N° 107 15 Decembre 1907 BULLETIN DE i:iWHIT OGiMOfiRAPHIOlII (Fondation ALBERT I e r, Prince de Monaco) premiere note preliminaire sur les poly- CHETES PROVENANT DES CAMPAGNES DE vhirondelle et de la princesse-alice, OU DEPOSEES DANS LE MUSEE OCEANOGRA- PHIQUE DE MONACO. par Pierre Fauvel 1‘rofesseur a 1’Universite catholique d'Angers. MONACO AVI S Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : i° Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3 > Donner en notes au has des pages ou dans un index les indications hibliographiques. 40 Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 5 ° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a Tencre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7 0 Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 80 Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * * * Les auteurs recoivent 5 o exemplaires de leur memoire. Ils peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit — suivant le tarif suivant : 1 50 ex. Un quart de feuille. j qf » Une demi-feuille. .! 4 70 Une feuille entiere.| 8 10 11 fa at a j outer a ces prix celui 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 5 f 20 6 f 80 8^40 10 40 17^80 6 70 8 80 11 » 1 3 40 22 80 9 80 1 3 So j 16 20 19 40 33 80 des planches quand il y a lieu. Adi esser tout ce qui concerne le Bulletin a Vadresse suivante * Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. Bulletin de l'Institut Oceanographique (Fondation ALBERT I cr , Prince de Monaco) * N° 107. — i 5 Decembre 1907. Premiere note preliminaire sur les Poly- chetes provenant des campagnes de YHirondelle et de la Princesse-Alice, ou deposees dans le Musee Oceanographique de Monaco. Par Pierre FAUVEL Professeur a l’Universit6 catholique d’Angers. Famille des ARIGIENS, Aud. Edw. (Sars, Mgr. rev.) Genre Aricia, Sav., Aud. Edw. rev. Aricia fcetida, Claparede Aricia fcetida, Clp. Lo Bi ANCO. — — de Saint Joseph. Station : Golfe de Bone, Melila (M. Chevreux), chalut, 22 metres, vase molle. Diagnose . — Corps allonge, 10 a 20 centimetres de long sur 0 ^ 4 millimetres de large, 200 a 400 segments. Prostomium en cone attenue portantdeux tachesoculiformes. Region anterieure a 2 o -32 setigeres dont les parapodes comprennent : un cirre dorsal, un faisceau dorsal de soies capillaires annelees, une rame ventrale, en forme de crete decoupee en papilles, accom- dii n c setigere une grosse soie en forme d'epieu. Des francs de papilles ventrales aux derniers segments de la rdgion mi- rieure. Branchies dorsales commencant au 7 c -io e setigere. Region intermediaire de 2-5 segments pourvus encore de papilles mais sans grosses soles ventrales. Region posterieure tres longue avec soies capillaires aux deux rallies, l’inferieure, en forme de mamelon bifide, porte un cirre ventral mais plus de papilles. Glandes repugnatoires en forme de sac blanc, cretacd, a la base des rames ventrales de la region posterieure. Couleur rose chair. Odeur alliacee, repoussante. Les quelques specimens du golfe de Bone ont conserve dans l’alcool leur coloration rosee. Ils sont nialheureusement tres incomplets, la plus grande partie de la region posterieuie »■ ^ defaut. Ils mesurent environ 3 o millimetres de long SU1 I ^ metres de large. Ils presentent quelques petites diflmence^^ ceux decrits de Naples et des cotes de la Manehe pm et de Saint Joseph. ^ dern ier sur d eS a 25 ^ a h La region anterieure n’a que 20-21 setig qiaeres. chiffre est, d’ailleurs, celui indiqud par Clap ar ^ e ’ n1 ^ exemplaires de Naples de Saint Joseph en comp te " ble ^ de Lo Bianco 22 a 24. De Saint-Joseph trouve ~ region anterieure de ceux de Dinard tandis yaria a 3 o sur ceux de Cherbourg. Ce nombre e st d° nC eS je l a d'une facon g^nerale plus eleve pour les exel ' Manche que pour ceux de la Mediterranee. . tan£ s i La premiere branchie se montre au 7 e sett de Saint Joseph et Lo Bianco Pindiquent * . >lLl specimens de Cherbourg je la vois apparaitre au 9 e * -onip° se ^ U s Dans la region anterieure la rame dorsal e ' sL ^ jio^ feU or cirre branchial aplati, falciforme et d’un faisc e£lU ur b^ eS ’ ^ eS ^ T Sur uie 5 au 9 e ' l0 : 8s tarU 6t lit 1 -ec c nlaq soies capillaires tres fines, simples, legereme^ , lf ie tant d’un cote de fines annelures et de l’autre J e P L . a sp eCt j, l0 s carries. Comrne l’indique de Saint Joseph’ les ov'- cb t lol 11 beaucoup « selon la position dans laquelle o H une de ces positions, elles semblent perce'e s il P oi'U s ds* cotd de la ligne mddiane d’une serie de trous u P e u P — 3 - La rame ventrale forme un arc membraneux vertical dont le bord libre est decoupe en assez nombreuses languettes. En avant de cette membrane et ddpassant a peine ses dents, s’inserent plusieuis rangees de grosses soies dorees, disposees en eventail. Ces soies courtes, robustes, un peu courbes, ont une pointe emoussde a bord convexe, marque d’une serie de petites cre- nelures. « Au n c segment sdtigere apparait un gros epieu d’un brun « acajou, fragile, creux interieurement, parcouru en dessous par « par une rigole longitudinale superficielle. II emerge du corps « sur une longueur deo mm 48, a l’extremite de la rame ventrale « la plus rapprochee de la languette dorsale et persiste jusqu’au « dernier segment de la i re region. » (de Saint Joseph, p. q 3 ). La region intermediate n’a qu’un ou deux segments, au lieu de cinq comme sur les specimens de la Manche. Elle est d’ail- leurs beaucoup moins nette. Au 2i e sdtigere la membrane de la rame ventrale diminue beaucoup de hauteur et ne porte plus que trois ou quatre lan¬ guettes, dont Tune tend a prendre Laspect d’un cirre. Les quel- ques grosses soies qui subsistent depassent a peine le tegument e t ressemblent plutot a q -5 acicules; 6-7 soies capillaires, sem- blables a celles de la rame dorsale font leur apparition. Au 22 c sdtigere la membrane dentelee a disparu et est rem- plac^e par un mamelon bilobe, soutenu par 3 acicules et d’ou sortent 3 -q soies capillaires. Le cirre s’est allongd. Au 2 3 e sdtigere on a l’aspect typique de la region postdrieure : ^°ngue branchie dorsale, grand cirre branchial foliacd, faisceau de soies capillaires melees de quelques soies en fourche, un Clrre conique. A la rame ventrale : mamelon bifide portant des s °ies capillaires semblables a celles de la rame dorsale et un petit cirre ventral. Aux 6-7 derniers segments de la region anterieure les seg¬ ments portent, a leur face ventrale, une rangee transversale de Petites papilles semblables a celles de la rame ventrale. D’abord Peu nombreuses elles augmentent et sur quelques segments font demi-cercle complet, puis elles diminuent de nouveau de n ombre et disparaissent finalement vers le 2i e segment. (107) 4 — Dans la region posterieure on distingue, par transparence, a la base des rames ventrales, une petite masse ovoide d’un blanc cretace. C’est probablement la glande repugnatoire de Claparede dont le produit est doue de cette odeur infecte qui permet de reconnaitre immediatement cette espece quand elle est vivante. II s’agit la d’un organe segmentaire probablement modifie et adapte a une fonction speciale. Malgre ses affinites avec VAricia Latreilli , YAricia fcelida se distingue nettement de celle-ci par ce dernier caractere et par ses grosses soies en epieu tout a fait caracteristiques. Distribution geographique. — Mediterranee, Manche. Aricia Cuvieri, Aud. Edw. Aricia Cuvieri , Aud. Edw. Lo Bianco. Stn. 476. Mouillage de Pile Berlinga (Portugal). Tremail. Quelques Ariciens, recueillis dans l’estomac de Rougets, digeres et a peu pres reduits a leur cuticule et a leurs soies, me paraissent pouvoiretre rapportes a VAricia Cuvieri . La region antdrieure, autant qu’on peut s’en rendre compte, comprend 19 a 25 sdtigeres. Genre Scoloplos, (Blainville, (Ersted, Mesnil et Caullery rev.) * Scoloplos armiger, O.-F. Muller Aricia arctica , Hansen. Aricia Mulleri, Rathke. Scoloplos elongatus , Quatrefages. Stn. 1074. Baie Treurenberg (Spitsberg), 22 metres. —Stn. 2455 bis . Prince Charles Foreland (Spitsberg), 5 metres (W. S* Bruce). — 5 — Diagnose d’CErsted Genre Scoloplos, Blainville Anterior corporis pars depressa . posterior setni-cylindrica } in ilia utroque pinna lateralis , iw //tfc’ dorsalis. Os injennn , terminalis. Prima inferior in 14- 15 segmentis ante ; papilla parva el sells lit in ceteris sec mentis mslrneta. Cirri nulli. Bronchia ligulata in dorso supra pin riorem utramque corporis extremitatem versus regulariter decrescens et demum evanescens; setae subulatce, interdum in anterioribus segmentis clavatce. Scoloplos armiger, Blainville Corpore 3-4 ” largo 1 1/7'” lato lineari ant ice depressa ceteroqum semi-cylindrico rubescente , capita conico-acuminato, segmentis numerosis 4-S — plo latioribus quant largis , in i5 anterioribus ( segmentis ) pinnis lateralibus , setis nigrescentibus , bianchiis nullis 9 in ceteris pinnis dorsalibus , pinna inferior? apice furcata 9 superiore minore acuminata branchiis l ipit la t is pinnas ter longitudine superantibus , margin e ciliatis utramque regulariter decrescentibus et corporis extremitatem versus . ^ demiim evanescentibus , se/w m omnibus segmentis subulatis , cciuda truncata absque cirris . Les specimens de labaie Treurenberg, tronquds postdrieure- nen t, mesurent de 8 a 12 millimetres de long suro,7 a 1 milli- tle L ^ e lar S e - Le corps un peu elargi et aplati anterieurement, salTd^ * ^ ^ Ce Ventra * e et creus ^ en gouttiere & la face dor- ae ans la region suivante, se termine en avant par un pros- to mium conique, pointu. n Y a P as de franges ventrales. a region anterieure comprend de i3 a i5 sdtigeres, suivant les e xemplaires. (107) — 6 — La premiere branchie se montre au i 3 e setigere, dans un cas au i4 e . Vers le 5 e - 6 e branchifere le cirre branchial de la rame dorsale vient se placer verticalement contre la branchie et devient aussi long que celle-ci. Les soies de la region anterieure sont deja longues et fines, mais a partir du i 5 e -i 6 ° setigere les soies dorsales augmentent rapidement de longueur. Des la region ante'rieure chaque rame parapodiale est munie d’un cirre. Dans la region ante'rieure, comme dans la region posterieure il n existe que des soies capillaires, fines, pointues, un pet arquees et presentant les annelures et plaquettes caracte'ris tiques des Ariciens. Les soies de la rame ventrale, inserees en arriere du para pode depoutvu de franges et de dents, sont disposees sur plu sieurs rangees, serrees, en eventail. Ces soies quoiqu’un pet plus fortes, plus courtes et plus arquees que celles de la ram< dorsale n en different pas autrement. II riexiste pas de grosse . soies courtes comme che% les Aricia. Le specimen de la Stn. 2455 bis est tronque posterieurement II mesure 12 millimetres de long sur 2 millimetres de large. U legion anteiieure comprend 16 setigeres, la i re branchie appa 1 ait au 12 setigeie. Dans la region anterieure il existe a chaqu< rame un mamelon conique ou court cirre. Aux 14% i 5 e , i6 e seti geres la rame ventrale porte trois petits mamelons conique: espaces. A u setigere la rame ventrale est formee d’un mamelor °n b e, bifuique en deux lobes pointus entre lesquels sort ur laisceau de soies capillaires. Il existe un court cirre ventral ecarte, qui disparait au 21 e setigere. Aux 16 premiers sdtigeres les soies de la rame dorsale, toutes capi aires, cteneldes, ne sont guere plus longues que celles dc a rame ventrale. Ces dernieres sont de deux sortes, les unes. nom reuses, sont pareilles aux soies dorsales, les autres courtes, aciculaires, a pointe presentant parfois un petit bee. arquees, a convexite crenelee, sont ires pen nombreuses el cachees entie les soies capillaires. Ce specimen rtpond — » '* arclica Hansen, qui n'est autre que le Scolop 0 armiger Pendant longtemps on a donne le nom e ^ j i de nombreux specimens -- P T“ lL' de Manche, quc Ion identifiait aussi avec \Artcta Rathke. v ,, n , De Saint Joseph a deem sous ce nom - p re m ie rsexem plairesde Dinard. Mais en dtudiant de plus prfes des exe 1 de Saim-Vaast-la-Hougue et du Groisic il d&ouvrit, en ^ rangees de longues soies de la rattle ventialc, deux soies courtes, aciculaircs. comme celles des Or, la diagnose d’CErsted, celles de Mau at c n'attribuant au Scoloplos armiger « que des soies 1 * BgU (( minces de memo sorte a toutes les rallies du corj \ (( impossible de conserverce nom aux exemplaires de n c (( qui portent aussi des soies courtesy aciculaires Joseph rapporte ces derniers a 1 Aricia Mulhrt Rathke. Mais ce qui complique la question e’est que Gnibe « qui avait (( entre les mains les exemplaires originaux d CErsted 1 > ds». (( vrit des soies courtes melees aux soies longues de la mine (( ventrale de la region anterieurc De Saint Joseph* 1898* Cependant de Saint Joseph a troUVg au Museum de Paias de s exemplaires de la mer de Kara, provenant de i’exp^dition de ^ordenskiold et qui sont de vrais Scoloplos ' Slin ' a ucune soie courte a la rame ventrale. Aussi, conclut de Saint Joseph i (( II est impossible de savoir combien de fois on am a pi is (< de ^ Aricia Mulleri pour des Scoloplos armiger , comme il mest arrive a moi-meme faute d’avoir su trouvei les soies c °urtes de la rame ventrale de la region anterieure, tant les (< de ^x especes se ressembient, a part ce caractere distinctif. » Le Scoloplos elongatus , VAricia arctica , le Sc. armiger de unningham et meme celui d’GErsted seraient done des Aricia *" U « z nom de Scoloplos armiger devrait etre resei \ e aux Ics specimens des mers arctiques depourvus de soies acicu- ailesa rame ventrale. Ce dernier caractere etant dans la dia- a la g^ose du genre il en resulte que deux especes tellement voisines (107I — 8 - que tout le monde les a confondues jusqu’ici devraient mainte- nant etre rangees dans deux genres differents ! Aussi Mesnil et Cauller}^ n’adoptant pas cette conclusion pi efferent modifier la diagnose du genre Scoloplos. JIs rangent dans le genre Aricia : « les especes oil la rame ventrale a un bord « festonne , lesfestons ponvant , dans un certain nombre de seg- « ments (vers le 20 e ), se rejoindre sur la ligne mediane ven- « t? ale », et dans le genre Scoloplos : « celles oil la rame ventrale « est simp lenient bijide, ou rnerne entiere . » Puis ils divisent le genre Scoloplos en deux sous-genres : Piostomium aigu : Scoloplos (Sensu slide). Piostomium arrondi : Nainereis . L espece de nos cotes, a soies aciculaires, devient alors Sco - loplos Mulleri Rathke, l’espece du Nord, a soies toutes capil- laires, Scoloplos armiger O.-F. Muller. Mais depuis, Mc’Intosh (1905, p. 46) a fait remarquer que 1 espece nieiidionale a des soies courtes et tronquecs en nombre variable et qu elles ne doivent pas etre regardees comme speci- fiques pa i ce qu elles sont simplement des formes modifiees des smes ordmai^s pointues et crenelees, ces modifications, dues pio blement aux conditions d’habitat, se rencontreraient peut- etie plus fi cquemment aux lies Anglo-Normandes que dans les mers plus septentrionales. Bien des exemplaires de Scoloplos Mulleri montrent d’une aeon ceitaine les eifets de l’usure sur les soies anterieures ces lames \entiales de la region anterieure du corps ». J ai compare les specimens du Spitsberg a plusieurs de nos cotes e a Manche. Le specimen de la station 2455 bis compare & lent a segment avec un specimen de meme taille de Saint- ccS /. a ou S ue n cn dilfere que par les caracteres suivants : sa region anterieure n’a que 16 sdtigferes au lieu de 18, la pre- ! Cre ^ lanchlese niontre au I2 « au lieu du i5 e , le cirre ventral existe du ir au 21% au lieu du 18* au 26*. Les soies sont iden- ques, seu ement dans le specimen du Spitsberg les soies aci- et u " 1 ramC Ventra ^ e sont beaucoup moins nombreuses " P* us difficiles a voir emre les soies capillaires. « exenip aire tonne la transition entre le Scoloplos armiger — 9 — de la Manche a soies aciculaircs trfes dcvelo PP des et lcs speci¬ mens de Treurenberg qui n’en ont pas du tout, unites les soies de la rame ventrale riant captllaircs. Ceux-ci compares a des exem P laires de Saint-\ aast-la-Hou- gue et de Cherbourg ne montrent pas avec eux de differences notables, a part Pabsence de grosses soies courtes* La region anterieurc comprend ia-ia s^tigferes cheZ ceUX C Treurenberg, iSchez eeuxde la Manche, 17 sur le specimen de Rathke, i 5 chez ceux d’CErsted. La premiere branchie apparait dans ces dilkicnts cas aux . i 3 e , 14% i6 e , i5 e -iS% 11 e — 1 6*. Geschiffres n’ont done rien de fixe et ne peuvent servir de caractere specifique. La seule difference des soies courtes me parait aussi n avoii qu’une valeur tres relative. Je partage a cet egard 1 opinion de Mc’Intosh qui n’y voit qu’un rdsultat de l’habitat. De Saint Joseph reconnait lui-meme que ces soies sont par- fois difliciles a decouvvir. Sur d’autres specimens, aitisi cjue je l’ai constate, elles sont, parfois. an contraire, des plus visibles. En presence de toutes ces variations il me semble n’y avoir ^ qu’un caractere de variety locale tout au plus, sans grande importance et je ne vois aucune necessite de couper cette espece endeux et, a fortiori, d’en faire deux genres. Je propose done de conserver le nom de Scoloplos armiger O.-F. Muller, aussi bien pour la forme septentrionale, a longues soies, que pour les formes a soies courtes. On pourra designer, si Lon veut, ces dernieres par la variete Muller /. Distribution geographique . — Ocean glacial arctique, Mer du ^°id, Manche et Ocean. Detroit de Magellan. Sous-genre Nainereis, Blainville (sensu Mesnil et Caullery) Nainereis acustica, Langerhans (>r? a acustlca > Langerhans. ' Aricia CErstedi , Claparede. (107) — 10 — Stn. 1702. Grande Salvage (entre Madere et les Canaries), littoral. Diagnose .— Corps allonge, mesurant environ 1 5 millimetres de large; 5 o a 60 segments. Prostomium arrondi , pourvu de deux yeux; segment buccal et segment suivant achetes; region anterieure dlargie, aplatie dorsalement, a 9 setigeres; premiere branchie au ii e -i2 e seti- geies, pas de franges ventrales / otocystes du 6 e au 1 o e -11 e seti- geie, segment anal allonge, achete, termine par 4 courts cirres anondis. Soies capillaires au i er setigere; a la region anterieure grosses soies aciculaires a la rame ventrale. Cirre dorsal a tous les segments setigeres. Incoloie ou legerement jaunatre. Sur les rochers parmi les algues. Cette espece decouverte par Langerhans a Madere et a Tene¬ rife,.oil elle est assez commune sur les rochers de la cote, ne paraissait pas avoir ete retrouvee depuis. Les specimens de la Grande Salvage, assez nombreux, mesu- rent de 6 a i 5 millimetres de long sur o ,5 a 0,8 millimetre de large. La legion anterieure du corps est aplatie et dlargie, la region mojenne, demi-cylindrique, est assez fortement convexe ven- tialement, la region caudale est aplatie. Le prostomium, assez gros, est arrondi en bouton. Le seg- ^ 1 ^ cca ^ et * e segment suivant, assez longs, nettement ‘paies un de 1 autre, sont tronconiques et tous les deux com- \ etement epourvus de soies. Le premier sdtigere parait n’avoir que des soies capillaires. D ans la region anterieure, comprenant 9 setigeres, les para- dorMlp 001 UnC rame dorsale et une ra ®e ventrale. La rame laires Un Cllre assez lon g et un faisceau de soies capil- A nartir H U C e’ C f eneldes ’ les unes minces, lesautres plus fortes, comme n U ? S£tl§ere 11 S V mele quelques soies a pointe bifide expHoueTa T renC ° mre S ° UVem chez les Ariciens. Mesnil des s*rttio„T , Td"ut c'ellulT ^ voisines e hules productnces de deux soies La rame ventrale, en forme de ma mclon lenient en demi-oercle, porte plusieura o ^ c , .unifies, soies. 11 y a: i°, une rang^e antdneure de i* a pointe fine, crfinclfivl c", <' « * ,ur leur mite mousse, un peu coime et po crtM Uee, semblablee bord convexe; 3° 3 ou | soies capi 1 melaues it celles de la rame dorsale. II s'y mtle, en outre 11- segments, une ou deux grosses s.ncs n.untunes brttss « “ pointe fine. Ces soies me paraissent Otre simp e ferment pritnitif des grosses soies a pointe einoussec to\one a les soies beaucoup plus courtes que les autres, les plus longues ne depassent pas la largeur du corps. II subsiste encore pas mal de branchies latdrales. — *9 “ Sur les autres exemplaires les gros palpes ont disparu mais specimens ont en general les branchies plus fines et moins nombreuses. Les soiesdu milieu du carps sont tres longues et depassent de beaucoup la largeur de celui-cL Ce caractfere est surtout marqud sur 1 ’exemplaire de la baie Wijde* Ceci vient a l’appui des observations queMesnil et Caullery ont faites sur l’epitokie chez les Cirratiiliens et en particular chez le Dodecciceria concharum. On saitque beaucoup d’auteurs ont decrit lc Chcetoqone setosa sans mentionner ses tentaculcs tandis que d'autres les ont observes. La comparaison des divers specimens ci-dessus semble bien montrer que la forme a gros palpes est la forme atoke , a soies lelativement courtes. A la forme epitoke les soies natatoires piennent un developpement considerable, comme chez les Hete - lonereis, tandis que les palpes se reduisent et finissent par tom- ei ? soit d’eux-memes, soit par suite d’une plus grande fragility. Famille des FLABELLIGERIENS, Saint Joseph Genre Flabelligera, Sars Flabelmgera affinis, M. Sars de Karlso in millimetres sur 3,5 millimetres. (107) 20 — Le corps est reconvert cTun epais revetement gelatineux souille de vase agglomeree par le mucus. Les grosses soies a crochet qui depassent cette couche muqueuse ont rextrdmite recourbee, comme articulde, a pointe noire en forme d’alpen- stock. Les soies de la cage cephalique sont annelees et comme articulees. Les papilles dermiques, coniques, assez longues, sont terminees par un petit renflement en bouton. Genre Stylarioides, Belle Chiaje Stylarioides plumosa O.F. -Muller Amphitrite plumosa, Muller. Flabelligcra plumosa, Sars. Siphonostoma plumosum, Rathke. Pherusa obscura, Quatrefages. Trophonia plumosa, Malmgren. — arctica, Hansen. — borealis, Hansen. — rugosa , Hansen. Stn. 253 q. Karlso, Norvege. Tremail. Un tout jeune exemplaire, tronque postdrieurement, mesu- rant seulement 3 millimetres de long sur 0,8 millimetres de large, comprenant 10 setigeres. Le corps est couvert de villosites cylindriques assez longues enrobdes de vase brunatre, fine. La cage cephalique, bien developpee, est formee de longues soies fines a annelures espacees. A la rame dorsale des segments suivants on compte 5-6 soies capillaires, tres longues, a anne- lines plus rapprochees que celles de la cage cephalique. A l a lame vcntrale existent 3 -q soies arqudes en crochet a base stride longitudinalement et annelee, le crochet clair, transparent, non stne, a pointe aigue recourbee en croc, est plus mince et plus lecouibe que chez les specimens adultes de nos cotes de France. La difference me parait uniquement attribuable a l’age. J’ai deja si^mile, chez d autres especes, des soies plus differenciees chez les jeunes que chez les adultes. Stylarioides glauca, Malmgren Trophonia glauca , Malmgren, Trophonia hirsuta , Hansi Stn. 66 . 43° 12 ’ N., 9 *3 1 ’ W. 363 metres, vase. Au Urge do La Corogne. Chalut. Deux specimens on cinq mOfC&&UX 9 rdpondatlt tOUt a felt a la diagnose de Malmgren. Le corps, a partie anterieiire uaiilce. presente posterieurement un aspect moniliforme assez accuse. La peau, blanchatre. est recouverte de petites papilles cyliudri- ques minces, allongees, assez dcartdes. Au l cl segment les soies dorsales, peu nombreuses, 3 -q de chaque cote, ti es longues et fines sont dirigees en avant. Au 2 e setigere les soies sont plus courtes et elles diminuent rapidement aux segments sun ants dont les deux rallies sont bien separees. La rame dorsalc est entouree a sa base d’un cercle de papilles assez longues. Les soies, vues a un faiblc grossissement, sont semblables a celles que Malmgren a figurdes. Les unes sont droites les auties a rquees. Malmgren n'a pas decrit de grosses soies a crochet. ^ e n trouve quelques unes sur un fragment postdrieur tandis 1 autre en est totalement ddpourvu. Les animaux dtant en plusieurs troncons il est difficile de decider si cette partie postc- h e ure appartient bien a un de ces individus. Vues a un fort § r ossissement les soies capillaires, droites ou arqudes, se mon- trent formdes d’articles cylindriques, conime emboitds les uns ^ ans les autres, sdpards par un espace bien plus large d’un cote que de l’autre. Ces articles sont strids longitudinalement. L aspect de ces soies est identique a celui des soies de la Tro- Ph° n ia hirsuta de Hansen. C’est d’ailleurs sur ce caractere des S01es qu’il s'appuie pour distinguer son espece de la Trophonia S^uca de Malmgren. Levinsen s’appuie egalement sur ce carac- teie P°ur separer les deuxespeces. Cependant les soies figurees Malmgren ont le meme aspect d’ensemble et cest sans doutc ^uiqu eiTlent p^ c j le jj e tr0 p r dduite de sa figure qui n’a pas permis c figurer Tecartement et le renflement des articles. (107) 22 Quoiqu’il en soit nous avons un specimen qui repond exac- tement a la diagnose etaux figures de Malmgren et dont lessoies examinees a un fort grossissement sont identiques a celle de la 7 rophoma hirsuta de Hansen. D’autrepart nous savons que les especes de ce groupe presentent de nombreuses variations locales de forme et de longueur des papilles, de forme et de grosseur des soies. Dans ces conditions il semble bien que la distinction que 1 on a voulu faire n’est pas fondde et qu’il y a lieu de reunir a 1 espece plus ancienne de Malmgren la forme plus recente de Hansen. II est interessant de retrouver aussi bas dans l’Atlantique cette espece des mers arctiques. Genre Brada, Stimpson Brada villosa, Rathke Siphonostoma villosum , Rathke. Brada villosa , Malmgren. Stn. 66. q 3 ° 12 N., 9°3i’ W. 363 metres. Au large de La Cologne. Chalut. Stn. 1074. Baie Treurenberg, Spitsberg, 22 metres. Petite drague. Les deux specimens de la Stn. 66 mesurent de 8 a i 3 milli- meties de long sur i ,5 a 2 millimetres de large; ils ont respecti- vement 27 et 3 o segments; le corps convexe a la face dorsale, aplati a la face ventrale, un peu plus attenud a la partie poste- lieuie qu a la paitie anterieure, est entierement recouvert de petits giains de sable transparents. La forme gendrale du corps lappioche de la Brada pavthenopeia Lo Bianco mais les segments sont moins marques. Les papilles cylindriques, fili- ormes, sont relativement longues. A part ces ldgeres differences je ne puis trouver aucun caractere permettant de les separer de la Brada villosa des mers arctiques. Tout au plus cette forme des cotes d’Espagne mdriterait-elle le nom de variete pilosa. II est possible que la Brada partlienopeia de Lo Bianco n’en soit qu une simple variete mediterraneenne. — 23 — Le specimen de Treurenberg, tres petit, mesure seulement 6 millimetres sur 1,2 millimetre et 22 sdtigeres. Les soies et les papilles sont semblables a celles des specimens de la Stn. 66. Le corps court, ramasse, arqud en forme de cornichon, repond bien au type des mers arctiques. Brada granulata, Malmgren Stn. 1070. 79 0 18’ N., io° 3 r E., Spitsberg, 176 met. Chalut. Un seul specimen mesurant i 5 millimetres sur 4 millimetres comprend 21 setigeres. Le corps recouvert d’une couche de sable ties fin porte des papilles courtes, arrondies, hemispheriques. Les soies dorsales font defaut. Les soies ventrales sont de deux sortes, les unes, au nombre de 2-3 par rame, sont pointues, tres fines et faiblement annelees, les autres grosses, courtes, recour¬ ses a 1 extremite, annelees et striees sont au nombre de q-5. Le corps est divise en anneaux tres bien marques. Cette Anne'- fide lepond exactement a la description de Malmgren. Brada granulosa, Ar. Hansen Chcflm I07 °‘ 79 ° l8, N *’ I0 ° 3l ’ E ’’ S P itsber §’ W - 175 metres. ^ e seul specimen, provenant de la meme station que le pre- ent, mesure 3 o millimetres sur 7 millimetres. C01 ps couit, trapu, recourbe en forme de cornichon est grisls” dUnC C ° Uche ocracee que percent des granulations et 0 n vo ^ e buccal a 8-io dents festonnees recouvre 6 branchies Papin ° S terUacu * es a demi devaginds. Le corps est recouvert de ^„„ e ,\ COmqUeS ’ P 01ntues 5 P lus longues que celles de Brada ^ a a qui sont courtes et arrondies. autrem!! le P nnci P aI caractere qui distingue ces deux especes. treme m fort semblables. (i°7) 2 4 ” Famille des OPH ELI ENS, Grube (inch POLYOPHTHALMIENS, Qfg.) Genre Travisia, Johnston Travisia Forbesii, Johnston Ammotrypane oestroides , Rathke. Travisia cestroides, Danielsen. Ophelia mamillata , CErsted. Travisia Forbesii , Johnston. Stn. 2611. Mouillage de Quade Hook, baie King, Spitsberg, 10-12 metres. Petite drague. Les deux specimens de cette station mesurent iyet 21 mil¬ limetres de long sur 5 et 7 millimetres de large. Ils ont 25 seg¬ ments y compris le segment anal. La region antdrieure comprend les 1 3 -14 premiers setigeres, la region postdrieure compte 7-8 segments. Les branchies existent sur 18 a 19 setigdres, les pores nephridiens sur 10 segments, du 5 e au 14° sdtigere. Ces specimens repondent tout a fait a la diagnose de YAtn- motrjrpane cestroides de Rathke qui compte aussi 25 segments, 17 paires de branchies, 8 segments a la region postdrieure, et 10 paires de nephridiopores. 11s different legerement des exemplaires recueillis dans 1 Ocean par de Saint Joseph, au Pouliguen et dans la Manche par moi-meme a Saint-Vaast-la-Hougue. Ces derniers ont 28 segments dont 20 branchiferes et 5 abranches. La region ante- lieure a 14 segments et la postdrieure 12. Les pores nephridiens existent du 4 s au i 5 e segment. Ces legeres differences ne sauraient suffire pour faire douter de l’ldentite de la Travisia Forbesii avec la Travisia cestroides et 1 Ophelia mamillata. Elies n’ont pas une valeur suffisante pour separer ces especes. — 25 — Genre Ophelia, Savigny (CErst. rev. Ammotrypane, Rathke p. p.) Ophelia neglecta, A. Schneidei Lorient. Aout 1903. L’unique specimen provenant de Lorient, oil il passe poui un ennemi des Palourdes (! ?), est de taille relativcment conside¬ rable, II mesure 9 centimetres de long sur prfes de 1 centimfetre de diametre. Sa couleur, dans Talcool, est gris nniiatie a reflets d’acier. II repond exactement a la diagnose de Schneider et a 1 etude detaillee de cette espece publiee par de Saint Joseph. Ophelia limacina, Rathke Ammotiypane limacina , Rathke. Ophelia bicornis , CErsted non Savigny. limacina , Malmgren. borealis , Quatrefages. Stn. 40. 470 1 T 35” N., 3° 07’ i 5 ” W. Pres Belle-Ile-en-Mer, db metres, sable, gravier, coquilles brisees. Chalut. — Stn. 2611. Mouillage de Quade Hook, baie King, Spitsberg, 10-12 metres. Petite drague. Les exemplaires de la Snt. 2611 mesurent 15-26 millimetres de long sur 2,5 a 4 millimetres de large. Ils ont tous 10 se'ti- j? eres abranches a la region anterieure, 22 segments branchi- eies et 4-5 setigeres postdrieurs abranches. L’unique specimen e Belle-Ile, de taille un peu plus grande : 42 millimetres sur 7 Millimetres, n’a que 8 setigeres anterieurs abranches et 1 seul ^ etl gere posterieur abranche. II a comme les autres 22 branchi- eres * "Pous portent les memes plis posterieurs et les memes P a pilles anales, si caracteristiques de 1’espece. (107) — 26 — Genre Ammotrypane, Rathke Ammotrypane aulogaster , Rathke Ophelina acuminata , (Ersted. Ammotrypane aulogaster , Rathke. Ophelia aulogaster , Grube. — acuminata , Johnston. Stn. 41. 47 0 19’45” N., 3 ° 04’ 46” W. Pres Belle-Ile-en-Mer, 19 metres, vase. Drague. — Stn. 922. 58 ° 16 1 N., 5 ° 48’ 15 ” E. Pointe sud de la Norvege, 343 metres, vase verdatre. Chalut. — Stn. 939. 66° 42’ N., 1 3 °43’ i 5 ” E. Cote de Norvege, 177 metres, vase noire. Chalut. — Stn. 976. 76° 45 1 N., 23 ° 20’ i 5 ” E. Pres Tile Hope, 186 metres, vase. Chalut. — Stn. 1060. Baie Red, Spitsberg, 12 metres, cailloux, gravier. Petite drague. — Stn. 1074. Baie Treurenberg, Spitsberg, 22 metres. Petite drague. — Stn. 2114. 3 i°41’ N., 42 0 40’ W. Mer des Sargasses, 3 ooo metres, vase a globigdrines. — Stn. 2442. Baie Wijde, Spitsberg, 20 metres. Petite drague. Les specimens du Spitsberg, relativement nombreux, mesu- rent de 22 a 57 millimetres de long sur 2 a 4,5 millimetres de diametre. I Is ont 52 setigeres dont 48 pourvus de branchies. Le premier setigere est abranche ainsi que les 3 derniers precedant Tanus. Les specimens de Belle-Ile mesurent seulement 3 o millinie- tiessur 3 . Ils ont 5 o setigeres. et 46-47 branchiferes, commen- cant au 2 C setigere, et 1-2 setigeres posterieurs abranches. Ils ne different pas autrement de ceux de Norvege et du Spitsberg. L exemplaire de la mer des Sargasses est un jeune de 14 mil' limetres sur 1 millimetre de large. Les branchies sont tombees en partie et le tube anal est en mauvais etat. 1 lusieurs specimens portent dans le tube anal, en dessusdes glosses papilles ventrales, un tres long cirre filiforme impair. Sui tous les autres specimens en bon etat on retrouve un cirre impair ’ P^ us ou moins long, cache par les grosses papilles anales. — 27 — Cc cirre impair parait avoir cchappc jttS^U vateurs. On en a signale d analogues chez (Armandia lepiocirris , Grube). ’ici a tous les obser- d'autres Ophdliens. Genre Ammotrypanella, Mc Intosh Ammotryp.ynella arctic a, Me Intosh Stn. 5 7 3 . N., i8°o6’45” W. Acores, 4360 metres, vase a globigerines. Ghalut. o D . L’exemplaire unique mesure 5 o millimetres de long sur 3 mil¬ limetres de diametre. Le corps, comprimd latdralement, poite une profonde gouttiere ventrale. Le lobe cephalique est conique, pointu et porte des organes nucaux pigmentds. Les segments setigeres sont au nombre de 44. Les branchies debutent au 2 e setigere par un petit cirre rudimentaire. Apres avoir atteint leur developpement maximum vers le 20 c setigere, elles dimi- nuent de nouveau et ne persistent qu a l etat rudimentaire aux derniers segments. Le tube anal, assez long, comprime latera- lement, arque, a son bord libre coupe carrement et faiblement festonne de petites dents obtuses. Cette espece a des allinites avec Y Ammotrjrpane cylindrical*- datus de Hansen mais el le en differe par son tube anal et son •obe cephalique. Genre Polyophthalmus, de Quatrefages Polyophthalmus pictus, Dujardin °b ophthalmus pictus , Claparede. Ehrenbergi , Quatrefages. dubius , Quatrefages. pallidus , Claparede. Stn. 38 . 47°2i 1 12” N., 3 ° W. Mouillage du Palais, Belle- He-en-Mer, 10 metres, Nullipores. Drague. — Port de Monaco. Slu ' esc ailloux et sur le coffre du port. ( IO j) — 28 - Les specimens de Belle-Ile mesurent de 18 a 20 millimetres de long sur i,5 a 2 millimetres de large. Ils ont 28 setigeres, 10 a 11 paires d’yeux latdraux, a partirdu 6 e setigere, environ. Ils sont plus grands et plus trapus que ceux de Monaco dont la taille nedepasse guere 12 a 16 millimetres sur 0,6 a 1 millimetie. Ces derniers, tres nombreux, ont un aspect raide et lisse rappe- lant les Ndmatodes. Ils ont conserve sur le milieu de chaque segment une tache brune, irreguliere, flanquee de chaque cote d’une tache transversale lineaire. Les segments sont, pai ailleurs, peu nets. Famille des MALDANIENS, Savigny Genre Clymene, Savigny Clymene palermitana, Grube Stn. Monaco, iGdecembre 1902. Cette espece n’est representee que par un seul petit exenv plaire de 32 millimetres de long sur 0,8 millimetres de laigc- Les segments setigeres, assez courts, sont au nombre de 19 seU- leinent au lieu de 22 indiques par Grube et Orlandi mais il faut considerer que Tadulte mesure jusqu'a 170 millimetres de long et que nous avons affaire a un jeune specimen. D’ailleurs le seg ment anal, portant 16 dents subegales et une longue papiU e impaire, parait regenere ainsi que les segments precedents, ce qui explique sa forme un peu differente et l’absence de deux ante-anneaux achetes. Genre Nicomache, Malmgren Nicomache lumbricalis, Fabricius Sabella lumbricalis , Fabricius. Clymene lumbricalis , Sars. Nicomache lumbricalis , Malmgrun. — 29 — Stn. 2534 - Karlso, Norvdge. Trdmail. Deux fragments postdrieurs seulement, comprcnant chacun une dizaine de segments assez courts et rapprochds, me paiais- sent bien devoir etre rapportds a cette espece par la forme dc leursegment anal et la structure de leurs soics. Genre Maldane, Grube Maldane S arsi 9 Malmgren Clymene Koreni , Hansen. Stn. 41. 47 ° 1 9 » 45” N., 3 ° 04’ 45 ” W. Pres Belle-Ile-en-Mer, r 9 metres, vase. Drague. — Stn. 939. 66° 4 2 ’ N., i 3 ° 4 S E. l ll metres, cote de Norvdgc, vase noire. Chalut. Stn. 97 ^* 76°45’ N., 23 ° 20’ 1 5 ” E. Pres File Hope, 186 metres, vase. Chalut.— Stn. 1074. Baie Treurenberg, Spitsberg, 22 metres. Petite drague. — Stn. 2199. 39 ° 44 ’ N., 28°25’ W. Acores. 1943 metres, vase sableuse volcanique et a globigerines. Tube son- detir Buchanan. Les exemplaires de Norvege et du Spitsberg mesurent jus- a 80 millimetres de long sur 3 a 4 millimetres de large. I Is r epondent tout a fait au type et aux descriptions d’Arwidsson. Ceux de Belle-Ile sont notablement plus petits ( 5 o millimetres sur 2 >5 millimetres). Ils ont le bord ventral de la plaque du lirnbe anal legerement crdnele. Malmgren avait deja remarque Cette particularity sur des specimens de Tile de Rd. Un giand s Pecimen des Acores (75 millimetres sur 3 millimetres) presente a us$i cette particularity, qui ne me parait pas un caractere sufli- San t pour en faire une espece differente, comme le propose *^H\idsson. Je me conforme plutot a Popinion de Malmgren qui ran geait neanmoins dans son espece M&ldcine Scit'si des exem- P^aites semblables. (107) — 3 o — Maldane biceps, M. Sars Clymenc biceps , Sars. Asychis biceps, Arwidsson. Stn. 922. 58 ° 16’ N., 5 ° 48’ i 5 ” E. Pointe sud de la Norvege, 343 metres, vase verdatre. Chalut. L’unique exemplaire mesure 90 millimetres de long sur 3 millimetres de large et compte 20 setigeres au lieu de 19, P al contre, il n’a qu’un seul ante-anal achete au lieu de deux. Arwidsson a deja signale des variations dans le nombre des seti geres suivant la provenance des specimens. Arwidsson a repris pour cette espece le vicux genre Asychis de Kinberg. Les caracteres particuliers qu’elle presente ne me paraissent pas avoir une telle importance et il me semble inutile de multiplier ainsi les genres a Tinfini chez les Annelides. Famille des AMMOCHARIENS, Malmgren Genre Myriochele, Malmgren Myriochele Heeri, Malmgren Myriochele Sarsi , Hansen. — Danielseni, Hansen. Stn. 939. 66° 42' N., 1 3 ° 43 ’1 5 ” E. 177 metres, vase noire. Chalut. — Stn. 976. 76° 45’ N., 23 ° 20’ i 5 ” E. Entre les lies Hopeet Edge, Spitsberg, 186 metres, vase. Chalut. — Stn. 244*- Baie Wijde, Spitsberg, 20 metres. Petite drague. Les tubes recueillis a chaque station sont assez nonibieu* Ils sont membraneux, cylindriques, un peu attenues aux eXtre mites, recouverts de sable gris ou fauve. Il est impossible d’en extiaire autre chose que des fragments de Tanimal ,mais ceux c sont suffisamment caracteristiques pour que l’on puisse 1 rapporter au Myriochele Heeri . Famine des AMPHICTfiNIENS, Malmgren Genre Cistenides, Malmgren Cistenides hyperborea, Malmgren Pectinaria EschricJitii, Sars. — hyperborea , GrUBE. Cistenides hyperborea , Marenzei i ER. Stn. 1012. 8o°oP N., io° 5 P i 5 ” K. Au nord du Spitsberg, 4 ?o metres, sable vaseux. Chalut. —- Stn. 1020. 78 08 3 o N., 1 3 °44’ i 5 ” E. Entree de l’lsfjord, metres, vase noire. Nasse. -Stn. 1078. Baie de la Recherche, Spitsberg, 4 °“ 7 ° mfetl [ es » vaseet cailloux. Petite drague. — Stn. 2442. Baie Wijde, Spits¬ berg, 20 metres. Petite drague. Les palees sont d’une couleur brun-dore, fonce, 1 ail e doi sale es t en partie recouverte d’un enduit ocrace. Les tubes plus arques et plus attenues posterieurement que ceux de Lagis Koreni sont foraids de grains de sable saillants, leunis pai un ci nient jaunatre. Ils sont doubles interieurement d’une epaisse Membrane jaune-rougeatre formee de plusieurs couches supei- posees. Genre Amphictene, Savigny (Malmgren rev.) v Amphictene auricoma, Muller nphitrite auricoma , Muller. ec tinaria granulata , Johnston. — auricoma, Levinsen. / m phictene auricoma , Malmgren. Stn. 922. 58 ° 16’ N., 5 °48’ i 5 ” E. Pres la pointe sud de la ^oivege, 3 q 3 metres, vase verdatre. Chalut. — 8 mai 1906, °inte de la Vieille, pres Monaco, 52 metres. (107) — 32 — Le specimen du Spitsberg mesure 24 millimetres de long sur 7 millimetres de diametre; celui de la Mediterranee i 3 mil¬ limetres sur 3 millimetres. Ni Tun ni l’autre ne sont accompa- gnes de leur tube. Les dents des plaques onciales vues de face sont disposees sur deux rangees. De profil on y voit de 5 a 7 dents. Famille des AMPHARETIENS, Mamlgren Genre Amphicteis, (Grube p. p ., Mgr et von Marenzeller char, emend.) Amphicteis Gunneri, Sars Amphitrite Gunneri, Sars. Crossostoma Midas , Gosse. Amphicteis Groenlandica , Grube. — curvipalea , Claparede. — Gunneri , Malmgren. Stn. 66. 42° 12’ 1 5 ” N., 9 0 3 1'46^ W. Cote de la Corogne, 363 metres, vase. Chalut. — 22 septembre 1906, baie de Canton, Monaco, 12-29 metres. Le specimen de la cote de la Corogne est un jeune de 10 mil¬ limetres de long et en mauvais etat. Celui de la baie de Canton, de taille normale, est encore en partie pigmentd. Les uncini thoraciques ont 6-7 dents. Les uncini abdomi- naux ont le plus souvent 5 dents bien marquees et une 6 , tres petite, au vertex. Genre Ampharete, Malmgren Ampharete Grubei, Malmgren Amphicteis acutifrons, Grube. (?) Branchiosabella ^ostericola, Claparede. Ampharete Grubei , Mai ^mgren. Amphicteis Grubei, Theei.. — 33 — Stn. 41. 47° 19’ 45” X.. 3 °04* 45” W. Prte de Belle-Ile, 19 metres, vase. Drague. — Stn. 14. { 6 °27 X., r°p 4^ 166 metres, sable vaseux. Chahit. — Stn. 2619* Baie Lilljehook, Spitsberg, 20-60 metres. Petite drague. Le specimen de la Stn. 44, tronqutf post^rieuremeiit, en mauvais etat, mesure seulement 5 millimetres. Celui de la Stn. 41, mesure 11 millimetres sur 2 millimetres. 11 est entier mais en mauvais etat. Celui du Spitsberg, de 1? millimetres sur 4 millimetres, est tronque posterieurement et n*a plus que 7 uncinigeres abdominaux; les branchies et les tentacules pennes sont bien conserves. Belle-Ile et la Stn. 44 paraissent etre les points les plus md- ndionaux oil cette espece ait encore ete signalee. Genre Samytha, Malmgren Samytha adspersa, Grube Sabellides adspersus, Grube. Samytha adspersa , Grube. Ama ge adspersa , Marion. Stn. 633 , 43 ° 44’ 10” N., 7 0 27*05” E. Au large de Monaco, 69 metres. Barre a fauberts. — Monaco, 7 ddeembre 1902, tube vide. Le specimen unique est entier, c*est une femelle pleine doeufs 5 mesurant 25 millimetres sur 3 millimetres. II a 9 seg¬ ments uncinigeres abdominaux suivis de 4 petits segments rdge- nere ' s deja pourvus de leurs pinnules et se terminant par un Se gnient anal portant deux longs cirres. Les tubes, faits d’un feutrage de filaments de Posidonia enchevetres transversalement, correspondent exactement a la guie qu’en a donne Lo Bianco. (107) - 3 4 - Genre Mel inn a, Malmgren Melinna cristata, Sars Sabellides cristata , Sars. Melinna cristata , Malmgren. Stn. 2619. Baie Lilljehook, Spitsberg, 2o-5o metres. Petite drague. L unique exemplaire de cette station mesure 46 millimetres de long sur 3 millimetres de large. II repond bien a la description et aux figures de Malmgren. Le tube membraneux, cylindrique est recouvert d’une epaisse couche reguliere, rigide, de vase grise. Cette espece a beaucoup d’aflinites avec la Melinna palmata (iiube, de la Manche et de la Mediterranee. Elle en differe sur- tout pai la foime du lobe cephalique, les dentelures de sa mem- biane thoiacique et le nombre un peu moins grand de ses segments abdominaux. V • ■ » .•■ • • • ' ’ ■ . ■J • ■ . -• "*■' X-- AVIS Le Bulletin est en depot chez Friedlander, 11, Carlstrasse. Berlin. Les numeros du Bulletin se vendent separement aux prix suivants et franco : 92. — Conference du i cr deccmbre 1906. La Presqu’ile de Qui- ^ beron (avec quatre planches), par L. Joubin, professeur au Museum dHistoire naturelle de Paris et a Hnstitut Oceanographique... # ^ x 5 0 9 3 * “' Quelqucs impressions dun naturaliste au cours d’une cam- pagne scientihque de S. A. S. le Prince de Monaco (1905), A* °V VIER J ’ Pjofesseur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de 1 Institut. 1 5 0 94. — Stir Pexistencc de la Mye dans la Mediterranee, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoff .... . o 5 o 95. — Sur la huitieme campagne de la Princesse-Alice 1 L par b. A. S. le Prince Albert I er de Monaco .. o 5 o 96. - Orchomenella lobata, nouvelle espece d’Amphipode dcs regions arctiques, par Ed. Chevreux. .... 1 » 97 ‘ ~~ SU aux n |todcl h bnri^ e -^? vem ' ent de lean de mer dcstinee J Ri€HA d RD ^ C ^ nolo ^ ue ^ P ar MM. P. Portier et 98. - OPMtjonnajftp relatif aux especes comestibles de CruVtacds', ' ‘ 99. - Not ® # quelques Asteries et Ophiures prove- Srofessei^ ? Wn I 6 - ®, Pn J‘ c esse-Alice, par R. KoiiiLER, professeur a la Faculte des Sciences de Lyon.. i oo I0 °' profdsse'ur ^^ il i eS f C ° t ',^ r - eS ’ par le D ’ L - Maii.lard, S planchesf-^if 3 3 Faculte de MSdecine de Paris (avec ' °~ N ^7fceZ P rre« e ion a i r f . e f S *£■ les de 'la ‘pni.celse- ce (corrections et additions), par G. O. Sars . o 5 o 102. — Note sur une forme jeune de Trigla, par le IV M Iaouft Conserve,eur au Musee Oceanfgrip P hique. ... ! !TP'. o 5o croSf df'p e S 0rfeS ^ eudDis au cours des dernieres seur an MoffAC0 > Par M. L. Joubin, profes- titm " aturel,c Paris et a Pins- I04 ‘ " '^rovm'anf dMc^dec^ions'd^S^'A^'i'^'iy 1 ^ 5 ' ^ ^ocj'pLVcV, par H. Coutiere . le Prince DE Monaco, N °ibRrdls n C6?es e de U Fralc| 1Sem LV tS ? e M ? 1,u H¥ e f comcs- la Bate de Bourencuf eUeVcOtesdevtSr f * L °' rC ’ cartes) nar T r> ^ otes de vendee (avec trois d’Histoire naturelle (teParU* 1 ' preparatcur au Museum ^ ,o6 - - * °, '° 7 ‘ ^*des*ca m p a gncs*tte™'’i;* CS + "^s piovcnant' ou deposees danste Musie*OrJ et de la frmcesse-Alice, par Pferre Fa*™* ?roflss2i r de *4°?. ac0 > d’Angers. Moiesseur a J Umversite cathohque . i » MONACO. — IMPR. DE MONACO, N° 108 17 Decembre 1907 BULLETIN DE (Fondation ALBERT 1«, Prince de Monaco) QUELQUES observations biologiquhs ET EXPERIENCES SUR “ LA FAUNE DES BORDS DE CUVETTE Par le Dr Mieczyslaw Oxner Secretaire au Mus6e Oc£anographique de Monaco. MONACO I s Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : 1 Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. ^ onner en notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 5 ° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a 1 encre de Chine. 6 Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7 Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8 Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le x e en onnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. * outr^ S p 3Ut f l - rS re< *°* vent ex cmplaires de leur memoire. Ils peuvent, en mannlprit aiF6 Urer ? n nom ^ re quelconque — faire la demande sur le manuscnt — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille Une demi-feuille. Une feuille entiere. 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 4 f » 5 f 20 6f8o 8^40 10 40 17^80 4 7 ° 6 70 8 80 11 » 1 3 40 22 80 8 10 9 80 1 3 80 16 20 19 40 35 80 H faat ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adresser tout ce qui concerne le Bulletin a Vadresse suivante : Musee oceanographique (Bulletin), Monaco. * Bulletin de l’Institut O C £ AN OG R A P HI QU E (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) N° I0 8. — 17 Decembre 1907. Quelques observations biologiques et experiences sur “ la Faune des bords de cuvette Par le D r MIECZYSLAW OXNER Secretaire au Mus6e Oc6anographique de Monaco. II me semble qu’il est de toute utilite de prendre comme point de depart d’une experience biologique un ph^nomfene sei ve tel qu’il se produit spontanement dans la nature. Les ex peiiences et les resultats seront moins abstraits, moins thdo- K I Ues ' Souvent on s’y heurte aux obstacles techniques qui em- Pechent de tirer une conclusion definitive, mais tout de meme ex pose du phdnomene et des reactions experimentales n'est pas s ) ete r quelques faibles rayons de lumiere sur la vie des etres or ganisds. ^ ette mdthode de recherches me parait non moins interes- Co te et importante, que l’autre dont le point de depart est une i^nsi eiation thdorique. D’ailleurs a un moment donne les deux t odes se rencontrent pour donner des resultats des plus Ir uctueux. noi^° US n ° US P ro P osons de donner ici la description d’un phe- ph r ° bse f Vd s pecialement chezles Nemertes, dont la mor- °g le et l’histologie ont ete approfondies d’une facon tres o minutieuse et extremement rigoureuse par Burger (i). Au con- traire le chapitre de biologie est a peine eflleure. Quand apres avoir ramasse les algucs a marde basse on les met dans des grandes cuvettes remplies d’eau de mer, la plupart des animaux emprisonnes parmi ces plantes, sortent et se ran- gent le long des bords du recipient. C’est au point de vue biolo- gique une faune speciale que j’appelle «la faune des bords de cuvette ». Une autre partie des animaux reste au contraire toujours au fond de la cuvette. Le premier groupe se compose des Polyclades, Rhabdoceles, Nemertes (une partie), Nematodes libres (une partie), Polychetes (une partie), Chetognathes (Spadella), Crustaces, Gasteropodes, Amphineures, Astdroides (Asterina gibbosa) et Crinoi'des (Antedon rosacea ). De l’autie groupe je citerai les Oligochetes marins, plusieurs Nemertes et quelques especes de Nematodes libres. Ce sont d’abord les Nemertes qui ont attire mon attention. Mettre les algues dans une cuvette ■— c’est la facon habituelle de se procurer les Ndmertes qui les habitent. De la mdme facon on procedera avec les Nemertes qui sont emprisonnees parnn les coquillages, les cailloux, etc. provenant d’un dragage. Parmi les algues qui a marde basse sont decouvertes pen dant 2-3 heures j’ai trouvd a Roscoff le plus souvent les especes suivantes : (Erstedia dorsalis (Abildg.), Prostoma vittigerum (Burg.), Prostoma coronation (Quatrf.), Prostoma vermicide (Quatrf.), Nemertopsis tenuis (Burg.), Cephalothrix ruffifi onS (Johnst.), Lineus ruber , var. vert-olive (Johnst.) et enfin deu/ especes nouvelles de Prostoma (2) et deux de (Erstedia ( 3 )? la description sera publiee dans ma prochaine note. Or j 7 ai constate que deja au bout d’un quart d’heuie e^ (Erstedia dorsalis commencent a sortir; 2-3 heures pl us ^ on apercoit les premieres Prostoma vitigerum et Pr» corona ^ qui sont suivies encore un peu plus tard par Pr . vermicular (1) O. Burger. — Die Nemertinen des Golfes von NecipeU-- (F pel. Bd. 22). 1895. (2) Pros 1 0111a Herouardi , n. sp., Prostoma Leonilla.?, n. sp- ( 3 ) CErstedia roscoviensis, n. sp., (Erstedia Patricia, n. sp. pi. Nea" — 3 — est a noter que ces 3 especes sortent completement de Peau et se dessechent au bout de quelques heures, malgre qu’elles soient si pres de beau oil elles pourraient se refugier. Le lendemain au bout de 24 heures remontent a la surface le long des bords de la cuvette les Prostoma Herouardi , Pr. Leonilla? et Nemer- topsis tenuis . Ces especes ne sortent jamais completement de I’eau. Encore 24 heures plus tard on voit que la surface de l’eau dans la cuvette est couverte d’une gelde opaque, formee par des bacteries et d’autres microorganismes. En remuant cctte gelee avec une pipette on trouve dessous frequemment des Cephalo - tlirix ruffifrons isolees ou entortillees a plusieurs en forme de pelote ; un peu au-dessus de la gelee on voit les (Erstedia ros - coviensis et CE. Patricice colldes fortement au verre. J ai cm tout d’abord que c'est la decomposition des algues et les bacteries empoisonant 1’eau qui obligent les animaux a quitter leur element habituel. Mais cette hypotbese ne pouvait *-tie appliquee a (Erstedia dorsalis qui sort de l’eau deja pen¬ dant le premier quart d’heure. En plus, faisant la rfcolte des ematodes libres, j’ai constate que tandis qu’une espece remon- aittoujours en mtoe temps que (Erstedia dorsalis a la surface, deil ^ UtrC restait au fond de la cuvette meme lorsque l’eau etait d > d completement pourrie. car ^n] 11111 C Pait kS mardes ne pouvaient jouer ici aucun role, rern ^ SleUrS es P eces de Nemertes provenant des dragages '"C::;«? ace du lcites de la Mediterranee. Se p ;"*“ t U " e 7 si l me Vpo.hese - .'influence de la lumicre - C ™ e P ll fe'd d ’° bSerVer qUe S ‘ h > P=niede esaLl™ , T ql " ^ '’ aUtre ’ la Pl-> grande dans l a parte de 1 (P “ Seulem “ tN -™'.es) seramassent Serait-ce du „l , “ Ve ' ,e °" “ lumii,re est la plus f orte slots aue le ph ° plsme positif l M “ is comment expliquet' ph0 '°" o P isme ndgatif, comme Am- r '«°n,e„, aussi ’» lf su rfa“7 (108) — 4 — j’ai pu diminer chaque facteur et le considerer separement des autres. J’ai rdcolte alors les diverses especes de Nemertes en grandes quantites et je les ai placees dans de Feau fraiche aeree et chaque jour renouvelee. Pour eviter les erreurs d’experience, j’ai pris pour toute la serie des conditions uniformes : 2o-3o individus etaient places dans un bocal contenant ioo ccm d’eau de mer; les conditions de la temperature (environ 14 0 C) et de la lumiere, (lumiere du jour diffuse) etaient identiques. Mais tandis que d’apres Fobservation directe « la faune des bords de cuvette » se divisait en trois groupes nets, (les animaux qui sortaient comple- tement de Feau, ceux qui remontaient seulement a la surface ec enfin ceux qui restaient au fond), les experiences ont demontre que ces 3 groupes ne sont pas exacts. J’ai ete oblige alors de traiter dans la suite separement presque chaque espece observee. Premiere serie d’experiences. /. CErsledia dorsalis (Abildg.). — Lorsqu’on met les indi¬ vidus de cette espece dans de Feau fraiche ils remontent de suite a la surface, sortent completement de Feau, puis ils s’y plongent de nouveau et apres avoir repetd cette manoeuvre plusieurs fois (mais souvent aussi apres la premiere sortie), ils s’immobilisent, colies plusieurs les uns a cote des autres, sur les parois du vene a 2-3 millimetres, au-dessus de la surface de Feau, p ies que toujours parallelement a cette dernierej on voit aussi que la plupart (mais pas tous) des individus s’immobilisent du cote du verre qui est tourne vers la lumiere. Les individus qui ne se poitent pas bien restent depuis le commencement au fond et, malgi e qu on change souvent Feau, ils meurent vite envahis p^ r les Hypotriches etquelques rares Holotriches. II peut aussi sou¬ vent arriver que quelques individus s’dloignent trop (jusqu a 2 centimetres; dela surface de Feau. Ceux-ci se dessechent com pletement au bout de deux jours. Tous les individus — ceUX qui sortent et ceux qui restent au fond — secretent des P et * ts tubes de la dimension de leur taille. Ces tubes sont peu hyali nS ' — 5 — Au commencement les (Er. dot'salis quittent souvent leui tubes, niais au bout de 24 heures elles ne le font plus et restent pen¬ dant plusieurs jours sans bouger. Mais chaque fois qu on change beau elles quittent leurs tubes, se plongent dans beau pour la quitter quelques minutes plus tard et s’immobiliser de nouveau sur les parois du verre. Toutes ces experiences ont etd executed dans beau renouvelee chaque jour et aeree. Dans ces conditions les (Er. dorsalis vivent assez longtemps et.pondent meme. La ponte qui n’est pas enveloppee dans du mucus — les oeufs sont isoles — se developpe facilement, ce qui prouve que les condi¬ tions de b experience sont bien naturelles. 2. (Erstedia rustica (Joub.), qui vit parmi les Cynthia rus- tica , mise dans une cuvette avec les Ascidies remonte au bout de quelques minutes et se repose sur les parois du recipient a la surface de beau; rarement elle sort completement de beau. Soumises aux memes conditions d’experience que bespece prd- cedente elle se comporte presque de la meme facon. Les seules differences sont : elle ne s’eloigne que rarement de la surface de 1 eau; elle vit moins longtemps que bautre en captivite; et enfin elle ne sdcretent pas de tubes. Les individus tres jeunes mesu- ran t a peine 1 millimetres, s’eloignent jusqu’a 3 millimetres de la surface de beau, mais rentrent bientot dans beau. 3 . (Erstedia Patricice (Oxn.), habite parmi les memes algues que CEt . dorsalis. Dans beau fraiche, souvent renouvelde elle vit tres longtemps, mais ne remonte jamais a la surface. Elle res te constamment au fond du verre et secrete la un tube tres transparent qu’elle quitte 2-3 fois par semaine. Le tube colle tort au verre. 4 - (Erstedia roscoviensis (Oxn.), mise dans beau fraiche ne >e monte pas a la surface. Malgre qu’on renouvelle l’eau cons- tamment elle meurt au bout d’une journde. 5. Prostoma vittigerum (Burg.), se comporte dans l’eau frai- , 6 tOUt k fait comme Erstedia dorsalis. Elle vit extremement ngtemps, mats ne secrete pas de tubes. 6 . Prostoma coronation (Quatrf.), dans 1’eau fraiche montre rn m ' mes relations que la precedente, mais elle exige beau- UP de SOms et reau doit etre renouvelee plusieurs fois dans (108) — 6 — la journde; dans ces conditions elle vit aussi tres longtemps et pond meme. Dans l’eau elle secrete tres peu de mucus; mais une fois sortie de l’eau elle en secrete beaucoup. Ce mucus est tres transparent mais sans forme definie. La ponte est toujours enveloppee dans une masse de mucus qui prend souvent la forme d’un tube creux. 7. Prostoma vermiculus (Quatrf.), se comporte de la meme facon que (Erstedia rustica , c’est-a-dire qu’elle quitte rare- ment l’eau. Elle vit tres longtemps en captivite et pond bien. Elle ne secrete pas de tubes, mais les oeufs ont une enveloppe muqueuse, comrne chez les Pr. coronatum . 8 . Prostoma Iierouardi (Oxn.), reste dans l’eau fraiche tou¬ jours au fond du verre. Elle ne secrete pas de tubes et vit tres longtemps en captivite. g . Prostoma Leonillae (Oxn.), ne sort jamais completement de l’eau. Tous les individus se portant bien remontent pres de la surface de l’eau et se fixent sur les parrois du verre du cote de la lumiere. Ils vivent tres longtemps, mais ne secretent pas de tubes. 10. Nemertopsis tenuis (Burg.), se comporte de la meme facon que l’espece precedente. 11. Cephalothrix ruffifrons (Johnst.), reste toujours au fond du verre, ou tous les individus, surtout a l’epoque de la maturite sexuelle, forment une pelote entortille'e. De temps en temps, surtout si on frappe legerement sur les parois du veiie, les tetes colorees par les points oculiformes, en rouge, surgissent et souvent quelques individus se detachant de la pelotte mon¬ tent sur les parois du verre pour rentrer de nouveau au bout de quelques minutes dans la pelote et cacher leurs tetes a son inte- rieur. C. ruffifrons ne forme pas de tubes. Elle vit tres long¬ temps, pond et se developpe facilement. Toutes les especes que nous venons de citer vivent parmi les algues entre les niveaux extremes du balancement des marees. Mais ces algues sont decouvertes seulement pendant 2-0 heures a chaque maree. (Erstedia rustica vit parmi les Cynthia rustica qui sont decouvertes seulement pendant les grandes marees de chaque mois. Et enfin Prostoma vittigerum habite souvent dans la cavite peribranchiale de certaines Ascidies simples. Qu’il me soit permis, pour completer le tableau, de citer quelques especes qui habitent d’autres endroits. 12. Linens ruber (Mull.), habite plusieurs zones de repar¬ tition verticale; on le trouve toujours sous les pierres. Mais on rencontre souvent des individus jeunes de la varietd vert- olive parmi les algues avec (Erstedia dorsalis. Or les jeunes Linens se component comme Prostoma vittigerum , mais dans l’eau fraiche au contraire ils ne remontent pas a la surface. Linens ruber est extremement sensible ala lumiere dans le sens negatif. En meme temps son stereotropisme est tres fort. Or dans les conditions d’experience de cette sdrie on voit toujours le Linens ruber rester au fond du verre ou ram per sur les parois laterales, et si on met dans le fond un petit cailloux, il s’abrite toujours sous celui-ci. La secretion du mucus est tres abondante surtout les 3-4 premiers jours de captivitd. Les tubes ne sont pas bien formes et apparaissent seulement a certaines dpoques. 1 3 . Amphiporus Martyi (Oxn.), vit sous les memes pierres que Linens ruber , le plus souvent a cotd de celui-ci. Trans- porte dans beau fraiche il sort tres souvent, meme si on met des petits cailloux dans le verre. Souvent sorti trop haut il se desseche sur les parois du verre. Au bout de plusieurs jours ces sorties deviennent de plus en plusrares et cessent finalement. 14. i 5 . Prosorochmus Delagei (Oxn.), habite a peu pres es memes endroits que Linens ruber , mais il est, comme Am- rub!*™ 8 } a7 ^ 7 *’ plUS c l uant a sa repartition que Linens sen/ ' 1 ne m ° nte ’ amais Si haut (dans des endroits converts (ju s r em 1-2 heUreS P ar chac l ue m aree), ni ne descend si bas • iiusqu a 40 de profondeur)> Ldnfluence d£ k lumifcre nos n ° US e ” reparler0ns dans la d -^™ n«rie de (GrubLi: MiCr “ ra/ 7 eM ‘ ,ta (E1,rb «->« ^icrun, aurantiaca mvettesau rn en ” en ’ n agage5 ' °" 0 P er ?° it da " s >« li nes m ° ment ou elles qument les cailloux, ou les Coral fraiche^elles dZ'l"" d ' habitud »- 1 'eau et lon S" m P s - astern toujours au fond du verre tubes 6nt eSCaladent un P eu les P ai '°is du recipient. Pas de (x°8) 18. Cerebratulus fuscus (Me. Int.). — Sa repartition verti- cale est tres etendue. Dans beau fraiche il se comporte comme les deux especes precedentes. ig. Linens longissimus (Gunn.), quivitde preference parmi les rhizomes de laminaires, ne remonte jamais a la surface de l’eau dans la cuvette. 20. Emplectonema gracile (Johnst.), qu’on trouve a Ros- coff parmi les algues decouvertes pendant les grandes marees, transportee dans beau fraiche remonte au bout de quelques heures a la surface. Elle reste entortillee en forme de pelote sur les parois du verre a la limite de l’eau et de Fair et peut y rester plusieurs jours sans bouger; mais chaque fois qu’on change beau, elle commence a ramper, se plonge dans beau et en sort de nouveau au bout de quelques heures pour prendre la position decrite plus haut. 2/, 22. Tnbnlanus polymorphic (Ren.) et Tnbulanus annii- latus (Mont.), qui habitent parmi les algues, la zone rarement decouverte par la mer, secretent tous les deux (toujours dans bobscurite) des tubes bien formes et ne sortent jamais hors de Les experiences de cette serie me semblent prouver que ce quelles le phenomene se produit avec une grande precision et une grande nettete (notamment chez (Erstedia dorsalis et rus- lica , chez Prostoma coronatnm et vittigerum J, il se produit avec plus de nettete et aussi plus de rapidite dans beau fraiche en babsence complete des algues. une cuvette remontent a la surface et se ramassent presque toutes au bord de ce recipient du cotd de la lumiere ne prouve p aS encoie qu elles ont toutes un phototropisme positif. Il fatit bicn — 9 “ experiences que j’ai faites avec R. Minkiewicz et qui visaient specialement le phototropisme ont demontrd le bien fondd de cette mefiance. Les rdsultats detailles et la technique expeiimen- tale que nous avons employee seront publics prochainement. Nous aurons aussi Toccasion d'expliquer dans cette dtude poui- quoi les Nemertes qui sont negativement phototropiques se ramassent tout de meme souvent du cotd de la lumidre dans un verre rond ou elles sont placees. Voici le tableau provisoire qui montre la valeur du photo¬ tropisme de quelques Ndmertes. TABLEAU I. No Especes Phototropisme I 1 i Tubulanus polymorphus (Ren.). negatif 2 — annulatus (Mont.). ^ j 3 Cephalothrix ruffij^ons (Mont.). negatif 4 Kmplectonema gracile (Johnst.) .... ? ! 5 Nemertopsis tenuis (Burg.). 6 Prostoma coronatum (Quatrf.)_ positif 7 — vertniculus (Quatrf.). positif 8 — vittigeruvi (Burg.). negatif 9 — Leonillce (Oxn.). positif IO — Herouardi (Oxn.). p 11 CErstedia dorsalis (Abildg.) ... p 12 — roscoviensis (Oxn.). P | j 3 — Patricice (Oxn.).. ? H — ruslica (Joub.). ? i 5 Prosorochmus Delagei (Oxn.) (adulte) negatif 10 — — (jeune) negatif l l Arnphiporus Marlyi (Oxn.). negatif 18 Lineus ruber (Mull.). negatif x 9 — longissimus /Gunn.). p 20 Micrura fasciolata (Ehrb.). negatif 21 — auranliaca (Grube). negatif 22 Cerebratulus fuscus (Me. Int.). negatif (108 10 — Chez les especes marquees des numeros 4, 5 et de 10 a 14 il etait difficile de determiner le phototropisme car ces especes s’immobilisent trop vite. Chez Linens longissimus et f ubulanus annulatus les experiences n’ont pas etd faites. Le phototropisme negatif de Prostoma vittigerum est bien net. Et Lineus ruber est excessivement sensible a la lumiere dans le sens ne'gatif. II en est ainsi avec les autres Heterone- mertes (N os 17, 18, 19). Chez la plupart de nos Nemertes la lumiere ne semble avoii aucune influence sur le phenomene consistant en ce que ces animaux remontent a la surface ou sortent de beau. Les photo- tropismes opposes des Prostoma vittigerum et Prostoma coro¬ nation semblent le demontrer. Au contraire chez quelques especes qui restent habituellement au fond du recipient la lu¬ miere (ou son absence) y joue un certain role. En mettant une vingtaine d’individus de Lineus ruber dans un grand boccal rempli a moitie d’eau fraiche, en babsence complete de lumiere, on constate que pendant les premieres 48 heures presque tous les individus remontent a la surface et rampent meme sur les parois du bocal, en dehors de beau. A la lumiere ce phenomene ne se produit pas, car, en fuyant la lumiere a laquelle ils sont excessivement sensibles, ils se cachent sous les petits cailloux qu’on jette au fond du bocal. Le phenomene cesse au bout de 2-3 jours. Dans les memes conditions le phenomene se produit chez Amphiporus Martyi dont nous avons parle plus haut et chez Prosorochmus Delagei. Seulement ces sorties se repetent plus longtemps, pendant 6-9 jours. Prosorochmus Delagei qui est vivipare vit tres longtemps en captivite et donne naissance a une trentaine de jeunes. Or ces jeunes, dont le phototropisme est aussi fortement negatif q ue celui des adultes, montrent quelques particularites. Ayant a peine quitte le corps maternel ils commencent a ramper vive ment au fond et sur les parois du verre. Si on les expose a la lumiere du jour leurs mouvements deviennent plus rapides et, en se dirigeant vers la surface, ils sortent de beau. En les mettant de nouveau dans Fobscurite on les f alt 11 — rentrer dans l’eau. Ce phenomene persistait chez les jeunes depuis 3 semaines lorsque je fus obligd d’interrompre 1 expe¬ rience. Malgre que j’aie repdtd l’expdrience maintes fois et qu’elle se soit produite toujours dans le meme sens, il m est difficile de donner une explication suffisamment fondee. Peut-etre l’experience que j’ai faite sur le phototropisme de Cephalothrix ruffifrons pourra-t-elle contribuer a rendre Inex¬ perience precedente plus claire. J’ai deja dit plus haut que C. ruffifrons est tres sensible aux secousses mecaniques; immobilisde, elle commence vivement a ramper lorsqu’on frappe legerement sur les bords du recipient. Or lorsqu’on met dans ces conditions plusieurs individus entor- tilles en pelote dans un verre de montre assez grand et rempli aux 3/4 d’eau de mer, on voit que la pelote commence a se dis- soudre. Le verre de montre dtant eclaire d’uncote par la lumiere du jour, toutes les tetes de Cephalothrix qui sortent de la pelote dans toutes les directions se detournent instantandment et se dirigent en ligne droite vers la partie moins dclairee du verre de niontre. Dans l’etat de repos ou d’excitation trop forte il devient impossible de determiner le phototropisme de Cephalothrix. Ici, nous voyons tres clairement qu’une secousse mecanique mode- iee declanche le phenomene du phototropisme ndgatif; il est fort piobable alors que chez les jeunes Prosorochmus Delagei , au contraire, la lumiere declanche une autre reaction physiolo- b!que qui se manifeste par le phenomene que ces animaux sor- tent de l’eau. Quant a la « faune des bords de cuvette » (au moins pour les I [nertes en f° nt partie) je crois pouvoir aflirmer que la 1’ h ne i oue aucun role dans leurs bizarres sorties, car dans cuiite complete comme a la lumiere du jour, elles remontent 'b a cment a la surface ou sortent de l’eau. (108) — 12 — Troisieme serie d’experiences. II s’agit de l’influence de melanges d’eau de mer et d’eau distillee. Minkiewicz (i) a demontre que ces melanges, tout en etant tres simples, peuvent rendre de grands services dans la biologie experimentale. Mes experiences ont dte entreprises il y a deux ans dans un but tout a fait special, je ne parlerai alors ici que tres sommairement de la technique et je citerai seulement les resultats qui touchent directement notre probleme. La tech¬ nique etait la suivante : a 5 o ccm d’eau de mer j’ai ajoute' la pre¬ miere fois 5 ccrn d’eau distillee et de cette facon j’ai obtenu 55 ccm d un melange a 9,10 °/ 0 , c’est-a-dire que sur 100 parties du me¬ lange il y avait 9,1 p. d’eau distillee. Le lendemain j’agitais lege- rement avec une baguette et apres avoir aspire a l’aide d’une pipette 5 ccm du melange, j’ajoutais de nouveau 5 ccm d’eau distillee. Et ainsi les jours suivants a des intervalles d’un a trois jours. Les resultats se presentent comme voici : Linens ruber ne remonte dans aucun de ces melanges a la surface. Amphiporus Martyi sort de l’eau pendant les 17 premiers jouis jusqu au melange a 53,3 °/ 0 . Dans le melange a 57,5% ^ ne le fait plus et il meurt ensuite au bout de 32 jours dans un melange a 80,4% (80,4 parties d’eau distillee et 19,6 parties d’eau de mer). (Lrstedia dorsalis vit plusieurs semaines dans les melanges faibles, jusqu’a 43,6%; elle s’y trouve meme mieux que dans 1 eau de mer pure. En effet, pendant un mois, pas un seul echantillon qui etaient dans le melange a 38 % n’est mort, tandis que quelques uns des temoins qui etaient dans l’eau de mei commencerent a perir deja au bout de 3 a 4 jours. CErste - dia dorsalis sort de l’eau pendant les 7 premiers jours jusqu au melange a 43,6%; le phenomene cesse a 48,7%; dans ce me- (1) R. Minkiewicz. - C. R. de VAc. de Sc. de Paris., t. CXLIII, n° 21. 1907. — 13 — lange (E. dorsalis vit encore 18 jours; si au contrairc on con¬ tinue a augmenter le •/. d’eau distillee de ce melange, 1 animal meurt au bout de 3 jours dans le melange a 07,0 /„. D’autre part si on s'an ete par exemple au mdlangc ii /01 l’animal vit indefiniment et rampe continuellement 4 sec le long des parois du verre. II est bien entendu que les experiences etaient conti6 ees chaque jour, et les individus qui dtaient a sec, dtaient dc nou- veau repousses dans l’eau a l’aide d’une baguette. Prostoma coronatum tout comme (L. dorsalis vit tics long- temps dans le melange a 38 °/ 0 , rnais au bout de 19 joins elle ne sort plus de l’eau. Dans le melange a 48,7 °/o e ^ e SOIt cncoIC pendant 4 jours et vit 8 jours; elle vit encore 7 jours dans le melange a 53,3 °/ 0 et 24 heures a 61,1 %* rnais ne sort plus. De cette facon on peut affirmer que le phdnomene est net jusqu a 43,6 °/ 0 et qu’a 48,7 °/ 0 il cesse vite. II en est ainsi chez Prostoma vermiculns , avec la seule ditld- rence que dans le melange a 38 0 / o elle rampe a sec continuelle- ment et que dans le melange a 53,3 °/o e U e survit 24 jours et sort de l’eau encore 3 jours. Prostoma vittigerum est pour ainsi dire la plus tenace contre la dilution de l’eau de mer. Dans les melanges a 24,9 °/ 0 et 38 °/ 0 e lle vit indefiniment et rampe sans cesse a sec. Me me dans le melange a 48,7 °/ 0 elle se portait tres bien, quand au bout de 3 o jours je firs oblige d’interrompre mes experiences; rnais dans ce melange notre phenomene n’a lieu que les 3-q premiers jours et cesse bientot. Pour une fois encore nous voyons que le me¬ lange a 43,6 °/ 0 prdsente la limite du phenomene. En rdsume nous concluons que tandis que chez Prostoma coronatum , Pr. vittigerum et Pr. vermiculus le seuil du phdno- mene est reprdsentd par le melange a 43,6°/ 0 , chez GErstedia dorsalis il descend jusqu’a 38 °/ Q , d'autre part chez Amphiporus Martyi il s’dleve jusqu’a 53,3 °/ 0 . Au dela de ce seuil, le pheno¬ mene que les animaux rampent a sec le long des parois du verre ne se produit plus. Il sera interessant de rappeler ici les experiences de Minkie- Wlcz c-) qui a obtenu l’inversion du chromotropisme des (108) *4 — Ndmertes en les mettant dans une solution qui avec ioo p. d’eau de mer contenait 25 a 80 p. d’eau distillee. Un simple calcul nous demontre que ces solutions correspondent a mes melanges de 20 °/ 0 a 44,4 °/ 0 . Ce dernier depasse seulement de o,8 mon melange de 43,6 °/ 0 , qui, comme je l’ai deja indique, est le seuil du phenomene. En tout cas il est loin d’atteindre le melange suivant de 48,7 °/ 0 dans lequel le phenomene cesse de se pro- duire. Cette coincidence des chiffres est assez significative, car dans les deux cas les melanges d’eau de mer et d’eau distillee ont produit le meme effet, l’elimination d’une fonction physio- logique : dans un cas c’etait 1’autonomie du chromotropisme et son independance du phototropisme, dans l’autre cas c’etait 1 inddpendance de notre phenomene des autres fonctions physio- logiques des Ndmertes. En effet, le melange a 38°/ 0 nous demontre que Prostoma coronatum y vit indefiniment, tandis que le phenomene cesse au bout de 19 jours. Et Prostoma vittigerum cesse de sortir a sec au bout de 2 jours dans le melange a 48,7 °/°, tout en y vivant bien pendant plusieurs semaines. Cette sdrie d experiences me semble alors demontrer qu’il faut voii dans le phenomene une fonction physiologique bien definie quoique pas encore claire. Avant d’aborder mes dernieres conclusions je tiens a donner ici un tableau reunissant l’ensemble des observations et expe¬ riences que je viens de decrire. Ce tableau nous facilitera d’un coup d’oeil l’orientation. N UMEROS TABLEAU II. Especes Habitats « 3 C3 <*J ” "53 — eo o «• o £ a «> n remonte remonte 1UI1UUIC ^ iwuwuiv a la surface ( a la surface reste au fond Tubulanus polymorphic (Ren.)A par mi les aigues (. ,„ nH ( TuU i i nut /rarement d6couverti r ) lubulanus annulatus (Mont.) . .\ [ ,reste au fond Cephalothrix ruffi.frons (Johnst.) . ' Emplectonema gracile (Johnst.) Nemertopsis tenuis (Burg.).... Prostoma coronatum (Quatrf.). Prostoma vittigerum (Burg.).. Prostoma vermiculus (Quatrf.) Prostoma Leonillce (Oxn.) .... Prostoma Herouardi (0 xn.) .. Erstedia dorsalis (Abildg.)... Erstedia roscoviensis (Oxn.).. Erstedia Patricice (Oxn.). sort de l’eau ^ remonte ) a la surface sort de l’eau ^ sort de 1’eau f \ remonte I a la surface reste au fond sort de l’eau ! reste au fond Erstedia rustica (Joub ) ( parmi les Cynthia . .^rarement decouvert Pr °sorochmns Delagei, adnlte(Oxn. O I Uosorochmus Delagei, jeune... A jf J \ ] £ rt ) Am Phipor us Martyi (Oxn.).. Lneus ruber (Mull.). Lueus longissimus (Gunn.)_! laminaire v I { zone des ma Mtcrura fasciolata (Ehrbg.)..../ Micrura auramiaea (Grub e )_) dragage ■ Cer ebralul us fuscus (Me. Int.).. remonte a la surface remonte a la surface Cl, u CA) QJ reste au fond reste au fond ( sort de l’eau i Influence \ de la lumifcre sort de l’eau ^ reste au fond ( (?) tire ( | marges f reste a u fond reste au fond / remonte j „ , la surface ^ res t e au fond ? + + + ? ? ? ? 43,6 •/• 43,6 •/« 43,6 •/• 38 , 6 -/. 53,3 •/« Pour expliquer alors le phenomene consistant en ce fait que plusieurs especes de Nemertes marines ont l’habitude de ramper a sec, diverses hypotheses se presentent. D’abord Phypothese que le phenomene est cause par la de¬ composition des algues doit etre rejetee pour 3 raisons : i° le phenomene commence chez quelques especes (CErstedia dorsalis , Prostoma vittigerum , Prostoma coronatum) tres tot, avant que la decomposition des algues ait pu commencer; 2° la reaction a lieu dans Peau fraiche en l’absence complete des algues; 3 ° les especes si rapprochees comme CErstedia dorsalis , CE. Patri¬ cias et CE. roscoviensis reagissent differemment dans les memes conditions. Cette derniere raison fait que nous ne pouvons pas non plus accepter rhypothese de l’influence des marges; puis encore les CErstedia dorsalis et plusieurs autres Nemertes de la MEditerranEe, qui sont toujours recouvertes par la mer, se component de la meme facon que les memes especes de PAtlan- tique. II est certain qu’on peut me faire Pobjection que j’ignore completement la facon d’agir de mes Nemertes dans les condi¬ tions habituelles, c’est-a-dire dans la mer meme pendant les marges basses et hautes. Mais il est impossible d’apercevoir les CErstedia qu les Prostoma qui mesurent 5 a 12 millimetres de longueur se promener a la surface de la mer ou ramper a marge basse sur les algues. La seule chose qui soit sure ici, c est qu’elles sont fixees sur les algues puisque on les y trouve. II est certain que le recipient dans lequel je tenais les Ne¬ mertes constitue, par rapport a la mer, un bassin tres limite dont les bords pouvaient etre facilement atteints par les ani^ maux, et qu’il est difficile de trouver dans les conditions de la mer un Equivalent de ces « bords de cuvette », — mais d’autre part le phenomene ne m’apparait pas comme une reaction spe- citique des animaux provoquee par ces « bords ». Quant a la lumiere j’ai expose plus haut les raisons pour lesquelles celle-cine peut pas etre ici prise en consideration. Les experiences du geotropismc ne m’ont donne aucun rgsultat positif biennet; mais un r&ultat negatif d’une expg- rience peut etre rarement considere comme quelque chose de decisif. Au contraire, je possede une observation qui explique unpeu le role de Poxygene de Pair. 1 7 Un bocal d’un litre, parfaitement bouchd, sans tamoindre bulk d’air, contenant une cinquantaine d indi vidus de (hi stcdia rustica , me fut envoyd du Laboratoire Lacaze-Duthiers dc Roscoff. Les animaux ont sdjournd pendant 17 jours dans cettc eau a la temperature constante de 1 J° C '-ails que leui vitality ait diminue. Un autre bocal avec les animaux tdmoins fut mis dans les memes conditions, mais il contenait aussi de I an. Je n’ai pu constater aucune difference dans la vitality des animaux de ces deux bocaux. 11 me semble alors que 1 oxygine de I ail ne joue pas un grand role dans notre phdnomfene. Ce n’est pas non plus (au moins chez les Prostoma , Chrste - dia et Amphiporus ) exclusivement l’excitation provoquee par les secousses mecaniques lorsqu’on change lean du recipient. Car lorsqu’on apporte les algues de la grfeve et qu on les met dans des cuvettes remplies d’eau, les especes diffdrentes commencent ^ remonter chacune au bout d’un certain temps caracteristique pour chaque espece. D’autre part, dans l'eau fraiche sans algues, e lles commencent a remonter a la surface (dventuellement a Tamper a sec) presque aussitot; le phdnomene se produit, dans ces conditions avec plus de nettetd et plus de rapidite. Ensuite chaque fois qu’on change l’eau elles s’y plongent de nouveau qtielques minutes pour remonter ensuite coniine auparavant. Mais nous avons vu dans le genre (Erstedia des especes tres voisines de YCE, dorsalis , notamment OE. roscoviensis et Patricia ?, qui restent dans l’eau fraiche toujours au fond. Apres tout ce que nous venons de dire il nous est impossible e rdsoudre le probldme, extremement complexe, d’apres les °bservations et expdriences faites sur le seul groupe des Nd- mer tes. Pour aboutir a une explication sulfisamment fondde il Seiait n ecessaire de faire des expdriences comparatives chez les atities groupes d’animaux que nous avons cites plus haut et qui tftontrent le meme phdnomene. Pour le moment la question est nous constatons la rdaction cinetique des animaux, qui est tant6t positive, tantot negative, mais il nous est difficile de dire P ai ^clle action elle est provoquee. (108) • ' '• , •' - 7'. j-- 1 •'M \ : . ‘ .' ;! - ... ■ • - < r. V • ... • .. • ■ /v.,-.-,. ' / >-i : ■■ • . &sslPI: ' *.-■ ■■ ■. •, ' tfwps; ... ;>> }: ; :’\'V •, - • ft . ^/*. 7 ■ r • - • . • i> • • ' ' \ , ■■'Jrj.--.' A,r s--r ■ . A ■ ■ ' V - • . , -7,;. •-r AVIS Le Bulletin est en depot* chez Friedlander, 11, Carlstrasse. Berlin. . ^ es numeros du Bulletin se vendent separement aux prix suivants et franco : Fr. 9 • Quelques impressions d’un naturaliste au cours d’une cam- pagne scientifique de S. A. S. le Prince de Monaco (iqo 5 ), par L.-L. Bouvier, professeur au Museum d’Histoire naturelle, Membre de l’lnstitut. i 5 o 94. Sur 1 existence de la Mye dans la Mediterranee, par Fred Vles, preparateur du Laboratoire de Roscoft ...;. o 5 o 95. - Sur la huititoie campagne de la Princesse-Alice II, par o. A. S. le Prince Albert l or de Monaco.... . o 5 o 96. — Orchomenella lobata, nouvelle espece d’Amphipode des regions arctiques, par Ed. Chevreux..... 1 » 9 ? * Sin une m6thode de prelevement de l’eau de mer destinee aux etudes bacteriologiques, par MM. P. Portier ct J. Richard ... #4 . x 9 98. — Questionnaire relatif aux especes comestibles de Crustaces, par H. Coutiere.. \ 0 5 0 99. — Note prehminaire sur quelques Asteries et Ophiures prove- ^rn^n^^Y^c QS( \ e ^ Pl ' incesse ~ AIice ^ parR. Kcehler, professeur a la Faculte des Sciences de Lyon. 1 00 100. - des.Salines^c&teres, par le D r L. Maillard, 1 ? planches) 38 ^ * 3 Facult ^ de Medecine de Paris (avec 101. N ° 1 /n,!r nta 1 reS l es Calanoides dc la Princesse- Alice (coirections et additions), par G. O. Sars . o 5 o I02 ‘ “ forme j? un . e de Tri 8 l «> P a r lc D r M. Jaquet, 9 Gonservateur au Musee Oceanographique. o 5o 10 ^ crois*? tP ra ^ 1 *°P°d es recuei 11 is au cours des dernieres . cur a, M,S,Iwi'n ,1E Monaco, par M. L. Joub.n, profes- tftm i, d - HlSt0lre "aturelle de Paris et a Tins- 104. - Sur qn^nt e H5« rm n S la . rvaii ; es enigmatiques d’Eucyphotes,. par H. GouTiERE . e ? n .° n ! dC S ' A ' S ' 16 ™ NCE DE Monaco ’ iod. — P r ^ lm “aires sur les gisements de Mollusques comes- la Bale do ^J ance - ~ L’embouchure de la Loire, cartes) Dar T 1 r S n par le D r Mieczyslaw ’" au Musee oceanographique de Monaco.. o 5o MONACO. — 1 MPR. DE MONACO. N° 109 31 Decembre 1907 (Fondation ALBERT Rr, Pkince de Monacoi CONSIDERATIONS SUR LES SCORPENIDES DE LA MER DE NICE Par le ]> M. Jaquet Conservateur au MusSe Oc^anographique. DE L'lKSTITUT OCMOGKUIIIliy; .A. XT X S Les auteurs sont pries de se conformer aux indications suivantes : io Appliquer les regies de la nomenclature adoptees par les Congres internationaux. 2° Supprimer autant que possible les abreviations. 3 o Donner cn notes au bas des pages ou dans un index les indications bibliographiques. 4° Ecrire en italiques tout nom scientifique latin. 5 ° Dessiner sur papier ou bristol bien blanc au crayon Wolf (H. B.) ou a l’encre de Chine. 6° Ne pas mettre la lettre sur les dessins originaux mais sur les papiers caiques les recouvrant. 7° Faire les ombres au trait sur papier ordinaire ou au crayon noir sur papier procede. 8° Remplacer autant que possible les planches par des figures dans le texte en donnant les dessins faits d’un tiers ou d'un quart plus grands que la dimension definitive qu’on desire. *= * Les auteurs recoivent 5 o exemplaires de leur memoire. IIs peuvent, en outre, en faire tirer un nombre quelconque — faire la demande sur le manuscrit — suivant le tarif suivant : Un quart de feuille. Une demi-feuille. Une feuille entiere. 50 ex. 100 ex. 150 ex. 200 ex. 250 ex. 500 ex. 4 ^ » 5^20 6 f 80 8 f 40 ro 40 17^ 80 4 7 ° 6 70 8 80 11 » 1 3 40 22 80 8 10 9 80 1 3 80 16 20 19 40 35 80 II faut ajouter a ces prix celui des planches quand il y a lieu. Adresser tout ce qui concerne le Bulletin a I’adresse suivante : Musee oc6anographique (Bulletin), xMonaco. Bulletin de l’Institut Oci. anographique (Fondation ALBERT I*% Prince de Monaco) N° 109. — 3 i Decembre 1907. Con si d e rati o n s sur les Scorpenides de la mer de Nice Par le D" M. JAQUET Conservateur au Mus£e Oclanographique. De temps en temps, mais toujours a intervalles espacds, a pparait sur les marches de Nice et de Monaco un Scorpenide qui, bien que ressemblant enormement aux rascasses, presente ne anmoins quelque chose de particulier dans son aspect gdnd- la let sa coloration. Sa longueur n'excede pas i 5 centimetres ct a piemiere vue, on a Fimpression d'une forme de passage entre Cs Scorpenes et le Sebastes dactylopterus . Les dtudes auxquelles suis livrd, afin de rapporter ce poisson a une espece c °nnue, m’ont amend a etudier quelques uns des caracteres ^terieurs des Scorpenides de la mer de Nice et c'est le rdsultat e °es lecherches qui fait Tobjet des pages qui suivent. ^°us passons d’abord en revue les ecrits des principaux Ut euis qui se sont occupes de la determination de nos Scor¬ penides, en confrontant leurs donnees avec celles que nous a °urnies 1 etude des diffdrents organes sur lesquels on s’est base rons p ^ st ^ nct i° n des genres et des especes. Puis, nous tache- re S , cita ' 3 ^ r l e bilan des affinites qui relient entre eux les ‘f uFsentants des deux genres Scorpaena et Sebastes . qui s’LenH ^nomination de mer de Nice, nous comprenons la region ae la Irontiere italienne a Antibes. Mar 2 ]Qno — o Avant d’entrer en matiere, rappelons que Ton connait d une maniere certaine cinq Scorpenides vivant dans la Mdditerrande. La Scorpaena porcus L. ainsi que la Scorpaena scrofa L. sont abondantes de meme que la Scorpaena lutea Risso, que beau- coup d’auteurs rattachent a la Scorpaena scrofa . La Scorpaena ustulata Lowe est plus rare. Le Sebasles dactyloplerus Delaro- che (i), se rencontre un peu partout. Le Sebasles maderensis Lowe toujours rare, a ete capture a Malaga et a Beyrouth. Roule (24, p. xvi) decrit un poisson peche' au large du cap Creus, region situde au sud du Roussillon, et qudl regarde comme un Seb. maderensis . L’aire de dispersion de cette Sebaste est encoie elargie par le fait que cet animal vit dans la mer de Nice et c’est a lui qu’il est fait allusion dans les lignes qui commencent cette dtude. Le Sebasles Bibroni Sauvage, provenant des cotes de Sicite et n’ayant pas etd retrouve depuis 1878, n’est pas encore etabli solidement comme espece; dernierement l’idee a etd soulevee qu’il pourrait bien faire double emploi avec le Sebastes made - rensis . Risso (1) fait rentrer le genre Scorpaena dans la faniille des Scorpenides. Elle comprend deux subdivisions dont les repic- sentants se distinguent les uns des autres par l’absence ou la presence de barbillons sur le corps. Dans la premiere de ces subdivisions, se trouve la Scorpaena dactyloptera qui, de nos jours, porte le nom de Sebastes dactylopterus; dans la seconde, nous avons les Scorpaena porcus , scrofa et lulea . Comme on le voit, il n’y a pour hauteur nicois, qu un seul nom generique et les distinctions specifiques sont basees, outie la coloration generate, sur le caractere suivant : u pectorahum radiis inferioribus semiliberis " pour la Sebaste dactyloptere. Quant aux Poissons que nous cornprenons sous le nom de Scorpenes, le caractere evoque, c’est-a-dire la presence de bar¬ billons, n est pas assez stable pour servir de point d app ul (j) Le nom de ce savant est orthographie tres difl'eremment suivant L auteurs. On peut le lire ecrit De la Roche, de Laroche, de la Roche. R en ' seignements pris, c’est Delaroche en un seul mot qui est le vrai. — 3 — certain a la diagnose differentielle. Kn diet, la Scorpaena ustulata , que Risso n r a pas connue, frappe par la pauvretf, pourne pas dire l’absence dans beaucoup de cas, de lambeaux cutanes. Je ne cite que pour memoire les jeunes Sc. scrofc 7 qui en sont depourvus. D’apres la diagnose de Risso, la Sc. ustulata rentrerait dans la premiere subdivision du genre Scorpaena ct prendrait place aupres de la Scorpene dactyloptere. Oi, cette maniere d’envisager les choses ne peut plus etre admise aujourd’hui et, abstraction faite de Fabsence ou de la presence de lambeaux cutands, il existe un autre caractere non sujet a caution, celui de la presence du sillon nucal chez la Scorpaena ustulata , sillon qui fait totalement defaut chez la Sc. dactylop- tera. Ce caractere qui est constant, suflirait a lui seul a justifier la dislocation en deux du genre Scorpaena de Risso : le genre Scorpaena dont les representants possedent un sillon nucal et le genre Sebastes dont les representants en sont depourvus. Laissant de cote la Sc. dactjloplera , il reste dans le mdmoire de Risso trois especes de Scorpenes qui vivent dans la mer de Nice. Ce sont les Sc. porcus , scrofa et lutea. La dernifcre, creee par Risso, a dte mise en doute, en tant qu'espece, par plusieurs auteurs. Mais ces derniers temps, Roule dans sa u Note sur les Scorpenides de la Mediterranee ” (23), est d’avis de considerer la Sc. lutea comme une mutation de Sc. scrofa. Risso attachait une importance bien trop prdponderante a la coloration des Scorpenes; ses diagnoses differentielles entre les es peces ne relevent d’aucune donnee fixe, il y entre aussi pour Une large part des notations de grandeurs proportionnelles, lesquelles varient avec Page de Tanimal. Nous avons relevd ^amtes fois cette circonstance dans les rapports de longueur; d autres auteurs Font aussi mentionnee et a Fappui de cette assertion, nous ne citerons que les deux phrases suivantes tiroes de louvrage de Collett (19, p. 11) a propos de Sc. ustulata et qcu sont typiques : « Dans Fanale, le second rayon epineux, c ez les jeunes individus, est plus long que le troisieme »,.et Phis loin : « Les jeunes individus dont nous avons trois exem- plaiies provenant du golfe de Gascogne, ont les nageoires rela- tivernent plus courtes que les vieux, etc. » (109) — 4 — Les donnees prises en consideration par Risso ont conduit cet auteur a admettre pour la Sc. porcus trois variates, qui de nos jours, de l’avis des auteurs, se fusionnent toutes dans la Sc. porcus de Linne. Cuvier et Valenciennes (2), les createurs du genre Sebastes , reunissent sous cette denomination des Poissons dont l’aspect general ressemble a celui des Scorpenes, mais qui s’en diffe- rencient par la presence d’ecailles sur le museau, les maxillaires, les joues et sur toutes les pieces operculaires. Les auteurs decrivent le Seb. imperialis qui est la Scorpaena dactyloptera de Delaroche et auquel on donne aujourd'hui le nom de Sebastes dactylopterus. C’est le seul de la Mediterranee mentionne dans 1 ’ “ Histoire naturelle des Poissons”. A la page 460 du T. 9 de V u Histoire naturelle des Poissons ”, Cuvier et Valenciennes font connaitre une nouvelle espece de Scorpene provenant de Madere, qu’ils ont baptisee du nom de Scorpaena madurensis. Par certains caracteres, el le se rapproche de la Sc. scrofa , mais s’en ecarte par son opercule a six epines, tandis que celui de la Sc. scrofa n’en a que cinq. D’un autre cote, la grande pauvrete des lambeaux cutanes la rattache a Sc. porcus. Quoiqu’il en soit, l’animal decrit est bien une Scor¬ pene et non une Sebaste, car les auteurs mentionnent tres clai- lement dans les caracteres generaux differentiels des deux genres, que, chez les Scorpenes : « a peine voit-on sur les indi- \idus desseches quelques petites ecaillessur le derriere du crane et le haut de 1 opercule ». Pour les Sdbastes, la meme page dit. la iete, moins herissee, a des dcailles sur toutes ses parties, au museau, au maxillaire, a la joue et a toutes les pieces opercu- ^ a ^ res . V oila qui est clair, et l’animal visd plus haut n’ayant pas d ecailles sur les cotes de la tete, rentre done bien parnh les Scot penes. Mais ou la complication commence, e’est loisque presque tous les auteurs qui ont decrit ensuite la Scorpaena madurensis , l’on fait en lui donnant le nom de Sebastes made - rensis. La difference relative a l’orthographe du nom spdcifiq ue n entre pas ici en ligne de compte, du reste a la table des matieres le nom specifique est imprimd maderensis. C’est du nom geneiique qu’il s’agit. Les auteurs ont marche dans l e — 5 — sillage de Th. Lowe qui, dans son History of Fishes of Madeira nous fait connaitre un nouveau poisson auquel il donna lc nom de Sebastes maderensis . Or, c’est bien un Sdbaste, car, comme le dit hauteur (6, p. 177) : « The scales from the small size of the fish, appear much smaller than they really are; for in their proportion they are the size of those of Seb, imperialism w hich theressemble also in their disposition. They are not less distinct or conspicuous on the head and opercles than in the Seb. Kuhlii ; and advance forwards on the cheeks in a narrow band, beneath the suborbitarjr ridge, quite to the anterior canthus of the eyes : but the maxillaries are perfectly naked and smooth. The top of the head and muzzle is rough or furfuraceus but not distinctly scaled. The whole of the lower jaw is naked. » D'apres ce qui precede, il est a supposer que le poisson decrit par Lowe n’est pas le meme que la Scorpaena madurensis de Cuvier et Valen¬ ciennes et cependant presque tous les zoologues qui se sont occupes de ces poissons, les font synonymes. Quant aux especes de la Mediterranee, Cuvier et Valen¬ ciennes (3, p. 286) ne mentionnent que deux especes de Scor- penes : la Sc. scrofa et la Sc. porcus . La Sc. lutea est consi¬ dered comme une Sc. scrofa et la Scorpene marseillaise de bonaterre comme une Sc. porcus. Les caracteres difterentiels le posent sur des proportions plus ou moins grandes de diffd- tentes parties du corps, la coloration qui, a notre avis, n’a pas Une va leur aussi absolue qu’on a bien voulu lui attribuer, car, °n ne rencontre pas deux Scorpenes identiques a ce point de VUe * Le plus ou moins grand nombre de barbillons ou lambeaux charnus entre aussi en ligne de compte. Or, ce caractere est 01n d etre decisif, car, comme nous le verrons plus loin, il est 1 elation avec Page de Pindividu. Du reste, pour se convaincre ce qui precede, il suflit de se reporter a ce que disent les aiJ teurs en parlant de la Sc. scrofa (p. 29 3 ) : « La couleur de f ette es pece ne varie pas moins que le nombre de ses 1am- x,) ! et a la page 292 nous trouvons, toujours a propos du T ) erne P°isson : « Les lambeaux charnus ou cutands qui carac- ent cet te espece paraissent varier en nombre et en grandeur, 0n les sexes, les ages et meme les saisons ». 1109) — 6 — A. Valenciennes dans « l’lchthyologie des lies Canaries » (4), fait rentrer les genres Scorpaena et Sebastes dans la famille des Acanthopterygiens a joues cuirassees et parmi les caracteres differentiels donne's, nous relevons les suivants : Pour le genre Scorpaena : Genae et maxillae nudae , alepidotae. Pour le genre Sebastes : Genae maxillaeque sqnamosae. Nous voyons done clairement que l’auteur attachait une grande importance a la presence ou a l’absence d’ecailles sur les joues et la machoire supdrieure; il n’est pas possible de supposer que la presence de ces phaneres ait echappe aux regards scrutateurs des auteurs de ((THistoire naturelle des Poissons » lorsqu’ils ont decrit leur Scorpaena madurensis . Dumdril (4) incorpore les Scorpenes dans la famille des Cephalotes, caracterisee par le crane et autres regions de la tete presque toujours completement osseux et prives d’ecailles. Le genre Scorpene se reconnait a la nageoire dorsale unique, aux flancs ecailleux, le ventre sans cuirasse; corps a appendices, tete dpineuse, palais dente. T. Lowe (14, p. 11 5 ) reconnait un genre Sebastes distinct du genre Scorpaena , tout en faisant l’observation que les Se'bastes ont tout des Scorpenes, excepte quelques caracteres dont les plus saillants sont : la tete (genas opercidaqne nuchanique) ecailleuse, les lambeaux cutanes peu nombreux; la base des nageoires est souvent ecailleuse. Conservant le nom specifique d dmperialis sous lequel Cuviei et Valenciennes avaient decrit notre Sebastes dactylopterus , Lowe donne une description detaillee de cet animal depourvu de lambeaux cutanes et qui a beaucoup de rapports avec le Seb. Kuhlii Lowe, lequel, a son tour, se rattache enormement aux Scorpenes, mais s’en distingue toutefois par ce caractere essen- tiel d avoir les joues, Topercule et la nuque dcailleux. Lowe deciit une espece nouvellc : le Sebastes maderensis que la po¬ part des auteurs qui se sont occupes des Scorpenides ont rendu synonyme de la Scorpaena madurensis C. V. Nous avons e'mis notre mamere de voir a ce sujet. Cette nouvelle espece possedant de nombreux points de contact avec la Sc. scrofa , l’auteur la considere comme intermediaire entre les Scorpenes et les Sebastes. Quant aux Scorpenes, Lowe (p. io 5 ) donne une description detaillee de la Sc. scrofa , mais les caracteres specitiques enonces ne reposent, excepte celui qui mentionne les 4 denticules du sous-orbitaire anterieur, que sur des comparaisons de grandeur ou de coloration. II en est autrement de la diagnose de la Sc. ustulata qui donne le caractere suivant tres precis : gents oper- culisque granulato-pustulosis , macula fusca notatis. En outre, il est fait mention du manque de lambeaux cutands. L’auteur fait remarquer que la 5 c. ustulata ressemble, par sa coloration, a la 5 c. scrofa; au Seb. maderensis par sa forme; cependant c’est une vraie Scorpene, car la peau de la tete est depourvue d’ecailles. Gunther (5) ad met les genres Sebastes et Scorpaena dans lc second groupe de lafamille des Triglidae : celui des Scorpaenina. Comme caractere distinctif essentiel du premier de ces deux genres, hauteur mentionne le manque de sillon sur la region occipitale, ce qui est un bon caractere et tres stable. Le genre Scorpaena , dit Gunther, possede un sillon sans ecailles sur la region occipitale (with a naked groove on the occiput). Nous devons faire une reserve sur cette derniere appreciation, car, comme on le verra plus loin, on peut rencontrer des formations ecailloides dans le sillon en question. Gunther (p. 95) decrit les deux especes de Sebastes qui nous occupent, mais ignore la presence dans la Mediterranee du Seb. maderensis. Nous relevons parmi les caracteres anatomiques qui permettent de distinguer les deux especes, que chez le Seb. dactjrlopterus , la langue est distinctement libre anterieurement, lc phaiynx est noir. Chez le Seb. maderensis , qui pour hauteur e f synonyme de Seb. madurensis C. V., hextremite de la langue n est pas libre et le pharynx n’est pas colore. Dans la Mediterranee, hauteur (p. 108) mentionne deux Scor- P e nes : la Sc. porcus et la 5 c. scrofa. La Scorpaena ustulata y aussi decrite d une facon tres ddtaillee, mais comme «pece de Madere seulement (p. no). D’apres l’auteur, la tete deux premieres especes est depourvue d’dcailles et lisse, ce qui n est pas le cas pour la Sc. ustulata qui, bien que privde ecailles sur la tete, presente une granulation des joues et de 1 opercule. (i°9) — 8 — Johnson (7, p. 3 o), a la suite de recherches faitcs sur trois poissons connus sous le nom de Sc. ustulata , conclut que le nom de Sc. uslulala doit etre raye de la nomenclature zoolo- gique, les poissons ainsi nommes etant simplement des formes jeunes de Sc. scrofa. Onze annees plus tard, Steindachner emit la meme opinion. C. Bellotti (8, p. 1) decrit avec beaucoup de justessela Sc. ustulata dont il possede quelques dchantillons venant de Nice. Contrairement aux vues de Johnson et Steindachner, il consi¬ der cette Scorpene comme une forme distincte. R. Kner (9, p. 114) incorpore dans le groupe des Scorpae- nina, qui fait partie de la famille des Triglidae, plusieurs genres parmi lesquels le genre Sebastes et le genre Scorpaena. Pour le premier, les caracteres differentiels sont : Tete ecailleuse jus- qu aux yeux et presence en general d'une vessie natatoire; pour le second, le sommet de la tete est creuse d’une excavation nue, la vessie natatoire fait defaut, mais il existe des lambeaux cutanes. Ln 1873, Steindachner (10) decrit les deux especes de Se¬ bastes qui nous occupent : les Seb. dactylopterns et maderensis , et mentionne cette derniere a Malaga et a Beiruth, done aux Points extremes de laMediterranee. L’auteur examine des exem- plaiies de petite taille de Sc. porcus et scrofa et, en decrivant une Sc. scrofa de 3 ” de longueur, il mentionne derriere Poeil ainsi que sur la region superieure de 1’opercule et sur les joues, la presence de nombreuses asperites granuleuses. Ce caractere, joint a Tabsence presque complete de lambeaux cutanes, donnent a supposer a hauteur que la Scorpaena ustulata Lowe ne pour- rait blen que la forme jeune ou une variete de Sc. scrofa. D’apres E. Sauvage (11, p. 11 ^ i es Sebastes et les Scorpenes lentrent dans la subdivision des Scorpaeni, qui elle-meme, fait paitic de la famille des Scorpaenidae. Le mfeme auteur (X2, p. 116) a donne le nom de Seb. bibroni a un exemplaire capture cbtes Sicile et qui, tout en ressemblant au Seb. dac - ^ ^ , //5 , CC Ces ! ^§tons, sen distingue notamment par la p rc '" . , C eux f° ltes epines au sous-orbitaire anterieur, par la par 01 pharyngienne non coloree, par des ecailles differentes, par — 9 — trois epines ornant la lame osseuse de la joue. Comine il ne s’agit dans le travail de M. Sauvage que de la description de poissons nouveaux ou imparfaitement connus, l’auteur ne se sert du Seb. dactylopterus que comme terme de comparaison avec d’autres conge'neres, maisn’en fait pas une description spdciale. En revanche, les deux especes de Scorpenes sont decrites cn caracteres parfaitement ddfinis (p. 122) et tirds de la constitution me me des organes. Ainsi chez la Sc. scrofa , la ligne suivant laquelle sont inse're'es les dents du palais est onduleuse, tandis que chez la Sc. porcus elle est droite et continue la branche correspondante du chevron du vomer, ce qui n'est pas le cas pour la Sc. scrofa. Moreau, qui s’est beaucoup occupe' des poissons des cotes de trance au point de vue systematique (13), fait rentrer dans la famille des rriglides les trois sous-familles des Trigliniens, Cottiniens et Scorpeniniens. Cette derniere comprend deux genres : le genre Scorpene dont les especes ont la tete nue ou nayantque des ecailles sous-epidermiques et le genre Sdbaste dont les especes ont la tete couverte d’e'cailles cte'noides. Cette diagnose dilf^rentielle entre les deux genres est tres exacte, et Moreau est le premier auteur qui ait mis bien en lumiere ce caractere particulier d’e'cailles cache'es dans les tegu¬ ments cephaliques des Scorpenes. Comme on 1’a vu, la grande majoiite des ichthyologistes qui se sont occupe's de la classifi¬ cation des Scorpdnides ont fait ressortir la particularity propre aux Scorpenes d’avoir la peau de la tete nue. Or, dans l’esprit CCS auteurs, ce terme de nue est synonyme de prive' d’dcailles. ette denomination tombe d’elle metne comme ne re'pondant Pas a la stricte verite. La peau de la tete des Scorpenes n’est pas c pour vue d’ecatlles; elle en est, au contraire, pourvue, mais ces pnaneres sont, en grande partie, completement cachees dans cpaisseur de la peau. Nous reprendrons plus loin l’e'tude de ces ecailles chez les Scorpenes et les Sebastes. A ce caractere generique diffdrentiel mis en lumiere par Moreau, on peut en < loutei un autre ayant une valeur, pour le moins, aussi grande Medit p S ° U lant aUCLme CXCeptlon P° ur les Scorpenides de la Mdditeiranee, c’est la presence, chez les Scorpenes, dun (109) sillon transverse sur la nuque, sillon qui fait ddfaut chez nos Sebastes. Relativement au genre Sebastes , Moreau ( 13 , t. II, p. 3 17) ne mentionne pour les cotes de France, qu’une seule espece : le Seb. dactyloptera dont il donne une description detaillee. Dans son manuel d’Ichthyologie francaise paru en 1892, hauteur se borne a cette espece. Pour ce qui concerne la distinction des especes de Scorpenes de la Mediterranee, Moreau ( 16 , p. 3 10) s’appuie sur la presence sous la machoire inferieure dc lambeaux cutanes qui sont plus ou moins nombreux chez la Sc. scrofa et nuls chez la Sc. porcus. L’auteur ne decrit que ces deux especes, car il ne fait pas de distinction entre la Scorpaena lutea Risso et la Scorpaena scrofa L. Dans le u Supplement a THistoire naturelle des Poissons de France’ 1 paru en 1891, Moreau incorpore parmi les Scorpenes une espece non mentionnee en 1881, c’est la Sc. ustulata Lowe, et son apparition modifie de fond en comble la diagnose speci- fique. Nous voyons intervenir un caractere anatomique, mais qui, comme nous le verrons plus tard, n’est malheureusement guere plus stable que le nombre et la longueur des lambeaux cutanes, la coloration etc., elements eminemment variables sui- vant Page, Thabitat. Ce caractere nouveau reside dans le nombre des epines qui ornent le bord inferieur du premier sous-orbi- taire. La diagnose de Moreau en indique 4 pour la Sc. scrofa , 3 pour la Sc. ustulata et 2 pour la Sc. porcus. Or, ce caractere qui serait excellent pour la determination, car il est facile a constater, na rien de constant 5 souvent nous avons remarque, en examinant un grand nombre d’individus de meme taille de Sc. scrofa , tous les degres de developpement d’une des epines medianes, depuis le simple bourrelet peu distinct a l’ceil nu et qui, si on ne se basait que sur le nombre des dpines du premier sous-orbitaire, ferait de Panimal qui le possede une Sc. ustulata, jusqu’a une epine atteignant la longueur de chacune des exteines, c est-a-dire de l’anterieure ou de la postdrieure. Bien mieux, on peut trouver de grands exemplaires de Sc. scrofa qui possedent d’un cote de la tete un sous-orbitaire a 4 epines et de lautie un sous-orbitaire a 3 epines, ce dernier ne montrant I aucune trace de mutilation. Done, comme on le voit, le nou\eau caractere utilise par Moreau, s’il peut rendre quelque service auxiliaire, considere avec d'autres, ne doit pas etre exclusif, cai il est variable, ce qui revient a dire qu’il n’est pas absolu. En 1892, Moreau dans son i( Manuel d Ichthyologie fran- caise ” (16, p. 214) £tablit un nouveau tableau dichotomique de determination des especes du genre Scorpfene et fait entrer en ligne de compte le nombre des ecailles de la ligne laterale. La Sc. porcus en a moins de 5 o, les deux autres especes en ont plus de 5 o, le nombre des epines du sous-orbitaire est toujours pris en consideration. Nous ne pouvons nous empecher dc constater combien ce caractere du nombre d'dcailles plongc sou- v'ent dans une penible indecision. Y a-t-il 49 ou Si ecailles. Entre cesdeux termes la latitude est si restreinte; est-on jamais bien certain du nombre, a line unite pres?; lesdernieres ecailles sont souvent si indistinctes et leurs orifices si peu apparents que le doute est permis. Dans ce meme ouvrage, Moreau admet comme variete de la Sc. scrofa la Sc. lutea de Risso. D. Vinciguerra ( 14 , p. 18) fait rentrer dans la famille des Scorpaenidae, mais sans donner de diagnose, les Scorpenes et les Sebastes. II decrit (p. 5 ) le Seb. maderensis et insiste sur la presence de petits appendices cutane's autour de Torbite et sous la machoire inferieure, mais sans mentionner leur nombre, leur forme ou leur grandeur. La presence de ces lambeaux cutanes rapproche le Seb. maderensis de la Sc. scrofa , mais il s’en dcarte Par Tecaillure de la tete et le manque de sillon nucal. Cams (17) comprend dans la sous-famille des Scorpaenime fos deux genres Sebastes et Scorpaena qui nous occupent. Leurs caiacteres propres sont les suivants : Sebastes : Corpus et caput c °mpressum: gence, operculum et prceoperculum squamata; fovea OCCl pitalis nulla; appendices cutanece nullce;pinnae non elongates; ^* * nc isura in partem spinosam et mollem divisa , 12-12/x , A. ^I X} a Ppendices pectorales nullce; dentes villiformes in maxilla, 1 °mei e et plerumque in palatinis; Br. 7; plerumque vesica nata - ° 1la \ Scorpaena : Caput magnum , paullo comp res sum, fovea ° ccl Pitalis nuda , spinis plerumque lobis cutaneis muni turn; corpus P unique appendicibus cutaneis; D. una , incisa, plerumque (109) //, i/g-io; A , 3 / 5 ; V. thoracicce; P. magnce , rotundatce; appendices pectorales nullce; dentes cardiformes f asciis omati , m maxillis , vomere et plerumque in palatinis ; Br. 7; m/oz natatoria nulla . Carus mentionne pour la Mediterrannee les trois especes de Sebastes : dactylopterus , Bibroni et maderensis. Entre autres caracteres, le Se£. dactylopterus se distingue par sa langue libre anterieurement, ce qui n’est pas le cas pour le SeA maderensis . Collett (20, p. 12) ne donne du SeA dactylopterus que les longueurs du corps et de ses differentes regions. L’auteur indi- que les caracteres qui differencient le Seb. dactylopterus du Seb. maderensis ; nous voyons entre autre que les lambeaux cutanes de la tete et de Fopercule sont plus nombreux chez le second que chez le premier. Collett ajoute a propos du Seb . maderensis : u II sert de transition au genre Scorpaena et il est meme douteux que Ton puisse delimiter nettement ces deux genres ». H. Brown Good et T. Bean (21, p. 244) font rentrer dans la famille des Scorpaenidae douze genres vivant dans l’Atlantique. Lafamille se subdivise d’abord en deux grands groupes. I. Celui rcnfermant des individus a nageoire dorsale continue quoiqu’un peu entaillee; II. Celui dont les representants ont la nageoire dorsale divisee en deux parties par une profonde entaille. Les animaux qui nous occupent rentrent tous dans le premier groupe qui, a son tour, se scinde en trois categories suivant le nombre des epines de la nageoire dorsale, de la nageoire anale, et le nombre des vertebres. Nous avons : Categorie A. Dorsale XII epines; B. — XIII — G. — XV Anale III, 5 ; - Ill, 6-9; Vertebres 10 + — 12 + ^ La categorie A se divise en deux groupes. I. Tete nue en dessus avec quelques series d’e'pines. Ecailles cycloides, joues lisses. Opercule parfois depourvu d’ecailles. Ce groupe se sub¬ divise en deux sections. La premiere est constitute par le gem e Scorpaena caracterise comme suit : Un enfoncement carre sur la legion occipitale. Joues et opercules depourvus d tcaill cs * Ecailles du corps petites. Lambeaux cutanes presents etc. Le gioupe II renferme des Scorpenides a tete ecailleuse en dessus. — i3 — Ecailles ctenoi'des sur les joues et les opercules coinmc sue le corps. II comprend unc section t%: Pas d’enfoncement sur la region occipitale. C’est dans cette section que rentrent les genres Helicolenus et Ponlinus. Le premier incorpore des individus dont les rayons desnageoire^ pectorales peuvent se decomposer en trois groupes, le median eiant lorme de rayons branchllS. La carene sous-orbitaire est lisse 6u munie d’uncseule epine ante- rieure. Les representants du genre PotftiniS ont tons les rayons de la nageoire pectorale simples, et deux epines sur chaque pre-orbital. La carene sous-orbitaire est ornee de trois fortes epines. Les categories B et C, caracterisees par des nageoires dorsales a yant 1 3 et i 5 epines, ne renfermant pas de genres vivant dans la Mediterranee, nous ne nous y arreterons pas. Nous voyons done, d’apres^ ce qui precede, que le genre Sebastes n’existe plus pour nos Scorpenides mediterraneennes; d lui a ete substitue ceux de Helicolenus (Seb. daclylopterus) et de Ponhnus (Seb. Bibroni). Le genre Sebastes subsiste dans la classification de Goode et Bean, mais atfecte aux Scorpenides a }ant id epines a la nageoire dorsale, 7 a 8 rayons mous a la suite des trois epines de Fanale et posse'dant 3 i vertebres. Acloque (22, p. 391) divise les Scorpaenii en deux genres : corpaena et Sebastes. La distinction repose sur Fabsence ecailles sur la tete et la presence de lambeaux cutands chez les especes du premier de ces genres. Chez les Sebastes, la tete est ecailleuse, mais les lanieres cutandes font defaut. Cette diagnose n’est pas parfaitement exacte, car la tete est, , ans tous ^s cas, inunie d’ecailles et les lambeaux cutanes font °uvent defaut chez la Sc. ustulata tandis que le Seb. maderen - Sls en possede. L auteur relate comme espece habitant les eaux mediterra- ^ ee nnes baignant les cotes de France la Sc. scrofa avec quatre ,*^ nes au bord anterieur du premier sous-orbitaire, mandibules . VCC ' an ^eres cutane'es; Sc. porcus, avec deux epines au bord nt eiieur du premier sous-orbitaire, mandibules sans lanieres Uanees, Sc. ustulata avec trois epines au bord anterieur du 1 cniiei sous-orbitaire, mandibules a lanieres nulles 011 tres (109) *4 — reduites. Le genre Sebastes ne renferme que le Seb. dactylopte¬ rus dont hextremite posterieure du maxillaire superieur depasse le niveau du diametre vertical de hoeil; le preopercule a 5 epines et la ligne latdrale compte de 55 a 6o ecailles. Perrier dans son u Traitd de Zoologie ” (23) fait rentrer les poissons qui nous occupent dans la famille des Scorpaenida^. Elle comprend un assez grand nombre de genres dont les caracteres distinctifs sont nettement indiques. Les especes vivant dans la mer de Nice rentrent les unes dans le genre Scorpaena , les autres dans le genre Helicolenus. En premier lieu, hauteur indique coniine caractere du genre Scorpaena : tete nue, avec depression occipitale transverse; pour Helicolenus : tete ecailleuse en dessus et presence d’ecailles ctenoides sur les joues et hopercule, comme sur le reste du corps. Dans le premier genre la dorsale compte 12 epines et 9 rayons, l’anale 3 Opines et 5 rayons; dans le second genre la dorsale a 10 epines, hanale en possede 3 et 6 rayons. Perrier ne mentionne dans le genre Scorpaena que la Sc. scrofa et la Sc. porcus. II n’est pas question de Sc. uslulata. Pour le genre Helicolenus , il n’y a que le H. dactylopterus ; le Seb. maderensis n’y figure pas. Nous devons dire quelques mots au sujet des dpines et des rayons mous des nageoires dorsale et ventrale, car hauteur les prend comme caracteres distinctifs des deux genres mentionnes plus haut. Nous estimons qu’il ne faut pas attacher une impoi- tance par trop absolue au nombre de ces elements, car il est variable, et ce caractere, s’il n’a que peu de valeur, pris isole- ment, n oftre, dans tous les cas, pas une garantie de stability assez serieuse. En effet, Perrier mentionne pour le genie Scorpaena 12 epines et 9 rayons a la dorsale et pour Heli¬ colenus 10 epines. Or, chez le H. dactylopterus qui n’est autre que le Seb. dactylopterus , je compte a la nageoire dorsale dans la majorite des cas, 12 epines. Quant aux dpines de la nageoiie anale, leur nombre ne peut etre dvoque pour la distinction des genies, cardans tous les cas il y en a 3; leur longueur, variant suivant 1 age, n’est pas un caractere absolu pour la distinction des especes. — 15 — Roule (24) fait une tres bonne critique des »Scorpenides de la Mediterranee. Selon Fauteur, . Seb. maderensis est une mu- tante de Seb. dad j'loplen/s, Sc. ustuldta une mutante de Sc. scrofa de meme que Sc. lutea . Le Seb. Bibroni semble faire double emploi avec Seb. maderensis . Roule met bien nettement en evidence le changement des rapports entre deux espfcces differentes suivant Page. Ces rapports resident dans la longueur de certaines regions, la presence ou Fabsence de lambeaux cuta- nes, les epines du sous-orbitaire antdrieur, etc. et telle espdee comme Sc. scrofa qui, a Fetat adulte, se diffdrencie nettement de Sc. poixus adulte, s’en rapproche beaucoup a Fdtat jeune. En resume, les Scorpdnides de la Mediterranee rentrent dans les deux genres Sebastes et Scorpaena. Le premier comprend les deux especes dactylopterus et maderensis , le second ren- ferme les especes scrofa, porens , lutea et ustulata. Nous aurons 1 occasion de revenir sur le mdmoire de Roule. Comme on le voit dans ce qui precede, les principaux carac- teres anatomiques sur lesquels les auteurs se sont basds pour etayer leurs diagnoses differentielles aussi bien pour les genres que pour les especes sont, en premier lieu, les ecailles, leur forme, leur presence ou leur absence sur des regions determi¬ nes du corps, le sillon occipital ou nucal, les diffdrents ele¬ ments, dpines et rayons mous des nageoires dorsale et anale, los rayons des pectorales, la langue et les lames dentdes pala- tlnes et vomdrienne, le premier sous-orbitaire. Nous repren- dmns dans les pages qui suivent Fetude de chacun de ces carac- tei es chez nos Scorpenides en y ajoutant celui des sagitta , mis en le E e f par Vaillantdans ses differentes descriptions. Bien que c °l°ration generale de Fanimal et les grandeurs respectives e differentes regions aient presque toujours dte prises en con¬ federation, nous les laissons de cote, car ces donndes sont s U)ettes a trop de variations suivant le milieu, l’age etc. Nous 1 ontendons pas par la dire que ces caracteres n’ont aucune a eur ’ de ^5 ces donndes sont tres bonnes comme adju- a ntes, lorsqu on a deja precise d’autres caracteres, mais elle oivent pas etre prises dans un sens trop absolu. (109) ECAILLES Scorpaena porcus . — Les ecailles sont moins rugueuses que celles de la Sc. scrofa , lorsqu’on passe la main sur le corps en allant d’arriere en avant. L'explication se concoit aisement en examinant une ecaille des flancs (Fig. i). La forme est en general ovalaire, le foyer est situe a peu pres au centre. Le champ pos¬ terieur est garni de relevements dentritiques (c) qui, disposes en dventail, s’avancent jusqu’au bord posterieur de l’dcaille sans toutefois le deborder; anterieurement, les extrdmites de ces relevements sont rangees suivant une ligne arquee a convexite tournee vers la tete de ranimal. Les ecailles sont regulierement Fig. i. b, imbriquees. Une ecaille de la ligne latdrale (Fig. 2) montre un gros canal (d) faisant saillie sur presque toute la longueur de la lame; son extremite posterieure (c) deborde meme un peu. Les relevements dentritiques (b)^ plus reguliers, se rapprochent davantage de la forme des spinules; ils ne se trouvent que sui la partie du champ posterieur situd au dessus du canal. On observe aussi la presence de quelques canaux radiaires. Dans la region pectorale, le revetement dcailleux se termine brusque- ment suivant une ligne oblique qui part ventralement du point oil la membrane qui s’insere contre la moitie proximalc du dernier rayon de la nageoire pectorale, s’attache au corps. EH e — Scorpaena porcus. Ecaille des flancs. a, champ anterieur; strate inferieur de Fecail'le; c , relevements dentritiques. — i 7 — s’eleve en decrivant unc legere sinuosite poui supero-posterieur du battant operculaire et atteindre le bord vient s’arreter a Fig. 2. — Scorpaena porcus. Ecaille de la ligne laterale. u, champ lateral: b, relevements du champ posterieur; c 7 extremite posterieure du canal d. la portion echancree du bord superieur de 1 opercule. Sur la face ventrale du corps, la ligne qui marque la terminaison des dcailles, relie directement les deux membranes dont il a ete question plus haut. II en resulte qu’exterieurement, on ne voit (109) d’ecailles ni sur les nageoires ventrales ni sur les pectorales. II en existe cependant, mais completement enfouies dans la peau. Au nombre de six a huit, elles sont situees au niveau de la region superieure elargie du claviculaire et sur le scapulaire inferieur. Ces ecailles sont excessivement minces, en general circulaires et peuvent atteindre chez un individu de taille moyenne 4 millimetres de diametre. Elles sont parfaitement cycloi'des (Fig. 3 ), toute trace de spinules a disparu; le foyer est rejete tres pres du bord posterieur et plusieurs d’entre elles montrent encore quelques sillons radiaires. Etant completement enfermees dans une poche speciale, ces ecailles ne sont pas nn- briquees. Fig. 4. — Scorpaenct porcus. Ecaille de la region post-orbitaire. a, champ lateral; b , strate inferieur du champ posterieur; c, relevements den- tritiques. La region cephalique porte aussi ses ecailles. Plusieuis d’entre-elles sont completement enfouies dans la peau; les auties, profondement modifiees, laissent passer a travers les teguments une legere tuberosite, appreciable au toucher. Les ecailles de la tete sont reparties sur les regions de l’extremite superieure de 1 opercule, sur l’aire post-orbitaire et sur les joues. La p ie miere en renferme en general 14 et les deux dernieres 22. Ces elements se presentent sous des formes tres variees; on p eUt cependant suivre les modifications par lesquelles elles passent — i9 — pour arriver au point final, car on trouve les stadcs inteime- diaires entre les deux extremes, dont ils en sont pour ainsi dire les jalons. Toutes ces ecailles sont trfes minces, transparentes, leur grandeur yarie dans de larges limites. L ecaille qui sc rapproche le plus de la forme normale, c est-a-diie de 1 ecaille des flancs, presente le commencement de Immigration du foyer vers le bord posterieur (Fig. 4). Ce mouvement entraine un raccourcissement des rel&vements dentritiques qui se trouvent Fig. 5. — Scorpaena porcus. A, une ecaille de la region post-orbitaire montrant le recourbement de son champ posterieur ; a, champ late¬ ral; b, champ posterieur recourbe sur la face dorsale de Fecaille: B, schema montrant le recourbement. Les lettres ont la meme desi¬ gnation que celle de A. ieduits a leurs extremites distales. Leur nombre diminue dans de notables proportions; il n'est pas rare de rencontrer des dcailles qui n’en portent plus que 3 . Puis la portion mediane de la region posterieure de V ecaille se souleve et se recourbe en avan t (Fig. 5 , A), la partie inflechie (b) s’etale un peu de sorte (109) A 20 qu’elle se trouve reliee au reste de l’ecaille par un col plus etroit. G’est cette portion superieure qui fait saillie hors de la peau. On distingue encore parfois dans cette partie renversee des trai¬ nees plus opaques qui peuvent etre interpretdes comme des restes de spinules. La figure schematique represente une coupe longitudinale de l’dcaille, elle montre le recourbement d’abord en haut puis en avant de la partie posterieure de celle-ci. Scorpaena scrofa. — Les dcailles des flancs (Fig. 6) ont leurs cotds presqu’egaux. Le bord posterieur, arque, est orne de fortes epines. Le bord ante- rieur, peu arqud, est ondule, dans les echancrures aboutissent les extremites distales d’une douzaine de sillons radiaires. Le foyer est vaste. Le canal de Tecaille de la ligne laterale fait fortement saillie sur la face externe de la lame (Fig. 7). Debordant en arriere, il Fig. 6 . — Scorpaena scrofa, Ecaille des flancs. 1 iG* 7 - Scorpaena scrofa. Ecaille de la ligne laterale. s avance en avant jusque pres du tiers anterieur de l’ecaille. Le bold posteiieur de celle-ci porte au-dessus du canal des spinules disposers sur un seul rang; elles sont acdrdes, nettement 2 1 distinctes les unes des autres. Les spinules font defaut sur la portion du bord posterieur situde au-dessous du canal. La region supdrieure de l’opercule renferme dans Tdpaisseur de ses teguments 8 a io dcailles tres minces, de grandeur tres variable. Elies sont presque toutes privdes de spinules; celles qui en possedent les ont en nombre trds reduit et leur forme s’ecarte de la normale. II n’est pas rare de rencontrer une petite ecaille munie a son extrdmitd postdrieure de quelques spinules accolees les unes aux autres et ddveloppees seulement sur une des moities du bord posterieur de l’dcaille; elles sont distinctes Fig. 8. — Scorpaena scrofa. Ecaille prise sur l’opercule. les unes des autres (Fig. 8) et sont ordonnees suivant une ligne ique qui part du voisinage du foyer de l’ecaille. Les sillons a wires sont, dans la plupart des cas, tres visibles. Le foyer ntrairement k celui des ecailles du corps, est tres petit. n arrifere de I’oeU, la dissection permet de relever la pre¬ sence d une qumzaine d’ecailles tres minces, toutes ddpourvues 1 e spiles. La plupart n’ont pas trace de sillons radiaires; qu ils existent, ils sont presque invisibles. Le foyer est en b e neral restremt et situe pres du centre de la lame. La forme (i° 9 ) 22 des ecailles varie enormement, celles-ci sont gdneralement grandes. Un tres petit nombre, deux ou trois, presente cette particularity d’avoir leur bord posterieur fortement dchancre, et dufond de l’echancrure, la substance de l’ecaille, penetrant dans l’epaisseur des tdguments, emerge a la surface de ceux-ci et leur donne, au toucher, une legere sensation de rugosity. La peau, en arriere de l’ceil, n’est pas toujours parfaitement lisse, comme on ra parfois ecrit. Nous donnons la reproduction d’une ecaille (Fig. 9) dont lc bord postdrieur a pousse un prolongement fort long et mince qui, en s’inclinant en arriere, traverse la peau. Son extremity etait tres nettement visible sous la loupe a la surface des teguments lorsque l’ecaille etait encore en place. La re'gion des joues comprise entre le bord inferieur de l’osselet sous-orbitaire posterieur et une ligne horizontal pro- longee en arriere du maxillaire superieur, porte une dizaine Pig. 9. — Scorpaena scrofa.' ^Ecaille de la region post-orbitaire. d ecailles entierement enfouies dans la peau et disposees en deux langees longitudinales. Excessivement minces, elles sont de grande taille, en general de forme ovale, sans trace de spi- nules. Les sillons radiaires sont presque toujours apparents. Le foyer, de dimensions reduites, est volontiers reporte au centre de Tecaille. Les maxillaires superieurs, ainsi que le museau, les niandi- bules, Tespace interorbitaire et le sillon nucal sont entierement depourvus d’ecailles. La peau qui s’etend entre le sillon nucal et le piquant anteiieur de la nageoire dorsale est garnie d’ecailles dont 1 aspect se modifie de plus en plus a mesure qu’on s’avance du — 23 — piquant au sillon. D’abord, elles ressemblent en tous points a celles des flancs, puis la partie posterieure dentee diminue peu a peu d’etendue (Fig. to), se redresse presque a angle droit sur Fig. io. — Scorpaena scrofa. Ecaille de la region comprise entre le sillon nucal et la nageoire dorsale. le reste de l’ecaille tout endiminuant le nombre de ses spinules. Celles-ci changent aussi de forme, elles sont plus coniques et plusieurs d’entre elles peuvent se souder ensemble; parfois, Pig. ii. — Scorpaena scrofa. Ecaille prise dans la memo region que celle figuree par la figure io. elles deviennent cylindriques et les extremites libres sont comple- tement arrondies (Fig. ii). En fin de compte, les ecailles tout a 1109 ) — 24 - fait anterieures de la face dorsale se presentent, a Texterieur, comme de petites rugosites faisant saillie. Si chaque expansion se recourbait en avant en s’etalant legerement, nous aurions l’ecaille typique post-orbitaire de la Sc. porcus. II existe dans Tepaisseur de la peau qui revet le sus-scapu- laire inferieur, parfois deux, parfois trois tres grandes dcailles completement cachees dans les teguments. Elies sont tres minces, presque circulaires. Les spinules ont completement disparu, mais les sillons radiaires sont tres nettement distincts. Dans le voisinage de ces ecailles, du cote des flancs de l’animal, FiG. 12. Fig. i3. Pig. 12. — Scorpaena scrofa. Portion posterieure d’une ecaille prise dans la peau recouvrant le sus-scapulaire inferieur. Pig. i3. — Scorpaena ustulata. Ecaille des flancs. on en rencontre d’autres avec un tres petit nombre de spinules qui peuvent entrer par place en coalescence les unes avec les autres de facon a simuler un reseau (Fig. 12). Scorpaena ustulata. — Les ecailles des flancs ont le bord anterieur irregulierement festonne; dans l’enfoncement de chaque echancrure aboutit rextremitd d’un canal radiaire. Les bords lateraux sont presque parallels, le posterieur est arque et garni de nombreuses spinules (Fig. i 3 ). Elies sont situees sur plusieurs rangees concentriques. La rangee la plus centrale est constituee par des spinules rudimentaires, tres courtes et comffl e — 25 — tronquees. Les spinules de la rangee peripherique sont en forme de cone avec une base dlargie. Le foyer varie enormdment de forme et de position. Chez certaines ecailles, il est enorme, de forme irregu- liere, indefinie et occupe une grande partie de l’es- pace s’etendant entre le centre de 1’ecaille et son bord posterieur. Chezd’au- tres ecailles, il est rejete pres des spinules et dans ce cas se trouve extreme- ment reduit. Le canal de Fecaille per¬ force de la ligne laterale (Fig. 14) fait fort ement saillie sur la face externe de la plaque. 11 se prolonge au-dela du bord posterieur de Fecaille et, fait que nous avons de'ja note chez la Sc. scrofa , les spinules font defaut sur la moitie infe- rieure de ce bord, alors qu'elles existent normalement develop- pees sur la moitid superieure. La region superieure de l’opercule porte, cachees dans l’epaisseur de la peau, 8 a 10 ecailles d’assez fortes dimen¬ sions (Fig. 1 5 ), de forme plus ou moins re'guliere. Le foj^er estge- neralement reduit a de petites dimensions. Les sillons radiai- res sont toujours visibles et les ecailles les plus grosses relevent leur bord posterieur en une sorte ue c6ne tronque coupe en deux dans le sens de la longueur et clont 1 ’ouverture est situee du cote caudal du poisson. Le bord (109) Fi g. i5. — Scorpaena ustulata. t-caille de la region superieure de l’opercule. Fig. 14. — Scorpaena ustulata. Ecaille de la ligne laterale. — 26 — X superieur de cet exhaussement se continue en un crochet qui, traversant la peau, arrive a sa surface et se dirige en arriere, comme le montre la figure 16, qui represente schematiquement la coupe longitudinale d’une ecaille. Derriere Foeil, enfouies dans la peau qui recouvre la region superieure de rh}^o-mandibulaire, se trouvent quelques ecailles de forme tres variable. Les sillons radiaires n’existent pas tou- jours et il est souvent impossible d’indiquer oil se trouve le champ posterieur, car les spinules ou leurs modifications ont completement disparu (Fig. 17). Tout autres sont les ecailles de la region post-cephalique comprise entre les epines qui bordent lateralement le sillon Fig. 17. tiG. 16. — Scorpaena ustulata. Ecaille de la region superieure de l’opercule. t ig. 17. — Scorpaena ustulata. Ecaille de la region post-orbitaire. nucal et la grosse epine qui s’eleve au niveau du bord poste¬ rieur de Tos hyo-mandibulaire. En general, nous trouvons en avant une ecaille ovalaire a sillons radiaires a peine visibles, sans spinules. Puis, dans son voisinage, se place une ecaille dont le bord posterieur s’est releve en une faible proeminence qui pene- tre dans les tdguments. Un peu en arriere, les ecailles laissent distinguer quelques spinules. Puis les spinules deviennent plus nombreuses, se disposent en une rangee se relevant en barriere verticale sur le reste de Tecaille. L’extremitd de la barriere fait saillie hors de la peau sous forme d’un rang de petites dents distinctes. Enfin, plus en arriere, nous avons Tecaille telle qu on la rencontre sur les fiancs. La peau des joues renferme de chaque cotd une dizainc d’ecailles de grosses dimensions, parfaitement transparentes et d’une extraordinaire minceur. Leur forme vane beaucoup, il ) en a de rondes, d’ovales, d’irrdgulieres, toutes sont pourvues de sillons radiaires et le foyer est ordinairement petit. Les ecailles placees immddiatement derriere le sillon nucal sont enfouies dans la peau; seule, une portion de la region pos- terieure traverse les teguments en se redressant, elle s dvase en arrivant a la surface. Leur forme varie beaucoup; les spinules font defaut. Le sillon nucal n’a pas d’ecailles, mais au milieu de son champ, on releve la presence d’un corps tres curieux qui est completement independant du sque- lette cephalique (Fig. 18). Ce corps prc- sente, enfoncee dans les teguments, une large base appliquee sur un relevement cylindrique opaque. Cette base (a) est ornee de stries tres serrees. Sur cette portion basilaire se dresse une tige (b) qui s’eleve dans Tepaisseur de la peau, et qui, arrivee a la surface de cette der- niere, s’epanouit en une dizaine de poin- tes acerees (c) s’irradiant dans toutes les directions. Ces petites epines se distin- guent tres bien a la loupe, sur l’animal entier. Fig. 18. — Scorpaena us - tulata. C’oV|puscule osseux faisant saillie dans le sillon nuchal. a, base; b , tige; c, epi¬ nes perforant les tegu¬ ments. II n’y a pas d’ecailles dans le sillon interorbitaire, sur le museau, les maxillaires et les mandibu- laires. Sebastes dactylopterus. — Les ecailles revetent la presque totalite du corps. Le dos, les flancs et le ventre en sont couverts. Ne s’etendant pas sur la region epineuse de la moitie anterieure de la nageoire dorsale, elles s’avancent, mais tres peu, sur la base de la seconde moitie et deviennent alors tres nombreuses s ur la partie molle de la dorsale principalement sur les premiers I'ayons et interrayons qui en sont revetus j usque pres de la (109) moitie de leur longueur. Les deux cotes de la nageoire caudate cn sont pourvus ainsi que la base de la portion molle de la nageoire anale, la base de la face ventrale des abdominales et un tiers de la face externe des pectorales. Tout le systeme operculaire en est revetu ainsi que les regions post-orbitaires, les joues sur lesquelles elles s’avancent jusqu’au niveau du tiers anterieur de l’ceil. La portion posterieure dvasee du maxillaire superieur porte aussi quelques ecailles, mais les mandibules en sont depourvues. Sur la tete, elles penetrent dans 1 espace interorbitaire pour se prolonger jusqu’au niveau de Torifice Fig. 19. — Sebastes dactylopterus. Ecaille des flancs. nasal anterieur. Toutes les ecailles sont nettement apparentes a la surface des teguments. Une ecaille des flancs (Fig. 19) presente l’aspect de l’ecaille ctenoi'de typique. Les spinules, rangees suivant un arc a grande courbure, sont allongees, coniques. On en distingue trois rangees au centre de Tare et seulement une aux extremites, celle qui demeure est la rangee externe, la seule oil les spinules sont entieres ou entierement developpees. Celles des deux rangees internes sont courtes, reduites a des moignons, leurs extremites libres etant tronquees. Le foyer est en general de grandes dimen¬ sions et les sillons radiaires s’etalent du centre de l’ecaille vers le bord anterieur, lequel est legerement ondule'. Le canal qui perfore les ecailles de la ligne laterale (Fig. 20), faisant saillie sur la moitie posterieure de la face dorsale, ne se — 29 — prolonge pas au-dela du bord posterieur de Ecaille. Celui-u, au-dessus du canal, porte des spinules normalement ddveloppces. Elies font completement defaut en dessous du canal. Les sillons radiaires reduisent leur nombre et souvent ne subsisted plus que sur une aire opposee a celle qui porte les spinules. L’appareil operculaire est abondamment fourni en ecailles, Fig. 20. — Sebastes dcictylopterus. Ecaille de la ligne laterale. elles ne different pas sensiblement de celles du corps et les mo¬ difications qu’on peut y observer se rattachent a la diminution du nombre des sillons radiaires. Les ecailles des joues, tout en conservant le facies general Fig. 21. — Sebastes dactylopterus. Ecaille des joues. de celles des flancs, presentent cependant quelques legeres divergences (Fig. 21). Elles ont une tendance a s’allonger, pren- nent une forme plus ovalaire. Les sillons radiaires sont rares; (109) — 3 o en revanche, les spinules, si elles diminuent un peu en nom- bre, gagnent en longueur et forment de vrais piquants. Tout autres sont les ecailles du maxillaire superieur. Nous avons vu qu’elles se trouvent localisees sur la rdgion evasee en lamelle de Tos. La forme se rapproche en general de l’ovale. Dans quelques cas, on distingue encore un sillon radiaire; dans les autres cas, il n’y en a plus trace. Les zones concentriques espacees dans le voisinage du foyer se serrent de plus en plus Fig. 22. Sebastes dactylopteras. Ecailles recouvrant l’extremite posterieure du maxillaire superieur. A, ecaille a trois spinules; B, ecailles sans spinule; G, ecaille a une spinule. les unes contre les autres a niesure qu’on s’avance vers la peri- pheiie. Le foyer affecte en general la forme du contour de 1 ecaille. On peut suivre la regression dans le nombre des spi- nulcs qui, du reste, ne sont jamais nombreuses. Nous donnons ! 1 ig. 22), la reproduction d’une ecaille A qui possede trois spinules, Tecaille C en porte encore une et l’ecaille B n’en pre¬ sente pas trace. Sebastes maderensis . — Les ecailles qui recouvrent les flancs (big. 23 ) sont un peu allongees, le foyer est reporte en arriere, — 3i — pres de l’aire a spinules. Gelles-ci, semblables a celles du Seb. dactylopterus , sont rangdes comme elles en une lame en forme de croissant et dont le bord libre seul est ornd dc spinules entieres, c’est-a-dire allongdes, coniques. Le second rang pos- sede des spinules beaucoup plus courtes a extremite libie dgalement pointue, mais par le fait du raccourcissement dans le sens de la longueur, la spinule, en ayant une base tres large, presente une forme triangulaire. Les rangees qui avoisinent le foyer ont leurs dements tres courts, trapus, avec 1 exti emite libre fortement emoussde. Les zones radiaires sont toujouis bien visibles. Dans la grande majorite des cas, l'dcaille perforee par le Fig. 23 . — Sebastes mciderensis. Une ecaille des flancs. canal lateral est allongee, sa face dorsale se releve pour former Tenveloppe du canal qui, commencant au tiers antdrieur environ de la lame, se prolonge en arriere bien au-dela du bord libre de 1*ecaille, entrainant pour ainsi dire avec lui un peu de la substance du strate basilaire qui lui forme ainsi de chaque cotd une sorte d’aileron (Fig. 24). Les spinules font defaut. Les sil- lons radiaires apparaissent sur la portion ventrale du champ anterieur. Les ecailles qui recouvrent Topercule sont nombreuses et varient enormement de dimensions sans toutefois depasser en superficie celles de la region anterieure du tronc. On trouve parmi ces eldments toutes les formes de passage entre Tecaille cteno'ide, telle qu’on la rencontre sur le corps et Tecaille cycloide. ( I0 9) 32 — Les spinules se font plus rares, ainsi que les sillons rayonnants; plusieurs ecailles ne portent plus qu’une seule spinule tres Fig. 24. — Sebcistes maderensis . Ecaille de la ligne laterale. ddveloppee, puis elle disparait completement. Les sillons s’effa- cent a leur tour et a la fin, on a une ecaille toujours de petites dimensions, reduite a une lamelle tres mince ornde de quelques zones concentriques. On compte sur l’arete de la joue une dizaine d’ecailles dis¬ poses en une range longitudinale, elles varient de forme et de grandeur. Quelques unes possedent encore des spinules, mais peu. Chez d’autres les spinules entieres ont disparu, mais l’aire portant des spinules reduites est nettement distincte; d’autres enfin n’ont ni spinules ni champ posterieur, ce sont de vraies ecailles cycloi'des. Toutes ont un foyer relativement vaste et des sillons radiaires bien visibles. La grandeur de 1 ’ecaille n’est pas en relation directe avec le nombre de spinules. On rencontre de grosses ecailles sans spinules comme on en voit aussi de toutes petites possddant encore ces organes. La longueur de ceux-ci peut atteindre celle du rayon d’une ecaille entiere. La rdgion post-orbitaire est riche en ecailles de forme circu¬ late ou allongee, munies de spinules dont le nombre varie beaucoup. Elles sont en general petites, circulates et leur champ posterieur se prolonge parfois en une spinule unique (Fig. 25 ) fort grosse, tres robuste et allongee dans le sens de la lame dcailleuse. Dans les cas les plus frequents, la spinule s’eleve a angle droit sur l’ecaille, traverse les teguments et toutes ces pointes donnent, au toucher, une sensation de rugosite a cette 33 — portion cephalique de la peau. Lorsque lc nombre des spinules tombe a deux (Fig. 26) ce sont les laterales qui demeurent. Les dimensions du foyer sont loin d’etre constantes; a cote d’ecailles ou il est tres reduit, s’en trouvent dont le foyer occupe le tiers de la superficie totale. Les ecailles font defaut sur l’espace interorbitaire, le museau, les machoires supdrieure et inferieure. La face ext erne de la base de chaque nageoire pectorale ne porte des ecailles que sur sa moitie supdrieure; elles descendent de la en une mince ligne oblique limitde en avant par la mem¬ brane branchiostege. II s’en suit que la region inferieure de la base de la nageoire n’a pas d’dcailles. La face interne de la nageoire en est depourvue. Sur la face ventrale du tronc, les ecailles s’avancent jusque sous la membrane branchiostege, l ie. 25 . Sebastes maderensis. Ecaille de la region post-orbitaire. Fig. 26. — Sebastes maderensis. Ecaille des joues. niais celles qui se trouvent en avant des nageoires ventrales sont lisses, sans spinules. Sur la moitie anterieure de la nageoire dorsale, les ecailles s arretent a la base des piquants, mais en allant vers rextrdmite posterieure de la nageoire, on voit de petites ecailles s'engager peu a peu sur la base des piquants et devenir de plus en plus nombreuses a mesure qu’on s’approche de la region molle de la nageoire; elles sont tres nombreuses sur la base de cette derniere. La peau qui revet la base de la nageoire caudale est garnie (109) - 3 4 - * d’dcailles qui, dans la grande majorite des cas, n’ont pas de spinules. La nageoire ventrale ne porte pas d’dcailles, mais celles-ci existent sur la base de la nageoire caudale. Osselets jperi-orbitaires . — Les auteurs qui ont decrit la lame osseuse qui s’dtend sur les cotes de la tete depuis l’os nasal jusqu’au preopercule, ont tres bien reconnu en elle la portion sous-oculaire de la chaine des osselets peri-orbitaires des autres Poissons. Chez les Scorpeniniens et encore mieux chez lesTri- gles, ces pieces osseuses sont elargies, protegent en partie ou en totalite les joues, caract&re qui a valu au groupe le nom general de «Joues cuirassees » qui lui fut jadis donne par Cuvier et Valenciennes. En faisant l’etude de ces os, nous avons vu que les auteurs consultds, qui se sont occupes de cette portion du squelette cephalique des Scorpenes et Sebastes, mentionnent que la por¬ tion sous-orbitaire de la chaine pdri-orbitaire est composee de deux pieces : Tanterieure ou premier sous-orbitaire et la poste- rieure ou celle qui s’accole contre le preopercule. En effet, Cuvier et Valenciennes (2, t. 4, p. 289) relatent, en parlant de la Sc. scrofa que « le premier sous-orbitaire est tres indgal et son bord anterieur donne trois petites epines, qui croi- sent un peu sur le maxillaire; mais il est loin de pouvoir cacher cet os, qui est long et tres dlargi en arriere. Le deuxieme sous- orbitaire, qui cuirasse obliquement toute la joue, est releve dans son milieu d’une double arete, qui a deux ou trois epines. » II n’est pas question d’un troisieme sous-orbitaire. Relativement aux caracteres essentiels des Acanthopterygiens a joues cuirassdes, Valenciennes (3, p. 19) dit: « Le caractere essentiel de ce groupe consiste dans la reunion d’un sous-orbitaire au moins avec le bord antdrieur du limbe du prdopercule. Quant le premier sous-orbitaire est grand et extdrieur, il couvre toute la joue. C’est le cas des Trigles. Si Vos est petit et ne touche au prd opercule que par un prolongement styliforme, la joue parait comme nue, mais la dissection fait aisement retrouver ce carac¬ tere. Les Cottes, les Scorpenes et les genres voisins offrent un exemple de cette disposition. » Ilya dans cette description une legere erreur. Valenciennes parait laisser entendre que c’est un — 35 — prolongement styliforme du premier sous-orbitaire qui vient s’accoler au prdopercule. Or, ce n’est jamais le cas pour nos Scorpenes; la piece osseuse qui s’accole au prdopercule est toujours inddpendante du sous-orbitaire situe au-devant d’ellc. En outre, comme nous le verrons plus loin, a Pexception du Seb. dactflopterus oil cette piece sous-orbitaire est plutot mince, sans toutefois etre styliforme, elle affecte la forme d une spatule qui s’unit au preopercule suivant une longue ligne de contact. Dans la region sous-orbitaire de la chaine pdri-orbitaire, \ a- lenciennes ne reconnait qu’un seul os. Moreau, a propos de la Sc. ustulatci , dcrit dans le 14 Supplement d YHistoire naiurelle des Poissons de trance 13 ? P* 2 8)... « le premier sous-orbitaire a le bord anterieur arme de trois epines... le second sous-orbitaire prdsente une arete longitudinale garnie de trois ou quatre epines, qui, jointes a Pdpine postdrieure et superieure du preopercule, forme une espece de longue arete dentelee. » II n'est done pas question de trois sous-orbitaires et dans Pidee de Moreau, il n’y en a pas, car les trois ou quatre dpines qu’il mentionne existent reellement, mais ne sont pas portees par un seul os, elles le sont par deux os : le second sous-orbitaire qui en compte une et le troisieme sous-orbitaire, celui qui entre en contact avec le preopercule, qui porte les deux autres. De meme, a propos de la Sc. scrofa , Moreau ne parle dans le vol. II de son ouvrage, que du sous-orbitaire antdrieur et du second sous-orbitaire. En quelques mots, nous allons exposer d’une maniere suc- cincte Torganisation de la chaine pdri-orbitaire des Scorpenes et Sebastes de la mer de Nice, afin d'etablir les faits tels qu'ils sont et demontrer que la partie sous-orbitaire de Panneau pdriorbi- taire comprend reellement trois elements et non pas deux. Nous dirons aussi quelques mots de la partie post-orbitaire de la chaine, afin de mettre en evidence un caractere qui montre que le Seb. maderensis etablit un terme de passage entre les Sebastes et les Scorpenes. Chez la Sc. porcus (Fig. 27, a), les trois os sous-orbitaires foment un tout allonge assez peu eleve, excepte a son extrdmite anterieure constituee parle premier sous-orbitaire (b). Le bord infdrieur de celui-ci est decoupe en deux longues et solides (109) A epines dirigees en avant. Le second os (c) est grele, allonge, relevd en son milieu en une arete munie d’une petite dpine. Le troisieme sous-orbitaire est une lame (d) pointue en avant, tres etalde en arriere et sur laquelle se prolonge l’arete du second article; son bord posterieur est mince, arrondi. L’osselet post- orbitairefej forme un canal dont les parois sont renforcees par des relevements externes tendant a converger en un point place au centre de la paroi exterieure. La lumiere du canal est tres vaste. Fig. 27. — Scorpaena porcus. Osselets de la chaine peri-orbitaire. (Grandeur double), a , les trois osselets sous-orbitaires en place; b ? premier osselet sous-orbitaire ou sous-orbitaire anterieur; c, second osselet sous-orbi¬ taire; d, troisieme osselet sous-orbitaire, celui dont le bord posterieur s’accole contre le preopercule; e, osselet post-orbitaire. Les trois os sous-orbitaires de la Sc. scrofa forment, propor¬ tions gardees, une lame plus large que celle de la Sc. porcus (Fig. 28). L’article antdrieur (b), tr&s robuste, pousse inferieu- rement 4 dpines divergentes. En gendral les deux externes sont les plus fortes. Les deux moyennes varient passablement sous les rapports de la direction et de leur grandeur vis a vis des externes. Le second article (c), le plus petit des trois, est orne d’une arete longitudinale de laquelle se ddtache une dpine. L’arete se prolonge sur le troisieme sous-orbitaire et pousse a son extremite une dpine dirigee vers le haut. Ce troisidme - 3 7 - article (d) est une lame acuminde en avant, tres dtalde en arriere et dont le bord postdrieur vient s’accoler contre le prdopercule. Quant a 1 ’osselet posterieur (e), il est court, formd par une lame Fig. 28. — Scorpaena scrofa. Osselets de la chaine peri-orbitaire. (Grandeur double). Les lettres ont la meme signification que celles de la figure 27. basale sur laquelle le tissu se releve de maniere a former un canal ouvert en haut et en bas et legerement etrangle a son milieu. Fig. 20.— Scorpaena ustulata. Osselets de la chaine peri-orbitaire. (Grandeur double). Les lettres ont la meme signification que celles de la figure 27). Chez la Sc. ustulata laserie des osselets sous-orbitaires forme une lame assez etroite (Fig. 29). L’os anterieur (b) est orne de ( io 9 ) — 38 — trois epines qui partent de son bord inferieur, les deux ante- rieures sont dirigees en avant et sont plus courtes que la poste- rieure qui court en arriere. Le second article, le plus petit des trois (c), est mince, allonge; sa face externe est relev^e en une arete longitudinale portant une epine. Quant au troisifeme sous-orbitaire (d), c’est une lamelle large en arriere, tres dtroite en avant et dont la face externe porte deux epines. L’osselet post-orbitaire (e), tres petit, est une lame dont les bords late- raux se relevent et se replient en dehors jusqu’a la rencontre de Tune avec Pautre en determinant ainsi un petit canal ouvert en haut et en bas. En resume, nous voyons que Pappareil squelettaire peri- orbitaire des Scorpenes est compose de trois pieces bien dis- tinctes les unes des autres, bien que tres etroitement liees ensemble. Elies forment une lame allongee horizontalement dans laquelle Particle anterieur porte des epines dirigees vers le bas, Particle median est toujours le plus petit et Particle poste- rieur s’attache contre le preopercule par une longue ligne de contact. L’osselet post-orbitaire est toujours isole de ceux situes en dessous de Poeil et sur les joues. II est de petite taille et constitue un canal largement ouvert a ses deux extremitds. L’appareil peri-orbitaire du Sebastes dactylopterus presente un facies tout autre. II est, a premiere vue, plus allonge, plus tenu et ne constitue pas une lamelle protectrice des joues (Fig. 3 o, a), L’article anterieur (b) ne porte pas, a proprement par- ler, d e'pines inferieures, elles sont remplacees par une avancee triangulaire. Le second element est allonge fcj, grele, releve en une arete sur la face externe. L’osselet posterieur (d) est celui qui se differencie le plus de celui des Scorpenes. Ne s’etalant pas en une lamelle, il demeure a l’etat d’une baguette allongee horizontalement dont Pextre'mite poste'rieure, un peu amincie, entre en contact avec le preopercule. Son bord superieur s’eleve un peu au niveau de son tiers anterieur et forme une legere proeminence sur laquelle vient s’appuyer Posselet inferieur des deux pieces post-orbitaires. Car ici, nous avons deux os post- 01 bitaii es situes 1 un au-dessus de l’autre; ils forment un sillon ouveit en dehors et 1 osselet superieur presente une legere travee - 3 9 - qui en reunit les deux bords en le transformant ainsi en un tres court canal, un peu comme cela se presente pour l’os post-orbi- taire de la Scotyaena ustulata. a tiG. 3 o. — Sebasles dactylopterus. Osselets de la chaine peri-orbitaire. (Grandeur double). Les lettres ont la meme signification que celles de la figure 27. La chaine des osselets peri-orbitaires du Seb. maderensis se rapproche beaucoup plus dans sa conformation decelle des Scor- penes que de celle du Seb. dactylopterus . Elle forme sur les FlG /r? I# T Se ^ astes maderensis. Osselets de la chaine peri-orbitaire. (Grandeur double). Les lettres ont la meme signification que celles de la figure 27. cotes de la tete une veritable lame (Fig. 3 r, a) relevee sur toute sa longueur en une arete munie d’epines. Le sous-orbitaire (iog) — 4 ° - anterieur (b) est a peu pres identique a celui des Scorpenes, il pousse ventralement deux dpines; une anterieure, plus petite, dirigee en avant; une posterieure tres forte, inclinee en arriere. Le second article (c) est le plus petit des trois. Le dernier sous- orbitaire (d), sans etre une lame aussi etalee que celle des Scor¬ penes, est plus large que celui du Seb. dactylopterus ; son bord posterieur est arrondi. Quant a l’osselet post-orbitaire, il est construit sur le type de celui des Scorpenes (e), c’est un vrai canal, £vase a ses deux extremites, retreci au milieu de sa longueur. D’apres ce qui precede, il est facile de voir que sous le rap¬ port de l’organisation de la chaine des osselets peri-orbitaires, le Sebastes maderensis se rapproche bien davantage des Scorpenes que des Sebastes et cela aussi bien pour les articles sous-orbi- taires que pour la piece post-orbitaire. Les sagitta de nos Scorpenides different sensiblement suivant les especes (Fig. 32 ). Celui de Sc. porcus est allonge, ovalaire (A, B), Textremite anterieure est etiree en pointe tandis que la posterieure, tronquee, a un contour tres dechiquete; le bord superieur est plus regulier que Tinferieur, lequel presente de nombreux festons. Le sillon acoustique est profond, il occupe les deux tiers de la longueur de la face interne du sagitta. Une petite depression occupe une portion de la face externe. Le sagitta de la Sc. scrofa presente une forme ovalaire (C, D) avec les deux extremites edilees; le rostre est allonge, le sillon acoustique s'etend sur presque toute Tetendue de la face externe, le bord superieur est plus lisse que l’inferieur. Chez la Sc. ustulata (E, F), le pourtour du sagitta est plus circulaire que dans les deux autres especes de Scorpenes, le rostre est plus obtus et les bords sont moins denteles. Le sillon acoustique est large et profond. Le Seb. dactylopterus possede un sagitta trapu a rostre tres peu detache (G, H); la forme generate est celle d’un ovoi'de irre- gulier. Le sillon acoustique, bien indique, regne sur presque toute la longueur de la face interne. Un leger sillon s’observe sur la face externe bombee. Le sagitta du Seb. maderensis (I, K) est allonge, un peu — 4 1 — aminci a ses deux extremes, ses bords sont ornes de nombreux festons et les depressions qui sdparent deux festons voisins s’avancent assez loin sur les faces interne et externe. Le sillon acoustique est nettement marqud. Fig. 3-2. — Sagitta gauche dej A, Sc. porcus , tace interne; B, face externe, grossissement: 7 diametres. — C, Sc. scroffl, face interne; 1 ), tace externe, grossissement: 3 1/2 diametres. — E, Sc. ustulcita , face interne; 1 *, face externe, grossissement : 5 diametres — G, Seb. dactylopterus , tace interne; H, face externe, grossissement: 3 1/2 diametres. — I, Seb. maderensis , face interne; K, face externe, grossissement : 5 diametres. La forme et la position respective des lames vomerienne ct palatines ayant ete plusieurs fois prises en consideration dans les diagnoses differentielles des especes chez les Scorpenides, nous devons nous y arreter un instant. La portion dentde du vomer affecte partout la forme d’un chevron dont Tangle est plus ou moins ouvert (Fig. 33 ). La portion dentee des palatins differe passablement d'une espece a une autre. Chez la Sc. porcus , A, le chevron vomerien est largement ouvert; les dents palatines sont inserees suivant une ligne un peu sinueuse qui est en continuation avec les extremites vomeriennes. Tout autre est Taspect des dents palatines de la Sc. scrofa; la ligne suivant (109) -42 — laquelle elles sont implantees ne fait pas suite aux extremites du chevron du vomer, elle s’en ecarte suivant un angle ouvert en obliquant vers les cotes de la bouche, puis par une courbe brusque, se dirige en arriere. Chez la Sc. ustulata , le chevron du vomer ressemble a celui de la Sc.porcus , mais ses branches decrivent un angle plus aigu, et a leur suite (C) se place la rangee des dents palatines. Cette disposition se retrouve a peu pres identique chez le Seb. made- rensis (D). Le Seb. dactylopterus (E) montre dans Tarrangement res- pectif de ses lames dentees une conformation qui rappelle celle Fig. 33 . — Chevron vomerien et plaques dentees palatines de : A, Sc. porcus; B ? Sc. scrofa; C, Sc. ustulata; D, Seb. made- rensis; E, Seb. dactylopterus. que nous avons decrite chez la Sc. sct'ofa. Ici aussi, les lames palatines ne continuent pas la direction des ailes du chevron, et apres une courbure, courent en arriere en dtant presque paral¬ lels entre elles. De toutes nos especes de Scorpenides, le Seb. maderensis est le seul dont l’extre'mite de la langue ne soit pas libre. II nous reste pour terminer l’enumdration des caracteres exterieurs qui ont ete mis a contribution dans la specification de -43 - nos Scorpenides, a dire quelques mots des rayons des nageoiies dorsale et pectorales. Le nombre des piquants de la nageoire anale est le meme dans tous les cas; seule leur longueur respec¬ tive varie, et cela non seulement suivant les espies mais suivant Page dans une meme espece. Nos Scorpenides ont une seule nageoire dorsale qui est plus ou moins echancree vers les deux tiers de sa longueur. Llle comporte des piquants et des rayons mous. Le nombre de ces elements est de 12 piquants et 9 rayons chez la Sc . porcus . La formule pour les mentionner varie suivant les auteurs; les uns ecrivent 11 les autres 12.0. On serait tente' de croire en lisant 9 la premiere de ces formules qu'il y a deux nageoires dont la premiere aurait 11 piquants et la seconde 1 piquant et 9 rayons. Or, ce n’est pas le cas, les rayons interdpineux, sur toute la longueur du dos, se suivent regulierement et a chacun d eux correspond un piquant ou un rayon, suivant la region, il nV a pas de solution de continuity, il n’y a qu'une nageoire. Les piquants sont loin d’avoir la meme longueur et le dernier etant plus long que l’avant dernier, donne exterieurement un peu l'aspect d'un piquant anterieur d’une seconde nageoire dont le reste est compose de rayons mous. Done, la facon la plus natu- relle d’ecrire la formule est : 12.9. La meme remarque peut s’adapter aux autres Scorpenes et Sdbastes. Chez la Sc. scrofa il y a egalement 12 piquants et 9 parfois 10 rayons mous. La Sc. ustulata est identique a la Sc. porcus sous le rapport du nombre des articles de la nageoire dorsale. Quant au Seb. dactf - lopterus , il compte 12 piquants et 12, quelques fois i 3 , rayons mous. Le Seb. maderensis nous ramene au type Scorpaena avec ses 12 piquants et 9 rayons mous. Les dements squelettaires de la nageoire pectorale varient aussi en nombre suivant les especes. La Sc. porcus comprend, en allant de haut en bas, 1 rayon simple, 7 rayons bifurquds et 8 rayons simples; la Sc. scrofa compte 1 rayon simple, 8 bifur- ques et 10 simples; la Sc. ustutata a 1 rayon simple, mais seule¬ ment 6 rayons bifurques et 11 rayons simples inferieurs. Chez le Sebastes dactylopterus , nous avons 2 rayons simples auxquels (109) - 44 “ font suite 7 a 9 rayons bifurques et 8 rayons simples. Le Seb. maderensis s’ecarte du precedent pour se rapprocher des Scor¬ penes, car il ne possede a sa nageoire pectorale qu’un rayon simple, 5 bifurques et 9 simples inferieurs. Pour terminer, nous devons ajouter que le peritoine ainsi que la cavite buccale des Scorpenes et du Seb. maderensis sont de couleur claire, tandis que le peritoine et le fond de la bouche du Seb . dactylopterus sont d’un beau noir. CONCLUSION D’apres ce qui precede, il est bien etabli que nos Scorpenes possedent toutes des dcailles sur la tete, mais elles sont pour la plupart cachees dans Fepaisseur des teguments. Rarement elles poussent a travel's la peau des spinules modifiees qui font sail- lies a Textdrieur. Ces ecailles sont d’autant plus simples qu’elles sont plus isoldes dans leurs poches tegumentaires et Ton peut suivrc les differentes etapes de transformation depuis l’ecaille ctenoide telle qu’on la rencontre sur le corps, jusqu’a l’ecaille cycloide ramende a Texpression d’une lamelle a cretes concen- trique sans sillons radiaires. La mention de « tete non ecailleuse» appliquee dans les diagnoses des Scorpenes doit done etre rayde; elle peut etre remplacee par celle de « tete avec ecailles cachees dans les tegu¬ ments ». Chez toutes les Scorpenes et Sebastes, la portion sous-orbi- taire de la chaine des osselets peri-orbitaires est composee de trois pieces distinctes; Tanterieure ou premiere est celle dont le bord ventral porte les epines utilisees comme caractere diffe- rentiel dans la diagnose des especes de Scorpenes, la mediane ou seconde, toujours de petite taille, la posterieure ou troisieme le plus souvent elargie en lamelle, dont le bord postdrieur vient s'accoler contre le preopercule. L aire d’extension du Sebastes maderensis Lowe est agrandie, car ce poisson vit dans la mer baignant Nice et ses environs. Les affinites et differences existant entre les deux genres — 4 5 — Scorpaena etSebastes sautent aux yeux, si Ion considere les types extremes £ies deux groupes tel que la Scorpaena porcus d un cote et le Sebastes dactylopterus de l’autre. Mais les autres formes, passant insensiblement de 1 une a 1 autre, lapprochent les distances, et le pont transitoire est fourni par le Sebastes maderensis qui, parbeaucoup de caractdres, tient des Scoi penes, mais par d’autres se rattache aux Sebastes. En diet, si nous dressons la liste des principaux caractdres diffdrentiels ddfinis des deux genres, nous voyons que les Scorpenes possddent un sillon nucal, les dcailles de la tete sont cachdes dans les tegu¬ ments. Les Sebastes, de leur cotd, sont privds de sillon nucal, la tete porte des dcailles visibles. Le Sebastes maderensis dtablit le lien entre les deux genres. II est Sebaste par les deux caracteres essentiels; manque de sillon nucal, presence d’ecailles visibles sur la tete. II tient des Scorpenes par plusieurs caracteres de second ordre : II n'a qu'un rayon simple supdrieur a la nageoire pectorale alors que celle du Sebastes en compte deux. Son premier sous-orbitaire est ornd d’dpines comme celui des Scorpenes; son osselet post- orbitaire se rapproche beaucoup plus de celui des Scorpenes que de ceux du Sebaste. Le pharynx est incolore chez les Scorpdnes et le Seb . maderensis, il est noir chez le Seb. dactylopterus. (109) . Wi m "■ :■ -v'r'ISp •> zP&i •. '*'/!.j-v ^>j- •' 1 .«• ■ -• (7;.y>>• #a y5 . ■ -:V ’ , fct?% . sHBE Wlf -HDRkiJ -1 ’ - -A* • r i> ,'■■• • •■ -. •; .• ; . . ■ • ■ •■ " /. • . m:, 'La • ' ■' , : -: XM 'A.'-•' •. ?• *2 ■> t s '$/.-’-i••■rV ; 4 r• , & m ■ •«'.? ■. -' •’ , j t •; & 2 <; >; *..; 'U •-.. •;•*': .• • * BIBLIOGRAPHIE liste des ouvrages consultes 1. Risso (A.), Histoire naturelle des principales productions de lEurope meridionale et particular ement de celles des environs de Nice et des Alpes-Maritimes. Paris, 1826, t. 3 . 2. Cuvier et Valenciennes, Histoire naturelle des Poissons. Paris, 1829, t. IV, p. 7. 3. 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Goutiere ..... o 5 o 99. — Note prcliminaire sur quelques Asteries et Ophiurcs prove- nant des campagnesde la Princesse-Alice, par R. Kcehler, professeur a la Faculte des Sciences de Lyon.,. 1 ©o 100. — L’Industrie des Salines cotiercs, par le D r L. Maii.lard, professeur agrege a la Faculte de Medecinc de Paris (avec 8 planches)....... 2 » 101. — Note;* supplementaires sur les Calanoides de la Princesse- Alice (corrections et additions), par G. O. Sars . o 5 o 102. — Note sur une forme jeune de 7 'rigla , par le D r M. Jaquet, Conservateur au Musee Oceanographique. o 5 o 10 3 . — Note sur les Brachiopodes recueillis au cours des dernieres croisiercs du Prince de Monaco, par M. L. Joubin, profes¬ seur au Museum d’Histoire naturelle de Paris et a l'lns- titut Oceanographique. o 5 o 104. — Sur quelques formes larvaires enigmatiques d 'Eucyphotes, provenant des collections de S. A. S. le Prince de Monacp, par H. Coutiere... 2 » 10 5 . — Notes preliminaires sur les giseinents de Mollusques comes¬ tibles des CAtes de France. — L’einbouchure de la Loire, la Bale de Bourgneiif et les CAtes de Vendde (avec trois cartes), par J. Guerin-Ganivet, preparateur au Museum d’Histoire naturelle de Paris. 3 5 0 106. — Campagne scientifique de la Princes&e-Alice en 1907, liste des Stations, avec 1 carte... 1 » 107. — Premiere note prcliminaire sur les Poi.ychbtes provenant des campagnes de Yllirondclle et de la Princesse-Alice, 011 deposces dans le Musee Oceanographique de Monaco, par Pierre Fauvei., professeur a riJniversite catholique d’Angers. ! ^ 108. — Quelques observations biologiques et experiences sur la “ Faune des bords de cuvette ”, par le D* Mieczyslaw Oxner, secretaire au Musee oceanographique de Monaco.. o 5 o 109. — Considerations sur les Scorpenides de la mer de Nice, par le D r M. Jaquet, conservateur au Musee Oceanographique. 2 » MONACO. — IMPR. DE MONACO. ' r ' ' pjgg ffifc K?S MJft ■#; :^-:‘I i mimt ;‘r : :‘-■‘;-:v.v ; "-> ■.': fif?* r*5 •: *J*f* fa® <3 .* —- -v L . ^:^^aaU;;..,^:. -