Université de bordeaux et société scientifique d'arcachon BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE ID'^T^C-A-CIKOlNr DIX-NEUVIÈME ANNÉE (1922) BORDEAUX FERET & FIES, Libraires- Editeurs & — Rue de Grassi — O 1922 RÉSUMÉ DES RECHERCHES FAITES SUR L EXCITABILITÉ DE QUELQUES INVERTÉBRÉS MARINS Par M. et M»" A. CHAUCHARD à la Station Biologique d'Arcauhon, «lu 9 au 'il avril \{Mi Les recherches que nous axons poursuivies pendant ces quelques jours oui porté sur la détermination quantitative de l'excitabilité d'un certain nombre d'invertébrés. Ces recher- ches oui élé effectuées suivanl la méthode du Professeur Lapicque, lequel a montré que dans l'excitation électrique des nerfs el des muscles, le temps de passage du courant inter- vient comme un facteur primordial, à tel point qu'il peut servir à caractériser l'excitabilité. Vvec une intensité égale au double de la rhéobase, ce temps, pour être efficace, sera long pour les muscles lents, bref pour les muscles rapides. C'csl la chronaxia qui se mesure soil avec un appareil à lecture directe: le chronaximètre, soil au moyen de condensateurs de capaci- tés graduées. Dans un mémoire ultérieur nous reviendrons en délail sur lous ces points el nous décrirons les techniques «pie nous axons utilisées. Voici nos résultais : Chronaxie" en seconde Vscidie (Ascidiella aspera ?), sac contractile 0,045 Aslerias rubens (bras) 0, |()0 \renicola piscalorum, fibres longitudinales 0,006 Sipunculus nudus; libres dorsales longitudinales.. 0,001? Aplysia punctata, épipodium 0,050 Cardium edule, siphon 0,008 D . ( pied, libres longitudinales. . 0,010 Solen ensis , / siphon 0,040 „ . • ( pince 0-008 l'on unus initier ' ' | patte, fléchisseurs 0,010 (3 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 ( grande pince 0,025 Pagurus bernardus , petite pince 0,01 o f muscle de la queue 0,005 Comme terme de comparaison, rappelons que le gastro- cnémien de la grenouille a une chronaxie de 0 sec. 0003. On voit que la chronaxie varie dans de très larges propor- tions selon les organes contractiles considérés. Nous avons aussi déterminé quelques « lois d'excitation » qu'il sciait trop long d'exposer dans ce résumé succint. Ces résultats sont à rapprocher de ceux que le Professeur Joly et le Docteur Sellier ont publiés en 1900 dans un mémoire très documenté. Etudiant par la méthode graphique les diver- ses phases de la contraction musculaire, iis ont montré que le temps perdu, les durées de contraction et de décontraction varient suivant les organismes étudiés et en rapport avec la fonction des différents muscles. La détermination des chronaxies conduit à des conclusions concordantes. Il sera intéressant d'étendre ces recherches, ce que nous comptons venir faire pendant la période des grandes vacances prochaines. A. et B. Ghauchard, Laboratoire de Physiologie générale de la Sorbont e. IV O UA K L'AGE ET LA CROISSANCE DE QUELQUES ANGUILLES DU BASSIN D'ARCACHON Par le D' Alfonso GANDOLFI HORNYOLD INTRODUCTION NOTIONS GÉNÉRALES SUR L'ANGUILLE Les recherches oui été laites pendant les vacances de Pâques de 1922 et je profile de l'occasion pour remercier bien sincè- rement le Directeur, M. le Professeur Boutan, ainsi que les l)'s Hameau et Jolyet pour l'hospitalité qu'ils m'ont offerte au Laboratoire cl pour tout ce qu'ils ont fait pour faciliter mes recherches. Ce modeste travail n'a pas la prétention d'être une étude complète sur la croissance de l'Anguille, car je n'ai pu exami- ner qu'un nombre insuffisant d'individus, je veux seulement indiquer simplement l'âge des individus examinés pendant mon séjour à Arcachon (I). J'ai surtout examiné des petites Anguilles qui entrent dans les réservoirs près de La Teste, etc. et que l'on pêche avec la l'oënc. On vend ces petites Vng_uilles surtout pendant le carême. Dans le Bassin on les pèche avec un filet, la Courtine, avec la nasse en osier appelée Bourne et avec la Foëne. Pendant l'hiver on prend beaucoup d'Anguilles arpentées eu ouvrant les vannes des réservoirs devant lesquels on place des filets qui interceptent le passage à la mer. ili M Maxiinin. le marin du laboratoire, m'a donné d'utiles indications sur la pèche de l'Anguille à Arcachon. 8 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 Pendant les nuits orageuses, on prend des grandes quantités d'Anguilles argentées qui cherchent à rentrer dans la mer. L'année passée, Schmidt a fait une campagne dans I'Atlàn- tique pour découvrir le lieu de Irai de l'Anguille et a constaté (pie cette région se trouve dans r Atlantique occidental, au sud-ouest des Iles Bermudes. Les larves pélagiques sont emportées vers l'est et le nord-est par le courant de 1' Atlantique et Schmidt a pn suivre leur croissance ainsi que la métamorphose en Civelle et, d'après ses recherches, au moment de son arrivée sur la cote, la Civelle a déjà trois ans. Schmidt a démontré qu'il n'y a qu'une espèce d'Anguille en Europe (Anguilla vulgaris Furt) et toute Anguille, soit de la région méditerranéenne, soit de la région atlantique, est née dans les profondeurs de l'Océan. La vie de l'Anguille est la suivante : La première phase larvaire, le Leptocéphale, a une forme tout à fait différente de l'Anguille, car elle a une forme foliacée et elle est transparente et incolore. Le Leptocéphale croît tout d'abord et l'on a pu suivre sa croissance depuis une longueur de 8,5 mm. jusqu'à plus de 8 cm. Il subit ensuite une réduction en longueur et en volume. Son corps s'épaissit en s'arrondissant, les dents lar- vaires disparaissent et, à la tin de cette métamorphose, le Leptocéphale s'est transformé en Civelle incolore et transpa- rente qui a, à peu près, la forme de l'Anguille. Cette première période de vie ('ans la mer' pendant laquelle a lieu la métamorphose, dure trois ans et pendant ce temps la larve est portée par le courant du Gulf Stream vers I'Europe. La Civelle, qui représente la dernière phase larvaire de l'Anguille, à certaines époques de l'année se présente en quan- tités énormes aux embouchures des fleuves et, dans bien des localités, la Civelle fait l'objet d'une pêche importante. A Bilbao, on paie les premières Civelles Jusqu'à 30 pesetas le kilo cl, \crs les fêtes de Noël, elle se vend encore assez cher. L'instinct pousse la Civelle à quitter la mer et à entrer dans l'eau douce en remontant les fleuves. C'est un spectacle vrai- GANDOLFI-HORNYOLD. — ANGUILLES e forme la calotte ex- terne ou la zone centrale C + S zones. Ces zones incomplètes on calottes peuvent être externes et internes et il faut en tenir compte en énuinérant les zones de croissance des écailes. Il \ a aussi des formes anormales d'écaillés produites par coalescence de 2. ou de 3. La disposition des écailles sur le Corps est différente de celle qu'on observe chez Les autres Teléostéens car elles sont dispo- sées en lignes liés courtes cl parallèles de chaque côté de la ligne latérale, formant un angle de 90° les unes avec les autres. Les écailles ne se touchent pas et sont séparées les nues des autres par des interstices souvenl aussi grands que les écailles elles-mêmes. Il est facile de mettre en évidence cette disposition (les écailles en roulant la peau. La préparation des écailles est très facile : on nettoie d'abord bien la peau en la frottant à plu- sieurs reprises avec du laie pour la débarrasser de tout mucus, ensuite on la frotte avec de l'alcool à 90° puis on humecte de nouveau avec de l'eau cl on prélève les écailles en raclant la peau avec un bistouri ou mieux encore avec une feuille de sauge, ce qui l'aligne inoins la main. Si la peau a été bien débarrassée du mucus, on peut prépa- rer les écailles sans plus, en les agitant dans un tube à essai. Dans le cas contraire, il faut laisser macérer les écailles [vendant quelques jours dans de l'eau, puis centrifuger plu- sieurs fois. G.VNDOLFt-HOnNVOI.D. — ANGL'lLLÈS l.'l Il Tant prélever 1rs écailles au-dessus de la ligne latérale, en avanl de l'anus, car c'est dans celle région qu'apparaissent les premières écailles et, par conséquent, c'est là où se trouvent les plus vieilles écailles. Ces formes ne peux eut pas servir pour des recherches suc la croissance et doivent être écartées'. Quelquefois, on ne trouve le nombre maximum de zones que sur très peu d'écaillés cl même sur une écaille seulement sous forme d'une zone ou calotte incomplète et je distingue trois cas en parlant du nombre de zones des écailles (pie j'indique par les chiffres romains I, 11, NI, placés derrière le nombre de zones en question. Comme exemple, je prendrai le cas d'une anguille avec trois zones sur les écailles, .'] J voudra dirt' (pie l'individu a peu d'écaillés avec 3 zones, 3 II qu'il y a hou nombre d'écaillés avec I? zones cl qu'on les rencontre sans difficulté, et, enfin, 3 III indiquera que la grande majorité des écailles a 3 zones. LES OTOLITHES DE L'WCl [LLE Les otolithes (liez l'Anguille ont une forme plus ou moins ovale ayanl un côté convexe cl l'autre concave, et Marcus coin pare très justement leur l'orme avec celle du creux de la main. Les otolithes sont composées de carbonate de chaux et d'un substratum organique et sont dissoutes avec effervescence par n'importé quel acide. Sur fond noir, leur couleur blanche légèrement bleuâtre rappelle le marbre de Carrare. Quelquefois les bords des oto- lithes présentent des cristallisations rhomboédriques dont l'angle de 105,5 y. est caractéristique pour la Calcitc. Pour isoler les otolithes, on divise le crâne en deux moitiés à l'aide d'un eastertome ou des forts ciseaux de chirurgie, on enlève le cerveau et il est facile d'extraire les otolithes avec des pinces à dissection à pointes fines. On nettoie les otolithes en les frottant entre l'index et le pouce, puis on déshytrate un moment dans l'alcool et enfin on les laisse s'éclaircir dans le xylol ou la créosote [4 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE d'aRÇACHON \\)tï I ne bonne loupe à dissection de 6-8 grossissements sur un pied rend des grands services et je conseille de travailler sur une table noire car quelquefois un otolithe peut tomber des pinces et il esl facile de le retrouver sur fond unir, lundis que sur fond blanc, on le perdrait. En examinant à faible grossissement sons le microscope un otolithe rendu transparent par le xylol ou la créosote, on verra au centre un noyau central NC composé de (\vux zones foncées lies sériées l'une contre l'autre, qui se sont formées pendant la première période de vie dans la mer avant l'arrivée sur la côte sous forme de Civclle, puis vient une zone claire plus longue formée pendant le premier été de la croissance défi- nitive, car nous avons vu que, pendant le développement de la pigmentation, la Civelle subit une dernière réduction en longueur et en volume. La première zone foncée et étroite formée pendant l'hiver quand la croissance est moins rapide et ensuite chaque année de vie, se trouve marquée sur les otolithes par une zone large et claire d'été et une zone foncée et étroite d'hiver. On divise les Anguilles en groupes d'âge selon le nombre de zones de leur otolithe et les groupes 0, I, II, III, IV, etc., indiquent (pie les Anguilles en question ont 0, 1,2, 3 et 4 zones formées sur le bord de l'otolithe. En examinant les otolithes d'une Anguille argentée, on pent savoir combien d'années se sont .écoulées depuis son arrivée sur la côte. La fig. 2 représente une otolithe du groupe d'âge III, car la troisième zone est complètement formée. Les otolithes ne deviennent pas toujours transparents dans le xylol ou la créosote pour que l'on puisse voir nettement tentes les zones et, dans ce cas, on fait de nouveau passer les otolithes par l'alcool absolu dans de l'eau et on rode le côté convexe sur une pierre à aiguiser jusqu'à ce que toutes les zones deviennent visibles. On contrôle l'opération sous le microscope après déshydratation par l'alcool absolu dans la créosote,. 11 faut répéter ces opérations jusqu'au moment où tontes les zones soid nettement \isihles et le premier examen t,\MM)l.l'I-IiOHXYOI.n. -- ANdl'llMS [jj que je conseille de faire, après Lin séjour de 24 heures dans la créosote, donne des indications sur le rodage nécessaire. Quelquefois des grands otolithes sonl réellement très trans- parents, tandis que des très petits peuvent èlre très opaques. Pour protéger le doigt en rodant 1rs otolithes sur la pierre, je me sers d'un petit carié de linge el il I'aul rincer la pierre après chaque opération, car les fragments de linge peuvent briser l'otolithe. Chez quelques otolithes les zones sonl peu nettes. Dans ce cas, il vaut mieux les laisser dé côté, ear il I'aul se rappeler qu'il n'est que trop facile d'enlever des zones, en poussant trop loin le rodage. Les pierres en Carborandum m'ont donné le meilleur résul- tiil pour ee travail. Pour faire des préparations permanentes d'otolithes, la térébenthine de Venise donne de très bons résul- tals et les otolithes y deviennent très transparents. Fig. -, — Otolithe d'Anguille du groupe d'âge III. Quand on parle d'une Anguille du groupe IV par exemple, •elle est déjà dans sa cinquième année, car la zone suivante d'été est plus ou moins formée. Dans les écailles, la zone large, parsemée de plaquettes calcaires, correspond aux zones d'été des otolithes et les inters- tices qui les délimitent aux zones foncées d'hiver. Il y a tou- jours une différence entre le nombre de zones des écailles el celui des otholites, car les écailles ne se forment que quand 15 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'aRCACHON 1922 l'Anguille a déjà atteinl une certaine taille, tandis que dans les otolithes, chaque année de vie se trouve marquée depuis son arrivée sur la cote comme Civelle. Pendant ce séjour à Arcachon, je n'ai pas pu me procurer des individus de taille inférieure à 23 cm. et j'ignore le nombre de zones sur les otolithes au moment de la formation des premières écailles, niais très probablement ils ont déjà 2 zones. On peut déterminer approximativement L'âge de petites anguilles par le nombre de zones des écailles surtout si les individus proviennent d'une localité où Ton connaît la diffé- rence entre tes zones des écailles et celle des otolithes. Chez des grandes Anguilles, la différence peut augmenter beaucoup, ear les écailles ne semblent pas former une nouvelle zone chaque année. Ceci dit, je donnerai maintenant les différents groupes d'âge en indiquant pour chaque individu la longueur, le poids, le nombre de zones des écailles en y ajoutant les lettres ro- maines 1, II et III, dont nous avons déjà fourni l'explication et la différence D. La grande majorité des individus examinés étaient jeunes et je marquerai le peu d'individus argentés = a et les individus en train de le devenir, ayant le ventre plus ou moins grisâtre = pa (presque argenté). OBSERVATIONS SI H LES ANGUILLES D'ARCACHON examinées pendant le séjour de l'auteur* au. laboratoire GROUPE m Longueur cm. 23 gr, 19 Zones écailles I d sa I n individu de sexe indéterminable. GANDOLFI-HOHWol I>. - — ANGUILLI •s GROUPE IV c? Longueur cm. 35 gr . 7(1 Zones écailles 3 III 1) 1 Longueur • 34 54 Zones ('cailles 311 1) 1 Longueur 33 54 51 Zones écailles 3 1 2 II 1) 1 2 Longueur 32 48 Zones écailles 2 111 I) 2 Longueur :;t 57 40 Zones écailles 2 III 2 11 I) 3 2 Longueur 29 34 Zones écailles 3 11 1) 1 Longueur 28 40 35 33 Zones écailles 2 11 2 II 2 1 1) 2 Longueur 27 Ml Zones écailles 2 11 1) 2 Longueur 26 21 Zones écailles 2 1 1) 2 Longueur 24 20 Zones écailles 1 D 3 14 individus. Longueur moyenne = 29,92 cm. Poids moyen = 42 gr. La longueur varie entre 24-35 cm., le poids entre 20-70 gr. et les écailles entre I — 3 III zones. D. = 1 — 3. Le mâle de 35 cm. et 70 gr. avait une cinquième zone en formation. \ g BULLETIN m: LA STATION BIOLOGIQUE D ARCACHON 1922 GROUPE IV 9 Longueur cm. 3Î) gr. 72 68 66 Zones écailles 3 III 3 1 311 I) 1 - Longueur 34 68 58 Zones écailles 311 31 I) I Longueur 30 to' Zones écailles -2 111 I) 2 6 individus. Longueur moyenne = 33,83 cm. Poids moyen = 62,83 gr. La longueur varie entre 30-35 cm., le poids entre 4M-72 gr ,.| les (Mailles entre 2 [II — 3 III zones. D - 1 — 2. Longueur cm. Mil gr. 93 Zones écailles M III 1) 2 Longueur .;<) 82 so ( M Zones rcaillcs M 1 M II M 1 1 1 1) 2 — — Longueur cm. 3; > gr. 72 71 70 70 07 Zones ('cailles D Longueur 3 1 1 1 -7 3 1 M II M 1 1 1 M II Mi ,™ M2 Zones écailles M 1 1 M II 1) 2 — Longueur M2 M 2 Zones «'cailles 3 1 1) ; \2. individus Longueur m oyei une = MM, Hi cm. Poids moyei 71,33 gr. La longueur vi i rie eid te 32-31 » CIU., 1 '' 1 )oids ci .Ire W-2- 93 gr. ,1 les rcaillcs en Ire : :i — M Ml zones. D = !2 GANDOLl I-IIOKNVOI.l). — anglili.es 10 <.m>i pe V 9 Longueur cm. W D ' 94 Zones écailles 3 11 1) 2 Longueur 38 88 Zones écailles 3 111 l> t 2 Longueur 36 s:; 79 Zones (''cailles 3 III 2 111 1) 2 3 Longueur 35 76 Zones ('cailles 3 III 1) 2 6 individus. Longueur moyei me = 30,83 ! cm. Poids moyen = 82,16 gr. La longueur varie entre 35-40 cm., le poid s entre 76-94 gr, cl les (''cailles entre 1 — 3 III zones . i: i = 2- - 3. GROUPE \ i a Longueur cm. 40 gr. 120 p a Zones écailles 3 III D Longueur 38 * 3 84 Zones écailles 3 III D 3 Longueur 37 72 Zones ('cailles 31 1) 3 Longueur 29 33 Zones ('cailles 2 11 I) 4 4 individus. Longueur moyenne = 36 cm. Poids moyen = 77,25 gr. La longueur varie entre 29-40 cm., le poids entre 33-120 gr. et les écailles entre 2 II — 3 III zones. D = 3 — 4. 20 BULLETIN DE LA gTATÎON -BIOLOGIQUE d'aRCACHON 11)22 Des moyennes prises sur 4 individus n'ant guère de valeur car un individu de polite taille comme celui t\i' 2{.) cm. peul changer totalement les résultats. Le maie de 40 cm. élail presque argenté, le ventre étant encore légèrement grisâtre. GROl pe vi 9 Longueur cm. VI Zones ('cailles I) Longueur \ I Zones écailles D Longueur VO Zones écailles D Longueur 39 Zones écailles h Longueur 37 Zones écailles I) 3 6 individus. Longueur moyenne = 39,66 cm. Poids moyen = 89,66 gr, La Longueur varie entre 37-42 individus, le poids entre 80-100 gr. cl les écailles entre 3 [* — 4 II zones. I) - "1 — 3. GROUPE Mil V Longueur cm. M gr. 184 Zones .'.caille. ', | D I ne femelle jaune. 101) \ 1 -2 96 3 m 95 3 1 1 1 SI) i 1 M III 2 83 ; 1 1 o GANDOLFI-HORNYÔLD. — ANG1 Il.LES -} \ GROUPE IX Longueur cm. 5o gr . 30o /(•nés écailles i II L) :; 1 He femelle jaune. GROUPE \l Longueur cm. 60 gr . 380 a Zones écailles 1) 6 II l ne femelle argentée. Celle femelle avail été gardée dans les bassins «lu Labora- toire. RÉS1 Ml' ()n observera que i ai surtoui examiné de petites anguilles jaunes qui variaient entre .23-42 cm. de longueur. Chez les mâles des groupes l\ cl \ il n'y a que peu de diffé- rence entre le nombre des individus cl on peut constater une augmentation de longueur et de poids chez le dernier groupe, 29,92 cm. cl 42 gr. contre 35,16 cm. et 71,33 gr. L'augmentation dans le poids est pins notable que dans la longueur, niais ii faut dire que chez pas mal d'individus il y avail formation de la cinquième zone et que dans les cas où elle élail complètement formée j'ai naturellement classé les individus dans le groupe d'Age V. Je n'ai pu examiner que \ mâles du groupe W cl on ne peut pas comparer des moyennes obtenues sur 12 et I \ indi- vidus avec celles obtenues sur 4 seulement. Les 3 groupes d'Age IV, V et N I onl chacun li femelles et on peut constater une augmentation progressive de longueur et de poids. 9 IV MM. S3 cm. et 62,83 gr. : 9 V 36. S3 cm. et 82,16 gr. : 9 VI 39,66 cm. et 89,66 gr. Naturellement pour obtenir des données vraiment exactes sur la croissance chez les différents groupes d'Age, il faudrait examiner un nombre beaucoup plus considérable, car, d'après 2^ BULLETIN DE LÀ STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 mes observations, la croissance peut varier beaucoup. En exa- minant 30-ÎjO individus de chaque groupe on constaterait pro- bablement que la croissance chez l'Anguille d'Arcachon peut être lente ou rapide selon les individus et nous avons un exemple pour ce fait chez le groupe c? VI où il y a un individu de 29 cm. et 33 gr. avec d'autres de 37-40 cm. de longueur < I il n'y avait pas de doute possible quant au nombre des zones de ses otolithes. J'ai examiné en tout 49 petites Anguilles entre 23-42 cm. ce qui semble être la grandeur courante pour les petites Anguilles vendues au marché pendant )è carême à Arcachon, et, d'après les résultats de ces recherches, elles peuvent appartenir aux groupes d'âge III, IV, Y et VI, et sont par conséquent dans leur 4e, 5e, 6e et 7e année de vie dans le Bassin. J'espère plus tard, pouvoir examiner un plus grand nombre d'Anguilles argentées afin de déterminer l'âge des Ynguilles argentées des deux sexes. Il reste encore à examiner la question de la détermination d'âge par les écailles chez les petites Anguilles. Le seul individu du groupe III avait des écailles dépourvues de zones. Sur les 14 mâles du groupe IV, un individu avait des écailles sans zones, 10 autres en avaient avec zones, et enfin 3 mâles avaient des écailles avec 3 zones. Chez l'individu du groupe III la différence D = 2 et chez le groupe IV des mâles D = 1-3. Tous les 10 mâleo du groupe Y avaient des écailles avec 3 zones et D = 2. Sur les 4 mâles du groupe VI, un avait des écailles avec 2 zones et les 3 autres en avaient avec 3 zones et D = 2-3. On pourrait approximativement déterminer l'âge de ces mâles en ajoutant 2 ou 3 selon la taille de 1' \nguille au nom bre de zones des écailles. T ne femelle du groupe IY avait des écailles a\e< 2 zones et les '\ autres du groupe avaient 3 zones sur leurs écailles D = 1-2. Chez les 6 femelles du groupe V il en ('-tait de même <•' D = 2-3. • Enfin, sur les G femelles du groupe VT il y avail 4 individus GANDOLFI-HORNYOLD. — ANGUILLES jJô ayant des écailles avec 3 zones el - autres avec \ /mies sur leurs écailles. I) = 2-3. Comme chez 1rs mâles il sérail possible de déterminer ap- proximativement l'âge de ces petites femelles par les écailles. ('.liez les .'{ grandes Eemelle -, il ne serait plus possible de déterminer l'âge par les écailles, car 1) augmente beaucoup. Les 2 femelles- des groupes VIII et IX avaient \ zones sur leurs écailles el la différence D était chez l'une de 4 et chez l'autre de 5. La plus grande femelle examinée avanl (i zones sur les écail- les, ce qui donne pour I) la valeur 5. En terminant, je donnerai quelques brèves indications sur le contenu de l'estomac des Anguilles. Toutes les anguilles provenant des réservoirs avaient l'es loinae plein de larves d'insectes que le Professeur Boutan s'est aimablement chargé de faire déterminer. Les anguilles pechées dans le Bassin avaient des restes de crabes el de petits poissons dans l'estomac. .le n'ai j)as rencontré des Cestodes ou des Nematodes dans l'intestin des Ajiaruilles examinées. Recherches sur la distinction des sexes dans ÏASTERIAS RUBENS (L.) et sur la durée de la croissance chez ces animaux Par Louis BOUTAN Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux Directeur de la Station biologique d'AltCACHON. L'Asterias rubens (Linné) es! l'Astérie la plus commune sur presque Ionics nos côtes f>G BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ABCACHON 1922 distinction des sexes et à la durée de la croissance. Ces lacunes constatées m Oui amené à entreprendre quelques recherches à ce sujet. H \ a déjà longtemps, Paul Fischer (I), dans son étude sur les Èchinodermes de la Gironde:, avait signalé deux es- pèces : l' Arterâcànthion rubens (Linné) et Y Asteracanthion violaceus (Gmelin) ou Isterias rufzens-yiolacea (0 . F. Muller) « Cette dernière, dit-il, est voisine de l'espèce précédente dont elle n'est peut-être qu'une variété, ainsi que le supposent Muller et Troschel ; néanmoins, sa coloration est constante, ses tubercules sont plus petits, ses bras plus étroits, sa consis- tance moins charnue, etc. » Malgré les apparences, il n'y a pas lieu de l'aire cette distinc- tion spécifique qui ne résiste nullement à l'observation en série. Les observateurs sont d'accord, maintenant, pour recon- naître qu'il s'agit d'un seul et même animal ; mais Lafont avait formulé une autre hypothèse sur la forme violette qui aurait représenté, d'après lui, la forme mâle. Cuénot la réfute en ces termes : « D'après Lafont, il y aurait, dit-il, dans Asterim rubtns, un dimorphisme sexuel, les mâles serinent plus petits, à bras plus grêles que ceux des femelles et de consistance moins elutr- iate, à tubercules plus petits et de couleur violette (Aslerias uiolacea de Gmelin), tandis que les femelles, à bras épais, seraient de teinte orangée. Cela esl certainement inexact, car sur un lot d'une douzaine d'individus examinés exprès, j'ai trouvé des femelles aussi violettes que possible et des mâles de teinte fauve. » Il ajoute un peu plus loin : << ]] est à remarquer qU'ALEX. Vgassin (1877) note aussi pour les Asterias vulgaris (noire I. rubens) cl Forbesi que les deux sexes présentenl nue couleur différente à l'époque de la reproduction. Il y a là, pour un observateur qui sérail au bord de la mer (tu printemps, un pclil problème à élucider. » il) Paul Fischeii. — Echinodermes des eûtes de lu Gironde, — Soc. L. de Bordeaux, 1870. L. BOUTAN. — ASTÉRIES 27 Grâce au voisinage du laboratoire cTA.rca.chon el de la Fa- culté des sciences de Bordeaux, il mêlait facile d'essayer de résoudre la question posée par Cuénot. Celte question prend d'ailleurs une certaine importance pra- tique maintenant que l'on se préoccupe de la destruction (I) des Asterias rubens. Sa solution permettra, en effet, de pré- ciser l'époque la plus favorable pour récolter l'Astérie avec le plus de profit. J'ai essaxé de la I rancher définitivement par quelques observations consignées plus loin : Profilant de ce que cette année il s'est produit, par suite de l'abaissement de la température au printemps, un retard dans l'époque de la reproduction des animaux eôtiers, j'ai pu ne commencer ces expériences que vers la fin d'avril, el pendant le mois de mai 1922, alors que d'habitude, on aurait été con- duit à les entreprendre dès la fin de mars. Mes observations ont porté sur '.\ lots d' isterias rubens que j'ai fait recueillir successivement pour les investigations que j'a\ ais en vue. |" LOT. — Le :îO avril 1022, Maximin, le marin ^u labo- ratoire, récolte 66 Vsteries, avec cette seule recommandation de recueillir des animaux aussi variés que possible comme coloration. J'ai analysé ce lot avec l'aide de M. le D1 Feytatjd. Chaque échantillon a été ouxerl el les glandes génitales de Ions les spé- cimens ont élé examinées sous le microscope. J'ai pu ainsi nie rendre compte que le loi comprenait : 54 femelles el 22 mâles. J'ai étudié, alors, séparément l'ensemble 22. 28 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 Tableau comparatif des femelles et des males au point de vue des couleurs femelles (nombre) males inomb re) Violet très foncé Violet intermédiaire .... Violet clair ... Rouge foncé Rouge intermédiaire .... Rouge vif Jaunâtre ou verdâtre .... 1 1,5 1 2 3 1 8 5 3 1 3 G Ce tableau donne, pour l'ensemble des femelles violettes et • les mâles violets, respectivement les chiffres 15 et 16, et pour l'ensemble des formes rouges dans les deux sexes les chiffres de 7 pour les femelles el (> pour les mâles. Ce résultai ayant été confirmé dans les autres lots examinés, il lessorl avec évidence que la couleur n'est nullement spé- cifique des sexes, ainsi le. 5 Poids total Poids maximum 1 k. 250 il k. 090 0 k. DIT 0 k. 72.'i .1) k. 055 l) k. 012 Poids minimum Largeur maximum des bras. . . . Largeur minimum 3c.f 1 c. S l> r. S 1 c 3 29 Ce tableau esl moins facile à interpréter que le précédent. I! ressort cependanl de son examen que le poids de I ensemble des mâles esl sensiblement inférieur au poids d'un même nom*- bre de femelles. \ taille égale le poids des mâles est sensiblement inférieur à celui des femelles. La largeur des bias esl également pins grande chez les femel- les que chez les mâles ; mais il Tant tenir compte de ce l'ai! que beaucoup de femelles sont pins mandes «pie les mâles. Même chez les individus mâles el femelles «le même taille, la largeur des bras esl en faveur des femelles, ainsi que l'indique l'échantillon minimum comparable dans les deux sèves. 2 LOT J)l 10 MAI 1922 RENFERMANT .12 GROSSES ET 12 PETITES ASTERIES Pour contrôler les résultats précédents et les rendre pins clairs j'ai fait récolter un lot de 24 individus, en donnant pour instruction de recueillir à la plage, 12 spécimens, parmi les pins gros et 12 spécimens, parmi les pins petits. Tableau comparatif des femelles Et des mai.es att point de nue des sexes dans le lot de 24 individus FEMELLES M \\.\:> Lot des douze grosses astéries : III 21 — 16 4,5 — 3,2 o Lot des douze petites astéries : nombre 10 Lot des douze grosses astéries : dimensions maximum et mini- mum des rayons Lot des 12 petites astéries: dimen- sions maximum et minimum des 20— t<; 4 — 3,1 Ce tableau montre clairement que parmi les grandes formes \ a nue grosse majorité de femelles et parmi les petites for- ;;0 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'aRCACHON 1922 mes une grosse majorité de mâles, sans cependant que La taille soil un critérium absolu, puisqu'il \ a dans le lot des grosses Astéries, -2 formes mâles et, dans le lot des petites astéries, 2 formes femelles. L'étude du loi des grosses et des petites astéries, au poinl de vue de là couleur, confirmai! donc le résultat de l'examen du premier loi recueilli. Il ne me parait pas utile de le don- ner sous forme de tableau : je noierai seulement que parmi les 12 grosses astéries, il y en a 7 violettes, dont 5 femelles et 5 rouges toutes femelles et que, parmi les 12 petites, il y en a 9 \iolettcs dont une seule femelle et trois rouges dont une femelle. Ce qui, en résumé, donne des males et des femelles des deux couleurs, avec prédominance de la couleur violette pour les mâles. De môme l'étude du poids des femelles et des mâles confirme les résultats précédents : Il donne comme moyenne pour les 10 femelles grosses, 0 k. 700 soit en moyenne 0 k. 080 par échantillon, tandis que les 2 mâles du même loi donnent 0 k. 125 soit seulement 0 k. 0(52 par spécimen. Il fournit également dans le lot des petites une moyenne supérieure chez les femelles. Les 2 femelles pesant 0 k. 022 soit 0 k. 011, tandis que le poids des 10 mâles est de 0,075 soit seulement 0,0075 par échantillon. 5e LOT DL 14 MAI DE 50 ASTERIES DE TRÈS PETITE TAILLE Celle fois j'envoie chercher spécialement à marée basse des Astéries de très petite taille et je choisis les 50 plus petites. Malgré un examen très attentif, il ne m'est pas possible de trouver de rudiment génital visible et par conséquent de déter- miner le sexe. Le fait m'a paru assez important pour être consigné dans le tableau ci-joint qui montre que les spécimens de très petite taille sont de dimensions variables à la même époque de l'année. » L. DOUTAN. — ASTÉRIES 31 Tableau comparatif des dimensions des vsterjes miniatures DU :>c LOT Dimension de la plus grande du lot Dimension de la plus petite dn lot Sillon must dep bouche jusqu'à l'extrémité «lu bras. Sillon mesuré depuis la bouch jusqu'à l'extrémité du bias. 2C. S 1 c. 2 Le seul l'ait importanl mis un évidence dans l'examen de ce loi, c'est, qu'au momenl favorable pom- la reproduction, on trouve des individus immatures, du taille variant de plie- du simple an double. Y LOT DU Hi MAI 1022 PORTANT SIR 47 INDIVID! S REGI EILLIS SANS INDICATIONS SPÉCIALES PAR LES MARINS DU LABORATOIRE Cette fois, je mu propose, sur un lot de spécimens recueillis au hasard sur la plage, d'essayer de déterminer à la vue, d'après les indications du taille, de poids ut de largeur des bras, sans tenir compte (\c la coloration, le sexe des Astéries. Pour obtenir ce résultat je classe lu lot de 47 individus un 3 catégories : A. individus que j'estime être des femelles ; 1). individus que j'estime être dus mâles ; C. individus dont lu sexe mu paraît indéterminable extérieu- rement. Tableau du classement du 4e lot au point de vue du sexe PROBABLE NOMBRE TOTAL FEMELLES MAF.ES A. — Individus présagés femelles P». — Individus présagés mâles C. — Individus indétermi- nables 17 7 23 16 2 1 5 32 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 Malgré le grand nombre d'échantillons, considérés par moi comme indéterminables au point de vue du sexe, le pour- centage des erreurs commises est considérable puisqu'il équi- vaut à :5 erreurs sur 21 réussites. Il indique cependant que dans un certain nombre de cas bien déterminés, on peut prévoir le sexe de Wisterias rubens avec quelques chances de succès. 5e LOT DU 17 MAI 1922 PORTANT SUR UNE CENTAINE D'INDIVIDUS RECUEILLIS SANS PRÉCAUTIONS SPÉCIALES Dans ce dernier lot, que je fais récolter sans choix spécial, je me propose d'essayer de déterminer à la vue, le sexe pro- bable en tenant compte seulement de la taille et de la lar- geur des bras. Je choisis seulement lo individus dans ce lot important, 5 très gros, 5 moyens, 5 plus petits. Tableau du classement du 5e lot au poixt de vue du sexe PROBABLE NOMBRE FEMELLES MALES Grosses présagées femelles. . Moyennes présagées femelles. Petites présagées mâles 5 5 5 • > 3 2 0 3 Malgré les conditions favorables où je m'étais placé, puis- que mon choix portait sur la sélection d'un grand nombre d'individus, le résultat est dans le même sens que le précédent avec un nombre d'erreurs plus fort, puisqu'il y a 5 erreurs sur I I réussites. Quelles sont les conclusions à tirer des observations présen- tées plus haut ? // n'existe, à ma connaissance, aucun caractère extérieur permettant de reconnaître le sexe de V isterias rub.ens sans l'examen de la glande génitale elle-même. La coloration ne donne aucune indication réelle. La largeur des bras ne fournil que des probabilités encore faibles. La taille, dans les cas limités, semble être un meilleur carac- tère, quoiqu'il présente encore uni' notable incertitude. Enfin le poids considéré, proportionnellement à la taille, paraîl fournir le maximum de probabilités favorables. Cependant, les observations auxquelles je me suis livré sou- lèvenl deux problèmes qui me paraissent plus intéressant que la détermination du sexe par le- caractères extérieurs : 1° On peul se demander pourquoi les mâles sont presque constamment plus petits qUe les femelles. 2" On peul se demande]- aussi quelle est la durée de l'évo- lution de l'Astérie, depuis le jeune jusqu'à l'adulte. .Je ne crois pas que l'on soit encore en mesure de donner une réponse positive à la première question. Cependant, des observations qui précèdent, il semble résul- ter que les mâles sont, ordinairement, beaucoup plus petits que les femelles. S'il ne s'agit pas d'un dimorphisme sexuel, comme semble l'indiquer l'ensemble des observations précé- dentes, on peut envisager l'hypothèse, réalisée bien souvent dans le règne animal, d'organes génitaux évoluant d'abord pour donner des spermatozoïdes, puis plus tard fournissant un ovaire dans le même animal plus âgé. Pour trancher la question, il faudrait soit procéder à des élevages pendant plusieurs années, soit avoir la bonne fortune de rencontrer le ternie de passage, une glande hermaphrodite, contenant à la fois, le spermatozoïde et l'ovule. Cette hypothèse n'est pas actuellement vérifiée par des faits précis. Je puis, au contraire, donner des précisions sur la deuxième question!. Il est très rare que l'on ait des indications précises sur la durée de croissance des animaux et c'est, peut-être, un des points sur lesquels les observations biologiques sont le plus en refard. 1! faut donc profiler de toutes les occasions pour diminuer les lacunes de nos connaissances. 34 BULLETIN DE LA. STATION BIOLOGIQUE d'aRCACHON 111-.'? Mes observations sur les Asterias rubens m'ont donné quel- ques nolions précises à ce sujet : Les observateurs sont d'accord pour (lire que V Asterias Ru- bens ne se reproduit qu'une l'ois dans l'année vers le mois d'avril. Or, Gtjénot nous donne une indication précieuse lors- qu'il note : (1) « Pendant l'été et l'automne, les glandes- géni- tales sont tout à l'ait réduites, comme l'a remarqué Ch. Pérez (4908) et ne renferment plus que des phagocytes el des élé- ments germina'tifs. 1// moi# d'août, on trouve de liés petites istéries, de quelques millimètres de diamètre qui proviennent assurément de la ponte de l'année. » Ces petites Astéries provenant de- la ponte de l'année se retrouvent forcément plus lard, un peu plus grandes el dans le lot n" 15 (pie j'ai décrit, nous avons des individus âgés, au moins, d'un an. Comme tous ees individus étaient immatures, d'après mon examen nous pouvons en conclure que les Astéries adultes ne peuvent commencer à reproduire avant deux ans. Or dans le lot n" ){ nous avons trouvé nettement deux catégo- ries différentes par la taille, et il paraît très probable qu'elles correspondent à deux générations au moins. Comme il n'v a qu'une seule génération par an, on peut en déduire que l'As- térie n'est adulte qu'à trois ans au plus tôt. De même, la différence de taille, si accentuée entre les dif- férents échantillons d'un même sexe el d'une même localité, ne saurait s'expliquer uniquement par une différence d'ali- mentation, l'écart esl trop considérable pour cela el nous pou- vons en déduire que ces échantillons de taille si différente représentent au minimum trois générations. Une grosse Vale- rias rubens dé 20 c. de diamètre aurait donc, à mon avis, au moins de 6 à 7 ans d'existence. Ravages de l'Asterias rubens à Arcachon. Les difficultés de sa destruction systématique L'Asterias rubens s'est tellement multipliée dans le bassin d' \ no. aciion qu'elle constitue une cause de déchets sérieux pour (1) L. Cuinot. — l'aune du Bassin d'Arcàchon. — Bull. Sfc. biolog. d'Arcachon, p 25, 1912. L. BOUTAN. — ASTÉRIES 38 les Ostréiculteurs. Presque tous les auteurs qui se sont occupés de VAsterias rubens signalent sa voracité. Fischer (1) qui l'a étudié à Ârcachon écrit : « 11 se nourrit principalement de Mol- lusques acéphales. En peu de jours, une centaine de Donax anatinum vivants, ont été mangés par cinq ou six Astéries. » Il décrit très exactement la façon dont l'Astérie prend sa nour- riture. « Les Astéries entourent la coquille des Donax de telle sorte que son bord extérieur corresponde à leur bouche ; la partie centrale du corps de l'Astérie se moule en quelque sorte sur le Donax et présente une saillie extérieure arrondie qui per- met de reconnaître que l'animal prend son repas. La plupart des ambulaeres fixent solidement les rayons de l'Astérie au sol, tandis que ceux de la base des rayons sont appliqués soli- dement sur les \al\es de la coquille, les écartent et les tiennent baillantes. La membrane interne de l'estomac est boursou- flée ; elle s'insinue entre les valves et se place en contact avec les viscères du Donax, qui sont rapidement digérés. Presque toujours l'épiderme de l'extrémité postérieure de la coquille est enlevé. » Cette observation, si précise de Fischer, est faciîc à répéter dans les aquariums marins. Ces animaux peuvent dévorer les formes les plus diverses de Mollusques et d'Echinodermes et FHuître en particulier est une proie convoitée par l'Astérie. Il m'est souvent arrivé à marée basse, en recherchant des Ascidies dans les collecteurs de trouver, à l'abri des tuiles, jus- qu'à une douzaine d'Astéries qui s'étaient régalées aux dépens des jeunes Huîtres constituant le néssain. On comprend dans ce cas, quels dégâts elles avaient pu commettre tout à leur aise. Elles sont, cependant, relativement rares sur les parcs pas trop négliges. Elles se tiennent de préférence à une plus grande profondeur et on ne les aperçoit en très grande quantité que lorsque l'eau baisse fortement aux grandes marées. Elles affec- tionnent les fonds varo-sableux dans le voisinage des zostères, d'où elles montent à l'assaut des parcs. (1) Loc. cit., p. 37. ;j(j BULLETIN DE LÀ STATION BIOLOGIQUE D'aRCACIION 1922 Par suite, d'une circonstance favorable, leur élan se trouve, en partie, arrêté. Elles viennent se heurter aux palissades que tes parqueurs disposent autour de leur domaine, pour arrêter lés Raies, les Pastenagues et les Myliobatcs, les plus redou- tables mangeurs d'Huître. Ces palissades, constituées d'ordi- naire par des branches de pins, n'ont pas leurs pieux assez rapprochés pour empêcher les Astéries de passer outre. Heu- reusement ces pieux portent un appât constitué par les grappes de Moules qui s'y fixent, comme sur les clayonnàg s (\i>> myticûlteurs et la plupart des Astéries s'arrêtent là, où leur gourmandise les retient, même à marée basse. Il semble que, dans ces conditions, les parqueurs pourraient en détruire une grande quantité, puisqu'ils les trouvent à portée de la main. Le problème n'est pas aussi simple qu'il le paraît au pre- mier abord. Lorsque l'ostréiculteur coupe en deux un Crabe, il est sur d'avoir détruit un de ses ennemis et d'avoir détendu efficacement ses Huîtres ; lorsqu'il coupe en deux une Astérie, sa manœuvre est beaucoup moins heureuse ; au lieu de dé- truire un ennemi, il l'aura le plus souvent multiplié par deux L'Asterias rubens est parfaitement capable, en effet, de régé- nérer un ou deux bias qui lui ont été enlevés, et chacun des luas mutilés peut également régénérer une Astérie toute entière. Cuénôt (1) a très bien étudié à Arcachon les variations méristiques de 1' Isterias rubens. « Pour ma part, dit-il, j'ai examiné à \rcachon peut-être un millier d'A. rubens, et sur le nombre j'ai trouvé neuf cas de variations méristiques : 1 indi\i(lus à 1 luas, 4 individus à G bras et I à i> bras, tous n'ayant qu'une unique madréporite, comme le type penla- mère. » Ce soul là des faits lié- intéressants, mais comme le constate l'auteur, u on esl encore 1res mal renseigné sur la signification de ces formes oligomères el polymères, puisqu'il est impos- sible de savoir si ce .son/ de vraies mutations, donc héréditaires ou des fluctations non transmissible s. » .1 aurais préféré, au point de vue que j'envisage, que l'auteur note, en même temps que ces cas de variations méristiques et L. BOUTAN. '->- ASTÉRIES 37 indiscutables, les cas dus à des traumatismes visibles ou 1rs cas des individus ni voie de régénération. Ils devaient être beaucoup plus nombreux, en effet, que Les précédents el j ai pu faire à ce sujel uwr constatation assez curieuse : \\anl l'ail récolter, au mois de mai, le loi importanl de loulcs petites Vstéries immatures de '2 à 4 ccnl. de diamètre, étudié avec le loi u ' 3, j'ai constaté un pourcentage énorme d'individus en voie de régénération (pour un bras, deux luas marées. De plus ma réserve était située sous un des hangars de la Station Biologique, de telle sorte qu'elle était assez faiblement éclairée et que le' soleil n'y pénétrait pas. Dans ces conditions, il m'a toujours été impossible de conserver des Astropecten vivantes pendant plus d'un mois. Je donnais bien entendu la même nourriture aux animaux de mes bacs à marée et à ceux de ma réserve. Cette question de la nourriture a été assez facilement résolue. En examinant d'une façon systématique l'estomac des animaux récemment péchés, j'ai pu constater que leur pâture habituelle était représentée par Massa mutabilïs L., Nàssa reticulata L., Trochus..., Bittiiun reticulatum da Costa. Eichelbaum (I) et Cuénot signalent Echinocardium c<>r.e de sable. On ('claire par la partie supérieure et on examine en dessous les mouvements de l'animal. L'Astropecten se sert de ses ambulacres de la même manière la '\BCACHON 19*22 2° Achoioë astericoia est un commensal sinon strictement spécifique d'A stropeclen irregularis, du moins de la famille des AsTROPECTENINAE. 3° Ce commensalisme est assez étroit et il est nécessaire a Acholoc astericoia. DEUXIEME NOTE SUR OPHIODROMUS FLEXUOSUS Ophiodrpinus flexuosus est une très belle Vnnélide polyçhète du groupe des Hésioniens, d'une couleur brun foncé sur sa face dorsale. Cette teinte brune n'esl d'ailleurs pas continue. Elle est coupée de distance en distance par des shies tranver- sales d'un bleu iridescent. Cuénot (I), à qui j'emprunte la description précédente, rap- pelle <|iie de nombreux auteurs l'ont trouvé fréquemmenl dans diverses localités de la Méditerranée et de l'Adriatique, dans les sillons anibulaçraires d' Astropectinidés {Astropecten aa- ranliacus, A. bitipinosus, Luidia ciliaris), en compagnie de VAcholoë astericoia Délie Chiaje. Il l'a lui-même rencontré assez souvent à Vrcachon, spécialement en cherchant des Synaptes. Mais il ne signale pas l'avoir, observé chez les Astro- pecten irregplaris Linck dw Bassin. Dé pins il considère que ci s'il affectionne des rapports de voisinage avec d'autres habi- tants du sable, ceux-ci sont assez lointains et ne présentent pas ce caractère de quasi-obligation qui est si manifeste pour les vrais commensaux)). Or Ophiodromus flexuosus se rencontre très fréquemment dans les sillons ambulacrai res de I ' 1 stropecten irregularis. Sur plus de 300 exemplaires de eel Echinoderme que j'ai pu étudier, je l'ai trouvé une fois sur si\ environ. Mais l'Ophiodromus est assez difficile à voir si on ne le recherche pas spécialement; Il ne se rencontre que dans le sil- (I) L. Cuénot — Contribution à la Faune du Bassin d'Arcachon: les Ecliinoderrnes (Bull. Station Biol. d'Arcachon I9H-Î912, Ie;- fascicule). R. SIGALAS : SUR OPHIODROMUS FLEXUOSUS 53 Ion ambulacraire. On ne l'observe jamais connue VAchqloë astericola sur la face dorsale de l'Astropecten e1 ce n'est que loiil à l'ail exceptionnellemenl (nue seule fois) que j'ai pu l'apercevoir sur la partie latérale «le l'un des bras. Un moyen commode de le rechercher est celui que j'ai déjà indiqué pour la recherche systématique de VAchqloë astericola. 11 suffit de placer à sec sur une table des Astropccten retournées sur leur face dorsale. An boni de quelques instants, les ambulacres se déploient, et l'on aperçoit très nettement le corps brun de l'Annélide dans le fond du sillon ambulacraire. 11 est facile de séparer l'Ophiodromus de l'Astropecten. Il suffit pour cela d'introduire une aiguille à pointe mousse dans le sillon ambulacraire. L'Annélide, très agile, sort rapide- ment et peut (Mie sans difficulté récoltée dans l'eau de mer. L'Ophiodromus, séparé de son hôte, se meut dans l'eau avec une grande aisance. Il nage avec un mouvement Jlexucux du corps qui lui a mérité son nom. Il peut vivre ainsi isolé pendant un temps assez long et j'ai pu conserver un exemplaire, vivant, pendant 42 jours. Quand on réunil dans un même bac des Astropccten et des Ophiodromus, on voit ces derniers nager dans l'eau avec rapidité. Souvenl ils se trouvent, par hasard, en contact avec une \slropeclen sans qu'ils essayent' le moins du monde de s'insinuer dans leurs sillons ambulacraircs et je n'ai jamais assisté à la réunion spontanée d'un Ophiodromus avec une \slropeclen. Cependant, au bout d'un temps plus ou moins long, cette réunion finit toujours par s'opérer. Par contre, si on prend une Astropccten et si on la retourne sur sa face aborale, en 'déposant un Ophiodromus au niveau d'un sillon ambulacraire, l'Annélide pénètre rapidement dans le sillon et s'y maintient. J'ai mis dans un bac une \slropceten porteur d'un Ophio- dromus et une autre Astropccten de couleur nettement diffé- rente, qui eu était dépourvue. Au bout de six jours, l'Ophio- dromus avait quitté son hôte primitif et était venu se loger dans un sillon ambulacraire du deuxième Echiuodermc. Il y a donc de temps en temps séparation temporaire entre le commensal et l'hôte. 54 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ABCACHON 1922 J'ai eu la curiosité de récolter quelques échantillons d'Ophio- dromus dans les galeries des Synaptes du Bassin. On en trouve d'ailleurs aussi bien chez Synapta gallïennei Herapath que chez Synapta digitata Montagu. J'ai mis trois de ces échan- tillons en contact avec trois Astropecten retournées sur la face aborale comme je l'ai expliqué plus haut. Les Ôphiodromus se sont immédiatement introduits dans un sillon ambula- craire. Au bout de neuf jours, les Astropecten hébergeaient encore leurs Ophiodromus. J'ai alors séparé ces trois Annélides de leurs hôtes et je les ai mis en contact avec trois Asterias rubens L. retournées comme les Astropecten sur leur face dorsale. Les Ophiodromus ont gagné leurs sillons ambulacraires, où je les ai retrouvés cinq jours après. J'ai introduit alors quatre exemplaires d'Ophiodromus dans autant d'Ostrca edulis L. Deux heures après, tous avaient abandonné leur hôte occasionnel. Conclusions De l'ensemble de ces faits je crois pouvoir tirer la conclu- sion suivante : Le commensalisme d'Ophiodromus flexuosus avec Astropecten irregularis, qui paraît le plus fréquent à Arcachon, est un commensalisme beaucoup plus lâche que celui d'Acholoë astericola. L'Ophiodromus peut vivre, en effet, assez longtemps à l'état libre et s'accommode assez facilement d'un autre hôte. Cependant, il convient de remarquer, ainsi que l'a déjà fait observer Ch. Pérez (1), que ces hôtes divers appartiennent tous à l'embranchement des Echinodermes. L'insuccès que j'ai obtenu en esseyant de réunir l'Ophiodro- mus avec l'Huître confirme ce point de vue. (t) Ch. Pérez. — Sur quelques commensaux des Echinodermes. (Procès- verbaux des séances Soc. se phys. et natur. Bx, 1904-1905. 57). NOTE SUR UNE VARIÉTÉ D'HIPPOCAMPE Par Madame Raphaël BLANCHARD Il existe à Arcachon deux espèces d'Hippocampes qui sont très communes, l'une et 'autre, dans les herbiers du bassin. Elles \ i\ eut à une faible profondeur et sont ramenées en abondance par les pécheurs à la Senne. Il est raie de voir donner un coup de filet pendant le printemps ou l'été, sans constater la capture de plusieurs échantillons. Ces deux espèces, assez voisines, connues sous le nom de Cheval marin ou de Chibaou, sont confondues sous le même nom par les pêcheurs et n'ont commencé à être distinguées, l'une de l'autre, par les naturalistes qu'à partir de Cuvier (I). Elles sont, cependant, facilement reconnaissables à l'aide d'un caractère extérieur mis en évidence par Moreau (2) dans sa diagnose des deux espèces des mers de France. Dans l'Hippocampe moucheté, Hippocampus gnttulatus, cuv., la longueur du côté externe du triangle orbito-nasal est à peine égale à la distance qui sépare la protubérance nasale du boni du museau ; tandis <|ue dans l'Hippocampe breviroste, Hippocampus brevirostris, Cuv., la longueur du même côté est plus grande que la distance qui sépare la protubérance nasale du bord du museau. \ ce caractère facile à constater, viennent s'ajouter d'autres caractères extérieurs que l'on pent résumer brièvement ainsi : Les épines du bouclier sont plus saillantes et plus pointues dans la première espèce que dans la seconde ; le bord supé- rieur du museau est droit dans l' Hippocampe moucheté, il est excavé, ce qui détermine en arrière une diminution dans le calibre du tube rostral, dans l'Hippocampe brévirostre. Il) Cuvier. Le règne animal, T. II. (2) Moreau. Histoire naturelle des Poissons de la France, T. II, p. 25. 56 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 Le spécimen, qui fait l'objet de cette note, se rattache à la première espèce, il offre nettement les caractéristiques de l'Hippocampe moucheté, mais il en diffère grandement par sa coloration générale. Il a été rapporté vivant au laboratoire en juillet 1922 par le marin de la station qui l'avait péché en même temps qu'une douzaine de représentants normaux de la même espèce. J'ai pu le dessiner dans toute sa fraîcheur (planche 1, figure 1) et il figure actuellement dans le musée de la Station biologique. Sa livrée comporte deux teintes différentes forteinenl licen- sees. Ces deux teintes sont juxtaposées : d'une part, du jaune vif, et, d'autre part, du noir intense ou du brun très foncé, disposés par grandes plaques. Vinsi qu'on peut le constater dans mon dessin, la tête el le cou jusqu'au premier anneau du thorax sont presqu'entiè- rement jaunes ; les deux anneaux suivants sont colorés en noir ; le troisième est jaune dorsalement et noir latéralement et ventralement ; le quatrième est entièrement noir, le cin- quième, le sixième, le septième et le huitième sont jaunes dorsalement et noir latéralement, avec une tache jaune corres- pondant à la face ventrale du dernier anneau. La queue ainsi que la dorsale sont du plus beau jaune, sauf quelques plaques noirâtres qui sont visibles surtout à l'extrémité de l'appendice caudal. La coloration dans les Hippocampes mouchetés est assez variable, comme le signale, avec beaucoup d'à propos, Moreau (1) qui écrit : (( Le système de coloration de V Hippocampus guttulatus est quelquefois d'un brun assez foncé, mais le plus souvent gri- sâtre ou gris brunâtre ou rongeât re avec des points ou des lignes d'un blanc, soit argentés soit jaunâtres. Il n'est p;is rare de trouver des animaux avec de très grandes marques blanchâtres sans pigment. » Il n'y a donc pas lieu de donner à la livrée du spécimen d'Arcachon une valeur spécifique ; cependant, comme elle (1) Moreau, loc. cit., p. 38. Mmo RAPHAËL BLANCHARD. — HIPPOCAMPE Fig. I. — Variété caractéristique de \Hippocampiis Guttulatut. Mme RAPHAËL BLANCHARD. — HIPPOCAMPE 59 diffère visiblement l'aimable propriétaire et de MM. Bondon père el (ils, i! n'\ en avail en apparence que sur un toul petit nombre de piaules. Toutes provenaient d'un loi acheté à Â.ntibes au mois de mars précédenl el comprenant : \ Mimosa baileyana, I M. flo- ribunda, I M. decurrens, 1 Pittosporum tobira, I Citrus trip- lera, I Rosmarinus officinalis. Ces plantes étaient toutes en pots et groupées dans le jardin au voisinage d'une serre, sauf deux M. baileyana ;is possible de cultiver l'huître dans l'étang de Thau dans des conditions se rappro- chant davantage de celles qu'il ;i\ait pratiquées à ^reaction. Des draguages effectués dans l'étang ne ramenèrent aucune huître. Une recherche attentive lui permit d'en découvrir, par SO centimètres de fond, un nombre intime (une dizaine, très belles d'ailleurs), mais dont l'existence lui prouvait que le milieu était susceptible d'être favorable à l'ostréiculture-. Il demanda et obtint un.' concession de huit hectares entre les hauts fourneaux et Balaruc. Cette concession fui entourée de lils barbelés pour empêcher les embarcations d'endomma- ger le fond de l'étang. Faute de marée, il ne fallait pas songer à l'épandage des huîtres sur le sable. M. Lurie conserva les casiers mais il lit reposer chacun de ceux-ci sur quatre piquets soigneusement coltarés pour les mettre à l'abri des cormaillots, très abon- dants dans l'étang. Le cormaillot ou bigorneau perceur, Murex Erinoccus. (Linn) perce rapidement la valve supérieure de l'huître et, par celle ouverture j suce l'animal. Leur abondance dans le bassin d'Arcaehon, quand C.oste y créa les huîtrières de Lahillon, obligea l'Llal à envoyer un stationnâire «Le Léger» dont l'équipage fut chargé d'opérer leur destruction. M. Lurie plaça ainsi, en mars, 30.000 huîtres arcaehon- naises de 2 ans, à raison de i>tl0 par casier. La croissance fut extra ordinairement rapide. \ lin juin, les huîtres avaient de 10 à 12 centimètres de diamètre, à coquille rugueuse, conte- nant \\\\ animal à chair blanche cl grasse, de la taille d'un'.1 huître de 8 à Ht ans el ressemblant extérieurement à l'huître d pied de che\al ». La couleur extérieure de la coquille était verte, signe manifeste de l'abondance de nourriture végétale contenue dans l'étang. Pour donner une idée de la laillc extraordinaire cl de la valeur gastronomique de ces huîtres, il suffira d'indiquer que les huîtres achetées environ 10 jr. le mille, en mars, avaient été vendues, à partir du mois d'août suivant, 15 jr. le, cent. Encouragé, M. Luriê nul en casiers, l'année suivante. G. EYSSA.RTIER. — ESSAI DE CULTURE D'HUÎTRE 69 500.000 huîtres. Là croissance, quoique rapide, le fui moins que la première année. L'huître avail en moyenne 8 à 10 cen- timètres. La coquille inférieure étail plus Eortemenl bombée. Le mollusque étail blanc, gras cl savoureux. La troisième année, il ne lui mis en élevage que 350.000 huîtres. Leur croissance lui encore inférieure à celle de la deuxième aimée. ( ti inspecteur général des pêches, de passage à Tiiau, en donna l'explication. La première aniaée, une quantité minime d'huîtres avail été déposée dans un milieu où la nour- riture étail excessivemenl abondante, d'où suralimentation e! par suite çléveloppemeul anormal du mollusque: Les années suivantes, le nombre de ceux-ci avait été 15 à 20 fois supérieur pour une quantité de nourriture qui avait commencé à dé- croître. Il iil eu nuire remarquer que les huîtres les plus grasses se trouvaienl à un endroit .où les eaux de source venaient se déverser dans l'étang. On sait que dans les eaux saumâtres \i\ciil eu abondance divers diatomées qui engraissent l'huître aii poinl de lui donner une maladie appelée « doussain <>. \ Thau, M. Luriç n'a pas, sus' sa concession, constaté la présence delà diatomée bleue e navicula ostrearia » qui teinte en vert l'huître de Marennes. Il semble que, pour se dévelop- per, celle variété de diatomée a besoin mm seulemenl d'eau saumâtre mais encore d'une certaine espèce de sol argileux qui ne se trouve pas en ce point de l'étang de Thau. Notre parqueur Iil une tentative pour recoller le naissain sin' place, Vyanl remarqué que les huîtres de ses casiers, Lien >, est l'aile au Gongrès National des Pêches Maritimes à Bordeaux, par II. Duphil (7), docteur en pharmacie, directeur du laboratoire municipal d S rcachon. Kn juin 1908, je dois citer encore de M. le Docteur F. La- lesque (8), membre correspondant de l'Académie de Méde- cine, président honoraire de la Société scientifique d'Arcachon, « L'Huître dans l'alimentation et en hygiène -, flans le Journal de Médecine de Bordeaux ; puis, en août, un aperçu docu mente de M. Mouliets (13), pharmacien à La Teste, sur « l'Os- tréiculture dans le Bassin d'Arcachon » ; et, comme dernier ouvrage paru, la thèse pour le doctoral en droit de M. Bou- ms (1), (i L'Ostréiculture à Arcachon ». Ce 1res intéressant mémoire met au point la question en 1000. Depuis, aucun travail d'ensemble n'a été établi ; ont seuls paru quelques articles, plus ou moins tendancieux, de jour- naux, revues économiques ou industrielles et, en mai 1921, 7:2 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 dans Science et Vie, une intéressante étude par DaiN Léon sur une visite au Bassin d'Arcachon. Des années se sont cependant écoulées ; la période de la Grande Guerre a marqué comme partout son empreinte mal- heureuse sur l'ostréiculture et de graves changements se sont produits qui, encore actuellement, préoccupent tous ceux qui s'intéressent au problème ostréicole. Nous allons essayer d'esquisser en quelques pages l'évolu- tion de l'ostréiculture dans noire région durant la période 1909-1922, nous altaehaul surtout à la partie industrielle, éco- nomique, avec quelque documentation scientifique et réser: vant les recherches, avec résultats détaillés de laboratoire, sur chaque point précis, pour des publications ultérieures. En 1909, M. Boubès (I) nous déclare dans ses conclusions que l'Ostréiculture à Arcachon (il entend par là l'ensemble du Bassin) subit une crise dont l'acuité se prolonge et semble s'aggraver. Les causes sont, d'après lui, difficiles à discerner. Il peut cependant les ramener à Mois : la surproduction, les conditions défectueuses du commerce de l'huître, et enfin l'influence très nette du développement de l'huître portugaise. Il envisage comme palliatif la restriction de la production, l'association et la mutuelle entente des ostréiculteurs, seules capables de faire aboutir les réformes d'ordre général et d'ar- river à prendre de réelles mesures de protection. Les é^ène- menls de ces dernières années pourront lui donner satisfaction sur ce dernier point : la formation du Syndical général pour la defense des intérêts commerciaux et la création récente de l'Association ostréicole du Bassin d'Arcachon qui a ('"lé faite en août 1922 ; mais plus n'est besoin actuellement de restrein- dre la production, elle est par trop limitée, nous devons même songer à la reconstitution. Jusqu'en 1911, nous assistons à l'évolution régulière, avec cependant des alternatives de lutte, pour ou contre la poilu liaise; les parqueurs d ' \ reaclion , spécialisés dans la culture de l'huître plate, veulent encore ignorer la Gryphée cl même L'exclure de leurs parcs. Dr LLAGUET. — L "OSTRÉICULTURE DANS LE BASSIN D'ARCACHON 73 Le premier cri d'alarme a été poussé par un de nos savants collègues et ami, le professeur Dantan ; dans une confé- rence faite à ^reaction en juillet 1913, à l'occasion du cinquan- tenaire de la Société scientifique, il rsl venu mettre les choses an point. Nous-même, an mois de novembre suivant, avons l'ail une conférence à Bordeaux (11), sous les auspices de la Société Linnéenne, sur : c< L'Huître, sa biologie, sa valeur alimentaire, économique, son industrie dans le liassiu d'Àrcachon ». Et, d'accord avec notre collègue, axons pu présenter, documents à l'appui, la concurrence vitale des deux espèces, prévoir dans les conditions actuelles le prompt envahissemenl du Bassin par la gryphée cl lu déchéance de notre gravette. |);uis une noie publiée au\ comptes rendus de l'Académie des Sciences (séance du 2 février 1914) sous le titre c L'Huître portugaise tend-elle à se substituer à l'huître indigène ? », M. Dantan (3) dil encore : ci Soit parce que les conditions lui soul devenues plus favorables, soil plus probablement parce qu'elle s'esl acclimatée, l'huître portugaise lend depuis plu- sieurs années à prédominer complètement. u Depuis assez longtemps, les ostréiculteurs récoltaient, sur leurs tuiles, quelques naissains de gryphée; niais ce n'est (pie pendant l'été de lull que ces larves se sont fixées en grande quantité. Celle abondance de portugaises avait été attribuée à la grande chaleur de celle année-là, car la récolte de 1912 (en gryphées) l'ut beaucoup inoins importante et rede- vint à peu près ce qu'elle avait élé depuis assez longtemps, soil une douzaine par tuile. « Lu 1913, les collecteurs oui élé de nouveau envahis par les portugaises et cela avec encore plus d'intensité qu'en 1911. Contrairement à ce qui a lieu habituellement, ce sonl les luiles posées le plus tôt, à la première marée de juin (entre le 7 et le I I de ce mois» qui oui recueilli le plus de portugaises. <( Comme j'ai, d'autre part, observé des individus mûrs dès la lin d'avril, je puis conclure que la reproduction de Gryphèo angulata commence plus tot qu'on ne 1 admet généralement cl qu'elle s'étend sur une période de l'année au moins aussi longue que celle de « VOstrea edulis . 74 BULrETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 <( La fécondité maturâtive de VOstrea edulis est considéra- blement accrue par ce fait que celte espèce est vivipare, et il semblerait que cette condition suffit à lui permettre de lut- ter contre la Gryphea angulata. Chez l'Huître portugaise, en effet, les œufs se développent en dehors de la mère, sans aucune protection, par conséquent, les larves sont, à leur origine, très petites et elles mènent, très probablement, une vie péla- gique beaucoup plus longue, toutes conditions qui semblent les mettre dans un état d'infériorité. Mais, une fois la fixation opérée, les jeunes gryphées croissent si rapidement, sans doute à cause de leur plus grand pouvoir filtrant, qu'elles arrivent à étouffer les Ostrea edulis qui les avoisinent. Il en résulte que, sur les points du littoral où les deux espèces soul en concur- rence, il > a substitution progressive de l'Huître portugaise à l'Huître indigène. » Quelques expéditeurs arcaçhônnais, avec l'ardent M. Sau- zeatj, lullenl vivement et réclament encore la libre exploita- tion de la Gryphée, les ostréiculteurs résistent toujours. C'esl qu'en effet : huître portugaise et ostréiculture expriment pour ces derniers des idées opposées ; la première s'élève seule, grâce à sa vigueur, elle se multiplie abondamment : l'huître indigène, au contraire , 1res délicate, doit être recollée arec soin cl cultivée ave1!- atténtioir. VA tandis que celle-ci est réservée pour la consommation de luxe, l'autre délaissée à cause de son infériorité n'est considérée que comme le mets des pau- \ res. D'ailleurs un règlement administratif a réglé le différend. H L'importation de l'Huître portugaise dans le Bassin est inter- dite. » La récolte de 1914 s'annonçait cependant bonne pour les deux espèces d'Huîtres ; les événements sont survenus qui oui bouleversé l'équilibre social, interrompu la juste évolution de !!< 'I ie indus! rie locale. La guerre esl déclarée! Nos inscrits maritimes sont niobi- lisés ; Mills, femmes, entants, vieillards valides, restent pouf assurer le travail d'exploitation des parcs. Tous les efforts Dr LLAGUET. — L 'OSTREICULTURE DANS LE BASSIN D ARCACHON if, sont donnés pour suppléer à l'absence des bras vigoureux qui cultivaient si religieusement les crassats hospitaliers; nous assistons ici, comme dans toutes les régions de la France, à un sursaiil de courage et d'abnégation. Les râteaux courent, les I uilcs siinl chaulées, le détroquage est assuré, les collecteurs sont placés et les plaines entretenues; mais, peu à peu, les pinasses se rendant au travail diminuent, d'aucunes livrées à la Marine de guerre, quelques autres inoccupées ; et les grands champs marins de notre Bassin sont désertés. La nature dans toute son envahissante âpreté reprend ses droits. Les crassats se modifient, les vases envahissent les fonds, les dernières claires sont ensablées, les piquetages sont enlevés, beaucoup de plaines protégées sont détruites. La lutte est maintenant disproportionnée entre les deux espèces d'Huî- tres rivales. La gryphée ne connaît plus de limite à son empire, elle va répandre sa progéniture sur tous les points du Bassin, et l'edulis, précieuse rareté, va voir encore son domaine peu à peu se rest reiudre. La lin de l'année 1918, après quatre ans d'épVeUve, de rési- gnation et de sacrifices nous ramène la victoire et voilà que nos marins, ceux des héros oui nous restent encore, ont hâte de ressaisir leur domaine. Ils reviennent sur les crassats; mais là, malgré l'effort surhumain des vaillantes créatures qui les avaient suppléés, ils trouvent sur beaucoup d'emplacements /a désolation. Le découragement ne les gagne pas, le travail est aussitôt repris; il faut se resaissir, lutter cl vaincre encore' Gomme nous I ;i\ à 20 % pour le 18 mois à 2 ans, 30-% à 33 % pour les 2 à I» ans, étaient largemenl et progres- sivement dépassées, el au 20 octobre nous arrivions sur quel- 7S m i.r.i.TiN dë i.v station iuoi.ociock d'arcacHon 19&2 ({nos points, jusqu'à 70 %. Il faul noter que cette mortalité anormale ne sévit d'abord que sur l'Huître plaie, exposé*1 à l'entrée du lîassin, ail Ferret, au Grand Banc, à l'Ile aux Oiseaux; alors que ia gryphéc Idéalisée1 surtout dans les fonds, disséminée1 même un peu partout, n'était nuïlemenl atteinte. Dans un rapporî soumis à M. le Professeur Vrnozan, adjoint au maire, délégué à l'hygiène de la ville de Bordeaux, préoccupé dès Je débul de cette manifestation, j'écrivais, le 2.W octobre : n 11 semble d'après tous les renseignements pris e1 les nom- breuses observations faites, (pie les conditions météorologiques qui nul présidé à la période de détroquage, puis à celle de la fraye, ne soient pas étrangères à ces manifestations d'amoin- drissement vital. ci Pressenti par la Commission de surveillance des Pèches, j'ai fail des prélèvements d'huîtres en voie de dépérissement, à différentes reprises cl dans plusieurs zones du Bassin. J'ai recherché tout d'abord si nous n'avions pas à faire à une affection qui entrave la nutrition du mollusque, provoque le relâchement du muscle adducteur, laissant les deux valves ouvertes, en faisant ainsi une proie facile pour ses ennemis cl d'autre part empêchant la conservation de l'eau dans le trans- port. Il pouvait s'agir de la maladie dite « du pied », occa- sionnée par un champignon étudié par Giard et déjà signalée en 1877 dans le Bassin d'Arcachon; les recherches ont été négatives. Les affections connues du typhus, du chambrage ont été écartées. Seules des cultures microbiologiques qui se poursuivent, pourront, je l'espère, éclairer le problème. Je dois soumettre incessamment à M. le Professeur Ferré, les résul- tats déjà obtenus dans mes recherches et ne pourrai formuler des conclusions qu'après de nouvelles études. - Veuillez me permettre encore de vous soumettre une opi- nion fondée sur mes observations personnelles elles nombreux renseignements recueillis. La maladie actuelle semble due à des causes multiples. Elle attaque seulement les sujets chez les- . quels les conditions matérielles de vitalité sont localement diminuées; elle ne semble cependant pas influer directement; en aucune façon, sur leur salubrité. » Iir I.T.ACI'HT. — L'OSTIil'lCll II lti: DWS LE BASSIN D'ARCACHON 79 Le -"> novembre de la même année, j'exposais dans une séance de la Société de Pharmacie de Bordeaux, 1rs remar- ques déjà faites sur le Bassin el les résultats obtenus au Labo- ratoire de la Station Biologique d'Arcachon. C'est ainsi que je traduisais quelques observations: ci Dès les premières mani- festations de la maladie, on a pu se rendre compte sur les paies qu'un grand nombre d'Huîtres des crassats restent ouver- lej e1 que si parfois elles se rcfermenl sous la pression, rapi- demenl dies s'ouvrenl à nouveau, devenanl ainsi au sein même des (lois la proie des crabes cl des bigorneaux. Si l'on procède à l'examen de ranimai, on voil que sans changement très apparent au début, .son corps peu à peu si! ratatine el les lames branchiales, plus particulièrement, se replienl vers le muscle adducteur du pied, encore appelé nœud par les ostréiculteurs. Ce dernier devenu progressivement plus Ifiable, présente dans la plûparl des cas une lâche de couleur jaunâtre qui pari du poinl d'insertion sur la valve concave et s'étend vers l'autre extrémité, atteignant la moitié el souvent les trois quarts de la masse musculaire. \ ce moment, l'huî- tre peut encore, bien «pic lentement, se refermer; elle donne au choc un son creux, elle est, comme disent les marins, clo- quante. Trois ou quatre jours après, le muscle adducteur prend une couleur rousse, ses libres semblent s'effilocher, la fermeture des valves n'est plus possible, l'ensemble des lis- sus se ramollit et la mort se produit. Remarquons qu'au début la plupart des sujets étaient dans de bonnes conditions de développement avec même une pousse très manifeste. » Se trouvait-on en présence de la maladie déjà observée en 1877 dans noire Bassin par les frères de Montaugé, étu- diée par Giard (9) sous le nom de « maladie du pied » et attribuée à la présence dans le muscle adducteur d'un cham- pignon schizomycète, le « Myotomus ostrearum » ? La description qui est donnée de cette vage, se remirent volontiers à l'oeuvre. La portugaise conqué- rante ('si souveraine maîtresse dans le fond du Bassin, elle y absorbe toutes les réserves du douçain; elle s'y développe avec vigueur cl se multiplie1 avec une puissance telle que certaines bordures de bancs quasi-naturels présentent l'aspecl de véri- tables rochers. V' la \ oit-on même pas franchir les limites administratives sur l'Ile, au Ganelon, (centre pourtant fameux pour ses plates), à Maràns, les parties hautes, sur d'autres points encore, former avec des sujets atteignants en moyenne 0,Io c, de véritables barrages sur les brandes des claires. Nous avons pu la trouver, au cours de nos investigations sur les côtes, partout sur les pieux; elle est là, lixéc envahis- sante et très vivace. Les travailleurs la récoltent et nous assis- Ions ainsi à une transformation complete de l'Ostréiculture dans le, Bassin. ("/est qu'en effet la préoccupation vitale prime la question économique. Si l'huître indigène que l'on ne peut plus aussi bien travailler ne donne que de modestes ressources, l'huître sauvage rapporte plus facilement. Elle est plus rustique et peut avec moins de soins fournir un gain notable à une partie de la population maritime, tout en offrant aux classes peu aisées un aliment qu'elles apprécient. Accueillie d'ailleurs dans la consommation avec méfiance, s acclimatant au milieu choisi, elle semble perdre peu à peu sa saveur spéciale, dite sauvage, elle s'affine et par conséquent se fail adopter. Dans un nouveau travail sur « l'Huître dans l'alimentation et la thérapeutique », nous reviendrons sur les détails biologi- ques de cette très intéressante question. C'est ainsi que l'année 1921 réclama quelque courage à nos marins et que la campagne fut assez fructueuse. Le printemps de 1922 parut devoir être favorable. Dès le début d'avril des journées tempérées amenèrent l'eau à un degré moyen de 1.6°, l'on pouvait espérer de bonnes condi- tions de reproduction; vers la fin de ce mois et au début de mai, des courants assez chauds pénétrèrent dans le Bassin, et, X() BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'aRCACHON 1922 (1rs ce moment, des huîtres entrèrent en frai. Le naissain en quantité assez marquée lui même observé par nous dans les eaux, dis collecteurs placés dans la dernière maline de mai récoltèrenl des embryons, surtout d'.ostrea cdulis. La manifestation fut d'ailleurs courte, elle ne dura que cinq jouis, car brusquement la température s'abaissa et la produc- tion de naissain se ralentit. Cette période se maintint encore une quinzaine et les collecteurs placés hâtivement, aux pre- mières chaleurs', ne reçurent que de rares embryons. Ces! au désespoir général qu'il m'a fallu assister quand, [\i\ mois après, la xisite des ruches a été faite: partout du limon, des ascidies en abondance, des parasites de toute sorte et quelques Irop rares huîtres, tant gryphées qu'edalis sur les tuiles. D'ailleurs le mal est général ; à Vrcachon, comme dans le Morbihan, comme encore sur les côtes d'Angleterre, l'absence de naissain est manifeste; le refroidissement des courants au moment du frai semble ici aussi être intervenu comme cause primordiale. Dans ie Bulletin de la Société d'Océanographie de France (14) (juillet 1922), il est relaté qu'aux Etats-Unis l'ostréiculture subi! aussi depuis quelques années une crise de production. Dans son rapport pour l'exercice 191ÊF, M. Hugh M. Smith, commissaire des Pêches, mentionne que plus de la moitié des terrains aurait cessé d'être exploités à cause du faible ren- dement dû principalement «à la pénurie de naissain. \ussi le Bureau des Pêches a-l-il crû devoir engager de fortes dépenses pour l'étude générale de l'ostréiculture et plus spécialement celle des conditions de production, de fixation, cl de dévelop- pcmenl du naissain d'Huîtres. Les résullals des recherches portés dans deux rapports, l'un de M. E. V. Churchill en 1919, l'autre de M. L, Cocker 1920, montrent que deux facteurs principaux interviennent dans la production cl la fixation du naissain: la température cl le degré de pureté des eaux. Ces deux points sont importants et peu- \enl être élucidés dans notre Bassin. Déjà il m'a été permis de signaler que la température minima Eavorable à la forma- lion du naissain était 1.8° cl, l'ail établi SUT les rapporta préci- r>r LLAGUET. — L'OSTRÉICULTl RE DANS LE BASSIN D'ARCACHON ,S" lés, conl raireincnl à ce <|iii étail admis, que les larves tic res- Icnl mobiles que duranl une période de 3 à \ jours, il est démontré que vivantes, elles ne se fixent qu'au bout de 14 à IS jours duns les eaux septentrionales, alors que le développc- nienl esl pins rapide cl la période de fixation plus courte dans les eaux méridionales plus chaudes. Dans le laboratoire de l'aquarium, nous axons pu expérimentalement à 20° voir du naissain vivre encore el se fixer au 12e jour. Ceci csl important pour la mise en place <\v< collecteurs. Nous reviendrons encore plus en détail sur cet intéressant cl 1res important problème dont la solution complète nous permettra d'établir à la Station, connue le projet en a d'ailleurs été exposé, nn centre de renseignements et d'avertissements sur les points suivants: température de l'eau à diverses pro- fondeurs et sur divers points, son examen biologique dans les différents secteurs du Bassin, déclarations de l'apparition du naissain, observations sur son évolution. Ce poste pourrait 1res utilement fournir des indications précises aux ostréicul- teurs, en particulier pour la pose des collecteurs; c'est d'ail- leurs nn pen ce qui se l'ait déjà au Laboratoire ostréicole de l'Aquarium. En France, l'Office Scîentique cl Technique des Pêches Mari- times, sons la direction de M. le Professeur Joubin, membre de l'Institut, s'occupe de cette très importante question du naissain et de sa récolte. M. LeenHardt, naturaliste délégué à l'Office, a l'ait dans la région d'\nray des études très intéres- santes; nous-même à la Station Biologique d'Arcachon pour- suivons encore des recherches dans le même sens. Lé IV Orton de la Biological Station de Plymouth, avec lequel j'ai eu le plaisir d'entrer en relation dès .1021 par l'in- termédiaire de M. Tempère, a fourni des résultats fort impor- tants relatifs à la formation des éléments sexuels dans la jeune huître. 11 a montré que dès le ue mois, on pouvait déjà trouver des spermatozoïdes dans les organes de la génération. Sur ses conseils j'ai procédé à des examens d'huîtres à partir du V mois, en suivant la série, mais n'ai pu trouver de sperma- tozoïdes que vers le 10° mois, après une période de chaleur, la §§ BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ABCACHON 1922 température intervenant précisément dans leur formation. Ce sont là des recherches que nous reprendrons à la reproduction prochaine. D'autres facteurs interviennent aussi dans réclu- sion du naissain et sa fixation ; la salinité et le calme relatif des courants dans certains chenaux. Ces facteurs existent dans le Bassin et il nous suffira donc de procéder aux observations avec méthode. Nous avons fait dès 1921 quelques expériences de récolte du naissain sur collecteurs en bordure des crassats de Germanan et des Ces, autrefois huîtrières prospères. D'assez bons résul- tats ont été obtenus malgré la désolation actuelle de cette région; dans les collecteurs du bas, quelques oslrea edulis, sur ceux des parties supérieures un assez grand nombre de gryphées. Il faut dire qu'au fur et à mesure de la prolongation de l'expérience, l'envahissement se faisait progressivement d'ascidies, de clione, et la dévastation par les bigorneaux Une des conclusions qui a pu être tirée de ces premiers essais c'est que des huîtres mères existent encore dans nos chenaux. Une preuve complémentaire do fait nous fut donnée dans un dragage effectué avec M. le Professeur Boutan, directeur dV la Station Biologique, au Chenal de Gujan vers la pointe de la Matelle. Dans cette zone où la culture de la gryphée sur les crassats est intense, de belles et puissantes mères d'ostrea edulis furent abondamment trouvées sur les fonds sablonneux. Des expériences ont été reprises sur les mêmes. emplacements dès le printemps 1922, les résultats ont été moins fructueux. Il me faut encore citer qu'aux premiers jours de novembre 1921, à la suite d'une forte tempête, une des lugues du Banc de Pineau, fut ouverte par déplacement de la barre de sable, et à marée descendante les fonds se vidèrent. Le marin rési- dant sur ce Banc put faire de la sorte une récolte inespérée et abondante de magnifiques ostrea edulis; quelques spécimens qui nous ont été adressés pour le Musée de la Station ne présentaient pas moins de 14 centimètres avec un poids total de 230 grammes, el la caractéristique à la Gharnière du sourdon collecteur. Ceci nous amène à effleurer un sujet d'observation qui I)r LLAGUET. — L'OSTRÉICULTURE HANS LE BASSIN D'aRCACHON 89 depuis longtemps nous lient à cœur à cause de son importance pratique. Il a été déclaré el le fail semble être entré dans la conception généralement admise que l'huître plaie ne peut être cultivée dans le Bassin que jusqu'à trois ans, quatre ans à la dernière limite, et il l'aul reconnaître que les sujets de cet âge, venus sur l'Ile, au Ferrel ou au Grand Banc sont très appréciés. Ceci est vrai de l'avis des gourmets pour la qualité alimentaire, la saveur agréable de la chair; la gravettc à trois ans est délicieuse, c'est indiscutable. Mais, où le problème se pose différemment c'est en ostréiculture. L'ostrea edulis mère, devient plus prolifique à mesure qu'elle avance en âge, les expériences de M. Daman (I) sont là qui en font foi ; mieux encore, j'ajoute, observation l'aile, que le naissain semble deve- nir plus puissant, plus résistant, se fixer plus rapidement et développe mieux sa coquille sur le collecteur. Foui' l'ostrea edulis c'est de \ à S ans, sur les quinze que peut durer son existence, qu'elle est en pleine puissance et foUrnil un naissain plus abondant. La question est ici intéressante car elle donne immédiate- ment la solution du problème des huîtrières naturelles. La fraude malgré toute la surveillance de la Marine a dévasté les bancs autrefois réservés à cette formation; les pécheurs à la courtine ont piétiné et transformé le terrain, les chenaux ont été xisités clandestinement, des loutres mères ont été enlexées; c'est ainsi (pie peu à peu la grande bande du Lahillon et d'au- tres bancs encore, autrefois prospères, à réserve si féconde en naissain, se sont appaux lis. Malgré lis lamentations de quelques apeurés, préjudiciables d'ailleurs à leurs propres intérêts, il est avéré qu'il existe encore un certain nombre d'huîtres mères dans les chenaux ; s'il le l'aul même, on en replacera de nouvelles. Nous (levons reconstituer et protéger les huitrières. Qu'il me soit permis de déclarer librement quo si des expli- cations justificatives de l'abandon des pares ont. pu être don- nées pour atténuer les responsabilités des ostréiculteurs du ()() BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ABCACHON 1922 bassin, je dois aussi en toute sincérité pour eux exposer quel- ques observations déjà soumises au Congrès de Marseille ; « Les pionniers du début de l'ostréiculture, dans leur bon sens pratique, éprouvés d'ailleurs par l'expérience acquise souvent à leurs dépens,, ont établi quelques principes dont la génération actuelle semble par trop se départir. S'il est vrai en effet que les claires ont pu être supprimées pour être rem- placées par les plaines blindées, cela surtout à cause de rai- sons économiques dans les circonstances actuelles, nous devons cependant constater que l'huître est ainsi moins protégée con- tre la voracité de ses ennemis; moins constamment à l'abri du froid et de la chaleur; elle est aussi plus exposée à la maladie. <( Mais où, à mon avis, le changement a été plus particu- lièrement préjudiciable, el là encore avec la justification d'une raison économique, c'est dans l'abandon complet des caisses ostréophiles. Quand l'ingénieux Migheeet imagina l'appareil tout d'abord en maçonnerie, appelé par lui très judicieuse- ment « ambulance », il avait calculé, bien que coûteux, les services que pouvait rendre cet engin à la fois régénateur et protecteur. Et quand, après les modifications apportées, la véritable cage en grillage fut créée, son usage rapidement se développa et c'est au nombre de 300.000 qu'elle fut installée dans le Bassin. Je n'insisterai pas sur les avantages réels que présentèrent les ambulances, tant sur les terrains sablonneux exposés à la violenec de la mer que sur les erassats envasés et surtout dans les esteys du Haut où l'huître pouvait acquérir en peu de temps la vitalité la plus manifeste, une resistance bio- logique à toute épreuve. Les parcs à détroquage, s'ils oui élé improvisés pour quel- ques secteurs, ne peuvent se généraliser; les observations de 1020-1021 sont suffisantes pour démontrer que les jeunes buî- tres accumulées sur des terrains vaseux non protégés souffrent, sinon peut-être en apparence, mais d'une façon incontestable- ment établie quand on les étudie dans le détail de leur réaction vitale. » Je ne peux même en foute conscience passer sous silence l'impression qui m'a été traduite par M. Satjbesty, inspecteur Dr LLAGUET. — L 'OSTRÉICULTURE DANS LE BASSIN D'ARCACïÏON <)| des Pêches à Vndernos, à la dale du i août 1922.. Il voil lui aussi dans l'abandon des claires où l'eau en couche d'environ 30 centimètres esl une protection contre les variations atmos- phériques, dans l'abandon même des plaines situées dans les parties les plus basses qui ne découvraient que pendant les plus fortes marées el ce 3 ou \ jouis chaque quinzaine, dans enfin le retrait des collecteurs de la zone de 15 mètres en bor- dure des chenaux, les causes multiples des transformations progressives 'de notre industrie ostréicole. Si j'ajoute que les dragages judicieusement organisés par F Administration de la Marine permettraient d'étudier les fonds de nos chenaux et d'établir les zones de localisation d'huîtres mères, nous aurions complémentairement là les éléments d'une action méthodique et certainement fructueuse. La situation ostréicole du Bassin d'Arcachon, comme par- tout aussi, est loin d'être actuellement prospère ; les chiffres officiels en font foi. Si à une période, lointaine hélas ! on comptait près de 6.000 parcs sur les 8.000 hectares de cras- satsryen 1911 au dernier cadastre, il ne figure plus que 3.893 parcs pour 1.753 hectares cultivés ; et, dans les derniers chif- fres d'inscriptions, nous ne trouvons pour 1922 que 2.246 con- ri'^iuns dans 1.032 hectares. C'est qu'en (diet pendant ces dernière années le nombre d'a- bandons a été marqué ; dans la période de guerre, il fut sur- tout très sensible. Disons de suite que des demandes nouvel- les se produisent, assez nombreuses même au lendemain de l'épreuve pénible de la mortalité anormale 1920-21 et de la pénurie de naissain pour 1922. On peut par là être assuré que l'avenir ne doit pas nous laisser inquiets. La gràvette délicate, si appréciée et qui peut être considérée dans notre région girondine comme le pendant des fameux vins de Bordeaux, doit connaître à nouveau une ère de pros- périté. Si la gryphée envahit par trop, on la cueillera; on la poursuivra; une partie servira à l'alimentation directe; avec l'excédent, de la chair on fera de la conserve pour condi- ments ; et des coquilles, de la chaux pour nos collecteurs. 92 BULLETIN DE LA STATION BIOLOGIQUE D'ARCACHON 1922 Il est temps clé revenir aux bannes traditions. La période de guerre est déjà sinon oubliée, du moins en partie, trop vite bêlas ! estompée dans nos souvenirs et les enfants poussent qui seront, eux aussi, espérons-le, de braves ostréiculteurs. Les bancs huîtriers pourront bien être reconstitués* les Pou- voirs Publics se préoccupent de la question ; mais il faut aussi que la conscience de nos pêcheurs se ressaisisse. Point ne devrait être besoin pour protéger notre domaine social de la surveillance constante du gendarme ou d'un garde sur un ponton, le dernier d'ailleurs du Grand Banc a lui aussi subi le sort de la débâcle. Les ostréiculteurs doivent, dans un sen- timent d'honnêteté" et de prévoyance, sauvegarder la source de leur propre vilalité. Un syndicat général s'est formé qui doit exercer son action, non pas seulement dans un but de défense coulre la concurrence extérieure, mais plus encore dans un programme de protection et de confraternelle con- fiance. Qu'il me soit permis d'insister sur ce point ; pour que le naissain soit fertile, il faut, l'expérience l'a démontré, que les 'eaux soient pures. Il nous appartient de porter toute notre attention sur cette importante question. L'hygiène de l'ostréiculture doit être la base de tout programme d'exploita- tion ; avec la bonne tenue des parcs, des réserves, il faut aussi l'observation de la salubrité dans toute la région. 1 n règlement d'Administration Publique, du 21 décembre 1915, a établi le contrôle hygiénique dans les demandes de concessions de parcs. Le décret du 28 mai l'9'19 en l'ail exé- cuter l'application ; c'est lui qui me permit, au titre de délé- gué sanitaire, d'entrer dans la Commission dc> Pèches (\i\ Quartier, et d'\ assurer la délicate mission du contrôle analy- tique, chimique et microbiologique. Nous attendons mainte- nant en tonte confiance la promulgation d\i décret si laborieu- sement préparé et judicieusement établi par la Commission interministérielle pour le contrôle de la salubrité dans les industries ostréicoles et ooquillières, à l'instigation de l'Office Technique et Scientifique des Pêches Maritimes. Dr LLAGUET. — L 'OSTREICULTURE DANS LE BASSIN D'ÂRCACHON 93 Le 6 novembre 1922, les membres du IXe Congrès d'Hy- giène, impressionnés par le Rapport de Dr Loir et désireux de faire prendre les mesures utiles pour éviter «à l'avenir toute intoxication par les coquillages souillés avec des eaux pol- luées, confirmèrent les vœux déjà présentés par le Syndical général de l'Ostréiculture et par le récent Congrès national des Pèches Maritimes à Marseille ; je présentais à l'approbation de l'Assemblée le \ parc méthodiquement comme le laboureur son champ; 94 BULLETIN DE LA STATION' BIOLOGIQUE D'abcACHON 1022 ce sont aussi les claires que vous devez refaire, les ambulances qu'il faut replacer, 1rs collecteurs qui seront préparés et sur- tout posés dans des conditions rationnelles. V l'œuvre done avec courage et confiance, mettons-nous- tous au travail pour la reconstitution de notre richesse locale, pour aussi le plus grand Bien National. BIBLIOGRAPHIE 1. 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Académie des sciences, "juin 1892. UNIVERSITÉ DE BORDEAUX ET SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE D'ARCACHON BULLETIN l>E LA STATION BIOLOGIQUE ZD7^.RG^_cH:oisr DIX^NEÙVIEME ANNEE (1922) BORDEAUX FERET & E1LS, Libraires - Editeurs & — Rue peuvent f/i faire tirer /m nombre plus considérable à lrirr< frai- an ttirif ci-dessous : dans ce cas, ils devront VinfUqwiT sur le rrianvuscrit, en retournant les épreuves corrigées : l'n quart de feuille i \ pages) . Une demi-feuille (s pages) .... Une feuille entière i H» pages) 50 100 150 200 250 5ÏTI exemp . exemp exemp exemp exemp . exemp. n, 18 20 22 24 44 22 l><; :{() 34 38 HH :u; ï3 50 .._ 7 Dr Bastien LlagCet. — L'Ostréiculture dans le bassin d'Ar- cachon 71 Saint-Maixent. - Impr. GARNIER-CHABOUSSANT. SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE D'ARCACHON STATION BIOLOGIQUE Présidents d'honneur M. le RECTEUR de l'Université de Bordeaux : M. le DOYEN de la Faculté des Sciences de Bordeaux : \1. I.- DOYEN de I?» Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux M. le PRÉFET de la Gironde ; M. le MAIRE d'Arcachon. Président honoraire perpétuel M. le Dr Gustave HAMEAU (Arcachdn) f Président honoraire M. le D1 F. LALESOUE, membre cc/rrespondant de l'Académie de méde- cine (Arcachony. Directeur honoraire de la Station biologique M. E. DURÈGNE. ingénieur des télégraphes (Paris). Administrateur honoraire M. SABY (Arcachon). Conseil d'administration Président : M. le D1' A. HAMEAU. .,. u , . . , < M. le Dr FESTAL. I ice-Présidenïs : » ( M. le Professeur SAUYAGEAU. Directeur des laboratoires : M. le Professeur BOUT AN. Directeur-adjoint : M. le D1' SELLIER. Bibliothécaire-conservateur du Musée : M. TEMPÈRE. Secrétaire : M. LAURENT. Trésorier: M. E. MOUREAU. ( M. le Professeur DUPOUY. \ M. ORMIÉRES. Administrai eurs : < M ,e Dr CAZABvN f M. BUSOUET. QoooOOOO. Imprimerie A. ÔARNIER O 72 Rue Chàlons © O SAINT-MAIXENT ■ftSL.TCH01 LIBRARY UH 11Z2 A