OP CA ei ere nacente + * cé ohattetn et jne AT otahnt gd drames Der she ghk diet Lan et le pattes RE gen 0 tee à LE eg et ne de mm que es nt Lago D at pti mt of tn 2e attrait ve CL oies. di . 2 . ste 10 008te eg 0 bg bte et ele +. duhal pe CRETE pe tee ae et je be à © eus ms DT Sah@ "gate te ml bg. per td + - _—_— #7 «1 téitemher pe te that nt ve À of f mt an t}s. st hé L HARVARD UNIVERSITY TETE us: LIBRARY OF THE Museum of Comparative Zoology MÜS. COHP. 7081 LIBRARY JUN 1 2 1958 HARTAPN UNIVERSITY ut 7 un. | ANNE ma UYy ft fe PRE CoMTU | | LEA SONO PAT RE | RO EU à ba : CN" hj* n° ! Le de | - } - . 4 LI ha * BULLETIN DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE: TOME XVI. LISTE DE MM. LES COLLABORATEURS DE LA II° SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL DES SCIENCES ET DE L’INDUSTRIE (1). - H1STOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. GÉoLoctE ET Mi1NÉRALOGIE. Col'aborateurs : MM. Berthier (R.) de Bonnard (B. ».), Boué (A. B.), Brochant de Villiers (Bs.), baron Coquebert de Montbret (C. M.), baron Cuvier, Du- fresnoy, baron de Férussac (F.), Girardin, Huot, C. Prévost (C. P.), Rozet. — Rédacteur principal, M. DeLarosse (G. Der.) BOTANIQUE , PHYSIOLOGIE ET PALÆONTOCRAPHIE VÉGÉTALES. — Collaborateurs : MM. Bory de Saint-Vincent, À. Brongniart, Buschinger, Cambessèdes, Dupetit-Thouars, Duvau ( D-u.), Gaudichaud , Gay, A. de Jussieu (A. DE Juss.), Kunth, Mérat, Raspaiz, Richard, A. de Saint-Hilaire (Auc. DE Sr-Huz. ) — Rédacteur principal, M. Guicremin , (J.-A. Gx., ou Gx.). ZooLoGiE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE générales et spéciales de- animaux, PALÆONTOGRAPHIE ANIMALE. — Collab. : MM. Audi- netServille (Aup. S.), Audouin; Bory-de-Saint-Vincent (B. 5e Sr.-V.), Breschet, Cocteau, baron Cuvier, Fréd. Cuvier (F.C. ), Defermon, Defrance, comte Dejean (D*.), Desma- rest, Duclos, Duméril, baron de Férussac (F.), Gaimard (b: Gaiu.), Guérm (E. G.), Latreille, comte Lepelletier de Saint-Fargeau ( L. S.-F.), Magendie, Payraudeau, Quoy, Rang, de Roïssy, Roulin, Strauss (S. s.), Virey.— Rédacteurs principaux : MM. Lessox et Lurorx. (1) Ce Recueil, composé de huit sections, auxquelles on peut s’a- bonner séparément, fait suite au Bulletin général et universel des an- nonces et des nouvelles scientifiques , qui forme la première année de ce jonrnal. Le prix de cette première année (1823) est de 40 fr. pour 12 nu- méros, composés de 10 feuilles d'impression chacun. EEE CE SEE SE GENS DOTE SEE 22) PARIS. — IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, RUE JACOB, N° 24 4 #4, (#, É >: BULLETIN DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE, RÉDIGÉ PAR MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, LESSON ET LUROTH. 2° SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL, PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES de Aonscigneur Le Dauphin, _ PAR LA SOCIÉTÉ POUR LA PROPAGATION DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES, ET SOUS LA DIRECTION DE M. LE BARON DE FÉRUSSAC. TOME SEIZIÈME. A PARIS; Au BUREAU CENTRAL DU BULLETIN, rue de l'Abbaye, n°. 3. Et chez M. LevrauLzr, rue de la Harpe, n° 81. Paris, Strasbourg et Londres, Chez MM. TREUTTEL FT WurTz. 1829. JUN 1 21059! miRD | MINES | H, b UNIV 2SITY LIBRARY AVIS. Messieurs les Souscripteurs au Bulletin universel sont préve- nus que désormais on leur distribuera les diverses sections de ce Recueil au fur et à mesure que l'impression en sera termi- née, et sans attendre que les huit cahiers mensuels dont il se compose puissent paraître en même temps. Nous rappelons aux Souscripteurs de 1828 que nous leur . avons livré intégralement le nombre de feuilles d'impression qui leur revenait pour leur abonnement de cette année; il ne nous reste plus à leur servir que les tables de chacune des 8 sections de 1828 ; nous les enverrons avec la couverture du cahier de décembre, que nous avons réservée à cet effet, aussi- tôt que l'impression , pour laquelle il a fallu fondre des carac- tères neufs, sera terminée. L'augmentation de prix indiquée par nos Prospectus pour les différentes sections du Bulletin, et que nous avions annon- cée d’avance à nos Souscripteurs , a dû leur paraître suffisam- ment motivée par l’augmentation de feuilles consacrées à cha- cune de ces sections , et qui nous permet enfin de remplir, à leur satisfaction, tous les engagemens que nous avions contrac- tés en créant le Bulletin. ; per re: HN ET PERTE pures x F4 à + Cr» l 13 D ar Mrs ie a Qi CLR, QUES PE nue Vs GT CSS er Te NT 21 ASE PRES A De; a ke | 4 RE à, A, y ‘ ; | sv Got sl il 4) EURE 4 SRE pee pr NT TU FPS MX D OREREE SO OL UE) 1 Ü L Nes Me D , PBUPRETIN’ ':, DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE. LAZ GÉOLOGIE. 1. TaAITÉ DE GÉOGNOSIE, etc.; par J. F. D'AURUISSON DE Vor- sxs. 2° édition , Tom. 1e. In-8° de xLvi et 524 pag., avec _ une planche ; prix, 7 fr. Paris et Strasburg, 1828; Levrault. (Voy. le Bulletin de 1828 ; Tome XV, n° 245.) à L'on dirait que le savant auteur de ce traité, voyant le con- flit des opinions contradictoires qui s’est élevé au sujet de plu- sieurs questions fondamentales en géologie, et les écarts d’ima- gination où les conséquences de certains faits, poussées à l'ex- trème, ont conduit des esprits, d'ailleurs si distingués , à cru convenable de très-peu changer à la première édition de son ouvrage. Nous ne pouvons qu'applaudir à sa réserve. Le temps a consacré les idées émises, dans cette 1°° édition, avec une grande réserve. C'était un ouvrage où le bon sens dominait, où lon avait cherché à donner plutôt les conséquences rigoureuses dés faits bien observés que des hypothèses hasardées, plutôt ce qui était probable que ce qui pouvait séduire l’imagimation. L'auteur a donc donné une nouvelle preuve de son bon esprit en changeant peu et en n’adoptant que les idées saines, pro- duites depuis la publication de la 1°* édition de son ouvrage. C’est ainsi, qu'éclairé par le bon Mémoire de M. Gay Lussac, M. d'Aubuisson adopte ses idées sur les causes des incendies volcaniques. Il regarde comme presque certain que l’eau arrive en grande quantité dans les foyers volcaniques. Il se refuse à la théorie du soulèvement. « Lors même, dit-il, que les protubé- rances de trachyte, que nous voyons sur la surface du globe, seraient sorties de l’intérieur, ainsi qu'il est très-probable; lors même, que de grands filons basaltiques consisteraient en une matière qui aurait rempli, de bas en haut, des fentes préexis- tantes, ces masses, rappelant une matière en fusion ignée et poussée par des fluides élastiques, ayant re i quelques rapports B. Tome XVI. I 2 Géologie. avec les éruptions de volcans actuels, ne pourraient nullement porter à en déduire le soulèvement des parties solides du glo- be (1). La forme extrémement alongée des chatnes de montagne et leur structure montrent évidemment qu’elles ne sont que des ru- gosités de la surface du globe, formées en méme temps qu’elle , et qu'ilest tmpossible qu’elles soient le résultat d’un soulèvement.» Nous partageons entièrement, à ce sujet, l’opinion de M. d’Au- buisson , et tout doit faire présumer que cette opinion, simple et naturelle, conservera le crédit qu’elle n'aurait jamais dü perdre. M. d’Aubuisson continue à diverser les terrains en deux “classes, les terrains proprement dits et les terrains ignés ; les premiers divisés en 5 classes, primitifs , intermédiaires , secon- dares , tertiaires et de transport. Une nouvelle note est ajoutée à celles de la 1°° édition, pour Ja quantiié de vapeur aqueuse contenue dans l'atmosphère. Dans la note vi, relative à l’abaissement du niveau de la mer, M. d’Aubuisson, qui paraît admettre cette hypothèse, aurait pu s'appuyer des preuves nouvelles que nous en avons donné, et de l'explication que, les premiers, nous avons fournie , savoir: l'infiltration qui s’est opérée proportionnellement au refroidis- sement et à l’épaississement de la conche terrestre, la com- binaison des élémens de l’eau pour la formation des êtres or- ganisés, et la combustion d’une autre partie, par suite des phénomènes volcaniques. (r) Dans une note, l’auteur ditqu’an seul fait parvenu à sa connaissance, ss'il était bieu constaté, semblerait justifier la théorie des soulèvemens. Ce sont les coraux et branches de corail, qui , au récit de quelques voya- genrs , composent jusque dans leur partie supérieure , quelques montagnes des terres situées dans la mer du sud ; branches qui sont absolument pareil. les à celles qui se forment journellement dans cette méme mer, et presqu'au pied de ces montagnes. En admettant ce fait comme constaté, M. d'Aubuisson aurait pu s'en rendre raïson par l’abaissement du niveau des eaux. Nous avons déja montré, pour des faits analogues, que les mêmes êtres vivant dans la mer à des zônes constantes d'habitation eu ligne perpendiculaire, on peut retrouver leurs débris à la place même où ils ont vécu, sur les Alpes et successivement à des niveaux inférieurs, C'est ainsi que nous avons expli- qué l'analogie, reconnue par M. Brongniort, entre les fossiles des Dia, blerets et ceax de Biaviz auprès de Bayonne, Géologie. 3 La note relative à la température de la terre à été, corame on le concoit bien, rédigée d’après les nouvelles Bb tioM sur cette matière. F. 2. Dre UnrerwELT, etc. —Le Monde souterrain , ou les preu- wes que l’intérieur de la terre est habitable ou habité; par Wzengrack. In-8° ; prix, 3 fr. Leipzig, 1828 ; Brockhaus. L'auteur veut montrer successivement que la terre est creuse, qu’on y entre en Pologne, et qu’il y a dans l’intérieur du feu, de l’eau, de l'air, des amphibies, des poissons, des insectes, des oi- seaux, des quadrupèdes et des hommes. Il passe ensuite aux dé- tails de cette vie souterraine, et termine par la description des routes qui y conduisent, et par une allocution aux habitans de la surface terrestre. 3. TABULAR VIEW OF VOLCANIC PHOENOMENA, etc. — Tableau des . phénomènes volcaniques, comprenant une liste des volcans : qui ont brülé depuis ou avant les temps historiques, ainsi que les dates de leurs principales éruptions et des principaux tremblemens de terre; par C. Dauseny, D'-M., etc. 1 grande feuille. Londres, 1828. Ce tableau est un appendice à son ouvrage classique sur les volcans. On y trouve rangés sur différentes colonnes les pays volcanisés , et au-dessous de chacune de ces colonnes l’indica- tion brève des principaux dépôts volcaniques, des éruptions et des tremblemens. Une partie de cette intéressante feuille est occupée par une vue coloriée de la hauteur comparative des principaux volcans du globe terrestre. A. B. Fa Réponse AUX RÉFLEXIONS FAÎTES PAR M. CATULLO sur l’exis- _tence du deuxième Calcaire marin nommé £alcaire moellon ; par M. Marcez ne Serres. (Voy. le Bull. de sept. 1828, p. 12.) Il me semble incontestable , et M. Catullo est loin de le nier, qu'il existe en Espagne et en France, comme sur tout le litto- ralde la Méditerranée, des banes pierreux marins, supérieurs aux marnes bleues et aux dépôts d’eau dôuce plus ou moins mélanges. de produits marins , nommés deurième terrain d'eau «louce par les célèbres auteurs de la description géologique des environs de Paris. Ces bancs pierreux sont plus récens que les 1 0 \  Géologie. N° 4 calcaires d’eau douce moyens, puisqu'on les voit souvent mêlés de cailloux roulés, de ces calcaires percés par des vers ou des coquilles de mer. Ces cailloux roulés y sont disposés en lits horizontaux et réguliers; et, comme la formation du calcaire marin qui les a saisis, leur est nécessairement postérieure, ce calcaire doit être d’une date plus récente que le calcaire gros- sicr parisien, inférieur au deuxième terrain d’eau douce, Les calcaires marins supérieurs, nullement accidentels, con- stituent des couches tellement puissantes et étendues, que pres- que partout ils sont exploités comme pierres à bâtir. En effet, les villes les plus considérables de l'Espagne et du midi de la France, telles que Barcelone , Montpellier, Nimes, Marseille, etc., sont bâties avec ce calcaire marin supérieur aux marnes bleues coquillières, analogues aux marnes argileuses bleues sub- appennines. Il en est de même des monumens, soit antiques, soit modernes; il suffit sans doute de citer, parmi les premiers, les Arènes, la maison carrée de Nimes, le pont du Gard, larc de triomphe d'Orange; et, parmi les seconds, la cathédrale de Narbonne, l’aqueduc du Peyrou, près Montpellier, et le pont du Saint-Esprit. En second lieu, il paraît encore que tous les bancs pierreux marins et tertiaires, sont en Espagne, comme dans le midi de la France, supérieurs aux marnes bleues et au deuxième terrain d’eau douce, quoique nous ayons dit le contraire, trompé par | la présence des grains verts dans les couches inférieures de nos bancs pierreux marins. Donnant à ces grains verts une impor- tance géologique qu’ils n’ont certainement pas (:), nous avions cru que nos Glaucories grossières devaient avoir la position géologique qu'on leur a assignée dans les bassins océaniques ; et, par suite de cette idée, nous avions avancé, sans fonde- ment, qu'il existait dans les bassins méditerranéens des bancs pierreux marins inférieurs au deuxième terrain d’eau douce, ou, en un mot, que le calcaire grossier, géologiquement par- lant, s’y trouvait tout aussi bien que dans les bassins océani- ques. C’est unc erreur que nous nous empressons de reconnai- (1) Les grains verts, qui ne sont autre chose que du fer silicaté, ont si pen d'importance pour la détermination de l'âge des couches, qu’on les observe depuis les sables marins supérieurs tertiaires, jusque dans les couches secondaires; traversant ainsi es terrains d’äges bien différens, | AE Géologie. 5 tre, et que nous déplorons d'autant plus qu'elle se trouve con- : signée dans nos travaux les plus récens. Cette erreur prouve combien il faut se défier des idées sys- tématiques , puisqu'elles empêchent de voir les faits sous leur véritable j jour, ct qu’on ne les observe en effet que dans l'anté- rét du système dont on est préoccupé. Il est donc bien démontré aujourd’hui que tous nos bancs pierreux marins tertiaires sont supérieurs aux marnes bleues, et il paraît, d'après ce qu'ob- serve M. Catullo lui-même, qu'il en est de même des bancs pierreux marins tertiaires du littoral de la méditerranée en Ita- lie. Aussi M. Catullo fait-il remarquer que les terrains tertiai- res des provinces vénitiennes diffèrent essentiellement de ceux du bassin de Paris ; et il en est de même de tous les terrains tertiaires des bassins méditerranéens, lorsqu'on les compare avec ceux déposés dans les bassins dépendant de l'Océan. Les terrains tertiaires de lItalie, comme ceux de l'Espagne et du midi de la France, diffèrent donc de ceux de Paris et des autres bassins océaniques, par suite de la diversité que l’on remarque entre les bassins tertiaires qui dépendent de mers différentes. En effet, les bassins méditerranéens présentent de nombreuses différences avec les bassins océaniques, soit re- lativemeut à la nature de leurs couches, soit aux espèces des corps organisés qu’ils renferment, parce que les dépôts tertiai- res, que l’on y observe, paraissent y avoir été précipités, lors- que , déjà l'Océan retiré dans ses limites actuelles, la Méditer- ranée couvrait encore les bassins où elle a laissé plus tard des traces de son ancien séjour. Aussi M. Catullo doit moins s’éton- ner que les Mammifères terrestres nous paraissent avoir péri plus tard dans les bassins méditerranéens que dans les bassins océaniques; car il est de fait que leurs débris se trouvent dans des couches de formation plus récentes dans les premiers de ces bassins que dans les seconds. Aux faits nombreux que nous avons déjà cités, pour prouver cette plus tardive apparition des Mammifères terrestres dans les couches tertiaires des bassins méditerrantens , nous ajoute- rons deux faits remarquables, qui nous sont fournis par les bas- sins tertiaires de l'Espagne et du mrdi de la France. Le premier que nous indiquerons, est la montagne ter tiaire de Barris (Vaucluse) : les bancs pierreux niarins y surmontent, 6 Géologie. De en masses immenses, exploitées, depuis des siècles, comme pierres à bâtir, des couches extrêmement puissantes de sables marins jaunâtres, Ces sables, quoique recouverts par des bancs pierreux extrêmement puissans, n’en abondent pas moins en débris de Mammifères terrestres, parmi lesquels existent de très-grandes espèces, comme, par exemple, les Mastodontes. Les bancs pierreux sont donc, à Barris, d’une date tellement récente, qu'ils ont été déposés postérieurement aux sables ma- rins riches en ossemens de Mammifères terrestres, c’est-à-dire, à la couche la plus récente des dépôts marins tertiaires des bassins méditerranéens, ou, pour parler le langage recu, à la couche la plus superficielle du deuxième terrain marin. Mais ces sables marins, antérieurs dans le bassin de Barris aux bancs pierreux marins, n’en recèlent pas moins des débris de Mammi- fères terrestres, comme dans les lieux où ils sont supérieurs à ces mêmes bancs pierreux. Enfin, à Montpellier et à Barcelone (Espagne) où les bancs pierreux tertiaires sont inférieurs aux sables marins , ils recèlent comme ceux-ci des débris de Mammifères terrestres, parmi les- quels on remarque plusieurs espèces de Palæotherium et de Lophiodons. Ainsi, dans une localité, le dépôt des bancs pier- reux marins tertiaires, a été postérieur à l'apparition des Mam- mifères terrestres, et dans l’autre il a été contemporain à cette même apparition; mais, dans l’une et dans l’autre, le dépôt de ces bancs pierreux a été signalé par la PRESERCE des Mammi- fères terrestres, c’est-à-dire par des animaux qui, généralement, ont apparu le plus tard sur la scène de l’ancien monde. Ces faits nous expliquent ce qu’observe M. Catullo relative- ment aux terrains tertiaires de l'Italie , et ce que nous obser- vons également dans les terrains du même ordre du midi de la France. On rencontre ordinairement, dit-il, dans les couches supérieures du terrain tertiaire de l'Italie, les mêmes espèces fossiles qui se présentent dans les couches plus inférieures du même terrain. Il en est de même dans le midi de la France, parce que, soit en Italie, soit dans nos contrées, toutes les couches du dépôt marin, bornces à l’étage nommé deuxième terrain marin, ont été précipitées tellement simultanément, qu’elles alternent ensemble, et qu’une couche, qui est supérieure dans un bassin, est inférieure dans une autre, quoique la dis- L'or b 7 Geologie. 7 tance horizontale qui les sépare soit fort peu considérable (r\. Ainsi, par exemple, le calcaire moellon, ou deuxième calcaire marin tertiaire, qui est le plus ordinairement inféricur aux sables marins, leur est parfois supérieur, ou alterne avec eux ; et, quoique le plus constamment supérieur aux marnes bleues subappennines, il alterne aussi avec elles: il y a pourtant cette particularité, que les premières couches ou les plus inférieures appartiennent aux marnes bleues. Aussi, lorsqu’on observe les bassins tertiaires, on doit faire attention à cette alternance re- marquable, car si on ne la suivait pas jusqu'à son premier terme, on pourrait supposer le calcaire moellon parfois infé- rieur aux marnes bleues, c’est-à-dire lui atttribuer la même position qu’au calcaire grossier parisien, et le croire parallèle à ce dernier. C’est faute, sans doute, d’avoir fait cette observation, que l’on a cru que les ossemens de Mastodonte, découverts dans les environs de Fienne en Autriche, se trouvaient dans un calcaire tertiaire inférieur aux marnes bleues subappennines ou viennoises , tandis qu'ils ont été rencontres dans un calcaire moellon alternant avec les marnes, et dont on n’a pas suivi toutes les alternances, dont le premier terme aurait été les marnes bleues , comme dans tous les bassins tertiaires du midi - de la France, où l’on observe de pareils alternats (2). Or, n'est-il pas rigoureux de conclure des faits que nous ve- nons de rappeler plutôt que de développer, qu'il existe dans les bassins méditerranéens, ainsi que dans ceux qui, par leur posi- tion , tiennent à la fois des bassins méditerranéens et océaniques {celui de Vienne en Autriche, par exemple), des bancs pierreux marins tertiaires, supérieurs aux marnes bleues et aux ter- rains d’eau douce moyens, et que ces bancs pierreux ont ure tonte autre position que le calcaire grossier parisien ? Dès-lors ces calcaires marins, supérieurs, par leur position, au calcaire grossier, doivent en être distingués, et, pour le faire, n’est-il pas (1) Il faut bien remarquer que les couches d’un étage ne se voient ja- mais dans celles d'un antre étage ; celles du dépôt tertiaire inférieur n'ont eu effet rien de comman avec celles du dépôt supérieur; ainsi l’on n'ob- serve pas les couches les plus supérieures da premier terraiu mario, pla- cées dans les bancs les plus inférieurs du deuxième terrain marin. (2) Bulletin des sciences naturelles et de géologie, Tome XV, n° 9, sep- tembre 1828 , page 58. 8 Geologie. | N° 4 nécessaire de leur donner une dénomination quelconqüe?En adoptant celle de calcaire moellon, ou de calcaire marin supé- rieur ou deuxième calcaire marin tertiaire, nous avons cherché à conserver aux bancs pierreux marins du midi de la France, le nom même sous lequel ils y sont connus; loin de nous: en faire un reproche, M. Catullo aurait pu se rappeler cette règle tracée par Bacon, que toute nomenclature scientifique pèche par dé- faut ou par excès , quand il y a des choses qui n’ont pas de nom, ou quand le nombre des noms excède celui des choses. La chose devait ici recevoir un nom, car la découverte des bancs pierreux marins d’une formation plus récente que le-cal- caire grossier, n’est pas un fait borné à une seule localité, en considérant même tous les bassins tertiaires du midi de la France, comme ne tormant qu'une localité particulière; c’est au contraire un fait général à tous les bassins tertiaires qui bor- dent la Méditerranée. Si donc M. Catullo veut prendre la peine, comme MM. Boué, Hausmann et Pareto, de visiter les terrains tertiaires de l’Italie, il se convaincra que ces terrains n’ont rien de commun avec ceux qui ont été déposés dans les bassins océa- niques, mais qu'ils ont la plus grande analogie avec les terrains tertiaires des bassins méditerranéens de l'Espagne et du midi de la France. Il trouvera en Italie, comme dans nos contrées méridionales, des bancs pierreux marins, supérieurs aux marnes bleues subappenuines, et s’étonnera moins qu’on les ait distin- gués des premiers calcaires marins tertiaires. Il sentira-pour lors qu’il a pensé sans fondement, qu’en France on avait la mauvaise habitude de tirer des conséquences générales de l’exa- men des faits qui ne sont qu'isolés. Il ne m’appartient pas de faire sentir combien ce reproche, que M. Catullo adresse à tous les géologues français, est peu fondé; aussi lsaraiies à mes maitres le soin d’y répondre. Il ne me reste plus qu’un seul point à discuter, c’est celui de savoir comment il existe des espèces fossiles communes aux bassins méditerrantens et océaniques, ct pourquoi les dépôts d’eau douce inférieurs (premier terrain d’eau douce) sont si peu abondans dans les bassins de l’Italie et du midi de la France. L’explication du premier point de fait semble facile si: l’on, admet avec nous que les terrains tertiaires ont été déposés par des causes semblables à celles qui agissent encore; mais qui Géologie. 9 seulement ont agi avec une plus grande activité et une plus grande énergie; car il n’est pas plus surprenant d'observer les mêmes espèces fossiles dans les bassins méditerranéens et océa- niques, qu'il ne l’est de retrouver certaines espèces de l'Océan dans la Méditerranée. Ces espèces communes aux bassins mé- diterranéens et océaniques , ne sont pas du reste en aussi grand nombre qu'on pourrait le supposer; il existe une grande dit- férence sous ce rapport, en comparant les espèces fossiles des bassins méditerranéens les plus distans ; avec celles qui se trou- vent dans les bassins océaniques séparés des méditerranéens par une moindre distance horizontale. L’analogie est complète entre les espèces fossiles des bassins méditerranéens, quelque grande que soit la distance qui les sépare, tandis que l’on ne remarque qu'un petit nombre d’espèces communes dans les bassins qni dépendent de mers différentes. Aussi, d’après ces faits, l'Océan et la Méditerranée devaient être déjà séparés lorsque les dépôts tertiaires ont eu lieu dans les bassins qui les ont reçus. S1 les dépôts d'eau douce inférieurs, ou premiers terrains d’eau douce, sont si rares dans les bassins méditerranéens, leur absence peut tenir aux mêmes causes qui les ont privés des dépôts marins inférieurs ou du premier terrain marin. Ces causes paraissent dépendre, 1° de ce que la Méditerranée est rentrée plus tard dans ses limites actuelles , que POcéan; 2° de ce que cette mer et les fleuves qui s’y rendaient étaient moins chargés des détritus des autres terrains, que ne l'était Océan lorsqu'il a pris ses limites actuelles; 3° de ce que les eaux de la Méditerranée, en se retirant, ont trouvé peu d'obstacles propres à retenir l’impétuosite des eaux qui s’écoulaient vers le bassin qu'elles occupent aujourd’hui. Ces causes réunies semblent avoir exercé une influence ma- nifeste sur l’abondance des dépôts tertiaires inférieurs, et nous en citerons pour preuve les bassins tertiaires de Narbonne ct de Béziers. Le premier offre de grands développemens de cal- caire d’eau douce, de marnes à poissons et à plantes fossiles, qui accompagnent ordinairement les dépôts gypseux tertiaires et'peu de dépôts marins, tandis que le second est presque en- tièrement composé de dépôts marins, de l'étage le plus supérieur, c'est-à-dire de calcaire moellon, de sables marins, et de marnes 10 Géologie. bleues, plus où moins chargées de coquilles marimes. La compo= sition différente de ces deux bassins tertiaires si rapprochés, pourrait bien dépendre de ce que les montagnes de la Clape, qui Girconscrivent à l'Est et au Sud le bassin de Narbonne, ont retenu les matériaux que les fleuves chariaient dans l’ancienne mer, avant que ces matériaux fussent arrivés jusqu’à son bassin actuel; tandis que ces mêmes matériaux, que rien n’a arrêté dans le vallon de Béziers, ont éte se perdre dans la Méditer- ranée ; à peine s’en est-il précipité quelques bancs sur la partie de la vallée aujourd’hui à sec, par suite, probablement, de la pente rapide des eaux qui s’écoulaient vers le bassin où elles devaient se maintenir. On peut distinguer ces dépôts d’eau douce deversés dans l’ancienne mer par les fleuves qui s'y rendaient, de ceux pro- duits après la retraite des mers de dessus nos continens; d’abord, parce qu’ils sont le plus souvent recouverts par des dépôts ma- rins, et en second lieu parce qu'ils sont mélangés de produits de mer, et quelquefois même de’couches tertiaires marines, dans le point de contact des deux sortes de dépôts. L’équivoque de M. Catullo parait donc tenir à ce qu’il a com- paré, ou, si l’on veut, assimilé les marnes bleues effervescentes, aux argiles plastiques inférieures au calcaire grossier parisien ; ainsi, en plaçant les marnes bleues du Véronais et des collines subappennines à leur véritable place, c’est-à-dire dans l'étage supérieur du dépôt marin tertiaire, on reconnait bientôt que les bancs pierreux marins, qui les surmontent, ne peuvent être assimilés à ceux qui reposent sur les argiles plastiques, carac- térisées essentiellement par des coquilles d’eau douce, leur peu de fusibilité et leur non effervescence, n’étant point chargées, comme les marnes bleues, d’une quantité aussi considérable de carbonate de chaux, pour jouir de cette propriété. Ce qui a trompé plusieurs observateurs, c’est que dans les contrées, comme l'Espagne, le midi de la France et l'Italie, où les argiles plastiques n'existent que par lambeaux, les marnes argileuses bleues sont employées comme les premières à la fabrication des poteries, avec cette différence pourtant qu’on ne peut les uti- liser que pour les poteries grossières, à raison de leur fusibilité. Les géologues excuscront peut-être la longueur de cette ré- ponse, s’ils veulent bien réfléchir que l'intérêt du sujet n’a pas Géologie. 17 hs . L permis de la rendre plus courte. Heureux si elle peut contri- buer à donner à M. Catullo une meilleure idée des travaux en- trepris depuis peu, en France, pour donner une nouvelle direc- tion à la géologie positive, qui doit tant aux belles recherches des naturalistes français, MM. Cuvier, Brongniart, Cordier, Constant-Prévost, Boue, Férussac, et d’autres que nous pour- ; : ) E rions citer avec les mêmes avantages. L 5. MÉMOIRES POUR SERVIR A LA DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DES Pays-Bas, DE LA FRANCE, et de quelques contrées voisines ; par J.J. d'Omarrus d’Hazroy, conseiller d'état, gouverneur de la province de Namur, etc. In-8° de 1v-307 p., avec une carte color. et une planche de coupes ; prix, 5 fr, 29c. Namur, . 1828; Gérard. Paris; Levrault. * Voué désormais à de hautes fonctions administratives, l’au- teur a cédé aux vœux des amis de la science en faisant réim- - primer les divers mémoires géologiques qu'il avait publiés, en différens temps, dans plusieurs recueils périodiques. Ce n’est point sans regrets que nous voyons un savant, qui avait déjà acquis tant de droits à la reconnaissance de la science, lui faire en quelque sorte ses adieux, car M. d’'Omalius d’'Halloy nous apprend qu’il a dû renoncer à publier les matériaux nombreux qu'il avait recueillis. On doit penser, du reste, comme à un dédommagement, que, dans les fonctions qu’exerce aujourd'hui ce savant, la science trouvera toujours en lui un ami zélé, sa position le:mettant à même de servir ses intérêts , et qu’il trou vera lui-même dans ce nouveau rôle des motifs de compensa- tion. ; Nous allons rappeler les divers mémoires que renferme ce volume. 1° Observations sur un essai de carte géologique des Pays-Bas, de la France et de quelques contrées voisines (Voy. le Bulletin des Annonces et des nouvelles scientifiques , Tom. I, n° 359). 2° Des pays situés entre l'Escaut et le Rhin, où l’on trouve des terrains primordiaux. Ce mémoire très-étendu est divisé en 5 sections, 1° idée générale de ces contrées ; 2° des pays situés au N.-O. de l’ Ardenne , où l'on trouve des terrains primordiaux ; 3° de l'Ardenne ; 4° des pays situés entre l’ Ardenne et le Rhin ; 5° de l’âge relatif des terrains situés entre l'Escaut et le Rhin. 12 : Geologie. 39 Coup-d'œil sur les ‘terrains ammonéens situés au S.-E. de l’Ardenne. 4° Coup-d'œil sur les terrains secondaires du N.-0. des Pays- Bas. | 5° Coup-d'æil sur le terrain crétacé du N.-O. de la France. 6° De l'étendue géographique du bassin de Paris (Journ. des Mines , 1813). 7° De quelques gites de calcaire d'eau douce hors du bassin de Paris. Dans ce mémoire, l’auteur a fondu les zofes suivantes, insérées dans le Journai des Mines, 1° Note sur l’existence du calcaire d’eau douce dans les départ. de Rome et de l'Ombrone, et dans le royaume de Wurtemberg; Journ. des Mines , déc. 1812; 2° Note sur le gisement du calcaire d’eau douce dans les départ, du Cher, de l'Allier et de la Nièvre ; Ibid. ; juill., 1812. Nous rappellerons aux géologues l'opinion de M. d’Omalius d'Halloy au sujet des alternats dans les terrains tertiaires ; 1l persiste dans l’idée très-naturelle de les attribuer au déverse- ment des lacs les uns dans les autres, et aussi à la formation de vastes étangs dans les parties basses des continens , opinion que nous avons soutenue nous-même. 8° Du gisement de quelques roches granitoides de la Bretagne (Journ. des Mines ; Tom. XXV). La carte accompagnait le 1°° de ces mémoires. Nous ne donnerons aucuns détails sur ces mémoires connus depuis long-temps, et toujours consultés avec fruit par les géo- logues. Deus 6. NOTICE TOPOGRAPHIQUE ET MINÉRALOGIQUE SUR LES TERRAINS HOUILLIERS DE L’ARRONDISSEMENT DE BRIOUDE, départ. de la Haute-Loire; par M. Pomrer jeune. (Annales de la Société d'agriculture, sciences, arts et commerce du Puy, pour 1826, pag. 153). Les terrains houilliers de cet arrondissement, placés le plus au nord du département, occupent l’espace assez considérable qui s'étend, sur la rive gauche de l'Allier, depuis les mines de la Taupe jusqu'à Vergongheon, Lempdes, Frugères, Ste-Flo- rine, Charbonnier, Beaulieu; et, sur la rive droite, jusqu’à Auzat : les 3 dernières localités appartiennent au département du Puy-de-Dôme. Tout porte à penser qu'ils font partie de la grande formation houillière; d'abord, leur position entre les Géologie. 13 montagnes primordiales qui forment les rameaux de l'extrémité N: de la chaîne de la Margeride, et celles qui vont joindre la chaîne du Forez; ensuite, des bancs de psammites composés de grains, et de fragmens, souvent très-gros de quartz, de feldspath, de mica , etc, servant toujours de toit et parfois de mur à la houille ; les diverses impressions de plantes qu’ils présentent, telles que des graminées et surtout des fougères, dont quelques- unes sont assez bien conservées, des parties de palmiers, des troncs d'arbres, des branches qui indiquent, par leurs diverses positions, les révolutions lentes que ces lieux ont subies; le gise- ment des houilles en masses considérables, ou en couches ré- pétées et souvent d’une grande épaisseur ; enfin, la nature même de ces houilles. L'auteur examine successivement les nombreuses mines de l'arrondissement, qu'il comprend dans les 3 bassins suiwans : 1° terrain houillier de Frugeres et de Ste-Florine ; 2° terrain houïllier de Lamothe et de Fontannes ; 3° terrain houillier de Langeac. Le premier est celui qui renferme les mines les plus productives; les couches sont en général très-épaisses et for- mées de houille grasse , de houille sèche et de houille compacte. La houille du Gros-Ménil, ainsi que de la plupart des côteaux de Ste-Florine, renferme souvent une assez grande quantité de fer sulfuré hépathique, de fer oxidé hématite, et surtout de fer carbonaté compacte, en masses assez considérables pour qu’elles puissent suffire aux travaux d'une fonderie. Le 2° bassin n’offre aucune mine en exploitation; la houille qu’on en a retirée ja- dis était de mauvaise'qualité. Les mines du 3° bassin fournissent de la houille d'assez bonne qualité; maïs les travaux sont mal dirigés. Il est recouvert par des terrains de transport; à partir de la butte de St-Roch, située au N.-0. de Langeac, vers la rive gauche de l'Allier, et en se dirigeant vers Chantenges, le terrain houillier est recouvert de brèches volcaniques jaunâtres ou bleuâtres, qu’on exploite sur plusieurs points, et avec les- quelles on fait des meules très-recherchées pour la coutellerie. À Jahon, il y a des carrières d’un grès très-dur, en bancs nom- breux de 1 mètre environ d'épaisseur, et qui vont toujours en s’élargissant; à une plus grande profondeur, ces bancs finissent par ne former qu’ une seule masse” d’un plus beau grain, mais de bien plus difficile extraction. A l'E. de Langeac, sur la rive gauche de la rivière, on voit des psammites micacés, en couches 14 Géologie. très-considérables, à structure schistoïde, renfermant beaucoup de fer et offrant entre leurs couches de nombreuses empreintes de végétaux. On trouve dans les pierres meulières de Chantenges des noyaux de fruits semblables à ceux découverts à StÉtienne, mais en bien plus grande quantité et d’espèces plus variées; souvent ils font corps avec la pâte de la pierre, ce qui annon- cerait qu'ils ont été enveloppés pendant les formations des couches. On y remarque également beaucoup de calamites et autres tiges indéterminées. On ne voit que la forme seule de ces débris organiques, entourés quelquefois d’une partie d’écorce carbonisée; tout l’intérieur est composé de la même pâte, mais beaucoup plus fine, ce qui engage l’auteur à croire que ce mode de formation est dù à une infiltration opérée pendant la période où ces couches ont été déposées, période où la température lo- cale était infiniment plus chaude qu'aujourd'hui, puisque la plupart de ces végétaux n’ont leurs analogues que sous la zône torride ou les latitudes voisines. Il paraît aussi que des arbres assez gros couvraient alors ce sol, puisqu'on en a découvert plusieurs en faisant les fouilles. J. GIRARDIN. 7. I. SUR UN TERRAIN RENFERMANT DE NOMBREUX DÉBRIS DE MoOt- LUSQUES ET DE REPTILES, A BRIGNON, près d’Anduze, dépar- tement du Garp; par M. J. Trissier, médecin. ( 4nnal. des Scienc. natur.; octobre 1827, p. 197.) 8, II. NOTES SUR LE MÉMOIRE PRÉCÉDENT; par M. AL. BRON- GNIART. (/bid.; p. 205.) Avant d’arriver à la description du banc qui renferme les ossemens fossiles qui font le sujet principal de sa notice, l’au- teur indique les formations qui se présentent dans les environs d’Anduze. En raison de l'intérêt qu'offre toute la partie des- criptive, et en même temps de son extrême concision, nous se- rons forcés de la reproduire presque textuellement ; nous inter- calerons les observations de M. Brongniart, placées à la suite du mémoire. Depuis le versant oriental de la chaîne des Cevennes, où le Gardon prend sa source, jusqu’à Anduze, cette rivière coupe des chaïnons subordonnés et parallèles au massif principal de cette chaine. Ils sont composés, du nord au midi, de granites, de gneiss, de schistes micacés, puis d’un calcaire siliceux, grenu Geologte. 15 alternant, jusqu’à une certaine hauteur, avec des couches régu- lières.de grauwacke, que l’auteur rapporte avec raison, d’après ses caractères minéralogiques et son gisement, à l’arkose de Mer- cuer, près d’Aubenas; on voit de nouveau du granite contre le- quel sont adossées des couches de grès rouge ancien, suivies toujours, dans la même direction précitée , de collines de cal- caire schisteux, fortement coloré en noir par le carbone. Un peu avant Anduze, paraissent les montagnes de calcaire du Jura. Ce calcaire, qui semble faire le dernier étage de la chaîne des Cevennes, est une formation fort étendue, ayant produit des montagnes élevées, dont un des versans est ordinairement très- abrupte. Il occupe, en formant un vaste demi-cercle, tout le nord des départemens des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, et s'étend, en s’abaissant vers le midi, jusqu’au bord de la mer, où il est sur- monté par le calcaire coquillier grossier. Dans les environs d'Anduze, le calcaire jurassique peut se diviser en 2 variétés; lune, plus compacte, plus dure, à cassure d’un gris foncé, for- mant les sommets les plus élevés, et recouvrant du gypse; l’autre, pouvant paraitre plus récente, quoique entièrement liée à la pre- mière, et formant le fond des vallées ou des collines peu élevées et arrondies. Cette dernière contient beaucoup d'argile ferrugi- neuse ; ce qui fait, qu’exposée à l'air, elle jaunit, se délite et se réduit bientôt en une terre argileuse de mauvaise qualité; de là résulte qu’elle n’est jamais à nu comme la première, et que les sommets de ses collines sont toujours cultivables et arrondis. L'auteur explique, par la destruction plus rapide de cette va- riété, les escarpemens et les coupures que présente le calcaire du Jura , lesquels n'auraient point alors existé primitivement ; autrement le dépôt simultané des deux variétés aurait élevé à la même hauteur toutes ces roches maintenant si inégales. Il si- gnale, dans la 1°° variété, de grosses Bélemnites noires, de 4 pouces de longueur, des Ammonites , des Ptérocères, des Ostra- cites, des Échinites et des fragmens d’une coquille bivalve, profondément striée, et seulement en travers, comme la Crassa- telle sillonrée ; en outre, M. Brongniart y a reconnu une Gry- phée, très-semblable au G. Aquila et au Spatangue; ce qui rap- procherait ce terrain de la craie inférieure. La 2° variété, qui parait plus abondante en fossiles, peut-être à cause seulement 16 Géologie. N°: 5-8 de sa facile décomposition, a offert une énorme quantité -de Bélemnites, plus petites et plus rondes que celles de la précé- dente ; des Ammorites, depuis la grandeur d’une lentille, jus- qu’à 18 pouces de diamètre; des Simpligades, des Nautilites, des Turbinites, des Buccinites, des Nérites ou Natices; des Pectinites, des Venus, des Oursins. Ces fossiles, suivant M. Bron- gniart, indiqueraient quelque rapport entre ce calcaire et le Lias; mais ces rapports ne peuvent avoir que peu d’impor- tance, étant fondés sur un nombre trop petit de coquilles , et sur des espèces trop faiblement caractérisées. Un peu au midi d’Anduze, reparaît un calcaire siliceux, grenu, exactement semblable à celui qui alterne au N. avec des cou- ches de grauwake; ici, il est seul, la stratification en est dou- teuse; 1l se trouve comme placé au milieu de la formation ju- rassique, sans que l’auteur ait encore pu bien découvrir sil lui est inférieur ou supérieur ; il lui paraît au reste difficile de en séparer par une coupure tranchée, à cause de sa liaison intime avec elle. Il est remarquable par la grande quantité de silice qu'il contient, qui lui donne uñe cassure grenue, à facettes bril- Jantes, et lui permet de rayer le verre. On y remarque des Lin- gulées, le Strigocéphale de Burtin, le Spérifer Trigonalis, et la Térébratule dorsale. Elle offre, à une lieue au S. O. d’Anduze, près du village de Durfort, des mines exploitées de plomb sul- furé en filons , accompagné de Blende, de Baryte suifurée, &e Fluor cristallisé, vert, jaune et violet ; et tout près de là se trouve la grotte des Morts, décrite par M. Marcel de Serres. (Æém. du Mus. d'Hist. Nat., 6° ann., 6° cahier). Au pied des montagnes jurassiques d’'Anduze, du côte du midi, et dans la direction de la chaîne, il y a des collines d’agrégats ou de pouddingues, qui paraissent reposer Sur la variété de calcaire argileux, qui forme le sol des plaines. Ces pouddingues sont composés de galets calcaires, roulés et liés par un ciment de même nature, très- tenace.— M. Brongniart fait observer qu ’on retrouve ici la suc- cession , comme dans la grande vallée de la Basse- -Suisse, 1° du Gompholite, recouvrant souvent le Macigno-mollasse ; 2° du Macigno, contenant, comme à Paudex, près Lausanne, etc., tous les débris organiques qui caractérisent les terrains lacus- tres ou d’eau douce. Les échantillons envoyés par M. Teissier montrent, dans cette roche, des ossemens d'animaux vertébrés, Géologie. 17 tant Mammifères que Reptiles lacustres, notamment des Tortues, des tiges végétales, des Limnées, des Mélanopsides , des Méla- nies etc. En suivant vers le midi le cours du Gardon sur un espace d'environ 3 lieues, on rencontre le village de Brignon ; c’est là que la formation de calcaire grossier coquillier commence à paraître, et que le calcaire jurassique plonge sous elle dans la vallée. Le calcaire coquillier ne forme que de petites collines ou des pla- teaux peu élevés, adossés aux montagnes du Jura; et, dans ces collines, les bancs peu puissans de chaux carbonatée alternent à plusieurs reprises avec des couches plus ou moins épaisses d'argile plastique bleue ou blanche, que M. Brongniart regarde comme une marne argileuse. C’est sur un de ces plateaux, à 100 mètres environ au-dessus du lit de la rivière, que l’auteur a dé- couvert le banc d’ossemens fossiles. Il consiste en une couche peu épaisse, mais qui parait étendue, d’une roche calcaire, d'un gris terreux, que le couteau entame difficilement, d’une texture habituellement grenue, et, dans ce cas, contenant beau- coup de silice, et rayant facilement le verre, etc. Ce calcaire paraît en quelques endroits entièrement pétri de coquilles bi- valves, que l’auteur rapporte aux genres des Tellines, des Do- naces, des Vénus, peut-être même des Mactres; et, à côté de ces espèces, qui semblent toutes marines, les univalves, à l’ex- ception peut-être de quelques Buccinites, sont toutes stagnales où d’eau douce. Telles sont les Limnées qui s'y trouvent en abondance, parmi lesquelles l’auteur a cru reconnaitre le Limneus ventricosus, et surtout le Z. palustris antiquus. M. Brongniart observe que les bivalves ci-dessus ressemblent beaucoup plus à des Cyclades et à des Cyrènes qu’à des Tel- lines et à des Vénus; qu’elles peuvent tout aussi bien et méme mieux appartenir aux Mollusques qui vivent ordinairement dans les eaux douces, qu'à ceux qni habitent la mer; en con- ‘séquence, qu’il est inutile d'admettre qu'il y ait eu mélange de coquilles marines et de coquilles d’eau douce. — Les ossemens se trouvent empâtés dans cette roche, et au milieu des Lim- nées; on ne peut les extraire que par fragmens. L'auteur y a reconnu du reste de grandes Tortues, une mâchoire inférieure de Pachyderme avec plusieurs dents, des portions de fémur et de tibia de quadrupèdes, au moins de la taille du Lion, avec B. Tome XVI. 2 18 Géologie. leurs extrémités articulaires, de petits ossemens en très-grand nombre, et presque entiers, d'oiseaux ou de rongeurs. —Ce ter- rain, ces marnes et leurs coquilles, ont beaucoup de ressem- blance avec celui de St.-Hypolite du Gard, suivant M. Bron- gmiart. Il paraît placé dans le passage des terrains de sédiment supérieur aux terrains de sédiment moyen. | L'auteur termine son mémoire par l’examen des circonstances dans lesquelles ce dépôt, avec ses ossemens et ses coquilles, a pu se former. Il croit que la vallée dans laquelle se présente le ter- rain qu'il a décrit, était couverte primitivement par des eaux en forme de lac, et entourée de sommets qui les dominaient. Ces eaux étaient stagnantes et tranquilles, comme l’attestent la par- faite intégrité et la pureté des empreintes, des coquilles nom- breuses, tant marines que fluviatiles, conservées dans la roche. Les débris d'animaux terrestres, qui sont mêlés avec elles , au- ront été entrainés, des sommets élevés qui bordaient la vallée, par des eaux courantes, dans les réservoirs inférieurs. Leur con- servation, la pureté de leurs saillies et de leurs arétes doivent “encore exclure l’idée d’une force violente qui les aurait long- temps agités, et les aurait abandonnés ensuite dans les lieux où on les trouve réunis, L'auteur applique cette explication à tous les dépôts semblables à celui de Brignon, et rejette l’idée de M. Marcel de Serres, qui les regarde comme le résultat de grands courans d’eau, ayant une direction déterminée. 1l pense, avec Fabre, que, primitivement, nos vallées étaient beaucoup moins profondes qu’elles ne le sont aujourd’hui, et que c’est la corrosion des eaux, aidée des influences météoriques, qui les a creusées, même dans les roches les plus dures. De là, la possi- bilité des dépôts fluviatiles et lacustres à des hauteurs considé- rables, et l'explication plausible des bancs de fossiles qu’on y retrouve. Ce qui fortifie cette opinion, ce sont les dépôts et.les grèves, exactement pareils à ceux que produisent encore nos rivières, qu’on observe sur les côtés de la plupart des vallées, à des hauteurs auxquelles elles sont loin d'atteindre aujourd’hui. Relativement à la localité d’Anduze, l’auteur dit qu’on retrouve le cailloutage bien caractérisé du Gardon, sur le penchant des montagnes qui entourent la vallée, à plus de 5o mèt. au-dessus du lit actuel, et que, non loin de Brignon, il y a des collines de galets roulés du Gardon, d'environ 100 mèt, d’élévation au- dessus de son niveau actuel. | J, GIRARDIX, Géologie. _ 19 9. NôTE SUR DEUX CAVERNES A OSSEMENS, découvertes à Bise, dans les environs de Narbonne; par M. Tournaz, pharma- _cien à Narbonne. (Annal. des Scienc. Natur.; sept. 1827, p. 78.) Ces deux cavernes se dirigent de FO. à l'E.; et sont percées dans les assises supérieures du calcaire jurassique ; leur ouver- türé, qui est à plein cintre, a, dans la 1°, environ 8 mètres, ct est élevée de 16 mèt. au-dessus du sol. L'intérieur n’est formé, pour ainsi dire, que d’une seule salle d'environ 100 mèt. de lon- güeur, divisée par des angles saillans et rentrans, qui offrent al- térnativement des depôts de cailloux roulés et d’ossemens. La voûte est sèche; elle offre des rochers arrondis et dépourvus de stalactites. Le sol, en général assez uni, est recouvert de deux formations bien distinctes; la 1°° et la plus inférieure, consiste en un dépôt d'argile calcarifère rouge, semblable à cellé qui constitue les assises supérieures des terrains marins inférieurs du bassin de Narbonne; dans quelques endroits, elle s’est incrustée sur les parois de la caverne, et a pris une dureté telle, qu'il serait bien difficile d’en distinguer les échantillons d'avec ceux provenant des brèches osseuses à ciment rouge. Cette argile qui, lors dé son dépôt dans la caverne, devait être, suivant M. Tournal, assez uniformément répandue sur le sol, a été énlévée dans les parties qui offraient le moins de résis- tance, et remaniée par un second courant d’eau, qui a déposé sur le sol de la caverne la 2° formation. Celle-ci est formée d’une couche de limon noir, et gras au toucher, présentant à sa surface des efflorescences nitreuses, et mêlé à de l'argile de la formation précédente. Toutes deux contiennent , au reste, des galets de calcaire jurassique et de grès-vert, mais beaucoup moins roulés que ceux du terrain d’alluvion ancien des environs de Bise; on y trouve aussi des fragmens de quarz pyromaque, à angles très-vifs : les ossemens sont entassés pêle-méle dans les deux couches.—Les mêmes observations s'appliquent égale- ment à la 2° caverne, qui est plus au nord; seulement, la voûte étant moins élevée, est revêtue d’une brèche osseuse, renfer- mant l’Helix vermiculata, VH. nemoralis, YH. nitida , Ve Cyclos- toma elegans , et le Bulimus decolatus, très-bien conservés, et même avec leurs couleurs naturelles. Sur le côté gauche de la caverne, on observe une véritable brèche osseusse, dont l’ex- 2, 20 Géologie. trémité inférieure aboutit dans la caverne; circonstance cu- rieuse, qui prouve bien, suivant M. Tournal, que les brèches osseuses et les terrains à ossemens des cavernes sont des for- mations analogues, et produites à peu près à la même époque, et par les mêmes causes. L’argile calcarifère rouge et le limon noir donnent, par la chaleur, du sous-carbonate d'ammoniaque; le dernier fournit en outre une huile animale empyreumatique, très-oûorante, et paraît contenir de la gélatine non altérée. Les ossemens que renferment ces deux couches conservent encore une certaine quantité de gélatine; mais ceux du limon noir en contiennent beaucoup plus que ceux de l'argile rouge. Les ossemens, très- nombreux dans les deux cavernes, sont ceux de l’Ours des ca- vernes, de sangliers, de chevaux, de ruminans des genres Cerf et Bœui. M. Marcel de Serres s’est chargé de les faire connaître plus particulièrement. J. G. 10. LETTRE ÉCRITE AUX ADMINISTRATEURS DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, de Paris, par M. Tourxat fils. Narbonne, le 25 octobre 1828. Je vous envoie quelques fossiles et quelques brèches osseuses des cavernes de Bise, près Narbonne. Ces cavernes, bien diffe- rentes de celles de Lunel-Vieil, me semblent mériter une plus grande attention, parce qu'une partie des ossemens qu’elles ren- ferment, étant beaucoup plus modernes que tous les fossiles con- nus jusqu’aujourd’hui, semblent lier la période géologique ac- tuelle avec l’époque antérieure à l'existence des temps historiques. Les géologues sont entièrement convaineus que l’on doit en- tendre par fossile tout corps organisé, enseveli dans les couches régulières du globe. Cette définition est insuffisante, parce que l’on ne peut indiquer où finissent les couches régulières du globe. Dans l’état actuel de la science, une pareille lacune ne peut exister; aussi, des auteurs modernes, bien pénètrés sans doute de ces difficultés, admettent l'existence de demi-fossiles; mais, tout en palliant la difficulté, cette nouvelle distinction ne Ja fait pas disparaitre. | Les couches du diluvium , que l’on suppose terminer les der- niers dépôts stratifiés, se confondent souvent avec les dépôts plus modernes, et ne peuvent en être séparés par aucun carac- Géologie. 21 tère géologique, si bien, qu’à Bise, on trouve dans les mêmes couches dés ossemens humains et des ossemens appartenant à des espèces perdues, jouissant tous deux des mêmes caractères physiques et chimiques. Ces observations peuvent faire mettre en question l'existence de l’homme à l'état fossile. On ne peut les confondre avec cette mystification grossière du bloc informe de grès trouvé à Fon- tainebleau, ou bien avec ces squelettes humains trouvés à la Guadeloupe, dans une roche toute moderne, formée par lag- glutination des fragmens de madrépores; elles portent sur des faits nouveaux, et ont pour but de prouver que, dans l’état ac- tuel de la science, on ne peut bien préciser où finissent les cou- ches régulières du globe. La proposition généralement admise, qu'il n'existe pas sur nos continens actuels d’os humains à l’état fossile, peut donc étre mise en doute, ou du moins ne peut être résolue. Il est vrai que les poteries , les ossemens humains et les co- quilles marines modernes, que l’on trouve dans les cavernes de Bise, peuvent y avoir été amenés, long-temps après, par un courant d’eau, qui, ayant remanié le limon noir, y aurait mé- langé des matériaux modernes. Mais, en supposant ce dernier fait, et je suis très-porté à le croire, nous aurions un exemple de trois grands courans qui, à différentes époques, auraient at- teint les cavernes de Bise, et y auraient apporté ou surpris les débris des êtres organisés qui habitaient alors les environs. Les cavernes nr Lunel-Vieil, que j'ai visitées avec M. de Serres, sont percées dans un calcaire marin tertiaire, affectant par fois la forme globaire ; leur entrée est petite, le ps rouge et le sable qui les ee ie me parait avoir été déposé à la même époque que le limon rouge des cavernes de Bise; les ossemens y sont rares, puisque, en cherchant pendant long-temps, même dans des endroits vierges, il m’a été impossible de n’en pro- curer aucun fragment. _ A Bise, au contraire , les cavernes sont percées dans le cal- caire dre l'entrée en est facile, vaste, spacicuse; l’inté- rieur est immense, et comblé d’abord par un limon rouge ana- logue, comme je l'ai déjà dit, à celui qui a comblé les cavernes de Lunel-Vieil. Il m'a été impossible de me procurer beaucoup d’ossemens provenant de ce limon, parce que, pour y parvenir, 22 Géologie. on est obligé de traverser une couche de limon noir et gras au toucher, qui le recouvre; je vous en envoie cependant quelques- uns. Au-dessus du limon rouge, a été déposé le limon noir dont je viens de parler; il renferme une quantité immense d’os- semens; vous en jugerez par une masse que je vous envoie. Ce limon offre cela de bien remarquable, qu'il renferme, avec des ossemens humains, des poteries, des coquilles marines et ter- restres, des ossemens d’espèces perdues. Il existe encore, dans plusieurs endroits de la caverne, des brèches osseuses, qui ne me paraissent être que le limox rouge et noir, cimenté par des infiltrations calcaires. Ces brèches se trouvent indifféremment aux parois, et même à la voüte des cavernes. Une chose qui n'a encore surpris, et qui mérite la plus grande attention, c’est l'absence complète des grands carnas- siers , qui auraient pu amener les ossemens ; mais les os n'étant nullement rongés, on est obligé de rejeter cette opinion. Les bornes d’une lettre m'empêchent de m’étendre davantage, et de vous dire mon opinion sur la cause de l’accumulation des ossemens dans certaines cavernes : je me propose de le faire dans un mémoire que je vous enyerrai aussitôt qu'il sera ter- miné. 11. LETTRE DE M. Tournaz fils à M. de Férussac, süR LES MÈMES CAVERNES. L'intérêt que vous paraissez prendre aux cavernes de Bise, près Narbonne, et l’adoption de mes principales idées, me font penser que vous apprendrez avec plaisir quelques nouveaux détails sur ces restes précieux. Dans la dernière course que j'ai fait aux cavernes, et posté- rieurement à l'envoi de ma dernière lettre, j'ai recueilli, dans la brèche qui revêt une partie de la voüte, un fragment de vase en poterie noire, analogue aux poteries des vases étrusques. Ce vase est incrusté par les infiltrations calcaires, et réuni avec des cailloux roulés, des ossemens et des fragmens d’autres vases. Les nombreuses fouilles que j'ai fait exécuter, et que l’on poursuit avec activité, ont mis à ma disposition une grande quantité d’ossemens. Les espèces sont très-peu variées, ce sont principalement des chevaux, des rongeurs, plusieurs espèces de bœufs, dont un d’une très-grande taille (Aurochs), plusieurs es- Géologie. 23 pèces de cerf, dont 3 au moins, du sous genre 4roglochis, n’ont de représentant ni parmi les animaux vivans, ni dans les ani- maux fossiles. M. de Christol a déjà fait un travail sur ces es- pèces nouvelles, qu'il n’a pas encore publié, mais qu'il n’a ce- pendant envoyé. Les carnassiers sont extrêmement rares dans les cavernes de Bise; je n’en ai jusqu'ici vu qu’une seule dent, appartenant au genre Felis. M'étant très-peu occupé d'anatomie comparée, j'ai cru, dans l'intérêt de la science, devoir m’associer à M. de Serres, pour décrire en commun tout ce que les cavernes de Bise offrent de remarquable. Nous espérons pouvoir sous peu soumettre ce trayail à votre jugement. Je recueille pour vous toutes les coquilles que l’on trouve dans le limon et les brèches des cavernes; devant étre à Paris au mois d'avril, j'aurai le plaisir de vous les remettre moi-même. Vous me demandez, dans votre lettre, si les ossemens d’ani- maux du limon noir ne seraient pas dépendans du limon rouge, et remaniés par les eaux qui les auraient ensuite déposés avec le limon noir et les ossemens humains qu’il contient. J’éprouve ici quelque embarras à vous répondre; mais, après un examen approfondi, j'ai cru m’assurer que le limon noir et le limon rouge renfermaient tous deux les mêmes fossiles ; qu’ils avaient été déposés tous deux à peu près à la même époque, et que les eaux qui avaient laissé déposer le limon noir, avaient en partie remanié le limon rouge et les ossemens qu’il renferme. Cepen- dant, malgré cette dernière circonstance, il est positif que les eaux qui ont apporté le limon noir, ont aussi amené ou surpris dans la caverne une grande quantité d’ossemens. ÆComme vous l’observez très-bien dans votre lettre, il est in- finiment probable que l’on trouvera beaucoup de résultats de l'époque qui lie les temps géologiques aux temps historiques : je erois même. qu'indépendamment des cavernes de Bise, où les faits sont irrécusables, il existe, aux environs de Narbonne, plu- sieurs localités non moins intéressantes. …P.,.$. Dans une course faite ces jours derniers dans une pe- tite chaîne de montagnes secondaires, située à 2 lieues de Nar- bonne, j'ai observé un dépôt mixte, formé par des roches ignées, généralement basaltiques, et du gypse fibreux secondaire. Le gypse n’est pas en banes régulièrement stratifiés, mais bien en 24 Géologie. couches sinueuses, barriolées de plusieurs couleurs, et-renfer- mant des cristaux de quarz prismé. à Ce dépôt est recouvert par un calcaire secondaire, gris de fumée, que des considérations particulières me font rapporter aux assises supérieures du lias. Le mélange intime de roches d'origine ignée, et du gypse fibreux secondaire, appartenant probablement au grès bigarré, étant un fait nouveau, j'ai cru devoir vous le communiquer ; il me parait on ne peut plus in- téressant, en ce qu'il donne un grand poids à la théorie nou- vellement émise par M. Boué. Narbonne, ce 21 décembre 1828. 12. RECHERCHES ET OBSERVATIONS THÉGRIQUES sur quelques for- mations d’eau douce du bassin de Narbonne. Les terrains de sédiment supérieur, dont l'étude offrait na- guère des difficultés presque insurmontables, parce que l’on voulait comparer des objets qui n’avaient entr'eux aucun rap- port, présentent maintenant un tel intérêt, la théorie de leur formation est si avancée, et l'avantage que la géologie doit re- tirer de leur étude me parait si grand, que les moindres faits doivent être recueillis avec empressement, Mais ce sont surtout les formations d’eau douce qui doivent plus particulièrement attirer l'attention des géologues , parce que, soit qu'elles aient été déposées hors du bassin de la mer, soit qu’elles aient été déposées dans l’intérieur même des eaux salées, elles donnent toujours une idée des êtres organisés qui habitaient les conti- nens pendant la période tertiaire. C’est encore à l'examen sé- vère et sans prévention des formations d’eau douce tertiaires que nous sommes redevables d’avoir ramené les esprits à une théorie plus philosophique et plus en harmonie avec les phé- nomènes naturels. Le bassin de Narbonne offre cela de bien remarquable, que les dépôts marins y sont extrêmement rares, et ne consistent qu'en quelques lambeaux distribués irrégulièrement, tandis que les formations d’eau douce y ont pris un développement prodigieux. Ce fait est d'autant plus singulier, que les forma- tions tertiaires qui avoisiment le bassin de Narbonne, celles qui sont au sud de Perpignan, au pied septentrional des Albères dans le département des Pyrénées-Orientales, celles de Béziers, é Géologie. 25 Pézénas et Montpellier, offrent, au contraire , des dépôts ma- rins immenses; tandis que les formations d’eau douce y sont extrémement réduites, et ne consistent qu’en quelques bancs de peu d’étendue, subordonnés aux formations marines. Le bassin d’Aix, en Provence, offre une analogie remarquable avec celui de Narbonne; car les formations marines y sont ré- duites à presque rien. Ces faits appuient une observation faite déjà depuis bien long-temps; c’est que, dans les terrains ter- tiaires , aussi bien que dans les terrains plus anciens, le déve- loppement outre mesure d’une formation exclut toujours les. autres membres de la série géognostique,ou diminue leur puis- sance. Rechercher les causes qui ont pu agir, pour accumuler ainsi dans le bassin de Narbonne ces immenses formations d’eau douce, paraîtra peut-être aux géologues un travail hasardé, surtout au moment où les idées théoriques sont reçues avec tant de défaveur. Mais ces causes m'ont paru si simples, si pro- bables, que je vais les exposer sommairement, me proposant de les développer convenablement daus un mémoire que nous publierons incessamment avec mon ami, M. Martial Delort (1). Ce travail aura principalement pour but la géographie physique des environs de Narbonne, la liaison des anciens phénomènes géologiques avec les phénomènes actuels, et la description des alluvions de Aude. Le bassin de Narbonne est presque entouré de montagnes peu élevées, formées ordinairement par le grès secondaire à lignites et par un calcaire secondaire gris de fumée, que je rap- porte aux assises supérieures du lias. Par la disposition physi-- que de ces montagnes et de la plaine de Narbonne, ce bassin re- çoit des alluvions considérables, fournies principalement par la rivière d'Aude et par plusieurs petits torrens descendus des montagnes qui bornent le bassin de Narbonne au sud-ouest et au nord-est. Ces alluvions, par des causes qu'il est inutile de développer, devaient, pendant la période tertiaire, être encore beaucoup plus fortes, et participer à l'intensité des anciens phénomènes géologiques. Mais comme les anciens fleuves n’a- vaient d'autre lit que celui qu'ils se creusaient naturellement, et que leur étendue, par cette même raison, devait être im- (1) Mémoire sur les alluvions anciennes et modernes de l'Aude. 26 Geologie, N° 12 mense, l'écoulement des eaux devait se faire par les deux points opposés de la Clape, à la vallée de l'Aude et à Gruissan. Les montagnes de la Clape, placées à extrémité sud-est du bassin de Narbonne, offraient au courant des fleuves une digue naturelle , aux pieds de laquelle devaient s’accumuler les allu- vions et les débris des êtres organisés, susceptibles, par leur nature, d’être charriés à de grandes distances. Nous voyons en effet que toute la partie occidentale de la Clape est recouverte, jusqu’à une grande hauteur, par des dépôts tertiaires; tandis qu’il n’en existe pas du tout sur le revers oriental qui regarde la Méditerranée. C’est aussi sur le revers occidental que se trouvent les belles carrières de marnes impressionnées d'Armis- san, localité dont la science vient de s'enrichir depuis peu, et qui, grâce aux travaux de M. Adolphe Brongniart, est devenue une des plus célèbres de la France. C’est donc à la digue naturelle des montagnes de la Clape et à la disposition physique du bassin de Narbonne que l’on doit principalement attribuer la cause de l'accumulation des allu- vions dans ce bassin. Il n’a fallu rien moins que ce concours de circonstances pour transformer en plaine fertile les environs de Narbonne qui, dans des temps peu éloignés de nous, étaient entièrement occupés par de vastes étangs salés. Ces étangs, par leur communication avec la Méditerranée, étaient même d’une telle importance pour le commerce de cette ville, qu'ils en fai- saient la cité la plus puissante des Gaules. (Plusieurs anciens auteurs lui donnent le nom de caput et mater urbium.) Nous aurons occasion de citer dans le mémoire dont j'ai parlé plus haut l'exemple de plusieurs étangs salés qui, par les fré- quentes alluvions qu’ils ont recues depuis peu, se sont trans- formés en marais d’eau douce. L'époque n’est pas même éloi- gnée où, changés en riches campagnes, la charrue sillonnera des champs qui, jusque-là, n’avaient été silonnés que par la rame. Si l’on joint aux causes que j'ai citées plus haut la grande surface du bassin de Narbonne, son peu de profondeur et quelques autres causes secondaires, on verra combien il est fa- cile d'expliquer l’anomalie de composition géognostique qu'offre ce bassin, avec les bassins environnans qui, au reste, peuvent être considérés comme les parties d’un tout, Géologie. 27 cu est un fait sur lequel j'ai déjà tâché d'attirer l'attention des géologues ; et sur lequel je vais revenir, parce qu’il offre un des traits les plus saillans de la géologie comparée des terrains ter- tiaires de l'Hérault et de l'Aude. Au nord-est de Narbonne, en- tre Coursan et Nissan, existent de petites collines formées priu- cipalement par des marnes et des calcaires marins tertiaires, qui semblent avoir été le point physique où les alluvions d’eau douce, entraînées dans le bassin de Narbonne, ont rencontré les dépôts marins de Béziers, et ont ainsi élevé une digue qui peut-être a été produite par quelque montagne sous-marine , recouverte maintenant par des dépôts plus modernes ou bien par la rencontre de courans charriant des matériaux et des corps organisés de nature différente. Telles sont du moins les idées que m’a fait naître l'étude de ces montagnes, et que je soumets aux géologues qui, par leur position , sont à même de le vérifier. Les formations d’eau douce, qui paraissent le plus ancienne- ment déposées dans les environs de Narbonne, offrent non- seulement un grand intérêt scientifique , mais ont une impor- tance toute particulière, en ce qu’elles peuvent fournir aux be- soins de l’industrie naissante un aliment immense. Je veux par- ler de ces combustibles fossiles, véritables forêts souterraines dans lesquelles les générations futures trouveront une matière de première nécessité, et qui leur sera devenue indispensable , d’un côté , par la rareté toujours croissante du bois de chauf- fage, et de l’autre, par les nouvelles applications de la chaleur aux arts. Ces dépôts de lignites tertiaires sont beaucoup plus communs dans nos environs qu'on ne l'avait eru d’abord, et il suffirait de quelques petits essais pour mettre au jour des ri- chesses que notre ignorance ou notre apathie laisse ensevelies dans le sein de la terre. Je ne reviendrai pas sur la composition géognostique de ce terrain, parce que je l'ai déjà fait connaître dans plusieurs jour- naux scientifiques ; mais Je crois nécessaire de décrire un ter- rain plus moderne qui le recouvre, et que je ne connaissais pas lors de la publication de mon Æssai sur la constitution géognos- tique du bassin et des environs de Narbonne. Au nord de la jonction de la vieille route de Carcassonne à Béziers, et de celle de Narbonne à Saint-Pons, se trouve un 28 Geologie. N° 12 petit groupe de collines tertiaires, qui se rattachent, par des pentes douces, à des montagnes assez élevées de calcaire PIRE secondaire. (Formations oolithiques.) Ces collines sont ordinairement formées par des alternances de calcaire marneux presque toujours fétide et de marne diver- sement colorée. L'endroit le plus favorable pour étudier ce ter- rain, est derrière l'auberge de Cabézac , et au pied du chemin de traverse qui conduit à Bize, vis à vis la rivière de Cesse. La coupe naturelle qui existe dans cette première localité, montre la succession des couches suivantes, en commençant par les 6 anciennes : 1° Calcaire marneux très-compacte, gris. | 2° Marne très-calcaire, grise. 3° Calcaire schisto-bitumineux, fétide. 4° Marne calcaire grisâtre, alternant avec quelques bancs de calcaire blanc fissile, à fragmens rumboédriques. 5° Calcaire marneux compacte, alternant avec des marnes grises. Presque toutes ces couches renferment une plus ou moïns grande quantité de fossiles, qui peuvent être rapportés à des genres actuellement existans dans les eaux douces. Les plus communs sont des planorbes, des paludines et des physes. Je n’y ai pas encore observé de coquilles bivalves fluviatiles , si communes dans les lignites de la Caunette. Mais, ce que ce terrain offre de plus remarquable, c’est une grande quantité de fruits de plusieurs espèces de Chara (Gyrogonites), distribués à peu près dans toutes les couches, mais particulièrement dans les joints naturels formés par les différentes couches de cal- caire. On y observe aussi quelques empreintes de tiges à stries longitudinales, qui pourraient bien avoir appartenu au pis charagne ; mais ce n’est là qu ’une présomption. Il existe encore au sud-ouest de Narbonne une formation qui n'avait pas été signalée, et dont je vais donner une courte de- scription. En se rendant à Font-Froïde, par le chemin de tra- A verse , on trouve, à une distance peu éloignée de la ville, un calcaire d’eau douce rose, très-compacte , analogue, par ses ca- ractères physiques, à celui des environs de Gardanne, près d'Aix, en Provence. La ressemblance est même telle, qu'il est difficile, daus les collections, de les différencier. Ce calcaire est Géologie. - traversé par des cavités sinueuses, remplies de chaux carbona- tée cristallisée. On y observe aussi des coulées-d’argile endurcie. Les fossiles y sont rares; j'y ai cependant trouvé des Potamides, des Planorbes, des Lymnées et plusieurs espèces d’Helix. Ce der- nier fossile n'avait encore été signalé que dans les formations tertiaires les plus modernes (tuf.). En suivant le ravin appelé Rèch dé las Tinos , et se dirigeant toujours vers Font-Froide, on remarque que les couches, quoi- que inclinées ordinairement de 15 degrés, et courant S.-O., N.-0., se redressent un peu à l’approche du calcaire secondaire gris de fumée , qui supporte cette formation. L'étude de ce dé- pôt est singulièrement facilitée par la coupe naturelle qu'a produite le RécA de las Tinos. Voici, en commencant par les plus anciennes, l’ordre des couches que l’on observe en suivant ceravin. 1° Poudingue à gros galets de calcaire secondaire, gris de fumée, empâtes par un calcaire d’eau douce cristallin. Le mème poudingue renferme aussi des galets de calcaire rose et blanc, analogue à celui de quelques bancs de ce dépôt qui se trouvent à un étage plus élevé (1). 2° Calcaire compacte rose. 3° Poudingue formé par un ciment blanc cristallin et par de très-petits galets de calcaire gris de fumée, secondaire. 4° Marne très-calcaire grisâtre. 5° Deux petits bancs de calcaire argileux rouge, cristallin, très-compacte , traversé par des infiltrations spathiques. 6° Marne calcaire grisâtre. 7° Chaux carbonatée, ferrifère, cristalline , carite et parse- mée de petits points noirs. 8° Calcaire marneux léger , renfermant une grande quantité de petites paludines , dont il n’est resté que le moule extérieur. 9° Trois alternances de marnes grises, de calcaire marneux fissile et de galets de calcaire bleu. x0° Calcaire compacte très-développé, exploité pour pierre à chaux. Tout ce terrain, comme je l’ai déjà dit plus haut, repose en stratification concordante sur un calcaire secondaire, que je (x) Peut-être ce poudingue serait-il susceptible d’être exploité comme pierre d’ornement, | « 30 » Géologie. rapporte aux assises supérieures du has, et recouvert par des argiles calcarifères rouges et des sables arénacés. Il ne me reste plus, pour terminer ces recherches, qu’à dire un mot d'uue formation analogue , mais plus bomiliquéé, qui forme les collines des environs de Lebrettes , Fresquet, Mous- san, Malvezy, Védilhan, etc., etc.; mais ayant déjà décrit la partie inférieure de ce dépôt, dans le Bulletin des Sciences, je vais seulement dire un mot des couches plus modernes qui lé recouvrent. Ces couches prennent un grand développement aux environs de Moussan. Mais, pour mieux voir toute la série, on doit se rendre à la plâtrière, anciennement exploitée près Mat- vezy. Dans cette localité, le dépôt gypseux est surmonté par des argiles calcarifères rouges, mélangées de sables et passant à un poudingue argileux. Ces argiles constituent les petites col- lines de Lebrettes et de Moussan ; elles ne renferment pas de fos- siles. Au-dessus de ce poudingue, et en stratification concor- dante, se montrent des sables argileux , jaunes , sans corps or- ganisés, mais que je pense avoir été déposés par-des allavions d’eau douce, parce qu’ils alternent avec des calcaires compactes gris , renfermant des Limnées et des Paludines. Au-dessus de ces calcaires et de ces grès, reparaissent encore les argiles calcari- fères et leurs poudiugues. Elles forment les collines qui sont derrière le village de Moussan. Tout ce terrain est recouvert par quelques lambeaux de calcaire marin, occupant ordinaire- ment le haut des collmes et renfermant plusieurs espèces du genre Ostrea, mais surtout l’Ostrea crassissima , canalis et vir- girica. Les genres Balanus, Pecten, Anomia, $cutella, Cytherea, etc., etc., etc., s’y trouvent aussi assez communément. Je terminerai là la description des terrains des environs de Narbonne. Le peu que j'en ai dit suffira pour prouver leur dif- - férence avec les terrains environnans, et montrer combien la disposition physique de ce bassin à influé sur cette différence. J'aurais pu ajouter que, dans des temps plus modernes , mais à une époque que l’on croyait antérieure à l'existence des causes actuelles , des alluvions non moins fortes avaient été déposées dans le bassin de Narbonne; que ces alluvions avaient enseveli des ossemens humains, et que par conséquent l’homme, que l’on croyait postérieur aux derniers phénomènes géologiques, en avait été contemporain, Ce dernier faitayant été émis comme Géologie. 31 un doute dans une note qui paraîtra incéssamment dans le Bul- letin des Sciences, j'a dû y revenir, parce que j'en ai acquis dernièrement la certitude. Tourxaz Fils. 13. NOTICE SUR LE TERRAIN SECONDAIRE qui constitue la chaîne _ de Saïinte-Victoire, et les environs de la ville d'Aix ( Bou- Ches-du-Rhône); par M. Deccros, officier supérieur au corps royal des ingénieurs géographes militaires, etc. { Mémoires du Muséum d’hist. naturelle ; 8° année, 5° cahier, p. 329.) La chaîne calcaire de Sainte-Victoire s'élève à 980 mètres au-dessus de la mer, à l’est de la ville d’Aix, entre les villages de Vauyenargues et de Saint-Antonin; elle est sillonnée par des crevasses profondes et transversales, qui ont mis à jour les cou- ches qui composent sa base et permettent d’en étudier l’ordre de superposition. La plus remarquable de ces fentes est celle au fond de laquelle court le torrent du Tolonet. C’est là que M. Delcros a dirigé ses observations. La coupe coloriée qui accom- pagne son mémoire est prise perpendiculairement à la paroi à droite du torrent; elle représente l’ordre de superposition des couches qu'il décrit en allant de bas en haut. Toutes, depuis le lit du torrent jusqu’au plateau qui termine le profil, sont paral- lèles entr’elleset plongent vers le N.-N.-O. sous le prolongement déprimé de la montagne. La 1° assise est composée d’une série de couches puissantes d’un calcaire magnésien , qui devient de plus en plus fragmen- taire à mesure qu’on s’y élève. Ce calcaire, au niveau du torrent, est très-dur et compacte; présente à peine le caractère d’une agrégation brécheuse. Ses couleurs sont sales, variant par pla- ces irrégulières, du gris-clair au jaunâtre et au rougeâtre. Ces ta- ches sont très-faihlement limitées par des veines irrégulières, d’un rouge plus foncé, mais peu prononcées; elles deviennent de plus en plus sensibles dans les parties supérieures, et les fragmens diminuent à mesure de volume. Dans le haut, le ci- ment est marneux , rouge , bigarré et de plus en plus abondant, L'auteur croit que ce sont principalement ces dernières strates qu’on exploite comme "2arbre brèche du Tolonet. Il croit aussi que ce calcaire, au-dessous des couches les plus inférieures qu'il ait observées, perd sa forme fragmentaire et existe en couches compactes et homogènes, =« 11 n'y a, dans toute cette . 32 Géologie. N°13 assise, ni alternances ni dépôts étrangers, aucun fossile ou débris organique, ni gypse, ni argile muriatifère, ni sulfures métalli- ques, etc. M. Delcros a trouvé seulement dans les remblais, au S. de Sainte-Victoire, un morceau erratique de fluor, qu'il pre- sume avoir formé une veine ou petit filon. — Malgré ces carac- tères , il rapporte cette assise à la partie supérieure du zech- stein, ou au moins croit qu’elle lui est parallèle, surtout dans ses strates inférieures. La 2° assise est formée par une suite d’alternances que lau- teur a partagées en 3 coupes artificielles pour en faciliter la de- scription. Le 1°° et la plus basse de ces coupes est composée d’une série de couches puissantes et alternantes de brèche cal- caire à ciment rouge bigarré ét de marnes rouges bigarrées. La brèche est semblable à celle de la première assise; seulement, les fragmens calcaires sont de plus en plus petits, leurs couleurs plus diverses et leur grainplus dissemblable à mesure qu'on s'élève. Cette brèche n’est pourtant pas polygonique, et M. Del- cros n’y a trouvé aucun fragment qu'on puisse rapporter aux calcaires plus récens que le grès bigarré. Les marnes rouges bi- garrées, qui séparent les strates de cette brèche , sont compo- sées entièrement d’un agglomérat argileux silicéo-calcaire, rouge de brique en grand et bigarré en petit, peu cohérent, se désa- grégeant très -promptement à l’air et présentant une infinité de petits fragmens bleuâtres, verdâtres, jaunâtres , qui paraissent argileux, et qui donnent à la masse l'aspect bigarré en petit. Ces alternances de brèche et de marnes sont très-nombreusés. —- La 2° coupe présente la même composition; seulement, la brèche calcaire est en bancs moins puissans; ses fragmens s’ar- rondissent , et sa nature est plus variée en teintes et en grains ; son ciment est plus abondant; elle paraït enfin se subordonner aux marnes rouges qu’elle divise. Celles-ci sont plus profondes, deviennent, pour ainsi dire, indépendantes, et se subdivisent vers le haut en strates secondaires minces; elles deviennent granulaires , plus siliceuses, et, dans plusieurs de leurs bancs, il y a tant de globules calcaires, qu'on dirait un oolithe où un grès à gros grains. Ce conglomérat est fortement bigarré de larges taches grises, blanchätres sâles, sur un fond rouge ochra- cé. Les globules sont rayonnés, du centre à la circonfénce, d’un blanc assez pur et de la grosseur des semences de pavot. . 8 À Géologie. 33 L'auteur avance avec réserve que ces bancs, les plus caractéris- tiques.de la série, sont composés d’un calcaire globulaire ma- gnésien à ciment silicéo-magnésifère rouge bigarré. — La 3° coupe de cette assise termine la série des brèches et des marnes bigarrées avec calcaire globulaire. A sa partie supériéure, la brèche devient un véritable poudingue par l’arrondissement des. angles des fragmens calcaires. Du reste, elle est identique à celle qui forme les strates précédentes; ses bancs paraissent de plus.en plus subordonnés aux marnes rouges. — M. Delcros considère cette formation comme parallèle ou équivaiente à celle des grès et marnes bigarrées. Au-dessus de cette assise si puissante, on voit reposer en stra- tification concordante des couches très-régulièrement stratifiées d’un calcaire compacte, gris de fumée clair, d’un grain très- fin et lithographique, à cassure mate et conchoïde, que l’auteur regarde comme parallèle ou équivalente au muschelkalk. L'é- paisseur de cette assise est de 30 à 40 mètres. On n’y remar- que aucun débris organique ni globules calcaires. Elle est sur- montée immédiatement par une série très-granûc de bancs puis- sans calcaires , dont le prolongement va former la colline à VE, d’Aix, et dont l’ensemble plonge (parallèlement) sous les mar- nes du lias, de la route de Vauvenargues à Aix. La couleur de ces calcaires varie du gris de fumée au gris noirâtre foncé, qui est dominant; leur grain est tantôt mat, tantôt spathique et sublamellaire ; leur cassure est presque toujours inégale, sans être conchoïdale, écailleuse ou grenue. On y trouve plusieurs Gryphées(parmi lesquelles l’auteur croit y avoir nommé la G. ar- quée), beaucoup de Bélemnites, de Peignes, de Térébratules, ete., mais surtout des débris d’'Encrine, et en si grande quan- tité, qu'ils semblent former la masse entière de ces couches. Il y a aussi quelques madrépores, mais ils sont rares. Dans les couches qui précèdent les marnes du lias, l’auteur a remarqué des masses concrétionnées siliceuses, noires comme le calcaire qui les contient et assez fréquentes. — Ce calcaire est donc identique avec le calcaire à Gryphées; mais M. Delcros fait ob- server que le non-développement du quadersandstein ne lui a pas permis de bien fixer les limites des deux calcaires précé- dens (rruschelkalk et calcaire à gryphites), ce qui rend un peu vagues les coupes de ces assises dans son profil.— Au-delà des B. Tour XVI 3 34 Géologie. marnes du lias s'élèvent les assises jurassiques et oolithiques qui s'étendent vers la Durance; mais l’auteur ne les a pas étudiées. Sur ces calcaires se trouve une formation calcaire tertiaire, en amas discordans , dont les lambeaux couronnent également les collines secondaires qui entourent à VE. la ville d'Aix, au S. et au N. de la route de Vauvenargues. Le dépot particulier à cette localité se compose, à partir du bas, 1° d’un amas irré- gulier et presque horizontal de sable jaunâtre, sâle et meuble, parsemé de paillettes de mica, et renfermant en abondance de grandes Huîtres, qui ant conservé leur nacre et qui paraissent avoir vécu à la place où on les trouve, comme l'indique leur position. Cet amas arénacé, d’une épaisseur variable et sans si- une de stratification, ne renferme n1 galets, ni argile , ni aucun autre fossile que les Huiîtres ; 2° d’un amas plus puissant de ca'- caire grossier à gros grains, un peu caverneux, d'un jaune rougeâtre pâle, uniforme et sans débris ou fragmens étrangers , d’une épaisseur de 4o à 50 pieds, terminé supérieurement par un plan horizontal en grand, inégal en petit, et parsemé de blocs erratiques du même calcaire, provenant de la décomposi- tion de sa surface. Quelques-unes de ses cavités irrégulières sont remplies de chaux carbonatée zéolitiforme. Il renferme en assez grande abondance, maïs avec inésalité , un Hélice indéter- miné et deux espèces de Cyclostome, dont une paraît être le C. elegans. Ce calcaire grossier est exploité, depuis très-long- temps, pour les constructions d'Aix, quoiqu'il ne résiste pas à lhumidite. Il n’a aucun rapport avec les terrains tertiaires des environs , ui avec les calcaires grossiers marins des bords dela Durance. L'auteur croit qu’on doit le ranger vers le sommet de la série tertiaire, et qu'il n’a été déposé que postérieurement à tous les mouvemens qui ont bouleversé, non-seulement les masses secondaires, mais encore les dépôts tertiaires, marno- gypseux et silicéo-calcaires, d’eau douce où marine, qui con- stituent les hauteurs de Saloni et d’Éguilles. J. Giranpin. a. H1STOIRE NATURELLE DES PRINCIPALES PRODUCTIONS DE L'EU- ROPE MÉRIDIONALE ; par Risso. Vol. I, pag. 1 à 203 ; avec 2 cart. color. Paris, 1826. PARTIE CÉOLOGIQUE. ( V’oy. le Bulletin ; Tom. X, 52; XII, 107 }. le Après avoir détaillé la configuration du sol des Alpes mari- times , l’auteur y signale 5 formations, Le système primitif s’éz | & Géologie. 35 …tend'du col de Sanguimere à la tête de Salsemorane, et longe - toute la hmite orientale de cet ancien département francais, de- “puis le col de Fer, par le col de Porticiola, le col Lombarda, les les Besson, le lac Long, jusqu’à Cima della Bissa. On le trouve “encore au col del Pal et au milieu du sol intermédiaire au mont Bégo , dans le haut de la vallée de la Gordalasca , et près de Mollieres et de Villar. Outre les roches schisteuses ordinai- res; l’auteur y signale du granite (Salese etc. ), de l'euphotide -(Molieres ), de la serpentine ( (vallée de Salese et la Briga) et du "marbre à galène (Tende). Il en énumère les minéraux et les minérais, tels que le fer oxidulé et oligiste, etc. 11 y a de la plombagime au col Lombardo, et des filons de soufre entre Fe- nestre êt St.-Martin. Le sol intermédiaire occupe, d’après la "carte géologique, tout le nord du département, et est limité "par une ligne passant par Vens, Guillaume, Auvare, St. -Sal- vator et Saorgio. Il comprend, outre les schistes micacés ou “talqueux, du schiste argileux et novaculaire, des grauwackes, de ‘Yeuphotide, de la serpentine, de la dolomie et des minérais de Plomb, de fer, de cuivre et de mercure { Fontan). Souvent le “calcaïre noir véiné couronne des montagnes de brèches quar- zeuses et de schiste. Sur la limite de ce terrain vient ce même "calcaire foncé qui offre supérieurement des Ammonites, et s’é- lève au-delà de 3,000 pieüs. "Il renferme du calcaire fétide , de la rauchwacke, du gypse, “du’sel, de la houiïlle, des grès , du fer et de l’arsenic { Luceram). D'après les localités houillières, on pourrait soupconner qu'il confond des dépôts de divers âges, ou du moins qu’il attribue ‘à des combustibles des marnes jurassiques un âge trop ancien. * Parmi les gypses, il place aussi les amas tertiaires près de Nice, “etc. L'amas salifère existe entre Dalnis et Sausse. Sans décider sice calcaire est en tout ou en partie jurassique , l’auteur fait ‘comprendre que cette dernière formation occupe la plus grande ‘partie du sol calcaire du département ; que le calcaire marneux ‘y joue un grand rôle, et qu’il y a des assises coquillières (Caire- Gros). Les assises supérieures, bordant surtout ce côté, sont composées de dolomie, de calcaire compacte, de calcaire à po- lypiers et de son green sand. Le terrain tertiaire est restreint à la vallée du Var ; jusqu'à la Rochetta, et aux environs de la Trinité, de Contes, de Roquebrune, de Menton et de Vintimi- E À 36 À Géologie. glia. L'auteur y énumère des calcaires à cérithes, des argiles, des marnes sablonneuses coquillières, des dépôts de cailloux, des grès et des poudingues, ainsi que des marnes blanches à strontiane sulfatée, Enfin des alluvions coquillières existent près de Nice, de Villefranche, d’Eza, de Talicon et de Sospello; ce sont des poudingues, des sables, des calcaires et des brèches osseuses. L'auteur consacre un article aux eaux minérales, principalement sulfureuses , du département, La carte géologique des environs de Nice, depuis le Var à Menton, se trouve expliquée dans un chapitre particulier de 1bo pages. Après avoir parlé des montagnes, des vallées, des eaux, des cavernes, etc. , il revient en détail sur les divers dépôts signalés; 1l indique leurs fossiles, et prend la liberté de baptiser, sans figures, ceux qu’il a cru nouveaux, à tort ou avec raison. À ce que nous avons déjà dit de ce travail ( Pullet. 1825, n° 5, p. 26), nous ajouterons qu'on y trouve, outre les noms de fossiles jurassiques, ceux de son lias ou du calcaire marneux : il parle au long de son grès vert et à nummulites, et de sa marne chloritée que nous regardons toujours comme un dépôt jurassique supérieur. Il y a trouvé 33 espèces de fos- siles(Hamite, Ammonites, Rostellaire, Trigonie, Galathée, ( ?!) etc.). Le terrain tertiaire etalluvial offre encore plus de détail et de longues listes de fossiles et de subfossiles, ou du moins de nouveaux noms. Il parle du dépôt de lignite de Torrete, d’une argile bitumineuse près de Villefranche, et des impressions de feuilles dans les assises tertiaires. Ces dernières ressemblent à des feuilles de chataigner, de pin et de redouls. Sans nous arré- ter à ses idées théoriques, à ses cataclysmes et à sa formation post-diluvienne, nous réduirons nos doutes géologiques à lui demander les preuves de l’ordre qu'il assigne aux différens dé- pôts tertiaires. L'existence d’un calcaire parisien à Nice est-elle prouvée ? Y voit-on vraiment des dépôts différens de ceux des collines subappennines? Le gypse spathique de Nice n'est-il pas tertiaire, ne forme-t-il pas, comme le lignite, des amas dans les marnes subappennines bleues ou jaunes, et ces dernières ne sont-elles pas surmontées et de marnes sablonneuses coquilliè- res, et. de calcaire coquillier ? Que l’estimable auteur veuille prendre la peine d'observer davantage les superpositions géo- gnostiques , qu'il achève de mettre ce travail au niveau de Géologie. 37 l'exactitude géologique actuelle , et qu'il figure tant de fossiles prétendus nouveaux, son esquisse deviendrait alors une mono- graphie classique au lieu de rester un croquis imparfait. Les deux cartes géologiques n’en sont pas moins intéressantes. À.B. 15. SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES APPENNINS DE L'Ira- LIE SUPÉRIEURE ; par le prof. H. Brown. (Zeitsch.f. Mineralog. ; mars 1828, p. 214 à 252; Giornale ligustico; cah. r et 3, 1827, p. 122 ; Antologia ; 1827, cah. 3, p. 146; Giornale di litteruti, de Pise; 1827.) Dans ce mémoire intéressant , l’auteur a combiné ses obser- vations avec celles qu’il a recuellies verbalement des savans italiens, ou puisé dans le nouveau journal scientifique peu connu de la Ligurie. (Giornale ligustico di scienze, lettere ed art. Gènes, 1827 ). Dans ce recueil mensuel, on trouve une comparaison des Appennms de la Ligurie et des Alpes de la Savoie, M. Pa- reto place dans le sol primitif les micaschistes à calcaire et quarz grenu de Voltri et de Noli. Il observe que le gneis en- toure à l’ordimaire la protogyne calcarifère, que le calcaire grenu est associé avec du talc en masse, et du quarz schis- teux ,etc. Suivant lui , le terrain primaire comprendrait encore , outre les roches serpentineuses, de la Grauwacke, comme au col de Tende. Le sol intermédiaire est composé de calcaire gris-noir, de schiste argileux, de grauwacke, de jaspe et de ro- ches serpentineuses. Il règne à Porto Venere, Lavagna, Ses- tri, Spezzia, Rocchetta, Rovegno, Gènes , et s'étend dans les vallées de Trebbia, d’Aveto et de Taro, tandis que, plus au nord, les groupes primaires forment les montagnes de Stella, de -Varagine, d’Albizzola, de Cadibona, de Finale, de Ceva, de la vallée de la Stura, de l'Olba et de l’Erro , et du col deHa Mula. | M. Ripetti a communiqué à l’Académie de Florence les ob- servations de M. G. Guidoni sur le pays de Massa (Anthologie; 1827, cah. 3, p. 146-149). Il traite successivement, dans 5 chapitres des écrits déjà publiés, des environs de Spezzia, des bords de ce golfe, de la géognosie du pays, de ses minéraux et de ses sources. Les montagnes sont composées de calcaire, de - grauwacke et de schiste argileux. Sur le côté Est du golfe, on 38 Geologie. N° 15 voit se succéder, de bas en haut, le calcaire grenu blanc, le schiste talqueux ; la grauwacke, un calcaire compacte et tal- queux, un grès fin gris, alternant avec du calcaire jusqu’à Bor- ghetto. Sur le côté ouest du golfe, il y a, depuis l'ile de Tino au capo del Mesco ,une masse de calcaire compacte, que lau- teur appelle secondaire, parce que sur la montagne de Coregna il y a des fragmens d’ammonites et de belemnites , et des géo- des ferrugineuses dans une argile. Le calcaire de Carrare est au-dessous du micaschiste de Valle del Frigido, et communique peut-être avec le rocher de Bianca, près de Spezzia; une -rauchwacke le couvre dans les vallées. De Bianca à Massa on observe du taleschiste, de la grauwacke, du calcaire intermé- diaire, un grès houillier ( à Caniparole }, et, au Mont-Olivero, du calcaire compacte, du schiste argileux et du grès micacé qui repose sur le marbre de Carrare. M. Guidoni nie ainsi complètement que le grès ou la grauwacke supporte ce marbre, comme le prétend Haussmann. M. le professeur Savi a visité les maremmes de la Toscane, et a publié ses observations dans le Giornale de Litterati de Pise ( 1823 ). Les points les plus in- téressans sont les environs de Massa di Maremma et le mont Argentaro. Un calcaire grenu blanc, en partie dolomitique, oc- cupe les parties basses, surtout sous les rochers de serpentine et d’euphotide; il renferme des amas amphiboliques, de la lié- vrite, du fer oligiste, et il passe à une roche porphyroïde ou granitoide. M, le professeur Studer a trouvé beaucoup de blocs et de rochers de serpentine sur la route de Castell’arquato et Prato. Les mines de fer de Ferrière sont dans la serpentine, et la gan- gue contient du cuivre pyriteux. M. Bronn a fait les remarques suivantes : A Sie, près de Borgo San Donino, il y a un amas gypseux dans le calcaire, et des sources salées. Le marbre bréchiforme de Serravezza est du même âge que celui de Carrare, et lui a paru reposer sur du schiste chloriteux , qui contient du minérai de fer à Stazzama. Le marbre de Carrare contient du soufre, des druses de quarz et de spath calcaire, cubiques et métastatiques; du gypse, de la pyrite et du fer oxidulé. La rauchwacke et une brèche cal- caire forment un dépôt local sur cette roche. Il entre dans des détails sur les environs du golfe de Spezzia, où il retrouve cette Geologie. 39 brèche sur la grauwacke qui passe, vers Lerici, au talc-schiste, Au-dessus de Spezzia et Sarzana , cette grauwacke est très-fine, et ressemble au grès bigarré du Necker ; elle alterne avec le cal- caire entre Spezzia , Borghetto et Montanara , et le marbre de Porto Venere en dépend. A Montanara, il y a des dépôts de serpentine et d’euphotide, reposant sur du schiste argileux, contourné et allernant avec du calcaire foncé. Dans un résumé des faits précédens , il avoue que la grauwacke passe imsensi- blement aux roches granitoides et schisteuses; or, cétte grau- wacke , c’est notre grès appennin secondaire. Plus loin, il dis- cute s'il y à du calcaire, secondaire dans le nord de l'Italie, et combat les idées de Haussmann. M. Poreto distingue le calcaire jurassique de Nice, d’un calcaire gypsifère qui alterne avec des petits lits de grès, contient le #ucus intricatus, et.se voit dans la vallée de Taro, à Velleja, dans la vallée de Nura, à Antola , Ruta , Rapallo, etc. L'auteur soupçonne du lias sur le Coregna, près de Spezzia , quoique ces roches soient intime- ment liées au marbre de Porto-Venere. M. le professeur Ran- zani a trouvé des Ammonites voisins de l’4. crenatus Schl., à Urbino; il y en a à Cataria, Nerone, Gubbio, Ferni et dans le pays d'Otrante. L'existence des Gryphées ( G. Cymbium), en Italie, est fort douteuse; mais il y a des Orthocératites à Castello, à Mare et dans le Modenois. Les collines subappennines offrent certains fossiles du terrain calcaréo-trappéen du Vicentin, et sont difficiles à classer. Il place au-dessus les dépôts de cailloux, de sable et d'argile de Turin et de Figline en Toscane. 1l y a des traces de lignite dans la partie supérieure de l'argile subappennine CLIN et Cani- parola). M. Bronn donne la coupe de Cadibona d’après M. Pareto. Le lignite y repose sur de l'argile, du sable et un poudingue de talc-schiste , et est recouvert de sable micacé blanc et de cail- loux diallagiques et schisteux. Il y a 6 lits de lignite de 4 à 5’ de puissance , des impressions de dicotylédons et des os d’an- thracotherium. L'auteur place ce dépôt en parallèle avec celui de Lobsann , en Alsace, et il prétend qu’un lignite semblable est subordonné à l'argile subappennine, entre Albizzola et Va- ragène. M. Bronn détaille les circonstances de gisement d’un li- gnite de Caniparola près de Massa. Il est dans l'argile à bois bitumineux et impressions de feuilles d'arbres. M. Bronn rc- 40 Geologie. garde tous ces lignites comme plus anciens que la molasse, sans en donner la preuve. Le dépôt d’eau douce de Figlina contient 8 coquiles d’eau douce, dont deux espèces sont encore vivan- tes : elles se trouvent mélées en partie avec des fossiles marins, à San Giusto, près Voltcrre, A. B. 16, L. SaccrO D1 Z00LOGIA FOSSILE, etc. —Essai paléonthologique, ou Observations sur les fossiles des provinces austro-véni- tiennes , et Description des montagnes qui les contiennent ; par T. A. CaruzLo, In-fol. de 348 p., avec 8 pl. lithog.; prix, 30 fr. Padoue, 1827 ; Imprimerie du Séminaire. —Vienne, Volcke. | S 17. IT CRITIQUE DE cer OUVRAGE. (Zeïtsch. für Mineral.; 1828, n°6, p. 445.) L'auteur a eu la bonne idée de réunir tous les mémoires qu'il a publiés depuis 1821 dans le journal italien de physique et de chimie, et dont nous avons en grande partie rendu compte ( Voy. Bullet. ; 1824, n° 3,p. 217 et 218, n° 4, p. 323 et 340, n°9, p..145.182b,;n°1,D. 35,073, p: 310; n° 6; P480,209 et 190, n° 7, p. 318, n° 9, p. 37; 1826, n° 8, p. 420; 1827, n° 11,p. 313 et 1828, n° 5,p. 37 etn° 6, p. 195).Il y a fait naturellement des additions et des corrections, et il y a ajouté plusieurs nouvelles planches de fossiles et 2 petites cartes du Bellunois. L'ouvrage est divisé en 3 chapitres : dans le premier, de 32 pages, il parle des roches primaires et intermédiaires. IL donne, dans une note de 27 pages, un catalogue des roches primaires et des citations prouvant qu'on avait déjà vu avant Marzari des roches granitoides sur des terrains conchifères. La description du sol intermédiaire est tirée d’auteurs étrangers, car il n’y a que du schiste dans le Bellunois. On y voit avec surprise (p. 23) le schiste d’OEningen figurer dans le terrain de transition; et p. 30 {174 et 176 ), on remarque que l’auteur, confondant peut-être les Hippurites avec les Orthocératites , prétend queles Orthocératites existent dansle calcaire jurassique d’Alpago et de Dalmatie. Cette observation du critique ano- nyme est-elle bien fondée? Dans le second chapitre, l’auteur décrit les 4 formations secondaires anciennes. Malgré sa ré- _ponse à notre analyse sur son calcaire alpin ( Voy. Bullet. 1825 et 1826), nous sommes obligés de persister dans nos critiques Géologie. 41 à l'égard de cet article, D'abord l’auteur tombe dans de graves erreurs sur les fossiles appartenant au zechstein , et le critique est de notre avis. Quiconque connaît le zechstein du Vicentin n’y annexera pas les montagnes de calcaire blanc ou grisätre, et en partie métallifère du Bellunois et du Cadore. Ce sont des dépôts én grande partie jurassiques , et ca et là peut-être imter- médiaires , et il paraïîtrait que l’auteur y comprend quelquefois des bancs de muschelkalk et de zechstein. D'ailleurs , l’'énumé- ration de fossiles, tels que l’Ammonites annulatus , primordialis et nodosus de schl., la Terebratula varia et lacunosa, ne sont que propres à montrer la probabilité de notre idée. Ce dépôt repose tantôt sur le grès rouge, tantôt sur le schiste siliceux {vallée d’Ardo ); et il n’est recouvert qu'à Serva par le grès vert et un grès tertiaire. Il détaille au long ses filons métallife- res, et il parle de sa pierre verte qui serait, d’après lui, une roche ignée, et se comporterait comme ces dernières. Il nie nos objections à cet égard. Il cite dans le grès bigarré des coraux, l'Ammonites planulatus, des Trochus, des Buccinites, des Vene- rites, et des Lutraires? Dans le muschelkalk, il énumère des Mytulites, une Zerebratula aculeata qui n’est autre chose que le 7. trigonellus de Schloth.; une Avicula costata, etc. Le 3° chapitre est consacré aux terrains secondaires récens. L'article sur le calcaire jurassique est le plus long; on y trouve des des- -criptions d’un assez grand nombre de fossiles nouveaux sui- vant l’auteur, et une partie en est figurée. Le critique remar- que que la Turritella Borsoni( Catallo }est une Nérine. Comme dans ses mémoires, ce sont des rapprochemens de descriptions locales. Avant de passer à la craie, il parle du grès vert et de son argile bleue, dont il distingue bien le grès vert tertiaire et coquillier du Bellunois. Il place ce dernier dans l'argile plasti- que, d’après les fossiles et les roches; le critique anonyme a plutôt raison d’y voir un dépôt tertiaire plus récent. Parmi les longues notes qui terminent cet ouvrage utile,on doit mention- ner les idées théoriques sur l’abaissement de la mer et le sys- tème d’Hutton; l'itinéraire d’un voyage fait dans le Cadore et Ja Carinthie ; un détail très -circonstancié sur les mines et les produits d’Agordo , et du Cadore; une notice sur le mercure de Vallalta, dans le Bellunois ; une note sur la chute du mont Antelao, dans le Cadore; une autre sur un cräne humain in- 42 Géologie. crusté; un catalogue très-complet de la superbe collection de poissons fossiles de feu M. Castellini, etc., ete. Tout en recom- mandant cet ouvrage aux géologues et aux amateurs des fossi= les, nous ne pouvons nous empêcher de croire que lestimable auteur n'a pas pu consulter tous les ouvrages nécessaires ; et ‘quoique nous attachions moins d'importance aux fossiles que d’autres géologues, nous attendrons de nouvelles observa- tions avant de croire implicitement à l'irrégularité de la distri- bution géognostique des fossiles telle que l’a conçue l’auteur.A. B. 18. RÉFLEXIONS GEOLOGIQUES SUR LES ÉVÉNEMENS ARRIVÉS RÉ- CEMMENT DANS LE COURS DE L'ANIENO, lues à l’Académie du Lynx, le 6 août 1827, par Agostino CarrrzLo. ( Giornale ar- cadico , etc.; sept. 1827, Vol. CV, p. 261.) Ce mémoire, assez long, s'occupe plutôt d’hydrostatique que de géologie; en recherchant la cause des dégâts occasio- nés par l’Anieno, le long de son cours, et surtout à Tivoli, qui, l’année dernière encore, a souffert considérablement de ses dé- bordemens, l’auteur énumère brièvement la nature du sol qui constitue les rives de cette rivière et celle des différens dépôts qu’elle forme au milieu et sur les bords de son lit, dépôts qui sont souvent assez considérables pour changer son cours et don- ner lieu aux débordemens de ses eaux dans les campagnes en- vironnantes. Ces dépôts sont de deux sortes; les uns sont for- més par des alluvions composées de cailloux et de sables gros- siers où sédimenteux, que les eaux abandonnent dans les exca- vations naturelles ou artificielles du lit de la rivière, ou dans les anses que présentent ses rives, et que souvent elles entrai- nent dans le Tibre, et de là jusqu’à la mer; les autres sont dus à des précipités calcaires, à des travertins, ou tufs calcaires, que les eaux forment surtout dans les endroits où leur cours est plus rapide et leur chute plus considérable. C’est done près des Cascatelles, de la grotte de la Sirène, et en général dans tous les environs de Tivoli, qu’on voit des amas plus ou moins volumineux de ces tufs calcaires , toujours mélés de substances étrangères, de débris de plantes sur lesquels se sont formées des incrustations, etc. Ces amas forment un sol friable, peu solide, que les eaux ne tardent pas à entraïner, ce qui donne heu à des éboulemens et autres accidens si communs dans les Geologie. 43 lieux traversés par des eaux surchargces de terres calcaires. L'auteur décrit 4 échantillons de ces tufs calcaires, qui n’offrent d’ailleurs aucune particularité bien intéressante, ainsi que 8 échantillons pris parmi les roches qui constituent les bords de l'Anieno. Ces derniers sont en général des mélanges de calcaire et d'argile, avec quelques parcelles de mica, de matières tufa- cées, etc.; en d’autres termes , ce sont des marnes calcaires plus ou moins compactes, plus ou moins mélangées. On conçoit qu'un sol composé de matières absorbant l’eau avec tant de fa- cilité, doit être sujet à bien des dégäts. Le mémoire de M. . Cappéllo ne renferme du reste aucun fait nouveau. J. G. L , 19. REGHERCHES DE M. PasiNI SUR LA GÉOLOGIE DE LA HAuTE- ITALIE. M. Pasini, élève de feu labbé Maraschini, continue les re- cherches faites par ce savant géologue sur les roches du Vi- centin. A l'Enna, Maraschini avait fait connaître les roches de grès rouge, zechstein , grès bigarré, muschelkalk , keuper et calcaire jurassique. Ces couches secondaires à l'Erna sont éta- blies horizontalement sur le stéaschiste, et au pied de cette montagne, vers St-Giorgio, où se trouve le grès vert et la chaux crayeuse coralhfère , qui se prolonge à 3 milles jusqu’à St-Orso ; et la scaglia (craie dure), ainsi appelée dans le pays, recouvre le terrain. Au nord de Schio , une masse de porphyre pyrozénique métallifére recouvre d'un côté le grès vert et la craie , et de l’autre le calcaire jurassique, laquelle masse re- couvre le calcaire conchilifère (#uschelkalk) au flanc horizon- tal de la montagne ; tandis qu'à Coroboli le porphyre devient une espèce de kaolin, qui, plus loin, redevient pyroxénique, contenant peut-être un peu d’amphibole. Le quartz, qui, dans cetendroit, commence à paraître en cristaux et en petites masses, va croissant, de manière qu'à Grumoriondo il constitue la moi- tié de la pâte du porphyre; quelquefois ces masses s’unissent “avec la pâte de la roche, quelquefois elles en sont distinctes. Le quartz se rencontre pareillement au mont Manozzo, près Val! Ortigara, au mont Castello di Pieve, à Montefrisa, à Vallarsa, dans un porphyre accolé au calcaire jurassique , et à Togara. Le porphyre pyroxénique de Grumoriondo couvre horizonta- lement le calcaire conchilifère, mais un banc de 10 pieds d’une A4 * Géologie. roche stéatiteuse, mêlée de petits lits de calcaire cristallisé, est interposé entre eux. Le long du flanc du mont Enna, et jusqu’à la cime, on voit des filons de porphyre dans les marnes et dans les calcaires , de même que l’on voit des roches modifiées, les- quelles étant les mêmes qui sont connues dans le Tyrol, sont comme celles-ci postérieures à la craie. Les trachytes des monts Euganéens sont contemporains de ces porphyres pyroxéniques et granitoides, selon M. Pasini (Antologia ; Vol. XXIV, p. 294). 20. ABRÉGÉ DE LA DESCRIPTION PHYSICO-MINÉRALOGIQUE DE _ L'Enxa, lue à l’Académie des sciences naturelles de Catane, le 11 novembre 1824; par M. Giuseppe Azessr. (Giorn. di scienze ; lett. ed arti per la Sicilia; novembre, 1824, page 187). L’Enna, aujourd’hui Castrogiovanni, célèbre dans la fable comme étant le lieu originaire du froment, est une montagne élevée, garnie de crêtes de tous côtés, et terminée par une plaine fertile ; son élévation est de 4000 p. au-dessus de la mer; elle est située sous le 37° de latitude et le 32° environ de lon- gitude. Les sommités sont formées de couches de pierre aréna- cée coquillière, avec filons de calcaire et de couches d'argile. Au-dessous se trouve de la marne remplie de débris de testacés, de crustacés, de madréporites appartenant à la Méditerranée, quelques coquilles orientales, des os, des bois, des œufs de pois- sons, des fraymens de schiste micacé, etc. Parmi ces débris organiques, l’auteur a trouvé, à la profondeur de 40 p., lomo- plate pétrifié d’un animal inconnu, et une nouvelle espèce de Came. Au bas de la montagne, sous la terre végétale, on ren- contre de la marne, de l’argile commune, et du côté de l'O. du sel gemme. Une nouvelle mine de sel a été dernièrement dé- couverte à Priolo,; sous l’argiie et la chaux sulfatée. Une des plus anciennes et la plus célèbre, est celle des environs d’Ali- mena, à 12 milles de l’Enna, où se trouve le sel coloré de dif- férentes manières par l’oxide de fer, et cristallisé en beaux cubes. On rencontre aussi, à la base de l’'Enna, deux gites de lithomarge , aux environs de Leonforte et dans le territoire de Spitalotto. À la Solfara il y a de l'argile graphique diversement . Géologie. 49 colorée et propre à la peinture, et des fragmens de schiste ar- gileux tabulaire. Dans beaucoup d’endroits il y a des argiles vertes, compactes, qui deviennent bleues par le feu, et sont aussi propres à la peinture; d’autres, d’un brun noirâtre et d’un gris rougeâtre, contenant, comme les précédentes, des propor- tions variables de chaux carbonatée, d’alumine et d’oxide de fer. Quelques-unes présentent à leur surface des pisolithes très-petites , et d’autres des géodes semblables à la pierre d'ai- gle. On rencontre encore des argiles schisteuses, sous lesquelles, à Ferrari, est un schiste bitumineux qui brûle à la manière de l’anthracite , avec laquelle on l’a quelquefois confondu. Dans les cavités basses du sol et dans le creux des roches, on trouve de petits cristaux de nitre. De Capodarso, à l'O. jusqu’à l'E. de l'Enna, on voit une suite de petits monticules de chaux car- bonatée et de gypse ; cette dernière roche présenté beaucoup de variétés cristailisées, le gypse spéculaire, le lenticulaire , en crètes de coq, le fibreux, le niviforme, le compacte, l’albâtre gvpseux blanc et noirâtre, etc. ; elles se trouvent dans une argile schisteuse, quelquefois bitumineuse. Dans la chaux sulfatée, et plus rarement dans le calcaire, 1l y a des gites de soufre, qu’on exploite à Capodarso, Villerosa, Furbalata , Galizzi , etc. L’au- teur a trouvé du soufre compacte en veines dans la mine de St-Caterina, du bois siliceux dans celle de Galizzi, de l’alumine sulfatée, avec de l'acide sulfurique, du sulfate de fer à Calato, de l’alumine sulfatée en plumes et en poudre à Capodarso, ainsi que de la strontiane sulfatée et diverses variétés cristallisées de calcaire indiquées déjà par d’autres. À la Soffara on remarque une éminence couverte de thermantides compactes et scori- formes, à la manière des laves. On sait que ce mont a brûlé pendant très-long-temps, mais on ignore à quelle époque ; elle ne doit pas être très-reculée; on ignore également vil a brûlé à la manière des volcans ou autrement. On y trouve du schiste bitumineux, des pyrites , de la tourbe, du soufre et autres ma- tières très-combustibles. Les pyrites, répandues de tous côtés, sont cubiques, globaires , réniformes, remplissant des moules de coquilles ; etc. ; il y a de la marcassite dans une argile com- pacte en morceaux. L'auteur en a trouvés accompagnés de balles de plomb dont se servaient les gens armés de frondes, ce qui remonte au temps de Pison et des guerres civiles. Il in- \ 46 “ Géologie. dique de l’asphalte compacte ; en petite quantité, à Carran- giare. Tout le territoire qui entoure l’'Enna est recouvert par la terre végétale. Les collines reposent sur de l'argile; dans le fond des vallées on voit ou de l'argile compacte ou de la chaux carbonatée et sulfatée. Dans les plaines, sous la terre végétale, il y a de l’argile ou des sables. Aux environs de Calascibetta, et dans le territoire della Baronessa, il y a deux bancs de sables mobiles dans lesquels se trouvent des coquilles marines, rares, bien conservées: on dirait Le fond d’une mer, desséché. Il y avait jadis une mine de fer dont on a un obscur souvenir et d’où provient sans doute le nom vulgaire de Scandaferro. L'au- teur indique du spath cubique transparent , et beaucoup d’au- tres variétés cristallisées, de la chaux carbonatée dendritique et étoilée, quelques morceaux de lave et de pierre lydienne. A Villarosa il y a des masses de granite à gros et à petits grains ; des morceaux de gneis et de Lelistd micacé, comme à Pelore. Il n’a pas trouvé les variétés de jaspe, de quartz poreux et d’a- mianthe subériforme, indiquées par Borch, mais bien du quartz blanc, des cailloux de silex pyromaque et résinite, un calcaire avec des madrépores, des morceaux de grauwacke , pouddingue et autres agelomérats, du succin de diverses couleurs , non-seu- lement à Capodarso, où Borch la signalé, mais aussi dans d’autres lieux, Il a trouvé encore une espèce de pysolithe très- dure, de la grosseur de petits pois, dont le noyau est une co- quille fossile avec bleu de Prusse natif {fer phosphaté terreux). L'auteur parle des diverses espèces d'arbres qui croiïssent sur ce territoire, des lacs qui larrosent , et termine par l’énumé- ration des eaux minérales, qui sont très- nombreuses. Une source très-salée sort de la grande mine de sel. À Capodarso, il y en a une douceâtre et astringente, chargée de sulfate d’alu- mine. À Priolo, Solfara, Baronessa, Manchi, etc. , il y a des eaux sulfureuses qui laissent déposer des incrustations jau- nâtres; celle d’Arcevo, qui est la plus abondante, est un peu chaude. À Casso, etc., les eaux sont séléniteuses ; à Floristella elles contiennent un peu de sel marin et d’oxide de fer; auprès du fleuve Chrysas (aujourd’hui Difaino), elles sont acidules et ferrugineuses. Toutes ces sources se desséchent dans l'été. Une d’entre elles est renommée, c’est celle de la grotte d’Enfer; elle ÿ # Géologie, à 47 contient de la chaux carbonatée et un peu de magnésie; elle forme des incrustations ct des pétrifications ; elle était connue, à ce qu'il parait, dès le temps de Strabon. — Le fleuve Sa/so, qui est l’ancien Aynura méridional, qui coule de la montagne de Pitralia, et baigne l’Enna à l'O. , est chargé de sel marin, J. GIRAR DIN. %” 21. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE LONDRES. — Séance du 2 fév. 1827. On achève la lecture du mémoire intitulé : Sur Les lits de charbon de Brora, dans te Sutherlandshire, et quelques autres dé- pôts stratifiés du nord de l'Écosse ; par R. Murchison. Voyez le compte qui a été rendu de ce travail dans le n° de septembre 1828 (Tom. XV, 13.) _ Séance du 2 mars. — On lit un mémoire sur le district voica- rique de Naples; par G. Poulett Scrope. Voyez Bull., T. XIV, 360. Séance du 16 mars. On lit un mémoire sur la Géologie des environs de Pulborough , comté de Sussex ; par P.J. Martin, L'objet de l’auteur est de donner une description détaillée du “district situé au nord des Dunes qui s'étendent de Petworth jusqu'à Steyning, et compris entre les portions du Sussex dé- crites par MM. Mantell et Murchison, La structure de ce pays s'accorde en général avec celle d’une partie du district adjacent à l’ouest; mais deux des formations de ce district sont ici sub- divisées en groupesnaturels, que l’auteur croit devoir distinguer. Il a observé la série suivante: la craie; le Firestonre, renfermant le sable vert supérieur; le Gauit; le Shankiin Sand, subdivisé en sable ferrugineux, sable vert inférieur, et grès; le, Weald Clay. 11 donne une description particulière du défilé de l’Arun, principale issue de la vallée de Weald:au sud de Sussex. . Séance-du 20 avril. —On lit un mémoire sur le Calcaire ma- gnésien des contrées septentrionales ; par le Rév. Adam Sedg- wick, prof. à l'Université de Cambridge. —Le D” Buckland rend compte de la découverte des ossemens fossiles de la grotte d’Os- selles. Voyez le Bull.; To. XII, 8. Séance du 18 mai.— On lit un mémoire sur les roches solides de la vallée de St-Laurent, dans l’ Amérique du nord ; par John _Bigsby. Les observations que renferme ce mémoire ont été faites par l’auteur en personne, principalement dans les Canadas, et sur les bords septentrionanx des grands lacs. L d 48 Géologie, Séance du 15 juin.—On lit une notice intitulée : Sur quelques ossemens fossiles d'éléphant et autres animaux trouvés près de Satisbury ; par Ch. Lyell. Des os et des dents d’éléphant, de rhinocéros et de bœuf, ont été trouvés, il y a quelques années, dans une terre à briques, au village de Ficherton Anger, à la distance d'environ : de mille de la cathédrale de Salisbury. Cette terre présente tous les caractères d'un sédiment opéré tranquillement au milieu des eaux; elle ne contient aucun fos- sile d’origine marine. Les os sont dans un état complet de dé- composition; mais ils ne paraissent pas avoir été roules. — On lit une note intitulée : Remarques sur plusieurs des couches qui existent entre la craie et l'argile de Ximmeridge , dans la partie sud-est de l'Angleterre; elle est extraite d’une lettre écrite par M. Henry Fitton, à M. Ch. Lyell. L'auteur a eu pour objet, d’a- bord d'établir, dans l'intérieur de la Grande-Bretagne, l’exis- tence d’un groupe remarquable de couches, que l’on a trouvé dans le voisinage des côtes, où il présente des fossiles apparte- nant aux eaux douces; et, secondement, de découvrir, le long de la limite occidentale de la craie, les couches qui lui succè- dent immédiatement. Pour remplir ce dernier cbjet, il donne une série de coupes verticales, d’où 1l résulte que l’ordre des couches est le même que dans l'ile de Wight, et dans les comtés de Kent et de Sussex. Séance du 2 novembre.—On lit un extrait d’une lettre du ca- pitaine King au docteur Fitton, datée de Rio-Janeiro, le 6 juin 1827, avec quelques observations sur les échantillons adressés à la Société par le capitaine King. — L'expédition sous les or- dres du cap. King, qui avait pour objet de visiter le détroit de Magellan, a quitté Monte-Video, le 19 novembre 1826; elle a relâché au port St.-Hélène, et la côte de ce port a été décrite par le cap. King. Elle cest composée, selon lui, de roche argi- leuse porphyrique, dont il y a des collines hautes de 3 à 400 pieds. Les échantillons envoyés par le capitaine, consistent en schiste argileux, feldspath compacte, et roche d’hypersthène ; en conglomérats, composés de fragmens roulés de ces. sub- stances, cimentés par du carbonate de chaux, contenant des fragmens de coquilles, et ressemblant aux conglomérats calcaires, d’origine moderne, qui abondent sur les côtes de l’Asie-Mi- neure, de l'Australie et de plusieurs autres parties du monde. ., Géologie. 49 Le cap. Fairweather, visité ensuite par l’expédition , est situé à l'extrémité sud d’une rangée de côtes qui occupent en étendue deuxfou trois degrés à l’est de la Patagonie. 11 est composé de couches horizontales d'argile, que l’on suit, sans interruption, sur ume étendue de plusieurs milles.—Le cap Virgins, à l’entrée nord-est du détroit de Magellan, est composé de rochers formés par une argile semblable à celle du cap Fairweather; et , entre ces deux caps, la côte présente partout le même caractère. En s’avancant à l’ouest, on voit la côte changer graduellement de nature. Les roches primordiales se montrent au cap Negro, près dé lite #bpbeihy où des montagnes de schistes s'élèvent à la hauteur de 2000 à 3000 pieds. Le voisinage du mont Tarn et de la baie d'Eagle, entre le port Famine et le cap Froward, pré- sente des roches porphyriques et cristallines, abondantes en hornblende et hyperstène, avec des grauwackes, du schiste si- liceux et un calcaire gris à cassure écailleuse. Le schiste du mont Tares renferme des débris organiques. Les échantillons qui proviennent de la partie méridionale de cette branche du détroit, consistent en micaschiste approchant du gneiss. Le cap. King prétend aussi avoir remarqué, dans ces parages, des grès rouges, semblables à ceux de la formation d'Europe, dite vieux grès rouge. En général, les montagnes de cette partie de la Terre de feu paraissent composées de schiste; elles s’élèvent à la hau- teur de 3000 p., et sont couvertes de neiges et de glaciers. Le mont Sarmiento, qui est élevé de plus de 5000 p., parait ce- pendant être volcanique par la forme de sa sommité.— Les ro- ches envoyées par le cap. King, de cette partie du globe, res- semblent parfaitement aux roches de l’Europe, et souvent ont avec elles la plus parfaite identité. — On commence la lecture d'un mémoire intitulé : Sur la Géolog oie des baies de Tor et de Babbacombe, en Devonshire; par de la Bèche. Séance du 16 novembre.— On achève la lecture du mémoire de M. de là Bèche, commencée dans la séance précédente. Les côtes des baies de Tor et Babhacombe sont composées de nou- veau grès rouge, de calcaire carbonifère, de vieux grès rouge, et de dde de trapp; et les coupes naturelles des montagnes présentent plusieurs traces de dislocation , qui paraissent avoir été causées par le trapp qui a pénétré à travers les couches, pos- térieurement à leur dépôt. Le nouveau grès rouge ressemble à B, Tome XVI, 4 “8. nt a | Géologie. celui d'Heavitree et d’Exeter; il est regardé par l’auteur comme l'équivalent du Rothe-Todte-Liegende d'Allemagne. Il occüpe trois petits districts : celui de l'Eglise Ste.-Marie et de Wat- combe, celui de Tor-Moham, et celui de Paington. Le calcaire carbonifère des environs de Torquay, a été regardé jusqu'ici comme appartenant à la série des roches de transition; mais l’auteur le regarde comme l'équivalent du calcaire de montagne; tant par ses caractères minéralogiques, que par la nature de ses fossiles. Le nouveau grès rouge, qui occupe une partie con- sidérable de cette contrée, se montre surtout, avec tous ses ca- ractères, à Cockington, où le grès est compacte, micacé et sili- ceux, et où il s'associe à des roches schisteuses. La grauwacke existe à Westerland; elle est schisteuse et micacée, et contient des tiges d’encrines, des madrépores et des coquilles bivalves, — Les rapports des roches de trapp avec les dépôts stratifiés, constituent la partie la plus intéressante du mémoire. L'auteur explique les phénomènes qu'il a observés, en les rapportant à deux époques géologiques : celle de la formation du nouveau grès rouge, après la dislocation du calcaire, et celle de l’intru- sion des roches trappéennes, postérieurement au dépôt du con- glomérat et du nouveau grès rouge.— On lit un mémoire inti- tulé : Remarques additionnelles sur les couches de la série oolitiaue et les roches ji leur sont assactées, dans le Sutherland et les Hé- brides; par Kod. Impey Murchison. (Voyez Bulletin de Géol., Ts XV r3 ) 22. PRIX PROPOSÉ PAR L'ACADÉMIE DE ROUEN. . Le prix extraordinaire de géologie, proposé l’année dernière par l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, n’ayant pas été décerné, le concours est prorogé jus- qu'au 15 mars 1829. L’Académie décernera une médaille d’or; de la valeur de 1500 fr., dans la séance publique du mois d’août de la même année, au travail satisfaisant sur la Sratistique mi: néralogique du département de la Seine-Inférieure. On devra faire connaitre les différentes couches minérales qui constituent le sol du département, indiquer l’ordre de su- perposition de ces couches, les décrire séparément ou par grou- pes, en indiquant les minéraux accidentels et les restes de corps organisés fossiles qu’elles renferment, et faire ressortir l'in- FA À + Histoire naturelle générale. 51 fluenceque la constitution intérieure du sol exerce sur sa con- figuration extérieure, sur la distribution et la nature des eaux, sur la végétation en général, etsur l’agriculture. On s’attachera à faire connaître avec précision les gisemens des substances ütiles dans les arts que renferme ce départ. ; à décrire sommai- rement les établissemens qu’ils alimentent comme matières pre- mières, et à indiquer ceux qui pourraient encore y être intro- duits avec avantage.— Le mémoire sera accompagné d’une carte en rapport exact avec le texte, et d’un nombre de coupes de terrain suffisant pour la parfaite intelligence du travail. —Il se- rait bon qu’on indiquät avec précision la hauteur au-dessus du niveau de la mer, des points qui présentent un intérèét quel- conque pour la géologie. — L'Académie désirerait aussi, mais sans en faire une condition expresse, qu’on fit connaitre les rap- prochemens auxquels les observations contenues dans le mé- moire pourraient conduire entre les divers terrains qui se ren- contrent dans le départ., et ceux qui ont été observés et décrits dans d’antres contrées. Les ouvrages devront être adressés à M. Marquis, secrétaire perpétuel de l’Académie pour la classe des sciences, avant le 15 mars 1829. (Précis analytique des tra- vaux de l’Académie roy., etc. de Rouen, pendant l’année 1827.) ‘HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 23. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, dans lequel on traite g méthodiquement des différens êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, d’après l’état actuel de nos connaissances, _ soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la méde- cine, l'agriculture, le commerce et les arts; suivi d’une Bio- ” graphie des plus célébres naturalistes; par plusieurs profes- seurs du Jardin du Roi et des principales écoles de Paris; Tom. LI, LIT, LIT, LIV, LV, LVI, LVIL — Sow.-vers. ” à vol. in-8°, avec 7 livr. de planches et 7 livr. de portraits des naturalistes. Paris, 1828 ; Levrault. (Voy. le Bullet , Tom. X0, n° 278). DDR CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE; par MM. Au- -mourx, Isid., Bourpon, etc., etc., et BoRyY DE ST.- VINCENT. : Ouvrage dirige par ce dernier collaborateur, et dans lequel 4 52 Histoire naturelle générale. on a ajouté, pour le porter au niveau de la science, un grand nombre de mots qui n'avaient pu faire partie de la plupart des dictionnaires antérieurs. Tom. XII (PAN-PIV.) In-8° de 48 f. = Id. planches, XII° livraison in-8°, avec 10 pl:; prix du vol., 9 fr., du cahier des pl., 4 fr. Paris, 1828; Rey et Gravier, Baudouin. | 27 CE UCT 1S 25. OEuvREs COMPLÈTES DE Burron, mises en ordre, et précé- dées d’une notice historique ; par M. A. RicHarD; suivies de 2 vol. sur les progrès des sciences physiques et naturelles, de: puis la mort de Buffon; par M. le Baron Cuvier (Tom. XI). Histoire des animaux. In-8° de 31 f. +, plus un atlas in-8° de 6 pl; prix de chaque vol., 3 fr. 5o c. Paris, 1828; Baudouin frères. 26. RÉSUMÉ DU COURS DE MINÉRALOGIE ET DE BOTANIQUE , donné au Musée des sciences et lettres de Bruxelles ; par J. Krcrx. In-18; prix, 2 fr. 5o c. Bruxelles, 1828; Tarlier et Hayez. . 27. Hanpeucx Für NATURALIEN-SAMMLER.—Manuel à l’usage des amateurs d’objets d'histoire naturelle, ou Instruction sur la manière de faire des collections d’objets d’hist. natur., dans les 3 règnes de la nature, et sur les moyens propres à con- server ces objets; par le D’ Tuox. Avec 4 pl. lithogr. In-8° de xvi et 486 p.; pr. 2 rthir. Ilmenau, 1827; Voigt. (Beck, Allgem. Repertorium , 1828, vol I, cah. 2, p. 86.) L'auteur avait été chargé de traduire en allemand un petit ouvrage français, intitulé : Manuel du naturaliste préparateur, par M. Boitard. Paris, 1825. Il trouva que ce Manuel n’enseignait d’une manière détaillée que la préparation des oiseaux et des mammifères, ne disant que fort peu de chose des plantes et des minéraux, et donnant en partie des préceptes surannés, depuis long-temps remplacés par des procédés plus convenables. C’est pour cette raison que M. Thon n’a suivi le Manuel français que sous le rapport du plan qui y est adopté, en donnant des pré- ceptes en partie puisés dans sa propre expérience, et en partie dans les écrits de Naumann, Fischer, Schmidt, Bory de St.-Vin- cent et autres, dont les noms se trouvent dans l’avant-propos, En profitant de toutes ces sources, M. Thon à été en-mesure de composer un ensemble des principaux préceptes relatifs à . Histoire naturelle générale 33 Ja préparation dés objets des trois règnes de la nature. Les figures représentent en partie des animaux, et en partie des in- strumens, vases, boites, etc., nécessaires à la formation des col- Jections. | eu ui DE, + : sb Î : À 28. VÉGÉTATION ET SOL DE LA Basse NORMANDIE.— Séance de la Soc. linn. de Norm., du 1°" décembre 1828. (Journal de Re et de la Fake fi 4. décembre 1828.) o La Société a entendu la lecture d’un mémoire sur la végéta- tion de la Basse-Normandie, considérée dans ses rapports avec la nature géologique du sol, par M. Alphonse de Brésissox ; et une notice sur le même sujet, par MM. Durourc-n'Isicxy et Lx Norman», de Vire. La nature minéralogique du sol exerce une influence sur la distribution géographique des plantes. Il n'est pas de botaniste qui , en recueillant les richesses végétales de nos contrées, n'ait été frappé des différences qui existent souvent dans les plantes de localités très-circonscrites et très- rapprochées les unes des autres, et où l'influence climatérique doit nécessairement être la méme. C’est donc à la diversité des -terrains et du sol qui les recouvre qu’il faut attribuer la cause de ces différences dans la végétation. Mais, tout en admettant _ce principe, bien peu de botanistes se sont livrés à des recher- ches suivies sur la botanique comparée des diverses régions géo- logiques , ou, en d’autres termes, sur la végétation considérée .dans ses rapports avec la nature du sol. En s’occupant de cet objet, MM. de Brébisson, Dubourg-d’Isigny et Le Normand ont rendu à la science un véritable service. - … Dans son mémoire, M. de Brébisson a rangé toutes les plantes de la Normandie en trois classes : 1° les plantes des terrains anciens, où non calcaires ; 2° les plantes des terrains secon- -däires ; ou calcaires ; 3° les plantes mixtes, qui croissent indis- -tinctement partout quelle que soit la nature du sol. L'auteur n’a remarqué aucune différence sensible entre les "végétaux phanérogames des différentes roches anciennes; ainsi, Je granite et les schistes, le quartz et les grès ne semblent pas avoir d'espèces qui leur appartiennent exclusivement; mais il n’en est pas de méme quant aux cryptogames, qui paraissent “affectionner principalement telle ou telle espèce de roche. + Dans les terrains secondaires, M. De Brébisson a observé b4 Histoire naturelle générale. (sauf quelques exceptions faciles à expliquer) un grand nombre de plantes absolument étrangères aux terrains primordiaux. Une observation très-importante, c’est que les plantes mixtes, qui se trouvent répandues sur tous les sols, sans préférence marqué pour aucun, prennent un aspect tout-à-fait différent lorsqu'elles croissent dans des lieux entièrement opposés sous le rapport géologique. L'influence du sol se fait sentir également sur les algues, et l’on croit généralement que leur nombre est moins considérable dans les terrains secondaires que dans les terrains anciens ; les Thalassiophytes floridées semblent préférer les roches calcaires; les Fucacées, au contraire, abondent sur les granites submergés du Cotentin. Il résulte du tableau comparatif des familles de plantes des terrains primordiaux et des terrains secondaires de la Basse- Normandie, qui se trouve à la fin du mémoire, 1° que le nombre des espèces contenues dans les familles phanérogames, principalement dans les Papavéracées, les Ombelliféres, les Ru- biacées, les Chisoracées, les Gentianées, les Orchidées, les Glo- bulariées, augmente en s’avançant vers les terrains secondaires. 2° Qu’au contraire toutes les familles cryptogames et quel- ques phanérogames, telles que les Droseracées , les Gérariées, les Oxalidées, les Paronychiées, les Crassulacées, les Polygonées, les Glumacées, etc. , renferment plus d’espèces sur les terrains primordiaux. | 3° Enfin, que quelques-unes, et c’est le plus petit nombre, possèdent une proportion égale d’espèces dans des localités opposées. De travail présenté par MM. Dubourg-d'Isigny et Le Nor- mand, moins étendu que le précédent, consiste dans un eata- logue comparatif des plantes qui croissent dans le département du Calvados, sur les roches purement calcaires, sur les roches non calcaires, et enfin sur les limites de ces deux classes de ter- Trains. Ces travaux paraîtront au mois d'avril prochaïn, dans le 4° volume de la Société, où se trouvera également la carte géolo- gique du Calvados, par M. de Caumont. 29. RECUEIL DES ACTES DE LA SÉANCE SOLENNELLE DE L'ACADÉMIE “imp. DES SCIENCES de St-Pétersbourg, tenue à l’occasion de Histoire naturelle générale. 55 .L.sa fête séculaire, le 29 décembre 1826. In-4° de 68 pag. St:- .Pétersbourg, 1827 ; imprim. de l’Acad. imp. des sciences. "NOUS ne prendrons dans ce recueil qu’une courte notice sur Vétat actuel des collections d'histoire naturelle de l'Académie de’St-Pétersbourg , notice comprise dans un apercu historique d6S travaux de cétte Académie, depuis 1726 jusqu’à 1826, par son secrétaire perpétuel. «Le musée zoologique doit son état florissant aux soins de ses conservateurs, M. Ozeretskofsky, Sevastianoff et Pander. Il a subi des changemens considérables pgndant ces dernières an- nées; plusieurs salles y ont été ajoutées; les collections ont été enrichies par les envois fréquens et riches de M. Langsdorff, en Mammifères, Oiseaux, Amphibies. M. Pander a ax:5si enrichi ce musée d’une collection de Poissons, Amphibies et Mollusques, apportée par le D° Siewald, de son voyage autour du monde. Un voyage en Crimée, entrepris par M. Pander lui-même, a fourni une collection entomologique et un nombre considérable de pétrifications, ainsi qu'une collection géognostique complète des environs d'Odessa. Une seconde collection de pétrifications, que cé même académicien a formée dans les environs de Saint- Pétersbourg, et particulièrement à Pawlofsk et à Tsarskoïé-Sélo, | et qui donne une idée parfaite de la géognosie et de l’âge de ces contrées , est également devenue la propriété de l'Académie, et se lie très-bien aux autres collections géognostiques des gou- vérnémens d'Esthonic, de l’ancienne et de la nouvelle Finlande, de Novgorod, d’Olonetz, de Wologda, de Perm, de la Crimée, du Caucase, de Catherinenbourg, de Tomsk, d’Irkoutsk et du Kamtschatka. L’arrangement du cabinet minéralogique est dù aux soins de l’académicien Séverguine, que la mort vient de ra- vir à la science. Ce cabinet consiste en deux collections orycto- gnostiques, dont l’une est arrangée d'après le système de Haüy, et l’autre d’après celui de Werner. Outre le grand nombre de minéraux exotiques contenus dans ces collections, l’Académie possède encore de riches collections géognostiques de la Suède et de la Hougrie , cette dernière donnée par M. Zipser , de Neu- sohl, Une collection de pièces rares de l'Amérique septentrio- nale, de l’ile de Fer, du Groenland , de la Norvége et du Harz, contribue également à embellir et à enrichir le cabinet. Chacun des musées se distingue encore par des ‘objets véritablement 56 Histoire naturelle gencrale. uniques et propres à exciter l’envie des pays étrangérs tels sont le squelette du Marimouth, et la masse célèbre de fer na- tif, connue sous le nom de Fer natif de Pallas. Les collections de plantes sèches, que l’Académie possédait encore du temps des voyages de Steller, des deux Gmelin, de Falk, Kraschenni- nikoff, Pallas et d’autres, étaient tombées dans l'oubli depuis une dixaine d'années, où l'Académie fut sans botaniste. Ce n’est que depuis 1824 que M. Trinius, associé à l’Académie, a commencé à dérober les anciens herbiers à la destruction en- tière qui les menaçait. Les beaux herbiers de Gorenki (1), con- tenant entr'autres ceux Qu célèbre Pott, de Brunswic, et beau- coup de doubles en plantes indigènes; la riche collection de plantes cryptogames et phanérogames du prof. Hoffmann, à Moscou; les collections formées par Sieber, en Palestine, en Égypte, dans l’île de Crête, à la Martinique, à la Nouvelle- Hollande et dans l'ile de Bourbon, ont été achetées par l’Aca- démie. Une très-belle collection de plantes américaines a été offerte en don par le président { M. Ouvaroff), et une autre des environs d’Odessa, par M. Pander. Enfin, l'engagement du D° Mertens, en qualité de naturaliste de l'expédition auteur du monde, sous le commandement du capitaine Luütke, promet à cette partie du musée des enrichissemens très-considérables. Pour subvenir encore à l'augmentation &e ses collections de plantes indigènes, l'Académie s’est adressée à plusieurs ama- teurs dans l’intérieur de l'empire pour les engager à lui faire parvenir de temps en temps quelque chose de leurs récoltes, et nommément dans la partie orientale du Caucase, dans Les en- virons de Nertschinsk, dans la Tauride et sur l’Altai. Le zèle assidu de M. Trinius fait espérer que bientôt le musée confié à sa direction deviendra le conservatoire général d’une flore complète de l'empire. : 30. Vovyace DE M. RAVERCIE. On a des nouvelles du jeune Ravergie, auquel, sur la recom- mandation des professeurs du Jardin du Roi, le nunistre de l'intérieur a accordé un traitement temporaire pour aller visi- ter les provinces asiatiques du Kaltzick et de Kars, et d'en rapporter des notices sur la zoologie, la botanique, la minéralogie, et sur toutes les parties de l'histoire natu- (x) Terre du comte Razoumofsky, près de Moscou, . Histoire naturelle generale. 53 elle. Cejeuné Français était à Tiflis au mois d’août dernier, et ilse proposait alors de partir sous peu pour le district d’Élisa- bethpol, où se trouvent des exploitations d’alun, qui- n’ont ja- -mais été vues par aucun naturaliste européen. - M. Ravergie devait, après cette excursion , rentrer à Tiflis parles montagnes de la Bambakie et par la Samkhélie, contrées -fort peu connues jusqu’à ce jour de nos savans, mais dans les- -quelles il sérait peut-être possible d'ouvrir des relations dont le commerce profitcrait. { Courrier francais ; 23 nov. 1828, p. 2.) 31. RÉUNION A BERLIN DE L'ASSEMBLÉE DES NATURALISTES ET DES MÉDECINS ALLEMANDS, Sous la présidence de M. le baron de Humboldt. { Voir, pour le but et l'esprit de cette associa- tion, le Zulletin des sciences naturelles , Tom. XII, n° 74.) M. le professeur et conseiller Lichtenstein, nommé secrétaire en même temps que M. de Humboldt président , fit placer aux portes de Berlin, quelques jours avant l’époque indiquée , deux personnes chargées de s’enquérir des naturalistes arrivans. Ces personnes leur remirent l'adresse de tous les logemens vacans, soit dans des maisons particulières, soit dans des hôtels, avec le prix de chacun , afin que les arrivans pussent à l'instant se fixer. En wième temps, on leur remettait un livret contenant le nom “et l'adresse de tous les savans déjà arrivés, de sorte que tous pouvaient se trouver à l'instant. Pendant les 8 premiers jours, ils furent priés de ne point ac- _cepter d'invitation particulière, afin de pouvoir diner en com- mun. La nouvelle salle d'exeréice pour les troupes, fort beau local, avait été disposée pour les réunir. Un restaurateur était ‘d'avance, et à un prix modéré, chargé du service. 20 tables de 20 couverts y étaient disposées. Sur chaque table, on voyait 2 beaux vases de la manufacture royale de porcelaine remplis de fleurs fournies par les botanistes de Den , qui formaient le plus beau coup-d'œil. Chacun s’est groupé selon ses pe ainsi, l’on voyait une table de botanistes , une table de géologues, une table de z00- logistes , une table de médecins, etc. M. de Humbôldt, nommé président à la dernière réunion qui eu lieu à Dresde, présidait les séances générales dans la saile 58 Histoire naturelle générale. de l’Académie de musique , où des bancs avaient été disposés à cet effet. Chaque place était numérotée, et chacun avait sa Fe assignée. | Une carte, remise à chaque naturaliste, offrait le plan du lo- cal, avec l'indication de chaque banc et les n°° de chaque banc, correspondans à ceux de la liste générale des membres, en sorte que le n° des places désignait le nom de chaque individu, chose fort commode pour trouver de suite, aux réunions, la personne que l’on voulait trouver et que souvent l’on ne connaissait pas- Une fête brillante a été donnée par M. de Humboldt dans la salle de spectacle. Des musiciens ont chanté des couplets pour la circonstanee. Toutes sortes de rafraichissemens ont été servis. Le Roi et sa famille y ont assisté. Des habitans ont donné des fêtes particulières à un certain nombre de savans. Le discours d'ouverture a été fait par M. de Humboldt. Cha- que jour, il réunissait à déjeuner un certain nombre de savans. La réunion a duré 8 jours, d’après les statuts. On s’est formé en sections, pour les discussions scientifiques, dans des lieux que le gouvernement avait fait préparer d'avance, et analogues aux travaux de chaque section. On est convenu, pour l’année prochaine, de se rassembler à Heidelberg. Le prof. Tiedemann a été élu président, et le prof. Gmélin secrétaire. Une motion, tendant à ne convoquer à l’a- venir la réunion que dans de petites villes, a été rejetée. Pour obvier à l’inconvénient de perdre le temps à entendre des lec- tures peu intéressantes, il a été arrêté que les mémoires seraient remis d'avance à un comité qui y ferait un choix. La totalité des savans réunis a été de 379. | Une petite carte, dressée pour la circonstance, et indiquant tous les pays qui ont été représentés à cette diète de la science, offre la récapitulation suivante : Russie, Autriche , Angleterre, Hollande, Danemark, France, Sardaigne, Prusse, Bavière, Hanovre, 4 O QD GO MIN 4° OO Minéralogie, 59 tECAEriTe Bases; | | ST: | WW, - Wurtemberÿ, 2 irro8 dire, : Suède, | 13 FAP PTA : Naples, LA I Po mr! Pologne, 3 LE Dés autres États allemands, 43 s ( | | Le Berlin, | 172 Total... 379 MINÉRALOGIE. 32, Dre PROBIRKUNST MIT DEM LOETHRO8RE. — L'art d'essayer les Minéraux à l’aide du chalumeau; par Ed. Harkorr. In- 8°, avec pl. lih.; cah. 1; prix, 16 gr. Freyberg, 1827; Craz. Ce 1°° cahier contient les essais des mines d’argent. L'auteur est parti pour l’Amérique méridionale, où il se propose de continuer ses expériences. 33. DÉCOUVERTE DE TROIS NOUVEAUX MÉTAUX DANS LE PLATINE Des Mons OuraLs ; par le D° Osanw, professeur de chimie à Dorpat. (Archives de Kastner ; Tom. IT, 1° cah., pag. 100:) L'université de Dorpat ayant recu du gouvernement russe plusieurs livres du platine de l'Oural, que l’on vend à la mon- naie de Pétersbourg , M. le D° Osann s’est occupé de faire l’a- ualyse de ce nouveau minérai, dans lequel il a découvert trois métaux dont les propriétés diffèrent de celles des autres métaux connus. L’un fait partie du résidu que laisse dans l’eau régale le platine que l’on vend à la monnaie de Pétersbourg. Son oxide cristallise en longs prismes dans la dissolution nitro-muriati- que du platine. Ces cristaux se subliment sans éprouver aucun changement, mais à une température plus élevée que celle que nécessite la sublimation de losmium. Eprouvé au chalumeau, une portion du sel se sublime, tandis que l’autre est réduite en un globule métallique. L’hydrosulfate d’ammoniaque trans- forme ce métal réduit , en un sulfure gris, très-fusible, et qui passe à l’état d’oxide par sa combustion dans l'air. Le second métal se trouve dans la solution nitro-muriatique du même pla- tine ; il a les propriétés suivantes: Sa solution produit des cris- 60 Minéralogie. taux aciculaires qui, chauffés à la température du verre fondant, sont réduits à l’état métallique. L'hydrogène les réduit en un métal gris-rougeûtre, qui ne se fond pas, mais qui conserve la forme cristalline du sel. L'eau régale les dissout aisément, et l'hydrosulfate d’ammoniaque y produit un précipité brun qui, grillé à l’air, devient plus foncé. Ces deux métaux ont été trou- vés en très-petite quantité dans le platine de l’Oural , le second en proportion plus grande que le premier. Le 3° métal se rencontre aussi dans la solution nitro-muriati- que du platine. Il possède la singulière propriété de former avec le fer un alliage qui n’est point attaquable par l'acide nitrique. En fondant cet alliage avec de Ja potasse caustique et du nitrate de potasse, le fer se trouve attaqué par l'acide nitrique, et le résidu n’est plus que l’oxide du nouveau métal , sous la forme d’une poudre d’un vert foncé. Mise sur une lame de platine, et chauffée jusqu'au blanc, cette poudre se noircit sans se ré- duire; mais exposée à la flamme du chalumeau, elle se trans- forme en une masse métallique très-brillante. Ce métal a les propriétés suivantes: Il est insoluble dans l’eau régale, même -à chaud. Chauffé avec la potasse caustique et le nitre, il pré- sente une masse brune qui, dans l’eau, dépose une poudre grise, ayant encore un certain éclat métallique. Les alcalis n’en dis- solvent aucune portion, et cette poudre n’est que le métal, dans -un état très-divisé, que l'eau régale n’attaque que faiblement, et transformé parfois en oxide vert. En dirigeant un courant de gaz hydrogène sur loxide chauffé, la combustion s'opère com- me celle de la poudre à canon, et, par une action prolongée, tout l’oxide est réduit sous forme d’une poudre noirâtre, grisä- tre, à peu près comme celle de l’éponge de platine nouvelle- ment préparée. Quand ce métal est chauffé au contact de Pair, il devient noir, ct conserve cette couleur, même si la chaleur est portée au rouge blanc : en cela il diffère du rhodium; qui s’oxide d’abord à une certaine température, au-delà de la- queile il est nouveau réduit. 34. NOTICE SUR LA PESANTEUR SPÉCIFIQUE DES CORPS, CONSIDÉRÉE . COMME CARACTÈRE MINÉRALOGIQUE ; par M. BEUDANT, (4nnal. de Chimie et de Phys.; août 1828, pag- 398. ) ‘Lorsqu’ on fait attention que la pesanteur génie tient t de Minéralogie. 6t très-près à la nature des corps, on est conduit à la regarder comme un caractère important pour la distinction des espèces minérales. Cependant , lorsque l’on vient à examiner les valeurs assignées par. les différens aûteurs à la pésanteur spécifique d'un même corps, on trouve entr’elles des discordances, telles qu'ily asouvent plus de différence entre des échantillons d’une même matière qu'on n’en trouve souvent entre des matières tout-à- fait distinctes les unes dés autres. Ces variations peuvent tenir en grande partie à ce que les échantillons sont souvent mélangés de matières étrangères, ou bien à ce que les poids spé- cifiques ont été pris par différens observateurs, qui ont pro- cédé par des moyens différens et avec plus ou moïns d’exacti- tude. Cependant si l’on opère, comme l’a fait M. Beudant, sur des substances pures, et toujours de la même manière, on trouve qu'avec toutes ces précautions les variations ne dispa- raissent pas complétement, et qu’ainsi elles ont une autre cause que-celle que nous venons de leur attribuer. Cette cause est la diversité de structure, ou la difference d’état du minéral; les variations de densité paraissent, en effet, être en rapport avec cette différence , de manière que les valeurs numériques des pe- santeurs spécifiques sont d'autant plus grandes, que le corps approche plus d’être cristallise régulièrement. Ainsi, dans tou- tes les substances , ce sont les petits cristaux qui présentent la plus: grande pesanteur spécifique , d’où il suit que ce sont eux qui présentént dans leur masse plus d’homogénéité. Dans les gros cristaux, la pesanteur spécifique est plus fai- ble que dans les petits. Les variétés à structure lamellaire, fi- breuse, granulaire et compacte, offrent les plus petites pesan- teurs spécifiques; mais ce qui est remarquable, c’est que la va- riation soit la même dans toutes les substances, en sorte que le passage d'une structure à une autre diminue toutes les pesan- teurs spécifiques d’une quantité à peu près égale. Ainsi, pour une même structure, la variation de pesanteur spécifique est constante, quelle que soit la nature du corps. Mais alors toutes les variétés d’un même minéral doivent présenter le même poids spétifique , lorsqu'on les réduit en poudre, parce qu’on détruit par là la différence d’aggrégation de leurs particules, et qu’on les ramène à des états ‘parfaitement comparables. On a de cette manière la pesanteur spécifique relative au volume réel de ma- tière, c'est-à-dire, la pesanteur absolue du minéral. C’est'ainsi que M. Beudant a déterminé les pesanteurs spécifiques de huit substances, savoir:le carbonate de chaux rhomboédrique ; larragonite, la malachite , le carbonate de plomb , le gypse, le sulfate de strontiane, le sulfure de plomb et le quarz, Il suit de ce travail important que , si l’on veut faire de la pesanteur | spécifique un caractère comparable, et par conséquent d’une certaine importance en minéralogie, il faut toujours prendre le poids spécifique absolu, et non pas le poids relatif au volume extérieur du corps , comme on l’a fait jusqu'ici. Pour cela, il suffit de réduire toujours le minéral en poussière fine, qu’on laisse bien imbiber du liquide qui sert de commune mesure. 35. ANALYSE DE PLUSIEURS VARIÉTÉS DE MARNES des environs de Billom ( Puy-de-Dôme ); par M. Lecoo. ( Annal.'scient. , ir- F dustr. et statistiques de l'Auvergne, Tom. I, juillet 1828, p. 349.) Marne brune, feuilletée, argileuse. Marne compacte, d’un | gris jaunâtre , calcaire. | ff Marne grise, compacte et calcaire. Marne grise, compacte, argileuse. Marne blanchôtre, un|f peu feuilletée, calcaire. || B|Carbonate de chaux. . LOTS CPR PR REA HAFumaiTe. ce. Î Oxide de fer...,.:...,. H|Eau et Bitume.,...,..... © Fe © © ei = © mo b © À 36. ANALYSE D'UN PSAMMITE ALUNIFÈRE DES ENVIRONS DE ROYAT ; par M. Lecoo. (Jbid.; p. 358.) Sur le chemin des Voütes, entre Clermont et Royat, on trouve deux masses de roches placées en regard, formées par un psammite qui se décompose sur quelques points, et qui est surtout remarquable par les efflorescences salines dont il est couvert. Sur les parties qui sont à l'abri de la pluie, on remar- que des croûtes jaunâtres, souvent de plusieurs lignes d’épais- seur, qui s’enlèvent avec la plus grande facilité, Ces croûtes ont | | | Minéralogie. 63 une. saveur styptique très-prononcée, se dissolvent presque entièrement dans l'eau; et sont formées par un mélange d’alun et.de sulfate de fer, La roche qui les produit a peu de saveur; mais, brisée ( et exposée à l’air, elle acquiert, au bout d’un certain temps, une saveur beaucoup plus forte, et donne lieu à des efflorescences salines. 100 p. de cette roche brisée et exposée à. l'air jusqu'à l'apparition des efflorescences, et lessivées, ont donné 5,5 de matières salines desséchées, dans lesquelles l’ana- lyse a indiqué 5,1 d’alun, et 2,4 de sulfate de fer. Sans la cherté du combustible, cette roche alunifère pourrait fournir de l’aiun avec avantage et pendant un long espace de temps. J. G. 37. ANALYSES FAITES A COLOMBO D'UN MINÉRAI DE FER ET DE VA- RIÉTÉS DE CALCAIRE , TROUVÉS A CEYLAN ; par G. MinprEToN, pharmacien. (Ædinb. philos. Journal; oct. 1827, p. 169.) - L'auteur du journal philos. cite ces analyses comme étant les premières qui aient été faites dans l'Inde avec une exactitude B -vrem | ° Fer oxidé brun argileux, en rognons; de Matelle. p. s. NE Silice 10; alumine 3; chaux 22,5; magnésie 8,5; oxide de fer, 50; eau 4; perte 2—100. 3° Caleaire lameltaire ; blanc et translucide. p. s.—2,853. —Chaux bo; ac. carb. 42; silice 2 ; mag. 2 ; eau 2; perte 2— 100. On l’exploite à Candy pour les citetie sol 13%=Calcaire compacte commun, d’un blane gris. p. s. 2,57. Chaux 52; ac. carb. 42; mag. 1,5; eau 2,5; perte 2—de la ca- verne Poæloor, près de Taffna. 38. TABLEAU DES SUBSTANCES MINÉRALES DU DÉPART. DE LA HAUTE- _ Lorre; par M. Ruzzze.(Annal. de la Société d'agric., scienc., arts et commerce du Puy, pour 1826, p. 167.) Dans ce catalogue oryctognostique des productions minérales du départ. de la Haute-Loire, l’auteur suit l’ordre d’ancienneté relative, et indique avec soin tcutes les localités propres à chaque espèce. Il énumère non-seulement les espèces minéra- logiques et les roches , mais encore leurs variétés et leurs sous- variétés. On sait que dans ce département, qui partage avec. ceux du Puy-de-Dôme et du Cantal l'attention des naturalistes et. des voyageurs, 6n retrouve des représentans de presque 64 Minéralogie. toutes les grandes formations. Aussi le tableau des substances’ minérales qu'on y rencontre est-il aussi nombreux que varié. M: Ruelle l’a fait précéder par quelques réflexions générales sur l’ensemble des différens terrains, et par l'énoncé de faits propres à chacun d’eux. Ainsi il donne l’éenumération des formes de la plupart des espèces cristallisées'que lou trouve dans les terrains” pyrogéniques, fait connaître le gisement d’une tourbe fibreuse dans des livux qui, suivant lui, paraissent avoir été des cratè- res devenus de petits lacs et convertis ensuite en marais, etc. Les terrains primordiaux, qui composent la plus grande partie du sol du département, ne renferment que quelques gites d’an- timoine et de plomb sulfurés qui soient susceptibles d’être ex-- ploités avec avantage. Ce qu'il y a de remarquable, c’est que les eaux minérales qui sourdent ou paraissent avoir leur origine dans les terrains granitiques sont généralement froides. Les ter- rains secondaires, quôique peu développés, renferment des mi- nés de houille très-productives. L'exploitation du lignite de: lAubepin à été abandonuée comme ne pouvant fournir des bé-: néfices assez considérables. | Riu mé ” 39. us SUR LA DÉCOUVERTE DE LA TOURVALINE RUBELLITE ex Russie. (Gornoi journal: Journal des mines; 1825, n° 6, 5432 La Tourmaline rubellite, par sa belle couleur d’un rouge violâtre, par sa dureté et san vif éclat, est une des pierres pré- cieuses de première classe, et sa mms rareté la fait estimer au-dessus de beaucoup d’autres. La Russie est, depuis MM Ur le seul pays où cette pierre précieuse se trouve; et, quoiqu'on en ait rencontré en Améri- que, c’est néanmoins dans cette première contrée que cette va- riété de minéral a été trouvée primitivement, et elle yexiste en telle quantité et d’une qualité telle, qu'on peut Sion, Gé hr à la parure. | ” Le premier échantillon de ce minéral fut découvert dans les montagnes du village de Mourzinsk, à 80 verstes d'Ekaterine- bourg, dans le district de Sarapoulski. On le trouva sur le penchant d’un roc de granit isolé. Il était entouré de feldspath,' de quartz et de mica foliacé. C’est de là que sont provenus les seuls morceaux de ce minéral, dont un se voit dans le cabinet Minéralogie. 6, du comte Roumanzof, et l’autre chez la comtesse Strogonof. , Ils ont l'apparence d’avoir été détachés d’une boule, ont envi- ron 4 pouces de diamètre, et sont composés de cristaux pris- matiques aciculaires réunis autour d'un centre, en divergeant , quoique bien.serrés l'un contre l’autre. Les extrémités des pris- mes offrent des facettes. Chacune de ces pierres est estimée à 5,000 roubles. - Soit que la mine ait été pauvre, soit qu’elle n'ait pas été bien exploitée , elle a cessé de donner ces Tourmalines , qui ont fait l'admiration des minéralogistes. : En 1815, on a trouvé en Russie une autre mine de Tour- maline rubellite, où cette pierre paraît étre en assez grande quantité. Les habitans du village Schaitanka, à 15 verstes (environ A lieues) d ’Ekaterinebourg, sur la rivière de ce nom, qui se jette dans l’Adona, ont trouvé des Tourmalines dans la partie _ supérieure des montagnes; mais n'ayant pas fait de recherches dans l’intérieur, ils n’en ont pas obtenu une grande quantité. M. Mohr, chef des mines, étant venu sur les lieux, et ayant fait fouiller le terrain, trouva, en 1815, à Schaïtanka, une ri- che veine de cette pierre rare. Ce qui en a été enlevé se voit au cabinet du Corps des Cadets des mines. Les Tourmalines rosâtres de Schaïtanka sont enveloppées de | gramit couvert d’une couche d’ocre rouge, pardessus lequel est | une serpentine contenant des veines de calcédoine et du mica foliacé en forme de grains. Ce granite est extrémement dur. Le feldspath qu’il renferme est d’un jaune blanc ou d’un jaune clair. Il appartient à cette variété de granite appelée pierre hé- " Lemica foliacé de ce granite est généralement d’un blanc gris, quelquefois noir. Les bords des feuilles du mica blanc sont chargés d’une jolie teinte violette que l'on doit attribuer au manganèse, qui forme évidemment la couleur de la rubellite. 11 y a en outre dans ce granite de l’Albite, sous forme de feuilles dentelées, de couleur blanche. On y trouve aussi de la Lépido- lite, du Béril, de la Tourmaline noire, Quelquefois une moitié du même cristal est une Rubellite, et l’autre un Schorl noir, ou bien il est miparti de vert , de bleu. Quelquefvis on trouve de la Rubellite sous la forme de lets B. Tome XVI, 5 66 Minéralogie. capillaires très- “minces, et entrelacés à la superficie ces cristaux du feldspath. LE 0. ANALKSE pu GIL-I-TOORSCH, OU ARGILE ACIDE , EMPLOYÉE POUR LES SORBETS EN PERSE ; par Edw. Turner. (Mer Edinb. Philos. Journal; janv. 1628, p. 243) | M. J.. Alexander a rapporté de Perse cette argile , qui, d’a- près M. Turner, serait un mélange de sulfate de chaux et de si- lice avec de l’acide sulfurique libre et dérivé de la combustion du soufre. Elle se trouve sur le bord des ruisseaux, à-8 milles de Dalkce, en Perse, et les environs exhalent une odeur sulfu- reuse , et offrent des sources sulfureuses et de naphte. A. B. 41. Sur LA MiINÉRALOGIE DU COMTÉ DE CRESTER , avec une de- scription de quelques minéraux de la Delaware, du Mary- land et d’autres lieux ; par G. W. Carpenter. (Americ. Journ. of Science ; vol. XIV, n° 1,p. 1) Le gneis, le calcaire et la serpentine du comté de Chester of- frent beaucoup. de minéraux. L'auteur parle du musée d’his- toire naturelle de West-Chester et des parties visitées et non. visitées de cette contrée. Dans l’East-Marlborough, il y a beau-. coup de calcaire; et dans le Newlin, il y a beaucoup de ser- pentine , de quarz et de béril. Il donne ensuite.des listes de cer- tains minéraux. de West, de quelques-uns des districts, ainsi que du Delaware et du Maryland. On sent que ces listes sans gi- sement n’ont qu’un intérêt purement local. On n’y remarque que l’amas de magnésite et de fer chromaté, dans la serpentine du district de Little Britain (comté Lancaster); des masses con- sidérables de spath, en tables, dans le comté de Bucks (Beer sylv.), etc. 142. Frs ARSÉNIATÉ DE PENSYLVANIE. ( Americ. Journ. of Science; vol. XIV, n° 1, p. 183.) On a trouvé dans le comté de ee en Pensylvanie, du fer arséniaté et mêlé de plombagine. La cristallisation de ce minéral appartient à la classe des prismes rhomboïdaux, et il contient 97,44 de fer et 1,56 d’arsenic, suivant M. Ch. U. She- pard, qui pense que c’est la pyrite arsénicale axotome de Mohs. Minéralogie. 67 43. MINES DE PLOMB DE LA GRANDE-BRETAGNE. On a découvert sur les terres de M. Ponsoby, dans le comté de King, à 5 lieues de Shannon Harbour, et à 2 milles de Par- sonstoun, une précieuse mine de plomb. Le minérai se trouve en inisde abondance, et à 2 ou 3 pieds de la surface du, sol. (Herald, Galign. messeng.; 5 déc. 1828.) | 44. Brrume D'ANICHE. — On a découvert dans une houillière, à Aniche (département du Nord), un bitume solide, noir, ten- dre au toucher, d’une odeur qui se rapproche de celle de l’am- bre gris ou du musc. Soumis à l’action du feu, il se décom- pose avec flammes ; en vase clos, il donne en abondance un gaz d’une odeur phosphoreuse. (Monit. univ.; nov. 1828.) 45. CHARBON DE TERRE DES ÎNDES ORIENTALES. On a découvert récemment deux nouvelles localités qui con- tiennent de l'anthracite. Ces formations sont situées, l’une à Cuttack, dans les domaines montagneux de Talcher, l’autre près de Husseinabad: cette dernière fut trouvée en creusant dans de la wacke grise et de. l’ardoise argileuse. Ce charbon donne en brûlant une fumée brune, une odeur de bitume et une forte chaleur ; il paraît exister en grande quantité. On re- garde comme probable que toute la contrée, entre Jubbulpore et Husseinabad, abonde en ce charbon. La topographie du site n'est. point favorable pour son transport; mais on pourrait l'employer avec avantage, sur les lieux mêmes, à la fonte du minérai de fer, qui se trouvé en abondance dans les environs. (Calcutta gov. Gazette. — Asiat. Journ.; oct. 1827, p. 495.) 46. NOTE SUR UNE MASSE DE FER NATIF EN FRANCE. (Académie des Sciences ; séance du lundi 13 octobre 1828.) M. Héricart de Thury annonce que, d’après des renseigne- mens qui lui avaient été donnés par M. Brard, il a fait faire quel- ques recherches pour connaître l’origine d’une masse considé- rable de fer natif, située, depuis plus de 150 ans, à la porte de la paroisse de La Caille, petit village du département du Var, où elle sert de siége aux oisifs de l'endroit. Il est parvenu à acquérir la certitude que ce bloc de fer, dans lequel l'analyse a fait reconnaître du nikel, doit être considéré comme un grand témoin des phénomènes météoriques, et que sa chute, De 68 Botanique. d’après la tradition des habitans du pays, a eu lieu surlamontagne d’Audibért, située à 2 lieues du village. M. Héricart de Thury, dans l'intention de recueillir et'de faire déposer cet amas de fer, de nature météorique, dans le cabinet d’histoire naturelle de la capitale, a porté ces faits à la connaissance du ministre, de l’intérieur, qui a consenti à en faire l'acquisition et les frais de transport à Paris, si l’Académie le juge convenable. La sa- vante assemblée accueille avec empressement l'offre de M. de Martignac. (Nouveau Journ. de Paris ; & oct. 1528, p. 2.) Les journaux ont annoncé, postérieurement à la séance de l’Académie, que la masse de fer a été acquise pour le Musée d’histoire naturelle de Paris. BOTANIQUE. 7. RÉécLamarIoN DE M. DeEsvaux, directeur du Jardin Botani- que d'Angers, contre un article inséré dans le Bulletin de mars 1828, T. XIII, p. 325. | Entièrement étranger à l'article qui fait le sujet de la récla- mation que M. Desvaux a adressée à la direction du Bulletin , c'est avec un sentiment très-pénible, et en même temps pour prouver notre impartialité, que nous donnons accès à une pareille polémique, nécessairement entremélée d’aigreurs et de personnalités, et n’offrant presqu’aucune trace d'instruction pour nos lecteurs. Nous avons retranché de cette réclamation ce qu’on pourrait appelerla partie scandaleuse;mais, pourconsoler en quel- que manière un auteur qui se croit maltraité, nous insérons ici ses observations sur la partie de la critique qu’il prétend entachée d'erreurs et d’injustice. Ce n'est pourtant pas un antécédent que nous voulons établir ici, et s’il nous arrive par la suite d'émettre une opinion peu favorable à un de ces ouvrages gé- néraux qui demandent à être jugés dans leur ensemble , et par conséquent dont le mérite ne peut être établi par de simples citations , nous récusons d'avance les réclamations que l’au- teur pourrait nous faire à cet égard. Nous admettrons, au con- traire, toutes les rectifications de faits qui nous seront claire- ment démontrées. Cela posé, voici les principales observations de M: Desvaux. Fr: « La Flore de l’Anjou a éloigné les longues descriptions parce Botanique. 69 « que tout ce que l’on ajouterait à ce qu'elle dit de chaque « plante, ne fournirait aucun caractère de plus, et l’auteur qui «ne méprise point les travaux minutieux des observateurs, « soutient néanmoins que plus une description est précise, « moins elle est bonne, parce qu’elle ne signale alors qu’un in- « dividu , et non une espèce, et c’est ce qu'ont fait les descrip- «teurs Kæler, Flugge, Gaudin, Schrader, etc., qui, d’après cela, «ont dù multiplier beaucoup trop les espèces. « Le critique de la Flore d'Anjou a dit que les graminées et «les cypéracées sont à 5o ans de la science: c’est peut-être « réellement à cette époque qu'il faut les maintenir,au moins « dans l'esprit général. Cette critique tombe d’autant plus mal, « que l’auteur de la Flore de l’Anjou a concouru à faire l’ 4gros- « tographie du baron de Beauvois, et devait en publier même le « species , pour lequel il a réuni d'immenses matériaux. « On a prûté à l’auteur de la Flore de l’Anjou un esprit d’ex- « clusion comme ne citant que certains noms. L'auteur n’a ja- « mais donné volontairement dans ce travers : si l’on voit, par «exemple, dans son Prodromus filicum, un Gymnogramma « Thiebauti au lieu de G. Boryë, c'est que l’on a indécemment « changé le mot et les intentions de l’auteur ; si, dansle même ou- « vrage; un herbier de la Société Linnéenne de Paris se trouve « cité, c'est que l’on a fait à son manuscrit des interpolations « relatives à une collection qu'il ne consulta jamais, et dont « l'exactitude des citations lui semble plus que douteuse. « En attaquant la nomenclature des classes employées par «l’auteur de la Flore de l’Anjou, on ignorait, il n’y a pas de « doute, que M. de Jussieu a adopté onze de ces noms, créés « par l’auteur dès 1812. « Ce que l’on à dit des étymologies n'infirme point leur va- « leur, et l’auteur de la Flore fait chaque jour des additions ou « des réformes à son ouvrage; tandis que la partie botanique ne « lui a offert que deux nouvelles plantes phanérogames ( Trifo- «lium resupinatum et Gentiana germanica) à ajouter, après « avoir exploré le reste de l’Anjou. « En résumé, ce n’est pas à l'exposition qu'a faite l’auteur de « l'annonce de mars 1828, que l’on doit s’en rapporter pour «juger la Flore de l'Anjou, ce n ‘est pas non plus à ce que « nous venons d'en exposer, € ‘est à l'ouvrage lui-même ( que nous « en appelons pour être jugé. 70 Botanique. L Conclusion très-naturelle et qui doit satisfaire aussi bien le critique que le réclamant. AÉGI x th 48. RÉPONSE AUX OBSERVATIONS DE M. FÉLix PErir, sur la 2° édition de la Flora Gallica ; par M. Lorsezeur-DEsLONc- cuamps. (Voy. le Bullet.; sept. 1828, p. 110). Nos lecteurs peuvent se rappeler que, dans le n° d’août 1828, M. le D' Mérat, l’un de nos collaborateurs, a présenté une analyse fort détaillée, sans éloges ni critiques, de la seconde édi- tion de la Flora Gallica de M. Loiseleur-Deslongchamps. M. Ras- pail, rédacteur principal, à cette époque, de la partie botanique du Bulletin, annonça en même temps que des observations criti- ques fort importantes sur cet ouvrage devaient paraître dans le mois suivant. Effectivement, on lit dans le n° de sept., p. 110, des observations faites par M. Félix Petit, et qui portent parti- culièrement sur la validité, ou plutôt sur l’invalidité des nou- velles espèces décrites par M. Loiseleur, sur la véritable patrie de quelques espèces étrangères au sol français, et sur la syno- nymie. Ces observations, quoique faites seulement dans l'intérêt de la science, à ce qu’assure leur auteur, ont excité les récla- mations de M. Loiseleur-Desiongchamps, qui prétend au con- traire qu’elles ont une toute autre source, et qui nous adresse un factum où, tout en répondant directement aux critiques scienti- fiques , il incrimine les intentions de M. Petit. Nous ne voyons pas les choses du même œil que M. Loiseleur, et, par les raisons que nous avons exposées plus haut, à propos d’une réclama- tion de M. Desvaux, nous retranchons de son mémoire tout ce qui n’est pas une réponse directe aux critiques de faits conté- nus dans la note de M. Petit. Celle-ci, d’ailleurs, n’est point une analyse; c'est un mémoire particulier, rempli d'observations qui sont propres à leur auteur, Maintenant, nous laïsserons parler M. Loiseleur-Deslongchamps. béta pl « M. Petit me reproche d’avoir conservé beaucoup d'espèces douteuses, d’avoir introduit dans ma Flore celle des pays voi- sins, et d’avoir établi le plus d’espèces nouvelles qu’il m’a été possible. Je répondrai à cela, que si j'ai laissé quelques espèces douteuses et incertaines, des botanistes pensent avec moi qu'une espèce indiquée par un auteur, il y a trente, quarante ans ou plus, doit être conservée, quoiqu’elle n’ait pas été retrouvée : Botanique. 71 # depuis, jusqu’à ce qu'il soit prouvé qu'il y a eu erreur dans V'indication, parce que le seul moyen d’éclaireir ces plantes dou- teuses, n'est pas de les passer sous silence, mais de les rappor- ter avec la citation de celui qui les a trouvées Je premier. En- suite il me semble que je puis tout aussi bien m’en rapporter au témoignage de Gouan, par exemple, qui a herborisé pen- dant plus de 5o ans aux environs de Montpellier, qu'à l’asser- tion d’un botaniste plus moderne qui n’a fait, pour ainsi dire, que passer dans le même pays, et qui assure que telle ou telle plante ne s’y trouve pas, lorsque Gouan l'a formellement indi- quée. « Au lieu de conserver toutes les espèces exotiques que j'avais dù introduire dans une première édition, d’après l'étendue de l'empire français, en 1805 et 1806, je les ai toutesexclues, au nombre de plus de 200, à l'exception de quelques-unes du pays de Nice, à cause du peu d’étendue de ce territoire et de la si- militude de nature et d'exposition du sol compare aux lieux voisins de la Provence, dans lesquels plus de la moitié des plantes de Nice a déjà été retrouvée par MM. Jauvy et Perrey- moud, et cela sans avoir passé la frontière, mais parcequ’elles y ont été de tout temps. « Loin de chercher à faire des espèces, j'ai tâché au contraire d'en diminuer le nombre toutes les fois que l’examen attentif ne ma fait voir que des variétés, là où d’autres avant moi avaient reconnu des espèces. Ainsi, j'ai réuni la V’ronica dr bia DeC. au Veronica officinalis, le Primula villosa au P. pubescens, 7 à 8 espèces de Myosotis en deux; j'ai supprimé plusieurs es- pèces de Roses qui m'ont paru avoir été établies sur de trop faibles caractères ; J'ai fait de mème pour plusieurs 4donides, _Renoncules , etc. « Quant à mes espèces nouvelles, je ne ies ai établies que parceque je leur trouvais des caractères trop prononcés pour être indiquées comme de simples variétés. Le critique, qui pré- tend ne citer que quelques exemples, n’a pas été heureux dans ses citations en prenant pour exemples, mes 4ira inflexa, Len- sæi , divaricata. Toutes ces plantes abondent en caractères qui les distinguent évidemment de l’Aira caryophyllea, espèce avec laquelle il se plaît à les confondre, probablement parcequ'il ne connait pas mes plantes, Il ne faut que comparer la figure du 32 | Botanique. C _ N°48 -Campanula valdensis, AN. FL. Ped., tab. 6, f. 1, avec la figure du Campanula Rohdi, pour voir que ce sont deux espèces distinctes. Le Convolvulus pseudo-soldanella diffère évidemment du C. Soldanella par ses tiges velues et ses pédoncules trifides. J'ai observé le dernier par milliers sur les bords de l'Océan, et je l'ai vu constamment glabre et uniflore, Le Gentiana flava “n'est qu'une variété du G. amarella selon le critique ; je crois “encore, malgré son sentiment , qu’on peut le considérer comme une espèce distincte. J’ai établi quatre nouvelles espèces de -Polygonum ; M. Petit annonce que deux au moins sont mau- vaises. Je pourrais lui dire qu'avant de me décider à faire une addition aussi considérable dans un genre déjà nombreux, j'ai consulté des botanistes dont le savoir et la sagacité m’inspirent beaucoup de confiance. M. Félix Petit est d’ailleurs malheureux dans les rapprochemens qu’il établit; et s’il a examiné mes es- -pèces, comme il le dit, il l’a fait bien légèrement; car autre- -ment il se serait aperçu que si le Polygonum Roberti a quelques “rapports avec un autre Polygonum, ce n’est pas avec le P. avi- “culare, maïs avec le P. maritimum, à moins que, selon lui, ce dernier ne soit encore une variété du P. aviculare. Quant aux Arenaria tetraquetra et aggregata , M. le critique me reproche d’avoir fait ces deux espèces sans discuter les raisonnemens de M. Gay; il devrait bien savoir que ce n’est pas dans un ouvrage de descriptions que l’on peut consacrer plusieurs pages à une -discussion scientifique. J’ai lu le mémoire du savant botaniste .suisse , etje n’ai pu me ranger à son avis, quoique ses connais- sances m'inspirent beaucoup plus de confiance que le sentiment de M. Petit. S’il était vrai que ces deux 4renartia ne fussent que .des variétés d’une même espèce, il n’y aurait plus d'espèces en botanique, et celles des genres les plus nombreux seraient ré- duites à cinq ou six. Au reste, j'ai cité le résultat des travaux de M. Gay, laissant le public maître d'adopter l’opinion qu'il -trouverait la meilleure. « Le critique prétend que l’Euphorbia rotundifolia est une variété de VE. Peplus. Je lui répondrai que pendant 15 ans la première espèce s’est multipliée spontanément dans mon er -à côté de la seconde, et que pendant tout ce temps elle n’a pas changé de face. Je ne suis point l’auteur de l’Euphorbia affinis , icetté espèce appartient. à M. Decandolle, M. Petit assure que Botanique. 73 cette plante, l’Euphorbia provincialis et V'Euphorbia romosisst- ‘mà né sont qu’une seule espèce ; il est bien habile d’avoir de- viné cela, car je n'ai qu'un sul échantillon de la dernière, et je ne l'ai communiqué à personne. En fait d'identité d'espèces, il me semble qu’on ne doit pas prononcer si hardiment sans avoir les échantillons sous les yeux. M. Petit ne connaît pas le Lavandula intermedia puisqu'il dit qu'il ne diffère du Lavandula Spica que par les calices tomenteux. S’il avait examiné la plante en question, il aurait vu qu’elle a les bractées ovales, et que Vautre les à linéaires. Les caractères que j'ai donnés pour le Genista Perreymondi sont faciles à saisir, et ils me paraissent suffisans. Mille autres espèces ne sont établies que d’après la même considération. _ « Tout à l'heure je faisais trop d'espèces, maintenant je n’en fais pas assez. Le critique m’apprend que ma variété 8 foliis ovato-oblongis du Buplevrum rotundifolium, est aujourd’hui éri- -gée en espèce. J'ai le premier indiqué cette plante en France ; M. Decandolle, dans son supplément , la rapportée d’après moi, en la considérant également comme une variété. Elle peut, il est vrai, être adoptée comme espèce ; mais quant à la placer dans une autre section que le B. rotundifolium , comme le veut ‘M. Petit, je crois que cette mapière de faire ne tend qu'à boule- -werser la botanique, ou à la hérisser de difficultés, en séparant les unes des autres les espèces qui ont la plus grande affinité. « M. Petit ne veut pas décider du mérite de la réunion que ‘jai faite de plusieurs espèces obscures et voisines, mais il * blâme le mot variabilis que j'ai employé pour trois sauges, en “effet très-variables , que j'ai réunies en une seule espèce ; il va- lait mieux ; selon lui, conserver un des anciens noms qui n’in- diquait rien. Il paraît cependant que cette réunion a trouvé grâce aux yeux de ce critique, car il ajoute : « un rapproche- -ment moins heureux est celui de l’Echinaria capitata placé dans le genre Xæleria. » M. Petit peut relever mes. erreurs s’il en “trouve , mais il ne doit pas m'en supposer. En placant dans un ‘autre genre le Cenchrus capitatus dont M. Desfontaines a fait Son Echinaria capitata , j'ai suivi l'opinion de Host, et j'en ai fait le Sesleria echinata , et non un Xæleria comme il est dit - dans l'article. «Je passe ici quelz es reproches insignifians pour ne pas irop 74 Botanique. alonger cette réponse; cependant, pourprouver avec quelle lé- gèreté M. Petit a composé sa critique, je dirai que, puisqu'il voulait me faire un grief du nombre d'espèces contenues dans ma Flore, que j'ai porté, selon lui, à 4100 en me servant de matériaux incertains et d'emprunt, il aurait vu, en comptant les espèces avec plus de soin, que mon ouvrage en contient 4248, dont 4161 phanérogames. « La synonymie, selon le savant critique, laisse beaucoup : à desirer ; ainsi il prétend m’apprendre que la plante que je rap- porte au ZLithospermum orientale Willd., a été décrite sous le nom de Vonea lutea par M. Decandolle. M. Petit se trampe; je possède le premier échantillon trouvé à Porquerolles par MM. Robert et Requien, échantillon qui se rapporte évidemment à l'excellente figure de Dillenius, citée par Linné, à l’Anchusa ortentalis dont Willdenow a fait le Lithospermum orientale, que j'ai adopté. Le Nonea lutea en diffère beaucoup, et n’est selon moi, d’après des échantillons communiqués par M. Requien, qu'une variété de couleur du Zithospermum vesicarium , ainsi que le Nonea alba. «La nature de mon ouvrage ne me cars pas de multi- plier la synonymie; c’est également pour ne pas le grossir par trop , que souvent je n’ai indiqué les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes, les Vosges, etc., qu’en général. Cependant j'ai le plus souvent précisé les lieux pour les espèces rares; mais on con- coit que j'ai pu, dans un aussi long travail, oublier quelques localités. Si j'ai indiqué avec plus de précision les plantes des environs de Paris, c'est que j'ai parcouru ce territoire bien plus en détail que les autres parties de la France, dont je n’ai pu voir qu'une portion assez bornée, et que, dans ma première édition, j'avais cru, en faveur du grand nombre de botanistes qui habitent ou fréquentent la capitale, devoir donner des in- dications sur les endroits où se font les principales herborisa- tions, « M. Petit assure que j'ai été mduit en erreur sur des locali- ‘tés communiquées de la seconde main; il dit à ce sujet que le Statice alliacea, que j'ai indiqué à Bormes d’après l'herbier de M. le docteur Mérat, ne s'y trouve pas. Cependant c’est de M. Petit lui-même que M. Mérat tient la plante en question, avec cette indication de lieu. D'ailleurs , je l’ai recue des envi- Botanique. 95 rons de Toulon, -et comment après cela oser affirmer qu’elle ne vient pas à Bormes, qui n’est qu’à dix ou douze lieues de là, et également sur les bords de la mer? . « Enfin, notre critique finit en disant: « des ouyrages de ce genre ne peuvent pas contribuer à l'avancement de Ja science, -et l’on doit prémunir les jeunes botanistes contre l’exemple de la facilité avec laquelle on les produit chaque jour.» Quant à Ja première partie de cette phrase sévère, pour ne rien dire de plus, j'en appelle au public impartial, et pour la seconde, je dois dire à M. Petit, qu'il se trompe étrangement s’il s’imagine _qu'un ouvrage-comme le mien puisse s'établir facilement. Il y a près de trente ans que je m'en occupe, et que j'en rassemble les matériaux ; et, si je n’y ai pas travaillé constamment pendant ce long espace de temps, je puis dire cependant qu’à différentes époques, pour la première édition, la rédaction des supplémens et la révision de la seconde édition, il m'a coûté au moins six années de peines et de soins. Lorsque M. Petit aura fait quel- que ouvrage, il s’apercevra qu'une Flore, qui comprend plus de 2400 espèces, ne se produit pas aussi facilement qu'il le pense maintenant, Je suis loin de croire la mienne sans défauts; un travail aussi long et aussi diffcile ne peut pas en être exempt. J'appelle sur les erreurs qu'il contient l'attention des bota- nistes, et je recevrai avec reconnaissance toutes les commnuni- _cations qui me seront faites dans cette intention. LoiseLEeur-DESLONGCHAMPS. 49. SUR LES SÉCRÉTIONS AQUEUSES DÉS PARTIES FOLIACÉES DES * pLanTEs; par L. C. Tréviranus. ( Zeitschrift für Physiologie ; … Tom. IL, 1, p. 72.) L'auteur attribue la sécrétion aqueuse qui se fait quelquefois dans des plantes.où ce phénomène ne se présente pas ordinai- rement, à une plus grande activité dans les vaisseaux spiraux, provoquée par une grande quantité d’eau mise en contact avec les racines. On a observé des gouttes d’eau à l'extrémité des feuilles de Musa, de Calla æthiopica, d’Arum ; auteur les à vues dans de l’orge germée, dans le Zudolphia glaucescens. Les sécrétions du Vepenthes, du Sarracenia et du Cephaiotus , ui paraissent appartenir aux fonctions naturelles de ees plantes. M. Tréviranus prouve que l'eau trouvée dans les urnes du We- 76 Botanique. penthes, s'y forme et n'y est point introduite du dehors; il réu- nit les faits rapportés par des auteurs qui ont eu occasion d’ob- server les plantes vivantes du genre Sarracenta, et qui prouvent la vérité de son assertion d’une manière indubitable. Mais la par- tie la plus intéressante du travail de M. Tréviranus est celle où il parle avec détail des sécrétions semblables dans une plante où elles ont à peine été indiquées par Murray: c’est dans l'Amomum ZerumbetL,. La hampe de cette plante porte un épi composé d’un grand rombre d’écailles larges et coriaces, et tellement serrées, que la fleur, pour pouvoir s'épanouir , doit percer à travers ces écailles. Au commencement de la floraison , l’épi se trouve rem- pli d'une eau limpide, qui manque presque de goût et d’odeur; ‘üne légère pression la fait couler de lépi , et pendant la nuit elle se renouvelle en quantité presque aussi considérable. Cette eau se forme à la base des écailles. Une eau sembiable, limpide et sans goût, a été observée également à la partie inférieure de la corolle du Maranta gibba : elle remplissait jusqu’à la moitié la fleur qui forme une espèce de tube. Pendant tout le temps que l'Amomum Zerumbet était en fleur, c. à d. près de 3 semaines, ces sécrétions ne discontinuaient pas; mais de jour'en jour le liquide perdit de sa pureté, devint mucilagineux, et prit le goût des feuilles broyées de la plante, sans cependant rien per- dre de sa limpidité. M. Goeppert, ayant fait divers essais pour reconnaître les propriétés chimiques du liquide recueilli à diffé- rentes époques de la floraison, y trouva du mucus et de la fibrine végétale, en quantité d’autant plus grande que l’eau avait été recueillie à une époque plus avancée de la floraison. (B...n) bo. REPRODUCTION PARTICULIÈRE DU VIOLA ODORATA. ( Annalen der gesammten Heilkunde ; avril 1828, p. 397.) En automne, on trouve sur les rejets du Viola odorata, des boutons dont les moins développés sont de la grandeur d’urie tête d’épingle, de forme ovale-oblongue , pointus à l'extrémité et presque sessiles dans l’aiselle des feuilles. En grandissant, ils deviennent cordiformés, et sont renfermés comme dans une _gaïîne par deux bractées. À sa partie inférieure, le bouton porte des membranes frangées, sans antre trace de folioles. Le pé- doncule s’alonge, et le bouton s'ouvre en six folioles également “frangées et semblables aux appendices de la capsule, Alors seu- Botanique. 17 lement, Ja capsule parait, et porte sur la sommité une mem- brane scarieuse, seule trace de fleur qu’on y voie et qui tombe bientôt. La capsule grossit , les 6 lobes qui forment le calice se réfléchissent , et bientôt les graines sont répandues par la cap- sule déhiscente en ses soudures. Il est évident que ces capsules ne proviennent point des fleurs du printemps, parce qu'elles sont axillaires et non radicales. On les aperçoit également à dif. férens degrés de développement sur la même plante. : B...r. 51. DiZIONARIO BOTANICO ITALIANO. — Dictionnaire botanique italien , comprenant les noms vulgaires italiens, particulière- ment les noms toscans et locaux, des plantes, recueillis dans divers auteurs et parmi les gens de la campagne, avec les noms correspondans en latin; par le D Ottav. Tarcionti Toz- zerri. 2° édit. 2 vol. in-8°; prix, 7 fr. 20 c. Florence, 1825. 52. Les VÉGÉTAUX CURIEUX, Ou Recueil des piskicularirés les : plus remarquables qu'offrent les plantes considérées sous leurs rapports naturels, etc., etc.; par B. ALLENT. In-12 de. 10 feuilles +, avec des pl.; prix, 2 fr. 5o c. Paris, 1824 ; Blanchard. 53. LE GUIDE DE L’AMATEUR BOTANISTE, OU Choix, description et culture des plantes étrangères, de serre et naturalisées, les plusintéressantes par leur feuillage, leurs fleurs et leur odeur, suivi, etc.; par J. F. OracniEr , anc. offic. de caval. In-12 de 13 feuilles; prix, 3 fr. Fquap. 1826; Rayual. 54. MANUEL DE L'HERBORISTE , Où Description succinte des plan- tes usuelles indigènes, de leurs vertus, de leurs usages, de la manière de les employer; précédée des élémens de bota- nique et de physiologie végétale à lusage des herboris- tes, etc., etc. ; par LesEAUD, anc. offic. de santé aux armées. * In-12 de 16 feuilles. Paris, 1825 ; Eymery. 55. Boranicaz Macazine. — Nouvelle série; par M. W. J. Hoo- xer. N°° IV, Vet VI, avril, mai et juin 1827. Londres. { V. le Bulletin ; Tom. XIV, n° 203.) _La nouvelle série du Botanical Magazine, dont les descrip- tions sont dues à M. Hooker, est un ouvrage fait sur un plan 78 Botanique. N° 55 tout nouveau; et, quoique l'on y trouve plusieurs plan- tes déjà connues par de bonnes figures ou par des descriptions insérées dans les ouvrages qui sont à la portée de la plupart des botanistes, ce recueil mensuel est remarquable par les nouveau- tés qui y abondent. M. Hooker s’est surtout attaché à éclaircir, par d'excellentes analyses, l’histoire botanique complète de chaque plante, Sous ce rapport, le Botanical Magazine peut avoir quelques rivaux, mais nous croyons qu’il n’est surpassé par aucun.ouvrage périodique. En tenant nos lecteurs au cou- rant de ce qu'il renferme, notre tâche va s’accroître, car nous aurons à signaler souvent des additions importantes pour la bo- tanique. Mais nous ménagerons la place qui nous est accordée dans le Bulletin, en nous bornant à la simple citation des espè- ces connues, en donnant des renseignemens succincts sur les plantes nouvelles, ainsi que les additions curieuses dont M. Hoo- ker aura enrichi celles qui étaient imparfaitement connues, 2727 et 2728. Caryocar nuciferum L. Le fruit de cette belle plante, qui croit à la Guiane, avait été figuré très-ancienne- ment par Clusius,et, dans les temps modernes, par Gærtner. M. Hooker en donne une description très-étendue, accompagnée de 2 planches, qui représentent la fleur et le fruit avec tous leurs détails. Les dessins originaux ont été faits, d’après nature, dans l'Amérique méridionale, par leRévérend Lansdown Guilding,qui a, en outre, envoyé à M. Hooker des échantillons desséchés de la plante et des fruits conservés dans l’esprit-de-vin. M. Hoo- ker a fixé la synonimie de cette plante, que le défaut de rensei- gnemens et de matériaux avaient empêché Willdenow et M. De Candolle de donner exactement; du moins, ces auteurs avaient distingué plusieurs espèces où il n’y en avait: qu’une seule. Il fait voir que le Caryocar nuciferum L,. et le Pekea tuberculosa d’Aublet sont la même espèce. Le fruit du Caryocar est nommé Saouari (les Anglais écrivent Suwarrow) par les Galibis de la Guiane. On lui donne aussi le nom de Voëx à beurre, à cause de amande huileuse qu'il contient. — 2729. Maxillaria Parkert. C’est une espèce nouvelle d’Orchidée parasite, qui se fait re- marquer par son élégance, ainsi que par ses caractères très-dis- tincts. Elle a été découverte à Démérara par M. C. Parker, et envoyée au Jardin botanique de Liverpool, où elle fleurit faci- Botanique. 79 lement ét'pendant long-temps. Voici sa phrase spécifique : «M hores. Après quelques généralités sur les Poulpes Octobrachidés, 1° genre des Céphalophores cryptodibranches, l’auteur donne la division de ce genre; c’est la même que celle qu'il avait précé- -demment proposée. On voit qu'il u’adopte point le genre Æle- -done;et qu'il maintient les Ocythoës comme division dans ce genre pour l'animal de l’Argonaute. . Les Pouipes décrits sont les O. vulgaris, macropus Risso ,pilosus Risso (espèce fort douteuse), granosus, espèce qui nous est in- connue , et qui doit être figurée ; tuberculatus, que M. de Blain- ville distingue du tuberculatus de Risso; pictus , qui est le &- berculatus de Risso (amsi, M. de Blainville débaptise l'espèce de Risso, et applique sa dénomination à une autre espèce; excel- lente méthode pour porter la confusion dans la science); mos- chatus (Elcdene) et antiquorum (Argonauta). Les Décabrachidés, comprenant les Calmars, viennent ensuite. L'auteur décrit les ZLoligo Sepiola (G°'° Sepiola), segittata , vul- garis ; subulata et pulchra, espèce encore inconnue aux autres naturalistes. Dans le genre Sèche, il décrit les Sepia officinalis, elegans et Orbigniana. Le 2° ordre des Polythalamés comprend la Spirule et tous les petits multiloculés, dont le détail nous conduirait trop loin. - Les planches de la 18° livraison, très-joliment gravées, comme les livraisons précédentes, contiennent des animaux di- vers, excepté des Mollusques. | E: 86. RECHERCHES SUR LES OSSEMENS FOSSILES DU DÉPARTEMENT DU Puy px Dôur; par l'abbé Crorzer et Joserr aîné, 1°° vol. du “texte. In-4° de 224 pag. et livr. 7, 8 et 9 de l’atlas des 118 Zoologie. N° 86 planches. Paris, 1828; Dufour et d'Ocagne, Treuttel et Würtz. (Voy. le Bullet., Tom. XI, n° 69et 229, et Tom. XV, n° 217). La 1° moitié de ce 1° volume du texte de l'ouvrage que nous annonçons, contient un discours préliminaire, dont il sera rendu compte dans la partie géologique du Bulletin. La seconde moitié, qui offre la description des ossemens et leur détermi- vation générique et spécifique, est seule ici de notre ressort. Nous suivons les auteurs dans l’ordre qu'ils ont adopté. I. Pachydermes des terrains meubles. | 1. ÉLépæaxs : une portion de mâchoire inférieure, des dé- fenses, des dents molaires, un fragment de vertèbre dorsale, un d’humérus droit, un cubitus, une tête inférieure de tibia, une portion de fémur, un astragale, un calcanéum. Ces ossemens appartiennent probablement à 5 individus de l’espèce à larges lames , dont 4 de la taille de 9 à 10 pieds, et 1 de 15 pieds. De méme qu’il existe a espèces d’Éléphans vivans, de même il pa- raît aussi exister 2 espèces d’Éléphans fossiles : l'Éléphant à lames des molaires étroites, qu'on a rencontré très-souvent, et V'Éléphant à larges lames, dont on a trouvé plusieurs mâche- lières : celles de Porentrui, de Romagnano, de Monteverde, de Laufen, et la mâchoire décrite par M. Ph. Nesti (V. Bullet: ; Tom. X, n° 266),se rapportent à cette dernière espèce qui habi- tait aussi l'Auvergne. | 2° Masroponres.Des molaires à 4, à 6 età 8 pointes,unfragment de mâchoire supérieure, un humérus, un fragment de eubitus, appartenant à 3 individus, au moins. Ce Mastodonte diffère par la forme des molaires de toutes les espèces connues; et ces mo- laires sont beaucoup plus petites que celles de toutes les autres espèces admises par M. Cuvier. Les auteurs désignent leur nou- velle espèce sous le nom de Wastodon arverrensis. Par les ma- melons de ses molaires, cette espèce se rapproche plutôt du - Mast. angustidens, que du Mastodonte de l'Ohio. 3° HiPPOPOTAMES : une arrière-molaire supérieure, un os sé- milunaire, un astragale et un tibia mutilé de l’Æippopotamus major Cuv. Les fragmens appartiennent au moins à 2 individus- 4° Revocéros : une mâchoire inférieure avec 2 molaires, un débris du même os, une yertèbre dorsale, un humérus, un ra- dius, 2 os métacarpiens, 3 fémurs, 2 calcanéum, 2 astragales et un métatarsien. L’examen de ces ossemens a fait reconnaître une espèce nouvelle, que les auteurs nomment Rhëroceros elatus, OC Zoologie. 119 parce que sa croupe devait étre très-élevée. Cette espèce est voisine du RAA. leptorhinus d'Itelic. Les ossemens décrits appar- tiennent à 5 individus au moins. 5° Cuevaux. Des molaires , une vertèbre cervicale et un as- tragale d’une espèce de la taille du Zèbre ou des grands ânes. 6° Sanexters. Les mâchoires droites avec leurs dents, d’un jeune animal. L'espèce paraît avoir été de la taille du sanglier vivant; mais elle s'en éloigne par la briéveté de la face, et se rapproche par là du cochon de Siam. Les auteurs proposent de la classer sous le nom de Cochon d'Auvergne. Aper arvernensis. 7° Tarrms. Des mâchoires inférieures avec leurs dents, et un atlas d’une espèce ressemblant beaucoup aux Tapirs vivans, et que les auteurs désignent sous le nom de Tapir arvernensis. II. Carnassiers des terrains meubles. | 1° Hyëxes. Des dents molaires et incisives, des mâchoires inférieures , de humérus avec des eubitus et des radius d’une “espèce qui se rapprochait de l'Hyène tachétée, mais qui en dif- fère par des caractères assez prononcés, pour qu’on puisse la classer à part dans les divisions du genre. Le talon de la der- nière molaire est bilobé, les molaires intermédiaires sont obli- ‘ques; on ne voit point de trou au-dessus de la poulie de l’hu- mérus; ces caractères en font une espèce distinete, sous le nom d'Hyène du Perrier (H. Perrierii), qui doit rappeler le lieu où ” “elle a été trouvée. L'on à trouvé d’autres fragmens qui se distinguent de cette espèce, autant que l'Hyène rayée se distingue de l'Hyène tachetée. Ces fragmens sont une mâchoire supérieure, une mâchoire infé- rieure et des dents; ils rapprochent cette espèce de l’'Hyène rayée, par le tubercule du bord interne de la dernière molaire inférieure, et probablement par la position du condyle de la mâchoire inférieure, placé au-dessus de la ligne des dents, enfin, par la dimension du lobe postérieur de la carnassière su- périeure ; mais ils en diffèrent par le petit tubercule de la car- -massière supérieure, et par le fort collet et le tubercule en avant dela seconde molaire inférieure, enfin, par la hauteur de l’ani- mal, qui égalait au moins celle des plus grandes Hyènes tache- _tées. Cette espèce recoit le nom d’Ayæna arvernensis. Une dent, qui ressemble à une seconde molaire inférieure, a “servi à l'établissement d’une 3° espèce encore douteuse, sous 120 Zoologie. le nom d'Ayæna dubia. On a recueilli les ossemens de 10 indi- vidus au moins de la 1"° espèce, et de 2 ou 3 de la seconde. 2° Ours. Une portion de tête d’une espèce nouvelle, Ursus arvernensis; elle forme, par ses canines, une espèce de passage entre les Ours ordinaires et les Ours cultridens, Le même gise : ment a encore fourni un atlas, une omoplate, un humérus, une portion supérieure de tibia. Les dimensions de l'Ours d’Au- vergne approchaient beaucoup de celles de l’Ours brun des Alpes. Il se distinguait principalement par la forme de la tête. Comme tous les Ours fossiles, il était plus carnassier que les Ours vivans; l’arête très-saillante de ses canines lui donnait une plus grande facilité pour déchirer la chair des animaux.her- bivores, dont on trouve les débris rongés ensevelis:à côté des siens, dans un même tombeau. | Les auteurs décrivent et figureut de grandes dents canines applaties et tranchantes, qu’on a toujours trouvées isolées ;-elles sont rapportées à 2 espèces d’Ours.qu’ils appellent Ursus cul- tridens issiodorensis, et U. cultridens arvernensis. 3° Cxars. Les ossemens d'animaux du genre Æelis, que les auteurs ont trouvés, sont nombreux; ceux qui peuvent jeter le plus de lumière sur la forme de ces animaux, sont les mâchoires inférieures, dont 9 ont été dessinées dans les planches. Les au- teurs donnent en outre un tableau comparatif des dimensions de ces ossemens. Il y en a d’abord 5 qui montrent entre eux beaucoup de rapports; les 3 plus grands d’entre eux ont appar- tenu à une espèce que les auteurs désignent sous le nom de Chat d'Issoire (Felis issiodorensis); les deux autres, plus petits, indiquent une espèce à museau raccourci, et qui recoit le nom de Felis brevirostris. La sixième mâchoire, ayant des propor- tions et des dents très-caractéristiques, fournit le type d’une 3° espèce, formant peut-être un genre à part; c'est le Felis megan- lereon. | Une autre mâchoire appartenait à une 4° espèce qui se rap - prochait le plus du Couguar; les auteurs la nomment Chat de Pardines (Felis pardinensis). Enfin, une 5° espèce de la taille du Jaguar, porte le nom de Felis arvernensis. Le F. brevirostris est la plus petite de ces espèces; ensuite viennent les F. issiodo- Tensis, megantereon, pardinensis et arvernensis. | Après avoir déterminé ces espèces,,les auteurs décrivent en- À en er Zoologie. 121 core.d’autres ossemens, tels que des mâchoires supérieures, des vertèbres, des omoplates, des humérus, des cubitus, des ra- dius, des métacarpiens, un fémur, des tibias, des métatarsiens et des phalanges. Parmi ces débris, il en est qui appartenaient à une 6° espèce plus grande que toutes les autres, et fort sem- blable, peut-être, au Felis antiqua de M. Cuvicr. Ces débris sont un humérus, un cubitus, une 3° incisive, un 2° métacarpien et an, 2° métatarsien. Cet animal devait être de la grandeur du Tigre. …. C’est avec raison que les auteurs insistent, à la fin du volume, sur le fait très-remarquable de la co-existence de 6 éspèces de Felis dans une contrée aussi bornée que le champ de leurs dé- couvertes, lorsque les représentans de ces animaux sont au- jourd'hui disséminés sur tous les points du globe, de mauière qu'il est fort rare que la même contrée soit habitée par deux ou trois d’entre eux. S. G. L. 87. | PRE SUR LES OSSEMENS FOSSILES DES ENVIRONS D'ALAIS, département du Gard; par le baron d’Homsres (Firmas). (Bibliouh. universelle de Genève; janv. 1828 : Sc. et arts, p. 52.) Quelques restes fossiles ont été trouvés aux environs d’Alais, dans'des localités différentes, savoir, à Durfort, entre Saint- Hilaire et Vezenobre, et près de St.-Martin d’Arènes. Ils con- _sistent.en côtes; vertèbres, humérus, fémurs, etc.; mais il n'ya pas d'os de crâne; en sorte que les espèces ne peuvent être dé- terminées. Il y en à qui appartiennent à des Quadrupèdes de moyenne taille, Aux environs de Mende, M. Ignon fils a trouvé des ossemens d’Ichthyosaure, notamment des vertèbres, qui ont été communiqués au baron Cuvier. 88. DE uro NOSTRATE EJUSQUE SCELETO Commentatio. Scripsit et | Bovis primigenit sceleto auxit Lud. Henr. Boranus. Acced. * tab. lithog. 5. re acta phys-med. Acad. C. L. C. Nat. Curios.; ? Tom. XII, 2° part., pag. 411.) Én'bsochs ou Bison, autrefois commun dans les forêts de la Germanie, s’est retiré peu à peu en Lithuanie, et se trouve au- -jourd’hui concentré dans la forêt de Bialowicz, où l'espèce forme un troupeau d'environ 600 individus. Plusieurs auteurs anciens, notamment Jules César, Appien, 192 Zoologie. N° 88 _Pausanias, Senèque, Martial et Pline, font mention des Bœufs sauvages de la Germanie. M. Cuvier (Recherches sur les ossemens Jossiles, 3° édit., Tom. IV, p: 107) pense que leurs assertions se rapportent à deux espèces distinctes de Bœufs, qui auraient vécu anciennement dans la Germanie, et dont l’une ne se serait éteinte que depuis environ 3 siècles, puisque Herberstein, qui voyageait en Pologne et en Russie dans le 16° siècle, les à bien distinguées et même figurées. Cette opinion est combattue par Bojanus , et il résulte de sa démonstration, ce que Pallas avait déjà avancé, savoir, qu'il n'existe aucune preuve que jamais un homme ait vu un Aurochs vévant, différent du Bison. Ilen est autrement des nombreux restes fossiles de Bœuf, qu'on a découverts en différens lieux ; ces ossemens n'appar- tiennent pas tous au Bison, et leurs dimensions sont de beau- coup supérieures à celles des os de notre Bœuf domestique. Ils appartiennent au Bos prémigenius Cuv. Des crânes plus ou moins complets de cette dernière espèce sont figurés et men- tionnés par M. Cuvier; l’auteur vient y ajouter la figure d’une portion de crâne trouvée dans un lac de la Lithuanie, et surtout la figure d’un beau squelette entier, trouvé à Hassleben (grand duché de Saxe-Weimar), et conservé dans la collection de Jéna. D'après l'examen comparé de ces pièces, les caractères du Bos as ere sont les suivans : Les apophyses frontales sont très-épaisses à leur base, re circonférence de 15 pouces et au-delà, non arrondies, mais aplaties ou comprimées. 2° Ces apophyses sont d’une longueur remarquable (de 2 pieds et demi, plus ou moins). 3° Les cornes sont constimment dirigées en avant, de ma- nière qu’elles font un-angle aigu avec une ligne remontant sur le front (si ce caractère est moins apparent dans quelques figures données par M. Cuvier, c’est que les crânes ont été dessinés dans une position horizontale ou tout-à-fait dressée, et non pas dans celles où ils se trouvaient chez l'animal vivant). 4° La crête du vertex est plus comprimée que dans le Bœuf domestique; l’occiput et le front sont très-excavés. Deux lignes qui s'élèvent du front et de locciput, et qui se coupent, dans le Bœuf domestique, sous un angle de 80° environ, ne ve qu'un angle de 45° chez le Bos primigenius. 5 Zoologie. 123 | H°Les fosses temporales sont comprimées et plus rétrécies en rrière ére que dans le Bœuf domestique, "6 Les orbites proéminent plus latéralement que dans le Bœuf domestique, où elles sont dirigées plus en avant. 7° Les apophyses é épineuses des vertèbres dorsales sont con- Sdérables, mais moins, en proportion, que chez le Bison. 8° Les os des membres sont plus épais que chez le Bœuf do- mestique et le Bison, ils se rapprochent à cet égard de ceux du Bubale. | 9° Le squelette entier est beaucoup plus long que celui du Bœuf domestique ; il surpasse aussi, d’un sixième environ, celui du Bison. La question si le Bos primigenius est la souche du Bœuf do- mestique, est laissée indécise par Bojanus. . D'autres ossemens fossiles appartiennent réellement à une espèce de Bison, mais qui était plus grande que celle de nos jours; c’est l’Urus priscus des auteurs, qui avait la taille du Rhi- nocéros. M. Cuvier en à figuré et décrit plusieurs cränes, et Bojanus en cite un autre, trouvé sur les bords du Rhin | et appartenant au Musée de Darmstadt. Il passe ensuite à la description du Bison vivant et de son squelette; il à observé l'animal en vie; le squelette qu'il décrit en détail, et dont il donne des figures, a été préparé, par ses soins, pour le Muséum de Wilna. Voici, d'après ces recherches, les carac- tères distinctifs du Bison et du Bœuf domestique, déjà indiqués en partie par Daubenton, Gilibert, MM. Cuvier et Baer (Bei- træge zur Kunde Preussens, IL, 3, p. 255.) Le Bison (Urus nos- tres) est si sauvage, qu’il n‘y a pas d’exémple qu'on l'ait appri- _voisé; il se montre toujours un ennemi acharné du Bœuf do- | mestique; sa yoix est un grognement et non un mugissement. Quant à sa taille, il est l’animal le plus grand après le Rhino- _céres; le thorax est surtout très-ample; la tête, au contraire, est d’un volume médiocre; les yeux, les oreilles, les lèvres et Ja bouche sont plus petits que dans le Bœuf domestique. Le poil d du corps est velu, d’une odeur de muse au front, et pro- | longé ne une longue LUE le long du cou, qui n'offre point de _fanon. Le scrotum, petit et serré contre le ventre, contient des testicules d’un volume médiocre, qui n'excède pas celui des tes- ticules du bélier. La queue est courte, ne descendant guère que 124 Zoologie. N° 88 jusqu’au calcanéum, et garnie de soies à l’extrémité. Le corps de l'embryon présente déjà ces proportions; la tête n’est pas très-volumineuse; les sabots sont luisans, amincis surles bords _ extérieurs. Chez les adultes, les os du crâne sont supérieurs en masse aux os de la face, qui sont raccourcis ; la largeur du front surpasse d’un tiers sa hauteur; il est d’ailleurs cenvexe, et se confond avec la crête occipitale, située au-dessus du ni- veau de l’origine des cornes, et entourée d’une anfractuosité semi-circulaire. L’angle facial, pris à la manière de Camper, est moins aigu à cause de la saillie du front. Les cornes naissent, non pas de la crête la plus élevée de la tête, mais du milieu de la convexiié du front; elles se dirigent un peu en bas, et très en dehors, pour se recourber bientôt vers le haut ; très-épaisses à leur base, elles rétrécissent beaucoup la fosse temporale; les os interpariétaux sont carrés, non triangulaires ; ils s’étendent de l'os occipital jusqu’au frontal, sans que le pariétal vienne s’intercaler entre eux. Cette disposition n’est cependant visible que dans le jeune âge; les os se confondent bientôt, et les su- tures s’effacent. Les os intermaxillaires restent toujours dis- tincts; ils ne montent jamais, même dans l’âge avancé, jusqu'aux os du nez; ils se terminent toujours plus bas. Les orbites, sem- blables à des capsules osseuses, sont très-proéminentes et diri- gées plus en avant que dans les autres espèces. Les os du nez sont courts et larges; la base de l’occiput est peu alongée; les apophyses ptérygoides sont éourtes, et ne se prolongent que peu en avant; le palais osseux est court; la cavité du nez et les narines postérieures sont spacieuses. Le trou occipital est plus petit que dans le bœuf domestique, ainsi que le canal vertébral. Les vertèbres dorsales sont au nombre de 14, celles des lombes au nombre de 5. Les apophyses épineuses des vertèbres sont très-longues ; il y a 14 côtes, grèles et étroites, de chaque coté. La facette articulaire postérieure de latlas, sous le canal ver- tébral, est circonscrite par des bords droits; la 2° vertèbre cer- vicale est plus courte, plus haute; les facettes articulaires de ses apophyses obliques postérieures sont plus larges que longues. L’apophyse épineuse de la 7° vertèbre cervicale est déjà beau- coup plus longue qu'aucune des apophyses épineuses du Bœuf domestique. Les vertèbres lombaires ont des corps plus courts, des apophyses épineuses, plus longues et moins larges; des apo- | Zoologie. 125 physes transverses, plus courtes, dirigées en bas, obliques; enfin, des apophyses postérieures, reçues non-seulement dans la fa- cette articulaire de la vertèbre suivante, mais recevant encore les apophyses obliques antérieures de cette dernière. Le sacrum est presque droit ; le bassin s’avance davantage; les os iliaques sont moins arqués en haut, et peu saillans en dehors ; les os des membres, ceux du métacarpe exceptés, sont plus élancés, moins larges et moins gros. Le bord postérieur de l’omoplate est plus mince , la crête de l’omoplate moins dirigée en avant, le sillon supérieur de l’humérus plus étroit; la partie horizontale du cu- bitus (lolécrane) est considérable. Il y a deux osselets métacar- poides à chacun des pieds de devant, et deux osselets phalan- giens à chaque doigt. Le grand trochanter du fémur est moins large et moins dirigé en dehors, la ligne àpre postérieure du fémur plus étroite, le sillon du tibia, destiné au tendon du muscle fléchisseur des doigts, rétréci; la crête du tibia se confond peu à peu avec le corps, vers la partie inférieure; la facette articu- laire antérieure, destinée à recevoir l’osselet de la malléole ex- terne, opposée à la base du tibia, est plus granae ; l'os du mé- tatarse est plys large qu’épais au milieu de son corps; chez le Bœuf domestique, au contraire, il est plus épais que large. Après la deseription de l’animal, vient une série de mesures prises exactement sur la totalité de son corps et sur chacune de ses parties; la longueur totale de Findividu entier, mesuré-par Bojanus, était de 6 pieds 11 pouces 6 lignes , depuis le som- met de la tête jusqu’à l'extrémité de la tubérosité de l'ischion, et la hanteur la plus grande, de 4 pieds 9 pouces. Ces dimen- sions sont de beaucoup inférieures à celles qu'indiquent quel- ques auteurs des 16° et.17° siècles. Les planches représentent, 1° le squelette du Bison, réduit au quart de ses dimensions naturelles, et avec une image eciagra- phique de l’animal entier; 2° des têtes mâles et femelies, un embryon du Bison, des crânes, des dents, des vertèbres et d’au- tres os isolés; enfin, la dernière planche offre le squelette du Bos primigenius de Jéna, trouvé en 1821 à Hassleben, et plus complet que ceux de Paris et de Schœænbrunn. Ce squelette est réduit à =sur la planche. Un fragment de crâne de la même es- pèce est encore figuré sur la 2° planche. 20 E 126 Zoologie. 89. ATLAS DES oiseaux D'EUROPE, pour servir de complément au Manuel d’Ornithologie de M. Temminék; par J, C. Wer- ner. X° livr. (Voy. le Bullet., Tom. XV, n° 228). Paris, 1828; Cette nouvelle livraison contient les Sylvia arundinacea Lath.:; Phragmitis, Bechst., palustris, 1d., Celti Marm., Zuscinia Lath.; Philomela Becht., sericea, Natter., orphea Tem, nisoria ; Bechst., atricapilla, Lath. 90. OBSERVATIONS SUR LE NOUVEAU GENRE D'OISEAU nommé par le D' Smith Raixoromasrus, de la famille des Proméropidées ; par sir W. Janine. (Zoological Journ.; n° XIIE, p. 1.) M. Smith a envoyé au muséum africain une espèce d’oiseau du cap de Bonne-Espérance, sous le nom de Rhinopomastus capensis , que M. Jardine change en Rhënopomastus Smüthü, en disant que cette espèce était inconnue. En bonne justice, on aurait dû lui donner le nom de Levaillant, car ce natura-- liste voyageur en a publié une magnifique figure, n° 6 et 6, de ses Promérops , sous le nom de Promérops namaquois ; que M. Vieillot a spécifié de nouveau dans le Dict. d’hist. nat., 2° édit. , sous le nom de Promerops cyanomelas. ue Ces espèces, faites si légèrement, ne font qu'embrouil- ler, outre mesure, la science. Quant au genre, nous pensons que M. Smith a eu raison de l’établir. L'oiseau ressemble bien aux Promérops par l’ensemble des formes corporelles, mais il en diffère notablement par les caractères tirés du bec et des tarses. Raixopomasrus. Rostrum elongatum , incurvum , gracile , te- retiusculum , basi trigonum ; nares basales , mediæ ; Parvæ , membrané semiclausæ ; scutelloque incumbente tectæ ; alæ me- diocres ; cauda gradata , elongata : pédes insessores | mediocres ; tarsis brevissimis , acrofarsio scutulato , paratar=io Entegro ; di- gilo exteriore ad securdam phalangem connexo, interiore libero; ‘acropodio scutellato ; halluce robusto ; unguibus validis , comi- pressis , hallucis validiore. Type, Ris. Smithit , Jardine , à changer en RA. Faillanti. | Er LESSON,; OI. NOTICES ORNITHOLOGIQUES , 4° livrais. ; par F. Bot, de Zoologie: 127 (sis ; ; 1826, Tom. XXI, 3° et j cah, ; p. 300. ( For. ; Tom. v LL. He RE wb bes notices sé rapportent à quelques petites espèces d’Échas- siers que l’auteur ét lé capitaine Woeldicke ont observées sur les côtes marécageuses de la province de Ditmarschen, depuis l'embouchure de l’Elbe jusqu’au duché de Sleswig. Ces espèces sont les Pelidna subarquata , platyrhyncha et alpina ; le Tel- matias Gallinago, l'Anthus campestris ; le Calamohcrpe phrag- mitis ; la Bernicla leucopsis et le Circus cyaneus. C’est principa- lement sur les mœurs et le genre de vie de ces Oiseaux que por- tent les remarques de l’auteur. 92. Lerrre DE H..Boté À M. Wacrer, sur quelques Oiseaux et Reptiles de l’île de Java. (Zbid.; Tom, XX, n° 8 et 9, 1827, P. 724.) M. Boié dit, dans cette lettre, que les Gobe- Mouches à “queue conique et à couleur de feu ( Parus peregrinus, Mus- cicapa flammea et miniata ) forment un genre très-différent par leur genre de vie, et intermédiaire aux Mésanges et aux Gobe- Mouthés. Il est provisoirement désigné sous le nom de Phœni- cornis. Lés Pycnonotes forment un genre des plus naturels, et “c’est à tort qu'on a voulu les rapporter aux Grives. Un Reptile Batracien , qui porte des ongles aux doigts des pieds , et dont la patrie était inconnue , a été trouvé fréquem- ment au cap de Bonne-Espérance, par M. Boïé. Ce reptile forme ‘un nouveau genre que M. Wagler décrit sous le nom de XENo- pus, avec les caractères suivans : Caput breve, latissimum, de- pRbhein ; absque angulis prominulis ; apice rotundato-acumina- tum ; maxila denticulata ; mandibula (et palatum) edentula ; lingua nulla; parotides nullæ ; oculi respectu corporis molis pPaÿvi, rostré apiét approximati ; orbitæ crenulaiæ ; nares sub- obliquæ , subrimæformes ; orts rictus parvus, rectus , angulo ocu- Torum anguluim posticum purum transcendente ; pedes antici, breviusculi tetradactyli, digitis omnibus totis liberis, longis, Strictis , subulato-acuminatis , apice inermibus , externo cum in- | terno,secundo éum tertio æquali longitudine ; pedes postict validi pentadactyli, toté palmati ; digitis omnibus subangulatis ; 3° cum 5° æquali longitudine , quarto omniun longissimo ; truncus la- 128 Zoologie. tus, inflatus. L'espèce unique de ce genre est nommée Xenopus Boiei. Le Bufo lœvis de Daudin { Pipa lævis et bufonia Merr. ) n’est qu'une espèce nominale, faite sur un individu détérioré du Xenopus. La figure de Daudin est très-mauvaise. vi . de 93. Sur LES SERPENS DE L'AFRIQUE MÉRIDIONALE ; par Andr. Suivre , D. M. ( Edinb. new philos. Journal ; juill. _ octob. 1826, p. 248.) n L'auteur, en sa qualité de sur-intendant du Muséum Sud- africain, se trouve dans une position très-favorable pour ob- server, à l’état vivant, les Serpens du midi de lAfrique ; et il en profite pour enrichir de ses observations l’histoire naturelle de ces animaux, qui en a certainement grand besoin. Les espèces qu'il décrit d’une manière succincte sont en partie déjà, mais mal connues; les autres sont données comme nouvelles, au moins provisoirement , attendu que l’auteur n’a eu à sa dispo- sition que les ouvrages de Shaw et de Lacépède. Les descrip- tions sont faites sur des individus vivans ; ce qui a permis d'y joindre aussi quelques détails sur leurs mœurs. Les développe- mens plus étendus, ainsi que les figures des espèces décrites, sont réservés pour un ouvrage à part, que l’auteur ,j.ubliera par la suite. Son premier article contient la description abré- gée de 6 espèces. 1° Vipera inflata Burchell. (Travels in Sika Africa. Vol, 1). Puff-Adder des habitans du pays.) 2° Vipera armata Smith (rs Snake des habitans ); très-vénimeux. 3° Vipera montana (Berg-Adder des habitans); très-voisines et peut-être identique avec le Coluber Atropos Shaw. | 4° Naia capensis Smith. ( Riénghals-Slang des habitavs.) Es- pèce répandue dans tout le sud de l'Afrique ; sa morsure est mortelle. : x 5° Naia Somersetta Smith. ( Nacht-Slang des habitans.)Rare; sa vie paraît être nocturne. 47 hujus generis ? 6° Elaps punctaius. ( Koussebard où Garter Snake. ) Belle es- pèce; rare au cap de Bonne-Espérance.Morsure très-vénimeuse. 94. CRITIQUE DE L'OUVRACE DE SPIX SUR LFS SAURIENS ; par J. L. Firzinçer. ( Zsés ; 1827, Tom. XX ,p. 741.) RS PRES L Zoologie. 129 . L'ouvrage que Spix avait publié sur les Reptiles Sauriens du Brésil, fut soumis à un examen critique par M. Boïé, de Leyde { Isis , 1826. 1°° n°). M. de Spix chercha à se justifier dans une réponse imprimée dans le même recueil, même an- née, 6° n° : M. Fitzinger vient défendre les vues de M. Boié. Tous ces mémoires ne se composant que de remarques de dé- tail, nous ne pouvons que les signaler ici à l'attention des na- turalistes qui s’occupent spécialement d'Erpétologie. 95. REMARQUES DE M. TH. Say, sur QUELQUES REPTILES — décrits par M. Harlan, dans le Journr. of the Acad. of. nat. » sc. of Philadelphia ; Tom. IV. {Contribut. of the Maclur. Ly- ceum , n° 2, juillet 1827, p. 37.) Le Scinque décrit comme une espèce nouvelle , sous le nom de Sc. bicolor, est, selon M. Say, un individu âgé du Sc. quin- quelineatus. Le Seps sexlineata Harlan appartient au genre Zi- pes Lacép. Enfin , l'Agama cornuta Harl. s’il n’est pas l’4. or- bicularis, doit être rapporté à l'A. topayazxin d’Hernandez, ou au moins à celui décrit sous ce nom par Barton. Tu. C. l -96. DESCRIPTION DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE SALA- MANDRE , av. fig.; par M. Green. ( Contributions of the Maclu- rian Lyceum , n° 1. Janv. 1827, p. 3.) 1° Salamandra porphyritica. $. caud& mediocri corpore supra fusco, maculis albidis, subtüs albido; hab. Crawford county, Longueur 5-6 pouces, queue de la longeur du corps, conique _très-comprimée, légèrement carénée en dessus et en dessous de la moitié de ses tranchans dans le mâle; le dessus du corps d’un brun tantôt clair, tantôt sombre, parsemé d’un grand nombre _ de taches blanchàtres irrégulières ; elles sont disposées sur deux ou trois rangs réguliers, le long des flancs. Le jeune de cette es- | pèce est blanchâtre;l’on y voit quelques marques brunûtres, et, de plus, une ligne rougeître qui s'étend des pieds antérieurs aux postérieu rs, comme chez le Proteus neo-Cæsariensis. 2° S. Jeffersoniana. S. caudé mediocri, corpore suprà fusco, * maculis cæruleis, subtus fusco; hab. Cannonsbury. . Longueur, 7 pouces environ, queue de la longueur du corps, légèrement comprimée, pointue, couleur d’un brun clair, plus B. Tom. XVI. 9 130 Zoologre. sombre en dessus, avec des points bleus d'azur irrégulièrement disséminés, les doigts sont très-alongés. 39 Sintermixta.S. caudé longiisculi, corpore suprà fusco, ma- culis undulatés subiüs intermixto; hab. aux États-Unis. Longueur, 5-6 pouces, queuc plus longue que le corps, co- nique, légèrement comprinée, pointue, de couleur brunâtre ou ardoise, avec des taches sombres ondulées ou des raies inter. rompues, plus visibles sur les individus avancés en âge et lors- que l'animal est plongé dans l’eau; les côtés du corps et des jambes offrent des points blanc-clairs ou jaunâtres, l’aspect mé- langé qu'ils forment disparaît avec l’âge. Les jeunes présentent une teinte rougeâtre le long de l’épine. En général, cette espèce varie beaucoup pour la disposition et l’intensité de ses couleurs. 4° 8. glutinosa; Var. Dans cette note, l’auteur signale l'aspect argenté que présentent assez fréquemment des individus de cette espèce , très-communs dans le Washington county. 5° S. suboiolacea; Var. L'individu trouvé par M. Green est, en dessus, d’une cou- leur verdätre ardoiïsée, sombre, avec une rangée de taches ar- rondics, d’un jaune gomme gutte, disposées en ligne, depuis le museau jusqu’à l'extrémité de la queue, le dessous du corps est verdâtre-ardoisé uniforme. | Ja. C. 97- RÉPONSE A UNE NOTE DU SpAopsis of american Reptiles du D' Harlan; par M. J. GReex. (Jbid.; juill. 1827, p. 39.) M. Green revendique la priorité de la découverte de l'espèce de Salamandre qu'il désigne sous le nom de $. éntermixta, et que M. Harlan appelle S. picta. Il pense que c’est tout-à-fait à tort que M. Harlan regarde comme une $. vartolata Var., l'in- dividu dont il a fait une espèce particulière S./e/fersoniana ; et, à son tour, M. Green rapporte à une variété de la S. glutinosa l'in- dividu que M. Harlan donne comme une S. variolata, Var. É à: 02 08. OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DU COEUR CHEZ LES Barra- crexs; par M. J. Davy. (Ædinb, new philosoph: Journal; avril- juin 1828, p. 160.) M. J. Davy, d’après l'examen qu’il a fait du cœur du Crapaud Pr : Zoologie. 131 commun ét des deux espèces communes de Grenouilles , soutient que cet organe, chez les Batraciens , n’est pas simple comme chez les Poissons, mais qu’il se compose de deux oreillettes, et même, si on veut, de deux ventricules. Il y a longtemps qu’on sait que l’oreillette est divisée en deux par une espèce de cloi- ‘son incomplète. Cependant l’auteur dit qu'il n’y a pas de com- munication entre les deux cempartimens, si ce n’est par le pas- sage sur les valvules qui leur sont communes et qui garnissent leur orifice ventriculaire. De l’air insufflé dans les oreillettes par “une ouverture transversale faite à la base du ventricule, ou par ‘Ja voie des veines pulmonaires ou des sinus des veines caves, peut servir, selon lui , à démontrer son opinion. La portion co- nique du ventricule, qui ne se contracte qu’après la portion au- riculaire de cette cavité, serait à considérer comme un second ventricule. On voit qu’il n’y a là que deux manières différentes d'envisager le même fait. 99. SUR LA NATURALISATION DES POISSONS DE MER DANS LES FAUX DOUCEs ; par J. Mac-Cuirocu. (Quarterly Journal of Science , etc.; octob.-déc. 1827, p. 320 et p. 496.) L'auteur répond , avec un peu d’humeur, à diverses objections qu'on a faites contre son plan de naturalisation, il annonce quelques résultats favorables qu’il a obtenus dansses expériences. ( Voy. le Zulletin, Tom. VII, n° 101, et Tom. IX, n° 210.) 100. À SELECTION OF THE MOST REMARQUABLE AND INTERESTING OF THE FISHES FOUND ON THE coasrs OF C£eyLON.—Collectiorn . des poissons les plus remarquables et les plus intéressans, qui se trouvent sur les côtes de Ceylan, d’après des dessins faits … dans les parties méridionales de cette île, sur des échantillons vivans; par John Wazrcaurcx BEnnerT. N° 1 et 2. In-4°. … Londres, 1828; Longman et c°. ( Athenœum; 11 et 28 mai 1828.) Ce recueil sera composé de 6 livraisons, chacune de 5 plau- ches coloriées d’après les dessins originaux, accompagnées de descriptions; il paraîtra chaque mois un numéro. On donne beaucoup d'éloges à l’exécution de cet ouvrage. 101. OBSERVATIONS SUR LES POISSONS contenus dans la collection dé ia Société zoologique de Londres, avec fig.; par E. T. 9: 132 Zoologie. Benxer, Esq. (Zoolog.Journ.; n° XI, sept.-déc. 1827,p.371.) M. Bennet ayant trouvé avec M. Vigors, dans la collection de la Zoological Society, un certain nombre d’espèces de Poissons non décrites, se propose deles publier successivement dans les n°* du journal cité. Son premier mémoire contient la description de deux espèces d’Antennarius Commers Mss. (Chironectes Cuy.), et d’une espèce de Perche. Préalablement, il fait remarquer combien M. Cuvier a éloigné les Chironectes et les Lophies de leurs affinités naturelles, en les rangeant parmi les Poissons os- seux, dans sa section des Perches ( Régne animal, Tom.Il) ou dans sa famille des Gobioides (Mérmoires du Muséum, Tom. II, Monozgr. des Chironectes). M. Bennet les rapproche, avec Arté- di, Linné, Klein, Gouan, Lacépède et M. Duméril, des Balistes, dans la division des Poissons cartilagineux. Il passe ensuite aux descriptions. 1° ANTENNARIUS unicornis. A. scaber; superne pallidè fuscus , maculis irregularibus strigisque anastomosantibus nigro-fuscis ; _énferné albus, fusco reticulatus; capite albo, rufo marmorato : ra- dio capitali, 1° tenuissimo; 2° brevi, cylindrico. D. 12. P. 11. V. 5. À. 7. C. 9. Long. 2 + pouc. Largeur 1 +. Le nez supporte une corne longue de 18 lignes et articulée, par sa base, avec le crâne , et au-devant de la corne un filament sétacé ayant le double en longueur. Hab. Apporté de Madagascar. 2° ANTENNARIUS ztidus. A.lævis , albidus , vittis trregularibus lobatis maculisque ferrugineis purctisque albis ; radiorum capita- lium 1° brevi, penicilligero ; 2° et 3° cirrhosis. D. 13. P.10 V. 5. À. 7. C. 7. Long. 1 + pouc. Largeur : pouc. Cette espèce a le contour de la bouche garni de barbillons qui manquent dans la précédente. Le dessus de la tête supporte 2 appendices arti- culés sur le crâne et garnis de barbillons; le plus antérieur , qui _est aussi le plus court, supporte le filament nasal. Hab..…… L'auteur pense que son Azten. nitidus pourrait bien ne former qu’une seule espèce avec le Chrronectes lævigatus, dont il ne dif- fère par aucun caractère essentiel. 3° L'espèce du genre Perche Lacép., que l’auteur décrit, est nommée Perca pulchella. P. lineis longitudinalibus argenteo- cærulescentibus, pinnarum dorsalium 2° radiis 13. D. 11. 13. P. 15. V. ;. A. 5. C. 19. Long. 3 pouc. Larg. 1 pouc. Hab. l'ile de Sumatra. Zoologie. 133 * Les figures qui représentent les 3 espèces décrites sont colo- riées et dignes d’éloges. S.G. L. 102. QUELQUES REMARQUES SUR LA CLASSE DES MOLLUSQUES dans l'ouvrage du D° Fleming (or British Animals), et descrip- tion de quelques nouvelles espèces; par G. Joansrox. (Edinb. new philosoph. Journ., avril-juin 1828, p. 74.) L'auteur de ce mémoire reproche à M. Fleming de ne pas avoir cité assez souvent, dans la partie de son ouvrage consa- crée aux Mollusques, l’Aistoire naturelle des an. s. vert. de M. Lamarck. Le Spirula australis a été ajouté à la Faune britannique par M. Stewart, qui la reçut de l’'Aberlady Bay. M. Johnston a observé à l’état vivant le Loligo Sepiola; Vin- dividu était dans un état de langueur, et mourut après 12 heu- res; il ne se déchargea d'aucun liquide coloré. Dans les genres Arior et Limax, la bouche est formée par une trompe courte et rétractile, dont la lèvre supérieure est armée d’une plaque cornée, semilunaire, ayant sa concavité tournée en bas, et au centre une dent saillante et émoussée. En donnant des tentacules noirs au Limnax agrestis, M. Fleming a, sans y faire attention, copié ses prédécesseurs , car ces ten- tacules ont la même couleur que le corps de l'animal : ici M. Johnston donné la description d’une espèce d’Arion qu'il re- garde comme nouvelle. s A. circumscriptus : (Limax agrestis Lath? Linn. Transact. IV. 85 pl. 8. f. 1. 4. L. marginatus Müll. Verm. IL. 10.) Corps noir grisâtre, tacheté, avec une bande noire autour de l’écusson et du corps; l’orifice respiratoire antérieur. Hab. les prairies humides, les haies, etc. Commun. Corps long d’un pouce à un pouce et demi; non caréné et peu rétréci vers son extrémité postérieure ; noir grisätre , mar- bré, avec une bande étroite entourant le dos et l’écusson ; les côtés gris bleuâtres , le pied blanc, opaque; les tentacules assez courts, noirs; l’orifice respiratoire situé beaucoup au-devant de lécusson qui est entier; le pore muqueux au-dessus de la queue très-distinct ; les jeunes individus sont blancs ou couleur de paille, avec la tête et les tentacules noirâtres. Probablement cette espèce a été prise jusque là pour une variété du Zimax 134 Zoologie. N° 102 agrests. Ses caractères sont constans; toutefois il se pourrait qu'il ne füt que le Zimax ater dans le jeune âge. $ M. Johnston continue de la manière suivante ses remarques sur l'ouvrage de M. Fleming. Le genre Helix contient 2 espèces: les A. albella et elegans Drap., que Lamarck a rangées ; peut- . être plus proprement, dans le genre Carocolla. Les H. nitida et zitidula Drap., et le Æ. alliaria Miller, sont réunis comme synonymes. M. Johnston a fait à cet égard une expérience qu’il rapporte. Quatre individus de même taille et de couleur sem- blable, et ayant le même nombre de tours despire, furent enle- vés de dessous la même pierre. Aucun d’eux ne répandait une odeur quelconque pendant la vie, mais en les plongeant un à un dans de l’eau chaude, deux d’entre eux répandirent une odeur alliacée très-forte; dans le 3° elle était faible et dans le 4° nulle. De là l’auteur conciut que cet animal a le pouvoir de répandre où de retenir à volonté l’odeur qui le distingue, et qu'après La mort, l’émission de celle-ci peut-être empêchée par des circon- stances accidentelles. La source de cette odeur n’a pu être re- connue avec certitude; mais elle paraît provenir d’un fluide jau- nâtre qu'on voit suinter au-dessus de la tête. M. Johnston ne croit pas comme M. Fleming que l’Helix caperata Montagu soit synonyme de l’A. striata Drap. Cette dernière est la plus com- mune dé toutes les coquilles des environs de Berwick, et la côte blanche de la lèvre extérieure est chezelle un caractère constant. Or, Montagu n’en fait aucune mention dans sa description, et l’on sait combien ses descriptions sont minutieuses. M. Turton dit expressément que l'A. caperata se distingue de l'A. virgata par l’absence de la côte filiforme le long du côté interne de la lèvre. De plus la figure de Montagu diffère tout-à-fait de VA. striata Drap. Dans les Nudibranches on remarque, pour le genre Tritonia , que le T. coronata, qui habite le Frith of Forth,n'était pas connu à M. Fleming. Les deux espèces suivantes paraissent: n'avoir pas encore été décrites. ° Trironra plebeja: corps ovale, rétréci en arrière, grisâtre; les tentacules supérieurs multipartites et cylindriques; branchies dendroïdes sur un seul rang. Hab. la mer près Berwick. Descr. Corps long d’un pouce, large de 4 lignes; tronqué en devant, terminé en une pointe étroite en arrière; limacifrome,; Zoologie. 139 marqué de taches brunes; le dos légèrement convexe; les côtés brusquement aplatis, avec des marques d’une couleur plus foncée, le pied blanc. Le bord antérieur du manteau, au-dessus de la bouche, est divisé en 6 ou 7 filamens courts , coniques et en partie rétractiles ; un peu «4 en arrière sont les deux gaines courtes et cylindriques, desquelles sortent les tentacules. Ceux- ci consistent en un faisceau de filamens unis à leur base, et rangés autour d’une colonne centrale d’une teinte plus blanche; ils ne sont épanouis que lorsque lanimal est en mouvement. Sur les côtés du dos se trouvent à à 6 expansions branchiales, qui xonten décroissant vers la queue, et qui ont l’aspect d’un arbre en miniature, dépouillé de ses feuilles. ® Tnir. pulchra : corps oblong , rouge, avec 3 bandes trans- versales, blanches, et marqué de petites taches ocellées, Hab, la mer près Berwick. du Descript. Corps long de : de pouce, oblong, partout d’un égale largeur , d’une belle a à rouge , avec des taches foncées et 3 bandes blanches, étroites et transversales. Le dos est partout parsemé de petites taches ocellées, dont la circonférence est blanche et le centre rouge. Le bord antérieur du manteau est blanc, arrondi et échancré sur le front, et tuberculeux sur les côtés. Les tentacules supérieurs sont exactement comme dans l'espèce précédente. Sur les bords du dos se trouvent quelques prolongemens ou tubercules branchiaux, dont quelques-uns sont ramifiés. à Les mêmes localités ont fourni à M. Johnston 3 individus de Tr. pinnatifida. C’est à tort que M. Fleming rapporte à une même espèce . Doris papillosa Montagu, et le D. vermigera Turt, Dans la 1° espèce les tentacules supérieurs sont annelés ; structure que n’of frent pas ceux de la seconde; dans le D, papillosa les papilles latérales ou les filamens branchiaux sont décrits comme étant renflés en forme de massue ; dans le vermigera , ils sont linéaires ou coniques, et dans cette espèce manque aussi l’espace trian- gulaive nu de la partie antérieure du dos, comme ilest repré- senté dans la figure de Montagu et indiqué dans sa description. M. Grant dit que l’Æoks peregrina habite le Frith of Forth, mais ni lui, ni M. Fleming n’en donnent une description, . Le Falvata cristata est abondant dans le Whitadder, rivière 136 Zoologie. N° 102 du Berwickshire; il faut donc ajouter cette espèce à la faune de l'Écosse. | Le genre Chiton a été bien traité par M. Fleming; il y régnait jusque là une grande confusion, principalement parce que les auteurs négligeaient l'excellent article Corchology , de VEdin- burgh Encyclopædia. \ n’y a que M. Turton qui cite cet article, mais si inexactement qu'on voit bien qu'il ne l’a pas consulté; ce qui est d’autant plus étonnant que cet auteur montre à cet égard une sévérité extraordinaire pour les autres. Le D” Fleming a omis le CA. punctatus Turton, le prenant probablement pour un individu imparfait d’une autre espèce. La côte du North Durham a fourni à M. Johnston les CA. marginatus , ruber, ci- nereus et lævigatus ; le 1% y est fort commun et d’une grande taille; les 3 autres y sont fort rares. Le genre Bulla n’a subi aucun changement dans l'ouvrage du D° Fleming, il est encore très-peu connu; voici la deserip- tion d’une espèce nouvelle. BurLa purctura. Coquille oblongue-ovale, opaque, blanche, marquée de nombreuses stries transverses, très-rapprochées et ponctuées. Hab. la côte près Berwick. Descript. Coquille longue de 4 lignes, un peu épaisse; le som- met percé d’une ouverture très-étroite. Sa forme est assez celle de la B. ampulla Montagu, mais elle se distingue par les stries ponctuées et régulières de toute sa surface. L'auteur n’en a trouvé qu'un seul individu; une partie de la lèvre extérieure parait avoir été brisée durant la vie de l'animal et s'être réparée en- suite. Cette portion est unie. Dans les Holostomes il serait à désirer, dit l’auteur, que M.Fle- ming eût adopté le genre Lacuna Turt., dans lequel se réunis- sent plusieurs espèces très-voisines des genres Turbo et Natica. La Verita pallidula des auteurs britanniques et les espèces voi- sines ne sont certainement pas des Natices; car leur perforation est sur la columelle et nen derrière elle, et les yeux de l’animal sont insérés sur une partie saillante de la base des tentacules et non élevés sur des pédicules. Le furbo margarita fournit aussi un exemple du défaut de principes qui règne encore dans l’éta- blissement des genres. (Les genres Montagua, Aplexa, Myxas, Balea ; etc., seraient difficiles à justifier.) Le capitaine Laskey, qui découvrit le Turbo margarite , et Montagu en firent un Æe- Zoologie. 139 dix ; le D' Leach en fit un genre à part sous le nom de Marga- rita; le D Turton et M. Lowe le rangèrent dans les 7wrbo ; M. Gray à son tour le transporta dans les 7rochus et M. Lowe adopta ensuite cette opinion, mais par des motifs inexplicables. M. Fleming, malgré les critiques de M. Gray, le replace parmi les Turbo , mais encore sans en donner le motif. En considérant le genre Margarita comme superflu, dit M. Johnston, nous trouvons que l'espèce pour laquelle il fut formé, est un Trochus, non pas autant pour la forme de la coquille que pour la struc- ture de l’animal. Dans les vrais Turbo on ne trouve jamais les côtés fournis d’appendices tentaculaires, mais ces organes exis- tent généralement chez les Trochus. Or, l'animal du T. marga- _rita a 4 de ces filamens sur chaque coté, et le bord du manteau, entre les tentacules, offre de très-belles crénelures; il s’accorde de même avec les Trochus par ses yeux pédiculés et diffère par là des Turbo. Les espèces que M. Fleming a rangées dans le genre Phasta- nella n’y trouvent qu’une place très-douteuse , et aucune d’elles ne doit y rester, si ce genre est restreint aux espèces à oper-- cule calcaire, comme l'a fait M. Sowerby.Le Cingulla pulla de- vient, sous ce point de vue, une véritable Phasianelle ; et la struc- ture de Panimal fournit également des motifs suffisans pour l'enlever du genre Cirgulla , vu que les Cingulles n'ont point de tentacules accessoires, et que leur opercule est corné et très- mince. Les Phasiavelles de M. Fleming constitueront peut-être un nouveau genre. L'espèce suivante parait nouvelle. Cincurza pulchra. Coquille conique , blanche, avec 2 ran- gées de taches brunes sur les tours de spire , qui sont striés en spirale. Hab. la côte près Berwick. Descript. Coquille longue d’une ligne et demie, conique, lus- trée , striée en spirale, blanche, avec 2 rangées de taches rou- geàtres sur le corps et le secor.d tour de spire; stries régulières, déprimées; 6 tours de spire arrondis et bien limités; bouche arrondie, rétrécie en haut, à bords égaux et avec une petite perforation derrière la columelle. Observation. Cette coquille est beaucoup plus belle que la €. interrupta, dont elle se distingue par ses stries spirales. Elle dif- fère dé la C. cingilla par sa forme et ses taches. 138 Zoologie. M. Johnston possède un échantillon de la Fetutina stylifera de la côte du North Durham; il fut trouvé comme celui de M. Turton entre les épines d’un Æchinus esculentus. Cetéchantillon n'avait point d’opercule, ce qui confirme l'observation de M. Turton, sur l'absence de cette partie, L'énumération des espèces britanniques faite par M. Fleming est d’ailleurs assez complète. Il est seulement à regretter qu'il ait attaché le nom de M. Goodal à un genre de Pivakes, qui probablement ne pourra se soutenir, M. Sowerby a déjà mon- tré que l’une des deux espèces est un jeune #starte, et l’autre ne paraît guère plus authentique. L. 103. NOUVELLES ESPÈCES D'ACHATINES DES ÎLES SANDWICH; Par J. GREEN, prof. de chimie au collége médical de Jefferson à PRE (Contrib. of the Maclurian Lyceum, etc. ; vol. 1 n° 2, juillet 1827, p. 47, avec fig.) 104. IE. SuR LES CARACTÈRES DES ACHATINELLES, nOUveau genre de coquilles terrestres ; par M. Swainson. ( Quart. Journ. of sciences ; janv.-avril 1828, p. 81.) Dans le 1° de ces deux mémoires , M. le prof, Green décrit et figure d’abord une charmante variété de notre Helix (Helic- teres) vulpina (Férussac Prodrom., n° 429, et Voy. de Freycinet, Zoologie, Tom. Il, p. 477, pl. 68, fig. 13,14). Cette variété nous était inconnue, et comme M. Green ne connaissait point notre ouvrage ni le voyage de M. Freycinet, avant son voyage en Eu- rope, il en fait une espèce nouvelle sous le nom d’Achatina Ste- wartlit. Mais ayant pu depuis consulter ces ouvrages, il a re- connu l'identité de son espèce. Nous tenons de son obligeance un exemplaire de la jolie coquille qui nous occupe, et qui est caractérisée par un fond jaune sur lequel se détachent 3 ban- des brunes, d’autres fois il n’y a qu’une seule bande. L'auteur cite et figure une variété dextre de cette jolie coquille. | L’autre espèce que décrit M. Green, appartient aussi à notre groupe des Hélictères. L’exemplaire décrit et figuré n’était pas complet, mais il est facile de reconnaitre qu'il appartient à no- tre Helix turritella ( Prodr., n° 434; Freycinet, Loc. cit. , pag. 483.) M. Green l’a nommée Achatina oahuensis. Ces deux espèces ont été apportées des îles Sandwich par Zoologiez 139 M. Stewart:la 1°° se trouveen grand nombre à Owhyhé, dansles vallées, profondes de cette île, adhérente à la surface inférieure des larges feuilles d’une plante appelée Z£ par les naturels, qui se servent de ses racines pour préparer une liqueur vénéneuse, très-employée avant l’arrivée de missionnaires. Les insulaires mangent quelquefois l’animal qui habite cette petite coquille, soit cru, soit cuit sur des pierres rougies. La plante appelée Zi par les naturels est le Dracæna terminalis de Jacquin. … Le mémoire de M. Swainson se rapporte à des coquilles ana: logues à celles dont nous venons de parler, et pour lesquelles nous avons formé depuis long-temps un groupe particulier dans uotre sous-genre Cochlogène, l’une des divisions du genre Helrr, Avant d’entrer en matière, M. Swainson présente quelques ob- servations sur les règles et l'esprit qui doivent présider à la for- mation. des genres. Il fait remarquer que les naturalistes du continent ont jusqu'ici cru qu'il n’était pas permis d’ériger en genre un groupe d'êtres, à moins que ses limites ne fussent bien circonscrites par des caractères précis et tranchés. Malheureu- sement, cette règle de la philosophie naturelle, bien qu’elle soit généralement proclamée, n’est point assez respectée sur le con- tinent, Mais M. Swainson va plus loin, en ajoutant que depuis les publications des ouvrages de M. Macleay, les naturalistes anglais ont presque universellement abandonné cette manière de voir, et que l’on ne regarde plus comme une innovation fà- cheuse de caractériser une nouvelle forme et de lui donner un nom. distinct. Nous devons conclure de ces réflexions que, plus avancés que nous dans la perfection, les naturalistes an- glais ne reconnaissent plus de règles, et que c’est une duperie de s'inquiéter si un groupe d'êtres offre ou non des caractères distinctifs pour lui donner un nom nouveau. D’après ces prin- cipes, les naturalistes, qui s’imaginent acquérir une grande gloire en imposant bon gré malgré des noms nouveaux de genres ou d'espèces, pourront devenir en peu de temps, à leurs yeux du moins, les plus grands naturalistes qui aient jamais existé. Nous croyons devoir rappeler à M. Swainson que la gloire ne s’acquiert pas en donnant des noms nouveaux que personne ne respecte quand ils sont donnés sans motifs, mais en établissant des coupes fondées sur des caractères bien observés et réelle- s1 140 Zoologie. ment distinctifs, en saisissant les véritables rapports naturels des êtres et en respectant ces rapports dans l’établissement des coupes de tous les degrés ; nous ajouterons que, pour l'honneur de la science et des savans anglais, nous sommes très-éloignés de penser que les naturalistes de cette nation aient abjuré les principes qui prévaudront toujours chez tous les bons esprits: ceux de ne reconnaitre comme coupes méthodiques du système que celles qui sont fondées sur des caractères organiques, bien tranchés et de méme valeur dans chaque ordre ou chaque fa- mille naturelle. M. Swainson, s’il ne craint pas d'établir de mau- vais genres, devrait au moins craindre que l’on ne l’accuse ou d'ignorer ce que les autres ont fait, ou de passer leurs travaux sciemment sous silence , en établissant des divisions méthodiques et des espèces déjà instituées avant lui. Son genre Achatinella n’est que la copie, sous un autre nom, de notre groupe des Hélictères, établi d’abord dans notre Prodrome et ensuite dans le Voyage de M. de Freycinet. Il eût été convenable de nous citer et de proposer alors franchement l'établissement de genre dis- tinct de notre groupe des Hélictères, et discutant les raisons _qui nous ont porté à le laisser parmi les Hélices, notamment l'i- dentité de leurs animaux. M. Swainson paraît ignorer notre tra- vail sur ce groupe, soit dans notre Prodrome, soit dans le voyage : de M. de Freycinet, où plusieurs de nos espèces sont figurées. Nous allons suivre les espèces que décrit M. Swainson comme étant nouvelles. N° 1. Achatinella pica. Avant nous, cette espèce a été décrite et figurée par Dixon, a voy. round the world ; App.,p. 364, fig v, sous le nom de Turbo apex fulva, et par Chemnitz sous le nom de Turbo lugubris que nous lui avons conservé. C’est là l'espèce dont M. de Lamarck a fait, par une application fâcheuse du principe des formes de la coquille, un Monodonte sous le nom de M. seminipra. N° 2. A. perversa est notre Helix decora Prodr., n° 430, Freycinet, loc. cit., p. 478, déjà figurée par RE avec la précédente. N°3. 4. acuta paraît être notre H. spérizona Prodr. ,n° nl. Freycinet, p. 480. N° 4. 4. livida. Nous ne pouvons parfaitement distinguer cette espèce parmi plusieurs des nôtres qui s’en rapprochent. Zoologie. 141 N° 5. À. bulimoïdes. C'est notre lorata Prodr. , n° 433; Frey- cinet , p. 479. N° 6. A. pulcherrima. Celle-ci se trouve dans le cas du n° 4. Il est fâcheux que M. Swainson n'ait pas accompagné son mé- moire de la figure en couleur des espèces qui y sont décrites. FÉRussAC. 105. OBSERVATIONS SUR LA PROPAGATION DE L'HELIX POMATIA, et sur son développement; par M. Ch. Preirrer. (Extrait de l'histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Allemagne; 3° partie, p. 69. — Voy. le Bulletin, Tom. XV, n° 321.) Le. 16 août 1825, M. Pfeiffer trouva près d’une haïe un He- lix pomatia , occupé à recouvrir d’une couche de terre une pe- tite fosse qu’il s'était creusée, et dans laquelle il avait pondu _ses œufs. Le 18, M. Pfeiffer trouva l'animal à un pied de dis- tance de la fosse ; il enleva de celle-ci la couche de terre, d’un _pouce de haut environ, qui la recouvrait. La cavité avait 3 . pouces de profondeur et 1 ? pouce de largeur; sa forme était irrégulière, à cause des pierres et des racines que l’animal avait rencontrées comme obstacles; elle contenait 84 œufs, de gros- seur égale. Chacun de ces œufs avait 3 lignes de diamètre; ils étaient sphériques, toutefois avec quelques facettes aplaties ; opaques, un peu élastiques; ils résistaient sous une pression qui n’était pas trop forte; leur teinte était verte-jaunâtre. Les parties dont chaque œuf se compose sont au nombre de cinq, savoir : 1° la coque extérieure, coriace, opaque, parse- mée de petites inégalités de nature calcaire; 2° !a membrane interne, très-mince, transparente, située immédiatement sous la coque; 3° l’albumen, liquide ne a verdâtre et par- faitement limpide, dans lequel nage : 4° le vitellus, à peine vi- sible à l'œil nu, sous la forme d’un said blanc et consistant, etenveloppé: 5° d’une membrane très-mince {membrane vitel- line). Cette membrane parait se continuer avec la membrane interne de l’œuf par un petit cordon, d’abord imperceptible, et qui est fort analogue à la chalaze dans l'œuf des oiseaux. Développement du jeune Escargot dans l'œuf. Pour observer ce développement, il faut ouvrir la coque | opaque de l’œuf, et verser l’albumen, avec le vitellus, sur une 142 Zoologie. N° 105 plaque de verre qu’on soumet au microscope. Le vitellus, ainsi observé, paraît, au premier jour, de forme sphérique, d’une structure finement granulée et un peu transparente. À l’une de ses extrémités, l’on voit une vésicule parfaitement transparente, qu'un filament muqueux met en communication avec le globe vitellin, Ce filament est une espèce de cordon ombilical par le- quel l'embryon reçoit ses matériaux nutritifs. cé Le 2° et le 3° jour, le vitellus paraît notablement plus gros; sa surface devient inégale par le développement des granules qui le composent; la vésicule transparente gagne en largeur, et s'applique immédiatement sur le vitellus. Du 4° au 5° jour, la structure du vitellus paraît devenir plus celluleuse; la vésicule transparente se divise en plusieurs au- tres, qui s'unissent Ed étroitement avec le vitellus. Dès le 6° et le 7° jour, la masse totale devient plus épaisse ‘etse ramasse à sa partie plus large ou à sa base, où doivent se former la tête et le pied de l’animal; tandis qu'une structure celluleuse, se développant de plus en plus jusqu’au 12° jour, se remarque à la partie opposée du corps, où va se former le pre- mier tour de spire. La membrane vitelline, qu'on n'avait pas aperçue jusque-là, se montre, le 13° jour, flasque et trouble, et son opacité empêche, jusqu’au 23°, de faire d’autres ob- -servations sur le vitellus. On reconnaît maintenant le cordon ‘membraneux par lequel elle adhérait à la membrane interne de l'œuf dont l'évacuation à causé sa ruptnre. La structure du vitellus paraît toujours celluleuse 7 23° jour. Il paraît que la sécheresse ou l'humidité de l'atmo- sphère influaient sur le développement de l'œuf; car, dans les temps secs, la masse de l’albumen était diminuée et la coque af- faissée; tandis qu’elle était pleine et distendue dans les temps humides. Ce n’est qu’au 24° jour que la membrane vitelline se retire en tout ou en partie de son contenu, et l’on voit paraître alors la coquille déjà formée. Celle-ci est très-mince, lisse, presque transparente, d’un blanc jaunâtre, et forme le premier tour de spire; le pied remplit l’ouverture de la coquille, mais on ne distingue pas encore la tête. Sous la coquille, on observe, au lieu de la structure jusque-là régulière, des points jaunes , dé- licats, qui alternent avec des marbrures et dés ramifications ir- : Zoologie. 143 -_ régulières, sans cependant laisser reconnaître aucun organe particulier. Ce n’était qu’en exposant l'embryon aux rayons du soleil , qu’on observait, par intervalles, les pulsations du cœur, au nombre de 50 à 80 par minute. Il est certain que la coquille mne:se forme pas par des additions successives, mais par la con- crétion simultanée d’une couche de matière calcaire. Voilà puurquoi le premier tour de spire est toujours exempt des ban- des, des côtes, des épines, des taches, etc., qui marquent les tours de spire postérieurs dans beaucoup de coquilles. Le 26° jour, l’embryou est tout-à-fait dégagé de Ja membrane vitelline ; la lèvre de la bouche est distincte de la coquille, et au-dessus d’elle on aperçoit des tubercules, rudimens des ten- tacules supérieurs, mais point d'autre organe distinct, ni de mouvement dans les parties extérieures de l'animal. Le 30° jour, un des œufs s’ouvrit, et la lèvre du jeune animal parut dans la fente, qüi ne tarda pas à s’agrandir; 4 heures après, il était éclos, et occupé à faire son premier repas de la coque de son œuf, sur laquelle 1l se trouvait encore. Il était d’une apparence très-délicate, un peu transparent, d’un gris perlé; les tentacules supérieurs étaient pourvus de points ocu- laires très-noirs ; le pied était très-court, arrondi en arrière, et ne dépassait point la coquille. Les pulsations du cœur étaient -très-distinctes sous la coquille transparente ; on en comptait 48 à bo par minute. A côté du cœur, on distinguait le rectum , sous la forme d'un organe alongé, jaunâtre; plus près ‘de la bou- che, on voyait le diaphragme ; et enfin le rebord du manteau, sous la forme d’une bande transversale jaunâtre. : Le même jour et les deux suivans, on vit encore éclore 10 autres jeunes escargots; il ne resta qu'un seul œuf qui ne par- vint pas à maturité; on ne le trouva rempli que d’un liquide altéré , sans trace d'embryon. . Les jeunes animaux n'étaient pas tous de la même taille à leur sortie de l’œuf ; la coquille la plus petite avait 1 ligne et : de diamètre, et la plus grande 2 1 lig. Cette différence persista sous l’influence d’une nourriture absolument semblable qu’on donna aux, jeunes animaux;7 mois après la naissance, la plus petite coquille avait 5 lignes, et la plus grande ; lignes et .demie de diamètre ; le nombre des tours de spire restait cepen- dant le même. Ceci prouve combien on est peu fondé à distin- 144 Zoologie. N° 105 guer comme des variétés, ou comme des espèces même, des co- quilies d’une même espèce, qui ne varient que dans leur dre deur. Développement du jeune Escargot aprés sa sortie de l'œuf Les jeunes animaux sont très-délicats et fort impressionables à l’égard de l'atmosphère extérieure ; ils cherchent à se mettre à couvert dans les petits creux de la terre, et le cercle de leurs mouvemens est fort petit. Dans les premières 48 heures, ils mangent la coque de l'œuf qu'ils viennent d'abandonner ; plus tard , ils se nourrissent des feuilles tendres des végétaux. Le 24 sept. (38° jour après la ponte), la coquille avait 1 : tour de spire. On voyait à son orifice des bandes très-fines de nouvelle formation; la coquille était devenue plus forte et moins transparente; on pouvait cependant observer les pulsations du cœur, au nombre de 68 par minute, c’est-à-dire, d’une he es de plus que dans l'état ordinaire. À cette epoque, le col de l'animal paraït finement granulé, les tentacules prennent une teinte grisâtre, et, de la base des tenta- cules supérieurs, deux bandes plus foncées suivent la longueur du dos ; une bande transversale vient les joindre. Le 7 octobre, les granulations du col prenaient la forme de petits tubercules ; le manteau commençait à offrir des taches parallèles plus fon- cées, formant deux bandes. Ces taches sont peut-être des glandes sécrétant une matière colorante, qui doit se méler à la substance calcaire de la coquille, pour former les bandes colorées dont elle est marquée. Le 19 octobre, il y avait 2 + tours de spire à la set et une bande d’un bit clair ; le 26 Ro À il y avait 2 + tours de spire et 2 bandes. De cette époque jusqu’au 12 décembre, les] jednés escargots furent gardés, à une température de 12 à 15°, dans un pot à fleurs , à moitié rempli de terre. Ils mangèrent peu et restèrent tranquilles, les uns suspendus aux parois du pot, les autres ca- chés à quelques lignes sous terre. Le 12 décembre, on les re- mit à l'air libre, à une température de 8 à 12°; mais le 15, on remerqua déjà que tous, à l'exception de 2, s'étaient enfon- cés à 4 lignes sous terre. Le sommet de la coquille était dirigé en bas, et l'ouverture se trouvait fermée par un épiphragme cal- caire. Ceux qui étaient restés suspendus aux parois du pot, ne se cachèrent sous terre que le 12 janvier 1826, à une tempéra- Zoologie. 145 ture de 4° au-dessous de zéro. Les jeunes animaux restèrent dansun repos complet jusqu’au 26 février; plusieurs tentatives qu’on fit pour les réveilier, soit en,les plaçant dans un apparte- ment chauffé, soit en aspergeant la terre avec de l’eau tiède, restèrent sans effet : ce ne fut que ce jour là que l’un d’eux re- ypoussa son épiphragme; le 8 mars, deux autres suivirent; le 7 et le 16, plusieurs autres ; enfin le 22, parurent les deux der- niers: les mêmes qui s'étaient aussi cachés Ne tard et qui avaient, par conséquent, passé le même temps à l'état de repos. u près, dans Revenus de leur sommeil d’hiver, les jeunes animaux sem- blaient comme jouir d’une nouvelle vie; ils mangeaient avec avidité les jeunes feuilles de laitue qu'on leur présentait, et bientôt ils prirent, ainsi que leurs coquilles, un notable ac- croissement. Ils ne mangeaient que la nuit; le jour , ils étaient tranquilles ou bien occupés à construire leur coquille. Le tableau suivant pourra donner une idée de leur accroisse- ment progressif. Les coquilles sont mesurées par leur diamètre ; la longueur de l’animal est prise de l'extrémité des tentacules supérieurs à l’extrémité opposée du pied. Dates. Dimensions de la Long. de l'animal. coquille. 15 sept. 1825... 2 -lign..... 3 lign. 2% — ... 3 AA h15124 moctob. . Miss. nn dé Ru. nee M Se | MERE 26 nov. re 5 10 — 1 avril 1826.. 6 Ru à :: nu Son. .. 7 Ep ot hr: 7 = + Ip 3 — D 7 8 NN) POUR TE D. -,. 8 + + Ip 8 — 5 mai s 9 in. ID. 10 — 25 — .. 11 LR LE ET: 2 juin. DÉS TTS PE rE F 2P. 2 — gg — *.. I P. 2 se 2P. 4 — I D. Lu D MT: + Ip. 4 nef à NÉE CRE % : RUE D ARS Fe EP T0 Pros: à pb sise SP. I — ah heat, pe 6 NEPRTNUIDE RE DE. Nes ip 7 F5 Me US : (HR DU Er 8 rss JP. 10 — B. Tome XVI, . 10 146 Zoologie. La coquille cessa de s’accroître à dater de cette époque ; l'animal ne s’occupa plus, durant 15 jours, qu’à la rendre plus forte du dedans, à garnir son orifice d’un bourrelet, et à lui donner le degré de perfection propre à l’âge adulte. Cinq individus parvinrent, de cette manière, à leur dévelop- pement complet; et le résultat assez remarquable qu'ils ont fourni, c’est que l’espace d’un an suffit à ces Mollusques pour atteindre tout leur accroissement. Accouplement des Escargots. M. Pfeiffer eut occasion d’obser- ver l'acte de la copulation, le 10 juillet 1826, sur 2 escargots qu'il avait trouvés dans un jardin. Quoique M. Oken ait déjà fort bien fait connaître cet acte (Zehrbuch der Naturgeschichte ; Tom. II, 1° partie, Zoclogie, p. 316 ), nous rapporterons ce- pendant la description que M. Pfeiffer en donne. Les deux animaux étaient dressés l’un contre l’autre, et leurs deux pieds se correspondaient parfaitement ; ils se caressaient mutuellement en se touchant les lèvres et les tentacules; bien- tôt le pénis sortit de son ouverture sous les tentacules supé- rieurs du côté droit; une titillation mutuelle exercée sur lui à l'aide des tentacules inférieurs gauches , en augmentait évidemment l'orgasme; il était fortement gonflé; les deux vulves, placées vis-à-vis l’une de l'autre, étaient ouvertes, et dans un clin d'œil la pénétration mutuelle eut lieu simultané- ment ; elle fut si intime et si instantanée, que toute observa- tion exacte en fut empêchée; l’on vit seulement, dans l’intérieur du pénis, un canallivrant passage à un liquide, qui était probable- ment le sperme. L'union sexuelle dura 7 minutes, après lesquel- les les parties génitales se rétracterent avec lenteur, et en s’af- faissant. À l’orifice de la verge, on remarquait encore quelques gouttelettes defluide séminal, qui sortaient peu à peu; 5 minutes après on n’en apercevait plus rien. Les deux animaux parais- saient étre dans un grand état d’épuisement; ils rétractaient la tête et les tentacules ,et leurs pieds agglutinés ensemble se sépa- rèrent peu à peu;une demi heure après, les 2 escargots s’é- taient retirés dans leur coquille, pour y réster pendant la nuit. Le lendemain matin, à 6 heures, on les retrouva dans l’état d’accouplement; ils se séparèrent à 8 heures, et s’éloignèrent dans des directions opposées, sans se soucier l’un de l’autre par la suite, Zoologie. 147 * Dès le même jour, vers midi, l’un d’eux se cacha sous terre, de manière que le sommet seulement de sa coquille fut encore wisible ; il resta dans cette position jusqu’au lendemain matin à 6 heures; en enlevant la terre, M. Pfeiffer trouva une cavité remplie d'œufs; l’animal se retira à 2 heures, et après avoir re- couvert de terre la petite fosse, il s’éloigna à 4 heures. M. Pfeiffer examina plusieurs de ces œufs sous un grossisse- ment considérable du microscope, mais ne put découvrir au- cune trace du vitellus. Il est donc resté incertain si ces œufs étaient fécondés ou non. S. G. L. 105, CRUSTACÉS DE LA MÉDITERRANÉE ET DE SON LITTORAL, dé- crits et lithographiés par M. Polydore Roux. Cet ouvrage in-4° sera composé de 36 livraisons environ. Chaque livraison contiendra 5 planches dont chacune n’offrira _que des espèces du même genre; les planches sont dessinées et _lithographiées par l’auteur lui-même, et soigneusement colo- riées. Le texte en regard, sur papier vélin,accompagnera chaque livraison ; il se composera, pour chaque espèce, d’une phrase latine, de la description en francais, de sa forme, de ses cou- leurs et de ses mœurs. La synonymie des auteurs les plus con- nus précédera la description. Prix de la souscription : A Paris et à Marseille, 8 fr. la Hi- -Wraison. Franc de port pour les départemens de la France, 8 fr. 30c. Id., pour l'étranger, 8 fr. 50 c. N. B. L’Auteur invite les personnes qui désireraient augmen- ter leur Collection de Crustacés, ou toute autre, des productions du midi de la France, à l’honorer de leurs relations; il offre d'échanger, en faveur du Cabinet d'Histoire naturelle de Mar- seïlle, non-seulement les Oiseaux et les Fossiles de la Provence, mais encore la plupart des Animaux marins et surtout les Pois- sons dont il se propose une publication dès qu’il aura terminé son Orrithologie provençale. . 106. OnSERVATIONS SUR QUELQUES NOUVELLES ESPÈCES DE CRUS- racés de la mer de Nice ; par A. Rrsso, Avec 1 pl. (Nova Acta phys.-med. Acad, C, L. C. Nat, Curios.; Tom. XIII, 2° part., 1827, p.817.) …. Les espèces que M, Risso décrit comme nouvelles dans ce memoire sont au nombre de six ZOr 148 Zoologie. * PEeNEUS spénosus. P. testé elongalä, rubro-aure& spinosé , rostro subulato suprà 11-dentato , infra dentato, pedibus tertit paris maxünis,elongatis, aculeatis. Long. 00,70. Séjour: régions coralligènes. Apparition : mois de juin. 2° ArrHEus pelagicus. À. testé arcuaté ruberrimé , rostro ca- naliculato , supra 5-dentato , infra bi-dentato. Longueur 00,96. Séjour: abymes rocailleux. Apparition: août. 3° Azrx. punctulatus. À. testé allo livid& , rubro-fusco punctu- lat&; rostro supra 10-dentato , infra 1-dentato. Long. 01,20. Séjour: régions sablonneuses. Apparition : août-septembre. Ces trois premières espèces sont figurées sur la planche. ° Azpe. amethysta. 4. testé albä amethysteo fasciaté ; ros- tro lato, supra 8-dentato, infrà 4-dentato. Longueur, 00,40. Sé- jour: rochers peu profonds. Apparition : mars-juillet. 5° Azpg. scriptus. A. testé elongat@ alb& , ruberrimo punctatä; rostro supra 10-dentato , infra 3-dentato. Long. 00,30. Séjour : rochers du rivage. Apparition: avril-mai. 6° Pazæmon crenulatus. P. testé alb& squalidä caeruleo punc- tat& : rostro supra 8-dentato, infra 5-dentato. Long. 00,60. Sé- jour : région des Algues. Apparition: décembre. Les 3 dernières espèces ne sont pas représentées par des figures. L' 107. MÉMOIRE sur L'EURYPODE, nouveau genre de Crustacé dé- capode brachyure; par M. E. Guérin, avec fig. ( Mémoires du Mus. d'Hist. nat. ; Tom. XVI, 11° cah., 1828, p. 345.) Ce nouveau genre appartient à la famille des Triangulaires de M. Latreille. Après avoir tracé un aperçu des progrès que la science a faits depuis Linné, M. Guérin établit pou son genre les caractères suivans : Genre EurYPrODE : Eurypodius. Antennes externes longues, insérées au-dessus des yeux, ayant leur pédoncule formé de 3 articles égaux. Les intérieures beau- coup plus courtes, avec leur filet interne, ou le plus petit, de 7 articles. Yeux pédonculés, non rétractiles ; épistome transver- sal. Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs plus long que large, et profondément échancré à son bord interne et su- périeur. Test triangulaire, rétréci en avant , et terminé par un rostre bifide. Serres égales, plus grandes dans Jes mâles , et à Zoologie. 149 rhaïns comprimées et alongées. Pattes longues, décroissant de longueur depuis la 1°° paire, et ayant le métatarse dilaté. Queue de sept tablettes dans les deux sexes. 7 .. La seule espèce connue de ce genre a été apportée des îles Malouines par MM. Lesson et Garnot. M. Guérin la nomme E. Latreillii. Testa triangularis , tuberculata, villosa ; spinis duobus utrinqué sub oculs ; rostro bifido ; manibus elongatis , compressis ; pedibus elongatis, articulo 5° dilatato ciliato. Long., plus de 3 pouces; plus grande largeur, de près de à pouces. Un rapport favorable, fait à l'Académie des sciences par MM. de Blainville et Latreille , est joint au mémoire de M. Guérin. 108. Essais ENTOMOLOGIQUES N° V; par Arvid David Huumer. In-8° de 51 pag. Saint-Pétersbourg, 1826; imprimerie de la Chancellerie de l'Intérieur. (Voy. le Bull., Tom. VIIT, n° 127) Nous sommes bien en retard pour parler de ce numéro qui vient seulement de nous être adressé. Il contient : 1° Quelques réflexions sur l'étude de l’histoire naturelle, sur lesquelles, mal- gré leur intérêt, nous ne nous arrêterons pas, ayant un but trop général pour être analysées. L’art. n° 2, Zasectes en 1825, offre des observations de détails, des rectifications de synony- mie , et l'indication des nombreuses espèces trouvées en 1825. D. 109. SPECIES GÉNERAL DES COLÉOPTÈRES DE LA COLLECTION DE M. LE comre Desean , Pair de France, lieutenant-général, etc. . Tom. III, in-8° de 556 pag. Paris, déc. 1828; Méquignon- Marvis. Ce volume , consacré en entier à la tribu des Férontens, offre un travail aussi complet qu'important sur cette nombreuse tribu. Nous ne tarderons pas à en signaler tout l'intérêt à nos P 5 lecteurs. 110. DESCRIPTION ET FIGURE DE L'APPAREIL DIGESTIF DE L’4720- bium striatum ; par M. Léon Durour. ( Annales des Sciences natur. ; juin 1828, p. 219.) L'appareil digestif de la Vrillette striée ( 4robium striatum Oliv. } offre une particularité remarquable dans l’ordre des Co- léoptères, La longueur du tube alimentaire a 3 fois celle de 150 Zoologie. l'insecte ; l'œsophage est court, et se renfle bientôt en un jabot plus ou moins ellipsoidal, suivant son degré de dilatation ; et: dont les paroïs sont extrêmement minces et pellucides. Entre le. jabot et le ventricule chylifique, on trouve des boursouflures , de véritables appendices gastriques, disposées comme une fraise ou une collerette autour du pylore; elles forment une double rangée circulaire superposée; chacune des rangées paraît com- posée de 10 boursouflures courtes, échancrées en cœur et. comme bilobées. L'existence de ces appendices gastriques est un fait nouveau dans l’anatomie des Coléoptères ; M. L. Dufour ne les avait trouvées jusques-là que dans les Orthoptères avec lesquels cependant les 4robium n’ont aucun autre rapport d’a- nalogie. Le ventricule chylifique de la Vrillette est alongé, cylin- droïde , presque droit, parfaitement lisse et dépourvu de pa- pilles ; l'intestin qui lui succède en est brusquement distinct, et débute par une portion grêle, filiforme , repliée en une anse assez grande; avant de se terminer à l’anus, il se renfle en un cœcum alongé, vers l’origine duquel l’anse intestinale est con- tiguë et comme adhérente. À Les vaisseaux hépatiques de la Vrillette présentent aussi une disposition différente de celle des autres Coléoptères. Au nom- bre de 4, ils s'implantent, par 8 bouts distincts , autour du bourrelet qui termine en arrière le ventricule chylifique. Ces vaisseaux, ordinairement incolores et non variqueux, sont plus courts que ceux des autres Insectes en général, et forment cha- cun une anse à 2 insertions. Va 111. SUR LA PRÉPARATION DE LA CIRE PAR LES ABEILLES; aVeC fig.; par G. R. Treviranus. ( Zeitschrift f. Physiologie ; Tom. AT, T cçah., 1020, p.694) La découverte de la sécrétion de la cire par les Abeilles est due à Herman-Chrétien Hornbostel, prédicateur à Hambourg, qui vivait dans la 1° moitié du siècle passé. Sous le pseudo- nyme de Welittophilus Theosebastus, ce pasteur publia, en 1744 dans le 2° volume, p. 45, de la Bibliothèque de Hambourg (Ham- burgische vermischte Bibliothek), un mémoire dans lequel sa dé- couverte est consignée d’une manière très-complète et avec cer- tains détails fort exacts, que n’ont pas même remarqués des Zoologie. 19 observateurs plus récens. Mais ce travail, enfoui au milieu de mémoires relatifs aux antiquités , à la philologie et à la théolo- gie, pour Ja plupart très- ipsignifians, fut oublié, malgré l’ex- trait qui en fut donné dans le Commercium létterarium norim- bergense, de 1745; et ce ne fut qu'en 1769 que la découverte de Hornbostel fut reproduite comme nouvelle par le pharma- cien Riem, l’un des plus féconds polygraphes et des plus grands pédants, parmi les nombreux auteurs qui ont écrit sur les Abeilles. ( V. les OEuvres de Ch. Bonnet; Tom. V, p. 1"°,p.1zr. Ed. in-4°.) En 1792, J. Hunter vint à son tour la douner comme sienne, et ce ne fut qu'appuyée d’une aussi imposante autorité, qu'elle commenca à exciter l’attention des naturalistes. Elle fut enfin généralement adoptée , lorsqu'on la vit confirmée par les expériences de Huber et de mademoiselle Jurine. Il n'y a de réellement neuf dans le travail de M. Huber , que les recher- ches s&r l’organisation des membranes cirières; la nécessité du miel comme aliment pour la sécrétion de la cire, l'origine du propolis et la manière dont les abeilles s'y prennent pour reti- rer les lamelles de cire des repiis abdominaux qui les contien- nent, avaient déjà été reconnues par le pasteur hambourgeois. Après avoir ainsi rendu à chacun ce qui lui appartient , M. Treviranus décrit les lamelles de cire et les aires membraneuses quisécrétent cette substance ; il n’a point trouvé, dans ces mem- branes, le réseau de mailles hexagones, qui doit y exiiter d’après les-observations microscopiques de mademoiselle Jurine, con- signées dans l’ouvrage de M. Huber; leur tissu est au contraire tout-à -fait homogène. On sait que la cire, avant d’être employée à la construction des cellules, est transformée en une pâte par une sorte d’insali- vation,au moyen d'un liquide que charrie la trompe. Ce liquide est fourmi par les glandes salivaires. Plusieurs autres Hyménop- tères, comme le Xylucopa violacea , le Megachile muraria, etc., emploient aussi leur salive pour aggiutiner les matériaux dont _ils construisent le nid qui doit recevoir leurs œufs. M. Treviranus a examiné les vaisseaux salivaires dans diffé- rentes espèces d’Abeilles. Ces vaisseaux- ne sont que de petits cœcums, comme tous les autres organes sécréteurs des Insectes; il y en à 2 antérieurs et 2 postérieurs chez les Abeilles et les Bourdons. L'auteur en donne une figure, S. G. L. 152 Zoologie. 112. GELIS INSECTI GENUS DESCRIPTUM a Carolo Petro THUNBÉRC. (Nova Acta regiæ Soc. scient. Upsal. ; Vol. IX, 1827, p. 199.) M. Thunberg, dans cet article, propose un genre nouveau sous le nom de Gelis pour les Ichneumonides aptères. Les es- pèces de ce genre se distinguent, dit-il, de tous les Ichneumo- nides aîlés par les caractères suivans : corps glabre; aîles nulles; antennes allant un peu en grossissant vers leur extrémité. L’au- teur paraît donc ignorer que les Ichneumonides aptères ont été regardés comme appartenant au sexe féminin, et ayant des mâles aîlés (ce qu'il aurait dû conclure lui-même de la compa- raison qu’il fait de ses Gelis avec les Mutilles et les Fourmis, et particulièremeut avec les premières). Je ne sais si M. Graven- horst avait publié avant l'impression du mémoire de M. Thun- berg, son ouvrage sur les Cryptus aptères; maïs il reste cer- tain aujourd’hui que le genre Gelis ne peut pas être maintenu avec le caractère donné par M. Thunberg, parce que les espe- ces qui le composent appartiennent comme femelles à des Cryptus, et que tous les Cryptus mâles sont ailes ( Voy. Zchneu- mon; Encycl. méthod., pour les espèces, n°° 198, 203, 204, cte.), ainsi que la plus grande partie des femelles de ce même genre. Nous allons cependant donner ici la liste des espèces citées par l’auteur, et les phrases spécifiques de celles qui sont nouvelles. 1° Gélis agile, G. agilis. — Cryptus agilis Fab. Syst. Piezat. 2° Gélis pédestre, G. pedestris.— Cryptus pedestris Fab. id. 3° Gélis coureur, G. cursitans.— Cryptus cursitans Fab. id,— 1° Gélis nain , G. pulicarius. — Cryptus pulicarius Fab. id. 5° Gélis prompt, G. festinans. — Cryptus festinans Fab. id. 6° Gélis clavipède, G. clavipes. Noir, front et pattes de couleur rousse, jambes antérieures en massue. D'Upsal. Rare. 7° Gé- lis fascié, G. fasciatus.— Cryptus fasciatus Fab. id. 8° Gélis des Mittes, G. Acarorum. — Cryptus Acarorum Fab. id. 9° -Gélis pédiculaire, G. pedicularius. — Cryptus pedicularius Fab. àd. 10° Gélis ventre roux, G. rufogaster. Roux, tête et partie pos- térieure de l’abdomen, noires. D’Upsal.— 11° Gélis frontal, G. frontalis. Roux; dessus de la tête, extrémité des antennes et partie postérieure de Pabdomen, noirs. Environs d’Upsal. Rare. 12° Gélis ruficorne, G. ruficornis. Roux; partie postérieure de la tête et de l'abdomen, noire. D’Upsal. Rare. Il n’y a pas de figures jointes à ce mémoire, A, S.F, Zoologie. 153 113. HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES OU PAPILLONS DE France, par M. J. B. Goparr, continuce par M. P. A. J. Du- PONCHEL.— Nocrurxes. To. IV, Liv. IX° à XIV°. (V. le But- letin de juin 1528, To. XIV, n° 268). Paris, 1827; Crevot. Nous nous bornons aujourd’hui à signaler la publication des nouvelles livraisons de ce bel ouvrage, sur lesquelles nous re- yiendrons sous peu. 114. OBSERVATIONS SUR LA LÉTHARGIE PÉRIODIQUE DES CHE- NiLLES des Papillons Euphrosine et Dia ; par M. Vaunourr. (Annal. de la Soc. Linn. de Paris ; septemb. 1827, pag. 374.) Ce mémoire contient des observations d’après lesquelles 11 paraîtrait que les chenilles des Argynnes ÆEuphrosine et Dia tombent dans un état de léthargie, absolument indépendant de la température. Nous pensons que ces observations ont besoin d'être répétées. A. S:EF. 115. MÉMOIRE SUR UN INSECTE DIPTÈRE DU GENRE BOLITOPHILE ; par M. E. Guérin. ( Annal. des Sciences naturelles ; Tom. X, p- 399.) Dans ce Mémoire, M. Guérin fait connaître les métamor- phoses d’un petit Diptère (Bolitophila fusca Meig.) de la tribu des Tipulaires de M. Latreille. Ce Mémoire est divisé en 3 pa- ragraphes; dans le premier, l’auteur traite de la larve et de son habitation; le second est consacré à faire connaître la nymphe; enfin , le troisième traite de l’insecte parfait. La larve du Bolitophile brun vit dans les champignons des bois; elle a la forme d’un petit ver blanc, et n’a pas plus de 3 lignes de long. Cette larve est apode ; elle a une bouche armée de 2 mandibules assez puissantes. L'auteur n’a pas observé de stigmates le long des segmens de son corps ; mais il a vu que le dernier anneau à 2 gros stigmates protégés par des appendices de cet anneau, et placés au-dessus de l’anus. C’est à ces stigma- tes que viennent déboucher les trachées qui règnent tout le long du corps. La larve dont il ést question ici se cache en terre pour se transformer ; elle change plusieurs fois de peau avant de subir sa métamorphose. La nymphe est d'un jaune pâle; la place de la tête est mar- 154 Zoologie. quée par une couleur plus foncée. Les fourreaux des ailes, des antennes et des pattes sont d’un noir bleuâtre, qui tranche par- fatement sur le fond jaune de cette nymphe. Les anneaux de l'abdomen sont bien distincts, et cet abdomen est indépendant des ailes et des pattes ; ilse meut avec vivacité quand on touche cette nymphe. | L'insecte parfait éclot quatre jours après la transformation des larves en nymphes. L'auteur a observé avec beaucoup de bonheur la manière dont il se débarrasse de son enveloppe. Il n'a que 2 lignes de long. La bouche est presque entièrement membraneuse; elle est très-difficile à observer. Après avoir dis- séqué un grand nombre d'individus, M. Guérin est parvenu à déterminer le nombre de pièces qui composent cet organe. Il y a trouvé une lèvre supérieure réunie avec les mandibules, 2 mâchoires portant chacune un palpe et une lèvre inférieure; ces différentes pièces sont décrites avec soin, et l’auteur expose les raisons qui l'ont déterminé à les comparer aux pièces qui por- tent le même nom chez les Insectes plus élevés dans l'échelle. Ce Mémoire est terminé par l’exposition des caractères du genre Bolitophile, que M. Guérin modifie en se servant de la considération des organes de la bouche; il expose les carac- tères qui distinguent ce genre des autres genres voisins, et finit en donnant la description des deux seules espèces connues jus- qu'à ce jour. Ce Mémoire est accompagné d’une belle planche lithographiée par l’auteur lui-même. G. 116. TABANT SEPTEMDECIM NOVÆ SPEGIES DESCRIPTÆ à Carolo Pe- tro Taunserc. ( Nova Acta reg. Soc. scient. Ups.; Vol, IX, P: 53.) <£ Dans ce Mémoire, M. Thunberg, dont les travaux nombreux ont déjà fait connaître un grand nombre d'insectes nouveaux, commence par faire l’'énumération des espèces anciennement connues, qui sont rapportées, sans aucun doute, au genre 7a- banus ; puis il en décrit 17 nouvelles qu'il range sous trois di- visions. Te division: Abdomine unicolore. 1° T. colon. Alis bipunctatis, du Brésil. 2° T. bicolor. Alis fuscis , thorace brunneo. 3° T.piceus. Alis basi ferrugineis , du Brésil. Zoologie. 159 4° T.ferrugineus. Totus ferrugineus ; de Cayenne. 5°. ruber. Ano ciliato. 6.7. brunneus. Abdomine ferrugineo, pectore cinereo, du cap de Bonne-Espérance. 7° T. grossus. Alis ferrugineis , fascia fusca, d'Italie. 8° T. flavescens. Alis apice fuscis , Au Brésil. 9° T. tetrapunctus. Alis quadripunctatis, des Antilles et du Bresil. II° division : 4bdomine albo fasciato. 10° T. cingulatus, Segmentorum marginibus albis. III° division : Abdomine lineato , maculato. 11° T. fuscus. Abdomine fusco , lined albä. 12° T. meridionalis. Abdomine rubro , linc& albé. 13° T. triceps. Abdomine trilineato, veratre rufo , de Cayenne et du Brésil. 14° T. algiricus. Abdomine trilineato, basi fcrrugineo , d'Alger. 15°. T. barbarus. Abdomine trilineato, segmentorum margint- bus ciliatis, d'Alger. 16° T, chinensis. Abdomine trilineato, ano fusco, de Chine et du cap de Bonne-Espérance. 17° T. elegans. Abdomine trilineato, alis quadripunctatis. Ces phrases spécifiques sont suivies de descriptions détaillées. A. S. F. 117. SUR UN VER ÉPIZOAIRE TROUVÉ SUR LE POULPE DE L'ARGO- nauTE; par M. Dezze Curaye. (WMemorie sulla Storia e Noto- mia degli animali, etc.; Fasc. V, p. 223.) Ce ver s'est détaché de la surface d’un Poulpe Argonaute que l’auteur venait de retirer de sa coquille; il était vivant et s’agitait beaucoup. Par ses caractères, il se rapproche le plus du genre Trichocéphale ; mais il en diffère par la présence d’une double série de suçoirs qui commence à l'extrémité de la trompe, et se termine à l'extrémité opposée du corps. M. Delle Chiaje n'ayant point voulu établir un nouveau genre , donne à son ver le nom de Trichocephalus acetabularis , avec ces caractères : Pare capillari longé, corpore sensim sensimque crassiusculo ; acetabulis in dorso. La forme du corps est ovale alongée ; antérieurement, il offre 156 Zoologre. une trompe très-contractile et filiforme, terminée en une pointe très-fine. Les sucoirs rangés sur deux séries alternantes sont au nombre de 35; chacun d’eux offre un pédicule arrondi et une ouverture centrale, au moyen de laquelle le ver s'attache au Poulpe sur lequel il vit comme épizoaire. Un seul individu femelle, trouvé en juillet 1827, est repré- senté par une figure. 118. OBSFRVATIONS SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE VER, Qu genre Filaria , avec fig.; par M. Léon Durour. (Annales des Scienc. nat. ; juin 1828 , pag. 222.) | Cette Filaire habite le canal intestinal du Gryllus burdigalen- sis Latr, M. L. Dufour en a observé un individu vivant qui était sorti par l'anus de l’insecte qu'on venait de piquer avec une épingle. La couleur, la forme et la grosseur du ver étaient celles d’un vermicelle ordinaire, sa longueur de 6 pouces; sa tête était noire, et l'extrémité postérieure divisée assez profon- dément en 3 pointes ou mamelons conoïdes , entre lesquels s'ouvrait l'anus. La bouche n’a pu être trouvée, même à l’aide du microscope. Le Filaria Locusiæ Rud., qui habite les intestins des Locusta viridissima et verrucivora, est peut-être le même ver. M. L. Du- four nomme le sien F. tricuspidata; alba, semipedalis; capite ni- gro; caudé obtusé, tricuspidaté. En observant cette Filaire, l’auteur vit, le 3° jour, qu'entre les 3 pointes de la queue sortait un corps vermiforme de la couleur et presque de l'épaisseur de la Filaire elle-même; il était privé de vie et restait passif dans l’acte de l'expulsion ; sa peau, parfaitement lisse, ne présentait aucune trace de fibre; sa tête, au lieu d’être arrondie et noire comme celle de la Fi- laire , était effilée et de la même couleur au reste du corps. Ce- lui-ci, expulsé en entier, avait 8 pouces de long, et son extré- mité postérieure était arrondie, et non à 3 pointes. « Je livre aux helminthologistes cette Filaria Filariæ, » dit l’auteur en terminant sa note, 119. MÉMOIRE SUR L’ACROSTOME, nouveau genre de ver vésicu- laire; par M. Le Sauvace, prof. à l’École de Médecine de Caen. (Mém. de lu Société Linnéenne de Normandie ; années 1826-1827, pag. 109.) 20 : : Zoologie. 197 : L'auteur établit le genre 4crostome avec les caractères sui- vans: Bouche ‘simple, terminale, plus ou moins régulièrement bilabiée ; corps cylindroïde , légèrement annelé, terminé par une etquelquefois deux vessies caudales. L'espèce unique est nommée A. Amnit. L'auteur en a trouvé quelques individus à l’intérieur de la membrane amnios, chez une vache qui avait été tuée vers le 4° mois de la gestation. Ils étaient fixés par leur bouche à la surface intérieure de la membrane amniotique. Le corps a de 2 à 4 lignes de long. Le genre est voisin de celui des Cysti- cerques. L'organisation intérieure du ver n’a pu être étudiée, parce qu’il avait été conservé dans l'alcool. 120. I. NoricE sur uNE CaRYOPrHYLLIE, trouvée à l’état vivant dans la Ter-Bay (Devon), avec fig.; par H. T. DE LA BÈCHE. (Zoological Journal ; n° XII; janv.-avril 1828, p. 481.) “ 121. IL Note ADDITIONNELLE; par M. Bropertr. (Zbiderm ; pag. 485.) M. De la Bèche a observé, pendant la durée d’un mois, plu- sieurs individus d’une Caryophyllie qu'il nourrissait avec des œufs de Chevrettes, de la chair de Poissons, de Crustacés ét de Mollusques. Il a trouvé que ce Polype est très-vorace; il avale des masses alimentaires qui paraissent hors de proportion avec ses dimensions ; son estomac est très-dilatable, et la digestion se fait avec rapidité, Cette Caryophyllie se rencontre dans la Tor-Bay, sous de grosses pierres ou sous Le rebord des rochers, elle a ses tenta- cules et sa bouche dirigés en bas. On ne la trouve que lors des marées basses du printemps. M. Broderip fait remarquer que le genre Caryophyllia de Leach a pour caractère essentiel une double série de lamelles. M. de Lamarck, ne tenant pas compte de ce caractère, a réuni sous ce nom des espèces entièrement différentes sous ce rapport et sous plusieurs autres. On peut établir ainsi les caractères du genre CaRYOPHYLLIA : Polyparium simplex , basi affixum ; corona laminis duplici serie dispositis, exterioribus majoribus, regulariter inæqualibus, maxt- mis inter seriet énternæ laminis interpositis , discus lamellis erec- ts promin ulis , foliatis. 158 Table des articles. Le type du genre est le C. Cyathus, de la Méditerranée. (Leach, Zoolog. Miscell, pl. 59.) C’est M. Th. Smith qui a le premier fait connaître l’animal de l’espèce qui habite les côtes du Devon- shire,et que M. De la Bèche a observé. Cette espèce, sous le nom de C. Smithit Brod., est caractérisée ainsi : C. laminis sub- integris, plicatis , marginibus leviter crenulatis , laminis exterio- ribus valdè inæqualibus , laminis minoribus 3 inter altiores in- terpositis. Elle est très-bien figurée sur la planche. Outre ces 2 espèces vivantes du genre Caryophyllie, il faut peut-être encore y rapporter les C. europæa et pygmæa Risso (Hist. nat. des prod. de l'Europe mérid., Tom. V.) L. CARLA LETILVIELVIELIIVLLILLVEVLLUILLEVLLLLULVELLVELUVELVULULELVUELLVLUVIELRTS TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. Géologie. Traité de géognosie ; d'Aubuisson de Voisins. ... “ossi sanéte À Le Monde souterrain ; Wienbach.—Tableau des ht Eos volca- niques; Daubeny. PE SEE aux réflexions faites par M. Catallo sur le calcaire moellon ; Marcel de Serres....,.....,......... … 3 Mémoires pque servir à la description géol. des Pays-Bas; d° Oral MAO ys.. Vitre Te PR NL LL ITS PPT EST CIRE | Notice none et minéralog. sur les terrains houilliers de l'arrond, de Brioude ; Pomier jeune......,...........s., 12 Sur un terrain renfermant de nombreux débris de Mollusques et de Reptiles, à Brignon; Teïssier..,........... soéhorissibäss + 14 Note sur deux cavernes à ossemens ; découvertes à Bise, près de Narbonte; Toërnal.e. ..,".,,1.. ele 2 DMaÿe de a AE ie e 19 Lettre écrite au prof. F5 Meter d'hist. nat. , par M. Tosraé °°. 20 Recherches et observat. on sur quelques formations d’eau douce du bassin de Narbonne... DR ui tie lobe Na à De Notice sur le terrain secondaire nr Ann LIRE la chaine de ‘te-Vic- toire et les env. de la ville d'Aix: Delcros....... À 20, #31 Histoire naturelle des princ. productions de l’Europe ds in os 34 Sur la constitution géolog. des Appennins de l'Italie supérieure ; Br. fine. «2 sos yum de Has te ru cos Eh » Essai sur la zoologie fossile des provinces sum denilionios} Catullo. 40 Réflexions geologiques sur les événemens arrivés dans le cours de l’Anieno; Ag. Cappello.......,.., Sn na 02. 00 2 RS Recherches de M. Pasini sur la Géologie ‘de ls Haute-télie:.:2 05528 vd Abrégé de la descript. physico-minéralogique de l'Enna; Gins, Alessi, 44 Séances de la Soc. géol, de Londres. eos coast oèossss 47 Prix proposé par l'Acad, de ROUEN, sersonrocensoousesnsees 50 Table des articles. Histoire naturelle générale. Manuel à a r usage des amateurs d'hist. naturelle ; D° Thon Séances de la See- Linnéenne de Normandie... L Recueil des actes de la séance solennelle de l'Acad. des sciences 2 St-Pétersbourg... SONT NOR SR 2 PP ER . Réunion à Berlin de ke Société des EE cn allemands ...... Minéralogre. + L'art d'essayer les minéraux à l'aide da chalumeau ; Ed. Harkort... Découverte de trois nouveaux métaux dans le platine des monts ans. en Mont ne sm te DPF TPS * Notice sur la pesanteur spécifique des corps, considérée comme ca- ractère minéralogique ; Beudant È Analyse de plusieurs variétés de marnes des environs de-Billom. — Anal. d'un Psimmite alunifère des environs de Royat; Lecoq... Tableau des substances minérales du dép. de la Hante-Loire ; Ruelle. Notice sur la déconverte de la Tourmaline Rabellite en Russie... Sur la minéralogie du comté de Chester; W. Carpenter.— Sur le fer arséniaté de Pénsylvanie, dde mon m8 Mines de plomb de la Grande-Bretagne. 5 Déune d’Aniche.— Char- bon de terre des Indes-Orientales.— Masse de fer natif en Frauce. Botanique. Réclamation de M. Desvaux contre un article inséré dans le Bulletin. Réponse aux observations de M. Félix Petit sur la 2° édit, de la Flora Gallica ; Loiseleur-Deslongchamps.............. NET Sur les sécrétions aqueuses des parties foliacées des plantes; L. C. Tréviranus.. Reproduction paricdlièée DR RON ro. EE Sn diet - se - Dictionn. botanique italien ; Ottäv. Targioni Tozzetti. —Les végé- taux curieux ; B. Allent.— Le guide de l'amateur botaniste ; J. F * Olägwier.— Manuel de l’herboriste; Lébeaud.— Botanical Maga- zère : nouv. série ; par W.J. Hooker ET, M LU, IDD 6T LJÉ.... me eco scomem sers Fiora Brasiliæ meridionalis ; de St-Hilaire , de Jussieu, etc.... Novitiæ Floræ Sueciceæ ; Fries........,... HS, 5 doi Ne De Te Novitiæ Flore Holsatie ; E. F. Nolte.........,..........,... Flore pittoresque et médicale des Antilles; Descourtilz..... es {nitia Floræ Groninganæ.— Tentamen Floræ alpinæ Helvetie ; Zollikofer, — Botanique des états des Illinois et du Missouri. — Palmiers-dattiers en pleine terre, en Italie; Brunner... Revue de la famille des Crassulacées ; De Candolle., .... De à AA 2 Mém. sur les Renonculacées de la flore des Pays-Bas ; Lejeune et Courtoïs.— Observat. sur le Tilia periolaris D. C.; Lang........ Sur la rhubarbe du commerce; Dav. Don.— Les plantes Cryptoga- ! mes,etc.; Bischoff........ : PES: Collection des Champignons comestibles , etc. ; Bendiscioli.—Cata- logue des Algues d’eau douce de la doté de Warzbourg; Leiblein. Étade sur les hydrophytes non articulées; F. Fleury.— Sur le genre Phragmidium et le Puccinia Potentille ; Eysenhardt.....,.,..,, Sur le genre Trichostomum Laureri ; Schaltz.— Elenchus fungorum sistens , etc.: E, I Te AE, 5 RE 0 4 à Musci frondosi quos in Alsatiä, ete, , collegerunt K,G, Kneïff et Ch, e Des son sagesse ee 0e 63 101 102 103 160 Table des articles. Ph. W. NE cryptogamicæ quas , etc., collegerunt Bradfer Pacian., "D 05 Catalogue des plantes du RER roy. de Pondichéry; Richard. .... 106 Idem äc jardin botan. de l’île Bourbon ; Bréon................ ID Biographie de Hoffmann ; Maximovitel, Baie à PIS ete its ds PRES 1b. Voyage botanique du D' PSS US, Le SAR» AA TS 2 és 111 Extrait d’une lettre de M. Bertero, voyageur naturaliste. ..... Vase IE MM. Link et Gaudichaud nommés correspondans de botanique, à l'Acad: desacienges de Paris. nine doprternartn eme Me me RS 16. Zoologie. Iconographie du règne animal; Guérin.............. sniper Die Spicilegia zologite ; ar nb Ge NN ot er 115 Faune francaise, X VIIT® livr.— Ossemens fossiles de Pay-de-Dôme ; Croiét ÉUTObet. DAT Re 2e RES 2 aa Peel oc 117 Ossemens fossiles des environs d’Alais ; d’ Hoibres Firmas. 'ipa uro | nostrate ejJusque RTS EE nie se re dde crises 121 Atlas des oiseaux d'Europe; Werner: inopomastus, nou. RE PORT DRE 7 en Ne cie og ace seven Mu 0e me e 126 Notices ornithologiques ; F. Doié. = Lettre de H. ae: à M. Wagler. 127 Serpens de l'Afrique méridionale ; Andr, Smith.— Critique del'ou- : vrage de Spix sur les Ste ROME Te Se ne ce on mie 128 Sur quelques Reptiles décrits par M. Milan: Th. Say. = Monge esp. de Salamondres ; J. Green....... Mie a le DE CE 129 Note sur quelques Reprile; J. Green. — Structure ds cœur chez les Batraciens ; J. Davy. . “416 ns Dub ee dal © métrats Vsbé ejna ju'oteeis re 130 Naturalisation des ne de mer dans De eaux douces; Mac Cul-. loch.— Fishes of Ceylon ; J. W. Bennet.— Poissons “a Musée de la zoological Suciety de Sat: LP: Rennbé : 5 us PR UE 0 | Remarques sur les Mollusques de M. Fleming; G. Johnston...... 133 Nouv. esp. d’Achatines des iles Sandwich; J. Green.— Caractères des Achatinelles ; Swainson....,.......... se tam veu ete 18 Propagation de l’Helix Pomatia ; Pfeiffer. .............. s.sae 1#41 Crustacés de la Méditerranée ; Pol. Roux.— Nouvelles espèces de Crustacés de la mer de Nice; Risso........ PL Yl Sar l'Eurypode, nouv. genre de Crustacés; E. Guérin........... 148 Essais entomologiques ; Hummel.— Species général des Coléoptères; comte Dejean.— Appareil digestif de l’Anobium striatum; Léon. LB ÊTRE RE Eee norte DE . 149 Sar la préparation de la cire par les abeilles ; Treviranus. ..... bots: 150 Gelis, nouveau genre d’Insectes Hymeénoptères; Thuuberg....... 152 Histoire naturelle des Lépidoptères de France ; Godart et Duponchel. — Léthargie périodique des Chenilles ; Vauiouce — Sur un in- secte du genre Bolitophile; E. Gaérin............:...,,.... 153 Tabani 17 novæ spec. descriptæ ; Thunberg....... Latsesitionte fee Ver épizoaire trouve sur le poulpe de l’Argouaute; delle Chiaje.... 155 Sur une espèce du genre Filaria (F. tricuspidata ); Léon Dufour. — Sur l’Acrostome , nouveau genre de ver vésiculaire; S. Sauvage. 156 Sur une RARE vivante; T. De la Béche et ae é sue setie OT PARIS, — IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, RUE JACOB, N° 24. 0 LIBRAIRIE DE MÉQUIGNON-MARVIS , ÉDITEUR, RUE DU JARDINET, N° 19. ICONOGRAPHIE | HISTOIRE NATURELLE DES COLÉOPTÈRES D'EUROPE : PAR M. LE COMTE DEJEAN, Pair de France , lieutenant - général des armées du Roi, commandeur de l'ordre royal de la fs Légion-d'Honneur, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, membre de la Société Philomatique et de plusieurs autres sociétés savantes nationales et étrangères, etc., ET M. J.-A. BOISDUVAL, Membre de plusieurs sociétés savantes. PROSPECTUS. Cet ouvrage, commencé en 1824 par MM. le comte Dejean et Latreïlle, avait obtenu un si honorable succès, que, sans des causes imprévues arrivées depuis cette époque, il serait déjà fort avancé. Plusieurs circonstances tout-à-fait inattendues ont concouru à arrêter cette opération : 1° l’indisposition de M. Latreille l’ayant forcé momentanément de quitter Paris, il n’a pas été possible à cet illustre savant de continuer la rédac- tion de la partie dont il s'était chargé; 2° M. le comte Dejean ayant acquis toutes les collections de M. Latreille, il lui a fallu beaucoup de temps pour intercaler et refondre une si grande masse d'insectes dans son ancienne collection (c’est aussi à cette dernière cause que doit être attribué le retard qu'a éprouvé la rédaction du troisième volume de son Species); enfin la der- nière circonstance appartient à l’état particulier dans lequel | s’est trouvé l’éditeur. Il serait superflu de parler ici de l'utilité et de la nécessité de cetouvrage ; ilnous suffira de dire que M. le comte Dejean, d’ac- cordavec M. Latreille, vient de m’autoriser à publier l’{conogra- phie des Coléoptères d’Europe. (2) J’ai donc l'honneur de prévenir le public que je vais mettre toute l’activité possible pour que cette belle entreprise scien- tifique n’éprouve aucun retard. La santé de M. Latreïlle, et des travaux genéraux sur l’en- tomologie, ne lui permettant plus de s’occuper de cet ouvrage, M. le comte Dejean, dont tout le monde savant apprécie le ta- lent, le plus célèbre des entomologistes pour la connaissance des coléoptères, et enfin celui qui possède laplus riche collec- tion en insectes de cette ordre, restera seul chargé de la rédac- tion de cet ouvrage. Cependant, comme il est presque tout entier à la rédaction de son Species, M. Boisduval, déjà favora- blement connu par plusieurs travaux en histoire naturelle, sera, sous sa direction, chargé d’une partie du détail de l’opé- ration. M. Dejean suivra, pour cet ouvrage, le même ordre que ce- lui qu’il s’est créé pour son Species ; seulement, en raison des figures, les descriptions seront plus courtes. Mais pour que cette entreprise fût à la fois digne du grand nom de son auteur et au niveau des progrès que la peinture en histoire naturelle à faits en Europe depuis quelques an- nées, il était indispensable qu’un tel ouvrage fût établi sur un plan neuf, et que l’exécution typographique ne laissât rien à désirer. Cependant, pour que les souscripteurs à l’ouvrage de MM. le comte Dejean et Latreille n’éprouvent aucune perte, trois livraisons, dans le cours de l’entreprise, seront livrées 2ra- lis à ceux qui rendront les troïs premières. Nous espérons donc que le public savant, persuadé que cet ouvrage n’est point une spéculation parement mercantile, mais aussi un monument na- tional élevé à la science , nous saura gré d’un tel sacrifice. L’Iconographie des Coléoptères d'Europe comprendra tous les insectes de cet ordre qui ontété trouvés en Europe; et, en outre, pour ne point laisser de lacunes dans la série adoptée par M. le comte Dejean, nous donnerons un individu de tous les genres exotiques. Rienne sera épargné de la part de l'éditeur pour que la par- tie iconographique soit portée au dernier point de perfection; les dessins seront exécutés sur peau vélin par M. Duménil, Pun nt (5) de nos premiers peintres d'histoire naturelle, qui surveillera lui-même la gravure, l’impression et le coloris des planches; toutes ces parties seront traitées ayec tant de soin, que chaque épreuve ressemblera plutôt à la peinture la plus finie qu’à une gravure coloriée. Lorsque les espèces seront trop petites pour pouvoir être re- présentées de grandeur naturelle, on les grossira plus ou moins. en ayant soin cependant de donner à côté l’individu de gran- deur naturelle au trait, pour éviter ces échelles de proportions qui, quoique plus économiques, induisent souvent en erreur les personnes qui n’ont pas quelques connaissances du dessin. Dans d’autres cas, on ne grossira que certaines parties, telles que les élytres, le corselet, etc., lorsqu'ils offriront dans leur ponctuation des caractères essentiels ; de même, dans certains genres, il sera indispensable de donner des détails grossis des organes de la manducation et de la locomotion. L'ouvrage complet contiendra cent trente livraisons divisées en douze volumes, et chaque livraison sera composée de cinq planches coloriées et du texte correspondant. Tous les ento- mologistes, sachant que nos livraisons contiendront chacune trente espèces l’une portant l’autre, seront facilement convain- eus que nous ne leur annonçons pas moins de livraisons qu’il n’y en aura, puisque les coléoptères d'Europe ne s’élèvent pas au-delà de 4,000. CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. Il paraîtra exactement deux livraisons toutes les six semaines. Chaque livraison composée decinq planches, coloriées avec le plus grand soin , format grand in-8°, et du texte correspondant , imprimé avec carac- tèremneuf, sur papier superfin satiné , sera du prix de 6 fr., et franc de port par la poste, 6 fr. 25 cent. Les personnes qui désireraient les planches noires et coloriées auront à ajouter 2 fr. 50 cent. par livraison. Il sera tiré séparément un seul exemplaire , format grand in-4°, destiné à accompagner les dessins originaux exécutés en couleur d’après nature, sur peau vélin. La v°e livraison paraîtra dans trois mois , à dater de la publication de ce prespectus. (4) On souscrit À PARIS, Chez MÉQUIGNON - MARVIS, Libraire - Éditeur, rue du Jardinet, n° 13, quartier de l’École de Médecine; A BRUXELLES , Au DÉPÔT GÉNÉRAL DE LIBRAIRIE MÉDICALE FRANÇAISE; A LONDRES, Chez J. B. BarcuiÈre, Libraire du Collége Royal des chirur- giens, 9 Bedford Street, Bedford Square ; Et chez les principaux Libraires de la France et de l'étranger : À AGEN. Noubel. LILLE. Vanackère. AIX. Aubin, Terris. LYON. L. Babeuf, Laurent, Maire. AMIENS. Allo, MARSEILLE, Allégre, Camoin, Chaix. ANGERS. Launay. METZ. Husson, Juge, Thiel. ANGOULÊME. Aigre; Laroche. MÉZIÈRES. Raucourt fils. ARRAS. Topino. MONTAUBAN. Crozilhes. AURILLAC. Ferari. MONTPELLIER. Gabon, Sevalle. AUTUN. Dejussieu. NANCY. Cayon Liébaut, Grimblot, Senef. AVIGNON. Chaillot aîné, Chambeau, Guichard | NANTES. Forest, Lebourg. Laty, Séguin. NISMES. Pouchon. BAYONNE. Bonzom. Gosse. PERPIGNAN. Lasserre. BESANCON. Bintot, Déis. REIMS. Topino. BEZIERS. Cambon. RENNES. Duchesne. BORDEAUX. Gassiot fils aîné, Gayet, Lawalle. ROCHEFORT, Faye fils, Goulard, Ve Laforest. BOULOGNE-SUR-MER. Leroy-Berger. ROUEN. Frère. BREST. Hébert Lefournier et Despériers. SAINTES. Charrier. CAEN. Blein-le-Baron, Lecrêne, Manoury. SAINT-ETIENNE. Motte. CALAIS. Leleux. SAINT-MALO. Carruel. CHALONS-SUR-SAONE. Dejussieu. SAINT-OMER. Baclé. CHARLEVILLE. Blanchard. SAUMUR. Depouy ainé. CHARTRES. Garnier-Allabre. | SEDAN. Javaux. CLERMONT - FERRAND. Thibaud - Landriot, | STRASBOURG. Février, Levrault, Treuttel et Veysset. Würtz. COLMAR. Petit. TOULON. Laurent. DIEPPE. Marest. TOULOUSE. Vieusseux, DIJON. Lagier, Tussa. TOURS. Mame, Moisy. GRENOBLE. Durand, Falcon. TROYES. Sainton. . LA ROCHELLE. Pavie. VALENCIENNES. Lemaitre. LE HAVRE. Chapelle, Patry. . | VERDUN. Benit jeune. LE MANS. Belon, Pesche. VESOUL. Zœæpfel. LIBOURNE. Tronche. ET A L'ÉTRANGER. AIX-LA-CHAPELLE. Mayer. MILAN. Joseph Bocca. Nu RE A a LS AOPRO: Date Urbain. N. Hodges et Mac-Arthur. PLES. : [ en Re Fe Borel et Marotta, Gaetano, Nobile et FRANCFORT. Bronner. NEW-YORK. Bebr et Kahl GÊNES Gravier. ODESSA. Sauron. : ni et Delarue, Cherbulliez et | PADOUE. Zambeccari. comp., Génicoud,. PALERME. J..B. ji 1 GOTTINGUE. Dietricht. | PABME Fo tt à SE sde HEIDELBERG. Carl Groos. PETERSBOURG. Bellizard et comp. LAUSANNE. M. Doÿ. : 1 PHILADELPHIE. Carey et Léa. LEIPSIG. A. Bossange, Ponthieu - Michelsen et | PISE. Nistri (Sébastien). compagnie. ROME. Salvinci. ; LISBONNE. Rolland et Semion. TURIN. ME Bocca, P.-J. Pic MANHEIM. Artaria et Fontaine. WARSOVIE. Glucxsberg. | MAYENCE. A. Leroux. Paris, ce 10 mars 1829. a IMPRIMERIE DE PLASSAN ET C', RUE DE VAUGIRARD, N° 15. RH , BUPTETIN DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE. à . SRB RAR RARE RIRE RL RIRE EVER LR RLRLLR ALT LE RL ER LL L LEVEL LVLUIAUVILALLS GÉOLOGIE. 122. RécLAMATION. Extrait d’une lettre de M. Parror, membre de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, à M. de Férussac. Pétersbourg ce 31 octobre, ». st., 1828. Vous paraissez vous être fait dans votre excellent Bulletin Universel la loi très-immuable du suum cuique, en rappelant quels ont été les premiers auteurs des idées qui reparaissent de temps en temps sur la scène de la science. Cela m’enhardit à réclamer la priorité d’une idée de M. Cuvier, que vous nous communiquez dans le Bulletin de septembre 1827, Géologie, -p- 16; non que je puisse croire que ce grand savant ait eu be- soin de mes découvertes pour arriver aux siennes , et moins en- core que mon ami de 5o ans ait su qu'il répétait une idée à moi. Les ossemens de la caverne d’Osselles, appartenant tous à ‘a famille des ours de caverne ( Ursus spelæus ), et se trouvant “bien couservés jusqu'aux parties les plus fragiles, motivent l'opinion de ce célèbre naturaliste, que les animaux à qui ces ossemens ont appartenu ont vécu paisiblement dans les con- trées de leur sépulture. J’ai émis la même opinion dans mon ouvrage allemand : Physik der Erde und Geologie , imprimé en 1815, p. 679, et dans le 6° tome de mes Entretiens sur la Phy- sique, imprimés en 1824, p. 845-848, où Je dis que les quadru- pèdes fossiles que nous trouvons ne peuvent être venus de loin, mais ont habité les contrées qui leur servent de tombeau. J’ap- puie cette opinion sur la raison que l’on en trouve peu d’épars, comme cela devrait être s’ils avaient été charriés par l'Océan, “mais de règle en très-grand nombre rassemblés sur un petit espace et beaucoup de la même famille, Puis je fais voir com- ment le Mammouth a pu autrefois habiter le nord de la Sibérie, “en admettant l’idée très-fondée de M. de Humboldt que l'écorce B. Tom, XVI, I! 162 . … Geologie. N° 122 de notre globe, après sa précipitation , a dû avoir sur toute sa surface, et pendant un certain temps, une température plus élevée qu'aujourd'hui, à raison du calorique qui s’est développé par l’acte de la précipitation générale, et en rappelant la pe- lisse du Mammouth, découvert dans les glaces du Léna, qui pou- vait le mettre à même de vivre dans un climat tempéré. J'ai même essayé de construire ces immenses tombeaux des ancien- nes races et d'expliquer comment ces animaux ont dû venir mourir si près l’un de l’autre ; car, dans l’état actuel, l’on n’ob- serve pas que les animaux sauvages, surtout de familles si dif- férentes, cherchent un lieu commun pour y mourir, mais meu- rent épars dans les repaires où leur dernière maladie les y a surpris. Cette construction explique non seulement comment une même famille a dù ainsi s’'amonceler à l’article de la mort, mais aussi comment cela a pu et dü avoir lieu entre des carni- vores et des herbivores, pêle-mêle, comme dans les cavernes de la Franconie. Il serait trop long de répéter ici cette explication. L'Institut de l’Académie des Sciences de Paris et mon ami Cu- vier ont chacun un exemplaire des deux ouvrages cités, Permettez-moi, Monsieur, de passer à présent à un sujet plus important pour la science que mes réclamations. Vous avez annoncé dans votre Bulletin de janvier 1828, l’Essai de M. Cordier sur la température de la terre, et vous vous êtes désigné vous-même comme le premier qui se serait mis sur la brèche pour combattre les idées dominantes en géologie, c’est- à-dire, pour faire revivre le feu central. Me permettrez-vous (pour rester dans votre comparaison), d’attaquer le bastion dont vous et M. Cordier vous vous êtes emparés, et même de vous prier de communiquer cet assaut au public par la voie de votre. Bulletin? Je ne puis en douter vis-à-vis d’un savant comme vous, qui met tant de zèle à répandre la science et la vérité. Comme l'ouvrage de M. Cordier est le sujet principalde votre article, ce seront ses idées que j’entreprendrai de réfu- ter , telles que vous les avez livrées dans le Bulletin. Je crois rendre par là un service, d'autant plus important à la science, que M. Cordier assure que l’Aypothèse du feu central, appuyée de faits géologiques, des observations directes et des théories physico-mathématiques, a acquis une telle vogue, que la plu- part des géologues semblent aujourd'hui n'avoir jamais eu une autre manicre de voir: ées 7 Géologie. 163 «Commencons d’abord par ne reconnaître pour autorité que la nature,-afin de ne pas imposer au gros des lecteurs par de grandsmoms, auxquels, de règle, on peut en opposer d'aussi cé- lèbres, et-examinons d’abord les faits observés de nos jours. sIlest constaté par les expérieuces faites dans les mines que la température augmente avec la profondeur à laquelle on s’en- fonce dans la terre. Mais en est-il de même des profondeurs de FOcéan? Le contraire est prouvé par les expériences indu- bitables de MM. Irwine, Foyler, Péron et Horner, auxquelles jen puis ajouter de plus récentes, celles de M. Lenz, physicien de lexpédition russe autour du monde, en 1823-1826, à pré- sént adjoint de l Académie des sciences de Pétersbourg, dont je donnerai tout à l’heure les résultats qui n’ont pas encore été publiés. Cette diminution de température, de haut en bas, a été constatée dans les lacs grands et profonds, par les expériences de MM. de Saussure , Georgi, Pallas, Gmelin et de la Béche. “ÆExaminons d’abord l’idée du feu central tel que nous le re- présente M. Cordier, comme une masse sphérique en fusion, qui communique sa chaleur à l'enveloppe qui forme l'écorce de Ja terre. Cette chaleur doit se communiquer à l'Océan; et, mé- me dans la supposition mosaique que cette écorce n’ait que 6000 ans d'âge , il est certain que la loi de cette communication doit être devenue constante depuis longtemps. Pour cet effet, on ne peut admettre que deux hypothèses : ou l'Océan est à de gran- des profondeurs immobile , et tourmenté uniquement à quel- ques cents pieds de profondeur par les tempêtes; ou bien il est sujet à des mouvemens ( réguliers) par les marées et les cou- rans. Dans la première hypothèse, les couches d’eau, chauffées également par le bas ,conserveront leur horizontalisme{r), et la chaleur doit se communiquer uniquement en vertu de la force conductrice de l’eau, et la température diminuera de bas en haut suivant une progression qui se trouve entre l’arithmétique et la géométrique. Ainsi, il est impossible , dans cette hypo- thèse, que la chaleur diminue de haut en bas. Mais c’est ce- (x) Cet horizontalisme des couches fluides n’est pas une supposition gratuite , puisque même l'atmosphère , qui, comme gaz, se dilate 8 _ fois plus que l'eau par des degrés égaux de température, nous offre ce phé- nomène dans celui de la réfraction horizontale, Je l'ai observé également, à plusieurs reprises, dans les couches de vapeur qui se forment au-dessus d'ane nappe d’eau dans un vase clos, P. Ile 164 Géologie. N° 199 pendant le fait bien avéré jusqu’à 1000 toises de profondéutr. Dans la seconde hypothèse, les mouvemens de l’eau dans l'Océan ne feront que rapprocher un peu de la progression arithmétique celle de la diminution de la chaleur de bas en haut; il serait donc également impossible que la température de l'Océan diminuât de haut en bas. Ainsi, si l'hypothèse du feu central doit subsister, cetté source de chaleur n’est point générale à tout le globe, et ne peut s'étendre que sous les Continens, c’est-à-dire, à moins du tiers de la terre. Ajoutons à cela les expériences faites pour constater l’augmentation de la chaleur avec les. profondeurs dans la terre, n’ont été faites guères que dans des mines, c’est à-dire, dans des licux où la présence des métaux ou du-char- bon de terre doit faire soupconner des actions chimiques de nature volcanique, dont la suite nécessaire est un dégagement de calorique. Nous reviendrons sur ce point. Enfin, la grande inégalité des chaleurs observées dans les expériences continen- tales, à mêmes profondeurs, mais en divers lieux, ne peut s'expliquer par la cause générale d’une chaleur centrale, qui se trouve, selon M. Cordier, à environ 20 lieues ou 50,000 toises au-dessous de la surface. Des différences de 13 à 57 ne peu- vent provenir de l'inégalité de la force conductrice des roches sur une épaisseur d'environ 100 toises, ni de quelques différen- ces fortuites d'intensité de chaleur ou de niveau à la surface de la masse énorme qui produit la chaleur. Expériences de M. Lens. Latitudes N. Long. de Greenw. Profondeurs. Températ. 7°20" 21°59" o! : 25,80 €: cent. mis — 539 2,20 21 14 * FUD 1 ot. 26,40 — —— 140,7 16,36 es _ — 413,0 3,18 us date 665,1 2,92 — ati 914,9 2,44 25 6 156 58 0 21,50 és — 167,0 14,60 32 6 136 45 (o | 21,45 24 #9 2 | 89,8 13,35 ser °7 Géolo ge. - 165 to - : Es a 2 - me 214,0 6,5: no \ Vi 450,2 3,79 TRS — 592,6 De af", | FUN EU 42 30 0) 20,86 tt 2 101 4,8 2,34 kr 12 141 38 0 15,20 | 4 Let Bt: à 20,0 5,16 £a y PÈEPT ais 512,1 2,14 45 35 19 17 DÉPART RTS ( 197,7 10,36 + - 396,4 9:96 : M; Lens a fait ses expériences avec le plas grand soin, Pour les profondeurs ,il a tenu compte de l’angle que la corde fait -awec la verticalé, le vaisseau n’étant jamais (méme pendant le »ealme ), en parfait repos, et du raccourcissement de la corde - par le mouillage , et de son allongement par son propre poids et celui du bathomètre. Quant à la température, il a eu égard aux changemens que son instrument a dù éprouver en remon- tant. Toutes ces corrections ont été calculées sur des expérien- ces directes avec les sujets qui ont servi; de sorte que l’on peut » assurer que ces observations sont les plus exactes que l’on ait. . Ellesont en outre l’avantage de s'étendre à une plus grande pro- fordeur que toutes les précédentes {celles d’Irwine re vont qu'à 683 t., et celles de Pérou à 357 t.), et d'offrir sur deux points du globe deux suites de cinq observations. Son projet + (etilen avait les moyeus), était de pénétrer jusqu’à 3000 t., et » même plus ; mais les calmes étaient de trop courte durée. Son bathomètre amenait sur le vaisseau 64 livres d’eau. ». Cesexpériences offreut un résul at très-marquant, c’est que - la température diminue assez rapidement, quoiqu'en progres- sion décroissante, jusqu’à la profondeur de 400 à 500 toises et … ensuite très-lentement, de sorte que de là jusqu’à 915 t., la dif- nférence n’est pas d’un degré, tandis que de o à 413 t., elle est » de plus de 23 degrés. Les petites anomalies qu'offrent ces ob- wservationssont dûes apparemment aux courans qui charient des v'eaux de différentes températures. Si l’on ajoute à ces résultats ceux qu ‘ont fé . lac. de Genève dans les observations de M. de la Bêche , NOUS trouvons 166 Géologie. N° 122 que de 40 à 7o t., la température était d'environ 6,6° cent., et à la profondeur de 100 à 164 t. environ 6,4° c. Ces profondeurs étaient celles du fond du lac. A de moindres profondeurs la température était beaucoup plus élevée. Les expériences de M. de Saussure dans les lacs de Genève, Thun, Brienz, Lu- cerne, Constance, Maggiore, Neufchätel, Biel, Annecy et Bourget, indiquent pour le fond de ces lacs une température qui ne varie que de 4,5° à 6,1° cent.; les températures de la surface variaient de 14,4° à 259, les profondeurs de 27 à 158 » : FR Géologie. 171 tres montagnes, et l'on ne conçoit pas comment le retrait causé par le refroidissement a pu forcer ces eaux à sortir des cavernes et s'élever à quelques milles toises au-dessus du niveau des mers d'aujourd'hui; ou bien il faut que nos montagnes n'aient pas existé alors; il faut que dans les premiers temps du refroi- _dissement la nr de la terre ait été très-lisse, couverte d'a- bord également par la mer qui découlait de l'atmosphère, ct que cet état ait duré long-temps pour faire naître et périr tant de générations de coquillages les unes sur les autres. Il faut _qu'ensuite 1l se forme le grand creux qui a reçu l'Océan, mais comment ? Il faut qu’ensuite les montagnes s'élèvent avec leurs coquillages, mais comment? Le retrait ne peut que rapetisser - les masses , non les gonfler. Mais les fentes produites par le re- trait ouvrent, dira-t-on, des passages à l’eau, qui, arrivée à la masse ignée , se réduit subitement en vapeurs dont l’élasticité déchire et bouleverse les environs. Mais ces opérations doivent déjà avoir eu heu dans les premiers feras du refroidissement général , lorsque la croûte de la terre n’ayait encore que peu d'épaisseur, et ces crevasses et leur élargissement causé par les détonnations de vapeur, ouvraient un champ libre, au moins plus libre que partout ailleurs, à l'expansion de ce fluide élas- . hique, et ne lui permettaient pas de soulever et renverser des masses de plusieurs mille toises de hauteur. Pour de pareils sou- . lèvemens il faut admettre des cavernes souterraines d’un volume -proportionné et parfaitement closes. Or, le système du feu cen- . tral ne nous offre aucun principe de formation pour ces grands creux isolés. Au contraire, le retrait doit s'être fait uniformé- . ment sur toute la surface. Enfin, si ce système postule , comme . celui des neptuniens, de ces autres énormes souterrains, en quoi _se distingue-t-il? En ce qu'il veut former les roches d’une ma- nière qui, comme nous l’avons prouvé, est impossible, L'on conçoit qu’un physicien ou géologue veuille repousser . es incongruités que l’école de Werner nous donne pour des vérités géologiques; mais il existe un proverbe allemand qui . dit que l'on ne doit pas jeter l'enfant par la fenétre avec le bain; et c’est ce que les volcanistes rigoureux font au pied de la . lettre. + Je passe sous silence tant d’autres objections que l’on pour- ait faire contre plusieurs théorèmes spéciaux de M. Cordier, 172 ‘Geologie. N° 122 pour dire encore quelques mots sur les systèmes géologiques en général. Au point où en sont nos connaissances actuelles, l’on peut assurer que nous ne pouvons baser aucun système géolo- gique raisonnable sans le secours de Neptune et de Vulcain ; “mais il faut que celui-ci soït bien le forgeron des foudres de Jupiter, ce Vulcain qui a ses ateliers dans l'Etna et le Capa- Urku, dans le Vésuve et dans PHécla. Si nous le suivons dans ces usines souterraines, dont les communications réciproques sont attestées par les tremblemens de terre qui traversent dans un iustant des continens entiers, et écroulent à différens points les frèles édifices de homme, nous trouverons la solution de l'énigme de la chaleur supérieure des ‘continens et des diffé- rences de température que leur intérieur offre à mêmes profon- deurs, dont nous devons la connaissance à M. Cordier. Là où la température est plus élevée on se trouve à une moindre dis- tance d’un foyer volcanique. -. La géologie et la géognosie se sont prêtées mutuellement la main pour se composer d'erreurs. La géognosie , qui doit à Juste titre se distinguer de l’oryctognosie en ce qu’elle ne doit pas nous livrer les caractères spéciaux des pierres et des roches, ce qui est la täche de l’oryctognosie, mais nous retracer les suites et le gisement de celles-ci, a voulu faire d’avantage , nous livrer l'ordre dans lequel elles ont été formées et assigner à chacune d'elles son âge relatif; de Jà ses divisions en roches primaires, secondaires, etc., et ses époques si mal concues. Elle a donc dû emprunter de la géologie ces âges soi-disants , et celle-ci lui a donné ce qu’elle avait, ce qu’elle avait emprunté d'elle, un sys- tème qui n'avait puisé ses notions ni dans la physique , ni dans la chimie, ni dans la mécanique. La géologie de Werner n’est qu'une géognosie raisonneuse , et sa géognosie est une mauvaise géologie. Déjà en 1815 j'ai consigné ces idées dans ma Physique de la Terre et Géologie. Pour former un système géologique, il faut d’abord bien ob- server non-seulement l’ordre général! des couches de roches, mais surtout le désordre apparent qui s’offre à l'œil impartial du vrai géologue. On pouvait prévoir de tout temps ces irré- gularités par l'aspect général de la nature entière. La surface du globe, partagée où plutôt déchirée en lambeaux de mers, de continens , d'îles de toutes grandeurs, en plaines, montages, Geologie. 193 RS e lateaux ; la distribution des étoiles fixes, qui écarte à Midée d’un arrangement; celle des planètes si diffé- Le en grosseur et en mouvement, avec et sans satellites ; tout nous annonce que l'auteur de la Nature n’a pas cherché l’har- monie dans une symétrie qu'il a abandonnée à la faiblesse de l'esprit humain. L'absence de la régularité est l'empreinte du génie créateur qui sait subordonner l’irrégularité à des lois im- muables, éternelles, sans recourir à l’aide du compas dans ses sublimes conceptions (1). Les nombreuses et imposantes exceptions à la régularité des _ couches de roches et de leur gisement, que le géognoste ne peut us nicr, prouvent évidemment que les révolutions qui ont fait disparaître la symétrie de la surface de notre globe, de même que leurs intervalles , ne sont pas liées à des époques fixes et gé- nérales , et surtout qu’elles n’ont pas commencé après que la précipitation des continens a été terminée, mais qu'elles sont ses contemporaines, qu’elles ont été CEE ee quant aux lieux et aux temps, et qu'elles se sont répétécs très-souvent. Une saine géologie ne doit pas postuler. tout simplement la précipitation générale, mais elle doit construire ce grand procès qui a donné naissance à nos roches, et expliquer leurs suites et leurs groupes, distinguant soigneusement les masses cristallisées des masses brutes. Je sais que depuis que le célèbre Berzélius a prouvé enfin que notre silice est un oxide, de méme que les alcalis, mon système paraît avoir un défaut à cet égard. Mais nous ne sommes pas encore au bout de la chimie, qui, j'espère, nous prouvera un jour que les corps sont susceptibles d’ana- lyses nouvelles, qui nous découvriront d’autres modes de com- position que ceux que nous connaissons. Les métaux ne sont sûrement pas des corps simples , pas plus que la cire. Quiconque a suffisamment étudié la physique des volcans ne se refusera pas à la conviction que les actions volcaniques sont le premier mobile des révolutions qui ont déchiré la surface de notre globe. La combinaison de cette action avec le grand procès de la pré- cipitation générale est Ja clé de la vraie géologie, la solution de cent énigmes que nous offre la nature des ba (1) On pourrait pousser cette idée plus loin, l'appliquer aux ruines, qui nous plaisent en nous offrant le sceau du tont-puissant dans le défaut de régularité, et rappeler quele moyen âge, le plns riche de tous en grands | Caractères, n'avait point d’édifices réguliers. 174 | Géologie. Vous trouverez, Monsieur, peut-être bien des idées étranges. dans ces pages ; mais si vous voulez vous donner la peine de lire ma géologie, ne fût-ce que dans les Entretiens sur la physique, écrits en mauvais francais, j'ose espérer que , même encore au- jourd’hui, vous les trouverez plutôt neuves qu’hétérodoxes, et pardonnerez à un vieux physicien de tenir à ses premières idées. Li 123. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA TEMPÉRATURE DES MINES ; par T.F: Barkam. ( Transact. de la Société Roy. Géologique de Cornouailles ; Vol. III, p. 150.) Les expériences sur la température des mines , dont nous allons rapporter les résultats , ont été faites dans l'été de 1823 et dans celui de 1824 ; l’auteur qui a apporté le plus grand soiu dans ces expériences fort délicates, commence par discu- ter les avantages et les inconvéniens que présentent les diffé- rentes manières usitées pour ce genre d’observations. Il a em- ployé concurremment les 4 moyens suivans , qui consistent à prendre la température Des sources qui sourdent soit du filon, soit de la roche dans laquelle il est encaissé, | Des amas d’eau qui s’amassent continuellement dans les ca- vités que présentent les exploitations de mines. Celle de la roche même, en y scellant un thermomètre dans une cavité pratiquée à cet ef fet. Enfin , en mesurant la température des eaux qui se sont ac= cumulées depuis long-temps dans les travaux abandonnés. Il préfère la 3° méthode , pourvu toutefois qu’on donre une certame profondeur aux entailles dans lesquelles se place le thermomètre. Sans cela il regarde que la température de la roche peut être fortement modifiée par l’air ambiant. Quant à la der- nière méthode , qui paraît au premier aperçu la moins suscep- tible d'erreur , elle est peut-être, au contraire, la moins exacte, parce que la masse d’eau tend constamment à se mettre en équi- libre ; et l’on trouve une température sensiblement la même à différentes hauteurs de ces amas d’eau, température due en grande partie à la couche supérieure de liquide. Pour mettre à même de comparer les résultats obtenus, nous allons donner le tableau de ces expériences, dans lequel on a cu soiu de les mettre par ordre de profondeur. Postrr1on des lde la surface. d Thermomètres. 24,88 [Botallack.…..., |Cavité remplie d’eau. 24,00 Little Bonnds.|Dans l'air. 25,77 Botallack.....|Eau dans une galerie. 24,22 Little Bounds. |Amas d’eau. 24,44 Huei Neptune. Id. 26,20 Botallack.....|Aimas d’eau profond. 24,22 |Huel Unity... Source sortant du mur. | 24,00 Little Boands.|Amas d’eau. 24,88 Autre amas d’eau. 21,00 Huel Neptune. | Amas d’eau profond. Ë 27,52 Botallack..... |Ancienstravaux remplisd'eau. || 24,00 Trenoweth... [Source provenant du mur. 24,88 Oatfield.. . ... [Source sortant du filon. 24,00 Ding Dong... |Petit amas d’eau. E 4 26,20 Id......|Amas d’eau dassuneancienne || 23,12 Huel trumpet. Id. (galerie. |k 23,56 Id... ... Source sortant du mur. 27,03 Huel vor Trou dans fa roche. 3 27,08 Id....../}Trou de 18 pouces dansla ro: |f 29,92 AE NAEP id. (che. 31,68 Botallack.!, .. [Source du mur. 29,48 Huel vor.....|Æ£au dans unc galerie abandon: |} 30,36 Id......|Source sortant du mur. (nce. {h 31,63 id... ...|2 trous de 18 pouces. 29,92 Cook’s kitch. |Amas d’eau. 27,28 Dolcoath..... | Amas d'eau profond. 33,44 1d......|Amas d’eau. 33,00 Id......|Trou de3 piedsde profondeur. 36,08 Id......|Source sortant au filon. 36,08 Oatfield...... Source, 38,06 Id......|Autre source, En examinant les résultats consignés dans cette table, on voit qu’on est loin d'obtenir des températures augmentant dans leur progression uniforme ; mais il résulte clairement que la température croît constamment en s’approfondissant. D. 124. SUR LA POLARISATION MAGNÉTIQUE DES MÉTAUX ET DES MI- * NÉRAIS, par une différence de température ; par le Prof. … SEesecx.(4{#nal. de phys., de Poggendorf;1826,cah. 3, p. 28r.) Ce mémoire de physique contient des observations sur le magnétisme terrestre , etses rapports avec les volcans existans. Le globe est traversé de zônes métallifères, dont le contact produit ce magnétisme , lorsqu'il y a une différence de tempé- tute. Les endroits les plus chauds seront ceux où l'air peut pi! 176 ” Géologie. pénétrer le plus avant dans la terre , c’est là que sont les vol- cans, et vice versà. Les phénomènes magnétiques de l’atmo- sphère sont liés à ceux de l’intérieur du globe. Il faut lire ce mémoire avec celui de M. de Buch, sur la distribution des vol- cans sur le globe. { Mèmes annales ; 1827, cah.1, 2,3 et 4.) 12.3. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE PLATEAU CENTRAL DE LA France , et particulièrement sur les terrains secondaires qui recouvrent les pentes méridionales du massif primitif qui le compose ; par M. Durrénoy , ingénieur des mines. ( 4nnal. des mines ; 2° série , Tom. IIL, p. 35et 309,1 °et 2°liv., 1828.) Le plateau primordial du centre de la France, qui est en général granitique , et qui a plus de 8o lieues de large à la hau- teur de Limoges , s’amincit graduellement en s’avançant vers le midi , et se termine par une pointe qui le rattache à la Mon- tagne Noire, espèce de péninsule, isolée de la chaîne des Pyré- nées, par un bassin longitudinal de terrains secondaires et ter- tiaires. La 1° partie du mémoire de M. Dufrénoy renferme une des-_ cription sommaire de ce plateau, ou un apercu des TERRAINS PRIMITIFS ET DE TRANSITION du centre de la France. L'auteur fait connaître d’abord , à partir d’une ligne tirée de Limoges à Lyon, les limites extérieures de la partie méridionale de ce groupe ( qui renferme intérieurement un dépôt de terrains secondaires dans les départemens de l'Aveyron et de la Lozère) ; et sa dis- position générale en un véritable plateau d’une élévation assez constante ( environ 750 mètres ), dans toute sa partie centrale et occidentale , tandis que, vers l’est, deux arétes ou chaînes plus élevées, qui prennent naissance dans les montagnes de l'Ardèche et de la Lozère , se dirigent du sud au nord, en sé- parant les vallées de la Saône , de la Loire et de l'Allier. Plu- sieurs considérations portent l’auteur à penser que ces deux chaines , déposées en même temps que tout le massif primitif, ont été modifiées postérieurement, par des phénomènes de soulèvement et d’abaissement qui ont formé les trois vallées. M. Dufrénoy fait observer les caractères remarquables qui ren- dent ces chaînes très-différentes de celles des Alpes et des Py- rénées. Il donne ensuite une idée générale de la composition de tout le groupe, par une coupe de l’est à l’ouest, prise à la montagne de Tarare , par une autre coupe dans la même direc- ri Geologie. ï79 bon de la chaîne du Forez, et par quelques détails sur le reste du massif. | Dans la chaîne de Tarare , l’auteur indique peu de granites , mais des porphyres très-abondans , parmi lesquels un porphyre rouge quartzifère , qu'il trouve analogue à ceux de Esterel près Fréjus , et dont les nombreuses fissures renferment quelquefois de l’urane phosphaté ; analogue à celui des arkoses d’Autun, donne lieu à plusieurs observations intéressantes. D’autres por- phyres feldspathiques, et les granites auxquelles ïls passent, présentent des analogies remarquables avec des roches des Vos- ges de même nature, qui paraissent appartenir aux formations intermédiaires. Une formation , qui se rapporte évidemment à cette dernière classe , se compose, près de Tarare, de schistes argileux verts , analogues au Ælas de Cornouailles , schistes pyriteux, renfermant de nombreux rognons de quartz, et alter- nant avec des couches de poudingue qui semblent, par leur nature, étre formées aux dépens du terrain même qui les ren- ferme. La mine de cuivre pyriteux de Saint-Bel et Chessy , ap- partient probablement à ce terrain, et elle paraît, d’après sa nature et son gisement, être tout-à-fait analogue à celle d’An- glesey. M. Dufrénoy rapporte à ces formations de transition les terrains feldspathiques de Beaujeu , qui sont formés de couches de pétrosilex , quelquefois avec nodules de chaux carbonatée cristalline et d’amphibole, passant à une sorte de grauwacke à pâte pétrosiliceuse , à noyaux de quartz, et qui renferment des couches subordonnées de diabase, de grauwacke rougeûtre, et de calcaires noirs, à lames LIRE HE appartenant à des en- troques , associés à un schiste argilo-caleaire fissile. La chaîne du Forez est de nature analogue à plusieurs égards. | it point cependant sur sa pente orientale de . On ne voit p P l porphy res quartzifères , mais des passages répétés du porphyre feld- spathique à à un granite à petit grain , peu quartzeux , analogue au granite intermédiaire des Vosges , le tout alternant un grand nombre de fois avec des schistes argilo-talqueux , à cristaux de feldspath , qui sont associés en outre à beaucoup d’amphi- bole. Le centre de la chaîne est formé par un granite à gros grains, qui se désaggrège très-facilement. Sur la pente ouest , on retrouve des porphyres feldspathiques , et des gneiss ren- B. Toue XVI. 12 178 Géologie. N° 195 fermant une couche réglée de calcaire saccaroïde.. Cette. pente est très-escarpée. A l’ouest de Clermont , le plateau présente une composition uniforme de granite et de gneiss, qui passent fréquemment lun à l'autre, mais qui, dans le département de la Haute-Vienne , se séparent en deux formations assez distinctes : la formation du granite est remarquable par son abondance en minéraux variés. La roche est à gros grains ou à grains moyens; celle-ci renferme des filons d’étain à Vaulry. La formation du gneiïss , ou formation schisteuse, constitue toute la vallée de la Vienne, et forme les ex- trémités du plateau de terrain ancien. Elle est traversée par des filons de porphyre, analogues à l’Ælvan de Cornouailles, et aussi par quelques filons stannifères ; sur sa limite, elle ren- ferme beaucoup de roches amphiboliques. De nombreux amas de serpentine s’y présentent aussi, subordonnés au gneiss. On y remarque en outre les amas, veines et petits filons de kaolin et de pegmatite de St-Yrieix , ainsi que des couches subordon- nées de calcaire saccaroïde et de quartz bleuâtre ; enfin, des amas immenses de quartz laiteux , renfermant des gîtes con- temporains d’hématite brune. Le fer oxidulé est disséminé abondamment dans le gneiss et le schiste talqueux de ces formations anciennes. Les filons mé- tallifères y sont assez fréquens. : : Sur les deux revers de la péninsule qui forme la partie mé- ridionale du platean , on observe des bandes étroites et peu continues de terrains de transition. Sur le revers nord-ouest de la chaîne, le schiste talqueux qui recouvre le granite, est re- couvert par une grauwacke à ciment de schiste ou à ciment sili- ceux, passant à un grès , à pâte silicéo-ferrugineuse, analogue au veux grès rouge du Brecoushire , et contenant comme lui de petits filons de quartz. Ailleurs, un calcaire de transition al- terne avec un schiste très-bitumineux, anthracite imparfait. Aïlleurs encore, une grauwacke PUR alterne avec un schiste bleuâtre, dans te M. Combe a vu des empreintes de feuilles analogues à des feuilles de fougère. Sur le revers sud-est , et surtout sur le flanc de la Montagne Notre, se présente une bande de terrain de transition plus con- tinue , composée de schiste argileux ou talqueux , alternant avec des calcaires, et souvent ayec un entrelacement semblable Géologie. 179 à celui des marbres Campans. Le calcaire contient des Entro- ques et des Caryophillées, M. Dufrénoy regarde ce terrain com- me assez analogue à celui de Plymouth, qui appartient à l'étage inférieur des terrains intermédiaires anglais. . Dans les Départemens du Gard et de l'Aveyron, le granite est quelquefois immédiatement recouvert par des dépôts de gypse qui ne sont pas recouverts , et qu'on ne peut rapporter que par analogie aux gypses des terrains jurassiques inférieurs. Les TERRAINS SECONDAIRES , qui se présentent sur la pente méridionale du plateau primitif, sont : 1° le terrain houiller ; 22 le grès bigarré; 3° le Lias ou calcaire à Gryphites ; 4° la par- tie inférieure des formations oolitiques ; 5° quelques lambeaux _ du grès vert et de la craie; 6° un terrain tertiaire, composé d’un terrain d'eau douce associé avec la molasse, et d’un calcaire marin qui , aux environs de Bordeaux, paraït devoir être assi- milé au calcaire grossier ; 7° une formation d’eau douce plus moderne recouvre quelquefois des étendues considérables , sur- tout dans les vallées de l'Allier et de la Loire , au centre du terrain primitif. La 2° livraison de 1828 des Annales des mines , ne renfer- me, de la seconde partie du mémoire de M. Dufrénoy , que la section qui est relative au terrain houiller. Ce terrain forme un - assez grand nombre de dépôts au pied du plateau, et de petits bassins disposés irrégulièrement au milieu de ce plateau. L'au- teur indique les principaux : il annonce que dans la plupart des localités le terrain houiller présente seulement les caractères généraux propres à cette formation , mais que quelques autres offrent des particularités qu’il croit devoir faire connaître : ce sont surtout ceux des bassins du Lot et de l'Aveyron. Le terrain houiller des environs d’Aubin, situé près du Lot, départ. de l'Aveyron, est surtout remarquable par sa richesse extrêémeen couches de houille d'une très-grande épaisseur (lune d’elles a , selon M. Cordier , plus de 100 mètres de puissance ), et par la réunion de minérais de.fer de nature variée. Les bords "du Lot.et du Cellé , où le grès houiller se montre seul, sont d'un intérêt plus grand pour le géologue. M. Dufrénoy appelle d’abord l'attention sur les environs de la Magdelène , où le _grès houiller offre tous les caractères de l’arkose, et renferme, conime larkose , de la baryte sulfatée , de la chaux fluatée, du 12: 180 Géologie. calcaire spathique et des grenailles de galène. 11 donne ensuite des détails intéressans sur les porphyres que renferme le grès houiller dans plusieurs localités, porphyres de deux espèces , les uns rouges et feldspathiques , les autres verts et pyroxéni- ques, et présentant aussi deux modes de gisement différens, au moins en apparence, les uns paraissant former des couches ré- gulières dans le terrain houiller , couches dans lesquelles on n'observe pas à la vérité de stratification | comme à Flagnac et à Planiolles , les autres constituant des masses interposées dans ces grès , comme à Figeac et aussi à Flagnac, où les porphyres contiennent en outre des nodules de serpentine , et paraissent liés à une masse considérabie de serpentine , laquelle forme , près de Firmy, une espèce d’île , à la séparation du terrain an- cien , du grès houiller et du grès bigarré , sans présenter de liaison avec aucun d’eux. L'auteur trouve à cette serpentine beaucoup d’analogie avec l’ophite des Pyrénées , sous le rap- port de sa manière d’être , et il la croit de formation analogue et contemporaine. Quant aux porphyres des terrains houillers , il pense que leurs deux modes de gisement se réduiraient peut-être à un seul, si on pouvait les observer sur une grande étendue , et il lui paraît probable que les porphyres forment un accident dans le terrain, où ils ont été introduits postérieu- remet, en détruisant une partie du grès qu'ils ont remplacée. La période de leur formation lui paraît s'étendre du grès houil- ler au grès bigarré ; il regarde ces porphyres comme présen- tant une analogie complète avec les porphyres d'Edimbourg, du gisement desquels il fait connaitre , dans une note, les prin- cipales circonstances. Une planche jointe au mémoire fait con- naître, par 4 coupes coloriées, la disposition relative du por- phyre, du terrain houiller et du grès bigarré, d&ns 4 localités différentes. Le terrain houiller des bords de l’Aveyron, forme une bande très-alongée , de Rhodez à St-Geniez. Peu épais , reposant sur le terrain ancien , il est presque toujours recouvert par un grès dont les couches inférieures sont analogues au grès rouge , et les couches supérieures se rapportent au grès bigarré. Ce terrain houiller de l'Aveyron ne renferme pas de porphy- res ; à Brassac , au contraire , le porphyre vert se représente, formant dans le terrain houiller un filon analogue aux Dykes L ” Le b Geologie. 181 d'Angleterre, et produisant sur la houille, avec laquelle il est en contact ; les altérations qu'on a signalées depuis long-temps comme produites par le voisinage des Dykes. M. Dufrénoy fait remarquer ensuite l’analogie que présentent les porphyres de Figeac avec la roche noire du terrain houiller de Noyant (Allier) , qu’il considère comme de même âge et de _ même origine que le filon de Brassac. Il termine l’histoire des particularités que présentent les terrains houillers de cette par- tie de la France , par une description sommaire de la butte de Saint-Priest, montagne conique située sur la lisière du bassin houiller de St-Étienne , dont la base est de grès houiller très- . prononcé , et dont le sommet présente des rochers escarpés de -quartz-silex pur , dans lequel de nombreuses cavités sont fré- quemment tapissées de cristaux de quartz hyalin, ou de baryte. sulfatée. M. Dufrénoy a observe le passage insensible du grès à la roche toute quartzeuse ; il a trouvé dans cette dernière roche . des empreintes de tiges de Calamites et de feuilles de fougère , . analogues à celles du grès houiller. Il regarde en conséquence comme certain , que la roche de St-Priest est une dépendance du terrain houiller ; ‘mais la nature toute quartzeuse de cette roche ;, et l'abondance avec laquelle elle renferme de la baryte sulfatée , lui semblent devoir. être considérées comme le résul- - fat d’une action analogue aux phénomènes quelconques qui ont produit les arkoses (1), phénomènes , aux résultats desquels il rapporte également le ciment siliceux des #z/{stone-Grit du sud du pays de Galles. Bp. 126. NOTICE GÉOLOGIQUE SUR LE TERRAIN DE SAUCATZ { départ. de la Gironde ); par M. Guirzrano». ( Bulletin d'hist. natur. de la Soc. Linn. de Bordeaux ; Tom. I, p. 133 et 143, novemb. 1826, et mars 1827.) Saucatz est un village situé sur un petit ruisseau , à 4 liéues au S. de Bordeaux. Le sol est entièrement tertiaire ; il est d’ail- leurs remarquable en ce que ses couches présentent une suc- (r) Le rédacteur de cet extrait, qui a visité. la butte de Saint-Priest en 1826, a réconnu les passages très-bien décrits dans le mémoire de M. Dufrénoy, et il avait été induit , par ses observations ( qui n'ont point _éte publiées et dont M, Dnfrénoy n'avait pas connaissance )à en tirer des conséquences analogues à l'opinion exprimée par l'auteur, 182 Géologie. cession de coquilles marines et d'eau douce, et surtout en ce que quelques -unes d’entre elles offrent le mélange de ces deux classes de coquilles. Ces différentes couches , d’après les obser- vations de l’auteur, peuvent se grouper en deux systèmes bien distincts, composés de la manière suivante, en allant de haut en bas: | I. Système supérieur , ou formation lacustre. 1° Sable argileux, jaunâtre, à coquilles marines ( principalement des univalves, peu nombreuses, mais très-bien conservées, parmi lesquelles l'auteur a remarqué de très-beaux Casques ); épaisseur , 2 à 3 pieds ; 2° marne argileuse, blanchâtre, mélée de Bulimes ou Pa- ludines, Planorbes et d’une espèce de Moules qui caractérise cette formation; épaisseur, 2 p.; 3° marne calcaire, mêlée d’une multitude de petites Cérithes avec des espèces de Cithé- rées assez grandes et d’autres bivalves d’un genre voisin; épais- seur , de 6 pouces à r pied; 4° argile noirâtre, semblable à un limon desséché, sans coquilles; au-dessous, marne argileuse, grumelée, blanchâtre; épaisseur, de r à 3 pieds; 5° calcaire zoné, dur et compacte; au-dessous, calcaire grumelé, passant tantôt à un calcaire compacte, tantôt à un calcaire porphyrique ( sa texture porphyrique est due à des noyaux noirâtres, sur un fond gris-bleuâtre , mêlé de taches jaunes, ce qui lui donne un aspect tigré ); épaisseur , 9 à ro pouces ; 6° calcaire bréchi- tique ou porphyrique , à noyaux noirs, souvent très-nombreux, | contenant des coquilles d’eau douce { planorbes à test blanchä- tre) et des coquilles marines, quelquefois méêlées ensemble, mais ordinairement séparées , les premières dans le haut, et les secondes dans le bas de la couche. IL. Système inférieur, ou formation marine. 1° Marne très- blanche, douce et consistante, contenant une immense quantité de coquilles fossiles, très-bien conservées, et dont quelques- unes ont encore leur éclat nacré; 2° marne friable, mélée de beaucoup de sable, contenant également de nombreuses co- quilles (ces deux couches ne font probablement qu'un seul groupe ); 3° calcaire grossier coquillier, dur et grenu, aggluti- nant une très-grande quantité de coquilles. J. GIRARDIN. 127. OBSERVATIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR LES TERRAINS OOLITI- QuEs et les roches qui y sont associées dans les comtés de Su- therland et Ross dans les Hébrides; par M. Roderick Impey Ke Geologie. 133 _ Muremisow, secrét. de la Soc. Géologique de Londres, etc. “(Zransact. de la Soc. Géologique de Londres ; vol. II, 2° sé- ME, D. 353.) M. Murchison a publié nn Mémoire dans les Transactions de la Société Géologique sur les formations oolitiques des Hé- brides, Mémoire dont nous avons déjà donné un extrait dans le Bulletin, Tom. XV, n° 13. Ayant fait, depuis la publication de ce Mémoire, un nouveau voyage dans cette partie de l'É- cosse, il a rédigé quelques observations supplémentaires, que nous allons faire connaître. L'auteur a déjà indiqué que les couches les plus élevées de Ja série oolitique, correspondantes au cornbrash et au forest marbre, sont traversées par des dykes de trapp à Beal, près Portree, dans l’ile de Skye. L’un d’eux est composé d’un grun- Stein porphyrique qui se bifurque en s’élevant vers le sommet de l’escarpement. Il a remarqué dernièrement , avec M. le pro- fesseur Sedgwick , que les extrémités des prismes horizontaux, dont la branche la plus large de ce dyke est composée , présen- tent une bande de quatre pouces environ d’épaisseur, d’un pechstein vert noirâtre, en contact immédiat avec le calcaire coquillier que le dyke traverse. Le calcaire n’a subi aucune al- tération par ce contact. A l’exception des pechsteins indiqués dans les terrains trachitiques, comme au Cantal, celui-ci est le plus moderne connu jusqu’à présent, et ce fait donne une li- mite de l’époque à laquelle cette roche a été formée. Dans l'ile d’Arran, on voit des filons et des couches d’un pechstein analogue, qui a pénétré dans le nouveau grès rouge, et qui parait s'être répandu dans les couches oolitiques qui existent dans les Hébrides; car nous revoyons de nouveau cette roche à Carsaig, sur la côte sud de Mull, formant la plus grande partie d’un des nombreux dykes de trapp qui coupent le lias et les couches oolitiques qui le recouvrent. Ce dernier dyke, qui a environ 4 pieds d'épaisseur , est formé de prismes horizontaux , dont les extrémités, sur à peu près 2 pouces d’é- paisseur , consistent en une roche feldspathique bleuâtre, et qui sont recouverts de chaque côté par des bandes plus épais- ses de grunstein. Le milieu de cette dernière roche présente, sur une épaisseur de 2 pieds environ, du pechstein porphy- roïde , dont quelques veines pénètrent dans les zônes extérieu- 184 Geologie. à N° 127 res. Sur la même côte, on a observé un autre dyke, qui coupe le las, et se divise en plusieurs branches qui s’étendent en dif- férentes directions dans cette formation. Une des plus larges de ces branches enveloppe des fragmens de marnes contenant des gryphites et des bélemnites. La partie en contact avec ce dyke est fortement endurcie, et l’on remarque également ce phénomène pour plusieurs autres dykes qui se montrent dans les escarpemens à l'est de Loch Buy. Leur présence semble avoir changé le lias en quartz lydien, et le sable de loolite in- féricure en une roche siliceuse compacte. Mais on observe aussi, dans les Hébrides, que, dans un nombre de cas à peu près égal, l'introduction de ces roches étrangères au terrain n’a produit aucune altération. Après ces détails sur les roches trappéennes qui forment des filons dans le lias et les couches oolitiques qui le recouvrent, M. Murchison décrit différentes coupes que présentent les nom- breux escarpemens qui bordent les côtes. Nous allons en citer . deux pour montrer la similitude complète qui existe entre ces terrains calcaires et les formations correspondantes qui ont été étudiées avec tant de soin dans le sud de l’Angleterre. Sur la côte N.-E. de l'ile de Skye, à pei près à deux milles de la vallée de Beal, les collines de Trapp s’éloignent des fa- Jaises, et laissent voir un plateau elliptique qui s'élève d’envi- ron six cents pieds au-dessus de la mer, et dont la surface a en- viron un mille + en longueur sur un mille de large. On observe sur cet escarpement la coupe suivante, dans laquelle les cou- ches sont placées en descendant. 1° Grès qui se montre à la base du trapp. 2° Calcaire coquillier,-correspondant, par sa nature et par les fossiles qu’il contient, au cornbrash et au forest marbre. 40 pieds. 3° Grès blanchâtre , ayant une épaisseur de cinquante ou soixante pieds, recouvrant une couche mince d'argile schis- teuse. Les couches les plus inférieures et les plus schisteuses contiennent des impressions végétales. 4° Argile schisteuse et grès alternant à plusieurs reprises. Elles forment une seconde terrasse qui peut avoir 250 pieds d'épaisseur. Ces couches contiennent peu de fossiles, mais on y trouve beaucoup de matière charboneuse, et quelques im- pressions végétales indistinctes, Géologie. 185 5 Vient ensuite une succession de couches de calcaires dont supérieures , en partie à l’état de grès, contiennent des no- d'argile endurcie avec des fossiles. Elles alternent avec F7 d'argile mince, contenant des bélemnites. On re- trouve également les PE 3-55 disséminées dans les couches de grès. 6° Agile schisteuse d’un gris bleuâtre foncé, plus onctueuse . que le n° 4, contenant plusieurs fossiles propres à l’oolite infe- . rieure, tels que bélemnites , térébratules, etc. = 3 7° La base de l'escarpement est formée du sable d’oolite avec de larges nodules de calcaire, contenant le Pecten æquivalvis , des Ammonites Murchisonæ, etc.; au dessous, on voit encore à peu près les couches supérieures du lias sur une épaisseur de 30 pieds. Une coupe prise près du moulin de Applecross fait voir les couches suivantes associées au lias. 1° Couches marneuses et de grès legèrement calcaire, conte- nant quelques fossiles imparfaits ; 2° Calcaure bleuâtre, contenant du bois fossile, des Pentacri- nites, des Gryphées, des Ammonites, des Pinnes, etc., alternant avec quelques lits très-minces de grès; 3° Calcaire sableux, compacte, quartzeux, sans fossiles, mais chargé de veines de calcaire spathique; . 4° Conglomérat blanc, contenant des galets de quartz réunis par le ciment calcaire ; 5° Caleaire sableux ; 6° Calcaire d'un gris bleuätre foncé, présentant une struc- ture analogue à celle de l’oolite. Les couches calcaires n° 2 occupent une partie du rivage sur lequel elles forment un quai naturel de 3 ou 400 mètres à peu près. Elles sont semblables avec celles que lon TRS à … Broadfort, dans l'ile de Skye. Le conglomérat calcaire n° 4 est —… également semblable à celui qu'on trouve 4 Broadfort, et ne pourrait se distinguer de celui qui existe dans le lias de Shep- d à pret ton Mallet ct ‘54 le voismage de Bristol; et la couche oohti- que bleuâtre se retrouve avec tous les mêmes caractères dans les couches de lias de Cambridge, dans le comté de Glamor- an. \ _… A la suite de ces différentes coupes, l'auteur donne un ta- 186 Géologie. bleau des coquilles fossiles qu'il a recueillies dans les forma- tions oolitiques de l'Écosse, dans lequel il montre leur iden- tité avec celles qui se trouvent dans les couches correspondan- tes en Angleterre. D. 128. SUR LES CHANGEMENS DE FORME QUE LA SURFACE DE LA PRES- QU'ILE DU CORNOUAILLES PARAIT AVOIR ÉPROUVÉS ; par John Hawkins, membre de la Soc. roy., etc. ( Transact. de la Soc: Géologique du Cornouailles ; Tom. III, p. 1.) Après quelques considérations générales sur les changemens que la forme de la terre a éprouvés depuis son origine, et sur les grandes révolutions qui, très-probablement, les ont cau- sés, M. Hawkins dit qu'aucune contrée ne montre avec plus d'évidence ces grandes révolutions que la presqu’ile du Cor- nouailles. Le fond des nombreuses vallées qui la traversent en tous sens est considérablement élevé par des accumulations de dé- bris de roches de différentes natures, roches analogues à celles qui existent dans cette presqu ‘ile. Ces débris immenses annon- cent une révolution grande et subite, et ne peuvent en effet avoir été arrachés des rochers auxquels ils appartenaient ni transportés par des causes qui agissent maintenant sous nos yeux. À une époque qui correspond probablement à la même pé- riode que celle où se formaient tous ces débris, il rapporte ces couches épaisses de feldspath décompose et de grains de quartz que lon trouve accumulées au pied de certaines collines. L'exemple le plus remarquable de ces dépôts est celui qui existe dans la paroisse de St.-Stephens, et qui fournit la terre à porcelaine. Toute cette masse argileuse provient avec évidence de la décomposition d’un granite qui se trouve à une petite dis- tance. Cette altération ne peut être attribuée ni à l’action at- mosphérique, ni à aucune catastrophe violente; il est nécessai- rement le résultat de l’action produite par un dissolvant puis- sant, qui à agi transitoirement, et sans presque déranger les élémens de place. Les différentes espèces d’argile que l’on rencontre dans les vallées qui traversent le district schisteux du Cornouailles, et qui remplissent les différentes cavités qui existent à la partie supérieure de ces mêmes vallées, paraissent devoir leur origine à une action dissolvante semblable. PT: : Géologie. 187 M. Hawkins observe ensuite qu’en comparant la masse des déblais avec les vides que présentent les vallées, on reconnaît - bientôt que, quelqu'immenses que soient ces déblais, ils sont “ loin de correspondre à ces vides. Il est donc naturellement amené à examiner la question si intéressante des vallées, et qui se rattache à toutes les idées géologiques. Il ne peut admettre que l'ouverture de ces grands canaux naturels soit due aux cau- ses qui agissent actuellement à la surface de la terre ; 1l ne croit pas non plus qu'elle soit le résultat de la rupture de couches, ces différentes causes n’ayant pu que les élargir et leur donner plus de régularité. L'opinion qui lui paraît la plus naturelle - est que ces vallées sont en rapport avec la structure intérieure de notre globe, et qu’elles ont été, pour ainsi dire, formées & priori. À l'appui de cette supposition, il remarque que, dans les parties du Cornouailles et du Devonshire où les roches schisteuses dominent, il a presque constamment observé que les lieux où la surface présentait le plus d’inégalités étaient ceux où les couches de schiste étaient les plus tourmentées , et dans lesquelles leur inclinaison et leur direction étaient le moins constantes ; circonstances qui lui font présumer que les schis- tes se sont modelés sur la surface du terrain plus ancien qu'eux. Cependant quelque inégale qu’il suppose la surface primitive de la presqu'île du Cornouailles, il ne peut croire qu’elle ait présenté ces déchiremens et ces escarpemens à pic dont ses cô- tes sont hérissées. Elles doivent devoir leur origine à quelques catastrophes violentes, analogues à celles qui ont rempli les val- lées de ces immenses déblais que nous avons cités plus haut. Mais, depuis ces grandes révolutions auxquelles ce pays, comme toute la surface de notre globe, paraît avoir été en proie à des époques antérieures aux temps historiques, les côtes du Cor- nouailles ont éprouvé de grands changemens ; aussi certaines côtes sont continuellement rongées, tandis que sur d’autres, au contraire, il s’'accumule des sables qui éloignent le rivage. La position péninsulaire de ce comté, le changement de tem- pérature assez considérable qu’il eprouve, et les tempêtes vio- s | Dès . sy « lentes qui s'élèvent constamment sur ces côtes, les plus avan- cées de notre continent, favorisent, plus que dans tout autre pays, l’action destructive permanente à laquelle la terre est ‘soumise, et que M. Hawkins compare à la mort qui fait subir 188 Géologie. également; et peu à peu, sa loi à tous les êtres organisés qui vivent à sa surface. D. ” 129. NOTE SUR LE GISEMENT DES MINÉRAIS DE FER AU HARTZ; par M. Aug. PERDONNET. ( Annales des Mines; 2° série, Tom. I, p- 3,1 °° livr., 1828.) | : Cette Notice commence par un coup-d’œil sur l’ensemble des terrains du Hartz, dans lequel l’auteur rappelle les principaux faits géognostiques exposés sur la carte du Hartz de M. de Vil- lefosse, dans le Mémoire de M. de Bonnard, inséré dans le T. 7 des Annales des Mines { V. le Bulletin de 1823, Tome 1°’, p. 220 ), et dans un ouvrage sur la géognosie du Hartz oriental, publié récemment par M. Zincken. Les mêmes ouvrages, et surtout le dernier, lui fournissent, avec ses propres observa- tions , les renseignemens sur les gites de minérais de fer, qu'il expose très-brièvement. Il parle successivement, 1° des bancs ( lager ) que forme ce minérai dans le Blatterstein ( spillite va- riolé ), subordonné au terrain de grauwacke, soit à la partie occidentale du Hartz, près de Lerbach, soit à la partie orien- tale, près d’Elbingerode ; 2° des minérais de fer du calcaire des environs de Rübeland, également subordonnés à la grauwacke; 3° des minérais de fer qui se présentent assez abondamment dans le diorite ou gränstein , superposé en masses arrondies ( kuppen ) au schiste de transition, près de Zorge et de Tilke- rode ; 4° des minérais barytifères qui forment de nombreux filons dans les porphyres du grès rouge. Les diverses sortes de minérais fournis par tous ces gites sont le fer oxidé, le fer oxidé bydraté, le fer oxidé hydraté terreux {provenant de la décom- position du fer spathique), le fer spathique etle fer oxidulé.La No- tice est terminée par quelques mots sur l’exploitation du miné- rai de fer, qui a lieu, à Elbingerode, tantôt à ciel ouvert, tan- tôt par puits et galeries , Éla) à Lerbach, toujours par travaux souterrains. | Bo. 130. REMARQUES SUR QUELQUES PARTIES DU TAUNUS et des mon- tagnes du duché de Nassau ; par Sir Alex. Cricaron. (Geolog. Transact.; 2° sér., vol. 2, part.2, p. 265.) Le Taunus est limité au N. par le Westerwald, au S. par la vallée du Mein, à l'E. par la vallée de la Wetter, et à l'O, par Géologie. 189 le Rhin. Le Hundruck, sur la gauche du Rhin, en est une con- tinuation. Le Feldberg, qui a 2,600 pp., en est la cîme la plus élevée. Cette chaîne est composée, au S., de talceschiste et de roches quartzeuses, et au N., de grauwacke. Le quartz talcifère forme les sommités, dont le Spitzerstein et Alterstein, près de Wiesbaden, sont de bons exemples. Vers le Mein, le pied des montagnes est couvert d’agglomérat , de grès bigarré, et de dé- pôts tertiaires. Il y a une source salée à Soden. De là à Konig- stein, on traverse des roches de quartz et de talcschiste. Sur les bords de la Lahn, la grauwacke contient des encrines et des bivalves , et des mines de plomb argentifère. En remontant à la source de la Lahn, on ne trouve pas d’autres roches avant Baldwinstein, qui est sur un rocher calcaire ; un peu plus haut, il y a du porphyre foncé. Non loin de Dietz, il y a du schaatl- stein, roche composée de chlorite, chaux carbonatée et de si- lice ( Mont Schomburg et vallée d’Aar ). Il y a de la dolomie à _ Oranienstein. Des basaltes ont percé les dépôts précédens, en- tre Ems et Holzapfel. L'auteur détaille le dépôt du calcaire ter- tiaire du Mein; à Hogheim.et Oberrad, il y signale beaucoup de paludine ( P. thermalis ? Sow.), des cyrènes ( C. obovata?), un hélice, une modiole, un moule et une cérithe ou potamide. A Muhlbach, on a trouvé, dans la marne, 60 p. sous une cou- che calcaire, des ossemens, dont quelques-uns se rapportent au lophiodon tapiroïdes, et l’autre à un animal voisin du tapir de Sumatra. L'auteur soupçonne que le calcaire recouvre le ba- + du pays, et dont la dernière trace, au S., est à Rosdorf. A. B. 131. GEOGNOSTISCHE BESCHREIBUNG DER GEBIRCSMASSEN , etC.— Description géognostique des terrains entre le Taunus et le Vogelsgebirge (depuis la Lahn au Mein, au Rhin et à la Nahe), surtout par rapport aux sources minérales de ces contrées ; par À. Wizze. In-8° de 168 p., avec 2 cart. géol. color.; prix, 7 fr. 5o cent. Mayence, 1828; Kupferbere. L'auteur commence par la description des terrains. Le sol intérmédiaire comprend la grauwacke avec des couches ou des ‘amas de fer oxidé rouge, de schiste argileux, de calcaire, de grünstein et de porphyre, le schiste argileux avec OF masses de grès en partie rougeâtre (Altsauerbach) et de basalte 190. Géologie, (Nauroth , Adolphseck, Wetzlar), les roches quartzotalqueuses. et le calcaire. Le sol secondaire ancien est formé par le terrain houillier, le grès rouge secondaire et le zechstein bitumineux (Niederrodebach, près d'Hanau). L'auteur donne des détails sur les porphyres et les trapps de la vallée de Nahe, et il dé- crit le grès rouge des districts de Windecken et de Vilbel. IL passe ensuite au grès bigarré et au muschelkalk, et il réunit avec ce dernier le calcaire tertiaire des bords du Mein. Dans le sol tertiaire, il énumère les sables des vallées de la Wetter et du Nidda, l'argile plastique ou marneuse, des cailloux, des agglomérats (Munzenberg), des grès (Steinfurt), des tufs cal- caires (Hochheim), des marnes, de la tourbe et des lignites, Il donne des détails intéressans et nouveaux sur douze gites de lignite tertiaire, qui est en général auprès des basaltes, Près de Grunberg et à Salzhausen, le lignite offre du rétinasphalte, beaucoup d’impressions de feuilles d’arbres et des fruits. A Dorheim il y a des cônes de pins et des graines semblables à des noix; à Bauernheim, des restes de conifères, à Gronau, des coquilles fossiles (Strombites? etc.) Il divise ces amas en 3 groupes, celui de Salzhausen, d’'Eberstad et de Gambach , qui est près du basalte et contient les mêmes bois ressemblant à celui du platane et du châtaignier; celui de Dorheim, de Bauernheim , d'Ossenheim et d'Oberwollstadt , où il y a du bois de conifères et des argiles, rouges en bas et grises en haut; enfin celui du district de Bergen à coquilles marines et de Hom- burg. Plus loin, il parle des dépôts abrnormaux, savoir : de quel- ques-uns basaltiques, de la Wettéravie, de la wacke de Fried- berg, du phonolite de Salzhausen , du tufa basaltique sur l’'Hor- loff et du grès compacte basaltique de Griedel. Le reste de l'ouvrage est consacré à la description physico-chimique des sources minérales, savoir : celles du Taunus {Wiesbaden, Schlangenbad, Langen-Schwalbach, Sooden, près de Hochst, Mamolshayn, Homburg, Nieder-Rossbach, Friedberg, Nau- heim), les sources salées de la vallée de la Nahe (Theodorshall, Munster am Stein), les eaux minérales de la vallée de la Wetter (Schwalheim , Rodgen, Wisselsheim, Steinfurt), les eaux salées de la même vallée (Rockenberg, Herchern), et du Vogelsge- birge (Salzhausen, Budingen), les sources de la vallée d’Hor- loff (Barstadt, Echzel), et les eaux acidules sur les bords de la Là . «4 Geologie. 191 Nidda (Staden, Grosskarben, Okarben, Vilbel; et les sources Sulfureuses de Francfort-sur-le-Mein, de Rodelheim et dé Weilbach). Un tableau des couches traversées dans deux son- dages à Nauheim, et une table synoptique de toutes ces eaux, avec l'indication de leur hauteur absolue, température, pesan- teur spécifique, etc. , termine cet ouvrage. On pourrait désirer des recherches chimiques plus approfondies ; quant aux cartes, l’une représente le district hessois de Dorheim , et l’autre toute: la contrée dont cet ouvrage doit donner une idée. On y trouve indiqués, outre les formations, les différentes roches tertiaires et basaltiques, les diverses sources, et les gites de fer et de houille. A. B. fa. UEgBER DIE FOSSILE REPTILIEN, etc.—Sur les reptiles fossiles de Wurtemberg; par G. Fr. Jarcer. In-4° de 48 p., avec 6 - planch. lithogr., prix, 8 fr. 30 cent. Stuttgard, 1828 ; Metzler. … Dans la préface, l’auteur rappelle qu'il a donné le Catalogue des ossemens du sol alluvial wurtembergeois dans le #urtem- berg. Jahrbücher de Memminger pour 1821 et 1822. Il a dé- couvert dans des cavités et des cavernes jurassiques des dents d’Anoplotherium, de Cheropotamos, de 2 espèces de Lophiodon, de 2 espèces de Mastodonte, du Paleotheriurn magnuin, du Rhinoceros, d’un rongeur, de carnassiers, de cheval, de Sable et de 3 ruminans, ainsi qu'un bois de cerf. Il donne un apercu de la distribution générale des fossiles dans les formations se- condaires du Wurtemberg. Le muschelkalk de Schwenningen contient des ossemens du Rhyncholites Gaillardoti et une dent d’Ichthyosaure. Il commence par les reptiles du lias, et il fait précéder cette description de celle de son schiste marno-bitu- mineux , dont il est enclin à attribuer les parties claires et rouges à une combustion spontanée de la houille ou des py- rites. Il y signale des Fucoides (F. granulatus où æqualis var. flexilis Brong., une espèce voisine du furcatus Br. ou recurvus Schl., et 2 autres nouvelles). Il décrit successivement le crocodile fossile de Boll, qui est conservé à Dresde, le Gecosaurus de Boll (Lacerta gigantea Soxner), et différentes parties de 4 espèces d'Ichtyosaure (J. platyodon, communis | intermedius , tenui- rostris, etc. ?). Ce sont des os de la tête, des dents, des vertèbres, des côtes , des os du thorax, du bassin et des extrémités, et des 95 * 102 Géologie. écailles. 3 planches sont consacrées à tous ces fossiles. Les ôs d’fchtyosaure sont connus en Allemagne dans le lias d’Amberg, où il y a aussi des dents de Gavial, etc. On en trouve dans le Jura de Soleure. Dans un second article, l’auteur décrit dans le keuper de Waldenbuch les restes des Phytosaurus eylindrico- don et cubicodon. Ensuite il fait connaître un Mastodonsaure et un Salamandroïde provenant d’un schiste alunifère et carbo- neux du keuper de Rappenau et de Gaïldorf. La Salamandroïde est voisine d’une espèce d'OEningen. Enfin, il signale dans le muschelkalk de Friedrichshall, divers os de Plesiosaure, d’Ich- tyosaure et d’un reptile inconnu. Tous ces fossiles sont bien fi- gurés dans cet ouvrage. Le savant auteur promet un travail sur les plantes, les mollusques et les zoophytes du lias. A. B. 133. OBSERVATIONS SUR QUELQUES POINTS GÉOLOGIQUES PRÈS DE = Maxssex et de Hohenstein ; par Weiss ( 4rchiv f. Bergbau de Karsten; vol. XVI, cah. 3.—Zeïtschr. f. Méneral.; 1827, nov. et déc., p. 518; et Zeuschland geolog. dargest.; vol. V, cah. 2; Gaz géol.; n° 5, p. 67). L'auteur pense avoir découvert que la craie verte et inférieure de Meissen et de Dresde, est placée cà et là sous la siénite du pays. Dans les carrières de Veinbohla; près de Meissen, on voit les couches crayeuses devenir plus inclinées près de la siénite, et cette dernière roche couvrir la craie de la manière la plus” claire. Entre la siénite et la craie il y a un lit argilo-marneux el bitumineux, et la siénite est décomposée et divisée en petits morceaux angulaires. L'auteur demande si ces circonstances ac- cessoires ne sont pas le résultat de la friction produite lors de l’éruption siénitique, et si la marne n’est pas un produit résul- tant d’un mélange de la craie marneuse et de la siénite? A Wal- denburg, en Silésie, les dômes porphyriques sont séparées du grès houillier par des masses bigarrées auxquelles l’auteur at- tribue la même origine singulière. Est-ce que lamas de calcaire grenu dans la siénite de Zscnitzschewig a eu jadis quelque rela- tion avec la craïe ? Près de Hohenstein la polenz coupe les for- mations, et des travaux souterrains y montrent encore, sous la siénite, le même dépôt crétacé à ammonites , modioles, térébra- tules (7. biplicata), et un grès houillier supporte la craie. Une argile bitumineuse noire , puis de l’argile rouge et des nids de L Géologie. 193 sable séparent la craie de la roche ignée. L'auteur suppose . qu ‘une portion de grès houillier a été poussée de bas en haut en- tre la craie et le grès vert. Il demande-si la cime granitique du Waizdorf ne repose pas sur le grès vert? Les faits trouvés à Hohenstein se répètent moins distinctement à Hinterhermsdorf. La grauwacke et le granite récent sont presque en contact au village de Reichenbach , au pied nord du Keulenberg et à Ho- garswerde, au Schwarzen Kollmen; l’auteur voudrait qu'on y fit des travaux souterrains. L’Elbe occupe à Meissen une fente _siénitique. M. Keferstein ajoute que les roches non stratifiées granitoides et porphyriques seront peut-être reconnues un jour comme postérieures à la craie. Il observe avec raison que cette craie de la Saxe, décrite jadis par Charpentier le père, a été to- talement négligée par Werner et son école, tandis que Char- pentier avait dit formellement qu’elle se trouvait sous des roches granitoïides. à Possendorf, Kesselsdorf, etc. M. le professeur Hoffmann a vérifié plus tard les remarques si neuves de l'au-. teur, et les a confirmées pleinement dans un mémoire inséré dans les Archives de Karsten. A. B. 134.SUR LES RESTES FOSSILES DU LIGNITE FEUILLETÉ (Papier kohle) pe GEeisriNcer Buscx, dans les sept montagnes; par le prof. H. Bronx (Zeitschr. J. Mob: .3 Mai, 1828. p. 374). _ Le lignite du Puzberg repose sur la grauwacke impressionée passant au schiste argileux, et il est associé avec de l'argile, de la marne, des cailloux, des bois bitumineux et des impressions de plantes et de feuilles d’arbres. Il y a eu aussi des fruits de conifères. Le même lignite se trouve dans les vallons du Schwier- zer et Thalsbergerbach, au-dessus d’une argile à potier blanche. On y observe des restes de grenouilles, qui sont dans le musée de Bonn, des poissons du genre Cyprin, des débris d’une espèce de petite écrevisse et d’un insecte ayant une ressemblance éloignée avec le scorpion, enfin, des graines de la forme de celles de lÆrrum hirsutum et tetraspermum, des feuilles en partie semblables à celles du saule et de l’ormeau. L’auteur figure les 3 espèces de feuilles, les graines, l’écrevisse, l'animal inconnu et le Cyprin , qu'il appelle C. papyraceus, et qu’il ca- ractérise par une phrase latine. A. B. B. Tome XVI, 13 194 Géologie. 135. VOYAGE à MÉROË ET AU FLEUVE BLANC ; par M. Carrraun. Vol. 3. 1826. PARTIE GÉOLOGIQUE. x Au-delà de Medynet-el-Fayoum, au S.-O., 1l y a des mon- ticules calcaires et argileux. À Rayan-el-Qasr, le sol est cal- caire et la plaine est couverte de coquilles fossiles, teiles que nautiles et huîtres , etc. Ce calcaire horizontal sé prolonge avec des interruptions de sable jusqu’au delà de Rayan-el-Soghayr. Les sables renferment du quartz agathe et du bois pétrifié de palmier et d’acacia, qui abonde dans le désert Abou-Sagarah, et à Ras-el-Bagar. Il y a des troncs placés verticalement. Plus loin, il y a des brèches quartzeuses mélées de fer oxidé, qui se retrouvent après le désert de Sabakhah-el-Makatem. Après le désert Sabakhah-el-Garah le sol calcaire coquillier à couches de sélénite offre du sel cristallisé et des sources salées. Un sem- blable terrain règne à el-Garah, et autour de Syouah; etc. Il y signale encore des huïîtres, des vis, des peignes, des cames, et il indique dans la partie N. et N.-O. de Syouah une chaine calcaire semblable, de 160 à 120 mètres de hauteur, qui ren- ferme des mines de soufre et des eaux sulfureuses et chaudes. Après Méîmat-el-Bahr, il y a dans le désert des rochers de cal- ‘caire à nummulites et du grès cristallisé confusément. Dans la vallée d’el-Aray-Abou el-Bahreyn, le sel gemme couvre le sable, et il y a des lacs salés, à carbonate de soude et à sélé- nite. Les silex, les huîtres et les nummulites dans les sables con- tinuent jusqu’après el-Garah-el-Amseh, puis vient du calcaire très-blanc à nummulites, huitres et oursins jusqu’à Gharb-el- Cheryf. Plus loin, la vallée est bordée de calcaire à couches de fer oxide, de brèches quartzeuses à grains de fer globulaire et sans fossiles. À Zabou, il y a des grès horizontaux et grisâtres, qui se retrouvent à Qasr; au S. 1l y a une source sulfureuse chaude. Le sol de la petite Oasis est une argile sablonneuse, et il y a partout du sel, de Focre rouge et des eaux ferrugineuses. Le grès forme les montagnes qui séparent les deux parties de lOa- sis de Qasr, et leur cime est couverte de 4 à 8 mètres de roches volcaniques et de grès dur ferrugineux. Les calcaires durs im- pregnés de fer oxidé et à silex, qui constituent la partie N. de | la petite Oasis, reposent sur les grès horizontaux. La base de ces montagnes, courant d’E. à l’O., est formée de ces derniers. Au Géologie. 195 S. de Qasf, on voit la même superposition. Le calcaire blanc se voit à el-Huyz, à el-Ayn-el-Ouadi, entre Farafreh et l’Oasis du Dekhel, à à Karachef, dans la chaîne entre Abou Dakhlou, avant Bola et Balat. Il y a en outre quelques monts de grès horizontal. A Medynet-el- Qasr, jaillit une source sulfureuse chaude. Après lAgabah-Ounag le voyageur signale du calcaire offrant l'aspect de bois pétrifié et à sillons semblables à ceux formés par un courant allant du N. au S. Le grès à concrétions quartzeuses et ferrugineuses succède au calcaire après le mont Ayn-Amour, et forme des éminences à Oche-el-Gard, entre Khargeh et Syout.Il y a, à une lieue de Qasr-Gebel, une chaîne calcaire de 529 mètres de hauteur. Entre le Caire et Suez, 1l y a dans le calcaire dominant des vulselles, des placunes, et, à 3 lieues du Caire, des bois pétrifiés, que l’auteur rapporte à celui des palmiers , des sycomores et des acacias. Son voyage au fleuve Blanc présente les faits suivans : le grès d’Assouan disparaît après un jour, et la siénite et le granite lui succèdent; le grès reparaît à Dehmyr et forme alternativement, avec les roches non stratifiées précédentes, le sol jusqu’à Mirgis. 1] signale le grès secondaire rouge ou blanchâtre, globulaire ou en raisins ou feuilles, et quelquefois à fer oxidé, à Ouady-Had- dadyn, Kircheh, Der, etc. Le sol estentièrement fEnIUe fprés Mirgis; ce sont des granites, des micaschistes, des roches Sié- nitiques, etc., qui s'étendent le long du Nil jusque dans le Sen- naar, et qui forment les cataractes de ce fleuve. C’est dans l’ou- vrage qu’il faut chercher les localités particulières de chacune dé ces roches, puisque ce sont des lieux presqu'inconnus. Le _grès forme des éminences sur le terrain primaire à Semneh, dans l’île de Says, près Abri, à Nelvua, à Sesceh, à Mecyd- el-Hadjar, à Saal, à Dongolah, à El-Fat, à Deffar, à Karafet, à Chibat, à Ouad-Beyt, à Merreh, au fleuve Blanc, ctc. Le gra- _nite ou la siénite forme généralement les cataractes du Nil, à Semneh, à Kayabar, à Hanneq, à Chibat, aux cataractes des Chaykees, à l’île de Kendi, à El-Bete-el-Taket-Isak, etc. L'auteur y indique de belles variétés de feldspath, de quartz, etc. Depuis Ras-el-Gartoum, dans le Sennaar, le sol présente des concré- tions calcaires à débris de plantes marines; près d’el-Éreybab il y a des trous de pholades dans des rochers calcaires. A TO. de Sennaar s'élèvent la montagne de Sagadi, de schiste, 19, 106 Geologie. micaschiste et schiste feuilleté, et le mont Djabel- Mouyl composé de siénite. A El-Qerebyn on retrouve la siénite d’As- souan. Les monts Agadi sont granitiques. A l'O. de Kilgou ilya des roches amphiboliques et schisteuses , assez ferrugineuses dans les montagnes de Gassi et de Taby. La rivière de Toumat est aurifère. Près de Fazoql, les montagnes sont siénitiques. A Abquoulgui, on trouve du fer oxidé et des argiles à fer titané et à or. Il y a des sables aurifères à Qamamyl, sous 10 à 11° de latitude , et ils sont couverts de blocs de roches amphiboliques et feldspathiques et de calcaire à pyrites. C’est donc comme en Amérique, à l'Oural, et en Transylvanie. Les mêmes sables sub- sistent dans les monts Aqaro, Takoumkom, Fadoqah et Taby.L'’or de Taby est allié à de l'argent; il y a aussi de l’or platinifère, A 2 jours auS. de Fadassy, on trouve des mines de fer. L'auteur re- tourna de là au Caire. Il signale près de Merreh du sel gemme mêlé d’oxide rouge, à la cataracte de Guerri du porphyre noir et rouge, du granite et du micaschiste, du grès près d’Aba- Hachym et Abou-Hachym , près d'El-Koudrouab des blocs de calcaire grenu, à Guerf-el-Hamdab une cataracte granitique et schisteuse de 45 lieues de long , à Selemeh les montagnes de grès rouges d'Arbaguy, à bois pétrifiés et couverts de calcaire coquillier à bancs de sel, et la disparition de ce grès à Sobah, où recommence le sol primaire. Le Sennaar est entièrement primitif, dans les provinces de Fazoql, Qamamyl, Singué, et dans tous les pays visités de Bertat| il n’y a pas de chaux. Le grès abonde au contraire dans la basse Nubie, à l'ile de Méroé et l'Égypte. A. B. 136. NOTICE SUR LE CANAL DE LOUISVILLE ET DE SHIPPINCSPORT, etsur la géologie des environs ; par A.LapHau (4meric. Journ. of scienc. ; Vol. XIV, n° I, p. 65). La navigation de l’Ohio n’est interrempue que par les rapides de Shippingsport, dans lesquels le fleuve descend dans 2 milles 22 + p. On a creusé un canal pour éviter cette chute, et il a été exécuté de 1825 a 1828. Ii part de Louisville dans le Kentucky. On a traversé le calcaire ordinaire qui s’est formé sous les roches schisteuses de Shippmgsport, qui contient beaucoup de fossiles , du quartz, du spath calcaire, de la pyrite, et dont il sort des sources ferurgineuses et acidules. Le calcaire bitumi- 1 Géologie. 197 neux à pétrole est couvert de marne bitumineuse noire, à py- rites, qui est, dit-on, identique avec celle supérieure à la houiïlle de Pittsburg. A New-Albany on l’a traversé sans trou- ver ni houille ni sel. Il en sort des sources impregnées d’hydro- gène sulfuré. Plus haut, vient une roche sablonneuse jaune ou bleuâtre compacte, elle forme le pays montueux à l'O. savoir, les Anobs. 11 n’y a que peu de fossiles, du quartz, du spath calcaire et du sulfate de magnésie en effervescence. Un calcaire de 20 p. d'épaisseur forme les cimes des montagnes de grès. Les alluvions du canal sont des argiles bleues et jaunes, du sable et du gravier à bois et ossemens de quadrupèdes. Une coupe est jointe à cette notice. + 4 be 137. NorTicE SUR UN PROFIL DE MONTAGNES DANS LE NEW- … Hawrsmire; par Gen. Martin Fieup (Zbid. ; p. 64). * Dans la partie orientale de la Franconie, la plus haute cîme des montagnes blanches, est le mont La Fayette, qui s'élève à 4000 p. Le Profile-mountain cest à 3 milles S. de cette mon- tagne , sur la route de Franconia à Plymouth. Elle a au moins 2000 p. L'auteur donne une figure d’un profil de cette mon- tagne, qui rappelle celui d’une tête d'homme. A. B. 138. ANALYSE CHIMIQUE DES EAUX MINÉRALES DE PITTSBURG; par W. Meape (Jbid. ; p. 124). L'auteur donne les détails de son analyse; cette eau a 54° de F., l'air en ayant 85°; elle contient 2 p. de muriate de soude, 2 - de muriate de magnésie, 1 d’oxide de fer, + de sulfate de chaux , et 18 pouces cubes d’acide carbonique dans une pinte (quart) d’eau. Il la compare à d’autres eaux et parle de ses pro- priétés médicales. 139. Sur LA GÉOLOGIE ET LA MINÉRALOGIE DE LA CONTRÉE PRÈS . Wesr-CuesTER EN PENSYLVANIE ; par J. Finc (Zbéd. ; p. 15). Sur une ligne tirée de Chadfort, au N., à travers le West- Chester, on observe les fornfations suivantes : le gneis à couches subordonnées d’amphibolite schisteuse, de serpentine et de calcaire , le micaschiste , le calcaire primaire, les roches quart- zeuses intermédiaires, le gneis et l’amphibolite schisteuse, le second grès ou grès bigarré, et le trapp moderne. M. F. détaille 198 Geologie. ces dépôts, il donne leur largeur; le calcaire grenu forme le pays entre le Schuylkill et le Susquehama. Le grès bigarré est argi- leux , ferrugimeux, en lits inclinés de 10° à 20°, et à galène, à Perkiomen et à Unionville. Le trapp moderne est amphibolique, il couvre une étendue de 10 milles de long et + à 1 mille de lar- geur. L'auteur donne une liste de minéraux, du gneis, de la serpentine et du calcaire grenu. A:B. : 140. I. CARTA GEOGNOSTICA DE LOS PRINCIPALES DISTRITOS MINE- RALES DEL ESTADO DE Mexico. — Carte géognostique des principaux districts des mines de l’état du Mexique, d’après des observations astronomiques , barométriques et minéralo- giques de F. de Gerozr et C. de BerGues. 2 grandes feuilles Lthog. et coloriées ; 1827. s 141. II. ProrILES cEOcNosTrIcos , etc.—Profils géognostiques de ces mêmes districts de mines, avec les hauteurs absolues, en pieds anglais; par F. de Gerozr. 4 grandes feuilles lithograp. et coloriées ; 1827; prix, 22 fr. Si les exploitations des mines d'Amérique, ou si un très- petit nombre de ces entreprises paraissent devoir enrichir leurs entrepreneurs, la géologie y a gagné, et y puisera encore beau- coup de nouveaux faits; mais aucun mineur n’avait encore pu- blié en Amérique un ouvrage si intéressant que celui-ci. La carte, tracée à la manière allemande, comprend presque tout l'état de Mexico, à l'exception de quelques petites parties de ses frontières. Ce pays contient 5 grandes formations, 1° celle du calcaire grenu et de la siénite (minéral de San Jose Del Oro, entre San Vincente et Encarnacion) ; 2° celle des schistes intermé- diaires (entre San Vincente, Zimapan, Pechuga, Cardonal et Actopan, entre Tlaltisapan et Ixtoluca, depuis Acutlapan et Tasco, par Zaqnalpan, Sultepec, Cristo, Temascaltepec, jus- qu’au delà de Tusantla, et entre Tlalpujahua, Singingareo et le Rio de Lerma); 3° celle du porphyre euritique métallifère (à VE. de Zimapan, S. Clementi, près Pechuga, entre Actopan, Pachuca, Oritlan et El-Grande, autour de Huantla, d’'Estapa, d’Angangueo et d’Oro, près Tlalpujahua); 4° celle du calcaire compacte à saurces chaudes (Regla, Banos, près El-Grande, Istapa) ; 5° ceñe composée de porphyre non métallifère, de Geologre. 199 ons de phonolites, de basaltes, de tufa volcanique; d’agglomérat et de laves. Ce dernier occupe tout le reste du pays; néanmoins, le porphyre et le trachite paraissent surtout dans les contrées de montagnes et de mines {autour de Pechuga, de’Zaqualpan, d’Angangeo, etc. , eic.; cette belle cacte indique aussi les eaux thermales, les différentes mines d'or, de cui- vre ,ete., et les districts miniers , quelques hauteurs absolues, etc. D’après cette carte et leurs mémoires explicatifs (Voy. Bul- letin, 2827, n° 12, p. 363, 1828, n° 1,p.40 et n° 5,p. 40), on voit que le sol ancien de l’état de Mexico ne présente que des roches intermédiaires , au milieu desquelles il y a eu des éruptions siénitiques , porphyriques, trachytiques, basaltiques et volcaniques , et comme dans le Bannat et ailleurs, la siénite aura changé plus ou moins le calcaire compacte en marbre, lorsqu'elle sera sortie près de pareils dépôts, et il se sera formé au contact de ces masses des roches aurifères de grenat (San José del Oro). La 1°° coupe, depuis Tula jusqu’au Popocatépetl, représente le terrain entièrement volcanique (laves et tufas) de la plaine de Mexico; on y remarque des agglomérats volca- niques sur le Rio del Desague , à Tanepantla, Ayotla, et entre Chalco et Ameca, et des basaltes à Tula, Ayotla, etc. La se- conde coupe depuis Encarnacion (7626 p.), à Actopan, fait voir le terrain de calcaire grenu et de siénite ( à filons de cuivre et d'argent , et à bancs de grenats aurifères recouverts par les schistes calcaires intermédiaires qui sont surmontés de roches volcaniques autour de Hacienda de la Estancia, de Zi- mapan et de Cardonal, et au N. de Pechuga et d’Actopan; et de tuf calcaire au S. de Zimapan et entre Cardonal et Actopan. Il y a du porphyre argentifère à la mine de San Clement, des agglomérats volcaniques à Actopan, Cardonal et au N. de Pe- chuga , des tufas volcaniques et des laves près de Zimapan, et du basalte à Hacienda de la Estancia , etc. Dans la coupe n° 3, depuis Tlalpujahua à Zimapan, on voit se succéder le terrain _de schiste argileux argentifère de Tlalpujahua, le porphyre argentifère et à basalte d'Oro, les basaltes et les agglomérats volcaniques entre Tultemango et le Rio de Lerma, et le sol vol- canique offrant des roches basaltiques à Atlamulco, Aroyo- zarco, Huichapa, ete. Le profil n° 4, depuis Chico jusqu’au delà _ de Zimapan, représente le porphyre argentifère de Chico et de 200 Géologie. Zimapan couvert sur son pourtour d’agglomérats volcaniques, et le sol volcanique séparant ces deux groupes anciens. La coupe n° 5, depuis Zaqualpan à Jautepec, offre la grauwacke à filons argentifères à Zaqualpan et Tasco, recouverte cà et là par des dépôts volcaniques, en partie basaltiques. La coupe n° 6, de- puis Mexico à Mincral del Christo, fait connaitre que le sol volcanique est séparé du schiste argileux argentifère (entre Te- mascaltepec et Christo) par un groupe trachytique. La coupe n° 7, depuis Zaquaïpan à Mexico, offre le même terrain vol- canique récent, s'étendant depuis Tenancingo jusqu’à Balvanesa, sur les schistes intermédiaires à filons argentifères à Zaqualpan, et interrompu seulement par le calcaire secondaire à sources chaudes d’Istapa. La coupe n° 8, depuis Huantla à Mexico, fait voir d’adord le porphyre métallifère couvert d’agglomérats vol- caniques depuis Huantla à Ixtoluca, puis le calcaire et le schiste autour de Tlaquiltenango , et enfin le sol volcanique enclavant l'immense groupe, soit basaltique , soit d’agglomérat, qui at- teint, entre Jautepec et San Augustin de las luevas, 9836 p. La coupe n° 9, depuis Chico à Mexico, n’est composée que du sol volcanique récent de la plaine, et du porphyre métallifère depuis Pachuca à Chico. Enfin, dans le profil n° 10, depuis Toluca à Oro, le porphyre argentifère d’Oro paraît reposer sur le schiste argileux de Tlalpujahua, tandis qu’il supporterait le porphyre semblable des environs d’Angangeo. Le sol volcanique occupe le reste de la section, et apparaît en amas sur le terrain ancien. Cet intéressant ouvrage se recommande de lui-même et fait hon- * neur aux agens de la Compagnie germano-américaine des mines. AB: 142. TRAVELS 1N SOUTH AMERICA IN 1819-1821.—Voyages dans l'Amérique méridionale de 1819 à 1821; par CarDcrEucsx. In-8° ; traduction allemande dans la collect. des voyages pu- bliés à Weimar, 1826. PARTIE GÉOLOGIQUE. Le grès forme l’île de Coriti; la Plata sépare les formations de granite, de gneis, de schiste et de grünstein de Montevideo, de la plaine de Buénos-Ayres, qui est recouverte d’un calcaire tufacé où marneux, brunâtre et horizontal, ct a pour fond les assises d'argile probablement tertiaire et des sables. Les Pam- pas sont très-salins et ont des lacs salifères. A Areco, à 16 a Géologie. 201 milles de Buénos-Ayres, on a découvert de nouveau des os de _ Megatherium. La Sierra de Cordoue est primitive; il y a des mi- caschistes , du quartz, du trapp, du granite et du gneis. Elle a 3000 pieds de hauteur. A Salado, il y a du granite rouge. Le micaschiste et le schiste argileux dominent entre San Rosario et San Luiz. La Sierra de San Luiz est plus haute que celle de Cordoue: Près Las Chilchetas il y a des lacs salés, etsur le fleuve salé de Desaguadero il y a de la marne rouge sans gypse. Dans son trajet à travers les Andes l’auteur observe que le volcan éteint Tupangato est la plus haute crète. Mendoza est à 4427 p. sur la mer. En remontant le fleuve de Mendoza il rencontra des blocs de porphyre de grünstein et de quartz jusqu’à Capilla. A Caracal le sol offre du carbonate de soude. La pente du col Portello est formée de porphyre rouge et brun , et en partie si poreux, qu’il le compare à de la ponce et de la pouzzolane. Au col , la Cordillère se partage en deux, la branche occidentale s'appelle la Sierra de los Punquenos, et est composée de gra- nite, de schiste argileux et de schiste graphique. Au haut du col, M. C. indique, outre le porphyre quartzifère, une grande masse de gypse, et à la cime des Andes, ou du passage, du calcaire magnésien jaune à environ 12,800 p. d’élévation. La descente se {ait sur des porphyres et du grünstein. Au pied du cône il ya un calcaire tufacé à fragmens de schiste argilenx et du grün- stein, et plus bas du porphyre et du granite à fer micacé. L'au- teur signale aussi une rivière à goût de soufre. Le Chili contient 3 cordillères et n’est composé que de vallées partant de la grande muraille des Andes. M. C. parle des houïllières anciennes de Tal- cahuano, près de la Conception, de l'argent sulfuré et fer oxidé de San José, et des bains de Colina, à 11 milles de San Iago. Ils ont 85° de temp. et sortent du schiste chloriteux. L’or du Chili provient des pyrites et n’est pas cristallisé. La plaine de San Jago est à 2591 p. sur la mer Pacifique. A Coquimbo il y a de Vor, de argent natif, sulfuré et muriaté. La mine d'argent na- tif de Huasco est dans le calcaire ancien et a une gangue de chaux carbonatée. Il y a du cuivre à Coquimbo et Copiapo, et les mines d’or de Bustamente sont dans le grunstein et ont une gangue de spath calcaire et de pyrites. Le plomb n'est pas réuni si souvent à l'argent au Chili qu'ailleurs. Il y a 14 vol- cans au Chili ; un des plus célèbres est le volcan de Villa-Rica, 202 Geologie. dans le pays des Araucanos. Les deux derniers trembleméns de terre de 1818 et 1822 ont été accompagnés d’éruptions des deux volcans Chinal et Ranco , près de Valdivia. L'auteur, après une courte visite à Lima, qu’il place à 580 p. au-dessus dela mer, revint au Chih, et retourna par une autre route à Buénos-Ayres. En remontant le fleuve de Villanueva, depuis Santa-Rosa, il trouva du granite, du trapp, du porphyre et du granite. La cabane de Los Puquios est à 9418 p. sur la mer. En descendant de ce col élevé il vit succéder au granite, du porphyre; du schiste argi- leux, du granite et de la siénite. Le Paramillo, un défilé étroit, est composé de calcaire gris horizontal. Des alluvions forment le sol de là à Mendoza. Dans le Morro de San José, crète isolée, il paraît y avoir du granite et du porphyre. De là à Portezuelo on passe des hauteurs de micaschiste; en allant à Guardia on trouve au pied de la Sierra de Cordoya des blocs de granite, et plus loin le gneis est en place jusqu’à Yrriates. Cordoue est si- tué dans le bassin d’un ancien lac qui s’est écoulé dans la ri- vière, Enfin, il retrouve à San Pedro le calcaire horizontal de Buénos-Ayres. Il termina son voyage par une visite au Brésil et à Villa-Rica. Entre Rio-Janeiro et cette ville, le gneis domine, ex- cepté à la cîme de la Serra da Estrella, où il y a du grunstein, Autour de Villa-Rica il y a du tale et micaschiste aurifère, et ces roches passent au gneis inférieur. Il décrit les roches quart- zeuses en partie élastiques et aurifères. Entre le talcschiste su- périeur et ces roches il y a des micaschistes ferrifères et très- cariés. L’argile rouge à wavellite, à fer hydraté et à quartz ru- bigineux, recouvre toutes les roches précédentes à Villa-Rica. Entre cette ville et Perreira il y a une colline de fer micacé et oxidé brun. A Antonio Perreira, il y a du fer oxidulé et micacé, de l’actinote et de la strontiane sulfatée dans le schiste argileux. Il y a du fer arséniaté, du manganèse oxidé, du soufre dans du calcaire grenu, de la dolomie, etc. C’est là où on trouve le diamant dans une géode de fer hydraté. Entre Villa-Rica et Casabranca du quartz schistoïde et sthorlifère.Près de Congonhas de Sabara, il y a des filons quartzeux aurifères, à pyrites arsé- nicales et ferrifères, dans le schiste chloriteux. À Cuyaba et Caete il y en a de même; et près de Caete il a trouvé des blocs de serpentine. À Gongosco, l’or mélangé de palladium est dans le fer oligiste ; à Cattas-Altas, les mines d’or sont dans une terre 3% Là | | Géologie. 203 ocreuse rouge; couvrant un micaschiste ferrugineux mélé de sable, et au-dessous est du fer oxidulé traversé de filons, de - quartz ferrugineux et aurifères. À Agua-Quenteil y a une source chaude. . A. B. 143. CATALOGUE DES CARTES GÉOLOGIQUES ET DES COUPES PUBLIÉES - susqu'icr; par À. Bou. { Zectschr. für Mineral. ; avril 1828, pp. 283-321.) Ce Catalogue complet sera utile à consulter; les cartes prin- cipales sont indiquées à part, et il ne paraît y manquer, en fait d'ouvrages anciens , que la carte pétrographique des Alpes de la Carinthie, de Hacquet ( Orictograph. Carniolica ), la carte de l'ile de Toula de Vetch, et celle des alluvions du Forth, par Blackadder ( Mém. de la Soc. Wern.; vol. 5, part. 2. ), ainsi que les cartes publiées tout récemment dans le 2° vol., part. 2, s.2, des Trans. géol., et les coupes du Norfolk et Suffolk de M. Taylor. ( 4anals of Philos., 1827.) 144. PROGRAMME D’UN CONCOURS POUR LE PERCEMENT DE PUITS FORÉS , suivant la méthode Artésienne, à l’effet d’obtenir des eaux SU e Es applicables aux besoins de l’agriculture ; suivi de considérations géologiques et physiques sur le gise- ment de ces eaux, et de recherches sur les puits forés en France ; par M. le vicomte Héricart DE Taury; publié par ordre de la Société d’Agriculture. In-8° de 60 pages. Paris, 1828 ; M° Huzard. La Société roy. et centrale d'Agriculture distribuera, dans sa séance publique de 1830, trois prix : le premier , de 3,000 fr.; le second, de 2,000 fr. ; le troisième, de 1,000 fr., aux pro- priétaires, cultivateurs , ingénieurs ou mécaniciens, qui auront percé un ou plusieurs puits forés, dont l’eau s’élevera à la sur- face du sol. Les concurrens feront connaître , par un procès- verbal, 4° le site et la profondeur des puits forés ; 2° le volume d’eau que ces puits donnent en 24 heures ; 3° la températüre _ de l’eau dans l’intérieur des puits. Ils joindront à ce procès- werbal des échantillons de terres ou pierres pris dans les diver- ses couches de terrain traversées par la sonde, avec la note des épaisseurs de ces couches, et les mémoires de toutes les dépen- 'ArEL _204 Geologie. ses de sondage. — Les concurrens seront tenus de faire consta- ter par les autorités locales, les ingénieurs des mines ou des ponts et chaussées, et les membres des Sociétés savantes, s'il en existe dans le département, les faits énoncés dans les procès-verbaux qu’ils enverront au concours. — La Société, d’après le rapport qui lui sera fait par la Commission chargée de l'examen du concours, accordera les prix aux travaux de sondage qu’elle jugera les plus utiles à l’agriculture, et les plus dignes, sous tous les rapports, d'obtenir la récompense pro- posée. Pour donner aux concurrens tous les moyens et renselgne- mens qu'ils pourraient désirer sur les percemens des puits fo- rés, la Société royale et centrale d'Agriculture a annexé au pré- sent Programme les recherches qui lui ont été présentées par M. le vicomte Héricart de Thury, sur le gisement des eaux dans le sein de la terre , relativement aux fontaines jaillissantes des puits forés, ses observations sur la cause de leur jaillisse- ment, et ses recherches sur les fontaines des puits forés en France; enfin, l'indication des personnes et des ouvrages à consulter sur la construction de la sonde, la manière de s’en servir, et les sondeurs auxquels on peut s'adresser pour le per- cement des puits forés. — Ces recherches sont suivies de deux planches destinées à mieux faire saisir la cause du jaillissement des eaux des fontaines artésiennes. 145. SUR UNE CAVERNE A OSSEMENS FOSSILES découverte en Ita- lie, av. fig. ; par le prof. P. Savr. (Nuovo Giornale de Letterati ; n° XXIIT, sept.-oct. 1825, pag. 123). Cette caverne, la première de cette nature qu’on ait décou- verte sur le continent de l'Italie, existe dans les montagnes qui entourent le golfe de Spezia , près de Cassana. Un calcaire com- pact forme la masse de ces montagnes qui offrent encore plu- sieurs cavernes analogues. M. Savi donne la description de celle qu'il a visitée; il énumère et décrit ensuite les ossemens qui y ont été trouvés. Les pièces qu'il a examinées sont au nombre de 24 , savoir : une tête de fémur, d’une espèce de gros Chat, deux portions de mâchoire inférieure et une corne d’un: herbivore du genre Cerf, et différentes pièces du squelette de l'Ursus spelæus; aucune de ces pièces n’est entière; la plus Géologie. 209 complète est encore un tibia, dont il ne mañque qu'une por- tion à larticulation inférieure. Après avoir discuté l'espèce d'Ours à laquelle il faut rapporter les ossemens dont il s'agit, auteur s'occupe des questions de savoir à quelle époque ces animaux ont vécu, et de quelle manière leurs ossemens se sont trouvés déposés dans la caverne? Comme de raison, il regarde ces restes comme antédiluviens, comme appartenant à des es- . pèces qui ont cessé d’exister, mais auxquelles les cavernes ser- vaient d'habitation. Le Mémoire se termine par une note sur l’incrustation cal- caire qui recouvrait les ossemens dont il est question. L’analyse chimique qui en a été faite par M. Passerini, a prouvé qu’elle contenait pour cent parties : acide carbonique , eau et matière animale obtenus par distillation et calcination 35,0. Silice unie à une petite quantité d’oxide de fer 7,0. Oxide de fer obtenu en 3 fois 4,0. Phosphate de chaux obtenu en 2 fois 4,0. Ma- gnésie obtenue en 2 fois 2,5. Alumine 5,0. Chaux obtenue en 2 fois 42,0. Perte 5. Total 160. Plusieurs des ossemens décrits sont figurés sur une planche jointe au Mémoire. S. G. L. 146. GROTTE DE Miremowr. Lettre de M. Jules DELANQUE à M. Brongniart, datée de Souffignac, près Miremont, le 15 juillet 1828, et lue à l’Académie des sciences, séance du 28 juillet 1828. L'auteur de la Lettre vient de reconnaitre dans la grotte de Miremont, département de la Dordogne, des ossemens fossiles semblables, en général, à ceux qu’on a trouvés dans les grottes d'Allemagne, d'Angleterre, et dernièrement dans plusieurs grottes ou cavernes de France. Dans la description de cette grotte, insérée dans les Annales des mines (T. VII, p. 597, 1822), on avait fait remarquer que jusqu'alors on n’y avait re- connu aucun ossement fossile ; mais à cette époque, M. Buck- land n’avait pas encore publié ses recherches sur la position que ces débris organiques ont ordinairement dans toutes les caver- mes où on en a successivement découvert. M. Delanoue donne, sur ce nouvel exemple de létonnante constance de ce phéno- mène géologique, les renseignemens suivans. _ La caverne, très-spacieuse, est ouverte dans un terrain qui paraît appartenir à la craie ou aux terrains intermédiaires entre 206 | Géologie, | la craie et le calcaire jurassique. Elle est beaucoup plus vaste que ne l'indique le plan inséré dans les Annales des Mines. Les galeries sont d'autant moins spacieuses qu’elles sont plus ra- mifiées , et se prolongent sans rétrécissement ou renflément très- remarquable, jusqu’à 2,000 pas et au-delà. Toutes les galeries se terminent par une multitude de ramifications étroites et bas- ses; qu'on peut assimiler aux sources et ruisseaux qui alimen- tent une rivière. Ce sont ces parties qui ont fourni à M. Dela- noue le plus d’ossemens. Le sol vierge est argileux; cette argile est rouge, tenace, et renferme des fragmens de silex et de co-. quilles. On ne trouve d’ossemens ni dans le limon blanc, ni ni dans les terres qui résultent de l’éboulement des parois, mais seulement dans l'argile rouge. Les ossemens s’y présen- tent jusqu’à la surface; ils y sont alors friables et brisés. Ce sont principalement des dents et des os que M. Delanoue croit pou- voir rapporter à l'ours à front bombé, dont les dépouilles fos- siles se trouvent à Iserlohn et dans d’autres cavernes d’Alle- magne. M. Delanoue fait remarquer que la caverne de Miremont ne présente point de stalactites. On avait déjà signalé cette circonstance assez rare, surtout dans les cavernes à ossemens où ces incrustations soustraient souvent les débris fossiles aux recherches des habitans et des naturalistes. Des fouilles prati- quées à 200 et 400 pas de l'ouverture ont fait reconnaître, au- dessous de plusieurs couches de marne qui paraissent d’une formation beaucoup plus récente que celle de l'argile rouge, des débris d’une poterie qui, par sa couleur et sa nature, offre la plus grande ressemblance avec les poteries qu’on trouve,, mais rarement, dans quelques ruines et quelques terrains d’al- luvion modernes, et qu’on rapporte, d’après la nature de leur pâte, leur couleur, leur forme et quelques autres renseigne- mens, aux temps antérieurs à l'introduction des arts romains dans les Gaules. { Ze Globe ; 6 août 1828 , n° 82). 147. DE Vuzcaxo Orrsironenst ET Montis Erminit ; par Domi- nique VanpeLL. (Memor. da Acad, real das Scienc, de Lisboa ; Tom. 1, pag. 80). L'auteur a fait des recherches sur les volcans éteints de la Lusitanie, et principalement sur celui des environs de Lis- Geologie. 207 bonne. Les traces de ce volcan commencent à l’extrémité Nord de lat ville de S, Joao de Bem Cazados et Alcantara. Elles sont interrompues par des collines calcaires , et une pierre blanche remplie de lithophytes ; des scories volcaniques recouvrent ces collines jusqu’à Rig Secco , où l’on trouve des couches d’un sa- ble semblable à celui de la Solfatare de Pouzzoles. Viennent ensuite d’autres collines de nature volcanique , qui se prolon- gent jusqu’à Paco de Arcos, sur les bords du Tage. Entre les collines calcaires et les montagnes volcaniques, s'élève le mont Gerra de Cintra, dont les couches sont formées d’un schiste co- ticule. A sa base, du côté de l'Océan, est une autre montagne (Alvidras) dont les couches, presque verticales, sont de mar- bre blanc semblable à celui de Paros. On voit encore d’autres collines de marbre jusqu'à Hafra , où sont les carrières qui ont fourni les beaux marbres de couleurs variées, qui ornent le monastère de ce lieu , fondé par Jean V. On rencontre ensuite des collines volcaniques depuis les bords du Tage jusqu’à Que- luz et Bellaz. Elles offrent d’abondantes scories , mais point de traces de cratère. Un autre volcan éteint, celui du mont Ermi- hius, près de la ville de Monteigas, a été découvert par Joseph Alvar Maciel. On y trouve des scories ou laves boursoufflées, semblables à de la ponce. D. 148. TL. MEMORIE INTORNO ALLA VITA ED ALLE OPERE DEI DUE NA- TuRALISTI WERNER ED Haüvx, ete. — Mémoires sur la vie et les ouvrages des deux naturalistes Werner et Hauy, lus à PAcadémie imp. et roy. des sciences, lettres et arts de Pa- doue, dans la séance du 19 mai 1825 et 27 avril 1826, par M. L. ConricLracar, professeur ordinaire d'histoire natu- relle à l'Université de Padoue, Padoue, 1827 ;imprim. du Séminaire. 149. II. MEMORIE INTORNO ALLE OPERE ET AGLI SCRITTI DEL GEO- L0Go Scrr10N BreisLar , étc.— Mémoires relatifs aux travaux et aux écrits du géologue Scipion Breislak, lus à l'Académie _ imp. et roy. des seiences , lettres et arts de Padoue, dans la * Séance du 19 juin 1827, par le méme, etc. In-8°. Padoue, 1827; imp. de Crescini. ( Bibl. ital. ; janv. 1828, p. 8r ). $ _ … Ces éloges historiques sont écrits, d’après le journaliste ita- 208 Histoire naturelle gencrale. lien, avec assez de clarté et de concision. L'auteur paraît avoir fait ressortir avec bonheur le genre de mérite propre à chacun de ces trois grands naturalistes, ainsi que les vertus privées dont ils étaient doués. Malheureusement il n’a pas su se défen- dre de cette adulation exagérée qu’on reproche assez générale- ment et avec Justice à ses compatriotes, et qui déplait alors même qu'elle s'adresse à des noms que la postérité s’est char- gée de perpétuer. C’est surtout à l’égard des hommes de génie qu'il faut se garder de cette exubérance d’épithètes qui est toujours de mauvais goût, et qui n’ajoute rien à la vénération que porte le public à ces bienfaiteurs de l'humanité. L'auteur accumule sur Werner les titres de Philosophe naturaliste , nou- veau Socrate de la minéralogie, premier Minéralogiste du siecle, Créateur de la géologie, etc.; le nom seul de Werner entraïnait avec lui tous ces éloges d’ailleurs mérités. La seule manière de célébrer dignement les grands hommes, c’est de faire connaître avec soin leurs ouvrages : ils parleront bien plus vivement à l'esprit des lecteurs que toutes ces phrases obligées de panégy- TIQUEs. JG: HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 150. APERCU PHILOSOPHIQUE DES CONNAISSANCES HUMAINES au 19° siècle; par Ch. Farcy. 1 vol in-18 de 632 p. Paris, 1827; Baudouin frères, et Farcy. Tant de gens veulent savoir vite et sans le moindre travail, tant d’autres se contentent de paraître savoir, qu'il n’est pas étonnant que les Résumés soïent devenus si populaires. Aussi, depuis deux années environ, en a-t-il surgi de tous les côtés et pour toutes les branches des connaissances humaines. Mais au- cun, jusqu'à présent, n'avait embrassé un ensemble aussi vaste que celui dont le titre précède. L'auteur, nullement effrayé d’une entreprise aussi téméraire, a cru pouvoir renfermer la philosophie de toutes les sciences dans un espace de 600 petites pages; ce tour de force , si j'ose m’exprimer ainsi, a été exécuté, mais reste à savoir si c’est de la manière la plus satisfaisante. Voici comment M. Farcy s’y est pris. Il a rassemblé sous forme d’aphorismes les vérités fondamentales les plus généralement Histoire naturelle generale. 209 admises, propres à chacune des sciences qu'il envisage , sans en- . trer du reste dans aucun développement qui puisse en faire comprendre la valeur et l'esprit; par ce moyen, il est parvenu à resserrer dans quelques pages l’histoire entière d’une science. Un pareil livre ne comporte pas la critique, quoique bon nom- Mre des asscrtions que l’auteur donne comme des vérités uni- - verséllement reconnues soient des opinions personnelles ou des idées qui n’ont plus cours depuis longtemps dans nos écoles. Telle qu’elle est, cette compilation ne profitcra qu’à peu de per- sonnes , car celles qui savent n’y rencontreront que ce qu’elles ont appris dès leurs premiers pas dans la carrière des sciences, _€t les indoctes n’y trouvant que des axiômes sans aucun fait » qui en démontre la vérité, des propositions jetées au hasard et par cela même dépourvues de tout intérêt, ne pourront goüter 4 ct retenir des vérités de principe présentées d’une manière aussi sèche. L'auteur a voulu bien faire, mais-en cherchant à éviter le défaut de ceux qui pèchent par surabondance, il est tomhé dans l’excés contraire, n'a produit qu'un ouvrage tronqué et sans vie. " JC 151. SCRIPTURE NATURAL History. — De l'Histoire naturelle de la Bible, ou Notice sur la Zoologie, la Botanique et la Géolo- gie de la Bible; par W. CarrexrTer. In-8° de Go8 pag. Lon- dres , 1828 ; Wightmann and Cramp. 152. SAGGIO FILOSOFICO SOPRA LA SCUOLA DE’ MODERNI FILOSOFI NATURALISTI.— Essai philosophique sur l’école des philoso- phes naturalistes modernes ; par le D° Bald. Por, prof. au lycée de Porta Nuova, à Milan. In-12. Milan, 1827; Sonzogno. 153. SyNoPrsis OF THE NEWCASTLE MUSEUM LATE THE ALLAN, formerly the tunstale or Wycliffe Museum.— Synopsis du Mu- _séum d’hist. natur. de Newcastle, etc.; par G. TowNsHEND Fox. 1n-8° de xxu et 312 pag., av. pl. Newcastle, 1827. Le Muséum de Newcastle offre une assez riche collection d'objets d'histoire naturelle. Le partie zoologique de ce catalo- _ gue est celle qui occupe le plus d’étendue. Les oiseaux de la Grande-Bretagne y sont surtout fort nombreux. Le nom de » chaque espèce est accompagné de notes sur son histoire natu- elle , tirées des manuscrits de M. Allan, Les figures zoologiques B. Tome XVI, 14 210 Histoire naturelle générale. représentent le Wombat et le Tetrao medius Mayer. On trouve aussi dans ce volume une Notice assez étendue sur l'existence et la nature de la Licorne. (Zoolog. journal ; n° XI, p. 478). 194. EXPÉRIENCES ET OBSERVATIONS NOUVELLES pour servir à Ja solution du problème de la PAosphorescence des mers ; par M. LauverGxE, chirurgien de la marine. ( anal. marit. et coloniales ; IL° partie, août-sept. 1827, p- 181). Il n'y a rien de neuf dans ces nouvelles expériences et obser- vations. L 155. SOCIÉTÉ WURTEMBERGEOISE POUR LES VOYAGES DANS L'INTÉ- RÊT DES SCIENCES NATURELLES, Prospectus pour l'année 1829. (Voy. le Bulletin de nov. 1828, p. 348.) La Société se propose d'envoyer dans le courant de la pré- sente année, un voyageur dans les Pyrénées; on peut encore prendre des actions sur les plantes du Cap, les correspondans de la Société continuent à lui adresser des plantes en grand nombre. Si les moyens pécuniaires le permettent, on enverra un voyageur dans la Dalmatie, pays dont les productions végé- tales présentent beaucoup d'intérêt, etsont fort peu répandues. Pour être membre de la Société , 1l suffit de lui adresser le mon- tant d’une ou de plusieurs actions , et d'indiquer de laquelle des contrées visitées en 1829, on desire recevoir des objets d’his- toire. La Société annonce encore la mise en vente d’herbiers du Cap, les uns de 800, les autres de 600 espèces : le prix des pre- miers est de 55 florins { 129 fr.), celui des seconds est de 44 fl. (96 fr.) On les expédiera aux personnes qui les demanderont, en adressant le montant à la Société. 156. RAGGUAGLIO DE’ MANOSCRITTI E DELLA RACCOLTA DI MINE- RALI E DI PIANTE LASCIATI DAL DEFUNTO Broccur, — Notice sur les manuscrits et les collections de minéraux et végétaux laissés par Brocchi; par G. Acersr, consul-général autri- chien en Égypte. ( Biblioteca Italiana, etc.; n° 148, avril 1828, p. 80, et n° 149, mai 1828, p. 208.) Les manuscrits laissés par G.-B. Brocchi, mort le 23 septem- bre 1826, à Chartum, village de la Nubie, au confluent du _ flenve Blanc et du Nil, ne renferment point une relation mi- nutieuse de ses voyages. Ils ne sont divisés ni par livres, ni » par chapitres; ils ne sont point sous forme de lettres. C'est _ plutôt un journal exact et minutieux dans lequel l’auteur a con- __ signé tout ce qu’il observa, vit ou entendit depuis le 23 sep- tembre 1822, époque de son départ de Trieste, jusqu’au 17 septembre 1826, c’est-à-dire six jours avant sa mort. Ce jour- mal forme 4 volumes in-4°, écrits très-fin, ce qui pourrait pro- … duire 12 volumes in-8° environ, caractères philosophiques in- terlignés. On trouve relatés à chaque jour les degrès du ther- momètre, la nature des vents et l’état de l'atmosphère, puis les —…._ courses que l’auteur a faites, les plantes qu'il a recueillies, les « conversations qu'il a eues avec les indigènes, les étrangers, les “ çadi, etc. Son premier journal commence le 24 septembre et …. contient le voyage de Trieste à Alexandrie, et d'Alexandrie au + Caire où il arriva le 1°’ décembre. Le second voyage fut en- « trepris le 30 décembre 1822; l’auteur partit du Caire et traversa … Je désert oriental depuis Siene jusqu’à Suez sur la mer rouge. Il “ wisita sur sa route diverses mines et principalement les gîtes d'émeraudes de Sachetto. Le troisième voyage eut pour objet de reconnaître une mine de houille récemment découverte au mont Liban en Syrie. Il partit le 22 août 1823 et retourna au Caire Me 3 mai 1824. Il visita tous les lieux les plus intéressans de ce sol classique , fit des recherches très-curieuses sur la religion des Druses , et recueillit sur ce sujet plusieurs manuscrits tra- duits de l’Arabe avec beaucoup de soin. Le quatrième et der- … nier voyage de Brocchi est celui qu'il entreprit pour le Sennaar, le 3 mars 1825. Il arriva à Chartum le ; juin, accompagné d’un » Milanais nommé Bonaville; il en repartit le 2 novembre, de- _— meura près de 7 mois dans le Sennaar, et revint à Chartum. Son journal va jusqu'au 17 septembre; six jours après il mourut. Jusqu'à ce moment on n’a aucun détail sur les circonstances de “samaladie. Bonaville, après lui avoir rendu les derniers devoirs, “partit pour le Caire; mais arrivé près de Thèbes, il mourut entôt lui-même, en sorte qu’on est privé de tout renseigne- Histoire naturelle générale. 211 » Aer t sur les derniers momens du voyageur célèbre dont l'Italie plore la perte. —_ Outre ses manuscrits, Brocchi a laissé 1° une série de miné- - raux, principalement de roches recueillies dans ses nombreux * : 14. 219 Histoire naturelle generale. voyages. Chaqne échantillon est enveloppé dans du papier avec un billet sur lequel sont inscritsle poids, le gisement et la localité * un herbier assez riche et disposé en fasci- d’où il provient; 2 cules d’après chaque contrée; il est en assez bon état, excepté le fascicule des plantes du Sennaar; 3° diverses peaux d'oiseaux tués et pris à Chartum et au Sennaar ; il y a un Ibis; 4° un petit panier rempli de coquilles fossiles et marines confondues ensemble, que Brocchi se proposait de déterminer à son loisir; dans l’état où elles sont elles ne peuvent guère offrir d'utilité; 5° deux momies , l’une d’un petit crocodille, l’autre d’un Ibis; 6° une collection de monnaies turques sur lesquelles il a inscrit leur valeur respective et l’époque où elles ont été frappées; cette collection est fort peu de chose. My Ira 1,6 197. ÉTAT DES SCIENCES NATURELLES EN ESPAGNE. Dans le cours de l’année 1815, le roi d’Espagne a fondé des cours publics de minéralogie , de zoologie, de chimie, de bo- tanique, d'agriculture et d’astronomie. Une jeunesse laborieuse et appliquée, appartenant à toutes les classes de la société, suit assiduement ces cours, et l’affluence est si grande que les salles ne peuvent plus la contenir. A l'ouverture du registre des inscriptions pour la botanique générale, au mois d'avril 1828, un nombre considérable de disciples est venu s'inscrire sous la direction du professeur Don Vicente Soriano ; ils ont étudié la science d’après le système de Linné. Le professeur leur a fait connaître en outre la méthode naturelle, ou des familles. Au mois de septembre dernier, 62 élèves se sont présentés à l’examern pour obtenir des certificats de capacité; ceux qui ontété admis en ont recu. Les prix que le rai a fondés pour les élèves quise distingueraient dans les con- cours, font espérer qu'ils s’ouvriront au mois de novembre pro- chain. | Le cours d'agriculture est aussi fréquenté par un nombre considérable de sujets distingués. Le professeur don Sandalio Arias fait ses lecons d’après l'ouvrage qu’il a publié en 1816 et dont le titre est: Lecons d'agriculture expliquées dans le jar- din royal de botanique de Madrid. Les améliorations qui depuis lors ont été faites dans diverses branches de l’agriculture et de l'horticulture sont immenses, Des réformes utiles ont été intro- Mineralogie. 213 . duites dans toutes les provinces du royaume. On à heureuse- ment triomphé de divers obstacles qui résultaient de laveugle routine, et les véritables principes de la science agricole ont été proclamés. | La junte d’Aranceles a recu du roi l'autorisation de faire acheter par l'intermédiaire du consul d’Espagne à Londres, 30 paires de moutons à longue laine du comté de Southampton , et 30 de celui de Leycester, pour les répartir sur divers points de la péninsule- Les frais d’achat ct d’entretien seront à la char- ge du trésor public. { Gaceta de Bayona ; 17 octobre 1828.) cs MINÉRALOGIE. 128. TOPOGRAPHISCHE UEBERSICHT DER MINERALOGIE DER BEIDEN Ruein-DEPARTEMENTE. — Aperçu topographique de la Minc- ralogie des deux départemens du Rhin; par M. Vozrz, ingé- nieur des mines. In-8° de 64 pages. Strasbourg, 1828; Heitz. Cet aperçu est extrait de la nouvelle Description historique ettopographique de l’Alsace, qui s’imprimeen ce moment à Stras- bourg; l’auteur l'avait écrit en francais, et l'éditeur l’4 traduit en langue allemande. I! se compose de trois parties distinctes, savoir : d’un coup d’œil sur les minéraux des deux départe- mens du Rhin; d’une description géognostique des différentes formations qu'on y rencontre, et d’un aperçu sur les pétrifica- tions qu'on y a observées. Ces deux dernières parties étant du ressort de la géologie, nous en rendrons compte incessamment dans un article à part, qui paraïtra dans la division de ce Bul- letir spécialement consacrée à l'analyse des travaux géologiques. Nous nous bornerons aujourd’hui à signaler à nos lecteurs le relevé que M. Voltz a fait de tous les minéraux simples qui composent le sol de lAïisace. Cet habile ingénieur les a classés "d'après la méthode suivie par l'abbé Haüy, dans la seconde édition de son Traité de minéralogie. Une première classe com- prend donc toutes les substances métalliques hétéropsides. On y trouve : la Chaux carbonatée et ses diverses variétés, l’Arra- -gonite, la Dolomie, le Spath fluor, le Gypse, l’Anhydrite, la Pharmacolithe, la Baryte sulfatée, la Strontiaue sulfatée, le Sel 214 Mineralogie. gemme, le Quartz, le Grenat , l’'Amphibole lamellaire, les Py- roxènes augite et sahlite, la Diallage, le Péridot, la Fibrolite, l'Épidote, la Tourmaline, le Feldspath, le Kaolin, le Mica. L'auteur indique avec soin les localités où ces minéraux ont été observés, Une seconde classe comprend les substances mé- talliques autopsides, telles que l’Or, l'Argent natif, l’Argent sul- furé et muriaté, le Plomb sulfuré, le Plomb carbonaté, le Plomb phosphaté et le Plomb arséniaté, le Nickel arsénical, les Cuivres sulfuré, pyriteux et gris, le Cuivre carbonaté bleu et vert, le Cuivre arséniate, les nombreuses espèces du genre Fer, le Carbonate de Zinc et la Blende, le Cobalt gris, le Cobalt arsénical et le Cobalt arséniaté, l’Arsenic natif, les Manganèses oxidé et hydroxidé, l’Antimoine sulfuré et le Sphène. Une 3° classe, celle des substances combustibles bitumineuses, com- prend : l’Anthracite, le Pétrole, le Bitume malthe, la Houille, le Lignite, le Jayet, le Succin et la Tourbe. Dans un appen- dice, l’auteur renferme les roches d’apparence homogène, telles que l'Eurite, le Basalte, la Serpentine, les Argiles et Marnes, l’Argilolite, la Cornéenne et les diverses espèces de Schistes. D. 159. MÉMOIRE SUR LA DISCUSSION DES ANALYSES MINÉRALES ; Par F.S. BeupanT.(WMémoire de l Acad. Royale des Sciences ; Tom. VII). L'un des points les plus importans de la minéralogie moderne est bien certainement l’interprétation des analyses chimiques, qui servent à déterminer la composition des substances miné- rales. Lorsque le minéral que l’on analyse est simple, c’est-à- dire composé d’atômes tous de même espèce, il est toujours fa- cile de déduire de la composition telle que la donne l'analyse, la composition exacte ou théorique de ce minéral, exprimée, soit par une formule, soit par des rapports de quantités pon- dérables. Cette détermination de la véritable composition des corps est fondée sur la connaissance que nous possédons au- jourd’hui des lois générales, suivant lésquelles les élémens de différens ordres se combinent. Ces lois, dont la théorie atomi- que n’est que l’expression la plus simple, donnent les moyens de faire abstraction des petites erreurs d'analyse, ou des pe- tites quantités de matières étrangères qui peuvent s'être glis- sées dans le minéral, et par conséquent d'établir sa véritable formule de composition. sd vr Le 4 ) .- - a 0] + U ’ . Mineralogie. 215 Mais il s’en faut de beaucoup que tous les minéraux puis- sent étre considérés comme purs, ou composés d’une seule sorte de molécules; 1l en est un grand nombre qui ne sont réellement que des agrégats mixtes, formés par la réunion d’atômes de na- ture diverse, et par conséquent de véritables mélanges d'espèces différentes. Lorsque cette circonstance a lieu, elle complique . les analyses, et rend leur interprétation souvent très-difficile. . Cependant la découverte de l'isomorphisme a donné les moyens d'étendre l'application de la théorie atomique à un grand nom- bre de ces analyses compliquées, dans lesquelles on n'avait vu pendant long-temps que des anomalies. Telles sont toutes les analyses des minéraux qui ne sont que des mélanges de sub- stances isomorphes, c'est-à-dire de composés de même for- mule, mais de bases différentes, isomorphes entr’elles. Ces ana- lyses rentrent sous les lois des proportions définies, et se calcu- lent avec la plus grande facilité, quelque soit le nombre des bases qu’elles présentent. Il suffit en effet de rassembler toutes les bases qui sont isomorphes, et de faire abstraction, dans le ‘calcul de l’analyse, de leur différence de nature, pour ne con- sidérer que leur contenu total en oxigène. On arrive de cette manière à une formule qui est aussi simple que s’il n’y avait eu que deux élémens, un acide et une seule base. Lorsque l’on a reconnu que le minéral analysé est un mélange de plusieurs composés isomorphes ou de formules semblables, on peut isoler en quelque sorte ces composés, et déterminer la quantité relative de chacun d’eux qui entre dans le minéral. La marche qu'il faut suivre pour y parvenir consiste à soustraire successivement de l'analyse, des portions de chacun des oxides qu’elle renferme, qui soient en rapport avec la formule théorique de composition des substances mélangées, en déterminant à chaque fois le reste, pour opérer de nouveau sur lui. La seule difficulté que présente cette méthode, c’est le choix de la base que l’on doit prendre pour point de départ. Si le minéral analysé est uniquement un La — mélange de matières isomorphes, en suivant ce procédé on n’ob- A tiendra aucun reste final : toutes les bases et toute la propor- tion d'acide auront été employées. S'il contient en outre quelques «matières étrangères disséminées dans sa masse, 1l restera quel- que portion de base sans emploi, c’est-à-dire hors de combinai- son, et la discussion de l'analyse aura servi à mettre à nu ces _ matières accidentelles. 216 Minéralogie. N° 159 En cherchant à appliquer ce mode de discussion à un grand nombre d'analyses, M. Bcudant a reconnu qu'il était impos- sible de les interprèter d’une manière satisfaisante, si l’on se bornait à les considérer comme représentant un simple mé- lange de composés isomorphes, avec quelques particules étran- gères disséminces. Par exemple, dans la plupart des analyses de silicates, on trouve toujours une certaine quantité de silice sur- abondante ; et, comme M. Beudant s’en est assuré par de nom- breuses expériences faites sur les sels artificiels, cette quantité de silice sort des limites reconnues possibles au mélange de la silice pure avec les silicates. On ne peut donc pas expliquer cette surabondance de silice en disant que ce principe, étant extrémement répandu dans la nature, existant fréquemment seul et sans combinaison, peut se trouver accidentellement mêlé avec la plupart des silicates. Sa présence s'explique pa une autre cause, que les importantes recherches de M. Beudant viennent de nous révéler ; c’est l’existence assez fréquente dans les minéraux siliceux d’un nouveau genre de mélange qui n’a plus lieu seulement entre des silicates isomorphes, et par consé- quent de même formule, mais entre des silicates de mêmes bases ou de bases ee ,et d'ordres différens, c’est-à-dire entre des silicates de différeus degrés de saturation, et par con séquent de formules diverses. Ainsi M. Beudant a reconnu qu'un silicate déterminé peut se mélanger avec une petite quantité d’un autre silicate d’un ordre plus élevé. 81 ces déux silicates sont dans la même solution, ils pourront cristalliser ensemble, surtout si la solution est concentrée, comme üls le feraient s le étaient de même formule. ete l'expérience a prouvé que dans ce cas l’un des silicates est toujours en quantité domi- rante, et l’autre en proportion très-faible. On voit dès-lors à quoi tient cette surabondance de certains principes que Pon trouve par la discussion des analyses, lorsqu'on suit à leur égard le procédé ordinaire qui convient aux mélan- ges de substances isomorphes. Si, en effet, en discutant l’ana- lyse d’un mélange de silicates d'ordres différens, on vient à sup- poser que ces silicates sont Ge mème ordre, on doit trouver nécessairement uuc surabondance de silice, si le silicate mélangé en petite proportion est d'ordre plus élevé, comme on trouve- rait dans la même supposition une surabondance de base, si le | LA Qc : Mineralogie. 217 Æ intnésst résultait du mélange d’un certain silicate avec un autre silicate d'ordre inférieur. + Ainsi des sels de même acide, mais de divers ordres, peuvent se mélanger entr’eux , et comme pour les mélanges de substances isomorphes , il est PAT de calculer les analyses, et de dé- terminer les quantités relatives des sels de divers ordres, qui se trouvent mélangés; mais le mode de discussion est un peu diffé- rent, et les calculs aussi deviennent plus compliqués. Lorsqu'il s'agitide discuter l’analyse des sels que l’on a mélanges artificiel- Vadhéne: comme M. Beudant l’a fait un grand nombre de fois dass ses recherches, la chose est facile, parce qu'on connait d'a- vance la composition des sels que l’on a employés, ou ceux qui ont pu se former dans la solution par la voie des doubles dé- compositions. On a toujours, dans ce cas, des données positives sur les substances qui peuvent être mélangées. Mais 1l n’en est plus de même lorsqu'on vent discuter une analyse minérale ; on ignore ce qui pouvait eXister dans la solution où la substance a cristallisé. Cependant il est possible encore d'obtenir des don- nées, sinon certaines, du moins très-probables, sur les sub- stances qui peuvent s'être mélangées dans le minéral, en étu- diant celles qui accompagnent dans la nature, et qui, souvent, lui sont associées sur le même échantillon ; car ces substances se trouvant en présence au moment de }a era di du miné- val , il est naturel de penser qu’elles ont pu se mêler cntr’elles. De là la nécessité où l’on sera désormais, suivant M. Beudant, lorsque lon voudra discuter l'analyse compliquée d’un minéral, de ne pas considérer cette analyse isolément, mais de noter avec soïn les substances qui se trouvent naturellement associées au minéral, et de les analyser comparativement , afin d’interprèter ensuite toutes ces analyses les unes par les autres. C’est le seul moyen de faire disparaitre les anomalies que chaque analyse, considérée isolément, aurait présentées. En procédant ainsi, M: Beudant a trouvé que l’alumine que l’on rencontre dans cer- tains silicates, dans les amphiboles, par exemple, n’y est pas en remplacement ‘sa la silice, commc on l'avait cru jusqu'ici, mas provient du mélange de minéraux alumineux, teis que l’e- pidote, le grenat, etc. Une conséquence qui résulte encore du noëveau travail de M. Beudant, c'est que ce n'est que dans des cas fort restreints 218 Minéralogie. N° 159 que l’on peut se fier à une analyse isolée, pour établir une es- pèce minérale, puisque les minéraux présentent si souvent des mélanges qui peuvent induire en erreur. On voit aussi combien il est utile d'étudier les associations des substances minérales entr'elles, puisque cette étude doit servir à éclairer la discus- sion des analyses, qui, seule, peut amener la connaissance de la véritable composition des minéraux. La théorie de cette discussion est exposée avec beaucoup de détail dans l'important mémoire dont nous rendons compte à nos lecteurs. Ils y verront comment cette théorie peut s’aider de différens moyens de calcul, suivant les cas divers qui peu- vent se présenter. M. Beudant distingue cinq cas différens d’a- nalyse, qu’il examine successivement, et dont il donne de nom- breux exempies : 1° celui d’une analyse isolée, qui se compose d’élémens divers en proportions définies, sans matières sura- bondantes ; 2° le cas d’une analyse isolée, dans laquelle les élé- mens sont en proportions qui approchent seulement des pro- portions définies, avec des substances surabondantes, et sans aucune notion sur la nature des matières mélangées; 3° le cas d’une analyse compliquée, accompagnée de renseignemens sur la nature des mélanges possibles, et qui peut être partagée im- médiatement en deux portions, dans chacune desquelles les élé- mens sont.en proportions définies ; 4° le cas d’une analyse ren- fermant des composés de mêmes bases ou de bases isomorphes, mais d'ordres différens; 5° enfin le cas des analyses qui ne peuvent être calculées que par tàtonnement, et par un calcul de fausse position. Nous nous bornerons à indiquer ici la nouvelle méthode de discussion qui s'applique au 4° cas, et qui convient générale- - ment à toute espèce de mélange, lorsqu'on a des renseignemens suffisans sur la nature des sels, isomorphes ou hétéromorphes, qui peuvent être mélangés. Pour reconnaitre et séparer les diverses matières que l’ana- lyse a confondues, on peut employer deux méthodes de calcul, comme M. Beudant l’a déjà fait voir dans son Traité de Minéra- logie, pour ce qui concerne les analyses des minéraux simples, ou des mélanges de substances isomorphes. Dans l’une de ces méthodes, on part des quantités pondérables fournies par l’ana- lyse, et l’on combine entr’eux tels ou tels principes, ou des por- Minéralogie. 219 _tioûs de ces principes, proportionnellement à telle ou telle for- mule théorique de composition, exprimée en poids. Dans l’au- tré méthode, on part des nombres atomiques fournis par les quantités pondérables des différens principes, ou, s'il s’agit d’oxides, de leurs quantités relatives d’oxigène, et l’on combine des portions de ces nombres ou de ces quantités d’oxigène, proportionnellement à telle ou telle formule atomique, exprimée par signes. Quelle que soit celle de ces méthodes qu’on adopte, et la seconde est souvent préférable, le problème de discussion consistera toujours à partager les quantités pondérables des di- vers corps trouvés par l’analyse, ou bien les zombres atomiques correspondans, ou enfin leurs quantités d’oxigène, si ce sont des oxides, en diverses portions, de manière à avoir autant de séries de nombrgs que l’on suppose de corps différens mélangés, et que, dans chaque série, les nombres soient en rapport avec telle ou telle formule de composition. Soient x, x', x"... les portions d’acide et de bases diverses, qui se rapportent à l’une des formules de composition. 3:33 Y'….. les portions de ces mêmes corps, qui se rapportent à une seconde formule. 3, 2,2". celles qui se rapportent à une troisième formule, et ainsi de suite. On aura d’abord les équations z+7+zetc.… — le poids total de l'acide, ou le nombre ato- _mique de ce corps, ou l’oxigène correspondant. . æ'+y +z2'"+ etc. — le poids total de l’une des bases, ou le nombre atomique, ou l’oxigène correspondant. æ"+y'+2"+ etc. — le poids total d’une autre base, ou son nombre atomique, ou sa quantité d’oxigène, et ainsi de suite. Maintenant on connaît par l'observation les lois de composi- tion de chacun des corps mélangés; par conséquent on a des rapports entre les quantités x, x', x”, etc.; entre y, y’, Y'.…., etc.; d’où l’on peut tirer x', x". en fonction de x; y y"... etc., ‘en fonction de y, etc. Ainsi, la 1°° équation restant la même, les autres pourront être transformées en x, y, z.... On voit donc que le problème est ramené, dans le cas le plus général, à la solution d’un : tros d'équations du premier degré à plusieurs inconnues. - G. Der. 230! . Mineralogie. 160. SUR LES FORMES CRISTALLINES ET LA COMPOSITION DES SUL- FATES, DES SÉLÉNIATES ET DES GHROMATES ; par M. Mirscmer- Liu. (4nnal. de Poggendorf, T.XIL, p. 137; et Annales de chimie et de phys.; mai 1828, p. 54.) M. Mitscherlich a l'intention de publier une suite de mémoi- res qui seront consacrés à décrire à la fois les formes cristallines des corps simples ou composés artificiels, les plus importans, et en mème temps leur composition ct leurs propriétés chimiques et physiques, afin de chercher à mieux connaître la liaison réci- proque qu'ont entre elles ces diverses sortes de propriétés. C’est dans ce but qu'il a entrepris des recherches sur les sulfates, les. seléniates et les chrômates, dont nous allons indiquer les prin- cipaux résultats. | | 1° Sulfate d'argent; séléniate d'argent ; sulfate de soude an- hÿdre ; séléniate de soude anhydre. La forme simple de ces sels est un octaèdre rhomboïdal, qui est modifié sur quatre de ses angles. Cet octaèdre se clive assez nettement parallèlement à ses faces, et dans le sens d’un des plans diagonaux. Dans les quatre seis, on observe exactement le même nombre de faces et avec la même netteté. Quant à ce qui concerne les angles, le sulfate d’argent diffère un peu du sulfate de soude. L’incidence des deux faces P et P’ de la pyramide supérieure est de 135°41' dans le sulfate de soude, d'environ 134°22'-dans le séléniate de soude ; de 136°20/ dans le sulfate d’argent et de 135°42' dansle : séléniate d'argent. L'incidence de P sur la face P' de la pyra- mide inférieure, est de 123°43' dans le sulfate de soude; de 125°11/ dans le sulfate d'argent; de 123°13' dans le séléniate de soude, et de 124°30' dans le séléniate d’argent. Ces quatre sels sont des combinaisons neutres sans eau, et présentent les rapports de composition suivans : acide sulfurique. ........... 25,66 Sulfate d'argent | LR. à 1 : ” loxide «d'argent 2:08 Enisgrs 4! 7484 {acide sélénique....... Éd 08 NS Séléniate d'argent ; "5 Logide d'argent... sr émeoide: Éa5Pà LR OMS CORNE RG UN NTSE {acide sulfurique....:....... 5 ), 18 leaders ce he . MORE sléni , {acide sélénique. . ........... 67,03 Séléniate “esoude | Ke e4 =, RDS AU eee de CO UT Le sulfate de soude et le séléniate de soude ceristallisent sans LL » Mineralogie. 2921 eau à une température de plus de 33°. C’est la température à la- quelle ces mémes sels contenant de l'eau de cristallisation pos- sèdent la plus grande solubilité. Au-dessus et au-dessous de cette température ils sont moins solubles. On observe un phénomène semblable dans le sel marin, dont la solubilité est beaucoup plus faible à 10° que depuis o jusqu’à 100°, parce que, dans ce der- nier cas, le corps dissous contient de l’eau de cristallisation. Les arséniates et les phosphates qui sont isomorphes sont pres- que également solubles ; et beaucoup d'autres observations ten- dent à prouver qu'il y a une liaison intime entre le degré de so- lubilité dans l’eau, et l'identité de forme cristalline. Quant à la fusibilité des corps, elle ne paraît nullement en rapport avec leurs formes cristallines; car, parmi les corps isomorphes, quel- ques-uns sont très faciles à fondre, tandis que d’autres sont tout à fait infusibies. ‘ 2° Suifate d'argent et d'ammoniaque; séléniate d'argent et d’'ammontaque ; chromate d'argent et d'ammoniaque. La forme simple de ces sels est un prisme droit à base carrée, modifiée par des facettes sur les angles et sur les arêtes longi- tudinales. L’incidence sur la base des facettes qui remplacent les amgles, varie de quelques minutes dans ces différens sels. Leurs compositions sonttelles, qu’il y a autant d’ammoniaque qu'il est nécessaire pour saturer l'acide, ct l’oxide d'argent y forme avec Vacide une combinaison neutre. 3° Sulfate de nickel ; séléniate de nickel ; séléniate de zinc. La forme de ces combinaisons est un octaèdre aigu à base carrée, clivable parallèlement à cette base. Cet octaèdre est modifié par de simples facettes sur tous ses angles et sur tous ses bords. Dans les trois sels, on observe les mêmes faces et avec la même netteté. Les angles analogues des cristaux de ces trois sels ne présentent pas des différences plus grandes que celles qu’on obtient quelquefois de la mesure de plusieurs cris- taux differens d’un même sel. Dans ces mêmes sels, l’oxigène de Ja base est à l’oxigène de l'acide comme 1 est à 3; et il est avec l’oxigène de l’eau, à peu près dans le rapport de x à 3. Dans un prochain mémoire, M. Mitscherlich fera connaître une autre forme cristalline du sulfate de nickel ct du sulfate de zinc, tout à fait différente de celle qu'il a décrite dans le mé- moire dont il s'agit maintenant, La production de ces différen- L » 229 Minéralogie. tes formes dépend de la température à laquelle les cristaux se forment. Le séléniate de zinc, qui, à une température de 10°, donne des cristaux prismatiques, change sa forme lorsqu'on ex- pose ces cristaux prismatiques sur un papier à la chaleur du so- leil. On observe aussi ce phénomène sur le sulfate de nickel. A Ja température de 15°, il produit encore des cristanx prismati- ques ; si on prend de ces cristaux d’un certain volume, et si on les expose dans un vase fermé à la chaleur du soleil, il arrive souvent qu'ils conservent leur forme extérieure; mais si on vient à les briser, on remarque qu'ils sont formés d’une quantité de cristaux, quelquefois de plusieurs lignes de longueur, qui sont des octaèdres à'base carrée. Ces octaèdres renferment moins d’eau que les cristaux prismatiques. Il suit de ce phénomène, comme de plusieurs autres phénomènes analogues que M. Mitscherlich | a déjà fait connaître, que les particules isolées de la matière dans les corps solides, sont mobiles les unes à l'égard des autres et qu'elles peuvent prendre une autre position relative que celle qu’elles avaient d’abord, sans que, pour cela, le corps qu’elles constituent devienne fluide. 161. NOUVELLES ANALYSES DE CARBONATES À PLUSIEURS BASES; Par M. P.BerTHIER. (Anndäl. des mines; 2° série, T. II, p.25. 1°° livr, 1828.) | Nous avons rendu compte, dans le Bulletin de 1824 (T. II, p.30 ), d’un grand nombre d'analyses de carbonates à bases de chaux, de magnésie, de fer et de manganèse, faites par M. Ber- thier et publiées par lui dans le Tome 8 des Annales des mines. L'auteur fait connaître aujourd’hui la composition de minéraux semblables, provenant de terrains d’âges très différens, qu’il a soumis à l'analyse dernièrement, et où il a reconnu, comme dans son premier travail, que les proportions danslesquelles les qua- tre carbonates peuvent s’unir, sont très différentes les unes des autres. 1l indique d’abord avec détail le procédé chimique, sim- ple etexact, qu’il emploie maintenant pour analyser ces sortes de composés. Il présente ensuite, en forme de tableaux, les résul- tats de l'analyse, 1° de 8 calcaires magnésiens; 2° de 7 fers spa- thiques; 3° de 7 chaux carbonatées magnésio-ferrifères , l’une desquelles, provenant de Golrath en Styrie, a été décrite comme espèce particulière sous le nom d’Ankérite. Les résultats de ces en r. È =. , . - . 4 æ + * + « + Minéralogre. 223 nombreuses analyses, et les formules de composition auxquelles ils conduisent, sont très variés. On voit cependant que les com- | Ms k | binaisons CC°+- | J } C’sonttrès communes dansla nature; mais Mn que, dans ces combinaisons, les proportions relatives de ma- gnésie, de fer et de manganèse varient beaucoup. Enfin l’auteur fait connaitre l'analyse d’une prétendue chaux carbonatée fer- rifère du pays de Saltzbourg, qui ne coutient pas un atôme de chaux, mais qui se compose de carbonates de magnésie et de _ fer dans la proportion exacte de 15 à 1. La formule de cette substance est donc f C + 15 M g C:. B ». 162. ANALYSE D'UN MINÉRAI DE CUIVRE, trouvé dans la mine de Huel Falmouth, et qui paraît être le cuivre panaché de Wer- ner; par Joux Micmezr. ( Transactions de la Société roy. géo- logique de Cornouailles; Tome 3, p. 338.) LL PL TE da d'u 64. STORE ÉPREP ae re 3. 10 0 NOR P RPC ANT RCE PRE Soufre. . ... APTE PATTES ARE CR Acide sulfurique. .............. 35 M PE DETME., ces ee. 2. 90 100 00 165. ANALYSE DU MINÉRAI DE ZINC, trouvé dans la mine de Huel Ann; par le révérend W. Grecor. { Zbid.) RP nn 1h. 1.198. 50 Re cn : 35. 50 nr mater 6. 00 li cr n ue dc 30 100. 00 164. DÉCOUVERTE D'UN NOUVEAU MINÉRAL dans la mer Blanche. (Journal des mines de Russie ; 1825, n° 6, p. 115.) « Des pêcheurs d’Archangel ont retiré dans leurs filets, du fond de la mer Blanche, une nouvelle substance minérale qui a fixé attention du vulgaire, mais fort peu celle des savans, 224 Mincralogie. M. Schtéglof est le premier qui l'ait rangé dans le système des minéraux, en en faisant mention parmi les arragonites, mais coxame différant de cette substance, La grande rareté de cette pierreest sans doute la cause de l’incertitude où on est encore sur sa natur | | Quelques minéralogistes de St-Pétersbourg ont pris ce mi- néral pour une pierre de corne cristallisée, d’autres pour une mine de fer argileuse; cependant, sa cristallisation et ses pro- priétés chimiques l’éloignent tout-à-fait &e ces corps. Ce mintral a été décrit par M. Sokolof en 1820, dans un opuseule lu à la Société minéralogique de Pétersbourg, où il est appele chaux carbonatée mélangée de silice. , La cristallisation du minéral de la mer Blanche ne lui parais- sant pas être celle de la chaux carbonatée, M. Sokolof les con- sidère comme deux corps différens. La quantité (plus de 0,07 ) de silice que renferme le prémier, n’ont pas nermis de le comp- ter au nombre des arragonites. La forme des cristaux du corps ici décrit, comparée à celle de l’arragontie, eût pu résoudre ce doute; mais, malgré tous ses efforts, cenaturaliste n’a pu se pro- curer de cristaux manifestes de ce minéral de la mer Blanche, qui l’aient mis à même d'indiquer la juste mesure des angles. Ces cristaux paraissent être des octaèdres rectangulaires; mais ils sont groupés en forme de boule, de manière qu’il est impos- sible de déterminer l’inclinaison des faces de lune des pyrami- es sur celles de l’autre. Du reste, ces cristaux sont très-régu- lièrement formés, si ce n’est que leur surface est un peu bombée vers les sommets. - La couleur de ce minéral nouvéan de la mer Blanche est d’un jaune grisâtre; sa cassure est inégale; il n’a presque aucun éclat. Il rate fortement le spath calcaire, mais il est rayé par le quartz même, Sa pesanteur spécifique est 2,6. Il se dissout dans les acides, avec une vive effervescence, et dépose au fond du vase un épais limon de silice, environ, 0,05. On ne peut done pas encore compter avec certitude ce mi- néral au nombre des arragonites. Les épreuves ultérieures déei- deront à quelle classe du système minéral il appartient. DE T. 165. W.HixsincEr’s VERSUCH EINER MINERALOGISCHEN GFOGRA- PK1r, etc.— Essai d’une géographie minéralogique de Ja Suède; Mineralogie. 225 par Hisinerr. Édition refondue et aug. Traduit sur le ma- nuscrit, par WozuLer. Gr. in-8°, de vr et 250 pp.; pr. 1 rthir. 8 gr. Leipzig, 1826; Barth. (Beck: 4/gem. Repertor.; Leipzig, 1827, vol. IIL, cah. 4, p. 252.) Cet ouvrage parut pour la première fois en suédois, en 1808. _ En 1819, il fut traduit en allemand et enrichi de nombreuses additions par Zœde. La traduction que nous annonçons aujour- d'hui, et qui mérite également tout éloge, a été faite sur un se- cond manuscrit du même auteur; on doit la considérer comme un ouvrage tout-à- fait nouveau. Ce second travail, c’est-à-dire Tr entière refonte du premier, a été nécessité par Îles progrès ra- pides de la minéralogie, de l’oryctologie et de la chimie miné- ralogique, dans un pays anssi riche et aussi classique que la Suède, sous le rapport de l'histoire naturelle et principalement AUS gant de la minéralpgie. Ce travail est divisé en 2 sections. La 1°°, consacrée à la géognosie, offre un apercu général de la formation du sol en Suède. Les matières que l’auteur a soumi- ses à ses recherches, sont disposées de la manière suivante: A, la forme extérieure du sol; B, sa composition intérieure, savoir : les terrains primitifs, de transition et secondaires, et les forma-- tions de basalte et d’alluvions. La 2° section, intitulée Mono- graphie, fait connaître les minéraux qu’on rencontre dans les différentes provinces et dans les principales montagnes de la monarchie suédoise, avec l'indication des produits de ces der- nières, ainsi que les caractères physiques et chimiques des mi- néraux. : L. D. L. 166. COLLECTION GÉOLOGIQUE AMÉRICAINE. ( Americ. Journ. of . u o Science; vol. XIV, n° 1, p. 190.) "M. Duright Eaton, fils du prof. du même nom, offre des suites géologiques de tous les dépôts décrits par son père, le Jong du canal Erie. Chaque boîte contiendra 75 échantillons avec leurs noms. La souscription sera de 10 à 25 livres sterling, suivant qu'il se trouvera 100 ou seulement 20 souscripteurs. On doit s'adresser à l’auteur à Troj {N. Y.), qui fera tenir ces col- ections à Albany, Boston, New-York ou Philadelphie. d PE! 4] b : 19 * B. Tome XVI, 15 226 Botanique. BOTANIQUE. 167. RECHERCHES SUR L'INDIVIDUALITÉ dans Îe règne végétal; par M. Unsix. (Lycée Armoricain; 63° livaison, 11° vol., p.85.) Dans cette dissertation, l’auteur s'efforce de faire prévaloir une opinion déjà émise par de savans physiologistes, savoir: qu’un végétal n’est point un être simple, mais un aggrégat de plu- sieurs individus greffés de diverses manières les uns sur les au- tres. Non-seulement les plantes vivaces et douées de bourgeons doivent être ainsi considérées, mais encore les plantes annuelles : et sans bourgeons. L'auteur cite à cet égard beaucoup d’exem- ples de plantes qui se sont reproduites par leurs feuilles ; en conséquence il ne croit pas que le centre de la vitalité d’un vé- gétal se trouve dans le collet de la racine, ainsi que le pensent la plupart des botanistes. Cette dissertation offre en outre quel- ques observations intéressantes de physiologie végétale; elles : rentrent parfaitement dans les idées que M. de Candolle a émises, dans son Organographie végétale, sur les verticilles floraux et sur le sujet lui-même de l’individualité dans le règne végétal. G....n. » 168. Sur LE POLLEN DES Dipsacées; par le D'F. G. Barrztne. (Linnæa; avril 1828 , p. 171.) Sur le Scabiosa caucasica Marsch.-Bicb., l’auteur découvrit un mode tout particulier dans l’émission de laura seminalis; il le décrit de la manière suivante : Jes vésicules polliniques d’une anthère qui venait de s'ouvrir étaient lisses, blanchâtres, arron- dies ou obscurément triangulaires. Humectées d’une goutte d'eau pure, elles prirent, après quelques secondes, la forme d’un triangle équilatéral, à angles un peu arrondis. Quelques se- condes après, il se présenta sur chaque angle une petite bosse ar- rondie et hyaline , qui forma rapidement un prolongement cylindrique, obtus et hyalin. Ces prolongemens acquirent ordi- nairement une longueur égale au diamètre des vésicules, et pa- raissaient entourés à leur base d’une gaïne très-courte. Peu d’in- stans après la formation de ce prolongement, l'émission de l’aura seminalis eut lieu; mais comme l’auteur croit s’en être Botanique. 227 convaincu, par sa base et non par son sommet. Les vésicules ne changèrent plus de forme, non plus que les prolongemens, même ceux qui n’étaient pas entièrement formés. L'examen du pollen de plusieurs autres espèces de scabieuses donna à l’auteur les mêmes résultats; seulement les prolongemens dans le $, cauca- _siea étaient plus considérables, et se formaient plus rapidement .que dans les autres de Quelquefois les prolongemens _ étaient courbés, ou il ne s’en forma qu’un ou deux à une vésicule; ce qui venait probablement du développement moins avancé du pollen. Le Scabiosa sylvatica présenta des grains de pollen trian- gulaires et quadrangulaires ; et, dans ce dernier cas, l’auteur _observa quatre prolongemens , qui étaient inégalement dévelop- _pés. Jamais l'émission du pollen n’eut lieu avant la formation d’un prolongement au moins, et elle n’eut toujours lieu qu’à la base d’un seul des prolongemens qui s'étaient formés. Les vé- sieules dont l'émission n'eut pas lieu ne présentèrent point le prolongement en question. B...r. 169. SUR LA FÉCONDATION DES PLANTES; par M. MaxIMOVITCH. _(Novoï Magazine iestiestvennoï istori. — Nouveau Magasin d'histoire naturelle, publié à Moscou; janvier 1826, n° 1, p-. 13.) L'auteur reproduit ici l'historique des opinions qui ont succes- sivement été émises sur la fécondation des végétaux, Il énu- mère ensuite les faits qui semblent s'opposer à la doctrine de la fécondation par l’action du pollen, et termine en disant que La l'intérêt de la science exige de nouvelles expériences pour fixer | les idées des naturalistes sur ce sujet important. G.... N. | 570. OBSERVATION SUR LA FORMATION DE LA MATIÈRE VERTE DE . PauesrLeyx; par M. Maximovires. (Novoï Magazine iestiest- vennoë éstorit.—Nouveau Magasin d'histoire naturelle; Moscou, _ janvier 1826, n° 1, p.63.) En regardant au microscope une goutte d’eau de marais, elle paraît d’abord remplie d’une multitude de points visqueux, qui _s'agitent très-rapidement. Ceux qui se trouvent à la circonfé- rence, commencent par se mouvoir peu à peu, puis prennent . “ni mouvement plus lent, restent enfin tout-à-fait immobiles, - demeurent sur les bords de la goutte, et prenrient en même temps une couleur verte. Les autres points se anteeer 4 des 19. 228 Botanique. premiers de la méme manière, et, au bout de quelque temps, de ces points ou vésicules se forme la substance connue sous le nom de Materies viridis Priestleyé, qui est l’aigue primitivevet la plus incomplète. >) A d:v:3i ts é ; D, té 4 171. NOTICE SUR DES EXPÉRIENCES CONCERNANT LA FÉCONDATION DE QUELQUES VÉGÉTAUX ; par M. C.F. Gæriwer. (Annales des . Sciences natur.; Tom. X, févr. 1827, p. 113.) C’est la traduction du mémoire analysé dans le Zull. de janv. 1827. (Voy. Tom. X, n° 75) SUD 15 ! 172. Pouxozenie Dykcyoxarza, etc. — Dictionnaire de bota- _nique, par Christophe Kivk, augmenté et publié de nouveau par J. Dzrarrkowsxr et K. Siennicxr. Tom. I, Il. Varsovie, 1824. | | Après avoir fait connaître les travaux de Kluk, M. Dziarkowski indique, dans une préface, les sources où il a lui-même puïisé, pour rendre plus complet le dictionnaire de ce, sayant.,.Il.a . Surtout consulté les Mémoires de Wilna sur, l’histoire naturelle ; Gilibert et Jundzill, sur les plantes de la, Lithuanie ; Besser, sur les plantes de la Volhynie, de la Podolre et de la Bessarabie; le Species Plantarum , de Willdenow , et le Dictionnaire des Plantes, en 10 vol., par Dietrich. | = Les nombreux articles du Dictionnaire, dont nous annonçons les 2 premiers volumes, intéressent l’agriculture et la botani- que de l’Europe orientale. Dans le grand nombre de ces arti- cles, nous avons remarqué ceux sur l’Orce de Turquie, son em- ploi pour faire la bière, le Foir de Sibérie, etc. à - L'ouvrage aura 4 vol.;les 2 premiers seulement ont paru. (Biblioteka Polska ; Tom. IIL, 1825, n° 5, p.210.) G—x. 193. Frora Javæ, necnon insularum adjacentium, auct. C. L. Bruur, et adjut. J. B. Fiscmer. I°° et second fasc. In- fol. avec fig. Bruxelles, 1828 ; Frank. L'auteur du magnifique ouvrage que nous annonçons y avait en quelque sorte préludé, en publiant à Batavia ses Bidragen tot de Flora van Nederlandsch Indie, ainsi que plusieurs mé- . moires sur dessujets de botanique, qui ont paru dans les divers recueils scientifiques de Batavia et de la Hollande. gr °F Botanique. 229 --FRiche d’une quantité i immense de matériaux, ayant Minimes examiné et étudié les plantes dans leur Heu natal, il devait à FEurope plus qu'un simple Syrrepsis; c'était à lui qu'était ré- servé l'honneur de faire, ee les plantes des possessions hol- Jandaïsés dans l'Inde, au 19° siècle, ce que ses DRE _Van-Rheede, Rumphius et Burmann avaient fait, au 17° et au 18°, pour la botanique de la côte du Malabar, dd Moluques et de Ceylan. Mais les travaux de M. Blume doivent se ressentir del époque à laquelle il écrit. Ce n’est pas comme dans l’Hor- tus Malabaricus et dans l’Herbarium Amboinense , de longues _ descriptions suivies de dissertations encore plus prolixes sur les prétendues vertus des plantes; c'est de la vraie botanique, c’est- àdire;/dés renseignémens précis et positifs sur l’organisation . des plantes, leurs aflinités naturelles, leurs usages, s’il y a lieu; en un/mot , le plan de la Flore javanaise est à peu près le méme que celui qui a été exécuté avec tant de succès par nos céle- bres contemporains , et notamment par MM. Kunth, Auguste- Saint-Hilaire et Martius. Hâtons-nous donc d'exprimer ardem- . menbnos vœux, pour que l'ouvrage de M. Blume soit encouragé par iles souscriptions de tous les savans qui s'intéressent à la connaissance des plantes de FInde équinoxialc. L'ouvrage, entièrement rédigé en langue latine, est dédié awroi des Pays-Bas, protecteur éclairé des sciences et des arts. Une préface met le lecteur au courant des travaux qui ont _ été faitssurdes plantes de Java. On y apprend avec intérêt que la Société marchande batavo-imdienne n’a jamais cessé de pro- diguerles.encouragemens aux naturalistes, tant nationaux qu’é- trangers, qui ont voulu expiorer les productions de ce pays. Maisqusques à ces derniers temps, leurs recherches n'avaient . produit pour-résultats aucun travail d'ensemble. Le voyage de . M:Reinwardtnous promettait enfin une Flore compiète de l’Ar- 4 chipel indien; lorsque la mort de ses compagnons Kuhl et Van- » Hasselt, lermauvais état de sa santé et la perte de ses collections firent. décevoir les belles espérances que l’on avait conçues, Sur Dprepereaites, AL Blume fut, charge du service de santé des . armées dela Hollande dans.ses possessions indiennes, et, sans - s'effrayer des, dangers que courent les Européens sous le cli- mat dévorant de ces contrées, il, en étudia, dès le commence- ment de 1823, les productions naturelles, avee une perséyés 230 Botanique. N° 195 rance et un zèle à toute épreuve. Un herbier d'environ 3000 es- pèces fut le produit de ses recherches, dans lesquelles il fut aidé par MM. Nagel, Latour, Kent et Zippelius. Vers la fin de 1824, après avoir visité la côte australe de Nusa-Kambanga, petite ile encore vierge des explorations botaniques, il se vit tont à coup privé de ses domestiques, tous enlevés par les maladies on hors d’état de le seconder. Lui-même, dans un état très-fà- cheux, fut obligé d'abandonner ses travaux, et ne put recueil- lir des échantillons de plantes que par l’intermédiaire des ha- bitans de ces côtes désertes. Enfin, craignant que sa santé, trop. souvent compromise, ne lui permit pas de publier prompte- ment le fruit de ses découvertes, il en rédigea une sorte d’abré- gé qu'il fit imprimer en partie dans les journaux de Batavia et dans quelques ouvrages particuliers, notamment dans les Zÿ- dragen tot de Flora, etc., dont nous avons parlé plus haut. Ces ouvrages, écrits loin du centre des connaissances sciens. tifiques, renferment beaucoup d'innovations. M. Blume a créé - un nombre immense de genres pour lesquels il a dù trouver de grandes rectifications à faire lorsqu'il est revenu en Europe. Une note annexée à la préface présente un tableau de tous ces genres nouveaux, avec l'indication des familles auxquelles ils appartiennent, et leur synonimie. | i Le reste de la préface est consacré à l'exposition des motifs qui ont déterminé l’auteur à publier une grande Flore, aidé en cela par la bienveillante protection du gouvernement des Pays- Bas; il dit pourquoi la langue latine a dû avoir la préférence, et il annonce que le D’ Fischer est chargé de coopérer à la ré- daction des descriptions. Toutes les plantes qui ont échappé aux désastres survenus à MM. Reinwardt, Kuhl et Van-Hasselt, seront comprises dans la Flore de Java, ce qui la rendra aussi complète que possible. Les dessins originaux ont été exécutés sur les lieux par M. Latour, qui, dans l’espace de 4 ans, en a achevé environ 1,400. Les figures que M. Reinwardt a commu- niquées sont dues au pinceau des frères Bick, et celles qui fai- | saient partie des collections de Kuhl et Van-Hasselt ont été des: sinées par Kubhltjes et Van-Raalten. Depuis son retour en Eu- rope, M. Blume à fait lithographier en outre une foule de plantes, principalement des Graminées, des Fougères et des Mousses, par M. Vivien, artiste distingué, 4 V4 | | | | Botanique. 231 Les 1% et 2° fasciculés de la Flore de Java contiennent les descriptions des végétaux qui constituent la famille des Rur- sanruées. Cette famille est la même que celle des Crinées de M. Adolphe Brongniart ; elle a aussi reçu le nom d'Hydnorinces, imposé par M. Agardh. Les végétaux les plus extraordinaires par la taille gigantesque et la singularité de leurs organes flo- raux , composent cette petite famille. C’est d’abord le Rafflesia , cette énorme fleur parasite que M. R. Brown a si bien décrite ét figurée dans le 13° volume des Transactions de la Socicté Binnéenne de Londres. M. Blume a établi un genre Brugman- sia; qui a de l’affinité avec le Rafflesia, et qui complète les ren- seignemens nécessaires pour l’établissement de la famille. Afin de donner une idée du travail que les auteurs de la Flore ja- vanaise présentent sur la famille des Rhizanthées , nous allons l’analyser sommairement. * En 1° lieu, les auteurs exposent la synonimie et le caractère différentiel de la famille des Rhizanthées. Celle-ci paraît devoir réunir les plantes munies de cotylédons aux plantes qui en sont pourvues. Privées de racines, de tiges et de feuilles, les Rhi- zanthées sont à cet égard comme la plupart des champignons, et leur mode d'évolution parasite semblerait justifier cette com- -paraïison, si la structure de leurs organes floraux ne les rap- prochait , sous tous les points de vue, des plantes Dicotylédo- es. M. Blume récapitule en détail l’histoire du Rafflesia décrit par M. R. Brown, et sur lequel il avait ,avant son départ, appris seulement quelques particularités par la Gazette botanique de Ra- tisbonne. 11 espérait donc rencontrer à Java, qui présente à peu près la même végétation que Sumatra ; il espérait, disons-nous, trouver, sinon le Rafflesia Arnoldi, du moins une plante congt- nère. . ” En effet, il reçut de M. Baumhauer, qui avait fait un voyage à Nusa-Kambauga, des boutons d’une fleur monstrueuse, qui étañt appelée Patma par les indigènes. Mais ce nom de Patma était dussi donné au Velumbium speciosum L.,et comme cette dernière plante croît aussi abondamment daus l'ile de Nusa-Kambanga, il s'ensuivait qu'on pouvait croire que les boutons de fleurs re- çus.de M. Baumhauer appartenaient à cette plante. Cependant M. Blume ne put les examiner avec toute l'attention qu'ils méri- taient, et crut d'abord qu'ils étaient ceux d'une fleur mon- 232 | Botanique. strueuse de Dilleniacée. Enfin, pour s'assurer davantage de ce que pouvait être le Patma de Nusa-Kambanga , il n’épargna ni peines ni dépenses, et il eut le bonheur d’être amené dans le lieu mème où croissait une espèce de Céssus ( C. scariosa Bl.\, arbrisseau grimpant jusqu’au sommet des arbres voisins. Les in- digènes croient que les boutons du Parma sont les fleurs mêmes. de ce Cissus ; ces fleurs ne se trouvent pas sur les rameaux su- périeurs, mais près des racines. M. Blume en recueillit plusieurs échantiltons, les uns de la grosseur d’un œuf de poule, les autres. semblables à une tête de chou. M. Blume en examina le plus : | gros qui avait au-delà de 2 pieds de diamètre, et ilreconnut aussi tôt que c'était la plante de Sumatra ou du moins une espèce. voisine. Il publia aussitôt ses observations botaniques dans les. Journaux scientifiques de Batavia, et il crut pouvoir avancer que le Rafflesia avait dans sa jeunesse des rapports avec certains champignons { Fungi Gastromyci ), et qu'il se reproduisait par des sporés nombreux très-petits, cachés dans l’anneau qui oc- cupe le fond du périanthe. Il en forma la famille des Rhizantées, qui, selon M. Blume, doit se placer parmi les cryptogames dont l’organisation florale est très visible, près des Marsiléacées. La découverte d’une plante de la même famille, et à laquelle M. Blume. donne le nom de Brugmansia, vint confirmer ses idées sur la nature des spores qui existent en grand nombre dans les petites ouvertures situées sous-la colonne qui, comme dans le Rafflesia, s’élève du centre du périanthe. L'auteur passe ensuite à la description des genres et des espèces. Il donne d’abord le caractère essentiel et le caractère naturel du Rafflesia Patma, qui diffère du R. Arnoldi R. Br., par son périanthe glabre à l’intérieur. En outre, le R. Arnoldi porte sur le disque des, processus plus nombreux, inégaux , un peu tortueux et quel- quefois subdivisés (1), et peut-être par ses fleurs dioïques il s’é- loigne encore du À. Patma. RS Le genre Brugmansia est décrit 4 avec la même exactitude que, le Raffiesia, et quoiqu'il ait Cté vu, pour ainsi dire, en passant, il -(i 1) Nous avons ouvert un bouten de R. Arnoldi, envoÿé par M. R. Brown à M. Delessert, et nous y avons observé une organisation sem= lable à celle du À. Patma , figuré à la pl. 5 de la Flore de Java. Ainsi, il n’y a d'autre différenceentre les 2 espèces, que la. pes du périanthe dans F a, etia villosité dans l'autre(G. ,m). ods b -trrrs 29 - 1uriel per 7 Botanique. 233 n’y a aucun doute qu'il n’appartienne à la même famille que celui-ci. Ces genres diffèrent principalement dans les points sui- vaus : 1° L’estivation des segmens du périantbe est imbriquée des le e Rafflesia, tandis qu’elle est valvaire dans le Brugmansia. 2° le Brugmansia est dépourvu d’anneaux qui ceignent la base de la colonne du Rafflesia. 3° les anthères offrent une structure différente dans ces genres; elles sont biloculaires et déhiscentes - par deux pores dans le Brugmansia, celluleuses et déhiscentes par un pore unique dans le Rafflesia. Le Brugmansia Zippelu croit dans les endroits déclives du mont Salak, province de Buitenzorg. F 25 | Les descriptions de ces plantes sont d’une étendue telle qu’on ne peut désirer. aucuns renseignemens ultérieurs, et les figures, pour la plupart lithographiées, dissipent entièrement le vague que-certaines: descriptions auraient pu laisser dans l'esprit du lecteur. Les détails anatomiques y sont surtout rendus avec une rare perfection. G:...x. Hp: us RARIORES, iconibus et descriptionibus illu- ratæ. Auctore À. Rocuez. 1 vol, in-folio cum tab. botan, XL et Mapp. lithogr. IL. Pesthæ, 1628. ( (1) 139 hs sw . L'auteur nous spas que depuis 4o ans qu'il remplit des fonctions dans la chirurgie militaire, il a eu lé loisir et tous les moyens d'explorer les régions qui constituent l'ancien pays des Daces ( Regiones quæ Daciam antiquitùs constituchant }; mais ce ne fut qu'en 1814 qu'il eut le projet de donnér au public une Flore-du Banat, entreprise pour laquelle il recut les plus hono- rables encouragemens dela partdu gouvernement impériai d’Au- triche. L'introduction est consacrée à l'exposition d'un voyage . que l’auteur exécuta pendant Fannée. Dans cette exposition, il _énumère par ordre chronologique et géographique les résultats de.ses découvertes en botanique. Il donne ensuite des rensei- ghemens nombreux sur la géographie du pays, sa division par PSS C'est TRE LEE de M. Benjamin Delessert que nous devons la communicatinn de cèt ouvrage. Nous nous sommes empressés de l'annon- cer aux botanistes, afin de les tenir au couraut des nouveantés les plus récentes. Mais, dans l'intérêt de Ja science, nous engageons les auteurs à me pas attendre qu'un hazard heureux nous favorise de la communica- tjou de leurs trayaux, s'ils ne veulent éprouver de vetard dans jeur qu ponce. 234 Botanique. 7 N° 174 régions botaniques, son sol, ses productions, son climat, seseaux,* ses montagnes, ses forêts, ses habitans et même eur l'administra. tion qui le régit. Une seconde section présente le tableau non moins ‘circonstancié de l’orographie et de l’hydrographie. En un mot, l’auteur, sous le titre d’une simple introduction { ratio opcris),a donné une statistique très développée du Banat de Hon- grie. C’est avec le même soin qu'ils’est occupé de son sujet prin- cipal, c’est-à-dire de la Flore de ce pays. Il expose successive- ment toutes les considérations qu’elle fournit, savoir : la diver- sité de la végétation selon la hauteur du sol, selon la distance des lieux au centre de la chaîne des hautes montagnes, et selon des conditions plus locales; la nature des roches et leur in- fluence sur la végétation ; la comparaison de la Flore du Banat avec les Flores des divers pays d'Europe et de l'Asie Mineure ; le calcul arithmétique de la Flore comparative, c. à d. l'évaluation du nombre des mêmes plantes qui croissent dans le Banat et dans les autres contrées ; d’où il suit que la Flore de la Transylvanie est celle qui offre le plus d'espèces ( 1280 sur 1600 ) communes aux deux pays. La Flore française se compose aussi d’un grand nombre de plantes { 1220 sur 1600 }, qui se trouvent également dans celle du Banat, ce qui tient sans doute à l'étendue du ter- ritoire francais et à ce que ses productions végétales sont les mieux connues. Dans la 4° section de l'ouvrage, M. Rochel décrit les espèces les plus remarquables de la Flore. Ii donne en général la phrase caractéristique, la synonymie, la description détaillée, la patrie, l’explication de la planche, et il termine par des observations sur les affinités de l’espèce et sur l’opinion des auteurs à l’égard de celle-ci. L'auteur n’a suivi aucun ordre méthodique dans la série des descriptions, et celles-ci ont souvent pour obiets des plantes déjà bien décrites dans d’autres ouvrages. Nous crain- drions donc d'offrir à nos lecteurs une liste de noms qu'ils con- naissent à satiété, sinous voulions leur faire connaître sommai- rement tout ce que renferme le livre que nous analysons. Nous ne citerons donc ici que les espèces, ou les variétés établies par l’auteur. : Juncus sybaticus Roth; var. b. multiflorus Roch. PL 1,{.2 Quelques botanistes ont regardé cette plante comme une bonne espèce; mais elle ne semble pas spécifiquement différente du Botanique. 535 J.sylvaticus.—Aira dactyloides Roch. T. 1, f 3. Cetteespèce nou- velle avait d’abordété confondue avec l’4iraou Xæleria glauca. — Cerastium grandiflorum Kitaib. var b. banaticum Roch. tab. 2. f. 6. C’est une variété très distincte, et qui pourrait bien être élevée au rang d'espèce. — Saxifraga pseudocæsia Roch., tab. 3, f. 9. Cette espèce est peut-être une variété du S. cæsia , dé- crite par Willdenow comme originaire des Alpes d'Italie. C'est la même qne le Saxifraga Rocheliana de Sternberg. — Scleran- thus neglectus Roch. tab. 3, f. 10. Espèce très-distincte de ses congénères par sa racine ligneuse, ses calices fructifères étalés etobtus — Thesium elegans Roch. tab. 4, f. 11. L'auteur, dans ses collections de plantes du Banat, avait confondu cette plante avec l’Osyris alba. À cette occasion , il donne une table compa- rative des caractères des genres Osyris et Thesium, et des mu- tations qu'ils ont subies — Æpilobiurn grandiflorum Roth. var. b.willosum Roch. tab. 5, f. 12 A peine distinct de l’£. Arrsutum L. — Campanula Wanneri Roch. tab. 5, f. 12. Cette espèee a pour synonime le C. keterophylle de Baumgarten, fl. transylv. suppl. — Gentiana amarella var. depauperata Roch. tab. 6. f. 13. Nous ne pouvons nous ranger à l'avis de l’auteur qui pense que cette plante est tellement caractérisée qu’on pourrait la re- garder presque comme une espèce distincte. Nous avons aussi trouvé cette variété dans le Jura; mais elle ne nous a présenté qu'une faible variété à tige simple et uniflore. — Campanula Patula L. var. db. pauciflora Roch.; tab. 6, f. 14. — Galium ochroleucum Kitaib. Roch., tab. 8, f. 20. Cette plante n’avait pas encore été figurée. — Asperula ciliäta Roch., tab. 9, f. 22. Es- pèce voisine de l’Asperula tinctoria 1. — Pæonia banatica Roch., tab. xx, f.25, Cette plante se rapproche du P. peregrina de Miller. M. Rochel l'avait communiquée autrefois à ses amis sous le nom de P. corallina. — Trifolium procerum Roch., tab. 14, f. 30. Ce-trèfle est voisin du T. reclinatum Kitaibel. — Melilotus cœ- rulea var. b. laxiflora Roch., tab. 14, f. 31. C’est la méme plante que le AZ. procumbens de Besser et que le Trigonella Besseriana D-C. Prodr. — Verbascum banaticum Schrader. Cette plante a été confondue avec le 7, sinuatum. — Gentiana humilis Steven, var. db. simplicicaulis Roch., tab, 22, f. 47. Cette espèce aété regardée par Pallas, Frœlich et Fischer comme une variété du G. aquatica. L'inspection de la figure suffit pour nous convaincre que M. Steven a fort bien fait de l’en distinguer. — 236 Botanique Melissa Pulegium Roch. tab. 22, f. 48. Espèce fort douteuse.— Buplevrum diversifolium Roch., tab. 28, f. b7. Dans la planche, celte espèce est nommée B. heterophyllum ; mais ce nom a déjà été donné à une autre espèce. Celle de Rochel est très-voisine du B. ranunculoides — Centaurea spinulosa Roch.; tab. 36, f. 56. Cette planche se rapproche du C. stereophylla de Besser. Elle a été publiée pour la 17° fois par a A ee veg- ue = 403.) Dans la rapide énumération que nous venons de ob nous avons omis un grand nombre de variétés ; parce qu’elles nous ont semblé peuimportantes; elles pourront néanmoins être utiles à connaître, à cause des figures. sh euvitrsllos ese Le dernier chapitre roule sur la terminologie botanique , su- jet bien rebattu et en quelque sorte obligé pour la plupart-des floristes, qui, ordinairement, se contentent de copier ce que l’on trouve dans tous les ouvrages généraux.M. Rochel, au con- traire, a trouvé le moyen de présenter quelques idéesnouvelles sur les formes marginales et sur les catégories des plantes, c.àd. sur les espèces et les variétés qu’il nomme aberrations. - Ces idées, nous n’en doutons pas, offriront de l'attrait aux personnes qui se livrent à l'étude de la partie philosophique de la science. Nous ne terminerons pas cetteannonce, sans donner quelques éloges à la vérité des dessins , mais seulement quant aü port des plantes; car, à l'égard des analyses, il n'y en a presque aucnne, si ce n’est pAnE un petit nombre de fruits d’ombellifères. | C’est probablement pour éviter de Lost buis un prix trop élevé , que l’auteur a fait lithographier ses planches qui sont excessivement chargées. L’exécution est sans doute moins finie, moins belle que si c'était de la gravure, mais l’ou- vrage n’en sera que plus répandu, et il ornera la bibliothèque de tous ceux qui étudient avec ardeur les plantes, d'Europe. } u : 20 G.é.2n7 ea 179. FLORE CÉNÉRALE DE FRANCE, OU Iconographie descriptive et Histoire de toutes les sine phanérogames, crypto- ‘games et agames qui croissent dans ce royaume , disposées suivant les familles naturelles. 1°*,2° et 3° livraisons. Grand in-8°, papier raisin, avee figures color, ; prix, 1'fr. la livrai- son; in-4°, vélin, 52 fr.; par MM. LoiserEur DESLONCHAMPS, Co à A Botanique. 237 + P£rsOON , GAILLON , DE BRÉBISSON et Bois-DuvaL. Paris, — 1828; Ferra jeune. Gil PO AS DEN 4 SEULE . Le Danemark, pers hé di la Russie, etc., ont des. Flores pdd pays, avec figures, faites aux ae des souverains de. ces royaumes. Il y a lieu de, s'étonner que la France, la con- -trée, la plus civilisée de l'Europe , où tous les arts sont en hon- .neur et encouragés , ne possède pas un ouvrage semblable. Ce n'est pas, certes , que la Flore de France ne mérite, aussi bien par sa richesse et sa variété, que celles que nous avons citées, d'être publiée. C’est que jusqu'ici, nos princes n’ont point _ été incités à faire publier un pareil ouvrage, ou du moins à en encourager la publication par des souscriptions suffisantes. «L'esprit d'association, si fertile en beaux résultats, ct qui semble , de jour en jour, s'étendre au profit des entreprises uti- les , a lié. autant que le permettent les efforts des particu- .liers, à ce que le gouvernement eût dù faire. Il y a lieu d’es- -pérer que d’heureux résultats couronneront les efforts que plu- sieurs capitalistes font pour donner à la France un monument _ littéraire qui lui manquait, et qui, s'il n'a pas la richesse qu'un _souveraïin eût pu lui donner, en aura du moins l'utilité. Si le gouvernement eût fait publier un pareil travail, il n’eût . pas manqué d'imposer un chef à cette entreprise, et peut-être ce _chefn’eût-il pas été l’homme le plus convenable. L'intérêt choisit mieux que l'autorité ; il ne connaît point de cabales ni de cot- teries ; il prend les sujets qu'il croit les plus profitables à ses . vues; ce n’est donc pas à la protection que les auteurs de l’ou- vrage que nous annonçcons doivent d’avoir été choisis; c’est : AIO. les a crus les plus capables de ceux qui pouvaient se li- .vrer à ce genre de travail. Effectivement, M. Deslonchamps, . Chargé de la Phanérogamie, est connu par deux éditions d’une Flore de France estimée; M. Persoon, par plusieurs ouvrages sur les champignons, dont la réputation est européenne ; M. _Gaillon, par des travaux importans sur les algues , et autres .hydrophytes ; M. de Brébisson, par de bonnes publications sur _ les mousses, ete. On voit donc que les propriétaires de la Flore gé- _ mérale de France se sont assurés de gens propres à exécuter l'important travail qu’ils ont estrepris, et que le public peut -accorder toute confiance ? à l'œuvre qui va sortir _. leurs mains. 238 Botanique. N°:195 Jusqu'ici , quatre Flores de France ont été publiées; la pre- mière, due à M. De Lamarck, et d’après la méthode dicAo- tomique, eut assez de succès pour qu'une seconde édition , qui porte les noms de De Lamarck et de De Candolle, maïs qui est ré- ellement de ce dernier, et qui forme aujourd’hui six gros volumes, devint nécessaire. Cette seconde édition , suivant la méthode naturelle, est certainement la Flore la plus complète et la plus estimée , à juste titre, de toutes celles que nous possédons. Le troisième ouvrage sur les plantes de France, est celui que M. Loiseleur Deslonchamps publia en 1806, sous le titre de Flora gallica, et dont il vient de donner (1828) une seconde édition plus ample et enrichie de beaucoup d’espèces, avec 3r plan- ches. Enfin, M. Duby a publié le premier volume dune autre Flore française , sous le nom de Botanicon gallicum , qui est l’abrégé de la grande Flore françaïse de M. De Candolle. Mais aucune de ces Flores n’a de figures, ce qui laisse souvent le lecteur dans l'impossibilité de décider quelle plante il a décrite, surtout si elle présenté beaucoup d’analogie avec des espèces voisines, ou des caractères difficiles à rendre par des phrases botaniques, tandis que le dessin les fait recon- naître avec facilité. On sait que ce n’est qu'à l’aide de figures qu’on évite la confusion des espèces, qu’on distingue exacte- ment celles qui sont douteuses , et qu’on peut établir les carac- tères des genres d’une manière non équivoque. C'est en botani- que surtout qu'il faut parler aux yeux. | On ne saurait donc trop applaudir à l’idée de nous donnèr une Flore de France avec figures, qui mettra la connaissance de nos richesses végétales à la portée de ceux qui apprennent, et qui servira aux botanistes mêmes à distinguer avec certitude des végétaux qui faisaient leur désespoir par leur doute et leur difficulté. Si le gouvernement eût publié cet ouvrage, il l'eût orné de figures, d’un format in folio , avec tout le luxe qu’on donne aujourd'hui à l’Iconographie végétale dans plusieurs ma- gniqueé traités; mais des particuliers n’ont pas les trésors d’un état à leur disposition, et voulant être utiles et se mettre à la portée du plus grand nombre de bourses possible, ils ont pré- féré le format in-8°, qui suffit pour représenter beaucoup de plantes de grandeur naturelle, ou au moins une portion suffi- sante des plus grandes pour les faire bien reconnaître. Lés des- _ Botanique. 239 Sins de ces plantes sont faits par M. Poiteau, aussi habile des- que savant botaniste , et par M. Duménil, peintre d'Histoire naturelle , et l'an des actionnaires de l’entreprise, ce qui est une garantie assurée de l’intérét qu'il portera à cette partie si importante de l'ouvrage; ils ne laisseront rien à désirer. Les planches seront au nombre de 15 à 18 cents, et représen- teront presque toutes les plantes de France; seulement, lors- qu’elles n'offriront qu’une légère différence dans les feuilles, etc., onse contentera de figurer cette feuille, etc. Souvent une plan- che contiendra plusieurs plantes , surtout en cryptogamie, lorsque leur petit volume le permettra. L'ouvrage sera disposé suivant laméthodenaturelle, d’après une modification présentée par MM. Loiseleur et Marquis, qui, au lieu de choisir pour division des classes l’insertion des étamines, souvent si difficile à reconnaitre, y substituent la supériorité ou l'infériorité de l'ovaire, qui s’apprécie avec une grande facilité. Les genres et les espèces seront caractérisés et décrits d'aprés mature (et non compilés, comme le font quelques prétendus _botanistes qui croient avoir publié la collection des plantes de France), avec les détails historiques, littéraires, scientifiques et d’érudition qu’elles comportent, ce qui fera de cette Flore une véritable histoire des plantes de France. La Flore générale sera publiée par livraisons; chacune d'elles contiendra 12 planches colorices , avec deux feuilles de texte correspondant , et paraîtra de mois en mois, et même à des époques plus rap- prochées, lorsque l’ouvrage aura pris l'allure qu'il doit avoir. Déja trois livraisons de la Flore générale ont paru, renfer- mant 36 planches coloriées, qui peuvent donner l’idée de ce que sera l'ouvrage. Le texte est bien traité, et les figures dessi- nées et coloriées avec exactitude; plus on ira et plus cette der- nière partie gagnera par les soins que les auteurs et les proprié- taires mettront à son exécution. La première livraison , la se- onde, et une partie de la troisième, contiennent la famille des Helléboracées , et les Renonculactes finissent la troisième. Dans un prochain extrait , nous nous occuperons , sous Île rapport botanique, de l'exécution de cet ouvrage. En annon- gant d'autres livraisons, nous mentionnerons les espèces nous velles qu’il renferme, Ménar. 22! . 540 Botänique. " PETE 176. NorizrA SOPRA POCHE PIANTE, etc. = Notice. sur un petit nombre de plantes à ajouter au prodrome de la Flore € de Rome; par madame ELISABETTA Fiorinr. (Giorn. arcad. dé scienze , etc. ; mai 1823, p. 161.) Le nombre des espèces trouvées par madame Elisabetta Fio- rini dans les environs de Terracine, se monte à une trentaine, dont plusieurs sont des plantes très-communes et presque cos- mopolites. Quelques-unes croissent dans des localités spéciales , dans les eaux douces comme les Potamogeton, Hippuris, Sparga- nium, etc.; d'autres sur les bords de la mer, comme les Cheiran- thus littoreus , Cakile maritima, Ambrosia maritima, Silene ni- cœensis, etc. Parmi celles qui nous ont paru les plus remarqua- bles sous le rapport de la localité, nous citerons le Campanula diffusa Vah}, ou C. fragilis Cyrillo p1. rar. neap. fase. 2. tab. II. Cette plante croît abondamment sur la montagne de Gaète. Les Tordylium apulum, Helianthemum lævipes et Lotus creticus sont aussi très - communs sur les bords des chemins près de Ter- racine. Le Sida abutiton L. croît en abondance dans les marais Pontins. Cette espèce originaire des pays itertropicaux est de- venue tout-à-fait pres en Italie. ESS 177. Hé mr Macazixe, etc. — Nouvelle série; par W..J. Hooker. N° vu, vu et 1x; juillet-septembre 1827. (V.le Bul- letin de 1829, n° 55.) 2748. Zygopetalon Mackaë. Belle Orchidée, originaire du Brésil, et constituant un nouveau genre qui est très-remarqua- ble par ses pétales soudés à la base, et par la singnlière struc- ture de son anthère. Voici Les caractères assignés à ce genre qui appartient à la division des Orchidées, à anthère terminale, mo- bile, caduque, à masses polliniques céréacées:« Petala æqualia subrecunda, erecto-patentia, basiconnata. Labellum explana- tum apice emarginatum , disco tubereulo magno; basi inferiore obtusè calcarato. Culomna aptera. Anthera ovata, compressa, ca- liciformis, disco subtus affixa : loculis duobus eubbivalvibus. Masse pollinis duæ, ad basin inæqualiter bilobæ, basi glandu- losæ.»—2749. 2750. Caryophyllus aromaticus L. Deux planches sont consacrées aux détails botaniques du giroflier , et le texte renferme une histoire complète sous tous les rapports, quoique succincte, de cet arbre précieux.—2751.2762{Telfairia pedata. Botanique. 241 M. Hooker nomme ainsi une belle plante dioiïique de la famille des Queurbitacées, dont l'individu femelle avait été décrit par Smith, dans l’ancienne série du Potanical Magazine , tab. 268r, sous le nom de Feuillæa pedata. Des graines de cette plante, originaire de la côte de Zanzibar en Afrique , avaient été en- voyées de l’ile de France , à M. Hooker et à M. Delile de Mont- pellier, par M Bojer, qui avait indiqué la création de ce nou- veau genre sous le nom de Jolffia. En adoptant le nouveau nom de Zelfairia, M. Hooker ne s’est donc pas conformé à l’in- tention de l’auteur, et ce changement de nom a été d’autant plus nuisible à la science que M. Delile a publié à la même époque la description du Joliffia, dans le 3° volume des mémoi- res de la Société d'Histoire naturelle de Paris (1). 2753. Sida pulchella Bonpl. Jardin de Navarre, tab. 2.—2754. 4cacia penni- nervis Decand. Prodr. v. 2, p. 452. — 2755. Gongora speciosa. Grchidée formant le type d’un genre nouveau auquel l’auteur impose les caractères suivans : « Petala 3 exteriora patentis- sima subuniformia , 2 interiora minora. Columna elongata. La- bellum pedicellatum, variè appendiculatum. Massæ pollinis 2, pedicellatæ. » L'espèce est parasite sur les troncs d’arbres, dans la province de Bahia, au Brésil. Ses fleurs sont très - grandes, et d’une belle couleur jaune orangée. — 2556. 27b7. Myristica officinalis L. L'histoire complète du muscadier se trouve dans cet article , auquel sont annexées 2 planches représentant un rameau de cet arbre, et les détails analytiques de son fruit. — 2958. Ccratiola ericoides Mich. Flor. bor. am. v. 2, p. 222. —2759. Sida mollis Ortega. Dec.p.65. Le Sida grandifolia deWill- denow et du Botanical Register, tab. 360, est synonime de cette ‘espèce. — 2760. Dorstenia ceratosanthes. Cette espèce avait déjà été figurée dans le Botanical Cabinet, tab. 1216. M. Hooker en donne une description très-détaillée , et une excellente figure. Elle a fleuri dans le jardin de Liverpool, au printemps de 1826; mais on ignore la contrée d’où elle est originaire ; par son feuil- age, elle a de l’affinité avec le Dorstenia arifolia. Son récepta- cle est divisé en 2 lanières linéaires, acuminées et laciniées sur leurs bords, structure qu’on n’observe dans aucune des espèces connues.-2761.Gnidia tomentosa Thunb. Flor.cap.vol.1, p.381.- 2762. Tulipa stellata. Nouvelle espèce qui a été envoyée des Indes (x) V.le Bulletin, T. XIL, n° 180. B, Tome XVI. 16 242 Botanique. orientalés, par le D° Wallich , sous le nom de Tutipa Clusiang'; mais elle en diffère beaucoup, selon M. Shepherd, quoique ses £aractères ne soient pas faciles à établir. Voici ceux qui lui sont assignés par M. Hooker : « Turrpa srezcara; faliis lincari-lan- -ceolatis subconvolutis glaueis, petalis lanceolatis obtusis pa- tentissimis, tribus exterioribus longioribus, filamentis æqualibus glabris, pistillo staminibus breviore. » — 2763. Calypso borealis. Salisb. Perad. Lond, 89.— 2764. Octomeria graminifolia Brown in Hort. Kew.ed.2. v. 5. p.2ir. 25065. Trixis aurivulata, Cette plante, qui appartient à la famille des Synanthérées , a été eul- tivée au jardin d'Édinbourg , ct M. Graham l’a décrite dans le. New Journal of science de Jameson, 1825, p. 387, sous le nom de Perdicium brasiliense.—2766. Justicia peñtricosa. Nouvelle es- -pèce originaire de Chine , d’où eile a été apportée au jardin de Calcutta par M. Reeves. Enfin, M. Wallich l’a envoyée, en ‘182b, à MM. Shepherd de Liverpool. Cette espèce est voisine du J. Ecbolium, ayant l’épi accompagné de semblables bractées; mais elle en diffère suffisamment par sa structure florale. Voici sa phrase spécifiqne : « J. venrricosa. Fruticosa, foliis oblongo-ovatis integerrimis glabris, spicis oblongis, bracteis imbricatis rotundatis venosis, corollis bilabiatis, labiis veno- sis, labio superiore ovato subintegro , inferiore trilobo.» — 276%. Evonymus echinata Wallich. Flor. ind. v.2.p.410. L'E- sonymus scandens de Graham ir Jameson’s Edinb.Journ. 18237, .p- 386, est synonime de cctteespèce.— 2:68. Witherirgia mon- tana Dunal. Solanum montanum L.— 2769. Asarum canadense Mich. Flor. bor. am. v. 1. p. 279. G... N. 198. Boranicaz REcisTER, n° CLI1 à cLiv; oct. à déc. 1827. Londres. Voy. le Bulletin ; Tam. XVI, n° 56. 1096. Lupinus polyphyllus. Nouvelle espèce trouvée dans le nord-ouest de l'Amérique, par M. D. Douglas. Elle est herbacée, vivace et se rapproche des Lupinus perennis et Nootkatensis, mais’elle est plus grande dans toutes ses dimensions, et ses fo- ‘lioles,au nombre de 11 à 15, sont lancéolées. Il y a encore quel- :ques différences dans lx structure du calice et de la coralie. M, Lindley fait observer, à l’occasion de cette plante, que son inflorescence présente un exemple très-frappant en faveur de la théorie suivante, savoir : Que. tous les organes d’une plante ont - BRON Botanique. 243 réellement l'insertion alterne et dans une direction spirale autour de la tige ou de l'axe commun, lors méme que l'insertion en pa- raisse différente. — 1097. Ehretia sérrata Roxburgh et Wallich; Æhretia pyrifolia Don Prodr. F1. nepal. — 1098. Plectranthus australis Brown Prodr. Flor. Nov. Holl. p. 506.—1099.Calotham- aus villosa Brown. ir Hort, Kew. v. 4. p. 417. A la suite de cet article est une note qui décide la question sur la patrie du Geum coccineum figuré à la pl. 1088. M. Smith ayant comparé l'échantillon recueilli par Sibthorp, et la figure 485 de la Flore grecque avec la plante maintenant cultivée dans les jardins, s’est assuré que c’est effectivement la même espèce. D’un autre côté, il n’y a pas de doute qu'elle ait été rapportée du Chili; reste à savoir comment elle a été trouvée dans cette dernière contrée,-—1100 Clarckia pulchella Pursh Flor. amer. 1. 26% tab. 11. C'est une des plus jolies plantes d'ornement dont les jardins d'Europe se soient enrichis depuis quelques années. La couleur vive , les formes remarquables, nous dirions même la bizarre élégance de ses fleurs, la facilité avec laquelle on peut la cultiver , lui font présager la fortune du Coreopsis tinctoria. On nous assure que cette plante est maintenant très- abondante dans les jardins d'Angleterre ; elle n’a pourtant pas encore été introduite à Paris! — 1101. 4mphodus ovatus. Cette plante, originaire de l'ile de la Trinité, appartient à la famille des Légumineuses, tribu des Phaséolées, où elle forme un genre nouveau, voisin du Dolchos, et surtout du Dolichos ru- ber de Jacquin , qui est maintenant une espèce de Déoclea. M. Lindley donne ses caractères génériques, etexprime en outre ses différences d'avec les genres-établis aux dépens de l’ancien genre . Dolichos. — 1102. Verbena paniculata Lamck. Encyclop. 8. p. _548.— 1103. Jacaranda tomentosa :« Foliis bipinnatis tomento- sis : foliolis ovato-rhomboïdeis acutis, calycibus corallisque pu- bescentibus. » Cette nouvelle espèce est originaire du Mexique. C'est un arbrisseau fort élégant, à feuillage bipinné, et à fleurs d’un rouge foncé, ayant la forme de celles des Digitales. Le Pollen offre une structure singulière : chaque grain, quoi- que sphérique , est ceint de trois côtes qui le font paraître pres- que trigone. — 1104. Malachadendron ovatum Cavan. Dissert. 5. 302, f. 2.—1109. Rosa Banksiæ. Variété à fleurs doubles et jau- nâtres, d’une espèce originaire de Chine, et maintenant assez 16, 244 Botanique. N° 178 répandue dans les jardins d'Europe. — 1106. Tulipa montana Lindl. Cette belle espèce est originaire des montagnes de Perse (1). Elle appartient à la section des Tulipes, où les bul- bes sont recouvertes de tuniques laineuses. La couleur de ses fleurs est d’un rose vif.—1107. Collinsia grandiflora. Espèce nou- velle, remarquable, ainsi que son nom l'indique, par la gran- deur de ses fleurs dont la corolle est tricolore. Elle est origi- naire des bords de la rivière Colombia, où elle a été récoltée par M. Douglas. M. Lindley expose les caractères qui distin- guent cette espèce de ses congénères ,et, à cette occasion, il rectifie ceux qui avaient été donnés pour les Collinsia verna et parviflora. — 1108. Maurandia Barclayana Lindl. « Corollä faucé hiante, calycibus glanduloso-pubescentibus. » Espèce nou- velle, qui a pour patrie Mexico , d’où M. Robert Barclay en à envoyé des graines. M. Lindley a observé une particularité très-remarquable dans la structure du test des graines de cette plante. Ce tégument se divise en lobes comprimés, nombreux et très-inégaux : si l’on divise verticalement un de ces lobes, et qu’on l’observe à un fort microscope, on y voit un lacis d'organes qui ont l’apparence de vaisseaux spiraux qui partent de la sub- stance intérieure du test, et se dirigent vers le sommet de ses lobes. Mais comme il est contraire à l'expérience de trouver des vaisseaux spiraux ainsi disposés et constituant la totalité de la substance du test d’une graine, M. Lindley a examiné plusminu- tieusement la nature de ce tissu, et il a vu qu'il était composé d’une sorte de cellules, qui, jusqu'ici, n’ont pas été décrites par les phytotomistes. Elles varient de grandeur etde forme ; les plus petites sont presque rondes ; les plus grandes possèdent toutes les formes intermédiaires entre la sphérique et la fusiforme. M. Lindley n’a pu voir le tissu des petites cellules, mais il s’est assuré que celui des plus grandes était composé d’un ré- seau de filets spiraux croisés et entrelacés, réunis entr’eux par une membrane (2). Il donne à cette sorte de tissu, dont les (x) Nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce une Tulipe recueil- lie dans les environs du mont Sinaï en Arabie, par M. Léon De La- borde, et qu'il a eu l’obligeance de nous communiquer (G...n). (2) L'observation de M. Lindley sur la structure propre des cellules de cetissu, ne laisse aucun doute sur leur nature organique. D’après le reste de la description on serait porté à considérer ces organes comme ana- Botanique. 245 fonctions sont inconnues, le nom de tissu cellulaire réticulé (reticulatéd céliular tissue). A la suite de cet article, est une note sur lAmphodus ovatus précédemment décrit (n° 1101), où l'auteur expose en détail la structure du fruit et de la graine de celte plante. D'après ces détails, les différences entre l’'#"- Phodus et le Dioclea , sont plus grandes qu’on ne le pensait. — 1109. Lupinus bicolor. Nouvelle espèce, rapportée des environs de la rivière Colombia par M. Douglas , et qui se fait remarquer par ses fleurs dont l'étandart est blanc, tandis que les ailes sont d’un beau bleu. — 1110. Gesneria Douglasii. Cette belle plante, originaire de Rio-Janeiro, a déjà été décrite et figurée dans les Transactions de la Société d'Horticulture; T. vir (oct. 1826 ). Le G. verticillata du Botanical Magazine, n° 2776 (oct. 1827), est un double emploi de cette espèce. A la suite de cet article, M: Lindley indique la formation de deux nouveaux genres sous les noms de Codonophora et de Pentaraphia; le premier est fondé sur le Gesneria tomentosa L..; etle G. prasinata Bot. Reg. n° 428; le second a pour type le G. ventricosa de Swartz. — 1111. Cyanella odoratissima Lindl : « foliis ensiformibus, ra- cemo composito multifloro, perianthii laciniis subæqualiter patentibus. » Espèce originaire du cap de Bonne-Espérance, et remarquable par l’odeur forte de ses fleurs et leur couleur rose qui passe au bleu-pâle. _ 1112. Sirningia guttata. C’est une nouvelle espèce d’un genre fondé par M. Nees d’Esenbeck , et qui ne secomposaitoriginairement que d’une seule plantenom- née S. Helleri. M. Lindley en décrit ici 3 nouvelles sous les noms _de $. guttata, velutina et villosa. — 1113. Brachystelma spatula- tum Lamdi.: « foliis spatulatis obtusis, corollæ laciniis tubo duplo longioribus. » Cette nouvelle espèce, d’un genre de la famille des Asclépiadées, a été importée du cap de Bonne-Es- _pérance en 1826.— 1114. Cotoneaster microphylla. M. Wallich a envoyé du Napaul cette nouvelle espèce qui forme un arbris- _seau-très-élégant par son feuillage et par ses fleurs nombreuses d'un blanc-rosé. L'aspect de cet arbrisseau ressemble, dit M. Lindley , à un groupe de diamans sur un lit d’émeraudes. — 1119. Acacia impessa. Espèce de la section des Phyllodinées de “‘logues aux raphides de M. De Candolle. On sait que M. Raspail regarde "ces corps comme des cristaux de divers sels calcaires, et qu'ils ont été observés dans les grains du Theligonum Cynocrambe par M. Delile (G...1) 246 | Botanique. De Candolle, originaire de la Nouvelle-Hollande, et ainsi carac: térisée : « A. phyllodiis lanceolatis utrinque acuminatis subfal- catis marginatis penniveniis, antice uniglandulosis, capitulis racemosis , floribus quinquefidis. » — 1116. Convolvulus albive- nius. C’est une des plus belles espèces de Fimmense genre des Liserons ; elle est native de la baie d’Algoa, où M. Forbes en 4 recueilli des graines. Voici sa phrase caractéristique : « C. fo: his subrotundo-cordatis subrepandis : venis subtus elevatis la= nuginosis, floribus solitariis foliis multo longioribus, caule fru< ticoso tuberculato. » | G...N. 179. DE PLANTIS 1N EXPEDITIONE SPECULATORIA ROMANZOFFIANA OBSERVATIS ; auCt. Adelb. nE Cæawisso et Died. DE ScHLECH= TENDAL. (Linnæa ; janv. p. 1; avril, p. 115, 1828.) V. le Bull. Tom. XIV, n° 306. Les auteurs continuent la publication des plantes recueillies par M. de Chamisso, durant l'expédition scientifique entreprise aux frais du comte Romanzof. Ils y ont aussi compris les es- pèces rapportées du Brésil par M. Sellow. Nous croyons ütile de transcrire ici les phrases caractéristiques des espèces nou- velles, et quelques détails plus étendus sur les genres nouveaux. D'un autre côté, nous supprimons lénumération des Fu déjà connues. FAMILLE DES SCROPHULARINÉES. Russelia alata ; caule quadran- gulari alato piloso, foliis oppositis ovatis acuminatis in petio- lum alatum decurrentibus pilosis, pedunculis axillaribus soli- tartis (Brésil équinox.). — Stemodia philippensis ; pubescens, foliis pseudo - oppositis petiolatis lanceolato - ovatis utrinque acutis argute serratis basïi integerrimis, spica terminali multi- flora, calycibus ebracteatis. (Ile Luçon.) — 4S£. yptoïdes ; pu- bescenti-hirsuta, foliis oppositis (et ternatis) ovato-lanceola- tis argute dentatis, inferne angustatis, et basi auriculata am- plexicaulibus et integerrimis, spicis terminalibus densifloris pa- niculatis, calycibus bibracteatis. (Brésil mérid.\— $4. stricta ; viscoso-pubescens, foliis obovatis acutis dentatis inferne angus- tatis et basi subdilatata sessilibus et integerrimis, inferioribus oppositis, superioribus ternis, spica terminali verticillata, caly- cibus bibracteatis. { Brésil équinox.) — GrocworpA, genre nou- veau établi sur l'Herpestes glechomoides Spreng., plante du Bré- ou 7 Botanique 247 sil; qui reçoit le nom de G. cuneata. Voici les caractères gé= nériques: Calyx 5-partitus æqualis. Corolla infundibuliformis , Hmbo subæquali 4-partito. Stamina 4 subæqualia breviter ex- serta ; antheræ oblongæ, biloculares, loculis oblongis medifixis, Gapsula calvee persistente inclusa, bilocularis, loculicide-dehis- tensy; dissépimentum e valvarum margine involuto ; spermo- phorum centrale stipitatum. — Gerardia communis; annua, glabra, foliis linearibus cartilagineo-margimatis, floribus sub- sessilibus, lacimis calycinis elongatis capsulam emarginatam . obliquan superantibus. { Brésil.) — G. {narioides ; pérennis; glabra, foliis linearibus, flcribus peduneulatis, dentibus caly- _ cimis acuminatis, capsula emarginata subobliqua brevioribus. (Brésil mérid.)— G. genistifolia ; perennis, scabriuscula, foliis Janceolatis acutis triplinerviis margine scaberrimis, floribus pe- . dunculatis, dentibus ealycinis brevibus latis acuminatis. (Bré- sibmérid.) — G. brachyphylla ; fruticosa, glabra, foliis parvis anguste lanceolatis mucronulatis, floribus jeduneulatis, denti- _ bus calyeimis brevibus acutis, capsula ovoidea brevioribus. _ (Brésil équinox.) — G. gnidlioides ; fruticosa, racèmo subsim- phici paucifloro folioso, foliis anguste lanceolatis acutis in pe- tiolum angustatis. ( Brésil équmox.) — G. cæsaren; fruticosa , râcemo composito multifloro folioso termiuali, foliis linearibus acutis basi angustatis pseudo-fasciculatis. { Brésil équin.)—Nor- thenia Thouarsii; sous ee nom, les auteurs réumissent les Tore- nia pedunculata et T.veronicifolia. WiWd. { Brésil, Madagascar, ile de France.) = Bryricnrs; genre dédié à Ch. Beyrich, jardi- nier qui a rapporté beaucoup de plantes du Brésil. Voici ses _ caractères : Calyx profundè 5-partitus, laciniis mæqualibus, postica minima , duabus lateralibus quam anticæ majoribus. Co- rolla tubulosa bilabiata , labio ntroque integro. Stamina 4 pos- - teriora , 2 fertilia exserta, anterioria sterilia inelusa. Stylus . apice incrassatus, stigmate cupuliformi terminali. Capsula bilo- _ cularis, bivalvis, septicide-dehiscens, spermophoro centrali de- - mum dibero. Semira mumerosa scrobicalata. 2. ocymoides ; flo- -ribus solitariis axillaribus oppositis spicatis calycibus tribrac- - (Rio Janciro.) — GLossosrxzis, genre nouveau ainsi caractérisé : Calyx campanulatus, 5 fidus, laxus. Corolla e tubo brevi campanulata, inæqualis, limbo inferne porrecto. Stamina 4 didynama. Antheræ cordato - reniforr:es, loculis oppositis. 248 Botanique. N° 159 Stylus incurvus , stigmate lanceolato-cochleari üncinato-recur- vato. Capsula bilocularis, bivalvis, loculicide dehiscens , disse- pimento demum libero; spermophorum lanceolatum dissepi- mento adnatum, axi brevius. Semina copiosa, obconica, gra- cilia, tenuissima, scrobiculata.—G. aspera ; floribus axillaribus sud bité satiné bibracteatis, pilis articulatis lsispitins et asperifolia. ( M -Janeiro.) Famizze Des Orcæinées. Orchideæ arcticæ, par M. Cha- misso seul. Orchis latifolia L. var. Becringiana ; lacinis calyei- nis acutis subulatis. (Kamtschatka et Unalaschka).— O. kamts- chatica; tuberibus fusiformibus indivisis (?) caule folioso, foliis latis, bracteis inferioribus germine duplo longioribus, labello longitudine laciniarum cuneato trilobo, lobo intermedio breviori obtuso, calcare dimidia labelli longitudine, cylindrico, antrorsum uncinato. (Kamtschatka.) — Habenaria boreals ; caule folioso, spica cylindrica, bracteis erectis flores superan- tibus, calcare dependente germine paulo breviori, labello in- diviso obtuso patente longitudine lacinis comparibus. { Una- laschka.) — Æ. Schischmareffiana ; folüis subradicalibus sub- duobus basi angustatis apice rotundatis, labello integerrimo obtuso lacinias haud superante, calcare germine paulo breviori, dependente, antrorsum curvato {Ibid.) : voisine de l’Orchis bi- folia L. — H. Chorisiana; foliis subradicalibus, duobus ovatis, labello integerrimo obtuso lacinias haud excedentes calcare scrotiformi. (Ibid.) — Spiranthes Romanzoffiana; foliis lanceo- latis acutis, caule glabro, spica densa polysticha ovata puberula, bracteis foliaceis flore longioribus erectis, floribus tubulosis obliquis horizontalibus, labello obtuso laciniis breviori. (Una- laschka.) — Zistera Eschscholziana ; caule bifolio, foliis oppo- sitis orbiculato-ovatis; racemo pubescente, laciniis calycinis angustè lanceolatis acutis mox reflexis, labello obcordato pa- tente, gynostemio elongato recto. ( Unalaschka.) — Malais diphytlos; foliis duobus ovatisovato-lanceolatisve acutis Iævibus, scapo triquetro, labello subrotundo acuminato, acumine lact- nias haud superante. (Unalaschka.) : Fame Des Poryconérs. Polysonum Meisnerianum ; flori- bus 5-andris 3-gynis, capitulis subdichotomo-paniculatis; inflo- rescentiæ ramulis glanduloso-hispidis, caule basi tereti nervo- que foliorum subtus. retro-hispidis, foliis utrinque- hirtellis, Botanique. 249 cordato-hastatis, ex ochreæ basi breviter petiolatis, ochreis petiolo longioribus erecto-hispidis truncatis breviter ciliatis. (Brésil mérid.)— P. Beyrichianum ; floribus 5-andris, 3-gynis, capitulis subdichotomo-paniculatis, inflorescentiæ ramis glan- duloso-hispidis , caulis hexagoni angulis, nervo foliorum subtus -ochreæque basi et nervis retro-aculeatis, foliis sabsessilibus ochreæ basi insertis, cordatis, lineari-lanceolatis, acuminatis, glabris margine scabris, ochreis truncatis breviter ciliatis mox- laceris. (Brésil tropical.) — P. vérgatum ; floribus 8-andris, 3- gynis, calycibus eglandulosis 5-partitis, staminibus inclusis, spicis subracemosis filiformibus, fohis angusto-lanceolatis stri- goso-scabridis basi ochreæ insertis , ochreis strigosis longe setoso ciliatis internodia subæquantibus. (Chili et Brésil mérid.) — P, diospyrifolium ; caule patentim hirsuto, foliis subsessili- bus subcordatis ovato-ellipticis acuminatis, ochreis hirsutissi- mis ciliatis, spicis subpaniculatis laxifloris, floribas 4-andris , 2-gynis, calyce 4-partito, achænio lenticulari lævissimo, facie- bry ovatis acutis convexis. (Brésil tropical.) — P. adenophyülum ; floribus 6-8-andris semidigynis, calyce 5-partito, staminibus inclusis, spicis paucis terminalibus cylindricis confertifloris, -pedunculis tenuiter strigosis, ochreis cylindricis strigosis seto- -so-cihiatis, fohis subsessilibus infra medium ochreæ insertis, Jlanceolatis acuminatis, subtus glanduloso-punctatis, nervo mar- gineque utrinque strigosis. ( Cap.) — ?. aviculare L. var, monr- devidense ; floribus sæpissimè digynis ; achænio paulo minori, Jenticulari, rarius trigono , late ovato, acuto, fusco, nitente, subtilissimè obsoletè punctato. — P. Paronychia ; suffrutico- ‘sum , inflorescentia subcapitata, floribus axillaribus in apicibus -confertis , magnis, 8-andris, stylo germinis longitudine, stigma- tibus 3 filiformibus brevibus, achænio lanceolato triquetro lævi, fohis lineari-lanceolatis, margine revolutis, nervo subtus pro- minente canaliculato utrinsecus hirto , ochreis basi vaginanti- bus longitudine foliorum. {Nouvelle Californie.) — P. stypti- «cum ; suffruticosum erectum, ramis junceis, floribus axillaribus Subsolitariis parvulis 8-andris 3-gynis, foliis lineari-lanceolatis mervoso-striatis interdoniis 2-4-plo longioribus, ochreis haud vaginantibus mediocribus multinerviis evanescentibus, nervis -setiformibus superstitibus. (Brésil mérid.) — Zriplaris lau- -rifolia ;: foliis oblongo -lanceolatis acuminalis acutis penni- 230 Botanique. nerviüs, linpréssionibus longitudinalibus nullis, spicis in sums mitatibus terminalibus axillaribusque folio multo longiori- bus. (Brésil équin.) — 7°! salicifolia; foliis lancéolatis acutis nec acuminatis penuinerviis, impressionibus. longitudinalibus nullis, racemis ramulos terminantibus compositis diffusis folio brevioribus. {Brésil mérid.) | Famirre Des Hypénioxéres. Wismea decipiens; calycabus opacis viliatis, petalis 9 vittatis, phalangibus poly-({ 30) andris calyce paulo longioribus, stylis longis, foliis elliptico-lanceo - Jaüs ovatisve pellücido-punctatis, tomento tenuissimo demum canescente. (Brésil tropical.) — 7, magnoliæfolia; calycibus opacis vittatis, petalis sub 5-vittatis, phalangibus poly-(30) an- dris, stylis longis, foliis ovatis, basi subcumeatis pellucidè pune- tatis, tomento ubcriori serius canescente. (Ibid.) — #, parvi- flora; calycibus pellucidis 3-nervibus subpunctatis, petalis punctatis, phalangibus triandris calyce brevioribus, stylis lon- gis, foliis ellipticis nigro-punctatis, pilis sparsis. (Ibid.) = Hypericum campestre; caule fruticoso ramoso, folüs oblongis basi attenuatis, tenuissimé pellucidè punctatis, eymis termina- libus aphyllis eglandulosis, laciniis calycinis amgustè lanceolatis Jongè acuminatis acutis, corolla brevioribus , capsula longio- ribus; staminibus numerosis brevibus subliberis ; stylis longio- ribus à discretis divergentibus. (Brésil mérid.) — Æ. myrian- thum ; caule fruticoso stricto corymbosè ramoso, foliis lineari- bus obtusis glaucis pellucidè punctatis, eymis terninalibus parvis et multifloris eglandulosis, lacinnis calycinis late lanceo- “latis acutis, corolla dimidio brevioribus, capsulam æquantibus, staminibus 12 subliberis longitudine petalorum, stylis liberis discretis. ( Brésil mérid. us af tamariscinum; caule fruticoso _ramosissimo deliquescente, foliis semiamplectentibus lanceola- tis acutis carinatis , marginé involutis, subimbricatis, pellueidè punctatis ; cymis terminalibus compactis multi - parvifloris eglandulosis; laciniis calycinis oralibus acutis, corolla dimidio brevioribus, capsulam æquantibus, staminibus 18 subliberis longitudine petalorum , stylis 3 discretis. ( Montevideo.) — 4. cuprifoliatum ; caule fruticoso ramoso, foliis membranaceis deltoideo-ovatis connatis subimpunctatis, cymis terminalibus -aphyllis eglandulosis, lacintis calycinis angustè lanceolatis acu- tis, corolla brévioribus, capsula longioribus; stamimibus nu. Botanique. »5i erosis subliberis stylis longioribus 5 discretis. ( Brésil mérid.) — A. cæspitosum ; caulibus e radice lignescente her- baceis adscendentibusque cæspitosis, folits HiéMibas obtusis idè- punctatis , cymis terminalibus foliosis paucifloris églandulosis, laciniis calyeinis lanceolatis corolla brevioribus, capsula longioribus , staminibus sub 35 subliberis, stylis bre: vibus discretis tribus. (Chili.) — Æ. anagalloides ; caule her- baceo humifuso reptante; foliis 5-7-nerviis ovatis obtusis tenuis- simè pellucidè punetatis, cyma terminal foliosa pauciflora eglandulosa; laciniis calycinis obovatis, corolla brevioribus capsula a , Staminibus 15-20 subliberis, stylis discretis tri- bus. { Californie.) FamiLLe DES VALÉRIANÉES. Valeriana chamædr;folia ; caule fruticoso erecto, summitatibus pubescentibus densè foliosis, foliis ovato-lanceolatis grossè obtusè serratis, paniculis strictis pyramidalibus, corollis quinqueñdi; staminibus inclusis. (Brés sil central.) FAMILLE DES OROBANCHÉES. Orobanche rossica ; tubere nudo multicauli, caule crasso simplici, squamis ovatis obtusè mucro- natis, calycibus ebracteatis monophyllis subtruncatis , inæqua- litér 5 dentatis, corollæ tubo brevi, labio supero fornicato por- recto bifido , infero abbreviato sübtrilébo , staminibus exsertis, anthéris muticis glabris, stylo breviori, stigmate integro, brac- teis calycibus corollisque ciliatis. (Ile de Chamisso.} — O. calt- fornica; viscido-pubescens, caule simplici, floribus corymbo- sis, calycibus bracteatis campanulatis regulariter 5-fidis, corol- K récta tubulosa ringente, labio supero plano, apice bilobo, infero trisecto, laciniis dissitis linearibus acutis staminibus ecal- éaratis; antheris sagittatis rima villosis, stigmate orbiculari peltato. { Californie.) ” Fame Des CAPRIFOLIACÉES. Sambucus australis ; fruticosa, glabra, foliis 5-6 jugis stipulatis, floribus cymosis bracteatis pentagynis. (Brésil mérid. ; cultivé au Chili.) B...r. 180. PLANTES RARES D'ÉCOSsE; par M. Granau. (Ædinb. phil. journ.; janv. 1826, p. 179.) Pr 111 Voici l'indication des plantes rares queMM. Graham et John "Home ont trouvées dans l’île de Skye, la partie LS AE d Ross-Shire et le Sutherland, jusqu’à Caithness. s 252 | Botanique. Apargia Taraxaci ; Arabis hispida, variété lisse; Luzula ar- cuata ; Aira lævigata, vivipara; Cerastium latifolium. Sur des roches de quartz disjointes, près du sommet de Fonniven, montagne d'environ 3,000 pieds d’élévation. Salix Stuartiana ; Carex capillaris ; Serratula alpina ; Arabis ‘hispida , variété poilue. Sur des roches micacées à Ben-Hope. L'A4rabis hispida abonde sur le Fonniven aussi bien qu’à Benna-Callich, dans l'ile de Skye, sur les pierres sèches. | Carcx limosa , à Batcall-Moss, entre Loch-Juchard et Old- Shore. | . Carex pulle , sur le rivage méridional de l'extrémité orientale du canal de Crinan, et à Cornisk, sommet du Loch- -Scaraig, dans File de Skye. Malaxis paludosa, près d’un courant d’eau qui va de Ben-na- Callich à Loch-Slappen, à Skye, à environ le quart du chemin de là rampe de la montagne. Stachys ambigua. Cette plante abonde pee d’Aird et à 4 Uig, dans l’ile de Skye. . Betula nana. Dans le marais bas situé entre Ben-Hope et Tongue, et au pied du Ben-Loyal. Aspidium dilatatum. Variété remarquable à longues pinnules étiolées et alternes. Se trouve à Ben-Loyal, vers Tongue. Subularia aquatica. Dans Sword-Loch près des confins du Sutherland et du Ross-Shire, et dans la rivière de Kerry, à Kerrysdale et à Gareloch. Le D° Hands bayait déjà vue dans cette dernière localité. Orobanche rubra , près de Spar-Cave, à Loch- NIARRER et sur le rivage de MRRAU dans l’île de Skye. Circæa lwphione, à rente) ile de Mull. Cette plante, qui appartient à “g Flore britannique, se distingue facilement des variétés ordinaires à épais feuillage. Est-elle spécifiquement distincte ou non de la Circæa alpinra? Primula scotica. En grande abondance dans les environs de Westfeld, près de Thurso. Scutellaria galericutata. Croît en abondance dans plusieurs parties de la côte de l'Ouest, sur des monceaux de gravier sec, au-dessus de la marque des hautes eaux, et même sur un mur : de pierre sèche, situé au “midi de l'entrée orientale du canal de Crinan. * s si Botanique. é 253 Veronica offcinalis var. rigida. Sur les rochers du rivage, près de Portree, île de Skye. Jusqu'à ce qu’on puisse en obte- nir des échantillons en fleur, cette plante peut être consi- dérée comme üne variété du 7. officinalis, quoiqu'il y ait beau- GuP de raison de croire qu’elle forme une espèce particulière, 181. nt DES PLANTES QUI CROISSENT DANS LE DIS- TRIGT DE VoLoGpa. ( VNovoi Magazine iestiestvennoï istorit. — + Nouveau Magasin d'Histoire naturelle, n° XI. Moscou, nov. -. 1826, pag. 207.) On doit cette nomenclature à M. Fortounatof, professeur au Gymnase. de Vologda. Le nombre des plantes s’y élève à 443, et l'ouvrage a été revu, par M. Struk, proviseur au même Gymnase, qui a lui-même pris le soin de les dessiner presque toutes. 182. L1STE DES PLANTES DE LA FLore De Moscou; par M. Maxi- MOVITCH. ( Vovoï Magazine iestiestvennoï istori.— Nouveau Magasin d'Histoire naturelle, n° VII; Moscou, juill. 1826, | pag. 203.) Pallas est le premier qui ait songé à recueillir les plantes de la Flore moscovite , dans son Enumeratio plantarum queæ ir horto Dnri Procopii à Demidof Mosquæ vigent: Petropoli, 1787 in-8°; ; il a classé un grand nombre de plantes qui chénnen toutes dans les environs de Moscou. En 1792, Stéphani donna une Enumeratio stirpium agri Mosquensis; mais l'ouvrage le plus complet et le plus exact en ce genre est celui de Martins : Prodromus Floræ Mosquensis, publié à Leipzig en 1817. En 1813, M. Adams avait commencé à publier la Flore de Moscou et de St.-Pétersbourg ; mais cette entreprise n'a point vu le jour, et l’auteur n’était pas allé au-delà de la sixième classe. Plus tard, feu M. Goldbach fit imprimer dans le 5° vol. des mémoires de la Société des naturalistes de Moscou, son Spicilegiun Floræ Mosquensis, qui renferme des observations du plus grand intérêt, faites tant par lui que par M. Henning sur les végétaux du gou- vernement de Moscou. La mort prématurée de Goldbach a privé les savans d’un grand nombre de faits et de remarques qu'il _ avait consignés dans son Enchiridion botaricum. M. Maximovitch qui, depuis plusieurs années, s’est particu- 254 Botanique. lièrement adonné à la Botanique, reçut en.1824 de l'Université de Moscou, la commission de faire des recherches sur les produc- tions naturelles et principalement sur les végétaux qui croissent dans ce gouvernement; pendant l'espace de trois ans qu'a duré son travail, M. Maximovitch a donné à la Flore moscovite toute l'extension dont elle pouvait être susceptible. Il vient de publier la liste des plantes phanérogames, dont le nombre s'é- lève à près de mille, et il s'occupe d’en rédiger un recueil com- plet, qui sera publié incessamment. La science ne peut qu'être très-reconnaissante des efforts de M. Maximovitch pour régu- lariser le travail de ses célèbres prédécesseurs. A. J. 183. STORIA NATURALE DE VEGETABILI CLASSIFICATI PER FAMILIE. — Histoire naturelle des végétaux classés par familles, avec la citation des classes et des ordres de Linné, et l'indica- tion de l’usage que l’on pent faire des plantes dans les arts, dans le commerce, dans l’agriculture, dans le jardinage, dans la médecine etc.; le tout orné de dessins faits d’après nature, et un genre complet, suivant le système de Lin- né , avec des renvois aux ouvrages sur les familles naturelles de A. L. de Jussieu, de De Lamark, et de B. Mirbel. Traduit en langue italienne, par M. D. À. Farini, profess., avec notes et additions. Tom. IV, cah. 341; ; in-16; pr. 2 lir. ital. Plaisance, 1826; Majno. 184. MoODIFICAZIONI ED AGGIUNTE ALLE NONNULLARUM etc. — Modifications et additions aux traités de quelques espèces de tulipes de la flore de Florence; par EucÈène de Resouk, Flo- rence, 1822-23. ( Antolog.; n°° 83-84, nov. et déc. 1827; vol. XXVIIT, p. 290.) M. Reboul n'ayant pu, comme il en avait manifesté l’inten- tion, publier la description , l’histoire et les figures des tulipes | qu'il avait indiquées comme spontanées dans les environs de Florence, n’a pas voulu différer plus long-temps à joindre quelques additions et opérer quelques changemens au catalo- gue qu'il a donné antérieurement. Il ne lui avait encore pas été possible, à l’époque où parut cet opuscule, de consulter la flore napolitaine du professeur Tenore, et par conséquent il n'avait pu sayoir que sa t4/ipé Botanique. 255 Radi: était une variété de la præcox qui y est décrite. De plus, en 1826, M. Fox Strangways, chargé d’affaires de S. M. Bri- tannique près la cour I, et R. de Toscane , lui ayant communi- quéuve tulipe qu'il avait trouvée dans les champs attenant à la maison de campagne de M. Baring hors la porte St.-Nico- las, cette tulipe lui parut être encore une variété de la præcor. 11 existe donc trois variétés de la tulipe præcox qui peuvent être signalées par, les noms de ceux à qui l’on en doit la dé- Var. Tenoris, sepalis exterioribus ovatis planis acutissimis interiora valdè superantibus, foliis atro-viridibus. Tulipa præ- coæ. Ten. fl. nap. vol. 1, p. 170, n° 188, tab. XXXII; nun- quam widi characterem ex flora neapolitanä. | War, Raddii, sepalis exterioribus ovatis planis acutissimis in- teriora valdè superantibus , foliis glaucis. Tulipa Raddii Reb. tulip. florent. propr. not. p. 5, n° IV. © Var. Forü, sepalis exterioribus ferè obovatis interiora paulo ‘superantibus, foliis glaucis. À prioribus valdè diversa. In præ- dio D. Baring extrà portam a S. Nicolao detexit CI. Fox Strangways. | . Des observations postérieures à celles qui avaient guidé lau- teur lorsqu'il publia son mémoire sur les Tulipes, l’ont porté à croire que la Tulipa Bonarotiana et la T. strangulata doi- Vent être plutôt considérées comme des variétés d’une même “éspèce, que comme deux espèces distinctes. Une troisième va- riété lui semble se trouver dans une tulipe qui lui a été indiquée -par M. Jos. Raddi, et de laquelle il n’a pas voulu faire men- tion avant de s'être assuré qu’elle était vraiment spontanée dans des environs-de Florence. Cependant cette espèce et ses deux ariétés peuvent être distinguées de la manière suivante : Tulipa strangulata, (Bulbo glabro) perigonio sub apice cir- œulatim contracto, sepalis exterivribus majoribus ovatis acutis, sinterioribus obovaiis abrupte triangulo-acumiuatis, caule sca- briusculo pubescenti. | Var. Princeps; perigonio rubro, sepalis intus basi macula ni- igféscente aureo limbo cincta notatis, 256 Botanique. \ Tulipa strangulata Reb. tulip. florent. propr. not. p. 6, num, VI. Strangulatio perigonti maxima, præcipue in flore cläuso. : Var. Bonarotiana, perigonio.vitellino, sepalis intus basi ma- cula atro-viridi notatis. Tulipa Bonarotiana Reb. loc. cit., p. 7, num. VIT. Differt à priore sepalis exterioribus elliptico-ovatis, interio= ribus elliptico-obovatis modice acuminatis. Ludentem promiscue flore luteo, luteo- rubro variegato et coloribus prioris observavi extra portam a S. Nicolao supra Ré- corbolr. Var. reglecta, perigonio helvolo, sepalis basi macula atro-vi- ridi notatis. Prioribus minor. Sepala exteriora vix acuta, interiora vix acuminata. | | Prope Majano, et extra portam a $. ÂVéccolo in Gamberaja. Cette espèce se trouve pareillement dans les collines de Bolo- une, où le professeur Bertoloni l’a observée en 1826, avec une fleur rouge , marquée de jaune- 185. OBSERVATIONS SUR LA FAMILLE DES LÉGUMINEUSES €t sur quelques espèces de l'Afrique centrale; par M. R. Browx. ( Annal. des scien. natur. ; Tom. X ; fév. 1827 , p. 206.) C’est un extrait de l’Appendice botanique du voyage dans l’A- frique centrale, dont le Bulletin a donné une analyse en 1826. ( Voy. Tom. VIT, n° 358.) 186. SuR LES PULSATILLES DE LA MARCHE DE BRANDEBOURG ET SUR LES SALIX VIMINALIS L. et S. morrissima W. par Lascx. (Linnæa ; avril 1828, p. 163.) M. Lasch fait l'énumération des différentes formes de pulsa- tilles qu'il a observées dans différentes localités, et mélées bien souvent les unes aux autres. Il indique 7 espèces ou formes dont chacune renferme encore une ou plusieurs variétés. Les diffé- rences que l'auteur trouve se fondent principalement sur les. découpures des feuilles, sur la forme des pétales et la direction du pédoncule. Son travail tend plutôt à nous faire connaître la liaison intime qui existe entre les diverses formes qu'il établit, qu’à revendiquer pour elles les droits de véritables espèces. Les deux saules indiqués n’ayant point été distingués par‘des Botanique. 253 caractères bien tranchés, l’auteur le fait de la manière sui- vante : : #. œiminalis L.; folus angustè vel lineari-lanceolatis repan- ra A basi obtusiusculis subtus albo-sericeis, pilis squamarum amenti fœminei germine brevioribus vel ed id superantibus. S. mollissima W.; foliis subangustè vel lineari-lanceolatis jeans basi * SEE subtus subpubescentibus, pilis squama amenti fœminei germineque brevioribus. ° 287. BRUYÈRE, GENÈT ET 1F D’IRLANDE. On ne sait pas généralement que l'Irlande possède des varié- tes de la bruyère, du genêt et de l’if, très-différentes de toutes celles qu’on a jusqu’à présent trouvées dans la Grande-Bretagne. L'Ulex europœus d'Irlande croit plus droit que la plante ordi- maire; il est aussi plus compact, mais beaucoup plus doux et à .peine piquant au toucher. Le genêt d'Irlande a un caractère très- remarquable ; il semble être réellement une espèce différente du Cytisus scoparius , ( Spartium scoparium , auct. ). Ce caractère consiste en ce que sa gousse est glabre sur les côtés et “bordée de poils laineux et courts. Le genêt d'Irlande a sa gousse si complètement couverte de longs poils laineux, qu’elle parait, vue d’une certaine distance, semblable à des balles de coton blanc. On le reconnaitra, suivant toutes les probabilités, pour être le Cytisus grandiflorus, espèce qui, jusqu'ici, ne s'est trouvée qu’en Portugal. Enfin, l’if d'Irlande n’est qu'un simple arbuste; ses feuilles sont, non point distiques, comme dans le Taxus baccata ordinaire, mais bien quaternaires. On trouve aussi en Irlande les variétés britanniques de ces trois espèces; celles mentionnées ci-dessus y sont rares. ( Edinb. new philos. Journ. ; 4° trim. 1826, p. 207.) 188. SUR LE LEDUM PALUSTRE ET LE PAPAVER NUDICAULE. Ces plantes que, jusqu’à présent , les botanistes avaient con- “sidérées comme presque particulières aux régions arctiques , se trouvent ajoutées à la Flore britannique. On est redevable de leur découverte à M. Ch. Gieseke qui, en examinant la mi- néralogie de cette multitude de petites îles situées sur la côte “occidentale de l'Irlande , y retrouva ces deux plantes qu'il avait -B. Tome XVI. | Se « 258 Botanique. vues dans le Groenland, sur les hautes montagnes de l’île d'A- chlin. ( Zbid. ; janv. 1826, p. 181.) Ls 189. QUELQUES REMARQUES suR LE Tr, plante des îles Sandwich, sur laquelle on trouve deux espèces nouvelles de coquilles du genre dchatina. (Contribution of the Maclur. Lye.; ; juillet 1827, p. 50.) Cette notice additionnelle à un mémoire zoologique, apprend que l'arbre nommé 72% par les habitans des îles Sandwich est, sans aucun doute, le Draccæna terminalis Yacq. L'auteur ajoute sur ce végétal quelques détails qui sont tirés d’un article de Smith, inséré dans la Nouvelle Encyclopédie anglaise ( Rees Cyclopædia ). 190: DE IPFGAGUANHA, DISSERTATIO ; Præside Professore THUN- BERG. Pars prior. respond., J. BizzeerG. — Pars altera, res- pond. D. TipsrroemEer. In-8°. Upsaliæ, 1824. { Rapport sur les travaux de l’Académie des Sciences de Stockholm ( 1825 }; par M. WiksTROEM. ) -Cet ouvrage est divisé en 4 sections : 1° Sectio physiogra- phica, dans laquelle l’auteur donne les moyens de distinguer les différentes espèces d’Zpécacuanha ; 2° Sectio botanica , con- sacrée à la description des espèces ; 3° Sectio chimica ; 4° Sectio pharmaceutica. | 191. SUR LES PAYS D'OÙ LA POMME DE TERRE EST ORIGINAIRE; Par AYLMER BourkE LAMBERT, écuy., vice- président de la So-. ciété Linnéenne. Dans les 19° et 28° numéros du Journal des Sciences de Brande, et dans un article spécial inséré dans un appendix au 2° volume de mon ouvrage sur les Conifères, je crois avoir dé- montré d’une manière satisfaisante que la pomme de terre est véritablement indigène de l'Amérique du Sud, et que la plante sauvage que l’on trouve en différentes parties du Pérou, du Chili, et dans les environs de Montévidéo, est identique avec le Solanum tuberosum ; mais comme, dans une question de cette nature, de nouveaux faits sont toujours importans, je joins iei l'extrait suivant d’une lettre que je-viens de recevoir de mon ami Alexandre Caldcleugh, écuy., qui rie actuellement au Botanique. 259 Chi! Cette lettre est datée de Santiago de Chili, le 14 octobre 1826: « Je sais maintenant à quoi m'en tenir au sujet de la me de terre. Je suis pleinement convaincu que cette plante Y'ést réellement autre que le So/anum tuberosum. Yen déterrai + ; leurs tubercules étaient en petit nombre. Jen vis ués-unes de la grosseur de l'œuf d’une poule; elles e t profondément en terre. Je remontai à l’origine de quel- ‘qués-unés ; elles paraissaient être toutes à peu près de la même “grosseur, d’où j'infère qu’elles ne deviennent pas plus grosses däns l'état sauvage. Je mangeai deux des tubercules , et de n’en ressentis point de mauvais effets; je ne les trouvai pas ême amers; mais ils me laissèrent une legère sensation de chaleur dans la bouche. » ( Ædinb. new Philos. Journ.; avril-juin ‘1827, P- 192. de - CAFE TL 192. Dsié: ro AGARICORUM MarCHIÆ BRANDENBURGICE , .. nondum. in. Floris nostratibus nominatorum, cum observa- -tionibus in. cognitos et novorum descriptionibus ; auct. Lasor. », (Linnæs ; avril 1828, p. 153.) Cette énumération contient 86 espèces du genre nombreux et dif fficile des Agarics. Comme le titre l’ indique elle renferme : description de nouvelles espèces au nombre de 9 où 10, ainsi ue des observations sur plusieurs espèces dont l’auteur rec- ‘tifie les caractères ou indique les variétés; ces dernières sont “fondées particulièrement sur la Couleur des champignons, ét no: us paraissent dépendre en ce cas de l'âge plus ou moins ‘avancé, ou de l’exposition de la plante. nu -193: | FRE ME DU: NORD DE LA FRANCE ; par J. B. st Hu]: Deswazrères. 4° fascicule. In-4°, avec 5o échantillons. » “Lille, 1826; Leleux. Paris, Treuttel et Würtz. … , L'utilité éminente des recueils ou fascicules d'échantillons “choïsis et desséchés fait désirer que, sur divers points de la France, les cryptogamistes fassent connaître, par ce moyen, leurs pu locales. Depuis 1810, MM. Moucror et NESTLER vont publié près de 900 échantillons des cryptogames des Vos- "ges. M. DEsmazières , depuis plus de 2 ans, se livre à un tra- “Yail semblable pourle nord de la France, et déjà 200 échan- s" d'espèces diverses, appartenant aux mousses, fougères, gi 260 Botanique. lichens, champignons et hydrophytes, sont mis sous les yeux des amis de la science. Une préface très-étendue et fort instruc- tive retrace, en tête du premier fascicule, l'historique des tra- vaux des divers auteurs de cryptogamie, et fait apprécier le rôle important que les plantes cryptogames remplissent dans la nature, Chaque échantillon est accompagné d'un n° d’ordre des noms génériques et spécifiques qu’il doit recevoir d’après la nomenclature que l’auteur a jugé la meilleure parmi celles des savans contemporains, d’un nombre choisi de synonymes fort exacts, de l'indication des lieux où chaque cryptogame pa- ruit se plaire, et de la saison qui lui est propre. A tous ces dé- tails il ajoute la description complète de l’espèce, lorsqu'elle n’a pas encore été mentionnée par les botanistes , et quelque- fois des dessins coloriés qui rendent, avec beaucoup de vérité, la structure des parties organiques et internes, vues au micros- cope; souvent des annotations impartiales et raisonnées tien- nent le lecteur au courant des découvertes les plus récentes et des opinions auxquelles elles donnent lieu ; il s'appuie au be- soin des passages scientifiques des lettres des naturalistes qui sont en correspondance avec lui. Dans les 3 premiers fascicules, on remarque 17 espèces qui ne sont pas dans la Flore française de M. De Candolle , et 10 inédites, dont on doit la découverte au zèle de M. Desmazières. Aux articles Scytorema comoides Lyngb. ( Girodella Gaill. ), Draparnaldia mutabilis, Salmacis nitida, Gaillonella monili/ormis de Bory, Vaucheria geminata De C. , et Lyngbia muralis d'Agardb, se trouvent des détails fort étendus sur l’animalité de ces productions filamenteuses, placées sur les limites du règne végétal, et faisant partie de la tribu des Néma- zoatres. L'auteur n’hésite pas à ranger dans cette classe le Wy- coderma cervisiæ, dont il a suivi et observé au microscope le développement et le mode de réproduction, et dans lequel il a reconnu une aggrévation et une élongation de corpuscules mo- nadaires amimés, hyalias, gélatineux, ovoides, dont Ja di- mension en longueur peut être évaluée à —- de millimè- tre (1). (1) Pour avoir sur la nature et l’organisation des Mycodermes, assez viguement rapportés à la famille des Champignons, des renseignemens encore plus détaillés, on doit consulter le mémoire publié par M. Des- mazières sous le titre : OusERYATIONS BOTANIQUES ET ApAROGIQNRE , Lille ; 1826; in-8°, 5a p. avec fig. Botanique. 261 Le 4° fascicule contient des échantillons de plusieurs genres nouveaux d’hydrophytes , et des explications fort instructives sur la structure et l’organisation des T'halassiophytes diaphysis- tées (plantes marines à tissu intérieur transversalement ren- foncé ou cloisonné). Des échantillons d’Ægerita crustacea De C., que. l’auteur publie sous le nom de Sporendonema casei, don- nent lieu à une note critique très-intéressante, dans laquelle M. Desmazières démontre que les filamens de cette production, qui s'étend en plaques veloutées sur la croûte des fromages, renferment de grosses sporules rougeâtres, dont la sortie a lieu par le sommet de ces filamens, lesquels deviennent, après la dissémination , tout-à-fait hyalins et un peu étroits. Ce labo- rieux micrographe promet de démontrer les rapports intimes _que- cette organisation établit entre plusieurs byssoides et quel- ques Aydrophytes filamenteuses. Nous ne doutons pas que ces expériences ne le conduisent, comme nous l’avons été, à re- connaître l’analogie de cette production avec les Mycoderrnes et les Moisissures. C’est surtout en observant les plaques blan- châtres du Sporendonema casei avant qu’elles aient été attein- tes de la coloration cirnabrique, que l’on peut suivre les mou- vemens de scintillation, de dilatation et de traction des cor- puscules sphériques , hyalins, d’un -+- de millimètre en dia- mètre, qui les constituent. En général , c’est dans le jeune ctat des Némazoaires que le mouvement des corpuscules est le plus apparent. B. GaILLON. 194. Rarrorr de MM. Minsez er Desronraines sur le travail de M. DesPréaux, intitulé : Essaë sur les Laminatres des côtes de la Normandie , lu à l'Académie des Sciences le 29 oct. 1827, Il résulte des recherches de l’auteur qu’il n'existe que cinq espèces de Laminaires, tandis que les auteurs en indiquaient plus de quinze. Ces derniers avaient admis comme caractères spécifiques des différences individuelles, dont quelques-unes proviennent uniquement de l’âge des sujets. C’est particulière- mient parce qu'il relève ces erreurs, qui ne pouvaient être re- connues que par des observations faites sur les lieux, que le travail de M. Despréaux a paru aux commissaires mériter l'ap- probation de l’Académie. ( Le Globe; 1°* nov. 1827.) 262 Botanique. 19h. FuQuSs VÉGÉTANT, TROUVÉ DANS L'ESTOMA€ D ‘UN CABILIAU. Un marchand poissonnier m’apporta, il y a quelques jours; trois pierres longitudinales en forme de cailloux roulés, et de la grosseur de la première phalange d’un fort pouce, sur les: quelles étaient implantés, par empâtement, des plants et des rudimens de plants d’un fucus, que M. Kickx fils à reconnw être le fucus confervoides décrit par Bertoloni dans ses Æinæni- tates Italicæ. Sur l'une des trois pierres, se trouvait un plant unique, considérable, êt ayant près de deux pieds de lon+ gueur ; il était en végétation active. Sa couleur était le vert de bouteille foncé, hôrmis dans une partie qui en formait le soma met ramifié, et qui s’'avançait par l’arrière-bouché de l’animal; cette partie, longue de près de deux pouces, était transpa= rente, d’un rouge-violet pâle, gélatineuse, cassante, et plus gonflée que les rameaux du bas, qui sont verts, flexibles, et même assez tenaccs. De dessus une seconde pierre, s'élevait un plant de deux tiers plus éourt que celui de la pre pierre. Sur celle-ci se trouvait implanté un plant de 3 pouces au plus de longueur, aux deux côtés duquel, et à une ét demie à deux lignes de distance, on remarqait deux empâte- mens pas beaucoup moins larges que célui dé la plante princis pale, et d’où sortaient, en forme de pointes rephiées en cro= chet , et longues de deux lignes, les rudimens , à ce qu’il parait, de deux nouvelles plantes. Un autre empâtement, placé latéra= lement et moins étendu, portait, comme germe d’un 3° plant, une pointe droite et longue d’une ligne et quart. A l'opposé du plant développé, et dans le sens longitudinal de la pierre, se voyait un quatrième germe de plant, long de deux lignes, et aussi replé en crochet. Les deux autres pierres ne portaient point de pareïls germes de nouvelles plantes; mais il pouvait s’en être détaché sans laisser de traces d’y avoir existé; le des- séchement procurait la séparation spontanée des autres, et. le plant lui-même s’en détachait alors au moindre attouchement : on né pouvait plus ensuite distinguer la place qu'il avait occu- pée: L’attache ressemblait à une adhérénce par exelusion d’air. L'une des pierres était du gneiss avec amphibole ; une seconde était du gneiïss simple; la troisième, du quartz agathe pyroma- Botanique. 263 que/Lainé d'elles se trouvait dans la courbure de l'estomac; les 2 autres dans son grand diamètre. Toutes étaient adhérentes, par forte Mprastgtions dans la substance du viscère, et ont dù être excisées. Ce fueus doit done pouvoir croître et lever de sa graine quelconque dans l’estomac du cabiliau ; de plus, sa force de f'attation a dû l’emporter sur celle de digestion de l’a- nimal, , à moins d’admetire qu'’entièrement carnivore, le pois- son ne digère point d'herbes. Une seule fois, au témoignage du corps entier de nos poissonniers , un morceau de bois, gros d’un tiers de poing, a été trouvé incrusté dans la substance de l'estomac d’un cabiliau… V. M. ( Messager des sciences et des arts ; 1827-1828, p: 386.) 196: Vinibarir BONONIENSIS VEGETABILIA, CUM aliis vegetabilibus __commutanda ad annum MDCCCXXIV ; par le D' Berro- LONT, prof. de botanique à l'Université de Bologne. ( Giorn. _Arcad. ; févr. 1824, p. 189.) _Un petit nombre d'espèces nouvelles sont succinctement dé- crites dans cet opuscule de M. Bertoloni, qui a donné, en outre, quelques éclaircissemens sur des plantes douteuses, ou dont l’histoire botanique était embrouillée. Le Bromelia antia- cantha est une pee du Brésil, venue de graines rapportées par M. Raddi. Elle n’a pas encore fleuri dans le jardin de Bo- logne. Le Desmanthus strictus Bert. est un dvbhsesé voisin de D. virgatus, de Willdenow. Sa patrie est la Jamaïque, d’où M. Bertero en avait rapporté des graines. Une espèce de Mandra- gura est distinguée de la Mandragora officinarum. M. Bertoloni luÿ donne le nom de AZ. vernalis, par opposition à celui de #. cütumnalis qu'il a imposé à l4er0pa Mandragora, figuré dans la Flore grecque de Sibthorp et Smith. Deux espèces nouvelles de Ricinus sont décrites sous le nom de À. leucocarpus et R. ma- crophyllus. La première est originaire des Antilles, la seconde du Brésil. Enfin le Saxifraga glabella Bert. est une espèce voi- sine du S. exarata ; mais à feuilles indivises, et ‘un peu plus petite dans ses diverses parties. Cette plante croît sur la mon- ve dela Corne (ir vertice montis Cornu) en Italie. G....x. 44 11:57 197: Sur QUELQUES BLANTES CULTIVÉES DANS LE JARDIN DE Bo- 264 Botanique. LOGNE ; par M. BErRTOLONI. ( Giorn. Arcad. di scienze ; mas 1826, p. 341.) | Cette petite note fait connaître les plantes suivantes : 1° deux espèces nouvelles d’Acacia décrites par M. Bertoloni ; l’une, sous le nom d'A. callosa, est originaire des Antilles , d’où M. Bertero en a rapporté des graines ; l'autre , nommée 4. pla- tyacantha est un arbrisseau du Brésil, qui a été observé par M. Raddi; 2° un Croton nouveau ( C. adenophyllum Bert. ),venu de graines rapportées des Antilles, par M. Bertero ; 3° deux nouvelles espèces d’Ipomæœa (Z. fulva et I. papillosa Bert.) qui sont originaires du Brésil. A la suite de cette note, M. Bertoloni indique les caractères essentiels de l’AZlium CRAN de Jacquin; plante qui a été confondue avec V4. niorum de Linné. Enfin, l’auteur a re- connu que l’espèce de Cactus, connu dans les jardins d'Italie sous le nom de C. Pitaya , est le C. pentagonus de Linné, aussi bien que le C. reptans etle C. prismaticus de Willdenow. G....n. 198. CATALOGUS PLANTARUM HorTI REG11 MODOETIENSIS AD an num MDCCC. In-8° avec fig. Mediolani, 1826. Ex imper. ty- pographia. ( Biblioth. ital. ; août 1826, p. 265. j Dans ce ue catalogue du jardin de Monza, M. Rossi suit la nomenclature des espèces de #illdenow, sans omettre les va- riétés et les additions de Persoon, de De Candolle et autres botanistes célèbres, La curiosité des savans avait été vivemeut excitée par. une plante végétant en pleis air, dont un simple particulier avait fait présent au prince vice-roi, et qui était communément connue sous le nom de Garo/ano aereo. M. Rossi l'ayant examinée , re- connut que bien que cette plante soit rapportée dans l'ouvrage intitulé Herbicr général de l'amateur, parmi les Pourretia, il ne pouvait mieux l’assigner qu’au genre Tüéllandsia. Il entreprit donc la monographie de ce genre, jusques-là négligé, et äl nomma cette plante Téllandsia diantoidea, à cause de sa grande similitude, quant aux feuilles, avec le Dianthus Caryophyllus. À la description de cette curieuse plante de l'Amérique méri- dionale , insérée à la fin du volume, il joint trois planches d’un dessin exact. La première renferme le Télandsia diantoidea ; Botanique. 265 la seconde, le Pourretia aeranthos de l'Herbier général, et la troisième , le Tillandsia stricta de Curtis. 199. CATALOGUES DE PLANTES ; par THUNBERC. ( Compte rendu sur - des progrès des sciences à l’Académie des Sciences de Stock- + Aolm 1825; par Wikstroem. ) M. Thunberg a publié un Catalogue des nouveaux genres et espèces qu'il a découverts au Cap de Bonne-Espérance. ( Plan- tarum Capensium species. novæ. Præside Thunberg. Upsalia. In-4°. 1824.) Il a aussi publié un autre Catalogue des nouveaux genres et espèces qu’il a découverts au Japon. ( Plantarum Ja- ponicarum novæ species. Præside Thunberg. In - 4°. Upsalia. 1824.) Cette dernière dissertation est accompagnée d’une figure de Ranunculus ternatus Thunb. 200. Rapponrs DE MM. LES PROFESSEURS ADMINISTRATEURS du Muséum d'histoire naturelle, relatifs à des ÉCHANTILLONS DE PLANTES recueillis en 1827, au Sénégal, et aux produits de Arbre à beurre de Galam. (4nnales marit. et colon. ; oct. et nov. 1828, p. 590.) Les échantillons de plantes recueilhs par M. Leprieur, phar- macien de la marine, et renfermés dans la première caisse, étant arrivés au Muséum dans un fort mauvais état de conser- vation , MM. les professeurs. indiquent les précautions à pren- dre, de la part des voyageurs, pour éviter, la perte des objets précieux, Ces précautions consistent à imbiber les plantes d’une solution alcoolique de sublimé corrosif: Dans une seconde caisse, M. Leprieur avait envoyé différens produits de l’arbre à beurre de Galam, vulgairement nommé Illipé butyreux (1). Les produits qui consistent en graines, feuil- les, écorces et bois ont été analysés par M. Vauquelin, qui en donne les résultats. Le beurre s’obtient de amande des graines, et possède des propriétés particulières, quoiqu’ayant une cer— taine analogie avec le beurre de Cacao. Gone 201, HERBIER DE M. BiroLr. La ville de Novare avait offert à l'Académie roy. des seien- ces de Turin, l’herbier de feu le professeur de botanique Biroli, _ de Novare, qu’elle avait reçu en don des héritiers de ce pro- (1) C’est probablement l’Eais guineensis (G.. . .n.). 266 Botanique. | fesseur. La classe des sciences physiques ét mathématiques de l’Académie, en acceptant ce don avec reconnaissancé , a délis béré d'offrir à la ville de Novare la collection entière des volumes de ses mémoires, avec ceux qu'elle publiera à l'avenir, et une des médailles d’or qui rappellent sa fondation. { Journal de Savoie ; 8 mars 1828.) 202, SOCIÉTÉ MÉPICO-BOTANIQUE DE Lonpres. Séance du 14. avril 1828. Le secrétaire donne communication des dons recus depuis la dernière assemblée. Dans le nombre de ces présens ,5e trouvé un catalogue manuscrit de l’'Herbier de la Compagnie des In- dés orientales, dont les plantes ont été recueillies par M. Rott- ler, de Madras, avec la description de plusieurs espèces nou- velles, et un dessin in-folio du Vepenithes distillatoria, Yun et l’autre objets offerts par Sir A. Johnston; une collection de graines de Ceylan, parmi lesquelles on remarque celles de lZy- Peranthera moringa, du Cassia senna ,\ du Diospyros calaman- der, du Citrus decumana , etc., présentée par R. Morris, écuy., auteur de la Flora conspicua ; l'ouvrage ayant pour titre : Plinit secundi Historia mundi, Erasmi editio.({n-fol. Bas. 1535), donné par M. Yosy, secrétaire. M. Yosy fit ensuite lecture d’une notice communiquée à Ia Société, et intitulée «sur les différences spécifiques qui exis- tént entre le Welaleuca leucadendron et \e M. Cajuputi, par feu W. Roxburgh et par H. T. Colebrooke, ; ouvrage orné de deux superbes dessins coloriés de ces plantes. Cette notice contient une description complète des deux espèces de Melaleuca , les- quelles, jusqu’à l’année 1809, n'avaient été considérées que comme de simples variétés, et indique en quoi consiste cetté différence spécifique, et d’après quelles bases on l'établit. Cet objet avait fixé, pour la première fois, l'attention des auteurs de la Pharmacopée de Londres. La Société se proposait d’insé-. rer dans son journal ce mémoire et plusieurs autres ouvrages de cette espèce, accompagnés de gravures exécutées par M. So- werby, d’après les dessins mentionnés ci-dessus, l’un desquels (celui du 47. Cajuputi) fut fourni par la Compagnie des Indes orientales, et l’autre par M. Colebrooke. | Le lieutenant, M. C. Friend, de la marine royale, de retour Coc A Botanique. 4 267 ara, annonce qu'il a, conjointement avec le doc- teur, Hancock, formé sur les lieux une collection considérable lac qu il se *RSBpese d'offrir à : la Societé. (Athe- Hs so Notact DE M. BÉLANGER, DANS L’INDe. LT It. _ Nous sr irde nos lecteurs de la mission de M. Bé- ae dans l’Inde. Nous espérons qu’ils ne liront pas sans in- . térêt un tableau fort abrégé des résultats botaniques qu’il a ob- tenus, en attendant que ce jeune voyageur, qui est sur le point de revenir en France, en rende lui- même un compte détaillé, Ces renseignemens seront, de même que l’article inséré dans le Moniteur du 29 novembre 1828 ,extraits des lettreset journaux de M. Bélanger _ : Onsait qu'il s’est rendu pariterre à Pondichéry , avec le vi- comte., Desbassyns, nommé commissaire ordonnateur de nos établissemens dans l'Inde. Parti de Paris, le g janvier 1825 , il a traversé , pour arriver à sa destination, l'Autriche, la Hon- grie , la Transylvanie, la Moldavie, la petite Tartarie, le Cau- case, la Géorgie, l'Arménie, la Perse, et s’est embarqué à Bouchir pour achever son voyage par mer. | - Ce:fnt vers la mi-mars, au milieu des neiges du Caucase, des dangers de tous genres, des angoisses auxquelles est en proie le voyageur dans ce pays inhospitalier, que M. Bélanger vit le premier développement de la végétation, et cueillit, entr'au- tres , le Crocus reticulatus. Mais, à mesure que les montagnes s’abaissèrent ; il fit uné moisson plus abondante dans les vallons et les plaines, qüi lui offrirent des Hellebores , des Cyclamen , des Zeucoium, dès Primevères, des Scilla, des Stellaires, ete... Cependant , au commencement d'avril, la végétation autour de Tiflis était «encore fort peu avancée. Il eût fallu, pour faire de riches herborisations , s’enfoncer à 10 ou 15 lieues de là, dans l'Imérétie, pays très-boisé et très-humide, ou pénétrer dans les montagnes de la Géorgie; mais alors il se fût exposé, d’un côté; aux fièvres intermittentes produites par cette humidité, qui repd la végétation si belle; de l’autre, aux attaques des Gircassiens. Il ne récolta, dans la Géorgie et assiste: qu'une centaine de plantes. | __ La Géographie ne se nourrit des plus pate détaile , 268 | Botanique N° 203 quand ils présentent un point de comparaison. Cette petite col- lection se partageait ainsi qu’il suit : Fougères, 1; ; Graminées, 1; Cypéracées, 2; Liliacées, 6; Iridées, 2; Orchidées, 1; Po- lygonées, 2 ; tmdiohées. 4; Véronicées, 4; Labiées , 4 ; sut fularinées, 1; Solanées, 1; Borraginées, 5; Apocynées, 1; Composées, 4; Renunculacées, 5; Papavéracées, 4 ; Crucifè- res, 4o ou 50; Capparidées, 1; Géraniées, 1; Malvacées, 1; Csryophyllées, 2; Légumineuses, 6; ; Biphorbialcées: 3; bar fères , 1. La famille des Crucifères fournit, comme on voit, presqu’au- tant que les 2/ autres familles, ce qui prouve, ainsi que nous le savions déjà, que les efflorescences salées , si communes dans ces pays, lui sont plus favorables qu’à aucun autre. M. Bélanger n’augmenta pas beaucoup ses collections à Tau- ris, Où il fut attaqué d’une fièvre inflammatoire ; mais il en fut dédommagé en se rendant à Téhéran, et il recueillit plus de 300 espèces, obligé toutefois d’herboriser presqu’au galop, le . sabre au côté, le poignard à la ceinture, et toujours sur le qui vive. Quel prix a pour le voyageur une plante ravie dans de pa- reilles circonstances ! Dans le riche herbier du botaniste séden- taire, ce n’est qu’une espèce de plus. Notre voyageur ne donne aucun détail sur ses observations à la côte de Malabar; il arriva à Pondichéry vers la mi-avril 1826. Ses premiers soins furent consacrés au défrichement de 36 arpens pour y établir le jardin botanique, dont il avait été nommé directeur. | Au mois de janvier 1827, il alla visiter les montagnes de Geu- ge et de Tirnomallé. Il y observa le beau Nelumbo, le Paspa- lum pilosum Roxb., l'Hibiscus cannabinus, le Cytisus Cajan (Pois d’Angole), beaucoup d’acacias, lAchyranthes obtusifolia, des Liserons, des Dolichos , les Plumbago zeylanica, Asclepias voméitoria, Justicia paniculata, Cissampelos pareiroides, Garde- nia latifolia, Nerium tinctorium , Euphorbia antiquorum et ne- rifolia (qui acquiert une élévation de 40 pieds, avec un diamè- tre de 10 pouces), S#ychnos nux vomica, Gmelina ‘asiatica , Santalum album , Excæcaria agallocha ; enfin, 130 espèces de plantes vivantes, et 100 en graines, dont 4o sont utiles en mé- decine ou dans les arts ; et les autres sont des végétaux d’orne- ment. Botanique. 269 + Unwôyage à Madras enrichit notré voyageur de beaucoup d'objets curieux dans différens genres; mais le suivant fut le plus riche de tous. M. B. s’embarqua sur la Chevrette, le 1°° oct. 1827, visita une seconde fois Madras, où il se procura des boutures de Baobab , ainsi que des graines d’arbres utiles pour la plantation des routes et pour les propriétés particulières ; et de là il se rendit à Calcutta, où il fut accueilli avec distinction par les autorités anglaises et par le D° Wallich, si avanta- geusement connu par ses publications sur les végétaux des In- des. Indépendamment des plantes sèches pour son herbier , il fit expédier à Pondichéry, 12 espèces d'arbres pour la planta- “tion des routes, 18 fournissant du bois de construction, 18 -arbres fruitiers, 1 > espèces de plantes alimentaires, 25 précieuses par leurs qualités médicales, le riz des hauteurs, dont la cul- ture n’exige presque pas d’eau, le nil-bodi ou indigo d’Agra, etc. , etc. En tout, plus de 300 espèces vivantes, 250 espèces de »graines, et 4,000 pieds de cannes pour être cultivés dans la colonie. . + De Calcutta, M. B. passa au Pégu, terre presque vierge “pour les naturalistes européens, où les Anglais venaient de faire des découvertes importantes. Il décrira quelque jour les émo- tions dont il fut saisi à la vue de la magnifique végétation qui couvre les bords du sinueux Irawaddi. Nous devons nous bor- mer ici à enregistrer par ordre les faits principaux dont il nous a fait part. Il employa dix-huit jours à parcourir les bois et les marais; 220 espèces d'arbres vivans, tous utiles comme bois de construction , dans les arts , l'économie domestique etc.; 200 plantes pour son herbier, dont plusieurs sont nouvelles; une grande quantité de matières colorantes, furent le fruit de ses re- “cherches; et il consacra autant de nuits presqu'entières à la mise en ordre de ses collections botaniques, zoologiques et au- tres, de ses catalogues, notes etc. | Les fatigues extraordinaires qu’il avait essuyées, lui occasio- nèrent, à son retour, une violente inflammation au foie. Près de deux mois s’écoulèrent dans des alternatives de rechutes et de convalescence. Il n’était pas encore rétabli, lorsqu'il partit pour Java. Ce dernier voyage, également très productif pour la z00- logie, luiprocura 400 plantes sèches, 200 espèces vivantes pour le jardin de Pondichéry, parmi lesquelles figurent surtout les LL | Botpoiqeé arbres si recherchés de l’Archipel indien, enfin, 60,000 boutüres de cannes que le ES 23 MNIEÉ Lee Pan planteurs de la colonie. , Siltér 2sfiig Nous terminerons eet article par di sb ts en masse airèée sultats de tous genres obtenus par M. B., depuis le 9 janvier 1825 jusqu’en juillet 1828, dans son grand voyage pee à Pondichéry, et dans les quatre autres. ‘b Environ 3,000 plantes sèches recueillies en Perse, sur la côte de Malabar et dans les autres pays qu'il a visités; la disposition et la plantation du jardin botanique; plus de 1000 plantes vi- -vantes et plusieurs centaines de graines plantées ou semées dans ce jardin; 60 ou 60,000 plants ou boutures de cannes ;: des journaux fort détaillés de ses voyages et de ses opérations; en- vois faits 1° au Muséum d'histoire naturelle : deux collections de poissons dont une du Gange, einq collections de graines, une collection zoologique comprenant plusieurs centaines d'oiseaux, de crustacés, mollusques etc. 2° À la Société asiatique : deux petites statues de Bouddha en pierre dure, provenant du temple: du pays des Birmans, et un dictionnaire birman-anglais, im- primé à Calcutta en 1826, et qui n'existait pas encore en France. 3° A la bibliothèque du Roi: deux manuscrits en langue Pa, dont le plus précieux est un des livres sacrés des Bouddhistes. … Un bâtiment qui n’est pas encore arrivé en France, quoiqu'il soit parti de Pondichéry avant la Chevrette, qui a ramené vers la mi-octobre le vicomte Deshbassyns, apporte d’autres col- lections de M. B,, sur lesquelles nous n’avons point de rensei- gnemens. Nous pensons que ce sont des objets, Eyes da Pégu et de Jaya. | | | she Ce que nous venons de dire suffira pour dits une idée du zèle de M. Bélanger, et faire naître le désir de le: voir bientôt communiquer au public le fruit _ ses nombreuses coars et de ses observations. | : Aue. Duvau. 204. He D'OCCASION A CÉDER. ÿ : Turwer. Historia fucorum, 3 vol. et8 cah. Prix mor 16 livres sterling, cédé pour 13 liv. st. le 7109 Hooker. Monographie des ParsRernee d’ pr orig. 8 liv, st., cédé pour 7 liv, st. Le in! styol Ditwyx, Britiéh Confervæ, Prix 5 liv, st, au lieu: de pat 9 Zoologie, a71 . Daxæenaus. Historià muscorum ( ponts 54 Prix 4 liv. st, au lieu de 6. _ S’adresser à la Direction du Bulletin. BuzzrarD. Herbier de la France; dictionnaire de bothäline ; histoire des champignons et des plantes vénéneuses et suspectes Me la France. 7 volumes in-fol., ornés d’un nombre considéra- ble de figures coloriées. Il ne reste plus que 25 exemplaires de cet ouvrage, dont le prix est de 400 fr. l’exemplaire. - S'adresser à Paris, chez Béchet jeune, libraire, nérri de V'É- pren de Rosie pes e : dica ZOOLOGTE 250 : CDE TA b . 205. À INTRODUCTORY LECTURE ON THE STUDY OF ZOOLOGY, — Introduction à l'étude de la zoologie. Cours fait à l'institution littéraire et scientifique de Bath; par H. Woops , Esq. In-8° deg pag. Bath, 1827. "206. REMARQUES SUR LES COUPES DU SYSTÈME NATUREL DES ANI- maux, et Sur la manière de fixer leurs caractères; par M. F. Boïé, de Kiel.{ Zsës, Tom. XXI, cah. 3 et 4, 1828, pag. 351.) + L'auteur propose une nouvelle manière d'établir les caractères -des genres, des familles, des ordres, des classes et des embran- chemens du règne animal. L'expérience a prouvé, dit-il, qu'ilest très souvent impossible d'indiquer pour les coupes supérieures “du système , des caractères applicables à toutes les espèces; on rest forcé, par ces caractères, d’exclure d’un groupe des espèces qui lui appartiennent cependant; ou bien, si on ne les exclut pas , les caractères cessent d’être applicables à toutes ces “espèces. M: Boïé pense donc que le micux serait de re- -moncer aux caractères rigoureusement applicables à toutes les ‘espèces d’un genre ou d'un groupe supérieur, et de choisir des caractères en nombre impair, sous la condition que la présence de leur majorité dans une espèce ou un genre, décidera de la pris qu ‘où lui assignera dans le système. LE Tape pense que ce procédé serait applicable à toutes les “branches l’histoire naturelle, Son utilité consisterait à rendre superflu V'emploi d'un système artibciel. à côté de la méthode ame Zoologie. naturelle, de faciliter la recherche des espèces anomales et d empêcher l'établissement de For artificicls fondés sur une espèce unique. | M. Boié trouve que cinq courtes phrases caractéristiques peuvent suffire à faire distinguer une coupe quelconque du sys- tème naturel. Si trois ou plusieurs d’entr’elles sont applicables à une espèce, c’est une preuve qu’elle doit appartenir au groupe en question; s’il n’y a que deux caractères concordans, ou moins encore, il faut la ranger dans un autre groupe. Ce pro- cédé est appliqué par l’auteur aux Mammifères, aux Oiseaux et Reptiles. Nous allons choisir les Mammifères pour exemple. L'° classe. MamMmiFÈRESs. Caractères. 1° animaux vertébrés revêtus de poils; 2° ayant un conduit auditif ouvert au dehors; 3° des mamelles; 4° des orifices à part pour la génération ; 5° des ire couverts par une paupière supérieure. : 1° ordre. QuADRUMANES. Caractères : 1° mammifères revêtus de poils; 2° ayant des mamelles thoraciques seulement; 3° 4 mains; 4° des parties génitales libres; 5° des ongles applatis aux 4 mains. Famille des P/atyrrhins. Caractères : 1° queue préhensile, nue à la pointe; 2° des on- gles en griffes aux extrémités; 3° le pouce opposé aux autres doigts; 4° les cuisses couvertes de poils en arrière; 5° les na- rines distantes. Genre Jaccaus Geoffr. Caractères : Pélage roussâtre ou noirâtre avec des marques blänches; 2° anus nu ; 3° de longs pinceaux de poils à côté des oreilles ; 4° taille d’un écureuil; 5° oreilles nues. Genre Minas Gcoffr. . Caractères : à péage noir, marqué de couleur de sobille, queue de couleur unie; 2° poils du front et du contour de la face alongés; 3° oreilles semblables à celles de l’homme; 4° front proéminent; 5° queue à poil plus rare que celle des JZacchus. S. G. L. 207. VOYAGE AUTOUR DU MONDE, EXÉGUTÉ PAR ORDRE DU Roi sur la Corvette la Coquille; par M. L. J. DuPERREY. — ZooLocr, par MM. Lxssox et Ganxor. Livr. VIIL° et IX° (Foy. le But- letin; Tom. XV, n° 90.) Zoologie. 273 >. Le texte de ces deux nouvelles livraisons contient la suite du chapitre 5°, consacré aux Observations générales sur l’histoire natuñolle des contrées visitées par la Coguille, observations -pleines d'intérêt, et qui forment, pour chaque île ou pays visité, un tableau, plein de mouvement, de l'aspect et des productions les plus caractéristiques de ces contrées. Nous ferons con- naître avec quelques détails ces tableaux, dans un prochain article. Les planches offrent 1°, Livr. VIIL°, les Muscicapa chalybeo- cephalus , Enado, et Toitoi Lesson; le corbeau vieillard, Cor- eus senex Lesson; le Talégalle de Cuvier , Talegallus Cuviert, Lesson; le Puffinure de Garnot, Puffinuria Garnoti, Lesson; la Sarcelle des Malais, nas Radjah Lesson. 2° La IX° Livr. comprend le Triodon Macroptère, Triodon macropterus , Lessorr; le Couscous à grosse queue, fem., Cuscus macrourus Lesson ; l'Icthyophis tigré, Zchthyophis tigrinus Les- son; le Cassican de Quoy, Barita Quoyi Lesson ; les Muscicapa vinornata et guttula, Lesson; et le Pyrrhula Telasco Lesson ; V'Uranoscope kouripoua, Uranoscopus kouripua Lesson. D. 208. FAUNE FRANÇAISE Où Histoire naturelle, générale et parti- culière des animaux qui se trouvent en France, etc. XIX° livr. Texte, MaMMIFERES; Îe M. Drsmaresr. In-8° de 80 P- ( For. le Buliet. Tom. XVI, n° 85.) Cette livraison comprend les Carnassiers appartenant aux deux familles des Cheiropteres et des Znsectivores, ainsi que la plupart des Carnivores. On conçoit que, pour la presque généralité de ces animaux, nous n’avons aucune observation nouvelle à faire valoir, ils sont presque tous trop anciennement connus pour offrir quelques par - ticularités marquantes. Mais nous ferons remarquer que chaque espèce est traité d’une manière convenable dans le plan de l’ou- -wrage; que les descriptions, dues à une plume exercée, sont com- paratives et bien caractérisées, que la synonymie n’y manque -jamuis, et que les auteurs cités sont choisis avec soin. Enfin l’au- teur a su se borner, dans le choix des observations relatives aux mœurs, de manière à donner les faits les plus importans, les plus curieux , Sans dépasser les bornes nécessaires. M. Desma- rest n adopté point la distinction de Bechstein entre les 7. esper- B, Tome XVI, 18 274 Zoologie. tilio murinus et myotes. Nous signalerons l’article du Desman des Pyrénées, Mygale pyrenaïca, espèce rare et l'unique de France, dans un genre où l’on n’en connaît encore que deux espèces. - La livraison de planches renferme des papillons, des coquil- les et des oiseaux. Fi 209. HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE des Mam- mifères et des Oiseaux découverts depuis 1788 jusqu’à nos jours; par M. R. P. Lessow. ( Complément au.r œuvres de Buf- Jon) Tom. If. Races humaines. In-8° de vi et 444 pag., avec 2 livr. de planches. Paris 1828; Baudouin frères. | Le premier volume de cet intéressant ouvrage a été annoncé dans le Bull., Tom. XIV, n° 355; le 2°, qui vient de paraître , est consacré à l’histoire naturelle de l’homme. Dans un premier cha- pitre intitulé : Considérations générales sur les variétés de l'espèce humaine qui habitent l'Océanie, la Polynésie et l'Australie, M. Lesson a réuni tous les faits recueillis par lui dans le cours d’une longue campagne, etil présente un tableau vraiment neuf des peuplades au milieu desquelles il a vécu, et cela, non pas d’après les relations des voyageurs, mais d’après ses propres observations. Ces considérations générales servent d’introduc- tien aux détails plus complets qui sont consacrés à chaque peu- ple en particulier. Pour mieux faire apprécier 12 modifications que le climat et les latitudes ont apportées dans les caractères physiques des races qui y ont été soumises, l’auteur commence par présenter un aperçu sur les îles du grand océan, et sur l’ensemble de leurs productions paturelles; puis il parle des races humaines qui ha- bitent ces îles, et qui sont : les Malais, les Océaniens, les Caro- lins ou Mongols-Pélagiens, les Papous, les Tasmaniens, les Al- fourous- Endamènes et les Australiens. Des détails anatomiques relatifs aux crâncs de suis des peuples dontil est question, un tableau comparatif des pro- portions que présentent ces crânes, et un autre tableau relatif aux dimensions de quelques- uns de ces naturels, terminent l'in- troduction. Le reste du volume offre une série de mémoires sur plusieurs variétés des races humaines, savoir : sur les Araucanos, les Pa- tagons, les Esquimaux, les Péruviens, les Pomotous, les O-Taï- tiens , les Nouveau-Zélandais, les Routoumaïens et les Caro- Zoologie. 275 lins où Mongols-Pélagiens, comprenant les naturels de l’archipel Gilbert, des îles Sydenham, Henderville, Woodle, Oualan, Mac- Askill, Duperrey, Hogolous, Tamatam et Satahoual. La lecture des nombreux détails sur la constitution physique, les habitu- des, lés mœurs et la langue de ces peuples sera utile, non seule- _ nent aux hommes qui cultivent spécialement la science, mais aussi attrayante et instructive pour les gens du monde. - Les deux livraisons de planches qui accompagnent ce second volume offrent les figures des animaux suivans : l’Antilope lai- . neuse, le Spermophile de Franklin, le Chlamyphore tronqué, la Génette-Lisang, le Chien sauvage de Sumatra, l’Antilope à cornes fourchues , la Marmotte de Richardson, la Marmotte de Hood, la Baleine franche, le Rorqual du nord, le Delphino- rhynque couronné, leDauphin de Bory,leLamantin d'Amérique, le Dugong des Indes, le crâne du Dugong des Philippines, le Dauphin à sourcils blancs, le Dauphin cruciger, le Narwhal-Li- corne , le Diodon de Desmarest et l’'Hyperoodon de Honfleur. S. G. L. 210. Résumé DE MammaLroc1E ou d'histoire naturelle des Mam- mifères; par M. Meyranx, D. M. P. Grand in-32, papier vé- lin, avec atlas de 48 pl.; prix 7 fr. fig. noir, et 10 fr. 5o ce. fig. col., faisant partie de l'Encyclopédie Portative dirigée par M. Bailly de Merlieux. Paris, 1828; rue du Jardinet. . La science proprement dite, n’a presque rien à gagner avec les résumés d'histoire naturelle, les manuels, etc.; mais ce genre de livres la popularise parmi un grand nombre de lecteurs qui ne voudraient point en faire l’objet d’une étude longue, et ardue. Sous ce rapport, ces livres rendent un Véritable service ; etle succès de librairie que plusieurs ont eu, met cette vérité dans tout son jour. On ne doit donc s'attendre, dans le Résumé de mammalogie, à rien de neufsur les mammifères; aussi l’auteur s’est-il borné à adopter sans dis- cussion les idées de quelques naturalistes de l’époque; etila res- serré dans son petit volume les traits les plus saillans des carac- ‘tères zo0logiques. Mais nous ne laisserons pas de remarquer, toutefois, que l'ouvrage qui a fourni le plus à M. Meyranx, non- seulement n’est pas cité, mais qu’il a évité même d'écrire le nom del'autéur. C'est ainsi qu'il attribue à MM. Quoy et Gaimard, 18. 276 Zoologie. à une découverte qui a été publiée"par M. Lesson, savoir: que les Chauve-souris ont un flux menstruel etc. TA Un très grand nombre de fautes déparent ce volume, Il nous est impossible d'en accuser la typographie parce qu’elles se trouvent répétées plusieurs fois, et en français aussi bien qu’en latin, Tels sont : p. 129 Clæno, pour Cæleno, Mermops pour Mormoops, Desnodris pour Desmodus, Aulæcodus pour Aulaco- dus, Laccomys pour Saccomys, Delphinopterus pour Delphinap- terus, etc. Le genre Physeter est répété deux fois; on y trouve aussi plusieurs doubles emplois ; ainsi la Taupe étoilée est ajou- tée aux Taupes, tandis que le Condylura cristata est la même chose, etc. à L’exécution de l’atlas et le choix des animaux sont de beau- coup supérieurs au texte. | D PRE 4 211. DESCRIPTION D’UNE MACHOIRE INFÉRIEURE D ANTHRACOTHE- riuM, trouvée dans les grès tertiaires de la Limagne; par MM. l'abbé Crorzer et JOBERT ainé. Avant la découverte de ce fossile, on ne connaissait encore sur la mâchoire inférieure de la plus grande espèce d’Anthraco- therium, que les eux dernières molaires. Les auteurs décrivent les deux branches complètes. Il y a 6 molaires de chaque côté, une canine et 3 incisives, en tout 20 dents. Les trois premières molaires sont à un seullobe, oblongues, d'avant en arrière, pointues, tranchantes au bord antérieur, ap- platies du côté opposé et cauvertes d’aspérités qui forment à la face interne une espèce de bourrelet assez régulier, La °° estla plus petite, et la 3° a plus d'épaisseur que les deux autres; la 2° et la 3° ont la même longueur. La 4° molaire est fort usée, on voit cependant qu’elle ressemblait à la 5°, c’est-à-dire qu’elle avait deux paires de pointes bien distinctes. = La 5°, plus grande que la précédente, est aussi très-usée; elle a en arrière un petit talon qu’on retrouve dans celle que M. Cu- vier a décrite. { fig. 2, pl. 80.) de sa fig. 2, pl. 80. Un sillon descend obliquement dans la pointe Enfin la dernière a deux paires de pointes pyramidales, et un fort tubercule en arrière; celui-ci est bifide, comme l’a dit M. Cuvier de ce tubercule, et va en s’abaissant vers le côté interne; un au- tre, plus profond, se termine à la base de la 2° pointe externe; entre les deux est une arête mousse , qui se rekéve contre cette Zoologie. 277 pointe et se confond avec le bord. La table des pointes externes produisait, par l'usure, des figures de croissant. Les 4 pyramides antérieures sont d’ailleurs exactement semblables à celles de la dernière molaire que M. Cuvier a décrite. (3° vol. , pag. 399.) + La canine, d’une forme conique, un peu coudée et comprimée vers la base, a, comme dans le cochon, la pointe dirigée en de- hors; la racine se fermait complètement lorsque l'animal avait acquis tout son développement. “Les incisives sont couchées dans leur longueur sur un plan presque parallèle à la table des molaires. Les quatre premières sont un peu carrées comme celles du cheval, mais plus droites et plus alongées ; les dernières ont une forme différente, la partie émaillée est plus large et plus aplatie en dessus ,ilya, aux bords interne et externe, un rebord saiïllant de chaque côté. + La branche montante est très large, son bord inférieur des- cend plus bas que dansles Anoplotherium etles Palæotherium ; le condyle paraît plus arrondi et moins large transversalement que dans aucune espèce de Pachyderme , si on en excepte l'Élé- phant. L’apophyse coronoïde forme le bec en arrière comme celle de l’'Anoplotherium; mais elle est située plus en avant, à peu près comme chez les Palæotherium. La branche est épaisse au- dessous de la racine des dents et aplatie à la face interne; elle se renfle, au contraire, à la face externe, vis à vis la première molaire, se resserre vers la quatrième, et se renfle de nouveau, pour produire au dessous de la seconde et de la troisième, une apo- physe très remarquable, qui descend beaucoup plus bas que le bord inférieur. Il est probable que cette protubérance servait à _ retenir les attaches des muscles qui meuvent les mächoires. Les lignes de chaque série des molaires opposées forment entr’elles un angle très petit (d'environ 10 degrés); les premières sejettent un peu en dehors, et les postérieures sont inclinées en dedans : ce qui prouve que le plus grand écartement des bran- ches, en arrière, avait lieu vers le bord inférieur. Pour donner une idéé des proportions de cet ancien quadru- . pède, il suflira de dire que les molaires occupent ;* de moins ._ que dans l'Hippopotame, et environ deux fois plus d'espace que dans le Tapir. .« En résultat, le plus grand des Anthracotherium connus se rapprochait du Rhinocéros et du Daman par les croissans sim- 278 Zoologie. ples de ses molaires inférieures ; il avait, par le nombre et la dis- position de ses incisives, quelques traits de ressemblance avec le Cochon, tandis que l’apophyse située au côté externe de l'os ne inférieur, et la direction de la branche montante, semblent indiquer une espèce de passage à l'Hippopotame, C’é- tait donc un véritable Pachyderme; contemporain des Anoplo- therium, des Lophiodon, des Palæotherium, c'était un des plus grands animaux de l’époque tertiaire; il vivait sur le bord des grands lacs, où se sont déposées les formations qui nous ont conservé ses dépouilles, avec un grand nombre d’autres que: nous ferons connaître par la suite. Étudier avec persévérance ces monumens d’un ordre de choses qui n’est plus,est une tâche pénible, mais c’est refaire page à page l’histoire mystérieuse de ces temps antiques sur lesquels les traditions ne peuvent rien nous apprendre. Ces débris précieux sont les anneaux épars d’une chaîne d’évé- nemens dont un jour, peut-être, on rétablira la succession. Jusques là, ils nous font du moins connaître une multitude d’étres qui viennent se ranger dans les classifications zoologiques; ils établissent d’un genre à l’autre des passages moins rapides, et nous montrent ainsi quelles variations les formes organiques peuvent subir, sans que les conditions de la vie cessent d’être remplies. Bin cie 212. SySTEMA Avium; auctore J. Waczer. Pars prima. In-8° à 2 col., petit-texte. Stuttgart, 1827. (Voy. le Bullet. ; Tom. XIV, n° 391.) l Les découvertes sans nombre qui viennent de toute part en- richir l'Histoire naturelle, l'élan imprimé à tous les esprits qui se portent vers l'étude des sciences d'observation, nécessitent de temps à autre des révisions générales des genres et des es- pèces des êtres, et un classement méthodique, capables de les montrer dans de justes rapports. Mais telle est l’immensité de la matière, que ces tableaux sommaires, nommés species, par tes nombreuses recherches qu’ils nécessitent , sont de la plus haute difficulté. En ne nous occupant ici que de l’ornithologie, personne, depuis Gmelin et Latham, n’avait osé entréprendre une telle tâche. On se bornaïit à publier de ces vastes recueils de figures peintes avec le plus grand soin ; on imprimait des re- cherches isolées, des monographies , des articles de dictionnai- res; mais les naturalistes les plus zélés semblaient effrayés du TT Zoologie. 279 travail colossal que nécessitait une révision des espèces, des va- riétés et des âges des Oiseaux. M. Wagler n'a point reculé de- vant les obstacles de son entreprise, et le premier volume de son Species, qui vient de nous parvenir en France, légitime son heureuse audace. M. Wagler ne s’est pas toutefois astreint à suivre un ordre méthodique : il a traité des genres, plus ou moins nombreux en espèces, suivant qu'il pouvait en étudier plus fructueusement les individus, et ces sortes de monogra- phies de genres, sans liaison entr’elles en ce moment, sont des- tinées à être réunies, lorsque l'ouvrage sera terminé, par un tableau systématique que présentera l’auteur, où le manque de pagination fournira aussi l'avantage de suivre, dans l’arrange- ment définitif, la méthode qui conviendra le mieux à l’acqué- reur du livre. Les genres traités dansce premier volume sont les suivans : Toucan ; Aracari; Pic; Picumne; Pluvier; Coureur; Mano- rhine ( qui répond aux Philémons de M. Vieillot); Pastor; Étourneau ; Paradisier; Rolle; Eurylaime; Musophage (Phi- mus, Spelectos) ; Épimaque; Huppe; Tantale; Cicogne; Cep- phus; Palamède; Grue; Corace; Colombe; Tinamou, Méga- pode, Ibis, Corbeau, Pie, etc., etc, Les descriptions sont rédi- gées avec beaucoup de soin, et accompagnées d’une synonymie étendue; mais telle est la rapidité des découvertes de chaque jour , que déjà un grand nombre d’espèces récemment décrites auront besoin d’être placées en supplément. En étudiant sevè- rement les Oiseaux, on devait s'attendre à de nouvelles déno- minations, amenées par de nouvelles vues; c’est aussi ce qui est arrivé. Mais il est juste de dire que l’auteur a été sobre de ces noms multiphés, qui embarassent plus la marche de la science, qu'ils ne la servent. Toutefois, le petit nombre de ceux qu'il a proposés ne nous parait pas à l'abri du reproche; et nous ne pen- sons pas qu'on doive admettre de prime-abord ses genres Pas- tor, Lypornix , Nothura, Notherodius , etc. Le Systema avium est appelé à devenir un des livres indis- pensables de l’ornithologiste, et nous l’examinerons plus en dé- tail. x Lrssox. 213. ORNITHOLOGIE PROVENCALE , Où Description, avec fig. co- lor., de tous les oiseaux qui habitent constamment la Pro- vence ou qui n’y sont que de passage, etc.; par Pol. Roux, 280 Zoologie. In-4°. Livr. 1 à 42. Marseille, 182-1828; Camoin frères. ( Voy. le Bullet.; Tom. XV, n° 106.) Nous pouvons dire, après avoir parcouru l’intéressant recueil d'ornithologie de M. Roux, que cet auteur remplit pleinement ce qu'avait promis son prospectus. Les planches sont bien des- sinées, et les couleurs des espèces figurées sont en général ren- dues avec une grande exactitude. Un certain nombre de plan- ches sont consacrées à représenter des nids et des œufs. Le texte qui accompagne chaque livraison devient intéres- sant par les détails sur les mœurs et les habitudes des diverses espèces dont l’auteur a donné la description. Dans un avant-propos, l’auteur indique l'esprit dans lequel il a composé cet ouvrage, les vues qui l’ont guidé et les écueils qu'il a voulu éviter. M. Roux a fait ses efforts pour décrire exactement les oiseaux dent il fait mention, de manière à distin- guer le mäle de la femelle, et le jeune âge, sous leurs différen- tes livrées. Il parle de leurs mœurs, de leur accouplement, de leur nid, de leurs pontes, de leur chant, de leurs migrations, des époques auxquelles elles s'effectuent en Provence, de la durée et du passage des circonstances où il n’a lieu qu’accidentellement. M. Roux a donné la préférence à la méthode de M. Vicillot, pour le classement de ses espèces ; il a cependant adopté quel- ques-uns des genres nouveaux de M. Temminck, et des sous- genres de BI. Cuvier. Il s’est attaché à citer exactement la syno- nymie de MM. Temminck et Vieillot. À la fin de son ouvrage, M. Roux donnera l'explication de toutes les espèces de piéges qu’on emploie en Provence pour prendre les oiseaux. | Dans une Zntroduction assez étendue, il expose les gene- ralités scientifiques sur l’organisation et les mœurs des oiseaux, et les résultats de ses observations sur les habitudes de ceux de la Provence. Chaque espèce offre d’abord une description Linnéenne, con- cise et faite avec beaucoup de soin, puis une synonymie assez complète, et enfin des observations de détail, pour compléter la description, ou présenter sur les mœurs, les habitudes de l’es- pèce, les détails nécessaires. | On concoit qu'il nous serait impossible de suivre une à une chacune de ces espèces. On ne doit point d’ailleurs s'attendre à Zoologie. 281 en trouver de nouvelles dans une semblable collection; mais nous dirons , d’une manière générale, que M. Roux mérite les plus grands éloges pour son zèle ardent pour la science et pour . son activite très-remarquable dans ses travaux ; qu'il mérite aussi la reconnaissance des savans et les encouragemens du Gou- vernement, qui ne saurait mieux accorder ses faveurs qu'aux hommes qui travaillent avec tant de suite et de persévérance à enrichir le domaine de la science et, par conséquent, la gloire nationale. M. Roux nous paraît remplir très-bien la tâche qu'il s’est im- posée. On concoit à peine comment 1l peut suffire à produire à la fois , outre la rédaction du texte, un si grand nombre de des- sins ; car toutes les figures qu'il publie pour les trois ouvrages qu'il a entrepris à la fois sont lithographiées par lui, ct, nous devons le dire , ces figures sont très- bien dessinées, et le plus souvent coloriées avec beaucoup de vérité. Le bas prix auquel il peut donner chaque livraison tient à ce qu'il fait beaucoup par lui-même sans doute, et par-là c’est un nouveau titre qu'il acquiert à la reconnaissance des savans. À 214. HISTOIRE NATURELLE DES Orsraux-Moucxes; par R. P. Les- son, auteur de la Zoologie du Voyage autour du monde, etc. Dédiée à S. À. R. MaprmoiseLre. 1°° livraison. Paris, 1829; Arthus Bertrand. ( Voy. le Bullet.; Tom. XV,n° 230.) Voici un ouvrage qui ne peut manquer d'obtenir un brillant succès, et nous commençons par en féliciter l'éditeur, M. Arthus Bertrand, auauel on doit rendre la justice, qu’il met un amour- propre bien placé à attacher son nom à de beaux et ntiles ou- vrages. Non-seulement il y consacre ses soins assidus, mais, ce qui est non moins important, il sait y mettre les capi- taux couvenables, etc'est surtout dans les ouvrages à figures que l’on ne peut espérer rien de beau sans beaucoup d’argent. Comment, en effet, un ouvrage destiné à nous faire connaître les plus jolis, les plus singuliers de cette gent volatile qui anime les airs et qui charme nos orcilles, n'aurait-il pas un grand succès ? Couverts de rubis et de topazes brillans des plus beaux effets métalliques, aussi remarquables par les formes variées que par les ornemens, les accidens Ge leur plumage, les Oiseaux- Mouches offrent d’ailleurs, dans l'histoire de leurs mœurs et de leurs habitudes, un intérêt tout particulier; ils le disputent sous 282 Zoologie. ce rapport aux papillons : ce sont les oiseaux des fleurs; comme ces insectes, ils voltigent autour d’elles et se reposent à peine sur leurs corolles. Enfin, comme l’a dit Buffon, ce petit être si vif, si brillant, cette charmante miniature est le chef-d'œuvre de la nature. Ajoutez à l'intérêt qu’inspirent ces petits animaux si célèbres, des figures qui les représentent avec une grande perfection, et une plume habile et exercée qui les décrit et nous retrace toutes les particularités de leur histoire, en voilà plus qu'il n’en faut pour assurer le plus prompt débit à ce bel ouvrage. Les deux feuilles dont se compose cette première livraison offrent le commencement de l'introduction dans laquelle M. Les- son rassemble toutes les observations, tous les faits généraux qui concernent les Oiseaux-Mouches. Les planches , exécutées sur les dessins de mademoiselle Zoé Dumont et gravées par M. Coutant , sont coloriées dans les ate- liers de Remond, avec autant de vérité que de talent. Elles re- présentent cinq espèces magnifiques, l'Oéseau-Mouche Corinne, lO.-M. Sapho, \O.-M. à raquettes, le Hausse-Col blanc. X était difficile de faire un plus joli choix, il est impossible de voir ce charmant ouvrage sans le désirer et sans l’admirer surtout. 215, OBSERVATIONS SUR QUELQUES DÉNOMINATIONS DE GENRES OR- NITHOLOGIQUES ; par C. GLocer. { Notizen aus d. Gebiete der Natur u. Heilkunde ; mars 1827, n° 348, p. 275. ). M. Gloger se plaint, et non sans raison, du grand arbitraire qui s’est introduit dans la formation de nouveaux noms généri- ques, en ornithologie aussi bien que dans les autres branches des sciences naturelles. Il pense que ces noins , formés souvent contre toutes les règles de la grammaire, ont besoin d’une ré- forme ; ét il propose de les remplacer par d’autres, plus confor- mes aux règles tractes par l'illustre auteur de la philosophie bo- tanique et par Illiger. Ces nouveaux noms ont déjà été adoptés par M. Lichtenstein , au Muséum de Berlin. Noms vicieux. Noms proposés par l'auteur. Cobaso: Nil lie su ae en do . Coronis, fem. Monasa. Vieill......,.......... Scotocharis,f. (tenebris gaudens). Capuo. VW. 25... ve... Nystactes, m. (dormitor). Coccyzus. Vieilss5.., :., 3225: Coccrzon,m. Phænicophaus. Vieill............ Melias(Mnix, nymphes des arbres). Dacele. Leach. :..5.7.: ..V pad EGICYON: HE CriigerTemm ,........-.c..0.. ITichas, Î . Zoologie. 283 Muscipeta. Cav.s............... Terpsiphone(necando gaudens). Tyrannus. Guv................. Drymonax,m.(sylvarumtyrannus). Phibalura. Vieill................ Chelidis, f. (indiquant l’analogie PE avec les hirondelles). Pharehas. Nielll.,....,.....:.:,. Hyas,f. 4 | HE SORPRRENNNESCSS Thyellas , f. Les motifs que l’auteur allègue pour plusieurs de ces change- mens ne nous paraissent pas assez graves. Quoique beaucoup de noms soient vicieusement formés, il ne faudrait cependant les rejeter qu'en cas d’urgente nécessité, sous peine d’ajouter encore à la confusion des synonymes qui surchargent déjà la science. Une réforme partielle n’aurait d’ailleurs point de résul- tat, et, quant à une réforme générale, c’est encore une question de savoir si les avantages en balanceraïent les inconvéniens. À : 3 F 216. SYSTEMATISCHE DARSTELLUNG DER FORTPFLANZUNG DER VosceL, etc. — Exposé systématique de la propagation des oiseaux d'Europe, avec les figures de leurs œufs; par le D' F. A. L. TarenEmaNN , MM. Breum et G. A. W. THIENEMANN. 1”° sect. Rapaces et Corbeaux. Gr. in-4° avec 4 pl. col. ; prix, 2 rth]l. 12 gr. 2° sect. Zrsectivores. Avec 4 pl. col. représentant 68 œufs. Gr. in-4° de 76 pp.; pr. 2 thal. 12 gr. Leipzig, 1826; Barth. 217. I. VERHANDELING OVER HET TREKKEN DER VOGELS. — Me- moire sur les migrations des oiseaux de passage; par Herm. ScuLeGEL , couronné par la Société hollandaise des sciences de Harlem. In-8° de 162 p. ( Extrait des mémoires de cette Société.) 218. II. MÉMOIRESUR LES OISEAUX DE PASSAGE QUI FRÉQUENTENT LES Pays-Bas; par J. KoniNexBurc. ( Van Kampen, Ha- gaziÿn voor Wetenschappen, etc., Vol. IX, cah. 1.) I. La Société Hollandaise des sciences de Harlem avait pro- posé pour sujet de prix la question suivante : Comme il règne _ encore beaucoup d’obscurité et de divergence d'opinions sur les contrées ou se rendent les oiseaux de passage connus chez nous, la Société demande qu’on réunisse sur ce sujet tout ce que l’on sait par sa propre expérience, ou d’après les rapports des auteurs les plus dignes de foi, Le prix, de la valeur de 150 florins, fut dé- cerné , le 17 mai 1828, au Mémoire de M. Schlegel, dont nous - allons faire connaïtre le contenu. Ce travail est divisé en à cha- pitres. Dans le 1°, l’auteur expose les opinions des principaux 284 Zoologie. auteurs qui ont parlé des migrations des oiseaux, depuis Ars tote jusqu'aux temps modernes; dans le 2° chapitre, il s’agit des migrations des oiseaux en général, et de leurs causes; dans le 3°, l’auteur distribue les oiseaux en stationnaires (manentes), errans ( erraticæ ), et voyageurs (mégratoriæ ). Le 4° chapitre offre une revue systématique des oiseaux de l’Europe, avec l’in- dication de leurs stations et de leurs voyages. Le 5°, enfin, contient quelques corollaires généraux sur l'état actuel de la science à cet égard, et quelques suypositions que cet état per- met de faire. : | Les oiseaux de passage de l’Europe passent en général l’hi- ver dans l'Afrique et dans le sud-ouest de l'Asie. La plupart des autres espèces d'Europe qu’on rencontre dans d’autres parties du monde sont des oiseaux aquatiques ou des Échassiers, sou- vent répandus sur toutes les parties du globe. Les oiseaux de passage, proprement dits, vont directement du Nord au Sud, c'est ce,que confirment les observations de Spallanzani, Hassel- quist, Pallas, Catesby et Bartram. Forskâl énumère un grand uombre d'oiseaux qui, d’après le rapport d’un chasseur arabe, passent l’hiver dans le nord de TAfrique ; mais comme il n’a pu y joindre les noms systématiques, son rapport est de peu d’uti- lité, MM. Hemprich et Ehrenberg ont aussi rencontré beau- coup d'oiseaux d'Europe dans la vallée du Nil; beaucoup de ces oiseaux se retrouvent dans la Haute-Égypte, dans la Nubie et jusque dans l’Abyssinie. L'intérieur de l'Afrique est trop peu connu pour que nous puissions avoir des notions certaines sur les oiseaux qui y arrivent et qui y restent temporairement ; mais on retrouve nos oiseaux de passage sur la côte occiden- tale de cette partie du monde, dont le climat paraît leur con- venir le mieux, pendant la saison rigoureuse. Rien n’est cependant plus probable, selon l’auteur, que l’opi- nion: que le plus grand nombre de ces oiseaux de passage habi- tent, pendant l'hiver, l’intérieur de l'Afrique, M. Schlegel pense que ces oiseaux, après avoir passé la Méditerranée, se distri- buent dans le nord de l'Afrique; que la plupart des oïseaux ri- verains et aquatiques trouvent leur nourriture sur les bords du Nil, où beaucoup d’entre eux passent l'hiver, tandis que les in- nombräbles essaims d'oiseaux de passage insectivores pénètrent beaucoup plus loin vers le sud : les uns, qui sont venus de lest de l'Europe par la Grèce, remontent la vallée du Nil jusqu'aux Zoologie. 285 montagnes de la Lune et aux bords du Niger; les autres, venant de l'Occident par l'Italie, la France et l'Espagne, se dirigent vers le sud-ouest, le long des bords de l'Océan jusqu’au Séné- gal, pour se distribuer dans toute cette partie de l’Afrique oc- cidentale. Peu d'oiseaux doivent se diriger de l'Europe dans la partie sud-ouest de l'Asie. Les oiseaux de la pointe méridionale de l'Afrique font aussi, en partie, des migrations aux approches de l'hiver. Ils ne peuvent se diriger que vers le nord, mais on na encore aucune observation positive à cet égard. On peut voir, par ce que nous venons de dire , que le travail de M. Schle- . gel se recommande, non par des vues ou des faits nouveaux, mais comme une compilation fort bien faite, et qui ne laisse pas d’avoir $on utilité. S.G. L. * IL. L'auteur du deuxième Memoire compare les assertions des voyageurs et des naturalistes, et il en tire les conclusions suivantes : La plus grande partie des oiseaux de passage, du printemps, de l'automne et de l'hiver, dans les Pays-Bas, vien- nent des côtes et des foréts de l’Allemagne et y retournent. 2° Les oiseaux de chant et d’eté viennent de l’Archipel grec, et y retournent lorsque la température n’est plus assez douce dans les Pays-Bas. 3° Un petit nombre d'oiseaux, entraînés par la compagnie des autres, ou chassés par des Oiseaux de proie, ou tourmentés par la faim, dérangent leurs habitudes, et font quel- quefois deux migrations dans la même année. 4° Un petit nom- bre d’autres oiseaux, séduits par la douceur de la température, ou par: l'abondance de la nourriture, prolongent leur séjour dans les Pays-Bas, et y passent même l'hiver. D. 219. CIGOGNES AVEC DES ÉCUSSONS MÉTALLIQUES. + En 18:3, le directeur Bornemann, à Berlin, fit attacher aux jeunes Cigognes de plusieurs nids, des écussons en laiton, qu'on fixait sous la poitrine. Aucun de ces oiseaux n’a été revu, et l'on n'a pu avoir d'eux aucune nouvelle qui eût indiqué la direction qu'ils avaient prise. Cette année (1828) on a ré- pété l'expérience avec des écussons en laiton recouverts d’une couche de licque rouge ; peut-être réussira-t-elle mieux cette fois, si quelqu'un de ces oiseaux est pris ou vu. quelque part, (Frorieps Notizen ; Tome XXI , n° 21, août 1828, pag. 329). En: | 286 Zoologie. k 220. NOTIGES ERPÉTOLOGIQUES; par ScHLEGCEL, de Leyde. (Isis; vol. XX, cah. IT, p. 281). Dans ces notices, l’auteur fait la critique de la classifica- tion des Reptiles de M. Fitzinger, annoncée dans le Bulletin, Tom. IX, n° 302. Il annonce la publication prochaine de des- criptions et de figures des espèces de Reptiles que possède le Muséum royal des Pays-Bas. Enfin, il donne la liste des genres de Reptiles tels que M. Boïé les avait établis dans ce Muséum; Cette liste a aussi été donnée dans le Bulletin, To. IX, n° 203. 291. RÉPONSE À M. ScuieGez ET À M. WAcLer; par M. FirziN- cer. { Zbid.; Tom. XXI, cah. 1, pag. 4). Il s’est élevé une polémique entre MM. Fitzinger et Wagler, au sujet de l'ouvrage du D’ Spix, sur les Serpens du Brésil. Il ne nous appartient pas d'y entrer directement, d’autant moins qu’elle roule en partie sur des reproches et des récriminations grammaticales sur les noms des espèces et des genres établis par ces messieurs. M. Fitzinger donne, comme supplément à son article, des tableaux synoptiques rectifiés de ses familles des Agamoïdes et des Vipéroïdes, et divise sa 2° tribu des Dip- noa en 3 familles au lieu de deux. Ces familles sont les Crypto- branchoidea, les Amphiumoidea et les Phænerobranchoidea. 2922. OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LES REPTILES observés dans le voyage autour du monde de la corvette la Coquille ; par M. R. P. Lessow. ( Annales des scienc. natur.; avril 1828, pag. 269 ). | Ce Mémoire offre quelques détails généraux sur les Reptiles rencontrés pendant le voyage de la Coquille ; et quelques ren- seignemens sur les habitudes et sur les limites géographiques qui sont assignées à plusieurs espèces. L'auteur suit l’ordre des séjours et des contrées que la Coguille a successivement par- courues. 223. Sur LES REPTILES FOSsSILES Dü WurTEMBERG; par le prof. G. Jzcrr de Stuttgardt. ( Zsis ; Tom. XXI, cah. 5 et 6; 1828, pag. 441.) (Voy. ci-dessus, n° 132, pour la partie géologique.) Ces Reptiles appartiennent à 3 différentes espèces de roches, savoir : ie 1° Au Lias de Boll. Cette formation a fourni un Gavial, qui Zoologie. 287 se trouve à Dresde ,.des restes d’Ichthyosaure que l’auteur rap- porte aux J: communs, platyodon , tenutrostris et intermedius ? Des ossemens d’une espèce de Geosaurus et PERRTÈNE d'un Ple- siosaurus. 2° Au grès blanc à gros grain. Cette formation a fourni deux Reptiles inconnus jusque là; Pun ressemble au Gavial par la forme de son crâne, mais il s’en distingue par la forme cylin- drique des dents latérales de la mâchoire; l’auteur lui donne provisoirement le nom de Cylindricodon. Le second de ces Reptiles n’est connu jusque là que par deux fragmens de sa mä- choire, et la figure carrée de ses dents fait proposer pour lui le nom-de Cubicodon. La famille ou le genre auquel ils doivent appartenir recevra le nom de PAytosaurus , attendu que la con- formation des dents indique une nourriture de nature végé- tale. | + 3° Dans une couche du schiste alumineux près Gaildorf, L’au- teur a rendu probable l'existence de deux Reptiles ; il propose pour le 1*° le nom de Mastodon( to )saurus, parce que ses dents, seules parties connues, se terminent en un mamelon ob- tus, Sa longueur peut avoir été de 30 pieds. Le second Reptile n’est connu que par une portion de l’occiput ; mais il est telle- ment distingué par ses condyles articulaires très-saillans, qu'il doit former un nouveau genre, pour lequel on a choisi le nom de Salamandroides. M. Voith a aussi trouvé les restes de deux animaux crocodi- loïdes, près d’Amberg , avec des os d’Ichthyosaure. $S. G. L. 22/4. HISTOIRE NATURELLE DES Poissons; par M. le Baron Cu- wier et M. VALENGIENNES; première livr., 2 vol. in-8° de XVI, 573 et xxX1, 490 p. av. deux cahiers de planches; lun in-8° de 40 pl. gr., l’autre in-fol. de... .pl gr.; prix, fig. noires 26 fr. Paris, 1828. ( Foy. le Bullet. ; Tom. XIV, n° 121.) Lorsqu'un ouvrage dont les matériaux sont depuis plusieurs années élaborés avec soin, se publie au milieu de la plus riche collection, à l'aide de la id vaste correspondance, aidé de la “biltiothèque la plus complète, et se trouve dirigé par un des näturalistes les plus célèbres de l'Europe , on doit penser qu'il vest destiné à fixer les bases de la science, et que dé son appa- 288 Zoologie. rition doit dater une ère nouvelle pour l’ichthyologie. Nous - analyserons donc purement et simplement le tome premier de ce monument destiné à traverser une longue suite de périodes dans la science, sans oublier que les louanges d’un disciple zélé et ardent seraient déplacées, et que les discussions qu’il pour- rait chercher à soumettre à ses lecteurs sur quelques points pourraient étre oiseuses et ridicules. Le premier volume de l’histoire des Poissons est divisé en deux livres. Le 1°° comprend le tableau historique des progres de l'ichthyologie , depuis son origine jusqu à nos jours; le 2° donne une idée générale de la nature et de l’organisation des poissons. Le premier livre présente donc une histoire de lich- thyologie que M. Cuvier divise en trois époques principales, remarquables chacune par. les progrès divers que la science a faits. Après avoir, avec cette érudition immense et cette clarté de style qui distinguent tous les onvrages de ce savant, résumé des considérations générales sur l'utilité des poissons et sur l’u- sage que tous les peuples en ont fait, ilcite ce que les auteurs, les poètes, les littérateurs et les naturalistes de l'antique Grèce et de l’ancienne Rome en ont dit dans les écrits qu'ils nous ont laissés. Les opinions de l'Égypte, berceau de la civilisation, sont surtout remarquables, et les adoralions que ces peuples ichthyophages adressaient à un grand nombre de poissons, sont rappelées par des apercus entièrement neufs, qui découlent des recherches faites dans ces derniers temps par les explorateurs les plus connus de -ce sol classique. Après les ressources em- pruntées à cette classe d'êtres par les Égyptiens, viennent les recherches du même ordre sur la pêche chez les Juifs, les Ty- riens, puis chez les Grecs'et chez les Romains. Là, au milieu - de lérudition la plus variée, on trouvera tout ce qu'Aristote, Pline, Élien ont écrit sur les poissons. Sous les empereurs, quel- ques Latins, soit poètes, soit médecins ou thérapeutes, S ’occu- pèrent beaucoup de cette branche de l’histoire’ naturelle, prin- cipalement sous le rapport ou médical ou usuel ; ; plus tard, les pères de l'Église l’envisagèrent dans ses rapports avec les rites religieux. Toutefois, jusqu’au XVI* siècle, l'ich- thyologie ne fut guère considérée comme science, mais bien plutôt comme une branche de l’économie politique ou de la dié- tétique. Les poètes ne la traitèrent jamais que comme un article Zoologie. 289 de gastronomie. Au 16° siècle, au contraire , apparaissent trois hommes célébres qui jetèrent presqu’en même temps les fonde- mens de cette science, et qui sont Belon , Rondelet et Salviani. Leurs idées furent bientôt compilées et commentées dans les volumineuses productions de Conrad Gesner et d’Aldrovande. Jusque là le monde ichthyologique avait été resserré ; mais le gé- nie de Colomb, en découvrant une nouvelle terre, contribua à l’enrichir, et c’est alors que parurent des descriptions ou des figures d'espèces nouvelles, dans Thevet, Laet, Nieremberg, Hernandès, Pison, Margrave etc. Les Indes également conqui- ses, enrichirent cette partie, surtout par les écrits de Bon- tius etc. Enfin les Antilles, nommées alors Indes occidentales, furent étudiées par Nieuhof, Dutertre , Rochefort etc. La mar- che de la science devint alors plus ferme et jeta de profondes racines chez les nations de l'Europe. Ray et Willughby, en 1686, publièrent la première méthode fondée sur l’organisation, et, sous ce rapport, furent les premiers vrais législateurs de l’ich- thyologie. Après ces naturalistes, une foule d'auteurs enrichirent cette étude, qui marcha alors légale des autres branches de l'histoire naturelle, Mais, parmi les noms qui renouvelèrent l’é- difice en tout ou eu partie, apparaissent ceux d’Artédi et du grand Linné. Plus fécond, le 18° siècle comprend une im- mense série de travaux , soit généraux soit partiels, que M. Cu- vier classe avec son habileté ordinaire, caractérisant les décou- vertes de chaque auteur par les progrès qu’elles ont fait faire à la science. Là, sont successivement passés en revue les ou- vrages ou documens de Duhamel, Pennant, Forster, Pallas, Commerson, Fabricius , Thunberg, Broussonnet, Bloch, Schnei- der , et mille autres qu’il serait trop long de nommer. Les anatomistes qui ont étudié l’organisation des poissons forment eux-mêmes un chapitre détaillé, et toutes les fois qu’il est question d’un auteur, une note bibliographique, plus ou moins étendue complète ce qui en a été dit. L'ouvrage de M. de Lacépède ouvre en quelque sorte le 19° siècle. L'article qui lui est consacré est en rapport avec l'in- fluence qu'il a eue en Europe. Nous ne citerons point tous les auteurs modernes ou les voyageurs qui ont depuis donné de l'impulsion à la science; il nous faudrait écrire une liste de noms trop considérable. | B. Tome XV. 19 290 Zoologie. Par ce canevas il sera facile au lecteur de voir de quelle haute importance est cette histoire de la science, qui renferme 270 pages. Le livre deuxième comprend 10 chapitres : il suffira de les passer en revue pour juger de l’intérêt de chacun d’eux. Chap. L. Caractères généraux et nature essentielle des pois- sons, c’est-à-dire définition de ces animaux comme êtres orga-- nisés, et rapports qui les unissent entr’eux et les isolent des au- tres classes. Chap. IT. Extérieur des poissons. Chap. HI. Ostéo- logie, c.à. d. examen successif du tissu des os et des articulations; composition chimique, disposition générale du squelette, de la boîte osseuse cranienne, des fosses du crâne, de la mâchoire supérieure, des os nasaux, des os operculaires, etc., etc. ete. Chap. IV. Myologie. Chap. V. Cerveau et nerfs. Chap. VI. Or- ganes des sens extérieurs. Chap. VIL. Nutrition. Chap. VIIL. Gé- nération. Chap. IX. Résumé où apercu sommaire. Chap. X, Distribution méthodique en familles naturelles et en divisions plus élevées. Ce livre est donc entièrement consacré aux considérations générales sur les poissons; il ne renferme pas moins de 300 pages. Mais comme M. Cuvier revient, à l’occasion de chaque famille, sur les détails anatomiques relatifs à chacune d’elles, il en résulte que ce livre deuxième n'embrasse que les grandes généralités de la science, et la discussion des opinions diverses de France, d'Allemagne ou d’Angleierre, sur l’ensemble du squelette ou des systèmes divers qui le recouvrent ou qui en sont protégés. L’exécution matérielle ou typographique de l'Histoire des Poissons fait honneur aux soins de la maison Levrault : le li braire, sous ce rapport, sent l'importance du travail qui lui est confié. Les planches surtout sont remarquables par leur perfection et de gravure et de coloriage; car, malgré la mo- dicité de leur prix, c'est encore ce qu'on aura vu eu icthyolo- gie de plus parfait. Les particularités les plus fugaces y sont soigneusement représentées, mais nous en parlerons plus par- ticulièrement lorsque nous analyserons le second volumé. Les planches anatomiques qui accompagnent le tome premier, par la netteté du burin, la pureté du trait et la masse des détails anatomiques que chacune d’elles représente, sont d’un avaus tage inappréciable ; et leur étude est encore rendue plus fa- LE 5 Le Zoologie. 291 cile par lé soin qu'a eu M. Cuvier de disposer dans un ordre régulier les chiffres et les lettres qui désignent chaque partie. : Dans un deuxième article, nous rendrons compte du second voluine, et nous dirons quelle est la méthode qu’on ÿ trouve suivie, méthode inverse de celle établie pour le Règne animal, du moins quant à l’ordre adopté. LESssoN. 225. SCHRIFTEN DER NATURFORSCHENDEN GESELLSCHAFT ZU DAN- zac. — Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Dant- _zig. Tom. IL, 2° livraison. In-4° de 129 pag., avec 3 pl. Dantzig, 1827. - Cette livraison se compose de 4 mémoires; dans le premier, M.Rathke donne quelques détails sur l’organisation des ovaires des Squales ; dans le second, il fait connaître quelques partieu- larités sur le développement des fœtus des Squales et des Raies; dans la troisième , il donne une anatomie détaillée de l'4mmo- cœtes branchialis, avec un aperçu sur le Petromyzon Planeri; et dans le quatrième, des remarques sur la vessie aérienne dû Cobitis fossilis , du Gobius niger, du Gadus Callarias , du Gas- terosteus aculeatus , et de la Muræna Anguilla. M. Rathke a traité avec beaucoup de clarté les divers sujets que nous venons d'indiquer , et y prouve qu’il est non-seulement fort bon anato- riste, miaïs encore excellent observateur ; la seule observation que nous nous permettrons de faire, est de l’engager à bannir de ses mémoires les noms allemands des animaux. Ces déno- minations variant d’une province à une autre, laissent souvent le lecteur dans la plus grande incertitude sur l'espèce que l’au- teur désigne , tandis qu’en se servant des noms latins on est fa- cilement compris dans tous les pays. Nous reviendrons avec plus de détails sur ces différens mémoires. S-s. 226. RECHERCHES SUR PLUSIEURS ANIMAUX INFÉRIEURS ; par le . D' Ch. Ern. Barr. Avec 6 planches. { MNova Acta phys. med. Acad. C. L. C. Natur. Curios.; Tom. XIII, 2° partie, pag. ..b23-762. ) Voy. le Bulletin, Tom. IX, n° 103, Ces recherches de M. Baer, faites dans les années 1824 à 1826 , sont consignées dans une série de 7 mémoires que nous 2 Rs 6 . . * allons analyser ici successivement, 19. 2e 292 - Zoologie. N° 296 Ï. ASPIDOGASTER CONCHICOLA , #ouvel entozoaire des moules. d’eau douce. L'auteur donne une description détaillée des fi-: gures de cet animal. Ses dimensions varient de + de ligne à : ligne et +. A l'extérieur, on distingue sur lui le corps, une pla- que abdominale, un col, une bouche, un anus et un orifice pour les organes de la génération. La couleur du ver est en général d’un blanc jaunâtre sâle, avec une tache orangée à la surface abdominale. Le corps, plus grand en arrière, est très-va- riable dans sa forme, à cause de la contractilité de toutes ses parties ; ses mouvemens sont ondulatoires, mais n’ont pas de direction déterminée ; l'animal peut vivre 8-15 jours dans l’eau fraiche. La plaque abdominale, ayant sa surface inférieure divi- sée en champs rectangulaires par des bandes saïllantes longitu- dinales et transversales, sert à l'animal à prendre des positions fixes, soit sur les corps solides, en faisant office de ventouse, soit dans les liquides en lui permettant de s’y suspendre ren- versé sur le dos. La bouche dans l’état de repos moutre deux. lèvres, dont la supérieure est la plus longue. La cavité buccale se rétrécit en entonnoir et communique par son fond dans une légère dilatation (le pharynx ) à laquelle succède un tube plus. étroit et ondulé ( l’æsophage). Celui-ci se termine dans un vaste sac ( estomac ) rempli de matière alimentaire en globules; l’ou- verture postérieure de ce sac n’a pu être trouvée; cependant M. Baer ne doute pas qu’elle n’existe puisqu'il y a un anus. Ce- lui-ci forme un tube protractile dans l’état de vie, et commu nique dans une cavité plus large , désignée comme le rectum. Un canal étroit (zntestin grêle) vient aboutir à ce dernier. Toutefois, comme l’animal se dégorge toujours par la bouche, tandis qu’il ne sort que peu de matière par l'anus, il est à croire que le passage de l’estomac au rectum doit être, au moins, très-étroit. | à L'appareil sexuel est fort développé. Le corps des gros indi- vidus paraît rempli d'œufs, disposés dans des canaux ondulés, à parois transparentes; les œufs sont très-longs et presque cy- lindriques ; tantôt transparens à l’un des bouts et tantôt remplis en entier d’un masse granulée. L’oviducte commun se voit au- dessous et à gauche de l’œsophage. M. Baer décrit aussi des ca- naux ramifiés qui aboutissent à l’oviducte commun et qui lui paraissent être des testicules. Il croit aussi avoir remarqué des vaisseaux circulatoires et jusqu’à des rudimens de nerfs. Ne Dee / . Zoologie. 293 °$e serait-il pas laissé entraîner un peu trop loin dans toutes ces - déterminations ? -Tn’y a parmi les Vers intestinaux que l’ordre era des auquel on puisse rapporter le genre Aspidogaster ; M. Baer -le distingue de tous les autres Dréatotes par les caractères -Suivans : ASPIDOGASTER : ore et ano oppositis ; lamina clathrata sub ventre. L'espèce unique qui soit connue est nommée 4sp. * conchicola. L'auteur l’a trouvée dans la cavité du péricarde de l'Unio pictorum ; etdes Anodonta anatina, piscinalis Nils. (4. venr- -tricosa Pfeiff.) et surtout dans V4 cellensis ; les vers s'y trou- vaient au nombre de 1 jusqu’à 9. Ces Moules étaient des envi- -rons de Kæœnigsberg ; les mêmes espèces prises dans d’autres * lieux n’ont point fourni d’A#spidogaster ; la localité influe donc beaucoup sur la présence de cet Entozoaire. La plaque abdominale de lÆspédogaster est comparée par M. * Baer, et regardée comme analogue à la ventouse des Déstoma , - des Amphistoma, des Polystoma et des Tristoma ; à l'excava- - tion abdominale du genre Holostomum Nitzsch., et au pied des - Mollusques Gastéropodes ; l’autenr indique en outre quelques autres analogies que présente son nouvel entozoaire avec d’au- tres animaux inférieurs. 12 figures représentent l’Aspidogaster sous différens aspects. IL. Sur LE Disroma purricaTum, le BucEPHALUS PoLYMORPHUS “et autres Entozoaires des Moules d’eau douce. Le Bulletin, Tom. IX, n° 103, contient déjà plusieurs détails sur les objets traités dans ce mémoire. M. Bacr a trouvé le Distoma duplicatum en nombre immense dans l’{nrodonta ventricosa. Les petites hy- _datides qui renfermaient le ver remplissaient toutes les parties du corps de l’animal, et une fois l’auteur en trouva une qui na- _ geait dans le sang de l'oreillette du cœur. Chaque hydatide ren- fermait 2, 3 et jusqu'à 6 Distomes. Quoique ces vers fussent de * fort petite dimension , M. Baer a toujours reconnu sur eux l’o- rifice de l’anus; cet orifice est très-large et offre assez d’ana- - logie avec une ventouse ou un sucoir. Outre les individus bien développés, les hydatides en contenaient assez souvent d’au- * tres sous forme d'œufs ou de germes, qui ne donnaient pas en- * core de signe de vie. L'auteur croit que lhydatide n’est que le * corps de la mère transformé ainsi par suite du développement des germes qu’il contient. Lorsque le développement est assez 294 Zoologie. N° 226 avancé, les Distomes rompent leur prison; ils jouissent alors. de la plénitude de leur vie, et l’appendice caudal qui les caracté- rise se détache du corps. M. Baer a vu les Distomes vivre à l'état libre pendant plusieurs Jours. Dans lÜnio piciorum , VAnodonta anatina et V4, cellensis , M. Baer a observé, à différentes reprises, sur le manteau, le rein, le foie, etc., des filamens blancs, muqueux ou plutôt albu- mineux , tantôt simples et tantôt ramifiés, isolés ou agglomérés en faisceaux ou en lacis, d’une épaisseur égale dans le principe, mais prenant plus tard l'apparence de chapelets. Dans ces fila- mens, s'étaient développés des germes d’abord ronds, ensuite d’une forme bien caraciérisée, et doués de mouvemens spon- tanés qui les firent reconnaïtre pour un entozoaire particulier que l’auteur désigne sous le nom de Bucephalus polymorphus , à cause de sa ressemblance avec une tête de bœuf. Cet entozoaire se compose d’un corps et d’un appendice; celui-ci est formé par deux saillies arrondies, latérales , jointes ensemble par leur côté interne, et supportant chacune un prolongement qui re- présente parfaitement la corne de différentes espèces de bœufs. Les deux prolongemens ou cornes ont 1 + lignes de long; ils sont presque toujours en mouvement; leur intérieur renferme des granules plus opaques et rangés en chapelet, le corps est aplati, lancéolé ou en forme de biscuit; il offre une bouche à son extrémité opposée à l’appendice, et une espèce de suçoir au milieu de sa surface, Lorsque l’animal s’est développé jus- qu'à un certain point, 1l parvient souvent à se mettre en liberté en rompant les parois du filament renflé qui le contient. Avant la mort l’appendice se sépare souvent du corps, et les bras se réduisent en granules que l’auteur suppose pouvoir servir à la reproduction de l’espèce. Il reconnait à son Bucéphale de l’a- nalogie avec les Cercaires, quoique ceux-ci n’aient qu'une! queue simple , tandis que celle du Bucéphale est double. Les filamens blancs qui font la matrice du Bucéphale, sont à compa- rer aux filamens des Conferves; les Arthrodiées de M. Bory de Saint-Vincent et l’Arthronema fuscum de M. Eschscholz, ainsi que les filamens articulés trouvés par M. Scoresby dans la mer Glaciale, fournissent autant de points de comparaison à M. Baer. +: Sur un individu de l’Ærodonta anatina il a trouvé une Filaire ou peut-être un très-Jeune Gordius. n Are °7 Zoologie. 299 Le manteau de l'Unio pictorum, et plus encore des 4nodontes, quelquefois aussi leurs branchies , offrirent à M. Baer un petit Acaridien parasite qu'il rapporte aux Hydrachnes, sous le nom d'Aydrachna concharum , il en donue une figure. Il a obser- »xé cet animal dans les differentes phases de son développe- ment. M. Pfeiffer a décrit et figuré la mème espèce ou une es- -pèce fort voisiwe sous le nom de Zimnocharis Anodontæ. Un autre parasite des Anodontes, mais d'une espèce bien diffé- rente, a été décrit par M. Rathke sous le nom de Trombidium notatum. Enfin plusieurs parties du corps des Moules d’eau douce, et principalement le rein et l’organe générateur, lors- qu'il était rempli du suc blanc qu’on à regardé comme du sper- me ; ont presenté à M. Baer un chaos de corps mouvans, de la forme la plus variée. Il y a distingué des animaux Infusoires, comme des Cercaires, des Colpodes, des Paramèces, qui pour- aient fort bien s’y être introduits du dehors; il a vu ensuite des animalcules beaucoup plus petits, qu'il regarde comme les véritables animalcules spermatiques , parce qu’ils ne sont ren- contrés que dans le liquide blanc laiteux ou sperme. D’autres, plus grands, jouissant de mouvemens divers, déterminés par la forme de leurs corps, ne se retrouvent également que dans le sperme, et me sont pas, suivant l’assertion positive de M. Baer, des lambeaux de tissus isolés, comme le pense M. Raspail. M. _Baer ne regarde comme tels que les masses informes, mais plus ou moins isolées, qu'on peut détacher de presque toutes les parties du corps des moules , et qu'on voit alors exécuter quel- ques mouyremens automatiques. Il parait au reste que cette par- tie du mémoire est d’une date plus recente que le commencement. Deux-planches sont consacrées aux animaux et aux fragmens de tissus décrits dans le second mémoire - LE Sur Les Cercatres , leur habitation , leur développement et sur quelques autres parasites des Mollusques. Les recherches de l’auteur ont été faites sur la Paludina vi- vipara et le Limnæus stagnalis. M. Baer décrit d'abord une nou. velle espèce de Distoma qu'il a trouvée dans les testicules et le foie de la Paludine; il lui donne le nom de D. luteum , parce ‘que le ver est enveloppé d’une légère couche albumineuse d’un Jaune sâle. On le trouve principalement dans les individus adultes de la Paludine. 296 Zoologie. N° 226 La cavité respiratoire et le rein du Zènnœus stagnalis ont fourni un autre entozoaire nouveau, rentrant, par son organi- sation, dans la classe des Annélides, et voisin des Naïdes. Les paquets de soies que ce ver porte par paires, sur les côtés de la surface abdominale, lui ont fait donner le nom de Chaetogaster. Il s’est retrouvé dans le Planorbis corneus et dans beaucoup d’autres Mollusques d’eau douce. On le rencontre aussi à Pétat libre dans les eaux habitées par ces Mollusques. Enfin M. Baer a encore trouvé une Filaire vivante dans la cavité viscérale du Limnæus stagnalis. Quant aux Cercaires, l’auteur les resarié comme des Ento- zcaires des Mollusques déjà nommés, et dans les différentes parties desquels ils se rencontrent sous diverses formes. Ils ne s'y engendrent pas à l'état libre, mais dans des masses gem- miformes, tantôt arrondies, tantôt filiformes, et montrant quel- quefois une vie propre non douteuse. Les Cercaires offrent des formes très-variées; M. Bacr réduit à 7 principales celles qu'il a observées, et les considère comme autant d’espèces ; mais ces déterminations sont évidemment arbitraires. Ii n’a point donné de noms à ses espèces, mais il en fait de longues descriptions; les caractères du genre Cercaire ont été bien établis par M. Nitzseh ; l’auteur y fait seulement quelques légères modifications; il appelle aussi l'attention sur l’analogie qui existe entre les Cercaires , les Déstoma à appendices , le Buce- phalus , Yes Paramèces et même les animalcules spermatiques qui pourraient bien n’être qu’une forme on sys du type des Cercaires ( ? ). Les rapports des Cercaires avec les conceptacles qu’ils habitent, et le développement des granules gemmiformes (sporules ), sont en dernier lieu l’objet des considérations que l’auteur présente dans ce mémoire. Les conceptacles sont distingués, 1° en ceux qui ne jouissent pas d’une vie propre, et dont la forme corres- pond toujours exactement à celle des Cercaires qui les habitent 2° en ceux qui jouissent d’une vie propre. Ce sont ou des fila- mens, semblables à ceux dans lesquels se développe le Buce- phalus, ou bien ce sont des entozoaires vivant dans les Mollus- ques, et dont les Cercaires sont à leur tour les Entozoaires, en quelque sorte à la seconde puissance. Les sporules servent à l’auteur à donner une théorie du développement des Cercaires. ven Zoologie. 297 Dans une addition au mémoire, il est encore question de Cer- -caires, de Chætogaster, de Distoma et de Filaires trouvés dans quelques autres coquilles, principalement la Paludina émpura, a Physa fontinalis, Y Ancylus lacustris. Dans les Cercaires, M. Baer a observé, d’une manière non douteuse, des yeux, con- stamment au nombre de 2, et non de 3, que paraît avoir la Cercaria ephemera de Nitzseh. Il a aussi trouvé deux nouvelles modifications de corps gemmiformes dans lesquels se dévelop- pent des Cercaires. L’une de ces formes est celle du genre Ho- nostoma. Ces observations feront l’objet d’un nouveau mémoire. IV. Sur La Nrrzscura ELEcaxs. M. Baer donne ce nom à un Entozoaire qu'il a trouvé parasite dansla fente branchiale de V'Esturgeon. On le trouve fixé, non pas à la branchie, mais à oper- cule ou vis-à-vis, au moyen d’une ventouse; le corps aplati, alongé, libret flottant, est uni à la ventouse par une espèce de pédicule ou étranglement. La longueur de l’animalest de 6 à 10 lignes, et sa plus grande largeur de 2 à 3 À. La teinterosée qu’il présente pen- dant lavie, dépend deramifications vasculaires (organes digestifs), qu’on remarque dans son intérieur, et qui aboutissent à 2 troncs principaux, parallèles aux bords latéraux du corps. Après la mort, l'animal devient blanc, avec des taches plus sombres; la ventouse présente absolument la forme d’une fleur de muguet ; son fond est imperforé. La bouche se voit à l'extrémité opposée de animal, Cette extrémité est obtuse, et offre de chaque côté une ventouse droite et peu profonde, avec laquelle l’animal peut également se fixer aux corps extérieurs. Entre les deux ventcu- ses antérieures, se voit une petite éminence, qui correspond à la partie nommée trompe dans le genre Tristoma Cuv. Derrière la bouche, et à gauche, proémine un tube que M. Baer regarde comme l'issue de l'appareil génital. Les deux sexes sont réunis sur un même individu. Le Mitzschia est très voisin des Tréstoma, et M. Baër le com- pare en détail aux deux espèces connues de ce genre ( 77. coc- cineum Cuv. et maculatum Rud. ), dont il pourrait bien ne for- ‘mer qu’une sous-division. Abilgaard a, le premier, donné une description et ure figure grossière du MNitzschia dans les Skrivter af Naturhistor. Sclskabet, Tom. III, 2° n°, pag. 55, sous le nom 298 Zoologie. N° 226 de Hirudo Sturionis. Mais il regardait la ventouse postérieure comme la tête, et il n’a pas remarqué les deux ventouses anté- rieures. M. Nitzsch lui-même a décrit ce ver sous le nom de Tristoma elongatum dans le Tom. XV de l 4lgemeine Encyclo- pædie, publiée par Ersch et Gruber (1826). Sa description s'accorde généralement avec celle de M. Baer. V.Sun LE POLYSTOMA INTEGERRIMUM. Cet Entozoaire vit, comme on sait, dansla vessie urinairedes grenouilles (Rana Lermporaria ). Les6 pores dece ver sont des ventouseset non des bouches, ilssont implantés sur les bords d’une ventouse centrale, moinsapparente, mais dont ils sont une dépendance ; cette ventouse centrale offre dans son milieu des crochets analogues à ceux de la ventouse de l’Airudo hippoglosst; c’est l'extrémité postérieure de l’animalet non l’antérieure, qui porte les ventouses; les 6 ventouses étant imperforées au fond , il s'ensuit qu’on ne peut pas en faire des orifices génitaux. Lepore terminal de Rudolphi doit être pris pour la bouche; M. Baer croit avoir vu celle-ci se continuer dans le pharyex, de la base duquel partent des vaisseaux qui se rami- fient comme dans les Distoma, les Planaires, le Mitzschia etc. Le réseau vasculaire est d’une teinte noire; le parenchyme qui entoure est blanc, peu transparent, et d’autant plus abondant en proportion, que l'animal est plus avancé en âge. L'appareil sexuel se remarque dans une portion du corps, plus blanche que le reste. M. Baer n’a cependant pu le reconnaitre qu'incomplè- tement. Il termine ce mémoire par une comparaison du Polys- toma integerrièmum avec le P. duplicatum Delaroche, le Pentas- toma, etle Cyclocotyla Otto. Ce dernier offre une grande analogie avec le Polystomu. VI. Sur LES PLanammes. Les Panaires sont un des genres que les zoologistesontde touttempsle plus négligé. Presque tout ce qu'on sait sur ces animaux est dû aux recherches.de O.F. Müller. Mais siles observations dece célèbre naturaliste sont exactes quant aux détails ,il n’en est pas moins vrai qu'il n’a pas été heureux dans la formation de ses genres. Celui des Planaires en offre une preuve, car il renferme des formes tout-à-fait hétérogènes. Il y en a qui formeront une tribu à part ( celles à corps aplati et à 2 dec 7 _ Zoologie, ‘299 -trous sur la moitié postérieure de la surface abdominale); d’autres se rapporteront aux Annélides et feront, avec les Gordius et les …Nemertes, le passage aux Vibrions ; quelques espèces de Müller _ont une grande analogie avec les Rotifères; les Planaria tre- . mellaris et.atomata qui, dit-on, n’ont point de bouche, iraient aux Infusoires où Protozoaires. M. Baer borne ses observations à la première de ces quatre formes principales, pour laquelle il conserve le nom de Pläna- xia. Les espèces qu'il a examinées sont les PJ. lactea Müll., torva * M.,tentaculata M., et brunnea M. Après avoir décrit l’extérieur -de ces espèces, il indique les difficultés presque insurmontables -qu'offre leur examen anatomique. On ne peut opérer avec quel- que succès que sur les individus qu’on a préalablement tués dans l'alcool. Le corps des Planaires se compose d’une substance homo- -gène qui semble tenir le milieu entre le mucus et l’albumine; la pellicule qui sert de tégument commun est extrêmement mince, -surtoutaudos;sous l'abdomen elle offre quelques légères apparen- ces d'organisation, des lignes transverses et deux lignes longitudi- males, qui semblent former, en quelque sorte, un premier indice du pied des Mollusques. Toute la masse du corps est contractile et il n’y à pas d'organes de mouvement distincts. Les Planaires -semeuvent soit en glissant uniformément sur les corps exté- “rieurs , ou bien en faisant des pas, par une espèce de mouve- ment péristaltique. Les yeux se composent de granules noirs. -Is ne paraissent pas servir à la sensation lumineuse, mais à - celle du tact. La PL. lactea offre souvent plusieurs points noirs, . qui sont des yeux accessoires. Dans l'appareil digestif il s'agissait de savoir où est la bouche des Planaires. M. Baer les a vu plusieurs fois prendre leur nourriture par le pore abdominal antérieur ; il n’a pu trouver aucun orifice à l'extrémité antérieure du corps, - quoique plusieurs naturalistes, et surtout M. Oken, aient placé la bouche en cet endroit; l’orifice abdominal est donc bien la - véritable bouche ; il conduit à une cavité qui loge une trompe - ou tube en suçoir, assez grand en proportion; elle lui forme une _ sorte de gaine au fond de laquelle il est fixé. Le suçoir est l'or- gane le plus consistant du corps des Planaires. IL s'en sépare quelquefois, et alors il prend des formes variées et il exécute 300 Zoologie. N° 226 des mouvemens automatiques fort remarquables. Si des par- celles du corps de la Planaire en décomposition se présentent à l'orifice libre du suçoir détaché, celui-ci les avale promptement_ et les expulse par son extrémité opposée, à l’aide d’un mouve- ment péristaltique; il arrive même quelquefois que le suçoir avale avec une sorte d’avidité tout le corps dont il s’est séparé. M. Baer à vu 2 fois ce curieux phénomène. La cavité de la trompe se continue dans un -canal étroit et court, qu'on pourrait regarder comme un œsophage ; il donne naissance à 3 canaux ramifiés qui forment la véritable cavité digestive de l’animal. Cette cavité contient une masse alimen- taire en granules plus foncés que le parenchyme du corps; ses parois sont formées par la masse commune du corps et non par des membranes distinctes. M. Baer n’a pas pu découvrir d’anus. Le pore abdominal postérieur des Planaires estleur orifice gé- nital; M. Baer aobservé deux fois l’'accouplement de ces animaux. Un tube court sortait du corps de chaque individu, et pénétrait dans le corps de l’autre. Les jeunes Planaires setrouvent, comme les jeunes sangsues, dans de petites capsules qui en renferment 4-8 individus ; l'appareil digestif est plus développé en propor- tion, chez les jeunes, mais l’appareil génital ne se développe que plus tard. Les capsules qui renferment les embryons de la PI. torva sont pédiculées; on les trouve à la surface inférieure des feuilles du Nuphar lutea. | Les résultats que l’auteur a obtenus sur la structure de lap- pareil sexuel sont encore incertains, et exigent de nouvelles re- cherches. Le PL. torva offre deux espèces de parasites extérieurs, savoir : une espèce de Cyclidie et une Vorticelle. { 7. kamata Mull. ) Quant aux affinités naturelles des Planaires dans le système zoologique, il est certain que rien n’autorise à les ranger parmi les Annélides, comme on l’avait fait en France, et comme on le fait encore en Allemagne; ils se rapprochent par tous leurs ca- ractères de l’ordre des Trématodes; leur organisation a cepen- dant quelques analogies avec celle des Sangsues, notamment avec les Hirudo complanata L.( Clepsine Savigny) et A. varie- gata Braun. (H. marginata Müll.) ; VII. SUR LES RAPPORTS D’AFFINITÉ ENTRE LES ANIMAUX INFÉRIEURS, Zoologie. 361. Dans ce dernier mémoire, l’auteur prouve que les Entozoaires et les Infusoires ne sauraient être conservés comme formant des classes à part dans le système, et il établit qu’il faut toujours distinguer les différens types d'organisation des différens degrés de développement. A] se représente les types principaux du règne animal sous la forme idéale de sphères composées d’un centre plus condensé (peuplé d'espèces et d'individus plus nombreux ) et d’une atmosphère moins peuplée, et renfermant des sphères se- _condaires, de nature analogue. M. Baer admet les 4 grands em- branchemens établis par M. Cuvier, mais il veut qu’on les pour- suive jusqu'aux degrés inférieurs de l’organisation. Ainsi la sé- rie des animaux du type à dimension longitudinale prédomi- nante, commence dans les Protozoaires par des filamens vivans (Lineola), qui sont les Vibrions les plus simples. Au degré sui- vant,se trouvent des tubes vivansavec des germes (Fibrio)et avec le développement successif d’une peau, de vaisseaux et de nerfs, ( Filaria , Nemertes, Gordius, Nas.) Plus loin, le corps commence à sediviser en segmens articulés (Annélides). Le type des animaux rayonnés commence dans les Protozoaires par les Cyclidies, et se continue par les Méduses, les Rhizostomes, les Astéries, les Oursins et les Fistulides. Le 3° type principal ou celui des Moilusques commence à être indiqué dans les Bursa- réa , et dans un petit animal, peu connu jusque-là, représentant une Ascidie en miniature, et offrant beaucoup d’analogie avec le Vorticella versatilis Müll. Les Biphores, les Ascidies font le pas- sage aux autres Mollusques. Entre ces types principaux, se pla- cent des séries intermédiaires ; deux prototypes sont tantôt réu- nis simplement, ct coexistent dans les parties différeutes de la forme intermédiaire. Ainsi une série placée entre le type longi- tudinal et le type radiaire commence par les Paramèces et se continue par les Trématodes, auxquels il faut joindre les Planai- res; de ces derniers, il y a une transition naturelle aux Annélides par les Sangsues. La classe des Polypes forme une autre série intermédiaire aux deux types déjà nommés. Les Polypes d’eau douce et les Rotifères forment une série intermédiaire au type des Radiaires et à celui des Mollusques. Le type des animaux articulés et celui des Mollusques, a pour série intermédiaire celle des Entomostracés, à commencer par les Brachionus et les Lernées. Les Physaies et les Céphalopodes forment encore des séries de transition entre le 2° et le 3° types primitifs. 302% Zoologie. Il résulte de là que le règne animal ne saurait se présenter à l'esprit comme une simple série linéaire et ascendante de formes qu'on réduirait à un type unique et primitif. On a trop généra- lisé quelques analogies peu nombreuses en proportion, lors- qu’on a prétendu que les animaux supérieurs parcouraient dans leur développement individuel toutes les formes regardées comme inférieures; car ils ne parcourent au contraire, dans la marche de leur développement, que le$ degrés inférieurs dw méme type. Un organe quelconque peut se développer dans l’um des types, sans qu’on en puisse conclure à un développement simultané de tous les autres. Ainsi, le cœur bien développé chez les Mollusques, ne peut fournir la preuve que ces animaux sont supérieurs aux Insectes, et que les Acéphales doivent être ran- gés au-dessus des Abeïlles.—Nous avons indiqué dans cette ana- lyse les principaux faits et les résultats dus aux recheréhes as- “ sidues de M. Baer : on a pu voir qu'ils offrent en général un grand intérêt ; les figures que l’auteur a jointes à son travail sont très dignes d’éloge. Le texte, à la rigueur, aurait pu seren- fermer en un moindre nombre de pages. S.G. L—1x. 227. SUNTO DEL FASCICOLO III° E IV° pezxE MEMORIE, elc.— Sommaire des fascicules III et IV des Mémoires sur l’his- toire et l'anatomie des animaux sans vertèbres du royaume de Naples ; par Stephano delle Cæraye. In-8° de 24 pag. Naples, 1824. Paris; au Bureau du Bulletin. Nous renvoyons nos lecteurs à l’analyse que nous avons don- née des Mémoires eux-mêmes, dont l’ouvrage qué nous annon- cons n’est que le sommaire. (Voy. le Bulletin; 1828, Tom. XI; n° 88, et Tom. XIV, n° 255). | L'auteur décrit succinctement le Siphunculus nudus, et son anatomie ; il donne un abrégé de son intéressante monographie deF dis puis PAPER PE de la Description zoologique et anato- mique de quelques espèces d’Holothuries , l'extrait de ce qu'il a publié plus tard sur le Siphunculus celimorhynchus , le Soie Meckelii et la Pleurophyllidia neapolitana. Toute cette partie se rapporte aux 3° et 4° fascicules des Mémoires de M. delle Chiaje. Il donne ensuite un abrégé des Mémoires contenus dans le 5° fascicule, qui n’est point encore publié : 1° sur l’Argonaute et son animal: nous renvoyons le Zoologie. ‘303 lecteur à l’article du Bulletin ; Tom. XV. 1828, n° 236 ), où nous avons fait connaître en detail tous les faits rapportés par M. delle Chiaje, au sujet de ce Mollusque dans le Tome II de: l’ouvrage de Poli, dont la note qui nous occupe présente le ré- pq :° -2° Sur la Carinaïre , la Porcelaine , la VFolute , le Strombe , la Bulla lignaria , le Buccinum Galea , le Murex Tritonium , le Turbo rugosus, etc.; le Trochus tessellatus , V Helix pomatia, la Nerita carena l'Haliotis tuberculata, Va Patelle , cte.; la Serpula muricata, M. delle Chiaje donne le sommaire de ses observa- tions , dont le développement se trouvera dans ce V° fascicule, et dans le Tome III de Poli. Cet ouvrage offre donc l’abrégé de toutes les observations de ce savant, et par conséquent les caractères des animaux de plusieurs genres de Mollusques non encore bien connus. Sous ce rapport , il doit intéresser beaucoup de raturalistes qui s’oc- cupent des Mollusques, parce qu'ils y trouveront l'exposé de ces observations, et un apercu des travaux de l’auteur qui, chaque jour, ajoute à nos connaissances dans ce genre, et ac- quiert de nouveaux droits à la reconnaissance des savans. EF. 228. DESCRIPTION DE TROIS GENRES NOUVEAUX DE COQUILLFS FOSSILES des terrains tertiaires de Bordeaux; savoir, Spiri- cella , par M. Ranc; Gratelupia et Jouannetia, par M. Ch. Des Mouxains. ( Bulletin de la Société Linn. de Bordeaux ; Tom. 11, 6° liv. déc. 1828, p. 226.) Genre Spiricella , Rang. . La Coquille qui a servi à M. Rang pour établir ce nouveau genre, lui a été envoyée par M. Ch. Des Moulins ; elle vient des faluns de Mérignac , et offre des rapports évidens avec le test rudimentaire des Aplysies; mais l’auteur crut y reconnaître en même temps des caractères importans, qui ne lui ont pas per- mis de la considérer comme ayant appartenu à aucun Tecti- branche. | M. Rang donne d’abord les caractères du genre qu’il propose pour cette petite coquille, puis l'espèce, unique jusqu’à pré- Sent ; sa description détaillée est très-soignée. … Voici les caractères génériques donnés par l'auteur. Testà valde depressa , elongata , curvata , marginibus acutis. Apex spi- ralis, sinistrorsum horizontaliter involutus , ad partem testæ pos- ticam sinistramque positus, in paginam inferiorenr testæ ape“tu= L :"" Zoologie. j ram habens. Impressio pallialis parum distincta , dèmidiam pos= ticamque testæ partem præcipué tenens , ibique margin ferè pa- rallela. Hifi L'espèce à laquelle M. Rang donne le nom de Sp.Unguiculus, est ! fort curieuse; dans des observations qui suivent sa description, M. Rang la compare successivement au Parmophore, au Cabo- chon, à l’'Ombrelle et au test des Aplysies. C’est avec l'Ombrelle que ce zélé naturaliste trouve le plus de rapports, et qu'il pense que son animal, encore inconnu, devait avoir le plus d’analogie. D’après cette conclusion, M. Rang pense que son nouveau genre doit être dans notre famille des Ombrelles, qui doit, selon M. Rang, rentrer dans l’ordre des Tectibranches. Gratelupia, Des Moulins. La Coquille pour laquelle M. Des Moulins propose d’établir ce nouveau genre, a été décrite et figurée par M. de Basterot dans sa Description géologique du bassin tertiaire du S. O. de la France ( Voy.le Bullet., Tom.Vi,143, et VII 105,), sous le nom de Donazx irregularis. M. &e Basterot n’en avait connu , à ce qu'it paraît, que des individus incomplets. M. Des Moulins a été plus heureux, il en a eu des individus bien entiers de Sancats. Il place ce genre dans les Nymphacées tellinaires de M. de La- marck, entre les Lucines et les Donaces. Après avoir exposé avec beaucoup de sagacité les raisons qui motivent ce classe- ment, les caractères génériques étant un peu longs à transcrire, parce que M. Des Moulins les a peut-être un peu trop étendus, | nous nous bornerons à dire que ce nouveau genre est bien dis- tingué des Donaces ; 1° par la présence des dents qu'il appelle Cardini-sériales, au nombre de 3 à 6, lamelleuses et press outre les denis cardinales au nombre de 3 principales; 2° par la grande longueur du ligament. i L'espèce unique est appelée Gratelupia donaciformis. Genre Jouannetia , Des Moulins. Ce nouveau et très-curieux genre se place auprès des Tarets, il fut découvert, en 182», par M. Jouannet, auquel M. Des Moulins l’a dédié. Les deux valves réunies forment une sphère parfaite, sauf un appendice caudiforme qui part du bord d’une seule des val- ves, d’où le nom spécifique de seméicaudata que M. Ch. Des Moulins donne à l'espèce qui en est le type. Cette curieuse 0] Zovlogie. 305 coquille se trouve dans l’intérieur des polypiers fossiles, et des 141645 MOFesaUx « de calcaire roulés, qui abondent dans le dépôt de falun de Mérignac. jé Des Des observations comparatives avec les Pholades et les Ta- rets, une description très-complète et très-soignée de cette co- quille, terminent ce petit travail, où M. Des Moulins, çomme M. Rang, ont prouvé de nouveau tout ce que la science peut “espérer du véritable talent d'observation qui les distinguent. Trois planches très-jolies représentent ces curieuses décou- fit. vertes sous plusieurs aspects. E. & 229: LETTRE ADRESSÉE AUX RÉDACTEURS des Annales des sciences . naturelles , à occasion du genre Hyale et de quelques autres ÿ coquilles trouvées à l’état fossile, par M. MaRGEL DE SERRES. + (Annal. des Science. natur.;'avnil 1828, pag. 450). : M. Marcel de Serres rappelle que, dans le Mémoire publié .sur une nouvelle espèce d'Haliotis fossile (Voyez le Bulletin d'avril 1828, Tom. XIII, n° 330), il a avancé que les faits semblaient indiquer qu'il existait plus de genres perdus que de genres vivans à rencontrer parmi les fossiles. J'avais avancé, dit-il, que probablement il était certains genres qui, faute de «coquilles solides, n'avaient pu passer à l’état fossile, Il avait si- -gnalé les genres Nodosaria , Hyalæa, Dolabella, Carinaria, etc. M. Marcel de Serres reconnait son erreur à l'égard de 7 de ces enres , à l’occasion de l’annonce de l’Hyale fossile des environs de Dax, signalée par M. Grateloup et par M. Raug.( Voy. le Bulletin ; ; Tom. XII, n° 32 7 ). Nous pouvons ajouter que M. Rang vient encore de trouver » à l'état fossile son genre Creseis, et qu'il a recu de M. de Luc * de Genève, deux très-beaux individus de la C/eodora lanceolata, végalement à l'état fossile. Depuis longtemps d’ailleurs, on con- smaissait la Vaginelle, et cet exemple, et une quantité d’autres “pouvaient montrer que les coquilles les plus fragiles pouvaient + s'être conservées. Quant aux rapports que M. Marcel de Serres, rainsi que plusieurs autres savans ont voulu établir entre les » genres vivans et les genres fossiles, nous ne pouvons que répé- bter ce que nous avons dit plusieurs fois, c'est que, dans l'état «de la science, ces rapports sont tont-à-fait chimériques, surtout lorsque on veut établir entr'eux un compte rigoureux. Le genre urne, dit M. de Serres, vient d’être trouvé à Dax à l’état B. Tome XVI, 20 306 Zoologie. | fossile; d’un autre côté l’on a, dit-il, découvert un nouveau genre perdu , vominé Férussina, par M. Grateloup. Ainsi, au lieu de 57 genres connus seulement à l’état fossile, il y en au- rait 58, c'est-à-dire, que les genres perdus seraient en excès sur les genres vivaus, d'environ un huitième. Sans doute, ces considérations auraient quelque intérêt si elles étaient appuyées sur des données positives; mais, pour faire un tel calcul , il fau- drait s'entendre ct être d'accord sur ce que l’on doit appeler un senre, et savoir quelle est la valeur accordée à cette division méthodique. Chacun, selon son caprice, fera varier les rap- ports dont il s’agit, puisque, dans ce que lon appelle un genre, un autre en voit dix. Il serait temps enfin, après les exemples de confusion que les naturalistes ont chaque jour sous les yeux, que les hommes éclairés , et dont la tête est murie par Fexpé- rience , adoptassent des principes rationnels à ce sujet comme à l'égard de tant d’autres points de discordance. L'on ne doit con- sidérer comme constituant un genre distinct ct naturel que ies ‘animaux pourvus de caractères organiques réellement différens -de ceux des autres genres qui appartiennent au même ordre. Les caractères qui les différencient doivent être de même valeur, Alors l’on pourra établir des rapports entre les genres perdus et ceux qui se sont conservés, jusque-là tout travail de ce genre est tout-à-fait puéril. F. { 230.Tue HunTErIaN ORaTioN, —- Discours prononcé le 24 fevr. 1826 , au Collége royal des chirurgiens de Londres, par sir Anth. CarLis1e. In-4° de 47 pages. Londres, 1826. = Ce discours a pour but de conduire à des vues de physiologie générale applicables à la médecine; mais la plus grande partie en est occupée par une description anatomique fort détaillée de l’'Huître commune, et par des considérations sur le mode de formation de sa coquille. L'auteur établit fort bien que cette formation a lieu par une simple exsudation du corps de Fami- mal; exsudation que celui-ci peut augmenter ou diminuer selon le besoin et les circonstances. L'auteur fait aussi ressortir les différences qui existent entre ce mode de production et celui des dents, des autres parties épidermiques des animaux, et des os. « | | 231. RECHERCHES SUR LA CIRCULATION ET LA RESPIRATION DES | “TA Zoologie. 307 ANNÉLIDES SANS BRANCHIES par M. Ducès. (Annales des Scienc. _natur.; nOY. 1828 , p. 284.) _ L'auteur commence par déterminer les espèces dont il s’est “servi pour ses observations; ensuite il s’occupe successivement ‘dela circulation et de la respiration, et enfin de la reproduc- tion des Naïdes, des Lombrics et des Hirudinées. Les princi- paux résultats de ses recherches sont les suivans : Chez les Naïdes et les Lombrics , le sang parcourt un “cercle continu autour d’un axe horizontal. Il marche d’ar- rière en avant dans le vaisseau dorsal, d'avant en arrière dans les vaisseaux abdominaux , et se porte de l’un à l’autre en avant, par l'intermédiaire de plusieurs chapelets de vésicules contractiles en arrière, par le moyen de deux réseaux anastomo- tiques, l’un sui sn et l’autre profond. Ces deux réseaux servent aussi à deux sortes de respiration, l'une extérieure, l'autre intérieure. _ Chez les Hirudinées, c’est autour d’un axe vertical, et dis le sens de la circonférence de l’animal, que marche le torrent circulatoire ; mais en outre, autour de chaque poche pulmo- naire, s'établit aussi un courant circulaire particulier, chacune de ces poches recevant une branche du vaisseau latéral, ét lui en renvoyant une autre, Les Naïdes reproduisent les parties qu'elles ont perdues, par ‘une division spontanée ou artificielle; les Lombrics ne répro- "duisent une tête nouvelle que quand l’ampuütation n’a enlevé que sept à huit anneaux au plus. Quant à la reproduction sexuelle, tous ces animaux sont hermaphrodites et ovipares; tous font des œufs à plusieurs germes, mais ceux du Lombric n’en contiennent que deux, quelquefois qu’un seul; ceux des Naïdes sont composés d’ovules complets, renfermés dans une coque commune; dans ceux des Hirudinées, les fœtns n'ont point chacun une enveloppe spéciale. :239. RECHERCHES SUR L'ORGANISATION ET LES MOEURS DES PLANA- Kiées, av. fig.; par M. Ant. Ducès. ( Zbéd.; oct, 1828, p. 139). Dans ce memoire assez étendu, l’auteur propose d’ériger le re des Planaires en famille, sous le nom de P/anariées , et d'établir deux autres genres CProuloike ct Dérostome), outre 20, 308 Zoologie. celui, qui retiendra le nom primitif. Dans le genre Prostome M. Dugès décrit sous le nom de P. clepsinoïdes une espèce qu'il croit nouvelle; dans le genre Dérostome il décrit. 8. espèces, dont 7 avec des nouveaux noms; dans le genre Planaire enfin, l’auteur a observé 6 espèces, dont il donne les descriptions. M. Dugès établit qu'il n’existe point dans les Planariées de système nerveux central, ni d'appareil locomoteur fibreux; la fibre sensible et contractile à la fois est universellement répan- due. Les organes digestifs sont tubuleux et à deux ouvertures terminales, chez les Prostomes ; en forme de casque et à une seule ouverture antéro-inférieure chez les Dérostomes ; ramifiés, et à une seule ouverture médiane inférieure chez les Planaires, qui, de plus, sont pourvues d’un suçoir à trompe. Les Planariées ont un système circulatoire assez semblable à celui des Hirudi- nées); les organes de la reproduction ressemblent davantage à ceux des Mollusques Gastéropodes. Les deux sexes existent à la fois chez le même individu , mais l’accouplement est néces- saire à la fécondation. En outre, plusieurs espèces se multi- plient aussi par une division spontanée, une section artificielle reproduit également autant d'individus complets qu'elle a donné de morceaux. Une division incomplète sur la ligne médiane donne lieu à des monstruosités régulières ( tête ou queue dou- ble }, etc. ; de ces recherches, l’auteur conciut que les Planariées ne peuvent être annexées aux Annélides, malgré de nom- breuses analogies, et qu’elles doivent trouver place auprès des Vers intestinaux parenchymateux, dont les avaient déjà rap- prochées d’abord Muller, et depuis M. Cuvier. Le mémoire de M. Dugès est suivi d’un extrait de celui de M. Baer sur le mème sujet. ( Voyez la page 298 de ce cahier. ) 233. SUR LA RESPIRATION DES CRUSTACÉS ; par MM. Aupouin'et Milne Epwarps. Mémoire lu à l’Académie des sciences , séance du 28 mat 1828.{Le Globe; Tom. V, pag. 41.) 23/,. II. Rapport sur ce Mémoire à l’Académie des sciences, par MM. Cuvier et DuméÉnrir.. ( Annales des sciences natur. ; septemb. 1828, pag. 85 ). | 11 résulte des observations et des expériences contenues dans ce mémoire, 1° que, chez tous les Crustacés, les branchies sont aptes à remplir les fonctions d'organes respiratoires dans * Zoologie. 309 £ érique aussi bien que dans l'eau ; 2° que la mort plus ou moins rapide des espèces aquatiques exposées à l'air, dépend de plusieurs causes , dont une des plus directes est l’é- vaporation qui s'opère sur les branchies, et qui produit leur desséchement ; 3° que par conséquent une des conditions né- cessaires pour l'entretien de la vie des animaux qui ont ces branchies, et qui vivent à l’air, est d’avoir ces organes garantis contre le desséchement; 4° enfin, que ces dispositions indispen- * sables se rencontrent effectivement dans les Tourlouroux et les autres Crabes terrestres, qui possèdent tous divers organes des- tinés à absorber et à tenir en réserve la quantité d’eau néces- saire pour entretenir autour des branchies un état hygromeétri- que convenable. Le rapport de MM. Cuvier et Duméril est entièrement favo- rable. 235! Caosracis DE La MÉDITERRANÉE ET DE SON LITTORAL , - décrits et lithographiés par Polydore Roux, conservateur dd Cabinet d'Histoire naturelle de la ville de Marseille. 47° li- vraison. Marseille, 1828; chez l’auteur, au Musée. Paris, Levrault. (Voy. le Bullet. de janv., 1829. pag. 143.) = Nous annoncons avec beaucoup de satisfaction ce nouvel ouvrage de M. Roux. C’est une entreprise bien conçue et qui mérite tout le succès qu’elle ne peut manquer d’obtenir, si nous én jugeons par cette première livraison. En effet, il serait à désirer que les naturalistes qui sont éloignés des grands foyers de la science se bornassent ainsi à décrire les productions des pays qu'ils habitent; bientôt la France serait mieux connue sous ce rapport, et nous aurions des ouvrages faits en conscience, ‘avec la maturité et les soins nécessaires , lesquels seraient infi- niment plus utiles à la science que toutes ces compilations in- digestes qui se succèdent dans la capitale, sans bénéfice pour elle. Nous devons signaler, sous ce point de vue, les travaux “dont sont occupés, avec un zèle et une suite bien exemplaires, plusiéurs naturalistes de la Normandie, du Bordelais et de la Provence, etc.,et qui tendent à constituer à Caen, à Bordeaux, à “Montpellier , à Marseille , comme à Stasbourg, dans un autre genre, de véritables téntrés d'activité séiéntifin ue, qui ne pêu- vent manquer d’ exercer une grande influence , non-seulement les contrées sur lésquélles ils agissent directement, mais en- ao - Zoologie. core sur la science elle-même. Nous faisons des vœux ardens pour que cet exemple soit imité partout, et pour que, dans cha que département, les autorités locales protègent la formation ou le développement des Musées locaux, destinés à rassembler les productions en tout genre du département ; nous désirons sur- tout que les naturalistes de chacun de ces départemens réunis- sent leurs efforts pour enrichir ce dépôt central, et s'occupent activement à faire connaître les productions de leur pays. Nous applaudissons à l'idée de M. Roux de s'attacher à nous faire connaître les Crustacés de la Méditerranée, et nous som= mes certains que, malgré les travaux de M. Risso, il aura en- core une abondante moisson de découvertes, sans compter qu'un ouvrage à figures bien faites peut seul être aujourd’hui réellement utile à la science. Nous n'avons pu donner les mêmes louanges à l’entreprise dont ce même naturaliste a conçu le pro- jet, et qui a déjà recu un commencement d'exécution; nous vou- lons parler de son Zconographie conchyliologique ; maïs nous croyons être l'interprète de tous les amis éclairés de la science en lui demandant de modifier son plan primitif, et de nous don- ner tous les Mollusqués de la Méditerranée dans le format de l’ouvrage que nous annoncons aujourd’hui. Cette entreprise se- rait bien autrement utile que son Iconographie générale, et nous sommes certains qu’elle aurait un grand succés, surtout si M. Roux pouvait parvenir à bien établir la synonymie compa- rative entre Olivi, Renieri, Poli, Risso, etc., et les espèces qu’il aura à décrire et à faire figurer. Dans un semblable ou- vrage, à la vérité, toutes les petites espèces devraient peut-être être gravées, car il est bien difficile d'obtenir assez de netteté de la hthographie ordinaire; mais la gravure sur pierre peut permettre, sans doute, l'emploi des deux procédés sur la même pierre, et de ne point éloigner les petites espèces de celles dont la taille permet l'emploi du crayon. Revenons aux Crustacés de la Méditerranée. Les caractères de chaque genre sont donnés avec beaucoup de soins et d’exae- titude par M. Roux. Ces caractères sont suivis d'observations intéressantes sur les Crustacés qui dépendent du genre. Les espè- ces offrent, d’abord une phrase linnéenne en latin, la synonymie, puis une description détaillée, accompagnée des réflexions ou des observations que l’auteur croit utiles de présenter et dont Z oologie. ; 31x - Ja science ne peut que profiter. Voici l'indication des espèces comprises dans cette 1°° livraison : 1° Lambrus mediterraneus Roux. En adoptant ce genre créé par le D''Leach , M. Roux y rapporte l’£uryrome Aldrovandi de M, Risso , et avec doute le Cancer macrochelos de Herbst, figuré par Aldrovande et Seba. 2° Calappa granulata, Desm. . 3° Amathia Rissoana Roux. L'auteur établit ce nouveau genre, voisin des Prsa, pour une nouvelle espèce qu'il a découverte dans la mer de Toulon. Les 4mathia diffèrent des Pésa par l'absence des poils terminés en massue, qui, placés sur les antennes, ca- ractérisent ce dernier genre, et par les forts piquans qu'on re- marque sur les surfaces de la Carapace qui correspondent à des régions viscérales. Voici les caractères de l’Amathia Rissoa- na. Testa ovato-trigona; fronte spinis duabus discedentibus; dorso tredeciün-aculeato ; pedibus manibusque lævibus, rubescentibus ; corpore lutescente. .4° -Portunus louppes Risso ; 5° P. Rondeletit Risso; 6° Squilla cerisi Roux. Voici les caractères de cette nouvelle ei belle espèce, bien distincte de toutes ses congénères. Cor - pore fulvo, supra lævti; pollicibus bidentatis ; caud& rubrà, spinosé ; canaliculaté. Hab. la Corse , Toulon. Nous aurons soin de mentionner ainsi chaque livraison à mesure qu’elle sera publiée. F. 236. MÉMOIRE SUR QUELQUES CRUSTACÉS NOUVEAUX, avec fig.'; par M. H. Milne Enwarps. ( 4rnales des Scienc. natur.; mars 1828 , pag. 285.) | M: Edwards décrit 4 espèces de Crustacés, appartenant à au- tant de genres différens, dont 3 sont nouvellement établis par lui. s Genre Rhoë, Raora Edw. Caractères : & antennes, dont les supérieures sont grosses, bifides et plus longues que les inférieures; 14 pattes, dont les 2 premières terminées par une pince et les autres par un ongle crochu : le dernier article de l'abdomen alongé et DPRPRCEN deux appendices terminés par de longs filamens. Une seule espèce : R4. Latreillit. Longueur, 3 lig.; couleur blanchätre ; hab. , trouvée près de Port-Louis en draguant sur ‘un banc d huîtres. 312 Poe Le genre ] Rhoë fait le passage des Euphées aux autres An- phipodes, dans lesquels ces derniers ont été rangés par M. La treille. x Genre Cume. Cuma Edw. Caractéres. Tète distincte du corps et très-grande; 2 yeux sessiles; antennes supérieures rudimentaires; antennes infé- rieures courtes ; thorax composé de 4 segmens, à paires de pattes natatoires; abdomen composé de 6 anneaux et terminé par 2 appendices portant chacun 2 styles. Une seule espèce : Cuma Audouini. Longueur, 3 à 4 pes ; cou- leur d’un blanc jaunâtre; trouvée près du Croisic sur des rochers qui ne sont à découvert que lors des grandes marées. Le genre Curma se range dans le système à côté du genre Condylura Latr. Genre Pontie. Ponria Eaw. Caractères. Tête distincte du thorax, 2 yeux sessiles; 4 an- tennes, dont les supérieures sétacées et multi-articulées, les inférieures pédiformes et ciliées ; thorax divisé en 6 anneaux ; 5 paires de pattes bifides et natatoires ; abdomen formé de deux - \ segmens et terminé par deux Ma ne Une seule espèce : Pontia Savignyi ; remarquable par la beauté de ses couleurs; le dos est d’un blanc argenté et nacré, entouré d’une bordure assez large d’un vert d’émeraude; l'ani- mal nage sur le ventre et se meut avec une vivacité extrème. Trouvé sur la même côte que ie précédent. Le genre Pontia doit former le passage des Macréuiés sché- zipodes aux Crustacés des ordres inférieurs. Le genre Nesarra Leach. Montagu, a fourni sa 4° espèce à M. Edwards; mais cette espèce est:si anomale qu'il a dû mo- difier les caractères du gente, et les établir ainsi : Genre Mebalie. Extrémité céphalo - thoracique revétue d’un tôt corné, terminé antérieurement par un rostre pointu; 2 yeux pédonculés; 4 antennes ; 5 paires de pattes lamelleuses et bran- chiales, cachées sous la partie inférieure du têt et suivies d’un certain nombre de pattes natatoires bifides; abdomen formé de 5 à 7 articles, terminé par 2 appendices. È M. Edwar ds donne à son espèce le nom de Welalia Geoff oÿt. Elle a été trouvée sur des rochers près de Concarneau, en Bre- tagne; elle vit parmi les petits cailloux et les débris. de coquil- , Zoologie. - 313 lages,, et nage sur le flanc. Elle diffère des autres Nébalies par le nombre de ses pattes natatoires. Une série de pattes bran- chiales , situées entre les appendices de la bouche et les pattes natatoires , semble conduire de cet animal à ce qu'on observe chez les Branchipes. Son organisation ne permet pas de le ran- ger dans les Décapodes Macroures, parmi lesquels tous les na- turalistes ont placé les Nébalies. Malgré cela, l’auteur wa pas cru devoir créer un nouveau genre pour ce Crustacé. : Chacune des 4 espèces est décrite en détail et représentée par des figures. 237. GENERAL DIRECTIONS FOR COLLECTING AND PRESERVING ExOTIC Insecrs anD CrusrAGEA. —— Instruction générale pour prendre et conserver les Insectes exotiques, ouvrage destiné aux personnes qui résident dans les pays étrangers , aux voyageurs, etc., av. pl.; par George SamouEezze. Lon- drés; 1826. | Ce péti ouvrage renferme des préceptes fort utiles aux per- sonnes Duels l’auteur l’a destiné. 238. Résumé D’ENTGMOLOGIE, où Eistoirée naturelle des ani- - maux articulés ; par M. V. Aupourx et Milne Epwarns. Tom. IL. Histoire naturelle des insectes, par M. H. M. Enwarps. In-32 de vnret 260 pag., avec une iconographie de 48 plan- ches. Paris, 1828; au bureau de l'Encyclopédie portative, et D chez Bachelier. Ce résumé fait tee de l'Encyclopédie portative dirigée par M. Bailly de Merlieux. Un petit volume in-32 pour l'Histoire naturelle des Insectes est sans doute fort peu de chose , mais, cette considération à part, on peut dire que M. Milne Edwards s’est très-bien acquitté de sa tâche, et que son résumé offre un on apercu abrégé du sujet qu’il a traité. Un tiers du petit vo- lume est rempli par les généralités, composées d’une introduc- tion historique à l’'Entomologie, et de considérations sur l’ana- tomie, la physiologie ct les mœurs des Insectes; le reste offre un exposé des méthodes de classification et l'histoire naturelle \spéciale des Insectes, . Les planches laissent beaucoup à à désirer, L. 314 Zoologie: 239. Essais ENTOMOLOGIQUES ; publiés par Arvid-David Humuew: In-8° , n° VI.St.-Péterbourg, 1827. (Voy. l'annonce du n° V; Bullet. de janv. dérrier, pag: 1494) sa 5 ent ta Ce numéro des Essais ertomologiques de M. Hummel contient un catalogue des Insectes trouvés, en 1826, er Russie, et quel- ques Ages espèces de Carabiques décrites par le comte de Mannerheim. Nous nous contenterons ici de donner le caractère des pese nouvelles décrites dans ce petit ouvrage. °® Carabus Menctriesi Falderm., sans phrase spécifique. Il ne diffère du Carabus granulatus Vej. que par absence de la li- gne élevée auprès de la suture des élytres, dont on ne voit qu'un commencement à la base, et par des points oblongs, élevés, plus marqués. 2° Staphylinus apicalis Humn., long. 3 lig. ziger nitt- dus ; antennis totis nigris; thorace seriebus dorsalibus quinque punctatis ; elytris opacis, pubescentibus , angulo apicis exteriore latè fusco ferrugineo ; pedibus nigro-fuscis , coxis concoloribus , tarsis anticis dilatatis. An varietas Staph. bipustulati ? 3° Bruchus Fischeri Humm. Thorace subconico, niger, dense olivaceo to- mentosus ; elytris striatis, maculis denudatis nigris ; antennis basi pedibusque anterioribus rufis, femoribus muticis. 4° Bruchus cru- ciatus Humm. Niger, griseo-tomentosus; antennis maris pectina- Hs, eminæ acute serratis ; elytris cruve medid et postice late gri- seis; pedibus nigris, femoribus rufis , posticis crassis, dentatis. Ces 2 espèces ont été trouvées dans des semences exotiques, la dernière particulièrement dans les graines d’une espèce, du genre Clitoria venue du Brésil. 5° Bruchus Faldermanni Man- nerh. long. 3 lig. }, piceus helvo-squamosus ; fuscè varius , tho- - Yace subconico. chtrisque quadratis nigro alboque tessellatis , fe- moribus dentatis. In fabis Mucunæ... e Nové Hispanié. 6° Pa- chygaster rugosus Humm. Totus ater, glaber , femortbus acuté dentatis ; rostro deplanato, subcarinato ; thorace angusto, gra- nulato ; elytris tenué striatis, transversim strialis. 7 ® Eusomus ? Martini Humm. Femoribus dentatis, niger ; obscuré flavo-squa- mosus, fusco hirtus, antennis rufis. 8° Saperda Oppermanni Humm. Magnitudo Sap. Carcharias. Nigra, griseo-pubescens , elytris parallelis, apice sinuatis, rugoso-punctatis , céngulo lncis subelevatis tribus. 9° Coccinella Karpowkæ Humm. Coccinellé bissexpustulatä multo minor, nigra ; capite flavo ; thorace brevi , là : Zoologie. 315 _ posticé producto, anticé margine anguste et angulis late flavis ; coleoptris margine laterali maculisque tribus disci flavis , pedibus ariterioribus luteis, posticis piceis. 10° Semblis rigra Humm. Ecaudata, tota nigra, pubescens ; alis obscurè hyalinis, nervis fuscis. 11° Tenthredo fuscitarsis Eumm. Long. 4 lig. Antennæ totæ nigræ ; caput nigrum , labro palpisque pallidis, mandibulis Julvo maculatis, Thorax niger , scutello concolore. Abdomen nt- grüm , ségmentis securdo margine postico, 3° dorso et subtàs , 4° et 5° totis, 6° subtus fulvis. Pedes toti Julri, larsis quatuor posterioribus Dour Les espèces citées ont été-trouvées ou à St.-Pétersbourg ou dans un voyage à Abo sur les frontières de Suède. Les suivan- tes ont été décrites par M. de Mannerheim et sont de diverses provinces de l’empire russe. 1° Carabus Eschscholtzit Mannerh. Long. 12 lig. Ovatus, su- pr& nigro-virescens , elytris costis elevatis intcerruptis punctisque obsoletissimé impressis triplici serie. In Sibirià. 2° Carabus Herr- manni Mannerh. Long. 11 lig. Oblongo-ovatus, supra niger, sub- æneo marginatus , elytris ponè medium latioribus , costis eleva- tis interruptis punctisque impressis obsoletissimis tripléci serie. In Sibirià. 3° Carabus Stscheglowi Mannerh. Long. 10 lig. Ovatus, supra cupreo-æneus, margine rubro, aüreo, elytris costis elevalis, interruptis, punctisque subrotundatis, elevatis, triplicé serie. In Si - _birià. 4° Carabus Holbergi Mannerh. Long. 8 lig. + Oblongo- ovatus , supra cœæruléo-violaceus, thorace rugoso, re pro- fundé crenato-striatis punctisque, impressis triplici serie. In Da- ghestan. 5° Carabus Billbergt Mannerh. Long. 9 lig. +. Ovatus, supra æneus , elytris tuberculis elevatis, rotundatis, réalise serie, interjectis costis tribus angustis, media elevatiore , latiore. In Dahurià. ji * Suit un catalogue d’Insectes récoltés par M. Benoit Jæger dans un voyage fait de St.-Pétershbourg dans la Crimée et dans l'Ibérie, Parmi ces espèces, les suivantes sont nouvelles. … a° Blaps Jægeri Humm. Mortisagä multo major, nigra , elon- gata, subtiliter punctata ; thorace anticé rotundato , dilatato, pos- ticé angustato transversim impresso, elytris parallelis , subrugo- sis , apice acuminatu reflexo. 2° Coccinella Lichatschovii Humm. Ovato-hemisphærica, glabra, thorace flavo, punctis septem , elytris marginatis, rubris, punctis novemdecim suturäque nigris. 316 Zoologie. 3° Aradus muricatus Humm. Griseus, fusco variegatus, thoracis margine CrAss0, elytrorumque nervis rufescentibus; capite, anten- narum basi, thorace femoribusque anticis spinis erectis, muricatis. : Les Elater lanuginosus et pubescens , le Gryllus vastator.et la Lopha quadrinotata sont encore annoncées comme espèces nou- velles, mais on n’en donne pas les phrases spécifiques. A cet ouvrage est jointe une planche qui nous paraît bien gra- véc, représentant le Bruchus Faldermanni. | À, SE ÈS 240. ILLUSTRATIONS OF BRITISH ER M ar OR A SR OF INDIGENOUS InsEcrs. — Synopsis des Insectes indigènes de la Grande-Bretagne, contenant leurs caractères génériques et spécifiques ; par J, F. Srepmexs. In-8°, n° 1-12, avec PE Londres, 1827. Cet ouvrage paraît par livraisons mensuelles , nous ne le con- naissons encore que par les annonces d’autres recueils scienti- -fiques. 241. SPÉCIÈS GÉNÉRAL DES COLÉOPTÈRES DE LA COLLECTION DE . M. ze comTe DEJEAN, pair de France, etc. Tom. 3°. In-8° de 556 p. Paris, 1828; Méquignon-Marvis. (Voy. le PER Tom. XVI, 1829, pag. 1490.) Dans les 2 premiers volumes de son Spéciès, M. le comte Dejean a donné successivement les caractères des genres et la des» cription des espèces de sa collection qui entrent dans les tri- bus de la famille des Carabiques, nommées par lui Cicindelètes, Scaritides ; Simplicipèdes et Patellimanes: Dans le 3° volume, dont nous rendons compte, il s'occupe exclusivement de la tri- ‘bu qu’il nomme Féroniens; dénomination tirée du nom géne- rique Feronta, donné autrefois par M. Latreille à tous les In- sectes de cette tribu et même à plusieurs autres genres se DE: Dejean à fait entrer dans ses Patellimanes. La tribu des Féroniens se distingue, par les tarses intermé- diaires et le 4° article des tarses antérieurs, qui ne sont jamais dilatés dans les mâles, de la tribu des Harpaliens qui la suivra immédiatement;et de celle des Patellimanes qui la précédée,par les tarses antérieurs des mâles, dont les 2 ou 3 premiers articles sont plus ou moins triangulaires ou cordiformes, mais jamais carrés ou arrondis comme ceux des mâles Patellimanes. % pe F Zoologie. 317 - Ce volume renferme la tribu éntière des Féroniens, divisée ër -K cÿ nes dont 11 sont entièrement nouveaux ; six ont été és par différens entomologistes, mais les caractères n’en ont mé donnés dans aucun ouvrage, un ( Feronia) est composé de plusieurs anciens genres et a recu de nouveaux caractères, enfin 13 sont tirés dé différens auteurs; mais M. le comte Dejean a rendu leurs caractères plus clairs par la comparaison de ceux qui leur sont propres, avec ceux des genres voisins. L'auteur partage les Féroniens en deux grandes divisions, Ja 1°* a pour caractères: tarses antérieurs ayant leurs deux pre- miers articles dilatés dans les mâles. Cette division comprend quatre genres, 1° genre Pagonus Ziegl. Caract. gén. Dernier ar- ticle des paipes alongé , légèrement ovalaire et terminé presque en pointe. Antennes assez courtes , presque filiformes, légère- ment comprimcées el grossissant un peu vers l'extrémité. Lôvre supérieure courte , transver sale et coupée presque carrément. Mandibules peu avancées, légèrement arquées et un peu aiguës. Une dent bifide au milieu de l’échancrure du menton. Corsélet le plus Souvent court et presque transversal, toujuurs peu convete, presque carré , peu ou point rétrécé postérieurement. Elÿtres as- sez alongées , parallèles et peu convexes. Ce genre renferme 18 espèces , dont 13 sont décrites ici pour la 1"° fois. 2° Genre Cardiaderus Dej. Caract. génér. Dernier article des palpes alongé, ovalaire et terminé presque en pointe. Antennes _ filiformes, assez alongées. Lévre supérieure courte , transversale et coupée carrément. Mandibules assez avancées , légèrement ar- quées, et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l’échancrure du menton. Corselet vordiforme , convexe et assez fortement ré- tréci postérieurement. Élytres assez alongées , parallèles et peu convexes. Ce genre ne contient qu’une espèce. Daptus chloroti- cus Gébl.; de Sibérie. 3° Genre Baripus Dej. Caract. génér. Dernier article des pal- _ pes presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. Antennes cour- LP _tes et presque moniliformes. Lèvre supérieure trés-courte , trans- versale et coupée presque carrément. Mandibules fortes, peu ar- quées et assez aiguës, Une dent bifide au milieu de l'échancrure du menton. Corselet convexe, assez grand, presque ovalaire. É ly- tres convexes, en ovale alongé. Une seule espèce entre dans ce genre. Molops rivalis Germ. de Buénos-A yres. eo 318 Zoologie N° 14 4° Genre Patrobus Még. Caract. genér. Nernier article-des paipes alongé, presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. An- tennes filiformes et assez alongées. Lèvre supérieure courte, trans- versale et coupée carrément. Mandibules peu avancées, légére- ment arquées et assez aiguës. Une dent bifide au: milieu de l'é- chancrure du mentor. Corselet presque plane, rétréci postérieure- ment et plus ou moins cordiforme. Élytres en ovale alongé T pres- que planes ou peu convexes. Ce genre contient huit espèces, dont trois décrites pour la 1°° fois. La seconde division des Féroniens a pour caractères : Les troës premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles. Xci l’auteur forme deux subdivisions. La 1”°, caractérisée ainsi: Crochets des tarses dentelés en-dessous, comprend cinq genres. ' Genre Dolichus Bonell. contient cinq espèces, dont deux n’a- . vaient pas encore été décrites, et une 3° avec une synonymie douteuse. 2° Genre Pristonychus Dej. Caract. génér. Dernier article des palpes presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. Antennes filiformes et assez alongées. Lèvre supérieure en carré moins long que large, légèrement échancrée antérieurement. Mandibules légèrement arquées et assez uiguës. Une dent bifide au milieu de l'échancrure du menton, corselet rétréci postérieu- rement, plus ou moins cordiforme et alongé. Élytres plus ou moins ovales et alongées. Ce genre formé sur le Sphodrus terricola des auteurs, etsur des espèces voisines, contient dix-neuf espèces, dont seize décrites pour la 1°° fois. 3° Genre Calatus Bonell. renferme 19 espèces, 10 sont ici décrites pour la 1°° fois. 4° Genre Pristodactyla Dej. Caract. génér. Dernier article des pal- pes alongé. Lèvre supérieure en carré moins long que large et presque transversale, Mandibules peu avancées, légérement arquées et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l’échancrure du menton. Corselet ovalaire, arrondi postérieurement. Élytres . en ovale alongé et légérement convexes. Une seule espèce de. l'Amérique septentrionale, laquelle est nouvelle, 5° Genre Te phria Bonell. Une espèce unique. | La seconde subdivision a pour caractère : Crochets des tarses sans dentelures. L'auteur y fait entrer 22 genres. 1° Genre Spho- 2 drusClairv.,réduit anse planus et aux espèces voisines. 5 espèces dont une nouvelle. 2° Genre Omphreus Parreyss. Caract. génér. Dernier article des palpes assez Jeriquest sécuriforme. Antennes filiformes ; assez alongées ; leur 1° article trés-grand, gros Zoologie. 319 sissant vers l'extrémité et aussi long que les 3 suivans. Lèvre su- périeure transversale et coupée presque carrément. Mandibules dégèrement arquées ct très-aiguës. Point de dent au milieu de d'échancrure du menton. Corselet alongé et légèrement cordi- Jorme. Étlytres en ovale trés-alongé, Une seule espèce, rappor- tée par M. Parreyss, du Montenegro, nouvelle. 3° Genre Pla- -tynus Bonell. Cinq espèces, quatre sont nouvellement décrites. 4° Anchomenus Bonell. 27 espèces, dont 18 décrites pour ka 17° fois. ° Agonum Bonell. 48 espèces, dont 24 décrites nou- vellement. 6° Olysthopus Dei. Caract. génér. Les 3 prémiers ar- -ticles des tarses antérieurs plus longs que larges et légèrement triangulaires ou cordiformes dans les mâles. Dernier article des palpes alongé, ovalaire et terminé presque en pointé. Antennes -filformes et assez alongées. Lévre supérieure légèrement con- -vege, en carré moins long que large. Mandibules peu avancées, -légérement arquées et assez aiguës. Point de dent au milieu de l'échancrure du menton. Corselet presque orbiculaire, échancré antérieurement. Élytres en ovale alongé , presque planes ou très- légèrement convexes. Ce genre qui a pour type l’Agonum rotun- datum des auteurs, renferme six espèces, dont la moitié était déjà décrite, 5° Trigonotoma Dej. Caract. génér. Les 3 premiers articles des tarses antérieurs moins longs que larges et fortement -cordiformes dans les mâles. Dernier article des palpes labiaux des mâles triangulaire on trés-fortement sécuriforme. Antennes -filiformes et assez courtes. Lévre supérieure presque transversale, “échancrée antérieurement. Mandibules assez fortement arquées #t très-aiguës. Menion trilobé ; lobe intermédiaire presque tron- -qué, Corselet presque carré ou cordiforme. Élytres assez alon- | igées, très-légèrement ovales et presque paraltèles. Deux espèces - des Indes orientales, dont une décrite pour la 1° fois. 8° Genre - Cataïdromus Macl. Une seule espèce Carabus tenebrioides Oliv. * 9° Genre Lesticus Dej. Caract. génér. Les 3 premiers articles des -tarses antérieurs moins longs que larges et fortement cordiformes dans les mâles. Dernier artivle des palpes labiaux alongé et - dégérement sécuriforme. Antenes filiformes el assez alongées. Lèvre supérieure transversale et légérement. échancrée anté- ….rieurement. Mandibules peu. avancées , assez fortement ar- - quées et trés-aiguës, Menton trilobé ; lobe intermédiaire pres- que tronqué. Corselet fortement cordiforme, très-rétréci pos- vterieurement, Élytres assez alongées, très - légèrement ovales 320 Zoologie. et presque parallèles. Une seule espèce nouvelle, de Java. 10° Genre Disirigus Dej. Caract. génér. Les 3 premiers ar- ticles des tarses antérieurs plus longs que larges et légèrement triangulaires et cordiformes dans les mâles. Dernier arucle des palpes alongé , presque cylindrique et tronqué à lPextrémité. Antennes. filiformes, assez alongées. Lévre supérieure. plane, en carré moins long que large. Mandibules peu avancées , légé- rement arquées et assez aiguës. Menton très-légérement échancré ; point de dent sensible au milieu de son échancrure. Corselet lé- gérement convexe, presque carré, arrondt sur les côtés et coupé carrément postérieurement. Élytres en ovale alongé et assez con- vexes. Trois espèces, des Indes orientales, nouvellement dé- crites. 11° Abacetus Tiej. Caract. génér. Les 3 premiers articles des tarses antérieurs moins longs que larges et fortement trian- gulaires ct.cordiformes dans les mdles. Dernier article des pal- pes alongé, presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. An- tennes filiformes , assez alongées et légérement arquées et assez -aiguës. Menton trilobé ; lobe intermédiaire arrondi. Corselet tra- pézoïde, presque aussi large que les élytres à sa base. Élytres peu alongées, se rétrécissant un peu vers l'extrémité et arron- divs postérieurement. Une seule espèce, du Sénégal et de Gui- née, nouvelle. 12° Microcephalus Latr. Caract. génér. Les 3 premiers articles des tarses antérieurs aussi longs que larges et foriement triangulaires ou cordiformes dans les méles. Dernier article des palpes peu alongé et assez fortement sécuriforme. An- tennes filiformes , assez alongées. Lèvre supérieure en carré moins long que large, et légèrement échancrée antérieurement. Mard- bules peu avancées, légèrement arquées ct assez aiguës. Menton -trilobé ; lobe intermédiaire arrondi. Corseict presque carré aussi large que les élytres à sa base. Élytres assez alongées, très-lé- gérement ovales et presque parallèles. Une seule espèce, du Bré- sil, nouvelle. 13° Feronia Lat. Caract. génér. Les 3 premiers articies des tarses antérieurs moins longs que larges et forte- ment triangulaires ou cordiforines dans les mâles. Dernier article des palpes plus ow moins alongé, cylindrique ou légére= ment sécuriforme. Antennes filiformes, plus ou moins alongées. Lèvre supérieure en carré moins long que large, quelquefois presque transversale, coupé carrément antérieurement ou lé- gérement échancrée. Mandibules plus ou moins avancées , plus | ou moins arquées , et plus ou moins aiguës, Une dent bifide au Zoologie. 321 inilieu de léchancrure du menton. Corselet plus ou moins cordi- formé , arrondi, carré ou trapézoïde , jamais transversal. Ély- tres plus ou moins alongées, ovales ou parallèles. Jambes inter- médiaires toujours droites. Ce genre comprend 194 espèces ré- n dans dix groupes, savoir : 1° Pæcilus Bonell. 29 esp. dont 19 décrites pour la 1° fois. * Aroutor Még. 32 esp., — 25 td. 3° Omaseus Ziegl. 24 esp., — 14 id. 4° Steropus Még. 12 esp. — 4 id. 5° Platysma Sturm. 27 esp., — 18 id, 6° Cophosus Zicgi. 3esp., — 2 id. 7° PterostichusBon. 32 esp., — 16 id. et 4 ayant une syno- nymie douteuse. | -” 8° Abar Bonell. 15 esp., — 9 décrites pour la 1°° fois. 9° Percus Bonell. 11 esp, — 9 id. 10° Molops Bonell. 9gesp., — 5 TA 14° Camptoscelis Dej. Caract. génér. Les 3 premiers articles des tarses antérieurs moins longs que larges et fortement cordiformes. Dernier article des palpes presque cylindrique et tronqué a l’ex- trémité. Antennes filiformes peu alongées. Lévre supérieure en carré moins long que large. Mandibules très- peu avancées, for- tement arquées et presque obtuses. Une dent bifide au milieu de l'échancrure du menton. Corselet tronqué antérieurement, ar- rondi postérieurement. Élytres assez alongées, très-légèrement ovales et presque parallèles. Jambes intermédiaires fortement ar- quées. Une espèce, Scarites hottentota Oliv. 13° Myas Ziegl. Caract. génér. Les 3 premiers articles antérieurs moins longs que larges et fortement cordiformes dans les mâles. Dernier ar- ticle des palpes labiaux peu alongé et fortement sécuriforme. An- tennes peu alongées, presque moniliformes. Lévre supérieure transversale , coupée presque carrément. Mandibules peu avan- cées, légérement arquées et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l’échancrure du menton. Corselet presque carré. Éty- tres ovales ou parallèles. Deux espèces, la première de Hongrie, la seconde, décrite pour la première fois, de l'Amérique sep- tentrionale. 16° Cephalotes Bonell. Cinq espèces dont 4 nouvel- lement décrites. 17° Stomis Clairv. Deux espèces. 18° Pelor Bo- nell. Une seule espèce. 19° Zabrus Clairv. Treize pièces; dix nouvellement décrites. 20° Amara Bonell. Soixante-trois espèces, B. Tome XVI, 21 322 - Zoologie. dont trente-quatre décrites pour la 1°° fois, et deux avec une synonymie douteuse. 21° Antarctia Dej. Caract. génér. Les 3 premiers articles antérieurs aussi longs que larges et fortement cordiformes dans les mäles. Dernier article des palpes alongé, presque cylindrique , tronqué à l'extrémité. Antennes filiformes , assez alongées, Lèvre supérieure en carré moins long que large, légérement échancrée antérieurement. Mandibules peu avancées, assez fortement arquées , ascez aiguës. Point de dent au milieu de l’échancrure du menton. Corselet presque carré ou légèrement cordiforme. Élytres assez alongées, presque parallèles et légère- ment sinuées à& l'extrémité. Neuf espèces, toutes de l’extrémite de l’Amérique méridionale, sept sont absolument ; nouvelles. 22° Masorcus Ziegl. Caract. génér. Les 3 premiers’ artieles des tarses antérieurs aussi longs que larges et fortement triangu- laires dans les mäles. Dernier article des palpes alongé, presque crlindrigne et tronqué à l’extremité. Antennes filiformes, peu alongées. Lèvre supérieure presque transversale, coupée presque carrément. Mandibules peu avancées, assez arquées et assez ai- guës. Point de dent au milieu de l'échancrure du menton. Corse- let transversal, échancré antérieurement , arrondi sur les côtés, légèrement prolongé dans son milieu postérieurement, et séparé des élytres par un étranglement. Élytres en ovale-alongé, presque tronquées à l'extrémité. Trois espèces, dont deux nouvelles. Un tableau synoptique, placé au commencement de ce vo- lume, donne les caractères différentiels de tous les genres de la tribu des Féroniens. La précision et l’ordre régulier, ainsi que la clarté qui y règne, en faciliteront singulièrement l’étude. On retrouve ces mêmes qualités dans les caractères génériques et spécifiques. On doit bien concevoir que nous ne parlons pas ici de la concision linnéene dont tous les jours on découvre l'inconvénient, surtout en ce qui a rapport aux espèces : telle description de l’auteur suédois convenant parfaitement et éga- lement à des espèces que l’on ne peut s'empêcher de regarder comme essentiellement distinctes. En parlant donc de la préci- sion employée par M. le comte Dcjean , nous ajouterons qu’elle est de nature à n’exclure aucun des caractères utiles à la dis- tinction ; les caractères des genres placés en tête, en lettres ita- liques, et ceux des espèces, sous la forme des phrases latines, sui- vent toujours un ordre régulier; la description des mêmes par- ties conservant toujours la même place dans chacune d'elles. Zoologie, 323 L .- Comme nous l'avons dit plus haut, on trouve dans cet ou- vrage un nombre infini de choses nouvelles, tant en genres qu’en espèces, et quoiqu'il soit à regretter que M. le comte De- jean ne décrive pas les espèces étrangères à son cabinet, per- sonne ne pourra se passer de son ouvrage pour étudier les Ca- rabiques. L'auteur décrit dans ce 3° volume, 467 espèces, dont 105 entièrement nouvelles; 88 nommées par lui, et citées dans le catalogue imprimé de sa collection, ou nommées différem- ment par d’autres auteurs ; 90 nommées par différens entomolo- gistes (ces 283 espèces décrites pour la première fois), Et enfin 184 espèces déjà décrites dans divers ouvrages, mais non pas comparativement comme elles le sont ici. -. Avec tous les entomologistes, nous attendons impatiemment la publication des deux dernières tribus des Carabiques ( Har- paliens et Subulipalpes, qui termineront la nombreuse série des Carnassiers terrestres; alors on aura le travail le plus étendu que l’on ait encore publié sur ce sujet. Aud. S. 2/2. DESCRIPTION DE QUELQUES NOUVEAUX GENRES ET ESPÈCES DE COLÉOPTÈRES PÉTALOCÈRES; par M. W. Kirzy. ( Zoological Journal; n° X, avril-sept. 1827.) Dans cet article, M. Kirby établit d’abord, sous le nom de Cnemidu, un nouveau genre de Coléoptère , qu'il place dans la famille des Rutelidæ de M. Mac Leay. Il lui asssigne les carac- tères suIvans : + Nasus trapezoidus, apice subemarginatus subreflexus. An- tennæ novem-articulatæ : scapo breviuseulo incrassato ; articulis sequentibus quatuor subcylindricis brevissimis, sexto subpateræ- formi ; capitulo triphytllo reliquam antennam longitudine æquan- tem. Mandibulæ extus bidentatæ : dentibus obtusis. Palpi arti- culo extimo subcylindrico , truncato. Scapularia inter elytra et prothoracem intrusa, ut in Cetonia F. Prosternum triangulare , poné basin brachiorum clevatum. Mesosterrum obtusum ; inter pedes intermedios subporrectum, supra canaliculatum., Protho- raæ subhexzagonus, latitudine longior, utrinque subfoveatus, pos- ticè emarginatus. Scutellum elongatum, triangulum isoscelem fr- gurans. Elytra humeris productis , rotundatis. Pedes : Tibiæ fe- morum fere crassitudine : posterioribus quatuor maximis. Cubitus apice tridentatus, Calcaria 1, 2,2. Tarsi subclavati : unguiculis 21: 324 Zoologie. N° 242 inæqualibus , 2,2,2,in mantbus unguiculus internus externo major est, et apice bifidus : lobo interioré magno truncato ; inte- riori minuto acuto ; in tarsis autem quatuor posterioribus; ungui- culus énternus externo mulloties minor. Abdomen segmentis duo- bus ultèmis dorsalibus apertis ; podice magne, sultrapezoido. Corpus convexum. | | Il en décrit 3 espêces sous les noms deCr.Francilloni, Sparshallé et Curtisi. La première est de l'Amérique septentrionale , mais cependant cela n’est pas bien certain ; les deux autres sont du Brésil. C’est à la seconde de ces deux espèces qu'il faut, je crois, rapporter l’Insecte de ma collection, que j'ai désigné sous le nom spécifique de crassipes , et placé provisoirement à la suite du genre Anisoplia. L’ Anisoplia histrio de mon catalogue, es- pèce de Cayenne, appartient aussi à ce genre, et n’est peut-être que la première des 3 espèces décrites par M. Kirby, et peut- être le même que le 7richius retusus de Fabricius. Ce nouveau genre me paraît très-distinct de tous les autres de cette famille, Il assigne ensuite de nouveaux caractères au genre Cremas- tocheilus de Knoch, et donne la description d’une nouvelle es- pèce de ce genre, qu’il nomme C. caraliculatus, et qui se distingue de ses congénères par les caractères suivans : Niger , prothorace canaliculato : angulis posticis magis ex- tantibus dentiformibus. Elle habite l'Amérique septentrionale, ainsi que toutes les autres espèces de ce genre connues jusqu’à présent. | | M. Kirby établit ensuite, sous le nom de Cymophorus, un nouveau genre qui paraît voisin des Cremastocheilus, et auquel il assigne les caractères suivans : Nasus apice rotundatus, reflexus. Antennæ decem-articulatæ : scapo incrassato trigono ; pedicello articulo sequenti æquali ; ar-: ticulis intermediis brevissimis cylindricis ; capitulo longo adn:0- dum , triphyllo. Palpi articulo extimo oblongo obtuso. Labrum sub rhinario penitus absconditum. Labium subquadratum, verti- cale. Mentum poné labium latitans horizontale. Oculi hemisphæ- rèci: cantho carinato. Prothorax subquudratus , anticè angusta- tus : lateribus obtusangulis. Scutellum triangulare , æquilaterale. Mesosternum anticè truncatum verticale, supra canaliculatum. Elytra lacunosa, longitudinaliter elevata, utrinque sinuata : hu- A+ x à nn à nm dû — “0 à Mi dntnlé née ne, nid ut pb fl) ÈS, GR dé URSS dE SSD ide dt ae Zoologie. 329 meris fere lobatis, ut in quibusdam Gymnetidis et Cetoniadis. Pe- des : Tibiæ calcaribus 1, 2, 2. Cubitus edentulus. Unguiculi sim- plices, æquales, breves, 2, 2, 2. Abdomen ano tricorné : cornubus lateralibus basi intus spiraculiferis. Corpus subdepressum squa- mulosum . Il en décrit une espèce sous le nom de C. undatus. Cet insecte, qui, comme les Cremastocheilus, habite l'Amérique septentrio- nale, m'est entièrement inconnu. L'auteur donne ensuite les caractères de deux nouveaux genres qu’il établit aux dépens des Trichius : le premier, qu’il nomme Campulipus, est forme sur le Trichius limbatus , et le second, qu’il appelle Acanthurus , sur le Trichius hemipterus , et les au- tres espèces dont les femelles ont une tarière saïllante à l'anus. Je ferai ici observer que Scriba avait autrefois donné le nom générique de Jalgus à ces derniers Insectes, et que ce nom, ‘ par conséquent , me parait devoir leur être conservé, ainsi que Pont fait, dans l'Encyclopédie , MM. Serville et comte de St.- Fargeau. Vient ensuite la description d’une nouvelle espèce de Tri- chius du Canada, que M. Kirby nomme Bissbü, et qu'il carac- térise par la phrase suivante : Niger fulvescente hirtus : elytris luteis ; maculis novem nigris. Enfin, l’article est terminé par des considérations sur le genre Trichius. M. Kirby le divise en 7 sous -genres qu'il nomme : 1. Legitimi. T. fasciatus, succinctus, Bigsbi, etc. 2. Trichini. T. viridulus, piger, etc. / 3. Tetrophthalmi. T. suturalis. Cette espèce m'est totalement inconnue. 4 Archimedii. T. delta. - 5. Euclidü. T. triangulum. 6. Aleurosticti. T. nobilis, octopunctatus, etc. 7. Gymnodi. T. Eremita. Dans le dernier volume de l'Encyclopédie méthodique, MM. Serville et comte de Saint-Fargeau, en traitant l’article 7reé- chius, ont eu à peu près les mêmes idées que M. Kirby sur les Insectes qui composent ce genre. Ils le divisent en à sous- genres. | 1. Osmoderma, qui correspond aux Gymnodt de M. Kirby. 326 Zoologie. 2. Agenius, qui correspond à son genre Campulipus. 3. Grorimus, qui correspond à ses Aleurosticti. 4. Trichius propriè dictus, qui comprend les 1, 2,4 et 5 sous-genres de M. Kirby. ; 5. Valgus de Scriba , qui correspond au genre 4can- thurus de M. Kirby. En finissant cet article, je ne puis m’empécher de relever une erreur échappée à MM. A.-Serville et comte de Saint-Fargeau: car le profond savoir de ces deux entomologistes pourrait trom- per beaucoup de personnes qui s’en rapportent aveuglé- ment aux paroles des maîtres; ceite erreur est au reste bien légère, et elle a été partagée par les premiers entomologistes, et, entre autres, par MM. Gyllenhal et Schœnherr , ainsi qu'on peut le voir dans le 3° volume de la Syron) mia insectorum de ce dernier. En parlant du Trichius fasciatus, 1s disent : «Le mäle à l’a- vant-dernier segment de l’abdomen en-dessous, indépendam- ment des poils qui se trouvent dans les deux sexes, chargé à la base de deux sections de cercle, garnies d’écailles serrées, jau- nâtres ; le reste du même segment est entièrement muni de stries transversales serrées. La femelle n’a pas les plaques d’écailles jaunes ; les stries sont rares, écartées et inégales. Cette espèce varie beaucoup par le plus ou moins de noir sur les élytres; l’une des variétés, assez commune en France, est le sÉsexre succinctus. » FA On trouve en France 3 espèces de Trichius , toutes les trois très-voisines l’une de l’autre, mais toutes les trois bien dis- tinctes. , 1° Le véritableT. fasciatus de Linné et de Fabricius, commun en Suède, dans le nord de l’Europe et dans les montagnes de la France, mais rare dans les plaines et aux environs de Paris; il est plus grand et plus velu que les autres; ordinairement la première tache noire des élytres forme une bande quien occupe toute la base; mais quelquefois, comme dans les autres es- pèces, elle ne va pas jusqu’à la suture. Le dessous de l’abdo- men du mâle n’a aucune tache jaune, et paraît semblable à ce- lui de la femelle. 2° LeT. gallicus de mon catalogue (T. fasciatusOlivier) ; c’est le plus commun aux environs de Paris ; mais on ne le trouve ni en Suède, ni dans le nord de l'Allemagne ;ilest plus petitet moins Zoologie. 327 velu que le précédent, et les deux taches de la base des élytres ne forment jamais une bande continue, Le dessous de l’abdomen du mâle présente les taches jaunes indiquées par MM. Serville et comte de St.-Fargeau. 3° EnfinleT. abdominalis de mon catalogue, assez commun dans les parties méridionales de l'Europe , mais beaucoup plus rare que le précédent aux environs de Paris. Il ressemble entière- ment au 7’.gallicus, et il paraît n’en différer que par l'abdomen _ du mäle, dont les taches jaunes de l’avant-dernier segment sont plus grandes et réunies, et dont les segmens antérieurs sont marqués d’une bande transversale, jaune, un peu échancrée postérieurement dans son milieu. Ces trois espèces sont très-distinctes, et n'offrent aucun pas- sage de l’une à l’autre. | Quant au 7richius succinctus de Fabricius, c’est un Insecte très - problématique; mais on croit généralement maintenant qu'il doit être rapporté à une espèce de la Sibérie orientale, que M. Gebler a nommée F. dahuricus , et qui est au moins le véritable T. succinctus de Pallas. Comte DeEsEax. 243. Norice sur L'ÉLATER nocTiLucus, ou la Mouche à feu des Indes occidentales ; par John Curris, esq. ( Zoological Jour- nal; n° XI, p. 379.) En septembre 1827, l’auteur eut occasion d’observer plu- sieurs individus vivans de lElater noctilucus, que lui avait ap- portés des Indes occidentales son ami M. J. Campbell Lees. Pour conserver ces insectes, il est nécessaire de les tenir dans une atmosphère humide. Ils se nourrissent de Ja canne à sucre ; les mandibules leur servent à briser les parties ligneuses de la canne, et à parvenir ainsi à la matière sucrée. Pendant la tra- versée des Antilles en Angleterre, M. Lees a conservé, de cette manière, les individus qu'il avait pris. L’Elater noctilucus possède, comme ses congénères, la faculté de s’élancer en Fair lorsqu'on le met sur le dos, et de se re- mettre par là sur ses pattes; toutefois, sa force musculaire est veu considérable , et il ne saute qu’à une hauteur égalc à 3 ou . 4 fois la longueur de son corps ( celle-ci est de 13 à 17 lignes). La vive lumière que ‘répand la tache convexe et phospho- rescente située de chaque côté du thorax, brille et s'éteint au gré de l'animal. Chez les individus vigoureux, le dos lui-méme 328 Zoologie. sous les clytres.et les ailes, et la base de l’abdomen, paraissent phosphorescens. À l’aide d’un de ces insectes on peut lire un Livre imprimé. La phosphorescence continue, si les parties qui en sont le siége sont séparées du reste de l’animal, immédiatement après sa mort. 244. RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LES LABIDOURES OÙ PERCE- OREILLES, précédées de quelques considérations sur Péta- blissement d’un ordre particulier pour ces Insectes, avec fig. ; par M. Léon Durour. ( Annales des Sciences raturelles ; avril 1828, p. 337.) Les Forficules ou Perce-oreilles, rangés par Linné dans l’or- dre des Coléoptères, et par les entomologistes modernes dans celui des Orthoptères, Ctablis en famille distincte par M. La- treille, sous le nom de Forficulaires, et, par M. Duméril , sous celui de Labidoures, rangés enfin dans un ordre à part, sous le nom de Dermaptères, par M. Kirby, sont adoptés avec ce rang par M. Léon Dufour, avec le nom de Labidoures, que eux a imposé M. Duüméril. Voici les caractères entomologiques de ce nouvel ordre : ‘Lasipouress : ordre d’Insectes broyeurs, dont la place natu- relle doit être entre les Coléoptères et les Orthoptères. Caracicres extérieurs. — Corps alongé, étroit, déprimé ; an- tennes filiformes, insérées au-devant des yeux, composées de 10 à 30 articles cylindroides ; point d’yeux lisses, bouche mu- nie de mandibules bidentées, d’une galète alongée, de 4 palpes filiformes, d’une languette fourchue, de mächoires terminées par une pièce cornée pointue; point d’écusson visible extérieu- rement; élytres fort courtes, tronquées, horizontales , à suture droite ; ailes plissées en éventail, et repliées transversalement; abdomen formé de segmens embriqués sur les côtés, et terminé en arrière, dans les deux sexes, par une tenaille à deux bran- ches cornées, mobiles, opposables ; pattes assez courtes, pro- pres à la course, à peu près égales entre elles ; tarses de 3 arti- cles, dont le dernier se termine par 2 ongles nus, simples; mé- tamorphose incomplète. _ Caractères intérieurs. — 1° Appareil digestif : glandes sai vaires, consistant, dans quelques espèces, en une paire de vé- sicules terminées en arrière par uu filet tubuleux, et en_ avant par deux canaux excréteurs, qui deviennent confluens ayant Zoologie. 329 de s'ouvrir dans la bouche; tube alimentaire, de la longueur du corps seulement , composé d’un jabot,, d’un gésier dépourvu d’appendices gastriques, d’un ventricule chyhfique, et d’un in- testin. fort court ; vaisseaux hépatiques, grèles, capillaires, au nombre de plus de 30, flottant par un bout. 2° Appareil géné- rateur dans le méle : deux testicules distincts, formés chacun de deux capsules spermatiques, alongées, cylindroïdes; conduits déférens capillaires; vésicules séminales consistant en un seul utricule sphéroïde ; canal éjaculateur fort court; armure copu- Jatrice alongée, déprimée. Dans la femelle : ovaires compo- sés , dans certaines espèces, d’un faisceau de 5 gaïnes ovigères longues, multiloculaires, unilatérales; dans d’autres, d’une grappe alongée de gaines ovigères uniloculaires, sphéroïdes, subsessiles ; 3° Appareil respiratoire ; stigmates d’une petitesse microscopique ; trachées toutes tubulaires ; 4° 4pparceil nerveux : ganglion cérébriforme bilobé ; ganglions pes ES ds au nombre de 9, dont 3 thorachiques et 6 abdominaux. … Cet exposé des caractères est suivi de celui des détails ana- tomiques, d’après des dissections faites sur les For/ficula gigan- lea et auricularia, dont l’auteur donne dans une note le signale- went spécifique ; 4 planches sont consacrées à figurer les parties dont l’auteur a donné la description anatomique. S. G. L. 249. NOTE SUR LE CRI DU SPHINX-TÈTE-DE-MORT (Sphinx Atropos "0B:); par M. Passerinr; lettre de M. Duroxcuer. ( Annales «des Sciences naturelles ; mars 1828, p. 332.) —* _ Réaumur et Rossi attribuent le cri du Sphinx Atropos au frottement de sa trompe entre ses palpes; un observateur plus moderne, M. Lorey, croit qu'il est occasioné par l'air qui s’é- chappe par la trachée de la base de l'abdomen. Selon M. Passerimi, ce cri sort de l’intérieur de la tête du Sphinx , c’est-à-dire d’une cavité qui communique avec le faux- conduit de la trompe, et à l’entrée de laquelle sont placés des muscles qui s’abaissent et s'élèvent successivement, de manière que le premier mouvement fait entrer l'air dans cette cavité, et l’autre Jen fait sortir. On peut mettre ces muscles à découvert, et en voir le jeu, en enlevant avec dextérité, au moyen d’un - instrument tranchant, la partie cornée du synciput d’un Sphinx viv ant. On peut enlever l'abdomen et la trompe sans que le cri cesse. M. Duponchel a trouvé, sur un Sphinx mort, une partie 330 Zoologie. qu'il croit jouer un rôle essentiel dans la production du cri; c'est une membrane placée entre les deux yeux, à la base dé la trompe, et qu'on ne peut apercevoir qu'après avoir enlevé les palpes. Toutefois, cette membrane existe également chez le Sphinx Convolvuli, qui cependant ne crie point comme le Sphinæ Atr0pos. 246. MÉMOIRE SUR UNE PRODUCTION appartenant à l’histoire na- turelle des Insectes , lu à la séance de la Société des Sciences et Arts, le 2 messidor an 10, par M. Suzrzer; suivi d’un sup- plément extrait du Mémoire aptérologique de F. HERMANN. ( Journal de la Soc. des scienc. agric., et arts du Bas-Rhin; 1825, p. 67; avec figures. ) Quoique ce Mémoire soit déjà ancien, le comité de rédaction du journal cité a cependant jugé convenable de le publier. M. Sultzer a découvert, sur des blocs de pierre calcaire, des petits corps sphériques, à peine visibles à la vue simple, d’un blanc éclatant, et fortement adhérens à la pierre; la partie supérieure de la sphère était tronquée et couverte d’une espèce de chapi- teau en forme de plaque ronde, légèrement débordant, et cou- vert de rides qui rayonnaïcnt de la circonférence au centre. L'intérieur de ce corpuscule était rempli d’un suc rouge, sem- blable à du sang. M. Sulizer a d’abord pensé que ce pouvait être une espèce de champignon voisine du genre Sphæria de M. Persoon ; mais, après un examen plus attentif, il crut devoir plutôt les considé- rer comme des œufs d’insecte ; cependant il paraït qu’il ne les a jamais vu éclore, quoiqu'il les ait long-temps observés dans son cabinet. Dans le Mémoire aptérologique , M. Hammer confirme cette dernière opinion de M. Sultzer, ayant reconnu que ces corps ronds sont, ou des œufs, ou des nymphes d’une espèce de Trombidium qu'il nomme T. des pierres. Is donnent naissance à deux sortes d'individus, qui sont peut-être des espèces diffé- rentes : les uns, plus petits, sont rouges et n’ont que 6 pattes; les autres, 2, 3 fois plus grands, sont plus ovales, ont 8 picds et une couleur brune (1). S—s. (x) Comme les Acaii les naissent avec six pattes, et en acquièrent plus tard une quatrième paire, il serait possible que la première variété ne füt que la larve de la seconde. ( Note du Rédacteur. ) Zoologie. 331 547. Note sun Les ranves pe Divrères; par W. S. Mac Lrav. » ( Philosoph. Magazine and Annals of Philosophy ; sept. 1827, | p.178.) En se plaignant de ce que, jusque-là, on n’a pas assez généralisé dans l'examen des Insectes diptères, l’auteur fait remarquer que les antennes de ces Insectes ne sont pas seulement fournies d’une soie terminale ou latérale, mais que cette soie forme une partie essentielle de l’antenne, et qu’elle est composée d’ar- ticles dont le nombre, joint à celui des articles de l'antenne proprement dite, forme le nombre qui caractérise la famille. La tête des larves des Muscides , dans l’état de protraction . complète, est d’une forme constante et pourvue, comme celle des autres Insectes, de deux antennes articulées. Ces antennes sont simples et tri-articulées , implantées sur deux éminences connues de Réaumur et de De Geer, mais mal comprises par eux. D faut employer un fort grossissement pour apercevoir les ar- ticles de ces antennes. Les singulières fausses pattes ou tentacules des Tanypus, des Chironomus, etc., sont les stigmates antérieurs et pédonculés de ces Insectes. Dans beaucoup de Diptères, il n’y a que ces stigmates antérieurs, mais on voit les troncs longitudinaux des trachées qui en partent, fournir, à des distances égales, des branches latérales qui sembleraient partir de véritables stigma- tes. Dans quelques larves, on voit même les stigmates avortés être indiqués par des tubercules situés sur les côtés du corps, et qui deviennent très-distincts dans la nymphe. 248. DESCRIPTION DE 17 ESPÈCES NOUVELLES DE TANYGLOSSES ; par Ch. P. Taunserc. { Nova acta reg. Soc. Scient. Ups.; vol. IX/p. 63; 1827) Dans ce Mémoire, l’auteur fait remarquer d’abord que les Co- léoptères et les Papillons sont principalement recherchés par les entomologistes , préférablement aux autres Insectes, et notam- ment aux Diptères: aussi connaissait-on, à ce qu'il prétend, avant qu’il s’en occupât, peu d'espèces de Tanyglosses ; il ajoute que M. Meigen n’en avait décrit que 4 espèces sous les noms de proboscidea , haustellata , ferruginea et mauritanica , et Fabri- cius également 4 espèces , dans son genre Tabanus ; sous les 339 Zoologie. noms de proboscideus ,; haustellatus , l'ostralus et exæsluans, Nous voyons bien clairement que M. Thunberg, dont l'ouvrage paraît daté de l’année 1822, ne connaissait alors ni le second. ouvrage de M.Meigen sur les Diptères d'Europe, publié en 1818, à Aix-la-Chapelle , où cet auteur décrit 6 espèces de ce genre, pour lequel il adopte le nom de Pengonia, précédemment donné par M. Latreille; ni le Systema Antliatorum de Fabricius, im- primé en 1806, à Brunswick, qui contient 8 espèces de Pango- nies, ni le 8° volume du Dictionnaire des Insectes de l’'Encyclo- pédie, publié bien avant 1822, dans lequel M. Latreille en dé- crit 17 espèces. On peut donc croire que, dans le travail de M. Thunberg, où toutes les espèces sont données comme nou- velles, il peut y en avoir quelques-unes précédemment connues et décrites à son insu. Cependant nous allons donner ici les phrases spécifiques des 7 espèces mentionnées par M. Thunberg. 1° 7. picea, entiè- rement couleur de poix, abdomen plus foncé. Du Brésil. 2° T. hirsuta. Abdomen velu, testacé, sans taches. Du Brésil. 3° 7. æthiopica. Abdomen ferrugineux, avec une ligne dorsale et anus noirs. Du cap de Bonne-Espérance. 4° T. analis. Abdo- men noir, anus portant des poils blancs. Du cap de Bonne-Es- pérance. 5° T. deusta, velue, testacée avec des taches noires; ailes testacées à leur base, et portant une bande noire. Du Brésil. 6° T. fusca. Abdomen noir, velu, taché de blanc. 7° 7. brunnea. Abdomen noir, bord des segmens roussâtre. 8° T. vittata. Abdomen noir avec une bande blanche. 9° T. céngu- lata. Abdomen noir avec une bande et trois taches marginales blanches. Du cap de Bonne Espérance. 10° T. thoracica. Abdo- men noir, avec 3 bandes sur le bord des segmens et des taches blanches. 11° T. guttate. Noire, abdomen à bandes et points de couleur blanche. 12° 7. pulchra. Noire; abdomen ayant une bande, un point et 6 taches marginales de couleur blanche. Du Brésil. 13° 7 obscura. Abdomen noir , velu, sa base portant 4 taches rousses ; bord des segmens blanc. 14° T. maura. Abdo- men noir, bord des segmens roux. Du cap de Bonne-Espérance. 15° T. muliipunctata. Abdomen tutacé; bord des segmens pâle. Ile-de-France. 16° T. atropos. Abdomen noir, avec deux ta- ches et le bord des deux derniers segmens de couleur blanche. 17° T. rostrata. Abdomen testacé, panaché de. noir et taché de blanc. Du cap de Bonne-Espérance. Zoologie. 333 Nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer ici que l'auteur a fait un très-grand abus des mots qu'il emploie pour désigner les couleurs ; se servant, comme de synonymes, d'expressions qui désignent des couleurs fort différentes. A ces deux Mémoires, est jointe une planche sous le n° x, où sont gravées les Tabanus grossus , tetrapunctus , cingulatus, triceps et elegans, ainsi que les Tanyglossa æthiopica, deusta, cingulata , pulchra, obscura, maura , Atropos et rostrata. Cette planche est trop éloignée de la perfection pour mériter aucun éloge; le des- sinateur n’a aucune idée de la manière dont les nervures des ai- les doivent être rendues ; l'on n’y voit même point les taches . mi les bandes indiquées dans les descriptions. A S0F: 249. NoTE sur LA GRÉGARINE, nouveau genre de ver qui vit en troupeau dans les intestins de divers Insectes ; avec fig.; par M. Léon Durour. (Annales des Scienc. natur.; avril 1828, p. 366.) Le nouveau genre Grégarine se compose de deux espèces, dont l’une habite le tube alimentaire de plusieurs Coléoptères, notamment des Mélasomes, et l’autre, le ventricule chylifique de la Forficule. La première reçoit, à cause de sa forme, le nom de GREGARINA conica, et la seconde celui de G. ovata. Celle-ci est blanche, ovale, obtuse et d’une grandeur très- variable, suivant l’âge; les plus grands individus n’ont guère plus d’une demi ligne de longueur ; les uns, qui sont les plus nombreux, ont un segment antérieur , arrondi comme une grosse tête, et séparé du reste du corps par un étranglement circulaire , semblable souvent à un trait diaphane. D’autres sont dépourvus de ee segment, et ont à sa place un espace arrondi plus foncé, placé au bout antérieur du corps. Sous le micros- cope, on aperçoit, à travers les tégumens, des corpuscules ar- rondis, renfermés dans la cavité du corps, et l’on voit souvent l'animal expulser ces corpuscules par le bout antérieur, où il est probable que se trouve la bouche. Quelquefois l’auteur a vu 2 de ces vers adhérens bout à bout; c’est peut-être un accouple- ment. M. I. Dufour ignore encore si la différence dans laforme de l'extrémité antérieure de la G. ovata n’est qu’accidentelle, Le genre Gregarina se rapproche du genre Caryophyllæus. Rud. L. 334 Zoologie, 250, DESCRIPTION DE LA GRANDE PHYSALE ET D’UNE CURIEUSE ES- PÈCE DE MÉDUSaIRE, trouvées sur les côtes de Bretagne; par Li M. Pier. ( Lycée armoricain ; Tome XII, p. 189, 69° cah. ) . Dans une lettre datée de Noirmoutier, M. Piet décrit une es. pèce de Physale dont un grand nombre d'individus ont été: jetés à la côte dans le mois de juillet 1828. Il pense que l'espèce trouvée en grand nombre par les pêcheurs, flottant non loin des rivages, est la Physalie pélagique de M. de Lamarck. Ses 1 descriptions se bornent à noter imparfaitement les détails de. leur organisation extérieure, et ne fournissent aucun rensei- gnement sur l’organisation interne. Il n’a point fait nou plus d'expériences directes sur la matière vénéneuse et soluble qui réside dans les tentacules, et qui a fait donner à ces ani- maux singuliers le nom d’Orties de mer. Ce qu’il y a de remar- quable dans cette lettre, est cette seule phrase : « C’est au cen- tre des grands tentacules, et très-près du plus long de tous, que se trouve une ouverture qui paraît être la bouche. » Or, M. Piet ne connaît pas les travaux récens publiés sur les Physales par M. De Blainville, et ceux que j'ai fournis dans ce Bulletin T. X,n° 110(1), ni les figures de MM. de Chamisso, Bose, Bory,. de Tilesius, etc. Dans la Zoologie de la corveite la Coquille, nous: donnerons une monographie complète, accompagnée de magni- fiques figures, de toutes les Physales qni nous sontconnues. Uné li- thographie accompagne la lettre de M.Piet ; elle ne donne qu’une. médiocre idée de l’animal qu’elle doit représenter, Cependant nous engageons beaucoup cet observateur à continuer ses re- cherches sur les Zoophytes que son heureuse position pourrait le mettre à même de mieux faire connaitre. Mais il faut pour cela qu'il se tienne plus au courant de ce qui a été fait. La seconde lettre du même auteur est relative à une espèce de Méduse, de type évidemment nouveau. La description et la figure s'accordent à peindre ainsi ce singulier Zoophyte. Hau- teur, 6 à 7 pouces, sur 4 à 5 de largeur; forme octogone; corps hyalin, à pédoncule arrondi, puis quadrilatère à sa terminaison Ombrelle concave, offrant 4 fossettes arrondies, d’un pouce de diamètre, sans communication apparente avec l'intérieur. Orifice quadrilatère au centre, percé de deux ouvertures. Cir- (1) Voyez aussi le Bulletin, tom, IL, n° 93 et 239, et tom, VIL, n° 119 et 120, Zoologie. | 335 conférence octogone, chaque fossette séparée par huit scissu- res , plus élargies en dehors. Pourtour épais, large, obtus, muni de 16 cannelures, dont 8 grandes et 8 plus petites. Pédoncule quadrilatère à sa base , offrant quatre fentes cruciales profon- des, divisant sa base en 4 parties, et dans la masse gélatineuse duquel on voit 4 veines blanches. Ce Zoophyte est libre, géla- tineux, lisse et transparent. . Nous nous bornons à citer la description de l’auteur sans en rien vouloir conclure. Toutefois, c’est bien d’une Médusaire qu'il s'agit; mais comme la figure est, fort mauvaise et la des- cription très-obscure, nous craindrions de commettre des er- reurs en cherchant à assigner un genre à ce corps singulier, et si voisin de certains Zoanthes. LESsON. + 251. À MEmoïrr ON PENTACRINUS EuroOPæÆUS. — Mémoire sur le Pentacrinus europæus ; espèce récente découverte dans la baie de Cork; par J. V. Trompson. In-4° avec 2 pl. Cork 1826. Londres et Paris; Treuttel et Wurtz. La découverte d’une seconde espèce de Pentacrinus est un fait extrémement intéressant parce qu'il doit naturellement fournir de nouveaux éclaircissemens sur la nombreuse famille des Crinoides fossiles. Le Pentacrinus caput Medusæ des Indes occidentales n’a jamais été observé vivant, mais seulement à l'état sec. Le Pentacrinus europæus est de substance calcaire et n’a que à de pouce de haut, tandis que le P. caput Medusæ atteint une EE — de plusieurs pieds. C’est une Comatule fixée à un pé- dicule. M. Thompson distingue dans sa description : la base, le pédicule, les bras accessoires, le périsome, les bras, les tenta- cules et le corps. 1° La base est un disque ovale ei arrondi, par lequel l'animal est irrévocablement fixé sur des corps marins; sa face inférieure est exactement appliquée sur ces corps ; la face supérieure offre à son milieu un enfoncement , duquel s'élève le pédicule. 2° Le pédicule ou la tige est filiforme, un peu plus épais vers le haut, et, chez les individus bien développés , ilse compose d'environ 24 articles revêtus d’une membrane mince qui réunit toutes les parties calcaires. Au--dessous d’elle et entre les articles se trouve une matière gélatineuse, M. Thompson n’a pu décider si l'intérieur du pédicule est creusé par un canal, La tige est 336 Zoologie. mobile dans toutes ses directions et même un peu dans le se sens d’une ligne spirale. 2 3° Les bras accessoires naissent des derniers articles de L tige, et forment une simple rangée au-dessous du périsome, M Chacun d’eux se compose d’une dixaine d'articles, dont le der= nier forme un crochet. Lorsque ces bras sont dressés, ils vont | jusqu’à la division des bras proprement dits ; ils ne peuvent que“ s’enrouler et se dérouler sur eux-mêmes. Il paraît qu'ils servent à l'animal à se fixer sur les coraux entre lesquels il habite. È 4° Le périsome repose sur le dernier article de la tige et se. compose d’une simple série de lamelles calcaires cunéiformes, dont l'extrémité la plus large est tournée en haut et échancrée, pour s’articuler avec le premier article des bras. Ces lamelles sont au nombre de cinq. 1 5° Les bras, au nombre de 5, s’articulent avec les lamelles “ du périsome; chacun d’eux se bifurque dès son second article, “ et chacun des deux rameaux se compose environ de 24 articles durs et de nature calcaire, dont la grosseur diminue progres- M sivement et dont deux côtés opposés sont munis d’une série « de tentacules. Ces cinq bras, qui forment une étoile à dix rayons , garnis de tentacules , donnent à cette Encrine la belle 1 apparence d’une fleur Re ils sont étalés, ou d’un bouton, 1 lorsqu'ils sont cAébalés et retractés vers la bouche. 4 6° Les tentacules forment sur chaque rameau d’un bras deux séries alternantes ; ils sont mous, mais articulés, très-contrac-" tiles et fort extensibles, et mobiles dans toutes les directions. Sous le microscope ils paraissent à leur tour garnis de cils qui” « forment deux séries altérnantes sur deux côtés opposés du ten-" tacule. : | 7° Le corps ressemble assez au fruit du néflier; il est situé ? dans une capsule formée par le périsome et par les premiers articles du bras ; il paraît fortement adhérer à cette capsule. | En haut et au cf se voit une ouverture: la bouche, qui. peut se fermer par 5 valvules pétaloïdes mobiles. Lorsque les. à valvules s’ouvrent , on voit paraître quelques tentacules mous, semblables à ceux des bras. Sur le côté du corps se trouve une seconde ouverture, l'anus, qui se termine en un tube protrac- tile. | né Les plus petits individus que M. Thompson a observés avaient # Zoologie. 337 + de pouce de haut; ils ressemblaient à une petite massue fixée par une large base; de leur pointe sortaient qnelques tentacules transparens; rien ne s’apercevait des parties solides, si ce n'est le périsome, sous une forme encore peu distincte. Les individus un peu plus avancés laissaient distinguer la tige et ses articulations ; leur corps montrait une couleur bru- nâtre, les tentacules de la bouche proéminaient un peu davan- tage, et s’agitaient lentement en diverses directions. Chez d’autres plus grands encore, les articles se distinguaient parfaitement par leur opacité et leur blancheur; on remarquait la base des bras et'des bras accessoires. Enfin, chez d’autres plus développés, l’on voyait les bras di- visés en deux, et garnis de lenr double rangée de tentacules. Ceux-ci étaient encore transparens. Les bras sont les dernières parties qui s’accroissent ; ils sont aussi les derniers à recevoir un dépôt de matière calcaire. Le Pentacrinus europæus fut trouvé dans le port de Cork, à une profondeur de 8-10 brasses, sur des Sertulaires et des Flustres. Les deux planches jointes au mémoire représentent fort bien toutes les dispositions qui viennent d’être décrites. 252. Sur LA GÉNÉRATION DES POLYPES À BRAS ( Hydræ ); par J. Van DER HOEVEN. ( Bydragen tot de natuurkund. Weten- schappen ; Tom. II, 4° n°; 1827, pag. 551.) M. Van der Hæœven établit, contre l'opinion de M. de Blain- ville ( Joy. le Bulletin, Tom. IX, n° 318 ), que les Hydres se multiplient par des bourgeons ou des gemmes, qu’elles n’offrent aucune partie qu’on puisse regarder comme un ovaire, et que les bourgeons paraissent non pas seulement au point de jonc- tion du pédicule avec le corps proprement dit, mais aussi sur d’autres points, quoique le voisinage du pédicule soit leur siége de prédilection. L’espèce que l’auteur a observée est l’Hydra grisea L. ( H. vulgaris Pall. ); l'A. fusca { H. oligætis Pall.) offre aussi des bourgeons sur différentes parties du corps, sui- vant Pallas, et M. Van der Hœven pense que VA. viridis ne doit point faire exception à la règle générale. SG, Le B. Tome XVI. 22 338 Mélanges. MÉLANGES. 253. VOYAGE AUTOUR DU MONDE DE L’EXPÉDITION RUSSE du Capi- taine Lütke. (Extrait d’une lettre du D’ Merrexs, naturaliste de l'expédition. — Gazette de St-Pétersbourg. — Froriep’s Notizen ; Tom.XXII, août 1828.) M. Mertens annonce plusieurs résultats importans pour la zoologie. Le Bulletin en a déjà fait connaître un des principaux ( (Voy. Tom. XIV, n° 270). L'auteur dit qu'il s’est occupé avec un Soin particulier de l'étude des Radiaires mollasses, et qu'il est arrivé à des résultats auxquels il ne s'était pas Muëndié Il ne s'est pas borné à décrire exactement ces animaux , mais il a aussi fait de nombreux dessins coloriés pour représenter leur structure extérieure et intérieure. Les œufs des Velelles ont été observés par lui; l’anatomie des Cirrhipèdes lui a fourni des résultats nouveaux. À Neu-Archangel, établissement de la Com- pagnie russo-américaine, M. Mertens a recueilli tant d’ani- maux invertébrés, ‘que leur description exacte suffirait pour l’occuper durant 3 années. Il s’est aussi procuré, non sans dan- ger pour lui-même, deux crânes de Kaloches, les premiers peut-être qui arriveront en Europe. À Unalaschka on recueillit, entr'autres, un genre nouveau d’Annélides, remarquable par sa grande taille et par la distribution particulière de son sys- tème vasculaire ; de plus, M. Mertens s’est procuré 6 crânes d’Aléoutes. L’anatomie de l’Oursin commun, Echinus saxatilis, et d’une Astérie qui ne diffère peut-être pas de l’4. glacialis, lui ont fait voir que M. Tiedemann n'avait pas épuisé la matière, et que son ouvrage laissait encore beaucoup à desirer, même à l'égard des Holothuries. Dans une excursion sur les côtes du Kamtchatka, on tua un individu d’une espèce de Phoque pro- bablement nouvelle, dont on a conservé le squelette et la peau, et examiné la structure intérieure. A l’extrémité inférieure de la trachée artère de cet animal, on trouva, dans les anneaux du canal aérien, une fente longue de plus de deux pouces, condui- sant à un sac que formait un prolongement immédiat de la membrane muqueuse des voies respiratoires. Ce sac se prolon- geait sur le côté droit, entre les muscles grand et petit pectoral, . 1 | Mélanges. 339 jusqu'aux fausses côtes; il était assez vaste pour permettre, sans peine, l'introduction de l’avant bras jusqu’au coude. Il recevait une grande quantité de vaisseaux sanguins des artères intercostales ; ses nerfs venaient aussi des nerfs intercostaux. - L'animal étant parfaitement intact, et les poumons se trouvant dans un état parfaitement sain, M. Mertens ne pense pas que cette disposition insolite soit un état pathologique; et les per- sonnes qu'il consulta, et qui avaient eu occasion de voir ces Pho- ques vivans , lui firent observer qu'ils avaient la faculté de gonfler fortement le côté droit de la poitrine. Chez le Phoca ursina . qu'il disséqua , M. Mertens n’a rien trouvé de semblable. 254. ExTRAIT D'UNE LETTRE DE M. VazLor, prof. à Dijon. 18 novembre 1828. « Dans le Bulletin des Sc. nat., n° 9, sept. 1828, Tom. XV, _ pag. 137, on parle d’un Sorex exilis de Gmelin; Gmelin a dé- crit son Sorez sous le nom de pustllus. » « Pag. 141, n° 103. Sur le CAirou, etc., on renvoie au Bul- letin, Tom. X , n° 112, et l’on a oublié de renvoyer au To. VI, pag. 160, n° 139.» « Pag. 196. M. Dalman a parlé, en 1825 , des Insectes para- sites qui sont enfermés dans les Coccus. Din la même année, j'ai découvert dans les Cochenilles la larve de l’Anthribe marbré Geoff. (Macrocephalus scabrosus Oliv.) Mon observation se trouve dans les Acta Divion. 1827, p. 90 et 91, et dans les 4x- nales des Sciences naturelles , 1828 , Tom. XIII, pag. 68-71.» {Voy. le Bulletin , Tom. XV, n° 253). « Pag. 212, n° 155-156. Le Rédacteur dit que les géodes de M. Vallot n'expliqueront certainement pas le fait de 2 Lézards trouvés vivans au milieu d'une roche crayeuse à 15 pieds sous terre, à Eldor , er Suffolk ( Philosoph. Magaz., 1816), à moins qu’il n’y ait aussi des géodes qu’on appelle de ce nom.» Voici ma réponse à la note du Rédacteur. «Il est certain que l’abus des dénominations a introduit dans histoire naturelle une foule de récits ridicules, et, pour me bor- ner au mot Crapaud, je demanderai si ce mot désigne un Ba- tracien dans les phrases suivantes. » .« Le sieur Dumoutier a vu un gros Crapaud blanc dans une pierre. Granger paradoxe, dans la Metall, de Barba (traduite par Grosford), Tom. II, p. 228-229. » 340 Mélanges. « Un homme. voulut parfaire sa follie, et tantôst il veit chose qui est horrible à dire. Car'il veit yssir d’entre les jam- bes de sa femme une beste enflée et venimeuse qui estait dicte Crapault, qui rampait sur les cuysses de la femme. Miroir his- torial de Vincent, 5° vol., 1531, fol. 38 vers. » Tumor ruptus virulentum exclusit Bufonem. Kircher de Peste, SIII,c. 3,p. m. 308. Crapaud (art vétérinaire), uleère situé sur les côtés de la four- chette du cheval, du mouton, etc. Crapaud (toilette), espèce de petit sac de taffetas noir dans _ lequel on enfermait les cheveux. Crapaud (hist. nat. bot. ), arbre des Antilles. Encyclop. fol. , Tom. IV, p. 434. | | J'engagerai le Rédacteur à lire ce que Grignon a tenté pour s'assurer de l'exactitude des rapports faits sur les crapauds vifs trouvés dans les pierres. Mém. de Physique, par Grignon, Paris, 1775, in-4°,p. 241, 13; à examiner le récit de Guettard sur le Crapaud plätré, dont il a été la dupe etc. etc. Je rappellera le Chat trouvé dans les ardoises. Encyclopédie méth.; Géogr. physique, Tom. IIL, pag. 395. Le cat-turd ou toad-stone des Anglais, etc. | | Ainsi, les différentes idées attachées aux mêmes mots sont la source d’une multitude d’équivoques. On en a encore la preuve dans le mot Zézard qui est employé pour désigner un Saurien, et pour indiquer les fentes qui se remarquent dans les murs. Il n’y a rien d'étonnant que 2 lézards vivans se soient insinués dans des fentes d’une roche crayeuse, où on les a trouvés : et 1l n’y aurait rien de surprenant à ce que des ouvriers aient donné le nom de Lézard à des fentes de roche, et que cette expres- sion ait été mal saisie par les gens qui l’auront entendu pronon- cer. D'ailleurs, si l’on veut se rappeler comment les premiers observateurs ont rédigé leur travail, on ne tardera pas à recon- naître qu’il faut être en garde contre les récits de tous ces faits extraordinaires, entièrement opposés aux lois de la physiologie. Réponse pu Répacteur. Il est bien vrai, comme le dit M. Vallot, que Gmelin a décrit un Sorex sous le nom de pusillus ; mais il a décrit aussi, sur la même page 115 de son Systema naturæ (Lugd., 1789), un $orex extilis, avec cette phrase: S, minimus, caud& crassissimé tereti. Les deux espèces sont par- Mélanges. 341 faitement distinctes , et ce n’est pas le S. pusillus, mais bien le S. exilis qui correspond au $. pyemæus de Laxmann, Pallas et Gloger. | Quant au mot Crapaud et à son correspondant latin Bufo, nous convenons sans peine qu'on ait pu quelquefois employer mal à propos ces termes pour désigner des objets tout-à-fait diffe- rens du Reptile batracien qui porte ces noms; mais cela n’au- torise nullement à rejeter indifféremment parmi les fables tous les faits qu’on cite de Reptiles trouvés vivans au milieu de corps compactes, dans lesquels ces animaux ont pu rester en fermés durant un temps indéfini. Les expériences rapportées par F L2 M. Edwards, dans son ouvrage De l'influence des agens physt- * :, # ques sur le vie. Paris, 1824, ont du moins prouvé que ces ani- maux renfermés dans une masse de plâtre pouvaient y vivre fort longtemps , quoique soustraits presque entièrement à l’accès de l'air. Ces faits sont-ils donc plus diffciles à concevoir que la revi- vification d’un Rotifère depuis longtemps desséché par les rayons du soleil ? que la conservation de la faculté germinatrice dans des graines enfouies pendant des siècles , et à l’abri de tout agent excitateur ? et de ce qu’un fait nous paraît inconcevable, s’en- suit-il que nous sommes en droit de le déclarer faux? Il est bon, sans doute, de ne pas devenir dupe à force de crédulité, mais il ne vaut pas mieux de le devenir à force de s’attacher à des opinions exclusives et préconçues. Nous en restons donc à l’opinion exprimée dans la réponse à la première note de M. Vallot. L’explication que ce savant - essaie de donner du fait des deux lézards est absolument inad- missible. Nous savons bien qu’en français le mot lézarde (et non pas lézard) est employé pour désigner une fente de mur, mais un pareil équivoque n'existe pas dans l’anglais , et dans cette langue le mot Zzard n’a jamais désigné qu’un Reptile saurien. Or, c’est un recueil scientifique anglais qui rapporte le fait que nous avons cité, donc l'expression dont il s’agit, n’a pu étre mal saisie, comme le pense M. Vallot , par les gens qui auront entendu prononcer. COR CE PA 342 Table des articles. RE VIE RE NE VAR LR LR D SD SR /R RE /R LILIANE V/R DUR L/LE LUS LVL ELLE LR R LE R L'URL VUS TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. D ——_— Géologie. Réclamation : Extrait d’un lettre de M. Parrot, etes. + 43100 ce 2000 Sur la température des mines; Barkam......... Er VO ES ES 174 Sur la polarisation AR ee des métaux et minerais; Seebeck.... 175 Considérat. génér. sur le plateau central de ia France ; Dufrenoy... 176 Notice géolog. sur le terrain de Saucatz (Gironde ) ; Guilland. - 181 Sur les terrains oolithiques, etc., des comtés de Sutherland et Rosé CHébrides ): Murchisgns. 7: Lt. 6 ro te Se 57e ete 4102 Changemens de forme éprouvés par la presqu'i ‘île du Cornouailles; SUEDE. ne vue do ne me CU esse Si Es MR Mets Se re 2 fu SEE 186 Gisement des minerais de fer au Hartz ; Perdonnet.......... 5 188 Remarques sur quelques parties du Taunus et des montagnes du du- ché de Nassau Crithton. 5 3, eva eee s PL RRRRE tb. Descript. des terrains entre le Taunus et le Vogelsgebirge; Wille.. 189 Sur les reptiles fossiles du Wurtemberg ; Tæsére le . 191 Observat. sur quelques points géolog. près de Meissen et de ie SIENNE ES PEL eh ne PRE EC PEN PNEU Rt "scie . 192 Sur les restes fossiles du lignite feuilleté de ne Busch , dans les 7 montagnes ; EL Bron: side 6 out diet ER el 193 Voyage à Méroé et au fleuve Blue: Caillaua. et géolog ). vs se, 1094 Sur le canal de Louisville et de nest etc. ; Lapham...... 196 Sur un profil de montagnes dans le New-Hampshire: Field: 25%. 4197 Analyse des eaux minérales de Pittsburg ; W. Meade........... sa 8 Géologie et minéral. de la contrée près West-Chester, en Pensylva- mie inch SE ONCE SR TRS ES NN EEE tb. Carte géognostiq. des princip. districts des mines du Mexique; de Gerolk.et de Bershesse.s Jr ec PE PS LL Voyages dans l'Amérique méridion.; Caldcleugh............... 200 Catalogue des cartes géologiques et des coupes publiées jusqu'ici par À :Boués:f. ae nets ss Es To 2 desde mas Peel OUR Programme d’un concours pour le percement de puits forés ; Héri- CAFÉ TRUTY ere Joe aa nee co C2 Le aers 2) be Caverne à ossemens fossiles, en Italie; Savi d. 204 Grotte de Miremont (Lettre de M. Delanoue à M. Brongniart).... 205 De vulcano olisiponenst et montis Erminii; Vandell............ . 206 Mém. sur la vie et les ouvrages des naturalistes Werner et fra Id. sur les travaux et écrits de Sc. Breislak; Configliachi........ 207 Histoire naturelle générale. Apercu philosoph. des connaissances humaines au 19° siècle; Farcy. 208 De l’histoire naturelle de la bible ; Carpenter............... se AU Essai philosoph. sur l’école des See naturalistes M PO SR Oo: ee 2 8 aus ce Re CT PRE à: lee FÉES PRE Synopsis du Muséurw- d’hist. natur. de Newcastle ; Townshena..... 209 Sur la phosphorescence des mers. — Société wurtembergeoise pour les voyages dans l'intérêt des scienc. natur. ( Prospectus pour 1 Table des articles. Le — Notice sur les manuscrits, etc., laissés par Brocchi; Rapports des professeurs- alarinistrétenrs du Muséum d'hist. Re. ” relatifs à des plantes recueillies au Sénégal ét aux produits de = beurre de Ga... rc ceserouce . 343 Co Ps PARU RSR RER AR es LR à nr rer + 210 État des sciences naturelles en Espagne.......... HS FPIARNE. 2 212 Minéralogie. Apercu topograph. de la minéralogie des 2 départ. du Rhin; Voltz. 2153 - Mém. sur la discussion des analyses minérales ; Beudant......... 214 Sur les formes cristallines et la composition des sulfates, etc.; Mits- * cherlich........ RE a De j'a mia eu à à ere ‘aie ae 220 Analyses des carbonates à plusieurs Dañes + Bert, -. 5 54 2 « où ec 222 siuaiyse du minerai de zinc trouve à Huel-Ann; W. Gregor.— Nouv. * minéral découvert dans la mer Blanche........ osé FU E 223 Essai d’une géographie minéralog. de la Suède; trad. par Wæhler... 224 Collection géologique américaine...............6......... °. 225 Botanique. Recherches sur l’individualité dans le règne végétal; Ursin.....,. 226 Sur le pollen des Dipsacées ; Bartling.............. “Ant Ernie siet 01 Es Sur la fécondation des plantes ; Maximovitch....... pe cs. 227 Sur la formation de la matière verte de Priestley; le même......... 16. Dictionn. de botanique de Kluk, augm. et publ. par Dékowki et Siennicki..... M rime es nés ue me ea ad re e. 228 Flora Jave , etc.; Blume et Fischer... NS LUN OS ee > PRET | Plantæ Banatus PE. etc. ; TUE Fe T7 se à EE Flore générale de France ; LÉsélèue Deslonchamps, etc.......... 236 Plantes à ajouter à la Flore de Rüme Elisabetha Fiorini....,...... 240 Botanical Magazine; Hooker (n°° 7, 8et9)............. PAORPER Botanical Register are Di» SRE PIERRE BAPE ... 242 De plantis in expeditione speculatoriä Romanzoffian& observats ; de Chamisso et de Schlechtendal........ sai se RÉ Le 246 Plantes rares d'Écosse; Graham.......................... 6 AU Nomenclature des Gistites du district de Voldeda : ; Fortounatof.. 253 Liste des plantes de Ja Flore de Moscou; Maximovitch........... tb. Histoire raturelle des végétaux classés par familles, etc.; Farini... 254 » Modificat. et addit. aux traités de quelques espèces de Tulipes de la Flore de Florence; Eug. de Reboul..............., er tb. Observat. sur la famille des Légumineuses; R. Brown........... 256 Pulsatilles de la marche de Brandebourg et sur les Salix viminalis L. ét motlissima W.; Lasch............ A erÈpe RAP DE) du ques tb. ee Se AD merite os vo me © à 257 Sur le Sedum palustre et le Papaver nudicaule............ Meyer 3 Quelques remarques sur le T2 ( plante des iles Sandwich})......... 258 … De Ipecacuanha, Dissertatio; Billberg et Lidstroemer..........,. 1b. » Sur les pays d’où la pomme de terre est originaire ; Aylmer Bourke Lambert, ..:.." ONE peine STE SN A ET RP ES F4, Enuneratio agaricoram Marchiæ Brandenbureicaæ ; TS. 259 … Plantes cryptogames du nord de la France ; Desmazières........... 1b. Rapport de MM. Mirbel et Hariitains sur l’Essai sur les lami- naïres des côtes de la Normandie, par M. Despréaux........... 261 Fucus végétant, tronvé dans l’estumac d’un Cabiliau............ 262 “Viridarit bononiensis vegetabilia , etc.; Bertoloni............... 263 Sar quelq. plantes Caktivées dans Le jardin de Bologne ; le même. tb. - Catalogue du jardin de Manza ; Rossi. .... RE RAT one non Mel 26% Catalogues de plantes; Thanbers re RC NREe « : . 265% 344 Table des articles. | Herbier de M. Biroli........ L'UTÉE RE RE APE SI À d'u ile SARL Société médico-botanique de Londres......:...,.:.......,.... 266 Voyasège M. Bélanger dans l'Inde. :....:..54. set mentes e 267 Livres d'occasion à céder.............. Es se SR LS . 270 4 Zoologie. An introductory lecture -on the study of Zoology ; Woods.— Sur les coupes du système naturel des animaux; F. Boie............ M 2 | Voyage de la Coquille autour du monde, Zoologie; Lesson et Garnof. 272 Faune française. Mamunifères ; Desmarest.....,.... SR RE 273 Complément aux œuvres de Buffon; re A He TEE É hs etat ee DRE 274 Résumé de mammalogie; Meyranx.......,..,........ NRA 4275 Descr. d’une DRE ta” SE. d’Anthracotherium; Croizet et Jobert... 276 Systema.avium; Wagier......, sr. sesseessnneesssats ss 278 Ornithologie provencale; Roux'...... des Vers » dosorarvets ss 0270 Histoire Abe des Oiseaux-Mouches; Lesson............ "| Sur les dénominations de quelques genres ornithologiques ; Gloger. 282 Systematische. Darstellung der Fortpflanzung der Vægel; Thiene- mann et Brehm.-— Werhandeling over het Trekken der ds Schlegel.— Oiseaux de passage qui fréquentent les Ébner 283 Cigognes avec des écussons métalliques... .......... as sa 285 Notices erpétologiques ; Schlegel. — Réponse à M. Ses ét M. Wagner; Fitzinger. — Reptiles observés pendant le voyage de la Coquille ; Lesson.—Reptiles fossiles du Wurtemberg; Jæger..... 286 Hist. nat. des Poissons, Tom-.Iet II; Cuvier et Valenciennes..... 287 Schriften der naturforschenden Gesellschaft zu Danzig ; Rathke.— Recherches sur pen animaux inférieurs; Baer........... 291 Sunto del fascicolo 3° e 4° delle memorie ; Delle CHE RE 5802 Trois genres nouveaux de Coquilles ae ; Rang et Desmoulins.. 303 Lettre aux Rédacteurs des on des Sc. nat.; Marcel de Serres... .. 305 The Hunterian oration; Carlisle.— Circulation et respiration des An- nékides abranches: Dagès, . à. Sreiée in creme pat eus Lee 400 Organisation et mœurs des Nat > Durs: 25. Sa Suesbieis nl UT. Respiration des Crustacés; Audouin et Milne Edwards...... .... 308 Crustacés de la Me Riemmee et de son littoral; P. Roux........ 309 Sur quelques Crustacés nouveaux ; Milne Rd Lt Sete RO General directions for collecting Gt preserving exotic Insects ; Sa- mouëlle. — Résumé d'Entomblopie : ; Audouin et M. Edwards.... 313 Essais entomologiques ; Hummel......... el nee destine 2 + 3 1010 Illustrations of british. Entomology ; Sphee. — Species général des | Coléoptères , Tome III ; comte Dejean.........,.. nes ces es CAS Nouv. genres et esp. de Coléoptères Hoi Kirby... 4.t322 Sur lElater noctilucus ; J.Curtis.......,.................4.. 327 Recherches anat. sur les Labidoures; L. Dieu. si use sa sine 0 D EE Sur le cri du Sphinx Tête de Mort; Passerini........ RS EP 329 Sur une production appartenant à l'hist. nat. “es Rd Sultzer. 330 l Sur les larves des EE Mac Leay.— Esp. nouvelles Fa Tany- L glosses; Thunberg......... mas Chi gels Lea RIRE si de. 25 200 Note sur le Grégarine, nouveau genre de ver; L. Dafour....... + 3330 Sur la grande Physale et une espèce de Mau SR PS ARE «+ 13940 On Pentacrinus europæus ; Thompson.........,..... és 5005 a COR Sur la génération des Polypes à bras; Van der Hœven........... 337 Mélanges. ve: 3 Expédition russe autour du monde. Lettre du D° Mertens..…....... 338 Extrait d’une lettre de M. Vallot...... ER PRNN RE Lee EU PARIS. — IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT; RUE. JACOB, N° 2/4. BULLETIN DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE. VAR AVILIVILIRELVIIEVRRELERLLRILLLUVEVIELIIRLELLILIELLLELVELLILULITERALIRLLIE 4 GÉOLOGIE. 255. À TABULAR AND PROPORTIONAL VIEW OF THE SUPERIOR, roches supérieures, surmoyennes et moyennes (roches secon- daires et tertiaires); par Henri T. de la Bècxe. Planche d’une feuille grand Aigle ( double in-fol.) de trois pieds de haut en- viron. 2° édit., considérablement augmentée. Londres, 1828. Il a été rendu compte dans le Bulletin, et avec beaucoup de détails, de la 1° édition de ce tableau géologique. (Voyez T. XIIT, 177). Les divisions ont été indiquées avec soin; et comme l’or- dre général est le même dans la nouvelle édition, nous nous bornerons à mentionner ici les modifications que l’auteur a cru devoir apporter à quelques parties. On lui avait adressé le re- proche d’avoir présenté son tableau incomplet, pour tout ce qui n’était point relatif à son pays, et d’avoir omis des forma- tions , que l’on ne trouve point en Angleterre , mais qui sont bien constatées en France et en Allemagne, telles que le Muschel- kalk, le Quadersandstein, etc. M. de la Bèche à tenu compte de ces observations : la principale différence que l’on remarque entre la nouvelle édition de son tableau et la première, consiste dans l'introduction du Muschelkalk, et dans la division de la partie supérieure du nouveau grès rouge en deux parties, en- tre lesquelles cette formation est placée. Il a cru devoir faire ce changement d’après la conviction où il est que le Muschelkalk est une roche tout-à-fait distincte du Lias et des autres forma- tions de l’Angleterre. L’arrangement qu’il adopte est d’ailleurs le même que celui du docteur Boué. { Voyez son Tableau synop- tique des formations de la croûte minérale). La coupe que pré- sente M. de la Bèche est celle qu’a donnée M. Élie de Beaumont pour les terrains des Vosges. Il a omis le Quadersandstein , parce qu'il ne le considère point comme une roche distincte; le doc- B, Tone XVI, 23 SUPERMEDIAL, AND MEDIAL ROCxs : — Tableau comparatif des, 346 Geologie. teur Boué ayant rapporté au Keupet les couches qu’il avait d’a- bord décrites sous ce nom. M. Élie de Beaumont considère le Quadersandstein des environs de Dresde comme un green sand ; celui de Souabe, comme le sable de l’oolite inférieure; et celui de Lunéville, comme les lits sablanneux de la partie inférieure du Lias. D. 256. RECHERCHES SUR LES OSSEMENS FOSSILES DU DÉPARTEMENT pu Puy-pe-Dôme ; par l'abbé Croiser et JoBERT aîné, mem- bres de la Société acad. de Clermont-Ferrant. ( Voy. le Bul- letir de janvier 1829, n° 86.) Huit livraisons des planches de cet intéressant ouvrage étaient publiées , lorsque le 1°° volume du texte, attendu impatiem- ment, parut avec la 9° livraison renfermant 8 planches d’osse- mens , et 10 représentant des profils et des coupes indispensa- bles pour l'intelligence du texte dont nous allons donner une analvse succincte. Ce 1° volume comprend le Discours préliminaire, formant seul la moitié de ce volume, et le commencement de la descrip- tion des ossemens ou de la partie palæontographique de l’ou- vrage. Nous ne nous occuperons ici que du discours prélimi- naire, qui comprend toute la partie géologique. Ce discours est divisé en 9 chapitres : le 1°° renferme des observations généra- les sur les différentes générations d’animaux enfouies dans les couches solides ou meubles qui forment la croûte de notre pla- nète. Ces observations tendent à prouver que la nature avait, au commencement de chaque époque, des forces créatrices qui n’agissent pas maintenant. Dans le second chapitre, les auteurs passent en revue les divers travaux publiés sur l'Auvergne. Les chapitres suivans traitent du terrain primordial, ou du moins des granites stratifiés du département du Puy-de-Dôme; ensuite de l'absence totale du terrain de transition; puis du terrain se- condaire , représenté par des grès houillers, des houilles et des schistes ; enfin du terrain tertiaire, des volcans de différens âges, des alluvions anciennes et modernes, et de diverses hypothèses sur les formations. Les terrains tertiaires et les déjections volcaniques tiennent une place si importante dans la configuration actuelle du sol de l'Auvergne , que les cinq sixièmes de ce discours sont consacrés Géologie. 347 à leur examen. Les auteurs de ce travail font d’abord remarquer que l’époque tertiaire n’est représentée , dans le département du Puy-de-Dôme, que par des dépôts formés dans des eaux douces; -mais que ces dépôts mesurés à l’aide de moyens de comparai- sons approximatifs entre la hauteur de leurs dernières couches et la superficie des anciennes roches qui les supportent, peuvent être évalués à 4 ou 500 mètres de puissance, et que dans cette immense accumulation l’épaisseur moyenne des strates , estimée à 50 centimètres, donne à toute la masse environ 1000 couches. Les grès forment les plus anciennes couches, et entrent à peu près pour un dixième dans la puissance totale. Ils alternent avec les argiles vers la partie moyenne , et la moitié supérieure de la masse, composée en général de calcaire marneux, pré- sente aussi quelquefois des alternats de grès, d'argile, et de cal- Caire. Les restes fossiles y sont distribués de la manière sui- _Vante : Dans les grès, des Cyrènes et quelques empreintes de plan- tes. | Dans les argiles ; assez rarement des Hélices et des Limnées. | Dans le calcaire marneux, des Hélices, des Limnées, des Pla- norbes, le Cipris-faba V Indusia tubulata, des Paludines et di- verses empreintes ou débris de plantes. Les animaux vertébrés qu’on a découverts dans la masse ter- tiaire sont : deux individus appartenant à un genre voisin de l'Anoplotherium , un Lophiodon , un Anthracotherium, un Hyp- popotame, un Ruminant , un Chien, une Martre, un Lagomys, un Rat, une ou deux Tortues, un Crocodile, un Serpent ou Lé- Zard , trois ou quatre oiseaux et des œufs parfaitement con- servés. La puissance des dépôts tertiaires fournit à MM. Jobert et Croïset la preuve que les bassins dans lesquels ils se sont dé- posés étaient situés à des hauteurs différentes, et que, suivant la pente, les plus élevés versaient leurs eaux dans les plus bas, depuis le bassin de la Limagne jusqu’à l'Océan. La configura- tion du sol leur donne , depuis Clermont jusqu’à Paris, la pente moyenne de 7 mètres 5o centimètres par lieue, de manière que sur une ligne de 130 lieues, le bassin de la Limagne, celui du Nivernais et celui de Paris, vont en s’abaissant graduellement. _ Nos auteurs décrivent ensuite les terrains volcaniques et les | 23 348 Géologie. roches qui les distinguent. Une dissertation sur les Domites et sur l’origine des Puys qu’ils forment , trouve ici sa place. Après avoir examiné les différentes hypothèses imaginées par Desma- rest, Ramond, M. de Montlosier et M. Lecoq, sur la formation de ces puys; après avoir admis, en opposition avec M. Poulett- Scrope, que les Domites appartiennent aux volcans anciens, ils attribuent l’origine des puys domitiques à des éruptions de laves qui, poussées hors des cratères, se sont en quelque sorte figées en les recouvrant. Des volcans anciens qui ont produit les Trachites et les Do- mites , ils passent aux autres volcans, et s’attachent à reconnaî- tre les âges qui les distinguent. Ils paraissent d’abord disposés à admettre l'opinion jetée en avant par M. Bertrand Roux sur le peu d’ancienneté des Trachytes, et prévoient le moment où la science admettra que l’âge de tous les terrains pyrogènes ne re- monte pas au-delà des dernières formations tertiaires. Enfin ils reconnaissent en Auvergne quatre séries d’éruptions qui se sont succédées à des intervalles à peu près égaux, et dont les pro- duits s'élèvent pour les volcans anciens à plus de 1800 mètres, et pour les volcans modernes, à plus de 1200. La question relative à la formation des vallées est ; dans cet ouvrage, appuyée de détails intéressans : elles y sont partagées en deux grandes classes: 1° les vallées antérieures à l’époque tertiaire, et qui, dépourvues d’issues, méritent principalement Je nom de bassins; 2° celles qui ont été creusées par les eaux depuis le commencement de la même époque, et qui vont en s’'élargissant à mesure qu’elles s’éloignent du lieu de leur ori- gine. Les terrains d’alluvion prennent place après la théorie des vallées. MM. Croiset et Jobert les distinguent en alluvions an- ciennes et en alluvions modernes. Les dépôts volcaniques de la première et de la seconde époque reposent sur des débris rou- Jés, dont les plus anciens, adossés au terrain calcaire, sont com- posés de roches granitiques et volcaniques; ces alluvions qui - reparaissent encore à la troisième et à la quatrième époque, présentent des sables et des galets. C’est à la troisième époque qu'appartiennent les ossemens fossiies de la montagne de Périer, où ils reposent au milieu de sables recouverts par des alternan- ces de tufs ponceux, de sables et de galets, recouverts par une coulée basaltique. MM. Croiset et Jobert font remarquer ta 7 Géologie, 349 avec raison que ces ossemens ne présentent pas la moindre trace de frottement, et que loin de pouvoir attribuer la destruction des animaux auxquels ils ont appartenu, à un cataclysme, la couche qui les renferme semble représenter le sol même sur le- quel ils ont vécu. A la quatrième et dernière époque volcanique succèdent des galets et des sables recouverts de travertin; c’est l’époque des alluvions et des formations modernes: elles ont la plus grande analogie avec les produits calcaires des sources incrustantes de Sainte-Alyre à Clermont. Le discours préliminaire que nous venons d’analyser, se ter- mine par un chapitre dans lequel les auteurs proposent une hy- pothèse générale sur les formations. Nous y remarquons l’ex- plication qu’ils donnent avec beaucoup de défiance, il est vrai, pour prouver que les roches ignées ont été formées après la pé- riode tertiaire; le passage dans lequel ils exposent cette opi- nion nous servira pour terminer cette analyse. « La flexibilité de l'écorce terrestre était nécessairement d’au- tant plus grande que-cette écorce avait moins d'épaisseur ; tant qu'elle put céder avec une certaine facilité, la simple éruption des vapeurs qui créaient une issue sur les points distendus , ré- tablissait l'équilibre ; mais lorsque la partie solide vient à acqué- rir une assez grande épaisseur, les gaz éprouvant une résistance proportionnée à la force qui les comprime, s’accumulent en plus grande quantité, sur des espaces considérables, et leur ef- fort détermine des ruptures sur des points plus éloignés du cen- tre de leur action. Alors seulement, la force expansive des gaz, continuant à agir sur le même point , presse la matière fluide et la pousse dans les fissures aui la conduisent à la surface, et si cétte matière contient des métaux inoxidés, tels que le silicium, l'aluminium, etc. , elle s’enflammera au contact de Pair, se ré- duira en scories, en matières cendreuses, et tous les phéno- mènes ou météores qui accompagnent les déjections, se pro- duiront avec des circonstances analogues à celles que nous ob- servons aujourd’hui. J. J. Huor. 257. OSsSERVAZIONI PER SERVIRE ALLO STUDIO DELLA GEOGNO- sa , etc. — Observations pour servir à l'étude de la géogno- sie de la partie méridionale du département du Var; par M. . 35o Géologie, IN° 257 Lorenzo Parero. Broch. in-8 de 56 p., 1828. (Extr, du Gior- vale Ligustico.) Un séjour de plusieurs mois dans la partie du département du Var qui s’étend le long des bords de la Méditerranée, depuis le golfe des Lecques jusqu’à l'embouchure d'1 Loup, et aux en- virons d'Antibes, a permis à M. Lorenzo Pareto d’en étudier la constitution géologique. Entre ces deux points extrêmes, et en s'enfonçant dans l’intérieur du pays, il a exploré toute la por- tion comprise depuis Ciotat, Signe, Brignolle, Draguignan , jus- qu'à Grasse qui est le dernier terme à l'E. de cette ligne. Tout ce territoire est généralement montueux et présente vers les cô- tes de la mer tantôt des collines arrondies , tantôt des montagnes alpestres offrant de profondes dégradations; tandis que dans l'intérieur s'élève une longue ligne de montagnes calcaires. Tou- tes les formations, à l'exception du terrain intermédiaire, y ont des représentans. L'auteur les examine successivement, en commencant par les plus anciennes. Nous allons donner un abré- gé aussi succinct que possible de ses nombreuses observations, : en conservant l’ordre qu’il a adopté. Terrains PRIMITIFS. Ils sont assez compliqués, et les roches qui les composent sont tellement disposées qu’elles se confon- dent dans leur point de contact. Ils comprennent le granite, le gneis , le micaschiste, le phyllade et schiste talqueux , la serpen- tine et la siénite. 1° Granite. Sous forme de masses distinctes, il n’existe que dans deux localités. Dans la 1°°, il constitue les montagnes qui s'étendent à VE. de la Garde-Frainet, vers le château du Revest et la Tour du Plan, et qui se prolongent un peu vers le N. et vers le S. du côté de Sainte-Maxime. I] paraît renfermer un fi- lon de galène, qu’on a déjà exploité dans les environs du vil- lage de Za Pener ; peut-être ce filon ne fait-il que traverser une espèce de gneis qui se trouve à côté de ce granite. La 2° loca- lité est aux environs de Saint-Tropez , dans cette espèce de Pé- ninsule baignée d’un côté par le golfe de Grimaud et de l'autre par la pleine mer; le granite y forme les collines qui sont auprès. des côtes de Pampalaune et de Ramatuelle. Quelques strates ressemblent au gneis: elles sont traversées par des veines compo- sées d’un mélange de quarz et de beaucoup de feldspath, se rap- prochant assez du granite graphique ou pegmatite, En quelques Géologie, 351 points, il se mélange d’amphibole et forme alors uné espèce de ‘siénite. — Hors de ces deux localités, le granite ne se présente plus qu’en petites masses ou veines au milieu de roches schisteu- ses (montagnes à l'O. de Roquebrune et sous le vieux château ‘de Revest ; de Sainte-Maxime, auprès de Cogoler, principalement au mont de /a Magdelaine ; à Esterel, aux environs de Can- nes et d'Antibes.) 2° Gneis. Ne se montre qu'aux environs de l’Averne et dans quelques points vers Coloubrière ; on pourrait fort bien le con- sidérer comme un schiste micacé mêlé de feldspath. L'auteur se- rait tenté de rapporter au gneis une roche qui se trouve auprès du granite de Revest, à l'O., et qui est principalement compo- sée de feldspath blanchätre et de quelques lamelles de mica; mais comme elle n’a pas la structure schisteuse, il la considère en définitive comme une Eurite compacte ou une simple variété de granite. 3°. Micaschiste. Cette formation est beaucoup plus dévelop- -pée dans le Var que les deux premières ; en tirant une ligne de- puis l'E. de Cormes jusqu’au N. O., vers Coloubrière, en pas- sant par Verriére, on rencontre, en se dirigeant de cette ligne vers l'E. , des strates puissantes de cette roche plus ou moins modifiée. L'auteur en établit 7 variétés ; nous n’indiquerons que les plus importantes. À a Maïdone des Anges, le micaschiste , qu'on pourrait confondre avec le phyllade, à cause de sa struc- ‘ture à peine cristalline, offre en divers points de petites taches ‘brunes un peu ob'ongues, qui, observées à la loupe, présentent des stries longitudinales, et paraissent dues à la décomposition -de parties amphiboliques ; il se montre près Saint-Guillom, petite église sur le chemin de Coloubriére aux Salines, dans la chaîne de Bregançon, à l'île de Bagueau et de Porteros, où il constitue les montagnes qui avoisinent le petit port; plus à l'E., il prend un aspect plus cristallin ; le mica est argentin, le quarz - demi-transparent gris, avec quelques petites parcelles de felds- -path (colline qui conduit à la vallée de l’4verne , au - dessus de - Coloubrière ; Bormes , la plus grande partie des montagnes au- - près de la Garde-Frainet, où il y a des masses de quartz assez puissantes : montagnes de Roquebrune et de Sainte-Maxime; etc.) Une autre variété dans laquelle le quarz est moins discernable, - le mica verdâtre et qui semble faire le passage à un schiste tal- 392 Géologie. N° 257 queux, forme la base de la montagne de Z4 Magdeleine et de Meruvielle, où l’on voit des veines de quarz, mica, feläspath et tourmaline mêlés ensemble. A l’Ze du Levant, à la plage du Canié , aux lieux nommés /e Cavalier et le Toyau, dans les en- virons de Bormes , le micaschiste offre de très-petites parcelles de quarz et un mica argentin avec reflet bleuâtre; il contient quelquefois des lames de disthène dans les deux premières lo- calités. Une 5° variété, la plus intéressante de toutes par les substances qu’elle contient, est un micaschiste à lames de mica argentin, séparées par un peu de quarz, et tellement rempli de grenats et de staurotide cristallisée, qu’on dirait qu’ils sont au nombre des parties constituantes ; les environs des bancs de cette roche sont couverts de ces minéraux; au milieu de la masse on voit de nombreuses veines de quarz avec des cristaux de feldspath apyre (Zle du Levant, les Campeaux, la Magdeleine), et de titane ferrifère ( Zes Campeaux). Le feldspath apyre existe aussi au milieu du mica dans la variété précédente. La variété 5 contient, comme celle-ci, de la tourmaline, du disthène la- melleux d’un blanc clair. A l’Zle du Levant , 1 y a des masses as- sez considérables de ce dernier minéral , on dirait une roche iso- lée, mais elle est limitée et appartient aux bancs du micaschiste dont il est ici question. ( Z/e Porteros , partie occidentale de l’Zle du Levant, où les bancs puissañs vont généralement du S. O. au N.E.; une bonne partie de la côte méridionale de la méme île; rive opposée de la terre ferme). On ne voit, pour ainsi dire, que cette roche à partir du Calvaire jusques vers le Zavandou ; elle court dans la même direction que la précédente, s'étend dans lin- térieur, passe à droite de Bormes dans la vallée de /a Molle aux Carmpeaux, près la Magdeleine et V 4verne , accompagnée des mêmes minéraux. La 6° variété cest pénétrée d’une si grande quantité de calcaire saccharoïde qu’elle fait effervescence avec les acides ; elle ne se montre qu’aux environs de Coloubriére. La 7°, dans laquelle le quarz prédomine, a un aspect grenu; des parcelles de mica lui donnent la texture schisteuse; à l’Ue du Le- vant on en voit un banc avec mica argentin et cristaux de dis- thène ; il y en a un autre sur les hauteurs de Bormes avant d’ar- river à Fontfrede. 4. Phyllade et schiste talqueux. L'auteur ne sait laquelle de ces deux dénominations donner à l’ensemble dés roches schis- ne hot Be hs és : Pa. AN” te °7 Geologie. 353 \ teuses qui se voient dans la partie occidentale du département; à cause des nombreux passages qu’elles offrent du phyllade au schiste talqueux. Ces roches sont un composé de schistes lui- sans, quelquefois onctueux, de schistes ayant l’aspect de phyl- lades, de quarz demi-compacte, se divisant en plaques, à cause de lames interposées de mica ou de talc(chäteau d'Hyeres, roche du Fenouillet}, de quarz un peu grenu et schisteux ( route d’'Hyères à Bormes), de schistes MVP à l’ardoise (route de Bormes, chaine de Bregancon , roches de la péninsule de Gien). I] y a une variété moins luisante, un peu onctueuse, avec des taches dues à la décomposition de parties ferrugineu- ses (Batterie de Meudes, à l’éle de Porquerolle). Presque toutes ces roches sont traversées par de nombreuses veines de quarz, dans lesquelles on voit de l’antimoine sulfuré ( Bastide du Char- bonnier, etc.). Quelques-unes sont très-contournées ou ont une structure comme bacillaire { environs d’AHyéres). 5. Serpentine. Ne se présente qu’en petites masses, formant seulement quelques collines et rochers; est ordinairement très- compacte, d’un vert noirâtre, avec des lames de diallage et quelques parties jaunâtres appartenant probablement à l’asbeste (Bastide de Guio, près de la Molle, où elle est entre deux bancs de micaschiste courant du S. O. au N. E.; elle semble se faire jour à travers ces bancs, et être immédiatement réunie à un schiste talqueux smectique qui se trouve avec eux; elle est pénétrée de veines d’asbeste ). Elle se montre à peu près ainsi à Bastide la Carrade ; elle y est accompagnée d’une roche am- phibolique noirâtre, à laquelle elle passe peut-être dans quel- ques points ; il en est de même à Coloubrière, pré du château, où elle est mêlée de parties calcaires. Ailleurs, elle ne se montre plus qu’en petites veines dans un quarz schisteux (extrémité N. E. de l’éle du Levant), et en un amas peu considérable, ren- fermé entre un monticule de schiste et la roche granitique que l’auteur a rapportée à l’Eurite ( à l'E. de la Garce-Frainet). 6. Siénite. Est peu abondante dans le département. N’existe qu'en petites masses , sous des schistes et le grès rouge, auprès du chdteau de la Colle. Sur la route de Draguignan à Grasse, elle ressemble beaucoup à certains granites des monumens an- ciens , par suite de l’interposition de noyaux de mica bronzé au milieu de la pâte. A Saint-Tropez, une variété à gros grains si- 354 Géologie, N° 957 mule une diabase à gros grains. L'auteur rapporte à une am- phibolite plutôt qu'à une siénite certains bancs courant du S. O. au N.E., formés d’une roche noire dans laquelle l’amphibole prédomine (environs de Coloubrière, fond du Riou, route de Ramatuelle à Bastide la Carrade , etc.). Une pareille roche noi- râtre amphibolique, tantôt schisteuse, tantôt massive, tantôt un peu granulaire, se montre à Bastide la Carrade, Fontfrède et l’Ze du Lerant. Dans cette dernière localité, il y en a un banc remarquable au milieu du quarz grenu , et dans laquelle l’am- phibole est disséminée en petits lits : cette substance passe à la variété actinote en gros cristaux; elle est aussi en lamelles si petites, qu'on dirait de la chlorite. Il sy montre aussi de l’as- beste, et principalement une variété en-petits globules concrets, trouvée par M. Denys, naturaliste d’'Hyères. A l’e du Levant, dans le lieu dit le Grand Cap ou les Pierres de fer, au milieu des couches de micaschiste dirigées du S. ©. au N. E. et inclinées au N. O., l’auteur signale un filon assez considérable, qui court du S. E. au N. O., et est composé d’une roche dure, pesante, verdâtre, divisée en espèces de prismes, qui se décompose en boules , dont la structure est granulaire et cristalline, avec des lames ou cristaux de feldspath, enfin qui se fond facilement en un globule noir. Il ne saït si la substance noire qui accompagne le feldspath est de l’amphibole ou du pyroxène, et si on doit regarder la roche comme une dolérite ou une diabase. Dans un trajet de 300 pas, le sol est couvert de ses fragmens, qui indiquent la marche du filon qui se termine assez brusquement, les couches à travers lesquelles il s'étend ayant été probablement rongées par la mer. Le mode de gise- ment, le genre de décomposition de cette roche et le peu d’a- nalogie qu’elle offre avec les roches amphiboliques précédentes, pourraient le faire considérer comme un produit igné; néan- moins l’auteur a cru devoir la placer dans la série des terrains primitifs, en la regardant comme un produit accidentel, comme une masse étrangère d’origine postérieure. Après ces détails nombreux sur les formations primitives, M. Lorenzo Pareto jette un coup-d’œil sur ensemble des ro- ches qui les composent, et malgré les différentes variétés qu’el- les offrent entr’elles , il ne croit pas qu’on puisse les regarder comme appartenant à des époques différentes de formation. su sd nl scsi él) Géologie, | 355 Elles offrent tant de passages les unes aux autres, et se lient tellement entr’elles, qu’on doit les considérer comme faisant toutes partie d’un seul terrain dans lequel les unes sont prédo- minantes, les autres subordonnées et accidentelles. Ainsi le granite et le micaschiste, intimement liés entr'eux, forment une même formation, dans laquelle le second est la roche pré- dominante, tandis que le gneis, les amphibolites et la serpen- tine leur sont subordonnés. Les schistes phylladiques et tal- queux peuvent être considérés comme une modification externe des schistes micacés, soit qu'il y ait eu une diminution dans la force de cristallisation, soit qu’ils appartiennent à un âge plus récent, et ils se rapprochent des terrains intermédiaires, dans lesquels on pourrait peut-être classer plusieurs d’entr’eux. — L'auteur trace ensuite les limites du terrain primitif dans tout le territoire qu’il a étudié. Les bornes qui nous sont fixées dans ce journal ne nous permettent pas de le suivre dans les nom- breux détails relatifs à cet objet, et nous forcent de renvoyer nos lecteurs au mémoire original. TurRAINS seconparres. L'auteur distingue dans ces terrains : 1° le terrain houiller; 2° celui de grès rouge, des aggrégats et des porphyres, qu'on pourrait fort bien réunir au précédent; 3° le calcaire bleu; 4° le calcaire jaune; 5° la craie. Ces ter- rains forment, à quelques exceptions près, un demi-cercle au- tour des formations primitives ; le grès rouge avoisine celles-ci, et les roches secondaires les plus récentes reposent sur elles et en ont pris l’inclinaison. 1° Terrain houiller. Ne se présente que dans deux localités ; la plus importante, qui est en pleine exploitation, se trouve aux environs de Fréjus, au N. de la route d’Æsterel, dans le vallon du Reyran : ce terrain forme un bassin assez étendu en- tre la vallée de Maletraccie et le Reyran jusqu’à Botiguière. Les couches, à en juger par une galerie ouverte près le ruisseau de Boame, se dirigent vers le S. Ce bassin est adossé vers le S. E. au porphyre; il repose sur le terrain primitif qui se montre à PE. et au N. E., et paraît surmonté par du grès rouge. Autour de ce dépôt, il y a du fer carbonaté, et on voit des impressions de fougère sur la houille. Le 2° bassin est, auprès du Revest, adossé aux monts granitiques qui sont dans ce lieu; il a peu d'extension; il s'étend vers la Bastide dite 24 Pena, où il y a 356 Géologie, N° ab des traces de ce combustible accompagné d'argile schisteuse, avec de belles impressions de fougères, etc. 2° Grés rouge. Cette formation est très-développée dans le département du Var; elle se montre dans une foule de localités, et est en général assez compliquée. L'auteur entre dans de grands détails à cet égard, puisqu'il consacre une vingtaine de pages à l'examen des roches qui font partie de ce terrain. Les unes sont des conglomérats, les autres des roches plus ou moins cristallisées , intercalées avec les premières ou associées de di- verses manières avec les dépôts fragmentaires qui paraissent avoir eu une origine assez analogue à celle de certains produits ignés. Les premières sont des poudingues , des sables plus ou moins fins , de couleur blanche ou rouge, quelquefois verdâtre, des argiles rouges ou vertes intercalées dans des bancs de grès. Les poudingues sont quelquefois quarzeux, et alors présen- tent des morceaux généralement ronds et bien agglutinés en- semble ; d’autres fois leurs fragmens appartenant à diverses ro- ches préexistantes sont comme angulaires et moins bien cimen- tés { Esterel). Le grès a des grains variables en grosseur, depuis ceux qu'on peut facilement distinguer à l’œil nu jusqu'à ceux qui ne sont discernables qu’à la loupe. Il est tantôt blanchâtre, à ciment siliceux et contenant du mica, tantôt rouge obscur, rouge de brique, rouge violet ou brun, parfois verdâtre et peu aggrégé. D’autres fois, au lieu d’une couleur uniforme, 1l pré- sente sur un fond rouge des taches et des stries d’un vert ten- dre ou plutôt demi-jaunâtre; en certains points ses bancs sont très-ferrugineux. :— L’argile est comme un sable très-ténu , provenant de la trituration complète des fragmens des roches feldspathiques ou argileuses préexistantes; elle est souvent rougeâtre, brune, verte, striée ou de couleur mélangée, avec la texture un peu schisteuse. Le sable et les argiles sont quel- quefois mélés de parties calcaires, surtout pour le premier, quand les bancs sont placés près des roches calcaires. C’est au milieu de ces masses, résultant probablement d’une antique al- luvion , que sont intercalées les roches cristailines dont nous avons parlé plus haut. Les plus remarquables sont d’abord le porphyre du grès rouge, à cristaux de feldspath couleur de chair et à grains de quarz. Le premier devient quelquefois terreux et passe au Kaolin ; il manque d’autres fois, ou ses cris- « Géologie. 357 tâux sont assez rares, de sorte que le porphyre ressemble à un feldspath compacte ou au pétrosilex, ou même à une simple argilolithe. Vient ensuite l’ophite ou la serpentine antique, dont la pâte est entremélée de cristaux de feldspath d’une teinte plus claire et souvent d’une forme très-alongée. Il y a une autre roche feldspathique présentant quelques cristaux d’amphi- bole ; on pourrait la prendre pour une siénite : sa pâte, pétro- siliceuse ou feldspathique, offre dans quelques parties un grand nombre de cavités ovalaires, remplies la plupart par des infiltrations postérieures, en sorte qu'elle forme un amygda- loïde à pâte feldspathique un peu terreuse, rouge et remplie de noyaux de calcaire ou de calcédoine. Dans quelques-unes de ces cavités, on voit des cristaux de quarz entourés de zônes calcédonieuses; d’autres semblent remplies de lithomarge, quelques-unes d’infiltrations ou de veines de jaspe, ou au moins d’une substance qui lui ressemble : ce jaspe est vert ou rouge ; quelquefois il offre ces deux couleurs disposées par zônes. Les autres roches, qui paraissent d’origine volcanique, sont des espèces de trapp. Une d’elles, à texture grenue, d’une couleur verte obscure , probablement pyroxénique, est fusible en émail noir; elle offre quelques cristaux, ou au moins des traces de cristaux de feldspath , sous forme de petites lamelles qu'on reconnaît en faisant mouvoir un fragment de la roche à la lumière ; elle s'approche assez d’une dolérite; elle est ordi- nairement divisée en espèces de prismes; sa décomposition est globulaire. Au lieu d’une pâte cristalline, elle offre souvent une masse terreuse parsemée de points verts, est comme décompo- sée, et peut être regardée comme une wacke; d’autres fois, cette roche est poreuse, et contient de nombreux noyaux de chaux ‘carbonatée lamellaire, entourée par une auréole d’une substance verte: c'est alors une amygdaloïde à base de wacke. Les infiltra- tions qui remplissent souvent ses cavités sont siliceuses, et il y a des agathes avec quelques cristaux de quarz. La couleur de cette amygdaloïde est le vert sale, mêlé d’une couleur de rouille. Dans quelques cas, ses vacuoles sont restées vides, ou les sub- stances qui les avaient remplies ont été détruites , et alors la roche présente un aspect poreux comme celui des laves propre- ment dites. Les masses de trapp sont traversées par des veines, soit calcaires , soit d’une substance vert-noirâtre, qui est pro- 358 Géologie, N° 257 bablement une stéatite. Il y a aussi des veines et des rognons d'une matière qui ressemble à un jaspe rougeûtre, et l’auteur y a aussi observé des cristaux jaunâtres , peut-être du pyroxène, et des cristaux de fer titaniaté. Telles sont les diverses roches qui composent la formation du grès rouge. M. Lorenzo Pareto fait connaître ensuite la ma- nière dont elles sont liées entr’elles, et indique les nombreuses localités où elles se trouvent à découvert. Il décrit surtout, comme un des points les plus intéressans, les environs de Fré- Jus , depuis Saënt-Raphael jusqu'à Napoule ; le long de la mer, et depuis ce point , en revenant vers Fréjus par la grande route. Comme nous ne pourrions que tronquer les observations très- détaillées, et surtout très-intéressantes , que rapporte l’auteur, nous renvoyons à son mémoire même. Il ne partage pas l’op1- nion des géologues qui admettent dans ce département la for- mation du grès bigarré ; on y rencontre bien quelques bancs de grès calcaire diversement coloré, soit par zônes , soit par ta- ches ; mais cé caractère n’est pas exclusivement propre au grès bigarré, il appartient aussi au grès rouge : d’ailleurs, lorsqu'il west pas accompagné par aucun des autres caractères qui dis< tinguent la première de ces formations, comme l'existence des oolites bruns, etc., il n’est pas suffisant pour en faire admettre la présence. | 3. Calcaire bleu. Comme ce calcaire s’étend au-delà des limi- tes du territoire étudié par l’auteur, et que d’ailleurs il se con- fond avec le calcaire suivant dans ses strates supérieures, de telle manière qu’il est impossible d’établir où l’un finit et l’autre commence, il avertit que la description qu’il donne de cette formation est très incomplète. _— Elle est généralement com posée de strates d’un calcaire plus ou moins compacte, quel- quefois demi-cristallin et granulaire, d’un gris bleuâtre , tra- versé par quelques petites veines de calcaire spathique. Toutes ses couches ne sont pas cependant de même nature; ainsi il y en à de composées d’un calcaire un peu schisteux , avec des noyaux de calcaire compacte et rempli, dans quelques-unes de ses parties, d’une multitude de Térébratules et autres coquilles ; d’autres formées d’un calcaire rouge : ce sont surtout les plus inférieures; d’autres encore d’un calcaire poreux jaunûtre , rempli de petites cavités, et avoisinant généralement les grands DURS", CRT Géologie. 359 . amas de gypse qui se trouvent au pied de ces montagnes cal- caires. Ce dernier est le rauchkalk. Les couches du calcaire bleu sont tantôt horizontales , tantôt inclinées. Il se montre en pe- tites masses au S. du terrain du grès rouge, tandis qu’au N. de celui-ci il s'étend vers Brignolle, Roque, Broussane ; où ses couches sont presque verticales et d’un calcaire compacte; il forme quelques veines des montagnes qui sont vers Zorgue , Carce; Draguignan. La variété poreuse se montre à La Val- lette , près Toulon, où elle recouvre immédiatement, et peut- être aussi renferme des masses de gypse saccharoïde d’un blanc rougeâtre ;, quelquefois fibreux, accompagnées de marnes argi- leuses rougeâtres ou vertes. Ces masses gypseuseés ont rempli des espèces de cavités ou d’affaissemens dans le grès rouge. Dans une des carrières de ce gypse, celle de M. Romain, on voit une veine assez cousidérable de magnésie au milieu du gypse saccharoïde (l’auteur aurait dû s'expliquer plus claire- ment sur ce qu'il appelle ici magnésie). Il y a aussi quelques masses dures qu'il regarde comme de l’anhydrite. Un gypse semblable se voit près de Goufaron, accompagné de calcaire poreux, lequel se montre le long de la route entre Brignolle et le Luc, vers Lorgue , et entre les Arts et Draguignan ; il ren- ferme des gryphites , mais non le G, arcuatus. Il y a du calcaire compacte vers Fayence, près du Pont de la Siagne, et au S. de Grasse. À l'O. de Toulon, vers la poudrière et au-dessus de Olioules , cette formation est recouverte par un calcaire blanc jaunâtre , ainsi qu'à Saint-Nazaire et Bendol, et de là jusqu’au cap qui termine à l'E. le golfe des ZLecques. L'auteur rapporte à la formation suivante les bancs de calcaire, l’un avec noyaux de silex , qui sont près de Saënt-Anne, au pied d’£veros , ainsi ceux qui se montrent dans cette colline et qui contiennent cer- taines bélemnites. Une carrière près Toulon, à quelques pas de la porte d'Italie, présente la stratification suivante, en allant de bas en haut : calcaire rouge à structure un peu arénacée; cal- caire compacte gris bleuâtre avec veine spathique ; calcaire un peu schisteux, avec noyau de calcaire compacte et de Térébra- tules lisses, et autres bivalves qui avoisinent les HModioles ; cal- caire gris compacte. L'auteur cite encore des coupes plus com- pliquées à la montagne des Oiséaux, près Hyères, et à celle du Paradis, Le calcaire qui couronne le haut de ces deux collines . 360 Géologre. N° 257 appartient probablement à la formation suivante. Au-dessus de Solliés-le-Haut , un calcaire poreux contenant du gypse avec des marnes argileuses repose sur le grès rouge, et est recouvert par quelques bancs marneux pâles, surmontés de bancs com- pactes ou demi-cristallins, gris, renfermant des Gryphites, des Peignes, Térébratules, Ammonites et Bélemnites , semblables à celles (à exception des Gryphites) qui se trouvent dans le Zias de la Bourgogne. Les genres de fossiles qui se trouvent dans ce calcaire ne permettent pas de le rapporter au calcaire alpin, suivant l’auteur : ses Térébratules ont beaucoup d’analogie avec celles du Muschelkalk ou avec quelques-unes du Zias; aussi quelques géologues le rapportent-ils à cette formation. Comme il n’y a pas de grès bigarré dans ce département , on ne peut décider la question. M. B. P. croit qu’on peut le rapporter au Lias , non-seulement à cause de ses fossiles, maïs à cause de la ressemblance ou de l'identité qu’il y a entre le gypse qui se trouve avec le calcaire poreux dans sa partie inférieure, et le gypse du Zias. | 4. Calcaire jaune. De grandes masses d’un calcaire compacte blanc jaunâtre se montrent au-dessus du précédent. Quoique, dans sa partie inférieure, il offre beaucoup de passages avec lui, il en est néanmoins distinct; il a assez d’analogie avec le cal- caire compacte supérieur du Jura, auquel on doit le rapporter. Il est assez uniforme ; cependant ses strates sont dans quelques parties assez variées : ainsi (montagne des Oiseaux) il a de l’analogie avec un grès calcarifère, ou au moins il est parsemé de grains de sable , tandis que, dans d’autres points du même banc, il est presque compacte, présente certaines lamelles qui paraissent être des débris d’Encrines, contient de petites cavi- tés avec du calcaire spathique, ou offre quelques points rouges : peut-être ferrugineux, et alors se distingue mal du grès calcaire. Aïusi , non loin d’Ævenos , il renferme un banc de quarz aré- nacé, et si on doit lui rapporter la couche de calcaire bleu que nous avons déjà citée dans ce lieu, on pourra dire qu’il contient des bancs de couleur grise bleuâtre avec de nombreux noyaux de silex noir, et des bancs marneux avec Gryphites et Bélemni- tes ( défilé d’Olioules, au N. de Toulon; montagne au S. de Sigue ; grande route de Marseille au Champ ; hors du départe- ment du Var, à Cujes, entre Aubagne et Cassis ; au mont Mofre- _d Géologie. 361 Dame de la Garde, près Marseille; en bas de cette ville, du côté d’Aix; dans la chaîne qui côtoie la mer vers Martigues etle cap Couronne ; à 'E. et au N. E. de Toulon, montagne de Coudon ; quelques collines entre Brignole et Sigue (environs de Draguignan). Après avoir formé les hautes montagnes qui sont à Cabris , au-dessus de Grasse, où 1l montre une structure oolitique , il va se réunir aux rameaux les plus exfernes des Al- - pes, dont il forme la dernière chaîne. Du côte de la mer et au S. de l’axe des formations primitives , il constitue une partie du sol sur lequel s'élève Antibes, une portion du cap où est Notre- _ Dame, le fort Carré, et une certaine étendue de la terre-ferme attenant à cette ville. | 5. Craie. Ce n’est que la craie verte et les marnes qui lui ap- partiennent, qui existent dans ce district sur une étendue assez considérable. Elle paraît s'être déposée dans un golfe qui s'était formé au milieu des terrains précédens. Cette formation se com- pose principalement de bancs de marnes et argiles d’un bleu cendré, de bancs plus compactes de calcaires contenant des Ammonites, Hippurites, Radiolites, Lituolites, etc.; de bancs de craie ayant un aspect un peu arénacé avec des points verts, de bancs à structure arénacée, un peu ferrugineux, que leur posi- tion à la partie inférieure de cette formation pourrait peut-être faire rapporter à l’Zror Sand. Les limites du bassin de craie s'étendent hors du département du Var. Il commence à l'E. de Cassis , s'étend à l'O. de Cereste, se voit au pied du défilé d’O- lioules , etc., et va rejoindre le golfe de Zecques vers le S. E. du village de ce nom. C’est principalement à Cadiére et au pied du Castelet que cette formation est la plus intéressante, soit par la série de bancs qu'on voit à découvert, soit par les fossiles “qu'on peut y recueillir. L'auteur y signale la Tereb. alata Brongn., une autre espèce assez voisine de celle-ci, une Ammo- nite , un Spatangue, et une quantité remarquable d’'Hippurites et des autres fossiles déjà nommés plus haut, mais dont il n’a pu déterminer les espèces. — La direction des couches dont il “a été question est généralement le S. O. N. E; leur inclinaison, peu considérable, suit pour l'ordinaire celle des montagnes aux- “quelles elles sont adossées. — Ce terrain de craie, ou au moins les calcaires avec Hippurites, se montre aussi dans plusieurs autres portions de la Provence, à Martigues , à Orgon, dans la B. Tome XVI, 24 362 Géologie. _ N°57 vallée de la Durance, où il forme les derniers lambeaux des montagnes secondaires de ces environs. TERRAINS TERTIAIRES. Îls ne sont représentés, dans le dépar- tement du Var, que par deux formations, celles du lignite et du calcaire grossier marin. 1. Formation de lignite. L'auteur la signale seulement à la Cadière, dans une colline au S. de cette ville, où l’on exploite ce combustible; il n’en existe que des traces près le Castelet et le petit Canadeau. Elle se compose, en allant par le bas, de couches calcaires un peu compactes, gris de fumée et jaunes, fétides par le choc, ressemblant assez au calcaire du Jura, mais s’en distinguant facilement par les bivalves strices d’eau douce, Cyrènes ou Cyclades, qu’elles renferment, et par leur position au-dessus de la craie; elles alternent avec d’autres couches plus tendres, marneuses, remplies de Lymnées et Pakudines entières, et avec d’autres bancs dans lesquels les fossiles sont tous brisés. Au-dessus se trouve un banc de + pied d'épaisseur de lignite brillant et de lignite terreux, ou plutét de marnes imprégnées de parties bitumineuses, ayec des coquilles parmi lesquelles l’auteur cite un Unio. Au-dessus de ce banc charbonneux repa- raissent les calcaires compactes à bivalves striées , et dont les couches , en quelques points, sont assez inclinées. Les tas de combustible sorti hors de la mine se recouvrent de cristaux de gypse par suite de la décomposition des pyrites qu’il renferme. Au petit Canadeau, M. L. P. croit avoir remarqué un mélange de coquilles marines et fluviatiles ; ila vu, du moins, quelques bivalves ressemblant un peu aux genres Cardium et Ostrea. Il n’avance ce fait, néanmoins , qu'avec défiance, avouant qu’il est peu versé dans la conchiologie. — Il rapporte ce terrain de li- gnite, qui n’est recouvert d’ailleurs par aucune autre formation, à l’argile plastique, et le croit contemporain, par conséquent, du lignite de Roquevaire et de Piolene , près Orange. 2. Calcaire grossier. Il forme un petit dépôt auprès d'Antibes dans la péninsule où se trouve Notre-Dame de la Garde, près le petit golfe situé entre le cap Gros et la batterie de Bacon. C’est un calcaire jaunâtre, quelquefois rougeûtre , à structure un peu arénacée, avec quelques grains peut-être quarzeux, pé- tri surtout de débris d’Échinites ( £, commune et autres ) et de quelques coquilles à côtes, mal conservées , qu’on peut rappor- È Géologie. 363 ter aux Peignes. L'auteur rapproche ce dépôt de celui du champ Couronne , près de Martigues, où l’on trouve les mêmes Échinites et d’autres fossiles plus caractéristiques (Huiïtres, Peignes, etc., qui, suivant M. Marcel de Serres , caractérisent, dans le midi de la France, le calcaire le plus inférieur des for- mations tertiaires), et qui est très-probablement analogue au calcaire grossier de Paris, auquel M. Brongniart rapporte aussi celui du cap $. Ospizio , près Nice, presque identique avec ce- lui du champ Couronne. Le calcaire d'Antibes, que l’auteur avait d'abord regardé comme appartenant au calcaire juras- sique, est entouré par celui-ci et recouvert en partie par des agrégats volcaniques. Il en est de même dans les environs de But, vers Vaugranier etle Loup , où il est bien plus développé. Il renferme ici des Huïîtres et autres fossiles, mais en si mauvais état qu’on peut à peine en déterminer la nature ; l’auteur ya reconnu cependant une Vénus et une Patelle. Il est accompagné d'un banc de marne argileuse bleue avec Cardium edule- et quelques Cérites, qui se montre près de F’augranter, et qui, par son mélange dans le haut avec un sable jaunâtre renfer- mant des Peignes , des Cythérées, rappelle les terrains subapen- nins de certaines parties de la Toscane. Près de Fleneuve , le calcaire grossier renferme encore une brèche calcaire qui pa- raît intercalée entre ses strates. M. L. P. n’a pu déterminer si la marne bleue est de formation contemporaine au calcaire grossier, ou si elle lui est postérieure. Elle n'est point recouverte d’ailleurs par les agrégats volcaniques dont 1l a été déjà ques- tion. Dans tous les cas , il est embarrassé pour préciser au juste l’âge de ce calcaire grossier, qu’on pourra, tant qu'on ne con- naïîtra pas plus exactement ses fossiles, rapporter aussi bien au calcaire grossier de Paris qu’à celui qui se montre dans le S. de la France, et qui représente le 2° terrain marin du bassin de Paris. - Brèches ossiféres. Il y a des brèches ossifères et non ossifères dans quelques fentes des collines calcaires des environs de Tou- Jon et d'Antibes, probablement analogues à celles de Nice. L’au- teur croit pouvoir leur rapporter, quoiqu'il n’y ait pas observé les mêmes fossiles, un lit de fragmens anguleux calcaires, réunis par un ciment rouge , et qui ont l’aspect de brèche , qui recou- vre une partie de la plaine de Z Crau, près Hyères, et qui se 24. 364 Géologie. N° a57 fait aussi remarquer sur les bords du Gapeau. — On voit quel- ques traces de tuf ou travertin renfermant des Hélix entre Car- queiranne et l'isthme de Pesquier, et quelques autres concrétions mélées avec des fragmens de roches primitives aux îles de Por- teros et de Porquerolle. | TERRAINS VOLCANIQUES. Il existe plusieurs restes de coulées dans plusieurs points de ce district; l’auteur décrit celles qui se trouvent à Ævenos, près d’Olioules, dans les environs de Tou- lon, au cap MVégre, près Saint Nazaire , au S. et autour des collines qui avoisinent Sixfours, à la montagne de Za Coste, au N. E. environ de l’église succursale de Sainte-Anne, avant Beausset (les laves de ces différentes localités sont placées sur une seule ligne, et paraissent avoir fait partie d’un seul et même courant), dans les montagnes dites /es Maures, aux alentours de Cogolen, à la montagne de Maravielle et à celle de la AZag- deleine, qui fait partie de la précédente, aux chapelles de Sainte-Anne et de Saint-Joseph, près Saint-Tropez, et aux montagnes qui sont à l'O. de Ramatuelle, en allant vers Bastide Ja Carrade, à la péninsule située entre Antibes et le golfe Jouan. Tous ces restes de coulées présentent en général les ca- ractères propres à ce genre de produits. La lave d’Évenos, qui offre une structure comme prismatique, et contient, dans quel- ques-unes de ses cavités, une substance qui se rapproche beau- coup de la Wollastonite, s'étend sur une longueur de 500 pas environ ; elle recouvre un calcaire jurassique changé en dolo- mie sur quelques points; elle parait antérieure au creusement des vallées actuelles, puisqu’on ne trouve dans celles-ci que des masses isolées détachées du courant qui se montre sur la mon- tagne. La montagne de Meravutte rappelle les plateaux basal- tiques du Vivarais et de l'Auvergne; le courant s’est déposé ho- rizontalement sur le terrain primitif. Un peu au-dessus du château de la Molle, vers l'entrée méridionale, on voit une es- pèce de demi-cercle de roches de la même nature que la lave, qui pourrait bien être le reste d’un cratère d’où la coulée est sortie. Au golfe de Jouan, une partie des produits volcaniques paraissent avoir été remaniés par les eaux, ou du moins ils ne se composent que de fragmens agrégés et de leur détritus, dans lesquels sont engagés des cristaux noirs, qui sont peut-être de l'amphibole,. ainsi que des cristaux d’augite. On y remarque G Géologie. 365 aussi SOUS forme de veines une substance d'un aspect vitreux , qui raie fortement le verre, fait feu avec l'acier, ne fond pas à la flamme, mais devient un peu opaque et presque blanche, et est recouverte d’une pellicule verte un peu poreuse. L'auteur n'a pu déterminer la nature de cette substance. A Biot, entre le château de Vaugranier et le Loup, et dans les environs de Roquefort , l'agrégat volcanique a une puissance considérable ; il est en bancs d’une certaine hauteur, et offre l’aspect du Pepe- rino ; son ciment est plus ou moins grossier, et paraît dans quel- ques parties composé principalement de grains feldspathiques un peu vitreux, au milieu desquels se trouvent des cristaux de feldspath vitreux, et des grains noirs qui paraissent être plutôt du pyroxène que de l’amphibole, quoiqu'il puisse y en avoir quelques-uns de cette dernière substance : ce conglomérat re- _ pose sur le calcaire grossier. Près F'augranier, on lexploite pour le pavage des ponts. L'auteur cite encore deux localités où existent des traces de produits volcaniques { mais qu’il n’a pu visiter), aux environs de Fréjus, près la campagne de M. Tripoule, et à Castelas ; mais comme dans ces lieux le grès rouge domine, il se pour- rait, d’après lui, que ces produits appartinssent aux roches problématiques de cette formation. En terminant son intéressant mémoire, M. L. P. ajoute qu’on peut conclure de ce qu’il a exposé, que les montagnes primi- tives qui constituent la chaîne centrale des Alpes envoient un rameau latéral dans la direction du S. O.; que d’abord, recou- vert à son origine , il se montre ensuite à découvert dans les environs de Grasse jusqu'à Toulon, où il s’'abaisse ensuite au- dessous du niveau de la mer; que ce rameau, baiïgné au S. par la mer sur une certaine étendue , vers le N.,sert de support aux roches arénacées et calcaires, qui, en s’accumulant, ont formé le contre-fort qui existe entre les vallées du Verdon, de la Du- * rance et la mer; que lés terrains postérieurs se sont déposés + dans des bassins partiels de ces formations , et que sur les uns et les autres les agens volcaniques ont versé leurs produits. On peut voir, par l’analyse assez détaillée que nous venons de faire du travail de M. L. P., combien il renferme de faits in- “téressans et encore peu connus. Il est à regretter que ce géo- » Joguc n'ait pas embrassé dans le cercle de ses observations tout 366 Géologie. le département du Var; mais il faut espérer qu xl ne laissera à aucun autre le soin de compléter ses nombreuses et laborieuses recherches. J. GIRARDIN. 258. Essar ON THE GEOLOGY OF EAST NORFOLK, etc.—Essai sur la géologie du Norrorx oriental, avec des remarques sur l’hy- pothèse de M. Robberds, concernant le niveau ancien de l'Océan germanique; par R. C. Tayxror. In-8° avec pl.; prix, 7 schell. Londres, 1827; Cochran. C'est le développement complet du mémoire du même auteur. 259. ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DES MONTS MALVERN- HiLLS ; par W. Arnsworte. ( New Edinburgh Phil. Journ. ; déc. 1827, p. 91). C’est une description assez détaillée des roches non stratifiées et schisteuses des Malvernhills. Le centre est occupé par du gra- nite en partie décomposé et accompagné de schiste chloriteux. Il y a des filons fesydspathiques. Sur la côte orientale l’auteur croit que le grès bigarré a été soulevé ou du moins déposé après le granite; la partie N.-O. est bordée de grès rouge intermé- diaire et de calcaire. L'auteur décrit au long ces granites à am- phibole associé avec du gneis et variant de nature. Il les rapporte à la même époque que ceux du Cornouailles, etc. 260. SUR LE BANC DE SABLE QUI EXISTE SUR LA CÔTE NORD DE LA BAIE DE PENZANCE (rnounts buy), et principalement sur la cou- che d'arbres fossiles qu’il renferme; par le D Henry S. Bose. (Transact. de la Société roy. géologique du Cornouailles ; Vol, I, p. 166.) Le banc de sable examiné dans ce Mémoire par le doc- teur Boase, est situé entre Mazariers et Chyandom, et entre Pen- zance etNewlyn. La partie supérieure de ce banc est recouverte de tourbe et. forme des marais divisés dans différens sens par la mer. Ce banc, maintenant fort étroit, paraît avoir en jadis une grande largeur, et la mer qui tend à s’approcher continuellement de la côte le diminue continuellement. Les couches qui le composent se suc- cèdent ainsi qu'il suit. La surface des marais est formée d’une couche de tourbe composée de différentes plantes propres au Géologie. 367 pays, dans les principales sont : le Panicum Dactylon, plantago Coronopus , Convolvulus Soidanella ; Eryngium maritimum , Salsola Kati, Chironia pulchella, Arenaria marina et peploi- des, Bunias Cakile , etc., ete. Au-dessus vient : 1° une couche de sable composée entièrement de débris du granite et conte- nant un peu de minerai d’étain, 2° une couche de galet de la grosseur de deux à trois pouces de diamètre, composée entiè- rement de grunstein ; 3° une couche presque exclusivement formée de débris de plantes et d’arbres. Sa couleur est d’un brun foncé, sa surface est très-inégale à cause des nombreux troncs d'arbres qui la traversent en tous sens. Les troncs sont rarement entiers , ils sont presque tous recouverts de leur écorce dans un état parfait de conservation. Leur grosseur est peu considéra- ble , elle surpasse rarement 9 pouces, et leur largeur n’excède pas 15 pieds; à la vérité aucun arbre ne paraît entier. La na- ture de ces arbres est à peu près la même que ceux qui exis- tent encore sur ces côtes, quoique cependant l’auteur pense, ainsi que nous allons l'indiquer plus bas, que leur accumulation est due à des causes différentes de celles qui agissent actuelle- ment. On y trouve principalement des noisetiers, des troncs d’orme, quelques-uns d’aune et même de chêne. La masse vé- gétale dans laquelle ces troncs d'arbres sont enfouis, est com- posée principalement de feuilles et de tiges d'arbres qu’on re- connaît facilement pour appartenir à des noiïsetiers. Cette masse est compacte ct assez dure pour être coupée comme de l'argile; 4° au-dessous est une petite couche composée entièrement de feuilles , et dans laquelle on trouve beaucoup de noisettes dans lesquelles l’enveloppe est très-bien conservée, mais l’amande a disparu. 5° A un pied au-dessous, la couche végétale prend un tissu plus fin et plus serré. 6° La matière végétale diminuant peu à peu on trouve au-des- sous un sable granitique micacé, analogne à celui qui recouvre les galets de roches amphiboliques. 7°. Enfin des couches d’une argile grossière forment la base de ce terrain d’alluvion. L'opinion la plus naturelle qui se présente en examinant ces débris accumulés ainsi sur la côte du Cornouailles, est qu’ils sont le résultat de l’action destructive, constante et successive de la mer sur cette côte; mais cette explication ne peut être ad- 368 Géologie. mise quand on observe au céntraire que, loin de déposer aucnne alluvion sur ce rivage la mer le ronge constamment , et que le banc dont nous venons de donner la description est successive- ment enlevé par la mer. Le docteur Boase, après plusieurs suppositions, admet comme très-probable que ces dépôts ont été apportés à une époque correspondante peut-être au déluge de Moïse, par les courans venant des îles au nord du Cor- nouailles. | D. 261. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES FORMATIONS D’ALLUVION DE LA PARTIE OUEST DU CORNOUAILLES; par Henry S. Boasx. (Ibid. ; p. 17.) ‘Les alluvions stannifères que présentent quelques vallées du Cornouailles ont seuls, jusqu'ici, attiré l'attention à cause de leur richesse en minerai d’étain, et de la qualité supérieure du métal qu'il produit. Cependant considérés comme phénomènes géologiques, ils sont loin d’être les plus importans : ils attei- gnent rarement une épaisseur de cent pieds, et sont bien loin d’avoir une étendue aussi considérable que ceux qui recouvrent quelques districts de ce comté. Ceux-ci contiennent aussi des fossiles végétaux et animaux plus variés et en bien plus grand nombre. Enfin ils fournissent aux arts beaucoup de matériaux utiles, tels que des sables siliceux et calcaires, favorables à l’a- griculture, des argiles employées avéc avantage pour les pete- ries, etc. Après avoir cité les principaux lieux où l’on remarque ces al- luvions, le D° Boase annonce qu'il se bornera pour le mo- ment à parler des alluvions produits par les causes qui agissent encore actuellement à la surface du globe. Les principaux sont le résultat de la décomposition du granite, qui forme une chaine latérale traversant le Cornouailles à-peu-près de l'Est à l'O., et qui s'étend ensuite en rameaux au milieu des roches schisteu- ses de transition si nombreuses dans la partie Est de cette Pé- ninsule. Ce granite se décompose en partie par l’action atmos- phérique; mais tout le porte à croire que la décomposition de cette roche est plutôt due à sa nature et à une altération chi- mique ; il remarque en effet que la décomposition du granite est plus rapide et se propage à une plus grande profondeur dans la roche, dans les vallées où le granite est recouvert par un sol Geologie. 369 végétal, que sur les cimes entièrement dépourvues de terre vé- gétale; il attribue ces altérations principalement à l’oxigène et à l'acide carbonique qui tendent à modifier la roche par de nouvelles combinaisons. Les roches qui contiennent de l’oxide de fer, comme les grünsteins, les trapps et les autres roches am- phiboliques, présentent des preuves nombreuses de ces change- mens chimiques ; il est habituel en effet de voir ces roches com- pactes et d’un vert foncé se désagréger en un sable jaunâtre et ocreux. D. 262. LES FORMATIONS INTERMÉDIAÏRES DANS LA PARTIE INFÉ- RIEURE DE LA VALLÉE DE LA Reuss; par le D° Lusser d’ALT- Dorr. (Zeitschr. für Mineral., 1828 ,n.1,p7. = C'est une coupe au pied occidental du Windgalle dans la com- mune de Erschfeld. On y voit sur le gneis inclinant de 30° au N., 1° Un calcaire compacte, jaune gris ou bleuâtre gris, argileux ou, siliceux ; et inférieurement à pailettes de mica. Il y signale des rognons quarzeux grossiers, des lits de schiste alumineux ; de grès gris, et des masses supérieures de poudingues. 2° Du schiste argileux à mica et grains ferrifères. 3° Un calcaire dur noirâtre. 4° Un calcaire bleuâtre-gris, à nids de schisteisiliceux et à points brillans. 5° Un calcaire schisteux gris noir à filons spathique et quarzeux. 6° Un calcaire compacte noirâtre, rou- getre ou bleuâtre, et susceptible de poli. Cette dernière ro- che forme les cimes de Windgalle, Schneehorn, Clariden, Doed, Uryrothstoek, Tillis, etc. Elle renferme du schiste alumineux, de la pyrite.Il n’y a de restes organiques que dans les n°* 1,2, 3,4 et 5, et surtout dans l'étage 4. Ce sont des Amménites, des Térébratules et des Belemnites. Ce mémoire sera publié en entier dans les nouveaux Mémoires de la Soc. helvétiq. d’hist. natur. (à Zurich.) 263. OBSERVATIONS GÉOGNOSTIQUES SUR LES DÉPÔTS D'ANTIMOINE SULFURÉ PRÈS Bauck, dans le gouv. de Coblence; par ERBREICH * (Archiv Jür Bergbau, de Karsten; vol. XVI, p. 44.) La Grauwacke compose le Martios-Knipp où sont les mines d’antimoine , il y a des couches quarzeuzes ou à pyrites, et des impressions de monocotylédons. Le minerai est disséminé dans le schiste et forme des zônes de 12 à 16 toises de largeur, qui 370 Géologie. courent du S. ©. au N. E. et coupent la direction des couches sous un angle droit. Les filons n’ont jamais plus de 6 pouces de puissance , mais le toit et le mur ont été imprégnés de minerai par sublimation. | 264. À. ERSTE ANLAGE ZUR FLORA DES KOENICSREICH HANNOVER. — Introduction à la Flore du Hanovre. B. BEITRÆGE ZUR CHOROGRAPHISCHEN KENNTNISS DES FLUSSCE- BIETS DER ÎNNERSTE. — Observations chorographiques sur le bassin de l’Innerste dans les principautés de Grubenhagen et de Hildesheim, par rapport aux changemens produits par cette rivière sur le sol etla végétation. C. Dre VERHEERUNGEN etc.— Les dévastations de l’Innerste; par G.F. W. Meyer. 2 vol. in-8°, de 369 et 366 p.; prix, 12 fr. Gottingue, 1822. Cet ouvrage à trois titres contient, dans le 1° vol., deux cha- pitres qui ont rapport à la géologie. Le bassin de l’Innerste com- prend un terrain de grauwacke et de schiste à bancs de Diorite, de Blatterstein (entre Osterode et Lerbach), uni à des amas fer- rifères , et de schiste siliceux, alumineux et novaculaire. Il y a aussi des filons plombifères à gangue de barite, de quarz et de spath calcaire. L'auteur énumère ces filons. Il parle ensuite du grès bigarré, du muschelkalk, du grès vert, de la craie et des alluvions qui occupent la plus grande partie de ce bassin. - Les détails de la distribution géographique de la craie peu- vent offrir quelque intérêt; mais il paraît confondre dans le grès vert du grès ou des marnes du lias. Le reste de cet ouvrage s’oc- cupe d’hydrographie, de l'influence des formations sur le sol, des inondations de l'Innerste, de son influence sur les 3 règnes de la nature, de l'emploi de ses eaux, et des moyens de remé- dier à leurs mauvais effets et de les utiliser plus convenable- ment. j Quoique l’auteur avertisse que cet ouvrage est une introduc- tion nécessaire à la Flore du Hanovre à laquelle il travaille, les botanistes peuvent parfaitement s’en passer. A. B. 265.GEOGNosTISCHE FRAGMENTE, etc.—Fragmens géologiquesde Dillenburg et des environs; par le D° L, W. CRAMER, avec | Geologie. 39x une carte du pays. In-8° de 118 p.; prix, 1 fr, bo c. Gies- sen, 1827 ; Heyer. _ Cet opuscule est divisé en 12 promenades; dans la 1'°, l’au- teur visite le Schelderwald et le Dringenstein qui offre des masses de grunsteins intermédiaires,que l’auteur, fort âgé, appelle primitifs, et qu’il décrit en les plaçant au milieu du schiste argileux et de la grauwacke. La 2° excursion conduit le lecteur à Eisem- - roth et Neuen Constanz, où l’auteur décrit le fer oxidé rouge et les filons de cuivre oxidulé, vert, pyriteux et carbonaté. C’est là que l’on a pris des proéminences singulières sur des grau- wackes pour des serpens pétrifiés. La 3° excursion mène à Nie- der et à Oberscheld, et à l’'Eiserne Hand où il parle des minerais de fer oxidé. La 4° promenade a pour objet les environs d’Ei- bach où il y a du schiste argileux ferrifère et de l’anthracite. La -3*promenade se fait à Nangenbach et Weiïerhecke où on rencons tre des Grunsteins et des Schaalsteins. Dans la 6° il parle de quel- ques mines de fer autour de Dillenburg, des porphyres et des trapps d’Eschenberg, et des schistes tégulaires à orthocérati- tes et à fossiles de Wissenbach, La 7° a pour objet le bord de la Dill où il y a beaucoup de schaalstein et de calcaire compacte dans le schiste. La 8° fait connaître le pays de Hachel- bach et les mines de cuivre de Donsbach. Les mêmes ro- ches trappéennes intermédiaires y abondent. Le cuivre pyri- teux et carbonaté avec une gangue de quarz et de spath calcaire, forme les mines placées au contact du schaalstein et du calcaire. La 9° promenade conduit à Haiger, Flammersbach, Langenan- bach et Breitscheïd; c’est toujours le même terrain. Dans le der- nier lieu il y a un dépôt de lignite tertiaire qui occupe la forêt de Breitscheïid, et qui n’est pas éloigné des basaltes. À Lan- genanbach il signale un calcaire coquiller. Dans la 10° excur- sion il va à Ukersdorf, Schonbach et Fleisbach, il parle du fer oxidulé de Schonbach, et du schaalstein de Fleisbach. Dans la * 11° il décrit le grunstein du château et les mines de fer oxidé rouge et de cuivre de la Kupferhutte près de Dillenburg. Enfin dans la 12°, il va jusqu’à Herborn et trouve encore des grunstein dans la Grauwacke, et des Chames et des Orthocératites dans cette dernière roche. Il termine cet écrit par une liste des ou- vrages statistiques , géologiques et métallurgiques sur les envi- rons de Dillenburg. Espérons que cette contrée classique trou- vera enfin un géologue écrivain digne d'elle. A, B, 372 Géologie. 266. REMARQUES DE GÉOGRAPHIE PHYSIQUE SUR LA PRESQU'ÎLE SGANDINAVE ; par le prof. D. STerFexs \ Hertha; vol. Il, cah. 2, p.151 à és Ce mémoire entièrement consacré à la description du relief du sol de la Scandinavie sera lu avec intérêt par le géologue, qui y trouvera des données positives sur la hauteur des chai- nes et des sommités élevées. 267. Essai ÉCONOMIQUE SUR LE LIGNITE DES ENVIRONS DE Cæamséry. Extrait d’un Mémoire sur le combustible ; par M. Dezrixe, ingén. de 1°° classe et directeur des mines roy. de la Tarantaise et de l’école pratique de Moutiers. (Propa- gatore ; février et mars 1828, p. 150. On connaissait depuis fort long-temps l'existence des lignites dans la Savoie, puisque le gouvernement accorda, dès 1784, des priviléges pour leur exploitation, mais qui restèrent sans effet jusqu’à 1822, époque à laquelle les travaux recommen- cèrent. M. Delpine ayant été chargé d’examiner les mines de ce nouveau combustible, a étudié avec soin son gisement, ses ca- ractères, etc. Nous allons faire connaître lés faits particuliers que renferme son mémoire. Le lignite des environs de Chambéry se trouve au milieu de cailloux roulés analogues à ceux qui forment les collines qui entourent les montagnes calcaires de cette vallée. La majeure partie de ces cailloux, appartenant à des roches primitives, pa- raît avoir été apportée en même temps que le lignite par un grand courant dirigé du N.au S., et dans le sens du cours du Rhône : ce courant ayant été peut-être arrêté au-dessus de Picrre-Chätel, se répandit dans les vallées de Chambéry et de Novalesa’, puis, après avoir surmonté les digues qui le retenaïent, inonda les environs de Bourgoin, où il abandonna des dépôts terreux de même nature que les premiers. Quoiqu'il en soit, le lignite des communes de Sonnaz, de Motte-Servolex ; Bisses, Barberaz et de Novalesa, paraït avoir la même origine, il forme un banc presque horizontal, interrompu seulement par les val- lées, d’une épaisseur de un à deux mètres; placé entre deux strates d’argile , sur une couche de craie de quelques pouces, le tout recouvert par une quantité variable de cailloux. — Ce lignite paraît provenir de plantes aquatiques, qui ressemblent Géologie. 393 assez généralement à l’Arurdo phragmites L., et de plantes li- _gneuses appartenant aux Conifères et aux Amentacées. La si- _tuation de ce banc, l'influence de l'air et des autres circonstan- ces lucales l’ont fait passer par tous les degrés de décomposi- tion. Tantôt il est presque terreux ; d'autrefois il conserve assez la texture des plantes désignées ci-dessus, seulement elles sont brisées à l'infini. — Il a une couleur brune tirant sur le noir, se disgrège à l’air, perd environ un tiers de son poids par la dessiccation, brüle seul avec difficulté, en donnant une flamme d'autant plus vive qu’il a davantage la texture ligneuse, et en répandant une odeur empyreumatique, qu'on rend bien plus faible lorsqu'on a le soin de le faire sécher long-temps d’avance On l’exploite par piliers , en laissant au toit une épaisseur suffi- sante pour supporter le terrain d’alluvion qui le recouvre; cette méthode d'exploitation est la plus économique; elle se fait sur une superficie de 200 mètres.— On l’emploie maintenant à Cham- béry dans les usines et les manufactures. L'auteur cherche à prouver à ses compatriotes et au gouvernement l'avantage qu'il y aurait à en faire usage dans les ménages et pour le service mi- litaire. | MM. A. Billiet}, évêque de St.-Giovanni di Moriana, et Giulio di San Quintino avaient déjà parlé des lignites qui se trouvent à Sonnaz ct Motte-Scrvolex , entre Chambéry et Aix, le pre- mier les regardant comme peu différens dans ces deux localités, le second soutenant le contraire, attendu qu'il n’y avait pas ren- contré les mêmes substances végétales et animales. Ce dernier prétend que ces lignites proviennent des plantes qu'un grand courant aurait entrainées du sommet des Alpes, en même temps que les cailloux et les sables de nature granitique et quarzeuse qui les recouvrent, puisque les roches qui se trouvent aux environs de ces gites sont toutes secondaires, etc. s J. GIRARDIN. 268. DE QUELLE MANIÈRE A PU SE FORMER LE LAC DE Lucano; par M, C. A. Lirra. ( Biblioth. ital.; mars, 1827, p. 424.) On s'accorde assez généralement à regarder comme peu re- ” culée l’époque à laquelle le lac de Lugano s’est formé, puisqu'il n’est fait mention de celui-ci par aucun géographe ou historien de l’antiquité. Dans le 6° siècle seulement, Grégoire de Tours en parle sous le nom de Cenesius; mais dès l’année 951 il 374 Géologie. porte déjà lenom delac d Luanos, comme l’observe Giulini.Cette origine récente a beaucoup occupé les auteurs modernes, aussi en est-il résulté un grand nombre d’hypothèses. Breislack ( Des- crizione geologica della Lombardia, 1822, pag. XII j; en dernier lieu , n’était pas éloigné de croire que ce lac a été formé par un abaissement subit du sol. M. Litta pense qu'il a pris naissance par l'élévation continuelle de la vallée de Tresa, que ses eaux traversaient pour se rendre dans le lac Majeur, élévation pro- duite soit par un abaissement dans le sol, soit au contraire par un exhaussement occasioné par des sables et autres matières de transport. Cette vallée encaissée, du N. au S., entre de hautes montagnes, n’a qu'un mille de largeur. La distance du lac de Lugano au lac Majeur est de 6 milles en droite ligne, et la dif- férence de niveau de 74 mètres. Pour fortifier son hypothèse, M. Litta cite à lappui le changement qu'a éprouvé l’Arno dans son cours par l'élévation du terrain, produite par des alluvions; la formation du lac d’4lleghe par un éboulement du mont Civita, qui arrêta le cours du torrent Cordevole , au-dessus d’Agordo, et celle du lac di Sarnio , dans la Valteline, produite également par un éboulement qui arrêta le cours de ’Adda. J. G. 269. EXTRAIT D'UN MÉMOIRE GÉOLOGIQUE SUR LE TERRAIN OCCUPÉ PAR L'ETNA ; lu à l’Académie de Catane, par le D’ Carro GEw- MELLARO. ( Giornale di scienze , lettere ed arti per la Sicilia ; mai, 1825; n° XXIX, Tom. X, 3° année). Ce mémoire fait connaitre la constitution géologique du ter- rain occupé en grande partie par les laves de l’Etna, et d’une portion de la plaine de Catane, où en d’autres termes du district de Catane. Ce territoire est circonscrit à l'O. et au S. par Île fleuve Sëmeto , au N. par le fleuve Orobola , et à l'E. par la mer. L'auteur examine successivement la montagne volcanique, le terrain qui lui sert de base, et celui qui, bien moins élevé que ce dernier au-dessus de la mer, forme une partie de la plaine de Catane. Le terrain sur lequel repose l’Etna appartient aux formations . tertiaires; ses parties élevées sont généralement calcaires, les autres sont composées dans la plus grande partie de leur éten- due de grès quarzeux et d’argile. La colline seule d Caltabiano, qui est la plus haute de toutes, est formée par un calcaire de Géologie. 395 transition entièrement semblable à celui de la montagne d Tau- romina , dans le district de Messine, et parait n'être qu’une con- tinuation de cette dernière. Tout l’espace compris entre la plaine de Catane et les courans de lave de l’Etna, présente la forma- tion de grès et d’argile , qui constitue les collines di Aderno , Li- codia , Scala , Valcorrente, Motta, Sicle e Terreforti di Catania. On l’observe également dans tous les endroits laissés à nu par Ja lave, comme dans les environs de Piemonte , où il y a un grand nombre de sources d’eaux douces et d’eaux acidulées ; dans ceux de Maletto e Bronte, où une chaux sulfatée est subor- donnée au calcaire. Depuis Brontie jusqu’à 4derno, le Simeto coule sur une colline calcaire, dont une partie a été envahie par les laves, aussi les eaux d’Aderno , Licodia, Päternd et Acqua- rossa forment-elles sur leur route des dépôts de tuf calcaire. — Les substances minérales qu'on trouve dans le terrain ter- tiaire sont de la chaux sulfatée, de l'argile, du lignite, du pétrole, du succin, du sel marin; on y voit aussi des eaux mi- nérales et des volcans hydro-argileux. La chaux sulfatée est très-commune dans les environs de Francavilla et Mojo, et sur- tout auprès de Paterno ; elle s'y montre subordonnée à la chaux carbonatée, à un calcaire mélé de gypse et quelquefois aussi à un grès quarzeux. On distingue surtout les variétés /aminaire, Jfibreuse , lamellaire et stratiforme de diverses couleurs ; on trouve dans le même endroit (Paternô) de l’albâtre très-beau qu’on commence à travailler. — L’argile, qui est si abondam- ment répandue dans ce territoire , est généralement calcarifère et impure; on en trouve dans les environs de Catane une va- riété qui, quoique de médiocre qualité, est employée par les potiers. — Le lignite ne s’est encore montré en quantité un peu considérable qu'à Castiglione, en petits bancs; celui de Motta se présente en morceaux isolés disséminés dans le sable. — Le Pétrole se rencontre seulement à Paternd, dans un ma- cigno formé par une lave ancienne; la roche en est entièrement pénétrée. — On trouve quelques morceaux de Succin dans di- verses collines de ce terrain, et principalement dans le lit du torrent de Terreforti di Catania. — On observe le sel marin en efflorescence aux environs des volcans hydro-argileux, qui, pour cette raison, ont reçu le nom de Salinelles. — Les eaux minéra- les sont presque toutes acides dans les environs de Paternd, 396 Géologie. Acquarossa et Valcorrente;il y en a près de Catane qui sont ther- males, mais presque à sec; celles de Sr. Venera, non loin de Ac St. Filippo, sont renommées; elles viennent d’un terrain ter- tiaire argileux. Mais une particularité essentielle à ce terrain , c’est une for- mation de basalte qui, commencant au-dessus d’Aderno , s’é- tend jusqu'aux écueils des Cyclopes, et se montre à découvert sur presque toute la côte méridionale de lEtna. Ces basaltes ne sont pas toujours en rapport constant avec le terrain tertiaire, tantôt ils le recouvrent, comme à Zecodia, tantôt ils en sont recouverts, comme à Centorbe, Valcorrente , etc. La nature chi- mique et les caractères intérieurs de ces basaltes varient sui- vant les localités; ils ont une structure porphyrique, sont for- més de feldspath et de pyroxène compacte,avec quelques grains d’olivine, et s'offrent en prismes pentagonaux, d’uu gris ver- dâtre ( Aderno , Licodia , une grande partie de ceux de Falcor- rente , et de la partie septentrionale du village dé Aci). D’autre- fois, comme à Motta , leur pâte est plus compacte, d’un gris obscur, et leurs prismes sont hexagonaukx ; plus rarement enfin, ils sont en boules, formées par la réunion de prismes pentago- naux dont les sommets sont dirigés vers le centre de la sphère; ces boules sont recouvertes d’une croûte de méme pâte, dont la partie extérieure est vitriliée et présente une obsidienne noire, quelquefois bleuâtre. La structure de cette pâte basalti- que est cellulaire , et entre ses cellules on trouve quelques cris- taux d’analcime, de mésotype, plus rarement de stilbite { Cas- tello di Act). Ces basaltes sphériques sont unis, en manière de brèche, à un tuf roussâtre, veiné de calcaire cristallisé, qui semble être le ciment de cette brèche. Le tuf est un mélange de débris vitrifiés et de fragmens de basalte, contenant de loli- vine. M. Gemmellaro se propose de revenir plus tard sur la for- mation remarquable des basaltes de l’Etna. La partie de la plaine de Catane, comprise dans le district de Catane, est formée par un terrain d’alluvion, composé non- seulement de débris de roches du terrain tertiaire supérieur, mais encore de matériaux volcaniques en grande quantité et de détritus végétaux. L'époque de sa formation est donc posté- rieure aux éruptions du volcan, et même à la végétation des terrains environnans. L'égalité de sa surface , qui n’est inter- Géologie. 377 rompue par aucune colline, et son peu d’élévation au-dessus du niveau de la mer démontrent assez que cette plaine a été ja- dis occupée par la mer. Au-dessus du terrain tertiaire décrit plus haut s’élève l’'Etna, dont la masse énorme est formée par les matériaux vomis de son sein. Le cône de cette montagne ignivome offre, au premier coup d'œil, de très-grandes différences à sa superficie. Toute la partie orientale atteste une haute antiquité, non-seulement par les excavations qui s’y sont formées , les débris de roches, et la décomposition des laves, mais encore par la nature même de celles-ci, qui sont généralement feldspathiques; tandis que dans la partie occidentale tout indique une formation plus récente. — La première s'étend depuis 4ci jusqu’à Piemonte, en passant par Sarro, Calanna, Solfizio, Trifoglietto, Concazze, Cerrita et Carpineto. Tout l’espace compris entre ces limites offre un très- grand abaissement, en sorte que les flancs de la montagne volcanique sont à découvert, et qu'on peut y compter les nom-- _breuses strates de laves superposées qui les constituent (Ca- lanna, Zoccolaro , gorges de Solfizio , et du côté opposé, vallée de Bue, Roccia della Capra, Musar ra). Tout le territoire de Muascali, Giarre ct Riposto est formé par un macigno et par des débris de laves, de scories et de tufs, qu’on ne rencontre pas dans la grande vallée de Trifoglietto, ni dans celles de Bue et de Calanna. — La partie la plus récente de l’Etna entoure le cône de cette montagne de trois côtés; elle est recouverte de coulées de laves récentes, de sable et de scories ; elle supporte cinquante-deux. petits cônes, cratères d'autant d’éruptions, dont la plupart ont eu lieu à des époques inconnues. L'âge récent de cette partie occidentale de l’Etna est attesté par les caractè- res et la nature des laves qui la forment ; le système pyroxéni- que y domine. La partie orientale présente cependant aussi des traces des éruptions modernes , un grand nombre de coulées se sont dirigées de ce côté et ont couvert le fond de la grande val- lée de Trifoglietto. Le district de Catane présente donc cinq sortes de terrains ‘qui appartienneñt à autant d'époques différentes. Le premier est le terrain basaltique, antérieur non-seulement au terrain tertiaire, mais encore à celui qui constitue la montagne de Cen- torbe ; le second est le terrain tertiaire, représenté principa- B, Tome XVI, 25 378 Géologie. | lement par le grès quarzeux et l'argile, qui a enveloppé le ter- rain basaltique et a servi de base à l’Etna qui l’a en partie re- couvert de ses laves. Le troisième est le terrain d’alluvion, qui forme la plaine de Catane, terrain très-bas, postérieur non-seu- lement au terrain tertiaire, mais aussi aux premières éruptions de l’Etna, puisqu'il présente un mélange de roches volcaniques et de débris des collines d’argile et de grès. Enfin les deux der- nières sortes de terrains sont ceux qui composent la partie an- cienne et la partie moderne de l’Etna, dont la hauteur au-des- sus du niveau de la mer est de 10484 pieds. J. GiRARDIN. 270. MÉMOIRE CÉOLOGIQUE SUR LES ILES Ponces; par P. Pou- LETT SCROPE, avec deux cartes et 10 coupes ou vues. (77an- sact, géol., 2° Série, Vol. IT, part. 2, p. 195 à 236.) L'ile de Ponca est formée de trachyte à l’exception de la partie sud de la montagne della Guardia. L'auteur décrit au long les variétés de cette roche, il y signale des masses bréchiformes, d’autres à structure de perlite, d’autres zônées ou prismées. Le trachyte alterne avec des bancs irréguliers et massifs d’agglomé- rat trachytique semivitreux ou ponceux. Ces bancs ne sont ja- mais horizontaux, mais ont des inclinaisons très-variées. La base et les fragmens de l’agglomérat prennent l’aspect de la ré- tinite et du perlite au contact du trachyte, et ce changement s'étend quelquefois à 30 p. de la surface des bancs sans que les roches vitreuses passent au trachyte. 11 y voit un effet de la chaleur des masses rejetées sur les -agglomérats. La Punta dell Incenso, vis-à-vis de l’ilot la Gabbia, est composée de trachyte siliceux ou molaire, qui paraïtrait se mêler avec l’agglomérat. L'auteur indique comme exemple les coupes des falaises autour de Chiaja diLuno, ct en donne la figure. Unelave à base de roche de corne de Dolomieu ou de Spallanzani ; le Graystone de l’auteur ou un trachyte à base de phonolite et à cristaux de pyroxène et de mica, forment le mont della Guardia et reposent sur les ag- glomérats précédens. Cette masse a 300 p. d'épaisseur. L’ile de Palmarola est escarpée et composée comme les précédentes; la rétinite verte et rouge y est fréquente, l'extrémité nord de File est formée par des prismes trachytiques et le côté sud par des agslomcrats. L'ile de Zannone, quia un mille de long, est composée de tra- Geologie. 379 chyte, reposant vers le nord sur du calcaire gris bleu, demi-cris- tallin, veiné, et jadis uni à celui du mont Circello. Au contact avec la roche ignée, le calcaire paraît avoir été converti en do- lomie , comme cela arrive dans le Tyrol où l’auteur a vérifié cette observation de M. de Buch. Le rocher Scoglio della Botte est composé de son Graystone, fréquent en Italie. L'île de Ven- totiene n’offre que la même roche recouverte de tuf jaune et brun, et alternant avec des lapillo ou fragmens de ponce. La partie supérienre du tufa est aggrégée en grès calcaire et con- tient des coquilles brisées. Il dérive le ciment calcaire de la fil- tration des eaux chargées de carbonate de chaux, provenant des dépouilles de mollusques terrestres. Il retrouve la même opé- ration au Vésuve et à Sainte-Hélène. San Stefano est une masse de Graystone de 200 p. d’élévation. Des observations générales terminent ce Mémoire, accompagné de belles coupes et d’une carte des districts volcaniques entre Naples et Rome. 11 com- pare les roches de ces iles à celles de Hongrie, de la France, du Mexique, etc. La forme zonaire et la structure concrétionnaire des trachytes lui montrent que ces masses ont eu quelque mou- vement. Les perlites et les obsidiennes d'Oyamel, au Mexique, rappellent l’île de Palmerola. Si les monts Cimini et Amiata ont les caractères des montagnes trachytiques de la France, les îles Ponces en diffèrent essentiellement. La nature bréchiforme des trachytes explique celle qu’on observe cà et là dans les roches ignées anciennes. I} y a un filon de pyrite cuprifère dans le tra- chyte siliceux de l’ile de Ponca. Il ne décide pas l’âge de ces dé- pôtss( Voy. Bulletin', 1824, nov. p. 287.) A. B. 271. NOTES GÉOLOGIQUES ET REMARQUES SUR LE DISTRICT ENTRE LA Jumxa er Le NersupDau ; par le D° Apam. (Mémoires de la Soc. Werner., vol. IV, part. 1, p. 24.) … Près de Banda, à 20 milles de la Jumna , il y a des monts isolés de granite, roches qui s’étendent vers Geraïiah , Pungra- wah et Kurtul. Dans ce dernier lieu, les montagnes sont plus élevées, et il y a aussi du trapp à calcédoine sur le granite. Après Kurtul on trouve sur la route de Adjghur du grès couvrant la -cime des éminences granitiques. Il en est de même à Adjghur. De là à Besseramgunge on rencontre du granite, du trapp et du grès à cailloux de quarz, et en couches horizontales. On arrive 29. 380 Géologie. à un plateau qui peut être 1200 p. plus haut que la plaine de Bundlecund , et qui est composé de grès ferrugineux et supé- : rieur au trapp. À Toung Punnah, à 8 milles de Ghaut, il y a. des mines de diamant placées dans un sol graveleux , ferrugi- neux et rouge ou noirâtre. L'auteur croit que la Guna a coulé jadis sur le pied des montagnes de l’extrémite N. E. du Bundle- cund et y a déposé des alluvions et une terre noire. 1l y a des sources ferrugineuses dans le Ghaut. De Punnah à Kukurette, le grès rouge diminue; de là à Lohargong, l’auteur rencontra un rocher composé d’alternats de grès et de calcaire compacte, et cette dernière roche paraît s'étendre à l'E. de Lohargong et à 70 milles à l'O. sur la route de Sangar. Au village de Kopab, il y a du calcaire. Le bassin de Lohargong est entouré, au sud. ar des crè rès horiz ui règne jusqu’au-delà r des crètes de grès horizontal, qui règne jusqu’au-delà de Bellaree, où il supporte de l’amygdaloïde. Après Coreah et à Sehorra on trouve des roches quarzeuses et du calcaire grenu gris, ainsi que du schiste à fer oligiste. À Gossulpore il y a des. masses de fer oxidé, rouge, granulaire. Le lit du Periot abonde en agathe et cailloux calcaires. Entre Sehorra et Punnahghur il y a des masses de tufcalcaire , comme sur le Gange, entre Gha- zapore et Caunpore. Près de Jubbulpore on passe une crète de granite passant au gneis qui forme des montagnes au N. et à l'E. À Tetwarra Ghaut, il y a du trapp. Sur la rivière et plus bas, du marbre , qu’on voit aussi à Nerbuddah. La vallée de ce nom est formée par deux séries d’éminences , le Vindhya et le Gond- wana, qui toutes deux sont composées de grès horizontal et à ei- mes escarpées à l'E. L'auteur croit que ces roches ontéprouvéun soulèvement. La chaine de Gondwana qui est la plus élevé, a au moins 800 à 1000 pieds, et contient des mines de fer, etde la houil- le, sur la rivière Torva, à quelques milles E. de Hussingabad. Près du village de Petrora,les éminences offrent des blocs trap- péens, mais le grès compact et incliné forme le sol depuis Hus- singabad à Baïtcol. A Shawpore il y a un dépôt étendu de cal- caire secondaire. Après Baitool, le granite paraît pour bientôt se cacher sous le trapp secondaire {lit du Baitoo!l Nullah), et repa- raitre près de Teckaria. Entre Hussingabad et Sangor l’auteur observa, pendant 3 étapes, du grès et du trapp fort abondant à Sangor, et entrelacé dans le grès, qui contient du poudingue. De là à Huttah, dans le Bundlecund, du trapp jusqu'à Sanonda, e Geologie. 381 une roche siliceuse blanche et du grès près de Puterea ; entre ce point et Mirsinghur du calcaire compacte secondaire, qui con- tinue plus loin avec des parties de grès; à Huttah surtout du calcaire, et à la cataracte de Sonaur des alternats de schiste et de calcaire à fragmens de quarz, de feldspath et avec du sable, Le calcaire domine jusqu’à Lohargong. À. B. 272. ANNONCE DE LA 2° PARTIE DU RELEVÉ GÉOLOGIQUE DU CANAL . ÊRté , par le professeur A. Earon. ( 4meric. journal of scienc.; o . ) Vol. xxx, n° 2, p. 382.) L'auteur donne un tableau rectifié et augmenté de la suite des roches le long de ce canal. ( Voyez Bullet., 1824, n° 17, p- 277; et 1825, n° 1, p. 30 ). Son tableau est divisé en 4 co- _lonnes, l’une pour les roches principales, une autre pour les ‘roches subordonnées, une 3° pour les variétés, et une 4° pour les amas principaux. Classe primitive. 1° Granite avec du gneiïs, du granite graphique et des amas de diallage et de stéatite. 2° Micaschiste. 3° Roches amphiboliques avec des couches gra- nitiques, siénitiques, schisteuses et de gneis amphibolique et des amas de Pyroxène. 4° Taleschiste avec chiorite schisteuse. 5° Quarz grenu. 6° Calcaire grenu. — Classe intermédiaire. 1° Schiste argileux. 2° Première grauwacke avec des variétés chloriteuses et des poudingues. 3° Calcaire lamelleux. 4° Roche calcaréo-arénacée, en partie lamelleuse, en partie géodifere et à quarz résinite. »° Calcaire métallifère en partie coquiller. 6° Se- conde grauwacke avec le grès rouge intermédiaire ét des pou- dingues (Rubblestone), et des amas d’Anthracite. — Classe se- condaire. 1° Millstone grit ou grès en partie bigarré et avec des agglomérats. 2° Roche sablonneuse et marneuse grise, sali- fère. 3° Schiste ferrifère, vert et bleu, avec du fer argileux. 4° Grès ferrifère, compacte et désagrégé avec du fer argileux. 5° Lias avec un schiste calcifère, des oolites, des calcaires co- quillers et du gypse. 6° Calcaire géodifére, quelquefois fétide ou sablonneux. n° Calcaire à silex ( Cornitiferous limestone ). 8° Troisième grauwacke avec du schiste pyritifère, du sable rouge et gris, des argiles schisteuses, des coquilles et du com- bustible, 9° Grès à pyrite, contenant du calcaire, des brèches et du silex corné? Qu’est-ce que c’est quele N° 8 ? Sonlias est-il le lias anglais ? Y at-il du grès bigarré, ou sa masse salifère est-elle intermédiaire ? } 382 Géologie. Malheureusement, ses dénominations, en partie bizarres, ne nous permettent pas d’en tirer beaucoup delunières; il vaudrait mieux numéroter les dépôts et les décrire. L'auteur devrait se mettre au courant de la science, employer le langage usité,etne pas prétendre surtout que ces dépôts observés ne se retrouvent pas en Europe, ou ne se laissent pas classer par les systèmes re- cus de géognosie. À. B. 273. NOMENCLATURE GÉOLOGIQUE d’un tableau synoptique des roches et alluvions du nord de l'Amérique; par le même. Ibid.; Vol. XIV, n° 1.p. 145.) L'auteur divise les alluvions en détritus alluviens et anallu- viens, ou produits de la décomposition des roches , et il joint la classe des roches recouvrantes (trap) aux 3 classes primaire, intermédiaire et secondaire. Ensuite 1l présente les 20 dépôts énumérés dans l’article précédent, avec l’indication des variétés principales de leurs roches et de leurs minéraux. De petites fi- : gures coloriées doivent donner une idée de ces formations !! IL y ajoute un antediluvium composé d'argile plastique, de marne, de sable et de crag, un diluvium, un dernier diluvium , un postdiluvium , un analluvium stratifié et un autre superficiel. : A. B. 274. NOMENCLATURE GÉOLOGIQUE du prof. Amos EATon. ( 4me- ric. journal of sce.; Vol. XIV, n° 1,p. 145), avec une grande coupe du canal Érié. Ce mémoire est un exposé de quelques localités où se trou- vent les 26 dépôts adoptés par l’auteur, et sur lesquels il ne donne que peu d’explications satisfaisantes, surtout pour le géo- logue étranger. Il commence par la description concise d’une coupe depuis les Highlands de Hudson, à travers le comté de” Rensselaer. On y voitle centre des Highlands occupé par du gneis alternant avec du granite, et passant au micaschiste, au fort « Washington. Au N. O., il y a des gneis et des roches granitoïdes amphiboliques. Ces dépôts continuent sur 100 milles d’étendue | au N. E., et, à la jonction avec les Green Mountains, ils passent à Savoy sous le quarz et le calcaire grenu. — Sur le côtéS. E. du gneis des Highlands, il y a du micaschiste entre lui et l'am= Géologie. 383 phibolite. En genéral, il n’y a pas d’amphibolite entre le granite et le micaschiste, à exception de la partie occidentale de Green Mountain. Le calcaire grenu s’enfonce sous le schiste argileux, sur la limite orientale du comté de Rensselaer. Il n’y a point de schiste argileux primitif. Cette roche reparait à Cohoes-falls, et sur l’'Hudson, depuis Bakersfalls à Newburgh, et sur elle re- posent dans un bassin toutes les autres roches. On y voit la 17° grauwacke, le calcaire lameïleux, la roche sablonneuse calcifère etle calcaire métallifèreentre la limite du Massachusettsetl’Hud- son. — À l’ouest de Little falls, l’on trouve le calcaire métalli- fère, la seconde grauwacke et le millstone grit. A Meyers Creek et Steels Creck, ce dernier dépôt passe sous la formation sali- fère, sur 80 milles d’étendue vers le lac Ontario. A Genesee falls, on voit au-dessus de la roche salifère le lias ferrifère et géodifère. Le mème fait se voit entre la chüte du Niagara et Lewiston. A Blackrock, cette roche passe sous celles qu’il appelle cornitifère et pyritifère et ces gisemens continuent le long du rivage méri- dional du lac Erié etd’Ithaca aux Catskill. Le calcaire cornitifère s'étend de Blackrock sur le lac Erié, à Bethléhem, dans le comté d’Albany et par Greene dans celui d’Ulster. — Les parties éle- vées des Catskill et des Allegany sont composées de la 3° grau- wacke. L'auteur croit avoir trouvé que le grès rouge ancien de Werner n’est pas une formation, mais une assise de sa troisième grauwacke. Avant d'arriver à de pareïlles conclusions, il devrait d’abord nous montrer ce grès quelque part; or, dans son tableau, il applique cette dénomination à des assises de sa seconde et de sa troisième grauwacke. On voit qu'il n’a aucune idée de la dis- tüinction du grès rouge secondaire et du grès pourpré intermé- diaire. Il prétend être des premiers à faire connaître un dilu- vium qu’il appelle le dernier. Il signale un grand bassin diluvien de 160 milles d’étendue, entre Little falls et la Genesee. Son analluvium west qu’un sol produit par une décomposition plus ou moins avancée des roches. Je le répète, il est malheureux de voir tant de fatigues et de travaux ne pas aboutir à nous donner une idée claire des formations le long du canal Érié, La belle coupe de 4 pieds de long qui accompagne ce mémoire, serait alors devenue classique; telle qu’elle est, c’est un hiéro- glyphe à déchiffrer. A. B. 384 Geologie. 279. GEOLOGICAL SURVEY OF THE ENVIRONS OF PHILADELPHIA, etc. Relevé géologique des environs de Philadelphie, par ordre de . la Société d'agriculture de cette ville, par G. Troosr. In-8° de 40 p. avec des cartes; Philadelphie, 1826 ; Tanner. N'ayant pas recu cet ouvrage déjà annoncé ( voyez Bulletin 1827,n° 1, p. 46), nous nous contenterons de l'extrait donné par l'Aertha ( Vol. 10, cah. 6, Gaz. geogr. p. 103). La partie cireu- laire de la Pennsylvanie dont le rayon a 15 milles anglais et dont le centre est la rotonde de la rue appelee High Street à Phi- ladelphie, appartient à la formation primitive, et est limitée à l'Est par la Delaware. La ville est placée sur un sol d’alluvion qui recouvre le terrain précédent entre la Delaware et la Schuyl- kill, et s'étend, à 2 ou 3 milles au Nord de leur point de réu- nion. Non loin de la ville, le gneis s'élève en rochers, sur un espace de 90 milles, le long de la Schuylkill. En courant du N. E. au S. O., il renferme de la diorite, des filons de Pegmatite à kaolin, et de l’eurite. L'auteur trouve que les roches n’influent pas toujours sur le sol. La diorite décomposée favorise les cul- . tures de blé. D'après la carte géologique, on voit que le sol gra- nitique est limité par Byberry, Bensalene, une partie de More- land, Abingdon, Cheltenham, Springfeld, Bristol, Germantown, une portion d'Oxford, de White Marsch et de Roxborough, Pen, Northern, Liberties, Ridley, Darby, Chester, Providence; Newton , Marzle, Haverford, Merion et Blockley. La diorite se trouve à Radnor, Oxford, White Marsh, et Roxborough; le cal- caire primitif à Fredyssin, Ober Merion, Plymouth, Whitpan, White Marsch et Upper-Dublin, et les alluvions à Moyamensing, Passyunk, etc. A. B. 276. ESQUISSE GÉOLOGIQUE D'ALABAMA; par Ul. Porter. (-4mer. Journ. of sc.; vol. xx, cah. 1, sept. 1827, p. 77.) Les monts primitifs se terminent à l’est de la Coosa. Depuis la jonction de cette rivière et de la Tallapooso, FAlabama pré- sente des rives formées d’alternats d’argile et de graviers. Iiy a du calcaire coquiller à l'O. de Cahawba et au Sud, et des sources salées abondent entre Cahawba et Mobile. Allant vers Hunts- ville, ce pays est ‘couvert de blocs de granite, et le calcaire compacte secondaire gris commence à Wilsons-hill, à 15 milles - . “ Géologie. 385 plus au Nord. Cette roche s'associe avec un grès gris ou rouge, pendant les 10 milles suivans. Plus loin, le grès constitue le pays plat, sur 60 milles d’étendue jusqu’au Tennesee. La descente dans la vallée de Tennesee est calcaire, et au Sud de Nashville, il y a de hauts monts calcaires. A la cime de ces montagnes et de quelques unes de celles d’Alabama, il y a des crètes de schiste argileux fort récent et à coquilles pétrifiées, par ex. à 30 milles au nord de Nashville. . 277. OBSERVATIONS GEOGNOSTICO-MINÉRALOGIQUES SUT L'ÉTAT DE La CaROLINE pu Non»; par C. En. Roree. (Zeüschr.fir Mine- o = ralog. ; 1827, n° 10, p. 349.) - La partie inférieure de cet état est granitique comme le centre du Riesengebirge; non loin de la côte, il y a des bancs de coraux et d’'huîtres, qui recouvrent le granite. A l'Ouest, une formation schisteuse, comprenant du grunstein, borde le granite à 30 ou 4o milles de largeur, et court du S. O. au N. E. Dans la partie sud-est de cet état, il y a du grès rouge contenant ici et en Vir- ginie de la houille. Dans la portion sud-est, entre les fleuves Yadkin et Katawa, le granite se montre dans les lieux bas et élevés, et le grunstein disparaît d’autant plus qu’on approche de la frontière de la Caroline méridionale. Le galène, le cuivre et l'or sont dans la diorite. La partie occidentale des montagnes se termine par des bancs puissans de fer oligiste, oxidé et hy- draté, et plus loin s'élèvent le micaschiste et le schiste argileux des montagnes Bleues qui vont jusqu’à Tennesee. Le dépôt de dio- rite a souffert de grandes destructions. On y a trouvé des pé- pites pesant 28 {+ livres; le sable aurifère parait occuper un espace dont le diamètre serait d'environ 40 à 5o milles. Il est à 3, 4 ou G pieds de profondeur sur un lit d'argile bleue de 1 à 12 p. de puissance. Il parle ensuite de filons aurifères qu’il croit avoir été plus riches dans leurs parties supérieures détruites, que plus bas. 11 ya des pyrites ferrifères et cuprifères dans la mine de galène du Montgomery en Virginie, ainsi que de beaux cris- taux de plomb carbonaté. Dans cette contrée, il y aussi du ti- tane oxidé et du lasulite. Dans l’état de la Caroline du Nord, il y a beaucoup de roches identiques avec le grès élastique du Brésil , et aussi du cuivre natif, A. B. 386 Géologie. 278. COURTE DESCRIPTION DES ROCHES PRÈS DE SAINT-JOHN À Terre-Neuve; par J. Baro. (Memours of the Werner. Soc. ; vol. IV, part. 5, p. 151.) M. Baird suppose que les bancs deTerre-Neuve sont un terrain dé- truit,et les sondages montrent qu'ilssont formés en grande partie de craie et de grès vert. Lesenvirons de Saint-John sont entourés de rochers de brèche trappéenne ; plus loin viennent des émi- nences de 5 à 600 pieds d’eélévation. La base de la roche est un mélange de grains de quarz, de feldspath et d’argilolite rouge, elle renferme du feldspath compacte, du quarz, du jaspe, du silex corné, et les morceaux ont de 1 à 3 pouces de diamètre. Cette brèche forme l'entrée de la baie, s'élève à 300 p.,a boo verges de puissance, et passe à une amygdaloïde assez sembla- ble et aussi rougeûtre. Cette dernière roche, stratifiée comme la précédente, s'élève à 500 pieds et a 3 à 400 verges d'épaisseur. Elle s'étend de la cime du Signal au pied de Crows-Nest. Sur lamygdaloïde est un grünstein qui a 6 à 700 verges de puissance, et va de Crows-Nest au pied du mont du Signal. Ce grunstein est très-feldspathique, et supporte une argilolite alternant avec du feldspath compacte. La ville est bâtie sur cette dernière roche, grise, brune, rouge et blanche, et quelquefois prismée comme legrunstein. Enfin, vient du feldspath compacte, en partie columnaire ou globulaire, et suivi de nouveau d’argilolite qui alterne ainsi avec cette roche, pendant 8 à ro milles à ttavers la presqu’ile. A. B. 279. NOTICES SUR LA VIEILLE CALIFORNIE, par J. M. Paprës. (A7 Sol de Mexico; et Hertha ; vol. X, cah. 4, G. géogr. p. 82.) Ce pays est riche en or, argent, cuivre, fer, pierres précieuses, et surtout en soufre de volcans ( Volcans de Azufre ). 280. NOUVELLE NOTE SUR LE PRÉTENDU VOLCAN DE BAKOU, Nous devons encore cette nouvelle note à l’obligeance de M. le chev. Gamba. Elle a pour auteur M. Ravergie voyageur natu- raliste, plein dezèle et de talent, qui a visité lui-même les heux, À 12 verstes, à l’ouest de Bakou , à partir du village tatare, nommé Ukmali, une chaîne de collines argileuses longe la route de traverse de Bakou au cavarensérail de Djeuglhi ; c’est sur ces mêmes collines, et à environ 3 verstes du village désigné ci- Géologie. 387 dessus, que s’est ouvert vers la fin de 1827 le prétendu volcan: à la base d’un mamelon assez élevé, et sur une pente inclinée au Nord, se présente ce qu’on pourrait appeler le cratère : c'est un espace de forme à peu près ovale, qui peut avoir environ 300 pieds dans son grand diamètre, et 250 dans le petit ; toute la surface a Faspect d’une énorme boursouflure crevassée, de 3 pieds de hauteur, et, ce qu'il y a de remarquable, c’est que toutes les crevasses sont rangées parallèlement entr’elles. Le sol est entièrement argileux, et les fentes les plus profondes laissent apercevoir partout une excellente argile à potier , d’un gris bleuâtre. Sur les bords de quelques-unes des crevasses, où sans doute le feu a eu plus d'activité, l'argile est cuite à presque con- sistance de briques. De cette boursouflure, partent, en forme de rayons, de longues crevasses plus ou moins prolongées, et pro- fondes de 2 à 10 pieds. L’une d’elles se prolonge sur la crète des collines à plus de 3 verstes. Plusieurs habitans du village d’Ukmali m'ont rapporté que l’éruption des flammes, qui a duré quatre jours, et qui s’élevaient à plus de 40 pieds, a été précédée et accompagnée de fortes secousses de tremblement de terre, de détonations violentes et d’un dégagement de chaleur tel que, dans le village , les habitans, presque suffoqués , étaient obligés de sortir de leurs maisons qu'ils craignaient de voir s'écrouler à chaque instant. On m'a montré à Tiflis et à Bakou des pierres qu'on disait avoir été lancées par l'explosion; j'ai reconnu un schiste argi- leux , assez dur , se divisant en fragmens rhomboïdaux, avec quelques cristallisations calcaires dans les fissures ; j’airemarqué des fragmens absolument analogues dans les environs du cratère; du reste, nulle trace de lave ni de cèndres. C’est le premier exemple, de mémoire d’homme, d’un tel phé- nomène dans ces cantons, où il est probable qu’on le verra se re- nouveler. On ne peut mettre en doute le rôle que joue ici le gaz hydrogène : tout le pays, mais plus particulièrement le rivage de lamer Caspienne, qui n’est pas éloigne de plus de 4 lieues de l’endroït qui vient d’être décrit, contient une grande quantité de sources de Naphte. Ce bitume, rassemblé sans doute dans des _ cavités souterraines d’une plus ou moins grande étendue, dégage continuellement du gaz hydrogène qui, à force de concentra- tion, se sera ouvert avec violence un passage jusqu’à la surface 388 Geologte. du sol; parvenu là, son inflammation s'explique facilement. Je dois encore observer que tout ce canton est presque couvert de lacs salins. L’acide muriatique ne pourrait-il pas aussi jouer un rôle ici. ? | Les feux perpétuels du temple des Guèbres situé sur le cap Apchéron, à 30 verstes environ du volcan, ont certainement une même origine; ils ont moins de violence sans doute, parce que leur communication avec l'air extérieur a lieu depuis un laps de temps très -considérable. On m'a assuré que le même phénomène a lieu sur les bords de la mer Caspienne, vers l'embouchure du Kour ( le Cyrus), dans les iles situées vis-à-vis de Bakou, et qu’on voit même quel- quefois des flammes sortir de la mer. Tiflis, le 26 déc. 1828. 281. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE LONDRES. Séance du 7 déc. 1827. — On lit un mémoire sur la Géologie de Quebec et de ses environs ; par J. T. Bigsby. L'auteur, qui s’est aidé dans ce travail des manuscrits du heutenant Skene, donne d’abord la topographie de la contrée où est située la ville de Quebec. Ce district est recouvert en partie de blocs de gneiss, de granite, de siénite et de feldspath de Labrador ; on les trouve en plus grande abondance près du cap Diamond, et des pointes Levy et Montmorency. Cà et là sont des dépôts d'argile, de sable et de gravier, que l’auteur suppose être d’origine dilu- vienne, et non produits par quelque cours d’eau existant ac- tuellement. Les roches de cette contrée se présentent dans l’or- dre suivant de superposition, en allant de haut en bas : 1° Une série schisteuse, composée de schiste et de grauwacke, passant accidentellement à un calcaire brun, et alternant avecun conglo- mérat calcaire, dont quelques couches sont chargées de débris organiques. 2° Un calcaire coquillier brun et noir, reposant quelquefois sur un conglamérat calcaire. 3° Le gneiïss. La série schisteuse occupe toute la rive méridionale du St-Laurent, l'ile d'Orléans , et une portion considérable de la rive septen- trionale de la rivière, comprenant le territoire de Quebec. Le calcaire coquillier horizontal occupe une zone de deux à trois milles de largeur, située au nord du district schisteux, et com- prise entre ce district et une chaîne de montagnes de gneiss. D’a- près les caractères et les fossiles de ce calcaire, l’auteur le re- \ Cc La t Geologie. 389 garde comme identique au calcaire intermédiaire de d’Aubuis- son, et comme l'équivalent du calcaire carbonifère des géolo- gues anglais. Séance du 4 janv. 1828.—On lit un mémoire : sur un groupe de Roches schisteuses du Yorkshire ; par John Phillips. L'objet de ce mémoire est de décrire la structure et les relations géolo- giques d’un groupe de roches, situé dans le Yorkshire , entre les rivières Lune et Wharfe, de Kirby Lonsdale à Malham. Cette description est précédée d’une esquisse du terrain schisteux des lacs de Westmoreland et Cumberland. - Séance du 18 janvier. — On lit une notice : sur la renccntre de la Chlorophæite dans les Dykes basaltiques du Northumbcr- land, et du Carbonate de strontiane dans les mines de plomb de - Fallowfield pres de Hexzham; par William Hutton. L'auteur a -découvert la chlorophæite dans un dyke basaltique près de la rivière Coquet, à environ deux milles au N.-E. de Felton; elle -est sous la forme de petits nodules. Cette substance a été aussi observée par l’auteur à Coaley-Hill, près de Newcastle, sous la forme de masses stéatitiques ou terreuses. Séance du 1° février. — On lit un mémoire : sur Les rela- tions géologiques des couches secondaires dans l'ile d’Arran ; par le Rev. A. Sedgwick, et Roderick Impey Murchison. Ce mé- moire est divisé en trois parties : 1° une esquisse abrégée de la structure générale de l'ile d’Arran; 2° une description détaillée des couches que présente une coupe faite sur la côte N.-E. de l'ile; 3° des conclusions et remarques, tendant à expliquer les causes probables, et les époques géologiques de plusieurs phé- momènes. Les couches dont se compose la côte N.-E. offrent une succession de formations analogues au vieux grès rouge, à la série carbonifère, et au nouveau grès rouge. Dans la der- nière partie du mémoire, les auteurs s'efforcent de montrer que la dislocation du sol secondaire a été produite par un sou- lèvement du granite, et à l'appui de leur opinion, ils établissent que la rupture et le bouleversement des couches sont d'autant plus sensibles, que celles-ci se rapprochent davantage de la masse granitique. Séance du 7 mars. — On lit un mémoire : sur les relations géologiques et la structure intérieure du Calcaire magnésien et de la partie inférieure du Nouveau grès rouge duns le Nottinghams- 390 Géologie. N° 287 hire , le Derbyshire, le Yorkshire et le Durham; par le Rév. Sedgwick. Un extrait de ce mémoire avait déjà été lu à la So- ciété le 15 nov. 1826 (Voy. Bulletin de Géol. de juillet 1828, p. 325 ). L'auteur a résumé toutes ses observations, et les pré- sente sous une forme plus systématique. Dans l’introduction à la première partie de son mémoire, il considère le nouveau grès rouge comme une grande formation complexe, interposée en- tre le terrain houiller et le lias, avec deux formations calcai- res subordonnées, savoir : le calcaire magnésien dans la par- tie supérieure de la série, et le muschelkalk dans la partie inférieure. Il expose ensuite la distribution "générale de la for- mation du calcaire magnésien, et ses relations avec le terrain houiller. Dans la seconde partie du mémoire, il indique la structure intérieure et les grandes subdivisions du calcaire ma- gnésien. Considérée comme une portion subordonnée du nou- veau grès rouge, cette formation admet les subdivisions sui- vantes : 1° Le grès rouge inférieur, ou le rothe-todte-liegende, 2° Les marnes bigarrées, et le schiste marneux. 3° Le grand dé- pôt central de calcaire jaunâtre. 4° La marne rouge inférieure et le gypse. 5° Le calcaire gris supérieur, en lits minces. Les subdivisions du nouveau grès rouge, supérieures à la série do- lomitique, consistent en deux dépôts principaux : le grès rouge supérieur, et le red marl supérieur au gypse. Séance du 21 mars. — On lit un mémoire intitulé : Katie topographique et géologique, d’après les renseignemens recueil- lis en Amérique, durant l’expédition sous les ordres du capi- taine Franklin; par John Richardson. Nous rendrons compte incessamment de ce mémoire, qui est imprimé en entier dans l’appendice à la Relation du voyage du cap. Franklin. Séance du 18 avril. — On-lit un mémoire : sur les restes fos- siles de deux espèces nouvelles de Mastodonte et d’autres ani- maux vertébrés trouvés sur la rive gauche de l'Irawadi; par Will. Clift. L'auteur ayant été invité à décrire les restes fossiles découverts par M. Crawfurd, sur les bords de l’Irawadi, s’est borné strictement aux détails zoologiques et anatomiques, qn'il a présentés suivant le système de M. Cuvier. Parmi les Pachy- dermes à trompe, il y a deux espèces nouvelles de Mastodon- tes : le Mastodon latidens, et le Mastodon elephantoïdes. Les Pachydermes ordinaires ont fourni les genres Porc, Hippopo- tame et Rhinocéros. Il y a quelques fragmens de Bœuf et de Géologie, 391 Daim ; plusieurs fragmens d’une grande espèce de Trionyz, et quelques-uns d’un Emys ; enfin quelques restes fossiles de deux genres de la famille des Crocodiies, savoir : un Zeptorÿnchus, rapproché du Gavial, et un Crocodile ressemblant au Croco- dilus vulgaris. — On lit ensuite une notice intitulée : sur une collection de Fossiles végétaux et animaux, et de Roches du pays des Birmans, présentée à la Société géolog. par J. Craw- Surd; par M. Buckland. M. Crawfurd rassembla ces échantillons durant son voyage sur l’Irawadi, dans un bateau à vapeur, lors d’une ambassade à Ava, vers la fin de l’année 1826. L'auteur les considère comme étant d’une grande importance, en ce qu’ils offrént une réponse à la qnestion non résolue encore, s’il existe ou non, dans les régions méridionales de l’Asie , quelques restes de quadrupèdes fossiles analogues à ceux qu’on trouve siabondam- ment dispersés dans le diluvium de lAsie septentrionale, de l'Europe et de l'Amérique. Les preuves que M, Crawfurd a fournies consistent en un graud nombre d'échantillons de bois, d’os fossiles et de roches des couches qu’on trouve en suivant le cours de l’Irawadi, depuis Prome jusqu’à Ava, distance d’à- peu-près oo milles. Les bois fossiles sont siliceux ou calcaires : ce sont des portions de grands arbres monocotylédons et dico- tylédons. Parmi les os fossiles, on ne trouve aucun reste d’Élé- phant, mais on y rencontre les mêmes Pachydermes fossiles, qui sont associés avec les Éléphans en Europe; savoir, le Rhi- nocéros , l'Hippopotame , le Mastodonte et le Porc. Le district dans lequel on a trouvé ces os est composé de collines de sable stériles et de lits de gravier entrecoupé par des ravins. M. Craw- furd établit qu’il est impossible de rapporter l’origine de ces collines à l’action de la rivière actuellement existante : il les re- garde comme un véritable dépôt diluvien. Les roches tertiaires du pays adjacent, sont : 1° Un calcaire schisteux d’une couleur foncée , contenant plusieurs coquilles qui ont été considérées’ par M. Sowerby comme identiques avec celles de l’argile de Londres. 2° Un calcaire jaune et sablonneux, contenant des coquilles et ressemblant au calcaire grossier. 3° Un grès verdä- tre et fin, ressemblant au lit sablonneux de la formation d’ar- gile plastique. Outre ces couches tertiaires, il y a des échantil- lons de grauwacke et de calcaire de transition. Au nord d’Ava, îl y a des chaînes de montagnes primitives, où le marbre sta- 392 Histoire naturelle gencrale. tuaire est abondant , et associé comme à l’ordinaire à de la prod blende et du mic socle: Séance’ du 2 mai. — On lit un extrait d’une lettre du licute- nant W. Glennie, datée de Mexico, le 6 mai 1827, et intitulé : Ascension du Popocatepetl. On lit aussi une lettre de M. J. B. Pentland, adressée au D° Fitton, et concernant les restes fos- siles de plusieurs animaux trouvés à l'extrémité N.-E. du Ben- gale, et appartenant à quatre espèces distinctes de mammifères, dont un Anthracoterium. Séance du 6 juin.—On lit un mémoire intitulé : sur les vieux Conglomérats , et autres dépôts secondaires de la côte nord de l'Écosse ; par le Rev. Adam Sedgwick, et R. I. Murchison. Dans l’introduction à leur mémoire, les auteurs donnent une esquisse abrégée de la structure générale du nord de l'Écosse; ils considèrent cette contrée comme composée de deux classes de dépôts entièrement distinctes, les primitifs et les secondaires. Mais avec les premiers sont associés des massifs de roches cris- tallines, qui paraissent avoir été soulevés depuis la formation des derniers dépôts secondaires. Les plus inférieurs de cette sé- rie sont composés de conglomérats et de grès rouges. Ils décri- vent ceux qu’ils ont observés et les comparent avec les forma- tions correspondantes de l'Angleterre. Les vieux conglomérats rouges sont identiques, par leurs caractères minéralogiques et leur position, avec le vieux grès rouge des géologues anglais. Un grand dépôt central, contenant des ichthyolithes, paraît tenir la place du terrain houiller. Plusieurs de ses parties res- semblent à la grauwacke, minéralogiquement parlant; on peut le comparer au schiste cuivreux de l'Allemagne. — On lit un mémoire du D° Buckland, sur les Cycadéoidées, nouvelle famille de plantes fossiles, dont quelques échantillons se trouvent à l'état siliceux dans les carrières d’oolites de l’île de Portland. — Une lettre de M. Gideon Mantell fait connaître les principaux fossiles observés dans le comté de Sussex. G. Der. HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 289. Cart PLINII SECUNDI LIBRI DE ANIMALIBUS CUM NOtIS VAriO= rum, curante Jo.-B.-Fr.-Steph. Arasson DE GRANDSACNE. No- tas et excursus zoologici argumenti adjecit G. Cuvrer. Vol. I. Histoire naturelle générale. 393 In-8° de 647 pag. Paris, 1827; Firmin Didot. { Ex Biblior. classica latina Nic.-Ët. LEMAIRE.) Cet ouvrage fait partie du Pline de la collection des classi- ques publiée par M. Lemaire. M. de Grandsagne, chargé de di- riger l'édition de cet auteur, a suivi le texte d’Hardouin, et quant aux notes ou commentaires, il a adopté également, 1° le travail d'Hardouin, sauf les notes absurées ou celles qui n’é- taient plus au courant de la science, et 2° les notes des éditions dites Fariorum. On voit, d’après cet exposé, que c’est surtout des nouveaux commentaires que nous aurons à entretenir nos lecteurs, car nous ne dirons rien de la partie typographique digne des presses de M. Firmin Didot, ni de la correction du texte que nous devons supposer parfaite. Le nouveau travail peut se diviser : 1° en zotes, et 2° en ex- cursus, c'est-à-dire digressions sur des points remarquables. Les notes sont dues, soit à M. Cuvier, soit à M. Ajasson de Grand- sagne ; les excursus sont de petites dissertations tirées de quel- ques auteurs anciens ou modernes , dues à M. Ajasson de Grandsagne ou à M. Cuvier. Le volume que nous annoncçons aujourd’hui ne comprend que les livres VII et VIIL, avec les ex- cursus qui en dépendent. M. Cuvier a mis peu de notes au livre VII, consacré à l’hom- me, mais moins à l’homme physique qu’à l’homme moral, c’est- à-dire à l'intelligence, aux inventions de l’homme, à sa réparti- tion sur le globe, à la durée de la race humaine, etc. Les notes nouvelles de ce livre sont presque toutes dues à M. de Grand- sagne, et leur nombre est considérable. En général, les notes de ce commentateur sont critiques ou relatives aux lecons du texte, ou bien exégétiques ou explicatives, c’est-à-dire qu'il donne l'explication de quelques passages difficiles sur lesquels ses devanciers ont glissé; ou bien enfin ces notes sont rela- tives à l’archéologie, à la chronologie, à l’histoire, à l’état de la civilisation romaine, aux arts, à la statistique, etc. Il a cher- ché à réunir dans ces notes l'indication des sources premières, c’est-à-dire des auteurs grecs et latins, des monumens, des mé- “dailles, aux conclusions les pius nouvelles admises par les commentateurs français ou étrangers. Cependant nous croyons pouvoir adresser à cette partie de la grande entreprise de M. Lemaire le même reproche qu'à toutes les autres dont elle se B, Tome XVI, 26 304 Histoire naturelle générale. compose, c’est le défaut de la connaissance complète de toutes les éditions anglaises, allemandes ou italiennes, avec commen- taires. Pline est sans doute l’auteur sur lequel on s’est le moins exercé dans les derniers temps, à cause de la variété de connais- sances qu’il demande; cependant des travaux plus ou moins im- portans ont été publiés depuis 20 ans et semblent être de- meurés inconnus aux commentateurs actuels. Les notes de M. Cuvier sont exclusivement zoologiques, elles sont en grand nombre pour le livre VIII, et sans doute aussi pour les livres suivans. Elles sont surtout relatives à la synony- mie très-habilement discutée et établie presque toujours avec une grande précision au moyen de la comparaison des anciens naturalistes ou gastronomes, ou par les rapports avec les noms en usage chez les peuples indigènes; et enfin par les caractères indiqués par Pline. Les exceptions à ce jugement se rapportent quelquefois aux oiseaux, vu que les augures sont presque les seules autorités dont Pline ait pu s'appuyer, et enfin, plus sou- vent aux insectes, la plupart trop petits pour espérer des des- criptions assez claires. M. Cuvier se contente alors d’établir le genre sans prétendre en fixer l’espèce. Ces notes écrites en fran- çais par M. Cuvier ont été traduites par M. Ajasson. Nous nous sommes attachés dans notre Hrstoëre des Mollus- ques terrestres et fluviatiles a déterminer avec soin les Limacons dont ont parlé les anciens ; nous avons les premiers mis hors de doute que le Pomatia des Grecs était l’Helix naticoïdes de Dia- parnaud (H, neritoides Gmelin, d’après Chemnitz). Nous voyons avec plaisir que M. Cuvier a adopté (note 8, pag. 474) cette opinion. | Les excursus du livre VII sont au nombre de 10; ils sont tous dus, excepté le 1° et le 9°, à M. Ajasson de Grandsagne, et se rapportent à des faits littéraires où historiques. | Les excursus du livre VIII sont plus du ressort de la 2° sec- tion, le 1° est la description des Éléphans, d’après les anciens; le 2° est un extrait étendu des recherches sur les ossemens fos- siles de M. Cuvier, c’est une indication des localités où l'on a trouvé des ossemens fossiles d’Éléphans. Le 3° est de M. Ajas- son sur les Tours portées dans les combats par les Éléphans. Les 4° et 5°, dus à M. Cuvier, ont rapport, le 1° au Monoceros des anciens, le 2° à l’Ibis. Histoire naturelle generale. 395 Nous ferons connaïître, à mesure qu'il paraîtront, les volumes suivans de cet important travail, digne d’éloge à tant d’égards. F. 283. HISTOIRE NATURELLE DE PLINE. Traduction nouvelle, avec \ le texte en regard et des notes; par ArassON DE GRANDSAGNE. Accompagnée de notes sur l’Astronomie, la Météorologie, la Physique, la Géographie, l’Archéologie, la Botanique, la Minéralogie, la Matière médicale, les Beaux-Arts, etc., etc.; par une Société de Savans. Annotée, pour la Zoologie, par M. le baron G. Cuvres. | Cette nouvelle traduction fera partie de la Bibliothèque la- tine-française, dont M. Panckoucke a conçu le plan et est l’édi- teur, L'intérêt et l'importance, pour les naturalistes, d’une bonne traduction de Pline, accompagnée des annotations et des commentaires qui peuvent éclaircir le texte, est une chose üniversellement sentie, mais d’une grande difficulté. Il faudrait, pe l'exécuter convenablement , le concours des naturalistes spéciaux les plus habiles et les bus consciencieux ; SOUS Ce rap- port, M. Ajasson s’est entouré de beaucoup de lumières pour l’ Astronomie , la Physique, etc. MM. Fourier, Lacroix et Fou- ché sont cités pour leur coopération; pour la Zoologie, M. Cu- Vier, auquei on doit les annotations du Pline de M. Lemaire ; pour l’Aratomie , MM. Valenciennes, Robert et Hip. Verque; pour la Botanique, MM. De Candolle, Desfontaines, de Jussieu, Fée, Kunth ; pour la Minéralogie, MM. Brongniart, Beudant, Delafosse. Les notes seront signées par leurs auteurs. La traduction est en grande partie achevée. Chaque volume in-8°, sur beau papier et de l'imprimerie de M. Panckoucke, sera du prix de 7 fr. On en annonce un vol, le 1° de chaque mois, mais le prospectus n'indique ni le nombre de volumes, ni l'époque du commencement de la publication, 284. NoTicE SUR LA VIE ET LES OUVRAGES DE PLINE L'ANCIEN, extraite de la Traduction de l'Histoire naturelle ; par Axasson DE GRANDSAGNE. In-8° de xxxvi p. Paris, 1829; Panckoucke. Cette notice parait destinée à servir de phampnle : à l'ouvrage dont nous venons de parler. Elle est divisée en plusieurs sec- tions. I. Fée de Pline. M. Ajasson offre le résumé de ce que l’an- tiquité nous a laissé sur cet illustre naturaliste. IL. Des ouvrages 26. 396 Histoire naturelle generale. de Pline et particulièrement de son Histoire naturelle. M. Ajas- son ne parle, comme on le conçoit, que de ceux deses ouvrages qui se sont conservés. Il définit très-bien le caractère propre de l'Histoire naturelle de Pline, et en fait bien connaitre l’esprit et les défauts. IIT. Un Résumé chronologique de la vie de Pline, tableau étendu, qui contient la date présumée des faits biogra - phiques, et celle de la composition et de la publication des ou- vrages de cet illustre Romain. IV. Témoronages des anciens sur Pline second. M. Ajasson rappelle ici ce qu’en ont dit Pline le jeune, Quintilien, Tacite, Suétone , Aulugelle, etc., etc., puis les auteurs du moyen âge, et il termine cette compilation cu- rieuse par deux passages, l’un de Buffon, l’autre de M. Cuvier, qui tous deux témoignent leur opinion au sujet de Pline et de son immortel ouvrage. F. 285. OBSERVATIONS SUR L'ÉTAT DES SCIENCES NATURELLES CHEZ LES. PEUPLES DE L'ASIE ORIENTALE; par M. ABEL RÉMUSAT. ( Rcvue trimestrielle ; 3° n°, pag. 342-351.) Le savant sinologue s’est proposé d'examiner jusqu'à quel degré les Chinois et les Japonais ont fait des progrès dans les sciences naturelles. C’est la médecine, ou la crainte de la mort qui fait naître ce genre d’études, non moins que les besoins de la vie sociale. On attribue à un très-ancien prince le premier traité sur les maladies, et à un divin laboureur, plus ancien en- core, le premier livre sur les vertus des plantes. Les connais- sances, en Chine, sont réputées inséparables du pouvoir. Il y eut d’abord 365 plantes médicamenteuses, une pour chaque jour de l’année, correspondant aux influences célestes de ces mêmes jours. M. A. Rémusat montre ensuite que l'écriture figu- rative des Chinois a donné les premières notions des méthodes en histoire naturelle, car il a fallu distinguer par un caractère commun toutes les espèces analogues entr’elles. Ainsi les attri- buts de genres d'animaux ou de plantes ont été saisis pour dési- gner par l'écriture les formes et les attitudes principales de ces êtres ; ce sont comme des hiéroglyphes pittoresques. Ainsi, les Chinois ont établi des familles et une classification naturelle des oiseaux, des insectes, des poissons, des herbes céréales, des quadrupèdes carnassiers et des ruminans, etc., ou, parmi les minéraux, des sels, des métaux, etc. Ainsi l’on écrit d'un Histoire naturelle generale. 397 seul trait ie riz-froment, le millet-sucre, le chien-renard, etc. C’est l'esprit qui dirigea Linnæus, trouvé depuis quatre mille ans en Chine, et formant des groupes heureusement distribués, sauf des irrégularités et des imperfections; car on met les ba- leines et les mollusques parmi les poissons, etc., ainsi que nos anciens classificateurs. Les Chinois admettent des transforma- tions de la glace en cristal de roche, du plomb en métaux plus nobles, etc., par l'influence du temps; des animaux se trans- muent en d’autres espèces, ou naissent de la corruption et du Jimon, comme les grenouilles, les insectes; mais tout s'opère sans intervention des êtres supérieurs , par les lois invariables d’un développement spontané, ou par des causes naturelles, bien qu’ils en admettent de toutes imaginaires, comme par le resserrement et l'expansion de l’éther et leurs cinq élémens. Par ce moyen, leurs philosophes expliquent tout, en météorologie, chimie, histoire naturelle et médecine principalement. C’est à peu près la Scholastique de notre moyen âge où l’on mettait des mots à la place des choses. Le meilleur traité d’histoire naturelle en Chine est en quarante volumes et vaut bien le dictionnaire des drogues de Lémery, dit M. A. Rémusat. Les figures, celles co- loriées surtout , sont exactes ; les nomenclatures régulières. On peut consulter avec fruit leurs traités de Zoologie et de Bota- _hique, surtout pour les mœurs ou les emplois des êtres décrits. RURUV. 286. NorTe sur Royas CLEMENTE, naturaliste espagnol. La Gazette de Madrid, du 27 mars 1827, a donné une no- “tice sur D. Simon de Rojas Clemente, naturaliste célèbre, mort ‘le 27 février de la même année. Parmi les legs que ce savant a faits, il y en a un au profit du “roi d'Espagne. Le naturaliste fait don au souverain du manus- crit de son Héstoire naturelle de Grenade et du Traité de la Céres espagnole. I] a aussi légué au Cabinet d'Histoire naturelle à Madrid, une collection d’animaux disséqués, et de reptiles . conservés dans l’esprit-de-vin. On assure que l'Histoire naturelle du royaume de Grenade contient beaucoup de renseignemens nouveaux ; mais c’est sur- tout la Cérés espagnole que l’on désire vivement connaître, par- ce que les botanistes étrangers en ont déjà fait le plus grand 398 Mineralogie. éloge. Il conviendrait aussi de publier les intéressantes collec- tions et manuscrits de Mutis, qui sont dans la Bibliothèque du Jardin botanique de Madrid, celle de la Flore péruvienne, en- treprise par Ruiz y Pavon, dont il n’a encore paru que 3 tomes. On doit en dire autant de la Flore mexicaine. Comme le gou- vernement est occupé de travaux nombreux, il faudrait que des particuliers entreprissent ces publications. Il est des choses que les particuliers peuvent faire mieux et plus économiquement que les gouvernemens. Lorsque l’on entreprit en France la tra- duction de l'Essai de Rojas Clemente, sur les variétés de la vi- gne , le gouvernement voulut en prendre la direction et établir une synonymie générale de la vigne. On commença les travaux et avec succès. On apporta à Paris de tous les départemens les espèces qui y étaient connues, avec leurs dénominations, aïnsi qu'un grand nombre de l’Allemagne et de l'Italie. Mais, au dé- cès de Louis XVIII, le gouvernement les négligea, il était sur le point de les abandonner lorsque la Société Linnéenne de Bordeaux lui proposa de les continuer. Cette proposition fut agréée et la Société reprit ses travaux et les acheva en très-peu de temps. Cet exemple donné par la Société Linnéenne devrait être imité en Espagne. On éviterait de cette manière la perte d'ouvrages aussi classiques et de travaux aussi utiles que ceux de Rojas Clemente. ( Gaceta de Bayona ; 10 déc. 1828.) C.R. MINÉRALOGIE. 287. EcemenTi n1 Orrrroexosta , etc. —Élémens d’Oryctogno- sie de Matteo Tonpt, D. M. et profess. de Géognosie à l'Uni- versité roy. de Naples. In-8°, Tom. III, 2° édit. Naples, 1827; imprim. de Cataneo.(Giorn. dell’ Italian. Letter.; Tom. 65, mai et juin 1828, p. 220. Cet ouvrage est une réimpression de la première édition, avec des améliorations nombreuses dans plusieurs de ses par- ties. L'auteur l’a écrit dans le but de le faire servir de texte à ses lecons. Il cherche à réunir et à concilier les deux systèmes de Werner et de Hauy; il emprunte à la Chimie les caractères des classes et des genres, à la Géométrie ceux-des espèces, et à la Physique, ou plutôt à la Physiognomie , ceux des variétés, Minéralogie. 399 L'auteur a modifié la classification , en ce qui concerne les sub- stances inflammables, conformément aux résultats du travail qu’il aÿait publié dans les Actes de l’Académie de Naples, pour l’année 1829, et dont nous avons rendu compte dans le Bulletin de mars 1827. 288. DE cEmmis Pcinit rmerTMIS DE Topazio; par le D° GLoc- KER. 1° échantillon de la minéralogie de Pline. In-8°; prix, 1 fr. Breslau, Max et comp‘. 289. Sur LE BOTRYOGÈNE OU SULFATE ROUGE DE FER DE FABLUN ; par Will. Hanincer. (Annalen der Phys. und Chemie ; 1828, n°3, p. gr.) Berzelius a décrit depuis long-temps et analysé un sulfate rouge de fer, qui doit être introduit dans le système minéralo- gique comme une nouvelle espèce. M. Rose ayant recu quel- ques fragmens de cette substance remarquable, s’est trouvé à méme d’en donner une description plus exacte et plus complète que celle de ce savant chimiste. Les formes cristallines du bo- tryogène appartiennent au système hémiprismatique. Les plus ordinaires sont des prismes obliques rhomboïdaux, modifiés sur les angles latéraux des bases, et sur les arètes longitudi- nales qui aboutissent à ces angles. Les faces latérales de ces prismes font entre elles un angle de 119° 56’, et la base est in- clinée sur elles de 113° 37. L'auteur fait dériver ces cristaux d’une double pyramide à triangles scalènes, dans laquelle le rapport des 4 dimensions fondamentales a : b:c: d = 1,98 : 3,62 : b,5g : 1. Le clivage parallèle aux pans est assez sensible. Le botryogène est transparent, et possède l’éclat vitreux, La couleur est dans les cristaux le rouge hyacinthe foncé; mais dans les variétés grenues ou compactes elle passe au jaune d’o- cre, qui est aussi la couleur de la poussière. Ce sel est tendre; il prend un certain éclat sous le couteau. Sa dureté est de 2.3; presque aussi considérable que celle de l’alun. Sa pesanteur spécifique est de 2,039. Il se dissout lentement dans l'eau; sa saveur astringente est plus faible que celle du sulfate de fer. Les cristaux sont ordinairement groupés en forme de masse sphéroïde ou botryoïde. Ce minéral a été trouvé dans la grande mine de cuivre de Fahlun , où il recouvre le gypse et le fer py- riteux; 1l est associé au sulfate de magnésie, au sous-sulfate de 400 Mincralogie. N° 159 fer et au sulfate ordinaire. Il s’altère à l’air humide, mais nul- lement à l’air sec. Il se boursoufle au chalumeau, et donne de l'eau dans le matras, où l’on obtient pour résidu-une terre d’un Jaune-rougeâtre, qui se transforme en oxide ou en oxidule de fer, selon l’intensité de la flamme. Fondu avec le sel de phos- phore, il donne un verre rouge, qui perd sa couleur par le re- froidissement. Voici quel a été le résultat de trois analyses de ce minéral : I. IT. III. Sous-sulfate de fer. ..... RP ANR TDR 8.3 Sulfate double d’oxide et d'oxidule. 35,85 39,92 46, Sulfate de magnésie............. 26,88 17,10 20,8 Sulfate de chaux... ,: 1,200 a VO 7E 0,0 Kun eL'HErRE. .- Lui esse 2020 VIS 05 La seconde analyse est celle qui mérite le plus de confiance pour la proportion d’eau. Le Botryogène est ordinairement ac- compagne d’un minéral pulvérulent, d’un beau jaune de soufre ou de citron, et que M. Rose prend pour le sous-sulfate de fer cité par Berzelius. On en trouve un tout-à-fait semblable à Goslar, dans le Harz, où il'est connu sous le nom de Wisy. (G. Der.) 290. Sur L'HERDÉRITE, NOUVELLE ESPÈCE MINÉRALE; par M. Har- DINGER. ( Jbid.; n° 17, p. bn2.) Ce minéral a pour forme fondamentale une double pyramide à quatre triangles scalènes, dans laquelle P=— 141° 16/;77°16/; 116°4. Le rapport des axes a:b:c — 1 : D 2,55 :V//0,46. Les formes cristallines observées sont des prismes rhomboïdaux ou hexaèdres, terminés par des sommets à 4 ou 6 faces. Le clivage est sensible parallèlement à deux faces de ces sommets. L’éclat est vitreux ou résinoïde. La couleur est le blanc-jaunâtre ou ver- dätre. Ce minéral est transparent; il est facile à casser. Sa du- reté est égale à celle de l’apatite; sa pesanteur spécifique est de 2,98. L’herdérite est associée au spath fluore, dans les mines de zincde Ehrenfriedersdorf en Saxe. Elle ressemble beaucoup à l’a- patite, avec laquelle elle a été confondue jusqu'ici, surtout à la va- riété connue sous le nom de Spargelstein. Cette nouvelle es- pèce a été dédiée au surintendant des mines, baron de Herder. G. Der. 291. ANALYSE DU SILICATE DE FER, DÉSIGNÉ PAR LE NOM D'HISIN- GÉRITE; par W. HaïninGer. ( Zbëd.; p. bob. ) On connait jusqu'ici deux silicates de fer, qui se rapprochent Minéralogie. 4ox beaucoup, tant par leurs caractères extérieurs, que par leur composition chimique. Le 1°", de Riddarhyttan en Westman- land, est en masse amorphe, noirâtre, à cassure inégale et ra- boteuse. Sa poussière est d’un brun jaunûâtre. Il donne de l’eau par la calcination. L'autre, de Bodenmais en Bavière, ressemble beaucoup au précédent, et se rencontre comme lui dans le fer pyriteux. La variété de Riddarhyttan a donné à l'analyse les proportions suivantes : Silice 36,30; oxidule-oxide de fer, 44,39; eau 20:70; tot. 101,39. Composition qui peut être représentée par la formule : f S°+-F3S+4 Aq. 292. SUR LA FORME CRISTALLINE DU DICHROÏTE ; par F. TAMNAu. ({Tbid.; n° 3, p. 49b.) Haüy, qui le premier a décrit les formes cristallines du di- chroïte, les rapporte au système rhomboëdrique, et sa manière de voir a été suivie par Leonhard, et dans ces derniers temps par Phillips. Mobs les a rapportées au système prismatique, mais sans donner aucune mesure d’angles. M. Tamnau partage le sen- timent de Mohs, qui est aussi celui du professeur Breithaupt, et il adopte pour forme fondamentale un octaèdre rhomboïdal, dans lequel les 3 axes a, b,csont entre eux comme 1 :}/2,82: L7 0,94. 293. NOTICE SUR DEUX NOUVEAUX MINÉRAUX , DÉCOUVERTS A CU- LEBRAS, AU MEXIQUE ; par M. À. Der Rio. ( Annal. des sc. natur. ; août 1828, p. 371.) Dans une excursion faite à Culebras, au Mexique, M. J. de Herrera trouva un minerai qui ressemble au cinnabre hépathique, accompagné de mercure natif, dans le calcaire superposé au grès rouge. Ce minerai brüle au chalumeau avec une belle flamme violacée ; il dégage une fumée qui a l’odeur des choux pourris, et laisse pour résidu une terre blanche grisâtre : M. Del Rio lui donne le nom de minerai rouge. Ilest accompagné et intimement mélé d’un autre minerai si semblable à l’argent gris, que l’au- teur avoue qu'il l’a trompé au commencement. La seule consr- dération que l'argent gris et le cinnabre ne se trouvent pas en- semble l’en fit douter. Sa poussière est plus noire et tache plus que celle de l’argent gris : il donne au chalumeau le même ré- _sultat que le minerai rouge, et sa pesanteur spécifique est de 402 Mineralogie. 5,56. Celle du minerai rouge est de 5,66, bien différente de celle du cinnabre hépathique qui dépasse 5,8. L'auteur donne au se- cond minerai le nom de minerai gris. Son analyse est très facile à faire, quand on ne tient pas à une grande exactitude; Il n’y a qu’à mettre 5o grains de minerai dansune petite cornue et chauf- fer; bientôt après on voit le mercure, le sélénium et un peu de soufre se sublimer, et il reste dans le fond dela cornue del oxide de zinc. L'auteur, ayant déterminé avec soin les proportions des prin- cipes constituans, a trouvé que le minerai gris est formé de : sélénium 49; zinc 24; mercure 19; soufre 1,5; chaux 6; total 99,5. La chaux ne doit être considérée que comme accidentelle. Ce minerai est donc un bi-séléniure de zinc, avec un proto-sul- fure de mercure, lequel communique la couleur grise, à ce que croit l’auteur. Le minerai rouge est un autre bé-séléniure de zinc, mais avec un bi-sulfure de mercure qui communique la couleur rouge. M. Del Rio considère donc ces deux minéraux comme deux espèces différentes, parce qu’ils ont des formules diverses, ainsi que l’orpiment et le réalgar. Ces formules sont pour le mi- nerai gris, Zn Se + ce. et pour le minerai rouge, Zr Se“ + H gs. 294. SUR LE SÉLÉNIURE DE CUIVRE TROUVÉ EN AMÉRIQGUE DANS LES MINES DITES D'ARGENT DE SANTA-ROSA, À QUATRE LIEUES v'Icuique; par M. Dusuisson , prof. à Nantes. ( Zbid.; déc. 1828, pag. 408.) , Les mines dont nous nous occupons gisent par 20° lat. S. ou environ. Le sol, à plusieurs lieues à la ronde, est formé de sel marin subgranulaire blanchâtre, à tissu lâche, mélangé d’argile rougeâtre et grisâtre; c’est dans ce sol qu’est située la mine prin- cipale, dont le puits a environ 60 toises de profondeur, et dont l'ouverture est à plus de cent toises au dessus du niveau de la mer. Le produit dominant de céttemine est le cuivre, qui rend trois à quatre pour cent d'argent. Elle est distante de deux lieues de celle de Huantajaya gisant dans le même sol, dont le princi- - pal produit est également du cuivre, qui rend vingt-cinq pour cent d’argent. Le sol de ce pays est tellement pénétré de sel gemme, qu'il faut aller chercher l’eau douce à quatorze lieues de ees parages. La gangue du minerai est, dans l’une et l'autre Minéralogie. 403 mine, de la chaux carbonatée ; c’est un marbre brun-rougeâtre, à cassure cireuse et un peu granulaire, traversé de veines de caleaire blanc laiteux, qui forme brèche dans plusieurs échan- tillons, et qui adhère parfois à du quarz brun-rougeâtre. Le tout est souvent pénétré de cuivre oxidulé, plus ou moins ter- reux, qui en est le principe colorant. Le chlorure de cuivre abonde également dans cette gangue, et est à tel point mélangé de chaux carbonatée, qu’il paraît compact et terreux. Au milieu de ce mélange, se présente un minéral, qui a à peu près l'aspect de l'argent sulfuré; sa couleur est quelquefois celle du gris de plomb, passant à la couleur bleue du cuivre pyriteux hépatique; la totalité de ce mélange a la mollesse de largent sulfuré, avec lequel on l’a probablement confondu. Voulant s'assurer si cette substance était bien de l’argent sulfuré, l’au- teur en exposa un fragment au dard dela flamme du chalumeau; il fondit comme de la cire, et se répandit sur la pince, de ma- nière à en coller les deux branches. Un nouveau fragment, placé dans un creuset de charbon de saule, et chauffé avec ménagement, brüla avec une flamme vive colorée en bleu vert-jaunâtre, et en dégageant l’odeur d’acide sulfureux. Le résidu se fondit en un globule qui prit, par le re- froidissement, la couleur du fer carburé. Ce globule s’aplatit sous le marteau, et teignit le papier donton l’avait enveloppé, comme l’eût fait du fer carburé. Ayant soumis à une chaleur modérée, dans un tube de verre ouvert par les deux bouts, un autre frag- ment de cette substance, M. Dubuisson observa qu’il s’était vo- latilisé du soufre, qui avait tapissé les parois intérieures du tube, ainsi qu’une petite quantité d’une matière rouge. L’odeur déga- gée dans cette opération n’était point franchement celle de l’a- cide sulfureux ; il s’y mélait une odeur de rave. Un autre fragment du même minéral fut également exposé à la flamme du chalumeau dans un creuset de charbon ; le métal fondit ; et l’auteur essaya de l’étendre par la percussion. Il se rompit, en laissant apercevoir deux petits grains d’argent très ductiles, et qui réunissaient tous les caractères qui appartien- nent à ce corps. Une lame de fer décapée, plongée dans la so- lution nitrique du minerai, a donné l'indice du cuivre. Indépendamment des minéraux déjà signalés dans ce calcaire, le chlorure d'argent se montre à la surface de ees échantillons 404 Mineralogie. en très petits cristaux gris de perle, en recouvrement sur le chlorure de cuivre qui est ordinairement vert, mais qui est aussi quelquefois bleu. 295. ANALYSE D'UN NOUVEAU MINERAL JAUNATRE, DE FAHLUN ; par TROLLE-WACHTMEISTER. (Annalen der Phys. und Chemie ; 1828, n° 6, p. 371.) Dans une partie des mines de Fahlun, que l’on nomme Ærick- Matts, se trouve, dans un schiste chloriteux grisâtre, un minéral jaunûâtre, qu'on n’a point encore examiné jusqu’à présent. Ce schiste est semblable à celui qui renferme la fahlunite. Le nou- veau minéral est en nodules, ou en petits nids de la grosseur d’une noisette, Quelques nodules offrent des traces de texture laminaire et de formes cristallines qui paraissent se rapporter à un prisme rhomboïdal à base oblique. La couleur est le gris de cendre passant au brun, ou au jaune d’ocre. La poussière est d’un blanc pur. Ce minéral raye le verre : son éclat tient le milieu entre le perlé et celui de la cire. Il est faiblement trans- lucide. Sa pesanteur spécifique est de 2,808. Au chalumeau, il devient blanc, et fond sur ses bords. Chauffé dans le petit ma- tras, il devient opaque et donne de l’eau. Il se dissout dans le ” borax en un verre incolore. Il a donnné à l’analyse les parties suivantes : silice 53,69; alumine 21,70; magnésie 8,99; oxidule de fer 1,43; oxidule de manganèse 0,63; potasse 4,10 ; soude 0,68;oxidede zinc 0,30; eau et traces d’ammoniaque 3,20. L’au- teur représente la composition de ce minéral par la formule suivante : r $° + 2R S°; r désignant les bases bioxides iso- morphes, telles que la magnésie, l’oxidule de fer, l’oxidule de manganèse etc.; et R représentant les bases à trois atômes d’oxi- gène, telles que l’alumine. G. Dec. 296. ANALYSE D'UN MINÉRAL PULVÉRULENT DE L'AMÉRIQUE DU NorD; par TroLLE-WAGwTMEISTER. (Jbid.; 1828, n° 3, pag. 527.) On a trouvé dans la serpentine d’Hoboken, état de New-York, en Amérique , avec le carbonate de magnésie, un minéral en poudre blanche, que l’on a pris pour de l’hydrate de magnésie. Ce minéral, analysé par M. Trolle-Wachtmeister, a donné les parties suivantes : magnésie 42,41; acide carbonique 36,82; eau Mineralogre. 405 18,53; silice 0,57; oxide de fer, 0,27; mélange 1,39. Cette composition peut être représentée par la formule M g A 9° +3 M qgC*°. 297. RECHERCHES SUR LES EAUX MINÉRALES DE LA BOURBOULE ; par M. Lecoo. ( Annales scientif., indust. et statist. de l’Au- vergne ; Tom. 1, juin 1828, p. 258.) La Bourboule est un hameau dépendant de la commune de Murat-le-Quaire, départ. du Puy-de-Dôme, éloignée de Cler- mont-Ferrand d'environ 12 lieues de poste, et à une lieue des bains du Mont-Dore. La vallée où se trouve le hameau de la Bourboule est la même que celle où est situé le village des bains du Mont-Dore; son élévation est de 848 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sa constitution géologique est celle de la plus grande partie de l’Auvergne; des produits volcaniques de toute nature reposent immédiatement sur le granite, qui se montre au jour, au sud de la vallée et à la Bourboule même; il constitue la montagne la plus voisine de l'établissement thermal. Il est re- couvert sur plusieurs points par un trachyte tantôt compacte, tantôt ponceux. La plupart des montagnes situées du même côté présentent la même structure. Celles qui bordent la grande route du Mont-Dore, et qui, par conséquent, sont opposées aux précédentes, sont couvertes de plateaux basaltiques, qui reposent tantôt sur le granite, comme à Murat-le-Quaire, tantôt sur les tufs ponceux, comme auravin de l’'Eau-Salée. Ces diverses formations sont recouvertes, dans la vallée seulement, par une couche de cailloux roulés , presque tous d’origine volcanique, et-qui, sur certains points, servent eux-mêmes de lit à des couches de tourbe de plusieurs pieds d'épaisseur. C’est dans le fond de la vallée, au pied d’une montagne et à 848 mètres d’élévation absolue, que sourdent les eaux minérales. Les unes, et ce sont les plus élevées, sortent immédiatement du granite; les autres s’échap- pent des tufs ponceux qui lui sont adossés. Les sources sont au nombre de six, savoir : celles du Grand-Bain, du Bagnassou, la Fontaine des fièvres, les sources de la Rotonde, au nombre de deux, et la source du Jardin. Elles donnent de 5 à 10 litres d’eau par minute. Leur température n’est pas toujours la même, ex- cepté cependant celle du Grand-Bain et du Bagnassou. Les au- tres varient un peu selon les saisons, ce qui paraît dû au plus 406 Mineralogie. N°159 ou moins d'épaisseur des dépôts ponceux qu’elles traversent après leur sortie du granite. La plus chaude, ou le Grand-Bain donne b2 % centigr., et la plus froide, qui est une de celles de la Rotonde, en donne seulement 12: L'eau du Grand-Bain, qui paraît limpide dans un vase, et louche au contraire qaand elle est en grande masse, a une lé- gère odeur fade, une saveur d’abord acide et ensuite salée, est onctueuse au toucher, ce qu’elle doit à une matière grasse particulière qui la surnage, dégage une assez grande quantité d’acide carbonique pur, et laisse déposer sur les parois des baï- gnoires une assez forte proportion de carbonate de fer. Elle pèse 1,008. L’eau de la Source des fièvres est limpide, transpa- rente même en grande masse, n’a pas sensiblement d’odeur, quoi- qu’en entrant dans le bâtiment qui l’abrite on sente une légère odeur d'hydrogène sulfuré : sa saveur est très-acide, puis salée, et paraît plus forte que celle du Grand-Bain, ce qui tient proba- blement à l’absence de la matière organique. Elle laisse dégager beaucoup d’acide carbonique et dépose du carbonate de fer comme la précédente ; sa densité est de 1,005 ; sa température moyenne est de 31 + % centigr,; elle paraît varier un peu sui- vant les saisons, M. Lecoq n’a analysé que l’eau de ces deux sources, ayant trouvé, par des essais préliminaires, que celle du Bagnassou est analogue à celle du Grand-Baïin, et que les trois autres sources n’offrent aucune différence chimique avec la Source des fièvres. Voici les résultats sur 1000 grammes d’eau. rRArz DS ue STORIES PIS EX CSS RIRE CERTES D RER = ES D Eau pu Granp-Barn.| Source pes Fièvres.|£ ; lit. lit. 2 Acide carbonique libre.........,... ...| 1,9092 ou 0,96 2,8230 ou 1,47 PA PE jpsnsssenense. rca 0,0755 ou 0,06 » Résidu salin sec....... SANTE Ar TS eo 5,9965 5,7632 qui contient : Hydrochlorate de DU: de se dass es es atl 00 2,7914 Carbonate de soude,...,.,.... Duteil 1,3776 0,95382 Sulfate de soude. ...r-ssnres evene 0,2556 1,7766 de magnésie.....,..,...,.] 0,1889 0,0416 Carbonate. | Je chaux. ........s.iee 0,0112 0,0139 Silices he. 53 5 om do 0 9 01e se Ca +1 0,0667 G,1121 PT RP OT PAT As CA M 0,0435 0,0278 Carbonate de fer........ PER. Pre SET, des traces des traces. Matière organique soluble , unie à une pe- tite portion de soude............ -...| des traces » Matière animale insoluble,.,....,..... des traces 2 Hydrosulfate de soude..........:..... des traces des traces. | Digi sa bee r tt docti 0,D966 0,0416 |: 5,9965 5,7632. Minéralogie. 407 Mais comme il ÿ avait une petite quantité d'acide hydrochlo- rique en sus de celle qui était nécessaire pour saturer la soude, et qui a été comptée dans la perte, il est probable que la chaux et la magnésie existent dans ces _. à l’état d’hydrochlorates, tandis que la soude et l’oxide de fer y sont à l'état de bi-car- bonates. _ L'auteur à joint à son mémoire une carte lithographiée de la Bourboule et de ses environs. J. G. 298. Die MiNERALQUELLEN ZU BiLzin IN BOFHMEN. -_ Les eaux minérales de Bilin en Bohême; par le D° Reuss et le prof. STEINMANN. In-8°. Vienne, 1827. En attendant que nous rendions compte de cet ouvrage, nous donnerons i ici l'analyse de ces eaux minérales : Source de Joseph Source de Caroline . Sulfate de potasse......... 2,462 2,127 — de soude.........:. is PURE 6,943 Muriate de soude.......... 3,811 3,303 Carbonate de soude........ 31,182 . 23,411 — de lithion........ NL MT EE 0,105 — destrontiane.....,..... 0,018 0,018 — dechaux.......,..... +. 3,058 3,801 — de magnésie....... seitlés en BTS 2,010 defer.oxidulé., . ....: ne a POÈME à — d’oxidule de manganèse. 0,015 0,071 Phosphate d’alumine...... « 0,019 D TECRAUX,:.,...-. ce . 0,007 He Sert 0,50 0,549 Acide TNA liver 23,620 22,317 Air atmosphérique. ........ 0,153 0,108 209. CHEMISCHE UNTERSUCHUNG DES SAUERWASSERS, etc.—Recher- ches chimiques sur les eaux acidules de Niederau; par C. C, Guezin. Tubingue, en 1828, 300. Das Bap zu BEerTricx etc. — Le bain de Bertrich, dans le grand-duché du Bas-Rhin, d’après ses propriétés physico- chimiques et médicales, et avec une revue des curiosités des volcans de l’Eifel; par Ch. Fr. Harzess. In-8° de 412 pag.; prix 6 fr. Coblentz, 1827. 408 Minéralogie. Cet ouvrage, divisé en 11 parties, contient dans le premier chapitre des détails topographiques et géologiques connus sut la vallée de Bertrich ; dans le second chapitre on traite des en- virons, du climat et de la végétation ; dans le 3°, des points géo- logiques les plus intéressans de l’Eifel; dans le 4°, de l’histoire des bains de Bertrich ; dans la 5°, des sources minérales; et les autres chapitres sont consacrés aux usages de ces eaux, à leurs propriétés médicales, ete. La source a 25° de température, et 100,000 grammes d’eau contiennent 72,00 d’acide carbonique, 23,84 gr. d'acide sulfurique, 4,73 gr. d'acide muriatique, 121,43 gr. de potasse et de soude, 1,10 gr. de silice, 0,10 d’alumine, 9,19 de carbonate de chaux, 9,33 de carbonate de magnésie, 0,36 de carbonate de fer, et une trace de lithium. 301. BESCHREIBUNG DER STAHLQUELLE ZU LAMSCHEID AUF DEM Huxpsruck, etc. — Description, de la source ferrugineuse de Lamscheid sur le Hundsruck, dans le gouvernement de Co- blentz, d’après ses propriétés physico-chimiques et médi- cales; par C. F. Hancess et G. Biscuor. In-8° de 106 pag. Bonn, 1827. Cet ouvrage est divisé en 5 chapitres, qui traitent successi- vement de la position et de la géologie du lieu, de l’histoire du bain, de ses propriétés physico-chimiques, des rapports géologi- ques des environs et des usages médicaux de ces eaux. La source est à 1100/sur la mer dans un sol de schiste argileux et de grau- wacke, elle a 7 à 8° de température, elle donne 1044 pieds cu- bes d’eau dansles 24 heures, et elle contient dans 10,000 parties : 29,79278 d'acide carbonique, 2,50131 d'acidecarboniqueen com- binaiïson, 0,02163 d’acidesulfurique, 0,02986 d’acide muriatique, 0,23030 dechaux, 0,27741 de soude, 0,00528 de potasse, 1,96729 desilice,0,34670 de magnésie,0,80680 d’oxiduledeferet 0,05720 d’oxidule demanganèse. M. Bischof dérive la soude des minéraux alcalins duschiste, puisqu'il n’y a pas dans les environs des ba- saltes, source ordinaire des alcalis des eaux minérales. 302. MASSE DE CHARBON DE TERRE D'UNE PUISSANCE REMAR- QUABLE,. M. Bald, ingénieur, donne l’'estimationsuivante de la profon- deur de la masse de charbon de terre de Dalkeith et du Lothian _Minéralogie. 40ù orientäl : « Quant à la profondeur de ce vaste lit de charbon de terre, dans lequel on trouve des couches de charbon et de dé- bris organiques, mon cpinion est que cette profondeur, prise . dans les parties les plus profondes du bassin, est au moins de 5oo brasses ou 3,000 pieds; ce qui prouve combien les vallées furent profondes autrefois, surtout si on admet en théorie que jadis les montagnes furent plus élevées qu’elles ne le sont de nos jours. Dans un certain cas, la distance entre deux couches de charbon, n’est pas moindre que de 90 brasses; et c’est un fait qui, dans la recherche du charbon de terre, doit engager les spéculateurs à ne pas se laisser rebuter par des apparences qui nerépondraient pas d’abord à leur attente. (Lond. and Paris Ob- serv.; 10 fév. 1828.) L. 303. REMARQUES SUR LES MINES D'OR DE LA CAROLINÉ SEPTEN- TRIONALE ; par Ch. E. Rotus. ({ Americ. Jourr. of science; Tom. 13, n° 2; janv. 1828, p. 201.) Le granite forme la base du sol aurifère, et renferme des bancs et amas de grünstein à filons aurifères. L'auteur croit pouvoir distinguer trois formations de ces filons, qui courent de VE. à l'O. plongent au N. de 40 à 50°, et ont de 2 à 4 p. de puissance. Les minerais de la première formation sont du fer oligiste, du fer hydraté, de la pyrite cuivreuse, et de la pyrite aurifère. La seconde formation offre une gangue de quarz, se trouve dans du grünstein décomposé, et fournit les plus gros morceaux d’or, quoiqu’elle soit moins riche que la première. La 3° formation, plus répandue que les deux autres, est com- posée de quarz, de cuivre pyriteux, de cuivre malachite, de pyrites en partie arsénicales, d’antimoine sulfuré, d’or et de tel- lure. Il y a aussi de l’or d’alluvion, mêlé de cailloux de grün- stein. L'auteur compare ce granite à celui de la Silésie, et dit avoir suivi ce grünstein secondaire passant à l’amphibolite, de Salisbury à la frontière de Virginie; et même les amphibolites à VO. de Lynchburg eu Virginie, en font partie. G. Der. 304. Mi1NES D'OR DU NÉGOCIANT RAZTORGONIÉF, A ZLATOOUST. ( Gornviï journal. — Journal des mines; n° 4, p. 188, 1825.) Dansle voyage à Slatooust, nous visitâmes les fabriques de Kacelinski et de Kichetimski, appartenant à M. Raztorgoniéf. B. Tome XVI, 27 410 Minéralogie. Leur construction est vaste et belle; quelques parties seulément ont besoin d’être recouvertes. Dans ces deux fabriques on tra vaille aussi la fonte et le fer. M. Zotof, chef des fabriques, a augmenté le volume d’eau au moyen de quelques digues et écluses fort belles. Il obtiendra sans doute un surcroît de fabri- cation de métaux. Son activité et sa persévérance ont donné une vie nouvelle à ces usines. Quant aux fabriques où l’on extrait l’ordu minerai, elles sont sur un-bon pied. Les travaux de ces fabriques se poursuivent avec une étonnante activité en divers endroits, pour la plupart sur les bords de la petite rivière de Sakelga, dans les mines de Soïimonof, de Tsarévo-Elisabetinski, de Bogorodski, de Pérvo- Alexandrovski, de Sogourski et d’Anninski. Le sable contenant l'or se recueille en masse, sans distinction du plus ou moins ri- che, et l’or qu'onen retire est, par ce moyen, toujours de la même qualité et dans la même proportion. De plus, d’après une mé- thode nouvelle, introduite à la manière lancastrienne, tous les ouvriers font leur ouvrage au commandement ou au signal d’un chef, et ainsi il ne règne point de paresse parmi eux. Chaque ouvrier fait sans se fatiguer six lavages à tour de rôle, et deux hommes douze lavages par jour. Les lavages se montent à 160 pouds ( 1800 kil. ). L'activité est concentrée dans les fabriques d'hiver et d’été tout près des travaux. Les premières sont des modèles par la pureté de Pair et par leur chaleur en hiver, pro- duite par des tuyaux suspendus; elles sont parfaitement bien éclairées. Leur longueur est de 15 à 20 sagènes (90 à 120 pieds ), et leur largeur de 9 à 10 sagènes (54 à 60 pieds). Dans le mi- lieu il y a un corridor de 2 à 4 archines ( 2 mètres à 2 m. +) de large où, on transporte à dos de chevaux le sable, et on le décharge près des lavoirs, de manière à l’y faire couler au be- soin. Sur les murs et dans l’intérieur, de chaque côté on con- struit entre les fenêtres 4 à 5 cheminées avec des conduits ou tuyaux en briques sur des rayons en fonte, soutenus par des supports en fer, à la distance d’une à 2 archines (2 à 4 pieds ). Voilà ce qu’on appelle les tuyaux suspendus. Au dessous des cheminées et tout près d’elles sont des copeaux et du bois sec en cas de besoin. Ces fabriques sont au nombre de quatre. Dans toutes les minières, les couches de sable n’ont que de 2 à 4 archines ( 4 à 8 pieds) d'épaisseur; elles sont placées sur Minéralogie. T/}. du calcairé où sur de la serpentine, Dans un court laps de temps, depuis le mois de septembre 1823, jusqu’en septembre 1825, on a tiré de ces sables plus de 45 pouds, { 810 kilog. ) d’or. À en juger par l'étendue de cette mine, on peut conclure que les travaux de ces fabriques dureront encore de longues années et seront d’un grand rapport tant pour le fisc que pour le propriétaire. DE T. 305. VOYAGE MINÉRALOGIQUE DANS LES PROVINCES DE SAINT-PAUL au Brésiz, fait en 1820, par MM. D’Anprapa; article com- muniqué par M. Menezès de Drummond, de Rio-Janeiro. (Journ. des Voyages ; 108° cah.; oct. 1827). L'ile de Saint-Vincent , dans la province de Saint-Paul , sur la côte du Brésil, est composée dans sa partie montueuse, dont lé point le plus élevé est la colline dite de Monserrat, de gneëss, qui passe souvent à du véritable granite, et d’autres fois à la sténite, quand le hornblend y devient abondant. Sur ce gneiss apparaît de temps en temps du schiste argileux primitif qui se transforme dans quelques parties en "2icaschiste. À peu de dis- tance de Monserrat, on trouve une masse de roche isolée , dé- tachée de cette colline, et dont la couleur est tantôt jaune, tantôt cendrée; assez décomposée et fendue, ayant environ g Drasses de long, 3 de haut, 2 et demi de large, et formant un parallélipipède irrégulier. C’est du petrosilex ou hornstein ; les habitans la nomment la péerre de la sorcière. Le reste du ter- rain de l’île est plat, d’une triple formation alluviale composée d'argile , de sable et de cailloux roulés, grands et petits. En sortant de l'ile, les voyageurs arrivèrent au pied de la grande chaîne de Parananpiacaba ou de Saint-Paul, par une . plaine qui coupe la rivière dite des Perres, laquelle se préci- pite, des mêmes montagnes, par une énorme crevasse, Ce tor- rent entraîne dans son cours beaucoup de cailioux roulés. On obsérve dans la plaine , jusqu’à la superficie du sol, du greiss assez décomposé, lequel se transforme quelquefois en micaschiste êt en schiste argileux primitif, qui, colorés par le fer, dénaturés par les eaux ou les météores , et plus ou moins transportés, for- ment ce qu'on appelle en portugais du péssara6 ou banc superfi- 27. 412 Minéralogie. | N° 305 ciel et triple (1): ce pissaraé compose l’arête étroite de la montagne par où se dirige le chemin qui conduit au sommet. La roche primitive est coupée de temps en temps par des filons de quartz blanc dont la largeur ne dépasse pas celle de la main et plus souvent même est plus faible. Après avoir descendu le pic de la montagne , la même formation continue jusqu’à ce qu’on arrive à un plateau de sable quartzeux blanc, de grain plus ou moins gros, qui paraît dù à la décomposition du grès sur lequel il repose. Ce plateau est arrosé par divers ruisseaux qui, faute de pente et à cause de la crûe occasionée par les eaux plu- viales, forment des marais converts d'immenses bancs d’excel- lente tourbe noire, d’une épaisseur très-considérable, dont on ne tire aucun parti. Ce grès, décomposé et mêlé avec de lar- gile ferrugineuse et du mica en lamelles, souvent de plus d’un pouce de largeur, forme un pissaraë violet ou rouge, entre- coupé de pissara plus fine de couleur blanche. Dans une ou deux de ces couches où le chemin s’enfonce davantage, on observe de petits dépôts de sable fin aggloméré, qui probablement augmen- tent à mesure qu'ils s’éloignent de la superficie. On ignore s'ils contiennent de l’or. De ce terrain qui forme diverses ondula- tions, s'élèvent de petits sommets isolés de grunstein et de roche globuleuse de Werner (diorite globaire de Haüy), dont il n’est pas possible d'observer la position à cause des obstacles des bois et du terrain qui les couvrent. On se sert de ces roches pour paver-le chemin. Cette formation de péssara continue plus ou moins jusqu'à Saint-Paul, variant de grain et de couleur, comme il arrive en pareil cas aux bancs de tourbe. Les environs de Saint-Paul sont couverts de côteaux séparés . par de beaux vallons, larges et étendus, mais trop souvent hu- mides et marécageux. Sur le penchant de la colline qui mène du couvent des Carmélites au fleuve Tamandatiy, avant qu’on eut bouleversé le terrain pour y élever des maisons, les enfans de la ville tiraient de l'or d’une fondrière formée par Îes pluies, | et il est probable que cette formation se prolonge dans toute la colline sur laquelle la ville est bâtie. Les rues sont en grande partie pavées de mine de fer argileuse, de couleur brune tirant (x) Pissara : lit de terre argilo-ferrugineuse ou sablonneuse, qui sert de” base au Cascalho aurifère. Pissaraô : pissara plus compacte et à grains plus gros. Mineralogie. 413 sur le rouge sang de bœuf, qu’on extrait du voisinage de Saint- Amaro. Cette mine de fer est assez riche et mérite plus d’être exploitée que beaucoup d’autres de même espèce qu'on travaille avec succès en Europe. En descendant du couvent des Carmes, par le côté qui mène au fleuve Tamandatiy, on observe sous la terre végétale un banc de pierre de sable grossier, disposé en couches peu épaisses, et au-dessus une péssara en partie vlo- lette et en partie rouge, ayant sous elle une couche de pierre bolaire, quelquefois blanche et ‘d’autre fois violette. Ce terrain est sujet à de fréquens éboulemens qui menacent d’entrainer le monastère. Au bas de la colline on trouve une grande vallée ou plaine, traversée par le Tamandatiy, et par le Tieté dans lequel se Jette le premier. Cette plaine est de la même nature, c’est-à- dire argilo-ocreuse , et tourbeuse sur les rives et aux environs des ruisseaux. Au-delà du pont du Tieté se trouve une colline sur laquelle est située la ferme de Sainte-Auma. Elle est composée de mine de fer argileuse, de couleur de sang de bœuf, plus ou moins compacte, plus ou moins mêlée avec des grains de quartz, qu’on ne peut exploiter faute de pierrés calcaires qui donnent de la castine. En sortant de Saint-Paul pour aller à la paroisse de Saint- Amaro, la même formation que nous avons déjà décrite se continue. Sur le penchant des collines, on aperçoit déjà du cascalho (aggloméré) qui promet de l'or, mais qui n’en contient cependant pas. Il est de couleur cendrée par-dessus, mais il de- vient plus foucé à mesure qu'on descend, et il est composé de cailloux quartzeux aglutinés au moyen d'argile ferrugineuse, Les rues du village sont pavées de granite, à grain fin, et de grès. On le tire, à ce qu'il paraît, des hauteurs qui bornent le vallon traversé par le Rio-Grande, dont la source est dans la chaine de montagnes maritimes de Saint-Paul. Les hauteurs et les côteaux du district de Saint-Amaro sont presque tous formés de cette mine de fer dont nous avons déjà parlé, particulière- ment le site appelé T'atepa , où le minerai est assez pur et assez abondant. On trouve au-delà du fleuve les ruines de plusieurs _pctites forges. Non loin de la ville de Saint-Paul, on trouve les monts de Jaragua , dans la direction de l’est-nord-est, célèbres par les 414 Minéralogie. mines d'or qu’ils renferment. La superficie du terrain est la même jusqu’à un quart de lieu de la ville, où, après une des- cente, reparaît la même mine de fer, qui continue à suivre les hauteurs jusqu’à ce qu’elle ait passé le Tieté. Dès qu’on gravit les collines qui forment la chaîne antérieure à celle du Japi, le terrain se montre coupé en pentes douces et herbeuses qui souvent n’ont pas d’issue et présentent des espèces de bassins. Dans quelques parties on remarque de grands fragmens isolés de granite, à grain moyen, mêlé de mica noir qui, au premier aspect, ressemble à l’hornblend. Près de la ferme de Jaragua on aperçoit du sérathite brun foncé ou noir,qui passe à du manganèse. Cette formation ferrugineuse est très-fendue dans ses bancs et couverte sur son arête de pissara, couleur sang de bœuf. Sur un niveau plus élevé, paraissent des couches de grès blanc d'un grain fin, qui semble fort propre à faire des pierres à aiguiser, ou bien à servir dans des fours à fer. On y trouve aussi du grès _plus ou moins rouge et d’un grain plus gros. Ces couches de grès sont coupées par des filons de quartz commun, qui, à la superficie, ne présentent aucun indice de métal. C’est sur la couche de grès que répose la formation aurifère d’une des mines les plus riches du Jaragua, qui paraïtrait devoir son ori- gine à une décomposition de minerai de fer aurifère, et qui forme une espèce de cascalho que les ouvriers enlèvent et la- vent, non sans perdre beaucoup d’or par leur mauvais système d'épuration. Sur un niveau plus bas, à l’un des côtés, il y a une autre mine d’or, mais son calcalho est mince; il est formé de cailloux blancs de grès et de quartz, mélés à un très-petit nombre de fragmens de mines de fer, d’une à deux palmes de grosseur. Ce cascalho est couvert d’une couche de terre argilo- ferrugineuse assez épaisse et qu’il faut arracher pour pouvoir le travailler; mais ce cascalho, comme la pissara inférieure sur laquelle il repose , est assez pauvre d’or, puisque deux palmes cubes, pour le lavage au batea, donnent tout au plus deux ou trois parcelles d’or sans déposer de couleur comme la mine déjà décrite. Par-une erreur très-ordinaire au Brésil, les mineurs ne recherchent pas la seconde couche de cascalho inférieure à la première, parce qu'ils la regardent comme stérile, et cepen- dant elle est bien plus riche en or que la première. Tous les travaux de ces deux mines de déblai en excavation sont très- Botanique. 415 imparfaits, sans économie et sans la moindre connaissance de Ja métallurgie. Les monts de Jaragua sont resserrés entre la chaîne de Japi et la chaine de la mer ou de Paranpiacaba, qui lui est parallèle. Celles-ci sont séparées par la grande vallée dans laquelle ser- pentent , aux environs de Saint-Paul , le Ramandatiy et le Tieté. C’est dans les environs de la ferme de Jaragua que se trouvent les anciennes mines d’or, connues sous les noms de Quebru-Pe- dra, Carapucuhu , Santa-Fé, Ribeiraô de Samambaia et Itay. Toutes ces mines présentent les mêmes caractères que celles dont nous avons déjà parlé, et leur cascalho nommé guapiaras, c'est-à-dire cascalho superf.ciel qui suit l’irrégularité du terrain, se compose de cailloux de quartz, de pierre et de minerai de fer argileux conglatinés au moyen de terre ferrugineuse rouge. Les parties de cascalho qui restent encore, et la péssara supé- rieure, dont les anciens mineurs ne savaient pas tirer parti, fournissent encore une quantité d’or assez considérable pour mériter la peine d’être exploitée. (La suite à ur prochain cahier). J. GIRARDIN. BOTANIQUE. 306. BRÈVE osservaTION sur la réplique de M. LoisEzEuR aux * observations de M. Féuix Perir sur la 2° édition du Flora Gallica. (Voy. le Bullet. de sept. 1828 , p. 110, et celui de janv. 1829, p. 70.) J'ai dit que le Statice alliacea Cav. selon M. Loiseleur, ne se trouve point à Bormes , précisément parce que je savais que M. Loïseleur avait rapporté à cette espèce un échantillon de Statice que M. Mérat a recu de moi. Je n’ai point recueilli à Bormes le Statice que j'ai donné à M. Mérat, et je ne lui ai point indiqué cette localité; les plantes que j'ai communiquées à M. Mérat n'ont point été accompagnées d’étiquettes de ma main, il prenait lui-même note du lieu natal; en cette circonstance il a commis une erreur, et M. Loiseleur voudrait qu’on lui accor- dât plus de confiance qu’au témoignage de celui qui a recueilli la plante. - Bormes n'est point, comme Toulon, sur le bord de la mer, 416 Botanique. ainsi que le croit M. Loiseleur, il en est éloigné de plus d’une lieue ; il est sur une éminence ; et l’on peut avoir trouvé le Sra- tice alliacea à Toulon, sans que l’on puisse en conclure que l’on doit reñcontrer à Bormes le Statice que M. Mérat a recu de moi. La position et le sol de cette dernière ville ne conviennent point à ma plante, qui croît dans le sable constamment mouillé par l’eau de là mer. Je n’ai point pris le soin de compter les plantes contenues dans l’ouvrage de M. Loiseleur, et j'ai indiqué le nombre 4,100 d’après lui-même. Voyez sa préface, page 1°°, lignes 10° et 11°. Félix PETIT. 307. SUR LA MÉTAMORPHOSE DE L'ECTOSPERMA CLAVATA Vauch. ; par M. Franc. Uxcer. (Nova Acta Acad. Leop.-Carol.; Vol. XIIT, p. 589). Dès 1807, Trentepohl a parlé de la métamorphose de de l’Ectosperma clavata Vauch., en animalcules infusoires, et du retour de ceux-ci à l’état de plantes. En 1814, M. C. G. Nees d’Esenbeck confirma ces observations; mais il n'y a que M. Bory de Saint-Vincent qui ait ajouté foi à cette découverte. M. Unger a fait, au mois de mars 1826, de nombreuses re- cherches sur le même sujet. Ayant recueilli dans un vase de verre l’Ectosperma clavata , 1l ne cessa pas un instant d’obser- ver les différens changemens qui s’opérèrent sous ses yeux. Les filamens d’un vert clair formèrent à leur extrémité des boutons de couleur plus foncée ; ceux-ci s'ouvrirent et laissèrent échapper des globules de grandeur et de couleur différentes : cet acte dura à peu près une minute. L'auteur vit distinctement les di- vers mouvemens spontanés auxquels plusieurs de ces globules ou infusoires se livrèrent, tandis que d’autres restèrent dans l’inertie. Le lendemain, la surface de l’eau se trouva couverte d’une grande quantité de bulles d'air dont le nombre s’accrut considérablement par de nouvelles bulles qui se développaient des filamens de la conferve. L’anteur n’a pas été à même de deter- miner s'ils ne renfermaient que de loxigène pur. Les globules s’attachèrent à ces vésicules d’air, et les infusoires étaient en mouvement au milieu d'eux. La planche qui accompagne le mé- moire représente les différentes formes des êtres observés par M. Unger. Il prétend avoir observé les mouvemens variés des Botanique. Rs: infusoires , la diminution successive de leurs mouvemens, leur dépérissement et leur changement en plantes en germination. Un prolongement transversal, organe que l’auteur compare à la radicule, se développa le 3° jour; à son extrémité se for- imèrent des racines qui fixèrent le végétal aux parois du verre. La plante continua à croître sans subir de modification sensible jusqu'au 11° ou 12° jour, où les organes de la fructification, placés à l'extrémité des branches, émirent de nouveau les globules mouvans ou les infusoires. D’après ces observations, les plantes distinguées sous le nom de Conferva clavata, bursata et vesicata ; ne sont que des états différens du Conferva dilatata Roth. L'auteur en donne le caractère spécifique suivant : « Filamentis continuis ramosis imbricatis, hinc inde dilatatis aërem includentibus, ramis ra- mulisque divaricatis sparsis remotiusculis, fructificationum granulis sparsis.» Le caractère générique de l’£ctosperma serait le suivant, tel qu'il a été donné déjà par M. Nees d’Esenbeck : « Fila ramosa, continua, sub apice prolifera, sporas apice colli- gentia in globulum vivum post partum libere natantem morte- que revirescentem. » dé ch 308.OBSERVATION D'UNE MONSTRUOSITÉ de fleur du Lilas vulgaire; par M. Guizcemin (Mémoir. de la Société d’hist. nat. de Pa- Fe 363) ris ; Tom. IV, p. 363). L'auteur donneici la description et la figure d’une fleur de Lilas dontles différens verticilles étaient triplés dans le nombre de leurs parties. Ainsi le calice offrait 11 dents, la corolle 11 seg- mens ; il y avait 6 étamines, et trois styles soudés en un seul, mais manifestement terminés parles stigmates; l'ovaire, très- jeune, paraissait formé de trois ovaires réunis. De cette obser- vation M. G. conclut que la fleur monstrueuse en question se compose de trois fleurs soudées intimement entr'elles, ce qui paraît démontré par la situation de la fleur qui occupe la place _où se voient ordinairement 3 fleurs distinctes, et par le nombre des parties florales. Il cherche ensuite à donner une explication de ce phénomène, et il s'appuie principalement sur la théorie qui considère chacun des organes partiels comme produit par un faisceau de fibres origimairement distinct; que les fibres, en se développant, contractent naturellement ou fortuitement di- 418 Botanique. N°r95 verses adhérences ; que souvent aussi elles subissent des avor- temens généraux ou partiels; enfin, que c’est leur nombre dé- terminé dans le pédoncule, ainsi que leur position symétrique, qui forment les diverses modifications des fleurs. Cette théorie est l’inverse de celle que MM. Moquin-Tandon et Dunal ont émise dans le mémoire qu'ils ont publié sur les dédoublemens ou multiplications d'organes. À. | 309. Sur LES HyBripes dans le règne végétal (sans nom d’au- teur). (Flora oder botan. Zeitung; 2° partie ; juillet-oct., 1826, p. 593). Ce fragment de 4 pages a pour but de faire voir que, malgré les faits mis en avant, nous sommes encore fort loin de pouvoir établir une théorie sur ce sujet. Ces faits sont de deux sortes : les hybrides sont un résultat naturel ou artificiel. Les exemples qu’on cite du premier cas ne sont nullement complets, les plantes qui les ont fournis pouvant être considérées comme de véritables espèces. Quant au second, les expériences directes et suivies rigoureusement dans tous les détails, sont très-peu nom- breuses. Il est donc à désirer que des observations exactes s’em- parent de ce sujet et dirigent leur attention sur des genres qui paraissent prêter davantage à ces transformations, par exemple le Pelargonium et d’autres, dont les innombrables variétés font l’ornement de nos parterres. | D...v. 310. Pracricaz BoTany, — Botanique pratique. Arrangement perfectionné des plantes britanniques suivant le système de Linné, avec une introduction; par Wiczram Jouns. 1 vol. in-8°, 9 sh. cart. Londres, 1826 ; Longman, Rees , etc. 311. First steps ro Borany. — Introduction à la Botanique ; par James L. Drummoxs. In-12 , 400 pag.; prix, 9 sh. Lon- dres , 1824. 312. CONVERSATIONS on Borany.—Entretiens sur la Botanique. Avec pl. 5° édition in-12; prix, 7 sh. 6 d. Londres, 1825; Longman , et comp. | 313. Ouruines or Boranx, etc. — flémens de Botanique, principalement tirés de lintroduction de Smith, contenant l'explication des termes botaniques, l'exposé du système de Linné, et une esquisse du système des familles naturelles, Botanique. 419 de l’anatomie et de la physiologie végétales; avec planches; à l'usage des écoles et des étudians; par Joæx Locke, pro- _fess. de botanique. Boston, 1825; Cummings, Hilliard et compagnie. 314. ON THE GEOGRAPHICAL DISTRIBUTION Of Plants. — Sur la distribution géographique des Plantes; par C. PickERING, D.-M. Lu le 19 octobre 1827. (Extr. des Transact. de la So- ciété amér. philosoph.) Dans ce court essai, l’auteur examine la distribution des groupes et plus particulièrement des espèces de plantes. Il part de cette supposition que chaque espèce a eu un berceau propre, d’où elle s’est ensuite étendue par une sorte d'irradiation ; et il passe en revue les causes qui ont,'soit favorisé, soit arrêté sa dif- fusion. Le degré de chaleur nécessaire à la vie de la plante, et qui est mesuré tant par la latitude que par la hauteur du ter- rain, la confine dans une zône dont les limites sont plus ou moins éloignées entr’elles , plus ou moins irrégulières ; dans cette zône, la nature, du sol propre à sa végétation circonscrit encore l’es- pace où elle croit. L’interposition de hautes chaines de mon- tagnes ou de masses d’eau l’arrête dans sa diffusion ; les cou- rans et les vents la répandent au contraire, et l’homme l'emporte souvent avec lui. Après ces considérations, qui étaient depuis long-temps connues, l’auteur propose la division de la surface du globe en onze grandes régions botaniques : les unes sont celles qu'on admet généralement; d’autres sont propres à l'au- teur, qui aurait pu, à ce que nous pensons, les circonscrire plus naturellement. Il place, par exemple, les iles de Madagascar et Maurice dans la même région que lPArabie et le Sénégal. Ces grandes régions se subdivisent ensuite en sous-régions et com- prennent chacune plusieurs flores distinctes. Ainsi, la région formée par la partie tempérée de l'Amérique du nord comprend les flores du Canada, des États-Unis, de la Louisiane et de la Californie ; la région formée par la partie tempérée de l’ancien continent, comprend les flores européenne, sibérienne, médi- terranéenne, persique , tibetaine , chinoise. On voit que l’auteur, dans sa classification , en a placé sur lesquelles nous avons mal- heureusement peu de données jusqu’à présent, C'est, au reste; un simple exposé qui aurait besoin, pour être jugé, de la pro- 420 Botanique. duction des pièces nécessaires pour donner de la valeur à toute statistique. Comme il est extrait d’un recueil scientifique, nous ignorons s’il est isolé ou si c’est l'introduction de quelqu'ouvrage plus étendu. Il est accompagné d’une carte de l'Amérique sep- tentrionale sur laquelle sont tractes plusieurs de ces zônes qui circonscrivent-la végétation de certaines plantes. A. DE J. 315. CATALOGUE DES PLANTES ALPINES TROUVÉES SUR LA CHAÎNE pu Srockxorx et dans son voisinage; par K. TracuseL. (4n- nalen der schiweizerischen Gesellschaft für die Naturwissen- schaft.; vol. IT, livr. I, p. 72). M. Trachsel, qui a étudié pendant long-temps les plantes de la chaîne du mont Stockhurn, dans le canton de Berne, publie le résultat de ces recherches. Les localités des espèces recueil- lies par l’auteur, ainsi que les hauteurs auxquelles elles se trou- vent, sont indiquées ; il a joint quelquefois des observations sur la végétation et les variations des couleurs. Ce catalogue peut être bien utile aux botanistes qui se proposeraient de parcourir les contrées visitées par M. Trachsel. 316. EsQuISsE DE La FLore des cantons de Schaffouse et de Thurgovie, ainsi que d’une partie de la Souabe. (Flora oder botanische Zeitung ; 2° part., juill.-octobre 1826, p. 46.) L'auteur anonyme donne, selon le système de Linné, avec les localités, la liste des plantes les plus remarquables qu'il a trouvées. Nous y avons distingué les suivantes : Thesium ebracteatum Hayne ; Rubus corylifolius Id.; Potentilla alba Wailld.; Æconitum neomontanum, Thalictrum galioides Pers, Adonis flammea, Corydalis fabacea Pers.; Ononis mitis Gmel.; Buphtalmum calicifolium Willd., etc. A. D...u. 317. Sur La VÉGÉTATION DU CONTINENT DE L'ITALIE; par M. Sam. BRuNNER, D°-M. à Berne. (Flora oder Botanische Zeitung; 2° partie, juill.-octob. 1826, p. 465). L'Italie, sous le rapport de la géographie physique, se par- tage naturellement en trois parties: les deux premières au nord- est et au sud-ouest de l’Appennin, et les côtes de Adriatique en face de la Dalmatie et du Péloponèse. a | La. végétation de la 1°° partie porte deux caractères bien distincts selon les localités; dans les gorges des montagnes on Botanique. 421 trouve, à côté des plus beaux arbres de l’Burope, des plantes du midi, méme d’autres parties du monde, le Cactus Opuntia, l'Agave americana; etc., tandis que beaucoup de plantes du sud-ouest de la Suisse et du Dauphiné croissent au bas des collines, dans les lieux écartés, dans les marais, que n’a point encore atteint la culture de la Lombardie. La flore du sud- ouest présente un aspect tout différent. Les arbres élevés dis- paraissent en grande partie, et sont remplacés par des arbus: tes, le myrte, le grenadier, l’oranger (rarement) en pleine terre, des Phyllirea, des Passerina, le Chamærops humilis , etc., mais surtout des légumineuses. _ IlLest remarquable qu'il y a de Nice jusqu’en Calabre peu de différence dans la végétation, que la campagne de Rome pré- sente celle-ci dans sa plus grande richesse. Sur les bords de l’Adriatique, la végétation offre une ressem- blance très-marquée avec celle de la côte opposée, et M. Ber- toloni assure que , pour déterminer un assez grand nombre de plantes de la Pouille, il a été obligé de recourir aux ouvrages de Sibthorp et de Smith. Mais la végétation de la côte d'Italie porte un caractère qui manque à la côte opposée, celui qu’elle recoit de certaines plantes des Alpes communes dans les montagnes des Abruzzes et de la Calabre : Gentiana acaulis et bavarica, quelques Pédiculaires, les Silene acaulis, Draba prrenaica , et plusieurs Sazifrages de Suisse. On comprend que la flore de Naples, qui comprend également des palmiers, des Agave; etc, doit être une des plus riches du monde. L'Italie, en général, comparée aux contrées du nord, est pauvre en cryptogames; mais c’est le pays des Zégumineuses, comme l’Angleterre est celui des mousses, la Scandinavie celui des lichens, le nord de l’Allemagne, la Hollande, etc., ceux des cypéracées, joncées et graminées, la Suisse et la Savoie ceux des renoncules, pédiculaires, saxifrages , crucifères, des Hieracium , etc., enfin, la France méridionale, l'Espagne, des labiées et corymbifères. A. D...u. 218. BOTANICAL REGISTER. — n° CLV-CLVI; janvier-février 1828. (Voy. le Bullet., Tom. XVI, p. 242.) 1117. Tecoma capensis, Les graines de cette belle plante ont été ‘envoyées en 1823 du cap de Bonne-Espérance au jardin de Kew, 45% Botanique. N° 174 où on la cultive sous le nom de Bignonia capensis. M. Lindley a accompagné la figure de cette plante de tous les détails dé son organisation florale. — 11:18. Münulus moschatus. Nouvelle espèce découverte par M. Douglas sur les bords de la rivière Columbia , et ainsi caractérisée : « M. caule repente foliisque ovatis dentatis glanduloso-villosis, pedunculis geminis foliis brevioribus, corollæ limbo subæqualiter -lobo, lacinià infe- riore pubescente. » — 1119 OEnothera quadrivulnera. C'est en- core une nouvelle espèce découverte par M. Douglas dans l’A- mérique septentrionale. Elle estremarquable par ses pétales ro- ses et blancs, denticulés au sommet. Voici sa phrase spécifique : «OE. folis linearibus integerrimis pubescentibus, capsulis pilosis teretibus sulcatis foliis brevioribus, petalis denticulatis sub api- ce discoloribus, tubo calycis brevissimo. » — 1120. Dianella re- voluta.R. Br. Prodr. fl. Nov.-Holl. — 1121. Pentstemon Richar- dsonit Douglas. Cette belle plante croît sur les rochers des bords de la rivière Columbia, et se distingue par les caractères suivans : « P. caule herbaceo, foliis sessilibus pinnatifidis, ca- lycibus glanduloso-pubescentibus; lacinïis ovatis acutis, corollæ labio superiore bilobo, inferiore trilobo transverso , peduncu- lis racemosis 2-3-floris. » A propos de cette plante, M. Lindley donne son avis sur les genres Pentstemon et Chelone, qu’il croit différens, et dont il expose les caractères essentiels. — 1122. Pentstemon angustifolium Lindi., ou Celone angustifolia Kunth;, Nov, gen., tab. 173. — 1123. Oxalis floribunda. Espèce proba- blement originaire de l'Amérique méridionale, appartenant à la section des Corniculées ( Corniculatæ ), et ainsi essentielle- ment caractérisée : « O. caule erecto herbaceo multifloro, fo- liolis cuneato-obcordatis petiolisque pilosis, sepalis obtusis to- mentosis apice bilineatis, stigmatibus stamina superantibus. » — 1124. Lupinus leucophyllus Douglas : herbaceus, villosis- simus , floribus alternis pedicellatis bracteolatis, calycis labio superiore bifido : inferiore integro, foliis digitatis : foliolis 7-9 oblongo-lanceolatis, stipulis subulatis lanatis. » Originaire des bords de la rivière Columbia—1125. Mimulus floribundus : caule ramoso piloso, foliis cordatis petiolatis dentatis, floribus infe- rioribus solitariis foliis brevioribus, calycibus rubriveniis. » Même localité que pour la plante précédente. — 1126. Gonolo- bus viridiflorus , où Cynanchum viridiflorum Meyer. flor. Esse - Botanique. 423 quebo. — 1127. Gloxinia caulescens. Cette plante est la plus belle espèce du genre; elle est originaire de Fernambuco, et se distingue principalement par sa tige frutescente droite, portant de grandes fleurs longuement pédonculées. Voici ses ca- ractères : « G. foliis ovalibus crenatis obtusis tomentosis mar- gine revolutis, caule erecto elongato, floribus solitariis longè pedunculatis, corollæ laciniis subæqualibus imbricatis ; inter- medià cordatà ovatà.» — 1128. Cratægus oxyacanthoides Thuill. fl. Paris. — 1129. Sophronia cernua. Petite orchidée, vivant parmi les mousses sur les troncs des arbres aux environs de Ja- neiro. Elle forme le type d’un genre nouveau voisin de l’'Octo- meria , mais qui en diffère par ses masses polliniques caudicu- lées, son gynostème muni d’ailes, son labelle entier, etc. 1130. Billbergia fasciata. Cette plante fait partie d’un genre très-rapproché du Bromelia. Elle est originaire de Rio-Janeiro, et se distingue de ses congénères par les caractères suivans : B. spicä proliferâ, capitulo bracteis involucrato, foliis glaucis ob- tusis apiculatis recurvis spinoso-serratis albo-fasciatis, scapo hispido. (6: x) 319. Boranicaz Macazine. — Nouvelle série, par M. W. J. Hooker. n° x-x11; octob.-déc. 1827. ( Voy. le Bulletin, Tom. XVI, p. 240.) 2770. Banksia integrifolia L. suppl. — 2771. Mirbelia gran- diflora. Nouveile espèce, remarquable par ses feuilles alternes, ovales-lancéolées et par ses fleurs jaunes , tandis qu’elles sont rouges dans les autres espèces. — 2772. Hutchinsia stylosa D-C. — 2773. Oncidium pulchellum. Cette nouvelle orchidée croît sur les arbres dans les environs de Demerara. Elle se rap- proche par son port de lZonopsis de M. Kunth. Voici sa phrase spécifique : « O. floribus racemosis secundis, petalis ovalibus subunguiculatis, duobus anticis connatis lineari-spathulatis, labello quadrilobo, lobis rotundatis æqualibus , foliis acutè ca- rinato-triquetris. » — 2774. Scilla esculenta Gawler, ou An- thericum esculentum Sprengel. — 2775. Calceolaria purpurea. Cette nouvelle espèce, originaire des Cordillières , a fleuri au mois d'août 1827 dans le jardin d’Édimbourg, où elle a été dé- crite par M. Graham, qui en a donné la phrase spécifique sui- vaute : « C. herbacea, caulibus erectis ramosis, foliis venoso- \ 424 Botanique rugosis hispidis, radicalibus cuneato-spathulatis serratis postice integerrimis subacutis, caulinis cordatis, superioribus minoribus integerrimis, corymbis terminalibus multifloris. » — 2796. Gesneria verticillata. C'est une des plus belles espèces du genre Gesneria ; elle est originaire des environs de Rio-Janeiro, et elie se distingue en plusieurs points de toutes les espèces con- nues. M. Hooker la caractérise ainsi : « G. herbacea, fois ver- ticillatis quaternis ovatis serratis pubescenti-mollibus petiolatis, pedunculis terminalibus unifloris, floribus nutantibus infundi- buliformi - cylindraceis, ore quinquefido subæquali, laciniis- extus basi 5 tuberculatis. » — 2557. Barbacenia purpurea. C’est Ja première espèce qui ait été cultivée en Europe, d'un beau genre deMonocotylédones établi par Vandelli. Elle à fleuri pour la 1°° fois en Angleterre, dans le mois d’août 1827. Cette nou- velle espèce est originaire du Brésil et offre les caractères sui- vans : « B. foliis lineari-acuminatis carinatis spinuloso-serratis, scapo foliis longiore, ovario elongato lineatim tuberculato, antheris basi filamentorum affixis. » — 2778. Helianthus pubes- cens Vahl. — 2779. Trifolium alpestre L. — 27580. Omalanthus populifolia Graham ( Jameson’s. Journ. of sciences ; 1827 à pP- 195.) C'est la 1° figure qui ait été donnée de cette plante de la Nouvelle-Hollande, constituant un nouveau genre établi par M. Adrien Dejussieu. — 2781. Oxalis bipunctata Graham. Cette plante paraît être l'Oralis violacea de Jacquin , dans un état très-développé. — 2582. Cerastium Bicbersteinii D-C. — 2783. Iberis Tenoreana D-C. — 2984. Camellia reticulata Lindl. in Bot. Regist., n. 1078. — 2785. Nicotiana noctiflora L. Nouvelle espèce du port le plus élégant et qui a de la res- semblance avec le N. undulata de Ventenat, à un tel point qu'on serait tenté de la considérer comme une simple variétéde cette dernière espèce. Elle est originaire d’Uspallata, sur le revers oriental des Andes, tandis que le N. undulata croit dans Ja Nouvelle-Hollande. — 2786. Sisyrinchium Chilense. Originaire des environs de Valparaiso. Cette espèce se distingue des S. an- ceps et bermudianum par quelques caractères assez légers. Au surplus, voici sa phrase spécifique : « S. caule ramoso anci- piti-alato, folis ensiformibus , petalis oblongo-subspathulatis retusis mucronatis, capsulà pyriformi pubescente, pedunculis pedicellisque gracillimis. — 2787. Malra obtusiloba. Cette plante > - mt” 2 04 À rte mms Botanique. 425 augmente encore la masse si nombreuse des espèces de Mau- ves; elle se range auprès du M. abutiloides, dont elle se dis- tingue par ses feuilles cordiformes à 5 lobes crénelés et très- obtus. Elle est originaire des environs de Valparaiso. — 2788. Iberis nana Allioni. — 2789. Mazxillaria racemosa. Nouvelle Orchidée originaire de l'Amérique méridionale, et qui a du rapport avec le Dendrobium squalens du Botanical Register que M. Lindley a placé dans le genre Xy/obium. — 2590. Trifolium Olympicum Hornem. Mss. Cette plante est peut-être le Trzf0- lium canescens de Wilidenow, déjà figuré par Curtis. Il serait intéressant de vérifier ce point de synonimie, pour ne pas gros- sir inutilement l'immense genre des Trèfles ; la nomenclature y gagnerait encore par la suppression de nouveau nom spécifique imposé par Hornemann, car la patrie de cette plante n’est qu’une supposition. (G... x.) 320. FLore pes AnTilces, ou Histoire générale botanique ru- rale et économique des végétaux indigènes de ces iles, et des exotiques qu’on est parvenu à y naturaliser ; par le chevalicr F.R. pe Tussac. 4 vol. in-fol., fig. col. Paris, 1808 à 1828; chez l’auteur, rue du Pont St.-Louis, n° 8. { Voy. le Bullet., Tom. XIV, n° 356.) - Ayant annoncé la terminaison de ce grand et somptueux ou- vrage, sur l'exécution duquel nous avons présenté notre juge- ment, il nous reste à le faire connaître sous le rapport scien- tifique. | Nous ne suivrons pas l’auteur dans sa digression sur les causes qui ont amené la perte de nos colonies. Ce sujet occupe plus de deux tiers d’un discours préliminaire, où il expose en outre les motifs de la publication de la flore des Antilles, et où il trace rapidement le plan qu’il suivra dans cet ouvrage. Quoique la publication du premier volume ait au moins 15 ans de date, nous croyons utile de mentionner les plantes intéressantes qui y sont décrites ct figurées, attendu que la flore des Antilles n’est pas beaucoup répandue dans le monde savant à cause de la cherté de son prix. Les descriptions sont en latin et en fran- çais, mais la description francaise est fort étendue et accompa- ée d’une foule d'observations sur les usages des plantes. On 8 P peut même regarder chacune d’elles comme une sorte de mone- B. Toux XVI, 28 426 Botanique. | N° 320 graphie d'espèces qui ne peut manquer d’intéresser vivement ceux qui se livrent à l'étude de l’application des végétaux à l'é- conomie rurale et domestique. C’est ainsi qu’en premier lieu M. de Tussac décrit le Bananier ( Musa paradisiaca 1. ), et qu'il nous donne de nombreux détails sur les variétés, la culture et l'emploi, comme substance alimentaire, de son délicieux fruit. L'auteur s'étend encore davantage sur d’autres plantes plus uti- les, comme la Canne à sucre, le Café et le Cacaoyer. La seconde description a pour objet un genre nouveau de la famille des Sapindacées et qui a reçu le nom d’Akcesia. L’es- pèce sur laquelle il a été fondé est originaire de la côte de Gui- née, d’où elle a été apportée par un vaisseau négrier, d’abord à la Jamaïque, et de là elle s’est répandue à St.-Domingue. M. de Tussac l’a nommée Akeesia àfricana. Dans le 1°° volume de son Prodromus, publié en 1825, M. De Candolle réunit ce genre au Blishia de Kœnig, et, d’après des observations récentes de M. Cambessèdes, Fe ne diffère même point du Cupania. L'auteur à donné le nom de Brosimum à un autre genre nou- veau appartenant à la famille des Urticées; il a pour type un arbre élevé qui croit dans le nord de la Jamaïque, et que M. de Tussac nomme PBrosimum Alicastrum. Enfin il a institué un genre voisin des Besleria, et auquel il a conféré le nom de Dalbergaria, nom qui n’a pu être conser- vé par les botanistes, vu l'existence d’un genre Dalbergia établi par Linné, et ayant une semblable étymologie. Dans le méme volume; l’auteur décrit plusieurs espèces nouvelles parmi les- quelles nous citerons le Passiflora lyræfolia, remarquable par la forme de ses feuilles, les #eriana rosea et purpurea, Y Als- trœæmeria edulis, espèce fort voisine de l’4. ovata de Cavanilles, le Cissus caustica , VEchites sanguinolenta , le Tephrosia toxt- caria, espèce importée d'Afrique, et qui sert aux MES JS. faire périr le poisson. Ee second volume a été publié dans les années 1818 à 1823. Il renferme les descriptions de plusieurs plantes qui inté- ressent beaucoup plus les amateurs de renseignemens sur l’uti- lité qu'on peut tirer des végétaux, que les botanistes propre- ment dits. Ces plantes, en effet , sont pour la plupart bien con- nues, et ont été importées d’autres contrées lointaines; mais M. de Tussac a su leur donner , pour ainsi dire , un air de mou- Botanique. 427 veauté en les décrivant complètement , et les figurant avec une rare élégance. Parmi les plantes qui se distinguent sous des rap- ports d'utilité, nous mentionnerons les suivantes : l’arbre à pain (-Artocarpus incisa ) ; le Jack ou Jaquier ( Artocarpus in- tegrifolia ); VIndigotier ( Zndigofera Anil); le Figuier à tein- ture ( Ficus tinctorca ); le Mangier de l’Inde ( Mangifera indi- ca ); le Cotonnier à 3 pointes ( Gossypium tricuspidatum ); le Calebassier ( Crescentia Cujete }; le Rocouyer (Béva orellana ); le Goyavier { Psidium pomiferum ); le Corossolier ( Anona mu- ricata ), etc. Un genre nouveau a été détaché du Coffea de Linné, etnom- mé Antoniana ; il se distingue par le nombre quaternaire de ses parties florales, et ses étamines non saillantes hors de la co- rolle. Les 3° et 4° volumes de la flore des Antilles ont paru de 1824 à 1828. En ne considérant cet ouvrage que sous le point de vue botanique , l’auteur semble avoir épuisé dans la publication des précédens ce qu’il avait de nouveau; car il s’est borné au choix des plantes les plus remarquables par la beauté de leurs formes et lutilité qu’elles offrent, soit aux habitans des îles, comme substances usuelles et comestibles, soit au commerce, par leurs produits. Nous indiquerons ici les principales es- pèces: + Le Médicinier à Cassave {Jatropha manihot); le Laurier Avo- cat (Laurus persea); le Corossol à fruits écailleux, ou Pommier Canelle { Anona squammosa ); le Mancenillier vénéneux ( Hp- poranre MancinellaY..). L'auteur rétablit ici le genre Wancinella, où Mancanilla de Plumier; l’abricotier d'Amérique ( Mammea Americana ); le Prunier Mombin, que M. de Tussac nomme Spondias Cirouclla ; le Papayer cultivé ( Carica Papaya ); le . Gingembre ( Amomum Zingiber ); le Pommier d’Acajou { Cas- suvium pomiferum Lamck ); diverses espèces d’orangers ( C. aurantium, bigaradia, Peretta, decumana, etc. ); le Fran- chipanier ( Plumeria rosea ); le Nelumbo de l'Inde ( Ne/umbo indica ); la Prune de Cythère ( Spondias Cytherea ); le Cyroyer à fleurs latérales (Rheedia lateriflora ); le Baobab d'Afrique ( Adansonia digitata ); le Tamarinier de l'Inde ( Zamarindus indica); la Patate (Jpomæa batatas); la Casse ou Canéficier (Cas- sia fistula ); le Sablier ( Hura crepitans ) ; V'Ahouaï des Antilles | 28. 428 Botanique. ( Cerbera Thevetia L. ); le Myrte Piment ( Myrtus Piménta }; le Fromager (Bombax heptaphyllum); le Ben oléifère (Moringa oleifera) ; YAbrus à chapelet ( Abrus precatorius ); VAcajou à meubles ( Swietenia Mahagoni ); Igname ( Dioscorea alata ); lAcacia Lebbec (Acacia Lebbec); le Sucrier de montagne, que M. de Tussac érige en un genre très-rapproché de l’Zcica, et qu'il nomme Caproxylon. L'espèce qui constitue ce genre a été confondue avec les genres Bursera et Hedwigia; l'Icaquier (CAry- sobalanus Icaco ); le Cajan ou pois d’Angole (Cytisus Cajan L..); le faux Myrobolan ( Spondias pseudo-myrobolanus Tuss. ); le Cocotier des Indes ( Cocos nucifera) ; le Gayac officinal (Guaja= cum officinale ) ; et le bois de Campéche ( Hæmatozylon Cam- pechianum ). | Bath on 321. APPENDIX AD ÊLENCHUM STIRPIUM SARDOARUM; aucCt. J. | 5. Mois. In-4° de 4 pag.; Turin, 1828; Chirio et Mina. (Voy. le Bullet. de juillet 1828, Tom. XIV, n° 308.) . Deux pages d'impression et une de titre composent cet ap- pendir. L'auteur y publie 6 espèces nouvelles d’après la mé- thode qu'il a suivie dans ses deux précédens Æ£/enchus : Linum Mulleri, voisine du L. maritinmum L. et du setaceum Brot., dont il se distingue pas ses feuilles alternes elliptiques ciliées. Habite les collines de la Sardaigne méridionale. — Buphthalmum inu- loides. Habite les fentes des rochers dans l'ile Tavolara. _ Lac- tuca longidentata. Habite les montagnes calcaires du Gartelli. — Orobunche denudata ; très-voisine de l’Orobanche gracilis Smith. Habite les montagnes humides autour de Belvi. — Æéc- cia papillosa, qui se distingue de ses congénères par ses pa- pilles accumulées sur le feuillage. Habite auprès des étangs ma- ritimes..— Zsidium mammillosum ; distincte de l’sidium coral- linum Ach. par la lame pourpre des apothèces. Habite sur les rochers volcaniques. | R-L. 322. J. C. Roruzincs DEurscaranDs FLora, etc. Flore d’Al- lemagne, rédigée d’après un plan nouveau et plus étendu; par Franc. Ch. Merrexs et Guill. Dan. Jos. Kocx. Tom. II. Francfort, 1826. Voy. le Bullet. de 1823, Tom. IIL, n. 109. Nous regrettons de rendre un peu tard compte de ce volume, qui nous est parvenu il y a peu de temps seulement. Nous avons dans le temps annoncé le premier. Les noms des auteurs étaient Botanique. 429 une garantie de succès, et le succès a dépassé les prévisions. Nous devons rappeler que cette Flore est, non une nouvelle édition augmentée de Ræbhling, comme le titre trop modeste pourrait le faire croire , mais un travail entièrement nouveau. Nous ne répéterons point les éloges qu’elle a recus en France comme en Allemagne. Nous dirons seulement que ce second vo- lume est digne du premier , et nous désirons qu'aucun obstacle ne s'oppose à l'achèvement d’une entreprise que ses premiers volumes ont fait regarder comme un modèle dans ce genre. Le volume que nous avons sous les yeux comprend les 5°, 6° et 7° classes de Linné. Nous allons indiquer successivement ce qu'il peut présenter de plus remarquable, et nous citerons les espèces nouvelles ou peu connues, et celles qui nous parais- sent des conquêtes précieuses pour la Flore d'Allemagne. — Le Myosotis compte 10 espèces, entr’autres les M. cespitosa , hispida , stricta et sparsiflora. — Les M. lappula et deflexa dépendent du genre £chinospermum de Lehmann. — L'Om- plhalodes Touru. comprend les O. verna et scorpioides ( Cyÿno- glossum).— Symphytum bulbosum, Schimper (fl. de Rat., VIII, 1). — Soldanella pusilla. Baumgart. — L’Azalea procumbens est le type du genre Chamæledon, Link. — Campanula lilifolia L.; Bonontensis L.; graminifola, L.— Phyteuma Sieberi Spreng. — Lonicera etrusca, Santi. — Verbascum versiflorum , Schrad. Monogr. L.; Tapsiformi-nigrum , Schiede; Tapsiformi-lychnitis , id. ; Schottianum, Schrade:; orientale, Bieberst.; lanatum, Schrad. Monogr. IL; Phæniceum L.— Zizyphus vulgaris, Lam.— Paliu- rus australis Gærin. ( Rhamnus Paliurus L. ). — Ribes sylestre, (R. rubrum et sylvestre, Lam. et De C., et R. rubrum , Wahl. Lapp.). — Thesium ramosum, Hayne; divaricatum, Jan.; ros- tratum , M. et K..; ebracteatum , Hayne. — Chenopodium inter- medium , M. et K. — Atriplex oblongifolia, W. et Kit.; pedun- culata , L. — Il a été rendu compte dans le Bulletin ( mars, 1825) de l'excellent travail du D' Koch sur les Omnbelli- féres, publié dans les Mémoir. de la Soc. de Bonn, Tom. XIL, p. 1°, p. 55.— Rhus Cotinus, L. — Viburnum Tinus , L. — Li num aureum , W. et K. — Drosera obovata , M. et K. —_ Allium ampeloprasum, L.; rotundum , EL. — Ornithogalum pusillum , Lehm, comosum , J. Ce genre comprend ici 12 espèces. — Les auteurs adoptent le genre Oxyria ;, Hook. flor. scot., ( Rumex digynus L. ). A, D. .u, 430 Botanique. 323. REVUE DE LA FAMILLE DES PORTULACÉES ; par M, A. P. De Caxnozze. ( Wém. de la Société d'hist. nat. de Paris ; Tom. IV, p. 174.) | L'auteur commence par l'historique £ 4 changemens que la fa- mille des Portulacées a subis depuis son établissement par M. de Jussieu en 1789. Il expose ensuite le caractère général de cette fa- mille, et il fait observer que ce caractère est très-difficile à pré= ciser, vu les anomalies qu’offrent les Portulacées dans la struc- ture de leurs organes. Elles offrent même cela de remarquable, que les genres qui se ressemblent le plus par la fleur, diffèrent par le fruit , et réciproquement ; de sorte que, malgré l’'appa- rente diversité de ces plantes, on ne peut les partager en plu- sieurs tribus. Pour faire comprendre rapidement à quel point les rapports des genres sont complexes, M. De Candolle pré- sente des tableaux où les Portulacées sont successivement ran- gées d’après la fleur et d’après le fruit. & M. De Candolle exclut de cette famille les genres Foughiera et Bronnia,quiluiavaient été annexés par leur auteur, M. Kunth. Il passe ensuite successivement en revue les 13 genres dont se compose la famille, savoir : 1° 7rianthema L.; 2° Cypselea Turp.; 3° Portulaca L.; 4° Anacampseros Sims; 5° Talinum Adans.; 6° Calandrinia Kunth; 5° Portulacaria Jacq.; 8° Ul- lucus Lozano; 9° Claytonia L.; 10° Montia L.; 11° Leptrina Rafinesque; 12° Ginginsia D-C.; 13° Aylmeria Martius. Ce dernier genre avait été rapporté par son auteur à la famille des Paronychiées; M. De Candolle expose les motifs qui lui font rejeter cette opinion. Le genre Génginsia, établi dans ce mémoire et dans le 3° vo- lume du Prodromus, se compose de plusieurs espèces qui avaient été considérées par les auteurs comme appartenant au genre Mollugo où Pharnaceum. Mais l'examen attentif de leurorgani- sation les fit d’abord éloigner des Caryophyllées, puis les fit classer parmi les Portulacées; ce qui résulte de la description détaillée des caractères génériques. M. De Candolle donne ici la phrase caractéristique accompagnée d'observations, de 5 es- pèces sous les noms de G. brevicaulis, elongata, aurantia , al- bens et conferta. Les deux premières sont exactement figurées pl. XVII et XVIII, Son mémoire sur la dlogrsphie botanique des présente un point de vue remarquable, c’est que la plupart des LU, es RÉ > mat » à Rs LL ee 2: Botanique. 431 genres sont endémiques , c.-à-d. que toutes les espèces vivent dans la même région. Ainsi les Aracampseros, les Ginginsia sont ‘du cap de Bonne-Espérance, les Calandrinia de l'Amérique méridionale , le Montia d'Europe, etc. Enfin l’auteur termine son mémoire par des considérations Sur les rapports de nombre et de position que présentent les parties des verticilles floraux dans les Portulacées. De ce que les fleurs de celles-ci ont leurs étamines en nombre égal ou infé- rieur à celui des pétales, et situées devant ceux-ci, il conclut, mais comme simple hypothèse, qu’un rang d’étamines avorte constamment , et qu'il ne reste que les étamines situées devant les pétales... (G....n.) 324. GENERA ET SPECIES ORCHIDEARUM ET ASCLEPIADEARUM (JUAS in itinere per insulam Java collegerunt D° G. KuæL et D° J. C. Vax Hassezr. Editionem et descriptiones curavit J. G. ” S. Vax BreDa , in universitate professor ordin., horti Gan- davensis præfectus. Vol. 1, fasc. 1 et11. La partie importante de cet ouvrage, c’est-à-dire la descrip- tion scientifique des végétaux auxquels il est consacré, ne pou- vait être mieux confiée qu'à l’habileté de M. Van Breda, . membre de l'Institut royal des Pays-Bas, avantageusement con- nu comme professeur et comme naturaliste. Les dessins origi- per: exécutés par MM. Bik et Van Raalten , ne laissent rien à désirer , et l'exécution typographique fait È plus grand hon- neur à M. Hypp. Vandekerckhove. 2 fascicules de ce beau recueil ont paru. Le 1 °° renferme les espèces suivantes : Po/ychilos cornu cervi, Macrostylis disticha, Sestochilos uniflorum , Odontostylis triflora, Octomeria vaginata ; le second , les espèces : Armodo- rum distichum, Styloglossum nervosum , Cionisaccus lanceolatus, Psychechilos gracile, Orchipedum plantaginifolium. Les plan - ches, exécutées sous la direction de M. Van Breda, par MM. de Keghel et Steyaert fils, à Gand, imitent les dessins originaux avec une telle perfection, qu'on pourrait facilement s’y mé- prendre. (Messag. des sc. et des arts ; 1827-1828, p. 393. ) (1) 325. DÉTERMINATION DE QUELQUES PLANTES D'ORNEMENT, par B. ( Magas. d'horticult. de Weimar; 1° vol., 4° cah., 1828, p- 156-164.) (x) Nous nous réservons de donner un extrait plus détaillé de cet on- vrage, où se trouvent établis plusieurs genres nouveaux. (Réd.) 432 Botanique. I. L'auteur propose de réunir dans le genre T'ithonia, le Ti- thonia tagetiflora Desf. Annal. du mus., 1802, 1,p. 49, et} Helian- thus tubæformis Jacq. Schoenbr. IL, 65, et il donne le caractère générique ainsi qu'il suit : Involucrum subtriplici ordine polyphyllum. Flores radiati :corollæ’radii ligulatæ neutræ, disci tubulosæ hermaphroditæ quinquedentatæ. . Achenia compressa subquadrangula basin versüs attenuata. Pappus persistens, scariosus, irregulariter incisus denticula- tusque , ad angulos prominentiores sæpe aristatus. Palea receptaculi achenia vaginans. Herba annua molliter pubescens ; caulis ramosus. Folia alterna, trinervia ; pedunculi terminales incrassati tu- bulosi. Voici les phrases spécifiques : 1° I. 7° tagetiflora, folis plerisque trilobis , involucro squa- moso avenio basi subcylindrico, ligulis radii ovalibus. 2° IL Thelianthoides, foliis integris, involueri foliolis exte- rioribus majoribus patentissimis venosis, ligulis radi oblongis. IT. À l’occasion du Datura muricata, l'auteur propose de partager le genre Datura, d’après la nature de ses graines, en quatre groupes. | | 1° Brugmansia. —_ Graines d'un brun gris-clair, ternes, à trois angles peu marqués ; ombilic saillant ; surface ridée; fleurs et fruits penchés ; calice à déhiscence latérale, persistant , selon quelques-uns ; capsule à deux loges. Toutefois M. Knnth ne fait pas mention de ces derniers caractères. — Darura suaveolens W., D. arborca , sanguinea , et probablement toutes les autres espèces ligneuses. 2° Stramonium.— Graines noirâtres, ternes, plus petites que celles de la section précédente, presqu’entièrement en forme derognon, et comme recouvertes Ge petits enfoncemens ; capsule ovale, à deux loges au sommet, à quatre loges à la base. — D. Tatula , Stramonium , ferox et lævis. 3° Datura. — Graines d'un bleu clair, ternes, plus grosses que celles de la seconde section, en forme de rognon; les deux faces unies, bord muni de trois prolongemens ; capsule char- nue, plus arrondie, plus ou moins penchée. — D. Metel, fas- tuosa el murica{a. Botanique. 433 … 4° Cératocaulis. — Graines presque ovales , d'un beau gris, un peu luisantes, couvertes sur leurs deux faces d’exhausse- mens marqués; capsule penchée ; déhiscence du calice latérale. — D. ceratocaula. L'auteur entre ensuite dans quelques détails de synonymie , d'où il résulte que le D. fastuosa comprendrait les D. Metel, muricata, nigra, auxquels il ajouterait les D. rubra et alba. IL Sedum lividum Bernh. Espèce que l’auteur soupconne être une hybride des $. Telephium et Anacampseros, et qu'il ca- ractérise ainsi: S. caule adscendente , foliis planis glaucis gla- bris oblongis basi attenuatis, antice subcrenatis, cyma termi- mal. Bernh. Cat. Plant., ab anno 1810.—W. enum.—Einken. —- Spreng. Syst. Auc. Duvau. 326. NEuE ARTEN VON PELARGONIEN , etc. — Nouvelles espèces de Pélargoniums cultivées en Allemagne, pour servir desupple- ment aux Géraniacées de Robert Sweet; par L. TRATTINICK. 34 cahiers in-8° , avec pl. color. ; prix de chaque cahier avec 4 pl. color. et texte, 1 flor. 36 k. Vienne, 1825-1828; Schaumburg. 327. MEMORIA SU LE SPECIE E VARIETA DE CROCHI , etc. — Mé- moire sur les espèces et les variétés des Safrans de la Flore Napolitaine, In-4° avec planches coloriées. Naples, 1826 ; Marotta et Vanspandoch. 328. OBSERVATIONES BOTANICE in Ajugam Genevensem; auct. F. G. Dress. ( Linnæa ; janv. 1828, p. 76.) Aucune espèce ne revêt des formes si varices que l’4juga Genevensis. On pourrait, à la rigueur, faire autant de variétés qu'il se présente d'individus. Cette plante a de si grands rap- ports avec l4juga pyramidalis , que des auteurs expérimentés les ont confondues. M. Drees, qui a fait une étude particulière de cette espèce, décrit, dans cette note, les principales varié- tés au nombre de 14. Ces descriptions sont claires, précises , mais néanmoins trop longues pour être reproduites dans le Bulletin. Er 329. Enumerario RosARUM CIRCA WIRCEBURGUM ET PAGOS ADJA- GENTES SPONTE CRESCENTIUM , cum earum definitionibus, des- 434 | Botanique. criptionibus et synonymis, secundum novam methodüm dis- posita et speciebus varietatibusque novis aucta; auctore AM- - brosio Rav. In-8° de 178 p. Nuremberg, 1816 ; Felsacker. (Jena. Allg. Literatur-Zeitung ; 1824, supplém., n° 57.) La Gazette de Jena blâme la division adoptée par l'auteur, qui, prenant pour base un caractère variable, divise les roses en 1° À. foliolorum pagina inferiore eglandulosa vel solo nervo primario subtus glanduloso, et 2° R. foliolorum pagina znfertore ( nec solo nervo primario ) glandulosa. Du reste la Ga- zette reconnaît dans l’auteur un homme qui a fait de grandes recherches, et dont l'ouvrage pourra être consulté avec fruit pour la monographie des Roses. | D. 330. I. Das WEsEN DER FARRENKRRÆUTER, etc. — Observations sur la nature des Fougères, et en particulier de leurs orga- nes reproducteurs, etc,; par M. le D' G. Fréd. Kauzruss. 1° partie; in-4° avec une planche de dessins. Halle, 1827 (1). 331. IT. Sur La PROPAGATION DES Foucères par le moyen des graines, leur multiplication et leur culture ; par M. Sr1rz, directeur du Jardin botanique de l’Académie royale de Mu- nich. (anal. d’horticult. de Berlin ; T. IV, 2° cah., 1828, p. 320-341.) I. M. Kaulfuss, à qui la science est déjà redevable de tant d'excellentes observations, dirige ici son attention sur une des familles dont la connaissance intime est la moins avancée. Placée avec quelques autres sur la limite entre les agames, ou du moins celles dans lesquelles nos instrumens ne nous ont en- core signalé aucunes graines distinctes , et les monocotylédones, dont la germination est parfaitement connue, elle a piqué la cu- riosité de plusieurs observateurs, Ses graines sont reconnues depuis long-temps; et, comme le dit Fe-bies M. Kaulfuss, (1) Nous profitons de cette occasion pour réparer une inexactitude qui s'est glissée dans notre analyse des ouvrages sur le genre Chara (mai 1827). L'ouvrage de M. Kaulfuss est postérieur à celui de M. Agardhsur l'établissement du genre Vitella; mais il est antérieur à celui du même sa- vant sur l'organisation des Charagnes, qui a paru, non en 1825, mais en 1826, dans les Mémoires de | Académie de Bonn. .. D-v. EE Botanique. 435 «il n’y a presque pas de jardinier qui ne fasse germer des Fougères, sans s'inquiéter si elles ont un ou deux cotylédons, comme le paysan cultive son froment , sans consulter Gærtner ni Richard. » Nous sommes même beaucoup plus avancés sans doute que le jardinier et le paysan. Les parties de la fructifi- cation ont été analysées, et depuis long-temps les différences qu'elles présentent, fournissent des bases aux classifications. Mais nous sommes loin encore d’être arrivés à la solution du problème; la configuration des graines, et les différentes par- ties qui les composent, tout importantes qu’elles sont, ne peu- vent être regardées que comme des faits de second ordre; elles ne suffisent plus ni au physiologiste, qui veut connaître sa nature intime, ni au philosophe, qui aime à pénétrer dans les mystères de l’enchainement des êtres. C’est donc la germination que nous avons à étudier. Mais ici combien d’obstacles nous arrètent ? un des plus grands est l'extrême ténuité des graines. Cette circon- stance toutefois n’a point arrêté les observateurs, qui ont ob- tenu des résultats fort importans. Malheureusement aussi ces résultats sont de deux genres contradictoires, et se détruisent mutuellement. Ici, comme dans les Mousses et dans quelques autres ci-devant Cryptogames, les uns ont vu des êtres appar- tenant à un ordre soi-disant inférieur s'associer pour en former d’autres placés plus haut dans l’échelle de la végétation. D’au- tres ont vu la germination se développer , non selon les règles des plantes plus parfaites, mais d’une manière analogue, et, pour parler clairement, reproduire l’espèce. M. Kaulfuss est de ce nombre. < Les premières observations sont favorables à l'opinion qui admet l’enchainement, en ligne ascendante ou progressive, d’une portion au moins du règne végétal. Cette opinion, qui tend à simplifier la marche de la nature, ou du moins à faire de ses différentes parties un tout plus in- time, a, nous ne pouvons en disconvenir, quelque chose de fort spécieux, de fort attrayant même, et l’on ne peut se résou- dre à refuser sa conviction à des observateurs recommandables par leur bonne foi autant que par leur perspicacité. Nous som- mes donc en quelque sorte forcés d'admettre des faits qui ré- pugnént aux idées ordinaires; mais lorsque des observateurs éga- lement dignes de foi, rétablissant, pour ainsi dire, cette même 436 Botanique. N° 33r marche de la nature, la font paraître conforme à elle-même, nous la ressaisissons avec plaisir : car un des premiers besoins de l'homme est celui de l’ordre; et il ne nous reste d’autre res- source que d'admettre les premiers faits comme une anomalie, ou de supposer que la nature, dont tant de procédés nous échappent, peut , avec la même cause, produire régulièrement deux effets fort différens. Après cette digression un peu longue, mais qui se lie intime- ment à l'ouvrage dont nous avons à rendre compte, nous reve- nons à M. Kaulfuss, et suivant la méthode qui présente le plus de garantie d’exactitude , nous le laisserons, autant que possi- ble, parler lui-même. Le travail de M. Kaulfuss se compose de trois parties : 1° Considérations générales sur la fructification des Fougères ; 2° Faits analytiques relatifs à celle des sections ou genres ; 3° Clas- sification générale. Nous donnnerons d’abord un extrait de cette classification contenue dans un tableau synoptique placé à la fin de l'ouvrage. Les Fougères (Filices) sont partagées ici en : I Foz10sz : Lycopodiaceæ ;—11. Fronnosz : Ophioglossaceæ, Marattiaceæ, Gleicheniaccæ, Osmundaceæ, Schizæaceæ , Polypodiaceæ , Cyathcaceæ ; — TITI. Ranicares : Marsileaccæ. Les sous-divisions reposent sur la forme de la fr onde, bé pré- sence ou l'absence d’un anneau élastique, et d’un ns. Avant d'aborder son sujet, M. Kaulfuss passe en revue les principales opinions et expériences sur la germination des vé- gétaux inférieurs. Il était naturellement appelé à faire mention des travaux de M. Hornschuch. Nous en avons rendu compte dans le temps ( Bullet. des sciences nat., nov. 1825). Nous rap- pellerons seulement un de ses principaux résultats, qui consiste en ce que là tige des Mousses se compose de tubes du Conferva castanea , liés pour ainsi dire au moyen d’utricules non arti- culées ( C. frigida). L'auteur décrit successivement le dévelop- -pement des racines des cotylédons, de la tige et des feuilles; et il regarde toutes les Conferves comme « susceptibles , dans des circonstances favorables, d’une organisation, d’une évolution plus élevée.Les Algues d’eau douce ne sont pointune formation végétale primitive complète, mais le rudiment de la plante, qui tend à une évolution plus élevée. La monade ; que la lumière a Botanique. 439 végétalisée, est le premier degré ; la matière verte de Priest- ley, le second ; les algues d’eau douce, offrant les caractères de plante, sont le troisième degré de l’évolution. Telle est l'ori= gine des êtres qui renferment les conditions générales de la vé- gétation , et la formation progressive des Algues, des Lichens et des Mousses ne dépend plus que de l’eau et de la lumière, ainsi que de la station. La soi-disant graine de la Mousse ne reproduit point une mousse, encore moins l'espèce ; il ne faut pas y voir autre chose que la matière verte; aussi n’en sort-il que des Conferves, dont la formation plus complète dépend des influences extérieures. . .» Nous avons pensé qu'il ne serait pas inutile de rappeler ici, d’après M. Kaulfuss, quelques-unes des principales idées de M. Hornschuch. Mais à cette ingénieuse théorie, M. Kaulfuss oppose des rai- sons tirées de nos idées habituelles. Comment se ferait-il que les graines , toutes bien caractérisées, des Mousses fussent hors d’état de reproduire les espèces ? Il lui oppose surtout ce qui tôt ou tard triomphe toujours : les expériences et les faits, Ainsi il rappelle que M: Drummond à placé, avec toutes les précautions possibles, des graines de trente espèces différentes de Mousses sur de la terre chauffée au rouge et dans de l’eau; que, dans ces deux positions, les graines ont germé, et ont re- produit leurs espèces respectives. Dans ces expériences, les fila- mens sont regardés non comme des cotylédons ou des Confer- ves,mais comme les développemens ou expansions de la graine, qui tiennent lieu de germe ( Xeimende Ausbreitungen ). Si M. Kaulfuss s'en rapportait à un sentiment intime, mais confus, il admettrait toutes les déductions de son ami; il ad- mettrait plus encore... Nous devons lui savoir d'autant plus de gré de suivre la route rigoureuse de l’expérimentation. La théorie de la métamorphose des Conferves en Mousses lui paraît offrir des inconvéniens qu'il n’explique point et que lon comprend. Mème en l'admettant, il ne voudrait considérer les Conferves que comme un premier état, tel que les œufs et les larves par rapport à l’insecte parfait. D'ailleurs, nos moyens d'observation et d'analyse sont si bornés! combien de détails nous échappent encore ! Enfin, l’on n’a pas assez réfléchi à la prodigieuse quantité de ces graines microscopiques répandues - a] 438 Botanique. N° 33: sur la terre. De même que les graines de pollen des végétaux phanérogames, elles remplissent souvent l'air, et sont trans- portées à des distances considérables. M. Tréviranus a vu des mares couvertes du pollen de fleurs de pin sauvage, provenant d'un bois qui en était éloigné d’une demi-lieue. N'est-il pas as- sez naturel d'expliquer par un transport du même genre la pré- sence de graines de Mousses dans un lieu où les végétaux man- quent? La supposition de circonstances favorables qui les font germer, doit-elle nous répugner plus que celle d’une generatio originaria ? Par exemple, ne sommes-nous pas tous les jours témoins de la rapidité avec laquelle un mur, un toit neuf se couvrent de Gymnostomum ovatum et de Grimmia lanceolata ? Ce que M. Kaulfuss dit des Mousses, il croit pouvoir le dire avec tout autant de raison des Fougères. Smith a dit qu’en ad- mettant la germination sans obstacles de toutes les graines suc- cessives d’une espèce de Fougère, cette espèce pourrait, au bout de 20 années, couvrir le globe tout entier. M. Kaulfuss a été témoin de faits qui confirment complètement cette asser- tion. On peut les lire dans son mémoire ; mais ce que nous ne devons pas omettre de dire, c’est que les caisses dans lesquelles il avait fait ses expériences, ne contenaient que très-peu dé Mousses, et qu’il n’en a reconnu même aucune trace dans des pots qui étaient couverts de Conferva frigida. | Comme nous l’avons déjà dit, M. Kaulfuss n’est point l’anta- -goniste absolu des théories que nous venons de rappeler d’a- près lui; il pense que les expériences de M. Wiegmann sur la germination sans graines des Sagina procumbens et Myosurus minimus , méritent d’être reprises, et que la propagation des Algues, des Mousses, etc., est loin d’être éclaircie. Mais, mdépen- damment des faits que nous avons cités , il recommande à tout observateur l'usage du microscope, qu’il regarde comme aussi nécessaire que la balance pour doser les remèdes héroïques ; et il exige une définition précise des termes, par exemple de celui de matière verte de Priestley, employés souvent d’une ma- nière vague. Des considérations genérales, M. Kaulfuss passe à la revue des sections ou groupes de Fougères. Très-peu d'espèces ont été jusqu'à présent soumises à l'observation, les grai- nes de plusieurs sections ne sont encore que très-imparfaite- ment connues; leurs enveloppes même ont été mal décrites. Le Botanique. 439 Bulletin n'admet point une analyse détaillée d’un pareil travail; nous en offrirons seulement quelques traits plus importans. L'auteur commence par les Lycoroniwéss. Dillen, Hedwig, Brotero, Palisot de Beauvois, Wahlenberg, Gærtner, Sprengel, Willdenow, ont en des opinions diverses sur les organes sexuels de cette famille. M. Kaulfuss les désigne par les noms de cap sules séminifères et capsules globulifères { Samenkapseln und Kugelkapseln).Quand les premières s'ouvrent , les petits grains ronds dont elles sont remplies se partagent en quatre. Si elles se trouvent en contact avec l'humidité , elles contractent un mou- vement assez vif, et dans quelques espèces , on les voit s’agiter péle-mêle comme des monades. Ce n’est qu’au bout d’un cer- tain temps que, pénétrées par l’eau, elles s’affaissent. Ce phé- nomène est curieux, et mérite d’être joint à une infinité d’au- tres, observés dans des corps microscopiques animés ou inani- més, ou, si l’on veut, doués d’un mouvement propre ou com muniqué. L'auteur n’a pu découvrir dans ces mêmes capsules les cor- puseules ovales et transparens de Palisot Beauvois. Il examine ensuite le genre Bernhardia, qu'il sépare des Lycopodinées ; parmi les Ophioglossées, les genres Botrychium, Helminthostachys, Ophioglossum ; viennent successivement les MararTAcÉEs : Marattia, Danæa , Angiopteris; les GLEICHE- NÉES : Gleichenia, Mertensia, Platyzoma ; les OsmunDacéess : Osmunda, Mohria, Lygodium, Schizæa , Anemia ; enfin, les PorxPopracÉes. Ce dernier groupe, qui comprend les # des Fougères de Linné, a été aussi beaucoup plus étudié que les autres. Mais peu d’observateurs ont suivi la germination d’au- cune espèce avec autant de rigueur que M. Kaulfuss a suivi celle du Péeris serrulata. Nous allons tàcher d’en présenter les principales circonstances. La solidité de l'enveloppe des graines de Fougères leur con- serve pendant long-temps la faculté germinative; M. Kaul- fuss.a remarqué ( p.63 ) que les graines prises sur la plante germent beaucoup plus promptement que les vieilles, c’est-à- dire au bout de deux jours. De nombreuses expériences attes- tent le contraire dans plusieurs familles de Phanérogames; par exemple dans les Cucurbitacées ( Ann. d'Hort. de Berlin ; Tom. IV, 2° cah., 1827), Wilddenuow, dans son Mémoire sur la Germination des Fougères (Mag. de la Soc. des Natur., 1809), 44o Botanique. N° 331: rapporte qu’il a obtenu, en 18or, des plantes d’Acrostichum Ca- lomelanos, de graines apportées en 1787 de la Jamaïque, par Swartz. 5 Le premier changement observé par l’auteur dans la graine du Pteris serrulata est, non le gonflement vu par Fischer et Ri- chard , mais une fente dans le test. Nous regardons la présence du gonflement comme probable. Il sort de cette fente une bulle ou celiule d’un vert transparent, suivie de deux ou trois au- tres (1), qui, réunies, donnent au germe l'apparence d’un fil mince articulé. On voit alors percer hors de la bulle inférieure, près et au-dessus du test, une ou plusieurs radicelles. Bientôt des cellules latérales de formes diverses, parce qu’elles se pres- sent plus ou moins, viennent s’associer à ces bulles primitives, et le germe prend l’air d’une massue, puis, par l'accession laté- rale de nouvelles cellules, celui d’une feuille plus ou moins ré- gulière. Quelquefois on distingue dans leur intérieur de petits points, que M. Kaulfuss prend pour des bulles d'air.—Le nom- bre des radicelles augmente dans la même proportion. — Les cellules latérales ou extérieures étant plus libres dans leur dé- veloppement, il s'établit au milieu une espèce d’enfoncement , au-dessous duquel les cellules forment, par leur compression, un exhaussement, qui bientôt s’alonge d’un côté en une plu- mule, d’un autre en une radicule, réunies encore par le collet ou nœud (Ænoten), toujours adhérent au cotylédon. Dans cet état, la foliole-germe peut être retranchée ou périr par la moisissure, sans nuire au germe. | Ceci n’est que le premier degré de la germination, et nous n'avons encore vu paraître que ce que l’auteur appelle la fo/iole- germe ( Keimblaettchen). Passant au second degré, le dévelop- pement du germe proprement dit (Xeimchen), il établit que la germination des Fougères ne peut être représentée comme le développement de cellules; car, au lieu de cellules proprement dites, on n’y observe qu’une «utricule simple cellulaire, qui se développe très-promptement , et qu’on pourrait regarder comme la continuation d’une peau intérieure, alimentée par la masse qu’elle renferme, jusqu'à ce que les radicules lui aient donné de la consistance. » Nous employons les termes techniques de M. Kaulfuss, dont (1) Le nombre dépend de la profondeur à laquelle se trouvaient les graines, - LÉ Botanique. AÂi le langage est en général d’une grande précision. Ici nous re- grettons qu'il ne nous ait pas expliqué en quoi cette utricule lui paraît différer des cellules propres. - Les deux lobes de la foliole-germe s’avancent quelquefois tellement lun sur l’autre, que le germe ( Xcimchen) est obligé de les éloigner pour se faire jour; la première racine du germe, munie d’une foule de filamens blancs, menus et simples, res- semble à une petite plume. La coiffe qui couvre son extrémité, et que M. Sprengel avait déjà observée à celles des Fougères en général , n’est point un sucoir , mais la couche extérieure de cellules , qui, devenue incapable de pomper, se détache et est remplacée à mesure. Le germe se développe en même temps que la première racine, et les secondes feuilles en même temps qué la seconde racine; ce rapport cesse au-delà de la qua- trième époque; mais dès la seconde , le collet acquiert de la cousistance. Quant aux deux premières folioles, sans avoir une forme prononcée, elles indiquent une tendance à se séparer. La foliation du Pteris serrulata se manifeste par une forme différente de celle des autres Fougères, c'est-à-dire en cro- chet au lieu d’être en spirale, échancrée en haut et garnie de poils obtus, presque en massue, blancs, et munis d’articula- tions semblables à des cellules. De nombreuses expériences ont offert à M. Kaulfuss les mé- mes faits, c'est-à-dire des phénomènes liés à des règles fixes. La graine porte donc en elle le germe de celle de laquelle elle provient. Les précautions prises par la nature pour la conserver indiquent aussi un organe plus important que des gemmes(Pro- pagula Fr. Nees ); et sa conformation ne permet pas de regar- der les Fougères comme vivipares. La plante ne sort pas immé- diatement de la graine, et elle ne s’y présente pas sous une for- me aussi nette que dans les Phanérogames, qui, dans les Légu- mineuses par exemple, pourraient être. presque considérées comme vivipares. Les Fougères peuvent être comparées aux œufs. Nous ne nous arréterons point ici à discuter dans laquelle des trois grandes classes les Fougères doivent être rangées; nous laisserons également aux savans à comparer les opinions de Morison, Dillen, Gæriner, Lindsay, Ehrhart, Mirbel, B. Tome XVI. 29 Â42 Botanique. N°32 De Candolle, Fischer, Sprengel, Rudolphi, ete., et à dé- cider quel nom il convient de donner à la foliole-germe de M. Kaulfuss. | M. Kaulfuss partage les Polypodiacées en trois sections : P.xupx: Polybotrya (Olfersia Raddi), Acrostichum , Hemio- aitis, Gymnogramma , Meniscium , Grammitis , Selliguea , be phopteris, Ceterach, Cochlidium , Polypodium (Eipoerià Reinw., Drynaria Bory, Lastrea Bory), M ginaria , Tænitis. P. 1NDUsI0 SPURIO TECTE : 'oodsia, Niphobolus, Pleopelis j Notochlæna. P. 1Npus10 VERO TECTÆ : 1. Onocleoideæ: Onoclea, Struthiop- teris. — 2. Blechnoideæ : Alloforus (Cryptogramma), Onychium, Hymenolepis , Leptochilus, Ellobocarpus (Ceratopteris Gaud., Parkeria Hook., Teleozoma R. Br.). Lomaria, Blechnum , Sad- leria, FH oodwardia , Doodia. — 3. Asplenioideæ : Asplenium , Allantodia, Darea, Scolopendrium, Diplazium , Didymoch- dlæna (Tegularia Reinw.).— 4. Picroideæ : Picris , Vittaria , Zonchitis, Monogramma, Antrophyum. — 5. Adiantoideæ : Adiartum , Cheilanthes , Cassebeeria, Lindsaya ( Schizoloma Gaud.) — 6, Davallioideæ : Davallia, Peranema, Saccoloma , Dicksonia , Balantium , Cibotium (Pinonia Gaud.), Lecanopte- ris Reinw. (Onychium Reinw.). — 7. Aspidioideæ : Aspidium (Neuroma Don., Ophiopteris Reinw., Rumchra Raddi.) P. ANNULO VERO EXCENTRICO : CYATHEACEZ : a. Cyatheoideæ : Alsophila , Chnoophora, Trichopteris Presl.), Hemitelia, Cya=. thea. —D. Trichomanoideæ : Trichomanes (Feea Bory , Hyme- nostachys Bory), Hymenophyllum. La 3° grande division des Fougères comprend les Radicales: Marsirecarz: Zsoetes, Pilularia, Marsilea, Salvinia , Azolla. GENERA PLANE IGNOTA: Aitherobotrys Wallich, Carpanthus Schmaltz, Déidymoglossum Desv., Hysterocarpus Tangsdorf, Leptostegia Don, Llavea Lagasca, Solenopteris Wallich. Dans le présent ouvrage, qui est la 1° partie, l’auteur netraite que des Fougères qui composent les familles précédentes, et des deux premières sections des Polypodiacées. La 2° contiendra donc la 3° section, avec les Cyathéacées et les Marsiléacées, que nous espérons voir accompagnées également de considéra- tions générales, Nous croyons ; par ces mots, exprimer le vœu 4 Botanique. 443 de ses lecteurs, accoutumés à le regarder comme un des ob- servateurs les ph consciencieux de notre époque. M. Kaulfuss a joint à son excellent travail un appendice, dans lequel il rapporte, année par année, depuis 1533 jusqu’en 1827, les passages des différens auteurs qui ont parlé de la fructifica- tion dés Fougères. Ce recueil, composé de 19 pages, suffit aux personnes qui veulent être simplement au courant de cette par- tie, et fournit des indications précieuses à celles qui veulent aller au-delà. Enfin, une planche présente 5o dessins analytiques, tels qu’on doit les attendre de leur auteur. IL. Il nous reste peu d'espace pour parler du mémoire de M. Seitz, dont l’objet se rattache à celui de M. Kaulfuss. On connait les expériences de Lindsay, et l’on sait qu’elles ont été confirmées par plusieurs observateurs allemands et français, en dernier lieu par M. Nees d’Esenbeck , et, comme on vient de le voir, par M. Kaulfuss. M. Seitz donne des règles pour recueillir de bonnes graines et les reconnaitre, et des renseignemens très-détaillés sur les différentes manières de les semer et de les élever pendant les premiers jours. Cette partie, d’une grande importance, est peu susceptible d'analyse. La saison la plus favorable pour ces semis est l'époque de février jusqu’à Ha fin de mai; plus tard, la chaleur exerce une influence délétère sur les jeunes plantes, ou du moins elles exi- gent des précautions multipliées. M. S. indique ensuite les autres modes de propagation des Fougères (1). Il en distingue deux grandes classes : les Fougères à boutons fixes, et les Fougères à boutons caducs. l I. Les Fougères à boutons fixes se partagent en 3 sections : Foucères turionifères , prolifères ou vivipares. 1. Les Fougères à Zurions sont ramifiées ou simples. Les pre- mières ont leur caudex au-dessus de la terre où au-dessous. Dans le premier cas, on coupe une portion de la racine princi- pale dans l’endroit où il y a le plus de racines ct de frondes; dans le second, on les cultive dans des pots, ce qui fait déve- lopper promptement les racines des turions. (1) Il n’estici question que des Polypodiacées des auteurs, 29. 444 Botanique. La forme simple est la plus commune. M.S. partage ces Fou- gères en T'urioniféres soholifères,etTurioniféres flagellifères. Dans les 2 cas, les soboles et les flagclla s'enracinent et peuvent être separées du tronc. | 2. Dans les Fougères proliféres, le corps en faveur duquel a lieu la prolification possède toutes les conditions d'organisation intérieure nécessaires pour qu'il devienne une plante parfaite, et il se détache naturellement de la mère-plante. | 3. Fougères vivipares. — Ce mode de multiplication est pour ainsi dire une modification des précédens, dont il se distingue en ce que la nouvelle plante se forme, non sur le rhachis ou une partie ligneuse du tronc ou de la fronde, mais sur les ner- vures. M. $. a réussi à détacher et à élever des plantes de ce genre. Il. Nous ne connaissons qu’un seul exemple de Fougère bul- bifére ou à boutons caducs; c’est lAspidiuin bulbiferum , dont les bulbes ressemblent beaucoup à ceux du Polygonum vivipa- rum, c’est-à-dire que, dans ce corps traversé par des vais- seaux, on observe une espèce d'embryon non développé, et, dans cet embryon, deux parties, dont la première, partagée en deux, a une direction ascendante, l’autre une direction descen- dante. M. S. ajoute ici, sur les Fougères en arbre { qui sont de sa section des Turioniféres } quelques observations qui lui ont été fournies par M. Martius. Nous y voyons entr’autres que, dans celles qui se recourbent, il se forme, près des cicatrices des frondes détachées, un paquet très-épais de fibres luisantes et d’un brun foncé, qui tendent vers le sol. M. Martius n’a point vu de ces fougères ramifiées, mais quelques-unes ayant une ou deux frondes au-dessous de la couronne. L'auteur a joint à son mémoire un tableau synoptique, qui en reproduit les principaux traits; son travail est important pour l'horticulture, et offre également, comme on voit, de l'intérêt aux botanistes. Aug. Duvar. : D] 333. RECUEIL DE PLANTES CnyPTOCaMEs de l’Agenais; par M. L. pe BronnEau, (L’Aini des Champs ; févr. 1829, p. 50.) On annonce le 1° fascicule d’un ouvrage publié sur les plan- Botanique. 445 tès cryptogames omises dans la Flore agenaise, dessinées et dé- crites par M. de Brondeau. Ce fascicule se compose de à espè- ces toutes nouvelles, et appartenant à 4 genres dont 2 nou- veaux. On n’en expose ni les caractères ni même les noms, et Von ne cite que le Phacorhiza Amansii, champignon voisin des Clavaires, et qui croit sur les feuilles sèches du peuplier. A. 334. TaUrrES TROUVÉES À Pessac , près Bordeaux. { Zbëd.; janv. + 1829, p. 27) : M. Laterrade indique cette nouvelle localité, où des truffes ( Zuber cibarium ) d'une odeur fort agréable et d’un goût exquis sont assez abondantes dans un terrain sablonneux, planté de «chénes, de charmes et d’autres arbres. : 335. Nore sur LE LycorerpoN FrüLvuM. (Jbid.; p. 28.) Ce Champignon, vulgairement nommé Æeur de tannée, croît sur la tannée, où ï se présente comme un brin de chou- fleur. Les mamelons safranés se réunissent en une forme ovoïde, “composée d’une pellicule mince, blanche, saupoudrée d’une substance granulée fauve. L'intérieur de ce Champignon est * das poussière couleur de café torréfié. 336. Carazocue GÉNÉRAL des plantes cultivées aux Colonies. Supplément au Catalogue des plantes cultivées aux jardins de botanique et de naturalisation de l'ile Bourbon et de Ri- chard-Tol au Sénégal. ( 4anal. marit. ef colon. ; déc. 1828, p. 784. Voy. le Bulletin pe janvier 1829 , Tom. XVI, n° 78.) Sous. le titre d’acquisitions, ces catalogues font connaitre un _mombre considérable de plantes qui ne sont pas indigènes de Jile Bourbon et du Sénégal; mais comme ce sont de simples listes, il est impossible d'en donner une analyse dans le Bulletin. Grise 2337: Sur Le Visxea mocaxena. Mémoire lu à la Société médico- botanique de Londres. Séance du 11 nov. 1828. (Athenœurn; 3 déc. 1828.) 2. On lit un mémoire sur le #isnca mocanera | mocan -treé), ét sur ses propriétés médicales, par le D” Berthelot, emembre correspondant de là Société, résidant à Ténériffe. L'au- 208 ei }9 : 446 Botanique. teur commence par donner une description botanique de la plante ; il entre ensuite dans quelques détails déjà connus sur l’étymologie du mot de mocanera, sa patrie, lépoque de sa flo- raison, sa hauteur, son port et les qualités de son bois. Cet arbre parait avoir été extrêmement multiplié aux Cana- ries avant la conquête de cet archipel; il est depuis devenu irès-rare dans plusieurs de ses iles. Le D” Berthelot pense qu’à moins d'une administration plus active qui fasse cesser les dé- boisemens , les Mocanères, comme nombre d’autres espèces d'arbres forestiers, disparaïtront totalement du sol qui les a produits. On ne les retrouve plus aujourd’hui que sur le pen- chant de quelques-unes des montagnes d’un ordre secondaire, et dans certaines vallées des iles Canaries, telles que celles de Gomera , de Palma, d’Hierro ou de Fer, et de Tenériffe. On les rencontre à la hauteur de 1,200 à 2,400 pieds. Les fruits du Visnea mocanera , que les Guanches appellent Yoya , ont une saveur un peu amère, qui pourtant n’est point désagréable, A Ténériffe, on les vend sur les marchés publics. A l'ile de Fer,on les fait sécher au soleil, puis on les réduit en une poudre que les indigènes délaient dans de l’eau et du miel ou du lait. Les ha- bitans en font aussi des gâteaux, à la manière de ceux des abo- rigènes ( Bimbachos). Quant à l'usage médical de cette plante, le D° Berthelot indique la manière de préparer avec ses fruits un sirop qui passe pour spécifique dans certaines maladies. 338. DE LA PRÉPARATION DES HERBIERS pour l'étude de la bota- nique; par M. Lecoo. ( 4nnal. scient. de l'Auvergne ; décem- bre 1828, Tom. I, p. 545.) L'auteur de cette dissertation fait, dans ce 1 chapitre, une peinture animée des herborisations ; il indique la manière d'herboriser, et il donne un tableau général des végétaux qui, sous notre climat européen, se succèdent suivant le cours des saisons. 339. OBSERVATIONS SUR DIFFÉRENS HERBIERS PUBLIÉS PAR SIEBER ; par C. B. PResr. ( Jsés ; 1828, p. 267.) M. Presl a fait une suite de rectifications dans la nomencla- ture d’un grand nombre de plantes publiées par Sieber dans les différentes collections que nous devons aux soins de cet auteur, Les résultats des recherches de M. Presl se trouvent consignés dans l'article de l’Zsés que nous venons d'indiquer, et ils sont Botanique. . 447 nécessairement d’un grand intérêt pour les personnes qui pos- sèdent ces diverses collections. Les collections de Sieber sont devenues en quelque sorte classiques ; cela nous engage à présenter aux lecteurs du Bulle- tin un apercu de tout ce que ce botaniste infatigable a publié jusqu’à ce jour. Le Bulletin a déjà annoncé ( Vol. VE, p. 74) les prix des collections de M. Sieber, mais le tableau suivant in- dique d'importantes additions et une réduction assez considé- rable dans les prix. Herbarium Novæ Hollandiæ, ° 480 espèces à 100 thalers. Supplementum FI. N. Holl. 16 H. floræ Capensis, Sect. I. 150 24 té sect. If. 112 16 Sect. IIL. 100 16 Herbarium Senegalense 5o 8 H. Martinicense 150 24 H. insulæ Trinitatis, Sect. I. 100 12 Sect. IT. 120 16 Flora Cretica 220 20 Flora Ægyptiaca 150 18 Flora Austriaca, Sect. I. 300 20 Sect, II. 260 20 Flora Corsica 37 30 Filices, Sect. I. 80 16 Sect. IT. 80 16 Sect. III. 100 16 Agrostographia 120 16 Cryptogama exotica 60 7 340. L’HERBIER DU CÉLÉBRE BOTANISTE MARSCHAL DE BIEBERSTEIN, ainsi que ses œuvres posthumes, ont été achetés par l’Acadé- mie des Sciences de St.-Petersbourg, pour la somme de 10,000 roubles. ( Journ. génér. de Lit. étr.; oct. 1828.) 341, HERBIER DE LINNÉ. On nous écrit de Londres, à la date du 4 mars 1829, que la Société Linnéenne vient de terminer l'achat de l’Herbier de Linné pour le prix de 3000 guinées, ( environ 78,000 fr. ); lherbier de Smith lui-même et toute sa bibliothèque étant compris dans la vente. Gin. 342. Horrus srccus Lonpinensis, ou Collection d'échantillons 448 Botanique. secs de plantes qui croissent sans culture à 26 milles à la ronde de Londres, et qui sont nommées d’après l’'Herbier de Banks et autres collections originales; par D. Manraxo La Gasca, ancien professeur et directeur du Jardin des Plantes de Madrid;prix, 1 liv. st. Londres, 1827; Treuttel, Würtz et Comp. | | 343. BOTANIQUE DU MIPI DE L'AFRIQUE. On sait que M. James Bowic, excellent botaniste et natu- raliste, a été occupé plusieurs années dans l’intérieur du midi de l’Afrique à recueillir des plantes pour les jardins royaux de Kew; et que par suite du système d'économie dermèrement adopté par le gouvernement britannique, ce savant a été rappelé. M. Bowie avait déjà exploré une étendue de 200 milles de terres à partir du cap de Bonne-Espérance. Il se propose main- tenant de retourner au Càp, et de visiter l'intérieur du pays à ses propres frais et risques , avec la perspective de disposer de ses collections ultérieures en faveur des naturalistes de la Grande-Bretagne. C’est dans cette vue qu'il offre de recueillir des plantes et autres objets d'histoire naturelle pour le compte des personnes qui seraient disposées à l’honorer de leurs commissions, et aux conditions suivantes : Plantes séchées ; spécimens bien conservés, au prix de à Pre st. 10 s. les 100 espèces. Semences, 5 liv. st. les 100 id. + Ognons de plantes (Ixiæ, etc.), 10 sch. les 100; les plus gros, de 15. à 25.6 d. chaque. Diantes vivantes, 2 s: 6 d. chaque espèce. NW. B. Si ce sont des suceulentes , 3 espèces et plus compteront pour une. Strelitziæ, Zamiæ, etc., et plantes de la même grandeur, à à 5. chaque. Les espèces nouvelles coùteront un peu plus. Oiseaux. — Pour des peaux de petits oiseaux, jusqu’à gran- deur d’un pigeon, un scheling chaque spécimen. Pour les is di- vidus de cette grosseur, ct proportiounellement jusqu’à celle a d’un vautour ou d’un aigle, à 7 s. au plus. Oiseaux pour la dis- section, conservés dans l'esprit de vin { y compris le tonneau ), 5 liv. st. le cent, sans égard à la grosseur. L'adresse de M. Bowie est à Kew-Green, comté de Surrey. { Edinb. Fourn.of scienc,; avril 1827, p. 366.) Botanique. 449 344. PROGRAMME DE La SOCIÉTÉ TEYLÉRIENNE à Harlem, pour l'année 18929. ‘” -La Société propose au concours la question qui suit : Parmi les découvertes auxquelles les derniers perfectionne- mens du microscope ont donné lieu, on doit compter la manière dont la fécondation s'opère dans les plantes de différens ordres. Cependant quelques physiciens ayant encore élevé des doutes Sur ce que d’autres rapportent avoir observé à cet égard, il im- porte de continuer et de répéter les observations par le moyen de microscopes de la dernière perfection et d’un pouvoir supé- rieur, afin de faire disparaître les doutes qui subsistent encore, ou bien de confirmer ce que les dernières observations s’ap- prennent à l’égard de la fécondation des végétaux. C’est pour ces raisons que la Société demande : _ « Un mémoire contenant une exposition exacte de l’état ac- ‘tüel des connaissances touchant la fécondation des végétaux de différens ordres, autant que ces connaissances ont été acquises soit par les dernières observations microscopiques, soit par celles de l’auteur même. Ce mémoire doit être accompagné des dessins nécessaires pour léclaireissement du sujet. » L'auteur est tenu d'indiquer la construction et le pouvoir grossissant du microscope dont ii aura fait usage , ainsi que les circonstances dans lesquelles ses observations auront été faites, afin que celles-ci puissent être répétées avec le même succes. Enfin l’auteur doit indiquer, dans des notes à ajouter à son mé- moire, les expériences et les observations par lesquelles il a taché vainement et sans succès de se convaincre de ee que d’au- tres assurent avoir observé. On peut consulter sur ce sujet : A. Brongniart, Mémoëre sur la génération et le développement de l'Embryon dans les vegé- taux phanérogames. Annales d'es sciences naturelles , T. XIE, p. 14,145, 225.—A, Brongniart, Nouvelles recherches sur le pol- len et les sranules spermatiques des végétaux { Globe, 2 Juillet :1828).— M..Raspail, Observations et expériences sur les gra- æules qui sortent perdant l'explosion du grair de pollen. Mém.de la Soc d'Hist. Nat. de Paris, Tom. IV.— R, Brown, Bricf * account of microscopical observations on the particles contained ér the pollen of plants, iu-8°, Lond., 1828, ct dans /e Phüiloso- 450 Botanique. phical Magazine and Annals of Philosophy , n°. 25, Sept. 1828, p. 265, — M. Raspail, Votes sur l'ouvrage précédent, Mém. de la Soc. d'Hist. Nat., Tome IV. — L. C. Treviranus, de ovo ve- getabili ejusque mutationibus. Wratisl., 1828. Le prix du concours pour cette question est une médaille d’or de 400 flor. On peut répondre en hollandais, latin, fran- çais, anglais et en allemand. Les réponses doivent être adres- sées à la Seconde Société Teylérienne, à Harlem, avant le 1° avril 1830, pour être jugées avant le 31 décembre de la même aunée, 345. FLEURS ARTIFICIELLES EN CIRE; par M Louis (1). Les préparations de pièces anatomiques en cire sont bien connues, et il est peu de personnes qui n’aient vu le cabinet de feu Dupont, ou qui du moins n’en aient entendu parler. Le succès de ces pièces et leur utilité réelle ont donné à deux dames l'idée de faire pour la botanique ce que l’on avait déjà fait pour l'anatomie. Ce projet était rempli de difficultés bien plus grandes sans doute que toutes celles dont les premiers modeleurs en cire ont eu à triompher. La connaissance du moulage et de la sculpture en relief suffisait à ceux-ci; ils avaient à opérer par les mêmes procédés, la matière seule était différente. Il n’en était pas de même des fleurs, que l’on voulait reproduire dans leur état naturel, à l’air hbre et non sur une surface donnée, avec leur port, leur feuillage, leurs couleurs, et toutes les formes variées et graduées qu’elles affectent depuis le’ mo- ment où naît le bouton jusqu’à leur parfait développement. Le succès le plus complet a couronné la tentative dont nous parlons, et dès les premiers pas cet art vient d'atteindre à la perfection. Les procédés sont restés le secret des dames dont nous annoncons les élégantes productions; mais, quelque idée que l’on se forme des moyens, on ne peut connaître les résultats qu'après avoir vu comme nous plusieurs fleurs d’es- pèces différentes, isolées ou groupées dans des vases ou dans (1) Rue du Paon Saint André , n° 2. Ces fleurs ont été présentées à Maname, duchesse de Berry, qui les a accueillies avec ne bienveillance toute particulière. Deux cadres ont été récemment admis à l'exposition de tableaux de la salle Lebrun, au profit de la caisse d'extinction de la mendicité, Zoologie. 4x des cadres. La fragihté de la cire étant le seul obstacle dont on n'ait pu triompher , l'idée de former des tableaux de ces fleurs était heureuse , en cela surtout qu’elle permet de les transporter et de les conserver. i | Considérées comme objet d'art, ces fleurs ont droit à toute l'attention et à tous les éloges des véritables amateurs , car elles surpassent de beaucoup tout ce que nous connaissons en ce genre; mais 1l fallait un autre motif pour nous les faire recom- mander à nos lecteurs, et nous le trouvons dans les services réels que cet art nouveau peut rendre à la science. En effet, les fleurs que nous avons vues ont un tel degré de perfection, que non-seulement elles pourront servir de modèle aux pein- tres et aux artistes, mais que nous considérons cette industrie comme très-propre à reproduire et à fixer pour l'étude de la botanique un grand nombre de fleurs ou de plantes dont l’exis- tence passagère, la rareté, où l'impossibilité de conserva- tion par les moyens ordinaires, avaient offert jusqu'ici tant d'obstacles aux botanistes. Ces réflexions s’appliqueront plus particulièrement aux plantes grasses, qu’il est impossible de des- ‘sécher sans en dénaturer complètement les formes, les cou- leurs, en un mot, tous les caractères. A. —ss — ZOOLOGIE. 346. Haxpsoëx DER DiIERkUNDE. — Manuel de Zoologie, ou Élémens de l’histoire naturelle du règne animal; par J. van per Hoevex. Tom. 1, 2° livraison. In-8° de vr-vui et 244 p. Rotterdam, 1828; V°J. Allart.. Prix de souscription, 4 fr, 90 cent. (Voy. le Bulletin , Tom. XIV, n° 230.) Cette seconde livraison du Manuel de M. van der Hœven contient les animaux articulés. (Insectes, Arachnides et Crus- L'auteur a adopté pour la majeure partie la classification que M. Latreille à publiée dans ses familles naturelles du règne animal. Le cadre de son ouvrage ne lui a pas permis de donner les caractères de tous les genres du grand embranche- ment des animaux articulés, et souvent il a dù se borner à la simple indication des noms. Les genres modernes , démembrés 452 Zoologie. des anciens s6nt, autant que possible, ramenés à ces dernières. Les considérations générales qui précèdent la revue systémati- que de chaque classe, et que l’auteur a données en hollandais ; offrent un apercu fort bien fait de leur objet; et Jon remarque avec plaisir que M. van der Hœven a mis à profit les travaux les plus modernes sur Fanatomie et la physiologie des animaux articulés. La livraison que nous annoncons doit être accompa- gnée de 4 planches appartenant à la livraison précédente. Ces planches manquant dans l’exemplaire que nous avons sous les yeux, nous ne pouvons rien dire sur leur exécution. LE. 347. VOYAGE AUTOUR DU MONDE, EXÉCUTÉ PAR ORDRE DU Ror sur la Corvette la Coquille; par M. L. J. DIPERREX — 100- logie, par MM. Lesson et Garnor. Livr. X°. (Voy. le Bulletin - de févr., n°205.) | Le texte de cette nouvelle livraison contient la suite du cha- pitre 5, consacré aux observations générales sur l'histoire natu- relle des contrées visitées par la Coquille, dont nous ferons con- naître l’ensemble dans un prochain article. Les planches offrentie Cestracion de Philipp. Cestracior Phi- lippi Less., des mers de la Nouvelle Galles du Sud; le Trigle Koumou, Trigla Kumu Less., des mers de la Nouvelle-Zélande ; dans les oiseaux, le Troupiale roux-noir, Zcterus rufusater Less., de la Nouvelle Zélande, et le Sittèle O-Tataré, Sitta otatare Less., de l’île de Taïti; le Synallaxe de Tupinier, Syrallaxis Tu- pinieri Less., du Chili, et le Pemathorin d'Isidore, Pomathori- nus Isidori Less., de la Nouvelle-Guinée; enfin, un magnifique perroquet, le Psittacara de la Patagonie, Psittacara palagonica ‘Less., du Chili. 348. Cours PE L'HISTOIRE NATURELLE DES MammirÈèeEs, professé | au jardin du Roi par M Grorrroy Suixr-Hrirarre, recueilli par une Soziété de sténographes, revu par le professeur, et publié par lecons. Prix de la lecon, 50 cent. ct 80 cent. par la poste. Prix de l'abonnement ponr 20 leçons, 12 fr. pour Paris ct 14 fr. pour les départemens. Chez Pichon et Di- dier. | j Zoologie. 453 4 349. DARSTELLUNG NEUER ODFR WENIG BEKANNTER SÆUCE- rRIERE. — Mammifères nouveaux ou peu. connus, décrits et figurés d’après les originaux du Muséum zoologique de FU- “niversité de Berlin; par le prof. H. Licnrensreix. 1°° livrai- son ; in-folio de 10 pag. , avec à planches lithogr ; prix, x thlr. 20 gr. Berlin 1827 ; Lüderitz. Lorsque cet ouvrage, qui nous est inconnu, nous parvien- dra, nous nous empresserons de le faire apprécier à nos lec- teurs. 350. Jo. Frin. BrumenBacant : Nora Pentas collectionis suæ cra- niorum diversarum gentium, tanquarn complementium priorum *. decadum. In-4° de 11 pag. Gottingue 1826. (Voy. Bulletin ; Tom. X, n° 274.) Les 5 planches (n° 61 à 65) offrent la figure des crânes d’un ancien Germain, d’un habitant du Kamtschatka de race pure, d’un Hollandais de race pure, d’une femme mulatte et d’un an- cien Péruvien. 351: OBSERVATIONS SUR QUELQUES MAMMIFÈRES conservés dans le cabinet de la Société de Zoologie; par N. A. Vicors et Thomas Horsriezp. (Zoological Journal ; n° XX, avril-juin 1828 , p. 105.) Dans cetie notice, il est uniquement question de Mammifères quadrumanes et d'un rongeur, mais principalement de deux es- pèces de Singes dites nouvelles et du genre Chetrogaleus de Commerson, dans la famille des Lémuriens. Dans un préambule, les auteurs citent les espèces d'Orangs et de Gibbons que sir Stamiord Raffles a déposées dans cette collection, et entr’au- tres des indhvidus de l’Orang-outan (et non pas Orang-outang, commé tous les auteurs s’acharnent à l'écrire; car le mot afan, prononcé outan, est un adjectif malais qui signifie sauvage, et que rien ne peut forcer à mal orthographier, pas même une lon- gue habitude.) On sait qu'aidé par MM. Diard et Duvaucel, sir Raffles a expédié en Angicterre la plus grande partie des col- lections de ces deux jeunes et zélés naturalistes; car les notes qu’il a publiées dans les Transactions de la Société Linnéenne, bien que prouvant un goût et un talent respectables dans ce 454 | Zoologie. gouverneur , mauraient jamais, sans les individus, été très- fructueuses pour la science. Le Gibbon que sir Raffles a le mieux décrit, est le Siamang; mais combien ses observations de mœurs et d'habitude sont loin de ce que nous a appris M. Duvaucel dans ses lettres à MM. Cuvier, ét insérées dans les li- vraisons des Mammifères de M. F. Cuvier ! L'Ungka puti de sir Raffles est évidemment le Wou-wou de M. F. Cuvier, ou l’Aylo- bates agilis ; mais ce Gibbon est le Simia variesata, ainsi qu’il est facile de s’en convaincre par la planche coloriée, n° 237, des figures de quadrupèdes de Buffon. Quant au Simia lar de sir Raffles , c’est évidemment l’Ounko de M.F. Cuvier, et c'était alors par conséquent une espèce nouvelle; car, par une absur- dité palpable, tous les auteurs, depuis Linné , ont étayé les de- scriptions de leur Sémia lar de celle incomplète et mutilée de Buffon, au lieu de vérifier ce qu’en avait dit Daubenton, dont . la description est parfaite, et qui répond exactement d’ailleurs à la planche 54 des quadrupèdes de Buffon, où le peintre a été plus exact que le naturaliste. Si MM. Vigors et Horsfield avaient vérifié cette figure exacte et bien coloriée, ils n'auraient point créé l’espèce nominale, qu’ils ont appelée Simia albima- na, dont le Muséum possède deux individus mâle et femelle, qui se rapportent parfaitement à cette ancienne figure. Quant au genre Vasalis, établi pour recevoir le Smia nasica de Lin- né, l'espèce que ces auteurs nomment Wasalis recurvus, par opposition à l’autre qu'ils appellent Vasalis nasicus, a pour . tout caractère distinctif d’avoir le nez retroussé. En bonne lo- gique, on conco qu’une telle espèce ne peut étre admise; car il faudrait créer bien des espèces dans le genre Homme depuis le nez multiple jusqu’au camus : puis ne se peut-il pas que cette circonstance soit due au frottement d’un animal renfermé dans un vase et baigné par l'alcool? Tout porte à croire d’ailleurs que le recurvus est un jeune individu du rast- eus. Le Cheirogaleus Commersonii n’est point nouveau non plus. C’est l’animal que, par erreur, M. F. Cuvier a décrit et fi- guré sous le nom de Maki nain, en octobre 1821, dans le tome second de son Histoire des Mammiféres. De toutes les nouveautés prétendues de ce mémoire , il ne nous reste plus à examiner que le Sciurus Rafflesü, qui nous semble évidemment être l’Écureuil de Prévost, Sciurus Prevos- | Zoologie. 455 ti, de Desmarest, Mamma, sp. 537, et dont toute la différence consiste en ce que le blanc des flancs du Sc. Rafflesii est jaunä- tre dans celui décrit par M. Desmarest. Mais on sait avec quelle facilité souvent, chez les Rongeurs, le blanc passe an blan- châtre et au jaunâtre. Du reste, tout s'accorde parfaitement avec la figure coloriéte, n° IV, du Zoological Journal. nds: LEssox. 3592. REMARQUES SUR QUELQUES CARACTÈRES DES CHAUVES SOURIS FRUGIVORES, et Description de 2 espèces nouvelles; par M. Isid. GEOFFROY Sa1NT-HiLATRE. (Annales des sciences natu- _relles ; octob. 1828, pag. 185.) . Ce mémoire est extrait d’un travail étendu sur les Chauves- Souris frugivores. Il contient d’abord des remarques générales sur les caractères de ces Chauves-Souris, puis des remarques sur le genre Roussette (P£eropus), avec la description d'une espèce nouvelle; enfin des remarques sur le genre Pachysome , suivies également de la description d’une nouvelle espèce. La première des 2 espèces est nommée Roussette Dussumier, Pteropus Dussumiert ; elle est assez voisine de la Roussette Ke- raudren , dont elle se distingue facilement par son système de coloration. La face et la gorge sont brunes; le ventre et le dos sont couverts de poils bruns mélés de poils blancs; ceux du dos diffèrent du ventre, en ce qu’ils sont très-couchés, comme cela a lieu chez presque toutes les Roussettes; la partie supérieure de la poitrine est d’un brun-roussâtre; les côtés du col et tout l’espace compris, à la face postérieure du corps, depuis les oreilles jusqu’à l'insertion de l'aile, sont d’un fauve tirant légè- rement sur le roussâtre. La longueur totale est de 7 pouces, et l'envergure de 2 pieds 3 pouces. De deux individus que l’auteur a examinés, l’un vient du continent de l'Inde, et l’autre est donné comme originaire d’Amboine. Le genre Pachysome , établi récemment par M. Geoffroy Saint-Hilaire père , se compose de quelques espèces confondues jusque-là avec les Roussettes. Il est caractérisé par ses formes lourdes et trapues, sa tête courte, élargie en arrière, et ses dents, qui sont au nombre de 30 seulement (4 de moins que chez les Roussettes). La force des mâchoires est beaucoup plus 456 Zoologie - considérable que dans les véritables Roussettes , puisque la mâ- choire inférieure, en même temps qu’elle devient plus courte, se trouve mue par des muscles plus puissans. . M. Gcoffroy Saint-Hilaire père a mentionné 3 espèces de ce genre, savoir: les P. Diardii, P. Duvauceli et P. Titthæchei- lum. Y’auteur y ajoute encore le P. melanocephalum { Pteropus melanocephalus Temm.), et une espèce nouvelle sous le nom de P. brevicaudatum. | Cette espèce est très-voisine ; par son système de coloration, de l'espèce que M. Temminck à publiée sous le nom de Roussette mammilèvre { Pteropus titthæcheëlus); mais elle s’en’ distingue par l'extrême brièveté de sa queue, qui dépasse à peine d’une demi-tigne la membrane interfémorale. Le dessus du corps est d’un roux lavé d’olivâtre, les poils étant d’un brun olivâtre dans presque toute leur étendue et roux à la pointe. Fa face infcrieure du corps est grise sur le milieu du ventre; les flancs, la gorge et les côtés du cou sont tantôt d’un gris assez pur, tan- tôt d’un roux grisâtre, tantôt enfin d’un roux vif. Les oreilles sont entourées d’un liseré blanc. La longueur totale est de 4 pouces, et l’envergure d’un peu plus d’un pied. Ce Pachysome a été découvert dans l'ile de Sumatra par MM. Diard et Duvaucel. On assure qu'il se trouve aussi dans le con- tinent de l’Inde. L. 353. OSSEMENS FOSSILES D'ÉLÉPHANS. À l’occasion des os fossiles d’éléphans découverts en 1824 à ja Croix-Rousse, près de Lyon, et sur lesquels M. Bredin a donné une notice dans plusieurs numéros des Archives histori- ques et st RUSQUEE du département du Rhône {Voy. le Bullet. Tom. X, n° 268), il ést utile pour la science de rappeler qu ne découverte semblable a été faite dans le département du Bas- Rhin, en 1799. En voici les détails tels qu'ils sont consignés dans l’#nnuaire politique et économique du département du Bas- Rhin , publié par 21. Bottin, pour l’an VII. À l’une des extrémités de la commune de Vendenheim, can- ton de Brumath, x un myriamètre de Strasbourg, des ouvriers creusant un puits dans un jardin, au mois de nivôse, rencon- trent à 13 mètres ou 40 pieds de profondeur, une défense et des ossemens d’un animal monstrueux. L'administration , aver- $ Zoologie. 457 tie aussitôt de cette découverte, invite le professeur Hermann à se rendre sur les lieux avec l'ingénieur en chef du départe- ment, et le soir du même jour ils en ont rapporté une défense d’éléphant de 4 pieds 11 pouces-de longueur sur 5 pouces 5 li- gnes de diamètre dans la plus grande circonference. Cette dé- fense est en 6 ou 8 morceaux qui se rapportent parfaitement. Ce qui est le plus précieux, c’est qu’elle est entière, la pointe n'ayant éprouvé aucune altération. Avec cette défense se trou- vent plusieurs morceaux d’ossemens. Ces débris sont aujour- d’hui déposés au Musée de Strasbourg. On cite, continue M. Bottin, la découverte de pareils osse- mens faite, ily a quelques années, à Epfig, même départe- ment, en creusant les fondemens de Péglise, On ajoute que l’on y trouva aussi un squelette humain d’une grandeur extraordi- naire; qu'un curieux voulant en acheter la tête d’un des ou- vriers, le curé fit croire à ces bonnes gens qu'il fallait, en con- science , briser et anéantir ces ossemens. * 354. LETTERA SECONDA DEL s1G. PROF. Filippo Nesrr. _ Seconde lettre du professeur Ph. Nesti, sur les ossemens fossiles du val d’Arno; sur le Mastodonte à dents étroites. In-8° de 2 feuilles. Pise, 1829; Nistri. Cette lettre fait connaître un grand nombre de débris très- bien conservés du Mastodonte à dents étroites; ainsi l’auteur décrit successivement une portion de cräne avec les molaires supérieures, la mâchoire inférieure, atlas, l’omoplate, lhu- mérus , le cubitus , le radius, tous les os du carpe, le métacar- pien du milieu et une phalange du pouce. Tous ces os sont comparés avec leurs analogues dans l’Élé- phant ,et, de cette comparaison, ressortent les caractères qui leur appartiennent en propre ; ils se rapportent parfaitement au Mastodonte à dents étroites décrit par M. Cuvier, et ajoutent aux connaissances acquises sur le squelette de cet antique ani- mal des documens nouveaux et précieux. ma". . 355. Léo: TERZA DEL SiG. PROF. Fil. Na. — 3° lettre de M. Ph. Nesti; sur l'Ours de Toscane. In 8° de 2 feuilles. Pise, 1826; Nistri. _ La première de ces canines comprimées fossiles, qu’on attri- B. Tone XVI, 30 458 ÿ Zoologie. N° 355 bue généralement à l’Ours, a été trouvée en Toscane et déposée au musée de Florence en 1812; elle gisait dans les alluvions anciennes, avec des ossemens d'Hippopotames, de Bœufs et de Cerfs, animaux auxquels il était impossible de la rapporter. Cette dent, dit M. Nesti, a la forme d’une faulx, à peu près comme la lune lorsqu'elle se fait voir nouvelle à l'extrémité de l’horizon. La courbure interne (c’est le bord postérieur) est un arc qui appartiendrait à un cercle de 0”,32 de diamètre, et la courbure externe (c'est le bord antérieur) est un autre are qui répond à à un ccrele de 0,20. La largeur antéro- -postérieure est de 0,026, et l'épaisseur du bord externe au bord interne, de 0,012. La plus grande largeur existe vers les, 2 tiers de la longueur, en commencant par la pointe extérieure; la racine est plus épaisse et moins aiguë. Pendant fort long-temps on ne rencontra aucun débris fos- sile, qui püt faire connaitre précisément à quel animal on de- vait rapporter cette canine comprimée; cependant, comme on n'avait reconnu, dans les alluvions du val d’Arno, qu’un seul carnassier, qui était lOurs, M. Nesti pensait que cette dent avait dù lui appartenir. Enfin, en 1823, ce savant recueillit la portion antérienre d’une tête de l'espèce que M. Cuvier avait nommée U. etruscus, et dans laquelle on voyait deux canines supérieures comprimées et bien caractérisées, quoiqu’elles fus- sent rompues très-près du bord alvéolaire; de sorte qu’il ne doit rester aucun doute sur l'espèce à laquelle on doit rappor- ter la première dent. La tête dont il est question n'est pas complète ; mais on y voit toutes les dents de la mâchoire supérieure, qui sont à leur place et intactes, à l'exception des canines qui se trouvent mu- tilées, comme nous l'avons dit. Les mâchoires supérieures et inférieures adnèrent fortement entr’elles, et on courrait le ris- que de briser entièrement les unes et les autres, si on voulait les séparer. Il y a de chaque côté 3 grosses molaires bien dis- tinctes; les canines supérieures sont courbées en lames; les in- férieures ont une forme différente; leur pointe ne surpasse pas le ps de la mâchoire supérieure, ce qui est l'inverse de ce qu'on observe dans les canines supérieures; celles-ci descen- daient au-delà de la base des canines inférieures et faisaient naître, par le frottement, une face secondaire oblique, sur la face externe de ces dernières. Zoologie. 459 … Les canines inférieures sont larges à la face externe de 0,032 et hautes de 0,026. Les meisives ont tous les caractères de celles des Ours, de même que les molaires. Dans cet individu, on voit des 3 petites molaires antérieures très-peu usées, et celle qui leur succède est obtuse. - La face est à proportion plus alongée que dans les Ours noir et brun; la fosse nasale est aussi plus large. On ne voit au | frontal aucune dépression ; mais la ligue faciale va en montant jusqu’à la réunion des deux crètes terporales aux crêtes sagit- tales: là , le crâne est brisé, et la partie postérieure manque en- tièrement. Quoïque le crane ait été un peu comprimé vers le haut, on voit cependant que les os du nez sont un peu plus étroits que dans l'Ours brun d'Amérique, et un peu plus larges que dans l'Ours brun des Alpes ; mais comme le bord nasal s'élève plus que dans ces deux espèces, il semble que l’odorat doit avoir été plus délicat. La distance du bord des incisives au bord nasal supérieur est de 0,085 , et la largeur dans l’autre sens de 0,50. Lemusean devait donc se dilater un peu sur le devant, de sorte qu'il offrait plus de volume que dans l’Ours noir d'Amérique. . La mâchoire inférieure est plus haute que dans les autres cs- pèces. Cette description, à la vérité, dit M. Nesti, fournit peu de données; mais elle offre pourtant un nombre de caractères, suf- -fisant pour distinguer cette espèce. Les petites molaires anté- _rieures , la forme des canines, la longueur proportionnelle du museau, l'étendue de la fosse nasale , la figure des lignes ou crêtes frontales, sont des indices qui pourront servir à faire reconnaître les parties du crâne qu'on trouverait isolées ou pri- vées de dents. L'auteur, en considérant l'ensemble de ces caractères, sur- “tout ceux qui appartiennent, au système dentaire, pense que cette espèce était moins carnassière que les autres. La longueur des canines supérieures, qui se prolongeaient au delà da bord des alvéoles des canines opposées , leur peu de force quoiqu'elles fussent tranchantes , la forme obtuse de la molaire qui succède aux 3 petites antérieures , l'augmentation de la longueur du mu- sean; lé peu de profondenr des fosses temporalss, absence de ces proémineñces qu'on remarque sur le crâne des espèces 30. 460 Zoologie. les plus carnassières, la forme même de la mâchoire, en ce qu’elle était plus grosse et plus pesante sur le devant, et par conséquent moins propre au mouvement, lui paraissent des motifs suffisans pour appuyer son opinion. Les mêmes caractères, la forme des canines surtout, doivent faire distinguer l'Ours de Toscane, l'Ours cultridens, de toutes les espèces vivantes et fos- siles connues. A SET sat: 356. ORNITHORYNCHI PARADOXI DESCRIPTIO ANATOMICA; AUCt. J. F. Mecxec. In-fol. de 1v et 63 pag., avec 8 planches. Leip- 1826 ; Fleischer. z1g , Nous sommes en retard pour l'annonce et l'analyse de ce re- marquable ouvrage, parce que jusqu'ici il nous était resté in- connu. Aujourd’hui que nous avons eu l’occasion de l’examiner, nous indiquerons la manière dont l’auteur a traité son sujet, et les points principaux de l'histoire de l’Ornithorynque, qu’ilest parvenu à éclaircir. ibgil Les recherches de M. Meckel ont été faites sur deux indivi- dus qu’il avait recus d'Angleterre, l’un entier, mâle, et l’autre femelle, mais éventré. Avant d’entrer dans son sujet, l’auteur donne une notice bibliographique, par crdre chronologique, de tous les travaux publiés jusqu’à lui sur l’'Ornithorynque. La description de l'animal commence par ses caractères ex- téricurs ; ensuite vient la description du squelette, des mus- cles , des vaisseaux sanguins, des nerfs et des appareils organi- ques des sens, de la digestion, de la respiration et de la voix, de la sécrétion urinaire et de la génération , enfin de la glande fémorale. | Plusieurs points douteux ont été éclaircis par l’ouvrage de M. Meckel, et de nouveaux faits ont été ajoutés à ceux déjà con- aus. La disposition remarquable des nerfs du bec, l'appareil de la glande fémorale, celui des organes génitaux mâles, la struc- ture du larynx et des bronches dans les poumons, la disposi- tion du cerveau, la présence d’une fossette plantaire chez la fe- melle , et notamment l’existence des mamelles chez cette der- nière , tels sont les points principaux sur lesquels lauteur a répandu de nouvelles lumières. Il a, de plus, donné des détails anatomiques sur les organes des sens, les muscles, les vaisseaux et les nerfs dont la distribution était à peu près inconnue; il a Zoologie. 461 décrit un nouvel os du pied et complété lanatomie de l’ergot du mâle par la description de l'os scutiforme. La signification encore douteuse des os antérieurs du thorax a été établie d'a- près un examen comparatif. Quant à la place que l’Ornithoryrique, avec son congénère l'Échidné, doit prendre dans la classification du règne animal, M. Meckel ne pense pas, comme M. Geoffroy Saint-Hilaire, que ces animaux constituent une classe à part sous le nom de Monotrèmes ; mais il est d'opinion qu'on doit les ranger sous ce nom, comme un ordre distinct, à ia fin des Mammifères, d’où ils offrent une transition naturelle aux 3 autres classes d'animaux vertébrés. M. Meckel, comme la plupart des z00- logistes , n’admet qu’une seule espèce d’Ornithorynque. . L. 357. SuR LA STRUCTURE DE L'ARTICULATION DU GENOU DANS l'Echidne. setosa et dans l'Ornithorhynchus paradozus ; par M. G. Kxox. { Mém. lu à la Soc. roy. de Londres le 22 nov. 1927. ) Après une courte revue des travaux des anatomistes sur les deux. animaux nommés, l’auteur décrit une particularité de structure qui fut découverte par son frère dans l’articulation du genou chez l'Échidné. C’est une expansion du ligament adi- peux, ou, en d’autres termes, une duplicature de la mem- brane synoviale qui traverse toute la cavité articulaire, et la divise en deux cavités n’ayant aucune communication entr’elles. Les surfaces articulaires de la cavité supérieure sont formées par la rotule et par la partie antérieure des condyles du fémur, tandis que celles de la cavité inférieure sont formées par les surfaces inférieures et postérieures de ces condyles, par la face supérieure du tibia et par les cartilages semi-lunaires. Dans l'Ornithorynque, le double repli de la membrane synoviale ne traverse que la moitié de l'articulation. (Zoologic. Journ.;n° x1r, pag- 597.) 358. QUELQUES MOTS SUR L’ERGOT DE L'ORNITHORYNQUE; par J. Van DER Hoëvex. { Bydragen tot de natuurkund. Weten- schappen ; tome II, n° 3, 1827, pag. 503.) __ Chez un individu mâle de l'Orrithorynchus rufus, M. Van der Heœven trouva l’ergot composé d'un noyau de substance osseuse, 462 Zoologie. et d’une enveloppe ou gaine de substance cornée. Chez un mâle de VO. fuscus , au contraire, il ne rencontra qu’une substance cornée; cependant l’auteur ne décide pas si cette différence est individuelle ou spécifique. 359. OnxirHôLocia, or THE Binps. — Les Oiseaux, poème par J. JENxixGS. In-12, Londres, 1827. Ce poëme est accompagné de notes explicatives, propres à populariser les faits intéressans de l’ornithologie. 360. ArTLas DES o1SEAUX D'EUROPE, pour servir de complément au Manuel d'ornithologie de M. Temminck ; par J. C. Wer- NER. XI° livr. (Foy. le Bulletin de janv. dernier, n° 89.) Cette livraison ne contient que des Becs-fins, et l’on doit louer les soins du peintre, du hthographe et de lenlumineur, pour avoir su si bien conserver les caractères de tant d’espèces dont plusieurs sont si voisines, Voici les noms de celles qui sont figuiées dans cette livraison. Sykée melanocephala, Lath.; sarda , La Marm.; hortensis, Bech.; cénerea, Lath.; Curruca , Lath.; conspicillata, La Mavm.; provincialis, Gmel:; passerine, Lath.; subalpira, Bonel.; rubecula , Lath. 361. Hisroire NATURELLE Des Oiseaux-Moucxes, etc,; par M. R. P. Lessox. II° PAR de 2 f. de texte et 5 pl. { Joy. le Bul- letin de février, n° 214.) Le texte de cette nouvelle livraison, qui, comme l’on voit, a suivi de près la 1°*, contient le titre de l'ouvrage, la dédicace à S. A. R. ManemoiseLLe, l'avertissement de l’auteur, la suite des généralités sur les Oiscaux-Mouches , et le commencement des descriptions. La diversité des dénominations employées, selon les temps et les pays, pour désigner les Oiseaux-mouches, et l'impropriété de la plupart de ces dénominations, ont engagé M. Lesson à leur substituer celle d’Ornismye , de deux mots grecs qui reviennent à Oiseau -Mouche, mais qui forment un mot composé qui n’of- fre plus le même inconvénient, parce qu'il est sans valeur comparative dans l’usage. à La 1° espèce que l'on trouve décrite est l'O. Pétasn- phore , Ornismya petasophora, Lesson; le Trochilus petasopho= Zoologie. 463 rus du prince de Wied et de M. Temminck. Espèce bien connue, du Brésil, et sur laquelle nous ne nous éteudrons pas. La 2°, dont la figure fait partie de la 1"* livr. , est l'O. Corinne, Ornésmya superba, Lesson; Trochilus longirostris , Vieillot; Trochilus superbus, Temminck. Celle-ci est de la Tri- nité. La 3° est Patagon, Ornismya tristis, Lesson; Trochi- lus Gigas, Vieillot : celle-ci est moins connue. M. Lesson figure le mâle de cette espèce, le géant du genre, pour la première fois, M Vicillot ayant figuré une femelle. C’est aussi le moins brillant des Oiseaux-Mouches ; il habite les forêts de l’intérieur du Chili. La 4° espèce, l'O. Rivoli, Orrismya Rivoli, Lesson, est nouvelle, Nous en parlerons en annonçant la 3° livr., le commencement de sa description terminant le texte de la 2°. Nous regrettons que Péditeur n'ait pu , ou n'ait pas voulu faire paraitre les planches dans l’ordre des descriptions. On est désappointé, en lisant celles-ci, de ne pouvoir les rapporter aux figures. Nous terminerons en signalant les espèces figurées dans cette 2° livraison. Aprés l'O. Patagon, que nous avons cité, fon tronve l'O. Cora, puis l'O. à Oreille d'azur , et enfin FO. Plumet bleu, mâle. Ces trois espèces sont aussi admi- rables par la beauté de leur plumage que par l'élégance de leur forme. L’exécution est en tout point digne du sujet et de la 1°° livraison. PF: 362. Sur UNE ESPÈCE NOUVELLE DE PROCELLARIA observée dans l'Hellespont, la mer de Marmara et le détroit de Constanti- mople; par G. Acergi. ( Biblioteca italiana ; n° CXL,, août 1827, p. 294.) . Voici la description de cette espèce, telle que l’auteur la donne lui même : ProceLLaria Felkouan (nom turc de l'oiseau). « Dessus de la tête, du cou, de tout le corps, des aîles et de la queue, d’une couleur brunâtre paraissant veloutée, moins foncée sur le cou que sur le dos. Toutes les parties inférieures de la tête, du cou, du corps, des aîles et de la queue, d’un blanc pur. Bec d’un brun verdätre; mandibule inferieure avec une espèce de four- reau blanchätre qui la couvre de la base jusqu’à 3 ou 4 lignes 464 Zoologie, de l'extrémité ; narines ovales, un peu proéminentes, bien dis- tinctes. Jambes , membranes et doigts blancs en dessus, liserés de noir extérieurement et en dessous. Grosseur d’un pigeon ca- sanier ; long. 10 pouces; envergure, 1 pied 8 pouces. Hab. le long de l’Hellespont et de la Propontide, du Bosphore et de la mer Noire. Vole sans cesse; on la voit rarement en repos. Nourriture : des vers, des mollusques. Propagation : sur les îles des Princes, vis-à-vis asian 2 et dans la mer Noire. L’es- pèce est voisine du Pétrel obscur (Procellaria obscura, Gmel.).» 363. Zu Samuer THomas VON SOEMMERINCS JUBELFEIER. — Au jubilé de S. Th. de Sæmmering; par le prof. Fr. TrEpEmanNx. In-4° de 32 pag., avec une jdn Heidelberg et Leipzig, 1828. Ce travail offre des recherches sur l'œuf et le fœtus des Ché- loniens, pour lesquelles l’auteur a employé deux œufs de l'E- mys amazonica Spix. Quelques observations sur les organes gé- nitaux femelles et sur l’acte de la génération précèdent les résul- tats des recherches sur les œufs, 364. SUR DES OEUFS PONDUS PAR L'OVIDUCTE EXCISÉ D'UNE TOr- que; par le D° Ferc, de Nuremberg. { Zsis ; tom. XXI, cah. 5 et 6, 1828, pag. 536.) En 1798, le D° Ferg se trouvait sur un bâtiment devant Sin- namary. Il vit sur le pont du vaisseau un vase contenant l’ovi- ducte d’une grande Tortue de mer ( Testudo Midas) qu'on ve- pait de tuer. Cet oviducte était rempli de plusieurs centaines d'œufs ; il était exposé aux rayons du soleil. Bientôt l’au- téur vit s’y manifester des mouvemens de contraction, qui devinrent assez forts pour expulser les œufs les plus voisins de l'orifice ; 5 à 6 en furent chassés en quelques minutes. Ce fait est une nouvelle preuve de la ténacité de la vie dans les organes des Reptiles ; on pourrait aussi le rattacher aux ac- couchemens après la mort chez la femme et les animaux : des exemples assez nombreux de ce phénomène sont rapportés par les auteurs. 365. DESCRIPTION D'UNE PASTENAGUE FLUVIATILE Du MerTaA ( Pas- tenague de Humboldt), avec fig; par M. Roux. ( nnal, des Sciences natur,; janv. 1829, pag. 104.) Zoologie. 465 Les poissons cartilagineux, à l'exception des Petromyzon, sont généralement regardés comme appartenant exclusivement à la mer. Cependant il existe daus plusieurs rivières de l’Amé- rique méridionale des Pastenagues, et quelquefois 1l en existe dans les mêmes eaux plusieurs espèces différentes. Ainsi, dans la partie supérieure du Méta, dans la province de San-Martin, on trouve une Pastenague tachetée, et une noire qui est celle que l’auteur décrit sous le nom de Pastenagus Humboldux. Deux individus de cette espèce, de taille différente , et ayant la queue coupée. au-dessus de l’aiguillon, ont servi à cette des- cription. Un pécheur les avait harponnés près du village de Giramena. Les aiguillons qu'on enlève sont employés à faire la pointe des longues flèches qu'on empoisonne avec le Curare, M. Roulin, qui a fait connaitre ces faits curieux , en a depose un au Muséum d'histoire naturelle de Paris. La forme du corps de la Pastenague de Humboldt est elhpti- que ; son dos d’un brun olivâtre assez foncé , marqué de petites lignes noires convergentes, dont l’ensemble forme une courbe fermée, à plusieurs eéchancrures; les yeux sont petits, saillans, portés sur une sorte de pédoncule et dirigés en haut, un peu en dehors et en avant. Immédiatement derrière et un peu en de- hors, il existe, de chaque côté, un évent assez vaste qui s'en- fonce sous le pédoncule des yeux. Le ventre est très-blauc à sa partie moyenne ; la bouche, for- mée en arc, est garnie de dents mousses symétriquement dispo- sées ; en avant est l'ouverture des narines, qui sont séparées par upe cleison, en partie recouverte par un chapiteau libre, et dont les ailes de chaque côté sont entièrement détachées. Derrière la bouche est l'appareil des branchies, de forme oyale., et occupant plus du tiers de la longueur du corps ; il est formé de 6 doubles rangs de branchies ayant chacune leur ori- fice à la partie externe. La queue est arrondie , légèrement conique ; elle porte, à di- stances symétriques, des piquans, à peu près comme notre Raie bouelée , et, vers l'union du tiers postérieur ‘anx deux tiers antérieurs, un ou deux aiguillons alongés, aplatis, terminés par une pointe très-aigué , et dont les bords, très-amincis, sont garnis de dentelures dont la pointe est dirigée en arrière. Il ré- sulte de cette disposition que, quand la Raie frappe avec son 466 Zoologre. aiguillon, celui-ci pénètre avec facilité, mais ne sort qu'avec peine , et en faisant une blessure déchirée très-douloureuse , et, dit-on, quelquefois suivie de la mort. “A Les Indiens de Sau-Martin mangent la Pastenague ve] quant à l’autre, ils croient sa chair vénéneuse. Le grand diamètre du corps de la plus grande des deux Raïes était de 1 pied 4,7 pouce (anglais), et le petit diamètre de l’ellipse de r piell o,9 pouce. Tous les pêcheurs ont assuré à M. Roulin qu'il y a des Raies beaucoup plus grandes que celles dont ik a donné la description. L. 365. Sricizrcia zooLocica, etc.; par J, E. Gray. 1° livraison. — 2° article. ( Voy. le Bulletin ; tom. XVI, n° 84.) Animaux invertébrés. C'est surtout dans les ? Mollusques que ce 1°” fascicule est le plus riche. Dans la famille des Sepiadæ , genre SerroreurTmis, M. Gray. décrit sous le nom de S? major une espèce du Cap de Bonne- Espérance, qu'on conserve dans le Muséum anatomique d’Ox- ford et dans celui du collége des chirurgiens de Londres. Voici sa phrase spécifique : Corpore subeylindrico , posticè attenuato , pinnis lateralibus per totam corporis longitudinem productis, me- dio extensis. 10 bras ; les bras courts, garnis de ventouses à leur base ; les bras longs, à base unie; le reste de ces bras manque. Longueur du corps , 27 pouces; long. de la tête, 6 po. Largeur du corps et de la nageoire de chaque côté, 7 pouces. M. Gray pense que différentes espèces de Serpules sont pla- cées à tort dans la classe des Annélides; telle est la Serpula mazxima Sow., Tankerv. Cat. app., n° 23. M. Gray la place dans le genre VermEœuSs Adans. sous le nom de 7. maximus, et 1l établit une famille à part sous le nom de Z’ermetidæ. Les genres Magilus et Lernentina de M. Risso rentrent probable- ment dans cette famille. Dans la famille des Turbinidæ , V'auteur décrit une nouvelle espèce du genre DerruiNura : D. cancellata Gray. Testé de- pressä conicé, albido-lutescente ; anfractibus h-5 ;costis 6 spira- libus rumerosisque, concentricis, cancellat:s; ir ai orbicu- lari completo , margine tenuë. Axe, + de po:; diamètre , + de po. Hab. Arica. (Pérou). Famille des Nerudæ. Genres CRYPTOSTOMA el SIGARETUS. D'après l’auteur, le genre Sigaretus doit être éloigné des Ma- Zoologie. 467 crostomes pour être placé auprès des Natices , où 1l formera une famille naturelle. Les espèces que M. Gray y rapporte sont les suivantes : 1° le Sigaret d'Adanson (Helix haliotoidea L.), 2° le Sigaretus concavus Lmk ( S. haliotoidea Sow.), 3° le S. conca- ous Sow., 4° la Nerita papil'a Gm. Chemn., 5° le Cryptastoma. éndica Gray, 6° le Sigaretus caniculatus Defr., et 7° les S. lævi- gatus et pellucidus Tesh. . Famille des Cerithiadæ. Genre : TonnaTeLLa. L'auteur donne une description de l’animal de ce genre qui est operculé. | Famille des Muricilæ. Genre : Murex. 9. labiosus Gray. Testé albä, ovato-fusiformi ; anfractibus 5-6 , convexis , spirali- ter striatis, varicibus elevatis foliaceis 31-11 ; wltimo anfractu spiré duplo longiore , costis tribus spiralibus elevatis ; lubio ex- teriore expanso albo, fauce rufescente. Axe, + de po.; diam., + de po. Hab. Valparaiso. Mus. Brit. Famille des Buccinidæ. Genre : Purpura. P. Callaoensis Gray. Testé ovatä, brunneé ; spir4 brevissimé, conicé ; anfractibus spiraliter striatis, ultimo subcarinato , plerumqué costis alis 2 spéralibus obscuris , labio exteriore tenuitrr denticulato , mar- gineezterno brunneo, fauce albo. Axe , + de po.; diamètre, 5 de po. Hab. la baie de Callao. Mus. Brit. - Famille des Folutadæ. Genre : Mirra, M. Gray donne la des- cription suivante de l'animal de ce genre : Animal corpore spi- ‘ral compresso , latere eulumellari columellæ sulcis impresso ; pede parvo , posticé contracto , anticé dilatato , truncato ; capite cylindrico brevi, proboscide longissimo clavato , apice reflexo , disco crassiore ; tentaculis brevibus, subcylindricis , compressis ; oculis-? paliio tenui, siphone brevi, compresso ; operculum nul- lum. Esp. indéterminée de la mer du Sud. Mus. Brit. Famille des 4plysiadæ. Genre : Apzys1a. 4. Petersoni Gray. Corpore postice contracto, transversim in 2 portiones profundé diviso; pede posticé rugoso tuberculato. Long., 5 po.; larg., 2 + po. De Marseille. Cet animal, dit l’auteur, forme une section à part, caractéri- sée par la contraction transversale de son corps. L'animal figuré par Seba, T. ILE, pl. 50 , f. 89 ( Aplysia Scbæ Gray ) parait ap- partenir à la même section. Nous ferons observer que l'A sebæ est tout simplement l’4 depilans. Quant à l'espèce de M. Gray, sa figure est méconnaissable et sa description est incomplète pour fixer les idées, ‘ 463 Zoologie. N° 366 Famille des Æelicidæ. Genre : Buzrmus. Lmk. —— Bulimus Hennahi Gray. Test& conic4 elongaté, anfractibus 6-7 rotur- dato-convexis , albo-rubentibus, tenuiter transversim rugosis ; apertur& spir& breviore , ovaté ; peristomate incrassato, fauce eximio roseo ; axi perforatd. Long. de l'axe de la coquille, ? de po; diamètre, ?; long. de la bouche, + po. Hab. dans les plai- nes près Arica ( Pérou). . Genre AcHATINA. — ÂAcx. z2üens Gray. Testé turrit& , nitidé, pellucidé, corned ; spiré conic& , apice obtusé ; anfractibus 7-9 gradatim majoribus , convexis ; aperturé quartam testæ partem æquante, ovat&, columelié curvatä. Hab.….. Mus. Brit. Long., + de po.; diam., + de po. Famille des Auriculidæ. Genre AuricuLA. — 4. ovata Gray. Testé ovaté , elongat@, purpurascente, spiré conicé, apice ob- tus&, anfractibus plentusculis , ultimo spirä duplo longiore , fas- ciès pallidis spiralibus 2 vel 4 ; umbilico margine carinato, fauce purpurascente, columell& plicä duplict; labio exteriore, intus medio incrassato: Long., + po.; diamètre , + de po. Hab. lesiles de la mer du Sud. | Sous-genre Chilina Gray. Coquille ovale mince; bouche large, épanouie, columelle aplatie en devant, avec un pli central obli- que; lèvre extérieure mince. Espèces vivant dans les eaux dou- ces et vives. | Esp. Auricula fluctuosa Gr. Testé ovaté tenui, spiré conicé , apertur& triplo breviore, anfractibus 5-6 planiusculis, ultimo pallidè brunneo, strigis concentricis undulatis fascüsque k spi- ralibus, énterruptis variegato.Long., 1 + po.; diamètre, + de po. Le Muséum britannique contient 2 variétés de cette coquille, l’une de Valparaiso et l’autre de Quiliota. M. Gray rapporte en- core à son sous-genre Chilina V'Auricula dombeyana Lmk., les Voluta fluviatilis et fluminea Maton. Linn.Transact.;T,X,p.24, f. 13-15. Famille des Zimneidæ. Genre pige Lmk. — Pa. peruviana Gray. Testé ovat&, spir4 acuté, anfractibus 5, subitù majorti- bus, convexiusculis ; aperturé spirä triplo longiore ; labio inte- riore EE ultimum anfractum subreflexo. Long., 1 po.; dia- mètre, + po. Hab. les marais entre Lima et Callao. Famille des Chitonidæ. Genre Cuiron. — * Pallium suprè squamis testaceis tectum ; testæ area lateralis distincta. | Zoologie. 469 1° Cu. capensis Gray. Testä oblongé , solidä , convexé, sub- carinatä, are& centrali nigrescenti, obscure longitudinaliter striaté , laterali olivaced ; .sulcis 5 vel 6 radiantibus utrinqué, valvis terminalibus cærulescentibus, nigro radiatim sulcatis , _margine lato, albo , nigro, transversim fasciato. Long., + de po.; largeur, + po. Du cap de Bonne-Espérance. 2° Ca. glaucus, Test oblongé, convexd, subcarinaté, glaucé, are centrali regulariter, longitudinaliter, laterali valvisque ter- minalibus radiatin striatis , margine.…. Hab. Mus. brit. 3° Cu, textilis Gray. Testä oblongd, elongat&, alb&, pellu- cidä; are& centrali minute punciaté , posticé longitudinaliter te- nuiter striatä; areû lateralt vaivisque terminalibus radiatim striatis et concentricé rugosis ; margine albo, minute squamoso. Long., 1 + po. Du cap de Bonne-Espérance. 4° Cu. Barnesi Gray. Test& oblongé , nigro-brunneo, brun- neo et lutescente variegatä, ure& centrali densé granulosé lon- gitudinaliter striaté ; are laterali pis terminalibus dense granulosé radiatim costato-striatis. Long., ? de po.; largeur; +. De Coquimbo. 5° Cu. siculus Gray. Testä oblongé , elongaté , carinaté , læ- swigaté , viridi, brunneo-marmoraté ; are& centrali longitudina- liter, marginali radiatim sulcaté ; margine lato. Long., 1 po; larg., + po. Hab. la Sicile. 6° Cu. pulchellus Gray. Tæté oblongé, elonsé gaté, subcarinatä, albido-lutescente ; are& centrali punctaté, laterali costis duabus latis rugulosis , valvis terminalibus inæqualiter radiatim costatis. Du Pérou. Long., +; larg., + de ponre. 7° Cu. sériolatus Gray. Testé oblongä, subdepressé, lævigaté, regulariter minut&, concentricé punctulaté , pallide virescente, viridi vel rufescente , purctat& vcl marmoraté ; margtne lato, squemoso , squamis elegantissimé striatis. Hab. Rio-Janeiro. ** Pallium suprà scabrum, spinulis minutis (squamis longis spinulosis ? ) tectum. 8° Cu. Carmichaelis Gray. Testé oblongé, convexä, vix ca- rinatä, cærulescente, brunneë, albo-tineatä, lævigaté ; valvis an- ticis costis nodulosis radiantibus , valvarum mediarum areis late- ralibus anticè posticèque costé simili longitudinali instructis ; valvé posticé lævi, margine brunneo. Long., + po.; largeur, + de po. Hab. le cap de Bonne-Espérance. 470 Zoologie. N° 366 9° Cv. Janeirensis Gray. Tesit oblongä , elongatä, albido- brunned ; are centrali medio profundé punctaté ; lateribus dense longitudinatiter punctato-sulcatis ; areis lateralibus costis & con- vexzis, nodulosis; valvis terminalibus costs similibus radiantibus instructis. Hab. Rio-Janeiro. — Var ? Costis valvarum termina- lium paucis majoribus, arearum lateralium 2 tantüm. Hab. Val- paraiso. Long., £; largeur, + de po. *** Pallium cartilagineum , spinis capillaribus sparsis tectum. 10° Cu. spinulosus Gray. Testé oblongé, converé , purpureo- rufescente ; areä centrali costis distantibus articulatis ;valvis ter- minalibus areisque lateralibus costis obscuris distantibus , radian- tibus DRNAUELPEE mamitllaribus sparsis instructis. Long., 3; lar- geur, 2 de po. Hab. Rio-Janeiro. 11° Cu. Hennalhi Gray. Testé oblongé , subdepressé , minutis- sume > punctulaté ; purpurascente , albido variegat& ; are& centrali striis longitudinalibus tenuissimis , méinuté et sparsim tuberculo- sis ; tuberculis albis ; valois terminalibus areisque lateralibus striis similibus radiantibus ; margine brunneo, spinis brevibus castaneis. Loug., 1 ? po; largeur, + de po. Hab. la baie de Callao. Ces descriptions sont suivies de quelques remarques syuony- miques. M. Gray fait observer que le Cx. striatus Barnes est le Ch. magnificus Deshayes et le CA. olivaceus Frembly. Le CA. peruvianus Barnes est le CA. kirsutus Desh.; le Ch. aculeatus Barnes est le CA. Sowerbyi Desh.;le Ch. niser Barnes est le CA. ‘coquimbensis Frembly. Les CA. lineatus et Cumméngié Frembly -sont figurés dans l'Ercyclop. méthod., pl. 162, f. 1-4. Famille des Myidæ. Genre ANATINA. — À. cuneata Gray. Testé solidé, irregulari, subæquivalri, oblongo-cuneaté, antivé subtruncaté, rotundaté , posticè producté irregulariter concen- tricè rugosä , intus perlacet ; umbonibus anterioribus ; cardine subedentulo , dente cardinali mobili magno, oblongo. Du Pérou. Hab. sur les Alcyonium. Long., 1 + po; hauteur, & de po. Famille des Hactriiæ. Genre AuPH1pEsma. — 4. solida Gray. Testä crassä, solidé, suborbiculaté, alb4, concentricé sul- catä, tenuissimé radéiatim striat&, posticé subrugosé ; margine cardinali purpureo ; lunulä minimdé , lanceolaté ; dentibus cardi- nalibus tenuissimis. Du Pérou. Long., 2 + po.; hauteur, 2 <. Famille des 7’eneridre. Genre GLauconomE Gray. = Testa æquivalvis , umbones subanteriores , periostraca tenuis , dura ; —. liainll ai Zoologie. 471 dentes cardinales 3 in utréque valv& , laterales nulli ; impressio siphonalis longissima. Hab. les eaux douces. | Esp. GL. rhinensis Gray. Testé ovato-oblongé, anticé rotun- daté, postice producté , attenuaté , alb&, concentricé striaté ; periostracä pallidè viridi. Hab. la Chine, Long., 1 + po.; hau- teur, + de po. | Famille des Solenidæ. Genre Sozen. — $.{ Solenocurtus) so- lédus Gray. Testé solid, ovato-oblongä, alb& , obsoleté concen- _tricé rugosé ; unbonibus convexis subanterioribus ; margine dor- salé posticé sinuato, dentibus cardinalibus in uträque valvé 2 ; altis, brevibus, antico rerto subbifido, altero obliquo. Long. 2 à po.; hauteur, 1 à de po. Famille des Urionidæ. Genre Unio. — U. chélensis Gray. Testé ovato-oblongé , tenui, pellucid&, albido-virescente , intus albido-cærulec& ; umbonibus decorticetis , epidermide nigro- brunnea. Hab..…. Mus. brit, Long., 3 po.; hauteur, 1 po. 7 ; lar- geur, Z de po. | Famille des Hytilidæ. Genre Moniora. — M. elegans Gray. Testé tenui, gracili, pellucidd , pallidé viridi, anticé attenuat& , rotundaté , postice dilatatd; margine cardinali recto , are& dor- salé posti& tenuiter radiaté , transversimque purpureo undaté ; reliqué parte lævi. Hab. la côte d'Afrique. Long., 1 + po. Cirrhipèdes. L'auteur reproduit les descriptions des genres Srilium , Ibla, Conchotrya , Brismæus et Ortolasmis, déjà établis dans un article analysé dans le Bulletin, Tom. VI, n° 217. Insectes. — Famille des Gallinsectes Latr. Genre Coccus. — Sous-genre Ceroplastes Gray. — Mas : Coccis similis ? Fœm. Inflata’, cerifera , pellucida , laminis 7 tecta , paribus 2 latera- libus , unicä centrali dorsali, 1 anteriori, ali& deniqué poste- riori ; laminarum marginaliurm nucleo infero submarginali, dor- sali, sulcentrale. 1° Coccus ( Ceroplastes ) Chilensis Gr. Major, albus, pelluci- dus, laminis subæqualibus, dorsali planiuscul&, du Chili; vivant sur un arbre à feuilles pinnées, d’un genre inconnu. 2° Coceus ( Ceroslastes) Janeirensis Gr. Minor, brunneus , subopacus , hemisphæricus , laminé dorsali convexé, du Brésil ; visant sur une espèce de So/anum. Crustacés. — Famille des Nebaliadæ ({Schizopodes Latr. ). — 472 Zoologie. Sous-genre Cerataspis Gray. Thorax maximus , tuberculatus, animal contractum omnino tncludens ; abdomen articulis 7, ulti-: mis 2 longis, reliquis annularibus ; ultimo paribus 2 pinnarum caudalium ; pedes 12 vel 14 longt, graciles, céliaté : appendicit- lati ; antennæ longissinæ , setacec ; oculé magni, pedicelluté , approxtnati. Esp. C. monstrosus Gr. Brunneus ; thorace subdepresso an- ticé truncato ; caud& corpus subæquante. Long., T; larg., 5 de po. Hab. Trouvé dans l'estomac d’un dauphin sur la côte du Brésil. Radiaires. — Famille des Siphunculidæ. Genre Sirnuncurus. — 1° S. rudus L.; 2° S. Strombus Mont; 3° S. Dentalii Gray. Corpore fusiformi lævi, infra tuberculis sparsis spinulosis , propé anurn tuberculatim subrugoso ; proboscide longitudine corports , suberlindrico, apice dilatato, globoso. Hab. sur la côte du York- pal sur le Dentalium Entalis, Long., +; largeur, + de po. 9 $. tuberculatus Gr. Corpore subcylindrico, posticé attenuatv, Aa mamnullaribus, versus utramque extremitatem majo- ribus teclo ; proboscide tertiam corporis partem æquante, cy- lindrico. Hab..…. Long. 1 + po; larg., + de po. b° S. arcuatus Gray. Corpore fusiformi, apice brevi conico, basi cylindrico, lon- giore, clavato, tuberculis magnis sparsis tecto ; proboscide lon- LISSÈMO ; cylindrico, apice brevissimé fimbriato. Long, 4 po; largeur, + po. Hab. Des Indes. Genre ‘Tnémisre Gray. Corpus cylindraceum, lumbricoide. Anus ventralis propè basin proboscidis, Proboscis retractilis ; os branchiis 5 subæqualibus, dichotomis , tenuissime divisis circun- datum. Maxillæ nulle. | Esp. Th. Hennahi. Du Pérou. Famille des Actiniadæ. Genre Isaurus Gr. (Zsaura Lmx.; les Isaures Savigny Mss.). Animalia nuda, libera vel adhæren- tia (?),carnosa, cylindrica ; os terminale, circulare, velo cylin- drico longitudinaliter sulcato circumdatum ; velum margine tr- terno seriem duplicem tentaculornm ferens ; tentacula alterna longiora ; stomachus longitudinaliter plicatus. Esp. Zs. tuberculatus Gray. Gregarius, subcylindricus, curva- tus longitudinaliter, et transversiün sulcatus , tuberculatus , tenta- culis acutis. Long., 2 po.; diamètre, + po. Famille des Flustridæ ? Genre Luxuzrres Lmk. — Esp. Z. Orvenii Gray. Suborbiculata, margine denticulatä , suprà conr- e Zoologie. 473 vex4, clathrato porosissimé , infra concavd, radiatim substriatä, centro rugosé. Hab, De la côte d'Afrique. La plupart des espèces décrites sont aussi figurées; mais les planches, ainsi qu'il a déjà été dit, laissent beaucoup à dé - sirer. L. 367. Zoorocicaz RESEARCHES AND ILLUSTRATIONS, etc. — Re- cherches et Illustrations zoologiques , ou Histoire naturelle d'animaux non décrits ou imparfaitement connus; par M. J. S. Taowrson. 1°° n°, grand in-8° de 36 pages, avec 4 pl. au trait. Cork, 1828. Un si grand nombre de personnes sont aujourd’hui occupées à rechercher et à faire connaître les productions si multipliées et si variées de la nature, que malgré la quantité, déjà fort considérable, de journaux scientifiques destinés à recueillir les découvertes qui se font tous les jours, l’étendue de ces écrits semble ne pas encore suffire ; aussi voyons-nous, à tout mo- ment, en paraître de nouveaux, qui tous trouvent une foule de souscripteurs, désireux de s’instruire et de connaitre les objets si intéressans que les sciences naturelles émbrassent , ainsi que les faits curieux et souvent extraordinaires qui s’y rattachent : mais s’est surtout sur la zoologie qu’il paraît tous les ans le plus d'ouvrages. Récemment encore, M. Thompson vient de com- mencer , en Angleterre, la publication d’une suite de mémoires, sous le titre de Zoological Researches.Il y déposera ses propres observations sur les diverses classes d'animaux, et plus parti- culièrement sur les invertébrés marins. La 1°° livraison ren- ferme deux mémoires fort intéressans, l’un sur le genre Zoé , et le second sur celui des Mysis: tous les deux de la classe des Crustacés. | | Le genre Zoé a été établi par feu M. Bosc, sur un très-petit animal d’une forme singulière, qu'il a découvert au milieu de l’océan Atlantique, et auquel il a donné le nom de Z. pelagica. Mais la première espèce connue, qui n’a que 1 + ligne de lon- gueur , a déjà été décrite par Slabber, dans un ouvrage hollan- dais intitulé A4musemens d'histoire naturelle et observations microscopiques , 1778 ; cet auteur la range dans le genre Mo- noculus de Linné ; on l’a depuis désigné sous le nom de Zoea Taurus. M. Bosc placa son nouveau genre dans la famille des B. Tome XVI. 31 474 - Zoologie. N° 367 Edriophthalmes (Oziscus), la considérant comme intermédiaire entre ces Crustacés et ceux de la famille des Podophthalmes ( Décapodes ). M. Crouch fit connaître une troisième espèce que M. Leach : nomme Z. clavata , relèguant le genre à l'extrémité des Mala- costracés ; plus tard, cependant, l'ayant de nouveau examiné, il le rangea parmi les Podophthalmes, près des Vebalia : mais aucun de ces naturalistes n’a pensé à le mettre à sa véritable place, faute de connaissances suffisantes sur l’organisation et le développement de ces singuliers Crustacés. M. Thompson, ayant rencontré ces petits animaux en quantité prodigieuse sur les côtes d'Angleterre, les observa vivans chez lui, en 1816, 1822 et 1827 ; 1] remarqua que plusieurs se préparaient à la mue; mais comme ils périrent avant d’être entièrement dépouillés, il ne put pas déterminer quelle était la forme nouvelle que ces Crustacés devaient prendre ; enfin observant un jour des œufs du Cancer pagurus L. qui venaient d’éclore, il fut fort étonné de voir que les jeunes dé ces Décapodes avaient entièrement la forme du Z. Taurus (x). Slabber avait déjà remarqué que ces Crustacés subissent des métamorphoses, et prennent une forme à la fois différente de celle qu'ils ont sous le nom de Zoé, et de celle des Cancer ; ce qui prouve qu'ils passent même par plu- sieurs transformations; et le genre sous le nom duquel on les a jusqu’à présent désignés, doit en conséquence être du systéme. Le genre Mysis, établi par M. Latreille sur le Cancer oculatus d’O. Fab., n’a encore été décrit que par très-peu de naturalistes : aussi la monographie que M. Thompson en donne est-elle fort intéressante, ce savant décrivant les diverses espèces, tant sousle rapport de leur organisation que sous celui de leurs habitudes et de leurs caractères distinctifs. Il est même étonnant que ces animaux soient restés jusqu'à présent presqu'inconnus, étant ex- cessivement communs dans les mers du Nord, jusqu’à lalatitude de la Manche, où on les voit paraître au printemps et en été, en (x) I ya plus de 20 ans, qu'ayant observé de jeunes Astacus fluviati- lis qui venaient de sortir de l'œuf, nous leur trouvämes également une forme tout-à-fait différente de celle que présententles adultes ; mais nous -avons oublié d’en prendre un dessin : c'était de petits corps très-mous et presqu’entièrement blancs, ( Note du Rédacteur. ) - Zoologie. 479 légions si considérables, qu’ils couvrent la mer jusqu’à des dis- tances fort grandes, servant alors de principale pâture aux monstrueuses Baleines, quoique ces petits Crustacés n’aient pas un pouce de longueur. Les mâles , beaucoup moins nombreux que les femelles, et plus petits, se font encore remarquer par un organe placé entre la dernière paire de pattes, à la place des valves de l’autre sexe, et par des antennes internes très-fréles. Ces petits Crustacés se nourrissent indistinctement de toute es- pèce de substance animale, et quelquefois même ils se dévo- rent entr’eux, Le bouclier céphalo-thoracique ressemble à celui des Cre- vettes, sans présenter antérieurement une pointe aussi fortement prolongée. Les yeux sont très-grands,écartés,et portés sur un assez long pédicule. Les antennes internes naissent entre les yeux, leur tige primitive est formée de trois articles; le dernier supporte deux longues soies multiarticulées , dont l’interneest plus courte que l’autre. Les antennes externes sont insérées plus en dehors et plus bas que les précédentes; elles naïssent à la face interne d’une lame analogue à celle qui accompagne les antennes exter- nes du Garmnmarus ; mais cette lame est plus longue, et varie dans sa forme, de manière à fournir de très-bons caractères spé- cifiques. La bouche, placée,comme dans les Gammarus, audessous de l'insertion des antennes, est pourvue d’un labre, d'une lèvre inférieure bilobée; de deux mandibules dentées et palpiferes, et de deux paires de mâchoires foliacées fort compliquées. Le premier article des palpes est très-court, le second et le troisième, larges, et fortement dentés sur les bords. Les pieds ont une forme différente de celle que ces membres présentent chez tous les autres Macroures ( chez lesquels les trois paires antérieures servent à la mastication ). Tous, au nombre de huit Paires, sont bien développés, et présentent, de plus, une forme particulière, étant divisés, dès leur origine, en deux branches, une externe et une interne. La première se termine par une tige composée d’une série de plusieurs petits articles ciliés, et sert à la nage; la branche interne correspondant à la véritable patte des auires Crustacés , se termine, excepté dans les deux premières paires, par un tarse multiarticulé, pourvu d’un petit crochet. Dans les deux paires antérieures, cette partie est réduite à deux articles seulement, dont l'extrême res- 476 Zoologie. semble à une espèce de main, plus où moins compliquée. A la face interne de la base de chacune des deux dernières paires de pattes des femelles, est fixée une grande lame ou val- vule concave, à bord antérieur denté. C’est entre ces écailles, formant ensemble une grande poche, que les petits Crustacés portent leurs œufs. Dans les mâles, on trouve à la place de ces lames une simple petite pièce, fixée à la face interne de la der- nière paire de pattes, ciliée à son bord antérieur et garnie de cro- chets au bord opposé. L’abdomen est composé de cinq segmens, pourvu en dessous d’une grande quantité de petites nageoires, formées chacune d’une petite écaille ciliée au bord externe. La queue, ou, pour mieux dire, la nagevire caudale est composée de cinq écailles; la pièce moyenne varie pour la forme, et donne de très-bons caractères pour distinguer les espèces; les pièces externes sont les plus grandes, et varient égaiement pour leur conformation. : Ce genre comprend aujourd’hüi six espèces : 1° M. Fabricii, ( Cancer oculatus Fab.) ; caudu lamellé intermedié apice obtusé emarginaté ; lamellis exterioribus apice rotundatis. 2° M. Lea- chi, (M. spinulosus Leach.) ; caud& lamellé intermediä externé spinulosé , apice acuté emarginaté : lamellis exterioribus acumi- natis latissimé ciliatis. M. Leach le considère comme étant le Cancer flezuosus Müller, le Cancer multipes Montagu; mais ces deux espèces paraissent plutôt se rapporter à la suivante. 3° M. Chamæleor Thomps. (pl. 2, fig. 1-10 ); caudé lamellé intermediä margine spinulosé, apice acute emarginaté ; lamellis exterioribus subtruncatis: lamellis antertoribus oblique truncatis, intus ciliatis. Elle paraït avoir été confondue avec le M. Leachii. C'est le Cancer Astacus, C. flexuosus Herbst. 4° M. vulgaris Th. (pl. 1),très-commun, mais non décrit; caudé lamellé inter- mediä integré , margine spinulosà : lamellés anterioribus alumi- natis utrinque ciliatis. 5° M. Scoticus (M. integer Leach.). 6° M. pelagicus ( Cancer pedatus O. Fab. Faunra grœn. p. 221 ); thorace Lævi, compresso , fronte prærupté , pedibus pectoris du- plici serie ; manibus adactylis ; caud& rectä, apice aculeato ; tetraphyllo. 8.5: 368. UEBER DIE PALÆADEN Oder DIE SOGENANNTEN TRILOBITEN.. Mémoire sur les Palæades appelés jusqu’à présent Trilobites ; par J, W. DaLuaw, prof. et directeur du musée zoologique Zoologie. | 479 de l’acad, roy. des sciences de Stockholm; traduit du suédois par Fréd. ENGELHART. In-/4° de 84 p., avec 6 pl. gr. Nurem- berg, 1828; Schrag. Nous avons fait connaître avec assez de détail le beau mé- moire de M. Dalman , inséré dans les mémoires de l'académie royale des sciences de Stockholm, pour qu'il soit inutile d’y revenir, en signalant sa traduction ( Voy. Le Bulletin, 1828, Tom. XII, n° 91, et XIV, n° 131.) Nous nous bornerons à re- mercier, au nom de la science, M. Engelhart, de nous avoir donné la traduction de cet important travail; son insertion dans une collection académique qui n’est à la portée que d’un petit nombre de lecteurs, et la langue dans laquelle ilest publié, restreignaient beaucoup le nombre des personnes auxquelles il pouvait étre utile: grâce à la publication de M. Engelhart, un bien plus grand nombre de naturalistes pourront le consulter. Ce mémoire forme un joli cahier in-4° , parfaitement impri- mé et sur beau papier. Les planches sont aussi très-bien gravées, et cette publication fait honneur au zèle et aux soins éclairés de M. Schrag. F. 369. ICONOGRAPHIE ET HISTOIRE NATURELLE DES COLÉOPTÈRES D'EuroPE ; par M. le comte DesEan et M. J. A. Borspuva. Paris, 1829. (Extrait du Prospectus.) La publication de cet ouvrage, commencée en 1824 par MM. le comte Dejean et Latreille, et arrêtée par des circonstances imprévues, va être reprise aujourd’hui sous d’heureux auspices. La santé de M. Latreille, et des travaux généraux sur l’ento- mologie, ne lui permettant plus de s’occuper de cet ouvrage, M. le comte Dejean, dont tout le monde savant apprécie le ta- lent, le plus célèbre des entomologistes pour la connaissance des Coléoptères ,et enfin celui qui possède la plus riche collec- tion en insectes de cet ordre, restera seul chargé de la rédac- tion de cet ouvrage. Cependant, comme il est presque tout entier à la rédaction de son Species , M. Boisduval, déjà favora- blement connu par plusieurs travaux en histoire naturelle, sera, sous sa direction, chargé d’une partie du détail de l’opé- ration. M. Dejean suivra , pour cet ouvrage, le même ordre que celui qu’il s’est créé pour son Species ; seulement, en raison des figures, les descriptions seront plus courtes. 478 Table des articles. Pour que les souscripteurs à l'ouvrage de MM. le comte De- jean et Latreille n’éprouvent aucune perte, trois livraisons, dans le cours de l’entreprise, seront livrées gratis à ceux qui rendront les trois premières. L'Iconographie des Coléoptères d'Europe comprendra tous les insectes de cet ordre qui ont été trouvés en Europe; et, en outre, pour ne point laisser de lacunes dans la série adoptée par M. le comte Dejean, il sera donné un individu de tous les genres exotiques. Les dessins seront exécutés par M. Duménil, lun de nos premiers peintres d'histoire naturelle, qui surveiïllera lu-même la gravure; l'impression et le coloris des planches. Lorsque les espèces seront trop petites pour pouvoir être représentées de grandeur naturelle, on les grossira plus ou moins, en ayant soin cependant de donner à côté l'individu de grandeur naturelle au trait, pour éviter ces échelles de pro- portions qui, quoique plus économiques , induisent souvent en erreur les personnes qui n’ont pas quelques connaissances du dessin, Dans d’autres cas, on ne grossira que certaines parties, telles que les élytres, le corselet, etc., lorsqu'ils offriront dans leur ponctuation des caractères SR à ; de même, dans cer- tains genres, il sera indispensable de donner des détails grossis des organes de la manducation et de la locomotion. L'ouvrage complet contiendra 130 livrisons divisées en 12 volumes , et chaque livraison sera composée de 5 planches color. et du texte correspondant. Ces livraisons contiendront chacune trente espèces l’une portant l’autre. LLRLA SRI VER LEVEL LR LUS LVL LL LEE LULLLE LULU LIELELVEVLLELILR Les de sde 4 1 TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. Géologie. Tableau comparatif des roches, 2° édit.; De la Bêche........... 345 Recherches sur les ossemens fossiles du Puy-de-Dôme; Croiïset et dobest.:s sr. ne sais <ére taet rdditneuls épées Mrs 20 346 Observat. sur, la géognosie du dép. du Var; Lor. Pareto........ 349 Essai sur la géologie du Norfolk oriental; Taylor.............. 366 Esquisse de géographie phys. des Malvernhills: Ainsworth....,... db. Sur le sable de la baie de Penzance; Boase. DE ou nn ns Ge Pinus MORE Observat. sur les format. d’alluvion di Connie: . PES ue TT. Format. interméd. de la vallée de Reuss; Lusser d’Altdorf. Dee 369 Sur les dépôts d’antimoine sulfuré près Bruck ; Erbretch....,.,.#.. ibe - dise a Table des articles. 479 Introdact, à la Flore du Hanovre, etc.; Meyer..... RER TR Shell D Fragmens géolog. de Dillenburg; D CRAN nier le seb 252 Fa PRE : À Remarq. de géogr. phys. sur la presqu’ile scandinave ; Steflens, . 72 Sur la lignite des environs de Chambéry; Delpine.. mu h als ed dé; :: 1. Formation du lac de Lugano; Lätta........... PPETET PET PRET 373 Sur le terrain occupé par l’Etna; Gemmellaro..... store e ver 274 Mém. géolog. sur les iles Ponces; Poulett Scrope............... 378 Notes géolog. sur le district entre la Jumna et le Nerbuddah ; D° ane tonte te if ce un agses De « els té À 379 2° partie du relevé géolog. du canal. Érié ; A. Eaton.. TENILe 381 Nomenclataue géolog: du N. de l Amérique : A a pense vo . 382 Nomenclat. géolog. du prof PR ASE AP ntm ee — 1h. Relevé géolog. des env. de Philadelphie: Troost.. abat ADS 384 Esquisse géolog: d’Alabama : UL Porter. 5. te guess verse à tb. Observ. géognostico- “minéral. sur la Caroline du N.; Rothe...,... 385 Descript. des roches près St.-John, à Terre-Neuve; Baird. . «... 386 Notice sur la vieille Californie ; Padrès...................4... ia Nouv. note sur le prétendu volcan de Bakou.................,. -. 4b. Société géologique de Londres.............. sih + nous sal 388 Histoire naturelle générale. Caïi Plinit secundi libri de animalibus; Ajasson de Grandsagne.... 392 Histoire naturelle de Pline; id....:.......... smeic.-sovee 095 Nousesur Pline l'ancien; 1, .:.uue doom ge ace ou , de «10. Observ. sur l’état des sc, nat, chez de peuples de TA sie : Abel Rémusat,............ dune ns ete els 01e art su ses 896 Note sur Rojas RES RAD LÉEN Le à: ormadi idiote nie MLOET Minéralogie. Élémens d’Orictognosie de Math. Tondi................,.. .... 398 De gemmis Plinii i imprimis de Topazio; D' Glocker............. 399 Botryogène ou Sulfate rover de fer de Fahlun ; Haïdinger........ 1b. nr sun ces dou ve 400 Analyse du Silicate de ‘fer (Hé: EE. anse tri à NAS : Sur la forme cristalline du Dichroite; Tamnau.......,.... se. sac 40 Notice sur 2 nouveaux minéraux du Mexique; Del Rio...+.e...4 1, Sur le Séléniure de cuivre de Santa-Rosa ; Dubuisson......,,.... 402 Analyse d’un nouv. minéral , de Fabhlun; Trolle-Wachmeister. .. 404 Analyse d'un minéral pulvérulent ; id........,.. se utée ph ea à 51160 Recherches sur les eaux minérales de la Bourboule; Lecoq........ 405 Eaux minérales de Bilin (Bohème ); Reuss et Steinmann, 407.— Eaux acidules de Niederau ; Gmelin, :b.— Bains de Bertrich ; Har- less , :b.— Descript. de la source ferrng. de Lamscheïd; Harless LT PP EE RS RETRO CERTES bot einos 2408 Masse de charbon de terre remarquable, :b. — Remarques sur les mines d'or de la Caroline septent.; Rothe, 409.— Mines d’or de Reëstarfomiet, à Zlatoonst, is + à 55 mhie-scaie ocnreteroe à à tb. Voyage Miléislogiqne des frères D’Andrada dans les prov. St.-Panl (Brésil); Drammond..............., elesiadt minermrdis à vide 411 Botanique. Brève observation sur la réplique de M. Loiseleur-Deslonchamps ; _ is. 'OOAIPÉOOTET ET ETEE EOPE RER serres ses + 415 Sur la métamorphose de l’Ectosperma clavata ; F, Unger.......... 416 Observation d’une monstruosité de fleur du Lilas vulgaire ; Guillemin. 417 Sur les Hybrides dans le règne végétal; sans nom d’auteur.— Practi- cal Botany ; W. Johns.— First steps 1o-Botany ; J.L. Drammond. — Conversations on Botany. — Outlines of Botany; J. Locke...>. 418 480 . Table des articles. Sur la distribution géographique des plantes; C. Pickering..…. .,... Catalogue des plantes du Stockhorn ; K, Trachsel. —— Esquisse de la Flore de Schaffouse et de Thargorie. — Sur la végétation du cou- tinent de l'Italie; S. Brunner.. nee dar 4: ae Mme re À Botanical Register...... En te Ma seu ut EC NEUTRE Botanical Magazine; W. J. Hooker...... D el era DU Flore des Antilles ; F. R. de Tassac........ Jane nets LUE Appendix ad Ziéichlh stirpium sardoarum ; J. H. Mornis Flore d’ mn Mertens et Koch Genera et species Orchidearum et Aprtahnn etc. ; S. Van Breda. — Détermination de quelques plantes d'ornement; B.......... Nouvelles espèces de Pélargoniums, etc.; L. Trattinick. — Mémoire sur les espèces de safrans de la Flore napolitaine.— Observationes in Ajugam Genevensem ; F, G. Drees.— Enumeratio Rosarum circa Wircchureum ete. S'APRAU rue aptes Le ne scler Observations sur la nature des Fougères, etc. ; G. P. Kaulfuss.— Sur la propagation des Fougères, etc. ; Seïtz.. CR PRE LE Mycologia Europea; C. H. Persoon. =: BéeuE de CRE de l’Agenais ; L. de Brondeau........... Truffes (dunes près Bordeaux ; Laterrade.— Note sur le Zycoperdon fulvum.— Catalogue des ra cultivées aux jardins botaniques de l'ile Bourbon et du Sénégal.— Sur le Visnea Mocanera...... De la préparation des HÉrPe Lecoq.— Observations sur différens herbiers de Sieber; C. B. Brel Re SU STE RES SP ERE _. Herbier de Marschal-Bieberstein.— Herbier de Linné.—Hortus siccus Landinensis danses, 2 PERLE oder eee are ee Botanique du midi ‘de RENE * DOME ae nee RE Programme de la Société teylérienne à Harlèm , pour 1820. Fleurs artificielles en cire; M% Louis....... bus d'a banc LÉTTR Zoologie. Énrobt der Dierkande : Van der HŒven. 21: Jones nee eme ca à Zoologie de la Coquille ; Lesson et Garnot. Cons de l'hist. nat. des Mammifères ; Geoffroy-Saint-Hilaire.......,........... Le Darstellung neuer oder wenig bekannter Sœugethiere; Lichtenstein. — Nova pentas craniorum ; Blamenbach.— Mammifères du cabi- net de la Soc. zoolog. de Londres; Vigors et Horsfield.......... Sur quelques chauve-souris frugivores; Is. Geoffroy-Saint-Hilaire.. Ossemens fossiles d'éléphant. PART NES à one LES TE ‘ Sur le Mastodonte à dents étroites; Nesti. Sue r ot Le Tone : Ornithorhynchi paradoxi descriptio anatomica; Meckel.......... Sur l'articulation du genou de l’Échidné et de A M R. Knox.— Sur l'ergot de POrnithorhynque ; Van der Hœven... Ornithologia poëme; Jennings.— Atlas des Oiseaux d'Europe; Wer- uer.— Histoire nat. des Oiseaux-Mouches ; 2° livr.; Lesson.…. Nouvelle espèce de Procellaria ; Acerbi.......... ni hi OR Sur l’œuf et le fœtus des Chéloniens ; Tiedemann. — OEufs pondus par l’oviducte excisé d’une Tortue; Ferg.— Description d’une pastenague fluviatile du Méta; Roms CRM CL. Sage Spicilegia zoologica; Gray. 2° art..... dsvereire er Loeb ie « Zoclogical researches and illustrations ; M. J. S. Thompson... ..... Sur les Palæades ( Trilobites ) de Dalmen; Engelhart............. Iconographie et histoire naturelle des coléoptères d'Europe; comte Dejean et Boisduval............ ANR LT E Pet re due ne 419 420 421 423 425 428 430 431 EEE ann o PARIS.——IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, RUE JACOB, N 24. an DE ant r L : : a "u gag ets + À ve 1. abs Le ue 7-00 Mu ss D è pe - + ch met = en nd . née rue Lee dd. vue ds nat Ve pe nn sean ph "sq +. Mie - ee mnt Ge PS an à me " pres ut pe de 0 me M 00e nr Er bel PO Er A ADS. Depp on 6e 07 él cmd m9 4 me De md Me Son +4 + se nee ER D ot got np mm D ttes ad ge Jos he eye : Gnmge Péri dérr- . L - ; mn perde de 2 mit andre 9 es eh . - : pu ; L ph ag ut Aout EE CS . = PR pe L né m0 Cpgmmm.- < ms Qeam à és ce. $ CE Ph Era em Bee 4 hryries Pl hp nt nee