c.. I I? THE ACADEMY OF NATURAL SCIENCES OP PHILADELPHIA. exchange. A of (o 6e loaned. - - — - 1 1 L IJVSTITUT OCfAPfiRIPHIOUI (Fondation ALBERT Ier, Prince de Monaco) - Nos 8 8-108 MONACO AU musee oce:anographique TABLE DES MATIERES (par ordre alphabetique) Le numero de chaque article se trouvant au bas du recto de chaque feuillet il est tres facile de trouver rapidement 1' article cherche. Albert Ier, Prince de Monaco. — N° go. — Sur la huiti&me cam- pagne de la Princesse- Alice II. Allemandet (G.-H.). — N° 88. — Analyse des dchantillons d’eau de mer recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse- Alice en 1906. Allemandet (G.-H.). — N° 91. — Analyse de quelques dchantillons de Pdlagosite recueillis dans le port de Monaco. Bouvier (E.-L.). — N° 93. — Quelques impressions d’un naturaliste au cours d’une campagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco ( 1 go5). Chevreux (Ed.). — N°96. — Orchomenella lobata, nouvelle espece d’Amphipode des regions arctiques. Couture (H.). — N° 98. — Questionnaire relatif aux especes comes¬ tibles de Crustacds. . Coutiere (H.). — N° 104. — Sur quelques formes larvaires enigma- tiques d'Eucyphotes, provenant des collections de b. A. b. le Prince de Monaco. ..... , Fauvel (Pierre). — N° 107. — Premiere note prdliminaire sur les Polychetes provenant des campagnes de 1 Ihrondelle et de la Princesse- Alice, ou ddposdes dans le Musde Oceanographique de Monaco. ..... , Guer.n-Ganivet (J.). - No 105. - Notes Z ments de Mollusques comestibles des Cotes de Prance. L’embouchure de la Loire, la baie de Bourgneuf et les cotes de JaquetV(MQL— N“ 90? — Description de l'extrdmite posterieure du corps anormale chez deux Motella fusca Risso. Jaouet [M ) — N° 102. - Note sur une forme jeunede Trigla. Jaquet (M j. - No 109. - Considerations sur les Scorpemdes de la TouBis^L^-^No'sg. - Notes sur les gisements comestibles des Joubin (L.). prance. — La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte. Joubin (L.). - No 92. - La Presqu’ile de Quiberon (avec quatre i.n»T»P!ianiCh-'No io3. — Note sur les Brachiopodes recueillis au J°U cours des demises croisieres du Prince de Monaco. (R ) — No 00. — Note prdliminaire sur quelques Astenes k et Ophiures provenant des campagnes de la Princesse-Ahce. Maillard (L.L — N° 100. — L’lndustne des Salines c6tieres._ n™ (M V — No 108. - Quelques observations biologxques et °* e^i'ences sur la “ Faune des bords de cuvette Portier et Richard (J.). - N« 97. - Sur une mdthode de prelevement de l'eau de mer destinde aux dtudes bactdriologiques. Richard (J.). — N° 106. — Campagne scientifique de la Princesse- Alice en 1907, liste des stations, avec 1 carte. Richard et Portier. — N° 97. — (Voir Portier et Ri^?ard). Sars (G -O.). _ N° 101. — Notes supplementaires sur les Calanoides ^ de \a Princesse- Alice (corrections et additions). Vles (F.). _ N° 94. — Sur l’existence de la Mye dans la Mediterranee. f 86G01 TABLE DES MATIERES Le numero de chaque article se trouvant au bas du recto de chaque feuillet il est tres facile de trouver rapidement l’ article cherche. Nos 88. — Analyse des echantillons d’eau de mer recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse- Alice en 1906, (kun esperanta traduko), par G.-H. Allemandet. 89. — Notes surles gisements comestibles des Cotes de France. — La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par L. Joubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique. 9°- — Description de l’extremite posterieure du corps anormale chez deux Motella fusca Risso, par le Dr M. Jaquet, conservateur au Musee Oceanographique (avec une planche double). 91. Analyse de quelques echantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun esperanta traduko), par G.-H. Allemandet. 92. — Conference du i=r decern bre 1906. — La Presqu’lle de Quiberon (avec quatre planches), par L. Joubin, pro¬ fesseur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique. 93. — Quelques impressions d’un naturaliste au cours d’une campagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco ( 1 9°h), par E.-L. Bouvier, professeur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de l’lnstitut. 94. — Sur l’existence de la Mye dans la M^diterranee, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoff. 95. — Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alice //, par S. A. S. le Prince Albert I" de Monaco. 96. — Orchomenella lobata, nouvelle espece d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Chevreux. 97. — Sur une methode de prelevement de l’eau de mer destinde aux etudes bacteriologiques, par MM. Portier et J. Richard. 98. • 99- ■ 100. 101 . 102. 103. 104. 105. 106. 107. 108. 109. - Questionnaire relatif aux especes comestibles de Crus- taces, par H. Coutiere. - Note prdliminaire sur quelques Asteries et Ophiures provenant des campagnes de la Princesse-Alice , par R. KcEHLER, professeur a la Faculte des Sciences de Lyon. - L’Industrie des Salines c6til res, par le I)r L. Maillard, professeur agrdge a la faculte de Mddecine de Paris (avec 8 planches). - Notes supplementaires sur les Calanoides de la Princesse- Alice (corrections et additions), par G.-O. Sars. - Note sur unc forme jeune de Trigla , par le Dr M. Jaquet, conservateur au Musee Oceanographique. - Note sur les Bracliiopbdes recueillis au cours des dernieres croisi&res du Prince de Monaco, par M. L. Joubin, professeur au Museum d'Histoire naturelle de Paris eta l’Institut Octianographique. - Sur quelques formes larvaires dnigmatiques d 'Eucy- pliotes, provenant des collections de S. A. S. le Prince de Monaco, par H. Coutiere. - Notes preliminaires sur les gisements de Mollusques comestibles des Cotes de France. — L’embouchure de la Loire, la baie de Bourgneuf et les cotes de Vendee (avec trois cartes), par J. Gukrin-Ganivet, preparateur au Musdum d'Histoire naturelle de Paris. - Campagne scientifique de la Princesse-Alice en 1907, liste des stations, avec 1 carte. - Premidrenote prdliminaire sur les Polychetes provenant des campagnes de YHirondelle et de la Princesse-Alice , ou deposdes dans le Musde Oceanographique de Monaco, par Pierre Fauvel, professeur a l’Universite catholique d’Angers. - Quelques observations biologiques et experiences sur la “ Faune des bords de cuvette ”, par le Dr Mieczyslaw Oxner, secretaire au Musde Oceanographique de Monaco. _ Considerations sur les Scorpdnides de la mer de Nice, par le Dr M. Jaquet, conservateur au Musee Oceano¬ graphique. N° 88 14 Janvier 1907. BULLETIN DE L’iJVSTITllT OCiMOGMPHIOUIS (Fondation ALBERT Rr, Prince de Monaco) ANALYSES DES ECU ANTI i. LONS DEAL DE MER RECUEILhIS PENDANT LA CAMPAGNE DU YACHT “ PRINCESSE-AUCE " EN 1906 (KUN ESPEKANTA TEADUKOj Par G.-H. Allemandet MONACO .A-V I s l.es auteurs sont pries de se conformcr aux indications suivantes : i» Appliqucr les regies de la nomenclature adoptees par les Congrfes internationaux. 2» Supprimer -autant que possible les abreviations. 3o Donner en notes au has des pages ou dans un index les indications bibliographiqucs. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 3- Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.| ou a l’encre de Chine. • G- Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les rccouvrant. 70 Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier proccde. . * 8» Reniplacer autant que possible les planches par des tigures .ms e textc en donnant les dessins fails d’un tiers ou d'un quart plus gran s que la dimension definitive qu'on desire. l.es auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. 11s peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque - faire la demande sur manuscrit — suivant le taril sui\ant . Un quart de feuille . . Une demi-feuille . . Une feuille entiere. . . 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 4/ » 5f 20 Gf8o 8140 10 <40 jyfSo 1 470 - 6 70 8 80 1 1 » t3 40 2 2 SO | 8 10 0 So i3 80 iG 20 19 40 35 80 11 faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. A dresser tout ce qui concerne le Bulletin a I'aJresse suivante Mus6e oceanographique (Bulletin), Monaco. AVIS An niois de mai igo6, S. A. S. le Prince de Monaco a elargi consider ablement le cadre de Son oeuvre en creant Vlnstitut Oceanographique. Pour repondre an changement resultant de cette fon- dation, le Bulletin du Musee Oceanographique de Monaco voit son titre modifie et devient le Bulletin de l'lnstitut Oceanographique. Rien nest d’ailleurs change a son pro¬ gramme et tout permet d’esperer que, sous son nouveau titre, cette publication conservera, dans le monde savant, I'estime dont elle a joui jusqu’d present. S\ °), p. 36i. — • * - % Resultats numeriques DES anatyses dean de mer de la Campagne 1906 Rezultatoj nombraj DE Vanalizoj de marakvo de la Krozado 1906a 88 N° de STATION j\o de stacio DATE DA TO l»OA LOCALITE — LOKO LONGITUDE LATITUDE Latitudo Longiludo (Greenwich) \ {154 2 aout ( augusto ) Cote E. du Nord de Prince Charles Foreland (Marbordo orienta de la Norda de la Prince Charles Foreland) Profondeur en metres Profundo metre Surface: suprajo 4 aout f Au large du Prince Charles Foreland^ ' (Spacamare antaii Prince Charles Foreland) 78° 19’ N. | 11° 7’ En entrant dans l’lcefjord (Enirante la Icefjord ) Icefjord (En face la baie Coal) (Icefjord, kontraii la golfeto Coal) A l'entree de la baie Advent Ce la enirejo de la golfeto Advent) Baie Advent (pres du mouillage) ^ (Golfeto Advent, proksime al la ankrejo / Baie Advent (au mouillage) 1 (Golfeto Advent, ce la ankrejo) 4 10 20 Surface; suprajo — 9 — METHOD ME TOD E DE ' r H 0 U L E T HOULE T METHO ME TO DE DE KNUDSEf CNUDSEN 4 = 1 .2 5 D 5 , ^ S |& 0 | « is ? — -2 ^ 0 DE T DO DE b a? Hi jO Halogene; Halogeno j SO, Cl. Salinite Salkvanto r. 02744 1 . 02688 1 .02688 18.92 2. 1 5 1 1.02747 18.92 34.18 — 1.98 2711 2663 2663 18.70 2.123 2715 18.70 33 . 78 — 1 -975 2745 26g3 2693 i8-94 2 . I 5 I 2749 18.94 34.22 — 2.005 2636 2596 2696 18.18 2.059 263g 18.18 32.84 — 1.925 2566 2520 2520 1 7 • 67 2.000 2565 ■7-67 3 1 .92 — [.865 2540 2485 2485 17.50 1 .970 2540 17.50 3i .62 — 1.84 OO Tt- (N 2437 2437 17.13 1 .942 2489 i7.i5 3o.gg — 1 .80 0328 0317 0317 2.3i 0.265 o332 2.3i 4.20 — 0.265 l3g5 1 352 i352 9.62 I.O92 i397 9.62 17.39 - I .02 -497 2450 2452 T7 • r9 1.945 2495 17.19 3 1 .06 — 1.795 2534 2489 2494 17.46 1 -977 2533 17.46 31.40 — i.83 2656 2624 2633 18. 2q 2.086 2655 18.29 33.04 — 1.94 2747 2728 2751 18.96 2. l52 2752 18.96 34.25 — 1.985 2 '49 2096 2096 14.83 1 .6q3 2i53 14.83 26.80 — 1.545 2i38 2i85 2 1 85 14-74 1 .671 2140 14.74 26 . 64 — 2610 2573 2574 17.98 2.045 2610 17.98 32.48 — 1 .885 2647 2621 2622 18.26 2.0D2 265 1 18.26 32.99 - I .93 2664 2634 2b3g 18. 36 2.o85 2665 18. 36 33.17 — i.g35 2702 2677 2686 18. 61 2. 102 2702 18.61 33.62 - — 1.96 2735 2710 2724 18.87 2. I41 2789 18.87 34.09 — i-98 2736 2711 2729 18.88 2.142 2741 18.88 34.11 — 1.985 2743 2712 2730 18.90 2. 1 58 2744 18.90 34.14 — 1 .993 o N° de STATION No de stacio *4*1 *4*1 *4** *4*» «4t>» *5 05 ?SHS DATE DA TO l»OG 12 aout 14 aout ib aout 20 aout 24 aout LOCALITE — LOKO LATITUDE Latitude LONGITUDE Longitudo (Greenwich) Havre Safe (Safe Harbour) ( Haveno Safe) Havre Safe (Safe Harbour) (Haveno Safe) Baie Cross (Cross-Road) (Golfeto Cross) Baie Muller (Golfeto Muller ) Profonde UR en METRES Profundo metre ( Surface; suprajo 2 5 20 29 D7 Surface; suprajo 5 10 1 2 10 20 3o 40 5o 60 Surface; suprajo 2Q0 304 l Surface ; suprajo 1 o 3 IO 22 i H 4.5 6.55 6.1 4.2 3-7 DJ i-4 0, i-3 1 -4' i.5! 2.3 2.1 2.7! 3.H 24 2.4 3.5 0.7 oi- 4-’ 4-3 3.9’ 3.'! 3.0’ I METHOD E METODO D E T H OUL E T 1.02218 2448 2499 >63(3 2687 2743 2556 2621 265 1 2G60 2673 2673 2716 2723 2736 2754 2754 2754 2476 278: 2793 a3o5 2304 2548 2G26 2676 1 .02186 2392 2448 2604 265g 2526 2533 2608 2643 2632 2665 2664 2700 2710 2715 2780 2737 2737 2454 2776 2787 2280 2473 25:8 26o3 2655 DE THOU LET 11 9 1 .02186 2393 2450 26 1 3 2533 2610 2648 2(358 2667 2669 2 709 2724 2734 2753 2765 2765 2454 2915 2953 2280 --473 2520 2608 2665 Halogenes Halogenoj 13.29 16.91 17.23 18. 16 18 . 5 1 18.91 17.62 18.09 18.29 18.34 18.43 18.42 18.71 18.76 18.87 18.99 19.00 18.99 J7 °7 !Q . 19 IQ-24 1 5 .90 1 7 • 27 17.55 18.09 18.46 SO., 1 .730 1 .898 1 . q5o 2 ■ 094 2. 1 36 2.005 2,o39 2 . 060 2.075 2.077 2.o83 2 . 099 2.063 2. 123 2.168 2 . 134 2. 1 5 r 1.930 2.194 2.184 1.791 1 .965 1 .968 2.o56 2.084 METHODE DE IvNUDSEP 4 = 1 « r-'Q METODO DE KNUDSEN — t r 1 it - * — a° Cl. Salinite - -2 Salkvanto '£ £ I .02219 l5.29 27.63 - — 1.60 2455 16.91 3o. 55 — 1.795 25oi 17.23 3 1 . r 3 — 1 . 8.1 5 2636 18.16 32.8i - I . 905 2687 18 . 5 1 33.44 — 1.95 , 274> 18. QI 34.16 — 1.995 2558 17.62 3i .83 — 1.855 2626 18. oq 32.68 — 1 . 8g5 2655 18.29 33.04 — 1.940 2662 18J4 33. i3 - I .925 2675 18.43 33 . 3o — 1.945 2674 18.42 33.28 — 1.945 2716 18.71 33 .80 — i .q55 2723 18.76 33.89 — 1.965 2739 18.87 34.09 — 1.98 2757 18.99 34. 3i — 2.005 2768 19.00 •) . O '> ^4 . DD — 2.005 2757 18.99 34.31 — 2.005 2479 17.07 3o.86 - 1.79 2786 19.19 34.67 — 2.02 2793 19.24 34.76 — 2.o3 2808 l5.90 28.73 — 1.665 25o7 •7-27 3 1 . 20 — 1 . 8 1 5 1 2647 17.55 3i.71 — 1 .845 1 2626 18.09 32.68 — 1 . 895 2680 18.46 33.35 - 1.945 INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (FONDATION ALBERT I", PRINCE OE MONACO) Reconnu d'utilite puhlique par DCcret du 16 Mai 1906 Enseignement Populaire de l’Oceanographie CONFERENCES de 1906-1907 Ces Conferences auront lieu le samedi, a 9 lieures du soir A LA S 014.13 OjTSFIVE (Amphitheatre Descartes) [Entree par la porte de la rue de la Sorbonne no j7j ; Ordre des Samedi 17 Novembre 1906 M. BERGET Doclfnr es-Sriences, charge de Conferences ii la Sorbonne Mouv.ements de Tatmosphere au-dessus des Oceans: — Vents alizes. — Regions de.s ealmes equatoriaux. Samedi 24 Novembre M. le D> CHARCOT CcmmanJaiU de rpxpedilion a n 1 a rrl 1 1] tt e franraise Les moeurs des animaux de 1’Antarctique. Samedi Dr, Decembre M. le U> JO II BIN Profrssmr an Museum d'lllsloire Nalurelle F.a Presqu'ile de Quiberon. Samedi 8 Decembre M. le Dr POR 1 IER, Direcleur-Adjoint du Lalmraioirc de Physiologic ii la Sorbonne Physiologic des animaux polaires. Samedi 15 Decembre M. Gabriri. BERTRAND Docleur es-Scienees, charge de Coins ii la Farnlte des Sciences La composition chlmique de la mer an point de vue industriel. Samedi 22 Decembre M. FABRE-DOMERGUE Insjieeienr general des Peeling Marilimes I es methodes actuelles de la Pisciculture. Samedi 5 Janvier 1907 M. BERGET ^ ents superieurs de retour. — Contre- aiizes. — Recherches du Prince de Monaco. — Moussons. Samedi 12 Janvier M. le Dr MAIL LARD Professenr agregii ii la Faculle de Medeeine Res industries chimiques de la mer. 10 l.’industrie saliniere. Conferences Samedi 19 Janvier M. JOUBIN Les commenjaux et les parasites des animaux marins. Samedi 26 Janvier M. PORTIER Les resspurees alimentaires de la mer (ire partie). . Samedi 2 Fevrier M. Gabriki BERTRAND La composition du milieu ntarin au point de vue hiologique. Samedi 9 Fevrier M. BERGET Regimes except ion nets des vents ocea. niques. — Cyclones et typhons. Samedi 16 Fevrier M. JOUBIN L'industrie ostreicole. Samedi 23 Fevrier M. PORTIER Les resources alimentaires de la mer (ac partie). Samedi 2 Mars M. MAJLLARD Les industries chimiques de la mer. 2° I ’industrie des varechs. Samedi 9 Mars M. BERGET Particularites des surfaces oceaniques au point de vue du magnetisme terrestre et de la pesanteur. Samedi 16 Mars M. PORTIER l.es organes des sens chez les animaux marins. 1 la disDosiiim.' r8 Ju,1 fesirent . assister aux Conferences devront Cure munies'de cartes. — Ces cartes sont I rocadero et 11 “ public au Secretariat scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco, io, avenue du '/dresser oar let*-. I? - lat Provlsolre de 1’Institut OcCanographique, 2, rue Logelbacb, oil Ion peut Li Sorhonn,, • f' ,9n.en ,rouve Cgalement au MusCum d'Histoire nSturelle, 5y, rue Cuvier et 17, rue Mnej a ja Sorbonne, . AVIS Lc Bulletin est cn depot chez Fricdlander, i Berlin. Garlstrasse. Lcs numeros du Bulletin se vendent separement aux prix suivants et franco : Fr. 88. — Analyse des cchantillons d'eau dc mer rccucillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alice cn 1906, (kiln espe- ranta traduko), par G.-H. Allemandet . . . o 5o K9. — Notes sur lesgisementsde Mollusqucs comestibles dcs Cotes dc France. — La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Jo'ubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle dc Paris et a FI nstitu t Oceanographiquc . 2 5o 90. — Description de l'cxtremite postericurc du corps anonnale chez deux Motella fusca Risso, par le Dr M. .Iaquet, Conservateur au Musee Oceanographique (avec Une plan- che double) . . . J » MONACO. IMPR. DE MONACO N° 89 1907 (Fondation ALBERT I Prince de Monaco) Par L. Joubin Profosseur au Museum d’Histoire n et a 1’lnstitut Oc£anograi -A-'V X S Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a l’encre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° Fairc les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d’un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * * Les auteurs re^oivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille . Une demi-feuille. . Une feuille entiere . 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 5f 20 6f 80 8f40 10 f40 80 6 70 8 80 1 1 » 1 3 40 22 80 9 80 1 3 80 16 20 19 40 35 80 11 faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adresser tout ce qui concerne le Bulletin a I’adresse suivante . Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° 89. — i5 Janvier 1907. NOTES SUR LES Gisements de Mollusques comestibles des Cotes de France. La region d’Auray (Morbihan) (Avec 1 Carte) par L. JOUBIN Professeur au Musdum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique. La region de notre littoral comprenant le quartier maritime d Auray, les confins de ceux de Vannes et de Lorient, avec celui de Belle-Isle, est une des plus importantes et des plus interes- santes des cotes de France au point de vue de l’Ostrdiculture envisage'e dans ses rapports avec 1’Ocdanographie et la Biologie marine. Elle constitue, en effet, l’une des plus riches stations ostrdicoles du monde entier, tant pour l’abondance des huitres, que pour la qualite particulierement recherchee de ces Mollus¬ ques. Aussi leur valeur et leur reputation sont-elles tres grandes et chaque annee c'est par centaines de millions qu’il faut compter les huitres produites industrieilement dans cette region et expor- u!es tant a 1’e’tranger qu’en d’autres points du littoral francais. Lette cote du Morbihan est encore fort interessante au point de vue ocdanograpihique et il est, me semble-t-il, bon de faire ■ emarquer les conditions biologiques tout a fait speciales dans lesquelles les huitres s’y developpent et s’y multiplient. Le present memoire fait partie de la serie de notes sur l'Ostreiculture et la Mytiliculture dont M. Guerin et moi avons entrepris la publication. Trois de ces notes (i) ont deja paru, dont deux dans le Bulletin du Musde Ocbanographique de Monaco. Qu’il me soit permis de presenter a S. A. S. le Prince de Monaco nos remerciements pour l’insertion de ces travaux dans Son Bulletin. Bien que l’expose' qui va suivre soit tres court il n’en reprd- sente pas moins le re'sultat d’un travail considerable. J’ai, en effet, visitd presque toute l’dtendue des gisements et des pares qui sont si nombreux dans cette region ou ils sont disperses sur un dnorme developpement de cote. J’ai suivi, par les moyens de locomotion les plus varies, et quelquefois peu confortables, toutes les rivieres et le littoral de la mer entre la presqu’ile de Rhuys et les environs de Port-Louis. Malgrd cet effort personnel je ne serais pas arrive a mettre au point la carte que Ton trouvera dans ce travail si je n’avais e'te puissament aide par diverses personnes auxquelles je me fais un devoir d’adresser l’expression de ma gratitude. Je crois devoir les citer nominativement, parce que beaucoup d’entre-elles m’ont fourni des documents et des renseignements qui, etant donnee leur competence speciale, ont beaucoup diminue les inexacti¬ tudes qui auraient pu exister dans ce travail. C’est tout d’abord M. le Ministre de la Marine et M. Trefeu, directeur de la Marine Marchande, qui ont bien voulu, sur la recommandation de M. Fabre-Domergue, inspecteur ge'neral des peches, prendre ce travail sous les auspices du Ministere de la Marine; ils ont donne' les ordres ndeessaires pour que le personnel, les archives et les embarcations des Bureaux d Ins¬ cription maritime et d’Inspections des peches fussent mis a ma (i) J. Guerin. — Notes preliminaires sur les gisements de Mollusques comestibles des cotes de France, i« note : Les cdtes de la Charente Infe- rieure. C. R. de F Association francaise pour Favancement des Sciences. Grenoble XXXIII, 1904. L. Joubin. — Id. Les coles de la Loire a la Vilaine. Bulletin du Musee Oceanographique de Monaco, n° 59. 1906. J. Gu£rin. — Id. Le Golfe du Calvados. Bulletin du Musee Oceanogra¬ phique de Monaco, n° 67. 1906. — 3 — disposition. C’est ensuite M. Duportal, administrateur principal de 1 Inscription d’Auray, et Messieurs les Administrateurs des Quartiers de Vannes, Lorient et Belle-Isle, qui m’ont fourni avec une grande complaisance des renseignements importants. J’ai visite en detail avec M. Le Comte, inspecteur des peches a Auray, les rivieres d’Auray, de Crac’h et de Saint-Philibert, a bord de la vedette a vapeur qu’il commande. En M. D. Jardin, president de la Societe Ostreciole d’Auray, j ai trouve un ostreiculteur aussi aimable que savant, qui m’a donne une quantite de renseignements techniques, biologiques et commerciaux dti plus grand mteret. II m’a montre sur place les methodes ostreicoles employees dans la region. J’ai pu assis- ter a la reconstitution d’un ancien banc naturel de la riviere d’Auray faite sous sa direction. J’ai parcouru la plus grande partie de la riviere d’Etel en compagnie d un autre ostreiculteur, M. V. Bedex, qui m’a con¬ duit dans les pares de la region et m’a donne de nombreuses indications pour completer la carte de cette riviere. M. le baron de Wolbock, ostreiculteur a la Trinitd, M. Ezanno, ostrei¬ culteur a Carnac, M. Bavay, pharmacien en chef honoraire de la Marine, m’ont donne' des renseignements interessants sur les huitrieres et les moulieres de divers points de la region, (iiace a tous ces concours, mon travail a acquis une grande precision, et il represente, a ce qu’il me sernble, l’etat actuel exact de I’industrie ostreicole dans le Morbihan. La region qui a ete dtudiee et qui est ddcrite dans ce memoire a fait l’objet des etudes topographiques du commandant Ragiot, qui en a publie en 1880 et 1881, un atlas au dix-millieme. Mais cet atlas, qui a dte tire seulement a cent exemplaires, est devenu presque introuvable, et, n’ayant pu me le procurer dans aucune bibliotheque de Paris, j’ai du seulement a l’obligeance de MM. Duportal et Jardin, de pouvoir le consulter. Ces cartes, tres detaillees, representent une sorte de cadastre ostreicole de la region; elles sont faites uniquement au point de vue des limites, du bornage et du numerotage de chacune des conces¬ sions ostreicoles. Mais on doit y relever une grave lacune. II (89)- — 4 — n'y est pas fait mention des bancs naturels d'huitres des rivieres de la rdgion. Ce sont cependant, si l’on peut ainsi parler, les organes fondamentaux de tout le systfemc huitrier du pays, puisque ce sont eux qui fournissent le naissain, base et matiere premiere de l’dlevage industriel des huitres. L’atlas du commandant Ragiot devrait. en outre, pour etre a jour, subirde nombreuses modifications et de serieuses correc¬ tions; depuis 26 ans, en effet, des pares qui y figurent ont dis- paru, beacoup d'autres ont dte' ajoutes en de nombreux points. En comparant rna carte et celle du commandant Ragiot, on pourra constater quelle profonde difference existc entre elles et combien la repartition des pares a varid dans son ensemble. Pour etablir ma carte je me suis place a un point de vue absolument different de celui qu’a recherche le commandant Ragiot. J’ai voulu, avant tout, faire l’dtude de cette region ostrdicole au point de vue de l’histoire naturelle, aussi, les repdres exacts de chaque pare, leurs dimensions precises, n’ont- el les pour moi aucun intdret. Je n’ai tenu compte que de leur ensemble, de leurs groupements, et ce sont les raisons de ces groupements qui m’intdressent avant tout. Aussi ai-je considere comme un seul pare, des sdries entieres de petits pares contigus et les ai-je marquds, sur la carte, comme ne formant qu’une unitd. En un mot, je n’ai pas voulu faire un cadastre ostreicole. II existe au Ministere de la Marine une commission qui fonctionne pour prdparer cet immense travail, avec lequel le mien, n’ayant pas d’analogie, ne fait pas double emploi. Comme dans les cartes precedentes, j’indique les gisementsde moules concurremment avec les gisements d’huitres. D’ailleurs, dans cette region, les moulieres n’ont qu’une importance ties secondaire ; elles ne donnent lieu actuellement, a aucune indus- trie, elles ne sont meme pas classdes au point de vue adnunis- tratif. 11 en est de meme pour les autres mollusques comestibles qui sont peu abondants et a peine recherches. A ma connais- sance, il n’existe qu’un tres petit nombre de pares a Palourdes; on recolte quelques Cardium et Pecten. A ce point de vue, le contraste est frappant avec ce que 1 on trouve tout pres de la, sur la cote qui entoure l’embouchure de — 5 — la Vilaine et sur le littoral, jusqu’a la Loire ou les bouchots a Moules et les pares a Palourdes sont extremement nombreux, comme on peut le voir par un simple coup d’oeil jete sur la carte que j’ai publiee dans n° 59 de ce Bulletin. Par contre, les huitrieres y sont peu abondantes. Nous examinerons tout d’abord les huitrieres, qui sont de beaucoup plus importantes, puis ensuite, les autres gisements de Mollusques. HUITRIERES. La region dont Auray est le centre comprend, en realite, plusieurs groupes ostreicoles de nature differente. Par ordre d’importance, les centres de production et surtout de reproduc¬ tion sont : i° la rivi&re d’Auray; 20 la riviere de Crac’h; 3° la riviere de Saint-Philibert. Dans ces rivieres on fait la recolte du naissain, dont on vend, a l’etat jeune, la plus grande partie, et dont on fait grandir, a l’e'tat de demi elevage presque tout le reste, une tres petite partie seulement etant engraissee pour la consommation. Au contraire, dans la riviere d’Etel, on se contente d’elever du naissain achete ailleurs et de le conduire jusqu’au moment de l’engraissement; alors la plus grande partie des jeunes huitres est expediee a Marennes pour etre engraissee, tres peu l’etant sur place. 11 y a done une tres grande difference dans Pindustrie ostreicole du premier groupe, celui des rivieres placees a 1’est de la presqu’ile de Quiberon et celle du 2e groupe forme' par la riviere d’Etel qui est situee a l’ouest de la presqu’ile. La carte qui accompagne ce travail donne, a Test, l’embou- chure de la riviere d’Auray et l’entre'e du golfe du Morbihan; la plus grande partie de cette entree depend du quartier de Vannes mais, ne m’occupant pas des limites officielles, j’ai consideTe cette partie comme une annexe naturelle de la riviere d’Auray. Le teste, c est-a-dire le golfe ou mer du Morbihan proprement dite, e’est-a-dire la plus grande partie, ainsi que la presqu’ile de (89) Rhuys, dont la pointe Ouest est ici la seule representee, fera l’objet d’une autre carte, qui, englobant 1’inte'ressante riviere de Penerf, s’etendra jusqu’a Tembouchure de la Yilaine. Dans la riviere d’Etel la rive gauche du chenal avec toutes les lies qui s’y rattachent, dependent du quartier d’Auray ; la rive droite avec ses lies, depend du quartier de Lorient; mais Tad- ministration maritime a decide que tout ce qui concerne Tos- treiculture sur les deux rives de la riviere serait rattache au quartier d’Auray. II faut tout d’abord s’entendre au sujet de cette expression de riviere. On pourrait croire qu’il s’agit de Tembouchure de cours d’eau d’une certaine importance et que le volume d’eau douce qui, par suite, est mele' a l’eau de mer dans les estuaires est un facteur serieux dans la biologie des huitres. II n’en est rien. Ces rivieres sont bien plutot des golfes, des fiords anfrac- tueux, aux berges elevdes, suivant probablement une formation ge'ologique particuliere. Ce sont de grandes cassures, sensible- ment paralleles entre-elles, decoupant profondement la cote et faisant pdnetrer la mer fort loin dans Tinterieur des terres. Tout au fond de ces fiords ou de leurs ramifications, viennent se jeter a la mer de petits ruisseaux, presque toujours sans aucune importance, qui apportent une quantite d’eau douce absolument negligeable. Dans un seul des rameaux de la riviere d’Auray, que Ton appelle la riviere de Bono, il y a un peu plus d’eau douce dont Teffet est d’ailleurs prejudiciable aux huitres; il arrive quelquefois, dans les hivers tr£s rigoureux, d’ailleurs tres rares, que cette eau douce fait geler les huitres. La riviere d’Etel est plutot un golfe interieur tres dtendu, tres ddcoupe', parseme de nombreuses 'lies et d’ilots, en commu¬ nication avec la mer par un seul orifice etroit ou les courants sont tres violents; cette disposition est analogue a celle que Ton observe dans la mer du Morbihan. Il arrive que lorsqu’on navi- gue dans ces rivieres on n’apercoit pas leur issue vers la mer, et Ton pourrait alors se croire dans des lacs absolument clos. On peut ainsi tres longtemps parcourir ces rivi&res sans que le («9) 8 — irtage de la mer soit trahi autrement quc par les traces de la marte sur les berges. Ces riviferes aux falaises dlevdes dans leur partie supdrieure, couvertes de fordts et de pares, sont absolument admirablesau i de vue pittoresque; la rividre d’Aui . en particulief, renferme des sites de toute beautd. A cette c6te, si profonddment ddcoupde, est rattachde, parun dtroit isthme de sable, la presqu’ile de Quiberon suivie des lies d Houat et d Hoedic qui en ont autrefois fait partie et cn sont actuellement sdpardes. An point de vue de l’ostrdiculture cette presqu'ile et ces lies n’oat qu’une importance trl aron ne trouve plus aujourd hui que quelques restes de pares sur la cote orientals. Maisc’est la presqu’ile de Quiberon qui, parsa protection, pro- cure au golfe de Quiberon oil ddbouchent les rivieres d’Auray, de Crac’h et de Saint-Phi I ibert, le ealme et la tmnquilitd des eaux ndeessaires a I’dlevage des huitres. Le contraste est en effet des plus curicux entre la cote occidentale de la presqu'ile exposee au grand vent et aux grosses mers de l’Ocdan, et la cote orien- tale, protdgde par clle, oil la mer est toujours ealme et les vagues a peu pres nulles. La cote ouest est ties ddcoupde. a falaises tres hautes, escarpdes, usdes et ddmolies par les riots, tandis que la cote Est est base, couverte d'herbiers, de plages sablonneuses ou vaseuscs oil abondent des animaux varies. Si la presqu’ile de Quiberon est peu importante pour son Industrie ostrdicole, en revanche, les nioules y pullulent. Toute la cote ouest, exposee a la grossc mer, est, au niveau de la zone des Fucus, tapissde par u ne couch e presque continue de nioules. Nous y reviendrons plus loin. Les ilotsde Houat et d Hoedic sont depourvus d’huitrieres, mais on y trouve d’importantes moulieres qui continuent celle de Quiberon; el les v occupent une situation analogue. Lnrin, dans cette mime region, il faut ajouter Belle-lle qui constitue un cquartier maritime avec Houat et Hoedic. La cote y est tellement escarpee et la mer si violente que les huitres ne peu- vent s’y developper faute d’aucun abri. En revanche, on trouve des moulieres peu importantes sur la cote ouest. — 9 — L’industrie ostreicole de toute la region dont Auray est le cen¬ tre, s’exerce exclusivement sur YOstrea edulis L. ; les parqueurs veillent avec un soin jaloux a ce qu’aucune huitre portugaise ne soit introduite dans leur riviere. Ils craignaient autrefois l’hy- bridation des deux especes et, par suite, la perte de la variete armoricaine de YOstrea edulis dont la reputation fait leur fortune; mais il parait ddmontre que l’hybridation entre ces mollusques, qui appartiennent a deux genres bien differents, est impossible, en raison surtout du mode si dissemblable de la ponte; la gryphee portugaise est, en effet, ovipare et l’ostrea vivipare. Le danger 1c plus a redouter serait l’invasion des portugaises qui, plus robustes, tres prolifiques, s’adaptant faci- lement a des conditions plus variees d’existence, s’installeraient dans les rivieres et prendraient la place et la nourriture de l’huitre indigene. Malgre toutes les surveillances, les reglements et les interdictions, on trouve, chaque annee, dans les bancs, les pares oules collecteurs, un tres petit nombre, quelques unites, d’hui- tres portugaises qui sont immediatement detruites. Elies pro- viennent soit d’embryons transportes par les courants, soit d’huitres fixees sur la carene de bateaux, soit d’autres causes accidentelles. Jusqu’ici, elles ne se sont installees nulle part sur la cote d’ Auray. Ilya quelques annees, cependant, une veri¬ table invasion d’huitres portugaises s’est produite subitement sur les rochers de la partie basse de la riviere d’Etel. Ces huitres ont disparu l’annee suivante, n’ayant probablement pas rencon¬ tre les conditions favorables a leur developpement ; elles n’ont pas reparu depuis. L’histoire de l’industrie huitriere dans la region d’Auray est fort interessante. C’est fun des centres ou Coste fit une partie de ses cdlebres experiences et ou ses continuateurs, apres de nombreux tatonnements et des essais souvent fort couteux, ont amend l’industrie ostreicole a l’etat ou nous la trouvons aujourd’hui. Les precedes actuels semblent donner des resultats a peu pres definitifs et avoir acquis le maximum de certitude que l’on peut attendre dans une industrie soumise a des aleas varids. 11 serait tout a fait hors de mon sujet d’entreprendre un (89) IO historique de ces procdd^s. on 1c trouvera dans divers ouvrages sp&iaux. Jc me contente de ddcrire l’ctat actuel de cette industrie. Le fond du chenal des rivieres d’Auray, de Crac’h et de Saint-Phiiibert, est occupy par des bancs naturels d’huitres plus ou moins prospbres dont il sera question plus loin. Ces bancs, draguds tous les trois a ns. fournissent des huitres qui sont inunddiatement vendues pour la consummation ou aux par- queurs. Mais ce n’est lit qu’un produit tout a fait secondaire de 1 industrie locale, d'autant plus restreint que depuis quelques anndcs le nonibre des huitres dragudes et leur prix de venteont considerablement diminue. Le role principal des bancs naturels est de contenir les huitres mdres dont les embryons deviennent le naissain qui est recolte au moyen d’appareils spdeiaux qui seront ddcrits plus loin. Ce naissain devient de petites huitres qui sont vendues a des par- queurs; les uns les ddposent sur place dans des pares oil elles grandissent, les autres les emportent, par navires entiers, soit sur d’autres points du littoral francais, soit a l’e'tranger, pour les faire grandir et les engraisser, ou encore pour les verdir; e’est le cas de Marennes. La protection et la surveillance des bancs naturels sont done essentielles et font l’objet des soins de l’administration de la marine qui entretient a Auray un inspecteur des peches avec des embarcations et plusieurs gardes-peche; d’autres gardes sont re'partis dans les rivieres voisines; leur nombre cependant ne parait pas suffisant car les pillards ne manquent pas qul viennent, la nuit, draguer les bancs et meme les pares, et y fal'e des chargements que Ton a vu atteindre, en une seule fois? 40,000 huitres. Les huitres natives des bancs naturels sont done avant tout des reproducteurs. On sait qu’une seule huitre adulte, ayant 5 ou 6 ans, peut donner un nombre d’embryons qui varieentre un et deux millions. Les ceufs, apres la fdcondation et leur soi tie des organes genitaux restent enfermds entre les lames des branchies et les deux moities du manteau de la mere, pendant 7 a 8 semaines. Ils sont tout d’abord blancs et produisent ce qu’on appelle les huitres laiteuses; en avancant en age, ils deviennent gris-clair et ressemblent a de la cendre; finalement ils passent au gris-fonce, de ton ardoise', lorsqu’ils approchent de la fin de la periode d’incubation. C’est a ce moment que l’huitre mere, par des contractions brusques de ses valves, chasse ses embryons dans l’eau sous forme d’un petit nuage grisatre. Ces embryons sont alors pelagiques et ils nagent au moyen d’une houppe de grands cils vibratiles qu’ils portent jusqu’au moment oil ils se fixent et qui est destinee a disparaitre ensuite. L’epoque oil se fait la reproduction des huitres correspond a l’ete; c’est vers le milieu de juin qu’elles commencent a devenir laiteuses; elles emettent leurs embryons gris depuis le commen¬ cement de juillet jusque dans la premiere rnoitie d’aout. Les variations dans l’dpoque oil se fait remission oscillent dans une limite de 4 a 5 semaines, 6 au plus. II semble, au premier abord, que ces variations n’ont pas grande importance pratique; on va voir par ce qui suit qu’elle est au. contraire enorme au point de vue des resultats que l’ostrdiculteur est en droit d’attendre de son travail. II semble que la periode de reproduction, si elle est assez variable d’une annee a l’autre, ne Test pas autant dans une merne localite ; les pontes ne s’echelonnent pas, et au dire des ostrdiculteurs, toutes les huitres sont mures en meme temps. On a remarque, en outre, que l’huitre mere lance son nuage d’embryons seulement au moment oil la mer monte, jamais lorsqu’elle baisse; il en resulte que les jeunes embryons, entrai¬ ls par les Hots, se dirigent d’abord vers le haut de la riviere. La determination du moment pre'cis de remission des em¬ bryons gris est capitale pour le succes de la campagne ostreicole de chaque annee; aussi, quand le moment approche, des prele- vements frequents d’huitres sont faits sur les bancs, pour la surveillance de l’etat des glandes genitales. L’ostriculteur doit, en effet, disposer ses appareils collecteurs a une epoque aussi voisine que possible de ce moment, tres peu avant, pas apres; 1 operation de la pose des collecteurs, qui est assez longue, ne (89) pent se faire qu’aux dpoques de grandes mardes, aux malines, pendant les trois heures environ oil la mer cst assez basse, pour se rapprocher le plus possible des chenaux. Si on laisse passer une iiKirec. il Taut attendre la suivante, soit un retard de quinze jours pendant lesquels remission du naissain peut avoir eu lieu, C’est alors pour l’ostreicultcur des frais considerables et une annce perdue, car les collecteurs ne recolteront absolument rien. On pourrait penser que l’ostrdiculteur n’a qu'a placer ses collecteurs plus tot et qu’il sera certain alors de ne pas manquer la pontc et par suite sa recoltc. II n’cn cst l ien. L’eau des rivieres contient en suspension de tines particulcs de vase qui se depo- sent sur les collecteurs et les recouvrent, dans 1’espace de io a 20 jours, d’un mince enduit gras. Les jeunes huitres alors ne s’y attachent plus, car les embryons ne se fixent que sur des surfaces solides et propres, jamais sur la vase, mime lorsqu elle est en couche trds mince. Lorsque les collecteurs sont posds trop tot, on risque de voir d’autres amateurs de surfaces solides et propres, profitant de l’excellente aubaine qui leur est offerte, s’y fixer et s’y developpei rapidement, sans laisser de place libre pour les jeunes huitres. Parmi ces intrus il faut citer en premiere ligne les Ascidies, les unes sont les Ascidies simples, presque exclusivement des Ciona intestinalis que 1’on appelle dans le pays des Polypes- Elies se reproduisent de la fin de juin au commencement de juillet. Si Ton place les collecteurs trop tot on recolte en abondance ces Ascidies qui les couvrent; j’ai pu constater que quelques uns d’entre eux en dtaient abondaniment gainis- D’autres, sont des Ascidies composdcs de diverses especes, niais plus particulierement un Didemnum (?) brun, marbl’d, formant des plaques minces et membraneuses qui doivent s’accroitie avec une grande rapiditd. On y trouve aussi des Bryozoaires en plaques et diverses Eponges. On voit, par ce qui precede, combien l’epoque de la mise en place des collecteurs necessite une grande experience et laisse, malgre tout, place a un alea qui cause souvent des pertes aux ostreiculteurs, malgre leur active surveillance. Il faut songel que plusieurs d’entre eux posent plus d’un million de ces collecteurs, qu’ils n’ont que 3 ou 4 jours de maree, et qu’il est impossible de recommence!- les preparatifs necessaires pour la maree suivante si Ton vient a s’apercevoir que Ton a commence trop tot. On a cru arriver a des resultats plus surs, en essayant de faire reproduire les huitres dans les bassins, ce qui permettait aussi de choisir les reproducteurs et de n’employer a cet usage que des huitres meres exemptes de defaut. Tantot on construi- sait des bassins en maconnerie, tantot, par une digue, on isolait le fond d’une baie, tantot enfin, on utilisait des salines. Tout cela ne'cessitait des amenagements fort couteux; certaines digues, par exemple, ont plus de 200 metres de long; mais les resultats furent insignifiants ou nuls et Ton y a presque completement renonce; il reste cependant encore un ou deux etablissements ou Ton persiste a faire des essais dans des bassins. II semble acquis que les huitres ne se reproduisent, au moins normale- ment, que dans les rivieres et c’est la que 1’on place les collec¬ teurs. Voyons maintenant en quoi consistent les appareils collec¬ teurs. L’embryon de l’huitre, une fois mur et mis en liberte, nage pendant un temps que les uns evaluent a quelques heures, les autres a quelques jours; puis il se pose sur un objet solide et s’y fixe s’il lui convient. A ce moment il perd ses cils vibratiles, secrete une coquille excessivement mince dont une des valves adhere de suite au support qu’il a choisi. Ce terme de choisi est exact, car on a vu l’embryon tater divers emplacements et ne se fixer que sur une place solide, propre et lisse, non recouverte de vase, et ddpourvue d’animaux parasites. Dans la nature, l’em- bryon se fixe tres souvent aux coquilles des huitres qui l’entou- rent, a conditions qu’elles ne soient pas vaseuses; Ton utilise quelquefois, comme collecteurs, de vieilles coquilles d’huitres que Ton jette sur le sol au point ou Ton veut etablir un banc ou le reconstituer. Mais ce collecteur est mediocre ; il a plusieurs defauts, dont l’un est de s’envaser facilement et un autre, d’etre (89) — 14 ~ anfractueux, de sorte qu’en grandissant, lcs huitres sont irrigu- liires, difformes et perdentune partie de kur valour marchande. On a cssaye de nombreux procidis avant d’arriver aux col- lectcurs actuellement en usage; on a employe des fagots lestds de pierres et immergis dans les rivieres an voisinage des bancs. C’est la mithode des fascines utilisies ail leu rs, notammenten Italic. Kile n’a pas domic de bons resultats; on s’est servi de pierres, de planches, de briques, etc. Je ne veux pas insister sur ces mithodes, aujourd’hui abandonnies, qui ont causi des deboires considerables; je me bornerai it indiquer les mithodes en usage actuellement dans la rigion d'Auray. On se sert de deux sortes de collecteurs : i° les Plateaux, 2° les Tuiles. i° Les collecteurs it plateaux sont constituis par des planches assemblies en un plateau ayant environ deux mitres de long sur un de large; elles sont lisses et goudronnies. On les superpose it plat entre quatre forts piquets cnfonces dans le sol et relies entre eux par des traverses. On s’arrange de facon it ce que le plateau inferieur soit it une quinzaine de centimetres au-dessus du sol et a ce qu’il y ait un espace vide de 3 it 4 centimetres entie deux plateaux consicutifs. Chaque pile comprend 8 ou 10 de ces plateaux; elles sont posies assez pres les unes des autres mats on laisse entre elles un passage sulfisant pour que les ouvriers puissent circuler. Les embryons d’huitres amends par le courant, a mesure que la marie monte, se fixent sur la face infirieure des plateaux en commencant par ceux du bas, et Ton peut en voir qui sont entierement reconverts de jeunes huitres. 20 Les collecteurs en tuiles sont d’un usage plus friquent que les plateaux. Les tuiles dont on se sert sont en terre cuite, ce sont les mimes que celles qui sont employies pour les toituies. Ce sont des demi cylindres de 32 a 35 centimetres de long sui 12 a i5 de diametre, et 1 centimetre d’ipaisseur. Elles sont percies de deux trous sur l’arete midiane, situis a 6 ou 7 centi" metres de l’extrimiti. On dispose ces tuiles par piles d’une vingtaine, de facon a ce que leur face concave soit en dessus; on en pose d’abord deux, cote a cote, puis dessus deux autres en travel's, puis dessus deux autres paralleles aux premieres; on continue ainsi en les alternant 2 a 2 ; le tout forme une pile de 60 a 70 centimetres de haut. II n’y a plus qu’a passer deux bou- cles de fil de fer galvanise par les trous qui, se trouvant super¬ poses, se correspondent, et a les fermer pour avoir un collecteur. II est assez solide pour ne pas etre demoli par la mer. II y a deux methodes pour disposer ces piles dans les pares. La premiere consiste a etablir, dans la vase, des piquets sur lesquels on pose une sorte de plancher a une dizaine de centi¬ metres au-dessus du sol. Sur ce plancher on pose les piles de tuiles disposees comme il vient d’etre dit, de facon a en former un tas de 25o a 3oo tuiles. Gela ressemble vaguement a une ruche, d’oii le nom dc collecteurs en ruche que Ton donne a ces appareils. On les charge de quelques grosses pierres pour assurer leur stabilite. On en voit dans lesquels le fil de fer reliant les piles de tuiles est supprime et celles-ci sont simplement posees sur le plancher. Souvent un pare contient des centaines de ces tas, et on en voit qui renferment quatre ou cinq cent mille tuiles. On comprend qu’il faut un travail considerable pour l’amenagement de tels pares, et qu’il est necessaire d’avoir un nombreux personnel puisqu’on ne dispose que de quelques heures pendant quelques jours au moment d’une grande maree. On peut penser aussi qu’une pareille installation exige un mate¬ riel enorme, representant un capital important; il faut en outre des bateaux et de grands chalands pour transporter le personnel et le materiel, a mer haute, sur l’emplacement ou le pare doit etre installs a mer basse. Cette ruche difffere un peu de celle que Ton emploie a Arca- chon oil les tuiles sont maintenues en place dans une sorte de cage a claire-voies. D’autres ostrdiculteurs, et e’est presque l’unanimite chez ceux qui ont des pares dans la riviere de Crac’h, au lieu de disposer les piles de 20 tuiles en tas de 3oo, comme il vient d’etre dit, prefe- rent attacher chaque pile au sommet d’un piquet de im5o que 1 on enfonce dans la vase. Cela a l’aspect d’un gros champignon, d oil le nom de collecteurs en champignon qu’on leur donne ; on les appelle aussi collecteurs en bouquets. Tous ces champignons (89) — 1 6 — sont places les uns pie’s des auti'es de facon a ce quo les tuiles se touchent, et, s’appuyant les unes sur les autres, se consohs dent. Ces collecteurs sont un peu plus simples, mais moins solides que les ruches; ils donnent des rdsultats analogues. On se sert surtout des ruches dans la riviere d Aura}'. Les collecteurs en champignon prdsentent pourtant un avan- tage assez serieux; on peut les poser en se servant d un chaland ei enfoncei les piquetsdans la vase, meme lorsqu il resre encore bo ou 60 centimetres d’eau. cequi prolonge sensiblement le delai quotidien et la pdriode de marde oil l’on peut fa ire 1 opeiation de la pose des collecteurs. 11s ont ccpendant 1 incon\ dnient de tenir un peu plus de place; on met dans un meme espace moins de tuiles en champignon qu’en ruche. Ce n’est pas sans un grand nombre d’expdriences et d essais dispendieux, suivis d’dchecs rdpdtds, que 1’on est arrive a let3 blissement des mdthodes qui paraissent aujourd’hui fort simples- Maintes fois on en est approchd mais il manquait toujours quelque ddtail et les huitres ne se fixaient pas, ou se tixaient d’une facon defectueuse sur les collecteurs. Quelquefois des inci dents insignifiants ont mis sur la voie de progres considerables. Par exemple, ayant mis des huitres mures dans un bassin avec un attirail compliqud destind it fixer le naissain, un ostieiculteur remarqua que cclui-ci avait completcment ndgligd ses appat pour se fixer sur le mortier qui servait a unir les pierres du niui du bassin. De ce fait, on conclut que les huitres avaient chois cet emplacement parce qu’clles avaient trouve dans le moitiet le calcaire necessaire a la secretion de leurs coquilles. On P°u vait espdrer les voir se fixer sur les tuiles en les recouvrant d un enduit contenant du calcaire. C’est en effet ce qui eut lieu et la est venue l’idde du chaulage des tuiles. Avant de disposer les tuiles en piles, comme on vient de ^ voir, on les trempe dans un melange de chaux, de sable fin et ciment, dans des proportions qui varient selon les habi particulieres des ostrdiculteurs. Cc melange, en sechant, f011^ sur la tuile un enduit blanc, lisse, tres propre, sur lequel embryons d’huitres se fixent en abondance. On a soin de com biner les elements de Penduit de facon a ce qu’il soit resistant, sans toutefois etre trop dur, afin de faciliter dans la suite l’ope- ration du decollage des jeunes hultres, operation ditedu detro- quage. Cette operation fort importante etait extremement difficile avant que Ton cut invente le chaulage. Les hultres adheraient fortement aux tuiles qu’il fallait briser pour les enlever ; ce cassage des tuiles detruisait beaucoup d’huitres et necessitait un renouvellement couteux du materiel. Quelques ostreiculteurs ont cependant conserve la methode du cassage des tuiles pour prod u ire ce qu’on appelle des huitres a tesson. Ils pensent que lorsqu’on detroque l’huitre, sa valve fixde qui est tres mince etant mise a nu, l’animal est beaucoup plus expose aux attaques de ses ennemis et qu’un grand nombre perissent de la sorte. En laissant l’animal sur son tesson on evite cet inconvenient, mais on est oblige de decouper les tuiles une a une en fragments, au moyen de cisailles spdciales, pour laisser a chaque huitre le tesson sous jacent. L’ope'ration est longue et couteuse, les tuiles sont detruites et le tout revient a plus cher que la perte causee dans le detroquage ordinaire. Le chaulage permet de detroquer facilement les huitres au moyen d’un couteau a bout rond que Ton fait glisser entre la tuile et l’enduit; celui-ci se detache sans effort en lamelles minces supportant les jeunes hultres et la tuile peut servir de nouveau. Un petit nombre seulement d’huitres est blesse, et le transport ultdrieur du naissain est facilite, les huitres etant intactes et n’ayant pas quitte leur support primitif. Lorsque le naissain vient de se fixer, les jeunes huitres for- ment, sur l’enduit blanc de la tuile, un petit point jaunatre, bril- lant, a peine visible a l’oeil nu. 11 arrive qu’elles sont en si grand nombre, que tous les points brillants se touchent presque. J’en ai vu chez M. Jardin oil, sur un espace grand comme le creux de la main, il y avait 1 35 jeunes hultres. Des le mois de fevrier ou mars de l’annde suivante, les jeunes huitres ont de io a 12 millimetres de diametre; au mois d’aout dies atteignent 5 ou 6 centimetres; elles ont alors un an. C’est au printemps que se fait la vente la plus active de naissains qui a 6 ou 8 mois. On les detroque et on les expedie par chargements (89) 1 8 — de navires, on Angletcrrc. on Irlandc, cn Belgique, a Marennes, en Bretagne, etc. Kilos pouvent supporter un voyage de 8 a io jours et meme 12 jours. 11 ny a pas avantage a les laisser trop longtemps sur les collecteura; quand elleaaont trop nombreuscs olios se genent mutuellement, deviennent difformeset une panic est ctoullee; si cllos sont peu nombreuscs olios s’ltalent sui la tuilc et elles deviennent trop plates; elles manquent d’dpaisseur, dc creux; ce nest qu une fois ddtachdes qu'ellos acquifercnt ces qualitds et consolident leur valve infdrieure. C est lk que finit le role de l'ostr£iculteur producteur de naissain, dans le quartier d’Auray. Mais ces toutes petiteshui- tres ne reprdsentent pas la totalitd do la production et beaucoup d entre elles restent encore un certain temps, souvent un ou deux ans, dans la localitd apres le detroquage. 10 1 les sont depo- sdes dans des pares oil elles grandissent et forment ce quon appelle des huitres de demi-dlevage. Elles sont ensuite expe* dides, pour etre engraissdes, dans divers endroits, notamrnent a Marennes. On ne fait que peu d’engraissement complet dans la rdgion d’Auray. Les pares d dlevage sont tout simplement des surfaces de tenain situdes dans le voisinage du chenal des rivieres, et ea tout des tantot dune murette en pierre sdche, tantot d’un gril lage bas, tantot de simples piquets. Les pares d dlevage ne peu vent etre organises sur tous les points des berges des rivieres. En effet, presque partout, la beige est constitude par de la vase molle, noire, brune ou gnse souvent tres profonde, dans laquelle on enfonce en marchant- Les huitres ne peuvent pas vivre sur cette vase oil, d’ailleUlS’ 1 eftet de leurs poids seul suflirait a les submerger. Les points ou le sol est naturellement propice sont fort rares. II faut done presque partout transformer le sol avant d’y deposer les huitres; il faut enlever souvent une forte epaisseurde vase, puis durcirsa suiface, la transformer en une veritable croute resistante, afin de pouvoir y circuler selon les besoins de l’exploitation. On jette pour cela sur le sol du gravier et du sable propre, qui, en se melangeant a la vase, forment un vdritable bdtonnage solide. On — i9 — apporte ces materiaux dans des chalands que Ton vide sur l’espace a consolider. Ce sont la des frais considerables. Le pare etant dispose convenablement, il s’agit d’y placer les jeunes huitres. Plusieurs me'thodes sont employees. Tantot les jeunes huitres sont simplement de'posees sur le sol aussitot apres le detroquage; e’est ainsi que 1’on precede pour les huitres a tesson. Tantot on les enferme dans de grandes caisses plates, a couvercle, en toile metallique, isolees du sol par des piquets. Ces caisses « Ostreophiles » qui ont environ 2 metres de long sur 1 metre de large, coutent en moyenne dix francs, et comme certains ostreiculteurs en ont plusieurs milliers, et que, d’autre part, elles ne durent guere que 6 ou 7 ans, on voit que e’est la une mise de fonds considerable qui doit etre rapidement amortie. Les petites huitres de 10 a i5 millimetres, sont mises, apres le detroquage, dans ces boites jusqu’a ce qu’elles aient acquis une certaine dimension et une solidite suifisante pour resister aux nombreux ennemis qui les devorent. Elles grandissent d’ailleurs rapidement dans ces caisses, et le bord de leur coquille se garnit dune mince lame calcaire qui montre une « pousse » rapide. Dans la region d’Auray presque tous les pares viennent a sec dans les jours de marees; ils sont en pente douce vers les chenaux, et Ton de'pose les huitres de facon a ce que les plus jeunes soient vers le haut et les plus agdes vers le bas. Ces huitres sont souvent remuees au rateau, changees de place, net- toyees pour enlever la vase, les parasites, les coquilles de celles qui sont mortes; ce sont des soins continus qui exigent un nombreux personnel. On trouve un petit nombre de pares organises de facon a ce que l’eau de mer y reste a maree basse. Ce sont des « claires® ou se fait l’engraissement. Tantot ce sont des portions de terrain ou Ton a enlevd la vase pour y faire une degression peu pro- *°nde; tantot ce sont des bassins dans des salines, tantot des surfaces separees de la mer par des digues dans des fonds de aie. Mais ces bassins d’engraissement constituent des excep¬ tions. (89) — 20 — Si les ostrtficulteurs ont it fairc dc grandes depenses pour la production du naissain ct (’installation dcs pares ou des claires, ils ont encore k compter avec une foulc d’ennemis des huitres quifont de tr< digits dans leurs pares et diminuenf sensiblement leurs bdntfficcs. II y n toutc une sdrie dc cesenne- mis qui, pai des proeddds vari< s, ddtt uisent beaucoup d huitres jeunes ct adultcs. Le bigorneau pcieeui . Xfurex erinaceus I ... est peu abondant, sauf dans le voisinage de Locmariaker. e’est-a-dire versle basde la rivifcre d’Auray; il ne remontc gu&rc dans la riviere, il est rare dans les autres. LesGtoiles dc mer, Asterias rubais L., sont ties abondantes dans le cours inferieur dcs rivieres; cllcs sont tres communes dans le bas de la rivifcre de la Trinitd, d’Ktel, au banc de lOurs dans la riviere d’Auray. Giles devorent de nombreuses huitr^ de toutes dimensions. On a beau en enlever beaucoup e remontent des chenaux dans les pares et leur enlevement est recommencer continuellcment. Le plus redoutable de tous est lc Crabe vulgaire. C&® mcenas L.. que 1’on nomme Carter* dans la rdgion. 11 cstexces vement abondant et ddtruit les jeunes huitres en crevant ^ coquilles avec ses pinces avant de les ddvorer. On trouveia ^ peu plus loin, a propos de la rivifere d’Etel) des renscignem particuliers sur leurs ddgats. On les capture au moycn de*13 en fil de fer, dites « piegc a cancre », et on en dc:truit des q ^ tites considerables; e’est par pleines barriques qu’on les pr a certaines dnoques. 1 T . Vfll ti Il faut encore citer plusieurs raies, Raja pasttnaca, ^ aquila, 7 rygon vulgaris qu’on appelle indilTeretnment qui ddvorent les huitres ; on s’en preserve en entourant les f ^ d un grillage ou d’un filet tendu verticalement sur des P1^11 e La Daurade, que Ton appelle dans le pays « gueule pavee ” P ^ aussi pour faire des degats dans les pares ainsi qu’un squa ’ Carcharias glaucus ou bleu. Les Arenicoles, Arenicola piscatorum Lam., dits I e,s n0 en bouleversant le sol des pares arrivent a recouvrir les hu de vase. 21 Les Anomyes, Anomya ephippium , dites huitres nacrees, se fixent sur les collecteurs ou elles grandissent vite et prennent la place des huitres. Une algue est venue s’installer depuis peu au bord de la riviere d’Auray ou elle cause des pertes importantes dans les pares. Elle se fixe sur les huitres, grandit, prend la forme d’une boule remplie d’air, grosse comme un oeuf, et a un moment donnd elle est assez grosse pour hotter en entrainant 1 huitre ; on en a ainsi trouvd de grandes quantites porte'es a la cote par lescourants ou entrainees au large. Cette algue a ete recemment etudiee parM. Fabre-Domergue. II faut encore citer une Eponge, la Clione celata , qui cause quelques degats sur des points tres restreints des rivieies d’Auray et de Crac’h, notamment sur le banc de Locqueltas. Elle ne parait pas d’ailleurs en voie d’extension. Le rapide apercu que Ton vient de lire des methodes ostrdi- coles dans la rdgion d’Auray est evidemment incomplet tant au point de vue historique que dans les details dont plusieurs ont ete omis a dessein. Je renvoie le lecteur qui voudra completer ces renseignements aux nombreux volumes, memoires, rapports, etc., qui ont dte public's depuis un demi siecle sur ce sujet, et notamment aux travaux de Coste, Brocchi, Bashford-Dean, Hauser, etc., et au bulletin de la Socidte Ostreicole d’Auray que preside M. D. Jardin. Jevais maintenant passer a l’examen de la rdgion d’Auray et a l’explication de la carte qui accompagne ce memoire. Io. _ BANCS NATURELS Les principaux bancs d’huitres naturels se trouvent dans les rivieres d’Auray, de Crac’h et de Saint-Philibert. Mais en dehors de ces bancs officiellement classes il en existe d’autres dont il sera question plus loin. Si Ton examine dans leur ensemble les divers bancs de chacune des rivieres d’Auray et de Crac’h, on constate qu’en (89) rdalitd il n’y a qu’un seul banc par riviere et que lcs diverses denominations dont on se sert pour designer olliciellement leurs sections ne sont que des fictions administrative* commodes mais qui ne rdpondent a rien dans la nature. 11 est bien certain qu’autrefois dans chaque riviere le banc dtait continu et que plus ancienncmcnt encore il cxistait non seulement dans l’entrde dc la riviere mais se raitachait a un grand banc naturel de haute mer. On trouve encore des vestiges de ce banc dans la baie dc Quibcron oil les pecheurs au chalut prennent un peu partout quelques huitres dparses. Mais aujour- d’hui les bancs ne se continuent plus en haute mer; l’embou- chure des rivieres ne contient plus de bancs et les abus de toutes sortes joints a diverses causes naturclles en ont fait disparaitre des sections entieres et appauvri lc reste au point que leur existence est sous la dependance de l’observation des r&glements actuels. Cette observation est fort importante, car, non loin de la, on a pu voir disparaitre totalemcnt les bancs des rivieres de Vannes et de Penerf. Pour avoir voulu donner satisfaction aux inscrits on les a laissd draguer it outrance sous pretexte de nettoyer les bancs; ils les ont si bien nettoyes qu’ils les ont entierement detruits et ruind l’industrie du pays; ils en ont ete les premieres victimes. 11 est a souhaiter que 1’administration continue a appliquer strictement les reglements dans les rivieres de la region d’Auray et resiste aux influences qui voudraient, la aussi, lui faire tuer la poule aux oeufs d’or. Quoi qu il en soit, les bancs occupent actuellement le chenal des parties moyennes des rivieres seulement; ils s’arretent loin de 1 embouchure et ils sont loin de remonter jusqu’au point oil la maree cesse de se faire sentir. Les huitres, dans les conditions les plus favorables, reposent sui un sol dur, formd de sable, de petits cailloux, de vieilleS coquilles, qui, tassds et melangds a la vase sous jacente, fotnre un terrain solide que Ton irnite dans les pares. Les huitres sont tantot isolees, tantot attachees les unes aux autres pour constt- tuer des paquets ou bouquets plus ou moins gros. Les bancs sont loin d’etre tous e'galement riches, ou, poUl etie plus exact, « le banc » prdsente des parties tres inegalement — 23 — prosperes. La commission qui chaque annde precede a la visite des bancs, constate que certains d’entre eux sont riches, les autres mediocres, d’autres enfin, et c est la majoiite, sont mau- vais. Quand on constate qu’en certains points les vieilles huitres ont servi de support d’attache adu naissain 1 on peut espererque deux ou trois ans plus tard il y aura la un point liche, cat alors le banc est en voie de reconstitution. Ailleurs au conti aire, on ne trouve que quelques huitres, pas de naissain, et une abon- dance de vieilles coquilles vides plus ou moins enfouies dans de la vase noire; c’est un banc en voie de disparition. Les causes de ces extinctions sont diverses et diversement appreciees . abus du dragage, envasement, envahissement par des ennemis diveis, cliones, asteries, deplacement des courants, pillage par la drague ou par le chalut a crevettes. II faut reconnaitre cependant, que depuis que le dragage des bancs a ete reglemente et limite a une heure par jour pendant huit jours, leur situation s est - tres am^lioree, surtout dans la riviere de Crac’h. En outre, les bancs sont divises en 3 zones et on ne les drague qu’a tour de role tous les trois ans. La surveillance tres active de l’inspecteur des peches et des gardes peche qui sont sous ses ordres, a beaucoup diminue le pillage et la fraude. La vedette a vapeur de l’lnspection est bien connue des pillards qui viennent surtout de la riviere de \ annes, et que Ton appelle dans le pays « les Synagots ». Quelques salu- taires exemples font reflechir les autres. Malheureusement les penalites infligees a ces voleurs sont derisoires; les quelques francs d’amende auxquels ils sont condamnes ne les empechent pas de recommencer et de s’en vanter. La saisie de leurs cargai- son d’huitres leur est plus penible. Que nous sommes loin des reglements severes des Etats-Unis ou d’Angleterreou les bateaux sont saisis et meme detruits, et les pillards, condamnes a d’enormes amendes. Aussi la fraude n’existe-t-elle pour ainsi dire pas chez eux. Pour donner une idee de l’importance des dragages d’huitres dans la riviere d’Auray, il suffit de jeter les yeux sur le tableau qui suit. On constate de suite combien les huitres drague'es ont (89) RIVIERE D’AURAY j Annies U _ v. ~ •* 5 « Sit £ -5 1 = ® J 2 £ B « ,• *o *r. Quotildi lalalai d'llallral perbeei m *»• ~ • s ■ ■ ■ Cm Total hi: la Vknte Nombre de jouri de Drague 1876 fr. c. fr. J94 1782 i9.974.OtKl 2 1 .65 432.341 ,877 623 2496 l3.343.OOo 19.75 263 .652 1878 694 2300 27. 145.000 i5.75 427.841 1879 782 263o 1 1 . 173.OOO 16.70 1 86 . 670 1880 809 2870 8 . 583 . 000 20 . 40 175.263 1881 832 2961 1 1 .061 .000 . 13.70 1 8 . 1 5 1 5 7.644 1882 5*7 021 7 . 707 . 000 1 35 .000 1 883 722 2558 6. 58 1 .700 24.55 161 .63o ^84 727 2805 4.617.500 26.52 122.456 1 885 i5o 1648 4.241.700 24.74 72.064 4 1886 265 822 6. 132.400 10.32 5q. 181 4 1887 84 23i 3.993.000 12 47.900 9 1888 140 47 1 2.921 ,65o 16.45 47.926 9 1889 189 681 3.148.200 15.44 46.999 6 1890 108 366 3.379.600 8.04 27.172 9 1891 97 348 1.181 .280 24.45 28.210 9 1892 5i 172 3 ,2i5 .000 9.75 12.49 29 • 25o 8 1893 98 373 3 . 2o3 . 400 41.552 8 1894 82 280 2.109.400 10.64 23.216 8 1895 73 241 1 .678.250 10.88 16.637 8 1896 53 i75 1 . 58i .400 9-35 i5.2IO 8 1897 65 205 1 .854.000 7. go 14.543 8 1898 53 1 77 1.615.700 1 1 . 10 17.182 12.422 8 1899 54 i65 2 . 5 1 3 . 700 4.28 8 1900 79 265 2.91 I .200 4.20 12.523 8 igOl 65 205 2.084.300 3.70 6.3o8 8 1902 22 71 2.200.000 3.5o J.OOO 8 1903 rg 59 1.450.000 4 5.6oo 8 1904 H 45 1.294.000 5.75 6.900 8 1905 20 62 2.099.000 5 10.000 8 1906 28 87 2 . 706 . 000 4 8.000 8 expriment des tot..,, , u Chlffres indiclu®nt J« nomhre des pScheurs et des bate, les hTffrel de ! d ’ * "°mbre des >ours de P*che n'a pu etre reirouvd. A partir de II t e ' e 7 colonnes indiquent le nombre quotidien des bateaux et des pecheu nombre de ours He n, , Cp-”pw?bl“ ■“ chifte, de la premiere piriode, les multiplier par les femmes et les\mn ^ sta,l5tklues on fait des colonnes spdciales pour les p^heu temmes et les mousses. - Dans ce tableau ils on, «« coroptes ensemble. — 25 — diminue de nombre et de prix depuis 3o ans. On peut dire que si autrefois la vente des huitres de drague constituait un veri¬ table revenu pour les inscrits maritimes, actuellement, le pro- duit en est presque insignifiant. On peut voir dans ce tableau, dont j’ai releve les ele'ments dans le Bulletin de la Societd Ostreicole d’Auray, et dans celui que Ton trouvera un peu plus loin pour la riviere de Crac’h, que le nombre des huitres draguees a atteint son maximum en 1878, avec plus de 27 millions d’huitres, et son maximum de prix en 1884, a 26fr52c le mille. Actuellement on ne drague que de deux a trois millions d’huitres et on ne les vend pas 4 francs le mille. A peine 3o bateaux prennent part a la drague et deux cents personnes se partagent les 8 ou 9 mille francs de la vente qui, en 1876, atteignait 432.000 francs. D’ailleurs il est a remarquer que les consommateurs ne veulent plus acheter d’huitres de drague dont la qualite est tres inferieure it celle des huitres de pares. La drague n’est plusguere qu’une simple partie de plaisir ou une bonne partie de la peche est consomntee de suite et arrosee de force litres d’alcool. Si on supprimait la drague ou si on la limitait aux seuls bancs que la commission ddsignerait comme bons a nettoyer, il n’y aurait guere que les cabaretiers et les pseudo-inscrits qui pourraient s’en plaindre. A. — Bancs naturels de la riviere d’Auray. Les noms qui suivent sont les denominations officielles des bancs et leurs limites reglementaires. Leur nomenclature suit le cours de la riviere en partant d’Auray pour descendre vers la mer. Sur la carte, les numeros des bancs sont inscrits en rouge, dans un cercle rouge, sur le banc merne ou tout pres de lui. I Is correspondent a ceux qui precedent leurs noms dans le texte. 1. Banc du Plessis. — Du Rolland a la cale de carenage de la pointe de Rosnarho. 2. Banc de Rosjiarho. — De la pointe de Rosnarho a la pointe de Vide-Bouteilles. (89) — 26 — hn face de la portion infdrieure dc ce banc, sur la rive gau¬ che, vicnt se jeter la riviere de Bono dont il sera question plus loin. 3. Banc du Mane-l erc'h 'ou du Rocher . — De la pointede Vide-Bouteilles Jt la Villa Leclair. 4- Banc de Locqueltas (ou du Rohello). — De la Villa Leclair au Port Espagnol. 3 . Banc de l Ours. — Du Fort Kspagnol a la pointe de Ker- levarec. 6. Banc reserve dc Bascatique OU reserve dc Basse Catique). 0 est une vaste etendue contiguii au Banc dc l’Ours, sur la rive gauche de la riviere, ou Fon ne drague jamais. Lc sommet de cc banc est couvert d’un herbier et les huitres y sont peu abondantes; mais le pourtour du banc, le long du chenal, est riche ct en bon etat. Des tuiles ddposdes sur la partie mddiane de la resene se sont couvertes d’huitres et ellesont etd utilisees, en ma piesence, pour un essai de reconstitution d’un banc, dans le voisinage de la balise de la Truie. S’il etait possible de faire disparaitre les zosteres, il est certain que 1’on aurait la une reserve fort belle. Malheureusement l’enlfcvement des zosteres entramerait des ddpenses considerables. 7- Banc de Coet-Courzo et de la Cote du Bier. — De la pointe de Kerlevarec a la pointe du Bier. Ce banc est extremement compliqud car il comprend en ^ ^es vest'ges d anciens bancs presque completenient parus et un banc, celui de Coet-Courzo en pleine prospdrite* 1 on se leporte a la carte on remarquera sur la rive gauche u cienal la longue presqu’ile du Bier ; clle est bordee par le e a cote du Bier dont une partie seulement, celle qu* onge la cote, est garnie d’huitres; toute la partie centrale j r ,ant 6 C'lcna' a disparu depuis longtemps. De l’autre cote dn Ri 3 ’ 0,c^ant |a berge, se trouve un banc parallele a celui eK est celui de Coet-Courzo. Mais il faut y distinguer et ! l0ngeant le §rand chenal qui est a peu pres detruite, aui est ^°rtlon au nord-ouest, dans un petit chenal sinueux, Coet-P nC e, et °lu' constitue a elle seule le banc actuel de piHa„e i Z,°" - CSt Un cana* etr°it oil, malgrd la drague et le pillage, les huitres sont toujours tres abondantes. — 27 — Tout au sud de ces bancs se trouve l’ancien banc du Lezard, entre la pointe du Lezard et les ilots du Grand et du Petit Harnic. Ce banc qui a ete tres riche, a completement disparu actuellement. II ne serait peut etre pas impossible de le recons- tituer. Au dela il n’y a plus d’huitres dans la riviere jusqu’a l’embouchure. 8. Banc du Moulin de Baden. — De la pointe du Bier a Port Gludic. Ce banc extremement etroit occupe le chenal de l’Anse de Baden. C’est un ruban sinueux qui serpente le long de la rive orientale de la baie fermee de Baden; sa partie sud est la plus riche; il remonte en s’apauvrissant jusqu’au Moulin de Baden qui ferme le fond de la baie. B. — Bancs naturels de la riviere de Bono. La riviere de Bono est un petit affluent de la riviere d’Auray ou elle debouche un peu au-dessous d’Auray. Elle est tres decoupee, etroite dans sa partie inferieure, etalee en vasieres et en anses sinueuses dans sa partie moyenne et haute. Le chenal est etroit et contient un banc d’huitres divise en deux sections. 9. Banc de Sainte-Avoye . — De la pointe de Bransquel au pont du Bono. Ce banc est assez long, il cesse au point ou la riviere s’dtale largement. 10. Banc Marie. — Du pont du Bono a la riviere d’Auray au niveau de la pointe du Rocher. Une vasiere, dite de la Sar- celle, ovale et peu etendue, se trouve dans le chenal au confluent des deux rivieres. Les deux bancs de la riviere de Bono sont assez riches; mais ■ Is ont un inconvenient. La riviere apporte une quantite appre¬ ciable d’eau douce, de doucin, pour employer 1’expression locale, et il arrive quelquefois que les huitres du bord du chenal sont tuees par la gelee, a maree basse. Cet accident est d’ailleurs fort lare, etant donnee la douceur du climat. (89) — 28 — C. Bancs naturels de la rlvl6re de Saint-Philibert. ■ • I ct'te •i'ii-ic de Saint-Philibert, qui cst bicn pi u tot une aseuse de la cote qu une riviere, ne conticnt plus actuel- 1 f’ ^ue 'cs 'cstiges d un ancien banc presque completement „ Spa.^ pai * 'n'asiondes zostires. On sait que lcs bancs d’hui- ep rissent et disparaissent sur lcs surfaces oil s’installent T qU I‘ CSt Pres' traitera de I'Oceanographie n e,’a e’ ^ e la distribution des mers, de la min, ^ met' 'e’ d es P'OprUtis physiques, chi- Wes et mecaniques de la mer. ' Professeur : M. L. JOUBIN Docteur es-Sciences Professeur au Museum d’Histoire naturelle Le Cours commencera le Lundi 5 Novem¬ bre a 5 heures du soir, et se continuera chaque Lundi A la meme heure. DES DEMONSTRATIONS PRATIQUES ADIIONT LIED AD MDSEDM D'HISTfllRE NATURELLE Le Professeur traitera de l' Etude des Milieux marins et de Vinjluence de lew variation stir la distribution des animaux. PHYSIOLOGIE COMPAREE DES ETRES AQUATIQUES Professeur : M. le Dr PORTIER ^ Ld irecteur- Adjoi nt du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne 8 commencera le Vendredi 9 Novembre a 5 heures du soir, et se continuera chaque Vendredi A la meme heure. ofesscui ti altera des Phenomenes de la nutrition cheq les animaux marins. Pour S. A. S. le Prince de Monaco, President du Conseil d'adniinistralion de I’lnstitut Oceanogaphique, CASIMIR-PERIER Dr P. REGNARD, Vice-Presidents. Samedis S0Irs> a 9 heures, auront lieu a l’AMPHITHEATRE DESCARTES (Entree : 17, rue de la Sorbonne) DES C0NfERENCES SUR DES SUJETS D’OCEANOGRAPHIE CONSDLTER L'AFFICHE SFECIALE ^r' :'| 1,1 diSDotitS;<)nilc's qui desirent a -s< is ter anx Conferences devront etrc munies de cartes. — Ces cartes sont ' "-L' .\ s ]e Prince de Monaco, io, avenue da T ’’ — *i, oil Ton peut _ _ _ Ltvier- et 17, rue Sorbonne. 1 u disPos ti aS qui d !;;ci>jii-oS''!! du puw . adre.SSf.- * ‘ SerrAt i tv, 10 et au of11 ,'Ic.'au Secretariat scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco, d I , Js°r Par ]fiir,JeCAtariat Proviso ire de l'lnstitut Oc<§anographique, 2, rue T.ogelbadi, Sorbonn,. C ,9n e,l trouve eijalenient au Museum d’Histoire naturelle, 57, rue Cuv • il la Sorbonn,. A V I S Le Bulletin est en depot chez Friedlander, 11, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prtx suivants et franco : Fr. 88. — Analyse des echantillons d'can de mer recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alicc cn iqob, (latri espe- ranta traduko), par G.-H. Ai.i.emandet . . . 0 , 89. — Notes sur.les gisements de Mollusques comestibles ties Cotes de France. — La region d'Aurav (Morbihan) avec t carte, par. L. Joubin, professeur au Museum d'Histoire naturclle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 2 90. — Description de l’extremue posterieure du corps anormale chez deux Motella fusca Ftisso, par le D' M. Jaqoet, Conservateur au Music Oceanograpluque (avec utie plan- che double) . . . . 1 MONACO. — IMPR. DE MONACO. 91 10 5'e'vrier 1907. BULLETIN DE (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) - - <8* - : - - ANALYSE DE QUELQUES ECHANTILLONS DE PELAG05ITE RECUEILLIS DANS LE PORT DE MONACO (KUN ESPERANTA TRADUKO) Par G.-H. Allsrciandet MONACO AVI S I.es auteurs sont'pries de se conformer aux indications suivantes : i Appliquet les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. ;'.C *->onner °u notes au bas des pages ou dans un index les indications btbhographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. Uessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a 1 encre de Chine. ti° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux niais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° I aire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. S« Kemplacer autant que possible les planches par des figures dans le textc en donna’nt les dessins faits d’un tiers ou d’un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. % * C>-s auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit suivant le tarif suivant : Un quart de feuille Une dcmi-feuille. . . Une feuille entiere. 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 5^20 6f 80 8f 40 10 <40 I^f 80 4 7« 6 70 8 80 I I » l3 40 2 2 80 8 10 9 80 i3 80 16 20 19 40 35 So II faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. A dresser tout ce qui concerne le Bulletin d I’adresse suivante : Musde oc^anographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° gi. — 10 Fevrier 1907. Analyse de quelques echantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco. (KIN ELS PE R AN J A .TRADUKO) ' Par G.-H. ALLEMANDET. La Piii.AGosrni est un depot gris noiratre, brill ant, tres dur et trcs compact, qui sc forme irregulierement et par grappes sur Ls roches dolomitiques de certaines cotes, et particulierement de celles de la Mediterranee. C’est ainsi que cette matiere a deja ete signalee en 1877-78 au Cap Ferrat, pres de Nice et analysee P^' M. S. Cloez. Llle est egalement abondante sur les rochers du port de Monaco, du Cap Martin, et du Cap Roux. Elle se de'pose a quelques metres au-dessus du niveau de la mer, aux endroits °u les vagues ne peuvent pas atteindre, mais que les embruns Uennent mouiller pendant les mauvais temps. La figure suivante montre un morceau de dolomie recou- ert concretions de pelagosite. Monsieur le Dr Richard, qui m’avait fait remarquer l’abon- ance et 1 originalite de ces depots aux environs de Monaco, m a ^ 611 re^re Panalyse et de publier mes resultats dans le Mletin de l’lnstitut Oceanographique. ai d abord remarque qu'en attaquant la substance pulve- ^ pat les acides etendus, il restait comme residu, en dehors des insolubles mindraux qui sc d^posaient rapidetnent au fond, line matiere noire, tloconneusc. tres lcgerc. avant toutes les res- remblances avec les albuminoi'des coagulds; et si ensuite on maintenait la solution acide pendant quelque temps it la tempe¬ rature de 1’ebullition, il ne restait plus de matiere organique dans la liqueur filtrde. En ellet. en evapm ant a sec et en chauf- lant sur une lame de platine quelques gouttes du liquide filtre, je n’ai pas constate le charbonnement caracteristique des tna- tieres organiques. 11 est done a supposer que cette matiere organique est forme'e par les albuminoi'des qui composent l’ecume de la mer, et que Echantillon de Pelagosite du port de Monaco. les embruns soulevent pour les deposer sur la pe'lagosite en fQl mation. Elle sert done de ciment au calcaire qui forme la Pie:' que totality de cette substance. La marche gene'rale que j’ai suivie pour nion analyse est suivante : La pelagosite, detachee du rocher au moyen d’un burin et pulverisee finement au mortier d’Abich, est enfermee dans un flacon bouche a l’emeri. Sur une portion, on dose l’humidite par perte de pioids. Line autre portion, de iogr. environ, est traitee par HC1 etendu, avec precaution, it cause de la mousse abondante qul forme a la surface du liquide. On maintient ensuite pendan1 — 3 — quelque temps a la temperature du bain-marie pour coaguler toutes les matieres organiques et l’on filtre a travers un filtre tare. On lave Ie residu sur le filtre, et 1’on seche a l’etuve a ioo°. On refait la tare du filtre : l’augmentation de poids est consti- tuee par les insolubles mine'raux et la matiere organique. En calcinant ensuite le tout au moufle dans une capsule de platine taree, la matiere organique est eliminee, et il reste les insolubles mineraux; on a done, par difference, la matiere organique. Le filtratum est arnene a un volume connu, 5ooc/c par exem- ple. Sur iooc/c, on precipite les sulfates a 1’ebullition par Ba CL. Le precipite de Ba S04 est lave, calcine, puis purifie par desa- gre'gation et repre'eipitation, car il entraine souvent avec lui des substances etrangeres. Sur une autre portion, que Ton peroxyde a l’ebullition par quelques gouttes de HNOs, on precipite Fe203 par NH4OH. Le filtratum est arnene a un volume connu, et, sur une portion, on precipite CaO par Am2C204. Le pre'eipite, apres 12 heures 1 epos, est recueilli sur un filtre et lave completement a l’eau distillee; puis, on creve le filtre avec la pointe d’un agitateur, ct 1 on fait passer le precipite dans un ballon jauge. Le filtre est plusieurs fois humecte avec HC1 e'tendu, puis lave' longtemps a eau distillee, Le pre'eipite est dissous dans le ballon jauge par quantity d’HCl juste ndeessaire. On affleure au trait de jauge, kj on tltle 1 acide oxalique par une liqueur de KMn 04 convena- e- Le procedd de dosage de CaO est tres commode quand on ^eut Pas chauffer le precipite de CaC204 assez fort pour le transformer en CaO. h)ans le filtratum, on precipite MgO a l’etat de phosphate nioniaco-magnesien et Ton pese a l’e'tat de Mg2P207. ■a j, U1 un autre dchantillon de matiere premiere que Ton dpuise 'au bouillante, on dose NaCl par titrage avec une liqueur c°ttvenabledeAgN03. azote organique est ensuite dose par 1’attaque Kjeldahl arr£tngee de cette facon : la On introduit 5gr. de substance avec 2oc/c du melange H2S04 fumant pour Kjeldahl 5oo % O5 100 gr. (9ri — 4 — dans un ballon dc 3ooc/c. On chaufle sous une hotte bien aeree, pendant un temps variant de | a 8 heures, a une temperature voisine de l'^bullition. Quand le liquide passe au brun clair, on retire du feu, et on laissetomber dans le ballon un peu de poudre de KMn O4, en agitant constamment. II se produit une reaction violente, avec un abondant ddgagement de vapeurs verdatres. Le liquide se decolore, devient bleu, puis blanc, puis reste souvent bleu. La reaction est alors terminde, et on laisse re- froidir. Ce precede d’attaque donne les memes resultats quel attaque simple par H2S04 -+- P2 Os et que l'attaque cn pr esence de HgO jaune. II a sur la premiere 1'avantage d’etre plus tapide, et souvent plus compiet, et sur la seconde, celui de ne pas neces siter l’emploi ulterieurde K2 S qui est ddsagreable. Le liquide acide est ensuite verse dans un ballon de i5oo /o, etendu d’eau, puis alcalinisd doucement avec une lessive con centrde de KOH, en ayant soin d’eviter toute elevation de tent perature. On distille ensuite pendant 1 h. 1/2 dans 1 appaiet Schloesing, en recueillant les produitsde la distillation dans 2 c d’une liqueur de H2S04-^-, rougis par une goutted hdlianthinei too 7 et Ton s’arrange pour eviter a cet acide le contact prolonge , traces de l’atmosphere du laboratoire qui contient toujours cies uc NH3. Apres la distillation, on titre l'exces d’acide avec ui liqueur equivalente de Ra (0H)2. Dans une experience a blanc, faite sur 0°, 5 de sucie, determine prealablement la quantite de NH:t contenue dans^^^ differents reactifs employes, et on retranche chaque fois CL quantite du nombre trouve. Cette methode, que j’ai employee pour l’analyse de 11 breux echantillons de fonds rnarins rapportes des campagnes S. A. S. le Prince de Monaco, m’a toujours fourni des iesU constants, et m’a paru d’une execution tres facile. J’ai enfin dose' l’acide carbonique par perte de poids sur 0 de la substance dans l’appareil de Schrcedter, Void les resultats de l’analyse : Humidite . Insolubles (Si 02 H- argile ferrugineuse) . o.5‘2 Matieres organiques coagulables par la chaleur et les acides o.q3 Carbonate de chaux . 87.16 Sulfate de chaux . I-0^ Carbonate de magnesie . 5,17 Peroxyde de fer . o.75 Chlorure de sodium . 0.26 Total... 100.07 I ai trouve en outre : Azote total (dose a l’etat de NH3) : 3oo milligr. par kilogr. Acide carbonique . 41.24 °/°. Les re'sultats de cette analyse sont tres voisins de ceux de Cloezmavec cette difference cependant que les echantillons examines par lui contenaient beaucoup moins de magnesie que ceux que j’ai recueillis. La composition de ce depot peut donner quelques indications j'u P°mt de vue de son mode de formation, et sernble confirmer es idees qui ont etd emises a ce sujet, a savoir que la pelagosite est le lesidu de 1’evaporation des gouttes d’eau de mer que les etnbiuns deposent sur les rochers, et que les pluies lavent ensuite n dissolvant toutes les parties solubles. La matiere organique ^fi.t eiuient a ces concretions calcaires, auxquelles viennent fioutei irregulierement quelques poussieres siliceuses amendes Par les vents. 1 A rote : Analyse cle S. Cloez : Carbonate de chaux... 91.80 Carbonate de Magnesie o.go Oxyde de fer . 0.25 Chlorure de sodium . . . 0.49 Silice..., . 1.22 Matiere organique . 0.71 Eau . 4-56 99-93 (9i) BIBLIOGRAPHIE 1877-78. S. Ci.oez. — Note sur une maliere minerale d’apparence vitreuse qui se depose sur les rocliers du littoral de la Mediterranee. (Bulletin de la Soeiete Geologique de France, 3e serie, v£-74-) 1890. J. Thoulet. — Oceanographie statique, p. 271. 1900. de Lapparent. — Traite de Geologie, p. 337. Pri la analizo de kelkaj specimenoj de Pelagosito kolektitaj en la haveno de Monako. La Pelagosito estas demetajo nigre grisa, brila, tre malmola baj tre kompakta, kiu formigas malregule kaj grajnare sur la stonegoj dolomiaj dc iaj marbordoj, kaj spieciale de tiuj de la Mezamaro. Tiel tiu materio estas jam signalita en i877a-78a ce la promontoro Ferrat, proksime al Nice, kaj analizita de S° S. Cloez. A Li estas ankau suficega sur la stonegoj de la haveno de Mo- nako, de la promontoro Martin, kaj de la promontoro Roux. (ii denretigas je kelkaj metroj super la marnivelo, ce la lokoj kien 'a Ondoj ne povas trafi, sed kiujn la sprucajoj akvumadas dum L nralbonaj veteroj. La antaua gravurajo montras pecon da dolomio kovritan per pel agosita j grajnoj pli aii malpli kunigitaj. _ Sinjoro D° Richard, kiu rimarkigis al mi la suficegecon uli la strangecon de tiuj demetajoj en la cirkauajoj de Monako, CStas m^n petinta refari ties la analizon, kaj publikigi miajn re- ZL|ltatojn en la Bulletin de Plnstitut Oceanographique. Mi unue rimarkis ke, atakante la pulvorigitan stofon per la ‘dkoncentritaj acidoj, restis restaje, kroni la nesolveblafoj mi- ‘ldlal ^*u) dcmetigis rapide sur la fundon, materio nigra, floka, niJlpeza, havanta ciujn la similajojn kun la albuminojdoj |. ’ ka) se poste oni konservis la solvajon aeidan dum ’a tempo ce la bolpunkto, nenia restis plu organikajo en la hltrita Hkvoro. Efektive, elvaporigante gis la seko, kaj hejtante sur platena lameno iajn gutojn da la liltrita likvajo, mi nc konstatis la kar- bigon kiu karakterizas la organikajojn. Estas do konjektote ke la organikajo estas formita per la al- buminojdoj cl kiuj konsistas la marlaftmo, kaj kiujn la sprucajoj sublevas por ili n demcti sur la pelagositon ekformigantan. Gi servas do je cemento al la kalkajo kiu formas tiun preskau tutan stofon. La generala irado kiun mi uzadis por mia analizo estas la sekvanta : La pelagosito, elprenita el la stono per gravurilo, kaj delikate pulvorigita en la Abich’a pistujo, estas enfermata en boteleto hermete stopita. En peco, oni dozas la malsekecon per la pezoperdo. Alia peco, je io gramoj cirkaue, estas traktata per H Cl tie malkoncentrita, antauzorge, pro la suficega saumo kiu fornriga* ce la suprajo de la likvajo. Oni konservas poste kelkan tetnpon ce la temperaturo de la bolakvobano por koagligi ciujn la oiga- nikajojn, kaj oni filtras tra pesita filtrilo. Oni lavas la restajon en la filtrilo kaj oni sekigas en la stuvejo ce ioo°. Oni repesas la filtrilon; la pezopliigo estas farita de la mineralaj nesolveblajo) kaj la organikajo. Cindrigante poste la cion en platena kapsul°' la organikajo estas eliminata, kaj restas la mineralaj nesolvebla joj ; oni havas do, per la diferenco, la organikajon. La filtritajo estas malkoncentrata gis konita volumeno, boo cm ekzemple. En ioocm3, oni precipitas la sulfatojn ce la bol tenr peraturo per Ba Cl2. La precipitita Ba S04 estas lavata, cendi1 gata, poste purigata per malkunigado kaj reprecipitado, cat g fortiias ofte kun si fremdajn stofojn. En alia parto, kiun oni suroksidas, gin boligante kun 1 I gutoj da HNO3, oni precipitas Fe2 O3 per NH4OH. La b ttajo estas malkoncentrata gis konita volumeno, kaj, en Part oni precipitas Ca O per Am, C2 04. La piecipitito, post 12 horoj je ripozo, estas kolektata s ^ filtiilokaj plene lavata per la distilita akvo; poste, oni kteV1L^ la filtiilon per la pinto de svingilo, kaj oni pasigas la precipint0^ en botelon volumene konitan. La filtrilo estas iajn f°J01 - 9 — malsekigata per H Cl malkoncentrita, poste longatempe lavata per distilita akvo. La precipitito estas solvata en la botelo volu- raene konita per la kvanto da H Cl guste necesa; oni plenigas la volumenon, kaj oni titras la oksalacidon per likvoro konvena de KMn 04. Tiu metodo de dozado de CaO estas tre oportuna kiam oni ne povas hejtigi la precipititon sufice forte por gin ali- formigi en Ca O. En la filtrajo, oni precipitas Mg O en la stato de amoniak- raagnesiofosfato, kaj oni pesas gin en la stato de Mg2P207. En alia specimeno de la krudajo, kiun oni ellavas per la bo- lantakvo, oni dozas NaCl titrante gin per likvoro konvena de AgN03. La organika azoto estas poste dozata per la atako Kjeldahl’a ordigata tiucimaniere : Oni enkondukas 5 gramojn da la stofo kun 20 cm-1 da la mik- sajo : H2S04 fumiganta, por Kjeldahl... 5oocm3 P205 . ioogr0’ en boteleto je 3oocm3. Oni hejtas en bone ventumata loko, dum tempo de 4 gis 8 horoj, ce temperaturo najbara je la bolo. ICam la likvajo pasigas al la pala bruno, oni elprenas gin el la fa)105 kaj oni faligas en la boteleto iom da polvoro de KMn 04, konstante svingante. Okazas perforta reacio, kun suficega libe- "g° de dubeverdaj vaporoj. La likvajo ekmalkolorigas, igas blua, poste blanka, poste restas ofte blua. La reacio estas tiam finita, kai oni Lsas malvarmigi. I iu atakmetodo donas la sarnajn rezultatojn kiel la simpla atako Per H2S04 + P2 O5, kaj kiel l’atako en la ceesto de Hg O tL'a. Gi estas pli oportuna ol la unua, kial pli rapida kaj ofte Pk pleniganta, kaj ol la dua, kial gi ne necesigas la postan uza- c °n de K2 S kiu estas malagrabla. ka acida likvajo estas poste versata en botelon je i5oocm-% Pei akvo ntalkoncentrata, poste alkalinigata malrapide per lesivo ncentrita de KOH, zorgante eviti cian temperaturpliigon. Oni lstilas poste dum iH° 1/2 en la Schloesing’a aparato, kolektante ^Produktajojn de la distilado en 25 cm3 da likvoro de H2 S04 loo’ 1 u§rgitaj per unu guto da heliantino, kaj oni zorgas eviti al (91) 10 tiu-ci acido la dniirantan kontaktnn kun la atraosfero de la labo- rcjo, km enhavas ciam iajn kvantetojn da NH3. Po$t la distilado, oni titras la Jrokvanton da acido per likvoro samvalora de Ba ()H En eksperimento prepara, farita pri 0°’5 da sukerp, oni eteripinis la kyanfon da Ml; enhayitan en la ciuj analiziloj uzaditaj, kaj oni subtrahas diufoje tiun-ci kvanton de la trovita nombro. Tiu metodo. kiun mi uzadis por la analizo de multaj speci- menoj de marfundoj reportitaj el la krpzado; de S. M° la Princo de Monako, ciam donis al mi rezultatojn konstantajn, kaj sajnis al mi tre facile plenumebla. Mi line dozadis la karbonikacidon per la pezoperdo pri 1 gr° da la stofo en la Schrodter’a aparato. Jen estas la rezultatoj de la analizo : Malsekeco . ^74 Nesolveblajoj (Si 02 + fera argilo) . . o.52 Oiganikajoj koagleblaj per la varmo kaj la acidoj 0.43 Kalcikarbonato . 87.16 Kalcisulfato . 1.04 Magnesikarbonato . 5.17 Fersuroksido . 0.75 Natriklorido . _ 0.26 Tuto. . . loo-Ql Mi trovis plie : Azoto tuta (dozita en la stato de NH3) 3oo miligramoj kilograffle Anhidrulo karbonika . 41.21 % La icziilmtoj de tiu-ci analizo estas tre proksimaj je tiuj J£ °cz (1), malsamaj tamen kial la specimenoj eksamenitaj de H envahis multe malpli da Magnesio ol tiuj kiujn mi kolektis. 1) Noto : Analizo de S. Cloez : Kalcikarbonato... Magnesikarbonato Feroksido . • Siliko . Natriklorido . Organikajo . Akvo . 91.80 ‘0.90 0.25 1.22 0-49 0.71 4.56 La kunmeteco de tiu demetajo povas doni kelkajn montrojn pri gia formigadomodo, kaj sajnas certigi la ideojn kiuj estas pri tio eldonitaj, norae : ke la pelagosito estas la restajo de la vapo- rigado de la gutoj de marakvo kiujn la sprucajoj demetas sur la stonegoj, kaj kiujn la pluvoj lavas poste, solvante ciujn la solveblajn partojn. La organikajo utilas kiel ceraento por tiuj kalcaj grajnoj pli au malpli kunigitaj, al kiuj venas aldonigi malregule kelkaj polvoretoj silikaj alkondukitaj de la ventoj. *^.3^ 14 SSXJS*^V INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (FONDATION ALBERT I", PRINCE DE MONACO) Reconnu d’utilitd publique par Ddcret du 16 Mai 1906 V*\-' ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE L’OCEANOGRAPHIE ANNEE SCOLAIRE 1906-1907 ProMsoircinenl les Coin's auront lieu a la SOBBOME, dans rAinphitiieatre de Geologic ((r u kkte Gerson, Entree : Place de la Sorbonne) i LES GOURS SO 1ST T PUBLICS Ils s'ouvriront le Lundi 5 Novembre OCEANOGRAPHIE PHYSIQUE Professeur : M. RERGET PI,.,, , _ Docteur is-Sciences ge de Conferences a la I'acultfi des Sciences Le eours commencera le Jeudi 8 Novem- ' e a 5 beures du soir, et se continuera chaque Jeudi A la meme heure. tnvlcn' de fOcimograpk&e Bathvn \ ■ C a d’stn^"tio^ des men,- de la - ** » Mm «*- V n et mcawques de la mer. OCEANOGRAPHIE BIOLOGIQUE Professeur : M. L. JOUBIN Docteur es-Sciences Professeur au Musdnm d'Histoire naturelle Le Cours commencera le Lundi 5 Novem¬ bre A 5 beures du soir, et se continuera chaque Lundi A la meme heure. DES DEMONSTRATIONS PRATIQUES AURONT LIEU AU MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE Le Professeur traitera de VEtude des Milieux metritis et de 1'injhience de leur variation sur la distribution des animaux. PHYSIOLOGIE COMPAREE DES ETRES AQUATIQUES Professeur : M. le Dr PORTIER kg q ["lecieur Adjoint du I.aboratoire de Physiologie de la Sorbonne commencera le Vendredi 9 Novembre a 5 heures du soir, et se continuera chaque Vendredi A la m£me heure. °f< sseur traitera des Phenomcnes de la nutrition chef les animaux marins. Pour S. A. S. le Prince de Monaco, Preiident do Conieil d'administralion de 1'lnsiiliil Oceanogaphiqiie, CASIMIR-PERIER Dr P. REGNARD, Vice-Presidents. •es Samedis ^ ,, ■°NEi;RENCES SUR DES SUJETS D‘ OCEANOGRAPHIE S solrs- a 9 heures, auront lieu a l’AMPHITHEATRE DESCARTES (Entree : 17, rue de la Sorbonne) ■ CONSULTER L’AFFICHE SPECIALE dt j ] ’'c^entifiqUe ' Ces Lonferences, des cartes d’entrde seront exigdes. Elies sont distribuees au Secrd- dr, nstitut 0c6ano,, V Prince de Monaco, to, avenue du Trocaddro, au Secretariat provisoire Cartes au MUSeuSraf,1'i?ue’ 2’ rue I.ogelbach, oil l'on peut s’adresser par lettre. On trouvera egalement L m d Histoire naturelle, 57, rue Cuvier,' et a la Sorbonne, 17, rue de la Sorbonne. AV IS Le Bulletin est en depot chez Friedlander, ti, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separ^ment aux prix suivants et franco : "campa^ne^du^arh?11^ ^ eau de mer recueiJlis pendant la ranWadutea^ G ’ C" '90'3' jlons de Pelagosite recueillis G.-H. ALLEl^E“°aa“; ^un esperanta traduko), par ^ ^ MONACO. - IMpR_ DE MONACO N° 92 15 Fevrier 1907. - - BULLETIN DE LiVSTITIT OCiAiOfiMPHIOUE (Fondation ALBERT Ier, Prince de Monaco) --8-- CONFERENCE DU ler DECEMBRE I906 La Presqu’ He de Quiber on (avkc quatre planches) par L. Joubin Professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a Elnstitut Oc^anograpliique' /s$r MONACO 5 k m NL: 24 ■A.V I S * •lu,rllr' nt pi ic .1 indications suivantes : par les Congres internationaux. 2° Supprimer nutant quc possible !< .1 cvintions. 1 1 au has des pages ou Jans un index les indies';1-' bibliographiques. 4° Kcrirc en italiques tout nom scientiti jue latin. .'u Detainer sur papier ou bristol bi n au crayon Wolf (H* ?■) 011 a l’encre de Chine. i Ne pas mettre la lettre sur les dessin ot iginaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° Klire les ombres au trait sut dinaire ou au crayon noir sur papier procede. s° Kemplaccr autant que possible les , nch s par Jes figures dans b texte en donnant les dessihs fuits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * * Les auteurs refoiyent 5o exemplaires de leur memoirc. Us Pe“ve ’ je ‘lutre. en taire tirer uu nombre qtieleonque — la ire la deman es manuscrit — suivant le tarif suivant : 1 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex- Un quart de feuille Une demi-feuille Une feuille entiere 7 ■ ■ 4f » 5f 20 6 70 9 80 | 6f 80 8 80 1 3 80 8f40 1 1 » 16 20 I0f4° 1 3 40 19 40 jyf 80 22 80 35 80 11 faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a *‘eu' A dresser tout ce qui concerne le Bulletin a I’adresse suiv<*nt Mus6e oc^anographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° 92. — 1 5 Fevrier 1907. Institut Oceanographique (Fondation ALBERT Ier, Prince de Monaco) Conference du ler decern bre 1906 La Presqu’ile de Quibcron par L . JOUBIN Professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’Institut Oceanographique. Mesdames, Messieurs, Mon confrere le Dr J . Charcot vous a eminent? samedi deinier faire un voyage — - et nous pouvons dire que ce fut un '°}age d’agrchnent - — dans l’Antarctique ; il vous en a montie les habitants emplume's aux gestes si amusants. Vous avez pu J’0lr que leur pays, s’il est grandiose, est fort lugubre et qu’il aut Un courage exceptionnel pour allery passer 23 ntois. Aujourd’hui nous allons faire ensemble un petit voyage de i,cances, une simple excursion, a quelques heures de 1 aiis, SUl nos cotes de Bretagne. Les habitants en sont beaucoup lll0‘ns a>iiusants que ceux de l’Antarctique, et leur pays, dans Ln autre genre, est aussi fort sauvage et manque passablement de gaitl. J'esp&re cependant que cette conference ne seressen- tira pas trop tie la monotonie "rise du vieux pays brumeux d’Armor. Dans nos conferences de I'annlc dernifere je vous aiparlede la repartition des animaux marins sur le littoral francais; je vous ai montre comment les animaux se localisent suivant la nature du sol, la profondeur de la mer, la hauteur desmarees, la vitesse des courants, etc... J’ai traite ces questions d’une rhanifere generaleetj’aicheiche 4 vous donner une idee d’ensemble des lois qui reglent la dis¬ tribution des etres vivants sur les cotes de France. Je vais aujourd'hui, par un exemple concret, vous montier comment on peut fairc l’application de ces lois gdne'rales au cas particulier d’une localite determinee. Vous pourrez juSer ainsi, sur un point precis, de 1'importance et de la nettetd que prennent les caracteres d’une region soumise a 1 influence la mer. Ce mode de proceder a encore un autre interet. 1 ^ montrer la variete des observations oedanographiques que peut faire sur un espace restreint. Bien entendu je me co terai de vous indiquer les faits principaux et je n entreriu^^ dans les details faunistiques qui seraient trop longs et dieux. Conner) Vous verrez, par les indications que je vais vous qu’il est intdressant, lorsque 1’on va passer quelque teinp^ bord de la mer, de rechercher la raison d’etre des phenon ^ biologiques que Ton constate autour de soi. Je suis parmi les personnes qui me font 1’honneur de m ecout > ^ en a beaucoup qui s’efforceront pendant leur prochain sej,^utreS bord de la mer de verifier ce que je vais vous dire, ^ retrouveront certainement dans leurs souvenirs des de Quiber°n logues qu’elles pourront classer facilement. Je vais vous parler ce soir de la presqu ile on dit Quiberon dans le pays. — J’ai passe' une grande partie de mes vacances ^ carte de cette importante region ostreicole du Mot 1 c ’ a dresser r la ai — 3 — fait, a votre intention, un bon nombre de cliches dont vous allezvoir les plus interessants sous forme de projections. La presqu’ile de Quiberon est en realite une lie ; je vais essayer de vous expliquer comment elle est devenue une pres¬ qu’ile. On sait que quand un ilot, un rocher, une simple pierre, se trouve dans une eau peu profonde, au voisinage d’une cote, la mer depose le sable qu’elle transporte derriere cet ilot qui finit paretre relie a la terre par une bande de terrain sablonneux. Supposez un rocher battu par la mer au sud ; une vague vient s’y bri- ser, elle est arretde dans son elan, mais ses deux ondes latdrales contour- nent l’obstacle; apres ‘'voir parcouru chacune 9°° elles viennent se ren- e'ontier au not'd dans la z°ne cal me situde der- n&re le rocher. C’est la que se ddpose le sable, ou les galets qu’elle en- ti ninait dans sa course ClUe Pcu a Peu se forme une sorte de tertre allongd, un pont ntlp 'a terre et le rocher (Fig. i). ‘"sons maintenant [’application de ce principe. Si nous ^ n.\lnoris Un dot parallele a la cote nous allons voir se former |,llJ 1 e 1 L,1 deux greves en arc de cercle qui partent du bout e 1 L P°ur aller rejoindre la cote; elles enclosent un vaste ^a<^S c^lena^ Peu profond , actuelletnent marais sau- Fig. i. — La cote est figuree en noir; Pilot se trouve en dessous. Les vagues arrivent horizontalement, se heurtent contre 1 ilot, le contournent etdeposent le sable en une digue figuree en pointille entre Pilot et la cote. C’ °ccid CSt Ct ^U1 SC Passe au Croisic (Fig. 2) qui est bati a la pointe ntale d une ancienne ile, dont le bourg de Batz occupe le milieu c°mpris ot le Pouliguen l’extremite orientale. Le territoire cntte l’ancienne ile et l’ancienne cote est occupe par (92) — 4 — de vastes marais salants at ne communique plus avec. la mer que pai deux tftroites coupures de la grfeve qui servent de ports ;m Croisic et au Pouliguen; de chaque cote; sc trouvent les deux belles graves courbdes en arc de la Turballe et du Pou¬ liguen. Si. au contraire, Pilot tourne sa pointe vers la terre le marais 6st bien plus dtroit, les deux grfeves arqudes se touchent a la pointe dc Pile et divergent vers l’ancienne cote, limitant tin marais triangulaire. C’est ce qui a lieu pour la presqu’ile de Quiberon (Fig. 3). L’espace compris entre les deux graves est appuyd a la pointe de Fig. 2. — Cette ligure represente la cote ancienne . V 1 . .... . .... 1 !#. et File pari allele formant le rivage actuel ; a gauche de File est situe le Croisic, alFc®,” ]a mer Pa( . n J . . .. , « • . cpnare uc ^ de Batz, a droite le deux greves en de marais salants. le hour? par des le Pouliguen. l.’ancien chenal, separe a lemi-cercle est, en grande partie, P la presqu’ile, il est occupe par des dunes, des matecag^ pres desse'chds pendant la saison seche, oil Ion volt rages et quelques bois de sapin. toucheIlt Au contact de Pile de Quiberon les deux gretes p3S- et forment un isthme etroit par dessus lequel les :uSte sent les jours de tempete; il n’y a dans cet espace ^ pgj la place de la route et du chemin de fer. Ce point est . ^ une forteresse tres pittoresque, le lort Penthievte, q le sornmet du triangle dont Pancienne falaise cotiei a base; el 1 e est actuellement dans les terres. forme la Ploernel ■■ Les Pierres Moires Banc de Krac'h ■+ies Butssons\de Grand Mont Carle d ' Ensemble Region Occidentale du MORBIHAN 1906 P H E S Q U * I D E 0 u I B ERON Cu \ \b'aie de qu/beron *' La Teiqnouse Passage c/o .(? Tc/^nouso ~~~ 7- ° ' ~\ J Chaus see 'du* ^ \ So ' s c _ Bcni^uet ^ j Bafic de TaiJlefer deTai liefer \+ +. Chaussee de *. \ des Foulain b Jo 20 ,/C *' Qd HOUAT f '' ' ^ *ADE + 'd^-HAEDIK — -<*+ r lie aux Chevaux'. rj’ -i-^ SJ lHAEDIC^#r^jT; "'+ *■• * Echelle de I 245 ooo w* (92) La presqu’ile descend du Nord au Slid, presque verticale- ment, sur i5 kilometres environ de long et 3 au maximum de large. Elle se continue en mer, au-delk de sa pointe par deux petites lies. Houat et Hoedic, qui en ont certainement jadis fait partie. La cote occi- dentale, tournee vers la haute mer, est exposee aux grandes va- guesetaux vents violents de 1 0- cean auxquels elle fait front dans toute sa longueur. Au contraire la cote orientale, prote¬ gee par la Pres' qu’ile elle me- nie, est baignee par les eauxcal- mes de la bate de Quiberon. Quel est le resultat de cette difference d’ex- nosition. LacoteOuest de file est os*. demolie peU J abrUpts, peuparles dnormes vagues du large; ses rochers sont ^ tres pittoresques. Au contraire la cote Est est en Pentc’^ jeS les falaises y sont basses, peu accidentees, et 1 on y niarins formations sedimentaires, des plantes et des anitnaux dont aucune trace n’existe de l’autre cote. . nn / A) ‘ Un schdrna vous expliquera ce qui s’est passe ( & Fig. 3. — L’ile de Quiberon reliee a la falaise an- cienne par une digue basse triangulaire, a greves courbes et renfermant un bas fond marecageux. peut penser qu’a l’etat primitif les deux versants de File partant dune arete mediane e'taient egaux; mais la mer ayant forte- ment ronge la cote Ouest, la crete n’est plus au milieu de la presqu’ile et le versant du meme cote a beaucoup diminue. Des rochers isoles, se'pares de la falaise, se trouvent }:out le long de la cote Ouest; ce sont les restes de l'ancienne cote. On peut prdvoir que dans un avenir plus ou moins lointain la presqu’ile disparaitra completement, par suite de cette inces- sante demolition se produisant a l’Ouest. Vous pouvez prevoir, des maintenant, que cette disposition determine sur la presqu’ile deux faunes bien diffe'rentes d’ani- maux marins. L’une vit sur la cote battue; elle se compose exclusivement d’etres capables de resister au choc des vagues, leurs especes sont peu nombreuses; l’autre est constitute par I ig. 4. — Schema representant a gauche la presqu’ile de Quiberon en coupe transversale dans son etat primitif; a droite, dans son etat actuel. lln faen plus grand nornbre d’especes d’animaux qui ne peuvent 'iyie que dans les eaux calmes. II en est tout a fait de meme de la flore de la presqu’ile qui cst tres renlarquable. Elle presente a un tres haut degre l’adap- tatlon des plantes au milieu soumis aux grands vents marins u aux embruns de la mer. Les plantes de haute taille ont 1 >utes disparu ; il n’y a d’arbres que ceux qui ont trouvd un ln jurdin derriere quelque mur pour s’abriter; ce sont jUrtout des Tamaris et des figuiers. Les arbrisseaux, comme Ati iplex au feuillage gris, se trouvent du cote calme. Sur la ^ falaise quelques bruyeres tres basses, des ajoncs nains, dc 1 ^UeS niousses5 peuvent seuls vivre; et meme, pres du bord l ^lautc falaise, qui a dans bien des points plus de 3o metres Va Ut' on ne trouve presque aucune plante, tant l’embrun des 's les at rose. Quelques fenouils, Fceniculum officinale All., s’y (92) 8 — risquent, m cachani entre les fissures des rochers; ils sonjt devcnus vlritablcmcnt nains. Sui It t Est no >ns les m£mes plantes, mais avcc leurs dimensions normates, m£ldes it beaucoup d’autres espices pa rticu litres au clim.it marin. Dans les dunes on trouve une sdrie de plantes dont je vous parlerai a propos des grfeves. Les habitants de la pi esqu’ile ont, eux aussi, fui la coteocci- dentale ; ils ont placd leurs villages et leurs champs suf le ver- sant abritd. Ce n’est done pas sans raison qu’ils ont nomine Is cote occidental « I® Mer sauvage ». Nous allons main- tenant dtudier la re partition desanimaux sur ces cotes si diffe rentes. Examinons tout Pig. 5. — Lygia oceanic a, grossie deux fois. d’abordeequise passe sur les rochers, et commenconspar ceu. dc la Mer sauvage. Si nous jetons es yeux sur la haute a laise du versant occi¬ dental, nous verrons qu’elle est prcs^ partout it peu pres verticale, si bien qu’il est fort difficile? ^ vent memo impossible, de descendre le long de sa ?aI 01^ssures falaise est coupe'e par un grand nornbre de grandes c. ^ verticales toutes paralleles les lines aux autres, 01111 n. corridors fort etroits et tres obscurs. Je vais vous en ^ trer quelques-uns (PI. 1); ils sont tout a fait caracttri de cette cote et souvent extremement pittoresques. ^ c£S De nombreuses grottes se sont percees, soit au i°n sj couloirs, soit entre deux couloirs voisins ; elles forinen — 9 — des arches admirables (PI. II, Fig. i). On y trouve des animaux aimant la demi-obscuritd. Lorsque la mer brise dans ces grottes et couloirs elle fait un fracas terrible, d’oii les noms de Trou du Canon, Trou du Souffleur, etc., qu’on leur donne dans le pays. Cette cote de la Mer Sauvage est une des plus belles de Bre¬ tagne. Etudions la falaise en commencant par le sommet. lout en haut on voit les landes de plantes rabrougries, surtout de petits ajoncs n’ayant que quelques centimetres de I'ig. 6. — Pierre couverte de Balanes; ( Cthamalus stellcitus) grandeur naturelle. |laut ’ P^us pres du bord de la falaise il n’y a plus guere que ^ |cn°uil et 1 'Armeria maritima aux jolies fleurs roses; plus ■ s encore le roc est nu et ne montre plus aucune plante pha- !rogame; on ne voit plus que des plaques de lichens gris ou nes. qui font la transition aux plantes marines. . <>llt ce qui precede forme la zone supra-littorale; comnie •niaux on peut y signaler un petit lezard gris qui y est extre- uic 1C"!. ab°ndant et un crustace' marin, la Lygie (Lj'gia ocea- pltis S'^ aventure assez haut, et qui d’ailleurs vit U)l°ntiers a sec que dans l’eau. (g2j Nous arrivons maintenant & la zone franchement marine, <|ue la mer atteint au moins dans* les grandes marges. Disons d'abord quo les marges & Quiberon ne ctepassent pas unc hauteur maxima de 6 metres. Ces martfes ddterminent, comme partout, des courantsqui sont particulifcrement violents & la pointe de Quiberon entre la presqu He et les lies et Mots qui l’entourent; on peut voir la ces co u rants determiner de grosses vagues et comme de vrais fleuves houleux tant leur vitesse est torrentielle par exempt entre de la 1 eignouse et la pointe de Quiberon. Ces courants on int^ret particulier pour la distribution des animaux. ^ers Nous devons encore fairc ici une distinction entre les r° qui bordent la mer calme et ceux qui sont baignes Pal sauvage. x Dans certains endroits les rochers sont tellement exp°s grands coup de mer que rien ne peut y vivre. Lorsque la dis¬ position des couches de rochers s’y prete, ils sont absolument polis par Taction des vagues, uses et comme rabotes par elles, et les aninraux ne peuvent pas s’y attacher. Yoici quelques photo¬ graphies de ces rochers polis et des vagues qui produisent cette usure ; vous voyez que la roche est completement lisse et tota- lement depourvue d’animaux. Mais ces points sont exceptionnels. Ailleurs les gros blocs roules et arrondis s’ac- cumulent dans les angles de la cote. La cote battue par la mer est presque partout recouverte par des animaux peu nom- breux comme especes, mais excessivement abondants en nombre. Les plus typiques d’en- tre eux sont les Balanes; une espece est surtout ties abondante, c’est le Cthamalus stellatus (big. 6) el 1c tapisse en- tierement la roche d’un P gris rugu eux , quel- pIG. g_ — Pelvetia canaliculaia Linne, de duc 01s ces Balanes sont grandeur naturelle. (D’apres Harvey,). sur plusieurs rangs d’e- Paisseur. Elles peuvent rester deux ou trois jours a sec. Au-dessous de cette zone des Balanes commence ce qu’on •' Ppe] le la zone des Fucus, c’est-a-dire une region qui, tous les j°Uls’ cst recouverte par la mer, meme en morte-eau. Mais sur ' 1 °chers fortement battus les Fucus ne peuvent vivre, arraches i* * sont Par les vagues. Ils sont remplaces par les Moules. est C°tc *a Mer sauvage, sur toute la longueur de la presqu’ile, ki]( tUb!ssee Par une bande de Moules qui s’etend sur pres de i5 °meti es de long et correspond exactement a la zone des Fucus. •ochers sur cette zone sont grace a elles d’un bleu ardoise, (92) i. mi les Moules y sont senses les unes contre lcs autres en nombrc immense. Ces Moules ne deviennent jamais tres grosses; dies ont mu.' C(K|uille epaisse et t iles sont solidement cramponne'es au rocher ct les unes aux autres par les li laments innombrables et robustes de leur byssus. Quand on les ouvre on les trou vc absolument niai- gres, la partiecharnuen oc¬ cupant qu’une toute petite place entre les valves. On dirait qu’ellcs ont depense toute leur e'nergie a deve- lopper leurs moyens de resistance au choc des vagues. Je vais vous raontrer quelques clichds repr^en- tant ces moulieres qui son fort interessantes.Panni les moules on trouve quelqu Patelles et quelques autres anitnaux dont je vous par- lerai tout a l’heure. Je vous ai montre e) quelques-uns de ces p^ fonds couloirs a parois car pees (PI. I)> cal‘lC . ristiques de la cote Mer sauvage. Quelqlie. unes de ces cavites o mer brise avec le ; P^* violence sont habitees par un animal tres curieux, un tuu t ^ qui a un aspect tres special; e’est le Pollicipes cornucop ^ dont le nom vulgaire, Pouce-pied, n est que la traducti son nom latin (Fig. 7). . j Ces anitnaux sont assez rares sur nos cotes et c est ape Fxc. g. — Fucus vesiculosus reduit de moitie. (D’apres Mlllot). — i3 — l’on en signale quelques gisements en Bretagne, mais presque toujours sur la cote du Nord on ne trouve que quelques indivi- dus isoles, sporadiques, qui souvent meme manquent comple- tement pendant plusicurs annees. C’est seulement a la pointe de la Bretagne, sur la cote Sud, que Ton en rencontre quelques bancs importants. A Quiberon ils sont excessivement abondants au fond de certains couloirs profonds; ils sont, un peu au-dessus du niveau moyen de la mer basse, appliques contre la falaise, et dans une demie obscurite, aussi sont-ils fort dilliciles a photographier (Fig. 2, PI. II; Fig. i, PI. III). Ils vivent la par touffes de 3o a 5o individus (Fig. 2, PI. Ill), serres les uns contre les^autres, soudes par leur pied solide, cylindrique, ayant l’aspect et la consistance de caoutchouc noir. II est tres difficile de les arracher et on ne peut decoller ces touffes qu’avec un fort couteau. LCS qUClqUeS dich(fs> Pos^s et ins' Fig. ro. - Patella vulgata. . ^ ants, 'I're j ui pris a votre inten- Grandeur naturelle. tion sont reproduits dans les Plan- lcs I a HI; ils vous montrent un gisement de Pollicipes ai ond d un couloir de 20 a 25 metres de profondeur. | A est 'mpossible d'y pene'trer en bateau tant la mer y brise de d ^ai temPs ca^me- Je vous avoue que ce n’est pas commod a SC^n le sur ces roches a pic et glissantes, surtout avec u: m 0 i nj 1 , ° ° ^ r a P ^ e 5 on risque sinonde s’ycasserle cou, ai incon • ' ^ att* a^er ^ortes douches ; en e'te cela n’a pas grani snn en^ent pour le naturaliste, mais cela en a beaucoup pou VoPf rCil Fhotographique. culiere ^°UVez )uSer Par ces vues de la condition toute parti qui S0;t^Ue CCS an^maux exigent pour vivre ; il leur faut de l’eai n^e ; qs nstaminent tres agitee et par consequent tres oxyge dans IV n?,nt en 1 dulite plutot dans l’ecume des vagues qu S, ,eau elle-meme. que ces animaux sont comestibles; les gens du pay (92) mangmt 1 ova ire qui est renferm^ dans le pied. J y ai goute, mais je ne p ; i pas leur enthousiasme pour a1 genre ik- comestible, qu’ils trouvent pe 1 1 1 -ct re dautant meilleur qu’ils ont plus de inal a le conqudrir. Au-dessous des Pollicipes laroche i st tapissee pardcs algues plates rou¬ ges et violettes, la plupart incrustees de calcaire appartenant aux Litho- thamnion, dont je vousreparleraitout & l’heure. Si nous examinons maintenant un rocher situe dans un endroit plus abrite nous allons y retrouveren haul la zone des lichens, puis en-dessous celle des balanes, puis nous arrivons a celle des Fucus. Celle-ci ddbutepar une algue brune, les Pelvetia cam > culata (Fig. 8) qui vivent en touftes serrdes, etqui peuvent restei plusieu jours sans etre mouilles. Puis commencent les Fucus pr0^ prement dits qui constituent ce qu appelle le godmon (Fig. £))• ^sa.° s dent particulierement dans lesregi oil l’eau est agitde mais pas tiop v lemment battue. Vous savezqu011^ coupe deux fois par an; a Qui e ^ on le brule pour en extrairc la so ^ et 1’iode, en le melangeant aux at ^ algues arrachees du fond par s lence desvagues. Dans lespoiutsf ^ agitds vivent fixes aux rochei- les (Fig. io) et divers mollusqucs qui se servent e pour adhe'rer au rocher, les Murex, les Purpura qui a On y trouve des Annelides (Sabellaria crassissimp d 1 K . — Laminaria sac- anna tres reduite. — 1 5 — se construisent des tubes appliques contre les rochers. Dans les petites mares qui restent a sec a maree basse on trouve des A c- tinies nombreuses, les unes isolees, d’un tres beau roug e(Ac- tina equina L.), les autres groupees et serrees les unes contre les autres au point de former de veritables tapis vivants, (Anemonia sulcata M.-Edw.). Ces petites mares renferment encore des oursins, descrabes, et sont tapissees d algues calcaires incrustantes roses, bias, vertes, qui font de ces bassins dadmirables aquarium naturels. Au-dessous de la zone des Fucus vient celle des Laminaires, grandes al¬ gues qui ne decouvrent qu’aux epoques de grande maree. Ces Laminaires sont surtout abondantes dans les anses abri- te:es de la cote de la Mer sauvage oit on les \oit former de vdritables prairies a tiavers 1 eau transparente. Ces grandes jdbues ont souvent plusieurs metres de °ng- Les plus communes sont la Lami- Hana Pharma (Fig. u) et la L. digi- ,ala ' I2) : elles sont arrachees quand llei est forte et rejetdes sur le rivage a _ S P^cheurs de goemon les recueillent • C de glands rateaux. Cette industrie ro t01^sclue est fort ddveloppde a Quibe- , n Voit tout ^ long de la cote de bord / d’al§ues seches, et des trous brul LS \ §,OSSes Pierres oil on les fait Pand^n r C£tte °P"rationt qui ru¬ le Trn 6 Umee enorme, il reste dans contient ^ bl°C de cendre noiratre qui Produit= S SC^S d°nt on t're *a s°ude, l’iode et divers autres Fig. 12. — Laminaria digit at a tres reduite. (D’apres Millot). Pr°duits. Cette ne des laminaires est habitee par des animaux (92) 1 6 — ' |l vous ^signalerai seulement les magnifiques ere* ttes quc Ion} prend, mais qui sont assez mauvaises en raison dc leurgotit extraordinaireraent prononcd d’iode. Si nous t xaminons les rochers de la cote abritec de Quiberan n,IIIS 3 trouverons les mdnies zones que je vicns de vous indi- ^uu- ln,l's les animaux y sont beaucoup plus abondants ; les Agues} forment destapis continus; les rochers bas sontcou- yerts de I ucijs, et si l’on retourne les pierres ont les voittapiss&s I ig. 1 3. I ragment de rocher reconvert de Spirorbis. d animaux les plus varifes, Bryozoaires, Hydraires, Ascidies, leS Mollusques, les Crustaces pullulent sous ces pierres. On trouve la une formation tres particuliere que jenai en core remarque'e nulle part ailleurs. ^ Lorsqu on se prombne dans ces rochers bas on voit ca et de grandes taches blanches (PI. IV, Fig. i) ou les algues quent complfetement; on dirait que le” sol a ete saupoudre (<- larme. Avec quelqu’attention on voit que cette tache arron ‘e qui peut avoir environ 3o metres de large comprend un centrale complfetement blanche et une zone peripherique pluS grise. En y regardant de pres ont voit que toutes les pierres de la zone pdripherique (Fig. i3) sont recouvertes par les coquilles blanches spirale'es d’une petite Annelide (Spirorbis de deux especes). Au centre de la tache les tubes des Spirorbis eux-raemes sont reconverts par une petite algue calcaire incrus- tante blanche, qui est une espece particuliere de Lithothamnion (Fig. 14), Cela parait s’dtcndre comme une tache de Phylloxera dans une vigne ; le fucus est detruit par les Spirorbes dont la Fig. i 4- ai,ment de rocher recouvert de Lithothamnion ayant envahi les Spirorbis. ensuitir en rondPar la Peripherie, et Palgue s’installe je dois°UVre CS ^p^rot^es et tout ce qui est avec eux. que font le;°cS;:?naler encore Ies singulieres constructions fomilie des jt C ai ’a ah’e°latai Annelides appartenant a la r°chers an ™ <‘1™elles- ^n les trouve en abondance sur les detent chi d“ f°n Penthii:vre (PL IV- FiS- »)■ Ces vers hacun Un lequcl ils colic, r, une foule do (92) - i8 — . . ■'! , its se rdunissent en colonies notnbretm, agglutincnt leurs tubes les unsaux autres, et forment ainsi des * ** 81 Arables qui rcssemblent, en raison des orifices rdgii- juxtaposes ilt- tous ccs tubes, a de gros gateaux de cire d alu illc. Cette formation, qui ii csi pa s tres commune, est fort inuu-'-sante et ces blocs de tubes ■'if’i’lu titles, creusds d’anfractuosites, donnent asile a une foule d’autres animaux qui y trouvent abri et nour- riture, cn particulier a des Crabes tourteau, (Platycarcinus pagurus). Laissons maintenant la cote ro- cheuse et examinons les greves. 1 1 y en a deux types bien difierents. Sur la cote de la mer sauvage on trouve de magnifiques greves bordees de falaises a pic ; le sable en est tres ^ pu r, d'unc grande finesse, gra‘ns tres reguliers. On remarque, coniine d’ordinaire, la grevc haute en pente accentude et la greve basse, qui ne ddcouvre qu’aux jours de maiee, et qui est cn pentc douce. P 'r j 1 5 j Sabellaria. An tide dc melles Le naturaliste n’y trouve ni am- ne- ode de la familledes Her maux ni plantes. Elies sont tellennent bouleverse'es par les grosses vagu qui viennent y de'ferler et par -,1am. s ouiagans du large, qu’aucun animal ne peut ce sable instable. Sur la cote abritee les greves forment de nombreux arcs cercle, tantot au pied de la petite falaise, tantot en continuity les vivre dans de avec la dune e Passage entre la dune et la plage est presque haute iLle. Quelques-unes de ces plages ont leur partie cupee pat des bancs de galets roulds, mais e’est l’excepti011, a oic de ces dunes est connposee de plantes qui ne qu au vent said de la mer; certaines d’entres elles cependantI1L ig — peuvent exister au contact direct de l’eaude mer, elles s’arretent done au haut de la greve, au point precis que peut atteindre l’embrun des vagues. D’autres au contraire persistent, vivent jusque sur la greve meme et ne sont pas incommodees pour etre de temps en temps recouvertes par les vagues, Je ne vous citerai que quelques-unes des plantes de la dune, choisies parmi les plus caractdristiques. Lorsqu’on se promene sur la dune on la voit couverte d’une plante qui ressemble a de l’herbe; mais on ne tarde pas a recon- naitre que cette herbe porte de petits fruits rouges, qui sont quelquefois si nombreux que le sol a l’air couvert d’un tapis rutilant ; e’est V Ephedra distachy a L. que Ton nomine vulgai- rement raisin de mer. On voit aussi en abondance un fort joli oeillet rose a odeur penetrante, Dianthus gallicus Pers., un tout petit rosier nain tres piquant, Rosa spinosissima et une plante a feuilles vernies a aigrettes colonneuses, le Vincetoxiunn officinale M. Plus pres du bord on trouve des plantes piquantes ressem- blant a des chardons, l’un au feuillage bleu, Eryngium mariti- mum L., 1’autre, qui lui ressemble beaucoup, mais dont le feuil¬ lage est vert pale, Eryngium campestre L. ; un autre encore a grandes fleurs jaunes Scolymus hispanicus L. Voici des touffes e'normes d’une jolie giroflde a fleurs roses ou bias, Mathiola sinuata auxquelles sont melds des tapis d une fort jolie plante a fleurs jaunes, aux feuilles velues et blanches, qui sent l’absinthe, Diotis candidissina Duf. A cotd d elles abonde une euphorbe, Euphorbia paralias L. et surtout un plante grasse vert foned, piquante Salsola Kali L. qui descend jusque sur la greve. Contme vous pouvez en juger par les photogra¬ phies que je fais passer sous vos yeux ces plantes ne se trouvent pas sur la dune meme ; il leur faut le sable de la greve et de temps a autre l’arrosage par l’eau de mer. Examinez maintenant les plantes que j’ai photographides et que vous voyez en ce moment; elles ont Pair couvertes de fruits arrondis serrees en grappes grises; si vous les regardez de pres vous verrez que ce sont des Escargots qui les revetent, le plus grand nornbre appartient surtout a une espece, Helix piscina , particulierement commune (92) ( ■ bttes doivent fairc niaigre ch&re, car dies vivent la sur ill s plantes peu juteuscs et sal< . II faut croireque ce regime H- leu i conn tent car il v en a des milliards. I.a plage basse esi aussi trds inttressante a otudier. <)m I'1 >'i v remarquci [uin d'.ihmd la localisation des ani- maux ; sur unc sdrie de graves successives on constate eneffet i|oe Ies animaux rencontres sur chacune d’elles nesont point les monies; il y a une specialisation ties curieuse. 1 .1 s courants, la marie, apportent sur chacune de ces greves li '' debris de beaucoup d'animaux, mais sur l’une on trouve par exemple, telle esp&ce de coquillage, sur I’autre une autre espece par milliers, ailleurs ce sont lies centaines de carapaces de crabes. Voici quelques photographies qui vont vous montrer cette disposition si particuliere. .le les ai prises moi-mcme sui ces pieces aussi VOUS pouvez etre certains qu’elles n’ont pas ete modi (ides. V oici une surface couverte de coquilles de Ctrithes; sur cette autre vous ne voyez que des Littorines. II ya des milliers de quilies exclusivement de Littorina littorea. Sur celle-ci vous pouvez voir des quantitds dnormes de petites porcelaines Trivi europea, ailleurs les Dentales abondent. Sur certaines graves, quand le sable rcste humide, votes pouvez a perce voir de grandes taches d’un vert bleu fonce. pourrait croire que ce sont des algues, mais on constate quC quand on vient a marcher pres de ces taches elles disparaissen^ C’est qu’elles sont constitutes par d’innombrables petites naires vertes qui s’cnfonccnt dans le sable a la moindtea ^ leur coulcur est due a une algue microscopique qui commensale dans sestissus. C’cst la Convoluta roscoffensis qui vit ainsi en socic'tes de milliards d’individus. Sur la plupart de ces plages on peut voir des cordons p lelles formes de coquillages, d’algues ct de debris diveis ,£^.^s par la mer comme ceux que je viens de vous montrei . Ces o ^ ont c:tt poussts des regions basses de la greve piar le vC^,_ rdgions hautes. I Is marquent la courbe de niveau ou sest^int te'e l’eau un jour de haute maree. Le lendemain, la matee un peu moins forte le cordon apporte parle flot est situe un peu au-dessous de celui de la veille, et ainsi de suite pendant une semaine. De lit resulte l’ensemble de la disposition en gradins de ces cordons paralleles, correspondant chacun a un join de maree decroissante. La semaine suivante ii mesure que la maree regagne, les cordons inferieurs disparaissent successivement, pousses plus haut par le Hot qui les efface jusqu’a ce qu il n en reste plus qu’un tout en haut de la greve. Et cela recommence ainsi tous les quinze jours. C’est done en morte-eau qu il y a le plus de cordons littoraux sur la greve, et aux dpoques de vives-eaux qu’il y en a le moins. Ces cordons et le haut des greves sont habites par une quan- tite enorme de petits crustaces blancs Talitrus locusia (Fig- hi), Fig. i 6. — Talitrus locusta grossi io fois environ. qui sont vulgairement appeles « puces de liter » pai cequ ils sail tentde tous cotes. Ce sont des animaux marinsqui ontsibien pris 1’habitude devivre It sec que l'eau de liter les gene, etque, quand les vagues sont trop fortes, ils sc sauvent dans les champs \<>i s'ns. Ils sont preposds a la voirie, et ce sont eux pi incipalenient qui detruisent en les devorant les cadavres vaiies que la utei ■ejette sur le rivage. Lorsque la greve est melee de sable et de vase on j ti out e e animaux differents, en particulier des Anndlides et painti e es I’Ardnicole des pecheurs Arenicola piscatorum l ig. C - ' cs (92) 1 Dt dans dcs t rot j ^ qu'ellcs se creusent cn avalant la vase, et ‘ii la 1 1 Kt. mi par I'autrc bout dc leur corps sous forme de tor- tillons. Ellas ram&nent ainsi continuellement k la surface les couches | du sable comme le font Its vets dt tone dans les champs. A mesure que Pon remonte vers le fond dt l.i baie di Ouibcron on voit les greves de- venir Jc plus cn plus vascuses et se recou- vi ir de pi. mu s special es qui en changent com- pletemcm la plr, shinomie ainsi que la faune. (le sunt K -/ isu res qui constituentdegrandes prairies marines nu herbiers. Les herbiers de zosteres apparaissent vers la pointe de la presqu ile, tout d’abord d’une facon tiniide, si I'on peut ainsi parlcr; ce sont des plaques isolees, a feu i 1 les rares et courtes; plus on s’avance vers le fond du golfe de Quibeton plus on constate que les zosteres deviennent abondantes sur les graves plates qu elles finis sent par en> ahir complfctement sur d enonnes etendues. Les animaux de routes sortes pullu en parmi ces plantesqui, comme vous savez n sont pas des algucs, bien qu’elles vivent a la mer et qu’elles en aient l’aspect, mais graminees. On y peche en abondance des Crevett ^ (Pa lemon serial us ), plusieurs especes ^ Crabes, de Poissons varies. On y tI0U' nombreuses Actinies, (Bunodes vemiC0 (Fig. F'ig. 17. — Areni- cola piscatorum ile grandeur na- turelle. (D’apres de Quatrefages). Heliactis bell is), des Lucernaires des des Hydraires, etc... Parmi les racines^^ Zosteres qui s’enchevetrent dans le vaseux on trouve des Vers, des Anne des Planaires aux belles couleurs, des Ne'mertes, etc. ^ Si I’on continue a remonter la cote pour se rappi°c ^ fond de la baie de Quiberon, tout prbs des celebres mem — 23 — Carnac, on trouve une immense plage de sable vaseux et de vase noiratre. Cette plage presque plate est tres abritee, piesque close par une bande de dunes et elle ne communique avec la mer que par une etroite ouverture. Sur la cote sont installs des pares a huitres, et l’on y a fait des essais d’ele- vage de moules. Cette plage renferme des mollusques, en particulier la Palourde, (Tapes decussata), Cardium edule (Fig. ig), etc... de nombreuses Arenicoles la bouleversent constanunent. II est intdressant d’exami- ner le bord de cette plage basse. On y voit les tentatives d’invasion des plantes terres- tres sur le domaine de la mer. Fig. *8- ■ Lucernaire grossic ti ois to' Des i lots de plantes oil Ton trouve surtout des Sajicornes, des Carex, sont sepal ds les uns des autres par des portions de greve sans plantes. Un peu plus haut les Hots se touchent pres¬ que, enfin, tout a fait en haut delagrdve, les plantes terrestres lorment une prairie continue, lout cela est couvert par la mer aux dpoques des marees de quinzaine. Ces plantes terrestres sont done abondamment salees de temps en temps et elles sont d autant plus modifiees par cette salure qu’elles sont plus bas sur la grdve; elles 1’envahissent len- , lenient, profitant de l’envasement progressif poui pous. ei Pointes afin d’aarandir leur domaine. (92) Fig. 19. — Cardium edule. Grandeur naturelle. — 24 — (.i- plu iiMiu; nr in ' u\t | ik* tin cote abrite de la pres- t|ii ile ; mii I .min live, eteiul .1 | h rtc de vuc la grande greve demi circulaire, oil il n'j .ini vase ni herbiers etoil lafauneest remarquablement pauvre, cat la mer y ddferle toujours avec violence. Lecootraste entrel graves est particulifcrement netquand onse place sui lefort Penthifcvre en regardant vers le Nord. Je m'arrlte ici, Mesdameset Messieurs, Je ne veujt pas pro- longei cette conference dej& trop tongue. Je n’ai voulu vous donner qu'un aper^u general des observations que 1 on peut faire sur la prcsquik* de QuiberoO, en evitant dentiei dans • details imp Ion. de vous donner des listes dam maux. Si quelques personnes s’interessent plus particulieremen ii ce sujei. je suis entifcrement a leiir disposition pour de pa amples details. J'espire que cette court© monogiaphie de presqu’lle de Quiberon vous aura domic un idee du genie ties gdologiques, botaniques et zoologiques se iattacha l’oceanographie que Ton peut faire sur un espace restieint. Je fais remarquer aux etudiants qui m’entendent que^ etudes de ce genre soitt tout indiquees pour servi . de doctoral & ceux qui preftfrent Les travaux aiigFan rec here lies de lahoraioire. t II ne manque pas sur nos votes d’autres points tout aussi interest.. mis que la presqu'ile de Quibeion. PL. I. Lne des fentes, en forme de couloir profond, de la cote occidentals de la presqu’ile de Quiberon. PL. II I'ig. i. — Grotte sur la cote occidentale de la presqu’ile de Quiberon contenant des Pollicipes. ric. 2. l-’entree d’un couloir battu par la mer. La partie d roi te d<- est recouverte de Pollicipes. wiM PL. III. Fig. i. — Touffes de Pollicipes, au niveau moyen de la maree dans le fond d’un couloir. f ig. 2. Touffes de Pollicipes a la lin?lt® 5®) Z°nC ^ (Photographie prise a o - )• v '••• PL. IV. Ftc. i. — Tache, blanche au centre (Lithothamnion), grise sur le pourtour (Spirorbes) sur la cote orientale de la presqu’ile de Quiberon. 1 lr" 2- — Constructions de Hermelles (Sabellaria alyeolata) sm (Cliche de M. L. Vallet). la cote occidentale. INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (FONDATION ALBERT lor, PRINCE DE MONACO) Reconnu d’utilit6 publique par Dficret du 16 Mai 1906 EnsEIGNEMHNT PoPULAIRE DE L O C E A N O G R A P H I E CONFERENCES de 1906-1907 Ces Conferences anront lieu le samedi, a 9 heures du soir A LA SORBONNB (Amphitheatre Descartes) (Entree par la forte de la rue de la Sorbonne n° i~) Ordre des Samedi 17 Novembre 1906 M. BERGET Dotlenr es-ScienceSi charge de Conferences a la Sorbonne Mouv'ements de I’atmosnhere au-dessus des Oceans. — Vents aiizes. — Regions des calrrtes equatoriauJc. Samedi 24 Novembre M. le Dr CHARCOT Commanilanl do l’F,spc'ililion anlarclique francaise l-es moeurs des animaux de l’Antarctique. Samedi 1- Decembre M. ie Dr JOUBIN I’rofeisonr an Mine uni d’llisloire Nalnrelle La Presqu’ile de Quiberon. Samedi 8 Decembre M. le Dr PORTIER, Dirocleur-Adjoinl du Laboraloirc de Physiologic ii la Sorbonne Lhysiologie des animaux polaires. Samedi 15 Decembre M. Gabriel BERTRAND '"'bur is-Scienees, charge do Coins a la J'aciille des Sciences La composition chimique de la met au point de vue industrial. Samedi 22 Decembre M- 1'ABRE-DOMERGUE Inspector general lies Pcclie* Jlarilinies I -es methodes actuelles de la Pisciculture. Samedi 5 Janvier 1907 M. BERGET \ ents superieurs de retour. — Contre- t.lzes- — Recherches du Prince de onaeo. — Moussons. Samedi 12 Janvier ( M. le Dr MAILLARD Professeur agre'go a la Faculle de Medecine Les industries chimiques de la mer. 10 L Industrie saliniere. Conferences Samedi 19 Janvier M. JOUBIN Les commencaux et les parasites des animaux' marins. Samedi 26 Janvier M. PORTIER Les ressourees alimentaires de la mer ( t« partie). Samedi 2 Fevrier M. Gabriel BER TRAND La composition du milieu marin au point de vue biologique. Samedi 9 Fevrier M. BERGET Regimes exceptionnels des vents OCea- niques. — Cvclones et typhous. Samedi 16 Fevrier M. JOUBIN L’industrie ostreicole. Samedi 23 Fevrier M. PORTIER Les ressourees alimentaires de la mer (20 partie). Samedi 2 Mars M. MAILLARD Les industries chimiques de la mer. 2° L’industrie des varechs. Samedi 9 Mars M. BERG FIT Particularites des -surfaces oceaniques au point de vue du magnetisme terrestre et de la pesanteur. Samedi 16 Mars M. PORTIER Les organes des sens chez les animaux marins. 1 hi V;S Pcrsonnes qui dOsirent assisteraux Conferences ... Position m.UiL .... cz’ipntffiniie d1 ■ i la M 11 1 ucMreni assisici ciua - - - - \ < !,• Prince de Monaco, iu. muiuo Trocn dl°Sltl0ri public au Secretariat scientifique de S. A. ,, rue pogelbach, oil Ion j . dress' 0 et ?“ Secretariat provisoire de Hnstitut Ocdanograph que , ue r Cuvier et ,7. wlwboS- lc*tr?- 0n en trouve ^a,ement au Mus4 dHlst • /* devront etre munies de cartes. — Ces carles sont de\ roni t p inc ^ la Sorbonne. YV I S Le Bulletin cm cn d£p6t chez Friedlander, n, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin sc vendent separertient aux pnx suivants et franco : Fr. 88. — Analyse ties echantillons d'eau de mer rccticillis pendant la Campagne du yacht Princcsse- Alice en 1906, (kun espe- ranta traduko), par G.-H. . . . 89. — Notes sur lesgisements de Mollusques comestibles des Cotes de France. — La nigion d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Jouuin, professcur an Museum d'Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 90. — Description de 1’cxtrimitc postcricurc du corps anorrnale chez deux Motella fusca Risso, par le Dr M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanogrnphique (avec une pian- che double) . . . 91- — Analyse de quelques echantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun esperanta traduko), par G.-H. . . . . 9:. — Conference du 1" dcccmbre 1906. La Presqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. .loubin. professeur au Aluseum d’Histoire naturelle de Paris et a 1 Institu . . 0 5o 2 5o 1 » 0 5o 1 5o MONACO. — IMPR. DE MONACO. BULLETIN DE (Fondation ALBERT L>, Prince de Monaco) ■«8* QUELQUES IMPRESSIONS D'UN NATURALISTE AU COURS D’UNE CAMPAGNE SCIENTIFIQUE DE S. A. S. LE PRINCE DE MONACO (1905). Par E.-L. Bouvier Professeur au Museum d’histoire naturelle, Menibre de 1 Institut. M O N a c o -A.V I S Les auteurs sont pries de se conl'ormer aux indications suivantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abrcviations. 3° Donner en notes au bas des pages on dans un index les indications bibliographiques. 4° Eciire en italiques tout noni scientifique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.j ou a l’encre de Chine. 6’ Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° haire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscnt — suivant le tarif suivant : 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. Un quart de feuille . » 5f 20 Sfqo io fqo 1 3 40 19 40 Une demi-feuille Or oO Une feuille entiere 4/0 8 io 0 JO 9 8o o oO i3 8o I I » l6 20 ajouter a ces prix celui des planches quand il y 500 ex. i yt 8o 22 8o 35 8o lieu. tout ce qui concerne le Bulletin d Vadresse suivdnte . Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° i)3. — Janvier 1907. _ _ Quelques impressions d un naturaliste au cours d une campagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco (1905). Par E.-L. BOUVIER Professeur au MusSum d’histoire naturelle, Merahre de l’Institut. Les Vertebres de surface. Voici terminee la recente campagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco, la dix-huitieme entreprise par cet infatigable explorateur de l’Ocean. Ayant eu l’honneur et le grand avantage d’etre parmi les invitds de Son Altesse, il ne sera peut-etre pas inutile de mettre en relief les impressions et les connaissances fine j’ai rapportdes de cette croisiere, qui fut pour moi une deli eieuse et inoubliable lecon de choses. Est-ce une illusion de eroire que les sentiments les plus vifs debordent quelque peu dans un simple rdcitPet sera-t-il possible de communiquei au lecteur une parcelle du charme que le naturaliste eprouve au cours d’un semblable voyage, surtout en presence des pheno utenes consideres comme les plus vulgaires? Quoi qu’il en soit, on ne trouvera peut-etie pas sans uti le rdcit bref et pittoresque d’une campagne oceanographique °utillee a la moderne, car les hommes de science sent parcuno- nieux de leur temps et il faut d’amples loisirs pour entreprendre la lecture de gros volumes consacres aux expeditions les p us ’ecentes. Si j’ajoute que les engins utilises pai Son rePresentent les derniers progres de l’outillage oceanographique, — 1 et que, parmi ces engins, le plus employd fut un filet spacieux qui permettait d’dtudier, sur une vaste echcllc, la faune bathy- pdlagique si mal connue jusqu’ici, on se rendra compte de 1’interet que peut presenter le recit de la recente campagne effectude par la Princesse- Alice. I IT line blancheur de neige, relevde par de sobres dorures, le yacht Princesse-Alice (Fig. i) est un elegant vapeur, avec ses mats qui lui permettcnt de supporter une voilure, et sa coque Fig. r. — La Princesse-Alice. fine et souple. formde par une carapace d’acier. Sa longue111 atteint 70 metres et son jaugeage 1.400 tonneaux. Pres de a dunette d avant oil s’effectuent les manoeuvres de peche, elle porte 20.000 metres de cables metalliques, enroules sur deux enormes treuils et actionnes par une machine speciale de 10 che^ xaux. Entre ce point et l’entrepont des machines, s’eleve un l°n» — 3 — rouf oil sont dtablies les cuisines, les annexes du laboratoire, qui est situe au-dessous, pres des cabines d'avant, et les instal¬ lations propres aux sondages ou aux projections pour la peche moderne. En deca des machines s’eleve un second rouf, qui conduit a d’autres cabines et a la salle a manger; enfin la dunette d’arriere est occupee surtout par le salon et le servo-moteur, portant, au surplus, les appareils necessaires a la manoeuvre du cerf-volant et l'installation du Dr Richard pour les fines recoltes de surface. Quant aux engins de peche, ils sont aussi nombreux que VG’ 2‘ — Le vertical a grande ouverture, ou filet Richard. (D apres une photographie prise a bord du yacht par M. Richard). aiids . chalut ordinaire et chalut a plateaux pour les especes 4 u vivent sur le fond, enormes nasses garnies interieurement 1 6 nassettes pour attirer ces mernes especes, filets Richard pout J Peche bathype'lagique; et de longues lignes, appelees palan- ^ es5 qui portent par centaines des hamecons largement espaces, et des projecteurs electriques pour attirer les organismes marins (93) — 4 ~ a la sin lace, et des havcneaux de di verses sortes pour la capture des animaux flottants, et tout un attirail de dards, defleches, de harpons, avec des baleini&res armdes de caronades pour la peche des Cctaces. Le filet Richard (Fig. 2) fut notre engin favori dm. mt la croisifcre, et, comme on pouvait le prdvoir d’apres la campagne pr&ddente, les rdcoltes en furent merveilleuses. Use compose d'un filet conique, en toile d’emballage, soutenu a l’ouverture par un chassis carrd ayant 3 ou 5 metres de cote suivant le type, suit une ouverture de 9 ou de 25 metres carres, on le descend verticalement jusqu'a la profondeur voulue, en evitant de toucher le fond, et il capture les animaux qui se trou- vent sur sa route, pendant qu’on le ramene a la surface. Une empdche conique, adaptee a l’ouverturc, mais bien plus couite que l'engin, et comme lui en toile d’emballage, s oppose a la sortie des animaux et fonctionne a la maniere du cone peifore des nasses les plus communes. Etant donnees ses dimensions qui sont enormes, ce filet tamise une colonne d eau gigantesque et retient une quantite d’organismes qui dchappaient foi cement aux filets verticaux beaucoup plus petits employes jusqualors, ces derniers avaient, au plus, un mfctrc carre d’ouvertuie e laissaient pas que d’etre fort coutcux, car on les construisait avec une soie a bluter des plus fines. Malgre ses grandes dimensions, le filet Richard n’atteint pas un prix bien eleve; il est ^ ^ manoeuvre tres simple et e'est a son usage presque jouina qu’on doit les plus beaux resultats de la prdsente campagne. L’equipage du yacht, depuis le mecanicien jusqu ’aux mate- lots, a ete Fobjet d’une selection attentive et ne comprend q des marins de choix; il a I’intelligence des besognes delicat qu'on lui demande et fonctionne avec un ensemble a niira sous la direction de M. Sauerwein, aide-de-camp du Prince, et d’un habile maitre de manoeuvre, M. Peron. Un baleinier e^^ sais, M. Wederburn, a pour mission propre la peche des gia^ Cdtacds; mais beaucoup de matelots sont d’une adresse extie^^ dans le harponnement des especes plus pietites, telles que^^ dauphins. Le Commandant Carr, un marin qui a fait vingt ^ le tour du monde, est charge de la direction du naviie, dor ravitaillement s’effectue sous les auspices de M. Fuhrnieis (93) ■Alice pendant la campagne de tgo5. (Carte dressee par M. Toilemer). — 6 — secretaire particuliei du Prince. Le personnel scientifique de la cj npagne se composait du D' Richard, dirccteur du Musee ocdanographique de Monaco, de M. Sirvent, prdparateur du Mus^e, d’un medecin naturaliste, M. le Dr Pettit, du Museum d'Histoire naturelle, du professeur Hergesell, de Strasbouig, charge des observations meteorologiques et du rddacteur de cet article. Un peintre habile, M. Tinayre, devait fixer en aquarelles Ics jolies teintes des animaux vivants, esquisser lcs complexes manoeuvres de bord ct executer quelques etudes dans lespajs pittoresques que nous allons visiter. Avec sa cordialite char mante ct son sang-froid inalterable, le Prince assumait la lour e tache de diriger complitement l’cxpedition; il fut vtaimentl ante du bord ct, pour tous ccux qui furent ses collaborateuis scienti liques. un compagnon des plus charmants. Dans ses grandes ligncs, le programme de la cioisiere cuf d'avant. Apres deux jours, nos pension- naires disparurent, j ’ignore si quelques-unes avaient repris leur iudeiini voyage; en tous cas, l’une d’elle fut trouvde morte, peu de temps api es. derriere l'un des treuils du cable. Rapporte a terre et etudie depuis par M. Eugene Simon, le cadavre fut rapporte a Y Hirundo rustica var. erylhrogaster , c’est-a-dire a une varidte amdricaine de notrc Hirondelle commune. Par quelle temp&te violente ces oiseaux furent-ils chassis si loin de leur pays d’origine? et comment put s’effectuer leur ravitaille- ment au cours d’un si long voyage? C’est un mystere. Ils ne I'IG- l-a Daurade (Corypluvna hippurus), jeune male. — Les grands males e cette espeee mesurent jusqu’a 2 metres. (D'apres Goode and Bean, Ocscin Ichthyology , avec la permission de M. Alexandre Agassiz.) parurent pas se soucier du petit Crabe des Sargasses, le Ncuiti lograpsus minutus, que nos re'coltes apportaient chaque joui en assez grand nombre sur le pont du navire. En realite, les nral heuieuses soulfraient d une profonde disette, et dans le gesiei de la defunte on ne trouva rien, pas meme un debris de ces Hemipteres oceaniques, connus sous le nom d ' Halobates, qu* patinent sur l’eau a la maniere de nos Hydrometres et qul auraient pu, semble-t-il, fournir quelque aliment aux voyageuses. Dans ces solitudes infinies, et sur des fonds qui de'passent frequemment 3. 000 metres, la vie se reduit a son minimum, et ce minimum ne semble pas suflire a la voracite coutumieie des Poissons. C est en vain que l’oeil sonde la nappe bleue pout } — i7 — voir scintiller la tunique ecailleuse de ces animaux, et c’est non moins vainement que Costevec, poste dans une chaloupe, sur- veille ses lignes trainantes amoureusement preparees (i). Apres une quinzaine de navigation, des provisions fraiches seraient les bienvenues a bord du navire, mais c’est une ressource qui parait bien problematique, et si quelque dpave ne se trouve pas sur notre route, avec la flottille de Poissons qu’elle abrite, nous ris- quons fort de rester sans ravitaillement. La void enfin, cette epave si longtemps ddsirde : c’est une longue et forte poutre flottant au milieu des trainees de Sargasses; un canot est mis a la mer, montd par le Prince arme d’un foene, et conduit par deux rameurs. Hdlas! nos esperances furent a peu pres vaines : la poutre etait denudee, sans le revete- rnent d’Anatifes normal, surtout sans accompagnement de gros Poissons; pour- tent, elle abritait un certain nombre de Pagellus, qui fournirent a la table du bord une assez belle piece. Quatre jours plus tard, le 16 aout, sdrieuse revanche nous fut offerte : sous la volumineuse boude qui servait de point d’attache a une nasse descendue sur le fond, les matelots ddcouvrirent quelques Da ti¬ rades (Corj'phcvna hippurus) (Fig. 8), qui s’enfuirent et vinrent tourner autour Fig. g. — Variation, avec l’age, de la tete de la Daurade. (D’apres Go¬ ode and Bean.) du bateau quand leur abri fut ramene a bord. Pendant plusieurs heures, ces volumineux Poissons nous permirent d’admirer leurs teintes magnifiques et leur niajestueuse allure: ils venaient souvent pres de la surface et ulors offraient au pecheur une proie assez facile. Un coup de foene bien dirige atteignit l’un d’eux au milieu du corps, et bientot la victime frappee livrait ses soubressauts d agonie sui le pont du navire. Quel poisson magnifique avec ses couleuis l1) Plus pres des terres, quelques Bonites (Thynmis pelamys) iment ®lnsi capturees. La Bonite tient a la fois du Thon et du Maquereau; elle a a lorme du premier et depasse le second par la taille. * ♦ (93) — 18 — — dorces trds changeantes. et ses nonibrouses taches du bleu marin le plus franc! Malgre la taille assez grande (70'“ de lon¬ gueur environ , e'etait un jcune qui alia enrichir les collections du laboratoirc. Mais il eta i t dit quo nous devions connaitre plus complement les qualitds zoologiques et culinaires de cette femarquable espdee. Le 2 septembre, durant des operations effectudes sur la cdte occidentale de Flores, dans les Acores, une epave couverte d'Anatifes vim a passer prfcs du navire, donnant abri a quelques Daurades plus volumineuses. Deux d’entre elles furent capturdes, que nous primes d’abord pour des represen- tants d une espdee distincte de la premiere, a cause du grand ddveloppement de la tete, qui prolongeait le dos en ligne droite et finissait brusquement au-dessus de la bouche; mais il ne tut pas difficile de reconnaitre que ce remarquable ddveloppement cephalique est le re'sultat de l’age (Fig. 9). Cette lois les deux victimes prirent le chemin de la chambre froide, et bientot nous pumes apprdcier toute la ddlicatesse de ce rare Poisson, dont a chair est fertile et la saveur trds fine. Mais nous dtions alors prds des ties, et j’ai hate de tevenir aux immensites lointaines ou la faune ichthyologique de surface senible si pauvrement reprdsentde. Les Exocets , ou Poissons volants, sont les seuls reprdsentants de cette faune qui existen la en quelque abondance, bien plus nombreux toutefois a niesui qu'on se rapproche de Madere. Entre la mer des Sai gasses cette lie, ces curieux Poissons se montrerent en grande abon dance, rarement isolds, le plus souvent en troupes populeuse semblables a celles que forment les Oiseaux. Avec leuis naDe^^ res anterieures, qui atteignent les deux tiers de la longueur corps et qui sont dlargies en ailes, ils parcourent d assez long- trajets un peu au-dessus de la surface, parfois plusieurs centaines de metres. Leur vol e'tant rapide, ils peuvent s’appujer rebondir sur l’eau a la maniere des cailloux lances a ricoc -) ce qui rend plus longue la traversbe adrienne. Ils se ir & ^ suivant une ligne droite ou arqude, rarement sinueuse, qul parait guere modifiable a leur grd; aussi n’est-il pas rate voir tomber sur le navire quand ce dernier, battu par cm roulis, vient a s’incliner sur leur route. Une aubaine de — i9 — sorte n’est pas a de'daigner, car les Poissons volants ont une chair fort estimable. Les jeunes de ces animaux abondaient en certains points de la mer des Sargasses, ou ils prenaient les teintes mimdtiques les plus variees; ils ont une tete enorme, des nageoires fort longues, et, par leurs sauts et leurs plongeons, depistent allegrement le pecheur au haveneau; pourtant, nous en pumes capturer plusieurs qui fournirent a M. Tinayre le motif d’interessantes et jolies aquarelles. A mesure qu’on re¬ monte vers le nord, les Poissons volants deviennent plus rares : Fig. io. — Le pesage d’une Tortue marine apres sa capture. (D apres une photographie de M. Tinayre.) nous en vimes de tres grands aux Acores, entre Flores et Corvo, de plus petits entre Sao Miguel et Gibraltar, et un seulement dans la Mediterranee. Ces dernieres regions, mais surtout les parages des Acores, fournissent au naturaliste l'occasion d’observer, dans son milieu naturel, la Tortue marine ou Thalassochelys caretta (Fig. io). Get animal peut s’eloigner a plusieurs centaines de kilometres (93) — — 20 — des cdtes; tftant retenu a la surface par les besoins de la respira¬ tion ct nc possedant pas les vastes reservoirs sanguins des C£- taees. il ne saurait pl< mger longucment et se tient de preference sur le flot, oil sa large carapace peu saillante le ddsigne au filet du pecheur. La capture est facile : une barque montee par deux hommes se dirige vers lc Chelonien, qui tantdt se laisse cueillir immddia- lenient au haveneau, tantot plonge pour revenir bientot a la surface, oil il subit le memo sort. Le yacht captura deux de ces Tortues, Pune au dela de Sao Miguel, l’autre a i5o kilometres en deca; la premiere fut conservee vivante dans un bac, et se trouve maintenant a l’aquarium de Monaco, oil elle tient com- pagnie a une de ses congeneres prise l’annde precedente; lautte vint enrichir la cuisine du bord, oil son plastron cartilagineux fournit les ele'ments d’une soupe exquise. Cette Tortue peut atteindre un poids de 3oo kilogs; elle avale gloutonnement les morceaux de viande et les Me'duses qu’on lui donne, voire le Naulilograpsus mi mil us ou Crabe des corps flottants, qui, paifois, delaisse les Sargasses et les epaves, pour le gite et le couvert que lui otfre la Tortue, dans la partie la plus recule'e de son corps. 2 La Faune peiagique des Invertebr^s. *• _ La Mer des Sargasses et sa Faune Quand la mer est calme, ou doucement agitee par les rides mobiles d’une faible houle, la faune pelagique des Invertdbres vient s’dpanouir a la surface, etalant aux yeux du voyageur les richesses de son inepuisable ecrin. Et, devant ses merveilles d’un nouveau genre, on oublie sans beaucoup de peine les Pois¬ sons de surface, les rares Oiseaux du large, les Tortues nageuses et les grands Ce'tace's. I Parfois le navire s’avance, durant des heures, au milieu de spheres, de cylindres ou de boudins, entraines par le flot sans re'action apparente. Certaines de ces spheres sont grosses comme le pouce, certains cylindres ont au moins i5 centimetres de lon¬ gueur; le tout est hyalin, avec d’innombrables corpuscules dis- sdmin^s dans la masse. Ce sont des Radiolaires coloniaux, Sphero^oum ou Collo\oum ; chacun de leurs corpuscules est un £tre infime, presque microscopique; ntais une gelde transparente r^unit un grand nombre de ces etres et donne a l’ensemble colo¬ nial I’une quelconque des formes signalees plus haut. Quand ce plankton pullule, ce qui ne laisse pas d’etre frequent au large, il fournit un aliment d’importance aux carnassiers qui explorent la surface. Les especes pelagiques du groupe des Polypes sont rarement aussi abondantes, mais presentent des dimensions bien plus grandes et des formes plus variees. Durant les chaudes nuits du naois d’aout, que de fois n’avons-nous pas admire, dans le sillage phosphorescent du yacht, des globes lumineux semblables a des (93) — 22 — Ianternes vcnitiennes Hottantes! C’etaient des Meduses de grande taille, le plus souvent des Pdlagies (Pelagia noctiluca ), reconnaissables a leur ombrelle h&nisphdrique, et aleurmanu- brium decoupe en longues lanieres (Fig. 1 1) ; leur phosphores¬ cence etait le resultat d’unc reaction occasionne'e par le mouve- mentdu navire. C.es Meduses, commc beaucoupd’autres, nagent ordinairement incli- nees par les contrac¬ tions lentes et molles de leur ombrelle; nous les rencontrames durant toute la croi- siere, mais particulie- rement nombreuses entre la mer des Sar- gasses et les lies, sur- toutdans lare'giondes Acores. Plus grandes et de couleurs plus dedicates sont les Cas- siope'es (Cassiopea borbonica), qui res- remblent beaucoup aux Rhizostomes de nos cotes, mais qui les depassent singuliere- ment en splendeur. Leur manubrium delicatement ouvrage est une admirable ro sace, en tous sen^ armee de larges tentacules termine's par une ventouse violette, avec ces organes charges de nematocystes, e’est-a-dire d appaJe _ ui ticants, 1 animal a vite fait de paralyser les proies qui servent de nourriture. Nous ne rencontrames cette belle espece qu’une seule f o aux environs de Majorque, ou elle formait des groupes p I’ig. ii. — Pelagia noctiluca un peu reduite. (D’apres Milne-Edwards). — 23 — populeux, mais fort abondants. Comme beaucoup de grandes Meduses, la Cassiopde a frequemment pour commensal un petit Poisson, qui s’abrite dans une ample gouttiere comprise entie le rebord de l’ombrelle et la base des membranes. Ce commen¬ sal est ddsigne' par les zoologistes sous le nom de Trachin us trachurus ; il mesure a peine quelques pouces et ofire la tians- parence du verre, si bien qu’on ne l’apercoit pas tout daboid. Au repos, ou tournant en cercle dans son em- buscade, il profite certainement des proies para¬ lyses par la Me'duse. On ne peut plus donner le nom de commen- salisme aux relations par trop etroites qui s eta- blissent entre les Polypes ctenophores du genre Beroe et les Crustaces amphipodes du geme Phronima. Les Beroe's sont de gracieux orga- nismes absolument incolores et hyalins, qui pre- sentent la forme d’un grand de a coudre et des bandes cilie'es paralleles au grand axe du corps. Us donnent asile aux Phronimes, non sans doute benevolement, mais a la suite d’une intrusion violente; car le Crustace ne se contente pas de trouver abri dans l’hote 5 il en devore les organes, sauf toutefois la charpente qui lui servira de flotteur et de gite. Ce n’est meme plus du para- l?rf'j.T^' d^n^e^e hsme; c’est une destruction doublement interes- Hormiphora. s^e- Plus heureuses sont les Cjdippes (Fig. 12), (Grandeur na- Cte'nophores ovoi’des qui frequentent la surface turelle.) en meme temps quc les Beroes ; hyalines comme ces derniers, elles renferment rarement un hote et, tranquille- ment, deroulent pour la peche les deux longs tentacules piehen seurs attaches a leurs flancs. Les Eucharis appartiennent meme groupe que les deux formes precedentes, mais elles se rencontrent bien plus frequemment et atteignent d’ordinaire la grosseur du poing. Elles abondaient au voisinage des Acores et dans k Mediterranee, pres des iles Baleares. Les Eucharis sont hyalines, avec des organes jaunatres qui les rendent assez dans la mer; on ne peut en faire aisement l’etude, cai leur masse (93) — 24 — gdlatineuse est si remplie de liquide qu’elle passe comme du blanc d’oeuf & travers les maiiles du haveneau le plus fin; il est presque impossible de les conserver intactes, meme en ayant recours a dcs fixateurs tics dnergiques. I. a pin part dc ces Polypes peuvent ctre dits mimdtiques, parce qu’ils ont la claire transparence du milieu ou ils vivent et se dissimulent de la sorte aux voraces habitants des caux; la lumiere qui se jouc dans leurs tissus, qui s’y rdfldchit et qui sy id- fracte, les rend seule quel- que peu apparents. Tout autre est le mimetisme de certains Polypes siphono- phores, surtout des Porpi¬ tes et des Velelles, qui, sur le bleu de la Mediterranee, etcelui plusprofond encore de 1’Atlantique, se distin- guent a peine du reflet des eaux. Avec leur disque nummuliforme qui soU" tient une foret de tentacules prehensiles et de tubes digdrants, les Porpites (Fig. 1 3) azurees recoivent de l’Ocean une protection mime'tique des plus parfaites; il en est a peu pres de meme pou^ les Velelles, mais avec une attdnuation ddsavantageuse, cai disque aplati de ces Polypes supporte une voile verticale sal qui peut attirer 1’attention des Oiseaux. Les Physalies ou Galeres (Fig. 14) sont plus exposees a cause de leur gros flotteur hyalin et violace', qui, sent a ^ une ampoule de verre, et totalement rempli de gaz, emerge les vagues qui 1’entrainent. Mais les Physalies sont in nlD1^t mieux arme'es que les Ve'lelles et les Porpites; a leur flotteur hie. i3. — Une porpite vue de profit et du cote superieur. (Grandeur naturelle.) suspendu un fort paquet de longs tentacules extensibles qui portent par millions des nematocystes groupes en batteries urti- cantes. Malheur au curieux qui, attire par la belle couleur violette de cette touffe pendante, veut saisii le Poljpe poui l’examiner de plus pres : au moindre contact, les tentacules s’appliquent sur la main de l’imprudent et y enfoncent les innombrables fils barbelds de leurs batteries . C’est Venus tout entiere a sa proie attachee; les fils microscopiques penetrent dans la chaii, s y fixent in erne diablement et y de- versent la toxine urti- cante qui les impre- gne, produisant une inflammation vio- lente, longue et tres douloureuse, capable, en bien des cas, d’en- vahir le bras tout entier. Prdvenu par les mesaventures an- terieures de certains de mes compagnons, jene voulus pas tenter l’experience sur une echelle aussi vaste; un simple fragment de tentacules, depose sur la main, adhdra aussitot, en produi¬ sant des rougeurs et une demangeaison assez vive; et pourtant, detache par un coup de ciseau, ce frag¬ ment ne faisait plus partie de l’animal. Les Physalies sont in niment mieux armees et plus agressives que les ^ elelles, e. Porpites et la plupart des autres Polypes, et la denomination (93) Fki. 14- — Une Galere ou Pliysalia, avec les tentacules contractes. — Exemplaire de me¬ diocre taille. (Cliche de la librairie Masson.) — 26 — d'orties de mer leur convient & merveille. Assez communes en Mcditerrancc. dies abondaient dans la mcr dcs Sargasses, et le Prince profita dc l'occasion pour faire cueillir et conserver des tou fifes nombreuses de tentacules; ces matdriaux serviront aux recherches de MM. Richet et Portier sur la toxine urticante (hjrpnotoxine) des Polypes. Au point dc vue de la coloration, les Mollusques pe'lagiques rappellent assez bien les Polypes : les uns chant hyalins et presque depourvus de pigments, les autres d’une teinte bleue plus ou moins intense. Au premier groupe appartiennent les petits et gracieux Ptdropodcs, qui papillonnent dans 1 eau en agitant, comme des ailes, leurs deux nageoires, ct les Hetero- podes, qui flottent et se diligent en godillant avec leur pied, dans le second viennent sc ranger les Gasteropodes, qui ont Fig. i5. — line Pterotrachee, la Firola hippocampus, un peu reduite. choisi pour habitat la surface des eaux. Par une bonne foitune plutot rare, chacun des deux groupes nous oflfrit en abondance quelques-uns de ses reprdsentants. Presque toujours le haveneau et le filet trainant de surface ramenerent les jolis Pteropodes du genre Creseis , a coquillc aciculiforme, et deux sortes d Heteio podes bien diffe'rentes l’une de l’autre, mais toutes deux finemen delicates : les minuscules Atlantes, qui ont une coquille enioule'e en spirale, et les Pttrolrachees (Fig. 1 5), dont le corps l°ng ^ absolument nu laisse apercevoir, par transparence, tous ^ ^ organes internes. Au contraire des Mollusques precedents, Gastdropodes pdlagiques n'apparaissent qu’en certains pom oil ils se trouvent parfois en quantite' considerable; ils sont presente's par les Glaticus et les Janthines. C’est deux jouis apt avoir quittd les Sargasses, et lorsque la protection de l'archipe — 27 - acoreen se faisait sentir, que nous apercumes les premiers Glau¬ cus , et je ne saurais dire combien me frappa la delicate elegance de ces organismes. Ils ont (Fig. 16) le corps etroit et limaciforme, avec trois paires de prolongements lateraux qui s epanoui en digitations, comme les plumes des aigles heraldiques. Leui attitude est celle des Pte- rotrachees, avec le dos en bas et la face ventrale en haut; ils rampent, pour ainsi dire, contre la surface, au moyen de leur sole ventrale qui est symetriquement teintee de bleu pale et de bleu marine, comme le cote correspondant des ex¬ pansions laterales. On ne saurait imaginer un motif d’ornement plus gracieux. Au surplus, la face dorsale, tournee contre le fond, a une teinte paifaitement blanche, et, comme la couche superficielle a rdflexion totale, doit presenter un ton metallique d’argent aux chasseuis du milieu liquide. Les Glaucus se plaisaient a merveille dans nos Fig. 16.— Glaucus atlanticus, un peu grossi. Fig. 17. — Une Janthine avec son flotteur portant du cote infeneur une assise d’oeufs. (Grandeur naturelle.) cristallisoirs, oil ils devoraient avidement les Porpites dont ils ne laissaient guere que le tissu cartilagineux. Quelques jours plus tard, le 28 aout, alors que le Prince avail fait descendre une nasse dans la fosse de 3.5oo metres situee a (93) — 28 — 1’ouest dc Sao Miguel, nous l imes connaissance avec les Janthi- nes (Fig. 17 qui, du premier coup, se montrferent en essaim. Elies dtaient repr^sentdes par deux espfeces bien distinctes, l’une rare et de la taille de YHeltx hortensis , 1’autre fort commune, mais notablement plus petite. Ces Gastdropodes ont une coquille blcuaire et (moment ornee dc stries ; ils sont suspendus a la surface par un long flotteur, blanc et spumeux, qui adheie a l’extremitd du pied dont il est un pro- duit de secretion. Le flotteur se detache et se rdgdnere tres lacilement, de sorte qu’il n’est pas rare de le trouver isole sur la vague; comme nous dtionsau mo ment de la ponte, on trouvait frequent ment les oeufs rdunis en groupe sur sa face ventrale, qui leur sert de point d at tache. Avec les nombreux exemplaires captures, le Dr Richard prdpara une belle solution alcoolique rougeatie et dichroide; car les Janthines secretentde la pourpre, au meme titre que les Murex, les Aplysies et bon nombre d auties a. teropodes matins. Quelle richesse inepuisable dans cette liter des Acores, lorsque le calrne s y sentir! Le lendemain du joui oil aQ rurent les charmants Glaucus, un sp tacle non moins curieux et plus insttu tif encore nous fut offert pat les Sa p ^ Durant des heures entieres, nous eunt ^ pour compagnons de route ces Tunict ^ diaphanes qui, lentement, se de'placai dans 1’eau par les contractions de corps cylindrique. Bientot, nos cristallisoirs d’obseivatio ^ fermaient de nombreux sujets d’e'tudes, qui, dans un c0 transparent comme du cristal, nous laissaient admirer le CjeuX oblique des branchies, le tube digestif jaunatre, et les Fig. 18.- Pyrosome geant, colonie de tres petite taille. (Cliche de la li- brairie Masson.) — 29 - cordons, si joliment violets, qui constituent les organes sexuels. Un examen plus attentif nous permit de relier entre elles les deux phases alternantes qui constituent le curieux cycle vital de ces animaux ; certains individus restent toujours isoles et d au- tres sont reunis cote a cote en une chaine circulaire de six ou sept individus; or les seconds engendrent isolement les piemieis et ceux-ci, a leur tour, sont les generateurs des chaines qu on voit deja, toutes petites mais bien constitutes, vers la paitie terminale du corps. Cette alternance dans les formes d une meme espece caracterise toutes les Salpes, mais tous les repi esentants du groupe ne donnent pas de chaines circulaires. Ces demieies appartiennent en propre aux Cyclosalpes , tandis que les Salpes proprement dites constituent des chaines a bouts libres et paiiois tres longues. Nous etions done en plein banc de Cyclosalpes, mais quelques Salpes vraies se trouvaient disseminees dans 1 en¬ semble, soit en chaines, soit en individus isoles, longs de 1 a 2 centimetres. Depuis lors, par les temps calmes, le yacht 1 en- contra souvent ces especes et, par intervalles, d autres Tuniciers diaphanes, les Pyrosomes (Fig. 18), qui sont des gtoupements coloniaux en forme de ntanchon, oil chaque asperite reptdsente un individu relie a ses congeneres par la charpente h) aline de l’ensemble. Les memes parages acortens sont egalement riches en Cius- tacds pdlagiques. Dans la masse bleue de l’Ocdan, parmi les les Salpes et les Glaucus, de petits Copepodes aplatis, les Sap- phirines, scintillaient comrne des paillettes diaprees et sina- diaient de toutes les couleurs du spectre. Avec elles semblait vouloir rivaliser une remarquable Isopode, YIdolee metallique, dont la face dorsale est d’un bleu de metal, clair et changeant, tandis que la face opposee ressemble a 1 azur des Hots. Cette jolie espdee presente des phenomenes de coloration tres cuiieux, qui furent observes tout d’abord par mon ami le D1 Richaid . transportde dans l’eau de mer d’une cuvette, elle change rapide- ment de teinte et, au bout d’une heure, devient presque comple- tement noire, sans que d’ailleurs sa vitalitd soit amoindrie. Serait-ce la un phenomene de rapide adaptation, semblable a celui dont une Crevette de nos cotes, le Virbins varians , nous off re un modele accompli? (93) 3o — Le soir, a la lumifcre violente du rdflecteur dectrique, des Crustaces de diverses sortes viennent nager a la suriace, accom- pagnes de petites Anndlides, qui forment avec eux une masse etrangement agite'e et tournoyante. C’est ainsi que nous primes, a ioo kilometres au sud de Sao Miguel, un assez grand nombre de Glaucotlwes (Fig. 19), qui sont les larves nageuses et symetii- ques de Crustace's connus sous le nom de Pagurides ou Bernards l’Hermite. Grace aux specimens precedents, et a un autre plus volumineux recueilli par le filet vertical, entre o et i.doo metres, dans la region des Sargasses, j’ai pu montrer : i° Que les Glaucothoes se divisent en deux groupes, comnie les Paguride's eux-memes; 20 que les lines sont pelagiques et se tiennent au voisinage des cotes oil vivent les Bernards 1 Ermite dont elles sont issues, tandis que les autres fiottent entre deux Fig. 19. — Glaucothoe Peroni. (Reproduction de la figure originale de Milne-Edwards. Longueur' de l’exemplaire-type, i8mm.) eaux dans les profondeurs au-dessus des abysses que frequentent leur progeniture; 3° enfin que ces organismes sont vraisembla blement des larves qui, n’ayant pu s’abriter dans une coquille au moment favorable, continuent a muer, a croitre et a menei une vie errante en conservant leur symetrie et leurs organes natatoires. II Des peches pelagiques faites au haveneau, il convient de passer a celles plus menues et plus ddlicates, elfectuees jour et nuit avec le petit filet de gaze fine traine a l’arriere du naviie. Que diie de ces captures infiniment variees, du tres ingenieux appareil imagine par le Dr Richard pour en faire l’etude, et des bonnes heures passdes, au doux bercement du navire, devant ce kaleidoscope merveilleux! Je ne rdsiste pas au plaisir de detailler quelque peu l’inge- nieux appareil de mon industrieux ami. Le filet conique se com¬ pose de soie a bluter la plus fine; son orifice est maintenu be'ant par un anneau mdtallique, et il se tcrmine en arriere par une courte manchette de cotonnade souplejqu’on ferine en l’etran- * IG' 20- — Preparation du filet pour les peches de surface. (A cote, sur la table, l’appareil d’observation du Dr Richard.) giant avec un demi-noeud de cordonnet tresse (Fig. 20). A 1 anneau de l’orifice est fixe une patte-d’oie formee de trois fils metalliques rdunis en une boucle d’amarrage; la ligne, de 5o a fio metres, est rattachee au filet par un porte-mousqueton, a un metre duquel est fixe un lest d un peu plus d’un kilogramme. Grace 4 son e'troit orifice, le filet peut etre employe a bord d’un navire marchant a toute vitesse, en donnant assez de ligne pour clu 11 reste immergd. Rentre a bord, on le laisse egoutter, on (93) — 32 — retire le cordonnet qui le ferine en arriere, et on plonge le fond ouvert dans un recipient rempli aux deux tiers d’eau ou de liquide fixateur. Voici maintenant, d’apres M. Richard lui-meme, ledispositii plus remarquable encore, de l’appareil d’examen (Fig. 21) : La recolte est en- fermee dans une boite de Fig. 2i. — Comment on ob¬ serve a bordles fines peches pelagiques au moyen de l’appareil du Drj;Richard. verre a faces paralleles (i) compl'etement pleine de li¬ quide ■, satis la moindre bulle d’air; le plankton se depose sur la face inferieure de la boite de verre; on l’exa- mine au moyen d’une loupe horizontale, terminee par un prisme rectangulaire dont une des petites faces, horizon a est parallele a la face inferieure de la boite de verre et situe Fig. 22. — Un Copepode coryceide, la Copilia vitrea, avec ses grands yeux e ses pattes natatoires richement garni^ de poils empennes. (Longueur, C a / (i) Cuves fabriquees a Saint-Gobain suivant le procede de ,'-nt^res. Domergue. Pour de plus amples details relatdfs a l’appareil, voir i sante Note publiee par M. le Dr Richard dans le Bulletin dit Musee ceL graphique de Monaco , n° 52, i5 novembre igo5. - 33 — au-dessous d’elle, de facon a renvoyer dans la loupe l’image des objets deposes sur le fond de la boite. Celle-ci peut glisser de droite a gauche et de gauche a droite ; la loupe a prisme peut glisser d’avant en arriere ou d’arriere en avant ; la combinaison de ces deux mouvements permet de parcourir tout le fond de la cuve de verre sans changer la mise au point. » Et Ton peut examiner ainsi, commodement installe sur le pont du navire, meme par un fort roulis, les organismes recueillis par le filet. Vraiment, les minuscules elements du plankton, au grossissement de l’appareil, pas- sent en splendeur, en variete et en interet les representants plus volumineux de la faune pelagique. Voici d’abord la foule predomi- nante des Entomostraces : les Podon et les Evadne , qui sont des Cladoceres fort courts et a carapace tres reduite, les Calanus ou Copepodes a cdphalothorax renfld, a queue grele et a longues antennes, d’autres Cope¬ podes plus rares et non moins curieux, les Setella , qui portent une longue soie caudale, et les Coiycoeus (Fig. 22), dont les yeux bnor- ntes envahissent la plus grande partie du corps ; — puis des formes jeunes ou adultes appartenant aux groupes les plus divers : Fig. 23. — Une Sa- gitta, ver pisci- forme incolore et hyalin, tres ca- racteristique de la faune pelagi¬ que. (Grossie 4 iois). T uniciers du genre Appendiculaire , jeunes ^ ers du genre Sagitla (Fig. 23), larves d’An- helides et de Crustaces, et les Rhizopodes du genre Globigerine , dont le corps se compose de spherules noyees dans un protoplasmc a prolongements multiples, et les Radiolaires dont le no} jaune ou rougeatre sert de centre a une infinite de ia}ons microscopiques (Fig. 24), et les jeunes groupements de Collo- xoum et de Sphcero^oum au debut de leur evolution coloniale. Nous primes quelquefois, dans le filet, de tres jeunes Cephalopodes, sans d’ailleurs etre favorises comme l’annee au ^44 (93) -34- prlcldente, oil le filet ramena une jeune Spirule , c’est-a-dire Pune Jcs formes les plus rares et les plus dignes d’etre dtudiees de la faune marine. J'ajoute que les mSmes pfiches renfermaierit un grand nombrede fort jolies Algues microscopiques : un P^ri- dinitn a troiscornes, V Hirundinella iripos (Fig. 25), les Halos- phcera qui ressemblent a nos Protococcus , les Coscinodiscus en forme de plaquettes vertes, les Rhi\osolenia qui ont la meme couleur et un corps plus allonge, etc. A mesure que nous approchions de la mer des Sargasses, deux sortes d Algues ' ' Fig. 24.— Un Radiolaire, I’Acantho- metra Mulleri (d’apres Haeckel). — Est a peine visible ii 1 ceil nu. (Uli- ehe Masson). jaunatres vinrent s’ajouter aux types precedents, t0 . kottes menteuses et agglomdrdes, mais les unes sous la loim . s irreguli£res, les autres en un massif dchevele p us o sphdrique. Ill Est-ce au voisinage des Sargasses qui au ‘ ddveloppcment, en quantity considerable, e ces tout caSj mdrdes et jaunatres? II y a des raisons de le cioi . ,jeinent la faune des Sargasses est tout a fait spdciale, a — 35 — adaptee au milieu oil elle vit et, pour la plus grande part, independante de la faune pdlagique normale. Les Surpasses sont des Algues brunes de la meme famille que les Fucus de nos cotes ; leur thalle se ramifie en branches greles qui portent des expansions dentelees en forme de feuilles et, un peu partout, des flotteurs isoles munis d'un court pe'don- cule (Fig. 26). Ces Hotteurs globuleux et remplis de gaz ont la taille d’un gros pois ; ils se de'tachent aisement de leur pedon- cule et abondent sur les Hots dans les regions oil sont nom- breuses les Sargasses. Les ramifications du thalle et les flotteurs agds sont d’un brun noiratre assez intense, mais les flotteurs jeunes et les ex¬ pansions foliacees sont d’un jaune verdatre, qui est la teinte prddominante de l’Al- gue. On sait que les Sargas- ses a flotteurs (Sai'gassum bacciferum) vegetent au voi- smage des cotes americaines ttopicales a la maniere de nos flucus, et que les portions detachdes de leurs thalles, entraine'es par les courants, Aennent se rdunir dans un ^aste espace de 200.000 kilo¬ metres carres, compris entre le Gulf-Stream et le courant equa- torial. A lui seul, cet apport serait insuflisant pour peupler d Algues une dtendue aussi vaste ; mais, si les Sargasses flot- lantes ne forment aucun element reproducteur, elles vdgetent Parfaitement a la surface des flots, y poussent des rameaux, ^es expansions foliace'es et des flotteurs, sans doute egalement s b' divisent sous l’influence des vagues, chacune de leurs bran- ches detachees donnant naissance a une touffe nouvelle. Cer- taines de ces touffes, encore petites, sont manifestement au debut de leur croissance, les plus grandes pouvant de'passer (93) Fig. 25. — Une Algue de la famille des Peridiniens, VHirundinella tri¬ pos. (A peine visible a 1’ceil nu). — 36 — largement le volume de la tete ; grandes ou petites, elles pous- sent dans toutes les directions, ce qui leur donne une forme arrondie bien caracteristique et, cela va sans dire, une textui e assez lache, produite par leurs rameaux plus ou moins enche- vetres. Aux confins de la mer des Sargasses, les toulles sont rares et isolees; plus loin, elles ont une tendance a se teunii suivant la direction des courants superficiels et constituent alors de longues trainees interrompues, dont les dimensions en lar- geur sont toujours mediocres. Nulle part nous n avons vu la surface absolument recouverte d’Algues : la disposition en trai¬ nees semble tout a fait predominante, avec de larges intervalles oil flottent parfois quelques touffes isolees et, dans certains cas, des sortes de radeaux assez compacts dont les plus grands pouvaient atteindre i5 a 20 metres carres. Qa et la, parmi les Sargasses, on rencontre quelques fragments de Fucus nodosus arraches certainement aux rivages des Canaries, de Madere ou des Acores. Nous atteignimes la mer des Sargasses par son extremite du sud-ouest. C’est le 8 aout que les premieres touffes furent aper- cues pres du navire ; le yacht se trouvait alors a 2.200 kilome¬ tres des Canaries, et a 2.000 kilometres des Acores, par 26°qo lat. N. et 36°36’ long. O. (Greenwich); apres quoi il fit un long coude vers le nord-ouest pour atteindre la region ou abon- dent les Algues. Au point le plus dloigne de notre course, le 12 aout, nous nous trouvions a 2.7000 kilometres des Canaries, et a 1.700 kilometres de Pico (Acores), par 3i°4o' lat. N. et 42°qo’ long. O.; le 20 aout disparurent les dernieres touffes, a 2.000 kilometres des Canaries et a 83o kilometres de Pico, par 33°5i’ lat. N. et 34°o3’ long. O.; soit une campagne de treize jours dans la region des Sargasses. La population zoologique localisde dans les touffes d’Algues est riche en individus, rnais pcu variee comme especes ; elle se distingue surtout par le mimetisme extraordinairement pro¬ nonce de presque tous les animaux qui la repre'sentent. Comme les Sargasses elles-memes, ces derniers sont d’un jaune ver- datre, avec des parties plus foncees tirant parfois sur le rouge, et des taches blanches imitant les Bryozoaires disposes en - 37 - croutes sur les Algues ; toutes ces colorations, associees aux bigarrures, sont etonnamment variees dans une espece. I n Crabe pelagique, le Nautilograpsus minutus , celui-la meme que nous avions trouve a l’arriere des Tortues et sur les d paves, grouille dans les Sargasses, oil, ndanmoins, on ne l’apercoit pas lorsqu’il se tient immobile, tant est parfait son mimetismc de couleur, qui varie d'ailleurs pour chaque individu. 11 en est de meme d’un Crabe pelagique plus rare, le Neptunus Sayi, et des petites Crevettes qui nagent d’une touffe a l’autre : Fig. 26. — L'Antennarins marmoratiis, li cote d’un fragment de Sargasse. (Grandeur naturelle). Palaemon pelagicus, Leander tenuirostris, Virbius acuminatus , etc. Les Gasteropodes qui vivent dans ce milieu presentent des caracteres analogues, et sont en general de petite taille ; 1 un d eux pourtant, le Scyllcea pelagica, atteint une longueur de 6 & 7 centimetres et se distingue par un etrange mimetismc de la forme et des couleurs : orne' de lobes pairs assez larges et delicatement frangds, ce Mollusque nu est decoupe' sur le module des expansions foliacees de l’Algue dont il possede le coloris, si Wen qu’il peut ramper inapercu dans les dedales de son habi¬ tation flottante. Les deux mimetismes associes se rencontrent (93) egalement dans le Syngnathe pelagique , dont le corps allonge et grele s’inflechit lentement ou se tient immobile comme un rameau ; ils se de'veloppent a un degre vraiment etrange dans un autre Poisson, Y Anteniiarins marmoratus (Fig. 26), qui est marquete de blanc sur un fond brun jaunatre, avec des nageoires et des expansions frangees ou decoupe'es en lobes. L’ Antennarius est certainement l.’animal le plus typique et le plus curieux de la faune des Sargasses ; tres rapide en ses evolutions, il revient rapidement a la touffe dont on l’ecarte, et s’y cramponne avec ses nageoires anterieures dilate'es qui fonc- Fig. 27. — Halobates Viillerstorffi dans sa posi¬ tion naturelle a la surface de l’eau. (D’apres nature. Grossissement lineaire, 7). tionne a la maniere d’une main. Ce Poisson me parait atteindre au plus 10 centimetres de longueur ; il se construit un nid globuleux et compact, gros comme les deux poings, en r^unis- sant les touffes d’Algues avec une secretion filiforme et elasti- que fort abondante. Nous trouvames deux de ces nids peu apres notre entree dans la rner des Sargasses, dans une region oil les touftes e'taient encore tres peu nombreuses ; plus tard, malgre des recherches multipliees, il nous fut impossible d’en rencon- trer un seul. Les deux nids renfermaient une quantite’ d’oeufs repartis dans toute la masse, entre les rameaux d’Algues et les fils elastiques; ces oeufs mesuraient a peu pres 2 millimetres de diametre et, vraisemblablement, avaient ete pondus par le Poisson. - 3g - IV Pour terminer cette esquisse de la faune superficielle, je dois consacrer quelques lignes aux Hemipteres du genre Halo- bates qui sont les seuls Insectes adapte's a la vie errante du large. Tres voisins des Hydrometres de nos eaux douces, mais beaucoup plus courts et plus trapus, ils vivent comme eux a la surface, oil ils patinent en s’appuyant sur leurs quatre pattes posterieures (Fig. 27), qui sont fort allongees. C’est le i5 aout, en pleine region des Sargasses, que nous vimes les premiers Halobates; ils furent egalement assez nombreux le lendemain; mais, dans la suite, nous n’en trouvames plus un seul, sauf a 100 kilometres au sud de Sao Miguel, oil ils etaient d’ailleurs beaucoup plus rares. Ces Insectes sont partout revetus d'une pubescence grise qui prend un reflet blanchatre sous les rayons lumineux; ils glissent en zigzagant et sautent sur l'eau avec une agilite extreme, si bien que, vus du bord, ils ressemblent Plutot a des moucherons qui eflleurent la vague. On les prend au haveneau, mais la capture en est difficile. Ils paraissent mcapables de plonger et, pour les mettre a l’etat d’immersion complete, il faut les agiter dans un tube avec de l'eau de mer; alors, on les voit remonter a la surface et se tenir quelque temps appliques, le dos en bas, contre la couche liquide en contact avec Fair. Ainsi, au contraire des autres animaux pelagiques, les Halobates ne semblent pas pouvoir quitter la surface et descendre a de certaines profondeurs quand l'Ocean est agite. Pourtant, nous ne vimes ces Insectes que par des temps calmes; mais comment pourrait-on les apercevoir auand la mer est couverte de rides nombreuses ou de vagues un p>eu ecumantes ? (93) — 40 — — La Faune bathypelagique ET LA FAUNE DES GRANDS FONDS A l'exception des Halobates, les animaux pelagiques ne restent pas confines a la surface ; suivant leur aptitude a la natation ils descendent plus ou moins vers la profondeur, et remontent quand les conditions de calme et de temperature leur paraissent favorables. Si, dans le sillage du navire, le filet Fig. 28. — Cyclothone microdon Gunther. (Grossi deux fois). de gaze fine re'colte toujours des Cope'podes, des Foraminiferes, des Sagitta , des larves et autres petits organismes, par contre, les animaux de plus grande taille disparaissent frequemment de la surface, surtout quand le temps est frais et la mer agitee. Mais, qu’on descende alors jusque vers 5oo metres le filet a grande ouverture, dans sa course remontante l’engin recoltera les organismes qui se tiennent entre deux eaux, et ces orga¬ nismes seront, a tres peu pres, ceux qu’on trouve ordinaire- ment a la surface par un temps calme. I Au-dessous de la zone, tres variable suivant les especes, qui est frequentee par les animaux pelagiques ou de surface, s’etend jusqu au fond une couche d eau plus ou moins e'paisse. Cette — 4i — couche a-t-elle une faune qui lui soit proprc, une faune dont les repre'sentants n explorent jamais les regions superieures de 1 Ocean et ne se tiennent pas localises sur le soubassement du domaine maritime ? Pour repondre a cette question, il suffit de comparer les recoltes du filet vertical avec celles que donnent Fig. 29. — CliJidiodits Sloanei Schneid. (Reduit au tiers). le chalut et les autres engins de fond. Dans la re'gion des abysses, c’est-a-dire par des profondeurs qui peuvent depasser 6.000 metres, le filet vertical ne ramene guere que des ani- maux hyalins, bleuatres, violaces ou incolores quand on le fait fonctionner entre 1 .000 metres et la surface : c’est la zone des Dg. 3o. — Argyropelecus hemigymnus Coceo. (Gr. nat.). 01ganismes pelagiques ; — descendu jusqu’au voisinage du fond et remonte' ensuite, il ramene, au contraire, un grand melange de formes dont les unes sont identiques aux pre'ce'- dentes et les autres d'un type tout particulier : noiratres, rouges, paifois brunes et hyalines et tres souvent rnunies d’organes ^ mmeux. Les animaux de ce type appartiennent a la faune es a6ysses ou ne penetrent jamais les rayons lumineux du 1 t°i s , mais ils ne viennent pas du fond, car on ne les obtient (93) — 42 — pas avec le chalut, sauf dans les cas tres rares oil cet engin, fonctionnant comme filet vertical, a fait quelques captures en remontant a la surface. Ainsi, entre la zone superieure et le lit des oceans, vit et se developpe une population abyssale qui ne remonte jamais dans les couches superieures eclairees et ne touche le fond qu’aux hasards de la chasse ; localise entre deux eaux comme les organismes pelagiques, et d'ailleurs isole dans les abysses comme les especes qui vivent sur les grands fonds, cet ensemble d’animaux constitue ce qu'on a tres justement nomme la fauna bathypelagiquc. Fig. 3 i. — Deux poissons bathypelagiques a organes lumineux : en haut, le Xenodermichthys socialis Vaillant, capture par le Talisman ; en bas, grossi trois fois, le Photostomias Guernei Collett, oris aux Acores par 1 'Hirondelle. Pour decouvrir cette faune et en etudier la distribution, les zoologistes explorateurs ont eu recours a des filets verticaux en gaze fine, qui, au moyen d’un mecanisme assez delicat, peu- vent s’ouvrir et se fermer a la profondeur voulue. Mais, a cause de leurs dimensions tres reduites, ces engins ne rappor- taient qu un petit nombre d’animaux et seulement des especes peu rapides ; on les a remplaces a bord de la Princesse- Alice par le filet Richard a grande ouverture, qui fixe moins bien, il est vrai, la distribution verticale des organismes, mais qui a pour avantage de les capturer en plus grand nombre et d’etre d’une manoeuvre fort simple. - 43 - II Torn les groupes d’animaux marins sont represents dans la faune bathypelagiquc. Parmi les Poissons, il convient de citer en premier lieu les petits Scopelides du genre Cyclothone (Fig. 28). qui reviennent nombreux a chaque coup du filet vertical. Leur corps grele n’a pas assez de consistance pour re'sister au voisinagc des autres animaux captures et souvent meme se colie aux mailles de l’engin; pourtant, il est facile d’en observer la couleur noire, la tete un peu dilutee sur laquelle s'ouvre une longue, bouche, les Ho. 32. — Panic anterieure d’un Malacostcus a vec les deux oreanes lumineux situes au-dessous et en arriere de rceil. tres petites dents et parfois, quand le specimen est bien con- sei'e, les organes lumineux tres petits, distribue's en rangs multiples. Une autre espece egalement aplatie et grele, mais n°tablement plus grande, le Chauliodus Sloanei (Fig. 29 : 3o cen- fmetres environ), apparait avec beaucoup moins de frequence ; °n distingue a ses longues dents aciculiformes qui debordcnt es let res, a ses Hanes argents et aux taches phosphorescentes ■ 'tuees sur sa face ventrale noiratre. Une espece plus commune, ct decoloration analogue, V Agyropclecus hemigymnus (Fig. 3o), aPpartient a une famille tres voisine, encore que sa forme soit °Ute diffe'rente : tres comprint lateralement, ce petit poisson ®st piesque tout en tronc et en tete, presque semblable a un SclUe uugmentc d’une etroite queue ; il a une bouche peu (93) — 44 — fendue et, pres du vertex, deux gros yeux presque contigus et dirige's vers le haut a l’extremite' de courts pe'doncules. Ces yeux telescopiques ne semblent pas rares, du moins dans le jeune age, chez les especes qui vivent entre deux eaux ; au voisinage des lies Bale'ares, le filet vertical nous rarnena une larve oil ils etaient demesurement allonge's. Etant donne'es leurs couleurs plutot claires, les deux especes pre'cedentes se tiennent vraisemblablement a des profondeurs mediocres. II n’en est pas de meme de certains Poissons Fig. 33. — Nematoscelis mantis Chun, un Schizopode bathypelagique presentant des organes lumineux arrondis a la base des pattes et d’autres enchasses dans l’oeil, ce dernier represente en dessus. etranges, dont nous capturames quelques rares spe'cimens : le Macrurus globiceps , a la tete renfle'e suivie d’une queue longue et etroite ; 1’ Eurypharjnx pelecanoid.es , plus exage're' dans le meme sens, avec une machoire dilatable en un vaste sac, et le Malacosteus niger , ou la meme mandibule tres grele atteint une longueur demesuree. Toutes ces especes ont la teinte noiratre caracte'ristique des Poissons franchement bathype'lagiques, et parfois meme presentent des taches phosphorescentes. C’est ainsi que le Malacosteus niger est muni, pres du bord de la levre superieure, de deux grands organes lumineux (Fig. 32). — 45 — Les Crustacds bathypdlagiques prdsentent une varietd non moins grande et, cn gdndral, une plus grande richesse cn indi- vidus. Cette observation convient particulierement au groupc des Schizopodes, qui toujours nous donna une quantitd de specimens appartenant aux families les plus diverses : des Eucopia , des Boreomysis , des Thysanopoda , des Nematoscelis (Fig. 33), ces dernieres avec des organes lumineux. Grace aux recoltes du filet vertical, on sait aujourd’hui que les Schizo¬ podes sont des etres fort varies, qui passent aux Pe'neides ct aux Crevettes par toutes les transitions et se rattachent par des liens etroits aux Decapodes nageurs. Tel est, du moins, le Systellaspis Bouvieri Coutiere, Acanthephvride pris aux Acores par la Princesse-Alice. (Long. 35mm). ,esultat des observations effectuees par M. Hansen sur les Luzopodes et par M. Coutiere sur les Crevettes recueillies pendant la campagne de 1904, avec le filet vertical. Fes Schizopodes bathype'lagiques sont toujours accompa- &ne's de De'capodes nageurs plus volumineux, parmi lesquels eonvient de citer au premier rang d’enormes Sergestes , aussi s'unds que notre Pale'mon comestible, les admirables Crevettes Juhe‘s (fig. 3q) 4U genre Acanthephyra et des Pe'ne'ides nota- ement plus petits, les Gennadas , qui ont la teinte dcs prdee- es Jvec des appendices buccaux purpurins. Le Gennadas e8^ns est 1 espece la plus commune du genre : il fut considere 1TIrue une espece rarissime aussi longtemps qu’on se borna x peches sur le fond ; mais, depuis l’emploi du filet vertical, (93) — 46 — surtout de celui a grande ouverture, il apparait tres commun et doit etre consid^re' comme un des elements les plus carac- teristiques de la faune bathypelagique dans nos regions. En Me'diterrande, pres des iles Baleares, et au centre de l’Atlan- tique, dans la region des Sargasses, certains coups de filet nous donnerent jusqu’a trente specimens de ce joli Pe- neide. Au-dessus de 1000 metres, on ne rencontre guere que les larves de l’espece ; au-dessous apparaissent les adultes, qui, d’ailleurs, ne semblent jamais se tenir sur le fond (i). Beaucoup plus rares, mais mieux adaptes encore Fig. 35. — Kryoneicus Alberti Bouv., capture dans la mer des Sar¬ gasses par la Princesse- Alice entre la surface et 2000 metres. (Lege- rement grossi). a l’existence bathypelagique, sont les Decapodes du genre Kryoneicus , qui Fig. 36. — Cyphocaris Richardi Chevreux, Amphipode bathypelagique pris aux Acores par la Princesse- Alice. (Long. i2mm). repre'sentent, dans les mers actuelles, les Eryonides de l'e'po- que jurassique : avec leur carapace globuleuse ou transversa- lement dilatde et leur queue relativement reduite, ces Crustaces (i) Les autres Gennadas offrent les memes caract^res ; ils sont repre- sentes dans nos regions par d’assez nombreuses especes (G. Alicei, G. Ti- nayrei, etc.), pour la plupart decouvertes au cours des campagnes de 1904 et 1905. — - 47 — ressemblent a des ampoules tra'nsparentes que meuvent et dirigent les pattes natatoires de la region caudale. On en con- naithuit especes, dont quatre ont ete capturees par la Princesse- Alice au cours de ses deux dernieres cam- pagnes ; ces huit es¬ peces reunies ne sont guere representees que par vingt speci¬ mens ce qui donne , - Streetsia Stebbingi Chevreux, un autre Amphipode des profondeurs (Gr. 4 fois). — Les yeux de eette espece sont enorme- ment developpes. une idee de la va- riete du genre, de sa pauvrete en indivi- dus, et aussi de l’elli- cacite du filet Richard. Lune de ces especes est remarquable entre toutes par la dila¬ tation tiansversale de sa carapace, qui est beaucoup plus large que longue , je lui ai donne le nom d ' Eryoueicus Alberti ' ig- 35), en l’honneur du Prince qui l’a decouverte. C’est en pleine region des Saigasses que le filet vertical nous rap- P°rta cette jolie capture, apres une c°uise comprise entre 2000 metres de Profondeur et la surface. Quand le filet arrive a bord, on en d'eise le contenu dans des bacs de 'eile disposes sur une table, et c’est alois que commence l’examen des ani- maux captures. Au premier coup d’oeil, apercoit les Decapodes et les grands c izopodes, d’un rouge vif uniforme P0Ul la plupart, mais dans certains cas ^ss' ^nc°lores et hyalins, avec des par- col ,°UCS °u PurPul'ines. 1 res nombreux, mais beaucoup moins Fig. 38. — Nectonemertes Grimaldii Joubin, Ne- merte bathypelagique, de couleur jaunatre, capturee au large des Acores par la Prill- cesse-Alice. — A gau¬ che, face ventrale; a droite,dorsale. (Gr.nat.) appaiaissent ensuite les petits Schizopodes pelagiques. colores, n Sem^'a^^es ^ de menues Crevettes. Puis on voit tour- ^ ?a et la des Amphipodes (Fig. 36 et 37) ou Crevettines, (93) -4» - les Gigantocypris noirs, qui sont des Ostracodes relative- ment enormes, et la foule grouillante des Copepodes de la famille des Calanides. Ces derniers sont toujours fort abon- dants ; tres varies comme especes, ils constituent poui une grande part le plankton pdlagique et bathy- pelagique. En general, leur taille est petite et leur coloration tres diverse, encore que certains d’entre eux, les Macroccilanus notam- ment, atteignent un centimetre de longueur et presentent une belle teinte rouge, uni¬ forme, tres caracteristique des especes bathy- pelagiques. A cela ne se bornent point, tant s’en faut, les surprises que nous reserve le filet verti¬ cal. Voici des Annelides polychetes nageuses qui progressent entre deux eaux par mouve- rnents ondulatoires ; les unes sont d’un beau jaune et assez longues, les autres plus courtes, incolores et absolument hyalines. Ces der- nieres appartiennent au genre Tomopteris ; elles sont remarquables par la longueur demesuree de leurs parapodes, qui ressem- blent a de longs pieds, et par les grandes dimensions de leurs antennes filiformes. En voyant ces animaux, on saisit la valeur de l’hypothese qui rattache aux Annelides les formes primitives du groupe des Crustaces : que la mince couche chitineuse des Tomop¬ teris augmente en epaisseur, elle devra se briser en articles pour permettre les mouve- Fig. 3g. — Taonius ments, et le type Arthropode sera realise'. pavo Lesueur. . (Reduit au quart) Voici d autres Vers plus etranges dans ce milieu, parce qu’ils ont coutume de se tenir sur le fond ; ils appartiennent au groupe des Ne'mertes et constituent les genres Nectonemertes (Fig. 38) et Pelagonemertes; les uns sont rouges et allonges, les autres marbres de noir avec des contours cordiformes, certains jaunatres et semblables a — 49 des poissons (Fig. 38); tous prdsentent une longue trompe, le plus souvent devaginde, qui fait saillie a l’extremite anterieure du corps. Depourvus de parapodes, ces animaux doivent se deplacer par des mouvements ondulatoires. Les Pelagond- Fig. 40. — Leachia cyclura Lesueur. — Moitie anterieure, vue du cote ventral pour montrer les petits organes lumineux spheriques reunis en cercle autour des yeux. (Gross. 2 fois). naertes comptent parmi les representants les plus rares de la ^une bathypdlagique, ct Ton doit considerer comme un resultat sans ^gal d’avoir pu en capturer cinq individus (representant Llnq especes nouvelles) au cours de la derniere campagne. **** (93) — 5o — Si le filet Richard nous prodigue ses merveilles, il nous plonge parfois dans de serieux embarras. Nous paivenons a i an¬ ger dans le groupe des Gdph}rriens un Ver bizarre cju il nous rapporte, mais souvcnt aussi nos connaissances zoologiques sont en defaut. C’est l’humiliante aventure qui nous arrive en pre¬ sence de trois especes diffdrentes, molles, contractiles et depoui- vues d’appendices; a quel embranchenrent du regne animal Fig. 41. — Cirroteuthis umbellata P. Fischer, reduit au quart. faut-il rapporter ces animaux problematiques? Sont-ce des Vers ou des Mollusques? Nous n’arrivons pas a le savoir, car le roulis du bateau ne permet guere une dtude approfondie. Les zoolo- gistes, a terre, resoudront sans doute cette curieuse enigme. Dans le groupe des Mollusques, la faunc bathypelagique est representee par d’assez nombreux Pteropodes, les uns plutot abondants, cornrne les Cre'seis et les Hyales, les autres rares et — 5i — voisins des Pneumodermes. Bien plus communs devront etre les Cephalopodes; mais ccs animauxsont rapides : ils dchappent meme au filet Richard, et il faudrait un cngin a ouverture plus grande encore pour etre a meme de les capturer a coup sur. Dans ce but, le Prince avait imagine un filet de 80 metres, dont l’entre'e devait etre maintcnue beante par un jeu de quatrc pla¬ teaux; nous fimes l’essai de cette gigantesque machine qui en- combrait tout le pont du navire; mais les plateaux ne fonction- nerent pas convenablement et le filet revint a bord un peu 42. Pelagothuria Bouvieri Herouard, Holothurie bathypelagique capturee par la PrincesSe- Alice. (Gr. nat.). disloque, sans la moindre recolte. En presence de cet echec dc eux qui re'duisait a neant le be'nefice d’un long et dispendieux 01h le Prince ne manifesta pas le plus leger depit; il discuta ■'Implement le mdcanisme des plateaux, envisagea les modifica- ^°ns (lu ^ conviendrait d'y apporter, et, des l’instant, prepara succes d une campagne prochaine. 11 attendant cette revanche, qui promet de frappantes dc;- u'ertes, il fallut nous contenter d’un petit nombre de Cepha- es bathypdlagiques, a vrai dire tous rares et fort curieux. (93) Plusieurs furent captures a la surface, Spares plus ou moins inertes echappees a la poursuite des grands Cetodondes; c est ainsi que nous fimes main basse, au voisinage de Sao-Miguel, sur un certain nombre de Leachia cyclura (Fig. 40) encore assez actifs, et que plu¬ sieurs Taonius pavo (Fig. 39) nous apparurent sans mouvement vers les parages des Sar- gasses. Ces deux sortes de Cdphalo- podes ont le corps allongd des Cal- mars, mais ils s’en distinguent l’un et l’autre par des traits bicn caracte'- ristiques : le pre¬ mier par ses yeux saillants entoures d’un cercle d’orga- nes lumineux, le second, par ses taches colorees qui ressemblent aux ocelles des plumes de Paon, et par sa couronne de bras qui est remarqua- blementcourte. Comme tous les Cephalopodes bathypelagiques, ces animaux appartiennent au groupe des especes nageuses et, comme ces dernieres, pre'sentent deux longs tentacules en plus des huit bras de leur couronne cdphalique. Un jour, en remon¬ tant une nasse deposee a 3ooo metres de profondeur, nous trouvames enroules sur le cable de l’engin deux tentacules encore vivants, dont le propridtaire vraisemblable fut rapporte par la nasse elle-mdme, privd de ses deux organes. Nous dtions en presence d’un merveilleux Masligoteuthis violace, au long corps termine par une nageoire caudale arrondie; et il nous fut possible d’examiner a loisir, sur les tres curieux tentacules du specimen, les innombrables et minuscules ventouses qui, Fig. 43. — CEginura Grimaldii Maas, Meduse prise par le Prince de Monaco a 781™ de pro¬ fondeur. (Grossie). :‘;r- • . — .^3 — semblables a des filaments un peu renfles, sont caracteristiques du genre Mastigoteuthis. Une autre fois, le chalut a plateaux, en remontant a la surface, recueillit un Ce’phalopode hyalin ct finement allonge qui presentait de nombreuses taches rouges, et sur la tete, des yeux pddoncule’s munis chacun de deux organcs lumineux; cetait le reprdsentant d’une forme inconnue, sur laquelle l’habile sagacite de mon excellent collegue du Museum, M. Joubin, s’exerce actuellement. Le chalut a plateaux et le filet vertical nous rapporterent dgalement des Ce'phalopodes d’un tout autre type, les Cirroteuthis (Fig. 41), dont le corps est trapu, arrondi en arriere, et muni lateralement de deux ailerons obtus et tres saillants. Moins ele'gants que les autres Cephalopodes bathype'lagiques et surement aussi moins actifs, ces animaux nous frapperent davantage a cause de leur coloration noire et de la faible consistance de leurs tissus. Au surplus, ce dernier tiG. 44. — Spinax niger Bonap. (Longueur moyenne : 1 metre). caractere, diversement accentue, semble etre un des traits assez gene'raux de la faune de profondeur : la musculature perd de Sa densite, l’organisme devient tres aqueux, et l’animal prend lln aspect gelatiniforme toutes les fois qu’il n'est pas protbge pai une enveloppc solide. Plus que tous les autres Ce’phalopodes, 'es Cirroteuthis presentent ces caracteres a un remarquable degre. Les Cephalopodes occupent une des premieres places parmi cs grands habitants des mers, et, a ce point de vue, rivalisent llleme avec les Poissons. On ne saurait douter que certains n‘nigateurs en aient rccontre de gigantesques : Verrill a observe PUe les grands Cephalopodes ne sont pas rares au voisinage de „erre'^euvei et Ton a capture’ dans les parages de la Nouvclle- 6 an c un Architeuthis qui mesurait 17 metres de longueur, (93) — 54 — les tentacules dtalds. Durant la campagne, nous eumes la satisfaction d’apercevoir, mais non de prendre, un assez volu- mineux repre'sentant du groupe; e’etait le 28 aout, au pied du cratere de Sete Cidades, dans File Sao-Miguel : sous les rayons du projecteur electrique dispose' pour la peche, nous vimes apparaitre un Cephalopode presque cylindrique, dont le coi ps avait pour le moins un metre de longueur, sans compter les tentacules. L’animal resta quelques minutes a la surface, dans Fig. 45. — La nasse au moment ou elle est ramenee a bord de la Princesse- Alice. (D’apres line photographie de M. Tinayre.) une immobility a peu pres complete, mais il ne nous laissa pas le temps de le harponner et s’evanouit dans les profondeurs. J’ai dit plus haut que les Cdphalopodes bathypelagiques viennent Hotter a la surface quand ils ont subi quelques lesions ou quand leur vitality diminue. Cette particularity doit s’etendre a d’autres animaux qui habitent les memes milieux et certaine- rnent, comme on va le voir, aux Echinodermes du genre Pelago- thuria (Fig. 42). Un jour de beau calme, pendant que le yacht (93) FiG. 46. — Le chalut a etriers. — En haut, chalut vide avec ses fauberts et son empeche conique; au milieu, un faubert dont les filaments d’etoupe retiennent des organismes marins, puis les poids de lest; en has, le chalut trainant sur le fond. — 56 — etait immobilise dans la mer des Sargasses pour une peche sur lefond, le Prince voulut etudier la faunc superficielle du voisi- nage et, dans ce but, organisa une promenade en youyou. Apres deux ou trois heures de recherches, le canot apportait a bold une recolte assez riche : des embryons de Poissons volants, des Cydippes, des Physalies, et un animal teinte de brun et de violet, que nous primes tout d’abord pour une grande Me'duse et ensuitc pour une Actinie flottante. Nous etions loin de la verite, mais Fig. 47. — Une crevette de grands fonds, le Benthesicymus longipes Bouv., espece nouvelle capturee aux lies du Cap Vert par la Princesse-Alice sur un fond de 38go metres. (Gr. nat.). aussi, quel organisme enigmatique! Qu’on se figure une sorte de tronc de cone obtus, fortement teinte de brun et muni d’une double couronne de longs tentacules violets (Fig. 42), les uns delicatement arborescents. et groupe's en cercle autour de la bouche, a la grande base du cone, les autres simples, de plus grande taille, et reunis au-dessous des premiers par une sorte de grande ombrellc hyaline. Comment reconnaitre, dans la gra- cieuse creature flottante, une forme du groupe des Holothuries. dont les especes normales sont toutes rampantes et localisdes sur les fonds! Et pourtant, notre animal appartenait bien recllcmcnt a cette classe; c’etait un reprdsentant du genre Pelagolhuria . qui fut decouvert par M. Agassiz dans le Pacifique et retrouve depuis par la Valdivia dans l’oce'an Indien. Les Pelagothuries sont les seuls Echinodermes qui, a 1’dtat adulte, passent leur existence entre deux eaux; elles doivent etre d’une rarete' ex¬ treme, caron n’en connait qu’un tres petit nombre de specimens. Ceux d’Agassiz, un peu endom- mages, furent pris a la surface, comme 1’exemplaire de la Prin- cesse-Alice ; mais il est certain que les Pdlagothuries appartien- nent a la faune bathypelagique, car elles ont lesteintes brunes et violettes si communes chez les ■epresentants de cette faune, et, d ailleurs, les specimens de la Vildivia furent captures par le filet vertical entre 800 et 1000 metres de profondeur. Ce sont egalement les teintes biunes et violettes, quelquefois 'etnplacdes par du rouge, et presque toujours assocides a des tissus incolores et hyalins, qui font reconnaitre les especes athvpelagiques de l’embranchement des Polypes. Abstraction aite ^une Actinie flottante relativement commune, ces especes a°nt lept'esentees surtout par des Siphonophores et des Meduses. existe certainement dans les profondeurs des Siphonophores tles complexes et de grande taille, mais ces animaux ne nous c'tnient jamais intacts, et le yacht n’en recueillit que des frag¬ ments volumineux qui se trouvaient enchevetres dans les mailles es filets ou enroules autour des cables. Fig. 48. — Uroptychus (Diptychus) nitidus Edw.et Bouv., Galatheide abyssal vivant sur les grands fonds. (Gr. nat.). 1 ous ne fumes pas plus (93) — 58 — brun, qui parait assez repandu dans lcs profondeurs, et que nous rapportons avec doute au groupe des Meduses. Quant aux Meduses de petite tail le, elles entrent pour une grande part dans la faune bathypelagique et prdsentent une variate' extreme. Beau- coup sont hyalines et presque incolores, avec des taches rouges vers le centre de l’ombrelle qui est cubique. en forme de longue cloche, ou quelquefois assez largement e'talde (Tig. q3i; d autres paraissent totalement brunes, et il faut un examen minutieux pour apercevoir la couche de fin cristal incolore qui les enveloppe. Dans l’un et 1’autre de ces deux groupes, les especes recueillies Fig. 49. — Lispognathus Thomsoni A. M. -Edwards., crabe des grandes profondeurs. (Gr. nat.). furent nombreuses, et quelques-unes tres remarquables; au premier, appartiennent deux jobs specimens en forme de cloche, qui presentaient un manubrium simple, demesurdment allonge'; au second, une bizarre Meduse brune dont le voile cristallin se dilatait en quatre ballons symetriquement disposds. Mais comment de'erire ces formes dldgantes et dedicates; les Meduses sont les joyaux du monde bathypelagique et le pinceau de notre compagnon M. Tinayre peut seul tenter d’en rendre les splendeurs magnifiques. =>9 - III Je veux maintenant parler de la peche au palangre, qui sert a capturer les Poissons de faible profondeur et ceux qui sc tiennent entre deux eaux ou au voisinage du fond. Le palangre est une ligne de'mesurement longue, qui reste fixee au bord par lunede ses extremite's, descend en arc jusqu’au fond de la mcr et revient a la surface par l'autre bout que maintient un Honour en forme de cerf-volant; il porte plusieurs centaines de gros Fig. 5o. — Un crabe des grands fonds, le Merocryptus boleti/er, Edw. et Bouv. (Grossi 4 fois). hamecons situes a deux metres les uns des autres, tous soigncu- senient appates. On retire l'engin apres quelques heures d im- llleisi°n en commencant, bien entendu, par le bout amarre au ^°id. Nous fimes quatre peches au palangre, trois dans les eaux Jes Acores, par des fonds de 2000 metres (a l’ouest de Sao- Migueli, 1229 tnetres (a Fouest de Flores) et 600 metres (au sud Ponta Delgada), la quatrieme sur le banc de la Princesse- , lce Par 83 metres de profondeur. Les trois premieres opdra- fi°ns furent peu fructueuses, mais singulierement attirantes. len n est plus captivant que' la remontde du palangre lorsque (93) — 6o — la tranquile obscuritd nocturne s’est etendue sur l’Ocean : des profondeurs tdndbreuses on voit surgir des escarboucles luisan- tes qui se rapprochent peu a peu et apparaissent bientot com me les yeux brillants des Squales captures; ccla rappelle nos Fdlins, mais avec )e ne sais quoi de plus profond et de fascinateui, dont les Squales de nos cotes donnent une idde tres bonne. Nous primes surtout au palangre deux especes de Squales, le Centro- phortis calceus et le Spi- nax niger (Fig. 44), dont le tapis oculaire a des reflets jaunes; un char- mant petit requin aux yeux verts, une Breme identique a l’esp&ce de nos cotes (Pagellus cen- trodontus) et un animal du groupedesAnguilles, le Synaphobranchus, qui habite les fonds. Sur le banc de la Princesse- Alice, par 83 metres de profondcur, la peche fut totalement infructueuse et ce fait merite d’etre signals, car le banc se montra singulierement riche et poissonneux quand le Prince en fit la de'couverte, il y a quel- ques anndes. A quoi faut- il attribuer cette depopulation curieuse, deja observee au cours de la precedente canipagne? Peut-etre aux phe'nomenes volca- niques sous-marins qui ont accompagne I’druption de la Monta- gne Pele'e. Ces phenomenes, en effet, ne sont pas rares dans la region des Acores, et Ton sait qu'a l'dpoque ou se produisit la Fig. 5i. — Un Polype arborescent, le Cla- docarpus sigma. (Grandeur naturelle). — bi catastrophe de la Martinique, le cable sous mat in fut brise et fondu au voisinage de Fayal, c'est-a-dire non loin du banc de la Princesse-Alice. IV Cette perturbation apportde dans le regime de la faune ich- thyologique ne saurait avoir une longue duree, car les hauts fonds ressentblent aux cotes et sont, comme dies, peuples par de nombreux Poissons. En allant du Cap Spartel a Madere, le Prince fit jeter quelques lignes sur le banc Seine, en des points ou la sonde marquait 1 85 me- tIesi et nous vimes revenir en assez gland nombre les especes qui avoisinent le littoral : des Sebastes rouges, des Raies niarbrees et des Polyprion ou merous , les memes qui accompagnent les dpaves. Sur les fonds abyssaux, par contre, la laune ichthvologique est toujours tres pauvre et limited it des espbces toutes speciales, colordes en noir. C’est ainsi ^e la nasse (Fig. 4S), it l’ouest de Flores, nous raPporta 2 Synaphobranchus et 3o S imenchelys , Poissons abyssaux qui ap- partiennent au groupe des Anguilles, et clu' arrivaient it la surface legerement detoi lire's par la dilatation des gaz de leui vessie natatoire. Le meme coup de aasse nous rapporta une magnifique 1 evette abyssale, V Heterocarpus Gri- Maldii , ddja capturee au cours descam- Fio. 5a. — Euplectella, Pagnes antdrieures et aussi par le Talis- salTlRld^au ^ a.) > nan . La peche au chalut (Fig. 46) nous donna divers Crustaces, lUl se deplacent sur les grands fonds : V Hepomadus letter , qui 1 Un ^ dneide des plus rares, plusieurs Bernard l’Ermite, entre (93) — 62 — autres le Catapagurus gracilipes et le Parapagurus abyssorum , deux Galathdides abyssaux : YUroptychus nitidus (Fig. 48) et le Munida Saudi Pauli, et plusieurs Crabes caracteristiques des memes niveaux : la Bathynectes superba, quiest d un beau louge comme les especes precedentes, la Scyramathia Carpentei i, le Lispognathus Thomsoni (Fig. 49) aux pattes longues et greles, et le charmant Ergasticus Cloud dont la carapace est dclicate- Fig. 53. — Farreci occa Topsent, eponge siliceuse trouvee aux Acores par le Prince de Monaco. ment ornee de tubercules greles. Toutes ces especes sont con- nues depuis les campagnes deja anciennes du Challenger et du Talisman; elles furent accompagnees dans nos peches par des Macroures aveugles de la famille des Eryonidcs : la Willemcesia forceps et divers Polycheles , entre autre une espece nouvelle que j’ai appelee Polycheles eryoniformis, parce qu’elle ressemble, plus que toute autre, aux Eryons fossiles des terrains jurassiques. — 63 — Surles fonds abyssaux vivent egalement des Galathdides aveu- gles du genre Munidopsis; mais nous n’en primes pas au cours de cette campagne, qui fut moins consacrde au chalut qu’a la peche bathypelagique. C’est au voisinage de Maderc que le chalut nous rapporta la plus riche recolte : des Polypiers arborescents de la famille des Gorgones (Fig. 5i), des Alcyonaires, des Actinies fixdes, plusieurs Eponges siliceuses (Fig. 52 et 53), des Holothuries, des Ophiures, des Aste'ries, sans compter la plupart des Crus- tace's precedents. Nous fumes moins heureux aux Acores, car ces parages tres riches sont singulierement tourmentds a cause de leur nature volcanique, et souvent ils garderent nos engins de fond ou ne nous les rendirent que vides et absolument de¬ clares. A l’ouest de Flores, pourtant, surunfond de 1200 metres, couvert de Madrepores calciformes ou arborescents, le chalut nous rapporta une quantite d’Eponges siliceuses dont le sque- lette de verre file soumit nos mains a une rude epreuve, des hrachiopodes, des Gastdropodes du genre Pleurotome, diverses crevettes de fond, et plusieurs Brisinga qui sont des Etoiles de nier abyssales a longs bras et a disque tres re'duit. Quand le chalut a etc traine sur un fond de vase, il revient a ^0rd surcharge', avec ses captures enfouies dans une boue cpaisse qui rend toute recherche impossible. II faut ddverser le contenu de 1’engin dans la partie supe'rieure d’une haute cuve divisee en trois dtages par trois tamis superposes. On amene un Grt courant d’eau sur la masse qui est supportee par le tamis le plus grossier; les dlements fins passent sur les deux autres Cl ibles, dont les mailles sont de plus en plus etroites, puis la 'ase est entrainde dans la mer, ayant abandonne aux cribles t0Us ses organismes mecaniquement tries. Alors seulement in- tervient le naturaliste, qui fait generalement une bonne rdcolte PtUnri ces rnateriaux arraches au fond de l’Ocean et propres escumais aux recherches zoologiques. — 64 — Gibraltar, Madere, l'archipel des Azores. L’ocean captive par ses merveilles et son influence reposante, mais les terres eloigne'es ont aussi leur attrait pour le naturaliste, et e’est avec plaisir qu’on les voit poindre sur Thorizon, apres une croisiere un peu longue. Le Prince n’ignore pas ces senti¬ ments tres naturels, et il ne menage rien pour les satisfaire, sachant bien d’ailleurs que ces intermedes donneront un nouvel elan aux recherches oceanograpihiques ultericures. Quittons done le domaine maritime pour jeter un coup d’oeil sur les cotes et sur les lies que nous avons apercues ou visitees au cours de la derniere campagne. I Soit a Taller, soit au retour, le yacht suivit de tres pres et put examiner la cote espagnole depuis le Cap* Nao, qui est a la hauteur des Baleares, jusqu’au rocher de Gibraltar. Partout cette cote nous parut assez aride et peu riche en vegetation, mais singulierement accidence et pittoresque; de distance en dis¬ tance, sur tous les points culminants, se dressent encore les tours qui servaient a guetter autrefois Tapproche des corsaires bnrbaresques. Le Cap Nao s’eleve assez peu au-dessus des flots, mais il est domine' par une jolie montagne pyramidale qui atteint la hauteur de y5o metres, et suivi par des falaises grisa- tres qui ne semblent guere propre a offrir un refuge aux pecheurs. Plus au sud, on apercoit la ville d’Alicante, et plus loin encore le Gap Palos qui envoie dans la mer, comme des avant-postes, de petits i lots rocheux dissdmines. Mais e’est aux approches de la Sierra Nevada que le paysage prend son aspect le plus pittoresque. Voici d’abord la cote basse qui precede le Cap Gata; elle estrongee parleflot de mille manieres, engrottes, — 65 — en colonnes, en champignons, et remonte en s’inclinant sur une aiete montagneuse dont les flancs jaunes ou rougeatres prdscn- tent ca et la, piquds en bouquets, des touffes d’arbustes verts, ^oicile Cap Gata avec son phare, qui domine la pointe orien- tale d une chaine de sommets denudes oil se heurtent et s’har- monisent les tons les plus divers; c’est le point de depart dune anse au fond de Iaquelle s’dtage la ville d’Almeria, Fig, Si _ t i iu detroit s ' 1 rf^e Gibraltar tel 'qu'il apparait du sud, a l’entree mime la Mediti>r’ro^US a orme d un gigantesque biseau, presque a pic du cdte de Cette derni ;r^e’’^nu^fnte n'10'ns.ra*de du cote de la ville de Gibraltar. - du premier nl- Se/Tv >ne au pied du rocher derriere la falaise verticale 1 an. ( D apres une photographic de M. le professeur Joubin). Pu}ee contre une nouvelle chaine orientee vers le sud. A partir d’Al ^01nt’ ' aspect de la cote devient tout different; au sud Blaises' ^ ^ C^a^ne montagneuse plonge dans la mer par des lacote‘S * 1U^tCS’ pu^s e^e S(^ve progressivement, s’dloigne de hauts ?Ul^eV*ent presclue P^atet et constitue enffn les sommets, hauteu^d'^00 m^tres’ Sierra de Gador. Quand on est a la u phare de la pointe Sabinal, la chaine s’abaisse pour (93) 66 — se relever ensuite, et former les premiers plans d un paysagedont le fond est occupe par le Mulhausen qui reprdsente 1 extremite orientale de la Sierra Nevada. Le Mulhausen atteint une hauteur de 3554 metres et constitue le point culminant de la Sierra, a Taller comme au retour, un temps magnifique nous permit d’admirer cette imposante montagne, dont les sommets sont toujours zebres par des amas de neige. Fig. 55. — Le rocher de Gibraltar et la ville, vus de la baie d’Algesiras. • L ’extremite meridionale du rocher, celle qui touche au detroit, n’est pas representee dans cette photographie; a gauche, l’etroit ruban de terre basse qui rattache le rocher a l’Espagne. (D’apres une photogtaphie de M. le professeur Joubin). C’est entre g et 10 heures du matin que' le yacht passa en vue de la haute chaine; filant vers le sud-ouest, il s’e'loigna peu a peu de la cote qui devint vaporeuse et mal definie; a 3 heures de Tapres-midi nous etions au large de Malaga, a 6 heures on vo)rait se dessiner, comme les lignes d’un gigantesque chateau- fort, la silhouette du rocher de Gibraltar, a 8 heures enfin le yacht s’engageait dans le detroit. Le rocherde Gibraltar (Fig. 54 et 55), s’dtend du nord au sud a Test de la baie d’Algdsiras dont le vaste bassin debouche sur le detroit par une entree fort large; avec une bande de terre etroite etbassequilerattache au continent espagnol, il separe cette baie delaMediterrande. Longde quelques kilometres etd’une largeur beaucoupplus rdduite, il s’dleve a une grande hauteur (425 metres) dans sa partie septentrionale dont la crete sinueuse et naturelle- ment crenele'e laisse apparaitre des mats de signaux, des ouvra- ges de defense et, du cotd du detroit, des batteries parfaitement dvidentes. Au nord, le rocher se termine par un abrupt; au sud, d descend vers la mer par une pente raide, suivi des grad ins successifs ou s’elevent de nombreuses casernes, les constructions du semaphore et le phare qui eclaire la pointe d’Europe, a l’en- trde du detroit. Du cote de la mer, le rocher est inabordable, presque nu, souvent meme vertical, laissant a son pied un etroit ressaut que les Anglais ont utilisd pour etablir une route et construire quelques habitations; vers la pointe d’Europe, la bordure cohere n’existe meme plus, et e’est par un tunnel que la route doit se construire jusqu’a l’autre versant. Ce dernier est un peu rooms abrupt que le prdeddent, mais encore singulierement incline ; a la pointe d’Europe, il plonge verticalement dans le 'Jrge goulet qui sert d’entrde a la baie d’Algesiras ; plus loin, S0US 'a Partie haute de la montagne, il vient mourir doucement sur la baie, et e’est en ce point que sont dtablies, tres presse'es ct sans une place perdue, les habitations et les batiments de routes sortes qui constituent la ville de Gibraltar. On n’a rien ’icglige pour rendre quelque peu agrdable cet aride mais pitto- ^‘sque sejour : des Pins, des Chenes-verts, des Lauriers et des °Pa s s etagent au-dessus de la cite, en tous les points ou le roc Pu conserver des bribes de terre vegetale; et dans la ville lenie’ au'dela des ruelles en pente qui aboutissent a la grande re centrale, on a menage un jardin public ou le ddfaut ^“'^tion ne semble pas mettre obstacle au developpement s ms, des faux Poivriers, des Aloes et de quelques arbustes Iropicaux. ddtroit, et mieux encore de la baie d’Algdsiras, (93) on - 68 — distingue tres bien les routes en zig-zag qui conduisent jusqu’au sommet du rocher, on apercoit meme les meurtrieres qui ame- nent du jour dans les tunnels creusds au sein de la montagne, et tout l’ensemble, avec ses casernes, ses forts, ses batteries, donne l’impression d’une force pcu commune, utilisee par un genie persdvdrant qui ne connait pas les obstacles. C’est au retour que le yacht vint mouiller devant Gibraltar a quelque distance du vaste port de guerre isol^ dans la baie par une digue. Devant nous s’etendait la villc disposee en pente au pied du roc, — a gauche, le ruban de teiiain bas qui foinie une zone neutre entre Gibraltar et l’Espagne, denieie nous, la citd d’Algesiras qui occupe une plage sur l’autre rive de la baie, et plus loin, formant un demi-cercle a louest decelle-ci, les escarpements elevds oil viennent mourir les montagnes espa gnoles. Quelques heures nous suffirent pour visitei la \ille, depuis la jetee jusqu’au semaphore qui domine la pointe d Eu¬ rope. Propre et bien tenue comme les autres citds anglaises, la ville n’offre rien de pittoresque a 1’intdrieur, si ce n est sa loule cosmopolite oil les Espagnols autochtones coudoient des officiers anglais en civil, des soldats en kaki, des Maures et des Euio peens de passage. Sous le soleil rendu plus ardent pai le \oisi nage des rochers, cette foule s’agite dans les rues etioites oil circulent nombreux des landaus ouverts qui servent de liacie. J’ajoute que le voyageur ne peut penetrer dans la ville sans etie muni d’un ticket qui doit etre rendu a la sortie; il est meme prudent, nous dit-on, de ne pas s’attarder dans la visite, cai les portes sont rigoureusement closes chaque soir quand le canon a marqud l’heure du couvre-feu. Le yacht franchit le detroit a la nuit tombante, entie le le phare de Tarifa qui brillait il la pointe d’Espagne et les lumieres de Tanger indiquant la cote marocaine. Sur la meme cote, apparut bientot le phare du Cap Spartel, situd au seuil do detroit et nous dimes adieux aux Hots europdens pour penetiei dans l’Atlantique. Nous voyageons maintenant vers Madere, sans autre horizon que la ligne bleue de l’Ocean. — 6g — Depuis quatre jours, les cotes ont disparu lorsque se dessine au loin File de Porto-Santo, avec sa silhouette toute he'risse'e de pics. Nous passons trds au large de cette ile et le lendemain matin se dressent devant le yacht les ties Desertas qui cachent en partie Madere. Pour tous, mais surtout pour ceux d’entre nous qui n’ont pas la coutume des longues navigations, la vue de ces lies semble un spectacle re'confortant et delicieux; pour- tant ils sont bien arides, ces lambeaux volcaniques battus par les Hots, leur aspect n’a rien d’hospitalier et les parois en sont bien abruptes; mais ils nous rappellent les terres depuis long- temps disparues et leur masse imposante, leurs couleurs varie'es et e'tranges sont bien faites pour forcer l’admiration. A l’oucst seleve Chao, un roc plat et etroit, aux falaises verticales et maccessibles; tout a cote surgit la grande Desertas, une sorte de biseau dont la longueur atteint io kilometres et qui eleve sa ciete sinueuse a 400 metres au-dessus de l’oce'an; a Test enfin se diesse Bugio, plus grande que la premiere, mais presque autant inaccessible et toute herissee de sommets aigus. Retenus par dherses operations, nous sommes restes pres d’une demi-journee a une trbs faible distance des lies, dont les details nous appa¬ rent : laves accumulees en couches epaisses, cendres poly- ehiomes devalant aux pieds des falaises, dykes noiratres inter- CJles dans ces masses qu’ils soutiennent, tout indique, dans les Deseitas, Faction du volcanisme. Aux points oil les pentes ne sont pas trop abruptes, une Vegetation s’est dtablie, tres verte en certains endroits, mais ^ ssechee sur la Crete oil pourtant elle nourrit des Chevres et des apuns sauvages. A l’ouest, dans une sorte de vallon un peu Ute’ on v°ib sur la grande ile, un bosquet de Pins qui mar- dUe la place oil s’e'tablit autrefois un courageux colon, grand ami Sans d°ute de la solitude. Aujourd’hui, les Desertas sont °mpletement abandonndes, la maison n’offre plus que dcs lnes et quelques Figuiers rabougris ont seuls persiste dans I v°lsinage, a quelque distance du bosquet de Pins qui dominc tiem Ce' sommet cr^te- C’est du Prince que je t S Ces ^ern'ers de'tails, qu’il a d’ailleurs releves dans un chapi- e s°n interessant ouvrage : La Carriere d’un Naingateur. (93) — 7° — La grande Ddserte n’est frdquentde que par des habitants de Madere qui vont y recueillir de jeunes Puffins, et par des tireurs au pied agile qui vont y chasser les Chevres sauvages. Le Prince fit partie d’une expedition de cette sorte et il en a racontd les dmouvantes peripeties. On ne gravit pas sans dangei ces falaises croulantes trop souvent battues par le flot furieux, c’eut dtd folie d’en risquer l’ascension, et nous nous conten- tames de les suivre du regard, en admirant la temerite du chasseur audacieux qui se hasarde sur leur cime. Le yacht s’est engagd dans l'etroit et profond passage qui se'pare Bugio de la grande Deserte, et nous void entre des rocs a pic et vivement nuance's, dont on ne saurait depeindre l'aspect impressionnant et pittoresque. Le passage double, la grande lie de Madere nous montre son flanc oriental, avec ses hauts sommets perdus dans les nuages, ses cotes verdoyantes et les rochers volcaniques en forme de trainee qui la pro- longe en une digue incomplete, du cotd de Chao. II fait nuit quand nous jetons l’ancre dans la baie de Funchal, et ce sont des milliers de lumieres etagees en amphitheatre qui nous indiquent l’etendue et la position du chef-lieu de 1 ile. Malgie l’heure tardive, il nous est neanmoins possible de faire ample connaissance avec le plaisir supreme de tout bon habitant de Madere : des feux d’artifice eclatent de tous cotes, non point seulement dans la ville, mais partout et jusque dans leshameaux perdus aux flancs de la montagne. Au matin, le merne bruit de fusses nous reveille, et il se fera entendre pendant toute la duree de notre sejour. C’est ainsi que les Maderois celebrent leurs fetes religieuses et se font mutuellement des politesses; le son, ces petarades se resolvent en feux, le jour en petits nuages de fumde, non sans produire a toute heure une sdrie de detonations a laquelle nos oreilles europeennes ne sont pas accoutumees. A part un lambeau de terrain tertiaire, 1’ile de Madere est totalement volcanique, forrnee par une association de laves, de basaltes et de cendres qui donnent une terre fertile, mais e'minemment propice aux phe'nomenes d’drosion. Ces dermers phenomenes se manifestent ici avec une intensite remarquable, a cause de la structure de File, qui, sur toute sa longueur, est separee en deux versants par une crete montagneuse continue et fort ilevee. Les flancs do la chaine sont creuse's d’innombrables ravins appeles curral (Fig. 56) qui, dtroits et profonds, conimen- cent aux sommets pour s’ouvrir dans la mcr; trois de ces ravins traversentla ville de Funchal, oil ils ressemblent tout a fait aux •a Fig. 56. — La riviere de l’Enfer, au fond d’un curral, a Madere. liis de volumineux torrents ; le plus remarquable est le grand ^",al qui commence au Pico Ruivo, le point culminant de 'le (i 85o metres), et vient s’ouvrir dans l’ocean a 10 kilometres Vers r°uest de Funchal. ^algrd l’humiditd du climat et les nuages e'pais qui se (93) 72 forment presque incessamment sur les hauteurs, le fond de ces ravins, en temps ordinaire, est presque tou jours a sec ou, comme dans le curral median de Funchal, traverse par un maigre filet d’eau. C’est que les sources de File sont captdes a leur emergence, tres haut dans la montagne, et utilisdes fort judicieu- sement pour les irrigations; recueillies dans des aqueducs ou levadas , elles arrivent partout dans les cultures oil dies se distribuent en milliers de ruisselets qui repandent partout la fertility. Elle est admirable, en effet, la grande He portugaise, avec ses cultures plantureuses qui s’e'tendent partout jusqu’ii lalimite des forets : au milieu des vignes pre'dominantes, toutes greffdes sur plan americain, les plantations de Bananiers et de Cannes a sucre occupent d’assez grandes espaces, l’lgname ou Colocase comestible deploie ses gracieuses feuilles cordiformes, et la Patate s’etale sur le sol a la maniere d’un Liseron rampant. Plus haut apparaissent les cultures de nos pays, et vers 5oo a 600 metres, les forets de Pins qu’on multiplie de plus en plus sur les montagnes, parmi les paturages. Cet apercu tres rapide ne donne qu’une ide'e tres faible de la vdge'tation de Pile, oil les Eucalyptus et les Mimosas se melent aux essences europe'ennes, et ou poussent exuberantes en tous lieux des plantes sauvages ou redevenues telles : des Nopals, des Gdraniums, des Begonias arborescents, des Fuchsias et des Hortensias aux couleurs magnifiques. Les currals qui traversent Funchal sont eux- memes envahis par cette flore exube'rante qui est un charme pour les yeux. Mais comment s’e'tonner d’une telle richesse de vegetation dans un pays oil la temperature est constamment douce, et oil la mer et les condensateurs montagneux entretiennent une humi- dite persistante ? Je n’oublierai jamais la splendour des sous-bois a la descente du funiculaire qui conduit de Funchal au Mont Eglise (Church Mont) : quelle admirable jonchde d’Hortensias, et comme les bouquets bleus de cette plante se detachent delica- tement sur le fond de verdure qui les environne ! C’est d une fiaicheur exquise et d’un effet delicieux. Je recommande egale- ment au voyageur presse, mais curieux des beautes naturelles, — 73 — une promenade au curral situd sous la forteresse ; la gorge est accidentee et pittoresque, avec une vegetation merveilleuse qui repand un charme tout particulier; nulle part les cultures ne sont plus riches, les plantes sauvages plus vigoureuses, plus abondantes et plus varides. Funchal (44.000 habitants) est une station sanitaire et de plaisance, oil les Anglais occupent la premiere place, suivis de pres par les Allemands ; elle est entouree de charmantes villas qui s’elevent au milieu des cultures jusqu’a la limite des forets. Laffluence des visiteurs ya introduit des habitudes de mendi- cite de'plorables et genantes, au moins parmi les enfants, qui poursuivent le touriste avec une ardeur et une tenacite inlas- sables ; il n'est plus question, en pareil cas, du laisser aller proverbial, et d’ailleurs bien reel, des habitants de File ! Les couises dans Funchal et aux environs semblent plutot penibles, a cause ^es pentes raides qui entourent la ville et des petits galets basaltiques dont sont paves les rues et les chemins. F est vrai qu’on peut recourir aux carros , qui sont des fiacres peu lapides oil les roues sont remplacdes par des traineaux, et nos atteluges par des Boeufs; on facilite le glissement par de ui eetcela n’est guere propre a rendre bien rapide la marche ^es PiOons. C’est dans un traineau de cctte sorte, mais decouvert et active par des homines , quenous descendimes du Church Mont, J11es compugnons et moi, au sortir du luxueux et vaste hotel que es* lemands ont erigesur la hauteur; le ve'hicule nous conduisit a Funchal par un chemin dtroit, borde de maisons, et en pente ln&ulierement rapide. La course fut vertigineuse et quelque peu propice a de graves accidents; mais nos guides etaient adroits, ^ nous abandonnerent sains et saufs apres la pirouette finale. On ne saurait quitter la ville sans visiter sa leproserie, son in public et son Musde d’Histoire naturelle. La leproserie ^nionte a une date fort ancienne; elle occupe un vieux batiment le n ,*en tenu °c* ia plupart des loges sont actuellement vacantes, ^ tdu etant cn decroissance manifeste dans File; nous fumes ^ Uei Par quatre le'preux a face tumefiee qui nous servirent ai ,lceione- Le Jardin public est peu etendu, mais parfaitement nago et ollre un agre'able melange de plantes tempe'rdes et (93) — 74 — d’especes tropicales, avec de beaux Palmiers, des Fougeres arbo- rescentes et des massifs de Bdgonias qui atteignent plusieuis metres de hauteur. Quant au Musde d Histoire naturelle, il renferme presque tous les specimens de la faune maddiaise, entre autres une collection complete des oeufs des Oiseaux qui nidifient dans File, d’admirables Gorgones rapportdes par les pecheurs et de nombreux fossiles (la plupart inde'terminds) qui proviennent des terrains tertiaires de la rdgion, surtout de Poito Santo. Cet interessant Musee est l’ceuvre du Pere Schmitz, directeur du Grand Seminaire, qui l a installe dans son dtablis- sement et qui en fit les honneurs au Prince avec beaucoup de bonne grace. Le 3 1 juillet, le yacht leva l'ancre et se dirigea vers le sud- ouest. Nous passames devant Camara de Lobos qui est relie a Funchal par une belle voie de 9 kilometres, la settle route maca- damisde du pays ; peu apres apparut tout le versant meridional de File, avec ses multiples ravins, ses verdoyantes cultures qui se terminent aux falaises, ses forets de Pins, ses sommets con¬ verts de paturages et le Grand curral qui vient deboucher pies de Camara. Puis Madere disparait a l'horizon et la solitude oceanique nous enveloppe de nouveau ; le yacht file vers la met des Sargasses. II Apres vingt-cinq jours de croisiere, ce n’est pas sans platstr qu'on voit a l’horizon se dessiner une cote. Le 24 aout, dans la matinee, le yacht etait en vue de Sao Miguel, et nous saluions avec un joyeux empressement la grande ile acore'enne. Etroite comme Madere, mais un peu plus grande et plus peuplee (1 19.000 habitants), cette ile s’dtend de Test a l’ouest sut une longueur de 66 kilometres; elle pre'sente a chaque extre'- rnite un massif montagneux dont les hauts sommets ont une altitude d’environ 1100 metres; entre ces deux zones terminales se trouve une partie relativement basse oil s’elevent presque contigus, des cones volcaniques tres nombreux, les uns intacts, les autres echancres a leur pointe. Au surplus, les lies acoreennes (93) -76- sont toutes entierement volcaniques, a I exception dc Santa Maria, la plus orientale, qui renferme un lambeau de tenain tertiaire exploits pour certaines constructions. J’ai vu a Ponta Delgada des blocs de ce de'pot sedimentaire; e’est une molasse marine, tres riche en fossiles, et presque identique a cellc quon trouve si abondamment en France et en Suisse dans la vallee du Rhone. Peu a peu sc de'couvre le versant meridional de 1 ile, a\ec son chef-lieu Ponta Delgada^ (22.000 habitants), qui occupe les bords d’une anse, au pied des petits cones volcaniques et des contreforts du massif occidental. Nous passons entre les cui¬ rasses d’une escadre anglaise mouillee en rade, et le yacht jette l’ancre dans le port, qui est spacieux et protege1 par une foite digue ou Ton observe encore les traces violcntes d’un cyclone. Nous pouvons admirer maintenant le pittoresque aspect de la ville, dont les maisons peintes en clair s’avancent jusqu aux rochers du rivage, ou se perdent au loin sur les flancs verts des collines environnantes. Ponta Delgada n’est pas construite en amphitheatre au pied de hautes montagnes comme Funchal, mais, si elle occupe un paysage moins grandiose, les abords en sont plus saisissants, a cause des petites falaises littorales qui remplacent la greve caillouteuse de la ville maderaise. Le debar- cadere du port (Fig. 57) est gracieux, avec son porche et ses maisons en arcades; ailleurs, la ville ne presente rien de remar- quable, ses rues ayant beaucoup de ressemblance avec celles des petites villes europeennes et ses monuments religieux etant construits sur un type quelque peu banal, qu’on rencontre dans toutes les iles acoreennes et a Madere : grand batiment rectan- gulaire avec des fenetres simples et carries, un fronton limite par deux arabesques et parfois une tour a quatre faces, sans fleche terminale. Les habitants eux-memes n’offrent rien de particulier, si ce n’est l’humeur paisible qu’ils tiennent de leur doux et humide climat, si ce n’est egalement le costume ancien porte par bien des femmes (Fig. 58) : ample manteau de laine noir qui enveloppe tout le corps, avec un capuchon immense au fond duquel parait perdue et se de'tache en clair une figure feminine. 77 La ville ne posshde pas encore de jardin public, mais elle a deux jardins particuliers, le jardin Borges et le jardin do Canto, ou sont reunies et ou se developpent avec une vigueur incom¬ parable les plantes arborescentes de nos pays et celles des cli- mats tropicaux. Le jardin Borges est etabli a la manifere pitto- Fig. 58. — Costume de femmes de l’ile Faval. — A Sao Miguel, la capuche est un peu moins ample. esclue, avec grottes et rocailles, labyrinthes et vieille tour; ,aste et ^ort bien entretenu, il renferme une collection de plantes es plus riches. Le jardin do Canto (Fig. Sg) se pre'sente sous un Pect plus simple, mais il depasse en splendeur le precedent (93) par la belle disposition de ses massifs ct de scs pelouses, pai le choix plus varie de ses essences et par l’admirable d<;veloppe- ment de sesarbres. On voit la des ficus a caoutchouc quidepas- sent en hauteur nos plus beaux chenes, des allies de Palmiers prodigieusement belles, des Foug&res arborescentes, desaibies a fruits des pays chauds et surtout un bois de hauts et puissants Bambous dignes de rivaliser avec ceux des forets tropicales. 11 est facheux qu’aucune indication n’accompagne ccs magnifiques Fig. 5i). — Jardin do Canto a Ponta Delgada. — Avenue largement ombragee par une essence arborescente d’origine tropicale. (D'apres une photographie de M. Travassoz, a Ponta Delgada). specimens de la flore exotique; dans ces jardins, le naturaliste se trouve en presence de vegetaux dont il a certainement appris l’histoire, et qui sont perdus commc des Strangers parmi la foule des autres. Mais ce qui est plus facheux encore, c’est la destruc¬ tion prochaine de ces collections inestimabJes, reunies a grands frais par des amateurs passionnds de science et de beaute'; ces amateurs ont disparu, leguant a leurs heri tiers l’oeuvre capitale d’une vie entiere, mais non la noble ardeur dont ils furent ani¬ mus; et les delicieux Edens disparaitront sans doute, rase's et — 79 — morceles, parce qu’ils occupent une grande place dans la ville et representent de ce fait un trds sdrieux capital. Les Acores ont la rare fortune de possdder un homme qui consacre a leur service un esprit dleve et les aptitudes scientifi- ques les plus dtendues, je veux parler du commandant Chaves, directeur des Stations mdtdorologiques installees a Sao Miguel, a Fayal et a Flores. M. Chaves est un enfant des Acores, pro- fondement dpris de son pays d’origine, passionne pour ses richesseset ses beautds, qui lui ont livrd successivement presque tous leurs secrets. J’ai rarement rencontrd un homme aux con- naissances plus sures, plus variees et plus fecondes. Grace aux relations etroitesqui, depuis longtemps, existent entre le Prince de Monaco etM. Chaves, nous eumes le trds grand avantage de visiter Sao Miguel avec ce prdcieux guide, qui fut pour tous dune amabilite inoubliable et le plus attrayant des compagnons. Si le lecteur trouve quelque interet dans les pages suivantes, ■restaM. Chaves qu’en revient tout le merite. Avant de quitter Ponta Delgada, suivons d’abord M. Chaves au Musde et a la Station metdorologique qu'il dirige. Les deux ftablissements sont contigus et occupent les dependances con- ventuelles d une dglise de la ville. Dans le Musde sont rdpaitis a peu pres tous les specimens de la faune acoreenne, dont beau- roup de grandes pieces parfaitement montees, et plusieurs spd- rimens d’une raretd extreme : des Becasses et des Cailles a 1 b i - niques, un jeune Cachalot de 4 metres et un foetus de la meme espece long de 2 ou 3 decimetres. On sait, en effet, que les ties dol archipel sont un centre important pour la peche du Cachalot. Dans l’une des cours est un Jardin botanique peu dtendu, mais s'ngulidrement instructif, parce que consacre exclusivement aux plantes originaires des Acores, de beaucoup actuellement les moins nombreuses dans ces lies, qui sont a peu pres totalement en\ ahies par des vdgdtaux importds. la Station mdtdorologique, fonctionnent de nombreux aPpareils appartenant aux types les plus perfectionnds; M. Cha- Ves nous a ddmontre que les troubles sdismiques sont plutot rares aux Acores, ce qui n’est pas sans surprendre, dtant donne ^Ue ces lies ont subi au sidcle dernier de violents tremblements (93) — 8o — de terre, et que les phenomencs volcaniques, aujourd hui encoie, s’y manifeste en certains points avec une intensite remarquable. Quand M. Chaves ne peut nous accompagner, il nousconfie a son gendre, M. Cogumbreiro, qui nous accueil 1 it des notie entree en rade et veilla au ravitaillement du yacht en sa qualite de consul mondgasque a Ponta Delgada. Dans la fa mi lie de M. Chaves, 1’obligeance et 1’amabilite sont des vertus nathes, et M. Cogumbreiro nous le fait bien voir; c est avec lui que Fjg. Co. — Une serre d'Ananas dans lile de Sao Miguel. (Photographie Travessoz). nous avons parcouru le jardin Borges, et c’est grace a lui que nous pouvons visiter les serres a Ananas (Fig. 60) dtablies aux confins de la ville. Elies sont immenses, ces serres, avec leurs milliers de sujets soigneusement entretenus dans une atmos¬ phere etouffante; mais le revenu doit en etre bon, car la culture des Ananas prend de jour en jour un plus grand ddveloppement dans File, ou des vapeurs eu ropeens chargent des cargaisons completes de ce fruit delicieux. Autrefois, les raemes bateaux emportaient dcs oranges, que Ton estimait fort pour leur del i- catesse; mais les maladies cryptogamiques ont fait disparaitre presque totalement l'Oranger, et depuis lors s’est introduite dans les lies la culture de l’Ananas. En certains points de Sao Miguel, cette culture a une extension considerable, notamment a A illafranca oil la ville prend un aspect particulier a cause des serres nombreuses qui l’environnent. Ill L lie de Sao Miguel fut decouverte par Cabral en 1439; six annees plus tard, el le e'tait bouleversee par une puissante erup¬ tion qui detruisait les hauteurs du massif de 1’ouest et donnait naissance au cratere de Sete Cidades que Ton observe encore aujourd hui. Des innombrables curiosite's defile, aucune n’est plus attrayantes que ce cratere, dont les bords atteignent 5oo me¬ tres d altitude et sont dominds par les hauts sommets du massii. Nous voici done partis, avec M. Chaves, pour visiter cette region pittoresque. C’est jour de marc he it Ponta Delgada, et nous lenc°ntrons de nombreux campagnards (Fig. 61) qui por- tent ^eurs provisions ii la ville : des poasteques, du mai's, des 'gnames, des patates, etc.; la plupart sont monte's sur des mules, pelques uns sur des chariots qui filent au trot sur la route bien "acadamisde. Nous traversons d’abord la region des cultures, Cest un plaisir de voir comme toutes les parties du sol sont I 1Sees • le mais domine largement, car il fournit la bouillic et ^31n clut sont la base essentielle de l’alimentation dans les en /a^neS’ Partout des moulins a vent oil Ton reduit son grain hau;llne> et ^ans tous les villages, pres de chaque maison, de jje es Pyrumides oit se ddssdchent ses e'pis(Fig. 62). Les champs la ^.atatcs soni egalement fort nombreux, car les tubercules de ils , nte ne servent pas settlement a la nourriture des Acordcns : ]a ^ nt aussi recherchds pour la fabrication de l’alcool. Le bid, Il0s mtlle tei’re et la plupart des vegetaux alimentaires de rtdu£S sont cultivds aux Acores, mais sur une dchelle plus e) dans les villages, on est tout surpris de voir l’igname *’**** (93) — 82 — voisiner avec le chou, la passiflore et l’oranger avec nos arbres a fruits. Ces derniers, toutefois, sont plutot rates et ne donnent que des fruits mbdiocres; le tiede et humide climat des lies sem- ble peu leur convenir et les fait dbgenerer. Ce qui donne a a region des cultures un aspect tout a fait special, c est 1 abon a des grands roseaux (Arundo do mix), qui diessent paitout eu haute quenouille chargde d eldgantes feuilles; on les ais < pousser en haies et, avec le mai’s, i Is seivent a la nouinture rnulets et des chevaux, qui en sont tres fiiands. Nous sommes arrives au grand village de Lomba da 1UZ> au pied du cratere, et il faut quitter les voitures poui faire a cension a dos de mulets. Quelle agrdable promenade et com ien pittoresque! Nous suivons la crete d un des inonibi ables ravin qui sillonnent les flancs du cratere, et c est un delicieux loui i d’arbres de toutes sortes : des Mimosas, des Eucal)ptus, Pittospora se melent aux Pins et aux Chenes, a\ec des gazon- de Sdlaginelles qui remplacent nos Mousses, et, sui les Hanc humides des rochers, une charmante Hepatique, la Rhacotheca a\orica Bioch. Cette derniers plante appartient a la tioie pi inn tivede Pile, avec un Laurier tres repandu sur les hauteurs, le Persea a^orica, une Bruyere frequemment arborescente, 1 !'■ 1 ica aiorica , et un petit nombre d’autres especes. Nous rencontions ces derniers vegetaux sur les flancs du cratbre, au-dessus de a region des cultures, en compagnie de nombreux aibustes c|U revetent la montagne d’une sorte de maquis. Sur la ciete flul separe deux ravins, aux points appelbs mirador , ou 1 mil em brasse la mer et les pentes verdoyantes de 1 ile, on voit se deta cher parfois la silhouette d’un Ruminant paisible qui setnble admirer le vaste et splendide paysage; dans le maquis, en etlet, sont repandus quelques troupeaux qui deviendront bien plus nombreux dans les paturages non boisds, aux sommets du massif. II est dix heures du matin; les nuages qui enveloppent tiop souvent les cimes acorecnnes ont disparu et un radieux soleil eclaire le paysage. Nous atteignons 1’a.rete dentelde et presque vive qui forme les bords du cratere; et brusquement, le vaste cirque se decouvre (Fig. 63), d'une beautd feerique, d une splen- deur sans egale. C’est un instant inoubliable. Un peu incline Fig. Ci. — Un chariot campagnard de File de Sao Miguel. ^ne habitation de campagnards dans File de Sao Miguel; h gauche, ePls mais groupes en pyramides pour la dessiccation. (93) - 84- vers l’ouest, du cotd oriental domine par les hauts paturages du massif, le pourtour du bassin dessine un cerclc unman de 16 kilometres; par une pente raide et admirablement be qui represente une ddnivellation de 200 metres il s e .at ach an fond du bassin ou les habitations du village de Sete C tacks brillent comme des taches claires parmi les cultuies, o lacs magnifiques deploient leur brillante nappe entie luxuriantes, ou s’devent enfin cinq crateres de second o d e, creusds en coupe reguliere a la cime et radia ement n es flancs. Avec ces cones rides et cupuliformes, 1’enceinte volcan q rappelle, a s’y meprendre, les paysages lunaires; mats avec se lacs, ses bois, ses maisons, ses champs cultives et a mei q s’etend au loin, die se presente a nosyeux comme un site c originality et d’une splendeur inconcevables. Nous descendons maintenant la route smueuse qui con au fond du cratere, et la vegetation acoreenne nous a PI aK toute son exuberance. Quelle diversity dans les especes etqu vigueur dans la poussee! Les mimosas et les eucalyptus son encore nombreux, mais ils cedent la pre'syance au Cryptomen japonica , dont le port et la stature rappellent nos sapins, a une ecorce jaune plus delicate, un feuillage moins som ^ une fleche encore plus elance'e. Cette conifere importde se deve- loppe a merveille sur toutes les hauteurs de 1 lie, a cote u p ^ son bois laisse a desirer pour les travaux d inteiieui, mai resistant et convient tres bien aux constructions du dehorn. La vegetation du sous-bois n’est pas moins plantuieuse, a ses bruyeres, ses gazons de Selaginelles et une nragnifiqu gere du pays, la Woodivardia radicans , dont les grandes feui es d’un vert delicat, recouvrent les rochers et s’abaissent en tou es jusqu’au bord du chemin. Mais ici encore, la predominance es^ dyvolue sans conteste a une plante d’origine etiangeie, 1 L J chium Gardnerianum , une musacee tropicale remaiqua e pa ses feuilles longues, simples, et par sa hampe fei tile qui P°J un grand epi de.fleurs jaunes tres ele'gantes. Cette plante introduite aux Acores pour l’ornementation, et il faut croire que ce sejour a su lui plaire, carelle est devenue etrangement en\< hissante, etouffant ses rivales et constituant a elle seule, *•10. 63. le lac verf-^fr™ ?C? s!tut-;,s,au f°nd du cratere de Sete Cidades : en deca, Par M. le Dr Richard) &C ^ eu‘ (Vue Fr'se da bord meridional du cratere crateres secondaires situeS a l’interieur du grand cratere de Sete Cidades (93' — 86 — beaucoup de points, toute la vdgdtation du sous-bois. C etait l’e'poque de pleine floraison pour la plante, ct nous respirions une atmosphere embaume'e par cette foiet de gracieux e'pis qui ressemblent aux Orchiddes par leurs corolles et a notre Chevre- feuille par leur odcur. En presence de cette invasion qui rnarche a pas rapides, M. Chaves m’en rappelait une autre, non moms active, mais singulierement plus funeste dans scs re'sultats . il} a quelques annees, une Orobanche exotiqueil Orobanihe bicolot ), remarquable par sa grande taille et par son coloris, hit intro duitedans File, sans doute par inadvertance; le vegdtal parasite s’acclimata fort bien et, trouvant un hote a sa convenance dans les feves, prit un developpement inconcevable. La cultuie des feves etait fort re'pandue aux Acores et tres rdmuneratrice , au jourd’hui, on a du presque Fabandonner, et il faudra bien du temps et une lutte serieuse contre le parasite avant qu on puisse la reprendre. Au village de Sete Cidades, nous faisons halte dans une hotellerie rustique, ou les provisions apporte'es du bold sont comparees a la cuisine acore'enne ; de cette derniere nous esti mons surtout les beignets a la volaille et le beurre blanc conuue neige avec une saveur cremeuse; mais le vin a un gout prononce qui le rend peu agreable et le the ne parait guere meilleur . Apies ce dejeuner rapide, M. Chaves nous prdsente a 1 un de ses com patriotes, M. Cabral, en villegiature avec sa fanrille a Sete Ci dades. Et alors commence une promenade que la franche ama bilite de M. Cabral rend singulierement attrayante. Il y a deux lacs (Fig. 63) au fond du cratere, Fun bleu ct l’autre vert, sepal es par une etfoite digue; le premier doit le nom qu’on lui donne a sa belle eau limpide, le second aux Algues vertes qui s j developpent en grande abondance ; tous deux servent de reci¬ pient aux precipitations atmospheriqucs, tres copicuses, que les images apportent sur les flancs interieurs du cratere. C est pal une sorte de filtration dans les roches volcaniques sous-jacentes que les eaux des lacs s’dcoulent en sources aux niveaux du massif inferieurement situe; mais il faut croire qu’elles ont peu a peu colmate' les fissures de la roche, car les deux lacs sortent de leui niveau, ils envahissent les terrains bas avoisinants, et deja -87 - entourentcertaines habitations qu’il faut abandonner. La menace est permanente ; on se propose d’y remedier, en creusant un tunnel d’ecoulement a travel's les parois du cratere; mais la de'pense serait considerable et Ton peut se demander si jamais le projet sera mis en execution. Quoi qu’il en soit, nous traver- sons sur des planches les parties inonde'es, nous cotoyons des mares toutes couvertes de la blanche floraison des Nympheas, et nous void aux bords du lac bleu, oil nous attendent les rameurs et le canot dc M. Cabral. Le lac bleu a plus d’etendue que le lac vert et les rives en sont variees; a l’ouest un fouillis de bois, avec les vergers et les champs cultives qui entourent le village; au nord, les pentes interieures du cratere, toutes ravinees et couvertes de maquis; a Test, les hauts crateres se- condaires se'pare's par de profondes et pittoresques e'chancrures. Le canot nous conduit a l’une de ces dernieres, qui debouchc au niveau du lac par un vaste terre-plein; entouree de pentes hautes et raides, cette vallde n’offre aucun obstacle au ruissellement, et les eaux y roulent torrentielles a l’e'poque des grandes averses. Les vallees de cette sorte y recoivent le nom de grotla dans le pays, et le terre-plein qui se trouve a leur issue ressemblc au cone de dejection d’un torrent. A Sete Cidades, ce cone est partout jonche de fragments volcaniques enleves aux roches avoisinantes : ponces, obsidiennes, basaltes, scories, laves de diverses sortes; c’est l’image de la desolation, au milieu d’un paysage d’une etonnante fraicheur, a cote meme des rives oil les arbres poussent avec une vigueur surprenante et forment nn fourrd inextricable. Mais le canot revient a terre et il faut songer au retour. Apres avoir serre la main de l’aimable M. Cabral, nous repre- nons le chemin de Ponta Delgada, non sans jeter un dernier legard sur l’incomparable cirque dont nous allons franchir la Clete. Chemin faisant, M. Chaves nous entretient de la faune d'°reenne, relativement pauvre et de'pourvue d’animaux veni- ®eux, des lacs de Sete Cidades dont on dedaigne le poisson pour la maree venue de la cote, des curieuses coutumes des Paysans acoreens, et de l’emigration facheuse qui entraine ces cLrniers vers l’Amerique, oil ils menent le plus souvent une existence precaire. (93) Pres du village de Relva, notre aimable guide nous conduit a une echancrure de la cote ou se manifeste, avec une intcnsite extraordinaire, la puissance drosive des actions doliennes, en ce point, la haute falaise prdsente une dchancrure oil les vents de la mer s’engouffrent et tourbillonnent. rongeant peu a pen les parois volcaniques peu consistantes. L’dchancrure sagrandit chaque jour et atteint maintenant l’ancienne route; elle a la forme d’un cone renversd qui s’ouvre par une large ouveituie du cote de la mer. IV A Sete Cidades, l’activite volcanique parait momentandment eteinte; elle persiste au contraire, avec une intcnsite puissante, dans le pays de Furnas, qui occupe le fond d’un cratere au centie du massif montagneux situd a Test de Ponta Delgada. Furnas est la region la plus curieuse des Acores, car elle joint lc pitto- resque de Sete Cidades au spectacle imposant de ses phenomenes souterrains; aussi brulons-nous du ddsir de la visiter. Et ce desir sera satisfait au delit de toutes espdrances : le Prince doit se rendre a Furnas, oil une reception lui est menagee par le marquis de Praya; nous irons le rejoindre en suivant la route de Ribeira Grande, sur la cote septentrionale de File. Moins surpris que touches par cette gracieuse prdvenance, nous partons remplis de joie, toujours accompagnds de M. Chaves, dont la delicate obligeance est sans limites. Durant plusieurs kilometres, notre promenade manque un peu de charme, car les rues de la ville se continuent en de longs villages, avec une double serie de maisons et de hautes murailles noiratres qui servent de clo¬ ture aux jardins. C’est l'inconve'nient des villes acoreennes, mais ensuite quelle revanche! Nous traversons la chaine des petits cones volcaniques situe's entre les deux massifs montagneux, et bientot, a travel's les bois de mimosas, de pins et d’eucalyptus, apparait la cote septentrionale de File et l’ocean bleu qui la baigne. Sur cette cote, nous atteignons bientot Ribeira Grande, petite ville aux maisons claires et basses, oil Fon voit une eglise de style rocaille, qui ne ressemble en rien aux edifices religieux -89 - du pays. Un enfant nous poursuit, faisant appel a notre bourse; et le fait ne laisse pas de nous frapper, caron l’observe rarement aux Acores, ou la rarete' des touristes s’oppose au developpement de la mendicite, qui regne en maitresse a Funchal. C’est egale- ment a Ribeira Grande que nous voyons le premier cours d’eau de Sao Miguel ; il descend du haut massif qui domine la ville et ne brille guere par la richesse de son debit; mais il sera suivi par plusieurs autres mieux alimentes, qui traversent un ravis- sant decor de verdure, sur les flancs incline's du massif. Mamtenant l’ascension commence, lente d’abord, plus rapide ensuitele long d’une route sinueuse qui nous offre de splendides 6C aPPees sur In cote, et des vues grandioses parmi les profonds auns de la montagne. Des forets de pins s’etendent jusqu’aux mes, dominant la zone des cultures qui, dans cette region de ! e’ envahit la rdgion forestiere sous forme de defrichements sont etablies des plantations de the. Bientot la route nous pparait bordde par deshaies d’hortensias, et toutes rayonnantes euis admirables bouquets bleus. Ainsi, nous allons de sur- P ses en sui prises, et cette promenade n’est qu’un Ions enchan- tement! te ^°us laissons a droite les montagnes boisees, et void main- desbV^ ^*,aUte ^anc^e’ d’abord ddcoupee en grandes sections par soi 31eS ^ l^ortensias, puis indivise ets’etendant de sommets en C’e mets’ semee d arbustes rabougris et de touffes de bruy&res. Fur a le§'on des paturages, situee au pourtour du cratbre de S£s ’ e^e donne 1 impression d’une immense solitude, avec des (,ar^S.ma^sons de bergers, et ses prairies marecageuses oil 1’hunFd ai?nes’ )ouant le role d’eponges, absorbent et conservent supe -' ltL <^CS nuagcs. Il fait nuit quand nous atteignons le bord 1’ombr Ul Clat^re’ cdtoyant des abimes mal dissimulds dans d ,re noaurne, un chemin rapide nous conduit a Furnas, ^ es umieres brillent au fond du cirque. du vill^^35 S°'r term^nd’ nous faisonsune promenade autour ^ &e5 sur le bord de la route qui conduit a l’etablissement de bains nous rencontrons des sources nombreuses, les unes Snides lee sulvant autres chaudes, toutes fortement mineralisees et, eui nature, riches en fer ou en soufre. Elies se (93) — 9o — ddversent librement dans le ruisscau ; mais a quoi bon capter ces faibles emissaires quand tout pres, derriere une colline adossde aux bains, les caldeiras bouillonnent et lejettent pai torrents des eaux dgalement actives? Nous traversons le tunnel creusd a travel's la colline, et ddjii la temperature s dle\ e, les emanations sulfureuses se font scntir. Encore quelques pas, et nous sommes en plein air, devant les caldeiras furieuses qui font entendre un bruit continu et assourdissant. Sous la lune frequemment voilee par des nuages, au milieu de roches blan chatres et denudees qui rayonncnt de la chaleur, parmi les ema¬ nations de vapeurs qui prennent a la gorge, notre caravane s’avance avec precaution, rendue silencieuse fpar le ten ifiant mystere de ces Iieux. Le spectacle est vraiment infernal, cat si le feu sou terrain ne se manifesto pas sous la forme de laves cou- lantes, on le sent tout proche, et on en mesure la puissance . c’est lui qui surchauffe l’eau tumultueuse dcs caldeiras, c est lui qui la projette a gros bouillons sous un nuage de vapeur, et c est au coeur de son activity, dans les profondeurs oil il regne, que se sont produites, comme en un creuset, ces vapeurs minerali- sees qui attaquent les roches superficielles, les calcinent, les pul- verisent et les rendent si chaudes qu’il est parfois doulouieux d’y appliquer la main. Nous sommes revenus le lendemain aux caldeiras; en plein soleil et vues pour la seconde fois, on les trouve peut-etre moms impressionnantes, mais on a l’avantage de pouvoir les exanunei de plus pres. Elies sont particulierement nombreuses derriere la colline adossee aux bains, sur un petit plateau inegal dont la longueui n’atteint pas deux kilometres. Dans cette region la presence des eaux chaudes souterraines se manifeste a peu pres partout, jusque sur la route oil l’on voitcrever des bulles chaudes, jusque dans le lit du torrent oil des vapeurs se degagent entre les pierres. Et ca et la, au nombre d’une dizaine environ, les cal¬ deiras (Fig. 65), chaudieres tumultueuses, elevent dans l’atmos- phere leur colonne de vapeur. La premiere apparait des la sortie du tunnel; on a du l’entourer d’une muraille circulaire, car elle projette a plusieurs metres de hauteur son eau bouillante. — 9i — C’est une sorte dc geyser a eruption continue, qui depose stir son pourtour, en forme de croute, une sorte de silice hydratee, la michelite , tres analogue a la gcyserite des geysers islandais. Pour recueillir quelques dchantillons de ce mineral, nous nous revetons, M. Chaves et moi, d’un drap soigneusement doubld, qui nous protege contre la pluie des gouttelettes brulantes. A quelques dix metres de la, surgit une seconde caldeira, la plus amP e de toutes, qui envoie de gros bouillons jusqu’a la surface Pt0j so] a * ' -es s caldeiras de Furnas au sommet d’un ravin dont les flancs Par les emanations volcaniques. — Dans le fond du ravin, ley/* recoit les eaux chaudes des caldeiras ; au dernier plan, les du cratere de Furnas. (Photographic de M. le Dr Richard.) ,et’. P°dr al. . , . d R’es U|unenter ensuite la riviere voisme; ses eaux sont 1 ^es mouvements convulsifs, et sur le seuil qui la sPbir ,>ine •aiss 0r> .. Pp trit Pas UC'^t ^es crepitations brusques et violentes qui ne Vgpj'kfiipj ^ 'Rquidter un peu. Plus loin, apparait beant, sous s0llpC roches, l’orifice d’un troisieme abime, oil les c0jo^eyent, a grand effort et avec un bruit infernal, une Pe de boue grisatre; la masse n’atteint pas tout a (93) — 93 - fait les bords, et retombe lourdement dans le gouffre, envoyant des eclaboussures qui jaillissent de toutcs parts. On utilise cette boue pour preparer des bains, et les enfants viennent 1 enlever sur les parois de la roche, au risque de glisser dans la crevasse brulante qui les engloutirait pour toujours. Les autres caldeiras tiennent plus ou moins des deux pre¬ mieres, les unes jetant leurs bouillons a une certaine hauteui, les autres epanchant leurs eaux tumultueuses des la surface. Elies occupent le fond d’un petit val ou l’activitd volcamque semble atteindre son maximum, des bulles gazeuses sortant de presque tous les points du sol, et des sources nombieuses du flanc des rochers. On voit jaillir l’eau froide a quelques pas de l'eau bouillante et des jets sulfureux a cote d’un dpanchement ferrique; un habitant du pays a trouve l’endroit piopice pour y construire un pietit etablissement de bains, et cela donne une idee de l’indifference avec laquelle on considere ici le dangei d’un tel voisinage. Mais les caldeiras sont-elles rdellement me nacantes, et ne doit-on pas les considbrer plutot comme des exutoires naturels qui protegent les Acores contre les eruptions violentes? D’autres caldeiras sont repandues ailleurs, en diveis points de l’immense cratere; elles forment un groupe compact sui les bords du splendide lac de Furnas, et Ton en voit meme sui les berges de la riviere d’eau chaude qu’elles alimentent de leuis eaux. Partout elles s’annoncent par leurs bouillonnements, et leurs hautes colonnes de vapeur; partout aussi elles sont en\i- ronnees de terrains ou se depose du soufre et qui emettent des bulles gazeuzes. On voit meme crever ces dernieres fort loin des sources, et jusqu’au milieu d'une piece d’eau, dans 1 un des pares admirables qui sont un des ornements du pays. Ces pares sont nombreux et fort bien entretenus, car la petite localite de Furnas est une station balneaire tres frequentee, ou les riches Acoreens ont fait construire des chateaux et des villas. Au surplus, on ne saurait choisir un sejour plus enchan- teur et plus grandiose : avec son cratere dehanerd, aux goiges profondes et irre'gulieres, avec ses riches forets ou abondent les pins, avec son beau lac et avec ses eaux abondantes qui Fig. 66. Le pare du marquis de Praya, a Furnas, dans Pile de Sao Miguel. (Photographie Cervejaria Pereira). F'c. 67. . F ilot crateriforme de Villafranca. — L’entree du lac circulaire regarde la cite de Villafranca. (Photographie Travassoz). (93) — 94 — ddveloppent une plantureuse vegetation, Furnas est d’une splen- deur a nulle autre pareille. Sur les bords du lac, pres d une petite chapelle, la famille Do Canto s'est mdnagd un vaste pare, oil les essences les plus diverses poussent en pleine liberte et donnent en certains points 1’illusion des forets tropicales; il y a la. deux vallees qui sont d'une fraicheur et d’une majeste inou- bliables : l’une exclusivement revetue de la belle Fougere aco- reenne (Woodjvardia radicans), I’autre de Fougeres arbores- centes, de Strelitzia et de Bambous groupds en fortes toutfes. Au village meme, le pa rc (Fig. 66) du marquis de Praya est une vraie vermeille dont on ne se lasse pas d’admirer la belle ordonnance, la riche floraison et l’extraordinaire varie'te. C’est dans ce milieu enchanteur que nous pumes appre'cier comme il convient l’hospitalite et les nioeurs patriarcales acord- ennes. La population du village s’associa au marquis pour ac- cueillir le Prince de Monaco, et les fanfares, les feux d’artifice retentirent joyeusement dans le pare, oil jeunes et vieux s’etaient donne rendez-vous. Convies a cette fete, nous primes part a 1 allegresse generale, heureux de vivre quelques heures dans ce milieu si cordial, et touches au fond du coeur par la noble sim- plicite de notre hote. Le soir, des voitures nous ramenerent a Villafranca, oil etait venue mouiller la Princesse- Alice; et le lendemain, nous pumes explorer longuement le tres curieux ilot (Fig. 67) situe au large, a quelques kilometres de la ville. C’est le cratere emerge d’un cone volcanique sous-marin, une sorte de vaste coupe rocheuse lecouverte de vegetation sur sa pente intdrieure, et, en dehors, rongee en tous sens par les intemperies; sa hauteur n’atteint pas 100 metres aux points les plus dlevds, et son pourtour pre- sente deux profondes echancrures entaillees presque jusqu’au niveau des dots; le centre est occupd par un bassin absolument circulaire ou les eaux penetrent en suivant un e'troit chenal cieuse a main d’homme dans la plus basse des echancrures, du cote de la ville. 11 est pittoresque dans sa solitude, le minuscule cratere, avec ses pentes garnies de vignes et de roseaux, ses flancs creuses de fissures qui le traversent de part en part, son joli poi t natui el, les vols de pigeons et d’etourneaux qui viennent — 95 — chercher asile dans ses crevasses, et comme fond, au dela du detroit, les maisons blanches de la ville, ses nombreuses serres a ananas, et les hautes montagnes boisdes du massif de l’ouest, separees les unes des autres par des vallbes rapides et profondes! Un peu avant le coucher du soleil, une chasse aux pigeons fut decidde, ou, en qualite de simple spectateur je tins compa- gnie a Son Altesse. La mer dtait un peu agitee, de sorte qu’un violent remous secouait notre barque, dans l’etroit espace oil il convenait de se tenir a l’affut, c’est-a-dire, entre une colonne separe'e de l’ilot et les hautes falaises fissurees du cratere. Groupe's par centaines sur les corniches, des etourneaux sem- blaient nous conside'rer narquoisement, tandis que des mains, des rames et de la voix nous faisions grand bruit pour chasser les pigeons de leurs refuges. Beaucoup sortirent et s’envolerent au-dessus de nos tetes, mais ils se tcnaient a une grande hauteur et la barque etait furieusement secoude par le remous des Hots. Pourtant, le Prince fit quelques victimes, et ce fut une occa- S1°n d’admirer son sang-froid et la justesse de son coup d’oeil, car il est difficile de chasser dans des conditions pilus delavora- bles. Nous fimes ainsi le tour de Pilot, a une faible distance de ses parois rocheuses que nous pumes examiner a loisir; leurs crevasses innombrables, leurs fissures, leurs corniches saillantes et decoupe'es en dentelles retombantes, les font ressembler a de g'gantesques ruines ; mais ccs ruines sont resistantes et brave- lQnt, bien des siecles encore, les injures du temps; car elles sont piotegees a leur base par un revetement continu et epais d’Al- gues calcaires sur lequel n’ont aucune prise les vagues les plus violentes. La faune de Pilot m’a paru tres pauvre : elle comprend d’in- n°fflbrables Criquets, quelques Locustides, un petit nombre d autres Insectes, avec deux ou trois espieces d’Araigndes, des Gloportes et des Crabes coureurs (Leptograpsus marmoratus) ClUl gGm pent allegrement contre les falaises verticales. Quant dUx Parois memes de Pilot, elles sont constitue'es par des laves Jsscz coinpactes oil sont inclus des morceaux de basalte, de tra- ^J te etd’autres roches volcaniques arrachbes aux profondeurs a eP°que ou se produisit Pe'ruption. On ne trouve p>as de ponces (93) — g6 — dans cet Hot, mais ces roches poreuses doivent abandonner le massif de Furnas : pendant la nuit, une violente averse tom a sur la montagne, et le lendemain des fragments de ponces, amends par les eaux torrentielles, flottaient en grand nom rea la surface de la mer, reunis en bande suivant la direction e la mer. V L’archipel acoreen (Fig. 68) s’etend du S.-E. au N.-O. sui une longueur de 5oo kilometres environ, et il compiend tioic groupes d’iles separees les unes des autres pai d assez giande distances : au groupe le plus rapproche de 1 Europe appaitien nent Santa Maria et Sao Miguel, avec le rocher des Fournns (Formigas) et l’ecueil voisin des Dollabarctes; le groupe centia comprend cinq lies assez rapprochees : Terceira, Graciosa, 1 1C0 et Fayal ; le groupe occidental, enfin, se compose de Floieset de la petite lie de Corvo. II n’etait pas dans le programme du Prince de visiter toutes ces lies, mais nous purnes neanmotns jeter un coup d’oeil sur plusieurs et parcourir l’archipel tout entier. En quittant Sao Miguel, la Princesse- Alice s’arreta deux jours a l’ouest de File, en vue du cratere de Sete Cidades qui ressemble a une vaste coupe inclinee vers l’ocdan. Puis elle iila vers le nord pour observer 1’eclipse et, apres une assez longue traversee, atteignit le groupie de l’ouest. Dans la matinee du ier septembre, Flores et Corvo se dessinerent a l’horizon et nous traversames la passe relativement large qui sdpare les deux iles. Corvo est un simple cone volcanique, dont le sommet se termine par un cratere, a 400 metres environ au-dessus de l'ocean. Cet Hot n’atteint pas 8 kilometres dans sa pslus grande longueur; du cote' de l’ouest, il prdsente des flancs abrupts a pieu pres inac- cessibles; a Test, des falaises pilus ou moins hautes lui servent de limite, saut du cote du de'troit, oil les pentes s’abaissent juscpu’au niveau de la mer et donnent asile aux rares habitations du piays, qui ne comptent p^s plus de 800 antes. Ce village recoit tous les trois mois la visite d’un paquebot, mais on n’y debarque '• :C *. - I (93) ans archipel des Acores durant la campagne de igo5. - 9« “ pas facilement, et nous dumes passer outre, bien que la merfut rclativement tranquille. II fallut nous contenter de la vue de 1 'i lot, qui nous parut couvert de prairies jusqu’au sommet, sans vdgehation arborescente. Nous sunies, d ailleurs, que 1 Hot se prete fort bien a I’dlevagc du bdtail, et que les boeufs y sont d’une race fort ntenue, a peu pres de la tail le d une mediocie genisse. Durant notre sdjour a Ponta Delgada, M. Chaves nous avait fait visiter l’etable d’un dleveur qui a rduni quelques t\pes tout a fait curieux de cette race pygmdenne. Flores est autrement dtendue et bien plus riante. Nous ne vimes que d’assez loin sa cote orientale, qui est richement cou verte de bois et de cultures, et oil des ruisseaux viennent se ddverser dans la mer. Ces dmissaires torrentiels recoivent pal filtration les eaux des lacs encaisses qui se trouvent au sommet des montagnes; mais ils sont dgalement alimentes, dapies M. Chaves, par des sortes de marais dlevds, oil les Sphaignes poussent en abondance et retiennent, dans une certaine mesuie, l’humidite atmospherique. J’ai dit qu’on observe quelque chose d’analogue sur les hauteurs de Furnas. De Flores, nous purnes admirer surtout la cote occidentale et le versant du sud, au cours d’une lente et de'licieuse piome- nade en bateau dont le Prince nous mdnagea la surprise. Apies etre restes deux jours en vue d’une crique admirable, qui au nord-ouest vient s’ouvrir largement sur la mer, nous suivinres la cote a faible distance, ne perdant aucun detail de ce pars ravissant, oil tout semble fait pour charmer le regard. Du cote de l’ouest, la falaise est peu elevee, mais sauvage, d ailleut s agremente'e de riches couleurs, de crevasses et de petites anses presque inabordables ; au-dessus, des valldes aux plis gracieux abritent quelques villages noyes dans de plantureuses cultures, et tout en haut se detachent les hauts paturages de File, separes les uns des autres par de larges haies d’hortensias qui dessinent des lignes sinueuses ou brise'es. Nous tournons au sud, et alors la falaise a pic s’e'leve brusquement a une hauteur de 400 metres, montrant a sa crete l’extremitd de haies d’hortensias. Dans tout autre pays, une semblable region serait aride et tout a fait sau¬ vage; mais nous sommes dans Pile acoreenne la plus feconde, — 99 — et sur les flancs abrupts de la roche volcanique, on voit s’elever une puissante vegetation, en tous les espaces oil la pente moins raide peut supporter un peu de terre vegetale; les grands roseaux surgissent comme de vertes quenouilles, les lauriers acordens poussent enbuissons, et sur les terrains oil l'homme peut abor- deronvoit des champs d’ignames et de mats. Nous voici au sud-ouest de Flores, en un point oil une large vallee descend des hauts sommets jusqu'au bord de l'ocean; la on trouve le petit port de Lagens, et un peu plus loin, sur les revers de la vallee, quelques grands villages. Mais le jour baisse et nous finissons a regret notre promenade, laissant a droite la ville de Santa-Cruz, dont les feux rouges se perdent bientot a l’horizon. Deux jours plus tard, nous dtions dans le groupe central des Acores, en mer absolument calme, au milieu du chenal qui se'pare Sao Jorge de Fayal et Pico, les deux iles jumelles. Et sur le ciel splendide se detachait, a demi embrumee d’abord, puis peu a peu de plus en plus nette, la montagne de Pico (Fig. 69), cone volcanique aux lignes gracieuses qui s’eleve d’un jet a 23oo metres au-dessus de la mer. Tout un jour, le yacht dvolua au voisinage du pic charmant et majestueux, dontle cone, idea- lernent regulier, se termine par un etroit cratere et par une a'guille. Dans sa moitie superieure, la montagne est' aride, et montre a nu ses roches volcaniques aux teintes chaudes et ' ariees ; a la base, elle se perd dans la vegetation acoreenne, particulierement dans les vignes, qui sont tres nombreuses a Pico, et cultivees entre des rnurs de lave tres rapproches les uns des autres. Les vignes de Pico donnent un vin mediocre et, comme a Madere, sont toutes greffees sur americain ; a Graciosa, °u les vignes sont egalement nombreuses, on obtient un vin riche et de qualite, surtout quand il provient des plants locaux qui ont echappe a l'invasion phylloxerique. hious ne vimes que de loin la longue lie de Sao Jorge, dont la ciete est decoupee en scie par de nombreux cones volcaniques, mais Fayal dtait a quelques encablures, deployant sous nos yeux ses vallons richement cultive's, qui descendent d’un cratere central absolument circulaire, la Caldeira. (93) Lc chef-1 icu de Fayal est la petite ville de Horta, qui s’eleve en amphitheatre sur le bord de la mer, au fond dune baie fermde de toutcs parts, sauf d u cote de Pico, Horta est un port sur, mais peu spacieux, oil rclachent lcs baleiniers americains. C’est dgalement a Horta qu’emergcnt plusieurs cables sous- marins dtablis cntre l’Europe et 1’Amerique. Nous passames quelques heures dans la ville, qui contraste singulierement, par sa monotonie, avec la splendeur de la campagne environnante. Par contre, nous cumes plaisir a visiter 1'anse mal odorante oil les baleiniers dissequent les cachalots ct en tirent de 1 huile, — un mole qui avoisine le port et oil les laves, semblables a des scories, sont bigarrees de toutes lcs couleurs, — enfin, sur le ddtroit, un bassin naturel presque identique a 1 i lot de Villa- franca, mais reduit a l’dtat de presqu’ile. De la plage de Horta, on a une vue admirable (Fig. Gq) sur la montagne de Pico, en- cadre'e entre les deux moles qui limitent l’entrce du port; et, bien que la Caldeira de Fayal s’eleve ii 1000 metres au-dessus de la mer, elle parait ties humble vis-a-vis de sa majestueuse rivale, qui seule, dans l’archipel, a le privilege de se couvrii d’un manteau neigeux durant l’hiver. Cette croisiere terminee, le yacht revint a Ponta Delgada pour y prendre du charbon et se pre'parer au retour. Avant de toucher au port, le Prince fit quelques sondages au pied du cra- t£re de Sete Cidades afin de retrouver le fond oil surgit, en 1811, 1 ilot volcanique de Sabrina. Mais les recherches furent vaines; de cette masse rocheuse qui, durant trois niois, eleva sa Crete haute de 200 metres, il ne reste aujourd’hui pilus rien et l’on ne peut pas meme en trouver la base. Au surplus, les fonds voisins de Sete Cidades sont singulie¬ rement accidente:s, et c’est la que le Prince decouvrit, ii bord de 1 Hirondelle , une longue et vaste crevasse sous-marine descen¬ dant a 35oo metres au centre de profondeurs beaucoup moindres. Dans cette fosse, comme dans tous les bassins de meme nature, la temperature reste constante depuis le seuil jusqu’au fond, tandis qu elle diminue progressivement au sein des abysses ouvertes. Cette regie s’applique a la Me'diterranee, qui a la temperature du seuil de Gibraltar (ii° environ); elle se verifie C/3 G c3 O 3 o "3 Oh 1» '<13 G 03 ’Bh • G G O Z 8 G „ C3 ^ jo <; o > cr. VO o £ (93) 102 egalement pour la fosse de VHirondelle , dont les eaux marquent 5° dcpuis les bords jusqu’aux abysses les plus profondes. VI II nous faut maintenant quitter ces i les enchanteresses et reprendre le chemin de l’Europe. Apres un voyage quelque peu agitd, car la mer e'tait mauvaise, nous entrons dans les eaux calmes du golfe de Cadix, et, bien que la cote espagnole soit invisible et situde a plus de ioo kilometres, el le se revele au large par de fortes et aromatiques senteurs. Le 19 septembre au matin, nous sornmes en vue du cap Sp>artel, dont le phare, entoure de constructions blanches, s’eleve au flanc de la montagne maro- caine, sur le haut d’un rocher abrupt. Et alors commence une promenade pui n’est pas sans analogic avec celle de Flores. La montagne cohere s’eleve d’abord, puis devient irreguliere et s’abaisse; sur ses contreforts, au sommet d’une falaise, nous voyons les villas de Tanger, puis les maisons de Tanger elles- memes, qui s’etagent aux flancs de la montagne mourante et descendent jusqu’aux bords de l’anse sablonneuse qui sett de rade a la vil le. Puis les montagnes re'apparaissent, plus hautes, plus nombreuses, sous forme de pics ou de domes, qui se niul- tiplient, se pressent et se suivent comme d’enormes vagues frappees d’immobilite; et cela continue ainsi, avec une variete admirable, jusqu’a la ville de Ceuta, oil les derniers escarpe- ments viennent s’eteindre, domine's par des tours. De 1’autre cote du detroit, en face de Tanger, nous voyons Tarifa, situe'e au boi'd de la mer, puis les montagnes espagnoles, plus regu- lieres et rnoins vertes que celles du Maroc, puis enfin la baie d Algesiras avec le majestueux rocher de Gibraltar. 1 rois jours plus tard, le yacht longeait la cote orientale de Majorque, nous laissant apercevoir les terrains mamelonnes de 1 ile dont les pentes viennent doucement mourir sur la cote, la chaimante petite ville du Cap Pero, pittoresquement tapie au Hanc d une colline, puis le phare du me me nom juche sur une falaise abrupte, et enfin des tours de vigie semblables a celles — io3 — quis’elevent sur la cote espagaole. Nous passons entre Majorque et Minorque, et bientot le yacht penetre dans le golfe du Lion, oil souffle un ldger mistral. Le soil' arrive et avec lui le mauvais temps; aprds avoir navigud deux mois sans aucun orage, les dclairs et le tonncre nous accueillent au voisinage de Marseille, line serait pas prudent de pdndtrcr dans le port, et nous passons la nuit au mouillage de l’Estaque. Le lendemain, par un temps splendide, nous foulions joyeusement les quais de la ville. J’ai parle de cette campagne en naturaliste, avec le ddsir de faire partager au lecteur les connaissances qu’elle m’a permis d’acque'rir et les sentiments qui m’y ont emu. Mais il s’en faut que ma narration soit complete, car le Prince e'tudie la mer sous tous ses aspects, depuis le fond jusqu'a l’atmosphere qui la domine; et c’est aux hydrographes et aux meteorologistes qu’il conviendrait d’achever cette histoire : les sondages et les relevds du fond oceanique offrirent le plus grand intdret, de merne que les operations oil des cerfs-volants et des ballons-sondes accou- ples fixaient, par des graphiques, les divers etats de l’atmo- sphere ; mais il faut une competence toute particuliere pour exposer, comme il convient, les rdsultats de ces experiences. Je termine done ce rdcit, espdrant qu'il fera estimer et mieux con- naitre les richesses de l’ocdan, les merveilleuses beautds natu- iclles des terres qui nous environnent, et sursout l’admirable devouement du Prince de Monaco a la Science. 3o avril t l-xtrait de la Revue generate des Sciences pares et appliquees, 3o mars, ivri) . > juin et 1 5 octobre 1906). (93) IN3TITUT OCEANOGRAPHIQUE FONDATION ALBERT I", PRINCE DE MONACO) Recon llu d'utilitd publique par D6cret du 16 Mai 1906 EHSEIGNEWEKT SUPERIEUR DE L’OCEANOGRAPHIE ANNEE SCOLAIRE 1906-1907 Provisoiremeul les f ours auronl lien a la SQRBOHE, dans I'AmpliillieAlre de Geologic IG.m rniF. Gerson, Entree : Place de la Sorbonne) les COUPES sou t publics IIS s’ouvriront le Lundi 5 Novembre OCEANOGRAPHIE PHYSIQUE Professeur : M. HERGET n,„ a j „ ^octeur ^-Sciences g4 de Conferences a la Facultd des Sciences LeCours commencera le Jeudi 8 Novem- a 5 lieures du soir, et se continuera chaque Jeudi a la meme heure. wlS\°^eSjem tra'tera de VOceanographie Bath* v ■ ^ la d,stribution des mcrs, de la ,n:„Jme. ' W’ des ProP>'>elcs physiques, chi- mecmques de la mer. OCEANOGRAPHIE BIOLOGIQUE Professeur : M. L. JOUBIN Docteur es-Sciences Professeur au Museum d'Hisioire naturelle Le Cours commencera le Lundi 5 Novem¬ bre A 5 heures du soir, et se continuera chaque Lundi 4 la meme heure. DES DEMONSTRATIONS PRATIQUES At-RONT LIEU AU MUSEUM D’llISTOIRE NATURELLE Le Professeur traitera de I'Etude des Milieux marins et de Vinfluence de leur variation sur la distribution des animaux. PHYSIOLOGIE COMPARES DES ETRES AQUATIQUES Professeur : M. le Dr PORTIER ^ Oiiecteui-Adjoint du Labora.toire de Physiologic de la Sorbonne s commencera le Vendredi 9 Novembre a 5 beures du soir, et se continuera chaque Vendredi 4 la meme heure. 'ofesseut traitera des Phe nomines de la nutrition clie% les animaux marins. Pour S. A. S. le Prince de Monaco, Preiidenl du Cornell d 'ad ministration de 1'Instilu t Oceanogapliique, CASIMIR-PERIER Dr P. REGNARD, Vice-Presidents. Les Samedis s°irs, ii q heures, auront lieu a 1’ AMPHITHEATRE DESCARTES (Entree : 17, rue de la Sorbonne) °ES C°NFtiXENCES SUR DES SUJETS D’OCEA NOGRA PH IE CONSULTER L’AFFICHE SPECIALS tar'at scientific * CeS ^on^rences> des cartes d’entrte seront exigtes. Elies sont distributes an Secrt- ‘M’liistitut Oc/ C ^ *V Prince de Monaco, io, avenue du Trocadtro, au Secretariat provisoire des cartes 1 0c£anographique, 2, au Muse»i« d'Histoire na rue Eogelbach, ou Ton peut s’adresser par lettre. On trouvera tgalement naturelle, 5y, rue Cuvier, et a la Sorbonne, 17, rue de la Sorbonne. Le Bulletin est en depot cliez Friedlander, 11, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prix suivants et franco : Fr. 88. — Analyse des echantillons d'cau de mer recueillis pendant la Ca’mpagne du yacht Princessc-Alice cn lyoG, (kun cspc- ranta traduko)^ par G.-H. . . 8g. — Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des Cotes de France/ — La region d'Auray (Morbihan) avec t carte, par. L. Joubin, professeur au Museum d'Histoire naturelle de Paris et a 1'Tnstitut Oceanogt’aphique . go. — Description de l’extremite posterieure du corps anormale chez deux Motella fusca Risso, par 1c D' M. Jaquet, Coriservateur ail Musee Oceanographique (avec unc plan- che double) . 91, — Analyse de quelques echantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun csperanta tradnko). par G.-H. . . Qc. — Conference du i dcccinbre 1906. La Presqu'ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. .loubin. professeur au Museum d'Histoire naturelle de Paris et a rinstitut Oceanographique . g3. — Quelques impressions d un naturaliste au cotirs d’une cani- pagne scientifique dc S. A. S. le Prince de Monaco ( iqo5), par E. -L. Bouvier, professeur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de rinstitut . o 5o 2 5o 1 » o 5o 1 5o 1 5o MONACO. — 1MPR. DE MONACO. N° 94 20 Fevrier 1907 BULLETIN DE mmm oceanographioie (Fondation ALBERT Ur, Prince de Monaco) -<&- SUR L’EXISTEN CE DE LA MYE DANS LA MEDITERRANEE Par Fred Vies Prtfparateur da Laboratoire de Roscoff. MONACO X s Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : i“ Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en itaiiques tout nom scientifique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a l’encre de Chine. 6" Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers. caiques les recouvrant. 7° Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede.- 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * # Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille Une demi-feuille . . . Une feuille entiere. 50 ex. 1 100 ex. | 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 4f a 4 7° 8 io | 50 20 6 70 9 80 6f 80 8 80 1 3 80 8f40 11 » 16 20 10 <40 1 3 40 19 40 i7f8o 22 80 35 80 11 faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adresser tout ce qui concerne le Bulletin d I’adresse suivante : Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l/Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° 94. — 20 Fevrier 1907. Sur l’existence de la Mye dans la Mediterranee. Par Fred VLES Priparateur du Laboratoire de Roscoff. La Mye, Lamellibranche essentiellement arctique, est con- sideree d’ordinaire comme ne depassant pas au sud, sur lcs cotes d’Europe, le Golfe de Gascogne. Son absence en Medi- terranee a paru jusqu’ici ne faire de doute pour aucun au¬ teur; Risso (1) ayant signald, dans la faune mediterraneenne, une Ufa truncal a L., sa determination est jugee erronne'e par Locard (2), pour qui il ne peut pas exister de Myes mediterra- tteennes. Je ne sache pas qu’un auteur, depuis Risso, ait l emis en question la presence des Myes en Mediterranee : On ne trouve ce Lamellibranche dans aucune des listes recentes de feunes de la Mediterranee occidentale (Pruvot (3), Bucquoy, Lautzenberg, Dollfus (4), etc.). (■) Risso, 182G. — Histoire naturelle des principales productions de l Eu¬ rope meridionale el particulierement de celles des environs de Nice et des Alpes-Maritimes. Paris, vol. iv. b) Locard, 1886. — Prodrome de Malacologie Frangaise, 1 vol. in-8°. thris, Bailliere, p. 382. (3) Pruvot, 1897. — Fonds et faune de la Manche occidentale compares a oeuxdu Golfe du Lion. Arch. Zool., exp. IIP serie, t. v, p. 5n. (4) Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus, 1898. — Mollusques marins du Roussillon. Paris, Bailliere. Cependant j’ai eu tout recemment cntrc les mains dcs pieces qui permettent d’aflirmer 1’existcnce dc la Mye dans la Mdditer- ranee : ce sont deux coquilles dc Mya arenaria L., completes, possedant encore le ligament, ct provenant de la baic de Tamaris (Var). Ces coquilles font partie de la collection de la Station Biologique de Tamaris, et je rcmercic M. le Prof. Raphael Dubois d'avoir bicn voulu me communiquer ces ties interessants dchantillons. Ces animaux ont etc pechds par une faiblc profondeur, sur un fond de vase, en face du debarcadere de Tamaris; ils auraient etd amends frais au Laboratoire. Ils ne sont d’ailleurs pas inconnus des pecheurs dc la region, qui les dcclarent toutefois fort rares. A vrai dire cette rarere doit etrc plus apparente que leelle, les rateaux metalliqucs dont les pecheurs Tamariciens se set vent pour draguer penetrant tres peu dans la vase, et devant pat consequent passer bien au-dessus de la zone profonde oil se tiennent les Mj^es. Je lappelle que la Mye a etd signalde partni la faune froide du Sicilien de Sicile par Monterosato (i) (1872, Mya truncata); MM. Pruvot et Robert (2) Pont rencontree a l’etat subfossile au huge du Cap Creus (1897, Mya truncata). II n’y a done rien d etonnant a ce que ce Lamellibranche ait persists jusqu’a nos jours dans la Mediterrane'e occidentale. (n Monterosato, 1872. — Notijie intorno alle conchielie fossili di Monte Pellegrino e Ficara^i. Palermo, in-8°. ' I -) Prlhot et Robert, 1897. — Sur tin gisement sous-marin de coquilles a nc tenues an voisinage du Cap de Creus. Arch. Z00L, exp. IIP serie, t. v, D. 1IT 7 1 - " - I. - - INSTITUT OCE ANOGR APHIQUE < FONDATION ALBERT L, PRINCE DE MONACO' Reconnu d’utilitc* publique par DCcret du id Mai 1906 EnSEIGNEMENT PoPLLAIRE DE L OCE ANOGRAPHIE CONFERENCES de 1906-1907 Ces Conferences auront lieu le samedi, ft 9 Retires du soir A LA SOIATiOIVIVE (Amphitheatre Descartes) (Entree par la ports de la rue de la Sorbonne n° i~) Ordre des Samedi 17 Novembre 1906 M. BERGKT Dodear es-Scientes, charge dr Conferences ii la Sorbonne Mouvements de l'atmosphere au-dessus desOceans. — Vents alizes. — Regions des calmes equutoriaux. Samedi 24 Novembre M. Ie l)r CHARCOT Commandant de I'Eipedilion nnlarcliqne francaise tes moeurs desanimaux de l’Antarctique. Samedi 1 ' Decembre M. le Dr JOUBIN Professeur an Miaenm d'llistoire Xnturelle La Presqu’ile de Quiberon. Samedi 8 Dbcembre M, le Dr PORTIER, Direeleur-Ailjaint dn taboratoire de Physiologic ii la Sorbonne Pbysiologie des animaux polaires. Samedi 15 Decembre M. Gabriel BERTRAND I’Mlenr ii-Stieneei, charge do Honrs ii la Faculle des Sciences La composition chimique de ia mer au point de vue industriel. Samedi 22 Decembre M . F A BRE-DO M ERG U E lnspectenr general des Peches Marilimes Les methodes actuelles de la Pisciculture. Samedi 5 Janvier 1907 M. BERGET ^ erjts superieurs de retour. — Contre- ahzes. — Recherches du Prince de Monaco. — Moussons. Samedi 12 Janvier M. le Dr MAI I. LARD Professeur agrege ii la Faculle de Medecine Les industries chimiques de la mer. 10 L’industrie- saliniere. Conferences Samedi 19 Janvier M. JOUBIN I .es comnqencaux et les parasites des animaux marins. Samedi 26 Janvier M. PORTIER Les ressources alimentaires de la mer (ire partie). Samedi 2 Fevrier M. Gabriel BERTRAND La composition du milieu marin au point de vue biologique. Samedi 9 Fevrier M. BERGET Regimes exceptionnels des vents ocea- ^ niques. — Cyclones et tvphons. Samedi 16 Fdvrier M. JOUBIN L’industrie ostreicole. Samedi 23 Fevrier M. PORTIER Les ressources alimentaires de la mer (2e partie). Samedi 2 Mars M. MAILLARD Les industries chimiques de la mer. •2° L’industrie des vareehs. Samedi 9 Mars M. BERGET Particularites des surfaces oceaniques au point de vue du magnetisme terrestre et de la pesanteur. Samedi 16 Mars M. PORTIER Les organes des sens chez les animaux marins. a uV* PeP.°nneS qui ddsirent assister aux Conferences devront etre nninies de cartes. Ces cartes sont Sf»tion du public an Secretariat scientifique de S. A. S.le Prince de MjM*. ■ «>. •«»> R d a’aS«diro e’ au Secretariat provisoire de l’lnstitut Ocdanographiquc, 2, lue Logclbach, oh Ion peut de L cSerLpar leure. On en trouve egalement au Museum d’Histoire naturelle, ij, rue Cuvier «t . • Sorbonne, i, la Sorbonne. AV X S Le Bulletin est en depot chez Friedlander, 11, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prix suivants et franco : 88. — Analyse des echantillons d'eau de nier recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alice en hjo6, (kun espe- ranta traduko), par G.-H. Allemandet . 89. — Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des Cotes de France. — - La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Joe bin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l'lnstitut Oceanograpbique . go. — Description de l’extremite postericure du corps anormale chez deux Motella fusca Kisso, par le Dr M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanograpbique (avec une plan- che double) . . 91. — Analyse de quelques echantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun esperanta traduko), par G.-H. Allemandet . 9:. — Conference du 1" decetnbre 1906. I.a Presqu’ilc de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . g3. — Quelques impressions d'un naturaliste au cours d’une cam¬ pagne scientitique de S. A. S. le Prince de Monaco (1905), par E.-L. Bouvier, professeur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de l’lnstitut . 94- — Sur l’existence de la Mye dans la Mediterranee, par Fred Vles, preparateur du “Laboratoire de Roscoft . Fr. o 5o 2 5o 1 » 0 5o 1 5o 1 5o 0 5o MONACO. — IMPR. DE MONACO. N° 95 22 Fevrier 1907 BULLETIN DE I/IfflITIlT OCI'WOlilUPlIIOlE (Fondation ALBERT Icl, Prince de Monaco) -<8-- SUR LA HU IT IE ME CAMPAGNE DE LA PRINCE S S E -ALICE II Par S. A. S. le Prince ALBERT I« de Monaco MONACO .A. V I s Les auteurs sont pries de se conformer aux indications survantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. Donner en notes au bas des pages au dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientilique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au cravon Wolf (H. B.) ou a l’encre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° baire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noirsur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille Une demi-feuille. . . Une feuille entiere. 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 4/ M 5f 20 6f8o 8f40 10 <4° 80 4 70 6 70 8 80 1 1 n 1 3 40 22 80 8 10 9 80 i3 80 16 20 19 40 35 80 11 faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adi esset tout ce qui concerne le Bulletin a I’adresse suivante : Musee oceanog-raphique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Ocean ographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° g5. — 22 Fevrier 1907. Sur la huitieme campagne de la Princesse- Alice II Par S. A. S. le Prince ALBERT I"' DE MONACO La huitieme campagne de la Princesse-Alice a eu lieu dans les regions arctiques; scs resultats intercssent les trois domaines de la terre, de la mer et de Patmosphere. Deux missions terres- tres contposees, Tune de sept Norvdgiens et un Francais, diri- gee par le capitaine Isachsen, l’autre, ecossaise, dirigee par M, Bruce, s’ajoutaient a mon personnel ordinaire; de plus je m’etais adjoint un petit vapeur norvegien, le Qvedfjord , montd Par huit homines. Le professeur Hergesell conduisait des recherches mdte'orologiques dans la haute atmosphere. Le doc- teur Portier poursuivait des etudes physiologiques sur le sang des animaux arctiques. Le docteur Richard s’occupait de la zoologie et le lieutenant de vaisseau Bouree executait le travail hydrographique. Enfin M. Tinayre, artiste peintre, faisait une quarantaine d’ceuvres destinees a reproduire l’aspect des regions parcourues. Cette campagne, commencee le 24 juin au Havre, sest termine'e au meme point le ig septembre. Entre le i5mai et 'e 7 juin mon navire avait servi a des recherches entreprises par le professeur Fridtjof Nansen et confides a son assistant Walfrid Ekman. Le savant suedois etudiait la compressibi- hte de l’eau de mer avec des piezometres a renversement d'un lype nouveau, qui furent immerges une trentaine de l'ois depuis la profondeur de i5oo metres jusqu’a celle de 4300 metres dans la Mediterranee et l’Ocean. Geographic. — Mon principal effort s’est porte sur une exploration de la terre spitsbergienne situe'e entre u°et i3°3o longitude Est, 79 0 et 790 4°’ latitude Nord. Le capitaine Isachsen, de l’armee norvegienne, seconde par le lieutenant Staxiud, le geologue Horneman, le docteur francais Louet et quatie poi teurs norve'giens, muni de traineaux, de skis et des instiunients necessaires, a recueilli, sur un parcours d environ 1000 kilome¬ tres, les elements d’une carte complete et d une etude geologique de toute cette region dans laquelle personne n avait encoie pcnetre. Deux bases etaient astronomiquement mesurecs, 1 une au point de depart dans la baic Smeerenburg, 1 autre au point d’arrivee dans la baie Cross, et le groupe de ces huit exploiateurs se divisaient en plusieurs sections afin de couvrir un plus grand espace; il campait exclusivement sur les glaciers pendant un mois et demi, sans autre appui que les traineaux. L altitude de 1194 metres a ete atteinte dans ces conditions et peut-ette depassee. Son travail comporte 140 stations geodesiques et topo- graphiques sans parler des etudes geologiques. Simultanement, la mission ecossaise, debarquee sur la Terre du Prince Chat les, travaillait a la construction d’une carte et, malgrd des brumes frequentes, executait son programme sur une etendue littorale et interieure d’environ 60 kilometres qui prdsente, avec le travail du capitaine Isachsen, certains recoupements tres utiles. L oeu¬ vre de M. Bruce precisera la position de 1’extremite Nord de cette grande lie placee sur la route des navigatcurs longeant la cote occidental du Spitsberg. Hyd ro graph ie . — Pendant que mes missions terresties accomplissaient leur tache, j’ai fait l’hydrographie de la baie Cross, grande ouverture qui penetre par plusieurs branches a une trentaine de kilometres vers l’interieur, et ou la mission Isachsen devait aboutir. Une triangulation speciale y a ete iaite par MM. Hergesell et Bourde, tandis que je procedais a environ 5oo sondages avec les deux navires. Je signalerai le glacier Lil- liehook, dans la branche nord-ouest de la baie Cross, coniine le plus actif de ceux que je connais au Spitsberg; il produit, surtout en fin de saison, des isbergs atteignant 5oo metres ou 600 metres de circonference et 20 metres ou 3o metres de haut. Bien souvent dans cette baie comme dans les autres, nous avons constate un phenoniene de gresilleineut de la glace . celle ci, fragments a l’infini par la fusion ou pour une autre influence, produit un son pareil a la friture du telephone et qui semble cause par la liberation des bulles d air enfermees sous piession dans son epaisseur. Je mentionne encore ici un detail geologique de la baie Wijde, au nord du Spitsberg et qui penetre jusqu’a une centaine de kilometres vers l’interieur. Les montagnes de la cote oiien tale offrent au spectateur etabli sur la cote opposee, sous une certaine lumiere, une teinte nettement delimitee a la hauteur de 200 metres ou 3oo metres, quelle que soit la natuie du sol. On dirait que, jusqu’a ce niveau, les montagnes en question ont subi une influence speciale. Meteorologie. — La meteorologie de la haute atmosphere a ete etudiee par les operations suivantes : 4 cerfs-volants jusqu a l’altitude de 800 metres; 3 ballons captifs jusqu a 2700 meties, 5 ballons-sondes jusqu’a 7500 metres; 18 ballons pilotes jusqu a 29800 metres. Les chiffres concernant certains ballons-pilotes sont peut-etre encore sujets a une legere rectification. L’emploi des cerfs-volants dtait rarement possible a cause d’une zone de calme qui succedait souvent a celle du vent mfe- rieur. L’emploi des ballons-sondes etait gene par le brouillard Presque permanent au large. Mais les ballons-pilotes, favonses par un temps clair sur la cote, ont pu etre lances dans les meil- leures conditions, et leurs altitudes, observees au theodolite, ont ete controlees par plusieurs methodes qui fournissent, en plus de la direction et de la vitesse des courants superieurs, une no¬ tion inte'ressante sur la purete de l’atmosphere arctique, ces ballons, de om 70 au depart, sont restes visibles jusqu’a la dis¬ tance de 80 kilometres et ne disparaissaient a la vue que par suite de leur eclatenrent. Cette meme purete de lattnosphcie nous permettait, un jour, de distinguer a la distance de 40 kilo¬ metres chacun des quatre homines de la mission Isachsen avec leur traineau, sur le glacier de Smeerenburg. Les lancements (95) de ballons meteorologiques ont eu lieu, cette annee, depuis la latitude de 43° 14’ N. jusqu’a celle de 79°45’ N. Oceanograpliie. — 3 bchantillons de fond ont etd obtenus par le tube sondeur Buchanan et 17 par le sondeur Le'ger, 11 se¬ ries verticales de temperature ont dte' prises dans huit baies du Spitzberg jusqu’a la profondeur de b'] metres. Zoologie. — Le docteur Richard a continue ses re'coltes de plankton avec 84 operations pratiquees depuis la Manche jusqu’a la banquise en passant par les fjords de la Norvege et du Spits- berg; 2 nasses triedriques descendues vers le centre de la baie Cross, au Spitsberg, sur des fonds de 320 metres et 368 metres, ont rapporte surtout des poissons rares. Un filet vertical de grande ouverture, au-dessus des memes fonds, a donne des Crustaces principalement. Unedrague lancecdans la baie Wijde, par une vingtaine de metres, a fourni de nombreux animaux. 26 ope'rations de tremail, dans les fjords dc la Norvege et du Spitsberg, n’ont rapporte que des animaux communs. Phj'siologie. — Les travaux du docteur Portier ont eu sur¬ tout pour objet 1’etude de la pression osmotique des liquides organiques chez les Vertebres polaires. II a obtenu le point crvoscopique du sang de nombreuses especes, Mammiferes, Oiseaux ou Poissons. Enfin, si je mentionne ici que, pendant une mission dont j’ai charge le commandant Chaves, directeur des observatoires me'te'orologiques des Acores, et qui avait pour objet l’etude du magnetisme terrestre dans l’Afrique australe et orientale, mais qui, en outre, a permis d’obtenir une serie singuliere de peches pelagiques depuis 35° 20’ de latitude Nord jusqu’a 25° 16’ de latitude Sud, il sera constate que l’lnstitut oce'anographique de Monaco a developpe son action, en iqo6, depuis 8o° de latitude Nord jusqu’au cap de Bonne-Esperance, et, de plus, qu’il a e'te servi, pour ces travaux, par 9 nationality differentes. (Extrait des Comptes Rendus de l’ Academie des Sciences, 14 janvier 1 90 7) • - — INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (FONDATION ALBERT I", PRINCE DE MONACO) Reconnu d’utilit£ publique par D6cret du 1 0 Mai igoG EISEIGNEMENT SUPERIEUR OE L’OCEANOGR APHIE ANNEE SCOLAIRE 1906-1907 Provisoircnienl los Corns .nironl lint a la SOHROWK, dans I'AmpliitlicAlrc tie (ioologie (Galerie Gerson, Entree : Place de la Sorbonne) LES GOURS SONT PUBLICS Ils s’ouvriront le Lundi 5 Novembre - JOO^KXX' - OCEANOGRAPHIE PHYSIQUE ] OCEANOGRAPHIE BIOLOGIQUE Professeur : M. RERGET Docteur i‘s-Sciences srge de Conferences a ]a Faculty des Sciences le C(mrs commencera le Jeudi 8 Novem- hre a 5 heures du soir. et se continuera chaque Jeudi a la meme heure. fe, Professeur traitera de I'Oceanograpiiie generate, de la distribution des mers , de la ntijmetrie, des propriety physiques, chi- miques et mecaniques dc la mer. fesseur : M. E. JOUBIN lJro Docteur es-Sciences Professeur au Museum d’Histoire naturcllc Le Cours commencera le Lundi 6 Novem¬ bre A 5 heures du soir, et se continuera chaque Lundi a la meme heure. DES DEMONSTRATIONS PRATIQUES ACRONT LIEU AU MUSEUM IVH1ST0IRE NATliRELLE Le Professeur traitera de iEtude des Milieux marins et de Vinfluence de lew variation sur la distribution des animaux. PHYSIOLOGIE COMPAREE DES ETRES AQUATIQUES Professeur : M. le 1> PORTIER IMrecteur-Adjoint du Lab.oratoire de Pliysiologie de la Sorbonne e Cours commencera le Vendredi 9 Novembre a 5 heures du soir, et se continuera chaque Vendredi A la meme heure. LePiofesseur traitera des Phenomenes de la nutrition cheq les animaux marins. Pour S. A. S. le Prince de Monaco, Preiidtnl du Oonseil dud mi nistrn (i on de ITiislitut Oceanogaphiqne, CASIMIR-PERIER Dr P. REGNARD, Vice-Presidents. -es Samed ■is soirs, a 9 heures, auront lieu a l’AMPHITHEAT RE DESCAR I I S (Entree : 17, rue de la Sorbonne) lJES CONFERENCES SUR DES SUJETS D’ OCEANOGRAPHIE CONSULTER L’AFFICHE SPECIALS 1ariat ® ces Conferences, des cartes denude seront exigdes. Elies sont distribudes an S.-ri Pl'ince de Monaco, io, avenue du Trocad6ro, au Secretariat prow^oirc des cartp«U c6anographique, 2, rue Logelbach, oG Ton peut s’adresser par letlre. On trouvera ega ement au useum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, et a la Sorbonne, 17, nie de la Sorbonne. AV IS Le Bulletin est en depot chez Friedlander, n, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prtx suivants et franco : Fr. 88. — Analyse des echantiltons d’eau. de mer recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alice cn iijoo, (kun espe ranta traduko), par G.-H. Aj.i.emandbt . ' So _ Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des C6tes J de France. — La region d’Auray (Morbihan) avec i carte, par. L. .1 otiBiN, professeur au Museum d Histoire naturelle de Paris et a Flnstitut Oceanographiquc . ‘ qo. — Description de l'extrenute posterieurc du corps anormale chez deux Motella fusca Risso, par lc D" M. .Iaquet, Conservateur au Musee Oceanographique (avec une plan- ^ # che double) ....... . . . qi. — Analyse de quelques echanti'lons de Pelagositc recueillis dans le port de Monaco, (kun csperanta traduko). par G.-H. Al lemandet . . . . 02. — Conference du ifr deccmbrc 1906. La Presqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin. proresseur au Museum d'Histoi re naturelle de Paris ct a 1 lnstitut ^ ^ Oceanographique . o3. — Quelques impressions d’un naturalistc au cours d’une carn- pagne seientifique de S. A. S. lc Prince de Monaco (igopj, par E.-L. Bouvier, professeur au Museum d Histoire ^ naturelle, Membre de Plnstitut . 94. — Sur l’existence de la Mye dans la Mediterranee, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoft . gb. — Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alice II, par S. A. S. le Prince Albert Ior de Monaco . MONACO. IMPR. DE MONACO. N° 96 25 Fevrier 1907 BULLETIN DE (Foiidation ALBERT L'r, Prince de Monaco) -8> OliCHOMENELLA lobata XOCVBM.K K'SPECE d'.AMPHIPODE DBS REGIONS ARCTIQUES Par Ed. Chevreux I s Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 20 Supprimer autant que possible les abreviations. 3o Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 3° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon \3olt (H. B ) ou a l’encre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papieis caiques les recouvrant. 7° Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans e texte en dormant les dessins faits d’un tiers ou d un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. 11s peuvent, en outre, en faire tirer un nornbre quelconque — laire la detnande sui le manuscrit — suivant le tarif suivant : 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. Un quart de feuille . qf » 5f 20 6f 80 8f 40 10 fqO i7f8o Une dcmi-feuille . 4 7« 6 70 8 80 I I » 1 3 40 22 OO Une feuille entiere . 8 10 9 80 i3 So 16 20 19 40 35 80 II faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adresser tout ce qui concerne le Bulletin a I'adresse suivante . Musee ocdanographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’In stitut Oceanographique (Fondation ALBERT I "', Prince de Monaco) N° 96. — 25 Fevrier 1907. Orchomenella lobata nouvelle espece d’Amphipode des regions arctiques. Par Ed. CHEVREUX Au cours de la derniere campagne du }racht Princesse- Alice. la peche de la Stn. 2522, 27 aout 1906, effectuee avec le filet a grande ouverture, entre 320 metres de profondeur et la surface, dans la baie Cross (cote ouest du Spitzberg), a ramene deux exemplaires d’un Amphipode nouveau, appartenant a la famille 1 ig. 1. — Orchomenella lobata nov. sp. — Femelle, vue du cote droit, X 14* des Lysianassidce. Le plus grand dc ces Amphipodes, une femelle ovigere, mesurait 7mm 7 de longueur, dans la position ou il est %ure ici (Fig. 1). L’autre exemplaire est un peu plus petit. o Le corps est moderement obese. L’ensemble du metasome et de 1’urosome n’atteint pas les deux tiers de la longueui du mesosome. La tete, mesuree au bord supdrieur, n est pas plus longue que le premier segment du mdsosome. Llle poite un petit rostre aigu. Ses lobes lateraux, remarquablement etioits et allonges, se prolongent jusqu’ii l'extrdmitd du pddoncule des antennes superieures. Les plaques coxales des quatre premieies Fig. 2. — Orchomenella lobata. ■ — A, plaque epimerale du dernier segment du metasome; B, antenne superieure ; C, antenne inferieure; D, epistome et levre anterieure ; E, mandibule droite; F, levre posterieure; G. maxule anterieure; H, maxille posterieure: I, maxillipede. (A X i5; B, C, X D0' D, E, F, G, H. 1 X 53). paires atteignent a peu pres le double de la hauteur des segments correspondants du mesosome. Le bord anterieur des plaques coxales de la premiere paire est un peu concave. Le lobe poste- rieur des plaques coxales de la cinquieme paire est un peu plus haut que le lobe anterieur. Les plaques dpimerales du derniei segment du metasome (Fig. 2, A), fortement prolongees en arriere, se terminent par un angle aigu. Le premier segment de 1 urosome presente une profonde depression dorsale. — ‘ o La tete nc prbsente aucunc trace d’organes de vision. Les antennes superieures (Fig. 2, B) sont un peu plus lon¬ gues que l’ensemble des bords supdrieurs de la tete et des deux premiers segments du mdsosome. Le premier article du pddon- cule est a peine plus long que large. L’ensemble des deuxieme et troisieme articles n'attcint guere plus du tiers de la longueur du premier article. Le flagellum principal se compose de dix articles. Le premier de ces articles, aussi long que l’ensemble desquatre articles suivants, porte sept rangees transversales de soies sensitives. Le flagellum accessoire atteint a peu pres la moitie de la longueur du flagellum principal. II se compose d’un article aussi long que le premier article du flagellum principal, suivi de deux articles assez courts. Les antennes infdrieures (Fig. 2, C) sont un peu plus longues que les antennes superieures. Le troisieme article du pedoncule atteint presque la longueur du cinquieme article; le quatrieme aiticle est beaucoup plus long et plus volumineux. Les deux derniers articles portent une rangde de petites soies au bord anterieur et quelques longues soies au bord postbrieur. Le fla¬ gellum se compose de quinze articles assez fortement cilids. Lepistomc (Fig. 2, D) ne ddborde pas sur la levre anterieurc. La partie tranchante des mandibules (Fig. 2, E), conique, nc presente pas de dents. Le processus molaire n’est pas tres sadlant; il n’existe ni soies ni epines entre lui et la partie tran- ehante. Le palpe, fixd un peu plus loin de Pextremite de la mandibule que le processus molaire, est bien ddveloppd. Son dernier article, beaucoup plus court que Particle precedent, poite de longues soies au bord interne et a Pextremite. La levre postdrieure (Fig. 2, F) presente des lobes lateraux assez etroits, arrondis a Pextremite, et des prolongements pos- te'rieurs aigus, non divergents. Le lobe interne des maxilles anterieures (Fig. 2, G) se ter- Ullne Par deux soies cilices. Le lobe externe, obliquement j-ionqud, est arme de cinq grosses dents crenelees. Le palpe, len developpe, est finement crenele au bord distal. Le lobe interne des maxilles posterieures (Fig. 2, H), un peu court que le lobe externe, porte une rangde de soies (96) — 4 — simples et une grosse soie cilice. Le lobe externe se termine par une toufl'e dc soies simples. Le lobe interne des maxillipedes (Fig. 2, I), tres developpe, depasse le milieu du dcuxieme article du palpe. Son bold interne, garni de grosses soies cilices, se prolonge poui loimei une petite dent avec le bord distal. Le lobe externe, qui atteint le milieu du troisieme article du palpe, porte de fines creneluies au bord interne. Le palpe presente de longues soies au bord interne dc ses deuxieme et troisieme articles. paires; H, telson. (A, B, C, D X 22; E, F, G, H X 3;). L article basal des gnathopodes anterieurs (Fig. 3, A), 11 cs allonge, atteint la longueur dc 1’ensemble des quatre articles suivants. Son bord externe est garni de nombreuses soies. Le carpe, triangulaire, cst plus court quc l’ensemble des deux arti¬ cles precedents, qui sont a peu pres d’egalc longueur. Lc pro- pode, quadrangulaire, cst un peu plus long quc le carpe. Son bord postdrieur forme, avec le bord palmaire, un angle obtus, arme d'une forte epine. Lc dactyle, tres robuste, est de la lon¬ gueur du bord palmaire. L’article basal des gnathopodes posterieurs (Fig. 3, B) est beaucoup plus large a l’extrdmite qu’a la base. Le carpe atteint le double de la longueur du propode. Le bord posterieur de ce dernier article se prolonge pour former, avec le bord palmaire, un angle aigu sur lequel Fcxtremite du dactyle peut s’appuyer. L article basal des pereiopodes des deux premieres paires atteint la longueur de l’ensemble des trois articles suivants. Le propode est deux fois aussi long que le carpe. L’article meral et le carpe portent de longues soies au bord posterieur. Le bord posterieur du propode est garni de netites e'nines. Le dactyle est long et grele. Dans les pereiopodes des trois dernieres paires, Particle basal, beaucoup plus long que large, est finement cre'nele au boid postdrieur. L’article me'ral, assez dilate, se prolonge en at Here, le long du bord posterieur du carpe. Les pdreiopodes de la cinquidme paire (Fig. 3, D) de'passent un peu en longueur ceux be la troisieme paire (Fig. 3, C). Les perdiopodes de la ll uatridme paire sont les plus longs. Le dactyle, grele et allonge bans les perdiopodes des troisieme et quatrieme paires, cst tres 1 eduit dans les pdrdiopodes de la derniere paire. Dans les uropodes de la premiere paire (Fig. 3, E), les bran- C^es’ subegales, n’atteignent pas tout a fait la longueur du Pbdoncule. La branche interne des uropodes de la deuxieme P^e (Fig. 3, F), un peu plus courte que la branche externe, P°ite, conirne chez Orchomenella groenlandica (Hansen), une 1 etlte echancrure, garnie d’une epine, au bord interne. La ,dncbe interne des uropodes de la derniere paire (Fig. 3, G) est feu plus longue que le premier article de la branche externe. "c telson (Fig. 3, H) depasse de beaucoup l’extremitd du ledoncule des uropodes de la derniere paire. Sa fente, tres UVeite, sutend sur les deux tiers de sa longueur. Chacun de (96) — 6 — ses lobes portc line epine et line soie marginales et se termine par une petite echancrure, garnie d’unc epine. Le nom spdcifique fait allusion au developpement remarqua- ble des lobes lateraux de la tete. INSTITUT OCEAN OGRAPHIQUE 1 FONDATION ALBERT I", PRINCE DE MONACO) Recoil mi d'utilitO piibliquc par IK-cret du 16 Mai tgoli Enseignement Pop u lair e de i. Oceanographie CONFERENCES de 1906-1907 Ces Conferences auront lieu le samedi, a 9 heures du soir A L A SORBONNE (Amphitheatre Descartes) (Entree par la porta de la rue de la Sorbonne n» if) Ordre des Samedi 17 Novembre 1906 M. BERGKT Rocleur es-Sciencrs, tlmrgj dr ConRmicrs ,i la Sorbonne Mouvements do l'atmosphere au-dessus des Oceans. • — Vents alizes. — Regions des caimes equatoriaux. Samedi 24 Novembre M. le Dr CHARCOT CararaanJanl de 1'Kiprdilion antarcliqHe franraise 1 « mceurs des animaux de 1'Antarctique. Samedi 1 : Decembre M. le hr JOU BIN Professeur 9n Jlusdnm d’llisloire XnUirclle lat Presqu'ile de Quiberon. Samedi 8 Decembre ^ PORI JER, Dirocletir- Adjoint du tahoralairc do I’livsiologie a la Sorbonne I b> siolog.e des animaux polaires. Samedi 15 Decembre M. Gabriel BERTRAND flr ** diarge dc Coins a la Farulle des Sciences comP°sition ehimique de la mer au P°'nt de vue industriel. Samedi 22 Decembre M- 1 ’ A B R E - 90 M E R G U E Inspeeleur general den PMiei lluriliincs •« ntethodes aetuelles de la Pisciculture. Samedi 5 Janvier 1907 M. BERGET alDft suP®ri^urs de retour. — Contre- \1 nno* Recherches du Prince de •Vlonaco. - Moussons. Samedi 12 Janvier It Dr MAILLAR1) ™t!,e“r agrege j |„ FacolU de lUudecine •es industries chimiques de la mer. 10 L Industrie saliniere. Conferences Samedi 19 Janvier M. JOT BIN l.es commencaux et les parasites des animaux marins. Samedi 26 Janvier M. PORTIER l.es ressources alimentaires de la mer ( tre partiei. Samedi 2 Fevrier M. Gabriel BERTRAM) l.a composition du milieu tnarin au point de vue biologique. Samedi 9 Fevrier M. BERGET Regimes exceptionneis des vents ocea- niques. — Cyclones et tvphons. Samedi 16 Fevrier M. JOE BIN I .'indust rie ostfeicole. Samedi 23 Fevrier M. PORTIER Ees ressources alimentaires de la mer (2« partie). Samedi 2 Mars M. MAIEEARD Ees industries chimiques de la mer. 2° E’industrie des varechs. Samedi 9 Mars M. BERGET Particularites des surfaces oceaniqucs au point de vue du magnetisme terrestre et de la pesanteur. Samedi 16 Mars M. PORTIER Ees organes des sens chez les animaux marins. ?Ja disposition11^? i'ul dinirent assister aux Conferences devront one ninnies de cartes. — Ces cartes sont pocadero et i, alE P*»W*e . au Secretariat scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco, 10, avenue du Puresser par len. °r\ nat Provis,iire de ITnstitut Oceanographique, 2, rue l.ogelbach, oil I on pent ae la SorbomiB P Un.en trouve egalement au Museum d'Histoire naturelle, 5/, rue Cuvier et 17 rue ,,e> *l la Sorbonne. ; AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedlander, 1 1, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prix suivants et franco : Fr. 88. — Analyse des eehantillons d'eau de nier recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alice en 190C, (kuti espe- ranta traduko), par G.-H. Auemandet . 0 5o 89- — Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des Cotes de France. — La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Joubin, professeur au Miiseum d'Histoire naturelle de Paris et a 1'lnstitut Occanographique . 2 5o 90. — Description de l'extremite posterieure du corps anormalc chez deux MotelLi fusca Risso, p>ar le D' M. .Iaqijet, Conservateur au Musec Oceauographique (avec une plafi- che double) . 1 » 91- — Analyse de quelques eehantillons dc Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun esperanta traduko), par G.-H. Allemandet . 0 5o 9:- — Conference du 1" dcccmbre 1906. La Presqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Jotibin. professeur au Museum d'Histoire naturelle de Paris et a 1'lnstitut Oceanographiquc . 1 5o 9-'- — Quelques impressions dun naturaiiste an cours d'une cam¬ pagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco ( roof, par E.-L. Bouvier. professeur au Musfum d'Histoire naturelle, Membre de 1’lnstitut . 1 5o 94’ Sur 1 existence de la Mac dans la Mediterrancc, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoft . 0 5o g5. — Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alicc //, par S. A. S. le Prince Ai.bert I"1' de Monaco . 0 5o 96. • Orchomenella lobata, nouvelle especc d’Amphipode dcs regions arctiques, par Ed. Chevreux . J » 97- Sur une methode de. prelevement de l’eau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, piar MM. P. Portier et .1. Richard . 1 » MONACO. IMPR. DE AlONACO. 26 Fevrier 1907 I s Lcs auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : x° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. ,'° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. ■° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a l’encre de Chine. 6" Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° baire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au cravon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le textc en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * * Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en 0utre> ei^ faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit suivant le tarif suivant : | 50 ex. Un quart de feuille . ; 4f „ Lne demi-feuille . I 4 -rG Une feuille entiere . J 8 10 II faut ajouter a ces prix celui 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 5f 20 6f 80 8f40 10 fqo 17(80 | 6 70 8 80 1 1 » 1 3 40 22 80 9 80 i3 80 16 20 19 40 35 80 1 des planches quand il y a lieu. Acl) esse> tout ce qui concei'ne le Bulletin a I’adresse suivanle : Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I"’, Prince de Monaco) N« 97. — 26 Fevrier 1907. Sur une methode de prelevement de l’eau de mer destinee aux etudes bacteriologiques. Far MM. P. PORTIER et J. RICHARD L appareil se compose d’une ampoule cylindrique de verre 'eit A, de 26 centimetres de longueur et de 16 millimetres de diametre, a parois suffisamment epaisses pour resister a des pi fissions de 600 atmosphe res et plus. ^ette ampoule se prolonge en bas par un court tube capil- liiiti' b a et en haut, par un long tube capillaire trois fois recourbe cdefgh (1). I Bitroduit une goutte d’eau dans l’ampoule A; on ferme a d lampe a, puis on reunit le long tube capillaire a une trompe fesseuy traitera de l' Oceanographie nj,)a e’ ^ distribution des mens, de la 0 meti ie, des proprietes physiques, clii- ,?wes et mecaniques de la mer. " Professeur : M. L. JOUBIN Docteur £s-Sciences Professeur au Museum d’Histoire natu relic Le Cours commencera le Lundi 6 Novem- bre k 5 lieures du soir, et se continuera chaque Lundi a la meme heure. DES DEMONSTRATIONS PRATIQUES Al'RONT UEU A I MUSEUM DII1ST0IRE NATURELLE Le Professeur traitera de I'Etude des Milieux matins ct de Vinfluence de leur variation sur la distribution des animaux. Le Cours physiologie comparee des etres aquatiques Professeur : M. le Dr PORTIER birecteur-, Adjoint du Laborat'oire de Physiologie de la Sorbonne commencera le Vendredi 9 Novembre a 5 heures du soir, et se continuera chaque Vendredi a la meme heure. 1 Ptofesseur traitera des Phenomenes de la nutrition cheq les animaux marins. Pour S. A. S. le Pai nce de Monaco, President du Conseil d’administration dc linslilnl Oceanogapliiqne, CASIMIR-PERIER D> P. REGNARD, Vice-Presidents. Les ■Samedts soirs, a 9 heures, auront lieu a PAMPHITHEATRE DESCARTES 1 Entree : 17, rue de la Sorbonne) DEs <:oneerences sur des sujets d oceanographie CONSULTER L’AFFICHE SPECIALE l>ouv 1ar^t scientifimjg^8 a,Ces ^on^r^nces> ^es cartes d’entr^e seront exigGes. Elies sont distributes an Sccrt- 1’Institut Ocl C ^ ^r*nce Monaco, 10, avenue du Trocadero, au Secretariat provisoire ^es cartes au M ano8rapliiqttf, 2, rue Logelbach, oil 1’on peut s’adresser par lettre. On trouvera tgalement USeum ^ ^'st0*re naturelle, 57, rue Cuvier, et a la Sorbonne, 17, rue de la Sorbonne. AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedltinder, 11, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent septfrement aux prix suivants et franco : Fr. 88. — Analyse des echantillons d'eau de mer recueillis pendant la Campagnedu yacht Princesse-Alice cn njo6, Ikun espe- ranta traduko), par G.-H. Ai.i.esiandet . . . . 0 30 89. — Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des Cotes de France. — La region d'Anray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Joubin, professeur an Museum d'Histoire naturelle de Paris et a Flnstitut Oceanographique . - 30 90. : — Description de l’extremite posterietire du corps anormale chez deux Motella fnscxi Risso, par lc D‘ M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanographique (avec une plan- che double) . . . 1 11 91. — Analyse de quelques echantijjlons de Pclagosite recueillis dans Je port de .Monaco, (kun esperanta traduko), par G.-H. A u.Kji.'iNn ki . o 00 92. — Conference du 1" deceiribre iqoC>. l.a Presqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin. professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et it Flnstitut Oceanographique . 1 30 9^- — Quelques impressions dun naturaliste au cours d’une cam- pagne seientiflque de S. A. S. lc Prince de Monaco (igop), par E.-L. Bouvier, professeur au Museum d'Histoire naturelle, Membrc do Flnstitut . 1 30 94. — Sur l’existence de la Mye dans la Mediterrance, par Fred Vles, preparateur du Laboratoirc de Roscotl . . 0 30 9^- — Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alice 11, par S. A, S. le Prince Albert I"" de Monaco..; . . 0 5o 9®- — Orchomenclla lobatn, nouvelle especc d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Ciievreux . J " 97* Sur une methode de prelevement de l'eau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, par MM. P. Poktier et J. Richard . . 1 » MONACO. — tM PR. de MONACO. 'io Mars 1907 N* 98 BULLETIN DE LINSTITUT OCEANOGRAPHIQCE (Fondation A LBKRT Rr, Prince de Monaco) -<8>- QUESTIONNAIRE relatif aux especes comestibles de crustaces Par H. Coutifere MONACO -A.V I S Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. K.) ou a l’encre de Chine. 6" Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d’un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille Une demi-feuille. . . Une feuille entiere. 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. I 500 ex. 4-f » 5f 20 6f8o 8f40 iof40 ryfSo 4 7° 6 70 8 80 1 1 » i3 40 22 80 8 io 9 80 i3 80 | 1 6 20 19 40 | 35 80 faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. esse: tout ce qui concerne le Bulletin d Vadresse suivante : Musee ocdanographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) No 98. — 20 Mars 1907. Questionnaire relatif aux especes comestibles de Crustaces. Par H. COUTIERE J’ai pense qu'il serait interessant d etablir, avec quelque detail, l’dtat actuel de 1’utilisation des Crustaces comestibles, ressource alimentaire inegalement, mais universellement dis¬ tribute, en ne considerant tout au moins que les especes marines. Les animaux les plus communs ne sont pas toujours les mieux connus. La liste pure et simple des especes comestibles, dans les diverses regions du globe, est deja tres difficile a etablit avec quelque exactitude. D’autre part, meme pour les especes qu’on pourrait qualifier d industrielles, en raison de lirnpoi- tance qu’elles ont, il subsiste des lacunes considerables dans leur biologie, soit qu’on les considere dans leur milieu et vis a vis de leurs concurrents naturels, soit qu on se pieoccupe de savoir quels problemes nouveaux lait naitre 1 inteivention de Le questionnaire ci-joint a pour but de resoudre quelques unes de ces dillicultds, avec l’aide de tous ceux qui voudtont bienme faire l’honneur d’y repondre. 11 m’a paru preferable de Assembler toutes les questions en une liste unique, afin d eviter les repetitions qu’auraient entrainees les nombieux points communs a toutes les especes. Le questionnaire paraitra sans doute tres long et tres exi¬ gent, d’autant que beaucoup des questions posdes ont fait l’objet de travaux importants et pour ainsi dire classiques. Mais la solution des questions de ce genre n’est jamais ni defi¬ nitive, ni complete, et je les ai laissdes dans la liste, dans l’espoir qu’elles me vaudront soit des indications bibliographiques qui m’auraient echappd, soit des observations nouvelles, venant des auteurs memes qui ont fait, sur ces divers points, des recherches originales, soit enfin des vues differentes d’autres observateurs. Sauf les Squilles, dont 1’importance est d’ailleurs minime, toutes les especes utilisdes sont des Ddcapodes et peuvent prati- quement etre rangees sous quatre titres : A Homards, et secondairement Nephrops. B Langoustes de diverses especes, et secondairement Scyl- laridae. C Crevettes, (especes diverses de Palemonidie, de Nikidae, d’Atyidae, de Crangonidae, de Pandalidte, de Pe- neides, en y comprenant les especes des eaux douces tropicales, telles que Palemon et Atya spp.). D Crabes, (en y comprenant aussi les especes d’eau sau- matre, d’eau douce, ou les especes quasi-terrestres). J ai cherche a indiquer, en face de chaque question, son im¬ portance pour le ou les groupes d’especes ainsi etablis. La conservation en viviers, la preparation pour le marche, la capture surtout font l’objet d’industries plus ou moins locales, qu il serait tres de'sirable de pouvoir comparer. La varidte des engins de peche, ddja tres grande pour les seuls Crustace's, constitue un veritable chapitre d’ethnographie, tres interessant dans le detail, et dans le detail seulement. C’est dire qu’une idee suffisante des diverses formes de haveneaux, de casiers, de nasses, de chaluts, de filets, ne peut guere etre donnee que par des dessins, autant que possible accompagnds de leurs dimensions. Je ne puis qu’adresser d’avance mes remerciements amc naturalistes qui voudront bien rdpondre, si peu que ce soit, a ce questionnaire, ou m’adresser les travaux qu’ils ont publics sur ces sujets. H. Couti6re( Professeur a 1’EcoIe SupSrieure de Pharmacie. PARIS, 4, Avenue de I'Observatoire. QUESTIONNAIRE (i) 1 A, B, c, D 2 A, B, C, D Quelles sont les especes utilisees sur vos cotes? Quelques unes de ces especes ont-elles sur vos cotes une de leurs limites de distribution geographique ? BIOLOGIE DES LARVES 3 A, B, c, d Les larves de l’espece, recueillies sur vos cotes, l’ont ete dans quelles con¬ ditions ? ou? (au large, a la cote, sui- vant quels courants, etc.). quand? (date de l’annee, heure du jour). comment? (mode de capture, faune les accompagnant). 4 5 6 A, B A, B A, B Observe-t-on des larves dans les viviers ou Ton con¬ serve les adultes, a quelle saison? Quelle est la taille maxima observee pour la larve? — minima — les jeunes de l’espece? Les jeunes de taille minima ont ete recueillis oil? (nature du fond, profon- deur, etc.). quand? (dates). comment, et en quelle abon- dance? 7 B 8 B ( oil? (profondeur, etc.). Le passage de la larve 1 . , , ' , , . r ? . . ) comment? changements de la plus grande au jeune le < . . ... . r D. , ' I forme, reduction de taille, plus petit s effectuerait r . r r etc., etc.). Quelques pecheurs pretendent avoir rencontre au large, a la surface, des bancs constitues par des jeunes immatures de l’espece. Cette opinion parait-elle appuyee sur des faits precis? (0 A, a : Homards, Nephrops. B, b : Langoustes, Scyllaridse. C, c : Crevettes (Crangonidas, Palemonidas, Pandalidae, etc.) D) d : Crabes. La grandeur de la lettre indique, pour chacun de ces groupes, l’importance attribute ® la question posee. (98) — 4 — 9 A 10 A, 11 A, 12 A, 13 A, 14 A, 15 A, I 16 A, E 17 A, B 18 A, B BI0L0GIE DES ADULTES B, c, D C, d B, C, D B, C, D B, C, D B, C, D B, C, D C, D C, D C, D C, D Y a-t-il des migrations de la profondeur vers la sur¬ face, et vice-versa? Y a-t-il des migrations de l'eau tres salee vers 1’eau moins salee, et vice-versa? Ces migrations sont- / Passa8e de laIarveil’adulte> elles liees a l’une ou l’au- i mue, fecondation, ponte, tre de ces causes, ou a j recherche de la nourriture, d’autres causes encore? temperature de l’eau. oil, et sous quelle forme? Le sperme du B, C, D Sur quels points de vos cotes conserve-t-on des Crus- taces en viviers des types suivants : Gaisses flottantes a claire-voie. Viviers en maconnerie ne decouvrant qu'ii maree basse et fermee en dessus par des grilles. Viviers majonnes en tout ou en partie, mais tou- jours au-dessus du niveau de la mer, couverts ou non en dessus. (Nombre, importance, particularites, dimensions pour chaque localite). Avec quels pays, pour quelle 1 . n v J r n I dune importation? valeur et sous quelle forme les Crustaces sont-ils l’objet : \ d’une exportation ? A-t-on observe sur vos cotes un declin de l’espece, sous forme de j 1 diminution de la taille moyenne? diminution des captures pour chaque p£cneur? abandon durable de cer- taines localites ? (98) — 8 — A, B, C, D A, B, C, D A, b, c, d augmentation du nombre / lies pecheurs et des en- I gins? . , l insuffisante protection Ledeclm reel ou apparent 1 jes femelles chargees de l’espece pourrait-il etre ' d’ceufs? attribue h ces causes ou a i autres peches pratiquees d’autres causes encore? / sur les memes fonds? ' oscillation a • longue pe- riode dans l’abondance \ de 1’espece? le climat habituel a cette , i i - i .1 saison ? La saison de la peche a-t- l , elle ete parfois avancee ou la mue ou a ponte. retardee, en meme temps que I * apparition d une nourri I ture recherchee par \ l’espece? / l'eclosion artificielle des A-t-on cherche a prati- \ ceufs murst quer, et avec quels resultats ) l’elevage des larves aussi v loin que possible? A, B La mortalite des Crusta- ces conserves en viviers peut- elle etre attribute a quel- qu’une de ces causes, ou a d’autres causes ? / a tel type de vivier de I preference ? 1 a l'eau douce provenant | de pluies prolongees? (a l’eau troublee par une tempete? a une infection micro- bienne? A, B, C, D La legislation de la peche porte-t-elle sur l’un des points suivants : fixation d’une taille mi¬ nima ? 1 periode d’interdiction de ' la peche? j defense de pecher les $ I ovees ? defense de pecher les spe- ' cimens en mue. A, c, d L’espece est-elle utilisee sous forme de conserves ? ( Sous quelle forme et pour 1 quelle valeur? ] dessication, salage i dans le beurre ? en boites soudees ? Connaissez-vous d’autres especes comestibles, mais utilisees seulement de fafon accidentelle, ou comma curiosite gastronomique, ou sur un point tres limite du globe ? . AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedliinder, it, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent s£par£ment aux prix suivants et franco : 88. — Analyse des echantilloiis d'eau de mer recueilUs pendant la Ca’mpagne du yacht Princesse-Alice en 1906, (kun espe- ranta traduko), par G.-H. Allemandet . . . 89. — Notes sur lesgisements de Mollusques comestibles des Cotes de France. — La region d'Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Jolbin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 90. — Description de Fextremite posterieure du corps anormale chez deux Motella fusca Risso, par Ic Dr M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanographique (avec une plan- che double) . 9'- — Analyse de quelqucs echantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun espcranta traduko), par G.-H. Allemandet . 92- — Conference du 1" decembre 1906. La Presqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin, professeur au Museum d'Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 9^- — Quelques impressions dun naturaliste au cours d’une cara- pagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco (igo5), par E. -L. Bouvier, professeur au Museum d'Histoire naturelle, Membre de l'lnstitut . 94- — Sur l'existence de la Myc dans la Meditcrranee, par Fred Vles, preparateur du 'Laboratoire de Roscoff . 9®- — Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alice II, par S. A. S. le Prince .Albert I"' de Monaco . 9®- — Orchomenella lobata, nouvelle espeee d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Chevreux . 97- — Sur vine methode de prelevcment de Feau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, par MM. P. Portier et J. Richard . . . . 98. — Questionnaire rclatifaux especes comestibles de Crustaces, par H. Coutiisre . Fr. 0 5o 2 5o 1 » 0 5o 1 5o 1 5o 0 5o o 5o~ 1 » 1 » o 5o MONACO. — IMPR. DE .MONACO, N° 99 Avril 1907 I s Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : t° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout norm scientifique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a l’enc're de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * # # Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille Une demi-feuille. . . Une feuille entiere. 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 4f » 5f 20 6f 80 8f40 I0f4° 17^80 4 7° 6 70 8 80 r 1 » 1 3 40 22 80 8 ro 9 80 i3 80 16 20 19 40 35 80 II fact ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adresser tout ce qui concerne le Bulletin a I’adresse suivante : Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. ■ ••• — Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° 99. — Avril 1907. Note preliminaire Asteries et Ophiures provenant des campagnes de la « Princesse-Alice ». Par R. KCEHLER Professeur a la Faculty des Sciences de Lyon. Parmi les Echinodermes dont S. A. S. le Prince de Monaco a bien voulu me confier Etude, se trouvent quelques especes nouvelles d’Asteries et d’Ophiures dont il m’a paru opportun de publier les descriptions, en attendant le memoire detaille accompagne de planches que je prepare actuellement et dans lequel ces especes seront representees. Les especes nouvelles d’Asteries que je decris ci-dessous sont au nombre de onze et l’une d’elles constitue le type d’un genre nouveau, le genre Magdalenaster. En void Enumeration : Freyella recta Pteraster reductus Styracaster elongalus Dy taster parvulus Hyphalaster fortis Psilasteropsis humilis Magdalenaster arcticus Hymenaster roseus gracilis Astrogoninm eminens — cequabile Les Ophiures nouvelles sont au nombre de quatre. Ce sont : Ophiacantha veterna Ophioplinthaca occlusa Ophiolimna opercularis Ophioplus armatus Je decrirai en outre deux especes, Freyella Edwardsi Perrier et Astrogonium lottgobrachiale (Danielssen et Koren), qui sont insuffisamment connues et dont je puis completer les descriptions grace aux materiaux recueillis par la Princesse- Alice. La Freyella Edwardsi , etudie'e par Perrier, n’^tait connue que par deux fragments de bras recueillis par les expe'ditions du Travailleur et du Talisman; la Princesse-Alice en a drague un exemplaire complet. Quant a V Astrogonium lottgobrachiale, il avait etd mentionne' par Danielssen et Koren comme une simple variete de V Archaster Parelii; je considere que cette Aste'rie doit former une espece nouvelle bien independante et qui d ailleurs n’appartient ni au genre Archaster , ni au genre Plu- tonaster. ASTERIES Freyella recta nov. sp. Campagne de igo5 : Stn. 21 n, profondeur 3465™. L n disque portant une portion do bras et une dizaine de bras detaches. Lespece est a huit bras. Un seul bras reste adhe'rent au bisque et n est conserve' que sur une longueur de 37 millimetres. Plusieurs autres bras, en nombre superieur a sept, se trouvent bans le meme flacon. Le disque a un diametre de 18 millimetres. Lesbras devaient etle ties longs: certains fragments atteignent i5 centimetres et ne sont pas complets. Ces bras sont presque toujours droits, n°n recourbds et meme raides et ils devaient presenter une cer- taine rigiditd chez l’animal vivant. La re'gion ge'nitale est tres appai ente et tres ddveloppe'e et elle s’etend sur une longueur e ab millimetres; elle est tres saillante, aussi bien en hauteur pue lateralenient et atteint une largeur de 8 millimetres, tandis 9l> a leur base les bras n’ont que 5 millimetres de large. Le passage e la region dlargie au reste du bras se fait assez brusquement. Le disque est peu epais, avec la face dorsale it peu pres plane. ette ^ace est couverte d’un tegument dans lequel on distingue •eilement les contours de petites plaques irregulierement P°Lgonales. Chaque plaque porte de un a trois piquants, courts, ^Sez epais, terminds par une extre'mite arrondie et rugueuse ; dna *e milieudu disque, la longueur de ces piquants est a peine uPeiieure a leur largeur; vers les bords, ils s’allongent davan- ldge- Les rugosites de leur sommet forment parfois de tres petites spinules pointues. L’anus, subcentral, est petit et difficile a voir : 6St cac^e par quelques piquants un peu plus grands que les v°isins et qui sont rabattus sur lui. (99) La plaque madre'porique est petite, saillante, situe'e tres pres du bord du disque; elle offre quelques sillons contournds. Elle porte, sur son bord proximal, quelques piquants un peu plus longs que Ies piquants voisins, tandis que son bord est se'pare du disque par un sillon lisse. Entre les piquants de la face dorsale du disque je ne distin¬ gue pas de pe'dicellaires. En arrivant sur la face dorsale des bras, les plaques devien- nent plus grandes et forment une mosaique de plaques polvgo- nales et inegales. Elies portent un nombre, qui varie suivant leur taille, de un a quatre ou cinq par plaques, de petits piquants, courts, fins, coniques et pointus qui s’inserent sur le milieu de la plaque. Ces piquants sont plus nombreux sur les plaques des faces laterales que sur la face dorsale du bras. Les plaques laterales se continuent jusqu’aux adambula- craires et a partir de la cinquieme ou de la sixieme piece adam- bulacraire, on voit une petite plaque arrondie s’appliquer sur le bord superieur de chaque piece, vers son angle distal, et se souder a elle : ceci ne se produit ge'neralement que de deux en deux pieces adambulacraires. Chaque plaque ainsi soudee porte un piquant qui est d’abord court et qui s’allonge peu a peu mais qui n’atteint la longueur du piquant adambulacraire ventral qu’a la fin ou au-dela de la region gdnitale. Cette disposition rappelle celle que Perrier a indiquee chez la F. spinosa et chacune de ces plaques soudees aux adambula¬ craires repond bien aux initiales des arceaux qui fonnent tout le squelette du bras chez les Brisinga et qui se montrent assez nettement indiques chez la F. Edwavdsi. Or, chez la F. recta on retrouve encore une indication de ces arceaux, mais moins nette que chez la F. Edivardsi et elle ne se montre que dans le dernier tiers de la rdgion ge'nitale. En effet les plaques qui, dans cette partie, portent des initiales, offrent une orientation transversale figurant des commencements d’ar- ceaux qui renferment chacun trois ou quatre plaques sur les faces laterales des bras. Entre ces arceaux rudimentaires, on observe generalement trois sdries de plaques disposees moins regulierement en rangees transversales. — 5 — A Pextremite de la region gdnitale, les plaques disparaissent progressivement, d’abord sur les faces latdrales des bras puis surla face dorsale. Bien que cette disparition ne soit pas brusque, la region genitale reste assez nettement limitee et se distingue bien du reste du bras. Lorsque les plaques ont disparu, le tegu¬ ment se montre lisse et il s’applique directement sur les plaques ambulacraires. On voit alors apparaitre les pedicellaires qu’on ne distinguait pas jusqu’alors et qui ne tardent pas a se disposer par petits groupes au niveau des articulations des plaques ambu- craires. Les plaques adambulacraires sont excave'es sur leur bord interne par le tube ambulacraire correspondant et leur angle distal et interne se prolonge en une tres courte apophyse placee entre les tubes successifs. II n’y a pas la moindre indication de piquant dans le sillon, caractere que la F. recta partage avec la Edwardsi. Chaque plaque adambulacraire porte, vers le milieu de sa face ventrale, un grand piquant dont la longueur atteint rapidement cclle de trois articles environ et qui est dirige obliquement en dehors; ces piquants sont enveloppe's sur les trois quarts de leur longueur par une gaine tegumentaire bourre'e de pedicellaires, ne laissant a decouvert que l’extremite miminee en pointe du piquant. Les quatre ou cinq premiers Piquants de chaque bras sont un peu plus courts que les autres; de plus ils sont ldgerement dlargis et renfle's a l’extremitd; cette fonne disparait rapidement et les piquants deviennent pointus. L se continuent jusqu’a l’extre'mite des bras. L en est de meme des piquants lateraux que nous avons °bsei ves dans la rdgion genitale et qui sont portes par les initiales arceaux, de deux en deux articles. Ces piquants se continuent SUI toute la longueur des bras, toujours de deux en deux articles, a'ec cluelques irregularitds peu importantes, mais les initiales nc iestent plus distinctes au dela de la region gdnitale et les Piquants partent directement des plaques adambulacraires. Chaque dent porte sur son bord oral deux piquants diriges iquenient, l’un tres petit et a peu pres lisse, Pautre plus grand plus large, couvert d’une gaine de pe'dicellaires. Sur le milieu C Sa ^ace ventrale, la dent porte en - outre un grand piquant, (99) plus long que les precedents, enveloppe d'une gaine te'gumen- taire et qui recouvre, en les cachant plus ou moins, les deux piquants oraux. Ce piquant est identiqueaux piquants ventraux des plaques adambulacraires. Rapports et differences. — La F. recta est assez voisine de la F. spinosa Perrier : elle s'en distingue d’abord par le nombre des bras, par la forme dc la region ge:nitale qui est plus renflee et plus courte, par les piquants dc la face dorsale du disque et de la re'gion genitale des bras qui sont plus fins, par l’absence complete de piquant ambulacraire dans le sillon, et par une disposition differente des piquants dentaires. Parmi les Freyella dont les bras sont en nombre voisin du chiffre huit, on pourrait rapprocher la F . recta de la F. heroine Sladen qui a neuf bras; mais cette derniere espece a la region genitale des bras tres courte et ovoide, les piquants de la face dorsale du disque et de la region genitale plus forts et plus nombreux et une disposition tres differente des piquants arnbu- lacraires. FREYELLA EDWARDSI, Perrier Campagne de 1901 : Stn. 1123, profondeur 1786"’. Un e'chan- tillon. L exemplaire est a peu pres complet. Les bras sont au nom¬ bre de douze dont sept sont adherents au disque, quatre autres detaches se trouvent dans le bocal. 11 est hors de doute pour moi que cette Freyella appartient a 1 espece de'couverte par le Talisman qui n’a recueilli que deux fragments de bras decrits par Perrier sous le nom de F. Ed- wardsi. J’ai examine ces deux fragments, qui m'ont ete fort aimablement communiques par M. le professeur Joubin et j ai pu m assurer qu’ils sont parfaitement identiques aux regions cotrespondantes de l’individu drague' par la Princesse- Alice. Les deux fragments du Talisman proviennent d'un exemplaire plus petit, car la region elargie des bras n’a pas plus de 4 millimetres de largeur tandis qu’elle atteint 8 millimetres dans l’echantillon de la Princesse- Alice. La de'couverte d'un exemplaire a peu pres entier de la /•. Edwardsi est done tres interessante et me permettra de com¬ pleter l’excellente description de Perrier, limitee forcement a une region restreinte de l'animal, mats dont l’examen a cepen- dant sulli a ce savant pour montrer les caracteres particuliers de cette espece. Aucun bras nest complet; tous sont casses a six ou huit centimetres de leur base et les fragments qui accompagnent lechantillon sont trop petits pour qu’on puisse se faire une idee exacte de leur longueur totale; je ne crois pas cependant qu’elle devait s eloigner beaucoup de i5 ou 20 centimetres. Le disque a un diametre de 22 millimetres. Les bras, qui mesurent de 5 a 6 millimetres environ a leur insertion sur le disque, s’e'largissent quatre ou cinq millimetres plus loin, et selevent rapidement en une dilatation ovoide qui atteint une Lrgeur de 7,5 a 8 millimetres sur une longueur de i5 a 18 mil¬ limetres, puis ils se retrecissent progressivement jusqu’a mesurer 4 millimetres de largeur environ, chiffre qui represente la lar- geiir du bras au dela de la re'gion ge'nitale. La longueur de celle-ci varie de 25 a 40 millimetres. La face dorsale du disque est couverte de plaques tres petites, polygonales, dont les contours ne sont pas tres distincts it qui portent de petits piquants fins, tres courts, obtus a 1’ex- tiennte et tres serres. Dans la region centrale du disque, ces Ptquants paraissent n’etre que de fins granules allonge's, et ils sont asssez rapproche's les uns des autres pour donner, .aux plaques qui les portent, l’apparence de paxilles. A la pe'ripherie du disque et dans chaque angle interbrachial, on remarque une gtande piece interradiale, situee presque tout entiere sur les aces late'rales du disque et occupant une grande partie de l’in- tervalle entre deux bras successifs. Cette piece est absolument mte et sa surface est brillante. Elle olfre un peu plus, d’un mil- •metie de largeur sur pres de 3 millimetres de longueur; elle (99) — 8 — est un peu plus large vers son extremite dorsale que vers l’extre- mite' ventrale, et el le prdsente le long de sa ligne mddiane une degression plus ou moins accusde. Cette plaque est evidemment comparable, sinon homologue, a la plaque interradiale que Perrier a signale'e chez la Freyella sexradiata et a celle que Ludwig indique chez la Belgicella Racovit\ana : dans ces deux especes, cette plaque est placee entre les bras sur les faces laterales du disque. J’observe une disposition analogue dans une Freyella antarctique nouvelle, qui fait partie d’une collection recueillie par la Scotia aux Or- cades du Sud et dont l’etude m’a etc confine. Enfin une plaque analogue existe dans le genre Colpasler mais elle est situe'e sur la face ventrale et Sladen s’est precisement servi de la presence de cette plaque pour caracteriser ce genre (i). La plaque madreporique est petite et son diametre ne depasse pas 2 millimetres; neanmoins, elle est bien apparente et sail- lante; les sillons sont tres peu marque's mais serre's, les piquants qui l’entourent sont un peu plus grands que les voisins. La plaque madre'porique n’est pas marginale et elle se trouve situe'e a deux millimetres environ en dedans de la plaque interradiale que j’ai signalee plus haut. L’anus est distinct, subcentral, entoure de quelques plaques tres petites et nues. Je ne distingue pas de pe'dicellaires au milieu des piquants du disque. La face dorsale des bras offre, dans la re'gion elargie, des plaques analogues a celles de la face dorsale du disque avec lesquelles elles se continuent : dies prdsentent cependant cer¬ tains caracteres particulars. Des qu'elles passent aux bras, les plaques deviennent en effet plus grandes et leurs contours sont plus distincts ; elles sont pentagonales avec les angles arrondis (i) Je me propose de revenir ulterieurement sur la nature de ces plaques interradiales et de discuter l’opportunite ou la validite des genres crees ou a creer suivant leurs caracteres ou leur situation. J’ai pu etudier compara- tivement ces formations, non seulement chez la Freyella Edtvardsi et chez la Freyella antarctique nouvelle signalee plus haut, mais aussi chez la Fi eyelid sexradiata qui se trouve dans les collections de la Princesse- Alice et chez la Belgicella Racovityma que la Scotia a retrouvee. — 9 — et assez ine'gales; elles atteignent et depassent un millimetre de largeur. Les piquants qu’elles portent deviennent aussi plus forts et plus longs, et moins nombreux egalement. Les piquants sont d’ailleurs tres indgalement repartis sur les plaques : les unes enontdeuxou trois, d’autres huit ou dix; en general, ils for¬ went de petites range'es transversales vers le milieu de la plaque. Entre les piquants, se montrcnt quelques pedicellaires croises. Les plaques sont d’abord disposers en une mosaique irre'guliere, aussi bien sur la face laterale que sur la face dorsale des bras; maisvers le septieme ou le huitieme article, c’est-a-dire vers le milieu de la region genitale, les plaques manifestent une ten¬ dance tres nette a former des arceaux successifs. Ceux-ci appa¬ rent d'abord sur les faces laterales des bras oil les plaques sallongent transversalemcnt en se disposant parallelement les unes aux autres, tandis qu’elles conservent leur forme polygo- nale et leur arrangement irregulier sur la face dorsale. Les deux ou trois premiers arceaux ainsi differencies atteignent les pja- ques adambulacraires ; mais au-dela du dixieme article, il n’y a plus qu’une plaque adambulacraire sur deux atteintes par les arceaux; en meme temps, ceux-ci se diffe'rencient de plus en plus et sont separds par des espaces oil les plaques sont plus petites ou meme font completement defaut, ce qui fait que le tegument reste a nu. Ainsi se dessinent, ainsi que Fa indique Perrier, des arceaux principaux qui atteignent les plaques adam¬ bulacraires auxquelles se soudent leurs initiales, et des arceaux secondaires qui ne les atteignent pas tout a fait et en sont separes par une partie molle. Les arceaux, qui n’etaient d’abord bien distincts que sur les faces laterales du bras, s’anastomosent SU1 i;i ligne mediane vers le dix-huitieme article, et entre eux on n observe plus que quelques petites plaques irregulieres. Au-dela de la partie renflee, les arceaux secondaires dispa- 1 aissent de'finitivement et il ne reste plus que les arceaux prin- C1pauxsur une longueur de trois a quatre centimetres, ettoujours be deux en deux articles : du moins c’est ce qu’on observe generalement, car il y a parfois des irregularites et Ton peut 'ou beux arceaux sur deux articles successifs. Finalement, les a|ceaux se re’duisent it leur plaque initiale ainsi que l’a explique' (99) - 10 Pei rier, et leur region me'diane disparait completement; les bras offrent alors un tegument lissc, directement applique sur les plaques ambulacraires et offrant de nombreux pedicellaires serre's. La plaque initiale se continue sur toute la longueur du bias, tou jours soude'e a unc plaque adambulacraire de deux en deux. ^ eI S dixieme article, cettc initiale avait commence a offrir un piquant, d abord petit et court, mais devenant rapidement plus fort et atteignant la longueur du piquant adambulacraire ventral. Ces piquants sont dirige's obliquement en dehors; ils se continuent sut toute la longueur du bras, toujours de deux en deux ai tides, avec quelques irre'gularites dependant elles-memes de la position des initiales, et qui font quc parfois deux piquants se montrent sur deux articles successifs, tantot des deux cotes, tantot d un seul, et dans ce dernier cas il se produit une alter- nance de ces piquants qui cesse d’ailleurs au bout de quelques articles. Us offrent toujours une gaine tdgumentaire tres deve- ioppee et couverte de pedicellaires croisds. Chaque plaque adambulacraire porte sur sa face ventrale un piquant qui, au commencement du bras est court, epais et tiapu, sa longueur ne depasse pas en effet 4 millimetres; il s articule pai une tete tres renflde et s’elargit de nouveau a son extre'mite' en un renflement qui prdsente des stries formant des lobes plus ou moins marques, comme l’a ddja indique Perrier; le sommet de ces piquants est tronque. La forme de ces piquants rappelle ainsi celle d un biscuit. Mais ils ne tardent pas a s’amincir etas allonger (vers Ie douzieme ou le quinzieme article) et leurs extremites deviennent pointues; ils mesurent alors 5 millimetres de longueur . Ils se continuent sur toute la longueur des bras etse montient toujours sur tous les articles successifs. Ils offrent une ^aine tegumentaire tres de'vcloppee et bourree de pedicellaires. Il n j a pas trace de piquants dans le sillon. Les tubes am- u acraires sont simplement separe's les uns des autres par une apophj se oblieque et le'gerement recourbe'e de Tangle interne et distal de la plaque adambulacraire. Aux piquants ventraux des plaques adambulacraires s’ajou- nT a pai tii du cinquieme article, les piquants Iateraux que — ii — portent les initiales darceaux et que jai signales plus haut. Ces piquants sont d’abord courts ct fins, toujours pointus, et leur longueur augmente progressivement, de telle sorte qu'avant la fin de la region genitale, ils off'rent la meme longueur que les piquants ventraux et arrivent meme a les depasser. Chaque dent porte, sur son bord oral, deux petits piquants courts, cvlindriques et termines en pointe obtuse ; l’interne est tres court et dirige vers la bouche, l'externe est un peu plus long et dirige obliquement cn dehors. Sur sa face ventrale, chaque dent porte en outre un grand piquant analogue aux piquants portes par les plaques adambulacraires, mais pointu. Ces piquants sont entoures, coniine d’habitude, d’une game avec pedicellaires. Styracaster elongatus, nov. sp. Campagne de 1902 : Stn. i3o6, profondeur 427 5m. Un seul echantillon. Je rattache egalement au Styracaster elongatus un fragment de bras provenant de la Stn. 753. L etat de conservation de cet individu unique laisse malheu- leusement a desirer ; lc disque e'tait replie sur lui-meme et une partte de la face dorsale manque; tout I’animal parait avoir ete compnme, le disque et les bras sont aplatis et les bras notam- fflent sont tres deformes a leur base, leur carene dorsale etant ellace'e et leur longueur augmentee. Deux bras sont cassbs mais les morceaux sont conserve's; les trois autres sont en place mais *ls ne sont poas tout a fait indemnes et les piquants dorsaux sont en grande partie casst;s ou detache's. Le disque est grand et a environ 35 millimetres de diametre, les brasont au moins 10 centimetres de longueur. Les bras vont en s anuncissant graduellement; ils sont prismatiques avec une carene dorsale tres developpde et la face ventrale plane; ils sont un Peu plus hauts que larges et leur coupe a la forme d’un triangle isocele. (99) I 2 — Le disque est pentagonal, avec les cotes a peu pres droits ou un peu concaves, et il se continue par ses angles avec les bras. La face dorsale, qui parait plane, olfre une eminence dpiproctale conique, large et courte, excentrique; elle est couverte de paxilles tres petites et pohgonalcs. La plaque madre'porique se tiomait precise'ment sur un point oil le disque est plisse et deteriore et je nc puis en indiquer les caracteres. La face ventrale du disque olfre, en dehors de 1’odontophore, une serie de plaques rectangulaires elargies transversalement, detenant plus etroites vers les plaques marginales et disposees en files tadiaires. Les deux range'es qui se touchent le longde la ligne interradiale renferment ordinairement neuf plaques cha- cune, la rangde suivante en renferme a peu pres autant. La piemieie plaque de chacune de ces sdries est plus grande que les plaques suivantes ; ces quatre plaques paraissent ainsi former un systeme different des autres. Dans les autres files radiaires qui font suite aux deux premieres, le nombre des plaques diminue tapidement. Ces plaques sont depourvues de granules. Les pdaques marginales dorsales et ventrales se correspondent exactement sur les cotes du disque; chacun de ces cotes com- prend huit plaques et les deux externes fonnent la base des bras. Ces plaques, aussi bien les dorsales que les ventrales, sont rec- tan^ulaii es, un peu plus hautes que larges et sdpare'es par les otganes cribriformes qui sont au nombre de sept : les trois mot ens ont a peu pres la meme largeur et les autres sont un p eu plus etroits, tous sont a peu pres aussi larges que les parties lisses des plaques qui les separent. Chaque organe presente la stiucture ordinaiie, c est-a-dire qu’il est forme de petites ecailles isposees en files obliques avec un rang d'e'cailles marginales plus grandes. \u la longueur des bras, le nombre des plaques marginales qui s e'tendent le long de chaque bras est tres eleve : il y en a une tientaine. Les marginales dorsales sont gene'ralement un f u plus longues que les ventrales et elles les depassent d’une ongueui variable, parfois meme elles alternent avec elles, mais ne maniere iireguliere et la concordance se retablit apres ou tiois at tides. Les plaques sont rectangulaires, un peu — i3 — plus longues que hautes, les dorsales un peu plus hautes que les ventrales. Les plaques dorsales sc re'unissent le long de la ligne mediane suivant un angle diedre aigu, qui constitue une carene tres saillante portant des piquants tres forts et tres developpes. Ces piquants sont coniques, pointus, un peu aplatis transversa- lement, tres larges a la base, ldgerement incurves et la pointe dirigee vers l’extrdmitd du bras; leur longueur de'passe 7 milli¬ metres a la base du bras, puis elle diminue progressivement. Generalement ces piquants se montrent de deux en deux arti¬ cles, mais cet ordre n’est pas rigoureusement constant : ainsi, alabased’un bras je trouve un piquant sur deux articles suc¬ cesses, tandis qu’en d'autres points, les piquants sont separes par deux ou me me par trois articles inermes. II n’y a qu’une dizaine de piquants par bras car ils cessent de se montrer a deux ou trois centimetres de l’extre'mite. La plaque apicale, assez saillante, offre a son extremite trois piquants divergents, un superieur et median et deux lateraux. Les plaques adambulacraires, rectangulaires, portent, dans le sillon, cinq piquants coniques et pointus, assez allongds; sur leur face ventrale, on trouve un ou deux petits piquants proxi- nraux et generalement un piquant distal plus fort. Les sillons ambulacraires sont tres larges, mais ils sont certainement dbfor- mes par suite de l’aplatissement accidentel des bras. Les dents, grandes et saillantes, offrent sur leur bord libre une dizaine de piquants analogues aux piquants ambulacraires; le dernier piquant interne est beaucoup plus fort que les autres. Sur leur bord sutural, les dents presentent deux ou trois petits piquants dcartds Fun de l’autre, et, vers leur bord distal, une rangee de trois ou quatre piquants coniques. Rapports et differences. — Le St. elongatus est voisin du St. horridus ; il s’en distingue par son ensemble plus robuste et plus fort, par les bras plus longs et par les piquants dorsaux des bras beaucoup moins nombreux; les plaques adambulacraires ne presentent pas de piquant proximal plus grand ; les organes cnbriformes ne sont pas plus larges que les plaques marginales qui les sdparent et il n’y a pas de granules sur la face ventrale du disclue- iaa\ — i4 Hyphalaster fortis, nov. sp. Campagne de 1901 : Stn. 1 i5o, profondeur 3890™. Deux echantillons. Campagne de 1896 : Stn. -53, profondeur 4360™. Deux fragments de bras appartenant sans doute it 1'//. forlis. Les dimensions respectives des deux echantillons de la Stn. 1 i5o sont les suivantes : R = 60 et 04 millimetres; r= 20 et 18 millimetres. Le disque est epais, pentagonal, avec les cotes excave's; les deux faces sont planes. Les bras, qui se continuent insensible- ment par leur base avec les angles du disque, sont allonges, cylindriques, avec une legere indication de carene le long de la ligne mediane dorsale. La face dorsale du disque est uniformement couverte de paxilles serrees, dont chacune comprend une dizaine de granules centraux entourees d’un cercle de granules peripheriques; ces paxilles sont plus petites dans la region centrale du disque, et disposees sans ordre; elles sont polygonales par suite de leur pression reciproque. La region centrale du disque s’dleve en une eminence epiproctale conique, bien distincte sur le petit exem- plaire mais dont le grand n’offre pas de trace. La plaque madre- porique est assez grande, elargie transversalement et compara- tivement plus grande dans le grand exemplaire, ou el le mesure X4 millimetres, que dans le petit ou elle ne depasse pas 4X3 millimetres; elle olfre des sillons divergents a partir de son bord proximal. Elle est separe'e des plaques marginales par tiois a quatre rangs de paxilles dans le grand exemplaire et deux dans le petit. La face ventrale du disque est couverte de plaques minces, polygonales, a cotes arrondis, et allonges parallelement au bord du disque. Ces plaques portent des granules, plus rares et plus petits dans la moitie proximale des aires ventrales, plus nom- bieux, plus gros et plus serre's dans la partie distale. Elles son disposees en bandes radiaires bien distinctes : la rangee la plus voisine de l’interradius renferme dc dix a douze plaques et le norabre diminue progressivement dans les autres. Les plaques marginales dorsales correspondent aux ventrales. Ilyen a dix-neuf de chaque cote'. Celles qui bordent le disque sont verticales et planes, presque deux fois plus hautes que longues; sur les bras, elles sont convexes et un peu plus hautes que longues. Dans le grand exemplaire, les cinq premieres sont situees sur le bord du disque et la cinquieme est separee dc sa congenere, sur toute sa longueur, par un espace triangulaire etroit occupe' par des paxilles, tandis que dans le petit exem- plaire, les quatre premieres plaques seules bordent le disque et la cinquieme est contigue a sa congdnere. Les plaques suivantes sont contigues a leurs congeneres sur la ligne me'diane dorsale des bras, mais leurs separations trans- 'eisales ne se correspondent pas toujours exactement. La deiniere plaque est petite, triangulaire, limitee au cote du bras ot largement separee de sa conge'nere par la plaque apicale. Celle-ci est assez grande et sa longueur est au moins egale ou meme un peu superieure a celle de l’avant derniere et de l’ante'- penultieme plaques reunies ; elle est saillante, fortement convexe dessus et porte au moins trois, et peut-btre cinq piquants qui ne sont point conserves mais dont on reconnait la trace des insertions. Les plaques marginales ventrales correspondent, ainsi qu’il J ete dit, aux dorsales ; mais au-dela de la derniere dorsale, on "^laique une petite marginale ventrale. Sur les cote's du disque, 6 es sont plus hautes que longues, tandis que sur les bras, elles s°nt un peu plus longues que hautes. Les organes cribriformes sont au nombre de neuf dans aquearc interradial. Les deux externes sont etroits, et les sept 3Utres sonl a peu prbs e'galement developpds : ils sont grands et Lln peu plus larges que les parties lisses des plaques qui les sepa- lent- Chacun d'eux comprend une vingtaine de rangees de 1 apdles lintitdes de chaque cote par une bordure dc tres petites 1 es calcaires. Les deux organes extremes n’offrent qu’une ,Zaine rangees dans le plus grand exemplaire et sont encore P Us rdduits dans le petit. (gg) Les plaques adambulacraires sont rectangulaires. Elies por¬ tent, sur leur bord interne, quatre grands piquants dirigds vers le sillon, allonges, coniques, a pointe obtuse et legerement retrecis a leur base. Vers le bord externe, elles offrent une rangde de trois ou quatre petits piquants coniques qui ne sont pas tres constants. Les dents sont grandes, tres saillantes: les bords suturaux sont tres relevds et lintitent une large fossette ligamentaire : ils portent une rangee de trois petits piquants coniques. Sur leur bord libre, les dents offrent de chaque cote une dizaine de piquants qui continuent les piquants ambulacraires; ils sont assez allonges et coniques et le dernier est notablement plus fort que les autres. L’odentophore est petit, rnais assez apparent et triangulaire. Rapports et differences. — L 'H. fortis rappelle, par son facies, le Thoracaster cylindratus represent^ par Sladen, mais il ne peut rentrer dans ce genre caracterise par I’absence de plaque apicale et par des organes cribriformes nontbreux et c’est bien un Hyphalaster. Parmi les esp&ces de'crites, c’est avec 1 H. Parfaiti qu’il offre le plus d’alfinitds, mais il s’en distingue, comme des autres especes d’ailleurs, par ses bras plus larges et plus forts, et sa forme generale plus robuste. Hyphalaster gracilis, nov. sp. Campagne de 1904 : Stn. 1787, profondeur 541 3m. Trois e'chantillons. Les dimensions respectives des trois exemplaires sont les suivantes : R = 36 33 3a millimetres. r — 17 1 5 14 — Le disque est gros et epais, d’une consistance molle; son con¬ tour est regulierement pentagonal, avec les cotds droits. Les bras minces, courts et greles; ils se continuent insensiblement par leurs bases avec lcs angles du disque. Ils sont presque cylindri- ques, mais legerement aplatis lateralement et plus hauts que larges, sans cependant offrir de carene dorsale. L’exemplaire moyen seul offre une proeminence epiproctale, peu developpee d’ailleurs; les autres n’en presenter), t pas la moindre indication. La face dorsale du disque et des bras est couverte de paxilles petites et tres serrdes, disposes sans ordre, et a peu pres aussi grandes dans la region ventrale que vers les bords ou elles sont un peu ecartees les unes des autres. La plaque madreporique est a peu pres circulaire dans l’exemplaire moyen, un peu ova- laire et elargie transversalement dans les deux autres, avec des sillons legerement divergents; elle est separee des plaques mar- ginales dorsales par trois ou quatre rangs de paxilles dans le grand exemplaire, trois dans le moyen et deux seulement dans le petit. Les plaques marginales dorsales correspondent exactement aux ventrales. Les plaques marginales dorsales sont au nombre de douze de chaque cote; les quatres premieres limitent les parties rectilignes du disque : elles sont plus hautes que longues; la cinquieme est situee a la naissance des bras et elle est separee de sa congdnere par un espace triangulaire rempli de paxilles. Les suivantes, un peu plus longues que hautes, sont contigues sur la ligne mediane dorsale avec leurs congeneres, sauf la der- niere qui est petite et situe'e sur les cotes de la plaque apicale. Celle-ci est saillante et bombee et elle porte trois piquants : un median et deux latdraux dont les bases seules sont conser¬ ves. Les plaques marginales ventrales correspondent aux dorsales, mais avec une tendance a les depasser legerement dans la deuxieme moitid du bras, surtout sur le petit exemplaire; elles °nt la me me forme que les dorsales. Les organes cribriformes sont au nombre de neuf et disposes comme chez 1 ' Hj'phalaster Parfaiti. Les plaques adambulacraires sont rectangulaires, trois fois plus larges que longues, et elles portent sur leur bord interne “fuatre piquants aplatis et dlargis termines par un bord arrondi (99) et formant un peigne transversal. Je ne distingue pas de piquant sur leur face ventrale. Les dents sont disposees comme chez YH. Parfaiti; elles portent sur leur bord libre six ou sept piquants identiques aux piquants ambulacraires et un pnquant terminal un peu plus fort. Vers leur bord sutural, qui est saillant et trbs relevd, on distin¬ gue trois petits piquants courts et coniques et en dehors cinq ou six autres. Rapports et differences. — L 'H. gracilis est voisin de YH. Parfaiti ; il s’en distingue par ses bras tres courts et tres greles par rapport aux dimensions du disque, et par son disque relativement grand et pentagonal avec des cotes droits ou a peine excaves. L ’H. Antonii , qui, d’apres Ludwig, est la forme jeune de YH. Parfaiti, a les bras plus courts et un nombre rnoins eleve' de plaques marginales dorsales et ventrales. Magdalenaster, gen. nov. Le disque est tres petit relativement au developpement des bras; ceux-ci s’elargissent immediatement apres leur insertion et sont tres larges. Tout le corps, aussi bien sur la face dorsale que sur la face ventrale, est couvert de piquants tres courts et enveloppe's d’une gaine tegumentaire, reunis par petits groupes entre lesquels sortent les papilles; ils sont implantes dans le tegument qui est mou, sans la moindre indication de plaques calcaires ou de squelette reticule'; le squelette ambulacraire seul est developpe. La plaque madre'porique est petite, situee pres du bord du disque, couverte de petits piquants qui ressemblent plutot a des granules allonges, sans sillons. Les piquants ambu¬ lacraires sont disposes en plusieurs se'ries et ils ne different que par leurs dimensions des piquants de la face ventrale auxquels ils passent insensiblement. La gaine tegumentaire qui les recouvre est tres epaisse. Le sillon ambulacraire est assez e'troit et les tubes sont dispose's en deux se'ries tres regulieres. La face i9 — dorsale offre, a sept ou huit millimetres du centre, un orifice extremement reduit par lequel sort un lambeau tres tenu pro- renant de la paroi du tube digestif : c’est sans doute un anus. Le genre Magdalenaster est voisin du genre Cryaster , que j ai decrit recemment et qui provient des rdgions antarctiques; il offre, comme ce dernier genre, une reduction considerable du squelette, et les piquants, tres petits, sont repartis uniformement sur toute la surface du corps, implante's dans un tegument tres niou. II se distingue du genre Cryaster par son disque petit, les bas tres larges et relativement assez courts, le sillon ambula- craire etroit, les tubes ambulacraires biseries et la plaque madre- porique de petites dimensions. Le genre Magdalenaster trouve done sa place dans la famille des Cryasteridees. Ce nouveau genre a aussi des ailinitds avec le genre Perk- wster cre'e par Sladen pour deux especes de Kerguelen et de Heard Island : il me parait d'ailleurs que le genre Perknaster seuut mieux placd dans les Cryasteridees que dans les Echinas- 'eridees oil l’a range' Sladen. Le genre Magdalenaster n’est connu que par une seule espece trouvee par la Princesse-Alice dans les mers boreales. est le reprdsentant, dans les regions arctiques, des deux genres antarctiques Perknaster et Cryaster. Magdalenaster arcticus, nov. sp. Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394m. Un seul tsemplaire. Entre la Norvege et File Beeren. = 90 millimetres; r = 20 millimetres. Le disque est tres petit. Les bras, qui naissent par une base tr°lte et niesurant seulement 18 a 20 millimetres, s’elargissent res rapidement jusqu’a mesurer 3o a 3q millimetres de largeur ILUs ensuite se rdtrecissent tres lentement jusqu’a deux centi- b|ctles environ de l’extremite; ils s’amincissent alors assez squement pour n’offrir que 7 ou 8 millimetres, largeur qu’ils (99) 20 — conservent jusque vers leur extre'mite qui est arrondie et obtuse. Le tegument est tres mou et tout a fait deformable; on peut d ailleurs constater directcment qu’il est fort mince et ne parait pas renfermer de pieces calcaires. Je n’ai pas cru devoir en pre¬ lever des morceaux pour en faire Tetude microscopique afin de ne pas detdriorer l’unique exemplaire recueilli et qui est tres bien conserve'. C est dvidemment l’absence de squelette calcaire dor¬ sal qui fait que l’animal reste mou et deformable. La face dorsale du disque et des bras est uniformdment couverte de petits piquants courts, coniques, termines en une pointe obtuse et reunis par petits groupes dc trois a six ou sept. Dans la region centrale ces piquants sont particulierement courts; leur extre'mite est plus arrondie et ils ressemblent a des granules. Ils s’allongent un peu sur les bras, surtout sur les cotes des bras. Yus au microscope, ils offrent une mince tige calcaire centrale entouree d’une gaine tegumentaire. Les piquants qui s’associent en petits groupes, sont ordinairement un peu divergents ; quand ils sont tres courts, ils restent droits et pout peu que les groupes constitues soient serres, ils ressemblent alois a une petite paxille. La plaque madreporique est petite et mesure environ 4 millimetres de diametre; son centre est situe a 5 millimetres de Tangle interradial, et elle est couverte de petits piquants tres courts et trds serrds, ressemblant a des gianules arrondis, de telle sorte que sa surface n’est pas visible. Sui la face ventrale, les piquants s’allongent un peu et les gioupes qu ils forment peuvent renfermer sept ou liuit piquants \ers les bords du bras. A mesure qu’on se rapproche du sillon ambulacratre, les groupes deviennent moins distincts, et les piquants ont une tendance a rester isoles, tout en se montrant tres serres. Les plaques adambulacraires offrent sur leur face ventrale, quatie ou cinq range'es de piquants plus ou moins distinctes et disposes obliquement par rapport au sillon. Tous ces piquants sont entouies d une gaine tegumentaire epaisse; ils sont gi°s et aiges, tei mines a 1’extrdmite par une tete obtuse et ils offrent a surface des cannelures ou depressions produites pai leu pression reciproque. Les piquants de la rangee interne sont ties gros et atteignent nn millimetre de largeur; leur grosseur diminue progressivemenr a mesure qu’on s’doigne du sillon et ils passent progressivement aux piquants ventraux. En plus deces piquants ventraux, on pent observer un piquant beaucoup plus court, e'troit et aplati, qui est dirige obliquement vers l'in- terieur du sillon et separe les tubes ambulacraires successifs les uns des autres. Au dehors, ce piquant est absolument cachc; Pai les tubes ambulacraires qu'il faut enlever ou ecarter pour l’apercevoir. eis la bouchc les piquants ambulacraires deviennent un leu plus foits et trois ou quatre d’entre eux s’avancent horizon- ta ement a 1 extremite de chaque angle buccal. Hymenaster roseus, nov. sp. echa"aiqi^a^ne ' ^tn' PI0^0ncleur 2I02n1, Quatre ^chantd]^3^116 C^C 1 ’ ^tn- profondeur i846m. Deux eehant'qf3^.110 ^ rH°2 ' ^tn' I^4’ Pr°f°ndeur 1900™. Trois To a.- . US ^cs exemplaires sont en mauvais etat, incomplets, individ ' ^ SUr eux_memes, et, de plus, maceres. Un seul dans U CSt a ^CU Pr^s lntact bien que son corps soit allonge najt Sens> l^tns ces conditions, il est bien difficile de recon- Cprf • t0US ^es caract&res de Pespece : on peut toutefois etre E ” qU'e"' nou«^- (lUer lei.Ia*SOn ^etat cles dchantillons, il est impossible d’indi- ConiineUp *°lmes et leurs dimensions exactes. On peut donner , lniensions approximatives : R — i5 a 18 millimetres; avec des ' * nil^m^tres‘ ^a f°rme ge'nerale parait etre pentagonale tfale coi C°teS l^eU concaves* La face dorsale est plate et la face ven- j exe‘ 11 existe une frange marginale assez bien marquee. Piqu ing1110 .^0I Sa^e 6St soulevde de distance en distance par les s des paxilles qui la traversent sur une petite longueur. (99) 22 Ces piquants deviennent moins nombreux et plus courts vers les bords et peuvent meme disparaitre totalement. Cette tente, vue au microscope, laisse apercevoir des orifices en nombre tres variable et de tailles tres differentes, mais jc ne crois pas que tous ces orifices, bien qu’arrondis ou ovalaires, soient des spira- cules : on les observe surtout sur les bras ou ils forment parfois un veritable re'ticulum. II est probable que beaucoup de ces oiifices sont accidentels et que les vrais spiracules sont localises a la base des piquants. Les paxilles forment des faisceaux de quatre a cinq piquants divergents, mais rien nindique des groupements dans les piquants qui traversent la tente. L’oscule est grand ; les cinq valves sont constitutes chacune par une dizaine de piquants ties serres, paralleles, ayant environ 4 millimetres de longueur. Les piquants de la face ventrale sont au nombre de vingt- huit ou trente en tout et rapproches les uns des autres; leur longueur augmente progressivement du premier au septieme ou au huitieme, et, a partir du cinquieme, ils arrivent en contact a\ec leuis congeneres le long de la ligne interradiale mediane. A partir du dixieme, dans certains exemplaires, du treizieme ou du quatorzieme dans d’autres, ils se se'parent et leur longueui decroit ensuite progressivement. Les piquants ambulacraires sont presque toujours brises, j ai cependant pu en observer quelques uns intacts. Chaque plaque adambulacraire porte deux piquants extremement longs, gieles et pointus, dont la longueur atteint au moins un milli¬ metre et qui s entrecroisent avec ceux du cott oppose j leur base laibe et anondie. Le sillon est assez elargi et petaloide. Les papilles qui ferment les orifices segmentaires sont allon- gees; ,elles s’elargissent rapidement apres leur base, puis se trecissent de nouveau en une sorte de piquant qui est presque si onb que la partie dlargie; ce piquant est presque toujours casse. ette forme rappelle beaucoup celle que Ton observe chez , ^ occ’na^us Sladen, mais ici, les papilles sont moins compl*' qutes que dans cette espece ou elles seraient formees par la cham0n dC Cmq ^ Sept Picluants- En effet, je n’observe de 4 te de la baguette centrale qui se prolonge en piquant, — 23 — que deux petites cotes latdrales qui font parfois une tres legere saillie de chaque cotd du piquant median. Les dents sont allongdes, grandes et saillantes: elles portent deux piquants assez forts, coniques ct pointus, et, sur leur bord libre, une range'e de quatrc piquants plus pctits. La couleur des e:chantillons dans l’alcool est rose-fonce'. Rapports et difeLrences. — L'H. roseus se distingue des especes &' Hymenasler a deux piquants ambulacraires par la longueur de ces deux piquants ct par la forme des papilles qui recouvrent les orifices segmentaires. Jc ne vois aucune espece dont on puisse la rapprocher plus particulierement. Pteraster reductus, nov. sp. ^!o 20. 14 juillet 1 888. Un e'chantillon. 84. 2 septembre 1888. Profondeur 2870™. Deux echan- tillons. Canipagne de 1896 : Stn. 698, profondeur 1846™. Deux dchantillons. Canipagne de 1896 : Stn. 738, profondeur igi9m. Cinq dchantillons. Canipagne de 1897 : Stn. 863, profondeur 1940™. Cinq echantillons. Les dchantillons ne sont pas en tres bon etat de conserva- n°n et paraissent macere's : ils sont cependant assez durs et f'des, niais cela tient a Pentrecroisement des spinules des Paxilles qui forment un re'ticulum tres compact. ^ °us les individus sont de petite taille; dans les plus grands, I 12 d i3 millimetres, r — 6 a 7 millimetres. Les bras, tres un^CS a ^ ^ase’ s’atnincissent rapidement; ils se terminent en pomte qui est allongc!e, presque toujours recourbee ; la face ^ ale est convexe et la face ventrale est plane. II est impossible pC°nnaitre la presence d’une frange marginale. n laison de l’etat des exemplaires, il est difficile de (99) — 24 — distinguer les caracteres de la tente dorsale; dans les rares endroits ou elle est conservde, elle se montre fort mince et translucide. Les paxilles sont constitutes par un pedicule mince et allonge portant un faisceau de nombreuses spinules tres lines et allongtes, au nombre de quinze a vingt par paxille. Ces spinules ne soulevent pas la tente dorsale niais s’entrecroisent pour former une sorte de feutrage tres serre sur lequel la tente parait simplement posee. Les orifices qu’on apercoit it la surface externe sont nombreux, mais il me parait difficile de distinguer les vrais spiracules des trous qui ont pu se produire accidentel- lernent. L’oscule est grand; les valves, toujours plus ou rnoins deplace'es, sont formees par la reunion de nombreux piquants extremement fins, allonge's et disposes parallelement. La face ventrale offre des piquants tres fins, delicats et allon¬ ges, leur longueur augntente jusqu’au quatrieme : il y en a une quinzaine de chaque cote. Les piquants depassent quelque peu a leui extrdmite libre les limites des teguments et il sernble qu il y avait une frange assez etroite dans les espaces interbrachiaux. Les plaques adambulacraires portent un peigne forme d’aboid de six piquants et de cinq ensuite; ces piquants sont extrenre- ment allonge's et fins, pointus, relies par une membrane tres mince . 1 interne est le plus court et sa longueur est a peu pres egale a deux articles; les autres sont plus longs et leur longueur augmente jusqu’a devenir dgale a trois articles au rnoins. Les tubes ambulacraires sont tres re'gulierement disposes en deux series. Les dents sont fortes et la ligne mediane de jonction est marquee par une crete e'levee. Chacune porte une armature de six piquants, forts et allonges, reunis par une membrane qui est lecouibee en forme de demi cylindre evasd : les piquants moyens sont les plus longs et leur longueur de'passe celle de la dent. Je n’observe pas de piquants sur la face ventrale des dents. Rapports et differences. — Le P. reductus est voisin du ■ pet sonatus Sladen. Il s’en distingue d’abord par sa petite taille qui parait constante et par 1’enchevetrement des spinules paxilles qui lui donne une structure tres compacte, les — 25 — pi quants ambulacraires sont au nombre de six ct paraissent plus longs que chez lc P. personatus; les piquants dentaires sont aussi plus nombreux et plus longs. Dytaster parvulus, nov. sp. Campagne de 1902 : Stn. i3o6, profondeur 4-7ri • ^eux echantillons. Dans le plus grand, R — 27 millimetres, r — 7,0 millime tres; dans le second, R = 17 millimetres, v — 5 millimetres. Jedecrirai d’abord le grand echantillon. Le disque est petit et les bras sont assez gieles . ceux ci s’amincissent lentement jusqu’a l’extremite qui olhe une plaque terminale un peu dlargie et rentlde, plus longue que large et offrant encore les traces de trois ou quatre petits piquants. La face dorsale du disque est couverte de paxilles tres simples, identiques a celles du D. biserialis Sladen, et formdes de quatre spinules divergentes sans granule central; onn obseive parfois due trois spinules. En certains points, et surtout au toisinage des plaques marginales, on distingue des pedicellaiies a tiois ou tneme quatre valves dlargies et renflees, formes pat la ie:u nion d’un meme nombre dc spinules devenues beaucoup plus dpaisses; leur surface est rugueuse. Des pedicellaires se remar- quent egalement sur les bras : ils sont identiques a ceux que Sladen a decrits chez le D. biserialis. Les plaques marginales dorsales sont au nombte de \ingt trois pour chaque bras. Elies sont couvertes de petits granules non c°ntigus, legferement coniques, qui s’allongent quelque peu SU1 face externc des plaques mais sans jamais foi met des Plants plus grands que les granules voisins; il n’y a pas la aioindre trace de piquant differencie surces plaques maiginales. La face ventrale offre des rangees de plaques allant des adambulacraires aux marginales; ces rangees ne renferment qU’Un Petit nombre de plaques et la rangee interradiale n en P'esente que quatre, mais les limites des plaques sont f e (99) — 26 — distinctes. Un certain nombrede plaques, gene'ralement les deux range'es les plus voisines des adambulacraires, portent chacune un gros pedicellaire a trois branches, identique a ceux de la face dorsale. Ces pedicellaires forment au moins deux range'es mais celles-ci ne sont pas regulieres. En dehors, les plaques portent de petits piquants tres courts, au nombre de trois ou quatre par plaque, et Ton observe parfois des passages entre les groupes de piquants et les vrais pedicellaires. Les plaques marginales ventrales correspondent aux plaques dot sales et sont couvertes de petits piquants coniques, pointus, non contigus et qui se relevent sur le bord externe de la plaque. L un de ces piquants prend toujours un grand developpement et dexient un veritable piquant marginal; a cotd de lui, on obseive parfois, surtout dans Tangle interbrachial, un ou deux piquants beaucoup plus petits. Les piquants ambulacraires forment une rangee interne de six et paifois sept piquants, egaux, dresses, un peu aplatis, unondis a 1 extremite. En dehors, se trouve une autre rangee de piquants tres rapproches des pre'cedents, un peu plus courts et un peu moins nombreux. Les dents portent sur leur bord libre une rangee tres regu- lieie de piquants identiques aux piquants du sillon et devenant a peine un peu plus grands vers Textre'mite de la dent. Sur sa face ventrale, celle-ci offre deux ou trois rangees irre'gulieres de petits piquants tres courts. La suture mediane est tres appa- rente et large. Dans le plus petit exemplaire, la plaque terminale des bras est comparativement plus grande et elle porte trois piquants pnncipaux, un ventral et deux lateraux, plus quelques autres piquants plus petits. Les pedicellaires de la face dorsale sont au moins aussi nom¬ breux que sur le grand dchantillon. . LeS Paxilles offrent quatre spinules moins divergentes et plus i ressees que dans ce dernier. Les plaques ventrales offrent de pq PlqUams seir^s et quelques unes offrent deja des pedicel- tres nets. Les piquants des plaques marginales ventrales - 27 — sont bien developpes, tandis que les plaques marginales dorsales n’en offrent pas trace. II y a seize plaques marginales de chaque cote du bras. Rapports et differences. — Lc D. parvulus est extremement voisin du D. biserialis Sladcn, mais je ne crois pas qu on done le reunir a lui en raison des deux caracteres suivants : absence complete de piquants sur les plaques marginales dorsales, pie- sence de gros pddicellaires sur les plaques late'ro-ventrales. Rn ce qui concernc le premier caractere, il ne suiTtrait certainement pas a lui seul pour justifier line separation spe'cifique, car les piquants peuvent sans doute varier sur les plaques marginales des Dytaster com me dans les Plutonaster. L existence de iiais pedicellaires sur les placques ventrales a plus d importance et comme ceux-ci font absolument defaut chez le D. biserialis , il me parait preferable d’en separer le D. parvulus. La necessite de distinguer les deux especes ressoit aussi de l’examen que j’ai pu faire de deux jeunes exemplaires de D. bi¬ serialis que renfermaient les collections de la Priticesse- Alice. Le plus grand de ces individus est tout a fait voisin comme taille du petit D. parvulus que j’ai mentionne plus haut, car chez lui R = millimetres. Ce jeune exemplaire est bien confotme a la description de Sladen : en particular, chaque plaque mar- ginale dorsale porte un piquant tres net, et les plaques ventiales n offrent pas trace de pedicellaires, mais presentent seulement ^es groupes de petits piquants. Compare au D. parvulus , ce )eune L). biserialis rnontre des plaques marginales dorsales plus foites, plus apparentes, empietant un peu plus sur la face dot sale des bras dont l’aire paxillaire est sensiblement plus dtrotte a la base que chez le D. parvulus. L examen de ce jeune D. biserialis montie done que les Piquants des plaques marginales dorsales existent deja sui un mdividu dans lequel R n’est que de 19 millimetres tandis qu tls uianquent completement chez un D. parvulus dans lequel R = 24 millimetres. (99) — 28 - Psilasteropsis humilis, nov. sp. Campagne de 1895 : Stn. 582, profondeur 845™. Trois echantillons. — Stn. 884, profondeur 845111. Un dchantillon. Les quatre exemplaires sont de petite taillc : dans celui de la Stn. 58q, qui est le plus grand, R = 3o millimetres, r = 7,5 mil¬ limetres. Ceux de la Stn. 58a sont plus petits et dans le plus gland, R = 26 millimetres et r = 6,5 millimetres. Le disque est plutot petit. Les bras, assez larges a la base, s amincissent rapidement et se terminent en pointe. La face dorsale est couverte de paxilles petites, tres serrees, otfrant trois ou quatre granules centraux entourds d’un cercle periphdrique; ces paxilles se disposent en dies radiales dans les espaces inter- ladiaux et sur les bras elles forment des rangees transversales allant de la ligne mediane aux plaques marginales dorsales. Ces 1 ange'es sont surtout bien marquees dans l’exemplaire de la Stn. 5icesse-\lfrJlaSte!i0PS’S CSt encore represente dans les collections que Sladen a raneee^lan e.nombreux exemplaires de P. patagiatus, espece qu’elle s’en ecartai ^ Psilaster > tout en faisant remarquer maintenue dans ce or ' er,ents caracteres. Cette espece ne peut etre W. K. Fisher oui ,et 1 adoPte absolument la maniere de voir de °e ans son nouveau genre Psilasteropsis. — 3i — Les courtes indications donndes par Danielssen ct Koren sui cette variete, ne la font pas connaitre d’une maniere sullisante, tout en apprenant qu’elle sc distingue du type dc 1 espece a laquelle ils la rapportent par quelques caracteres importants. Heureusement, j’ai pu etudier un exemplaire de cette forme provenant des cotes du Finmark et qui m’a ete fort aimablement communique par 1c Dr J. Grieg. Dans cet individu, R= 4b millimetres et r = 14,5 millime¬ tres; il est absolument identique aux echantillons recueillis par la Princesse-Alice , et l’etude de ces differents individus et leur comparaison avec des Archaster (ou Plutonaster) Parelii types ni’ont convaincu de la ndeessite qu’il y avait de les separer de cette derniere forme et d’elever au rang d’espece distincte la variete creee par Danielssen et Koren. Comme ces auteurs n en °nt pas publie de description a proprement parler, il me parait utile d’en faire connaitre les caracteres d une facon detaillee. Mais auparavant, j’ai une remarque a faire. J’ai donne a i espece dont il s’agit le no 111 d 'Astrogonium longobrachiale et non pas d 'Arcliaster ou de Plutonaster. C’est qu’en effet cette Asterie, pas plus que celle qui porte le nom specifique de ^arelii, ne peut rester dans le genre Plutonaster : c est un veri- table Astrogonium ainsi qu’on pourra s’en convaincre par la description ci-dessous. Quant au Plutonaster Parelii , j’ai pu m’assurer, par l’etude de plusieurs individus provenant des cotes de Norvege, qu’il devait egalement rentrer dans le genre b'/; ogonium, tel que l a defini Perrier. Je reviendrai sur ce l°int dans mon memoire definitif oil je publierai des dessins °niparatifs d’ Astrogonium Parelii et A. longobrachiale. Le disque de VA. longobrachiale est relativement grand, Ls bias, qui sont larges a leur origine, s’amincissent brusque- nt et rapidement joour conserver ensuite une largeur presque nstante sur presque toute leur longueur; du rnoins ils s arnin- ssont fort lentenrent et leur extre'mite est arrondie. a face dorsale est couverte de paxilles polygonales, assez dis ^eS, tr^S serr^esi plus grandes dans la rdgion centrale du ^^ue et devenant plus petites dans les espaces interradiaux Ls se disposent en tiles radiaires. Chacune d elles oifre un (99) — 32 — groupe de quatre a sept granules centraux entoures d’un cercle periphdrique de granules plus petits. Sur les bras, les paxilles forment une bande longitudinale mediane de trois a cinq rangees longitudinales dans lesquelles la largeur reste a peu pres la meme, mais, en dehors de cette bande, la largeur des paxilles diminue rapidement tandis que la longueur reste a peu pres la meme, et les paxilles se disposent en petites rangees transver- sales perpendiculaires aux plaques marginales. La plaque madreporique est petite, situee plus pres du cen¬ tre que des bords. L’anus est indistinct. Les plaques marginales dorsales sont au nombre de trente- huit a trente-neuf dans le grand exemplaire. Elies sont plutot petites et elles n’empietent pas beaucoup sur la face dorsale; leur longueur est a peu pres e'gale it leui' largeur sur une bonne partie de la longueur des bras. Dans les espaces interbrachiaux, elles sont dirigees obliquement en dehors de telle sorte qu’elles paraissent moins larges qu’elles ne sont en realite; elles sont un peu plus larges que longues dans cette region. Elles sont recon¬ venes de granules polygonaux serres, it peu pres aussi gros ou un peu plus gros que les granules qui forment les paxilles dor- sales; ces granules sont disposes sans ordre, mais le long de chaque bord sutural il existe une rangee reguliere et constante de granules plus petits. Les contours des plaques latero-ventrales ne sont pas dis- tincts. Ces plaques sont recouvertes de gros granules un peu allonges, a extremite arrondie et ne formant pas en general de vrais piquants, sauf quelques-uns d’entre eux. On remarque alors que les piquants courts, robustes, termines en pointe mousse, forment le centre d’un cercle de granules. Sur tous les exemplaires, les plaques de la premiere rangee contigue aux adambulacraires offrent sur chacun de leurs bords adosses un alignement regulier de quelques granules formant avec leuis congeneres un pedicellaire fasciolaire. Sur le grand exemplaire que je decris, il se trouve que ces pedicellaires sont mal indiques . ils ne sont limites que par trois ou quatre granules de chaque cotd et l’on n’en distingue que deux ou trois de chaque cote du pedicellaire interradial. Mais dans les exemplaires plus petits, ib — 33 - sont certainement mieux marques dans l’exemplaire chez lequel ^=42 millimetres: on peut en distingucr unc demi-douzaine de chaque cote. Meme dans le plus petit exemplaire de la Stn. 960, j’en reconnais encore trois dans chaque angle inter- radial. L’exemplaire de Finmark oilre aussi une demi-douzaine de ces pedicellaires de chaque cotc:. Les plaques marginales ventrales sont couvertes de gianules aplatis, s’allongeant en une petite pointe mousse; quelques uns de ces granules, au nombre de trois 011 quatre, geneialement vers le milieu de chaque plaque, s’allongent en un petit piquant aplati, conique, pointu, mais ces piquants ne debordent pas le bord externe dcs plaques. Le long de chaque bord sututal, il existe une rangee reguliere de granules plus petits. mais sans la moindre indication de fascioles. Les plaques adambulacraires portent plusieurs rangees de piquants tres developpes qui forment, de chaque cote du sillon, une bande tres large. On peut reconnaitre quatre rangdes de piquants dont l’interne seule est bien reguliere. Les piquants de cette rangee, au nombre de sept a huit, sont allonges, dt esses, aplatis, et ils conservent la meme largeur jusqu a l’extrdmitd qui est arrondie. En dehors, vient une autre rangde moins reguliete de quatre ou cinq piquants plus petits. Les piquants de la Uoisieme rangee, au nombre de trois ou quatre, prdsentent une tendance tres nette a s’allonger : generalement un seul de ces piquants s’allonge beaucoup, quelquefois le voisin s’allonge e^alement. Enfin viennent plusieurs piquants plus petits, au n°nibre de cinq ou six, qui ne sont guere que des granules allonge's. Les dents portent sur leur bord externe une rangee de gi ands P'quants, aplatis, a extremite arrondie, ressemblant aux piquants atnbulacraires internes, mais plus forts; le dernier piquant est un Peu plus gros. Sur la face ventrale de la dent, on remarque une rangee assez rdguliere de six ou sept piquants un peu plus °Ults clUe les precedents, forts et dresses. (99) - 34 - Astrogonium eminens, nov. sp. Campagne de 1897 : Stn. 863, profondeur 1940™. Trois echantillons. Campagne de 1902 : Stn. 1344, profondeur iopS1”. Un echantillon. Campagne de 1896 : Stn. 698, profondeur 1846111. Un echantillon. L’exemplaire de la Stn. 698 est le plus grand; ses dimen¬ sions sont : R = 102 millimetres et r— 24 millimetres. Deux exemplaires de la Stn. 863 mesurcnt respectivement : 77 = 92 et 87 millimetres et r = 20 et 20 millimetres, le troisieme est un peu plus petit et les bras sont casses a l’extremite. L’echantillon de la Stn. 1344 est le plus petit, ses dimensions sont : R = 6°) r = 16 millimetres. Tout l’ensemble de l’animal est tres robuste. Le disque est grand ; les bras, assez larges a la base, s’amincissent rapidement jusqu'a 1’ extremity qui est tres pointue. Le disque est assez epais. Les faces dorsale et ventrale sont planes. La face dorsale du disque est garnie de plaques polygonales recouvertes de granules formant ainsi des sortes de paxilles. Chaque paxille comprend un groupe central de quelques gra¬ nules, entoures d un cercle de granules de memes dimensions, a la peripherie vient enfin un cercle plus ou moins l'egulier de granules beaucoup plus fins. Dans la region centrale du disque, les paxilles se presentent sous forme d’hexagones tres regulieis mesurant un millimetre de largeur environ. Ces paxilles devien- nent plus petites dans les espaces interradiaux et elles se dis- posent en meme temps en files radiaires : a mesure qu’elles se rapprochent des plaques marginales, elles se retrecissent et elles finissent par n’etre plus formdes que par deux rangs de granules identiques a ceux qui recouvrent les plaques marginales avec lesquels ils se continuent. Sur les bras, les paxilles s’allongent longitudinalement : l’on distingue une rangee carinale plus - 35 — grande de chaque cote de laquelle lesautres forment des rangees transversales obliques atteignant les plaques marginales. Au dela de la moitid du bras, l’aire paxillaire sc reduit beaucoup et il devient impossible de rcconnaitrc les limites des paxilles. On ne distingue plus quo des granules, qui, malgrd la grande minceur des bras, se continuent jusqu’a l’extremitd, formant ainsi une bande tres mince qui sdpare les plaques marginales dorsales. Sur le disque, les papules passent par les interstices que les paxilles laissent entre elles sur leur pourtour; sur les bras, ces intervalles se remarquent surtout aux deux extremites proximate et distale des paxilles. La plaque madreporique est tres petite, situee a peu pres a egale distance entre le centre et les plaques marginales. L’anus, extremement petit, est central. Les plaques vcntro-laterales ne sont pas tres developpees et 1 espace qu’elles couvrent est assez restreint en raison du deve- loppeinent des plaques marginales ventrales. On distingue, en dehors des adambulacraires, une premiere rangee de plaques dui sont un peu plus grandes que les autres et qui sont au nom- b,edune douzaine sur les grands exemplaires. Les autres ran¬ gees renferment des plaques plus petites. D’ailleurs, les contours de ces plaques ne sont pas tres distincts en raison des petits P'quants serrds qui les recouvrent; ces piquants sont courts, uniques et pointus. En general, on distingue un piquant central 1 Us gros autour duquel sont disposes les piquants plus petits; j^°*s on rencontre deux grands piquants sur la meme plaque. s piquants des plaques dela premiere rangbe, parallele aux 'n ulacraires, sont un peu courts et moins pointus que les bo ,CS et ressemblent plutot a des granules allonges. Sur les j.^.s en eontact de ces plaques, les granules, au nombre d une dis 'ne env*lon sur chaque bord, s’allongent, s’aplatissent et se se di°Serit ParaUelement les uns aux autres en meme temps qu’ils nier Ilfc,ent vers ^urs congeneres de la plaque voisine pour for- pc:d ’Un ^e^^ce^a*re fasciolaire tres developpe. En dehors du (je C a',e interradial impair, on peut compter une douzaine exei-n ^ ?^ce^aires de chaque cote des bras sur les grands (99) 36 — Les plaques marginales dorsales sont au nombre de trente- neuf a quarante dans le grand echantillon. Elies sont tres larges et empietent fortement sur la face dorsale, surtout dans Tangle interbrachial oil elles sont beaucoup plus larges que longues; elles se retrdcissent ensuite progressivement et deviennent fina- lement aussi longues que larges. Elles sont couvertes de gros granules aplatis, circulaires ou pol)rgonaux, contigus, un peu inegaux, qui, vers les bords suturaux, deviennent assez brus- quement plus petits et constituent une rangee de bordure bien distincte et tres constante; on n’observe pas la moindre tendance a la formation des fascioles. Les plaques marginales ventrales sont tres larges, plus larges me me que les dorsales dans Tangle interbrachial; a ce niveau, elles sont trois fois plus larges que longues, et retrecies en dehors. Elles sont couvertes de petits piquants aplatis, couches, coniques et tres serre's. Quelques uns d’entre eux s’allongent en petits piquants, surtout vers le bord externe de la plaque, mais ils ne forment pas de rangee mediane. Sur les bords suturaux, les gianules sont plus petits et plus courts, sans la moindre ten¬ dance a former des fascioles. ; auamuu Le sillon ambulacraire est tres etroit. Les plaques lacraires offrent, dans le sillon, une dizaine de piquants courts et obtus formant un peigne dresse dans lequel les piquants medians sont un peu plus longs que les autres. Sur leur face xentiale, les plaques portent des piquants courts et coniques, qui sont peu nombreux et irre'gulierement distributes sur les plaques proximales; ils deviennent plus nombreux et se dispo- sent en deux series plus ou moins regulieres sur les plaques distales. II arrive parfois, au dela de la moitie des bras, qu’un ou deux piquants de la rangee moyenne se distinguent des autres par une taille plus grande. Les dents, peu saillantes, offrent sur leur bord libre, une douzaine de piquants analogues aux piquants ambulacraires qu ils continuent; sur leur face ventrale, elles presen tent deux rangees de piquants courts et coniques. R.vpporis ei differences. — L 'A. eminens se distingue surtout par ses bras tres longs, s’amincissant rapidement et devenant — 37 — tres pointus a lextremitc, et par la largeur des plaques margi- nalesdans Tangle intcrbrachial. Parmi les especes avec lesquelles on pourrait la confondre, jc ne vois que les A. coHcinnum et or- dinatum decrits par Vcrrill (sous les noms de Psetldar chaster concinnus et ordinatus) et V Aphroditaster gracilis Sladen qui est bien peu different du genre Aslrogonium. Comme cettc derniere espece a les bras comparativement moins longs et les plaques latero-ventrales ainsi que les plaques marginales ventrales cou- vertes d’un revetement uniforme de granules sans piquants diffe- rencies, la confusion avec YA. eminens ne me parait pas possible. L 'A. eminens a plus d’allinitds avec les deux especes decrites par Verrill, surtout avec le Pseudarchaster concinnus dans lequel 7? = io5 a iio millimetres et r = 3q millimetres. Le Ps. ordinatus est plus petit et les dimensions indiquees par \ errill sont : R = ^ a 5o millimetres et r— 17 a 18 millimetres; cette derniere espece est remarquable par une rangee tres regulieie de pedicellaires fasciolaires entre les plaques ventrales de la premiere range'e et qui peuvent atteindre le nombre de seize dans chaque interradius. En dehors de quelques differences dans la disposition des piquants ambulacraires et des caracteres des paxilles de la face dorsale, je rcmarque que les deux especes dfi 'V errill offrent sur les bords suturaux des plaques marginales dorsales des pe'dicellaires fasciolaires tres nets : or, il n y a pas la ®oindre indication de cette structure chez lh4. eminens dans 'equel, au contraire, les granules sont plus petits le long des 01(ds suturaux que sur le reste des plaques marginales. Ce aractere permettra de distinguer facilement YA. eminens des 6Ux esPeces americaines. Astrogonium aequabile, nov. sp. tin ^amPaSne J^°2 : ^tn‘ profondeur igoon Un echan- base R = 57 millimetres ; r — irj millimetres. e disque est grand. Les bras ne sont pas tres larges a la et v°nt en s’amincissant rapidement jusqu’au sommet qui (99) — 38 est pointu. La face dorsale otfre des paxilles hexagonales, grandes dans la region centrale et diminuant rapidement dans les espaces interradiaux et sur les bras; les granules sont plus gros au milieu et plus petits vers la periphdrie sans qu’on puisse distin- guer de cercle pe'ripherique bien regulier. Sur les bras, on recon- nait une range'e mediane bien distincte de paxilles allongees longitudinalement et plus grandes quc les autres; celles-ci conservent toujours leur alignement et leur allongement longi¬ tudinal, mais elles deviennent rapidement beaucoup plus etroites tout en conservant a peu pres la meme longueur et finissent par se reduire a deux rangees paralleles de granules. Lane paxillaire devient rapidement tres e'troite sur les bras et avant meme d’atteindre lc tiers de la longueur des bras, elle est plus etroitc que la plaque marginale dorsale correspondante. Les papules, qui, sur le disque, se montrent au pourtour des paxilles, se localisent aux deux extremites de ccllcs-ci sur les bras. Les plaques marginales dorsales sont couvertes de granules polygonaux tres serres, identiques a ceux qui forment les paxilles dorsales, et qui couvrent uniformement toute la surface de la plaque sans diminuer sensiblement de grosseurvers les bolds adosses des plaques ou Ton n’observe jamais de rangee de boi- dure distincte; on peut meme rencontrer certains granules qui recouvrent l’interstice meme entre deux plaques marginales sue cessives. Aussi cet interstice est-il tres peu accuse et il est sim plement marque par un leger sillon, les granules formant un revetement ininterrompu sur la surface des plaques marginales. La plaque madreporique est tres petite, situee a egale dis¬ tance entre le centre et les plaques marginales. L’anus nest pas visible. La face ventrale du disque offre d’abord it considdrer une pre¬ miere rangde de plaques contigues aux adambulacraires et qul forment une serie tres reguliere. Ces plaques, plus larges que longues, sont couvertes de petits piquants tres courts et serres qui, sur les bords, s’allongent en se disposant tres regulie,e ment et forment ainsi des pedicellaires fasciolaires extremement nets, chacun d'eux comprenant une dizainc de paires de piquants aliiontes. Ces pedicellaires sont extremement rapproches les un-' des auties et les parties des plaques qui apparaissent dans letu - 39 - intervalles sont tres etroites : dies n’offrent guere que deux ou trois rangs de piquants a leur surface. L’on peut compter sur chaque bras, eten dehors du pddicellaire impair place en dehors des dents, une rangee de sept ou huit pediccllaires tres deve- loppe's; a la suite de ceux-ci, viennent encore quatre ou cinq plaques separees par des groupes de piquants moins nettement disposes que sur les precedents cn pediccllaires, mais olfrant neanmoins une indication de groupement regulier. Ces rangees de pedicellaires sont extremement apparentes et frappent l’oeil lorsqu’on regarde 1’Astdrie sur son cote' ventral. Le reste de la face ventrale est occupe par des plaques dispo¬ ses des adambulacraires aux marginales et dont les contours ne sont pas apparents en raison des piquants qui les recouvrent. Chaque plaque porte une garniture de petits granules allonges au centre desquels s’eleve un petit piquant aplati et pointu tres distinct. Les plaques marginales ventrales, qui correspondent exacte- ment aux marginales dorsales, sont rccouvertes de granules coni- dues, aplatis, pointus, un peu imbriques, formant sur chaque plaque une dizainc de rangees d’ailleurs irregulieres. In certain ttombre de ces granules s’allongent cn piquants qui forment souventdeux rangees plus ou moins apparentes. Sur les bords ^es Piques, les granules deviennent plus fins et ils s’encheve- trent legerement les uns dans les autres, formant ainsi un com¬ mencement de fasciole dans chaque intervalle. Les plaques adambulacraires offrent d’abord une rangee terne de huit a neuf piquants allonges et cylindriques, aextre- Ite obtuse; les piquants medians sont un peu plus longs que ttuties. Innnediatemcnt en dehors, vient une deuxieme ran- Slx h sept piquants un peu plus petits que les precedents. gee de Lnfin ^ 011 remarque un groupe de piquants plus courts et plus br ^'. ^Ul SOnt Peu n°mbreux sur les premieres plaques de chaque lrj. S' ct deviennent ensuite plus nombreux et se disposent sontle 60 ^CUX rangces mal definies, dans lesquelles les externes ljea P^Us Petits tandis que Fun des autres s’allonge souvent j °UP’ ®nrtout dans la deuxieme moitie du bras. "Cs c^ents offrent sur leur bord externe une demi douzaine (99) - 4o — de piquants tres allonges qui continuent les piquants du sillon ambulacraire. Sur leur face ventrale, on observe line rangee reguliere de sept ou huit piquants, tres rapproches de la suture mediane, ct, en dehors, deux rangdes plus ou moins marquees de piquants plus petits et moins nombreux. Rapports et differences. — L'A. cequabile se reconnaitra facilenrent aux dix rangees de pedicellaires fasciolaires, tres de'veloppes pour la taille de l’Asterie et qui se montrent paral- lelement aux sillons ambulacraires, et au recouvrement uniforme de granules que portent les plaques marginales dorsales. Les especes qui offrent des pe'dicellaires fasciolaires grands et nombreux, tels que les A. continuum (Verrill) et ordination (V errill) ainsi que YAphrodi taster gracilis Sladen, ne peuvent pas etre confondues avec Y A. cequabile. L’ Aphroditaster gracilis a la face ventrale uniformement couverte de petits granules coniques. Les A. continuum et ordinatum ont les plaques mai- ginales dorsales separdes par des fascioles, et les piquants am¬ bulacraires sont un peu diffdrents; la premiere espece surtout s ecarte de PA. cequabile par les plaques ventrales garnies de piquants allongds et presque uniformes, et par un developpe- ment moindre des pedicellaires ventraux, du moins autant que je puis en juger par la description et les dessins de Verrill. Y, A. cequabile ne peut pas dtre confondu avec YA. eminent decrit ci-dessus et qui peut atteindre une taille beaucoup plus giande. J ai pu precisement le comparer a un echantillon d A- eminens de la Stn. 1344, et: dont la taille est presque identique a celle du type de 1L1. cequabile. Or ce dernier a des pedicellaiies fasciolaires plus nombreux et bien rnieux marques; de pin5? dans le petit A. eminens , les plaques marginales dorsales sont couveites de granules plus saillants, plus espaces et se conti nuant avec les granules des paxilles; les limites de ces plaques sont mdtquees par un sillon bien marque. Au contraire, chez 1 A. cequabile , ces limites ne sont pas indiquees par un sillon et les gianules sont plats et contigus; en revanche, les plaque5 marginales dorsales sont mieux limitees du cote de l’aire paxil- laire. OPHIURES Ophiacantha veterna, nov. sp. Campagne de 1902 : Stn. 1412, profondeur 2200"’. Trois e'chantillons. — Stn. 1420, profondeur 2460™. Un echantillon. Campagne de 1900 : Stn. 2048, profondeur 1968'". Un echan¬ tillon. Le diametre du disque rnesure de 7 a 8 millimetres, les bias sont longs et de'passent 40 millimetres. Le disque est plus ou moins dchancre dans les espaces intei- tadiaux. La face dorsale offre dix cotes radiales saillantes, ties e'cartees l’une de l’autre dans chaque paire oil elles sont presque paralleles. Elle est couverte de petits grains rugueux, senes, ue de 1 0. tuberculosus par la face dorsale du disque cou- e plaques munies chacune d’un piquant, par la forme des Uc lets buccaux et des plaques brachiales dorsales et ventrales, 1 due par 1 absence d’dcaille tentaculaire. (99) . •.*•' , ■ . ■• , " «■ i \t ' •. ■ .. ■ • * ( . . K : , • • ' ^ -my ■ • ' . , T;* . ; m. . . ■• , ' ' AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedlander, 11, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prtx suivants et franco : Fr. 88. — Analyse des echantillons d’eau de raer recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alice en 1906, (kun espe- ranta traduko), par G.-H. Allemandet . .... 89. — Notes sur lesgisements de Mollusques comestibles des C6tes de France. — La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Joubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . go. — Description de l’extremite posterieurc du corps anormale chez deux Motella fusca Rlsso, par lc D' M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanographique (avec une plan- che double) . . . . 91. — Analyse de quelques echantillons de Pclagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun esperanta traduko), par G.-H. Allemandet . 92. — Conference du 1" decembre 1906. La Presqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin, professeur au Museum d'Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 9^* — Quelques impressions d’un naturaliste au cours d’une catn- pagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco (1900), par E. -L. Bouviek, professeur au Museum d'Histoire naturelle, Membre de l’lnstitut . 94- — Sur l’existence de la Mye dans la Mediterranee, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoft . 9^* — Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alice 1I-, Par S. A. S. le Prince Albert I" de Monaco . 96. — Orchomenella lobata , nouvelle espece d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Chevreux . . 97* — Sur une methode de prelevement de l'eau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, par MM. P. Portier et J. Richard . 0 5o 2 5o 1 » o 5o 1 5o 1 5o o 5o 0 5o 1 » 1 » 9^* Questionnaire relatif aux especes comestibles de Crustaces, par H. Coutiere . . . . 05 99. Note preliminaire sur quelques Asteries et Ophiures prove- nant descampagnescle la Princesse-Alice, par R. Kxehler, professeur & la Faculte des Sciences de Lyon . . MONACO. — IMPR. DE MONACO. N° ioo Avril 1907 BULLETIN DE 1/lliSTITUT 11 U; I Uni !!t I’ll HI II; (Fondation ALBERT Rr, Prince de Monaco) -<8- L’lNDUSTRIE DES SALINES CUTIERES Par le Dr L. Maillard Professeur agrt'ge a la Faculty de Midccine de Paris. (avec 8 planches) M O N A C O X s Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes . t° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congies internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 3° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a l’encre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papieis caiques les recouvrant. 7° Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon non sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans e texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sui manuscrit — suivant le tarif suivant : ! 50 ex. Un quart de feuille . 4f » Une dcmi-feuille . 4 70 Une feuille entiere . 8 10 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 5f 20 6f 80 8f 4o 10 f4o 1 80 22 80 35 80 6 70 8 80 1 1 » 1 3 40 9 80 1 3 80 16 20 19 4o II faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. A dresser tout ce qui concerne le Bulletin a Vadresse suivante • Musee oc6anographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° ioo. — Avril 1907. [/Industrie des Salines cotieres. Par le Dp L. MAILLARD Professeur agr6ge a la Faculty de Mldecine de Paris. Parrai les ressources materielles quc l’Ocean met a la dispo¬ sition de l’activitd humaine, il en est pcu dont l’importance soit comparable a celle des produits salins retires des eaux de mer. Pant par les chiffres de sa production, que par sa necessite pri- 11101 diale pour l’alimentation de l’homme et des animaux, pour 1® grande industrie chimique, et pour cette autre exploitation des lessources de 1’Ocean qu’est la grande peche, Y industrie salini'ei'e areiite 1 un des premiers plans dans un tableau de l’ocdanogra- P >e appliqude aux besoins de l’homme. ^ Nature et situation des exploitations saliniIsbes T 1 ^ eau des mers renferme, coinme on le sait, un grand nom- tr°ude substances en dissolution; certaines d’entre elles s’y eng ent en abondance, d’autres en moindre quantite, d’autres facor a ^ etat traces minuscules ; mais on peut dire, d’une b]e gcnerale, que le milieu marin renferme, en quantitd varia- ’ °us les elements ou corps simples dont la chimie reconnait au)ourd’hui l’exis c°uv re les existence. Cela se concoit, car le re'seau fluvial qui (jes continents, execute perpetuellement une lixiviation ya ^ stances solubles dans l’eau et les entraine a lamer; la °cln-Satl0n de l eau sous Paction solaire laisse dans la masse tion *CS Se^s clu’elle renferme ddjit, tandis que la condensar e ces vapeurs sous forme de pluie entretient le rese^tf6 2 fluvial et son action dissolvante sur les parcelles solubles de la terre fertile. L’Ocean est done le reservoir gigantesque oil viennent abou- tir tous les materiaux solubles parvenus a la surface du globe a une epoque quelconque des temps geologiques, entre autres le chlorure de sodium d’origine eruptive ancienne, ou celui que ddversent encore les volcans, soit pendant leui's paroxysnies, soit par le degagement continu de leurs fumerolles. Mais le chlorure de sodium n’est pas le seul corps abondant de beau de nier. Si l’on evapore une goutte d’eau salee pure, ne renferraant que du chlorure de sodium, elle abandonne des petits cristaux de forme caracteristique, et tous semblables, cubiques ou octaedn- ques. Au contraire, l’evaporation d’une goutte d’eau de mei laisse, outre les cristaux de chlorure de sodium, un semis de petits grains cristallins affectant d’autres formes, et qui sont constitues par les autres materiaux de l’eau de mer. II n’est d’ailleurs peut-etre pas deux points des oceans ou Ton trouverait a l’eau une composition identique. Une foule de conditions, parmi lesquelles surtout l’apport d’eau douce pat U bassin fluvial environnant, et d’autre part l’intensite de l’evapo¬ ration, font varier cette composition. C’est ainsi que les met s peu etendues qui recoivent de grands fleuves sont relativement peu saldes. Voici un tableau (i) qui indique la teneur totale en mateiiaux dissous, d’un litre d’eau de diverses mers, chaque chiffre tepie sentant la tnoyenne de plusieurs analyses d’echantillons pi elites en divers points de chaque mer. Teneur par litre en materiaux solides des differentes mers. Caspienne . 6gr 3 Mer Noire . 17 7 Baltique . 17 7 Mer du Nord . 33 1 Mediterranee . 33 7 Atlantique . 36 3 Mer Morte . 223 (x) D’apres R. Wagner et F. Fischer, Traite de chimie industries 4e edit, franpaise par L. Gautier, t. 1, p. 6o3. — 3 — D’autre part, le tableau suivant donnera une idee de la nature et de la quantite respective des matdriaux un peu nota¬ bles par leur abondance, qu’on trouve dans 1 eau de mer; prenons pour exemple la Mediterranee : Principaux sels de la Mediterranee par litre. Chlorure de sodium . 25Kr97 Chlorure de magnesium . 2 9^ Sulfate de magnesium . 2 tli Sulfate de calcium . 0 9^ Chlorure de potassium . 0 ^4 Bromures de sodium et de magnesium . o 17 Carbonates de calcium et de magnesium . o o3 33gr 70 L’industrie saliniere peut se definir contme aboutissant a 1 extraction, parmi ces ntatdriaux, de ceux qui ont une utilitd. Les carbonates de calcium et de magnesium, outre qu’ils sont en quantite insignifiante, n’ont aucun interet, il en est de merne du sulfate de calcium. En revanche, les chlorures de sodium et de potassium sont directement necessaires; le sulfate et le chlo- lute de magnesium sont utilisables, soit directement soit apres transformation simple; les bromures rnarins ont ete la premiere et longtemps la seule source du brome. Tels sont les corps dont mdustrie salinibre peut sc proposer l’exploitation (1). Une telle operation peut etre rdalisee tout simplement par Evaporation del’eau et la cristallisation successive des diffdrentes ■^stances salines a mesurc que chacunc arrive it la saturation Pendant que disparait l’eau qui les tenait en solution. Le role de ^ rdustiiel est de regler 1c depot des sels, et de choisir les cou- 1 les les plus avantageuses dans la sdrie des fractions succes- I s’ en se basant sur les circonstances connues qui influencent ^Solubilite de chaque sel. Nous aurons l’occasion de revenir Ces conditions variables dont il s’agit de tirer habilement bp qUg^n rencor>tre frequemment le nom d’industrie salicole, mais il sem- du se] T)^ette aPPehation s’applique plus specialement a la simple recolte d’une envent dit, le chlorure de sodium, qui n’est pas le seul produit ^ui aussi ln? e^PLitee methodiquement. Le vieux nom de sauniers designe, fes eXploi ^ Ut^t ^6S Personnes adonnees a la recolte du sel ordinaire, que / ants d une industrie saliniere complete. — 4 — paiti : les plus importantes sont la temperature, et la presence des autres sels. Parmi les sels de l’eau de mer, celui qui se depose le pre- miet est le sel ordinaire, le chlorure de sodium, dont la masse atteint presque les trois quarts du total dissous : son depot est d autant plus regulier que sa solubilite n’est que tres peu influ- encee par la temperature, le chlorure de sodium dtant presque aussi soluble a chaud qu’a froid, c’est-a-dire se deposant aussi bien pendant les heures chaudes du jour que pendant les heures froides de la nuit. Dans les regions oil le soleil echauffe suilisamment les rivages plats de la mer, et ou le vent balaye constamment la couche de vapieui formee, ce qui active enormement l’dvaporation, le sel marin (chlorure de sodium NaCl) peut se deposer spontanement sur les plages. Un phenomene de ce genre s’obscrverait, parait- il, sur le rivage mediterranean de l’Egypte et sur les cotes basses de la mer Noire. Une legion classique ptour l’e'tude de la cristallisation spon- tanee du sel marin est la baie de Kara-Boghaz, qui est un diver- ticule de la mer Caspienne. Si on jette les yeux sur une carte de la Russie meridionale et du Turkestan (Fig. i) on y remarque une vaste depression occupee en partie par des masses d’eau telles que la mer Noire, la mer d’Azov, la Caspienne, la mer d’Aral, le lac Balkhach et une foule de petits lacs, dont beaucoup sont sales. Tous ces assins fermes, residus d une vaste mer qui occupait ces regions vers les temps miocenes, sont sournis a une evaporation intense et donnent des depots spontanes de sel marin. En particuliei, baie de Kaia-Boghaz, sorte de petite mer ne communiquant avec la Caspienne que par un chenal tres dtroit et tres peu pro¬ ud, balayee pai le vent chaud et sec venu des steppres tuik- menes, s’evapore avec une rapiditd telle qu’il s’y deposerait environ 5o,ooo tonnes de sel par jour (i). En meme temps, l’eau a CasPlenne afflue par le chenal, pour compenser la baisse francaise nn^r^iGNER et P[SCHER- Traite de chirnie industrielle, 4e irancaise, par L. Gautier, t. i, p. 618. du niveau due a Evaporation, avec une vitesse de 5 a 6 kilo¬ metres a l’heure. L’eau sale'e de la Caspienne pdnetrc done incessamment, depuis les temps historiques, dans la baie de Kara-Boghaz, oil se collectent toutes les substances salines, tandis qu’elle est remplacee dans la Caspienne par l'eau douce venue des fleuves, notamment du grand bassin hydrographique de la Volga. La Caspienne se dessalc done de plus en plus, sa teneur est tombee a pres de 6 grammes par litre, tandis que les sels s’accumulent dans la baie de Kara-Boghaz. Le chlorure de sodium a atteint depuis longtemps, dans cette baie, son point de saturation, et se depose d’une maniere continue; si un exhaussement du sol se produisait, relevant le fond de la baie au-dessus du niveau de la Caspienne, les eaux surnageantes reflueraient vers cette mer, et le sol de la baie res- terait couvert d’un immense depot de sel marin. Ainsi se sont formds, dans les ages geologiques, les enormes depots de sel gemme , dont 1’exploitation est aujourd’hui la source 'a plus importante peut-etre du sel marin. En revanche, les autres substances dissoutes dans la baie de Eata-Boghaz n’ont point encore atteint leur point de saturation; jdles n ont pas commence a se deposer, et le sel qui garnit la aie est assez pur. Mais les eaux qui le surnagent sont denses, tles ain^res, a cause dcs composes magndsiens qu’elles renfer- lerit en abondance. Si la communication avec la Caspienne enait a s obstruer, le bassin de Kara-Boghaz ne tarderait pas Se ^essdcher entierement, et tous les sels cristalliseraient les Uns aPres les autres. ,oDans cluef °rdre se deposeraient-ils? L’etude des mers geo- §>ques va nous fournir la re'ponse. De rnerne qu’il existe un Se‘ 1 nornbre de gisements de sel gemme ou de gypse, repre- 0ll ant ^es depots salins partiels d’anciennes mers, de meme ITle^^nnait (des depots complets qui sont le produit du desseche- ainsi ^r^ress*f et total de grandes masses oce'aniques. C’est d’Anh^U ^ CX^ste en Allemagne, dans le sous-sol du duche Coniiualtet la Saxe prussienne, un immense et celebre bassin, sous le nom de gisement de Stassfurt , du nom de la (ioo) — 6 — localite principale (Stassfurt, Egeln, Leopoldshall, Bitterfeld, Bernbuig, Ascherleben, etc...), sur lequel nous aurons it reve- mr a cause de la concurrence redoutable qu’il fait a l’industrie marine sur le chapitre des produits potassiques et magnesiens. Ce depot de Stassfurt doit provenir de la concentration pen¬ dant de longs siecles, puis du desse'chement final d’une ancienne mei . Le sche'ma represente (Fig. 2) peut rendre compte de sa fointation. Sur la couche solide inferieure forme'e par le sedi¬ ment de l’ancienne mer, s’est d’abord deposee, au debut de 1 etapoiation, une couche de sel gemme a pen pres pur, due sans doute a 1 evaporation pendant une saison chaude. Pendant les temps froids, le sulfate de calcium voyait sa solubilite' diminuer, et se deposait sous forme d 'anhydrite CaSO1 formant un lit de quelques millimetres; puis reprenait ce depot alternatif du sel gemme et de l’anhydrite pendant une duree qu'on n’evaluepasii moins de 1 5. 000 ans. Dans le gisement, cette region de l’ anhydrite cot respond done a une periode ou les eaux oceaniques afifiuaient librement dans le bassin de Stassfurt. Mais lorsque ce bassin fut ferme et soumis au dessechement progressif, les eaux continuerent a deposer le chlorure de sodium et le sulfate de calcium dont elles etaient encore saturdes, meles cette fois aux sels de magnesium et de potassium. Le debut de cette periode est marque par le ddpot du sulfate de calcium encore, mats associe cette fois aux sulfates de magnesium et de p tassium, sous foime d un mineral complexe appele la polyha- le (K SO , MgSO+, aCaSO4, 2H20); cette region de la po- J a ite est encoie, bien entendu, trds riche en chlorure de sodium. . ^ essus ' 'cnt region de la kieserite , caracterisee par la SU^ate magnesium sous forme de kieserite ^ ^ ’ enfin la region de la carnallite , oil s’est deposee n maison des chlorures de potassium et de magnesium, a carnalhte (KCI, Mg CP, 6H20). Cette region de la carnallite, bien 01 mC j1 Pame SUpdrieure du bassin de Stassfurt, renferme la mer n ^ P^US’ toutes les substances qui existaient dans citernrw °luantitd moins importante, parmi lesquelles nous - scu ement des rognons de boracite (2Mg B80'3, MgCP) — 7 — utilisee pour la fabrication du borax et de l’acide borique, et les bromures qui sont aujourd’hui la source unique du brome con¬ somme dans le monde entier. C’est par centaines de metres qu’il faut chitlrer 1 e'paisseur de ce depot salin. Au-dessus de lui, une nouvelle invasion marine a jete plus lard un nouyeau sediment, qui a enferme et protege contre la redissolution les masses salines deposdes. Les infiltrations moderees qui se sont ccpendant produites n’ont pas ete sans remanier un peu, en certains points, le gisement pri- mitif, etainsi se sont produits toute une serie d’autres mineraux, d’origine secondaire, par l’e'change mutuel des anciennes com- binaisons. Toute la partie superieure des depots de Stassfurt, mineraux primaires et secondaires, a recu autrefois des auteurs de sa de- couverte le nom de sels de deblai ou sels encombrants (Abraum- salze) , indiquant suflisamment la gene que ces sels apportaient 'ers 1800 a ceux qui recherchaient le sel gemme. Depuis, on a su Ls utiliser, et ces substances « cncontbrantes », qui alimentent aujonrd’hui une trentaine de fabriques au moins(i), sont deve- nuesune richesse inesperee pour l’industrie allemande, enmeme temps que leur exploitation portait un coup funeste a 1’industrie des eaux-meres de marais salants. La description de ce gisement de Stassfurt etait necessaire P°ui faire comprendre tout it 1’heure les conditions e'conomiques auxquelles est soumise l’industrie saliniere marine. Elle montre e plus 1 ordre dans Iequel se deposent les sels pendant 1 dvapo- ation spontanee des eaux de la mer : d’abord le chlorure de ■ diurn, puis les sulfates, de calcium et de magnesium, enfin les otures de potassium et de magnesium. ^ J antenagement des rivages en vue de l’dvaporation reglde eaux de la mer ne peut se faire avec raison que dans les lon Lt saison d’e^e prdsente des periodes sans pluie assez Sues pour laisser se poursuivre sans entrave la campagne evaPoration. En Europe, on trouve quelques salines sur les c'/ajp1 y<,u Haller, Rapport du Jury de VExposition universelle de i goo, 7, tome ier, p. 56-59, P- 78-82. (100) — 8 — cotes de l’Ecosse et de l’Angleterre, mais la region salicole ne commence sur le continent qu’avec la cote atlantique de la France, a partir de la presqu’ile de Quiberon. Les cartes pre¬ senters plus loin indiquent en vraie grandeur l’emplacement occupe par les salines francaises, tant sur le rivage de 1’ Atlan¬ tique que sur celui de la Me'diterrane'e. En vraie grandeur, car les marques de cette carte, relevdes sur la carte au 8o.oooL du service geographique de l’armee, correspondent exactement a l’etendue occupee sur le terrain par les exploitations sali- nieres. II faut, pour etablir des salines, un rivage etendu et plat, on en chercherait vainement dans les rc:gions oil le terrain mon- tagneux aboutit a un rivage abrupt. II existe des salines impoi- tantes en Portugal, dans la region de Setubal; il s’en trouve en Es- pagne, en Corse et en Sardaigne, en Italic, surtout sur les boids de l’Adriatique, dont les rivages istriens et dalmates fournis- sent, eux aussi, du sel. Parmi les salines situc:es hors d’Europe, nous citerons comme nous interessant particulierement, cellos d’Arzew, pres d’Oran, et celles de Diego-Suarez a Madagascar Nous distinguerons deux types de salines que nous trouvons tous les deux en France : les salines de l’Oce'an ou de l’Ouest, qui sont de petites exploitations oil on recueille seulement le chlo- rure de sodium, et cela par des moyens assez primitifs ] les salines de la Mediterranee, qui sont de grandes industries oil non seulc ment le sel ordinaire se prepare avec plus de methode, mais ou 1 on peut extraire successivement les composes nragne'siens et potassiques des eaux-meres. II. — Marais Salants de l’Ouest. Les marais salants sont repartis sur les cotes basses qul bordent 1’ Atlantique (golfe de Gascogne) dans les departenients du Morbihan, de la Loire-Inferieure, de la Vendee, de la Chu t vnte Infeiieure. Les installations sont en general divisees en ots nombreux et de petites dimensions. Les statistiques de In — 9 — Direction Ge'nerale des Douanes (i), dont depend la surveillance fiscale des salines cotieres, relevent, en 1905, 62 marais occu¬ pant 5 1 5 hectares dans la Direction dc Brest, 1.224 marais (2.708 hectares) dans la Direction de Nantes, 720 marais (7.458 hec¬ tares) dans celle de La Rochelle, et 5 marais (27 hectares), dont l’exploitation parait maintenant abandonnee, dans la Direction de Bordeaux, soit en tout 2.01 i petites exploitations occupant une superficie totale de 10.708 hectares. Les groupes les plus importants de marais salants sont ceux de Guerande-Le Croisic, de File de Noirmoutier et de Bouin- Bourgneuf dans le Marais breton, de File de Rd, de File d Old- ron et de la rdgion dc Brouagc qui lui fait face, de Marennes et de la Tremblade sur les deux rives marecageuses de la Seudre (2). Voir la carte des marais salants de FAtlantique (Fig. 3). Nous prendrons comrne exemple de marais salants ceux qui occupent tout le fond de la baie du Croisic (Fig. 4), vaste espace triangulaire compris entre une ligne d anciens Hots aujourd hui Funis qui supportent les localites du Pouliguen, de Bourg-de- Batz et du Croisic, et une petite ride de collines que domine la petite ville de Guerande, abritee aujourd’hui encore derriere la eeinture de vieilles murailles et de fosses qui lui donnent un aspect si pittoresque. La corporation des « saulniers » ou « palu- diers » de Guerande fut florissante au moyen-age. Les marais ,j. !() ^es bureaux de la Direction Generale des Douanes, au Ministere tiens lnfnces> ont bien voulu me communiquer, avec une amabilite dont je ressants remerc'er ici, toute une serie de documents et de chiflres mte- le te(r2 • ^.°Fi, d’apres les documents administratifs, la liste des localites sur utoire desquelles sont etablis les marais salants : viipn„,,eff!0?! de Brest : Quatre-Vents, Saint-Armel, Coueser, Hour, Ker- 6nae> Kerdual, Breno ?0ur"eCti0n d e Mantes : Noirmoutier, Bouin, Bourgneuf, les Moutiers, ^•guen, Bat,, Le croisic, Guerande. Leeuin tl°‘ n. de La Rochelle : La Tremblade, Avallon, Mornac, bontbedeau, BroUa„e’ baint-Martin-du-Gua, Nieulle, Lusac, Marennes, Le Chapus, z‘eres T’ u (jhSteau. Bovardville, Saint-Denis, Angoulins, Tardon, Lau- fiauduer 7?tte» Loi*, A’rs> Les Sables-d’Olonne, Champagne, Jard, La n°uiller 7 Fle-d’Olonne, Saint-Martin de Brem, Croix-de-Vie, Le re- -rntMai* R'ez> Beauvoir. c lon de Bordeaux : La Fosse, Les Meschers, Le Verdon. (100) 10 salants alimentes par les eaux de la baie du Croisic (Grand Trait et Petit Trait) occupent un espace de 1.600 hectares, divise en une quantite innombrable de petits compartiments queseparent des digues dpaisses ou minuscules, d’argile battue. Le coup d oeil sur cette region donne une impression etrange, le regard se sent perdu dans ce labyrinthe en apparence inextricable, au milieu duquel Emergent seules les quelques maisonnettes du petit village de Saille, pose' sur un etroit terre-plein, et dont le nom seul evoque aujourd'hui l’antique source de richesse. Dans les marais de l’Ouest, on utilise, pour la circulation des eaux a concentrer, l’energie elle-meme des marees de l’Ocean. Le sol de la saline, ou tout au moins des parties centrales oil se fera 1 evaporation, est a un niveau inferieur de im 5o a 2 metres en general de celui des grandes marees : a l’e'poque de ces marees 1 eau penetre par un canal ou etier dans un grand reservoir nomme vasiere ou jas, profond d’un ou deux metres, ou elleest alois retenue au moyen de vannes pour etre distribute progres- sivement dans les bassins d’e'vaporation. Apres un certain sejour dans la vasiere, oil elle se clarifie par depot des particules en suspension, 1 eau est amene'e par des conduits nomine’s gourmas et faux gourmas , munis de vannes, dans toute une strie de bassins, de dimensions et de profondeur decroissante, les chauf- foii s, ou elle se concentre peu a peu par evaporation naturelle. Ces chaufloirs, dont les series successives portent les nonis d egobiet s, couches, fares, adernes (designations un peu variables d ailleurs avec les localite's), sont disposes de telle sorteque pour les parcourir tous l’un apres l'autre, 1'eau soit obligee de faire un tres long trajet en spirale qui la rapproche du centre de la saline, ou se trouvent les cristallisoirs. L’habilete du paludier consiste a ouvrir chaque jour les vannes d’alimentation poui aire progresser une quantite d’eau egale a celle qui s’evapore, poui maintenir a 1 eau parvenue a la fin de son trajet la con¬ centration voulue pour la cristallisation. Ln soitant des bassins de concentration, l’eau est enfin dis- e'e pai une ligole, le guijfre ou delivre, dans les aires ou 6tS °h va se faire ^ depot du sel. Les ceillets occupent la paitie centrale de Sexploitation; l’eau qui avait dans les couches \ une epaisseur de 1 5 a 35 centimetres, et dans les adernes environ 5 centimetres, n’a plus que 2 centimetres dans les oeillets, et meme seulement 1/2 centimetre au centre de ceux-ci. Elle est sortie tres concentree des adenies, et atteint ties rapidement dans les oeillets 25° au pfese-sels Baumd, alors que 1 eau de la raer ne marquait que 3° 5 Baume environ. A 25° Baume com¬ mence la cristal 1 i sat i < > n du sel. Fn meme temps se d^veloppe dans les oeillets une faunc toute speciale de petits organismes dont beaucoup sont pourvus de matiere colorante rouge, et leur ensemble communique aux oeillets dcs salines une teinte rouge brique tres caractdristique. Voici un plan (Fig. 6 qui reproduit fidelement 1 une des exploitations existant au Croisic. On peut se faire ainsi une idee de la regularity monotone de ces echiquiers etranges. Les vasieres et les gobiers sont entoures de digues argileuses assez epaisses sur lest|uelles on circulc; mais les oeillets ne sont Spares que par d’etroites et basses bandelettes de terre, des ponts. ou peut juste marcher un homme. Au milieu de cette ban- delette se trouve une petite plate-forme, de 2 metres de diametre a peine, la ladure , qui sert a rccueillir le sel peche chaque joui. Le chlorure de sodium cristallise bientot en grandes tremies Cleuses, que les forces capillaires soutiennent a la surface de leau’ oa dies ne tardent pas a former une croute qui empeche- la't 1 evaporation de se poursuivre. Aussi, le paludier passe-t-il ^0lIS les jours pendant la saunaison, arrne d’un rable , sorte de frand Iate&u plein en bois, avec lequel il brise la croute et 1SSe ^ eau de l’oeillet. Plusieurs fois par semaine, ou meme Us ^es )ours si le temps est favorable, on racle avec le rable le d de 1 oeillet et on attire ainsi les cristaux de sel que 1 on semble en petits tas sur la ladure. Un 01sclu on peche a part les cristaux qui surnagent. on obtient niai assez blanc que Ton amasse sur une ladure speciale, IT). °n con?oit que le raclage du sel sur le fond de 1 oeillet, ParM! aVCC de-xterity, ne soit pas sans entrainer quelques (sel es de terre argileuse, qui donnent au sel un aspect grisatre gris^ ' ^eS mara^s du Croisic ne produisent guere que du sel aque oeillet en fournit environ 1.200 kg. en moyenne. 11 lioo) — 12 — faut pour cela que la campagne be'neficie d’une quarantaine de belles journees, entre les mois de juin et septembre. Le sel sorti de 1’oeillet dgoutte d’abord sur la ladure, puis on le porte sur une plate-forme de la digue, le tremet, oil on le rdunit en un gros tas conique apele mulon. qui est plus tard recouvert d’une couche de terre glaise pour le proteger de la pluie. Ces mulons blancs, que l’on.voit de loin jalonner les marais, servent de magasins temporaires oil l’on puise le sel suivant les besoins. Le sel des marais de l’Ouest est, comme nous l’avons dit, du sel gris, contenant une petite quantite de matieres vaseuses. Certaines personnes le preferent pour l’usage alimentaire, lui trouvant, parait-il, un certain « gout de violette », qui proviendrait peut-etre de la transformation des matieres orga- niques, — si le fait est exact, ce dont je ne me porte pas garant. D autres fois, on entend dire que le sel gris « sale davantage », cette expression voulant designer une sapidite un peu plus pro- noncee, que le sel gris doit a sa teneur en sels de magnesium, de saveur arnere. Ces sels de magnesium tombent en deliques¬ cence par Fhumidite ambiante et s’e'gouttent en partie pendant le sejour en mulons, mais il en reste toujours une quantite appreciable (6-i5 gr. par kilogr.). On trouve de plus dans le sel giis de petits grains blancs qui ne se dissolvent pas facilement, et qui ne sont autre chose que du sulfate de calcium (parfois une dizaine de grammes par kilog.). Ln resume le sel de l’Ouest est toujours assez impur et ne contient guere que 87-gi p. 100 de chlorure de sodium. Cela se concoit, puisque sa cristallisation se poursuit durant toute la saison dans les ceillets oil les eaux-meres s’accumulent sans cesse, sans jamais etre evacuees pendant la campagne. Ces eaux-meres sont d’ailleurs entierement perdues, et on n’en retiie pas les composes potassiques et magnesiens : le sel ordinaire est le seul produit des salines de l’Ocean. Le sel gris peut d’ailleurs etre r affine; en principe cette operation consiste a redissoudre le sel en une saumure concen- tiee qui depose les particules en suspension, puis qui est alors soumise k Evaporation dans des chaudiferes specialcs. cn meme temps qu’on agitc la masse pour obtenir le sel en petits cristaux (selfin). II existe sur nos cotes de l’Ouest quelques raffineries; le sel qui en provient peut etre compare a celui que fournit l’evaporation mdthodique des sources salves ou de l’eau des puits de dissolution artificielle dans les terrains saliferes. II est reserve a l’alimentation. III. SaLINS DE I.A Ml'iDITERRANIiE. Le grand arc de cercle que dessine, depuis les Alberes jusqu a la rade de Marseille, la cote basse du golfe du Lion, est bordde sur presque toute son etendue par une ligne d’c:tangs que des bandes d’alluvion ont sdpares de la mer avec laquelle ils ne rommuniquent plus que par d’dtroits chenaux, des gratis , suivant l’expression locale. Bien que les terrains environnants deversent a leur surface, lors des temps pluvieux, un peu d eau douce, ces etangs sont salds, et c’est sur leur pourtour qu’ont ete etablis les salins. La carte ici dessinee (Fig. 7) montre dans le departement de ude une dizaine de salins alimentes par les dtangs de Leucate, e Lapalme et surtout celui de Sigean, petite region saliniere °nt le centre est le port de La Nouvelle, au ddbouche de l’dtang e Bages et de Sigean. Plus au Nord, dans I’Herault, 1 dtang 1 Aude et celui de Vic fournissent un autre groupe de 6 ou 7 de Thau I Barm^ lesquelles il faut noter les salines de Cette (\ illeroi, ^yuinzieme]. Tout au fond du golfe, la curieuse ville d’Aigues- e tes di esse ses remparts moyenageux dont le pied baigne (je i°re ^ans *es etangs multiples et ddchiquetds, seul souvenir en mei ^re dloignde sans retour : une dizaine de salins (1) CetteClne activite sont installes sur les bords de ces etangs, dans duGard'11011 ^ ' *Va^e *agunaire qui appartient au ddpartement Souse' Ui i^arette> Quarante-Sous, Perier, Repausset, Gougouse, > Abbe, La Larbiere, Mourgues. (100) Les Bouches-du- Rhone possedent, elles aussi, d’importantes salines : d’abord en Camargue le grand Salin-de-Giraud, pres de l’embouchure du Grand Rhone, puis un groupe assez nota¬ ble echelonne autour du golfe de Fos et de l’etang de Berre. A partir de l’Estaque, la cote se reldve, sa nature change et perd le faci&s alluvionnaire pour prendre un aspect rocheux; aussi ne trouve-t-on plus de salins vers l’Est, si ce n’est le petit groupe isoledes Salins d’Hyeres et des Pesquiers, derricre la presquile de Giens, dans le departement du Var. En 1905, les statistiques de la Direction generalc des Douanes relevent dans la Direction de Perpignan 7 salins avec 073 hec¬ tares, dans celle de Montpellier 17 salins (6.420 hectares), et dans la direction de Marseille 17 salins (i.3o3 hectares). En tout, 41 salins occupant une superficie totale de 8.096 hectares (1). Nous avons vu que les marais de l'Ocdan occupent 10.000 hectares, mais ils sont au nombre de plus de 2.000. La compa raison des deux types de salines est frappante : environ 200 hectares en moyenne pour un salin du Midi, et 5 hectares settle¬ ment pour un marais de l’Ouest. Les salins de la Mdditerranee se signalent par deux carac- teres qui resultent de leur situation geographique : d aboul l’activite de l’evaporation, due tant a l’intensite de la radiation solaire qu’au mistral qui balaye incessamment vers la met 1 atmosphere de vapeur d’eau exhalde par les dtangs, PU1S l’absence de marees appreciates dans la Mediterranee. Ces deux circonstances, dont la premiere permet une grande production, tandis que la seconde exige un appareillage mecanique pins on moins couteux, ont donne aux exploitations mdditerraneennes un caractfere de grande industrie que n’ont pas les marais salants (1) Void la designation des locality, d’apres les documents adminis tratifs : Direction de Perpignan : Estarac, Peyriac-de-Mer, Le Lac, Sigean Grimaud, Tallavignes, Sainte-Lucie, Leucate, Durand, Cordes, Lapalme. Direction de Montpellier : Giraud, Lavignolle, Garouyas, Mourgues. La Larbiere, L’Abbe, Pangouse, Gougouse, Repausset, Perier, Quarante ^ Sous, La Marette, Villeneuve, Frontignan, Villeroi, Meze, Luno, L Bagnas, Le Quinzieme. Direction de Marseille : Berre, Lavalduc, Pesquiers, Salins-d’Hyeres. 5 — de l’Atlantique. Et comme il arrive toujours lorsqu'une indus- trie s’est montee sur une grande echelle, l’industrie saliniere du Midi s’est distinguee par la regularite dc ses produits, d une part, et d’autre part par 1’etudc scientifique et 1 exploitation me'thodique de ses rdsidus. (’,’est sur les bords de la Mediterra- ne'e qu’a pris naissance, grace surtout aux celebres recherches du chimiste Balard dans son laboratoire de Montpellier, l’indus- trie du brome, des sels potassiques et magnesicns. industrie bien francaise qui, mutilee a l’heure actuelle par la concurrence redoutable de Stassfurt, reprendra peut-etrc un jour sa prospe¬ rity premiere. L’exploitation complete des salins de la Mediterranee peut done etre divisee en deux phases : la recolte du sel marin, et le fractionnement des eaux-meres. i° Recolte du chlorure de sodium. On ne peut plus s’en remettre ici a la denivellation produite Pai ^es ntarees, du soin d’assurer la circulation de l’eau a travers toute la serie des compartiments de concentration : il faut pompei l’eau, soit pour l’amener de la mer dans les grands assins de concentration, les partenements ou chauffoirs , soit l°ui la faire passer de ces derniers sur les tables salantes ou aura leu le depot du sel. Oes premiers compartiments ont une surface considerable; q. Scn 1 endra compte aisdment lorsqu’on saura que le salin de tar*au^’ Par exemple, occupe a lui seul plusieurs milliers d’hec- nie^S* ^es chauffoirs sont disposes de telle sorte que l’eau de tio ’ amenee dans le plus elevb par une pompe, a sa concentra- gr.c natUrelle 3° 6 au pese-sels Baume, circule lentement eile C a Une legbre pente jusqu’au compartiment le plus bas, ou gran^aiclUe 2^° B., apres avoir depose, a partir de i6°B., une reri|. 6 cluaritite de sulfate de calcium, que la Mediterranbe guere me 611 tendance. Un metre cube d’eau de mer ne fournit telle ^Ue I0° ^tres de saumure a 25°, prete a saliner. Une ncentration exige plusieurs mois, mais cela n’a aucun (ioo) — 1 6 — inconvenient, car les exploitations du Midi ont toujouis des provisions de saumure que Ton peut conserver d’une annee a l’autre dans d’immenses reservoirs. Pour realiser la cristallisation du sel, on commence pai pi e- parer les tables salantes , vastes bassins carres de i5o metres environ de cote, dont le fond est forme d’argile bien battue et aplanie, sur laquelle on fait concentrer de l’eau de mer jusqu a 8°B. pour favoriser le developpement d une culture de petites algues iilamenteuses. Ilse forme ainsi un feutre vegdtal sene, de plusieurs millimetres d’epaisseur, qui enferme laigile et l’empechera de venir souiller le sel. Les tables ainsi preparees, on y repand a l’aide d une ponipe, Yean en sel a 25°, sous une epaisseur de io centimetres. Lorsque beau atteint 25° 6, la cristallisation commence, et il se forme jusqu’ii 270 un depot de sel de ire qualite, renfermant au moins 97 p. 100 de chlorure de sodium. On fait passer 1 eau sui d au tres tables et on la remplace sur les premieres. Irois auties series de tables, a Giraud, par exemple, servent a poursuivre la concentration, d’abord de 270 a 28° 5 B. (ddpot du sel de 2C qua lite), puis de 28° 5 a 3i° B. (sel de 3e qualite), enfin de 3i° a 32 5B. (sel de 4° quality). II faut dire que ce sel de 4e qualite renfeime encore autant de chlorure de sodium que les sels de 1 Ouest. Autrefois le Salin de Giraud ne recoltait que le sel de pie miere qualite (environ So. 000 tonnes) ; les autres cristalhsations n’avaient pour but que de debarrasser l’eau-mere de la majeuie partie du chlorure de sodium, afin de faciliter l’extraction des sels potassiques et magnesiens. Les eaux-meres dtaient done soigneusement decantees ; quant aux sels des qualites inferieui e , ils etaient simplement redissous sur place dans de l’eau douce et rejetds a la mer, faute de trouver l’emploi d’une si gi ande quantite de sel. Aujourd’hui, e’est le contraire. La valeur industrielle des eaux-meres a notablement diminue, par suite de la nhse en oeuvre des depots fossiles de Stassfurt. En revanche, rimrnensc gaspillage de sel rnarin a ddtermind la Societe Solvay et ^ dtablir, a Giraud meme, une grande fabrique de soude Pal 1 ammoniaque, qui consomme actuellement environ 1 00.000 tonnes de sel chaque ann^e. — 17 — Les salins de la Mediterranee recoltcnt done maintenant tout leur sel. Le levage ne se fait gufcre qu’une fois par an, deux ou trois fois au plus; pendant les mois de juin et juillet, on laisse le depot s’accumulcr sur les tables, puis on leve le sel avec des sortes de rateaux au commencement d’aout, dans la crainte des orages, qui pourraient amener un desastie. C est ainsi que, il y a quelques annees, de veritables tiombes de pluie s'etant abattues sur le Salin de Giraud, ont noye d’eau douce les tables salantes, et redissous, parait-il. plus de 100.000 tonnes, au moment ou on allait recueillir les fruits de la campagne. Lorsqu’on a fait ecouler des tables les eaux-meres et dc:tache le depot de sel, on le met sur place (Fig* 8) en tas coniques de 7 a 8 tonnes, appeles gerbes , et on le laisse egoutter pendant quelques jours (Fig. 9}. On le transporte alors, soit sur des brouettes (Fig. 10), soit par wagonnets, dans une grande fosse oil le puisent (Fig. 11) des eldvateurs mdcaniques, ele'tateuis a godets, ou tabliers roulants, pour le deverser au sommet des camelles (Fig. 121. Une camelle est un immense talus de sel soutenu a sa base par une robuste palissade, talus dont le faite atteint jusqu a in 16 metres, avec une largeur semblable. A Giraud, pat exern- pUi une longueur de 1 metre de camelle represente 200 tonnes sel. A mesure que le sel atteint la hauteur voulue, on ddplace lateralenient l’elevateur pour former une nouvelle tranche de eatnelle. L’egouttagc se termine dans les camelles, dont la base a installee sur des graviers ; il est superflu de recouvrir la camelle pour la preserver de la pluie, car le prix de cette opeia- '°n vaudrait plus que la petite quantitd de sel perdue pat 'ssolution. De plus, la pluie lave le sel et entraine la petite P’oportion de sels magndsiens qui le souille. ^es catuelles servent de magasin ou Ton peut prendre le sel utesure des besoins pour l’embarquer par wagons ou pat lteaux. Elies ont de plus une autre utilite lorsqu’il s agit, ^ ntiTte a Giraud, d’alimenter une soudiere toute proche. La ’’Ccltion de la soude a l’ammoniaque introduit le sel dans ses PPareils sous forme de saumure concentree : a Giraud la pi e- otion de cette saumure se fait tres economiquement. Le (100) pied de la camelle est entoure de murettes qui forment un petit bassin etanche, a sol ldgerement pente : on amene, a la partie la plus relevee, de l’eau douce a debit convenablement regie, qui imbibe le pied de la camelle, dissout le sel, et descend dou- cement vers la partie la plus declive ou elle arrive sous forme de saumure qu’il ne reste plus qu’a pomper pour l’envoyer a la soudiere. Je doisune serie de photographies intdressantes a l’obligeance de la Compagnie des Salins du Midi (i), qui possede de tres vastes etablissements, notamment a Cette, a Aigues-Mortes et a Berre, et qui m’a envoye, avec des vues prises dans ses salins d’Aigues-Mortes, un certain nombre d’echantillons caracteris- tiques. On y distingue du sel dit « tout venant », en gros fragments compacts, longs de plusieurs centimetres, — du sel n°4, en grandes trdmies de plusieurs centimetres, — du sel n° 3, dgiuge. destine a la peche, en grains anguleux de 3 ou 4 millimeties environ, — du sel n° 2, pour la salaison des viandes et frontages, en petits grains de 2 a 3 millimetres de diametre, — du sel n n fin, reserve pour la table. Ces difi'drentes grosseurs rdsultent, soit des conditions de la cristallisation, soit du broyage a 1 aide de moulins speciaux (Fig. i3). 20 Fractionnement des eaux-m'eres. On a vu que la concentration progressive des eaux fouinit du chlorure de sodium presque pur jusqu’a ce que le liquid atteigne une densite d’environ 32° B. Mais a ce moment, il est devenu si riche en sels de magnesium, que ceux-ci comntenccnt a se deposer si la temperature n’est pas assez eleve’e. Aussi, la (1) Je tiens a remercier ici M. A. Lagrenee, directeur de la ^ Salins du Midi ; M. Collin, directeur des bureaux parisiens de la CK e produits chimiques d’Alais et de la Camargue (a laquelle appartient le sail de Giraud) ; et les chefs de la maison Chenal, Douilhet et Ci=, qui toUS °n_ eu la gracieusete de me fournir des documents et des echantillons intere.- sants. — i9 simple baisse nocturne de la temperature fait-elle cristalhser une couche de sulfate de magnesium, tandis que l’dvaporation diurne par la chaleur solaire depose une couche de chloruie de sodium. Tout le depot qui se forme sur une nouvelle sene de tables ou Ton a fait passer l’eau a 32° B. pour la concentrer jusqu’a 35° B., est done constitue par un melange de sel ordi¬ naire et de sulfate de magnesium, e’est ce qu’on appelle le sel mixte. II est facile, a l’aide du sel mixte, de fabriquer du sulfate de sodium par un elegant procede du aux anciennes recherches de Balard. Pour le faire bien comprendre, une petite parenthese est necessaire. Lorsque j’ecrivais, au debut de cet article, que 1 eau de mer renferme du chlorure de sodium et du sulfate de magnesium, parexemple, je m’exprimais sous une forme qui n est sans doute pas fausse, mais a laquelle les conceptions modernes de la chi- roie nous obligent a apporter quelque correctif. Si nous prenons du chlorure de sodium NaCl et que nous le dissolvions dans 1 eau, celle-ci ne renferme pas settlement des molecules NaCl de chlorure de sodium, mais aussi des particules libres de sodium Na et de chlore Cl dans un etat tres particulier, que 1 on appelle des ions , et cela en vertu d un phenomene bien connu des phy- sico-chimistes, la dissociation dlectrolytique (i), que je ne puis clu dvoquer ici, sans qu’il me soit loisible d'y insister. De meme, Une solution de sulfate de magnesium ne renferme pas seulement des molecules MgSO+ de ce sel, mais aussi des ions magnesium §) et des ions sulfuriques SO4. Si on dissout les deux sels a la fois, le liquide renfermera es ^°ns sodium, des ions chlore, des ions magnesium et des °ns sulfuriques. Lorsqu’on le dessdehera, des ions mdtalliques lecombineront, bien entendu, a des ions metalloidiques, et il \ re^ormera des sels, mais rien ne prouve que l’union se feta de la merne facon que dans les substances primitives. Si les iiai de Ph 'lT Maillard. — La dissociation electrolytique, Vembre l“r’nac‘e et de Chimie, (6e s), t. xxiv, p. 407 et p. 45o, etc. — Jour ier et 16 no- (IOO) 20 — cii Constances de proportions, de temperature, etc., le permet- tent, c est maintenant le magnesium qui sera uni au chlore, le sodium a 1 ion sulfurique : il se sera produit un double echange, et 1 °n i etr olivet a du sulfate de sodium et du chlorure de magne¬ sium. Ces echanges entre sels n’ont pas lieu au hasard, mais obdis- sent au contraire a des influences bien determinees, telles que les proportions respectives, et la temperature ou se fait l’dvapo- lation. Leur examen a revele un certain nombre de lois dont 1 ensemble constitue la regie des phases, et a l’aide desquelles les physicochimistes contemporains, Vant’HofF notamment, ontpu etudier tous les details de la cristallisation des me'langes de sels, etmesurerpar lecalcul la temperature des mers geologiques qui deposaient les gisements de Stassfurt. Mais la sagace ob- seivation de Balard avait decouvert, trois quarts de siecle aupa- tavant, ceux de ces phenomenes qui interessent l’industrie sali- niere, perfectionnee depuis par les directeurs de l’exploitation de Giiaud, M. Merle et M. Pechiney, et leurs collaborateurs. Revenons a nos sels mixtes. Lorsque l’eau-mere a atteint la concentration de 35° B., on evacue, on leve les sels mixtes, dont la composition est voisine de celle que reprdsente la formule (2 NaCl MgSO1) (117 gr. de NaCl pour 120 gr. de MgSO1, soit entiton poids egaux). Si elle s’en ecarte, on la corrige par une addition convenable de l’un ou 1’autre sel. Le sel mixte est alors dissous en une saumure a 3o°B. de densite, qu’on refroidit vers ^ ^ I aide d une machine rdfrigerante : on voit aussitot cristallisei en fines aiguilles du sulfate de sodium , dont la foi- mation s’exprime par l’equation : 2 NaCl + MgSO4 = MgCP + Na2S04 tandis qu il icste une solution de chlorure de magnesium qui sera utihsee plus tard. On recueille la boue cristalline qui est du sulfate de sodium hydrate : (Na2S04, ioH20); fait fondle a chaud (vers 8o°) dans son eau de cristallisation en presence de 20 a 22 p. 100 de son poids de nouveau sel mixte, et on laisse refroidir en ayant soin de maintenir 33° de tempera¬ ture au moins. II se depose du sulfate de sodium anhydre :Xa2SO+i : l’eau a ete absorbee par les sels mixtes, qui se troll* vent precisement en solution de densite YOUlue no B.', piete pour subir le refroidissement it — 6°. Les eaux-meres qui ont depose les sels mixtes ont atteint line densite de 33° B. : on les envoie dans de grands teseivoirs betonnes profonds de 4 metres, oil elles passent l’hiver : 1 abais- sement de la temperature fait cristalliscr une grande quantite de sulfate de magnesium , ce qui rantene a 33° B. la densite du liquide. II n'en restc plus alors que 16 litres environ pai metie cube d’eau de mer. Les eaux qui ont ainsi depose le sulfate de magnesium sont alors concentrees ii chaud, dans un lour special, jusqu au point oil elles commenceraient ii cristalliscr. On a d’autre part concen¬ tre tres fortement, a chaud, une solution de chlorure de magne¬ sium qu’on melange en grande quantite ii la precedente . il se produit aussitot dans le melange chaud un precipite de sel mixte aux depens du chlorure de sodium et du sulfate de magnesium 4U' existaient encore dans l’eau-mere et dont la solubilitd a diminud par l’addition de chlorure de magnesium (1). Ges sels mixtes sont recueillis et rejoignent ceux des tables salantes, quant au liquide, on le laisse refroidir. Alors cristallise la carnallite , en une boue de fines ai- Suilles. On se souvient que la carnallite, de'ja citde comme 0nstituant la partie supdrieure des gisements de Stassfurt, tion U ^ette diminution de solubilite resulte aussi des lois de la dissocia- la So| ^-trolytique des sels ; les phvsicochimistes contemporains disent que foUrnU * lt6 d’un corps diminue en presence d’un autre corps capable de r'aissa^ Un, *on identique a Pun de ceux que fournitle premier. Balard con- des ea ^ tleS> ^*en Phenomene, dont il tirait parti pour le fractionnement nue pa* ,?^re.s; et exprimait en disant que la solubilite d’un sel dimi- metal 1 • Edition d’un autre sel renfermant le meme acide ou le meme gnesiu C1’ le nlagnesium de MgCP diminue la solubilite du sulfate de ma- que le cL?G1lovoque la nouvelle precipitation de sel mixte, en meme temps tion do 1 01 6 m®me MgCP rendra beaucoup plus complete la precipita- e la carnallite. (100) 22 — n est autre chose que du chlorure double de potassium et de ma¬ gnesium (KC1, MgCl2, 6H20). Elle est la source des produits potassiques marins comme de leurs rivaux de Stassfurt. II sullit de la recueillir et de Parroser avec une tres petite quantite d’eau loide . la camallite se dedouble, le chlorure de magnesium se issout, et la majeure partie du chlorure de potassium reste a etat cristallise. On fait naturellement le lavage avec des pre¬ cautions methodiques pour perdre le moins possible de chlorure de potassium. Apies que 1 eau de mer a fourni a l'industrie humaine le oiuie de potassium, le sulfate de sodium, le sulfate de ma¬ gnesium et le chlorure de potassium, son role n’est point ter- line. C est a ce moment qu’on pourrait en retirer le brome , couvert en 1829 par Balard, pre'cisement dans les eaux-meres es sa ms de la Me'diterranee, et qui s’y trouve sous forme pro- a ement de bromure de magnesium ou peut-etre de bromure sot ium. II sullit pour cela d’ajouter a l’eau-mere une quan- * convenable de chlore, qui forme, aux de'pens des bromures, c oiuie de magnesium ou de sodium, ddplacant ainsi le ; qu il met en liberte. On sait que le brome est un liquide ouge /once, l°urc^ peu soluble dans l’eau, et tres volatil, cai 1 met a Pair des vapeurs rouges abondantes, d’odeur carac- ristique, ties de'sagreable pour les muqueuses. On met a profit cette volatility pour le recueillir. au meie est placee dans un recipient ferme muni seule- e ceux tubulures : on introduit le chlore (1), puis on ) te pai 1 une des tubulures un courant de vapeur d’eau qui prepare dans ^ emo' er dans le liquide, soit un courant de chlore gazeux soitun volume exactperateUn'lnd^?e"dant’ soit de l eau saturae de chlore, On se content? "" ment determine de chlore pur liquefie par compression, qui forme de r! d’a'°uter a Wmere un Jeu d’acide sulfurique, du peroxvde de ^ chlorh>rdriclue au* dc-pens des chlorures presents, puis drique en chlore ™anganese en grains qui transforme cet acide chlorhy- Enfin on tend de' rJ rea^u aussit6t sur les bromures et libere le brome. brome par electron-™ T P US’ dans les fabriques de Stassfurt, a extraire le au pole positif a ISM !!^ec*e de solution bromuree, et recueil du brome F a 1 aide d un dispositif approprie. — 23 — ressort par l’autre tubulure aprfes avoir echautlc 1 cau-mere et en entrainant les vapours do bromc. Celles-ci se condensent dans un serpentin en memo temps quo de la vapeur d’eau. et se rassemblent au fond d’un recipient SOUS la forme d une lourde couche de bromc surmontce d'une couche d’eau bromee. On verra tout a l’heure quo 1-extraction du bromc marin a du otre abandonnee, commc trop pen renumcratrice. devant la concur rence de Stassfurt. Enfin, il serait facile d’extraire, on cas de besoin, le chlorure de magnesium, qui represente presque les 9/1 o' de ce qui teste encore dans 1’eau-mere. II suflirait de concentrer encoie colle-ci fortement, a chaud, et de l’abandonner au refroidissement . une grande quantite de chlorure de magnesium cristalliserait, laissant dans son eau-mere les pctites quantites residuelles de chlorure de sodium, de sulfates et de bromures. A 1 heuie actuelle, on extrait ainsi, des eaux-meres des salins de la Medi- terranee, notamment a Berrc, a Aigues-Mortes et ii Gitaud, une petite quantite de chlorure de magne'sium cristallisb, et une autre petite fraction des eaux-meres sert ii prdparet la magnesie et le carbonate de magnesium. Mais, pour des raisons qui seront exposees tout a l’heure, on est loin d utilisei ‘'ctuellenient tout le chlorure de magndsium : la majeure partie ^es eaux-meres est renvoyee ii la Mediterranee. Enfin, s’il est vrai que l’utilisation industrielle du biome ntaiin a completement disparu, on a cherchd neanmoins a •uettre a profit, en petit, l’une des proprietes du brome, 1 action Aerapeutique de ses composes. II n’est pas possible d entier ici ans des details sur ce genre d’applications, mais 1 action seda- 'e ^es bromures sur le systeme nerveux est connue de tous. n a tente de l’utiliser, non seulement par voie interne, mais U?si Par balndation. On trouve dans le commerce de gros f ns d une masse cristalline legerement imprdgnde de matieres ganiques brunatres : c’est le produit de la dessiccation com- foute ^ eau-mere des salins d’Aigues-Mortes, apres qu elle a des p1 carnallite ; on l’expedie sous cette forme pour en fail e eriv- ains5 a raison de 4 kilos pour une baignoire de 200 litres IOO) — 24 — Void, d’apres la Compagnie des Salins du Midi, la compo¬ sition d’un tel residu : Bromure de sodium . 2 1 gr a Chlorure de sodium . u 5 Sulfate de magnesium . 84 3 Chlorure de magnesium . 882 8 1 . ooogr o Cette analyse montre ce qui reste dans les eaux-meres que 1 on a 1 habitude de rejeter a la Mediterranee. ^ • Produits de l’industrie saliniere. A. Chlorure de sodium. 1 out achever ce tableau de 1’industrie des salines de met, '! leste h dire quelques mots de l’importance de leur production, ct des usages divers auxquels on emploie les substances qu’elle isole. Nous commencerons, bien entendu, par le sel marin lui- meme, le plus important de tous ces produits. importance de uniqu< L evaporation des eaux de la mer n’est pas la source du sel consomme par l’industrie ou l’alimentation ; mais on peu diie que ce sel est toujours d’origine marine, et que la concur- lence a 1 exploitation des mers actuelles n’est faite que par le; depots des mers anciennes (1). j ,P°Ur etre exact> 11 convient dc citer, a cote de l’immense productior ile sel 1 C mCr 61 deS salines f°ssiles, une petite quantite, tres secondaire cenilres'm/1! COnlme sous-produit par les fabriques d’iode (provenant de; du nirraf 'arec sl> et Par ,es salpetreries (provenant de la transformation de notnsU S° m "atUrel 6n nitrate de Potassium, a l’aide du chlorure uncetST’ etC')- Ce Sd.ne P««-Stre livre a la consummation que sur sante. ^ cf)nstatant qu il ne renferme aucune matiere nuisible pour la — 25 — Dans beaucoup de contras existent des depots compacts de sel fossile qui consume le set gemme; on le trouve dans les terrains des ages geologiques les plus varies, notamment dans letrias (Lorraine francaise et Lorraine allemandc. Jura. Bearn. Saxe prussienne, Wurtemberg, Hanovre, etc., dans le ci etace (Cardona en Catalogue, Alpes bavaroises, duche de Salzburg. Styrie, Tyrol), dans le tertiaire (les deux versants des Karpathes. avec les celebres mines de \\ ieliczka et de Bochnia. Transvl vanie, etc.). II existe du sel gemme dans presque tous les pays . dtons l’Angleterre (Cheshire), la Suisse (Bex, canton de A aud , la Russie, l’Algerie ou Ton rencontre dans l’Aures de veiitables « montagnes de sel », etc. Lorsque le sel gemme est en couches presque pures, il sullit de l’extraire comme un mineral, en triant au besoin les blocs, et de le broyer pour le livrer au commerce. Sinon il est neces- saire de le raffiner. Tres souvent l'exploitation du sel est indirecte, en ce sens que les depots terreux mdlanges au sel le souillent a un point qui rend l’extraction impossible. Mais il existe generalement dans le sous-sol de ces contrdes des nappes aquiferes dont les eaux dissolvent le sel des terrains et viennent ensuite sourdre a 'a surface sous forme de sources salees. La concentration des eaux de ces sources fournit line grande quantite de sel, pai exemple dans le Tyrol et le duchd de Salzburg, dans les Basses- Pytdnees (Salies-de-Bdarn), ou dans l’Etat d’Ohio (Etats-Unis). Quand il n’y a pas de sources naturelles, rien n est plus facile Cependant que d’exploiter les terrains salds par dissolution . suffit de forer des puits dans lesquels on envoie 1 eau douce es i uisseaux superficiels, pour la pomper ensuite lorsqu ell e . est transformee en saumure aux ddpens du sel qui impiegne es terrains. 11 ne s’agit pas ici de petites exploitations : on peut l'tei Par exemple une saline de ce genre, celle de Flainval, dans Paitie francaise du bassin triasique lorrain, qui, a elle seule, e annue^ement a soudiere Solvay, a Dombasle (Meuithe- ^ °selle), une quantitd de saumure reprdsentant plus de °'°oo tonnes de sel, destine a etre transform^ tout entiei en Carb°nate de soude. — 2 6 — evaporatoires naturels ou se fait la ^ S°rteS de baSsins les eaux douces sur ton \ ConcentratIon du sel lessive peuvent donner lieu a des r **e sans doute de la soudiere, dont ' n°UVe,Jes’ que la creation salin deGiraud M ■ n°US avons Paide’ sur les bonds memedu des sels de me’ * V ******* conditions spades, 1'industric sur les cotes de l’Oc&in P V°'C dc ddcroissance’ surtout Les saunters P«iK connurent aux siecl 01 anL e’ ceux de la A endee et de l’Aunis, temps heureux nesont nT'^ ^ ^ ^ g'ande ProsPe'ritd- Ces P equivalent dans 1 l, US ’ Par un phe'nomene dont on retrouve culture, la petite e^ ^ UnC ^rancbe dc Pindustrie et de l’agri- disparait peu a ^ °ltat*on’ expl°itation dc famille en general, Quand on parcour " C°mme iusufiisamment re'mune'ra trice, les re'gions nali.u-' 5 nieme a 1 dpoque de la pleine saunaison, des compact; ,S 3Utref0iS " riches’ oa y femarque bien bre s’accroit peu a des anciennes salin ' mu^ons diminue. Les compartiments de reservoirs pour i U bass’n d Arcachon servent aujourd’hui quelques marais de& Vatl°n et Pe'levage du poisson ; les donnes. em °uchure de la Gironde sont aban- Ou se souvient d’ailloi occupent io.ooo hecta 1S qUe ^es mara*s salants de l’Oce'an n’en ont guere qUe s™8’ tancbs 9ue ceux de la Medi ter ranee est tncomparablenie '°°0' celaj la production du Midi chiifres des dernieres an1^^6111^ & cede de P^uest; voici les AnnSes ’9oi . . j902. . 1903. . *904- . 1905 . . Moyenne. . Ouest So .119 tonnes. 96.870 __ i8.357 — '04.372 _ Ir3.T02 _ Midi 26i.558 tonnes. 177.337 — 338.447 — 406 . 076 — 336.562 — • r66 tonnes. 3o3.gg6 tonnes. Les marais de POUesf K- a superficie totale ne f ’ ^ qU 0CCL1Pant plus de la rnoitie d< a Production gJobale. jj°U1^lssent guere plus du cinquienie de aut certes pas oublier que les cotes — 29 — mediterraneennes jouissent d'une insolation et d’une ventilation plus favorables ; mais ces conditions gdographiques ne sufiisent pas a expliquer de telles differences. 11 y a d’autres causes d’ecart, qu’il faut chercher dans l’outillage mecamque et la methode scientifique des salins de la Meditei i anee, opposes a la petite main-d’oeuvre et a la routine qui pidsident depuis de longs siecles a Sexploitation eles niarais de 1 Ouest. Toute in dustrie qui cesse de se pei'fectionnei' se condamne a dcchoir, et nulle ne saurait progresser sans l’dtude scientifique, non seu- lement des phases de preparation du produit principal, mais aussi des residus de fabrication, en vue de 1 exploitation des sous-produits utiles qu’ils pourraient contenir. Quoi qu’il en soit, la production du sel marin constitue une ressource importante pour nos populations cotieres, suitout pour les riverains de la Mediterrande. Le sel se vend de 35 a q5 ftancs la tonne, suivant sa puretd; on voit qu’il s agit annuelle- rnent d une recette totale de 16 a 18 millions , meme en ne tablant que sur des prix peu eleves. La France est loin de consommer elle-meme tout le sel qu elle produit : elle en exporte une grande quantite. II est difficile de determiner ici la part respective revenant au sel de mer et a celui qu’on retire des terrains sales. C’est d’ailleurs le chifFre d’ensemble qui otfre le plus d’interet. A title d exemple, 011 peut noter qu’en 1905 la France a exporte en tout 352. 307 tQnnes de sel, contre une importation de 84.122 tonnes, soit un excedent de 268.185 tonnes sorti de nos frontieres. 20 Usages du sel marin. ^n applique a de multiples usages le chlorure de sodium, °ni llne partie est employde directement en nature, tandis que SUtle sert a l’elaboration d’autres produits. empl°i le plus connu, et aussi le plus important du chlo- ^le de sodium en nature, est l’usage alimentaire. On peut ntettre, par exemple, qu’en France, io kilos par tete d ha- sont consacres annuellement, sinon a 1 alimentation (100) — 3o — proprement dite, du moins aux preparations culinaires. Car le sel employ^ dans ces preparations n’est pas ingere tout entier : neanmoins, l’homme en a besoin d’en absorber une quantity notable pour la constitution de ses tissus et de ses humeurs. Le sang en renferme environ 5 grammes par kilogramme; comme un adulte de 70 kilogrammes possede 6 litres de sang, il lui faut dans ce but 3o grammes de sel. 11 faut y ajouter le sel contenu dans toutes les serosites, lymphes et plasmas intersti- tiels de Forganisme, de telle sorte que le chlorure de sodium contenu dans un adulte de taille moyenne peut approcher peut- etre de 100 grammes. Cette provision de sel que nous portons en nous n’y reste d’ailleurs pas fixee : elle s’echappe constamment par les sdcre'- tions renale, sudorale, lacrymale, etc., de telle sorte que nous perdons tous les jours 1 2-1 5 grammes de sel, ce qui fait au bout de l’annee 4 kg. 1/2 a 5 kg. 1/2. Telle est la quantite de chlorure de sodium dont chacun de nous a besoin annuellement pour se « refaire », au sens vrai du mot. Le chlorure de sodium joue dans notre organisme un role qu’il ne m’est pas loisible d’exposer ici, mais dont on peut dire qu’il est capital pour le maintien de la vie. Aussi 1 homme recherche-t-il instinctivement le sel; la priva¬ tion de cet aliment fait naitre une souffrance et un besoin irre¬ sistible. Aussi le sel a-t-il une grande valeur commerciale parmi les populations eloignees de la mer ou des lacs salbs, et dans certaines parties de FAfrique, les bari~es de sel sont un objet d echange tres important. Ces barres de sel proviennent gene- ralement des mines de sel gcmme, oil on debite les parties les plus pures en petits blocs allongds de dimensions convenables. Mais depuis quelques annees, on comprime du sel fin de facon a obtenir des pains agglomeres parfois tres durs, qui supportent sans se briser le voyage et le transport a dos d’homnte sur de tres longues distances. II faut dire que le role du sel marin dans l’alimentation ne se borne peut-etre pas a Fapport du chlorure de sodium lui-meme, mais qu il peut etre utile aussi par les traces d’impurete's qu il renferme. Je ne fais pas allusion ici surtout au magnesium et au calcium, ndcessaires a notre vie, mais dont l’homme trouve — 3i — couramment ailleurs une provision suflisante, notamment dans leseauxde boisson et les aliments vdg^taux; je veux parler spe- cialement de Yarsenic. II y a quelques annas, le professeur Armand Gautier ddcouvrit que rarsenic est un clement normal de notre organisme : les recherches trts precises de M. G. Ber trand et de M. Gautier lui-meme ont conduit a le considdrer comine necessaire a la vie des tissus les plus impoi tants de noti e Corps. line s'y trouve, il est vrai, qu’en quantitcs extiemement petites, et c'est par milliemes de milligramme qu il iaut chiffrer cet element si curieux. Or beaucoup de nos aliments, les vdgd- tauxen particulier. n’en apportent que des traces intimes. Mats M. A. Gautier a trouve i que le sel matin en renferme des quantites variables, toujours tres petites. niais Jignes d attention, quipeuvent, dans le sel gris, atteindre et meme depasser 3 ou 4 dixiemes de milligramme par kilogramme : peut-etre est-ce la ' une des sources de l’arsenic humain. Bien entendu lesanimaux ressentent le meme besoin de sel . lorsqu il existe une source ou une mare salee dans une ic:gion depourvue d’autre part, les animaux sauvages font parfois d e- uormes trajets pour y venir boire, et les chasseurs connaissent Bien ce fait, qu’ils mettent a profit pour l'atlut. 11 est done natu- lelque les animaux domestiques eux aussi aient besoin de sel, et les eleveurs savent qu’ils ne peuvent faire prosperei le tail sans le fournir abondamment de sel. Lentretiendu betail n’est d’ailleurs pas le seul usage agricole dusel. Bien que le chlorure de sodium n'entre pas, en genet al, ans ^a constitution des vegetaux terrestres, et que la \ igue, Un ^es plus resistants, puisqu’elle peut prosperer sur nos ‘1Vages mediterrandens et dans les plaines algdriennes, meure es lue la proportion du sel dans le terrain atteint i p. ioo, nnnioins on emploie une petite quantitd de sel comme engrais. 1 tains terrains pauvres en chlore mais renfermant des com- fg -C S Potassiques diflicilement solubles, se trouvent bien d une te addition de sel, qui transforme ces composes en chlorure Potassium soluble, dont on connait l’heureuse influence sui Gautier. — Bull. Soc. chim. de Paris, t. xxix, p. 865, (iyoB). (IOO) — 32 — la vegetation. On emploie, bien entendu, pour Fusage agricole, des sels impurs tels que vieilles saumures, sels ayant servi a saler les peaux pour la tannerie, re'sidus industriels, et meme le sable sale qu’on recueille sur certains rivages tels que ceux de la baie d’Avranches. Les autres usages du chlorure de sodium en nature rdsultent de ses propridtds antiseptiques, ou des proprietes physiques de ses solutions. Les premieres sont applique'es dans la salaison des viandes, frontages, poissons, beurres, etc., pour leur conser¬ vation; la grande peche (peche de la morue a Terre-Neuve et a Islande) et la petite peche font une grande consommation de sel, ainsi que la tannerie qui recoit ses peaux « vertes » salees dans des barils. (Le meme procede sert a la conservation des fourru- res brutes). On l’utilise aussi pour prolonger la duree des bois employes dans les constructions navales, pour les traverses de chemin de fer, etc. Le sel, en se dissolvant dans l’eau, diminue la solubilite de certains autres corps, surtout des autres sels de sodium, et cela d autant plus que 1’acide de ces derniers est plus « faible » (>)• Par exemple, dans l’industrie de la savonnerie, on procede au salage du savon , c’est-a-dire qu’on ajoute, aux liqueurs siru- peuses contenant le savon, du sel qui le precipite en grumeaux suinageant a la surface, ou on recueille le savon pour le moulei en pains. C est de la meme facon qu’on recueille le carmin d in¬ digo dans les liqueurs qui le tiennent dissous. Par un processus analogue, le sel sert encore a ddbarrasser de leurs inrpurete's cei- tains liquides industriels, tels que extraits de bois tannants, extraits tinctoriaux (bois de campeche, etc.) et a la separation de ceitaines essences distillees (girofle, terdbenthine, etc.). En vertu de ce principe que la solution d’une substance quel- conque se congele a une temperature plus basse que l’eau puie- 1 addition de sel a la glace forme un melange refrigerant , dont la temperature s’abaisse notablement au-dessous de o°, tout en laissant le melange liquide, c’est-a-dire maniable. On Pellt (i) En vertu des lois, deja citees, de Paction des corps ayant un *°n — 33 - atteindre par example — 20° en mmmee directement, car on peut le transporter facilement ^P|es avoir liqudfie le gaz chlore par la compression; mais la ** Partie est conduite a travel's des lessives alcalines, e transforme en hypochlorites (eau de Javel, chlorure de ChaH « en chlorates. ’ (jttant' 0Ul d ^ui l’electrochimie prepare en outre de grandes tes de chlore et de ses derives par une voie plus simple. lioo) - 34 - Lorsqu’une solution de sel marin est soumise au passage d’lin fort courant electrique, elle est decomposee : le chlore se degage au pole positif ou Ton peut, suivant les dispositifs, ou bien le recueillir en nature, ou bien le laisser reagir sur des liquides alcalins qu’il transforme en hypochlorites et en chlorates. Acidc chlorhydrique, chlore, hypochlorites et chlorates sont des agents precieux pour l’industrie : enumerer leurs emplois nous condui- rait trop loin; je me bornerai a rappeler le grand ernploi des hypochlorites pour le blanchiment des textiles, et pour la desin- fection. On a meme songe a electrolyser directement l'eau de mer pour la faire servir a la disinfection des villes et des maisons particulieres : des essais de ce genre, tenths au Havre notamment, conduiront peut-etre a des applications se'rieuses. L’autre partie du chlorure de sodium sert it la fabrication de la soude et de ses de'rives. L'ancien precede elabore' par Nicolas Leblanc il y a plus d’un siecle pour defendre la prosperity de la F ranee revolutionnaire contre l’Europe coalise'e, a ete si parfaitement etudie, qu’il peut se maintenir aujourd’hui encou dans un certain nombre d’importantes usines. II part du sulfas de sodium , dont nous avons vu deja deux sources : 1 une dans le traitement des sels mixtes deposes dans les salins de la Mediterranee, l’autre dans Faction de l’acide sulfurique sur le sel avec production d’acide chlorhydrique. Calcine avee 111 melange de charbon et de calcaire, le sulfate se transforme en carbonate de sodium , qu’il suffit de purifier par dissolution aqueuse pour obtenir les crislaux de soude du coninieiee Chacun sait l’emploi de ces cristaux pour des nettoyages toutes sortes : leur consommation, pour cet usage et p°l d auties, est considerable. Traitee par de la chaux, la soluti du carbonate de sodium fournit la soude caustique , egalemei foit utile a Findustrie. Enfin, le traitement de la soude, pai reduction au moyen du charbon, soit par des precedes e ^ trolytiques, fournit le sodium • metallique lui-meme, qui ten rendre des services de plus en plus nontbreux dans l’industm- des petits produits chimiques et pharmaceutiques. Depuis une trentaine d’annees, un precede connu dans pi incipe et experiment^ en grand depuis trois quarts de sie — 35 — le precede a l’ammoniaque, est passe dans le domaine dc la production intensive, avec la creation des usines Soha\ . il repose sur le traitement direct de l'eau chargee de sel. qu il suffit d’introduire dans un cycle de reactions oil intei \ iennent settlement l’ammoniaque et le calcaire, pour obtenir du bictzr- bonate de sodium. La calcination transforme celui-ci en carbonate de sodium sec, puis en cristaux de sonde par cristallisation dans l’eau. C’est le procede a l’ammoniaque qui fabrique maintenant leplus de soude : la production ntondiale de ce produit (i) aurait etd, en 1902 : Soude Leblanc . i3o.ooo tonnes. Soude a l’ammoniaque . 1. 610. 000 — Il ne faut pas oublier enfin que l’electrolyse de 1 eau salde, ^ui donne au pole positif le chlore et ses derives, fournit au pole negatif de la soude, dont la production tend a progresser de j°ur en jour. Tel est l’ensemble des produitsdont l’Ocean gratifie la grande "idustrie chimique, qui repose presque tout entiere, comme on le Voit> sur le sel rnarin. 3° Regime fiscal du sel. ^ est difficile de ddcrire les marais salants exploitds )°ui d hui encore de la me me maniere qu’autrefois, sans evo- || C1 s°uvenir de la gabelle, l’impot le plus vexatoire et le .a'3^101’o du regime monarchique, a cause des inegalitds et ■ ^justices criantes auxquelles il donnait lieu. petite'VlS^e 6n S^X 8ran<^es categories (pays de grandes gabelles, ^diim ba'3e^^S’ 8a^e^es de salines, pays de quart-bouillon, pays ne cq es’ Pays francs) subdivisees a leur tour a l’infini, la France flit le Peut-etre pas deux villes voisines oil le prix du sel a CQl^ leme • ce qui coutait i livre 10 sols dans l’Aunis, arrivait ^ ^Vl'es dans l’lle-de-France. Monopole de l’Etat, la P- C. Ch ' 446 (1904)* aerie, in Moissan : Traite de chimie minerale, t. hi, (100) — 36 — vente du sel etait affermde a une puissante socidte financier, ceUe des Fermiers generaux, dont les employes affligeaient les paysans de mille vexations, et traquaient, sans relache les faux-sauniers. Ceux-ci se laissaient tenter par l’appat du gain serieux qu ils rdalisaient en passant en contrebande le sel d une piovince dans l’autre, et qui les poussait a risquer les galeres, souvent meme la peine de mort. On sait les haines accumulees dans le peuple contre les Fermiers ge'neraux : toute la science et la philanthropic de Lavoisier ne parvinrent pas a piote'ger sa tete. Et Ton peut dire que l’impot des gabelles eut son idle dans les destinees sociales de 1’humanite, car il ne fut sansdoute pas etranger a la propagation du mouvement revolu- tionnaire dans nos campagnes. Aussi 1’un des premiers soins de la Revolution fut-il d’abolir e monopole du sel, que nul n’a jamais tente de retablir. La abncatton et la vente du sel sont libres, n’dtant reglees que par es besoms de la consommation et le libre jeu de la concurrence. se^ es* cependant une source de revenus pour l’Etat, car i est soumis a un droit de consommation de io francs par ioo 'i ogi amines, qui est abaisse a 7 fr. 5o pour la Corse, eta 2 francs poui les sels introduits dans le pays de Gex et la zone neutra- -eede la Flaute-Savoie. Ce droit concerne les sels livres poui consommation alimentaire ou pour tout autre usage en faveui quel n a pas ete prevue la franchise. Au droit de consomma s ajoute pour les sels de provenance dtrangere un droit entree qui est de 2 fr. 40 (sels bruts ou raffinds autres que I 1CS1'’ 0U e h’. 3o (sels rafines blancs) par 100 kilogranintcs- s piotenant de 1 Algdrie ou des colonies francaises enticn en franchise. L nt atfianchis de Pimpot les sels destines a P exportation. ; ^ Peche maritime francaise et aux salaisons de la Marine, a la aifT aiat)0n ^6S ta*3£lcs ^ans les manufactures de l’Etat, all‘ . L.e sala>sons, aux usages agricoles (nourriture de bestial de rjtl0n deS en§ra’s et amendementdes terres), aux fabriqUL de soude, ou autres emplois industriels. franrf|Ul t?US leS usaSes agricoles ou industriels, le sel lit11 anchise doit etre denature sous le controle de Fadministrat^- — 3 7 — pardes precedes specific's pour chaque industrie. Les plus fre¬ quents consistent en addition de vieilles saumures, de goudions, de naphtaline, ou dans l entrde en reaction elle-meme du sel dans les appareils de l’industrie. L’eau de mer est elle-meme soumise a la taxe de consom- mation. qu’on calcule en admettant une teneur de 27 grammes de chlorure de sodium par litre, soit 27 kilogrammes par metre cube, et qui est ici encore de 10 francs par ioo kilogrammes de sel. Nul ne peut puiser de l’eau de mer, pour la panification par exemple, ou pour un usage alimentaire ou industriel, sans acquitter ces droits. Mais l’eau de mer destinde a l’agriculture, aux depots d’huitres, a des bains ou autres usages medicinaux, peut etre enlevee en franchise. Ajoutons que l’administration autorise toujours l’enlevement en franchise de l’eau destinee aux aquariums, jardins zoologiques, laboratoires, ou auti'es eta- blissements d’interet public. C’est l’administration des douanes qui est chargee de la surveillance de la plupart des producteurs de sel. En effet, les bouanes ont, dans leur ressort, a ce point de vue, toute une zone large de i5 kilometres le long des cotes, et de 20 kilometres 1c long des frontieres de terre. Toutes les salines de mer sont S|(uees dans cette zone, bien entendu ; de plus elle renferme l|ue partie des salines de Lorraine et cellos des environs de ayonne. Les autres salines de terre, la rnoitie de celles de °iraine, et celles de la region jurassienne, de Dax, Salies-de- c.un, Salies-du-Salat, sont exercdes par les Contributions in- directes. Voiei^ 'a tjtre d’exemple, les quantite:s de sel qui ont ete Iv,tles par les douanes en iqo5 pour les differentes categories dcinplois; Consommation (taxe) . 236. 704. 723 kilog. ^abriques de soude . 440.920.694 — Autres industries . 37.461.707 — Grande peche . 56.208.700 — Petite peche . 10.249.000 — Ateliers de salaisons . 10.920.000 — Usages agricoles . 10.461. io5 — Total . 811.955. 929 — (IOO) — 38 — Bien que cette statistique ne represente pas toute la produc¬ tion du sel en France, puisqu’il faudrait y ajouter le sel delivre par les Contributions indirectes, elle suflira, j’espere, it montrer l’importance relative des principaux empiois du sel marin dans notre pays. V. — Produits de l’Industrie sai.inikre. B. — Produits secondaires. Les produits secondaires dont nous devons examiner 1 usage sont : le sulfate de sodium, le sulfate de magnesium, le chlorine de potassium, le chlorure de magnesium et le brome. i° Sulfate de sodium. L’extraction du sulfate de sodium en partant des sels mixtes, suivant le procede de Balard, se faisait autrefois regulierenient, notamment a Giraud. Cette exploitation etait florissante a 1 epoque oh, avant [’installation des soudieres it i’ammoniaque. le sulfate de sodium etait le point de depart de la fabrication de toute la soude (procede Leblanc). II fallait done de grandes quan¬ tity de sulfate de sodium. Le traitement des sels mixtes, le dddoublement du schlot (sulfate double de calcium et de sodium ou curain qui se depose dans les chaudieres dvaporatoires des sources salees, le traitement des sels de deblai de Stassfurt, pen- vent en fournir en abondance. De plus, une grande quantite de chlorure de sodium est transformee en sulfate, soit par 1 action de 1 acide sulfurique lui-meme, soit par reaction complexe en presence du gaz sulfureux provenant du grillage des pyrites- et de 1 air humide (proedde Hargreaves). Ce dernier groupe de proctfdefs donne non seulenrent le sal fate de sodium, mais l’acide chlorhydrique dont on a besom pour divers usages, notamment pour la preparation du chlou et de ses derives : aussi la fabrication artificielle du sulfate de sodium en partant du chlorure fonctionne-t-elle toujours. MJi - 39 - c’est l'acide chlorhydrique quiest maintenant le produit interes- sant, et le sulfate n est plus qu un sous-produit. Les usines qui cffectuent ce traitement font encore de la soude Leblanc pom utiliser leur sulfate, et peuvent se maintenir grace a 1 enchaine- raent parfait des reactions niinutieusement etudiees. Mais on ne cherche plus a produire intcntionnellement du sulfate de sodium. Le salin de Giraud en a abandonne 1 extrac¬ tion, devenue trop peu interessante pour remunerer la niain- d'osuvre, et les sels mixtes qu’on a fait cristalliser sur les tables salantes pour en debarrasser les eaux-meres potassiques, sont aujourd’hui noyds d’eau douce a la fin de la campagne, et rejetes a la mer. Cependant le developpement rapide des procedes electroly- tiques pour la fabrication du chlore, des hypochlorites et des chlorates va apporter une nouvelle revolution dans la grande Industrie chimique. II se pourrait que l'acide chlorhydrique perdit bientot, a son tour, son intdret, et que la production directe du sulfate de sodium, son extraction de la mer en particulier, se fdtablit pour fournir a la consommation du sulfate toujours necessaire pour divers usages (i). Cat le sulfate de sodium est employ'd en verrerie et en cris- tJheiie, dans les fabriques d’outremer, les raflineries de salpetre, P°ui la prdparation de nombreux produits chimiques, et enfin lIls la therapeutique humaine et veterinaire, comme purgatif. 2° Sulfate de magnesium. par ]6 SU^ate magndsium est extrait, comme nous l’avons vu, ^ reP10idissement des eaux-meres, qui le laissent deposer dg g exeinnpt de sel marin. Le traitement des sels de ddblai n°tableSS UIt Gn ^ourn't naturellement aussi une quantitd s°us-produit^etUe,^UantbP de sulfate de sodium est aussi fournie, comme ■Ur le nitrati Pilr 6S !abri piece commune de graduation (premier compar men . *ene des chauffoirs) ; 7, phare, piece d’eau a faible > satur* ion second conipartiment de la serie des chauffoirs;, a ^r! • -e eau pres d’arriver a saturation (compartiment termina e ^ des chauffoirs); 9, guiffre ou delivre (rigole servant a ahmenter l cnstalHsoirs); (cristallisoir) ; n, Mure (pl^'forme P°ur la rhcolte journaliere) ; 12, tremet (plate-forme ou semble en mulon tout le sel de la recolte). SALINS DE. LA MEDITERRANEE PI. V. FIG. y. — Carte d’ ensemble des salins de la Mediterranee. PI. VI. I'ig. 8. — Levage et mise en gerbes du sel, dans les salins d Aigues-Morti s. (Photographie communiquee par la C‘c des Salins du Midi). 9- — Egouttage du sel en gerbes dans les salins d Aigues Mort (Ci0 des Salins du Midi). • • PI. VII. Fig. io. — Transport du sel, des gerbes aux elevateurs mecaniques. (O des Salins du Midi, etablissements d’Aigues-Mortes). Fig. ii. Dechargemcnt du sel dans les tremies T, ou lc ■ P11':!1' mecanique. (Aigues-Mortes, C,c des Salins u PI. VIII. F,c. 12. - Elevation du sol par un tablier roulaiit, et formation d’unc camelU (Aigues-Mortes, Cic des Salins du Midi’. I Fig- 13- - Moulin a sel, et dechargeur automatique de bateaux. (Aigues-Mortes, Cie des Salins du A 1 ’)• AVI s Le Bulletin est en depot chez Friedliinder, 11, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prtx suivants et franco : Fr. 88. — Analyse des echantillons d'eau de mer recueillis pendant la Campagne du yacht Priiicesse-Alice cn 1906, (kun espe- ranta traduko), par G.-H. Allbmanbet . . . 89. — Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des Cdtes de France. — La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Joubin, profcsseur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 9°* “ Description de l'extremite postericure du corps anormale chez deux Motella fusca Risso, par le Dr M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanographique (avec une plan- che double) . 91- — Analyse de quclques echantillons de Pclagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun csperanta traduko), par G.-H. Ai.lemandet . 92. — Conference du 1" deccmbre 1906. La Presqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin. professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 93- — Quelques impressions d'un naturalistc au cours d’une cam- pagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco (1902), par E.-L. Bouvier, professeur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de l’lnstitut . 94. — Sur l’existence de la Mye dans la Mediterranee, par Fred Vles, preparateur du Laboratoirc de Roscoft . 9^* Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alicc Par S. A. S. le Prince Albert Iop de Monaco . 96. — Orchomenella lobata , nouvelle es.pece d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Chevreux . . 97* Sur une niethode de prelevemcnt de l'cau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, par MM. P. PoRtier et J. Richard . 98. Questionnaire relatif aux esp^cea comestibles de Crustaces, par H. . . 99. — Note preliminaire sur quelques Asteries et Ophiures prove- nant des campagnes de la Princesse-Alicc , par R. Koehler, professeur a la Faculty des Sciences de Lyon . 100. — L’lndustrie des Salines coticres, par le Dr L. Maillard, professeur agrege a la Faculte de Medecine de Paris (avec 8 planches) . . . . . . 0 5o 2 5o 1 » 0 5o 1 5o 1 bo 0 bo 0 bo 1 » 1 » 0 5o 1 00 2 » MONACO. — IMPR. DE MONACO. N° io i 30 Avril 1907 AVI S Les auteurs sont pries do se conformer aux indications suivantes : Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Coneres internationaux. 2° Supprimcr autant que possible les abrogations. i 'ur °n,n.er en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4” Ecrire en itoliques tout nom tcicntiflque Iatin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bicn blanc au crayon Wolf (H. B.| ou a 1 encre de Chine. G Nl pas metrre la leitre sur les dessins oripiiiaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7 Faire les ombres au trail sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. ^ l^roplacer autant que possible les planches par des figures dans le i Cn .onnant *cs dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. 0mifrrs re?oivcnt 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, man ’ •, tUre -tlrer Un noml5rc quelconque — faire la demande sur anuscnt - suivant le tarif suivant : I 50 ex. Un quart de feuille ... Une demi-feuille "l 7 Une feuille entire. ‘ | Jt ai°llter ® ces pnx celui des planches quand il y a lieu. 1 100 ex. j 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. — — 5(20 of 8 o #40 io 40 17*80 6 70 8 8o 1 1 » 1 3 40 22 80 9 So | i 3 8o I 6 20 19 40 35 So A dresser !°Ul ce qui c°ncerne le Bulletin a Vadresse suivante : oc^anographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° ioi. — 3o Avril 1907. Notes supplementaires sur les Calanoid.es de la Princesse- Alice. (Corrections et additions.) Par G. 0. SARS AVANT-PROPOS ete Les Copepodes bathypelagiques dc l'Ocdan Atlantique aj ant etudids presque simultanement par quelques auteuis an- glais et par moi-meme, il cn est rdsultd que quelques genies et ^sPeces nouvelles ont ete denommes sous deux noras diffeTents. n quelques cas les noms proposes par les auteurs anglais^ ont 3 P^ntd, en d’autres cas, c’est tout le contraire. Je m em- P esse> ici, d’indiquer les cas oil dvidemment (1) les noms pio j Ses Par les auteurs anglais doivent etre substitues a ceux n Par moi aux especes dnumerees dans ma liste pi elimi tio'6 ^ ^ a aussi quelques misprises concernant mes identified ns anterieures que je ddsire corriger en meme temps. de , J1) vision Qecis;^ — que*ques cas, il m’a ete tout a fait impossible d arriver a une les esDn assurfJe a cet egard, a raison de la maniere impartaite par aque Sl"es °nt ete caracterisees. (101) — — Les especes additionnelles e'numerees dans le present article, sont, comme on le voit, tres nombreuses, et la plupart d’entre elles se sont montrees nouvelles pour la science, ce qui sernble prouver qu’il y a encore beaucoup a faire au sujet de l’etude des Copdpodes bathypelagiques. II doit etre note que plusieurs de ces especes nouvelles ne sont representees que par des exern- plaires tout a fait solitaires, fait curieux, qui semble en effet indiquer que, malgre les recherches nombreuses de nos temps, il y a encore des regions de l’Ocean Atlantique dont la faune bathypelagique est fort peu connue, au moins a l’egard des Copepodes. Corrections. Le genre Macrocalanus G. O. Sars, 1905, doit etie . Megacalanus , Wolfenden, 1894. /Etideus Giesbrechti, Wolfend. = yEtideus Gicsbi cchti, G. 0. Sars. Chirundina angulata, G. O. Sars = Undeuchxta majoi , Giesbr. Undeuchaeta australis, Brady = Undeuchxta minoi , Giesbi. Euchseta porrecta, G. O. Sars = Euchceta barbata, Biady. Onchocalanus trigoniceps, G. O. Sars, igo5 = 0. (Xantho calanus) cristatus , Wolfend., 1904. bucicutia gracilis, G. O. Sars, 1900 = Lucicutia atlanhca , Wolfend., 1904. Lucicutia aurita, G. O. Sars, 1905 = Lucicutia bicornis , Wolfend. (1), igo5. Mesorhabdus annectens, G. O. Sars, igob = Af. (Heteio 1 babdus) brevicaudalus , Wolfend., igo5. Augaptilus gibbus, G. O. Sars, njo5 = Augaptilus gtbbus, Wolfend., 1904. Candacia obtusa, G. O. Sars, 190D = Candacia rotunda , Wolfend., I904. la i’1 L br Wolfenden m’a informe que son article lut publie ls que mon article est date de juin. (101) - 4 — Especes additionnelles. Famille CALANIDiE 1. Calanus brevicornis, Lubb. 2. Calanus propinquus , Brad}’. Famille PARACALANIDA3 3. Paracalanus nanus, n. sp. Taille : omm 6o Corps assez grele, avec la division ante'rieure un peu compri- mee et de forme etroitement allongee. Segment cephalique deux lois aussi long que les trois segments posterieurs du metasome icunis et tres bombe par devant, montrant, vu en profil, une forme assez semblable a celle des Scolecithricella minor (Brady). Queue peu de'veloppe'e, ayant le segment genital tres court. Antennes ante'rieures reHechies, ne depassant pas la division ante'rieure. Pattes natatoires assez grelcs, particulierement celles de la q paire; article 2e de la rame interne, dans les deux paiics medianes, muni a la face posterieure d’une rangee oblique de tiois epines gieles. Pattes de la 5e paire tres petites, biarticulees, at tide terminal beaucoup plus court et plus etroit que le basal, muni au bout, en dehors, d’un denticule petit, et en dedans, d’une soie mince. Cette forme est probablement la plus petite de tous les Cala- noides connus. Stn. 142, 2o5o (i). 4- Calocalanus stjliremis, Giesbr. ti ti ouve aussi cette espece dans le plankton du Golfe de Naples. — 5 — Famille PSEUDOCALANIDiE 5. Spinocalanus abj'ssalis, Giesbr. 6. Spinocalanus magnus, W olfend. 7. Spinocalanus latifrons, n. sp. Taille : ca. 2mm Voisin du S. abj'ssalis , mais s'en distingue nettement pai la forme diffe rente du segment cephalique, qui est beaucoup plus voute par dessus, avec la partie frontale assez elaigie. Dernier segment du metasome se terminant de chaque cote en un lobe arrondi, un peu saillant, mais tout a fait lisse. Queue atteignant en longueur un tiers de la division antdrieure, segment genita plus long que les deux segments suivants reunis et un peu bomb ’ enbas. Pieces furcales assez courtes ct tout a fait lisses. Anten nes anterieures manquant chez l’exemplaire examine. Antennes posterieures avec la rame externe beaucoup plus longue que 1 interne. Pattcs natatoires moins greles que chez S. abj ssa is, ai tide de la rame externe, dans les deux paiies mediane , muni a la face posterieurc d’une rangee transversale d enviro 10 opines minces. 283 (un seul exemplaire). 8. Spinocalanus hirtus, n. sp. Taille : 2™m 90 Augment cephalique peu voute par dessus et a)- ant la F °ntale assez etroite. Lobes lateraux du derniei segment letasome peu saillants, mais garnis chacun en bas de polls lms. (iox) Queue depassant a peine en longueur un quart de la division anteiieurc, segment genital assez court. Pieces furcales hdrissees de poils fins a la face dorsale. Antennes anterieures un peu plus longues que le corps. Antennes posterieures avec les deux rames de longueur presque egale. Pattes natatoircs assez greles, avec la panic basilaire seulement herissee de poils, rames tres ind- gales et toutes les deux, munies, a la face posterieure, de plu- sieurs rangees de denticules tres fins. Stn. 1781 (un seul exemplaire). 9. Monacilla tenera, n. sp. Taille : 2mm 2o Corps beaucoup plus mince que chez 1’espece typique. Tete separee du premier segment pddigere, par une suture bien definie et ayant la partie anterieure distinctement carene'e en dessus et assez elargie des deux cotes. Epines rostrales assez longues et effile'es, celle de droite un peu plus longue que celle de gauche. Dernier segment du metasome non completenient soude au precedent ; lobes lateraux courts et arrondis au bout. Queue depassant en longueur un tiers de la division anterieure, segment genital parfaitement symetrique et assez bontbe en bas. Pieces fuicales plus allongees que chez l’espece typique. Anten¬ nes antdrieures reflechies, s’etendant presque au bout de la queue. Antennes posterieures, pieces buccales et pattes nata- toires dune structure tres semblable a celle de M. tjpica. Pattes de la 5 paire (chez la femelle) tout a fait absentes. Stn. 2114, 2168, 2197. ‘Famille 2ETIDEID2E to. sElideus armatus , Boad. "• yEtide°psis mulliserrata, (Wolfend.). (— Faroella multiserrata, Wolfend’^ i2. Chiridius brevicaudatus, n. sp. Taille : 4mm 5o Division anterieure du corps de forme oblongue, un peu dilatee en devant, partie frontale arrondie, sans aucune trace d’un rostre en bas. Lobes lateraux du dernier segment du rneta- sorne peu saillants ct muni chacun d'unc epine tres petite diri- gee un peu en bas. Queue tres courte, n’atteignant pas, meme de loin, en longueur, un quart de la division anterieure, segment genital assez bombe en bas. Pieces furcales courtes et diver- gentes. Antennes anterieures presque aussi longues que le corps. Antennes posterieures avec la rame externe ne depassant que peu ® longueur l’interne. Rame interne des pattes de la ‘i'- paire composee de 2 articles bien definis. Stn. 1-768 (un seul exemplaire). Genre Chiridiella, n. Goips court et trapu, avec la division anterieure assez renflee. 31 de frontale de la tete, arrondie au bout, sans aucune tiace r°stt e. Lobes lateraux du dernier segment du metasome satHants et arrondis. Queue tres courte, avec le segment § aital considdrablement bombd en bas. Pieces furcales com tes ( aplaties. Antennes anterieures de longueur me'diocre et com- k 24 articles. Antennes posterieures assez couites, avec 0d rame externe plus longue que l’interne. Mandibules tres ^andes et fortement dentees au bout, palpe comparativement lo 1 ^axilles avec la partie endopodale du palpe moins det e tinr 6 c^ez ^es autres genres de cette famillc- Maxibipedes f0ritrieurs avec les lobes distals plus ou moins prolongds, digiti- p^es et munis de fortes epines en forme de griffes. Maxilli- s P°sterieurs avec la partie terminale tres courte. Pattes de (101) 8 la ire paire avec les deux rames uniarticulees, celles de la 2e paire avec la rame externe triarticulee, l’interne uniarticulee; cellcs des deux paires suivantes avec les- deux rames triarticulees. Pattes de la 5C paire, comme dans tous les genres de cette famille, tout a fait absentes chez la femelle. i3. Chiridiella macrodactyla, n. sp. Taille 2®m 70 Division anterieure du corps de forme ovale et assez elargie au milieu. Tete completement soudee au segment suivant. Queue atteignant a peine en longueur un quart de la division ante¬ rieure, segment genital environ aussi long que les trois segments suivants reunis et assez bom.be en bas. Antennes ante'rieuies un peu plus longues que la division anterieure du corps. Antennes postdrieures avec la rame externe presque deux fois aussi longue que l’interne. Maxillipedes antdrieurs tres grands et d une appa rence toute singuliere, lobes lateraux au nombre de quatie et assez ecartes l’un de l’autre, les deux proximaux portant au bout une seule soie allongde, les deux exterieurs tres piolonges! fun se terminant en crochet, l’autre (le pdnultieme) 1111111 au bout, de deux epines fortes de longueur inegale et an an gees de maniere a former une sorte de pince; la plus etant brusquement courbee, pres de la base, en lot me griffe; bord inferieur de toutes les deux fortement denticu 1 Maxillipedes posterieurs assez greles, avec le 2e article basila tres etroit et depassant en longueur le premier article. Pat de la premiere paire avec la rame externe un peu plus longu que l’interne et de forme ovale, ne montrant aucune trace d u subdivision. Les 3 paires suivantes avec les rames tres ine&a ^ 1 interne n’atteignant pas, meme de loin, la demi-longueur l’externe. Stn. 1768, 2022, 2114, 2194. — 9 — i4- Chiridiella brachydactyla, n. sp. Taille : 3mm 40 Division anterieure du corps dc forme oblong-ovale, un peu dlargie avant le millieu. Tete scarce du segment suivant par une suture bien distincte, et ayant la face dorsale assez voutee. Queue tres courte, avec le segment genital considerablement bombe en bas et ddpassant en longueur les trois segments sui vant reunis. Antennes antdrieures atteignant a peine la longueut de la division anterieure. Antennes postdrieures atec la lame externe ne ddpassant que peu l’interne en longueui. Maxilli pedes anterieurs beaucoup plus courts et plus ramasses que chez l’espece precedente, et pourvus de 5 lobes lateraux, dont les deux exterieurs ne ddpassent que peu en longueut les ttoie autres, lobe penultieme muni au bout d une gtiffede longueur mediocre et egalement courbee, accompagnee d une petite soie- Maxillipedes posterieurs moins greles, avec le 2C at tide basilau assez dilate au milieu et ne ddpassant pas en longueui le pi mier article. Pattes natatoires d'une structure tout a fait sent blable a celle de l’espece precddente. Stn. 1 85 1 , 2082. 1 5. Bradyetes major, n. sp. Taille : 3mm 80 biff ere du B. inermis Farran par la taille beaucoup plus grande, par la forme generale du corps, et pai la stiu ^ antennes. Division antdrieure du corps de foirne oblon& , la face dorsale peu voutee. Tete faiblement separee du premi Segment pedigere par une suture arquee, paitff 10 , a«»ne .race de rostre. Lobes lateraux du dermer segment du utetasome un peu saillants et arrondis au bout. Queue “UP plus courte que chez l’espta typique, depassan ‘1 'ongueur un quart de la division antdrieure, segment gemt H (XOIj 10 un peu asymdtrique, montrant de chaque cote une prodminence arrondie, celle de gauche la plus saillante. Pieces furcales tres courtes. Antennes antdrieures assez greles, depassant en lon¬ gueur la division antdrieure, soies beaucoup moins developpdes que chez B. inermis. Antennes posterieures avec la rame externe presque deux fois aussi longue que l’interne. Pieces buccales et pattes en general d’une structure semblable a celle de l’espece typique. Stn. 1 85 1 , 21 14. 16. Gaidius tenuispinus , G. O. Sars. 17. Gaidius minutus, n. sp. Taille : 2">”>50 Division antdrieure du corps de forme regulierement oblong- ovale, a peine elargie par devant. Rostre bien distinct, mais assez courte. Dernier segment du metasome arrondi de chaque cote, epines laterales reduites a de tres petites protuberances nodiformes. Queue assez courte, depassant a peine en longueur un quart de la division anterieure, segment genital assez bombe en bas. Antennes anterieures un peu plus courtes que le corps. Antennes posterieures avec la rame interne trds mince et presque aussi longue que l’externe. Pattes de la premiere paire avec les deux premiers articles de la rame externe confluents. Rame in terne des pattes de la 2e paire distinctement biarticulee. Stn. 1639, 2168. 18. Gaetanus minor, Farran. 19. Gaetanus brachyurus, n. sp. Taille : Cmmqo Coips tres robuste et trapu, avec la division anterieure assez lenflee et de forme ovale, un peu rdtrecie en devant et en aniere. Segment cephalique tres grand et egalement voute' en dessus; corne parietale distincte, mais assez courte et courbee en bas. Epines laterales du dernier segment du metasome peu allongees, mais tres aigues et dirigees droit en arnere. Queue tres courte et massive, n’atteignant meme pas en longueur un quart de la division anterieure, segment genital assez -,10s bombeenbas; opercule anal saillant et de forme semi lunaire. Antennes antdrieures depassant a peine en longueui la division anterieure du corps. Antennes posterieures, pieces buccales panes ayant la structure usuelle. Stn. 1781, 1 856, 2082. 20. Undeuchaeta palliata, n. sp. Taille : 5®m 5o Division anterieure du corps de forme oblong-otale, a pei elargie par devant. Rostre bien distinct. Derniei segment metasome se terminant de chaque cotb en une lame mince, i ei bcale, s’avancant sur la base du segment genital et a} ant 1 anb supe'rieur prolonge en un petit denticule. Queue courte, at gnant a peine en longueur un quart de la division anteiie , Pieces furcales densement hbrissees de poils en dedans eten dehors. Antennes anterieures environ aussi longues que s'°n anterieure du corps. Antennes posterieures avec la externe deux fois aussi longue que l’interne. Ranie exteine pattes de la premiere paire avec les deux piemieis aitices Parfaitement sc^pards. Rame interne des pattes de la 2e F»aue distinctement biarticulee. Premier article basilaire des pattes e ia 4e paire muni en dedans d’une rangee tiansveisale d en 12 denticules forts, de couleur brunatre. Stn. 1 85 1 (un seul exemplaire). 21. Undeuchaeta lobata, n. sp. Taille : 5o Corps asse; °blong-ovale, segment du mdtasome faiblement sdpard du segment prdcddent par une suture arqude, lobes lateraux assez saillants en arriere et etroitement arrondis au bout. Queue trbs courte, ne depassant que peu en longueur un cinquieme de la division anterieure, segment genital symetrique et peu bombe cn bas, segments postdrieurs hdrissds de poils fins. Rostrc bien distinct. Antennes antdrieures depassant un peu en longueur la division anterieure du corps. Antennes postdrieures avec la rame externe deux fois aussi longue que l’interne. Maxillipedes postdrieurs tres greles. Rame externe des pattes de la premiere paire avec les trois arti¬ cles tous bien definis. Rame interne des pattes de la 2e paire biai- ticulee. Premier article basilaire des pattes de la qe paire muni en dedans d’une rangee transversale d’environ 9 denticules de grandeur moyenne. Stn. 2187 (un seul exemplaire). Famille EUCHA3TIDA3 22. Euchaeta bisinuata, n. sp. Taille : 5mm20 Corps comparativement robuste, avec la division anterieuie assez renflee et de forme ovale. Rostre frontal tres aigu et dnicC1 obliquement en avant. Lobes lateraux du dernier segment du metasome courts et arrondis au bout, garnis en bas de quelques poils fins. Queue n’atteignant pas la demi-longueur de la di\ islon anterieure, segment genital un peu dilatd en avant du nuheUi protuberance ventrale peu saillante et divisde par deux incision en trois lobules successifs, dont le plus anterieur est double. Le- deux segments suivants sont tout a fait lisses, le dernier gaim en bas de poils fins. Pieces furcales courtes et obliquement tron quees au bout, soie accessoire tres mince. Antennes anteiietne n’atteignant pas la longueur de la division anterieure. Les auties appendices sont tous de structure normale. Stn. 1794, i85i, 2149, 2i3o, 2244. 23. Euchseta pubera, n. sp. Taille : ca 4mm in division anterieure de Corps assez court et trapu, aveC frontai court et forme ovale, a peine retrecie en arr dernier segment dirige obliquement en avant. Lobes lateraux u du metasome assez amples et dgalement arrond is au bo Queue ne de'passant qu. peu en longueur anterieure, segment gdnital montian pifeces furcales assez saillante et de forme un peu megu ie e. -jxrable- tres obliquement tronqudes au bout, angle intelj|e goie ac_ ment saillant et portant une soie tres forte et a o 0 ’ cessoire „e di*L« ,». feu d« 3 soles — . Antenr, ^ anterieures, reflechies, s btcndant )usqu au dense de anterieure du corps. Tbguments converts d en polls extremement petits, devenant p us » g fur_ faisceaux sur la face ventrale de la queue e cales. Stn. 2022, 2ob2, 2149, 2 1 53. Famille PHAENNIDiE 24. Xantliocalanus Greeni , Farran. 2D. Xanthocalanus profundus, Taille : 6™" 20 n. sp. Voisin du X. borealis G. O. Sars, mats .sen disn "8^1^ ^ aiUe beaucoup plus grande et par la strU<;^ment v0utde en e Paire. Division anterieure du corps e§ t et en arriere. iessus et de forme ovale, un peu retieue pai c lateraux du diaments rostraux tres delicats et recoui e alTiere et de lender segment du metasome assez saillants < — i4 — forme triangulaire, s’btendant au milieu du segment genital. Queue tres courte, ne depassant que peu en longueur un quart de la division anterieure. Antenncs anterieures a peine plus longues que la division anterieure du corps. Antennes postd- rieures, pieces buccales etpattes natatoires d’une structure sem- blable a celle dc X. borealis. Pattes de la 5C paire cependant plus allongees, triarticule'es, article median densement herisse d’e' pi¬ nes minces en dehors, article terminal de forme oblong-lineaire, quatre fois aussi long que large, et muni de 4 grosses epines, 2 apicales et 2 laterales, epine du bord externe placee beaucoup plus en avant que celle du bord interne, surface herissee de petits denticules. Stn. 792 (dans les nasses). 26. Xanthocalanus echinatus, n. sp. Taille : ca 211111 C01 ps assez court et trapu, avec la division anterieure de foime ovale, assez voutee en dessus. Filaments rostraux tres petits. Dernier segment du mdtasome faiblement sdpard du seg¬ ment precedent, et ayant les lobes late'raux tres courts et presque tectangulaires. Queue tres courte, n’atteignant merae pas en longueur un quart de la division anterieure, segment genital peu bom be en bas. Antennes anterieures un peu plus longues que la division anterieure du corpus. Antennes posterieures avec les i ames assez allongees, l’externe, comme d’ordinaire, la plus longue. Pattes natatoires assez greles, les trois paires posterieures a}- ant les deux rames densement hdrissbes de petites e'pines. Pattes de la 5e paire tres petites, biarticule'es, article terminal de foime tiiangulaire, muni en dehors d’une epine assez forte, en dedans de 2 dpines plus petites, le bout de Particle saillant en forme d’une pointe aigue. Stn. 210S (un seul exemplaire). 27- Cornucalamts chelifer, (Thompson). (= C. magnus, Wolfend.). Cornucalanus simplex , Wolfend.). — i5 — Genre Cephalophanes, n. Differe de Xanthocalanus par la forme du corps beaucoup plus grele, et surtOUt par la partie frontale de la tete saillante en forme de capuchon et contenant deux organes volumineux d’une structure toute singuliere et ayant vraisemblablement la signi fication d’organes lunrineux. Appendices diveis du coips en general construits d’apres le type du genre Xanlhocalanus. 29. Cephalophanes refulgens, n. sp. Taille : 4tnin 20 Apparence generale ressemblant a celle d un Calanus , la division anterieure du corps etant assez e'tioite ct de forme Presque cylindrique. Tete separee du premier segment pedigere par une suture faiblement indiqude, partie frontale assez sail •ante et arrondie au bout. Organes lumineux tres grands, rem- plissant presque completement la partie anteiieure de la tete, et disposes de maniere a etre contigus en bas et un peu ecaites etl dessus: leur forme prismatique, avec un bold doisal tian rhant et une face interne toute plane, montrent un lustre nacre tres brillant meme sur des excmplaires preserves depuis fuelque temps dans l'alcool. Filaments rostraux tres delicats et brusquement recourbes. Lobes lateraux du deiniei segment du nadtasome un peu saillants en arriere et se terminant chacun en une pointe aigue. Queue assez courte, ne depassant pas en •°ngueur un quart de la division anterieure, segment genita p boinbe en bas, dernier segment tres petit; pieces fuicales coui ' ^ntennes anterieures assez greles, depassant la longueur du coi \ ntennes posttfrieures avec la rarne externe beaucoup plus on §Ue que l'interne. Pattes de la 5e paire assez petites, rnais is din 'due les dement triarticulees, article terminal beaucoup plus eti -.1 7 * . - 1 n la •Olt autres et muni de 4 opines courtes, 2 apicales et 2 late'- ^•es, celle du bord interne la plus longue. i856, 2022, 2002, 2114, 2117? 2109? 2194) Id) - J Famille SCOLECITHRICID^ 3o. Scolecithricella auropecten, (Giesbr.). 3i. Amallophora media, n. sp. Taille : 2mm \ oisine de A. ajftnis G. O. Sars, mais en differe nettement pai la taille plus petite, par la forme du corps plus e'paisse et surtout pai le defaut total d’une Crete frontale. Lobes latdraux u deiniei segment du metasome tres peu saillants. Queue assez mince, depassant un peu en longueur un tiers de la divi¬ sion anted ieuie. Filaments rostraux tres greles et allonge's, lecouibe's. Antennes ante'rieures manquant chez les exemplaires examines. Antennes poste'rieures avec la rame interne plus lon- t, ie que 1 exteme. Pattes de la 5C paire composee seulement de 2 at tides, le terminal etroit et allonge, muni au bout de 2 epines es’ ^01c^ interne portant au milieu une soie forte, depas¬ sant de beaucoup les epines apicales. Stn. 2149, 2168. 32. Amallophora robusla , Scott? Lophothrix latipes, (Scott). (= Scolecithrix latipes, Scott). Genre Heteramalla, n. Differe de Amallophora par le rostre frontal ayant la forme . lc^e chitineuse bifurqude au bout, par les antennes devH1611^8 aSSeZ courtes et pourvues de filaments sensitifs tres m H ^,r'S ! ^es nntennes poste'rieures dgalement plus courtes annPnm maire’.Par Ies maxillipfedes anterieurs ayant deux des sensitifs tout a fait extraordinairement de'veloppiS> par la structure assez differente des pattcs natatoires, enfin, par la condition rudimentaire des pattes de la oL pane c ez a femelle. 34. Heteramalla dubia (Scott). ? Amallophora dubia Scott cT Taille : 3m™ 5o Femelle. Corps assez robuste et trapu, avec la division an- terieure egalement voutee en dessus et de forme ova e. faiblement definie en dessus du premier segment pe tg Lobes lateraux du dernier segment du metasome ties court' etroitement arrondis au bout. Queue assez courte, ne -f pas en longueur un tiers de la division anteiieuie, set> genital un peu bornbe en bas. Pieces furcales courtes et aP 3 Antennes anterieures beaucoup plus courtes que la dms ^ terieure du corps. Antennes posterieures avec la tame plus courte que l'interne. Maxillipedes anterieuts a} sont sortes differentes d’appendices sensitifs, trois d entre " . places plus en dehors, tout simples, se terminant en \ ’ trois autres portant au bout un petit bouton (arnalla), ^ autres enormdment developpds, se composant c acrin ^ dge molle assez epaisse et d’un disque apical amp 8 cils efliles nombreux entortillds au bout, de manieie a. ^ Une masse presque globuleuse. Pattes de la ptemiere p1 la ranre externe biarticulee, les 2 articles exteiieuis Pletement soudes, rame interne, comme d ordinaire, culee. Les 2 paires suivantes avec la rame intennc Rame externe des pattes de la 3e paire ayant toutes • natatoires rdduitesaux epines tres petites, article term* se dtr°it. Pattes de la 5e paire extremement petites, c c°mPosant d’une tige indistinctement articulee se teim.i Un petit bouton. Stn. 2114. (TGI) Famille METRIDIIDiE 35. Metridia longa, (Lubbock). 36. Metridia Normani , Giesbr. Famille LUCICUTIID^E 57. Lucicutia curta, Farrant. 38. Lucicutia tenuicauda, n. sp. Taille : 3mm 80 ■\ oisine de L. intermedia G. O. Sars, mais s’en distingue par les pieces furcales beaucoup plus allongees ct tres minces, attei- gnant la longueur de la queue entiere, soie du bord externe placee en arriere du milieu. Division antdrieure du corps assez lenflee et obtusement tronquee par devant. Segment genital plus bombe' en bas que chez L. intermedia. Stn. 2082 (un seul exemplaire). Famille HETERORHABDIDiE 39. Heterorhabdus profundus, Dahl. 40. Mesorhabdus gracilis, n. sp. Taille : 4mm Corps beaucoup plus grele que chez l’espece typique, avec a msion anteiieure oblong-fusiforme. Lobes lateraux dudei- niei segment du metasome arrondis au bout. Queue atteignant presque la demi-longueur de la division antdrieure, segment — ig — genital assez gros, n’atteignant cependant pas la longueur d deux segments suivants rdunis. Pieces furcales p us a onge plus inegales que chez l’espfcce typique. Antennes anteneures depassant a peine le corps en longueur. Antennes posteneures avec la rame externe environ aussi longue que 1 article pioxima de rinterne. Pieces buccales et pattes d’une structure assez semblable a celle de l’espece typique. Stn. 2022, 2i 14. 41 ■ Mesorhabdus angustus, n. sp. Taille : 5““ 10 Yoisin du M. gracilis , mais s’en distingue par la taille plus grande, et surtout par les antennes anteiieuies beaucoup p allongees. Division anterieure du corps un peu comp ri deux cotes, vue de dessus ties dtroite et presque transversalemen^ tronquee par devant. Queue un peu plus couite que c iez^ pece precedente, segment gdnital assez lamasse et plus 0 4 les 2 segments suivants rdunis. Pieces fuicales lessem^ celles de M. gracilis. Antennes anterieures tres developpees, a - passant le corps par les 6 ou 7 dermers articles, et s ami”f1SS moins vers le bout que chez la plupart des autr es espece. ^ Camille. Antennes posterieures avec la rame externe a f courte que I’interne. Palpe mandibulaire ties gian ^ dcatoire des maxilles muni d’une seule epine ungui 01 Pagnee de plusieurs soies minces. Maxilhpedes et pa dilferentes de celles des deux autres especes. Stn. 1 85 1 (un seul exemplaire). Famille AUGAPTILID/F 42- Haloptilus spiniceps , Giesbr. (iox) 20 43. Haloptilus angusticeps, n. sp. Taille : 3mm 80 Corps tres grele et allonge, avec la division anterieure dc forme etroitement oblongue, un peu retrdcie au milieu. Tete beaucoup plus longue que le me'tasome et assez etroite, partie frontale peu saillante et, vue par dessus, de forme obtusement triangulaire. Filaments rostraux tres de'licats, recourbds. Queue depassant a peine en longueur un cinquieme de la division antd- rieure, segment ge'nital assez ramasse et fortement bombe' en bas. Pieces furcales comparativement courtes, avec les soies assez longues et divergcntes. Antennes anterieures un peu plus longues que le corpis et de structure normale. Antennes poste- rieures avec la rame interne deux fois aussi longue que l’externe. Mandibules beaucoup plus fortes que chez les autres especes, ayant la partie masticatoire considerablement dilatee et divisee au bout en 3 dents courtes et grosses de grandeur egale. Maxilles avec la partie endopodale du palpe bien developpee, triarti- culde, article terminal garni au bout de 6 soies. Maxillipedes anterieurs n’ayant aucune des soies transformees en epine-s- Maxillipedes posterieurs et pattes de structure normale. Stn. 2o52 (un seul exemplaire). 44- Augaptilus spinifrons, n. sp. Taille : 3mm go A oisin du A. megalurus Giesbr., mais en differe par la fQ1 111 e du corps encore plus grele et allongde. Partie frontale de la tete assez saillante et se terminant en une epine courte, mais bien definie et dirigde en avant. Lobes lateraux du dernier segment du me'tasome tres courts et arrondis au bout. Queue depassant en longueur un tiers de la division anterieure, segment genita 2 I deux fois aussi long que les 2 segments suivants reunis et plus bombe en bas que chez A. megalurus. Pieces furcales tres allongees, depassant la demi-longueur de la queue, deux des soies sortant du bord externe. Antennes anterieures tres gieles et allonge'es, depassant le corps par les 7° ou 8e articles exteiieurs. Antennes postdrieures, pieces buccales et pattes d une structure semblable a celle de A. megalurus. Stn. 2022, 2212. q5. Augaptilus rigidus, n. sp. Taille : 4mm3o Corps assez court et trapu, avec la division anteiieuie assez dilatee au milieu et montrant un aspect singulier, raide, la face dorsale etant tres peu voutde en dessus et brusquement depii me'e dans la region cervicale. Tete imparfaitement separee du premier segment pddigere, partie frontale obtusement anondie et portant en bas 2 filaments rostraux bien developpes. Lobes lateraux du dernier segment du metasome un peu saillants des deux cotes et tronques au bout. Queue assez couite, n attei gnant inerne pas en longueur un quart de la division anteiieuie, segment genital deux fois aussi long que les 2 segments suivants teunis et assez bombe en bas. Pieces furcalesun peu plus lonDues que le segment anal et tronqudes au bout, avec une des soies sortant du bord externe, soie accessoire petite. Antennes ante rieures ne depassant que peu en longueur la division anteiieuie. Antennes posterieures avec la rame externe bien developp : , k Peine plus courte que l’interne. Palpe mandibulaire assez Petit, n’ayant aucune trace de rame interne. Maxilles de mei tres peu ddveloppees, palpe tout simple, poitant au seule soie tres longue, partie endopodale et lobes submaxi t0u* a fait absents. Maxillipedes assez greles, epmes exterieures ^es deux paires tres distinctement boutonndes. Pattes de struc tUre normale. Stn. 2i4g (un seul exemplaire). (xoi) 46. Augaptilus latifrons, n. sp. Taille : 4mn»70 Corps assez robuste, avec la division anterieure de forme oblong-ovale tres voutee en dessus. Tete bien definie du pre¬ mier segment pedigere et depassant le metasome en longueur, partie frontale assez large, et, vue de profil, presque transversa- lement tronque'e par devant, montrant en bas une proeminence nodiforme sans aucune trace de filaments rostraux. Lobes late- raux du dernier segment du metasome peu saillants et arrondis au bout. Queue etroite, atteignant a peine en longueur un tiers de la division anterieure, segment genital environ aussi long que les deux segments suivants reunis et montrant en bas une assez petite protube'rence arrondie; segment anal presque 2 fois aussi long que le precedent. Pieces furcales courtes, avec la soie acces- soire peu developpee. Antennes anterieures depassant a peine en longueur le corps. Antennes posterieures, avec la raine interne tres grande, l’externe peu developpee, n’atteignant pas la demi-longueur de l’interne. Palpe mandibulaire tres petit, avec la rame interne tout a fait rudimentaire, remplacee par une soie simple. Maxilles avec le lobe masticatoire tres etroit et muni de 4 epines seulement, palpe simple, portant au bout 2 soies de d egale longueur, partie endopodale et lobes submaxillaires tout a fait absents. Maxillipedes assez grands et de structure normale, e'pines extdrieures des deux paires distinctement boutonnees. Pattes de la premiere paire avec le 2e article basilaire s elevant en dehors en un lobe mince arrondi. Stn. 2o52 (un seul exemplaire). 47. Augaptilus mixtus, n. sp. Taille : 3mm8o Coips un peu plus allonge que chez les deux especes piece dentes, avec la division anterieure dgalement voutee en dessus — 23 — et de forme regulierement oblong-ovale. Tete bien separee du premier segment pedigere et plus courte que le metasome, partie frontale arrondie au bout ; filaments rostraux assez allonges et recourbes. Lobes lateraux du dernier segment du metasome courts et arrondis. Queue n’atteignant pas en longueur un tiers de la division anterieure, segment genital un peu plus long que les 2 segments suivants unis, segment anal plus long que le pre¬ cedent. Pieces furcales environ aussi longues que le segment anal, les 2 soies extdrieures densement plumeuses, soie accessoire plus developpee que chez les deux especes precedentes. Antennes anterieures environ aussi longues que le corps. Antennes poste- rieures avec la rame externe atteignant la longueur de 1 article proximal de l’interne. Palpe mandibulaire avec la rame interne bien developpee. biarticulee. Maxilles du meme plus ddveloppes que chez les 2 especes precedentes, partie endopodale et lobe submaxillaire cependant peu saillants et ne portant chacun qu’une seule soie. Maxillipedes assez grands, avec les epines exterieures distinctement boutonndes. Pattes de structure noi- male. Stn. 1 794 (un seul exemplaire). 48. Augaptilus clavatus, n. sp. Taille : ca. 4mm bres voisin du A. gibbus Wolfend., rnais en diftere pai la taille plUs gtande et par le corps encore plus robuste. Division ante'rieure du corps, vue de profil, de forme presque clavate, 3Vec 'a face dorsale de la tete regulierement voutee, sans aucune tlace de la gibbosite trouvde chez A. gibbus. Queue depassant a Peine en longueur un quart de la division anterieure, segment genital deux fois aussi long que les 2 segments suivants unis. *eces furcales, comme chez l’espece nominee, assez diveigentes. ntennes anterieures bcaucoup plus courtes que le coips. An , nnes Posterieures avec la rame externe atteignant a peine la e®i-longueur de l’interne. Palpe mandibulaire moins rudi- nientaire que chez A. gibbus , la rame interne etant bien defime (ioi) — 24 — et biarticulee. Maxilles, maxillipedes et pattes d’une structure assez semblable a celle de A. gibbus. Stn. 2244 (un seul exemplaire). Genre Pseudaugaptilus, n. Apparence gendrale du corps tout a fait augaptiloide. Queue cependant comme chez les genres Haloptilus et Pontoptilus , composee (chez lafemelle) de 4 segments bien definis. Appendices rostraux styliformes, ressemblant a ceux du genre Heterorhab- dus. Antennes posterieures avec les deux rallies excessivement prolongees. Mandibules avec la partie masticatoire tres grele, presque styliforme et tres finement dentelee au bout, palpe assez grand, birame. Maxilles fournies d’un lobe endopodal bien defim et de 2 lobes submaxillaires se'tiferes, lame epipodale absente. Maxillipedes anterieurs assez compacts, avec quelques epines tres fortes. Maxillipedes posterieurs plus greles et munis aussi d’epines comparativement courtes et fortes, non boutonne'es. Pattes d'une structure semblable a celle du genre Augaptilus- 49. Pseudaugaptilus longiremis, n. sp. Taille : 3mmao Corps assez court, avec la division anterieure de f°irne oblong-ovale, s’amincissant un peu pardevant. Tete bien define du premier segment pedigere et plus longue que le metasonie. partie frontale un peu aplatie et tronquee au bout. Stylets 10s faux tres minces et diriges droit en bas, sortant dune petit ptotuberance au-dessus du front. Lobes lateraux du deiniei seP nient du metasome courts et arrondis. Queue depassant a pein en longueur un quart de la division anterieure, segment genin enviion aussi long que les 3 segments suivants unis et Ve bombes en bas. Pieces furcales assez courtes et tronquees ^ bout, une des soies sortant du bord externe, soie accessoire ti ^ petite. Antennes anterieures un peu plus longues que le C01F et ne s’amincissant que peu vers le bout, article terminal bear coup plus etroit que les deux precedents, dont chacun est pout — 25 — au bord posterieur d'une soie tres epaisse. Antennes postdrieures avec les deux rames de longueur dgale. Maxillipedes anterieurs munis au millieu du 2C segment basilaire d’une epine tres forte, mucroniforme. Pattes de la 51' paire avec la rame externe tout a fait depourvue d’dpine. Stn. 2022, 2117, 2 1 85. 5o. Pontoptilus pertenuis, n. sp. Taille : ca. 4mm Corps extremement grele et allongd, avec la division ante- rieure tres etroite, s’amincissant graduellement par devant, face dorsale peu voutee. Tete un peu plus courte que le metasome, partie frontale obtusdment tronqude au bout, sans aucune trace de rostre. Lobes latdraux du dernier segment du metasome tres peu saillants et etroitement arrondis au bout. Queue tres courte, natteignant meme pas en longueur un quart de la division anterieure, segment genital assez ramassd et bornbe en bas. Pieces furcales d une forme semblable a celle des autres especes de ce genre. Antennes antdrieures assez greles et allongees, depassant considerablement la longueur du corps. Antennes P°sterieures avec la rame externe un peu plus longue que 1 in- teine. Mandibules ayant la partie masticatoire munie au bout dc dents comparativement courtes et serrees. Maxilles de la StIUcture caracte'ristiquc du genre. Maxillipedes peu difldients ilussi de ceux des autres especes. Pattes de la 5° paiie avec la dllle Sterne biarticule'e. Stn. 2087 (un seul exemplaire). 5i. Pontoptilus ovalis, n. sp. Taille : 5mm5o ^orps assez robuste et trapu, avec la division anterieure c°nsiddrablement renflee au milieu et de forme ovale, s’annn- SSant tdgulierement par devant et en arriere. Tete faiblemcnt [101] - 26 — separee du premier segment pedigere, partie frontale obtusd- ment tronque'e au bout et sans aucune trace d’un rostre. Lobes lateraux du dernier segment du metasome tres peu saillants et e'troitement arrondis au bout. Queue atteignant presque en lon¬ gueur un tiers de la division anterieure, segment ge'nital de grandeur moyenne et un peu bornbe en bas. Antennes poste- rieures ayant les rames assez inegales, l’externe tres grele et allongee. Mandibules avec la partie masticatoire divisee au bout en 6 dents fortes de grandeur e'gale, palpe assez grand. Maxilles et maxillipedes de la structure caracteristique du genre. Pattes de la 5e paire avec la rarne interne biarticulee. Stn. 2114 (un seul exemplaire). Famille ARIETELLIDJ2 52. Arietellus Buchani , (Wolfend.). (== Paraugaptilus Buchani, Wolfend.). 53. Phyllopus muticus, n. sp. Taille : 4mm 60 Differe du P. bidentalus Brady par la taille beaucoup plus grande, par la forme du corps plus allongee et surtout pai lcs lobes lateraux du dernier segment du metasome tres courts et tionques au bout. Appendices divers du corps d’une structure en general assez semblable a celle de 1’cspece typique. Maxilli pedes anterieurs cependant plus ramasse's, avec les epines exte tieures beaucoup plus courtes et fortement courbees. Pattes de la 5l paire un peu differente de merne a l’egard de la proportion 1 dative des articles et leur armature. Stn. 2087 (un seul exemplaire). Famille PSEUDOCYCLOPIPlE 5q- Bseudocyclops obtusatus , Brady. — 27 Famille PARAPONTELLID.ZE 55. Bathypontia minor, n. sp. Taille : 2ram6o Differe du B. elongata G. O. Sars par la taille beaucoup inferieure, par la forme du corps moins allongee et par les lobes lateraux du dernier segment du mdtasome plus saillants et de forme triangulaire. Appendices divers du corps d’une structure tres semblable a celle de l’espece typique. Stn. 2082 (un seul exemplaire). Famille ACARTIIDiE s6. Acartia negligens , Giesbr. (lOI AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedliinder, 1 1 , Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prix suivants et franco : 8^' Analyse des echantillons d’eau de mer recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alice en 1006, (kun espe- ranta traduko), par G.-H. Allemandet . .... 89. Notes sur les gisements de Mollusqucs comestibles des Cotes de France. — La region d’Auray (Morbihan) avec i carte, par. L. Joubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 9°* Description de I’extremite posterieure du corps anormale chez deux Alotella fusca Risso, par lc Dr M. Jaquet, Conservateur ail Musee Oceanographique (avec une plan- che double) . . . . 91* Analyse de quelques echantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun esperanta traduko), par G.-H. Allemandet . . . 92* Conference du icr decembre 1906. La Prcsqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et k PInstitut Oceanographique . 90* Quelques impressions d un natural iste au cours d’une cam¬ pagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco (1905), par E.-L. Bouvier, professeur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de PInstitut . 94* Sur 1 existence de la Mye dans la Mediterrance, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoft . . 95. — Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alice II, par o. A. S. le Prince Albert Iop de Monaco . 96. Orchomenetla lobata , nouvelle espece d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Chevreux . 97’ Sui une methode de prelevement de l’eau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, par MM. P. Portier et J. Richard . . . . . . \ . . 98. Questionnaire relatif aux especes comestibles de Crustaces, par H. Coutiere . . . . 99. — Note preliminaire sur quelques Asteries et Ophiures prove- nant des campagnes de la Princesse-Alice , par R. Kcehler, professeur a la Faculty des Sciences de Lyon . I00* L Industrie des Salines cotidres, par lc Dr L. Maillard, professeur agrege a la Faculte de Medecine de Paris (avec 8 planches) . 101. — Notes supplementaires sur les Calamities de la Princesse- Alice (corrections et additions), par G. O. Sars . . Fr. 0 5o 2 5o 1 » 0 5o 1 5o 1 5o o 5o o 5o 1 » 1 » o 5o 1 00 2 » o 5o MONACO. — IMPR. DE MONACO. N° 102 30 Mai 1907 % BULLETIN DE I Fondation ALBERT I«r, Prince df. Monaco) NOTE SUR LINE FORME JEUNE DE TRIG LA Par le D' M. Jaquet Conservuteur au Musie Oo5anographique. MONACO .A.V X S Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a 1’enCre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d’un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * * Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur e manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille . Une demi-feuille. . . . Une feuille entiere.. 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 4f » 5f 20 6f 80 8f40 10 40 17^80 22 80 35 80 4 7° 8 10 6 70 9 80 8 80 i3 80 1 1 » 16 20 1 3 40 19 40 II faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adresser tout ce qui concerne le Bulletin a Vadresse suivante ■ Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° 102. — 3o Mai 1907. Note sur une forme jeune de Irigla. Par lc Dr M. JAQUET Conservateur au Musee Oceanographique. Le jeune poisson qui fait l’objet de cette note a ete peche a la surface de 1’eau, devant le port de Monaco, par M. le L1 Richard, le novembre 1906. II mesure exactement 20 mil¬ limetres de longueur. Vivant, sa coloration etait, de jour, dans les tons de sepia foncd. Seules, la seconde dorsale, 1 anale et la caudale etaient completement transparentes. Lobscuiite pioto- quait un changement dans 1’etat des chromatophores coitmic le D1' Richard l’indique dans la note ci-dessous (1). La mort etant survenue apres trois jours de captivite, 1 ann mal presente la tete et le tronc blanchatres avec des points (>) Rapporte a la maison dans un bocal et place dans une assiette de Porcelaine blanche, le jeune trigle paraissait s’y plaire et etait d’un beau noir- Je le laissai dans l’obscurite a 7 h. 10 pour aller diner. En revenant avec une lampe, avant 8 heures, je le crus mort: il avait la tfite et la partie Posterieure du corps presque sans pigment, decolorees, mais la couleur revint a vue d’oeil sous la lampe et en moins de cinq minutes il avait repns Unite sa coloration noire foncee. Je repetais la meme experience a 11 leu,u du soir avec le meme resultat, Fanimal devint egalement noir en moms de Clnq minutes. _ . . Par moment il laisait des mouvements comme pour s enfouir ans 1 soh d’autres fois il marchait au moyen des trois doigts de la partie ante- rieure de ses pectorales. Il reagissait par des mouvements rusques c°tps ou des nageoires a certaines vibrations provoquees par un choc leger SUr i’assiette ou par un souffle sur 1’eau. (Dr J. Richard). fy p N°V2019Q7 § irregulierement semes et parfaitement noirs. Les nageoires paires, ainsi que la premiere dorsale, ont une nuance brune, les autres nageoires sont completement transparentes. La tete, volumineuse, mesure 6 millimetres de longueur sur cinq de largeur au niveau du battant operculaire et quatre a demi de hauteur au meme endroit. Son profil anterieur est allonge. L’oeil, place lateralement, fait a peu pres le tiers de la longueur de la tete a mi-chemin de laquclle il est situe. L’iris est argente, avec des chromatophores disposes surtout sur sa moitie posterieure et plus particulierement abondants sur le bord posterieur. Une arcade sourciliere, fort accusee, protege l’oeil en formant une avancee a bord libre tranchant, quelque peu dentele et se terminant en arriere en une forte epine dont le bord posterieur se poursuit vers le bas pour contribuer au relevement de la paroi de la cavite orbitaire. A environ la moitie de la longueur qui s’etend entre le bout du museau et l’oeil, mais cependant un peu plus pres de ce der¬ nier, se dresse, de chaque cote de la ligne medio-dorsale et tres pres de celle-ci, une epine nettement distincte, dirigee en arriere, semblable a celle des Scorpenes, Sebastes et du Peristedion cataphractum. Mais l’epine impaire qui orne l’ethmoide de ce dernier fait defaut chez notre jcune Trigle. L extremite du museau, formee par les intermaxillaires, est large, arrondie, a peine entamee sur le milieu de sa courbe pai une tres legere echancrure, en arriere de laquelle on apercoit avec nettete, une proeminence mediane arrondie, limitee de chaque cote par le tissu qui recouvre le premier osselet sous- oibitaire. Celui-ci se termine en pointe rcposant sur l’intei- maxillaire correspondant, mais ne le debordant pas. Sur tout le pourtour de la region anterieure du museau, on n'apercoit ni e'pine, ni dentelure; la peau est parfaitement lisse. L orifice anterieur de la narine s’ouvre a l’extremite d un court tube place a mi-chemin environ entre l’extremite du mu¬ seau et le bord anterieur de l’orbite. L’orilice posterieur perfoie la peau un peu en arriere et sur la meme ligne horizontale. La bouche est relativement petite, sa fente ne se continuant pas au dela du niveau de l’ouverture nasale ante'rieure. Les deux — 3 — machoires sont garnies de dents en velours d'une extreme finesse. Comme nous l’avons vu plus haut, la machoire supe- rieure limite en avant l’dchancrure rostrale. Le maxillaire arrive en arriere a peine a la perpendiculaire d’aplomb du bord ante- rieur de 1’orbite. La machoire inferieure parait etre un peu plus courte que la supdrieure. L’orifice branchial est largement fendu; on compte sept rayons branchiosteges. Lc bord superieur de l’opercule est limite en avant par une solide epine dirigde ldgerement en dehors et en arriere. Sur le milieu de Fopercule, court horizontalement un relevement en arete qui ne ddpasse pas le bord libre du battant. Diverses epines arment la region posterieure de la tete et le commencement du tronc. En arriere et au niveau du bord superieur de l’oeil, se trouve, un peu en avant de la premiere nageoire dorsale, une forte dpine recourbee en arriere; elle est, de meme que 1’epinc sus-orbitaire, comparativement beaucoup plus longue chez notre forme jeune que chez l’adulte de Trigla cot ax avec lequel notre poisson a beaucoup d’analogie. Entie cette epine et le commencement de laligne laterale s’en detache uue autre tres accusde, de fortes dimensions et dirigde en ‘'riieie. L’epine claviculaire est presente, mais relativement faible comparde a celle du Trigla corax- adulte. Enfin, au niveau du bord inferieur du prdopercule, une arete court horizontale- uient jusqu'au bord du battant operculaire. Cette crete se rele\e cn son milieu en une petite dpine. La premiere nageoire dorsale, a peu pres triangulaire, com- mence au niveau de la base de la pectorale. Elle compte huit epines dont la longueur augmente de la premiere a la tioisieme f°ut dinrinuer cnsuite rapidement jusqu’a la dernieie. Le bold Hterieur du premier rayon est tres finement dentele jusqu a L chenrin de sa longueur. La seconde nageoire dorsale commence immediatement apt es 13 fin de la premiere pour se terminer pres du pedoncule caudal; S°n ^01'd libre ddcrit un arc a grande courbe. La nageoiie.com Prend dix-sept rayons dont les deux premiers et le dernier ne Pre'sentent pas trace de division transversale. Les medians ont Semite distale dlargie en balai. (I02) La nageoire caudale est comprise trois fois ct demie dans la longueur totale de l’animal. Elle est allongee, son bord poste- rieur decrit une ltgere courbe a convexite postdrieure. Neuf rayons arrivent jusqu’au bord posterieur, cinq d’entre eux se repartissent sur la moitie superieure et quatre sur la moitie infe- rieure de la nageoire. En avant de ces rayons, il s’en trouve en haut et en bas douze dont la longueur augmente a mesure qu’on va de l’ante'rieur au posterieur. Les dix premiers n’offrent au- cune trace de segmentation transversale. Les rayons qui attei- gnent l’extremite de la caudale sont tous segmentes et ont les extremite's libres elargies en balai. La nageoire anale est placee exactement au-dessous de la seconde dorsale dont elle a la meme longueur. Elle compte seize rayons, son organisation est identique a celle de la seconde dorsale. La nageoire pectorale est, a tres peu de chose pres, aussi lon¬ gue que la tete. Ses rayons, couches sur les flancs, atteignent le milieu de la base de la seconde dorsale. On distingue, outre les trois rayons libres, onze rayons qui, vu la grande quantite de chromatophores rassentbles sur l’organe, nc laissent pas dts- cerner leur composition. Les trois rayons inferieurs libres, les doigts, comme on les de'signe aussi souvcnt, sont cylindriques, diminuent de longueur en allant du superieur a l’inferieur; ce dernier n'atteint que les deux tiers de la longueur du premier. La nageoire ventrale s’insere exactement a la hauteur de la pectorale; elle est constitute par un piquant et cinq rayons. La base du piquant se rapproche de celle du doigt inferieur dont il a la meme longueur. De meme que pour les pectorales, 1’abon- dance de pigment sur la ventrale empeche d’en discernei les details. Les deux nageoires dorsales sont logees dans un sillon dont les parois sont relevees en une suite d’e'pines. On en compte dix, accompagnant de chaque cote la base de la premiere dorsale et seize qui bordent la seconde dorsale. Les premieres sont beau- coup plus irregulierement ordonnees que les suivantes; les unes sont verticales, les autres legerement inclinees en arriere. La demiere se trouve en regard du point d’emergence des teguments de 1 antepenultieme rayon de la seconde dorsale. — 5 — Le pigment du corps, comme nous l’avons vu plus haut, est, chez l’individu mort, ramasse principalement sur la premiere nageoire dorsale, les pectorales et les ventiales. La, les chioma tophores sent pour la plupart, gros, a nombreuses ramifications, serres les uns contre les autres. Le reste du cotps nest pas partout uniformement colore. Au premier coup d ceil, il parai t blanchatre, Les chromatophores sont en general perils, arrondis, tres separes les uns des autres, notamment sui la legion cauda e du tronc. Un depot plus visible se remarque sui les machoiies, l’iris et sur l’espace interorbitaire. Quelques petites laches se relevent sur le dos, entre les deux dorsales, au niveau du milieu et a la fin de la seconde dorsale ainsi qu a la base de la cauda e. Sur le ventre, on rencontre, dans 1 angle foime pai les eux membranes branchiosteges, quelques gros chromatophoies etoi les. Les nageoires impaires, excepte la premieie doisale, sont completement transparentes. . . La ligne laterale est visible depuis la legion occq itc jusqu’au niveau de l’espace qui sdpare les deux doi sales, decrit une legere courbure a convexite torn ne'e veis le haut et ' presente comme une suite d’espaces ovalaiies, blanc eercles de brun. Vu de profil, chaque espace se releve en une petite epine difficile a observer. „ , Les teguments ne paraissent pas possedei d ecai es. - cotes de la tete, des relevements et des aretes laissent ecvinei les os sous-orbitaires et l’appareil operculaire. , D’apres ce qui precede, le petit poisson qui ait 0 1 ectte note parait devoir etre un jeune exemplanc corax Bonap. BULL. DE L IN riTUT OCEANOGRAPH1QUE PL. I *T1 to LARVE DE TRIGLIDES _ AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedlander, it, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent senarement aux prix suivants et franco : 88. — 89. - 90. — 91- — 92. — 93. — 94. — 95. — 96. — 97- - 98.- 99- — 100. — 101. — 102. — Fr. Analyse des echantillons d'eau de mer recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alice en 1906, (kun espe- ranta traduko), par G.-ll. Allemandf.t . . . . .... 0 5o Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des Cotes de l’ ranee. — La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. JousiN, professeur au Museum d'Histoire naturelle de Paris et a l'lnstitut Oceanograpbique . 2 5o Description de l’extrennte posterieure du corps anormale chez deux Motclla fusca Risso, par Ie Dr M. .Iaquet, che Toubl6) r M ^usee Ocnanographique (avec unc plan- Analyse de quelques echantillons de Pelagosite recueillis dans Ie port de Monaco, (kun esperama traduko), par 0>.-li. Alleiiandet . o 5o Conference du 1" decembre igoG. La Presqu'ilc dc Qui- eeron (avec quatre planches), par L. Joubiil, professeur au Museum d’Histoire uaturelie de Paris et k l'lnstitut uceanographique . 1 5o Quelques impressions dun naturaliste au cours d’une cam- ^a”nr,SCTent'D c'uc be A- S. le Prince de Monaco (iqo5), par t.-L. Bouvieb, professeur au Museum d'Histoire naturelle, Me mb re de l'lnstitut . 1 5° Sur 1 existence de la Myc dans la Mediterranee, par Fred les, preparateur du l.uboratoire de Roscoll . 0 5° Sur la huitteme campagne de la Princesse-Alice. II, par =>. A. 5. ie Prince Albert I" de Monaco . 0 50 . lobata, nouvelle espece d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Chevreux . . . 1 » SUauvn|f,113^hi0dei?e.P,r®Uvement de 1'eau de mer destinee J Richard bactcnolo8lques, par MM. P. Pobtier et ^ ^ ^nattw11r'a're r,elatif aux especes comestibles de Crustaces, par m, Li on tiers . . o 5o SU1 9l,eiques Asteries et Ophiurcs prove- uroflssenr ??a%nes‘}e.la, JJ' "'cesse-Alice, par R. Ko hler, professeur a la Faculte des Sciences dc Lyon . 1 00 Dmfe«rPnr;aeS - Sa'illes ,c6tidres’ P;lr lc D" L. Maii.lard, 8 planches) ®rc'^C a a * aoulte dc Medecine de Paris (avec ^ Ahcel(co,rre?Lnta*reS sur *es Calanoldds de la Princesse- iw! (coirefct10^ « additions), par G. O. Saks . 0 5o Conservateiirrme \lCUn-e de TriSlai par le Dr M. Jaquet, i-onservateur au Musee Oceanograpbique . o -5o Monaco. — impr. de .Monaco N° 103 27 Juin 1907 I S Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 40 Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a l’encre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 70 Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8« Remplacer autant que possible les planches par des figures dans e texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille . Une demi-feuille . Une feuille entiere . 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. qf » 5f 20 6f 80 8f40 10 40 uj to ^ Cn to *-*» CO 00 OO 000 4 70 6 70 8 80 1 1 » 1 3 40 8 to 9 80 t3 80 16 20 19 4° II faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adresser tout ce qui concerne le Bulletin a I'adresse suivant e • Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. ♦ Bulletin de l’Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° io3. — 27 Juin 1907. Note sur les Brae hiopodes recueillis au cours des dernieres croisieres du Prince de Monaco. par L. JOUBIN Professeur au MusOunr d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique. Depuis la publication des Brachiopodes recueillis au cours des campagnes de S. A. S. le Prince de Monaco, par MM. D.-P. ffihlert et P. Fischer, en 1892, un grand nombre d echan- tillons ont etd trouves dans d’autres localite's. J ai fait la detei- mination de ces Brachiopodes et il me parait inteiessant d en publier la liste; elle apporte quelques documents nouveaux sui distribution geographique de ces animaux. Dans un memoire plus etendu je donnerai la repartition ge'ne'rale dc chacune des especes, non seulement d apres les do- euinents recueillis par le Prince de Monaco, mais d apres les listes publiees par divers auteurs pour d’autres regions. oici la liste des especes dont il est question dans cette note. I. — BRACHIOPODES INARTICULES 1 • Crania anomala Muller. 2' Discinisca atlantica King. I® NOV201907 2 II. — BRACHIOPODES ARTICULES 3. Liothyrina vitrea Born. 4. Liothyrina sphenoidea Philippi. 5. Dyscolia Wyvillei Davidson. 6. Terebratulina caput serpentis Linne. 7. Terebratulina caput serpentis, var. septentrionalis Couthouy . 8. Magellania ( Macandrevia ) cranium Muller. 9. Magellania septigera Loven. 10. Muhlfeldtia truncata, var. monstruosa Linne. 11. Platidia anomioides Scacchi. 12. Cislella cuneata Risso. 13. Cislella cistellula S. Wood. 14. Cislella neapolilana Scacchi. 1 5. Rhynchonella psiltacea Chemnitz. 16. Rhynchonella cornea P. Fischer. Je vais prendre successivement chacune de ces especes et indiquer les localiteset les profondeurs oil ellesont ete'iecueil lies par le Prince de Monaco. I. — BRACHIOPODES INARTICULES Crania, Retzius 1. Crania anomala , Muller Stn. 57. — 5 aout 1886. 43°44’3o” Lat. N., 8°32’3o” Long. ^ • Profondeur 240™. Chalut. Fond de sable et galets. Cot d’Espagne. 3 echantillons. Stn. 5o3. — 29 aout 1894. 470 10’ Lat. N., 8° 08’ Long. W • P'° fondeur 1262 a 748™. Chalut. Sable argileux vaseux non l°in de Brest. Debris. Stn. 1 588. — 16 decembre igo3. 47°45’ o5” Lat. N., 7°45’ Long- . Profondeur 8201’1. Sondeur Leger. Sable fin. Au lar» de Concarneau. 1 valve dorsale. — 3 — Un autre fragment drague avec des coraux au large de Mo¬ naco, sans autre indication. Cette espece s’e'tend de la Norvege aux Canaries, Mediter- rane'e. Discina, Lamarck Sous-genre Discinisca, Dali. « 2. Discinisca allantica , King Stn. 65o. — 22 juin 1896. 36° 34' Lat. N., 23°o6’3o” Long. W. (Yoisinage de Gibraltar). Profondeur 4400™. Chalut. Vase blanche a foraminiferes. 4 dchantillons. Stn. 749. __ 1 6- r 7 aout. 1896. 38°54’ Lat. N., 23°27’ Long. W. Profondeur 5oo5m. Acores (Sao Miguel). Chalut. Douze e'chantillons sur des pierres ou detaches. Ces petits Brachiopodes ont environ un demi centimetre de diametre. Ils sont tous assez mal conserves. Cette espece a ete rencontre'e sur les cotes du Maroc (22oom) et aux Acores (2995111) par le Talisman. Les deux profondeurs ci-dessus (4400 et 5oo5) etendent beaucoup l’aire de sa dispersion bathynietrique. Elle a ete trouvee dans la merde Baffin, Irlande, Cap-Vert, Bresil, Bermudes, Japon, Australie, Celebes. C est done une espece tres cosmopolite. II. — BRACHIOPODES ARTICULES Liothyrina, CEhlert 3. Liothyrina vitrea , Born. Stn. 233. — 18 aout 1888. 38°33’2i” Lat. N., 3o°28’54” Long. W. Profondeur i3om. Entre Pico et Sao Jorge. Chalut. Vase et sable. 4 fragments. Stn. 272. — 11 aout 1892. 54° 291 Lat. N., o^S’ Long. W* Pro¬ fondeur 52m. Chalut de peche pres du Dogger-Bank. Sable. Debris de 12 valves, 1 coquille entiere. lio3) — 4 — Stn. 5o3. — 29 aout 1894. 470 10’ Lat. N., 8° 08’ Long. W. Pro- fondeur 1262'”. Chalut. Sable argileux et vaseux. Non loin de Brest. Debris. Deuxieme peche, a peu pres dans la meme localite, pai 748m. Debris. Stn. 684. — 16 juillet i8p3. 38° 3 1 ’ Lat. N., 29°09’3o” Long. W. Profondeur 845ra. Environs d’Angra. Barre a faubeits. 2 jeunes sur debris de coraux. Stn. 866. — 2 aout 1897. 38°52’5o” Lat. N., 29° 4^ 20” Long. W. Profondeur 5g9m. Pres de Terceira. Barre a faubeits. Quelques debris (aspect subfossile, (Ehlert). Stn. 1349. — J9 a°ut 1902. 38° 35’ 40” Lat. N., 3o°26 Long. V • Prqfondeur i25oin. Entre Pico et Sao Jorge. Chalut. Vase sableuse volcanique. 2 echantillons vides et debris. Stn. 2210. — ier septembre 1900. 39°26’ Lat. N., 3i°23 3o Long. W. Profondeur 1229™. Vase a globigerines, sable volcanique. Environs de Flores (Acores). 4 exemplaires jeunes sui p° lypiers, 2 exemplaires d^tachds, debris. ^ Cette espece est commune dans les regions moyennes l’Atlantique Not'd. Elle a etd abondamment draguee pai le TJ vailleur et le Talisman. Elle est frequente dans les fonds de 5oo de la Mediterranee. 4. Liotkyrina sphenoidea , Philippi Stn. 553. — 3-4 juillet i8g5. 37042’4o” Lat. N., 27025’ 3o” Long. W. Profondeur i385m. Chalut. Fond de sable vaseux. 0 sinage des lies Formigas. 1 echantillon. Stn. 866. — 2 aout 1897. 38°52,5o” Lat. N., 29°43 20 L°n§ W. Profondeur 599m. Chalut. Sable a gros grains. Pi us Terceira (Acores). 1 echantillon, aspect fossile. Stn. 1118. — 12 juillet 1901. 29°o6’3o” Lat. N., i5°4:) ^°nf W. Profondeur iog8m. Chalut. Vase sableuse piquete'e ^ noir. Cote Est de Lanzarote (Canaries), a 3 milles de ten 2 echantillons adultes. Stn. 1 338. — 14 aout 1902. 38°4i’3o” Lat. N., 3i°o5’3o” Long- W. Profondeur g5om. Chalut. Fond de sable et giaue volcanique. Nord de Fayal (Acores). 1 echantillon. — 5 — Stn. 1349. — !9 a°ut 1902. 38°35’3o” Lat. N., 3o°28’3o” Long. W. Profondeur i25om. Chalut. Fond de vase sableuse vol- canique. Entre Pico et Sao Jorge (Acores). 11 echantillons et des debris. Stn. 1402. — 29 aout 1902. 37°58’ Lat. N., 28° 12’ Long. W. Profondeur 992m. Chalut. Fond de sable. Entre Sao Miguel et Terceira (Acores). 1 echantillon brisd. Ce Brachiopode est assez frequent dans les fonds de 5oo a 1 2oom de l’Atlantique moyen. Assez abondant aux Acores. Dyscoua, P. Fischer et D. CEhlert 5. Dj'scolia Wyvillei , Davidson Stn. 553. — 3-4 juillet 1895. 37°42’4o” Lat. N., 27025’3o” Long. W. Profondeur i385m. Chalut. Pres de Las Formigas (Acores). Debris. Stn. 602. — 24 juillet 1895. 38°38’3o” Lat. N., 3o°33’2o” Long. W. Profondeur i23om. Voisinage d’Horta (Fayal, Acores). Chalut. Fond de roche. 1 valve. Stn. 702. — 19-20 juillet 1896. 39°2i’2o” Lat. N., 33®26’o8 Long. W. Profondeur i36om. Non loin de Flores (Acores). Iramail. Debris de cinq echantillons. Stn. 719* — 27 juillet 1896. 39° 1 1’ Lat. N., 32°44’3o” Long. W . Profondeur i6oom. Entre Fayal et Flores (Acores). 10 echan¬ tillons dont un montre un etat de senescence tres remar- quable. Stn. 1 1 1 8. — 12 juillet 1901. 2g°o6' 3o” Lat. N., i5°43 Long. W. Profondeur iog8m. Vase sableuse piquetee de noir. Cote Est de Lanzarote (Canaries), a 3 milles de tefre. Jubeson- deur Buchanan. Debris. Stn. 1349. — 19 aout 1902. 38°35’3o” Lat. N., 3o°26 Long. W . Profondeur i25om. Vase sableuse volcanique. Tramail. Entre Pico et Sao Jorge. 5 tres beaux echantillons vivants, 5 autres secs en bon etat, plusieurs debris. Stn. 1713. — ieraout 1904. 28° 04’ Lat. N., i6°49 3o Long. W . Profondeur i57im. Chalut. Pres de Tenerife. t2 valves et des debris. (I03) — 6 — Stn. 22io. — ier septembrc 1900. 39°23’ Lat. N., 3 1 0 22’ 3o Long. W. Profondeur 1229™. Vase sableuse volcanique et globigerines. Chalut. Entre Flores etCorvo (Acores). 1 valve. Stn. 2214. — 2 septembre 190D. 39026’io” Lat. N., 3i°2i 3o Long. W. Profondeur 9i4-65om. Chalut. Voisinage de Flores (Acores). Debris de 5 valves. Ce magnifique Brachiopode, le plus gros de nos latitudes, parait assez abondant autour des Acores et des Canaries. II a ete trouve au N.-O. de Saint-Thomas (Antilles) ( Challenge r), g°lfe de Gascogne ( Travailleur J, cote occidentale d’Afrique (Talis¬ man). Alcock a signale dans l’Oce'an Indien une tres belle espece a laquelle il a donne un nom nouveau (Terebratella Johannts- Dainsi Alcock) et qui n'est certainement que celle-ci. Ce fait est tres interessant pour l’dtude de la distribution geographique de cette espece. J’en ai donne les raisons dans une autre publication (Bulletin du Museum, 1907). Comme on a pu le voir par les localites qui precedent, cette espece ne se trouve qu’a partir de iooom de-profondeur et meme sensiblement au- dessous. Terebratui.ina, d’Orbigny 6. Terebratulina capul serpentis , Linne Stn. 5o3. — 29 aout 1894. 470 10’ Lat. N., 8°o8’ Long. W. P10 fondeur 1262 a 748™. Au large de Brest. 1 echantillon. Tout l’Atlantique Nord; dans les re'gions polaires elle se modifie legerement pour former la variete suivante : 7. Terebratulina caput serpentis , Linne Variete septentrionalis, Couthouy Stn. 960. — 29 juillet 1898. rj2°3>’]' Lat. N., i7°4°' L°n»- ^ ’ Profondeur 3941’1. Fond de vase et gravier. Chalut. Entr' la Norvege et File aux Ours. Environ 3o echantillons de diverses tallies. Stn. io52. — io juillet 1899. 65°4i ’ Lat. N., 7 0 10’ Long. E. Pro- fondeur 440™. Fond de vase gris-verdatre. Chalut. Cote de Norvege. 2 individus jeunes. Magellania, Bayle Sous-genre Macandrevia, King 8. Magellania (Macandrevia) cranium , Muller Stn. 5o3. — 29 aout 1894. 470 io’ Lat. N., 8°o8’ Long. W. Pro- fondeur 1262-748111. Fond de sable argileux et vaseux. Cha¬ lut. Environs de Brest. 1 1 echantillons et 2 brise's. Stn. 1012. — 18 aout 1898. 8o° o 1 ’ Lat. N., 8°3i’ Long. E. Pro- fondeur 43om. 1 dchantillon. Au Nord du Spitzberg, pres de la banquise. Chalut. Stn. io52. — 10 juillet 1899. 65°4i' Lat. N., 7°io’ Long. E. Profondeur 440'". Fond de vase gris-verdatre. Chalut. Cote de Norvege. 1 echantillon adulte et 3 jeunes. Stn. 2214. — 2 septembre 1905. 3g°26’ 10” Lat. N., 3i°2i 3o Long. W. Profondeur 91 4-65om. Chalut. Au large de Flores. 1 coquille brisee. , Stn. 253q. — 5 septembre 1906. 7 o° Lat. N., 20° Long. E. envi¬ ron. Tramail. Karlso (Spitzberg). 1 individu sur une petite pierre. Cette espece qui est surtout caracteristique des rners scan- dinaves, devient de plus en plus rare a mesure que 1 on descend 'eisles regions plus chaudes. Elle a ete trouvee jusquau Cap Boyador par le Talisman j c’est sa limite extreme vers le Sud (25° 38’ de Lat. N.). A l’Ouest, le Prince de Monaco l’a draguee pres de Flores et au Nord du Spitzberg par plus de 8o° de Lat. N. 9. Magellania septigera, Loven Stn. 1349. — 19 aout 1902. 38°35’3o” Lat. N., 3o°26 Long. • Profondeur 1 25om. Fond de vase sableuse volcanique. Chalut. (103) — 8 — Entre Pico et Sao Jorge (Acores). 4 echantillons adultes, Espece deja signalde a.ux Acores par 1 'Hirondelle. Muhlfeldtia, Bayle 10. Muhlfeldtia truncata, var. monstruosa, Linne Stn. 695. — 17 juillet 1896. 38°23’ Lat. N., 32°34’ Long. W. Profondeur 2540'”. Fond de vase blanche. Chalut. A 1 Ouest de Fayal (Acores). Echantillons brises. Platidia, Costa 1 1 . Platidia anomioides , Scacchi Stn. 234. ipaout 1888. Hirondelle. 39°oi’4o” Lat. N., 3o° i5 40 Long. W. Profondeur 454'”. Fond de gravier ferrugineux. Chalut. A l’Est de Graciosa (Acores). 1 dchantillon adulte. Stn. 584. — 16 juillet i895. 38° 3 1 ’ Lat. N., 29°o9'3o” Long. VL Profondeur 845™. Fond de roches. Barre a faubeits. Baie de Capellas, Sao Miguel (Acores). 1 echantillon jeune e 2 millimetres. Cistella, Gray 12. Cistella cuneata, Risso (3 Cap-d’Ail, (environs de Monaco). — 20 juin 1903. Drague, de 1 a 19™. Deux tres jeunes echantillons. i3. Cistella cislellula, S. Wood. Anse de Canton (environs de Monaco). — 26 mai 1906- Dia§UL' de 19 a 8ra. Un exemplaire brise (determination douteus — 9 — 14. Cistella neapolitaua, Scacchi Pointe de la Vieille (environs de Monaco). — Drague de 52m. i exemplaire en mauvais etat. Rhynchonei.la, Fischer de Waldheim 1 5. Rhynchonella psittacea , Chemnitz Stn. 97o. — 3 1 juillet 1898. 76° 3o’ Lat. N., 23°o7’ Long. E. Pro- fondeur 48'". Fond de gravier et coquilles. Chalut. Pres de l ile Hope. 6 echantillons et 2 valves separees. Stn. 1074. — - 18 aout 1899. Baie de Treurenberg, Spitzberg. Pro¬ fondeur 22m. Petite drague. 6 echantillons dont 1 senescent. t 6. Rhynchonella cornea , P. Fischer Stn. 1 1 18. — 12 juillet 1901 . 29° oh’ 3o” Lat. N., 1 5° 83 Long. W . Profondeur 1098111. Fond de vase sableuse piquetee denoii. Chalut. Cote Est de Lanza rote (Canaries), a 3 milles de tei 1 e. 2 echantillons vivants et 14 valves separees. Stn. 2210. — i1-'1' septembre 1905. 39°25’ Lat. N., 3i°22 jo Long. W. Profondeur 1229™. Fond de vase sableuse a glo- bigerines, volcanique. Chalut. 1 echantillon mauvais etat (determination douteuse). Cette espece parait jusqu’a present cantonnee dans la te gion comprise entre la cote du Maroc, les Canaries, les Acoies, le golfe de Gascogne. Elle parait remplacer la R. psittacea qui est plus arctique et ne descend guere au sud de 1 Angletei le. (103) ■'» , .. &- * ■■■ ■ ( • • - • , ' • • *s3L . c».«\ -■• T.. ‘ . , . ^ 7At.i v.’-^yv AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedliinder, 1 1 , Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux suivants et franco : 88. — Analyse des cchantillons d'eau de mer recueillis pendant la Campagne du yacht Princesse-Alice en iyoC, (kun espe- ranta traduko), par G.-H. Allemandet . 89. — Notes sur 'esgisements de Mollusques comestibles des Cotes dc France. — La region d'Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Joubin, professeur au Museum d'Histoirc naturelle de Paris et a 1'Institut Oceanographique . 90. — Description de l’extremite posterieure du corps anormale chez deux AJotella fusca Risso, par lc Dr M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanographique (avec une plan- che double) . 91. — Analyse de quelques cchantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun esperanta traduko), par G.-H. Allemandet . prix Fr. o 5o 2 5o 1 » 0 5o 92. — Conference du 1" dccembre 1906. La Prcsqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a 1'Institut Oceanographique . . . 93. — Quelques impressions d 'tin naturaliste au cours d’une cam- pagne scientitique de S. A. S. le Prince de Monaco (igo5), par E.-L. Bouvier, professeur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de 1'Institut . 94. — Sur l'existencc dc la Mye dans la Mcditerranee, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoft . g5. — Sur la huitiemc campagne de la Princesse-Alice II, par S. A. S. le Prince Albert 1" de Monaco . 1 5o 1 5o 0 5o 0 5o 96. — Orchomenella lobata , nouvelle espece d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Ciikvreux . 97- — Sur une methode de prelevement dc l’eau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, par MM. P. Poktier et J. Richard . . . 1 ” 98. — Questionnaire relatif aux especes comestibles de Crustaces, par H. . 0 5° 99- — ■ Note preliminaire sur quelques Asteries et Ophiures prove- nant des campagnes de la Princesse-Alice, par R. Kcehler, professeur a laFaculte des Sciences de Lyon . 1 00 100. — L’Industrie des Salines cdtieres, par lc D' L. Maillard, professeur agrege a la Faculte de Medecine de Paris (avec 8 planches) . 2 ’> ■ot- — Notes siipplemciitai res sin les Calanoides de la Princesse- Alice (corrections et additions), par G. O. Sars . 0 50 102. — Note sur une forme jeune de Trigla, par le Dr M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanographique . 0 -,0 10.1. — Note sur les Brachiopodes recueillis au cours des dernieres croisieres du Prince de Monaco, par M. L. Joubin, profes¬ seur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a 1’Ins- titut Oceanographique . 0 5o MONACO. — IMPR. de MONACO. N° 104 30 Septembre 1907 BULLETIN 1'IISTITIIT 0C£AN««R4PIiaDE (Fondation ALBERT pr, Prince de Monaco) SUR QUELQUES FORMES LARVAIRES liNIGMATIQUES D ’EUCYPHOTES, PROVENANT DES COLLECTIONS DE S. A. S. LE PRINCE DE MONACO. Par H. Coutiere MONACO AV I S Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3° Donner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 5° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a l’encre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * * Les auteurs recoivent 5o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille . 50 ex. 4-f » Une demi-feuille. . . . Une feuille entiere.. 4 7° 8 io II faut ajouter a ces prix celui 100 ex. ISO ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 5f 20 6f 80 8f40 10 40 1 7f 80 6 70 8 80 1 1 » 1 3 40 22 80 9 80 i3 80 16 20 19 40 35 80 planches quand il y a lieu. Adresset tout ce qui concerne le Bulletin a I’adresse suivante : Musde ocdanographique (Bulletin), Monaco. I - . ■ - . - - = Bulletin de l’Institut Ocean ographique (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° 104. — 3o Septembre 1907. Sur quelques formes larvaires enigmatiques ftEucyphotes, provenant des collections de S. A. S. le Prince de Monaco. Par H. COUTIERE La vie larvaire des Eucyphotes a seulement ete suivie, ou reconstitute, pour un petit nombre d’especes, faciles a se pro¬ curer ou importantes au point de vue economique. Les cas ou elle est le plus abregee sont ceux ou la larve, naissant d’un ceuf volumineux, est au stade mysis, et reprdsente une vdritable reduction de l’adulte. Tous ses appendices sont presents, ses mandibules ont un palpe si celles de l’adulte en possedent, elle devient au bout de tres peu de mues un jeune reconnaissable. Dans une espece de Synalpheus , Brooks et Herrick ont vu cette transformation s’effectuer en 24 heures. Ces cas se rencontrent de facon tres irreguliere, sans que lon puisse dtcouvrir une relation entre ce ddveloppement ubrege et quelque particularity biologique des especes qui le presentent : Hoplophorus et Systellaspis chez les Hoplophoridac, fympasiphcea chez les Pasipheeidre, Bythocaris, Hippolj-te borea- hs chez les Hippolytidae, diverses especes d’Alphees et surtout des Synalphtes chez les Alpheidce, les Glyphocrangon chez 'es Crangonidae, beaucoup d’especes de Caridines chez les 1 («5 (VOV20190? Atyidae (i), Palemonetes varians macrogenitor, et quelques es- pfeces d’eau douce de Pal^mons chez les PalemonidcE. C est dire que la presence d’oeufs rares et voluinineux caracterise tantot une variete, tantot quelques esp&ces d’un genre, tantot quelques genres d’une famille. Elle est encore moins commune en dehors des Eucyphotes (Ecrevisse, Homard, quelques Tha- lassinidte, quelques Crabes d’eau douce). Dans la grande majorite des cas, les Eucyphotes naissent a l'dtat de larve zoe, pourvue de bourgeons plus ou moins nom- breux et apparents des pattes thoraciques. II est relativement facile de l’etudier a sa naissance, soit encore enfermee dans les enveloppes de l’oeuf, soit libdreeddja et prete a quitter 1 abdomen maternel. Mais la suite du ddveloppement, jusqu’au moment ou la zod, apres avoir traverse un stade rnysis, est devenu un jeune, avec ses appendices de forme definitive, n’a dt 6 observee que sui un tres petit nombre d’especes. Celles pour lesquelles sont donnees des dimensions sont les suivantes : A tyephyra Desmaresti . Palemonetes vulgaris . Palemonetes varians (microgenitor) . . . . Palcemon Fabricii . Alpheus sp . A Ipheus heterochelis. . . . Crangon vulgaris . — Allmanni . Cheraphilus echinulatus — nanus . Pontophilus spinosus . . . — norwegicus Sabinea y-carinata . Pandalus borealis . ZOE DERNIER STADE LARVAIRE OBSERVATEURS 2mm 4mm (?) Joly 2.1/3 8 (7= stade) haxon 4 8 (Mysis) Boas 3 7 (5e stade) Mortensen Brooks et 2.5 5 (5e stade) Herrick 1.2 a 1.8 4.75 (5« stade) Ehrenbaum 2.2 4-7° ( — ) G.-O. Sars — 6 * - 2.5 4.8 — 1.8 3.3 — 5.5 11. 5 — 9-10 (?) 16 — 7-7 11. 5 — 3 1 3 (8e stade) (r) M. Bouvier (17, p. 126) a remarque que, chez les Caridines, ce sont d ordinaire les formes les plus evohiees de chaque groupe d’especes qui presentent de gros oeufs. La meme observation pourrait s’appUquer a quelques especes de Synalphees du groupe Icevimanus, mais je crois difficile de generaliser cette explication, comme d’ailleurs celles qui ont ete propo- sees deja. J'ai pense de mon cot6 qu’il s’agissait peut-etre de la reapparition lortuite d un mode de developpement normal chez certains Schizopodes (Mysidae, Lophogastridas). 11 — Ce tableau montre d’abordqu’il y a entre les zoe's originclles des differences de taille considerables, certaines atteignant a la sortie de l’oeuf, et meme depassant, les dimensions des larves mysis. Le fait est surtout frappant dans la famille des Cran- gonidae, la mieux connue grace aux remarquables travaux de G. 0. Sars. II faut aussi retenir que dans la meme espece la zoe peut montrer des differences de taille, puisque Ehrenbaum a note les longueurs de i .2 jusqu’a 1 .8mm pour la zoe du Crangon vulgaris , a laquelle G. O. Sars donne meme 2.2mm (p. 1 36). Un second point est la difference dans la longueur du deve- loppement, qui comprend de 5 a 8 stades larvaires. Encore dans ce dernier cas, celui du Pandalus borealis , Sars pense qu il y a un autre stade au moins entre le huitieme (i3mm) et le plus petit des jeunes observes (i7mm). Enfin, il faut retenir que la larve peut atteindre jusqu a 16 millimetres chez les Eucyphotes avant que le jeune recon- naissable ne se dessine. Cette taille excessive de la larve nest d’ailleurs pas lide a celle de l’adulte. Les diverses expeditions ocdanographiques ont recueilli un grand nombre de formes larvaires d’Eucyphotes, dont quelques- unes de taille vraiment gdante, qui viennent singulierement rompliquer la question du developpement de ces Crustaces. Le tableau suivant indique les formes jusqu’a present decrites. L sagit, a de tres rares exceptions pres, de formes capturees par le filet de surface ou par des filets verticaux, et qui toutes Paraissent etre pelagiques. Deux faits frappent immediatement dans ce tableau : le tres petit nombre de formes connues, et la taille excessive de certaines d’entre elles, taille qui contraste avec l’imperfection des appendices. Toutes ces larves sont des mysis, et, quelle que soit leur taille, ne se montrent pas plus avancdes que les larves au stade mysis des especes dont on a pu suivre le ddveloppement. — 4 — Expedition du « Challenger », genres et especes de Sp. Bate Kyptocaris stylofrontalis.. . 1 specimen jmm Samboangan Diaphoropus versipellis .... 1 9 Cap Howe — longidorsalis . 1 9 Cap Vert Anebocaris quadroculus .... 1 8 Port Jackson Rhomaleocaris hamulus .... 1 8 Entre Api et Cap York Parathanas decorticus . 1 6 Samboangan Thalassocaris Dana; . 1 9 Fiji — Stimpsoni. . . . 3 7 a 10 Fiji, Yokohama Procletes biangulatus . 1 16 Arrou Island — Ellioti . 1 (?) Coromandel Icotopus arcurostris . 2 10 Cap Howe Hectarthropus tenuis . 1 10 Cap Vert — exilis . 1 9 Philippines — compressus . . 1 1 1 Entre Api et Cap York — expansus. . . . 1 7 Philippines Caricy phus cornutus . 1 6 Samboangan — serramcirginis.. 1 10 Fiji — gibberosus . 1 i3,5 Sandwich — turgidus . 1 8 Luzon, Philippines — angulatus . 1 17 Marion Island Bentheocaris exuens . 1 l6 Pacifique sud 2 — stylirostratus . 2 (0*?) 38 Atlantique 1 Eretmocaris remipes . 1 12 Sud du Japon — longicaulis . 1 6 — — stylorostratus . . 1 4 Cap Vert — corniger . 1 7 — surface 80 brasses surface 800 brasses (?) surface )oo brasses surface (?) « Plankton Expedition », genres et especes d’Ortmann Falcicaris tenuis . Anisocaris drotnedarius . . . . Atlantocaris gigas . — brevirostris. . . . Camptocaris maxima . Coronocaris gracilis . — brevis . Mesocaris recurva . Retrocaris contraria . — spinosa . Boreocaris Mobiusi . 3 specimens • 2 3 10 a i5mm 20 a 21 53 1 2 10 5 1 3 2 1 24 3o environ 10 a i5 10 10 16 5-12 Atlantique median Courant equatorial sud Courant de Guinee Sargasses, courant equat. sud Atl. median, cotes du Bresil Atl. sud, cotes du Bresil Cotes du Bresil cotes du Bresil 1, Atlantique sud m (un autre decrit ns, des Hebrides) Oligocaris bispinosa . I specimen 27mm Atl. nord, Irminger Sea Caricyphus gibberosus Bate. (3 (?) ( Atl. median Gourants equatoriaux S. et N — edentulus . 3 ■4 Mer aes Sargasses Mwiitii itjlmitnlui Bate . I 4 Cotes du Bresil - corniger Bate . I (?) Boavista - dolichops . I 9 Campagnes de S. A. S. i.e Prince de Monaco Hoplocaricyphus similis . | Acanthephyra purpurea . \ au stade Hoplocaricyphus . ) Oligocaris brevirostris . Anebocaris A . B . - c..:. . - D . - E . Hippocaricyphus acutus . — bigibbosus _ Pniacaricyphus paudaliformis fyptocaris oligodon . Icotopus approxima . " t implissimus . Coronoairis humilis . Htttctrtkropus nikiformis . Mtheocaris stylorostratus Bate Lymta (?) . Per‘climenes sp . 1 sped. T 12mm g Acores Filet a Ode Ouv. 1 I 10.8 — — I 9 — — 3 8.2 Pres Tenerife — 1 I I .2 — — 1 i3 Golfe de Gascogne — 2 7.8 Acores — 1 !9 — 2 32 et 40 — 1 19.5 — 2 20 — 1 22 — — 3 16 a 3o Canaries, Baleares — 1 6 Acores — 3 4.5 a 1 3 . 5 — — 2 19 et 26 Voisinage de Madere — 1 10 lies du Cap Vert Surface 1 26.5 Acores Filet a Gdc Ouv. Expedition antarctique suedoise Retrocaris antarcticus . Anisocaris puerilis . . . Anebocaris ancylifer. 10 specimens 5_ 6mm 1 10 1 J7 Georgie du Sud On n’a pu que donner des noms nouveaux de gemes et d especes a ces larves enigmatiques, ne correspondant jusqu a Present qu’a un bien petit nombre de genres connus, au moins Wee certitude. Dans l’etude que j’ai faite des formes provenant (104) - 6 — des collections de S. A. S. le Prince de Monaco, j’ai dii employer aussi quelques noms nouveaux, surtout pour le genre Caricy- phus Bate qui comprcnait des larves trop diverses, mais je l’ai fait le moins possible, le progres de nos connaissances sur ce point dtant dvidemment de faire disparaitre ces noms gdne'riques, en les employant a designer de simples stades de ddveloppe- ment, comme il est advenu pour les genres Zoe , Megalopa, Alima , etc. J’ai essaye' de meme de placer ces formes larvaires dans les families d’Eucyphotcs auxquelles elles me paraissent correspondre, et qui sont les suivantes : Hopeophoridas : genres Hoplocaricy phus H. C. (Caricyphus Bate, partim), Bentheocaris Bate; Pasiph^iDjE : genres Anisocaris Ortmann, Caricyphus Bate, (partim) ; HippolytidjE : genres Hippocaricyphus H. C., ( Caricyphus Bate, partim); PandaudjE et Thalassocarid.e : genres Pandacaricyphus H. C., Eretmocaris Bate?, Boreocaris, Oligocaris Ortmann, Ke¬ pt ocar is Bate, Icotopus Bate, Thalassocaris Stimpson, Atlantocaris Ortmann, Procleles Bate; Alpheida: : genres Diaphoropus , Anebocaris, Parathanas Bate; I ’ai.emonida: : Retrocaris Ortmann, Coronocaris, Mesocaris Ortmann ?; Nikiiee : Hectarthropus Bate. II me semble impossible d’assigner actuellement une place aux genres Rliomaleocaris Bate, Falcicaris , Camptocaris Ort¬ mann. On peut remarquer que les Crangonidte ne figurent pas sur eette liste, bien que certaines especes possedent des larves mysis atteignant jusqu’a 1 6 millimetres. HOPLOPHORI1AE Les foimes larvaires paraissant appartenir a cette famille se t istinguent de toutes les autres par deux points tres importants : — — 7 — elles ont des exopodites sur toutes les pattes thoraciques, y compris la cinquieme paire, et surtout elles ont un palpe sui la mandibule. Ce palpe doit naitre de tres bonne heure, car on le trouve sur des larves de faible taille, et peut-etre en trouverait-on la trace meme sur les zods avancdes, si celles-ci etaient connues dans les especes qui naissent a ce stade (d’apres la grosseut des ceufs). II en resulte que les larves sont peu differentes des adultes, et que leur passage a l’dtat de jeunes reconnaissables n est marque par aucun changement brusque et profond. On n a done aucun moyen d’estimer la durde de la vie larvaire dans cette famille, et de savoir si les Bentheocaris Bate, par exemple, sont des etats correspondant aux vraies larves de taille compa¬ rable appartenant a d’autres families ( Hippocaricyplius , Atlan- tocaris, Icotopus , etc.). Persistance des exopodites et palpe de la mandibule present de tres bonne heure sont d’ailleurs des carac- teres de Peneides larvaires, le dernier surtout s’ajoutant a tous ceux qui unissent deja les Eucyphotes primitifs aux Peneides. Hoplocaricyphus similis, n. sp. Cette espece est extremement voisine du Caricyphus gib berosus decrit par Bate, je Ten separe sur quelques faibles differences, et surtout par suite de la difference tres grande de provenance des deux specimens. L’exemplaire que j’ai’ etudie mesure i2mm9. Le tostte a 4 dents en dessus. 11 y a deux faibles dents sous-orbitaires et one dent cardiaque. Le bord inferieur de la carapace potte 4 dents posterieures et il est en outre marque d un bouttelet sail innt sur toute sa longueur, comme aussi le bord posteiieui . Les pleurons du premier pleosomite portent une dizaine de dents. Ces details paraissent manquer sur 1 espece de Sp. Bate. (%■ i, Br), Ilya une epineetroite surle bord poste'rieur des pleosomites 4 et 5, lateralement. Le telson porte 3 paires d epines latch ales. Son bord posterieur montre un lobe median, avec 3 paiie. depines dont 2 plus grandes. (Fig. 1, t). (104) — 8 — Les ophtalmopodes sont tronconiques, terminus par des corndes dont les facettes sont rares et grandes, rappelant celles des Anebocaris. Ilya une papille oculaire, large et faiblement convexe. (Fig. i, B). Les yeux sont plus allongds que dans une autre larve de la meme famille, que j’ai rapporte'e a YAcanthe- phj-ra purpurea et qui est sensiblement de meme taille. Sur le plan infdrieur des antennes et antennules, complete par les longues soies plumeuses croisdes de ces appendices, on "V- ~ Hoplocaricyphus similis, n. sp. — A, type vu lateralement; B, vu en dessus. r’ arthr°branchies et epipodites rudimentaires. Les lettres d. g. t. representent res- | ectivement la mandibule, le maxillipede de la premiere paire et le telson. iemarque trois epines greles situees sur l’article basal de 1’an- tennule, de l’antenne et du fouet antennaire. Les fouets anten- nulaires sont simples. La mandibule porte, comme je l’ai dit plus haut, un palpe a ' artlcles deja distincts. (Fig. i, d). Le corps de l’appendice se lmine Pai un bond simple, un peu concave, et son armature epines est celle qu’on retrouvera chez toutes les autres larves, — 9 — sans exception : du cote* interne une serie de cretes parallels armees de courtes saillies tranchantes, du cote externe quel- ques grosses dents, et dans la partie mddiane une 1 angee d’epines, les unes fixes, quelques-unes mobiles (lacinia mobilis et groupees. Le « palpe » de la maxillule, autrement dit l’extrdmite de l’endopodite, est a 2 articles, ddtail qui se retrouvc dans presque toutes les larves dont il sera question par la suite, et dont j’ai montrd l’importance en ce qu’il rappelle la maxillule desPene'ides et des Euphausidte. La maxille a son exopodite fonctionnel, plus long que 1 en dopodite, qui est grele. Le premier maxillipede a son endopodite a 4 articles, son exopodite depourvu de partie dlargie a la base ( lobe a de Boas . (Fig-U#J- . . Le deuxieme maxillipede est coude, mais ses deimeis aiti cles sont encore en ligne droite, le dernier se terminant pai une forte soie. Tous les autres appendices manquent, sauf deux, appaite nant a la deuxieme et a la cinquieme paire. Ils diffeient suitout par le dactyle et le carpe, un peu plus longs sui la deuxieme paire. Un long stylopodite termine le membre, qui ne poite pas trace de pince, mais seulement un faible elargissement du pio podite, present d’ailleurs sur les deux membres. La cinquieme paire porte comme les autres un exopodite, dont il est facile de constater le point d’insertion sur le membre. La formule branchiale comprend 5 pleurobranchies, 2 bout geons d’arthrobranchies sur le troisieme maxillipede, un seul sur chacun des membres suivants, sauf la cinquieme paiie, et des epipodites de forme tres remarquable, en ce qu ils lepetent exactement la forme decelui situe sur le deuxieme maxillipede. Celui qui s’en ecarte le plus, sur le quatrieme pdrciopode, est uettement bifurque. (Fig. 1, Br). L'epipodite du deuxieme maxillipede donne, chez 1 adu te, uue lame indivise et une branchie, ayant meme valeui et icq ie sentant l’une et l’autre une moitie de bourgeon branchial du coxopodite. De meme sur les membres suivants ce bouigcoi U04) 10 dcdoubld donne d’une part l’dpipodite en forme de crochet recurrent, d'autre part le tubercule sdtifere dont j’ai soutenu depuis longtemps la signification branchiale. Ce tubercule manque sur le troisieme maxillipede, et j’ai pensd qu’il pouvait etre reprdsentd, sur ce membre, par la plus inferieure des deux arthrobranchies ayant ainsi conserve sa valeur fonctionelle. Mais cette arthrobranchie peut aussi bien etre la dernidre de sa sdrie, de meme que celle placde au-dessus peut tres bien etre une pleurobranchie un peu deplacde comme point d’insertion. La forme des epipodites de la larve ci-dessus montre que probablement cette derniere interpretation est exacte, qu’il n’y a point de tubercule se'tifere sur le troisieme maxillipede des adultes, ou plutot qu’il y est represente' par le fort talon anterieur de l’epipodite, talon tourne vers le haut, termine' en pointe, et ne portant pas de soies ordonne'es. Si 1 on en juge par la forme du troisidme pldosomite, les especes C aricyphus gibberosus, C. serramarginis, turgidus Bate scraient aussi des larves d’Hoplopboridre, de meme que le C. edentulus Ortmann. Le C. cornutus, dont les exopodites foliaces et les pleurons epineux ne sont pas sans rappeler les / Inplophorus est peut-etre dans le meme cas, et doit alors pos- sedet des exopoodites jusque sur la cinquieme paire. Le specimen d Hoplocaricj'plius similis est de la Stn. 1715 legion des Acores, filet a grande ouverture, o-iooom). Bentheocaris stylirostratus, Bate •le lapporte a cette espece deux specimens mesurant respec- tiN ement 19 et e5 millimetres, legerement diffe'rents au point de ' Ue de Ia forme des epines rostrales. Celles-ci ne sont pas non plus i igoureusement identiques au dessin de Bate, mais ces <- lfieiences diverses sont si faibles qu’il s’agit certainement de la l,nC','C cspece. La re'gion ou les specimens ont ete capture's est o ailleurs la meme. . > ^ate attridue au plus grand de ses exemplaires (38mm) le , a\ec un signe d interrogation, et sans donner d’ailleurs aucun detail ni dans le texte ni par une figure, sans dire, par exemple, s’il a vu un retinacle double sur les pleopodes de la deuxieme paire, caractere sexuel ddcisif pour les cf. Les speci¬ mens que j’ai dtudids ne montrent aucun caractere sexuel, ils sont si semblables aceux du Challenger que le point d intcno- gation pose par Bate doit probablement etre resolu pai la negative. Aucune espece connue d ' Acanthephyra ne possede une crete rostrale comparable, mais les Hjnnenodora glauca et mollicutis Bate se rapprochent doublcment des Bentheoca ? is . pai leui crete rostrale tres faible, inclinde en avant, presque inetme, pai leurs ophtalmopodes pourvus d’une papille oculaite tics sail lante. II sulTirait de supposer la chute ou la reduction, au corns d’une prochaine mue, des longues epines rostrales des Binlhio can's pour que la ressemblance fut complete. Fig. 2. — Bentheocaris stylirostratus, Bate. A, B, dents rostrales deux specimens; t, epines du telson. Parmi les specimens d' Hjnnenodora sp. que j ai pu examine! , la seule 9 dont l’ovaire soit mur mesure 36 millimetres, mais les plus jeunes, bien qu’encore loin de leur matuiite sexuel e, sont parfaitement reconnaissables. Si done les Bentheocai is sont destines a devenir des Hjnnenodora , ils epiouveiont, ties pi . de leur maturite sexuelle, un changement qui, bien que fai sera exceptionnel dans le genre et n’est pas sans rappelei, attenue, le cas des autres larves geantes d Eucyphotes. Les Bentheocaris pourraient aussi gardet jusqu au (i°4) 12 forme de leur rostre et constituer des especes dont les adultes sexues sont encore inconnus. II n’est gubre possible d’envisager un troisieme cas, celui oil ces larves ne deviendraient jamais sexudes, dtant donne l’etat de perfection de leurs appendices, lesquels ne different en rien dc ceux des specimens adultes d ' Acantheph/ra ou d 'Hyme- nodora. Stn. 2022 (o~4ooom) entre Gibraltar et Madere. Stn. 1718 (o-5ooom) entre les Canaries et les Acores. Les specimens de Bate ont etd recueillis par 1900 brasses. pasiph^id^: Anisocaris puerilis, H. C. .1 ai donne ailleurs (25) les caracteres de cette forme larvaire, provenant de I’expe'dition antarctique sue'doise. Les Pasiphteidas sont, avec la famille precddente, les seuls Eucpphotes conser- \ant toute leur vie des exopodites sur toutes les pattes thora- ciques, a 1 exception des Atyidae du genre Xiphocaris , qui sont d eau douce et qu’on peut vraisemblablement laiser de cote >-lans le cas dont il s’agit. Mais les Pasiphaeidae ont les dernieres paii es de pere'iopodes tres reduites, les pinces des deux premie- ,LS Pai|es semblables, a carpe court. Les larves Anisocaris pre'- sentent piecisement ces caracteres, sans compter la reduction ° l '1 ^ormuL branchiale, la forme de la maxille et du premier maxillipede qui rappellent ceux des Pasiphteidte, elles peuvent avec beaucoup de probability etre rapportees a cette famille. autie patt, les pinces que possede V Anisocaris drome- lanits Oi tmann sont de forme si spe'ciale que cet auteur rap- porte espece a quelque Alphaeidd, ce a quoi s’oppose le carpe metre ^ av^eux*®me Pa're- A. dromedarius mesure 20-21 milli- aucun ? ’S ^ Cn 1^su^te finalement quelque Pasiphaeide, dont est « dromedarius », le troisieme pleosomite changera — i3 — completement de forme, et il n’est pas plus etonnant de conce- voir les pinces definitives de la premifere pince se sculptant, pour ainsi dire, avec reduction de taille, aux depens de celles de la larve. L 'A. puerilis (Fig. 3) ne mesure que i5 millimetres et ses pereiopodes sont beaucoup moins avances qus ceux de l’espece d’Ortmann, les pinces n’dtant pas encore apparues. Le Caricyphus angulatus Bate, par la forme de son troi- sieme pleosomite, me parait etre une larve comparable. ^IG- 3. — Anisocaris puerilis , n. sp. — Les chiffres i a 5 correspondent respectivement au type vu lateralement, a la maxille, au premier maxil- lipede et aux pereiopodes. Les larves des deux families precedentes, si elles se ressem- blent par les exopodites presents sur la cinquieme paire et par dautres details, tel que l’aspect denticule des pleurons abdo- nfinaux, peuvent etre facilement distinguees par la mandibule, ddpourvue de palpe chez les Anisocaris , et qui conservera ce ®eme caractere chez toutes les formes larvaires suivantes, ou s°n aspect est d’ailleurs tres uniforme. fi04) HIPPOLYTIILE Hippocaricyphus acutus, H. C. J’ai fait connaitre ailleurs les details concernant cette espece, qui m ’a servi, en meme temps que la suivante, a montrerl’in- tdret considerable que presentent ces larves e'nigmatiques d’Eu- cyphotes. Je rappelle que la premiere paire est identique a celle dcs Hoplophoridce, que la deuxieme paire a le carpe tres long ct destine sans doute a se segmenter; que la cinquieme paire se tcrmine par une pince presque aussi parfaite que celle de la deuxieme paire. Jc dois toutefois revenir sur la structure de la maxille, dont I aspect est si particulier. La lacinie distale est divisee dans toute sa hauteur par un sillon tres net, de sorte que j’avais ete conduit a adopter, dans l’attribution de ces lacinies, un ordre dillerent de celui qui est classique. Comme le sympodite de la maxille possede trois articles et non pas deux, ainsi que l’a montre H. J. Hansen, j’attribuais a l’article basal la lacinie proximale, tres inegalement divisde en deux lobes, et a chacun dcs ai tides suivants, chacune des 2 lacinies simples si nettement i ndiquees chez les Caricyphus. Cette interpretation se trouvait expliquer simplement la structure de la maxille chez les I eneides et les Lophogastridm, comme le montrent les figures que j en ai donne, et rendait la maxille plus comparable a la maxi 1 1 u le, dont 1 article basal, ainsi que l’a montre Hansen, possede la lacinie proximale indivise du membre. Mais Hansen croit que, sur la maxille, l’article proximal poi te pas de lacinie. Malgre l’aspect si schematique du mem- ie chez les Caricyphus , et la generalisation si se'duisante qu’on ‘. peut faiie, je suis aujourd’hui porte a reconnaitre que l’opi- nion de Hansen est la vraie, comme s’appliquant de facon .-.eneiale a la conception de la maxille chez les divers Crustaces. (Fl§- 4 o • 1 ^ on admettait, comme je l’ai fait, que l’article proximal — i 5 — porte une lacinie, la maxille des Ddcapodes deviendiait diffici- lement comparable a celle des Euphausid;e,les lacinies des Lophogastridae ne seraient pas exactement superposables a celles des Decapodes. 11 est certain, d’autre part, qu’en dehors des Hippocaricj'phus on ne trouve chez les Decapodes aucun autie exemple de lacinie distale divisde en deux completement, cette division faisant ddfaut meme chez VIcotopus amplissimus. Ce dernier argument est de faible valeur, mais les deux premieis sont de plus grand poids. Us m’ont determine: a suivie la nota tion classique dans mon travail sur les Schizopodes de la mission Charcot, apropos de V Antarctomysis maxima H. J. Hansen. La formule branchiate comprend, outre les 5 pleurobranchies, 2 arthrobranchies a l’dtat de bourgeons sur le tioisieme maxilli pede, une autre, moins apparente sur la premiere paii e, 2 boui geons epipodiaux sur le troisieme maxillipede et la premieie paire. Rien ne perniet de dire si ces bourgeons sont destines a s’accroitre par la suite, ou au contraire a dispaiaitie. Le type mesure 19 millimetres. Stn. i83q (re'gion des Acoies. filet a grande ouverture, 0-1000 metres). Hippocaricyphus bigibbosus, H. C. Depuis la description du premier specimen, long de 02 milli metres, j’ai pu en examiner un autre atteignant 40 millimetres, si semblable qu’il appartient certainement a la meme espece. La seule difference porte sur le rostre, inerme au bold infei ieui dans le plus petit specimen, et qui porte maintenant 5 dents. (Fig- 4). II n’y a pas de progres sensibles dans la foime des appen dices thoraciques, ni dans le developpement des bianchies, qui comprennent 5 pleurobranchies, 2 arthrobranchies sui le tioi sieme maxillipede, et trois epipodites diriges vers le bas. Cette enorme larve, l’une des plus grandes connues chez les Eucyphotes, offre les plus singulieres ressemblances avec les Hippolytidds du genre Chorismus Bate. Une espece de ce genre, peu diffdrente du Cli. tuberculatus Bate, montre prdcisement (104) la forme « bi-gibbosus » des pleosomites, le rostre -4- dents est tres peu different, la formule branchiale identique. Or, parmi les nombreux exemplaires de cette espece, il se trouve des jeunes ne mesurant guere plus de 20 millimetres, et qui ne prdsentent avec les adultes aucune difference, sauf celles existant dans toutes les especes entre les specimens de petite et de grande taille. L’analogie est si grande entre ces Chorismus et V Hippocari- cj'phus bigibbosus que dans aucun autre cas le probleme ne se pose de facon plus aigue de savoir si cette larve ge'ante est un stade normal du ddveloppement de quelque espece voisine, ou une forme anormale, devoyde, et incapable d’atteindre 1’etat adulte. Stn. 1 85 1 (o-3ooom) specimen de 32 millimetres. Stn. 2187 (o-25oom) specimen de 40 millimetres. — 17 — Lysmata sp? Ce specimen est encore une larve par la forme de ses man- dibules, qu’il est inutile de decrire tant elles se rapprochent de cellesdes especes prdcddentes, et de celles qui suivront. Mais elle prdsente d’autre part des caracteres d’adulte tres marques, de sorte qu’elle est tres proche de sa forme definitive, et qu’elle l’eut sans doute acquise au bout de quelques mues. Le specimen mesure a peine io millimetres. Le rostre est beaucoup plus court que les ophtalmopodes, inerme en dessous, arrne de 5 dents en dessus, la plus proximale correspondant a la dent gastrique fre'quente chez les formes larvaires etudiees ici. II n’y a pas d’epines sus-orbitaires, ni d’epine cardiaque. L’ abdomen est rdgulierement courbe; le sixieme pleosomite est plus court que le telson. (Fig. 5, A, A’). Le telson a trois paires d’epines au bord posterieur, les deux plus internes tres longues et egales, les externes courtes. II est Lange de longues soies sur ses bords lateraux. (Fig. 5, t). Les ophtalmopodes sont grands, mais depourvus de papille oculaire et a corndules tres petites, rappelant par suite les adultes. Le fouet externe de l’antennule porte des soies senso- rielles sur sa moitid proximale, obscurement divisee en articles et brusquement distincte de la partie distale plus etroite. (%• 5, b). La maxillule a son «palpe» a un seul article, le maxille a sa forme definitive, son exopodite est court et large, son endo- P°dite indivis. Le deuxieme maxillipede possede absolument sa forme adulte, avec son dernier article beaucoup plus large que long, bordant l’avant dernier article plutot qu’il neje continue. II en est de meme des maxillipedes de la troisieme paire, dont 1 cn- dopodite n’a plus que trois articles. (Fig. 5, h). Les pattes de la premiere paire, symetriques, se terminent Par une pince un peu plus longue que le carpe. Celles de la deuxieme paire ont un tres long carpe portant une trace de (i°4) — i8 — multi-articulation peu distinctc, rappelant bien celle des Lys- mata. Les pattes suivantes ont le meropodite muni de 3 Opines a leur bord inferieur, le dactyle bifide et muni en outre de 3 dpines au bord inferieur, ces membres etant tres pres de leur bosseld, une courbure tres irreguliere, ils ne portent aucune soie et visiblement ne sont pas fonctionnels. (Fig. 5, k, /, wt, ex). Les pleopodes ont leur forme definitive. La formule branchiale comprend 5 pleurobranchies; je n’ai pas vu de bourgeon arthro branchial sur le troisieme maxilli- pcde. L epipodite du deuxieme maxillipede est indivis, les — 19 — membres suivants en possedent jusque sur la quatrieme paire indusivement ; celui du troisieme maxillipede (Fig. 5, i) est bifurque en 2 branches dgales, moitids du bourgeon branchial primitif, et qui donneront respectivement l’epipodite en forme de crochet, et le talon de cet dpipodite, en forme de branche montante, correspondant au tubercule setifere des epipodites suivants. Le spdcimen a plusieurs points communs avec les Lys- mata dans la forme gdndrale du corps, du rostre, des yeux, des pattes thoraciques, du telson. Le fouet antennulaire externe n est pas bifurque, mais il pourrait se faire que cette bifucartion a peine indiqude, se continuat par la suite du developpement. Corame la mandibule des Lysniata est depourvue de palpe, les changements a survenir dans celle du spdcimen seraient tres faibles. La principale difference est dans la formule branchiale, °u il manque les deux arthrobranchies presentes sur le troisieme maxillipede, mais il est possible qu’elles m’aient echappd, le specimen etant assez mutile dans cette region precisement. Bien que le spdcimen soit de petite taille, et ne soit plus tout a fait larvaire, il represente un cas de developpement plus prolonge que les exemples classiques, et rappelant celui du Pandalus borealis. Stn. 1200 (ties du Cap-Vert, surface). Il me semble que le Bresilia atlantica Caiman, du sud-ouest tie 1 Irlande, est un Hippolytide comparable aux formes larvaires enigmatiques qui prdcedent. Le spdcimen, unique jusqu a present, mesure 29 millimetres. Il presente beaucoup de earac¬ hes larvaires : faibles denticulations du rostre, pleurons abdo- minaux peu developpes, telson a 12 paires d'epines, 7 laterales et 5 terminales, deuxiemes maxillipedes coudes, mais non dargis distalement, le dernier article dans le prolongement du precedent et muni d un stylopodite, enfin, exopodites encoie fringes de soies sur les 2 premiers pereiopodes. La deuxieme paire de ceux-ci porte des pinces beaucoup plus faibles que celles de la premiere et le carpe tres court, indivis, rappelle celui des Caridion. Apres une discussion tres serree de tous ces caracteies, (104) 20 — Caiman ne peut que se decider a creer une famille speciale pour ce remarquable Eucyphote, provenant de ^bo brasses et dont les j'eux ddpigmentds sont depourvus de corndules. Bien des details analogues — forme du rostre, des yeux. du deuxieme maxillipede, du telson, ne pouvant etre rapportes a un adulte connu — se retrouvent a des degrds plus ou moitis marquds chez les larves dont il est question ici. Elles possedent de plus la mandibule uniformdment simple et bipartite, alois que celle du Bresilia atlantica est faiblement dchancrde et poite un palpe a 2 articles. On peut au sujet de cette derniere espece se poser la question de savoir si un tel spdcimen, immatuie malgrd sa taille, finira par devenir l’adulte d'une grande espece, ou s’il ne represente pas au contraire l’ultime developpement que puisse ateindre une forme monstrueuse. Et, comme il s’agit d une espece des profondeurs, on peut aussi se demandei si les larves anormales auxquelles el le se laisse comparer n ont pas, elles aussi, a la suite de leur longue existence pdlagique, une phase oil elles achevent, sur les grands fonds, leui vie inddfiniment larvaire. PAN DALI D^E et THALASSOCARIDiE Je reunis ces deux families, dillicilement separables d ailleurs, et qui ne le sont plus au point de vue des formes larvaires leui appurtenant. Celles-ci paraissent etre nombreuses, et paimi celles qui atteignent la plus grande taille. Les Eretmocaris Bate sont probablement des larves de cette famille. Elles n’ont pas d’exopodites sur la cinquieme paiie, et le propodite tres renfle de ce membre rappelle de facon singu- liere celui des larves du Pandalus borealis , dont les trois derniets propodites sont renfles. Cette forme du membre est arapprochei aussi de la cinquieme paire exagerement longue des larves d Al- pheidae : Diaphoropus , Anebocaris , Parathanas , et des Retro- caris , larves de Palemonidce. Les Procletes Bate, et les Atlanlocaris Ortmann rappellent desi pres les Thalassocaris Stimpson qu'il est difficile de ne pas les considerer comme des formes larvaires appartenant a ce genre, Mais il se pose alors unc question non rdsolue : les plus grands specimens de V Atlantocaris gigas (53mm, dont 32.2 sans lerostre) n’ont encore qu’une paire de pinces, la deuxieme, les specimens plus petits n’en possedant pas encore, comme les Procletes. Ilya deux paires de pinces chez YAtl. longirostris , de sorte que les Thalassocaris adultes, qui en sont si voisins, possedent peut-etre aussi, sur la premiere paire, les pinces microscopiques que Caiman a montrd exister chez beaucoup d’especes de Pandales. En admettant que les Atlantocai is finissent par donner quelque espece de Thalassocaris , leui premiere paire de pinces subirait une regression en devenant celle de l’adulte. En tous cas, les especes de Thalassocaris recueillies pai Stimpson et par Dana, ces derniers possedant des oeufs, sont bien loin des dimensions des larves Atlantocaris. Le Regains lucidus Dana, 9, mesure 9 lignes, soit 20 millimetres environ. J’ai signale ddja l'importance d’un detail qui ne parait pas avoir e'te remarqud dans cette derniere espece : c’est le seul Eu- cyphote connu oil Eon reldve des epines sur les bords lateraux du rostre, disposition constante chez les Gnathophausia. Sui E dessin que donne Ortmann de VOligocaris bispinosa , il sella¬ ble qu’il ait ete figurb de semblables epines, mais elles ne sont pas tres nettes, alors qu'il n’y a aucun doute a leur sujet sui le dessin de Dana. Les larves suivantes, parmi celles que j ai etudie’es, me paraissent se rapporter a des Pandalidte. Pandacaricyphus pandaliformis, n. sp. Le caractere le plus frappant de cette espece est l’extreme 'essemblance exterieure qu’elle presente avec 1 Hippocai icjphus ac“tus. Le rostre, dente seulement en dessus (9 dents), les epines sus-orbitaires faibles, les ophtalmopodes avec une forte (104) 22 papille oculaire saillante, les deux paires d’antennes, le troi- sieme pfeosomite saillant, en forme d’aiguillon de rosier, le telson avec un lobe mddian, ne prdsentent que de tres faibles differences avec 1’espece cifee. (Fig. 6, A, B). On peut en relever a partir du premier maxillipede, dont le sympodite est moins volumineux par rapport aux deux bran¬ ches de l’appendice, dont l’exopodite n’est pas e'largi a la base. Sur le deuxieme maxillipede, l’article distal se rapproche de la fotme adulte, en ce qu’il est separe' de l’article precedent, dont il a la largeur, par une suture oblique. (Fig. 6, h). Les maxillipedes de la troisieme paire (absents chez YH. acu- lltsJ raPPellent ici ceux d’un Pandale adulte, par le second arti¬ cle du membre aplati et courbe, faisant un angle prononce avec — 23 — I’article basal. Mais il y a encore 5 articles sur Lendopodite de cet appendice. (Fig. 6, i). La difference avec YHipp. acuius devient tres grande a partir de la premiere paire de pattes qui, au lieu de porter une pince volumineuse relativement, se termine par un simple stylopodite et nediffere quctrds peudes maxillipddes precedents, (big. 6, k). La deuxieme paire est asymdtrique et porte des pinces. A droite, le carpe n’est gudre plus long que la pince, il est a a gauche 2.5 fois plus long, et la pince est plus petite. Il n } a pas trace de segmentation sur le carpe. (Fig. 6, /, l )• Les trois autres paires sont semblables, et leui dactyle se termine par un long et grele stylopodite. Le propodite est lege rement renfle. Les exopodites sont tres longs et volumineux. (Fig. 6, mj. Laformule branchiale comprend 5 pleurobranchies, 2 ait to branchies sur le troisieme maxillipede, sous forme de bourgeons tres rapproches, • — comme si elles provenaient de la division d’un bourgeon unique prodpipodial — et aussi de bourgeons d’arthrobranchies j usque sur la quatrieme paire, mais de morns en moins visibles. Ilya egalement des bourgeons epipodtaux jusque sur la quatrieme paire incluse, sans qu il soit possib e de dire si ces rudiments branchiaux sont destines a se develop per par la suite, ou a disparaitre, tellement ils sont peu deve- loppes par rapport aux pleurobranchies. L’exemplaire provient de la Stn. 1 834 (legion des Acotcs, filet a grande ouverture, o-iooo metres). f , 11 mesure i9mm5. Le point le plus remarquable qu t P1C sente est certainement sa ressemblance avec une latve un famille bien distincte. IcOTOPUS AMPLISSIMUS, n. sp. J’ai pu etudier 3 exemplaires de cette espece, de taille tnegalc. Le plus petit mesure t6mm3, le second 3o millimetres, le troi- sieme 43 millimetres. Celui-ci me parait btre la plus gran c connue des larves analogues, car sa longueut, sans le (104) — 24 — dc 32mm8. L'Atlantocaris gigas Ortmann, qui mesure 53 milli¬ metres, n’en mesure guere que 32.2 sans le rostre, qui est ddmesurdment long. L'espece se rapproche de Ylcotopus arcurostris Bate, qui mesure io millimetres seulement, elle en differe par l’absence de dents & la partie infdrieure du rostre, mais surtout par la forme des ophtalmopodes. Le rostre est droit, en forme de Crete dlevde au niveau des dpines sous-orbitaires, et porte 12 dents en dessus. L’epine pterygostomiale est suivie d’une rangde de 12 autres e'pines plus petites, au bord inferieur de la carapace. II y a aussi une dent cardiaque. L’abdomen est rbgulierement arrondi, le sixieme pldosomite plus long que le telson. Celui-ci est mutild a son bord postdrieur. (Fig. 7, A). Les yeux sont trds volumineux, surtout par les corndes, en foime d ovoide irrdgulier, a corndules tres petites. II n’y a plus de papille oculaire sur l’ophtalmopode. (Fig. 7, B). Les yeux paiaissent depigmentes, mais par retraction du pigment dans la zone interne de l’oeil. L’article basal de l’antennule est tresforte- ment excave pourrecevoir les ophtalmopodes. Les fouets anten- nulaires sont tres longs, l’externe indivisportantdessoies senso- 1 tel les sur sa portion basale qui comprend 6 articles, et rappelant de tres pres ceux de beaucoup de Pandalides adultes. II en est de meme du fouet antennaire, grele a la base et tres finement annele. Le « palpe » de la maxillule est a un seul article. (Fig. 7, e). La maxille est tres particuliere par la forme de son endopo- dite ties large, indivis, plus long que l’exopodite, et dont on ne trouverait d’exemples que chez les Euphausidae. (Fig. 7 ,/,/J- es maxillipedes de la premiere paire se rapprochent de la onne adulte; 1 exopodite n’est que faiblement dlargi a sa base. (Fl§- 7i g)- C.eux de la deuxieme paire sont simplement coudes en leur teu, les tiois derniers articles sont en ligne droite et le der- ’. ^U1 ne montre encore aucune trace d’elargissement, se ermme par une simple soie. (Fig. 7, h). OUS les autres appendices sont simples et semblables, ter- — 25 — mines par un stylopodite. Les maxillipedes dc la troisieme paire out toutefois le propoditc plus long ct plus grele que le carpe, et le propodite des deux premieres paires de pattes est un peu elargi comme s'il devait s’y former le doigt fixe d une pince, surtout sur la deuxieme paire, ou le propodite est court et ne ttiesure que la moitie du carpe. (Fig. 7, i, k, I). (104) Sauf la cinquieme paire, toutes les autres possedent de volumineux exopodites. La formule branchiale comprend 5 pleurobranchies, 2 bour¬ geons d’arthrobranchies et un bourgeon e'pipodial tres petit sur le troisieme maxillipede. Les ple'opodes, comme les pleurons abdominaux, rappellent assez ceux d'un adulte. Lorsqu’on compare ce spe'cimen avec les deux autres plus jeunes, on ne peut y relever que de tres faibles changements. Les principaux portent sur le rostre, qui porte seulement 8 dents chez le specimen le plus jeune, sur les antennules notablement plus allongees, sur les epines sus-orbitaires plus grandes, sepa- rees du rostre par une portion droite du bord frontal, par les yeux surtout, dont la corne'e n'est pas plus large que 1’ophtal- mopode, et qui montrent une papille oculaire large et legere- ment convexe. (Fig. 7, a , a’). Les pleurons abdominaux sont seulement un peu moins developpes, et le telson ne porte que deux paires d’dpines pos- terieures, ce qui est la disposition presente chez les especes adultes. (Fig. 7, t). Les appendices buccaux sont a peine moins avances, le « palpe » de la maxillule est toujours indivis. L exemple de V Atlantocaris gigas , qui linit par posseder des pinces sur la deuxieme paire lorsqu’il mesure 53 millimetres, lait penser que Ylcotopus amplissimus , au cours de quelque mue suivante, en possedera egalement. Mais le fait de parcourirune si longue periode de croissance sans perfectionnement sensible de 1 organisation, quelles qu’en soient les causes, est un des exemples les plus remarquables des anomalies du ddveloppe- ment chez les Eucyphotes. Les trois specimens de 16, 3o et q.3 millimetres proviennent tespectivement des Stn. 1715 (o-iooom), Stn. 1760 (o-3ooom) Lanaties et Stn. 2276 (o-i7oom) au voisinage des Baleares. (Filet a grande ouverture). ICOTOPUS APPROXIMA, n. sp. Le specimen, unique, mesure 22 millimetres environ, rostre compris. Celui-ci, trds long, compte 10 dents en dessus, 5 en dessous. II y a une dent sus-orbitaire longue et gtele. L epine pterygostomiale est suivie de 6 autres de longueur ddcroissante. L’epine cardiaque est prdsente. (Hg. 8, A , B). Le sixieme pleosomite est non seulement plus court que le telson, mais aussi plus court que le somite precedent, caiactere assez rare meme parmi les especes adultes de Pandalidre. Le telson offre de meme des caracteres rappelant ceux des adultes, ilya quatre paires d’epines en dessus, et qpaiies posteiieuies, les plusexternes trds longues, les autres presque egales. (Fig. 8, tj. Le bord postdrieur du cinquieme pldosomite est inerme. Les ophtalmopodes sont tres longs, coniques, a deux ai tides tres distincts. La cornde terminale est semi-ovoide, a coineules tres fines. II y a une papille oculaire tres visible, separee du bord de la cornde par une depression peu marquee. (Fig. 8, B ,. Les fouets antennaires sont simples; le scaphocetite est beaucoup plus long que les antennules. A la face inferieure, il y a une dpine sur Particle antennulaire basal et le basicdnte. (Fig. 8, B’). Le fouet antennaire mesure plus de la moitie de la longueur du specimen. Les mandibules ont la forme habituelle, simples et depout vues de palpe. (Fig. 8, d). Le palpe de la maxillule est indivis, la maxille a son endopodite dtroit, plus court que 1 exopodite, bien different par suite de la forme qu’il presente dans l’espece precedente. (Fig. 8, f). Bien que les maxillipedes de la deuxieme paiie soient nota blement elargis, l’article distal est toujours plus long que large ot dans l’axe du membre. (Fig. 8, h). Les maxillipedes de ttoisieme paire et les pattes de la premieie paire ne dt brent guere que par le propodite, beaucoup plus long que le catje dans le cas des maxillipedes. (Fig. 8, z, k). La deuxidme paire, la plus courte de toutes, se teinnne p (104) — 28 — une pince grele, dont la paume est plus longue que le carpe, celui-ci tout a fait indivis. Les 3 autres paires sont semblables sauf l’absence d’exopodite sur la cinquieme, chacune terminee par un long stylopodite. (Fig. 8, /, m, o). Comme chez la plupart des larves dont il est ici question, les sternites thoraciques sont nettement se'pares par des sillons transverses. Fig. 8. — Icotopus approxima, n. sp. — A, type vu lateralement; B, region ionta e, vue en dessous; B\ antennule et antenne, vues en dessous; 5' , ai t i obi anchies et epipodites rudimentaires ; h a t, appendices divers et telson. ^ a_^ pleurobranchies, 2 arthrobranchies rudimentaires . C °^s'bme maxillipede, contigues comme si elles prove- arthr b *C ^ ^*V*S*on ^ un bourgeon d’abord unique, une seule anchie rudimentaire sur chacun des membres suivants — 29 — sauf le cinquieme, et des bourgeons tres peu developpes d’epi- podites jusque sur le quatrieme pereiopode inclus. (Fig. 8, Brj. Les pldopodes sont bien ddveloppes, munis de soies et cer- tainement fonctionnels. Les teguments sont tres mous, comme si le specimen sortait dune mue re'cente. Stn. 1715, filet a grande ouverture (o-iooom). Ces deux especes, a des titres divers, different notablement del’ Icotopus arcurostris Bate. L 7. amplissimus s’en eloigne pai l’absence des dents au bord inferieur du rostre, la forme des yeux, l’endopodite si particulier du premier maxillipede. L 7. approx ini a a des dents au bord inferieur du rostie, des ophtalmopodes assez semblables a ceux de 1 espece typique, de meme que les maxillipedes. Mais, par le developpement des pattes de la deuxieme paire, terminees par des pinces, du sixieme plbosomite, du telson, du fouet antennaire, elle se montre beaucoup plus avancee et s’eloigne en meme temps de l’espece prdcedente. S’il s’agissait d’especes normales, de tels caracteres auraient une valeur generique, mais je crois inutile de multiplier les noms de genres pour des formes dont on suit si peu de chose. Kyptocaris oligodon n. sp. Le principal caractere separant les genres Kyptocaris et Ico¬ topus Sp. Bate est la presence de pinces sur la deuxieme paiie de pattes, dans le premier genre. Je crois cette difference illu- soire, les pinces pouvant tres bien finir par apparaitre a une taille p>lus grande, comme c’est le cas pour 1 Icotopus appt oxinia compart a 17. arcurostris , Mais il est preferable de conserver ce nom de genre, en l’absence de preuves de cette synonymic, etaussi parce que la forme du rostre est bien differente, par le petit nombre de dents presentes. L’espece que je rapporte au genre Kyptocaris est tepiesentee Par deux specimens tres mutiles, de developpement un peu indgal. (104) — 3o Le plus petit spe'cimen mesure i8mm5. Lerostreest un peu plus long que le scaphoce'rite, uni, sauf trois faibles dents a la base. (Fig. 9, A. B). II y a une paire de dents sus-orbitaires, une epine antennaire, et une dpine ptdrygostomiale simple. Pas de dent cardiaque. L’abdomen est rdgulierement courbe, le nquieme pleosomite tres long. Le telson porte 5 paires d’epines .. °*^ Postei ieur, dont les deux externes, inegales, rappellent CC C,S / beaucouP d’especes adultes. II y a deux paires d’epines SUr la face superieure du telson. — 3i — Les ophtalmopodcs sont coniques, termines par une cornea semi-ovoi'de, moins allongde que dans l’espbce precedente. Ils presentent une papille oculaire tres visible. (Fig. 9, B). Les antennulcs et les antennes rappellent aussi 1 espece pre¬ cedente, mais les fouets antennaires sont brisds a leur base. Les mandibules, maxillules et maxilles comme dans 1 espece precedente. L'exopodite du premier maxillipede n est pas elaigi a sa base, l'endopodite du deuxieme maxillipede est encoi e allonge*; ses deux moitids font un angle tres obtus et son extie- mite n’est pas dlargie. (Fig. 9, g-, h). Tous les autres appendices sont brisds sur les deux specimens, permettant cependant de \oii que la cinquieme paire seule manque d’exopodite. La formule branchiale est celle de l’espece precedente, les bourgeons dpipodiaux et ceux des arthrobranchies moins de\e- loppes encore, sauf toutefois l’arthrobranchie super ieuie du troisieme maxillipede, crdnelee sur les bords et plus volumi- neuse. Les pleopodes sont greles, munis seulement de quelques soies molles; les pleurons abdominaux sont dailleuis peu developpes. Le second specimen mesure 20 millimetres enviion, il se niontre un peu plus avancd au point de vue des pleurons abdo winaux et des pleopodes. Tous deux proviennent de la Stn. r 874 (Acores), filet a grande ouverture (o-20oom). Le Kjptocaris stylofrontalis Bate en differ e pat le tostie pourvu de deux dents seulement, par le troisieme pleosornite saillant en arriere, par les ophtalmopodes plus allonges. Le ^pe, long seulement de 7 millimetres, provient des Phrltpprnes. ^ possede ses membres intacts, sauf les exopodites thotaciques, les pattes de la deuxieme paire se terminent par des prnces et possedent un carpe tres court, indivis. Parmi les Pandalides, ce sont les Chlorotocus qui se rapprocheraient le plus de ces larves au point de vue de la forme du carpe, court et a 2 artrcles Seulement. (104) OlIGOCARIS (?) BREVIROSTRIS n. sp. L 'Oligocaris bispinosa Ortmann possede un long rostre dente sur ses deux bords, et portanr memo, d'aprds la figure au moins, 4 dpines laterales. Je soulignece ddtail, dont Ortmann ne parle pas dans sa description de l’espece, a cause de son extreme raretd chez les Decapodes (Thalassocaris lucidus Dana et Oligo¬ caris brerirostris seraient les seuls cas connus), et a cause de ric. io. — Oligocaris (?) brerirostris. — A, B, type vu lateralement et en dessus; a, fouets antennulaires. son importance, comme rappel d’un caractere ties habituel chez les Gnathophausia. L espece que je rapporte a ce genre ne presente rien de sem- blable, et je me base uniquement, pour l’y classer, sur les exo- podites qui manquent aux deux dernieres paires de pattes. Comme le specimen cst ties mutile, jc ne saurais d’ailleurs lui assigner plus exactement une place. La pointe rostrale est seulement un peu plus longue que large a la base, ses cotds sont concaves. II y a 7 dents au bord superieur, le bord inferieur est inerme et la moitid distale du rostre beaucoup plus grele que sa base dans le sens vertical. Les dents supraorbitaires sont courtes et fortes. L’angle ptery- gostomial n’est pas epineux; il n’y a pas de dent cardiaque. (Fig. 10, A, B). Le troisieme pleosomite est un peu prolonge en arriere mais nest pas dpineux sur la ligne mddiane. II n’y a pas d epines laterales sur le cinquieme pleosomite, comme chez 1 O. bispinosa Ortmann. Le sixieme pleosomite est plus long que le telson, dont le bord postdrieur manque. Les ophtalmopodes, pourvus d'une large papille oculaite, sont coniques, dvasds, et se terminent par une surface a giandes corneules, divisee en deux regions comme chez les Anebocaris . (Fig. 10, B). Le fouet antennulaire externe est a 5 groupes de s°ies sensorielles, l’interne un peu plus court, termine pat soies. (Fig. 10, a). C’est la une disposition frequente dans les stades les plus jeunes des larves diverses etudiees ici, mais 1ui rappelle particulidrement les Anebocaris , de meme que le scaphocerite, large et ne depassant guere en longueur les anten- nules. La mandibule est dep>ourvue de psalpe. Celui de la maxillule est a deux articles. La maxille rappelle celle des larves d Hopdo- Phoridae. L'exopodite du premier maxillipede n a pas d expan- sion a la base. Fous les autres appendices sont brises. On peut cependant '°'r, au moins du cote gauche du specimen, que les deux det- J'e|s pereiopodes ont une hampe p>lus grele et ne doivent pas i'°rter d’exopodite. Les 5 pleurobranchies, de'veloppees seulement au-dessus de eui point d’insertion, sont a peine crenelees sur leurs boids, il r‘ y a pas trace d’arthrobranchies ni d’epipodites, meme sur le tr°isieme maxillipede. Le bourgeon du deuxieme maxillipede est encore indivis. (104) -34- Les pleopodes sont greles, depourvus dc soies, et lespleurons abdominaux peu ddveloppe's. Le specimen mesure iomm8 de longueur totale. 1 1 provient de la Stn. 1781 (Acores); filet a grande ouverture (o-5ooom). nikid^e Hectarthropus xikiformis n. sp. .1 ’ai pu examiner une serie de trois specimens de cette espece. Elle est certainement tres voisine de YH. compressus Bate, mais il y a dans les sillons de la carapace et la longueur du ros- tre des differences assez grandes pour qu’il soit preferable de Ten distinguer specifiquement. Le plus grand specimen mesure i3mm5 environ. Le rostie est tres dtroit, subule', lisse. Les epines sus-orbitaires sont obli¬ ques vers le haut. II y a une epine gastrique et une epine cai- diaque. L’epine antennaire est faible, Tangle pterygostomial marque d une longue epine, et le bord inferieur de la caiapace, au-dessous de cette epine et a sa suite, piorte une serie de 10 autres pointes fines. Ilya sur la carapace des sillons tres mat que's, rappelant ceux des Nematocarcim/s. (Fig. 11, A, A). L abdomen est regulierement courbe, le cinquieme pleoso mite porte de part et d’autre une forte epine. (Fig. it? B). telson plus court que le sixieme pldosomite, porte 5 panes d epines inegales, les paires 1 , 3, 5 courtes, les paires 2 et 4 ties longues. (Fig. n, t). La face dorsale porte aussi 2 paires d’e'pines. Les ophtalmopodes sont en forme de cone tronque oblique ment, les corndes dtant plus developpdes en arriere. II y a une papille oculaire tres visible, en forme de saillie conique, au bold anterieur de 1’ophtalmopode vu en dessus. (Fig. n, A). Les antennules sont plus courtes que le scaphocerite, poui ' ues 2 fouets simples, l’externe p>lus gros et plus court. Les mandibules ont la forme simple habituelle; le « palpe » de la maxillule est a 2 articles. Sur la maxille, comrne sur celle - 35 — des Catjciphus , la lacinie du troisieme article sympodial est divisee en deux dans toute sa hauteur. (Fig. u, d, Sur le premier maxillipede, l’endopodite est a 4 articles dis- dincts, l’exopodite a peine dlargi a sa base. '' n' Hectarthropus nikiformis, n. sp. — A, A , type vu en dessus et carapace vue lateralement • B, extremite de l’abdomen; d-t, appendices divers et telson. (104) 36 — Le deuxieme maxillipede est coude a angle ties obtus, et son article pe'nultieme faiblement dlargi. Le troisieme maxillipede, comme tous les membres suivants est egalement coude, a angle obtus, le propodite est settlement un peu plus long que le carpe, et le dactyle termine par un stylopodite. (Fig. ii, i). Les pattes de la premiere paire sont asymdtriques. A gauche, le membre est tres semblable au prbcbdent, le propodite etant toutefois un peu plus long et le dactyle plus robuste. A droite. le membre se termine par une pince prdhensile. (Fig. n, k). Les pattes de la deuxieme paire sont symbtriques, greles, a carpe tres long, indivis; elles se terminent par des pinces de petite taille. Les trois paires suivantes sont semblables, allon- gbes, le propodite egal au carpe, le dactyle termind par un sty¬ lopodite. (Fig. ii, I, /', m). La formule branchiale ne comporte que 5 pleurobranchies. II n’y a pas de bourgeons d’arthrobranchies ou d’epipodites, meme sur le troisieme maxillipede. Les pleurons abdominaux sont grands, les pleopodes sont frange's de soies et fonctionnels. Le specimen suivant est long de 8 millimetres. Le rostie mesure seulement i fois les dpines supra-orbitaires, les ophtal- mopodes sont beaucoup moins elargis, la cornde presque ter- minale, le papille oculaire placd assez loin de celle-ci. (Fig. i2,A)- Le fouet antennulaire externe a seulement 4 articles au lieu de 8, le fouet antennaire est court, divise en un petit nombre dai- ticles. II ny a pas de differences bien sensibles dans l’aspect des appendices buccaux et thoraciques. (Fig. 12, d-l). Elies sont plus visibles sur ces derniers, et se traduisent surtout pat la 1 arete plus grande des poils. La formule branchiale est absolument la meme. Les pleu- i ons abdominaux et les plbopodes sont notablement moins developpes; le telson est plus large a son extremite distale, qui poite en plus une paire d’epines internes tres petites, ayant dispam chez le specimen precedent. (Fig. 12, t). L exemplaire le plus petit mesure seulement qmm 5, a peine. — 37 — I! est malheureusement tres mutild, mais se laisse cependant reconnaitre comme appartcnant a la meme espece, au point de vuedela forme du rostre et des ophtalmopodes, qui sont peu differents. Les pleurons abdominaux sont a peine indiques et lespleopodes reduits a des bourgeons; les epines du cinquieme ple'osomite sont cependant presentes. (Fig. 12, C). Le telson * ses bords presque paralleles, son bord posterieur droit poite paires d’epines inegales, et une septieme paire sur les bolds 12 O- lateraux. (Fig. bes appendices buccaux se montrent seulement un peu moins lb:\eloppeS que ceux des precedents specimens, chez lesquels (104) - 38 — Ieur forme n’a pas sensiblement change, y compris les maxilli- pcdes de la deuxieme paire. Toutes les pattes thoraciques manquent sauf celle de la cinquieme paire a droite, depourvue d'exopodite comme sur les 2 specimens precedents, mais quise montre ici avec le propodite dlargi, rappelant les pattes des trois dernieres paires chez les larves du Pandalus borealis , et — bien que beaucoup moins ddveloppee — la cinquieme paire des Eretmocaris , telle que l’a figurde Brooks. (Fig. 12, C). La formule branchiale reste toujours la meme. II est proba¬ ble que sur ce specimen, les pattes des deux premieres paires etaient de forme simple et sans pinces, comme sur 1 H. exilis Bate, qui est de taille comparable. Le fait le plus curieux que prdsentent ces larves est precise- ment l’armature des pfinces des 2 premieres paires, qui serait absolument celles des Nika , si le carpe de la deuxieme paiie dtait multiarticule, et qui, en dehors des Nika , ne se retrouve plus chez les Decapodes. D’ailleurs le rostre simple, l’abdomen arrondi, sont aussi des caracteres qui pourraient faire presumei des Nika. Si l’on excepte Y H. tenuis Bate, qui n’est peut-etre pas a rapprocher des autres especes, il reste 4 formes larvaires parais- sant distinctes : les H. exilis , compressus , expansus Bate, toutes du Pacifique, H. nikiformis , n. sp. de l’Atlantique. Le genie Nika n en compte guere davantage : Nika edulis Risso, Couchti Bell, platyura Fisher des eaux eu ropecnnes, Nika macrognatha Stimpson, havdiensis Dana, japonica de Haan, processa Sp. Bate du Pacifique, especes toujours tres rares et dont le nombie serait probablement reduit par une revision serree. D apres la courte description de Fischer, Nika platyura porteraitdes epines supra-orbitaires, comme les Hectarthropus , mais aucune n a de sillons sur la carapace ou d’epines au cinquieme pleosomite. L H. expansus Bate porte, sur le deuxieme pleuron abdomi¬ nal, une epine dirigee en avant et qui rappelle, comme ano- malie, les formes si singulieres des pkurons chez YAnebocai is attcy lifer H. C. Stn. 1715 (filet a grande ouverture, o-iooom) pres de Tdneriffe. ■ — 3g — A L P H E I D M Le developpement des Alpheidae a ete suivi jusqu’a l’etat de jeune reconnaissable par Brooks et Herrick. Ces auteurs ont observe d’une part les mysis tres avancdes de certaines especes de Synalphdes, naissant avec leurs pinces diffeienciees, et qui demandent cependant io jours, en traversant 4 mues, P0Ul devenir des jeunes. Dans le cas d une espece indeterminee (Alpheus precox Br. et H.), la vie larvaire nauiait toutefois dure que 24 heures. II faut noter que ces larves ont a la nais sauce leur mandibule pourvue d’un palpe et profondement bipartite. Les changements qu’elles subissent sont ties faibles. D’autre part, Brooks et Herrick ont etudie le developpement des larves zoes de deux espfeces difficiles a determinei av ec pie cision, dont Tune est voisine de YA. Bermudensis Bate et dont l’autre parait bien etre YA. hetet'ochelis Say. Cette deinieie aurait trois modes distincts de developpement, suit ant les loca lites, et suivant qu’elle se rencontre ou non dans les Eponges. L’etude rigoureuse de la systdmatique, dans ce gi oupe difficile, m’a rendu beaucoup plus incredule quant a la ftequencc dc la pcecilogonie chez les Alpheidae. Les differences dans le mode de developpement, abrege ou explicite, affectent toujouis deux formes extremement voisines, mais ce caracteie ne se iencontre jamais seul; d’autres differences morphologiques l’accompa- gnent, montrant que les deux formes « ne se connaissent plus » at qu’on ne saurait les conserver dans une seule et meme espece. Les larves zoes observees par Brooks et Henick montrent, jusqu’au cinquieme stade, les pattes de la cinquieme paiie ties allongees et sdtiformes, si caracteristiques des Diaphoi opus, a, les pattes des deux premieres paires apparaitiaient brusquement et les yeux commenceraient a etre reconverts. Les stades sui vants ne sont pas decrits avec detail, 1 apparence des jeunes s dessinant tres vite. Ceux-ci, tres reconnaissables, ayant perdu leurs exopodites, mesurent au plus 5 millimetres. Biooks - - — 4° — Herrick de'crivent la mandibule de la zoe comme bipartite et palpigere, la branche externe — et sans doute aussi le palpe? — disparaissant sur la larve au quatrieme stade pour rdapparaitre plus tard, cette forme de la mandibule existant en effet chez les jeunes. En rdalite, la mandibule des zods d'Alplieus est simple et ddpourvue de palpe; le rudiment de ce dernier, que jelui ai attribue dans un travail ant^rieur, est line saillie sans contours nets qui occupe bien la place du futur palpe, mais qui ne le reprdsente probablement pas. La mandibule reprdsentde par Brooks et Herrick est celle d’une larve mysis; comme les au¬ teurs ont attribud une mandibule simple et sans palpe a une larve mysis tres particuliere de VA. heterochelis , je crois qu’ily a eu interversion des dessins se rapportant a ces larves, a propos desquelles on pourrait relever d’autres details qui ne me parais- sent pas non plus tres exacts. Les larves Diaplioropus , Anebocaris, Parathanas decrites par Sp. Bate, sont des larves d’Alpiheidte. Le nom de Parathanas indique que Sp. Bate l’avait soup- conne pour ce genre. P. decorticus mesure 6 millimetres seule- ment, ses deux paires de pinces sont prdsentes, le carpe de la deuxieme paire est me me multiarticuld. On peut presumer que la lan e deviendra un jeune reconnaissable a la prochaine mue, a\ec une taille peu differente de ceux observe's par Brooks et Herrick. II ne ressort d’ailleurs nullement de la figure et de la description de Bate que les Parathanas soient des larves d Athanas plutot que d’un autre Alpheide. A\ ec les Diaplioropus commencent a se montrer les larves de taille anoimale. D. longidorsalis , dont tous les pe'reiopodes sont simples, mesure 9 millimetres. Le stade suivant, Anebocaris , a ete beaucoup plus souvent obsen e , c est a lui qu’il faut rapporter le Diaplioropus versipellis ate, dont les pinces des deux premieres paires sontpre'sentes(i). lanes dont S. Lo Bianco a pu suivre la transformation en troisieme^iire T'rbUe '■ la Pre.lP*®re paire de pattes les maxillipedes de la chent plus fa • ] L6S pinces d®)^ volumineuses de la premiere paire se deta¬ le specimen d e ' S {T 'd u ' a 11 c Ll n autre appendice et devaient manquer sur Alpheus ruber — et aussi, d’apres des renseignements particu¬ lars de l’auteur, en A. megacheles Hailstone — sont aussi au stade Anebocaris. Celles que j’ai moi-meme examinees sont toutesace stade egalement. Les larves de YA. ruber , que S. Lo Bianco a bien voulu me communiquer, mesurent au plus 6mm 4. L’i. quadroculus Bate mesure 8 millimetres; YA. versipellis 9 millimetres. Les plus petits Anebocaris que j’ai examines, provenant des collections de S. A. S. le Prince de Monaco, ont 7mm8; d’autres specimens mesurent 8, 9, 11, i3 millimetres sans montrer de progrbs bien sensibles dans le developpement. •1. anc/ lifer , du a l’expedition antarctique suedoise, mesure meme 16 millimetres. La famille des Alpheidre fournit done une serie tres graduelle de formes larvaires, en meme temps qu’un repere de valeur par suite de l’observation de S. Lo Bianco. Je ne connais malheu- reusement pas la taille des jeunes de YA. ruber provenant des larves Anebocaris, ni la taille maxima que peuvent atteindre ces dernieres. Tout ce que Ton peut dire, e’est que rien ne s’oppose a priori a ce que les diverses larves decrites ci-apres, et que je designe par les lettres A a E, ne finissent par donner des Alphe'es, aPrcs une vie larvaire plus ou moins prolongee. Mais il est e'ga- iement possible que la taille de ces larves, franchement anor- males dans le cas de YA. ancylifer , indique un depart dans une direction sans issue, n’aboutissant jamais a l’adulte. Anebocaris, sp. (A) Le cdphalothorax mesure 0.28 de la longueur totale du C0|PS) qui est de g millimetres. II est comprime lateralement, et 1 fois aussi long que large. II porte, sur le bord frontal, 3 dents, 14? Aj, les deux latdrales petites, le rostre moins long l|Ue Large k la base (rapport 1.8), a bords tres concaves. Les Pleurons abdominaux sont a peine marques, le deuxieme n’a pas Cnc°re sa forme caracteristique. Le sixieme pleosomite est 1.16 °is plus long que le telson. Celui-ci est etroit, depourvu dpines sur sa face superieure. II porte a ses angles posterieuis (104) — 42 — 2 tres longues epines, et entre dies 3 autres paires. Leurs lon¬ gueurs relatives sont comme 7, 1.4, 2, 1. (Fig. 1 3, .4, t). Les ophtalmopodes sont tres distincts du bord frontal et mobiles sur un court pddoncule conique. Leur longueur est contcnuc prds de rq fois dans la longueur totaic du specimen. Les corndes sont antdro-externes, avec une forte saillie apicale surtout visible latdralement. II y a sur la portion non corneenne une petite « papille oculaire » tres peu visible. Les corneules sont circulaires et mesurent au moins 33 j* de diametre. Elies sont par suite peu nombreuses, 200 environ. (Fig. i3, /let 14, dj. I ig. 1.1. Anebocaris, sp. — A, type vu lateralement. Les lettres e-t designent les divers appendices et le telson. Les antennules mesurent environ le double de la longueur des ophtalmopodes. Le fouet externe porte 3 groupes de quel- ques soies sensorielles volumineuses. scaphocerite est aussi long que l’antennule, a bords paral- ' es, muni de quelques longues soies sur son bord interne et une epine latdrale. Le fouet lui est egal en longueur et n’est pas encore anneld. - 4? La mandibule est indivise et sans palpe. Sa forme reste la meme chez tous les specimens. La maxillule a ses lobes i et 3 visibles, ce dernier bifurque. Le « palpe » est a un seul article et porte 3 soies. La maxille est peu avancee et rappelle celle de la zoe par le faible developpe- mentde l’exopodite et des lacinies. (Fig. 1 3, e,f). Le basipodite du premier maxillipede porte 4 epines diver- gentes sur son bord interne elargi. L’endo- et l’exopodite sont droits, ce dernier termind par 4 paires de soies plumeuses. (% 1 \g)- L'endopodite du deuxieme maxillipede est encore droit, et ses articles peu marques. Celui du troisieme maxillipede est droit egalement, a 3 articles bien distincts. L'un et l’autre se terminent par une forte soie (stylopodite). (Fig. i3, h, i). Les pinces de la premiere et de la deuxieme paire sont encoie imparfaites, le doigt fixe etant de moitie plus court que son oppose. Le carpe de la deuxieme paire est aussi long que la paume. (Fig. i3, k, l). La troisieme paire est cylindrique, avec ses articles distincts, sauf l’ischiopodite, qui n’est visible sur aucun des membies thoraciques. La quatrieme paire n'a encore aucun article dis¬ tinct, elle n’a guere que les 2/3 de la precedente. (Fig. i3, w, n). La cinquieme paire, tres allongee, depasse 1 extremite des antennules. Son stylopodite est droit et lisse a la pointe. Sui aucun des membres, a partir du deuxieme maxillipede inclus, il n’y a trace d’e'pipodites, seuls sont presents les bouigeons des pleurobranchies. Les pleopodes sont encore tres courts, leur branche inteinc 11 a que les 2/3 de la longueur de l’externe, et une largeur moitie moindre. Ils ne portent aucune soie sauf une terminant la tame externe. (Fig. 1 3, p). Stn. i83q, Acores; filet a grande ouverture ^o-iooo* ). (104) - 44 — Axkbocaris, sp. (B) Le ccphalothorax mesure 0.27 de la longueur totale, qui est de 8mm 2. 11 est plus dpais que sur le spe'cimen pre'cddent, et 2.2.1 fois seulement aussi long que large. Le rostre est 2 fois moins long que large entre les e'pines latdrales, qui sont tres petites. Les cornees, vues latdralement, prdsentent une forte 14. Region frontale des diverses larves Anebocaris A. B. C. D. E. R, larve Anebocaris de YAlpheus ruber. ■suillie apicale. \us en dessous, les ophtalmopodes apparaissent foime cylindro-sphdrique, les cornees en occupent un peu moms de la moitie. (Fig. 14, B). Le fouet externe de l’antennule porte 3 groupies de 1, 2, 3 ■ ties sensorielles, le fouet interne se termine par deux soies. Le , ^ loceiite poi te une quinzaine de soies espacees. Le fouet n est pas annele. Les pleurons abdominaux sont distincts, Ie deuxieme recou- vrant les deux autres contigus. Le sixieme pleosomite est plus court que le telson (rapport i.3). Celui-ci porte la meme arma¬ ture d’e'pines que dans l’espece precedente. Les appendices buccaux sont dans le meme etat que sur le spe'cimen pre'cddent. Le deuxieme maxillipMe toutefois a ses articles bien distincts et il est le'gerement courbe vers l’interieur. II en est de meme du troisieme maxillipede. La premiere paire de pattes est absente sur les trois speci¬ mens, des 2 cotes. La deuxieme paire a le carpe plus long que la pince, indivis encore. Les troisieme et quatrieme paires sont l’une et l’autre bien developpe'es, egales. L’ischiopodite n’est pas encore visible. La cinquieme paire, comme chez le specimen A. II n’y a aucune trace d’epipodites, meme sur le troisieme maxillipede. Les pleopodes sont un peu plus allonges, avec leurs deux branches egales, mais encore depourvues de soies. 3 specimens semblables, Stn. 1710, pres Te'nerife; filet a grande ouverture (o-iooom). Ces specimens sont plus avances que l’espece A, bien que de meme taille. La forme de leurs ophtalmopodes, la largeur beau- c°up plus grande de la carapace, le carpe de la deuxieme paire plus grand, ont en outre des differences telles qu’il s’agit sans doute d’une espece distincte. Anebocaris, sp. (C, D) Les deux specimens dont il s’agit appartiennent probable- inent a la meme espece, dont ils representeraient deux stades successifs. Je les decris neanmoins separement pour mieux faire lessortir leurs differences. Le specimen C est long de nmm2. Le cephalothorax mesure 0,o2 environ de la longueur totale. Les pleurons abdominaux s°ntbien formes, le sixieme pleosomite est le'gerement plus long 9Ue le telson, dont la forme et l’armature epineuse n’ont pas Le i 'ostre est un peu plus long quc large a la base, et les cpines iatdrales sont longues, aigues et parallbles. Les cornees ont une saillie apicale moins prononede que dans les specimens precedents. Vus en dessus, les ophtalmopodes sont assez sem- blables a ceux du specimen A; ils en different surtout eneeque le bord frontal les recouvre un peu plus a la base, conune si la disposition caractdristique des Alpheida; commencait a se dessi- ner. Les yeux sont aussi moins grands, dtant contenus 1 3.5 fois au lieu de i i.2d (B) dans la longueur totale. (Fig. 14, C). Le fouet externe de l’antennule porte 4 groupes de soies sen- sorielles, le fouet interne est beaucoup plus long et segmente. Lc scaphocerite qui sera libdre a la prochaine mue est bien Vf1 .Ie’ avec son e'pine laterale n’atteignant pas le bord de ^ ecaille, contiairement a ce qui a lieu dans la forme actuelle de appendice. Le fouet antennaire est aussi long que l’antennu- ane externe, et distinctement anneld. (Fig. i3, b , c). j, es maxiHipedes de la deuxieme paire sont plus recourbes ' ei s 1 autl e5 et plus renfles aussi a leurs extremites que dans es specimens precedents. ,LeS ^a^tes de premiere paire sont grandes, un peu inegales asSSemb ableS' Le doigt 1110 bile n’a plus de stylopodite, il npfit-o -Un ^CU S°n °PP°se'> et il est plus allonge dans la future Petlte Pmce’ dont la paume est aussi plus grele — 47 - Les pattes de la deuxieme paire sont aussi un peu ine'gales et dissemblables, la plus petite est du meme cote pour les 2 pai- res. II est a retnarquer que cette indgalite subsiste chez l’adulte, bien qu a un degrd infiniment moindre que pour la premiere paire. Le carpe est plus long que la pince et encore indivis. Les pattes 3 et 4 sont sensiblement egales, elles sont termi¬ nus par un stylopodite tres court. La cinquieme paire est relativement plus courte que dans les specimens precedents. Elle a maintenant, comme les autres pereiopodes, un ischiopodite visible. Les pleurobranchies sont bien distinctes, ainsi que les epi- podites 2 sur les maxillipedes de la troisieme paire et les 4 pre¬ miers pereiopodes. Les pereiopodes ont maintenant quelques soies au bord de leurs rames aplaties. Les 2 premiers ont leur tige completement cachee par les pleurons. Ce specimen provient aussi de la Stn. 1715. Le specimen D est long de i3 millimetres. Le cephalothorax mesure o.33 de la longueur totale. Les pleurons abdominaux, L sixieme pleosomite, le telson, comme dans le specimen pre¬ cedent. Le rostre ddpasse legerement les ophtalmopodes en longueui, ses proportions restent cependant les memes que prdeddemment, les epines latdrales chant plus distantes. Elles sont un peu divei- gentes, et assez longues pour atteindre le bord de la coinee. Les ophtalmopodes se sont elargis a la base, mais non les eornees, devenues plus hemisphdriques. Le recouvrement des Jeux par le bord frontal est notablement plus avance que dans le specimen C. (Fig. 14. D). A part les mandibules, les appendices buccaux sont assez laPprochds de leur forme adulte. Sur la maxillule, le lobe supe- Leur (troisieme article du membre) porte sur son bord 3 epines. La tnaxille a son exopodite et ses lacinies bordes de soies. Sui le premier maxillipede, les epines bordant le basipodite du cote e«erne sont devenues des soies. L’exopodite est elargi ala base. «e- .6, d, d\ e, f, g>. - - 48 - Lcs pinces de la premiere paire sont encore plus asymetri- ques, du fait de la plus grande d’entre elles, la seconde ne s'dtant pas accrue. Le doigt mobile n’a pas augmente' de lon¬ gueur, l'accroissement portant sur la paume de la pince. La cinquieme paire s’est encore un peu raccourcie, elle est "" I(,‘ . Anebocaris, sp. D. — d-o, appendices divers; o designe le stylopodite du cinquieme pereiopode. Au bas de la figure, epipodites et arthrobranchie rudimentaires. plus couite que l’antennule. Son stylopodite est dente en scie. (Fig. r 6, o>. Les pleopodes sont franges de soies tres fines. (Fig. 16, p). specimen de la Stn. iSqg, golfe de Gascogne: filet a grande ouverture (o-i5oo'«, sur fond de 4780™). ' — - 49 — Anebocaris, sp. (E Le cephalothorax mesure seulement 0.27 de la longueur totale, qui ne ddpasse pas 7mm8. Les pleurons abdominaux sont bien distincts, le sixieme pldosomite est a peu pres egal au telson, legerement plus court. Les trois dents du bord frontal rappellent le specimen A, mais le rostre est encore plus court, sa largeur dgalant 2.5 fois sa hauteur. Les dpines laterales sont courtes, et recourbdes vers le haut, de meme que le rostre. Les ophtalmopodes sont entierement a de'couvert. La cornee presente une forte saillic apicale. Vue en dessus, elle est un peu plus large que l’ophtalmopode qui ne se montre pas renfld a sa base. La longueur des yeux n’est contenus que 1 1 fois dans la l°ngueur totale ; ces organes sont par suite aussi grands que sur L specimen B, un peu plus grands meme, ce qui contraste avec le de'veloppement un peu plus avancd des autres appendices. (% 14, E). Le fouet antennulaire externe porte 8 fortes soies disposees cn a groupes, le fouet interne est de meme longueur et termine Pur 2 soies. Sur l’un des specimens, dont la mue suivante est plus prochaine, le futur scaphocerite est visible, avec son dpine lutdi ale tres forte et son dcaille assez reduite; il doit etre assez laPprochd de la forme adulte, et rappelle, par sa brievete, VAl- wopsis trispinosus. Le fouet antennulaire est distinctement annele, il egale en °ngueur les fouets de l’antenne. Les appendices buccaux — sauf les mandibules — sont un ?eu Plus avancds que ceux des specimens B. Lendopodite du premier maxillipede est plus etroit, et porte es soies a Pextremite. (Fig. 17, g). Celui du deuxieme maxil- We est nettement courbe dans sa moitie distale, ses trois n*eis articles raccourcis et elargis. Le troisieme maxillipede j Us grele, et ses articles plus distincts. (Fig. 17, h, i). "ts pinces de la premiere paire sont tres developpdes, ine- 'apport 1.66), de forme deja bien diffdrente. Celles de la (104) 30 deuxieme paire, d'egale longueur, different surtout par le volume, leurs largeurs etant dans le rapport 1.45. II en est de meme pour le carpe, plus grand que la pince (rapport 1 .25). (Fig. 17, k, /;. Les pattes des troisieme et quatrieme paires sont egales, pourvues d’un ischiopodite distinct, terminees par un tres court stylopodite. La forme du futur dactyle n’est pas encore visible. (Fig. 17, m). L’ischiopodite de la cinquieme paire est egalement bien dis¬ tinct. (Fig. 17, 0). Les pleurobranchies, les epipodites a et (3 sont aussi avance's quesur le specimen C et D. II en est de meme pour les pldo- podes, surtout sur celui des specimens dont la mue est proche. Comme les scaphoce'rites, les uropodes et le telson sont dessines sm cet exemplaire, avec une diminution notable de longueur; I uropode externe futur montre une tres forte epine suturale, le telson futur porte sur son bord externe les 2 paires d’epines habituelles et entre elles 6 soies. (Fig. 17, t, u). ■ specimens de la Stn. 1715. Alpheus ruber (stade Anebocaris) Diaphoropus sp., Lo Bianco Le plus grand des specimens que m’a communiques M. Lo unco rnesure 6mm 4. (Fig. 18). Les pleurons abdominaux sont a J^ne marques, le sixieme ple'osomite est 1.2 fois plus long que I'j^son. Les yeux tres grands ne sont contenus que 10 fois dans °ngueur totale. Le rostre est aussi long que large, les epines p plus rapprochees que dans les especes prece- lat^'ales beaucou fo;tes’ et aussi beaucoup plus faibles. Les yeux sont aussi de f0r|lle J.^S0'ument differente. Ils montrent lateralement une tres ■ saiLie apicale de la cornee, mais cette saillie est encore eendessus, le bord interne de l’ophtalmopode etant forte- »«conc«e. (Fig. ,4, R). ft'ux S aFPenc^ices thoraciques sont un peu plus avancds que et ^es specimens B, l’ischiopodite des membres est distinct, ) a des traces des dpipodites a. Le stylopodite de la cin- Cfl e Paire porte quelques denticules a son extreme pointe, le £)• C C^6Z sP^c*men D precedemment decrit, et comme chez ^phoropus versipellis Sp. Bate. I es P^opodes ont leurrames ovoides et depourvues de soies, IIle beaucoup plus petite. (I04) 32 Parmi les autres larves de VA. ruber qui m ont ete commu¬ niques par M. Lo Bianco, se trouvent au moins 5, peut-etre 6 stades du ddveloppement. La plus jeune larve, qui est au stade Diaphoropus , mesure 4 millimetres. Sur la quatneme paire de pdrdiopodes, l’endopodite n est encoie representee que par un bourgeon hemisphtfrique, celui de la troisieme paire est encore tres court, les exopodites etant de la meme taille que les precedents. II n’y a pas trace de pldopodes, le sixieme pldosomite est 2 fois plus long que le telson. Celui-ci est trapezoidal, son bord posterieur est un peu concave seulement, et porte 7 panes d’dpines inegales, plus une huitieme paire laterale. A 1 interieui se voit le telson futur, de longueur e'gale, mais beaucoup moms large, et sur lequel paraissent s’inserer seulement 0 PaI1 L's d’epines. (Fig. 18, vi). Les uropodes sont plus courts que e telson. (Fig. 18, 1). La larve qui parait venir ensuite mesure 5 millimetres. Le quatrieme pereiopode a maintenant son endopodite en forme de bourgeon ovale, et les bourgeons des pleopodes sont piesents. — 53 — Le telson a ses bords latdraux legerement convexes; son bord posterieur est droit et porte 5 paires d'epines inegales. (Fig. 18, n). A ces deux stades, les endopodites des deux pre¬ mieres paires de pattes sont dirigds en dedans et n’ont pas encore de pinces. La plus petite larve possddant les pinces de la premiere paire mesure 5mm 8. Elle n’a encore que de tres petits bourgeons des pleopodes ; le telson a son bord posterieur un peu plus etroit que sa base, avec 5 paires d’dpines ine'gales. (Fig. 1 8, hi). La pince de la premiere paire n’est presente que d’un cote', et celles de la deuxieme paire manquent. Les pattes des troisieme etquatrieme paires sont encore cylindriques, peu inegales, avec des traces peu distinctes de divisions. Une larve mesurant 5n,m 9, et dont la premiere paire de pattes uianque, doit etre le'gerement plus avancee. Les bourgeons des pleopodes sont un peu plus grands, et la deuxieme paire possede la meme taille au moins que la premiere dans le specimen pre¬ cedent. La troisieme paire est aussi plus allongee et plus dis- tinctement segmente'e. Une des larves les plus grandes sur lesquelles le telson porte encore 5 paires d’e'pines posterieures mesure 6mra 1 . Les pinces des deux premieres paires, bien que fortement inegales, sont beaucoup plus petites que chez les specimens les plus grands (’n'm4)- Le carpe de la deuxibme paire est plus petit que la pince. Les pattes des troisieme et quatrieme paires sont presque egales, distinctement segmente'es. Le stylopodite de la cinquieme paire porte, pour la premiere fois, des denticulations a 1 extremite. Les pleopodes sont maintenant birames, mais de taille moitie' m°indre que sur les larves les plus grandes. Le telson est plus d'rge que chez ces dernieres a son bord posterieur, qui est droit. (FiB* 18, iv). Entre cette larve et les plus avancees se trouve encore un stade, reprdsente par une larve de 6 millimetres, aussi grande Pai suite, mais un peu moins developpee que celle ddcrite en Premier lieu. Elle en differe surtout par les pleopodes le'gere- nent plus petits, et par le telson qui porte encore les petites epi- cs rue'dianes. Mais le bord posterieur est arrondi, et cette paiie Esparaitra vraisemblablement a la mue suivante. (Fig. 18, v). (104) - 54 - Anebocaris ancylifer, H. Coutiere J'ai ddcrit ailleurs (25) cette tres remarquable espece, dont je rappelle ici les particularity essentielles : la forme tres comprimde du corps, le rostre tres long, rappelant celui des Athanas , mais de section ovale et non triquetre, les pleurons abdontinaux tres developpds, contigus sur la ligne me'diane ventrale, de facon a enfermer les pldopodes dans une sorte de cavitd imparfaite, les pleurons des paires 3 et 4 se termi- nant en une forte pointe rdcurrente, dispositions e'tranges et sans exemple chez les Eucyphotes adultes. Enfin, la consis- tance des teguments, rappelant ceux des adultes, et contras- tant avec le tres faible developpement des appendices bucco- thoraciques, comparables en tous points a ceux des Anebocaris de I’A. ruber. Je rappelle aussi que cette larve, ressemblant a un Athanas par la longueur du rostre, ne saurait en aucune facon etre rapportee avec certitude a ce genre, d’ailleurs in- connu jusqu’a present dans la region sud-ame'ricaine antarc- tique et n’atteignant peut-etre jamais une taille comparable a celle de cette larve (i6mm). Les Athanas ont d’ailleurs les pleu- 1 ons du sixieme pleosomite articules, ce que rien n’indique dans le cas pre'sent, et l’aspect si insolite des pleurons 3 et 4 re'pon- diait assez bien a celui, tres exagere, que presentent ceux des c? de beaucoup de Synalphees. II en est de meme de l’e'pine du sympodite des uropodes. L hypothese d une larve d’Alpheide monstrueuse, destinee a disparaitre sans atteindre jamais l’etat adulte, se pose a propos dc cet Anebocaris plus peut-etre que pour aucune autre larve geante, en raison de ses singuliers details de structure. "£ yyv w. . (X04) — 56 — PALEMONI DjE Lcs jeunes du Palemoneies vulgaris , d apres Faxon, celles du Leander adspersus , d’apres Mortensen, mesurent 8 millime¬ tres, au bout de 5 stades larvaires. Elies sont done relativement grandes, meme si Ton en deduit la longueur du rostre, tres court chez les jeunes de Crangonidae ou d’Alpheidae qui leui sont comparables. Au-dessus de cette tail le viennent se placer les larves Retro- cat'is et Coronocaris Ortmann. Ces dernieres ont le fouet ex- terne des antennules profondement bifurque', ce qui semble bien indiquer des Palemonidae, elles mesurent de io a i5 millimetres, et, meme a cette derniere taille, les pattes thoraciques de la deuxieme paire ne sont pas plus grandes que celles de la pie- miere. Comme le rostre est ddpourvu de dents, on pourrait e'galement penser a des Pontonidae. Mais ce dernier caracteie me ferait e'earter les Lysmata , et, bien que la cinquieme pane soit allongee comme chez les Diaphoropus et Anebocaris , je ne crois pas non plus qu’il s’agisse d’Alpheidae, chez lesquels le fouet de l’antennule est a peine biparti. La cinquieme pane allongee se retrouve chez les Retrocaris , larves chez lesquelles, au moins a leur taille maxima connue (i6mm) la deuxieme paiie indique nettement des Palemonidae, comme d’ailleurs lafoime du rostre et les dents de la carapace. Je remarque que le Reti'ocaris contraria Ortmann a des pleurons abdominaux tres developpes, les deux premiers poitant des prolongements epineux qu’on ne remarque pas chez les especes adultes, au moins a la place qu’ils occupent. IIspoui- raient etre interpretes, de meme que chez V Anebocaris anc/lifi’ • et bien qu’ils soient beaucoup moins developpes, comme 1 indice d un mode de developpement anormal. Chez le R. spinosa , Ortmann signale des specimens de taille comprise entre 5 et 12 millimetres, les premiers etant, a ce point de vue, deszoes normales. La encore, comme chez les Alpheidse, les Pandalidm, on peut e'tablir une sorte de serie depuis les — 57 — larves normales jusqu’a celles atteignant des tallies excessives, et Ton ne voit pas oil Ton pourrait faire le depart entre les larves aboutissant a des adultes suivant le processus habituel et celles qu’il faut peut-etre considdrer comme n’y parvenant jamais. J’ai decrit ailleurs (25) des larves Retrocaris longues de 5 a 6millimetres, provenant de l’expddition antarctique sue'doise et capture'es dans la meme station que des Campylonotus vagans. Ces larves n’ont pas de pattes thoraciques differenciees, sauf la Fig. 20. — Retrocaris antarcticus, H. C. — ■ Type vu lateralement et appendices divers. dnquieme, tres allongee comme chez les Retrocaris , mais beau- coup plus forte, et dont le propodite porte une serie de longues soies paralleles. En outre de ce caractere, elles ont aussi en comimin avec les Retrocaris les deux epines antennaires placees 3 la suite, la forme de la crete rostrale, et surtout le tioisieme pleosomite, relevd en pointe a concavite anterieure. Des ressem- blances aussi grandes conduisent a penser que les pattes thoia- ciques de la deuxieme paire, une fois developpees, seront chez le 1I04) — 58 — A*, antarcticus comme chez les autres Retrocaris, plus grandes quc cclles de la paire antdrieure et indiquant un Pale'monide. Comme la Crete rostrale des Campj'lonotus pagans est assez ana¬ logue a celle de ces larves, il est fort possible, en raison de la presence des uns et des autres dans la meme station, qu’il s'agisse de cette espece. Aucune de ces larves ne depassemalheu- reusement 6 millimetres, de sorte qu’elles ne peuvent apporter aucun dclaircissement a la question de savoir si les Retrocaris de grande taille sont anormales. CoRONOCARIS HUMILIS, n. sp. La larve dont il s’agit mesure seulement 6 millimetres, elle est beaucoup moins avanede que celles ddcrites par Ortmann |L. brevis , io millimetres; C. gracilis , io a i5 millimetres) et n a pas encore d’appendices differencies. Le rostre est large et aplati, pourvu en dessus d une seule dent, et compris entre les deux dpines sus-orbitaires, qui sont peu saillantes. 11 y a une dent gastrique, une dpine antennaire et une dpine pterygostomiale, ces deux dernieres non indiquees sui les dessins un peu sommaires d’Ortmann. Le troisieme pleo- somite est saillant en arriere, comme chez les especes prece- dentes. Mais les pleurons abdominaux sont a peine indiques, les pldopodes reduits a des bourgeons, le telson encore elargi dista- lement et echancre, avec 5 paires indgales d’dpines posterieures et 2 paires laterales.(Fig. 21, A, B). Les yeux sont grands, et depassent le rostre en avant; les cor- nees hemispheriques ont une papille oculaire bien visible sur L bold interne de l’ophtalmopode, a la limite de la cornee. Le iouct antennulaire externe est simple, mais les 4 soies qui le teiminent sont disposdes en deux groupes, indication sans Lite de la fonne bifide qu’il possede chez les especes d Ort¬ mann. (Fig. 21, B). t-s mar>dibules sont simples et sans palpe, le palpe de la pede C -CSt ^ Un Seu^ article. A partir du deuxieme maxilli- n.-e’ tous ,es appendices sont semblables, sauf le cinquienre qui ne porte pas d’exopodite. — 5g — Les pattes de la premiere et de la deuxieme paire ont leur propodite un peu renfld, avec une ldgere indication d’un proces¬ sus opposable futur. (Fig. 21, /», l). Sur la cinquieme paire, le propodite est plus long, et surtout lc stylopodite terminant le dactyle. (Fig. 21, 0). ^0. 21. — Coronocaris htimilis, n. sp. — A, B, type vu lateralement et en dessus, f-t, appendices divers et telson. II y a 5 pleurobranchies, aucune indications d e'pipodites. Lespece rappelle le C. brevis d’Ortmann, dont les ophtalmo- P°des sont relativement plus grands, et les dents sus-orbitaires plus fortes. Stn. i83q, (Acores); filet a grande ouverture. Periclimenes sp. ■Is donne ici la figure de cette espece, dont j ai parle dans un tfavail anterieur (18). Le specimen qui la represente mesure 21 millimetres. La formule rostrale est — dents. Les deux epines (104) — 6o — antennaires sont dispose'es coinme chez les Periclimenes , et l’ab- sence de palpe a la mandibule, bien que celle-ci soit profonde- mcnt bipartite, indique aussi une espece de ce genre. Chez les Palcemonetes , en effet, les mandibules n'ont pas de palpe, mais il n’y a pas d’epine he'patique, qui est remplacee par la bran- chioste'giale. L’espece differe beaucoup des P. amethfsteus et scriptus Risso, auxquelles on pourrait la rapporter d'apres sa prove¬ nance (Acores). En particulier, la deuxieme paire est beaucoup plus volumineuse. Le detail le plus important que prdsente le specimen est la presence d’exopodites encore tres marquds sur tous les pe'reio- podes sauf le cinquieme. I Is sont, a vrai dire, de'pourvus de soies, tic. 22. — Periclimenes sp. — Rostre et epines de la carapace; ex, exopodite du deuxieme pereiopode. Par suite non fonctionnels, alors que les pleopodes ties longs sont absolument ceux des adultes. Par tous les autres details de forme en particulier par le volume des pinces de la deuxieme paire, le- specimen repond aussi aux caracteres des adultes du genre. La persistance des cxopodites larvaires sur un specimen d’aussi grande taille est une indication en faveurde la possibilite, pour les larves ge'antes, d atteindre quelque jour l’e'tat adulte. Stn. i834 (fileta grande ouverture o-iooom). On peut faire deux hypotheses au sujet des larves qui piO cedent . ou bien elles finissent par donner des adultes, ou bicn dies n’aboutissent pas a ce terme normal et disparaissent avant. — bi Dans le premier cas, elles peuvent etre ou bien les larves habituelles d’especes donnees, ou bien des cas anormaux de developpement chez des especes possddant d’ordinaire des larves normales. II n'est pas facile de ddfinir le mot de larves normales, car, dans le nombre extremement petit des cas ou les premiers stades post-larvaires ont dte observes, on a pu noter des mysis mesurant au moins i3 millimetres et probablement plus (Pan- dalus borealis) et jusqu’a 16 millimetres (Pontophilus Norjve- gicus). Pour toutes les larves a formes adultes inconnues au- dessous de cettc taille, il devient done possible d’admettre la suite normale du developpement. D’apres le tableau que j ai donne au debut de cette note, on peut voir qu un assez grand nombre seraient ainsi dlimine'es. II existe quelques cas bien constates oil la vie larvaiie vaiie de 3 a 7, 8 et probablement 9 stades larvaires. Devant le fait de l’existence de larves de grande taille, on est conduit a supposei que la duree de cette vie larvaire peut se prolonger bien davan- tage, soit habituellement, soit accidentellement chez certaines especes. Les modes de developpement seraient variables dans de tres larges limites au lieu de l’etre seulement dans les limites etroites jusqu’a present connues. La lenteur avec laquelle dis- paraissent les exopodites dans certains cas (Periclimenes sp.) est un argument important dans ce sens. En cherchant it s’expliquer les raisons de ces differences, on est conduit it examiner ce qui se passe dans les groupes votsins. Ainsi que je l’ai fait remarquer, les Hoplophoridte se placent en dehors de tous les Eucyphotes par les caracteres de leurs larves mysis, dont la mandibule est pourvue d un palpe et dont toutes les pattes thoraciques sont pourvues d’exopodites. I Is se com¬ ponent a ce point de vue exactement comme les Peneides, et aussi comrne les Euphausidae au point de vue de la duiee de la vie larvaire. Bien que celle-ci ne se termine vraiment qu avec la matuiite des glandes genitales, il est possible de la limiter piatiquenrent au moment oil il ne se fait plus, dans 1 aspect mot phologique exterieur, d’apparition ou de disparition de parties, celles-ci sc bornant a evoluer insensiblement jusqua la moit de 1 adulte. (104) — — — 62 — Chez les Decapodes ct Schizopodes dont il vient d’etre ques¬ tion, l'apparition du palpe de la mandibule n’est qu’un incident de la vie larvaire. Celle-ci se poursuit encore apres pardes chan- gements plus ou moins profonds dans 1’armature e'pineuse du rostre, du telson, Papparition de branchies ou d’dpipodites, la dc:croissance des exopodites qui, sans disparaitre totalement, peuvent cesser d’etre fonctionnels, ce qui implique un mode de locomotion tout autre. Ainsi envisagee, la vie larvaire, au moins chez les Pe'neides et les Hoplophoridte, comporte des larves «geantes». J’aimon- trd quc dans le developpement de V Acanthephyra purpurea , la forme definitive du rostre n’dtait atteinte qua une tailie avancee, de facon tres graduelle. Les Bentheocaris seraient encore plus t\ piques, s ils venaient a donner finalement, comme il est proba¬ ble, des especes d’ Hymenodora presque de'pourvues de rostre. La chute des epines rostrales se ferait en effettres tardivement, les Bentheocaris atteignant jusqu’a 38 millimetres. ( .hez les Peneides du genre Funchalia , enfin, M. E-L. Bouviera pu etablir avec une certitude presque entiere que les Grimaldiella sont des larves de ce genre, atteignant 20 millimetres de longueur sans que 1 on puisse dire que ce soit la leur tailie maxima (23). Chez les Eucyphotes, il se trouve que les cas les plus exac- tement comparables sont ceux ou la larve nait au stade rnysis d un ceuf volumineux, cette larve possedant a sa naissance des mandibules palpigeres. D’ordinaire, la fin de la vie larvaire est mai quee de facon nette par la chute des exopodites, ce qui em- [ ec ie la similitude d’etre totale, mais elle le devient dans Ie cas s Hoplophondae du genre Systellaspis et Hoplophorits, ce qui , ^ e soB et dans le cas des Pasiphteidae du genre Sympasiphcea ou les exopodites persistent. la CSt’ POUI le dire en passant, la ressemblance entre ces , , m3 sis et celles des Decapodes infe'rieurs qui m’ont porte ceiei les exemples fortuits de developpement abregd (1) A cote des ca/cl ^ developpement n’est pas aussi abrege qu’il le parait. a gros ceufs travpr^6 ce u' de 1 Alpheus pro; cox, les larves des Synalphees et il en est de merr|Sent autant de stades que les zoes des especes voisines, gres de l’un a l’antra ^>OU3I Filannonetes Vartans macrosenitor. Les pro- autre stade sont seulement moins marques! — 63 — chez ies Decapodes comme la reapparition d’un mode qui est normal chez les Schizopodes Mysidae et Lophogastridae. Chez les autres Eucyphotes, la mysis succbdant a la zoe n est plus exactement comparable a la prdcddente. Le changement de forme de la mandibule et I’apparition de son palpe subissent un retard notable, ils se produisent en meme temps que la chute des exopodites et marquent, au meme titre quc celle-ci, la lin de la vie larvaire, qui est par suite nettement ddfinie. Les deux mysis sont toutefois comparables au point de vue des exopodites, absents sur la cinquieme paire de pattes, alors qu ils sont pre¬ sents sur ce membre chez les Decapodes inferieurs (Hoplopho- ridae, Penbides) et les Schizopodes. Pour rester dans les Eucyphotes, il se trouve done que les Hoplophoridte se sbparent de tous les autres au point de vue de leurs formes larvaires. Lcur place dans ce groupe de Decapodes nest cependant pas douteuse, et il est facile de mettre en evi¬ dence dans les autres families des caracteres d Hoplophoridae. C’est de la meme maniere que Ton pourrait concevoit les larves «geantes» exceptionnelles des Eucyphotes : dune patt, elles reprdsenteraient des cas fortuits de reapparition d un mode de ddveloppement constatd chez les Hoplophoridae et les Pendides. D’autre part, toutefois, elles auraient garde la man¬ dibule simple et sans palpe, la cinquieme paire sans exopodite, qui caracterisent les larves habituelles des Eucyphotes. Quelle que soit la valeur des raisons precedentes, on est encore portd a envisager les larves qui precedent comme donnant finalement des adultes pour une raison d’ordre extia-scientilique, qu’on pourrait l’appeler 1’ « horreur du vide » : c’est qu’il est insolite d’imaginer des formes n’aboutissant pas, malgi b 1 etat de perfection exterieure auquel elles parviennent. Cette seconde hypothese s’appuie sur les raisons suivantes. Les formes larvaires « geantes » des Eucyphotes sont ties rares, elles ont ete capturees dans des stations oil ne se i encon- Lent pas les larves habituelles, dont le developpement est eonnu. A de tres rares exceptions pres, elles ont et — 64 — conditions anormales, amenant a conside'rer ces larves coniine des formes devo3rdes, entraindes hors de leur habitat, narrivant pas a retrouver Ies conditions extdrieures necessaires a leur evo¬ lution. D’ou leur raretd, surtout marquee pour les specimens de grande taille. On pourrait objecter que meme s’il s’agit de larves aboutis- sant ii des adultes, le cas est toujours anormal et rare, et quon nc peut s’attendre a une grande frequence des captures. Lorsqu il s’agit d’animaux bathype'lagiques ou pdlagiques, la surface de dispersion est tellement dnorme par rapport aux moyens de cap¬ ture qu’il est difficile d’dtablir la mesure de la rarete dune espece. Les Glaucothoe , par exemple, larves «geantes» de Pa- guridae, dont le c as est tres comparable par les problemes qu il pose, etaient des etres rarissimes jusqu’au jour oil la Prmcesse- Alice en a rencontrd un veritable « banc» (21). Dailleuis, pas plus pour les Glaucothoe que pour les Icotopus ou les Athnto- ca?'is, si on les rencontrait abondants, cette frequence n etabln ait qu’il s’agit de larves normales. Il y a cependant quelques faits montrant que ces lanes d Eucyphotes peuvent se rencontrer dans d’autres eauxque celle de la surface. Les Procletes biangulalus Bate, les Bentlieocai is Bate, le Bresilia atlautica Caiman proviennent des profondeuis. Si ces formes deviennent finalement des adultes, on peut en infe'rer que celles de la surface, qui leur ressembient, peuvent a quelque moment se compiorter de meme. Si, au contraiie, ces iormes n’aboutissent pas, c’est que la raison de cette anonralie ne doit pas etre cherche'e dans la condition extrinseque du chan gement d’habitat. Une autre objection grave est la difficult^ de rapprochei ces laives d especes adultes connues. Elle se pose surtout poui les formes de grande taille, et elle a pour corollaire le fait que les gi ands specimens d’une espece donnee ne montrent que des changements insignifiants quand on les compare a ceux de taille moitie moindre, par exemple. Comme ces larves sont toujouis nees, a 1 origine, d’un oeuf d’une espece adulte, qui par suite se peipetue, les zoes originelles de ladite espece fornieraient deux groupes, l’un de larves normales, l’autre de monstres a vie — 65 — larvaire inddfinie, qui reproduiraient au plus la caricature de 1’adulte, pourrait-on dire, mais ne pourraient jamais realiser sa forme parfaite. II est certain que cette maniere de voir prend beaucoup de force devant les cas comme celui de V Hippocaricjrphus bigib- ksus) qui rappelle dtroitement les Choristnus Bate, mais qui mesure 40 millimetres, alors que les jeunes, dans une espece aumoins, rigoureusement semblables auxadultes en tous points saufla maturitd sexuelle, mesurent lamoitid de cette taille. On peut objecter que, pour lentes que soient les modifica¬ tions de forme du corps et des appendices, elles finissent cepen- dant par se produire 5 les Icotopus, les Atlcintocaris, les Hectar- Ihi'opus, les Anisocaris, d’abord ddpourvus de pinces, finissent Par on acqudrir, les dents du rostre augmentent de nornbie iHippocaricfphus ), la forme du telson se rapproche de celle des adultes prdsumds. II n’est pas impossible qu’une seule mue aniene a elle seule des changements plus radicaux que toutes wiles qui ont precdde, qu’une « crise » des glandes genitales pai exemple, amene une vdritable metamorphose, l’adulte futui se sculptant pour ainsi dire dans le corps de la larve avec reduction de taille, comme le cas est si frequent chez les Insectes. One troisieme objection est celle tiree des anomalies de foi me que presentent certaines de ces larves. Je ne parle pas des dpines sus-orbitaires tres habituelles, de la spinulation du bold infdrieur de la carapace, du troisieme pleosomite prolongd en opine ou gibbeux, toutes dispositions se retrouvant chez les lar?os normales. Mais les Atlcintocaris par exemple, finissent Pat avoir 2 paires de pinces egales, alors que les 1 halassocaiida., qui s’en rapprochent le plus, paraissent n’en posseder que sui deuxieme paire de perdiopodes. Le fait s expliqueiait facilc- lent s’il y avait chez ces adultes des pinces minuscules mecon ttlles sur la premiere paire, ce qui est tres possible. II serait plus embarrassant si les adultes presumes ne possedaient qu’une Pa're de pinces. Les memes organes sont bien plus insolites chez les Anisocaris , qui ne peuvent guere etre que des larves Pasiphaeidae, et qui ont des pinces de la premiere paiie s'andes, de forme compliquee, si bien qu Ortmann a pense IJPporter ces larves a des Alpheidae. (104) — 66 — Chez VIcotopus amplissimus H. C., l'endopodite de ia maxille large, foliace et indivis, rappelle celui des Euphausidte. Aucun des Eucyphotes adultes auxquels on pourrait compare;: cette larve n’en possede de semblablc. Enfin, V Anebocaris ancylifer H. C., possede des prolonge- ments de forme tres dtrange sur Ies pleurons abdominaux, exa- gerant ceux de certains males de Synalphdes, et les tdguments du corps, aussi solides que ceux des Alpheidae adultes, contras- tent vivement avec l’aspect Iarvaire des appendices. Ces details insolites donneraient a penser que Ton se trouve en presence de larves monstrueuses. mais ils sont en somme tres rares, et leur importance ne peut etre e'tablie. Bien des larves d’especes connues presentent des singularite's de foinies. La mysis du Dichelopandalus Bonnier i, telle que 1 a de'cute G.-O. Sars, possede sur le cephalothorax une paire de longues cornes recourbees dont il serait aussi malaise' de donner la signi¬ fication. Un des caracteres les plus frappants de ces larves est la dis¬ proportion qui existe entre l’dtat d’achevement des diverses regions du corps. Alors que l’abdomen avec ses pleurons et ses appendices peut avoir acquis une forme tres voisine de cello des adultes possibles, que le cephalothorax et le rostre avec leurs epines, permettent de pousser souvent assez loin la com- paraison avec ces memes adultes, les pattes thoraciques sont i estees entierement larvaires. Les exopodites franges de soies sont certainement des organes fondamentaux dans la stabilite et la locomotion de ces larves, les endopodites sont toujours cylindriques, paralleles, dii igo's en avant ou a peine coudes entre le meropodite et le caipe, tei mines par de longs stylopodites. Comme ces appendices fournissent toujours des caracteies sexuels secondaires importants, leur faible developpenient nn poi te a penser que si les larves dont il s’agit sont monstrueuses, >1 } auiait lieu d’en chercher la cause dans quelque condition in terne, par exemple l’e'tat des dbauchesde leurs glandes genitales, {. lutot que dans des conditions ddfavorables du milieu exterieui. Liles seraient « acrome'galiques ». Elies atteindraient la taille — - — 6 7 — maxima compatible avec la perfection leurs organes tie relation et de nutrition, mais en gardant inddfiniment l’aspect infantile, et finiraient par disparaitre sans se reproduire. Les exemplaires dont j’ai pu disposer sont de trop grande valeur pour que je me sois permis de les mutiler pour l’etude. J’ai seulement constatd qu’il n’existait pas trace d’ouvertures genitales, que le deuxibme pldopode ne possddait jamais le double rdtinacle qui distingue les <3*. Sur le plus grand des specimens de V Hippocaricyphus bigibbosus , dont l’abdomen et le thorax etaient presque sdpards, je n’ai pu apercevoir trace de glandes genitales. C’est un point qui pourra sans doute etre aborde par la suite. Dans une note tres importante(2i) consacree aux Glaucothoe , M. Bouvier cst amend a les considerer comme des larves de Pagures, larves anormales, continuant de croitre en menant une existence pelagique au lieu de tomber sur le fond et de s’y choisir un abri dans une coquille appropriee, soit parce qu’elles n°at pas trouvd cette coquille, soit a cause d’un courant qui les aempechdes d’atteindre le fond. M. Bouvier espere pouvoir soumettre au controle experimental le role que pourrait jouer la presence ou l’absencc d’une coquille dans revolution de ces larves. Les anomalies qu’elles presentent sont si semblables a eelles des larves d’Eucyphotes que les memes causes doivent les provoquer. Les arguments donnds par M. Bouvier dans son beau travail ont beaucoup contribud a me faire envisager comme ■aonstrueuses les mysis geantes d’Eucyphotes, mais pour celles- c'i tout au moins, la cause de cette monstruosite possible ne Pouvant etre l’absence d’un abri sur le fond, je pencherais plutot pour l’hypothese d’une cause interne, imprimant a la iarve, a partir de l’ceuf et dans l’oeuf meme, une direction evo¬ lutive anormale. (104) INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. Joly. — Etudes stir... Caridina Desmaresti, Ann. des Sc. nat. (Zoologie; 2, 19, p. 34-86, pi. 3-4- 1843. 2. Dana. — U. S. Expl-exped., Crustacea, v ol. XIII, 36 pi. Philadelphia 1834. 3. P. Fisher. — Crustaces Podophthalmaires du departement da la Gironde, Actes Soc. Linn. Bordeaux XXVIII, 5. 1872. 4. W. Faxon. — On the development of P. vulgaris, Bull. Mus. of C. Zool. 5, p. 3o3-3o, pi. i-xv. 1879. 3. P. Mayer. — Die Metamorphose von P. varians, Mith. Zool. Stat. Nea- pel. 2, p. 197-220, pi. x. 1881. 6. Sp. Bate. — Report on the Crustacea Macrura, Rep. 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Monaco n° 70. 1906. c3. E.-L. Bouvier. — Sur la position poologique, les affinites et le develop - pement des Peneides du genre Funchalia Thn , C. R. Ac. Sc., t. CXL1V n» 18, p. 95 1-954. 24. H. Coutiere. — Sur la duree de la vie larvaire chep les Eucyphotes C. R. Ac. Sc. 27 mai 1907. 25. H. Coutiere. — Sur quelques formes larvaires d'Eucyphotes provenant de V expedition antarctique suedoise, Bull. Mus. Paris n° 9. 1907. / t .. • ■ . ” — / / - ■ — — ..... - ' ; • ' E -3 - . ■ •" : J;:r ■/: - . ! :J >■- ;■ ; « v,' . •' . - '-V - - - “ • • • • ■ ' ■ ■ . ■ - -v ’ ;.s ; . *«.- .-v. . .'i- ■ ■- . . ■■ ' . . V- ' ;i ■■ • . ,..v_ . ■ • , - . • • ■ - -- --- .... - • . ■ j - - *?. . . S' ■ r- • v ;-v .■ '. ,• . ,-v. ' - - ' - ■ - . ik--r V .. ’ ! ■ ■ ■ ■ ■ , ■ - . . ■ • • - • ' J’T-.; 1 >’■? l , ,-.r- AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedlander, 11, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent s^parement aux prix suivants et franco : Fr. 89. — Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des C6tes de France. — La region d’Auray (Morbihan) avec 1 carte, par. L. Joubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a 1’institut Oceanographique . 2 20 90. — Description de l’extremite posterieure du corps anormale chez deux Motella fusca Risso, par le Dr M. Jaquet, Gonservateur au Musee Oceanographique (avec une plan- che double) . 1 ® 91. — Analyse de quelques dchantillons de Pelagosite recueillis dans le port de Monaco, (kun espcranta traduko), par G.-H. Allemandet . 0 30 92. — Conference du 1" dccembrc 1906. La Presqu’ile de Qui- beron (avec quatre planches), par L. Joubin, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l’lnstitut Oceanographique . 1 50 9^- — Quelques impressions d'un naturaliste au cours d’une cam- pagne scientihque de S. A. S. le Prince de Monaco (190:1), par E.-L. Bouvier, professeur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de l’lnstitut . 1 30 94. — Sur l'existence de la Mye dans la Mcditerranee, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoft . 0 30 95. — Sur la huitidme campagne de la Princesse-Alice II, par S. A. S. le Prince Albert 1" de Monaco . 0 30 9®- — Orchomenella lobata, nouvclle espece d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. . . 1 * 97- — Sur une methode de prelevement de l'eau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, par MM. P. Portier et J. Richard . •••■• 1 * 9®- — Questionnaire relatif aux especes comestibles de Crustaces, par H. CounkRE . 0 50 99- — Note preliminaire sur quelques Asterics et Ophiures prove- nant des campagnes de la Princesse-Alice, par R. Kiehler, professeur a la Faculte des Sciences de Lyon . . . 1 00 I0°. LTndustrie des Salines cdtieres, par le Dr L. Maillard, professeur agrege k la Faculte de Medecine de Paris (avec 8 planches)..... . 2 “ 101. Notes supplcmentaires sur les Calanoides de la Princesse- Alice (corrections et additions), par G. O. . . 0 30 102, Note sur une forme jeune de Trigla, par le D' M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanographique . 0 30 io^- Note sur les Srachiopodes recueillis au cours des dernieres croisieres du Prince de Monaco, par M. L. Joubin, profes¬ seur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a Tins- titut Oceanographique . 0 30 104. Sur quelques formes larvaires enigmatiques d’Eucyphotes, provenant des collections de S. A. S. le Prince de Monaco, par H. Coutiere . 2 8 MONACO. - IMPR. DE MONACO.