MEMOIRES DE LA SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE P A L E 0 N J 0 L 0 GIE TOME XXV. - FASCICULE 3 Feuilles 11 et 1$. — Planches XI ;i A III. Mli.UOlRE N° 59 A BORISSIAK Si It US NOL'VEAl' REPRESENT A NT t»KS RllIXOCEROS tJIGANTESQUES HE l’OlIGOCKN'E 1> AsIE InDIUCOTIIERH M ASIATICTM «. . Henri Dolyii.ee, Elude sur les Ftudistes ; decision des pnncipales especes d'Ilippu- rites , 34 pi., a36 p. 7- ^ LOT » Description de deux Oiseaux nouveaux du Gqpse parisien , 1 pi., 10 p. S. — Albert Gat dry , Quelques remarques sur les Maslodontes a propos de Vanimal du Cherichira , 2 pi., 6 p. i). — G. de Saporta, Pecherches sur les vegetaux du niveau aquitanien de .1 larwsr/ue, 20 pi., 83 p. 1 10. — A. Gat dry . Les Pylhonomorphes de France , 2 pi., ,3 p. ’ 1 . - R. Zeile,er, Emde sur la constitution de l appareil fructificateur des Sphenophyllum, '?* ~ Uaqlier. Etudes sur quelques Cetaces du Miocene. V Af r° ITEAl ' ^ escri P ll0n des Echinides miocenes de la Sardaiqne. ~ »w;“ S ' A U F*Uontologie franpaise Jet terrain, jurassioues; ~ ' ^‘'-OPO^S des terrains jurassu/ues : Opisthobranehes, dpi’ 13 ~ S rJl7de'desfaf,‘Z deS """/** lerrains lerl ^res de la Roumanie, Contribution a l6 _ I, p a- , Mraulu l«e, pontique ,1 krtmtine, ,i pi., ,5, p , 7 . _ A'lw"z,e" T ^m" : v aS j‘ b ^ r0i des schistes d’Angers, , pi. double, .2 p. .8, - Fn, u/lV d “ CriUei SU P iriear de PAlgerie. P _ ! r '' ll - hludes s " r Goniatiles, , pi.. , , 4 7 Rou rnanie; Environs deCR 1 "" 1 P ^ e, " de de la f aune du Cretace superieur de -n.ZenLEH RludZ , d ‘ Cam P ul '“<9 et de Sinaia, 2 pi., nap. . . « pl„ pi p'. . fi ° re /oSsile du h •‘tiller d’Heraclee (Asie Mineure), ~ fp[, fossilis terrestres] fluuiaiilei, e't saumAt'rei de ( France (en cours), marnes Lal,, nr/iniennes du Sud-Est de ta l1 ; 1 ; Reoheiches 9 P '? 128 P- • a6 ^^ot-et-Garonne), 5 p]^ 35 p )res ^ lm eridgien superieur de Fun dSS J ‘ eCtinid *° Eugenes de lEur'ope et'des =7. - g i Wus etPh LZli y Tir n - ePec,en >- as p‘- -«9P. ... "‘re; Description des qisiments 7o 'Vr '^ Mwci:ne mo -V e " du Hassin de la 500 P- • • - 9 nU f° ssd ‘hrcs; parlie : Pelecypodes, p\., 24. — .1 20 . _ 7 uniel 25 » 45 »> 5o » i5 » 20 » 25 » 25 » 3o » 3oo » (5oir In suite, page ;i de la couverture). MEMOIRE N ° 59 INDRICOTHERIUM ASIATIGUM N. G., N.Sf Soc. GKOt. ue France. — Pal. — T. XXV. Mem. n° 59. — i- VENTE DES PUBLICATIONS DE LA SOCIETE, 28, rue Serpente, Paris, VI. i° Comptes rendus sommaires des seances, servis environ deux fois par mois a lous les membres de la Societe , et formant chaque annee i vol. d’env. 200 p. in-8°. Prix : 10 francs. 2 0 Bulletin periodique des travaux de la Societe, dont le service est fait gratuiternent a tous les membres de la Societe, et formant^ depuis i 83 o, un fort volume annuel in-8° avec dessins, photo- typies, cartes. Prix : 40 francs. Les comptes rendus isoles, les fascicules separes, les volumes, les tables generates, sont vendus au public (remise de 00 °/ 0 aux membres de la Societe). 3 “ Reunions extraordinaires, comptes rendus detailles des excursions faites en groupe par la Societe, une fois par an. Prix divers (remise de 5o % aux membres de la Societe). 4 ° Memoires, Geologie, paraissant irregulierement depuis i 833 , format in-4 0 raisin. Prix divers. Memoires, Paleontologie, publication trimestrielle fondee en 1890. — Par souscription payable avant l apparition du volume annuel ou par fascicule a des prix divers. 6" Memoires divers. Travaux de Fontannes. Prix divers. M E M 0 I R E S DE LA SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE PALEONTOLOGIE MEDIOIRE K' 59 SUR UN NOUVEAU REPRESENTANT DES RHINOCEROS GIGANTESQUES DE L’OLIGOCENE D’ASIE INDRICOTHERIUM ASIATICUM N. (i.. N. SP. A. BORISSIAK PARIS SOCIETE GEOLOGIQUE 28 , RUE SERPENTE DE FRANCE VI. 1923 . • A ! ' - .a . INDRICOTHERIUM ASIATICUM n.g. n.sp. Ces dernieres annees, le continent asiatique a fourni une serie de formes interessantes de la famille des Rhinoceratidee se rapportant a l'epoque oligocene, dont lafaune en Asie n'etait pas connue precedemment. C’est a ces formes qu’appartiennent les incisives geantes des Upper Nari, series decrites par Pilgrimm 1 . Ces incisives ont ete rapportees par Pilgrimm a la forme decrite d’apres des restes de la partieanterieure du crane, comme Bugtitherium n. g. etcomme se rapportant aux paridigites et aussi d’apres le Paraceratherium bugtiense 2 , decrit d’abord d’apres un seal maxillaire inferieur de l'Oligocene de Bugti Hills. Les deux seules incisives de ce maxillaire inferieur rappellent celles qu avait decrites Pilgrimm. En 1912, ilfuttrouve un cr&ne de Paraceratherium , qui prouva que cet animal ne surpassait pas par ses dimensions le Rhinoceros d’aujourd’hui, et que les gigantesques vertebres et autres os du squelette trouves en meme temps se rapportent a une autre forme, qui recut le nom de (Thaumastotherium =) Beluchitherium Osborn 3 . Enfin, en cette meme annee 1913, dans la region de Tourgai, on trouva une faune de Mammiferes, qui comprend le petit Rhinoceros primitif Epiaceratherium turgaicum 4 , etdoit aussi appartenir a l’Oligocene. Dans cette faune, il y a des- restes d’Equides, de Rongeurs, de Paridigites, de Carnassiers, d Oiseaux, de Tortues, mais la masse principale est formee de VE. turgaicum susmentionne et d une autre forme, celle-la gigantesque, nominee Indricotherium n.g.° , tres voisine du Beluchitherium que nous venons de citer, tant par les dimensions que par les singuheres particularity du squelette (long cou k vertebres creuses, longs os des extremites rappelant ceux des Elephants, longs os metapodiaux); cependant, elle nest pas identique et, semble-t-il, presente une moindre specialisation (le Beluchitherium n a plus au femur le troisieme trochanter que possede encore VIndricotherium). Done, durant ces dernieres annees, les couches oligocenes de l’Asie ont donne pour les Rhinoceros trois groupes de formes : celui de 1 ’ Epiaceratherium, petit Rhinoceros primitif typique ; celui du Paraceratherium , sur lequel on a encore que peu de donnees dans la litte- rature, mais, a en juger par un maxillaire inferieur avec une paire d incisives, il est dejk differencie, d’apres le type des Rhinoceros actuels, mais se caracterise par une taille relati- vement grande pour l'epoque oligocene; et enfin le groupe des gigantesques Indricotherium Beluchitherium, tout particulierement specialise. De la structure de ce dernier groupe, le plus interessant des trois, nous pouvons mainte nant nous faireune idee assez claire d apres les nombreux restes d Inch icotherium o tenus aumoyen des fouilles qu a fait faire YAcademie des Sciences pendant bien des annees . Dans les materiaux rassembles, 1 Indricotherium est represente par tiois formes ^especes) differant entre elles principalement par leur grandeur. La description et les dimensions sm- vantes se rapportent a la forme de moyenne grandeur, a laquelle appartiennent a p upa des restes. 1 Pilgrimm, Rec. geol. Survey India, v. XXXII, p. i53. ! Forster Cooper, .4n». Mag. Nat. Hist., 1911 (8), VIII. p. 7«o- 3 Forster Cooper, Amu Mag. Nat. Hist., igi3, p. 376 a 5o4- 4 A. Borissi.vk, Bull . Acad. Sc. Petr., 1915, p. 701. ■ A. Borissi.vk. Clt. Ac. Sc., 3 avril 1916; Bull. Ac. Sc. Petr., x 9 1 P- • . , • _ dp Tourcai ont aussi "Outre Vlndrlcolherium et V Epiaceratherium, les couches k Indricothermm fourni des ossennents separes appartenant peut-etre & une 343; Bull. Ac. Sc. Petr., i9>7>P- 2 g 7- .... herium de forme du troisieme groupe Paraceratherium. 6 A. BORISSIAK Odontologie. — L’appareil dentaire de XIndricotherium est assez completement repre¬ sente, ce sont surtout les molaires superieures qui se sont bien conservees en series entieres surles fragments de maxillaires, tandis que les dents de devant (incisives et canines) n’ont pas ete trouvees in situ. Incisives. — Quoique nous n'ayons pas dincisives qui se soient conservees dans les alveoles du premaxillaire, on peut neanmoins dire qu’il ny en avait pas moins de deux paires, et corame les couronnes de ces deux paires sont d’egale grandeur, on est fonde a presumer Pexistence d’une troisieme paire pareille. Les incisives que nous avons (PI. I, i j ne se dis- tinguent entre elles qu’en ce que Tune d’elles (la plus anterieure) a la couronne plus forte- ment deviee sur la racine. La couronne de l’incisive de XIndricotherium a la forme d un cone bas aplati des deux cotes, asymetrique, a sommet plus ou moins dirige en avant et legerement recourbe en arriere; elle se termine par une pointe obtuse d’ou partent deux carenes distinctes, dont l’une suit le cote posterieur aplati de la couronne, et l’autre se dirige vers son angle antero- interieur; la couronne est entouree dune collerette, beaucoup plus developpde du cote mterieur. L email a la structure reticulaire caracteristique pour toutes les dents d'lndrico- therium, sauf la canine, composee de filets dicliotomiques verticaux coupes par des li°-nes horizontales. La racine est massive, a section ovale, avec des cotes longitudinals et des zones trans¬ versals irregulieres de diverses couleurs. Dimensions des incisives : Longueur de la couronne ... 44 mm Largeur de la couronne. _ Hauteur de la couronne. * * Longueur de la couronne . .120 — peu aplati sur les rhr ** ^ ^ Une c ° ne f° r tement recourbe en arriere et seulement un drcotrl^/deTol;,:: n eSt ,? Ue P r r , der ™ re a des traces de carene: i. „V a pas fortement recourbee en arriere! ' raC, “ e “ U ° e section triangulaire arrondie el est Unelw ln T raPP ° rte ' P robable “en‘. * -ne machoire superieure Une canine d une autre forme fPl I A) co A‘ r P eneure. plus basse et par une raelnp V * •{* , lstin o liant par une couronne plus massive et ronne, appartient, probablernentm ^ ° r . tem . ent renfl<§e a quelque distance de la cou- niere forme, se rapnortant a a nil “IT 6 m ff rieure * Certain*. canines de cette der- colossale de presque un pied de fd ° rosse es P® ce d Indricotherium, possedent une racine Dimensions • canine superieurb , * _ CANINE INPEHIEl'RK idlTd d | ^ COUronne ’ 32 millimetres . - “ laargeur de la couronne 27 _ * • • • ^9 mm. auteur de la couronne 62 . . — -ongueur de la racine . . 44 — . 1 5 o — Molaires superieures _ On » 1 d usure(Pl.I >4 etfi g ;,) J S ZZ, “**"•<**■• qui ne presented aucune trace t-es sent quaucuned'entreeHes ’7 f ' UbleaU d ' une rare -Uetc. Leurs carac- pumaires sont encore entierement isol<5 mo ansee, que quelques-uns de leurs tubercules muent& resler parfaitement modeles * ^ U 45 :> 35 > 60 > 58 > 65 43 — P 1 manque. P 2 a le contour triangulaire. La face exterieure est fortement inclinee vers l’interieur avec le protocone, le tritocone et le parastyle deux fois plus petit, distinctement modeles. Sur la partie interieure de la couronne il n’y a qu’un denterocone ayant l’aspect d un cone eleve, de forme reguliere presque parfaitement isole. Vers son bord anterieur, se dirigent deux cretes transversales convergentes : la plus grande, l’anterieure, le protoconule, sous l’aspect d’une paroi peu elevee k gonflement peu considerable au milieu, et le moindre, le posterieur, le tritoconule, sous l’aspect d’une epine plate isolee. De tous les cotes la couronne estentouree d’une collerette. L’email a la structure decrite ci-dessus. Fig. i. — Serie des molaires et des pre molaires supdrieures : P s — M*. d denterocone, Ur tetartocone. — 2,5 P 3 a une forme trapezoidale, etendue en largeur. Les elements de sa couronne sont les mimes que chez la precedente, mais la crSte anterieure s'est fondue avec le denterocone, et, de celui-ci s’est distinctement detache le tetartocone ; le tritoconule, tout en conservant le caractere d'epine, a commence a se tourner en arriere par son extremite interieure. La P‘ est encore plus etendue en largeur (fig. ,; PI. I, 4, 5 ) et a l’aspeet d uu quadr.latere allonge; le dentdrocone et le tetartocone sont encore intimement fondus entre eux ; le tnto- conule a pris une position parallele a la Crete anterieure. Les molaires sont caracterisees par une couronne tres basse, a face exterieure fortement inclinee vers l’interieur, par l'absence presque complete de plis lateraux sur es transversales, et par la structure reticulaire de l’email, decrite plus haut. La derniere molaire (PL I, 6), qui a un contour trapezoidal (et non pas tnangulaire), merite une attention particuliere ; sa crete posterieure est contournee en forme d b et porte du cote exterieur une grosse epine allongee dans le sens de la ongueui e a en presentant le reste de la partie posterieure de l’ectolophe (sur des dents fort usees on doitrecevoir l'illusion complete de la presence de cette crete); cette epine est accompagnee d’une profonde rainure du c6te de L’eztremite interieuie de la Crete posterieure, off. ant e reste de Lenfoncement posterieur. . . j • i Les molaires de la machoire infdrieure (PI. I, 7 ) caractinsees par leur demi-lnne A. B0R1SSIAK 8 anterieure deux fois contournee a angle droit, sous laspect de la lettre tt, et par la paste- ri e ure faiblement courbee en arc. Le metaconide et l’endocomde presentent les plus hautes parties des cretes et sont modeles sous laspect de cones distincts. Les molaires superieures de 1 ’Indricotherium ne laissent point de doute sur ce qu’il appartient a la famille des Rhinoceratidae, et non pas a quelqu’une des branches des Rhino- ceroidea (Amynodontidte, Hyracodontidse), tandis que leur couronne basse, l’absence presque complete de plis lateraux sur les cretes et la sculpture de l’email temoignentde la primitivite de cette forme. G’est ce que prouvent a un degre encore plus fort les premo- laires qui presentent un interet extreme. Nous avons donne plus haut l’explication genera- lement re^ue des divers elements de leur couronne, mais il suffit d’un coup d’oeil rapide sur la figure i et la Planche I figure 4 , pour voir que le rapport entre ce qu'on nomine le dente- rocone et le tetartocone peut etre autrement explique 1 , mais lelucidation de cette question serait ici deplacee. Ce qui nous importe, ce sont les particularity suivantes de ces dents : la faible differenciation de leur couronne se manifestant par le modele distinct des divers elements, lesquels se presentent parfois sous forme d’epines isolees, et l'absence presque complete de traces de molarisation. Parmi les plus anciennes formes connuesde lihinoce- ratidx ' 2 nous n’avons pas de serie si primitive de premolaires, et l’absence de molarisation ne donne pas la possibility de decider auquel des deux types, europeen ou bien americain 3 , appartient la forme en question; mais comme P- manifeste line moindre differenciation que P f , on peut cependant d apres ce caractere la rapporter avec une certaine probability a la branche europeenne. D apres la distribution des tubercules les premolaires de certains Hyracodontidw , se trouvent a un stade analogue, mais elles presentent untoutautre habitus des elements, lequel temoigne d une differenciation beaucoup plus haute de l’appareil dentaire ; un tableau morpho- logique plus semblable est oftert par la structure de la couronne des premolaires de certains des plus anciens Tapirs 4 ,dont les molaires se rapportent naturellement a un tvpe tout a fait autre. r II faut, cela va sans dire, se souvenir en outre de la taille colossale des dents de XIndri¬ cotherium en comparison de toutes celles que nous avons citees. es dents de devant de 1 Indricotherium offrent quelque chose d'encore plus original, eureusement nous n en avons point in situ et ne pouvons faire k leur sujet que des suppositions plus ou moins vraisemblables. lesmiplW CGl . tdl “’ c est la P r ® sence de tres fortes canines, plus grosses que les incisives, les d ir ,n Pr0b f ble J ment au n ° mbre detrois P aires et en outre, d en juger d apres dimensions'! p*/ ^/° SS & ran< teur. Par tous ces caracteres (abstraction faite dea ce que nou^v "^ 7 86 distin ^ ue de tous les au tres Rhinoceros et se rapproche de ce que nous avons chez les Lophiodons*. ^ grimm et P Fors 7 I r r rme 6t leUrS dlmensions ’ les incisives gigantesques decrites par Pil- tr r Vent V0isines des dentS de “ de VIndriJherium, ce qu’on trouve^n sitn 1 1 77 d ® SC ^P tlon et une figuration plus detaillees, et aussi jusqu’a parer exactement. “ ‘ <<3 1 Indncotl ‘ m «ni, il ne sera guere possible de les com- ,*£ TirtT «*«• ^ P . I. p/135’ ' Ab “’ Rhinoc. Europas., Abb'.'K Jr f- B * Rhinocerides de i'Oligocene Arei j ' "• — Hatcher. Ann. Mus. Ci * "• "■ v - v - p- •«. <*-.. Arch. Carnegie, 9 INDRICOTHERIUM ASIA.TIGUM N. G., N. SP. Osteologie. — Pour ce qui concerne le squelette de YIndricotherium en se fondant sur tout le materiel rassemble jusqu’ici, il semble possible de donner une idee assez complete de sa structure. Gependant, parmi ce materiel, il n’y a pas encore de crane; on ne connaitjus¬ qu’ici que des fragments. En fait d'os du squelette, les mieux conserves sont ceux des extremites; les extremites peuvent etre completement reconstruites; il y a aussi beaucoup de longs os des membres ; le squelette axillaire se trouve dans un etat plus defectueux : des vertebres isolees permettent dejuger du caractere de la colonne vertebrale de VIndricotherium, mais elle ne peut pas etre reconstruite en entier, et c’est surtout sur la structure de sa partie la plus remarquable, celle du cou, que l’on a trop peu de donnees. Parmi les fragments du crane , un seul, offrant la partie posterieure-inferieure de la boite cranienne, merite 1 'attention, mais celui-ci aussi est fortement deforme et ne permet que de dire que cette partie du crane de YIndricotherium se caracterise par une forme tres allongee, caractere propre a tous les Rhinoceros primitifs. La region la plus interessante de cette portion de crane, celle de l'orifice exterieur du canal auditif, est ecrasee; le proc. post- tympanicus et le proc. post-glenoidalis se touchent en obturant d’en bas le canal auditif, et il est difficile de dire si telle etait leur situation primordiale, ou bien si c’est le resultat de l ecrasement et si, a l’etat normal, le canal auditif est ouvert d’en bas, comme il 1 est chez toutes les formes primitives. Il s’est aussi conserve des restes de la voute du crane, temoignant qu elle etait deja construite suivant le type du Rhinoceros, c’est-a-dire que la crete sagittale, avec une rainure suivant la ligne mediane, passe sans interruption aux arcades sourcilieres. Il semble, autant qu on en peut juger d apres les restes d'os nasaux, que 1 Indricotherium n avait point de corne. Les dimensions des tubercules occipitaux sont de i 3 ox 85 millimetres. De la section cervieale de la colonne vertebrale , il ne s’est principalement conserve que des fragments du corps des vertebres (PI. I, 8 ), tres longues et aplaties dans le sens dorso- ventral, avec les surfaces articulaires inclinees bien developpees, allongees aussi dans une direction transversale et fortement convexes (ou a 1 opposite concaves). Une particularity de ces vertebres, c’est la presence de cavernes formees par 1 elargissement des canaux arteriels. differemment developpees chez les diverses vertebres, et aussi de profondes depiessions a cote de la carene de la face inferieure, — adaptations qui donnent relativement une grande legerete a leur corps de taille colossale; les arcs neuraux, au contraire, ont conserve leur massivite, surtout dans la region des zygapophyses. La longueui du corps de la vertebie atteint a 5 o millimetres; les dimensions des surfaces articulaires, 160X225 millimetres. i 35 xaoo millimetres, etc. Chez les plus anciens Rhinoceroidea (Hyracodon), quoique le cou soit beaucoup plus long que chez les Rhinoceros actuels, qui sont caracterises par des vertebies cei vicales courtes et hautes, les surfaces articulaires sont etendues dans le sens vertical. Chez le Tapir, es ver tebres de la section cervieale ont un caractere rhinoceroide, chez le Cheval, quoiqu e es soient tres allongees, leur corps est aussi allonge dans le sens vertical. De cette mamere, les gigantesques formes asiatiques, avec leurs vertebres plates et cieuses, occupent une p ace tout k fait a part parmi les autres imparisulques. Les vertebres cervicales da (Thaumasto- therium =; Beluchitherium Osborni 1 presented exactement les memes particulantes que VIndricotherium, et sen rapprochent tellement par les dimensions que, pur e ™ m Y le ' a largeur des surfaces articulaires pour les condyles (= 274 millimetres) de at as u . s jo est identique a la distance des condyles du fragment de crane decrit plus haut. Les cavernes 1 Forster-Cooper, Ann. Mag., Nat. H., 191 3 , p. 376. Soc. geol. de France. — Pad. — T. XXV. — 12. Mem. n" 59. — 2. 10 A. BORISSIAK arterielles sont aussi developpees, de sorte que le corps de la vertebre est transforme en une mince plaque. Les vertebres de la section pectorale (PI. I, 9, et PI. II, 10, 11 , acquierent graduellement un corps plus haut et tres court, prenant une section triangulaire a Crete inferieure bien modelee, et a surfaces articulaires disposees perpendiculairement a l’axe et devenant presque entierement plates. Les arcs neuraux des vertebres pectorales anterieures sont massifs, lapophyse epineuse longue, trigone ; plus loin en arriere, elle devient plus courte et plate. Les apophyses laterales des vertebres anterieures ont une largeur egale a toute la hauteur du corps de la vertebre; chez les posterieures, elles sont plus courtes, plus petites et s eleventde plus en plus haut sur le corps de la vertebre. Les surfaces articulaires pour la tete et le tubercule de la cote et les pre et postzygapophyses subissent les modifications correspondantes. Dans la structure des apophyses laterales et de leurs surfaces articulaires, VIndricotherium a dejk beaucoup de points communs avec le Rhinoceros, mais le corps des vertebres pectorales se distingue considerablement de celui du Rhinoceros : chez ce dernier il est long, a section anguleuse arrondie, sans Crete inferieure, et les surfaces articulaires n’atteignent jamais une forme aussi plate. Dans les particularity citees du corps des vertebres de Y Indricotherium, de meme que chez plusieursdes plus anciens imparisulques, il y a des traits « chevalins », nommement, il y a de la ressemblance avec le Cheval dans la forme du corps, lequel, chezles vertebres pectorales du Cheval, est aussi triangulaire encore plus haut, etc. Cependant, leur habitus general, et surtout, comine on l a dit, celui de leurs apophyses, offre deja le caractere rhinoceroidal, nommement celui des plus anciennes formes, car il se distingue par un aspect general mieux proportionne que chez les Rhinoceros actuels. Le nombre des vertebres pectorales de 1 Indricotherium est inconnu. La seule vertebre pectorale de Belu chitherium qui aitete figuree sen distingue par un corps beaucoup plus bas (etendu en largeur). Voici les dimensions de la piemiere vertebre pectorale de Y Indricotherium : longueur du corps. 118 millimetres, surfaces articulaires, 110 X i 5 o et 1 i 5 x i 53 millimetres; dimensions dune ernieres pectorales . longueur du corps, 110millimetres; surfaces articulaires, 1 12X 1 35 et 112X142 millimetres. , p, 11 co ^ l<, ^ ll,n na que trois vertebres lombaires. Leur corps redevient plus plat 1 , ’ 6t P ar » e ’ e t nous y observons de nouveau des traits « chevalins », meme . 1 Ure es o i eles apophyses laterales, qui ont la meme forme chez le Cheval, mais corn, / COU P,. pl " s loll ? ues - Dimensions de la vertebre lombaire moyenne : longueur du D P ue rum In"* 6S; Z"*™ - 4 X .56 et .uox , 77 millimetres. Uu sac; um on ne possede qu un fragment. On pent done dire de la colonne vertebrate de 1 'Indricother, traits dp a m • -“v uui/ierium quelle a conserve des leurs surfaces artild eSRh T Cer °f primitifs ’ surtout dans la structure des apophyses et de du squelette de Yin ** §releS que chezles Rhinoceros recents. Comme traits originaux cervTa s avec leur"^’ ^ Mt n * C6SSail ’ e de et plates vertebres ‘tniE et Ies pe “ tres - tes 4 unelong'ueur relativement m ™ ^ d * stan » uent de celles des Rhinoceros les plus recents par les differences des cotes de l ^ faible courbure. En approchant plus en avant, et la cdte anterieure (PI II lC ? . erium d avec ce Res du Rhinoceros vont en augmentant, vers 1’extremity distale et portanTa i° Ut * ^ ° ri8rmale ’ coulte > presque droite, s elargissant une seule surface articulairp r P 1 oxnnale la tete et le tubercule fondus ensemble avec 660 millimetres. La ^ 1 ° rnie . de blscmt - La longueur de cette cote est de 1 200 millimetres (PI. H } La longueur de la seule cote complete (1 une des anterieures) est de 11 INDRICOTHERIUM ASIATICUM N. G., N. SP. De Yomoplale, on n’a que des fragments. Son tuber, corame chez tous les Rhinoceroides primitifs (Hyracodon), est beaucoup moins developpe que chez les Rhinoceros les plus recents; son corps s’elargit rapidement vers le haut; la spinascapulse est fort developpee, mais ni sa forme, ni celle de la partie superieure de l’omoplate ne se sont conservees. La longueur maxima de sa fosse gleno'ide est de 200 millimetres, la largeur du haut inferieur 260 millimetres. V humerus (PI. II, i 5 ) ne s’est pas entierement conserve. II semble avoir une crista peu considerable et ses surfaces articulaires sont moins developpees que chez les Rhinoceros les plus recents. Gependant, en m6me temps la tete inferieure n’a pas encore la forme d’un « sablier » (ou de deux cones convergents par leur sommet), comme chez les Rhinoceros typiques, et manifeste une tendance a produire la forme de deux cones diriges dans le meme sens, comme c’est le cas chez les Imparidigites plus parfaitement specialises. La tete proximale del’humerus merite aussi une attention particuliere : elle est etendue en travers, et non pas en long, comme chez le Rhinoceros, presente une partie de sphere beaucoup moindre, est beaucoup moins deplacee en arriere, c’est-a-dire indique une position plus droite de l’humerus dans le squelette de YIndricotherium en comparaison de celui du Rhinoceros. La longueur totale de Los est de q 3 o millimetres, sa largeur dans la region de Yepicondylus, de 3 10 milli¬ metres. L'humerus du Beluchitherium, avec les memes dimensions de la surface articulaire inferieure, est beaucoup plus court ( 85 o millimetres contre q 3 o chez YIndricotherium). La tete superieure est encore plus etroite d’avant en arriere (190X240 chez Beluchitherium et 200X245 chez YIndricotherium). Mais on n’en a pas de figure, et le caractere de sa surface articulaire inferieure est inconnu. Le radius et le cubitus sont des os relativement tres longs. Le cubitus, mince et grele (PI. II, 16), comme chez les plus anciens Rhinoceroides, est tout a fait curieux avec l’olecrane petit, court, couche (dirige en arriere) (chez le Rhinoceros, l’olecrane est massif et haut), avec une facette sigmoide peu developpee et la surface articulaire de 1 extremite distale cvlindrique (comme chez Y Hipparion), et non pas en forme de selle (comme chez le Rhinoceros). Longueur totale de l’os, 1200 millimetres. Le radius presente un os relati¬ vement mince et long; son extremite proximale s elargit et s aplatit un peu d avant en arriere; la face articulaire proximale se retrecit en dehors et se compose de trois enfon- cements, conformement a la structure de l’extremite distale de 1 humerus. L extremite distale presente une surface articulaire differenciee a un haut degre : les deux surfaces articulees, pour le lunatum et le scaphiodeum , sont clairement limitees, et leurs elements ont pris une forme cylindrique. En outre, le rapport des os de 1 avant-bras a ceux du carpe est tel, qua l’inverse des Rhinoceros le radius embrasse aussi une partie considerable du cuneiforme, de sorte que pour le cubitus il n’en reste que la partie exterieure. Le carpe de YIndricotherium (PL III, 17) olfre peut-etre la partie la plus curieuse de son squelette. II a une forme basse et large avec les elements extremes fortement rejetes en arriere et manifeste un diplarthrisme considerable 1 : 1 unciforme et le scapho’ide dominent sur les autres os, mais cependant sont encore loin de s entre-toucher par leurs extiemites interieures, comme cela a lieu chez les formes ou le diplarthrisme des os du carpe a atteint sa limite extreme. Cette circonstance se trouve, semble-t-il, en correlation avec une autre particularite de l’extremite anterieure de YIndricotherium, soit, avec la structure du grand os, qui est considerablement etire en largeur, comme ce n est le cas chez aucun des represen- tants des Rhinocerides. Un developpement si extraordinaire du grand os inspire 1 idee que, outre le diplarthrisme des os du carpe, il s accomplit ici un autre processus masquant a un Cf. Scott et Osborn, Uinta Formation, Transanctions Amer. Philos. Society , XVI, 1890 , p. 009 . A. BORISSIAK 12 hmlt deoT e le premier : ie grand os, en s elargissant et en s avangant sous l’os lunaire, separe “ n0UV eau l’unciforme et le scaphoide. Un pareil deplacement local en sens inverse, cause la croissance du grand os, s observe dans la monodact vlisation du carpe des imparidigites auauel cas ce qui distingue le deplacement incomplet de l'extremite qui se monodactylise, d’avec celui du trisulque, est l’inegalite des surfaces articulaires scaphoidcummagnum et lunatum-unciforme, — et c’est ce qu en elfet presentent les os du carpe de Y Indricotherium. En meme temps, les os du carpe, chacun en particulier, portent en general des traits rhinoceroiques typiques, mais, comme aussi chez tous les Rhinoceros les plus anciens, ils se distinguent par une forme plus reguliere et par des apophyses moins developpees. Une parti¬ cularity originale caracteristique uniquement de YIndricotherium, c est 1‘aplatissement de leurs surfaces articulaires horizontales, — signe de plus de la tendance de l’extremite a devenir monodactyle, ce qui exige non pas la mobilite des os du carpe, mais bien la solidite de leur reunion : ce processus d’aplatissement des surfaces articulaires des os du carpe atteint son maximum cliez leCheval, mais aussi chez Y Indricotherium les surfaces articulaires en forme de selle des os du carpe du Rhinoceros sont aplaties au plus haut degre. On peut dire que les surfaces articulaires horizontales des os du carpe de YIndricotherium convergent distinctement dans le sens des traits « chevalins », landis que les verticales, moins actives, conservent de la ressemblance avec celles des Rhinoceros. En mdrne temps, certains os prennent une forme tout & fait particuliere. C’est l’os trapezoide qui merite une attention speciale (PI. Ill, 18), convergeant jusqua une parfaite similitude avec Eos correspondent de Y Hipparion, dont il lie se distingue que par ses grandes dimensions; sa plus grande longueur est de i io millimetres, sa largeur de 80 millimetres; 1 os du Rhinoceros n’a rien de commun avec celui-ci, ni par sa forme, ni par la structure de ses surfaces articulaires. Quant aux autres os du carpe, le scaphoide (longueur maxima, 170 millimetres; hauteur, 120 millimetres) se distingue de celui du Rhinoceros principalement par sa face inferieure (PI. Ill, ig), dont les surfaces articulaires sont disposees en eventail (en relation avec les elements lateraux du carpe rejetes en arriere) . son milieu est occupe par la surface articulaire supportant le trapezoide sous 1 aspect d un segment spherique triangulaire concave dirige avec le sommet en avant; par derriere, a son angle posterieur, est contigue une petite aire quadrangulaire pour le trapeze, dirigee en has et en arriere; et du cote interieur, elle est contigue a la surface articulaire P3 riforme pour le grand os. Chez le Rhinoceros, ces surfaces articulaires sont tout autrement construites, sous l’aspect de trois depressions en forme de selle paralleles. Chez le Cheval, ° CS S °^ ^ eaucou P plus semblables a celles de 1 Indricotherium. L os lunatum (longueur, mi nneties, largeur, 1 13 , hauteur, 1 35 millimetres) est plus massif (PI. Ill, 20) que celui du Uhmoceros ; sa surface inferieure (PI. Ill, 2G a) a une autre structure, en relation avec son appoi a a strie carpale inferieure. Los cuneiforme (longueur, 1 35 millimetres; hauteur, i- , ne Ies ) a trois surfaces articulaires ( PI. Ill, 21) a son c6te superieur ; pour le * , u ltu ‘ s ( coac ave) et le pisiforme; le Rhinoceros n’en a qu’une (sous forme de selle) en fnrmp 1 ^ US 11 < ^ U1 S aus si sur le lunaire). Du cote inferieur, ily a la surface articulaire larit< 1 i’ e . S ^ 6 ^° U1 . unc ^ orme (chez le Rhinoceros elle est cylindrique). Les particu- evidentes V ^ ^' an ' ° S ma ff nUfn (largeur, 120 millimetres; hauteur, 5 y millimetres) sont evidentes, d apres ce qui precede (PI. Ill, 22). articulaires superilurw (PMII ’ !tl “•iumetres; hauteur, 100 miliimetres) a deux surfaces Crete entre ellos , , ’ ' 2 ^ plus en forme de selle que chez le Rhinoceros, et la ie 4ten arriere des elements sont disposees suivant une' '"'T 81 tlcu ’ a | res > nf eneures en sont separees par un intervalle et P suivant une seule superfic.e cylindrique en se fondant entre dies. INDRICOTHERIUAl ASIATICUM N. G., N. SP. 13 Les indices de monodaetylisation que nous venons de citer ne se rencontrent dans l'extremite d’aucun autre representant connu des Rhinoceros; ce n est que chez les formes manifestant la plus forte inegalite des doigts qu’augmentent relativement un peu les dimen¬ sions du grand os, mais jamais on n’y observe son deplacement en sens inverse sous l’os lunaire, comme chez YIndricotherium. La structure du carpe de YIndricotherium se trouve en correspondance avec celle de ses metapodiaux (PI. Ill, 17) : dans l’extremite de YIndricotherium, le doigt moyen atteint un developpement colossal, tandis que les lateraux se reduisent a un degre tres considerable; en meme temps, les metapodiaux lateraux sont repousses en arriere et s’aplatissent dans le sens lateral, ce qu’on n’observe pas chez les Rhinoceros et qui n’est propre qu’aux represen- tants de la famille des Equides en voie de monodactylisation. Ensuite les metacarpiens de YIndricotherium se caracterisent par une forme reguliere et extremement allongee, et sous ce rapport ils se distinguent aussi beaucoup de ceux des Rhinoceros. La longueur totale du medius est de 545 millimetres, la section de son corps de 63 X 108 millimetres. Outre les os de trois doigts actifs, il y a un tres petit os metacarpien en forme de crochet du cinquieme doigt, sans traces de surfaces articulaires pour les phalanges (PI. Ill, 24). Toutes les particularity indiquees jusqu’ici de Pextremity de YIndricotherium semblent temoigner d’un degre considerable de specialisation dans le sens du monodactylisme. G'est dans une tout autre direction quest differenciee sa partie inferieure (distale). Tandis que les surfaces articulaires superieures des os metacarpiens, comparativement au Rhinoceros, sont fortement aplaties en correspondance avec la structure des os du carpe, leurs surfaces articulaires distales presented contre toute attente une forme tres primitive. Tout d’abord, k l’extremite anterieure, les metapodes lateraux sont egaux en longueur au median. Ensuite sur les extremites distales des metapodes, il n’y a une carene qu a la moitie posterieure, dans la region des os sesamoides, — qui sont tres .singulars : petits, etroits semilunaires, rappelant au mieux ceux du Tapir, — tandis que la partie anterieure de la surface articulaire des metapodiaux est lisse ou seulement faiblement convexe, G’est d une manierecorrespondante que sont aussi construites les phalanges , qui presentent . undes elements les plus originaux de YIndricotherium. A l’oppose de la tendance mono- dactylisatrice qu’offrent les os du carpe et du metacarpe, les phalanges sont extraordmaire- ment raccourcies, m^me en comparaison des courtes phalanges des Rhinoceros actuals; elles presentent (PI. Ill, 17) des os massifs, courts et larges, a surfaces articulaires presque plates et a surfaces laterales rugueuses, lieux d’attache de forts tendons; par leur forme, elles n ont point d'egales parmi les imparidigites. De cette f»«on, au lieu des longs doigts aisement mobiles d une extremite qui se mono- dactylise, nous pouvons plutot parler de la faible mobilite des doigts foi t couits e cotherium. G’est la phalange unguale qui est surtout fortement etendue en largeur, ses anguli s’avancant considerablement au dehors des limites du corps de la phalange. Les phalanges des doigts lateraux ont un habitus plus rliinocerien, mais elles aussi sont tres raccourcies (la deuxieme a 1 ’aspect dune pantoufle chinoise); la phalange unguale ne manifeste pas la reduction de la moitie interieure qu on obseive communemen , ma conserve une forme symetrique : plantee obliquement sur la deuxieme phalange, elle est dirigee de sa face anterieure plate en avant et de c6te, se presentant comme si c etait a continuation de la phalange unguale mediane, et toutes les trois phalanges ungua es, q elles etaient revetues d’un fourreau de corne, presentaient evidemment un seul triple sabot colossal. . , . . , Le bassin de YIndricotherium offre un caractere rliinocerien, mais se distingue par es os 14 A. BORISSIAK etroits comme ceux des plus anciennes formes, et les os ischii et os pubis tres courts; le foramen obturatorium a des dimensions tres peu considerables. Le femur * est un os long-, mince, lisse (tig. 2), a tete relativement petite (lextremite proximate s'est mal conservee), a troisieme trochanter haut place se dessinant a peine, et a condyles diriges plus en bas que ceux du Rhinoceros. Ces caracteres donnent un habitus elephantoide au femur de VI ndricotherium. La longueur totale de cet os est de ia 3 o millimetres, le diametre de la tete 1 85 mil¬ limetres. La patelle est plus elegante et a surfaces articulaires plus fortement developpees que chez le Rhinoceros. Le tibia et le perone (PL III, 25 , 26) sont des os relativement courts. Le tibia est trigone, s’elargissant faiblement vers les extremites ; sa longueur totale est de 860 millimetres, son epaisseur au milieu du corps i 5 o millimetres Le perone est un os fort mince, a petites tetes plates; la section transversale du corps est de 28 x ?.5 millimetres, la largeur de lextremite proxi- male, 102 millimetres, et celle de la distale, 82 millimetres. Le tarse, pareillement au carpe, se caracterise par une forme basse et large et par des surfaces articulaires aplaties (PI. Ill, 27). Les particularity de l’articulation de ses os sont visibles dans la figure . 1 astragale s articule avec le cuboide, ce dernier ne s articule pas avec le troisieme metatarsien ; l ectocuneiforme a une petite surface articulaire pour le quatrieme metatarsien etle mesocuneiforme pour le troisieme metatarsien. La poulie tres plate de Y astragale attire lattention, quoique d apres son habitus general ce soit un os tout a fait rhinocerien; la surface posterieure est disposee perpendiculairement a la base, et non pas inclinee, et la poulie n’est pas tant dirigee en avant qu en avant et en haut. La largeur maxima de cet os est de 210 millimetres, la largeur de la poulie i 85 millimetres. Le calcaneum, avec un petit sustentaculum et un corps etroit portant un petit tuber, n est que faiblement ascendant; sa forme generate rappelle plutot YHtjracodon, le Tapirus , et se distingue oitement de 1 os court et epaissi du Rhinoceros; il y a une os est de 35o millimt sur ace articulaire pour le perone; la longueur maximale de cet :;: i,cula,res ( n. m. . 8)S e general, tous les os du tare !° S ’ ^ lsposihon est visible dans la figure. Mais, en trouvent sous bien des ranno T” ^ d pnm * tlf a a P°physes peu developpees et se neiformea la ^ ^ ^ du ^inoceros. Los mesocu- fois plus bas. * G ° ocunei oime > tandis que chez le Rhinoceros il est deux elargie *troisi^me U meta^arsien 8 ^ 1 °‘ 1 Se manifest ent par l’extremite superieure aussidans le faible surplombementdl 1 l’Ltr^ T* ^ ^ SOCUn ® iforme 5 en cela, comme monodactylisation plus distinctement a " • ^ V** 1 ' 6 cuI)olde . °« peut voir des indices de Les metatarsiens sont constrain x P rimee cllez 1 extremite anterieure. tivementplusgonfle que le metapodiaT^ C ° mme les m etacarpiens ; le median est rela- 1 extremite anterieure, c’estSt ant ^eurcorrespondant. Ensuite , une difference d’avec lnteraux sont u„ peu pl us coTtsau/l T T ** U P°^™ure ue sont pas egaux : les P courts que le nred.au (longueur totale de Pos median, f.o mill.- Fig. 2. — Femur. — INDRICOTHERIUM ASIATIGUM N. G., N. SP. 15 metres; du lateral, 342 millimetres), et, dans ce fait, comme aussi dans l'extreme reduction du perone, on est oblige de voir la loi generale d une specialisation plus rapide de l'extremite posterieure comparativement a l’anterieure. Quant aux phalanges du pied de derriere, elles ne se distinguent en rien d'essentiel d’avec celles de celui de devant, sauf par des particularites peu considerables dans la structure des surfaces articulaires. En resumant ce qui a ete dit de la dentition de YIndricotherium et de son squelette, il est necessaire de dire tout d’abord quil re presente un veritable Rhinoceros, c'est-a-dire qu'il appartient a la famille des Rhinoceratidse *, et qu’il forme parmi les representants primitifs de cette famille une branche extremement specialisee. Ges derniers mots semblent exprimer unecertaine contradiction, et l'on peut dire que la contradiction regne dans toute la structure de cette remarquable forme. Tout en manifestant dans sa structure de la ressemblance avec les plus anciens represen- sentants des Rhinoceratidse, sous certains rapports YIndricotherium possede des caracteres des Perissodactyles encore plus primitifs, et en meme temps il s’y parseme des traits d une haute specialisation, dont il a ete question plus d une fois ci-dessus; enfin, 1 Indricotheriurn manifeste des particularites originales dans la structure de son squelette, qui ne sont propres qu a lui parmi les Perissodactyles. Du nombre des traits primitifs doit etre avant tout indique 1 appareil dentaii*e, le plus primitif pour les Rhinoceratidse dont nous ayons jusqu ici connaissance parmi les Rhinoceros connus. Un habitus en general primitif est aussi manifeste par les os du squelette, qui n ont pas encore acquis la lourde massivete des representants les plus recents, avec des surfaces articulaires et des apophyses faiblement developpees. Geci se rapporte egalement tant aux longs os qu’aux petits os du carpe et du tai'se. Ce qui montre une haute specialisation , c’est la structure des extremites, examinee plus haut en detail et permettant deja de parler d’un rapprochement vers le nionodactylisme, et, demdme, la taille gigantesque de l’animal, depassant celle du Mammouth. Aux traits originaux du squelette il faut rapporter le corps court et la position plus verti¬ cal que d'habitude chez les Rhinoceros, des os des membres relativement allonges; ensuite ici se rapporte aussi la structure des vertebres cervicales en particulier, quoique chez 1 Indri¬ cotheriurn la colonne vertebrate oflfre en general la partie du squelette qui s ecarte le plus du type Rhinocerien. Enfin, aux particularites originales de YIndricotherium appartiennentdes phalanges tres courtes et peu mobiles. Elies presentent une tendance opposee aux indices de monodactylisme du reste des os des extremites et forcent de douter de la justesse de cette caracteristique. D’apres les caracteres indiques YIndricotheriurn occupe une place a pait paimi les plus anciens representants des Rhinoceratidse , sans manifester de rapports immediats avec aucun d eux et forme une branche separee de ce groupe d Imparidigites. 1 Plusieurs des traits originaux de la structure del Indricotheriurn iuduiraient peut-etre a le meUje 4 part dans uue sous-famille parmi les Rhinocerides, mais il sera plus prudent d’attendre que son cr&ne a,t ete trouve avant