ont offert riuterealatiou curieuse de produits étrangers à la décom¬ position normale des couches dans lesquelles ils ont été introduits. On est tellement familiarisé avec les minerais de fer, qu’ils soient eu couches régulières ou en fdons, ainsi (pi’à leur double mode de formation par voie aqueuse ou jiar voie ignée, qu’on a glissé avec légèreté sur (jiu lques particularités intéressantes que leur élude dévoile;. Ainsi, dans le gisement de Veu/.ae (Aveyron), où le cal¬ caire basique et le fer hydroxydé empâtent égalementlesdépouilles des corps marins, .1!. iJufrénoy déduisait de cette circonstance la contemporanéité des deux roches et leur concours simultané pour la fabrication de l’étage jurassique auquel elles appartiennent: or dans cette même localité citée à juste litre comme démonstration la plus claire et la moins contestable de cette idée théorique, nous avons découvert en ISùS des masses nombreuses de fer oligiste et de feroxydulé magnétique à aspect métallique, engagées au milieu des fers hydratés, et empâtant, comme ces derniers, des fossiles ; d’où la conséquence, qu’on doitre(;onnaître àdesfersoxyilulés une origine franchement aqueuse, (les découvertes inattendues et les recherches récentes de HI. de Sénarmont pèsent d’un poids trop grand dans l'appréciation théorique des causes résolues jusqu’à présent dans nu sensopposé à celui que nous exprimons ici, pour que nous ne nous entourions pas de l’autorité île tous les faits capables de jeter de la lumière sur les questions neuves qui surgissent et veulent qu’on les discute. Depuis longtemps un amateur de minéralogie avait recueilli dans les carrières de Monthoucon, ouvertes dans le calcaire à Entroques, à à Idlom. à l’O de licsançon, des cristaux tfc sulfure de zinc, offrant la série des modifications qui sont ])i opres à l’espèce. Ce sulfate est a.ssocié à des pyrites cristallisées suivant le svstème régulier, à du carbonate de chaux mihaslatique et à de la dolomie nacrée en rbomlioèdrcs, à faces un peu courbes. Ces diverses sub¬ stances cristallisées, qui se montrent aussi dans les filons métal¬ liques proprement dits , constituent des géodes parfaitement fer- SÉANCE DU 5 AVIIIL 1852. 3/i6 niées aucenti'cde polypicis transl'onné.s en calcaire saccliaroïde, et ces polypiers sont eux-nu nies empâtes dans le calcaire à Entro([ues qui forme la masse entière de la eai rière. Ici ]>oint de traces de métamorphisme , jias le moindre vestige de roches ignées à l’in- llitence desqitelles on soit tenté d’attrihiier la jirésenee du sulfure. La blende existait donc en dissolution dans les eaux de la mer jurassic(iie, et sa précipitation s’est elfeetuée dans les mêmes con¬ ditions que le sulfure de fer, le carhonate de chaux et la dolomie avec lesquels il est associe, c est-à-dire par crislallisaliuii aqueuse. Or, ce que nous admettons pour la blende de lllonthoucoii, les cuivres panachés du Mausfeld et le fer oxydulé de Veuzac, nous l’admettons aussi pour la formation de l’autimoine oxydé d’Ila- mimat. L évidence des faits et I analogie nous loat reconnaître que, dans le même tenqis que certaines fentes étaient remplies par des émanations de suKure d’antimoine, riuei[)ale comprend d’abord le Djèhel-Chestabah, qui domine les deux jnomontoires de Zouaour et de Kark.ira : interrompue par la chaîne de Djebcl- (luach prolongée vers le N. -G. ipii obéit à la direttion des Pyrénées, elle se reforme dans les montagnes de Illed et de Tefl'ah, admet en face le rameau parallèle des Tourmietfes, s’incorpore le piton jurassique de Djebel-.Vbsouna , de I)je(jel-Sebargoud , de Djebel-Tangoitst : intetruinptie de iiouveâu par la chaîne pvré- SEANCK 1)IJ l!) AMia 1852. néeiiiie de Fistilali à Ja Seyboiise, elle se refait dans l’Edough. Âitisi le souièveiiieiit de la Cotc-d Or est très bien indif[ué en Afrique, et par des directions netlcnient délinies, et jiar l'indépen¬ dance du terrain jurassique qu’il a redresse. Le système des Alpes occidentales (S. 26“ O. —N. 26“ E.) est bien indiqué par quelques directions île cbaines entre llône et la Galle, nuais il serait dillicilc de les classer aussi nettement que les directions précédentes. .le ne possède pas des documents sulTisanls pour établir cette distinction. Il en est de même jioiir des direc¬ tions oscillant entre le K. -S., leN.-N.-O, etle S.-S.-E. , et que j’ai notées. Les systèmes de la Corse, du ilIont-Vi.so et du Ténarc, se gioupant entre ces degres de la boussole, je n’ai pu faire la part de chacun ; le temps nécessaire pour une pareille opération m’a man¬ qué : mais je ne doute pas que des recberclies dirigées dans ce sens ne conduisent à des résultats intéressants, et qu’on ne par¬ vienne, malgré des croisements et des clfacements nombreux, à signaler dans le nord de 1 Afrique le jiliis grand nombre des révo¬ lutions qui ont tourmenté à plusieurs reprises le continent euro¬ péen qui lui est opposé. A l’occasion de la communication de M. Desor sur les im¬ menses dépôts ferriques siluriens do l’Amérique du Nord, et de celle de M. Coquand sur des dépéils ferriques de même nom dans les schistes cristallins de BOne, M. Bourjot signale les mômes gisements de fer dans les schisles satinés siluriens exploités à la forge de Bourberouge, à 1 kilomètre de Mortain, dans les schistes placés sous la chaîne de quarzites qui court de Mortain à Domfront. Séance du lü avril 1852, PRÉSIDENCE DE M. d’oMALIUS d’hAELOV. M. Delesse, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le jirésident proclame membres de la Société ; ’ MM. Desor (E.), membre de la Commission géologique de Pennsylvanie, à Cambridge, Massachussetts (États-Unis), présenté par MM. de Verneuil et Ed. Gollomb; SÉANCE DU 19 AVRIL 1852. 3^9 Robert \V. Mylne, Membre île la Société géologique de Londres, 8, Regenl-Street, à Londres, présenté par MM. Con¬ stant Prévost et Delesse. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. Ld. Golloinb, A oie sur la composition chi¬ mique de jragment s de couleurs, recueillis sur les peintures arabes du ÀF'^ siècle de V Alhamhra , à Grenade (Ext. des Coiupt.-rend. des séanc, de VJcad. des sc. , t. XXXIV, 1852) , par MM. J. Persoz et Ed. Collomb ; in-/i , S p. Paris, 1852, chez Bachelier. De la part de M. Daubrée, Carte géologique, du départe¬ ment du Bas-Rhin (Extr. de Vi A' oueeUe carte de France) 5 6 feuilles grand-aigle. Paris, 18/i9, Imprimerie nationale. De la part doM. \vart, hfudes sur la race mérinos à laine soyeuse de Mauchamp [Soc. nat, centrale d’agricidt. ) ; in-8 , 32 p. Paris, chez V® Boucbard-lluzard. — Observations faites en Auvergne sur l’épizootie connue sous le nom de péripneumonie des bêtes bovines [Rapport au Min. de l'agric. et du comm.)-, in-8, 76 p. 1851, chez Pe¬ naud frères. De la part deM. J. Bosquet, Description des Fntomostracés fossiles des terrains tertiaires de lu France et de la Belgique (Extr. dut. XXIV des i'IIcm. couroun. et Mém. des sav. ctrang. • — Acad. roy. dcBetg.) ; in-/i, 1 h'2 p., 6 pl., Bruxelles, 1852, chez Ilayez. De la part de M. le docteur Ferd. Rœmer, Monographie der Jossilen, etc. (Monographie de Blastoïdées de la i'amille des Crinoïdes fossiles, et de l’cspéce Pentatrématite en parliculier) ; in-8, p. 223 à 398, 5 pl. Bonn, chez Cari Georgi. Comptes-rendus des séances de F Académie des sciences; !«'■ sein., 1852, no» 1/| et 15 ; in-4. h’Institut; 1852, n”» 953 et 95/| j in-/i. Würtl. Natuno. Jahreshefte (Cahiers annuels de la Société d’IIistüire naturelle de Wurtemberg) ; 8® année, !«'• cah. in-8 7/ie American journal of science and arts, by Silliman; 2e sér., vol. XII, no 37 ét 38, janv. et mars 1852; in-8. 350 SÉANCE nu li) aveu. 1852. 'Fhe Àtheiiœiini j 1852, 127(3 et 1277 ; jii-4. Alemorias de la real Academia de cicncias de Jfadrid,- 3' sér., sciences naturelles, t. I, partie K-, i,i-4. — Resurnen de (as actas de la Academia real de cie/teias de Aladrid, année 1850 1851 ; in-S. M. Hébert coiniiuini(|ue à la Société les résultats de la com¬ paraison qu’il a laite, en septembre 1 851 , des couches tertiaires inférieures de l’Angleterre avec celles du bassin parisien. Il ex¬ pose et développe les motifs qui lui font admettre la classitication suivante. Nota. L’auteur n'ayant pu fournir à temps, pour l'impression, ces développements, ils sont renvoyés à l’une des séances suivantes. Comparaison des couches tertiaires inférieures de la France et de V AnAelerre. O HAMPüUIRE. TAMISE (1). BASSIN P.UU.KIKN, Couches marines a Venus ..... Munrjiic . Celte nièm** courbe consilliie incrassnta, Suw,, de Coi- well liay (i). lu buse des sable.i de J-'oii- tainehleau duns le bu.isin poiifiieu, le Limboiii g et les environs de Muyuncc. == — Formntiüii d’eau douce de Formation d'tnn douce de Jlordwell. Montmartre. Série marine de Barton , Sables de Beauvhantp, cotn- prcnuiit : cumprenuiit : |o A la buse de !u sdrie do to fa zone ftissilifèrc supé- HorJwell iukî tourlu! où lirure de Mortufontuinc , abonde le Potnmidrs con- Moiiueville, etc., curacté- cavus^ Sow. [fier. Plenro- risée par une ubondunco tomoides , I.uink. ). (ù-ilc extrême de Cer, Pleuroto- couche est io iio 17 du U moideSy l.umk.fCtdoscsvu* coupe do madiimc l.i unir- riéles, les C. concavutn , qiiise de iUialiiigs (5) , le n*51de In coupe lie M. Pn-st- wich (4). Oesb . cl ru%^icum^ Uesb. âo Les subies ))Iancs de Ilca* . . . 1 . 9o Les subies sans fossiles de don-ilill, U» r>Ü d(^ M Pi'e»l- Mou lavillo cl du déseft dr Wich. Moi'lcfuntuine, etc So X,eii aigites de Burtoii, no 29 de M. Presiwit h. rieiire île Mimneville, ù Chnma Ilirgiduin, yalula. iliüUiUiitn, l'ii'. ('0 Les sables do Rufirshot lie figiii'üut point dans cc tableau, leur pn<>tiiiitn diii>« 1» £fVio lertiaire tuigluise n elunl point encore fixée d’une manière iuroulcsluble. (9) M. Hébert regarde celte couche murine comme plus roceiile rinu toutes ceH«# de , Hoaciou-Hiii. ’ Hall., sér., t. IX, p. 202. (4) QiiiirÇ Jniirn., nl'tlie geot. .fur., 184(i, p, SîiTj ! SftANCE nu 19 AVRIL 1852 351 TAMISE. London çlny sims fossiles, d’Cimoi' (I de llerne-niiy. :'i UpMor et ü lli nic- Huy. ('ntiflii' 0 «I<‘ JI. Pi (*.• iwlt II , n V'i'nort'l n Uerne-Vay. {(iiutrieriy Jorwn., vul.Vi, IK.-.Ü, p. i-i iü-S.) Coiu'he d du M. Pr('>t\\icli , n Ilerrte^Bay, I.iqiielle ii'esl que le dcM'luppcniciil de lit couche c du même lieu. «AS.SIN' VARISIEN Caillasxes^ Calrnirp gi'ossiersttfif'riciir', CtilctiiiY urossieri/ioyen, on C/iU airc h Miliolites. Calcaire grossier infe/iciii\ eompi l'iiaiil : 1" Les totu lies h Cerilh, gi- gnutenm. iï Cardiln fda- nicosla, IS'nniniulUcs lie-’ vignlii, etc, t» iariabiie du Soissonnais. Sables inférieurs de l^ool- Sables marins inferieurs wii h. • [ Soissontinis (Brachem). Sir Ch. Lyell pense avec M. Hébert que les marnes superpo sées au gypse à ossements, 5 Montmartre, qui contiennent Iç Centhium ph'cntiwt et la Cyrena semistriata , peuvent avoir été contemporaines de la partie supérieure de la rorination d’eau douce de Jotland-Bay, dans l’tle de Wiglit. En elTel, il a trouvé 35^ SÉANCE I»U 19 AVRII. 1852. l’aiiiice passée, dans la Belgicjuc ou dans le Liinbourg aux envi¬ rons do Kleyn Spaven, deux ou (rois espèces de coquilles d’eau douce, ainsi (jue la Fenus incnissatci ; ces cociuilles, qui étaient très abondantes, étaient spécifiquement identiques avec les fossiles ([ui caractérisent les couches citées par M. Hébert dans Pile de Wiglit. Elles se trouvent prés de Kleyn Spaven, dans l’étage moyen ou fluvio-marin , qui sépare le dépôt marin inférieur du dépôt marin supérieur (le Tongrien du Rupelicn de M. Dumont). M. Hébert avait déjii démontré , il y a (luelques années, (]ue la formation tertiaire du Lind)Ourgcst l’équivalent de la couche à Oshea cyalhidn et du grés marin supérieur (grés de Fontai¬ nebleau). Pour cet étage il avait adopté, comme la plupart des géologues français et allemands, suivant la nomenclature de la carte géologicpio de France, le nom de miocène inférieur. M. Lyell ayant considéré les faluns de la Touraine comme le type de l’époque miocène, et trouvant que les espèces de co¬ quilles fossiles dans ces faluns différent tout h fait de celles du grès de Fontainebleau, avait regardé ce dernier comme la partie supérieure du grand groupe éocène, dont le type général dans le Eimbouig a beaucoup de rapports géologiques avec celui du calcaire grossier. Sans vouloir faire à cette occasion la critique de la nomenclature, il doit dire que, selon le langage ordinaire¬ ment employé en France, on ne pourrait plus nier l’existence de la formation miocène dans l’île de Wight. Sans doute un grand nombre de coquilles de Barton sont les mêmes que celles du grès deBeauchamp, mais à propos d’un autre point de comparaison, M. Lyell ne peut pas du tout admettre que les strates de Brackleshain soient inférieurs ii l’argile de Londres proprement dite , comme M. Hébert le suppose. M. Prestwich les a bien placées au-dessus et non pas au dessous de l’argile de Londres. M. Lyell a été convaincu de l’exactitude de celte opinion par la coupe qu’il a récemment étudiée à Cassel près Dunkerque , dans le département du Nord. Là , on voit plusieurs étages du calcaire grossier, dont le supérieur contient Nuniiiiiilites variolans, l’espèce qui est si abondante à A.uvers, dans les sables moyens ou grés de Beaucliamp. A un niveau infé¬ rieur se trouvent des couches qui sont riches en 353 SftANCK 1)11 It) avhu. 1852, Iw^'igata et N. scabra, avet; Cerithium gignnicum, Turritella luibncntaria , Pencricardia jilanicostnta et autres coquilles, l'iujires en l* rance au calcaire grossier moyen et inférieur, et aux couches do Hracklesliam eu Angleterre, et dont la plupart sont communes aux sables de Iflagsliol, (|iii surmontent l’argil)' de Londres 5 l’ouest de Londres. Au-dessous de toutes ces couches à Gasscl, on voit une grande sene des sables verts (glauconiféres) et blancs avec des glaises intercalées, dans une partie desquelles , dans la Flandre fran¬ çaise et dans la Belgique, fourmillent les Nunimidttcs p/anu- hita, quoique M. Lyell n’en ait pas trouvé le gisement ii Gassel même. Plus bas, a la station du chemin de fer, ii la base de la montagne de Gassel, on a percé dans un puits artésien l’argile de Londres, c’est-à-dire une masse puissante d’argile d’une cou¬ leur brune et d’une composition très uniforme, tout à fait sem¬ blable à celle de l’argile de Londres, et contenant comme celle- ci des Ac^/rt/vV/. L’épaisseur totale de cette masse n’était pas déterminée, mais on est descendu jusqu'à /|00 pieds sans en trouver le fond ; d’où l’on peut conclure que ce n’était pas l’ar¬ gile plastique dont le développement n’est jamais très considé¬ rable. M. Lyell, ayant vu l’année dernière les couches fluvio-ma¬ rines de Woolwich et les sables marins de llerne-Bay, ne peut pas adopter l’opinion de M. Hébert sur la position relative de ces deux étages du système éoeéne inférieur. Les couches de Woolwich sont identiques avec celles des Cyrenn vnneifovmis et Oslrea bcUomchia, que M. Lyell a vues entre Gompiégne et Guisse-la-Motte. Vers llerne-Bay et les Reculvers, la formation fluvio-marine s’amincit graduellement et finit par disparaître, et les sables marins, qui alors se montrent très développés dans’ies falaises, sont d’un ûge antérieur, et correspondent aux sables inférieurs qui séparent la couche à Cyrena cunei/onnis de la craie blanche à Woolwich. Telle est l’opinion déjà annoncée par M. Preslwich, et M. Lyell ayant visité ces lieux l’année dernière ne peut pas envisager les choses autrement. M Deshayes fait observer relativement à la communication •le M. llebert, que tous les fossiles dessables de Valnioiidois de Beauchamp et d’Anvers, n’ont pas vécu à l’époque du dépéi Soc. gM., S' série, tome IX. o.. SÉANCE DU 19 Avnil. 185‘i, 35/1 (le ces sables. A Vulnionilois nolnmineiil, on trouve d("S Cor- bules qui sont encore remplies do calcaire grossier-, par consé¬ quent les fossiles du calcaire grossier ont tHô transportés dans ces sables. M. Hébert ne conteste pas ce fait (ju’il a lui-mCme observé ; seulement les galets de calcaire grossier appartiennent au cal¬ caire grossier supérieur, s<'ule assise qui ait été dénudée par les eaux dans lesquelles se déposaient les sables de Beaucliamp. M. Raulin communique une Descrip/ion et une coupe gcolo~ gique des collines qui bordent les rires droites de la Gironde , de la Garonne , du Tarn , de V Areyron et de la Lerre , de la pointe de la Coubre près de Uoyan^ à Sept/ons près de Mon- îauhan. Cette coupe (dit rautenr], faite suivant une ligne un peu si¬ nueuse, est dirigée du N. -O. nu S.-E.; elle est à peu près parallèle à la ligne de jonction de l’Aquitaine avec la presqu’île de Bre¬ tagne et le plateau central. Elle comprend un développement de 325 kilomètres, et a été construite à l’éclielle de rfTiîVoü'? *' l’aide de la carte de Cassini et des altitudes publiées dans notre Nieelle- nient bdrnnivtriqiie de l'Aquitnine ; elle a une longueur totale de 2"', 20. Pour pouvoir y représenter les diverses assises qui com¬ posent le sol, nous avons établi entre les longueurs et les bauteurs un rapport décuple. Cette coupe montre la succession de toutes les a.ssiscs tertiaires qui forment le sol de rAquitaine, à l’exception de Celle du ter¬ rain pliocène , que nous ne croyons pas exister au N. de la (îironde, de la (laronne et du Tarn. En outre, elle présente, A l’extrémité N.- O., les dunes, les terrains erétacé-s supérieur (craie jaunâtre de Koyan et craie blanebe de Talmont) et niédio-supé- rieur (craie à silex de Mortagne); à rextrémité S.-E. se trouve l’étage supérieur du terrain jurassique. Un coup d’œil d’ensemble fait voir que le sol représenté va, ainsi que les assises qui le constituent, en .s’élevant du N. -O. au S.-E., c’est-A-dire de la mer vers l’intérieur. JVIais lorsque l’on vient à examiner plus attentivement, on aperçoit des ondulations assez prononcées. Dans la partie N. -()., il y a un boml)ement des couclics dont le centre jraraît être A Mortagne, et qui embrasse toute la partie située entre la pointe de la Coubre et le coniluent de la Dordogne au Re(--d Ambez. Ce bombement se traduit même 355 séance du 19 ayhii. 1852. a 1 extérieur par une surélévation du sol dont le point culinin iiit est a Saint- flioinas-de-Conac. Aux 2/5 dc lalonyiieurde la coupe, et faisant suite au bombement, existe une tlépression des coiiolies, dont le centre est à Sainte -droix-du-IMont, près de (ladillac, et qui s’étend de|)uis liordeaux jusqu’à Sainte-Ha/.cille, Celte dépres¬ sion n c’st traduite a 1 extérieur jnu' aucun acciilcnt particulier du sol. De S.iiute-Ilazcille à Caussade, sur plus de l.a moitié ilc la longueur tle la coiqie , les couches tertiaires vont en s’élevant doucement cl d’une manière rcjjulière. Considéré en grand au iioiut de vue géologique, on voit le bombement, qui estait voisinage de la côte, amener au jour le terrain crétacé. Sur sa pente N. -O., très courte, se trouve un petit lambeau tertiaire [subies île Jloyii//) masqué de suite par les dunes. La pente S.-E., très longue, fait partie du fond du grand golfe tertiaire de TAquitaine. A rextrémité S.-E. de celui-ci, le fond, lorsqu’il redevient visible, n’est plus constitué que par le terrain' jurassique. Dans ce grand golfe situé entre Alortagne et Caussade, kte/ niiii é«cè//or commence à Saiut-Tliomas-de-Conae, et vient, sous forme de dé])üts marins, s’abais.ser gr.iduellement et se jierdre sous l.a Garonne avant Cadillac, il estforim- de baiitenb.as par le iiilenire ÿroxsii'r i/u jlJediic, le ciilcan c il’euii douce de Bliij e, et les mibh s de lu Suintouÿe, la mollussc du Frunsudais et le calcaire gruxsicr de Bourg. ^ Le terrain mxuccnc inférieur commence à Saint-André-de- Cubzac , s abaisse jusqu’à Sainte-Croix-du-.AIout , et ensuite .se relève rapidement jusipi’à Marmande ; il est formé par le calcahc grossier de Saint-Macaire, le ialun de Uognan et le calcaire d'eau douce gris de l’Àgenais. Puis exclusivement constitué par des for¬ mations d eau douce, la mollasse moy enne de l’Jgenais et [ücalcaire d eau douce gris de VAgennis, il se relève très doucement jusqu’au delà de Valence d’Agen. A partir de la Jléole reparaît le terrain éoeène exclusivement I eau douce, formé par la mollasse du Fronsadais et le calcaire d'eau douce blanc du Périgord i il se relève d’abord rapidement jusqu à iMarmande, puis très doucement ju.squ’à Caussade. JjO terrain miocène supérieur achève de ix'inplir le centre de la dépression entre liions et la lléole ; il repar.iît uu instant près dû eonllueiu du Ixrt, au-dessus d’Aiguillon. 11 est formé par le falun de Bazas et le calcaire, d'eau douce jaune de V Armagnac, terrain pliocène, nous avons déjà dit que nous n’en «umaissions aucune trace au N. des vallées de la Garonne et du 356 SÉANCE DU J 9 avrii. 1852. Tain. An 8., il csl constllué par le sable des Landes auquel nous raltachoTis niainteiuuU, coiuine assise intciieure, le falun de Salles dans la Gironde, les yrès calcaires de Mont-de-illarsan et de Tartas dans les Landes, et les sables à iiuitres de Mancicl et d' Hau.se dans le Gers i\otre coupe Ibinie le complément indispensable d’une csc[uissc de carte géologique de rAquitaine , que nous avons adre.ssée à AI. Dulrénoy à la fin de 1818, pour lui montrer l’extension que nous donnions au terrain éocene dans la partie orientale. Eu présenee de cette carte, de la coupe et des laits que nous avons exposes, et dont tous les géologues pourront vérifier l'exactitude, et des considérations sur les environs de Aloissac, nous ne pensons pas qiv’il soit possii le d’attribuer au terrain miocène, comme le l'ait AI. Dufrénoy, les dépôts tertiaires qui sc trouvent à l’E. du méridien fie Alarmande, et au N. de la Garonne et du Tarn, et, comme le veut AI. Leymerie, les couches qui à Aloissac sont peu au-dessus de cette dernière rivière. Il nous semble évident qu'on ne peut rapporter qu’au termin cocène , ainsi que nous l’avions déjà énoncé sommairement en 1818, les mollasses qui y renler- nient X Anthracotherinm magnum. M. Meyer fail remarquer ii M. Raulin que les faluns de Sau¬ çais et de Léognan sont, par l’ensemble de leurs fossiles , très distincts du terrain miocène inférieur (étage falunien A de d’Orbigny) auquel il les rapporte. Quoique séparés des couches marines supérieures de Mériguac, Bazas, etc., par le calcaire d’eau douce , ils leur sont intimement liés et assimilés par une faune commune. Alémc le falun de Salles (jne M. Delbos tend à placer dans l’étage pliocène , ne peut être séparé des couches de Sauçais et de Léognan comme étage distinct. Lui aussi renferme les fos¬ siles miocènes , les plus caractéristiques , cl le nombre des ana¬ logues il des es])èces pliocènes ou vivantes n’atteint |»oint un chiffre aussi élevé que dans les faluns do la Touraine, prés Vanne, ou dans la mollasse marine suisse. En résumé , il ))cnse qu’il faudra laisser tous les faluns du bassin delà Gironde, à partir de la mollasse ossifère,dans l’étage miocène supérieur ou falunien B. ’ AL Raulin répondant à AI. Meyer dit qu’en rapportant le sable des Landes au. terrain pliocène , il a adopté l’opinion de SÉANCE DU 3 MAI 1852. 357 presque tous les géologues. Quant au falun de Salles en parti¬ culier, et il plusieurs dépôts du bassin de l’Adotir qui renferment les mêmes fossiles , il croit qu’ils ne dépendent pas du terrain miocène supérieur, qui est conslitué dans l’ Aquitaine par les faluns de Bazas et de Mérignac dont les fossiles sont exactement ceux des faluns de la Touraine. C’est surtout 1" parce que le terrain miocène supérieur marin est surmonté dans une partie du bassin du S.-O. de la France par le calcaire d’eau douce de Bazas et de l’Armagnac iiui , pour lui, annonce la tin de celle période, tout aussi bien ijue les calcaires d’eau douce blancs, du Périgord , et gris, de l’Agenais, établissent celles des périodes éocène et miocène inférieures ; 2“ et parce que le falun de Salles, dont les espèces sont en grande partie différentes de celles des faluns miocènes placés au-dessous, renferme une portion plu» grande que ces derniers d’espèces identiques avec celles des collines subapennines. Séance du 3 mai '1852. rilÉSIDENCE DK iM. d’oMALIUS d’hALLOT. M. Delesse, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. DONS l'AITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. le ministre de la justice, Journal des Sa- oants ; avril 1852 ; in-/|. De la part do M. Blancbet, La oin/adic de la vigne dans le canton de ind, en 1851 (ext. du Hall, de la Soc. vaud. des SC. natur.) ; in-8, 8 p. Lausanne, 1852, chez Blanchard atnè. De la part de M. Boutiot, Héponse aux obJecHons souleoces a propo.s- des études sur le forage projeté d’un puits artésien à Tropes (lue en la séance de la Soc. acad. de l' Aube , le 2 avril 1852); in-8, .’H) p., ] pl. Troyes, 1852, chez Bouquot. De la part de MM. Pictet et W. Roux, Description des Mol¬ lusques fossdes qui se trouvent dans les grès verts des environs 358 SÉANCE DU 3 JlAl 1852. de Genève, — 3« liv. — Acéphales orthoconqnes ; in-Zi, p. 289 à 388, pl. 28 il 40. Gem'vc cl Paris, 1852, chez Cherlmliez et J. -B. Baillière. De la part de M. le docteur Jules Teissicr, Des eaux de uVinies et de l’aqueduc roinai/i du Gard ; t. lil, 2« part. ; in-8, p. 397 à 1167. Nîmes, 1851-52, chez Ballivct et Fabre. De la part de M. Dclcros, I\euj tables auxiliaires pour le calcul des dijj'crenees de niveau données par les hauteurs harn- inélriqties; in-8, 26 ji. Neuchfttel, 1846, chez II. Wolfrath. — Instructions sur le baromètre (cxl. d(' V Annuaire rnétéorol, de la France, armée 1848) ; in-8, j>. 139 ii 170, 1 pl. — Six laides pour faciliter le calcul des surfaces sur l’el¬ lipsoïde terrestre (cxt. de V Annuaire métcorol. de la France , année 1850); in-8, p. 65 ii 78. Versailles, chez Beau jeune. — Notice sur les altitudes du Mont-Blanc et du Mout-Hose (ext. de Y Annuaire rnétéorol. de la France, année 1851) ; in-8, p. 265 à 297. Versailles, chez Beau jeune. De lu part de M. E. Cornalia, Cenni, etc. (Esquisses géolo¬ giques sur ristrie), (exlr. du Giora. dell' l. B. Istitut. Lomb, di SC, , lett. ed arti, t. 111. nouv. sér.), par MM. E. Cornalia et L. Chiozza ; in-4, 38 p. 3 pl. Milan, 1852, chez Bernardoni. De la part de M. Carter, A geographtcal description , etc. (Description géographique de certaines parties de la côte sud- est de l’Arabie, avec un court essai sur la géographie comparée de la totalité de celle céte) , exlr. du .Tourn. of the Bombay brandi ofthe Boy. Asiat. Soc.Iaks . 1851); in-8, 94 p. Bom- Jiay, 1851, chez T. Grahain. De la part MM. Isaac et Henry G. Lea, Description of a ne^v genus, etc. (Description d’un nouveau genre de la famille des Mélauies, et de plusieurs nouvelles espèces du genre Mélanie, par MM. Isaac et Henry C. Lea ; etDescrij)tion de cinq nouvelles es])èces d’.4nodontes, parM. J. Lea), (exlr. des Proceed. ofthe znol. soc, of Lond. , n“ CCXHI) ; ii)-8 , p. 179 à 199. London, 1851, chez Bichard Taylor. Comptes rendus des: séances de l’Académie des .sciences; 1852, Ier sem., t. XXXJV, o»» 16 et 17 ; in-4. \é Institut ; 1852, n'” 955 et P56 ; in-4. SÉANCE i)U 3 MU 1852. 359 'J’rai’diid' (le l’ Académie de Reims ; année 1851-52, n° 1 , 4® trini. 1851 ; in-8. Denhsckrifien , etc. (Mémoires de l’Académie impériale des sciences de Vienne. Classe des sciences mathématiques et natu¬ relles); Ill'vol., 1'® livr. ; in-4. Vienne, 185J. — Sitzungsherichle, etc. (Bulletins des séances de l’Académie impériale des sciences de Vienne. Classe des sciences mathé¬ matiques et naturelles) ; aimée 1851 , vol. VII , cah. 3 , n® 8 , cah. 4 et 5, 11®“ 9 et 10 ; in-8. Vienne, 1851. The Atheiiœitm ; 1852, n°» 1278 et 1279; in-4. Journal df the Uomhuy, etc. (Journal de la Société royale asia¬ tique, section de Bombay ; n® XIV, vol.Vl,janv. 1851; in 8. M. Deshayes communique la note suivante qui lui a été adressée par M. Terquem, et qui est relative au genre Ceromya . A Ote sur te goure Ceromya, par M. l’eriiuem. i\I. Buvignier a jiuhlië une note sur le genre Ceromya, Ag. l^Gresslya , Ag. ) dans le lUiUtlin de lu Société géologir/ue de France, 16 décembre 1850; en fixant d'une manière invarialde les caractères de ces coc|uillcs, il a été conduit à admettre l’oiiinion de M. Dcsliaycs , qui a réuni les dcu.\ genres Ceromya et GressRo en un seul. Jusqu’alors rélude de ces fossiles n’avaitpas trouvé de base certaine , et ne s'était appuyée (|ue sur des appréciations tirées de l’examen des noyaux, le test île ces coquilles étant d’une ex- Irême rareté ou jamais suflisammenl conservé jiour se prêter à une description complète. iM. iîuvignicr a conné la valeur et l’origine des sillons qui permettent de distinguer les moules de Ceromya de tout autre fossile; mais en s’attachant uniquement à la deseiiption des parties inférieures de la coquille , il a (ce nous semble) été trop concis et a un peu néglige les autres caractères, qui ont une valeur non moins importante , et qui présentent des détails de constitu¬ tion qui appartiennent à toute la famille. M. Iîuvignicr tend à jirouver qu’il n’existe jtas «de caractiues » sufllsants pour faire considérer les coquilles de ce genre comme » éqmvalvcs; mais ils peuvent faire révotpier en doute le carac- » tère opposé, qui leur a été attribué jusqu’à ce jour. » Dans la seconde note , concernant ces mêmes fossiles , et insérée dftns le BnUetin de la Société géologique du 5 mai 18.51 , M. Buvi- 300 SE.vMiJi DU 3 MAI 1852. {>iiier ajoute cjuelqiies doiniées sur la disposition et le jeu des ner¬ vures et cannelures internes. Nous allons reprendre les dillérentes partiesde la de.scription de 31. Iluvijjnier (voyez Hulh-tin , 16 dé- eendue 1850), et nous ajouterons à eliaeune de ces parties les dé¬ veloppements roiirnis par l'examen de ees coquilles. <■ 1” Cmiuillr (X'/ilr ou cordifonne , trrs iiiéfiiiilutcralu [im'rjui- » vaU'C.^ la vah’c droitr un pua plus grande ijui; la gaurhel) » Le doute que M, liuvijpiier émet, et (pi’il répète à la lin île sa notice , est résolu par l’inspection des moules , appuyée sur l’étude des deux valves réunies. La prééminence du crocliet droit sur le {;auclie, et l’élévation du bord droit sur le {jauclie à sa partie postérieure, qui se remar¬ quent si bien sur les moules, ne sont [las dues à un (;lissemcut de valve ni à un déran;;ement dans la masse pétriliante ; les valves sont iuéîjalcs : 1“ aux crochets, parce que la valve droite possède un prolondeinent qui couvre le lijiament : de la sorte , celui-ci ne peut être vu au dehors que lorsqu’on a brisé en partie le tiers du bord eardiual de Ut valve droite ; 2 ' les valves sont iné{;ale.s à la partie postérietire , parce que la valve droite est usée en biseau en dedans, et recouvre la valve gauche, qui est usée en biseau, en dessus. Nous avons trouvé dans un espace très circonscrit des environs de Longwy presque tous les genres étudiés ou créés par Agassiz; nous possédons dans un état de parfaite coiuservation, et pétriliés par du spath corné rougeâtre, les genres Vludndomya, Areomya, Homomya, Pleuromya, Mynpsis, Goniowya, Gresslya et I\Jaclromia ; les einq derniers seulement possèdent d'une manière constante le recouvrement de la valve droite sur la valve gauche à la partie postérieure. Cette disposition se remarque également dans les Pa- nopées des tei raius tertiaires, dans lesipiellcs on range aujourd’hui les Myopsis et les Pleuromya d’.Vgassiz; il couvienclrait peut-etre d’y adjoindre les Goniomya , (\\\\ présentent le même caractère, bien que la charnière n’ait pas encore été complètement étudiée. » 2“ Crochets plus ou moins grands, rapprochés , opposés, n Déprimés et roulés en dedans et un peu en avant, où leur extre'- mité est toujours visible. « 3" Test très minime. >> Le te.st est généralement mince, fragile, éclatant en écailles, à moins qu il ne soit en sp.iih corné , circonstance qui lui donne de l’épaisseur et assez de résistance, lise compose, comme dans toutes les coquilles en général, de trois parties distinctes : l’une externe, épidermique , très caduque , .se reconnaît à ses ornements , qui SIÏANCK DU O ?1AI 1852. 3(1 1 soiil tics stries l ayouiiantcs, noiliilciiscs, liiics, régulières, très ser¬ rées et lion interroDipues; elles portent des crochets et atteignent le bord intérieur, toutefois en angnienlant de nombre sur les flancs et près de la région inférieure. JNous les avons rcconnue.s identiques sur les IHcuromya et les Myopsis de l’oolite et du lias, ainsi que sur une Pauopéede Dax (1). J,a iiartie moyenne tlu test, quand elle n’est pas en spath eorné, est translucide, ornée de gros plis concentriques, qui simulent des côtes; ils sontjilus ou moins réguliers, espacés et accompagnés de plis plus petits; en toute circonstance, quelle que soit l’épaisseur du test, les ornemenis extérieurs .se reprodui.sent à l'intérieur dans tous leurs détails, et lont impression sur les novaux. La partie interne de la coquille est extrêmement mince et bril¬ lante ; elle est persistante , reste attachée 5 la masse pétrifiante lors même que le reste du test est détruit. H lx° htijjn'sxtons ttittsctilutivs peu stiilluutvs^ lupostcvicuve un'ou~ » die; impressitm puHccdt: t’ par une e.rpansion du bord cardinnl, epü se prolonge au delà du ''plan des bords de la valve; elle est entaillée en arrière des ero- " chets, et les bords de l’entaille sont relevés de manière tpi'ils fîgu- ” rent presque deux dents divergentes. Cette expansion s'insère dans , {\)’L^Ceromra xti idto-punctata [Liitraria sh'intu-pmictntd ^ MO., in oldf,, pl. 1 o2 , fig. 1 \'j nous paraît mal dcnonimé, puusijue tous les possèdent le môme caractère et so-it striés de même. (2j Les impressions musculaires et pallêales deviennent visible.s sur presque tous les noyaux, si on a la précaution de tenir les fossiles a plat, les crochets tournés devant soi. SÉANCE DU 3 MAI 1852. 382 » l’intérieur de la vulve droite, qui en porte une autre très jicti te, et 1) à la partie antérieure seulement. » Charnière simple et sans dents ; sous les crochets une entaille ([ui limite la face antérieure et la région cardinale ; valve gauche munie d’un prolongement cannelé en forme de gouttière, qui oc¬ cupe le tiers du hoid cardinal, et s’atténue au delà en une aire cardinale; valve droite, douée d’une arêle interne simple, qui part du sommet du crochet, et prend une direction nn peu oblique vers le flanc; elle occupe les deux tiers environ du bord cardinal. « T Ligament étroit, allongé , fi.eé h la valve gauche dan. s une pjente erctéricure , située à la base de l’e.rpansio/i dentijorme pns- » térieure, et à la valve droite sur le bord cardinal lui-memc, qui est » légèrement cannelé. « Ligament extérieur, allongé, fixé à la valve gauche dans la can¬ nelure de l’arête , et à la valve droite au-rlessus de son arête, puis recouverte par l’expansion du bord cardinal de la valve droite. (Voyez ci-ilcssus. ) bâillement antérieur insensible, bâillement postérieur linéaire s’étendant sur toute la région ; le recouvrement du bord eardinaj de la valve gauebe par celui de la valve droite et le mamiue de bâillement antérieur tendent à démontrer que l’ouverture des valves se produisait plus fort sur la parti(î ventrale (jiie postérieu¬ rement. Les Cernmya, rennis en grand nombre, habitaient sur les rivages les bords vaseux, calcaires on arénacés; très rares dans le lias in¬ férieur et moyen , où les mers étaient très profondes, ils se tiou- vent en grande quantité dans le lias supérieur et dans tous les étages du système oolitique. Jja plus on moins bonne emi.servation de ces coquilles n’est pas dépendante du milieu dans leapnj elles vivaient, mais de la ])crméal)ilité de la lOchc qui les récclc et des courants d’eau acidulée auxquels elles ont été soumises. On les trouve réunies aux Panopées {l'ie.urnmya') et aux Pholadomyes (Pholadomya, ffnmomya); toutes CCS coquilles sont privées de leur test, et ce n’est qu’cxceptionuellement ([u’elles en présentent quel¬ ques traces. La constitution du test et sa ténuité se prêtaient à une facile déconqiosition , n’ayant pas cette substance organique pré¬ servatrice que possèdent d’autres genres qui les accompagnent, et qui se trouvent toujours intactes, telles que les Huîtres, les Té- rébratules, etc. Les Céromyes et antres fossiles recueillis dans les environs de Longwy doivent leur parfaite conservation à une cause exceptionnelle qui nous est restée ineoimue; tous les fossile' SÉANCE DU 3 MAI 1852. 383 qui en proviennent sont revêtus d’une substance grasse qui les em¬ pêche de prendre la colle, et l’on est obligé d’entamer leur surface pour pouvoir les fixer. On nes iurait rien ajouter aux observations deM. Ruvignier sur les Lynusia , genre établi par M. d'Orbigny , et dans lequel sont compris les (irrsilytt seulement. La 'iiremière partie de la des¬ cription (1) que ce paléontologiste applique aux Gresslyn s’y rap¬ porte exactement ; la seconde ])artie ne trouve aucune justification dans ce (jue les fossiles ont pu fournir. M. Uelesse donne communication de la lettre suivante qui lui est adressée par M. Ville , et qui est relative à la géologie et il la minéralogie de la partie occidentale de la province d'Oran. I\oüce fréologique et minéralogique sur la partie occidentale (le la province d'Oran^ par M. L. Ville. La partie occidentale de la province d’Oran, comprise entre la Iroutière du Maroc et le méridien d’Oran, renferme des terrains d’origine sédimentaire et des terrains d’origine ignée. Ceux-ci sont eu général très peu développés, et ne forment en quelque SOI te que des îles très circonscrites au milieu des autres terrains qu ils ont soulevés; aussi je n’en parlerai qu’eu dernier lieu. Les t rrains d’origine sédimculaire sont les suivants: 1" liC terrain crétacé inférieur ; 2" le terrain tia tiaire nioyen ; 3° le terrain tertiaire supérieur; /i" le terrain (juaternaire ou dilu¬ vien; le terrain alluvien. Terrain crclacé inferieur. — Le terrain crétacé inférieur constitue deux massifs principaux au S. et au N. de la province. Au S., il lorme une bande de 36 à 40 kilomètres de largeur moyenne, qui, venant du iMaroc, se dirige de l’O.-S.-O. à l’E.-JN.-L. au S. de 1 leniccn, de Sidi -bcl-Abbès et de Mascara. Cette baiidc est essen¬ tiellement métidlifcre; elle renferme des gîtes de plomli, de cuivre et de plâtre chez les lîeni-Scnous. Elle détermine au S. de Tlem- cen un ]>lalcau ondulé dont la cote maximum est de 1,548 mètres (lladjeret cl JJjebcl). Elle est couverte de forêts de chêne liège, de chêne vert, et elle est sillonnée par des rivières Importantes (I) Voyez Paléoiitolitgie française; terrains rretacés , t. 111, p. 383 et ■3S4. 36A FtANCE DU S MAI 1852. qui roulclU de l'eau d’exct-llerite quali lé, et dont le cours, souvent encaissé de lüO a 200 mètres, parait dii à d'anciennes fraetnres. Ce terrain se eonip.o.so ])rineipalement de conelies de caleaire j;ris compacte, cl de dolomies jpises iristallines, dont les tranches, conpées a [lic, ont donne lien, du côté de Tlemcen et de Schdon, eest-a (lire .sur les deux revers fie la chaîne, à des csraïqiements remarquahles qui Jrappent de loin la vue des observateurs Ces calcaires renlcrment, intercales, des bancs tle grès qiiart/.eux d’un blanc rougeâtre, excellents comme jtierre de construction. On y trouve aussi quelques assises d argiles gri.scs schisteuses, mais ces assises sont très peu développées. Elles se montrent en général au-dessons des calcaires qui deviennent schisteux à leur a])proche, et qui présentent souvent alors de nombreux lossiles qu’on peut détacher avec i'aeilité. Iladjar-llonm , situé à 24 kilomètres de Tlemcen, an pied du revers ÎN'. de la chaîne, est le gîte le plus remarquable des lossiles. On y trouve en grande abondance des l eiébratnles, des Huîtres, des Ammonites et (pielfjues Sphérnlites qui ont servi à caractériser 1 âge de ce terrain. L’existence de plusieurs de ces fossiles à 'J'icmcen, à Sebtiou et chez les Beni- 8cnons, et surtout la continuité des couches, ont indiqué qu’une lormation unique constituait le pâté montagneux ilont on s’occupe. Le massil septentrional de terrain crétacé inférieur est conqiris entre la frontière de l’empire du Maroc dans lequel il se prolonge à rO., le rivage de la mer au N,, et la rive gauche de la Tafna au S. et à l’E. 11 constitue le jiâté de montagnes des Traras, dont le point culminant ( Üjebcl-Filhansen ) s’élève à la cote de 1,152 mètres. Ce massif est beaneonp jilus accidenté que le mas¬ sif méridional. Les rivières y rayonnent autour de plusieurs centres de soulèvement. Leur cours y est en général très r.apide, très peu développé, et ne renferme d’ean le [ilus souvent qu’en hiver. Les Traras renferment des gîtes nombreux de minerai de fer d excellente qualité, ipii étaient traités anciennement par les Arabes dans de petites forges à la catalane. On y trouve aussi une mine de plomb et une mine de euivi'e anciennement exploitées. Les flancs des vallées sont entaillés dans des argiles schisteuses grises, et les sommets de.s pics isolés, qui sont si communs dans les Traras, sont généralement couverts d’un chapeau fie calcaire gris compacte, identique avec celui qui constitue le massif crétacé du S. Les fossiles sont rares dans les Traras. .l’ai trouvé cependant des Bélemnites et de.s Baculites caractéri.sant le terrain crétacé inférieur. A 1 est de la Tafna, le terrain crétacé inférieur ne forme que des sèam;e du 3 MU 1852. 3l55 îlols circonsüi’its, tels que le Djehel-Sklioima et le Djebel-Aoiiavia, qui reuleniient ehacim un {jîle tle iiiincrai de 1er, le Djebel-Sidi- Kasseiu-lioudeïa, le Diebel-Dar-.Aîenjel, le Djebel-Touila, sur la rive {jauebe du Kio-Salailo, leüjebel-Saiilü etleT)jeljcl-!\Ieidjadjo, aux environs d Ornn, le inassil compris entre la montagne des Lions et .Arzeu, et (jni renferme des gîtes de plâtre, decliarl)on, de fer, de cuivre et ) ])réscntent, à la profondeur de 3 à h mètres, unearj>ile verdâtre, renfermant l)cau- cou]) de cristaux de {;ypse, qui tantôt ont de très |)c(ites dimensions, tantôt sont grütqiés ou- dingue grossier arfois on y reconnaît la forme cristalline du prisme à six jians. Le mica est verd.àtre, en laides liexagonalcs de 1 à 2 millimèlres de cùté. Le l'eldspatli est ordi- naire.nent lilanc opaque, en cristaux allongés de 2 à 3 centimètres de coté, et de 1 centimètre de large. Quelquefois il c.st rose : les longs cristaux de l'eldspatli sont coupes par des fentes trans¬ versales et se détaclicnt facilement en petits fragments. Le granité se (Usagrege aiscinent à la surface, et tous les noyaux détachés de quartz et de feldspath sont colorés en rose, sans doute, par suite d une décomposition de pyrite de fer. I.e granité est ti aversé par tme série de veu.es paia.llèles de tourmaline noire, di.igées ^.-S. et plongeant à 1 E. L’épaisseur de ces veines varie de 1 à 3 centimètres. Elles sont espacées de 10 à 30 centimètres. La tour¬ maline ne se présente pas en cristaux isolés Lieu délinis, mais en prismes confusément groupés enscmhle. On la trouve ainsi dissé¬ minée d’une manière régulière dans le granité. Celui-ei est coupé jwr trois syslènies de fentes qui le divisent en gros hlocs parallé- jpipédiqucs. L’un des systèmes est dirigé E.-O. verticalement, et autre iN'.-S. verticalement. Le troisième système est aussi diri"é •-S, ctjilongcàl’O. de 30”. 11 donne au granité l’.apparcnce d’une loche stratiliée; le système de fentes E.-O. produit aussi la même apparence. Quelquefois le granité se désagrégé sur place et pro- ‘ mt des hlocs irréguliers à contours arrondis. Cette roche se montre au jour sur 1000 mètres de long et 2 ou 300 mètres de l’Oued Teggezerin, qui va se jeter dans ro '1^1 1^0 coulant du S. aui\. lalle se montre par-dessous une O le quartzo-calcairc micacée {;rise , dont les couches plongent •‘'i -N. de 35”. ^ l’P * I AT'Ï' C’-'oiite plus eonsidéiahle que le précédent à de S r \ ‘■^opuisNédroma jusqu’au marabout Ifinn , une petite chauie de 7 kilomètres de long et de 00 métrés de largeur moyenne. 1 1 est enclavé dans le terrain cré- tp,. . **overs lequel il a fait iiruption. Au contact le mcittacc est niodifié et présente tous les caractèrc.s extérieurs \rtty Cta - I • _ •Soc, 2® s(irie , tome IX, 0 5 370 SÉANCE Ull 3 MAI 1852. lies terrains de transition, sur nue largeur de plusieurs eeutaiues de mètres. Ainsi les argiles sont transformées en micaschistes ma- clifères, Legranitc dcNédroma est en général très facile à désagréger par les agents atmosphériques ; il a donné lien au diluvium épais de sables granitiques ipi’on trouve sur la rive gau. 'ho de 1 Oued- Shaïr. 11 se conqiose de quartz amorphe, blanc hyalin, de lelds- path blanc opaque, lamelleux, en erislaux mal delinis et de mica noirou veit, en paillettes hexagonales. Quand il est désagrégé, ce qui arrive jiresque toujours à la surfaec du sol, il est coloré en ronge par un lieu d’oxyde de fer 11 est traversé par des liions pa¬ rallèles d’un granité fort dur, à petits grains dirigés verticalement N. 35" E. m. et dont l’épaisseur vai ie de O™, 15 à U“,/|0. ha figure ci-dessous indique la l'oupc des terrain.s a travers la vallée d’.Vin-Kéhira, par un ])lan mené N. -S. m. La présence des gîtés de fer des environs d’Ain-Kcbira, situes sur le revers N. du Djebcl-Filhauscn, est sans doute liée ù l’appa- parition du granité. 11 y a encore un petit îlot de granité de 1,500 mètres de long, au S. -O. de Nédroma. 11 y a un très petit îlot de gneiss aiqnès du marabout de Sidi-Amar-el-Aiat, a 4 kilo¬ mètres K -S. -h. d’Ain-Temouchen ; il est associé à du basalte et à du gyp.se. Pnrphyirs. — On trouve des îlots de porphyre blanc sur la rive gauche de la Tafua , à 8 kilomètres M .-E. de Lalla-IVlagh’rnia. Ils donnent, par suite de leur décomposition naturelle, de la terre à porcelaine et une substance translucide que les Arabes em¬ ploient comme pierre à savon. Les débris de ces porphyres ont produit les assises de grès blancs qui sont enclavés d.ins le terrain tertiaire moyeu des bords de la 'l'afua, auprès des .sources ther¬ males d’Hainmam-bou-Gh’rara. DU 3 M.11 I85-. 371 il y a encore un îlot de porpliyre Ijlanc, à 8 kilomètres E. d’Aiii- Ti nioiichen, au sommet du Diel)e!-cl-A7.ela-ei-Ainmia. limnlti-s. — Eu basalte l'orme trois massii’s principaux bien dis¬ tincts. Le premier est situéà peu de dislancede Djemma-Gazaoiint, sur les bords du rOiiud-el-Alarsa. Le deuxième est .situé sur les bords de la Tal'ua inférieuic et l'ile de llacliyouu eu est une dépendance. Le troisième est situé auprès d’.Vin 'J’emoU' lu n. Ces trois massifs sont remarquables par les gîtes de pouzzolanes qu’ils renferment. Autour de eus trois massifs, il y a de nombreux petits îlots basaltiques qui en sont des ilépeiidances. Doléritcs et gypses. — ])(! noiidneux petits îlots de doléiites sont associés à dus gîtes de. plâtre d'oiiginu métamorphique. Pour donner une idée des rielie.sses minéralogiques de la pio- vince d’Oran, je terminerai par une description succincte des giies reconnus jusqu'à ce. Jour dans celte province. -■/léatrecdlcfiiie. — 11 y a cinq gîtes d’albàtre calcaire sur la rive droite de Tisser, auprès du pont de la route d'Oran à Tleincen ; Tun de ces gîtes a été exploité anciennement. Tous cesgites iiour- roiit être utilisés pour la fabrication des objets d’ornement, tels que cheminées, consoles, etc., lorsque la route iTüian à TIemeun Sera terminée. Marbres. — 11 y a des calcaires susee])tibles d’élie utili.sés comme marbres, aux environs de Djemma-Gazaonat (à Tient). Calcaires lijdiautiques. — La cronie supérieure du terrain qua¬ ternaire fournit, sur ü"',10 à 0"',20 d’épaisseur, un calcaire qui est tnoyennement bydranlique et qui |)eut être utilisé dans hs con¬ structions locales. Pierres de coiistructinti. — On trouve d’excellentes pierres de construction dans tous les terrains straliliés. Le terrain quaternaire fournit des travertins qui sont excellents pour la construction des voûtes (Tlemcen, Sebilou, l'dostaganem'. donne aussi des grès que Ton emploie à Mostaganem dans h s constructions, mais qui ont Tinconvéuient d'etre très friables. Le terrain tertiaire supérieur fournit des calcaires blancs et des g''ts quartzeux qui sont excellents comme pierres d’appareils (üran). Le terrain tertiaire moyen fournit à Tlemcen des sables excel- 'ents pour la fabrication des mortiers. Le terrain crétacé inférieur fournit des calcaires et des gi ès e - cellents comme pierres de taille (Tlemcen). Argiles. — On trouve des argiles à poterie à Oran, Arzeii, Aies- tiganem, dans le terrain quaternaire et le terrain tertiaire supérieur, »72 SÈANCF, 1)1) 3 MAI 1852. à Tlemcen , dans le terrain tertiaire moyeu. Les aryiles d’Arzcii servent pour faire de la poterie fine. On a fait de la pouzzolane artificielle avec les argiles du Sig et de risscr. Terre à porcelaine. — Il y a un gîte considérable de terre à por¬ celaine sur les bords de rOncd-Illalab , à 8 kilomètres N.-E. de Ealla-lMagb’rnia. Une variété particulière de celle terre est employée par les Arabes comme pierre à savon. Pouzzolanes naturelles. — 11 y a un gîte considérable de pouz¬ zolanes auprès du village de Tient, à 6 kilomètres du rivage de la mer, au milieu du terrain basaltique des environs de lljemma Gazaouat. Il y a dans l'ilc de Racbgoim, en face de rembouebure de la Tafna, un gîte de pouzzolane qui est exploité pour les construc¬ tions bydrauliques du port d’Oran. Il y a douze gîtes de pouzzolane sur les bords de la Tafna infé¬ rieure, près de son embouebure. Ces gîtes pourront donner lieu à une exportation considérable quand la route do Tlemcen à rembouebure de la Tafna sera exécutée ; ])lusicurs de ces gîtes pourront être exploités pour b s besoins de la subilivision de Tlemcen. Il y a 9 gîtes de pouzzolane auprès d’Ain-Tcmoucbcn. Le gîte du Uayat-Mtaa-Karkar pourra servir pour les besoins d’Ain-Te- moueben, deTlemcen et de Sidi*bel-Abbès. Les autres gîtes seront utilisés si l’on exceule les projets déroute qui relient Ain Temou- cben à la vallée de la Tafna et à la mer. Gypses. — 1“ Il y a un gîte de plâtre à Tcniet-el-Djibs, a 5 kilo¬ mètres S. de Scbdüu. 11 a été exploité pour les besoins du poste de Sebdou. 2” 1 ! y a un gîte de plâtre auprès du marabout de Sidi-Sabia, au pied du revers occidental du Coudiat-cr-Resas. Ce gîte pourra être utilisé dans les constructions de l’usine qui traitera un jour le mi¬ nerai de plomb de Sidi-Sabia. .'i" Il y a un gîte de plâtre à 2 kilomètres N. du village de Tlala, dans les lleni-Senous. k° 11 y a un gîte de plâtre au pied du Djcbcl-Mcllaba, à h kilo¬ mètres N.-E. du village de Tlata, dans les Hent-Senous; ces deux gîtes sont sans emploi immédiat. 5“ 11 y a un gîte considérable de plâtre sur les bords de l’Oued- Tcllout, à h kilomètres S.-ü. de son confluent avec l’Oueil-Isser, et â 32 kilomètres E, de Tlemcen. Ce gîte de plâtre peut cti’c 373 -SÉANCE Kl) 3 .MAI 1852. exploité facilement pour les bcsoinsde ïlemcen, où le prixelo vente du quintal métrique de plâtre cuit serait aujourd’hui de 6 francs seulement. 6“ 11 y a un jjîte considérable déplâtré sur la rive droite de la l’afna, à 9 kilomètres de son cnibouclmre. Ce {;îte a été exploité pour les besoins de Tlemcen, où le prix de vente du quintal mé¬ trique de plâtre cuit était de 12 à 13 francs. 7“ Il y a un gîte de plâtre sur rOucd-Zoudj-ci-Adjar , à ù kilo¬ mètres E. du confluent de rOued-Leinbaa et de la Tafna. 8° Il y a un gîte de plâtre au pied du revers S.-E. du Djebel- Gouléab, à 5,500 mètres du conilucut de la Tafna et de l’Oued- Lembaa. 9° 11 y a un gîte de plâtre au pied du revers S.-E. du Djebel- Mono- Ain, sur la rive gauche de l’Oued-flIalah, à 11 kilomètres S. -O. d’Ani-Temouchen ; il est e,\ploité pour les besoins d’Aïu- Temouchen. 10° Il y a un gîte de plâtre à 12 kilomètres O. -S. -O. d’Aïn- Tcmouchen, sur les bords de l’Oiied-Malah. 11 est associé au sel gemme des Üuled-C lierai. 11“ Il y a un gîte de plâtre auprès du marabout de Sidi-.lniar- el-Aiat, à k kilomètres E.-S.-E. d’Aïn-Temoucheu. 12° 11 y a un gîte de plâtre à 3 kilomètres JX.-E. de Sidi-Eel- Abbès. 13° 11 y a une zone gypseuse de 22 kilomètres de long sur le revers S.-E. de la chaîne conquise entre le Djebel-Tessala et le Djebel-Tafarouï, à 25 kilomètres de distance moyenne de Sidi- Hel-.‘\bbès. Cette zone contient plusieurs gîtes de plâtre qui sont exploités pour les besoins de Sidi-15el-Ahbès. ' lù“ 11 y a un gîte de plâtre sur la rive droite de l’Oued-Sarno, à k kilomètres N. de Sidi-lIel-Abbès. 15“ 11 y a un gîte du plâtre situé à Mers-el-Kébir, à 3 kilomètres S. du rivage. C’est un gîte considérable qui a été exploité jadis pour les besoins de ]Mers-cl-lvébir et d’Orun, mais qui est aban¬ donné aujourd’hui. 16“ 11 y a un gîte considérable de plâtre sni' le revers occidental de la montagne des Lions (Djebel-Kahar) , ;\ 12 kilomètres N.-E. d’Oran, Ce gîte est exploité pour les besoins d’Oran et des environs. 17” 11 y a un gîte de plâtre auprès de Christel, à 500 mètres environ du rivage de la mer, et à 22 kilomètres N.-E. d’Oran. Ce gîte est exploité pour les besoins d’Oran. 18” Il y a un gîte de plâtre à 2,500 mètres O. de l’embouchure de la Macla, et à 12 kilomètres S. -O. d’Arzeu. sf:ANi:K lui ii MU 1852. S7ri ]<)'’ Il V a un (>ite do pl.Uro 2, .'500 incti-os N.-E. de la ferme do Guessiba, 1 1 à h kiloinètros O. d’Ai'?.cu. L’e.Vploitation en a ëté abandonnée par suite de la inauvaise qualité du plâtre. 20'’ Il y a un {;îte de plâtre auprès de la Stidia. Il a été exploité pour les besoins de ce villafje. 21" 11 y a deux gîtes de plâtre sur le Djebel-Dis, auprès du télé¬ graphe des llacbem-Daro, â 2 kilomètres du rivage, et à 7 kilo¬ mètres N.-E. de .Mostaganeni. Ces gîtes sont exjrloités pour les l:iesoins de âlostagancm. 22" Il y ami gîte de plâtre auprès du télégraphe desClienrfa, sur la rive gauche du Ghélif, à 11 kilomètres du rivage de la mer. il fournit de rallaître. 2.3" Il y a trois gîtes de plâtre au pied du revers N. -O. du Djebel- 'l'essala, à /lA kilomètres S d’Oian. 2/i° Il y a un {;îte de pkiire aux environs d’Arbal, à 20 kilo¬ mètres S. d'Oraii. Il a été ex])loité pour les besoins de la ferme iV \rbal. 25" H y a une couche de plâtre ipii s’étend entre les villages de la Senia, du Fi plier et de Sidi-Ghami, sous le sol de la plaine. Elle a été exploitée pour les besoins île ces villages. 26" Il y a un gîte de plâtre à 2 kilomètres N.-E. de l’exlrémité dè la saline d’.ârzeu. 27° Il y a un gîte de pl.'itre aiquès du marabout de AIouley-Abd- el-Kader, à 5 kilomètres N. -O. de 1 extrémité S.-O. de la saline. d’Arzeu. 28' Il y a un gîte de plâtre à 3 kilomètres de l’extrémité N.-E. de la saline d’Arzeu. 29" Il y a une couche de plâtre à l’extréniitc fa.-E. de la saline d’.ârzen. 30" Il y a un gîte considérable de plâtre dans la foret de iMouley- Ismacl, à 25 kilomètres S. d’Arzeu. 31® Il y a un gîte de plâtre auprès du barrage de Saint-Dcnis- ilu Sig, â 50 kilomètres S. -E. d'Oran. Il est exploité pour les besoins de Saint-Denis. 32 ’ 11 y a un gîte de ])lâtre sur la rive gauehe du Chélii, à 6 ki¬ lomètres E. du télégraphe de Hou-Kamel, et à 29 kilomètres du rivage de la mer. 33" Il y a un gîte de iilâtre sur la rive gauche du Ghélif, à 3 kilo¬ mètres O. du télégraphe de Sidi-Brahim , et à 35 kilomètres du rivage de la mer. On eonnaîl donc 36 gîtes de plâtre en tout. Sel gemme et soiircex satcc.'i. 1" Il y a une mirte de sel gemme SÉANCE 1)11 3 MAI 1832. 375 sut' les ri vus de l’Oued-Malali, ù 12 kilomètres O. d’Am-Temouclien. Elle est exploitée parles Arabes de la tribu des Oïded-Gtiérab. 2° Il y a une moiitajpie de sel ( Djebel- Alaliab ) , au sud des Cliotts, par 33" 30' de latitude. Les eaux qui en sortent contribuent à ralimeutation du Sebkha-JXabnia. 3° Le lUo-Salado (Oued-Malab), à TE. d’A'iu-Temoueben, doit son nom à des iuliltralions d’eau salée qui se trouvent à la partie supérieure de sou cours. 4° 11 y a lies puits d’eau salée sur la rive droite de l’Oued- Tellout, à 32 kilomètres E. de TIemcen. Cette eau est exploitée par les Arabes. 5" Il y a une sourci; salée et sulliireuse à la tenqiérature de 30“, à 8 kilomètres IN.-E. de Lalla-I\la{;b’ruia. Cette eau est sans emploi. 6 ’ Il y a une source salée à 500 mètres à l’E. de la ferme d’Arbal. Elle est exploitée jtour les besoins de cette ferme. Sulincs natuirUcs. — 1“ Le lac salé d’Arv.eu est une saline na¬ turelle située à 1 A kilomi lres S. du port d'Arzeii , et à A5 mètres au-dessusdu niveau de la imr. Il renferme aujomd’bui 1,300,000 tonnes de sel niareb iud. Il reçoit annuellement une (|uautité de sel qui est au maximum de 3,900 tonnes. Ce sel est a])|)orté dans le lac par des eaux d’inliltratiou, qui doivent leur salure au lavage des rocbcs imprégnées de sel qui constituent le bassin bydrogra- pbique du lac. (iette saline est e.\])loitée de temps immétnorial. Elle fournit annuellement environ 3,000 tonnes de sel à l’expor¬ tation. 2“ Le Sebklia d'Oran ou l.ae du camp du Figuier , est situe à IA kilomètres S. d’Oran, et à 80 mètres environ au-dessus du niveau de la mer. Eu été, il se couvre d’une croûte de sel de quelques udlliinètres d’épaisseur et qui est inexploitable. Sur ses bords, la eouebe de sel est ]>arfois |)lus é|)aisse et exploitable par suite d’une dépression aeeidentelle du sol, 1 1 est entouré nu S. par une ceinture de petits lacs qui reulérment en été une najipc de sel de quelques centimètres d’épaisseui', qui est exj)loitée ])ar les Arabes et quebpics habitants d'Oran. Tt nnins xdljjétrr.i. — 1“ Les Arabes obtiennent le salpêtre qu’ils emploient dans la fabrication de la poudre eu lessivant les ma¬ tières terreuses calcaires qui forment le sol des grottes où ils abri¬ tent leurs troupeaux. Les grottes naturelles qui existent dans les dépôts de travertins sont les plus convenables jiour cet objet. — Les centres principaux de fabrication étaient jadis 'ricmcen , Seb- dou , Tefesrab, la plaine d’Egris. üounes miupraleh, — 1" 11 va sur la rive droite de la Tafna , k 376 StAXI.E 1)11 ü Jl.U iSô2. 6 kilomèlres N. -O. i!o Soljilou, deux sources luinérales incrus¬ tantes dont la température est de 25 degrés. 2’ Il y a une source minérale incrustante (Aïn-el-Hammam) sur la rive gauche de l’Oucd-el-IIammam, à peu de distance de 15ab-Mteiirba , dans les Traras. Sa tempéralure est de 25 degrés. O II y a une .source iherniale inernstautc ( Hammam-Sidi- Chigh r) sur la rive gauche de la fllou'il.di, à !i kilomètres N. de Lalla-aiagh’rnia. Sa température est tle 34 degrés. 4“ Il y .a une source thermale incrustante (Flammain-Sidi-hel- Kh’eir) sur la rive gauche de la Tafna, à lü kilomètres ]\.-E. de Lalla-Magh’rnia. Sa température est de 36 degré.s. 5" II y a une source thermale (llammam-bou-Gh’rara) sur la rive gauche cle la Tafna, ù 12 kilomètres N.-E. de Lalla- Magh ruia.^ Elle est utilisée jiar les Arabes , qui viennent de fort loin pour s’y baigner. Sa température est de 48 degrés. 6° 11 y a une souree minérale incrustante (Ain-Merdja) sur la rive gauche de la lafna, a 5 kilomètres S. de l’embouchure de cette rivière. l'Jle sert de boisson habituelle aux Arabes des envi¬ rons. Sa température est de 23 degrés et denu. 7“ Il y a une source thermale incrustante (Ilammani-Sidi-Abdii) sur la 1 iv'e gauche de 1 Isser, a 7 kilomètres E, du pont de la route d Oian a l Icmcen. Elle est utilisée par les Arabes des environs. Sa température est de 38 degrés. 8” 11 y a un groupe de sources thermales incrustantes et sullu- reuses (Ilammam-Sidi-Aït) sur la rive droite de l’Oued-Songhaï , près de son coulhient avec le Ilio-Salado. l.a température de ces sources varie de 52 à 55 degrés! 9’ 11 y a un groupe de sources therm.dcs incrustantes et sulfu¬ reuses (Ilauuuam-bou-Iladjar), à 2 kilomètres JV. du liammam- Sidi-Hait , et a 46 kilomètres H. -O. d Oran, auprès de l’extrémité S. -O. du Sebkha d’üran. Leur tcmj)ératuro varie de 48 à 61 degrés. Les eau.x du llammam-Sidi-Aït et du Ilammam-boii-lladjar sont utilisées par les Arabes à l’état de boisson ordinaire et à l’état de bains. 10 11 y a un groupe de sources thermales incrustantes à 20 ki¬ lomètres S. -U. de Hlascara, sur la rive gauche de rOued-cI-Ham- mam. Leur température est de 58 degrés. 11“ 11 y a une source thermale saline aux bains de la Keine sur le bord de la mer, 4 3 Kilomètres O. d'üran. Sa température est de 47“, 50. Cette source est frécpicntéc par les habitants d’Oran. 12“ Il y a une source minérale acidulé à 2 kilomètres N.-E. d’Arcole et à 10 kilomètres N.-E. d’Orau, au pied du revers occi- st.A.NCii üvj O MU 18Ô2. 377 tieiUal de la luonCayiie des Lions. Les j)iodidts do cette source sont cxpcilics à Oran. Conibu^liblfs niinéidtix. • — ■]“ Il y a un yîte d’antliracite au i>icd du revers N. -O, de la niontayue des l.ions, à 13 kilomètres N. -F. d’Orau, et sur le rivage de la mer. Ce gîte, qui a été exploré par C/i mètres courant de travaux de reclicrelics exécutés en entier dans le eliarljon , est en ce moment rolijet d’une demande réeu- Itère en permis d e.xpioration. Il fournit de rnniliracite terreuse de qualité médiocre. 2“ 11 y a un aflleurement peu important de lignite dans la plaine de Terni, à 10 kilomètres S. -O. deTlcmcen. 3° Il y a un bassin carbonifère renfermant plusieurs eouebes de lignite auprès d’Iladjar-Iloum , sur les deux rives de ITsser, à 28 kilomètres E. de Tlemccu. L’affleurement est très remar¬ quable, et mérite de devenir l’objet de travaux de rcelicrcbes. Soufre. — 1*» 11 résulte de renseignements fournis récemment par des Arabes de la subdivision de Tlemcen qu’il existe un gise¬ ment considérable de soufre à El-3Iorra , ilans le Cliott-el llbarbi. Il est exploité par les Arabes pour la fabrication de la poudre. 2" Il existe un gisement semblable de soufre auprès d'Ouclula , dans le üîaroc. Minerais de fer. — T U y a une mine de fer anciennement ex¬ ploitée sous le village de Kolla , situé sur la rive gauclie de l'dued- ilJarsa, à h kilomètres S.-E. de Djemma-üazaouat. 2MI y a une mine de fer anciennement exploitée auprès d’Aïu- Kébira, sur le revers N. du Djebcl-Filbauseu , à 5 kilomètres E.-N.-E. de Nédroma; le minerai est un mélange de carboirate de fer, iritydroxyde de fer et de peroxyde anhydre. Il renferme 56,07 ]!Our 100 de fer métallique. 3° 11 y a des blocs roulés de peroxyde de fer anhydre à 3 kilo¬ mètres E. de Nédroma, provenant d’un gîte qui se trouve vers le sommet du Djchcl-Skhor. ^1“ Il y a une mine de fer anciennement e.xploitée à llab- l'fteiuba, auprès de' la mosquée de Meuley-Eddi is , à 6 kilnniè- tres S. de la rade d’IIonaitr. Le minerai se compose d’hydrate de peroxyde de fer mangauésifère cojitenant 56,20 pour 100 de fer métallique. 5" Il y a un affleurement de minorai de fer à 6 kilomètres E. -S.-E. de la rade d’Ilonaiii, à la partie siqu'rieure du cours de l’üued- flachod , qui prend alors le nom d’Oiied-el-Merdja. O» Il y a un gîte de mineiai de fer sur la rive droite de l’üued- 378 SÉANCE DU 3 MAI 1852. el-ÏVfsab , à 8ÜÜ mètres de sou embouelmre dans la rade d’Iloiirün. Le minerai est un Iiydrato de fer manjjauésifère assez pauvre, puisqu’il ne renlerme rpie 21i,/i3 pour 100 de fer métallique. 7" Il y a sur la montaj'iie de 'J’imt , dans la rade de Djemma- Gazaouat , des veines minees de fer oligiste micacé qui sont exploi¬ tées par les Arabes, eomme Kolieul , pour colorer eu noir les sourcils des IMusulmanes. Le gîte est très |ien important. 8“ 11 y a sur la rive droite du Lbabbat-Karouba , aflluent de la rive gauebe do la Taina , et à 8 kilomètres S -L. de l’embouchure de cette rivière , un alïleuremcnt d’Iiydroxydc de fer qui paraît assez riche. 9° 11 y a un allleurement peu important d’hydroxyde de fer à 2 kilomètres K. de remhouchure de l’üued-Ilamad , et à 9 kilo¬ mètres L. de rembouehure de la Tafna. 10" Il y a une mine de 1er ancienm inent exjiloitée chez les Ouled-Sidi-el-Soli, à 9 kilomètres S. O. du port île Lainarata, qui est à l’endHiuehure de 1 (Jued- Aouaria. Le minerai se compose de ])eroxyde de 1er anhydre contenant ()t,()9 )>our 100 de fer métal¬ lique. Les usines à lcr qu’on pourrait eonstruirc aujourd’hui dans les Traras, pour tirer parti des gîtes qu’on vient de sign der, se trouveraient dans de très mauvaises conditions, à cause de l’ah- senre de routes et de condinstihle , de rinsullisanee des cours d’eau et du peu de sécurité qui^ ]ué.seutenl encore les Traras. Ce n’est que dans un aveidr assez reculé, quand la colonisation aura fait des progrès dans la subdivision de 'riemcen , que l’on pourra tirer un parti avantageux des gîtes île minerai de fer qui sont les plus raiiprochés ilu littoral. 11“ Il y a un gîte considérable île minerai de fer sur le revers J\. du lîjebel-Aüuai ia , à 16 kilomètres N. -O. d’Ain-Tiiiiuiichen , et sur le bord de la mer. Le nunerai est un mélange de peroxyde de 1er anhydre et de peroxyde de fer hydraté ; il renferme ^11,56 jionr 100 de fer métallique. 12" 11 y a un gîte de carbonate de fer bydroxydé à 300 mètres environ N. -L. du gîte d’anlhiaeite de la montagne des Lions, et à 13 kilométrés N.-h.. d’Oran, C’est un minerai pauvre qui ren¬ ferme de 20 à 30 pour 100 de fer métallique. 13“ Il y a un gîte sans importance de fer oligiste micacé à Aîu- Ilefla, à 2 kilomètres N. du village arabe de ciiristel. 1/t® Il y a un gîte as.scz important de fer oligiste micacé fort riche sur le revers i\. du lljebel-IVlansonr, à 1,000 mètres environ du rivage de la mer, et à 1,200 S. -O. du cap Ferrate. S70 SÉANCK DU S MAI 1852. 15“ Il y a deux liions de fer olij;iste micacé auprès dtica]) Fer- rale ; ils fournissent un minerai très l iclie renlermant 6ti,50 pour 100 de fer métallique. Les {>îlis de minerai de fer du Djebel-Alansour et du cap Fer- rate méritent de devenir l’olijetde travaux de reelierclies. Comme il ii’y a sur place ni bois ni eau douce, les produits de ces {jîtes pourraient être utilisés comme Ifst sur les navires qui s’en retour¬ nent à vide d'Oran. Ils seraient traités dans les usines voisines du littoral de la Méditerranée. lü° Il y a des liions de fer olijjiste compacte et de baryte sulfa¬ tée entre Saida et Tagdempt. Orvitr rir ninngnni-sr . — 1" 11 y a du minerai de manganèse aux environs du village de 'l’iata , ciiez les Deni-Senous. tUiimai.! tic /jlonih. — 1“ Il y a une mine de plomb ancienne¬ ment exploitée au Coudiat er-llesas, à 12 kilomètres S. -O. de Sebdou. L’éloignement de la cote et l’absence de route empêcbe- ront sans doute de tirer un parti immédiat de cette mine. 2' Il V a un gîte de galène (sulfure de plondj) au lieu dit lias- san-Madi, à U kilomètres O. -N -O. du village de Tlala, cbez les lieni-Senous , à 3 kilomètres N. du village de Krcinis. Ce gîte est peu important. 3" Jl V a une mine di- plomb anciennement exploitée au Djcbel- Rouban . cbez les Ikni-Senous, sur la frontière du Marne. Elle est en ce moment l’objet d’une demande en permis d'exploration. La mine contient aussi des filons fie pyrite de cuivre. h” Il V a une mine de plomb anciennement exploitée sur le JJiebel-lJicrf el Itamar , à 10 kilomètres J\.-(). environ de Lalla- ^iagb’rnia. Cette mine est en ce moment l’objet d’une demande en permis il’exitloration. Miticitii.t rie niierc. — 1" H y a une mine de cuivre ancienne¬ ment exploitée sur le bord de la mer, auprès du marabout de Sidna Loucha, à 8 kilomètres E.-N.-E. île Djemma-Gazaouat. Cette mine est dans ce moment l’objet d’une demande en permis d’exploration. 2“ 11 y a une mine de cuivre anciennement exploitée à 1 kilo¬ mètre N.-ü. de la ferme de Guessiba , et à 8 kilomètres O. du port d’Arzeu. Cette mine est en ce moment l'objet d’une demande en permis il’exploration. 3“ Il y a un (ilon de pyrite de cuivre sur le Hamar-Uamadia , à 8 kilomètres S. d’Arbal. Ce filon mérite de devenir l’objet de tra¬ vaux de reeherebes. Menwe, — Il y a une mine de mercurè qui était exploitée , il 380 SCAKCli DU 17 31 AI 1852. y a 770 ans, dins le massif de tcnaiii secondaire eompris entre Arzeu et la mciitagne des Lions. Ou ignore encore la situation de cette mine. On voit par ce qui précède que la province d’Oran présente beaucoup de richesses minérales. Comme on n’a exploré encore qu’nnc partie de cette province, il est permis d’augurer favora¬ blement des recherches à venir. Séance du 17 mai 1852. ritùsiDENCiî BE H. viQUESNEL, 'nice-président. M. Delcsse, secrétaire, donne lecture du procès-verbal do la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce ensuite une présentation. BONS FAITS A lA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. Boué, Sur l'etahUssement de bonnes roules et surtout de chemins de fer dans la Turcjuie d’ Europe , in-8 52, p. Vienne, 1852, chez Braumüller. De la part dcM. Davidson , yJ nionograph oj British tertiaiy Bruchiopoda ; part. I, iii-/i, 23 p., 2 pl. — À rnonograph of British creiaccous Urachiopoda ; part. H in /i, 5A p., 5 pl. ■ ^ tnonograp/i, etc. (Monograjihie des Brachiopodes de l’oolite et du lias d’Angleterre); part. III, conclusion; in-â , p. 65 ü 100, pl. XIV à XVIII. Londres, 1852, chez Adlard. — JS Otes and descriptions , etc. (Notes et descriptions rela¬ tives à un petit noinhre de Brachiopodes , et comprenant la monographie des Spirifères du lias de France) (extr. des Annals and magaz. of natur. hist. — Avril 1852) ; in-8, 19 p., 3 pl. — Sketch, etc. (Esquisse d’une classification de Brachio¬ podes nouveaux, d’après leur organisation interne) (extr. des Jnnalsandmagaz.of natur. hist.— in-8 n 361 à 377, 1 pl. / ) » 1 • De la part de M. Thurmann , Lettres écrites du Jura. — Lettre — Nouvelle comparaison entre les tempéra turcs 381 SÉANCE DU 17 MAI 1852, tles sources du Jura, des Posgrs et du Kniserstuhl) communiq. h la Soc. d’/iist. iintur, de Berne, le 7 févr. 1852) ; n° 236, p. 97 à lOü , in-8. Berne , 1852. Comptes rendus des séances de V Acadénnc des sciences , 1852, lei- sein., t. XXXIV, n®* 18 et 19. L’Institut, 1852, n®* 957 et 958. Réforme agricole , par M. Nérée Boubôc, n® /|3, 5« année. — Mars 1852. Bulletin de. la Société de géographie , 4® série, t. III, n® 14 , février 1852. Annales de la Société d’agriculture , des sciences, arts et helles-lettres du département d’ Indre-et-Loire, t. XXXI, n® 1 et 2, jauv. il juin 1851 5 in-8. The Athenœum , 1852, n®* 1280 et 1281. Gcognostisch , etc. (Carte générale géognostique de la mo¬ narchie autrichienne, sous la direction do M. W. Haidinger. — 1845) ; 9 feuilles. Geognostische, etc. (Carte géognostique du Voralherg, levée et dessinée parM. A. B. Schmidt, géomètre imp. et rov., dans les années 1839— 1841); 1 feuille. — Geognostische , etc. (Coupes et profils géognosfiques des montagnes du Voralherg, levés et dessinés par M. A. R. Schmidt, dans les années 1839—1841); 1 feuille. Geognostische specialcharte Sachsen. , par MM. les profess. Xaumann cl Colla, n®» VIII, XII et XIV; 3 feuilles. Neues Jnhrhuch, etc. (Nouvel annuaire de minéralogie, do géognosie et de géologie, de MM. de Lconhard et Bronn), année 1852, 2® cah., Stuttgart; in-8. M. Üelessc, secrétaire, donne lecture des procés-verhaux de ia réunion extraordinaire à Dijon. — Il fait ensuite un résumé succinct des mémoires qui ont été présentés 5 cette réunion. M. Casiano de Prado donne lecture de la notice suivante ; Léotice sur le terrain carhonijère d’Espagne , par M. Casiano de Prado. M. Alcide d’Oibigny, dans la deuxième partie de son Cours élê- nientairc de paléontologie et de géologie stratigraphiques, parle plu- 382 SÉANCE DU 17 MAI 1852. sieurs fois du cliarboii des nioutayues de Léon, en Espa{>ue, roiuaie appartenant au terrain dévonien , et il ajoute encore cpic le nu'nie fait s’oliserve dans f|uilqnes points des Asluiies; il dit même, page 325, (pi’il y a là « une alternan< e réelle que 5151. Paillette » et de Verneuil ont parlaitcnient eoustatée. » Je ne sais pas eom- incnt 51. Alcide d’Orliigny parle si ré.solùnient sur une question encore en voie de reelierclies, et qui est loin d’être éel iiieie, comme je le ferai voii’. Pi emièrcment , tpi est-eo que dit 51, Pail¬ lette dans ses Ilvilii’icitcs sur riiicl/iiirs unes ihs roches (jii! coiis/iliu /it la province tirs slstiirics (1)? Qu'il a vu dans un ou deux ])üiuls une eouclie de eliarlion au-dessous d’autres eouelies avec des fossiles devoniens. 5lais à la vue eles grands huuleveisements du ti i rain, loin de déclarer tpi’il a observé là « une alternance réelb; parlai- » teinent constatée, n il reste d.ins le doute, et il dit : « il serait » imprudent de dire qu’il ne reste pas à modilier les idées que nous » jiouvons emettre. » Et plus loin : n L’observateur épi ouve vrai- » nient de l’embarras , et craint tle se tromper au milieu el une » contrée aussi visiblement tourmentée. » Voyons à présent ce (|ue pense 51. de Verneuil sur l age du charbon du versant méridional de la cbaîne eantabritiue : « Je suis » porté, dit-il, à considérer le terrain à combustibles de Sabero » comme snbordomie à la partie supérieure du système d.évoiiien, » tandis que M. Easiano île l’cailo est plutôt disposé à le rap])or- I) ter a l’époque earlionilèie. Celte question, sur l.upielle j'tsjière Il m’éclairer encore (2).... » Non, dans aucun lieu 51. de Verneuil ni 51. Paillette n’onl émis un jugement définitif sur ce jioiiit. Quant à moi , j'ai mani¬ feste que les comijustibli s de Sabero, selon mon ojùnion, appar¬ tenaient au véritable terrain earbo dfère (3), si dévelojqié sur le versant N. de la ebaîue, et avec les nu nies impressions végétales et le même ebarbon bitumineux. M. Adolphe llrongniart ne croit pas non plus rju’il y ait là un charbon dévonien, que jusqu à présent un ne eonnait pas en Europe. « Vous n aurez pas trouve, in’a-t-il dit un jour, des fossiles dévo¬ niens dans les mêmes coiiebes avec des empreintes végétales ou avec du charbon. » f,t c est vrai. Dans toute la bande que je con¬ sidère comme vraiment carbonifère, après les plus longues re- cbercbcs, je n’ai pas trouvé un seul fossile que 51. de 5 crneuil, a fil Hitll. de la Soc. géol., 2' sér., t. 11 , p. 139 (2j Bull, de la Soc. gcol., 2' sér., t. Vil (3) Bull., 2' sér., t Vil. SÉANCR nu 17 MAI 1852. 383 qui je les ai inoiiliés tous, ait pu caiactêrisec comme ilévonieii, et je dirai aussi que, dans les couclies dévoniennes, je n’ai vu au¬ cune couche de charbon ; je n’ai pas vu non plus d’autres fossiles végétaux que des l'uco'ides, quehpiefois d’un grand volume. iM. Alcide d’Orhigny, dans la meme seconde partie «le son ou¬ vrage, fait mention des végétaux fossiles de Lamnrc et de la Ta- rentaise, et il croit qu'ils sont bien une dépendance de l’étage car¬ bonifère, «pioi(pie eonfondus avec celui du lias inférieur. Sur cela le savant paléontologisle dit : «< (lelte exception si étrange «pi on y >' a signalée tient à «pielqin^ interveision géologitpie loi’ale des » couches spéciales aux di ux <'|)oques. » Pourquoi donc ne pour¬ rais-je pas penser la m(‘’ine chose des terrains «le Sahero et des Asturies, ou l'on observe les mouvements les phus coinplicpiés, et quelquefois le plus {;rand désordre , où l’on voit des allernanecs répétées et non équivoipies, des alternances rt'elles de couches charbonneuses et de couches à fossili s dévoniens? Ce que l’on observe à Sahero, c’est une bande «le terrain car¬ bonifère. «pii a d’un coté et de l’autre le terrain ilévonlen. I\fais aussi, ])lus à l'O. , il y aune autre bande de terrain à lli])purites au milieu du même terrain dévonien. Des accidents de cette na¬ ture sont assez eonnns. Mais à jnésent je dois dire que , sur le ver¬ sant nn'ridional de la chaîne canlabrique , le terrain cai bonifère, j)ro . The quarterly Journal nf the geological Society of London • vol. VIII, part. II, mai 1862, 30; in-8. ’ The Athenœuni, 1852, 11°» 1282 à 128/|; in-4. Tratmiclions of the Cambridge philosophical Society; Vol. IX, part. IL Cambridge, 1851; in-/|. Naturw. Abhandlungen, etc. (.Mémoires d’histoire naturelle réunis et publiés par M. G. llaidinger), vol. IV in-A Vienne, 1851. — Uerichte, etc. (Rapports sur les communications faites par les amis des sciences naturelles de Vienne, réunis et pu- >>iés parM. G. Haidinger); vol. VII et dernier, n»* 1—6, 8, 10—11 , janv. à juin , août , oct. et nov. 1850. Vienne 1851 • in-S ’ ’ M. Delesse donne lecture d’une lettre par laquelle M. le lecteur Désoudin propose, tant en son nom qu’au nom des autres membres de la Société habitant la Moselle , que la Société géologique tienne à Metz sa réunion extraordinaire en 1852. M. le Président consulte à ce sujet la Société. La Société décide que la réunion extraordinaire de l’année J 852 aura lieu à Metz. Soc. géol., 2" série, tome IX. «a 38(5 SÉANCE DU 7 JUIN 1852. Elle fixe ensuite l’époque de la réunion au 5 septembre prochain. M. Dclesse donne lecture d’une lettre de M. de Dechen, qui l’invite à faire savoir à la Société géologique que la réunion des naturalistes allemands a lieu cette année h Wiesbaden, du 18 au 25 septembre, en sorte qu’il sera facile d’assister aux deux réunions. M. Deshayes communique de la part de M. Terquem la note suivante ; No/e sur un Oscabriau fossile du terrain liasùjue du dépar¬ tement de la Moselle, par M. Terquem. L’olist'i'valion publiée (1) par 51. Eudes Desloiicbainps, sur l’oscabrioii de Langrune ( grande oolite) , a démoutré que ce genre, dont la présence n’avait été constatée jusqu’alors que dans les terrains de transition et tertiaires, se trouve égaleinciit dans les terrains jurassiques. M. Deslonebanqis rapporte l’opinion de M. de Koninck, et pense avec lui (2) « qu’il est probable qu’en se livrant à des rc- » cherches minutieuses, on parviendra à constater la présence de » l’oscabrion dans les terrains secondaires ; car il n’est pas jiossible » d’admettre qu’il ait été éteint pendant la longue période durant » laquelle ces terrains ont été déposés. » En comblant la lacune signalée, nous sommes licureux de pou¬ voir confirmer pour le lias, d’une part les prévisions de 51. de Koninck, et d’une autre l’observation produite par 51. Ueslon- cliamps, pour l’oolite inférieure. Il y a quelques années, on pratiqua k Tliionville un dragage pour l’établissement d’un pont ; cette o|)ération amena des plaques de sulfure de fer de très grande dimension ; elles furent recueillies par 51. le docteur Van der liacb , qui en donna une au cabinet de la ville de 5Ietz, et nous transmit de nombreux débris; une de ces plaques a été récemment envoyée au jardin des Plantes de Paris. •lusqu’à ce jour ces masses de sullure n’ont été considérées que comme un fait très remarquable dans la foianation, bien que leurs surfaces fus.sent couvertes par une quantité nombreuse de fossiles, principalement de petits gastéropodes. (1) Méuinires de la Société linnéenne de Normanilie , p. 1S3 suivantes. (2) Animaux fossiles du terrain carbunifère de la Belgique, p. 321. SÉANCE DU 7 JUIN 1852. 387 Nous y avons reconnu Bulcmnites niger, Turbo cydostnma, Turbo semiorna tus, Ccrithium , Chemuitzia, Tornntclia, Trochus ; Ann vardium, CyprUimlia , Lima, Pectrn , Ostrca , Foranii- niières, etc.; tous lossiles pctriliés ])ar île la marne sulfureuse ou pai le sulfure qui leur a conservé leurs ornements les plus délicats. lin étudiant ees fossiles, nous remarquâmes plusieurs fra{>nicnts qui, par leur forme, leur épaisseur et leurs ornemeuls nous parais¬ saient ne pouvoir se rapporter à aucune coquille connue dans le lias. Stimulés dans nos reclierelies, nous trouvâmes une partie plus complète, bomliee dans le milieu, coupée carrément sur les côtés, un peu aeumiuée d’une part et excavée de l’aufre. Avec quelque liésitation, notre pensée se porta sur roseabrion , et bientôt le doute ne nous fut plus permis en découvrant des pièces isolées, appartenant aux différentes parties de la coquille. Cbacun de nos inoiccauxde sulfure, et sur les deux laces, montrèrent de ces pièces. La grande plaque de notre musée eu renferme )dusicurs; et, d après cela, il esta présumer que celle du jardin des Plantes eu doit contenir également. 11 est donc évident que 1 oscabrion vivait à l’époque basique, et pat la quantité de pièces que nous avons trouvées, au nombre de plus de vingt, nous avons pu reconnaître que plusieius indi¬ vidus au moins, existaient eu ees points. Il nous a été démontré également que toutes ces pièces devaient se rapporter à une .seule et même espèce. Coimaissant les parties antérieure et jiostérieure, cl celles intermédiaires, nous avons été à même de reconstituer la Qoipiillc en son entier, et nous nous sommes permis de la dédier à l’éminent paléontologiste, qui, dans sa constante bienveillance, a bien voulu nous guider dans nos travaux et dans nos rccberclies. A. Cofjuille jcjlaijict*. B, Pièce de gi'uiuleur milnn De . vue en dedans. V; grossie deiiji luis et demif. p' pus eiieuje grussie, cassée unlérieureraent , deux fuis et demie. R. Piece uuteneure, grossie deux fuis et demie. 388 SÊ4Nf.K DU 7 JUIN 1852. Oscnbrion lique la concordance de l’ana¬ lyse ci-dessus avec la formule (Nu O)^, 2 S/ tf’, donnée par 5f . Frit'/.sehe à un silicate de soude qu’il a obtenu artidciellemeut , bien que i:ette formule comporte 2 pour 100 de soude de plus que nous n’en trouvons. » SÉANtli DU 21 JUIN 1852. 3!)(j Si le minéral que nous signalons à l’attention des savants se rencontrait sur d’autres points, si, au lieu d’être un accident de l’industrie, il était un fait géologique, les applications du verre soluble indiquées par MM. Fuclis et Kulinann, et celles faites plus récemment en Angleterre, deviendraient réalisables sur une grande échelle. M. Delesse fait observer, relativement à l’intéressante com¬ munication de M. Delaliaye, que la faible profondeur ù laquelle se trouve cet hydrosilicate de sonde , la structure bréchiformo (le la roche qui le contient, ainsi que la présence de la soude caustique, indiquent que cet hydrosi/icaie de soude n’est pas un produit naturel. 11 résulte sans doute de la décomposition, sous rinlluencede la silice, d’eaux-mères contenant de la soude combinée avec des acides faibles ou facilement altérables, tels que les acides gras. On conçoit, par exemple, que les eaux contenant du savon et ayant servi au lavage dans des blanchis¬ series puissent donner lieu à de l’hydrosilicatc de soude, en se décomposant dans un sol qui est formé de cailloux de silex, comme celui de Sablonville. M. Elio de Beaumont lit la lettre suivante qui lui est adressée par M. le colonel Acosta, et qui est relative h la géologie de la Nouvelle-Grenade. Guaduas (Nouvelle-Grenade), t1 avril 1851. Monsieur et cher maître , Me voici de retour de la Sierra Taironn , ou Nevada de Sainte- Marthe , où le marteau du géologue ii’avait jamais pénétré. Vous savez que la géogno.sie de ce groupe nous était conqdétement in- coiinue. Il est vrai que M, de Ilumboldt , avec sa profonde perspi¬ cacité , avait devine que celle proéniineuce ne pouvait pas se lier à la chaîne des Andes. H s’était dit ; La vallée de Upar qui divise ces montagnes de la chaîne de Merida , l’une des ramifications des Andes, étant très chaude, doit être très profonde , comme celle de la Madelaine; par conséquent la Sierra-Nevada doit être isolée. La base de la Sierra s’élève ici, comme partout, de la plaine; elle est complètement isolée. Vers IMato, sur le rivage de la Made- laine , la dcinieie d(*pendance de la Sierra, nommée et alto de lus minus , qui est traversé par le chemin de Sainte-Marthe à la vallée SÉANCE mi 21 JUIN '1852, 397 deUpar, n’a que 313 nièties de haiiteiu', d’apiès mes observa¬ tions barométriques, et, à son pied, de vastes murais qui se diri¬ gent vers la Madeiaine attestent l’isolement de la Sierra-Nevada. Le sol de la vallée de Upar, parcourue tlans sa longueur, ne m’a donné jamais plus de 200 mètres de hauteur, et, du côté de Sainte-Blartbe et du Rio-de-IIacha, les concbes inclinées des roches métamorphiques, dont j'ai eu riionneur de vous parler il y a plus d’une année, sortent du sein même de la mer. Voici donc ce point de géographie physique entièrement éclairci. J’ai fait déjà presque tout le tour de la Sierra par sa base , et je suis monté du côté du S.-E. jusqu’aux limites de la neige per¬ manente que j’ai trouvée, par une observation barométrique, de 4687 mètres. La longueur de la crête, aujourd’hui couverte de neige et qui se dirige de l’E. à l’O. , n’excède pas 4 à 5 lieues, et la hauteur du pic la plus élevée du faîte , qui est tout déchiré, ne dépasse certainement pas 5500 mètres, car la partie couverte de neige ne peut pas avoir plus de 1 kilomètre , sur une pente de 45 degrés. J’ai fait cette évaluation, placé au bord inférieur delà glace. Voici maintenant la succession des roches cristallines , car des couches stratifiées et sédimentaires, il n’y en ajias. A la base de la montagne , veines de cuivre carlionaté vert , presque malachite dans le granité : plus haut , dykcs de porphyres à pâte violette et petits cristaux de feldspath albite. Ces porphyres ont fait éruption postérieurement au soulèvement du groupe, soulèvement proba¬ blement jilus ancien que celui qui leva la chaîne trachytique des Andes, car ici le terrain diluvien est horizontal. Ces porphyres violets sont déjà altérés comme le sont toutes les roches qui forment la pente et les diverses vallées inférieures de la Sierra, car jusqu’au village indien de Saiut-Sébastien (voyez le profil PI. Il , fig. 3 ) , ce sont partout des immenses amas d’argilophyrcs ; le feldspath rose est devenu argile, et toute la roche est friable. , Du village de Saint-Sébastien, situé à 1900 mètres au-dessus de la mer, on suit le cours d’une rivière (|ui coule sur le granité le jilus dur et le plus solide ; on monte ensuite rapidement vers une branche de la chaîne presque parallèle au faîte neigeux. Celle-là a ete aussi autrefois couverte de neige , car les traces d’anciens glaciers sont si apparentes , les moraines latérales et frontales , les roches granitiques, moutonnées et polies, sont tellement frap¬ pantes, qu'on dirait que c’est d'hier seulement que les neiges se sont fondues. La vallée mitoyeime entre cette chaîne et la Sierra- Nevada offre un aspect désolé, mais d’une étonnante grandeur. 398 sÉANCK 0(1 21 jiiix 1852. C est ici que les pliysicieiis , qui ont consacré leurs veilles A 1 étude de 1 action des glaces et à rorigiiic du terrain erratique des montagnes, trouveraient de quoi s’occuper des anuccs. Ou demeure iiumoLile d’adniiration en voyant ces inuncuscs mo¬ raines qui se cond)incnt et .s’entre-croisetit comme provenant des glaciers des deux cli.iîues parallèles', qui envoyaient leur neigd jusqu au Tond de la vallée conmiune. On reniarque de tous côtés des blocs erratiques énormes de por|)liyre pétro-siliceux le plus dm, car il parait qn une autre éruption poipliyriquc a percé aussi les roches syénitiques et curitiques qui forment la plus grande partie des hauts sommets de la Sierra; mais je n’ai pas pu trouver les filons de porphyre d’on proviennent ces blocs, .l’ai vu seu¬ lement des filons de granité rouge qui est venu au jour après le soulèvement de la chaîne , mais qui a dû être aussi disloqué par les aflaissements postérieurs qui ont fait perdre une partie de sa hauteur a ce groupe remar(|uahlc de montagnes, dans lequel ou peut tracer plusieurs directions de soulèvement. Je v'ous envoie un croquis (l’I. Il, fig. 2), (ait sur place, de La disposition des liions di: gianite rouge qui devient extrèmcmCilt dut et sonore dans les salhandes. iVl. hewy, (|ui rentre en l'rance, a eu la honte de se clrarger de eette lettre et des échantillons du granité ronge, des tilün,s et des roches porjiliyriques , dioriliquês ; euritiques et syénitiques qui eompo.sent ces montagnes où le feld¬ spath et 1 amphibole dominent, et oii le mica, disséminé, est très rare et se trouve seulement à l’état de sables micacés sur certains points. Vous trouverez aussi un profil de la Sierra (PI. 11, fig. 1). J’ai été examiner de près le glacier qui m’a paru avoir le plus détendue, et cjue j’ai appelé glacier Beudant, pour honorer la mémoire du plus célèbre géologue décéilé l’année dernière. Ce glacier, qui a ses crevasses et qui porte sur son dos des blocs comme celui que j’ai vu au Iluiz, dans la Cordillère centrale des Andes, ne descend pas dans la vallée; il s’arrête sur la jiente, mais il est nourri par les neiges supérieures, et il laisse éeliajiper un ruisseau d’eau limjmle. .4vee la chaleur du soleil (1), dans le jour, la glace fond et laisse en partie tomber des blocs, dont on entend le bruit et le roulement depuis ilix heures du matin jusqu’il deux heures après midi. Ce glacier a été autrefois beaucoup plus long , car j’ai vu , à environ 2000 mètres plus bas , sur la direction (1j Mon thermomètre, à deux heures après midi, marquait fO^ii BU soleil. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 3{)9 (le Son axe, la roche Jjuiinée et ])olie. l^es lacs par étages sont un autre trait caractéristique de ces liantes régions. La surface de ces lacs gèle la nuit et dégèle le jour, et j’ai trouvé la température des eaux toujours de 4 degrés centigrades. Ainsi il résulte de . mon voyage : 1» que la Sierra Tairona est beaucoup moins élevée (ju’on ne le croyait. M. de llumboldt la suppo*it de plus de 6000 mètres de hauteur, d’après des angles pris en mer. Le capitaine Gochrane, en donnant au pic le plus haut 16000 pieds anglais, a le plus approché de la vérité. Le pic pyianiid j , \ Caire, üligislfî oiil»li«|iie. . , . j '■ Cnlcareux, culcairn et «Jiilomie . j E.* Q/ Schisic gris, ruSNÜirèto , rul>’S , i schiste et calcuii-e ai eileiix , > E.' uai ïo- T I- . i-.', ° I . . é oIiRisto üülilDpie . J SC us eux. 1 py„(|î,,g„c,pïanunite cl ; chiste ) JA , V rmtg.' . ; . • • S “ Grès, psammitps et schistes gris hlcuaiie. . } A. Gics et phyltaiJes gii.s lileii&lrc. j Ch. Poudingue, giès vert, phylladu rouge, vert Iq ou uinianlilèrc . * Qiiarlzu-phylludes , jdiylhuics otlrdliiifcrc.s j ^ el oligistiiêres . . * Qnnrtzile et phyl!i>de.« gris hlcnâtre . j K. Qiiurizitos liliuics ou vcrlg, et phyllades ruu« i ges, verts ou ainiaiiliràres. | * 2° Terrains geysériens, (Stl.FURÉS. ... 1 Sulfure de zinc, Zs ; pyrilc et spcikise, Fs; cuivra pyrilcux, Cuj plomb sulfuré, Ph. Oxydés... . . .j Zinc carhonnté, Zc; fer c.Trh'iuaté, Fc ; fer hydraté, F; fer oligisle, Fo; manguiiciiC oxydé, Mn. LlTHOlOES. ... . . I Sables, Si ; argiles, Al ; harytine, Ba; etc. M. J. Delanoüe, après avoir tracé les lignes précédentes sur le tableau, continue en ces termes : Tous sourie/, à la lecture de cette classification uu peu trop oiâ- ginalc , mais veuillez traduire en français cette nomenclature belge , et vous retrouverez les grandes coupures admises dans les terrains paléozoïques. Ainsi ; Au lieu de terr. nnlhraxifèrc, lisez : terr. hoaillery carbonijère, dévonien; - terr, rhénan , - terr. silurien supérieur; - —terr. ardeunais, - terr. silurien inférieur, Al. Dumont renonce avec raison à son ancienne expression de terrain ardoisicr. On sera peut-être tenté de lui reprocher d’avoir rangé sous la même dénomination de système condrusien le mountain limestonc et la grauwaeke dévonienne ; mais en Belgique , et surtout dans la partie méridionale, ces deux étages sont si intimement liés, le SftANCtî DU 21 JUIN 1852. /lOI calr.TiiT et lu scliisie alleruciu ot su remiilaront si souvent, qii’on ne peut en vérité hl.iiner M. DninonI d’avoir ilétaeln' le mountain hmcutonc (son condrusirn rnlcnrcux) du terrain lioniller, avec Itquel il a si peu d analogie. Il en résulté (juc le terrain liouiller devient un système isolé, distinet. et, du reste, parfaitement ca¬ ractérise ))ar sa nature et sa lormation particulière. 8i peu p.ai tisau tpic je sois du ueolo|jisme et I. Dumont admettrait ainsi les idées que j'ai depuis longtemps endscs, et que I on a souvent contestées, sur la géogéiiic des cala¬ mines et des minerais de 1er et de manganèse, conerélionnés avec sables, balloysites, nontronite, etc,, en amas irréguliers. .1 attribue ee.s dépôts (1) à d’anciennes sources tbermales qui in- •1 listaient les cavités des roebes non raleaires de sulfate barytique, do Iluorure calcique, de quartz et de sulfures métalliques, et élargis¬ saient au contraire les fentes des roches calcaires qu’elles corro¬ daient en y déposant des oxydes et des carbonates métalliques par Voie de tlonble décomposition. La formation du sulfate barytique nsi peut-être ]>lu8 diflicile à conqirendre , mais sa structure rubanée ne laisse aucun doute sur son origine. Ainsi, on a pu remarquer a forme parlaitement concrétionnéc des éebantillons de ce genre l'iéscntés à la dernière séance par Al. Vilanova. La source tber- niale dans ce cas consolidait, par une incrustation ilc barytine, les •■ngilcs et sables de son lit ; elle en remplissait les cavités des roches on elle circulait. C’est la dilférence de composition de ces eaux ther¬ males qui a donné lieu aux diverses variétés de ces dépôts terreux OU niét,alliqn(>g^ Depuis la dernière séance, je suis allé faire avec M. ïriger une excursion au nord de Marquise, et par conséquent à l’extrémité (1) Voyez Geogénie des minerais cataminain-s. — Annales des mines, 4” sér., t. XVllI, p. 45S. Soc. gM. , 2' série, tome IX. 26 sfiAiyfE DU 21. JUIN 1852. /i()2 oceideiitulc lia bassin boMlonnnis-wotsplialien. Quelque supeilieiel ipi’ait dû être iiotie examen, par suite , (i.) Eu 18.Î9, à l’époque de la réunion de notre Société à IJonlogne- sur-mer, on ignorait l'existenre du teir.iin dévonien; et lorsque, rannéc suivante, ftl. Wurcliison a introduit cette nouvelle dénomi¬ nation dans la science (1), il a déclaré que les rocbes boulomiaises étaient dévoniennes, et ne représentaient point les rocbes siluriennes qu’il avait cru y reconnaître l’année précédente (grès de Caradoc, Llandeilo-!lag, etc.). Cependant il a jtersisté à signaler au nord (à Catliers) la présence du terrain silurien. (Voyez la carte, l’I. II, M. IVfurcbison n’ajipuie cette dernièie opinion que sur la pré¬ sence dans un scliiste île Craptolites indéterminés. Mais ces sin¬ guliers fossiles ne se trouvent pas exclusivement dans le terrain silurien, et le vieux grès rouge contient (railleurs toujours des schistes ardoisiers analogues à ceux du terrain silurien; je dois donc m’en rapporter à la stratilicaiion apparente pour classer les plus anciennes rocbes du lioulonnais (les sebistes pbylladiformes des puits de Callicrs et de Landretbnn) dans les assises supérieures des grès et poudingues rouges de Uurnot (terrain Eifélien inférieur, E', de M, Dumout). l*our se faire une idée exacte des terrains anciens du iiou- lomiais, il siillitdc remonter jusqu’à leurs sources les ruisseaux de lllacourt et de lleaulieu, et alors on reconnaîtra les superposi¬ tions suivantes : Les fossiles de la grauvvaekc de lîlacourt et de lîaingben étant à peu près les plus anciens du lioulonnais, il était essentiel de les déterminer exactement. MM. d’Arcbiac et Jules Flaime ont bien voulu le faire; ils n’y ont trouvé que les fossiles dévoniens suivants : Tcrchrutula jjriscti, Schloth. - - — ■ — aspmt, de Buel). Spirifer Verncuili, Murch. Cyatluiphylluni ÏMichclirti, de Vern. et J. llaime. Ftivositcs ccrvicornis , lîdw. et J. llaime. Et nul vestige de faune silurienne. Je dois signaler ici tout l’intérêt qu’il y aurait à bien étudier (1) BuUvtin de lu Soc. gcol. de Frunre, f^'.sér., t. XI , p. 229. SÉANCE BU 21 JUIN 1852. /,o3 cetétajje; car il forme dans la coiilrée 1 Jiorizon zoologique le plus ancien et le plus constant. On le retrouve avec des caractères analogues à Givet (I), en llelgique , et en Prusse à la Paso du cal¬ caire de riîilèl. M. Ituiuout lui assigne une place distincte fl? de sa Icgeude) , non pas sans doute pour la dilféreuee de sa faune . niais eu raison de sa puissance souvent considérable. On voit clairement à Uainglien et à la Cédule apparaître sous cet étage les vieux grès et |)oudingucs rouges de Hiiriiot qui for¬ ment, eux aussi, un horizon excellent, mais purement slratiera- pliique. (Voyez la PI. Il, fig. 0.) ’ Il faut que lcre dévonienne ait été inaugurée dans le nord de l’Curope par de bien uombreux et de bien violents cataclysmes, pour qu’il se soit déposé une si jniissante série de ces bancs alter¬ natifs de schistes lins et de poudingues énormes, depuis la AV’est- libalie jusqu’en Écosse , et depuis la JIretagne jusqu’à la mer lîlanclie, c’est-à-dire sur tous les points à la fois de ce golfe im¬ mense dont le bassin boiiloniiais-westplialien n’est qu’une faible partie. Les mines de fer des environs de Ferques sont encore peu pro- Igndes; mais elles sont intéressantes en ce sens ipi’elles repro¬ duisent, comme je le présumais (2) , les caractères des dépôts ealnmiuaires, et jiaraisseul avoir la même origine. Ce sont, tantôt des minerais siipcrliciels et par conséquent hydratés, peroxydés et eoncrétioiiiies, avec argiles et sables bigarrés, comme ceux de la Ijordognc, et tantôt des fers earbouatés et sulfurés au milieu d’ar- îjilcs bitumineuses. Partout on l’influence atmosphérique s’est fait sentir, soit jadis, soit maintenant, le soufre et l’acide carbonique mu été remjilacés par l’oxygène et l’eau. On retrouve même fort ■‘Souvent le carbonate ferreux encore intact au centre des zones concentriques de fer hydraté: l’épigénie est alors évidente. Tontes les mines que j’ai visitées sont des amas irréguliers 'le sable, d’argile et de minerai disséminés lonjour.i le. lonj; des ’^ovhes en!, aires, et jamais autrement. Ainsi .se trouve conlîrméé 'a règle suivante que j’ai cru découvrir : Nul drpdt calamianire ' ‘'xydes ou de carbonates niétalUques tdest possible sans nrl calcaire > qui pourraient fournir le ])lus de lumières sur la disposition des >> couches houillères dans le nord de la France, et sur la direction >> à donner aux recherches dont elles .sont l’objet. ^ Si l’on doit, après cela , s’étonner de quelque chose , c’est que Ion n’ait pas compris plus tôtque Al.M. Dufrénnyet Élie de Beau- >noat indiquaient par là les limites sud du terrain houiller, et par conséquent sa direction , aujourd’hui reconnue, sur Douai , Bé- dtune, etc. Quant à la probabilité de retrouver de la houille au sud de Mar¬ quise et de Douai (ainsi qu’on y a si souvent pensé), je ne puis guère l’admettre, et voici pourquoi. La faille qui a relevé en l' rance les grès et poudingnes ronges au niveau du terrain houiller se prolonge en Belgique (à Binch , etc.) avec une grande rcgnla- rite, comme le remarquent très bien àlM. Dnfrénoy et Élie de eaumont. (.cite première zone est suivie en Belgique (à Alerbes- e-Chàteau , etc.) d une seconde bande semblable et parallèle, qui sftANcii nii 21 JUIN 1852. 408 probableiiiuiU sc |Knirsnit aussi eu Fi atice jusque dans le limdou- nais, et tloit oxeliiie ainsi ie turiaiu liouiller, ou du moins l’espé- rauce de sa ]>iox imité. Cet aperçu , du reste , a pour luit de piquer votre eiiriosité jdiitôt que de la salisfaire. Aussi l( l'iuiiierai-je eu luvitniit les {p'ologues à levoir les terrains |)aléozoï(jues ilu J'oulouuais, elout l’étude e.st si peu avancée, mnlf'ré leur ]iro,\imité de Paris et e!e Loiidies , malgré la l'réi|uence de Icui s coupes et raboudauce de leurs l'os- siles. De l’exameu comparatif de cette couirée et du reste du b.issiu bouloniiais-vvcstpbalieu, il ressortira .sans doute des bimii'ns inattendues [lour la découverte et l’exploitation des marbres, des houilles, des minerais métalliques et des argiles figulines ou réfractaires qui euricbissent aujourd’liui la Jklgiqiie, et qui feront un jour aussi la fortune îles environs de Marquise. M. le sccrélaire lit une note de M. Raulin sur les terrains tertiaires de TAquitaine. Nola relative aux terrnins tertiaires de !’ ^iqnitaine , par M. ¥“'■ Raulin. Si, pour qu’il y ait progrès dans les sciences, il faut (jiie ebacuu si¬ gnale les erreurs ([u’il aperçoit, à mesure qu’elles surgissent, aliu de les emiièeber de prendre racine et de pa.sser un peu plus tard pour des vérités, je ne dois pas {;arder le silence après la ]!ubli- catiou, faite en avril dérider, du 2' fascicule du tome 11 ilu t'anrs vlémcnlaire ttc ijaléiiiitulagic et du tome III du P/ottroiiie de paléon- totagic. ,1e n’ai cei taiiiemcut pas riuteution de relever lescrnurs qui pourraient avoir été commises dans la répartition des fossiles tertiaires du Sud-Ouest, entre les diversélages adoptés par M . d’Or- liijjuy. Dans nu ouvrage où se trouvent énumérées et classées euvi- rou 18,000 espèces, il seraitprodigieux quequelquesuuesu’eus.-îei.t pas été déplacées ; les rectifications de ce genre ne doivent lu plus souvent être l’objet que de comnnudeatious privées outre les lee- tcurs et l'auteur de l’ouvrage, qui eu tire jiarti dans l’édition sui¬ vante de sou livre, ou dans un supplément. Mais il n’en est jilus ainsi lorsqu’il s’agit de vues d'ensemble, ou de classifications de ilépôts renfermant un assez grand nombre de fo.ssilcs ; la publicité devient indispensable pour les rectifications proposées par les géo¬ logues qui babitent les pays décrits, et qui, à plusieurs reprises, ont essayé d’en faire counaitre la coiisiitulion géologique. s(!am:i{ du 21 JUIN 1S62. /l07 Il y admis lu Cours clviiiciuuive des vues llu'oriijiius jilijs ou uioiiis diHérentus de celles que j’ai éinises; mais, eomiiie il u’eii est pas l’ait d’ap|)licatioiis au Sud-Ouest de la France, je ne crois pas opportun de les discuter ; je veux me renfermer exclusivement dans le domaine des faits, .le n’aurais pu présenter seul les observa- tiousqui vontsuivi e, eai si j’ai beaucoup étudié le bassin bydrofjra- libiquc de la Giroiule, je n’ai vu ipie tro]) superlieiellement celui du l’Adour, jioiir pouvoir entrer dans des details à son éyard ; mais J ai un confrère qui connaît bien ce ilernier et qui me prête son concours ; c’est ÎM . Delbos, qui me ]iermet en outre d’examiner avec lui seseollcetiousde fossiles de Salles (fiironde), de. Saubrifjues ( Landes) etd’Ortbez (liasses-Pyrénées), à l’aitle desquelles nous espérons jiarveuir à dénuuitrer l’existenee d'un certain nombre d’es])èecs sub-apennines dans rAquitaine. 1“ Extension . 715), après avoir rappelé la découverte que lui et moi nous avons faite de l’étage uummulitiijuc sur trois points de la côte , à rembouebure de la Girontle, ajoute que cchti-ci jyarntt occuper, xuiis les étages parisien et Jaliinie/i, tout le bassin de la Gironde, et de l' Adour, Personne pourtant, jusqu’à ce jour, n’a trouvé un seul fossile de cet étage sur un point quelconque du bassin de la Gironde, excepté au pied des Pyrénées, dans la bande comprise dans le bassin niérliterranéen. 51. d’Orbigny dit encore ( C. , ]). 743) que l’étage parisien de Rlaye parait reposer en conches concordantes sur les eouehes siiessonienncs de Hoyan, r/tic le ercu- sement de puits a fuit rcti oiwcr, ainsi t/neles eaiiehes parisiennes de Blaye, jastpi’au-dessous de Bardeaux. Pourtant M. d’Arcbiac avait rappelé en 1849 (1) que : « Nous ne connaissons pas le substratum » du calcaire grossier de Rlaye, qui plonge au S. , au S.-E. et au » S. -O., bien au-dessous du fond des vallées. Au N. la superposi- » tion est masquée par des marais et au N.-E. par la mollasse. .. 11 n’est pas conqdétement démontré cjue l'on ait atteint l’étage suessonien dans le sondage de Reycbevelle ; il est certain que des couches marines de cet étage n’ont pas été rencontrées dans le sondage de Peujard. Quanta celui de Rordeaux, au-dessous du calcaire grossier de Saint-Alaeairc (étage tongrien), il n’a montré (I) Histoire des progrès de la géologie , t. 11, p. 700. SKAMJK 1)1) 21 JUIN 1SÔ2. 409 que des alteniiuiues d aiyiles, île niâmes et de saliles sans fossiles. Ou est doue jioui les paléonloloj’ istes la preuve ipie les couches pa¬ risiennes de Jilaye et les couches suessouienues de Iloyan y exis¬ tent? , l’admets bien, moi, qu’une partie des arjjiles, des marnes et des saliles d’eau douce qui continuent à l’E. les dépôts marins, et qui comhlent le rond de l’ancien {loll'c situé cuire le Plateau central et les Pyrénées, peut et doit rc])résenlcr les deux étages précités, mais c est la une opinion que je suis seul encore à partager avec jM. bonslant Prévost. 3» Tcn-nin inhwène infétifur [tongriun). — La mer dans laquelle il s’est déptesé au lieu de s’avancer au N. et au IN . -E. à Lesparre, beigerac et Nerac, était limitée par une ligue qui ne ilépasse pas le coniluent de la(aléon- tologique et même géographique , les dépôts appartiennent à troi.s assises bien distinctes, qu’il est toujours très facile de recon¬ naître ])ar leurs fossiles, eu grande partie spéciaux. En 1848, ajirès deux années d’explorations , j’étais arrivé à distinguer straligra- jibiquement deux grands étages de falun : celui de Lèo^nan, in¬ férieur au calcaire d’eau rlouee gris de l’Agenais et de Saueats, et celui de Bazas qui est supérieur à ces mêmes calcaires, et que je considère toujours eoimue le seul représentant exact de ceux de la Touraine. AI. IJelbos, (jui avait étudié les fossiles, était arrivé, tle son côti’, en même temps que moi, à des résultats identiques ; il les désignait ])ar des noms tirés en partie d’autres localités : l’inlérieur sous celui de Mollasse, os.sifère et h Kehinides {\), et falun de Léognan et de Sauçais; le supérieur sous celui de Jaliia de Mérignac. Eu 1848 nous ratlacbions tous deux 4 la ])artie supérieure du falun de Pazas et de Mérignac celui qui existe à Salles, sur les bords de la Leyre, dans le centre des Landes, le croyant au-dessous du calcaire d’eau douce de llazas. Pourtant Al. Delbos n’oubliait pas de rappeler (2) que ce dépôt renferme un certain nombre (1) .Te transcris ici un passage d’une note manuscrite que vient de me remettre M. Delbos: « Les mollasses ossifères do la Gironde ne » doivent être distinguées des faluns de I.éognan que comme simple » assise. Cette distinction repose sur des difi'érences à peu près do » même valeur que colles en vertu desquelles le falun do Léognan so » sépare do l'inférieur de Saueats, qui est placé au-dessous du calcaire d’eau douce, n (2) BuU. de la Soc. gèol. de France, 2" sér., t. V, p. 427. , SÉiMCK DU "21 JUIN I85'2. 411 (t espècus (lu tui raiii suliapumiiii du bassin du IV). Ju n’avais pas encore visité Salles, mais lois(|ue je trouvai dans lis environs de fjabaret (l.andes) et de jllanciet et d’Eause (Gers) des di‘j)ô(s marins à la liase du sable des Landes, j’admis de suite cpi’ils doivent être supérieurs au calcaire d’eau douce de ISazas , et ((ne le terrain .sul)a()eninn dans ryGjintaiuc com|)reiul le falun de iSallcs qui yît au-dessous du sable des Landes que W. d’Orbijjny, avec tous les jjéoloyues, rejjarde eoinme a|ipartenant bien à ce der¬ nier terrain, .le pensai alors que la distribution des l'ossiles dans le lerrain plioi'ène de l’-Gpiitaine était semblable à celle des es]>èces des sables de Fontainebleau du bassin de Paris, lesquelles n’oecu- ]ient que (pielipies lits à la base, tandis ((ue la (ilus jji ande (lartie do l’assise est lormée (lar des sables très (uns, dé[)os('S bien certai¬ nement dans les eaux de la mer, mais sans traces évidentes de celle-ci. Les dépôts fossilifères énumérés |)ar 41. d’Orbijjny aux environs de bordeaux (t'., j). 778) se répartissent ainsi dans les trois étajjes ((UC nous y distinguons ; an ()remier a|)]iarticnnent Saint-Médarel, Gradignan, I.éognan et les couclies inférieures de Saueats;au second, iMerignac , IVlartillac, Labrède et les couebes su])érieuies deSaucats; au troisième, .Salles seulement. Pour mettre en lumière ce que j’ai avancé , que la (ilupart des e.s[>è('es abondantes sont diflércntesdans eliaeune des trois assises, j’ai déterminé les espèce^ de Lcojjnan et de Alérijjnac que (lo.ssèdc La Faculté dis sciences de bordeaux, et conjointement avec AI. Delbos, celles (jii’il a t'Ccueillies a Salles. Hans le tableau suivant je donne les ()rinci|)a!es osjièces; les noms de celles qui sont eonnnnnes à ()lusienrs étages se tiouvent les (ircmières ou sur une ligne spé-ciale, les noms do celles (jui sont particulières viennent ensuite; j’ai mis en italiques ceux des e.s()èccs (|lic nous avons cru ne pouvoir ra|v[)orter (jii’ij (les fossiles classés ()ar. 41. d’Orbigny ItiiTinème dans l'étage sub- opeunin. SÉANCE OU '21 JUIN 1852 hi'2 SÉANCE DU 21 JUIN 1852 413 = a -5 ^ a î» ea O 5 a c «Z « P 'V à JS u> c v> a n ^ •= £“ SJ S ao~ .2 S -2. U 3 " B CW 1-3 80 acO S'-a ~ W r 1 Ucw < 3 JS HHH ^ 3 O « CW S3 >■« .5 s , 7^ à 2 P • W B B 0^« a B a: r- ü — •? es :ë^:S = O a ^ a ^ O a . CW ew « U V3 ‘P a &• • sa O *• * *?o ’. S'^ . s 'S, '?|PÎ • ^ I. T3 ù- B* .^o S ='= 3 ^ 3 «a . -s ^ fc. c IJ* PJ2,! ^ “S §.S - - r ü sa .-î, a O ■? •*“ . = '?.'-3.“? u’iS ■" SSlJ^.2 :S •” s-tos2-g •5S=»‘Sgg • O CW ûa U h* .Pc >•= •< B • ^ . ’Ôi 4J •-3 < . •M cJ.Ï w S : — a» • “ « , !: >1 M h 1 d B 3 -3 I 3-5 > a, J ' • . . • • • • ••S-- «•*• «• • • • • • • • • B t sa' "S B 2 • .U . .2bJ!-2S‘3*b.» w* ~5^a.3a .~S tt a 8^™*a^“S3 îjB * ”“n 1 • • B «; •? = a w 5 "3 • B .2^ • • • . : s B 3 - = a a ?• O rs , io S ^ ► S së B ^ 2 O. sfi a n a ^ £L i. alanes. Aux environs de (labaret et de Iliinliez, à 1 05 kilomètres de la cote, et à 1 AO mètres d’altitude, on extrait sur plusienrs'iioinls, pour l'en¬ tretien des routes, dans des sables grossiers, des grès caleaires maimv lonnés on caillouteux avvc. Pcrtii/iciilin /lih.ui.'i, l’eignes. Huîtres, Balanes, etc. An S. -O. dcMancict, sur la crête de ribApital-Sainte- Cbristie, les sables extrèmeimmt purs, jaunes ou blanebàtres , ren- l'ermeut à leur partie iub'rieure, à 1 A5 mètres d’altitude, des grès calcaires ou conen'tiomu's. Parmi les douze espèces de fossiles que j’y ai recueillies, se trouvent les plus caractéristiques de riHage, les C fl ldi II /Il hinns, Pecten njjniriiliiilx, et Piilcn xctibridliix, si voisin du précédent; il s’y trouve aussi le Myiitus iintitjiiorniii ejui exclut tout rapprochement de ce dépôt avec le falun de I.éoguau. l’.ufin, les points les plus orientaux où je l’ai ren(»ntré sont Aignan , Loussous-Debat etTbermes, entre NogaroctPlaisance, à 128 kilo¬ mètres de la côte, et à 150 mètres au-dessus de la mer; ce sont des sables calcaires, jaunes, avec des parties endurcies c.\])loit.ees ; parmi une dizaine d’espèces, j’ai reconnu le Prriiiiicidits /lolyiidontiis, et une Natice nouvelle, qui n’existe qu’à Salles. Al. d’Orbigny ayant annoncé l’existence d’un laluu coquillier, près du phare de (ihassiron, à la pointe N. -O. de l’île d Olcron, je regrettai beaui'oup (]uc l’absence de toute citation d e.speees ne me permît pas de reconnaître auquel des trois étages appartient ce lambeau isolé, si éloigné des dépôts boi dclais, et placé entre eux et ceux de l’Anjou et de la Touraine (1). Al. Alanès qui a aussi trouvé (1) Cette note était envoyée lorsque Jl. Mayer, à son passage à Bordeaux , me dit qu'il avait trouvé, dans la partie la plus occidentale de la Touraine, des dépôts fossilifères tpii n’avaient pas été connus de M. Dujardin, et qui renferment une partie des espèces subapen- nines de Salles. Passant par l’Anjou pour me rendre à Paris, j ai voulu établir à quel étage précis appartiennent ses dépôts si riches, sur¬ tout en briozoaires et polypiers. A Doué, au S. -O. d'Angers, 1 abon¬ dance du Pcctuiiruliis jjiilyodo/itiu, et surtout du Pcftcn vjiircidarix , me démontra de suite que les calcaires plus ou moins friables qui y sont exploités appartiennent bien véritablement îi 1 étage de Salles. Sur l’autre rive de la boire , à Noyant , à TE. do Baugé , les sables et graviers madréporiques, qui sont exploités sur beaucoup de points pour l’entretien des chemins, se rapportent encore tm mémo étage, car les bryozoaires et polypiers sont les mêmes qu’à Doué, et l’on y trouve’, encore en abondance \esPccicn ojicrnilfiris ei, scabrellus. Ainsi, dans la partie S. -O. de la Neustrie, ou bassin do Paris, il y a au-dessus du calcaire d'eau douce de la Beauce plusieurs étages de faluns, comme dans l'Aquitaine, au-dessus de son contemporain, le calcaire d’eau SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 417 ce faliin sur le même point, il y a quelques jours, en achevant l’ex- ploration géologique du département de la Charente-Inférieure, vient de dissiper mes inccriitiidcs à cet égard, en m’en remettant un échantillon. Parmi une dizaine d’espèces, j’ai reconnu Us Cupulfina Cm-iiri, Martra triaunula et PccUtnvulus polyuihmtiis, si caiactéiistiques du fahm de Salles et du terrain subapennin. Kn constatant qu’à Chassiron le fahm de Salles, qui forme un dépôt un décimètre environ d’épaisseur, repose directement sur les ter- i-ams secondai res, sans l’intermédiaire d’auenne assise tertiaire jilus "" signale service à l’opinion que IM. Des IVIonlins, Dclhos et moi, nous défendons, celle de l’cxis- teuce du terrain subapennin dans rAqnitaine. En effet, s’il pouvait rester des doutes dans l’esprit , malgré l’existence de près de 25 espèces subapennine.s, il n’en peut plus subsister maintenant que ul. Manès nous a démontré la non-liaison du fahm de Salles avec les deux autres falunsde Hazaset deLéognan, et son indépendance sUatijvi.apiii.jy,. absolue, par rapport aux divers fahnis miocènes, entmrement semblable à celle que présente le terrain subapennin de Perpignan et de l’Italie. Les dépôts fossilifères énumérés dans le bassin de l’Adour (C., p. 778) se raiiportent également à plusieurs étages, mais ici je laisse parler M. Delbos ; « Depuis la publication de ma Notice sur » lesjalun du S. -O. de la Imnce (1), de nouveaux voyages dans >' le bassin de l’Adour et dans la partie occidentale de celui de la " ironde m ont permis d’éelairer quelques questions encore dou- teuses, et de rectilier quelques unes de mes errems. Parmi les » nombreuses localités citées à l’étage tongrien (C., p. 767), il n’y ” a que les suivantes qui lui appartiennent véritablement : Le " 1 artas, Larrat et Lesbarritz dans la commune de Gaas, Lcsplaecs " Lesperon et Cazordite. Pour les autres, leurs dépôts sont de l’étage " falunien, comme celles énumérées à la page 778. Toutes se ré- ” partissent de la manière suivante : aucune localité n’est assimi- " labié aux faluns de Léogiian et de Saucats, qui manquent com- plétement dans le bassin de l’Adour. Les dépôts d’Abesse, Vielle " et Quillac doivent être réunis à ceux du moulin de Cabanes, de douce gris de l'Agenais. Les faluns de la Touraine, au fond du golfe 00 la Loire , correspondent au falun miocène supérieur de Bazas et de Merigiiac; les faluns de l’Anjou , dans la partie moyenne , représentent celui do Salles, que je crois impossible do ne pas considérer comme a partie inférieure du terrain pliocène. , . (Note a/outee pétulant l'impression.) (1) Pull, de ta Soc. géol. de France, 2“ sér., t. V, p. 417. Sor. géol., 2’ série , tome IX. Î7 sÉvmiî DU 21 JUIN 1852. /il 8 » Maillot et lie Castetcralie ilans la coiiinniiic de Saint-Paul, les- » quels coirespondeiit au i’aliui de Méi'iynac et de liar.as. C’est » encore à cet élap,e que se rapportent les dépôts de Saiiit-Avit et » de Ganeiis au N.-E. de Mont-de-Marsan. J.cs laluus bleus de » Saubrigues et de Saint-Jean-de-Marsac ne sont jioiut eontein- » porains, coiuine je l’avaiscru, de ceux deJjéognan et de Saiieats; » ils sont, sans le moindre doute, de l'âge tic ceux de Salles ; il en » est de même de ceux d’OrtIiez et des grès calcaires à C/iidita n exploités à IVlont-de-lMarsan. I.es mollasses bleues à » Eeliinoderines et à ossements du bassin de l’Adoiir, à Garrey, » doivent être mises en parallèle avec les faluus de Salles et de » Saubrigues. n Le l'alun d’Ortliez ne renferme en effet aucune espèce identique avec celles des dépôts de Gaas et de Cazordite, qui sont bien, dans le bassin de l’Adour, l’équivalent élu calcaire grossier de Saiut- Macaire, dans le ba.ssin de la (lironde, et de la base des sables de Eontaiucbleau , dans le bassin de Paris; M. tl’Orbigny en les as¬ sociant (C., p. 767) ne cite que quatre espèces, dont trois jiarti- culières à la localité ; la quatrième , le Conus /iitiriilosiis, Grat. , n’est d’après M. Jlornes (Conus) et notre examen, que le Cunus Bcrglidusi , Michel., des couches miocènes les plus siqtérieures du Piémont et des environs de Vienne. La collection de xM. Delbos ren¬ ferme plus de 50 espèces parmi lesquelles la iléterminalion de celles qui sont inscrites dans le tableau suivant ne laisse pas le moindre doute sur la contemporanéité des faluns d’Orthez et de Salles. GENRES. 1 LÉÜGNAN ET SAUCATS. MÉRIGNAC. SALLES. 1 Miictio. . . . 2'rinngula. Atcnp.igi» . Corbis. Snbplicntn, ^JmbüUnvia, Curtlilu . Joiiiinncli. . . Myliloitles, Dilnvii ? PfCtRU, ....... Bendjiiili? . . . Bi'tiiliniU ? Bill II. . Liijtinkiiii'i'uiMi. . . . Litjonkimciiiuj, Hiiigiculu . Sli inUi. Naliia . Olin, lig'iQa, AfG'iin . . . . Venus, A'It'In. Kivsuinu . üiiljcochleafclla. |.' 1 j ■' Hiisllculits, Cuhiinljulloidi's. . . . Culiiinljullüiiius. ICiuto. . Suhtypiæulii. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. /jlO Quaiitau taluii de Saubrigues, flJ. d’ürbigny procède bien sin¬ gulièrement à sou égard ; après avoir dit (C., p. 767) qu’il le réunit au terrain tongricn, il annonce plus loin (t., p. 778j qu’il réunit au terrain falunien ])ro|)rcnicnt dit les faluns île Saubrigues et de Saint-Jcan-de-!Vlarsac, Si, après avoir lu ces deux énoncés, ou eberebe dans le Puxlmme , à laquelle des deux elassilieations l auteur s est arrête, on trouve qu’il les a suivies toutes deux à la fois; eu effet, les espèces, qu’d cite au nombre de 150 environ, sont réparties à peu près par moitié dans cbacun des deux étages ; 60 se trouvent dans la liste tongrienne, et 80 dans la liste lalu- incnne. Certainement d’aiuès cela on pourrait èire tenté de croire qu’il y a dans ces localités deux étages des terrains teiliaires; mais il n eu est absolument i ien ; toutes les espèces se présentent dans le même état de conservation, avec le meme aspect; et d’après ce que meditjAl. Delbos, elles gisent pêle-mêle dans la même couche de marne. Parmi leslOO espèces de Saubrigues mentionnées dans lesdeux listes du Prodrome, 80, plirs de la moitié , rangées en très grande partie dans l’étage toiigrien , sont particulières à la localité et ne peuvent ainsi fournir de données sur 1 âge ilu déi>ôt. 11 y a ensuite 60 espèces que 51. d’ürbigny, à trois ou quatre exceptions pi'ès, place avec quelques unes des précédentes dans son otage lalunien ; elles se retrouvent soit dans les faluns de Bordeaux ou de la Touraine, soit surtout dans les déjiôts miocènes plus supérieurs de Dertoiia en Piémont, ou de lladen, près de Viemie en Aulriclie; cliacuno do ces osjièecs se rctiouvo dans une utn« Duccinnni, , ' . ........ « Terebi'a. . , Plicaria . Plicuriu . Pticuiiu Cotius, , . , ' . Siihnculungultis. ! 1 PtibchiU Anrillariu. . SuhcanaUfera d'O. 1 1 Toutefois, comme dit M. Delbos en terminant la note manu¬ scrite qu’il a eu la bonté de me remettre : « En cc moment le rap- » proebement des derniers dépôts fossilifères de l’Aquitaine du » terrain subapennin n’est pas incontestable, bien qu’il soit légi- » timé par la comparaison des fossiles, ])arce que jusqu’à ce jour » il n’a été donné à personne de constater d’une manière précise la » relation de ces faluns avec ceux de Mérignac et même avec le » calcaire d’eau douce de Bazas ( calcaire d’eau douce jaune de «l’Armagnac et de l’Albigeois de 51. Raulin). Il est à peu près » certain cependant que ces dépôts coquilliers sont supérieurs à » ceux de 51ériguac; la coupe du coteau de Saint-Sever paraît le » démontrer. Ainsi le faltin pliocène se présenterait dans l'Aqui- » taine sous trois faciès distincts, qui ne sont peut-être dus qu’à » des circonstances locales de dépôt : 1“ les faluns de Salles et » d’Ortbez et les grès à Caidita Juuanneti de 51ont-dc-5Iarsan ; » 2° le falun de Saubrigues; 3“ les mollasses à Eebinodermes et à B ossements de l’Adour. Nulle part on ne trouve réunies sur un P même point les courbes appartenant à cbaeun de ces faciès, de SÉANCE DE 21 JUIN 1852. hn « SOI te qu il est impossible de décider si elles sont parallèles ou si »lcs unes sont plus anciennes que les autres; mais comme «elles se trouvent géogrnpliiquement éloignées les unes des «autres, je ne vois pas d’inconvénient à les considérer comme » des modilications latérales d’une même formation , comme » des dépôts formés simultanément sur divers points d’un même » bassin et à les ranger sur le même horizon » Mais quel que soit le parti que des étiules définitives forceront d adopter, on voit qu’il est dès A présent impossible d’admettre avec M. d’ürbigny : 1» (G, p. 787) qucr«« tiouw f étage fahnier, aucun mélange (r/cj espèces de l’Astesan , <,,,1 caràctériscnt I etagesubapennin) dans tout le bassin pyrénéen; 2“ [C., p., 819) que, à la fin de l'étage fidunicn, les mers rpd courraient te bassin pyrénéen se sont complètement desséchées, et cela d’autant moins queM. d’Orbiguy lui-même (ô'.,p. 801) place dans le terrain ^bapemnn le sable des Landes, qui est, comme les sables de * ontainebleau , un dépôt beaucou]) plus probablement marin que Cl eau douce. ' 3- Remarques générales. — Les terrains tertiaires du S.-O. de la France diffèrent beaucoup de ceux du bassin de Paris, quant au mode de formation. Tandis que dans ce dernier la succession des dépôts marins a été interrompue sur tous les points à deux re¬ prises princiiwlcs, au moins, pendant le dépôt du calcaire Siliceux de Samt-Ouen et des marnes gypsifères, d’une part, etdes sables de Fontainebleau supérieurs et du calcaire de la lîeauce, de 1 autre, l’-Aquitaine dans sa jiartic occidentale, ainsi que je l’ai éja dit, piesente une succession continue de formations marines ■ en effet, pour moi, le calcaire grossier de bourg, placé au-dessous de celui de Saiut-Macaire , est le faciès marin de la mollasse du Pronsadais, et par suite des marnes gypsifères de Paris, Lesfaluns de Léognan et de Saucats placés sur le calcaire de Saint-Macaire auquel ils font suite, et sous le calcaire d’eau douce gris de ^aucats, sont le représentant de la masse sans fossiles des salilcs de Fontainebleau , qui est placée entre les assises correspoiulantcs des niâmes à huîtres et sables coquilliers d’Etampes et des calcaires delaJk-auce. Pour moi donc, commeje l’ai dit plus haut, lefalun de la 'Pouraine a pour représentant unique dans TAquitaine celui de B.izas et de IVlérignac. Le S.-O. de la France, d’après ma manière de l’envisager, pré¬ senterait donc un ensemble de formations marines dont plusieurs combleraient les lacunes qui existent dans le bassin de Paris , et qui peimctti aient de rechercher s’il y a passage entre de? dépôts qui SftANCK DU *21 JUIN 1852. n’app.^raisseut avec des caractères si tranchés que probablement parce que les intcrmérliaires manquent. J)c même que le faluu de Salles est un intermédiaire (:ui vient établir un passade entre le terrain miocène supérieur et le terrain pliocène, de même aussi il se pourrait que l’étude de.s fossiles des calcaires de bourj; vînt démontrer l’existence d'une liaison entre le terrain miocène inlê- ricur et le terrain éocène moyen. Tons les ba.ssins tertiaires ne sont pas construits sur le même plan ; si , straiigrapbiqiiemeni , les diverses assises de l’Aquitaine peuvent être, comme je le tentais en 1858, répaities en étages correspondant à ceux du N. de la France, il paraît que paléonlo- logiquement les divisions ne doivent pas être faites de la même manière. En ellèt, d'après les études faites jusqu’à piésent sur les corps organisés, les hiatus existent au-dessous du faliin de la Tou¬ raine, et au-dessous des marnes à Huîtres dans le bassin de Paris, tiindis que, dans rA Salles. . TerkAin miocène ( Calcaire d’eaii douce de Buzas. SHFKRIEUH, ( Fiiluii de Büzus el de Mtiiijjuac. DESSIN DE FAniS. Faliin de l'Anjou. Fulun de In Tonuilnp, Terrain miocène INFÉRIEUR. Calruire dVau douce de Sauçais. , , . Calcaire de lu Beuacp, Fiiliin de Sauçais . . . | Sables de FuiUaioeblcuu non Failli] de Lcugiuui . f coqnillicrs. Calcairn grossier de Satnt-Miicnire, . Sables coquillicrs d’iilanipe». Marnes à Huîlres. Terrain éocène. 1" Calcaire gros''ier de Bourg, . , . i,,Calcaiie grosïirr de ni.iyc. . . , ^ Marnes gypsifères. I Calcaire Niliceiix de Suinl-Ouen, 1 Sables de Beaiiebainp. ( Calcait e gjossier. M. Fauverge fait la communication suivante ; Tandis qu’il est des géologiicsqui croient tpie Icsblocs erratiques, ainsi que les cailloux roulés et les déti itiis de la même époque, ont été transportés par des glaciers, il en est d’antres (pii considèrent ces mêmes dépôts comme étant le résultat de pliénomèncs pure¬ ment diluviens, .le jicnsc que ers deux ordres de phénomènes, glaciaires et diluviens, ont contribué à la formation de ces dépôts. 11 est évident, pour moi , que la température fies saisons extrêmes de riiémispbère septentrional était à ]ieu près à sou plus haut degré d’intensité; que déjà, depuis longtemps, d’immenses gla- sÉAKCn i)u 'il JUIN J 852. /l23 ciers étaient formés dans les Alpes occidentales, dans les Pyrénées , dans les Vosges et sur d’antres points , lorsque eut lien le soulève¬ ment de la chaîne ])rincipalc des Aljjes. Le cataclysme qui en fut le résultat dut envahir tous les glaciers, eu détruire une partie et en emporter au loin les glaces avec tout ce qu’elles charriaient. Là où les glaciers résistèrent à cette crise, ils durent continuer leur marche chargés de nouveaux débris apportés par les eaux. Plus tard , les anciens gl.aciers détruits se reproduisirent, et la nouvelle chaîne des Alpes en ollVit de nouveaux qui ne tardèrent pas à devenir les plus considérables de cette époque. Enfin la tempéra¬ ture des saisons de l’héniisphèrc boréal se rapprochant, les gla¬ ciers de cette partie du globe diminuèrent; la plupart n’existent plus, et les autres sont arrivés au point où nous les voyons. Ainsi , d’après moi , il y a des dépôts glaciaires plus anciens que le terrain diluvien , il y en a qui lui appartiennent et il y en a d’au¬ tres qui sont plus modernes. Quoique la période glaciaire ait été beaucoup plus longue que l’époque diluvienne qu’elle comi>reud, et qu’il soit ditlicile de faire la part exacte du produit de chacun de ces deux modes de transport, on doit voir cependant que les dépôts de transport mixte , c’est-à-dire ceux qui sont le résultat du concours simultané de CCS deux ordres de j)hénomènes, doivent aux eaux la plus grande partie des débris dont ils sont formés, et que les dépôts imrement glaciaires sont loin d’avoir l’étendue et la puissance des dépôts purement diluviens. Pendant que l’intensité de la température des saisons extrêmes diminuait graduellement dans riiémi.sphère horéal, elle augmen¬ tait dans rhémis|)hère austral, mais beaucoup jihis lentement , car 1 obliquité du plan de récliptùpie et l’excentricité de l’ellipse décrite par la terre diminuant , rahais.sement et l’élévation de la température n’ont pas trouvé dans ces inégalités séculaires le anéine concours qu’ils ont trouvé dans rhéniis|)hère septentrional ; ''eanmoins l’hémisphère austral est maintenant dans une période glaciaire , et je rappellerai ici l’opinion (pi’à ce sujet j’ai émise devant la Société, dans la séance du 16 décembre 1850 , et repro¬ duite d’une lettre que j’avais écrite à IM. Kozet, opinion qui no s est pas modifiée, car je n’ai pas ccs,sé d’être convaincu que les glaces qui s’étendent dans la partie australe du globe , au moins a 10 degrés de ]dus vers l’équateur que dans notre hémisphère, sont une preuve de l’étendue considérable qu'auraient aujourd’hui les glaciers de 1 hémisjihère austral si le sol de cette partie du globe av’ait 1 cteiidue et la configuration du nôtre, hU SÉANCE DU 21 JUIN 1852. Ce n’est pas senlement par suite de la précessioii des équinoxes qu’a eu lieu la plus f>iande variation de la température de l’année, c’est aussi par l’auginentation de l’inclinaison aux points, déterminées géodésiquement, sont inscrites, en sorte qu’à la simple vue de cette planclie on peut se rendre parfaitement compte de l’état des clioscs. (Voyez fig, à et fig. 5, PI. II.) En partant de Gap, dont l’.altitude du val est de 750 mètres, et suivant la ro\ile de Grenoble qui monte au plateau de Ilayard , au milieu du premier lacet, on rencontre un monticule allongé dans le sens de l’ouest à l’est, dont la pente douce regarde le sud et la pente escarpée le nord, comme du reste tous ceux qui viennent ensuite jusqu’au plateau de Ilayard. Ce monticule est séparé, par la route qui l’a coupé, d’une bande étroite, qui .s’étend vers l’est jusqu’au torrent la Stordanche, sur une longueur de kilomètres, et une largeur toujours inférieure à 100 mètres. Ce monticule et la bande olfrent tous les caractères d’une moraine frontale ; de gros blocs anguleux de calcaire, de grès et de quartzite gisent sur la crête de cette moraine, comme si on les y avait posés avec la main ; l’intérieur présente les mêmes blocs entassés .sans aucun ordre, mélangés de sables, de graviers, de marnes et de cailloux dont 1rs surfaces irrégulières les distinguent cs.scntiellement de ceux du diluvium. Ces cailloux présentent souvent des stries lincs comme ceux des glaciers actuels ; les blocs ont souvent une de leurs faces polie et toute rayée de stries peu profondes. De cette première moraine, en marchant vers le nord jusqu’au plateau de Piayard, on en trouve encore cinq autres, dont quatre s’étendent, vers l’est, sur une lonj'ueur di; plus de h kilomètres. La plus grande distance entre deux con.sécutives est de 700 mètres; il y en a d’intermédiaires qui ne .sont éloignées des grandes que de 50 mètres. Ces moraines offrent toutes la luêtne composition mi¬ néralogique ; légèrement arquées du côté de la montagne, elles ]n é- sentent toittcs une jiente escarpée de ce côté, et une pente douce de l’autre, c’est-a-dire au sud. .l’ai trouvé 35" pour le maximum d’inclinaison de la première, et 22" pour celui de la seconde. La SÉANCJi DU 21 JUIN 1852. /l27 plus grande élévation de la crête, au-dessus du val inférieur, est de 50 mètres. Dans la même moraine l’épaisseur est très variable ; après avoir atteint 30 et 50 mètres, on la voit se réduire à h ou 5 mètres, à moins de f 00 mètres de distance. La surface de tontes ces moraines présente un grand nombre de blocs anguleiix, à an¬ gles très vifs ou à peine émousse’s, de toutes grosseurs; beaucoup gisent sur la crête de telle façon, cpi’il semble qu’en les poussant ou va les faire tomber ; plusieurs sont énormes : près du bameau de Peyraussel il en existe une de 7 mètres de haut, de forme qua- draugiilairc, qui cube 255 mètres. La seconde moraine que l’on rencontre en suivant la route de fiap à Grenoble présente une colline de 50 mètres de hauteur, eou])ée par la route, et, à l’ouest, par un ravin, en sorte que sa structure intérieure est mise parfaitement à jour. Dans le ravin on voit le diluvium recouvert par la tnoraine; il en est de même sur iilusieurs autres points, où les moraines sont également coupées par des ravins : il n’existe aucune liaison entre elles et le diluvium, dont elles diflèrent complètement, surtout par la forme des débris. Le plateau de Ilay.ird, qui domine, au nord, la pente sur la¬ quelle gisent toutes ces moraines, présente une surface fort iné¬ gale, offrant des monticules allongés dans le sens du nord au sud, c’est-à-dire dans une direction presque peiqieudiculaire à celle des moi aines. Les monticules ne sont pas parallèles entre eux ; plu¬ sieurs convergent vers le mêuie point : ils sont formés de blocs Duguleux et de débris pierrcii.x de toutes les grosseurs, mélangés îivec des graviers, des sables et des marnes. Les roches siliceuses 'irénacées, les grès, les macignos, dominent jiarmi ces débris; on y voit aussi des blocs de gneiss et de talcschistc; les coupures des eavins montrent qu’ils reposent sur la tranche des marnes du lias. En contimiant à marcher vers le nord (voyez la coiqjc lig. 5, PI. II), on descend par une ]iente douce, dans la vallée du Drac, lu Champsonre, toujours en marchant sur les mêmes débris, qui vont recouvrir le dilnvimu dans les hergesdu Dr.ac ; si, après avoir passé cette rivière, on se dirige sur le sommet de Chaillol-lc-Viel, On marche toujours sur les mêmes débris, au milieu desquels les l'ioes de gneiss et de talcschistc sont plus communs; on y trouve aussi qnehpies blocs de spilile ; cnlin, on arrive, au grand esearpe- incnt de la montagne, dont la hauteur dépasse 800 mètres : cet escarpement est formé par les roches arénacées en place, dont les débris composent les moraines frontales, près de Gajt, et couvrent le plateau de Hayard et toute la surface du val jusqu'à sou pied. Du sommet de cet escarpement, dont l’altitude est de 2360 mètres, ^•28 sfAMCK ÜU 2i JL11> 1852. à çelui de la montagne qui atteint 3164 inèti'es au-dessus de la mer, s’échelonnent des pentes diversement inclinées, couvertes des débris des roches inférieures et environnantes : grès, macignos, calcaires, gneiss et talcschistes. Sur les flancs du pic il n’e.\iste plus que des débris de gneiss et de lalcschiste ; ici, dans les ravins et dans les plis du terrain, depuis raltiludc de 2800 mètres, on ren¬ contre de petits glaeiei-s, ou iilutot des plaques de glace qui ne fondent jamais, ilont les dimensions n’excèdent pas 300 mètres de long sur 100 mètres de large et 1 mètre à 1"‘,5U d’épaisseur. Il résulte clairement de tout ce que nous venons d’exposeï-, qu’eu partant de Gap et marchant droit sur le sommet de (Ihaillol- le-Viel (coupe (ig. 5, PI, II), on trouve il’ahord des moraines frontales parfaitement conservées, puis un amas de moraines laté¬ rales et médianes , couvrant le i)lateau de Hayard et une grande partie de la surface du Champsoure, jusqu’au pied de l’escarpeinent dumassifdeChaillol-le-Viel, où existent, en place, les roches dont les débris composent toutes ces anciennes moraines, et au-dessus de ce même escarpement les restes de l’ancien glacier qui a charrié tous CCS débris jusqu’à (iap, c’est-à-dire sur une longueur déplus de 20 kilomètres, et une largeur de 5. Ce glacier coulait dans l’es¬ pace compris entre lePuy de Manse, à l’est, et la petite chaîne de Charance, à l’ouest. Ces deux montagnes devaient alors faire partie des flancs d’une grande vallée , dirigée du nord au sud, s’étendant depuis le sommet de Chaillol jusqu’au lit actuel de la Durance : il reste encore de cette ancienne vallée une longueur de 10 kilo¬ mètres, entre Gap et la Durance. Les flancs des montagnes de Cha- rancc et de Manse étant couverts d’une épaisse couche de débris , je n’ai pu voir les stries que les bords du glacier ont dû tracer sur les roches. Ce que je viens de dire suppose que le relief du sol a changé depuis l’existence de l’ancien glacier de Chaillol; mais ce glacier aurait pu exister, même dans l’état actuel des choses : il y a en¬ core maintenant des plaques de glace au-dessous du pic, depuis 2800 mètres d altitude; la moraine frontale la plus proche de Gap est à 800 mètres seulement au-dessus de la mer; on a donc 2000 métrés pour la dillérence d’altitude entre le point de départ et celui d’arrivée, éloignés de 20000 mètres l’un de l’autre (voyez la coupe fig. 5), ce qui donne une pente moyenne de 0 1. Du fond de la vallée du Chanqisoure .au sommet de l’escarpe¬ ment de Chaillol la distance est (le . . mètres et la différence d’altitude, de . 1360 ce qui donne 0,21 pour la pente moyenne. Ces deux pentes sont 420 sÉ\?ii:E iju 21 jiux 1852. suflisaiitcs, non seulement pour faire inarclier le glacier, mais en¬ core pour lui faire franeliir la vallée du Champsoure dont le fond n est qu a 300 mètres au-dessous du plateau de liayard ; surtout SI, à cette époque, la vallée était en partie comblée par les débris ejue les eaux auraient ensuite emportés. Il existe des dépôts glaeiaires dans plusieurs parties du dépar¬ tement des Hautes- Alpes; presque toutes les grandes vallées en présentent de plus ou tnoins bien conservés, mais toujours recon¬ naissables à leurs formes et à celles îles débris qui les composent. En les suivant j’ai reconnu que les glaciers qui les ont produits ont dû avoir leur origine sur les lianes des grands mas.sifs domi¬ nant le sol sur lequel ils gisent, et dont ils .sont maintenant sou¬ vent séjuarés par de grandes vallée.s. Près du village de Hessex , à 6 iloiuèli'cs au sud de (xap, la vallée de la Roziiie eu présente de Jien conservés, qui ont du être produits par un grand glacier J'tdis, des jientes du Pure en Dévoluy. De semblables dépôts se montrent dans la vallée de la iJuranee, iirès d’Embrun. U‘ roche de gompbolite sur lequel cette ville est Iwtie présente des surfaces polies sur une grande étendue. A l’est de la ville, près du calvaire, la surface à nu du roeber est tellement bien polie sur une longueur de plus de 200 mètres et une largeur de 50 à 60 inèties, que les cailloux, dont plusieurs sont plus gros que la tete et lont saillie de plus de 0"’,! dans les parties non polies, se «■ouvrent au.ssi bien rasés que ceux des plaques de poudingues ein- P oyees comme marbre d’ornement. Sur plusieurs points, en l’cle- Vant la terre végétale qui est assez mince, on trouve, dessous, la siuface du rocher aussi bien polie que dans les parties qui sont à nu. ctte terre végétale est composée d’une immense quantité de débris ®««guleux de roches diverses, disséminés dans une marne argileuse, scudtlable à celle du lias qui est au-dessous ; ce doitètre la boue de ancien glacier. Au milieu de la surface polie il existe des bandes «■troites et de petits tertres , ne présentant aueune trace d’usure ‘-’t dans lesquels les cailloux sont restés en saillie. Ce sont peut-être ‘ ‘-'S parties sur lesquelles la niasse polissante n’a jias passé, ou qui se trouvaient alois couvertes d’une épaisse couche de boue. Toute a «liasse polie porte des stries se croisant quelquefois , mais assez «-’xactement parallèles, en {«énéral, à la ilirection de la vallée qu’a J U suivre le glacier, .le n’ai pas eu le temps d’étudier en détail ancien glacier d Lmbrun ; il est probalile qu’en remontant la Vallée de la Durance on peut suivre scs dépôts jusqu’à son an¬ cienne origine, comme je l’ai fait en allant de Gap au sommet de Ja montagne de (Ibaillol. m SÉANCE DE 21 JlltN 1852. En ne considérant que la pente actuelle du sol on pourrait ad¬ mettre l’existence de l’ancien glacier de Cliaillol sur les surfaces mêmes où gisent encore maintenant ses depuis, à une époque où la température moyenne de la contrée était plus basse qu’aujour- d’bui. Mais tous les glaciers actuels des Alpes suivent des vallées entre les lianes ilesquelles ils sont contenus comme les cours tl’eau \lans leurs lits. Depuis Ga[) jusqu’à la Durance la route de Sisté- ron suit une vallée dirigée du sud au nord, exactement sur le massif de Cliaillol; cette vallée est barrée, au-dessus de Cap, ])ar le mas¬ sif que couronne le jilatcau de Bayard. A l’ouest, la petite eliaîne qui va de Cbaranee à l'Aiguille, à l’est, le l’uy de iManse, se trou¬ vent exactement sur la direction des lianes de cette vallée ; mais, après le l’uy de Manse, on tombe dans celle du Drac qui coupe perpendieulairement cette direction. De l’autre côté le massif de Cliaillol, au milieu de tous les bouleversements qu’il présente, conserve le prolongement de la vallée de la llozine dans celle qui descend de ses lianes et passe au village de Saint-l’ierre. La lorte inclinaison des déjiôts diluviens sur jilusieurs points des lianes des vallées du Drac, de la Durance, etc., annonce, dans les IJautes-Alpcs, des dislocations très récentes : il pourrait se faire que ces dislocations eussent déterminé rabaissement des massifs sur les lianes desquels existaient alors les anciens glaciers, soit subi¬ tement, soit progressive ..eut ; rlans ce cas la fusion île ceux-ci s’expliquerait tout uaturellemcut, sans qu’il fût besoin d’avoir recoursà 1-liypotbèse d’uuc époque glaciaire, peu éloignée de nous, hypothèse qui se trouve être eu opposition avec toutes les décou¬ vertes de la paléontologie. D’après les faits que présentent encore maintenant les plus grands glaciers des Alpes, ceux du Mont-blanc, il n’est pas né¬ cessaire de supposer une élévation de plus de 400 mètres au- dessus de sou niveau actuel à la surface que couvrait jailis celui de Cliaillol, pour que ce glacier ait pu exister avec la température actuelle de la chaiue des .Vlpcs. Au àlont-blane l’origine de la mer de glace est veis 11200 mètres d’altitude ; elle descend jusqu’au¬ près de Chamounix à 1100 mètres. Le soininet de Chaiüol-le-V iel est à 3104 mètres au-dessus de la mer, les plaques de glace gisant au-dessous sont à 2S00 mètres, et, près de Cap, la première ligne de moraines frontales se trouve vers BOO mètres d'altitude. 8i l'on admet, de plus, que cet abaissement de 400 mètres s’est fait lente¬ ment, comme l’on voit encore aujourd’hui s'élever et s’abaisser certaines parties ete croûte du globe, et qu’il ait seulement été de ü"',! par an, il aurait suiti de quatre mille ans pour amener les SÉANCE DU 2J. JUIN 1852. /i31 choses dans 1 état où nous les voyons maintenant, sans que la tem* péiatuie moyenne de la contrée ait aucunement varié. Il est donc probable que la fusion des anciens glaciers, de 1 existence ilesquels nous avons reconnu des preuves évidentes dans les llautes-Alpes, a été déterminée par l’abaissement du sol qu’ils couvraient. AUuvions actuelles. Les alluvions actuelles recouvrent les dépôts glaciaires sur uu grand nombre de points; leur étude peut conduire à des décou¬ vertes importantes sur l’origine des dépôts diluviens; elle mérite toute 1 attention des géologues. Nous leur recommandons surtout d examiner avec le plus grand soin celles qui descendent des val¬ lées secondaires, et viennent lormer, dans les vallées primordiales, de grands deltas, dans lesquels se rencontrent les débris des niontagncs qui les dominent, (ies débris sont souvent polis, mais ils ne présentent jamais de stries, coinuie ceux des dépôts gla¬ ciaires. M. Delesse présente un Mémoire sur les roches globuleuses, et il demande sou insertion dans les Mémoires de la Société. La Société décide que ce travail sera renvoyé à l’examen de la Coinitiission des Mémoires. Le résumé suivant est extrait du mémoire de M. Delesse ; Recherches sur les roches globuleuses , par M. Delesse. Résumé (1). Les roches globuleuses qid sont riches eu silice sont l’eurile la pyroméride, le traebyte, le rétinite, la perlite, l’obsidienne et divers Porpliyres : elles contiennent babituelleinent de l’orthose cl quel¬ quefois du feldspath du sixième système; quelques unes d’entre elles, et notamment certains porphyres, contiennent même uni¬ quement des feldspatbs du sixième système. Ibeu que toutes ces roches soient très dilféreiites, leurs globules ptéseutent cependant la plus grande analogie de composition et de structure. (1) Voyez, pour plus de détails, les 7>léuwirc.'^ de la Société geulogique (ti‘ l’iauee, 2® série, I. IV, 2'-' partie, 1852. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. /|32 Us ont en effet une pesanteur spceificjiic rjui varie de 2,3 à 2,6. Ils sont caractérisés par une grande teneur en silice et par une faible teneur en alcalis ; leurs teneurs eu oxyde de fer, en inagnésie et en chaux sont également très faibles. Il est facile de comprendre que la composition minéralogique de la roche, dans laquelle les globules se sont déveloiipés, a néces¬ sairement exercé une grande inlhienee sur leur composition : aussi la teneur eu silice des globules esl-clle très variable et aug¬ mente-t-elle avec la teneur en silice de la roche. Dans les roches vitreuses qui sont généralement sans quartz, comme l’obsidienne, la perlite, le rétinite, la teneur en silice des globules est à peu près égale à celle de la roche enveloppante; mais dans l.i pyroméi ide, dans le traebyte et dans les roches por- phyriques avec quartz, la teneur en silii'e est très variable. La composition minéralogique des globules est assez simple; eu ellet, ils sont formés de feldspath ou de pâte fcldspatbique et de quartz. Le l’eldsjiath est le plus souvent de l’ortbose; dans certains porphyres, cependant, c’est un feldspath du sixième système : du reste, il est rarement cristallisé et pur, et généralement il est reste à l’état de pâte felds])atbique. Cette pâte feldspathiquc contient de la silice, de l'alumine et une certaine proportion d’alc.alis; elle n’a pas une composition définie, elle est hcaucoup plus riche en silice que les leldsjiatbs qui se trouvent dans la roche et elle ré¬ sulte d’un mélange de silice avec une très petite proportion de CCS feld.spaths. D’après l’étude de leur structure, je distingue les globules en globules normaux, qui n’ont pas de cavités, et eu globules anor¬ maux, qui ont des cavités dans leur intérieur. Il importe de remarquer que ces deux variétés île globules ne sont pas tellement distinctes, qu’elles ne passent insensiblement l’une i\ l’autre et qu’elles ne se trouvent souvent réunies dans le même gisement. Les globules normaux ou anormaux renferment souvent, sur¬ tout lorsqu’ils ont une forme irrégulière, des cristaux isolés de quartz et de feldspath , qui ne sont pas orientés relativement à leur centre, et qui sont même disséminés dans leur pâte ; il est visible que ces cristaux n’ont pas concouru à la formation du glo¬ bule, etje les appelle, en conséquence, mV/rtMx/Vu/cpe/ii/rtw/j. Quand les globules ne renferment pas de cristaux indépendants de quartz ou de feldspath, la silice, qui servait en quelque sorte d’ eau-mère, a rempli ;i l’état de quartz hyalin tous les interstices qui restaient entre les parties feldspathiqucs sur lesquelles elle s’est moulée exactement; l’ordre dans lequel le feldspath et le quartz se sont .solidifiés est SÉANCE DU 21 JUIN 1852. /i38 alors le meme que dans le granilc. Quand ils rcnferinent des cristnn.x ind, ■pondants et notaininent des cristaux de quartz, la tendance que le quartz avait à cristalliser était au contraire plus grande que celle qui a produit le globule ; l’ordi-c dans lequel ce quartz et la pâte qui reiivcloppe se sont solidifiés, est le nicine que dans le liorpliyre quartzifère. Les cristauj: inddpondnnts se sont surtout tlévelojipés dans les globules anormaux. Les gtohnlos nnrniimv ont généralement une forme régulière et nue struclure cristalline bien développée; celte structure est indi¬ quée par des rayons et par des zones. Ils résultent de la tendance que le feldspath avait à cristalliser, ainsi que d’une action plutôt indirecte ipic directe exercée par la silice. Les gUn/os annymaiix ont généralement une forme irrégulière et une structure cristalline peu dévelojipée. Ils sont souvent fis¬ surés, déformés ou même complètement écrasés. Ils consistent en une p;Uc toujours très riche en silice; tantôt cette pâte est homo¬ gène, tantôt elle présente un réseau feldspathiquc qui est dentelé et très complexe ; plus rarement sa strucairc est indiipiée par des rayons et ]iar des zones. ^s gldndos anormaux résultent de l’agglomération d’une p.ite leld.spathique très siliceuse, dans laquelle le feldspath avait gé¬ néralement peu de tendance à cristalliser; aussi renferment-ils presque toujours des cristaux indépendants. LescaviUis (jui caractérisent globules anormaux saut mvgn- heres et souvent elles représentent une proportion très notable de cur volume. Elles res.semblent beaucoup aux cavité's qui ont été sifîualées par M. Constant Prévost, et qui se sont formées par fctrait dans dilférentes concrétions (1 j. Les cavités des globules anormaux se sont de même formées par une de la p.Ue de ces globules, mais dans certaines ‘■oches, Udles que les trachytes et les obsidiennes, cette contraction a etc jjrécédée d’une expansion due au dégagement de substances volatiles. Les globules anormaux par expansion peuvent d’ailleurs passer d’une manière insensible aux cellules. Les cavités des globules anormaux sont quelquefois vides ou '>on remplies; ordinairement cependant elles ont été remplies par U quartz, de la calcédoine ou de la silice à dillérents états ; on y serve aussi du for oligistc, du fer carbonaté, des zéolites, de la f/oôcv*^°p*i*46 pour l’histoire des terrains ter- Soc. gôol., 2' série , tome IX. 28 SÈANCIÎ DU 21 JUIN 1852. tlilorile, tl(! la chaux carlionnlce, lécr au manque de renseignements par la théorie des ressemblances, des analogies et des connexions géolo¬ giques. Or la justesse des résultats s’est vérifiée depuis lors plusieurs fois d’une manière remarquable. Ayant donc satisfait pour ma part au premier but de la géologie, j’ai aussi pensé au second, et j’ai commencé par l’ébauche du drame géologique de l'Europe [àlcm. gêol. et pntéonl., 1832). Dans ces derniers temps j’ai atta¬ qué cette élude plus en grand, et non content de classifier les formes extérieures des terres et des mers [Comptes rendus de l’Jcad. ‘Es SC. de Vienne, 1859, p. 266), j'ai soulevé quelques coins du Voile qui cachait la distribution des terres et des mers aux diffé¬ rentes époques géologiques. Ce n’était que des corollaires tirés d’observations de détail et de quelques principes théoriques géné¬ ralement reconnus. l*ar mon mémoire sur le changement dans le niveau des mers et ses traces irréfragables(Co/«/^/. rend, des scanc. de l' Acad, de Vienne, 1850, vol. I, p. 78), j’ai été conduit tout naturellement à me deman¬ der si l’on ne pourrait pas évaluer la i)rofondeur diverse des mers comme r.altitude des terres émergées pour chaque époque géolo¬ gique. Il me paraissait important de pouvoir établir une caracté¬ ristique générale de ta configuration plastique du fond des mers et du sol émergé qmur chaque période géologique. C’cst cet essai ([ue je sou¬ mets à la Société géologique, en faisant observer que si la date de la formation des chaînes reste hors de ligne , j’arrive en gros pour 438 SÉANCE DU 21 JUIN 1852. la croûte terrestre à des figures géiiér.iles comme celles de notre illustre collègue SI. Elle de llcaumont. De même qu’un peintre appelé à représenter, jiar ses seules qualités et sa vie, uii ))ersounagc qui lui serait inconnu, s’adresserait aux lois de la phrénologie eide l’étude des physionomies, de même le géologue a recours dans mon cas aux règles ries resseinhlanees et des analogies. Si la nature a ses phases, elle ne sort pas d’un certain cercle de lois constantes; il ne s’agit tlonc que de bien l’oh.server actuellement pour pouvoir ju¬ ger du connu à l’inconnu avec ])lus ou moins de probabilité. La paléontologie en particulier ne cesse d’offrir de nouveaux moyens pour se reporter par la pensée dans ces tcnq>s reculés d’une ma¬ nière presque mathématirjue, et réellement les romans des théo¬ ries de la terre commencent à être remplacés jiar des cosmographies véritables des différentes époques géologiques. Dans tes plus anciens temps gêologhptrs le sol émergé était ré¬ duit à des (les; il n’y avait pas de grands continents. Ces îles étaient disséminées probablement dans toutes les parties du globe, taudis qu’actuellemeiit la vie insulaire est surtout tropicale ou polaire, et une portion très considérable des continents apiiai ticnt aux zones tempérées et arctiques. Si la mer couvre aujourd’hui deux tiers de la croûte terrestre, celle des premiers temps formait presque un seul et vaste océan et non point des bassins assez séparés comme à présent, mais sa inofoudcm était eu général bien moindre que de nos jours. Pour s’expliquer tout ceci il suffit de se rappeler les conditions de rotation et de température du globe, la formation graduelle de ses proéminences et riiabitatiou tropicale privilégiée des polypes, où ces animaleides préparent des embryons continen¬ taux, eu même temps que la plupart des volcans brûlants se trou¬ vent aussi dans ces régions. La quantité des îles polaires n’est qu’une suite des calottes de glace qui ont arrêté la métamorphose des terres et nous ont conservé leur forme antique. Par suite de la rotation de notre planète, de l’inégale distribution de la thaleur solaire, et plus tard du froid polaire, s’établirent les courants marins , qui eurent toujours la tendance de détruire les digues ou les obstacles à leurs cours. C’e.st l’explicaliou île beaucoup de détails dans les séparations des terres, dans la forinution de plusieurs mers ou golfes entre les fro|)iqucs et dans les grandes destructions au noid et au sud des grniuis con¬ tinents. Les ineis australes leur auraient offert moins d’obstacles que les mers du pôle nord. Les îles de ces temps ne pouvaient être que les pointes les plus élevées des inégalités de l’écorce terrestre, de manière qu’elles ne SÉANCE DU 21 JUIN 1852. /jSO consistèrent qu’en une montagne ou en plusieurs, dont la liauteur aurait varié, d’après nos calculs de probabilité, de 100;\ 2,000 pieds. Les roches plutoniques, connue les granités, etc. , ont pu former çà et là des enjoncaments cratériformes sur une petite échelle, à peu près connue nous les observons dans la lune. Quelques petits cratères de ce genre ont pu exister sur les îles, tandis que plus souvent certaines parties de leurs bords se seraient montrées seules à découvert. C’est à peu près comme nous voyons poin¬ ter d’anciens cratères à travers les dépôts secondaires et ter¬ tiaires qui les recouvrent, par exemple dans le Devonshire , le Lornouailles (. :////!. oj luit. hist., 18/i9, vol. XXW, p. 33), ou dans Icseliaîncs du llbinoii autour du bassin piémontais du Pô, de. , etc. 11 pouvait aussi y avoir quelques entonnoirs produits par des soulè¬ vements ou allaissements centraux, quoique la croûte refroidie de la terre ne pût pas encore po.sséder des couches aussi régulières que celles qui bordent de pareils cirques dans les montagnes de Claris [Grol. (le In Suisse, p.?r Sluder, 1851, vol. I, p. 201) et 525), ou à Windish-Kappcl en Carinthic {liuU., 183/|, vol. VI, p. 29). Quel¬ quefois les creux circulaires sous nos cimes de montagnes les pins élevées, ainsi que 1 entre-croisement de certaines de nos grandes vallées, peuvent encore aujourd’hui nous représenter les restes de pareils enfoncementfî, tandis que certains amphithéâtres muraux à 1 extrémité des vallées, comme à Gavarnie, au mont Kuschna, à l'ella (Carinthie), etc., ne seraient dus qu’à un écroulement. Nous reviendrons sur celte idée qui occupe aussi M. le feld-niaréchal de Hauslah, et nous la lierons au gîte partieulicr des phénomènes Volcaniques, des trt ndilenients de terre et ilc certaines eaux miné¬ rales. Les îles des mers primaires devaient avoir de petites vnlléeSy mais il est diHicile de dire si ces dernières renfermèrent des eaux voulantes ou meme des lacs d’eau douce , car on devrait alors trouver dans le terrain juimairc des coquillages et des criista- ves analogues à ceux qui vivent aujourd’hui dans l’eau douce. Cependant nous pouvons être dans l’erreur, en attribuant unique¬ ment à l’élément marin certains genres de mollusiiues et crustacés ossiles. 1) ailleurs pendant un temps assez long les eaux terrestres Ont dû contenir une forte dose de sels tlivers. Le volcanisme étant plus considérable qn’actiiellemcnt en jiroportion de la différence d étendue des terres d’alors et d’aujourd’hui, il devait y avoir des émanations et même des éjections salines sur une grande échelle, .■a terre même devait en être imprégnée à une époque où elle soi - SÉANCE UU 21 JUIN 1852. /i40 tait à peine d’une atmosphère de vapeurs chaudes et salines , qui l’entourait avant la liquéfaction de l’eau. INoiis remarquons parmi les coquilles primaires des formes analogues à celles des eaux saumâtres ou meme douces, telles que les genres Modiole, Aviculc, Chemnitzia, Cnrdium, Buccinum, etc. Quant aux nombreux genres de Trilobites, peuplant par colonnes certaines couches, les Séroles, qui sont leur plus parfaits analogues, ne vivent que sur les rivages. Les montagnes qui n’étaient pas coniques avaient des cimes triangulaires ou irrégulièrement polyédriques ; leurs pentes étaient généralement courtes , abruptes et rocailleuses ; des cryptogames et quelques graminées végétaient seules sur les parties moins incli¬ nées; en meme temps des vapeurs aqueuses chaudes s’élevaient çà et là du fond de nombreuses crevasses. Un cratère éteint ou fumant interrompait sur quelques points cette configuration uniforme, tandis que des émanations sulfureuses ou hydrochlori- ques sortaient de fentes ou d’entonnoirs cratériformes, et com¬ mençaient avec ou sans l’aide de l’eau à produire certains com¬ posés aboiulants dans toute la série des dépôts géologiques. L’océan était couvert de beaucoup de vapeurs, vu sa chaleur, et il s’en élevait même des colonnes épaisses dans les endroits où des volcans sous-marins étaient en activité. Dans les parties les moins profondes une assez grande variété de genres de polypes à caractères tropicaux étaient occupés à élever des récifs , à former des atolls ou des îles calcaires dans un arrangement linéaire ou concentrique. Or comme la profondeur des mers était .alors peu considérable, et que meme les points les plus profonds étaient loin d’égaler les profondeurs d’aujourd’hui , les polypes devaient trouver une bien plus grande quantité de localités favorables à leur existence. C’est pour cela ravier, de sable et de cailloux, ce qui dénote de forts courants ireau. Or si une partie de ces der¬ niers peuvent avoir été marins, les autres n’ont pu que venir de terres fermes. Les destructions des cours d’eau étaient plus {jrandes qu’à présent, vu la ])lus {jrande mas.se des eaux sous ce climat chaud et vaporeux et la plus jjrande pente du terrain. D’un autre côté, ces {jrès siluriens démontrent ])ar leurs dépouilles marines animales tpi’il y avait déjà d’assez grands rivages. La mer près du littoral perdit aussi de sa ])rofondeur et chan¬ gea de place, ce qui dut, selon les lieux, tantôt détruire et tantôt favoriser le travail calcaire des polypes ; ainsi s’expliquent ces alternances de sédiments argileux, arénaeés et calcaires, et les passages qui les unissent. Je ne reviendrai pas sur les rapports sup- ])osés des diverses couches minérales avec les saisons, et les marées diurnes et équinoxiales. Qu’on me permette ici, avant d’aller plus loin, la remarque qu’en conqiarant cette configuration ancienne de notre planète avec celle de la lune, on obtient la preuve géologique que ce sa¬ tellite n’a pas d’atmosphère ou n’en a qu’un atome; car sans cela il aurait été soumis aux pluies, et il se serait formé des vallées d’alluvion. Au contraire, nous ne devons retrouver que les confi¬ gurations terrestres dans les planètes parce qu’elles ont une at¬ mosphère, de la pluie et de la neige. — Dans l’cpoiyHe dcvotiicnne les océans occupaient déjà moins de place et s’étaient accrus en profondeur, tandis qu’il s’était formé dans les îles de plus grandes plaines où croissaient les végétaux des houilles dévoniennes, et surtout celles de la période suivante. De grands arbres des tropiques devaient même se montrer d.ans les montagnes, en même temps qu’autour des îles pullulaient les récifs de polypiers. D’un autre côte, les masses puissantes de grès et d’ag¬ glomérats rouges de ce temps-là indiquent des destructions consi- déraltles de roches granitdides et plutouiques, dont la place a eu SÉANCE 1)U 21 JUIN 1852. 547 ginnile partie disparu. Ainsi devait se ioriiier un contraste tout l>articulier entre les anciennes niont.np,ncs iiointues et à crêtes ai¬ gues, et ces ddincs et ces masses éruptives allongées, qui couvraient surtout le pied des montagnes et le Las pays, ou qui ressortaient en volcans du sein de la mer. Les vapeurs cliaudcs et acides ne de¬ vaient jias non Jilusy manquer. Naturellement les débris pluto- niques donnèrent souvent lieu sous la mer à des agrégats strati- lies à fossiles; or s ils étaient lins et cimentés comme les ponces tracliytiques, il se peut qu’ils simulent à présent des poi pliyres. Je rciiète ceci pour répondre à cette prétendue objection contre le l'lutonisme qui a été reproduite dernièrenient {^Irch. dr. min. de Karuen, 1858, vol. XIX, p. 519 et 520 ; Iiobcrt, Z'«//. etc., 1851, vol. Xir, p. 23; Naumann, N. Jahrh.f. min., 1851, p. 195). lontes les lois qu’eurent lieu des ilesiructions et de grandes alluvions, il dutse lormer çà et là des trous, des sillons et des val¬ lées, (]ui , comblés plies tard, donnèrent lieu au.\ stratilications ti a nsg lessives où im terrain devint le rivage d’un auti c. Ces lavages des terres fermes durent naturellement être les plus considérables au.v instants des plus grands an'aissemems et soulèvements. Les eaux courantes transportèrent à la mer une masse de terre végétale; la mer en enleva aussi au.v piortions alfaissées des terres, et de la sorte se formèrent en partie les argiles et les manies. Ce n est donc que rarement qu’on retrouve cette ancienne terre végé¬ tale lorsqu’elle nous a été conservée par une roebe qui l’a recou¬ verte d une manière favorable comme dans les bouillèrcs où les vé¬ gétaux ont encore leurs racines. Ce n’est ni dans les plaines ni dans les très liantes montagnes qu’on peut e.sjiérer d’en retrouver; s’il s’en est conservé, ce serait sur des plateaux de moyenne bauteur. Dès qu’on parle de mouvements dans la croûte terrestre, il est clair qu’il a dû en résulter des fentes, des émanations gazeuses et des eaux minérales; aussi voyons-nous apparaître partout à leur suite des dépôts ferrifères de divers genres qui dépendent de ces dernières. Les formations plutoniques et les .soulèvements contribuèrent si'i toutà former ces bassins iilus ou moins isolésdcS|:,'/rt//dw//6i«(7- ''ccc.ï .surface du terrain a dû ollVirdi s roebers soule- '^vs, des fentes profondes, des eaux stagnantes et courantes, ainsi que ! minérales ; c’c.st ce qui exjiliqiie le fer des bouillèrcs aussi >ien que leurs marnes et leurs calcaires d’eau douce avec des dé- rs d entoniostracés et de poissons. Comme corollaire de cet état de c 'oses, nous devons nous imaginer après la période bouillère des SÊANCK DU 21 JUIN 1852. /i/l8 dômes et cônes porphyriqnes à lon;;ues traînées de lave, des rocliers en muraille, ou quelquefois même eu colonnades, des restes de coulée ou de filons. S’il y avait encore des îles avec leur forme primitive, il y en avait déjà un certain nombre dont le noyau était formé par des monta¬ gnes schisteuses et anciennes de 2 à 3,000 pieds d’élévation, flan¬ quées de hauteurs de 1,000 à 1,500 pieds, tandis que plus loin, et souvent dans la plaine, il y avait des volcans ou au moins des dykcs et des culots pluloniqucs, à teintes rougeâtres et blanchâtres, à surface nue et déchirée; ailleurs se présentaient des buttes escar¬ pées ou des colonnades rocheuses. Plusieurs de ces montagnes plu- toniques dépassaient peut-être l’élévation des hauteurs moyennes ou atteignaient inènie celle des montagnes centrales. Gomme dans tous les pays volcaniques, il a e végétale actuelle, et la terre couvrant les montagnes, sc formèrent lentement, en partie par la décomposition des roches et la végétation, en partie par des alluvions lluviatiles et marines, en même temps que les infusoires, les mollusques et les plantes pro¬ duisirent des couches remplies de substances organiques. Enfin l’atmosphère contenait déjà, comme aujourd’hui, de 1 ammoniaque , et il y avait même plus d’acide carbonique dans les couches supérieures que dans les inférieures , comme préten¬ dent l’avoir découvert MM. Schlagiutweit dans les Alpes. Le long espace de temjis des alluvions est déjà une période pour ainsi dire historique, puisque l’homme prit possession de la terre SÉANCE DU 21 JUIN 1852. /|6l clans la péiiode alluviale ancienne (Oss. Imniains ilaus le loess de l^alir, Bull. unU'. des Sc. mit., de l'érussac, 1830, vol. XX, p. 199), et s’y présenta tout de suite sous les formes différentes cpie nous lui connaissons dans les continents divers. I\Iais il ne fut permis qu’à certaines races de transmettre à leurs descendants les archives de leur histoire, et leur origine, en général, esit devenue un mythe. ■ — Jetons enliu un coup d’ceil général sur la configiirntUm actuelle de la surface terrestre et nous y trouverons à faire les divisions suivantes : Lc.s {les sont les unes des cônes volcaniques sim])les ou com¬ posés, ou seulement des fragments d’éruptions platoniques sous la forme de plans peu inclinés ou bosselés et à bords très es¬ carpés. Les autres sont des îles à polypiers dans les mers à bas fonds ou des fragments de continents. JDaus ce dernier cas elles présentent à peu près l’image des îles du monde primordial, ejuand ce ne sont que les cimes les j>lus élevées de continents affais¬ sés. Elles portent alors quelquefois des volcans, comme dans le cas de la Nouvelle-Zélande et c[ueh[ues unes des plus grandes des océaniques. J.orsque cc ne sont que des portions détachées des continents, elles partagent leurs formes et u’en sont séparées que par des détroits profonds ou peu profonds, suivant le mode de leur sépaiation par la violence ou par les flots de la mer. Les continents rentrent en général dans trois grandes jormes. IJans Vune il s'élève, à l'E. ou à l’O. d’une mer assez profonde, un dos d’âne, du sommet ducptel part une longue pente juscju’à une iner peu profonde de l’autre côté de ces terres. Dans ce cas se trouvent l’Angleterre, la Syrie, l’Arabie, l’Italie septentrionale, la Russie d’Europe, les États-Unis de l’Amérique septentrionale, etc. Uans ces deux dernières masses continentales la bosse est sur la cote orientale, dans les autres sur le versant occidental. Une seconde classe de continents sont ceux à plateaux avec des bords plus ou moins inclinés et des hautes chaînes côtières, comme, par cxemj)le, le Haut-Canada, la Perse, la Turquie d’Europe, i Espagne, l’Éuropc centrale, l’Asie mineure, le ÎMcxique, l'indos- tan, l’Afrique méridionale et l’Asie centrale. Toute TAfrique appartiendrait méiiie à ce genre de continent, si l’on s’en forme un j)rofil du nord au sutl. Les mers, le long de ces pays, sont en général profondes j ce dernier accident est eu rapport proportionnel avec la grandeur et la hauteur des chaînes côtières. S’il y a, au eontiaiie, d nu côté de ces coiilineiits un plan incliné allongé, la mer y c.st peu piolbudc, comme cela se voit bien dans une coupe du Mexique, de l’ouest à l’est, et dans des coupes de l’Europe et de /|62 SfiANCE DU 21 JUIN 1852, ! Asie ccntutile, du sud au nord. Les plus liantes cii.aîncs 0‘isent a 1 est pour 1 Espagne et l’Afrique, à l’ouest pour la Turquie d’Europe et l’Indostan, tandis que dans les contrées centrales de 1 Europe, dans 1 Asie mineure et l’Asie centrale et une partie du llaut-Cauada, les eiiaines élevées sont sur le côté sud, parce que dans ces pays les rides sont dirigées surtout de l’ouest à l’est. Les continents a plateaux s élèvent le plus souvent en gradins, contiennent îles bassins secondaires et tertiaires, où se trouvent quelquefois encore des lacs, et leurs fendillemeuts sont en général grands et de divers genres. En Europe des jiliénouièncs volca¬ niques et plutoniques ont inliniment plus accidenté leur plan in¬ cliné vers le nord qu’ils ne l’ont fait en Asie. Les continents de la troisième clnsse sont ceux qui consistent en deux grands düsd’àne inégaux, entre lesquels il ya un enfoncement plug ou moins profond et large. Dans ce cas se trouve en petit la Scandinavie avec la Finlande, et en gran 1 le nord et le sud de 1 Amérique, tandis que la Nouvelle-Hollande forme une grandeur moyenne entre les ileux précédentes. Les plus hautes crêtes, dans ce dernier continent, sont du côté de l’est, taudis que dans les deux autres elles sont à l’ouest. Dans le nouveau monde ces dos d’ûne produisent par leur largeur des plateaux plus ou moins élevés, et s’étendant du nord au sud. Dans ces derniers il y a des bassins particuliers et des lacs. Dans l’Australie ces acciilents ne se présentent que sur une petite échelle, et le milieu seul des dos d ane est divise en gradins ou teri'asses assez considérables. Les vallées les plus grandes et les plus profondes sont dans le nouveau monde. L’Amérique du Nord offre aussi de ces fiords ou baies très allongées qui distinguent la Scandinavie occidentale, 1 Ecosse, le Spitzberg et toute la zone arctique. Quant a la prolondeur des mer^ sur les côtes, elle en atteint de grandes sur les rivages occidentaux du nouveau monde, tandis que sur les côtes opposées l’eau ne gagne en profondeur qu’insensible- ment , ce qui explique aussi puur([Uoi presque tous les grands bassins d alluvion tertiaire et secondaire débouchent de ce côté. Si, comme ailleurs, ces rapports de la configuration plastique des côtes et du fond des mers côtières présentent des exceptions, elles ne proviennent que des destructions postérieures, effets d'affais¬ sements et de dénudations marines. 11 est remarquable, dans tous les cas, que la troisième classe des continents ne renferme que des contrées dont les chaînes courent du nord au sud, taudis que dans ceux de la première classe domi¬ nent exclusivement les chaînes coupant obliquement l’équateur. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. A63 La seconde classe îles continents n’est an contiaiie produite que par la rencontre et même l’entrecroisement de très grandes chaînes courant E. et O. avec des chaînes ayant les deux autres direc¬ tions citées. Si celte dernière particularité donne lieu aux plateaux les plus grands et aux l'entes les plus profondes, la formation des chaînes nord-sud paraît liée intimement avec la production des Vallées les plus grandes et les plus profondes. Quant aux oauuu et aux mers, ils se partagent en formes ovales on bassins et en formes ondulées ou J/twiales, Les dernières trou¬ vent leur meilleure expression, en petit, dans l’Adriatique et la mer IVouge, et, en grand, dans l’Atlantique. Dans le premier cas la mer remplit surtout des vallées-fentes avec quelques jiarties affaissées, ce qui explique leurs profondeurs locales et leurs îles. Dans l’autre cas il semblerait que des afl’aissements sur une grande échelle ont donné lieu à une portion considérable de l’Atlantique, où nous remarquons, comme dans les fleuves, des rétrécisse¬ ments avec des côtes escarpées, ainsi qu’une alternance de côtes plates cl roides. Parmi les mers en bassins, celles de l'intérieur des continents sont des effets très marqués d’affaissements du .sol ; de là leur forme ovale ou ronde, leur profondeur assez grande, etc. Elles sont bor¬ dées de rivages plats sur certains points et escarpés sur d’autres, parce qu’en général toutes ces mers ont eu une plus grande éten- ‘lue, et ne sont descendues à leur niveau actuel que par des affaisse¬ ments répétés, ou quelquefois par suite de fendillements. Les grandes terres basses autour des mers Caspienne et d’Aral sont un exemple des rives jilates ; le bord septentiional de la mer Méditerranée et Celui au sud et à l’est de la mer Noire, ainsi ipie la Crimée, sont des côtes escarpées. L’ouverture du Bosphore et celle du détroit de Gibraltar démontrent rinfluence que la formation d’une fente peut avoir sur le niveau des mers intérieures (1). AdiUiloii extraite d’une lettre de M. Boue du 21 mars 1852. J’ai oublié de citer dans mon mémoire l'indication fournie par M. Boucard sur l’époque assez ancienne où l’Atlantique a été séparée de 1 océan Pacifique [^Anu. des mines, 1 849, vol. XVI, p. 373). Comme cet événement a changé tout à fait la marche des grands courants océa¬ niques, il est fort curieux de voir que ce moment coïncide avec l'éta- (f ) A ce propos, il me paraît à sa place de remarquer que la décou¬ verte de M, Viquesnel sur la communication entre la mer Noire et la àQli Sfl.VNCE DU 21 JUIN 1852. blissement des lignes isothermes actuelles, sauf quelques diirérences do valeur numérique, ce qui a probablement eu lieu lors do l'époque per¬ mienne ou du grès bigarré. Il est, en outre, e.'ctrômement remarquable de trouver dans ce fait modificateur du monde aqueux l'exemple d’une énorme coulée de lave barrant une rivière. En elTet, M. Boucard et d’autres géologues anglo-saxons nous décrivent celte étroite digue de Panama comme un assemblage de roches porphyriques et trappéennos, h côté desquelles se montrent, du côté de l'océan Pacifique, des roches primaires, et du côté de l'Atlantique du pliocène très récent, ou plutôt ce que M. Boubée appellerait post-diluvium panamien. Il est vrai que 1 on a vu sur un point des blocs de granité et de syénite, mais cela ne change rien au grand fait que les doux Amériques étaient autrefois sé¬ parées, et que des roches plutoniques sont venues établir entre elles un pont solide. M. Ddesse, secrétaire, fait la comnmnicatiou suivante : Sur les variations des roches granitiques , par M. Delesse. Quand on s’avance du centre d’un niassil' granitique vers sa circonférence, on remarque généralement que la roche formant ce massif présente des vuriations dans sa composition minéralogique , dans sa composition chimique, et même dans sa densité. Ces vniia- tious s’observent seulement lorsque la roche granitique est en¬ core au contact des roches au milieu desquelles elle a cristallisé, et lorsqu’elle présente en outre des jiassages insensibles à ces roches. .Te me propose, dans cette notice, d’étudier d’une manière géné¬ rale les variations des roches granitiques ; mais comme il est uéees- mer de Marmara à l’époque cocène [Bull, de la Soc. geol. de France , 1851, vol. VIII, p. 297) a confirmé d’une manière brillante une idée hydro-orographique de M. le feld-maréchal de llauslab, savoir que , lorsqu’un fleuve actuel rencontre dans son cours une digue composée de roches très anciennes et de terrains plus modernes, qui ont comblé le canal ancien des eaux se mouvant sur la même ligne que le fleuve en question , ce dernier ne traeerse jamais ces terrains, mais grnjite toujours d’une jente accidentelle dans le sol ancien pour franchir la digue. Souvent des dépôts volcaniques ou pluto¬ niques sont liés à ces fendillements (voyez Bull., 1836, vol. VIII, p. 69). Un autre exemple aussi très remarquable se voit sur la Drave, entre Unter-Ürauburg et Zelluitz : la rivière coule dans une fente du terrain de gnei.ss, de granité et de schiste cristallin, tandis que l'ancien canal qui se trouve plus au sud est comblé par du terrain miocène. MM. do Verneuil et Casiano do Prado ont observé le môme phénomène pour le Tage, qui , ù Tolède, abandonne et laisse à sa droite une large plaine tertiaire pour pa.sser dans une fente granitique. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. /|()5 saii'e «le bien préciser les laits, je prendrai d’nliord coniino exem¬ ples la l’rotojjine des Alpes et le (îranite syénitifpte des lialloiis, qui sont des roches dans lesquelles les variutUms sont très faeiles à constater : je généraliserai ensuite les résultats déduits de l’obser¬ vation et de l’analyse, puis je les étendrai à toutes les roches gra¬ nitiques. Piotoÿhic. Les variations de la Protogine des Alpes ont déjà été signalées et étudiées dans un mémoire que j’ai puhlié dans le tome VI du Bulletin de la Société géologique (1). Depuis, M. Lory a fait sur plusieurs roches des Alpes des analyses qui viennent conlirmer les conclusions auxquelles j’étais arrivé antérieurement. En eflèt, M. Lory (2) a analysé le schiste talqueux du mont laillefer, qui, étant débarrassé de quelques lames irrégulières de quartz, contient 55 pour 100 de silice. 11 a analysé également le scliiste talqueux d’Allevard , qui contient de même 57 pour 100 de silice. Or, lorsqu’on descend du (irand-Cliarnier à la gorge d’Al- levaid , on voit \t\. protogine du C«rand-Charnier se dégrader et se transformer insensiblement en un gneiss , puis en un schiste tal¬ queux; par conséquent le schiste talqueux d’Allevard est le terme des variations de la protogine du Grand-Charnier. Comme la protogine du sommet du mont Wanc contient envi- l'on 7 A pour 100 de silice , il en résulte (jue, lorsqu’on passe de la protogine bien caractérisée au schiste talqueux , qui est le terme de ses variations, il y a dans la teneur en silice de la roche une diminution qui ])eut être de 10 pour [100, soit en nombre rond de 20 pour 100; en même temps il y a une diminution correspon¬ dante dans la teneur en alcalis, Gn peut d’ailleurs se rendre compte de ces variations de la pro- ^oginc, ainsi que nous allons le voir plus loin. Granité syéniticpie des Ballons. Les variations du granité syénilique des Ballons (Vosges) sont analogues à celles de la protogine, et elles modifient sa composi¬ tion minéralogique et chimique ainsi que sa densité. (1) Bulletin de la Société géologique de France , 2' sér., t. VI , p. 230. (2) Recherches sur la composition minéralogique et chimique des roches dans tes Alpes du Dauphiné, par M. Lory. Soc. géol., 2' série, tame IX. 30 sÉANCB nu 21 JUIN 1852. Coiviinençons par ûiiidier lus variations que ce granité syéni- tn/nc présente dans sa < omjjdsition mint'rnldgit/uc et cliiniiijiw. Coiiipoxitidii iniiiriYildgifjîLc vt chimique. — Plaçons-nous à cet eft'et vers le centre du massil granitique, et notamment au soniinet des ellipsoïdes (1) qui forment les Ballons d’/Usace ou de Comté, puis dirigeons-nous vers les limites de ce massif avec le terrain de tiansitionj d est facile de constater que la roclie granitique ])i’c- sente des variations très notables dans sa cnnipnsition mincrnUi- giquo et àa.nsss.conipo.'iitinii chimique. Ces variations ont frajjpé la plupart des géologues qui ont étudie les \osges, et elles ont été signalées d'une manière toute spéciab; pur les auteurs de la Carte génlngtqtce de la France. f2) ainsi nue par M. Rozet (3). t 1 1 Dans la partie centrale du massif, la roche est un véritable panite iyèniUque ^ qui est formé de quartz, d’ortbose, de feld¬ spath du sixième système, d’hornblende et de mica. Le quartz y est abondant et très visible. La structure cristalline de la roche est extrêmement développée et entièrement granitique; les minéraux qui la composent sont neUenient cristallisés, et ils atteignent d’ailleurs des dimensions qui sont toujours supérieures A celles qu’ils ont dans toutes scs autres variétés. On peut admettre que la composition muyemie de ce granité syénitique des Baliom est la suivante (4) : Silice., 70. — Alumine, 13. — O.ryde de jer, 3. — Magnésie, 3. Chaux, — Fotn.s.se, h. — Soude, 3. — F.au, 1. ~ somme as 100. Ce granité syénitiqueG n du reste une puissance moyenne qui c.st au moins de 620 mètres (5') ; il s’observe autour de la ligne de faîte du massif qui sert de lihdte aux trois départements des "Vosges, de la Haute-Saône et du Haut-Rhin; on le trouve en effet au Ballon d Alsace, au haut de la Prelle, au Ballon de Scrvance, à Château- Lambert , au Plain de Corravillers : il forme donc la partie cen¬ trale du massif qui est aussi sa partie la plus élevée ïvoyez pl Hl fig. 1, 2, 3). w 1 • , (1) De Buch , Karsten und Dechen Archie, t. XVH , p. 77G. (2) Dufrénoy et Llie de Beaumont, Explication , t. I , p 335 (3) Rozet, Description géologique de la chaîne des Vossrs p. 28 — 51 . ‘ ’ (4) Annales des mines, 4' sér., t. XIH , p. 693. (5) Rozet, ouvrage déjà cité. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. /|G7 — Si nous quittons niaintennnt la partie eonlrale du massif pour nous diriger VLTS sa partie moyenne, puis vers sa circonférence, nous reconnaîtronsfacilement que la structure cristalline de la roche qui le constitue va successivement en diminuant, et que sur certains points cette roche passe même insensiblement à un pétro-silex. .Te vais faire connaître avec (juelque détail les dégradations que subit alors le granité syénitique des Ballons. ■ — Transportons-nous d’abord dans la partie moyenne du massif; nous trouvons un deuxième type de roche qui diffère beaucoup du granitique syénitique et qui présente les caractères suivants : Le quartz y est rare et à peine visible ; l'ortliose, dont les cristaux pouvaient atteindre plusieurs centimètres dans le granité syéni¬ tique, est en lamelles qui ne dépassent pas un centimètre ; le feldspatb du sixièmç^ système est généralement abondant; de plus, indépendamment des deux feldsp€atbs , il y a souvent une pâte feldspatbique ; rhornlileude, qui était en cristaux d’un beau vert foncé, est maintenant en lamelles peu nettes, d’un vert clair; le mica qui était bruii noirâtre a surtout une couleur verte. Tous les minéraux ont donc des dimensions plus petites que précédemiuent , et ils forment plutôt des lamelles que des cristaux complètement terminés. En résumé, la roche a un grain moyen, une structure cristalline moins développée, et le type que je viens de décrire est celui auquel on donne habituellement le nom de syônitc. J’ai recueilli en descendant la vallée de Plancher les Mines, à la Itauteur de la Planche-aux-Bceuls, et avant d’arriver à la scierie Saint-Antoine, un échantillon qui représente bien ce type. (PI. Ill, fig. 2.) 11 contient un peu de quartz, des lamelles d’orthose brun rouge, tlu feldspath du sixième système rouge vif, un peu de pâte feld- spatliique rougeâtre, de l’hornblende décomposée qui est vert clair, et quelques paillettes de mica vert. Un essai de cet échantillon de xyénitp. a donné : .c/Vicc'. . . 61, chaux. . . 5, perte iiu feu, , . 2. La même variété de .'lyënite S s’observe encore sur les flancs du Ballon d’Alsace, soit du côté de (liromagny, soit du côté de Saint- Maurice, au-dessus de Sewen, au 'l'hem près de Servauce f PI. IlL fig- 1, 2, 3.) • t , Si nous continuons à descendre le Ballon de Giromagny, nous voyous la roche se dégrader successivement , et nous rencontrons un troisième type qui d’après ses caractères minéralogiques est une diotite; en effet, sur le versant de Giromagny, par exemple, et àt'8 SfiiNCF. DU 21 JUIN !l852. dans lo lacet qui nièiic au Saut-dc-la-Tiaiile, près de fllalevaiix, la couleur de la roche, qui était brun rougeâtre, devient peu à peu verdâtre ; elle ne contient pas do rpiartz ; l’orthose n’y est plus re¬ connaissable; le feldspath du sixième système y est très abondant et dune couleur blanc verdâtre; elle renferme beaucoup d’horn¬ blende et du fer oxydule; de plus, sa structure est moins cristal¬ line que celle de 1 échantillon précédent et sou grain est i)lus petit (pi. iir, «g. ij. Un essai de cette diorite de Malevaux qui a été fait au labora¬ toire de 1 Ecole des mines a donné, pour la composition tic l’échan¬ tillon qui vient d’être décrit : silice. . . 50, ch(m.T. . . 8, perle an feu. . , 3. J ai constaté d’ailleurs que la diorite du Pont-Jean, qui est à la base du Hallon d Alsace et (jui ressendtle beaucoup à la précé¬ dente, aune teneur en silice comprise entre 53 et 50 pour 100 (1). Les mêmes variétés de diorite D se retrouvent au Pont-du- Creux-Plein , du côté de Saint-Maurice , à Sewcn , â Château- Lambert, en descendant sur la route du Thillot (pl. IJI, fig. 1, 2, 3). Les positions relatives des trois types G, S, D dont je viens de faite connaître la composition mtnèrulo^icpte et cldmifjue^ sont du reste bien indicpiécs par les figures 1 , 2 et 3 de la planche III. Si l’on considérait isolément ces trois types, on leur donnerait assurément des noms diflerents; ainsi, le premier type, qui forme la masse princi])ale des IJallons, serait un granité sycni tique; le deuxième, de la scierie Saint-Antoine, serait une sréniie] le troisième , de Malevaux , serait une diorite. Quoi qu il en soit, il est incontestable que, lorsqu’on parcourt les itinéraires que nous avons indiques, on voit le premier type passer au deuxième, et, sur certains points, le deuxième type passer au troisième. Il n est guère possible de donner dans une description une idée de ces variations, mais elles s’observent facilement sur le terrain. Elles ont lieu par des dégradations insensibles dans la composition minêi alogique de la roche, et elles sont d’ailleurs accompagnées de changements ti ès notaliles dans sa composition chimi(iue. Il resuite en effet de la comparaison des trois essais qui précè¬ dent, que du premier type au deuxième la teneur en silice diminue de 9 pour 100, et que clu premier type au troisième la teneur en silice diminue de 20 pour lüO. En outre, il est lacile de voir que la teneur en alcalis diminue {\).dnnnlesdes mines, 4"sér., t. XVI, p. 32,3. Diorite du Pont- Jean shamjk i)i; 21 ji'iN J8iir2. egaleiueiit, tandis qu’au coutiaii c les teneurs en eliaux, en tnagné- sie, en uluiniiie et en oxyde de fer augmentent. 11 est très remarquable f|u’il se soit formé des dioritcs ou des loches ainphiholiques sur presque toute la ciieouférence du massif granité sycnitiijuc des Eallons : ces roches s’observent, en effet, autour des Eallons d’Alsace et de Comte; ainsi, on les trouve at’i ■lut-de-la- J mite, près de Malevaux, a Sewen et dans tout le fond de la vallée de la Dollern; au Pont-du-Crcux-Elein , sur la route' au Ballon d’Alsace; au Pont-Jean, près de Saint-Maurice; au Ihdlot, au Plain de Corravillcrs , à Ternuay, au 31ont de Vanne (Pl. Ili, % 1,2, ;i). Le plus souvent ces roebes amphiboliques passent au granité V avec lequel elles sont en connexion intime ; quelquefois, nu contiaire, elles lorment des filons ou des amas qui sont très nettement séparés du granité .srenitiftae, et alors elles lui sont posté- neures, o’est ce qui a lieu, |)ar exemple, pour la diorite du Plaiii lie Corravillcrs. 11 me iiarait d ailleurs très ])robable que les roches ainphibo- iques de Château-Lambert et de Malevaux sont contemporaines du granité .srenitU/ue, car elles passent à ce granité d’une manière tout-à-foit insensible (1) ; de plus, à Château-Lambert, elles con¬ tiennent du sphène et des filons inétallilères qui se retrouvent, à Bonaparte, dans le granité sycnitique : ces filous ont pour gangue, au quartz, du mica, ainsi que de l’orthose fauve, rouge ou bru- Uatie, qui est identique avec celui du granité syénitirjue ; il est donc vraisemldablc que ces filons métallifères sont auissi contemporains au granité syènititfuc. — Indépendamment des trois types que je viens de décrire, la foche qui forme le massif des Eallons en présente encore d’autres '^utre lesquels il y a même des passages beaucoup plus extraordi- uaires; ainsi, le granité syénitiqiie peut, par des dégradations in- l'ensibles, se transfoiiner en un véritable porphyre, brun (2) : ce por- P lyre contient de l’ortbose blanebâtre en cristaux mâclés, minces allongés, ainsi que du feldspath du sixième système, qui est ver- ati-e, rouge ou rougeâtre, et qui ue diftère pas de celui du granité syenitique ; il contient quelquefois du mica d’un vert plus ou moins once ; sa pâte feldspaihiquc est brune ou ronge lorsqu’elle a été . eiee; e le peut être très abondante, et, dans certains cas, la loche se réduit même â cette jiâte. (I)lhirna, Stntistique de la Haute-Saône, p. 384. ( j hxpheaUon de la carte geolngique, l. J, p. 363. /|70 SÉANCE DU 21 JUIN 1852. Ou trouve rarement dans ce porphyre des veinules ou des {jiains de quartz. Il y a fréquemment dans ses cavités et dans ses lissures un peu d’oxyde de manjjanèse, ainsi que du carbonate de chaux et des lamelles microscopiques de chlorite vert foncé. Le pnrpUyrf bran P s’observe au contact de la syénite, à l’O. et au S. du Ballon de Servance ou de Lomté, notamment dans la vallée de l’Ofjnon, entre IcThem et Ternu.ay (pl. 111, (ip[. 3), dans la vallée du Rahin, entre le Ballon Saint-Antoine et Plancher les- Mines (pl. III, lig. 2). Il s’observe aussi dans les environs de Saint-HIaurice, sur les flancs N. des Ballons d’Alsace et de Comté, peu près jusqu’au tiers de la hauteur du Ballon d’Alsace (pl. 111, (ig. 1). _ Il y a quelquefois au milieu du porphyre bran des veines d’une roche grise, compacte et pétro-siliccuse , qui n’est qu’un schiste de transition incom])létement métamorphosé; il sullit en eft'et de soumettre cette roche à une calcination, pour qu’elle reprenne immédiatement sa structure schisteuse. A une plus grande distance du centre du ma.ssif granitique, on trouve d’ailleurs des lambeaux de schiste de transition non altéré, et le passage insensible du por¬ phyre au pétro-silex et au schiste de transition -a. lieu, par exemple, au N.-E. de Ternuay (pl. III, lig. 3), au-dessus de Saint-Maurice (pl. III, fig. 1), à Saint-Amarin, etc. Indépendamment de ce que le porphyre bran contient souvent des lambeaux de schiste de transition, il est très important de remar¬ quer qu’on l’observe généralement au contact iln terrain de transi¬ tion, et, de plus, à la séparation du granité syénitique et du terrain de transition : ce fait a d’ailleurs été constaté par la plupart îles géologues qui ont étudié les Vosges, et notamment par AIM. Thirria et Hogard (1). La coupe figure 2, ilc la vallée du Rahin, la coupe figure 3, de la vallée de l’Ognon, ainsi que la coupe ligure 1, par le sommet du Ballon, fout bien voir que la variété de porphyre bran B que j’ai décrite est groupée autour ilu m.assif granitique des Ballons, et qu’elle est interposée entre les deux roches G et T. — Ainsi, lorsqu’on part du centre du massif granitique, et lors- (I) Thirria, Statistique de ia Haate-Suâne, coupes, - - llogard , Carte, croquis et cnapes géolfigit/aes des f'osges, p\. HW , fig. 1. — Dans sa Description géologique da Bas-Rhin, M. Daubrée insiste aussi d’une manière spéciale sur la présence de porphyres à la séparation du granité syénitique du Champ-du-Feu et du terrain de fansition (page 32). SÉANCE DU 21 JUIN 1852. Ixli s celles dont la structure cristalline est le plus dévclojipéc; de plus, a mesure qu on s’éloigne des points culminants du massif ou des (f ) .Annales des mines, 4' série, t. XII, p. 303. !<éan<;k du 21 JUIN 1852. Ul'l sommets des ellipsif granitique des Ballons. En ellet, remarquons d’abord que ces roches sont toutes essen¬ tiellement lormées des mêmes substances minérales, qui sont : la silice, 1 alumine, l’oxyde tle fer, la chaux, la magnésie, la soude, la potasse. Les densités de ces substances sont d’ailleurs données par le tableau suivant (2) : Silice . . 2 6o . i.’üs oOutle, - « , , ^ I V Chaux . . . jx Mugnéiie . ’ ’ ^ 5’^^ A'""''"» . ! 4, Tu Oxyde de fer . (1) Annales , tes mines, iegér., t. XIII, p. 265. (2^ Bulletin de la Société gcologisiuc de h' tance, 2' sér., t. IV, p. 1380. SÉANCE Dll 21 JUIN 1852. /iVÔ Quelle (jue soit l’orif’ine du granité, il est certain ijue les sub¬ stances minérales qui le composent étaient à l’état fluide au mo¬ ment où il a cristallisé; c’est surtout ce qui a eu lieu pour le quartz, car il s’est moule très exactement sur tous les minéraux du granité; par conséquent, il pouvait se déplacer très facilement dans la roche, et il était à un état de fluidité parfaite. 11 est donc facile de eompreiulre que la pesanteur tendait à faire remonter les substances minérales les plus légères, telles que la silice, lu potasse et la soude, taudis (pi’elle tendait, au con¬ traire, à faire descendre les substances les ))lus lourdes, telles que l’oxyde de fer, l’alumine, la chaux, la magnésie. Les forces moléculaires qui formaient les minéraux du granité gênaient sans aucun doute l’actiou de la pesanteur ; mais comme la structure du granité est très développée, on doit croire que sa cristallisation s’est opérée avec lenteur; par conséquent, les sub¬ stances minérales qui composaient la pâte du granité sont restées pendant longtemps à l’état fluide, et elles ne pouvaient être sous¬ traites entièrement à l’action de la pesanteur, comme cela aurait eu lieu si la cristallisation avait été immédiate. On conçoit, d'après cela, que la silice et les alcalis se soient élevés à traveis la masse granitique ; l’analyse nous a montré, en effet, que le granitc sycnitique qui se trouve au sommet des llallons ou vers leur centre est plus riche en silice et en alcalis que les roches qui l’entourent ; de plus, il contient beaucoup de quartz et d’orthose. On conçoit également que raluminc, l’oxyde de fer, la magné¬ sie et la chaux se soient au contraire coueentrés dans les roches flui forment la base du massif granitique; l’analyse a montré, en effet , que la sycn 'Ue et surtout la dioritc sont notablement plus ficlies en alumine, en oxyde de fer et en chaux que le granité syèni- tique (1). On ])eut même penser que la tendance des substances •iiinérales les plus légères à s’élever a contribué, indépendamment tle toute autre cause d’éruption , à donner au massif de granité syénitique le relief qui le caractérise. Il résulte donc de ce qui précède que les variations de la roche granitique qui forme les Ballons d’Alsace et de Comté peuvent !> expliquer par l’action que la pesanteur a exercée sur cette roche pendant qu’elle était à l’état fluide. borsque la roche granitique des Ballons a une structure cris- mémo volume, p. 466, ot Annales des mines, 4' sér., t. XVI , p. 323, Diorite du Pont-Jean. hlh SÉANCE nu 21 JUIN 1852. talline peu développée, coiiiine cela a lieu pour la variété désijiiiée sous le nom Ae porphyre brun, on comprend que la pesanteur n’a pas pu opérer un départ entre les substances minérales qui la com¬ posent; c’est ce qui expli(|ue, par exemple , pourquoi le porphyre brun, qui contient toujours beaucoup de pâte, a une densité qui ne croît pas d’une manière continue à mesure qu’on s’éloigne du centre du massif : cela tient sans doute à ce f|ue ce porphyre n’a pas été amené à un état de fluidité suflisaiit. On comprend d’ail¬ leurs que , par cela même que la structure cristalline du porphyre brun est peu dévelojtpée, sa densité doit, toutes choses égales, être plus faible, car lorsqu un silicate cristallise, sa densité augmente toujours. On peut donc se rendre compte de l’exception présentée par le porphyre brun. — Il faut reconnaître du reste qu’il est très diflicile d’expliquer le passage successif des roches granitiques aux roches avec les- ijuellcs elles se trouvent en contact. Ainsi, le passage du granité syénitique à la tiiorite peut se com¬ prendre par la disparition du quartz, de l’orthose et du mica; mais le passage du granité sycnitique au porphyre brun qui s’en¬ gage d’une manière inextricable dans le schiste de transition est déjà beaucoup plus extraordinaire. L’étude du granité du Cornwall et du porphyre (Elvan ) qui lui est associé a conduit Sir H. de La Ifêche à considérer le por- pbyie comme une dégradation du granité; il me paraît très vrai¬ semblable qu’on doit considérer de même la variété de porphyre brun que je viens île décrire comme une dégradation du granité syenitique : ilans cette hypothèse, ce porphyre serait contemporain du granité syénitique , duquel il différerait seulement en ce qu’il serait généralement moins riche en silice et en alcalis, et en ce que sa structure cristalline serait beaucoup moins développée. Une autre hypothèse, en réalité peu ditférenlede la précédente, consisterait à admettre que le porphyre biun résulte d’une action métamorphique et réciproque du granité xyénitique sur le terrain de transition : il faut observer, en effet, que les minéraux du granité syénitique et notamment l’ortliosc , se sont développés jusque dans le terrain de transition; île plus , comme je l'ai déjà fait remarquer, le porphyre brun se trouve vers les limites du massif de granité syénitique , et , en outre , il est inteiposé entre ce dernier et entre le schiste de transition. Quelle que soit d’ailleurs l’hypothèse faite sur l’origine tluy^or- phyrc brun, et lors même qu’on supposerait qu’il a été injecté anté¬ rieurement dans le terrain de transition, il faut nécessairement SÉANCE DU 21 JUIN 1852. Ü75 ailiiiettic qu’il a été niodilié postéiieureiiient, et qu’il a cristallisé (le nouveau lors de l’éruptiou du granité syénitique. — Dans les roches granitiques, on observe assez souvent des faits qui , au premier abord , semblent ne pouvoir se concilier avec les Variations qui viennent d’étre signalées. Ainsi , deux roches qui passent insensiblement l’une à l’autre sur certains points, peuvent cependant être nettement séparées sur d’autres points. Dour citer des exemples, je ferai remarquer que dans les Vosges le granité a un mica qui contient quelquefois de l’amphi¬ bole et qui, minéralogiquement, ne diffère pour ainsi dire pas du granité syénitique des Ballons, a quelquefois granitifié le terrain de transition auquel il passe insensiblement ; c'est ce qu’on observe par exemple au llotabac et surtout autour du Ballon de Gueb- willer, notamment sur son flanc nord : cependant sur un grand nombre de points, ce même granité est très nettement séparé du sebiste de transition qui n’a aucunement été métamorphosé à son contact; c est ce qui a lieu par exemple au SchlilFels, dans le val de Saint-Amarin (1). Dans la Saxe, J\IM. Naumann et Cotta (2) ont constaté de même, que le granité syénitique de la rive gauche de l’Elbe tra¬ verse le sebiste argileux ( thonschiefl'er) sur plusieurs points, bien que sur d'autres points il se fonde avec lui. Ou peut SC rendre compte de ces anomalies apparentes, en ob¬ servant que le phénomène érujitif qui a donné naissance au gra¬ nité est un phénomène très complexe; on conçoit donc que le gra¬ nité provenant du centre d’un massif a pu être injecté dans les Assures qui se formaient au milieu tles schistes qui l’entouraient, qu’il n’a cependant aucunement métamorphosé ces schistes parce qu’il était déjà solidifié , tandis qu’il passe d’une manière insensible aux schistes qui se trouvaient en contact avec lui au moment même de sa cristallisation et lorsqu’il était encore Huide. Oénéralement , lorsqu’une roche granitique est en contact avec d autres roches , tantôt elle passe d’une manière insensible à ces loches, et tantôt elle en est séparée d’une manière très nette ; dans O premier cas , elle est encore entourée par les roches au milieu , universelle de Genève. Archives des sc. ijIiys., <848 (E.Collomb), t. VIII, p. 2S7. ' ^ ’ (2) Naumann et Cotta, Geognostische Beschreibung des Koeni"- reuhes bachscn , t. V, p. i 38. “ SÈAiNce DU 21 JUIN 1852. /|76 desquelles elle a cristallisé, tandis que, dans le second cas, il peut n’en être pas de même. Comme le granité ifênitir/ue des Dallons passe aux roches avec- lesquelles il se trouve en contact, on doit admettre qu’il est encore entouré par les roches au milieu desquelles il a cristallisé, et par conséquent, bien que postérieurement il ait pu être pénétré près de sa circonférence par des roches éruptives, il sc présente au géo¬ logue, à peu près tel qu’il était à l’époque de son éruption et de sa cristallisation cpii ont été simultanées. Plus que tout autre massif granitique, le granité syénitique des Dallons offre donc des circonstances favorables pour l’étude des réactions qu’une roche granitique a exercées sur les roches au contact desquelles elle a cristallisé. Résume. — Si nous laissons maintenant de côté les considérations théoriques par lesquelles nous avons cherché à cx])liquer les ano¬ malies que présente le granité syiuiitii/He des Ballons , les faits ob¬ servés peuvent se résumer de la manière suivante : Le granité syénitique des Ballons s’élève en massifs qu’on désigne sous le nom de Dallons d’Alsace et de Comté, et qui ont à peu près la forme de denii-elli])Soïdes. Ce granité syénitique est encore entouré par les roches au mi¬ lieu desquelles il a cristallisé, et le centre de chaque massif est à la fois un centre de figure et un centre de cristallisation ; il est même vraisemblable qu’il est eu outre un centre déruptlon. Vers le centre et vers le sommet de chaque massif, la struc¬ ture cristalline de la roche est le ]>lns dévclo|)pée; la roche consiste en un granité syénitique dont la composition est assez constante et dont la teneur en silice est de 70 pour 100. Vers la partie moyenne du massif, la structure cristalline de la roche est moins développée, et de plus elle se dégrade d’une manière insensible à mesure qu’on s’éloigne du centre; dans des échantil¬ lons qui contiennent encore tous les minéraux du granité syéni— tique, mais ([ui sont cependant très pauvres en quartz, la teneur en silice peut déjà diminuer de 10 pour 100. Vers les limites du massil, les caractères minéralogiques de la roche s altèrent complètement, en sorte qu’elle passe tantôt à des diorites, et tantôt à des schistes de Iransition ; dans certains cas sa teneur en silice peut alors diminuer de 20 pour 100. Si l’on compare les densités de la roche, ou trouve qu’elles augmentent à mesure qu’on s'éloigne du centre de chaque massif. Les variations que présentent la teneur en silice et la densité de SÉANCK DU 21 juix 1852. 477 l'oclie p,raiiitiqiie iniliquent qu’au luoincnt de sa n istallisatioii il s est opéré im départ entre les sultslanccs qui la coiuposent; la silice ainsi que les alcalis se sont concentrés vers le sommet du massif, et comme ces substances sont les plus légères, il est pro¬ bable que cela tient à l’action de la pesanteur. Autres cjcemples. 11 serait facile de eiter d’autres exemples analogues à ceux qui viennent de nous être fournis par la protoginc et par le granité ■‘‘yénitiqne des Ballons; je me contenterai d’en mentionner quel¬ ques uns. Dans la Saxe , MM. Naumaun et Cotta ont observé au nord d Osebatz le passage du schiste argileux à un niicacliiste riche en andalousite; dans les environs de Scbwartzenberg, ils ont constaté fie plus (pie le micaschiste présente un passage insensible à un gneiss, dans lequel s’isolent d’abord, sous forme de nodules, quelques cristaux d’orthose , et qui devient ensuite très riche en feldspath-orthose (1). Le massif gneissique sur lequel se trouve Freyberg est égale¬ ment entouré par une zone de micaschiste (glimmcrschiellèr) , qui passe insensiblement au schiste argileux; seulement on ne voit pas cette zone dans la partie sud du massif, parce qu’elle est recouverte par des terrains plus récents. Le massif de granité firenu (gramdit), au centre duquel se trouve Mittweida, piésente d’ailleurs les mêmes passages. Dans le Tliui ingenvald , M. Credner (2) a constaté que le gra- nite grenu de Schwaze-Thales, ainsi que les granités de Sand, de Steinberg et de Ilohenrod, p.asscnt successivement à un gra- mte veiné, à un gneiss, à un porphyre schistoide, et enfin, plus |oiD, à un schiste argileux grisâtre; dans la direction de l’ouest il n est d’ailleurs pas possible de trouver sur le terrain une limite tranchée entre ces diverses roches ; mais sur certains points cepen- ' ‘tut le granité est nettement séparé du schiste argileux. Dans les Alpes, de nombreuses observations, et récemment celles re M. Siuder, ont montré que les flancs des principaux massifs gianuiques sont formés de scliistes cristallins, qui contiennent de oithose et qui passent souvent à la roche granitique d’une ma- (1) Naumann et Cotta, Geognnstischc Beschreibuns Koenigreichs t. II, p. i94_ ' ^ f. « (2) Nettes J (thrhuch von Leonhard , 1849, p. 11. 478 SÉANCE I)ü 21 JUIN 1852. nière insensible (1) : d’après plusieurs géologues, toutes le roclies granitiques des Alpes suisses proviendraient même du métamor- pbisme des roches stratifiées. La Carte géologique de la France, par IVIM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, fait bien voir que les prineipaux massifs granitiques sont entoures, près de leurs limites, par du gneiss, des micaschistes et des stéaschistes , c’est-à-dire par des roches dont la teneur en silice est très notablement moindre que celle des granités : ainsi, par exemple, autour du massif granitique du plateau central de la France, les roches gneissiques forment en quelque sorte une cein¬ ture dont les principaux points sont : Florac, Âlende, IVIarvejols, Kspalion, Tulle, Julliac, rile-Jourdain, Cluis et Lyon. Enfin, dans ses Etudes sur la géologie de la Norvcége, M. Keilhau a signalé, d’une manière toute spéciale, à l’attention des géologues les nombreuses métainoi-pboses que présentent les roches grani¬ tiques et en général les roches cristallines de la Norvége'(2). — - On conçoit d’ailleurs que les variations du granité dépen¬ dent nécessairement des roches au contact desquelles ce granité a cristallisé; dans les exemples qui viennent d’etre cités, ces roches élaieut surtout des schistes de transition qui ont une teneur en silice notablement inférieure à celle du granité ; il est donc facile de s’expliquer poui’quoi la teneur en silice va en diminuant à me¬ sure qu’on s’éloigne du centi-e du massif. Mais lorsqu’un massif graniti(|ue est entouré par un terrain de grès, sa teneur en silice va au contraire en augmentant : c’est ce qu’on observe par e.xeinple pour le granité à deux micas de Docelles : c’est ce qu’on observe également pour le granité de la Poirie, qui se trouve au contact du grès rouge ; car à mesure qu’on se rapproche de ce grès, les caractères de ce dernier granité so dégradent insensiblement; il se change d’abord en arkose, puis en un grès très quartzeux. Il en est de même pour les arkoses qui sont si fréquemment in¬ terposées entre le granité et entre les grès de différents âges. Le granité passe souvent d’une manière insensible à l’arkose, puis au grès ordinaire. Les métamoi-phismes très variés que le granité a fait subir aux roches qui se trouvent à son contact, ont déjà été décrits par plusieurs auteurs, et notamment pai- M. Ijyell (3). Il n’entre (1) Studer, Géologie de Sclaoeiz, voyez les coupes des paaes 175, 177,273,349,363. (2) Goea Norivegica, t. I. (3) Lyell, Éléments de géologie, p. 278 et suivantes. SÉANCK DU 21 JUIN 1852. /i79 aiicuueinent dans le cadre ([ne je me suis trae<^ de m’occuper ici de ces divers métamorphismes, je ferai seulement remarquer que le jjranite a quelquefois donné lieu à une silicification; toutefois, il im])orte d’observer qu’on a le plus souvent décrit comme une silicification ce qui était en réalité une feldspathisation. Jin outre, quand une silicification s’est produite au contact du {jranite, comme cela a lieu j par exemple, pour l’arkose, elle me paraît résulter de l’infiltration de sources minérales chargées de silice; par conséquent cette silicification doit être attribuée à un phénomène qui a bien pu accompagner l’éruption du granité ou lui être postérieur, mais qui était toutefois indéjiendant de sa cristal¬ lisation. Dans cette notice, je me suis borné à l’étude du métamor¬ phisme spécial , qui a pour cause immédiate la cristallisation du granité ; ce métamor[)hisme est celui qui a développé dans les roches au contact du granité les minéraux mêmes du granité, en sorte que, suivant l’expression consacrée déj;'i par M. Keilhau , il consiste en une ^ranitificatinn . G énêra listi ti on . J.,es exemples que je viens de citer suffisent pour montrer qu’on peut les considérations qui précèdent, et notamment celles qui ont été établies par l’analyse pour la protogine des Alpes et pour le granité syénitique des llallons. On voit, en effet, que le ff-anlte a exercé, plus que toute autre 'oehe éruptive, un métamorphisme sur les roches au contact des- qiudles il a cristallisé. Ce métamorphisme est très complexe et il est bien difficile de l’expliquer , mais de nombreux exemples ne permettent pas de le révoquer en doute ; il a développé les niiné- '■aux mêmes du granité, eu sorte que les roches qui entourent le S^onite ont en quelque sorte subi une granitification. Or, loi-sqn’on étudie un massil de granité se trouvant encore au ‘Contact des roches qu’il a granitifiées, on reconnaît que généralc- iftent le sommet de ce massif est à la fois un centre de figure et un centre de cristallisation ; il est même vraisemblable qu’il est aussi le centre d’une sorte d’éruption. Oe plus, en allant du centre du massif vers la circonférence, on constate que [a roche granitique présente des variations dans sa densité ainsi que dans sa composition minéralogique et dans sa composition chimique. En effet, sa structure cristalline est le plus développée vers le sÉA^(;K «U 21 JUIN 1852. 480 «’iitre du massif; elle se dégrade iiisonsililemenl, suivant des zones concenü'ii[UCS, et quelquefois elle disparaît à la eireon- férence. A un granité bien cristallisé succède un porphyre contenant les mêmes minéraux , et à ce porphyre succède souvent une roche pétrosiliceuse. L’orthose est ordinairement, parmi les minéraux du graniic , celui qui se trouve le plus loin dn centre. Le passage du granité aux roches qui l’entourent a lieu par des changements insensibles ; ces roches, bien que très différentes par leur composition minéralogique et chimique ainsi que par leur densité, ont donc cristallisé en même temps que le granité, et, de plus, elles peuvent lui être contemporaines. — L’analyse m’a montré que tant qu’un granité conserve le même caractère minéralogique, sa composition chimique est assez constante; ainsi, sa teneur en silice varie seulement de quelques centièmes; mais il n’en est plus de même lorsqu’il se dégrade. Lorsqu’un granité a cristallisé au contact d’un schiste argileux , sa teneur en silice et en alcalis va en diminuant à mesure qu’on s’éloigne du centre du massif pour se rapprocher de sa circonfé¬ rence. Sa teneur en silice diminue au moins de 10 pour 100 dans les échantillons qui ont encore tous les caractères du granité , et en môme temps sa densité augmente. Près de la circonférence, sa teneur en silice peut diminuer de 20 pour 100. Sur certains points il y a passage entre le granité et le schiste (1), liien que sur d’autres points la séparation de ces deux roches soit au contraire très nette. Lorsqu’un granité a cristallisé au contact d’un grès, sa teneur en silice va ordinairement en augmentant; dans certains cas ce - pendant il s’est développé à sa circonlérence du mica ainsi que du talc, qui tendent à diminuer cette teneur en silice. v Généralement, la teneur en silice du granité va en diminuant ou en augmentant suivant qu’elle est elle-même plus grande ou plus petite que la teneur en silice de la roche au contact de laquelle il a cristallisé. Dans tous les cas cependant, lorsque le granité était à l’état ffuide, les substances minérales les plus légères parmi celles qui entrent dans sa composition, c’est-à-dire la silice et les alcalis, ont (1) M. Bischof admet également la transformation du schiste en gra¬ nité. [Lehrbiicli, t. II, 2* part., p. 346.) SÉANCE DU 21 JUIN 1852. Uté concentrées par l’action ilo la élevées de cliacpie massif. 481 pesanteur vers les parties les plus Il est d’adleurs facile de retrouver dans la série des roches <^ruptwes des variations analogues à celles qu’on observe dans la i cnsite ainsi que dans la composition minéialogiqnc et chimique t es roches granitiques ; on est alors conduit à des résultats qui ont leja etc signales par divers géologues (1). lin ellét, prenons iiarmi les roches en, inice.s trois types nrin- cipaux, savoir : granité, le poiphyrc, le basalte, et comparons *eui densite amsi que leur composition cliimique rl/o est 2,05; la densite du porphyre, si l’on choisit pour type le por¬ phyre rouge antique, est environ de 2,75 ; la densité du basalte St a peu près de 3,0ü. —Par conséquent la densité de ces roches fraptices est d autant plus grande qu’elles sont moins anciennes La densite a bien été modifiée par diverses circonstances acces- oaes, telles que la formation des minéraux constituants de ces loclies, qui ne sont pas les mêmes dans eliacune d’elles et le dé veloppement plus on moins grand de leur structure cristalline- mais, quoi qu’il en soit, lorsqu’on considère renscmhle des ioc/im •-■raptwes, on recoimait qu’il y a une relation entre leur densité et entre leur Jge, et que leur densité est généralement d’autant plus C'ande qu elles sont moins anciennes. Leur fusibilité auPineute en outre avec leur densité (2). Comparons maintenant leur composition chimique; il est facile de voir par les analyses de ces roches que la teneur en silice et en alcalis est la plus grande dans le granité et la plus petite dans le basalte; au contraire, leur teneur en alumine, en oxyde de fer en «imx, en magnésie, est la plus petite dans le granité et la plus 8^’ancle clans le basalte, * Il résulte donc de ce qui précède que les roches qui se sont soli- les'r*- *• sont les moins denses, moins lusiblfs, les plus riches en silice et en alcalis. lem.rr“' s’^pliqHcr facilement, quelle que soit d’ail- J origine des difïérentes roches érnptices, car lorsque les voleaniptes. n octobre 1850;iîjobl;r/ ; ’ (2) Bulletin de la l" géologie, partie. P 433Q géologique de France ^ 2*sér., t. IV Soc. géol., 2* série , tome IX. 31 SÉANCE EU 21 JUIN 1852. Û82 substances minérales qui composent ces roclics étaient à l’état fluide, on conçoit que la pesanteur tendait à faire descendre les substances les plus lourdes, telles que l’oxyde de fer, l’alumine, la chaux, la magnésie ; au contraire, la pesanteur tendait à faire re¬ monter les substances les plus légères, telles que la silice et les alcalis : la silice et les alcalis devaient donc se concentrer, surtout à la surface du globe, dans les rocbcs qui se sont solidifiées les premières, taudis que l’oxyde de fer, l’alumine, la chaux, la magnésie, se concentraient, au contraire, au-dessous de la surface et dans les roches restées fluides ; par conséquent la diflércnce que les roches éruptives présentent dans leur composition chimique peut s’expliquer par l’action de la pesanteur. Les autres diftérenccs que les roches éruptives présentent, soit dans leur densité, soit dans leur fusibilité, soit dans leur compo¬ sition minéralogique, sont d’ailleurs toutes fonctions des diflé- reuces qu’elles présentent dans leur composition chimique ; par conséquent elles ont aussi pour cause première, sinon pour cause unique, l’action de la pesanteur qui s’est nécessairement exercée à toutes les époques géologiques. M. le Secrétaire donne lecture du mémoire suivant : Recherches sur l'histoire et les conditions de gisement des mines d'or dans le nord de l’Espagne, par M. Adrien Paillette , ingénieur civil. INTRODUCTION. Les études qui vont suivre sont le fruit de longues recliercbes et de voyages non moins pénibles, auxquels ont pris part l’inspec¬ teur général don Gtiillermo Schatz et l’ingénieur Emile Jiezard ; c’est au premier qu’on doit le tracé de deux cartes faisant connaîtia: la position des anciens lavoirs romains dans la Galice et dans les Asturies; on doit au second une grande partie des essais. — I.e travail actuel est donc une sorte d’accumnlaliou d’elf'orts dirigés sur une question qui, mal étudiée, aurait ])U amener C|uelqucs-unes de ces déceptions si nombreuses aujourd’hui en Californie. L’ensemble sera divisé en deux chapitres principaux : le pre¬ mier traitera de l’iiistorique îles mines d’or, de leur exploitation et de leur travail dans 1 antiquité ; le second tloiincra la descrijition des gisements d’or les plus connus dans le nord de l’Espagne, et principalement dans les Asturies. SÉANCE I)U 21 JUIN 1852. m § l"". - PARTIE HISTORIQUE. A. Minerais, La fièvre aiuifèi'c («7«;7 sacra famés) est l’une des plus anciennes maladies du globe. Les livres saints nous en parlent clairement, et le veau d’or des Hébreux nous prouve qu’au temps de 3Ioïse on avait déjà exploité ce métal en cpiaïUité considérable. 11 est donc fort jnobable que la plus grande partie de cet or provenait do la haute Egypte, où existaient des exploitations sur lesquelles Diodore nous fournit îles détails très circonstanciés (1) qu’on trouve également pinson moins développés dans Hérodote (2). Cependant, d’après le même Diodore, cl aussi d’après Agatbarcbides, les mines de¬ vaient se trouver non loin de l’Élbiopie et même de l’Arabie, où (3) il existait et où il existe peut-être encore d’immenses excavations; or, si d après Agatbarcbides [iyp-xclot ces exploitations Otaient très anciennes et remontaient au.\ premiers rois d’Égypte, voire même a Osiris et à l’histoire de la Théba'ide, comme l’assure Artémidorc d Lphèse, on n a donc pas tort de dire que la maladie de 1 or remonte presque a la création du monde ou au moins aux temps antéhistoriques. Les exploitations doivent avoir eu pour l’époque un temps con¬ sidérable d’élaboration, puisque Pline le naturaliste, XXXI II, dit : « 1 alentum egyptium pnmlo LXXX capere Varro .ait. » 1 ont cela nous est confirmé par les passages des textes les plus anciens, depuis Homère jusqu’au jioéte Jjucain. Ainsi, ne faisons pas de l’histoire trop ancienne, car alors il fau¬ drait relire un auteur qui aurait plus de mérite que nous et dont inalheurcuscment les ouvrages sont fort rares (ù). Si l’or fut aussi recherché à une époque de civilisation que nous avons la mauvaise habitude de consiilérer comme peu avancée, d est évident que les Phéniciens et les Carthaginois, leurs (ils, plus * (*) (;') Diodore de Sicile, I, traduction du docteur Hœfer, S^ia fth u- puis Tfjv ooüiv SV o~î 0 jfjiuvo;, etc. (*) Hérodote, H. [il Hl, ritroi ÈïTtv sym UETaXJ.airaJ.Xct , etc. I } t-anophiiius. — D’après lui, Dcba, en Arabie, signifie or, et n a cxplouô près de cette ville, dès les temps les plus reculés, le me a qui nous occupe. — Les citations de Bochart sont très nom¬ breuses et prouvent une grande érudition. oa est un nom très commun sur la côte cantabrique. SÉAKCE I)U 21 JUIN 1852. 484 alteiUifs, plus soigneux de leurs intérêts et meilleurs navigateurs, ne perdirent aucune des occasions de s’en procurer. Ils se sont donc empares de tout ce qu’ils ont trouvé en Espagne, leur Amérique d’alors, et nous ne pouvons en douter lorsque nous lisons les re¬ lations de Posidonius, qui, familier de Scipion Émilicn, avait na¬ vigué autour de notre Péninsule. Diodore, Strabon, Pliylarque, Cornélius Népos , n’en disent pas moins. Homère lui-même y fait allusion , puisque Strabon dit qu’avant l’àge du père des poètes, ribérie était féconde en métaux précieux et qu’il imagina pour ce pays sa fiction des Cli.amps-Elysées. Aristote etTbéopliraste, son élève, ne restent pas en retard pour nous vanter les ricbesscs de l’Espagne, et il y a même des auteurs qui assurent que ce nom Espagne provient d’un nom phénicien, qui signifie pays des mineurs. Le savant docteur Ifœfer n’est même pas éloigné de partager cette opinion, car, mieux qu’un autre, il connaît le langage allé¬ gorique des Orientaux. Quant à mes convictions, elles sont toutes en faveur de ces récits, et j’ai acquis celle profonde que grande p.artie des ricbesscs pre¬ mières, de la Sicile, par exemple, station phénicienne, provinrent du commerce des métaux avec l'Espagne. La puissance d’Amilcar Barca et de son fils Annibal, qui, d’après mes calculs, est arrivé, par scs excursions intérieures, bien près de la province de Ponferrada , lorsqu’il s’exerçait au rude métier de la guerre, n eut pas d autre origine cpie leur situation aussi pro¬ fondément politique que militaire sur le territoire espagnol. Au temps de Pline , les masses d’or natif se nommaient par le peuple qui habitait la Péninsule, Patacras et Pctlncrnnns ; par les Romains, Glvbns ; par les Grecs, irXoexaî, de même que les lamelles d or avaient pour noms IhiUiix ol B/illucn Strabon, en parlant du rio Duero (livre 111], dit: qu’il roule des fragments d’or T(ju );p'j(7gü Trltrarov) , et que l’or n’est pas seulement exploité par galeries, mais aussi roulé par les rivières et des torrents (xceraçiEpoust «ît 0! iTOTapot xai xsip^/ppoi rn-j ôppov, etc.). Le même enseigne encore qu’on trouvait de l’airain et du cuivre au-dessus de Kuriva;, mieux dit aux environs de Cadix. Mais j’ai lieu de croire que ce pays , d’où , d’après les livres d'Ézécliiel , on exportait pour Tyr beaucoup de métaux de toutes sortes, était une station, un emporium des navigateurs, qui, alors comme aujour- (I) Ce mot Balliica est encore astnrien, il .signifie petite balle. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. ^85 cl Lui, y aUenclaieut les inoineuts les plus favorables pour passer le détroit. ^ ‘ L or pouvait y arriver alors, et pins tard, de mille points diffé¬ rents, aussi Ijien de Cordoue, ainsi que le chante Italiens : a Nec docus auriferæ cessabit Corduba terræ » comme d’un aulre point plus rapproché de Malaga, comme des alentours de Grenade , près duquel on fixe , sans s’entendre les villes et montagnes que les Anciens plaçaient non loin des sources du Guadalqnivir (jadis Tartessus) et sur la rive gauche de ce fleuve. Cet or, nus en entrepôt, pouvait provenir aussi d’autres colonies fondées eu Espagpe, delà Galicie, où Silius Italiens nous raconte fjuc les leniiues étaient avides de s^en parer, a Caliaico vestes dîstinctas matribus auro, » des Asturies, sur lesquelles il s’explique davantage : . Hic orane metallum , » Jilectn gemino pallent de semine venx, )) Atque alras chalibis fœtus humus horrida nutrit, » Sed scelerum causas operit Deus. — Astur avarus » Visceribus lacerœ telluris mergitur imis, » Et redit infelix effosso non color auro; » HuiccertaiJt Pactole tibi, Duriusque Tagusquo » Quique super grasios luceiites volvit arenas » Inferni populi referens oblivia lethes » et sur lesquelles, avant lui , Lucaiii, Espagnol comme lui, nous avait cent les vers suivants: ® • • . . Puteusque cavali » Mentis ad inrigui premitur fastigia campi » Non se fam penitus tam longe luce relicla » Merserit Asturii scrutator pallidus auri. » Bilhil!sî’°''''*'* centraux, comme de « Auro Bilbilis et superba ferro. » , . 1 nous, levenant a ce qui frappe le plus dans tous ces récits de 1 antiquité, y compris celui de Claudieii : « . » Callaicis fodens rimatur Quidquid tellure relusa collibus Astur, etc..., » /48O SÉANCIS DU 21 JUIN 1852. et le passage de Pline, XXXIII, h : « Auri vicena inillia pondo ad » liuiic inoduin annis singulis Astiiriaiu atqiie Gallæciam et Lusi- » taniam , præstare quidam tradideriut : ita ut pluriiniiui Astiuia >> gigiiat.neqiie in alla parte tcrrarum tôt sa’culis liæc fertilitas ». Nous conclurons avec la plus grande facilité : 1° Que, dans les temps extrêmement reculés, on a exploité do l’or en Espagne, Andalousie, Asturies, Galice, et en Portugal ( Uiodore, Strabon, Pline, etc. ); 2“ Que cet or provenait de fdous véritables ou d’or en roebe, comme aussi des rivières qui, en ce tenips-là, portaient le nom de Tage et de Duero (Silius Italiens, Pline, etc.); 3® Que les mines eu roche étaient à la limite de la Galice et des Asturies, et donnaient lieu bien souvent à des rixes entre les mi¬ neurs des deux provinces (Claudicn); Zi” Que dans les mines en roebe, les Anciens avaient un système par puits, galeries d’écoulement, etc. (Lucain); 5® Que, du temps de Pline, ces trois provinces eu fournissaient encore 20,000 livres par année, mais que la plus grande partie provenait des Asturies, auxquelles, sous ce rapport, aucun pays du globe ne pouvait être assimilé. Tout cela semble reproduire à 1,800 ans en arrière l’iiistoire do nos jours sur les ricbcsscs de la Californie. S’il est difficile de se procurer des ilocuments plus positifs de ce qu’on a fait avant et durant la période romaine, on ne les trouve pas aussi clairs pendant l’occupation arabe. U y a plus : je crois, au contraire, que sauf quelques rares lavages dans le IVlidi et peut- être dans la Castille (Vierzo), les 3Iaures ne se sont guère avancés vers le Nord comme exploitants de mines. Us devaient craindre les incursions des derniers descendants de la race gothique réfu¬ giés derrière les Pyrénées Cantabricjues. B. Manierc d'etri;, c.vjjtoitaCion et tniitcrnciit des minerais. iJès la plus haute antiquité, on avait sur la formation des filons une idée qui s’est perpétuée presque jusqu’à nos jours dans les campagnes ou parmi les gens ignorants. Agatbarchides, en parlant de la manière d’être de l’or dans le sein de la terre, dit : •• Ilapa- Tafs Ttüv otv^fuv pt’^eaç, » c’est-à-dire qu’il trace comme les l'acines d’un arbre. l’héophrastc et Denis émettent en d’autres termes une opinion identique. De cette idée, la conséquence consacrée, dans le droit romain, SÉANCE ÜU 21 JUIN 1852. /!87 que les veines minérales se reproduisaient, etc., etc. L’immortel Alonzo Barba le croyait aussi, et il n’y a pas jusqu’à certains praticiens d’Amérique qui ne disent que les sables ou montones délaissés cr'uvi orn. La force de ces premières opinions sur la ressemblance que doit posséder un gîte minéral avec un arbre est telle pour cer¬ taines provinces des Alpes et des Pyrénées, qu’il n'est pas rare d’entendre les mineurs parler de leurs reelierehes en disant : « Nous ne sommes qu’aux brandies, aux rameaux, et nous cber- clions le tronc. » Pline, XXXI II, ft, dit que l’or et l’argent se trouvaient dans les montagnes d’Espagne: Qui midi , sterilesqiut et in rjuihin- ni/iil aliud gignutur, huic bono coguntur fertile esse. Strabon, III, n’est pas moins explicite pour certaines mines des environs du Tage et de la Celtibéric ; mais il ajoute bientôt que 1 or n’est pas seulement exploité par des excavations ; qu’on le rencontre aussi dans le lit des rivières mélangé dans les sables, et des torrents (1). Quant à l’exploitation et aux peines qu’elle donnait, il faut lire la traduction de Diodore, par le ilocteur Hœfer, pour voir com¬ ment on abattait le minerai , le conduisait au jour ; comment aussi on le broyait, le lavait et le fondait. Le produit des mines en roebe était-il bien considérable? C’est peu croyable pour certaines d’entre elles, car LIéraclite disait: yjfjeo-i yàp oi St^riiuvot y^in iroW.riv Sfûîvouïi xoii tùpiVxouaiv oXQou. <1 Ceux qui cbcrcbcnt de l’or extraient beaucoup de terres et rencontrent peu de métal. » .Te disais, il y a un instant, que Diodore avait parfaitement dé¬ crit l’abattage, l’extraction, le broyage au mortier, à la meule, et le lavage sur des tables, des minerais d’or. L’ex|)loitation est encore mieux décrite, si c’est possible, par l'linc. Ainsi, dans le XXXIII" livre, il p.irle positivement d’or en filons réguliers, attaqués et suivis par puits et galeries [Puteorum ■lerohihug effoditur [mmnu]) ; il parle aussi des boi,sagcs qu’on em¬ ployait dans ces travaux {Telia.'! ligneis coiurnnis sucpenditur). ^ or de ces exploitations se nommait canalinium en raison de sa mamère d’être dans le sein de la terre, et surtout de celle d’exploi¬ tation {vdgmitur sic venaram canules per latera puteorum et hue et illicc mile noniine ini'cnlo). Voici donc une véritable exploitation par puits et galeries, avec (1) () Si où fiEraXXcùtTûu, etc ... /|88 SÉANCE DU 21 JUIN 1852, veines suivies en directions j et selon les Ctiprices ou la richesse du gîte. Mais pour l’or disséminé dans les terrains où il était difficile à reconnaître, nec sciera esse cinn foderc, ou dans des veinules ranii- liées, Pline dit positivement qu’on abattait des pans de montagnes, raina nwntiam, ou, dans le langage du pays, arruga. Notre auteur tiaitait ces opeiations de gigantesques, opéra viccrit gigantuin. Sa description est une parfaite image de ce qui a pu être réalise pour une exploitation de grandes masses. On entamait les parties à abattre par-dessous et sur les côtés, au moyen de grandes ouver¬ tures ou tranchées, cuniculis per magna spatia actis, tout en ayant soin de laisser ou de réserver des piliers pour soutenir les masses attaquées, religuntur Jorttices crebris rnontibus sustinendis, et lors¬ qu’on rencontrait des roches trop dures (quartz, quartzites,... etc.), on employait le leu et la pointerole, igné et aecco rampunt (1) ; souvent aussi on brisait ces roches à force de bras et sous l’action des maiteaux, Plies étaient probablement plus riches que les autres ; car les ouv’riei's se les passaient de main en main jusqu’à la sortie de la mine. Malgré tout, lorsque ce genre de travail pré¬ sentait trop de dillicultés par suite de la prolongation d’une veine ou d’un espace trop durs, les mineurs savaient fort bien contourner 1 endroit, si Inngior videtur silex , latus seguitur fossa seguitcpie. Ce silex ou quartzite n’était pourtant pas ce qui efl'rayait le plus les mineurs. Pline parle d’une argile blanche endurcie (probablement por¬ phyre ou grauvvacke), qui résistait davantage que les roches les plus dures, et contre laquelle on n’avait d’autres moyens que la patience, le coin et le marteau. Tout ceci me paraît parfaitement clair. La première opération du mineur consistait à isoler des masses tout en réservant quel¬ ques piliers ou en laissant du boisage pour les supporter. Une fois bien en ordre, on procédait au dépilage, comme ou dirait au- jourdhui; on provoquait un éboulement, ccrvices fornicum ab idtimo cœdant. Voilà comment les Romains se procuraient annuellement 20,000 livres d’or des provinces du nord de l’Espagne. En vérité, lorsqu’on y songe, on est émerveillé de tous ces dé¬ tails de travaux gigantesques, et on ne peut les comprendre que (1) Il y a plus de dix ans que j ai défini ce mot aceto, qui a pu être écrit originairement acato. — Aceto, signifiait anciennement pointe¬ role , objet piquant. SÉANCE DU ‘il JUIN 1852. /i89 par la relation énorme qui existait à cette époque entre la valeur de l’or et celle delà inain-d œuvre. Cet or devait être ce qu’on nomme encore en Espagne oro mo- lUlo ou poudre d’or. Il est probable pourtant que dans d’autres circonstances que nous ne connaissons pas, on procédait au fondage avec du plomb. Ce fondage avec du plomb et des matières salines et quelque peu d étain, puis des matières végétales, n’était pas non plus ab¬ surde. Ce que Diodore dit de plus remarquable (III), c’est que c’était un art extrêmement ancien (Èpya^i'av Telle est aussi l’opinion d’Agatbarcides, d’Hippocrate et de Pline, qui ont répété la description du travail en y ajoutant quelques idées propres. Ce dernier auteur dit, XXIII, qu’on aidait la fusion avec des fondants salins , siliceux et sebisteux [schiston), et il donne des proportions qui aujourd’liui même seraient fort bonnes pour cer¬ tains minerais (I). 11 y a mieux, c’est que les Anciens se servaient de creusets de terre blauclic réfractaires [terra alba similis argittæ ncqiæ cnim aha fialnm, ignemque et ardentem materiam tolérai), et qu ou trouve en Asturie beaucoup de ces creusets. Outre ces détails de travail et de fusion, qui étaient encore plus perfectionnes pour le traitement de l’argent, puisque dans certains endroits (alors comme aujourd’hui), on employait des canaux de condensation pour les fumées des usines, il existait une méthode l^liis fine pour laver [i-nl (raviiîci; irXaTci'a;) sur des tables inclinées et un emploi des cribles, comme annonce Posidonius apud Strahoti, qui permettait d’arriver à des j^réparations mécaniques plus parfaites. Ilienjdus, je suis convaincu que les Anciens ont connu une amalgamation peut-être défectueuse, mais enfin le moyen de tra¬ vailler les métaux jirécieux à l’aide du mercure. bans remonter a Aristote et a 1 beopbraste , dont les paroles sont cependant as.scz claires , nous trouvons dans Pline que le mercure s unit a 1 or et le nettoie des matières étrangères: Argen- tuni virum aurum ad se trahit : Idco et optime ptirgat, cœteras ejas ‘^>^s expaens crehro jactatu fictilihas in vasis: ita,vitiis nbjectis, ut ipsum ah aura discedat. yhnwe dit aussi que le mercure s’unit (I) Aurum torretur et cum salis gemino pondéré, triplici miscos, ac rursus cum duabus salis proportionibus , et una lapidis , quem schiston vocant : ita vires tradidit rebus una creraatis in fictili vase, ipsum purura et incorruptum. - /|90 SÉANCE DU 21 JUIN 1852. aux laines d’or : Argentum vinun micas nuri cnriijjit in se et engit sccuni cnire. Avec les données précédentes, et sans vouloir faire de ce travail une discussion historique , il ne serait pas diflicile de conclure pour le chapitre qui nous occupe : 1° Que les Anciens ont exploité les sables aurifères et les veines inétalliqiies jiar des moyens à peu près analogues à ceux que nous employons encore après plusieurs milliers d’années; 2” Qu ils ont connu la purification des matières aurifères au moyen de bains plomheiix et do la coupellation ; 3* Enfin, qu’ils n’ignoraient pas l’usage et l’emploi du mercure pour la purification de l’or. Voyons maintenant ce qui nous reste des vestiges de tous ces travaux dans la partie occidentale des Asturies, là où ils sont le plus nombreux. § U. - TRAVAUX ANCIENS. - DESCRIPTION GÉOLOGIQUE ET TOPOGRAPHIQUE DES LOCALITÉS. Déterminé à vérifier une fois de plus les gîtes qui ont fourni de si grandes quantités de métal précieux, je n’ai pas voulu que mes impressions sur ces terrains restassent sans conlrovei'se. Ce qui va suivre sera, par conséquent, la relation fidèle des faits, de ce que chaque ingénieur peut voir. Les notes ont été ré', digées en dehors de toute idée préconçue, et seulement suivant un itinéraire indiqué d’avance, afin de faire passer le visiteur et le lecteur des points les plus riches aux points les plus pauvres. Ceci dit, passons à la description des gîtes. District de Salas. Ablanedn. — L’ancienne exploitation d’Ahlancda est située au pied d’une montagne de quarzitetrès élevée, à trois quarts de lieue au sud de Salas et non loin de Godam. Trois aqueducs bien con¬ struits, et percés dans ce même quartzite sur la plus grande partie de leur longueur, amenaient les eaux pour le lavage des minerais sur le lieu même de l’exploitation, La difTérence de niveau du premier au deuxième peut être de 20 mètres, et du deuxième au troisième, de 30 mètres. L’aqueduc inférieur, après un parcours de trois quarts de lieue, se terminait par un bassin [stagniim] re¬ vêtu de murs très bien construits et qui sont encore aujourd’hui SÉANCE DU 21 JUIN 1852. AOl Lien conserves. L’eau de ce icseivoir était conduite à run des points principaux de l’exploitation, appelé, dans le pays, Pozo ctllcrico ou tld Logo. Ce puits, de /|5 mètres de diamètre, est re¬ couvert, aujourd’liui , d’une couche épaisse de tourbe peu con¬ sistante, cachant le fond des travaux ou de ce réservoir [slagnuni). A coté du Pozo cfllvrico, à quehpies mètres de la maison Ortoza, existe une ancienne excavation nommée, dans le pays, Cncva de. los gcntilcs. Le temps et les matières qui se sont détachées de la voûte, ou bien celles qui ont été amenées du dehors, l’ont ])rcsque entièrement comblée. 11 est facile cependant d’y pénétrer jusqu’à 6 mètres de profondeur et de s’assurer qu’à cette distance par¬ taient, de côté et d’autre de la galerie principale, deux rameaux qui lui étaient perpendiculaires et dirigés suivant la direction du filon. Ces galeries sont exécutées dans une grauwackc à pâte jau¬ nâtre très teiulre, se désagrégeant facilement et contenant beau¬ coup d’hydrate de peroxyde de fer; elle est superposée au granité dont un piton isolé, de forme conique, s’élève tout près du Pozo cellrrico. Au pied do ce cône se trouve Godam, construit sur le calcaire dévonien, d’une couleur généralement grisâtre, traversé par des veinules blanches. Ciuir.i. — La mine de Caries est complètement éboulée : un seul point, qui servait pour la ventilation, en permet l’entrée jus¬ qu’à quelques mètres de ilistanee. 11 fait voir un filon de contact composé de pyrite cuivreuse acconqiagnée de iiyrite blanche di¬ rigée N.-E.-S.-O. , plongeant àO” au nord et gisant entre le granité et un diorite compacte (|ui atteint nue épaisseur assez grande. La roche est pénétrée de pyrite blanche. Cette mine, reprise pendant quelque temps par des Anglais, est aujourd’hui abandonnée. Navclgns. — L’ancienne exploitation de Navelgas est située à un quart de lieue au IN.-E. de ce village, sur le versant de la Uioutagne Entrejeito et le long erune colline qui n’est qu’une ra- •uitication de cette incnic montagne. Elle a un grand développe¬ ment. Son fond est un vrai labyrinthe formé par des blocs eal- eanes, laissant entre eux un espace plus ou moins large. Ils ont jusqu à 10 mètres de hauteur au-dessus du fond de la vallée et sont toujours placés suivant la direction des couches, qui est S.-E.-N.-O. ^ Ce calcaire, dépourvu de fossiles, est saccharoïde, et offre diverses nuances de couleur, depuis le blanc jusqu’au jaune terreux ; il est pénétré de noyaux de quartz {silex de Pline). Le plus blanc de 492 SÉANCB DU 21 JUIN 1852. ces calcaires est cx|.lüité dans le pays pour faire la diaux. La forme des blocs, leurs découpures tlaus tous les sens, ainsi que la pente de la vallée, plus rapide où aconuucneé l’exploitation, ne laissent aucun doute sur les immenses travaux qui se sont ellectués en ce point ni sur la nature du gîte. L’or est .léposé dans le quartzite superposé au calcaire, et le terrain, qui n’est que le prolongement de l’ancieniic exploitation, laisse découvrir aujourd’hui des pépites d’or bien remarquables. ^ Llles se rencontrent sur un chemin qui monte le long de la col¬ line dont j’ai déjà parlé, particulièrement sur 135 mètres d’étendue Cette colline ].eu élevée, contiguë à l’ancienne exploitation, est recouverte par des terres variant depuis le blanc jusqu’au jaune foncé. Celles-ci proviennent vraisemblablement de la décomposi¬ tion du quartzite tendre, blanc jaunâtre, ayant souvent une struc¬ ture scliisteuse et passant par degrés au schiste argileux. Sur le cliemin déjà cité, Maria Fernandez trouva, en 1842 une grosse péi-itc sous forme de plaque, atteignant un poids de j4 onces. En 1843, Jiarbara Feito, domestique du curé, trouva une pépite de 2 onces. La même année, Angel Fuertes Fosadero, à Navelgas, rencontra une autre pépite d’une once; en 1844, un berger trouva une pépite qui lui valut 7 douros. Enfin, on a ren¬ contré depuis lors d’autres pépites assez importantes de 5, 4, 3, 2 et 1 douros. Toutes ces pépites ont été découvertes, a-t-on dit, sur une lon¬ gueur de 133 mètres. S’il survient un orage, ou est presque cer¬ tain de trouver ensuite, au même point, d’autres pépites plus ou moins remarquables. En 1845, don Manuel Reinante et don Balbino de Torre de Rivadeo se transportèrent à JVavelgas pour faire quelques travaux d exploration. Ils ouvrirent depuis le cliemin cité jusqu’au point cuhninaut de la colline, trois tranchées de 0“>,70 de large perpen¬ diculaires a sa direction. Elles pénétraient dans le quartzite à une profondeur (le 0"‘,50. Les deux premièressonl distantes de 50 niè- tics t.t ts (leux (dernières (le 85 niclres, Ces messieurs examine- lent les parois des traucliées, lavèrent les terres extraites, amalga- mèient les résidus, et n’obtinrent aucun résultat. Le loiul des tranchées est aujourd’liui très propre. On les a étu¬ diées scrupuleusement sans découvrir la moindre piqiite Les dé biais, qui depuis lors avaient subi un lavage naturel, n’ont pas noiî p us laisse découvrir la moindre parcelle de métal précieux. M. Bezard a fait pratiquer, à 15 mètres de distance, entre les SÊASCK DU ‘21 JUIN 1852. /|93 tiancliées, tie petits puits de 0™,80 carrés atteignant le fptartzite. Irois fenuncs liabitiiées à ce genre de travail lavèrent pendant trois jours des terres extraites soit de ces puits , soit de vieux dé¬ blais des trancliées, et il n’a pu découvrir la moindre apj)arencc d’or. Le dernier jour, en désespoir de cause, il fit laver de la terre prise à la superficie des clieinins, dans l’endroit où l’on trouve généralement des pépites. Ce lavage n’en a donné cpi’une sevde de peu de valeur, mais, en creusant toujours sur ce même endroit, l’un des ouvriers en adécouvert une po.sant 1 ,75 dragme. Cette absence, ])Our ainsi dire complète, de paillelu s tiès petites, quand on trouve au contraire des pépites si remarquables, semble prouver que l’or est concentre en certains points de la roche, soit en filets, soit plutôt en rognons, et que par conséquent les reclier- cbes doivent être faites en embrassant de grandes masses et procé¬ dant du connu à l’inconnu. Yoici une coupe du terrain prise perpendiculairement aux an¬ ciens travaux de Navelgas, et passant par le point où l’on a ren¬ contré les pépites. a Quaitiilc blanc jaunâtre, h Argile jaunâtre, c Calcaire mëlumorpbiqti'î. S.-E. N.-O. 50“ à VE. Direction des couches. . Inclinaison . Nnrm'cd. — L’exploitation de N.araval est aussi grande que celle de Navelgas. Le terrain présente les mêmes circonstances, avec cette différence toutefois c[u’on ne peut découvrir le calcaire au fond même des travaux. Disons pourtant qu’il existe, à une très petite distance, des excavations avec celles qui ont été décrites. Dans cette localité, on n’a pas trouvé de pépites, comme à Na- Ün aqueduc de plus d’une lieue de long, prenant naissance au SÉANCE DU 21 JUIN 1852. /i94 l io tle la Yiega, arrive au sommet del Entrejeito de l’aredes, et se termine là par deux bassins dont le dernier déversait les eaux aux deux centres de l’exploitation. Pnredes. — A une demi-lieue au nord-est de Paredes, on ren¬ contre, au pied d’une montagne de riuartzitc, dans le lieu appelé Carcabonas del reellon deMeras, des travaux anciens sur deux points diflerents et dans une terre plus jaunâtre (ju’à Navelgas. On ne voit ni calcaire, ni roche aucune affleurer aux parois même de l’excavation. 11 semblerait que les détritus de la montagne accu¬ mulés à sa base ont été la seule matière exploitée. A coté de l’exploitation, le quartzite est plus compacte, plus dur qu’à Na¬ velgas. Au nord apparaissent aussi, à une petite distance, des grès et sebistes quartzeux, pareils à ceux de la localité précitée. Une demi-lieue plus loin que la Veja de Pedroso, sur les bords du ruisseau Caudal est rancicmie usine. Il n’en reste d’autres vestiges que des inégalités dans le .sol. La tradition dit qu’on Iran.sportait en cet endroit le minerai de las Carcabonas. Fornunex. — L’ancienne exploitation de Fornones , située à une lieue et demie au sud-est de Navelgas et à une demi- lieue de Callcras, est recouverte par une végétation très ac¬ tive qui en cache presque toujours les travaux. Au campo de la Uamera, une nombreuse quantité de scories témoignent île l’em¬ placement des fourneaux. Un peu plus bas, dans un pré appelé del âlülino, d’autres scories prouvent aussi des travaux métallur¬ giques, et il y a quelque temps qu’on découvrit l’extrémité supé¬ rieure d’un fourneau. On le déblaya en partie dans l’espoir de trouver un trésor, mais le propriétaire du pré s’opposa à la pour¬ suite des recbercbcs, et ce lieu est aujourd’hui recouvert par plus de 1 mètre de ten'e végétale. Fn suivant les immenses excavations qui ont été pratiipiées, le calcaire saceliaro’ide très dur, à structure parfois granitoidc, se fait remarquer de temps en temps ilans les points les plus profonds. Ce calcaire est pénétré de pyrite dè fer en petits cristaux disséminés au milieu de la roche ou de lamelles ressemblant à de l’or. Les schistes micacés forment en cet endroit la roche dominante ; ils passent jtai'lois aux schistes terreux de diverses couleurs généralement d un jaune roussâtre. Ils sont coutcmjiorains de grès et de schistes quartzeux affleurant à quelque distance de l’exploitation. L eaû, comme nous 1 avons dit, iudisj)cusablc aux travaux an¬ ciens, était amenée d’un ruisseau très voisin ; elle 'se divisait en lieux rameaux au point le plus haut de l’exploitation, Ces branches SfiAKHE DU 21 JUIN 1852. 405 se subdivisaient à leur tour pour conduire des quantités suffisantes sur les lieux uiêiues où étaient établis les cliantiers. Elle venait sur l’un des centres de l’exploitation, au moyen d’une tranebée percée dans le schiste micacé, à parois verticales, de ÙO mètres au moins de louguenr, 3 mètres de large et 30 mètres de profondeur. Ces schistes ont une direction. N.-O. — S.-E. Ils plongent . 65“ à TE. Santiago Cerrrdn. — Sur le versant d’une montagne de qnart- 7,ite, plus blanc, plus compacte qu’à Navelgas , et au pied même du village, existe une ancienne exploitation peu éloignée du cal¬ caire. Celui-ci se pi ésente dans les mêmes cii constances et avec les mêmes caractères qu’à Navelgas et à los Fornoncs. Généralement ]dus blanc, il est aussi pénétré de petits cristaux de pyrite de fer moins abondants. Les couches sont là presque verticales, et sont dirigées du N.-E. au S. -O. Ou voit des travaux analogues non loin des précédents et à côté du village de 8aiut-Vicente. L’aqueduc qui fournissait les eaux à ces deux points a plus de à lieues de longueur. District de la Pola de Allandc. Figucras. — A une demi-lieue de la Pola de Allande, au pied du village de Figucras, on rencontre une ancienne exploitation assez vaste qui s’étend jusqu’au ruis.scan de la Pola de Allande. r,cs travaux ont été pratiqués dans des schistes micacés et des grès qnartzifères près du calcaire saccbardide , qui affleure sur le che¬ min vers le haut des exploitations. Les conciles dirigées de N.-O. à S.-E. sont inclinées de 50 à 60 degrés. De même nature que celles qui composent les travaux anciens 'loiit il a été déjà parlé, les roches ont là nu a.spect pourtant un l'P'i différent. Les schistes plus on moins micacés sont très fibreux, se rapprochant de la structure de l’amiante. On trouve vers le >“ilieu des excavations nue petite couche de cette substance, qui “ en partie exploitée dans ces derniers temps. Sou toit est formé ]iar des strates minces de schistes micacés s’éloignant de plus en plus de la siructure fibrcu.se, et alternant avec des grès (juartzi- 1ères d un gris noirâtre. J-es grès prennent quelquefois une cou¬ leur verdâtre et ressemblant alors à un diorite compacte. Entre i9G SÉANCE DU 21 JUIN 1852. les schistes apparaissent aussi de petites veines d'Ii y dioxydes de fer pénétres de noyaux de quai tz. Tout près de cet cnseinble, on voit enfin une couche de graunaeke schisteuse ayant l’apparence d’un porpliyre à pâte feldspathiqiie , à gros grains de quartz, pénétré d’un grand noiiihre de paillettes de mica noir ou jaune posées à plat. Cette grainvackc passe aussi à une sorte de granité , et devient alors d’une dureté assez grande. Elle servait aussi aux Anciens pour faire des roues de moulin à broyer leur minerai , rota trusa- tilis ou asinaria. Là et là quelques scories, quoi ipi’en très petite quantité, laissent croire que les fourneaux dont elles proviennent ont complètement disparu, à moins qu’ils n’aient été renlerniés, comme e’était 1 usage , dans le château, vasirum , dont on voit les restes sur une hauteur dominant les travaux. Comme à ceux de son espèce , on reconnaît la jdace des fossés qui rentouraient, et à côté de ces fossés on aperçoit deux puits circulaires de 3 mètres de diamètre et de l'”,50 de profondeur, percés dans un grès assez so¬ lide, portant encore la marque des instruments qui ont servi à leur confection, Sa/t Félix de las Montanas. — Au pied de ce village l’attention est appelée par une ancienne exploitation exécutée sur une plus grande échelle que celles étudiées jusqu’à présent. Les travaux ont été entamés sur une hauteur et une largeur considérable, toujours dans le quartzite grenu passant au grès par toutes sortes de grada¬ tions , et enclavé de part et d’autre entre des montagnes de quart¬ zite plus blanc, plus dur, plus écailleux et beaucoup plus com¬ pacte. Le calcaire ne se découvre pas dans le lieu même de 1 exploitation , mais on le retrouve au milieu de travaux anciens de peu d’étendue, tout près de San-Felix. Pozo de las Montanas. — Sur le point culminant de la mon¬ tagne , avant d’arriver au village de San-Felix , paraît cette an¬ cienne exploitation, d’une étendue infiniment plus réduite que celle de San-belix. Llle avoisine le calcaire saccharoîdc jaunâtre, qui plonge lui-même sous une montagne de quartzite très dur et très conq)acte. B’nn côté de l’exploitation , les grès quartzeux et les schistes micacés ont pris un grand tlévelo|)pement jusqu’à ce qu’ils passent de nouveau au quartzite déjà cité. Ce sont ces quart- zites passant au grès et en contact du calcaire qui ont fourni la substance exploitée. Faidicl. — L’ancienne exploitation de Faidicl , appelée aussi Carcason de Faidiel, à une lieue de Iboyo, avoisine, comme les ' précédents, le calcaire roux métamorphique. Ce calcaire alterne SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 497 eu ce point avec des couches peu puissantes de schistes micacés olhant des couleurs variables depuis le vert blanc sale, jusqu’au vert foncé : alors ils sont amphiboliques. Les travaux ont pareil¬ lement été exécutés dans le quartzi te terreux ou grès quartzeux enclave de part et d’autre entre des montagnes de quartzite blanc, dur, compacte. L’aqueduc qui fournit les eaux à ce point prend naissance au no de Comba , à une lieue de là , et continue jus¬ qu au no Pumar, pour desservir, près du village du même nom, d autres travaux de peu d’importance et se trouvant dans les mêmes circonstances de gisement que les précédents. Parmi les pierres de la Pefia del Agua , qui passe à Faidiel, on trouve quelques cailloux roulés de peroxyde de fer raanganésifère. Coupa ü Faidiel. n Quartz dur, compacte, QiiurlzilP lendie, schistes micacés. c Calcaire uliernanl avec de pcliles veines de schislei micacés, Iboyo. — L’exploitation d’Iboyo, à quelques mètres du village du même nom , a été exécutée sur une éclielle assez vaste. La roche exploitée est tout à fait de même nature que les précédentes. La direction est aussi S.-E. — N.-O, Les travaux longent le cal¬ caire qui affleure sur la plus grande partie de l’exploitation. Ce calcaire repose sur une diorile porpliyroïde à cristaux d’amphibole découverte près du sommet de la montagne. Sur le versant S., tout près d’Iboyo, étaient construits des édi- ^ces anciens , dont ou voit encore quelques ruines de murs. On a •ctiié de ces murs des meules aujourd’liui égarées. Sienra. — L’ancienne exploitation de laSienia, à unedemi- leue de la Pola de Allaude , descend depuis le faîte de la mon- ‘'■'gne sur chacun des deux versants 0])po.sés. Les travaux sur le veisant E. ont pris un développement beaucoup plus considérable que ceux du côté opposé. Un seul aqueduc amenait les eaux dans un icservoir ménagé sur ce point culminant, et qui devait les deverser ensiute , suivant les besoins, d’un côté ou de l’autre de 1 exploitation, La roche exploitée offre les mêmes cii'constunces minéralogiques Soc. geoL, V série , tome IX. 3-j m SÉANCE nu 21 JUIN 1852, que les antécédentes. C’est toujours du quartzite tendre, plus ou moins terreux , passant au {jrts par toutes les nuances. Le calcaire ne paraît pas dans les anciens travaux , mais on le retrouve plus bas avec à peu près la meme direction et la même inclinaison qu’à Faidiel, Pumar, etc. Si l’on clicrclie à résumer les anciens travaux de la Sicnra, d'iboyo, de Faidiel, de Pumar, de San-Felix , et sans doute du pico Cogallo, on reconnaîtra par les notes précédentes qu’ils ont été exécutes dans une même zone de quartzite tendre , la plupart du temps terreux. Cette zone a plus ou moins de puissance , et passe toujours par degrés insensibles au vrai quartzite très Idanc , très dur, très compacte , qui forme la masse principale du pays. Les travaux ont toujours été entrepris au contact même du cal¬ caire modifié. C’est donc là que devait se trouver la plus grande richesse en or. La diorite porpliyroïde signalée sous ce même calcaire, à Iboyo, est peut-être contemporaine de l’or, peut-être cause des modifica¬ tions des roches et de l’apparition du métal, et existe vraisembla¬ blement, quoique invisible à une faible distance, sous les ancien.i travaux déjà cités. Les exploitations anciennes, pratiquées sans ces.se le plus près possible du calcaire, manifestent que l’or devait être beaucoup plus abondant au voisinage de cette diorite. Ciicm de Jean Rntn. — Elle est située à un quart de lieue de Montefurado, sur le versant N. de la Sierra del Palo. C’est une galerie de 7 pieds de large, très bien exécutée, termi¬ née en voûte à la partie supérieure. Elle est percée dans des schistes micacés d’une direction S.-E. — N. -O., et inclinée de 50 à 60 degrés. La direction de la galerie qui coupe les couches sous un angle très obtus est de N.-E. — S.-t). Les bancs de ces schistes varient de jmissance depuis 0,10 à 0,80 ; leur structure, quelquefois compacte , devient aussi fibreuse , res¬ semblant à une amiante imparfaite. La mine se compose, en outre, d’un puits de 60 à 80 mètres de profondeur, qui servait, sans doute, à l’aéragc de la mine, qui est complètement rempli de pierres et de terres végétales. Les paysans des environs, croyant trouver un trésor, travaillèrent à dillérciitcs reprises dans cette meva pour tâcher de pénétrer an delà du puits d'aérage. Ils éten¬ daient les déblais enlevés de ce puits sur le sol même de la galerie, de manière qu’on ne peut pénétrer dans celle-ci aujourd'hui qu’en se traînant à plat ventre. Les premiers déblais enlevés étaient im¬ médiatement remplacés pa* d’autres , dont le volume excessiftom- bant sur les boisages qu’on eliercbait à placer brisait tout ce qu on SÉANCE du ' 21 JUIN 1852. A99 Opposait à leur descente. Cet inconvénient força les elierclieurs à «abandonner leur projet, et personne, au dire du pays, n’a péné¬ tré au delà de ce point. On ippiorc, par conséquent, la longueur de la galerie. Sa Iiauteur ne peut se connaître , attendu les raisons précédentes; on prétend seulement qu’un lioinme à cheval pour¬ rait y entrer. Pour peu qu’on suive le terrain qui couronne la galerie , on ren¬ contre une légère dépression ; c’est la sortie du puits d’aérage. Non loin de là , eu remontant , se montre le quartzite blanc, dur, com¬ pacte , qui commence à une centaine de mètres de la bouche de la galerie. Vers le point de contact des schistes micacés et du quartzite s’étendent des travaux superficiels parallèles à la direc¬ tion des couches et de peu d’importance. Cette circonstance, jointe a celle de la galerie, prouve que l’or doit être en filon de contact entre le quartzite et les schistes micacés, Funa df. la b'n'iia. — La Fana de la Frcita est à côté de la Cueva de Joau Rata. C’est , à notre époque , un ravin profond coupant perpendiculairement les bancs de quartzite. Celte diffé¬ rence si remarquable entre ces excavations et celles de la Cueva de Joau Rata porterait à croire qu’il n’a existé de travaux qu’à la partie inférieure du ravin , où l’on aperçoit de légères attaques dans tm .sens parallèle à celui de la Cueva. Un seul aqueduc aboutit au point culminant de la Fana. District du T'alledor. Logo. — Tout près de Lago surgissent du sol des diorites com¬ pactes, plus blanchâtres que celles d’iboyo, et on les voit bien sur le chemin même qui conduit à la herreria de Don Pedro y Don Antonio Osorio de la vega de Rivadeo. Cette usine est à une demi- licuc de Lago. A quelques mètres de distance du bord, et à un niveau un peu supérieur à celui du rio Onui, existent trois galeries souterraines sur une longueur de ÔOÜ mètres. La première, appe¬ lée Cueva de los IMoros , est creusée dans une grainvaekc , sorte de poudingue à pâte ferrugineuse englobant de gros cailloux roulés de diorite cumpacle , de quartzite et de scliistes micacés de diverses couleurs. 3 mètres de l’entrée, à gauche, part une galerie per¬ pendiculaire à la première, qu’on ne peut suivre au delà de 5 mètres, à cause des éboulements du toit, qui l’ont complète¬ ment bouchée. Son puii de consistance offrira toujours de grands dangers à courir pour les personnes qui pénétreront dans ces tra- 500 sEance du 21 JUIN 1852. vaux. Au dire des gens de la localiié, il y .uirait dans ce rameau un puits vertical dont on ne connaît p,as la profondeur. Au-dessus du poudingue vient une couclie de 0,20 à 0,30 de puissance de diorite décomposée, réduite à l’état terreux, noirâtre, et qui devait être la bande exploitée. Cette couclie repose sur la diorite compacte , qu’on aperçoit en abondanee à quelques pas de là , sur la rive opposée du rio Orua. Carcahon de Oruga. — A une demi-lieue de ces galeries , au point appelé Carcabon de Oi uga, existent d’anciens travaux à ciel ouvert, d’une largeur et d’une profondeur remarquables , et tout à à fait perpendiculaires à la direction des couches , qui sont de quartzite. Au bas de ces excavations affleurent , dans le ruisseau d Orua , des l)ancs très épais de grès essentiellement quartzeux , noirâtre , üès compacte , et d’une dureté foi t grande. Ces Itancs sont pénétrés, en certains points, de pyrite de fer, et l’on croit aussi distinguer quelques paillettes d’or. La direction de ces couches est S.-E. — N.-O.; elles sont inclinées de 6ü degrés. Un aqueduc terminé par un réservoir au point culminant de l’exploitation fournissait les eaux nécessaires , et suivait, sur le flanc de la montagne, jusqu’à la bouche de la Cueva de Joan llata. Dislrict de Navia et bords de la mer, Carcobas de Miudes. — A une petite lieue de Navia, et tout près de la mer, existent dans le lieu nommé Carcobas de la parro- quia de Miudes, d’anciennes exploitations en deux ])oints très rap¬ prochés l’un au-dessus de l’autre. Les travaux inférieurs sonti)lus étendus, et se composent de trois tranchées parallèles et très rap¬ prochées les unes des autres. Deux d’entre elles sont peu profondes, et la troisième peut avoir 7 à 8 mètres. Au haut de la principale de ces tranchées , et sur le côté gauche , eu montant, existe un puits de 20 mètres de profondeur. Plus loin , et sur la même di¬ rection, ou voit trois autres puits de 10 à 15 mètres de profondeur. Tous ces travaux sont pratiques dans un quartzitc blanc jaunâtre, souvent décomposé, et se désagrégeant avec la plus grande facilité. On n’y découvre que quelques indices de fer hydraté renfermant des cristaux de quartz et un peu de pyrite de fer. Les travaux supérieurs sont beaucoup moins étendus que les premieis. Il semble qu on ait exploite un banc de quartzitc blanc jaunâtre, tendre, dans lequel on ne voit que de l’bydroxyde de fer, des cristaux de quartz et de la pyrite de fei-. SÉANCE OU 21 JUIN 1852. 501 Al ancedo.— k un quart de lieue du village d’Araucedo, s’élèvent dans la Vega del Torno des massifs considérables de calcaire sac- charoide d’un blanc tirant sur le jaune terreux, percés en tous les sens de cavités arrondies plus ou moins grandes, qui ont été ex¬ ploitées par les anciens avec un soin remarquable. Ce calcaire est pénétré de veinules de quartz contenant de beaux cristaux octaè¬ dres parfaits de pyrite décomposée. IjCs parois des cavités du calcaire sont imprégnées parfois de fer spatbique et d’bydroxyde de fer noir.àtre résinoide. La jiyrite de fer brillante y est assez rare; on en a cependant trouvé un bloc compacte au pied de ces bourses anciennement recberebées. rout pi ès de ce calcaire, les anciens ont dirigé des tranebées dans tous les sens et sur^la masse d’un quartzite souvent décomposé de couleur blaucbe jaunâtre. Un aqueduc d une demi-lieue de longueur, prenant naissance au Ilejero de lîeigot, amenait les eaux au pied d’une de ces bourses de plus grande dimension. Dans le quartzite immédiatement superposé au calcaire, et en face des exj»loitations à ciel ouvert, existaient des galeries très bien exécutées, appelées dans le pays Citvvas de Andina. J'egwna. — La mine en roebe la plus importante est la Cueva de lasCalderas; on y a exploité un banc de quartzite ferrugineux, tendre, prenant .souvent l’aspect d’une brècbe à grains de quartz, avec pâte ferrugineuse, et encaissé entre des bancs d’une roche analogue, mais beaucoup plus dure, plus compacte et résinoide. “ est dirigé S.-E. , N. -O. et plonge de SO^au S.-Iî. D’exploitation s’est étendue depuis le niveau du rio Carcedo à 80 niètres, suivant la direction, et en hauteur jusqu’aux affleure- •neiits. Le fond des travaux est aujourd’hui une llaque d’eau au nnlieu de laquelle on reconnaît encore deux étais très bien con- aci'ves qui soutenaient la roche au front de taille. Un rognon de ^inartz remplace la couche exploitée. District de Belmonte. Begcga. L’ancienne exploitation de Begega, située tout près du vdlnge, est dans le genre de celle de la Lienza, d’Iboyo, etc. L e a cte ouverte dans une zone composée de quartzite résinoide giisatie, reposant sur le calcaire saccbaroîde, pénétrée de noyaux e quaiiz, ressemblant souvent à une brèche ferrugineuse. Le gîte se compose e bouises ou de petites veines de fer, Jjéinatite coin- pacte. A la naissance des anciens travaux, apparaît une couche de 502 SÉANCK ÜU 21 JLIK 1852. jiorpliyre noirâtre, à pâte ferru{;ineuse et à grains calcaires. La py¬ rite de fer, souvent décomposée, se présente aussi en grande abondance. Près de liegega, les terrains ont subi un inétainoipliisine com¬ plet annonçant la proximité des roclies plntoiiiques. La zone mi¬ nérale est enclavée entre des montaj'ucs de <|uartzite blanc, dur, compacte, exactement comme à la Lienzn, etc. L’aqueduc, qui uiticnait les eaux sur les travaux, avait une lieue de longueur. Or tics rivières. Rio Ndvia. — Le rio INavia, comme le Valledor et autres des Asturies, au dire des orpailleurs qid exploitent scs sables aurifères, ne contient des sables d une certaine richesse (jne sur onze lieues de longueur, depuis Corralin (Tierra de los (lonqiieros) jusqu’au pont de Orubio. La plus grande richesse se trouve sur un parcours de cinq lieues seulement. De (Irandas de Salime jusqu’à Oruhio, tout le lit du rio Navia est encaissé jusque près de son embou¬ chure entre des montagnes presque verticales eünq)üsées en grande partie de quartzites et de schistes micacés màclifèrcs. Depuis lîoira jusqu a Boal, où on laisse la rivière à droite, le granité apjiarait en tous les points sous les couches de quartzite qui l'ormcut les sommets les plus élevés de cette contrée. On conçoit que sur des pentes aussi nues, aussi rapides, s’apiuo- chant souvent de la verticale, il n’ait pu se former aucun dépôt de sable de quelque importance. Aussi, les oriiaillcurs c.\i)loitent-ils les sables qui se déposent entre les fissures des roches formant les abords de la rivière, etqui, subissant là nue concentration naturelle, arrivent à une teneur quelquefois considérable (voyez jjage 5Ü'i 1 essai fait par IM. Ilivot). Souvent aussi ils lavent des sables qu’ils retirent du lit même de la rivière. La journée des orpailleurs ne dépa.sse pas, terme moyen, de 3 à à r. V. (1) ; ils iront pas même atteint cette somme dans l’c.v- traction de l’or qui a été pratiquée sous les yeux de IM. Bézard. Après avoir rempli de sable des cuvettes coniques très évasées à la partie supérieure, les orpailleurs les plongent dans l’eau et remuent d’abord les matières avec la main , afin que l’argile (jiii agglutine le salile se délaie plus facilement. Ils impiiment ensuite une série de luouv’cments giratoires, en ayant soin de (4) I réal de veillon == 26 centimes. SÉANCE DU 21 JUIN lb52. 503 retirer, après quelques instants, les cailloux roulés qui viennent se rassembler à la superlicie. Ils jettent dessus et avec la main, à mesure qu’ils les enlèvent, une suliisantc quantité d’eau, afin que les cailloux ii’eutralnent aucune paillette d’or. Les ouvriers conti¬ nuent ainsi le mouvement jusqu’à ce qu’il ne reste an fond de la cuvette que très peti de sables ricbcs; c’est alors qu’ils le recueillent dans une ccuelle. A la fin de la journée, tous ces sables sont remis dans la cuvette ; on y ajoute quelques gouttes de mercure ; on re¬ mue avec les mains, et l’amalgamation est presque immédiate. Pour l'accélérer, les laveuis impriment quelques mouvements gi¬ ratoires et verticaux, ])uis ensuite ils recueillent le mercure. Celui- ci est pressé dans un linge faisant l'olUce de peau de chamoiB ; le mercure non amalgamé passe à travers et sert à une autre opéia- tion. Celui qui est resté dans le linge se distille dans une cuiller de fer, et laisse un bouton île paillette d’or aggloméré, contenant encore une faible proportion de mercure. Les conclusions qu'on peut tirer de ce qui a été dit précédem¬ ment doivent être réduites aux suivantes i 1" Les anciens ont parfaitement connu et exploité les roelieS, les sables et les filons aurifères. 2“ Ces roches, sables et filons, qui leur ont donné de grands bé¬ néfices. ne semblent pas aujourd’hui dans des conditions favorables à l’exploitation. Quant à leur teneur en métal, elle paraît encore moins prédis¬ poser aux dépenses que 1 aspect des gîtes eux-uièmcs paraît néces¬ siter. En eft’et, on a essayé des terres on sables du Sil, A. Ceux couleur de brique mal cuite, B. Les sables jaunes, C. Des sables à demi lavés par les paysans, ou plutôt déjà concentres, et , dans aucune des nombreuses expériences auxquelles on s’est livré, on n’a pu rencontrer, moins pourtant dans la classe G, une quantité d’or qui fût snllisunle pour payer les frais de traitement. Pans les roches et matières lilouicnues les résultats ont été encore plus déplorables. Et c est seulement dans un sable concentré naturellement, près d un ancien lavoir du rio Navia, que M. Rivot a trouvé des quantités d’or notables. Ce sable se présentait en petits grains : les uns attirables au barreau aimanté; les autres quarlzeuX. L’or y était visible, en paillettes jaunes très aplaties. 604 SÉANCE DU 21 JUIN 1852. Il contenait pour 100 : Grains magnétiques. . 30,640 Grains quartzeux. . . 67,098 Or . 2,020 Argent . 0,242 400,000 ce qui prouve une composition (or et argent) analogue à certains sables aurifères de la Californie. Dans une course postérieure, on s’est assuré que le sable d’une localité, que les paysans ainalgameiit, possède à peu près la même teneur en or. (.e fait est d autant plus remarquable, que l’on a obtenu des résultats presque identiipies sur un sable du rio Sil, concentré non loin du lieu nommé Paramo del Sil, sous les yeux de notre ami, M. Philq.pe Parut, qui l’a recueilli lui-même et nous l’a remis. Avant de terminer, je ferai observer à ceux qui s’occuperaient de recherches d’or toutes les difficultés que présentent les essais des minerais de ce métal. Le lavage des sables argileux demande un débourbage très soigné. Celui des pyrites aurifères grillées (méthode deM. Boussingault), quoique d’une facile application, exige une certaine habileté. Les attaques aux acides, conseillées dans un mémoire publié par les Annales des mines russes, sont fort embarrassantes. Pour des matières très pauvres, les procédés, du reste fort bons, de notre ami. Don Augustin Martinez de Alcibar, n’offrent pas assez de puissance ni d’exactitude. La scorification à la litharge avec mélange de charbon, suivie de coupellation et de départ, ne produit généralement aucun ré¬ sultat sur les sables non concentrés. Et ceux-ci, essayés par tous les moyens que M. Chaudet con¬ seille pour les terres de monnaies ou cendres d’orfèvres, ne laissent jamais que des traces d’or après le départ. Malgré tout, je crois que, les lavages bien coordonnés les mé¬ thodes de MM. Boussingault et Alcibar sont encore celles qui remplissent le mieux l’objet qu’on peut se proposer dans les essais de mineraisMor. Paris, février 4 852, SÉANCK DU 21 JUIN 1852. 505 M. deGrünewaldt fait de la part deM. B. Cotta la commu¬ nication suivante : De la structure des montagnes, par M. BernLard Cotta (1), (Extrait par M. de Grünewaldt.) Dans l’ouvrage qu’il vient de publier, M. le professeur Bernhard Cotta propose une classification simple et natiirelle des systèmes de montagnes. ^ Il part de la structure intérieure des montagnes. Leur forme ac¬ tuelle nullité d’un double procédé : de celui de leur origine et des divers événements qui ont modifié postérieurement leur forme primitive. La classification générale des montagnes se fait d’après lem origine ; mais certains systèmes de montagnes, quoique iden¬ tiques par leur structure intérieure et par leur forme primitive, ont été .soumis, après leur soulèvement, à une destruction plus oit moins longue, et sont rangés d’après la mesure des cbangements qu ils ont suliis. Les principes généraux de la classification sont si exactement traces par la nature elle-niêinc, que cette mesure paraît être la seule chose laissée à l’appréciation individuelle de l'auteur. Fondée sur une étude scrupuleuse de certains systèmes de montagnes choisis pour type de comparaison , c’est elle qui forme la partie de l’ou¬ vrage qui offre le plus d’originalité et d’observations. Il est diflicile de lait e 1 analyse de l’ouvrage de M. Cotta, et je me contenterai de mentionner les idées principales qu’il contient en donnant les résultats que l’anteur lui-même a résumés à la fin de son ouvrage ; j’espère que ces quelques lignes sufliront pour at- tirer sur l’original l’attention qu’il paraît mériter. Le paragraphe 38 résume les principaux résultats de l’ouvrage de M. Cotta qui sont, en partie, nouveaux; voici quels sont ces résultats : l” Les montagnes n’ont pas surgi d’une manière immédiate, mais elles se sont formées peu à peu et quelquefois pendant de très longs intervalles de temps. 2» Nous ne connaissons pas encore avec certitude les lois géné- lales qui expliquent leur situation et leur direction. 3° Les véritables .systèmes de montagnes résultent d’une activité vulcaniqne soulevante. betrachtet von Bernhard Cotta. Freiberg, 1864. — y srtag von J. B. Engelhardt. 506 SÉANCE Ull 21 JUIN 1852. 4“ Mais leurs formes actuelles proviennent de ilcstructions pos¬ térieures (par des agents liquides' à dili'éreuts degrés. 5“ Il faut distinguer les soulèvements locaii.x, qui ont produit les montagnes, de ceux qui, sur une celiellc plus vaste, ont produit de grands continents : ces derniers nu sont peut-être que des Ijour- .soudures de l’écoi ee terrestre, sans que les masses éruptives y aient cherelié une issue locale. 6“ Les formes liorizontales des sy.stèmes de montagnes .sont ana¬ logues jusqu'à un certain point au groupement des volcans. Les systèmes massifs de montagnes sont analogues aitx groupes de volcans i^vulLnngruppcn], et les chaînes de montagnes sont ana¬ logues aux flics de volcans [vulhiinreilten). 7” Nous distinguons principalement trois espèces d’origine ])our les montagnes, et une très grande quantité de combinaisons de formes résultant de leurs développements et de leurs dégradations à différents elcgrés. Ces trois espèces d’origine sont : a. Par un épanchement et par un entassement de masses éruptives à la surface du globe. — Montagnes volcaniques. b. Par un soulèvement de.s parties préexistantes de l'écorce solide du globe , occasionné par des masses volcaniques poussées vers In surface. — Montagnes platoniques. c. Par une compression latérale do laquelle résultent des plis dans l'écorce solide du globe. 8“ Plusieurs de ces csjièccs d’origine se trouvent quelquefois combinées dans un même système de montagnes. 9“ Les systèmes de montagnes résultant du soulèvement des portions préexistantes de l’écorcc-solide du glolie montrent la plus grande variété dans les différents tiegrés de destruction auxquels elles se trouvent soumises, ün y distingue des montagnes à struc¬ ture plissée, d’autres à feuillets schisteux cristallins, et d’autres à masses centrales, qui correspondent à des coupes supérieures, moyennes et inlérieures dans l’écorce terrestre, 10° Les montagnes à structure plissée de cette espèce sont toute¬ fois à distinguer de celles qui dérivent d’une compression latérale. 11° Outre la distinction îles couches soulevées et non soulevées, qui a été introduite dans la science par M. üV/e de Beaumont pour apprécier l’âge relatif des systèmes de montagnes, il est d’une liante impoi lance poui le meme sujet de rechercher quelles sont les différences présentées par les dépôts sédiinentaires qui se sont formés sur deux ou sur plusieurs côtés des chaînes de montagnes. sÉANcii uu 21 JUIN 1852. 507 12“ Les roclies volcaniques sc distiiijjuent aussi bien par leur lonne que par leur nature minéralogique des roches plutoniques, c’est-à-dire du celles qui se sont ronsolidées dans l’intérieur de la Ici re. Les premières l'orinent des cônes éruptifs à la surface du sol, les deuxièmes forment srtuvent des cônes souterrains. La coupe transversale des roches plutoniques donne, par exemple, les ellipsoïdes granitiques qu’on rencontre si fréquemment. Ces deux espèces de roches remplissent l’une et l’autre des fentes étroites, dans lesquelles elles ont le plus souvent cristallisé un peu autre¬ ment que dans les grands massifs. 31. R. Cotta représente d’ailleurs, par les lignes tracées sur le tableau suivant, la durée des soulèvements de quelques systèmes de montagnes. 3 a 'fi •S ^ PS Epoque iictuelle. . . — diluvienoe. tertiaire . crëtacee . jurassique.. , , triusique . carbonifère, « . de lu gtuuwucke. -1- J: — — - - - ■ : i 1 ( — J. < 1 1 « « ■ « i - ■— 1 1 “1** — -1- M. de Grünewaldt lit encore l’extrait suivant d’un Mémoire fie MM. Sclilagintwcit ; ^lémoire sur la topographie des glaciers , par MM. Hermann et Adolphe Schlaginlweit (1). ^ (>e inemoire contient les recherches intéressantes que MM. Schla- gmuveit ont faites eu 1848 sur les glaciers de la l’asterze et de (I) Communication analytique des recherches sur la géographie 508 SÉANCE DU ‘2J JUIN 1852. l’ÜEtztlial eu Tyrol. Pour faire comprendre ces rcclierclies, il est nécessaire de dire quelques mots sur les moraines de névé [Firnmoriinnn), qui n’avaient pas encore été observées. Le ylaeier de Pasterze est composé de plusieurs affluents dont la plupart continuent à se dislinyiier après leur réunion par des lignes plus ou moins courtes et parallèles, cpii marquent les limites de ces anciens affluents. Les deux affluents principaux sont séparés dans toute l’étendue du glacier par un creux rempli de névé, qui s’étend jusqu’au fond. Ce phénomène a également été observé par MM. Scblagintvveit aux glaciers Leiter et Vernagt, et c’est ce qu’ils ont nommé : moraine de névé. Voici l’explication qu’ils en donnent: La réunion de deux affluents d’un glacier ne se fait pas subite¬ ment. Le roeber, au bout duquel ils se réunissent, les empèclie de se toueber immédiatement et cause un vide entre les dcu.x masses de glaces. Ce vide paraît se prolonger en fente jusqu’à la fin du grand glacier dont les affluents font partie. Si la réunion a lieu à la hauteur du névé, comme au Pasterze, le vide est rempli par cette neige granulaire; et le névé, se trou¬ vant une fois entre les deux affluents, est entraîné par le mouve¬ ment du glacîer jusqu’à la fin de celui-ci. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que ce névé ne se change pas en glace, tandis que cette métamorphose a lieu généralement pour les grandes masses de névé qui alimentent les glaciers. 11 ])araît que cette métamorphose est empêchée par la condition particu¬ lière dans laquelle se trouve ce névé; car il est dans une fente et il laisse passer l’eau qui ne séjourne pas sur lui, tandis que les grandes masses sont complètement imbibées par de l’humidité et par de l’eau qui ne tarde pas à se changer eu glace. MM. Schlagintweit donnent des détails très intéressants sur les glaciers de la Pasterze et de l’OEtzthal, et ils terminent leur mémoire par le résumé suivant : Résumé. — t“ La formation de glaciers est un phénomène com¬ mun aux grandes montagnes. Elle dépend de la température et de l’humidité, mais surtout de la configuration des vallées. 2" L’inclinaison minima d’un glacier est de 3"; l’inclinaison pliysitjiie (les Jlpes, par MM. Hermann et Adolphe Schlagintweit. Leipzig, J. -B. Barth, 1 8S0, p. 48-76. — Bulletin (te la Société génlo- gi(pte allemande, 1850, 4' livraison, p. 362. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 509 d’un glacier de premier ordre varie de 5° à 7" depuis son extré¬ mité inférieure jusqu’à son extrémité supérieure, en comprenant les mers de névé. 3° Dans une vallée des hautes Alpes, remplie par un glacier, on distingue : le glacier lui-même, composé de glace solide; les vastes mers de névé , composées de neige grenue. Les parois des cimes qui les entourent sont recouvertes de glaces [Hor/iris], et de neiges grenues [HSincrschncc), qui sont distinctement séparées des mers de névé j)ar de profondes crevasses d’une forme circulaire [£ergsc/irüri(/f, Rimayei) . Chaque glacier est composé de plusieurs aliluenls cpd sont séparés les uns des autres, soit par des moraines de pierres, soit par des moraines de névé. M. Delesse, secrétaire, donne lecture des extraits de lettres qui suivent ; Extraits de dijjérentes lettres adressées à M. Deshayes par le père Cornette , de la compagnie de Jésus. Collège Saint-Michel, à Saint-Étienne, 20 avril 1862. Monsieur, L’île Dominique ne présente dans sa partie S. qu’une longue suite de montagnes escarpées, et trop groupées pour laisser aper¬ cevoir quelque direction. La côte S.-E. , que j’ai vue à un jet de pierre, est de bon atterrissement; les montagnes plongent presque perpendiculairement dans la mer, tandis qu’au S. -O, on remarque beaucoup de terrains déjetés et formant des écueils. Cette remarque s’applique à toutes les Antilles que j’ai vues en allant et en reve¬ nant, à Oruba, à Saint-Dominique, à l’île Mogane, etc. Cette disposition de terrain permet de soupçonner l’existence de cornants violents anciens venant de l’orient, bal.ayant les lianes orientaux des îles pour rejeter les débris sur le liane occidental , où la force du courant était neutralisée par la résistance même des îles. Cette l’emarque sera confirmée par de nombreuses observations, et ac¬ querra quelque importance. Lde d’Oruba, qui se présenta d’abord à nous, court du S.-E. au IN.-O. La partie basse, qui ne dépasse pas 150 à 200 mètres, est sablonneuse, sédimentairc. Au milieu s’élève un 610 sÈANCn nu 21 juin 1852. cône inajeslueux, grisâtre, eouromié par le fort Castcl-Rnjo. Sa loi'iiie et ses flancs tlécliiri's m’ont induit à le eioire trime nature diflerente de celle des collines qui moutonnent autour de lui. 11 partagera, sans doute, avec les roclicrs iUoi/gcs , la nature de la côte de la Guajira, et aura tics relations avec la cliaine transversale de Venezuela, dont il sera la dernière manifestation N, La direction des collines est celle de l’île. On croirait qu’elles ont été formées par des courants autour du pic primitif, auquel elles servent main¬ tenant de contre-fort. Santa-Marta est une ville de U à 5,000 âmes, bâtie proprement, sur un banc de sable quartzeux , sale, lin, sans consistance, dans une baie profonde. Celle baie est formée nu S, et à l’E. par îles montagnes escarpées, déchirées, à l'aspect sauvage, et au N. par de gros rochers qui semblent s’être à moitié engloutis par glisse¬ ment dans la mer. Le système de montagnes de Santa-Marta dépendra, sans doute, de la chaîne de Venezuela, avec lequel il a plus de rapport de nature qu'avec la chaîne orientale des grandes Cordillères andé- sitiques; mais il faut dire qu’il forme eoiume un groupe isolé en apparence, quoique ses vallées et ses gorges aient une direction bien déterminée de LE. à l’O, On ne le voit plus à Ilio-Ilacha; il a disparu à 4 lieues à l’O. sous les terrains flnviatilcs et les lacs de la Sienega. Je me suis convaincu à mon retour, en traver¬ sant ces lacs, qu’il ne s’avançait pas à jiliis de 10 ou 12 lieues dans l’intérieur. On m’a.<-.sura même qu’il est séparé des autres chaînes intérieures par des jilaines immenses, et qu’il ne serait pas nécessaire que la mer s’élevât beaucoup au-dessus de son niveau actuel pour en faire une nouvelle Antillc. Mais cette assertion a besoin de confirmation, car personne ne connaît son flanc S. -E. Ce groupe se compose essentiellement à sa base, et incme à de grandes bauteurs, dans toute la partie du N. et de l’ü. , que j’ai parcourue, de granité et de stéasohiste ou micaschiste. SÉANXE DU 21 JUIN 1852. 511 (.l’ai pi'él’éré la (k'noini nation tic sti'uschistr, à cause de l'aspect jpas de cette formation.) Le granité se compose de tpiartz et de mica fin souvent nacré; la pâte en est assez (inc et compacte. .Te H y ai pas trouvé l’ortliose ou feldspatli. Le sléascliiste est qnart- zeu.v, verdâtre, et paraît plus ou moins |iiiylladifjue, selon sa plus ou moins grande union an granité. On trouve le quartz pur, sale, compacte, gras, en rubans pinson moins bizarrement contournés, dans le granité et le stéascliiste. Le stéasebiste ilominc dans les ro- clicrs n, r, d, au promontoire et au sommet de quelques collines intérieures. 11 sera sans doute ici, comme ailleurs, l'ostérieur au granité, quoi(]ne souvent il soit impo.s.sible de discerner la nuance qui les sépare. Le granité n’a qu’une apparence de stratification. 11 est brisé en tons .sens ]>ar les agents ebimiques; mais il semble pourtant suivre la p.seudo-stratilication du stéascliiste, dont la direction est de l’E. à l’ü., et dont l'inclinaison est eonstammeut de 35 à 40 degrés. J’ai trouvé aussi dans cette formation des couches minces d’une terre rosâtre friable qui m’a paru être une décomposition d’ortliose. A la bautcurdefiüO ou 800 mètres, on rencontre la même confusion pseudo-stratiforme de granité et do stea.sebiste jilus ou moins micacé. En quelques endroits l'action de 1 atmosphère et de l’oxyde de fer ont décomposé ces terrains, et donné lieu à quelques pouces de terre végétale. U m’a été im¬ possible de constater si les rochers a, h, c, d, qui défendent le port contre les vents du septentrion ont été séparés par ébranlement ou par glissement , à cause du peu d’homogénéité dans la stratifi¬ cation. Il est probable que ce sera par glissement. Ils ont été boule¬ versés par de violents courants anciens. Le rocher a, surmonté d’un fort, et haut d’environ 150 mètres, s’appelle Marri). îlest clairqu’on n’a pas rencontré de fossiles dans ces rochespro- togènes. Pourtant on a trouvé, à une hauteur d’environ 180 mè- L'cs, sur le flanc O. de la colline c, entièrement nu, un oursin fossile adhérant au rocher par un grès sale, tendre, ocreux, micacé, composé Ini-mème de ce même grès. Je l’ai recueilli ; il est dans le musée de Vais. Il a environ 0,06 de diamètre, et il est très aplati. Au pied de ce rocher vivent encore des Oursins. Il est donc pro¬ bable que ces roebers ont été recouverts de terrains gréseu.x sédi- mentaires. Je n’ai trouvé aucun fossile dans les terrains déjetés qui me iiaraissaient deformation plus ancienne. Ee 16 juillet 1 852, je m’endiarquaiâ Santa-Marta pour aller visiter Carthagène. Cette ville est bâtie sur un banc de sable argileux, fin, sale, sédimentaire, qui parait de diverses formations, et qui règne sur tonte la partie de la côte que j’ai vue. E’est une e.spèce de fange 512 SÉANCE DU 21 JUIN 1852. gréseuse, sale, assez dure. Une belle végétation eiiloure la baie, Deri ière la ville s’élève le Cerro de la Pnpa , isole , ressemblant à une pyramide renversée, et, dit-on, de nature primitive. Usera, sans doute, une dépendance et la dernière apparition O, du groupe de Santa-Marla. Toute la côte, depuis Portn-Bcllo jusqu’à Cliagres et an delà, se compose de collines érosées en tous sens, peu élevées, formées d’argile rouge et jaune sans consistance, sédimentaire. Dans la partie inférieure, cette argile est plus dure et un peu gréseuse , comme celle de Cartliagène , et paraît devoir être rapportée à diverses formations. Le fleuve Gorgona coule dans un lit très régulier sur et entre des argiles gréseuses sales, souvent sans consistance et sans appa¬ rence de stratiücation. Près de la Gorgona, on trouve quelques dépôts aréuacés fluviatiles. A 2 lieues environ au S.-E. de la Gorgona se trouve le point le plus élevé de l’isthme dans cette partie. L’arête dure de la Cordillère se montre là au jour. C’est nue roche blanchâtre, quartzeuse, compacte , assez dure, qui res¬ semble au semi-porphyre quartzeux dont parle M. de llumboldt. Sur le flanc E. reposent des terrains sédimentaircs arénacés, gré¬ seux, argileux, qui forment des marais infects, et où la végétation est moins puissante. Avant d’arriver à Panama, sur les rives du rio Grande et du rin Honda, on trouve des sables et cailloux roulés, et même des rochers qui sortent du sol. Le port de Panama est peu profond ; il est pavé et formé par une argile sale, dure, gréseuse , qui se fend eu lames plus ou moins épaisses. Pendant notre traversée sur l’Océan Pacifique , la beauté du temps nous ])ermit d’étudier avec facilité la côte du Choco. Cette côte est basse et couverte d’une belle végétation. Les eaux de la mer la corrodent, y creusent de profondes baies, et isolent des masses d’argile qui ressemblent à des tours crénelées f>u à des co¬ lonnes couvertes de verdure. Ainsi ont été formées l'île Gorgone et l’île Cnrvajid, où s’élève le village de lîucuaventura, et d’autres moins connues ou désertes. Depuis une assez grande distance en mer apparaît dans les nuages , sous un angle assez grand , la crête du chaînon occidental des Andes. On distingue parfaitementqu’cllc s’abaisse en courant vers le N. La mer, par à® lal. N., est peu profonde. A une distance de plus de 3 milles du rivage, la sonde donnait 7 à 8 brasses, et touchait sur une argile sale, dure, polie, qui montait vers le rivage par une pente très douce. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 513 / cl FaUise de Buouavenlui u. L;i falaise dont la coupe est ici rcpiéseutée se trouve sur la côte N. -O. de l’île Carvajal, non loin de la douane de Buenaventura. Elle peut être comme un type de la cote de tout le Clioco, au moins dans les environs de Buenaventura ; car les érosions de toute 1 de et de la terre leriue lui sont identiques, à l’exception de 1 assise (t , qui est ])lus ou moins puissante ou capricieuse, selon 1 action des eaux. Les couolies qui la composent sont horizontales, ou hieu plongent un peu ;i l’O. , comme l’indiquait le niveau de la mer vu à peu ))rès à la même lieurc. La couche tt, jilus ou moins épaisse , chargée d’une belle végé¬ tation, est une argile jaune rougeâtre, sans consistance, sans stratifi¬ cation , très analogue aux argiles supérieures de l’isthme de Panama. La couche b, plus constante, épaisse d’un mètre, est une argile verdâtre compacte, un peu feuilletée , plus dure que la couche a , et appartenant cerUiinement à une époque pliis ancienne. La couche c, argile grisâtre, t'erdâtre, semltlablc à la limonite, un |)eu (peseuse, renferme des galets ocreux assez tlurs, semblables a (ks géodes aplaties, tpii sont évidemment dus à des concrétions gréseuses formées par le travail chimique de l’oxyde de fer. La couche d, argile grise, dure , compacte , sans galets ocreux, se prolonge .sous la mer et en forme le fond à plus d’un mille de la ville. Elle parait ancienne. Lhi n'a trotivé aucun fossile dans ces formations argileuses. Et v‘> lait de cocpiilles vivantes, je n’ai rencontré qu’un /•'«.«.v, des I iirbo et une Néritine. Je n’ai pas vu l’Ostrée qui produit la perle. Le fleuve Dagua est de couleur jauue-succin. 11 jirésente une t'ichnaison de 0,20, puis de 0,50, et enfin de 1"‘,50 à 1“,75 sur lüO mètres, sans parler des cascades. Il coule d'abord dans les 'Vigiles vues à lliienaventura. D’abord disitaraît la couche d, juiis ‘ couche c, qui a entrave le fleuve par ses galets ocreux. La roue le b résiste assez fortement aux eaux du fleuve , et disparaît enfin. Quant a la couche a, si tendre, si capricieuse, on la perd iientot de vue sous la végétation, noyée ou rongée par les détri- Sor, géoL, 2' série , tome IX. 33 à! A SÙAKCK 1!U Û] JtîN 1852. tus lliiviatiles. A sa place a succctlé enfin une coiielie puissante de sable giossier, qnartzeux, peu agglutiné, cpi’on ne peut pas mettre au rang des pondingucs, et qui ])avaît être de forinaliou récente, mais que le fleuve seul n’aura pu former. Sa ba.se m’a cebappé, et il m’a été impossible de discerner si elle élalt anlérienre ou posté¬ rieure a 1 argile <7. .Te l’ai vue atteindre une puissaucc de 20 à 25 mètres.: on dit que c'est la couebc aurifère et platinifère; elle commence a environ 100 mètres au-dessus de la mer. Klle m’a paru capricieu.se , quelquefois ai’gileusc , et à grains roulés plus fins ; mais la végétation ne permet guère de l’apprécier, pas pins que de distinguer la Jiauteur à laquelle elle s’élève eomme contre-fort des formations qui vont apparaître. Déjà le fleuve charrie des blocs de roebers semi-porpliyriqucs quartzeu.x , des quartz compactes laiteux , et des débris de sebiste argileux à l’aspect soyeux. Ainsi laisse-t-il entrevoir quelle sera l’ossature solide de la cliaîne dans les gorges de laquelle nous péné¬ trons. Avant d’arriver au Saltico apparaît la base protogène , en masses énormes, brisées eu tous sens , cl sans stratification distincte. Lest une lormatiou quart/.ense , blancbàtre , souvent verdâtre, comme la serpentine, contenant des nids et rubans de quartz compacte gras. La présence du quartz porte à la placer parmi les terrains silicates alumineux , et rcu.semble des snbstanecs la rapporte aussi aux silicates magnésiens, .fe l’ai prise pour la bya- lomicte ou pegmatite ; mais .scs rapports frappant, s avec des loebcs ,'que nous verrons ensuite, et qui sont des .seini-porpbyrcs quaitzi- 1ères, mont porté à admettre celte dénomination, quoique ])eu déterminée. Le mica y est très rare. L’ortiiosc manque al.)SoIn- inent. .‘\u-dcsstis de cette formation semi-jiorpby riquc apparaît une nouvelle formation majestueuse par sa masse et sa bautcur : c’est le schiste tondre, argileux, soyeux, qui couronne toute la |)rcmière partie du cbaînon occidental. La bauteur de Juntes est placée au-dessus de l’assise porpbyriqne ; elle a conservé jusqu’à la fin les memes caractères. Cette assise sera, sans doute , analogue à celle dont parle M. de Ilncb , qu’il appelle syénite ou porphyre qnartzifère, et qu’il a rencontrée dans le haut Pérou reposant sur le granité. D’.après les quelques notes que j ai extraites de son livre sur les piicnnmbtcs volcanifjucs , le granité, a la latitude du haut Pérou, servirait de base aux j\ndc.s au niveau de la mer. U serait composé de quartz laiteux, de feld¬ spath, et d’un peu de mica. Je ne l’ai point rencontré le long du Dagua. S’il est vrai que le porphyre qnartzifère que j’ai trouvé soit identique avec celui qu’il a vu sur le granité, celui-ci devrait re- SÉA.NCK ÜL’ '21 JlI.V 'j852. 8 1.1 pose r s:ir le- rp ooitc, iiioiiis sriilh'.ni. sous 1 1 Luitiulc du î);iyu;i, cl celle cludiie seruit le jirDloiifjeiueiil abaissé de celle du liaut Pérou, ou du luoius une foniiation due à une loi identique. Sur cette hypothèse prohahle, je puis former une coupe idéale de cette chaîne pour rendre plus jirécis ce que je vais dire. .Te n’y obser¬ verai pas la loi des hauteurs. a E Cüupo itieuîc tlo In cimînc occideulalc des Andes el de la vollce du Caucu. Sur le granité? g repose le seiiii -porphyre y;, qui serait lui- incme inférieur au schiste s. Le dépôt arcnacé c serait adossé à l’un et ;'i l’autre peut-être. .Imitas étant au cœur même de la formation schisteuse, allons nous y reposer (pialre jours pour pouvoir rexaminer à loisir. Jun- tas , village situé nu conllnent de la Pépita et du Dagua, est au loud d’une gorge profontle formée par trois montagnes schisto- ‘"gilcuscs, à pic, et déchirées ]'ar les eaux. Avant d’y arriver, on a 'léjà perdu de vue le dépôt arénacé aurifère, qu’on dit s’élever à près de 700 mètres, cl dont la partie supérieure serait argentifère et cuprifère, .l’abandonne aux savants le soin d’expliquer son ‘^‘■'gine et celle des ilépôts argileux inférieurs de lîucnaventura. Le dépôt arénacé sera dû à des cour.auts violents venant peut-être du ^■••1'. l.cs dépôts argileux , e.xccplé peut-être le dépôt supérieur fi, dont je p.irlerii à part, sent dus à des eaux tranquilles. Juntas, le.s eaux du Dagua sont sales et chaudes ; celles de la I cpiia sont froides, claires et légèrement minérales. La Pépita Ment du ti.-Jê.j ou traversant une gorge jirofonde creusée dans le st histc argileux, facilement attaquable. Étudions maintenant la gtande assise .schisto-argileuse. Au fonil de la gorge, le schiste est iioii-blcii, Icgèrémcnt soyeux, brillant. Montez le redoutable Cerro de las Palmas^ il devient plus tendre, plus soyeux , plus brillant, ül(i SÊAMCli DU 'il JU!.\- 1S5’2. coiiuiie luicrc. 11 est icpaiidu en masses éiioriiies , cmiidii'liies . eoininc les ardoisières tl’ Angers cl de J’iives. (In le dit aurilcre. •le n’y ai trouvé que des pyrites hrillantes , enliiqnes, très petites, peu abondantes. Aluntcz eneore jn.sqn'à (i on Sü(> nièlres au-dessns de .Imitas , le voila qui est tendre, pulvérnlcnt , oerenx ; tlevemi argile ronge et jaune, sans consistance, jiar l’eiret niêine de l’atmosplièrc et de l’oxyde de fer. dette transfonnation du seliisle en argile est certaine, et ]ieut expliquer pliisicnrs formations île second ordre. L’argile qui en résulte est parfaitement identicpie avec l’argile « de Ouenaveutiira , et parfaitement identique avec les argiles supérieures et neuves de l’istlimc de Panama. JN’au- raieut-elles pas l:i même origine? Celle de lîuenavenlura ne serait- elle pas une décomposition de la formation sebisto-argileiu-e , lancée par un violent courant sur les flancs memes de cette forma¬ tion? L’argile de Panama ne serait-elle pas la crête décomposée de la formation scbisto-.ugileusc abaissée même au-dessous du niveau de la mer pour repar.iître ensuite au grand jour dans les provinces N. -O. de Panama? (.l’ai ilemandé, ma^sen vain jusqu’ici, quelques détails sur la nature géologique dcj, montagnes de Véra- guas, etmème de Guatémala.) On n’a trouvé de fossiles dans au¬ cune de CCS argiles. Lu raison en est claire si ( lies ont nue même origine. D’autres observations corroboreront ces ]iremicr(S asser¬ tions. .le n’ai pu saisir aucune direction sensililo dans ces masses scldsto-argilcuscs profondément érosées. Il semble qu’il y ail une direction des crêtes vers le N. \ N.-K., et que la masse totale plonge à l’orient. Le 4 .septembre, il nous fallut quatre lieures jauir gravir le foi- midable Cerro de las Palinas , élevé de "2,000 mètres. Le flanc oriental de la montagne de dw Valnms est formé d'une roche nouvelle a, verte, noirâtre, ampliibolique , gr.nmlaire, presque Iriable en certains points, brisée en tout sens par les agents chimiques de la nature, résistant à l’acide, et re.sscmblaut à un diallage déeonqiosé. (Jette roche sera-t-elle dépendante du senn- porphyre ou du granité? Sera-t-elle iidérienre aux schistes ar:;i- leu.x ou seulement adossée celte formation? df. de lîurb dit (|n il a trouvé dans le haut Pérou nue roebe verte ampliibolicpu; si'jia- rant le ])latcnn intérieur des .\ndesdc l’Océan Paciliquo, et Ibrm nit comme une chaîne par elle-mèmo. Ne .serail-ee pas cdtc meme roche, moins puissante ici, et à nu dans le Pérou ? .M. de IJneh ne parle pas deformation schisto-argileuse supérieure; cette forma¬ tion manquerait sous cette latitude, tandis qu elle serait puissante à la latitude du Dagua. sÉ.vNCii i)u 21 jum 1852. 517 Le flanc occidental du 8an~Antomo est assez senddablc au flanc que nous venons de descendre; il est stérile , desséclié, déchire; niais je n’ai retrouvé nulle part , sous les argiles pierreuses qui le couvreni, ma roche verte ani])lnlioli((Uc r. A son sommet apparaît l'argile sans consistance, analogue à celle du mont de las Palmas. Son contre-fort q est d’argile ancienne, grisâtre, gréseuse, qui paraît une décomposition d’une roche plus dure. Dans cette argile courent des ruhaiis et des handes de quartz compacte , hlanc sale, hrisé, mais conservant leur état normal. Jâcshlocs de rochers quart- zenx, gréseux, durs, jonchent le monticule qui sépare la rivière Dali de la rivière San-Antomn , toutes deux coulant au fond d’une érosion ]n'ofoiulc. On trouve .’i l'O. de Cali , dans une érosion, un quartz hlaïu hàtre, fritté, friahie,' qui .scmhle avoir été soumis à une violente action cliimiipic. \ous voilà enfin à Cali , ü septemhre. Cette ville devrait être le heu do la station des géologues qui voudraient étudier plus à fond la chaîne occidentale des Andes granadiennes. Je n’ai trouvé jusqu’ici aucune trace de calcaire et aucune trace de terrains volcaniques. Toute la partie occidentale conqirise entre le Cauea et la chaîne ü. des Andes est i)late et uniforme. La partie, au contraire, qui c.,t entic le Cauea et la chaîne centrale est montucuse, et plus ou moins déi hirée ])ar des torrents profonds. Elle se compose tout en¬ tière essentiellement d’une argile rougeâtre, sédimentaire, de l'épo- (pie motlerne. On la dit partout aurifère, et en efl’et, sur difl'érenis points que j’.ai vus, on en e.xtrait des piqiitns d'or et de la poussière d’or par le lavage. Il m’a été impossible de discerner la base solide sur laquelle laqmse cette couche d’argile, surtout dans la partie occi- 'lentale du fleuve Cauea , où les érosions sont rares. Cette argile me paraît très épaisse, et dépasse au moins 12 à 15 mètres. Elle est pure à l’ü. du Cauea, et ne m’a pas laissé voir de Itlocs en¬ gloutis, comme celle de la partie orientale. Le 10 se])tcmhre nous :u-ons passé le Cauea, les hommes en barque, les chevaux àlanagc, 11 était alors assez bas, et n’tivait pas plus de 50 mètres de lai gcur. 11 coule dans la même argile dont j’ai parlé, et traîne des cailloux dans le.squels le ])Oiphyre Idenàtre et Ijlanchàtre domine. Les ri¬ vages sont excessivement'boueux. Sur la rive orientale, l’aspect du pays a sensiblement changé : ce sout des collines arrondies d’argile rougeâtre profondément crosées par les torrents du Pcscailor, Picn' (lamo^ Ct>frc et Pnlucé, qui accourent tous comme iiarallèlement (i( i Jj. ^ a.-i’j. La végétation est un peu plus vivace; on sent qu’on approche de .Popayan, le climat incentè pour les portes, A l’E. ap- 518 SÉANCE DU 21 JUIN 1852. paraît la majestueuse chaîne centrale et le volcan Guila, lançant de temps en temps des tourbillons de ruuice. Le sol arijlleiix, peu tassiî, et sans forme de stratilieation, est jonché de blocs semi-rou¬ lés, souvent énormes (de 8 à 10 mètres de diamètre], d’une roche blanchâtre, quartzense, dure, analojjuc à celle du Ikuve Dajjua, qui est, ce me scmlile , le semi-porphyre de M. de Ihunbolcil. Dans les érosions profondes formées par les torrents du l’escador, Pieudamo , Cofre , etc. , et prcsasaltes prismatiques ferrugineux à six pans et ù cinq pans, don! run avait près d’un mètre de diamètre. i\I. irurita (Ilaiiliatd) , avec lequel j’ai eu de lionnes relations, me remit aussi des obsidiennes {pisà- tres , vitreuses, transparentes, j;lol)uleii3e3 , jirovenaul du l’iin/cv. Ce sont les seules traces voleaniqiies juoprement dites que j’aie ren¬ contrées jusqu’ici. Mais rayoïmons plus loin autour de l’cpayan , et clierclions, s’il est possible, l’origiiie desargiles etdespoi pbjies erratiquesdontj’aijiarlé. Ce n’est pas vers le S. qu’il lauteiierclier le mot de l’cnigmc; car on n’y trouve qu’un volcan éteintel peu élevé appelé Cocnniico, sur les flancs duquel naît le Cauca, et qui pic- sente moins de déchirement que ne semble comporter le calcul de la masse énorme d’argile et de porphyre qui jonebent le ; «//c ,/a Cauca. Ce volcan s’élève (d’après le général Cyprien .^losqncia, alors président de la républi<|uc, et avec lequel j’ai eu riioimeur d’avoir quelques rapports) à la bauteiir barométrique de et Cohalo, colline qui le surpasse, à 552™'", 0. (Le général 3!osquera a fait sur ce volcan et sur d'autres points de la république des ob¬ servations météorologiques nombreuses qu’il se pro|)ose d’impri¬ mer.) Près de ce volcan jaillissent deux sources thermales : l'une à 26 , l’autre à 58 degrés. Tournonsdonc versl’E. | S.-E. de Popayan, et la peut-être nous trouverons l’emplacement primitil des argiles et «les ])orj)bvrcs er¬ rants. C’est là ques’élèvelci)lat(uui])borpliyriqueduCorazon,p.nrtanl sur son dos le gigantesque Puiacc. T,e cliemin avant d’y arriver e.st encombré d’amas énormes de porjibyres et d’argile p.lus ou moins confus. Je n’ai pas jui le voir de près, à cause du mauvais temp.s ; mais j’ai pu remarquer qu’il s’élevait comme un mur fonnidable presque perpendiculaire, déchiré par les cataractes formées par h s eaux qui coulent sur sou sein. Cet escarpement est frajipant du côté de rO. On croirait que ce plateau, jiliis étendu autrefois,, a perdu jiar un grand cfloit «le la nature une partie de sa mas.se, qui aura été brisée et entraînée au loin, suivant la direction du courant qui la attaquée, et c’est de ce déchirement, sans doute, que seront sortis les ])orphyres errants engloutis dans les argiles du f-allc (lu Caiiiti, entraînes par les eaux avec et dans les arglhs. Il est très probable aussi que cette masse jiorphyrique du Corazen, élevée, dit-on, de 2,CÜ0 mètres, et surmonti'e du dôme volcanique, qui s élève a 5,360 mètres? au-dessus delà mer, n’aura pas été créée dans 1 état de ihnudation ou elle se trouve, mais que, comme la partie N. de la chaîne dont elle fait partie, elle auia été recouverte d’une formation scliisto-argileuse, I.c.s grandes eaux, trouvant «h'jà SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 521 cette formation à l’état de décomposition, l’auront facilement atta- c[uéc cl entraînée avec une ])artie de la masse porpliyrique qui lui servait de base. 11 serait étonnant, eu effet, que cette assise scliisto- argileuse se trouvât aussi puissante qu’elle est (et que nous la verrons) à 2 lieues ])lus au ]\,, dans le mont Palace, et (pi’cllc man¬ quât aljsolinnent sur It^ milieu du ])lateau de Corazon. 11 est donc plus probable qu’elle a existé là comme ailleurs , et qu’un courant trouvant prise sur elle plus que sur celles qui étaient plus au N. l’aura attaquée et entraînée, et répandue confusément, avec une ])artie de sa base solide, dans la (;orp,e du Cauca,(|ui s’offrait pour la recevoir. Le courant qui l’a cntrinnée viendrait donc de l’orient. Quel sera-t-il? il’où viendra-t-il? sera-ce une éruption abondante du volcan? Non. Sera-ce le dernier cataclysme bi.storique qtii a bouleverse, selon le récit mosa'itiuc, la surface de tout le globe? Jeu’ eu sais rien, .l’exprime un lait que j'ai remarqué ; je ne veux pas tirer toutes les conclusions qui peuvent s’en déduire ; je les abandonne aux savant», qui ont eu ])lus de temjis et de livres que moi pour étudier et eliercher des relations entre les faits observés dans les iliverses parties de la teri e. J’ai lu quelque part que, sous le Puracé, on trouvait une base de granité, .le ne l’ai pas remar¬ quée , car je n’ai vu que des cailloux roulés granitiques errants dans le Caiica. On assure aussi ipie le sommet du v(*lcan est lürmé d’oJtsidienne vitreuse ; il ne serait donc pas étonnant qu’on eût troitvé atitour de scs lianes et même loin rie lui des obsidiennes erratiques. J’abandonne maintenant mon mystèie un peu ex])liqué. Il fau¬ drait jtasscr plusieurs années et ]iar un beau temps à Popayan pour juger des immenses convul.sions dont il a été le théâtre. On sait que son sol est encore mouvant, et que les forces de la nature ne sont point encore à l'état d’inertie. Pendant mon séjour dans cette ville, le 27 octobre, mercredi, à midi et demi environ, ou enten¬ dit à quelques lieues N. de la ville, près de Cbilicli.as, une alfreuse détonation souterraine. Une rivière fut arrêtée dans son cours, puis reparut de nouveau , cbarriant des matières argilo-sulfureuscs. G était le volcan Guila qui avait fait une éruption. Les derniers ,|our.s de novembre 1849, le Puracé gronila plus fortement, cl lança des cendres abondantes jusque dans Popayan. Le docteur Iriirita me donna des détails circonstanciés sur cet evenemeiit, qui jeta la terreur dans la ville. Je reçus en même temps de lui un paquet de ces cendres pour les examiner. Je ne les crois pas cendres volcaniques et laviques proprement dites, 522 SÉANCE DU 21 JUIN 1852, mais lü résidu d’une calcination de substances pseudo-volcaniques, connue les silicates alumineux. Le meme doctenr Irurita m’envoya aussi un débris d’arbre fos¬ sile, palmier, dit-ou, ou Ibiiyèrc, qu’on appelle gnajiun/i, et qui a été trouvé du côté de Pasto , à une hauteur où les palmiers ne croissent plus. Ce lait, s’il était bien avéré, prouverait l’existence d’un soulèvement, ou d’un abaissement de température dans ce lieu. La botanique prêterait ainsi la main aux {jéologucs. Je pos¬ sède une partie de ce prétendu palmiei'. 11 n’y a pas de calcaire dans les environs de Popayau. Une question qui me préoccupa Ijcaucoup , et que j’ai chargé quelqu'un d’e.xaminer, c’est la relation qui existe entre les schistes et Icspoi'phyres dans la chaîne centrale des Andes. Le porj)hyrc est-il supérieur ou inférieur à cette formation, ou bien est-il indé- ])endant? Le schiste repose- t-il sur lui comme dans la chaîne oc¬ cidentale? Le porphyre est-il une formation volcanique ou semi- volcanique quartzeuse, et doit-il être isolé des autres formations, comme les trachytes, les basaltes, les phonolites et les laves de l’Europe, qui forment comme des terrains à part? Quels rapports a-t-il avec Vaiirlcsitc ? Autant de (|uestions auxquelles il m’est dif¬ ficile de ré|)ondre. Je l’ai vu chargé de schiste argileux sur le Dagua; je l’ai vu dénudé au pied et dans le plateau du Curazon. Je ne l’ai pa.s vu se mêler au schiste ou au granité , et laisser voir f|u’il a été formé avec eux par nue même loi continue, ou par une succession immédiate. Je le clierchcrai en vain dans mon voyage à travers la chaîne centrale ; il ne se monti’cra pas, et nous laissera dans l’incertitude sur son ;ige relatif. .Te ne doute pas que l’andé¬ site (que je n’ai pas vue, si elle n’est pas ce même semi-j)orphyrc ou le granité des (îuanacas) ne doive avoir quelques rapports avec lui , car l’un et l’autre doivent être placés, ce me semble, parmi les ]iroduits plutoniques, et feront partie des formations principales qui composent la grande chaîne. Voici le mont Palacé, boisé presque jusqu’ ii son sommet , cou¬ vert et composé peut-être tout entier d’une argile rouge et blan¬ châtre sans consistance. Cette argile neuve ne paraît pas déjetée et de transport, mais elle semble duc à la décomposition d’un terrain protogène qui ne se montre nulle ])art. Elle change souvent de couleur, et offre des zones, des rubans et des nids intérieurs d'argile plus tendre ou plus dure, jaune on blanchâtre, souvent rouge de sang et couleur lie de vin. Cette dcrnicrc paraît graveleuse. Peut-être sera-ce la décomposition d’un schiste compacte ocreux moins phylladique, impur et micacé. Ces argiles sont identiques SÉANCE DU 21 JUIN 1862. 525 Mftr. ■iriOO 4000 300(1 2000 1001) i)ijO avec celles de la plaine de Popayan. J’ignore si elles sont aurifères ooniine elles ; mais leur vue et leur peu de consistance meconfirincnt dans l’assertion que cette forniation encore debout cette latitude aurait été entraînée à la latitude du Puracé, qui n’est quedcquel- c[ues nuiiutcs 8,, et aurait laisse adecouvci't le senii-porpliyre du Covazo)! ,<.[m lui servait peut-être de base, et aura été répandue confusément dans la plaine dn Cauca par un courant qui aura trouvé moins do résistance à celte latitude que derrière les héris¬ ses et indomptables Giui/iaccis, Je cberebai en vain cette prétendue liase scnd-porpbyriquedans les érosions du Palacéetdu Cofréqui tourne cette montagne à Totaro. Ce dernier roule des blocs de por- id'yre et de granité, mais sans laisser voir l’assise solide à laquelle il les a dérobés. Comme le Palace, le Cerro tld Ohl.yjo ne voulut me montrer in son pied ni son cœur. Ce sont encore des masses argileuses com- paues, analogues à celles du Pnlacé, présentant diverses couleurs et dillérentcs zones. Une de ces zones, plus régulière, se compose t une argile blaueliàtrc, d’aspect crayeux, mais dépourvue de craie, foimant un struiuni de 3ü à üO mètres de puissance. Arrivépresque au soniinet, je remarquai une particularité singulière : sous la terre végétale, qui na pas plus de 0,15 tl’ épaisseur, court un ruban ocreux, rouge de sang, formé comme par une coulée d’oxyde de 52/j SÉAN(^E DU 21 JUIN 1S52. fei J c|ui SG sci'tiit rupaiuluc eu uajijKi sui' tout liane où nous nous trouvons. Il est très réf,ulicr, el n’a pas plus de 0"’,05 d’épaisseur moyenne. Les lorinations argileu.sc.s se li ouvent .sur le revers dans le même état. Si 1 intérieur de cette montagne est primitif, ce ter¬ rain scia reeouveit par des assises argileuses variées ou par' des anneau.v ai-gileu.v superjrosésjiisrpi’au sommet. Le plateau intérieur, argileu.v, sédimeutaire, tpii sépare le mont Obixpo des liérissés C.niiriaciis , doit être élevé, car il est fioid, et il n y croît guère, avec quelques graminées, que des érieinées et le fl ay lejon (Espeletia fray li'jonj, L argile sédimeutaire qui compose ce plateau, c.vaminee dans le torrent de l’E., ([ui coule au pied du mont Gutuiticüs ^ olïre deux lorm.ations : l’une siqx'rieure , rouge , lie 10 à 12 mètres de ]iuissan(?e et liorizontale ; l’autre Idancliâtre, ])lus dure, ayant au moin.s à ti mètres de puissance. .Te n’ai pas vu .sa hase. Noirs gr.a\ unes h' 11 au matin, jrarun heaii temps, le Variiinunt. Son flanc occidental pré.scnic les mêmes caractères que lermo tU l Ohi.yjt). (l’est la même .argile, épaisse, variant de couleur, et ca¬ chant sa hase solide. On y distingue aussi une doidrle napjie d’ar¬ gile rouge, l’ormée itar des coulées d’o.xyde de fer, et eonsei vauf presque partout la même épais.senr et un parallélisme jrarfait. (les deux ruhans apparaissent très hien .av.int qu’on arrive au sommet. Des hloes de granité semi-roulés crient dans le sentier, el annon¬ cent ro.ssature de l’intérieur des monts; ils se multiplient de plus en plus, et enlin on marche sur une argile, hlaiichàlie, gieiiuc. qui re.ssemhie à la jiicrie ponce, et repose sur l’a.ssise jrrimilivi.-. Devant nous, à droite, a|)])araisseiit des chaussées gig.iiitcsques, nues, dl•ehirées, s’élevant à lûe à 200 et 2.10 inèties au-dessus du chemin. l'entre ces chaussées pi iinitives , iléiliarnées par les grainles eaux, et présentant généralement leur’ pointe à l’orient, se trouve un jictit étang de 50 à 60 mètres de diamètre, appelé La- "una tlcl , dont l’eau, chargée d’oxyde ilo l'cr, ne gèle jamais, et qui portait encore de 3 à k degrés. Nous sommes au sommet, à une hauteur du /i,(iS0 mètres au- de.ssus du niveau delà mer, et à 3" 30' de latitude N. environ. Le gr anité grisâtre, gi'ossirrr, que j’ai recueilli l'st composé essen¬ tiellement de leldspatli, de mica et de petits cristaux noirâtres, gr i¬ sâtres et verdâtres, qu’on prendrait d'ahord jrourdes tourmalines , mais qui sont, ce me semhle,de répidotetbaîlite. Lcmicaest rare. Le feldspath jaunâtre à cassure laminaire est plus abondant. Le quartz manque. Je n’en ai trouvé dans aucun des échantillons que je possédais. Ce granité parait comme seiui-calciné ; son eirnciit est s£a.\(,I'. du 21 .iiiN 1852. 525 pmi dur, i l il SC dccoiiiposc l'.iiilc.ui'iil, ù l.i siipcrlii ic, bons rrclioii de 1 atiiiosphèii; cl de roAyde di; ier, en une arpile jjro.ssière, ;;ra- veleuse , lilaneliàire , ayant un aspect de jxinee. 11 se divise in Mrntcx par Iniseinent. l.a direction de ces .strates est C-xaetenient du S. au N. (l’est la direction même de la eliaine, et ils plon- i^ent régulièrement à rorient, l'ormant un angle de 60 degrés, dette direction est si constante (pi’elle servait parfaitement à m’orienter dans le passage de ce col du Paramonl. Il est certain qu’un courant a passé par le col du Paramont, et a déchiré les rochers ipii le formaient. Ceu.\ ipii restent encore dehoiit, comme de grandes ruines, ont eu quehpte rapport entre cu.x , et n’ont jias été créés dans l’état de dénudation et de déchirement oîi ils sc trouvent. Ce granité sans quartz , mais lluillitcux , sera-t-il Y amk-- site? 11 est probable. Le terrain composé d’andésite est très indéter¬ miné, ce me sendile. On dit (]u’il compose l'intérieur de la chaîne où irons sommes , un peu plus au N., dans le passage du Qiü/uliii. Il est probable que ce sera le meme. Le granité que j’ai vu paraît semi-volcanique, ou du moins attaqué par une forte action ilu calorique. If andésite doit être placée, ce me semble , parmi les anciens produits volcaniques, comme les phonolites et les trachytes anciens. Quels ra])ports aura cette formation andésitique avec la formation porphyrique? Je n’en sais rien; car le porphyre ne s’est j)lus moniré, et des masses d’argile m’ont dcrolré le liane occiilental de cette assise primitive jucsque jtisiju’à son sommet, 'l’ont ce que je puis dire c’est que, en con.sultaut rlivcrses variétés de granité et de porphyre, on trouve quelque rcl.ition de texture et d’aspect entre eux , et que le porpliyre pourrait bien être son contre-fort , mais un contre-fort qui ne se relèverait point jusqu’au sommet dis monts, et resterait caché sous les formations subséipientes. Sortons du col des (jiianacas, et entrons dans l.i gorge idioiie it proronde qui s’ouvre devant nous à 1 E. comme un alilmc. L an¬ désite a disparu; nous sommes entre deux murailles majestueuses de schiste noir assez dur, mais argileux, et qui résiste peu à l'ae- tioii de ratmo.sphèrc; scs débiis jonclient le fond de la gorge, (aiiilis qu’on ne trouve presque pas de débi is de granité andési- 'ique. Le schiste suit la direction du granité, dont il est le contre- fmt, et s’incline profondément à l’orient, (jette gorge est eertuine- ment une gorge il’érosion, la forme des flancs même en ofl're une pteuve, a moins qu’on ne la regarde comme formée jiur nu brise¬ ment dû à m, soulèvement. Elle n’a pas plus de 3Ü0 mètres de largeur de sommet à sommet pendant un mille an moins. Un cou¬ rant violent 1 aura creusée ou régularisée en venant de l’orient' »2() sfiAXtii DU 21 jui.-y 1852. S il venait de l’eeelileiit, on tioiiverait cerl-iiiuinent dau-S ecKe !;orye et dans celles (jiie nous verrons les (h’hris erranis de l’andé¬ site du soininct, tandis que j’en ni à j!i;ine trouvé quelque trace. Le second contre-fort b ^ (ju il faut de nouveau jqrtivir à pic près du tamho Cniralc.i, parce qu’il tondic perpendicidaireincnt dans le torrent, est enrore schisteux ; niais son schiste est brillant, inieaeé, d un aspect lalqucux , et renferinc des débris de (juartz eoinpacte incrustes dans sa pâte lors de sa formation. Tbic couche légère d argile couvre ce scliislc sans se nuder à lui. Les autres assises e, rf, adossées a la forinntion A, ont aussi à peu près la même nature; mais ils sont plus argileux , moins brillants , et sont souvent fer¬ rugineux. Leur inclinaison et leur direction sont parallèles à celles de l’andésite. Le fougueux Rio Nrgro , qui vient du S. jeter ses eaux noires dans 1 (dlueos, rloit sa couleur et son nom à ce même schiste, peut-être lioiiiller, sur lequel il coule. En jetant les yeux veis le N., depuis le fond de la gorge du Rio Nrgro, 011 aperçoit entre deux montagnes schisteuses à arêtes tran¬ chantes une immense formation sédimentaire de près de 200 mè¬ tres de hauteur, érosée par le torrent IJllucos, qui présente diverses couebesde sable quartzeux, argileux, plus ou moins dures, mais attaquable.s par le.s eaux qui les rongent ,au pied et les en- ti aillent. Ces couches alternent plusieurs fois, et rdiaipie .alternance ollre à peu jirès les inêines caraelère.s. Ces dépôts arénacés ar(;ilcux ne sont pas assez anciens ni assez agglutinés pour iirendrc place parmi les pottditigttcs. Nous en verrons plu.s tard d’autres dépôts. Vis-à-vis le Uirnbo de la Mr/rgo le schiste est mélangé de fer, et ses pointes ni ont jiresenté l’aspect île chaussées basaltiques. 11 m’a lalhi les toucher pour me convaincre que ce n’était que le même schiste plus terreux affectant des formes bizarres. La montagne g, sur laquelle sc trouve le village du Pcdrrgol, est iiii arrièrc-coutre- lort isolé et courant dans un sens opposé à la chaîne, c’est-à-dire du N. au S. L’Ullucos le double vers le N. pour sc jeter dans le ! (le^j qui s ient du N. -O. Cette montagne, appelée montagne de la Topn , est couverte de s.ables et d’argile sur son flanc occidental. Son sommet csttl une pâte noirâtre compacte ])en dure, qui serait, comme le schiste compacte, peu phylladiquc (1). Sou flanc orien¬ tal laisse voir encore le schiste argileux dont ses entrailles sont composées. Au pied rie ce mont on rencontre des formations gré¬ seuses .assez épaisses, qui semblent d’ancienne formation. Elles (I) La pierre du sommet ressomfilo assez à une espèce do paaodito noirûtre et couleur lie de vin. 527 sfiANCK nu 21 JUKX 1852. sont amoncelées contre sa l).ase. De là on entend déjà imude Je torrent du Paez. Il l)ondit sur le seliisfe argilo- ejuartzeux , qu’il inet ])artout à nu. Ou dit qu’il naît au pied du volcan Gidhr, lati¬ tude 3 ’ 2', longitudedo Popayau ()'' 30'. Il coidenu fond d’unegorge si escarpée qu on no peut presque nulle )>nrt l’approcher. En suivant la rive orientale, nous voilà au lieu a]qielé J'olador flrl Ncmc. G est une butte sédiincntaire de 2 à 250 mètres de haut composée : 1“ de sables roulés présentant 5 mètres d’épais¬ seur au niveau du torrent ; 2“ d’un sable identique, lin, renfermant des blocs gréseux roulés, plus ou moins épai.s; 3" il’un sablcpur, de 2 a 3 mètres; /»" d’un sable terreux renfermant des blocs de schiste non roules, avec des blocs et des débris de fer oligistc? et de fer oxydulé magnétique cri ant , a.ssez fortement aimanté. Ce fer a fait ilonner a la Initte le nom de Àl'ima dcl Jnmn [ \\ donnerait plus de 0,70 pour 1,00 d’excellent métal ; mais le tiarnsport serait im¬ possible) ; 5° d un sable renfermant des blocs gréseux roulés, puis au-dessus du sable pur et des blocs roulés ; véritable confusion, où 1 observateur reste déconcerté, et ne |)cnt saisir une idée d’en¬ semble. Mais cc qui rétoune bien davantage, c’est, au-dessus de tout cela, 1 apparition de masses énormes de pmulingucs com¬ poses d une espèce de pierre bri.séc, couleur cire, conservant tou¬ jours le même niveau, et formant pre.sque tonte la colline h. Il est probable qu’ils auront comblé autrefois toute cette gorge, et qiu , entraînes jiar des courants violents, ils auront cédé une partie 'le leur place au dépôt arénaré. Les terrains seront sans doute disposés dans 1 oiaîre ci-joint ; .f, schiste argileux; p, poudingues; f’t sables roulés ; c, sable scbisteiix avec fer magnétique; d, sable foulé lin ; e, blocs roulés dans sable, etc. be dépôt arénacé a|)paraît de tous côtés avec les mêmes earae- teres, et je suis convaincu qu’après avoir été formé à la place des P'^tidingues il a occupé toute la gorge, et a été creusé et excavé à son tour par les grandes eaux , qin ont dù tigir autrefois dans cette gorge re.sserréc. ^^Vant d’entrer dans la vallée gracieuse de la l’iata , il faut en- t'oro traverser une petite butte d’argile, et enfm on arrive aux sables Iluviatiles sur lesquels repose le villiq'c de la Plata. bue remarque importante, c’est que la chaîne centrale offre un anc plus dénudé à l’E. qu’à 10. Le liane occidental des mon¬ tagnes est généralement encombré, quoique csc.arpé. Cette re¬ marque sera ajiplicable tl’une manière plus sensible encore quand nous examinerons la ebaîne orientale. ■Te partis de la Plata le là décembre après midi. Prenant désor- 528 SÉAMCE DU 21 JUIN 1852, mais une tliit'c'lioii E. [ N E., je passai sur le dos de la eolline seliisto-aijjileuse /. Ee sciiiste conserve encore la direction du S. au N., et s incline à 1 E. de 20 dejjrés. lüentôl les poiidinyues ap¬ paraissent de nouveau avec les déirôts arénacé.s nnalojjues à ceii.v cjue j ai signalés. .1 arrive au joli villaf[ede Paicol, et je monte sur la l\Jesa, ou plateau qui porte son nom. Cette Mesa, rongée au N. par le Paez , est formée de diverses couches arénacées. Au niveau de la rivière, ce sont des sables agglutinés avec des blocs roulés ou non roules, des sables argileux d’une alternance confuse; au sommet, on voit un sable sans consistance, grossier, et par dessus, en certaines localités, un sable argileux vert : le tout pou¬ vant avoir 250 mètres de puissance. Cette masse sédimentaire est attaquée en toussons par les torrents. Ee Motilon, entre autres, venant du S., la ronge jusqu aux poudingues et aux schistes qui lui servent de base. Nous arrivons au confluent du Paez et du superbe Magdalena, appelé simplement <7 Hw (le fleuve), dont la coupe ci-dessous donne une faible idée. Entre les deux montagnes schisteuses .ç, séparées de plus d’une demi-lieue, s’élèvent d’abord deux assises a, sédimentaires ou pseudo sédimentaircs, composées d’argile. Cette argile est rouge de sang, crénelée par les eaux , et elle imite par scs formes bizarres nos cathédrales gothiques. Contre elle s'adosse? la formation pou¬ dingues h, ayant comme elle la même hauteur de chaque coté de la vallée; puis le dépôt arétiacé c, que j’ai décrit, et qui se compose de couches alternantes de sable argileux , de blocs rou¬ lés ou non roulés, de sable agglutiné se correspondant exacte¬ ment au N. du Paez et entre les deux afllucnts ; puis enfin des sables (luviatiles d réeeuts. 11 y a eu sur ce point comme quatre grandes séries île révolutions : celle de la formation et destruction de la il/wzj argileuse celle de la formation et destruction de la Misa poudingues h [celle-là pourtant ne m’a pas laissé voir sa concordance parlaite, car elle a été très bouleversée, et ce n’est SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 529 l'ius qu’une ninsse confuse (i)]; celle de la formation et de la destruction du dt'[H)t arénacc , jinissant de 200 mètres; enfin celle de la lormation des dépôts Iluviatilcs ([ni bordent le grand few'c. Nous traversâmes bient(jt le ;;rand (leuve, qui n’a ])as jilns de 50 à GO mètres de larjjcnr, mais qui est profond. J.a rive est formée j'ar des amas de poudiiigues assez a(;f5lutincs , surmontés de masses argileuses. Il entraine le granité micacé et les débris du poudingue à ]>ierrc compacte dont j’ai jiailc. Le fleuve Magdalena, que nous allons suivre environ 50 lieues, naît dans le Paramont de las Papas, par 1“ 58' latitude JV., et en¬ viron 0" ih' longitude E. de Popayan , à une bauteur ajiproxima- tive d’environ 1750 mètres au-dessus de la mer, tandis que le Caïu'a, son jdus grand tributaire, naît près de lui à une bauteur d environ ôôOO mètres. Il se dirige d’abord vois le S.-E. , à tra¬ vers des gorges profondes, puis entre des terrains de sédiments puissants, cbarriant des argiles gri’seiises qui lui donnent une cou¬ leur jaune sale , passe près du village Gigantc , où l’on a trouvé, dit-on, des ossements fossiles énormes, reçoit le Paez par 2° 31' latitude N. et 1” 7' longitude E. de Popayan, cl roule scs eaux, doublées par son tribut, dans une direction N. constante. La rl/e.m aicuaccc, appelée Mesn de Ncyra , se compose, au ni¬ veau du 3Iag(lalena, 1“ d’une argile sablonneuse; 2“ au-dessus , de blocs roulés de grès quartzeux jaunâtre ; 3° d’argile rouge lenrermant des débris scliistcux à texture compacte ; ti= .au-dessus, dune argile blanclnUre, psammiteuse , dure; 5“ de sable dé¬ composé assez fin ; G” d’argile sablonneuse verte. Dans le lointain, 'tu S. et au N., apparaissent encore les restes des niasses d’argile à formes gotbiques dont j’ai parlé, adosscics aux montagnes sebis- teuses, qui s’éloignent et disparaissent. Toute la Mesa de Neyra a l't composition dont je viens de jiarler presque jusqu’à Nevra. Elle «’a pas plus d’un pouce de terre végétale, et dessous se trouve un stble sans consislaucc que les eaux attaquent et entraînent rapidc- '«cnt. Elle .s’abaisse sensiblcmentjusqu’àNeyra, où elle se rétrécit, ‘‘t n a pas plus de 15 mètres au-dessus du fleuve. Elle est entamée l’ac plusieurs grosses rivières qui viennent du S., et qui sont le iodet Ilobo^ vio de rl rio Frio, cl vin Arennso, cl rin Lnro, CS bords du Magdalena, depuis Neyra, sont d’.abord compo- S' ® 'c bancs de poudingues assez agglutinés , formant un ler- lain comp.acte noirâtre, veiné de couclics de diverses couleurs (I) J avais d abord cru la formation h supérieure à c, mais elle est P us ancienne et sera peut-être inférieure aux nrpiles muges. Soc. géol. , 2' série, tome fX. 3i 530 SfiANCE DU '21 JUIN 1852. eu caiiloiix roulés , qui russcmble à une jùerre de lard, mais qui est dure. 8ur cette assise régulière, qui augmente de hauteur en descendant le neuve, on aperçoit des masses de grès décomposé peu agglutiné, sale et souvent errant. Enfin le fleuve se resserre entre des rochers solides qui me paraissent primitifs, et qui seront, sans doute, la base solide de la chaîne centrale. Je n’ai pas jm les examiuci. Les gt es décomposés dtmnnent tijujours les hauteurs, et encombrent les gorges de la rive orientale. Les sables du rivage sont aurifères. ’ Depuis le confluent du vio I-'usugasicÿii , on aperçoit vers l'ü., à 7 ou 8 lieues , 1 ossature solide de la chaîne centrale couronnée par des neiges éternelles. C est le fameux Paramont de Ruiz, do¬ miné lui-nièmc par le majestueux Tolima, qui s’élèv’e comme nu pavillon blanc à une hauteur approximative de 4580 mètres. Je vous envoie ci-joint la coupe de ce dôme majestueux, copiée fidè¬ lement à l’aide d'une lunette astronomique (Cauchoix) et de l’aji- pareil de Gavard, pour déterminer l’amplitude de l’oscillation de la limite inlérieure des neiges vue depuis Bogota. Pendant deux ans et demi je n’ai remanjuc aucune difl'ércncc sensilile. Cette coupe pourrait servir de terme de comparaison pour l’avenir. Le Tolima m’a constamment offert la même forme et les mêmes taches , ainsi que le Paramont de lluiz, qui est plus au N. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 531 On ne peut les apercevoir (lu’avaut liiiit lieures rlu malin cl la veille tics jours de pluie. Sa vue distincte à l'o'il nu est gcnérale- lueiit un si;>ne de pluie. Nous n’avons trouve jusqu’ici aucune trace de calcaire , ni errant ni à l’état de forniatiou. Plusieurs voyajjeurs m'ont assuré qu’on en rencontre une masse assez considérable en dépôt sur le flanc de la Cordillère orientale. Nous en rencontrerons, en cllet , dans la suite du voyage; maison n’en trouve pas dans la cliaîne centrale. Ce qui distingue cette dernière, à la latitude du Tolima, c’est une niasse déjetée que l’on dit chargée de soul'rc, cl qu’on appelle pour cela itzufrndo , sur le flanc oriental de cette chaîne, au-dessus i}L]baguc. La présence ahoudante du soui're autour jdu volcan To¬ lima comme autour îles volcans dn S. porte à les placer parmi les solfatares et non parmi les volcans laviques. Le revers du Quindiu est une argile fangeuse sans consistance, comme celle du flanc occidental du Guanacas, sans doute. L’intérieur est le granité audésitique. On prétend que le noyau même est un trachyte qui se pré.sente comme une coulée, .le n’ai rencontré aucune trace de trachyte sur les bords du Magdalena, et dans les cailloux qu’elle charrie et qui lui viennent de riü. et de l’O. La première colline que l’on rencontre eu quittant le iMagda- lena par une direction N.-li. est un grès décomposé errant ou peu agglutiné, peu lertile, et qui est, à n’en pas douter, de transport. Nous le trouverons presque dans toutes les anfractuosités des mon¬ tagnes encombrant les gorges et formant souvent îles dépôts puis¬ sants, ou bien en blocs énormes errant sur une formation avec laquelle il n’a aucune relation. Nous verrons plus lard où il faut chercher sou origine. Et, de même que celle des argiles du T'allé de Caaca paraissait devoir être recherchée à l’orient, celle des grès disséminés devra peut-être être recherchée aussi à l'orient. La rivière Bogota ou Tocayma, que l’on passe en barque près de Tocayina, coule au milieu de ces blocs errants charriant des sables gréseux, dont l'épaisseur est telle qn’ou ne peut encore découvrir leur base. Tocayina est sur une de ces masses formées par les grès errants ; mais cette masse repose sur un schiste tendre très argileux et en décomposition, qui n’a aucun rapjiort avec elle. La hauteur de la ville au-dessus de la mer est d’environ 580 mètres. On a trouvé dans une formation voisine, que je n’ai pas pu voir, des coquilles fossiles marines (Ammonites). .l’ai beaucoup regretté de n avoir pu voir si elles appartenaient aux formations schislo-argi- leuses ou bien aux formations gréseuses errantes. Il est probable qii elles n appartiennent pas à ces dernières , car on en aurait 532 SftANf.E DU 21 JUIN 1852. trouvé ailleurs. Derrière la colline sur laquelle s’élève la ville, le Bogota reçoit le torrent de V Jpuln, qui vient du Ce lieu, appelé Juntas, (i.va vivement mon attention. Cette gorge profonde est formée par des montagnes de scliistes argileux anciens ; mais, dans la livièie je rencontrai immédiatement, en examinant les sables, dos blocs errants do calcaire noir fétide, compacte, avec du calcaire blanc cristallisé , souvent portant empreintes de pyrite ou de sublimation pyntense. Je me mis aussitôt en quête pour trou¬ ver le dépôt solide d’on ces blocs avaient été arracliés; mais en vain, je m’informai; il me fut impossible de trouver le dépôt à l’état normal. Je ne trouvai que des débris errants. Il est jirobable que la masse, dans ce lien, aura été entièrement dissoute et entiaînéc. Ce calcaire errant de X Apnln ne se rencontre pas seulement le long de ce torrent; nous le trouvons à diverses latitudes , sur le liane occidental de la chaîne de Jlogota, comme sur les bords du rio Cana, tributaire du n'oiVVi'i-o, par 5° latitude ]\. et 0“ 18' lon¬ gitude O. de Uogota, où je l’ai rencontré errant et pyriteux. Dans la vallée de Guadiias , par 5° 8' latitude N. et 35/ longitude O. de llogota, et surtout dans la vallée du rio Nfgro, tributaire du Meta à l’orient de llogota, dans la gorge profonde de Caquesa, que nous verrons un jour. 11 faut donc conclure qu’il y a eu sur ce liane une formation calcaire peu puissante , que les agents physiques de la nature auront plus ou moins dissoute, ou bien que d’autres terrains auront recouverte et cachée aux yeux de l’observateur. 11 faudra conclure aussi que la meme loi qui a présidé à la formation des terrains de l’ancien monde a présidé aussi à la formation des terrains de cette partie du nouveau. Ayant du traverser la nuit deux collines pointues, je ne pus ni reconnaître leur nature, ni discerner si les calcaires erraient en- coie dans les torrents qui les séparent; mais le contre-fort de la maison Amayaest encore une niasse de grès roulé errant. Dans une gorge an N., près du village d’^/ra/qpw,-,^ coule un torrent appelé aussi Anolnjma, qui charrie des pyrites brillantes, et leur donne en les roulant une forme globulcu.se parfaite. J’en ai recueilli qui avaient 6 à 7 centimètres de diamètre. ba colline du Paradera, entre la maison Jrnayn et la J\lcsa, est un schiste très argileux, brisé par retrait, pa.ssant à l’argile sale, et présentant diverses nuances de couleur depuis le rouge j usqu'auVcrt, Il paraît souvent à nu et sans terre végétale. Iminédiatcmentsiirlui et sans adhésion reposent des blocs de grès semi-roulés, ayant souvent 3 à k mètres de diamèti e moyen. Aucun ne s’est montré noyé dans la pâte argilo- schisteuse ; mais tous reposent snr elle, SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 533 et sont entourés seulement par quelques centimètres de terre végétale. Ce grès blanchâtre , assez dur, souvent brillant, est par¬ faitement identique avec celui que nous verrous à une plus grande hauteur à l’E., et je n’ai aucun (hiiite qu’il n’ait été entraîné des assises déchirées qu il iorme sur les crêtes des montagnes de la savane de llogota. Le nombre des blocs croît à mesure que nous avançons, et la Mcm s’élève sur une agglomération c de ces grès plus ou moins brisés, qui aura dû être formée par la résistance même qu’offrait le Varmlao au courant qui les entraînait. Les gros blocs mal déguisés niamelonnent dans les rues de la ville qui est située par 4» 37' latitude N. et 0» 25' longitude O. de Jio.1 gota , à une liantcur de 1280 mètres. La masse jisammitcusc déposée par les courants et tranchant avec le schiste argileux a plus de 100 mètres d’épaisseur. Les deux monticules qui nous séparent de la grande cote, apiie- les Ceno (Ici l.scohal et Cerro del Oy/juio, sont encore formés de schiste argileux un ou couvert d’ime légère couche d’argile et chargé des mêmes blocs gréseux errants. La côte terrible , qui commence au village de Tewt, est encore le meme schiste argileux blcn-noir, moins brisé, légèrement dé¬ robé à lœil par une couche d’argile. Arrivés jusqu’à la hauteur de la savane, arrêtez-vous, et vous verrez se dresser en face, sur votre tete, une masse énorme de grès brisé prêt à tomber, et for¬ mant toute la crête de la montagne. Scs lianes sont déchirés, exca¬ vés en tous sens, et la direction de ce long liane déchiré est du S. au N. (j est d ici, n en doutez point, c’est de cette assise encore à l’état normal que proviennent les ma.sscs errantes que nous avons rencontrées. La nature est absolument la même , et il est certain que de ces flancs excavés se sont détachés des masses énormes. Le mystère de l’origine est expliqué. H ne resterait pins qu’à expliquer celui du transport. 11 est probable que les schistes argileux sur lesquels ils reposent, l)lus attaquables qu’eux par les eaux et l’atmosphère , .se seront dissous et ar^dUficx, et que ha masse superposée aura été entraînée dans l’abîme; mais il faut Çccoiirir à d’autres forces pour transporter si loin ces masses ponucs, pour les dissoudre, pour en encombrer le lit du Magda- ‘-‘‘la, q„i est éloigné de cette assise de plus de 30 milles, et enlin pour tes faire passer au-dessus des collines schisteuses assez élevées ^ uiant dans une direction N. qui les separeut du Üeu où nous es avons tiouvée,s. Les forces actuelles de la nature ne suffisent pas poiu cxji iquci cette énigme. 11 faut évidemment recourir à quelciue courant violent ayant une direction de l’E. à l’O., et surpassant 53/l SÉANHD DU 21 JUIN 1852. les inontajjiies majestueuses qui se dressent autour de nous. D'autres ol)servations confirmeront cette conclusion, Les for¬ mations psammitcuscs ne se montrent jpière au-dessous do 2700 mètres. Je clierclierai plus tard, le baromètre à la main, la baufeur moyenne de cette formatioii ; et des observations plus lonp,ues me conduiront à des considérations générales sur l’age relatif des divers terrains que j’ai reconnus, et sur la détermina¬ tion probable de l’époque de leur formation comparée à celle des terrains de l’ancien monde. Bogota, la capitale de la république de la Nouvelle-Grenade, est située au pied des montagnes ou Paramonts de l’E. de la savane. La saVaue ou plateau de Bogota est un des points les plus inté¬ ressants de la Nouvclle-Grdnade : c’est une plaine parfaite courant du S. au N., s’abaissant légèrement vers le S., entourée de tous ,grès dur, en couebes très épaisses , brisées, se dirigeant au N. 30“ E. environ, et plongeant généralement à l’orient. Les couebes supé¬ rieures et inférieures, et en général toute cette montagne et la montagne P, ont la meme direction et la même inclinaison. Sous l’assise épaisse g, qui se trouve plus haut dans la montagne P, et oblige à admettre que le Morixerratc a glissé, se trouvent des couebes degrés argileux tendre, et enfin des schistes très argileux noirâtres //, que le torrent de SaD-Francisen a mis à mi , et dans lesquels j’ai rencontré des empreintes très déformées à\lnimn?titrx. Ce schiste argileux sera sans doute la base même d<;s grès, et celle que nous avons vue à Tcnnsiu a , et que nous verrons sur le flanc oriental de ces montagnes (dans la course à l’orient). Les contre- lorts du IVIon.serrat sont: <•/, grès ocreux dtir, iccouvert ]iar des détritus gréscu.x; /j, grès dur; c, grès tendre; r/, grès argi¬ leux bleu, se brisant par retrait en paralléli|>ipèdes rectangulaires; et g-, l’assise de grès dur, identique à 10 degrés, et g de la grande masse; i, {(rès dur; y', argile feuilletée blanchâtre; h, grès argileux jaune; /, argile pbylladique; w, grès tendre; schiste argileux blanchâtre; o, grès dur brisé; p, argile schis¬ teuse bleue; (j, grès dur brisé; r, argile gréseuse et grès dur; g, grès dur ; a, argile tendre ; et enfin la savane avec ses diverses couches. 11 est possible de reconuaitre dans cette montagne, dans la con- lusion de ces alternances, une certaine loi générale de formation ; tuais il est impossible aussi de ne pas reconnaître qu’elle a été for¬ tement secouée ou par alïaissement ou par soulèvement. 53(5 sÉANcii i)ij 21 JUIN 1852. Hauteur baioinélrifjue du Monserrate , yj/vjt' avec an boa baroinètre Biintcn, le 21 octubre 18Z|9 rt le 12 Jevricr 1850 ; toutes correc~ tions jaitcs. Bai iim Tiiertu. H. rom. Uognlu, l--. bbOn'.O. A a pit'd IV. 523"', Ü. sulr, du 21 uctubre. 17-. î>59>n,0. rr.glise. » . • » . ■ Biigola, niüliii , is-. Iil., sur l’AltuSuiiu, IS’.S. 12 février. 18*. \ Îi6lm,7. un iiiffd du muai. 10°, 0. Îj62m,î5. Au sunimeti Thrnii. Biroin. 1 ” • . » { 14”. S24m,7. l “ • « M Une fontaine, coulant près du sommet, donna. . , . 4t“,0. Une autre, coulant à moitié de la hauteur . 9°, 6. Et une autre, coulant aux deux tiers de la hauteur. . 9", 3. Nota. Le pied solide du mont est à 0,002 barométrique plus haut que la place de Bogota. L’eau du Uuclia et colle du Snu-Franci.scn doniiaieiit au pied du mont 1 5" et 18”, 8, et le baroinètre, sur le Fuclia, à un mille N. -O. de Bogota, donnait r)64“,8, pendant qu’à Bogota il était de 561™, 7. Ce résultat donne une idée de l’inclinaison de la savane de Bogota depuis les montagnes jusqu’à une demi-lieue sur sou sein. i)es mesures trigonométriques Caites à Bogota avec un ex< a l- Icnt théodolite répétiteur ont donné un résultat confonne aux mesures barométriques. Sa hauteur vraie au-dessus de Bogota est de 506 mètres. Sa hauteur au-dessus de la mer est de 2660 -f- 506 = 3226 mètres environ, en supposant Bogota à une hauteur nette de 2660 mètres. Les montagnes qui se trouvent à 6 lieues N. de Bogota ont une coupe occidentale toute dill'ércnte de celle du Monserrate , quoi¬ qu’elles se composent , en général , des mêmes terrains. Yoiei la coupe de la côte de Fiisca, J.a crête à l’état primitif a scs couches légèrement inclinées à l’orient, mais courant dans une direction N. Les contre-forts, brisés et descendus par aft'aissement ou soulèvement, présentent les mêmes stratifications, mais penchées vers l’O.; de plus ils offrent des ])riseincnts rcm])lis de terrains de détritus : ils consistent en une argile sablonneuse, ocreuse, sans consistance, sans véritable stratification à laquelle succède un grès dur, sale, plus nu moins brisé, et qui, sur les masses inclinées, s’est lirisé encoi e; ce grès est descendu souvent jusque sur la savane, parce qu’il reposait sur une couche tendre gréseuse, qui est très facilement décomposée; ensuite vient une argile schisteuse blanchâtre qui lepose sur la masse so- KÉAXci; i)U 2i JUIN lb52. od/ liclü et épaisse c, qui est le {jrès tlitr que nous avons vu dans le Monseiratr. (voir la coupe ])Uj>e 534). de n’ai ])a3 pu voir l’assise scliisto-ai'jjileuse sur lacjuelle il re|)ose. Toute la zone des mon¬ tagnes de l’orient, jusqu’à Zipaquira, oil're les mêmes caractères. Ce sera toujours le seliisle très argileux cliargé de grès plus ou moins épais, ])lus ou moins dur, plus ou moins argileux. Dans certaines localités, ou trouve des dépôts liouillers ^dacés généra¬ lement entre les schistes et les grès, c’est-à-dire plus haut que la savane. Ces dépôts liouillers sont capricieux , et ne présentent au¬ cun caractère d’ensemble ou de régularité de formation. Zijiaquira, jietite ville au pied des montagnes de l’O. de la savane, est par 4“ 57' latitude N. et 0" 4' longitude C. de Bogota, à une hauteur approximative de 2710 mètres. Une masse énorme de sel, formant au N. -O. de la ville une colline entre les montagnes, en est la rieliessc , et sullit presque seule à la consommation de tous les pays intérieurs de la Dépu- bliquc. Cette mine est remarquable par sa ])ositiün, sa forme et sa nature, l.e sel parait avoir été amoneelé dans l’anfractuosité des montagnes comme par un flot ou par une ondulation. Il rc- |iose immédiatement, et sans transition, sur un sebiste très argi¬ leux, légèrement mélangé d’oxyde de fer, et qui s’incline à l’ii. On ne connaît pas toute son épuis.seur; elle dépasse 100 mètres, et il est probable que le suintement qui a lieu dans cette anfraetuo- sité, plus profonde que la savane elle-même en cet endroit , donne naissance aux diverses sources salées que l’on trouve sur le flanc O. des montagnes. On en trouve une autre sur le côté oriental de la savane qui occupe la même position, à l'nuzrt et à Encmocon. On voit sur le dépôt , 1" un terrain noirâtre, comme le sebiste décomposé qui renferme des pyrites cristallisées brillantes ; 2“ des formations gypseuses peu abondantes; et 3" au sommet, tics cris¬ taux de carbonate de chaux rliomboédrique , et eu certains en¬ droits ce même calcaire blanchâtre boursouflé ou mamelonné en forme de stalagmites. he Sel est en couches plus ou moins pures , plus ou moins bizar¬ rement contournées, mais jiresque toujours, et surtout au fond, mêlé à une substance noirâtre que les mineurs appellent lapis, et qui contient du calcaire. ■le n’ai trouvé dans le sel de Zipaquira aucune trace d’iode. Le manque d’iode porterait à croire que ce sel n’a pas été formé par un courant marin, car l’eau de la mer y aurait laisse sans iloute quelque trace de ses éléiucats. 538 SÉAKCt DU 21 JUIN 1852. A une lieue un qiiai t O. de Zipaquira , sc trouve une mine de houille formant une assise régulière de houille excellente, dont la direction est du N. au S., et dont l’inclinaison est de 20 à 25 degrés à l’E, Elle repose sur un schiste argileux , qu’elle im¬ prègne de chai bon, et sous une autre couehc de ce même schiste argileux très décomposé. Au-dessus, une couche de grès aigileux se confond avec des débris de grès brisé, tendre, terreux, ün m’.avait dit (|ue la couche schisteuse supérieure offrait des em¬ preintes végétales. M. Fallon m’a démenti cette a.s,sertiou. Il n’en a pas trouvé ni dans la couche supérieure ni dans la couche infé¬ rieure. Je n’ai pas eu plus de 1 onheur que lui dans l’examen at¬ tentif fjiie j'ai fait ailleuis' autour des dé]t()ts hoiiillers situés dans les montagnes à l’E. de Bogota. Le dépôt honillcr a environ 5 à 7 mètres d’épaisseur; il règne d’une manière régulière sur une longueur de près d’une lieue, et (init subitement, ün ne connaît jias jusc[u’à quelle profondeur il s’incline sous terre. Revenons maintenant à Bogota jiar Chia vt Siiltii , c’est-à-dire par le milieu meme de la savane , dans une direction N. Ici la savane présente la forme suivante : à l’E., la coupe de Fnsea, que nous avons donnée ; au centre, une colline courant au N. sort du sein de la plaine couronnée de grès plus ou moins brisé , ])lus ou moins argileux, et )iaraissant bien distinct du grès argileux sédimenlaire de la savane. On serait porté à le regarder comme la crête d’une montagne analogue an mont de /'n.mi, engloutie par affaissement à une grande profondeur , et cachée en partie par les terrains sédimentaires de la plaine. 11 m’a été im|)ossihle de dis¬ cerner si le sommet de la crête était brisé. Nous trouverons d’autres collines sur le sein de la .savane qui offrent le même caractère. .Sur le flanc oriental de cette colline, on a trouvé des ossements humains énormes , des crânes (|ui appartenaient à des géants do 10 à 12 pieds, etc. Ou croit que c’était un cimetière ancien. ^ d l’orient de Bogota. — Le mont Gnndalupe , au pied duquel se trouve la capitale, offre à peu près les mêmes caractères que le Monserratc. 11 paraît comme une niasse isolée par afl’aisse- ment et glissement de la partie principale de la chaîne que nous examinons. Sa base, visible par les lianes, et non du côté de l’O., qui est encombré ])ar les sédiments gréseux , est encore le schiste trè.s argileux qui sert de hase au Alonsei rate. A une certaine hau¬ teur, et sous la limite inférieure des grès, on trouve des dépôts houillers mêlés au schiste argileux, gréseux, tendre; puisa une hauteur barométrique, de 530"’, 0 à534"',0, commence l’assise de grès dur, qui s’élance jusqu’au sommet, mais qui est modifiée près sÉANCK DU ‘21 JUIN 1852. 53i) du soiiiinet couiiiie dans le Monserrate. Ces grès semblent s’ineliner également vers l’orient. Toutes les anfractuosités occidentales sont remjdies par les débris de ce même grès, tandis que le flanc orien¬ tal est pur et à nu surtout du côté du S.-E. Voici la hauteur de ce pic majestueux , prise le 23 septembre 1859 : A llogota, sur la place: thermomètre, 18", 5; baromètre cor¬ rigé, .562"', 26; hauteur, 662 mètres. Au sommet du mont : thermomètre, 13°; baromètre corrigé, 520"’, 56 ; hauteur, 662 mètres. Une mesure trigonométrique dont la base était de 120(1 mè¬ tres a donné pour hauteur sur llogota 659 mètres. Hauteur totale nette au-dessus de la mer, 2660 -}- 660 = 3320'". Les sommets des monts Monserrate et Guadalupe ne sont éloi¬ gnés que de 1530 mètres. J’ai calculé la hauteur barométrique par les tables d’ültnianns; on peut juger ])ar ce fait de leur exactitude, l’iusieurs autres ob¬ servations ont donné un résultat .semblable. Une fontaine coulant j)rès du sommet donna 9°, 7. Voici la gradation moyenne de température prise aux diverses hauteurs barométriques : Baromètre , 562'", 6 Thermomètre , 18", 5 — 5.17”', 8 — 18",0 — 539"’, 3 — 17",0 — 528"’, 9 — 15», 4 — 520"’,4 — 13”,0 51i"’,0 — 10», 6 564"’, 0 — 16»,0 545"’, 4 — 15»,0 524"',7 — 13», 5 — 51 4"’,0 — 10»,6 (1) Le flanc occidental du Paramont est couvert presque jusqu’à son sommet de débris de grès brisé. C’est à peine si à travers ces niasses confuses j’ai pu discerner la limite inférieure des grès durs reposant sur une argile schisteuse, gréseuse , tendre, (iette limite assez indéterminée , et que je voidais reconnaître , sera par 523'’’,0 barométrique (le baromètre étant alors à llogota à 562'", 0). Ces grès subissent au sommet les mêmes altérations que ceux des monts Guadalupe et Monserrate. L’entrée du Paramont a donné (1) Ces dernières observations sont faites le matin; les premières sont du soir. Elles sont le résultat moyen de plusieurs ascensions. 5/iü SÉANCE IllJ 21 JEIN i852. au moyen du l)aroiuètre une hauteur de 516'", 0, une tempéi a- tuie de 13°. lieux fontaines inc donnèrent 10'^, 6 et 11°. Le grès ocreux tendre couvre le sommet; mais des Inities de grès plus ou moins élevées dominent le passage d’environ 80 à 100 mètres. Quelcpics centimètres de terre végétale glissante recouvrent ce sol stérile. Le point le plus élevé du chemin me donna environ 740 mètres an-dessus de Ilogota ; en ajoutant 80 mètres pour les pics qui dominent le chemin, on a une hauteur totale du col de h — 2660 -j- 740 + 80 = 3480 mètres. Dans la gorge étroite qui s’ouvre à l’fi. devant nous, et au fond de laquelle nous dis¬ tinguons la helle vallée de Lhoachin, coule le Tamivista , tri¬ butaire de rürénoque pat le rio Ncgvn cl le Meta. Cette gorge est formée par deux murs forinidahles de grès durs, encore dans l’état où ils ont été formes, mais hrisés, désunis, et prêts à tom- hcr dans celte gorge, ipi’ils comblent chaipic jour. Descendons encore, et quand le haromètre nous indiquera une hauteur de 542 mètres environ, nous les venonslinir subitement, et se dresser à pic comme un renq)art sur un terrain schislo-argilenx. Ce rem¬ part conserve la direction du S. au N. Là nous trouvons, à une hauteur barométrique de 547"’, 0. un petit marais ou étang, dont la température est n trouve une assise de ec dernier assez considérable, .Te n’ai pa.i pu la voir. Ce calcaire est noirâtre ou bien veiné de calcaire cris¬ tallisé blanc. Je n’y ai pas trouvé de pyrites, connne élans d’autres localités. Les grauwaekes, qui sont des elébris de grès breebifonnes très inicaci's, et des sebistes à l'aspect talqucux, parai.ssent venir surlout de l’orient. Je n’ai pas vu l’assise normale. J.e village de Fomcqni, situé sur une colline scbisto-argilcuse noire , brisée et entamée en même temps par le rio Negro et le rio lilanco, à leur confluent, esta une bauteur barométrique de G02"'"',0. La col¬ line se brise et tombe ebaque jour dans le vallon. Elle présente de profondes érosions , ])roduilcs par les débâcles que les eaux ont occasionnées eu corrodant son pied. C’est le dernier village de la •Nouvelle -(irenade jusqu’aux plaines de l’Upiay ou duftleta. Nous avons en face, à l’orient, IcParamont, appelé Organos de Chin- gnsa, qui s’élève très liant; on dit que du sommet, par un ciel pur, on aperçoit le flanc oriental formant une pente douce , et dans le lointain les plaines de l’Üpiay, immenses comme l’Océan, et gé¬ néralement stériles. Ces plaines sont couvertes, dit-on, par des ■sables assez gros, roulés et sans consistance. A une lieue S. de Cboacbin se trouve, dans une gorge du Para- tnont, le village d’Ubacpic. Ubaque donne au baromètre une bail¬ leur de 606 millimètres. Le tbermomètre oscille entre 17 et 28 degrés. Au N. -O. d L baque , à une hauteur barométrique de a98™m,5, au pied d'un pic de-grès perpendiculaire et majestueux *P'> domine IcParamont, se trouve la laguna d’Ubaque. Sa for- "lation est facile à expliquer. Le contre-fort gréseux avant été en- b'aîné, et le sebiste argileux étant descendu, il se forma une l^cavation sans issue entre le Paramont et le sebiste argileux, n ne connaît pas la profondeur de ce lac. N. de Cboacbin, à une demi-lieue, et à une hauteur baro- 'iH'tnque de61ü'""',0, coule une fontaine tberm.ale minérale à degrés sentant rreuf pourri, et semblant cbargée de plomb sul- ine. Te n’on ai pas fait l’analyse. Elle se trouvait i>lus haut et plus a Jondaiiie il y a quebpies années; mais une partie du flanc du aiamoiit ayant coulé, l’encombra et la fit d’abord disparaître, •a c c lacle eonnnença à une bauteur barométrique de 581"”", 0. Æ P an très incliné sur lequel elle a eu lieu est à nu; c’est un grè.s Se nsteux aigileux très ocreux. Les eaux qui en découlent sont «bargées d’oxyde de fer. àh'2 sÉANCK DU 21 JUIN 1852. I.os seuls fosiiles qui puissent un peu c'elaiicii' la (piestion (Je l’àgc des ten ains de celte gorge, ce sont des Annnonites, mais toutes extrêmement déformées. Aucune de ccllesque j’ai recueillies ne lais.se voir sa forme particulière. Elles sont composées de grès argileux tendre, compacte, Irèsocrcux : c’e.st comme une limnnite compacte. .le les ai trouvées dans le schiste argileux gréseux infé¬ rieur au grès dur. Celles qu’on a trouvées occiq)aieut la même position relative. Elles sont rares. C’est surtout à qu’on peut espérer d’en rencontrer, (Une seule que j’ai rapportée est dans le cabinet de Vais.) Entre IJbaque et Choachin, dans la gorge du j’ai trouvé sur le grès argileux de petits dépôts gypseux , fdneux , grisâlrts, bleuâtres, qui affectent sensiblement la forme jtr /!<; lance . En revenant à liogota par le chemin de Criix-J'eitlc, qui est plus au S., on rencontre sur le liane ü." diiGuadalupe un banc de grès fin décomposé, assez épais, incrustant des concrétions ferrifères qui ressemblent parfaitement à des fruits pétrifiés. Cette assise, qu’il faudrait exploiter, est au-dessus de liogota, au S.-E., à une hau¬ teur barométrique de 554““, 0 , le baromètre étant à Bogota à 560"”,0. Voilà tout ce que je crois devoir dire sur les Paramonts de l’orient. Passons au S. et au S.-O. Les montagnes s’abaissent sen¬ siblement jusqu’au Tequendama. A Usiné , sur le Tunjuelo, la limite inférieure des grès durs se trouve presque nu niveau de la savane , et ils y sont répandus en abondance , mais en décompo¬ sition. A Basa et à Soncha, cette même décomposition forme des collines assez élevées , et le grès dur contre lequel elles reposent semble sortir de leur flanc avec une inclinaison à l'O. de plus de U5 degrés, et une direction N. constante. J’ai cherché en vain à Terreras [maison de campagne près de Viiac/'u, où, dit- ou, M. de Humboldt a trouvé les fameux ossements fossiles d’éléphants afri¬ cains) le gisement où ces ossements reposaient; personne n’a pu me l’indiquer. 11 est probable qu’ils devaient se rencontrer dans les grès décomposés argileux très épais, qui forment, en ce lieu, un contre-fort de plusieurs mètres contre la montagne, et qui re¬ posent sur la savane. Avant d’arriver au pont du Bogota, appelé Puente de Canons, des grès durs bi isés sortent du milieu de la savane comme des buttes ou dus chaussées plus ou moins élevées, qui n’ont aucun rapport de stratification avec les terrains de la plaine. La colline qu’il faut gravir depuis Cnnoas et descendre jusqu au Tequendama est composée de grès plus ou moins brisé, plus ou SÉANCE BU 21 JUIN 1852, 5/j3 moins scliisluux , dont la limite inféiienrc est au-dessous de la chute de la cascade, et par conséquent inférieure h la savane, dette colline n’anra pas jilns de 150 mètres au-dessus de Canoas. Si les grès ont la même ])nissancc que dans le Paramont, c’est-à-dire une liauteur barométrique de 20 à 28 millimètres, ils seront au moin.s tle 15 à 20 millimètres au-dessous, et formeront toute l’excavation dans laquelle bondissent les eaux du lîogota. Sous les grès, au N.-ü., on troux'C des dépôts dépouillé excel¬ lente. Tous les terrains du flanc occidental sont extrêmement mo¬ biles. Les schistes argileux ])lus ou moins ]iénétrés par les eaux tombent souvent en grandes masses. Au mois de novembre 1859, une montagne entière glissa sur un plan très incliné île grèssebis- teux argileux, et engloutit le petit village indien de Snu-AntonUi, qui était au pied. Toutes les eaux du S. de la .savane ont généralement, terme moyen, une température de 15° à 15°, 8. Au Tequendama , l’eau du fleuve m’a donné, eu janvier 1849 et 1850, 18", 2 et 18", 3. A San-Anionio et à Tena , les eaux atteignent une température moyenne de 19°, 5. Le Tiinjnclo , qui passe à Usiné, et vient du S.-E., m’a donné, dans trois voyages, 14°, 8. A Bogota, toute l’année, les eaux examinées dans les mêmes circonstances m’ont donné 15" à 15°, 3, ni plus ni moins. (le dernier résultat m’a con¬ vaincu de l’impossibilité de distinguer des saisons à cette latitude. La rivière Ccreztivla, qui coule dans l'ü. de la savane, et en se promenant assez lentement, m’a donné par vingt observations, en différents temps de l'année, Ki". Le Fuuzba ou Bogota, qui re¬ cueille toutes les eaux pour les porter au Illagdalena , donnait 16° •' Zipaquira et 17°, 5 à Soacha. •l’étudiai d’abord l’inclinaison de la savane , que je dus traverser d-ins sa plus grande largeur. Toutes corrections faites , le baro¬ mètre étant à Bogota à 660"'"’, 0, il se trouva au centre de la sa- vane, à Fnntibon, sur la rivière Bogota, à 664'“'”, 4, et sur le Crre- ^ucli,^ à l'ü., à 660 millimètres, même bauteur que la capitale Ptir uu temps uniforme. La savane n’olfre qu’un immense patu- lage sur un giès argileux décomposé, l.e flanc E. du Guargucro est pur: c’e.st une argile tantôt rougeàtic, tantôt blanchâtre, plus on moins compacte , (|ui provient de la décomposition du grès schisteux argileux , servant de base aux grès à l’E. de Bogota. Elle offre sur les deux flancs des nuances de couleur, comme ce meme schiste gréseux, et par.ait être de la même formation, l.e sommet est à une hauteur barométrique de 537™"’,0 (température, 15" a trois heures du soir). Les grès durs n’apparaissent point sur SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 5/i/i rs Cfi lâ '8 Mètr. 2;Î00 2000 irioo 4000 500 Coupe 0 lino purlie du flanc occidautaf do la ch.ituo oi* iontale tics Curdillèrcs, rnlrc Bogota cl le coiifluftiit du Uio Nogio, cette assise ; mais ces grès ont dû s’y trouver, car nous allons les rencontrer en blocs cnorines comblant les anfractuosités occiden¬ tales des montagnes, et ne laissant plus voir l’argile sebisto-gré- seuse qui leur servit de base. J’en ai trouvé qui n’ont pas moins de 25 à 30 mètres de long, et dont la position prouve évidem¬ ment qu’ils ne sont point à leur place, et qu’ils ont été errants. On n’en trouve absolument aucun du côté de la savane. Ce revers de montagnes est tellement creusé et déchiré qu’on ne peut douter de la présence de courants violents qui s’y sont précipités. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 5/|5 liC Futncho de Snvnncla, nu pied îles grès crraliqiies, et près d’uiie cascade assourdissante, esta 573 luilliiuètres du haroinèire. Depuis là jusqu au Diihla-dhisiiii) a|)parait de nouveau le schiste argileux, généralement incliné à l’O , et lcrmant des pointes en divers sens, conunc celle du iJoLle-Ahisino (hauteur haroinéirique .569 milhmèlrcs), qui est une langue's'. ldsto-argdleuse, étroite, de 3 mètres en certains endroits , et s'élevant entre deux ahîmes de 15ü à 200 mètres au moins, cneomhrés jiar les grès et sillonnés par des torrents. I.e l’eflon (lisez l’égnon) est encore ce même schiste argileux pins incliné, et laissant voir qu’il a subi une forte commotion. Les grès durs apparaissent encore sur son sein, mais brisés et près de se précipiter. Le flanc ouest d’une partie de cette montagne est formé de rochers désunis qui lai.ssent voir le jour entre eux. Tout le Pcùon scmhle élre descendu aussi dans la gorge qui s’olFre à l’O., car la limite de ces grès est à une hauteur haroinéirique de 589™"’, 0, taudis que nous ne les avons pas vus sur le Guarguero à 537 mètres, et qu’ils ne se trouvent pas a l E, de lîogota au-dessous île 523""", ü haroméiriques. La maison de canqiagno appelée id/i-./osé de Udiiÿa, située au pied du Pennn et au delà du torrent Va, ta, se Irotive sur un amas iléjeté et confus de grès brisé, d’argile, de schiste argileux et de calcaire noir pyriteux erratique, portant empreintes de bivalves. Je u’ai lias pu trouver le gîte solide de ce calcaire. Le schiste ne m’a ofïeit aucune trai'c île fossiles, et ponrt.'int il est iilcntiquc avec celui de Tr/ta et du fl.inc oeeidcnlal do la Cordillère, que nous avons vue à la Mesa, etc. Sur cette masse eonruse j’ai trouvé aussi des concrétions ferrugineuses, ocrcuses, géodiformes, assez abon¬ dantes et erratiques, qui renferment aussi des sublimations pyri- lenses. La Mésitfi où s’élève Chinga jiaraît tris épaisse; je n’ai pu trouver sa base. C’e.st un aliîme profond comblé par des m.isscs Pratiques confuses. Sa hauteur barométrique a oseille entre C97'"™,0 et 6M™™,0. Thermomètre intérieur, 19 '; extérieur, de 16^ ,i 25°. Itau , 15", 6 et 15 ,9. Jlio Cafia, eau, 16°, 3; eau tran- quille, 19'. Les schistes argileux du K. -O. renferment des déjiôts houillers abandonnés. Je n’y ai point trouvé d’empreintes vé"é- t’^lcs. Au S.-O., dans une gorge profonde, coule une source saîée. -'-’s autres sources m’ont paru pures. A LE., un contre-fort de ‘•‘-'l'tiis l'en d’une hauteur barométrique de a a a 1 inillim^.ti.f,,;^ Il a laisse à découvert un flanc sehisto-ar- gi eux en i ' coinpositioij Im général, toutes les montagnes parais¬ sent avoir subi de fortes commotions. 11 en est ainsi, en iKu tieulier, Aoc. üeol., 2” série , lorac IX. 35 sftANi’K üu 21 JUIN 1852. 5/|3 tki Boci)elé ilf lus Mi/ias, liaiiteur haroinéu i([ue 596 luiUiiiiètres. Il iic porte plus de trace de grès dur, mais à sou pied commence im plateau l’ormé par d’immeuses sédi¬ ments, courus et analogues à ceux de Chinga. Le flanc O. de ce mont est encombré, comme tous les autres, par des masses de grès erratiipics. Le village de la l'cga Sun-Juan, (jui repose sur le jilatcaii, entre lies collines ou montagnes moins élevées, est à une liauteur moyenne barométriipie de 6/l9 millimètres, Tbcrniomi'tre inté¬ rieur, 23"; extérieur, 18“ à 26'' (à neuf licures du soir, jiar un temps calme, il indiquait encore 20“, 8, le 25 novembre 1859). Les deux ri vières qui se réunissent près du villajjesont assez pures, .le n’ai pas pu en examiner les eaux : rune portait 20", 9 de elia- leur, et l'autre, ap|)elée lia, 19", 5. Du]iuis la / jus(|u’à Put nie- Real, les collines s’abaissent sen¬ siblement, mais conservent toujours la forme de collines englou¬ ties les unes sur les autres. A J’iienle- lirai , le r/r; JS'rgrn, un des plus gros tributaires du Jîagdalcna, reçoit le tori ent (Rna, qui lui apporte lui-mènie un gros tribut. Au delà je ne .sais ce qu’il y a, mais on m’assure ipic cette disposition de collines continue en s’abaissant, et disparaît enlin en mourant, ensevelie sous les sables et les grès erratiques des bords du grand fleuve. Au J\.-L. du rio Ncgra , par environ 5" 35' latitude N. et 0“ 13' longitude O. de bogott', s’élève la masse de ealcaire noiréitre ou cristallisé blanc, fameuse par ses éinerautlcs , iMuzn. l’rob.ibleinent que les calcaires erratiques que j’ai rencontrés sont li’s dernières traces de ce déqiot puissant. Al. l'allon , qui exploite les mines de flJuzo, y a trouvé des fossiles, ou autres , composés d’une terre calcaire noirâtre presque pulvérulente, .l’en po.ssède deux dont la forme est inalbeurcuscment trop endopiinagés: pour jicrmettre de déci¬ der quelle est leur espèce. M. Elic de Üeauniünt a dù en recevoir qui auront, sans doute, des caractères jilus tranebés , cl permet¬ tront d’apprécier l’âge relatif de cette riebe formation. Je ne sais quelle est la. b.auteurde filu/.o; mais une me.sure barométrique prise sur le ftlagdalena, à mon retour, m’a fait placer le confluent du lin Nrgm à. 295 mètres au-dessus de la mer. Le baromètre s’y fixa à 755 millimètres. La tcnqu'raturc moyenne du Aîagdalcua était (à cette latitude, 5" 50') de 28", 5. A 5 lieues O. de Jlogota, se trouve itn petit village apptdé Criu- zaeta y situé ait [iied d une colline déboisée qui semble sortir iln sein de la savane. .1 en ai forme la coupe, qui exjiliquc déjà tout ce que j’i n dirai. Je dois ajouter de plus que les collines du S., dont celle-ci est séparée p.ir un marais vaste et profond sÉANcii DU 21 JUIN 1852. 5/i7 {Lii^iridx), et ([iii sont piv.s (le l:i Ucnrrti , (illVeiit ;'i jyeti pi-;.s I^.s ineiiiej earaetèies de Iji iseiiienl. Celle-ci düiuic donc une idé’e des autres, .(’y ai ohseiA'é les eoiu lie.s siiivaiitc.s : a, une aryile oerense, tendre, stérile, sans consistai lee , rjuc les ])lnies entraînent cliaque jour. .T’ai irouvé sur elle des didiris aryilen.x à ras|)ccl t'alciné (|iii offraient (juelqncs cnqireintcs de Fougères. On eu a trouvé égaleinent du côté de Tiinjn, dans la inèine position relative et dans le inèiiie terrain, coniinc (’alciné et bonrsoudé. Ce terrain est rare. ô, une assise plus on moins détruite, ])lns ou moins entraî¬ née, en blocs désunis de grès dur, qui Semblent s’cire amon¬ celés par glissement dans le Tond de la savane, et qui plongent •SOUS ses sédiments, comme à Fnsea, e, un grès plus tendre, ar¬ gileux, peu eoiusistant, qui s’est ])lus ou moins dissous, et a entr.aîné par sa dissolution on par quelqile commotion la masse de grès dur (pi’il supportait, .v, un seliisle argileux blanebàtre, éclatant, brisé par retrait, et ayant une puissance peu considérable, mais légulièrc (O™,! .à 0"',2). Sous ce sebiste re))ose la base scjlide du grès dur g, dont je n’ai pas piidtavuivrir répaisseur. Cette colline aura environ 160 à 200 mètres de hauteur sur la savane. 11 y a d’ailleurs un terrain de comblement argileux et gréseux. Du côté du S. les grès (inissent plus à pic, et plongent dans la savane. J.cur position est presque horizontale. Cette disposition de couebes, iiarlaitement identiques pour la nature et lu pnissmee, liermct d admettre un monvement souterrain qui aura bri.sé ces assises lorsqu’elles étaient toutes de même niveau, et aura produit l’éboulemenl d’une partie de leur masse. Peut-être le même mouvement par soulèvement aura-t-il l>rodnit , par brisement toute la gorge oii se trouve actuellement la .savane, et les masses brisées, se détaeliant par leur propre jioids, auront été englouties dans l’abîme ouvert par ce soulèvement. Il est pro¬ bable, en effet, (|ue tontes ces masses degrés i'nrent formées d’une manière n-gulière et dans une position sensiblement liorizontale. lillcs paraîtraient di.sloquécs et désunies parce qu’elles auraient été soumises à une foi te commotiou produite ]>ar Soulèvement “U affaissement. L’inclinaison du iUuidnlnpr. et du l'arânimtC vers rorient, celle des montagnes de l’O. vers l’occident, porte¬ raient à croire epie cette commotion et Ce bii.sèment sont dus à un soulèvement. Des courants postérieurs auront ensuite comblé les abîmes, et formé la savane par des sédiments de transport arra- clics aux montagnes voisines, plus on moins convulsionnées, et par conséquent plus attaquables. La savane, vue do LE. à l'O., pré¬ sente les deux aspects suivants, dont j’ai fait des coupes partielles, SÉANCE DU 21 JUIN 1852. ô/i8 Or, aucune de ces coupes n’eiiipèclie d'adiuettrc que la savane n’ait été formée par un soulèvement dont la direction aurait été du S, au N., et que tout l’espace qu’elle occupe ne soit la laïqpHtr inéine des fissures ou briseuients jnoduits jiar ce soulèvement, ün effet, il .semble qu’une masse sédimenlaire, sou¬ levée dans sou ccnlre par une force expansive d’éjaculation ([uel- conque, SC brisera en différents points de sa superficie, et offrira une des coupes telles que celles présentées par la savane. I.cs par¬ ties n et b SC relèveront et seront rejetées cii debors, et les parties intérieures n’ayant plus qu’une base an;;ulcuse, à cause du rayon¬ nement des fissures, s’affaisseront sur elles-mêmes d’une manière plus ou moins confuse, conservant encorcchacunc leuis stratifira- tions premières, mais inclinées et bouleversée.s. .le ne prétends pas qu’il en ait été ainsi ; mais cette assertion, que IM. Elie de IJeau- mont peut-être ne l ejetlera pas", explique assez bien l’anomalie de la position des (jrès dans l’intérieur de la savane , et leur inclinai¬ son ou leur ebute à l’K. et à l’Ü. En faisant le tour île la savane , et prenant successivement la coupe de toutes les érosions, voici ce qu’on voit : 1° A une dcmi-licue JV. de llogota, sur les bords du ruisseau appelé tk’l ^rzoLispo , on trouve : t, terre végétale déjetée, argileuse, de couleur sidc ; /i, argile gréseuse, de couleur sale, peu compacte : c’est la couebe qui règne généralement dans toute la savane , et qui a été la dernière formée par trans¬ port; b, couebe mince renfermant des débris de bouille semi- roulés J f , même argile que a, peut-être un peu ferrugineuse ; r/, couebe d’argile et de sable qui varie d’épai.sscur, wiais qu’on trouve jircsque partout ; c, argile de couleur sale, gréseuse, au ni¬ veau du torrent. 2° A 2 lieues et demie N. sur le liane des montagnes, en un lieu appelé cl Cedro , dans une érosion due aux pluies : n, idem ; b, argile blancli.itre sans bouille; d, idem; g, argile bleue, verte, compacte, laissant peu filtrer les eaux, et régnant dans jnesque toute la savane; m et n, grès durs, brisés, glissés, comme à Fnsen , et contre lesquels les sédiments de la savane se sont re¬ posés. 3" Sur les liords du liogota, à Fiisca, 6 lieues N. de llogota : a, idem ; c, argile blanebàtre moins gréseuse ; <•/, sable gros, roulé, au niveau de la rivière. k" Près de riiri/tc, comme sur le llogota , .'i 8 lieues au N. de Bogota, et près de Zipaquira, j’ai rencontré les terrains suivants : ti, idem, un peu rubanée par l’oxyde de fer; c, argile sablon¬ neuse; b, argile de couleur sale, peu compacte, .souvent ruljanée. SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 5/i9 L’érosion était peu profonde. L’oxyde de fersc trouve plus abon¬ dant dans tout le N. et tout l’O. de la savane. 5“ Sur les bords du Ilogota, près Funzlia, au centre de l.i sa¬ vane, et à 3 lieues N. -O. de lîojjota : a, idem ; h, sable fin roidé plus ou moins épais ; r, argile sale, peu compacte, au niveau de la rivière, .l’ai été étonné de ne pas rencontrer dans le contre de la savane la coiiclic argileuse, compacte, verte, liappante g. 11 paraît quelle s inclinera au centre, et ne sera pas parfaitement hori¬ zontale. 6" Sur les bords éricnres tle (;rès des montagnes on collines (jiii ont été soumises à une coininotion (eomine celles de Fnsea et de Cerezuela) ont rroidé et {glissé dans la savane. Ce j'iissement aura eu lieu avant la formation des couclies arj'ilciises ou sablonneuses , ]niistiu’ elles leur sont supérieures et .adossées. La température du puits île Saint-Gliarles , ([ue nous venons de voir, n’a pas varié de deinv dixièmes de de(;ré pendant plus de deux ans. Elle a été constamment, en toute saison, entre l/i°,9 et là",!. C’est sensiblement la température moyenne du lieu. A en¬ viron 1 mètre de profondeur, à l’abri de toute iidluence solaire ou d'atmosplière, la température de l’air était à peu prèsconstanie, et oscillait entre 1/|°,8 et 15°, 3. Facatativa est à une liautcur barométrique de 560 à 563 milli- 'nètres, la même que la capitale. La ]>etitc i5or[>,e dans laquelle se trouve ce villa(;e olfre la eoiqic suivante : Elle a été formée jiar rallaissement du j;rès dur qui constitue la colline voisine, et dans lequel on trouve de fort belles cavcrnis birmées par des pointes de {;rè.s. Ce grès est dur, de couleur sale, en assises épaisses (de 6 à 7 mètres). Le fond de la vallée d sera sans doute comblé de débris de ces mêmes grès tombés ou glissés, et au-dessus se seront formées des strates épaisses d’argile gréseuse sale, plus ou moins rougie p;ir l’oxyde de fer, présentant une masse unilorme. La partie O. est encombrée par des débris gréseux er¬ ratiques g' , qui ne laissent point voir la base sur laquelle ils repo- 552 sÉAfiCK DU 21 JUIN 1852. si’iit. Los eaux de Facatativa sont froides. Celle que nous luivioiis n’avait que 1ü",2. Le col appelé Alto Ad Rohlo est couvert d’arqilc; il s’élève à mie liaiiteur barométrique de 55?r‘'",0. Les ciès qui le cou- roiineut apiiaraissoul à l'O. comme im mur qi['antesquc qui pend sur l’abîme creuse à ses pieds. La J'viitci Ac V AscrmAcrn est h 576''"", 0. Près du mont Cn.scar (hauteur, 613"'"’,()) apparaît la for¬ mation seldsto-arjjileusc, qui forme la base des grès , et que les débris des grès ont recouverte jusque-là. Villeta, située nu fond il’un vallon brûlant, a une hauteur moyenne barométrique de 691""", 0, repose sur des sédiments récents, (pi’il faudra attribuer, sans doute, aux derniers grands courants qui ont bouleversé cette partie du sol. Ces sédiments seront, sans doute , étendus sur des amas tle grès erratiques ])lus on moins décomposés, et arracbcsaux montagnes voisines. Les collines et montagnes de l’orient en sont eneombré«.s. Les eaux de Yilleta portaient 25 degrés. Ce lieu m’a paru brûlant à cause de sa profonilcur et du manque de mouve¬ ment de l’atmosplière. Lesseliistes très argileux réapparaissent encore entre Villeta et Guaduas; mais les argiles les dérobent souvent aux yeux. Le som¬ met, et surtout le liane occidental, .sont couverts de grès dur et de conglomérats de grès erratique lirisé. l.e sommet du mont apjiclé Aho Ae est envii'on à tSOO mètres au-dessus de la mer. Guaduas est situé dans une vallée courant du S. au N., entre les monts Ilaysal et le Saijcnto. Sa température moyenne est de 23 ',6, et la hauteur moyenne du b.iromètre , d’après le colonel Acosta, do 678""", 2. Le lond de la vallée est sédimentaire , argi¬ leux , comme la vallée de Villeta, et la foi ination de ces deux val - lées seml.ile devoir être iap])ortée à la même époque, car elles ])ortcnt les mêmes caractèi-es. .Peut-être faut- il rapjiortor tous ces- comblements à l’époque du comblement delà vallée du Canea, de l’entraînement de.s argiles jaunes supérieures du Clioeo, et du trans¬ port des grès en atiques du liane occiilental de la chaîne orientale des Cordilh' res, c’est-à-dire, comme je. l’ai déjà insinué, au grand cataclysme histoihiuc; car tous les terrains (jne je viens d’énu¬ mérer semblent être de formation récente ; mais les forces actuelles de la nature n’ont pas suHi ])our les former. On m’a dit qu’on rencontrait des calcaires dans la vallée de Guaduas. .le n’en ai pas vu moi-même. Guaduas est environ à 1020 mèlres au-dessus de la mer. J ai chei'cbe en vain îles fossiles dans les terrains que nous ve¬ nons de parcourir. Au sommet du Sarjeuto, le baromètre se fixa à 655""", 0, et le SÉANCK DU 21 JUIN 1852. 553 tliei'inoiiiètro à 20". Tout lo luvers occidental de cette inonla'jnc est un immense amas de jioudinyucs anciens fortement ngylutinés, composés de terrains (juartzeux, (jréseux et scliisteux, noirs, com¬ pactes, durs. .l’ai pris .souvent Icsderniers pour de la houille, au premier aspect. Ces poudingucs se trouvent jusqu’au sommet, et ))longontsous des ma.sses énormes de {jrès décomposés , mais réag¬ glutinés. Ces grès forment ou enserrent le lit du grand fleuve, qui coule assez près du mont, et que nous voyons dcjuiis le sommet rouler scs eaux majestueuses. Nous avons vu dans le S. des masses de poudingues. A l’E. de laPlataime colline de poudinguesatteignait tme hauteur de plus de 150 mètres aii-dessusde la ville, qui est déjà à plus de 1l)/iü mètres au-dessus de la mer , au confluent du l’aez. I.esiioudingues s’élevaient en masses confuses jilnsou moins houle- versées, mais laissant voir qu’ils avaient occupé une place assez grande tlaiis ce bassin. Ici nous les trouvons atteignant la même hauteur environ, car le Sarjeuto auia 1300 mèties. I.cur nature est à ])eu jirès la même ; nous les avons vus régner le long du Mag- d.dcna, et quelquefois s’élever assez haut. On dit qu’.iu Sarjeuto ils contiennent quelques molhis(]ucs fossiles. J’ai trouvé une em¬ preinte bivalve assez bien foiance a la Plat.a, dansées mêmes ]îou- dingues. Ne scrais-je ]ias en droit de conclure, avec quel<|ue fon¬ dement, i(ue ces formations sont identirpics, et seront dues à la même loi? que ce sera comme une formation comidète qu’il fau¬ dra ajouter aii.x contre-forts delà chaîne orientale des .\ndesgra- nadienues, et dont il faudra étudier l’àgc relatif. On devra les placer dans l’ordre des formations diverses composant l’écorce du globe, comme on y a placé les poudingues île liurnot ou ceux qu'on a rattachés à l’éqioipie pviiéciinc , etc. Peut-être formaient- elles, dans ce vallon, un jdatc.au assez uniforme (comme la ISIem de Ncyra, par exemple) , et auront-elles été entamées et entraînées par les grandes eaux, et à leur place se seront élevées les masses de sables peu agglutinés que nous avons vus. l’cut-êtrc ce qui en reste >m sera-t-il que le déliris d'une assise puissante et régulière. J’ai passé beaucoup trop rapidement le Sarjeuto pour pouvoir pronon¬ cer sur ces questions. ha direction du Sarjeuto est du S. au N., mais il huit près de Honda, car au-des,sou.s de celte ville les montagnes s’abaissent sensiblement, et enlin le voyageur ne volt ]>lus que les sables argi¬ leux et fertiles (|ui bordent le grand fleuve. La ! enta dcl Sarjrnto est. a une hauteur barométrique de 681"'"’, 0. Une source coulant près de là indiquait 22",!. La rivière Tucui^ qui est encombrée par les débris de poudin¬ gues et par des cailloux roulés, coule au-dessous de 710 millimètres 55/i sÈAM.ii iJii 21 jLi.N 1852. ]jaioni(jtriqiies sur le {jrès de transport fin, sale, [dus ou moins réagglutiné, foianaut le contre-fort du Sntjcnto et les rives du Hlagdalcna. Cette .assise assez j)uissinte, pins(jue nous la trouvons depuis 708 jusiiu à 734 millimètres barométriques, sera due, .sans doute, aux mêmes foires qui ont transjiorté les (iiès de la savane de Jiogota jusque sur les bords tiu fieuve.ù ([uelques lieues dans le S., et elle n aura iei une plus grande [uiissance qu’à cause des formations anteadeures qui resserraient le fleuve. Ces masses .sem¬ blent avoir été déjelées en dillérents temps, car près de Honda une eoucbe inlérieure g, qui s'élève à une quarantaine de mètres au-dessus du fleuve , est sensiblement jiliis dure, et a résisté da¬ vantage à l’efloi t des {p andes eaux , tandis que la eouelie supé¬ rieure h est [lins attaipiée. Ija ville de l’esqueria est bâtie sur une [letite élévation jjréseuse? entre [dusieiirs rivières. I.e baromètre oscilla à Pe.S(]ueria entre 7.;3 et 734 milliniètre.s. la; jâlagdalena portait 27°, 5. — .l’aicru devoirdiviserla formation dos terrains en huit époques ou périodes. Je dirai un mot de cliaeune; puis je tâcherai de les comparer brièvement aux époques généralement admises parles géologues. 'T- OO t) a ï? 5 Coupe PX'et it'ure el os:liyre , dans toute la pai'tie O. du plissement dont j’ai j)arlé, et seulement là, car le porphyre n'apjiaraît ])as à l'E. des Gtutuavas , et c’est pour cela même que je crois le ])liss> iuent {panilique prohahlcment anté¬ rieur. 11 fut ])eu puissant à la latitude où nous sommes, tandis que |)lus an S il forme le Puraeé et le plateau de Corazou , ca se lève comme eoutrc-fort du granité à ])lus de 5800 mètres. La largeur lie cette forimitiou sera assez restreinte, et sera renfermée entre 78° 30' et 80'. .Te crois que celle que j’ai vue sur le Dagua est iden¬ tique avec celle du Puraeé. Si la roche verte ainphiholique e, vue au cerro de las Palmas, doit être rattachée au porphyre, cette formation monterait, dans la chaîne occidentale , à la hauteur de 1800 mètres environ au-dessus du niveau actuel des mers. 3“ Épnqtic schisteuse S (voir la coupe) . — Le mont x de l’orient, appelé Organes de Chingasn, renferme de beau feldspath, des grau- vvackes hréchifprmcs, et sans doute des seh istes (puisque le rio Negro s’en charge dans son cours). Il doit non .seulement être rattachéàcetle époque, mais semble devoir en être probablement la première for¬ mation antérieure. Elle serait même antérieure auschiste ar.gileu.v ,v. Cettoformation, que je n’ai pas assez vue, mériteraitun nouvel exa¬ men, car je reste indécis sur sou âge relatif, comparé au schiste argi¬ leux. Ce que je crois indul)ital)lcmcnt jiropre à la troisième époque, o’est le schiste argileux, si puissant au S.-E. età l’O. duplissement granitique. On sait qu’il forme le .sommet de la chaîne oeeiden- tale, qu'il s’élève à l’état décomposé et tngilific sur le llauc «ceidental des Guanacas, qu'il hd forme à l’E. un contre-fort "''ijestueux jusqu’à .son sommet, et enfin qu’il forme toute la fbaîne orientale, au moins jusqu’au rio Nrgrn. ],e,s schistes de l’O. •le Guanacas sont eu général plus tendres, plus purs et plus derom- posohirs que ceux de l’E., plus durs, jilus compactes, plus ferru • gmeux; c’est mie nouvelle raison jioiir admettre le plissement U Gu/uiucas comme signe de démarcation entre les variétés de cette puissante formation. 11 s’est passé sans doute un certain laps de temps entre la formation porphyrique et la formation schisteuse, ear je les ai vues très distinctes, ne mêlant point, dans leur limite commune, leurs éléments constitutifs. Vers les derniers 550 sftAKCE nu 21. JUIN 1852. temps de celte fonnatioii, lesélémciilsqui la composaient à l’orient de la cliaîne centrale furent sensiblement modifiés. Les Ammonites devaient exister sur la terre, et les plantes devaient y être abon¬ dantes, iniisqn’on les d ouve sur ces seListes et sous la formation des grès des dépôts liouillers [s’il est vrai aussi que la liouille provienne de la carijunisation de substances végétales). Celte partie de la pé¬ riode scbisteu.se , (pie je pourrais rapporter peut-(Hrc à l’époque connue du terrain liouiller, n’a pas une grande puissance, et n’est pas distincte sensiblement du seliiste. C’est pour cette raison que je l’y ai rattachée. Llle*a été nulle à l'O. du plissement grani¬ tique. 4° ÈjnHiuo psammiiiquc G. — Après ré|)oque scbisto-argilcuse , et sur les terrains très argileux, tendres et carbonifères de la jiartie orientale du plissement granitique , se forma l’assise de grès dur qui couronne la chaîne orientale ou les Vnnimonts de Bogota. Elle dut se faire d’une manière assez tranquille, et à peu près liorizon- talemcnt, comme par sédiment, mais sans doute sous une action cliimùpie pùissante. A la latitude de Bogota , on sait déjà qu’elle atteint une puissance de plus de 300 mètres (depuis baromètre 538? a 512 millimèlies). Dans le N. elle est encore plus é])aisse, dit-on. On n’y trouve [(as d’empreintes organiques végétales ou animales, mais sa jiosition seule détermine assez son âge relatif. Ver.s l’époque de sa formation, ou immédiatement après, il y eut de violents courants venant du N. au S., ou réciproquement, qui dénudèrent les flancs moins durs des Guanacus, à l’E. et à l'O., et formèrent les vallées du Cauca et du Magdalena, ainsi que la vallée du rio Negro, et les jietilcs vallées du flanc occidental de la chaîne orientale. La lormation psammitcuse ne dut pas servir de contre-fort aux Guanacas. A^oici comment je me représente les Andes avant la formation des vallées , c’est à-dire immédiatement après la ([uatrièinc é|)0(|ue, sous la forme ci-jointe. La formation [’ramtiquc (’r n’a|iparait ([u’au centre. Le porphyre P est couvert entièrement par lessebistes S, qui ont atteint toute leur puissance. Le teirain liouiller//, plus tendre, est recouvert [lar le grès dur ÿ auquel il [lasse insensiblement. La montagne X [laraîl être comme le pendant des porphyres sur le flanc oriental de la masse grani¬ tique soulevée, et peut-être plonge-t-il au loin sous les schistes S, qui lui seront adossés? Les vallées profondes d’érosion du Cauca, du Magdalena et du no Negro sont assez diflicilcs à expliquer. Peut-être y a-t-il eu alois un soulèvement partiel qui a brise toutes les masses qui repo¬ saient sur le granité et le porphyre. Cependant , comme nous le venons, il est plus probable que le grand soulèvement des Andes SÉANCE DU 21 JUIN 1852. 557 ii’a eu lieu que plus taal, et non iinnu'cliateincnt après la fonua- tiou dos grès. 5” Fjjnque à pou (Uniques P. — Après la füiiuatiou de la vallée du Alagdalcua, les poudingucs s’agglutiiièreiU au fond de la vallée et surtout sur le liane oriental. Nous les avons vus conservant tou¬ jours la même nature et la luêiue hauteur, depuis la Plata jusqu’au Sarjento, mais plus ou moins entamés et entraînés par les forces qui agirent successivement sur eux. (le sera comme une formation régulière présentant la forme d'une assise de comhlomcnt. Les bi¬ valves qu’on y trouve obligent à les placer après les grès et les schistes. Pourtant ceci n’est encore (|u’une probabilité, car je n'ai ])as vu leur vraie position, et la qticstion n’est pas tranchée par les fossiles eux-mêmes. La question des fossiles est capitale en Auié- rique comme en Europe; mais qui se sacrifiera pour eu chercher, et perdra pour la science l’instinct de sa conservation dans ces pays déserts et brûlants ? 6“ Épnt/ue calcaire G. — Formation peu puissante, rare, an- cieime, généralement pyriteuse, noire, compacte, postérieure , au moins en apparence, aux poudingues, et reposant souvent là où ils ont dû se trouver .avant leur riestruction ; elle ne m’a apparu qu’erratique sur le flanc occidental de la ch.aîne orientide et dans la vallée dti rio N'egro. Elle a dû être régulière, et occuper une posi¬ tion bien déterminée sur les autres formations. Elle semble gagner en puissance en courant vers le N. , comme à Muzo, où elle est très épaisse , et renferme des émeraudes et des ^nuuonites , et jieut-ètre des Gryphées. Je la crois certainement aiiléricure aux dépôts aié- nacés puissants qui comblent la vallée du Alagdalena dans le S. 1 1 faut ratt.aclier à cette épocpie la formation des argiles anciennes des bords de l’océan Pacifique, et peut-être une partie du com¬ blement des grandes vallées. Après cette époque, que j’appellerai l'époque jurassique des Andes, on peut placer le soulèvement général qui a brisé les as¬ sises scbi.stcu.ses et psammiicuscs , et donné atix Andes l’aspect dé¬ chiré que nous leur voyons. Ce soulèvement aura (juclques car.ae- tères importants à examiner. L’ensemble des hri.semcnts laisse voir que la force d’expansion aurait ])u aj;ir sur trois points ii la fois dans l’espace de 60 à 70 lieues. Une partie aurait brisé la eonche schisteuse et ])orphyri(pic oceiclentale ; et une autre, à l’orient, aurait brisé la formation de la chaîne orientale do llogota , et renverse; a l’orient et ;'i l’occident les parties désunies d’une loi ma- tion sedimenlairc horizontale. S’il est vrai qu’il y ait des trachytes dans la chaîne centrale, au N. desGuauac.as, ils pourr.aient prove¬ nir d’une coulée qui aurait rompu la masse granitique ; et alors ?i58 sfAKfiii DU 'li JiTx '1852. on jionrr.iit (\):ic!iirc que lü sonlèvoiiiciil s’est liiit (Uir l’expniisioii (le s'.iLstaiices traeliiticjiics T. Ce fait reste à cxaiiiiiicr. Je l’ai expiiiiié comme douteux, ,1e ne sais à quelle époque ou place le soülèvemciil des Andes; mais l’aspect des montaeiies, le manque absolu de ten-ains anciens l'onnés enlie les masses brisées, it la confusion des grès déjelés avec les calcaires, et les seliisies, sans union entre eux, ne permettent guère de le renvoyer une éjiotjue antérieure aux calcaires. Il est jirobablc que des courants posté¬ rieurs à ce soulèvement auraient laissé quelque trace, surtout dans la .savane tle Itogota. 1" F.piviui; arcnaccc A. — Dépôts énormes comblant les vallées et les érosions faites dans les pOudingnes du Magdalena, jusqu’à une batiteur de Sôü à 300 mètres. A celte é])o(pie se rat'aebent les dépôts arénacés aurifères du liane, oeeidental de la eb.iîne ([ui touebc à l’océan Pacifique , et peut-être une partie dueomblémcnt rie la vallée du Cauca , comme aussi la formation de la couebe argileuse verte compacte de la savane de Dogota. 8“ Époque du. Irurispon des j^rès de la clinîne orientale dans la vallée du Hlagdalena, comblant les gorges, aceunudant les masses énormes <]ui couvrent le schiste nu, et encoudjrant les rives du grand lleuve et du Cauca , provenant tl’uu courant dont la direction rlevait être d'orient eu occident , comblant les valléts de Yilleta, de (luaduas, de Vega San-Juan, etc., transport vio¬ lent, pronqit, puisque les blocs ne sont jioint roulés, dénudant le plateau de Corazon , etc., etc., é|)oque qu’on pourrait peut-être appeler ditntnriine. Les argiles gréseuses supérieures de la savane de llogota se rapportent aussi à cette époque. Pour conclure , eu deux mots, sur l’àgc relatif des formations américaines , je dirai, en suivant l’ordrè de terrains rie 31. d'Omalius d’Halloy, que les périodes granitique et porpbyrii[ue correspondent évidemment à celles qui portent ce nom. La formation ar pourrait oorre.spondre à la fonriatioii cambrienne ; les seliistes aux teirains silurien et dévonien; leur ]>artie supérieure carbonifère an terrain bortillcr; les grès durs au grès bigarré péiiéen ; les caleaires aux terrains j massiques j le dépôt nrénacé aux terrains tritoniens et nyni- pbéieiis, etc. (l’aspect des .schistes si peu quartzeiix me porte¬ rait à r-attacber toute leur formation et la formation ries grès à l’étage du grès bigarré pénéen), lietoui' en l'ninec. Pendant mou retour, toutes les îles Antilles ([ue j’ai vues ont confirmé la remarejue faite au commencement de ces conmmni- FüANr.E DU 21 JUIN 1852. fi5î> uvuioiis. Li‘ ca\) Tibiiroii, dans S:iii>t-Buii:injniK', !e uaj) à l'on {ibid.)\ la Tortue, la giandc Iiiague, la petite Liague, ( t eufm l’iK; i^Iogalie, .ollrent des récifs très dangereux élans la ])artic JN.-Ü. ele leur côte. La grande luaguc et l’île Mogain en oflrent de tous ré)tés. Ce sont des pointes de roeliers peut-être bouleversés ejui sortent des flots, lai ])ointe Maisy est inné. Quant aux îles Sorlingucs, ipie j’ai visitées pendant cpiatre jours, elles sont la dernière inanil'estation des roebcrs granitiques de la pointe de 1 Anglcteri'e. Ce sont dt*s roebers granitiques qui, connue la pointe Land’s-End et le pbare (.le lanigsliips, s’élancent de la nier sous une forme 'plus ou moins bizarre, comme écbanercs et eréncl(-s (j’y ai trouve un magnifique graïute rouge). Dcri ière ces roebers, vers le N -ü., se sont amoncelés des deliris de granité enfoncés dans des sables graniteux. Dans l’île Ti-escow, ([lie j'ai examinée (lavantag(', on trouve aussi, dans la partie S., des masses énormes de sable fia blanc, saur, consis¬ tance, qui sont comme une dune, et que les vents et les eaux enta¬ illent faeileinent. Dans l’ile .Sainte-Marie, Ce même di'piât renferme des rubans ferrugineux. Jéabord de ces îles est dillicile, à cause des brisants que d’autres pointes de granité forment sin tnut à l’O. 11 m’a, en général, été dillicile de me procurer des fossiles en bon état de conservation, .le signalerai au moins les lieux où l’on a espérance d’en rencontrer : ce serait à Taruynut^ capitale du pays des Pain lu'-s, et dont j’ai parlé ; ce serait à Scm-Bmiin, dans le N. de la savane de Dogota. (Jn assure que les maisons mêmes sont construites avec des .\mmoniies. Dans la gorge du rin Stm- J'ra/icisroj eiitie le GiKtiInliipc et le Monsrrratc, près iiogota, j’ai trouvé îles empreintes d’Aimiionites trèsiietitcs et indétermi¬ nables; elles paraissaient unies et ajilaties ayant 5 à 6 centimètres dediami tre au plus. Ces recberrlies tranclieraicnt la question de l’âge des sebistes. Celle des calcaires devrait être traiicbée par des l'eeliercbes faites dans la gorge de [’Jpiilu, dont j’ai parlé; dans la IJOige du rio Ctiiut et du rio lYfgrri, chez les Colimas; dans les cn- ■''iions de AJi(Z(i, jusqu’au .Magdalena, et peut-être même dans la vallée de Villvut et de Guadnns. Les diverses empreintes bivalves Moe j’ai reçues de diverses personnes sont déformées, et c()mposé('s de Ici- sulliné brillant. On pourrait trouver des Mastodontes à la liauleur de Iiogota, dans les sédiments delà savane <[ui se sont ac¬ cumules sur le flanelles montagnes de l’orient, près Soaeba , et .âù village du à une lieue et demie du confluent du Paez et du éiagdalena (dans des séiliments argileux, gréseux), par environ 1» 12' longitude E. de Popayan et 2“ 25' latitude J\. Voilà malheu- jeusement le dernier mot que j’aie à dire sur la question capitale 6(50 SÉANCE nu 21 JUIN 1852. des fossiles. Je n’ai pas entendu pailer de Trilohites, de Proihictus, et des autres fossiles qui caractérisent les formations de l’ancien monde. Il serait important de connaître si les terrains supérieurs au-v scliistes vcposcut sur eux dcius lui ordre constiiut .' il m’a paru ipie, dans la cliamc occidentale, aucun terrain ne repose sur eux, et que la crête des montagnes est formée de ce même schiste par l action de 1 atmosphère. IJans la chaîne centrale, ils sont encore nus sur les flancs occidental et oriental , et décomposés en argile plus on moins épaisse. Dans la chaîne orientale, au con¬ traire, les schistes passent insensiblement au grès argilcu.x tendre, de couleur sale, hrisd par retrait, en forme de parallélipipèdes rectangulaires, et renlcrmant souvent, mais sans ordre apparent, dos dépôts houillcrs dont la |)osition est très capricieuse. Cette forma¬ tion de transition, que j’ai rapportée à l’éiioque carbonifère, n’at¬ teint pas plus de Gü à 80 mètres à la latitude ele Bogota, et son peu de consistance a produit sur elle une telle transformation, qu’il est difficile de I apprécier dans l ensemble , les grès durs siliceux qui la couronnent étant tombes en masses énormes, et l’ayant plus ou moins cachée aux yeux. Je crois ])cu 6 1 influence des glaciers pour le transport des terrains meubles ou sédimcntaircs de la plaiuc du Cauca. L’aspect de la végétation sur les montagnes m’autorise à admettre sous cette latitude un décroissement de température plutôt qu’un accroisse¬ ment. Les glaciers me semblent descendre avec le temps plutôt que monter, et la iormation chimique des grès de la chaîne orientale semble accuser une forte chaleur. Le transport des blocs erratiques de la plaine du Cauca est d’une époque récente; c’est le résnltat du dernier grand effort des forces de la nature, et je ne crois pas que l’atmosphère ait pu, depuis le temps de ce transport, être si essen¬ tiellement modi.Gée. IS'ous n’avons pas de données certaines sur cet abaissement de température, puisipic les tablettes liistoriipies de r.\mériquc sont en quelque sorte d’hier ; mais puisqu’il est à peu juès prouvé que le calorique décroît partout ailleurs, pourquoi admettre une grande exception dans ces pays plus chauds par po¬ sition, et où les sommets seuls des montagnes, en raison de la rareté et du peu de poids de l’air atmosphérique, offrent des neiges éternelles. Les arbres fossiles trouvés dans la terre à de grandes hauteurs, et on les mêmes arbres ne croissent pins, viennent encore appuyer cette opinion. RÉLNION EXTRAORDINAIRE A METZ (MOSELLE) , Du 5 au 17 septembre 1852. Les membres qui ont assisté à la réunion sont : MM. Buch (Léopold de), CoLLOMB (Édouard), Daubrée , ' Désoudin , Gkellois, IIaime (Jules), Hébekt (Edm.), Les personnes étrangères i courses, sont : MM. Boch (de) , propriétaire do la faïen¬ cerie de Sept-Fontaines , près Luxembourg; CuABEBT , à Metz; CnAussiEB (l'abbé), supérieur du petit séminaire do Aletz ; Cbenellement (l'abbé), professeur au petit séminaire de Metz; Colliez , médecin , à Longwy [ Mo- selle); U'ORnoNNiER (l'abbé), professeur au petit séminaire de Metz; Gervais , professeur à la Faculté des sciences , à Montpellier; MM. Jacquot (É.) , Michelin , Simon (Victor) , Tebqueu , VaSSABT (de ) I Vaültbin. la Société , qui ont suivi sei MM. Jeandel , capitaine d’artillerie, professeur adjoint de chimie à l'École d'application de l'artille¬ rie et du génie, à Metz ; Job, ancien pharmacien, à Metz; Noblinger , ingénieur du chemin de fer, h Metz; Prémobel ( de ) , propriétaire à DilTordange (Belgique) ; PROST (.Vugiisto), membre de l’A¬ cadémie do Metz ; Terquem fils, professeur de scien¬ ces physiques au Lycée do Metz. 2" séria , tome IX. SüC. gcoî. 36 562 nÉUNION EXTRAOtlDINAIRE A METZ, Séance du 5 septembre 1852, Les membres présents se sont réunis à midi , dans une des salles de la bibliothèque de la ville de Metz, sous la présideiico de M. Vaultrin, doyen d’ûgc. On procède par voie do scrutin à l’organisation du bureau, qui est composé de la manière suivante : Président, M. Léop. de Buen. Vice-président , M. Vaültrw. Secrétaire, M. Jules Haime (1). Vice-secrétaire , M. Jacquot. M. Jacquot, au nom des membres de la Société résidant à Metz, propose pour les excursions un itinéraire qui est adopté. On décide que les deux [iremiers jours seront consacrés à la série jurassique des environs de Metz , les deux suivants à la question des grès d’IIettange et de Luxembourg, et que, de cette dernière ville, la Société partira pour visiter la contrée qui s’étend sur la rive droite de la Basse Sarre, depuis Saarbourg jusqu’àSarrebruckjCl une partie du Palatinat jusqu’à Oberslein, où elle aura occasion d’étudier la série triasique et carbonifère. M. Hébert lit au nom de M. le marquis de Boys la lettre suivante : Dans le quatrième volume de son exeellente Histoire des pro¬ grès de ta géologie, M. le vicomte d’Arcliiac, rappelant une com¬ munication déjà bien ancienne, m’a cité comme ayant signalé le calcaire pisolitique à la Fondoirc, commune de Villecerf (Scine- et-Marne), intérieurement à l’argile plastique. 11 ajoute que depuis j’ai renversé cet ordre de superposition sans en indiquer les motifs. Je crois devoir adresser à la Ciociélé quelques mots d’explication à cet égard. Au mois de juin 1838, j’:ivais conduit MM. Ch. d’Orbigny et Lajoye au-dessus du moulin de la l'ondoire, et je leur lis observer un calcaire fragmentaire formé en grande partie de pisolites dont C]uelques unes atteignaient la grosseur d’une noisette. Lue argile (t) .M. J. llaime a rédigé les procès-verbaux des séances des 5, 6, 7, 8 et 9 septembre; M. Jacquot, ceux des séances des tû, 11, 12, 14, 15, et 17 septembre. 563 bu 5 AU 17 sKFTEMBnE 1852. plastique rouge pénétrait dans tous les interstices de ce calcaire, et lormait au-dessus une mince couche que nous avons retrouvée à 300 mètres en amont, sur la craie hlanclie endurcie, dont elle remplissaltégalcmcnt tous les joints. Je n’avais jusque là rencontré aucun fossile dans ce calcaire dont le faciès difiérait complète¬ ment de la craie. Nous ne fit mes pas plus heureux dans cette visite. D après sa ])ositiou inférieure à l’argile i)lastique, nous crûmes devoir rap)iorter cette assise au calcaire ])isolitique que nous avions observé la veille près des tuileries de Viltet, à une lieue de Mou- tereau, d’une manière iucontesfahle, 3J. (di. d’Oibiguy qui, avec ÎM. le vicomte d’Archiae, avait signalé cette formation à Meudon et dans quelques autres localités, retrouva à Viltet plusieurs de ses fossiles les plus caractéristiques. Te dois ajouter, pourfendre hommage à la vérité, que HI. Muot avait déjà visité celte localité de Viltet assez longtemps avant noti e excur.siou, et en avait rapporté des échantillons; il en avait donné à la collection de la Société. Il avait indiqué la nature marine de celle formation ; mais il n’en avait fait aucune mention dans ses ouvrages avant la visite que IM. Ch. d’Orhiguy en fit alors avec ]M. Lajoye et moi, et dont il rendit compte à la Société. Le faciès du calcaire de la Fomloire était si différent de celui du calcaire pisolitique dans tons les gisements déjà connus, que nous avions conservé des doutes sur sa classification. T’y découvris en eifet, quelque temps après, des Paludines et une Lymuée. IM. Ch. d Orhigny en trouva également dans un des échantillons qu’il avait enqiortés. Le calcaire de la Fondoire, inférieur à l’ar¬ gile plastique, est donc de formation lacustre, et n’appartient point à l’étage du calcaire pisolitique. Te dois maintenant quelques explications sur les motifs qui m’ont fait présumerque la véritable argile i)lastique, celle du S.-E. du h assin de Paris, est iidéricure au calcaire pisolitique de Viltet. On désignait autrefois sous le nom à'argilc plnstitiiw toutes ces assises argileuses et sableuses, inférieures au calcaire grossier, ca- metérisues l)ar X üstrea hellovacina , la Cyrena ctt/iciformh , etc. Màl. Elie de licaumont , d’Archiac, Ch. d’ürhigny, etc., ont prouvé, il y a ]irès de quinze ans, que les lignites du Soissonnais, Pfices par M. Con.stant Prévost au-dessus du calcaire grossier, lui taient inférieurs, et devaient être rapportés à cette assise. • ‘ Orhigny signala quelques traces de lignites dans l’argile P as ique de et y tUVouvrit une iinineusc quantité (fosse- ments i e mammilères à Meudon. A la même époque, je prouvai que es aigiles plastiques exploitées à Moutereau, Nemours, et 564 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A METZ, dans toute la partie méridionale du bassin de Paris, partout su¬ périeures à l’assise des sables et poudinguesque M. Al. llrongniart avait nomniéa poudingucs de Nemourx, étaient, ainsi que ces pou- dingues, un terrain de transport appartenant à une même forma¬ tion clysmienne, et ne pouvaient ])ar conséquent être confondues avec un terrain de sédiment régulier ayant scs fossiles propres, tandis que les recherches les plus minutieuses n’en avaient jamais présenté un seul dans la véritable argile j)lastique. Ces deux assises existent àVaugirard, où la véritable argile plastique est exploitée à 20 mètres de profondeur, séparée ])ar 10 à 12 mètres de sables à gros grain d’une assise argileuse supérieure , désignée par les ouvriers sous le nom de fausses t;hiiscs. C’est élans cette dernière assise que l’on trouve des traces de lignites et de nombreux cris¬ taux de gypse. On ne peut douter do sou identité avec les argiles à lignites du Soissonnais et toutes les argiles sédimentaircs et fossilifères île la partie septentrionale du bassin. Les .argiles plas¬ tiques de Nemours et Montereau n’étaient donc point les marnes du calcaire siliceux , comme l’avait pensé AJ. d’Arcbiae, en les trouvant immédiatement au-dessous de cette assise, au l'ay et à Château-Lundon. Les poudingues de Nemours n’étaient point l’érpiivalent dn calcaire grossier, comme l’avait cru M. Ranlin, en les regardant comme supérieurs à l’argile plastique. Ces ileux assises devaient leur origine à un même et immense eataclysinc, qui, parmi lavage en grand, mais analogue;! l’opération pratiquée dans un grand nombre de mines, a séparé les matières lourdes et non hydratées qu’entraînaient ses eaux des matières hydratées qui, par leur légèreté relative ou leur nature, demeuraient plus longtemps en suspension. Ainsi c’était avec raison que IM. Al. llrongniart avait placé les poudingues de Nemours à la base des terrains tertiaires. Il avait seulement commis une erreur inévitable à l’époque où il publia son ouvrage (1822) en les séparant de l’argile plastique, et en confondant celle qui les recouvrait avec les argiles à Ostren helloeacina^ etc. l es argiles qui, à Aleudon et dans les autres gisements anté¬ rieurement reconnus, recouvrent le calcaire pisolitique, appar¬ tiennent évidemment ;i cette dernière assise. Evidemment ce n'est point un motif pour cidmeltre l’infériorité de cette formation ma¬ rine à une assise qui leur est certainement inférieure. A cette époque, il n’y avait pas de doutes sur le classement du calcaire pisolitique parmi les terrains tertiaires. f)n devait donc naturelle¬ ment admettre sa supériorité à un terrain de transport violent, produit évident du grand cataclysme qui avait ouvert cette non- DU 5 AU 17 SKUTEMnilE 1852. 505 velle ])ériode. Mais ce inotil' n’a point seul ilétenniné l’opinion que j’ai émise alors, et, si je me suis trompé, bien des apparences justifiaient mon erreur. La route île iMontereau à Montai-yis franchit, un peu au delà de Fossart, une butte d'environ 25 mètres de hauteur au-dessus de la plaine, entièrement formée île calcaire ])isüliti(|ue. A droite de cette butte s’en élève une seconde île même hauteur, qui ap¬ partient à la craie blanche. Ou y trouve la plupart des foramiui- fères de l’étage sénonien de M. Ale. d'üibiguy, de nondjreu.\ fragments ô! Jnanchytes nvntd, le Pfctfn cretareus, etc. La situa¬ tion de ces ileu.v collines contiguës, qui au premier coup d’œil semblent apiiartcnir à une meme chaîne, et ipii cependant sont formées de terrains dilFérents , prouve bien l’indépendance des deux formations. Aussi AI. Hébert n’a-t-il pas hésité à la recon¬ naître et à déclarer que le calcaire pisolitique s’était déposé après une profonde dénudation de la craie blanche. Cette conclusion, qu’il est impossible de ne pas déiluire de l’examen, même le plus superficiel, de cette localité, m’avait paru eonlirmer l’opinion, alors généralement reçue, (jui classait le calcaire pisolitique à la base des terrains tertiaires. L’assise sablonneuse de l’ai gile j)lastique de la contrée est entièrement formée de détritus de la craie ; les silex roulés cpii la composent presque en entier jtrésentent bien des fossiles de divers étages, mais les plus gros, les moins déformés, ceux par conséipient dont l’origine est la plus rapprochée, offrent surtout \ Ananchytes ovuta. 11 était donc naturel d’attribuer la formation ilc l’argile plastique au cataclysme qui avait si profon¬ dément sillonné la craie avant le dépôt du calcaire pisolitique, et d’en conclure son antériorité. Un autre fait m’a semblé confirmer cette déduction. Si les matériaux volumineux et non hydratés, que les cata¬ clysmes arrachent aux terrains qu’ils dévastent, se déposent dès que la violence du courant qui les roule cesse d’etre aussi forte, il n’en est pas de même des substances hydratées qui produisent les argiles. Elles ne se précipitent que lorsque le mouvement des eaux n’est plus aussi rapide. Les argiles, en se déposant, doivent donc SC mouler sur les inégalités îles terrains antérieurs. C’est effectivement ce que l’on observe sur la rive droite de la Seine, ou l’on voit l’argile plastique commencer à affleurer à Tavers , s élever en suivant toutes les inllexions île la craie jusqu’à Cour- béton, au-dessus de Alontereau où elle couronne la falaise, et oii sont actuellement les e.xploitations de la fabrique de Alontereau. On en trouve aussi de nombreux lambeaux jusqu’au sommet des ft60 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A METZ, falaises tle craie de la rive {lauclie, entre JXoisy et Fossard, et no- tannncntsiirlacollinecontijjuë au calcaire pisolitique, tandis que sur ce dernier on ne trouve, coinine I\I. Cli. d’()iliip,ny l’avait constaté, que des lainheaux de subies et de {;rès très lustrés, qu’il rej>ardait comme ajipartenant à la formation de l’aryile plastique. Nous n'oserions émettre aucune conjecture sur l’àj'c de ces j’i'ès, mais le faciès dessables qui lesacconqiajTncnt ist tout à fait dillé- rent de celui dessables autbentiques de l’arpjile plastiipic partout où on les rencontre. Ces derniers sont formés de grains de quariz très roulés et d’une multitude de grains lenticulaires, noirs, très aplatis. En les regardant à la loupe, il est facile de se convaincre que ees grains ne sont autre chose (|ue des silex, analogues à ceux des poudingues , réduits à une grande tenuité. Les sables qui se trouvent sur le calcaire pisolitique n’ollrent point ces grains noirs siliceux. Il est impossible de les confondre avec ceux que l’on trouve à très peu de distance, à Viltet, au-dessous des exploita¬ tions d’argile. On ne voit pas non plus au sommet de la butte pisolitique, quoique assez aplatie, ces lambeaux argileux qui se remarquent au sommet des collines de craie. Au midi de cette colline, un vallon à fond sensiblement hori¬ zontal la sépare de la falaise de calcaire lacustre, surmontée par les grès de Fontainebleau, qui Ijorde la vallée de 1 Orvanne. Le fond de ce vallon est formé par l’argile plastique, L est au point où la route coupe ce vallon, et où l’assise argileuse iilon;;e sous le cal¬ caire lacustre, que se trouvent les fouilles pour les tuileries de YiltPt. A tons (CS faits,. si l’on ajoute que, dans les excavations pratiquées dans le calcaire pisolitique, les eaux pluviales ne s'ab¬ sorbent plus lorsqu’elles ont atteint une ci'rtainc ]irofondenr, on reconnaîtra, je l’espère, qu’il était naturel de croire à 1 inléiioiite de l’argile plastique clysmienne du S.-E, du bassin de Paris rela¬ tivement au calcaire pisolitique de Viltet. En résumé, l’étage sénonien a été ])rolondémcnt sillonné avant le dépût du calcaire pisolitique, ce qui constate I existence d un grand catarlysme postérieur au dépôt de la craie blanche. La sur¬ face de la craie est recouverte par un terrain de transport dont la partie inférieure est formée de sables et de silex quelquefois très atténués, et dont la j'rosseur augmente en raison du voisinage des étages crétacés auxquels ils a]>partiennent. Cette assise, comme toutes les formations de même nature, s’aeenmule dans les dépres¬ sions où elle atteint une puissance considérable (20 à 30 mètres); elle disparaît sur les hauteuis. La partie supérieure est une argile renfermant ordinairement des nodules de fer hydraté, quelquclois MJ 5 AU 17 SEPTEMBRE 1852. 567 parfaitement pure et doiinaiit à la cuisson une pâte très blaiielie, presque toujours très plastique. fie terrain nous a pai u être le résultat iniméiliat de la dénuda¬ tion de la eraie, et être par cons(‘(juent antérieur au dépôt de la butte de calcaire pisolitique voisine de IMontereau. Il parait ne pas exister au delà de Paris, et ce que nous avons lu sur les autres gisements du calcaire [lisolitique ne nous paraît pas contrarier les conclusions déduites de nos observations, M. Hébert dit qu’il se propose de communiquer prochaine¬ ment à la Société les résultats d’une visite qu’il a faite récem¬ ment dans les localités signalées par M. le marquis de Roys. Ces observations prouvent de la manière la plus évidente qu’à Montercau le calcaire pisolitique a été soumis en même temps que la craie à une vaste, dénudation , postérieurement à laquelle les poudingues, les sables et les argiles se sont déposés dans les déiiressions (jui en ont été le résultat. Il ne croit pas devoir insister davantage sur ce point, aucun géologue n’admettant avec M. de Roys que les argiles de Montercau soient antérieures au calcaire pisoliticiue. 11 est bien entendu d’ailleurs que cette dénudation est différente de celle que M. Hébert a signalée entre la craie blanche et le calcaire piso¬ litique, et dont la même colline de Viltet est une preuve évi¬ dente 5 mais celte dernière est infiniment moins considérable, et a été probablement le résultat du retrait, peut-être assez lent, des eaux lors de l’émersion de la craie blanche. M. Hébert a développé ces considérations dans plusieurs publications (1), et tous les faits observés depuis n’ont fait que les confirmer. Relativement à la comparaison do l’argile plastique de Mon- tereau et de celle de Meudon avec les argiles à lignites du Sois- sonnais, M. Hébert dit que jusqu’à présent cette comparaison peut être établie d’après les donnies suivantes ; 1“ L’argile plastique de Monlereau est identique avec celle de Meudon. D’après de nombreuses observations, elle s’étend à l’ouest du côté d’Houdan. {})ISull. de l„ Soc. licol., t. V, p. 588, 1 818. — Id. , t, VI, p. 720. 18.i9. rendus de 1‘ .iciuléndc des sciences, t. XXXIt. (9 juin 1851.) 568 RÉUNION EXTRAORKINAIRK A METZ, 2° C’est entre l’argile plastique et la craie, et non pas dans l’argile plastique, que M. Ch. d’Orhigny a trouvé à Meudon des couches fossilifères qu’on peut rapporter aux lignitcs du Soissonnais. Dans ces couches se sont rencontrés en effet les débris de maniiuiféres et de tortues que l’on trouve au mont Bernon ii la partie supérieure des lignites, des Anodontes, des Pnludinalenta, et môuie quelques petites couches de lignites (1). Les couches avec fossiles d’eau douce, signalées entre l’argile plastique et le calcaire grossier, sont peu connues -, les fossiles n’en ont point été déterminés. Ces faits ont porté M. Hébert à placer l’argile plastique de Meudon et de Montereau au-dessus des argiles à lignites du Soissonnais. Cette conclusion s’accorde d’ailleurs parfaite¬ ment avec les particularités que présentent les autres régions du bassin jmrisien 5 et d’ailleurs M. Hébert ne sépare point l’argile plastique de Montereau et de Meudon des argiles l\ lignites du Soissonnais; il la considère seulement comme la partie supérieure, comme la dernière assise. La Société se sépare à trois heures, et décide qu’elle se réu¬ nira de nouveau à sept heures du soir. A sept heures, la séance est ouverte. M. Vaultrin, vice-président, occupe le fauteuil. M. Terquem présente au nom de M. de Prémorel la note suivante : Sur l’ emploi comme combustible des schistes bitumineux du lias de Differdange , par M. de Prémorel. .T’ai cherché, en plusieurs circonstances, à utiliser les schistes ou marnes bitumineuses, qui viennent afllcurer notre sol et qui possèdent une assez grande puissance en étendue, et par conséquent présentent nue facile extraction; riches en principes carbonés, elles avaient été exploitées à Aubange pour l’extraction du pétrole qu’elles renforincnt. Aies recherches et mes nombreuses expev riences m’ont démontré que ces marnes peuvent, avec avantage, être exploitées dans trois circonstances: 1" Comme engrais, les marnes conviennent dans les terrains (1) Bull., t. Vil, p. 28t. DU 5 AU 17 SEPTEMBRE 1852. 56Ü sablonneux et qui renfennent ])eu(le calcaire; lorsqu’elles ont été brûlées, elles activent la véjjétation d’une manière très énergique et elles trouvent leur emploi sur tous les terrains. 2“ Pour les vignes et les arbres fruitiers, je les ai employées et en ai obtenu des succès remarquables, succès qui ont été l’objet d’un rapport spécial au sein de la Société d’encouragement de Luxembourg, et qui ont été mentionnés dans le journal du grand- duché ; les marnes, dans cette circonstance, agissent en absorbant les rayons calorifiques, de manière à élever autour des ceps une température presque double de celle andjiante. 3“ Comme combustible, les marnes trouvent leur emploi pour l’usage domestiqué et pour quelques industries; brûlées avec le bois, elles activent la combustion et produisent beaucoup de chaleur ; sans autre intermède, elles peuvent servir à la préparation de la chaux, à la cuisson des briques, et pour les hauts-fourneaux. M. Jacquot fait observer que quelques essais tentés pour employer les marnes aux derniers usages qui viennent d’élre indiqués n’ont pas eu de succès. M. de Prémorel pense que cela tient iv ce que les expériences n’ont pas été faites d’une manière convenable. M. Hébert lit au nom de M. Poncelet la note suivante : Note sur le terrain liasique du Luxembourg , par M. J. -B. Pon¬ celet , ingénieur ordinaire des mines dans la province do Luxembourg. Les auteurs qui se sont occupés des dépôts basiques de la France et de la Belgique y ont reconnu trois étages, qui ont reçu diverses dénominations à cause des différences de caractères des roches qui les constituent. On a admis que l’étage inférieur est généralement Un grès (pi’on a nommé grès de lins. Dans ces derniers temps, un géologue distingué a donné une description du terrain liasique du Luxembourg (t. XV des Mé¬ moires de l’Académiv. royale de liruxelles) , où il place le calcaire etles marnes ùGrypbées aniuées au-dessous dugrèsde Luxembourg. Ces deux manières de voir sont également fondées, si les obser¬ vations se font d’un côté à l’E. d’.Arlon, de l’autre à l’O. «le cette ville; car, d’ .après mes observations, je suis très porté à admettre que le système de calcaire et «les marnes àGryi)bées aiajué'cs dans le Luxembourg divise en deux parties le grès liasique. 570 nÉUNlON EXTRAOntJINAinE A METZ, Lo système itil'éiieitr de ce j'rès s’étend de Liixemboiii'}^ vers l’O.; il se termine eiipointe, comme le terrnin triasique sur lequel il reiiose, à une lieue au N. -O. d’Ai lon, entre Ileinsch et Thiau- mont, sauf tjuelques lambeaux qu’on trouve plus loin vers Ros¬ signol. Il est composé de grains île quartz grisâtres, jaunâtres ou ferru¬ gineux , contient des bancs , des rognons ou des amas de grès , quand ces sables acquièrent quelque cobérence par un ciment calcaire ou ferrugineux. Il renferme dans la partie inférieure des petits galets de quartz blanc (entre überpallen et Escbeu). La partie supérieure est limilcc par des bancs de grès culcarifères , qui, sur certains points, sont pour ainsi dire pétris de coquilles cl de crinoïdes. Ce grès, auquel je conserverai le nom de grès de Luxembourg , est recouvert, entre Luxembourg et Arlou, d’Arlon, par le bassin de la Semoi , jusqu’au N. -O. de Elorenville , et ensuite jusqu au delà de IMézières, ])ar une série de bancs réguliers de calcaires argileux bleuâtres, alternant avec des marnes bleu-noirâtre qui sont caractérisées par la présence de la Gi'ypliée arquée et d’autres fossiles qui ont été décrits. Ce dépôt, qui atteint une épaisseur de ))lus de 20 mètres dans les environs d’Arlon, est particulièrement connu entre Luxem¬ bourg et Alézières ])ar les nombreuses exploitations de calcaire à cbaux hydraulique et de marnes sulfureuses pour ramendement des terres qui y sont ouvertes. Vis-à-vis d’Ârlon , à jteu près à la bnuteur où disparaît le grès de Luxembourg, mais reculée au sud d’environ k kilomètres, commence nne autre formation de sable blanc grisâtre ou jau¬ nâtre, «jui borile au sud le bassin de la Seinoi et se prolonge vers Orval et Sedan. Ce système s’a])])uie évidemment sur le calcaire et les marnes àCryphées aniuée.s, notamment sur la marne de J.a- moigne. 11 se tcrndne vers l’est, dans les environs de Toernieb, à une lieue au sud d’Arlon. Là, il est nettement séparé des marnes argileuses et fcrruj'ineuses de l’étage moyen , qui lui sont siqier- posées , par un banc île grès sebistoide trrs jcrnigiitriix. Il diffère du grès de Luxembourg par des bancs cohérents de grès qui , au lieu d’être massifs, en rognons ou en amas, ont une tendance à se former et à se diviser en dalh s. Ce grès devient calcarifère en avançant vers Orval, C’est le (xilcairc quartzifère de M. lloblaye. [ÀnnaUs des scie/irrs riiiiiiiolles, t. WIIL) Le lieu de raccordement entre les extrémités de ces deux sys¬ tèmes est précisément le plateau d’Arlon, point de partage des nu 5 AU !7 sEpTüMiiitE 1852. 57] eaux où preuiieiit missanrc la Scnioi, l’Attcrt et la Cliiers; la pre- iiiièie lie res rivières se dirige à l’ouest ^ la secwide à l’est et La troisième au sud. Le plateau d’Arlon , qui seuiMe d’aliord un point d’observation dillicile a bien detcriniiier, oihe néanmoins la preuve incontestable de la stîparation des deux systèmes de grès basique par le calcaire et les m.irnes a (jrypliées arquées et de leur supcrjiosition im¬ médiate. La coupe suivante lait connaître la disposition des différents systèmes dont il est question : 1° Au sud de 'i’oei nieb , on voit à jour le calcaire et les marnes à Giyphées arquées. 2“ Dans Toernieli même existe le grès d’Arlon bien caractérisé, nettement séparé des marnes argileuses et ferrugineuses qui le re¬ couvrent par un banc de grès schhtoidc d'un rouge brunâtre , très ferrugineux. 3 De Toernirh vers Arlon, on rencontre un des mamelons les plus élevés de la eoniree, entièrement lormé de marnes argileuses et lerrugiucuses de l’étage moyen indiquées au n“ 2. k" Au nord de ce mamelon , en descendant vers Arlon , on re¬ trouve des btiltes du grès d’Ai Ion supjtortées par les marnes bleues à Grypliées arqtiées et recouvertes en partie par les marnes argi- leusis et ferrugineuses du n" 3. 5" Le mamelon sur lei[uel la ville d’Arlon est b.àtie est formé de manies bleues à fîiypliées arquées; il est couronné par un massif du grès de Tocruieh , où l’on constate encore en place le banc de grès ferrugineux scliistoïde du n" 2. 6" D’Arlon à llounert, ou a les tnarnes bleues du lias à Gryjiliées arquées qui stipportent entre Arlon et Bonnert un mamelon de sable avec plaques de grès ferrugineux provenant de la destruction du banc indiqué au n" 2. 7” Au 1101(1 de Bonnert, on rencontre un escarpement de grès de Luxembourg qui supporte le calcaire et les marnes à Grypliées arquées. Si on se reporte au N. -O., vers la pointe occidentale des grès de Luxembourg, entre Hein.scli et ïliiaiimont, on voit (pie ce grès est encore recouvert de marnes à Gryjiliées arquées, aiixtpielles est superposée une liutte de sable avec jilaques de grès ferrugineux. La seule objection qu’on ]niisse faire à celte manière de ranger les differents systèmes de l'étaj'e inférieur du lias, c’est que dans les environs d Arlon il existe d’autres buttes de sable reposant éga¬ lement sur la marne à Grypliées arquées , mais à un niveau iiifé - 572 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A METZ, rieur à celui des mamelons d’Arlou et de Ileinsch. On peut expli¬ quer cette circonstance par l’existence de failles dans ces localités, ou bien par les éboulements du grès supérieur a])rès les dénuda¬ tions que les eaux ont faites dans le bassin rie la Semoi. L’étage moyen ilu terrain basique du Luxembourg commence par une assise de marne grise, onctueuse, qui se divise en petits fragments irréguliers, à laquelle succède une argile marneuse ou sableuse, colorée par de la limonite; elle renferme des nodules ou des rognons de fer hydraté qui prennent la forme d’hématite en ta])issant en quelque sorte les fissures d’une croûte ferrugineuse. Ces matières deviennent quelquefois si abondantes, qu’on les ex])loitc comme minerai de fer au moyen d’un simple lavage. A ces argiles maineuses, aux marnes argileuses succèdent des bancs de maeigno et de calcaires fci rugineux. Ce dernier a une texture grésiforme et se divise ]iarfois eu dalles unies, propres à faire des carreaux. Ces deux roches alternent avec des marnes rn- gileuses. Leurs affleurements vers les marnes de l’étage supérieur SC distinguent par une teinte ocreuse qui tranche fortement avec la couleur de la marne bitumineu.se et par une quantité de fossiles bien connus, notamment par des Plicatules. L’étage supérieur est une puissante assise de marne bitumineuse et sulfureuse qui contient îles rognons géodiques de calcaire com¬ pacte, gris de fumée, et des cristaux de gypse. La couleur est en général le bleu foncé ou noirâtre , mais, lorsqtie ces marnes ont éprouvé un certain degré d’altération, elles deviennent grisâtres et jaunâtres, grasses et onctueuses au toucher; on les emploie alors à faire des briques, des tuiles et des carreaux. Les marnes de la partie inférieure de l’étage ont une coideur gris bleuâtre etla consistance du calcaire marneux ; elles se divisent nettement en feuillets réguliers; ce sont les plus riches en carbo¬ nate de chaux , en matières bitumineuses et sulfureuses. Aussi les exploitc-t-on beaucoup pour amender les terres après les avoir brûlées. Ayant été chargé pai’ le gouvernement belge de faire des expé¬ riences pour les transformer en engrais minéral fertilisant, je suis parvenu à en développer la puissance calorifique jusqu’au point de faire servir la marne bitumineuse comme combustible pour la fabrication en grand de la chaux. Les marnes de la partie supérieure .sont plus sableuses, plus friables et moins bitumiiu iises qu’au bas de l’étage. Le sulfate de chaux qu’elles contiennent fait qu'on s’en sert encore comme amendement, mais elles sont employées dans leur état naturel. DU 5 AU 17 SEPTEMBRE 1852. 573 La limite supérieure de cet étage est toujours clairement indi¬ quée par une ligne de sources qui sont aussi nombreuses qu’abon¬ dantes. Arlon, le i septembre 1852. M. Terquem fait la communication suivante : Note sur le grès de Hettauge, par M. Terquem. La Société géologique a pris la décision de tenir une séance extraordinaire à Metz ; il importe, pour le sujet que j’ai à traiter, de rappeler les motifs qui ont provoqué cette détermination, l’iiis- torique pouvant s’en faire en peu de mots. A l’occasion d’une communication faite par M. Buvignier, sur la position stratigraphique du grès de Mcttange, j’ai présenté quelques observations, et je crus avoir démontré, par des coupes prises à llettange même et à lloust, que ce grès était infra-liasique, contrairement à l’opinion de M. Buvignier. Ces faits, consignés dans le Jiallctin (.lanvier 1852, page 77 et suivantes), furent combattus de nouveau par MM, Levallois et Buvignier. Al. Buvignier considère le grès de llettange comme apparte¬ nant au lias moyen et identique avec le calcaire sableux des Ar¬ dennes et de la Meuse, où se trouvent la Gryphœn rymbiuni et Y Ammonites planicosla ; la pétrographie peut présenter quelques modifications par la présence d’une plus ou moins grande quantité de grès ou île calcaire, mais il n’en résulte pas moins que plusieurs fossiles trouvés à llettange sont identiques avec ceux fournis par le calcaire sableux ; la Grypbée qu’on a cru représenter la Grypliée arquée n’est rien autre que la Gryphœa obliqua, variété de la eymbium, susceptible d’aftccter un grand nond.ire de modifications •le forme, provenant de son point d’attache plus ou moins déve- lop})é. La coiqre de Boust, prise par Usselkircb et Faulbach, dé¬ montre que le grès est supérieur, non seulement au calcaire à S'ypbites , mais encore remonte dans l’étage moyen et trouve sa place sur les marnes à ovoïdes ferrugineux {Bulletin, avril 1852, page 287) (Voy. les coupes). AI. Levallois résume son opinion en présentant un tableau stratigraphique et comparatif du lias de dift'érenls départements ; il trouve qu’il y a identité de pétrographie et de faune entre le grès de llettange et le grès de Luxembourg, et cependant il leur reluse 1 isoebronisme. Adoptant la manière de voir de Al . Buvi gnicr. 574 nÉüNiox EXTRAonniN-vinE a metZ, il place le grès de Hcttaiige au-dessus des iiiariies à ovoïdes et, au-dessous de ces marnes, le grès de Luxeiuhoiirg qui, à son tour, vient recouvrir le calcaire à j>rypliites de Sfrassen ; au-dessous de ce système, se trouve le calcaire à gry|)liites de Jamoigne, enfin le grès de IMartinsart ; ])Our ces dispositions stratigrapinques, M. I.evallois s’appuie de l’opinion de M. Dumont, de Liège (Vov. Méiuoires de !' Acddcmie rnytde de liruTcllcs, t. XV). De celle manière de voir il résulte que le grès de Ilettange devient le représentant du grès médioliasiqiie cl que le grès de Luxembourg, avec les assises de calcaire à (Irypliées arquées, qui lui sont inférieures et annexées, restent également dans le lias moyen. IM Dumont, ne disposant pas tout à fait ce« assises comme l’in- diijue IM. Levallois, place les (;rès de Luxembourg entre doux formations de calcaire (Irypliées, l’ime supérieure, celle de Strassen, et l’autre inférieure, celle de .lamoijpie; la classilicatiou de IM. Dumont présente encore cette anomalie : tiois assises du lias supérieur sont rangées dans le batbonien de Longvvy. La divergence qui existe entre l’opinion de IM;M. Levallois, Ruvignicr et Dumont it la mienne, provient uniquement de ce que l’observatenr, placé eu regard d’une coupe, d’un fait unique, en a tiré des conséquences pour l’ensemble de la forma¬ tion, sans embrasser les deux grandes lignes, indispensables pour asseoir une bonne étude stratigrapbiqne, les lignes de direction et d’inclinaison. Pour rétablir-tear- faits dans leur intégrité, je suivrai la voie tracée par M. Levallois, et présenterai, dans un tableau, la succes¬ sion stratigrapbiqne des couches du lias, suivant les indications de M-M. Levallois, Dumont, Ruvignicr (voyez le tableau synop¬ tique ci contre). iMon premier soin a été de vérifier les coupes que j’avais indi¬ quées de Ilettange et de Roust, iinisqu’elles étaient contestées; je les ai trouvées entièrement conformes à mes données (1), me pro¬ mettant d’ailleurs de les soumettre à l’investigation de la Société, loi squ’clle serait sur les lieux. J’ai examiné avec non moins d’at¬ tention les coiqies présentées par les géologues, établissant autant de lignes de direction et d’inclinaison que l’étude l’exigeait. J ai surtout cherclié à vérifier un fait qui parai.ssait le plus mi¬ liter contre ma manière de voir : c’est la présence des Rélemnites (1 ) 11 s'est glissé une erreur de nom dans la communication verbale faite à l’époque : au lieu de Dodenhnffen , lisez Bre'utrojj. Tableau synoptique et comparatif des divisions établies dans le lias , dans diverses provinces. Page 574. DANS LE DEPARTEMENT DE LA MOSELLE. fa. Marnesocreusesoii vertes, b. Fer supraliasique. • . . , I c. Marl^ sandstone (grès su* ' prahasique). I ^ ( Calcaire noduleux, , . . ^ * ( Calcaire gréseux . ‘W \e. Marues bilumioeuses. //. Grès médtu-liasiq ue. «kg. Calcaire lumachellc . . . . /t. Marnes à ovoïdc.< ferrugi¬ neux, £. Marnes feuilletées . 2 i j. Calcaire ocreux, calcaire à W ! Bclemniles. h. Marnes sableuses . DANS LE WURTEMBERG suivant M. QÜENSTEDT. Grès jaune. . Fer ooUiique, Jura brun. . Jura noir.. Jura nuir. Marnes à Posidonies. , 'Marues ù Ammonites Amaltheus, C / /. Calcaire à Gryphilcs. . . . O l 1 m. Grès infraliasique . a \ f n. Marne et calcaire giéseux a y et bitumineux. • O. Marnes insees. Marnes à 7'erebratula uumismalis. Munies à Ammonites Turneri, Calcoire sableux. . Grès ? . DEPARTEMENT DE LA MEURTHE suivant M. LEVALLOIS. Marnes supérieures. Minerais oolitiques. . Grès supraliasique. . Marnes sebisto-bitumU neuses. Grès médio-liasique. . Marnes moyennes a ovoïdes ferrugineux. Calcaire ocreux. Marnes inférieures, à Hippopodium. Calcaire à Giyphées. Marnes rouges 7. , . DIVISION DU GRES suivant M LEVALLOIS. Grès de Hettange. Marnes à ovoïdes. Calcaire à Gryphées de Strassen. Grès de Luxembourg. Grès ? . Calcaire à Grypbées de Helmsingen. Grès de Kedange. . . PROVINCE DE LUXEMBOURG, M. DUMONT. 1842. ^ /Calcaire de Lungwy. i Oolile ferrugineuse, s < Psammile . ^ V Marnes de Grand*Cour ^ /Mucignu. . . ^ ( Schistes bitumineux. . / Sables supérieurs . w l Calcnireurgileux à Grypbites, 2 7 do Strassen. ^ I Grès et calcaire, sables infér.; \ Luxembourg et Arlon. ( Marnes à Grypbites de Ju* l moigne. PROVINCE DE LUXEMBOURG. M, PUMONT. 1852. ^ c Calcaire de Lougwy. j Oûlite ferrugineuse. . ( Psaminite. i! Marnes de Grand-Cour ^ fMacigno. . • . m ( Schistes bilun ^ Marnes à Grypbées de Stras¬ sen. \ Grès de Luxembourg et d’Ar- lon. ^ Marnes » Grypbites de Ja- nioigne. ^Grès de Murlinsai t. DEPART. DES ARDENNES. MM. SAUVAGE ET BUVIGNIEE. 1842. Marnes. I illdlilCâ J l Fer en ttO \ «5 1 Ï) grains et plaquettes. ^ Marnes bitumineuses. — * ( Calcaire ferrugineux avec ^ ( alternance de marnes. I Marnes à ovoïdes. IC ï ( Marnes feuillelc«*s. ^ I Calcaire sableux. (Calcair'' à Grypbites. Grès infra-liasique. l) \Calcaire. !56* Soc, géol.^ 2« se'rie, tome IX. '/I DU 5 AU 17 SEPTEMDDE 1852. 575 accompagnant la Cryphœa cymbium et \ Aminnnitcs plnnicnstn, rieardes , les Astartes, lesArelies, \ef. llettcii^ii. , les Go bules sont moins abon¬ dantes; les gastéropodes sont nombreux'et eonnnuns; les Anqtul- laires, les Littorinos, les Turiitelles pos.sèdent de grandes tailles; X Ammimites Mm eiii.as est moins r.are que VA JliirUniidi . Les liélemnites n’ont pas encore pat ii, 1 1 l’on remarque l’absence complète de Nueules et de 'rtuébratules , celle.s-ci si abondantes dans le musclitdk.dk et d.ins le calcaire à Gryi’liilcs. I.orstiue le calcaire à (Irypliées arquée.s est bitumineux, comme àllettange, UreistiolF, IMondorf, Altwies, Strassen , il renl'erme les fossiles qui sont connus : I.imn gii^aiilcti , Limti Hermunni , ÜArca il I effuldiis, etc. Lorsipi’il de vient sableux, comme à Eisclien, Honnert, Saint-Yineent. Jamoigne, Flot enville , il présente des Caidinies et tles gasiéiojtodes qui sont la |iluparl identiques avec ceux du gris de Luxembourg, et qui, en général, se trouvent dans le sinénmriun de. lieauregard, de Valü([ue , etc. 11 faut faire une exception pour la localité de Ilespérange, où l’on ne trouve pas le calcaire à Grypbites proprement dit, mais bien un lit de grès renl'ermant des Grypbées arquées, servant ainsi à séparer deux grès il’age dillérent. Le grès tl’Arlon ne renferme aucun tles lossiles a|)paiTenant aux assises inférieures; tris riebc en Cardinies, il possède tles lits uniquement lormés d’une seule esjièee : C, h^bridnj C. jilema, C. miiior, ( ■ " jern , ( aiiÿuitala ; pour ces trois derniers, M. Agassiz, trompé sans doute par l’aspect de la roche, les range DU 5 AU 17 SEPTEMBRE 1852. 579 dans la grande oolitlie des environs d’Arlon (Éturlcs critii/ua, Introduction, P. 20J On y trouve une grande lictctiiigin (//, oiwitti] et une Aninionite (jiie je crois nouvelle; de grands gastéropodes, très prohahlenient dis Ilostellaiia’s; des lits de Pertm cm/ipits de grande dinieiision ; au S. d’Arlon, près de Clairel'ontaine, au N., près de Tuntelingen, entre Stoelien et Fonelics, Helinont, Faguy, tlrval, etc. Le grès qui succède (calcaire à J. Davoct] renferme B. elon- èiitiis, ISiiutitu.i iiitvnuvdiits, A. jjlanirnstn , A. Biivig/iieri, Gryphœa n'inbiuiu, Cunliuia stuitnloiiiiix, Sjjirijrr H alcuti, Tvrcbnitulu tetiatdrti, Lù/gii/ii f tii/zi ; Pelinont, Virton, JSreux, La dernière zone gréseuse (le grès médio-Jiasique) regarde le S. ut ])résente, sur toute sa longueur, une paléontologie identique : Cijjj/utn tymbium, var. diUitala, PticiUula xpumsu, A. spiiia- t'i.', A tiifirgf ni talus, Bcdeiii/iilus iiigt‘i\ iMytilus scalprum^ Ai’i- <'ula i/iœr/iiii’ah’is, llfttaugia lucida, etc. llalanzy, Latour, Alout- quentin. Sans avoir cnihrassé toute la surface du terrain occupé par la lorination gréseuse, je crois avoir dénioniré par les lignes d’incli¬ naison, depuis lireux et Virton, jusqu’à Arlon et Luxendjourg d’une part, et par la ligue de direction de llettange àLuxcndwurg d une autre, que le lias de la Aleuse, de la lielgique, du Luxeni- boing et de la Aloselle, et quelle que soit sa pétrograplnc, se tiouve partout normal et soumis aux lois générales de la strati- giajiliie. Fn terminant, je ne puis m’empéclier d’exprimer mon vif uegret que l’itinéraire que la Société s’est tracé ne lui permette pas de visiter une contrée si riclie en paléontologie et dont l’élude aur.iit fait lever les derniers doutes qui pourraient eueore exister ^ur sa stratigrapliie. Séance du 6 septembre 1852. La séance est ouverte h huit heures du soir, dans la salle do w hibliotlièi'ue de la ville de Metz. M. Vaultrin, vicc-]irésideut, occupe le fauteuil. M- Jacquot rend compte de l’excursion do la journée. La ociete s es! arrèlée prés de l’église d’Ars ; elle a constaté en ce point existence du lias moyen. Les couches qu’on y oh- 580 RÉÜNION EXTBXOBÜINAIRE A MEtï, serve sont les marnes à ovoïdes où l’on rencontre abondamment V Ammonites margaritatns, les Belemnites umbilicatus et cla- oatiis, le Pecten œqnioalvis, etc. Au-dessus viennent les marnes ii Plicatules, ou marnes mi¬ cacées siliceuses de M. Simon. Au haut de la côte, la Société a observé le calcaire à Pecten lens (calcaire ferrugineux de M. Thirria). Au-dessus se montrent successivement les diverses assises du calcaire subcornpacte. Puis vient le calcaire à polypiers, que la Société a vu si dé¬ veloppé au-dessus de Novéant, en facede Corny, et dont la par¬ tie supérieure contient en abondance Yhaslrmt Bernavdmm. A Gorze, la Société a reconnu les marnes é Ostrea aenmi- nata. Sur la côle de Moussa reparaît le calcaire à polypiers qui occupe tout le sommet du monticule qui domine Gorze ; en descendant dans la vallée, les marnes à Ostrea acuminatn se retrouvent de nouveau, mais ii un niveau beaucoup infé¬ rieur il celui qu’occupe le calcaire à polypiers. Cette circon¬ stance indique en cet endroit l’existence d’une faille. En face de la côte de Moussa, et ii peu jirés au même niveau que les marnes ii Ostrea oenminata , sont des carrières de calcaire où le môme fossile s’es! encore retrouvé. M. Hébert dit que le calcaire ferrugineux, le calcaire sub- compacle et le calcaire à polypiers des environs de Metz, lui paraissent représenter d’une manière incontestable l’étage de l’oolite inférieure, et notamment les assises qu’on observe au¬ près d’Avallon, principalement à risle-sur-Serein, et auxquelles M. de Bonnard a donné le nom de calcaire à Kntroqiies. La seule différence qu’on pourrait signaler entre les deux con¬ trées, c’est (]ue cet étage est généralement plus développé aux environs de Metz. Les couches ii Ostrea acuminnta , observées ii Gorze, a|)par- liennent na /'ullcr’s-enrt/i. M. Hébert y a en effet reconnu, outre r t).v/rcrt ncuminatu , les Piwladomya gibhnsn et Vezelayi, V Avicida ecldnnla, et d’autres fossiles tiui caractérisent cètte partie inférieure de la grande oolite. Le cimetière repose sur une couche supérieure ii la précédente , et remarquable par l’abondance extraordinaire de VAnabacia complanatn qu’on y DU 5 \U 17 SEPTEMBRE 1852. 581 rencontre en compagnie du Clypeus patella, etc. Cet horizon parait être parfaitement déterminé dans la série de la grande oolite; on l’observe aussi aux environs de Marquise (Pas-de- Calais) et de Rumigny (Ardennes). Plus haut que le cimetière, on trouve des calcaires compactes dont nous n’avons point eu le temps de reconnaître l’ége, mais qui, à ce qu’il paraît, appartiennent au calcaire à polypiers, ce qui montrerait que ce point fait partie de la faille dont M. Jacquot vient de parler. Les couches seraient disposées de la manière suivante : b Concile à Annbacia complanala (grande oolile). c FiiUer's eai lh (grande ooIite), e Cnlcaire Polypiers (ooÜte inft-iienre). Cette disposition est exactement celle ([ue l’on voit en des¬ cendant du mont Moussa dans la vallée de l’autre côté de la ville. A la partie supérieure du mont Moussa, on trouve I fsasirœa Denutrdann et les autres fossiles du calcaire à po¬ lypiers. Le FnUer' s-earth , qui occupe le tiers inférieur de la colline, repose sur des calcaires à grosses oolites, qui ont été '■cconnus par plusieurs membres comme appartenant à une assise qui recouvre habituellement le calcaire à polypiers, et est bien distincte de la grande oolite. La figure suivante donnera une idée de la disposition des couches dont il vient d’étre question : 682 réunion extraordinaire a METZ, e Fullei*8 eai ih. d Ciilciiii'c n grosses oulites. e Ctilcuire ù pnlypiers. Du bout du mont Moussa, la direction de la faille a paru se dessiner trôs nettement, et passer en effet au-dessus du cime¬ tière de Gorze ; elle serait par conséquent dirigée sensiblement vers E. 20" N. à 0. 20° S.; mais ces indications ne doivent être considérées que comme des approximations dont l’exactitude devra être éiablie par des observations plus conqilétes. M. Jacquot regarde la faille comme incontestable ; M. Simon, M. Reverchon l’ont admise. Après avoir vu les lieux, il est impossible de la mettre en doute. Le côté du mont Moussa qui regarde le village est très abrupte, et la partie supérieure est bien effectivement du calcaire à polypiers ; de l’autre côté, la pente est plus douce, mais il arrive un point où tout ii coup a lieu un arrachement très prononcé, et c’est en bas de cet arra¬ chement que se présente VOstrea uciuhinata, que l’on ne ren¬ contre pas sur l’autre pente. M. Simon ajoute que cette dépression des couches ii Ostrrn aciitiiinaln se continue vers Chambley, et que c’est à elle qu’on peut attribuer l’abondance des eaux des sources dites les bouil¬ lons qui étaient, sous les Romains, conduites k Metz par un magnifique aqueduc. M. Hébert dit que, dans tout ce que la Société a vu aujour¬ d’hui, le fuller’s-earth et le calcaire à poly[)iers se sont toujours présentés avec leurs caractères propres, soit pétrographiques, soit paléontologiques, et qu’il ne lui paraît pas possible de les confondre. Dü 5 Xü 17 SEPTEMBRE 1852. 588 M. Terquem demande si au mont Moussa M. II(^bert a vu des couches identiques avec ceiies du cimetière de Gorze. M. Hébert répond que les couclies du cimetière de Gorze sont supérieures au fuller’s-earlh , et qu’elles n’existent pas au mont Moussa. M. Jacquot donne lecture des communications suivantes : Ao/es sur tes gtès (jui séparent te Uns du keuper, par M. Lebrun , de Lunéville. Dans le Liixeinbour;; , les Ardennes et partie du départeinenf de la [Moselle, cette l’onnation de grès est très développée, divisée en deux étages par les géologues du pays, savoir : un étage siliceux où il se trouve i>eu de fossiles et seulement (pielques iléhris vé¬ gétaux, et un étage à base calcaire d’on proviennent les fo.ssilcs bien conservés. En quelques endroits ou a trouvé jiour l’étage inférieur des couches d’un sable ]udvérident où les fossiles fiuollusques) abon¬ dants sont dans un état parfait elc conservation. Dans le département de la Mem tlic, des grès que je crois infé¬ rieurs à ceux-là représentent à peu près setds cette formation ; il en est de même des départements des Vosges et du Haut Rhin. On distingue également ceux-ci en deux étajjes; l’un siliceux et tou¬ jours ferrugineux , l’autre de grès et de marne mélangés de cou¬ ches argileuses, alternent rapidement «le l’une à l’antre et passent «ainsi au keuper sans tpi’il soit possible de choisir une couche plutôt qu’une autre pour y établir nue démarcation. Ces roches, ]nises dans tous les départements (|uc j’ai ci-dessus énoncés pour la partie désignée dans l’échelle géognostique des noms de grès infra-liasique, de quadersandstein, de liassandstein, •^le grès siqiérienrs, de keuper, etc., sont évidemment des roches distinctes; dans la Moselle, on trouve au-dessous du grès calcaire de llettange des landieaux et des boules de j;rè« ferrugineux qui sont eux-mêmes l'objet d'une discussion. Ces boules sont des grès analogues aux grès ferrugineux qui forment la partie supérieure de l’étage dans le département de la Meurthe. J ai levé et dessiné à une grande échelle des coupes détaillées de ces couches ; celles situées près de Vézelize , où elles forment un escarpement à nu de près de 70 mètres; celles de Vie, Salonne; Moncel-sur Seille, Oudailles, Rozières-aux-Saliues , liosserville, Griport, et des environs de Rayon pour la Meurthe ; tandis que je 58Zi KÉUNIOM EXTRAORDIXAIRE A 5IETE, ne possède de coupes détaillées des autres départements que celles des carrières de Ilettange (iVIoselle), llautcrive (Ilaute-Saone), des enviions de Mirecourt, Voinécouit (Vosges), etc. J’ai toujours trouvé à la partie inférieure de l’étage dit de Luxembourg des boules ferrugineuses et loujours aussi la même absence de couclies que je considère comme inférieures, tandis qu’il en était de même en sens inverse dans les coupes explorées du département de la Meurthe. Prè.s de Yézelize seulement, on voit quelques couches minces et des fragments irréguliers disséminés dans la terre végé¬ tale par-dessus la coupe des grès en place ; j’ai recueilli quelques fossiles de ces blocs roulés , fossiles que je n’ai pu iionnncr que lorsque j’ai connu ceux des carrières de llettangc. Le premier étage de grès se lie intimement au lias par scs ca¬ ractères géognostiques et par scs fossiles , tandis que le second est essentiellement keiipéricn. Faut-il donc de ce fait inférer qu’il existe deux étages distincts de grès, dont rtiii appartiendrait encore à l’époque de la forma¬ tion triasique, tandis que le second n’aurait commencé à se former que lorstjue les eaux basiques auraient couvert le sol? Au reste, cette bypotbèse me semblerait assez juste, par la raison que les deux étages ne se trouvent pas ensemble. Plus loin, j’indiiiuerai des points où des lambeaux de l’un , et même des portions assez considérables, se trouvent dans les mêmes localités que l’autre ; j’ai pu m’assurer dans ce cas qu’il y a entre les deux des dilférences très grandes, soit de failles, .soit de discordance. Près de Vézelize, ou trouve au lieu dit le Moulin des prés , de bas en haut, les couches suivantes : 1° quarante-six assises de grès magnésien, de marnes et d’argiles ap])artenant évidemment aux marnes irisées ; vient alors une série de grès dont quelques couches sont fortement magnésieimcs on dolomiti(]ucs; ensuite des grès d’un beau rose renferment des délii is fossiles analogues à ceux du keiiper; puis quel(|ucs minces couches calcaires et de marnes avec des restes de poissons analogues à ceux de Musclielkalk , et la pré¬ sence des mollusiiucs AvicuUi socidlis et de Tri^onellitcs triasiques ne laisse aucun doute sur l'àge de ces couches. Par-dessus tout cela, un groupe formé de conehes de grès avec des poudingues , du fer oxydé-hydraté dans toute la masse ; c’est ce qu’oo appelle l’étage du grès ferrugineux. Il y a encore ici des restes de fossiles triasiques. U était inqiossible de voir plus haut, à cause de la végétation, rien autre cliose tpic les blocs roulés dont j’ai parlé; j’ai fait creuser en plusieurs endroits et j’ai mis à découvert au-dessus du grès précédent d’abord des couches très argileuses sans fossiles et 585 BU 5 AU 17 SKPTEMDRE 1852. quelques couches alternant de grès et de calcaires en houles ayant une certaine apparence de grès ; quelques fossiles que j’ai recueillis sont des analogues de ceux des grès des carrières de Ilettange, entre autres une Ainpullaire et le polypier assez comnuin des luéines grès de Toinhlaine (genre lircophillin), 11 y a quehjues années qu’un propriétaire de Toinhlaine , juès JNancy, fit défoncer une vigne et jeter au bord de la route des cal¬ caires gréseux et de véritables grès très riches en fossiles ; nous eûmes là une hoiiiie fortune pour ragrandissenient de nos collec¬ tions, et quoique d’abord nous ayons cru que ces restes ])roveiiaient du bas, nous étions cependant étonnés de ne trouver que là plu¬ sieurs espèces. Ce ne fut que lorsque je reçus de rohligeancc de AI. Terquein, de AIctz, une belle série des fossiles du grès de Ilet- tanp, que je reconnus ceux-ci pour appartenir aux mêmes espèces ou à des espèces analogues. Les roches dont je parle ici se trouvent à rextrémité du bassin basique de la Aleurthe et au bord de cette rivière ; elles se trou¬ vent en stratification (•oncordante avec les premières assises du bas (calcaire a Grypbées arquées). Ce fait est visible dans une carrière ouverte à cent pas du point d’où les blocs dont je parle ont cte tués. Entre ces rochers et les grès que je désigne sous le nom provisoire de supra-keiipérien (1), il y a une faille où coule le ruisseau qui passe à Aart-siir-AJciirthc ; du côté nord, c’est- a-dire vers Nancy , le coteau arrondi est de 10 à 12 mètres plus bas que de 1 autre coté du ravin ; de l’autre coté, les grès keupé- laens lormcnt comme une muraille à pic sur une Jiauteur de 5 à nietres. Ils sont exploités dans leur iiartie supérieure, où aucune ti'ace des couches voisines ne se montre. Pour moi, il est assez probable, je n’ose cependant pas dire ccr- ain en géologie, jiarce que souvent les apparences sont trom- dan!'! ^ lî'-"* superposés us 1 echelle geognostique de nos terrains. Peut-être aussi, n’y -Il qu’une de ces formations ])uremeiit locales, comme il s’eu d’autres. C’est pourquoi je SDiimets ce fait à l’ap- l__uiatio^es membres de la Société géologique; les mêmes faits, le dénfnl"' " Poiuf. Ju reste comme par tout entre‘^ce?:.c“\1® “ -J® 'igné de séparation poudiimueW l'eiTugineux renfermant des alternent de irTra 'a keuper supérieur, les couches les couches de o’..a ‘l argiles, de quelques calcaires marneux, que l'on descpnH ! “"'''““ant de nombre et de pui.ssance à mesure dessus ’ 'l’i® 1®* marnes et les argiles prennent le 586 RÉUNION KXTRAORnlNAUtR A METZ, OU des aiiiilojïues, otit pu être ohsei vés en d’autres lieux qu’il ne lu’a ])as étë donné île visiter. C’est aussi avec une extrême réserve que j’établis cette distinction dans nos rochers; je n’ai observé que sur quelques points très restreints, au lieu de ])OUVoir com- paier les mcincs terrains dans des lieux éloignés. Privé d’ailleurs des bons ouvrages et de la société d’autres personnes s’occupant des mêmes études, je crains toujours de m’égarer, et, sans la constance des mêmes caractères dans tout notre département, sans la double distinction que donnent les caractères du gisement et de la paléontologie, je n’aurais osé vous entretenir de ces faits. Je joins à ces notes un tableau comparatif des fossiles que je possède. Outre ceux de llettange et ceux recueillis à 'l’omblaine ensuite, j'ai signalé ceux que j’ai recueillis dans les grès de notre département. Comparaison entre les fossiles provenant ries earrières de Hettnnge l^Mosclle'^ et ceux recueillis à Tombluine [Meurthe). BETTANGE. Pleurntomarin densa (1). — turbinatn. — trocheatn. — Mosellana. — lletlangiensis. — juvenilis. — obliqua. — elypens. — coepa, Deslongcliamps. — Trnehus sinistrosiis. — Deshayesii [siaistra). Turritclla inurnata. — Ucttangiensis. — Lalea. — Deshayesii. Ampultaria planulata, type. — obtusa. — cariiuita. — angulata, Dunker. Helicina. JJttorina clathrata. Chemnitzia. Nerita canalis. TOMBLAINE. •Espèce semblable I Espèce analogue. * Espèce semblable. I Turritelle, espèce indéterminée. Espèce analogue. (Semblable, pro¬ venant de Vézelize.) Une Hélicine, probablement d'ea- pèce différente. Fragment usé, qui cependant pa¬ rait analogue (Vézelize). (1) Toutes les espèces de celte liste, qui ne sont pas suivies d’un nom d'auteur, ont été déterminées et nommées par M. Terquem. Ce travail est encore inédit. DÜ 5 AU 17 SEPTEMBRE 1852. 587 HETTANGE. Ammonites Mnreanus, d’Orb. Rnstellaria rluhia, Tornntelta. Ostrea irregiilaris diffnrmis. — intermedia, — muiticosttita. — cnmpUeata. — are lutta. — triton a. GrYi>liæa. P lien tld a Hcttangi en.sis . — Baylii. Lima duplicata , Desh. — puncta ta, Desh. — Hettangien.tLs. — tubcreulnsa. Plugiostoma. Pccten di.'ipar. Carditim Philippcaniim . — concinnutn , de Buch. Area Hettangiensis. Astarte V tiltzii, Goldf. — cxplanata. — arenacea. — cingulata. Nucula. Unio. Mytilu.s productus . — arenicola. Gervilia squammata. H et ta agi a secu riforni is . Çypiicardia triangularis. Gardinia minnr, Ag. ' — complanata, Ag. ■ — Hennnequii. — conrinna, Ag. Hinnitc.s lia.'^ieus. — ürb ignyan u.t . Patetla Hennocqiiii . — Srhttiidiii. — nitida. Saxicaca arenicola. Lithodomus. Hcttangi a ovata. TOMBLAINE. Ammonites? . Id. (fragment). * Espèce semblable. Espèce qui paraît analogue; mais le quart plus petite. Espèce analogue. * Espèce semblable. Espèce analogue. * Espèce semblable. Espèce analogue. Espèce analogue. Astarté ou Posidonia??. Unio. Autre espèce du bloc de Vézelize. Mytilus ou Modiola. * Espèce semblable. Espèce analogue. 588 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A METZ, HETTANGB. Ttrehratida variabilis, Schloth. Polypier, genre ThecophylUa. Calamites. Lignite et débris végétaux char¬ bonneux. TOMBLAINE. Térébratule, deux ou trois espèces ou variétés. * Espèce semblable. Anthophylluin. Débris végétaux. •l’ai marqué d’un astérisque (’*') les espèces de Toiiiblaiue dont l’identité a été bien reconnue par plusieurs concbyliologistes, no¬ tamment par ÎVl. Desliayesqui a passé quelques jours dansmon ca¬ binet. Lorsque je me sers ici du terme d’analogue, ce n’est pas pour indiquer des variétés, mais seulement pour désigner des fossiles qui se ressemblent et dont l’identité ne m’est pas toutefois bien démontrée. Les fos.siles du second étage de grès sont bien dill'érents de ceux- ci ; voici la liste de ceux que je possède (ceux marqués du même signe (*) sont ceux dont je suis bien cei tain). * Portions de Muntclia cyUndrica. — Vie. * Chlatroptcris meniscoides, — Vézelize, Iloudailles. * Equiictiirn columnarc. • — ' Vézelize, Iloudailles, etc. * Calamites. — Houdailles. Débris végétaux indéterminables. — Vie, Vézelize, Iloudailles, Gry- port, etc. Cruxlncrs. * Empreinte de G/y/>hcn (corps). — Houdailles. Sauriens, Empreinte de portion de crâne. — Iloudailles, Ossements (fragments). ■ — Moncel-sur-Seille, Vie. Ossements. — Haraucourt. Dent de . — Vézelize. Portion d’apophyse. — Vézelize. Poisso/i.s. •Écailles de Gyrotepis. — Moncel-sur-Seille, Vézelize. Écailles indéterminées. — Aart-sur-Meurthe. * Dent de Saurichthys. — Aart-sur-Meurthe. Écaille . — Aart-sur-Meurthe. Dü 5 AU 17 SEPTEJinRE 1852. 580 Mollusques. Mya??. — IToudailles, Vie, Marsal, Vézelize, etc. jéviculu sncialis. — Vézelize. * Pholatlnmya corbuloides. — Vézelize, Moyenvic. Carclinia . — Moyenvic. Note sur /es ^rès du Lu.xembourg et d’ Hettan^e , par M. Buvignier. La question de l’.ige tlii grès du Luxeinbourj» et d’Hettange que j’ai dernièreinenl soulevée, ou plutôt renouvelée, a paru à la So¬ ciété géologique assez importante pour qu’elle en fit l’objet de sa réunion extraordinaire de cette année, .le suis vivement contrarié de ne pouvoir me icndre à cette réunion. Je le regrette d’autant plus que, d’a])rès la localité où elle a lieu , les explorations de la Soeiété n’auront piobablement pas lieu dans l’ordre le plus con¬ venable ])our éclaircir ectte question II est à remaKpier, en cflet, qu’elle n’a jamais paru présenter la moindre dilliculté à ceux qui ont commencé à étudier cette formation en partant des Ardennes et de la Meuse pour s’avancer vers l’est ; tandis que ceux qui n'ont observé que les environs d’Heltange et de Luxembourg ont émis des opinions très variée.^. Ces circonstances s’expliquent facilement. Dans les Ardennes, le calcaire sableux recouvre les calcaires à (irypbées arquées en évidence sur une étendue do plus de cinquante kilomètres ; et quand ce dernier étage disparaît, dans les environsde Florenville, on peut suivre farilemcnt les al'fleuremcnts du calcaire sableux jusque dans le Luxembourg où on reeoimaît (ju'il nediflèrc pas du grès qui a '■eçu le nom de cette contrée, lc(]uel n’est que le prolongement des “lèmcs assises, sans le moindre cbangement dans la nature des ro- ‘^Ites. 11 ne ]icnt donc y avoir le moindre doute. Mais celte formation calcaire et arénaeée, qui a plus de 150 inè- ^''cs de puissance dans la Meuse elle Luxembourg, se transforme, 'laiis la vallée de la Moselle, en un lu.issif argileux qui y constitue partie moyenne du lias. Aux ilillieultés résultant de ectte trans¬ formation s’ajoutent encore celles ipie produit la dénudation de Lavallée de la Moselle, dont les alluvions masquent les affleure- luents de plusieurs conciles ; de sorte qu’on n’a]M rçoil pas toujours immédiatement les relations ([ui existent entre celles qui allleu- rent sur les deux versants de la vallée. Ces difficultés sont telles, surtout pour les géologues plus babi- 590 nÉUNION EXTRAOBDINAIRE A METZ, tués aux ohservatious de di'taU qu’aux travaux d’euseiuhle, que plusieurs d’entre eux, oubliant le préccjrte ncc dcun hitctt,ic, etc , qui est aussi applicable en j;éol()j;ie qu’en poésie, ont fait interve¬ nir lies failles et des sonlèveinents, eonnne le (Icus ex ninchina destiné à dénouer les situations les ])lus lünqtliquées. 3lais cette intervention jiaraît coinplétenicnt inutile à ceux qui, ayant exé¬ cuté des cartes jjéolofjiijues d’une certaine étendue , ont eon- tiaeté riiabitudc de rejiorter leurs observations sur une bonne carte topo{;rapbi(jue poui' se rendre compte di' la dis])osition géné¬ rale des conciles, et se sont familiarisés avec les elfets d'une faible jiente sur une jpande distance, et avtc les rap|)orts qid existent entre le relief du sol et la nature des roclies. Aussi AJ. Levallois prouve t-il facilement que la ])Osition sti atigrapbiijue ilu grès en question ne laisse jias le moindre doute dans cette contrée. Les considérations qui |)iéeèileut m’ont fait ])enser qu’il était utile, ])Our faciliter les recberi lies de la Société l't la mettre en garde contre l’im|iortance exagérée que l'on juiurrait attribuer à quelques accidents tout à fait locaux et de jieii d’étendue, tle rap¬ peler la disposition générale des coiicbes du bassin basique dans la Moselle, le Luxembourj; et les Ardennes. La direction générale de ces couebes est la même que celles des assises de l’oulite inlérieure, laquelle ddfère peu de celle île la crête oolitiqiie, si nettement dessinée sur le sol, et indi(|uée , abstraction faite des petites sinuosités topograjibiipics, par la ligue courbe a a a (fig. 3, |>age593). i.a direction générale des assises basi¬ ques sera donc indiquée ]iar la ligne ponctuée b 0 b, et leur inclinai¬ son, par les üèclies ci/, l' il' , normales à cette ligne, dette incli¬ naison ne jiarait guère plus faible que dans les Aideimes, où elle varie de à l’our celui qui connaît cette disposition, les dilfé- lenees de niveau indiquées jiar Ai . Terquem entre les allleuie- inentsdn grisa llettange, à lioust, à Alondorf, à Dalbeim, étaient chose prévue et tellement natiiri lle, que la dis]iosition lontraire, si elle existait, ne pourrait s’expli(|uer que par des ibslocations du sol. Cette inclinaison vers l’ouest se voit très bien sur le versant nord du vallon de llously qui traverse le grès dans la direction de la ]ilus grande pente : on la distingue facilement du plateau op¬ posé, à un kilomètre île distance. Malgré la pente générale du terrain, on rencontre çà et là, sur certains versants, des assises inclinées vers le fond des vallées, dans des ilirections vai iées, par suite du tassement des argiles inférieures qui ont Hué sous le poids des assises supérieures ; mais ce sont de ces accidents locaux qui se produi,sent dans tous les escarpements DU 5 AU 17 SEI’TEMDIIK 1852. 591 Ou affleurent tles te nains nieuljles recouverts j)ar des couches solides. Je n’insisterai pas davantaj^e sur la question strati|;raphlquc qui ne présentera aucune dillii idté ri ceux (pii suivront les alileure- luents du {>rès jusque dans les environs de Sedan et de iMézières, on ils retrouveront, dans le puissant système du calcaire sableux, toutes les variétés des roches du Luxeinbourj;, de]Hiis le {jrès calcaire d’nettanj>,e et les marnes sableuses à BeLcmnites t UmgnUis: qui sup|)orteut celui-ci à lîoust, et les calcaires plus ou moins sa¬ bleux, plus on moins marneux, à Annnuniu-s iBnnia, status, qui le recouvrent à llettange, à Ueutgen, etc., jusqu’aux marnes et aux calcaires marneux de Strassen, que je n’ai pas vus, mais qui me semblent, après avoir relu attenlivement tout cc qui en a été dit, être identiques avec ceux de J’uilly, de Cbarbeaux et de Saint- Laurent. Ces calcaires appartiennent à la jiartie moyenne des cal¬ caires sableux et y alimentent des sources nombreuses. Je passe à la question pab'ontoluyiipie, (pii paraît moins claire que la question jp'ojpioslique. La jpaiide dilliciillé de la (piestion consiste dans l’apiiréciation de la valeur zoolosiipie des trois espèces de Crypbees G. iin iiata, G. u observer une petite assise de marnes grises mica¬ cées qui recouvre généralement ce minerai de fer, que l’on peut voir à Plappeville-lès-Metz. et qui est caractérisée parles fossiles suivants ; A.itarte excavata, Sow. ; Tiigonia striata, Agassiz ; Ostrea crenata, d'Orb. , Muatlivaidtiu decijjieas, Milne Edw. et J. Haime ; Etc., etc. Cette couche est évidemment la base du sjslérne oolitiejuo inférieur tel qu’il est généralement établi. Cette petite assise est recouverte p..r le calcaire ferrugineux carac.érisé par les fossiles ordinaires de l’oolilo ferrugineuse de Normandie. La Société y a trouvé entre autres V Jwriioaites JMurc/usoru. C’est dans ce calcaire qu’on rencontre également : Biiemnites gifiia/ileus, Ammonites Humphricsianus, Lima prohoscidea, Etc. qui ne laissent aucun doute sur la place qu’il doit occuper. Au-dessus du calcaire ferrugineux se présente le calcaire dé- BU 6 AU 17 SEPTEMBRE 1852. 595 signé à Metz sous le nom de calcaire à polypiers, en raison de l’abondance des fossiles de celle classe dans les assises supé¬ rieures. Les assises iid'érieures moins compactes, et dont les caractères pétrograpliiques sont assez variables d’ailleurs, sont remarquables par une grande quantité de Pectcn. Parmi les fossiles qui caractérisent les assises supérieures, nous pouvons citer les fossiles suivants ; Cyathnjjhora Luriensis , Edw. et Haime; MontlivaïUtin Labechii , id.; Montlivaultui Stutchburgi, id.; ClatlophylUii Babvauann, id.; JsasUiva Beniarilana, id.; haslræa tenuistrintn, id.; Thnmnnurœa Mettensh, id.; Thamnnstrœn Tcrquemi, id.; Thamnaslrœa creuulatii , d'Orb. qui ont été recueillis par la Société et déterminés par M. Jules Haime. M. llairne a fait observer que tous ces fossiles sont pro¬ pres à l’oolite inférieure de l’Angleterre et de la France, à 1 exception de V.yathophnra lAtciensis , qui se retrouve aussi dans la grande oolile. Ces observations se joignent à beaucoup d’autres pour classer le calcaire ii jiolypicrs des environs de Metz dans l’oolite inférieure, et non dans la grande oolite. Au calcaire à polypiers succède le fullei ’s-earth, parfaitement reconnaissable par ses fossiles ordinaires , Ostrea ocuniinatn , PItoIndnniya Miircltisoni, Vhoindowya Fezekiyi, gihbosa, etc. Le fuller’s-earlk est recouvert [)ar la grande oolite, qui offre dans cette contrée une couleur jaunûtre, et qui est très déve¬ loppée surtout dans les carrières d’Amanvillers et de Marengo. A Auboué, fidler' s-em tk se retrouve avec les fossiles que nous venons de citer; et, sur la route de Metz, on le voit re¬ couvrir le calcaire à grosses oolites, qui forme la partie la plus supérieure du calcaire à polypiers, et avec lequel il se lie sou - Vent très intimement. Seulement ici se présente une circon¬ stance remarquable: c’est une dénudation bien prononcée ®ntre le fuller’s-eartb et le calcaire à grosses oolites. Ce dernier paraît raviné ; sa surface et les fissures qu’il présente sont re¬ couvertes de carbonate de chaux cristallisé et formant des sta¬ lactites , et les argiles à Ostrea ucuminata remplies de fossiles. 596 nEUNICN EXTRAOnDIN.MllF. A MET?;, reposonl sur le calcaire sans aucune liaison ; toulelbis, ce phé- nomùne d’incrustation calcaire est évidemment moderne , car on suit le carbonate de chaux dans des fissures qui traversent les argiles A\x J'itller’s-earth. Dans le jardin du maire d’Auboué, la Société a remarqué des couches compactes d’où l’on avait extrait des Nautiles et des Ammonites gigantesques. Les couchesà nctuiünata recou¬ vrent ces calcaires compactes, et si l’on suit le chemin de Coin¬ ville, on voit le fuller’s-earth su|)porter la grande oolite. La couche supérieure, formée d’un calcaire fragmentaire, nousa pré¬ senté VOsfrea costnta en abondance, \' Anubucia cornplannla , le MoDtIivaiiltia niiinisinniis , VOstrea ob.icura , fossiles dont la réunion caractérise l’assise supérieure de la grande oolite , qu’on désigne ordinairement sous les noms de Bradjord-clay, de forest-warble, de com-brash. Ces noms peuvent se rapporter il des assises très distinctes en Angleterre, mais ils ne désignent en France que les couches supérieures généralement très fossi¬ lifères de la grande oolite : la faune de cette partie supérieure est bien constante en F rance et ne doit pas être subdivisée. La Société a retrouvé celte même couche ii Gravelotte ; elle a recueilli des fossiles très nombreux appartenant à ce niveau, et elle a pu constater un fait déjà observé par les géologues de Metz, à savoir que V Ammonites Parkinsoni (iiderriiptiis , d’Orb. ) , qui caractérise l’oolite ferrugineuse de Bajeux et d’Angleterre, se trouve à Metz dans ces couches supérieures de la grande oolite, et n’a pas encore été rencontrée dans l’oolite inférieure de cette contrée. Il résulte de l’ensemble de cette excursion que le terrain, qui est désigné dans la Carte géologique de la France sous le nom de système oolitique injérietir, se divise très clairement dans les environs de Metz de la manière suivante (pl. IV, fig. 1) (1) : /Partie supérieure. Couches à Ostrea costata l (Bradford-clay). Grande oolite. . ./Partie moyenne. Grande oolite proprement dite. f Partie inférieure. Couches à Ostrea acuminnta , / ou fuller’s-earth. (I) Celte coupe est due à M. .lacquot. 1)U 5 AU 17 SEPTEMBRE 1852. 5^7 Î 'Calcaire à polypiers. Calcaire subcompacte. Calcaire ferrugineux. ^Marnes à Montlimultia decipietis. Si l’on ajoute à ce tableau les parties du système basique que la Société a visitées, on le complétera ainsi : f Minerai de fer oolilique à À mmonites i/istgnts et l jji'iiiinri/iiilis. Lias supérieur. . . |)hpes arqaeVs. (iü MuriJ«fi à Ammonites Jimbriatus. r^fns le calcaire à Gryphées arquées, où lesGryphées, qui s’y trouvent en grande quantité, sont très bien conservées, les dans la roche, les autres dans les marnes, nous avons remarqué une couche remplie de Terebratuin variabilis, carac¬ téristique, comme on sait, de cet étage. D’ailleurs il s’agit 604 RÊÜNION EXTRAORDINAIRE A METZ, bien ici de YOstrea nrcuata et non de VO. MacciiUochii, ou de YO. obliquata , ou de toute autre. Les échantillons que la Société a recueillis ne permettent pas le doute. Dans les marnes à Bélemnites abondent Y Ammonites fini- briatus, Y A. planicosta, le Be/eninites cliwatns, etc. La stratigraphie et la paléontologie se trouvent ainsi par¬ faitement d’accord, et c’est là, comme l’a dit un illustre géo¬ logue (1), In sanction la plus certaine que puisse avoir l exac¬ titude d'une classification géologique . Ainsi donc il est bien constaté : 1° que le grés d’Heltange est recouvert immédiatement par le calcaire à Gryphées arquées normal 5 2» que celui-ci l’est par les marnes à Belemniles cla- vatus et à Ammonites /imbriatus, comme cela a lieu partout-, 3® que si, le long de la bande de grés qui s étend d Ilettan^'e à Mondorf, on voit, soit le calcaire à Gryphées arquées, soit le calcaire à Bélemnites, à un niveau intérieur au grés, cela tient à ce qu’il y a une faille dont la direction est proba¬ blement parallèle au promontoire de grès. La suite de l’excursion de la Société n’a fait que confirmer la conclusion que nous venons de poser. Ainsi, à Rodemack, on voit la coupe suivante : b b Gi'ùs li'HcUtingi'. cc ('«Icairc à Gryphées arquées, d(i Manies à Jmmoniies Jîmbrialus. e e CuicDtre à Gryphées cymbienocs. Le village est situé au pied d’escarpements du grés d’Het- tange qui l’entourent, et dont l’un, placé au centre et isolé des (t) M. Élie de Beaumont, Notice sur tes systèmes de montagnes, ». 1, p. i62 (t852). 605 DU 5 AU 17 SETTEMBRK 1852. autres, supporte le château. En sortant de Rodemack pour aller à Mondorf, nous avons rencontré au-dessus du grés une grande quantité d’(9.« Kreuz- nach (jui traverse la petite ville de Birkenleld. De IVadern 5 Nonweiler, on reste presque constamment sur le nouveau grés rouge dont on voit une belle corqie sur la route prés d’Ober- Losteron. Ce sont des ])üudingues à grosses parties tlont les éléments proviennent exclusivement des spilites du voisinage. Un peu avant Nonweiler, le terrain houiller se montre au- dessous du grés rouge; il est représenté par les argiles avec minerais de fer carbonatés que la Société a déjà vues prés de Lebach. Ce village est situé au pied du llundsruck, à la limite du terrain de transition et du terrain houiller, qui présentent là une discordance de stratification bien marquée. On voit en effet, au-dessous de l’église de Nonweiler, des bancs de quart- ^•ilc qui sont dirigés N. 60° E., avec une forte inclinaison vers le N.-O., tandis que les argiles schisteuses do la formation houillère plongent vers l’E. sous un angle faible. Ces argiles sont assez dévelopjn’uïs au |)ied du llundsruck, entre Nonweiler et Brikenfeld ; le minerai ï|u’ellcs renferment est exploité tout le long de la route que la Société a suivie, à Otzenhausen , Braunshausen , Schwarzenbach et Buhlenherg. Elles sont constamment recouvertes,. à droite de cette route, par le nouveau grés rouge qui forme des montagnes dont le sommet atteint l’altitude de 600 mètres au-dessus du niveau 618 BftUNION EXTRAOnCINAIRE A METZ, (lp la mer. La limite des deux lerraiiis esi eouslamment accusée par un dyke rectiligne de mélaphue, (]ue l’on peut suivre de¬ puis !e ciiùte.iu du ÜagstuLl juscpraux portes de Birkenfcld- Ce djke, très peu puissant, détermine, sur le flanc des collines placées à droite de la roule, une saillie très prononcée ; la roche conserve les caractères qu’elle a prés de Wadcrn. Entre Eisen et Achlelshach, le filon a été coupé pour la construction de la route; son épaisseur se réduit ii quelques mètres ; il est im¬ médiatement recouvert par des argilolithes qui appartiennent au nouveau grés rouge. De Birkcid’eld ii Oherstein , la roule suit une bande étroite de terrain liouiller qui est limitée au N. par le terrain de transi¬ tion du Hundsruck, et qui se perd au S. sons la nap|)e de mélaphue qui couvre tout le pays, extrêmement accidenté, compris entre cette dernière ville, Ciiscl et Saint-Wendel. La Société s’est arrêtée ii Algcnroth pour visiter les exploitations d’agates qui sont ouvertes sur le flanc occidental du Gallien- herg, é quelques centaines dt.' mètres au N.-O. de ce village. La roclie qui renferme les agates est un véritable porphyre à pète d’un brun foncé, sur laquelle se détachent très nettement des cristaux de feldspath labrador é éclat vitreux Elle renferme une multitude d’amygdaloïdes de toutes grosseurs, depuis celle d’une tête d’épingle jus(ju’!'i un pied cube, dimension qu’elles atteignent c('pendant bien rarement ; elle est souvent décom¬ posée. Les membres de la rôuiuon ont pu recueillir, sur les déblais des exploitations d’agates, les minéraux que l’on rencontre le plus babituellcmenl daiis les amygdaloïdes ; ce sont: le quartz, soit à l’étal il’agate, de calcédoine et de cornaline, soit en cris¬ taux améthystes ou hyalins ; la ch uix carbonatée lamellaire ou en cristaux groupés au centre des amygdaloïdes d'agate, la dolomie saccharoïde, le fer carbonaté, plusieurs espèces de chlo- ritc vertes et bleues, et enfin des hydroxydes de fer recouvrant, à l’état terreux, d’autres minéraux. Du Gallienberg, la Société s’est rendue à Idar, où elle a pris connaissance du travail des agates dans une des nombreuses usines que renferme la vallée où est situé ce bourg. Elle a ter¬ miné l’excursion de la journée à Obersiein, petite ville qui est DU 5 AU 17 SEPTEMBRE 1852. 619 b;\1ie dans la vaille de la Nahe, au pied de montagnes abruittcs Coi tnées par une roche amygda’ >li'de analogiu' 5 celle du Ga'- lienbcrg, et elle est rentr^'e dans la nuit à Birkenfeld par la route qu’elle avait suivie. Le Ih septembre, la Société s’est rendue de Birkenfeld 5 Sarrebruck, en passant par Saint-Wendel, Ottweiler et Neun- kirchen. Dans ce trajet, elle a rencontré d’abord, un peu au S. de Birkenfeld, les porphyres quarlziféres (lui forment les flancs de la vallée profondément encaissée dans buiuetlc coule la Nahe. L’établissement de la nouvelle route de Birkenfeld 5 Saint-Wendel a déterminé dans cet'e formation une belle coupe qui prcsen e des alternances de brèches porphyriques et do porphyre. Les roches de cette localité diflerent sensiblement de celle qui a été observée au Litlermont •, elles ne présentent point de traces de cristallisation, et renferment seulement, dans une p-iBe feldspalhique, grenue, de couleur uniforme, rosée ou rougeâtre, des noyaux sphériques de feldspath grisâtre, et quelques rares paillettes de mica. Li, route reste dans ces por¬ phyres jusqu’au delà de Nohfeldeiv, après quoi elle rentre dans le terrain houiller dont elle traverse tous les étages, en com¬ mençant par les plus élevés, jusqu’à Neunkirchen, où se mon¬ trent les couches les plus anciennes de la formation. Les grès feldspathiques, peu cohérents, de couleur bigarrée, qui en constituent la partie supérieure, apparaissent au delà de Wol- fersweilcr. Les argiles avec minerai de fer carbonaté litboïde viennent ensuite^ elles se montrent dans les environs de Saint- Wendel. Entre cette ville et Ottweiler, on traverse un étage très épais de •''■rés rougeâtres, inicaccs *, ils sont assez consistants, et sont exploités, pour les constructions, dans plusieurs carrières situées le long de la route. Ils renferment, au N. d’Otlweiler, «ne petite couche de calcaire compacte, d’un gris noirA re, qui t‘st le seul gtte de cette espèce dans le bassin de la Sarre. Enfin, un peu au delà de celte ville, la houille commence à pa¬ raître au milieu d’argiles schisteuses grises et noires ; mais c’est surtout dans la bande de terrain située le long de la route de Neunkirclum à Sarrebruck que les couches de combustible deviennent abondantes et donnent lieu à des exploitations con¬ sidérables. La Société a pu voir, dans les tranchées du chemin 620 RÉUNION EXTRAOUDINAIRK a METZ, fie fer en construction clans la vallée du Sulzliacli, combien ces couches étaient nombreuses et rapprochées ; elle a aussi re- martiué que rinclinaison des couches, qui est très faible dans la partie supérieure du terrain houillcr, devient ici très consi¬ dérable. Elle a passé successivement devant les mines de Neun- kireben, Friedrichstbal, Saint-Ingbert , Suizbacb, Diittweiler et Jagersfreude. La colline qui domine l’entrée de ravant-dernière exploita¬ tion est connue sous le nom do Drenberg, nom qu’elle lire d’un incendie allumé depuis un siècle et demi dans une des couches de bouille, cl qui dure encore aujourd’hui. Les modifications très remar(|uables qu’a produites la chaleur développée par la combustion ilans l’argile schisteuse, qui forme le toit de la couche, ont engagé la Société ù se rendre sur le point où on peut les observer. C’est une excavation de 200 métrés de lon¬ gueur et de 15 mètres de profondeur environ , qui a été pro¬ duite par l’exploitation des afdeuremcnts et la destruction des étantons cjui soutenaient le toit. Dans la paroi tournée du côté de la mine , des gaz chauds sortent ii travers les interstices de la roche, amenant avec eux de la vapeur d’eau ; les bouches par lesquelles ils se dégagent sont tapissées d’efflorescences salines qui consi.stent en sulfates de fer et d’alumine et en sels ammoniacaux. L’argile schisteuse , qui était primitivement grise et peu consistanle, est devenue très dure, de couleur rougeâtre; certains échantillons présentent une structure ru- bannée, et offrent une grande analogie avec quelques uns Je ceux que la Société a observés au Schaumberg, .jirés Tholey. Dans CCS deux localités, des causes idenliipies ont produit des effets analogues. La route de Duttweiler à Sarrebruck ne présente rien de icmarquable ; elle montre seulement, à une petite distance de celte ville, le grés des Vosges reposant ii stratification discor¬ dante sur le terrain houiller. La limite des deux formations est accusée par un niveau de sources dont la présence doit être attribuée ii l’cxtrémc perméabilité du grès vo.sgien, et ii l’exis¬ tence, dans le terrain qui lui est inférieur, de couches argi¬ leuses qui sont parfaitement étanchées. DU 5 AU 17 SEPTEMBRE 1852. fi2l Séance du 15 septembre 1852. La séaiioo est ouverte à neuf heures, à Saint-Avold, sous la présidence de M. Yaultrin, vice-président. M. Jacquot a la parole pour rendre compte de l’emploi de la journée. Il rappelle (juo dans la matinée la Société a été admise ii visiter la belle collection de plantes fossiles delà llore houillère, qui a été recueillie dans le bassin de Sai'rebruck par M. Gol- denberg, et (jui se compose de plusieurs centaines d’échantil¬ lons, parmi lesquels elle a remarqué des espèces nouvelles. Mais ce qui a le jiius particuliérement attiré l’attention de la Société, c’est la découverte que ce savant a faite récemment d’insectes au milieu des argiles schisteuses (pii renferment la houilie. M. Goldcnberg a déji’i décrit plusieurs de ces insectes -, on a lieu d’espi rer que le zèle avec lequel il explore les déblais si riches en fossiles qui proviennent des exploitations de la Sarre amènera la découverte do nouvelles espèces. M. Jacquot passe ensuite au compte rendu du voyage de Sarrebruck à Saint-Âvold, et continue en ces termes : La route que la Société a suivie s’élève, ix partir de Sarre¬ bruck, sur un plateau légèrement ondulé, dont le sol est occupé parla partie moyenne du grés des Vosges ; elle reste dans cette formation jusqu’il Saint-Avold. Immédiatement au-dessus de Sarrebruck, on a une belle coupe dans la paiàie inférieure du terrain qui présente do gros bancs de grés, à grains de quartz, à ciment ferrugineux, assez consistant, lesquels alternent avec des poiidingues. Idus haut on observe au contraire des grés presque incohérents; ce sont de pareils grés qui recouvrent le plateau sur lequel est situé la petite ville de Forbach. La So¬ ciété a pu reconnaître, par cette étude sommaire, que les divers étages du grés des Vosges pn'sentaient, comme dans la chaîne de montagnes où ils ont été observés pour la première fois, une grande uniformité de composition. Parvenue ii Forbach, elle a (juitté la route pour gravir une chaîne de collines qui s’élève au S. de celle-ci, et qui présente à sa base la partie supérieure du grés des Vosges, et a g sommet 622 RÉUNION KXTRAOllDINAinE A METZ, les couches les plus élevées du iimschi'lkalk. L’étude des ter¬ rains ( u’elle renlerine a pu se faire avec beaucoup de facilité le long d un chemin rectifié qui mène à Sarreguemines, et pour la construction duquel on a fait, dans le flanc de la colline, des entailles (]ui sont encore fraîches. Quand on suit ce chemin, on ne tarde pas à rencontrer, au dessus des assises les plus éle¬ vées du grés des Vosges qui consistent en un sable quartzeux, à peine agrégé, bigarré de gris et de rouge, les gros bancs de grés qui lorment la panie inférieure du grés bigarré. Ils sont à grains lins, bien agrégés, de couleur grise et amarante ; ils ren¬ ferment peu de mica. La limite des deux terrains est accusée par un gisement de dolomies à petits rognons, disposés au mi¬ lieu d’argiles sableuses et bigarrées, qu’elles empâtent en partie, et dont elles em|)runlenl la couleur. Ces dolomies forment à ce niveau un horizon d’une cons'ance remarquable dans toute la partie septentrionale de raiicienne Lorraine. Aux grés bigarrés inférieurs succèdent des couches gréseuses qui renferment de plus en plus de mica et d’argile, et qui deviennent de plus en plus fissiles. Quelques unes renferment des plantes fossiles ; d’autres sont dolomiliqucs, et on trouve au milieu d’elles do véritables dolomies grenues d’un jaune sale. Ces couches pas¬ sent, par degrés insensibles, ù des argiles bigarrées de gris, de rouge et de vert, qui forment la limite du muschelkalk et du grés bigarré i e[les sont très développées dans cette localité. Au-dessus d’elles régnent des marnes grises qui renferment des dolomies remplies d’infiltration de calcaire spathique ( t du silex sous la forme de rognons. La roule passe ensuite devant une grande carrière, où on exploite deux variétés de calcaire; l’une est oolitique; l’autre est lamellaire et renferme de nom¬ breux silex. Ces calcaires sont en bancs assez épais. Enfin, dans les champs, sur le sommet de la cùte, on ramasse les fos¬ siles qui caractéri.senl les couches les plus élevées du muschel¬ kalk, V Jminonites nodosus et la 'l'e.rehraiiila vitigaris; des débris de ces couches se trouvent pèle mélo avec les fossiles • elles consistent en un calcaire très compacte, de couleur gris de fumée, à cassure légèrement conchoïde. Revenue à Forbach, la Société s’est dirigée vers Saint-Avold. Dans ce trajet, elle ne s’est arrêtée qu’à Hombourg pour voir nu 5 AU 17 siîPTiîMnnE 1852. 623 les coupes qu’a nécessitées l’élaltlissemeiit de la voie de fer dans la vallée de la Rosselle. Elles ont mis à jour, près de la station de cette localité, les couclies inférieures du grés bigarré repré¬ sentées par ties gros bancs de grés. Contrairement à ce qui arrive dans la plus grande partie de la Lorraine, ces couches sont ici fortement inclinées; elles plongent vers le N.-E. Un peu plus loin une autre tranchée présente les mêmes bancs inclinés en sens inverse. Ces accidents, qui se reproduisent dans les autres étages de la formation triasique, paraissent être la conséquence du soulèvement de la chaîne du Thuringerwald. On les a observés dans d’autres points du département de la Moselle, tout le long d’une ligne qui est sensiblement parallèle à l’axe de cette chaîne. Dans une grande tranchée sur le flanc droit de la vallée de la Rosselle, tout prés de llcjinbourg, la Société a bien vu le gîte dolomilique qui se trouve à la séparation du grés bigarré et du grès vosgien ; il forme lé plusieurs bancs qui ont plus de 1 mètre de puissance. Séance du 1 7 septembre \ 852. La séance est ouverte à deux heures, à Metz, sous la prési¬ dence de M. Vaultrin, vice-président. Sur rinvitation de M. le président, M. de Vassart rend conqite, dans les termes suivants, des faits qui ont été observés tsur la route de Sainl-Avold iv Metz. La route reste d’abord dans la partie moyenne du grés des Vosges qu’elle n’a point ([uittée depuis Forbach ; puis à Longe- ville, elle s’élève tout 5 coup sur la chaîne de collines au pied de laquelle elle était tracée. Elle met ii jour, dans cette localité, toutes les assises qui ont été observées dans la côte au-dessus de Forbach, le grès vosgien ù la base, le grés bigarré au mi¬ lieu. et au sommet le rnuschelkalk. Les glaises qui existent à la partie inférieure de cette formation renferment ici une masse peu épaisse do gypse qui a donné lieu autrefois à une exploi¬ tation. Un peu plus haut dans la côte, il y a une carrière dans les bancs solides du rnuschelkalk supérieur, et c’est encore la <524 llÉUNION EXTRAOKDINAIRE A METZ, validé Oülilique qu on y exploite. Au souiiiiel, on trouve les couches calcaires minces avec intercalations marneuses qui ca¬ ractérisent la partie la plus élevée du muschelkalk, et par une disposition analogue à celle qui a été signalée jirès deSaarbourg, on ne les quitte plus lorsqu’on descend par une pente assez rapide sur Bionville, Lu peu au delà de ce village paraissent les niâmes iiisees^ elles sont jieu développées le long de la route*, on y remarque seulement quelques lits de calcaire doloinitique. Le lias se montre ensuite dans la côte de Pont ù Cliaussy. Les premières assises consistent en un grés quartzeux peu agrégé ; puis viennent les premiers bancs du calcaire ii Gryphées arquées que 1 on exploite [lour chaux hydraulique au sommet de la côte. Ces bancs de couleur bleu Ibncé et les marnes qui les sé¬ parent constituent le sol du plateau légèrement déclive oui s’étend jusqu’aux portes de Metz. Il existe, dans le voisinage de cette ville, de nombreuses carrières dans lesquelles les mem¬ bres de la réunion ont recueilli divers Fossiles, et entre autres des Plagiostomes et des Pentacrinites. Après un résumé succinct dans lequel M. Jacquot rappelle les laits principaux qui ont fixé l’attention do la Société géolo¬ gique dans la réunion extraordinaire qu’elle a tenue il Metz , M. le président déclare la cession close, et adresse des remercî- ments aux géologues qui ont conduit la réunion dans ses di¬ verses excursions. I\ote sur les eaux thermales d’ Hamman Meskhoiitin [province de Constantine , Algérie), par M. le docteur E. Grellois (1). Les eaux minéro-tbennales d’IIammau-Meskhoulin sont situées dans la province de Constantine (Algérie), à 10, et à 16 kilomètres environ de Gbelina. Elles sont éloignées de Jlone et de Constantine (Algérie) d’en¬ viron 22 lieues; une distance à peu près égale les séparera de Philippeville, lorsqu’il existera entre ees deux points une com- inunicatiou directe. ( I ) Cette note avait été présentée à la Société pendant l'année 1851, mais son impression a été retardée par diverses circonstances. nu 0 AU 17 sEPTunniuî ISô’J. G-25 Ct:s belles sourees coulent à la base (rmi itlateaii incliné du S. -O. au N.-E., à 300 mètres au-dessus du niveau de la mer, cl oeenpcut, ilispersées çà et la, une lijjne d environ 2,000 mètres d’étendue. Cependant, bipartie imporlantc des eaux, la seule que l’on puisse exploiter, est l'esserree dans nn espace enconseiit, veis la pointe iid'érienre du plateau incliné. La position de ees sources est extrêmement pittoresque ; une rivière, des ruisseaux, des mont.igncs, des collines, de i;ifï‘tii- te.sques roebers, une vallée, des ravins, une belle et riclie végé¬ tation, donnent au paysage qui les entoure un délicieux aspect. Le voyageur reste frappé d’étonnement lorsque, quittant Mjez- Ammar (1), et pénétrant dans la vallée du lîon-IIanulen, il vient à découvrir au loin une série de cônes qui se détaebeut en mas.scs grises sur un fond vert, au milieu d’abondantes vapeurs qui s’élè¬ vent des sources cliandes et se dispersent au gré des vents; mais la Vue n’arrive là qu’en suivant, au milieu d’une vallée profonde les détouiü eaprieicnx de V Ouetl Hnti-lliinitli-n, entouré de ses len- tisques et de ses sombres forêts d’oliviers; des bords du lit, la vallée s’élargit à l’E. et an S. -O. par des collines successives qui n’atteignent qu’une médioere élévation ; mais au N. et à l’O., elles forment un borizon plus va.ste, que termine un double rideau de montagnes rocheuses et abruptes. Cette vallée a une direction générale de l’O. auS.; larged’envi- ron 1,200 mètres, d'une longnenr approximativede0,000 mètres , elle SC rétrécit à .ses extrémités an point de se réduire au lit du cours d’ean qui la traverse. Le Bon-M(imdrn court de l'ü. an S. et passe an-dessons du pla¬ teau tbermal, antonrduquel il décrit nue courbe dont la. convexité s appuie à l'E. 11 est formé iiar la réunion de deux rivières, l’Oaer/-/'t'«r,t/,auS.,et V Oticit-dlH^nh-, à l’O. Son parcours est de 18 à 20 kilomètres. Il se joint, à Aljez-Ammar, à VOued-Cherj, 'joi s’avance du S., et la réunion de ces deux cours d’eau donne uais.sance à Y Oued-Serhouse, qui va .se jeter à la mer près de lîone. Les affluents du Ilon-llamdcn ne sont, en général, que des tor¬ rents ou de faibles ruisseaux. Cependant il reçoit V Oni'd-Chedahn, qui joue un rôle important à llammam-Meskboutin. Les eaqx de (1) Mjez-Ammar est un camp situé à i.OOO mètres des eaux, sur la route de Boue et de Glielma à Constantinc. Ce camp fut construit par les français lorsde la première expéilitinn de Conslanfine , et fut de nouveau occupé après la prise de cette ville. Soc. gvol.. t' série, tome IX. 40 026 lll■UNIÜ^ EXTIÎAOllDlNAiai; A ^lETZ, ce ruisseau sont cliautles daus presque toute leur étendue, parce qu’il est l’affluent de toutes les sources thermales. 11 ilescend du S. -O., entoure le plateau d’une demi-ceinture, et vient, au-dessous de lui, mêler ses eaux à celles du l!on-llamden. Ce ruisseau coule par une pente rapitle et est assez puissant pour alimenter plusieurs moulins arabes dans la partie inférieure de son cours, c’est-à-dire après qu’il a été grossi par les eaux des sources thermales. Le plateau d’Ilamman-Meskhoutin est borné, dans toutes les directions, par une ceinture de montagnes d’élévation variable, et qui en sont inégalement éloignées. Voici les principales: Djebel (1) Mahonnab, massif qui s’élève derrière (’.helma et vient perdre ses derniers gradins au voisinage e s:iu{;uin au noir, sur plusieurs points ils sont verts. Leur consistance est giande ; on ne les divise, le plus souvent, qu’à l’aide ?'5>';!A ^‘.>' , ■ * ‘ . - ’ ' ' •;';t î '■ 1 'V • ■ J » '• i:. ' S I î : ‘ ■ • - ' ' i ■ ! ■' ■ * I ; '■, V ri:;: - ^ iii. '.i!'. '/i n’-' ’H» ■■'.>. .i J;: ?;. :,i;|. . 1“.' ^ y^-‘ - U; Ji r, ■ ■J-, . TABLE GENERALE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME, Miciielotti, — Lettre sur les terrains tertiaires du Piémont . 13 nELGRAND. — Siir la cartc agronomique et géologique de l’arrondisse¬ ment d’Avnllon (Yonne) . . . 15 V. Racmn. _ Sur le terrain crétacé moyen du département de l’Yonne. Î5 Éd. Hébert. _ Observations sur la note précédente . 40 Ch. S. C. Deville. — Quelques considérations sur la répartition des eaux minérales de la France . 42 11. Walfehdin. — Nouveau psychromitre . 44 Ch. Lonv. — Sur le plateau jurassique du nord du département de l’Isère , et sur les dépôts erratiques dont il est recouvert. . 48 Id. — Sur la série des terrains crétacés dn département de l’Isère. 61 A. cl H. ScMLAoiBTWEiT. — Sui' la formation des vallées dans les Alpes. 74 Bovignier, — Sur la position des grès d’Hettange (Moselle). ... 77 Tebquesi. — Observations sur la note précédente de M. Buvignier. . 78 A. Trakson. — Note sur l’îlc de Jersey . 82 Cailladd. —Sur un nouveau fait relatif 4 la perforation des pierres par les Pholades . 87 Ed. CoLLOMB. — Sur la moraine du lac du Ballon de Guebvtiller. . 8D Id. — Sur les blocs erratiques du col du Bramont (Vosges). . . 92 E. Desob. — Lettre à M. Ed. Collomb snr les drifs de l’Amérique du Nord . 94 vV Ed. Collomb. — Observations sur la lettre précédente de M. Desor. 96 G. Leonhaedt. — Sur les porphyres avec quarti de l’Allemagne. . . 97 A. Delesse. — Sur les calcaires cristallins . j20 Id. — Sur l’origine des calcaires crist.Tllins et notamment du calcaire du gneiss . 133 Id. — Sur l’origine de la pyrosklérite . . L. Casgiano. — Description des points du royaume de Naples pro¬ pices à l’obtention des sources artésiennes . 144 La Société. — Nomination du bureau pour 1852 . 154 Cn. Loey. — Observations sur des coupes géologiques des Hautes- Alpes, par M. Rozet . . J. Delanoüe. — Observations snr un mémoire de M. Ebelmen, inti¬ tulé : Altération des roches stratifiées par les agents atmo¬ sphériques . 159 G HA REEL. — Découverte d’une défense d’éléphant dans la vallée de l’Aisne à Voniiers. . . 162 Roeet. — Coupes géologiques des Ilautes-Alpes . 165 Gasiano de Prado. — Note sur les blocs erratiques de la chaîne Can- tabrique . . A. Delesse. — Sur la Pyroméridc des Vosges . . 175 Soc. géol., 2' série, tome IX. il G34 TABLE GÉNÉRALE UES ARTICLES. V11.1.E. — (JcKilqiies obscrValions sur la province d’Oran (Afrique). . 184 Oeibitz. — Sur les Graplolitlies . 18C Matiiebon. — Observations sur une note de M. Leymerie ( Bull., Hastings ( Madame os ). — Description géologique des falaises d’Ilordle, sur la côte du Hampsbire, en Angleterre. . . . 191 Le TaksoniEB. — Comptes des recettes et des dépenses de 1Ï51. . 205 La Cojisiissio». — Happort sur la gestion du trésorier peudant l’an¬ née 1851 . 208 Boctiot. Études sur le forage projeté d’un puits artésien h Troyes (Aube) . 219 Clément Mcliet. — Observations sur la note ci-dessus de M. Hou- tiüt . 220 Ebeihen. — Iléponse au* observations de M. Délanoiie (Bulletin, 2" série, t. IX, p. 159) . 221 A. Deeesse. — Sur la présence de lambeau* de calcaire dans le grès rouge des environs de Saint Dié (Vosges) . 224 Cb. Loay. — Coupes géologiques des montagnes de la Grande-Char- trcusc (pl. I) . 226 Ed. C0U.0MB. Sur les blocs erratiques et les galets rayés des envi¬ rons de T.yon . 240 Dai.mas. — Théorie cosmogonique et géologique . 244 J. DE CiiHisTOE, — Lettre sur l’Ilipparion, etc. . . 255 L. Fabeto. — Snr quelques alternances de couches marines et fluvia- tiles dans les dépôts supérieurs des collines subapennines de Turlone (c*trait) . 2(7 Le TnésoBiEB, — Présentation du budget des recettes et des dé¬ penses pour 1852 . 264 O, Fbaas. — Découverte de fer oolithique à ossements du gypse au sommet de l’Alb de Souabe . 266 A, Bôui. — Sur l’établissement de routes et de chemins de fer dans la Turquie d’Europe (extrait) . 270 B, BtANcnsT. — Sur la présence d’un palais de poisson dans le terrain nummulitique des Diahlcrcts . 279 E. Dbsob. — Bemaïqncs sur la carte géologique du lac Supérieur de MM. Foster et Whitney . 280 Ld. — Note sur le terrain quaternaire de l’Amérique du Nord. . 281 A. Bdviokieb. — Note sur le grès d’Hettange (Moselle) . 285 J. Lbvaelois. — Note sur le grès d’Ilettange et sur le grès de Luxem¬ bourg . 289 J. Babbakde. — Lettre sur les Graptolithes, les Trilobitcs de Suède, et le terrain silurien de Bohême . 301 E. Desob. — Sur divers mémoires présentés au congrès semi-annuel des naturalistes américains, à Cincinnati . 312 H. Lecoq. — Considérations sur la théorie des anciens glaciers. . . 323 H. COQUABD, — Tableau des terrains et mines d’antimoine de la pro¬ vince de Constantiiie (Algérie) . 339 Ed. IléaçBT. — Comparaison des couches tertiaires inférieures du Nord de la France el de l’Angleterre . 350 TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES. G35 Sii Cil Lïell. — Quelques considérations sur la communication pré¬ cédente . 351 V. I1aci,i». — Note sur une coupe géologique des collines qui bor¬ dent les rives droites de la Garonne, etc., de Royan à Mun- lauban . SSA TsnQijBM. — Note sur le genre Ceromya . 359 L. ViLi,E. — Notice géologique et minéralogique sur la partie occiden¬ tale de la province d’Oran . 363 Casiano DK Pbado. — Notice sur le terrain carbonifère d’Espagne. . Tebodem. — Sur un oscabrion fossile du terrain basique du départe¬ ment de la Moselle . 386 ViiAKOVA. — Note sur un gisement de baryte sulfatée A Laizc-la Ville (Calvados) . . N.-B. Dedahaye. — Sur la soude liydrosilicatée trouvée à Sablonville, près Paris . . Le colonel Acosta. — Sur la géologie de la Sierra Tairona (Nouvelle- Grenade) (PI. 11) . 396 J. Dblamoub. — Sur les terrains palézoiqiies du Bas-Boulonnais, et leurs rapports avec ceux de la Belgique (PI. II.) . 399 V. IlADtitt. — Note relative aux terrains tertiaires de l’Aquitaine. . 406 Fadveiiok. — Sur les blocs erratiques et les cailloux roulés. . . . 422 liozKT. — Preuves de l’existence d'anciens glaciers près des villes de Gap et d’Einbruii (Hautes-Alpes). (PI. II.) . ^24 A. Delessk. — Noie sur les roches globuleuses (extrait) . 431 A. Boué. — Essai sur la conüguralion générale du fond des mers et du sol émei^é aux différentes époques géologiques , avec des remarques géogéniques sur certaines formations et leur température . 437 A. Dei.ksse. — Sur les variations des roches granitiques (PI. III). . 464 A. Paillette. — Recherches sur l’histoire et les conditions de gise¬ ment des mines d’or dans le nord de l’Espagne . 482 Bci nhard Cotta. — De la structure des monl.agnes. ...... 505 H- et A. ScDiAGKiTWEiT. — Sur la topographie de 'glaciers du Tyrol. 507 Ce Père CoBKBTTE. — Extrait de différentes lettres sur la géologie de la Nouvelle-Grenade . . Réunion extraordinaire à Metz et excursions à Luxembourg et dans la Prusse rhénane (PI. IV) . . Be Rots. — Sur le calcaire pisolilique, l’argile plastique et les pou- dingues aux environs de Montereau (Scine-ct-Marne) . . . 502 Poncelet. — Sur le terrain basique du Luxembourg . 569 IxnQiiKM. — Sur le grès d’Hettange (Moselle) . 573 Lebbbn. — Sur les grès qui séparent le lias du keuper dans la Mcurlhe. 583 Bcvignieii. — Note sur les grès du Luxembourg et d’IIettangc. . . 589 Ckellois. — Sur les eaux thermales d’Hainmam-Mcskhoutin, dans la province de Conslantinc . 624 Vu» de la table céniSbale des abiicles. 'J- ’ * ' '■ - ■ ■' . ^ J,. ^ .«Slfiir.w, tJO fj.îir.'t Jâ »-* II,*» ?rv.ti V * ;i * trr( ; i «-1 > r isr' : . . .•■ . . l .... . ’. . •'* -lOlf ,M|f* f * -A »♦ * '* ■ ‘Ji : îf»»- "^Ifç, ieîî* . 1 1»» . ‘ {' ■i nie;*!*: i h* * .;.■» ■ '‘l-t! f. ~ .r»a'>fl‘l il»! . * .< .5 ' . ^ -fki ; r : ■ • ■ • •ttrrrr.il oTirtjtjf • ’/ , i.:i; ’O'w • . . »... t.1 ‘JU ÎU «Ki v-li» ^ I.U-i'i*!.: 1' -î/uni: , f. y — ,if-,‘iu ! ,‘jÎ;i /»!■/{. f*:.^ : 1 .-w’-’i*, .- • •■'.' '. . - ; f * ■■' - .-l.-.r;,.-.- .)! / ti.’f; . . . . . . . .-hK'i y,!.; ' ■ *■ ■ ■•tl‘^i’..r./' . kT ,1 ' nï • * ~ . 41.. * ? . • » • J Ci ;i * /* ; *. . . . . . mU 1*1; ( •f, '* r •• • I 1 • ■ * ; ' . -.Il ■..**/ .«I ' . • • • • f ,,,fi ür., 4»: 1 . ''“■'r'. iir . ■/ •'i : ‘i >* .'ï c'é *r‘ . i; ' i r> i-'; - 'V ?*'i ’ 1 '^-1 ■ ; « .• :»/i . .i’i J .V‘..-'A i.uJ'i-.rri! ■ -î:») > . iit. ^ ^ V; ; i- •-•«.t;- .t.'.'ïjftd • •'{•II;..) .' ;i:hi»a'»,î J' 'ff - . f - q t- 'î _ •: ri ''M^v V 0 \ V {t?: . ‘ npicr.- .. .-.i. ^ • • . "r • '-'J ■ ‘t '■ . i '3;t. ’Uili'i ^.L> <•}?■•> •■■ Ojj . . .T ■ :t> ^ . -, . *. i"'!'' m., .( ^ ^ -l ■. ■y ■ .• . V» H* ■-•î 'L* '' ‘J- 1' Ci • , n ^ > ■ -i-- •/[' '.ü.'. .It> »/l‘ ;iî) r i.i-44fr; • , it-i rrrr/w f .t*i l'I !• vb »îi* -j' -«fi* *L' ‘ÛjjJ- 4 ‘r- , iîi'j ‘••'j'I '• î . »[ àî>: i ’» -j'ii' «Itir-i 1I.T i'. -Jt ■ • . f, » J ’ ; -t ji-' *• 't ■ /«t ■■'• ' • ■ -('i • ■■ --iisv i . Ii'i'i : . I .ù:.”ii.-. •: it. , , "'ifîu.T^ - ' iji . <1 /n» e •)»v*^ , ... . ■/ftt . jiipitr’f - -i •" - : ' ’f.it*.' . . f-^î! *; ''*1 .« ■ uiTji [ {' - I - > I'-'- ■>'■••^.1' S r!/!!;’ ' cîï . ■: • -C^'- «C V.- '■'W BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUÉ DE FRANCE. TABLE DES MA TI EUES ET DES ACTE DUS POUR LE NEUVIÈME VOLUME. (DEUXIÈME SÉIIIEJ Année 1851 à 1853. A Acosta. Sur lu Sierra Nevada de I Sainle-Marllie, rorméo par le terrain | priinillf, p, 3g6. i Agronomie géologique de l’arrondisse- menl d'Avallan (Yonne), p. i5. ! Algérie. Tableau des terrains de la province de Conslantine, p. SSg. — Mines d'antimoine au S. -li, de Cunstanlinc, p. 34a. — Eaux ther¬ males el lias? de Hammam -Mes- khoutin, dans la province de Gons- tantine. — Sur les directions del’A- ' lias, p. 346- — Sur la i;éologie de la province d’Oran, p. i84. — No¬ tice minéralou'ique el écologique sur la partie occidentale de la province d’Oran, p. 363. Allemagne. Sur les porphyres avec quart», p. 97. I Alpes, Sur la formation de leurs val- 1 lées, p. 74. I Alpes {Hautes-). Sur des grès, p. 1S7. — Coupes géologiipies, p. i65. — Anciens glaciers, près de Gap et B Base A MDS. Sur les Graplolitlies, p.3oi. — Sur les Triloljites de Suède, p. 3o4. — Sur le terrain silurien de Bohème, p. 3 08. ihrytine. Sur son dépûf, p. 391. — Soc. géol., 2” série, tome IX. d'Emhrun, p. 424. Alsace. Sur le terrain de transport de la plaine du Uhin, p. 96. Alterations atmosphériques des roches stratifiées, p. iSg. Angleterre. Terrains tertiaires des fa¬ laises du llampshirc, p. 191. — Tableau comparatif de. ses couches tertiaires el de celles de la France , p. 55o, 35i. — Granité des des Seilly on Sorlingues, p. SSg. Antimoine oxydé dn terrain néocomien des environs de Constantine, p. 34a. Aquitaine. Coupe de Iloyan à Monlau- ban, p. 354. — Note relative à ses terrains tertiaire», p. 4o6. AacniAc (a'). Observations, p. igo, 591. Ardennes. Oiinvium à ossemens d'Élë- phant, de Vou«iera, pi. 162. Aube. Projet de puits artésien à Troyes, p. a 18, aao, a65. Aude, Terrain è Nummulitesde Cas- telnaudary, p. 188. — dans le calcaire silurien du Cal¬ vados, p. 398. Bxadmobt (Élic ns). Observations, p. 186, Belgique, Comparaison de ses terrains 41* Ü38 TABLE DES MATIÈI\E& palé()zot^ii<;s avec ceux du UüuIüii- nais, |>, 399. — Sur le grès de Luxeiiihoiii'g* |). 289, 689. — Lias, p. 568, 669. — - Kxcursiati de la So- ciéléà Liixctiibourg; grès, p. 6a5. UxLCRARD. Sur la carie agroiiurnique et géologique de l'arroridi&semciU d*Avalloii, i'. i5. Bxlli. Sur la consistanre de la croûte solide du globe, p. aGj. UibUo^raphie, p. 5, 72, 86, i43, i5», ]56, 164, 170, ao3. a53, a63, 268, 378, 3i I, 349, 357. 38o, 384. 393. Blaucbkt. Sur un Sphterodut du ter¬ rain à ISuMunulites des Diableixts, en Savo.e. p. 379. Btocs erratiques du col du Branionl (Vosges), p, yj. — de l'I.sère, p. 49. — des environs de Lyon, p. a4o. — de la chaîne canla])ii(pie, p. 17t. Ilûhêmc. Sur le terrain silurien, p. 3a8. Bolbék. observations, p. 190, 385, SaS, 391, 4^4* Caibli aud. Sut la peiToralion des piet- les par les Pholades, p. 87. ('alcaircs cristallins du gneiss des Vos¬ ges et de la Suiimia, p. lau et i33. Calvaios. Gisement de haryline dans le calcaire silurien, p. 388. CAncuno» Sur la géologie des points du royaume de Naples propices à l’obtention des soutves artésiennes, p. 144. (Jasiabo ub rRAUO. Sur le.s blocs erra¬ tiques de ia cliaîne caidabriquc, p. 171. — Notice sur le terrain car- bonil'ère du royaume de Lcun, p. 38 1 . Ceromyu, Observations »ur ce genre, p. 359. CuABHüL. Diluvium, à ossements d’KlépIiaiil. (le Vouziers (Ardennes), p. 162. CnaiSToi, (de). Sur divers maminirères iossilis du midi de la Fiance, )>. a55. Clbub?! i-MuLi.iiT. Sur un projet de puit» artésien tt Tioyes (Aube), p. 330. Gollüub. Sur i.i imuaiiu* du lac du ballon de Gucbwiller (llaut-ltliin), p. 89. — Sur les l>loc8 i-iTuliqiies du col du lïr.-inuiit (' o^go), p. 92. -- liotil. Sur l'élabliBseineiil de. routes et de cbeiiiins de fer dans la Turquie d*Europc, p. 370, — Sur la conügii- lalion probable du fond des mers el du sol éuiergé des îles el des conli> iiciits aux ditlVrenles époques géolo¬ giques, avec quelques remarques géogenittucs sur certaines de Icmiis l'ormalious, et la température sous laquelle elles ont été déposées, p. 437 et 483. — Sur la cuntiguration ac¬ tuelle de la surface lerresirr, p. 46i. B0UB20T. Ob.servalion, p. 348. lloüTioT. Projet lie puils artésien ù Troyes(Aube), p. 3j8. Budget pour i853, p. 264. lluiBcx. Silex du diluvium delà Somme, p. 81. Buvignikr. Sur ia position des grès d'Ilettange (Moselle), p, 77. — 7^/,, p. 386, — Sur les grès de Luxem¬ bourg el d'Hellange, p. 589,. Sur le teriain dé tiansj>orl de la plaine du Itliin, p. 96. — Sur les Idoes errai iqiies et les galets rayés des environs de Lyon, p. ajo. Obser¬ vation, p. 190. Comptes rtM trésorier, p. i3, i54, i65, 3u5, 339. — Uapporl sur sa gestion en iS5x, p. 308. CüîiiTANT Tbévost. Obseivalious , p. i58, 184, 190, 333. Continents. Leur conrigurütiuii pro- lioblc ainsi que celle du fond desmeri aux diQcrcntes époques géologiques, p. 457. CuyuABu. Tablïaii . 87. Piémont. Sur les terrains tertiaires, p. i3. — Alternances marines et iluviatilcs de Tortone, p. 257. Planches du Bulletin. 1 ^ p. 2x6; H, p. 396; 111 , p. 4^4; Il , p. 56r. — Figures sur iois. Caries, p. 298, 544, 593. — Couiies de terrains, p. 66. 80, 91, 93, i8r, 319, aa5, a4a, 287, 3o9, 3i5, 3i6, 370, 390, 493, 497, 5io, Si3. Si5, Sa3,5a8, 550,534, 55i, 554, 58i, 582, 593, 600, 602, 6ü3, 604, 6o5, 606. — Roches, i4o, >4', '"6, 182. — Fossiles, p. 279, 3 10, 387. Plomb. Minerais de la province d'Oran, P- 379- Paissons fossiles. Sphœrodus du terrain à Nummuliles des Diablerels, en Savoie, p. 279. l’oHCEiBT. Sur le terrain liasique du Luxembourg, p. 669. Porphyres avec quartz de rAllem.ngne, p. 97. — du terrain de la Prusse rhénane, p. 6 1 1 , 6 1 4, 61 7. l’aituoBEL (de). Emploi du schiste bi¬ tumineux de liiii'erdangc (Luxem¬ bourg), p. 568. Prologine des Alpes, p. 465. Provence. Sur le terrain crétacé, p. 189. Prusse rhénane. Excursion de la So¬ ciété; terrain de Uausilion, p. 610; terrain huuiller, p. 6i3, 619; por¬ phyres houillers, p. 611,614,617; trias, p. 609, 61 1. Psychromèlre nouveau, p. 44. Puits artésien en projet à Troyes (Aube), p. 218, 220. 265. Pyroméride des Vosges, p. 178. Pyroshterite. Origine de celle des Vos- ges, p, xTiij. 642 TABJ-E DES MATIERES R RAUtiR. Sur lu turrain crétacé moyen du département de l'Yonne, p. aS. — Coupe de Hoyen à Muntaubaii en luivanl la Garonne, p, 354. ~ Note relative aux terrains lerliuires de l'Aquitaine, p. 4o6. — Observations, p. 4r, 7«, 357. liffroiditsemenl dt la surfacê dt la terre. Sa durée, p, 37g. Reptile». Leur eiUtcnee dans les ter¬ rains de transition, p. Sao. Rhône. Blocs erratiques et galets rayés Savoie. Sphærodu» du terrain à Num- mulites, p. ayg. Scandinavie. Sur les Trilobilee de Suède, p. 3o4. ScHi,ioiaTvvBiT. Sur la furmation des vallées dans les Alpea, p. 74* — Sur la topographie de glaciers du Tyrol, p. 507, Seine. Hydrosilicale de soude cimen¬ tant le diluvium, p, 3g4. Seine-el-Marne, Calcaire pisolithique. des environs de Lyon, p. 340. Roches globuleuses, lixtrait de reclier- che.s, p. 43 1. Roys (de). Sur Icealcaire pisolithique, l'argile plastique cl ses puudingues aux environs de Monlercau (Seine- et-Marne), p. 563. Rozxt. Coupes géologiques des Hautes- Alpes, p. i65. — Existence d’an¬ ciens glaciers près de Gap et d’Em- brnn (Hantes- Alpes), p. 434- argile plastique et poudingnes des environs de Montereau, p. 56a. Sel gemme dans la province d’Oran, p. 374. — de Zipaquira dans la Nou¬ velle-Grenade, p. 537, Sisioa, Observation, p. 58a. Somme. Silex du diluvium, p. 81. Sources minérales de la province d'Oran, p. 7>^5. — de Uainmam- Mesklinulin, dans la province de Conslantinc, p. 634. T Température probable des mers pen¬ dant les dilTérentcs périodes géolo¬ giques, p. 457. Txbqüxu. Sur la poailion du grès d’Hetlange, p. Sjo. — Sur le genre ceromya, p SSg. — Sur un o.sea- brion du lins de la Moselle, p. 386. — Observation, p. 583, 697. Terrains d'alluvion aurifères du N. de l’Esiiagnc, p. 6oa. Terrain carbonifère du royaume de Léon, p. 3Si. — de la Prusse rhé¬ nane, p. 6i3, 61g. Terrain crétacé moyen de l’Yonne , p. a5, — de Provence, p. i8i). — de l’Isère, p, 5i, — cl jurassique de la Grande-Chartreuse, p. 336. — des Hautes-Alpes, p. 16S. — inl'éricur de la province d'Oran, p. 363. Terrain dévonien du Boulonnais, p. Sgg. Terrain diluvien des Etats-Unis, p. 3 18, — Drifls de l'Aniériquc du Nord, p. 94. — Terrains quaternaires de l'Amérique du Nord, p. 381 - .de la province d'Oran, p. 366. Terrain jurassique. Position du grès d’Hellangc (Moselle), p, 77. 385 . 573, 589; .ses fos8ile.s, p- 586; id. cl composition générale du li.as en Lorraine, p. 389; lias et étage ooli- Ihique dans le département de la Mo.sellc, p. 579, Sgi. 597,608,634. — Lias et grès du l.uxemhourg (Belgique), p, 389, 568, ôSg, 6u5. — du N. de l'Isère, p. Si. — et crétacé de la Grande - Chartrcu'e, p. 316. — des Hautes- Alpes, p. |C5; — lias? dans la province. deConstan ■ tille, p. 634. Terrain à Nummulites de Castehiau- dary, p. 18S. — des Hautes- .41pe«, p. 157, 167. Ttrrain primitif de la Sierr.i Nevada de Sainte-Marthe (Nouvelle-Gre¬ nade), p. 3g6. .— de la Nouvelle- Grenade, p. 609. Terrain silurien de Bohême, p. SoS. — du lac Supérieur, p. 580. Terrains tertiaires du llampsliire, p. igi. — du pas5in de Paris cl de ET DES l’Aiigleleire comparés, ji. 35o,35i. — inférieurs des environs do Moule- renn (Seine-et-Marne), p. Soj. — de l’Aquitaine, p. 554, 4o6, — du Piémoiil. p. i3. — Alternanees ma¬ rines et fluvlatilesà Tortone. p. 257. — de la pruviiice d'Oran, p. 565. Terrain triasiqiie de la Moselle, p,6aa, 6a3. — delà Prusse rhénane, p, 6op, 611; grès delà Mcurllie, p. ‘SUâ. AUTEURS. 643 Terrain de iransUion des États- Unis, p. 3i5. Terre. Sur la conliguration actuelle de sa surface, p. 461. — Sur la consi¬ stance de la eroflte solide, p. 567. TaiNSoa. Sur l'tle de Jersey; granité et schistes, p, 8s. Tritobilu. Sur celles de Suède, p. 3o4. Turquie d’Europe. Établissement de roules et de chemins de fer, p. 170. U Uacin. Durée du refroidissement de la surface de la terre, p. ayg. V V allées. Sur la formation de celles des Alpes, p. 74. Vassaet. Goin|>le rendu des excur¬ sions de la Société dans la Moselle; trias, p. 633, lias, p. 634. VcENEcu. (de). Existence des reptiles dans les terrains de transition, p. Sao. Observation, p. a85. ViLAKOVA. (liscincnl de barytinc dans le calcaire silurien du Galvados, p. 388. Ville. Sur la géologie de la province d'Oran, p. 184. — Notice minéralo¬ gique et géologique sur la partie oc¬ WAirERDia. Sur un nouveau psychro- mètre, p. 44- urlemberg. Fer oolitique à mammi¬ Tonne. Sur le terrain crétacé moyen du département, p. aS. — Sur la cidentale de la province d'Oran, p. 563. V1Q0E.SBKL. Itapport sur la gestion du Trésorier en i85i, p. ao8. f'osges. Sur les calcaires cristallins du gneiss, p, rao. — Sur l'origine de la pyroskiérite, p, 139. — Sur le gra¬ nité syénitiquc, p. 4d5. — Sur la pyroméridc, p. 175. — Sur le cal¬ caire du grès rouge de Sainl-Dié, p. aa4.— Sur les blocs erratiques du coi du Uramont, p. 93. — Sur la moraine du lac du Ballon de Gueb- willer, p. 89. fères du gypse parisien, au sommet de l’Alb, p. a6S. carte agronomique et géologique de l'arrondissement d’Avallon, p. i5. Liste des planches. i. J'. ai6. Loar. Coupe des montagnes de la Grande-Chartreuse (Isère). 11. p. 3g6. Acosta. Vues de la Sierra Tairona (Nouvelle-Grenade). — p. Sgg. DiLAnouE. Carte des terrains (laléoio'iques de Marquise (Pas-de- Calai.s). P- 434. UozEx. Aloraines de l’ancien glacier de Cliaillol-le-Vicil (IlauteK Alpes), 6ZlZ| TABLE DES MATiliRES ET DES AUTEURS. III, p. 464. Deikbse. Coupes des variations des roches granitiques dans Us Vosges. IV. p. SgS. Terqdf.i«. Coupes relatives à une note sur le grès d lleltange (Moselle). — p. SgG. Jacquot. Coupe des environs de Metr. — p. 60g. — Coupe des terrains situes entre la basse Sarre et la Mo¬ selle (Prusse rhénane). — p. fin. — Coupe du Litlermont, au N. de Saarlouis (Prusse rhé¬ nane), — p. 618. — Coupe du bassin houiller de la Sarre, de Birkenfeld S Neunkirchen (Prusse rhénane). — p. 6)5, — Coupe de la côte de Kelschberg, près Forbach (Mo¬ selle). FIN DE LA TABLE. ERRATA. PAg4>i. Lignei 167, 21 au lieu de : malalielis, lisez i Nsitica mulabilis, OQO, 3 en remoniantj au lieu de : Magnyfouchon, lisez' M.igny-Foii- cliard. 240, 18, au lieu de ; l.a Borse, liseï : la Barsc. 257, 24, au lieu de; ïortonne, lisez ; Tortonc. 352, 2 et 7, nu lieu de : Klcyii Spaven, lisez : Klejii Spauwcn. 585, 5 au lieu de: Bccophillia, lisez : Tliccoplijllia. 609, 2 au lieu de: Mcriig, lisez : Itcmich. LISTE DES MEMBRES DE U SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FUAIVCE AD 1" JUILLET 1862. aawiKHK çsa ara.i aazAr» 'M! jv,- ; .ii3S30? iv. i c'.'-\‘Ss\ ■ ^j^Àk^l^.Ê't'.sc'Uraa " .xtiiîlraWT Bb^.bk^'K , . X ;at3s\ ■ M /.r Ul'^’. i;! -uygi ,3883.130 .M .U I isuiii; ;;;. ï iifoq «OrtAOUH .S& { .^-jriOïSiT M ^ T/üMuia 3D .ba.flcnfid el .M '. Uy';>;s'' ha «.V.'isîé .aAlu:l«A'i) BlmOOÎT 9l Jâ . 0 -- „ .YKüiaflol) ebrâlA .M .ïifluiarto'I) «shadO .M _ _ _ .auoMAa .H PARIS. — .IMPKlMEnilE DE l. MARTINET, IWPllIUÏLII BU TA SOCIBli OiOI.OOlQIJK BB FBANCE, BUE K‘lisl8T)î&->r.'r< jJv4|A} TflarjAO ^rjÂaéioiaeaiH .«UVtftrioYk .TOU903 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIOUË DK FRAIVCË AD 1" JUILLET 1852. COMPOSITIOIV DU BUREAU. Président : M. d’omalids-d’ualloy. Vice-Présidents : M. Ed. de veriveiiii.. M. VIQUESNEL. M. DEVILLE (Ch. STI-CLAinE). M. DELAI'OSSE. Secrétaires : M. DELESSE, pour la Fiance. M. HUGAno, pour l’étranger. Vice-Secrétaires : M. OALDUY (Alb.). M. DESCLülSEAUX. Trésorier. M. le baron Ed. de Bni.>ioiMT. Archiviste, M. BÜUIUOT. Membres du Conseils M. le vicomte d'ARCiiiAC. M. Alcide d’oRUiGNY. M. Charles d’ORBiGNY. M. DAMOUR. M. ÉLIK de BEAUMOIVT. M. deshayes. M. ItVYLE. M. Constant Prévost. M. Ed. HÉBERT. M. GRAVES. M. Jules HAIIUE. M. ANGELOT, . jâUli ti MSTF. DKS HKMBRKS li MEMKHES DE EA SOCIÉTÉ. M.M. A B IC II , Conseiller anlique, à Tiflis (Perse). ACOSTA (le gi^néral), à Santa-Fé-de-Bog-ota ( Nouvelle-Grenade). ADAM (Gilbert-Joseph ) , Inspecteur général des Finances, rue Saint-Dominique , 50, à Paris. AGASsiz, Docteur en médecine et en philosophie. Professeur d’Iiisloire naturelle à l’Université de Cambridge, à Boston, (États-Unis). AiROi.Di, de Païenne, Membre de plusieurs Sociétés .savantes, à Florence (To.scane). AI.LU AIID aîné. Fabricant de porcelaine, à Limoges (Haute- Vienne). Ai.Tii (Alois), Docteur en droit, à Tschernovitz (Autriche). A METTE fils, à Saint-Denis (Seine). ANCEi.oT (Victor-Firmin), rue Saint-Jacques, 157, à Paris. AA'STED (le professeur) , Membre de la Société géologique de Londres, King's college, Somer.sct-House, Londres (Angleterre). ABCUIAC DE SAIIMT-SI.MÜIV (le vicomtc Adolphc d’), rue Casimir- Périer, 27, îi Paris. AiiNACD D’AUX, Cour du Jardin-Public, 17, à Bordeaux (Gironde). AUUAUT , Propriétaire, à Toucy, près Auxerre (Yonne). AUXY (le marquis Gaston d ), à Frasne-Buisenal , par Tournay (Belgique). AVRIL (Charles) , Graveur, rue des Bernardins, 18, à Paris. Azi’iiiuz (Manuel de) , Officier d’artillerie au service d’Espagne. BABEAU (Eugène) , Propriétaire , à Langres (Haute-Marne). BACHELIER, Fondateur du cabinet de géologie de Mamers (Sarthe), à Sainte-Scolasse-sur-Sarlbe (Orne). BADDELEY (Frédéric-Hcni’i) , Capitaine au corps royal des ingé¬ nieurs , à Glascow (Écosse). ballu (Charles), Docteur en médecine, à Nanterre (Seine). BALS \Mü-cuivELLi , Profcsseur d’histoii'e naturelle à l’Univer¬ sité, à Pavie (royaume Lombardo-Vénilien). BANCENCL (de) , Chef de bataillon du génie, en retraite, à Liesle, canton deQuingey (Doiib.s). baptista (J.-E.) , Docteur és sciences et en médecine, rue Saint- Antoine, 33, à Paris. BABNÉovD (Marius), Docteur és sciences , place Poissonnière i à Toulon (Var). PE LA SOCIÉTÉ GÉOLCKilQliE DE HiAîitK. 5 MU. iiAROTTE , à Brachay, par üoulevant (Haute-Marno). nASTÉKüT (de), à la Choltière, par le Blanc Indre). BAUüA , Médecin en chef de l’hùpilal, à Cognac (Charente). n.vYLE , Ingénieur des Mines, rue de Vangirard, 43, à Paris. BAZIN (Armand) , Propriétaire, au Mesnil-Sainl-Firmin, par Bre- teuil-sur-Noye (Oise). BEVEDOEIIV (Jules), Licencié en droit, à Chàlillon-sur-Seino (Côte-d’Or). BELGRAND , Ingénieur des Ponts et Chaussées, rue de l Université, 29, à Paris. BELLARDi , Attaché au Musée royal de minéralogie, rue des Mar¬ chands, 30, à Turin (Piémont). BELTREMiEUX (Édouard), l uc des Trois-Martcaux , à la Rochelle (Charente-Inférieure). BENOIT (C.-E.), Emploj'é des douanes, à Montbéliard (Doubs). BÉRAUD , Notaire, à Aix (Boucbcs-du-Rhône). BEROLDiNGEN (le comte François de) , Chambellan de l’empertur d’Autriche, à Vienne (Autriche). bertiiei.üt, Ancien chef de section du canal de Marseille, à Gre¬ noble (Isère). BERTHiER, Membre de l’Institut, IiKspecteur général des Mines, rue Crébillon , 2, à Paris. BERTRAND DE DOUE, Membre de laSociété géologique de Londres et d’autres Sociétés savantes, au Puy-en Velay (Haute-Loire). BERTRANO-GESLiN (le baron). Membre de plusieurs Sociétés savan¬ tes, sur les boulevards, 19, à Nantes (Loire-Inférieure). BEUD.ANT, Ingénieur des Mines, rue du Four-Saint-Germain ,89, à Paris. BiANCONi (Joseph) , Professeur d’histoire naturelle à rUniversité , à Bologne (États romains). iiiLLY (de). Ingénieur en chef des Mines , rue Saint Lazare, 71, à Paris. BLACK (le docteur). Membre de la Société géologique de Man¬ chester, à Manchester (Angleterre). blanciiet (Rodolphe) , Vice-président du conseil de rin.-lruclion publique, à Lausanne, canton de Vaud (Sni.sse). Bt.AViER , Ingénieur en chef des Mines, à Strasbourg , Bas-Rhin). BLONDEAU (Eugène) , .Ancien éléve de l’École Polytechnique... BoiLi.EAU , Ingénieur des Mines... 6 LISTE PES MEMBRES MM. BOissv (Saint-Aiig'e de), Propriétaire, rue Saint-Laurent, 8, à Nantes (Loire-Inférieure). BoisviLLETTE (de), Ingénieur des Ponts et Chaussées, à Chartres (Eure-et-Loir). BOiviis, rue Saint-Honoré, 291, à Paris. RONissEivT. Propriétaire, aux Perques, par Valognes (Manche). noKiwRD ;de) , Membre do l’Institut, Inspecteur général des Mi¬ nes, rue de la Villc-l’Évéque, 26, à Paris. itoiVNET, Ingénieur des Mines, rue San-Francisco, 39, à Lisbonne (Portugal). uoRiiOMEO (le comte Vitaliano), à Milan (royaume Lombardo- Vénilien). Büsc (Pierre) , Négociant au Chapeau-Rouge, à Bordeaux (Gironde). BOUBÉE (Nérée), Professeur de géologie, rue Hautefeuille, 32, à Paris. BOUCAULT, Membre de plusieurs Sociétés savantes, rue du Cherche-Midi, 100, à Paris. BouciiAUD-cnAMTEBEAUx, Meiubrc de plusieurs Sociétés savan¬ tes, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). nouciiEPoiiiM (de). Ingénieur des Mines, place Rouaix, 13, à Tou¬ louse (Haute-Garonne). BOUE (Ami) , Docteur en médecine. Membre de l’Académie impé¬ riale des Sciences, Miltersleig schloesselgasse, 591, Wieden, à Vienne (Autriche); en été, à Viislau, présBaden (basse-Autriche). RUUESNEi , Ancien ingénieur des Mines, à Avallon (Yonne). Bouii.LET, Membre de plusieurs Sociétés savantes , chez M. Cha- rolais, rue du Port, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). BouiuoT, Professeur d'histoire naturelle au lycée Bonaparte, rue Geoffroy-Lasnier, 28, à Paris. BOUSQUET (de), rue d’Anjou-Saint-Honoré, 17, à Paris, ou au château de Montanceix, prés Périgueux (Dordogne). BOUTioT, Greffier du tribunal civil, à Troyes (Aube). BOUVY DE sciioMEABEiuî , Ingénieur civil des Mines, à Palma , Mallorca (Espana). niiAivGÉ, Conducteur des Ponts et Chaussées, à Dijon (Côte-d’Or). BRAUN (Max.), Ingénieur en chef de la Société de la Vieille-Mon¬ tagne, à Henri-Chapelle (Belgique). BUEüANZE (Jean-Baptiste), Membre de l’Académie olympique de Vicence, San Mos<% à Venise (royaume Lombardo-Vénitien). DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE UE FRANCE. 7 MAI. BiiEUNER (le comle Auguste), Chambellan, Conseiller supérieur du ministère des Finances (section des Mines) , à Vienne (Au¬ triche). rhévii.le (Eugène), Propriétaire, place Saint-Sauveur, 29, à Caen (Calvados). BRiMONT (le baron Claude-Édouard de). Membre de plusieurs Sociétés savantes, rue de Grenelle-Saint-Germain, 53, à Paris. BROCHANT (Hippolyte), Avocat, rue de Varenne, 46, à Paris. BiiONGNiART (Adolphe), Membre de l’Institut, Professeur de botanique au Muséum d’histoire naturelle, au Jardin des plantes , à Paris. BROUILLET, Notaire honoraire, àCharroux, arrondissement de Civray (Vienne). BUCH (le baron L. de) , Membre de l’Académie des Sciences, Berlin (Prusse). BuciiWALDER, Colonel du génie, à Delémoiit, canton de Berne (Suisse). BUCKLAND, Profcsseiir de géologie à l’Université, etc., à Oxford (Angleterre). BUFFET (Aimé), Ingénieur des Ponts et Chaussées, rue Saint- Germain-des-Prés, 2, à Paris. BUiiAT (Amédée) , Ingénieur civil , rue d’Anjou-Saint-Honoré, 53, à Paris. burdett (le colonel), place Vendéme , 23, à Paris, et Cornwal cottage York, place Begent’s park, à Londres (Angleterre). BUTEUX, Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Fransart, près Boye (Somme). BUViGNiER (Amand), à V’erdun (Meuse). c AiLLAUX (Alfred), Ingénieur civil des Mines, à Massa-Marittima (Toscane). GAiLLiAuu (F.), Directeur du Muséum d’histoire naturelle, à Nantes (Loire Inférieure). galderon (de), rue des Billettes, 20, à Paris. CAN AT (J.), Docteur en médecine, rue au Change, à Chàlou-siir- Saône (Saône-et-Loire). CANSON (Étienne de) , ii Annonay (Ardèche). CARLET, Conducteur des Ponts et Chaussées , à Saulieu (Côte- d’Or). C ARREE (le chanoine Georges), à Aoste (Piémont). 8 I.ISÏK PKS MEMBRES M!U. CAiiVAi.iio (de). Docteur ès sciences, à Coïmbre (Portugal). CASARETTO (Jean), à Gènes (États sardes). CASiAPiO DE l'RADO (D>'), Inspecteur général des Mines, à Madrid (Espagne). CASTANü, Cliiruigien-niajor du 5' d’artillerie, à Grenoble (Isère). CATiii.LO (T. -A.), Professeur d’histoire naturelle à l’Université, ù Padoue (royaume Loiubardo-Vénitien). CAUJiüivr (Paul de), Sous-Intendant militaire, à Alger (Afrique). C.AZAiMOVE (Charles de). Propriétaire, à Avize (Marne). CERCELET, Négociant, rue de Soissons, à la 'Gillette, banlieue de Paris. CUALANDE, Négociant ct Naturaliste, rue Venture, n° 6, au s», à Marseille (Bouches-du-Rhône). CI1A.UUDSSEX (le chanoine), Professeur de physique au grand sé¬ minaire, à Chambéry (Savoie). ciiANCOERTOis (de). Ingénieur des Mines, rue de Condé, 5, à Paris. CIIAUPENTIER (de). Directeur déminés et professeur à Bex, can¬ ton de Vaud (Suisse). ciiAUBAUD, Naturaliste, rue de Seine, 74, à Paris. CHAUVEAU, Avocat, rue du Cherche-Midi, 21, à Paris. CUURARD (Séraphin), Conducteur des Ponts et Chaussées, à Mer¬ leau (Doubs). CHOULOT (le comte de), à Mimont, près Pougues (Nièvre). ciiRisïOL (Jules de). Professeur de minéralogie et de géologie à la î'acullé des Sciences, à Dijon (Côte-d’Or). CHRiSTOPiiE-coi.OHR , Ingénieur naturaliste . CIA (Policarpo), Ingénieur professeur à l’Ècoledes Mines, à Madrid, (Espagne). CLAUSSEN (Pierre), Membre de l’Institut brésilien, à Nottingham (Angleterre). CLÉMEM- MILLET , Membre de plusieurs Sociétés savantes, Grande-Rue, 15, à Troyes (Aube). COLLEGNo (II. Provana de) , au Musée minéralogique, à Turin (Piémont). COLLOMB (Édouard), rue de Madame, 20, à Paris, COLOMBIER, Propriétaire, à Bayeux (Calvados). COQUAXD , Professeur de géologie à la Faculté des Sciences, à Besançon (Doubs).'! DK LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 9 MM. CORDIER , Membre de l'Institut, Inspecteur général des Mi¬ nes , etc. , rue Cuvier , 33 , à Paris. couEiEU, fils aîné, Ingénieur mécanicien , à Angoulênie (Cha¬ rente). CORNAi.iA (Émile), Directeur-adjoint du Muséum d’histoire na¬ turelle, à Milan (royaume Lombardo-Vénilien). CORNUF.L, Avocat-avoué, à Wassy-sur-Blaise (Haute-Marne). COSTA DE iiEAUREGAiiD (le marquis Léon), à Champigny, par Chinon (Indre-et-Loire). COTTEAU (Gustave), Substitut du procureur de la République, à Bar-sur-Aube (Aube). COCPERY, Avocat à la Cour d’appel, faubourg Poissonnière, 6, à Paris. cou viiEtJ fils (Édouard) , rue du Collège , 2 , à Vevey , canton de Vaud (Suisse). couvREux (Charles), Maître de forges, à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or). CRoizET (l’abbé). Curé do Neschers, par Champeix (Puy-de- Dôme). CROSET-MOUciiET (le chanoiue), à Annecy (Savoie). CROSSE (Ilippolyte), Avocat, rue de Berlin, 18, à Paris. CURioNi (Jules), Membre de rinslitut I. R. des sciences de Lom¬ bardie, .'i Milan (royaume Lombardo-Vénitieii). CL'RNiEij (del, rue de la Chaussée-d’Anlin, 68, ii Paris. DALMAS, Propriétaire, à Rozières, par Joyeuse (Ardèche). DAMOCR, Chef au ministère des Affaires étrangères, rue delà Ferme-des-Mathurins, lo, à Paris. DAR AS (l’abbé). Sous-directeur de l'Institution des sourds-muets, à Saint-Médard, à Soissons (.Visne). DARWIN, Membre de la .Société géologique de Londres, Grcal- Marlboroiigh Street, 36, à Londres (Angleterre). DAL'URÉE (Auguste), Ingénieur des Mines, Professeur à la Faculté des Sciences, à Strasbourg (Bas-Rhin). DACTRii E, Avocat, rue Sainte-Anne, 69, à Paris. DAVIDSON (Thomas), Esq., Miiirhouse et Hatton, prés d’Édim- bourg (Écosse). degol'sée. Ingénieur civil. Entrepreneur de sondages, fabricant de sondes, rue Chabrol, 35, à Paris. 10 IISTE DES MEMBRES MM. DF.E/iFOSSE, Professeur de minéralogie à la Faculté des Sciences, rue d’Enfer, 47, ii Paris. «EE viiAYE, Pharmacien, rue de haucry, 35, à Paris. delanuÜe, Concessionnaire de Mines à Kaisme (Nord). DELBos (Joseph), rue des Trois-Conils, 55, à Bordeaux (Gironde). UEi.ESSE (Achille) , Ingénieur des Mines, Professeur honoraire de la Faculté des Sciences de Besançon , rue de Madame, 35, à Paris. PE MEV, Docteur en médecine, Propriétaire et Directeur de l'éta¬ blissement des eaux thermales de Saint-Gervais en Savoie, rue de Madame, 0, à Paris. DEMiDOFF (le comte Anatole de), rue do Londres, 7, à Paris. DEBVicii PACHA, Général d’état-major, Professeur de chimie et de physique à l’École militaire de S. H. , à Constantinople (Turquie). DESCLOiZEAUX, Répétiteur à l’École centrale des Arts et Manu¬ factures, rue Taranne, lO, à Paris. DESUA YES, Membre de plusieurs Sociétés savantes. Professeur de conchyliologie, place Royale, t8, à Paris. DES MocLiivs (Charles), Membre de plusieurs Académies, rue de Gourgues, 5, à Bordeaux (Gironde). DESNOYEBS (Jiilcs), Membre de la Société de l’histoire de Franco et Bibliothécaire du Muséum d’histoire naturelle, au Muséum, à Paris. DESoiGiNiE (D.-Adolfo), Ingénieur des Mines de la Compagnie royale asturienne d’Avilès, à Oviedo (Espagne), DESOU (E.), à Neuchâtel (Suisse). DÉSüDDiN, Docteur en médecine, à Metz (Moselle). DESiMiME, Inspecteur général des Mines, à Turin (Piémont). DESPLiVCES-DE ciiAuuASSE, Propriétaire, à Aulun (Saône-et- Loire). DESPüiiTES (Narcisse), Conservateur du Muséum d’histoire natu¬ relle au Mans (Sarthe). deviele (Ch. Sainte-Clviue), Conservateur des collections géo¬ logiques du Collège de France, rue du Regard, 0, à Paris. DEVOiVsmuE-SAiii.1. (William), Membre des Sociétés géologique et astronomique de Londres, 15, Aldergate Street , à Londres (Angleterre). DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 11 MM. DiDAY, Ingénieur des Mines, à Marseille (Bouches-du-Rhône). DiTMAR (Charles de), Propriétaire, à Dorpal (Livonie). DüLLFUS-.AUSsiîT, à Muihousc (Haut-Rhin). DOHLiiAC (Justin), Ingénieur des houillères de la Haute-Loire, à Grosménil, par Lcnipdes (Haute-Loire). DOL'ULiEu, à Draguignan (Var). DuvERGRii; fils, Pharmacien, Membre de plusieurs Sociétés sa¬ vantes, à Hesdin Pas-de-Calais). DOBOCQ , Ingénieur des Mines, à Boue (Algérie). dlfiiénoy, Membre de l'Institut, Inspecteur général des Mi¬ nes , etc. , rue d'Enfer, 30 , à Paris. Dt)c.L'É, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, à Chàlons (Marne). roAiAS (Émilien), à Sommières (Gard). BL’MONT , Professeur de minéralogie à l’Université , rue de la Régence, 7, ii Liège (Belgique). du.aioutieu (Eugène), Négociant, rue des Augustîns, 13, à Lyon (Rhône). DL'.Ai AL , Doyen de la Faculté des Sciences, à Montpellier (Hérault) . DUi>F.iuiE Y, Membre de l’Institut, Capitaine de frégate , rue de Furstemberg, i, à Paris. DoruY (l’abbé) , Professeur d’histoire naturelle au petit sémi¬ naire, à Audi (Gers). DL'uocHEB, Ingénieur des Mines, Professeur de géologie à la Faculté dos Sciences, à Rennes (llle-et-Vilaine). DL'UY, Ancien professeur de mathématiques, à Langres (Haute- Marne). DiiTEMBLE (P. -P. Aimé), Propriétaire , à Pierry, près Èpernay (Marne). novAL (Louis-Victor), Propriétaire des forges de Saint-Laurent en Royans (Drôme). mJVEUivoy, Membre de l’Institut, Professeur au Collège de France et au Muséum d’histoire naturelle , au Jardin des plantes, à Paris. ELUüYAEN (don José), Ingénieurdes Ponts et Chaussées au service d’Espagne, à Gijon, Asturies (Espagne). 12 LISTE DES MEMBRES MM. ÉLiE DE BE/vtJMü\r, Membre de l’Institut, Inspecteur général des Mines, etc., rue de V’arenne, 56, à Paris. ELonzv (D, Francisco-Antonio de), Colonel, Uirecteur en chef de la fonderie royale de Truvia, à Oviedo (Espagne). » EiiDMAivK (A.), Membre de l’Académie des Sciences, à Stockholm (Suède). E,SC1IEU DE L\ LIMU, à Ziirich (Suisse). EWALD (le docteur Jules), Naturaliste, Bclireustrasse, 53, à Berlin (Prusse). FARGUES DE TASCHEREAU (Léoii) , Piofesseur de physique au lycée de Saint-Omer (Pas-de-Calais). fauverge (II.-G.), Membre de plusieurs Sociétés savantes, rue de Sèvres, ea, à Paris. FAVRE (Alphonse), Professeur de géologie à l’Académie, à Genève (Suisse). FEIGNOUX, à Cusset (Allier). FERRAXD DE .viissoL, üocteur Cil médecine, Tue Saint-Sulpicc, 18, à Paris. FÉRV, Architecte-inspecteur des travaux publics, rue Saint- Honoré, 274, à Paris. FiLiPPi (Philippe de). Professeur de zoologie, à Turin (Piémont). FISHER (le rév. John Ilutton), Membre de la Société géologique de Londres, Professeur au collège de la Trinité, à Cambridge (Angleterre.) FiTTON (William-Henry), Membre des Sociétés royale et géologi¬ que de Londres, à Londres (Angleterre). FLEURY (le docteur), Chirurgien de la Marine , rue l’Odéon , 35, à Paris. FLOREsi, Ingénieur des Mines au Mexique, llewk Street, 2, Adelphi, à Londres (Angleterre). FONSCOLÜMRE (de). Propriétaire, àCogolin, parle Luc (Var). FONSECA (Ferdinand de), vico Lammalari, 59, à Naples (royaume des Deux-Siciles). forciiiiammer , Membre de l’Académie des Sciences, à Copen¬ hague (Danemark). forestier (Aimé de), à Pau (Basses-Pyrénées). FOSTER (J.-W), Membre de la Société géologique de l’Ohio, à Boston, Massachusells (Élats-Unis). DE I..i SOCIÉTÉ OÉOÉOr.IOÉE UE FRANCE. 13 MM. FOUBivEL (Henri), Ingénieur en elief des Mines, rue de Varenne, 19, à Paris. FOURNET (J.) , Professeur de géologie à la Faculté des Sciences, h Lyon (Rhône). FOiTHNOuË MONTALEMBERT (de),Officier supérieuf en retraite, au Mouchetard , par Guéret (Creuse). FRAAS (Oscar), Docteur en théologie, à Balingen (Wurtemberg). FUANCQ (le baron Félix de), Membre de plusieurs Sociétés sa¬ vantes, rue d’Aumale, î5, à Paris, et au château de Dyek, près Neuss (Prusse rhénane). FRAPOLLI (L.), à Lugano, canton du Tcssin (Suisse). FBiGNET (Ernest) , Docteur ès sciences, Membre de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg, rue Saint-Florentin, 4, à Paris. FRiZAC, à Toulouse (Haute-Garonne). G AL (le chanoine), Professeur de théologie, à Aoste (États sardes). GALDO (Manuel-José de). Professeur d’histoire naturelle, calle do Nortaleza, n” 78, ci» 2% à Madrid^ (Espagne). GALEOTTI (Henri), Naturaliste voyageur , place delà Chancel¬ lerie, 2, à Bruxelles (Belgique). GALLiENNE, Curé do Sainte -Cérotte, par Saint-Calais (Sarthe). GARBAN (Félix) , Ingénieur civil des Mines, à Poitiers (Vienne). CASTALDi (Barthélemy) , Avocat , rue du Deposito, 8, à Turin (États sardes). GAUDBY (Albert) , Docteur és sciences, attaché au Muséum d’his¬ toire naturelle, rue Saint-Honoré, 343, à Paris. GEiNiTZ (le Professeur), à Dresde (Saxe). GIGOT, Ingénieur en chef des Pouls et Chaussées, rue du Cherche- Midi, 16, à Paris. GILLOT (Aug.), Conservateur du cabinet minéralogique de Ne- vers, cité Berquin, 9, à Nevers (Nièvre). GiLLOTTE (Joseph), Propriétaire, à Nuits (Côte-d’Or). GOEPPERT, Professeur d’histoire naturelle et Membre de plusieurs Académies cl Sociétés savantes, à Breslau (Silesie). couvENOT, Curé d’Auxonne (Côte-d’Or). GRA.S (Sc.), Ingénieur en chef des Mines, ii Grenoble (Isère). GRASSET, Propriétaire, à Mauriac (Cantal). GRAUGNARD, Docteur en médecine, rue du Mont-Parnasse, 28, à Paris. 14 tlSTE DBS MEMBRES MM. GRAVES, Chef de bureau au ministère des Finances, rue de TUni- versité, 47, à Paris. CREENOUGii (G.-B.), Membre des Sociétés royale et géologique de Londres, etc., à Londres (Angleterre). GREELOis (Eugène), Médecin ordinaire à l’bôpital militaire, à Metz (Moselle). enuNER , Ingénieur en chef des Mines, rue de l’Ancienne-Co- médie, 7, à Poitiers (Vienne). cuijNEVVAi.DT (le ducteur Maurice), à Krickew (Esthonie). GGILHAUD (Jules), Propriétaire, au château de Saint-Laurent-de- Céris, par Saint-Claud (Charente). ouiLiEMiN (Jules), ingénieur civil des Mines, à Blazac, par Puy- PÉvèque (Lot). guillemot. Archéologue, à la Rochelle (Charente-Inférieure). OüiLLioN (Albert; , Propriétaire, palais Mangilli Valmarana , à Venise (royaume Lombardo-Vénitien). GUYüT (Arnold), Professeur à l Université de Cambridge, près Boston (Etats-Unis;. HAGUETTË, Uocteur en médeciîie, rue Saint-Honoré, 83, à Paris. iiAiME (Jules), rue Bergère, 29, à Paris. HALL (James), à Albany, Etat de New- York (États-Unis). haüSLAB (de), Feldmarschall -lieutenant, à Vienne (Autriche). HÉBERT, Sous-directeur des études à l’Ecole Normale, rue d’ülm, un, à Paris. iiENVVüon (W.-J.), Secrétaire de la Société royale géologique de Cornouailles, Saint-Michael’s Terrace, à Pcnzance (Angleterre). HÉRiCART DE THUUY (le vicointe). Membre de Plnstitut, Président des Sociétés d’agriculture et d’horticulture, rue Saint-Domi- nique-Saint-Germaiu, 71, à Paris. jiiBBERT-WARE (Samuel), Docteur en médecine, Membre delà Société royale d'Edimbourg et de plusieurs autres Sociétés sa¬ vantes, à York (Angleterre). hoeninghaüs (Frédéric-Guillaume) , Membre de plusieurs So¬ ciétés savantes, à Crefeld, en Westphalie (Prusse). hügard (Henri), Membre de plusieurs Sociétés savantes, à. Epinal (Vosges). hombres-firmas (le baron d’). Correspondant de l’Institut , à Alais (Gard). iiuo ABD (J,), rue des Saint-Pères, 36, .V Paris. UE LA SOCIÉTÉ l’.ÉOLOGIgUE UE FRANCE. 15 MM, miivTER (William Perceval), Membre de la Société géologique de Londres, à Londres (Angleterre). J \OKSON (Charles-J.), M.-D., Membre de plusieucs Sociétés sa¬ vantes, à Boston, Massachu.setts (États-Unis). JAMESuiN (Kobert), Professeur de géologie, etc., 21, Royal circus, à Édimbonrg (Écosse). JAN (Georges), Directeur du Muséum d’histoire naturelle, à Milan (royaume Lombardo-Vénitien). JAY (John-Clarkson) , M. D., Trésorier du Lycée d’histoire natu¬ relle, Bond slroet, 22, à Xcw-York (États-Unis). S. A. I. l’archiduc jean u’aiituiciie, à Vienne (Autriche). JEANJEAN (Adrien), Avocat, à Saint-Hippolyte-le-Fort (Gard). JüüiiDAN, Directeur du Muséum d’histoire naturelle, à Lyon (Rhône). ju,ssiEi! (Adrien de). Membre de l’Institut, Professeur au Mu¬ séum d’histoire naturelle, au Jardin des plantes, à Paris. RAEi'PELiiv (E.), Imprimeur lithographe de la Société, quai Vol¬ taire, 17, à Paris. REiLHAU, Professeur de minéralogie à l’Université, à Christiania (Norvège). HEYSEREiNü (le coiTite de). Chambellan de S. M. l’empereur do Russie , Officier au corps des raines , A Saint-Pétersbourg (Russie). RLipSTEiN (de). Professeur à l’Université, à Giesen (Hesse- Darmstadt). ROECiiLiN-sciiLiJimtEnüEii (Jospph) , Propriétaire, à Mulhouse (Haut-Rhin). LAB ADYE ;Eugène de). Propriétaire, à Saint-Ser van (Ille-et-Vilaine). LA BÊCHE (Sir Henry de). Membre de la Société géologique de Londres, etc., Somersel-House, à Londres (Angleterre). LACüBDAiHE, Ingénieur divisionnaire des Ponts et Chaussées, à Bussiéres, par le Fayl-Billot (Haute-Marne); el rue Neuve-des- Mathurins, 95, à Paris. LAon vivGE, Docteur en médecine, rue des Francs-Bourgeois, 14, au Marais, à Paris. lagl'ens, Juge au tribunal civil, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes- Pyrénées). LAISNÉ, Principal du collège, à Avranches (Manche). LA JOYE (Félix), Propriétaire, rue du Helder, 25, à Paris. Î.ISTH llHS MEMIIHtS dl) Mv;. i-\ M\nHOn \ (le général Albert de), à Turin (Piémont . LwiBOTTE (Henri), Docteur és sciences, Professeur à l’Athénée, à Namur (Belgique). LAMOTHE (de), Chef d’escadron au î" régiment d’artillerie, à Valence (Drôme). LAXDiuo r ( l’abbé ) , Supérieur du petit séminaire , à Autun (Saône-et-Loire). LARDY, Directeur général des forêts du canton de Vaud, à Lau¬ sanne (Suisse). LARÉVEiLLÈRE-LÉi'EAUx, à Thouaccé, pac Brissac (Maine-et- Loire). LA ROCUE-Pouciiiiv (le tieutcnant-général comte de), rue d’Alger, 10, à Paris. LA ROQUETTE (de). Membre de plusieurs Sociétés savantes, rue Mazarine, 19, à Paris. LAS CASES (le comte Emmanuel de), rue Saint-Florentin, 9, à Paris. LA TOUR DU i*iN CH \.uiiLY (le bai'on Gabriel de), à Nantes (Loire- Inférieure). LA TOURETTE (de), Doctcur en médecine, à Loudun (Vienne). LAURENT (Charles), Ingénieur civil, rue de Chabrol, 35, à Paris. laurillaud. Conservateur du cabinet d'anatomie comparée, au Muséum d’histoire naturelle, à Paris. LAVALLE , Docteur és sciences. Professeur d’histoire naturelle à l’Ecole secondaire de médecine , et Directeur du jardin bota¬ nique, à Dijon (Côte-d’Or). LWizzARi (L.) , Docteur és sciences physiques et naturelles, à Mendrisio, canton du Tessin (Suisse). le blanc, Colonel du Génie, à Toulouse (Haute-Garonne). LE BLANC (Félix), Aiicicii élève de l’Ecole des Mines, Répétiteur à l’Ecole Polytechnique , rue de la Vieille-Estrapade , 9 , à Paris. lecaisne-leuaire, Propriétaire, à Saint-Quentin (Aisne). LECONTE, Ingénieur des Mines, rue Laffitte, 18, à Paris. LECOQ (Henri), Professeur d’histoire naturelle, à Clermont-Fer¬ rand (Puy-de-Dôme). lEGuiLLOu (Èlie), Chirurgien de la Marine, rue du Four, 70, à Paris. LENOiR (P.-N.), rue du Paon-Saint-André, 8, à Paris. DK LK SOCIÉTÉ ÜÉ.()I.OliIQUE DE FRANCE. il MVt. S. A. I. le duc de r.EiiciiTENBEUG, à Saiat-Pétersbuiirg (Russie). LEV.VLLOis, Ingénieur en chef des Mines, rue Rellechasse, ii, à Paris. LÉvÊQUE (l’abbé), Professeur à l'instilutioii de M. l’abbé Poilonp, à Vaugirard, près Paris. LBYMERiK , ProfesscuF de géologie à la Faculté des Sciences , rue des Arts, 15, à Toulouse (Haute-Garonne). LÜBAIVÜW DE KüSTüVV (le princc), Aide de-camp de S. M. l’em¬ pereur de Russie, à Saint-Pétersbourg (Russie). L0CK1I.4HT, Directeur du cabinet d'bistoiro naturelle et Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Orléans (Loiret). i.OGAN (J.-R.), à Singapour (Inde). i.OGAN (William-Edmond), à Montréal, Canada (Amérique du Nord). LORiÈUE (Gustave de), Avocat, rue do l’Ouest, 50, à Paris. LüRY, Professeur do physique au collège, à Grenoble (Isère). LOUVET, Maître de pension, à Rcmalard (Orne). LUCE, Propriétaire, rue Laffitte, 13, à Paris. I.YEI.I. (Charles), Membre des Sociétés royale et géologique de Lon* dres, et de plusieurs Sociétés savantes, à Londres (Angleterre). MAC LAUEA (Churles) , Esquire, 15, Northumberland Street, à Edimbourg (Ecosse). MAESTUE (D". Amalio), Ingénieur des Mines, àAIadrid (Espagne). MAILLARD , Piofcsseur au petit séminaire de Saint-Lucien, prés Beauvais (Oise). MAIRE (Pànest) , Avocat, à Lunéville (Meurthe). MAissiAT (le docteur), Agrégé à la Faculté de médecine, à l’Ecole de médecine, à Paris. M ALitos (Jules de), au château de Saint-V’^ictor, par Saint-Ainbroix (Gard). MANCEL (Eugène), Notaire, à Blot-l'Èglise , par Menât (Puy-de- Dôme). MANDELSLOn (le comte de). Conseiller forestier. Membre de plusieurs Sociétés savantes, h Stuttgart (Wurtemberg). marcou (Jules), à Dorchester, prés Boston (États-Unis). MARIN (Francis), Docteur eu médecine, à Genève (Suisse). M VRRor, Ingénieur en chef des Mines, à Périgueux (Dordogne). MAitsciiALL (le comte de). Chambellan et archiviste de l’Institut I. géologique, ministère des Mines, à Vienne (Autriche). O 18 LISTE DES MEMBRES MM. MAUTiiN (Honoré), Professeur, aux Martigues (Bouches-du- Rhône). MARTINET, Imprimeur de la Société, rue Mignon, 2, à Paris. MARTiNS (le docteur Charles), Professeur à la Faculté de méde¬ cine , à Montpellier (Hérault). MAKTunÉ (le docteur Charles), Chirurgien aide-major à l’hôpital militaire, rue Pargaminiéres , 76, à Toulouse (Haute-Ga¬ ronne). MARX, Ingénieur des Mines, à Nijné-Taguilsk, gouvernement de Perm (Russie). MARY, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, rue do Madame, 50, à Paris. MASSAi.üivGO (le docteur Abraham), Naturaliste,’ à Vérone (royaume Lombardo-Vénitien). MATHERON (Philippe), Ingénieur civil, Directeur des travaux de l’approfondissement de la rade, place de l’Intendance, 5, à Toulon (Var). MAYER (Charles), rue Pascal, 53, à Paris. MAYNARD (Picrrc-Félix) , Docteur en médecine, rue de Rivoli, lo, à Paris. MENGALDO (le docteur A.), Chevalier de la Couronne de fer, An¬ cien officier de la garde royale italienne , à Venise (royaume Lombardo-VéniUen). MÊBiAN (Pierre), Professeur, à Bâle (Suisse . MEiiGY, Ingénieur des Mines, à Lille (Nord). meyendore (le baron de). Ambassadeur de Russie, à Vienne (Autriche). meyendore (le baron de). Conseiller des Finances, Directeur du commerce, à Moscou (Russie). MICHELIN (llardouin). Doyen des conseillers référendaires à la Cour des comptes , rue Saint-Guillaume, 20, à Paris, MiciiELOT (Paul), Ingénieur des Pouls et Chaussées, rue de la Chaise, 24, à Paris. mili.ari) (Auguste), Propriétaire, rue du Pot-de-Fer, o, à Paris. millet , Secrétaire général de la Société d’Agricultnre , Sciences et Arts d’Angers, à Angers (Maine-et-Loire). Mizzi (Achille), Ingénieur au canal de Briare, h Briare (Loiret). MOLiNi , Libraire, à Florence (Toscane). DE LA SOCIETE GEOI.OOIgliR DE FRANCK. 19 MM. MUNASXERio (D’. Joso dc ) , Inspecteur des Mines, à Murcie (Espagne). MüNTMOLLiN (Auguste de) , Propriétaire, à Neucbâtel (Suisse). MURDHET , Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées , à Pithien ville, par Évreux (Eure). MUREAU (Adolphe), Juge au tribunal de première instance de Saint-Mihiel (Meuse). MOREAU , Bibliothécaire, à Saintes (Charente-Inférieure). MOROT, Professeur d’histoire naturelle à l’École Normale, rue d’ülm, 45, à Paris. ■MULOT, Mécanicien, Entrepreneur de puits artésiens, rue Roche- chouart, 07, à Paris. MURCiiisôN (Uüderick-Impey) , Membre des Sociétés royale et géologique de Londres, 16, Belgrare square, à Londres (An¬ gleterre). MYLNE (UobertW.), Membre de la Société géologique de Londres, 8, Regeni Street, à Londres (Angleterre). KANCLAS (Edgar de). Propriétaire, à la Vallelle (Charente). NARANJO V üAiiZA (Felipe) , Ingénieur , Pi'ofesseur à l'École dcs Mines, à Madrid (Espagne). MCAISE (Charles), Conservateur du Musée de Blidah, et Secré¬ taire du comice agricole d’Alger , à Ualiuatie , commune de Blidah (Algérie). ivicOLET, Pharmacien à la Chaux-de-Fonds, canton de Neuch⬠tel (Suisse). ivYST (Henri), Membre correspondant de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, rue des Chats, 4, à Lou¬ vain (Belgique). UDERNHEiMER (Frédéric), Ingénieur des Mines, à VViesbaden (Duché de Nassau). OMALiüs D’HALLOY (d’). Membre de l’Académie royale des Scien¬ ces et Belles-Lettres de Bruxelles , Membre correspondant de l’Institut dc France, etc., à llalloy, près Ciney (Belgique); et rue de Mondovi, 6, à Paris. ORBiGNY (Alcide d’) , rue Saint-Hyacinthe-Saint-Honoré, 4, à Paris. ORBIGNY (Charles d’), Membre de plusieurs Sociétés savantes, rue Cuvier, 57, à Paris. ORSINI (Antonio) , Naturaliste, à Ascoli (États romains). 20 IJSTK Drs MKMBIHi» MU. ozEitSKY (A. d’) à l’élat-niajor du Corps des Ingénieurs des Mi¬ nes, à Saint-Pétersbourg (Russie). PAILLETTE (Adrien) , Ingénieur civil des mines, à Pola de Lena, par Léon (Espagne). p voLi (le comte D.), à Pesaro (États romains). P AiiANDiEn, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, rue Neuve, 11, à Besançon (Doubs). PAnÈs , Ancien magistrat, rue de Grenelle-Salnt-Germain, 89, à Paris. PAUET, Ingénieur civil, à Niort (Deux-Sèvres). PAnETO (le marquis Laurent), à Gènes (Étals sardes). PAnis (de), Ancien magistral, rue du Hasard, 13, à Paris. PAiiLATonE (Philippe), Professeur de botanique, à Florence (Toscane). pvnoLiNi (Albert) , Propriétaire, à Bassano, province de Vicence (royaume Lombardp-Vénitieu). PASiivi (Louis), Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Sehio, près Vicence (royaume Lombardo-Vénitien). PASSÏ (Antoine), rue Pigale, «G, à Paris. PELLico (D". Uamon) , Ingénieur en chef des Mines et Professeur d’exidoilalion à l’École des Mines , Galle des Fuentes, à Madrid (Espagne). PEMLELA (Lino), Ingénieur des Mines, à Carlhagéne (Espagne). PEIIEIUA DA COSTA (D'> AntOllio) . PEUEZ, Docteur en médecine. Professeur d’histoire naturelle au Collège nalioual, à Nice (Etats sardes). pÉnoN (Eugène), Conservateur du cabinet d’histoire naturelle, à Gray (Haute-Saône). PHILLIPS (John), Professeur de géologie et Directeur du Muséum, à York (Angleterre). piCTET (F. -J.), Professeur de zoologie et d’anatomie comparée à l'Académie, à Genève (Suisse). piüANCET, Conservateur du Muséum, à Besançon (Doubs), piETTE (Édouard), Étudiant en droit, rue Jacob, i2, à Paris. piETTE (Henri), Étudiant en droit, rue J.acob, 12, à Paris. piMEViLLE-CEiiNoiv (Aiitonin de), Propriétaire, rue Neuve- de-l’Université, 14, à Paris. piTioT, Directeur des mines de charbon de Monte-Bamboli et Monte-Massi, par Livourne (Toscane). PE LA SOT.llîTÉ GÉOLOGIQUE DF. FRANCE. 2 J MM.- rOMEL (Aiigiis(e), rue de rOraiigerie-Saiiit MarceJ, 3, à Paris. PORTA (Léonard) , Avocat et Proressour de droit , vico Belve- dere, 8, 3” p., à Naples (royaume des Deiix-Siciles). POTiEZ (Valéry-Louis-Victor) , Membre de la Société d’Agricul- ture et de la Commission administrative des Musées, à Douai (Nord). PRATT (S. P.), Membre des Sociétés royale et géologique de Londres, à Londres (Angleterre). PREsrvAficii (Joseph), Membre de la Société géologique de Lon¬ dres, à Londres (.Angleterre). PRÉVOST (Constant), Membre, de l’Institut, Professeur de géologie à la Faculté des Sciences, etc., à la Sorbonne, à Paris. PiiEL (Timothée), Docteur en médecine, boulevard Beaumar¬ chais, 72, à Paris. PUGÜA AiiD, Ancien élève de l’École Polyteebnique, à Copenhague (Danemark). PUTOiv (Ernest), Propriétaire, à Remiremont (Vosges). PYLAIE (de la).... RAINNEVILIE (de), Ingénieur civil des Miups , rue de Babylone, 53, à Paris. iiAQUiN (l’abbé). Professeur à l’instilulion do M. l’abbé Poiloup, à augirard (Seine). RATiilER (Antoine), Avoué, à Tonnerre (Yonne). RATTi (P.-Innocenzo), Ex-chirurgien de l’hôpital des Fate-Bene- Fratelli, à Oniegna (États sardes). R vunN (Victor), Professeur do géologie à la Faculté des Sciences, Allées d’Amonr, rue du Manège, t, à Bordeaux iüironde), et rue Saintc-Croix-de-la Bretonnerie, 28, à Paris. REDFIELD (\y.), 32t, Cieenwicb Street , à New-York États-Unis). REGGi (Ferdinand) , Professeur à l’Univer.sité, à Modène (duché de Modène). REiciiENBACn (lo haroii Kail), Docteur ès sciences, à Vienne (Au¬ triche). BEiNWAnDT (C.-G.-C.) , Professeur à FUniversité, à Leyde (Hol¬ lande). RENuu (l’évôque) , Secrétaire perpétuel de la Société académique de Savoie, à Annecy (Savoie). 22 LISTE DES MEMBRES MM. RENOIR, Professeur de physique, à Gray (Haute-Saône). RENou (Êmilien), Ancien élève des Écoles Polytechnique et des Mines, rue Sainl-Bié, à Vendôme (Loir-et-Cher . RÉVENAZ (Amédée) , Ancien élève de l’École Polytechnique, rue du Sentier, 21, à Paris. uEVEiiciiON , Ingénieur en chef des Mines, à Troyes (Aube). RinoT, Commandant du Génie, à Cambrai (Nord). RU'.ALLT, Propriétaire, à la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). RIVIÈRE, rue Vavlii, 13, à Paris. ROBERT DE VEY, à l’abbaje de Livry iSeine-et-Oise). UOBERTON (le docteur), décédé. Sur la pioposilion ilu Conseil, lu Suridlr u deciife*. dans sa séauco du 9 nOTOmbre 1840, ijite lo nom île M. Ruliuiton seftiit ronintfim sur Jh liste Cünimnne , en lemoignogc de sa rec'oniiaissuuce p"iir le legs qu’elle eu u reçu- ROB1NEAL-DE.SVOIDY, Doctcur 611 luédecine, à Saint-Sauveur-en- Puisaye (Yonne). robin-massé. Docteur en médecine, à Saint-Amand-Mont-Rond (Cher). ROCiiA PACovA (D". Gaetano da), ruedeConstantine, 3, à Paris. itocuAT (Alexandre), Ingénieur métallurgiste, à Champel, 391, près Genève (Suisse). ROCiiET D'iiÊBicoEiiT, rue des Beaux-Arts, 13, à Paris. ROLLAND (Louis), Directeur de la mine de Layon-et-Loire, à Châ- lonnes-sur-Loirc (Maine-et-Loire). ROLLAND DU ROQiiAN fils. Propriétaire, à Carcassonne (Aude). noSALE.s (Henrique), Trave.sia de Guardia, n" 10, piso 2“, Bar- celona (Espagne). RoswAO (Victor), place du Lycée Louis-le-Grand, 2, à Paris. ROUAI] LT (Alexandre), rue deGrenelle-Saint-Germain, 47, à Paris. ROUVULT (Marie), Pensionnaire de la ville de Rennes, murs Champ-Dolent, 2, à Rennes (Ille-et-Vilaine), et rue d’Orléans- Saint-Marcel, 11, à Paris. ROUSSEAU (Louis), Aide-Naturaliste au Muséum d’histoire natu¬ relle, rue de Louvois, 7, à Paris. ROUviLLE (Paul de), rue du Cardinal, 8, à Montpellier (Hérault). ROUX (le docteur William), rue du Puits-Sainl-Pierre, à Genève (Suisse). royer (Ernest), Maître de forges, à Circy-sur-Blaisc (Haute Marne). DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. !23 AIM. DOTS (le marquis J. de;, Ancien élève de l’École Polytechnique, rue Saint-Dominique-Sainl-Clermain, tn, à Paris. uozET, Chef d'escadron d’état-major, rue du Bac, 1 12, à Paris ; et au château de la Bonchardièrc, commune de Joué, prés Tours (Indre-et-Loire). RLTiMEVER (l.ouis), Docteur és sciences, à Berne (Suisse). SÆM\N\, Naturaliste, à Paris. SAINT- MAUCEM'X (Paul de), à Limé, près Braines-sur-Vesle (Aisne). s.AiNT-PÈuE (le docteur Jules;, Aide-naturaliste à la Faculté des sciences, à Dijon (Côte-d’Or). SALMEAN, Professeur de chimie, à Oviedo, Asturies (Espagne). SAU CE, Pharmacien, à Ciiambéry (Savoie). SALVi (le comte Jean-Baptiste de). Propriétaire, Membre de l'A¬ cadémie olympique, àVicence (royaume l.ombardo-Vénitien). SANCHEZ (Don Eusebio), Directeur des Mines, à .Almadenejos , Sierra Morena (Espagne). SAPOUTA (Charles de) , rue Fousgale, 20, à Marseille (Bouches- du-Rhône). swi (Paul), Professeur d’histoire naturelle à l’Université, à Pise ^Toscane). SCARABELLI (JoseplL, à Imola (Etats romains). sciiEEiiER, Professeur de métallurgie, â Freiberg, Erzgobirge (Saxe). sciiEYRER , Rentier, rue de l’Echiquier, 27, à Paris. sciiULZ (Guill.) , Inspecteur général des Mines, à Oviedo, Avilès (Espagne). SEDOVvicK, Professeur woodwardien à l’Université, à Cambridge (Angleterre). SÊNARMONT (de). Membre de ITnstitut , Ingénieur eu chef des Mines, rue de Sèvres, 17, à Paris. SEVENiEii, Architecte de la ville, â Orange (Vaucluse). siBUET (le baron Prosper), Avocat, rue Saint-Lazare, 45, à Paris. siCüTiÈRE (Léon de la), Avocat, à Alençon (Orne). SI «ON (Victor), Secrétaire- Archiviste de l’Académie nationale de Metz, Vice-Président du tribunal civil de Metz, Président de la Société d’histoire naturelle du département de la Moselle, rue du Haut-Poirier, lo, à Metz (Moselle . LISTE DES MEMUnrs 2/i MM. siSMOivDA (lecliovalier An<ïe), Professeur de niinéralogie, à Turin (Piémont). SMiTii DE JOUDAivHiLL (James), à Helensburg, près Glaseow (Écosse). soBOf-EWSKi (W.), Major an Corps impérial des Ponts et Cliaiis- sées, à Saint-Pétersbourg (lUissic). soLAUE.s (le marquis de). Propriétaire de houillères, à Carmeaiix (Tarn). soi’AA'itii (Thomas), Ingénieur civil. Membre delà Société géo¬ logique et de l’Institut des Ingénieurs civils de Londres, à Ncwcastle-on-Tyne (Angleterre). SOUTH Enx (Henri), Ministre d’Angleterre à llio de-Janeiro (IJrésil). SPADA EAVIIVJ DT MACEUATA (le comte) , ;i Pise (Toscane). STiEiiLEu (Aug.-Wilh.), Conseiller de régence , Wernigerode ani Harz (Prusse). STKOGOIVOI' r (le comte Alexandre de), Aidc-de-campde S.M. l’em¬ pereur de Russie, à Saint-Pétersbourg (Russie). STUDEii, Professeur de géologie, à Reine (Suisse). TALABOT (Paulin), Ingénieur des Ponts et Chaussées, à Nîmes (Gard). TASSY, Docteur eu médecine, rue de Hanovre, lo, à Paris. TCIIEFFKINE (le général). Major général des Ingénieurs des Mi nés, à Saint-Pétersbourg (Russie). TCiiiiiATCHF.FF (P. de). Gentilhomme de la chambre de S. M. l’empereur de Rus.sie, à Sainl-Péter.sbourg (Russie). TF.issiEii (le docteur Jules), Membre de plusieurs Sociétés sa¬ vantes, il Anduze (Gard). TEMVANT (.lames). Professeur de minéralogie, à King’s college , Somcrset-Housc, à Londres (Angleterre). TEUQUEM oi.iiv, Aiicicu pharmacien, Membre de l’Académie nationale de Metz, à Metz (Moselle). ' TIIIOLLIÈUE (Victor , rue Saint-Dominique, 15, à Lyon (Rhône). Tiiiuni A, Secrétaire du conseil général des Mines, rue de Vaugi- rard, 28, à Paris. TiioiiENT, Receveur principal des Douanes , à Perpignan (Pyré¬ nées-Orientales). TiinniviANiv (Jules!, Ancien directeur de l'École Normale, à Por renlruy (Suisse). ’ I)E LA SOCIÉTÉ (iÉOLOGlOUB DE FRANGÉ. 25 MM. Toscni (Antonio), Docteur en mathématiques, à Imola (États romains). TRANSON (Abel), Ingénieur des Mines, Répétiteur à l’École Poly¬ technique, rue d'Enfer, 35, à Paris. trevelyaiv (sir Waller), à Wallinglon-Morpeth (Angleterre). TRiGEu , Propriétaire-exploitant de mines, rue Négrier, 5, au Mans (Sarthe), et aux mines du Désert, près Châlonnes-sur- Loire (Maine-et-Loire). TROCiiEiiEAU , rue de Nièvre, à Nevers (Nièvre). VAN RituDA , Secrétaire perpétuel de la Société hollandaise des sciences, Directeur du Musée ïeijlevien, à Harlem (Hol¬ lande). VAN PEN UECRE (l’abbé) , Vicaire général de l'évôché de Ver¬ sailles, rue Satory, 53, à Versailles (Seine-et-Oise). VAN DER IM AELEN, Membre des Académies royales de Bruxelles et de Turin, etc., à rÉtablisseinent géographique de Bruxelles (Belgique). VAUtTuiN, Professeur d’histoire naturelle au collège, à Nancy (Meurthe). vÈNE, Ingénieur en chef des Mines, à Toulouse (Haute-Garonne). VEHDiJ (Gregorio) , Lieutenant-colonel, Professeur des sciences naturelles à l’École spéciale du Corps du Génie, àGuadalajara (Espagne) , et place de Rivoli, A, à Paris. VERNEUii. (Edouard de). Avocat, rue de la Madeleine, 57, à Paris. viBUAYE (le comte Paul de), rue de Varenne, 56, à Paris. viEiLiiLANC (de). Propriétaire, à Thouars (Deux-Sèvres). viLANOVA Y i'Igha (Juan), Professeur de géologie au Muséum, à Madrid (Espagne). VILLE (Ludovic), Ingénieur des Mines, àOran (Algérie). VILLENEUVE (de). Ingénieur des Mines, à Marseille (Bouches-du- Rhrtne). viN AiiD, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, à Nîmes (Gard). viQUESNEi (Auguste), Propriétaire, rue Blanche, 42, à Paris. vinicEL, Docteur en médecine, à Lyon (Rhône). VIULET D’AOUST (Théodorc) , Ingimicur civil des Mines, rue de Miroménil, 34, à Paris. walfeudin. Membre de plusieurs Sociétés savantes , rue du Mont Parnasse, 34, à Paris. 26 LISTE DES MEMDRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. MM. WARBURTON, Membre du parlement, à Londres (Angleterre). WATEiiKEYN , Professeur de minéralogie et de géologie h PUni- versité catholique, à Louvain (Belgique). WEiuYiî (le docteur), à Kragero (Norvège). VVE1S8E (ledocleur J.-A.), n” 8, Saint-Georges place. Union square, Post-Office, à New-York (États-Unis). vviNTER (le baron de). Docteur en philosophie naturelle et ma¬ thématiques de rUuiversité de Leyde, au château de Varennes, prés Mâcon (Saéne-et-Loire). \vis.SE (Sébastien), Conducteur des Ponts et Chaussées, à Carcas¬ sonne (Aude). wuRTEMBEiiG (Ic comte Guillaume de) , Colonel d'artillerie à .Stuttgart {Wurtemberg). ZARCO DEL VALi.E , Lieutenant général, rue del Clavel, l, à Madrid (Espagne). ziENKuwicz (Victor-Augustin), Ingénieur civil, rue Saint Jac¬ ques, 189, à Paris. ziUNü (Achille de), à Padoue (royaume Lombardo-Vénilien). zuBER fils (J.), Fabricant de papier, à Rixheim , près Mulhouse (Haut-Rhin). Le Docteur LAi nv, Agent de la Société, rue du Vieux-Colom¬ bier, 34, à Paris. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DISTRIBUÉS GÉOGRAPHIQUEMENT. Ain. Néant. Aisne. Daras. Lecaisne-Lemaîrc. Saiiit-Marceaux (de). Allier. Feignonx. Alpes (Basses-). Néant. Alpes (Hautes-). Néant. Ardèche. Canson (de). Dalmas, Ardennes. Néant. Ariége. Néant. Aube. . Bonliol. Clément-Mullet. Cotleau. Reverchon. Aude. Rolland du Roquan fils. Wisse. EUROPE. France. Bouches-du- Rhône. Béraud. Chalande, Diday. Martin, Saporta (de). Villeneuve (de). Calvados. Bréville. Colombier. Cantal. Grasset. Charente. Raiiga. Cordier fils aîné, Guilhaud. ÎNanclas (de'. j Charente-Inférieure. 'Beltremienx. Guillemot. Moreau. Cher. Robin-Massé. Corrèze. Néant. Corse. Néant. Brangé. Carlet. Cbristol (de). Couvreux. Gillolte. Gouvenol. Uavalle. Saint-Père, Côtes-du-Nord. Néant. Creuse. Fournouë Montalembert fde). Dordogne. Bousquet (de). Marrot. Doubs. Bancenel (de). Benoît. Chopard. Coquand, Parandier, Pidancet. Drôme. Duval. I.amolhe (de). Eure. Mordret. Eure-et-Loir. Boisvillelte (de). Aveyron. Côte-d'Or. Néant, Beaudonin. 28 LISTE DES MEMBRES Finistère, Néant. Gard. Dumas. Hombres Firmas (d’). Jeaiijcaii. Malbos (de , Talabot. Teissier. Vinard. Garonne i^Uaule-). fiuucliepQrn (di). Frizac. Le Blanc. Leyinerie. Marluré. Vène. Gers, Dupuy., Gironde, Arnaud d'Aux. Bosc. Delbos. Des Moulins. Raulin. Hérault. Dunal. Martins. Rouville (de). Ille-et-Vilaine. Durocher. Labadye (de), Rouault (Marie). Indre. Bastérol (de). Indre-et-Loire. Costa de Beauregard. Rozet. Isère. Berlbelot. Castano. Gras. Lory. Jura- Néant, Landes. Néant. Loir-et-Cher. Konoii. Loire. Néant. Loire {Haute-). Bertrand de Doue. Dorlliac. Loire-Inférieure. Bertrand Geslin. Boissy (de). Cailliaud. La Tour du Pin Cbaïubly (de). Loiret, Lockhart, Mizzi. Lot. Cuillemin, Lot-et-Garonne. Néant. Lozère. Néant. Maine-et-Loire. Laréveillèrc-Lépeaux. Millet. Rolland. Triger. Manche, Bonissent. Laisné. Marne. Cazauove (de). Diigué. Dutemple. Marne {Haute-). Babeaii. n *' Rarotte. Corniiel. Dury. Lacordaire. Royer. Mayenne. Néant. Meurthe. Maire. Vaultrin. Meuse, Buïigoier, Moreau. Morbihan. Néant. Moselle. Désoudin. Grellois. Simon, Ter(|iiem Olry. r'o Nièvre. Chuulot (de). Gillot. Trochereaii. Nord. - ri Oelanoüe. Meugy. iia-r- Putiez. ,bie' : . ; " Ribot. Oise, Bazin. Maillard. Orne. Bachelier. Louvet. Sicotière (de ta). Pas-de-Calais, Bouchard Chantereaux. Dovergne fils. Fargues de Taschereau. Puy-de-Dôme, Bouillet. Croizet. Leco(|. * Mancel. Pyrénées {Basses-). Forestier (de). Pyrénées {Hautes;)^ Lsguens, r DK LA SOCIf.TÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 29 Pyrénées-Ortenlales. Thorent. Rhin (Bas-), Blavier. Daubrée. Rhin (Haut-). Dollfiis-Ausset. Koechlin-Schiumberger. Zubor (fil»), Rhônf. Dumortier. Fournet. Jourdan. Tbiollière. Viricel. Saône (Hante-). Péi'OD. Renoir. Saône-et-Loire. Canal (J.). Desplaces de Charmasse. Laudriot. Winter (de). Sarthe, Desportes. Azpiroz (de). Boiivy de Sehomenberg. Casiaiio du Prado. Cia. Deioignie. Elduyaen. Elorza (de). Bonnet, Angleterre. Aoitud. Black. Gallienne. Triger. Seine. Amelle. Ballu. Cercelet. Lévêqiic. Raquin. Les membres résidant à Paris ne sont point men¬ tionnés ici. Seine-Inférieure, Néant. Seineet-Marne- Riganlt. Seinc-et-Oüe, Robert de Vey. Van den Heeke. Sèvres (Deux-), Parcl. Vieilblanc (Je). Somme. Buteua. Tarn. Solages (de). Espagne. Galdo (de). Maestre. Monasterio (de). Naranjo y Garza. Paillette. Pellico. Peùuela. l'ortugal.'^ |Carvalho (de). Iles Britanniques. I Buckland. I Burdett. iCIaussen. 'Darwin. Tarn-el-Garonne. Néant. Var. Barnéoud, Doublier. Fonscolombe (de), Matbéron. Faucluï». Sevenier. Vendée. Néant. Vienne. Brouillet. Garran. Grutier. La Tourette (de). Vienne (Haute-). Alluaud aiué. Vosges, Hogard. Puton. Yonne, .Arraut. Kouesnel. Ratbier. Robineau-Desvoidy. I Rosales. Salméan. Sanchez, Schuiz. Verdu. Vilanova y Piera, Zarco del Yallc. (Pereira Ja Costa. Devonshire Sailli I Fisher. ! Fitlon. Floresi. 30 LISTE DES MEMBBES Greenougli. Henwood. Hibbert-Ware. Hunier. La Bêche (de). Lyell. Murch!son. Mylne. f , Reiuwardi. Auxy (d’). Braun. Dumont. Phillips. Pralt. Presiwich, Sedgwick. Sopwilh. Tennatil. Trevelyan. Warburlon. Royaume de Holland |Van Breda. Beletqnr. Galeotti. Lambotte. Nysl. Êcosêe. BaJdeley. David5on. Jameson. Mac Laren. Smilh de JordaidiüK ■ -■P Omalius d'Halloy (d’). Van der Maoleij. Waterkeyn. Ro;yaume <1e l^russe. Prusse rhénane. Francq (de). Hœninghaus. Prusse propre. Buch (de). Ewald. Goëppert Stiehler. Petits États de la Coisfédératlon germanique. Nassau (duché de). Odernheimer. Hesse Darmstadt, Klipstein (de). Autriche. Alih. Beroldingen (de). Boué. Breuner. Hausiab (de). Jean d’Autriehe(S. A. I,). Marschall (de). Meyendorf (de). Saxe (R. de). GeiniU. Scheerer. Wurtemberg (R. de). Fraas. Maudelsloh (de). Wurtemberg (de). Empire d’Autriche. IReicheubach (de). Lombardo- Vénitien (royaume). Balsamo Crivelli. Borromeo. Breganze. Catullo. Coriialia. Curioni. Giiillion. . Jan. Massalongo. Mengaldo. Parolini. Pasiiii. Salvi (de). Zigno (de). Conféd^ation suisse. .(ab) '«mj ihlüwsnitT.-’ :>) gailT Blancliet. Buchwalder. Charpentier (de). Couvrcu. Desor. Escher de la Liiilli. Favre. Frapolli, Lardy. .inIoeH ilaiviaO DK LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCK. 31 Lavlzzari. Marin. Merlan. Monlmollln (Je). Savoie. Chamousset. Croset-Monchel. • De Mey. Bendn Saluce. Ligurie, Casaretlo. ;lt Modène [duché de). Reggi. Toscane. Airoldi. Nicolet. Piclrl. Rocbal. Roux. État» Nardrar. Pareto. Ferez. Ratti. Piémont. Bellardi. Carre!. Italie centrale. Caillaiix. Moliiii. Parlatore. Pitiol. ÿ:tati« romain*. jRiilimeyer. SInJer. Thnrmann. Collegno (de). Despine. Filippi (de). Gai. Gaslaldi. La Marmora (de). SIsmonda. J01"' Savi. Spada Lavinj di Macerala. Rianconi. Orsini. Fonseca (de^ IPaoli... lïoschl. I Scarabelli. | Nielle* (royaume de* Deux-). I Porta. Danemark. ftt Forebbatnmer. Erdmann. '^3‘- obL- lU Ditmar (de). '^T ' Grünenaldl. Keyserliug (de). Leuebtenberg (de). |Piiggaard. Niiède et NJorvége, iKeilbau. Russie. Lobaiiow de Rostow. Marx. Meyendorf (de). Ozersky (d*). ttl jWeibye. >ii ù Sobolewsky. Strogonofl (de;. Tcheflltine. Tehibalcbeff (de). Turquie d’Europe. lî“ ' .(ab) , •• Dervicb Pacba. 32 LISTE DES membres AFRIQUE. Algérie. Gaumont (de). iNicaise. 1 Ville. Dubocq, 1 ASIE. Inde. Logen Perse. Abich. AMÉRIQUE. C'anada. Logaii. ÿjtats-Unla. Agassiz. Hall. Marcou. Foster. Jackson. Redfield Guyot, Jay. Weisse. Acosta. Nonvellc-Cireuade. Rréail. Soulhera, DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. .^5 IHElflBRES BK liA ISOC'IKTK »ÉCI<:i»ÏC»i \* - BANS LFS ANNÉES 4850, 1851 ET 185!2. BüiVTEMPS , ül'ficier supérieur (rétal-iuajor, ù l’aris. coLiiv (Ernest), Propriétaire, à Paris. coppiEn , Bibliothécaire de la ville, à Annecy (Savoie). ..m DEFRANCE, Membre de plusicurs Sociétés savanlos, à Paris. DOMAAiVDO, Correspondant du Must-utn d’histoire naturelle, à Athènes (Grèce). EBELMEiv, Directeur de la Manufacture nationale de Sèvres. FLEURiAU DE BELLEVDE , Correspondant de l’Académie des Sciences, etc., à la Rochelle (Charente-Inférieure). L VJiBEL (le comte de), Général du Génie, à l’aris. i.iNR , Professeur àl’üniversité, à Berlin (Prusse). MAisstN (Alphonse de). Capitaine au long cours, à Turin (Piémont). PARCA ( le commandeur Jacobo-Maria de). Membre du Sénat, à Madrid (Espagne). »*’ REPLAT, Ingénieur des Mines, à Chambéry (Savoie). REQUiEiv, Administrateur du Muséum, à Avignon (Vaucluse). TALLAviGNES (Augustc), Attaché au Consulat général de France, à Bucharest (Valachie). ToiLLiEZ (Désiré), Aspirant ingénieur des Mines, à Jemmapes (Belgique). TROOST, Professeur, à Nashville, Tennessee (États-Unis). ZAIILBRUCHNER , Secrétaire particulier de S. A. I. l’archiduc Jean d’Autriche, etc., à Vienne. 3 f /Vjf/H*’ x6. /.il/i.Aih‘j>/H‘lni Piiriy ( - *' .i-lfi:! ji '"ilivi;) 'f . '< 'li «15^ ;ë3f : V'- ' ' ’ ? L ^ , OVO/ üflOC *' ■ . -f ' 'nu 1 ■-'.i fui •'.VJ •• -'!;i JlW; t' ^ fl ;• • . -'.C' .» . ! i»j, i .1. iff i ' .yi«T tut /:. Oii - : . i3» f -î, -S'j-îrrrErTïMSH .■4JA itulf.ifi’ faSoc. Cfi’o/- (lo l'i'iuico -, l'iH' f»7o/u* •lu ('InxiÜol ( i)riM el t'ixh'aàv .) lU'M.lloZOl '»V7Vfy) mmimii"''"* (ohxhfii.v fa honao f^mxe ^nU ^farl\x:u^i uf fîoftt’/'f Htufiti'tl I ' Hf0O\ AoU* /■//■ w..>'6ie< ('oiipc uléaK' tioH tri’i'AÎnH (|«ie l oi) l'onounliH* daiiH Ich i‘t»tcnux de la rm‘ fauche de la Mo-nelle à la liauleiii* «le Melz . (\>ii|>e de.s lei't'ains observés par la Soeiélé (iéolorfûpie , par M. JACOl'OT . liiti^Miievir des Mines à,.Melz. Si^ies eoiiveiiliotiiiels pour Ioh laï. z 1» et 4 . .Va//ij’ des localités on les terreuliÊ^r^ ont été ohscpités par la Sindété Oéol . Comiélte , iiranetotie Hauteius de (/or%c . Amauvilhn's Oor^e .Atiutnvtlletv ..Xubooe Hftuteutvf de yoceant d’Ot'xe .tHtlhv de JtanvtTU.v . Chatel ~.S'^ -liefitutin - lAf - eto' • * Moselle Ars • sur - . Moselle 1 1 Parties moi/enne a je/ stiffêriiwr sj* de lu ^\/i>rrnitiûm tia.diftu â| OoUthe tjj oi/èrieiire Si«mes couvciitiouMcls pour la Kicfwre i . diurnes lûtsiques r*** -7.1 aoec opoïdes I 1 y d IX - .X— I Kntroquss ^Jlitrties ipv.ectisise €UH^c PlieiHultt spàtosa -Anfde saMeuse arec tli^rra ' lUwm'mUa (fullet'S carth ) poil tirés sapiv- liastipie Marhf .raiHietuiie ) TT7T]||«H» .lOOO <>000 7«>«»t» flooo Nota, l.e.p /inuieatM' ont été triplées flmis lis^/ii/aivs ^ 3 et i .et déniplée.f tlatis la /ùpire /. .Note de M.TKIun K.M . Fio*. tî . Fiç’ e-ncin'ij /-‘ijl. *' Fi«t i»- l.iuvemhiHit'tj ■‘'■'Cl *“ -^a’oelani/e Kio*. 12 lii.eendHUirq l.èÿ-nde Marnes hitnnunettocs Orée niéitùdiasitfiie «» <>e.»ü/«ir A/ames ^ fèailletées l’aAvtf/v ( grès l oereu.e taleiure sahleme tdleuire «/ Orvs ùt/haliasii/ne tnleaire et uuirnee' Marnes trisée.e Rirkeiifeld /I dfèrstocilcr Kid. 4- . /lirwtein b’urvi'ltitieilei' t *■*■*.****■**■* * * *\ /%*■** +.„♦■ - - I L ******* t *n* ^ h *■ *■ *^*-^*- i y^777s\ t _ t (’oiipe tlu bassin boniller de la Sari»e par une litÿie tirée de Uii’UenlèM à Xeunkiivlien . ! rtpeiler le ,^'pientcnt iHlnteilci' S*.\^'endel lllehcl.vkii'i'ht'Tt la Rlicss Hiv. Neunkireben Orai'é pat' les^/’V*'’ -\pril . Hnc des lîernardin.t'. ifl. I.iih • Ktieppelm . (\«ri VolUtirc.t^.Pans ’'u < r*. . . ' ‘ '■A -v. l r' I r ■ > V y1 \ r iî ?K»/J imv*»* c-»t* t f K':'. . ■ l '■i>V<î-. >