BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON TRAVAUX DES LABOHATOIIÎKS UNIVERSITE DE BORDEAUX ET SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE D'ARCACHON BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D ARCACHON DIX-SEPTIEME ANNEE (1915-19201 BORDEAUX FERKT & FILS, Libraires-Editeurs 9 — Rue de Grassi — 9 1920 r- f ^7 0^ A PROPOS DES CYSntSFARA DE BANYIJLS ET DEGUETIIAHY Supplément {\) Par Camille SAUVAGEAU Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux INTRODUCTION Dans un Mémoire publié en 1912 (2), sur les Cysloseira de l'Atlantique et delà Méditerranée, j'ai signalé l'intérêt que pré- senterait une meilleure connaissance des espèces du détroit de Gibraltar et de la Méditerranée orientale pour l'appréciation des modifications subies par ce genre. Depuis, quelques rapides excursions dans le détroit de Gibral- tar et ses environs, effectuées en février, mars et avril 1913, m'ont permis d'y récolter plusieurs espèces (3). A cette époque de l'année, l'état des Cysloseira favorise leur détermination, mais l'agitation de la mer empêche trop souvent toute herbori- sation. Malaga fut mon centre d'excursion, car le professeur Odon de (1) Ce Mémoire était prêt pour l'impression en septembre 1914, lorsque la guerre interrompit la publication du Bulletin de la Slalion biolof/ir/ue d'Arcachon. Cette publication reprend en 1920. Ma rédaction de 1914 a été modifiée seulement par les quelques mots qui concernent les Laminaires. (2) .4 propos des Cystoseira de Bani/uls et de Guétliarij, Bulletin de la Station biologique d'Arcachon, 14* année, 1912. (3) J'exprime mes remerciements à l'Académie des Sciences qui a bien voulu favoriser l'étude que je désirais entreprendre en m'attribuant une subvention sur le fonds Bonaparte. J'ai publié sur ce sujet une Note préliminaire intitulée : Sur les Furacees du Détroit de Gibraltar, Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 157, Paris, 1913. 6 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE d'arCACHON 1920 BuEN y a établi un Laboratoire marin dont l'aménagement était à peine terminé lors de mon arrivée, le 16 février; il espère le remplacer prochainement par une construction plus vaste et mieux îulaptée, dotée de grands aquariums. Le sous-directeur, M. llAFAia DE BijEN, cu a très obligeamment mis à ma disposition le matériel et le personnel; l'habile marin Indalecio, patron de VAi:<-ri-Jioes, bateau voilier du laboratoire, prend un réel intérêt aux recherches scientifiques, et m'a toujours aidé avec empres- sement. J'adresse à tous mes remerciements. Les zoologistes de ce laboratoire seront facilement approvi- sionnés de multiples objets d'étude par les nombreux chalutiers et bateaux de pèche qui dépendent de Malaga: les botanistes, (|ui aiment à récolter eux-mêmes les Algues sur les rochers, seront moins favorisés, car les eaux du port, toujours encom- bré, sont souillées; celles du vaste avant-port sont propres, mais un canot est indispensable pour en explorer les bords; la circulation à pied n'est possible qu'aux heures de basse mer, le long du côté intérieur de la digue de l'Est. La marée se fait sentir, en effet, sur la côte méditerranéenne Sud de l'Espagne et Nord du Maroc; à Malaga, où elle ne dépasse guère 1 mètre, ses oscillations journalières paraissent s'effectuer aussi réguliè- rement que dans l'Océan. Cet avant-port est de construction toute récente, et l'exploration des blocs disposés en bordure des murs m'a fourni un seul Cijstoseira, le C. ericoides, mais en abondanciî; la flore sera probablement plus abondante dans quelques années. Malaga montre définitivement que les aéro- cystes peuvent se développer sur cette espèce aussi bien dans la Méditerranée que dans l'Océan : je discuterai d'ailleurs la ques- tion au [)aragraphe 4. Lîi côte (|ui s'étend à l'est de Malaga est surtout sablonneuse ou caillouteuse, et les quelques rochers de La Caleta et de San Telmo ont été partiellement détruits pendant la construction du chemin de fer de Vêle/; ils abritent encore le C. ericoides. Au (hîlà, à une di/aine dci kilomètres de la vilU^ j'ai ex[)loré les rochers et les îlots de la Torre de la Paloma jusiju'à La (ùala, dont la paroi est souvent à i)ic ; j'y ai vu (pielques Cyst, abro- lanifoLia avec le C. ericoides sans apercevoir ni le C. mediter- rnnea de Hanyuls, ni le C. slricla de la côte algérienne, ni la bordure de lUssoella, IKcniodernid, liryopsis muscoso, cpii C. SAUVAGEAU : A PROPOS DES CYSTOSEIRA / ailleurs acompagno ces deux derniers. Des marins m'ont indi- qué comme particulièrement riches en Alênes les haies de la Herradura et de Almunecar, situées à [)Ius de 40 milles à l'Est, mais la difficulté des communications m'a em[)èché de m'y rendre. Un Dirhjota epiphyte, (jne des touffes de rhizoïdes fixent çà et là, encomhre fréquemment les rameaux du C. eri- roides de Malaga; ses segments enchevêtrés et de plus en plus étroits sont i)arfois tordus en hélice régulière; à cause de son unique assise de grandes cellules intérieures, je crois pouvoir le déterminer var. implexa J. Ag. du />. dichotouia. Je l'ai rencontré avec la même ahondance dans tout le détroit de Gibraltar. Dans la direction opposée, la côte, presque constamment sablonneuse, descend vers le Sud et le Sud-Ouest jusqu'à Gibraltar. A Torremolinos, distant de 16 kilomètres environ, du sable, déposé contre la longue falaise indiquée sur la carte marine, a formé une belle plage et la mer baigne seulement la pointe Mirador où je n'ai guère vu que des lùUeroviorpha. Entre Marbella et Estepona, vis-à-vis de l'embouchure du Rio Verde, VAverrhoes a dragué le rare Cysl. plali/clada et le C. concatenata dont la recherche était l'un des buts de mon A^oyage d'exploration, car depuis la disparition de sa statiop d'Alger, on ne le connaissait plus qu'à l'état d'épave flottante; les rochers battus du môle de Marbella abritent les Cyst, eri- coides et abrotani folia ; les marins m'ont rapporté deux indivi- dus de Cyst, selaginoides var. pnlyœdeniatis rejetés à la côte, variété que je n'ai vue en place dans aucune de mes excursions. Avec l'aide de V Averrhoes j'ai exploré : Algésiras (18 et 19, 27 et 28 mars), Ceuta (20 et 21 mars), Tanger (^24 et 25 mars). La vaste baie d'Algésiras, dont l'axe Nord-Sud présente des fonds de 200 à 400 mètres, est sablonneuse et quasi stérile sur les côtes Nord et Est. La partie voisine de la ville et de la Tour Almirante, les alentours de l'Ile Verte, la pointe San Garcia et la pointe Carnero fournissent au contraire des fonds de quel- ques mètres, rocheux ou pierreux, couA^erts d'Algues. \.e Fucus platycarpus garnit les rochers que la marée assèche fréquem- ment. Cependant, les Cystoseira s'y développent avec une telle pro- 8 BUI.LETIIV DE LA STATIOA BIOLOGIQUE u'aRCACHON 1920 fusion el une telle exubérance qu'ils ue laissent guère de place pour les autres grandes Algues, tandis que de nombreux epi- phytes encombrent leur tige. Les C. ericoides sont énormes, dressés, pyramidaux et leurs rameaux primaires atteignent fré- (luemnient 50-00 cm.; aussi ne peut-on souvent conserver que des rameaux secondaires [)our les collections; les marées les plus fortes découvrent probablement le sommet de certains indi- vidus, mais je doute ([u'aucun d'eux assèche entièrement. La récolte n'est donc possible qu'à l'aide d'un outil raclant le fond ou coupant les branches. Des individus contigus de C. ericoides sont aussi variés dans leur teinte d'iridescence qu'à Guéthary et en Algérie; celle-ci ne résulte donc pas d'une adaptation à des conditions extérieures; la présence et Ja taille des aérocystes présentent toutes les variations que j'ai signalées dans mon [)remier Mémoire; enfin, tandis qu'à Malaga la plante diffère dans son aspect général par ses feuilles plus ou moins rappro- chées, selon qu'elle croit dans l'avant-port ou sur les rochers de La Caleta, la baie d'Algésiras offre un mélange de ces deux états. Vers le niveau inférieur du C. ericoides, et un peu au-des- sous, s'étend le C. selaginoides var. (jibrallaricn; l'iridescence d'un vert glauque assez vif de ses jeunes rameaux attire l'atten- tion. Vus d'en haut, ses longs rameaux primaires, vésiculifères ou non, affaissés, presque couchés, semblent pennés parce que les l'ameaux secondaires sont pareillement affaissés; la plante étant très fragile, on obtient plus souvent des rameaux que des exemplaires entiers. Les 16 et 17 mars, le vent fut si violent que VAverrhoes, se trouvant pris par la tempête, vint de Malaga à Algésiras en 14 heures seulement; le 18, je trouvai de nombreux exemplai- res de Cijsloseira rejetés sur les bords de l'île Verte et déjà [)artiellemeiit gâtés par' la [)luie; ils provenaient cerlainement de la baie. Parmi eux, de longs rameaux extrêmement grêles et non vésiculifères, paraissaient appartenir à une forme du C. ericoides, que je n'ai pas vue en place et qui croit vraisem- blablement à une certaine profondeur, au moins une dizaine de mètres. Ces espèces iridescentes dominent dans la baie; parmi elles, les C. discors et C. ahrolcuii folia, {)arliculièrement abondants C. SAUVAGEAU : A I'liOPOS DES CYSTOSKIKA V près (le la Tour Almirante, tranchent par leur teinte jaune, celle du second étant la plus pâle. Le Phtjlkwin renlfort)iis contribue à caractériser l'aspect général de cette végétation ; il atteint souvent 50-60 cm., et se décou[)e en latiières jusqu'cà 1 cm. du stipe, à travers la zone fructifère. L'ayant récolté à Guéthary et à Banyuls en individus l)eaucou[) plus courts, je croyais, en l'apercevant au fond de l'eau, reconnaître de jeunes Saccorhiza bulhosa, mais celui-ci parait manquer dans la baie d'Algésiras. Le Plu/Il. nniiforniis y est donc toujours submergé, comme à Banyuls. Surpris par le mauvais temps en se rendant d'Algésiras à Tanger, VAverrhoes dut s'abriter à Tarifa, d'où les marins me rapportèrent de très grosses touffes de Pterociadia capitincea et diverses autres Algues, en particulier de jeunes Saccorhiza bulbosa fixés sur un caillou: Tarifa, pointe méridionnle de l'Europe, est donc la station la [)lus orientale de cette espèce qui, autant que je sache, ne franchit pas le détroit de Gibral- tar (1). De jeunes Ulva r'ujida var. lacinalata llauck crois- saient parmi le Saccorhiza; j'ai naguère cité la même plante sur la côte Nord de l'Espagne, à La Corogne. Les marins me ra[)portèrent aussi un individu stérile d'une Laminaire digilée à stii)e rond, semblable d'as[)ect au L. flexicauUs, et qui n'était pas rare à Tarifa; sa structure correspond bien à celles rpie ScHousBOE récoltait à Tanger et qu'Ed. Bornet a nommée L. pal- lida G rev. (2). Avant le départ de V Averrhocs pour Algésiras, je m'étais rendu à Cadix, oîi le temi)s et le peu d'importance des marées n'ont pas favorisé mes excursions; j'y ai cependant récolté le C . discors et aussi le Cijst. harbala dont la présence était dou- teuse dans l'Océan. Je dirai dans un autre ?iIémoire que j'y ai rencontré aussi le F. axillaris J. Ag. Tanger est bâti sur une pointe que la mer limite à l'Est et au Noi'd. La côte Est, sablonneuse et stérile, qui constitue la (1) c. Sauvageau, Recherches sur les Laminaires des entes i/r France, Mémoires de l'Académie des Sciences, t. 56. Paris, 1918. (2) C. Sauvageau, Recherches sur les Lammaires..., etc., p. KiG. 10 BULLETIN DE LA. STATION BIOLOGIQUE d'aRCACHON 1920 (c grande plage » où les Algues rejetées s'accumulent parfois, m'a-t-on dit, en quantité considérable, resta très propre durant mon séjour. Une longue falaise battue, débutant par la Casbah, longe la côte Nord; la marée découvre les rochers de sa base que j'ai visités le 24 mars, date (]ui eût été très favorable si la mer eût été moins agitée et l'eau moins trouble. Après ce que nous ont appris les récoltes de Schousboe étudiées par Ed. Bor- NET, j'ai été surpris d'y rencontrer le Fucus platycarpus en abondance, aussi bien développé que sur les côtes de Bretagne ou de Normandie; j'en reparlerai dans un autre Mémoire. Le Snccorhiza bulbosa n'y est pas rare. Cette plante annuelle était encore jeune et à tous les états de son premier développement; sa végétation n'était guère plus avancée qu'à Guélhary à la même époque. Le Phyllarin renifonnis, fréquent au-dessous du niveau supérieur du Saccorhiza, est aussi grand qu'à Algésiras; il était alors en pleine fructification; le 24 mars, jour de fortes marées, on le récoltait facilement à la main. .le n'ai pas vu le Phi/ll. purpurascens, d'ailleurs plus rare que le précédent sur la côte de Tanger (Bornet, Algues de Schousboe). Je n'ai pas vu non plu.s de vrais Laniinai'ia sur les rochers (1). Le Cijstoseira discors n'est pas rare à Tanger. Le C. ericoides, très abondant, y atteint de moindres dimensions qu'à Algésiras; il ressemble davantage à la plante du golfe de Gascogne; des individus très vésiculifères croissent à côté d'individus qui le sont peu ou point. Le C. selaginoides var. gibraltarica présente les mômes caractères qu'à Algésiras. Une épaisse couche d'épiphytes (Ptero- clndiacapillacea , ligpneamusciformis , Gigartina acicularis, etc.) couvre le Ironc de tous ces Cgstoseira. Le Codiuin adhœrens, représenté dans la collection de Schousboe par des fragments écrasés sur des lamelles de mica, est aussi répandu sur les rochers de Tanger que dans le golfe de Gascogne ou aux Oinaries. Le Cod. tomentosum compte aussi parmi les espèces dominantes. La baie de (Zieuta s'oiivi'e largement vers le Nord; la ville est (I) l'n iriilividii rcjolt'-, apiiartenaiit pr'obaMemcnl an A,, jialiula, a élr égaré penilanl le voyajj;c, et je n'ai pu vérifier la détermiiialiou. c sauvaof.au : a phopos des cystoseira 11 construite au fond, sur l'étroite presqu'île de terrain monlueux qui relie le continent au mont Aclio, colline haute de 2{)i) mètres. Le vent d'Ouest, qui soufflait avec persistance les 20 et 121 mars, m'empêcha d'explorer les bords de la baie. Fort heureusement, un étroit canal, ménagé entre les fortifications, et envahi parle Zoslern marina, fait communiquer la baie avec la côte opposée, abritée du vent d'Ouest; le canot de V Averrhoes y passa facile- ment avant et après l'heure de la basse mer. La côte de la presqu'île m'a paru plus pauvre que celle du continent où la partie la plus favorable à l'herborisation est la pointe Zorra, qui sépare l'anse Madrague de l'anse Vina. Lorsque souffle le vent d'Est, la mer y est très agitée; la flore est celle d'Algésiras, mais moins riche et en exemplaires moins développés. Le Fucus platycarpus y devient rare, en individus épars, rabougris, hauts seulement de quelques centimètres; c'est peut-être sa limite orientale sur le continent africain. Le ('. ericoides réduit sa taille. La mer bnissait notablement les 20 et 21 mars, car les fortes marées d'équinoxe devaient avoir lieu les 23 et 24 mars; elle laissait à découvert, au-dessous du F. platycarpus, des C. ericoides trapus, hauts de quelques centimètres seulement, en touffes compactes; immédiidement au-dessous, au niveau de l'eau, et devant peut-être découvrir deux Jours plus tard, les touffes atteignaient 20-30 cm., et encore leur tige était-elle relativement longue [)Our cette taille; un [)eu [)lns bas, la plante se développait mieux et la plu[)art des exemplaires man- quaient d'aérocystes; elle semblait atteindre sa limite inférieure à 1 m. ou 1 m. 50 au-dessous de la basse mer. C'est sur des exemplaires de Ceuta que j'ai vu le plus grand nombre de bases de rameaux primaires chagrinés et de feuilles transformées en ramules ; ils ressemblent ainsi davantage à la plante de Gué- tliary. Ce ('. ericoides de Ceuta ne peut être confondu avec le C. medilerranea de Baux v\h ou le ('. 5^?7c/« d'Alger; les individus du niveau supérieur, battus par la vague comme ces deux espèces le sont à Banyuls et à Alger, se rabougrissent, mais ne chan- gent pas de forme. Des C. selaginoides var. gibraltarica se rencontraient à la limite inférieure du C. ericoides en exemplaires vieux et cou- verts de parasites parmi lesquels d'autres, d'iridescence plus bleue, à lige plus courte, sans sommet saillani, semblaient ton- dre vers la forme du C. elegans. 12 BULLETIN DIÎ LA STATION BIOLOGIQUE d'aRCACHON 1920 Je savais par M. 0. de Buen que le vent souffle avec violence sur la côte de Melilla et avec une telle constance que l'année 1900, par exemple, compta seulement (piatorze jours de mer calme (1). J'ai cependant cherché à me rendre compte de sa végétation. Un départ de bateaux, quasi quotidien, relie Malaga à Melilla dont les Espagnols veulent faire une ville importante; on y travaille d'ailleurs avec activité et succès. L'ancienne forte- resse, entre les murs de laquelle l'influence espagnole fut cantonnée pendant quatre siècles, abrite encore les services administratifs; elle est construite vers la base et du côté Ouest du promontoire que termine le cap Très Forças. La nouvelle ville, infiniment plus étendue, se bâtit dans la plaine constituée par le Rio del Oro, niais le séjour n'en sera jamais agréable, car les vents qui soufflent dans tout le détroit. Levante ou du levant, et Poniente ou du couchant, acquièrent à Melilla une force et une constance extraordinaires; quand l'un cesse, l'autre commence; pendant mon séjour, du 23 au 27 avril, le Poniente n'a pas discontinué, transportant une poussière rougeàtre très ténue, aveuglante, qui pénètre partout. Jai vainement attendu une accalmie pour explorer le cap Très Forças. Du promontoire de Melilla jusqu'au cap del Agua, prolongé par les lies Chafarinas, s'étend une anse (jue dominent les monts Melilla et Kel)dana ; sur près de la moitié de sa longueur, du côté Ouest, elle est bordée par la vaste lagune nommée Mar Ghica; j'en ai suivi les rives. Le Mar Ghica est dû à un cordon littoral étroit et bas, constitué uniquement de sable et de co(iuilles, surtout de Pectunculus; son bord intérieur abrite seulement des Diatomées et d'autres Algues microscopifjues. Je l'ai suivi à pied, de l'hippodrome jusiju'à la Bocana. Lorsipie souffle le li(;vante, de fortes vagues franchissent le cordon litto- ral, y creusent parfois (ré|)hémères canaux de communication que le Poniente fernun-a ; c'est ainsi (ju'autrefois s'alimentait le Mar Ghica. Les eaux de pluie des collines voisines s'y écoulent aussi. D'autre part, un soleil brûlant et un vent toujours violent entretiennent une evaporation intense. Le niveau et la salure de l'eau variaient donc nécessairement. De temps en temps, ( I ) Oijo.v i)i; IkEN, .\(,lc sur les fonds ri sur la pMii; duns lu rule niéditrrranreiine (lu ISilf. AUi del V Congresso inlernaziouale di Pesca. Rome, I'.)i;{. C. SAUVAGIÎAU : A PROPOS DES CYSTOSEIRA 13 l'évaporation n'étant pas compensée, le niveau de l'eau baissait notablement, et les Riffains venaient s'approvisionner de sel sur ses bords. Lorsque la commutiication avec lamer se mainte- nait pendant quelque temps, le MarChica devenait un immense réservoir à poissons, mais ceux qui ne retournaient pas à la mer ou qui n'étaient pas péchés mouraient quand, la communi- cation étant fermée, la salure dépassait un certain degré de concentration. Un pilote de Melilla qui me parut bien documenté et digne de foi m'affirma qu'en 1884 tout le Mar Chica, com- plètement à sec et converti en saline, était blanc de sel. M. Odon de Buen rapporte qu'en août 1008, la communication avec la mer étant alors supprimée, l'eau titrait 6" Baume (cor- respondant à une densité de 1,043) et en mai 1909 elle titrait 9" Baume (correspondant ù une densité de 1,00(3); le sel se précipitait, les poissons périssaient et l'on retrouvait sur les bords leur corps squelettique et imputrescible (1). Une tem- pête, qui sévit du 19 au 21 octobre suivant, ouvrit une comnm- nication qui se referma bientôt. Dès que la pacification du pays l'a permis, le gouvernement espagnol a fait creuser dans le cordon littoral un canal large et profond, dénommé la Bocana, qui, en assurant désormais une relation permanente entre la mer et le Mar Chica, maintiendra un niveau plus constant. M. Odon de Buen a montré le profit que les pêcheurs pourraient en retirer. L'ouverture de la Bocana eut lieu le 4 août 1910; le niveau de l'eau dans la lagune était alors inférieur de 1 mètre à 1 m. 10 à celui de la mer; deux espèces de poissons, une Dorade et un Muge, avaient résisté à l'augmentation de salure; toutefois, ils étaient effilés, efflanqués et aveugles. Actuelle- ment, m'ont dit des Riffains, on y trouve autant de sortes de poissons que dans la mer, bien que l'eau soit encore légèrement plus salée. Près de l'endroit nommé Segunda Gaseta, le tombeau des soldats morts avant 1910, construit à 20-25 mètres du rivage, constitue maintenant une minuscule presqu'île qui affleure le niveau de l'eau. Les communications éphémères qui permettaient aux poissons (1) Odon de Buen, Notas sobre Biologia y aprovechamiento de Mar Chica. Annuario (le pesca y esladistico de la marina mercante y de la pesca del ano 1911, Madrid, 1012. 14 BULLKTIiX DE LA STATlOiN BIOLOGIQUE d'aRCACHON 1920 d'entrer dans la lagune y entraînaient aussi des fragments ou des germes d'Algues qui s'y développaient jusqu'au moment où une salure trop élevée détruisait toute la végétation, mais nous ne possédons aucun renseignement sur ces peuplements et dépeupltîments. Depuis l'ouverture de la Bocana, le Mar Gliica est, sous ce rapport, une sorte d'aquarium d'essai et les progrès de sa flore seront intéressants à noter. J'ai donc suivi ses bords jusqu'à Nador sans m'avancer plus loin, le pays n'étant pas d'une absolue sécurité : une escarmouche eut lieu tout près de là, pendant la nuit qui suivit mon passage, et quatre soldats espa- gnols furent tués. En refoulant l'eau vers la Bocana, le poniente favorisait l'ex- cursion. L'extrémité Ouest du Mar Gliica, limitée aussi par du sable et des co(piilles de bivalves, est basse, marécageuse; j'y ai vu en abondance un liuppia indiquant une eau saumàtre; des feuilles de Zostera naïKi et des rhizomes {^q Cymodocea œquorea y étaient rejetés, mais je n'ai pas vu ces deux plantes en place ; un jour ou l'autre on desséchera cette région pour la culture ou des constructions. Le Mar Chica devient ensuite plus profond et des blocs de basalte, descendus des montagnes voisines, en couvrent le bord. En maints endroits, le poniente aidant, on pouvait cependant s'avancer assez loin sans avoir d'eau au-dessus des genoux. Les seules Algue? d'une certaine taille que j'ai rencontrées, outre un abondant Eiileromorpha, étaient des Cystoseira. En deçà du tombeau des soldats espagnols, j'ai trouvé quel- ques fragments, puis un individu fixé, d'une espèce inconnue, que j'ai nommé (\ tlngitami, du nom de l'ancienne Mauritanie Tin- gitane. Malgré une recherche attentive, je n'en ai aperçu aucun autre exemplaire, mais M. Rafael di<: Buen l'avait déjà dnigué en face de l'Atalayon en août 1908, alors que l'eau pesait 0" Baume, et c'est même la seule espèce d'Algue du Mar Chica (pie renferme sa collection. Quebpios individus de C. discors, fixés sur les pierres, ne présentaient rien de p |)aiait iiKlisciiliible [)oiu' le C . harhala, car celte espèce, l'oiicontrée dans la majeure partie de la Méditerranée, est inconnue dans l'Océan en dehors de la région de Cadix; le phénomène [)araît tout d'abord moins évident en ce (lui concerne les C . discors et C. ahrotani folia parce ([u'ils se sont répandus sur une étendue océanicpie i)lus vaste, mais les deux cas sont étroitement comparables. On connaît encore trop peu de stations des C . concatenala et C plalycladd [)our en tirer une conclusion sur le sens de leurs migrations. En somme, des cinq espèces littorales de l'Océan tempéré : C. fibrosa, C . ericoides, C. granulala, C. fœniculacea et C . myrio- phylloides, il semble qu'une seule, le C. fibrosa, n'ait en rien participé au peuplement de la Méditerrannée; trois disparurent du détroit de Gibraltar après avoir fourni différentes espèces par modification de leur forme; la cinquième, le C. ericoides, s'est avancée dans la portion la plus occidentale de cette mer, et y persiste. Le nombre des espèces augmente à l'Est du méridien passant par les Baléares; elles sont, pour la [)lupart, moins bien carac- térisées les unes par rapport aux autres que les espèces océa- niques; les différences qui les séparent sont parfois minimes. La Méditerranée orientale semble particulièrement riche en espèces, comme si, tandis (pie le genre s'avançait vers l'Est, il conservait d'anciennes es[)èces et en produisait de nouvelles. Une exploration méthodique de la Méditerranée orientale, au sinq)le point diî vue de la l'écolte et de l'étude sur [»lace des Cijsloseira, augmenlei-ait notablemcîut le nombre des espèces et fournirait d'importants docuuKMits sur l'évolution de ce genre particulièremeid, malléable. L(î |)résenl travail r(înf(;rm(!, (;n outi^i, divers renseignements fouillis par des échantillons d(; collection: en effet, grâce à l'obli- geance de M. CoRBiiiRE, j'ai eu entre les mains des spécimens nommés par J. Agakdii, conservés dans l'herbier Le Jolis, et grâce à l'obligeance de M. De Toni des spécimens nommés par PicoNiî, conservés dans l'herbier De Toni; les résultats ainsi obtenus confirment et précisent ce (]ue j'ai dit antéi'ieurement. C. SAUVAGRAU : A PROPOS DES CYSTOSEIRA 19 L'ordre suivi dans mon premier Mémoire était celui du Sijllofje de M. De Toni, ici l'ordre adopté est différent, et les numéros des paragraphes correspondent aux numéros cités dans les paragra- phes du chapitre XVII, [). I{(J7 |499). Certains numéros manquent parce que je n'avais rien de nou- veau à dire. L'espèce nouvelle C. tingitana est mentionnée sous le u° 0 bis indiciuant la place qu'elle eût occupée dans mon pre- n)ier Mémoire si je l'avais connue [)lus tôt. -Le Cijstoseira de la mer des Sargasses, insuffisamment connu [)Our être décrit, est cité sous le n" 23 bis, [)arce qu'il fut mentionné en étudiant le C. crinita. Je décris une seule espèce nouvelle, C. tingitana, et une seule variété nouvelle, C . selaginoides var. gibraltarica; il était donc inutile de réunir leurs diagnoses selon le plan adopté dans mon premier Mémoire; on les trouvera à la suite de l'article (jui leur est consacré. Lorsque je renvoie le lecteur à mon premier Mémoire, j'indi- que la double pagination du Bulletin de la Station biologique d'Arcachon et celle du tirage à part, la première étant placée entre crochets | 1. 1. CYSTOSEIRA FIBROSA C. Agardh Le C . fibrosa vit à Guéthary au niveau des plus basses mers et surtout au-dessous de ce niveau; on rencontre néanmoins quelques individus, de petite taille, dans les flaques abordables à mi-marée. De l'état des exemplaires rejetés à la côte le 31 décem- bre, j'ai conclu, peut-être à tort, qu'il ne subit point de période de repos complet. Le 13 mars 1914, la marée étant la j)lus forte de l'année et la mer étant exceptionnellement calme, j'ai pu m'avancer sur les rochers dans la zone rarement accessible où le C. fibrosa et le C. ericoides se rencontrent côte à côte et en abondance; beau- coup d'exemplaires de l'un et de l'autre étaient complètement à sec. Or, les deux espèces donnent tout de suite l'impression de plantes sorties d'une période de repos depuis quelques semaines. Le C. fibrosa est d'un brun clair et dépourvu d'aérocystes; il repousse avec vigueur; ses rameaux normaux, dont les plus 20 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE d'aRCACHON 192Ô plus longs ii'.atleigneiit encore qu'une vingtaine de cm., portent lie nombreux rameaux foliaciés secondaires et tertiaires; de nombreux rameaux adventifs, plus courts, sortent du sommet des moignons .inciens. Certains exemplaires ne portaient plus de vieux rameaux. D'autres individus en possédaient encore un ou deux, de teinte foncée, dégarnis de la plupart de leurs rameaux tertiaires ou même de leurs rameaux secondaires, insérés immédiatement au-dessous des rameaux jeunes; toute- fois, quelques rameaux tertiaires se terminaient encore en récep- tacles envahis par des epiphytes. Par conséquent, certains individus de C. fibrosa perdent tous leurs rameaux à la fin de la période de fructification pendant la saison froide; d'autres, sinon la plupart, subissent seulement une période d'arrêt durant laquelle les rameaux anciens tom- bent tour à tour, et qui se termine avant leur entière dispari- tion; puis, la végétation reprend vigoureusement avant la fin de l'hiver. Ceci est assez comparable à ce qui se passe chez le C. ericoides. Cette constatation faite à très basse mer est valable évidem- ment [)Our les exemplaires de In zone qui ne découvre jamais. Sans parler des individus égarés dans de petites fla(]ues, et dont le port est exceptionnel, ceux qui vivent dans les flafjues ren- fermant une grande masse d'eau n'obéissent peut-être pas com- plèlement à la loi précédente. La faible amplitude des marées d(! I;i seconde (piinzaine de juin 1914 empêchait d'aborder la région explorée en mars précédent, mais j'ai observé aioi-s le C . fibrosa croissaid, dans d'auti'es conditions ; certains rochers qui découvrent délimitent une sorte d'étang n'asséchnnt jamais et dont l'eau s'écoule pendant le jusant en un courant rapide où le Sacj'orhizabulbosa vit en abondance; en arrière, dans l'étang, j'ai vu de nombreux individus de C. fibrosa, tous privés d'aéro- cysles, dont les rameîinx primaires normaux atteignaient 20 à i{0 cm. ; certains individus étaient stériles; les rameaux secon- daires des autres constituaient des bouqm^ls longs de 8-10 cm. aussi fructifères qu'ils l'eussent été [)end;int la saison froide. A la même époque de l'année, les individus de la zone visitée en m.'irs étaient vraisend)lnl)lemnt si l'espèce vit toujours à une certaine 42 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE u'arCACHON 1920 profoiRleiir comme aux environs de Marbella. Toutefois, la difficulté persiste pour VHimaiithalia lorea, plante des basses eaux, pai" exemple, (|ui est dans le même cas. Mais le C . conca- tenata ne vit probablement pas davantage dans la zone non directement accessible. Gela résulte d'abord de mes observations de 1898 sur la flore du plateau de Saint-Jean-de-Luz. Ensuite, on sait maintenant que des rameaux détacbés du C . concalenata pourraient flotter à la surface presque à toute époque de Tannée: néanmoins, la mer n'en rejette dans le fond du golfe (pie durant les mois chauds; j'ai eu récemment l'occasion de le vérifier de nouvenu, car malgré un examen attentif des Algues rejetées à Guéthary pendant les marées de décembre 1913, de mars, d'as-ril et de mai 1914, je n'ai rencontré ni C. concalenata ni Sarg. vulgare var. flavifoUuni, tandis que ces deux espèces entraient dans la composition du goémon rejeté pendant les marées de juin suivant. Si donc un courant venant du Sud et ignoré des océanographes npporte ces épaves dans le golfe de Gascogne, il existe seulement durant les mois chauds. J'ai pensé que les Diatomées vivant sur ces Sargassum et Cgstoseira ramassés à Guéthary en juin dernier pourraient indiquer la région d'oi!i ces Fucacées sont originaires, mais M. Peragallo, (pii a bien voulu se charger d'en faire l'examen, n'y a trouvé que des espèces banales et ubiquistes : Cocconeis sciUellum en abondance et divers Sgnedra, Licmophora , Wioicosphenia . XVII. CYSTOSEIRA ABIES-MARINA C. Agardh Parmi les échantillons (pie j'ai eus entre les mains pour la rédaction de mon [jremiei- Mémoire, les uns avaient été récoltés en hiver, les autres, non datés, différaient si peu des premiers qu'ils étaient vraisemblablement de la même saison. D'après Picconk (Crociera del Corsaro, 1884), D'Alijkrtis récolta le C. Ahies-marina, en août 1882, aux Ganaries et à Madère. Un échnnlillon de l'herbier De Toni lapporté de Fun- chnl par le Corsaro, est plus court et plus épineux que la plante d'hiver; les r-ameaux, [)lus cylindri(pies, portent des feuilles [dus rajtprochées et plus i)erpendiculaires, souvent C SAUVAGKAU : A PUOPOS DES CYSTOSIiIRA • 43 jmiielles et écartées l'une de l'aulro. Malgré leur stérilité, l'extrémité grêle de ses rameaux porte des feuilles divariquées et rapprochées, creusées décryptes pilifères, et simule uu récep- tacle d'espèce feuillée, du C. cricoides par exemple. Un échan- tillon plus grêle, récollé peu de jours après à l'ile Grande Salvage, paraît également stérile. Sur deux autres échantillons de l'herbier De Toni, dragués aux Açores, le 29 août 1886, par 90 mètres (PiccoNi!;, Alghe délia crociera del « Corsaro » aile Azzorre, 1889), les rameaux longs et grêles, souvent aplatis et [)eu ramifiés, sont très peu feuilles; un réceptacle termine certains rameaux. De ceci, on peut tout au moins conclure cpie le C. Abies- marina ne disparait' pas en été et (pi'il conserve môme ses rameaux dressés. \\\\his. GYSTOSEIRA SONDERI Piccone ? KûTziNG a créé le TreplacantlKi Sonderi (Tabu he, t. X, pi. 28) pour une plante de l'herhier Sonder récoltée par le D' Schmidt aux iles du Cap- Vert, en février et mars 1851 d'a[)rès Askenasy. PiccoNE nomma Ci/^taseira Sonderi des échantillons récoltés en juin par le Vetlor Pisani (Alr/he del viaggio di eircumiiaei- (jazioiie délia Vetlor Pisani, 1880). A défaut de spécim»;n authen- ticjue, il établit sa détermination sur le dessin du Treptacantha des Tabulée, et supposait que le C. Sonderi [)ourrait être une forme robuste du C. Abies-viarina. Une seconde expédition (Nuove Alghe del viaggio, etc. 1889) lui fournit, de la même localité de Saint-Vincent, un unique individu haut de 18 cm., récolté aussi en juin, au sujet duquel Piccoi\e répète sa réserve quant à lindépendance de l'espèce. AsKENASY publia en 1890 une PJnuniéralion des Algues des iles du Cap-Vert, d'après les auteurs et d'après une petite col- lection faite par Cardoso. Son opinion sur l'indépendance du C. Sonderi parait bien différente de celle de Piccone, car sa liste de six espèces de Cystoseira commence par le C. Abies- niarina el finit par le C. Sonderi. Remarquons, toutefois, que Cardoso ne lui avait remis aucune de ces espèces: en outre, AsKENASY, qui était un algologue de valeur, connaissait cepen- 44 Bl'LLETlN DE LA STATION BIOLOGIQUE d'aRCACHON 1920 daiit assez mal les Ci/stoseira, si Ton en juge par ses indications sur la distribution géographique des espèces. Par suite, l'ordre suivi par lui n'exprime peut-être pas, à proprement parler, une opinion personnelle. Enfin, les auteurs (jui citent (postérieurement aux Tabulœ) le C . Abies-tnarina aux îles du Gap- Vert, d'après leurs récoltes ou celles de voyageurs, n'y citent pas le C. Sonderi et récipro- ((uement; il devient donc difficile d'apprécier dans quelle mesure le C . Abies-niarina du Gap- Vert ressemble à la plante des Gana- ries ou diffère du C. Sonderi. Bien que Scumidt eût récolté les deux espèces à Saint-Vincent, sa Liste publiée d'après les déterminations de Sondeii on nomme seulement une, le C. Abies- niariaa; Askenasy dit à propos du (\ So/tr/cri : a M. Scbmidt ne mentionne pas cette Algue, que Sojnder avait probablement déterminée comme C. abrotanifolia », sans fournir les raisons sur lesquelles il appuie cette information, et bien que Sonder déterminât généralement les Algues avec précision. Or, KiiTziisG ne dit pas sous quel nom l'exemplaire d'après lequel il créa le T. Sonderi était rangé dans l'herbier Sonder. G'était vraisem- blablement sous celui de C. Abies-niarind, puisque (d'après \ Knnmération d'AsKENASv) Schmidt ne citait pas d'autre espèce de Cijsidseird ; dans ce cas, ou bien Kûtzing dédoublait ce (\ Abies-niarina, ou bien il estimait que la plante du Gap- Vert devait être séparée de celle des Ganaries. Quoi qu'il en soit, le dessin du T. Sonderi, sur lequel Piccone détermina les exemplaires récoltés en juin, représente un échan- tillon récolté en février-mars : la plante a donc une ceilaine constance de forme. J'ai vu dans l'herbier de M. De Toim deux échantillons nom- més C. Sonderi par Piccone, récoltés par le Ve//or Pisnni du 10 au 14 juin 1882; chacun est un rameau détaché de sa base et très ramifié. La plante ressemble, (;n effet, au dessin de KiirziNG, mais elle est encore plus touffue, les conceptacles sont beaucoup plus nombreux, et les cryptes pilifères sont abon- dantes; si les deux fragments conservés par Piccone sont des rameaux primaires, le dessin de Kutzing pourrait correspondre à un rameau secondaire. En l'absence d'indication sur l'habitat et de matériaux de (•omparaison, je conclus comme Piccone ; le (\ Sonderi est «AUVAGEAU : A PROPOS DES CVSTOSEIRA 4b peut-être une forme locale et plus robuste tlu ('. Abics-marùia, peut-être une espèce voisine. Je n'ni p;is vu (l'échantillon pro- venant du Cap- Vert déterminé par les auteurs (.. Abies-uiarina. XVIII GYSTOSEIRA CORNICULATA Hauck- Etant privé de tige dressée, comme le C. Abies-marina qui est cantonné dans l'Océan, et étant inconnu en dehors de l'Adria- tique et de l'Archipel, on ne soupçonne pas de (piel Cystoseira océanique pourrait dériver le C. corniculalu. Sa présence à Majorque notée par Piccone (Crociera del Corsaro aile Baleari, 1889) était donc intéressante à vérifier. Or, l'herbier De Toni renferme un échantillon authentique marqué par Piccoke : Cijs- toseiru corniculata Zanard.; Isole Baleari, Majorca; goifo di Palma, Punta S. Gatalina; 28 luglio 1888; Race. E. D'Albertis; Erbar. A. Piccone »; c'est vraisemblablement un C. stricta. Un autre échantillon de cette collection, récolté le môme jour et dont la détermination est suivie d'un point de doute, paraît appartenir au C. balearica. XX. CYSTOSEIRA AMENTAGEA Boi y non al. et XXI. GYSTOSEIRA STRIGTA Sauvageau Je n'ai rencontré le C. stricta ni dans le détroit de Gibraltar ni sur la côte d'Espagne. Comme on l'a mentionné plus haut, sa localité la plus occidentale connue est le Cap Très Forças. J'ai déjà cité le C. stricta à Marseille d'après une récolte de GiRAUDY. L'herbier Le Jolis en renferme un bel exemplaire à base nettement cespiteuse, reçu de J. Agardh, et marqué par celui-ci : i( Cystoseira amentacea Bory ; Marseille; Ex Herb. J. Agardh, 1843». Piccone mentionne le C. amentacea Bory dans plusieurs de ses Listes. Or, aucu n des échantillons ainsi nommés par lui et conservés dans l'herbier De ïoni ne se rapporte à la plante de Bory; la plu- part appartiennent au C. stricta. Le N° 474 de r£>Z'«r/o, distribué par Piccone sous le nom de C. amentacea ambigua, que j'ai vu dans la même collection, rentre [)lul()t dans le C . selayinuides. 46 BULLETIN DE LÀ STATION BIOLOGIQUE d'aRCACHON 1920 Hariot m'a soumis un Cystoscira fructifié, haut de 18 cm., marqué: « Ti'ipolitaiiie (Spiaggi di Zanzur), 7-5-1914, leg. liic- cobono», qui est un C. strirhi bien caractérisé. Le C. strirla, connu dans la Méditerranée à parlir duCa[)Tres Forças, de Majorque et de Maiseille, est probablement une modi- fication orientale du (\ crif-didcs; il est comme celui-ci pourvu ou dépourvu d'aérocysles. Une modification j)lus accentuée pro- duirait le C . nmciilacca Bory non al. des côtes de Grèce, dont les échantillons rapportés par Bory sont stériles ou munis de réceptacles minuscules; si les réceptacles sont mieux dévelop[)és à une autre saison, l'affinité avec le C. slricta en est sans doute augmentée. Le diagramme ci-dessous iiidicjui; les affinités du C. strlcla : C. sedoides ('. meditenuiitea v;u'. Vidiaiilei C. amentacea C. cruii/a C. niediterranea C. ericoides. C. strirla. C. balearica C. cœspilosa XXII. CYSTOSEIRA BALEARICA Sauvageau Décrite d'après une récolte faite aux Baléares, près dePalma, cette espèce n'était pas connue ailleurs. MM. De Toni et Fgrti ont bien voulu m'en communiquer plusieurs exemplaires qu'ils avaient reçus de Gargaresc (Lybie italienne) (1), intéressants par leur tige un peu plus longue que celle des individus de Palma ; certaines tiges dépassaient 5 cm., et la ressemblance extérieure avec le C. criti/Ja en était augmentée; j'ignore si ceci dépendait de la saison ou de la station. Puisque le C. balearica existe aux Baléares et en Tripolitaine, on le rencontrera certai- luuneiit sur des [)()ints intermédiaires. Le diagramme précédent indi(|ue ses affinités. (1) De Tom et Foini, St'cuiiila conlrihuzHme allii flora ahjoUxjira dclla Libia ila- liana. Venise, 1914. C. SAtVAGEA't : A F'UOPOS DES CVSTOSEIRA XXIII GYSTOSEIRA CRINITA Bory Après avoir montré que le (. crinila décrit par Duby ne correspond ni au Fucus crinilus de Desfontaines ni à rien de précis, j'ai proposé d'attribuer la paternité du binôme à Bory. J'ai coml)attu aussi la manière de voir de J. Agakdh pour qui le C . selaifinoides Val. devrait s'appeler C . crinita Duby, suppri- mant ainsi la [)lante découverte par Desfontaines. L'étude des livres avait établi ma conviction. Depuis, j'ai vu dans l'herbier Le Jolis deux échantillons reçus de J. Agardh, l'un et l'autre étiquetés par lui « Ex Herb. J. G. Agardh, 1843 ». Or, l'un, marcpié « Ci/stoseira criiiifu Dub., (]ette » apparti(Md certaine- ment au r. selayinoides Val.; l'autre, manjué « Cysloseira crinita var., Toulon» est très bien caractérisé comme C. crinita Bory. J. Agardh séparait donc imparfaitement les deux espèces. PiccoNE comprenait mieux la plante de Desfontaines. J'ai vu dans l'herbier De Toni des échantillons du C. cri?iita, cité dans les « Nuuvi materiali per l'Alfjolofjia sarda », récoltés dans le détroit de Bonifacio en juillet 1881, à la Gala d'Oliva en août 1881, et d'autres échantillons récoltés à l'ile Gaprera (D'Albertis, 10 sep- tembre 1888) et à l'île del Giglio (Laura Doria, été 1897). Je suis donc d'accord avec Piccone sur la plante qui doit être nommée C. crinita; la différence entre nous est que j'en attribue la pater- nité à Bory. Je n'ai pas rencontré le C . crinita dans mes excursions. Le golfe du Lion au Nord, l'Algérie au Sud restent donc ses limites occidentales. XXIII '"^. GYSTOSEIRA SPECIES V. crinita Farlow in herb. J'ai mentionné, dans mon [)remier Mémoire (p. 24o, [337] en renvoi), un Cystoseira que Storer a récolté parmi des Sargas- sum bacciferum et que M. Farlow rapporte au C. crinita; l'herbier Thuret en renferme un exemplaire. Depuis, iM. Farlow m'a informé, en m'envoyant un fragment 48 BULLETIN DK LA STATIOiN BIOLOGIQUE d'aRCACHON 1920 tie celte planle, qu'elle fut trouvée en août 1854: Storer se rendait alors du cap de Bonne-Espérance à New- York ; quand, après avoir dépassé l'équateur, le bateau rencontra la limite méridionale des vents alizés, en un point assez éloigné des Indes occidentales, niais plus éloigné encore des îles afri- caines, Storer ramassa une certaine quantité d'Algues flottan- tes; M. Farlow étudia cette cueillette; elle était composée de Sargassum baccifcrum et de quelques échantillons du Cyslo- srira en question; depuis, il a examiné de nombreuses récolles d'Algues flottantes provenant de divers points de la mer des Sargasses, et toutes se composaient uniquement de S. bacci- fcruin sans mélunge d'aucune nutre espèce. L'intérêt du Cijsto.scira de M. Farlow ne réside pas seulement dans sa présence exceptionnelle parmi les Sargasse^ flottantes, mais aussi dans ses caractères qui ne permettent pas de l'iden- tifier avec les espèces connues. Le fragment que j'ai reçu consiste en une extrémité bifurquée de tige mesurant 3 cm. de longueur et près de 3 mm. de dia- mètre, portant des rameaux d'insertion très rapprochée, longs de 10-12 cm., sans lophules ni renflements basilaires. La tige, à sommet nettement saillant, est garnie d'épines longues, comme si elle appartenait au C . crinita Bory ou au C. selagi- }wides Val. Les rameaux et les feuilles ressemblent à ceux du C. selayinouk's bien que les feuilles soient légèrement plus lon- gues; les réceptacles épineux, continus ou interrompus, corres- pondent assez bien aussi à ceux de cette espèce. Les rameaux primaires garnissaient les trois (piarts environ de la tige; à sa partie inférieure, où des rameaux étaient tom- bés, s'inséraient deux branches représentant, vraisemblalde- ment, deux jeunes pousses adven lives et non sans quelque ressemblance avec des germinations de C. abrotunifolia; l'une com|)renail deux et l'autre trois rameaux [)lals, assez épais, à bords unis, à sommet obtus, les uns simples, les autres rami- fiés dans leur plan, pourvus de cryptes [)ilifères assez réguliè- rement (lis[)Osées sur deux lignes peu éloignées du bord. La présence de ces rameaux, sans aucune forme de transition avec les rameaux fructifères, éloigne la plante du C . sclaginoith-s et indi(pie probabbîinenl qu'elle doit [)()sséder d(>s rameaux de jeunesse, comme le (' . discors, par exemple, dont (die diffère A PROPOS DES GVSTOSEIUA 49 notablement par ailleurs. Elle ne présente aucun aérocyste et, les rameaux secondaires et tertiaires étant très grêles, on est surpris qu'elle ait pu flotter assez longtemps pour s'éloigner autant de tout rivage. Enfin, tandis que l'adaptation du Surg, baccifcnwi à la vie flottante paraît ancienne, qu'on n'y a jamais observé d'organes reproducteurs, les conceptacles du Cystoscira en question sont construits normalement et renferment simulta- nément des oogones et des anthéridies qui semblent bien consti- tués. XXVI. CYSTOSEIRA MYRICA C. Agaidh Deux exemplaires de l'herbier Deïoni, dus à Piccone (Contri- buzioni all'algoloyia critrea, 1884), récoltés en janvier 1880 par DoRiA dans la baie d'Assab, montrent bien que le C. Myrica est une espèce cespiteuse, comme je le supposais d'après les échantillons rapportés par Deflers. La même collection renferme un beau rameau primaire, por- tant des rameaux secondaires fructifies longs de 15 cm.; il est intéressant par la mention suivante signée par A. H. Husson : « Gebel Zeyt. Juillet 1884. Isolée par petits bouquets, mais très commune sur tout le littoral, à environ 60 cm. de profondeur», (jct exemplaire fructifié, ajouté à celui que j'ai déjà cité dans mon premier Mémoire, récolté en février, et à un exemplaire de l'herbier De Toni, récolté en décembre, montre que la plante fructifie peut-être toute l'année sans se dépouiller de ses rameaux. L'échantillon signé Husson m'a laissé vérifier mes observa- tions antérieures sur la nature des conceptacles pilifères herma- phrodites ou unisexués. Un réceptacle portait une couche d'oosphères déhiscées, entourées chacune d'un épais mésochiton; ceci complète la ressemblance avec les C. discors, C . myrio- phylloides..., etc.; par suite, les anthérozoïdes du C. Myrica sont certainement dépourvus de point rouge. 50 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE d'aRCACHON 1920 XXVIl. GYSTOSEIRA GANARIENSIS Sauvageau On sait que les échantillons des lies africaines, nommés C. bar- hata par les auteurs, à la suite de Montagne, appartiennent à d'autres espèces. Toutefois, je ne connaissais pas encore ceux que PiccoNE désignait ainsi dans les récoltes du Corsaro. J'ai vu dans l'herbier De Toni un spécimen de la plante récol- tée à l'ile Graciosa (Canaries), le 18 août 1882, et citée par PiccoNE (Crociera del Corsaro, 1884, n" 36) sous le nom de C. barhala var. jrumila ; elle ne paraît pas différente du C. cana- riensis que j'ai récolté en hiver à Ténériffe. Il est donc possible ([ue le C . canaricnsis soit privé d'aérocystes en été comme en hiver, bien que les autres espèces de Cystoseira non vésiculi- fères soient feuillées. L'échantillon de la même collection marqué par Piccone C. harhata (n" 36), récolté le 5 août 1882 à l'île Grande Salvage (entre Madère et les Canaries), appartient vraisemblablement aussi au C . canariensis. peut-être cependant au C. discors, l'état de l'échantillon ne permettant pas une détermination plus pré- cise. XXVII ws. CYSTOSEIRA PUMILA Montagne Le C . piimila reste une espèce douteuse; l'herbier de Mon- tagne n'en renferme pas d'exemplaire et j'ai dit que, à en juger par le dessin de Kutzing {Tabuhe, vol. X, pi. 50) il n'entre pas dans la synonymie du C. canaricnsis, bien qu'il ait été récolté avec lui (C. barbata Mont, non al.). L'herbier Le Jolis renferme un échantillon reçu de Montagne, en 185(5, et marqué par lui: « Cysloscira pumila Montg. Cana- ries ». C'est une toute petite plante, probablement cespiteuse, correspondant bien au dessin de Kûtzing ; toutefois, ce que celui-ci appelle tige est un rameau primaire, lequel porte probablement des pédicelles cryptifères. Le C. puinila n'est certainement pas une forme du C . cana- ricnsis ;\ç', doute de son indépendance spécifique; ce serait plutôt C. SAUVAGEAU : A PROPOS DBS CVSTOSEIRA ol un état nain d'une autre espèce, peut-être du C . (ibroidnifolia, comme le pensaient ïhuret et Hauck. XXXI. GYSTOSEIRA DISCORS G. Apanlh emend. BoRY DE Saint-Vincent reçut de nombreux échantillons de (\ f/wcor.v récoltés à Cadix. Cette espèce méditerranéenne, abon- dante à Tanger, qui vit aussi aux Canaries et peut être jusqu'en Mauritanie, est inconnue au nord de Cadix. Je confirme seule- ment sa présence dans cette localité. Elle n'était pas rare, le 15 mars 1013, dans les petites cavités de la plateforme élevée des rochers de Torregorda, en individus courts (10 cm.), denses et stériles, bien caractérisés, néanmoins, par leur tige très épi- neuse et leurs rameaux foliacés dentés; la mer commençait à la couvrir lorsque je suis arrivé, retardé par un arrêt infructueux à Cortadura; les rochers plus profonds abritent certainement des individus mieux développés. Les C . ericoidcs qui croissent parmi ces C. f/i.scors étaient encore plus rabougris et tellement envahis par les epiphytes qu'ils étaient difficilement rcconnaissables. A Tanger et à Algésiras, le C. discors atteint une grande taille et est tout à fait comparable à la plante d'Algérie. XXXIIl. GYSTOSEIRA ABROTANIFOLIA C. Agaidh J'ai vu cette espèce dans toutes les localités explorées, hormis dans l'avant-port de Malaga, et j'ai exposé à la page 15 l'intérêt de sa présence dans le Mar Chica. Table des Matières Pa^cs Introduction 5 I . Cystoseira fibrosa C. Agardh 19 II. — barbata J. Agardh 21 IV. — ericoides C. Agardh 22 VI. — selaginoides Valiante 27 \lhis — tingitana Sauvageau nov. sp" 32 IX. — spinosa Sauvageau ., 35 X . — squarrosa de Notaris 30 XIII . — platyclada Sauvageau 36 X\^ — granulata Greville 37 XVI. — concatenata C. Agardh 37 XVII . — Abies-marina C. Agardh 42 XVII '"'s - Sonderi Piccone 1 43 XVIII. — corniculata Ilauclv 45 XX et XXI. Cystoseira atnentacea Bory non al. et Cyst, stricta Sauv. 45 XXII. — l)alearica Sauvageau 46 XXIII. — crinita Bory 47 XXIII '"S. — species (C. crinita Farlow in herb) 47 XXVI — Myrica C. Agardh 49 XXVII. — canariensis Sauvageau 50 XXVII ''''. — pumila Montagne 50 XXXI. — discors C. Agardh emend 51 XXXIIl. — abrotanifolia C. Agardh . 51 UNIVERSITÉ DE BORDEAUX ET SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE D'ARCACHON BULLETIN l)K LA STATION BIOLOGIQUE iD'j^RC-A.CH:on>T IM\ III ITIKMK AWF.E (h)i>l) BORDEAUX FERET & FILS, Libraires-Editeurs t» — Rue de Oragsi — tt 1921 SLH LA (iKLOSh: DE (jl ELOUES ALl.LKS FLOHIDEES Par Camille SAUVAGEAU ill IMKODICTIOX ( crljiiiics Aljiiies lloridrcs foiii-uissiMil , [>;ii- l:i cuisson dans lean, uiic substance li vdi-ocarlxjnéc se i)r<'nant en jicléc par Ic rcfioidissciucnt. ((u'cfi 1851) Payen a nommée (/<'Ios(\ ('( (jui doiiiic sa valcni* à divcis produits eommer- (ianx d'Ivxîiêmc-Oiiciit. en i)aiti(Mih\M- à celui (pic dcsi- ,i;ncnt les noms de Colle du Japon, .lnimiicsc ishiis, Y'/'"- Hoir, .\(/(ir-(ites de r()c('an Indien, le d rdc'ihtrhi lichc- ii(>i(lcs. ()ii sait maintenant (pu* la Colle du Japon est foui'- !iie pai- la (h'coction de Floridées api)a.rtenant surtout au licni-e (! elidiiiiH , et aussi aux j^'enres Acantlio/ieltis et Cam- lii/hr/tliora {'2\. Aujourd'hui, dans le public et dans les la- boiatoiics. le nom d'a.uar a^ar, ou sini]»lement ajiar. a ])ré- valu sur les autres poui- désigner ce pi-oduit l"abi'i(pié; les !uierobi(d(t,i:istes. (pii Tutiliseiit couramment i)oui- la pré- J) Ce l,i';i\;iil ,-t le . i(''\ r'i .|)| irnicii I ,lc ilniN \ulc-, <|iii onl pni'H Pin l".r3(l ,hiii^ le \nt\w 171 (les Cuii,i,lcs ivn.lu- <\' l'ArudriiUp ri(lri-.< iiidiijrncs [joucuid jnufuir dr hi tféln.^r doc. ,-il., u. oGti): 2" Sur la membrane de '/urhiurs \l(iues florulrrs ri sur 'la 'jrlalion dr Idnidrosol qélosiqiie Inc. cil., ;>. G06). (•?) .l'ai r(''suiiir (k-niit'iTiiicnl ce nue nous saxons sur ce sujet . ei sur les AltJrues utilisée- m i;\t,vèui<''-()rient .Jaiis Idilisaliou dex Algues marines (Enic\ cl'MH-,|ir ^ru-ntifique de DoiN. Paris. i9-20). Le Lecteur tirouveTa cîau'- c;- netu livre une bibliograpliie détaillée rpiiê j'ai iTu inutile de rénétei' ici. B BULLETIN DE LA STAIIOX BIOLOC. lOLi: DAIiCACHOX 1D?.1 paratioii des milieux de ciiltui»', einidoieiil iiKJitTéreiiiiiieiit le mot a<;ai- ou le mot gélose, bien ([uc Tatiar doive ses ])i-opriétés à la gélose qu'il reiifeiiiie. D'après les écrits d'ARCHiOR, Simmonds. OruKM.wxs, le mot malais agar-agar avait eu i»rincipe uii<- autre siguili edition; il De désigmiit pas un produit jajiouais manufac- turé, mais des Algues brutes, récoltées ]»ai- les Océauieus. blaîicliies à l'air, eu particuliei- VEhcIkiiuki .siiiHo-snm {V. chap. 4. ij ri, dout TruxKU disait déjà, au débul du xix' siècle, (]ue les indigènes de Sumatra le uuiugeiit, et ([u'oii l'e.xpédie de Malaisle eu Cliiue pour la conlVction de gelées alimeutaires. Si je ne me trompe, Tli. Mauths appli(|ua poui- la premièi-e l'ois, et à tort, le teiiiie agai--agar au [•roduil rabri(jué ou 1;ii- l:i cuisson, passent dans les decoct ('S. oil j"ai>i)<'il(' alors oci(>s<' la sid)stan<-o, simple ou iiiultiplc, dont le fclroidisscmcnt fait une gelée. De toute évis conr(^rdent imparfaitement. Ainsi, le 1 )' Miii.i.Ki; ayant reçu en 1S4:>. du voyageur von Siebold. un peu de kanteii que les .Iai)onais, dit il. man- geid comme un succédané des nids d'Iiirondelles, le suppo- sait un mélange de pectine avec un peu de jiectates. Payen, (|ui d'ailleurs ignorait le petit artiide de Miii.LKK, ne put établii- la formule ratioinadh' de sa gélose; elle doit être laiiiiée. disait-il. ((parmi les pi-incipes immédiats offrant mi excès d'oxvgéne relativement aux proportions nécessai i-es ]»ouî- former de l'eau avec riiydiogéne (pTils renfer- ment ». l'oiMMitAKi' lui attribua la formule C' H'" O^'. Kn LSTG, Keiciiaudt. analysant de ragar-agar. lui tr(Hive les réactions de sa pararabine. C'"-? H- O", (pi'il venait de dé- couvrir dans les l'ésidus de la betterave à sucre et. ponr lui. la masse princi]>ale de l'agar est de la pararabine. lOn tSSK (îi{i:i:\isH a extrait se]>t hydrates de carbone du (iiac. li'lKiioidcs dont aucun n'est identi(pie à la i)ararabine; celui ((ui est extrait par l'eau on sans y trouver davantage ti-ace de pararabine (1). Deux ans après, Batkh étudie aussi l'agar sans y caractérise]- la pararabine; la (J) Oui Ml. dim- le Hainlhitrh dcr Phnnioïkiujnoxu- . ('e l'^JL^iii-aitrar et (Je Im Mousse <"!,• Cevlau. Or (1iu:kmsh ilil l"iuviM-s<' ; la umussf de Ceyhin lui a of- tVi>i. il c^l viMJ, uui' snli>iau:-' vui-iiv ,!;. la naniTahiue, c'esl son li'iruniiil'inr, mai- il la ili'tann rc en iai>aiit iuar<'M'cr daii-, 1 aeirle ,-,|ilui'V('li-i.|u- rlriidn Ir iv^idu de la <|.(M-,,c|i.,n, aMrè- cxli-aclion dr 8 DULLETIN DE LA STATION BlULOGIQLE U AIICACHD.N 1021 matière qui lui doune ses pro'priétés j'elantes serait du galactane. Kônig et Bettels arrivent, en lOO."., à la mênic conclusion et y trouvent 33 p. 100 de galactane. A vrai diic on en trouve aussi une forte proportion (28 p. 100» dans le décocté du Carragaheen qui se gèle mal et encore, d'ajnes OSHIMA et ToLLEX.s, dans le décocté du Porplnjni (\\\\ ne se gèle ])as du tout. Je conserve donc 1<' nom de gélose. {\\\v celle-ci soit une substance simple on un mélange de snbs tances gelantes. Si les chimistes ont si souvent analysé l'agar-agar, c'est probablement en partie à cause de leur habitude d'étudier des produits commeiciaux (pTils se pro curent sans peine, tandis que la chimie biologi(|ue végétale devrait se faire sur des plantes réi-oltées dau > des eondi tions déterminées (1). Au point de vue scientiiicpie, ragar-agai- dn eonimerce n'est intéressant que si l'on en retire des coi-ps ixuiveauA ou inattendus, ou w Ton obsei-ve des propriétés i-emai-(|ua blés, mais établir avec précision le pourcentage de ses cous tituants est inutile, car ce pourcentage est nécessair(^ment vajriable. Les Japonais extraient, en etïet, leur kanten de Floridées du genre Gelidimn ; toutefois, ceci est tliéoricpie ; on peut d'autant moins demandei- aux ti-ès noi!ibreus<>s fa briques, réparties sur une étendue considérable de cotes, de fournir un produit toujours identi(|ue à lui-même (|ne d'an très Algues, ])eut-être de composition chimi(pie légèi-ement différente, sont parfois substituées aux (Iclidinni, «piand ceux-ci se font rares. VA eiilin d'autres Algues beaucoup moins gelantes, mais plus faciles à se procui-ei-. habituel lement destinées à d"auti-es usages. ])euvent aussi être mi ses à cuire en même temps et modifier la (pmlité du ])i'oduil fabriqué sans mcKlitier son apparence commerciale, lue étude chimi(pie scieiititi()ue (le\rait ("loue êti-e entreprise la gélose, tandis que, l'agar étant déjà un iji-ihIuiI de décoclion, Gbf.fatsih n'y trouive ciuc de la gélose. D'ailleurs,' le Mémoire de Greenish est suivi d'un emtrefilel O.v Reichardt où celui-ci ne dit rien dio la pararabine; il arceple doni- imipliicitieim.en't l'interDrétation de son coniradicteu'r. fl) C. Sauvageau, 'Réflexions sur les annhjses chimiques dWhjncs maririfs. Revue trénérale des Srii.MK es, Paiis, 191S. c. SAi:VA(.i;At : St It I, A (;i-L(isF. 9 sill- I Al-iiic ('llc-iiiriiic. (Ji'cciiisli Taviiit cominis (|iiaii(l i! analysa le (iruc. lichenoides. Va encore faiit-il reniaiMpier (|ue les Alines (IKxtieine Orient attirent jdiis les chiniistcs i^uv celles de nos |>ays. KoMG et Bettels, par cxeniplc, en ont fait vciiii- dii -lapon (pi'ils auraient pu ohtenii- en lOnrope ; l'avantage esl (pic ces Alinues, y étant ncikIucs p(Hii- raliinentation des habi tants. se ti-onvenl dans le couinierce local. Toutefois, ceci n'est jtas sans inconvénient. Ainsi, Konk; et r.EiTKi.s ont rei^'U un Entei<)inorph(i , des Por/ilti/ra , des (lelidiiim, des ('i/sfoi)]i}jllinii . onr les Laminaii-es en ]>aiticulier, un |>oui-cent;iiie consi dérable de ehloi-ure de sodium, (pii est de 10.11 ]». 101) dans VEel-Joiiid. 1(5.47 p. lt»0 et 10,71 ]). 100 dans denx Lnmind rid et 21, S2 ]). 100 dans \'( ndaria . ( )i- ces espèces, disent les auteurs, ((sont nianifest<'nuMit celles (pii llotfent en haute nier»; la \raie laison ne sei-ait elle pas (pU' ces l^a niinaires ont été conservées dans |;i saumure, comme font souvent les -lapcuiais p(Mn' la piovision familiale? ('ertai ucs espèces ont (htnué à ces auteui-s une éiioi-mc (pianlité de ccndi-es |»ai-ce (pTelles étairo]»i-es. l'^ntin, des trois (lelidiini/ (pi'ils ont i-e(;us. seul le (lelidimii hleaelied Ieui- a juontré de ramidon ; oi- ce n'est pas parce (ju'il était <( Ideached )). mais éxidemmeid pai-c(' (piil a\ait été réccdté à une autre saison ou en un anti-e lieu, ('es i-e mar(pies, sans \'isei- aucunement à intiiMuer les i-ésnltats obtenus par ces aufeui-s concernant les hydrates de car i)one. montrent tout au moins (pie les espèces européen lies fournii-aieiit des matériaux d'étude d'oiijiiiic jilus fa cileuKMit ( ()iitr(*)la'ble. Si notre ( 'aii-aulière et. pour savoir choisir les exem]daii-es privés (ré]ni)hytes animaux ou véjiétaux. introduisant des cauises d'erreur dans les aualyt?e«, il est bon, sinon de ré colter soi-même les exemplaires, an moins de les avoir vus 10 BULLKTix m: i,A sTAiiuN HiuLur.rouii d Aiir.ACH(^»x l'.»2l (l;n!s leur (*tat natuicl, av;iii( ((nils aient rlé lilaiidiis. Kv- LlN, roiiipaiit avec ces crrcuiciits, s'est adi-cssé iiiii(|ii('iii('iit à (les (»sjièc('s récoltées ])ai- lui. et (-(Ma donne une valeur pai ticulière à ses r(M-lierclies cliinnciues. mais snii étude (les Aljiues routes est moins (•onii)lète (|Ue celle des Alj^ues brunes. •l'ai \()ulu nionti-ei- ici (pie ceitaines espc'ces de l'^loii dces |)(Mn-ent f(>uiiiii- de la gélose aussi bien (|ue celles d'Ivxl i-èuie-( )i-ient . et le )>i(t(luit retiié de telle ou telle es- pèce, jus(|u"à |»i'éseiit né^liiiée. jtourrait pi-ésentei des avantaj^cs dans telle ou telle a|>i»li(ation industi-ielle (M1 médicale. Non pas ce]tendant (pion en trouve aucune (diez nous (pli, ]>ar son abondance, ]»uisse coiicuri-encer les es |>cces dl'^xt i-ême()i-i(Mit. mais un autre point de vue n'est pas sans intérêt. On sait combien l'étude des colloïdes sta- bles est |)eu avancée (1 i; au lieu de s'adresseï- à Taj^ar «lu commerce ou au ia(dien. souvent nial])i*o|»re. les chimistes trouveraient des sujets d'étude plus favorables dans les mucila.iics d'espèces (dioisies. .l'emploie donc dans ce AléiiKure le mot (/('lose dans son sens le jdiis lai'j^c, sans m'iinpiiéter de savoir si la p'Iose est un principe immédiat ou un mélan.uc de pol vsac(diari- des. -le m'occupe seulement de ce (pie les Al}.;ues citées abandonnent dans l'eau bouillante et non dans l'eau fi-oide. et le mot m ii(il(i(/<' est ici sviKuiyme de (h'coctr. Toutes les J<'loi-idées peuvent élaborer de Vdiiiidon, mais elles n'en j>ossèdent pas à toute saison ; je mentionne parfois sa l»iè sence sans prendre parti dans les iiiter|)rétat ions de sa nature cliimi(pie et j'ai>pelle uniformément tin pois ar l'iode, (pli en provient après la décoction, sans discuter s'il saisit (ramvlodextrine. de i;lvcoi;ène ou autre. D'atitre part, (piand l'iode cobu-e une p(utioii de la meiid)raiie dune teinte violette, ou rou<;('àt re. ou brunâtre, je l'attribue iinifoi-mémeiit à de Vam jilo'idc . choisissant ce mot am.v lo'ide. déjà maintes fois employé pour désigner la matière (]) ,1. DrciAiN. I.rs Cnllnïdijs, Puris. f iiiiitliicr-Xillio's, l'.l-2(l. C. SALVACICAL- : StJIi LA GELOSE 11 «•oI'MjihIc pjir ri(Hl(' (laiLs les |);ii-()is (]c Tii IImiiikmi on des col vicdoiis (Ic (Ii\('i-s('s TMi.iiK'i-onaiMcs. pi-ôris(Mii(Mit jkii-cc (|ii'il iii;iii<|ii(' (Ic pircisioii et n";i jjiiiuiis été bien détliii. Tour a])]H-éci('r la ((Uisistaiicc d'iin <>(^1 pris en masse, je (lis |»arf()is ((lu- le tube à essai dans le(|nel il se ti-aiive |>eii( ou non êti-e i-etoniné ; il s"aien (pie très re(dier(dié par cei- taines industries (aj)i>rêt, empesajic impi-ession des cou leurs sur les tissus. (4o.), les (pialités intrinsè(pies []u \A- clien justifieraient insuffisamm(Mit son choix exclusil', mais ses ;;azons (ui ses touff'es abondcMit, durant toute la belle saison, à un niveau relativement élevé, dans des i-é_iiions où la marée possènis de Ioniques an nées, la population ri\('raine est habitué*' à sa récolte (pi'a chètenl des commeirants locaux : cette i-écolte est i>our ainsi dire entrée dans les mni- cl cchi est iiié- \itable; at^sinviiiciit il jioiii-i-ait et devrait iiiêiiic souvoiit rtic mieux nettoyé avant d'être livré au consommateur, •l'ai déjà insisté sui- ce sujet {Utilisation... etc., ]). 251)). ('e|»(^n(lant, certains traités de Matière médicale exajièi-ent. semhle-t-il. (juand ils dénonceiil ces imi)ui-(4és. Tsc"iiii;rii. j>ai- exemple, dit (pToii a tioiivc 40 ]». 100 de (i if/arl i iki aci- ciihiris dans du ('aii-a.nalieen de provenance française; cela ne doit pas ai-river souvent, et moi-mênu^ je n'en ai vu (pie (juel(pi(^s brins éj^arés ; ce ne serait ]>as d'ailleui-s, (pie le (li;/. (i<-i(iiJrépa ration ou bien une intention de frauder. FuiC'KKiKK^ et TsCHTUCH y citent (^uabMnent le (liondrus ca ndliciihifiis (îrev., et cela doit éti-e eiicoi-e plus i-are, car les livres de s\sténiati(pn' connaissent cette espèce seulement dans r()céan I*aci(i(pie. sur la c("»te du ('liili. Ils citent encore le FiKiis <as, et leur pi(''sence saute aux yeux les moins pré venus. Le Lich'Mi est livré au conim(^rce après blauchimeiit pa r exposition à l'air libre, sous l'influence du s(deil et de l:i ]-osée. précédée ou non (11111 bnai^c à l'eau douce. Toute fois, cette opération est soiixcnt mal faite dans les pays pluvieux: une pluie tro|) prolongée ou tîo]» fré(piente ac rjve 1(- blanchiment, mais diminue la (pialité, en rendaiil r-'r^riînes |)arties du Li(dien jiéliliables dans l'eau froide: racheteui- (pii le lave avant de sen servir, pour le dél»ar i-ass(M- des poussières, du sable... etc.. en perd une partie. Le eoiiiiuerce \('n(l aussi du ('aira^aheen ait iliciellemeiit l)lan(dii par l'acide sulfureux et certains considèrent cela comme une fraude, tout au moins pour la droiiue destinée a\t;< \jx^a;'('s nuMlicaux ; du ('ai')-as et de la maiii-d'cïMivrc (1). Mais le IdaiicliiiiKMit est il indisix'iisaldc ? (^st il iiiêinc utile? (;!:i:\ii.LK disait, en 1S:{(). (pic les [rlandais font avec le ClioHflnis crispiis une colle ('iii|>loyée par les peintres eu hâliiuents (2) cf (pTils l'utilisent dans la préparation ai-tie de ses sels; le ])roeédé était d'ailleurs facile à imajiinei- |»uis(pie c(^s Algues, rejetées sur le sable par les vajiues, l»lanl, dit (îri iîoruT (( c«>nime aliment médicamenteux analoi-:i:\L indi^pia plusieurs nijinières d'en utiliser l'extrait. Aju-ès l'avoir fait venir (1) Si j'en jime \y.n' uwv oh^cn ni inn Inrliiilc. le l.hiiicliiiiiciil à l':tii- libre a nni'lu,. uii nuire iiu-<>iivéiiicii|. .rnxni-, ^•l.-iié, dehors, eu été. iiiipi ;i>sez yr;iti(Je «iiuinLiLé de (iiij'iiliiia nriculun^ iKMir le liinriidiir et surtouiii ipour le tlessédier, mais il y recMit In idiiic: je 'je i'eiilini iiiiparfoitement sec et le laissai eu ias, dau> un ^'oiu. Or, apri^'s ])ru elle joUifs, des lairve^ de uioiirhes y iii'ouiilaieiit <*l eu axaieul dé\(irié une nnritie. [■}) iJ'après la petite broohurel des Etablisseineuls l.HKRMrrji: frè- res, ou s'en serviirait on F'rance pour le même usage* : « Dans ki j) réparation des couileuris à l'eau, pour la peinture des plafonds, il renii)iace avantageusement, comme agglutinant, la colle de peaux, dos iM la caséine. Les couleurs ainsi préparées so^nl très résis- tes, et uiaiigré cela faciles :i enlever par le lavage:; ce rpii ne se |>i-oduit pas jxini' les neiutin'es à la eolle i|n'il faut gi'ailei- au dé- iruueut de> [dafouds, des slues et des uioulures. » J ' IIILI.K ll\ DP. [.A SIAIION i;i AI'.CACIIDN l!l2l (rirlniidc, on s'avisa (!<> le ciicillii- clic/ noiis ili. i»iiis <1t' 1 iitilist'i- iiKliisti-iellcniciil. Alais riiahihidc riant prise as ])lus teinté dans un cas que dans l'autre: le dé- cocté des nu'^mes (^s])èces (|ue j'ai fait blanchir à l'acide sul- fureux CNf d'une teinte ]»lus brune, plus rongeâtie nue dans les ^\^'\\\ cas ]>récédents, et ]»ar consé(pu^nt moins beau. Le hlanchiment me ]»a]'aît donc inutile. ]Mais si, au lieu de choisii- des individus ])i-o]»ies, imlemnes d'épipliytes, on jirend des individus (luelconfjues, sales, encombi-és de Spon- <;iaires ou d'autres animaux éi»ipliyt(^s, comme il y en a heaucou]) surtout ])armi les (^hondriis cris/ms, le décocté est lui-même sale et brunâtre et, dans ce cas, le Carraj^a- lieen blanchi est siii)éi-ienr ])uis(pu' r(q)ération a modifié (Il En lirctîigiio, on rutilisp fréqueninient dans les ftimilleis et dans les hôtels du littoral, poniT préparer des eiitireinièts. Ardouin- ])uma/i:t apprit cet usajïe en ^{iéjeuinantà raïUibetge de l'île d'Ouessnnt : (I Ani dessert, la seirvninle pr'éseinle,avec reisp6Cit,sur un grand plat, nne masse I i-endilo|ante, nii flan monstruemx d'un blanc- verdàtr»'; on rannonir •(■oniin<' une delieatesse partieutièrei à l'île, c'esi li^ pr<>- • Iml d'un .infiMiange \(\e hùi et d'une variété de vnreph. L'id'âe d une conliture de goëiuon nous fait l'ire, nouis essayons du bout d"> denl^ ; c'est froid et gélatineux, sans goût bien prononcé, ça [Mill se inairjer, mais je doute que le gâteau d'Ouessant aiii jamaiis un iriand -niw(">s sur les tables parisiennes, d [Voijage en France, \ >rric. 1rs iirs iiiii('r Ic hlaii- ('liiinciil; la (pialité du produit sciait iiiènic supérieure, cnr la plante se ar suite. le blan- cliiment i]('s plantes brutes est pareillement inutile. I^es (liv(M-s(>s (pialités du Li(dien blancdii du commerce dif lèrent entre elles par l'état de la ])lante (4 par l;i (piantité d'impuretés mélangées, et il doit éti-e difticile ]Mvnr l'acdie- teiir (b' se rendre compte d(^ sa valeur. La marcliandise étant peu dense e( encombrante, ses Irnis de transport sont assez onéreux. ( >r. le décocté de ( 'arra^alieeii dessé(du'- A l'etinc donne une pli i/cocollc solide (1 i (pii se conserve (M se manipule aussi bien (pie rai;ar-aro c(Hlé ne s'est i>as ré]>andii ; il (M-ononiiserait des Irais de trans])ort ; il diminuerait les (diances de fraude, la marrpie d'nn fournisseur jiarantissant son ]>rodnit. X(Uis verrons ]dus loin (pie cette jtli ycocolle se blaindiit faeileim-nt. A moins (pie de n<)nv(dles découvertes fassent connaîti'e des substances rempla(;ant avantais, son prix doit nécessaire- ment au<>nienter avec celui de la main-d'd'uvre, car son mode de r('C(dte ne semble ^iière susceptible d'améliora- tion, et la (piantité ex]>loitabl(^ est naturellement ]imité(^ de me suis donc demandé si d'autres Alloues rouîmes, jus- (1) Léon Mahciiwi. ;i pi.|M,>,'' >aiis >ii.r('s ,r inoli ]>li\ji'oroUr pour (lésig-iuM- le piMiHiiit mniiiirrcKii nj'iciil;il <|iril niuilysiit : ou pour- rait "cependaut dire pliycucuHc Cuumie un dii ichlijocnlle et ostéo- colle. I(; \\n\ <|ii'à présent ij(\iili<»ées sur nos côtes, seraient utilisables pour les mêmes buts. \(».\èces; néanmoins sa quantité n'est ])as senle à coiisi dérer ; elle se comporte, en effet, de ra<;on inconstante, se li (piétie à une tempéi'atui-e plus ou nu>ins élevée, donne au dé- cocté des cai-actères vaiiés. l/exa.men histologiipie ne laisse même prévoir qu'impai'faitement si l;i |»lante «loniKM'a jdus ou moins de gélose. Le Dilftea cdulls, par e.vemple, où les parois ]»ro)U'es de nature cellulosique sont minces et où la substance intei-cellula ire (|ui ])i-end les colorants jx'ctiques est plus importante, liistologiarenté botaui(pu^ txMit guider à ce sujet ; re.\|>éiieiice paraît toutefois indispensable. Pai-mi les Floridées (pii donnent un mucilage é.])ais ou lacilemeiit gelable, il faut choisir celles (pii croissent à un ni\-ean abordal)le, en individus assez grauds ou assez nom- bi-eux i»our permettre une cueillette rémunératrice, assez facilement reconnaissables parmi les auti-es (espèces et qui, sans êti'e aussi abondantes qu(^ Ic^ Li(duMi, ]»oui-raient être ]>i-is(\s en mêuK^ teîUjts. Or. le Ccniiti'iiini riihriitH, (pii est il) On n'en tient p:is ass(^'7. coiupte qu'and on fail; \e relevé des t'idi'idi'cs *|iii sdiit on ipii ont élé ccHM'aninKMit employées dians r:iliin<-nt;ition linni.'iinc ; ..n néialilif j)as iisscz lu différence entre rrlU'u (|iii soni ntilisrrs snrtoiil, \)u\h\- leur (•(.ntenn cellulaire (fiho- iliimi'jiin, /)ils)';ii- ht cuisson (l;ins rcjiu, in;iis A ciusc i|)hy- t«'s, ces espèces s'entassent el sèchent mal ; une l'ois sèches, elles ne sont plus icconnaissahles au ])remier coup (WvW et toléi-ei- leur mélanine entraîneiait inévitablement des irau des du |»i-oduit sec commercial, i^e Fincclhiria fasl i(/i(it(i vit an voisiiia-j'c du Lichen, mais il est ])lus localisé; très abondant dans certaines stations, il nunnpie dans d'au- tres; il fournit une «idée de natui-e un jx'ti dilïéi-ente. <'e- |>endant. les collecteurs (pii l'arraidieiit jiar méuai-de le re- jettent ensuite bu-s i\\] trinjic car au lieu de blanchir à Tail- il noircit ; son niélaii|ie nuirait donc A l'honio^iénéité du |>i-oduit commercial; on ])ouri-ait toutefois le conserver et le vendre^ A part. Les auteni-s s'accoi-dent ])Our dire com bien le A', /dsliiiitihi et le l'oli/idcs rotinnliis se i-ess(Mnl)lent extérieurement; ils donnent conim<' l'un des meilleurs ca- r:ictères distinctifs ()Ue le premier s'étend sui- les rochers pa I un stolon et le sec(uid pai- un dis(pie. Les deux espèces se coid'ondi-aient. en efl'et, facilement, sui- des exemplaii-es d'hcibier, mais lorscpie je les ai rencontrées, en juillet et août A Eoscott", leur sé])aration ne jirésentait aucune dif- licrdté ; le Firrccîldiid était d'un ponipre foncé noir ou verd'âtic, le f'oli/iths d'un ionise biMni, lOn sé(diant, tous les deux noi iciss(Mit, mai« A l'air libre et sous l'action de la pluie ou de la i-osée. le /-"o/v/r/rx iblanchit connue le ('lion- (If II s, tandis (pu' le F iircclhirid reste noir et la sépai-ati(Hi rd- (ihniii. L'utilisati(Ui du (Ir. ficlictioitJcs dans les jiays orientaux, son ancienne imixti-talion en l'^.urope, le nom d'a'^ar aiiar de Cevlan (pii lui a été donné, et aussi les .Mé moires de Païen et de l'anglais (jRp:ionish lui ont valu une certaine renommée; à vrai dire, les GracUaria ne semblent 18 BLii.i.iri IN nn la staiion iîkh.ociqui; i/aiu:acii(>\ I Oil mériter une considération ])articulièr(^ <(U(' si on les ti-onvc en «grande abimdance. L'espèce la pins répandue sur nos côtes, le (h\ coKfcrroidf's, croît dans les stations sahlon- ncMises on il est ])arfois commun; il porte sonviMit de ]>elits epiphytes, ce (jui nécessiterait un nettoyaj^c si on l'ntili sait. Coinnie on le verra, sa phycocolle diltere enr(^ dclidiinii, «pii <'(uu|>i-e])d les espèces les ]>lns estimées par les .Ta])onais, est assez null repiésenté siii- l<'s côtes bretonnes et normandes ; cependint, j'ai vu A l'île d'()ness>ant (Perm, Lami)nul, etc.) un abondant ]»etit (>(' lidhim (r> à N centimètres en sei)tend)re) (pii ]>araît êti-e le (i . piilclicJJ uni . Il croît au niveau du (liondnis et un )i(Mi au-dessus; en soulevant les H ini(ini luilid , ou en trouve de nond)reus(^s tonffes faciles à arracher, ])ortées ])ar des Jdiiid ou directement iixé(»s sur le uranit. Assez répandu ;\ ()u<'ssant ])our méi-itei- d'être récolté, ixuit-ètre se i-en- contreiait-il ])ai('ill<'nient en d'autres "|i:)ints de hi côte bretonne on des îles. La i)hyco;'olle d(\-; dclifliinn a les mêinc^s ])ropriétés (pie l'ai^ar du commerce, bien ditt'érentes, l)ar suite, de ccdles du Licln^n. De remboiichure de la (îiroiule jusipi'à lîiariitz, la côte est sablonneuse et stérile; les îocheis réap]>araissent «lans le pays basque, de lîiarritz au Socoa ; la véi^étation ali^o- l(>';.>i(pie y revêt nn caractère ])lus méiidional qne celle de ^'e!!(lée on de lîretajiiie. Les deux espèces constituantes ays clnnuls; c. sauva(;i:au : suit i.a (;i':i.ose 19 alioiMhmt sill' lii côte b;is(|n(', il devient rnre sin- la eôte iioid (le rF.s|>M.uiie (San Vieeiite), ])His disparaît |)i'()«>resisi- vement (|uaiid on avance vers l'Ouest ((îijon, Kivadeo) (1). Sur la eôte l»as(|ne, il a]>|)araît vers le début de juillet, se dé.veloi>i)e laïu'deinent et devient en août TAljiue domi- nante dans les lla(|ues peu ]>rot'ondes abordables à nii marée vers le niveau du Fucus rcsicHlosiis; il descend a)issi ])lus bas. Sa teinte, vei-te sur les filaments exposés à la pleine lumière, est j)Ui-])Ui'ine sur les filaments abri- tés. Sa cueill(4te est plus facile (V(^s les plus précieuses s'il était. ])lus abondant. Le (Shiartiua (iciriiJuris, beaucou[» plus abondant qu en Rietaone, forme de larges oazons sur la côte basque, au niveau de mi-marée et plus bas, de i)référence sur la partie des rocheis battus qui ne re(;oit pas directement le choc des vafi'ues. Sa^ fronde, grêle et contournée, émet des ra- nn^aux enclnn-êtrés en une sorte de feutrage, La plante d'hiver et d(^ ])rintem])s est courte; pendant la saison chau(l(\ on ai-rache très facilement des jioignées de brins, longs de t; à 10 centimètres, qui entraînent des grains de sable, des tubes d'Annélides... etc., dont les débarrasise nn lavage iai)i(le; étalée, la plante sèche très vite. Sa cueillette se ferait seulement en été. Les touffes de fi i/)nnof/Oïif/n(s norref/icus; croissent parmi (1) C. Sauvageac, Note préliminaire .^nr [es Algues marines du ()>>lfr de Gdscogne^ Jn-umal (\e Botaniquo, t. xi. Paris 1897. 20 I!l:i,i,i:tin di: la siation BU)i.oi;if)UE d'aucaciiox I Oil (•('lies (In ('liomlrus crispus rt iic sVii (lisliii^iiciit pas tau- joiii-s Mil lucinicr couj) (VdMl, l)i(^ii (jiic Ic soiniiict ni'ioiidi (les fi-oiidcs s(Ht plus (''tioit ct ])lus lose; j"(Mi ;ii m-(>lt(' an ]n'iiit('in]»s (les excinplaii-cs atteijiiunit 2(1 (•(Mitiiiièti'(^s. Deux aiiti-cs csikN-cs, jurandes et lobiistcs,
  • aniii les (iclidinni sr()sses tontïes ; ses tr(Uides moins i-ami(i(''es. cylindii(pies an lieu (r("'ti-e ]dates. sont |diis luassiN-es ; les individus ascxm'^s ]M)rtent des sores lat(''raux allonii(''s diuit la di'diiscciicc (''clianci-c la plante comme si des MoIlns(pies l'avaic^ii i-on^ce ; de nombreux carpoplioics lati'M-aKx saillants oineut les individus s(^xn('>s. Ces deux csju^m-cs (pii s(''(di(Mit et blancliisscnt faciliMuciit. sont assez c(nnmunes pour m(''iiter d^'^c cueillies au mo- ment de la basse mer. Le (li/iini. /xifcus ne s'avance ^xMit- ('tre i»as siii- la côte noid (-c T i''si)an l'a cité depuis l'A n^leleire jus(|u'aux ('anai-ies; toutelois. il est ti-ès lare sui- les côtes de la Manclie puis devient altondant au Sud. Ses lai.^es touffes, hautes de lit) à ''»'> cent iuH'ti-es. inséiées sur une éli-oite l)as<' rliizomateuse. faciles à ai-ra;irées du cosmopolite d. coniciini aux formes multiples et inextricables. TmitlCT lui donnait ce nom dans 22 nuM.EiiN DE LA S T A I H)N Bioi.oc; MILE d'aucachon 1921 sou herbier et, si je ne me trompe, Boiinet l'a imjuimé [Hnir la première fois (Ahjiws de P. K.-A. i^clioxshoc, 1S92). avec la remarque suivante : (( Cette forme, qni a beaiieou]) (le ressemblance avec le GclifUuni Ainav-sii Lamx., est une des ])lns firandes de nos côtes. Elle vient a])i-ès le (L scs- (jui,p<(hiJr et éiiale les individus les |»lns dévelo])i)és dn PtvrovJudia cdpilhtcrn. Elle se distin;;ue dn ])r(Miner |iar «es frondes ]>lns étroites, plus miiic<'s et ses ]>innules idti- mes atténnées en pointe; elle se sépare du second i>ar sa rigidité. Je n'en connais pas les cystooarix's.» Sur les i-o- chers de la côte basque, on sé])a-re facilement le (7. .sr.s'r/?//- pedale des deux autres, mais celles-ci se difterencient moins bien l'une i)ar rapport à Tantre. Tous mes exemidaires étaient stérib's : je les ai déter- minés a])rès comparaison avec de beaux échantillons d'her- bier, nommés par Ed. Boiinet. Le Pt. vdpilhtccd e^t luoius ramifié, et certains ramules sont longs, sétacés ; sous le microscope, les sommets du O. 'atténuât mu sont obtins, ceux du Pt. ((ipillacca sont légèrement creusés au milieu, I)lus netteuHMit même (\wi' ceux du (j . sesijui peddle. Va\ ou- ti-e, sur les coui)es transvei-sales, les fibi-es du, Pt . eapil- lacm sont surtout disposées dans le |>lan de la fronde, tandis que celles du G. (itt'-ini(tt inu . plus abondantes et ré- parties un peu partout, se montrent juscpie près de Tas- sise péri]>hérique ; cette différence anatomiciue m'a i>arnie assez C(mstante jHHir aider à caractériser les deux plantes. D'ailleurs, si le commerce faisait récolter les (ieJidiinii, ces' trois espècesi seraient fatalement et sans inconvéuictits ranuissés indistinctement. Leurs phycocolles sont si vo' sines (pie la sé])aration dc^s (^spèc(\S!, (pii a sa raison d'èlic aux points de vue b<4ani(pie et chimi(pie, est sans intérèl ])rati(|iie. Tous ces (lelidiinii sont des plantes propres ; le plus fré- (pient de leurs epiphytes, ]l']pilifli(ni [Melobesin] iiieinhra- iKteeinn, en très minces croûtes calcaires, mieux visiibles sur le sec. (pie sur le vivant, ne gêne point leur utilisation. Exposés à l'air, ils sc'chent facilement et blanchissent par- C. SAIIVAGEAU : SIIH LA GELOS'Î 23 faitciiicnt ; iiiêiiie (|iian(l ils sont tirs secs, ils restent son- I)les, non cassants. Après (lenx à trois lienres de cuisson, Y Afinfcltld con- cimid fournit, dit-on, aux indi<;ènes des îles Sandwich, une alxmdante <;(dée. L\l////. pliaitu de nos côtes, bien i-e- connaissahle à ses fioiides foncées. tilif(Mnies, fermes et i-aides, aral)le à celle des (icJ'i- (liinii : il n'est ])as assez coniniun chez nous pour être ex- ploité; je le sij^iiale néaniuoins à cause des pai-ticularités de sa structure sur les(pielles j'insiste ])lus loin. \'()iri ])lns dnn siècle, Tihxkk citait déjà le (Uilliblcplin- ris cilidfd comme susceptible de ])rocui-er par la cuisson une eut- être l'occasion ne se jtrésente telle pias chaque année. riusieurs des Algues citées ])lus haut habitent aussi la Ménliterranée, où l'absence de marées en gênerait Fexploi tation. Il en est auti-ement du RissorJla rcrruculosa , ex- clusivement méditerranéen ; je l'ai vu en abondance dans toute la région de lîanyuls et aux environs d'Alger; lîoK- NET et Flahault le citent à Antibes ; on ne l'a signalé ni aux lîaléares ni (mi Coise, mais si cela devenait util<\ on pourrait vraisend>lablement l'y introduire. Il apparaît cha- 2* nui.LnriN de i.a station BioLOtiiouE d'ahcachon 1921 que année en des stations tivs (Irtci'iiiiiipcs. Kiirvtlici me et nnylialin, il loniic \wvs dc la siiiface dc rcaii, aii-dcssiis (In XoiKxhriiKi , sni- les roclieis A deiiii-exposés <;;iiiiis des C'l/stoscird irideseents voisins dii ('. cricoidcs, une bande eontinne et dense, hante d'nne dizaine de centimètres. Par snite de son niveau élevé, il est indemne de la i)lui)ait des éi>iphYtes animaux et véjiétanx (jui encond)rent souvent les espèces plus |)rot'aru en janvier, il dispaiait au début de l'été après avoir passé du ponr|)re s(nnbi(^ au jaune d'or et ses lames frisées et rauiitiécs. larges de 1,-") }\ 2 ceutiun~'tres, longues d'une dizaine de centimèt i-es, ne ])euvent être confondues avec celles d'aucuiM» autre espèce. Attendu (pi'il n'est pas soumis aux maiées comme les Al i;nes océanicpies, il siiftit de ( lioisir une journée calme ]>our en fai)-e une ami)le récolte plus rapide, moins péinblc et ])lus |n()))r(> (|ue celle (]\\ ( 'arra.u,alieen ; son ari-acliaj;(^ à ]>artir de jnin, abus (pie la i-eproduct ion duic depuis (piel- (pies semaines déjà, ne coiniMonu'ttrait vi-aisend)lablem.ent ]>as le maintien de res|>è<-e. Le Ixisxoclhi scVlie fa<'ilement. Je l'ai exposé au soleil et A la rosée sans i-énssii- à le blancliir (li: sa teiide s'atténue cependant et bi'unit : nuil;;ré cela, son mncilaiic est pe'i teinté; il blaïudiit d'ailleui-s par l'acide sulfiii-eux. La pré ])aration de son niucila<;(' sei-ait idus économi(pie (pie celle du Lichen, car ses parois fondent idus facilement par la cuisson A la lin de cette étude, je citerai diverses espèces exo ti(|ues (pie je n'ai i>as ivcoltées, mais (pii, d'après le .uciire aïKpiel elles api)artiennent . et d'après <•(> (pie les auteurs disent de leiii- fréquence, seraient vrais(>inl>labb'nicnt iiti lisables pour l'extraction de la jiélose. (I) l/cxprriciiicc n'ayinil iias ivinssi sons 1<- <'icl iiK-dilcrTiini'cii, à Banyii's, j'ai tran.spo.rt^ un prros paipi^t (1(> R'^xnrlhi snrs. rri floût, à (iuéthary, où la rosée nodurne est abomlanlc ; jr l'ai laissa étalé sur rhcvh'e durant trois acmaines. c. sauvagp.au : suu la gélose lo II. — PRËPAKATION lOT (\\KA('TlonES DES (iELP^ES; MAXiroKl-: J)()ri^:Ki:ii ('criailles des Al^^iics cilrcs plus liant, le h'issoilhi par cxciiiplc, cèdent iacilciiuMit Icin- niiicilajic à la tiMiipéi-atiiic lie rélnilIiticMi, tandis (pic d'antics, connue les (Iclldiinii^ le cèdent pins lentement et inconijylètenient . .Tai donc ( lia n Ile tontes les esi)èces iinil'oi-uiénient à rantodave à 120", i)eiidant nne demi lien i-e eiivii-oii, La 14'élose constituait la pi-es(pie totalité dn i»i-odiiit jné }>ai"é comiiHM-cial. (pi'oii a\ait i-eniis à l*.\vi:\ sons le nom de mousse i-épaiat ion de j^ch'^es ont été faits sni- des matériaux non blanchis ou seulement décoloivs pai-tiellement. J'ai d'abord suivi la méthode in (li<|uée par P.WKX ; une macéi-atioii de (piebjues hein-es dans lean acidulée piésentc^ ravanta^<' de dissondi-e les Mélo- bésiées on les débi'is calcaii-es accolés. Tontetois, la dissolu- ti(Hi du calcaii-e n'a (rim])ortaiice (pie |)oui- nne étude clii mi(jne précise; [lonvoir enlever les Bryozaii-es, Spoii^iai- 26 BULLEIIN DE LA STATION BIOLOGIQUE DAHCACHON 1921 res... etc., (jiii encombrent troj) sonvent les Algues (snrtont le Lichen carragaheen recneilli à la fin de la saison) non triées soigneusement et (]ui teintent le mucilage, serait plus utile. Elle a aussi Ta^antage d'enlever plus de matière co- lorante qu'une macération de même durée dans l'eau ordi naire, mais elle n'en enlève (|u'une pai-tie, car la décolora- tion totale demanderait i)lusieurs jours. D'ailleurs, ce ti*ai tement, recommandé pour les (Iclidiinii et (hacilarid , c(Hi vient moins à la plupart des espèces du groupe (lioudnis, (pie l'action successive de l'acide acétique, d(^ l'eau et de l'ammoniaque gontle troj) ou même désagrège; l'acide clilo- i-hydrique, même très étendu, agit plus énergiquement en- core. Je me contentais donc de laisser les Algues dans l'eau ordinaire ])endant jtlusicuis licui-es, en la changeant jusqu'à ce (pi'elle tut ]H()i»re. Cette macéi-ation débarrasse les Algues de la nui jeu re partie d<'s sels solubles (|u'elles renferment. D'ailleurs, ceitaines espèces, même a})rès avoir reyu une pluie modé- rée, tandis (|u'elles étaient étendues à l'air libre pour s'y «lessécher, émettent après un temjKs variable, parfois plu- sieurs semaines, des efflorescences salines (|ui i)euvent mo- difier les réa<-tions des mucilages; je n'en ai i>as vu sui- les Algues blanchies. Celles des roiphi/ni 1(icini<)f(i, h'Iio- (fi/)H('ni(/(>u(inis jkiIchs Les enioi-esceiices de Vlhijtncd iti iiscifonH i.s . outre le clilo i-iiie de potassium et un peu de suH'afe (h' clianx. lui out c. salva(;eau : sur la gklose ii fourni nu pt" le chautfage de l'autoclave par suite du maïKjue de gaz réparer, i)ar éva 26 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUL D AKCACHOX 11)21 [ioratioii A chaud, do bi inatiôi-c sochc on ]>livcofolle. Coiiiiuc (»Ti sait, les Jajioiiais sèchent leur kaiitcn par le l'i-oid iiatnrcl ; sans |»ai-h'i' d'niic nicillcni-c action chi]iii(|nc ['ossiblc, ce ]»T()ccdé plus ccoinnuicpic a ravanta.uc de sons tiairc h) niatièic à riiillucncc des bactéries ûv l'air (!'. l ai dû me contenter de chantïer vei-s 4(1" -5(1", et toujours (b's bactéi-ies se développaient abondamment [tendant cette opération ; des essais, faits chez un industi-iel disposant de UJ'Jnides étuves à coui-anl d'air chaud, donnaient une phv corolle )tlus beUe et pins iai»iartaitenH'nt connus, comme b^ montre^ la lecture des traités d'Ai'.nKiniALDKx et de Czapiock. Hécemment. Kylin ,1 énoncé di\'ers caractéi-es et iéncti(Mis d(>s mucilai^cs <>1) tenus avec les Cera iii'nnii nibruni, / )ii iiioiil ia I il ifoiuiis et !■ iircc/ltii id fdsfit/idfii. de n'envisagée ici (pi'un côté de la «pmstion : indicpuu- si cei-tains sels, les acides, la lessive de soude, l'alcool, pioduisent ou non uiu' _nélation (2). -l'ai remis à nn ami compétent les matériaux (pii me restent ; il saura étudier la composition (diimicpu' des sois. (1) (Ireemsh qui. ^i je ne me li, (\\i)ôrim(Mitait à Donpat I>i\ idinnie dans '« cas de la graiiir dp lin, df la déliis -eice des s| h ira iitzes, clc. Pour les chimisleis, la L-Vdilical ion (>sl doiif le pas-a^H' d'un liquitle à réial d"^i gelée: pour les l):»lanis|es, <-es| ',• passage d'un solide à l'él.-il de gelée. Cell- dernière aeceulion duii '*tj7. r,,ris(>'^\ép par drril de priorité et je prortosp d'appeler '/'^l'ilion la Ji'éliiieatiou des riiimisles, r'est-à-dire !;i transformation d'im S..I eti, Lrel. 1.;, I e riii i uoloifie e. uir-rua II I l'élude irrès. c. sauva(;eal' : sun la (jkiosi: 2\) ]*;iiiiii les ivactifs à ciiiplovcc. j";ii clioisi h's soliit i(Hi<; iKiiiciiscs (Ic ciilonii-c (Ic iiorjissiiim. cliloi-iin* dc calciiiiis, sulfate (raiiini(Hiia(Hi(\ sulfate (raluuiiiie, uiiiforiiiéineiit A lT» |>. 10(1, les solutions satuiées de sous-acétate el d'acétate eeiilic de ploml), le sel de Saturne ofticiual. l'aiconl A 1)5'. la soliilicii iodo iodui-ée (I, 1 ; Kl, 1,'; eau. L'DO) (pie. dans ce <|"' ^iiit. je noiunie sini|>lenie!it de l'iode, l'acide snlfii i-i(|ue (- vol. d'acide \)\\i- pour 1 d'eau, proportion (pie j'ai constanmient (Mnj)lo_vée pour les ivacti(His niaci'oscopi(pi(-s ou niici-ocliiini(pies), les acides cliloili V(lri(pie et acéti(pie purs. Le i-éactif est toujours enii)lo_vé jtar jioidtes toMd)ant dans le déc(wté. Les décoctés (pii se pi-ennent facilement en masse, coiume ceux des (,'cl id i il m , sont suflisamment dilués poui- i-estei- li(pii(les A fi-oid ou tout au moins (piand ils sont ti('(les; ceux des (lioiid nis , (1 li/artimi , etc., ne sciaient tout A fait coniparables eiiti-e eux (piaïu-ès mesure préalable de leur viscosité; je me contente (rindi(pier le ra|»port entre le poids de la plante s('M-lie et c«dui de l'eau où elle a cuit. Lu sol. (pii devient une masse molle et coulante ou ^lanueleusc pai- l'action d'un electrolyte, se ju-eiuli-ait en masse fernu' et coiupacte s'il était moins dilué; se servii- de s(ds"trop épais pi-ésente l'inconvéïnent (pie t(Mis les ivactifs coauu hints paraissent aj^ii- avec une éuale intensité, tandis (pie des sols pins dilués UKHit rent rin(\ualité de leiii- acMou, plus intense iwoc les uns (pra\'ec les auti-es. i-e i.ênie, un Mo cillé (pli reste en suspension se déposc^rait si la densité de la iKpieiii- était luoindî-e. Le lecteui- ne trouvera donc ici (pie des indications «jénérales. car (diaciine des espèces étudiées p(»uii-ait faire l'ohiVt dune mono;^rapliie. Au [toint de vue du mucilage iiélosi(pie extrait A Taiito- (da\(' A 12(1". ces l'^loridécs peu\'eiit se diviser en ti-ois caté- !4(n-ies ; les unes, (iiic l'appellerai du t\ite (ifliiliiini {(icJi- fJinni, a iticihirid , AJ-sidiii m , Ali ii fcltid ... etc.) li\'rent leur ^élos(' sans se déformer; d'aut'-es, (pie j"a|tp(dlerai du t\o(' l'iK.iidnis {( 'liDiidriis, (1 i/Hinof/otif/riis , (1 i(/ BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE I) AliCACHON 1921 liouillie. D'autres (lifféiciiccs s'ajoutent à (('llc-c-i. Tu tio^i- sièiiio an«iiales mises à l)art) et riiydi-os(^l «^élosique, (ju'elles fournissent ]>ai- la cuisson, provient de la ««élification des composés pecti(pu*s. L'ana- Ivse liistochimique de leur membrane })résenterait bien des ta its intéressants à étudiei-; je me borne ici à signaler des l>articularités concernant l'action de l'icHle, et (|ui contri- bueront i)eut-être A exi)li(pier le ])liénomène de la prise en jiiasse des mucilages du jiroujte (/clidium. La nu'ntion faite incidemment, j)ar divei-s obseï vateurs, que l'iode colore la jnembrane n'a jias attiré suffisamment l'attention. Pereika (1) mentionnait déjà, en 1S7C) (/oc. cit., ]». L">), (,ue l'iode coloi-e les i)arois cellulaires du (i nuilarUi liclic- noideH en brun i)Our])re foncé, comme si elles étaient com- j)osées d'une substance amylacée; (tReenish a constaté le même phénomène en 1881 ('!). I)'a])rès Thuket et BoRNET,la pareil des cellules du (inici- Idrid cotifcrroiflcs ((]»reml ])ai- l'action de l'iode une belle couleui- violette » (3). A. Hansen iai- la solution iodo iodui-rc^ api-rs action de i'iiydratc de chioi-al, KoLKWiT/ (1) oI)s«mv(' (|U(' chez une seule, le lAuircmUi iiitinal ifidu , la sid»stance iidei-cellulaii-<' se colore en violet rou^c, et cela aussi bien chez des ijidividus adultes (|ue sur des ])lantules {/oc. cit., [). .""(L'i; la matière léaj^issant ainsi n'est donc pas une ma- lièi-e de léserve. Entin, A. IIentkkl (L'i mentionne (|iie l'assise ]»éi-i]diéi-i(|ue du ('//xtocloniiiui piir/niKiscctis, étudié à iM-ôhack (Norvèiie). est linntée ]>ar une éjtaisse (( concile ])ecti(|ue » i|ui lon^it i»ar l'iode, tandis que la mend)rane propi-e des cellules se colore on bleu par le chloro-iodinc de zinc. ()i-, la membi-ane, on |Kdle le j>rou]»e (idi- (liinu, renterme un élément colorable (ii violet i)lus ou moins rouj;(^ ou ])lus ou moins ,brun (pie. jioni- éviter des ])éri])liiases, je désignerai du vieux nom iVaiiiijloHlc, sans l>récisei- autrement sa nature. T)'ailleui-s, la nuance de sa coloration vai'ie et sa composition présente piiobablenuMit des variations du même ordre (pie raniid(Hi des Floiidées; ton tefois, dans les conditions où je me suis )>lacé, je n'ai ja- mais observé la teinte roui>e carmin vue ])ar Haxskx, ni la coloration sij»alée chez le Cy.sfodoniinn \)i\v Hm\tki:l. L'étude a été faite d'abord sur des coupes transversales d '(exemplaires sécliés à l'air libre, (pii me servaient à la préparation des mucilages, ou, à défaut de ceux-ci, sur des échantillons d'herbier; j'ai vérifié (nisuite, sur la plu- part des espèces, que les plantes fraîches se com])orteut de même. Les réactifs (employés sont l'iode (4 l'acide sul- (1) K. KoLKWiTZ, Beitràyr ziir Biologie der Florideen, Wisse'a- snhfiftlirhe IMeeresuntersuiCihungen. Neue Folge, \. 4, Kiel, 1900. (2) A. Henckel, Veher den Ban der vegetativen Organe von Cys- loclonium puT})U(rasoens, (////r/s.) fini-., Nyl Magnzin for nalurvi- denskabeine, t. 39, Christiania, 1901. Hi BUI.LEJIN DE I. A SIAIIOX BIOLOIMQUK I) AI!CACH(»\ 1921 liin(|ii(', f(-lui-ci aj^issaiit toujours sous hi lanu^llc (1 i; Ic réactif cuitro-auimouiacal, fiaîclieiueiit préparé, dissolvait rapideiueut le coton et bai«»iiait aboiidaiinnciit Jcs coupes; les .colorants pecti(pi(\s sont l'iiéniatoxyline de Delalield étendue et le rou,o<^ de ruthénium ; les colorants cellulosi- qnes sont la benzoazurine et su i tout le rcnigc Congo, agis- sant directement ou après la i»otasse alcoolicpu*. Dans tou tes l(\s espèces (u'i la memhi-ane (hnient violette ou roug(^'i- tre sous l'action de l'iodes la coloration est instantanée ; elle disparaît aussi vite dans l'ean, jmiis l'iode la t'ait réa[>- paraître avec autant de ra])idité ; l'amidon, (juaiid il y en a, se dé<-oloie toujours i)lus lentenu*nt. III. — (iROT^PE (rEhinUM A. > — (HcUd'uini , rhrochui i(t , Snliria. Les (Ulldhnii fournissent une énorme (piantité de gé lose, ou, ]»ent-être i)lus exactement, lenr gélose a de re mar(piables propriétés gelantes. Le sol obtenu tiltie faci lement à chaud, s'il n'est pas tro]) concentré, et «levient, en se refroidissant, un gel massif et total (pii <'onserve la forme (pi'il a ])rise dans le récii)ient ; un gel peu dense, sec tionné au scajxd, laisse écouler une (juantité d'eau plus ou moins grande et s'atfaisse. Le gi-êle (i . liiilclwllinii cède sa gélose à 100"; un cliauf fage à 120" est préférable pour les autres esitèces. en pai- (1) Diiven.s auteuirs, qui oin.l lamployé .ce proioâdé ancien p(Hir ca- ri i.rléri>;er la cellulose, craignant que te paissage die laioide souis lo hunellp. prfwliiiise u(n échaïuffenienl nuisible, par son mélange avec l'eau, [-(Hromniandient die porter di.rertenieni dans une gonlle daici'de la coupe irnj)régnée d'iud'e. 1! est rcpiendanl lacilc, surtout aveic des <'oiqtcs minces, de réiduirie la quantité de liquide à son minimum, <■! il <'s| loujouirs inslrucliif die suivre sons \e microscxrie la pénéli'r;iii<' ('\ Ici-iic. r.'.riiu les (Iclidiuiii ((lie J';ii fait ciiii-c, Ic (1. jtalflic/I iini csl ni.'^si Ic sciil (|iii sc fi-;i,U!ii(Mi((' ell iiiciiiis m oi ccn ii.\, les aiiti-cs siippoi tciit |»liisi<'rii-s cuissons sans clian^ci' le;-' i'o^'inc, mais en devenant de pins en pins nui.is. Li «^cj'c fom-nie pai- des (Irlitliiiiii avant inaeéi-é nne dizaine d'iienics dans l'ean acidulée j>ai- l'acide acé1i(|ue (à 1 p. •'•OU), lavés à 1 eau. puis mis à macérci- encore dans Teaii ammoniarr.le (à 1 p. 500), lavés et eidin cuits dans Teau distilléi', ne sem- blait pas dil'féici-, connue fermeté, de celle (|ui était l>ié- jKii-ée aN'cc la ])lante simplement lavée à T* a i ordinaii-e. ('(M te facile «gelation paraît donc indéj)endante d<' : sels in- clus, à moins (jue l'a.ucnt coa^iulant soit nu de ce; ((iiili- niment ])etits cliimicpu's >> dont parle (!. lÎKitTU.wi) à pi'ojM)-; des catalyseurs. Xatui-ellement, plus la jdante cuit lon.u- lem])s, ]tlus son mucilage est riche en «gélose (4 ])li:s l'api- (V^iïîent il se solidifie; ceci ])eiit même «jêner si tiltia^i'ii. Je chmilfais généralement nn(^ demi-lienre à 120" la plante mise à enire dans la ijroportion de 1 i>. -!0 d'ean ; le dé- eocté filtre alors rapidement, (4 l'on nent recommencer l'ojiéi'ation plusieui-s fois, en (diautfant d'autant plus lon^- tem])s (|ue la plante a lante br-ite })onr obtenir un décofté pins épais. 3[es essais ont porté snrtont sur le (/. s<'sns- mes larges de 10 à 15 X? P^^is couvert (r(niii ; bientôt IVaii brunit ; en la changeant plusieurs fois, on obtient des ])ris- mes opalescents que l'on dépose nu à nn sni- une toile dite cellular tendue par un cadre el mise à l'étuve ; la gelé»^ des séchée se présente en lanières minces et transpai-entcs, comme l'agar du commerce de belle qnalitè. Ce [»rocé(lè. imité des Japonais, demande une manipulation assez lin- gue. Plus tard, j'ai préféré recevoir dii-cctcmcnt le mn cilage tiltré dans des plats que Ton port«^ à l'étnve. vi le mucilage desséché couvre tout le fond d'une couche bi-une foncée continue; couverte d'eau, cette j)liych_vcocî»ile de l;i rocédé, (|ui simjtlilie les manipulations, exige plus de chauffage (1). J'tii ])réparé la phvcocolle des divers (iciidiiini cités plus haut et du Pt. capilhiccd \ riod<' la colore ton joui s en violet rouge; cette réaction n'est pas due à de reni]>ois d'umidon sorti de la plante; d'ailleurs, A rexce])tion dn <1. jmh-lnl- IiDH, récolté en sei)tembre, je h^s avais tous léroltés de in;ii-s à mai, è]H)(jne (1<^ l'année oint d'amidon. Cette ]>li\'co('oll<\ comme l'agar. fixe les colloïdes ])ositifs (bleu de méthylène et safranine), mais ne fixe pas, ou à p^ine, les colloïdes négatifs (rouge d 'alizarine). A poids égal, ces (Telidium indigènes, A l'état brut, ont un pouvoir gelant pins grand que l'agar (pii est ce])endant un produit nmnnfacturé (2); l'expérience suivante le mon- tre : (1) I.a gelée |)rii\cii;int de la urise en masse du iiimcilat^e, el la phycocollle provenant de sa dessiocaUom cèdent tacileme'nt à renm jr("tide la matière qui les colore, tandis que la gelée imparfaiteniient. desséchée à l'étuve n'en cède qu'une partie. (2) J'ai dit ailleurs {Utilisation des Algues mannes) que l'agar ka-nten) du commerce, étant préparé dans de nombreuises l'abriquieis ;i l'niide die plusieurs espèces, est inévitablement un produit incons- lanl. Insignifianteis pour les uisiagies courants, ses différences de com- c. sa(!VA(;kai : suit i.a cki.osk ,>5 Après lava<;(' à l'caii oidiiiaifo, j"ai fait cuiic siniiiita iiémt^nt, dans la i)rop(»iti(»ii dc L pour 400 d'eau, les (r. at- tctiiKif UNI , (i . liififoIiiitH, (1. /HiJcJtclIinH , (}. xcsiiii i pcdale , /v. cd /illldccd et (|iiatre sortes d'a^ai- eoiniiiiin en lanières, ii<'li<'té«^s : I, voici une dizaine d'année>; II, en 101(5; ITT en ]OlM); IV. uTavait été envoyé de Saïarent<'s (pie les soi-tes I et II. Coîir.nc il s";!',':' sait d'éj>uiser la ]>lante hi-ute, jioiir faire la conii»aiai oii iivec Taj^ar. la cuisson à 1-0" a duré six lieiii-es le pi'e:niei* j(Mir, |Miis se])t heures le lendcunain. soit en tout ti(M':<' heures, puis (duHpu^ li(|uide a été tiltié. >\vant la filtration, les (piatre décoctés d'ajiar étaient rons-âtres. beaueouj» plus ti-oubles (pie ceux des plantes brutes, (4 rcuireriuaient un lé nu>u ]»our cela ; par leiii* meilleure (pialité, les aj^ars ÏII et IV correspoudaifMit ap- proximat i\'ement à la délation des dér:::'tés d> (tcH'Umiii \ (pnind on incdiiuiit lentement les ballons renfermant eeux- ei, la gelée glissait (ui masse ])i-esfpn^ jusqu'à obturer la hase du goulot sans s'avancei- dans celui-ci ; c'étail à peu piès la consistanc(^ d'un empois (ramidoii fiais pré])aré è [)i)sil,(,ii jXHii iMir-iil ;i\nir (!e i'iini)(ii'laii.c.(> dans uiif rlutl;^ ('huni(|iie. Coi'laiurs sdilcs (•(iiiiiiiciTiales oui sans doule une )>iiiss;iiice gelante |>liis lurlc (in plus taiidc ids primitif. 11 faudrait en tenu' cniiiijlp dan^ la cnniparai'-iin du pouvoir g'plant : je/ répète que l'agar est comparaJ-ile à la phyrocol).? et non à !a plante brute. (2) Ceci n'est i^as en nppdsition avec ce qui oiécède ?ur ta teinte de.s (iécO'Cté.s du (icUdiiini s;M\anl à la prépôration de la phycorol'ie. Ils étaient à peine leinti's pmir deux rai^nms : à .cause ^'.e leur grainle dilulion et à cause de leur lunsuc cuisson. 30 BULLETIN DE LA SI AI ION lilOLOCIQCE i/aUCACHON i!)2l 6-7 p. 100. Dans un tube à es.sai, la prise en nuis-.«- Hint parfaite (1). Conservés dans des ballons ])endMiit dix mois environ, ces hydrosols de GcJUl'nim préparés à 1 !>. 401) ont gardé toute leur consistance. Le (S. sc.squipedale qui, chauffé seulement pendant une lieui-c, l'oîii-nit le gel le nioins term(\, ])aTCc qu'il cède sji gé- lose plus lentement, fournit an conti-aire le i»lns ferme après un clianffage de ti-eize heures, mais cet alTermisse jnent se tait jdutôt lentenn^it; celni du (I. iniUlicllnin , an contraire, s'affermit rai)idement. Chauffés (h' noiivean, ees gels ne fondent pas simnltanément ; celui dn (1 . al Icinuif nm , I)ar exemple, redevient liquide plus hautement (\uv relui dn PtcrocJadUi. Aux gelées de (i . lafifoliiuii et de d . jhiIcIkI Jinii. j'ai ajonté de lean, jMiis ehanffé au bain marie ixnir avoir des sols à 1 ]». NOO et 1 j). 1.000 de jdante brute; oi-, le sol de (i . piilclicll UNI à 1 ]>. 800 avait nue consistance cor- res])ondant à celle d'un em]>ois d'amidon à gras grnmeanx, celui du G. latifoliiiiti [Mésentait des giumeanx moins nets : le sol de G. latifoliinit à 1 }). 1.000 semblait un vrai li(pnde. tandis que celui de G . juihhclhitn montrait de petits grn UH^anx quaiid on inclinait le tube. L(^s GcUdiinii à l'état brut étant anssi gelants on ])lus g(^- lants (jn(^ l'agai- connn<'rcial, b^ir ]>h_V('ocolle est notable ment su])éi-ieure ; je n'ai encore fait, à ce sujet, (pie peu d'essais, nmis la pJiycocolle de plusieurs Gclidiiiiii em plo^'ée à () p. 1.000 solidifiait le bouillon de Ineuf ordinaiic^ des laboratoires à pcMi jn'ès comme l'agar em])loyé avec le même bonillon à 10 p. 1.000, ces chiffres étant cités senle- ment poni- donner nue idée approximative du pouvoir ge- lant. (1) Le (lôlail sui\aiil n'csl pas à négliger (Jans riiiHU'rciation d\e la prise en niaisse. Une gelée homogène (jui, clans uii f>allon, est une prisa eini nuasse molle, reste dans cet état aussi longtemps que le ballon ïi'est pas secoué, mais l'agitation la divise en grumeaux qui ne •^t- ressoudant pa;: à froid ; pour obtenir de nouveau une prise en masse totale, on chauffe et l'on fait fondre le tout, puis on laisse rc.'roidir. 11 est toujours pjudent quand on opère avec des sols dilués, dans un bahon, die laisser 'ce'lui-ici en repos ooimptel jiis(|iu'à son entier refroidissement, sinon la gelée débutante se décdllr- des [larois et sou\enl n'y adhère ensuite (.nrininarfaitemenl. c. SAnvACîKAU : sun r.A célose 37 .I'Mi l';ii( les (►liservntions précédentos eii été, alors que la t('ni])é?-atiir(' du laboratoire oscillait autour de 25°, ce qui contribue à e\|)li(|uer la lenteur de la gelation; elle per- mettait aii]si de faii'e les réactions avec la décoction tiède (le la ]>lante brute à 1 p. 400, avant qu'aucun grumeau gé- latiiicnx (ut apparu ; en une autre saison, la décoction à 1 ]). ('.00 par exemple, serait préférable. Or, ni les electro- lytes salins. ,-hlde. \'eisé goutte à. goutte, l'iode colore un sol (le (i. jiiiIcIkII mil ou de /*/. cdpiUfKWd d'un(^ teintt» nota- blement ]>lus foncée (pie la même dilution dans un li- ((iiide inerte, sans lui enlev(^r sa transparence, et cepen- dant de nombreux petits flocons foncés se séparent bien- t(">t ; une goutte d'acide sulfurique versée dans le sol en- core peu coloré fonce s;i teinte et liâte la floculation, mais la rt'^action explosive des esjrèces (Suivantes ne se lait i>as. Les |>remières gouttes d'iode t(mdiant dans un s(^l de (i. s<'s(/ ni pédale, (î. hififoJiinn , G. atfeiiiiatuui ]>ro- • luisent des nuages d'un brun noir qui disparaissent sans laisser de coloration ; les nuages d'un brun noir produits ]»ar les gouttes suivantes donnent au sol, en se dissol- vant, la couleur du réactif; un peu plus d'iode produit ries nuages d'un violet noir qui se dissolvent encore en fon(;ant la teinte du sol; c'est le moment critique; 38 RUM.EIIN DE I,A SIATION RIol.Oi; f (^)l- E DAnCACHON 1021 une goutte de ])liis et le sol, jusciuc là limpide, devient très foncé et o])a(ine d'un brun roii;,i(' violacé, l'iie «.^intti' d'acide siiUuricuie, ajoutée quand le sol a ])ris la teinte dn réactif iodé étendn. ]»rodnit la même réaction bruscpie foncée et o}>aqne et de ])etits Hocons se séi)ai-ent ; le li fjuide restant est coloré. Des sols, conservés (juehjnes joni-s, se com]»ortent comme les sols frais, mais si les bactéries banales de l'air s'y sont déveloi)pées, l'iode n'\ prodnit pins de réaction explosive (1). Les (jiiatj-e sols d'aj;a,r (pie j'ai préi)a.rés se comportai(Mit, sons <-e rap- port, comme les espèces de la séi-ie dn (t . srsiiiiiprddlc. Ponr l'étnde des réacti(»ns liistolo«ii(pies. je choisis comme exemple le (r. scsqin/xdalc récolté en avi-il. Il se (ompose de 2-4 assises i»éripliéri(pies de très i)etites ce] Inles i)lns on moins carrées, d'nne zone corticah^ de eellnles arrondies, ])lns grandes, entic les(piell(»s se logent, dixns la substance intercellulaire, de nond)r(Mises fibres étroites, à lumière prescpu:' obturée. (|iii, se ra<'COurcissant moins (pie les cellub^s pa>rencliymateuses, font pour la plu])art Dès légèrement saillie, l^a lu^gion médullaire C()m])rend (ies cellules arrondies, plus grandes que les pré<-(''dentes, av(c peu ou point de fibivs. L'iode teint la cuticule et les assi- ses j^éi-iphériqnc^s en jaune, l(\s fibres en jaune plus clair et plus pâle, la substance intercellulaire corticale rend une teinte ]dus nette (piand elje est épaisse et stratitiée. L'amyloïde n'impivgne |);is uniformément les com])osés ])ecti(pies intercell:ilaifes loi-s(pie la j)aroi commune à deux cellules est une mine*' lanudle moyenne, elle se colore en violet brun f(nicé. ]>ai-- fois ce|»endant en jaune; au ])oint d'union entre trois cel- (1) Celtp (litï+M'Pnrc fiilr^' li's soU de plusieurs '.'sptvci'- Cr (ielidiuin est assez surprenante. Après avoir observé les variations ciui seront dites plus loin à propos de VAhnfeltia, je me demande si la diffé- rencie roiistatéei ne dépendrnit pas du mom'^nt où l'on a fait aprir l'iode, c'est-à-dire sur un su] frais aver, le G. sei^quiprdale, sur un sol eonsers'é depuis deux ou Iroia jours Mec le G. piilchellum; mes • notes ne' le mentionnent pas. C. SAUVAGEAU : SUR LA GÉLOSR 39 Iules, le centre du triangle violet brun est moins teinté ou d'un jaune plus ou moins foncé ; quand la substance iutercelliilaire est plus large et de flgnre variée, sa région centrale jaunit pareillement. L'amyloïde imprègne donc la majeuie partie de la masse pectiqne des régions medul- la iie et corticale; la teinte jaune des (( hyplies » étroits, à ]»ai-oi très mince, (jui circulent dans la substance inter- cellulaire luédulîaii-e, pourrait être une cause d'erreur en laissant croire à des composés pectiques non impré- gnés. Tout au sommet des frondes, la réaction de l'iode est la même ; toutefois, la paroi sous-cuticubaire se colore aussi en violet brun ; l'amyloïde y disparait donc avec l'âge, ou s'y trouve masqué. L'addition d'acide sulfurique fait vii-er tout ce qui était violet au brun rouge fugace, uiais généralement d'une nuance moins vive que celle que uous observei'ons chez certaines Rhodomélacées, puis le ilécolore ; enfin, la substance intercellulaire se gonfle brus- (|n''i!ient. dissocie uièuie partiellement les tissus; la mem- lu-aue propre et les fibres deviennent violet bleu, puis bleu foncé. Les colorants pectiques ont une autre élection que l'iode ; ils teignent toute la substance intercellulaire, en dessinant, autour de la paroi propre, une bordure plus foncée, interrompue dans les points où deux cellules con- tiguës sont séparées seulement par une très mince la- melle moyenne ; eu outre, au milieu des espaces intercel- 1 nia ires larges, ils forment une tache aussi foncée que cette b(>rdure et dont l'étendue varie comme celle de ces espaces. Les colorants cellulosiques teignent plus lente- ment, mais i)lus fortement, les fibres que la paroi propre. L'amyloïde et la cellulose résistent longuement au li- quide cupro-ammoniacal. Après une heure, l'iode colore la cuticule et les parois des cellules périphériques en jaune plus vif, tandis que la substance intercellulaire, de colorabilité exaltée, prend une teinte violet rouge ; une mince pellicule violette entoure les fibres devenues légè- rement plus saillantes ; les parois propres ne sont pas 40 BULLICIIN DE I. A STA'irON lil () l.()(; I OIJ p; DAHC ACIION 102 I modiliécs (11. Ajuvs trois jours (ravtioii, lti<'i) (|U(' Ic vOiiv- lir (liss(>lv(* ('iicor(' rapidenuMit le <-(ttoii, les couîtis Mit conservé lour coiisistanco ; liodo les toiiît oiic r ' lin'îc- iiiciit ; toutefois, nne ]>artie de ramyloïde a et'' di'-s )ii[e, la lamelle iiioveiiiie jaunâtre es( ]tlus j^éiiéra lenient* visi- ble, les é]iaississeni(Mits violets de la snl)st;mce inlercel- Inlaire o]»t dis]>aru et celle-ci est jdiis nnitoi niénient vio- lacée ou jaunâtre, mais le lisei-é violet roaj^c (jni entoure la ]>aroi propre est ])lus m4 et ]>lus foncé, interrompu au uivea;U des ]>onctuations ; l»eaucou]i de fibres s;int vi(dacé:'S et les plus saillantes se sont élai-scuiilé; au bout de ce teiujts, il ;j,()nHait encore niodérémenl le coton suis le dissîuidre. Cependant, la réaction des coupes vis à \is de riodc, dit fére â peine de ce (pi'elle étail ajoès Irois jours; Tacide sulfiiri(pie fonce leur violet, les contracte, |)iiis les déco- lore en produisant un<' dilatatitm oénérale ; tinalenient. la |>aroi jn-opre se colore^ en bleu <»risâtre, ce (jui dénote la dis]>arition partielle de sa cellulose, tandis (|ue le bleu des libres est aussi foncé que si le réactif ciipro auiiiio niacal n'avait pas agi. Le rouge Tongo coloi-e de même idus fortement les fibres que la paroi proi)re des cellules. T^a cuisson diminue la consistance du fHd. scslidifie dans la jdanle elle même comme dans le vase où on le l'eciieille. !.e licl cobué en \iole( pai- l'iode esj (lécolorê pa i' Tacide suiruri(|ue; les matièi-es i»ecli(|Ues iisor\or la cellulose dlissoulic. c. s\i VACKAii : si;i\ i.a (;ki, ('III liiîiKMit done l'aïuyloïdc qui les iiii ;i':'' rue, t')ii(li< ((iic la relluloso lie ])îirti('ipe pas à sa fonuatioii. Lcxaiiicii sons Ic microscope expli(|U(' la mai-clie dii jiliéiionièiie. La substance intercellulaire est déjà modifiée dans une plante ébouillantée; l'iode la colore en violet plus fi-aiir, ])lus rosé, et un chauffage plus long exaltera sa colora - bilité. Même avant (ju'elle ait subi un g()ntl(Mnaisses, restent incolores. A))i-ês une ebullition plus longue, la siiltstance inter -el lulaii-e suinte ])lus abondamment et i-em]dit la lumiè;-e des cellules; sa ])ression les déforme sans les rom])re ; bientôt, elle filti-e au deliors à travers les couclies ])éri]»liériqi!es et la cuticule; des dislocations intercellulaii-es ai)]):iraisseiit qui se remjdissent aussi de gelée colorable en violet ro~é pai' l'iode. Tandis (|ne la matièi'e ]>ecti(iue jM'rd la ih-o- priété de lixer les réactifs ]»ectiqu(^s, hormis une très mince i»ellicule au pourtcuii- des cellules, elle conserve celle de se colorer ]>ar l'iode. La cuticule et les (h'ux ou trois assises péri])héri(iues non dislo(|uée> jaunissent eii- coi-e par l'iode, ma intiennent la forme de la ]»lante, malgré la pression interne, et régularisent la filtration ext'^riein-e du mucilage; l'acide sulfuriipie ne fait ])lus virer au brun rouge la teinte violette de la gelé<', il la jaunit et la arois ]>i-opi'es et les fibi'es connue s'il n'y avait i»as eu d'ébullition : les colorants cellulosi- ques agissenf normalement. Chauffée sept fois à 120", la plante avait conservé sa A2 BULLETIN DE L4 STAIION BIOLOGIQUE DARCACHON 1921 forme bieu que chaiqiie opératiou eût fourui. daus de lean renouvelée, nn abondant mucilage gelable en masse par le refroidissement, mais elle était devenue molle ; c'était une sorte de sac formé par la cuticule et les assises périphéri- ques, où gisaient les fibres et les cellules corticales et mé- dullaires dissociées, vidées du mucilage antérieurement suinté. L'iode colore encore en violet rosé la surface de beaucoup de celles-ci ; il reste donc un ])eu de matière gélifiable adhérente aux cellules : l'acide sulfuri(iue et les colorants cellulosicpies uHmtrent (pie toutes les parties cellulosicpies. fibi-es <'t parois pro])res, sont intactes, Lliydi-osol ])ecti(pie ou gélosique filtre donc à travers les parois cellulaires corticales comme ferait la solution d'un CT'istalloïde. Les autres (hlidiiDii ((ue j'ai étudiés {G. (itt^viiatinn . G. lafifoliiu}! . G. pusi]linn. PtcrocJadia (■(ipiJUicra de (îué- tharv, (r. infJr'niafinn de lîiarritz, G. piiJchcllinn d<' l'île d'Ouessaiit, G. criHdlc d'Antibes, f/. ((frfiJaf/iiicinti du Cap de T^»onne-p]s])éi-ance. G. ArhuM'ula de Ténérift'e), se c(nii p(>rt(*nt comme le G. s-esqiiiprdalc avec des variantes de détail ; chez b^s uns, la paroi ])r()pre se teint en violet par liode plus roduit chez les autres. Lorsfpie lu substancf^ intercellu iaire jaunit au lieu de violacer ((i. (■(irfildf/iiicinn ), l'eau (le Javel fait ap))aT-aître la teinte violette comme il scrw (lit )»lus loin A pi-opos de VAJnifcItia. Tous aussi ])iéseu lent (les libres épaisses rcqtarties également dans les deux lY'gioTis. eoi'ticale et m('^dullaii-e, ou plus abondaunueut ihius l'une (|Ue dans l'auli-e, selon les es]ièces. L(v' genre >^nliri(i dilïère du genre Gclidi'iiii i>ar l;t pi*;''- sence d'une nervui-e saillante; le *S'. riffutu du Ca]) de I>f)njie-I">s]térance est une grande et belle ])lante tiès com- mune sur ïEcklonia ; les colons hoUnndnis s'en servent pour préparer des gelées culinaires. Or, je me suis rendu compte, sur des coupes, que la substance intercellulaire, qui est assez abondante, se colore en violet brun par c. SAt VACFAt! : srri i.a (;Éi.osr AS rioilo, comiiic celh^ des (IcJidiinn . SiMi décocté a. smiis au- cun doute, les mêmes propriétés, mais ji^ n'ai pu le ]>ié [Hirer faute de matériaux suffisauts. B. — AcdiitliopcUis et (\nn in/hrpliora. Si les Japonais tabri(]uent leur kanteu surtout avec des (iclidlum , dont le plus estimé est le (i . Amansii, ils uti lisent aussi V Avanthopcltis japonica, de la même famille des (îélidiaeées, et le Cfonpi/îtiplioni Hi/pncoifJc.s, plante l)eaueouj> plus jirêle (pli en est fort éloiji^née dans la <-las- sitieation botanifpie, ]>uis(pron la range parmi les Céra niiaeées, et cela sui-tout pai- sa structure, car ses organes repi-oducteurs sont impài-faitement connus. Or, ces deux Algues présentent aussi de l'amyloïde av<' • les mêmes ca- ractères que chez les (iclixIliiDi . La moi-])li()logie de VAcanfJiopclti.s est reiuarq-'a^)!" : si lige airondie porte des expansions foliacées ixdtées et épi- iHMises, super])0'sées à intervalles très rapprochés ; aussi la plante, encombrée de grains de sable et de débris de toutes sortt^s, abrite-t-elle enc(U"e des Bryozoaires, S])on- giaires, etc.. lo-gés entre les feuilles. Dans des coupes nu^- nées à faibb^ distance du sommet d'un s])écimen (IMJka Ml'iiA {Ahja' juponicw crsicçutu', n" 7), on ne distingue guère, dans la tige, la moelle de l'écorcc ; au-dessiMis d'une épaisse ])aroi sous-cuticulaire, sont ii'régulièrement répar- ties des cellules arrondies, de diamètre variaiblc, mais rependant toujours étroites, munies d'une paroi propre assez é])aisse ; de très nombreuses fibres circulent dnns toute la nmsse intercellulaire et réduisent son impiu'- tance ; les plus nombreuses, à lumière pres(pie obturée, sont sectionnées perpendiculairement dans les coupes transversales, (4 d'autres courent dans le plan des coupes. L'iode colore la cuticule en jaune brunAtre et la face interne de la paroi sous cuticulaire en brun rougeâtre vio lacé ; toutes les parois propres des cellules arrondies pren- nent cette même teinte, la substance intei-cellulaire aussi, mais d'une nuance plus pâle ; les fibres verticales sont jau- 44 BULLETIN Dli LA STATION BIOLOGUIUE d'aRCACHON 1921 nâti'os, taudis que cellos qini courent dans 1(^ plan dc la coupe sont aussi colorées (pie b^s parois propres. Par Tad- dition d'acide sulfui-i(pie, la ciitiicule et la couclic sous cuticulaii-e sont In-un-jaune foncé, les fibres sont bleues, la substance intercellulaire se décolore et se o;ont1e. la paioi pi-ojn-e des cellides rcnides jauuit d'abord, puis dis paraît sans bleuii-, coinuie dissoute; parfois, ce]tendanl. elle i>résente sur son boi-d iutei-ne un éti-oit liséré bleu. Dans la partie jeune dc^ la ]>lante, la ]>aroi i)roi)re se comporte donc comme si elle était peu ou point cellulo- sique ; d'ailleurs le rouge Congo, agissant après la potasse alcoolique, le <"onfirnie : il colore fortement les fd)res et à I)eine les ]»arois ])ro])res des cellules arioudies. Le rouge (le rutlu'^uium se tixe tortemeut sur la substaiM'e intereel lulaii-e et sur la ]taitie intei-ue de hi eouclie sous-euticu laiî-e, un pcui sur les paiois propres des (-(dlules rondes et pas du tout sur les iibi-es ; les pai'ois pro]>rev s(nit doue de com])0'sition inc(^rtaine. Le simi)le fait d'ébouillanter la jdaute exalte sa ((dfu-a- bililé ]»ai- Tiode. l^n fragment cuit à 120" ]»endaii1 une heure, dans 4(1(1 fois son poids d'eau, m'a donné un artie adulte. Lu peu plus d'iode fonce l'apidement le sol. lui donne la. teinte de la solution mèi-e iodée, et il i-este lim pide. L'addition d'acide snlfuricpie ]u-oduit d'aboi'd une rtoculation i\ ])eine distincte à l'aul nu, puis (b' lui-même le (locnlé devient alxmdant, d'un bi'un ro-uge violacé très foncé; peu à peu il se i'assend)le ji la sui-face et api-ès (pielques heures tombe au fond, le lis(' leuttMueut ; l'extrait de Saturne rend le liquide laiteux, puis le pré- (•i])ité tombe au fond en petits flocons b)ui-ds d'un blanc pur. L'alcool en petite quantité n'a aucune action ; en <;rand excès, il ]>t*oduit des llocons nuajicux (pii l»eu à |hmi se déi>osent. La plante (•onsei-\'e son aspect ajnès la cuisson ; cassante (juand on la retii-e de l'eau, elle repi-end s;i lésistance cl s;i so'Uph'sse si on la sèche de nouveau, ;;i'âce à ses nom- bi-euses tibi-es (pU' la cuissoîi n'a ]>as nioditiées. IjC ( 'd tu pi/hrpliora II i/iniattidcs , la seule esjièce du «icnre, est un Ccrdiiii uni l'ortein<'nt coitiqué sur toute sa lon- Hueiif, d(Uit les soiuniets sporanj^iteres, recourbés en lia- uieçon épais, i-ai>pellent un Hjjinua. L(^s cou]tes ti-ansvei- sales d'aiu sjtéi-iuKui (I'Okamuka {AJguis bleuis- sent fortement; la paroi de la cellule centrale bleuit aussi et se gonfle tellement que, si la coupe n'est ]y.\s très mince, elle en obture presque la lumière. Le rou'ic de riithénium dévoile une curieuse particularité de cette paroi de li cel- lule centrale; il colore une bande périphéri(pie et, en outre, une l)aiide interne plus étroite, très nettement délimitée sur le (bord libre et fondue vers l'extérieur, tandis que, 4t) BL'I.LETIN 1)1-: LA SIATION niOl.iX; lOi: K u'AltCACHdN lil'il daus le cas général des membranes celluloso-pectiques, le bord interne est, comme on sait, plus cellulosique que le reste. Vu ('ennui inti iiihrirm, dans le(|uel j'jii fait des i'oupes ;\ divers niveaux, ne m'a ])as présenté (raniyloïde ; Tiode jaunit seulement la substance intercellulaii-e, même si l'on emploie une solution plus fortement iodée, ou ;i])rès l'ac- tion de l'hydi-ate de chloral ou de l'eau de Javcl. Mais raontie les i)arois proju-es. b's colore d'abord en violet brun i-ouj^câfre (pii ]>assc ensuite au violet fi-auc, et entin au bleu caT-actéristi^iuc de la cel- lulose. J'ai fait cnire seulcMiient une ]Kircelle de ('(nnpi/hcpliord daus un ])eu d'eau en (piantité non nu'surée ; or, les i-éac- tions observées cori-espoiident exacteuuMit à c<'lles ;ui)érieui-e. mais (jue \rs fabiicauts japl)li- gcancc d(^ M. Dkli'IIy, m'a permis de préparei- sa pliyco- coUe. Celle ci se décolore dans l'eau froide; a[)rès nouvelle dessiccation, elle est plus grise, moins transparente, de moins belle a])])arence que celle des Gclidium ; l'iode la colore aussi en violet rouge. La cuisson décolore la plante brute et son décocté n'est i)as idus teinté (pie celui de la plante blanchie. La décoction, ])réparée à 1 poui- 800 après une longue ebullition, se prend encore en gelée com])acte dans un tube à (^ssai ; à 1 i>our 400, elle jtossède sfMilement la structur<* grumeleuse. L'action des electrolytes salins, des acides, de l'alcool est la même que sur le sol des Gvlidiani ; le Gr. ronferroidrs éniet d'assez abondantes (efflorescences de chlorure de potassium, et cependant la plante cuite avc^c ses efflorescences s(e gèle i)lut(^t moins fermement (pu* la I)lante lavée; le sulfate d'alumine trouble légèrement le sol, pnjduit un Hwulé menu (pii reste en suspension. La lessive de somde est sans ax^tion. L'alcool en excès rend d'abord le décocté opalescent, puis apparaissent des flo- cons légers que l'eau froide dissout rapidement. Avec une. trace d'iode, le décocté, cuit longtem])s à 120", donne une coloration très légèrement violette ; av(H- le décocté sim- plement décanté, la réaction est la même, mais les bribes de plante en suspension prennent une teinte si foncée qu'elles semblent noires. Avec un peu plus d'iode, le dé- cocté devient rouge brun et précipite lentement, parfois seulement a])rès 24 heures. L'addition d'acide sulfurique fonce encoi-e la teinte, rend la liqueur opaque et pi'oduit AS niTi.i.r/nx ni; la siamon nioi.ocioui; d'aiîcaciion 19'il un llociilr ous es do pourvues de zones d'accroissement; elles se composent, au-dessous d'une paroi sous-cuticulaire assez é )ai se ;l > (j'uekjues assises corticales à petites cellules, puis de c<'l- lules médullaires arrondies qui augmentent de diamètre de la périphérie au centre; la substance intereellulaii-e se réduit à une lamelle moyenne épaissie aux angles d'union ; les libres manquent entièrement. Les parois propres ont un développcMuent normal, hormis à In base de la ]dant" où elles sont souvent très épaisses <4 stratitiées. L'iode donne à la paroi sous-cuticulaire et aux lamelles moyen nés une teinte qui varie, suivant les niveaux, du biun vio- let au brun rouge; tantôt les parois propres se compoi- tent de même et tantôt elles ne réagissent pas: les ]>arois épaisses de la base se colorent généra lem<'nt. L'(^au dé coloi*e très rapidement les parois ainsi teintées ai»rès les aA'oir t'ait virer au violet franc. L'acide snlfurique gontle la paroi sous-cuticulaire, plus pecticjue «pie cellulo-i(pie. soulève la cuticule, fait virer la teinte au viol(>t ro:i'j;e. dé coloi'i' les pai-ois pi-opres, puis les lamelles moyenne-;, et enfin teint les parois projires en bleu aussi net et aussi foncé, qu'elles soient ou non imprégnées d'amyloïde. Comme ]K)ur le (ielldlum. le simple fait d'ébouillanter augmente la coloiadulité ; la paroi sous-cuticulaire, très gonflée, se colore encore par l'iode. Une ebullition id us longue produit dans la lumière des cellules un s'uintement du mucilage j)ectique colorable aussi par l'iode, mais géné- ralement moins net que chez le (ielidiiiiii . La mince cuti- cule étant romi»ue <;à et là. la liltration s'effectue à tia- \(' j)ecti(pie a\ail donc en ti-aîiié tont Tainyloïdc ; an conti-aire. à la base de la plante, les é]>aisses paiois pi-o]»i-es avaient coiiser\'é leiii- as|>ect stratifié et se cohn-aient comme avant rébnllitioii ; elles avaient donc retenn leni- amyloïde. (^nelqnes iienres (ractioii du licpiide cnpi-o-ammoniacal .snr des coupr^s d<' la bjise de la. plante, exaltent la colora hilité ]»ai- l'ifHle ; la teinte ron<.»(' brnn est pins l'oncée, les j)()iictnations s(»nt mienx iii(li(piées ; en onti-e. les denx as- sises coi-ticales i»éripliéfi(pies se teij^nent (Tnii violet si foncé (|n"elles s(Mid)lent i>i-es(jne noii-es sni- des conpes un peu épaisses. Ai)rés cin(| jouis, le réactif dissolvait enc(u-e ra[»idemeut le (•(►ton ; ii('^anmoiiis, l'aspect des coupes iru {)as chanj^é et l'action de l'iode est la même. Teitendaiit SO'' U"-'coloi-e seulement en jaune biuu les deux assises péi-i- I»liéi'i(pies. (pii ont perdu toute leur c(dlulose hormis sur une petit(^ calotte (wtei-ne (pli appartient jdnt(")t à la jtaroi sous- cuticulaire ; les jurandes cellules c(Miti-ales monti-ent une pellicule externe bleu foncé, tandis (pie ré|>aisse paroi propre se j^oidle encoi-e davantaj^c, se déforme, jaunit d'a- bord entièrement, mais, après (piehpies minutes de cou- tact avec l'acide, elle d(nicnt bleu ^i-isâtre |»Ale; toute sa cellulose n'a donc pas été dissoute. ('in(| autres csj»èces, examin(M's sui- des fia^^nients de- taches d'exemplaires d'heiibier, sont construites snr le même t\|>e (pie le (//■. cotifcrroulcs et r(''a»;issent de même par l'iode, la teinte violette tirant plus ou moins siu- le bi-un ou sui- le i-onjic et se répai'tissant iné^aleiiKMit selon les espèces; sui- le dr. in iilti ixirfitd , le dr. dura, le i^iand et la roe (h\ Ciniissitr de la Floride, le (Ir. ccrrironih de la Barl)ade, je n'ai i)as vu la x)aroi ])i'0]n'e y ]»articiper, taudis qu'elle se colorait dans un échantillon du Musénui 50 BULi.trrN ue la. staiion biolchwoue u akcachon 1921 marqué de la main do Lenormand : « GracUaria Jichmoides G lev., Batavia». C — J\aii-<'(iH (Ic ri ndo-Cli inr oil (1 rncihi rid I iciiciioidcs. J^e (jnicihn id iivlnnoidcs mérite une uientiou [)artieulière (1 ). Les botanistes le connaissaient depuis longtemps quand Previté (cité d'après 1*ekeika) l'introduisit en Angleterre, en 1887, sous le nom de Mousse de (k'ylan. Simmonds, qui donne un extrait du travail de O'Shaughnessy, paru en 1842 (2), rapi)orte que r-elui-ci le re(^-ut sous le nom de Moussf coiHcstihlc {edible moss}, qu'y ayant trouvé uue forte proportion d'amidon (15 p. 100) et le croyant une plante non décrite, il l'appela Fucus dtiti/hieeiis. D'autres analyses furent faites et Peueiua en reproduit trois, cell(^ de ()'Shat'(;hnessy, celle de Iîlev (ISlHi (pii ne meuMouiic pas l'amidon et celle de Kiegel (1848) (jui en trouve G p. 100. Akchek, surpris de ces ditférences, se demandait si les ])lantes étudiées par ces auteurs appartenaient bien à la même es])èce. (îrp^enish i-ai)i>orte en outre, dans son imi»ort;int Mémoire, (pie ScilLElDEX n'a jias trouvé d'ami- don, tandis (pie (Jonnermann et Ltdwk; {\S{y2) ont cous taté sa pi-ésence ; (îree.xisii l'a vu an mici-oscope, siii des cou])es, et l'a i-eti'ouvé dans le décocté. 11 est ])ossible que toutes ces analyses soient exactes, car la (jiiantité d'ami- don vai-ie vi'aiseiiiblabb'iiieiit sebm la sais(Hi, ciininu' cela se voit chez le (lrlr lin i-ôje siid-csi irAnihoine (Moluques) sons le nom daf/az-ar/a/- ruraïKi. (2) .le n'ai pas eu cnlre le> mains lo mrniuirr d" ( )'.SHAr(iii\i;ssY : d'après Perf.iha el d'après Tl). Mautii s, il es[ de 1834, d'aipres (iREEMSH (le 1H37, d'après Simmonus de 1H42 : il a i-ans doiile élé jdihlié ou résurU'f' dans diverses revues. Ijt /Hhliollii-riiir iinwfrsellc point ct iic hiissc ])ass('i- (|ii"ini(' miiiiiiK* \u\v- lic (Ic rMiiiidoii, tjiiidis (jiic hi ]»l;iiit(' tiiiciiiciit i)ulv('Misr«\ cliaiirfcc |)('ii(Jniit ir>-i'() Illimités, roiii'iiii iiiic ^clrc pai- re- fiMtidissciiicnt ; I'aiitc iir fioiivc ainsi ."l,."»!) |». lUI) (je u f/rbu' rrt/«'f(ilc )). Lc iiiriilc aliiiicnfaii-c cf ciilit aire dc cctti' Aliiiic ticiidiait done à sa ^iclosc et à son aiiiicnes manficnt cette Alune soit ci-iic, soit cnite, après l'avoir fail blancliir à l'ail', (^uoi (pril en soit, le (ivnc. lirliciioiJc.s, (pn^ l'on impoitail^ en Iviiiopc voici jdiis d'un demi siècle, sons les noms dc Moiissf roduits de la mci- utilisés ]!ai- les indio'ènes, nne Alloue (pU' vend le commerce local. lécoltiV (m .«•runde ab(»ndancc en Annam, dans la ])rovince de X.^hê an (11. IIakiot l'avait déterminée autrefois (hdc cotifo-ro'des vai-. ((if/iUdrh Kiitz. D'après le Bullet in rconoinii/uc de Il iido-Cliinr, les indiji'ènes la consomment a[M-ès l'avoir fait bouillir lé(«'èrement, sans doute à 1 i manièr(» d'une confituie, ou bien en retirent une j>-eléc après une plus Ion- ou(^ cuissmi ct, dans ce cas, je su])pose, aprrs jnilvérisation préalable. Sans savoii- le-; raisoir-; (j li (Hit i^iiid" Hariot, (I) Province au Nyrd de l'Annam, chef-lieu \'inh. 32 BULLETIN DE LA STATION BlOLOtilot'E UAKCACHON 1921 et toutes réserves faites sur rineertitiide de la détermi- nation de certains Gracilarui {1), l'Algue me semblerait mieux nommée Gr. lichenoides ; sa structure est d'ailleurs id(Miti(]ue à eelle de l'échantillon de Lenokmand, et .M"" Wk- HEH VAN BossE^ (]ui prit part à r('Xi>é(litiou du fSibogti, et qui connaît si i)arfaitement les Algues des mers orientales, a bien voulu me confirmer ma détermination. L'amidon manque dans l'assise périphérique, remi)lit les 1-2 assises corticales sous-périphériques, et est épars dans les gran- des cellules médullaires ; sa quantité, dans ces exemplai- res, ne pourrait justifier le qualificatif ainylareus. Gree- nish a remarqué la coloration en brun violacé ou brun rougeâtre des parois ])ar l'iode, qui piéseute les mêmes caractèi^es que cliez le Gr. confervoides, et cependant au- cun des sei)t livdrafes de carbone qu'il a retirés de la [>lante ne paraît correspondre à ce que j'a])])elle ici auiy loïde. Pulvérisé et cuit à 1 p. KK) à 12(1", le Rnt(»nt aucune structure cellulaii'e. s(mt amorphes, et sont évi- demment dégiirgités ]tar l'oiseau. D. — AlssirJiiiw. WAlsidiinn II cJnii iiflKjchorfoii Kiitz., appelé d'abord (U)rro(liicteurs ; ses tétras|)oianges sont en etïet très rares et FALKENi'.Eia; a vu en tout deux cystocar]>es. Les i)OUsses dressées et les stolons ont une structure de Polvsijdioniée. Aut(Uii' d'une cellule centrale, se groupent six à huit cellules ]»éricentiales, elles mêmes entourées d'assises corticales amyliières en nonrbre variaV)le selon l'épaisseur du point considéré, n(md»re (ju'accroît le clni- sonuemeut ])éri(dine des cellules périi)héri(]ues. A part la cuticule, (pii jaunit par l'iode, toutes les parois cellulaires, y compris l'épaisse membrane sous cuticulaiic, renfei*nient de l'amyloïde et se colorent en brun vi(dacé, plus foncé sur la substance inteic(dlulaire, d'ailleurs assez mince, (|ue sur les ])arois pi-opres, cette différence de teinte étant (1) « Celte subslance est 1res luiiniric, dil-il (m. S4j, c;ii- uuio li\J'<' ne -oontiemt pas deux onces de Coraîline aussi i)ure que 'celle' (|u'on a employée pour faire l'analysie qui fait le sujet de ce Mt'-moire. " Il ma ^lemblé néanuioins que Bouvier ennploya un Gel ni in m filiforme au lieu de VAlsidiiim, eonfusiomi d'ailleurs facile. J'ai rapiMulf' [Inc. cit., p. 225) qu'il avait fail cuiine vin,gl-(iual]ie fois sa [»lanlc dans 1 eau hoiiillante el qu/e, cha(iue fois, après evaporation, il oi)leinaiil, d;sail-il. une « gélatine » d"une étonnante élasticité, comparable à «■elle «die la gomme elasli((ue )^. La décoclinm de 53 grammes de piante dans chaque fois une livre et demie d'eau lui fournil en tout seipt livres de cette gélalinc 11 l'ail remar()Uier tjiii' «le fincviis, de Lrun el opaque qu'il élail a\aii1 l'aclion de l'eau bouillante, est de- venu blanc et Iranspairnl pendant les premières décoctions, et qu'il a fini par n'être plus (ju'un lésidu fibreux i». c. sauva(;r'1; : sun i.a (jf.i.osf, ;i.t siu'toiit sensible (hiiis les i>aiiies jeunes. l/iie(i(Hi (1(^ lean (le -hiNcl linoiise cette coloration, l/addition d'acidc snl- tniiijne i-onjiit d'ahoid tout ce (pii était biiin, pnis jaunit et décoloi-e la substance inteicellulaire. «pontic notable- ment les |(ai()is |)i-o|»res en les bleuissant foi-tenient. J'ai débarrassé de ses <^ravieis ."> ,i;raninies de [dante (|ue je (Tovais pins. La cuisson à 1-0" pendant nue heure, dans la itro|)oi-tion de 1 p. ^).'">, m'a donné une j^'elée ; à 1 [). 70, la consistance de la .^clée peiniet encoi-e de i-«'tonrner un tube à essai et j'ai essayé les i-éactifs sur le décoi-té étendu à 1 ]>. 1.'^""). à [)eine ^iiimeleux à froid. Tour l'épéter Texpé- rieuce de UorviEH, j'ai fait cuire le lésidu iH-ndant (piatrc^ heures à IHO". dans la pi-o]M)i-tion de 1 p. 70; ce décocté i-et'it)idi était à |)eine c(d(ii'é, mais moins ferme la seconde. Après (ctte (piati-ième cuisson, la plante, de teinte lé- U,è]-ei)ient i-ouillée (non blanche comme celle de lîiHMKK) et très l'iaiiib', montre |)arfois. jiai- tiansparence, les (doi- sons tiansvei'sales de l'axe; elle se laisse facilement lus étroits, moins fragiles, entièrement décolorés, plus opa- ques, à rameaux rai-es et stériles, à cellules péripliéiicpies bien plus petites (pie celles de VAIsidi uni : un ]»a(|uet de fibres médullaires s'échappe des cassures. Ivcs tilaments rampants, et même les autres. s'é])ateut (;à et là. comme ceux (VAIsidiiiiH , p(Hir adhérer à un grain de sable ou an stolon de VAIsidinni . La confusion, (jue je n'ai pas su évi- ter sur la plante crue, n'était plus [tossible sui- les iudi ^idus cuits examinés sous le nnci<)sco])e à dissection. L'as l»ect de cette |»lante intrus(> est tout-à-fait celle d'un (IcJi- «/iinti; elle est |»eut-être le (i did lu m iiilnUit uni (pie Kii'i'- Zixc a ligiiré {'l'dhiihf, t. IS. pi. .■')S. tig. d). La mousse de Corse (pie j'ai eue entre les mains était vraisemblablement plus projn'c (pie celle dont lîol'viioit a extrait la plant(- (pi'il a fait cuire et cei»eiidant le décodé est à la fois celui de ]\\lsldlinii et celui de ce ])etit (HcUdliuii (1). J'ai préj>aré un peu de pliycocolle ; elle se g(mtle dans l'eau froide, en restant consistante et élasti(pie. comme <('lle des (Iclldliini ; l'iode la colore en violet très foncé. L'iode, versé goutte à goutte dans le s(vl préparé à 1 p. l.'C», i)roduit des nuages d'nn bi-iin violet foncé (pii se dis solvent : un peu pins d'iod(^ donne au sol une teinte si foncée (pi'il ])erd sa transparence, et de ]>etits liocons vio- (1) Pour faire l'analyse, dit Bouviior, a j'ai pris 1.000 arrains de oeltc subslaiide privée le plus exaclemenl possible des pierres et co qui Hautes qui y soiil, afta^cihés )>. Il ne diit pas s'il a enlevé îesi Morues mélangées ; déjà en 1782, Dk la TounKixE signalait les supercheries des manebands, et, en 1804, dk Candolle esliniail aux deux tiers envi- ron les Algues étrangères mélangées à la nieilleurc ipialilé de la Mousse de Corse du commerce. C. SAUVAGEAU : SLR LA GELOSE 57 lot foncé se déposiMit Iciitciiicnt tandis <|U(' le liquide reste jaune brun. L'addition d'acide sulturi(jue fonce encore la liqueur qui précipite comme dans le cas du (Ici. s<'s Saturne ]>roduit un ))ré('ipité laiteux (pii se dé])ose. La les- sive de soude trouble le sol pai- une lloculatioii très ténue. L<'s acides sulfuri(jue, (•lilorliydii(pH', acéticpu*, jtroduisent un tloculé grumeleux, comme celui des electrolytes salins, mais ])lus transparent. •Te n'ai i>as obtenu de piise en mass<' par une jx'tite (pian- tité d"al('(H>l, mais seulement une tb»culation grunudeiis*» extrênuMuent ténue. Tu excès d'alcool (OS volunu's) ]>ro- duit de r()i»alescence. puis api)araisseut des Ibn-ons nua- geux (jui se déposent: l'icnb' les colore eu violet foncé; l'eau froide send)le d'abord les dissoudic, puis les lloccuis nuageux i"éa]>)>araissent et finalement se dé])osent. Tout eu appartenant au gi-oui>e (Iclidiiim , Wilsidimn HchniHtlioclioiioH en lus grande, pour laquelle ScnMrrz a créé le geni-e Wrif/hticlld des Lopho- cladiées. J'ai examiné la base d'un échantillon de Key West (avril LSOtî, TuKTiss, AJf/tr tlorifhnur). sans y trou- ver trace d'amyloïde. E. _ AluifcJtUt. LWinffJfid idicafd se rencontre sur toutes nos côtes océaniques, de préférence sur les pierres, dans les endroits sablonneux, sans être nulle part assez abondant pour per o8 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D ÀBCACHON 1921 mettre une cueillette réiiuiuératriee. Ses touffes sont géné- lemeut peu fouiuies ; j'en ai cependant récolté en avril, sur la côte bas(jue, à très basse mer, deux énormes touffes hautes de 20-25 centimètres; elles ont servi aux expérien- ces. Je n'ai pas essayé de faire blanchir la i)lante. Ses efflo- rescences sont en (piantité insignitiante. Al)rès l'avoir fait bouillir au bain-marie à KM)", à bi flose d<' 1 p. 4(1, je n'ai |)as obtenu de gelée; même A 12b", il d(ut cuii-e plus longtem[)s cjuiin (iclidiitni , plus long- temjis même qu'un (Iracilarid \ la proj)oi-tion de 1 p. 100 à 1 p. oOO donne une gelée. Le sol tiltr<' A chaud sur papier aussi bien (pie de l'eau ; il ne se pi-end (\\\v lentement en gelée consistante, ]>arfois seulement après 24 heures. La [►hycocolle est brune ; elle se décolore ])arfaitement dans l'eau et (bmne après dessiccation un produit plus transpa- rent. ])Ius brillant (jue celle des (IcJidhnn , aussi beau (pie la gélatine animale du commeice ; la soliition iodée colore en violet rlacé de ]dus eu plus foncé. A un certain UKUiient ceix'ndant, radditi(Mi d'une giMitte d'iode produit une teinte brun rouge violacé bien plus fon- cée (pie la li(pieur iodée mère ; le sol reste néanmoins lim- pide, mais après (piebpies heures, des llocons foncés appa- raissent, (|ni ne se déposent fpie très lentement, le 1i(piide restant étant jaune brun, ("est la i'éacti(ui (pie j'ai indi- fpiée à prop(>s des (Irlidi idii . I/addition d'un ])eu d'acide sulfuri(pie au sol brun l'oiige. on seulement jaune brun. c. sauva(.i:ai; : s^ti; la c.élose 59 le rend ojitKiiic, luic imiltitudc dc miiiusciilcs Hik-ohs violet fonee ;i]>)>araisseiit dans toute la masse, se déposent très leiiteiiieiit, le li()uide suriiaj^eaiit étant jaune bi-uu. Ceiten- dant, si Taeide sulfiirique est ajouté trop tôt, avant (pU' le sol ait une certaine teinte, il est sans action apparente. Dans le même sol, vieux de 24 à 48 heures, le résultat diffère un peu. I/iode s'y comporte comme dans un licpiide incite : h's nuajucs (pi'il foi-me en tombant ont la couleur (pli convient à un li(piide IimIo ioiluié, et le sol ]irenaré ; si, dans le sol vieux, on verse riode avant de (diaulfer, le résultat est le même, et la teinte brun rouge est la même (jUe dans le sol fi-ais. L'expérience, reconnnencée plusieui-s jours de suite, a fiMirni le même résultat. Ln s(d (VAlinf('ltiar sim|)le (diauffajic la propriété de l'éaj^ir par l'iode. (%' serait soi-tir de nnui sujet (pie de com]>arei- ce dccocté {]\\liiif('lfi(i aux sols de ulycoiiène. Lt s l'éactions du sol (]'.\ li iifcJf ia pi-épaié à I p. L'dO ditïe- rent jieu de celles des (iclidiiiiii : les chlorure'^ de potas- sium et de calcium. 1(> sulfate d'ammoniacpie, ne donnent rien ; le sulfate d'alumine seiidde d'aboid ne rien donncM", sinon un léj„^er trouble, ]>uis des (locons oriinudeux, juM'Sfpn» transpai'ents, apparaissent dans toute la masse, que le sul- fate soit en minime (piantité ou en excès (voii- le païa.ura- plie ((Micernant le oi'oui>e J'olf/idcs) , et restent en sus])en- sion ; l'addition d'acires(|iie la lumière de ses cellules petites et aii'oudies. renferiuant fréquemment rnn''e de très ]>etitcs cellules, carrées ou i-ectangulaires, dépourvues d'amidou, rangées radialement. A la base de la plante, jtlusieurs anneaux cor- ticaux, ]>lus ou moins c()ncentri(|ues, coi-respondent évidem- ment à «les ai-rêts de végétation et à des rei)rises (b' «-rois sauce. Le dis(pie basilaire proliférant incessamnuMd, la [)lante pi-ésent<' «les fi-oiides «le tout âg«'. Soit la partie inférieure d'une fi'on(b' buigue, où plu sieui-s anneaux d'écorce entourent la moelle. L'iode jaunit toute la snbstance intercellulaire «'t uii«' ])artie des parois propres; l'acide su]furi(pie ajouté n«' colore pas la subs- tance intercellulaii-e et bleuit les parois propi'cs : fait cu- rieux, les coloi-ants pecti«|ues se tixent uniartielle- nient les c(UU|i(>sés jx^ticpU's en ani.vloïde. Après chauttaj^e à 120", riode jaunit s'Milenu'ut la substance intercellulaire, même si on Temidoie apiès Tean de .Ia\'el. \'ers le milieu de la longueur de la ti-.)rHle, an niveau on un anneau cortical uni(pie, mais d'épaisseur délinitive, en- tour<' la moelle, les colorants |>ecti(pu's se lixent seulenu'ut sur la substance inteicellulaii-e ; Tiode jaunit toute celle- ci. taiulis (pU' la plujtait des parois pi-opres nn'^dnllaires prennent [vroi^ressivenjent une t(unte violet ])âle. Après l'ean de Javel, toute la substance intercellulaire se colore en violet brun et la i»lu]>art des pai-ois pi-o|M-es médullaires restent incolores. Kn mettant en évidence Tamyloïde intei-- eellnlaii-e, Teau de Ja\'el a donc fait disparaître un»' [»artie de l'amyloïde dt'x pai-(ns projires. J^es réactions clian^âle, hoiiiiis la pararoi sous-cuticnlaire ; les colorants ])ecti(pH^s se fixent aussi sui- l'ensemble des jki- rois. tandis (pie les colorants celln]osi(pu*s tei<'nent vive- ment la paioi pio]>re et débordent sui- la substance inter- cellulair<', laissant une lamelle moyenne incolore. An som- met i>aru. Ai)rès clianffa«e, Viode ne produit jdus aucune colorati(m violette; le mucilage pec- Lique a doue entraîné tout l'amyloïde. BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE U AHCACHON 1921 (i. ('(tilhtcd util IIX Toutes ces ('s]>(V'('s (]u jii'oiijx' (IcIidiinH rciircriueiU de l'amyloïde (hiiis 1i)s tsède. Il serait donc possible (|Ue sa présence fut en rela riou avec la piàse en niasse des sols. Toutefois, le décorté d'une I-'locidée reiderniant de ramyloïde ne foui-nit pas né- cessairement de la <«élose ; cui le veriM jdus loin à pro[iins des IjiiircHcid , H (ilopUlnj^ , Porplii/ra. D'antre ]>art. les genres réunis ici dans le groupe (h'ii- diiint ai»paitiennent à des i'ainilles dispersées dans la clas- Kificati(ui l»(>tani(pH'. ('e|»endant, la tribu des (îélidiées, (pii conipiiend seidenient b^s trois «genres (U'IUlluin , /'tirochulia et Siilirid, est lionio>. Commun sur la cnif bascpic. le ('a ni. iist nlat n.s forme des pelottes denses de brins tililormes. courts et ramifiés, tiès enchevêtrés, çà et là adliéi-ents à des ^i-ains de sabb^ ou à d'autres corps étranai-e la c(dlule axile des cellules cor- ticales, est relativement é|>aisse; l'aniylo'i'de mampu' coni pleteinent . La jdante soigneusement expur^^ée des éléments étran- «i<'i's, cuite ;i IL'O" dans la pi-opoit ion de 1 p. 40 d'eau, m'a foui-ni une i^elée assez rerme, à I ji. 100 une «idée molle, et à 1 i>. L^iU une «iclée tio]) molle |)oui- |»erm<'ttre de retourner le tube. L'iode n'y pi-oduit anciine réaction. Lar suite d'un accident, j'ai dû opérer siii' une minime (piantité de dé- C. SAUVAGKAi: : Sllli I. A (IKI.OSE 63 (.'octé. mais les i-éaclifs iifoiit semblé (loiiiicc des lésultils plus |n<)cli('s (le cciix (kl)t('iiiis iiN'cc \v ^^l'oiipe (Itliduiin qu'avec le éces de chez jiotis. l-eutl-aut dans ce «ii-oupe. seuls Vlljipncd el le (i)lin- ti()(/. iiorrciiii-iis cousei-veut leur foriue api-ès une loiij^iie cuisson, à la uiainej-e des (Icliillinii ; les autres se déchii*e!it rapidement en iiuuceaux pins ou moins ^ros (pii d'ailleuis ne résistent «^nère à Taiiitation du li(jui])lasmi(pies entourées des ])a;()is projtT-es cellulo- si(pies ; cette dés(u. i-2) pi'ni ., isiiil (lie rciiiulacer les lêiniie- (1^ (jclf'r rcfirhilr, nnicilaiir végéhil (ui d»' jirclinc. iiuc 'les aut^'iii's avaient eiiipl()>.r> pnnr désig'ner lexli'ail de (lifférciilcs Algues bru- nes ou r'es, par r:Hni de CjuTiniithrcuiue iCan 'Kjcriiin): il .:''iiii- luérail les eararlèiv- (|ui di>l iniii;' Mil l'iwlrail du Clininlriis de la L-unnue ur.linai r,'. de la -•.'•latin- aiiiin aie, de la peeline. (•?) Ou !)iMil \ u|)\i,.i' en jetant dans la masse totale chau-de agi- t-ép un I eu d' l'hjdnii'e de chaux par exemple: toutes les par- cel'es (Ml MispiMision se ra-semblent alors à la surface, mais le soi, qui tiUre tacileinient à chaud, se gèle en se refroidissant. 64 BULLETIN DE LA STATION' HlOL()(;lQLE d'aHCACHON 1921 fiJicina ;4)rès nue cuisson pins lonj>iU', Les pnrtics jcnnt^s on l'rnctiHées des tintres espèces dn gronpe (liondnis se coiiiportent pareillement; les bases, pins fermes et pins ré- sistantes, <>onl1ent moins lenr snbstance inteicellnlaire, ne s<^ dilacèi-ent (pie juirtiellcMiicnt, renferment cncdic dn mu- cilaj'C qni i)onri'ait s'extraire en (wprimant le mnic. C'est d'aillenrs ce (pie recommandaient les anciennes foininlcs pharmacenti(jnes de pn^paraticm de mucilage du Carraga- iieen et l'on économise ainsi le chauffage. Toiitef(HS, l'ex- trait obtenu n'est jvas pur ; l'expression y fait passer des cellules entières, dont la ]»aroi doniKMa les redactions de la cellulose, on dont le contenu donnei-a les réactions de l'anii- d(Hi (suivant la saison de récolte) ; le broyage des plantes avant cuisson aurait le même i-ésnltat. de me suis toujours servi autant (pie ])Ossible de frondes (Mltièr(^s ; le mucilage est alors pins pnr et moins éj)ais. L;i dislocation, la fi'ag- meiitation (pie subissent ces Algues ])ar la cuisson lésnlte de rimparfaite résistance de la cuticule, de la ( ouclie s(mis- cnticnlaire et des ussises péripliéii(pies ; en outi-e. si les sommets fondent en bouillie, tandis (pie les bases s(uit for- tement gontlées et ne cèdent toute leur gélose (pi'après ex- pression, c'est é\i(lemment (pie les composés pecti(pies de l'une et l'autre régions n'oni |>;is la même solubilité dans l'eau cliaiide et. par suite, n'ont pas tout à fait la même nature cliimi(iue : des décoctions fuites pour une étude clii mi(pie devraient en tenir compte. La cuisson (b^ l.-i plante j>ré;ilablement bien lavée dans l'eau (U-dinaire ou duns l'eiiu acidulée fournit un sol siru- |teu\ (|ui, uprès refroidissement, se gèle parfois au fond du \ase ou su I- ses bords; l'obleiilicui d'un sol (|ui se prend to t.-ilemeiit en masse, comme celui (\i's (1 clidiiitii , ikm-cssIIc une (piantité i-elativement ciuisidéiable de matièi-e, i>ar exemple 1 p. '2T) à 1M) d'eau avec le Cli. crisfms ou le di;/. hiiuiilllosii , et un second cliaiittage du mure (bnine nu li (piide peu \'is(pieu\. La gelation se compai-e donc imparfai- tement ;"i celle des esp(~'ces du gi'(Hipe précédent. Suiis éiiiet- h-e ici d'idée tliéori(pie, on peut néunmoins dii-e (pie le sol des espèces (in (yix- (Jrlit/iiim se [)rend en masse comme C. SAUVAC.KAi; : SIM! I, A (;KI,(»SR «)5 «réparées : .1. la jdante sèclie brute, jdacée dii])i'oximativem(Mit de l'eau d'imbibiti(Ui. T'iie série de ti'ois vas(\s fut cliaulfée au bain- marie à 100" i>endant s. Oi-, les deux séi-ies donnèi'ent des résultats identiques : 1, renfei-nmit après i-efroidisseinent une «^clée aussi ferme (jue celle d'un (IcJidiinii, />. une gelée molle et ('. un sol 66 BULLETIN UK L/V SIATIOX HIOLOC.lQfK d'aHCACHON 1921 8iriH)Piix. La matière de J'efHoresoenco provoque doue vraiseiiiblabloiiR'iit Ja ])ris(' pu masse, et uiu* fail)ie quan- tité snftit pour cela. t\4te «'ftiorescenee d(» YR. miiscifortiiis est formée de chl()iui<' de potassium, avec un peu de sulfate d(' chaux et un peu de sulfate de magnésie (1). l^es chimistes ajant, comme on sait, une tendance à attribuer la- gelation des colloïdes organiques à des traces d'un s<'l de chaux, sur- tout à causé de ce que leur apprend la coagulation du sang, j'ai fait l'expérience suivante av(M- un même poids de i)lante sèche dans 50 fois plus d'eau : T^n premier ballon A^ reçut la plante sèche brute et en ontj'e une jdncée d 'efflo- rescence ramassée dans le paquet ; les cinq autres ballons, reçurent VHypnea soigneusement lavé dans plusieurs eaux et i»endant le même temps; B, sans aucune addition; C, avec une pincée de K Cl ; D, avec une pincée de SO^ ('a ; E, avec une pincée* de SO''* Mg ; F, avec une pincée de SO^Ca et de SO^ Mg. Les six ballons furent mis à l'auto- clave, et la température ne dépassa pas 100°; le lendemain, A et (' présentaient une gelée ferme, les autres un liquide épais. Les six ballons furent alors chauffés h 120" pendant deux heures; le résultat ne changea pas. On ajouta un jieu de SCHOa et de SO'' M g aux ballons qui en reutVrmai«'nt déjà, et l'on chauffa de nouveau à 120" sans moîlitier W résultat. T^a gelation de Vllypnea mns-cif(rnnis paraît donc bien due à la pi-ésence du chlorure de j)Ota.ssiinn. Le CJh. cr7.s/)?/,.s' et le Oig. mamillosa , dont les efflores- cences d(* K 01 constituent seulement un léger revêtement farineux, montrent aussi que ce sel est la cause de leur gelation en masse. A quantité égale de ])lant<' et de K 01 ajouté, le (iraf. fiJiciud et le Gif/, aeieiilaris donnent un gel il |>eu ]très ;iussi fei'UK* (|ue les deux précédents, les Gif/. pistiJlfiid , Gi/Ninof/. /Kilens, RissocJhi rcrriuiilo.sd un gel moins feinie. C^At^' ])]-o])riété exi)liqu<' les ii'régulai'ités que j'observais dans les déccM-tions de Oarragaheen ; je les signale ])Our éviter Ti d'auti-es les hésitations que j'ai éprouvées. (Il Voyez plus liaiiL |.. 'J6. c. sAiivvniati : sun \.\ r.Ki.osfe G? .r.'ii lécoKé moi iiiriiir le ( ';ii'i-;i_i;;ilH'('ii (pic j'ai éludic, ou l)i(Mi j(* l'ai lerii ll, la plaide bret(uine donnait un li(piide siru|KMi.\, la droj^iie une «idée ferine; à 1 l»our 101), le dé- ( (icté de la dro "Xm< tandis (pie celui de la plant(^ bretonne était li(piide. Si la (lroj;ue était ]>réalabl. 25 donnait en- coi'e une "(dée, mais les projiortions de 1 ]». 7)\), 1 ]». KM), etc., fonrnissaicMit un li(piide plus ou mi)ins siiu])en\'. non une liclée. La droliarmaceuti(pie, ccda devenait évi- dent, avait été blancliie artilieiellement (H jiar un procédé (|ui maintient le clilorure de ])otassiuni dans les tissus ; la maison de droguerie», (jne j'ai jn-iée de faire une enrpiete à ce sujet jirès de son fournisseni*, m'a répondu qu'elle croyait, en effet, que ce Carragaheen avait été blanchi à 68 BULLETIN UE LA S TAl lON l!I()L()(;ir)UE IJAIICACHON 1921 l'acide «ulfureux ; il rougissait d'ailleurs légèremeiit le papier de tournesol sur lequel on l'écrasait. En conséquence, il faut toujours laver abondaniiueut, avant de les cuire, les espèces du type CliondruH, simple- ment sécliées ou blancliies artificiellement, dont on désire obtenir nn liquide sirupeux. Cette précaution est générale- ment inutile avec la plante blanchie à l'air libre et pro- pre. Le fait d'obtenir un sol qni, poui- une même propor- tion de ])lante, reste constamment sii-upeux, (hi se gèle ]dus ou moins facilement, ])résente une c(M-taine impor- tance au point de vue des a])plications. L'em]d(H s'en fait à l'état liquide; or, le sol sirupeux stérilisé reste toujours prêt à. être employé, taudis que le gel devia être ])!'éala- blement chauffé et fondu, comun^ celui des espèces du tyj^e CU'lidiitm. De même après emploi, par exem])le pour cer- tains apprêts, le tissu traité en sera débarrassé par lavage à l'eau froide dans un cas, à l'eau chaude dans l'autre cas. La dessiccation à l'étuve des sols fllti-és des espèces du groupe CJiuiidras fouiiiit une phycoc-olle de même aspect que celle des espèces du groupe (relidimit , mais ses pro- [H-iétés diffèrent. L'iode ne la colore pas; dans l'eau froide, elle se gonfle et perd bientôt toute fermeté, devient une pâte, une bouillie éi)aisse de sorte que sa^ teinte ibrune ne peut disparaître par sim])h' lavage. En chauffaut, on obtient de nouveau un sol sirupeux. D'ailleurs cette teinte binne, à peine sensible sur les lames minces, (^sl plus faible, sui- les lames épaisses, (|ue celle des V, clhliii m . Je me suis pi-oposé d'utiliseï- la ]>r(q)riété gelante du cliloi-nre de ])ot;issium i»our faire dis])ai'aître cette teinte. Poui- cela, j'ai lait deux ]>arts d'un nu^'Uie i-es(|ue aussi i"a])ideni(Mit que les autres; l'incorporation (le chlorure (h' potassium paraît nient blanche; après ti-ois heui-es. les |diycnr éviter de la dé ihii'er. lOlles auraient sans doute ]>n restei- pins longtemps s;ins dommage dans ce li(|nide. de les ai alors lavées très rapidement, |)uis ahainlonnées dans l'eau (huice fi(»ihvc(icnlle de dif/. pistillafit fomiait déjà nue pâte molle; celles de (lif/. (iiiciihiris et de ('h(i)ul. crispns pei-direiit plus lentement leur <'onsis- tance. mais après nn ((naît d'henre à une demi-heure, elles étaient friables, ii<' se laissaient ]»lns manijMiler. Dans tous les ai- la cuisson de la plante. Ce ]>i'océdé sei-ait ])eut-être snseeptible d'utilisa- tion pai- b's industries (pii emploient le < 'an-aj^aheen. Des essais ((ue j'ai faits dans le chlorui-e de sodium [nir a 10 % avec les mêmes phycocolles fur-eut moins satisfaisants; la décoloration fut plus lente (pie dans le (ddorure d(> po- tassium, et la pliycocolle du (i'xj. jihl ilhif a s'est mise en bouillie, comme dans l'eau ordinaii'e, mais j)lus lent(^- ment. De même (|u'jn'ec les es]»èces du <;roupe (Hcîidiinn , la ;0^é- lose ((ui soit de la plante après un cliauffaii'e long ou court à 1L*0". ou a])rès un second chauffajie et chanjjement d'eau, si le premier a été trop court ]>our l'épuiser, est toujours de la même (jualité chimi(pie, du moins au point 70 liULLLllX DE I. A STATION BIOLOGIQUE !>' AliC ACHON 1921 (le vue où je me suis placé. Toutefois, les réactions des sols trop dilués sont iiuil caractérisées, et la consistance du sol, pour un cliaulfaj'c de même durée, varie selon les espèces. J'employais des sols de ])lant('s lavées et entières, d'une consistance corresi)ondan1 à celle d'un empois d'ami- don frais à 3-4 p. 100. Les réactions diffèrent de <'elles des sols du j^ioupe (iclUliinn . L'iode ne colo'ir pas jtlns les sols (pie la pliycocolle, ce qui indique une nuHiidre capacité de tilt ration de l'empois d'amidon à travers les nieiiiliraiies (pie |»(hii- les esp(''ces du o-roupe f^olf/idcs. Le d(''cocté des individus ahondam ment ])ourvus de spores se colore cependant en violet et, d'autre ])ai't. celui des individus stériles, mais ti-ès aniyli- fères, de (ii(/(itl. (iciciilfiris, réîi^it fortement. Vue dose faible des electrolytes chlorure de ]»otassium, cliloriire de calcium, sulfate d'animo'nia(pie ou d'aluiuine, proiliiit une prise en masse immédiate ou pres(pie immédiate, souvent limi)ide, paifois un ])eu trouhle. on tout an moins opales- cente, suitont avec le sullate d'alumine; et l'on pcMit retourne!' 1e tube; un excès de réactif ]M'oduit seulement des ni-umeanx. Malgré la monovaliMice de son métal, le cliioini-e de potassiiiin est iiéïK^i-ilc^mcnt plus actif t un précipité ciiiliebotté, tan tôt une masse solide c(Hn))a<-te, d'un Idanc de céiaise. forte- ment adliérente au veri-e. Versé à la même dose (lu'nn élec trolyte, l'alcool est sans erfet ; si bon continue à le veiseï' ifruitte à goutte, des bulles «gazeuses appa laissent de plus en plus nondu-euses dans la masse et alors tout si' lièle en masse, iiistantanénient ou après (piebpn^s niiniiles, et r(Ui peut l'etournei' le tube; la (piantité d'alcool versé est aloi's à peu près égale à celle du sol; un excès d'alcool, au lien C. SAUVAGEAU : SUR I,A GÉl.OSE 71 fie solidiflor la mass(^ produit dans le liquide uue flocula- lioii d'abondance varijiible, gu'unieleusc ou nuageuse selon la (piantité d'aleool ajoutée ; le Hoeulé, insensible à l'ac- (ion de l'iode, se dissout rai)idenient dans l'eau froide. La stiMictui-e des ClioHdriis, C! i/in iiOfioiif/nis, (} if/arti iki . (Iirtei-e ;i picuiirrc vue de (-elb' eti(es eelluh's, disposées en tih's ladiales moniliformes cen(li(*ulaires à la surface, (pli piésciilciit peu de résistance à la cuisson. se sépai-<'ut les uues (h's autres et entraînent la dilacéra- (ion loialc (hoi'Uiis chez le (li/iini. norrci/iciis). La moelle, plus ou moins étendue, selon le diamètre de la fronde, va lie dans sa disposition et sa structure avec les genres. Tandis rane méi-iterait d'ailleurs d'étr<^ étudiée de ])rès ; ainsi, les ccvlorants cellulosi(pies se tixent ex(dusivemeut sur les i)arois pr()pres du (lif/. )n|ieW'' en- core aujourd'hui, pai- liabitude, liidua cdiilis. Actuelh> ment, le genre est linnté à nue (|uinzaine d'espèces |»rinci paiement i-épandues dans rhémis]>hèi-e austi-al. e( on le l'ange près r((ili(ini(iiaié suftisammeut poui- essayer les léac fions. Tu fragnu'Ut d'une auti-e es|)èce. du <'a]). Iridn(/(ifa Sulir, distribuée sous le u" 'M par le yoiilli Africdii nidritic Ah/ir de Tvsox, malgré son a|>parence plus cartilagineuse, a fourni un mucilage moins éj»ais. Au poiut de \"ue e (lioiidnis. L'iode n'indioit<' \isà-\is des elect lolytes salins. Ce- pendaid ses meiubraïu's. insensibles -À l'iode, réagissent par l'action successive de l'iode et de l'acide sulfuri(pie. comme si elles reid'ei-maient une sorte i>ai-t iculière d'aniy- loïde (|ue immis i-et I'ouncious chez, les I /m iciicki e( d'à ut l'es Hhodomélacées. \/ If ifjtncit iHiisciforniis se com|>ose d'une assise péri- l)héiique de petites cellules carrées amylifères entourant une moelle d'aspect parenchymateux à substance intercel- C. SALVAGHAU : SI U LA GEl.OSt: Jà liihiii-c i-('Mliii(('. les cellules cell! i-jiies étant les plus juran- des. L'iode ne colore rien ; 1 juldition d'acide suiruri(|ue jaunit la cuticule, clianji'e à peine l'assise péi'iphérile des membi'aues. tandis (jue le ]'(vu;;<' ('on;;<>, aj^issant api-ès la |>otasse, coloi-e unicpUMuent , et d'ailleurs assez lenteuH'ut, les parois |>i'opres. Dans les parties jeu lies de la plante, la teinte brun rouj^câtre, due à l'acide sull'uri(pie. s'atténue et se réduit j>ari"ois aux éi)aississe- ments de la lamelle nKHcniie. Aj)rés un cliauriauc de (piebpies heures i\ 120", VHi/pvrri a conser\é sa l'orme et s(mi aspect ; les j;ros rameaux sont raides et Ira^iles; beaucoup de ramules, et en particMilier les ramilles Iriict itères. s<' sont détaidiés au ras du i-ameau, sans pour cela établii- erméable (pie ti-a\-ers<' le mucilajic Les cellules médul- laij'es se laissent l'acilement dissocier; l'acide sulfuri(pie, agissant après l'iode, colore seulement à leur surface, (^t du niém(> brun rouiicâtre (pTavant l'ébullition, d'étroites bandelettes (pii correspondent aux épaississements de la lamelle inoyeiine (lisi»arue, puis (pii deviennent bleu foncé: la }>aroi propre a donc laissé éclia|>]>ei- ses composés pec- tifjues et cet amylo'ide. lî. — 'riiini-fh III d'inii)ortat ion chinoise, (lif/diiiïui sp. En même temps (pie 1(^ l\érieur au Tonkin un autre l>roduit commercial qui se vend à Ilano'i, le Tliiin Tliiii , 74 nUf.KETIX DE I.A S lATION lilOf.OC; (QUE DAItCACHOiV 1021 marqué comme étant d'importation cliinoi.se, et que Ton supposait être le Gelidinni coniciim. Il est blanc jaunâtre, propre, d'un bel aspect et semble formé, à première vue, par une Algue blanchie brisée en menus morceaux. Cepen- dant, le produit reprend rapidenumt sa forme dans l'eau, se montre alors composé d'une petite Algue entière, en maigres toulifes hautes de 1 à 2 centimètres, et dont l'as- pect ressemble aux formes sinijlles du GloiofX'lti.s colifor- mis figurées jtar Sikingak iAI(/(r .l(fj)(»iiv(r pi. 10, fig. a à // et IJIiisfi-dtlon... etc.. ])1. I. fig. ;j, 4. .">). On est stu- péfait (ju'une i)lante aussi jK'tite puisse être ramassée, séchée, blanchie en aussi grande (juantité et avec autant de pureté. Dans son pays d'origine, elle couvre nécessai- rement de ses gazons denses des étendues considérables de rochei-s plats à un niveau bien déterminé; autrement dit, son mode de végétation doit être comparable à celui des (iJoiopcIfis décrit par Ykmu». Sa structure. dé))()iirvue d'axe central, est cejxMidant toute différente. M'"' Wkiiku VAN Bo.SSE et M. Okamuka. à <|ui j'ai soumis h' Thun-Thul. s'accoi-dent à lui trouver la structure d'un (i iffartiiia . mais hésitent sur son nom spécifilus viaisenddable- ment comme de notre Carragaheen. (^lit à 120", dans la proportion de 1 pour 40. il donne une masse t lès épaisse, légèi'cment coulante, nulb'ment c(»agulée : à 1 p. T.~i. le décocté a la consistance d'un sirop très épais, sans grumeaux ; la plante est relativement ])eu dilacérée. Le décocté à 1 p. 450 est peu épais, d'une par- C. SALVAGEAU : SUli LA GELOSE 75 faite transparence api-ès filtration, colle légèrement anx (l(Mgts: il m'a «ervi ponr les réactions. La solntion iodo-iodnrée u'.v prodnit [)as de réaction, mais 1<' sol est pris en masse qiiehines lienres après, on l>eut alors retonrner le tube, tandis (pi'nne solntion d'iodnre de iHitassinm à '2~j [). 1(10 donne senlement nn gel grumelenx. Avec le clilorni-e de potassinm, la prise en masse est immé- diate, trouble par des grnmeanx blanchâtres, et le tnbe se laisse retourner; avec le chlorure de calcium, on obtient une masse giaimelense nn peu tronble, très coulante, lais- sant des grumeaux snr la paroi du tube incliné ; la réac- tion du sulfate d'ammoniaque est intermédiaire entre les deux précédentes et la masse s'é]»aissit api-ès (piekpies heures, ('ne trace de sulfate (ralumine proier (1). C. — EiichciuHd. h.EudiciiuKi .spiiKhsinii CJi est la principale des Algues de M;il;iisie coiiiiue sous le nom (\' Af/ar (ifiar de Macassar ou (le '/(tid : c'est doue le véritable agar-agar dans le sens où Ton eui|>loyait <•(' nom auji-elois. D'après (1. von Mar TENS {l\), la i)lante vivante est d'un rouge foncé; les indi- gènes des Iiules néerlandaises la lavent dans l'eau de 'au- teur ajoute (|u'à Tinu)r Ylhfjnicd dir(ni((i1ili<>ii... .>lc. p. •>;{!) (|iic .i";i|Mrs j'.-S. Coii.iNs. M l'dii s'en lieiil :i i;i loi lic |iri(irilr. I /'JkIi. .s/)///os//n; (•|i)il s'ii|)|M'l(T lùirli. (h'/iliciil'iliini: Vl'litcli. i>^iji>n}u\ soiivcni cil/', tiV'ii est, (|u'uii synonyme. (3) (r. VON Mmitiins, Dif iirriissis'lir h'.xixdtlnxi nacii Oxl-Asirn. Die Tange, Berlin, 1866. C. SAl'VAC.KALI : SUH LA CKI.OSK y/ Kii lNr»;5, on iiii]>(»i-1;i (roi'iciit à Liverpool, sons Ic ncvni iV(i(/(ir (i(/(ir on Mousse dc ('ci/hni, nnc Al|Mêt dans les fahii<|n('s dc tissns (h^ so'm' on dc textiles. AltciiKi; et Sl.\r- MoNDs (1) discntèreiit anssitôt la lé^iitlniité de ces a|)|)el- lations; ils nioiiti-èi-ent (pie i'Alone importée était Vhhtch. spinosinii on \éiital>le Af/itr (K/nr, tandis (pie la Mousse ni' ; une (pialité interienre est récoltée à .Macassar; on l'cxpoi-te en <'liine et il constitue le cliaieler aoint de \'ne cliimi(pie. Mais Th. .MAirrirs insista et énnniéra ti-ois sortes (Taiiar (."►) {Voyez plus liant |». (î). ALiljJré cela, les l'J Hclieiniin ni les (I nieihirid nétant pins (1) T.-C. AitcHr.it, .1 hrir/' iiolirr nj a j'en' \rli, ,],■>< nujinr},'il into l.iiu'ijtnol ihiiiini is:>:i, PlianiKiccnliciil .lnin-ii;il. t. K!, I .(.iidi''-^, ISfjJ. Cl Si-cniid uolicr nj iifir i,r vn,lr,- Lniilrn. Airliix - 11. I. lîF) TI; \ re, 1843. (.'5) Th. Mvnnrs, Vi'bn (hui \(](ir-n[iilin(li!iM\\\s, lifiliiKj rnr cniilnis^ drs \(i(ir-iiinal ]iaiu t'u hollandais. (fi) T'h. Mvinns. Dit- rcn^clili'drnfii S,nicn di's Ayai-ayar, JNeues Jahrbuch fur Pharmacie t. 9, Spire, 1858. 78 BULLETIN DE LA STAtlON BIOLOGIQUE d'aBCACHON 1921 importés (^ii Kin'0|t<', le td-uic ;i<>ai- u^ai' eut (lrs('s vei-s l'intérieui-, (4 une moelle de grandes cellules ari'cuidies sé[)arées entre elles ])ar de iioml)reuses cellules étroites un peu épaissies. La subs- tance intercellulaii-e est bien dévelop])ée. L'iode ne colore ])as la cou|»e, à part le protoplasmf, l'échantillon examiné ne renfermant pas damidon ; l'ad- dition d'acide sulfuri(pie colore la cuticule et la substance intercellulaire en jaune brun, toutes les parois jU'opres en violet roujic ])âle, ])uis tonte la substance intercellulaire se décolore tandis (pie la paroi sous-cuticulaire et les parois jn'opres bleuissent fort(Muent. La paroi sous-cuticulaire, (pli retient les colorants ])(H-ti(pies, ne se colore pas par le rouge Congo ammoniacal. Lavée juiis ciiaiiffée une heure à 120", dans la propor- tion de 1 1». 100, la plante s'est gonflée et dilacéive, si fourni une gel(M' totale molle, très coulante; pour faire les Inactions, j'ai dû ajouter de l'eau jns(ju'à 1 p. 200 et chaiin'er de noiiveaui; la plante s'est dilacéive davantage, mais le sol. b'^gèreuient opalescent, était peu é)>ais et l>eu gluant. L'iode ne le colore ])as ; le chlorure de ])otassium et le sulfate d'ammoiiia(pie donnent une prise en masse imparfaite, et encore à la condition (ju'ils soient ajoutés C. SATVACKAr Î sun I. A CKF.OSF. 79 eii ties jictitc (jiiiiiitité ; le clilotiirc de calciiiiii et le siilfalc (l'ahiiuiiH' le coagulent iiioiiis (lUc les deux electrolytes précédents. Le sons-acétate de plomb jn-odiiit un j>i'éci|>ité laiteux (pii tond)e au fond; l'acétate neutre ti-oid)le senle- nuMit le sol; Texti-ait de Satui-ne ]H*oduit d'abondants tlo cons blancs ^i-unieleu.\ (|ui tombent i-apidement au fond. La lessive de soude est siiins action; il pai-aît en êtic de même des a<-irése]ite des caractères intei* médiaires enti-e le ;4i-ou|»e ('lioiidnis et le type dclUIin m . En certaines stations, il abonde i»armi le Carrapilieen ; les récolteurs \v né<^li<^ent, et ceux (pii l'ai-raclient ]uir mégarde le rejett(.'nt lors du triaji;v. car il ne blanchit pas; j'(Mi ai laissé à Tair et en pleine lumière à Ivosc(>lT pendant trois semaines du mois d'août, dui'ant les(pielles il re(;ut la pluie jdusienrs fois, sans obtenir ])lns (pi'une atténua- tion de sa teinte qui devint noire a]>rès dessiccation. Que Ja ])lante ait été lav(^e ou non, son défocté est tonjonrs foncé; sa ]»hycocolle d'un bi-un noii', insensible à l'iode. <'st intei-médiaii-e enti-e celle des types (luttiihiis et (}cH- (liiui). I)ien (jue la pliy<-ocolle abandonne une foi-te |»i*opor tio)i de sa nmtièi-e c(doi-ante dans l'eau froide, elle reste ass(v. fortement teintée; son gontiemcMit y est double (Mivi- Von de celle des (Ululiinii, c^t si on l'y abandonne, jusqu'à ce qu'elle ne laisse ]dus écliap]>er de matière colorante. <'lle ])erd trop de sa cohésion ])Oui- êti-e facilement nmni l)nlée. Apiès avoii- fait sécher de nonv(*au cette j^hycor-olle à demi-décolorée, j'ai essayé de la décolorer entièrement 80 nULI.ETIN DE LA SIAIIOX lilOI.OG lOUE 1) AHCACHON 1921 dans lu solution de clilorurc de potassium A 111 j). 100, L'ommc j'îivais i-énssi A 1(" faire avec celle de dioiidnis et de Gigartitid ; je l"v ai laissée pins de douze heures sans auti«' i-ésultat (ju'ujie le^ei-e atténuation de sa teinte : plouj^ée ensuite dans Tean douce, sa coloiation s'est atténuée davanta{>(' sans ce|ieudaiit dispai-aît i-e. L'amidon est loca- lisé dans l<*s assises corticales (pii en s(uit |)arrois jior^^ees ; l'iode 1(» coloi-e en violet brun, plus violet (|ne celui du PoIi/'kJcs, et ne colore [)as les parois, à ])ait la cuticule, qu'il jaunit assez fortement, et la substance intei'cellu- laire médullaii-e assez lét^èi-euient ; l'addition d'a<-ide sul- furicpie coloi-e seulement les paiois pro|>]-es eu bleu. Il en est de nu'Mue apiès euisson de la |»la ut e. l.es prennei-s décoctés, ]>réparés avec de petites (|uan- tités de Funclldriii réc(tltés en mai, à (Mierboiirlait donc «iênei- i»liitôt la fteljition, à rinv<'i-se de ce (pie nous \(>y(uis dans b' type f^liotidnis. •l'ai aloi-s doublé la (piantité d'eau de clia(pie ballon, soit ] p. :.'00, et clianlle de nouveau une demi heure à JL'O" ; le c. sauvaci:au : si n i.a cklosi: 81 IcFidcmjiili, Ic ivsiilhit est iiiNCisc «le celui de la veille; les ballons I el 11 i-enrei-meiil nii li(|iii(le siiaipeiix sans «^rn nieanx ; les ti-ois antres i-enleiiiient un liijuide très loi-le- nieiit j'Tnnielenx, coninu' si la ])résenie (la clibuaii-e entraî- nait la gelation, .l'ai eneoi-e doublé la i)r()']j()rti()n d'eau, soit 1 p. 400, et cliautïé de nouveau une demi -heure à 120''; le lendemain, len ballons I, II, III, IV renfermaient un Jiqnide peu visqueux, seul le couteini du ballon Y est encore grumeleuLX. Ces résultats sont diui;' contradictoires. Je n'ai pas constaté de ditïérences notables dans les réac- tions du décocté de la plante riche et de la ]dante pauvre en amidon. Le contenu du ballon II, à 1 \j. 4(1(1. a fourni les réactions suivantes : L'iode est sans action ; b^s chbu-ui-es de potassium et de calcium, les sulfates d'amnioniafpie et d'alumine ])récii»itent des grumeaux ; à 1 ]). 200, une ]irise en masse aurait rem])lacé les «iiiimeaux ; le sous-acétate de plomb et l'acétate neutre ])T'éci])itent en petits Jiiru- meaux blanchâtres, et l'exti-ait de ^^aturne en grumeaux ])lus blancs, ])lus lourds, tombant plus vite au fond. L'al- cool produit des Hocons nuageux et plus ou moins gru- m<'Ies menées à différentcss hauteurs n'a montré la réac- tion de la membrane signalée par Hexckkl dans l'assise péri])hérique ; des exemplaires de moindre taille, reçus de Cherbourg, ne la présentaient ]»as non plus. Le décocté du Cysf. pnrpiirasccns se ])rend plus facile- ment en masse que celui des auti-es espèces du groupe 82 BULLETIN DE LA STATION RIOLOCIQUE DAriCACHON 1921 Chondrus ; ses réactions l'en rap])rochent néaninoiiis plus que des antres gronpes. La prise eu masse étant d'nilleiirs assez lente, il est bon d'attendre jusqu'au lendemain pour l'apprécier, même si l'on refroidit le sol ai-tifieiellenient. Sécliée au laiboratoire, la plante avait cons.'rvé toute sa couleur; néanmoins, le décocté préjiaré à 120°, avec la plante simplement lavée* était pres(pie incolore. A 1 ]). 50, le décocté se prend en masse molle dans le IciIIdu ; A 1 p. 100, la ])rise en masse suffit encoi-c ]m)ui- (ju'un tube à essai i)uisse être retourné; à 1 p. I.IO. la striu-ture est, le lendemain, légèrement oiumeleuse, mais j";ii essayé les réactions le jour même, alors que le sol semblait bien li- quide. Si les réactifs qui m'ont donné une masse coulante dans ces conditions avaient été employés avec le décocté frais à 1 ]). 100, ils eussent probublement liâté et affermi la prise en masse totale. L'i<)d(' ne donne rien. Le chlorure de potassium et, à un moindre degré, le chlorure de calcium et le sulfate d'am- moniaque produisent un floculé gélatineux limpide en masse coulante; avec le sulfate d'alumine, la liqueur est trouble, plus épaisse, le floculé est insoluble dans l'eau froide. Le sous acétate de ])lomb (4 l'acétate neutre, versés en très petite quantité, })récipitent en flocons troubles et épais, pas assez cependant pour laisser retourner le tube ; l'extrait de vSaturne précipite des flocons abondants, fer- mes et blancs. La lessive de soude, les acides sulfurique, chlorhydri(pH' et acétique donnent une masse oulante, comme fait le chlorure de potassium, l^n ])eu d'alcool ])ro- duit a])]»roxiniativeuient le même effet, tandis (pi'mi excès auiène ra|q»arition de flocons fllaïuenteux ou une soife de coaguluui blanc selon le moment où l'on agite; ce Hoculé, fa<-ilement soluble dans l'eau froide, est colo- rable pai- l'iode <'n biuin un peu vioilacé. Le ('crdiiiiiiiH cell lotiol mil es( une ]>etite Algue foujoui'S p?opi-<'. (pii en élé abonde à nii-iuarée sur la rM^' basque. Kn séchant, il produit (h's efflorescences de chlorure de potassium et le décocté de la plante brute se prend en c. sauvà(;i:ai: : suii la (;éi.osb 83 masse ]»liis rarilciiiciit, et à iiioiiidic dose, que {'clui de la plante lavée. Le Cvrani. ruUniin se coinitorte de inêiiie. Avec leui's décoctés, la «iélatioii totale i)ar le refroidisse- ment, comme la formation des plumeaux <;élatineiix, s'ef- fectue i)lus lentement <'iic<)i-e (jifavec celui du (Jytstoclo- niiutt. Jje décoeté du Ceram. evhionotam lavé, euit à 120", et préparé à 1 p. 25, se prend en nmsse molle dans le ballon et un tube à essai se laisse retourner ; à 1 p. 50, le contenu du ballon est grumeleux ; j'ai essayé les réactions avec le déeocté à 1 p. 75. A ])ai-t l'iode, qui pi'oduit une coloration bi'ini vio](4 foncé /c /*/>/, Ditiiioiifia . Sous le nom de groupe Pohjulvs, je réunis quatre genres de Floridées, Hplitriococcifs, DiuiiohI ia , l>>(lii.Z!/m('niroche du groupe Chondrufi par l(^s faibles propriétés gelantes du déeocté, et du groupe Galidliim par la non -action de certain -^ electrolytes, dif- fère de l'un et de Fautif ])ar l'action du sulfate d'aluiuine, de la lessiv(^ de soude et de l'aicool. Les membranes sont perméables à chaud à rem])ois d'amidon, qui passe dans le déeocté. J'ai constaté la i>rés(uice d'amyloïde dans une seule espèce {^pli. coronopifoliiis}. J'ai préparé la phyco- colle du Polyidrs, le seul que je possédais en suftisante quantité; elle n'est pas de belle a])paTence, manque de trans])ai'ence,. se gonfle, se dissocie dans l'eau froide en donnant un liipiide gluant sirupeux. Le vaste oenre ^^phœrcx oc(iif< de C. Agardit comprenait jadis la i>luitart des genres que nous avons cités précédem- 84 BULLETIN DE LA STATtON BIOLOGIQUE D AlîCACHON l92l ment : ChondriiSj (xymnofjonijrus, ix'Kjartlna, (ialldkuii, (J racilariaj Hypnea^ (JaUibhpJiuris... etc. ; la classificatiou botanique actuelle le réduit à quelques espèces seulement et le range tout près des Gracilaria. Cependant, au point de vue qui nous occupe, les deux geim's ne se coiiijM)rtent pas de même. La belle teinte du S/tli. corotiopilOIiiis^ (Vuu ronge \)\y\s rose que les autres Floridées environnantes, ptM-nu*t d(' le reconnaître de loin; on le renconti-e dans l'Océan à très basse mer (^t n'est jamais très abondant ; c'est aussi une plante méditerranéenne. Il se gâte lapidenient à l'ail-, devient rouge vermillon, puis brunit avant de blanchir. J'ai récolté à (înéthary, en juin et en octobre, (piebpu's exemplaires pourvus de cystocarpes. La partie jeune ivié- sente une assise ])éiipliérique non amylifère, une couche corticale de cellules amylitei-es de ])lus en plus grandes vers l'intérieur, et une large celluh^ ceiitiale sans amidon, à paroi assez é])aisse, (pii re]Hés(Mite la moelle. L'iode colore en rouge brun violacé uni(piemeni cette cellule cen- ti-ale ; lorsque la coupe renconti-e une (mi deux des bran- ches divaiifpiées, (pr(dle émet de (listan;-e en distanc<' dans le jdan du thalle, leur section se comjKtrte pareille- ment ; l'iode ne colore point les autres parois cellu- laires. L'acide sulfurique fonce pendant un instant la teinte de cette cellule centrale, puis la décolore, et bien- tôt tontes les parois propres bleuissent, sans que la subs- tance intercellulaire se soit colorée. L'amyloïde est donc très localisé. Si Ton fait agir l'eau de Javcd avant l'iode, penai-ties âgées, les nombreuses libres amylifères entcvurant la cellule centi-nle donnent une glande impoilance à la moelle qui est très dense. Or, l'iode coboe â la fois la cellule centrale et tout le reste de la. moelle; les (piebpies fibres «pii pénètrent dans l'ér-orce se colorent de mèine, tandis ((ue l'écorce reste insensible. L'enu de -hivel ou l'acide sulfuriiH2 bleuit toutes les ]»ai-ois pi'opres, jaunit les lamelles moyen- nes et h'urs éi)aississements angulaires, laissant le reste de la matière intercellulaire incolore; en même temi)S, l'amidon gonflé et fondu devient d'un ton orangé plus ou moins rouge. Cuit dans la |>ro|)ortion de 1 p. 20 a 1 p. 25, il donne une gelée ferme; à 1 p. 40, il donne un liquide sirupeux; à 1 p. 75 ou 1 p. SO, il filtre bien à chaud et peut servir ])()ur l'essai des réactions. Après une cuisson suffisamment longue, le décocté de la plante foncée n'est guère plus coloré que celui de la plante blanchie à l'air libre. La cuis- son gonfle le Poli/idcs, dilacêre le tissu périphérique ; cer- taines branches, surtout les parties anciennes, restent cy- lindriques par la cohérence de l'écorce amylifère, sont mol- les, souples, ressemblent quelque peu à un Ncmalion, d'au- tres se fragmentent. (1) La structure du Poliiidea diffère peu de celle du Fnrcellaria. RosENVLNGE (The marine Algœ nf Denmark, Copenhague 1917, p. 165) a relevé le lapsus de certains livres classiques où les structures d^s deux espèces sont interverties. 86 BULLEIIN DE LA STATIOX HIOLOCilOUE D AIICACHON 1921 Le Scliizf/iiicuid Duhiji, jolie pbiiite (MI lames souidcs et peu éi»aisses, atteiguaiit .souvent la taille de la main, n'est l»as j-are an printemps, à Gnétliary, à mi-marée, et assez eommnn à basse mer parmi les H,accorhiza et Cystoscira fibrosa. Les individus jennesi, d'un rouge pourpre assez vif, sont gluants, glissent dans lu main; les individus adultes, moins fortement colorés, sont aussi moins glis sants. Ceux de mi-marée, que leur i)osition expose à Tair, sont fréquemment endommagés, ])résentent de larges taches entièrement blanches. Le >SV/^ Dnhyl se colle à tous les supports sur lesquels on Tétend pour le sécher, papier, planches ou pierres. Plongée dans l'eau, la plante sèche, reprend de nouveau son toucher gluant. Quelques exemplaires récoltés en avril possiédalent des cystocarpes jeunes ou adultes. La jdante n'a pas, à proprement parler, d'assise périphéri(pi(\ Des files coutiguës de cellules, d'autant plus petites (pfelles sont plus rapprochées de la surface, constituent l'écorce ; la moelle est épaisse, parcourue en tous sens par de nom- breuses fibres, dont certaines a.boutissent à l'écorce, et (pii circulent dans une substance intercellulaire plus ou moins abondantes Tous les éléments cellulaires renferment ouri>i-e, étroite, tubuleuse. Ion- C. SAUVAGEAU : SUR I. A GELOSE lante; l'action de Teau douce, même à froid, libère les tétraspores nues, is(dées ou réunies ]»ar «piatre, aussi peut-on s'attendi'e à trouvei- une assez forte pro[)ortion d'em|H)is dans les dé- coctés, sans (jue cet empois ait à traverser des mem(branes. Le d'écocté à 1 p. 20, de la plante lavée ou non lavée, four- nit une gelée molle; à 1 p. 40, cest un li([uide sirupeux, épais, où la plante, fragmentée par la cuisson en une sorte de purée grossière, tond)e au fond lentement et en partie seulement ; à chaud, il tilfre facilement. Lue ti'ace d'iode colore chacun de ces décoctés en beau violet de durée éphémère; un peu ])lus de réactif donne une belle teinte foncée limpide et pei'sistante, soit viidette (l>)vlii.:!/ni('tii(i , f)inii()}ifi(n, soit plus ou moins brun rouge iPoli/ifïcs, Sjtlnrnx-occHs), ]»arfois si foncée (pie le sol perd sa transparence (li. L'addition d'acide sulfurique rougit d'abc.]-d lé'^èrement la liréci]>ité violet foncé se dépose au fond du tube, tandis (pie le sol i-este brun. J'ai expéiimenté avec le l'o Iviflf's, oue du décocté stérilisé. C(Uisei-vé i)eud;nit olus d'un mois, ou bien chauffé (piatre fois à 120", garde entière cette pro])riété de violacer ])ar l'iode, mais il la ])erd a.près peu de jours dans un tube non stérilisé exposé à la conta- mination ]>ai- l(\s bactéries de l'air, bien que sa consistance reste à i>eu près la même. Cette ])ropriété est due à l'em- jK)is d'amidon (pii a tiltré à travers les parois cellulaires. Coupés sous le microsicope, dans le réactif iodé, le ^phœ- rocorriis ou le PohjUlcH émettent, par les sections ou les déchirui'es, des nuages violacés dus à l'empois emprisonné dans les esjiaces que la dissolution d'une partie de la subs- (1) La teintt" brun rtniiie se conserve parfois : d'autres fois, elle redevient violet franc après quelques heures; je n'ai pas déterminé les conditions d'e cette variation. 88 liULLEllX DE LA STATION BIOLOGIQUE D AllCACHOX 1921 tance iiitei-cellulaiic a laissé libres. D'ailleurs, la filtra- tion à ti-aveis les eonches externes s'effectue senlenient à chaud, car des fraj^iucnts de jdante cuite, conservés deux jours dans l'eau froide, se coni[)ortent pareillement; d'au- tres fia Juments, ])lon<>(^s pendant quelques minutes dans Talcool foi-t, montrent cet em])()is coagulé dans les vides intc] cellulaires et aussi dans les cellules auirliferes, qui toutes ont supporté le gontlcuu'nt de l'amidon sans éclater. Les trois electrolytes haibitucls, chlorure de potassium, chlorure de calcium, sulfate d'ammoniafpie. sont sans ac- tion. 11 en est autrement du sulfate d'alumine. T^ne trace de celui-ci produit une abondante floculation éi)aisse, gru- meleuse et gluante, d'un blanc sale ou jaunâtre; nn excès de réactif gonfle d'abord le floculé, puis le dissout, entiè- rement ou im])arfaitement, en laissant à la li(iu('ur une consistance é]>aisse, et ])ai-fois une teinte ]»lus ou moins (qnilesceute, et alors, après (pielques heures, un flnculé lé ger se dépose au fond du tube {l)iint i-etourué; dans le sol du h^cliizifuiciiid , l'acétate jxTUiet de i-etoniiiei- le tube; euliii. les aboiidauts gi'uuieaux pi-o AcHjués par ces di^wx réactifs dans le sol de DintioHlid ne se |>reiinent pas en masse, se déposent lentement sans se tastier et Tiode coloi-e le li(|uide surnageant en violet. L'ex- trait de Saturne pi-ov(Hpie immédiatement, dans ces qua- tre sols, la foi-mation araît aussi caiactéristi([ne du iironpe (|ne celle (pu^ four- nit le snllate act ; l'iode le col(»i-e en violet foncé et l'eau fnude le dissout, rapidement et entiè i-ement ( l^oJi/idcs, DiDiKnifUi). o!i lentement et incomplè tement {>. — CiilHhlcpha lis. Par la facile «gelation de son décocté, le ('tiJlihJcpliinix lilidld poui-rait rentrer dans le _i;roupe i]('i< (Iclidiinii ; t(tu- tefois. sa ij;('lée est moins ferme et ses mendtranes ne nH)n- trent \r,\.s d'îimyloïde. IjCs imlividus (pU' j'ai étudiés furent i-ejetés à la cote en juillet et en sei>tend)r(\ Toutes les cellules, hoi-mis l'assise péripliéri(pie recouverte d'une éj)aisse cuticule, sont ,i;()i- i^ées de j;rains d'amidon, de diamèdc ti-ès variable, euvent se briser, et lenr empois se retrouvera dans le décocté. Des fi-ondes entières conservent leur forme après la^ cuisson ; toutefois, elles manquent de consistance, leurs cellules se laissent facilement séparer les unes des autres. 90 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE d'auCACHON 1921 vi riode colore eu violet le magma amylacé qui les rem- plit. Le mucilage se gèle i)romptemeut et les efflorescences de chlorure de potassium gênent plutôt la gelation. A 1 p. 50, le décocté chaud filtre dit'hcilenumt; à 1 p. 100, il tiltre bien puis se prend eu masse peu consistante ; à 1 p. liOO, les frondes entières donnent un sol peu épais à froid. La phycocolle se gonfle dans l'eau froide plus que celle des (ScVKJiuïu, eu conservant néanmoins son élasticité; elle s'y décolore et, surtout si elle est mince, donne après dessic- cation de iK'lles lames brillantes et trans|)a rentes. L'iode ne la colore pas en violet. J'ai essayé les réactions avec le mucilage de frondes en- tières lavées, cuites à 120° dans la propoitiou de J p. 200. Une trace d'iode colore légèrement le sol en violet franc ; un peu plus d'iode mas(|ue ce violet et donne une teinte brun i-ouge foncé, mais uuùns intense (|u'avec les es])èces du groupe Polf/itlc.s [)récédemmeut citées, il ne se fait p;is de floculation; la plante étant cependant ti-ès liche en ami- don, c'est donc (jue sou empois traverse difficilement les nu^mbranes cellulaires. L'addition d'acide sulfui-i(jue sem- ble tout d'aboi-d sans elîet, puis apparaît un floculé abou liant et très ténu (|ui constitue lentenuMit un dépôt menu, très foncé, comme chez le PoIji'kIcs par exemide ; le li(|ui(b' restant est jaune brunâtre. Les chloi'ures de i)otassium ou de sodium, le sulfate d'ammouia(|ue, sont sans action. Une trace de sulfate d'alumine ])roduit nue épaisse flocu- lation agglutinée d'un blanc sale; nu grand excès de réac- tif dissout le llocnlé (pli est insoluble dans l'eau froide, et inc(Huplètemeiit s(>lnl)le dans l'acide chlorhydrique ; l'iode <-()loi(' le li(pii(]e sui-nageant en violet, ]>uis en bi'un rouge. La lessive de soude n'agit ]»as. I^e sous-acétate de pbunb et l'acétate neutre troubb^nt le sol, en font une masse très coulante, puis de légers flocons grumeleux se déposent peu à peu. L'extrait d<' Saturne ])]'oduit un précipité caille- botté et b' tube ne peut être l'etoui-né. Les acides ne préci- pitent rien. Vu peu d'alcool ne ])rov()que pas de gelation. Un excès d'alcool produit, au contact des deux liquides. c. sAtvACEAU : sun I. A r.FLosi: 91 III! linage lihnic (pic ra_nitati()?i t laiisionnc cii uii ^ros tlo- loii uliiaiit, ('(tloraldc cii \i(>l('t [»ai: Tiodc, (jiii sc j;(nill(' hcaucoii]» (laiis I can lioidc, [iiiis disparaît assez Iciitciiiciil. Le Callihli'plKiris jiilxihi ])icsciitc sur le ('aleineiit é])i])hvte sur le Ci/sfo- ^('ira cricoidcs, et eu septeud)re ou n'cMi trouvait [dus ; eu acult. il n'est pas rai-e à IvoscolT. Il [»réseutc IMucouvéuieut de séfduM- assez mal. lOu outre, snji déi-o!tr doiiiie moius de <;»déc (pie celui du (Uif/. ciJidlfi ; à 1 p. ir»ll, il reste li(pii(ie; il t'oiiriiit h^s nu'-mes r{''actious (jiie le ('ail. cil'idid, uiais amoindiies. VI. Ql'ELQrES FL()lUl)r:KS QUI NE ForiiNISSENT TAS DE (irM.USE. A. — LaiircHcid , fiO(Iri(/H(.:<1I(i, (Uiondrid. KoLKWiTZ (loc. cit.) ayant vu les membranes du Ijiii- rciuia i)inufftifl(la se colorer eu violet sous Taction de riode, j'ai pens(_^ (j[ue cette Algue pourrait se comporte!- (•(vunue celles du groupe drlidiioii. Or, le décocté à 1 ]). 30 ('4ait simpleuuMit un li(pn(le jaunâtre, peu épais, légère- uu'iit gluant. Les cellules de l'assise j)('MiplH''ri(pie sont r(dativcnu'nT gnindes!, et il n'y a pas de ditïérenciation en moelle et écorce. La localisation de l'amyloïde y présente des varia- tions individuelles. • l'ai d'abord étudié des individus réc(dtés sui- la c(*»te bas(pie les -4 et 18 avril, ])uis le 22 nmi. L'iode agissant di- rectement, ou après le chloral hydraté, ou après l'eau de Javel, jaunit la cuticule et les lamelles moyennes sans co- lo-rer les })arois propres, et cela snr la plante jeune ou frnc- tiliée, fraîche ou séchée au soleil, ou conservée dans l'al- cool. L'addition d'acide sulfurique donne à toutes les la- 92 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE DARCACHON 1921 mcllc's moyiMiues ime teiute violet brim rQUgeâtrc, iutense et fugace, (\m jaunit, reste jauue ou se décolore eutière- ment, taudis que les parois propres bleuisseut ; réciproque- meut. Taction préalable et ménagée de l'acide sulfurique prépare les coupes à violacer par l'iode. Ceci, toutefois, était seulement le cas général ; sur certaines coupes, d'ail- leurs assez rares, et plutôt sur des portions de coupes, l'iode coloi-e la lamelle moyenne en violet brun pâle que l'acide sulfurique fait virer à la même teinte rougeâtre que plus haut. Cette sorte d'amyloïde, que décèle l'acide sulfurique, a nécessairement une autre nature que celle que décèle l'iode employé seul. Mes pi'emières observations d'avril correspondant impar- faitement à celles de Kolkwitz, j'ai prié M. Corhièke de m'envoyer des exemplaires de Cherbourg. Or, ceux qu'il a récoltés le 3 mai réagissent autrement ; l'iode jaunit la cuticule et l'assise périphérique ; il colore en violet brun les lamelles moyennes et le pourtour des parois pro])r(^s avec une intensité variable, chez un même individu, sui vaut les niveaux, et laisse intacte la ])(»rtioii in<«'rne (h's l)arois p]-opres. L'acide sulfurique rougit d'abord, puis jaunit ou décolore entièrement tout ce qui était violet, enfin, les [uirois pi-opres bleuissant sur toute leur é])ais seur, on ne distingue plus la i)ortion (pii était amyloïdi- fèic. Ce Ijfiiir. pintiaf ifidti i\r Cherbourg rappelle donc celui d'Ifelgohind. Cepen(hni<, les individus que M. CoRiuÈRE récolta à Cherbourg aux marées suivantes, le lî) mai, se com]>ortaieiit connue ceux de Ciuéthary. lOnfin, (h' giands exemplaires j'igés, i-écoltés le !(► juillet suivant à Koscori". parmi les fl iin(intli(tJi(i , i-é;igissaient comme ceux de ( ! net li;ii-y, a\'ec la (lUférence toutefois (pie l'acid*' suiruii(|iie cobn-ait en \i<»let lie de vin ('(tîicé non seulement la hnnelle moyenne (pie l'iode avait jaunie, mais le ])ourtour de la paroi ]u-oi)re resté incolore dans l'iode; (ensuite, la substance intercellulaire restait jaune brun, tandis (pie hi ]»;ii'oi propre bleuissait dans toute son épais- seur. Des cellules médullaires, rares ou nombreuses, de cer- c. sauVageAu : suli la oklose 03 tains individus de ces diverses récoltes, présentent un nota- ble épaississement nacré, en forme de croissant, de fer à cheval ou d'anneau, qui fixe généralement les colorants pecti(|ues avec intensité, tandis que les coloi-ants cellulo- siques le teignent mal. Cependant l'acide sulfiiiiciuc, agis- sant aj)i-ès riod<% le colore parfois en violet rouge, comme la substance iiitcrcclhilairc, ])uis toujours en bien plus foncé (pie les auti-es parois celluIosi(pies. Le décorté à 1 ]). 'M\ de la plante lécoltée à Clierbourg le 10 mai, (pii jxu'tait de nondu-eux tétras])oraMges amyli- féres, m'a s(m vi pour les réacrîons. Une trace (riod(^ le colore mcmientanément en violet; avec un ])eu ])lus d'iode, la coloration violette est durable, et l'acide sulfuri(pu' ne la modifie pas. Un peu i)lus d'iode colore le sol en biiin rouge foncé qu'une goutte d'acide sulfurique rend aussitôt d'un beau violet rouge si intense «pi'il perd sa transparence sans <'ependaiit floculei*. Mais, si l'on fait intervenir plus d'acide sulfui-i(pie. la li(pieui- lougit, se trouble, d(^ menus floccuis viotassiuni et de calcium, le sulfate^ d'ammoniacpie n'ont ])as d'action ; le sulfate d'alumine trouble légèrement la liqueur, augnu^nte sa consistance et quelques flocons fila- menteux apparaissent. Le sous-acétate de plomb et l'acé- tate neutre la troublent ci peine, mais de nombreux gru- meaux deviennent distincts après quelques heures; l'ex- trait de Saturne pi'oduit des grumeaux fermes, d'un blanc sale, qui se déjjosc^ht ra]>idement. La lessive^ de soude et les acides n'agissent pas. T"n excès d'alco-ol (0-8 volumes) rend la liqueur opalescente, ])uis apparaissent des flocons sans consistance, un i>eu colorables en violet ])ar l'iode, et instantanément scdubles dans l'eau froide. Le Laiirencid Jii/hrida récolté les 4 et 18 avi-il à Guéthary sur les mêmes rochers que le Laiir. }}inn(ifififhi se com- p(»i-te autrement. L'iode car riod(^ ni par l'acide sulfui-i(pu\ Dans ces c(vnditions, la rcnduM-clie de l'amvloïde sur des Jjdiircncia d'herbier ne [)ent être concluante. J'ai ccpc^i- dant examiné quelqnes esipèces. D'après Cooke et Haniu'Iîy,. le Ldiir. pa piJlos-d jouirait de pro])riétés gélatinisant(^s et eiiti-erait dans la fabrication de l'agar; ni l'excMulUaM-e mcditei-i-anéen (jue j'ai examiné (Morée, BOKY n" li'!2, (jif^drf. juldccd), ni le Ldiir. scoparid (Barbade, \'Ov<^n- 1809, A, ViCKERS) ne m'ont ])résenté d'amyloïde. Il en est autrenn^it du Ldiir. cJdtd d'Australie (Encouutei- Bay, BortXET ded.i; sa substance intercellulaire est ])lus dévelop- {>é ' '(Ke cell(^ des anti'es es|»èces du genre; l'ioib^ In ■•( l')i( fortement en violet bi-un, hormis dans l'assise ])ériphéri(pH'; il colore <'n même tcii.ps le i>ourt(vii- exterue i\{'< ]>iiîois pi-opics (4, en outi-e, le ]>ourtour iutei-ne de certaines cel lulej; médullaires ayant une pai-oi très épaisse. L'acnle sulfui-i(pie fait virer au beau i-ouge biun, vif et fugace, tout ce que l'iode colorait. Le genre (^ori/ucclddia de .T. AcAltnii comprend senh' ment deux especes a ust laliennes ; De Tom doute de s l'.l cl ^?0 iikh, juins de Inrlc,- iiitn'(^es, la |)liii(" tortilta sans cesser r| ;jàla |pcaii(nii|> d AIl/ik-s ; le l.diir. pm- iiolifithi tilt pai'liciilièn'iiiMil i"i\aur : le /'////■. Inihrnht lui pruha- hlcmcnl (l'-lniil aii-si; rc.\<-i.ii.laiic irmWr rlail su! mici-r cl iiaNaii pu recevoir la pluie. C. SAUVAGEAU : SUH I.A GÉLOSK 95 s]tfViti(|n('in('iit (LiKM^iM^'dc r>;iy, l^xdHLiiAUDT, IN!).')), (luc j*' liens (Fl^l). J>OKNET, Jcs eel 111 les renferment (rénoriMes «•rains d'amidon d'aspect vésiculaire, dont le diamètre dépasse parfois 40 y.; l'iode colore du même violet lie de vin foncé tontes les lamelles moyennes, le ]HMirtonr ext(M-ne de tontes les C(dlnles (lioi-mis dans l'assise péri]»liéi-i(pHM. et les <>rains d'amidon ; i>ar l'addition d'acide snlfniicpie, le tont jiasse an i-on,u(' l»i-nn, pnis an imhi^c oi-an<;é. tamlis ipH' la i>orlion intei-ne des pai-ois |»i(»pi-es, non teintée par l'iode, hlenit directement. Chez le Nodrif/nczcUa Bornelii (Minorqne, 30 se])t. ISOl, RonRKjrE/i, l'iode colore en violet brnn la lanndle moyenne et snrtont ses é|)aississements trian<;nlaires ; cette teinte vire au ronj^c brnn fnoac(^ ])ar l'acide snlfnri(pie, pnis jan- nit et s<' déc(doi-e, tandis qne la paj-oi jn-opre, (pie l'iode? n(^ colore pas, blenit dii-ectement. J'ai examiné an même ]>oint de vne, et snr le frais, nn grand individn de ('liondrid iJasi/pInjUa récolté à Eoscoff en jnillet ; aux différents niveanx, l'iode ne donne pas de coloration ; l'acide snlfnriqne colore d'a])ord la substance intei-cellnlaire en lon^c brnn (pii vire pendant nn instant an viob't franc puis brunit ; à ce moment, les ]>arois i>ro- I»res bleuissent et souvent tontes les parties cellnl(>si(|iH'S sont d'un bien foncé avant qne les coin])osés pectiques se soient décolorés. T^'^n Chondria ternih.'<}m(i , rtM'olté le même jonr, et an mênu' lieu, n'a pas foni-ni d'auti-e réaction (pie celle de la cellulose. B. — Po1jjsij)liOHi(i et qnelqnes antres Polysiplioniées. l/AUUHum a]>partient à la tribu des rolysi]»lioniées. J'ai ])réi>aré le décocté d'une antre es]>èce de la même tribu, le l*()l. fdsijf/idta, récolté à Roscoff en septend)re. Ce para- site de VA.scopJii/Uiiui (1) abonde presque ])artont on vit (I) C. Sauvageau, Observations biologitjiies sur Ir Pnlysiphonia fas- ti^ata Gi-rv., Recueil des travaux bulaniques néerlandais, I. IS, Groningue, 1921. 9<> Uui.i.lîitN nil LA siAitoN i!i()t,()f;iQUii: daiîcacHuN 1021 son sii]>]K)rt (4 assèche pi-es(jiie chaque jour. L'irxh' jaunit légèienieiit les laineUes moveniies de sé|tai-ati(ni éi-i])héi-i(|ii(^ de celle-ci (|uaiid il existe, sans ajiif sur les ]iai'(ûs propi-es. Sur une coupe ]>iéalal)l(uneiit li-ai- tée |»ai- l'eau de Javel, l'iode cohue cet é]>aississeiaeu( eu biaiii oiauoint (pie, sur les c<>ui)es. la plupart des con- tenus ])roto|)lasnii(jnes sont ex]»ulsf's. La cuisson exajière h^ pliénoTnèn(\ onvi-e les filaments, étale la (Muiche ]>éiicen traie, isole la tih' des croduit un ])réci|»ité tilanienteux soluble dans l'eau froide. Ajoutés comme d'habitude, en mininu' i>ro portion, les chlorui-es de ])otassium et de calcium sont pres(pie sans action, mais en «grande (piantité, ]»ai- exemple Kl à 20 p. 1(1(1, ils i>roA'nipient une jn-ise en masse iK'i-nu't- tant même de retourner le tube. L'expérience réussit moins bien avec les sulfates d'aninu)nia(pie ou d'alumine. •T'ai examiné (piebpies antres I*olysi])h(uiiées sui- des exemplaires d'herbier. L'iode colore le Digenra f<}nip1c.r de la Mélitei-ranée (Cannes, décembre 1854, En. Rornkt) aussi totalement (pu' ]'Al.si(liiiiii et VHdJopifli i/s et même d'une niian<'e ])lus vive; il a|;it ])a!'eillenH'nt sur le Brijo- lliduinioii ^'^cd fori II a (I5arbad(\ jaiiv. LSÎM). A. Vk^vIOKS) lus faiblement fpie la substance iii(ei-cel!ulaii-e. ('liez le ricfos'i jthotiiii com phnuihi ((iiiélliaiy. mats 1i<-f i/oiHcnin IridcHs d'Australie (JNirl f'Jliot, miss III ssi;v, iSÎKi), il n'agit pas ou bien jaunit lé^èremeiil les ('. sauva(;kai : sun i.a cim.osi: 97 liHiiclh's iiiovtMiiics ;iii\(|ii('ll('s r;i(|(|iii(>ii d'acide snUiiii (|iN' «loiiiic iiéaimioiiis une teinte violet i-ouj^cât re, mais faillie et très fiijLiace. -le n'ai j>ré|>ai-.'' le décocté (l'aiicime de ces es|»èces. (\ — Jl (ilo/til lii/s et (|iiel(|iies autres Ainaiisiées. Ij'/I alopifli i/'< /liiKisf roidcs , riiiii(iiie es])èce du «i'eiii'e, toiiiie ei) hiver et ail premiei- |>iinteiii|>s. avec V Ihilopicris scofuirid , le l'oiid de la \'é_nétat i(tii sur les rdcjiei's du pays ltas(|ue. Il ne blanchit pas à l'aii- et est ])a.rticnlièi-enient ri( lie en ainyloïde. J'ai récolté mes exemplaires ;Y (luétliary en avril et en juillet. A ])aTt la ]>ai-oi jiiopic de la cellnle axilc, (pii reste souvent insensible, l'iode colore toutes les autres ])aiois ])roi>i-es, et ]dus eiK-ore les lamelles moyen- nes ; la teinte varie du violet légèrement brunâti-e, dans les i-amules grêles, au brun légèrement violacé, dans les tiges garnies d'un éi)ais revêtement de rhizoïdes ; elle est plus vive après un instant d'action de l'eau de davel, et raciuis au jaune; ]»uis b^s jiarois pi-o)H-es blenisseiM, Cela resseiidde au cas de VA].si(Jiiiiii. Cependant, le décocté ])iépaié a 1 p. 50 est à ])eine visq,ueux, à ]>eine gluant, ne se coagule ni pai- l'alcool ni par les électrcdytes. L'//^//o/>/Y////.v ai»partient aux Ivliodomélacées-Anumsiées où ScHMiTZ rassemble dix auti-es geni-es comprenant une trentaine d'esj)èces. la plui>art exoti(pies. Oi', à en juger d'aju-ès celles (pU' j'ai examinées sm- les (\\emi»laii'es d'her- bier, la ]>résence de l'amyloïde semble caiactéi'iser toute la tiibu. malgié l'iiiconstaiice de sa. localisation. lj\\))i(ni- s/r/ nuilfifUhi de la .Tama"ï(pi(^ {I*liifcofli. fior.-Anirr., n° 04), les Lrvorwandia Mueneri (4 J.cnonii. Jatifolia d'Australie (Port Elliot, miss ITussev, 180!i), se comi)ort(Mit comme VHalopifJii/s. Le Rj/tiplilocfi t'nictotid de la Méditerrannée est bien connu i)ar sa propriété, à l'état frais ou sét-hé de])uis i)eu, de rougii- abondamment l'eau douce. La lamelle moyenne 98 BULLETIN UE LA STATION BIOLUUIQllE DAHCACHON 1921 et ses épaississenieuts triang'iilaires (Antilles, nov. 1H55, En. H(»i:.\i:t) sont dun rose violet que rcaii de .Tavcl détrnit ; l'iode 1rs r<'('olor(' assez faiblement en brun b''.nèi('nu'nt vio- lacé, sans a<;ii- sur les pai'ois ]»ropi(*s, mais Tadditiiii (l"ai-ide snlfnri(jue ( oloi-e .simultanément (4 violemment <*n lirun ronj^e, jxMidant un instant, la substance intercellu- laii-e et les parois ])i-o|»res. ]niis celles ci bleuissent. Le Rijl . tincforid présente donc les deux sortes d'aïuvloïde : sur la paitie iidcrcellulaii'e celui (pu, c(»m}ue chez les (IcIidiiUH et V lidlop'itlij)^, se colore directenuMit i)ai- l'inde, et sur les {)ar()is ])i-opr(\s c(dni (jni, comme chez VHi/jriicd , se colore seulement après addition d'acide snlfnriqne. riK'Z le ]'iremièi-es au biaiu rouji'e fiipice. n'agit sui- les jiaiois propi-es (pie poui* les bleuii-. Il en est de mèuie chez le \'i), où l'iode teint seulement et assez for temeiit les épaississemeiit s t ]-ian<;iilaires des lamelles moyeiines, en ejiarj^iiaiit celles ci, même apiès l'action exal- taiile de l'eau de Javel, l'addition d'a'iile sulfuri(pie colore simullaiiémeiit et de la même teinte brun i-oui^c vif toutes les lamelles moyennes et leiii-s épaississemeiit s ; les jiarois projires bleuissent dii-ectemeiit . Aucune de ces Amansiées, pi-isesau liasai-d, n'élint iiiscn .-able à l'action de l'iode, la présence d'amyloïile est [U'o c. sauVa(!Iuu : sun la célosK 90 itablciiiciil jivii('M-ah' (Inns tonte la ti-iliii. l^cs (lillÏMciiccs (laiis sa localisation m'ont i>ai-n intéressantes à signaler, bien (pie l'exemitle dn Laiir. j)iiiiiafif'n](i nons ensei<>ne la p(issil>ilit('' (le variations individnelles. Tontefois, j'ai t(Hi- jonrs ])rati(jné dans chacune plusienis con[»es successives, et i)arfois à deux niveaux éloij'ii(''s, et tontes se compor- taient identi(|ueinent. LV/r//, phuisf roidcs est la senle espèce de la tribu dont j'aie jtri'^pai-e le (l(''coct('' ; je ne poni- lais donc afiirnier (pi'ancune des antres ne fouruiiait de gélose. D. — Porplii/ni ; Mur de riiulo-CMiine. lîien (pi'ils ne fournissent ]»as de gélose, les PorpJii/id (''taient int(''ressants à examinei- paice (pu* les Oi'ientaux les recliei'chent poui' s'en noni-i'ir, et parce (|iie, (ra]»r(>s KVLIN, le /\ Idtiiiiatd iHan(pie de cellulose. I*ar l'iiydi-o- lyse, OsiiiMA et ToLLKXS ont extiait du /*. JdchiUttu divers saccliarides : fncose, «glucose, d niannose, i galactose, des ])entoses. J'ai eu en mains des exem]daires secs de /'. laciniata f. linearis et f. niJ(i(iris (1 ) et de /*. Iciicosticld r(V'()lt(^s à Clierbonr^j,, jniis j'ai ('4udié la f. nih/dris sur le vivant à Roscotf. Entin, j'ai r(^(;u de M. VERXiyr, directeur du labo- ratoire de teclinolotifie de l'Institut scientififpie de Saïgon, un gros paquet d'un PorpJii/rn , originaii-e de Nhatranir (Annani). vendu en vrac sur le marche^ d(^ Cliolon au prix il'iiue (lemi-]»iastre le kilo, sons le nom chinois de (lii-tJio, ou le n(Mn annamite de Mue; par sa forme et par sesv dents nuirginales, je l'ai détermini'' P. f Al(jaes marines, et d'après Thuret, je les désigne comme deux états d'une même es- pèn.e: loulefois, M. Corbière et Mlle Doublet, qui les ont suivis à Cluenbouro', les interprètent autrement; pour eux, comme pour les anciens auteurs, ce seraient (leux esoèces distinctes. 100 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D AltCACHON 1921 Aucune de ces espèces ne possède de cellulose. Mais chez toutes, la majeure partie de la base rhizoïdifèie (saitout la lamelle moyenne et ses épaississemeuts) se colore forte- ment en violet rouge par l'iode, quel que soit l'âge des individus. J'ai trouvé de très jeuues J*. .siihorhiciiJata tixès sur de petites coquilles, Patelles et antres; or, des plan- tules longues n |»('im' de 2i)l) ; , on trois étages seulement de cellules nvaient émis nn pi-olongeniciit i-.idicnlaiie, y niontiaiejit déjà hi i-éactioii de rnmyloïHe. Le fait est sans donte général chez les Porplitjra ; toiate- fois, cela n<' dérive pas du rôh' tixateur de cette région, car l'amyloïde peut exister accidentellement en nn point quel- conque de la fronde. Ta et là, en effet, et sans ennse a])pa rent(\ sui- nne largenr très variable, atteignant jnscju'à '2i\ à .'îd cellules, et sni- une longueur plus vaiiahle encore, les Ixn-ds naturels de la fronde se colorent anssi en violet i-ouge, la paroi ])ro[)re se colorant pai-fois aidant que la lamelle moyenne. D'antres lofalisations laissent entrevoir une cause de sa pfollement , l'iodi^ colore la substance inter- cellulaire sur une étendue variable; il agit de même au pourtour des solutions de continuité (morsures de Mollus- ques, nécroses plus étendues... etc.). Je l'ai d'abord cons- taté sur les individus de ('herbourg, où toutes les blessu- res de la f. lined ris réagissai(Mit ainsi, tandis que certaines seulement de la f. vulgaris et du P. leiicosticfa se colo- raient par l'iode; de nombreux P. suborhiciilnfa se com- portent de même. L'addition d'acide sulfuri(|ue fait iaj)i dement disparaître la teinte violet rouge, puis gonfle tou- tes les ])ai'ois hoi-mis la cuticule; bientôt, la cuticule colo- rée en jaune bi-nii j»ersiste seule, sans (pie rien se soit coloré en bleu. L'été suivant, j'ai iéc(vlté des f. ri(l(/iétiiiés i»ar les ]H'omeneurs. Ces fi'ondes pi-éseutent un nombi-e considérable de trous mi- nuscules dont l'iode rougit le pourtour; le réactif y fait C. SAUVAGEAU : SUR LA GÉl.OSlî 101 ai»[»;ii"iîti-(' aussi de Dombreiiscs tarlies ées, sinon i)i-es({ue intactes; j'v ai i»i-ati(]né des ti-ous circnlai- res à l'aide d'un tuibe de vei-re eJtilé seivant d'euiltorte- pièce, pnis je les ai placées dans un bae «l'eau courante. Or, vinji;t-(|uatre heures après, le ponrtoni- de tons les trons examinés ]*ou{j;issait [)ar l'iode sur une largeur de quatre à dix cellules intactes ; les petits disques enlevés, (pie j'avais conservés dans un verre de montre, rougissaient sur toute leur étendue; le troisième jour d'immersion, la bordure rougissante, isans êtcre plus large, jn-e/nait une nuance i)lus foncée ; entin, le sixième jour, le violet rouge de certains trous était plus foncé encore, mais ne s'étendait pas davantage. Ce mode de vie constamment submergé con- venait sans doute mal au Porplii/ni , car liode décelait de très nond)i-euses petites néci-oses ; il colore la membrane ])ro- pre d'une cellule moni-ante ou nnvrte depuis ])eu, puis la substance intercellulaii-e voisine ; le protoplasme exerce donc nue influence directe et rapide sur l'apparition de l'am yloïde. La station de la plante auiait pu la prcdis]>oser a former de l'amyloïde avec cette facilité, puisque déjà sa teinte est anoi-maie. J'ai donc cueilli la même f. ruUidii^ à l'Kst du Laboratoii'e, dans un endroit abrité, très j>eu fi-é(|uenté, et proibablement toujo'urs à rrovo(juer la formation brnscpie de l'amyloïde. Cependant, je n'ai pas su recommencer l'expé- lience à volont^ ; des Porplii/m gisaient en pagaïe sur nia table, les uns fraîchement cueillis, les auti-es retirés du bac (ui ils avaient été conservés dans l'eau ])en(lant (|uel- ques jours, je n'ai i)as su reconnaître dan^ ce dé^ordr^ l'individu dont j'avais déchiré un fragnnuit jxviii- le con per; sur des compes menées dans plusieurs fiondes, tan- tôt l'iode ne réagissait pas du tout sur les ]>;ii-i)is, tantôt faiblement sur la couche sous-cuticulaire, jamais aussi for- tement (jue dans la ])remière ex])érience. Le succès de la réaction dépend sîins doute d'un ceitain degré d'humidité de la ])lante et de la manière dont on ajoute l'iode. L'exi)é- rience serait donc à rejn-endi-e pour en déterminer les con- ditions de réussite. Les individus de hi f. linraris reçus (h' (Mierbonig se bcMirsouMant prom]»tenH'iit dans l'eau douc«\ ]>ar suite du gontlement, ])nis de la dissolution (h's ])arois cellulaires, (h'venaient bientôt un sac cuticulaii-e où tlottaient les mas- ses proto]dasmi(pies ; les membranes imprégnées d'amy- loïde ne se dissolvent pas, restent unies d'une face à l'au- tre, interi-ompant la continuité du sac; si la i>hinte est intact(\ le sac est clos; si elb' ])réseiite une décliirure béante, le rajude gojdb'uient des ])ai-ois y ]>ousse les mas- ses }»roto]dasmi(|'Ues (pii s'vn écha])pent comme des zoos- pores sortent d'un si)orange. La f. ruh/aris et le P. len- €OKticta présentaient le même ])hénomèue, moins étendu toutefois, la dissolution des ])arois y est localisée (;à et là. produit des ampoides de forme, de dimensions et de nom- bre variables; cette destruction des parois n'a pas lieu dans Peau de mer ni dans une solution de clilorure de C. SAUVAIWIAU : bUlt LA ClîLOSi; 103 potassium. jJon nombre de fi-uiidcs de /'. snhorhiciihdn jtiéscntaiciit le môme [diéïKniièiic. An (•(Miti'aiic, bien (jih' les échantillons de la f. niUjarls (jne je réc(>ltais à KoscoiT enssent été sécliés sans ])réeaution. ils n(^ donnaient pas d'aniponles dans lean donee. •l'ai préparé un dée(M-té dn /*. .siihorhlciihild cnil à 120°, dans la jjiopoi-tion de î p. TA); il était jaiinâti'e et est reste li(pn(le a|»rès refroidissement. Les aniponles deviennent pins nombrenses, la plante se «•'outle pins qne dans Tean froide, sans se rédnire en bonillie, à nnnns qn-on l'ait con- |>ée on ajj;itée; si mênu' le lava<^e s'effectuait avec jtréran- tion, et nni(piement sui- des froules. La soupe ainsi |»iéjiarée est insipide, (bnine la sensation (Tnii corps frais, gélatineux, fondant, (pHn(|ne la langue sépare bien les ])ellicnles cnticulaires. A cause du volume relati- vement cousidéi-abic des corps ])i'otoplasun(|ues, ù «'anse (le leui' libéi-ation hors des nuMubi-ancs, les l'or/tli i/ki cons- titueid sans doute une nourriture plus azotée ((ue tonte auti-e SOI te dWl^ue ronj^c. Ces frondes chaulfées à 120° réaj^isscnt cejx'iidant ]»ai- l'iode cà et là et dans leur base radicnlaire, Tamyloïde n'ayant pas été dissont, et sa colo- ration avant à ])eu ])rès la même intensité (|u'a\aut la cnis- s(Hi. Cei-taiiies ampoules sont insensibles à l'iode, d'autres se colorent lentement en violet rou<;(\ et si l'on déchire felles-ci, il s'en échappe soit un li(|nide. soit e brun rouj^c (\u\ se dissont; un peu plus donne une coloi-ation violet ronj^'e qui disparaît si l'on pbmiic le finite dans l'eau chaude et (|ui réapparaît par i-efi-oiréri- l»ite une unisse hétérogène de <>rumeaux d"un blanc sale et Ton peut retournei- le tube presque aussitôt. Tu peu d'alcool ne eu à peu, tandis (pi'il eu reste toujours d'adhérents le louij; des i)ai-ois du tube; l'eau froide dissout très rapidement ce lioculé, que l'iode colore en violet ({uand il est débarrassé de l'alcool qui l'imbibe. VII. — KE.>[ARQTTES 81 R DIVERSES FLORIDIÎIES EXOTIQUES Les Al'a-r ou le Lichen carraj;alieen. appartiennent sui-tout aux familles des Gélidiacées, (îii^ar- tinacées et Rhodophyllidacées, mais elles appartiennent aussi à des genres i-épartis dans d'autres familles, et cette propriété concorde imparfaitc^ment avec la classification botanique. On s'en rend compte dans le tableau suivant où j'ai réuni tous les noms des genres cités dans ce iMémoire, (pi'ils produisent l)eaucoup. peu ou ]>()int de gélose, ou mêuM' (ju'ils aient été examinés seulement au point (\v \iie de i'am.\loïde; l(^s grou])ements sont littéralement em ]ti-nn(és M la classiticatit(' du iionilii'c (les ('S[)(V('s de chaque <;(miit cité. Ou se ra|»|K'llcni (|uc les Ali;u(^s i-ouji;('s conijd-euuent euvii'ou :i()() genres et environ o.OOO espèces et ()ue leur ni()ri»liol()!j,ie est d'une «•raude variété; ce (|ue jai fait n'est donc (|ue le schéma de ce (]ui pourrait être fait. BANGIALES 1 Bangiacées Porpliyra. NÉMALIONALî]S 5 Gélidiacées GIGARTINALES 7 Gigarlinacces . . . 8 Rliodoplivllidacées, IV CaulacaiUliées . . Caulacanthus. V Gélirlices Gelidium, Plerocladia, Suhria. II Gigartinées. . . . Chondus,l7'ida2a,Gigar- III Tylocaipres. . . . Gymnogoyigrus. ? ' Ahnfellia. I Oysloclonities. . . Ci/sloclonium. Rissoella. III Soliériées Eucheuma. HHODYMHXIALES 9 SplinMococcacées. 10 Hlio(i.viii('iii;ictTS 13 HliodoiiM'Iac.cs II vSphuMOCoccces . . Spha;rococcus. VI Gracilaiiées. . . . Gracilaria , Calltble - pilaris. VII llypnéées Hypnea. II l^hodyiiieniées . . Rliodyinenia. I Lauroncices. . . . Laurencia , Rodrigue- zella. II ('lioiidriécs .... Choiidria. III l'olysiplniiiiccs . . Alsidiu7n, Polijsiplionia, Digenea , Bryotliam- iiion, Plerosiphonia, Dictyomenia. VIII Amaiisiées .... Halopitliys, Euantiocla- dia, Rytiphlœa, Vida- lia, Arnansia, Lenor- mandia. 14 Céramiacées .... XIII (-éramiées Ceramium, Campylai- phora. CIIYPTONÉMIALES 15 Gloiosiplioiiiacécs Gloiopellis. 16 Grateloii[»iac<''i's Grateloupia. 17 Duiiioiiticic('es Dumonlia, Dilsea. 18 Néinaslomacéfs . . I Schizyiiicniées . . Schizymenia. II Halaraehiiionées . Furcellaria. 19 Rliizoïiliyilidact'es Polyides. 106 BULLETIN DE LA STAIION BIOLOGIQUE D AUCACHON 19il l*arini les espèces de Floridées de uos côtes susceptibles de fournir de la j^elosej il eu est doue peu dont la f léqueuce ou la taille permette uue cueillette rémuuératrice ; cette cueillette pourrait cei>eudaut preudre plus d'exteusiou, comprendre des espèces jusqu'à présent négligées. A priori, bien d'autres espèces, abondantes ailleurs, surtout dans les pays chauds, sont pareillement inexploitées, mais savoir quelles sont ces espèces est assez diflicile, car les ouvrages d'algologie sont écrits à un autre point de vue ; les inven- taires de la Hore marine des contrées éloignées ont souvent été établis d'après les lierl)iers, dont le collecteur s'est sui- tout préoccupé de rapporter des formes variées ou scIcmi- tiiiquement intéressantes et non de leur exploitation pos- sibl(\ Ku outi-e, de ce (ju'une espèce supposée ntilisaible est signalée par un l)otaniste comme abondante ou même très abondante, on ne peut inférer qu'elle serait exploitable, car elle peut atteindre sa maturité dans une saison défa- vorabl(\ ou bien être trop éloignée d'une régicui habitée, ou bien être tro|) mélangée à d'autres es]»èces, ou bien croître sur des rochers diflicileuu'iit accessildes ; de pins, bien des Algues rapportées jtai- des \'o\ageurs ont été trouvées comme éi)ave sni- la grève et nous iguorons leur station naturelle. Les points de vue ne sont donc ])as les mêmes. Ainsi, j'ai signalé naguère, à TénériiTe. l'existence d'une double bainle (puisi continue de (icJidiiiiu , l'une snpéiieni-e de (ici. A rhiisciild , l'auti-e inférieui-e de dd. cdil ihnji- jK'Htti ; c(^s grandes esj)èccs, ]M)us>!ant en ga/oiis denses, f>ffriraient une cueillette abon;iiables, s'exploite- rait facilement. I.ii tîiilb' des indixidiis n'est i)as un ciitériiim \alable poiii- appi-écier si une phinte est exploitable ar les indi- gèiM^s des îles Sandwich pour leur nourriture, sont récol- tés par des jdongeurs ; c'est aussi une main-(r(euvre (]ue l'on ne pourrait se i)rocurer partout. Je me contente donc ^W signale)- quebpies Floridées exo- ti(pies de taille im[M)rtante (|ui piuiriaient être utilisées. si on les lécoltait comme on le lait chez no)is pour le Car- ragaheen, en me limitant aux genres cités dans les para- giaphes |irécédeiits. et en supposant cpU' la pi-o[)riété de l'ournir. de la gélose s'étend à toute- les espèces d'un même genre. On peut déjà citei- au cap ; (pu'bpu's années avant, l'auteur aAait sé- joui-né durant dix-huit mois sur le> côtes australiennes, dans le but d'étudiei- la flore algologiipu', et divers corres- pondants lui envoyèrent ensuite de nond)renx échantil- lons; je signale ici seulement des espèces (ju'il a figurées, cai- ee sont les seules sur les(|Uelles il donne des reu^-eigne- nients concei-nant leui- frécpience. Les (Iclidiiini (/lu iid iihcfol iii in et (Id. inolifcnnn , plan- tes de l'eau ]ii-ofonde, longut^s de iL* à IN ]>ouces, sont reje- tés à la côte; le jocmiei-, (pii pai-a.ît ressembler au (Ici. sesqifiprddlc, n'est ]>as rare sur la côte de Victoria et d<' la Tasnmnie se|>tentriona]e. Hakvey ajoute (|ue le Gel. coDicinn, avec jdusieurs variétés, se rencontre sur divers points des côtes australiennes. Le Pterovlddid luchUiy haut de 0 à 18 ]touces, large et ramifié, abonde sur les côtes occi- 108 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE DAHCACHON 1921 deutîiles d'Australie et de Nouvelle-Zélande. Harvey cite plusieurs Gravilaria et eu figure trois, hauts de G à 12 pouces, en grosses toulïes, mais uu seul, le Grac. furcel- latOj, a été maintenu dans ce genre; les deux autres, Grac. ranialina et Grac. ddvtyloidvSj, celui-ci étant mentionné comme abondant, ont été rapportés par J. Agakuii nu geni-e H i/Hicnochidia, de la tribu des Rliodyménié<'s, (pie je n'ai pas étudié, mais qui donnerait vraisemblablement de la gélose. Parmi les espèces du groupe Cliondrus^ je remarque le Giijnriina lamcolatu, commun en Taisumnie et dont les lames longues de 20 à 30 centimètres et larges de 2 centi- mètres, seraient à priori d'une récolte facile; .J. Agardh, il est v]-ai, l'a changé de genre, et on le connaît mainte- nant sous le nom d'/ridaa Hartciji, mais les IrUJœa ont très vraisemblablement les mêmes pi-opnétés que h^ Gigar- find. Le Gi(/(irf. disficlia, giand aussi, puisqu'il atteint Sa 12 [Mcuces, ressemble à notre Gif/ pouces avec des bran elles de A à ~y |)()uces, forme des touffes denses (pu* IIaRVEY signale comme jibondantes sur bi côte méridionab' d'>Vus- tralie; J. A(;.\in)H en fait le Mj/cluxlca f(dii)S(i, de l;i même fjimille des (îigartinacées. mai^^ d'une autre tiibu, celb^ (les .Mycliodées. Ij'Hijpiicd c/iiscoïKins couleur decarlate, et dont la forme des hameçons rap])elle une crosse d'évè- (pie, jibonde à bnsse niei* sur b^s côtes occidentales: et nn'^'i- dionab's d'Australie. UEiicJictnna .spccioxiini , i\\\\ est dit on la ])lus grande espèce du genre, croît en e;iu profoinle et est, i-ejeté à la côte: c'est bi « .lellv-pbint )) des colons (le l'Australie occi(b'ntab' (jui rejn|)ioient j>our |ué|>ai-ei' (bs bbincs-mangers, comme uilleurs le (';irr;igalieeii ou le (1 nie. liclirnoidcs. Les côtes de Californie semblent particulièrement favo- risées sous le rapport de la taille des espèces à priori uti- lisaiWes ; la magnitîfpie coNection ])ubliée pur Tollins, Hol- i)i:x et Setc:hell sous le nom de Pht/cotheca Boreali-Ame- ricana nous en donne une idée. J'ai déjà eu l'occasion de c. sal;vageau : sur. i.a (jklose 109 nommer VIridœa hiitiitiarioUlcs (Voy. |>lns haut, p. 72), grande et large plante commnne sur les jticrrcs, pri's de la limite inférieure de l'eau. Le d i. ITS), en citant la v;ir. i-nis/K- tata, lui nccorde 2 à -*> ])ieds de long et (J m Kl pouces (h' large. l)'a|)rès L. (îain, ce (liarois cellulai res. et j'attribue cette pro[)ri(''té à une substance coiupa lable à l'anivloïde. "1" Celbvs du tyi»e diondnis, dont 1(^ décocté se pi-end en Tuasse s'il est tr(''s concentré, ou s(Mdenient sous l'in- liuence de divers electrolytes s'il est à faible concentra- tion ; la solntion iodo iodui-é(^ ne co]or(^ ]>as leurs parois cellulaires. :>" ('(dies du type l*<)Ji/iil('s, doîit la prise (Mi niasse du d<''coct('' est intei*ni(''diaii-e entre les deux autres types; le sulfate d'alumine a une acticui coaj>ulante paiticuli(''re : leuis |>arois cellulaires sont perméables à l'empois de l'ami- don (4 «généralement insensibles à la solution iodo-iodurée. Au ]>oint de vue des jn-opriétés celantes, les (h'iidiiini de nos c(Mes valent certainement ceux (pie les Japcviais uti- lisent ]>onr la fabrication de leur kanten. luais ils sont moins répandus. Si le kanten, ou a<;ar-a;iai- du Ja]ton fabri(pié en lanièi-es, (pu' nous offi-e le commerce, était le produit pui- de décoction des dclii] i inii , Acii tifliojtrJf is et même Cifni pi/hrpliora., ses propriétés celantes, cependant très i-e- uuir(piables, sei'aient i»robableuHMit plus accentuées (^ncore. Le conuierce lixic les Algues après bla ucliiiueut à l'ail- Ml )•<'. !>;ins les pa \s plu\ieux, coni'ue la iîi-eta^tu' et l'ii'- bi'ule, ci'tte opération les endoiumauc souvent. ( )n y a re- médié pai' le blaiK liiiuent aititiciel, encnr(^ peu employé. On s'exa;jcre. d'ailleui-s, l'impoi-tance du blant liinu'ut |>oui' les i!-.a'.'('< imliisl l'iels. Si le décocté des Aie ('lioiidriis est t i-ês peu teinté, (pfelles C. SALlVA(;iiAU : suit I, A (lÉl.uSE 111 aient été blaiicliics à lair librc on non ; ( clni des individus aitificiclhMiicnt blanchis [)ai- Tacidc snirnrcnx ou le liisul tit(* de sonde est ^étiéralcincnt plus foncé ; la |tli ycocèces du gi-oiijx^ (h'Iifliinti et du grouju' (liovdnis, (pic les livi-es indi(pieiit comme abondantes au Cap, en Australie, en Californie, etc.. sold négligées et seraient sans doute utilisables pour Textraction industrielle de la gélose. lîieii des pai ticularités dans la nature < liimicpie ou liisto- cliimi(pie de la membrane sciaient à étudier. La cellulose fies fïrJidiiiw et Gracllaria (les seuls genres qie j'aie étu- diés à (M' point de vue) résiste rcmiarquablement au li(piièle pas; chez le Ldiircticia pitinatifi(J(i , on (■onstat(^ (les vaiiations individuelles dans sa présenee ou sa repar- ution. 11 exist(^ r-onstamment aussi à la base rhizoïdifère (les l'orplij/rd , hien (|ue la constitutioii chimique de leur nienibiane dittèic de celle des autres Algues rouges. Signalé seulement chez le Laiir. piunatifUJa et chez divers (! nicilaria , l'amyloïde est donc l>eaucoup ])lus ré- l)andu chez les Fhn-idées qu'on le ci-o_vait. Sa ]»résence l)arait indé])endante des conditions extériiMires. Toutefois, les Porphyra en montrent aussi, dans la nature, en des points qui ont manifestement subi un tranmatisme et son apparition est facile à ])rovo(juer expérimentalement ; dans certains cas, la réaction au traunuitisme est même très rai>ide et le ])hénomène mériterait d'èti-e étudié de i>lus jtrès. Sous rinlhuMice de l'acide sulfuriqne, les mendtranes impiégnées d'amyloïde, et déjà colorées ]tar l'iode, <-lian- geiit de teint(\ rougissent, mais d'anti-es membranes, (pu semblaient insensil)les à riod(^ agissant senl, ]»i'ennent «exactement la même teinte i-ougeâtre et avec la même fuga- cité a])rès addition d'acide sulfuriqne. Ce n'est donc i)a,s l'amyloïde propi-ement dit (pii change de teinte pai' l'addi- tion de cet acide, mais celui-ci colore une autre sorte d'amy- loïde (pli lui est su]>(M'posée dans l'épaisseur de la niem- bi-ane, et (pii ]»eut (''gaiement s'y rencontrer seule ; la pre- mière sorle rent i-ei ait dans la catégorie de l'amidon, la se- conde dans la catéuoi-ie des dextrines. TABLE DES MATIERES Iiitiuduclioii 5 I. Diverses Algues l'um'iiissaiit ilf la (iiMose Il II. Prépuralioii et cai'aclrres des gelées : iiianiri'c d'opérei'. ... 25 m. Groupe (U'ildluin li- A. — (Idlduini. Ptri'ochtdid . Siiliria 3:2 H. — AranlhopcUls et (jun pi/hrithora -43 C. — (Iracildi'id i" D. — Rau-Cau de rindo-Chinc ou iliuirll. lidirnoidcs 50 E. — Alsidunn 53 F. — A/in/'(d/i(( 57 (i. — Cduldcdulhus (5:2 IV'. Groupe C/iondrus <»3 A. — Chondnis, Gif/a /■/ in//, /////i/wd. etc 03 B. — Thun-Thut d'iuiiioitatioii r|iinui>e : (I'u/ki'I iiia sp 73 C. — Eurheanid 70 U. — Furcclldrld 79 E. — ('ystocloiùain et (Icrdiii'uiin 81 V. Groupe Polijitfcx H3 A. — Sp/id'/'ororcds. /*()/// ides. Sell i: ijini'itla , iJdinonlid . 83 B. — Cdllihh'pidirix 89 VI. Quelques Floridées qui ne t'ournisstMil pa^ de (iélose 91 A. — Ldurenrid, Uodrujdo-zi'lld . ('hondrld 91 B. — Polysiplionid pt quchpics autics l'olysipliouiées. . . . 95 C. — lfdlopilhii>i et ([uclqucs aulivs Aiuansiées 97 D. — Porplujrd : Mue de l'Indo-Chine 99 VII. Ueaiai'ques sur divei'ses Floridées exotiques 104 VIII. Résumé 110 It. si(;alas : sun le iuianchiuxion 115 SUR LE liRANCHELLION DE LANGE DE MEK Par le D-^ Raymond SIGAL.AS Clief des Travaux de Zoologie el Parasitologie Chargé des ïoiiclions d'Agrégé à la Facullé de Médecine de Bordeaux Ou connaît deux espèces de Biauchellious : l'une sou- vent citée, très répandue, noire, vit sur la T()rj)ille : c'est le BraïK-hcJHon, torpeditils, Savigny, 1820; l'autre plus rare, blanche, ne semble pas! avoir été décrit*^ depuis van Beneden et Hesse, (pii n'en n'ont laissé qu'une desr-ription insuffisante : c'est le Bnnivhellion rhomhi, van Beneden et Hesse, 1SG4, qu'ils ont rencontré chez le Tui-bot. Je me propose d'en faire connaître une troisième espèce (1). Au cours d'un séjour à la Sttitioii biolojj;i(|ue d'Arcachon, j'ai été amené à étudier un Ange de nun* (StiiKitina Ahuc- liis Limié) (pii venait d'être .péché. Mon attention a été attirée par un assez grand nombie de ])arasites fixés au niveau des orifices branchiaux, res- semblant beaucoup aux Branchellions de la Torpille, mais entièrement blancs ; ils me send)lent constituer une espèce non encore décrit(\ La seule mention (|ue nous (mi trouvons faite se ren- contre incidemment dans le mémoire de Ch, Pbrez sur l'Histologie du Branchellion ])ublié dans ce Bulletin en 1906 (1). ((Le Branchellion peut se rencontrer, dit-il, en ectopa- i-asite sur divers poissons. J'en ai ainsi récolté sur ^^qua- t'ma angélus Linné, cinq individus, dont trois de grande (H D'Orbigny a décrit un Brancliellion hianc qui ne semble pas se confondre avec Branchellion rhnmbi. Mais (!e parasite n'ayant pas été iioninii' et la description de d'ORBiGMV étant par trop sommaire, je ne crois pas pouvoir le considérer comme une espèce connue. (2l Ch\iiles PÉREZ. Notes hUtolnqiques sur le Branchellion de lu Torpille — in Travaux des Laboratoires de la Société scientifique d'Arca- chon, 1906, p. \->b. 110 liUl.LlillN DE L\ STATION IHOLOGIOUU d'aKCACHON 1021 taille, qui, par line singulière coïneidence, étaient tous albinos. » Cette dou])le coïncidenee, vraiment curieuse, m'a incité à rechercher ces i>arasites sur les An<>es de mer ultérieu- rement capturés dans le Bassin pendant mon séjour. C'est ainsi que j'ai pu en examiner près de cent exemplaires, recu(ul]is sur ouze Xsez iai)idement son second hôte, mais généralement c/ n'e^t que quelques heures après la trans])lantati()n que le i)ara- site se détache. ' •T'ai essayé de transplanter des Branchellioiis blancs sur des Torpilles et des Branchellions noirs "sur des An i,es. Dans les deux cas, le ])aiasite se fixe. ^lais tout se passe comme dans le cas où il se }i.\e à un coi])s inerte : la i)aroi d'un veri'c par exem])le ; en très ])eu de temps (moins d'une heure) il ne tarde pas à se détacher et à (juitter son hôte ex])éi'iinental. IjC Tîraucliellion de la Torj)ille se renconti'c toujours associé en touffes i»lus ou moins fournies, non comme le dit H.M'II. Blaxciiaku (in hicCunninirc ('nvijclopédiquc rZr.s Hcioiccs Médicales — ai'ticle ffiriidinrcs) à la face infé- rieure du coi]»s, mais, au contraire, à la face supéiieure, qui est toujours d'une couleur plus ou moins foncée. Le lîranchellion de l'Ange se ti'ouve toujours, au con- traire, sur la face ventrale, cpii <'st d'un blanc très franc, et fixé au niveau des orifices branchiaux. T'es diverses ])articularités biologi(pH's, jointes à (pu'l- ques ditféi-ences anatomicpies, me semblent suftisantes pour m'autoriser à faire du l>]ancliellion de l'Ange de mer une n. SKiALAh : SUli I.U lillANCni:i.l.l()N 117 espw'P nouvelle, (jiic, ]>ar aiialo^ic avec linnicliclliDii loi- pcdiins Savi^iiY, dc la Torinllc, et BraHcltcllion rhoiiibl van BdH'dcn (4 Hpssc, dii Turbot, je ])i()]><)S(^ d'ai)iK4(M- linui- (■/k'IHoii (iiif/cli ct dont je doiiii(M-ai la di^sri-ijdion siiivaiitc : (\)i'l)s alloiiiiv, ahsoiuiuciit ]»lat en dessous, lé<;iM-('ni('iit boinbo en dessus, d'un jaune très itâle. tacheté de jxants noirs très ])etits, montrant par trans]>ai-enee le tul»e dij^es- tif sou« forme d'une ligne noirâtre. Branc h ell ioi Grandeur .h i n g e 1 1 ■elle (Ori^Mnul) Corps nettement divisé en quatre parties : 1" une ven- touse antérieure, très concave, eu forme de godet, au fond de bupielle se trouve la bouclie. 2° une partie rétiécie ou cou, légèrement renflée dans sa partie moyenne', et formée de treize anneaux, pi-ivés d'aji- pendices et souvent assez peu distincts. ;i° le corps proprement dit, foi-mé de trente-quatre anneaux, dont le premier, assez gros, déiKMiivu d'appen dices, enchâsse le dernier anneau du cou Iteaucoup plus petit que lui et favorise ainsi la mobilité du cou sur le corps. 118 BULLETIN Dli LA STATIOX BIOLOGIQUE DAI'.CACHON 1921 Les treiite-deux anneaux suivants, délimités sur la face ventrale par un pli transversal très net, portent des appen- dices foliacés, onduleux, à bords sinueux, portant cinq ou six écliancrures et qui sont les branchies. 4° une ventouse anale, très exactement terminale, con- cave et mince. Sur sa face concave, on aperçoit très nette- ment de petits tiiibercules. L'anus, très petit, est très diffi- cile à mettre en évidence. Habitat : sur l'Ange de mer {H(pf , ,;,'. , , « 41 M. ORMIEREb, ancien eleve de l'Ecole des Beaux-Arts, architecte (Arcachon) ; D^ CAZABAN (Arcachon). Directeur de la Station bioloyique : D' JOLYET, professeur à la Faculté de Médecine de Bordeaux (Arcachon). Directeur adjoint de la Station biologique : D' SELLIER, chargé de cours à la Faculté de Médecine de Bordeaux. Imprimerie Moderne oQo A. DESTOUT Aine & C 8, Rac Paul-Bcrt, 8 BORDEAiJX MBJ-,,WHOI LIHRARV liJH nZ2 A