Z + gr gene à + à ee m pe dde ne ae Mo A EL EX tte cutartt & sahie à ms org co pe 4040 ture ro reçue delire net ture ® L 6 EE 2 dt > 1e ER + ee lens niet ere . ve - … RS mr Pre RE ever Lee et | arr hrathe amet rartientete lié ge de To dt te pu D 0 ee nt cr D Ptit ne dé nt tite dt hr gr dé ed ag) er en ve D EE 0 tee cm De Niro Lies citée Temp PCR there ne sv ne 47 et | >< ph ue me lon ef es pt Sopatrenhnrbgteret -Jutergrés tt 9-4 Le # : +0 z ‘ tre ch pee émettre © & À ’ Pitt eat el Le ge ru Me dé PE CAE re 2 De Pi gr = . est … D ut ps de mt es _ y Sade vise .3 ogsae nt à = 08e Le 2 wi han ge -dntet ete » 58 CESR et ee ne we po es jen ee ee pi em ee 2 à pong à ter of ef e = ee TR hd re De tort - + Le mage temios :: à HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE Museum of Comparative Zoology nt «7 me | \ JUN 1 2 1959 HARYARD UNIVERSITY BULLETIN DES SCIENCES NATURELLES. TOME XVII. LISTE DE MM. LES COLLABORATEURS DE LA 2° SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL DES SCIENCES ET DE L'INDUSTRIE (1). HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. GÉoLoc1E ET MinÉraLoG1E. Collaborateurs : MM. Berthier (R.) de Bonnard (B. ».), Boué (A. B.), Brochant de Villiers (Br.), | baron Coquebert de Montbret ( C. M.), baron Cuvier, Du- fresnoy, baron de Férussac (F.), Girardin, Huot, C. Prévost (C. P.), Rozet. — Rédacteur principal, M. DEeLArosse (G. Der.) BOTANIQUE , PHYSIOLOGIE ET PALÆEONTOGRARHIE VÉGÉTALES. — Collaborateurs : MM. Bory de Saint-Vincent, A. Brongniart, Buchinger, Cambessèdes, Dupetit- Thouars, Duvau ( D-uw.), Aidichad Gay, À. de Jussieu(A. De Jss. \ Kunth ,Mérat, Rasparz, Richard, À. de Saint-Hilaire (Auc. DE Sr-Hiz. ) — Rédacteur principal, M. GuILtEMN , (J.-A. Gx., ou Gx.). ZooLocrE, ANATOMIE ET PHys1OLOGIE générales et spéciales des animaux, PALÆONTOGRAPHIE ANIMALE. — Collab. : MM. Audi- netServille (Aup. S.), Audouin; Bory-de-Saint-Vincent { B. pe Sr.-V.), Breschet, Cocteau, baron Cuvier, Fréd. Cuvier (F.C.), Defermon, Defrance, comte Dejean (D*.), Desma- rest, Duclos, Duméril, baron de Férussac (F.), Gaimard (P. Garm.), Guérin (E. G.), Kuhn, Latreille, comte Lepelletier de Saint-Fargeau (L. S.-F. ), Magendie, Payraudeau, Quoy, Rang, de Roissy, Roulin, Strauss (S. s.), Virey.—Rédacteurs principaux : MM. Lesson et LuroTE. (1) Ce Recueil, composé de huit sections, auxquelles on peut s’a- bonner séparément, fait suite au Bulletin générceè et universel des an- nonees et des nouvelles scientifiques , qui forme la première année de ce jonrnal. Le prix de cette première année (1823) est de 40 fr. pour 12 nu- méros, composés de 10 feuilles d'impression chacun. \ ————————————————— PARIS. — IMPRIMERIE DE Æ. SE Ve sci RUE JACOB, N° 24 m7 & ." \r TA BULLETIN DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE, RÉDIGÉ PAR MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, LESSON ET LUROTH. 2° SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL, PUBLIE SOUS LES AUSPICES De Monseigneur Le Dauphin, PAR LA SOCIÉTE POUR La PROPAGATION DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES, ET SOUS LA DIRECTION DE M. LE BARON DE FÉRUSSAC. TOME DIX-SEPTIÈME. À PARIS; Au BUREAU CENTRAL DU BULLETIN, rue de l’Abbaye, n° 3, Et chez LevrauLr, rue de la Harpe, n° 8r. Paris, Strasbourg ct Londres, Chez MM. TREUTTEL FT Wurr2. 1829. UNIV -+eTy LIBRARY INT JUN 1 2 1959 | HARVARD UNIVERSITY 5. ESMP. Z00L | BULLETIN DES SCIENCES NATÜRELLES ET DE GÉOLOGIE. RARE LE BLUE E LIT LLE VE LD LRR LIVE LILI LIEERLIIR LUE LE EUR VTT OVER SAR SLI LEE GÉOLOGIE. 1. COURS ÉLÉMENTAIRE DE GÉOGNOSIE , fait au Dépôt général de la guerre, par M. Rozer, officier au corps royal des ingé- nieurs géographes. Un gros vol. in-8°, avec 7 pl.; accompa- gné d’une Description, avec figures gravées, des principaux genres de Coquilles fossiles, par M. Desmayes. Un vol. in-8° avec planches. Les deux volumes paraîtront ensemble en décembre 1829; le prix de la souscription est de 15 fr., payables en recevant l’ouvrage. Après le 1°° novembre, ce prix sera augmenté de 2 francs. | On souscrit à Paris, chez M. Rozet, rue de Verneuil, n° 40; chez M. Deshayes, rue de Paradis, au Marais, n° 9, et chez Levrault, libraire-éditeur. 2. Das Lesex nr ERDE, etc. — La vie de la terre; par S. C. Wacener. In-8°, avec 7 tables; prix, 12 fr. Berlin, 1825 ; Amelung. L'auteur de cet ouvrage, qui est ministre de l'Évangile, cher- che à prouver que le globe terrestre jouit de forces vitales par- ticulières, qu'il a une peau et des perspirations cutanées, et que son intérieur est habité non-seulement par différentes es- pèces d'animaux, mais même par des hommes. A. B. 3. UNTERWELT , etc. — Vie souterraine, où Preuves que l’inté- rieur de la terre est habitable et habité. In-8°. Leipzig, 1828; Wieubrack. 4. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALFS SUR LA NATURE DE LA VÉGÉTATION QUI COUVRAIT LA SURFACE DE LA TERRE aux diverses périodes de la formation de son écorce; par M. Adolphe BRoNGNIaART. ( Aunal. des Sciences nat.; nov. 188.) - L'auteur, qui croit être parveuu à déterminer dans la plu- B. Toue XVII. ï N° 4 part des cas avec certitude les grandes classes auxquelles ap- partiennent les végétaux fossiles, avertit d'abord «que, par le nom de classes , il entend Îles Afisbnl premières très-naturel- les qu’on peut établir dans le règne végétal. Ces divisions peu- vent, suivant lui , être portées à six : les agames, les cryptoga- mes cellulaires, les cryptogames vasculaires, les phanérogames gymnospermes, comprenant sous ce nom les conifères et les cycadées , les phanérogames monocotylédones et dicotylé- dones. | Les recherches de M. Adolphe Brongniart l’ont conduit à reconnaître que les végétaux fossiles, étudiés dans l’ordre de leur création, paraissent indiquer trois grandes périodes, pen- dant chacune desquelles la végétation a conservé les mêmes caractères essentiels , tandis que ces caractères sont totalement différens quand on passe d’une période ou d’un groupe de for- mation à un autre, La première période, la plus ancienne, comprend l’espace de temps qui s’est écoulé depuis le dépôt des premiers terrains de sédiment ( époque où probablement la végétation a com- mencé à s'établir sur la terre ) jusqu’après le dépôt des forma- tions de houille. On peut considérer les grandes couches de houille comme résultant de la destruction de cette végétation primitive de la terre. L’ancienneté des terrains dans lesquels se rencontrent les végétaux appartenant à cette période prouve, ce que d’ailleurs on aurait pu admettre à priori, que la vie a commencé sur la terre par le règne végétal. Pendant tout l'in- tervalle auquel appartient la période que nous signalons, les invertébrés seuls vivaient sur les terrains mis à nu; il est dou- teux que les mers renfermassent des poissons, Après la période que nous venons de signaler, il s’est dé- posé plusieurs couches qui ne renferment que des végétaux ma- rins ou des végétaux terrestres en trop petite quantité pour permettre de rien établir de positif sur la nature de la végéta- tion du globe à l’époque de leur formation. Au-dessus de ces couches ( qui comprennent le grès bigarré et le calcaire con- chylien), on recommence à trouver une végétation nouvelle, tout-à-fait différente de la première, et qui s’est maintenue sur la terre pendant tout le temps qui s’est écoulé depuis le dépôt du lias ou du grès à bâtir jusqu’à la craie. C’est ce qui forme la 2 » OÙ 16% Ver * Géologie. 3 seconde période de végétation , dont on trouve aujourd’hui les débris renfermés principalement dans le calcaire jurassique , ou dans les couches immédiatement inférieures ou supérieures à ce terrain, Pendant cette période, aucun mammifère terrestre ne paraït avoir existé sur la terre, qui n’était habitée que par les grands reptiles, au nombre desquels se trouvaient ces pté- rodactyles, ces plésio-saurus , ces ichtyo-saurus, que la nature avait organisés pour voler et pour nager. La seconde époque se termine à la craie : cette dernière for- ; mation ne renferme que quelques traces de plantes marines, et sépare la seconde époque végétale de la troisième, qui ré- pond à l’espace de temps pendant lequel nos terrains tertiaires se sont formés, c’est-à-dire celui pendant lequel ont eu lieu les dernières irruptions marines dont notre pays a été le théâtre, et les intervalles qui ont permis la propagation, d’abord des palæotheriums et des anoplotheriums , et autres genres aujour- d'hui perdus, puis des éléphans, des rhinocéros, et autres ra- ces contemporaines. Il ne faut pas croire que, pendant chacune des trois pério- des que nous venons de signaler , la végétation soit restée par- faitement la mème ; elle a plus ou moins varié ; et ces périodes, M. Adolphe Brongniart ne les donne que comme des abstrac- tions. On peut les comparer à ce qu'on a nommé région en géo- . graphie botanique. Les mêmes végétaux ne se trouvent pas par- tout dans une même région ; et cependant l'ensemble de la vé- gétation présente, dans chacune d'elles, des caractères qui la distinguent de celle des régions voisines : ainsi, sans être pro- fond botaniste, on reconnaît facilement la différence qui existe entre l’ensemble des végétations des bords de la Méditerranée , du nord de la France et des Hautes-Alpes, ou du nord de la Suède. Il en est de même pour les époques reconnues par M. Brongniart ; senlement la nécessité de classer les végétaux d’a- près les débris qui nous en restent ajoute beaucoup à la diffi- culté de la détermination. Pourtant, une comparaison attentive des portions de végé- taux qu’on trouve dans les différentes couches, avec les mêmes organes des végétaux vivans, peut conduire à déterminer, dans la plupart des cas, la famille et même le genre auxquels ces vé- gétaux ont appartenu ; détermination curieuse, à l’aide de la- I. 4 Géologie. N° 4 quelle on peut, par un travail analogue à celui qu'a fait M. Cu- vier sur les espèces inconnues d'animaux fossiles, se représen- ter les caractères et l'aspect de la végétation qui couvrait la terre pendant chacune des périodes que nous venons d'in- diquer. n Nous allons nous effurcer de faire connaître les résultats très-importans auxquels M. Adolphe Brongniart est arrivé sur ce sujet , en commençant par les couches les plus superficielles, par celles dont la formation est la plus récente, Los descendre ensuite aux formations anciennes. Et d’abord, dans la troisième période, si nous nous bornons à considérer les végétaux renfermés dans les terrains supérieurs d'eau douce, et autres formations antédiluviennes des plus ré- centes, nous n'y trouverons rien qui annonce un climat diffé- rent cu nôtre; les plantes sont celles qui croissent encore dans nos contrées. Dans les meulières des environs de Paris, par exemple, les fossiles indiquent l’existence de genres semblables à ceux qui se rencontrent encore dans nos marnes et dans nos étangs; ce sont des chara , des rymphæa, etc. Dans les formations plus anciennes de la dernière période, dans celles qui sont séparées des terrains d’eau douce supérieurs par des traces d’une ou plusieurs irruptions marines, la végétation est différente. Elle n'offre encore, il est vrai, rien dans son ensemble qui ne se trouve actuellement sur le globe ; mais les végétaux qui couvraient alors notre sol n'étaient pas ceux qui l’embellissent aujourd’hui : ils appartenaient presque tous à des familles propres actuellement aux pays chauds. Tels sont les palmiers et plusieurs feuilles qui sembleraient indiquer des lauriers et des mélastomes: tels sont encore les fruits de l'île Shepey, dont la plupart ne peuvent être rapprochés que de genres exotiques des pays chauds. On ne peut même dou - ter que les lignites décrits par M. Faujas de Saint-Fond ne soient, en plus grande partie, composés de troncs de palmiers dont on a même retrouvé quelques fruits qui annoncent des co- cotiers ou un des genres voisins. Des troncs de palmiers, ou d’autres arbres monocotylédons, ont été trouvés à Montmartre; des feuilles de palmiers ont été rencôntrées dans lesplâtrières d’Aix et dans la molasse des en- virons de Lausanne. Ainsi, à l’époque où Îles animaux de Mont- Y # Géologie. 5 martre (les palæotheriums et les änoplotheriums) vivaient aux environs de Paris, le même sol nourrissait des palmiers; et ces -deux circonstances réunies annoncent déjà d’une manière évi- dente un climat plus chaud que celui que nous supportons ac- -tuellement, quoique moins brülant que celui des régions équa- toriales. . «+ Du reste, abstraction faite de ce déplacement de climat, la totalité de la végétation de l’époque qui nous occupe présente ‘tous les caractères de la totalité de la végétation actuelle, prise dans son ensemble; elle se composait, comme celle qui couvre auiourd’hui le globe, de végétaux très-nombreux, très-variés ; analogues, quant aux familles et aux genres, à ceux qui exis- tent encore actuellement. Ces végétaux, considérés relative- ment aux grandes classes qu’il comprennent, se trouvaient dans des rapports numériques à peu près les mêmes qu'actuelle- ment ; c’est-à-dire que les dicotylédons étaient de beaucoup les plus nombreux , et les grands cryptogames , tels que les fougè- res ; les lycopodes , etc., les moins nombreux. La seconde période de végétation, celle qui correspond à -Pespace de temps qui s'est écoulé depuis le dépôt des couches de grès immédiatement inférieures au calcaire du Jura jusqu'à la craie inclusivement , offre avec la précédente des différences considérables. ++ Nous n’y trouvons plus rien qui annonce ni les plantes di- cotylédones de notre époque, ni les palmiers ; les cryptogames s’y montrent en proportion immense ; la famille des fougères seule y figure pour un tiers, et, conjointement avec les cyca- dées et les conifères, elle forme la presque totalité de la végé- tation. Une particularité bien connue de ces différentes fa- milles, c’est que leurs genres, du moins pour les fougères, étant susceptibles de croître sur la totalité du globe terrestre, on remarque que partout, dans ces genres, le développement des individus se trouve en proportion de l'élévation de la tem- pérature du climat. Or, dans la période qui nous occupe, les genres dont il est question offrent un degré de développement qui paraît avoir à peu près égalé celui qu'ils présentent dans les régions équatoriales. Les plus petits appartiendraient au- jourd’hui tout au moins au climat du Cap de Bonne-Espérancçe et de la Nouvelle-Hollande, 6 Geologie. N° 4 Remarqüons de plus que la présence, dans la seconde pé- riode , des deux familles des cycadées et des conifères est ex- trémement curieuse, en ce qu'elle semble indiquer une espèce de passage entre la végétation de la troisième période, où les dicotylédones dominent, et celle de la première, dans la- quelle, comme nous allons le voir, les plantes cryptogames constituent à elles seules la presque totalité de la végétation. Ajoutons de plus que la végétation de cette seconde période, plus abondante en espèces, si elle l’est moins en genres, que celle de la troisième , est au contraire moins abondante en es- pèces et plus en genres que celle de la première. | Pour dernière remarque, faisons observer que, pendant la durée de cette période , le règne animal a présenté des modi- fications analogues à celles du règne végétal : ainsi, point de de mammifères, ni marins, n1 terrestres. Les reptiles formaient à eux seuls tous les vertébrés, et les espèces de cette classe d'animaux, constituant d’ailleurs aussi des genres différens de ceux qui existent maintenant, présentaient des individus dont les dimensions étaient plus considérables. Arrivons enfin à la première période, d'autant plus curieuse qu'elle nous porte à l’époque de la première apparition de la vie à la surface du globe; les végétaux de cette période, dont les restes ont formé les couches de houille, présentent au plus haut degré les caractères de la simplicité dont nous avons vu que la nature ne s'était encore que peu écartée à la deuxième période : ils sont tous remarquables par leur peu de variété, par la simplicité de leur organisation , et par la nee "L leurs dimensions. | Les végétaux de la première période paraissent tous pou- voir se rapporter à six familles différentes , tandis que maïnte- nant nous en connaissons près de deux cents. Sur ces six famil- les, quatre appartiennent aux cryptogames (à la famille dont l'organisation est la plus simple }, une aux monocotylédones, et probablement une aux dicotylédones ; même ces derniers groupes diffèrent tellement des monocotylédones et des dico- tylédones connues actuellement, qu’il y a beaucoup de doute à leur égard , tandis qu'il n’y en a presque pas pour les quatre derniers. Le rapport numérique des espèces de la première rébétaiion à ‘A . Géologie. 7 comparé à ce qui se passe de nos jours offre encore une dispro- portion plus grande. Alors, sur cent espèces, quatre-vingt- douze au moins appartenaient à cette classe si simple des cryp- togames ; six aux dicotylédones , et deux aux monocotylédo- nes. Ce rapport est tout-à-fait inverse de celui des végétaux vi- vans, parmi lesquels, sur cent, il n’y à guère que 3 à 4 eryptogames vasculaires, des mêmes familles que celles qu'on trouve à l’état fossile, tandis qu'il y à environ 80 dicotylédo- nes et 16 monocotylédones. Des conséquences extrêmement curieuses ressortent de ces considérations générales sur la nature de la végétation pri- mitive. | | Et d’abord , si nous nous arrêtons aux dimensions que pré- sentent les individus de chacune des familles existantes à l’épo- que qui nous occupe, nous verrons que tous ces végétaux of- frent un développement, une grandeur, une force de végéta- tion bien supérieurs à ceux qu’ils acquièrent dans nos climats, æt même à ceux dont jouissent ces mêmes familles dans les ré- gions équatoriales. Ainsi les fougères en arbre de cette première période, quoi- que analogues , à beaucoup d’egards, à celles qui maintenant ne croissent plus que sous la zone torride, s’élèvent à une hau- teur double de celle qu'atteignent les plus élevées parmi ces dernières : elles ont jusqu'à 40 ou 50 pieds, tandis que ; dans notre époque , elles ne dépassent pas 20 à 25 pieds au plus, la plupart ne s’élévant qu’à 8 à 10. . Les lycopodes et les équisétacées ne sont actuellement que des plantes herbacées , ou tout au plus de petits arbustes qui s'é- lèvent à quelques pieds de haut. Parmi les plantes du terrain houillier, au contraire, les équisétacées, du genre calamite, ont 10 à 15 pieds, et peut-être plus, de haut, et les Iycopodiacées, qui forment le genre lépidodendron, ont jusqu'à 6o ou 70 pieds _ de haut. | | Or, nous voyons actuellement que les végétaux de ces trois familles , les fougères , les lycopodiacées et les prêles , acquiè- enttoujours une taille d'autant plus considérable que le cli- mat dans lequel elles croïssent est plus chaud. Nulle part elles me s'élèvent si haut que dans les régions à la fois chaudes et hu- .mides, telles que celles de l'Amérique équinoxiale et des iles 8 Géologie. . N° 4 de l'archipel d'Asie. Nous pouvons donc raisonnablement con- clure de cette considération, que les végétaux des terrains houilliers ont dû croître sous un climat à la fois beaucoup plus chaud et plus humide que les régions équinoxiales de l’Améri- que et que les iles de l'archipel d'Asie. Cette conclusion, qui se présente déjà avec nn si haut degré de vraisemblance, va paraître encore plus évidente par des considérations puisées dans le genre de la végétation des ter- rains houilliers. Nous disions tout à l'heure que la végétation des terrains houilliers était surtout remarquable par la grande proportion d’espèces appartenant à la classe des cryptogames : or, si nous cherchons à la surface du ylobe les points où maintenant la proportion des grands groupes de végétaux entr'eux se rap- proche davantage de celle qu'on observe parmi les fossiles de première période, nous verrons que, dans les îles, les crypto- games deviennent incomparablement plus nombreux que sur les continens, et que, parmi ces espèces, ce sont surtout les fougères et les familles voisines qui prédominent. à : On remarque même d’une manière évidente que, plus les îles sont petites et éloignées des continens, plus les fougères lyco- podes deviennent nombreuses, tandis que les végétaux pha- nérogames diminuent de telle sorte que, dans les îles isolées, telles que l’Ascension, Tristan-d'Acuña, etc. , ces familles peuvent surpasser les phanérogames, ou du moins les égaler. Nous pouvons donc concevoir que, si des iles éparses au mi- lieu d'un vaste océan existaient sans aucun grand continent, ‘ leur flore aurait le caractère de la flore de cette première pé- riode de végétation, quant au rapport numérique des plantes entr’elles. À Ces deux considérations du rapport numérique des végétaux entr’eux et de leur taille, comparés à ce qui a lieu maintenant à la surface de la terre, nous permettent donc de penser qu'à l'époque de la formation des houilles. 1° La surface découverte de la terre ne formait que des iles ou des archipels épars au milieu d’une vaste mer sans grands continens ; | 2° Que la température de ces îles était beaucoup plus éle- vée que ne l’est aujourd’hui celle d’aucur lieu de la terre; et, Geologie. :9 de plus, comme partout les végétaux fossiles de la première période de la végétation présentent à peu près les mêmes ca- ractères, nous devons en induire que cette température plus élevée était répandue plus uniformément sur toute la surface du globe. Une foule de faits de détail sont venus confirmer M. Adol- phe Brongniart dans l'adoption de cette théorie. En effet, les bassins houilliers se rencontrent presque toujours semés en séries interrompues, de manière à se rapprocher de ce qu’on remarque dans les archipels, où les îles, représentant des som- mets de chaînes de montagnes, sont presque toujours disposées par lignes interrompues. Des îles basses, semblables , pour leur position , aux îles de coraux de la mer du Sud, devaient pré- senter une végétation très-uniforme , attendu qu'elles n'ont pas de montagnes. | Si la considération de la nature et des dimensions des végé - taux qui croissaient sur les premiers terrains de transition nous conduit à regarder la surface du globe comme couverte par une mer immense d’eau chaude , au milieu de laquelle s’éle- vaient quelques îles, la géologie confirme le même résultat en nous faisant connaître l'immense étendue et la puissance des _calcaires de transition (formations déposées par la mer }, qui servent comme de base aux terrains houilliers, et l'étendue bor- née des couches de houille. La nature des animaux que ces mers immenses renfermaient offre une nouvelle preuve de leur température élevée. Aucun mammifère n’est connu à cette époque; on sait que de nos jours aussi ils sont beaucoup plus rares dans les petites iles où ils n’existent peut-être que lorsqu'ils y ont été transpor- tés des continens. Au surplus, les végétaux qui existaient à l'e- poque qui nous occupe ne pouvaient servir de nourriture à aucun animal connu. Quant aux dépôts houilliers eux-mêmes, M. Adolphe Bren- gniart les représente comme de vastes ea ui très-diffé- rentes, il est vrai, des tourbières actuelles par la nature des végétaux qui leur ont donné naissance, et par le climat sous lequel elles se sont formées, mais composées , comme elles, des détritus des végétaux qui avaient cru sur ce sol bas et humide depuis un temps plus ou moins considérable. 10 Géologie. N° 4 Les couches de tourbe ancienne ont été ensevelies par le dé- pôt de couches de grès ou d’argile, dont l’origine ést difficile à concevoir. rs Ces lits de tourbe se sont reproduits à plusieurs reprises pour donner naissance aux diverses couches de houille qui compo- sent une même formation houillière. Enfin, elles ont été recou- vertes complètement, et la végétation qui leur donnait naïis- sance paraît avoir été détruite par quelque grande catastrophe contemporaine de l’éjection des porphyres, qui, dans beau- coup de lieux, recouvrent les terrains houilliers. Peut-être doit-on attribuer à ces porphyres eux-mêmes, et à la chaleur qni à accompagné leur éruption, la destruction complète des végétaux vivans et la carbonisation parfaite des lits de char- bon. On sait, en effet, que, dans des terrains plus récens , les Zgnites , qui ordinairement présentent une apparence ter- reuse , prennent l’aspect de la houille ou de l’anthracite, lors- qu’ils ont été recouverts par des couches de déjections volcani- ques. C’est ce qu’on observe en divers lieux, ce qu’on remarque sur les végétaux enfouis sous les laves des anciens volcans de Auvergne. | Ainsi, en résumant ce qui est relatif à la végétation de la terre dans les trois grandes périodes admises par M. Adol- phe Brongniart, nous la voyons d’abord simple comme l’orga- nisation du règne animal aux mêmes époques ; nous retrou- vons dans ses caractères la preuve de cette température élevée que tout prouve avoir été en effet celle de la terre au temps de la formation de ses anciennes couches de terrain de transition et de transport; la distribution des familles et des genres nous représente les premières terres mises à nu comme des îles sor- tant à peine du vaste océah primitif, qui n’a formé que plus tard nos terrains tertiaires. A la seconde période, séparée de la première par un temps qu’on peut supposer très-considérable, la végétation se compli- que et se modifie dans un sens qui la rapproche, sous tous les rapports, de ce qu’elle deviendra dans la troisième ; elle indi- que une plus grande étendue de terre sortie de l'Océan, une température moins élevée, des genres de végétaux qui se rap- prochent de ceux qui prédominent maintenant, surtout de ceux qui croissent dans les régions équatoriales. Géologie, 11 |A la troisiètne période apparaissent les plantes monocotylé- ‘dones et dicotylédones; les familles et les genres deviennent beaucoup plus nombreux ; tout annonce une température plus modérée ; en un mot, un état de choses qui se rapproche de plus en plus de l'état actuel. M. Brongniart termine son important mémoire en se deman- dant s’il ne serait pas possible d’expliquer par quelque suppo- sition plausible comment une végétation vigoureuse de plantes à respiration aérienne apparaît dès les temps les plus reculés -de-la formation du globe, tandis qu’au contraire ce n’est que ‘dans les dernières périodes de cette formation qu’on rencontre des animaux à sang chaud, c’est-à-dire ceux des animaux dont ‘a respiration aérienne est la plus active. * L'auteur pense qu'on doit chercher la cause de ce double “phénomène dans la composition de l’atmosphère aux différen- tes époques dont il est question ; composition telle, que l'at- -moSphère aurait contenu d’abord une LL PR AG d'acide car- “bonique beaucoup plus considérable que celle qu’on y recon- “naît aujourd’hui. - Les animaux ne puisent le carbone qu’ils s ’approprient que dans les végétaux ; mais les végétaux, où l’ont-ils pris d’abord ? On ne conçoit pas comment ils auraient pu se l’assimiler, s’il avait été à l’état solide. Il paraît donc impossible de supposer “que les végétaux aient puisé ailleurs que dans l’atmosphère , et ‘à l’état d'acide carbonique, le carbone qui se trouve encore dans tous les végétaux et dans tous les animaux existans, et _ celui qui, après avoir servi à leur nutrition, a été déposé sous - forme de houille, de lignite ou de bitume, dans les divers ter- rains de sédiment. Si on suppose donc qüe tout ce carbone à l’état d’acide car- bonique était répandu dans l’atmosphère avant la création des premiers êtres organisés, on verra que l’atmosphère, au lieu de contenir moins d’un millième d’acide carbonique, comme cela à lieu actuellement, devait en renfermer une quantité qu’on + 1 évaluer exactement, mais qui était peut-être de 3, 4, 5, 6 ou même 8 pour 100. _ Onsait parfaitement, par les recherches de M. Théodore de ‘Saussure, que cette proportion d’acide carbonique, loin de “nuire à la végétation, lui est très-favorable, lorsque les plantes 32 - Geologie. sont exposées au soleil. Cette différence très-probable dans la nature de l’atmosphère peut donc être considérée comme une des causes les plus puissantes qui ont influé sur la végétation si active et si remarquable de la première période. | Mais cette même circonstance a dû nuire beaucoup, au con- traire , à la décomposition des restes des végétaux morts, et à leur transformation en terreau ; car ce mode de décomposition est dù essentiellement à la soust :action d’une partie du carbone du bois par loxigène de l'air; et si l'atmosphère contenait moins d’oxigène et plus d'acide hosities cette décomposi- tion devait, sans aucun doute, être plus difficile et plus lente. De là l'accumulation de ces débris de végétaux, et de là aussi des espèces de couches de tourbe, même dans des circonstances et avec des végétaux qui, dans l'état actueï de l'atmosphère, ne donneraient pas lieu à la formation de semblables couches de combustibles. | D'un autre côté, cette différence dans la composition de l'atmosphère, si favorable à l'accroissement et à la conservation des végétaux, devait être un obstacle à l'existence des animaux, et surtout des animaux à sang chaud, dont la respiration plus active exige un air plus pur. Aussi , durant cette première pé- riode , pas un seul animal à respiration aérienne ne pat avoir existé. | | Pendant cette même Dés: Mois avait été purgée d’une partie de son excès de carbone par les végétaux , qui, croissant sur la terre, se l’étaient d’abord assimilé, et l’avaient ensuite enfoui à l’état de houille dans le sein de la terre. C’est après cette époque, pendant la seconde et la troisième pério- des de notre auteur, que commencent à paraître cette immense variété de reptiles monstrueux, animaux qui, par la nature de leur respiration, peuvent vivre dans un air beaucoup moiris pur que celui qu’exigent les animaux à sang chaud , et qui en effet ont précédé ceux-ci à la surface de la terre. Les végétaux continuaient à soustraire une partie du carbone de l'air, et rendaient ainsi l'atmosphère plus pure; mais ce n’est qu'après l'apparition d’une végétation toute nouvelle, riche en grands arbres, et origine de nombreux dépôts de lignites, vé- gétation-qui paraît avoir couvert la surface de la terre de vas- tes forêts , qu’un grand nombre d'animaux mammifères , analo- Géologre. 13 gues, : sous le rapport des traits essentiels de lenr organisation, à ceux qui existent encore sur la terre, purent se développer ets accroître. “Ne peut-on ag d’après cela, que notre atmos- phère était arrivée à ce degré de pureté qui seul pouvait con- venir à la respiration plus active des animaux à sang chaud, et favoriser également le développement des végétaux et des ani- maux, lorsque ces derniers parurent pour la première fois à sa surface ? L’ existence simultanée de ces deux ordres d'êtres, et l'influence inverse de leur respiration, maintiennent abtielé ment notre atmosphère dans un état de stabilité, qui est un des caractères remarquables de la période actuelle. ( Le Globe ; Tom. VI, n° 122, 24 déc. 1828, et Tom. VII, n° 1, janv. 1829.) 5. WIEDERAUFRICHTUNG VERWORFENER GÆNGE, etc. — Recher- ches des filons, des bancs et des couches, déjetés. Mémoire géognostique fondé surtout sur des observations faites au Harz, et accompagné de remarques sur des déductions et des hypothèses géologiques ; par le D° Ch. Zimmermann. In-8° de 204 p., avec 6 papeher: prix, 7 fr. Darmstait et Leipzig, 1828; Leske. L'auteur voulant appliquer au Harz les règles données par M. Schmidt pour retrouver les filons déjetés, a trouvé sa théorie bonne , mais non pas ses déductions pratiques, et les a rectifiées dans cet querese , Qui intéresse donc plus le mineur que le géologue. Dans le 1° chapitre, il passe en revue les idées des diflérens auteurs sur le dérangement des filons; ce sont Agricola, Lohneyss, Rossler, Oppel, Delius, Werner, Schmidt et Hecht. Il fait remarquer qu'Oppel a été plus près de la vé- ritable théorie, savoir, de celle de Schmidt, que Werner, car ce dernier n’a pas eu une idée claire de la liaison entre le déjé- tement suivant la direction et celui suivant l’inclinaison. M. Schmidt a bien reconnu que les failles produites dans la di- rection des filons sont soumises aux mêmes lois que celles faites dans le sens de leur inclinaison, et que les abaissemens du toit des filuns servaient aussi à expliquer les dérangemens qu'ils ont pu subir dans le sens de leur direction. D'un autre côté, ce savant n’a pas mis hors de doute que si l’abaissement du toit produit le dérangement, l’on doit toujours déduire la direction dans laquelle ce mouvement a eu lieu, de l’écartement du sens 14 Géologre. de l'inclinaison de la masse coupante et de la direction ‘de la ligne d’intersection des deux plans des filons. De plus, il a né- gligé les calculs et les figures géométriques, ce qui a rendu ses règles imparfaites. Les filons ont été déjetés pendant qu'ils étaient ouverts. Il y a des cas où la théorie n’admet pas la pos- sibihté des failles et où elles n’ont pas non plus lieu dans la nature. Des filons peuvent se déjeter mutuellement et produire ainsi des doubles failles. Dans le second chapitre , l’auteur com- bat l’idée de Charpentier le père, qui prétendait qu’un point de l'intersection d’un filon ne permettait de rien conclure pour d’autres points d’intersection, Le 3° chapitre est consacré à con-- firmer par des exemples , que les filons sont des fentes remplies. Le 4° chapitre contient les règles pratiques pour retrouver les filons déjetés. Le 5°, les propositions comparées à celles de M. Schmidt. Le 6°, la détermination mathématique de la situa- tion de la ligne d’intersection de deux filons , êt les règles pra- tiques qui en découlent. Le 7°, la démonstration des cas où il ne peut y avoir de dérangement d’après la théorie. Le 8°, la description des failles observées dans le district supérieur de Burgstadt, près de Clausthal, et des dérangemens qui en résultent d’après la théorie ; et le 9°, l'application de la théorie pour re- chercher des filons déjetés au Harz. Dans ce dernier, il consi- dère les dérangemens produits par l'intersection de filons mé- tallifères, par celle d’un filon de schiste, par celle d’autres filons stériles ou remplies ‘de cailloux, et par celle de fentes. Les exemples qu'il donne seront lus avec intérét par le praticien comme par le géologue. Enfin , le 10° chapitre est une confir- mation de la théorie d’après des exemples tirés des mines étran- gères, par ex. du gite cuivreux, près de Roraas en Scandinavie, des mines d’'Himmelfürst et de Freyberg, et il termine par la dé- monstration de la possibilité des doubles dérangemens des filons. A. B. 6. GÉOGNOSIE DES TERRAINS TERTIAIRES, OÙ Tableau des princi- paux animaux invertébrés des terrains marins tertiaires du midi de la France; par M. Marcez DE Serres, prof. de mi- néralogie et de géologie à la faculté des sciences de Montpel- lier. x vol. in-8° d’env. 400 p., avec 5 pl. lithogr. et 2 gr. tabl. de coupes géologiques; prix, 7 fr. par souscription. * Montpellier et Paris ; Pomathio-Durville. (Prospectus). Geologie. 15 Le principal but qu'a eu l’auteur, en publiant ce travail, a été de démontrer que la constitution géognostique des bassins tertiaires n’était différente que parce que certains de ces bassins dépendaient de l'Océan, tandis que d’autres dépendaient, au contraire , des mers intérieures, Or, comme cette constitution a toujours paru la même, dans les bassins dépendans des mêmes mers , les mers intérieures devaient être séparées de l'Océan, lorsque les dépôts tertiaires ont eu lieu. Pour le prouver, l'au- teur a comparé les espèces fossiles ensevelies dans les bassins méditerranéens , avec celles des bassins océaniques; comparai- son qui à bien démontre qu'il existait des espèces communes dans ces différens bassins, mais que l’ensemble de ces espèces n’était semblable que dans ceux qui dépendaient des mêmes mers , quelle que fût la distance horizontale qui les séparât les uns des autres. Ce point de fait une fois établi, M. de Serres en a conclu que les dépôts marins tertiaires des bassins méditerranéens devaient avoir été produits postérieurement aux mêmes dépôts précipités dans les bassins océaniques, la Méditerranée étant rentrée plus tard que l'Océan dans ses limites actuelles, Dès-lors les dépôts tertiaires doivent avoir eu lieu à une époque peu éloignée des temps historiques, puisqu'avec des espèces qui paraissent per- dues , il en existe tant d’analogues ou de semblables à nos races actuelles, et que, d’après des faits incontestables, certaines espèces ont été détruites depuis ces temps historiques. Or, si des espèces ont cessé d'exister depuis la période actuelle, l’é- poque où vivaient, dans nos contrées, les éléphans, les masto- dontes, les rhinocéros, les hippopotames, les lions et les hyènes, ét tant d’autres animaux dont les débris fourmillent dans nos terrains tertiaires , n’est peut-être pas fort éloignée de l’époque actuelle. Ainsi, ces phénomènes en apparence si extraordi- naires, peuvent être saisis par l’analogie, et les causes qui agissent encore, font très-bien concevoir comment ils ont été produits. _ Cés considérations ont un si grand degré d'intérêt, que l’au- teur a fait tous ses efforts pour les rendre sensibles à ceux Même qui n’ont aucune idée de géologie. C’est à ce but qu'est consacrée son introduction, où il examine si les modifications «‘0y 4 | 16 Géologie. que le globe a subies ne sont point une suite nécessaire de sa constitution, et si les causes qui ont agi pour les produire, ne sont pas les mêmes que celles qui agissent encore (1). Après cette introduction, qui tend à donner une nouvelle direction à la géologie positive, l’auteur a tracé des tableaux qui montrent comment la partie connue de l'écorce du globe est composée, et de quelle manière les d“hris des animaux et des végétaux y sont disséminés. Reconnaissant, avec tous les géologues, que la création a eu lieu par générations succes- sives, il établit plusieurs périodes, pendant lesquelles les ani- maux et les végétaux ont conservé un ensemble de caractères communs, périodes qui concordent assez bien avec les forma- tions géologiques. | La seconde partie de l'ouvrage est spécialement destinée à faire connaître les principaux animaux invertébrés dont on oh- serve les débris dans les dépôts marins tertiaires du midi de la France. L'auteur n'y a jamais indiqué que les espèces qu'il a vues par lui-même, et dans le grand nombre qu'il en signale (près de 600), il a été extrêmement réservé pour admettre des espèces nouvelles; les animaux invertébrés, et surtout les mol- lusques, éprouvant beaucoup plus de variations dans leurs caractères que les animaux d’un ordre plus élevé. Quant aux espèces que l’on a dû cependant regarder coinme nouvelles, les dessins qu’en a faits M. Node -Véran, dont l'exactitude est bien connue, feront juger si c’est à tort qu’elles ont été consi- dérées comme telles. Ces dessins seront lithographiés dans l’éta- blissement de MM. E. Moquin et Bœhm, qui, participant à la publication de l'ouvrage en qualité d’éditeurs, de concert avec nous, y apporteront tous les soins dont ils sont capables. Enfin, la 3° partie de l’ouvrage de M. de Serres est consacrée à faire connaître les divers dépôts où l’on rencontre des in- sectes fossiles, et particulièrement les dépôts gypseux et mar- neux du bassin d’Aix (Bouches du-Rhône), où l’auteur en a découvert un si grand nombre, qui, tous, semblent se rappor- ter à des espèces analogues à celles de nos régions. Cette dé- couverte est si remarquable et encore si peu connue , qu’à elle seule elle donnerait un intérêt particulier au livre que, comme (1) Depuis long temps M. de Férussac soutient cette opinion qui, comme l'on voit, commence à avoir des partisans, Geologie. | x? éditeurs, nous nous empressons d'annoncer, ei qui est, en quelque sorte, un traité de géologie, espèce d'ouvrage dont nous manquons en France. 7. SUPPLÉMENT AU MÉMOIRE SUR LES TERRAINS DU DÉPARTEMENT pu Cazvanos, lu à l’Académie roy. des sciences, arts et belles- lettres de Caen, le 23 nov. 1827, par M. HérauLr. (Annales des Mines ; 2° série, Tom. II, p. 361 (3° liv., 1828). Le Bulletin a fait connaître (en 1823, Tom. IV, n° 531, en 1824, Tom. III, n° 206 ,et en 1825, Tom. VI, n° 3) les tra- vaux géologiques de M. Hérault sur le département du Calvados. La nouvelle note supplémentaire que l’auteur publie aujour- d’hui est relative au terrain houillier de Litry. Elle fait connaître que, dans le puits creusé au Carnet , en 1826, on a rencontré, à 107 mètres du jour, et à la profondeur à laquelle on aurait dû rencontrer la couche de houille exploitée, un pétrosilex ver- dâtre, analogue à ceux que l’on connaît à Montmirail et ailleurs, dans les terrains intermédiaires; ce qui dénote au Carnet un re- lèvement extraordinaire de ces terrains, analogue à ceux qui interrompent fréquemment la couche de houille de Litry, en divisant le terrain houiller par-dessous, en bassins irréguliers par leur forme et par leur grandeur, et en redressant les couches qui les environnent. M. Hérault conclut de ses observations, que le sol de transition présente, au-dessous du terrain houillier, une configuration très-ondulée, analogue à celle qu’il affecte dans les parties qui , situées à un niveau plus élevé, sont restées au jour. La couche de houille exploitée occupe ordinairement le milieu de l’épaisseur de la formation houillière, d’où résulte pour elle la foule d’accidens provenant des inégalités du terrain inférieur, accidens auxquels elle ne serait pas sujète si elle était déposée 25 ou 30 mètres plus haut, L'auteur donne quelques détails sur les deux bassins de l’an- cienne exploitation et du Carnet, puis sur un banc de poudingue qu'on a percé , à Gortille, sur une épaisseur de 65 mètres, sans en avoir trouvé la fin, ensuite sur les limites du terrain houil- ler, borné au midi et au sud-ouest par les terrains intermé- diaires , au levant et au nord-ouest par le Lias, recouvert par le grès rouge, le calcaire magnésifère, le grès bigarré ou par des alluvions; il se prolonge vers le nord-ouest jusqu’au P/essés, B, Tome XVII, 2 18 Géologie. département de la Manche, où ces couches se relèvent encore contre les terrains intermédiaires, mais sans replonger ensuite, comme elles le font à Litry, à l'extrémité opposée de son éten- due. B—. 8. Norice sur LE KaoïiN Des Pieux, départ. de la Manche; par M. Hérauzr, ingénieur des mines. (Mémoires de la Société d'hist. rat. de Paris ; Tom. IV, P. 194). Le bourg des Pieux est bâti sur un monticule, dont le pied est occupé par un schiste argileux verdâtre, qui s'appuie vers le sud-ouest sur un grès quarzeux formant la sommité de la butte des Pieux. Les couches de ce grès sont presque verticales, et recouvrent le granite de Tréauville, qui occupe le sénétait nord-ouest de la même butte. . C’est sur ce penchant qu'est située la carrière de kaolin, à droite en arrivant par la route de Cherbourg ; elle s’exploite à eiel ouvert ; l'épaisseur des dépôts de kaolin varie de 12,3 à 3,6; ces dépôts sont contenus dans une argile jaune pâle d’allu- vion, et gissent à des profondeurs très-variables; dans la car- rière visitée par M. Hérault, le kaolin se trouvait à 8 ou 9 mètres au-dessous du sol. | - L’argile jaune que renferme le kaolin présente, dans sa par- tie inférieure, beaucoup de petits blocs anguleux de grès quar- zeux, qui proviennent probablement de celui qui occupe le sommet de la butte. - Le kaolin se trouve dans le voisinage des Pieux, de distance en distance, sur un espace d'environ 10 kilomètres. Le terrain de toute cette partie est intermédiaire; il est à présumer que tout le kaolin provient du lavage par les eaux du granite voi- sin, qui se décompose très-facilement. Le kaolin des Pieux, bien épluché, a un grain très-fin ; il est d’un blanc assez pur, mais il contient des traces d’oxide de fer qui donnent à la porcelaine une couleur bleuâtre. Presque tout le kaolin des Pieux est employé dans la manufacture de porce- laine de Bayeux; depuis quelques années seulement on en envoie un peu à Nevers. R—T. 9: Norice GÉOLOGIQUE SUR LE Puits DE MeuLers (Seine-Infé- rieure); par M. À. Passy. (Zhid.; p. 387). Ce puits a été creusé avec la sonde en 1796, par les ordres TPE teint que des couches qui viennent au Jour dans le centre du pays de Bray. | _ Dans d’autres sondages on rencontra une couche de houille à 267 picds de profondeur; mais l'irruption d’une forte source d’eau vint interrompre tous les travaux, et la géologie d’une petite partie du département de la Seine-Inférieure a pu seule y gagner quelque chose. M. Vitalis est descendu dans le puits de Meulers à une.profondeur de 1025 p., ct il a donné un précis historique des travaux entrepris pour la recherche de la houille dans ces environs. | … M. Passy a retrouvé dans le fond d’une armoire, à la biblio- thèque de Rouen, une collection des échantillons nommés par M. Castiau. Leurs caractères n’offrent aucune contradiction avec les noms donnés aux substances du catalogue par le même M. Castiau. Ces noms ont été donnés dans le but d’établir des rapports avec les couches qui, dans la Belgique, précèdent la houille exploitée. Enfin, il a encore examiné deux suites d’é- chantillons du puits de Meulers: l’une à l'École des mines, et l'autre chez M. Feret, à Dieppe. La comparaison des mor- ceaux de ces trois collections , leurs marques et leurs carac- tères semblables ne laissent aucun doute sur leur origine com- mune et leur authenticité. | _ L'auteur de cette notice a visité l'emplacement du puits en octobre 1827; et les débris aecumulés à l’entour lui ont offert des substances et des fossiles identiques à ceux des collections de Rouen, Paris et Dieppe. D’après le tableau des différentes couches traversées par la sonde, que M: Passy a placé à la: fin de son travail, il pense qu’on peut grouper ces couches:en trois divisions : | _ 1° 175" environ de terrain superficiel, de craie blanche, marneuse et glauconieuse , et de marne bleue. 2° 109" de grès calcaires, glauconieux, et de marnes. 3° 100% de calcaire marneux, de calcaire lumachelle, de marnes , de grès et d’argiles schisteuses. ,* Le terrain du pays de Bray et le cap de la Hève, près du Hävre, offrent la méme disposition, 20 Géologie. | Ces couches concordent bien avec celles qui se montrent au jour dans le Bas-Boulonnais. Le pays de Bray est une dénudation de la craie circonscrite par cette formation, et caractérisée par la présence d’argiles schisteuses avec fougères (Pecopteris reticulala, Mantell.), et par la présence d’un calcaire marneux pétri de Gryphées virgules. En comparant les roches du pays de Bray avec celles du cap de la Hève, M. Passy ne trouve de différence que dans l’épais- seur des couches, maïs l’ordre est exactement le même, et les fossiles présentent une analogie parfaite. Il donne ensuite une esquisse du profil du cap de la Hève, d’où il résulte que dans le premier étage, il existe 7 à 8® de sable mêlé de silex pyro- maque jaune; ensuite 13® de craie jaunâtre à grains verts, et 30% de craie glauconieuse avec silex pyromaque. Le second consiste en couches de craie glauconieuse-sableuse, de marnes micacées et glauconieuses, et de deux lits de pou- dingues et desables ferrugineux, séparés par une marne micacée; cette portion a 15° de puissance. La partie inférieure dont la puissance est la même, 157, se compose d’une alternance de calcaire marneux, de marne et de grès calcaire. Les coquilles les -plus communes sont le Gryphea virgula , le Trigontia costata et Y Ostrea deltoïdea. Le cap de la Hève s'élève à 100% au-dessus de la mer. Le puits de Meulers est à 40" au-dessus de la mer, et il descend à 333% de profondeur. Le calcaire lumachelle ne se rencontre qu’à 125% au dessous de son orifice; le point le plus élevé me- suré dans le pays de Bray, est une colline à l’ouest de Savei- guiers {Oise), qui atteint 242° au-dessus de la mer. D'après toutes les observations que nous venons de rappor- ter, il devient constant que la craie, qui occupe tout le sol du département de la Seine-Inférieure, est supportée par les ter- rains de sable ferrugineux et de calcaire marneux qui recou- vrent la formation oolitique. ; Pere 10. NOTICE GÉOGNOSTIQUE SUR QUELQUES PARTIES DU DÉPARTEMENT DES ARDENNES ET DE LA BELGIQUE; par M. Rozer, officier au corps des ingénieurs. (Mémoire lu à l’Académie des sciences, le 9 mars 1829). Dans l'introduction, M. Rozet cite les différens auteurs qui Géologie. 22 ont écrit sur ces contrées, et annonce que leurs ouvrages lais- sent beaucoup à désirer, que l’âge relatif des différentes époques géognostiques n’y est pas parfaitement établi. En parlant de la configuration générale du sol, il prouve que la ligne du maxi- mum de hauteur, entre la Meuse et la Seine, est située plus à l’est que celle du partage des eaux; enfin, il établit deux plans généraux de pentes partant du centre des Ardennes, et se di- rigeant , en baissant graduellement, l’un en France et l’autre en Belgique. L'auteur a fait deux grandes coupes dans ces contrées, l’une depuis Mézières jusqu’à Liége, en suivant la vallée de la Meuse, l’autre en France, depuis Rimogne jusqu'à Liart, vil- lage situé à 4 lieues à l’ouest de Rimogne; 1° la première coupe offre les formations suivantes, par ordre d’ancienneté et en stratification concordante: les schistes alternant avec des diorites, des quarzites, des trapps, etc., et recouverts vers le haut par des grauwackes ; puis le vieux grès rouge, passant vers le haut à des grauwackes schisteuses qui composent un second étage dans la formation. Là-dessus repose la grande masse cal- caire qui s'étend tout le long de la vallée de la Meuse, et qui donne les marbres de Dinant, de Namur, etc., qu'il faut rap- porter au Mountain-limestone des Anglais. Cette masse supporte toute la grande formation houillière de la Belgique. M. Rozet n’a rien vu au- delà. Toutes ces formations sont couvertes de blocs erratiques. 2° En France, le lias avec ses Gryphées arquées, repose en stratification transgressive sur les schistes. Ensuite on voit se développer la grande oolite, le coral-rag et la craie; cette dernière formation est très-morcelée, ce qui prouve qu’une grande catastrophe est venue bouleverser ce pays à une certaine époque. Cette révolution est annoncée encore par les débris du terrain de transition, répandus en grande abondance sur les roches secondaires, dans les vallées et sur les montagnes, à plus de 300" au-dessus de la mer. L'auteur examine avec soin ces débris et les circonstances de leur gisement, ce qui le porte à conclure qu'ils ont été transportés après le creusement des vallées, ou, tout au plus, pendant ce creusement, par une cause inconnue , et qui doit être la même que celle qui a dépose les différentes parties du terrain diluvien, si développées dans Jes contrées qu’il décrit. — Commissaires : MM. Cuvier, Bron- gniart et Beudant, (L'Universel; 11 mars 1829. 22 | Géologie. | À 3à 11. DESCRIPTION CÉOLOGIQUE pu GRAND DUCRÉ DE LUXEMBOURG, suivie de Considérations économiques sur ses richesses miné- rales ; par A. Excerspacu-LariviÈère. In-4° de 163 p.,avec s pl.; prix, 4 fr. Bruxelles, 1828; Hayez. La 1°° partie de ce travail est consacrée à la description de la géographie, l'hydrographie, l’orographie et climatologie de Luxembourg. Les vallées y ont éte formées par l'érosion des eaux, et n'offrent pas de traces de déchirement. Il y a un seul bassin particulier au centre de la province, il a une circon- férence de 4 myriamètres, et il est bordé de dépôts de cailloux dont les plus gros sont au fond et les plus petits vers le haut des versans. Dans la seconde partie géologique, l’auteur dis- tingue dans cette contrée de grandes étendues primordiales composées de schistes, de grauwacke et de calcaire anthraci- fère, de petits lambeaux du terrain houillier, de calcaire magné- sien intermédiaire et de grès bigarré, enfin du muschelkalk, du Keuper, du grès quarzeux blanc, du lias, des gypses et des ar- giles. Le sol primordial occupe tout le nord, l’ouest et une par- tie de l’est de la province, et il est limité par une ligne tirée de Gensingen par Holtz, Habay-la-Vieille, Chiny à Florenville ; le centre est occupé surtout par le grès bigarré, et une partie de l’est et du sud du grand duché par les autres dépôts. Il dé- crit ensuite en détail les roches de ces formations. Dans le schiste argileux, quelquefois à silex, il place à Vibrin, Houffalize et Cherain des fentes de 30 à 60 centim. d'épaisseur, et remplies de grauwacke coquillière (Spirifer, Ammonites, sacer Blum.), et à empreintes. L’ardoise forme deux bandes principales, l’une du nord au sud, de Salm-Château à Hadelange, et l’autre du nord-est au sud-ouest, de Hoffelt à Herbeumorit. La plus grande largeur est pour la première 4000 t., et pour la seconde 800 t, La 1°° bande contient des bancs de schiste novaculaire {Vieil- Salm , Ottré, Lierneux-Sart), et est peut-être plus ancienne que la seconde. Il y a deux assises irrégulières de micaschiste qui partent du nord et vont à l’ouest ; l'une existe entre Horemar et Longueville, et l'autre entre Verlaine et Lahesse. Le schiste quarzo-micacé court du nord-est au sud-ouest, de Bogery à Lierneux. Le schiste siliceux forme deux veines de 6 à 30 cent. de largeur, l’une à Herman et Onneux, et l’autre à Longue- ville. Le schiste alunifère est disposé en une bande étroite entre Géologie. - 5 Heid, Morville et Opagne. Il y à un schiste argileux singu- lièrement décomposé. Le calcaire anthracifère du nord-ouest de la province est divisé en 3 bandes principales ; l’une a 2000 mèt. de largeur et 3200 mèt. d’étendué , entre Opagne, Borlon, Champlon et Hassonville ; l’autre, de 800 mèêt. de puissance, entre Ville, My, Bomal et Durbuy ; et une 3° de 600 mèt., entre Lagne, War et la Petite-Somme. Entre les deux dernières il y a un petit banc d’un mèt. de calcaire (Tubipores) entre Herbet et Grande-Somme. La stratification et l'inclinaison de ces assises varie beaucoup. Il y a un petit filon d’anthracite à Jusaine. Il ÿ a du calcaire à Encrines à Hassonville, et à Trilobites (Ca/y- mène Macrophtalma), au-dessus de My. Au-dessous de tous ces calcaires, l’auteur est tenté de placer un massif assez sem- blable et en partie grenu , à Durbuy et entre Humain, Melreux et Hotton. Le quarz compacte forme dans le schiste des filôns d’un mètre et plus en puissance. Il y a des brèches quarzeuses à Salm-Château et Recht, des agglomérats quarzo-talqueux mélés de schiste à Vieil-Salm, Bihain, etc., et dé petits amas de brèches calcaires dans des cavités calcaires. La grauwacke est peu répandue. Parmi les minéraux de ces différentes roches anciennés et alternant ensemble, il cite 19 variétés de chaux carbonatée , des filons de fluore à Humain, de l’asbeste ligni- forme et du disthène granuliforme dans une veine quarzeuse à Houlpaïx , près Ottré; et du talcschiste et diallage lamelliforme à Providroux. Il parle ensuite des gîtes de minerais, de filons de galène dans le calcaire, de ses variétés de forme , de ceux du cuivre pyriteux ét zinc sulfuré de Stolzembourg , de ses formes cristallines , du cuivre carbonaté vert en filons , près de Vieil- Salm ; du fer oligiste de Bihain, du fer sulfuré en amas, du fer hydraté en filons et enamas, des amas de manganèse oxidé de Bihain, du filon d’antimoine sulfuré près de Goesdorf, etc. Parmi les fossiles, il cite les Productus Martini, gigantesque "Sow. et ondé Defr., Terebratula tetraedra , un Spirifer voisin du S. attenuatus Sow.(War), l’Orthoceratite sgracilis Blum. ou Nodo- saire dans le schiste et le calcaire, les Ævomphalus nodosus , catillus et angulosus Sow., un Helicites trochilinus Park, le Poteriocrinites tenuis Müller ; des Cariophyllies à Verdeur (C. cornicula Defr.), le Madrepora Gervillit Defr. Le terrain houillier n’occupe que la commune de Bende; il 24 Geologre. offre beaucoup de sigillaires sans écorce interieure, et de la pholérite dans des fentes. Le calcaire magnésien, en partie glo- bulaire , qui existe à Grande-Somme et Durbuy, alterne avec le calcaire anthracifère sous-jacent ; ce n’est donc pas un dépôt secondaire, comme l’auteur le prétend. Le grès bigarré occupe surtout un triangle entre Osperen, Holenfelz et Niderwarchen; ailleurs, il n’est qu’en lambeaux, ou même est remplacé seule- ment par un poudingue quarzeux, comme à Junglinster, God- bringen et Eischbach. Il passe insensiblement et par alternances au muschelkalk, qui existe en bandes entre Diekirck et Meis- sembourg, Aspelt, Muno, Rossignol, Nobresart et Engelsdorf, Il est argileux dans le bas, çà et là oolitique et coquillier (4m- monites costatus Sch]., franconicus Schl., nodosus Brug., Be- lemnites fusiformis Miller, Cariophyllie, Encrinite, Gryphæa obliquata Sow., Pecten lens et orbicularis? Sow., Trochilites lævis Schl., Venus interrupta Defr.) Le grès quarzeux blanc se lierait, suivant l’auteur, avec le calcaire précédent lorsque le keuper n’est pas présent, Ce grès renferme des silex et du lignite. Le keuper se développe entre Wasserbillig, Manternach, Sennengen-Mondorf et la Moselle. Il présente quelquefois in- férieurement des bancs du grès blanc; il alterne cà et là avec des strates de calcaire cellulaire gris, et il a offert des regnons de sel dans du gypse. Le lias, qui n’atteint que 6 à 8 m. de puissance, ne se voit que dans la partie sud et sud-est du Luxembourg. 1l renferme du schiste marno-bitumineux à Ber- dorff, etc., et les fossiles suivans : Æmmonites Bucklandii Sow., Pecten equivalvis Sow., Nautilus reticulatus Monfort, Baculites vertebralis Lam., Belemnites hastatus et bisulcatus Blainv., une Donax voisine de D. rugosa Lam., et Gryphea arcuata, Ostra- cites, Spondiloïdes , Cyclolite Lam. La région gypseuse est bor- ‘née par la Sarre, la Moselle, et une ligne tirée de Diekirk à Contern et Mondorff; elle appartient en grande partie au keu- per. Il y a des amas de tuf calcaire dans le sud et l’est de la province ; il détaille surtout celui du bois de Lahaye, où il y a des ossemens des genres Canis et Mustela, et des coquilles, dont l’une est l’Æelix algira. Parmi les argiles, il place la lithomarge des filons du sol primordial (War, Stolzembourg) et d’autres argiles éparses en amas. Le terrain meuble abonde davantage dans le sol secondaire horizontal que dans le terrain ancien. Il termine 5 Géologie, 25 par l'énumération des minéraux et minerais secondaires; les localités des amas de minerai de fer liés au grès blanc sont La 3° partie, économique et technique, de l'ouvrage sera trai- tée dans une autre section. Le tableau méthodique des espèces minérales des roches et des fossiles du grand duché, terminent cette monographie. À. B. 12. REMARQUES SUPPLÉMENTAIRES SUR LES FORMATIONS OOLITIQUES et sur les roches qui y sont associées dans les comtés de Sutherland et Ross, dans les Hébrides; par M. Ronericx ImPex Murcæisox. (T'ransact. de la Soc. géologique; 2° série, 2° Vol., p. 359), Nous avons déjà rendu compte dans le dernier numéro du Bulletin de ce nouveau mémoire de M. Murchison; nous nous sommes borné, dans notre extrait, à indiquer les faits relatifs aux formations oolitiques , qui formaient spécialement l’objet de ce travail. En relisant notre extrait, nous avons regretté de n'avoir pas indiqué plusieurs faits importans qui ont conduit l’auteur à regarder le granite de cette partie de l'Écosse comme le produit d’un soulèvement ez masse; nous allons réparer cette omission en rapportant les observations principales de M. Murchison sur ce sujet. Nous parlerons aussi de quelques faits relatifs à la dénudation. L'auteur avait déjà indiqué dans son premier Mémoire (voir le Bulletin , Tom. XV, n° 13) que le promontoire appelé Ord of Cailtsness, composé de granite, était la limite N.-E. des formations oolitiques ; il avait egalement remarqué que les parties du ter- rainçalcaire en contact avec le granite, étaient à l’état de brèche, ce qui l'avait conduit à cette conclusion remarquable, que le granite de cette côte avait été soulevé à une époque postérieure au dépôt des couches oolitiques. Les observations nouvelles de M. Murchison , faites conjointement avec M. Sedgwick, le por- . tent à croire que le granite a été soulevé à l'état solide, et que cette roche en traversant les dépôts marins qui faisaient aiors la surface de cette partie du globe, en avait fracturé les cou- “ches, et avait ainsi produit les fragmens qui forment la brèche actuellement en contact avec le granite. - À la pointe du Ordof Caültsness , le granite forme le loug de 26 Geolopie. N° 12 la côte un escarpement vertical d'environ deux milles, rejetant le vieux grès rouge sur son flanc nord , du côté de la plaine de Cailtsness, tandis que sur le côté sud on voit la brèche s’ap- puyer dessus ; cette brèche est composée exclusivement de frag- mens des formations oolitiques , réunies pat un ciment calcaire ; elle-paraît stratifiée dans quelques points. La surface des escar- pemens est recouverte par des alluvions épaisses provenant des montagnes primitives qui sont dans l’intérieur de l’île. Près de Portgower, le contact du granite avec les couches de grès et d'argile schisteuse, mérite d’être indiqué. On voit sur les deux côtés d’un ravin les roches formées par des couches peu inclinées. Les supérieures présentent une forme courbe et tortueuse, due probablement à des masses fracturées et irrégus lières qui ont été soulevées et introduites verticalement dans les couches schisteuses qui les recouvrent. En continuant à remon- ter ce ravin, on observe que toutes les couches sont divisées en un grand nombre de fragmens; on remarque de plus en un point le petit monticule conique, composé de ces mêmes frag- mens, placé sur le granite. Ces phénomènes prouvent clairement à l’auteur que le granite a été soulevé après le dépôt dé ces couches secondaires. _ Granite du Sutor of Cromarty. La partie de cette côte qui est formée de roches primitives, présente des couches presque verticales de gneiss très-schisteux, associé avec des couches sub- ordonnées de hornblende schisteuse et de talc; cette roche est traversée par de nombreuses veines de granite de dimensions très-différentes. On admet généralement que le granite était à l'état liquide à l’époque où ces veines ont été formées, et plu- sieurs géologues supposent en outre que le gneiss n’était pas encore complètement solidifié. Quel aue soit au reste l'état du granite lorsqu'il s’est introduit en veines dans le gneïss, il est nécessaire d'adopter une autre supposition pour l’élévation du granite sur la côte du comté de Sutherland. Il est évident, en effet, que le granite, lorsqu'il a été soulevé, n’était pas dans un état de liquidité, car il n’a ni pénétré ni recouvert les masses de brèche qui lui sont contigues. Il est plus probable que le granite était solide et à l’état cristallin, et que par son élévation il a brisé les couches de grès, de calcaire et d'argile schisteuse, préparant ainsi les matériaux qui devaient former la brèche qui Géologie. 27 $E trouvé près des escarpemens qu'il forme. Une autre preuve ‘de l'élévation en masse du granite sur la côte N.-E. du Suther- land, Selon M. Murchison , c’est que non-seulement les couches ‘du conglomérat de grès rouge ont été brisées, mais elles ont de plus été soulevées, puisqu'on voit ce conglomérat sur les som- mets de plusieurs montagnes dont la base est de granite ou de gneiss pénétré de veines de granite. Preuves de la dénudation des collines oolitiques de Braambury et Hare. La forme de ces collines, composées de couches qui corres- ‘pondent au Calcareous grit, paraît être le résultat de la dénu- dation. Les sillons nombreux parallèles que l’on observe sur la ‘surface de ces collines, nous montrent, pour ainsi dire, les “causes de ce grand phénomène; leur disposition régulière et pa- rallèle les fait regarder par l’auteur comme les traces que doi- vent avoir laissées les cailloux transportés par un courant rapide et violent. M. Murchison avait déjà observé ces sillons lors de son premier voyage dans ce comté; mais depuis cette époque a surface du terrain ayant été mise à nu sur une grande éten- due pour des travaux de carrières, il s’est assuré qu'ils exis- taient constamment. D’après la forme de ces sillons, ils doivent avoir été creusés par des' cailloux de toutes grandeurs entrai- nés par des courans qui allaient du N.-O. au S-E. En prolon- geant ces lignes dans l’intérieur, on peut tracer le chemin qu'ont suivi les blocs de vieux grès rouge depuis les escarpemens à ‘pie au sud de Loch-Brora, d'où on les suppose détachés jusque :sür les collines de Braambury. Ce phénomène singulier a déjà -été remarqué en Suède par M. Brongniart. Formation d’eau douce à l'ile de Skye. M. Murchison a trouvé sur les rives N.-E. du lac Hastin, “en Écosse, des fragmens aplatis d’un calcaire coquillier con- tenant cinq espèces de Cyclade, une de Paludine, une d’Huître, mn Mytilus et quelques bivalves non encore décrites. Parmi les cinq espèces de Cyclades, deux se retrouvent dans les couches supérieures de l'argile de Weald , ainsi que la Paludine et l’es- pèce d'Huître. Ces coquilles décèlent l'existence d’une formation d'eau douce dans cette partie de l'Écosse, fait qui n’avait en- core été observé par aucun géologue. De cette observation in- 28 Géologie. téressante, l’auteur conclut que quoique les terrains d'eau douce soient ordinairement plus limités que les terrains marins , cepen- dant à la même époque où les couches de l'argile de Weald se déposaient en Angleterre, des causes semblables donnaient naissance , dans le nord de l'Écosse, à un terrain d’eau douce analogue. D. 13. WaNDERUNGEN, etc. — Voyages dans des parties peu visi- tées des Alpes de la Suisse; par Hirzez-Escmer. In-8° de 168 p. Zurich, 1829; Füssli. Cet ouvrage contient la course de ce savant au mont Rose, et une excursion dans le Redetenstock, Kanpferstock et Glar- ner-Faulhorn, montagnes des cantons de Schwitz et de Glaris. Ce dernier voyage , d’une lecture amusante, contient quelques notes géologiques. Ce sont principalement des grauwackes ou des grès gris ou rouges dont on y parle, et il y a très-peu de chose sur le contact des grès récens ou coquilliers avec le cal- caire alpin et avec la molasse. M. Huggy a publié une lithographie représentant la figure eten même temps la structure de la première chaine jurassique, derrière Soleure. 14. NIVELLEMENT BAROMÉTRIQUE DU FicureLceBiRGe, d'Eger à Baireuth; par le prof. Bercaus. ( Hertha; Vol. VIIT, la famille des Violacées , et qui comprend la plupart des Zo- Fun des auteurs. — Woffia. Il est fondé sur une nouvelle plante du Brésil. (W. brasiliensis. PENTANDRIE DIGYNIE. Reinivardtia. Synonyme du Dufourea de Kunth. Ce dernier nom avait été appliqué à deux genres, lun de Cryptogames l’autre de la famille des Restiacées. M. Choisy a, d'un autre côté dans les Annales des sciences naturelles » proposé le nom de Prevostea pour le Dufou- rea de M. Kunth. — Dondia. L’Astrantia Epipactis 1. est V'es- Pope sur laquelle ce genre a été constitué. — Tragium. Genre d'Ombellifères , fondé sur quelques espèces des Pénpinella des auteurs. — Biforts. Sur le Coriandrum testiculatum L.— Schult- za. Sur le Séson cr initumm de Pallas. PENTANDRIE PENTAGYNIE. Gaya, Ce nom est substitué à celui de Seringia , donné par M. Gay. EXANDRIE MONOGYNIE. 4canthospora, Synonyme du Bona- partea de Ruiz et Pavon. — Schwægrichenia. Syn. de lAnigo- santhus de Labillardière et Brown. — Funkia, Genre fondé sur l'Hemerocallis j Japoñnica Thunb. et espèces voisines. —Baum- gartenia. C’est le genre Borya , de R. Brown. — Æhrenbergia. Test pe Genre “établi sur une plante nouvelle du Brésil (£. ciliata). HexanRie TRIGYNIE. Cymation. Syn. du Lichstensteinia de Wilidenow. | | | .OcranpRie MONOGYNIE. Sweelia. Genre proposé pour une nouvelle plante du Brésil (S. fructicosa). — Selas. C'est le genre Gela de Loureiro. — Keithia. Genre établi sur une nouvelle plante du Brésil (X. brasiliensis). | DÉcaNDRIE MONOGYNIE. Lussacia. Pour Gay-Lussacia de Kunth. — Lacara. Genre fondé sur une nouvelle plante du Brésil (L. triplinervia). | Icosaspmis MONOGYNIE. Âunzia. C'est le Purshia de De Can- dolle. POLYANDRIE MONOGYNIE. Weihea. Synonyme de Richœia de Du : Petit-Thouars. IDYNAMIE: ANGIOSPERMIE. Razumovia. Genre établi sur une qe nouvelle de l’Inde-Orientale { (R. tranquebarica). MONADELPHIE PENTANDRIE. Jéréchiét C'est le genre Medusa de Loureiro, 78 Botanique. N° 50 MoNaADELPHIE JcosaNDRiE. Jackia. Synonyme de Wallichia de De Candolie. . MONADELPHIE POLYANDRIE. Blumia. Synonyme du Reinivard- tia de Blume. — Ræperiu. Syn. du Ricinocarpus de Desfon- taines. ne DraDSLPHIE DIANDRIE. Ÿrolichia. C’est le genre Hcteranthia de Nees. DiaDELPHIE DECANDRIE. Cryptobolus. Genre formé aux dé- pens des G/ycine subterranea, monoica, etc. C’est le même que le Voandzeia de Du Petit-Thouars , et l'4mphicarpa d'Elliot et Nuttall. — 'estonia. Genre formé sur le Glycine humifusa Willd.— Bonninghausia. Sur le Glycine vincentina de Ker. Pozxapezrie. Martia. C’est l’Elodea d’Adanson et Pur rh, genre formé sur quelques espèces d’Hypericum. SyncENes1E. Wikstræmia. Genre établi sur l'Ewpatorium Da- lea de Swartz. — Albertinia. Sur une nouvelle plante du Bré- sil. — Hopkirkia. C’est le Salmea de De Candolle. — Günthe- ria. Genre établi sur une nouvelle plante de l'Amérique méri- dionale (G. megapotamica). — Styloncerus. Pour Siloxerus de Labillardière. — Selloe. Syn. de Denekia de Thuberg, Le nom de Selloa a été donné à un autre genre par M. Kunth. — Flo- tovia. Genre établi sur deux nouvelles plantes du Brésil. —Feæa. C’est le genre Selloa de M. Kunth. — Centrospermum. Genre établi sur une nouvelle espèce qui croit en Espagne (C. Chrysan- themum). — Nestlera. C’est le genre Columellia, de Jacquin. — Collæa. Syn. de Chrysanthellum de Richard. — Rodigia. Genre établi sur le Seriola læœvigata de Vahl. — Mosigia. Pour Mos- caria de Ruiz et Pavon. — Voigtia. Syn. du Turpinia de Bon- pland. _— Delilia. Genre établi sur une nouvelle plante de l’A- mérique méridionale (D. Berterii). | GYNANDRIE MONANDRIE. Himanthoglossum. Pour Loroglossum _ de Richard. — Glossaspis. Pour Glossula de Lindley.— Parag- nathis. Syn. de Diplomeris de Don. — Dipera. Pour Disperis de Swartz. — Chamærepes. Pour Chamorchis de Richard. — Cybelion. Synonime de Zonopsis de Kunth. MoxoEciE ANDROGYNIE. Zantedeschia. Pour Richardia de Kunth. Moxorcie PENTANDRIE, Friesiu, C'est le genre Crotonopsis de Michaux. | LE Botanique. 79 MonorciE MONADELPHIE. ve Svn. du Podocarpus de Labillardière. CayProcaurE. AnSéhlliolirpiès: Genre de Mousses renfer- mant la plupart des Pérogonium où Pterygynandrum des au- teurs. — Trypethelium. Genre de Lichens parasites sur les cs officinales , adopté par Acharius et M. Fée. — #orms- Syn. du Delesseria de Lamouroux. — Coccochlorss. Syn.dua Palmella de Lyngbye; parmi les Algues. Le Coccochlo- ris fut proposé en 1807, tandis que le Palmella ne l’a été qu'en 1819. — Lasiobotrys. Genre de Chzmpignons parasites, formé surle Xyloma Xylostei D. C.— Gyrotrichum. Syu. de Circinotrt- chum @e Nees. - Sous le titre de Curæ posteriores, M. Sprengel à publié, en 1827, un volume de rectifications et d’additions, où se trouvent aussi établis plusieurs genres nouveaux propres à l’auteur, ainsi que des changemens qu'il importe de signaler. Le genre Aidelus a pour type une plante du Napaul { 4. ru- cranthus), et appartient à la Diandrie monogynie, où il est pla- céprès de l'Olgarrhena de R. Brown. - Oncoma. Syn. d'Oxera de Labillardière. - Thalasiumet Caryochloa. Ce sont deux genres de Graminées fondés sur des plantes de Montevideo. … Zuccarinia. C’est le genre Jackia de Walhch. _ Amphirrhoz. M. Sprengel a proposé ce nom pour remplacer celui de Spathularia employé par M. Aug. de Saint-Hilaire pour un genre nouveau de Violacées , parce qu'il existe déjà an genre de ce nom dans la Cryptogamie. . Compsanthus. Pour Compsoa de Don. «Steriphoma. Synonyme de Stephania de Willdenow et De Candolle. . Acrozus. Pour Æcronodia de Blume. Diplopetalon. Sva. de Dimereza de Labillardière. - Glechon. Genre de la famille des Labiées, établi sur une nou- velle plante de Amérique méridionale {G. thymoides). Asaphes. M. Sprengel donne ce nom générique à la plante que M. Don a cru la ménie que le Morira persica. Dremus. Syn. du Mniopsis de Martius. | uton. Pour Chisocheton de Blume. : nitis, Pour Coryneila de De Candolle. CTTOCR JT 80 | Botanique. ii he de Syn. de Dioclea de Kunth. Èt Schlechtendalia. Syn. de Mollia de Martius. _ GuicLEMIN. 51. TENTAMEN SUPPLEMENTI ad systematis vegetabilium Lin- næani editionem decimam sextam. Auct. ANT. SPRENGEL, Ph. D. In-8° de 35 pages. Gættingue, 1828; Dietrich. 3 Cet opuscule de M. Sprengel fils renferme les plantes pu- bliées depuis l'année 1827, époque à laquelle a paru le dernier volume de l'ouvrage dont nous avons rendu compte dans l’ar- ticle qui précède. 4, On y remarque un assez grand nombre d'espèces nouvelles, provenant des collections de divers voyageurs allemands, teis que MM. Zeyher, Weigelt, Sello, qui, dans ces dernières an- nées, ont exploré le cap de Bonne-Espérance, la Guiane hol- \isdaiine et le Brésil, Quelques plantes nouvelles ont fleuri dans le jardin de Halle, où M. Ant. Sprengel a pu les étudier avec soin. Il ne s'est pas borné à faire connaître ces plantes par de simples phrases descriptives, mais encore il en a donné des de- scriptions assez détaillées et des observations sur les caractères qui les distinguent des espèces connues. | : Deux genres nouveaux sont établis sous les noms de Moqui- ra et de Zeyhceria. | Le 1*°, dédié à M. Moquin-Tandon, de Montpellier, appar- tient à la famille des Lobéliacées,et tient le milieu entre le Scæ- vola et le Dampiera. Il a pour type une plante du cap de Bonne- Espérance (M. rubra), découverte par M. Zeyher. Le second est une Synanthérée qui se place près de l’Ursi- nia de Gærtner. Le Zeyheria acaulis est une plante du cap de Bonne-Espérance, recueillie, comme la précédente, par le bo- taniste auquel le genre a été dédié. M. Sprengei fait observer que le genre Zeyheria établi précédemment par M. Martius, paraît être identique avec le Spathodea de Beauvois. L'auteur fait connaitre un genre Fieldia, fondé par M. Cun- ningham (ée Field's Mem. of new south Wales, p. 364), qui ap- partient à la famille des Bignoniacées, près du Crescentia. L’es- pèce (F. australis) croit dans les Montagnes Bleues de la Nou-; velle-Hollande. Ga: 52. Manvez comeLer de botanique; par M. Borrarp. 2° édition. Un vol. in:18 de 468 p. Paris, 1828; Roret. Sans doute il existe un nombre plus que suffisant d'ouvrages Botanique. s &t élémentaires sur la botanique ; sans doute, le savant n'ira pas chercher dans celui que nous annoncons de nouveaux faits qui puissent agrandir le domaine de ses connaissances ; mais, con- sidéré comme un simple résumé des principes sur lesquels est fondée la science des végétaux, le Manuel de M. Boitard a son mérite particulier. Il a réuni, dans le cadre le plus rétréa , une masse énorme de documens, et, loin de lui faire, avec certains critiques , un reproche de nous avoir exposé le tableau des sys- ièmes plus ou moins défectueux et plus ou moins absurdes que les anciens avaient imaginés, nous lui saurons gré, au con- traire, d'avoir eu la patience fd’exhumer toutes ces vieille- ries qui semblaient condamnées à un éternel oubli. Cependant nous aurions désiré qu’à l'égard de nos contemporains il se fût montré historien plus exact, qu’il n’eût pas cité (p. 200) Adan- son comme l'inventeur des familles naturelles, et présenté De Jussieu comme celui qui n’a fait que perfectionner ce système. Cette assertion est contredite par l'auteur lui-même, qui, plus loin (p. 276), rend hommage sans restriction à la gloire de Ber- nard et d'Antoine Laurent De Jussieu. Dans l’énumération des familles, M. Boitard cite toujours M. De Humboldt comme l'au- teur de découvertes botaniques qui appartiennent à M. Kunth dont le nom est aujourd'hui trop célèbre pour qu’on puisse pardonner à un botaniste de l’ignorer. Au surplus, ces taches légères ne font pas beaucoup de tort à l'ouvrage de M. Boitard, quise recommande en général par une lucidité classique et par une surabondance de chapitres intéressans.… A. 33. SLOvAR 1 RODOVOUIKH IMIONE RASTÉNII — Jictionnaire des noms génériques des plantes; par Jean Manrixor. Saint- Pétersbourg , 1825. 362 pages in-8°. 54. CATALOGUE DES PLANTES qui croissent spontanément dans le district de Dmitrief sur la Svapa, dans le gouvernement de Koursk ; par M. Horrrr.( Moskofski Télégraph. — Télégra- _bhe de Moscou; n° 6; mars 1826, p. 156.) . Bien que l'étendue de la flore du district de Dmitricef, situé sous le 52° degré de latitude septentrionale et le 32° degré de longitude orientale, soit très bornée, l'ouvrage de M. Hæfft sera cependant fort utile pour les progrès de la botanique, en B. Towe XVII, 6 85 Botanique. ce qu'il servira comme d'introduction à la flore de l'Ukraine septentrionale. On y voitles plantes des gouvernemens de Saint- Pétersbourg et de Moscou , qui nese rencontrent déjà plus dans ceux de Kharkof et de Tehernigof, et l’on y retrouve, au con- traire, des plantes méridionales qui n’ont point été aperçtiés jusqu'ici dans le gouvernement de Moscou, non plus qu'au nord des provinces de Toula et de Kalouga, telles que la 7eronicé incana, Cyperus fuscus, Iris biflora, Plantago arenaria, Echiam rubrum , Aconitum anthora , Adonis vernalis , Aster amellus, et d’autres encore, quoiqu'en petit nombre. M. Hæfft trouve beaucoup d’analogie entre cette flore et celle de Berlin. | A. J. 55. PranrarumM Brasirx Icones et Descriptiones hactenàs ine- ditæ. Auct. J. E. Pour, M. D. Tom.I en 4 fascicules. In-fol. , fig. color. Vienne, 1827-1828. Depuis quelques années, les études des botanistes se sont, pour ainsi dire, concentrées sur les productions de l'Amérique méri- dionale ; et, parmi les vastes régions qui constituent cet immense continent, l'empire brésilien, par le luxe et la magnificence de sa végétation, a fixé particulièrement l'attention de nos savans. Personne n'ignore combien la science est redevable aux voyages du prince de Neuwied, de MM: Auguste Saint-Hilaire, Martius, Mikan, Raddi, etc. Voici encore un nouveau voyageur qui vient communiquer à l'Europe les résultats de ses travaux, après un séjour de plusieurs années dans les provinces de Minas Geraes, de Goyaz, de Minas Novas, et après avoir parcouru d'immenses contrées, non pas absolument désertes, puisque partout la nature y développe ses richesses avec profusion, mais où le tableau n’esi jamais animé par la présence de l’homme civilisé. M. Pohl, déjà encouragé dans son expédition par la munificence de l’empereur d’Autriche,a encore reçu de ce sou- verain de nouvelles marques de bienveillance. Plus heureux que d’autres botanistes européens, qui, après beaucoup de dé- marches auprès des distributeurs subalternes des faveurs de leur gouvernement, obtiennentla permission d’une dédicace et la souscription à quelques exemplaires de leurs ouvrages; plus heureux, dis-je, que nos compatriotes, il a été vivement excité à publicrimmédiatement les plantes nouvelles qu'il a découvertes. Botanique. 83 © L'ouvrage de M. Pohl offre toute l’élégance typographique iconographique qu'on puisse désirer. Sans suivre d'ordre dé- pers il a néanmoins rassemblé à la suite les unes des au- tres les ak du même genre et de la même famille. Ses descriptions sont très-détaillées, et les figures, principale- ment en ce qui concerne le port des plantes, sont d’une belle exécution. Dans l’énumération suivante des genres ct des espè- ces que renferme le premier volume , nous ne pouvons présen- ter de détails que pour les genres nouveaux ; car la simple cita- tion des espèces nous entraînerait dans des longueurs presque inutiles , ou pour le moins très-fastidieuses. L'auteur dédie à l'empereur d'Autriche un nouveau genre de la famille des Scrofularinées, et qui a beaucoup ‘de rapports avec le Browallia de Linné. Ce genre , nommé FRANCISCEA, $ compose de 7 espèces, toutes remarquables par la beauté de leurs fleurs et de leur feuillage. Nul donte que ces plantes ne deviennent bientôt l’ornement des serres chaudes. Le genre Cosmibuena, de Ruiz et Pavon, qui a de grandes affinités avec le genre Circhona, est augmenté d’une belle es- pèce; et M. Pohl a cru nécessaire de changer le nom générique en celui de BuExA, nom que Cavanilles avait déjà donné à une autre Rubiacée, qui fait maintenant partie du genre Gonzalea (G. panamensis). Un genre nouveau de la famille des Euphorbiacées est pro- posé sous le nom d’Anexororrüw. Il est formé aux dépens de l’ancien genre Jatropha de Linné et des auteurs. À la suite de la description de la nouvelle espèce que l’auteur à figurée, se trouve l'indication de toutes les espèces de Jatropha, qui peu- vent être rapportées à ce genre. Le nombre en est de 24. Le genre Manihot de Plumier, Tournefort ct Adanson, est rétabli par M. Pohl, qui, poussant peut.être un peu trop Fin l'esprit de méthode , rejette le nom de Janipha, imposé par M. Kunth au même genre, parce qu'il ne convient qu'à une seule espèce (Jatropha Janipha L.), tandis que le nom de Manihot est appliqué par les Brésiliens à une quantité considérable d’es- pèck . L'auteur en décrit et figure 39 espèces nouvelles, dont ieurs, à la vérité, nous semblent n'être que de simples va- Lan les unes des autres. Le nombre total des plantes appar- 6. 84 û Botanique. tenant au genre Manihot est de 48, toutes mentionnées dans l'ouvrage Hs M. Pohl. | Sous le nom de Cxiposcozus, est encore ctabli un nouveau genre aux dépens des /atropha ou Janipha. Le Jatropha urens, qui en fait partie, avait déjà été érigé en genre distinct par Houston et par Rafinesque-Schmaltz; mais les noms de Jussieua et de Bivonœa, que ces botanistes lui avaient imposé, ne pou- vaient être adoptés, puisqu'ils ont été appliqués à d’autres gen- res. 4 espèces de Cnidoscolus sont amplement décrites et figu- rées; 11 autres sont simplement énumérées, et, parmi celles- ci, il yen a 8 de nouvelles, accompagnées d’une phrase carac- éristique et de l'indication de la patrie. Le Paysocazyx est un genre nouveau de la famille des Scro- fularinées, ayant de l’affinité avec le Sckwalbea de Gronovius. Il est surtout remarquable, ainsi que son nom l'indique, par son calice renflé comme une vessie. Il ne renferme qu’une seule espèce (Physocalyx aurantiacus), qui est sans contredit une des plus belles plantes de la famille dans laquelle M. Pohl es à ce genre. Un nouveau genre de la famille des Labiées a reçu le nom de PEcronor , à cause de la forme des dents du calice qui sont peltées au sommet. Ce genre est voisin de l'Hyptis et du Bystro- podon, et se compose de 3 espèces. {P. pusillus, radicans et to- mentosus.) Le genre 4llarmanda de Linné , est augmenté de 2 espèces nouvelles, sous les noms d’4. ænotheræfolia ct 4. angustifolia. L'auteur décrit et figure sous celui d’4. Schottii, VA, cathartica de Schrader. Il donne ensuite l’'énumération et la synonymie des autres espèces du genre Allamanda. Le genre MeLasanTaus, établi par M. Pohl et placé dans la famille des Verbenacées, entre le Duranta et le Lippia, pré- sente néanmoins de grandes affinités avec le Sckwerckia, qui appartient aux Scrofularinées. Ce nouveau genre est composé de 6 espèces, toutes absolument nouvelles. | Dans la famille des Salicariées est placé un nouveau genre sous le nom de DiPrusonox, qui renferme des plantes dont l'aspect est des plus élégans. Ce genre, dont une espèce a été placée par M. Kunth dans son genre Nesæa, a été définitive- ment adopté par M. De Candolle dans le 3° vol. de son Pro- Botanique. 85 ‘dromus; il avait également reçu de MM. de Chamisso et de éhlechtendal le nom de Friedlandia; mais celui que M. Pohl a posé est antérieur. Le nombre des espèces de ce genre est très-considérable : M. Pohl en décrit et figure 16; mais, dans l'ouvrage cité de M. De Candolie, il y en a 35. Un genre qui l'emporte encore sur le Diplusodon par la beanté de la plante qui le constitue, c’est le Paysocazxmma. Ce genre est voisin Cu Diplusodon; mais il s'en distingue par quelques caractères importans, ct il paraît former le passage au Calrplectus de Ruiz et Pavon, ou Zafoensia de Vandelli. Le Physocalymma floridum Pohl ( Physocalymna florida D. C. Prodr.) ést un arbre pourvu d’un beau feuillage et de fleurs ex- trémement nombreuses et aussi remarquables par leur char- mante symétrie que par la vivacité de leurs couleurs. Son bois est de couleur rose, et nommé pour cette raison Pao de Rosa par les habitans de la capitainerie de Goyaz. Sous le nom de Sipmaxrmera, M. Pohl a établi un nouvean genre de la famille des Mélastomacées, renfermant 3 espèces absolument nouvelles. * Legenre Rhopala, de la famille des Protéacées, est augmenté de 8 espèces nouvelles, dont 5 sont figurées. Un genre nouveau est établi sous le nom d’AxpriaPeTALuM, et formé aux dépens des RAophala des auteurs. L'auteur en publie 2 espèces nou- elles. - Enfin, 15 espèces du beau genre Fellosia de Vandelli, sont “décrites par M. Pohl avec tout le soin que méritent ces plantes, dont quelques-unes étaient à peine connues des botanistes, il y a fort peu de temps. Ce genre, qui appartient à la famille des Hoœmodoracées de R. Brown, a été diversement nommé par les auteurs modernes. C’est le même que le Campderia d’A- chille Richard. (Bull. de la Soc. Philomat., 1822.) GUILLENMIX. “fi, PLANTE ASIATIGÆ RARIORES, Ou Descriptions et figures d’un choix de plantes inédites de l'Inde orientale ; par N. W ALLICE, M. et Ph. D., surintendant du jardin botanique de la Com- . pagnie des JUL orient. à Calcutta, etc. 3 vol. in-fol. avec 300 pl. color. Londres; Treuttel et Würtz. (Prospectus. “De toutes les grandes régions du globe, l'Inde orientale est 86 Botanique. sans contredit la plus remarquable par la variété, la beauté et l'utilité de ses productions naturelles, Les parfums, les médica- mens, les tissus, le sucre, l’indigo, en un mot, les objets de commerce les plus précieux et les plus recherchés, ont tous une origine indienne, Cependant, malgre le puissant intérêt qu'in- spirent les végétaux de l'Inde orientale, il s’en faut de beau- coup qu'ils soient connus avec tous les détails que la science exige de nos jours. A l'égard de la plupart d’entr'eux, on est mème réduit à compulser les ouvrages très-remarquables pour leur époque, mais surannés pour notre siècle, de Rhéede et de Rumphius, qui se sont plus appliqués à faire connaître les pro- priétés vraies ou imagivaires des plantes qu'à décrire exacte- ment celles-ci dans toutes leurs parties. Mais, faute de meil- leurs renseignemens , c’est encore dans ces ouvrages que l’on va puiser tout ce qui a rapport aux végétaux de l'Inde, et leur importance est telle, qu'un naturaliste célèbre, le D° Hamil- ton, a récemment publié de savans commentaires sur l'Hortus Malabaricus et sur l’'Herbarium Amboinense. A une époque plus rapprochée de nous, Burmann fit paraître une flore de l'Inde tellement incomplète, qu’elle n’offre presque aucune uti- lité aux botanistes. Enfin, le D° Roxburgh, en publiant ses plantes de la côte du Coromandel, s’est acquis un beau titre de gloire aux yeux des savans ; mais les végétaux qu'il a décrits et figurés sont indigènes des parties les plus australes dullit- toral de la presqu'ile indienne; de sorte que ceux qui croissent dans les contrées septentrionales ne sont aujourd’hui illustrés par aucun ouvrage scientifique à figures, si ce n’est par quel- ques mémoires insérés dans les recueils de diverses Sociétés sa- vantes. Ce sont surtout les plantes du Napaul et des autres pays septentrionaux de l'Inde que les Européens désirent connaître; car l'intérêt qu'une espèce inspire se mesure en raison de son utilité ou de la possibilité de l’étudier vivante. Or, les expérien- ces de l’horticulture et les lois de la géographie botanique ont prouvé que les plantes du Napaul peuvent être cultivées en Europe avec autant de chance de succès que celles de l’Améri- que septentrionale. M. Wallich est de tous les botanistes contemporains ce- lui qui réunit au plus haut degré les conditions néces- saires pour mettre au jour un ouvrage parfait sur les plan- tes de l’Asie. Sa position, comme directeur du jardin bota- f — Botanique. 83 nique de Calcutta, pendant plusieurs ‘années, et un séjour de plus de vingt années dans l'Inde, durant lequel espace de temps il a exécuté des voyages considérables dans l’Indos- tan, le Napaul, la péninsule de Malacca et les contrées de Bur- ma, l'ont mis à méme d'étudier, avec tout le soin possible, les végétaux de ces diverses régions. Aidé des lumières des illustres botanistes européens, avec lesquels il a depuis long-temps entretenu une active correspondance , il se propose de publier, pendant son court séjour en Angleterre, les plantes les plus rares et les plus utiles. L'ouvrage sera composé de 3 volumes in-folio, contenant chacun 100 planches gravées et coloriées avecun grand soin. Les dessins originaux ont été faits d’après mature , sous la direction de l’auteur, par les peintres de la Di- rection des Indes orientales, qui sont des naturels du pays. Les descriptions seront en latin , langue universeile et la plus commode pour l’histoire naturelle. L'ouvrage sera distribué en 32 livraisons contenant chacune 25 gravures coloriées, avec les descriptions correspondantes. La première livraison paraî- tra en juillet 1829; les autres livraisons suivront exactement de trois en trois mois. Le prix de chaque livraison est de 64 fr. remis à Paris. On souscrit dès à présent, sans rien payer d’a- vance. Les éditeurs ne faisant tirer qu’un très-petit nombre d'exemplaires au-delà du nombre des souscripteurs, les per- sonnes du continent, qui désireront se procurer l'ouvrage, sont priées de se faire inscrire le plus tôt possible à la librairie Treuttel et Wurtz, à Paris et à Strasbourg. On peut aussi s’a- dresser aux principaux libraires de la France et des pays étran- gers. La liste des souscripteurs sera imprimée. G...N. 57. ALoxsiz COLLA ILLUSTRATIONES ET ICONES RARIORUM STIR- PLU, quæ in ejus horto Ripulis florebant, anno 1824, addi- ts ad hortum Ripulernsem appendicibus I et IL. (Memor. dell Real. Acad. dell. Scienze di Torino; 1827, p. 111 et 319.) Lorsque M. A. Colla publia son Hortus Ripulensis , un grand nombre de plantes, parmi celles qui y sont énumérées, n'avaient pu être suffisamment éclaircies, puisqu'elles n’avaient encore “donné ni fleurs ni fruits. Sur ces entrefaites, le jardin de Ri- voli s’est enrichi de plusieurs espèces nouvelles: de-là uti- lité et nécessité pour la science , 1° de faire mieux connaître, 88 Botanique. N° 59 dans des dissertations, en forme de commentaires, les plantes qui ont fleuri et fructifié postérieurement à la publication de l’Hortus Ripulensis ; 2° de publier des appendices contenant les catalogues des espèces nouvellement introduites. C’est ee qu'a fait M. A. Colla dans le travail dont nous alions donner un aperçu. | - Sous le nom d’£ucalyptus saligna, Smith avait décrit un ar- buste qui fut réuni par M. Bertoloni au genre Leptospermum, sous le nom de Z. resiniferum. M. Sprengel changea le nom spécifique en celui de flexuosum , parce que cette plante est identique avec le Metrosideros flexuosum de Willdenow; et comme ce changement a été admis par M. Link, le botaniste de Turin s’est cru obligé de s’y conformer, malgré l’antériorité acquise au nom imposé par M. Bertoloni. 11 donne une descrip- tion des parties de la fructification , et il fait remarquer que la capsule de cette plante est constamment triloculaire, ce qui in- firme le caractère attribué généralement au genre Leptosper- num, d'avow une capsule à 4 ou à 5 loges. L'auteur donne une figure d’un rameau de la plaute, avec quelques détails d'analyse de la fructifieation. | L'Hafkea rubricaulis avait été décrit sans fructification dans l'Hortus Ripulensis. M. Colla en donne une figure et la descrip- tion des organes fructificateurs. Il accompagne cette descrip- tion de quelques observations sur les organes que les botanistes ont décrit tantôt comme des pétales, tantôt comme des sépales, et 1l les considère comme des filets pétaloïdes; en conséquence, iladmet pour le genre Hakea (et probablement pour les autres Protéacécs) un calice commun composé de plusieurs écailles ca- duques, mais point de calice proprement dit ni de corolle. La floraison du Melaleuca densa à eu lieu dans l'été de 1824, et à nécessité un changement dans les caractères de la fleur, qui avaient été primitivement copiés dans l’Hortus Kewensts. M. Colta en donne aussi une figure. Le Nemophila Nuttallii est spécifiquement identique avec le Nemophila phacelioides, décrit par M. Nuttall et reproduit sous ce dernier nom par les auteurs anglais. M. Colia critique le nom spécifique adopté par ceux-ci, et 1} donne une description complète et une figure de cette plante. +. C’est avec le même soin que l’auteur decrit et figure le Cex- taurea american et Y Euphorbia variegata. Botanique. 89 "L'auteur avait recu , sous le nom de Tristania corÿymbosa, une belle plante, qui , ayant fleuri, fut reconnue pour une espèce d'Eugenia (E. australis Wend.) Il en donue la description, la figure, et il fait ressortir les caractères qui la distinguent de l'Eugenia Mini Aubl., et de V£Æ. elliptica W. dont elle est voi- * Une espèce d’Hakea était restée plus de 15 ans sans donner de fleurs ; enfin elle à fleuri, et M. Colla l’a rapportée à l’Hakea pectinata de Dumont-Courset, espèce dont il n'existe aucune figure. Elle pourrait bien aussi être la même plante que l'A. sua- veolens; maïs M. Colla expose les raisons qui lempèchent de re- garder ces espèces comme identiques. * Le Cineraria platanifolia est une plante d'ornement assez répandue dans les jardins, et qui avait été figurée dans l’Herbier de l'amateur, mais sans qu'on y trouvât les détails complets de l’organisation florale. M. Colla a rempli cette lacune, en don- nant une description tellement exacte et étendue, que nous la dirions Cassinienne, si l'auteur avait adopté la nomenclature du savant synanthérologiste français. » Le Crateægus indica L., fait maintenant en partie du genre Raphiolepis de Lindley. Ou n’en connaissait qu’une figure in- complète publiée dansle Botanical Magazine, n° 1526. M. Colla a pensé que la description et la figure qu'il donne de cette es- pèce ne seront pas superflues. | + Oncultive dans les jardinsune Malvacée qui a recu deSchrader de nom de Lavatera australis, et de Schultes celui d’/4Aæaple- beja. M. DeCandolle, dans le second volume de son Prodromus , Ta sommée ZLavatera plebeja; et c’est sous cette dénomination qu'elle est décrite ct figurée par M. Colla. Nous nous bornerons + à indiquer les descriptions et les figures de trois autres plantes qui sont aujourd’hui assez connues dans les jardins , savoir : le Calotharñnnus villosa,\e Viburnum sinense et Ve Salvia splendens. - M. Colla établit un nouveau genre surle Curculigo sumatrana -du jardin de Cels { Catalogne 1825 ). Ce nouveau genre de la famille des Hypoxidées de Brown, est dédié à Molineri, antre- fois conservateur du jardin royal de Turin. Il est ainsi essen- “tiellement caractérisé : Mozixer14. Corolla ( Perigonium D. C.) monopetala semisupera sexfida. Spatha univalvis. Stylus longisst- mus. Stigrna capitatum, Capsule unilocularis trivalris polysper- co s : 90 Botanique. ma apice foveola insculpta. Seminainappendiculata. Le Moline- ria plicata est une plante originaire de Sumatra, qui a le port et les feuilles d’une Orchidée, Eulin, l’auteur décrit avec beaucoup de soins une nouvelle espece de Pourretia sous le nom de P. magnispatha. Les figures qui accompagnent les descriptions que nous ve- nons de mentionner, sont lithographiées. Malheureusement, l'ar- tiste qui les a exécutées, quoique bon dessinateur, n'avait pas l’habitude du crayon lithographique, habitude qui, seule, peut donner cette pureté si nécessaire pour les analyses délicates des parties de la fleur et du fruit, Les deux appendices que M. Colla à placés à la suite des descriptions de plantes nouvelles, sont des catalogues alphabé- tiques de toutes les espèces qu'il a cultivées depuis la publica- tion de son Aortus Ripulensis. 4 On y trouve le nom adopté avec la synonymie la plus mo- derne ; l'indication des auteurs et des figures publiées ; la patrie; l'époque de la floraison, etc. Une grande quantité de notes ser- vent à éclaircir quelques points obscurs relativement à certaines plantes, ou à rectifier quelques erreurs répandues dans les ou- vrages récens. Il nous serait impossible de retracer ici ces im- portantes observations, tant elles sont nombreuses; et nous nous bornerons à indiquer la formation de deux ou trois genres nouveaux. Viviania. Ce genre appartient à la famille des Rubiacées, et avait d’abord recu le rom de Melanopsidium. Il est dé- dié au prof. Viviani de Gènes, et il est ainsi caractérisé : Calyÿæ semisuperus 5-7-partitus. Corolla hypocrateriformis, tubo intis barbato --sctoso , limbo 5-5-partito. Stamina 5-7 tubo adnata. Germen extus calyce cénctum, superne annulo nectartfero tectumn. Stigmata 5. Drupa abortu monosperma. Le Fiviania psycho- trioëdes est un sous arbrisseau dont la patrie est ignorée Anrommar@mia. Ce genre, dédié an médecin de l’illustre pri- sonnier de Sainte-Hélène, est formé aux dépens du genre Cor- rea, et renferme les espèces qui constituent la seconde sec- tion de ce genre dans le Prodromus de M. De Candolle. Il avait été établi précédemment dans une dissertation inédite que l’auteur avait lue, en août 1826, à la Société de physique de Genève. Voici ses caractères : Calyx subintegerrimus, pcrsistens. Corolla gamopetala cylindracea, limbo 4-fido erecto. Stamina 8 Botanique. 9# inæqualia, erecla, quorum 4 vix exserta. Flores pendul. Cætera at in Corræa. . Huzrexra. M. Colla adopte le genre brslin ce nom par M: Dumortier-Ratteau ( An». de la Soc. Linn.-de Paris, 2825, pod é mio pour type le Rosa berberifolia ou R. simplicifolia. 54 G:.,:N. 58. La FLoRx #T LA PomoxE FRANÇAISES, Où Description, his- toire et culture des fleurs et des fruits de France; par M. Jaume Sr.-Hiraire. Livraison 1 à 12. Paris, 1828; l’auteur, _ rue de Furstemberg ag E Dans une Collection des ren de la France antérieurement publiée, M. Jaume St-Hilaire s'était particulièrement occupé des “espèces les plus connues et le plus généralement cultivées ; il se propose actuellement de donner l’histoire et la figure Æ toutes les plantes pui ne sont pas dans cette précédente collec- tion, ainsi que des nouvelles variétés de fruits cultivés en France. Quelques-unes de ces plantes avaient été bien figurées et décrites dans des onvrages étrangers, mais nous n’avions pas d'ouvrage national sur ces plantes ; car doit-on considérer comme tels ces ouvrages entrepris sur un plan gigantesque , et qui n'existent encore qu’en projets précédés de pompeuses an- nonces? Un grand nombre des plantes publiées par M. Jaume St.-Hi- laire, et considérées comme de nouvelles espèces n’avaient pas été illustrées par des figures. Sous ce point de vue, l'ouvrage dont nous annoncons les 12 premières livraisons pourra être fort utile à la botanique française. Quoique, dans la disposition des espèces, l’auteur ne se soit astreint à aucun ordre métho- dique , nous allons donner un apercu succinct de ce que ces li- vraisons renferment de plus intéressant. Parmi les espèces de Campanules, dont le nombre est porté: à plus de 20, se trouve le Carmpanula bellidifolia, conservé dans lherbier de Vaillant, et indiqué comme croissant aux “Pyrénées. Cette espèce ne paraît pas avoir été retrouvée depuis par les botanistes. Le Campanula decurrens, de Thore, est aussi décrit et figuré. Cette espèce, fort du voisine C ART également beaucoup de ressemblance avec le C. ramosissima, de Sibthorp et Smith, ou C. Loreyi, de Pollini. 92 Botanique. Les genres des Violeties, des Primevères ét des Lisérons, remplissent les autres livraisons. Leurs espèces sont décrites fort brièvement , et l’auteur ne s'est pas engagé dans le dédale de la synonymie: Comme cet ouvrage paraît spécialement des- tiné à faire connaître les espèces, on n’y trouve pas beaucoup de détails sur l’organisation florale. Au reste, cette partie de la science e-t suffisamment connue, quant aux plantes françaises. Les fruits qui sont décrits et figurés étant plutôt du domaine de l’horticulture que de la botanique proprement dite, nous renvoyons à wn article qui paraîtra sur ce sujet dans la 4° sec- tion du Bul/etin. A. 59. FLora Bruxsvicensis.—Énumération des plantes qui crois- sent spontanément dans les environs de Brunswick; par W LacHmanx , D. M. 2 vol. in-8°, avec une carte botano-géo- guostique et une table lithographiée. Brunswick, 1827- 1828 ; Mever. | Une préface fait connaître la marche que l’auteur a suivie dans l'exécution de cet ouvrage. Il n’a pas voulu se borner - seulement à donner les descriptions des plantes de sa contrée, ct l'indication des endroits où elles se trouvent; mais il a en- _core essayé de présenter la chorographie, la géognosie, lin- fluence du sol sur les plantes, et la météorologie des environs de Brunswick. Un sujet aussi vaste n’était pas facilité par des travaux préparatoires qui pussent servir de guide à l’auteur ; car, depuis 1651, personne n'avait mis la main à la flore de Brunswick. Il n'existait que quelques remarques isolées sur la _géognosie de certaines localités ; la partie météorologique était tout-à-fait négligée; la hauteur de Brunswick au- dessus du niveau de ia mer n’était même pas connue. Le défaut de no- tions si intéressantes fut précisément ce qui a déterminé l’au- teur à publier un ouvrage qui dût y suppléer. Mais l’insuff- sance des renseignemens lui a fait commettre quelques mépri- ses dont il a reconnu plus tard quelques-unes , et qu'il a corri-* gées dans la préface. A la description géognostique, il a ajouté une carte coloriée, qui fait voir les différentes couches du sol; enfin il énumère Les variations des plantes, qu'il croit produi- ‘tes par les différentes variétés de terrain. Ici, suivent les obser- ‘vations météorologiques concernant les mouvemens réguliers et irréguliers de l’océan atmosphérique. : Botanique, 93 .… L'état de la culture de cette contrée, les plantes cultivées et leurs produits, commencent le chapitre intitulé : Fégétation générale. L'auteur compare la Flore de Brunswick à la Flore générale de l'Allemagne ; il donne le rapport des Mouocotylé- dones aux Dicotylédones ; celui des plantes arborescentes aux plantes herbacées ; celui des familles naturelles entr'elles ; il fixe l'évaluation du nombre des genres et des espèces ; il parle ensuite de la station et de l'habitation des plantes, etc. Dans tous ces calculs, l’auteur a fait, autant que possible, abstraction des plantes cultivées. C’est pourquoi il ne compte pour l’Allemagne que 2890 espèces de Phanérogames, et pour Brunswick 1060 ( proportion de la flore de Brunswick à celle d'Allemagne — 1: : 2, 72 ). En comptant pour l'Allemagne 3015 ct pour Bruns- wick 1193, y compris toutes les plantes cultivées, on trouve la proportion — x: : 2, 52. L'auteur examine ensuite avec dé- tail cette question pour. les diverses familles. Un aperçu des Phanérogames selon les affinités naturelles ; un calendrier qui indique les plantes selon l’époque de la flo- raison dans les divers mois ; un autre calendrier selon le temps de la floraison de quelques plantes observées au même en- droit pendant plusieurs années, terminent cette première partie. =. La seconde et la troisième parties contiennent les Phanéro- games disposés selon le système de Linné ; système qui a paru à l’auteur plus convenable pour une Flore spéciale, que Far- rangement selon les familles naturelles. C’est ici que dans le diagnostic des plantes, l’auteur a essayé de réunir aux termes descriptifs et scientifiques, ceux qui sont en quelque sorte em- piriques , et il a eu le soin de les imprimer en caractères diffé- rens. | À. 60. J. F. RE a FLORAM PEDEMONTANAM APPENDIX ALTERA.( Mer. del.real. Acad. di Torino ; 1827, p. 189.) 4 Le D'J. F. Re avait publié, en 1821, une énumération de plantes nouvelles pour la Flore piémontaise. Depuis cette épo- que, il n’a cessé de continuer cette investigation, et il en donne le résultat dans cet appendice. Le cadre étroit de notre Pulle- tin nous interdit la citation des nombreuses espèces qui y sont mentionnées , et que l’on ne croyait pas indigènes du Piémont. 94 Botanique. Un grand nombre de plantes ont été communiquées à l'autéur par MM. Bertero et Balbis. Les Cryptogames sont surtout fort nombreuses , et parmi elles se spas deux espèces nouvelles établies par M. Bertero, savoir : 1° Cravarta Rurzovus, cle vula cylindrico-filiformi-subulata ri stipite filiformi piloso basi flexuoso radicato, tuberculo fusco per œtatern lenticulari. Hab. ad terram madidamn in locis umbrosis Albæ. 2° PEz1Z4 Mis LIACEA, gregaria, mmènutissimut , SCSSUES , cupulis globosis croceis leviter pilosts, margine obsoteto. Hab. Albæ ad arborum truncos cæsos. | EE | 61. FLORULA LITTORALIS AQUITANICA ; auct. J. B. GRATELOUr. (Bulletin d'hist. natur. de la Soc. Linn. de Bordeaux ; Tom. IT, oct. et nov. 1827, p. 28 et 34.) Voy. le Bulletin, T. XV, n° 185. | + Continuation et terminaison du Catalogue précédemment annoncé, Ces deux numéros renferment les Légumineuses, les Térébinthacées, les Frangulacées, les Papavéracées, les Crucifè- res, les Capparidées, les Rutacées, les Caryophyllées, les Cisti- nées, les Malvacées, les Géraniacées, les Hypéricinées et les Renonculacées,. 62. MonocrAPBIE DES ORCHiIDÉES des Iles de France et de Bour- bon ; par M. Achille Ricman». { Mémoir. de la Société d’hist. natur. de Paris ; Tom. IV ; avec 11 pl. grav.) Ce Mémoire fait partie d’un travail beaucoup plus considé- rable, dont M. Richard s'occupe depuis plusieurs années, et qui doit embrasser la flore complète des Iles de France et de Bourbon. En attendant que les nombreuses observations qu'il a réunies sur la végétation de ces iles puissent être mises au jour, l’auteur a voulu faire connaître l’une des familles les plus re- marquables, et il a choisi celle des Orchidées, plantes qui, par leur nombre { le 15° environ des espèces qui se trouvent dans ces îles ) et la variété de leurs formes ont attiré plus Pi rement son attention. , Les auteurs qui se sont occupés de la distribution des formes végétales sur le globe ont souvent parlé de la ressemblance que présentent la Flore du Cap de Bonne- -Espérance et celle des Les de France et de Bourbon : récemment M, Lindley a même insisté sur l’aflinité des Orchidées = ces deux contrées. Il ré- sulte au contraire des travaux de M. Richard que, dans cette dernière famille, deux genres seulement sont communs au Cap de Bonne-Espérance et aux îles australes de l'Afrique, et en- core les espèces de ces deux genres sont-elles tout-à-fait diffé- rentes dans ces deux localités. En comparant les Orchidées des Iles de France et de Bourbon à celles des autres régions trôpi- cales, M. Richard observe que plusieurs genres et une espèce de Dendrobium sont communs à ces iles et au continent améri- cain. Mais en rapprochant les plantes qui sont le sujet de son Mémoire de celles de la méme famille que l’on observe dans l'Archipel indien , l'auteur trouve encore des rapports plus mul- tipliés ; plusieurs genres sont particuliers à ces deux contrées; et plusieurs espèces qu'ils renferment sont parfaitement identiques. Cette observation , qui peut jeter un nouveau jour sur la géo- graphie physique Iles de France et de Bourbon, a été con- firmée récemment par la publication d’un ouvrage sur les Or- chidées de Java, que M. Van Breda vient de faire paraître à Gand ; il suffit de comparer les genres qu'il décrit avec ceux contenus dans le Mémoire dont nous faisons l'extrait, pour voir l'analogie frappante qui existe entre la végétation de ces deux contrées. L'organisation de la fleur datis la famille des Orchidées s’é- loïigne tellement de celle des autres plantes monocotylédones , qu'il devient quelquefois très-difficile de la ramener à un type régulier. Pour M. Richard, ce tÿpe est un périanthe à six divi- sions régulières, dont trois externes et trois internes, et six éta- mines. Cette régularité est toujours plus où moins masquée par des avortemens constans daus les différens genres, et par le développement des trois étamines externes en appendices pfta- loides. Passant à la partie descriptive de son Mémoire, M. Richard divise les Orchidées en trois sections fondées sur la nature du polien. La première comprend, sous le nom d’Oprydées, les genres dont le pollen est formé de petits grains solides, très- nombreux , adhérens tous entr'eux par le moyen d’une matière visqueuse et tenace qui, lorsqu'on écarte les grains, s’alonge sous là forme de filamens élastiques. Dans la seconde, celle des Zimo- dorées , \es masses polliniques se composent de grains extrême 96 Botanique. N°62 ment petits, très-peu adhérens entr’eux, se séparani facilèment, et formant des masses comme pulvérulentes. Enfin la troisième, qui a reçu le nom d’Épidendrées , cest formée des genres dans lesquels les masses polliniques sont solides et céracées. Nous allons passer rapidement en revue les genres et les es- pèces contenus dans le Mémoire de M. Richard. Il faudrait presque le transcrire en entier, si l’on voulait insérer dans le Bulletin toutes les observations neuves qu'il renferme. 1° Section, OPHRYDÉES. Hasexaria Willd. Ce genre est composé de 6 espèces dont 2 nouvelles, A. Zancifolia et vesiculosa, et 2 rapportées précé- demment au genre Satyrium, H. præalta et spiralis. Gynunanenta R. Brown. 8 espèces; 2 sont nouvelles, G. Ceres mersoni et Bor rYanta, €t les 6 autres avaient été rapportées. à d’autres genres. 7: Saryrium Swartz. Une seule espèce décrite sous le nom de Diplectrum amænum, par M. du Petit Thouars._ E ArnorriA Ach. Rich. Ce genre est voisin, par son port et par la structure de son anthère, du Gymnadenia, mais ilen dif- fère par les divisions extérieures et supérieures de son calice prolongées en forme d'ailes, par son labeïle sans éperon, sem- blable aux deux divisions intérieures, et soudé avéc elles par sa base. Ce genre se compose d’une seule espèce, l' 4: mauri- tiana , qui parait être la même plante que l’4mphorchis iner- mis de M. Du Petit Thouars. EU Drvoprta Du Pet. Th. 3 espèces dejà connnes. GoopyEexa R. Brown. Une seule espèce déjà publiée. PLraryzeris Ach. Rich. Une seule espèce décrite par M. Du Petit Thouars sous le nom de Goodyera occulta. Dans ce genre : le gynostème est à peu près de la longueur des divisions exter- nes du calice; les deux divisions internes sont soudées ensem- ble par leur bord supérieur, et avec le labelle par l’inférieur. Ces trois parties forment une sorte de tube qui environne et embrasse les deux tiers inférieurs du gynostéme avec lequel il se confond et se soude, de manière que les deux lanières in- ternes et le labelle paraissent naître du tiers supérieur du gy- nostême. Cette organisation distingue ce nouveau genre du Goodyera. ENS ee € Botanique. | 97 atoi 1 : 2° Section , LIMODORÉES. | ARLOSTELLS Ach. Rich. Ce genre, fondé sur une seule espèce, l'Arethusa simplex de M. Du Petit Thouars, est proposé avec doute par M. Richard, qui le décrit d’après la figure que cet auteur en a donnée dans son Mémoire sur les Orchidées d’A- frique. 3 Bzeria Ruiz et Pav. Une seule espèce, 2. villosa Ach. Rich. (Limodorum villosum , Du Pet. Th.) | BenrHamia Ach. Rich. Ce genre a quelques rapports avec le Prescotia de M. Lindley , mais il en diffère par ses masses polli- ques, au nombre de deux seulement , et qui ne sont pas adhé- rentes à une glande placée à la face supérieure du clinandre. _Ïse compose de deux espèces : l’une, le 2. spéralis , entière- ment nouvelle; l'autre rapportée précédemment au genre Sa- Lyrlum. CExr2osra Ach. Rich. Ce genre à des rapports avec le Zletia, mais il en diffère par son labelle, qui, à sa base, enveloppe en totalité le gynostème avec lequel 11 est plus ou moins adhérent, de sorte que l’'éperon , qui est de la longueur de l'ovaire, sem- ble naître de la base même du gynostème. La disposition du la- belle, qui semble naître du sommet du gynostème, offre quelques ressemblances avec les véritables espèces du genre Æpidendrum ; mais la nature des masses pelliniques et plusieurs autres carac- tères éloignent ces deux genres. M. Richard rapporte à son genre Centrosia une seule espèce, lAlismorchis centrosis de M. Du Pe- tit Thouars. . Liwonorwx Rich. (Orch. Europ.) 4 espèces déjà publiees par M. Du Petit Thouars. 3* Section, ÉPIDENDRÉES. ns: Rich. (Orch. Europ. ) 5 papes dont 4 avaient été rapportées au genre Mulaxis. Preurorwaczis Rob. Brown : une seule espèce déjà connue, MAIS rapportée, soit au Cymbidium , soit à l'Epidendrum. Dexpromun Swartz : 2 espèces déjà décrites. Bozsorexzzum Du Pet. Th. 4 à espèces déjà décrites par M. Du Petit Thouars. Axen£cum Rumph. Ce genre est le plus nombreux en espè- -B. Towe XVII, D 08 É Botanique. ces de tous ceux qui composent, aux iles de France et de Bour- bon, la famille des Orchidées. M. Richard le divise en 2 sec- tions : l’une comprend les espèces dont les feuilles sont ren- flées en bulbe à leur base, l’autre celles où les feuilles sont sim- ples. Il renferme 20 espèces; une, 4. monophyllum, est com- plètement nouvelle ; une autre, l’4. golystachyum, avait été pré- cédemment rapportée à d’autres genres ; 18 avaient été déjà publiées par M. Du Petit Thouars. GussoxEa Ach. Rich. Ce genre est voisin de l’OUncidium et de l’'Odontoglossum de M. Kunth, dont il diffère surtout par son labelle terminé en éperon à sa base, et par plusieurs autres caractères. Il renferme une seule espèce, le G. aphylla, qui est l'Angræcum aphyllum de M. Du Petit Thouars. Becrarpra Ach. Rich. 3 espèces, B. erecta ( Angræcum ela- tum Du Pet. Th.), 2. macrostachya ( Epidendrum macrosta= chys Du Pet. Th.), B. brachystachya (Epidendrum brachysta- chyum Du Pet. Th. ). On voit, d’après ce qui précède , que le Mémoire de M. Ri- chard contient, 1° des généralités fort instructives, soit sur l’organisation des Orchidées , soit sur la géographie physique des iles de France et de Bourbon; 2° la description de 19 gen- res, dont 7 sont nouveaux, et de 66 espèces parmi lesquelles plusieurs étaient restées inédites jusqu’à ce jour. Cette seconde partie est suivie de 11 planches dessinées avec le plus grand soin, et représentant l’organisation des genres contenus dans le Mémoire, et quelques-unes des espèces nouvelles. CamBEss. 63. DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE: NOUVELLE DE DaPunE; par M. GraTELOUr. | Bulletin d'hist. nat. de la Soc. Linn. de Bor- deaux ; T. 2, mars 1828, p. 71.) M. Grateloup donne le nom de Daphne multiflora à un ar- brisseau qu’il considère comme une espèce nouvelle, et qui croit au milieu des bois sur des collines fraiches et ombragées de la commune de Gaas, à deux lieues de Dax { dép. des Lan- des). Voici sa phrase spécifique : « D. racemis axillaribus mul tifloris, floribus parvulis numerosis, luteo-viridibus, fere sessi- _hbus, bracteatisque ; foliis alternis, integris, lanceolatis , sessi- libus, glabris. » Cette espèce a la plus grande analogie avec le D. Laureola , qu’il peut remplacer quant aux usages chirurgi- caux de son écorce, G:..x Botanique. 99 té ds Bates D0 NererUN { Rhamnus Catharticus | 5r cEL- "LES pu TroËne ( Ligustrum vulgare ); par M. T. D. Vrispac — Zisnex. ( Bijdrag. tot. de Natuurk. sacre e ; part. r,n° 11, p.150.) En Hollande, on confond assez communément ces deux es- pèces de fruits. Ce n’est point seulement par leur couleur, leur grosseur et leur organisation intérieure, que l’on peut les dis- tinguer avec certitude : comme dans la plupart des plantes, les deux premiers de ces caractères dépendent de la nature du sol et du degré plus ou moins grand de maturité ; et quant au 3° indice , la différence entre les deux baies est trop insensible et trop incertahe pour pouvoir servir de base de comparaison fixe. D'ailleurs, un examen de cette nature exige de soi plus de temps et d'attention qu'un pharmacien ne saurait souvent en consacrer à cet objet. Voici des signes plus prononcés et plus constans auxquels on peut reconnaître avec certitude les baies de l’une et l’autre plaies : Rhamnus Catharticus. Ligustrum vulgare. Chaque baie tient à un pé- Les baies tiennent en grou- dicule particulier. pe à uu pédicule commun. _Le suc des baies, dans l’état maturité, est d’un vert noi- râtre ; a flic elle-même est Abire cit dehors et verte en de- dans. . La baie est gluante et grasse au toucher. Le suc des baies müres est d’un bleu fonce; la baie même est noire tant en dedans qu’en dehors. La baïe est lisse et sèche à l'extérieur. - C’est ce dernier caractère qui constitue la différence la plus sûre et la plus remarquable qui existe entre ces baies ; car si on plonge la main dans une certaine quantité de baics müres du Rhamnus Catharticus, on les reconnaîtra de suite à leur vis- cosité. 65: EXAMEN DE La quesrion de savoir si les Cristatelles ou | "Épénges d’eau douce sont des végétaux; par M. DE La Py- DAYE. (Arnal. de la Soc. Linn. de Paris; sept. 1826, p. 407.) “féuteur décide cette question affirmativement ; après avoir été déterminé par plusieurs observations, dont la principale esP celle de l'existence de graines sphériques logées dans les cellules inférieures, graines qui ont la plus grande analogie D 100 Botanique. | avec celles de quelques autres plantes cryptogames. La nature végétale des éponges d’eau douce avait déjà été annoncée par M. Gray. M. De La Pylaye donne ensuite une description dé- taillée de la Cristatelle. G...N., 66. Mycorocra EuroprrA, seu completa omnium fungorum in variis Europeæ regionibus detectorum enumeratio, etc. Sec- tio HIT, particula 1. Aussi sous le titre : MONOGRAPHIA AGARI- coRUM, comprehendens enumerationem omniur specierum hkuc usque cognitarum ; auctore C. H. Persoo ; cum tabulis vuit color. In-8° de 282 pag. Erlangen, 1828. { Voy. le Bulletin, Tom, VI, n° 302, nov. 1825, p. 383.) - Dans ce volume, l’auteur a commencé à traiter des Agarics, qui forment le genre le plus étendu de la famille des Champi- gnons. L'étude et la détermination des espèces sont d'autant plus difficiles qu’elles sont fort nombreuses, que la plupart sont de peu de durée, et qu’elles se ressemblent beaucoup; il y en a un assez grand nombre qui diffèrent plutôt par un certain habitus que par des caractères tranchés et faciles à saisir. Pres- que 500 espèces sont décrites par M. Persoon, sans compter les nombreuses variétés et plusieurs espèces encore douteuses. Ce nombre ne reuferme cependant que la moitié à peu près des es- pèces du genre Agaricus, tel qu'il a été admis jusqu’à présent. Vraisemblement la he moitié fera l’objet d’une autre per tie de l'ouvrage. Pour mettre de l'ordre dans un nombre si considérable d’espèces, et pour en faciliter la détermination, l’auteur les a distribuées en plusieurs groupes naturels, établis d’après la forme et la consistance du chapeau (prileus), la présence ou l'absence et la position du pédicule (stipes\,et la manière variée dont les- lamelles y sont attachés. La couleur est admise comme caractère pour les subdivisions. Les descriptions sont succinctes, mais elles renferment tous les caractères essentiels. M. Persoon ne donne les descriptions des auteurs que pour les espèces qu'il n’a pas eu occasion d'examiner lui-même. Nous avons remarqué un as- sez grand nombre d’espèces nouvelles et de variétés remarqua- bles; celles surtout que représentent les 8 planches qui accom- pagnent l’ouvrage, et dont l'exécution ne laisse rien à désirer. Botanique. 101 6H Norë SUR LE PILOBOLUS CRYSTALLINUS; par M. Gacxer. (Bullet. d'hist natur. de la Soc. Linn. de Bordeaux ; Tom. II, Monts 1898,p. 159) Cette note est destinée à faire connaître quelques particula- rités omises par ceux qui ont décrit cette plante cryptogame, dont il a été parlé plusieurs fois dans le Bulletin (Voy. Tom.VIIT, n% 187 ct 360). La courbure du pédicule n’a jamais été si- gnalée ; Shen les individus qui présentent cette courbure ‘dans leur jeunesse la conservent pendant toute leur vie. M. Ga- chet rapporte ensuite plusieurs anomalies dans la disposition et le nombre des parties qui constituent le Prlobolus cr) stalli- Aus. j | ALORS: ARR 68. NorE Sur La Puccinia éraminis; par M. Gacuer. { Zbid.; … déc. 1826, p.211.) Hedwig avait décrit, sous le nom de Puccinia arundinacea , ‘une Plante cryptogame parasite, que M. De Candolle avait considérée comme simple variété de la Pucciniu graminis. M. Gachet revient à l'opinion d'Hedwig, et expose, dans une des- » cription détaillée, les caractères qui distinguent cette espèce. | | PNR: 69. Sur LES HERBIERS DE L’'ACADÉMIE IMPÉRIALE DE SAINT-PE- sat TERSBOURG. - L'activité de lacadémicien Trimius pendant les deux der- “nières années s’est concentrée principalement à l’arrangement de la partie du musée d'histoire naturelle confiée à ses soins. "Notré Compte rendu de l’année passée a fait mention des * grandes collections botaniques de Gorenki, du profes. Hoffmann et de Sieber, dont l’Académie a fait l’acquisition, collections - qui, jointes à ce qu’elle possédait déjà depuis l’époque des “voyages, ont concouru à élever les herbiers de l’Académie à vüundegré de richesse et de perfection vraiment surprenant , si Yon considère le court espace de temps qui s'est écoulé depuis - a régénération dudit cabinet. Le public connait également les - dons qui nous ont été offerts en fait de plantes, et les démar- _ches que, sur la proposition de M. Trinius, l'Académie à faites pour se procurer des flores de l'empire russe et de l'Amérique “séptentrionale. Ces démarches ont eu depuis le succès desiré , 102 Botanique. en ce que-des envois considérables de l’intérieur sont venus enrichir notre dépôt. On peut juger du travail que l’arrange- ment de toutes ces différentes collections a dû coûter à M. Trinius. Il les a distribuées préalablement en classes rangées d’après le système naturel, et ensuite déterminé et collationné les genres; de manière qu’en procédant ainsi méthodiquement jusqu'aux individus, il sera bientôt possible au. spectateur d'acquérir un aperçu scientifique de toute la collection en gé- néral, et d’y puiser une étude instructive. (Compte rendu des travaux de l Académie impériale des sciences de Saint-Pétershourg pour les années 1823-1826, p. 37) 70. Biocrapwie DE Taanpzus Hæncxr, botaniste du roi d'Es- pagne. (Zianæa; Vol. I, avril 1826, p. 259). Cette notice biographique que publie la Linnæa , est puisée dans l’avant-propos du président du musée de Bohême, le comte de Sternberg. Quoique nous ayons déjà annoncé les cir- constances malheureuses de la mort de Hæncke (V. le Bulletin ; Tom. XV, nov. 1828, p. 386), il nous a semblé utile de faire connaître en détail la vie d’un naturaliste qui, de sonvivant, n’a pas fait beaucoup parler de lui, et dont les travaux sont pu- bliés en Bohéme par ies soins de la Société d'histoire naturelle de ce pays. TRE Hæncke naquit à Kreïibitz en Bohême, district de Leumeritz, en 1761; il fit ses études à Prague, où il fut recu docteur en philosophie en 1782. En 1786, il fit des excursions dans les Sudètes, et sé rendit immédiatement à Vienne. Dans le courant des années 17987 et 88, il fit plusieurs excursions botaniques dans les Alpes autrichiennes jusqu’au Frioul et au Tyrol. Les résultats de ces excursions sont rapportés dans les Collectanea de Jaquin. En 1789, il fut nommé botaniste du roi d'Es- pagne, et il devait faire le voyage avec Malaspina; il se ren- dit en conséquence à Madrid, s’embarqua à Cadix pour Montevideo , où il espérait trouver le vaisseau qu'il avait manqué, mais ne l'ayant trouvé ni à Montevideo ni à Buénos- - Ayres, il traversa l'Amérique et se rendit par les Cordillières à Saint-Jago, au Chili. Après avoir exploré le Chili, le Pérou et Quito, il se dirigea vers la partie septentrionale de la Califor- nie,en longeant la côte jusqu’au détroit de Nutka; de là le vais- Botanique. 103 seau sur lequel il s'était embarqué fit voile pour le port de Saint-Blas et puis pour Acapulco. De ce dernier lieu, Hæncke fit un voyage au Mexique; de retour à Acapulco, il s'embarqua r Pinian et Guahan, et enfin pour Luçon. À son retour, il passa par les iles de la Suciété et débarqua à la Conception, au Chili, en 1794. Il y fit de nombreux: voyages dans l'intérieur. En 1596, il s'établit dans la ville de Cachabamba, d'où il fit également plusieurs voyages dans l'intérêt de la science. Cepen- dant la guerre civile troubla beaucoup ses occupations , et ses recherches furent interrompues pendant quelque temps. C'est en 181: qu'on recut en Europe les dernières nouvelles de ce vaturaliste. Sa mort fut apprise en 1817 par les feuilles pu- bliques ; et l'on sut que ses collections, manuscrits, etc., avaient été transportés à Lima. Depuis 1794 on n’a rien recu en Europe des collections de Hæncke; et les envois qu'il avait faits ante- rieurement n’y sont parvenus qu'en partie. Plusieurs botanistes se sont prétés à travailler sur les plantes qu'il avait envoyées ; c'est ce travail qui a donné naissance aux Reliquiæ Hænckeanæ, dont le 1°" cahier est consacré aux plantes cryptogames. À. 71. GENRE NOUVEAU DES OXALIDÉES. : M. Cambessèdes a lu à la Soclété d'histoire naturelle de Pa- ris, d dans la séance du 20 avril 1829, un mémoire sur un genre nouveau de la famille des Oxalidées, auquel il donne le nom de Cæsarea. Ce genre est particulièrement remarquable en ce qu'il enchaïine, parson organisation , les Oxalidées aux Geraniacées, “froupes que plusieurs naturalistes ont considérés comme très- distincts. 40, 72. Le savant Manarri, auteur de la Flora Romana (V. le Bull. de 1825; Tom. IV, p. 346) et de plusieurs autres ouvrages CRT, vient de mourir à Rome, à l’âge de 96 ans; il était né à Aquila. (L'Universel (qui, par erreur, a imprime Martel ni: 12 mars 1829, p. 1°°). B. Hoxocrarmie , où Choix de 20 plantes indigènes et colo- _ niales; par biEver d'invention , de perfectionnement et d'im- v* re Dédiée à S. A. R. Mis duchesse de Berry ; par Ch v'Arcueseze. Gr. in-fol., sur papier jésus d’Annonay ; Up 10 fr., et 15 fr. sur papier de Chine. Paris, 1828; #48 rue ‘du Faubourg-Saint- Honoré, n° 111. 104 Botanique. L'Homographie consiste en un procédé de superposition, applique au dessin des plantes et de manière à ce que la plante elle-même serve de prototype et de matrice. On concoït déjà que sous beaucoup de rapports rien ne peut être plus exact que des copies obtenues de cette manière, et c’est une ingénieuse application de lithographie due à M. d'Aigucbelle , qui travaille avec zèle à des applications plus importantes encore. Cette méthode à déjà été pratiquée par l’impression immé- diate des feuilles sur le papier, mais toujours imparfaitement; aujourd’hui M. d’Aiguchelle imprime non-seuiement les feuilles, mais encore les tiges, les branches et toutes les parties de la plante sur la pierre lithographique, qui les transporte avec toute la perfection possible sur le papier, en présentant les par- ties les plus délicates et les plus compliquées de l’organisation végétale, dont les détails ne peuvent être saisis par l’œil du auteure Je plus exercé, et que le burin ne pourrait jamais rendre complètement et avec la même fidélité. M. d’ Aiguebelle se propose d'exécuter un Album de nos plantes indigènes , et qui demanderait un grand nombre d’an- pées et des frais énormes pour être amené à sa fin avec plus ou moins de perfection. Nous avons sous nos yeux une série de 20 plantes exécutées avec beaucoup de succès selon ce procédé, par son inventeur, qui en a fait l'hommage à S. A. R. Madame duchesse de Berry, sous les auspices de laquelle 1! a placé cet art nouveau. Ces 0 dessins représentent: la Vigne, la Pivoine, le Framboisier, le F. olkameria , le Figuier, le Rosier- du-Roi, le. Cassis, le Tuli- pier du Bengale , le Muürier, le Datura arborea, le Néflier, un Passiflora, YAnone trilobée, l'Hibisque militaire, le Noisetier, le Geranium des prés, le Solanum Aubergine, le Saia Praibrests, le Fusain, l'Hélotrope. L'Homographie peut s'appliquer heureusement à l'impression des indiennes et toiles peintes , et sous ce rapport il est possible d’en obtenir d’heureux résultats dans les arts. Quant à son ap- plication à la botanique , l'Académie des sciences a été consul- tée sur l'emploi de PHomogpaphie à la représentation des plantes; et la Commission uommée à cet effet par l’organe de M. de Mirbel, son rapporteur, a témoigné l’opimion que cette méthode, même en y joignant le secours du dessin , ne pourrait | Zoologie. 105 gibier que des résultats inférieurs à ceux que l'on peut obtenir de la gravure et de la lithographie ordinaire. Des perfection- nemens peuvent peut-être porter cet art à ce genre d'utilité, la botanique exigeant des effets et des détails qu’il ne comporte pas dans son état actuel; mais dans tous les cas, cette méthode peutétre appliquée avec avantage à beaucoup d’ouvrages usuels et surtout dans les impressions d’étoffes, où le prix des procé- dés et l'exactitude lui donneront du succès. FD: _ eh @ — — ZOOLOGTE. 74. ICONOGRAPRIE DU RÈGNE aAnIMaL, de M. le Baron Cuvier, ou Représentation , d’après nature, de lune des espèces les . plus remarquables , et souvent non encore figurée, de chaque genre d'animaux. Ouvrage pouvant servir d’Atlas à tous les traités de Zoologie ; dédié à M. le Baron Cuvier et à M. La- _treille, par M. F. G. Guémix. ‘Voy. le Bulletin de janvier, | n°83). PREMIÈRE LIVRAISON. * Nous avons déjà signalé deux fois cette utile entreprise à nos lecteurs , avec tout l'intérét qu’elle doit inspirer à tous les na- -talistés; aujourd’hui nous avons la satisfaction de leur annon- ‘cér la publication de la 1°° livraison de cet ouvrage, qui ne peut manquer d'obtenir un brillant succès, si le zèle et les soins de l'éditeur ne se ralentissent point ; aucun texte n’accompagne les ro planches qui composent cette livraison. Les noms des ob- jets représentés se trouvent au bas de chaque planche. Nous w'avons donc à parler que de l’exécution des figures et de lin- térêt des espèces qui ont été choisies. Sous le rapport de l’exé- cution, ces planches sont tout ce que l’on pouvait espérer de mieux et pour le format et pour le prix. L'on sent qu’il est im- possible, dans le format in-8°, de reproduire avec le même avantage tous les détails des grands animaux, comme on les donnerait dans des dessins exécutées sur une plus grande échelle; ‘cependant nous croyons que tout le monde sera content de veelles-ci, même sous ce rapport; et quant aux petites espèces, elles ne peuvent être l'objet que de justes louanges. Les dessins ont été faits avec som et avec l'intelligence des objets à figurer. La gravure les a bien rendus, et lenluminure , très-bien enten- 106 Zoologie. N° 74 due, leur donne un caractère important de vérité et d'utilité auquel ne peuvent prétendre les figures noires. En un mot, cette partie de l’entreprise mérite des éloges sincères à M. Guérin. | On doit penser que les espèces de chaque genre qui ont éte représentées ont été choisies sur les indications même de M. Cuvier, en sorte que l’on pourra les considérer comme les types de ses coupes génériques. Plusieurs sont nouvelles, d’autres n'avaient point encore été figurées. Les 2 premières planches sont consacrées aux Mammifères. 1 pl. d’Oiseaux, 1 pl. de Rep- iles, 1 de Mollusques , 1 de Crustacés, 1 d’Arachnides, et 3 pl. de Coléoptères, composent cette livraison. Les planches appar- tenant à chaque classe d'animaux sont numérotées à part. Dans la 1° planche de Mammifères, on remarque le Chimpansé, Simia troglodytes L., dessiné d’après un individu jusqu'ici unique du Muséum. Le trait de la tête a été dessiné sur un moule en plâtre , pris sur l'animal au moment de sa mort. Le Sémia satyrus, Y Hylobates syndactylus et le Cercopithecus Mona, composent cette 1°° planche. Dans la 2° on remarque la figure du Semnopithecus melalophus Rafl., dont la tête a été dessinée sur le vivant, par M. Duvaucel, dans l’Inde. Le Macacus ne- mestrinus et l'Iauus Sylvanus sont aussi figurés sur cette plan- che. La tête et les mains du Magot sont faites d’après un dessin de M. le Baron Cuvier. Les Oiseaux qui composent la planche qui leur est consacrée, sont le Vultur indicus, les Sarcoramphus Gryphus et Papa , le Gypaëtos barbatus avec la tête du Cathartes Aura. Tous d’après la nature vivante, à ce qu'il paraît. Dans la planche de Reptiles, on remarque le Testudo de- pressa, le Chelonia virgata et le Tryonix gangeticus, qui sont de nouvelles et curieuses espèces. La tête et le plastron du Tes- tudo clausa, YEmys concinna jeune âge, le Chelys fémbria, et le plastron du 7rionyx ægyptiacus sont aussi représentés sur cette planche. He L'Octopus Cuvierü de notre “es ht l'Argonauta sigde et sa coquille, la Sepia officinalis (la couleur est fausse), le Loligo Brongnartii de notre Prodrome, le Nautilus Pompilius et la Spi- rulu australis composent cette planche de Mollusques, avec quelques détails. Il aurait fallu au moins deux planches pour les types des genres de Céphalopades cryptodibranches. Zoologie. 107 s la planche de Crustacés l'on remarque le Thalamites Latreille, espèce nouvelle, et le Matuta Peroni, qui vait été figuré que par Shaw. Parmi les Arachnides figurés , nous signalerons l’Eriodon oc- catorius Latr., quin avait jamais été figuré; une bonne figure du 1le cæmentaria mâle, le Thomisus heterogaster Latr., es- pècé nouvelle et de la ad la plus curieuse; le Lycosa Ta, rentula a été dessiné sur de beaux individus que l’on a fait ve- nir.exprès d'Italie, parce que l’on n'en avait que de mauvaises Dans les 3 planches de Coléoptères, l’on distinguera le The- rates basalis d'Urville, espèce nouvelle accompagnée des dé- tails de toutes ses parties caractéristiques ; le Colliuris modesta Dej. , nouvelle espèce; la Cicindela tenuipes, très-jolie espèce que M. Guérin a fait le premier connaître. Toutes les espèces de dla 2° planche sont nouvelles, à ce qu'il parait. Ce sont les Graphipterus multiguttatus Latr., Casnonia senegalensis StFarg, Brachinus Jurinei Dej., Trichognatus marginatus Latr., Helluo costatus Latr,, Dripta ruficollis Dej., Agra splendida Latr., Le- bia flavo-maculata Guérin. Les Coléoptères de la 3° planche sont cales nouveaux, à l'exception de l 4potomus rufus. Le Siagona europæa ,\ Oxys- domus Sancti-Hilarii, le Scapterus Guerinü Dej., l'Enceladus Gi- gas, Bon., le Morio simplex Deij., l'Acanthocelis ruficornis Latr., le Ditomus violaceus Latr.,le Cyclosomus flexuosus Latr., sont les espèces figurées complètement; mais dans cette planche, comme dans les précédentes, outre les détails caractéristiques grossis et entièrement neufs, sur chacune de ces espèces, des détails analogues appartenant à d’autres espèces intéressantes, sont également représentés et ajoutent beaucoup à l'utilité de ces. figures. Ces analyses et l'excellente exécution des figures rendront l'intelligence du texte du Règne animal infiniment plus facile , et l’on peut dire que l'entreprise de M. Guérin étendra beaucoup l'utilité pratique de cet important ouvrage, et les progrès que la science s’en promet. Nous ne saurions donc trop æncourager cette utile entreprise et de nos éloges et de nos VŒUX et nous ne préjugeons rien en lui annoncant un grand succès. la | F. 108 Zoologie. 75: ZooLocrcaL. IzLuSrRATIONS , etc. —_ Illustrations zoologiques, avec figures et descriptions ; par William Swarxsox. 2° série, n° I à IL; prix, 7 fr. le cahier de 5 pl. color. avec le texte corresp. Londres et Paris, 1829; Levrault. M. William Swainson a déjà publié 3 volumes des Z/ustra- tions zoologiques. En imprimant une nouvelle série , il a eu pour but de mettre son utile et agréable recueil à la portée d’un plus grand nombre d'amateurs, sans qu’on ait besoin de faire une dé- pense un peu élevée pour se procurer les trois volumes publiés. On sait que les Illustrations zoologiques, à l’exemple des recueils de Shaw , de Leach, de Donovan, se composent de figures soigneusement faites et de descriptions des espèces nouvelles ou peu connues qui intéressent la science; mais l'ouvrage de M. Swainson est bien supérieur en exécution à ces anciens recueils, dont la vogue, au reste, a été considérable, Les dessins faits par l’auteur sont d’une exactitude remarquable et d’une grande correction. Leur coloriage est poussé à un point supé- rieur de vérité et d'éclat. Le format commode de ces cahiers, la netteté de l'impression , et plus que cela, de bonnes descrip- tions, font que l'ouvrage de M. Swaïnson , indispensable au na- turaliste qui cultive les parties qui y sont traitées, doit être bien accueilli dans toute bibliothèque d’amateur. Laborieux, et qui plus est, consciencieux , M. Swainson est l’ornithologiste le plus distingué de la Grande-Bretagne : ses travaux doivent efficacement avancer cette partie des connaissances humäines, car ils reposent sur l’examen des faits, et non sur des théories que la saine raison réprouve. Les Zoolgical illustrations sont principalement consacrées à décrire et figurer des Oiseaux, des Insectes et des Coquilles. Les 3 premiers cahiers renferment les objets suivans : Polyborus brasiliensis : le Caracara, Azara, espèce décrite. Psittaculus vernalis ; Psittacus vernalis , Sparm. Carls., pl. 29. Setophaga picta , espèce nouvelle. “age Ancillaria rubiginosa Sw., espèce nouvelle: Mitra melania TLamk., espèce décrite; Witra tessellata Sw., espèce nouvelle; Parra africana Lath.; Cuculus nigricans , es- pèce nouvelle ; Lorius Isidorii Sw., espèce nouvelle très-rappro- chée, mais distincte, de la Perruche à masque, pl. 54 de Le- Zoologie. 109 vaillant; dpi carinata Sw., espèce nouvelle. Urio trun- catus SW... espèce nouvelle; Zriothorus mexicanus Sw.; Lorius garrulus , le Nouara Levaill., pl. 96, Tom. Il, ES _Perro- quets ; Coccrzus Levaillanti, ou l'Edolio, variété, Levaill. af., pl. 2093 Marmarostoma id Sw., genre nouveau; Voluta bullata Sw., espèce nouvelle. LEssox. 6 téisasre SCIENTIFICHE, etc. — Mémoires scientifiques de Paul Savr. Décade 1°°,avec 9 pl. In-8° de 117 p. — 1828 ; Nistri. Le Bulletin a dejà rendu compte de la plupart 4 mémoires qui sont renfermés dans ce volume , mais les naturalistes doivent des remerciemens à M. Savi pour les avoir réunis en un corps d'ouvrage, que le commerce puisse fournir à ceux que les maté- riaux utiles qu'il renferme, intéressent directement. M. Savi, par l'exactitude de ses observations, s’est placé aux premiers rangs des zoologistes, et les mémoires qu'il a fournis à la science sont d’un grand intérêt. Nous nous bornerons à les indiquer: 1° de- scription d’une Antilope vivante (Antilope gibbosa) non décrite; 2° sur la Taupe aveugle des anciens; 3° sur une espèce de Jule très-commun en Toscane; 4° sur une autre espèce de Jule{ Voy. le Bull. 1823, Tom. 1IV,n° 545) ; 5° sur le nid de la Sy/éa cisticola (Ibid. ; Tom. I, n° 250); 6° sur les illusions d’optique (Voy. la :"€ section du Bulletin); 7° sur une Musaraigne inédite (Sorex etruscus) (Voy . Ibid. ; Tom. I,n° 242); 8° sur la vessie aérienne buccale du Dromadaire (Zbid.; Tom. V, n° 84); 9° sur une nou- velle “pre de Salamandre terrestre {Zbéd. ; 1823 , Tom. IV, n° 336); 10° enfin sur |’ 4ntilope suturosa. 7 planches in-4° accom- pagnent ce volume et lui donnent un nouveau prix. Less. 77: Tue Towrr MENAGERIE, comprising the natural history of the animais contained in that establishment. _— La ménagerie de la Tour de Londres comprenant l’histoire naturelle des animaux réunis dans cet établissement, avec des notes sur leurs caractères et leur histoire, et des figures dessinées sur le vivant, par William Harvry, et gravées en taille douce “ Dibnsseror et Wricur. In-8° ; prix, 32 fr. Londres, 1829. ie des animaux conservés en vie dans la Tour de 110 Zoologie. Londres, est dédiée au roi George IV. L'exécution des figures 4 1) est délicieuse par la délicatesse des tailles et le pittoresque des poses. Les culs de lampe, où le dessinateur a donné libre car- rière à son imagination, sont d’une perfection dont rien ne nous donne la moindre idée en France. Enfin, la pureté de l’impres- sion et la beauté des caractères prêtent à ce volume une élé- gance qui n’est pas rare chez nos voisins d’outre-Manche. Là se borne pour nous le mérite positif et incontestable de la pminel gerie de la Tour. Les animaux décrits sont les suivans : le Lion du Bengale, la Lionne et ses petits, le Lion du Cap, la Lionne de Barbarie, le Tigre, le Léopard, le Jaguar, le Puma, l’Ocelot, le Caracal, le Chetah ou Léopard-Chasseur où Guépard, l’'Hyène rayée, l’Hyène tachetée, le Chien peint, la variété africaine du Chien domestique, le Loup, le Loup noir, le Jackal, la Givette, la Civette de Java, l’Ichneumon gris, le Paradoxure, le Coati brun, le Raton, l’Ours noir d'Amérique, l’Ours féroce, l’Ours du Tibet, l’Ours de Bornéo, les Singes Aigrette, Macaque, Bonnet chinois, Baboin à museau de cochon, le Baboïin ordi- naire, le Maki à tête blanche ; le grand Kangourou, le Porc-Épic, l'Éléphant d'Asie, le Zèbre de Baschell, le Llama, l’Antilope indienne des Malais, le Cerf-Cheval, le Mouton d'Afrique, l’Aigle impérial, le grand Aigle ossifrage, le Griffon, le Faucon messager, le Strix de Virginie ; deux Aras , un Cacatoës blanc, un Émou de l’Australie , une Demoiselle de Numidie, un Péli- can, le Caïman des Antilles , les Pythons de la Sonde et le Ser-. pent à sonnettes. Par cette énumération des animaux décrits par les auteurs, on voit que tous sont plus où moins bien connus depuis très- long-temps, et que les détails consacrés à chacun d’eux ne de- vaient intéresser les naturalistes de profession que par la va- riété des aperçus nouveaux qu’on eût dû réunir dans la notice qui les concerne. C’est ainsi, par exemple, que les détails fournis sur le Chien peint, que M. Temminck avait nommé Hyæna picta, ceux relatifs au Zèbre de Baschell, à l’Ours du Tibet et Malais, au Cerf-Rusa, des Malais, seront utiles au zoologiste; mais les descriptions des autres espèces ne renfer- (1) Chaque animal est figuré avec vérité, Zoologie. tt ment rien qui n'ait déjà été imprimé ailleurs, soit dans des trai- tés de zoologie, soit dans des mémoirés particuliers. Comme ouvrage littéraire, destiné à fournir un tableau des- criptif et rapide de l'histoire de chaque animal, soit aux gens du monde, soit aux hommes. de lettres et aux artistes, ou enfin ue Sorte de guide des riches ladies qui visitent la Tour de Londres, ce livre mérite des éloges; il est, sous ce râpport, parfaitement bien fait. Les détails consacrés à chaque animal sont les plus avérés de ceux admis par nos connaissances actuelles , et se trouvent renfermés avec une sage discrétion dans des proportions régulières. Les descriptions ne sont pas techniques et donnent suflisamment les caractères de chaque être. Enfin, l’auteur mérite des éloges, en cherchant à populariser le goût de l'histoire naturelle ; car ceux qui augmen- tent le nombre des sectateurs de cette science méritent bien une petite partie de la gloire de ceux qui la font marcher à l'aide de leurs travaux profonds et substantiels. Mais il est un genre de mérite qu'on pourrait désirer dans les ouvrages analogues à celui-ci; un mérite qui s’adresserait à toutes les classes de lecteurs, et que nous espérions y rencon- trer. C’est une partie descriptive complète des mœurs, des ha- bitudes, de la manière de vivre enfin, de roi ie animal en cap- tivité. Certes, l'esclavage flétrit tés dons qu’un étre vivant a reçus de la nature , et quelle que soit l'immense distance qu'on observe entre un animal livré à l'impulsion de ses facul- tés natives, développées en liberté, et celui qui sent les fers dont on à enchaîné ses mouvemens, toujours est-il, qu’en attendant les détails que de long-temps nous ne pourrons obtenir, il eût été piquant de réunir dans un cadre resserré et dramatique la peinture des habitudes , des expressions de chacun des animaux conservés et nourris dans la Tour. Ces détails, qu'on ne peut obtenir qu’à la suite d'observations minutieuses, et qui deman- dent du tact et de la sagacité , eussent procuré à la Tower Menagerie un succès général non douteux. Lxssox. - 78.1. Sur LES CHANGEMENS SURVENUS CHEZ LES ANIMAUX DOMES— _ riQues transportés d'Europe en Amérique. Mémoire lu à l'Académie royale des sciences, par M. Rouxix. (Le Globe; 8 octobre 1828, p. 743). … 112 | Zoologie. 79. Il. RAPPORT FAIT SUR CE MÉMOIRE PAR MM. GEOFFROY SAINT- HiLaire £T SERRES, à là séance du 8 décembre. (Zbid. ; 13 dé- cembre, p. 89). Les observations que l’auteur présente ont été faites pendant : un séjour de 6 années en Colombie , et recueillies dans la Nou- velle-Grenade et dans une partie du Venezuela, du 3° au 10° degré de latitude nord , et du 70° au 80° degré de longitude oc- cidentale, Quoique cet espace soit assez limité, il offre un champ très-favorable à l'observation, étant traversé dans toute son étendue par la grande Cordillère des Andes, divisée dans cette partie en trois chaînes, de sorte qu’on peut étudier, à quelques. lieues de distance, les mêmes animaux , vivant les uns dans une température moyenne de 10 degrés centimètres, et les autres dans une température de 30°. Mammifères. Les mammifères transportés de l’ancien dans le nouveau continent, sont : le porc, la brebis, la chèvre, l’âne, le cheval, la vache et le chien. Ils sont devenus aujourd'hui, dans le nouveau continent, plus nombreux que tous les grands quadrupèdes indigènes. Le porc, quand on le considère élevé dans les vallées hay des, où il erre tout le jour dans les bois, cherchant des fruits sauvages, qui, en ccrtaines saisons, composent toute sa nourri- ture, a perdu presque toutes les marques de la domesticité : il redevient à moitié sanglier. C’est à l'ile de Saint-Domingue que furent apportés les premiers porcs, dans l’année 1493, un an après la découverte de l’Amérique. Dans les années suivantes, ils furent portés successivement dans tous les lieux où les Es- pagnols songèrent à se fixer; et, dans l’espace d'un demi-siècle, on les trouve établis du 25° degré de latitude nord, au 45° de latitude sud. Nulle part ils ne semblèrent souffrir du change- ment de climat, et, dès le commencement, ils se reproduisirent avec la même facilité qu’en Europe. L'établissement du gros bétail offrait plus de difficultés : ces difficultés furent pourtant toutes vaincues par l’admirable per- sévérance des premiers colons. L'île de Saint-Domingue, où ces animaux furent amenés d’abord, devint une espèce de pépinière où ils multiplièrent prodigieusement, et d'où on les tira succes- sivement pour les conduire sur divers points de la terre ferme et de la côte du Mexique, et de là dans l’intérieur, La tt. Gt D Nr y geaBr 7 Æolodis, 113 Dès que le bétail se fut TER et ne se tint plus autour des habitations, on s’aperçut qu’une certaine quantité de sel dans ses alimens lui était nécessaire, et même indispensable , et que, s'il ne la trouvait pas dans les plantes, les eaux, on dans cer- taines terres d’un goût saumätre, comme il en existe en plu- sieurs contrées, il devenait chétif, que les femelles devenaient moins fécondes, et que le troupeau dépérissait rapidement. Dans les lieux même où le bétail trouve suffisamment de sel, il y a avantage à lui en donner; c’est un moyen de l'habituer promptement à se réunir à heure fixe au lieu où l’on a coutume de le visiter, et où il sait qu’il trouvera du sel. Si l’on néglige de faire les battues (rodeos), on doit s’attendre à le voir se disper- ser rapidement, et devenir sauvage. En Europe, où le lait entre pour beaucoup dans le produit d’un troupeau de gros bétail, on trait généralement la vache depuis le moment où elle devient féconde jusqu’à celui où elle cesse de l'être. Cette pratique, constamment exercée sur tous les individus pendant une longne suite de générations, a fini par produire des altérations dans l'espèce : les mamelles ont acquis une ampleur démesurée, et le lait continue d'y affluer, lors méme que le nourrisson est enlevé à la mère. En Colombie, une foule de circonstances inutiles à énumérer, ont contribué à interrompre de semblables habitudes: eh bien ! il n’a fallu qu’un petitnombre de générations pour que l’organisation, laissée en liberté, remontât vers son type nérmal. Il faut, en Colombie, pour que la vache conserve son lait, que le veau soit tout le jour avec elle, et puisse la téter : on l’en sépare seulement le soir, et l’on ne profite que du lait qui s’est amassé pendant la nuit: Si le veau cesse de téter, le lait se tarit à l'instant. L'âne, dans les provinces où M. Roulin a eu occasion de l’ob- server, ne parait avoir subi que des altérations très-légères dans sa forme et dans ses habitudes. Dans certaines localités, où l’on en a peu de soin, et où on l’accable de travaux, il naît souvent déformé. Dans aucune des provinces visitées par l’au- teur, il n’est redevenu sauvage. Fi 2 Il n’en est pas de même du cheval; il en existe de marrons dans plusieurs parties de la Colombie. On voit alors, par suite de la vie indépendante, reparaître chez ces animaux un carac- tère appartenant à l’espèce non réduite, la constance de cou- B, Tome XVII, 8 114 | Zoologie. N°° 78-79 leur. Le bai châtain est non-seulement la couleur dominante, mais presque l'unique couleur de ces animaux. Le pas qu’on préfère dans les chevaux de selle domestiques , est l’amble et le pas relevé: on les y dressé de bonne heure. Tandis qu’on s’en sert, on a grand soin de ne jamais leur permettre de prendre un autre pas. Après un certain temps, les chevaux contractent habituellement des engorgemens : alors, s'ils sont d’une belle forme, on les lâche dans les Latos, comme étalons; car on ne châtre qu'un petit nombre d'individus. Chose remarquable! il résulte de là une race dans laquelle l’amble, chez les adultes, est aussi naturelle que le trot chez nos chevaux. On donne aux chevaux quimarchent naturellement l’amble, le nom d’Aguilillas. Les chiens ont été transportés en Amérique dès le second voyage de Colomb; il est même à remarquer qu'à sa première bataille contre les Indiens de Saint-Domingue, il avait, dans sa petite armée, une troupe de 20 limiers. Ils furent employés en- suite dans la conquête des différentes parties de la terre ferme, surtout au Mexique et à la Nouvelle-Grenade. Leur race s’est conservée sans altération apparente sur le plateau de Santa-Fé, et on l’y applique à la chasse du cerf. Elle y déploie une ardeur extrême, et y use encore du même mode d'attaque qui la ren- dait autrefois si redoutable aux indigènes. Ce mode consiste à saisir l’animal au bas-ventre, et à le renverser par un brusque mouvement de tête, en profitant du moment où le corps porte sur les jambes de devant. Le poids du cerf ainsi terrassé, est souvent sextuple de celui du chien. Certains chiens de race pure héritent aussi, sans avoir été dressés, de l'instinct néces- saire à la chasse du pécari, à laquelle on les emploie. L'adresse du chien y consiste à modérer son ardeur, à ne s'attacher à au- cun animal en particulier, mais à tenir toute la troupe en échec sans se laisser entourer. Or, parmi ces chiens, on en voit main- tenant qui, la première fois qu'on les mène au bois, attaquent déjà de la manière la plus avantageuse; un chien né d’autres parens s’élance tout d’abord, et, quelle que soit sa force, il est dévoré en un instant. Le mouton transporté en Amérique n’est pas le mérinos, mais des deux espèces dites de Zona basta y burda. Le mouton se propage assez bien dans les climats tempérés, et nulle part ne montré aucune tendance à se soustraire à la domination de | Zoologie. 115 l'homme. Dans le climat brûlant des plaines, il se maintient plus difficilement ; mais là son existence donne lieu à un phé- momène extrêmement curieux. La laine, chez les agneaux, y croît à peu près de la même manière que chez ceux des climats tempérés, quoique un peu plus lentement. Arrivée au point où l'animal serait bon à tondre, elle ne présente rien de remarqua- at le rapport de la finesse; si on la coupe alors elle re- mence aussitôt à croître, et tout se passe comme dans les climats tempérés; mais si, dans un climat chaud, on laisse pas- ser le temps favorable pour dépouiller l’animal de sa toison, la laine s’épaissit, se feutre, finit par se détacher par plaque, et laisse au-dessous d'elle, non une laine naissante, non une place nue et dans un état maladif, mais un poil court, bien couché, brillant, enfin très-semblable à celui de la chèvre dans les mêmes climats. Dans les lieux où ce poil a paru, il ne croît plus jamais de laine. La chèvre, quoique sa figure soit tout-à-fait celle d’un ani- mal de montagnes, s’accommode beaucoup mieux des vallées basses et brülantes que des parties élevées des Cordillères. La ‘chèvre n’étant plus traite si souvent, ne conserve plus les énor- més mamelles qui la rendent chez nous si remarquable, et on observe chez elle un changement analogue à celui que nous avons noté dans la vache. Oiseaux. Parmi les oiseaux , les changemens ont été peu ma- nifestes ; les poules, à l’état adulte, ne présentent presque aucune différence d’avec celles de l’Europe. Mais, dans les pays chauds, le mode de développement présente chez les espèces acclima- ‘tées une anomalie remarquable. Les poulets, dont les parens vivent, depuis un grand nombre de générations, sous une tem- pérature moyenne supérieure à 28 degrés centigrades , naissent “avec un peu de duvet, perdent bientôt le peu qu'ils en ont, et jusqu’à plus de deux mois, restent sans avoir d’autres plumes que celles des aîles. Les poulets non acclimatés {et à la vingtième génération, ils ne sont pas encore acclimatés), gardent leur premier duvet comme s'ils en avaient encore besoin. Combien, dit l’auteur, faudra-t-il d'années pour qu'un changement sen- “sible s'opère sous ce rapport dans leur organisation? Les poules ‘apportées par les Espagnols, réussirent très-bien dans la plu- part des îles du littoral où on les amena; mais, dans quelques 8. 116 Zoologie. parties élevées, comme à Cusco et dans toute la vallée, il fut d’abord impossible d'obtenir qu’elles se propageassent. À force de persévérance, on obtint pourtant quelques poulets. Ces pre- miers individus furent peu féconds, mais leurs descendans le sont devenus promptement, et aujourd’hui ils se reprodusene avec la même facilité que dans nos climats. we La même chose paraît devoir arriver pour les oies, qui n’ont été introduites à Bogota que depuis un petit nombre d’années. Le paon, la pintade et le pigeon n’ont paru avoir subi aucun changement. Ce dernier même a conservé la variété de couleurs qu’il présente en Europe. | On peut tirer de ces observations les conclusions suivantes : : 1° que, lorsqu'on transporte des animaux dans un climat nou- veau, ce ne sont pas les individus seulement, mais les races qui ont besoin de s’acclimater; 2° que, dans le cours de cette ac- climatation, 1l s'opère communément dans ces races certains changemens durables qui mettent leur organisation en harmo- nie avec les climats où ils sont destinés à vivre; 3° enfin que les habitudes d'indépendance font promptement remonter les es- pèces domestiques vers les espèces sauvages qui en sont la souche. | Dans un rapport fait à l’Académie des sciences, sur le Mé- moire de M. Roulin, M. Geoffroy-Saint-Hilaire, en son nom et au nom de M ne établit d’abord que c’est seulement dans le système de l’épigénèse , ou de la’ formation successive des ger- mes, et non dans celui de la préexistence des germes, que l'im- portance des remarques de l’auteur peut bien se concevoir, puisque dans ce dernier système, la nature et les formes géné- rales des êtres organisés sont déterminées d’une manière irrévo- cable. Il rappelle ensuite les belles recherches de M. Edwards et celles de M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, sur le même ob- jet. Dans les Considérations générales suür les mammiféres, ce jeune zoologiste établit que les variétés nombreuses du bœuf, du porc, du cheval, de la chèvre ,sont un résultat de la domes- ticité, dans ce sens qu’elles sont le résultat de l’action lente, mais continue, qu'exercent nos habitudes sociales sur le zisus Jormativus normal et régulier. Les recherches du D° Roulin fournissent des indications en sens inverse, qui tendraient à confirmer l'opinion de M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire. 7”: Zoologie. 117 8o. MÉMOIRE SUR DE NOUVELLES ESPÈCES D'HYÈNE FOSSILE, dé- “couvertes dans la caverne de Lunel-Viel, près Montpellier ; * par MM. Julés de Crisror et A. Bravarn. Avec fig. (Mém. de — da Soc. d'hist. natur. de Paris ; Tom. IV, 1828 , p. 368). * “Les auteurs établissent que les débris fossiles d'Hyène trouvés en France , en Allemagne , en Hongrie, en Italie, en Suisse, en Angleterre, ont été attribués par M. Cuvier à une seule espèce de grande taille qui, par la forme de ses molaires, se rapproche de l’'Hyène tachetée ; opinion également adoptée par le pro- fesseur Buckland dans les nombreux ouvrages qu'il a publiés. Maïs indépendamment de cette espèce, dont la présence dans la caverne de Lunel-Viel est constatée, les auteurs décrivent deux arrières molaires inférieures qui ne peuvent lui être rapportées. La première a bien, comme sa correspondante, dans toutes les espèces vivantes et fossiles connues, deux lobes tranchans; mais elle diffère de l'Hyène tachetée et de l’Hyène fossile pré- cédente par un talon plus considérable en arrière des deux grands lobes, et par un tubercule saïllant, appliqué coutre la base du bord interne du lobe le plus reculé; caractère qui lui est commun avec l'Hyène rayée ou du Levant. A l'égard des caractères qui peuvent faire distinguer ce fossile de l'espèce vivante qu’on vient de citer, les auteurs s’expriment ainsi : «Nous sommes assez fondés à rapprocher notre Hyène de Y’Hyène rayée, mais nous ne prétendons pas, pour cela, dire quelle soit absolument de la même espèce; nous pensons seulement que c’est à cette dernière qu’elle doit étre rapportée plutôt qu’à toute autre, à cause des caractères identiques des dents’qui, comme on sait, sont dans les quadrupèdes ce qu'il y -a de plus constant et de moins sujet aux variations si fréquentes dans la couleur de la robe et dans les dimensions. » ” MM. de Cristol et Bravard proposent, en conséquence, de classer cette espèce sous le nom d’Xyene rayée fossile ou Hyène dé Montpellier, par opposition aux noms recus d’'Hyène rayée vivante où Hyéne du Levant. ‘ … L'existence de la seconde espèce fossile repose aussi, comme mous l'avons dit, sur une arrière molaire inférieure. Celle-ci, à läwérité, de même que la précédente, a un talon et un tuber- cule; mais ce tubercule est beaucoup plus petit que dans les Hyènes rayées vivantes et fossiles, et en outre il se trouve placé 118 Zoologie. plus en arrière et se joint au talon dont il est néanmoins bien distinct. Le rebord ou collet du bord antérieur n’est presque pas sensible. MM. de Cristol et Bravard pensent que cette dent peut se rapporter à l'Hyène brune, de patrie inconnue, dont M. Cuvier a parlé dans ses Recherches , et dont la dernière molaire présente aussi, au bord interne du lobe postérieur, un tuber- cule moins aigu et moins saillant que dans l’'Hyène rayée (1). Les auteurs se livrent ensuite à quelques considérations sur les circoustances qui accompagnent les os fossiles dans les ca- vernes; ils citent les nombreux débris d’ossemens rongés et bri- ses en petits éclats, qui paraissent évidemment les débris aban- donnés pär les Hyènes qui habitaient ces sortes de repaires; et quoique leur opinion, sur ce point, soit tout-à-fait opposée à celle de M. Marcel de Serres , qui suppose que tous ces os ont été introduits par le fait d’un courant, néanmoins ces natura- listes admettent d’un commun accord que toutes les cavernes ont été comblées à la même époque par une cause générale, k Tousse 81. I. Mémorre sur Le Tapie, et particulièrement sur une nou- … velle espèce de ce genre appartenant aux hautes régions de la Cordillère des Andes; par M. Roux. ({ Mém. lu à l'Acad. roy. des sciences ; le 9 févr. 1829 ). 4 82. IL. Rapponr sur ce Mémoire; par M. le Baron Cuvres. Le rapport de M. le baron Cuvier, que nous devons à son obligeance, faisant parfaitement connaître l'intéressant Me- moire de M. Roulin, nous ne croyons pas devoir en repro- duire l'analyse, ù «Nous avons cté charges, M. Duméril et moi, de rendre compte à l’Académie d’un mémoire qui lui a été présenté par M. le D° Roulin, et qui a pour objet l’histoire naturelle du Tapir, et par- ticulièrement celle d’une nouvelle espèce de ce genre que l’au- (1) La planche 23 du 4° volume de Ia Société d'histoire naturelle repré sente 3 dents de chacune des espèces indiquées par les auteurs, mais il faut remarquer que le chiffre indicateur des figures ne correspond pas tonjours à celui du texte; cette erreur doit être ainsi rectifiée: le chiffre n° £ de la première figure sera conserve, tandis que les chiffres 2 et 3 des deux dernières, etant transposés, seront rétablis l’un à la place-de l'autre. Zoologie. 119 teur a découverte dans les hautes régions de la Cordillière des Andes. » «On sait que, jusqu'à ces derniers temps, une seule espèce de Tapir avait éte connue des naturalistes, et même qu’on la con- maïssait si mal, que le véritable nombre de ses dents, ainsi que leur arrangement, n’a été indiqué, pour la première fois , que par notre confrère M. Geoffroy-St-Hilaire, et n’a été repré- senté , ainsi que toute son ostéologie, que dans les recherches de l’un de nous sur les ossemens fossiles. On croyait néanmoins encore le genre du Tapir propre au nouveau continent, lors- qu'une seconde espèce, plus grande et de couleur plus remar- quable que celle d'Amérique, découverte à Sumatra et dans la presqu'île de Malacca, fut décrite et envoyée en Europe par MM. Duvaucel et Diard ; son ostéologie, assez différente de celle du Tapir d'Amérique, a paru aussi dans l’ouvrage que nous ve- mons de citer.» à « À ces deux espèces, le D Roulin vient en ajouter une troisième, parfaitement distincte des deux autres, et qui est même très-intéressante, en ce qu'elle se rapproche un peu, du moins par sa tête, des formes du Palæotherium.» «L'auteur avait déjà soupçonné son existence d’après des pas- sages d'Oviédo , et de quelques autres anciens auteurs espa- gnols, qui attribuent au Tapir un poil épais et noirâtre, carac- tère qui ne convient point au Tapir des plaines, lequel est pres- que nu. À la vérité, on pouvait croire que , transporté sur les hautes montagnes, son poil, comme celui de tant d’autres ani- maux; y aurait pris de l'épaisseur et de la force; mais M. Rou- linme conserva pas long-temps cette idée, lorsqu'il vit que ce Tapir des plaines ne s'élève pas au-dessus d’une certaine hau- teur; et qu'après en avoir perdu pendant long-temps les traces, si marquées par sa piste, par ses fumées et surtout par les sen- tiers qu'il pratique dans les broussailles , il revit des animaux de ce genre vers les sommets des montagnes. » «ILeut enfinle plaisir de voir deux individus de cette espèce, tués dans le Paramo de Summapaz, à une journée de Bogota ; etn'ayant pu en faire l’acquisition en entier, il en prit une fi- gure, et en obtint du moins la tête et les pieds qu’il a rapportés à Paris. La tête diffère déjà à l'extérieur de celle du Tapir com- _ mun:; par sa forme générale; son occiput n’est pas saillant , sa 120 | Zoologie. NS 81-82 nuqué est ronde ct n’a point cette crèté charnue, si remarquable dans l’espèce ordinaire. Tout le corps est couvert d’un poil très- épais, d’un brun-noirûtre plus foncé à la pointe qu’à la racine; le menton à une tache blanche, qui se prolonge vers l'angle de la bouche, et revient jusqu’à la moitié de la lèvre supérieure; sur la croupe, on voit de chaque côté une place nue, large comme deux fois la paume de la main, et au-dessus de la divi- sion des doigts, une raie blanche dégarnie de poil.» «Mais, les caractères distinctifs les plus frappans de cette es- pèce ne se voient bien que dans son squelette; ses arêtes tem- porales sont beaucoup plus basses et ne se rapprochent pas pour former, comme dans le tapir commun, une crète unique et élevée; le bord inférieur de sa mâchoire est beaucoup plus droit; ses os du nez sont plus forts, plus alongés et plus sail- lans; sous ces divers rapports, ce Tapir des Andes ressemble da- _ vantage à celui de Sumatra; et toutefois, indépendamment de la couleur, ilen diffère par moins de hauteur proportionnelle de Ja tête.» «La tête du Tapir des Andes, ainsi que celle du Tapir oriental, ressemble plus que celle du Tapir ordinaire, au Palæotherium. Cette derniére, quant à l’ensemble, diffère principalement des Tapirs par un crâne plus alongé, et par des mâchoires plus courtes, surtout dans cette partie dénuée de dents que l’on nomme /es barres, et qui a lieu , comme on sait, dans ces deux genres aussi bien que dans celui des Chevaux.» «Les Palæotherium, les Lophiodon, les Tapirs, les Chevaux, forment, sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres , qua- tre genres très-voisins, et en dE oi sorte une petite Érlle -dans l'ordre des Pachydermes, » «Que l’on ne pense pas, toutefois, qu’il y ait le moindre sujet de soupconner une métamorphose de ce genre antédiluvien des Palæotherium dans les Tapirs de notre monde actuel, Les mâ- chelieres des uns et des autres ne se ressemblent point, et les différences en sont même trop fortes; beaucoup d’autres dé- tails de leur ostéologie en offrent de non moins grandes ; et les Tapirs ont au pied de devant un doigt de plus que les Palæo- therium; or, il n’y a dans toute l’histoire des animaux, aucun fait reconnu, d'où l’on puisse induire que des changemens quel- conques de régime, d'air et de température, aient produit de Zoologie. 121 “variation sensible dans les formes des dents, le type le plus profond peut-être que là nature ait imprimé à ses ouvrages. ‘Sans doute, en se transportant en imagination dans des temps “et des espaces dont personne n’aura j4mais d'idée positive, on peut tirer de prémisses vagues et arbitraires des conclusions ‘qui ne le seront pas moins; mais sortir de ces généralités sur ‘lesquelles le raisonnement n’a pas de prise, mais dire nette- ment et en indiquant ces espèces, tel animal du monde actuel descend en ligne directe de tel animal antédiluvien, et le prou- ver par des faits ou des inductions légitimes, voilà ce qu’il fau- drait pouvoir faire, et c’est ce que, dans l’état actuel de nos ‘comaissances, personne n’oserait seulement essayer; au reste, M. Roulin ne propose pas les hypothèses dont nous parlons, et cern’est que par l’analogie du sujet que nous avons été conduits | ‘àen dire quelques mots; mais il ne laisse pas que d’éclaircir un “fait qui a rapport à l’histoire des animaux antédiluviens , et qui ‘avait même fait avancer par quelques auteurs qu’un genre de ces amimaux , celui des Mastodontes, existe probablement en- core dans les hautes vallées des Cordillères, Il règne, en effet, parmi quelques-unes des peuplades de l'Amérique, l'opinion que les forêts de ces contrées nourrissent un grand animal connu sous le nom de Pinchoque , qu’ils redoutent beaucoup, et que les uns égalent au cheval, mais dont la taille est indiquée par d’autres comme beaucoup supérieure; on avait même pré- tendu en trouver des vestiges tout près de Bogota, et l’on y en "à apporté des fumées, et la mesure de ses impressions , on y a "même joint des poils qui étaient demeurés attachés aux buis- sons; mais M. Roulin , d’après l'examen le plus suivi, montre que dans tout cela il n’est rien qui ne puisse se rapporter, soit à sa nouvelle espèce de Tapir, soit à l'Ours des Cordillères. C’est ainsi, dit-il, qu'un grand nombre de faits, tous vrais en eux- mêmes, venant se grouper autour d'un premier fait grossi par la frayeur, ont dà confirmer les Indiens dans leur croyance à un être tel que le Pinchoque ; ils auraient pu même douer cet - amimal d’une force prodigieuse, ou en raconter des choses assez vextraordinaires,sans s’écarter en rien de la vérité; le Tapir des “planes, lui-même, est si vigoureux, qu'il rompt d’un premier "effort les lacets avec lesquels les chasseurs espagnols arrétent les Taureaux sauvages les plus furieux. Au reste, le Pirchoque 122 Zoologie. n’est pas le seul être fabuleux qui ait tiré son origine des récits exagérés faits sur des animaux du genre des Tapirs. Les Chinois ont dans leurs livres un quadrupède qu'ils appellent Hé, et dont la figure est évidemment celle d’un Tapir avec la livrée du jeune âge, et seulement avec une trompe exagérée pour la lon- gueur; et ils lui attribuent des propriétés merveilleuses. Ses os résistent au fer et au feu ; il dévore les serpens, il ronge le cui- vre et le fer; tout cela encore peut avoir quelque fondement dans la véritable histoire de l'animal. Le vrai Tapir, par exem- ple, brise et avale du bois; dans sa nature un peu brute, il saisit avec les dents toute sorte de corps, et il n’en a pas fallu davantage pour faire dire que le Hé ronge le fer; mais, selon M. Roulin, c’est aussi à lui que doivent se rapporter des fables bien plus anciennes et bien plus célèbres. Des hommes peu instruits, voyant le Aé ou le T'apir oriental de loin, et, dans l'état de repos, lorsque sa courte trompe infléchit son extrémité au devant de sa bouche, ont pu croire cet animal arme d’un bec crochu assez semblable à celui de l'aigle, tandis que ses pieds divisés en doigts arrondis, ont dû leur offrir quelque rapport avec ceux du lion quand il tient ses ongles retirés, et de là, selon notre auteur, sera née la fable du Griffon. En ef- fet, quand le Tapir est assis et en repos, il rappelle assez les figures que l’on donne du Griffon, les ailes exceptées ; mais ces ailes mêmes paraissent être une addition postérieure ; et comme le fait remarquer notre auteur, Hérodote n’en parle point en- core dans sa description de cet animal mythologique. Ces idées sont ingénieuses et pourront être appréciées ultérieurement par les savans qui s'occupent de l'antiquité. Quant aux naturalis- tes, M. Roulin leur fournit assez de faits nouveaux et certains, pour mériter, dès à prèsent, leur reconnaissance. Il fait connai. tre tout ce qui-a pu être observé des mœurs et des habitudes de son animal. Il entre dans des détails curieux sur la nomen- clature des Tapirs en général, dans les différentes contrées de l'Amérique où ils habitent, et sur les erreurs dont elle a été l’objet de la part des écrivains; il nous apprend que le nom d’Anta où de Danta qu'on lui donne dans beaucoup d’ouvra- ges, est un mot espagnol, qui s'entend génériquement de tous les animaux dont la peau peut se préparer comme celle du bufile, et fournit des vétemens d’une certaine épaisseur; et à ce Zoologie, 123 sujet, il nous donné des éelaireissemens pleins d’intérét sur la manière dont les Espagnols et les Portugais, lors de leurs pre- miers progrès sur le continent de l'Amérique méridionale, ont transporté les noms des animaux d'Europe à des espèces toutes nouvelles pour eux, sans trop s'inquiéter des rapports réels de ces espèces avec celles auxquelles une ressemblance superfi- cielle les faisait comparer. Les naturalistes pourront tirer parti de cette portion de son mémoire pour l’histoire de plusieurs animaux autres que le Tapir. » « En un mot, on reconnait partout, dans le travail de ce sa- vant voyageur, un esprit aussi actif qu'éclairé; et nous pensons que ce mémoire, qui a l'avantage si rare d’avoir ajouté au cata- Togue des amimaux un grand quadrupède, appartenant à un genre, qui, pendant longtemps, n'avait compté qu’une seule es- pèce, et qui de plus dissipe les nuages que des faits mal vus avaient jeté sur un point important de géologie , mérite toute l'approbation de l’Académie , et d’être imprimé parmi ceux des savans étrangers ». 83. C. Cisrex. Disserrario 1vauG. DE Lama non nullas ob- servationes anatomicas sistens. In-8°. Tubingæ, 1827. Ce sont principalement les viscères du Lama que l’auteur dé- crit dans cette dissertation. 84. Rem. Huscenxe : COMMENTATIO DE PECTINIS IN OCULO AVIUM potestate anatomica et physiologica. In-4° de 20 pages. Jena, 1827. | 85. Duss. pE ocuLo ReprTizium; auct. Ant. Fricker. In-4° de 17 pag. Tubingæ, 1827. 86. HISTOIRE NATURELLE DES OrsEaux-MoucnEs ; par M. Rk. P. Lessox. ( Voy. le Bullet. de mars 1829, p. 462). IIT° livraison. Cette nouvelle livraison, qui mérite tous les éloges que nous avons donnés aux précédentes, renferme les figures des espèces suivantes : 1° Oiseau -Mouche Pétasophore ( O. petasophora ) ; cette déliciense espèce est décrite dans la 2° livraison. 2° L’oi- seau-Mouche-Rivoli ( O. Rivoli); nouvelle espèce magnifique, dont la tête est bleu d’azur et la gorge vert d’émeraude. 3° Le Huppecol mâle et femelle. 4° Le Petit Oiseau-Mouche. int . Zoologie. Les descriptions contenues dans cette livraison sont celles des O. M. Barbe bleue ( O. cyanopogon, Lesson), PPS nouv. ; l'O. M. Cora ( O. Cora Lesson); publié pour la r°° fois dans l'Atlas du Foy. de la Coquille ; YO. M. aux huppes d’or (O.cry- solopha Lesson); le Trochilus cornutus du prince de Wied:; FO. M. Arsenne (O. Arsennii Less.; Trochlius leucaotis Viellot); et l'O. M. à Oreilles d'azur, mâle et femelle (O. aurita Less. Tro- chilus auritus Gmelin ). D. 87. Synopsis Des REPTILES SAURIENS recueillis dans l’Inde; par le major-général Harpwicxe. ( Zoological Journal; N° X, avril-sept. 1827, p. 213 ). Les espèces sont rangées d’après un Gerera publié dans le Philosophical Magazine, 1827. Nous nous bornons ici à signa- les espèces décrites comme nouvelles. | | x Saurrens. Genre Acawa.—4.armata,nov. sp. Pallida, brunneo- marmorata, Squamis lanceolatis carinatis , sptnis trihedris raris supra dorsum et membra; superciliis carinatis, squamaruwm sertie lærvt in spinam longam postice desinente ; dorso serie spinarum gracilium cristato ; cauda seriebus pluribus squamarum longa- ruIm tetragonarum. Long. 12 pouces, . 5 +, queue 6 +. Hab. Singapore. A. indica ; nov. sp. — Pallidè virescens, brunneo marmorata, infra albida; capitis squamis parvis , corporis, membrorum cau- dæque;' latis lanceolatis, carinatis ; parotidibus fasciculis duobus spinarum supra aures ; Cristé spinarurn simplicium CS Tu ab ape ad medium usque dorsum. Long. 12 pouces ; corps 3 +, queue 9-10. Hab. Dumdum, Java, commun. nom vulg. à Calcutta GArrgit. A. minor, nov. sp.—Brunnea, obscuré marmorata, infra pal- lida; capite brevi ; capitis, caudæ, membrorum abdomtnisque squa- mis ovalis, obtusis; superciliis carinatis ; supra aures fasciculis 2 spinarum ; dorsi squamis latissimis , obtusè carinatis ; cristé per totum dorsum vix elevatä; caud& corpore breviore. | Var. Capite dorsoque asperioribus. Long. 6 pouces, corps 3 ;, queue 2 = Hab. Chittagang. Var. Mheudy Ghat. Les plaines sa- blonneuses. | À. tuberculata ; nov. sp. — Vüridis, flavo marmorala el purc- tata ; squamis parvis ovatis, caudæ et membrorum exlerné majo- rs F ue Le] m + .… Zoologie. 125 ribus carinatis 3 Jemoribus seriebus 3-1 tuberculorum conicorum ; caudé corpore duplo longiore, bast incrassatä, apice attenuaté. Long. 12 pouces, corps 4, queue 8. Hab. l’Inde. Genre Draco Lin.— D. abbreviata , nov. sp.—Squamis parvis; ad alarum marginem membrorumque posteriorum latera squa- mis ovalibus compressis ciliata; als partim femoribus adnatis, subtus maculatis ; gul& brevi thoracem aitingente. Long. 12 pou- ces, corps à , queue 7. Hab. Singapore. D. quinque-fasciata , nov. sp. D. viridis Kuhl, Beitr. 102 ? — Squamis parvis, paulo majoribus ; membris posticis squamis ovatis compressis marginatis ; alës fascits quinque nigris, cœruleo mar- ginatis ; gul& thoracem longe superante. Long. corps 4 pouces, _ queue à =. Genre Uromasrix.— U. Hardwickit Gray, mss.—Supra vires- cers, nigro punctulata brunneoque marmorata ; subtus pallidé brunnea;femoribus posticis maculd nigrä adbasin;interu m squamis membrorum parvis , infra corpus majoribus , tibiarum spinis spar- sis, caudé supré annulis spinarum distinctis. Hab. les plaines sa- blonneuses de Kanonge dans l’'Hindoustan, nom vulg. Saara. U. Belliana, nov. sp.—Olivacea, dorso fasciis tribus, longitu- dinalibus, cum seriebus quatuor macularum albarum, nigro-mar- ginatarum alternantibus; membris maculis albis ocellatis; lateribus nigro-maculatis; squarmis parvis subtus paulo majoribus, caudæ parvis, verticillatis. Long, corps 5 pouces, queue 0. Fam..des Geckotidæ, genre PTEROPLEURA, nov. gen.— Dipi- tis palmatis, ad basin usque dilatatis; squamis latis unisertatis indivisis , ultimo articulo adunco , lbero ; pollice mutico ; poris femoralibus nullis; corporis et membrorum lateribus fimbriatis. P, Horsfieldii Gray. Phil. Mag., 3827.—Supra pallidé fusca, nigro fusco maculata, infra albida. Hab. Singapore, Java. Long. 5 pouces, tête x, corps 2, queue 2. Diffère du Ptychoroon de Kubl par l’absence des pores fémoraux. : Genre, Eugcernaris, n0v. gen.— Digitis 5. b. subæqualibus, | is conicis , brevibus ; unguiculatis ; poris subanalibus “distinctis; caudé cylindricé verticillaté. *E. Hardwicki Gray. Philos. Magaz., 1827.—Supra fusca, fas- _cüis quatuor « albis ; dorsi squamis parvis subconicis ; infra albida. Hab. Chittagong, Penang. Long. 7 pouces ;, tête et corps 4, queue 3 : à 126 Zoologie. Gen. 5. Cxrropacryzus, nov. gen, — Digitis 5. 5, apice com= pressis, retroflexis, dein incurvatis, unguiculatis ; PONS ES bus nullis ; caudé& cylindricä. C. pulchellus, nov. sp. Gray. Phil. Mag. …» 1827. Supra ei lidé fuscus, subaculeatus, fasciis purpureis duodecim, latis ; infra lævis pallidus; superciliis denticulatis, Nous s,énterné purpu- reo-brunneis. Long. du corps 3 pouces, tête 1 +, queue ?. Genre Moxiror.— M. flavescens, nov. sp.— Naribus rostré apiciquam oculis propinquioribus; cariné elevaté utrinque supra dorsum ; digitis validis brevibus subæqualibus ; squamis magnis, flavis, brunneo-rufescente marmoratis ; caud& corporée duplo fere longiore. Long. de la queue, 14 pouces À, corps 8. Sur un des- sin qui parait représenter un individu de la même espèce, le corps a 13 pouces et la queue 18. Genre Varanus.— #. Scincus, Mer. — Hab. Futtehghur. Le dessin diffère un peu de l'individu donné au British Mu- seum , par M. Ritchies, qui l’a rapporté de Tripoli; il ressem- ble exactement à celui de M. Geoffroy, Rep. d'Égypte, To. 3, f. 2. Il est pâle en-dessus , avec trois larges bandes irrégulières, le ventre présente quatre bandes noires étroites, la queue est aussi annelée. SAUROPHIDIENS. Genre Tiriqua. — 7 iriviltata, nov. sp. — Supra pallide brunnea; fasciis flavis tribus latis, nigro marginatts; lateribus pallidis; maculis nigris, raris ; subtus albida. Long. 8 pouces +, corps 4 +, queue 4. Hab. les jardins, Dumdum. $. #ri- léneatus Schneïd. ? Les écailles de la queue sont tontefoïs uni- formes. Gen. LxcosomA, nov. gen. — Corpore caudäque longis cylin- dricis; caud& parum aitenuatä, squamis paribus imbricatis tecté; pedibus 4k breviusculis, digitis 5. 5. inæqualibus., unguiculatis ; capite scutato; auribus depressis, parum verd occultis. I. Serpens. (Lacerta Serpens Bloch. Chalcides Serpens Latr.) Long. 8 pouces, queue 3 +. Hab. Java. Seps multilineata Boié.? Le Scincus, n° 43. Gronovius Zocphyl., p. 11 ,un individu figuré par Séba, Tom. IT, pl. 12, fig. 6, et le Zacerta abdomi- nalis paraissent appartenir à ce genre. Th. C. 88. Sur Le Croconire pu Gaxcr; par le D' CI. ABer. (Brews- ter, Edinb. Journal of Science ; avril 1828, pag. 339.) Le Crocodile qui fait le sujet de cette note avait 18 pieds de A . A7. 1e °F Zoologie. 127 long; il était mort depuis plusieurs jours lorsque M. Abel eut occasion de l’examiner; les indigènes lui donnent le nom de Cummeer; les descriptions des espèces connues ne s’accor- _ daïent pas en tout point avec les caractères qu’ou lui recon- put; onremarqua surtout que les 2 doigts internes des membres antérieurs, et le doigt interne des postérieurs étaient parfaite- ment libres et non réunis avec les autres par une membrane, comme dans les autres espèces de Crocodile. Si ce caractère était constant, le Cummeer ne formerait pas seulement une nou- velle espèce de Crocodile, mais il faudrait aussi changer les ca- ractères donnés par les auteurs actuels au genre et à la famille. * Dans l'estomac de cet animal, on trouva les restes du corps et quelques ornemens d'une femme, un chat entier et des restes d'un chien et d’un mouton. 89. OBSERVATIONES QUÆDAM DE SALAMANDRIS ET TRITONIBUS. Diss inaug. ; auct. C. Th. E. de Sir8010. In-4°, cum tabulà _ ænei. Berlin, 1828 ; Petsch. Woïci la nomenclature des chapitres de cette dissertation que nous ne connaissons que par l'annonce d’un recueil httéraire allemand: chap. I. De Salamandræ terrestris cordylis, 1° Spira- cula branchialia cordylorum ; 2° Os hyoideum cordylorum ; 3° Apparatus musculorum ad arcus branchiarum movendos; 4° De wi cordylorum rebus adversis se aptandi. Obs. 1°. Pulmones cordylorum improviso vices branchiarum suscipiunt. Obs. 2». Repentinus transitus cordyli aquatilis in animal terrestre. Chap. I: De evolutione Salamandre terrestris. Chap. IL De muscu- lorum apparatu, in Salamandré terrestri adulté, ad linguam et 65 hyoideum movendum. Chap. IV. De vi reproductivé Tritonis nigri. Explication de la planche. 90.1. RÉSUMÉ DES RÉCHERCHES SUR LES ANIMAUX SANS VERTÈBRES __ … faites aux iles Chausey ; par MM. Aupouix et M. Epwanps. Le _{ Annales des sciences natur. ; septemb. 1828 , p. 5. ) «1 À . . | : 91. IL. EXTRAIT DU RAPPORT FAIT SUR CE MÉMOIRE à l'Acad. roy. " des sciences ; par MM. Covier et Duméris. ( Zbidem, p.111.) Do Les iles Chausey sont un groupe d’écueils situés vis-à-vis de Granville, dans le département de la Manche; ces iles, au 128 Zoologie, | N° ot nombre de b, sont inhabitées, mais leurs côtes fournissent en abondance des animaux invertébrés marins. Ceux de ces der- niers, qui ont en premier lieu fixé l’attention des auteurs, sont. les Ascidies composées, en partie déjà connues par les belles. recherches de M. Savigny. La plupart des nombreuses espèces. trouvées par MM. Audouin et Edwards sont nouvelles. Ces deux. naturalistes en ont étudié l'anatomie, et, de plus, ils font con- naître le mode de propagation, jusque-là inconnu, de ces êtres. composés ; ils ont vu qu’à leur naissance les Ascidies compo- sées ne font point partie de l’aggrégat auquel appartient leur mère, que chaque individu est solitaire et parfaitement libre, doué de la faculté de se déplacer, en nageant avec rapidité à l’aide des mouvemens ondulatoires qu'il imprime à une longue. queue dont il est pourvu. Souvént on voit les jeunes animaux. s'arrêter sur les parois du vase qui les renferme, puis recom- mencer leur course, comme s'ils cherchaïient un poïnt convena- ble pour y établir leur demeure. Enfin, après avoir joui de la faculté de changer ainsi de place, pendant environ 2 jours, ils se fixent et deviennent complètement immobiles; car, si on les détache, ils restent privés de mouvement. La plupart des jeunes animaux paraissent se réunir à la masse d’où ils proviennent; d’autres vont se fixer autour, pour fonder de nouvelles colonies. La jeune Ascidie qui vient de naïître ne ressemble en rien à ce qu’elle deviendra plus tard. Sa forme est régulière ct symé- trique; son corps est arrondi ou ovalaire; on distingue en avant 3 éminences qui paraissent percées d'autant d'ouvertures, eton voit en arrière une queue effilée, dont la longueur varie suivant : les espèces. Lorsque l'animal s’est une fois fixé, sa queue dis- paraît plus où moins complètement, son corps se be, lab- domen devient distinct du thorax, et enfin les ovaires se MmOon- trent lorsque l’animal est parvenu à une certaine taille. re Les auteurs se sont ensuite occupés à examiner les Flustres, : dont ils ont trouvé la structure bien plus compliquée qu’on ne l'avait cru pendant long-temps. Parmi les Acalèphes libres, les auteurs ont particulièrement étudié l’organisation des Béroés. Les Acalèphes fixes leur ont offert plusieurs espèces nouvelles ou mal connues ; il en a été de même pour les genres Planaire, Siponcle, Holothurie, etc. Les Mollusques, les Annélides et sur- tout les Crustacés microscopiques ont fourni le sujet dant observations. Zoologie. 129 Ces animaux appartiennent , avec les Ascidies composées, à une même série naturelle. Plusieurs des résultats consignés par M. Grant dans son mémoire sur les Flustres ( Voy. le Bullet, Tom. XIII, n° 263 ) se trouvent confirmés par les recherches des auteurs, sans que ceux-ci aient eu connaissance du travail du naturaliste anglais. L'organisation des Ascidies composées et des Flustres s’est aussi retrouvée, jusqu’à un certain point, dans plusieurs Vorti- celles. La structure des autres Polypes marins, soit nus, soit à polypiers, est toute différente de celle des animaux dont il vient d’être question. Sur les Éponges , les auteurs ont confir- mé plusieurs des résultats de M Grant ( Voy. le Bullet., Tom. XII, n° 132). Plusieurs Alcyons qu'ils ont examinés ne leur ont pas présenté, plus que les Éponges, de polypes ou d’au- tres animaux semblables. Un nouveau genre de Spongiaires fait partie de leur collection. Ils n’ont rien observé qui puisse jus- tifier l'opinion de ceux qui attribuent de la contractilité aux Éponges. C’est peut-être sur les Thétyes et non pas sur les Éponges elles-mêmes que Marsigli et Ellis ont observé des phé- nomènes dé contractilité. Lé mémoire est terminé par une division de la classe des Po- lypes en 4 sections. La 1°° section ou famille des auteurs com- prendrait les Spongiaires; la 2° les Polypes fixes, soit nus, soit polypiers , dont la cavité digestive a la forme d’un cul de sac reusé danis la substance même de leur corps ( Hydres, Sertu- s , plusieurs Vorticelles ) ; la 3° famille renfermerait les Po- dont le corps est creusé d’une cavité, au milieu de laquelle est suspendu un canal digestif membraneux, communiquant au dehors par une seule ouverture, et portant à son extrémité in- férieure des appendices en forme de petits intestins, qui pa- raissent remplir la fonction d'ovaires ( Lobulaires , Gorgones, Pennatules, Vérétilles, Cornulaires, etc. ); la 4° famille con- tiendrait les Flustres et les autres polypes dont le canal diges- tif communique au dehors par deux ouvertures distinctes et dont l’organisation se rapproche de celle des Ascidies composées. - MM. Audouin et M. Edwards publieront prochainement dans unesérie de mémoires les résultats de leurs nombreuses re- cherches. Le rapport de MM. Cuvier ct Duméril rend aux au- teurs un juste tribut d’éloges. B, Toue XVII, 9 130 Zoologie. 92. I. OBSERVATIONS SUR LES ANIMAUX TROUVÉS JUSQUE-LA dans les coquilles du genre et à , avec fig. PPS M. W.J: Bropertre. (Zoological Journal, n° XIII, pag. 537. }, 93. II. NOTE ADDITIONNELLE SUR L'ARGONAUTE; Par le même. (Ibidcm ; n° XIV, pag. 224.) | Voici un mémoire qui remet de nouveau en doute la ques- tion de savoir si le Poulpe dé lArgonaute est le légitime pro- priétaire de sa coquille. M. Broderip commence par citer les opinions contradictoires exprimées récemment par MM. Wood, Leach, Everard Home, de Blainville, Ranzani et de Férussac; puis il rend compte des observations faites sur un individu par- faitement bien conservé du Poulpe avec sa coquille, que le prof. Buckland avait rapporté d'Italie. Cet individu est repré- senté sur la planche. Plus de la moitié de la coquille est remplie d'un paquet d'œufs très-serré. Quelques-uns de ces œufs ont été remis à M. Bauer pour être examinés sous le microscope qui a aussi servi à faire les figures du mémoire de M. E. Home sur les œufs des Sèches , dans les Philos. Transact. de 18:17. D’au- tres œufs furent confiés à M. Roget, qui les a examinés sous le microscope de M. Amici. M. Bauer n’a trouvé dans l’œùf au- cune trace de la coquille ; il n’a vu que du jaune, et toutle reste était semblable aux figures publiées dans les Philos. Transact. M. Roget a donné une réponse écrite, accompagnée de fi- gures. des œufs Le l'a observés av long sur dei gréle, à un tissu tressé de fibres et situé au centre de la grappe des œufs ; le fi- lament, lorsqu'on enlevait l’œuf du reste du paquet, s’étendait jusqu’à 5 ou 6 fois la plus grande longueur de l’œuf avant de se rompre. Après avoir ouvert lenveloppe externe de l'œuf, ce qui eut lieu sous l'esprit de vin, dans un verre de montre, on y fit une piqüre avec une aiguille fine. De cette manière on obtint un certain nombre de fragmens irréguliers d’une substance dont la consistance paraissait être uniforme. Malgré les recherches les plus minutieuses, on ne put rien découvrir, parmi ces frag- mens, qui offrit la moindre apparence d’une coquille ou d’un … rudiment de coquille. Durant cette opération, une multitude … de petits globules se répandirent hors de l'œuf, dans l'esprit de vin. Outre ces petits globules , il y en avait d’autres d’un vo- < Zoologie. 131 lue plus grand, mais fluides, parfaitement transparens, et ayant tout-à-fait l'apparence d’une huile. L’enveloppe externe ded'œuf était une pellicule mince et demi-transparente, qui se déchirait au moindre attouchement, et dont la texture parais- sait granuleuse. Deux ou trois lignes opaques partaient du point d'insertion du pédicelle de l’œuf. Chacune de ces dispositions est représentée par des figures. + Lerésultat de ces observations est directement opposé à ce- lui annoncé par Poli ( Voy. le Bulletin, Tom. XV, n° 236. Il y a donc autorité contre autorité, et l’on peut regarder la ques- tion comme n'étant pas définitivement résolue. M. Broderip, tout en restant dans le doute, est cependant disposé à croire quele Poulpe de lArgonaute n’est pas l'artisan de sa co- quille, et si on lui demandait pourquoi, si le Poulpe y vit en pa- rasite, on né-trouve pas quelquefois l'habitant véritable du Nau- tile papyracé? il répondrait par cette autre question: pourquoi le Nautilus Pompilius , coquille des plus communes, ne s'est-il presque jamais rencontré avec son animal? Il élève ainsi une difficulté contre uñe autre sans renverser la première ; mais il én est une que M. Broderip n’a pas songé à élever contre son opinion, c’est de savoir, comment il se fait que le Poulpe de l'Argonaute se rencontre toujours avec une coquille de la même espèce, et jamais avec une autre, et surtout comment il se peut * que cette coquille soit toujours exactement proportionnée à la täille de l'animal qui l’habité ? Car c’est là ce qui résulte des ob- - sérvations de M. Delle Chiaje, déjà rapportées dans l’article du Bulletin cité plus haut. Si le Poulpe n’était qu'un usurpateur, il : faudrait lui supposer bien de l’habileté à se procurer constam- ment une habitation aussi bien assortie à sa taille! L'assertion de Poli, relative à l’existence d’une ébauche de coquille dans l'œuf est positive, et ce naturaliste n’était pas môvice dans ce genre d'observations. Pour lui refuser la con- fiance qu’il mérite, il faudrait avant tout, que les circonstances CE - ; dans lesquelles MM. Bauer et Roget ont examiné leurs œufs eussent été en tout point les mêmes que celles qui ont favorisé l'observateur napolitain ; cela n’a point été, car on ignore si les œufs étaient au même point de ER dans les deux cas; ceux de Poli étaient tout récens; ceux de M. Broderip étaïent | conservés ps assez long-temps dans l'alcool : dans C2 2e ” 9. LS Jr 132 Zoologie. les premiers , il y avait un embryon, accompagne , selon Pol ; d’un rudiment de coquille; dans les seconds, point d’embryon ni de trace de coquille, mais des fragmens irréguliers d’une substance homogène et des globules plus ou moins volumineux. Il eüt éte à désirer, pour prévenir toute objection, que Poli eût employé comme réactif chimique quelque acide minéral qui eût fait effervescence avec le carbonate de chaux de la co- quille, si réellement elle existait. MM. Bauer et Roget ont éga- lement négligé ce moyen qui eût pu ajouter au poids de lenksi preuves négatives. Peut-être un autre observateur plus heureux parviendra-t-il, par des recherches plus variées et plus multipliées, à résoudre enfin les difficultés qui entourent encore la question que nous, venons d’agiter. ( | La note additionnelle n’est qu'une citation de Bontrus: Hist. nat. et med. Jnd. or., pag. 79. S. G. L. 94. SUR L'ANIMAL DE L'ARGONAUTE. ( Extrait d’une lettre à M. de Férussac. ] Nous pensions que la question de l’'Argonaute était résolue. depuis long-temps par les belles observations de Poli et de MM. Férussac et Delle Chiaje, lorsque, à notre grande surprise, nous avons trouvé dans le Bulletin des sciences naturelles d'oc- tobre 1828, des renseignemens qui ont été donnés à MM. Quoy et Gaimard, par un habitant d’Amboine, sur l’animal de cette co- quille. De ces renseignemens il résulterait que le Mollusque. qui la construit est un Gastéropode rampant sur les rivages. sablonneux de cette île, et que le Poulpe qu’on y trouve tou- jeurs ne serait, comme plusieurs savans l'ont pensé, qu’un ani- mal parasite. Depuis long-temps habitué à rencontrer ce Poulpe avec la coquille, nous croyons pouvoir ajouter quelques ob- servations à celles, déjà si nombreuses, réunies contre cette der- nière opinion. Au retour d’un voyage de l’Inde, passant sur le banc des Aiguilles, nous vimes, perdant un temps très orageux, la mer couverte d’une quantité innombrable d’Argonautes dont il nous était facile de distinguer les bras s’agitant autour d’eux. La ra- pidité de notre marche ne nous permit pas d’en prendre, mais trois jours après, nous en rencontrâmes au cap de Bonne-Espé-. rance, à bord d’un bâtiment anglais, dont l'équipage s'était Bis. 133 détai à en faire la péche. Il y en avait plus de cent, entassés wpélé-méle dans une baïlle. En les ET GT nous reconnûmes d’abord que les coquilles appartenaient à à deux espèces: 4 Argo et l’4. tuberculata, la première se trouvant en koifbre bien plus grand que la seconde. Notre idée fut aussitôt de com- parer entr'eux les animaux de chacune d'elles; mais cela nous fut impossible, parce qu'il paraît qu’ils les avaient tous aban- données âvant que de mourir. Nous interrogeâmes alors les gens de l'équipage qui les avaient péchés, et nous apprimes que l'animal de l’une des espèces était très-distinct de celui de l’au- tre. Ils s’accordaient encore à les reconnaitre, quoiqu’ils fussent tous plus ou moins décomposés; on indiquait comme appartenant à l'4. tuberculata ceux qui conservaient encore quelque cou- leur, et à l4. 4r2o ceux qui étaient presqu’entièrement blancs. Ce fait nous aurait certainement convaincu si nous ne l’avions déjà été; car est-il permis de croire qu’un aussi grand nom- bre de Poulpes ait tout juste rencontré un pareil nombre de coquilles , et surtout que chaque espèce d'animal ( car il paraît qu'ils diffèrent au moins dans la couleur ) discerne et adopte ‘toujours la même espèce de coquille ? Avant cette rencontre, notre opinion avait déjà été fixée par Vexamen de l'animal. Ses deux bras, dilatés de manière à élever deux sortes de voiles au-dessus de la coquille, nous semblaient prouver que celle-ci appartient bien au Céphalopode; car, en sup- posant qu'elle appartint à un autre Mollusque, it se pourrait qué le Poulpe n’en rencontrât pas, et alors à quoi lui ser- wiraient ces deux membranes véliformes ? La comparaison des coquilles pélagiennes avec celles qui sont littorales nous apprend, que les premières sont toujours minces, fragiles et plus ou moins transparentes, tandis que les autres sont au contraire plus ou moins solides, épaisses et opaques, surtout dans les Gastéropodes; la raison en est sans doute que es coquilles pélagiennes, toujours errantes au milieu de l'Océan, m'ont à craindre aucun choc étranger, tandis que les coquilles Mittorales , toujours entourées de corps durs et sans cesse ba- lottées par les vagues , sont continuellement exposées à ce dan- "ger. Peut-on, d’après cela, ne pas voir une coquille unique- “ment pélagienne dans celle de l'Argonaute, qui est si analogue “dûns sa structure à la Carinaire? Ou peut-on croire qu’elle 134 Zoologie. serve d’enveloppe protectrice à un Gastéropode littoral, comme le dit cet habitant d’Amboine, qui a donné lieu à la note de MM. Quoy et Gaimard? Nous n’ajouterons qu'une seule réflexion qui nous est suggé- rée par le passage suivant de cette note : « Nous croyons qu’il -( l'animal de l’Argonaute } se rapproche de l’Atlante, et nous sommes d'autant plus portés à le croire que la même personne nous a dit, qu’en nageant, l’Argonaute renversait son pied comme font le Janthine et l’Atlante, » Si ce Mollusque ressemble à lAt- lante, il ne doit jamais ramper; et c’est tout-à-fait un Mollus- que pélagien, car nous avons fait voir dans un travail anato- _-mique sur ce genre, inséré dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, que l’Atlante n’a point de pied, ou plutôt que cet organe est transformé en une véritable nageoire, portant une petite ventouse comme la Carinaire, au moyen de laquelle il se fixe momentanément, sans pouvoir se livrer à la reptation. | LS | | Nous ne pensons donc pas qu'il faille tenir grand compte des renseignemens donnés à ces estimables naturalistes, et que, dans l’intérét d’une discussion si importante, ils n’ont cepen- dant pas cru devoir laisser passer sous silence. L'idée que le Poulpe n’a pas construit la coquille dans la- -quelle on le treuve, nous a plusieurs fois semblée répandue parmi des personnes entièrement étrangères à la science, telles que les pêcheurs de la Méditerranée; sans doute parce que ces hommes ont été surpris de voir l'animal qui ressemble si bien aux Poulpes de leur rivage quitter brusquement son test après avoir été pris. Un jour qu'à Portrendus nous montrions un de ces Mollusques à plusieurs pêcheurs, afin de connaître le nom qu'ils leur donnent dans le pays, ils nous répondirent que c’é- tait celui de Pouffre ( corruption évidente de poulpe ), ajoutant aussitôt, comme l'habitant d’Amboine, que ce n’était pas tou- jours lui qui était dans la coquille, mais bien un autre animal qui a deux grandes ailes, et qu'ils rencontrent quelquefois quand ils vont bien au large des côtes. N'est-ce pas le méme animal ? Et ces deux grandes ailes ne sont-elles pas ces deux bras élargis en forme de voile et que l’argonaute , dit-on, pré- sente au vent pour accélérer sa marche ? Ou bien devons-nous, d’après une telle autorité, nous écrier que l'animal de l’Argo= naute est un Ptéropode? Zoologie. 135 93-Méuorse SUR UN NOUVEAU GENRE DE COQUILLES de la fa- mille des Zoophages; par M. P. A. Mizeer. ( Annal. de la De. Linn. de Paris ; sept. 1826, avec fig.) … M. Millet, qui s'occupe avec un grand succès de l’histoire na- turelle du département de Maine-et-Loire qu'il habite, après un grand nombre de publications intéressantes, fait connaitre aujourd’hui des coquilles fossiles du calcaire grossier, pour les- quelles il croit devoir former un genre nouveau, qu'il dédie à M. Defrance. Ce genre est caractérisé de la mamière suivante. Coquille fusiforme ou turriculée, à ouverture ovale , recouverte en partie par le bord droit ; terminée énféricurement par un ca- nal court, plus ou moins droit. Bord droit tranchant, légere- ment crénelé, recouvrant , sinué à sa partie supérieure , el munt extérieurement d’un bourrelet plus ou moins arqué et distant de l'ouverture. Bord gauche sans callosité, mais ayant une petite dent ou protubérance, placée à la partie supérieure de l’ouver- ture , l& où commence le sinus du bord droit. M. Millet trouve de grands rapprochemens entre les Defrancies et le Pleuroto- mes d’une part, et les Struthiolaires de l'autre; malheureuse- ment, les figures de ces différentes espèces, un peu négligées à l'endroit essentiel , celui qui retrace les caractères de l'ouver- ture , n’aident point assez la description pour que nous puis- sions, Sans avoir vu ces coquilles, juger des différences qu’elles | présentent avec les genres que nous venons de citer ; cependant nous pensons que les caractères qui leur sont propres, surtout celui du renversement du bord droit sur l'ouverture, ne sont pas suffisans pour établir, en zoologie, une distinction généri- que. Les cinq espèces de M. Millet nous semblent difficiles à écarter des Pleurotomes; mais nous les croyons propres, par quelques caractères qui leur sont communs , tels que la pré- sence d’une petite dent sur la columelle, à former un groupe remarquable dans ce genre. | Les cmq espèces citées par ce zélé naturaliste, sont les D. pagoda, variabilis , hordeacea , suturalis et Milletu. Cette der- nière lui est dédiée par la Société Linnéenne de Paris. Ranc. 96. ANATOMISCH -PHYSIOLOGISCHE UNTERSUCHUNGEN UBER DIE TercamuscæeL. — Recherches anatomico-physiologiques sur la Moule des étangs ; par le D’ F.F. Unxcen. In-8° de 36 p., avec x pl. lithogr. Vienne, 1827. 136 Zoologie. L'auteur connaît bien ce qui a été fait sur son sujet par ses _devanciers, et il montre que ses descriptions sont le fruit de recherches propres. Il examine successivement les organes de l'assimilation, des sécrétions, les systèmes vasculaire, nerveux et locomoteur. Il se déclare contre l'opinion de Méry et de M. Tréviranus, d’après laquelle l’eau traverserait le canal digestif en un courant continu. La production artificielle de perles sur des Moules conservées dans des verres n’a point réussi à l’au- teur. Celui-ci croit avoir trouvé dans une Moule un calcul bi- liaire de 2 lignes d'épaisseur. Le corps brun, situé sous le cœur, et regardé par Bojanus comme le poumon, est plutôt le rein d’après l’opinion commune, qu'adopte l’auteur. 11 a vu lorifice des oviductes sur le côté du pied, mais il n’a pu décider si cet orifice conduit dans les ovaires. Il n’y a d’ailleurs rien de neuf dans cette dissertation. (Heusinger. Zeitschrift f. d. organ. Physik; Tom. Il; 1828, n° 4, pag. 457.) 97. Sur L'ANIMAL DE LA GLYCIMÈRE (Glycimeris Siliqua Lamk.), et sur l’Anatomie de ce Mollusque; par M. Aupouix. (Bullet. des Annal, des Sciences natur.; mars 1829.) Après avoir remarqué que ses ‘observations datent du com- mencement de l'an dernier, M. Audouin présente un apercu des différentes opinions qui ont été émises par les conchylio- logistes relativement à la Glycimère. L'animal n'étant pas connu, on a dû fonder les caractères de ce genre sur la coquille, et dé- duire de cet cxamen ses rapports naturels avec les genres voi- sins. L'auteur décrit ensuite la forme de l'animal et ses organes extérieurs. Il est pourvu antérieurement d’un pied robuste, qui sort par une fente étroite, pratiquée au manteau. Celui-ci est très-épais; il occupe l’espace baïllant qui s’observe entre cha- que valve, et se prolonge postérieurement en un tube simple, très-gros, non rentrant, muni de petits tentacules, recouvert, cemme tout le reste, d’un épiderme noirätre et rugueux. Ce tube est partagé, seulement à l’intérieur, en deux siphons par une cloi- son charnue. Les branchies sont assez développées, leur tissu est épais. Les tentacules buccaux, au nombre de quatre, ont assez de longueur; ils sont virgulaires et dirigés en arrière. L’abdomen est renflé, cylindroïde et tronqué postérieurement. L'inspection anatomique a présenté un tube digestif très- Zoologie. 137 développé dans sa portion intestinale, et débutant par un œso- phage court, qui aboutit à un estomac très-vaste. Ce dernier est entouré par le foie, dont les lobules sont assez distinéts et de couleur verdâtre. Les systèmes nerveux, circulatoire et géné- rateur ont été successivement examinés par l’auteur; il les a trouvés fort analogues à ceux des Myes. En effet, c’est avec les Myes que, suivant M. Audouin, les Glycimères ont le plus de rapports , et on doit leur donner place auprès de ce genre, ainsi que l’a judicieusement fait M. Cuvier dans son Règne animal. Ce mémoire et les dessins coloriés qui l’accompagnent paraï- tront incessamment dans les Annales des Sciences naturelles. X. 98. I. DESCRIPTION DE PLUSIEURS ESPÈCES DE COQUILLES FOSSILES DES ENVIRONS DE Dax (Landes); par M. GrareLour. ( Bullet. d’hist. nat. de la Soc. Linn. de Bordeaux; T. II, 1°" livr. p.4.) 99. IT. TABLEAU DES COQUILLES FOSSILES QU'ON RENCONTRE DANS LES TERRAINS CALCAIRES TERTIAIRES ( Faluns) des environs de Dax, départ. des Landes ; par le même. ( Zbid., 3° livr., p. 72; 12 livr,, p. 123; 5° livr., p. 192.) 100. III. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA FÉRUSSINE (Ferussina), genre de coquille fossile terrestre, connue sous le nom d’Anostome de Dax ; par le même. ( Zbzd., 6° livr., p. 256.) M. le D° Gratcloup, observateur consciencieux et habile, a rendu célèbre le dépôt de Dax. Pendant plusieurs années il s’est attaché à en recueillir tous les fossiles, et personne ne pouvait mieux que lui nous faire connaître les importantes richesses de ce vaste dépôt. C’est à son obligeance et à son zèle infatigable que la plupart des naturalistes doivent de possèder ces espèces de Dax dans leur collection. Il se rend aujourd’hui aux .vœux qui lui ont souvent été mamfestés, il nous offre le catalogue des espèces qu'il a recueillies et plusieurs observations curieuses sur des coquilles non encore décrites avant lui. | Dans son premier mémoire , M. Grateloup donne quelques vues générales sur le depôt de Dax. Il fait remarquer l'identité des fossiles de cette localité avec ceux des terrains de sédiment supérieur du Vicentin, décrits par M. Alex. Brongniart, et ceux des collines subapennines publiés par Brocchi. La couleur même du terrain calcaire dans lequel sont ces fossiles ne diffère 138 . Zoologie. pas, soit à Dax, soit en Italie. L'auteur se propose, dureste, de faire connaître les environs de Dax sous le point de vue géologique, En attendant il présente quelques observations Rise et pl de nouvelles espèces. ® Hyalæa aquensis, Hyale de Dax, c'est l'espèce Sn a été décrite aussi par M. Rang. {Voy. Bulletin ; Tom. XIII, n° 327.) M. Grateloup l’a découverte en 1826 , dans le dépôt de Man- dillat. 2° Helix trochiformis, Testé ventricoso conicé , basi dilatatd, tansversé leviter striatd, apice aculé ; anfractibus medio convexis; infirmé facie convexiusculé, imperforatd. Cette espèce ressemble à un 7rochus. Elle vient des faluns argilo-bleuâtres de Gaas, à 2 lieues de Dax. 3° Ferussine. Férussina. Genre nouveau que le D’ Gra- teloup a la bonté de nous dédier, et qui comprend des coquil- les extrêmement curieuses. Voici la phrase caractéristique qu’il donne pour ce nouveau genre. Testé orbiculari umbilicaté , apertur& rotundat&, integré, simplici , peristomaté , retropersd. Nous ne connaissions pas le travail de M. Grateloup lorsque nous avons signalé dans le Bulletin de nov. et déc. 1828, p- 405, le mémoire de M. Deshaies sur le Strophostome. Nous renvoyons nos lecteurs aux observations que nous avons faites sur l’établissement de ce nouveau genre, formé-pour la coquille qui a servi de type à M. Grateloup pour létablissement du genre Férussine. Dans tous les cas, il est évident que lantério- rité de la découverte et de la publication appartient à M. Gra- teloup. Ce savant décrit cette curieuse coquille, qu'il nomme Ferussina arostomæformis. 11 Va découverte dans les faluns sa- blonneux jaunâtres d’Abesse, et dans le calcaire tertiaire de Gaas. 4e | Les observations annoncées sous le n°IIT, ont pour objet de rappeler la découverte de M. Grateloup, et d’établir l’anté- riorité de l'établissement de ce genre, L'auteur a donné des dé- veloppemens à son premier travail sur cette curieuse coquille. 4° Auricula Judeæ. Selon M. Grateloup, cette coquille paraît être absolument la même que l'espèce suivante. Elle a-été trou- vée dans les faluns blanchâtres de Tartas, de Lesbarritz et de Gaas. 5° Cryclostoma granulosa an C. sais ? M. Grateloup en Zoologie. 139 donne une phrase descriptive étendue, elle vient du dépôt de .Gaas. Nous avons signalé avec plus de détail les espèces précé- dentes, parce qu’étant terrestres, elles sont des découvertes tout-à-fait remarquables, Dans son mémoire, M. Grateloup décrit ou signale en tout 28 espèces, dont plusieurs nouvelles et appartenant à des genres très-différens. Il nous serait impossi- ble d’extraire un semblable travail. . Il en est de même du Catalogue systématique des fossiles des faluns de Dax. L'auteur a suivi la méthode de M. de Lamarck ; il rappelle les caractères des genres, accompagne chaque espèce . de synonymie lorsqu'elle est connue, et en donne une courte ‘phrase descriptive, ainsi que sa taille, et mentionne son habitat. D’après ce qui précède, on voit que ce n’est point une simple liste des noms des espèces. C’est un travail complet, riche en espèces nouvelles, et indispensable à tous les naturalistes qui veulent étudier les fossiles de Dax, et visiter cette riche localité. - Ce précieux catalogue ne contient encore que les Univalves. Nous en devons espérer la suite dans les cah. du Bulletin qui paraîtront en 1829. Nous reprocherons à M. Grateloup d’être tombé dans l’er- reur avec M. de Lamarck, au sujet des coquilles qu’il a com- prises dans le genre Auricule, et de n’avoir point consulté notre travail sur cette famille. FÉaussac. 101, OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES DE PHOLADES trouvées dans les environs d’Edimbourg; par John Srarx. (Ædinb. Journ. of Scienc.; juim 1826, p. 98.) L'auteur reproduit les opinions émises par plusieurs natura- listes sur les moyens employés par les Pholades pour creuser leur habitation dans les rochers, et se range du côté de ceux qui admettent qu’elles y pénètrent par un mouvement semi- rotatoire de leurs valves. Il trouve principalement la preuve de cette érosion dans les stries circulaires qu'on remarque sur la paroi intérieure et au fond de la cavité, observation déjà faite par Bonanni et par Pennant , qui en avaient tiré la même con- séquence. Les naturalistes cités comme partageant l'opinion de ces deux derniers sont Poli et Gray; ceux qui ne croient pas que les cellules des Pholades soient le résultat du frottement des 140 Zoologie. valves sont Montagu et Wood. M. Stark paraît n'avoir pas eu connaissance d’un mémoire de M. Fleuriau de Bellevue (Journal de Physique, an 10), dans lequel on trouve de nou- veaux faits tendans à prouver que certains Lithophages, et peut-être tous s’introduisent dans les rochers à l’aide d’une li- queur dissolvante et non par l’action mécanique de leurs valves. Les deux espèces étudiées vivantes par M. Stark, Pholas cris- pata et candida, ont été trouvées par lui sur la côte près de Portobello, et non dans le voisinage d'Édimbourg comme le titre de son mémoire l’indique. F. DER. 102. SUR LE DOMMAGE QUE LE TARET ( Zeredo navalis ) cause aux navires construits en bois de Tek; par B. Wizcox. (Jbid.; janv. 1828.) M. Wilcox a lu à la Société d'Histoire naturelle de Portsmouth et de Portsea un mémoire dans lequel il appelle d’abord l’atten- tion sur la forme irrégulière de la coquille, sur la structure de la tête, de la charnière et des valves du Taret. L’assertion de plu- sieurs auteurs que le corps de animal s'étend tout le long du tube fut reconnue inexacte, puisque ce tube, formé d’une matière sécrétée par le corps de l'animal, a souvent plusieurs pieds de long et différentes courbures. L'auteur décrivit la manière dont l'animal se creuse sa route dañs le bois, et démontra la struc- ture intérieure des tubes; il prouva aussi le peu de fondement de l’opinion d’après laquelle le bois de Tek serait exempt des attaques de ce dangereux Mollusque. Le vaisseau de ligne anglais The Sceptre, qui avait perdu une portion de sa doublure en cuivre fut tellement endommagé par les Tarets, qu'on fut obligé de le réparer, quoiqu'il fut construit en bois de Tek. C’est encore une erreur de croire que Panimal tourne toujours dans le même sens sur lui-même, pour creuser le bois. M. Wilcox a parlé ensuite des Pholades; pour expliquer le mécanisme de leur action sur les masses pierreuses dans lesquelles ces Mollusques pénètrent, il admet avec d’au- tres auteurs la présence d’un acide; il pense également qu’à l'aide d’une matière que sécrète son corps, le Taret amollit d’abord le boïs qu’il va creuser. Enfin, selon lui, le Zepisma , insecte extrêmement commun dans les mers orientales, attaque aussi le bois, dès qu’il est plongé dans l’eau. Zoologie. 141 Dans une note ajoutée par le rédacteur du Journal cité, l'opi- nion de M. Wilcox sur l’action térébrante des Pholades, par le moyen d’un dissolvant chimique , est déclarée inadmissible. Quant au prétendu Zepisma , l'auteur de la note pense que ce n’est autre chose que le Limnoria terebrans Leach, qui a aussi causé de grands ravages dans les piliers du fondement du pont de chaînes, à Trinity près d'Édimbourg. 103. ÉTABLISSEMENT DE LA FAMILLE DES BÉROÏDES dans l’ordre des Acalèphes libres, et Description de deux genres nouveaux qui lui appartiennent; par M. Ranc. (Mémoires de la Soc. d’hist. nat. de Paris ; Tom. IV, avec fig.) L'auteur de ce mémoire croit que l'on doit diviser l’ordre des Acalèphes libres en trois familles, dont les caractères Sexe pris dans les organes locomoteurs. « Ainsi, dit-il, dans la 1° de ces familles les organes du mouvement Des dans un nombre toujours pair de côtes longitudinales , formées par des séries très nombreuses de petits cils ou rames; dans la 2° ce sont des membranes quelquefois entières, quelquefois fran- gées ou découpées en folioles , et rangées en cercle autour d’une ombrelle; et dans la 3° ces organes ne consistent que dans le. bord de l'ouverture principale, et quelquefois aussi dans une membrane qui en garnit le pourtour. » C’est principalement de la première de ces familles que le mémoire traite, car la se- conde se trouve naturellement établie par Péron et Lesueur sous le nom de Médusaires, et la troisième appartient à MM. Quoy et Gaimard, qui la nomment famille des Diphides, du genre Diphie qui en est le type. La famille des Béroïdes est très-naturelle ; enrichie des dé- couvertes de M. Rang, elle devient une dés plus intéressantes, Elle est ainsi caractérisée : « Organes locomoteurs composés de cils rangés à la suite les uns des autres sur des côtes longitudinales ; une seule cavité, profonde et verticale ; ouverture principale inférieure. » Le genre Béroé de Muller en est le type, et M. Rang la com- pose, dans l’ordre suivant : des Callianires de Péron, qui font suite aux Béroés; des Cestes de Lesueur, et enfin de ses deux genres nouveaux Alcinoé et Ocyroé qui, munis, outre leurs bandes ciliées, de membranes natatoires, font naturellement le passage aux Médusaires. 142 Zoologie Ces deux genres sont ainsi caractérisés #0 G. ALciNOÉ. R. | ë « Corps cylindrique ; vertical, gélatineux , transparent, muni de lobes natatoires verticaux , libres a la base et sur les côtés seu- lement, et de côtes ciliées dont une partie est cachée sous ses lobes ; quatre bras également ciliés environnent l'ouverture. s L'Alcinoe vermiculata , seule espèce connue, est remarquable par de petits filets rongeätres, simulant des vermisseaux, et qui parcourent son tissu; elle a 4 pouces de longueur et est très- commune dans le mois d'avril à l'entrée de la baie de Rio-de- Janeiro, seul endroit où l’auteur lait encore trouvée. G. Ocxyroë. KR. « Corps vertical, cylindrique, tansparént, muni supérieure- nent de deux lobes latéraux , musculoso-membraneux, bifides , épais , larges et garnis de deux côtes ciliées chacun ; deux autres côtes ciliées se remarquent sur les bords entre les lobes ; l’ouver- ture est environnée de quatre bras également munis de cils.» Ce Zoophyte est remarquable par la disproportion de son appareil locomoteur qui, selon la manière dont l'animal le dé- veloppe , ou le tourne, le fait aller dans tel'ou tel sens. M. Rang a observé dans différens points de l'Océan trois espèces bien distinctes. L'une d'elles, l'O. cristallina ; qui n’a que trois pouces envi- ron, est extrêmement diaphane et incolore; la seconde, O. fus- ca, à Six à huit pouces, et se montre d’une couleur brunâtre, uniforme ; enfin l'O. maculata , qui a jusqu’à quatorze pouces, est extrêmement diaphane et bien distincte des deux autres par la présence de quatre grandes taches brunes foncées, réguliè- rement placées, deux sur chaque lobe. Toutes ces espèces sont éminemment phosphoriques pendant la nuit; les deux premières appartiennent aux mers équatoriales , non loin du Cap Verd, et la dernière est des Antilles où elle est commune. , : Deux planches, gravées et coloriées d’après les dessins faits sur nature vivante par M. Rang, accompagnent ce mémoire, qui n’est qu’un extrait d’un travail beaucoup plus considérable et abondant en Zoophytes nouveaux, que ce naturaliste prépare depuis plusieurs années sur la classe des Acalèphes. F. _ Zoologie 143 104. SUR LES OEUFS DE La PonroBpecta muriCara Lmk,, avec - fig.; par R. E. Grant. (Ædénb. Journal of Science ; n° XIII, juillet 1827, p. 160. } Ces œufs ont l'aspect et la forme d’un grain de poivre, porté sur un pédicule étroit qui prend naissance dans une base large et membraneuse. Ils se composent d’une double capsule, dont l'intérieur est rempli d’un liquide gélatineux, au milieu duquel le jeune animal se trouve plongé. A deux points opposés de sa circonférence , l'œuf présente une petite saillie qui tombe et laisse une ouverture par laquelle le fœtus sort de l’œuf. La cap- sule extérieure, plus épaisse que l’intérieure, est d’une teinte brune-verdâtre foncée; elle est de la même substance que la base par laquelle l'œuf est fixé aux pierres, aux coquilles et aux autres corps dans les profondeurs de la mer. Ordinairement on rencontre ces œufs au nombre de 30 à 40; chacun d’eux ne contient qu'un seul animal ; c’est M. Charles Darwin, de Shrews- bury , qui a le premier trouvé que ces œufs appartiennent à la Pontobdella muricata. On voit que ces œufs, ou plutôt ces cap- sules, ne diffèrent pas essentiellement des cocons des autres Sangsues ; seulement, ils ne contiennent qu’un seul embryon au lieu de plusieurs. Les Planaires ont aussi des cocens pédiculés, comme l’a fait remarquer M. Baer pour le Planaria torva. (V. le Bulletin, Tom. XVI, n° 226.) 105./TRUXALIS INSECTI GENUS ILLUSTRATUM a Car, Petr. THUN- | BERG. (Nova acta reg. Soc. Scient. Upsal. Vol. IX, 1827, . Pag- 76.) Dans cemémoire, Thunberg donne d’abord le caractère du genre Truxale, tel qu'il l'entend, ce que nous devons d’autant plus remarquer, qu'il nous paraît avoir réuni des espèces fort étrangères aux véritables Truxales , et qui depuis ont servi de type au genre Xiphicère Lat. ( fam. nat. ). L'auteur mentionne vingt-deux espèces dont seize sont nouvelles ; il les divise ainsi qu'il suit : 1° division. Élytres cendrées. 1° subdivision. Ély- tres d’une seule couleur et sans taches. 1° 7. obscurus. Entière- ment cendré sans taches ; corselet convexe, lisse. Amérique méridionale, Brésil. 2° T. cénereus. Entièrement cendré sans = taches; corselet tricaréné. 3° 7. dorsalis. Élytres cendrées, leur bord dorsal pâle. Amérique méridionale, Brésil, 4° 7. 144 Zoologie. sanguineus. Élytres d’un brun cendré ; ailes d’un rouge de sang: A cette subdivision l’auteur rapporte le 7. vittatus Fab., de la Chine. 2° subdivision. Élytres tachetées. 6° T. scaber. Élytres cendrées, parsemées de petites taches brunes, ailes transpa- rentes. 7° 7° testaceus. Cendré; élytres ayant une ligne brune peu marquée; tête en ayant 3 et le corselet 2, de couleur rousse. 8° T. annulatus, Cendré; élytres portant une ligne brune ac- compagnée de chaque côté d’ure ligne blanche; cuisses et jambes ayant un anneau blanc. 9° T. bilineatus. Cendré ; élytres ayant une ligne brune, accompagnée de chaque côté d’une ligne blanche ; tête et corselet avec deux lignes rousses. 10° T. un- datus. Cendré; élytres avec une ligue blanche; ailes rousses ayant des bandes ondées, noires. 11° 7. nebulosus. Cendré; élytres ayant une ligne brune portant des points noirs, corselet à quatre lignes noires; ailes rousses, avec des bandes ondées, noires. 12° 7. serratus. Cendré ; élytres avec une ligne dentelée noire ; tête et corselet ayant des lignes noires. 2° division. Ély- tres vertes. 1°° subdivision. Élytres d’une seule couleur et sans taches. 13° 7. unicolor. Vert, sans taches; corselet à trois ca- rènes. M. Thunberg place en outre dans cette subdivision le 7. brevicornis Fab.2° subdivision. Élytres tachetées. 14° T. linea- tus. Vert; antennes rousses ainsi que les pattes, les lignes du corselet et celle des élytres ; de Maroc. 15° 7. marginellus. Vert ; ligne des élytres et du corselet, rousses ; ailes d’un rouge san- guin. 16° T. bicolor. Vert ; dos des élytres et antennes de cou- leur rousse ; corselet ayant quatre lignes de cette même cou- leur. 17° T. dentatus. Vert; élytres avec une bande rousse; corselet en ayant deux, et la tête quatre, de cette méme couleur. Des Indes orientales. De cette subdivision sont encore, d’après M. Thunberg, les 7. 2asutus Fab.; crenulatus Fab.; conicus Fab; hungaricus Fab. Aux phrases spécifiques que nous venons @e citer sont jointes des descriptions détaillées. Sans contredit, ces mémoires seront utiles par le nombre d’espèces qui y sont décrites; mais il est à regretter que l’auteur n’ait point connu des ouvrages qui avaient précédé le sien, et, quant au mémoire sur les Truxales, nous pensons que les espèces européennes n’y sont pas toutes indi- quées. A. S.F. | | Zoologie. 145 105. SUR LES SEMBLIS BICAUDATA ET S. LUTARIA, insectes de _ deux genres différens, avec fig.; par le D° Sucxow. ( Zeit- schrift für die organische Physik ; Tom. Il, n° 3, mars 1828, p- 265.) Fabricius, induit en erreur par la grande ressemblance que présentent les parties de la bouche, dans les Semblis bicaudata et S. lutaria , a réuni ces deux espèces dans un seul genre ; mais la structure des organes de la digestion et de ceux de la géné- ration , la forme des œufs, l’état de larve et les métamorphoses prouvent que ces espèces ne sauraient rester dans un même genre. Voici quelles sont leurs différences organiques, mises en regard : ” Semblis bicaudata. OEsophage constituant la moi- tié de la longueur du tube diges- tif, en forme de sac, à parois min- ces , transparentes, d’abord assez uniforme, se dilatant à son entrée dans l'abdomen; membrane in- terne striée selon la longueur, ‘formant une valvule à l'extrémité stomachique. _ Estomac d’une structure plus forte, muni à son origine de six appendices cœcaux, dont deux plus grands, et les quatre autres plus petits; ces appendices sont appliqués tout autour de l’extré- mité renflée de l’œsophage. L’es- tomac est étroit, d’une largeur uniforme, plus musculeux que Tœsophage, dont il égale à peine la moitié de la longueur ; sa mem- “brane interne est plus fortement striée que celle de l'œsophage. . Intestin grèle court, étroit, pré- sentant de légères inflexions vers Ja fin. Rectum cannelé, pourvu de Ne tubercules pyriformes,non- nsparent. Vaisseaux biliaires s’ouvrant “derrière le pylore, ennombre con:- sidérable ; ils sont assez courts, B, Tome XVII, Semblis lutaria. OEsophage assez court, flasque , étroit, n'offrant point de dilatation à son en- trée dans l'abdomen. Mem- brane interne lisse, un tant soit peu ridée vers l’extré- mité stomachique. Estomac en forme de ves- sie, d’un tissu membraneux mince et transparent; il est flasque et se rétrécit vers son extrémité postérieure. Intestin grèle étroit, et formant le segment le plus long du tube digestif. Rectum simple , dilaté, transparent. Canaux biliaires, au nom- bre de quatre, tout-à-fait libres, minces, flexueux et 10 146 blancs, et se présentent, lorsqu'on ouvre le corps de l’insecte, sons forme d’un peloton. entortillé, qui enveloppe la partie postérieure de l’estomac. Testicules en forme de grap- pes, constitués par plusieurs sé- ries de petites vésicules. Conduits deférens d’abord éva- sés, puis filiformes, se continuant avec les vésicules séminales, qui sont flexueuses. Les canaux quent. urinaires man- Pénis large, terminé par un renflement en forme de bouton, qui représente le gland. Ovaires dendroïdes , formés d’une quantité infinie de chape- lets, dont chacun contient 16 à 20 ovules. Trompes d'abord très- dilatées, puis.rétrécies près de leur réu- nion dans le vagin. Vagin court, flasque. Vaisseau urinaire (dans la fe- melle) contourné en s. Zoologie. égalant la moitié de la lon- gueur du tube digestif. Testicules hémisphériques, solides. Conduits déférens recour- bés en forme d’arc, capil- laires; vésicules séminales épaisses, contournées en 5 italique. Canaux urinaires en forme de massue, courts, ayant une direction droite. Pénis renflé à son origine, et s’amincissant successive- ment vers son extrémité, qui est mousse. _ Ovaires présentant la for- me d’un haricot alongé, compacts; disposition des ovules en forme de peigne. Trompes courtes, à peine visibles. Vagin court, fort. Vaisseau urinaire (dans la femelle) en forme de ds musculeux. Outre les différences que présentent les organes de la diges- tion et de la génération dans ces deux insectes, on en trouve d’autres dans la conformation extérieure, qui ne permettraient pas leur réunion dans un seul genre. Ainsi le corps du Semblis bicaudata est aplati, et les ailes sont horizontalement appli- quées sur le dos de linsecte, tandis que le corps du Semblis lutaria est cylindrique et recouvert par les ailes dans un sens oblique. Ici les extrémités sont courtes et faibles ; là elles sont grèles et alongées. Dans la larve du Semblis rcedate on recon- naît déjà, d’une manière distincte, toute la structure de l’insecte parfait, à l'exception des ailes, qui n'existent qu’à l'état rudimentaire; la larve du Semblis lutaria, au contraire, indi- QE Zoologie. 147 queun tout autre individu. La S. {utaria dépose ses œufs sur des plantes aquatiques , immédiatement après qu’ils sont sortis du vagin; la S. bicaudata ne les dépose pas tout de suite après leur sortie des organes génitaux, mais elle les porte quelque temps avec soi sous une espèce de valvule qui se trouve à son abdo- men. | L'auteur conclut de ses recherches que le $. Zutaria doit for- ner un genre à part, qui viendrait se placer entre les genres Semblis et Phryganea. K. 106. SUR L'INSECTE QUI HABITE LES FIGUES DANS LA HAUTE ÎTALIE ; av. fig.; par M. L. C. Trevrranus. ( Linnæa ; Tom. III, 1° _ cah., janv. 1828, p. 70.) En 1825, M. Treviranus eut occasion de faire quelques ob- servations dans le Tyrol méridional, sur les figuiers sauvages et sur le rôle que joue le Cyrips Psenes dans la caprification. Il trouva d'abord qu'il n’y a pas de raison pour admettre avec Linné, et ceux qui le suivent, que les figuiers offrent 3 medi- fications dans l’arrangement de leurs organes sexuels, en sorte que les uns portent des figues mâles, d’autres des figues femelles, et . d’autres encore des receptacles hermaphrodites. C’est à tort qu'on appuie cette opinion de l’autorité de Pontedera; car cetau- teur ne parle que d’arbres à figues hermaphrodites (Caprificus), et d'arbres à figues simplement femelles { Ficus sativa ), dont il distingue, sous le nom d’Erinosyce , une 3° modification, sa- voir , l'arbre qui, dans la première partie de l’année, porte des figues hermaphrodites ( grossi), et dans la seconde partie, des figues femelles. - Le sx août, M. Treviranus trouva sur les vieux murs d’un château, près de Botzen, une grande quantité de figues sauva- ges de la variété Caprificus de Pontedera. Il en cueillit quelques unes, qu'il enveloppa chacune d’un morceau de papier, les unes entières, les autres coupées en long. En ouvrant les petits papiers, dans la seconde moitié de septembre, il trouva dans chacun d'eux, à côté de la figue, un grand nombre de petits insectes. Dans les figues coupées, les ovaires étaient presque tous éreux; un grand nombre d’entre eux avaient un trou, et dans quelques uns M. Treviranus trouva, encore un insecte. La même chose avait lieu dans les figues entières dont l'œil avait 104 148 Zoologie. servi d’issue aux petits insectes ; il était clair que les ovaires de. ces figues sauvages avaient servi d'habitation à un iapete, qui en était sorti après sa métamorphose. L'auteur a donné une figure de cet insecte; son corps est tout-à-fait noir et luisant; les ailes sont transparentes; sa lon- gueur est de 1 + lig.; la tête se termine en avant par deux pal- pes recourbés en FES leur pointe; l’abdomen est terminée par unc double tarière; le bord postérieur des 4 ailes est bordé de cils; les ailes postérieures sont beaucoup plus grandes que les antérieures, et offrent à leur bord antérieur une marque sémi-lunaire, À quelques légères différences près, ces ‘caractè- res sont ceux du Cyrips Psenes L., maïs il faut en distraire le synonyme d’Hasselquist. L’insecte que ce naturaliste voyageur a trouvé dans les figues, aux environs de Smyrne, paraît for- wer une espèce distincte. S. G. L. = 107. DESCRIPTION DE CINQ ESPÈCES DE LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES, des Indes orientales; par M. Alex. LEFEBvRE. ( Zoological Jour- nal;n° X, avril-septemb. 1827, pag. 205.) Ces cinq espèces de Lépidoptères nocturnes appartiennent au cabinet de M. Vigors, et sont regardés par lui comme nouvelles. M. Lefebvre, que le désir de reculer les bornes de la science a déjà conduit dans divers pays, et qui suit actuellement les traces de M. Champoilion en Égypte, se trouvant à Londres, fut prié par M. Vigors de les décrire. Nous allons rapporter les phaes LS de chacune d’elles. ® GasrropacHA. { Zesiocampa. Lat. Boïs-Duv.) Wishnou. Fete 2 pouces + au moins. {lis dentatis ; feminæ, utrinque luteo-flavis ; anticis ad basin griseo-maculatis , puncto solitarti alt- bido , nigro cincto , ab exteriort margine ad angulum externum, punctis fuscis ; posticis, line, a purctorum fuscorum trans- sersalibus : fimbriä violaced. 2° Bomeyx Brahma. Enverg. 3 pouces au plus. 445 integris; ferminæ, utrinque fulvo-rufis ; anti- cis, ad basin puncto minuto albo, vittisque duabus cinereis, albido marginatis : margine exteriort punctis obscurioribus, puncto so- litari cinereo ; fimbrié albä. 3° Bousyx Buddha. Enverg. 18 lig. environ. Alis integris; maris, subflexuosis pallidé rufo-fuscis ; an- ‘ticis, maculd fusco-rubré, arcu ad medium albo nitente, margineque obscuriori, 4° Bomsyx Siva, Enverg. 2 pouces, 9 lig. Ads intes . Zoologie. 149 gris; maris étfeminæ, brunneo fulvis : anticis, puncto solitari mi- nuüto obscuroque ; line& albä, sinuatä, transversali, maculis tribus albis, antic4 ad basin, posticé ad marginem externum, accenti- formibus, tertid ad medium nitente : posticis pallidioribus, ad an- gulum ani paululüm nigro signatis. 5° Bomeyx Ganesa. Enverg. x pouce +. As integris ; maris, rufis : anticis, maculis duabus obscurioribus, anticä quadrangulari paululim margie superiori, posticä oblongä, ad medium arcu albo nitenti inscripté ; fasciis albis valdé sinuatis transversaliter signatis ; posticis utrinque albi- dis ad angulum ani, nigro signatis : ano barbatissimo. Ces phrases spécifiques sont suivies de descriptions détaillées qui nous paraissent le fruit d’un examen réfléchi, quoique l’au- teur se plaigne de n’avoir pas pu y mettre tout le temps qu'il aurait désiré. Aup. S. CE 108. I. REMARQUES SUR L'OISTROS DES ANCIENS : par M. K+- | FERSTEIN. ( /sis ; Tom. PE 1827, P. 177.) L 109. IL. DE L’INSECTE APPELÉ OiSTROS PAR LES ANCIENS, €t Sur . la véritable espèce à laquelle ils donnaient ce nom, etc.; par M: Braco-Crark. (Philos. Magaz. and Annals of philos.; ..awril 1828 , p. 283.) S - Ons’est long-temps disputé sur la question: si les insectes nom- més Oëstros ( Oïcroce) et Myops (Miwy ) par les anciens Grecs ou bien Asilus et Tabanus par les Romains, appartiennent au genre Oestrus et Tabanus de Linnæus; et encore récemment MM. Mac- Leay, Keferstein et Clark ont longuement disserté sur ce point. Quant au premier, on a déjà donné un extrait de son mé- moire dans le Bull. , T. IV, p. 394; il pense que l’Oëstros ap- partient au genre T'abanus des modernes. Quant à M. Kefers-" tein’, il fait un long raisonnement sur le même sujet, sans arri- ver à une décision satisfaisante. Suivant Aristote ( Hist. anim. , 8. 11; ex ed. Schneid. 13 , êt De part. anim., cap. 17.),le Myops et l'Oistros sucent le sang par le moyen de leur langue en forme de dard; mais le 1°* attaque les hommes et le 2° les animaux. Les Oistros proviennent, dit ce même naturaliste, de larves Harges qu’on trouve à la surface de l’eau ( Hist. anim., 5. 19.— "Ed. Schneid. 17); tandis que celles des Myops viennent dans le bois ( Hist. anim. ; 5. 17). Suivant Pline ( Hést. nat., 11. 33), les larves de Ribotus vivent dans le bois, et il ajoute que ces ani- maux , qu'on appelle aussi 4si/us, ont leur dard dans la bou- - 150 Zoologie. che (4, €, 17. 28), et inquiètent beaucoup les chameaux ( Æ.»., 31.2). Relativement au Tabanus bovinus des entomologistes modernes, on sait , d’après De Geer, que sa larve vit dans la terre, et qu’en conséquence cette espèce ne saurait étre une de celles indiquées soit par Aristote, soit par Pline, à moins qu'ils n'aient été dans l'erreur sur la génération de ces animaux; et pour ce qui est de ce dernier, cela n’étonnerait pas beaucoup, toute la partie zoologique de son ouvrage étant un fatras de fables, de contes et d'erreurs grossières. Pour répondre à cette objection, M. Keferstein pense qu’Aristote a confondu les Oùs- tros qui piquent, avec les Sératiomys qui ne piquent pas ; et les Myops avec les Sirex, dont la larve vit en effet dans le bois (c'est donner des explications fort commodes), dont l’insecte par- fait a un long oviductus en forme de dard, et qui en même temps bourdonne fortement en volant; deux caractères qui peuvent l'avoir fait confondre avec le Myops par Aristote. M. Keferstein admet par là tacitement, que le naturaliste grec se contredit, puisque les Myops doivent avoir leur dard dans la bouche. Suivant M. Mac-Leay , l'Oistros ne serait au contraire qu’une des espèces de Tabanus de Lin.; et selon l'opinion de M. Clark, l'Oistros des Grecs, et l’Asilus des Romains est le même que les diverses espèces d’Oestrus de Lin., dont les piqüres pour dé- poser les œufs sont en effet très-douloureuses, d’après les ob- servations de plusieurs naturalistes. Cette opinion nous paraît la mieux fondée; et il est fort probable aussi que les Hyops ou les 7Tabanus appartiennent au genre auquel Linnæus a con- sacré ce dernier nom; et quant à leur mode de génération et ä la manière de piquer, on peut très-bien admettre qu’Aristote et surtout Pline ont été dans l'erreur. Les caractères qu'ils leur assignent ne s'appliquent à la fois à aucun insecte connu. S...s: 110. DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE STRONGLE TROU- VÉE DANS LE MarsouiN; par M. Kuuax, D. M. (Vote commu niquée par l’auteur.) M. Rudolphi, en parlant du Strongylus inflexus, décrit suc- cessivement le Strongle qu’on trouve dans les poumons du Mar- souin (Delphinus Phocæna) et celui qu’on trouve auprès de los _ tympanal du même Cétacé, et il finit par dire que ces vers né ours ne être séparés, qu'ils appartiennent conséquem- Î Zoologie. at ment à la même espèce. J'ai eu l’occasion d'observer et de com- parer ces Helminthes, que j'ai trouvés sur un Marsouin, et j'ai pu. me convaincre facilement qu’il y en a deux espèces bien distinctes. L'une de ces espèces n’atteint presque jamais un pouce de longueur, tandis que l’autre a constamment six à huit pouces de long. La petite espèce est bien certainement à l’âge adulte, puisque les femelles sont pleines d'œufs. La grande es- pèce est le véritable Strongylus inflexus de M. Rudolphi, J'ai trouvé les deux espèces réunies dans les bronches et dans les vaisseaux pulmonaires; je n’ai trouvé que la petite espèce au- près du tympan. La plupart des individus de la grande espèce, ou du 4. énflexus , vivaient encore, quoique le Marsouin fût mort depuis plus de huit jours : leur tête est constamment tour- née du côté de la terminaison des bronches, et leur queue flotte librement vers l’endroit où la trachée-artère commence à se ramiñer; cette disposition leur permet de s’accoupler sans changer de place; l’on éprouve beaucoup de peine à les enlever; il paraît qu’ils peuvent se fixer au moyen de leur bouche; le plus souvent on les déchire en tirant sur l'extrémité qui est flottante dans les bronches; ils sont d’ailleurs très-élastiques; quand on les poursuit en incisant les bronches, on arrive à une petite poche, plus ou moins régulière, à laquelle mène le petit canal bronchique qui renferme le ver : c’est dans cette poche que se trouve l'extrémité antérieure du parasite, repliée sur elle - même , d’où la dénomination d’énflexus. La poche ést. munie d’une muqueuse, continuation de la muqueuse bronchique, et qui sécrète une espèce d’humeur caséeuse. On reconnaît déjà, en tâtant le poumon, la présence des poches sérvant à loger une portion du ver; les endroits où elles se trou- yent présentent des dûretés , absolument comme les tubercules dans les poumons qui en renferment. Quant à la petite espèce, je dirai qu'on ne la trouve pas pré. cisément dans la cavité du tympan, comme le disent les au- teurs, mais dans le sinus caverneux : en effet, dans le Marsouin, ce sinus s'étend jusqu’à la face interne de l'os tympanal, qui en forme conséquemment la paroi externe; toute cette partie de Vos est tapissée par une membrane fine, laquelle n’est autre dhese que la continuation de la tunique interne des sinus vei- : J'ai trouvé tout ce sinus et toutes les autres veines de la base du crâne remplis de ces petits Strongylus E parallèlement 152 Zoologie. agglomérés les uns aux autres. J'ai déjà dit que je les avais aussi rencontrés dans les bronches et les vaisseaux pulmonaires: Voici quels sont les caractères de cette petite espèce, à laquelle je donnerai le nom de Strongylus minor , par comparaison avec l’autre espèce de Strongle qu’on trouve dans le Marsouin : Strongylus minor ; filiformis, octo lineas sive pollicem longus ; fœmina mare crassior longiorque ; corpus anticè parüm, posticé mulld magis attenuatum ; os nudum , orbiculare. Maris cauda ënflexa, parum apice incrassante; bursa triloba , ejusdem ac cauda latitudinis, lobo anteriore prolongato, sensim in corpus an- trorsüm abeunte, lobo medio plis minus-ve rotundato , poste- riore semi-diviso. In lateribus lobt postici appendices binæ ; ponè lobum eundem appendix tertia, quæ genitale masculum. Maris cauda in quoquo latere maculé lute& ; curvé , trans cutem appa-. rente, notata. Feminæ cauda recta, attenuata ; subäcuta, anté cujus 5 cem levis papilla eminet , vulbvæ ferens orificium. Habitat in Delphini Phocænæ bronchiis, vasis PE at prœsertim venosis cranii sinubus. Quant aux caractères distinctifs des deux espèces de Stron- gles du Marsouin, je les ferai ressortir davantage en les oppo- sant les uns aux autres dans le tableau qui suit : Strongylus inflexus. Strongylus minor. Corps long de 8 lignes à à un pouce. Corps légèrement senti dans sa moitie antérieure, et s’amincissant depuis le mi- Corps long de 6 à 8 pouces. Epaisseur assez uniforme , sur- tout dans les femelles, où 1l n’y a aucune diminution vers l’extré- mité postérieure. Bourse du mâle dépassant de beaucoup en largeur l'extrémité postérieure du corps. Lobes de la bourse bien tran- chés ; les postérieurs étroits, sail- lans et entiers. L’extrémité caudale de la fe- melle est pourvue de deux sail- lies, l’une plus grande et l’autre plus petite : la grande forme une espèce de crochet pointu, recour- lieu du corps jusqu’à l’extré- mité postérieure. Bourse du mâle ayant la même largeur que l’extré- mité postérieure du corps. Lobes de la bourse faible- ment tranchés; les posté- rieurs aplatis et comme divisés en deux par un fai- ble sillon. L’extrémité postérieure de la femelle se termine sim- plement en pointe sans cro- chet ni autre appendice. Un peu au devant du sommet Zoologie. 153 béenbas, etterminant à propre- de la queue s'élève un petit arler le corps de l'animal. tubercule au milieu duquel La plus petite de ces saillies est s'ouvre la vulve. un peu cachée par la grande, sous laquelle elle est située; son som met, qui est très-pointu, est légè- rement rezourbé en arrière. Ainsi à disposées , ces deux saillies pré- sentent quelqu’analogie avec un bec d'oiseau; c'est dans leur in- terstice que se trouve la vulve, petit orifice arrondi. J'ai cru devoir entrer en même temps dans ces détails par rap- port au Strongy lus inflexus, et j'ai surtout insisté à décrire, d’une manière un peu précise, l'extrémité caudale de la femelle, parce que ce point n'avait point encore été assez complètement traité parles auteurs. M. Raspail, à qui j'ai envoyé une certaine quantité de Stron- gylus minor, s'occupe en ce moment de l'anatomie de ces Hel- minthes. 111. OBSERVATIONS SUR LA PROPAGATION DE LA LOBULARIA DI- crrara Lmk (4/cyonium lobatum Pall.); par R. E. Gran, prof. de Zoologie à l’Univ. de Londres. (Edinb. Journ. of _ Science ; n° XV, janv.-avril 1828.) Dans le courant du mois d'octobre de 1827, M. Grant se procura du golfe de Fortk quelques exemplaires de la variété blanche de la Zobularia digitata , qui étaient chargés d’un grand nombre d'œufs, ce qui lui offrit l’occasion d'observer le mode de propagation de ces Zoophytes à axe charnu, et de le compa- rer à celui des espèces de nature siliceuse , calcaire et cornée. La structure de la Zobularia a été examinée par Jussieu 1l y a plus de 80 ans ({ Mém. de l’Acad. roy. des Scienc., 1742.). El- lis a donné d'excellentes figures de sa structure interne, de la position des œufs et de leur mode d'expulsion par le corps du polype (Philosoph. Transact., Tom. LIT, pl. 20.). Spix, dédai- gnant les travaux d’Ellis, s’est RAT Et éloigné de la nature dans les descriptions et les figures qu’il a données de cet animal ( Annal. du Mus., Tom. XIII, pl. 33.). Lamouroux a rec- tifié “quelques-unes des erreurs de Spix ( Hist. des Polypes, pl. Re ; mais comme il n’a examiné les Lobulaires qu’au prin- temps. ,iln’arien pu dire ni sur les ovaires, ni sur les œufs de ces Zoophytes. | ‘ 194 Zoologie. Ces ovaires sont des canaux dans lesquels les œufs ou plutôt les gemmes de l'animal se développent vers l'automne. Chaqué œuf a son cordon ombilical qui lui apporte la nourriture, et qui le fixe à un repli de l’intérieur du canal. Lorsque ces gem- mes arrivent à leur maturité, elles prennent une belle teinte rouge, se détachent de l'individu mère, sont expulsés par les tomac et la bouche du polype, et vont former un animal à part: Ces gemmes jouissent de mouveméens spontanés, que M. Grant attribue à des organes particuliers qu'il appelle ci/s, et dont il a déjà été question plus d’une fois. (Voy. Bul1., Tom,XII, n°134.) Les gemmes parvenues à maturité se composent d’une cap- sule membraneuse qui renferme une substance gélatinense, composée de globules microscopiques, comme les autres œufs de Zoophytes. Traités par l’acide nitrique, ces œufs ne produi- sent pas la moindre effervescence, quoique ces exemplaires adultes de la Lobulaire contiennent du carbonate de chaux dans toutes leurs parties, M. Grant donne une description détaillée des œufs dans l’o- vaire, de leur mode d’expulsion et des mouvemens qu'ils exé- cutent à l’aide de leur prétendus cils. 112. OBSERVATIONS SUR LA CIRCULATION DANS LES TENTACULES DE LA _ PLUMATELLA cristTaTa Lmk; par M. DE HEeyDen. Communi- _ quées par le prof. Cretzschmar à l’assemblée des naturalistes allemands, à Munich, en 1827. (Jsis; 1828, Tom XXI,5° et 6° cah., pag. 505.) ” En 1819, l’auteur apercut sous le plus fort grossissement du microscope, de très-petits globules hyalins, réels ou apparens, qui se dirigeaient avec une grande vitesse vers la pointe du tentacule et y disparaissaient. Le phénomène restait toujours le même, quelque direction qu’on donnât au bras. Des monades et d’autres corpuscules étaient entrainés par le torrent lorsqu'ils en approchaient. Les globules se pressaïent en si grand nombre et avec une vitesse telle, qu'il etait impossible d’en suivre au- cun en particulier. Si ces globules n’étaient pas un liquide cir- culant dans l’intérieur de lanta et si leur mouvement n’était qu’apparent , ilse pourrait, dit l’auteur, que la surface entière du tentacule fit couverte de rangées parallèles de très-petits cils ou de petites fibrilles, dont les mouvemens très rapides produiraient sur l’œil l'impression de petits globules. Zoologie, _455 En septembre 1827, M. de Heyden vit les globules monter le long de l’un des côtés du tentacule et descendre de l’autre; il ne sait comment expliquer cette différence: il est encore incer- tain s’il y a sous ce phénomène une véritable circulation san- . Nos lecteurs en ont trouvé l'explication dans le mémoire deM. Raspail, dont le Bull. a rendu compte, Tom. XII, n° 134). fs y ont vu que les petites fibrilles et les petits globules qu’on aperçoit sous le microscope, sont produits par l'action respira- toire de l'animal sur le liquide ambiant. 123. L HiSTOIRE NATURELLE DE L’ALCYONELLE FLUVIATILE ( Al cyonella stagnorum ), et de tous les genres voisins, considérés - soit sous le rapport de leur organisation et de leur identité spécifique, soit sous le rapport physiologique de leurs tenta- cules avec les branchies des Mollusques et des animalcules * infusoires qu spermatiques, avec fig; par M. Rasparz. (Mé- moires de la Société d'histoire naturelle de Paris ; Tom. IV, septembre, 1828, pag. 75.) 124. IL. EXPÉRIENCES DE CHIMIE MICROSCOPIQUE, ayant pour but de démontrer l’analogie qui existe entre la disposition qu’af- fecte la silice dans la Spongille et dans certaines Éponges, et celle qu’affecte l’oxalate de chaux dans les végétaux, accom- pagnées de l'anatomie microscopique des Spongilles; par le même. ( Zhbidem; page 204.) 115. TILL Notes ADDITIONNELLES relatives aux mémoires sur l’Alcyonelle et sur les Spongilles; par le même. (Zbidem; page 246. ) 116. IV.RÉGLAMATION DE M. Barr de Koœnigsberg contre M. Ras- | pail. ( Zsis ; 1828, cah. 6 et 7.) L'analyse du N°1se trouve dans le Bulletin Tome XII, n° 134, et T. XIII, n° 171; celle du N° II est donnée Tome XI, n° 224; et T. XIII, n° 102. Les notes additionnelles contiennent, sur l'Alcyonelle , un passage de Ch. Bonnet, relatif à une observa- tion de Trembley. Il résulte de ce passage que Trembley semble Avoir déjà vu son polype à panache sous la forme d’un Polypier que dans la suite on nomma Alcyonelle. Les observations de Trembley confirment aussi que le Polype ne survit point à sa ition ovipare. Une antre note est relative aux cristaux d’oxalate de chaux que l’auteur a observés dans la rhubarbe. M. Raspail s’est assuré qu'il n’y a qu’une seule espèce de Spon- 156 Pr | Zoologie | gille, dont la Sp. pulènata serait un premier état et la Sp. ramosa un état plus avancé. Les œufs de la Spongille ont un hile très-distinct, surtout à l’état sec. — M. Baër, de Kœnigsberg, dans sa réclamation, se défend d’abord contre l'opinion émise par M. Raspail, d’après laquelle l'Entozoaire qu’il a trouvé dans les Moules, et auquel il a donné le nom d’Aspidogaster ( Voy- Bulletin, Tom. XVI, N° 124), ne serait qu'un lambeau de tissu des branchies de es M. Raspail a déjà abandonné cette opinion dans le mémoire N° I. A la fin de sa réclamation, M. Baër fait connaître, qu’il a fait de son côté des recherches sur lAlcyoneile, et qu'il est d'accord avec M. Raspail pour ce qui concerne l'anatomie du Polype, mais non pas sur son identité avec les autres genres dont M. Raspail l’a rapproché. 117. OBSERVATIONS SUR LA SPONGILLE RAMEUSE ( Spongilla ramo- sa. Lmk. Ephydatia lacuüstris. Lmx. );, par M. Durrocuer. ( Annales des Sciences naturelles ; oct. 1828, p. 205. ) Ainsi que tous les autres observateurs, M. Dutrochet n’a point trouvé de polypes dans la Spongille, ni de traces d'irri- tabilité animale ; il a aussi observé les courans d’eau que M. Grant a décrits dans les Éponges; ces courans, qui, une fois établis, ne s'arrêtent plus, sont, d’après l’auteur, un effet de l’endosmose, ou de l'introduction continuelle de l’eau ambiante dans les cavités de la Spongille, cavités rem- plies d’un fluide organique plus dense que l’eau ambiante. Cette eau, sans cesse affluente dans l’intérieur du tissu de la Spongille, chasse l’eau précédemment introduite. L’expulsion à. lieu d’une manière insensible, lorsqu'il n’y a point de conduits d'expulsion visibles, mais elle se fait par torrens continus, lors- que ces conduits existent. Ils sont formés, dit M. Dutrochet, aux dépens de la membrane diaphane qui revêt la Spongille. Cette membrane commence par être soulevée par de l’eau qui se trouve au-dessous d'elle; détachée du tissu fibreux qu’elle revétissait, elle forme tantôt des sortes de canaux irréguliers, tantôt de petites éminences coniques. Ces éminences se percent à leur sommet, et dès lors le courant s'établit par l'ouverture, entraînant de temps en temps quelques parcelles d’une matière caséiforme qui existe dans les cavités de la Spongille. La protu- . bérance, d’abord conique et versant de l’eau par son sommet, s’alonge bientôt en un boyau qui se renfle tantôt à son extré- DE & dj Zoologie. | 157 mité, tantôt à son milieu , et prend les formes les plus diverses. Ces conduits membraneux dont la turgescence est maintenue par l’eau qui y afflue, s’affaissent aussitôt, lorsqu'on pratique à leur base une ouverture qui livre passage à l’eau. « M:Dutrochet aconservé dans l’eau d’un vase, pendant l'hiver, un fragment de Spongille fixé sur un morceau de bois. Les par- ties molles ne tardèrent pas à se dissoudre par la putréfaction, et il n’en resta que les fibres les plus grosses, auxquelles étaient fixés d’mnombrables corps oviformes de couleur jaune. On eut soin dechanger de temps en temps l’eau du vase; au printemps, on vit cette production renaître, elle reprit sa couleur verte, s’accrut et se couvrit de sa pellicule membraneuse qui avait to- talement disparu_ pendant l'hiver. Durant cet accroissement, on vit peu à peu se flétrir les corps oviformes, qui n'offrirent bientôt plus qu'une coque aplatie et entièrement vide. L’accrois- sement ne s’opéra qu'aux dépens de la substance organique que contenaient dans le principe les corps oviformes. Ces corps sont donc, dit l’auteur, des espèces de tubercules ; ce sont des réser- voirs de matière vutritive pour servir au développement du vé- gétal et à sa reproduction au printemps. M. Dutrochet considère donc la Spongille comme un végétal, parce qu'elle a la couleur verte des végétaux, parce qu’elle forme une expansion membraneuse qui s'accroït par ses bords de la même manière que certaines Ulves, et qu’elle possède des tubercules reproducteurs. Elle ne se rapproche des animaux que par la cômposition chimique de la membrane diaphane qui en tapisse la surface extérieure, et celle de ses cavités, et par les mouvemens singuliers, auxquels sont dus les changemens de forme des conduits tubuleux que produit quelquefois cette membrane. ; Ces changemens de forme ne dépendent point de la contrac- tion de la membrane diaphane ; car cette membrane n’est point contractile, et les changemens de forme dont il s’agit, s’opèrent tantôt dans le sens du resserrement, tantôt dans celui de la di- latation, de l'alongement ou du raccourcissement. M. Dutrochet a vu que l'accroissement des productions tubuleuses ne s’opé- Yait qu'aux dépens des portions voisines qui perdaient une par- tie de leur largeur , en sorte qu'il s’opérait un transport de ma- üère composante d'une partie du tube dans la partie voisine. … Tous les changemens de forme dépendent d’un mouvement 158 | Table des articles. N° 117 des molécules qui composent le tissu de la membrane tubuleuses En examinant cette membrane sous le microscope, M. Dutro- chet l’a trouvée composée entièrement de globules probable- ment vésiculaires. Ces globules se meuvent les uns sur les autres sans quitter leur adhérence, par une sorte de glissement, et cela par l'effet d’une force inconnue qui appartient au tissu vi= vant. Ce glissement spontané des vésicules élémentaires les unes sur les autres s'opère dans une direction déterminée et qui est la même pour toutes celles qui composent la même partie. M. Dutrochet regarde ce glissement spontané comme un fait de la plus haute importance en physiologie. C’est, dit-il, une action vitale nouvelle qui joue certainement un des principaux rôles dans le phénomène de l'accroissement en longueur des végétaux, accroissement qui est quelquefois d’une rapidité singulière. ER SR D ER D VE RR DIVE LB LLVIRAEVLULLLLILELIUILIELVELESIVELIILIILELRER TABLE DES ARTICLES DE CE CAHIER. Géologie. Cours élémentaire de géognosie , fait au dépôt de la guerre; M. Rozet. — Das Leben der Erde, la vie de la Terre; Wagner. — Consi- dérations générales sur la nature de la végétation qui couvrait la surface de la terre aux diverses périodes de sa formetion; Ad. Recherche des filons, des bancs et des couches déjetés; Zimmermann. 13 Supplément au mémoire sur les terrains du dépt. du Calvados: Héraukt. : 0. Joe se uses NE Date GRR LR TEETE ST CS: Notice sur le Kaolin des Pieux , dépt. de la Amelie - M. Hénlte Notice géologique sur le puits de Meulers ; M. Nassy.… RE _ 18 Notice géognostique sur quelques parties du dépt. des A rdbaséé et de la Belgique ; Rozet.,..,,.,,..s4viesesnsents codée ... 20 Description géolog. du grand duché de Luxembourg; Eogelspach- TN PRESS De Pme ee fe pen da : 22 Remarques supplément. sur les Éntsan oolitiques et sur les rouhes qui y sont associées, dans les Hébrides ; Roderick Impey Murchison. 25 Voyages dans les parties peu visitées des Alpes de la Suisse; Hirzel- Escher.— Nivellement barométrique du Fichtelgebirge ; Bérohat. — Id. de la Saxe; Wiemann....:..,.,... BRIE S rat 36 PE . 28 Mesure de hanteurs faites en Westphalie ; Hoffmann. — Nivellement É barométrique de la forêt Noire; Michaelis. — La hauteur absolue de Brunswick , sur la mer du Nord ; Lachmann.— Déterminations trigosométiiques de longitudes et “" latitades dans les seigneuries de Reïchenau et Czernikowitz; Hallaschka........ PERD PTE 29 Considérations géognostiques g sémétales sur le terrain de transport da Val d’Arno supérieur ; Bertrand Geslin.. rosé ssiss ste + 35 80 Des Cailloux et de quelques Mc 5 nouveaux da Vicenüin; 5 Pasini............ RUE | PME du SC x Che sa 0 IV TUE Voyages d'Orenbourg à Buchara ; béinihns: séerecrersterses 93 . Table. des. articles. -an voyage de Ledebubr dans }’Altai. — pe de ‘de Cos; Hubert Lauvergne........... RES OR de: la minéralogie et géologie d’une periié de la Nou- ue Jackson et Alger.,..............,.. PL 21 Observations sur Ja houille, le diluvium et d'autres cotes de l'Ohio ; D° Hildreth.. AND Sd. 42" ip à DOTS MS LDELITILE Sar le caractère et lovigise du bas pays de la Caroline septentrio- .. male; Mitchell. — Note sur un rapport géologique concernant la Caroline septentrionale ; Denison Olmsted Sur le transport supposé de rochers; de Kay................... Mélanges sur les White Mountains ; Hall.— Sur la houille de Tioge. +— Rapports géologiques des mines d'Angangeo au Mexique; J. D nn anuiines os 3 à daéoie eo 31 de - Sur les blocs primitifs de l'Ohio et des états décdéspiass ; B. Tappan. — Recherches sur des épis et d’autres parties végétales pétrifiées ; provenant dn minerai de Frankenberg ; H. Bronn......,....... Rapport sur les rachers sortis de la mer Méditerranée pendant le | tremblement de terre d'Alep en 1822; C. Ehrenberg.— Sur les volcans de l'Archipel de l Inde; C. Reinwardt. NS 0 v d #83 Relation de l’ér éruption d'on sosie dans l’intérieur de suibatin®. Sur le plus petit volcan du globe, ou sur la petite ile de Coiniins : nn dons sus o das 403 2er) a Sie thé. Minéralogié, Grundriss der Mineralogie. Élémens de Mineralogie ; D' Glocker. — Magasin pour l'Oryctographie de la Saxe; Freiesleben......... chimique de minéraux provenant la plupart de l’Amérique ; ce ne so DU A SPA R Analyse chimique du Phonolite ; G. C. Gmelin Sar l'Érinite , nouvelle espèce minérale set és PE ÉTES Sur la Datolithe de is aps près d’'Andreasberg ; Stromeyer et Hausmann..............,......... Sur l’histoire naturelle et les propailtés du Tabasheer, concrétion si- license du Bambou ; David Brewster.........,.....,.....,. Nouvelles recherches sur les cristanx de sitio ÿ de phosphate et d’oxalate de chaux, contenus dans les plantes ; Raspail Nouvelle soientifqne. SA cRTÉ TT, Li 5 Botanique. Sar les plantes volubiles ; L. H. Palm................. 0 1 Exposition des systèmes naturels de Jussieu et De Caudolle ; C. Fahilrott........ versrenses C. Linnæi systema vegetabilium ; Curt. Sprengel....... 98 rt Tentumen supplementi ad systematis sstEtabihleos ) Ant. Sprengel. — Manuel complet de botanique; Boitard nn sn nee nets . logue des plantes de dibtrios: dr Danitisef “la Suis Het. . Plantarum Brasiliæ Icones et Descriptioncs ; J.E. Pobl Plantæ asiaticæ rariores ; N. Wallich. ( Prospectus ) béscrts SDF Aloysiü Colla illustrationes et icones rariorum. stirpium. . Flore et Pomone françaises ; Jaume St.-Hilaire Flora Lrunsvicensis; W. Lachmann............ d. F. Re ad Floram Pedemontanam appedix “her TRE mes UC ae Florula littoralis Aquitanica ; J. B. Grateloup. — Monographie des ” Orchidées des Iles de France et de Bourbon; A. Richard d’une nouvelle espèce de Daphne ; Ctetoup Sur les baies du Nerpran et du Troëne ; Vrijdag Zijnen.— Sur la na- ture végétale des Cristatelles ou Éponges d’aeu douce; B. De La PYlaÿe, sesseenesersuur PRRPREENIENS RE UrSr PAL r TRUE 160 Table des articles. Mycologia Europea ( Monogr. agricorum ); C. H. Persoon.:. ., ..: 100 Note sur le Pilobolus crystallinus ; Gachet.— Note sur le Puccinia graminis ; Gachet.— Sur les Herbiers de l'Académie impériale de | Saint-Pétersbourg......,.....2°..200. 7 TEE D US Biographie de Thaddæus Broubi- At. ati VELT dre SION 102 Cœsarea , nouveau genre établi par M, Cambessèdes. — Mort de Mo- ratli. Hemographië, ou Choix de plantes figurées à l’aide d’an nouveau procédé ; Ch. d’Aiguebelle,........ RS Te s... 103 Zoologie. Iconographie du règne animal ; Guérin....... DUT TLELT SALUE, 7 105 Zoological Illustrations, etc.; Swainson.............. Aer 108 Memorie scientifiche; P. Savi.— The Tower Menagerie ; W. Harvey. 109 Changemens survenus chez les animaux domestiques transportés d Europe en Amérique ; Roghn :: :1052 Ce Rspport sur ce mémoire; Gesffroy-Saint-Hilaire et Serres TRE Y Ti 112 Nouvelles espèces d'Hyène fossile; de Cristol et Bravard: ...... 2417 Mémoire sur le Tapir des Andes ; Boulin: — Rapport sur ce Mémoires Hbnvierss insu, ue ba ASE D Si AE ADF SO PER Diss. De Lama Christea.— De PRET in beilfo avium; Huschke.— De oculo Reptilium; Vricker.—Hist. nat. des Oiseaux-Mouches; Lesson. 123 Reptiles sauriens recueillis dans l'Inde ; Hardwicke....,.....,... 124 Sur le Crocodile du Gange ; CI. Abel.. srsvu renier di RS 126 Obss. quædam de Salamandris et T balles : C. Th, E de Siebold. —Animaux sans vertèbres des îles Chausey ; Audouiïn et M. Ed- PARA... » sn hole pal af. GA RR TIC ES PE 127 Sur l'animal de l'Argonaute; Broderip...,........,...,.... ... 130 Lettre sur le même sujet. 4: ses e Core s de à AN E 40 132 Defrancia, nouv. genre de coquilles Zoophages; Millet. — A4nato- misch-physiologische Untersuchungen über die Teichmuschel; Unger. 135 Sur l’animal de la Glycimère; Audouin................, détste# 136 Coquilles fossiles des environs de Dax ; Gratelonp. — Nouvelles obss. sur la Férussine ; le même......... He ENV EX S SÉFRESERE, 137 Obss. sur 2 esp. de Pholades ; J. Siarkx die DES JEU IDE : s3:"439 Sur le dommage que le Taret cause aux navires, Wilcox.......,.. 140 Établissement de le fimille des Bérodés ; Rae, 011.377 . 141 Sur les œufs de la Pontobdella muricata ; Grant. — 7ruxalis genus rllustrat;; Fhunbert. 5.5 SRE Lee toire 143 Semblis LAMRERT et lutaria, insectes de 2 genres différens; Suckow. 145 Sur l’Inseete qui habite les figues dans la vante Italie; L. C. Trevi- LAPS: Ne ele iastye date die TER Le Hier st TO .. 147 Descr. de D esp. de Lépidoptères nocturnes ; sl Lefebvre........ 148 Sur l'Oistros des anciens; Keferstein et Clark... LR R ESS Te 149 Nouvelle espèce de Strongle trouvé dans le Mérsbuin she: 71 5"150 Obs. sur la propagation de la Lobularia digitata. .... NS PO UAET 153 Circulation dans les tentäcules de la P/umatella cristata ; de ben 154 Hist. nat. de l’Alcyonelle fluviatile ; ; Raspail. — Expériences de chimie microscopique sur la Spongille ; le mème. — Note additionnelle Récla- mation de M. Baër........... RE Dawen fe SNL Te, 155 Obss, sur la Sponzille rameuse; Dutrochet....... PR -RRENMR ARE 156 Erratum de Mars. — Tome XVI, p. 421, l’article qui commence au bas de cette page doit être numéroté 318, au lieu de 218. DR NN SU PARIS. = IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, RUE JACOB, N° 24. $ SCIENCES NAT URELLES ET DE GÉOLOGIE. RDA IRIA RL EULELIR LL IVELERILILLLLELIVELLELELLLLAR ALLIE ‘ ” e GEOLOGIE. 118. Dérôrs GÉOLOGIQUES UNIVERSELS ; par le prof. Amos Earox . _ ( Americ. Journ. of science ; Vol. XIV, n° 2, p. 359.) Après avoir appuyé sur la nécessité d’une bonne nomencla- ture géologique, l’auteur semble croire que nous n’en avons pas encore , et, en nouveau Werner, il nous donne la sienne sans synonymie, c'est-à-dire des hiéroglyphes. Est-ce manque d’in- Struction ou amour de la nouveauté ? Il croit qu’on pourra di- viser son lias etsa 3° grauwacke en plusieurs assises, et, suivant plusieurs géolognes américains et européens, ces deux divisions avec les 2 calcaires géodifère et cornitifère correspondent aux oolitesjurassiques. Cette formation occupe la moitié du New-York, de la Pensylvanie et de la Virginie et de tous les états de l'Ohio, de l’Indiana, de l'Illinois , du Kentucky, du Tennessee et du Mi- thigan. Néanmoins il n’y a jamais vu d'oolites , car celle de Sa- ratoga appartient à son grès calcifère ou au grès intermédiaire de Werner. En un mot, la nomenclature de tous les géologues européens et américains lui paraît inapplicable, et il croit que ses noms bizarres et ses petites représentations en couleur des dépôts sont le nec plus ultrà de la clarté ct de la véritable géo- logie ! 1 préfère le mot detritus à celui de formation tertiaire, maïs il veut bien retenir les 3 autres grandes classes de Wer- er ! 11 donne la composition des roches dont il a parlé dans ses précédens tableaux. Dans le sol primaire, nous remarquons seulement que ses descriptions sont incomplètes, surtout pour les variétés dés roches. Dans la classe intermédiaire, sous l’arti- “le schiste argileux, on trouve un wackeslate, qui n’est qu'un semblable schiste à paillettes de mica ou de ue Sa première grauwacke est un aggrégat de sable quarzeux à ciment argi- Jeux, et quelquefois à chlorite ou à feldspath. Son Sparry Lime- rockest un calcaire intermédiaire sublamellaire à petits filons B, Tome XVII, 11 162 “Lt pe spathiques. Son Caleifétos andre ai Mtiange sans ciment de grains de quarz'et de chaux carbonatée ; ce grès est quelq « fois à géodes de spath calcaire, de quarz , de baryte, d’anth cité, etc. Il comprend des parties oolitiques. Dans son calcaire métallifère , il cite un calcaire à pétrifications cylindriques ou madréporique ? Sa seconde grauwacke paraît être en partie grise et en partie rouge. Dans la classe secondaire , son Millstone grit est un grès ou agglomérat quarzeux gris. Sa roche salifère est une marne argileuse ou sablonneuse, rouge et grise, qui ren- ferme des agglomérats. Sa roche ferrifère est un dépôt argileux ou arénacéo-siliceux à fer oxidé rouge et à lits d’agglomérats fer- rifères. Son lias est un composé desable quarzeux, de schiste argileux , de parties alumineuses, à ciment calcaire. Le calcaire géodifère est une roche compacte fétide et mélée d'argile ou de quarz. Son calcaire cornitifère est à silex et coquillages. Sa troi- sième grauwacke ne diffère des autres que par ses pyrites et par une plus grande abondance de parties calcaires. Une vaz riété est rouge et a été appelée vieu r grès rouge ; une autre est un poudingue. Dans la classe des roches recouvrantes ( super- incumbent ), il place le basalte, qui est pour lui une roche am- phibolique !, l’'amygdaloide, le grünstein et le toadstone. Les alluvions se divisent en antediluvium , diluvium , dernier dilu- vium, post-diluvium et analluvium. Le premier est un dépôt d’eau profonde et tranquille; 1l comprend l'argile plastique; l'argile marneuse, le sable de Bagshot, le crag et le hardpan ; ces 3 trois derniers noms de carriers désignent des sables ew partie argileux et plus ou moins cimentés. Le diluvium est un mélange confus de gravier, de sable, d’argile, de plantes , de coquillages , etc., dont les caractères indiquent un dépôt d’une eau agitée et située à un niveau fort élevé. Le dernier diluvium est une argile marneuse jaune-grise, reposant sur du sable dans les forêts anciennes. C’est un dépôt d’eau trouble et en mouve= ment. Dans le post-diluvium, les alluvions augmentent en gros- seur à mesure qu'on s'approche de la source des eaux qui les ont déposées. L’analluvium se divise en dépôt stratifié produit par la décomposition des roches en place, ou superficielle for- mée par leurs surfaces décomposées. Un.géologue anglais, qui a visité les États-Unis, nous a déjà donné la clé de cette nou velle nomenclature; nous rendrons compte incessamment de la | Géologie. 163 manière dont il compare la plupart des formations de M. Eaton auxterrains primordial et intermédiaire d Angleterre. M. Eaton va blier un système de géologie américaine. | AB. Du THERMOMÈTRE GÉOLOGIQUE DE M. DauBEx y, ou les opi- théoriques des géologues les plus connus; par A. Bou. (Zeitschr. Jür Mineral. ; p.617, août 1828.) .C’est un tableau divisé en deux colonnes; l’une pour les noms des. sayans et l'autre pour leurs opinions. Ils sont partagés en Théoristes, Plutonistes, Vulcanistes, Neptunistes douteux et Neptunistes décidés. Les degrés du thermomètre, placés entre les deux colonnes citées, doivent dénoter la part ira ou moins grande que les savans attribuent aux actions volcaniques. Ainsi Buffon, Leibnitz, etc., se trouvent entre 100 et 9h, les Hutto- niens en 95 et go, les partisans de la chaleur centrale à 9, Plus bas, viennent progressivement les Plutonistes, etc. Voici la série des idées théoriques dans l’ordre du haut en bas : Ultra- Plutonistes. Le fond des mers devenant continent, tandis que la terre ferme se change en océan. La houille et ja craie sont des produits du feu. Chaleur centrale ( 90°). Parmi les Plutonistes : changement du calcaire en dolomie. Formation plutonique du gypse, du sel, de la rauchwacke, etc.Soulèvement des chaînes. Les sources iHétates sont une dépendance du domaine pluto- m6 Formation de diverses roches par des sources, suivant # rongniart. { 80° ). Les schistes primitifs sont des roches intermédiaires alternes; les filons métallifères et la serpentine sont des dépôts plutoniques. Les schistes primaires sont des la- ves. La théorie de Breislack. Tous les granites sont ignés. (75°). Quelques granites récens sontseuls ignés. (70° ). Tous les por+ phyres.et les trapps sont plutoniques et accompagnés d’altéra- tions des roches environnantes. Volcanistes à 60°, Le basalte et le trachyte sont volcaniques, et les porphyres et les trapps anciens pourraient l'être aussi, mais on n’en a pas encore de preuves. Néptunistes douteux à 45°. Formation contemporaine de plusieurs différens dépôts par la voie de la cristallisation aqueuse. Volcans éteints ( 40° ). Théorie de Nose sur les tra- æhytes. Neptunistes ( 30° ). Combustion spontanée du basalte. Toutes les formations sont aqueuses à l'exception des laves des volcans brûlans, (25° ). Les filons métallifères sont d’origine IT 164 Géologie. neptunienne. (20° ). Les volcans sont des pseudovolcans. (56) Toutes les formations secondaires sont le produit des dépouilles animales et végétales. 120. SUITE DES OBSERVATIONS SUR LES SABLES ET LES Dunes; par M. BLessow. ( Hertha ; Vol. XI, cah. 3 AS 279; et cah. 4, p.416.) L'auteur y parle de La végétation des dunes , des blocs et des cailloux qu’on y trouve à Rossiten , et qui proviennent de Fin- lande, de la formation des dunes et des dépôts de sable, des . mouvemens de l’eau , de la boue du sable ferrifère de Kolberg, qui provient de la décomposition de roches granitiques , de la- baissement progressif du niveau de la mer Baltique, du mou- vement de l’eau de mer, du sable mouvant et du sable argi- leux des dunes, de l’ambre qui se trouve entre Danzig et Palm- nicken, du lignite qui l'accompagne et qui offre la texture du bois de chêne, des fleurs de noïsetier , etc., des bois enfouis dans les dunes dont l’intérieur a été remplacé par du sable, etc. Ce mémoire, assez long, aurait pêut-être gagné à une réduction plus méthodique. | | 121.VUES LT COUPES DES PRINCIPALES FORMATIONS GÉOLOGIQUES DU DÉPARTEMENT pu Puy-DE-DÔômE, accompagnées de la des- cription et des échantillons des roches qui les composent; par H. LEcoQ ct G. B. Bourrzer. 2° et 3° livraisons. Cler- mont, 1829; Thibaud-Landriot. Nous avons déjà rendu compte dans le Bulletin l'seprénile 1828, p. 8), de la 1° livraison, de cet intéressant ouvrage: Celles qui viennent de paraître justifient, par le soin que les auteurs ont apporté à leur rédaction ; les espérances que nous avions conçues de cette entreprise, Elles sont consacrées à la description de sept localités plus on moins importantes du dé- partement , ce qui fait, avec les 3 décrites dans la 17° livrai- son, 10 localités bien étudiées par les auteurs. La 4° comprend les pays de la Piquette et de Morman ; ils reposent tous deux sur le calcaire marneux de la Limagne; le 1*° est entièrement composé de pépérite, dont la couleur et la solidité offrent beau- coup de variations, quoiqu’on y rencontre toujours les mêmes substances, telles que de la mésotype cristallisée, du. ealeaire Geologie. 165 nné, des fragmens de bois charbonne fossile entou- croûte de mésotype lamellaire. Le 2° puy est une 1à de tuf basaltique offrant une foule de variétés, empâtant des fragmens d'un calcaire siliceux très-varié et trav ersée, par un filon de basalte, tantôt compacte, tantôt terreux, ct passant, sur certains points, à la wake, au milieu duquél on trouve beaucoup de mésotype. La planche 3 représente le puy de la Piquette. — La 5° localité comprend Coudes, Montperroux et ses environs, sur la rive gauche de l'Allier, Elle est remarqua- ble par la formation d’arkose qui se montre très en grand sur la colline où est situé le village de Montpeyroux et sur plusieurs autres. Les planches & et 5 représentent des coupes de cette lo- calité. — La 6° localité est consacrée au puy de Corent et ses environs, sur la rive gauche de l'Allier. Le lit de l'Allier est formé par un calcaire compacte, recouvert sur une assez grande largeur par. des couches d’arkose qui paraissent superposées à ce calcaire, quoiqu'il semble être d’une formation plus moderne et leur être simplement adossé. Tout le reste est volcanique ; la masse est formée par un basalte ancien, que l’on voit en colonnes au-dessus du village de Corent, au N. E. du puy, en boules au S. et au S. O., et presque partout en grosses masses irrégu- lières. Tout le plateau de la montagne est couvert de scories noires ou rouges, remplies de pyroxène; elles sont plus abon- dantes au S., dans un point où la montagne est plus élevée et présente quélques excavations que les uns regardent comme les restes d’un cratère, et les autres comme des cavités creusées de _ main d'homme. C’est des couches inférieures de l’arkose que sourdent les eaux du Tambour. La planche 6 représente une coupe de cette localité, — La 7° localité comprend Fertaizon et ses environs, si conpu par ses beaux échantillons d’arragonite. — Dans la g° se trouvent décrits Pariou, le Puy des Goules, Chuquet Genestoux, les Puys de Dôme, de Sarcouy, Clierzou, Montrodeix, etc. Ces diverses montagnes volcaniques, formées à des époques différentes, présentent un grand intérêt au géolo- ; leurs roches sont des granites à petits grains, des granites r ny; HET des cinérites grises et blanches , des véahtiies pavi- nieuses. des! breccioles volcaniques, des ur solides, des athiques, des domites, etc. — La 9° localité com- de Prudelles ,\ large plateau basaltique situé à . 166 Géologie. une petite heure de marche de Clermont, du côté du Puy- de Dôme. Il est remarquable par ses variétés de basalte quise mon- tre distinctement superposé au granite, et dont les couches sont - inclinées et ont glissé en se recouvrant; la roche volcanique est sé- parée de la roche primitive par une couche de sable volcanique, coloré eu rouge-brun par l’acide de fer. Ce plateau est recouvert en partie par la lave de Pariou. Ta 10° localité est le volcan de Montchié, situé sur la droite de la grande route de Clermont à à. Rochefort, à une distance à peu près égale deces deux villes; il est. entouré d'autres puys volcaniques tisiés en grande partie par des scories modernes, et qui tous font partie de la chaîne des Monts-Dômes. Le puy de Montchié atteint 1,207 mètres ; il est très-large et présente quatre cratères situés à des hauteurs dif- férentes. On y trouve des troncs de bois charbonné qui paraissent être du bouleau ; ils ont conservé le tissu fibreux; ils se trouvent enfouis dans une couche de débris volcaniques, principalement formés de fragmens de domite; ils sont placés à peu près sur la même place et à 4 ou b pieds de profondeur. Les planches 7, 8 et 9 sont consacrées aux deux dernières localités dont nous venons de parler. — Le zèle qu’apportent les auteurs à la con- fection de leur ouvrage nous fait espérer de voir bientôt la continuation d’une entreprise aussi utile que désintéressée. | J. GIRARDIN.. 122. RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES sur le soss-alolite teux de la Belgique et du Bas-Rhin; par C. de OFYNHAUSEN et A. de Decxex. 7° part. (Hertha ; vol. XII, cah. 3, p. 221 à 255; cah.4, p. 429 à 461.) Cette compilation sur les districts volcaniques des Sept-mon- : tagnes des environs du lac de Laach et de l’Eifel n’offre guère de faits nouveaux; néanmoins c’est un résumé utile. Les au- teurs commencent par les Sept-montagnes dont ils déterminent la position, la configuration et la base de schiste argileux et de grauwacke. Ils rappellent l’agglomérat tertiaire quarzeux à bois opalisé de Quegstein et du Kupferberg. Les agglomérats tra- ehytiques occupent les vallées et les pentes des cônes trachyti- ques, .et les éminences basaltiques entourent ce groupe, quoique cette roche se montre aussi dans son milieu au Nonnestrom- berg. Nous ne pouvons suivre les auteurs ni dans l'énumération Géologie. 167 deslocalités principales de ces trois différens dépôts, ni dans la description particulière d’un bon nombre de montagnes trachy tiques (Stenzelherg, Nonnestromberg, grosse Oelberg, Hirsch- Dberg, Drachenfels, Wolkenburg, Geisberg etc. ); des vallées remplies d'agglomérats trachytiques et ponceux, (vallée de Heïsterbach, de ’Lowenburg ), rarement à filons basaltiques ( pied du Drachenfels , Quegstein ), et des séries de cônes ba- ‘saltiques entre Finkenberg et Petersberg, du petit Oelberg à Siegburg, du Siegberg, du Honerberg, du Lowenburg, du Kunz- berg, du Gilgenberg, de Gerswiese, au sud des sept monta- gues, entre Unkel et Linz ,et du Manrotherberg. + Les ouvrages de Nose, de Wurzer, de Noggerath, etc., ont été mis à contribution pour ces détails. Les agglomérats tra- “chytiques recouvrant dans les Sept-montagnes le terrain ter- tiaire à lignite, le premier dépôt est donc postérieur au der- aier, et le basalte est sorti dela terre encore plus récemment, P wil forme des filons dans ces aggrégats. Quant au gise- ent du trachite, l'on ne voit pas son contact avec le sol ter- tiaire; il Léblérine des fragmens de grauwacke comme le ba- "salte, et les auteurs le placent en parallèle avec ce dernier. Dans un second article, ils parlent des points volcaniques sur la rive "gauche du Rhin, au nord de l'Ahr inférieur; ce sont les cônes basaltiques du Géebers, du Marienforst, du Lahnsberg, du “Dachelsberg, du Stumbrig, du Wachtberg et du Domberg. Ces “derniers entourent l1 masse trachytique du Birkenhaynerberg. "Cette roche se rencontre au pied du Rodderberg et y est asso- Nciée avec des amygdaloïdes et une brèche volcanique. Le ba- “salte d'Unkel renferme du zircon , de la hauyne, etc. ; ses co- “onnades basaltiques reposent sur un agg HômrsE basaltique. Des autres cônes semblables sont le Dungberg, le Hirschberg, Jé Scheïdsburg, l'Amorich, le Landskrone; et le Rodderberg est Mun' amas de scorie renfermant un cratère. Un troisième article . traite des environs du lac de Laach, y compris le pays entre le Rhin, l'Ahr inférieur, le Nette, l'Elz, la Moselle et la rive ‘droite du Rhin depuis Neuwied à Coblence. Au nord de la val- Jée de la Brohl, ils passent en revue les cônes basaltiques du Neue Ahr et du sése ko le cratère à demi ouvert et couvert “déscories an Brusénberg, Tamas scoriacé du Herschenberg 3 s 1 Steinberg et du Kreuzberg , le cône de scories du Leitenkopf, la colonnade basaltique du Sturmer, le lac de Laach, ancien cratère, les masses voisines de scories aux monts Hilperich et Marienkopfchen , leurs minéraux variés ( sodalite spinellane, dichroïte , sphène, obsidienne, etc. ), les blocs du Krufter Ofenberg , le cône élevé de scories du Randherg et du Kamperkopf, les roches porphyriques à Hauyne de la foré tde Laach, les scories et les cratères du Veitskopfet du Kunkskopf, les agglomérats ponceux de la vallée de la Brohl, et surtout x Dueckstein, les tufs calcaires à ossemens et coquilles d’eau douce de ces lieux, les agglomérats volcaniques de Wehr , Weibern et Bell, les roches trachytiques et ponceuses seniblables entre An- dernach , Engers, Ochtendung et Obermendig, les marnes allu- viales coquillières d’eau douce de cette contrée, etc. IL y a des im- pressions de feuilles dans l’agglomérat ponceux du bassin de Neù- wied. Les détails quelcs auteurs donnent sur chacun de ces cônes ou-. EC. Ensuite, il passe aux zoophytes ; il donne les ca- ractères de 160 espèces d’éponges ; il n'indique que brièvement ceux de 27 autres genres, tels que les alcyons, les cellépores, rétépores, ovulites, lunulites, etc., et il donne les noms de beaucoup d’autres, d’après Lamark. Il donne un aperçu du travail de Miller sur les crinoïdes, un extrait de Leske sur les échinites, et un autre des genres de coquilles de Lamark. 11 expose la terminologie conchyliologique et la diagnose des gen- res ; il donne une liste des coquilles tertiaires de France, d’Ita- lie, etc., d’après Lamark, etc. ,ct celle des fossiles d'Angleterre, d’après Sowerby. Enfin, il termine par des observations sur la distribution géologique des fossiles. La partie qui traite des crustacés, des oiseaux, des poissons et des trilobites est très- faible. Dans celle qui est consacrée aux amphibies et aux mam- mifères , il a utilisé davantage les ouvrages publiés. Cet ou- #1 yrage 6 élémentaire n’atteint pas son but, d’abord parce que les 198 Histoire naturelle generale. diagnoses sont trop courtes et saïs figures, et ensuite parce qu’il n’est pas également travaillé avec la méthode, le soin eë l'érudition nécessaires. A. B. 162. CarazocuE DES COQUILLES ET PLANTES rossiLes et des Pé- trifications en général, qui sont en vente au Comptoir miné-- ralogique d'Heidelberg. ( Zeitschr. für Mineral. ; 1827, n° 11 ét 72, p.529.) Ce Catalogue énumère 276 objets, principalement du Plaï- santin, d’Asti et de Vicence. Il y en a aussi des roches trap- péennes du Véronais, de Maestricht, du val d'Arno; du lias d’Ulm, du muschelkalk du Jura allemand, et du calcaire in- termédiaire des bords du Rhin inférieur. Les prix ne sont pas indiqués, mais la synonymie y est jointe par le profes. Bronn. C’est une entreprise utile et recommandable. 163. SUR QUELQUES COLLECTIONS DE PÉTRIFICATIONS D'ITALIE; par le profes. H. Bronx. (Zbid.; juin 1828, p. 417.) Cette Notice intéressante commence par un aperçu sur la collection des mines, à Milan , où il y a de si beaux ossemens, tels qu’un squelette de Balœnoptera , de Phocæna, etc. Tous les fossiles décrits par Brocchi ne s’y trouvent pas. M. Cortesi , à Plaisance, s’est reformé une collection non moins belle que la précédente ; il a des squelettes de dauphin, de baleine, une tête de poisson, des ossemens de rhinocéros, d'ours, d’élé- phant,etc.; ainsi que 450 espèces, ou au moins 350 espèces de coquilles subapennines. Dans la collection de M. Guidotti, à Parme, l’auteur signale environ 600 espèces de semblables coquilles, dont plusieurs sont nouvelles et de localités peu visitées. Il a vu, dans ce ca- binet, l’Oliva plicaria, Voluta costaria et crenulata, qui sont aussi à Paris. Il conteste, probablement avec raison , à ce pro- fesseur, d’avoir trouvé la grÿphée arquée dans les Apennins. Dans la collection du prof. Jan, à Parme, il a vu plusieurs ra- retés ( Umbrella, Pinna tetragona , etc. ). Ie musée de Pavie est riche en ossemens et poissons de Bolca. À Lodi, le pro- fesseur Cavezzali a des fossiles tertiaires. Le musée du comte Boromée , à Milan, offre, outre de beaux minéraux, des fossi- émis" À»: mn ire. LS: 7 Histoire naturelle generale. | 199 Jesperitre lesquels il y a eu une Haliotis, cédée à M. Buckland. «A-Turin , M. Borson a des fossiles, et il y en a au musée. A Sienne, le prof, G. Mazzi a récolté beaucoup de fossiles ter- tiaires des environs, et veut en décrire les nouvelles espèces. Le! D’ A. Sassi, à Gênes, a les coquillages tertiaires d’Albizzola “et de Gênes. Il a trouvé le Serpula polythalamia de Brocchi vi- wait dans le golfe de Gênes, et il en forme le genre Serpulor- bis. La collection Castelline, à Castell Gomberto, dans le Vi- centin, est la plus riche en poissons de Bolca; il y en a 270 morceaux en particulier des torpilles, des raies, des squales , etc. Il y a aussi des pennatules. On demande 12,000 florins pour les fossiles de Bolca et 4000 pour les autres pétrifications. sb. j PT 164. RAPPORT FAIT À L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES sur les résultats du voyage de MM. les officiers de la corvette du Roi la Chevrette. «+ Le Ministre de la Marine a demandé à l’Académie de lui faive un rapport sur les observations et les collections faites par les officiers de la corvette du Roi la Chevrette, pendant le voyage qu’elle. a exécute dans la mer des Indes , et nous avons été chargés, MM. Desfontaines, Geoffroy-St-Hilaire, Du- . méril ét moi, de préparer ce rapport, en ce qui concerne l’his- toire naturelle. C’est un devoir dont nous nous sommes acquit- tés avec d'autant plus de plaisir que nous y trouvons l’occasion - de témoigner toute la reconnaissance que les naturalistes doi- -vent à des hommes qui ont rendu à leur science les services les plus grands et les plus désintéressés. Il n’entrait pas dans la mission de ces messieurs de faire des collections, ni même de - s'occuper d’une manière expresse de l’histoire naturelle ; mais - leur zèle éclairé s’est donné cette tâche, et ils l’ont remplie aussi bien que s'ils s’y fussentpreparés de longue main. M. Rey- «maud., le chirurgien-major , a donné l’exemple, et les officiers “militaires, encouragés par leur chef, le capitaine Fabré, Vont secondé avec une complaisance digne d’étre citée en exemple. Le lieutenant, M. De Blosseville, surtout, et M. Ga- “bert; commis aux revues, soins ont placé dans la collection tout ce qu'ils se sont procurés dans leurs courses + mais ils ont employé les momens de loisir que leur laïssaient _ leurs fonctions, à dessiner les animaux mtéressans, lorsqu'il s’en A + ee 12 L Es 200 Histoire naturelle generale. N° 164 présentait in trop grand nombre pour que M. Reynaud püt y suffire, Lui-méme, en effet, n’était pas maître de tout son témps, privé des secours du chirurgien en second, M. Bros- sard, que les besoins du service avaient retenu à Pondichery. La sante de équipage ne roulait que sur lui; mais avec les- prit d'ordre et de l’ardeur on suflit à tout , et ce jeune médecin a donné les preuves les plus marquées de ces deux qualités. Ricn n’a été négligé. Les plus petits mollusques , les zoophytes les plus frèles ont été numérotés, conservés comme les pois- sons, comme les oïseaux et les mammifères. Tous les objets dont les formes ou les couleurs pouvaient s’altérer par la pré- paration ont été dessinés immédiatement, et l’on a consigné dans des registres les notes convenables sur les licux où cha- que chose s’est trouvée, ct sur ce qu’il a été possible d'observer de lcurs proprictés. Cette attention soutenue et méthodique avait d'autant plus d'intérêt que, si l’on excepte Bourbon et Pondichéry, les parages que la Chevrette a Pere sont peu fréquentés par nos vaisseaux, et qu'il ne s’y Ctait encore rendu aucune de nos expéditions scientifiques. Nous voulons parler surtout de Ceylan, du pays des Bir- mans ct du flenve de lIrraouadi qui l’arrose. Paru de Toulon le 29 mai 1827, ce navire relâcha le 27 août à l'ile de Bourbon , séjourna, du 2r septembre au pre- :mier octobre à Pondichéry, du 2 au 6 octobre, à Madras, du 3 novembre au 1*° décembre, à Calcutta. Il entra à Rangoun, port de l'empire des Birmans, sur l’Irraouadi, le 21 décembre, et y demeura jusqu'au 9 janvier 1828. Après une seconde relâche à Pondichéry, et une autre à Karical, il relà- cha, du 28 janvier au 13 février, à Trinquemalé, sur la côte nord-est de Pile de Ceylan, revint encore à Pondichéry, se rendit à Batavia, où il passa du 20 mai au 10 juin, traversa le détroit de la Sonde, et, après une 4° relâche à Pondichéry, se rendit au Cap, aborda à False-Bay, le 2 octobre, ct y demeura jusqu’au 11, qu'il partit pour revenir en France. C’est sur ces différens points, ct dans les traversées, qu’il a fait ses récoltes et ses observations. D’après les catalogues authentiques qui ont. été rédigés, an muséum d'histoire naturelle, par MM. Isidore Geoffroy-St-Hilaire, Valenciennes , Latreille et Audouin, les collections rapportées par la Chevrette comprennent 16 espèces de mammifères , 236 d'oiseaux , 37 de reptiles, 238 de pois- Histoire naturelle générale. 201 ‘sons, 271 de mollusques , 16 d’annélides , 132 de crustacées, “bgo d'insectes et arachnides et 161 de zoophytes. Il y a plus de -168 espèces de coquilles. Le nombre des individus de chaque espèce varie; mais il est, en général, assez considérable, et Ja totalité en monte à quelques milliers. La partie la plus pré- ‘cieuse pour la science consiste dans les objets conservés dans la liqueur ; plusieurs d’entr’eux, que l’on possédait déjà à l’é- ‘tat sec, se présentent aujourd’hui plus complètement à l’obser- vateur, et lui offrent des moyens de constater leur organisa- “tion intérieure aussi bien que tous les détails de leur extérieur; c’est ce qui est surtout fort avantageux dans les classes des poissons, des mollusques et des zoophytes. Nous obtenons ainsi une multitude d’espèces qui n'avaient jamais été dissé- - quées ,let que leur excellente conservation permet d’examiner sous tous les rapports ; mais il y a de plus, dans ces collections, * de nombreuses espèces que le Cabinet du Roi ne possédait pas, ct d’autres, assez nombreuses aussi, qui, n'ayant AREE été “pattes, sont nouvelles pour la science elle-même. 3 sont pré- sumées , dans ce cas, parmi les mammifères , 24 parmi les oi- -seaux , dont un nouveau genre dans la famille des dentirostes , 20 parmi les réptiles, dont un nouveau genre dans la famille des chelonés, plus de 6o parmi les poissons, 35 parmi les mol- #usques, 12 parmi les annélides , dont 3 genres certainement ‘nouveaux , 92 parmi les crustacés, et au moins 20 genres nou- veaux dans les espèces microscopiques. Tels sont, pour la z00- : logie , les produits d’une expédition qui n'avait pas l’histoire naturelle dans sa destination, produits , en quelque sorte, ac- rcidentels , et dérivant seulement du zèle et du bon esprit qui - amimaient les officicrs, ainsi que des conuaissances scientifiques -qu'acquièrent aujourd’hui les officiers de santé de la marine, - dans les excellentes écoles créées par le ministère, et dirigées “par l’inspecteur-général, M. Keraudren. Cet esprit est tel, que - M: Brossard, de son côté, quoique détaché pour un autre ser- vice , wa pas voulu demeurer en arrière de ses camarades , ct il a fait aussi des collections intéressantes, parmi lesquelles il a permis aux professeurs du Muséum de vhoisis celles qui leur “paraîtraient utiles à l'établissement. - Lés productions terrestres, comme on devait s’y attendre * dans ung expédition de cette nature, ont été moins abondan- 202 Histoire naturelle generale. > oi tes que celles de la mer, et cette remarque devait naturelle- ment s'appliquer au règne végétal. Toutefois, parmi les .900 espèces environ dont se compose lherbier remis par M. Rey- naud , il s'en trouve plusieurs de nouvelles. Les bords de l'Ix- | rawady surtout, qui n’ont pas été visités par des botanistes, -en ont offert de curieuses , dont les principales appartiennent aux graminées. Plusieurs graminées et apocinées de Ceylan ont paru nouvelles. Au Cap, les familles des synanthérées, des . protéacées et des restiacées, ont offert un grand nombre d’es- pèces intéressantes , qui ont enrichi les herbiers du Jardin du Roi. | | | Nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l’Académie trois volumes de figures exécutées par M. Reynaud, et par MM. De Blosseville et Gabert, qui lui ont prêté si généreusement leur secours ; il est facile aux connaisseurs d’apprécier le ca- ractère d’exactitude qu’elles présentent, en même temps que les naturalistes doivent y voir avec satisfaction les images de tant. de méduses , de biphores et d’autres zoophytes transparens et _gélatineux; de tant de petits crustacés microscopiques , qui ne pouvaient être conservés pour la science que par cette atten- tion qu'ont eue nos observateurs de les dessiner vivans, et dans l'eau même où ils ont été pris. Nous apprenons chaque jour ainsi combien il reste encore dans les vastes abimes de l'Océan de richesses à explorer, et combien peu nous pouvons nous flatter d’avoir rempli les cadres du grand système de la nature. Si, comme on doit l’espérer, le ministère de la Marine juge à propos de publier la relation de cette expédition , un choix de. ces figures en fera un bel ornement, et donnera une suite bien précieuse à ces beaux ouvrages que les sciences naturelles doi- veut déjà à la marine française, les voyages de Péron, de Frey- cinet, de Duperrey, et à celui de Durville, qu’elles lui de- vront sans doute bientôt; car nous ne pouvons douter quece brave officier et ses savans compagnons n'arrivent, sous peude semaines, avec les riches collections dont nos derniers rap? ports ont déjà pu donner une idée. C’est un caractère tout nouveau imprimé aux expéditions maritimes exécutées dans ces derniers temps par des Français, que ces riches détails d'histoire naturelle, ajoutés aux décou- vertes de géographie; ils les distinguent bien avantageusement Minéralogie. 203 deelles des autres peuples, et en rendent les relations inté- ressantes pour une classe de lecteurs auxquels les détails nau- tiques et hydrographiques paraissaient un peu arides, et la eonnaissance qu'ils donnent des productions des différentes contrées, est un complément nécessaire à la description de leurs côtes et de tout ce qui faisait autrefois l’objet presque unique de ces sortes de voyages. - Nous pensons que l'Académie doit exprimer à M. Reynaud et aux ofliciers de la Chevrette la satisfaction que leurs recherches d'histoire naturelle lui ont fait éprouver , et que des copies du présent Rapport doivent être adressées à leurs ex- cellences les Ministres de la Marime et de l'Intérieur. - Signé : Desfontaines, Geoffroy-St-Hilaire, Duméril, et le Baron Cuvier, Rapporteur. L'Académie a adopté les conclusions de ce Rapport. : Lock, MINÉRALOGIE. #65. Ex4aMEN DE La FAHLUNITE; par TROLLE-WACHTMEISTER. (Annalen der Physik ; 1828, n° 5, p.70.) Ce minéral a déjà été analysé par M. Hisinger , et le résultat de son analyse peut être représenté par la formule AS°+Aq. Mais ce chimiste avait eu une perte assez considérable, ce qui a engagé M. Wachtmeister à entreprendre de nouvelles recher- ches sur cette substance. 11 en a examiné trois variétés diffé- rentes : 1° la fahlunite non cristallisée de la mine d’Eric-Matts, #disséminée dans un schiste chloriteux gris, d’un éclat cireux et d’une couleur d’un brun rougeâtre ou d’un noir de charbon. Pesanteur spécifique , 2,68. L'auteur l'a trouvée formée des principes suivans : silice, 43,51; alumine, 25,81; oxide de fer, 6,35; magnésie, 6,53 ; oxide de fer et de manganèse, 1,72; soude, 4,45 ; potasse, 0,94 ; acide fluo silicique, 0,16; chaux, une trace ; eau, 11,66. Cette composition peut être représen- tée par la formule buis 1 a = Ms si. té Z F > : =, 3 VA Sæzag. . arrosé 1 L 204 Minéralogie. - 2° La fahlunite noire cristallisée du puits de Terra-Nova, dans la mine de Fahlun. La forme cristalline de la fahlunite à été examinée par Mitscherlich, et trouvée semblable à celle de la topaze. Les bords des cristaux sont ordinairement un peu ar- rondis, ce qui leur donne l’aspect d’une matière qui aurait éprouvé un commencement de fusion. La variété qui a été sou- mise à l'analyse est formée de cristaux prismatiques plus où moins parfaits, engagés dans un minerai de galène. Sa pesan- teur spécifique est de 2,74. Elle a donné les proportions sui- vantes : silice, 44,60; alumine, 30,10; magnésie, 6,75; oxidule de fer, 3,86 ; oxidule de manganèse, 2,24 ; chaux, 1,35 ; po- tasse avec trace de soude, 1,98 ; eau, 9,35. Cette composition peut être représentée par la même formule que celle de la va- riété précédente. | etc 3° La. fablunite cristalline d’un gris sombre, de la mine Luise, à Fahlun. Elle se trouve en cristaux imparfaits , engagés dans un quarz gras blanchâtre. Sa pesanteur spécifique est de 2,79. Elle a donné les proportions suivantes : silice, 44,95 ; alumine, 30,50; oxidule de fer , 7,22 ; magnésie, 6,04 ; chaux, 0,9 ; oxidule de manganèse, 1,90 ; potasse, 1,38; eau et traces d’acide fluorique silicé , 8,65. Dans cette analyse, il y a un ex- cès de bases parmi celles qui appartiennent au premier terme. de la formule donnée ci-dessus : cependant, l’auteur ne croit pas que cette circonstance , qui tient peut-être à quelque prin- cipe accidentel, puisse faire regarder cette composition comme essentiellement différente de celle des autres variétés. 166. EXAMEN CHIMICO-MINÉRALOGIQUE DE QUELQUES VARIÉTÉS DE Drazrace ; var Fr. KoguLer , de CAsseL. ( Zbéd. ; p. 101.) Les substances minérales que Haüy comprenait sous le nom commun de diallage, ont été séparées par les minéralogistes modernes, d’après une étude plus exacte de leurs propriétés diagnostiques, et considérées comme des espèces différentes d’un seul et même genre. Mais ces déterminations laissent beau- coup à désirer, parce que la connaissance de la nature chimi- que de ces minéraux n’est pas bien connue, et ne peut confirmer l'indication des caractères extérieurs. Ainsi, la 1°° espèce du genre Schillerspath de Mohs, le Diatomer Schiller- spath, ayant été examinée avec beaucoup de soin par l’auteur, Minéralogie. 205 ilatrouvé que, sous le rapport de ses propriétés extérieures , celui de sa nature chimique, elle s'éloigne beaucoup des autres espèces du même genre. D’un autre côté, M. Hai- dinger a montré que la variété de diallage d’un vert d'herbe, que Karsten a nommée Smaragdite, n’était point une espèce minérale particulière, mais une combinaison régulière d’augite et de hornblende. Un examen chimique approfondi des diffé- rentes variétés de diallage peut donc seul fixer avec certitude la classification de ces substances minérales. C’est ce qui a dé- cidé M. Kochler à entreprendre ce travail. Les variétés dont il donne l’analyse sont au nombre de six. | 1° La diallage métalloide de la Baste. Elle fait partie d’une euphotide à gros grains qui se trouve à la Baste, au Harz. Sa couleur , d’un brun-verdätre ou d’un vert-olivâtre, contraste avec le blanc-grisâtre de l’autre composant, qui appartient à la famille des feldspaths. Celui-ci se laisse diviser dans deux di- rections, inclinées l’une sur l’autre de 93° 45', et se rapporte ainsi à l'espèce du Labrador. La pesanteur spécifique de la diallage est de 3,23; sa dureté de 3,75. Ce minéral partage, avec la smaragdite, la propriété d’être composée de deux es- pèces différentes, régulièrement aggrégées entr’elles ; savoir, la diallage proprement dite, et la hornblende, qui se trouve en très-petite quautité. La première, analysée plusieurs fois d'a- près une méthode qui a été décrite dans le n° 10 des Annales - pour 1827, a donné pôur résultat : silice, 53,70 ; chaux, 17,06; magnésie, 17,95 ; oxidules de fer et de manganèse , 8,07; alu- mine , 2,82; eau, 1,04 ; ce que l’on peut exprimer par la for- mule suivante : C M (.. es. mn À. 2 La diallage métalloïde du Salzbourg. Dureté, 3,74; pe- santeur spécifique , 3,22. Composition : silice, 51,338 ; chaux, 18,284 ; magnésie, 15,69; oxidule de fcret de manganèse , ,23 ; alumine, 4,38 ; eau, 2,10. Cette composition se rapporte à la formule qui précède. | © 39 La diallage mctalloïde de Toscane. Pesanteur spécifique , 3,256. — Analyse : silice, 53,20; chaux, 19,08; magnésie, "14,90 ; oxidule de fer, 8,67 ; oxidule de manganèse , 038; alu- La er 506 Minéralogté. | mine, 2,473; eau, 1,77. — Cette composition peut encore étré représentée par la méme formule que celles des variétés précé? dentes. w 4° La diallage cristallisée de la Baste. C'ést la seule variété de diallage que l’on ait trouvée jusqu’à présent en cristaux! Elle a été décrite depuis long-temps par Freiesleben commé un schillerspath jaune , et, par Haussmann, d’abord commé une hornblende chatoyante , et ensuite comme une diallage tal coïde. Les cristaux longs d’une ligne et demie sont réunis à uné masse grenue par un ciment de serpentine endurcie. L'auteur regarde la forme de ces cristaux comme identique avec celle de l’augite. Leur analyse a donné : silice, 53,739; magnésie, 25,093; chaux, 4,729; oxidule de fer, 11,510 ; oxidule dé manganèse, 0,233 ; alumine, 1,335; eau, 3,758. — Cefte com- position se rapporte à la Gris M f [ce c S°. mn : ” b° La bronzite du Stempel, près de Marbourg. Les masses d’alivine contenues dans le basalte du Stempel, près Marbourg, renferment un minéral qui a la plus grande ressemblance avec la bronzite du Fichtelgebirge. Sa pesanteur spécifique est de 3,24. Il est composé de : silice, 57,19; magnésie, 32,66 ; chaux, 1,29; oxidule de fer, 7,46 ; oxidule de inanganèse, Er alu- mine, 0,698 ; eau , 0,63r1.— On peut exprimer cette composi- tion par la formule suivante : "| EL mn 6° La bronzite de l’Ulienthal , en Tyrol. Elle se trouve dans des blocs isolés, au Seefeldalpe ; sa pesanteur spécifique est de 3,258. Elle est composée de silice, 56,81 ; magnésie, 29,67; chaux, 2,19; oxidule de fer, 8,46; oxidule de manganèse, 0,61; alumine, 2,06; eau , 0,21. Cette composition se rapporte à la formule précédente.—L’'auteur termine son mémoire par une comparaison de la diallage avec l’hypersthène et l’anthophyl- lite. La structure de l’hypersthène de l'ile de Saint-Paul, sur ‘la côte du. Labrador, s'accorde tout-à-fait avec celle de Ja Mi: VA L 7 Ÿ4 307 bronzite de Marbourg, et sa composition peut être représen- M$. n’y a donc aucun motif ë de séparer l’hypersthène de la bronzite. L’anthophyllite, au contraire, s'éloigne entièrement des autres substances de la même famille. Elle a beaucoup de rapports avec la hornblende. Sa composition , déduite d’ure analyse de L. Gmelin, peut être 7, : SEDSMARAPEE la funule fS + S?,— Quant à la diallage chatoyante , à la bronzite et à l’hypersthène, il est plus natu- rel de les placer dans le genre de l’augite que d’en faire une fa- mille à part avec le schillerspath. G. DEL. 165. ANALYSE CHIMIQUE DE LA WISMUTHBLENDE DE BREITHAUPT; par le prof. HüunereLo. ( Jahrbuch der Chemie und Phys.; -1828,5° cahier, p. 85.) … Ce minéral, chauffé fortement dans un tube de verre, décré- pite; il donne à peine quelques traces d’eau; par le grillage, il Ê. 1187 - : r nd en une masse vitreuse d’un jaune sale, en répandantune lé> LR PU! AT: . . gère vapeur arsénicale. Sur le charbon, il donne une faible odeur d'arsenic, forme une auréole jaune et blanchâtre, et au feu d’oxida- tion se transforme en une perle d’un rouge de rubis, qui devient plus sombre par le refroidissement. Il est composé sur rao parties de 58,8 de carbonate de bismuth, de 2,2 d’arséniate de bis- muth, de 23,8 de silicate de bismuth, de 5,9 d'arséniate de cobalt, de cuivre et de fer, et de 9,1 de gangue terreuse. 168. ANALYSE DE L'E1SENSINTER BLANC DE FREYBERG; par M. KEr- STEN. ( /bid. ; 1828, 6° cah., p. 176.) Ce minéral, d'un gris jaunâtre clair et d’un aspect terreux, tendre, FR à la langue, se trouve en rognons dans le Stolin- gang avec l'Eisensinter Loin analysé par M. Stromeyer, et avec des pyrites arsénicales. Il est composé de la manière suivante : arséniate de fer, 70,70; eau 28,50 ; total,99,20 169. dass DE LA RADIOLITRE, DE BREVIKEN EN NORVÉGE; par 7 4 Hüxerer. (Tbid.; To. 22, p. 361.) La radiolithe se rappr oche beaucoup par ses caractères exté- rieurs et SE composition, de la mésotype hydratée ; elle est db salle 268 Minéralog oe.. formée des proportions suivantes : silicee 41, 880; host 23,790; soude 14,069; potasse 1,012; eau 10,000; oxide de fer 0,910 ; chaux carbonatée 2,500; gangue 5,500. 170. Sur L'OCRÉNITE, NOUVELEE ESPÈCE MINÉRALE ; par le D° Franc. de KoseLz,de Munich. ( Archive für die gesammite Na: turlekre, T. XIV, 3° cah., page 333.) Ce minéral a été apporté avec beaucoup d’autres, du Groen- Jand à Munich, par le major Petersen, et a été regardé comme uné variété de zéolithe fibreuse. Sa localité est Kudlisat au Waygat, dans l’île Disko. Il forme une masse amygdalaire, à structure f- breuse ou rayonnée, passant à la texture compacte, Sa couleur est le blanc, le blanc-jaunâtre ou bleuâtre; il cest trans- lucide, éclatant, et d’un éclat perlé. Sa dureté est moyenne en- tre celles du feldspath et du fluor ; sa pesanteur spécifique est de 2,28 à 16° R. Au chalumeau, il fond en un émail blanc; avec le borax, il se dissout en un verre incolore ; il donne beaucoup d’eau dans lematras. Il est composé ainsi qu il suit : silice 55 ,64; chaux 26,59; eau 17; ce que l’on peut exprimer par la formule CS‘ + 2 À q. Ce minéral diffère essentiellement de toutes les autres zéolithes, et peut être classé comme espèce particulière, à côté de la Wollastonite. M. de Kobell le dédie au célèbre Ocken. 171.SUuR LE GRENAT COMPACT DE SCHWARZENSTEIN, DANS LE ZIL- LERTHAL en TyROL; par le même. ( Zbid. ; pag. 338.) La couleur de ce grenat est le blanc grisâtre ou jaunâtre, passant en quelques endroits au vert-clair. Son éclat est gras; il est translucide sur les bords. Sa pesanteur spécifique est de 3,56. Son analyse a donné les proportions suivantes : silice 41 ; alu- mine 17,69; oxide de fer 4,50; chaux 33 ; magnésie 2,59; oxide de zinc 0,30. 11 peut être rapporté à la formule : S+ cM| S Cette analyse s'accorde avec ceilée d’un minéral que l'auteur a examiné et déterminé comme nne vésuvienne compacte, et qui se trouve à Rauris dans le Salzbourg, et à Pfunders dans le Ty- rol, et qui ne diffère du grenat de Schwarzenstein , que parce qu'il fond au chalumeau en écumant. 152. Sur LA PECTOLITHE; par le même. (Zbid., pag. 341.) La pectolithe se rencontre aussi à Montzoni, dans la vallée de mn Mineralogie. 209 JFassa. Elle y est engagée dans un feldspath cristallisé, et s’ac- ait, corde t tout-à-fait par ses caractères extérieurs et par ses Pre priétés chimiques avec celle de Monte-Baldo. 173. SUR LA CRISTALLISATION DE L'ADULAIRE, AVEC DES REMARQUES | GÉNÉRALES SUR LA CRISTALLISATION DU SYSTÈME BINO-UNITAIRE; par À. T. Kurrrer, prof. à Casan. ( Annalen der Physik, 1828, n° 6, p. 209.) Le feldspath est du nombre de ces espèces minérales qui ont éte étudiées avec le plus de soin et par les_ plus habiles cristal- logrphes, et personne ne doute aujourd’hui qu’il ne faille le _subdiviser en plusieurs espèces distinctes. Les formes de ces es- -pèces ne diffèrent pas seulement par la valeur de leurs angles, mais encore par la disposition de leurs faces, ensorte que leur . distinction peut avoir lieu sans exiger des mesurés très précises. - Mais si la séparation de ces espèces est rigoureusement établie, -la détermination de leurs formes peut laisser à désirer du côté de la précision, et c’est ce qui à engagé M. Kupffer à à examiner _FAdulaire, pour la distinguer nettement des autres espèces de feldspath. Comme la face terminale + qui remplace l'angle su- périeur de son prisme rhomboïdal, n’est jamais miroitante, 1 .wexiste aucune mesure exacte d’où l’on puisse déduire l'incli- Ge ed ; En. « r SI naison de cette face sur l’axe, et l’on ignore si elle est la même _quecelle de la face P, ou si elle en diffère, et par conséquent si la forme fondamentale de Ad ulaire est un octaèdre rhomboïdat droit ou un octaèdre oblique. Quelques petits eristaux du Tyrol, remarquables par la perfection de leurs formes, ont mis M. _Kupffer à même de résoudre cette question. Il a trouvé en gé- néral la première inclinaison plus grande que la seconde; celle- ei, calculée d’après un grand nombre d'observations, est de 65° 47!; l'autre de 63°53'. La forme fondamentale du feldspath est “donc un octaèdre rhomboïdal oblique dans lequel les faces de troncature des arètes de la base, parallèles à l'axe, font entre ellesun angle de 118°48’ (T sur T ). M. Kupffer construit en- suite les formules générales, à l’aide desquelles on peut calculer tous les autres angles. Il trouve Pincidence de P sur T égale à _279° 16! G. DE, - B. Tower XVII. 14 210 M. ineralogie. 3 -174. NOTE SUR LE DUSODILE DÉCOUVERT EN AUVERGNE; par M. le comte DE La1zer.( Annal. des sc. natur.; déc. 1828, p. 420.) Cette substance est connue depuis long-temps ; Boccone l'an décrite vers le milieu du 17° siècle, sous le nom de Terra Jo= gliata Puzzolenta, nom qu’elle porte encore dans les environs de Melili en Sicile. M. Cordier le premier en a déterminé tous les Ê caractères , et en à fait une espèce qu’il a nommée Dusodile à cause de la puanteur qu’elle exhale en brûlant. M. Haüy, qui. J’avait désignée provisoirement sous lenom de Aouille papyracée; a adopté plus tard le nom donné par M. Cordier. Ces savans new se sont occupés que de la substance trouvée dans un calcaire moderne près de Melili;une seconde variété rencontrée à Stoff-m chen, près Lintz sur le Rhin, a été décrite par M. Jordan, dans son Voyage minéralogique, sous le nom d'argile schisteuse, et pat M. Cramer, dans les Éphémérides, sous celui de schiste calcaire bitumineux : celle-ci se trouve avec des lignites, dans un terrain qui a paru à ces savans appartenir à la formation des arpgiles | plastiques. M. Noeggerath ena décrit une 3° variété, trouvée près de Bonn, et qu'il a nommée Zgrite schisteux. Il en existe enfin« une 4° variété, appartenant aux tourbières des environs de Tra“ vemunde dans le Holstein. Celle qui a été découverte par M. de Laïzer se distingue des autres dusodiles déjà décrits, soit par son gisement, soit par quelques-uns de ses caractères. | Comme celui de Sicile, il est d’un gris-verdâtre, et se dim vise en feuillets très minces très élastiques; il brûle avec une flamme blanche et vive, en pétillant et en dégageant une forte odeur combinée de bitume et d’ail. Brülé en vases clos, il fournit unnoiïir minéral qui décolore le vinaigre, et clarifie le ; sirops; avec les acides, il ne fait point effervescence, mais il dé: gage une forte odeur de bitume. Les feuillets minces sont légè- rement translucides ; mouillés, ils lé deviennent entièrement et sont alors très-flexibles. Ses couches, fréquemment repliées sut elles-mêmes par 15, 20 ou 30 feuillets, représentent ab solument du papier ou du carton plié. Ce dusodile est plus« ou moins mélangé d'argile; ses feuillets sont superficiellement de plantes fossiles, analogues aux graminées, réduits à l’état des charbon; et parfois, quoique rarement, des squelettes de petits. Minéralogie. 211 re. 4, à 6 lignes de longueur. Les végétaux qui croissent sur eurement de ces couches poussent très-avant, entre les feuillets, de nombreuses ramifications de leurs racines. Le du- sodile d'Auvergne est mis à découvert par un ravin qui à pro- ‘fondément creusé la vallée de la Mone, près de Saint-Saturnin; il forme plusieurs couches successives de 1 à 80 centimètres d'épaisseur, alternant avec un grès tertiaire analogue à l’arkose, "composé de gros grains de quarz et de feldspath. Les couches de ce grès, voisines du dusodile, contiennent une quantité de débris de plantes réduites à l’état de lignites. Ce grès repose sur le granite; il est recouvert, dans sa partie nord, par une coulée _sbasaltique de plus de 75 mètres d'épaisseur, et au midi par de “puissantes masses d’un calcaire à indusies- très siliceux. M. de Laizer n’a rencontré dans ce grès aucun fossile; mais cette ro- che est de même formation que celle appelée dans le pays grés de Monpeiroux, dans laquelle on trouve des ossemens de Pa- leothérium et d’ Anthracotherium, ou que le calcaire à planorbes | et à lymnées. +179. TOPOGRAPHIE MINÉRALOGIQUE DU DÉPARTEMENT DU PUY-DF- Dôme; par J.-B. Bouiccer. ( Annal. scientif., industr, et sta- tistiques de l'Auvergne ; sept., oct., novembre 1828,janvier et février 1829.) Ce travail, qui a été couronné, l’année dernière, par l’Acadé- mie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont, est très in- _téressant; mais, en raison de sa disposition, il échappe à l’ana- _lyse. L'auteur passe en revue toutes les localités du départe- - ment qui présentent quelque particularité sous le rapport de la minéralogie et de la géognosie, en suivant l’ordre alphabétique; il indique avec soin la nature des couches et les espèces miné- . rales qu’on y remarque, et fait connaître les endroits qui exige- ….raient une étude nouvelle ét approfondie. Personne plus que M. Bou let ne nous parait propre à remplir cet objet; son mémoire * montre en lui un bon observateur et une grande connaissance du pays qu'il habite; il est donc à souhaiter qu'il s’occupe à le compléter. J. G. ” 176. MAGASIN DE MINÉRAUX OUVERT A CLERMONT-FERRAND. Depuis long-temps les étrangers etles habitans même du pays 144 212 … Mineralogie. désiraient voir établir à Clermont un magasin des nombreuses substances minérales que l’on rnçantié en Auvergne. Ce ma- gasin est ouvert au public depuis le 1° janvier 1829. On peut. se procurer à des prix modérés, chez M. Foulhoux, rue Beau- regard n° 15, des collections ou des échantillons séparés de tous les minéraux du pays. Les nombreux matériaux quil a re- cueillis depuis plusieurs années avant l'ouverture de son maga- sin, et la connaissance parfaite de leur gisement, le mettent à même de fournir, avec les échantillons, tous les renseignemens scientifiques dont on pourrait avoir besoin. 137. NOTE SUR L'EXISTENCE D'OSSEMENS FOSSILES DANS LE TUF VOL- CANIQUE OU PÉPÉRINO D'AUVERGNE, communiquée à la Société philomatique; par le Comte ne Laïzer. ( Annual. des sciences natur.; déc. 1828, pag. 419.) ; Le comte de Laizer a présenté en 1824 à la Société géologique d'Auvergne une grande quantité d’ossemens fossiles apparte- nant à plusieurs espèces ou variétés encore inédites de pachy-« dermes, de rumivans et de carnassiers, ainsi que des œufs d’oi- seaux fossiles; et il avait rassemblé cette collection dans trois gi- semens différens : 1° dans le tuf volcanique ou pépérino; 2° dans une couche de sable mélé de substances volcaniques, immédia- tement au-dessous des tufs; 3°-dans le calcaire lacustre qui, en | Auvergne, repose immédiatement sur le granite. Deux ouvrages publiés depuis cette époque, savoir : celui de MM. Bouillet et Devèze, et celui de MM. Bravard, Croïzet et Jobert, font men- tion des fossiles du calcaire tertiaire et du sable volcanique qui a été recouvert par le tuf; mais ils ne contiennent rien sur le premier mode de gisement signalé par M. de Laïzer. Des osse- mens décrits par ces géologistes sont simplement conservés tels qu'ils ont été laissés, soit par les animaux qui ont péri naturelle- ment sur le lieu, soit par ceux qui ont été dévorés par les car- nassiers auxquels ces endroits servaient peut-être de repaires. Ceux, au contraire, au sujet desquels M. de Laïzera entretenu. la Société philomatique, sont disséminés dans la masse d’un tuf remanié ou pépérino, qui, dans quelques endroits, a plus de 60 à 80 mètres d'épaisseur. On voit qu'ils ont été roulés, endom- magés ou brisés avant d’ÿ être fixés. Aucun d'eux n’est entier ;» presque tous sont pétrifiés. A vec ces ossemens du terrain vol- Mineralogre. | 213 canique, M. de Laizer a présenté à la Société des œufs fossiles ‘tenant à la formation du calcaire lacustre; ils sont de di- | mensions différentes, depuis 5 jusqu’à 8 centimètres de longueur, tous ovales et analogues pour la forme à ceux de nos oiseaux | à | domestiques. 278. Sur LE NICKELGLANZ DE LA MINE ALBERTINE, PRÈS HARZGE- RODE, AU Harz; par ZiNKkex; avec des additions par M. Gus- TAVE Rose. ( 4nnalen der Physik, n° 5, 1828, pag. 165.) Ce minéral, chauffé dans le petit matras, décrépite faible- ment ; sur le charbon, il répand des vapeurs arsénicales, et finit bientôt par se fondre. Ses cristaux paraissent être des prismes droits rectangulaires, tronqués sur leurs angles. La couleur est _celle de la pyrite arsénicale; la pesanteur spécifique est de 6,3. M. Rose a trouvé que les facettes de modification des angles étaient également inclinées sur toutes les faces du prisme, et que leur incidence était de 125° 15’, de sorte que les cristaux sont des cubes passant à l’octaèdre. Il y a des clivages très nets parallè- lément aux faces du cube. Toutes les faces des cristaux ont un éclat métallique très prononcé. Ce minéral se rapproche beau- Coup par sa structure et sa composition du nickelspiessglanzerz. C'est probablement une combinaison de sulfure de nickel avec l'arséniure de nickel. - 179- SUR LES ANGLES DE L'OCTAËÈDRE DU Mezcire; par M. Gus- ot : TAVE Rose. { Zbidem.; pag. 170.) | Dans le journal de Schweigger, €. I, p. 356, on trouve une _ nouvelle détermination de l’octaèdre symétrique du mellite par Breithaupt, d’après laquélle.'es angles situés aux bords latéraux seraient de 86° 59/'; et ceux des arètes terminales de 121°44'h9". Ces angles ne s'accordent point avec ceux qui ont été donnés par Hauy, et qui sont de 93° 22’, et 118° 4'. M. Rose a mesuré les plus beaux cristaux que possède le musée de Berlin, et il a toujours trouvé pour les angles latéraux des valeurs qui se rap- prochaïent de 93° ; elles ont varié entre 92° 46' et 93° 15/. Il ne sait à quoi attribuer la différence de. mesure annoncée par pp 214 Mineralogie. 180. NOTIGE SUR LES MINES DE LA PROVINCE DE MiNAS-GERAES DANS L'EMPIRE DU BRÉSIL, y compris un aperçu de la manière d'exploiter les mines de métaux et de pierres précieuses; par un propriétaire. (Monthly Magaz.; mars 1826, p.258, et avril 1826, p. 396. Le premier article renferme un historique de la découverte de la province de Minas-Geraes et des diverses localités où l’on a rencontré des minerais aurifères, des lois qui ont successive- ment régi les exploitations, et dont quelques-unes, d’après l’au- teur, ont été si funestes à leur prospérité, et enfin la nomen- clature de cinq comarcas ou districts de mines, avec tous les lavras ou lieux d'exploitations. Le minerai se trouve soit en couches, soit dans des terrains d’alluvion appelés cascalho, soit mêlé dans le sable des rivières qui descendent des montagnes. Le second article comprend une description géologique. de la province, qui est très-montagneuse et où l’on trouve à peine une plaine de deux lieues détendue. La province est coupée du sud au nord par une cordillière; on y trouve dans quelques parties du granite, dans d’autres des minerais ferrugineux. Serro-do-frio est la réunion de plusieurs chaïnes de montagnes; elle est entièrement formée de granite mélé de quartz, elle a plus de cinquante lieues de circuit; sa hauteur est si considé- rable qu’elle donne naissance à plusieurs grandes rivières, qui sont si impétueuses à leur chûte qu’elles ne sont pas guéables. Les montagnes sont formées de couches de diverses compo- : sitions, d’épaisseurs variables, avec une inclinaison de 45° du sud au nord, qui varie quelquefois, mais est en général régu- lière. Entre ces couches se troavent des veines de diverses épaisseurs, quelques-unes de quarante et de soixante pieds de diamètre. Le Pisara, nom donné à une ‘roche filamenteuse, assimilée à lamianthe, est ordinairement la matière des veines de métal ou filons dans lesquels on trouve plus généralement l'or que dans aucune autre partie des montagnes; la richesse augmente de la surface au centre. | Ces montagnes produisent de l’or, du platine, du cuivre, de l’étain, du fer, du mercure, de l’antimoine, du plomb-et di- vers autres métaux; on y rencontre quelquefois du soufre, du nitre, du sel gemme et des pierres précieuses. L'or s’y trouve en LPLH à Minéralogie. 215 veines ou filons, ou en cascalho, en formation, en sable ou en batatas. Les filons sont les plus constans dans leur richesse, la facilité et la durée de leur exploitation. -Le minerai de formation est quelquefois très-riche : c’est un calcaire siliceux , quelquefois cassant, qui varie tellement en richesse et en épaisseur que les veines disparaissent entière- ment; mais en suivant leur direction, on les retrouve, en brexexas ou ancierisinas, termes employés par les mineurs pour expri- mer leur puissance. Il y a des couches de cascalho extrémement riches et puis- santes, et d’autres très-minces ; ce qui dépend de la déclivité des rivières, de la hauteur des montagnes où elles prennent leur origine, et de la witesse de leurs eaux. Il y a quelques sables qui, lavés, produisent une grande quantité d’or en paillettes. Le territoire de Minas Novas est le plus riche en cette sorte de mines. En 1815, un mineur, nom- mé O Seiscentos, habitant de Chapada de Minas Novas, trouva parmi plusieurs autres une pépite ayant la forme d’un foie de veau, pesant onze livres et demie, et qui fut fondue à Villa do Principe par ordre du directeur. Dans toutes ces mines , en lavant la terre ou perçant les mon- tagnes, on trouve de grandes masses ou filons que l’on appelle batata. Les méthodes employées .pour l'exploitation de l’or sont le résultat de la nécessité et de l'expérience. La police de Portugal n’a jamais qu'une personne instruite pénétrant dans le Brésil, et l’on ne peut visiter la province de Minas Geraes que par un ordre exprès que l’on n’accorde ordinairement qu’à des gens ignorans et pour un temps limité. Pour retirer l’or des filons ou batatas, il est toujours né- cessaire de réduire la pierre en poudre : on y parvient toujours - par le même moyen, avec des pilons mus par une chüte d’eau; les matières sont lavées dans des tuyaux ayant une faible incli- naison. É » Le mercure n’est employé dans aucun endroit dont on ne connaît pas l'avantage sur l’eau, à cause du droit qu’il paye. Ily a cependant dans plusieurs endroits du mercure bitumineux dans lequel la potasse ne doit pas empêcher l’action du mercure sur l'or, 216 ._ Minéralogie. N° 180 Tous les procédés pour extraire l’or, autres que ceux-ci, sont inconnus à Minas Geraes, à tel point que des lavras exirême- ment riches ont été abandonnées parce qu'il y a une grande quantité d’eau. La connaissance des pompes n’y a pas pénétré, non plus que les moyens de soutenir les terres quand elles n’ont pas de consistance. Il est impossible de déterminer les lieux de Minas Geraes qui sont les plus riches en or; ils se présentent d'eux-mêmes aux voyageurs : ce sont toujours les montagnes les plus élevées et les plus étendues, et toutes lesrivières. Le district du diamant est bien fourni en or, mais il y a peu de filons et de formations. Cependant toutes les rivières, qui sout très-nombreuses, abondenten cascalho. Le sable du Serro- frio contient beaucoup d’or, tandis que les montagnes de granite n’en renferment pas, à moins qu'il ne sy trouve des couches d’antres pierres. L'expérience a prouvé que l’or ne se trouve pas dans le granite. : Il n’est pas possible de fixer la richesse relative du pays; inais Félix Pcreize, en 1781, tira de ses lavras 36 arrobes où 1170 livres d’or en trois mois, et le nombre d'hommes qu’il employait à ce travail était si grand qu’il demanda et obtint du gouver- neur, pour sa sürcté, une compagnie de soldats qu’il payait de ses denicrs. Monice Joquimra, avec 100 esclaves, tira de ses lavras, à Macaos, plus dé 4o arrobes, 1300 livres en trois ans; maïs 5a richesse disparut comme elle était venue. En 1802, Joaquin Jose d’Almeida, fit extraire plus de 20 arrobes, 650 livres en deux ans. de sa mine de Morro de Caveca. Le capitaine major Baptista a extrait et continua à extraire plusieurs arrobes { 32 = livr.) chaque année. C’est le seul exploitant considerable de la province. Il n’est par nécessaire d'extraire beaucoup d’arrobes pour faire de grands profits; une Zasra qui produit = est très-ri- che, et il y en a un grand nombre de cette espèce qui donnent 300 pour cent de bénéfice quand elles sont bien exploitées et que tout y est fait avec économie. | | On a trouvé le platine dans plusieurs parties des montagnes de Mendanha, districto diamuantino. Deux onces furent extraités par ordre de lintendant Camara, quiles présenta au roi de Por- tugal en 1813. A Sta-Bira de Matto dentro, on l’extrait con- jointement avec l’or dans la vallée d’Oiro Branco. Mineralogie. 217 - Ily a beaucoup d'argent dans la province: on le connaît dans trois localités. Le baron allemand d’Eschwege, chargé par le gouvernement d'explorer ces mines, s’est assuré que de deux arrobes ({65 livres) de galéne d'Ondaga, on peut extraire quatre drachmes d'argent, 3 livres d’étain et 12 de plomb. La chaîne de montagnes d’Ondaga est extrêmement étendue, et s’'avance à une distance inconnue dans la forêt Da Corda. _ En 1812, le roi de Portugal ordonna l'extraction de la ga- Jène; mais l'occupation du Portugal par les Français paralysa tous les travaux. Il y a des maisons et une route achevées, beau- * coup de galène extraite, une quantité considérable de charbon; mais toutest désert. - Les sables de la rivière Parmybola, près d’Oëro Preto, abon- dent en étain d'excellente qualité. Le mercure se trouve en si grande quantité qu'on le voit souvent combiné en amalgame avec l'or : cette partie du terri- toire aurifère est abandonnée. I n’y a pas beaucoup de cuivre; mais, à St.-Vincent Ferrer, On à trouvé de l’oxide de ce métal. L’antimoine est très-connu dans la Camara de Subara, mais on ne lextrait pas. L’arsenic se rencontre souvent dans la lavra de Villa Rica ; il a été fatal à plusieurs mineurs. Le fer est si abondant qu'il n’est pas nécessaire d’en parler en particulier ; on le tire et on le fond où on le trouve, sans sui- vre aucune bonne méthode. Serro do Frio n’est pas le seul endroit où l’on trouve des dia- mans ; On en trouve aussi à Serro do Gran-Plagos, dans la ri- vière d’Zta-Cambyrosu , dans celle de Joquistinho , à Serro do Ariday , Rio Abuithe, etc., et dans une grande partie du Rio do S.-Francisco. La surface connue où l’on exploite du dia- mant est de 35 heues carrées. L’extraction en appartient en- tièrement au gouvernement. * La montagne d'Oiro Branco, si riche d’ailleurs, contient * aussi des topazes de toutes couleurs principalement des vertes etdes bleues. Elles existent en lit, suivent la même direction que _ les couches du terrain, et alternent avec les couches de Pr- sarra. Larivière de Sta Marandimba, qui coule principalement dans leterritoire de Minas Novas, est très-riche en or et en émeraude. 218 Mineralogie. On croit que sa source est plus riche; mais se trouvant dans la forét des Botecudos, anthropophages, elle est inconnue. L’ex- traction de ces pierres est facile dans ce lieu parce qu'il y a plusieurs chutes et que l’on détourne aisément la rivière de son lit. | La rivière de Sta Jaga contient une grande quantité de to- pazes blanches et quelques saphirs. On y trouve des chryso- lites et des hyacinthes. Les sauvages de cette partie, quoique Botecudos, ne sont pas anthropophages ; ils se seraient familiarisés avec les Portugais, si on eùt adopté une meilleure conduite. D. D. de Forecaca, chef d’une Bandeira de 35 hommes, pénétra, en 1811, dans cette forêt, où il ne fit que 30 à 32 lieues ; il trouva dans cet en- droit un ruisseau assez riche en pierres précieuses pour en tirer en 8 jours plus d’une arrobe (32 livres ) d’aigue-marine de diverses grosseurs; une desquelles pesait 2 livres. Il trouva aussi des chrysolites, des améthystes et des tourmalines. Ayant épuisé leurs provisions, ils revinrent. C’est dans cette forêt que l’on a trouvé une aigue-marine pesant 15 + liv., évaluée à 16,000,000, somme offerte par quelques Anglais de Rio. - On trouve à Certoens et à Sabara une espèce de pierre savoneuse qui sert à faire des pots, des vases qui vont bien au - feu. | | L'article se termine par des détails sur l’entreprise du baron d'Eschwege pour la formation d’une compagnie d’exploitation, et les succès obtenus après son départ par l’administration. $ G. DE C. 181. MINE DE CHARBON DE TERRE DE Cürcn, dans les Indes orien- tales. ( Asiatic Journ. ; nov, 1826, p. 606. ) Le Courrier de Bombay annonce qu’on a découvert une mime y de charbon de terre dans la province de Cutch. Il paraît que cette mine offre peu d'avantages, d’abord en ce que ce charbon, considéré comme substance combustible, n’a guère plus que la moitié de la force active du charbon ordinaire de l’Angleterre; . et, ensuite, parce que, vu le peu d'épaisseur de sa couche et la difficulté du déblaiement de celles qui lui sont superposées, son produit compensérait à peine les frais de son exploita- tion, Minéralogie. 219 Le journal que nous venons de citer fait sentir combien il serait important, sous le rapport de la navigation à vapeur, que | la Compagnie des Indes fit reconnaître et exploiter les mines de charbon qui peuvent exister dans l’étendue de ses vastes domaines. Cette feuille prétend que le voyage de l'£r- treprise a démontré que la navigation à la vapeur , en doublant le cap de Bonne-Espérance, ne pouvait pas indemniser les ar- mateurs de ce bâtiment ; et que la découverte des mines à char- bon , dans l'Inde, faciliterait les moyens d’entretenir par la mer Rouge une communication prompte, directe et économique -éntre l’Inde anglaise et la Grande-Bretagne. 182. La PINITE DANS LE GRANITE DES ENVIRONS DE HEtDELBERG; par le D° Biuw. ( Zeïtschr. für Mineral. ; 1828, vol. 9, page . 679.) M. Scrope demande si l’olivine de la vallée de Bruzot n’est pas provenue de la pinite, commela lave du granite. L'auteur fait l'historique de ce minéral découvert par Beïer à Schnee- berg, en Saxe. Il trouve que Beudant a tort de séparer la pi- nite d'Auvergne de celle de Saxe, toutes deux ayant les mêmes angles, et leurs cristaux se ramenant à la même forme primi- tive. On a trouvé à Schlierbach , près de Heidelberg, ce miné- ral sous la variété péridodécaèdre et émarginée, et en cristaux quelquefois d’un pouce de hauteur et de 6 à 8 lignes d’épais- seur. Il y a aussi des macles. La pinite est mélée de parties de talcou dechlorite, Peut-être est-elle due à un changement parti- culier du mica. La surface extérieure est colorée en rougeâtre par le fer oxidé, tandis que l’intérieur est souvent moins co- loré ou même blanc. Quelques variétés décomposées ont une apparence stéatiteuse. Gmelin, Berzélius et Stromeyer regar- dent le mica et la pinite comme une seule espèce. L’anteur donne ses essais avec le chalumeau et la pes. spéc. différente des échantillons. Elle se trouve dans des filons de granite grossier, _au milieu d’une roche semblable à grains fins, et surtout dans le quarz de ces filons. Le feldspath y paraît en cristaux bibinaire, prismatique, binaire et ditétraèdre, et il y a aussi de la tourma- line mélée quelquefois de mica ou traversant des cristaux de feldspath. eu de pinite. La tourmaline est en cristaux isogènes et trédécimaux. Il y cite encore un autre minéral qui est peut- : 220 Minéralogie. ne être de la pinite translucide. Il décrit plus bas la pinite d’Auver- gne, qui est souvent en macles cruciformes, et au milieu d’un granite porphyrique très-voisin du porphyre. À Schneeberg, il est dans des filons traversant un granite fin et à feldspath bibi- naire. À Lanscalei, dans le Massachusets , la pinite est en pris- mes hexagonaux au milieu du quarz. Il y a de la pinite compacte dans le quarz de Lumbach , près de Schneeberg. A Waldburg, on a pris del’andalousite pour dela pinite. Il cite ce minéral dans le granite porphyrique de Carlsbad et de Rumberg en Bohème, et de Stolpe, en Saxe ; dans le gneïs de Freïberg, en Dauphiné, et dans le micaschiste et granite du Connecticut. Enfin 1l don- ne, d’après le Suédois, une description du Pyrargillite de Helsingfors, en Finlande. Il est trouvé dans un gneis grossier, en masses, offrant quelquefois des prismes droits à 4 pans ettron- qués obliquement. L'auteur conclut que ce n’est qu’une variété de pinite, À. B. 183. NOTES SUR DES LOCALITÉS DE MINÉRAUX ET REMARQUES GÉO- LOGIQUES; par le prof. Ed. Hireucocx. ( Amer. Journ. of science ; Vol. 14, n° 2, p. 215.) M. Clark, à Chesterfeld , fait des envois de tourmaline. Le disthène s’y trouve en blocs. Il donne l'itinéraire à suivre pour trouver tous les minéraux de cette localité. Le molybdène sul- furé de Shutesbury est dans un filon granitique schorlifère, au milieu du micaschite. Dans ce méme lieu, il y a une roche d’ac- tinote schisteuse. À South Hadley, on a fait des sondages jus- qu'à 140 p.,et on a trouvé plusieurs lits minces de houille. Dans le même endroit, au pied du mont Holyoke , le grunstein recouvre du grès houillier. Le filon plombifère de Southampton offre de la blende et est au milieu du micaschiste. A Westhamp- ton , l’auteur a vu un bloc offrant 4 filons granitiques, s'entre- coupant de manière à faire voir qu'ils étaient de 4 époques différentes. A Norwich, il y a dans le granite du schorl et du mica plumiforme. En remontant de là le Westfeld, on trouve: dans le micaschiste des masses granitiques à béryl, schorl, triphane, etc. Il y a aussi des schistes novoculaires. A Chester et Blandford , le micaschiste contient du disthène, et la stauro- tide et l'anthophyllite y existent à Blandford. Entre Norwich et West Granville , le micaschiste à filons couchés et filons gra- - ; au nf & sd Minéralogie. ot nitoïdes domine. Partout les couches de granite prennent cà et Be la forme de filons. A West Granville , il y a un banc de stéa- tite. De là à Tolland, la même formation schisteuse renferme. F4 l'amphibolite et de la siénite; et, plus loin, elle s'associe avec du gneis et du granite, ce qui dure jusqu'à New Malbo- xrough. À Canaan, il a visité le gite du fer natif; il est dissé- miné avec du fer oxidulé dans le micaschiste à la cime d’une montagne composée d’un aggrégat quarzo-micacé et placé sur du calcaire ou de la dolomie à pyroxène blanc et grammatite. Les roches quarzeuses occupent beaucoup de place dans cette contrée; 1l est associé avec le micaschiste dans les Hoosack et Green Mountains, dans le Blue Ridge { Caroline du nord }), sur- tout dans le Pilot Mountain, et il abonde dans le Northfeld, | Vernon, Leverett sur le Connecticut. A New Marlborough et Canaan, elles comprennent un agglomérat à ciment d’ D. _ fibreuse. Le triphane en roche abonde à Bolton et Boxborough, dans le Massathusetts et surtout à Canaan; l’auteurdistingue letri- -phane compact et ce minéral mêlé à du calcaire ou à du mica. Cette roche nouvelle est stratifiée et divisée en masses prismées, et elle est associée avec du calcaire, du quarz en roche et du micaschiste. A Salisbury , il y a beaucoup de couches ferrifères et à cadmium. Entre Canaan et Woodbury, l’auteur parle de blocs primaires à minéraux. Dans ce dernier lieu , il a examiné le grunstein à agathes et prehnite qui s'étend à la rivière d’Hou- - satonic; et est toujours accompagné de grès et schistes houilliers et même de calcaire bitumineux à poissons. A Sonthbury, ce grès “contient des troncs pétrifiés. À Munroe, la mine appelée Lanes Mine est dans un amas de quarz au milieu du gneis; et, près de là, il y a des topazes et de la chlorophane en filons dans du cal- - caire. Le premier minéral , mélé de quarz, forme un eôte des filons ct le second minéral l’autre. Il en a extrait une masse de topaze pesant 26 livres. À la mine, elleest unie à du Schéelin » ferrugineux , et on y trouve aussi de l’amphibole, du fer carbo- naté, du spath magnésien associé avec du tripoli, etc. Dans la nouvelle Écosse, la formation du grès bigarré contient du gypse compacte fibreux et spathique, près du contact avec le gruns- __ tein. A. B. 222 x | Minéralogie. - 184. CATALOGUE DES COLLECTIONS MINÉRALOGIQUES EN Suins ; par C. KerERSTEIN. ( Teuschl. geolog. dargest. ; Vol. 5, p.3; Gaz. géol., p. 29.) Fa" Ce catalogue pourra intéresser le voyageur ; on connaît les collections de fossiles du musée de Lund, dont M. Nilson est directeur, celle de roches de Hisinger à Stockholm et de Keïlhau à Christiania, celle de minéraux de l’université d’'Upsal, celles de Fahlun, etc., etc. 185. CATALOGUE DES COLLECTIONS MINÉRALOGIQUES D'ITALIE. (Ibid. ; p. 34.) | Ce catalogue est encore intéressant, mais il faudrait y faire : ressortir les particularités de chaque collection avec plus de détail; c’est un catalogue raisonné et non une nomenclature sèche de noms, que désire le public qui ne voyage pas. 186. CATALOGUE DE LA 3° LIVRAISON DES COLLECTIONS GÉOLOGIQUE ET CONCHYLIOLOGIQUE ; publiées par le Comptoir minéralogi- que d'Heidelberg. (Zeëschr. für Mineral.; 1828, n° 9, p. 937.) On y remarque la roche composée d’Erlan, des fossiles in- termédiaires, tels que le Posidonia Becheri de Bronn, le Madre- porites hippurinus Sch]., des Térébratuies ( T. speciosus, ostio- latus, priscus, etc. ), des coquilles du Muschelkalk, p. ex. le Pleuronectites lævigatus et Chamites striatus Schl. etc., des am- monites du lias ( À. costatus, dubius et fonticula Schl. ), le Tri- gonia navis de Lam., le Pentacrinites jurensis du C* Munster, le Cidarites coronatus Schl., du calcaire tertiaire des bords. du Rhin, avec le Venulites simillimus, la Paludina gregaria, la Cy- prina islandoïdes de Lam., 9 fossiles de l'argile subapennine, en particulier le Gryphæa navicularis ou Ostrea de Brocchi, des impressions du Cyprinus papyraceus ( Bronn) des 7 montagnes, du calcaire d’eau douce à Helix hortensis et Cyclostoma ele- gans, etc., etc. 187. PLATINE DE RUSSIE. Le Journal russe des Mines contient des détails intéressans sur le sable de Tahil renfermant du platine. Jusqu'à présent, les plus riches couches de ce métal étaient celles du district de ii Botanique. 223 ‘Tahil. L'été dernier , on en a trouvé de nouvelles sur le versant ‘occidental de lOural. Les couches de sable contenant le platine ont une épaisseur de r à 2 archines et se rencontrent principa- lement dans les cavités de la chaîne de l’Oural. Elles sont enve- - loppées d’une couche de tourbe de + à 2 archines d'épaisseur, et sont composées de silice et d’un sable argileux verdâtre. Les dernières couches découvertes près de Tahil contiennent 5 à 3 livres de métal sur 100 pouds de sable. (4{{gem. Zeitung; 1829, n° 61.) BOTANIQUE. 188. SUR L'HISTOIRE NATURELLE DE LA SALVINIE (Salvinia natans), par le D’ G. W. Brscmorr. Avec 3 pl. (Nova Acta Acad. natur. Curios. ; vol. XIV, pars. 1, p. 45). Ce mémoire renferme une description détaillée de la struc- ture du Salvinia natans. L'auteur a surtout suivi avec beau- coup de soin la germination de cette plante et donné des figures nombreuses et très-bien faites relatives à ce développement (1); mais dans ce qui à rapport aux organes considérés comme mâles par M. Savi, M. Bischoff ne paraît pas avoir eu connais - sance du travail même de ce naturaliste, car il dit que M. Savi ne se fonde, pour considérer ces organes comme des anthères, que sur l'absence de leur germination, et c’est sur le défaut de germination des véritables graines, lorsqu'elles sont séparées des globules sphériques, que M. Savi s’est fondé pour regarder -ces globules comme des organes fécondans; ces résultats de M. Savi ont été contredits par M. Duvernoy dans un travail fort intéressant, et il est à regretter que M. Bischoff n’ait pas cher- ché, par de nouvelles expériences, à décider la question. Le mé- moire de M. Bischoff, quoique publié récemment en date de juin 1826, parait antérieur à la publication de la dissertation de M. Duvernoy, dont il w’est fait aucune mention dans le, tra- vail que nous annoncons. Celui-ci renferme en outre des dé- (x) Ces figures, quoique plus parfaites que celles qu’on possédait jusqu’à ce moment, n’ajoutent cependant que peu de chose à ce qu'on savait sur le mode de germination de ces plantes par les travaux de Vaucher, Savi et Duvernoy, qu'elles confirment sous tous les rapports, 224 Botanique. tails sur l'anatomie des feuilles et des tiges de cette plante; qui n ’étaient pas encore conaus ; ainsi, l’auteur s est assuré. que les feuilles ne présentent de stomates ni sur l’une ni sur l’autre de leur surface, et que la tige, ainsi que les nervures,n ‘offrent aucune trace de vaisseaux, mais sont composées uniquement de tissu cellulaire plus ou moins alongé, caractère qui, du reste, se retrouve dans la plupart des plantes aquatiques, même pha- nérogames, particulièrement dans celles qui sont complètement submergécs. AD. BroxGx. 189. OBSERVATIONS FAÎTES PAR M. D. H. Beucrker ANDRE, de Leeuwarden, sur quelques végétaux exposés à l’inondation de la Frise en 1825. (Messager des sciences et arts ; 1826-7 ; p. 387). Les résultats de ces observations sont fort intéressans pour lhorticulture ; ïils fourniront aussi quelques renseigne- mens dont la physiologie végétale pourra profiter; tels sont ceux qui font connaître l’action que l’eau de mer exerce sur les plates. Cette action est vraiment très-diversifiée, car des vé- gétaux fort analogues ont éprouvé des effets tout-à-fait con- traires. Néanmoins il s’en est trouvé qui, par l'identité d’action que l’eau de mer a exercée sur ceux, peuvent conduire à quelques inductions générales. Nous nous bornerons à indiquer les plantes qui ont le plus souffert, ainsi que celles qui, au contraire, ont pour ainsi dire été améliorées par linondation. Les taillis de boïs de chêne, quoique plongés dans l’eau jus- qu'en été, ont continué à croître sans laisser apercevoir la moindre incommodité. Cette conservation a été générale pour tous les arbres qui poussent profondément leurs racines. C’est ainsi que le mûrier et le poirier, qui s’enracinent plus profondé- ment que le pommier, ont été conservés. Les pêchers, particu- lièrement les jeunes , n’ont aucunement souffert, et d’après une remarque de M. Van Eysinga, le pêcher-orange, qui ordinaire- ment ne produit qu’un fruit fade, en a donné d’une saveur agréable à la suite de l’inondation. Les vignes ont offert un ré- sultat tout différent; leurs raisins avaient contracté un goût salé; la plupart des groseillers ont été dans le même cas que la vigne. Les abricotiers, les pommiers, les cerisiers, les tilleuls , les » Botanique. 225 hétrés, les taillis d’aune , de bouleau et de frêne, quelques es- pèces de peupliers , les ormes et les saules n’ont pu résister à l'eau saumâtre. Quelques-uns ont fait des efforts pour végéter, tantôt en montrant seulement quelques pousses de boutons, tantôt jusqu'au point de douner des feuilles, mais ils ont tous fini par succomber. Quelques haies d'orme , ainsi que le chèvre- feuille, ont survécu. | L'asperge n’a pas été très-sensible à l’inondation ; mais les fraises, celles même qui n’ont resté sous l’eau que peu de temps, ont péri de suite; il en a été généralement de même pour toutes les plantes dont la transplantation avait été néces- saire. Le pourpier, les poireaux , les oignons, le céleri , les épinards et l’oseille n’ont jamais paru aussi beaux dans les potagers. Les _ Atriplez, Chenopodium et Rumezx ot tapissé les plantes en ja- chères ; il en a été de même pour diverses graminées, telles que les Festuca ovina et maritinia ; V Hordcum maritimum et le Poa maritima. Comme ces plantes fournissent d’excellens fourrages, ileût été à désirer qu’on les eùt propagées par des semis ; on au- rail au moins retiré un certain produit de ces terres en quelque sorte perdues par le débordement des eaux salées. G....n. 190. EXAMEN DES PROCÉDÉS DE LA NATURE, à l’aide desquels, en certaines circonstances particulières, des végétaux croissent sur le corps des animaux vivans ; par le D° Samuez Miroir. (Silliman’s Amer. Journ. of science and arts ; mars 1827, page 21). L'auteur cite d’abord les faits observés par plusieurs natura- listes et qui se rattachent à la question qu'il examine. Il rap- pelle les observations curieuses du D” Ricord-Madianna, qui croit que les plantes parasites (Spkæria, Clavaria et autres champignons) que l’on trouve sur le corps de quelques insectes, me paraissent qu'après la mort de ceux-ci. Il en mentionne beaucoup d’autres qui lui ont été communiqués par ses corres- dans, ou qu'il a choisis dans les recueils scientifiques. Voici és conclusions que l'étude de ces faits lui a permis d'établir , 1° la singulière végétation qui s’observe sur les corps des in- sectes, n'est pas un caractère propre à une seule espèce, mais elle a lieu pour plusieurs, telles que des guèpes, des sphynx et B. Tome XVII, 1) 336 Botanique. des hannetons ; 2° les corps des insectes nourrissent plusieurs espèces de plantes, telles que des Sphæria, des Clavaria, & probablement d’autres qui n’ont pas encore attiré l’attention des observateurs; 3° une partie de ces végétaux parasites commen- cent leur travail destructeur, comme les larves de l’ichneumon, sur les corps des insectes vivans, et le continuent jusqu’à la mort de ceux-ci; 4° ces combinaisons de substances végétales et animales ne sont pas tellement disposées à la putréfaction, qu'elles ne puissent être facilement recueillies par les natura- listes. +R | AE 191. SUR LA DURÉE DE LA FACULTÉ CERMINATIVE des graines de plusieurs espèces de plantes, en particulier des Cucurbita- cées , et sur le SEMIS DES AMANDES DÉGAGÉES DE LEURS NOYAUX, (Verhandl. des Vercins zur Befærder.des Gartenbaues in den Preuss. Staaten ; Tom. IV, 2° cah., p. 275, 308 et 379). De temps en temps, la Société pour lencouragement de l'horticulture en Prusse propose certaines questions sur les- quelles elle appelle l'attention des horticulteurs. Ces petits pro- blèmes sont d’excellens moyens, d’un côté de tracer une routé aux praticiens et de faire naître en eux l’idée de recherches fa- ciles auxquelles ils n’auraient pas songé; de l’autre, de réunir un grand nombre d'observations et d’expériences sur des points obscurs ou contestés de l’art horticole (1). Une des questions posées par la Société est la suivante : « Est-il vrai que les pepins de melon et de concombre, gardés pendant quelques années, donnent une plus grande abondance de fruits» La plupart des observateurs attestent que les pieds obtenus de pepins de l’année précédente produisent beaucoup de feuilles, mais peu de fleurs fécondes, et presque uniquement des mâles mais que ces mêmes pepins, séchés par l’effet de la chaleur da soleil ou d’un poële, donnent des plants plus féconds, et qué c’est surtout au bout de quelques années qu'ils acquièrent cetté propriété. Ici l'expérience varie de 3 à 20 ans. La chaleur du L (x) Quoique les résuitats obtenus à la suite de ces questions sembler être offerts uniquement dans l'intérêt de la culture , nous pensons qu'äls doivent attirer, en premier lieu, l'attention des physiologistes, et c’est la raison qui nous détermine à les faire connaître aux lecteurs de la section de Botanique du Bulletin, (Note du Réd. ) à Botanique. 297 “peut être utile, mais il faut en user sobrement, Ds de faire perdre aux pepins la faculté germinative. L'auteur de l’article a fait sur les Balsamines et les Giroflées “des expériences du même genre; il a semé ensemble des graines des dernières , dont les unes étaient de l'année précédente et les “autres de plusieurs années. Les premières ont levé beaucoup plus tôt que les secondes, et n’ont donné que des fleurs sim- ples; les autres n’en Bud que seize sur plusieurs centaines de pieds. M. Schmidt emploie des pepins de 5 à 12 ans. Ceux de 20 ‘ans n’ont point levé. Le professeur Sprengel, de Halle, dit qu'il n’a obtenu aucun fruit de pepins d’un an. M. d’Arenstorff, de Dreébkan ; a obtenu de pepins même de 20 ans, des fruits plus remarquables par leur saveur et leur grosseur. Les observations -duwprofesseur Treviranus, de Berlin, lui ont offert le même ré- sultat: Une végétation vigoureuse produit, dans les plantes di- clines, des fleurs mâles en plus grande abondance, quelquefois même exclusivement. C’est ce qu'il a constaté pour les Cucur- wbitacées ; maïs des graines trop vieilles produisent un résultat opposé. Il a vu des graines de 5 ans ne donner que des fleurs femelles ; elles furent fécondées par des fleurs mâles d’une autre “couche, et produisirent des fruits. | M. Voss, jardinier en chef de Sans-Souci, a semé le 5 février 827, 24 graines d’un melon d’Espagne de 1790, ayant par con- “équent 37 ans, et il en a obtenu 8 pieds qui lui ont donné de “bons fruits: Cette expérience, la plus remarquable de toutes, mous dispensé d’en citer 11 autres qu'il a faites avec des graines moins vieilles et provenant de différentes espèces.- Des graines "de concombre} de 17 ans, lui ont procuré les mêmes résultats. -M: Voss ajoute que des graines d’Alcea rosea, de 23 ans, lui “ont donné des plantes bien conditionnées. "Nous admettons comme incontestables les observations que Mmous vénops de rapporter. On sait que les graines de plusieurs “familles conservent plus ou moins long-temps leur faculté ger- minative; pour m'en citer qu’ un seul exemple, que nous pren- | drons dans celle des légumineuses, il y a, si notre mémoire ne mous’ trahit point, environ 20 ans que l’on a fait germer au jar- din du Roi des fruits d'une espèce de Phaseolus où de Dolichos, 19. LA 228 Botanique. pris dans lherbier de Tournefort. Peut-être n'avait-on pas fait encore beaucoup d'expériences sur les graines des Cucurbita- cées, Quoi qu'il en soit, la plupart de celles que nous avons ci- tées sont A il est par conséquent impassiile d’en déduire des principes positifs. | Une autre question posée par la Société était celle-ci: «A-t-on obtenu de bons plants de pruniers, en semant les amandes dé- gagées des noyaux ? » | M. Bosse , d’Oldenbourg, dit que ce moyen est plus sûr, et qu’il accélére la germination. La Société horticole de Guben a obtenu les deux résultats opposés sur les pêchers et les abri- cotiers. M. Feye, de Liegnitz, a fait les observations suivantes : Pour tirer les amandes ss noyaux , il faut enlever sur le champ la pulpe, placer les noyaux sur le côté le plus large, et les sou- mettre à l’action modérée d’une presse; ces noyaux s’ouvriront aisément, et les amandes resteront intactes. On les place, sans les presser, les unes près des autres, dans un endroit sec, qui ne soit exposé ni au vent ni au soleil. Avant de les planter, on les met, pendant quelques jours, dans de la mousse humide. Les plants qu'on en obtient sont plus délicats que ceux qui viennent d'amandes munies de leurs enveloppes, et ne peuvent supporter un soleil très-chaud. Voici les procédés de M. Eichstaedt, jardinier près de Sprot- tau: Après avoir dépouillé les noyaux de leur pulpe, il les place dans un endroit exposé au soleil, mais surtout à l’air, jusqu’au printemps suivant. Leur contexture est alors tellement altérée, que, plantées en mars dans un terrain un peu humide, les amandes germent en juin. Il a également cisayé l’emploi de l'acide muriatique , indiqué par M. Otto, en y joignant les cir- constances suivantes : Il a placé les noyaux dans un vase fermé, a versé dessus de l'acide muriatique, et les a laissés ainsi pen- dant 48 heures; il les.mit ensuite sur couche dans des rigoles saupoudrées de charbon pulvérisé, les couvrit de cette même substance et de deux pouces de terre. Toutes les amandes ont levé. La poussière de charbon les préserve de l’atiaque des souris. Aug. Düvau. "0 Botanique. \ 229 192 NOTE SUR UN EFFET, EN APPARENCE TRÈS-SINCULIER, QUE _ présente la coupe transversale du Pin maritime aux endroits - des verticilles ; par M. Mévano DE La Groye; lue à l’Acad. roy. des Sc. le 18 déc. 1826. Ceteffet, qui d’abord s’est offert à l’auteur fortuitement, en par- courant une de ces plantations de Pérs maritimes, entremélés quelquefois d’un petit nombre de Péns sylvestres , qui couvrent une grande partie des landes du département de la Sarthe, aussi bien que celles des environs de Bordeaux , et qu'il a re- connu ensuile se retrouver constamment chaque fois que l’on coupe la même espèce de bois de la même manière, consiste en ce que , lorsque la scie a passé bien exactement sur le milieu des couronnes de chicots qui se voient ordinairement subsistans _au-dehors, mais quelquefois point du tout, à tous les étages où le pin maritime portait des branches, disposées comme à l’or- dinaire en verticilles , mais qui ont été supprimées soit naturel- lement, soit bcicllement il sc présente sur les deux faces de la coupe une étoile plus où moins bien formée, et à rayons d'autant plus apparens, qu'ils sont d’une substance ligneuse beaucoup plus compacte et de couleur plus claire que le bois du tronc lui-même qui les enveloppe. On dirait des chevilles enfoncées dans cette tige tout autour, comme les rais d’une roue dans leur moyeu , vu encore que les fibres, ici transversales et là longitudinales, ne paraissent se lier aucunement. Il arrive encore quelquefois, et c’est ce qui semble le plus extraordinaire, que les rayons de l'étoile, au lieu de saillir en dehors avec une forme conique , sont complètement renfermés dans l'épaisseur de la tige et resserrés depuis leur milieu, aussi bien du côté de l'écorce que du côté de l'axe de cette tige, en sorte que leur coupe imite parfaitement les pétales d’une fleur radiée. M. Mé- nard de la Groye pense que ce resserrement extérieur peut être l'effet du dépérissement de la jeune brariche, ou avortée natu- rellement , ou cassée artificiellement de très-près, dépérissement qui a pu produire ainsi un amaigrissement gradué; et, dans tous les cas, il explique cette apparence de rayons qui semble d'abord si extraordinaire et qui pourtant est si constante, par _Vaccroïssement continué ct la pression des couches ligneuses du tronc qui se forment et se multiplient indéfiniment, grossissant eetronc de plus en plus, etenveloppant les branches qui, à tous di e 230 Dotanique. les verticilles, ont pris naissance près de l’axe ; et dans le temps même où chaque pousse annuelle et terminale de cette tige cesse de croître en longueur. Entre autres conséquences qui résultent de cette structure, c'est à elle qu'il faut attribuer ce que les menuisiers éprouvent si habituellement en travaillant le bois de pin, de ce qu'ils appellent des nœuds, qui se détachent en- Lièrement par limpulsion du ciseau où même du rabot, et qu'ils sont obligés de rajuster avec de la colle forte. M. Ménard pré- sume, au reste, que ce n’est pas le pin maritime seul qui a cette structure, et offre ainsi des apparences d’étoiles sur les coupes de ses articulations , comme on pourrait dire , mais que le même effet doit se retrouver, ou à peu près, dans les autres espèces de pins pareïllement verticillées, dans les sapins, et en général dans tous les arbres conifères qui s’accroissent et se dévelop pent d’une manière analogue. (Nouv. Bull. des sc. par la Société Philomatique ; nov. 1826, p. 169). 193. Cours DE PHYTOLOGIE OU DE BOTANIQUE GÉNÉRALE, divisé en 20 séances qui doivent être publiées successivement dans un ordre méthodique; par À.Du PerTir Tuouars.Broch. in-8°. Paris, 1828; imp. de Gueffer. La brochure publiée sous ce titre par M. Du Petit Thouars , se compose en grande partie du Cours de Phytologie qu'il a fait anciennement paraître , et dont il a été rendu compte par M: Aug. de St-Hilaire dans le Bulletin de janvier 1824, p- 38. Ila fait précéder cet ouvrage d’une sorte de préface, où il fait res- sortir les nombreuses applications de l’étude des plantes à la culture, ou, en d’autres termes, la liaison de la botanique à l’hor- ticulture. L'auteur espérait qu’un cours de botanique professé par lui à la Société naissante d’horticultute, aurait un succès proportionné à l'intérêt que ce cours devait naturellement » inspirer ; cependant il a été trompé dans son attente, et au lieu d'enthousiasme, il a rencontré la plus froide indifférence; aw » lieu d’une assemblée nombreuse et brillante, il s’est trouvé dès la 1°° leçon dans une salle déserte et silencieuse, ainsi qu'il nous Eapprénd lui-même dans une autre brochure. Ce non-suecès n’a pas découragé le célèbre académicien, car dans lécrit que nous annonçons, il a esquissé un plan général pour rendre l'étude des sciences et particulièrement de la botanique, beau la + EL] Botanique. 231 coup. plus facile qu'elle: ne l’a été jusqu’à présent. L'espèce d’en- cyclopédie botanique que M. Du Petit Thouars aur ait l'intention d'exécuter, formerait > volumes, dans lesquels il traiterait de l’histoire de la science, rangée par ordre des temps et des lieux ; de la biographie des botanistes par ordre alphabétique; de la bibliographie , ou énumération alphabétique et raisonnée des livres de botanique; de la glossologie , ou dictionnaire élémen- taire des termes scientifiques; et enfin des principes élémen- taires de la science. Il y a déja long-temps que lauteur avait conçu ce projet; et il expose les raisons qui en ont retardé sa publication. sé ENS À 194. DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA BOTANIQUE GÉNÉRALE. (Revue fran- . aise ; ; mars 1829, n° 8, p. 33). Quoique l'auteur de cet écrit n’ait pas fait connaitre sOn nom, la nature du sujet qu'il traite, sa manière tout à la fois profonde et lumineuse, et surtout les doctrines qui y sont professées, tout .y décèle le célèbre auteur de la Théorie élémentaire de la Botanique. A la suite d’une pressante invitation chez le baron de Staël, M. De Candolle avait improvisé un discours sur l’état actuel de la science à laquelle il consacre son beau talent; il avait expliqué à ses auditeurs les principes de cette méthode naturelle qui a eu tant d'influence non-seulement sur la bota- nique, mais encore sur toutes les sciences d’observations; il s était élevé à de hautes considérations sur la subordination des caractères pour la classification des plantes , sur les causes d’er- reurs qui masquent au premier coup-d’œil la vraie nature des or- ganes et empêchent d’en reconnaitre la symétrie, mot qui cor- respond , dans les êtres organisés , à la régularité dont on étudie les lois dans les corps bruts. Enfin, en parlant de la structure générale des végétaux, il avait ce l'attention sur l’étonnante simplicité du tissu végétal, puisque les divers organes sexuels peuvent se 2 LE les uns dans les autres, et qu'ils ne sont eux-mêmes que des transformations ou des‘altérations d’ organes foliacés. La position relative de ces organes, l’inser- tion ou plutôt lexsertion des parties qui les composent, les avortemens, les soudures, et plusieurs autres questions avaient | Fi par le ré À avec autant de sayoir que de clarté, ? à32 Botanique. Ce discours fit du bruit; l'éditeur de la Revue française sol- licita M. De Candolle à à recueillir les souvenirs de son improvi- sation , et l’on doit savoir gré à ce savant de s'être distrait mo- mentancment de ses occupations spéciales pour rendre un vrai service à la science, en redressant les idées de certaines per-- sonnes qui ne soht pas encore convaincues que la botanique ne se réduit pas à une simple nomenclature, et qu'elle a pris rang parmi les sciences philosophiques. Maïs ce n’est pas seulement sur la louable intention de faire valoir les avantages de la me- thode naturelle qu'il faut juger la lettre de M. De Candolle, elle mérite encore d’être lue par les botanistes pour lesquels ces avantages ne sont plus une question, ct nous sommes per- suadés qu'ils y trouveront de nombreux sujets de méditations. Ga. 195 COMMENTAIRES SUR L'HERBARIUM AMBOINENSE DE RUMPHIUS; par F. Hamiuros , D.-M. (Memoërs. of the Wern. nat. hist. So- etet. ; Vol. 5, p. 507). Le D’ Hamilton avait déjà rendu un grand service à la bota- nique, en débrouillant l’histoire des plantes décrites et figurées dans l’Hortus malabaricus de Rhecde (1), et en les faisant con- corder avec la synonymie Linnéenne. Un autre grand ouvrage sur :es plantes de l'Inde méritait également l'attention d’un savant aussi distingué, qui, par suite de son long séjour dans les contrées orientales, et par la richesse de ses collections , avait naturellement été conduit à approfondir les écrits des anciens auteurs sur les végétaux de l’Inde. 1’ÆHerba- rium amboinense de Rumphius est louvrage auquel on recourt en- core pour les figures d’un grand nombre d’espèces ; mais comme celles-ci ne sont pour la plupart accompagnées de détails assez exacts pour qu'ils puissent éclairer les botanistes, les détermina- tions qu'on cn avait faites jusqu'à ce jour ne présentaient aucune certitude. Il appartenait donc à M. Hamilton de nous donner la solution de ces questions indécises. Le mémoire que nous avons : sous les yeux, ct qui nc traite que du premier volume de Rum- phius, se compose d’une telle quantité de ces déterminations, ainsi que des preuves à l’appui, que nous ne pouvons les repro- (1) Ce commentaire a été publié dans les Transactions de la Societé Linnéenne de Londres Vol. zxv ét xvr... (voyez le Lulletin de 1825, Tom. VI,n° 47.) Botanique. 233 duire dans la totalité. Nous ferons connaitre les plus impor- tantes , en y joigvant les innovations botaniques qui sont propres à l’auteur. Le Pinanga sylvestris glandiformis secunda Rumph. p. 39, est une espèce nouvelle d’Areca que le D° Hamilton nomme /axa, et qu'il a trouvée dans les îles Andaman. Il en donne une des- cription très-détaillée, ainsi que de l’Areca triandra et de Y Are- ca gracilis déja mentionnés dans l’Aortus bengalensis de Rox- burgh. A propos du Zicuala arbor Rumph. p. 44, tab. 9, l’auteur donne une description complète du Zicualia peltata, espèce qui a beaucoup de rapport avec ce palmier, et qui est cultivée au jardin botanique de Calcutta. Le Saguaster minor, p. 67, tab. 15, est un palmier qui a été mal à propos considéré par Burmann comme une espèce de Caryota. C’est plutôt un 4reca voisin de V4. hurnilis Willd.; mais comme son fruit n’a qu'une seule graine et que ses feuilles ont une forme particulière, le D° Roxburgh, dans son Hortus benga- lensis, en a fait un genre nouveau sous le nom de Wrightia. Ce nom ayant été appliqué antérieurement par M. Brown à un genre d’apocynées , M. Hamilton l’a changé en celui de Hariwa. Il donne ensuite une description de l'espèce sous le nom de Harina caryotoides. La plante figurée et décrite par Rumphius sous le nom d’O- . lus calappoïles ( Herb. amb. I. 86. tab. 20 et 21 ) a été rappor- téce par Burmann au Cycas circinalis, mais il y a beaucoup d'erreurs, d’omissions et d’inexactitude dans le texte et les plan- ches de Rumphius. Le D° Hamilton pense que la plante figurée par Rumphius, Loc. cit., est une nouvelle espèce qui diffère du Cyéas cércinalis par les spadices ou régimes des fleurs femelles plus profondément divisés, les fructifères dressés, courbés au sommet. Cette espèce est nommée Cycas pectinatapar Hamilton, qui pense avec doute que le Cycas angulata de R. Brown ( Prodr. Nov. Holl. p. 348 ) est identique avec cette nouvelle es- pèce. Au surplus, la description assez détaillée que l’auteur en donne doit aider à éclaircir ce point de doute. TA Les Manga sylvestris prima et M. srkestris secunda Rumph. P- 97, sont deux espèces distinctes de Mangifera, nommées par M, Hamilton M. Utana ct M. Taïpa. I\ en donne les phrases 234 | Botanique. caractéristiques, ainsi quecelle du Mangifera Mariana qui estla même espèce que le A. oppositifolia de Roxburgh. Celle-ci se distingue des deux autres par ses fleurs en épis, tandis qu’elles sont en panicules dans les plantes de Rumphius; mais les 3 espèces ayant les feuilles opposées, ie nom spécilique donné par Roxburgh ne pouvait être admis’pour la plante qui est nommée Marian dans la langue d’Ava. Dans l'Encyclopédie méthodique , \a plante désignée par Rumph. sous le nom d’Angelyquen où Caju Bandaa, p. 109, a été nommée Artocarpus hirsuta. Willdenow l’a d’un autre côté, mentionné dans son Species plantarum sous le nom d’4. pu- bescens. M. Hamilton relève plusieurs erreurs commises au sujet de cette espèce par les compilateurs, et il en donne une descrip- tion détaillée, ainsi que d’une autre espèce nommée Artocarpus Chama, et qui estprobablement la même que V4. Chaplasha de Roxburgh. | Le Soccus sylvestris celebica Rumph., p. 115, a été pins par Roxburgh ( Æort, bengal. 66 ) comme une espèce d’Artocarpus (4. Lacucha ). Cette plante exigeait denouveaux renseignemens qui ont été fournis en abondance par le D Hamilton. Nous regrettons beaucoup de ne pouvoir offrir à nos lecteurs lés autres déterminations importantes qui sont répandues dans le commentaire sur l’Herbarium amboinense; mais on conçoit facilement que ces recherches ne peuvent devenir intéressantes qu'autant qu’elles sont justifiées par les citations et la critique des opinions émises pär les botanistes qui ont parlé des plantes de Rumphius. Voilà pourquoi nous nous bornerons à indiquer d’une manière générale les travaux de M. Hamilton sur les di- vers Jambosa, aui ne sont que des espèces nouvelles ou mal connues d’Eugenia : ainsi le Jambosa sylvestris Jamboe Ayer Uian dicta p. 129, est décrit par M. Hamilton sous le nom d’Eugenia læta ; le Jambosa ceramica est l'Eugenia cÿmosa de l'Encyclopédie; le Jambolana p. 131, tab. 42, est l’Eugenia jambolana de l'Encyclopédie. Nous ferons'observer que M. De Candolle, dans le 3° volume de son Prodromus publié récem> ment, mais à une époque antérieure à celle où a paru le mé- moire de M. Hamilton, n’a pas adopté la classification de l’En- cyclopédie, et qu’il a placé les £ugenia cymosa et Jambolana dans le genre Syzygium de Gærtner. # % La bei ° botanique. 235 =. long-temps on savait que le Mbt-èios celebica © Rumph: p. 134, tab. 44, était le Garcinia celebica de Linné, ét _ que cette plante fait partie du genre Oxycarpus de Gieisd $ auqnelle Bréndonia de Du Petit Thouars a été réuni. Une nouvelle espèce, Si toutefois elle n’est pas identique avec l'Orycarpus celebica est décriteici sous le nomd’Oxycarpus gangetica. Enfin le D° Hamilton donne aussi la description d’un arbre qu’il place avec doute parmi les Oxycarpus, en lui donnant pour nom spé- cifique celui de Sopsopiya qu'il porte vulgairement au Bengale. Le Cussambium Rumph. p. 154, tab. 57, est un genre dont Gærtner ( de fruct. 2. p. 486 ) parait avoir décrit le fruit sous le nom de Xoon. M. Hamilton en fait connaître, avec des détails fort étendus, trois espèces nommées Cussambium pie sum, C. * glabrum et C. pubescens. … Nous terminerons cette analyse par la citation de gdtféhes espèces nouvellement établies dans des genres anciens : 1° l4- nacardium cuneifolium qui est probablement l4. Zatifolium de FEncyclopédie; il se distingue facilement de V4. Semecarpus. 2° Les Moringa domestica et sylvestris. Ces plantes sont décrites soigneusement, et tout ce qui a rapport à leur synonymie discu- té avec beaucoup de sagacité et d’érudition. Ga: Nw: LL BoTaxicaL Macazixe. Nouvelle serie, par M. W.J. Hooker, | À. XII-XVI, janvier-avril 1828. ( Voy. le Bullet., Tom. XVI, p.423) _279# et 2792. Adansonia d'gitata L. M. Hooker donne avec beaucoup de détails l’histoire botanique et économique de cet arbre, que l'on considère à juste titre comme le plus grand co- losse des végétaux; et quiest connu vulgairement sous le nom xab.— 2793. Malva Moreni: de Pollim, ou M. alccoides de Tenore. Cette espèce.est excessivement voisine du. 4/cea, de As: ne forme méme qu'une seule variété suivant M. De e: Elle croit aux environs de Naples. — 2794. Croton Hs) L. — 2795. Oncidium Papilio. Cette belle orchi- dés orginnre de Ja Trinité, a déjà été décrite, par M. Eindley Bot. regist. n° 910. Elle est ici figurée avec quelques détails d'analyse. — 2796. Orobus sessilifolius Smith. Flor.græc. n°692. 22797: .Neottia aphylla. Nouvelle espèce recue de la Trinité.et de Saint-Vincent. Elle a beaucoup d’ affinités. avec les M. plan- taginea et orchioides ; mais dans tous les échantillons que l’au- 236 Botanique. N° 196 teur a examinés, la plante est entièrement dépourvue de feuilles, et sa couleur est livide verdâtre tout-à-fait particulière. Voici sa phrase caractéristique: «N. aphylla,scapo bracteato supernè flo- «ribusque pubescenti-glandulosis, perianthïi lacintis tribus exte- «rioribus lineari-acuminatis rectiusculis basi in calcare brevi ob- «tusissimo productis. »— 2798. Vepenthes distillatoria L. Beau- coup d’auteurs ont écrit sur cette singulière plante, mais aucun ne l’a fait connaître aussi complètement que M. Hooker; ce- luici néanmoins n’a vu que l'individu mâle, et n’a pas cité le travail de M. Adolphe Brongniart inséré dans le premier volume des Annales des sciences naturelles, où ce botaniste a donné l’organisation des fleurs femelles et des graines. — 2799. Gono- lobus niger R. Br., ou Cynanchum nigrum Cavan. — 28v0. Po- lemonium Richardsoni. Cette plante a été trouvée en 1825 par le D” Richardson dans le voisinage du lac de la grande Ourse par 66 degrés de latitude nord. Elle paraît avoir des rapports avec le P. humile de Pallas, dont la variété zana du P. cæru- leum rapportée par le cap. Sabine et citée dans le 14° volume des Transactions Linnéennes, n’est probablement pas distincte.— 2801. Pothos macrophylla Swartz.—-2802. Bæckia frutescens L. — 9803. PBanksia marcescens R. Brown. — 2804. Dorstenia tubicina Ruïz et Pavon. — 280. Calceolaria plantaginea Smith. — 2806. Maxillaria pallidiflora. Nouvelle espèce d’orchidée, originaire de l’île St.-Vincent. Voici sa phrase caractéristique : « M. bulbo elongato-lineari brevi, folio lato lanceolato trinervi « striatoque, scapo paucifloro, bracteis linearibus , petaliserec- “« tis subæqualibus, labello oblongo obscurè bituberculato mar- « gine undulato. » — 2807. Grevillea acanthifolia. Cette espèce remarquable par ses feuilles pinnatifides à lobes incisés aigus, a été découverte dans les montagnes Bleues de la Nouvelle Hol- lande par M. Cunningham qui en a donné une description et une figure dans l'ouvrage de Field sur la Nouvelle Galles du Sud, p. 328. 2808. Lotus microphyllus. Nouvelle espèce provenue de graines envoyées du cap de Bonne-Espérance à M. Horne- mann de Copenhague, qui l’a ensuite/communiquée à M. Hooker. Son port est très-élégant; ses fleurs sont roses et forment de petits capitules au sommet des branches. Elle est ainsi carac- térisée : «L. subhirsutus, caule procumbente filiformi, foliolis + ellipticis subtus præcipuê hirsutis, stipulis subulatis, capitulis Botanique. 237 & paucifloris, leguminibus brevibus cylindraceis hirsutis trisper- « mis, seminibus punctatis. »— 2809. Penœa imbricata Graham. Espèce nouvelle, originaire du cap de Bonne-Espérance, et of- frant les caractères suivans : « P. foliis rhombeo-ovatis acutis « integerrimis quadrifariam imbricatis vel patulis, ramis tetra- « gonis decussatis, floribus terminalibus, bracteis paucis nudis « coloratis sagittatis folio minoribus , laciniis corollæ obtusis « medio plicatis. » — 2810. Corchorus olitorius L.— 2811. Sal- piglossis atropurpurea Graham mss. Espèce nouvelle d’un genre établi par Ruiz et Pavon, et dont les graines ont été envoyées en 1826, de la Cordilière du Chili. — 2812. Arum campanulatum Roxburgh P2. Corom. v. 3. tab. 272. C’est une des plus belles espèces du genre Arum; sa fleur est très-grande , d’une couleur purpurine vineuse, renfermant un gros spadice en massue qui porte sur la partie cylindrique les étamines et les pistils, et au sommet une masse cérébriforme ondulée, d'une’ couleur pourpre foncée. Cette plante si singulière par ses formes et sa grandeur, a été figurée et décrite daus plusieurs ouvrages anciens , tels que ceux de Commelin , Rumphius et Rhéede. Elle croît dans l'Archipel indien, ainsi qu'à Madagascar. C’est de cette dernière île qu’elle a été envoyée vivante en Angleterre. Nous avons appris de M. Desfontaines qu'on l’a aussi recue au Jardin du Roi à Paris. — 2813. Pitcairnia bracteata Aït. Hort. Kew., ou Pitcairnia latifolia Redouté Liliacées, tab. 73 et 74. — 2814. Lycopersicum peruvianum Dunal, Hist. Solan. p.111. — 2815. Gomplrena globosa L. — 2816. Justicia calycotricha Link. Cette jolie espèce a déja été figurée deux fois ; d’abord par M. Hoo- ker (Æxot. flor. tab. 212), sous le nom de J. calytricha, ensuite par M. Lindley { Bot. regist. n. 1027 ) qui l’a nommée J. flari- coma, prétendant qu’elle en était distincte. — 2817. Bignonia Colei Bojer mss. Espèce nouvelle recueillie par M. Bojer dans les forêts du Sud-Ouest de l'ile Maurice, près de la source de la grande rivière. Ses fleurs sont roses, fort élégantes et nais- sent immédiatement sur la tige. Elle est ainsi caractérisée : « B. « folüs ternato-verticillatis pinnatis bijugis cum impari, foliolis « ellipticis integerrimis , floribus in caulem sparsis | capsulis « oblongis acuminatis Verrucosis. » — 2818. Blechnum longi- Folium Kunth (1 Nov. gener. et spec. Amer. V.1, p.13.) G...n. 238 ; Botanique. 197. Borantcaz Recisrer. Vol. XIV. N. x et 2. mars _ 1828. ( V’oy. de Bulletin, Tom. XVI, p. 421) 1131, Renanthera coccinea hourbiesi Flor. Cochinch.2.p. ma Cette magnifique orchidée, originaire des forêts de la Cochin- chine et probablement de la Chine, n’était connue que par la des- criptionimparfaite qu’en a laissée Loureiro, ainsi que par les ré- cits de certains voyageurs qui avaient visité la Chine. M. Lind- ley en donne ici une superbe figure, et une description qui ne laisse plus rienà désirer.—1132. Pentstemon diffusum. Nouvelle espèce rapportée par M. Douglas des environs de la rivière Co- lumbia dans le Nord-Ouest de l'Amérique. Voïei sa phrase ca- ractéristique : « P. caule ramoso , foliis ovato-oblongis glabris «inæqualitre serratis, pedunculis axillaribus multifloris’, « calycibus turbinatis : laciniis laceris aristatis. »— 1133. Bau- hinia cumanensis Kunth, Nov. gener. 6. p. 321. — 1134. Sénnin- gta villosa. Nouvelle espèce originaire du Brésil, et ainsi carac- térisée par M. Lindley : « S. caule folisque villosis, calycibus «b-partitis ovarii longitudine, floribus aggregatis.» —1135. Pru- nus caudicans Balbis et Willd. — 1136. Castilleja coccinea Sprengel, ( Bartsia L., Euchroma Nutt. ). — 1137. Crotalaria verrucosa L. —— 1138. Penstemon pulchellum. Cette plante est native de Mexico, et se rapproche du P. campanulatum dont elle diffère principalement par sa corolle plus pâle, plus renflée, dépourvue de glandes, par ses feuilles plus finement dentées et plus oblongues. — 1139. Diospyros Mabola Roxburgh, Hort. bengal. p. 41. Aucune figure n’avait été donnée de cette belle plante qui a été décrite primitivement par Desrousseaux, dans = 199. MÉMOIRES SUR LA FAMILLE DES ONAGRAIRES, ET SUR CELLE DES PARONYCHIÉES; par M. Auc. Pyr. DE Canporze. In-/4°en une seule livraison ornée de 9 grav.; prix 8 fr. Paris 1829. Treuttél et Würtz, | L | Botanique. 247 .… Dans-le premier mémoire , M. De Candülle commence par tracer les limites de la famille “es Onagraires, d’après les travaux de MM. Jussieu, Richard et R. Brown. Il fait ressortir les différences qui distinguent cette famille des Lythraires, des Haloragées ct des Myrtacées. Il expose ensuite les divisions de la famille, dont il forme 5 tribus nommées Monrniées, Fucusiées, ONAGRÉES , JUssiÉES et CIRCÉÉES. À la suite des _Onagraires, l’auteur place le genre Trapa considéré par M. Link comme. une famille distincte sous le nom d’Hydrocaryes. 11 rejette encore à la fin de la famille les genres Pleurostemon et Onosuris de Rafinesque, qui réclament l'attention des botanistes. M. De Candolle examine ensuite les genres qui ne font plus partie des Onagraires, et il indique leurs places dans les ordres naturels. | Un second chapitre est consacré à l'examen des genres de la tribu des Jussiées en particulier, genres qui jusqu'ici avaient été distingués d’une manière peu précise. C'est ainsi que M. De Candolle fixe les caractères et les limites des genres Jussiæa, Ludwigia et Isnardia. Les vrais Ludwipia croissent dans l’Inde orientale et dans les pays voisins; les Zszardia forment un groupe assez nombreux, dont une espèce (Z. palustris) est indigène d'Europe; les autres, confondues par Michaux avec les Ludwigia croissent dans l'Amérique septentrionale. L'auteur fait connaître plusieurs rectifications dans les espèces de Lud- wigia décrites par Burmann et par d’autres auteurs qui n’ont pas le mérite de l'exactitude. Enfin il indique la création d’uu nouveau genre sous le nom de PRIEUREA, qui ressemble aw Jussiæa et aux Ludwigia par son tube id où son ovaire alongé et cylindracé, mais qui s’en distingue par le nombre . ternaire des parties du calice et de la corolle; par son ovaire, dont le sommet n’est pas surmonté d’une pyramide , et par ses étamines en nombre égal et non double de celui dés pétales. Le 3.° chapitre du mémoire sur les Onagraires renferme les descriptions de quelques espèces nouvelles, savoir : Jussiæa “dodecandra, J. affinis, J. Swartziana, J. ramulosa, J.altissima, J, anastomosans ;, et Prieurea senegalensis. Trois planches sont ‘annexées à ce mémoire : la 1"° représente l’Hauya elegans, d’après un dessin de la flore inédite du Mexique de Mocino et Sessé. C'est un genre nouveau dans le Prodromus , mais dont B, Tome XVII, 16 242 Botanique. il n’est pas question dans le texte du mémoire, sans doute parce qu'il était impossible de donner plus de développemens sur une plante qui n’est connuc que par une seule figure. Sur la seconde planche est figuré le Prieurea senegalensis, et les. détails de son organisation florale. Le Ludwigia jussiæoides de Lamarck, qu'il ne faut pas confondre avec une plante ainsi nommée par Michaux, est représenté avec une semblable exac- titude dans la 3° plarichie: Le mémoire sur la famille des Paronychiées contient un petit nombre d’additions importantes aux observations de MM. Auguste St. - Hilaire et Jussieu sur les caractères gé- néraux de cette famille. L'auteur insiste principalement sur un caractère sans lequel il est impossible de distinguer les Paronychiées des Portulacées, savoir : que dans les premières, les étamines sont toujours situées immédiatement devant chaque lobe du calice, tandis que dans les Portulacées elles sont alternes avec les sépales. Le nombre et la position des étamines étant variables dansles divers genres de Paronychiées, M. De Candolle se livre à des considérations théoriques sur les causes qui ont entrainé ces variations; il établit le système normal des fleurs de Paronychiées ; il montre que ce système peut être altéré de deux manières par des avortemens ou des transformations de pétales en étamines ; enfin il déduit de ces considérations, les différences qui séparent cette famille de celles des Amaranthacées et des Portulacées. Pour marquer la distinction des Portulacées et des Caryophyllées, M. De Candolle est forcé d'abandonner, du moins d’une manière absolue ,le caractère qui repose surla péri- gynie des premières et l'hypogynie dessecondes, car il ya quelques. Caryophyllées périgynes (Larbrea, Adenarium), tout comme il y a des Paronychiées hypogynes (Polycarpæa, Stipulicida). En un mot, ces deux familles ont une telle analogie, qu’on ne peut les différencier qu'au moyen de plusieurs considérations , chacune d’une faible valeur, mais qui, en somme, OLA CRE à. les tenir séparées. L'auteur partage la famille des Paronychiées en 7 tribus qui ont recu les noms de Téléphices , Illécébrées, Polycarpées, Minuartiées, Quériacées , Pollivhiées et Scléranthées. Les carac- tères propres à chacune de ces tribus et capables de les faire distinguer facilement entr’elles, sont exposés rapidement; mais “y Botanique. 243 ; moins rendus avec beaucoup de clarté et accom- ne toutes les preuves justificatives à l'appui. «Deux genres nouveaux sont établis sous les noms de Cardio- nema et de Cerdia. Tous les deux ont pour types des plantes du Mexique qu'on ne connaît malheureusement que par des figures de la flore inédite de MM. Mocino et Sesse. Nous ne _Æroyons-pas devoir en faire connaitre les caractères essentiels, parce qu'ils sont suffisamment exprimés dans le 3° volume du Prodromus. Nous devons également nous borner à la simple énumération des espèces décrites et figurées dans ce mémoire. Cardionema multicaule , pl. x.—Cerdia virescens , pl. 2.— Her- aiaria cinerca, D. €. fl. fr. suppl. On n'avait pas de figure de cette jolie espèce; elle est ici représentée pl. 3. — Paronychia chilensis. — P. aretioides. — P. ramosissima , pl. 4. — Poly- carpæa glabrifoliæ, pl. 5. — P. linearifolia, pl. 6. Gun say. 22: 200. .Essar MONOGRAPHIQUE SUR LE GENRE SCROFULARIA; par Henri …Wyxprer. In-4°, 50 p. avec 5 pl. Genève, 1828. = Le travail de M. Wydler se divise en deux parties. La 1°° . contient des considérations générales , la description des organes de la végétation et de la fructification, la distribution géogra- phique et les rapports naturels. Dans le nom, qui est d’origine latine, l'auteur croit devoir changer, ainsi que M. Sprengel l’a . déjà proposé, le p* en f. « Dioscoride a nommé les espèces “dont il parle Galeopsis et Sideritis ; et le nom grec, entière- «ment différent pour la maladie des scrofules, est yosades. » Le parenchyme des feuilles, des calices et des corolles de quelques espèces contient une grande quantité de ces vésicules transparentes que l’on trouve dans les feuilles des Hypericum et des. Myrtacées ; chacun peut les observer dans nos espèces com + munes ; $. 2odosa et aquatica. L'auteur donne des détails intéressans sur les tubércules des acines, dont il a vu sortir des bourgeons. Il est à désirer qu’il reprenne ses observations , afin de nous éclairer tout à fait sur anatomie de ces corps anormaux en apparence, et qui rentrent “sürement dans les lois générales. Lestivation du calice et de la corolle est décrite avec soin. Moutefois M. Wydier ne nous dit pas quelle est la division de la corolle qui recouvre immédiatement les parties sexuelles. Oui: # | s F z 6. 244 Botanique. L'insertion de la 5° étamine, presqu’en haut de la partie supé- rieure du tube de la corolle, veut que celle-ci du moins soit recouverte par la lèvre supérieure. Cette disposition est contraire à celle qu’on observe dans plusieurs Rhinanthacées et Scrofu- larinées , où les 2 ou 4 étamines insérées au bas du tube, sont recouvertes par la division inférieure. L'auteur signale avec raison les sutures qui lient le zecfaire annulaire à Vovaire. Ces sutures l’empéchent sans doute de se séparer de cet organe à sa maturité; en quoi le Scrofularia, de même que les Digitalis, Antirrhinum, Linaria, Mimulus, et même Chelone et Pentstemon , diffèrent de quelques Rhinanthacées, qui en sont dépourvues et dont le uectaire finit par étre adhé- rent au calice. Celui du Scrofularia mérite fort d’être étudié. Cet organe : subit, comme on sait, dans les familles dont il est ici question, de nombreuses modifications, qu’on pourrait représenter par une échelle décroissante depuis le bourrelet ou zectaire an- nulaire de M. Wydler jusqu’à l’espèce de bec recourbé en sens in - verse dans le Rhinanthuset Melampyrum; mais ce qui a une bien autre importance que des variétés de forme, c’est la coincidence de la sécrétion du nectar avec l'émission du pollen. L'examen de ce fait peut contribuer à éclairer la destination des nectaires, que pendant trop longtemps on a regardés comme une super- fluité, parce qu’on n’en connaissait pas l'usage. Nous rappellerons à ce sujet l'opinion de M. Soyer-Willemet qui prétend que la liqueur nectarine joue un certain rôle &ans Pacte de la fécon- dation. 7. le Bulletin de 1826, T. IX, n° 60. En général, la description de la fleur et du fruit-est fort exacte. Nous avons eu nous-même occasion d’en étudier lorga- nisation (Voy. {anal. des sc. nat., Juin 1826, pl. 27), et nous nous félicitons de l’accord que nous trouvons entre nos observations et celles de M. Wydler. Les Canaries et Madère forment la limite méridionale des Scrofulaires. Elles s'étendent beaucoup plus vers le nord; il ÿ en à 2 ou 3 espèces dans l'Amérique septentrionale, et une (?) le Scr. micrantha à St.-Domingue; à l’est, on les trouve jusque dans l'Asie mineure, les Alpes Caucasiennes de la Sibérie. Quel- ques espèces s'élèvent très-haut, surtout le Scr. glabrata, br: croît aux Canaries, à 7—8,000 pieds. | Les rapports naturels nous paraissent bien établis, le genre Botanique. 245 Hemimeris étant donné comme passage entre les Scrofulaires etles Ceisia, Verbascum et autres Solanées. M. Wydler regarde les Antirrhinum , Linaria et Drigitalis comme étant simplement rapprochés de celui qui nous occupe. Si ces genres sont main- tenus dans cette famiile, dont ils se distinguent suffisamment par les caractères que M. W. a très-bien indiqués, les deux premiers du moins devraient y former un petit groupe séparé. La 2° partie de l’Essai offre la monographie proprement dite. Au caractère naturel très-détaillé succède la description de 47 espèces, partagées en groupes , selon la présence ou lab- sence des feuilles sur le thyrse, et la présence ou l'absence et Ja forme de lanthère stérile. Les phrases spécifiques et descrip- tives renferment des caractères bien tracés, et la synonymie , partout où il y a lieu, est abondante. Cette monographie remplit donc bien l’idée qu’on peut se faire d’un bon travail de ce genre. - Les espèces nouvelles sont au nombre de huit : Scr. Casta- gneana , fœtidu, Patriniana | Oliveriana , micrantha ( d'Urv.), . Urvilleana , pyramidalis, hypericifolia. L'auteur donne les phrases et quelquefois les descriptions de 26 espèces douteuses. Cinq planches accompagnent cet estimable travail; les 2° et 3° représentent le S. Urvilleana, Wydl., var. À et B; les 4° et °, les Scr. cretacea, Fisch. et hypericifolia, Wydi. Ces quatre planches gravées au trait sont fort bien exécutées. La première, de beaucoup la plus importante, contient les détails de la fleur et du fruit. Nous ne pouvons qu’engager M. Wydler à continuer d'étudier ainsi la nature; il trouvera dans la famille dont il vient de nous donner un genre, et dans les familles voisines, un champ vaste, qu'il pourra cultiver avec agrément pour lui, et utilité pour la science. Auc. Duvau. 201. MÉMOIRE SUR LA CLASSIFICATION ET LA DIVISION des _Graphalium et Xeranthemum de Linné; par M. D. Dow. (Me- mors of the W'ern. Society, Vol. V, p. 533.) L'auteur débute par de savantes considérations sur l’état . actuel des connaissances que les travaux de nos contemporains ont fait acquérir sur la vaste famille des Composées. Il fait re- marquer que ; de même que dans tous les ordres extrémement 246 Botanique. N° 00or naturels , il ne faut pas attendre une parfaite exactitude dans la délimitation des groupes qu'on y a établis; mais que, pour lutilité pratique , il convient de rechercher, par l'analyse, les caractères essentiels qui distinguent chacun d'eux, plutôt que de réunir les nombreux genres en groupes qui ontchacun pour type un genre bien connu. Il s'attache même à prouver que les divisions proposées jusqu’à ce jour parmi les Composées, peuvent être , rigoureusement parlant , regardées comme artificielles, et il applique cette observation aux genres Graphalium et Xeran- themum , placés par M. Cassini, lun parmi les Inulées, l’autre dans un groupe particulier nommé Xéranthémées. 1] veut dé- montrer que ces genres ne s’éloignent pas des Carduacées, qu'ils en possèdent tous les caractères essentiels, et il examine la ET? — valeur de certains caractères attribués à cette grande division . des Composées, caractères sujets à beaucoup de variations, comme, par exemple, ceux qui résultent de la forme du tube des fleurons, lequel est ordinairement contracté vers le milieu. Nous ne pouvons suivre l’auteur dans cette discussion scienti- fique, ct nous arrivons aux affinités qu'il assigne aux deux genres dont il est ici question. Nous venons ‘de dire qu’il les regarde comme intimement liés aux vraies Carduacées ; il parle ensuite des rapports que celles-ci offrent avec les Eupatorées ct les Vernoniées de M. Cassini, notamment avec les Ziatris et les Pteronia, dont l’involucre (surtout dans le Ziatris elegans) est semblable à celui des Xeranthemum ; les fleurons maginaux de celui-ci sont évidemment bilabiés, ce qui peut les faire com-« parer aux Labiatiflores ; enfin le genre Catananche, que lon place parmi les Chicoracées, se lie au Xeranthemum par son port et par ses caractères , excepté celui de ses fleurons ligulés. Nous allons présenter le tableau des nombreux genres formés ou adoptés par l’auteur, aux dépens des espèces placées dans les genres Graphalium et Xeranthemurm. Pour chacun d’eux il donne le caractère assez étendu {caractère que nous ne pouvons 4 reproduire ici, vu les bornes auxquelles nous sommes obligés de nous soumettre), la synonymie, la composition, et des obser- vations sur ses limites , ses affinités , etc. XERANTHEMUM FRS et Desf. che des X. annuum 7 inapertum, Willd., que Linné considérait comme des variétés de la même espèce. Nous rappellerons à nos lecteurs que dans Botanique. 247 le même temps où M. Don publiait le memoire dont nous don- nons ici une analyse sommaire , M. Gay livrait au public, dans le troisième volume des Mémoires de la Société d'histoire natu- relle de, Paris (Voy. Z Bull. Tom. n° 312), une monographie des genres Xeranthemum et Chardinia, où les espèces sont traitées avec tous les détails qu’on puisse désirer. . Cæarninra Desf. Fondé sur le Xer anthkemum orientale, Wild. LeucosTEMMA Don. Ce genre se compose de deux espèces, savoir ; 1° L. vestitum, ou Xeranthemum vestitum L.; 2° L, lingulatum , nouvelle espèce. -AstTELMA R. Br. Ce genre, qui a pour type le Gzaphalium eximium L., renferme 10 espèces pour lesquelles l’auteur donne les phrases. caractéristiques et la synonymie. Plusieurs d’entre elles sont nouvelles. Arxezexis Don. Nouveau genre fondé sur des espèces de Xeranthemum de Linné, ou Æ/ychrysum de Willdenow. Ce sont les X.sesamoides, L.; Elychrys. fasciculatum, Willd.; E£. fili- Jorme, Hortul. ; et £. kumile, Andr. . Euemronis Don. Le Graphalium nudifolium L. compose seul ce genre nouveau. . Henicurxsux. Ce genre est maintenant constitué par une partie des Ælychrysum et Graphalium de Willdenow. Il ren- ferme une grande quantité des Graphalium de Linné. M. Don en énumère 2/4 espèces , parmi lesquelles nous citerons les £/y- chrysum fulgidum et bellidioides Willd.; dealbatum Labill. ; bracteatum Andr.; Gnraphalium grandiflorum ;, congestum , Stæchas , orientale, arenarium , ete., de Linné. | _ Penraraxis. Ce genre se compose d’une nouvelle espèce du Cap de:Bonne-Espérance. Il a beaucoup de rapport avec les genres. Cassinia et. Ozothamnus de M. R. Brown, dont il se distingue par son receptacle alvéolé. Sermazeris. Sous ce nom M. Don sépare en un genre parti- _culier les Graphalium squarrosum et glomeratum de Linné, ainsi que deux autres espèces décrites par Thunberg. Dans ce genre linvolucre est remarquable par la structure de son involucre, dont les folioles sont terminées par un appendice tordu en + LL PETALACTE. Autre genre fonde sur le. Graphalium coronarium IL. Les folioles de l'involucre sont terminées par une lame péta- loue scarieuse , colorée et étalée çn rayon. 248 Botanique. Paenocoma. Ce nouveau genre a pour type le Xeranthemum proliferum L., espèce bien connue à raison de sa beauté, mais dont la structure florale n'avait pas été suffisamment examinée. CarpHoromA. Une espèce nouvelle (C. rigrdum ) qui croît au Cap de Bonne-Espérance , constitue ce nouveau genre carac- térisé par son involucre épineux, non scarieux ni coloré, et par son réceptacle plan, muni versses bords de paillettes sétacées. La structure de linvolucre est semblable à celle de l'involucre des Carduacées , tandis que par ses fleurons ct ses stigmates, le Carpholoma ressemble au Graphalium. Merarasra. Ce genre, adopté d’après M.R. Brown, renferme 12 espèces dont plusieurs sont nouvelles. ANTENNARIA.Gærtner avait établi ce genre dont M. R. Brown en a distrait les espèces qui forment maintenant les genres Metalasia et Leontopodium. M. Don adopte la classification de son savant compatriote. LeonroPoprum et Gnapæazrum. Ces deux genres ont encore été limités par M. R. Brown à certaines espèces annuelles, croissant pour la plupart hors des tropiques et sur les hautes montagnes de l’Europe. M. Don en énumère les principales ; tellessont,pour le Leontopodiumle Filago Leontopodium L.; pour le Graphalium, les Graphalium uliginosum , sylvaticum , supi- num , etc. L., germanicum et gallicum, Smith; arvense , mon- tanum et lagopus, Willd. GR 202. DE LA NÉCESSITÉ DE REJETER LE GENRE Sfachytarpheta ; par M. A. de Saixt-Hizaire ( Nouv. Bull. des sci. de lu So- ciété Philomat. ; nov. 1825, p. 170 ). Tous les botanistes savent que, sous le nom barbare de Stachytarpheta , on a séparé des Verveines les espèces qui pré- sentent un axe floral, charnu et alongé , deux étamines Jertiles et deux stériles, enfin un fruit a deux loges. M. Auguste de Saint-Hilaire a rapporté du Brésil une es- pèce dont l’axe floral w’est point charnu et qui, avec quatre étamines fertiles, présente un fruit biloculaire. Si l’on veut savoir auquel des deux genres, Verbena et Stachytarpheta, on doit rapporter la plante dont il s’agit, et que l’on commence par examiner l'axe des fleurs, on dira: cette espèce est un Ferbenn, puisque son axe n'est ni charnu ni garni de fossettes, Botanique. 249 Si ensuite on observe le nombre des loges de l'ovaire et du fruit, il faudra qu’on en fasse un Stachytarpheta. Elle rede- viendra un Ferbena, pour peu que l’on compte ses étamines fertiles qui sont au nombre de quatre. Enfin on sera tenté d’en faire un Stachytarpheta , si Von ne consulte que sa ressem- blance particulière avec le 7. Jamaicensis ; mais on préférera la réunir aux Ferbena, pour peu qu’on la compare avec la série des plantes qui ont été laissées parmi les V’erveines. Voilà donc une espèce qui peut être également revendiquée par les genres Ferbena et Stachytarpheta , et qui prouve par consé- quent que le démembrement des Verveines désigné sous ce der- nier nom ne saurait étre admis, M. Auguste de Saint-Hilaire caractérise la plante dont il est question de la manière suivante: VERBENA PSEUDOGERVAO; {etran- dra ; foliis ovatis , acuminatis , acutissimis , dentatis ; spicis haud carnosis , gracilibus ; bracteis calyce multo brevioribus ; ovario 2-spermo. 203. DE Eryrurxa. Dissertatio inauguralis Botanico-medica, auct. G. L. E. Scxmipr. Berlin, août 1828. Cette thèse est purement botanique, et consacrée à la déter- mination des espèces d’£rytkræa. L'auteur fait d’abord obser- ver que les caractères tirés de la longueur plus ou moins grande du calice, et que l’on a employés jusqu’à ce jour, sont telle- ment sujets à varier qu'il faut en rejeter l'emploi exclusif. Pour chaque espèce, il donne la phrase caractéristique, l’ha- bitation ét la station, la citation des variétés, la description complète et une synonymie très-étendue. C’est ainsi que pour VE. Centaurium il établit 9 variétés principales, d’après la couleur et la grandeur des fleurs, l’inflorescence , la forme des feuilles , etc. Il donne, comme pièce à l’appui de ces simples variétés, que quelques-uns ont pris pour de bonnes espèces, une planche où elles sont gravées avec soin, et où l’on voit le passage insensible de l’une à l’autre. Cependant, nous pensons que la variété linariæfolia , n’est pas celle qui a été primitive- ment nommée Gentiana linariæfolia par Lamarck, et qui se fait surtout remarquer par ses feuilles extrémement étroites et grasses, circonstance que l’auteur ne mentionne pas, Il pa- rit que cette espèce, qui est assez abondante dans le midi de la 250 Botanique. France, sur les bords de la Durance, n’est pas bien connue des botanistes allemands. Le nombre total des espèces est de 18, dont une seule est nouvelle, L'auteur l’a nommée £. triphylla (tab. r) à cause de ses feuilles ternées ; mais les feuilles supé- rieures et quelques-unes du bas de la tige sont simplement op- posées par paires. Cette plante qui à été trouvée en Espagne et qui existe dans l’herbier de Willdenow , paraît n'avoir les feuilles ternées que par accident; cependant nous ne livrons cette idée que comme une simple conjecture. 5 - Au nombre des espèces |, M. Schmidt a placé lÆ. Arias ou Chironia uliginosa de Lapeyrouse, qu’il n’a connue que par la description donnée par ce dernier dans son supplément à abrégé des plantes des Pyrénées. On sait aujourd’hui à quoi s’en tenir sur le compte de cette prétendue espèce, car M. G. Bentham dans son Catalogue des plantes des Pyrénées la citée comme synonyme d’Æypericum elodes, ce dont il s’est assuré par l'inspection de la plante dans lherbier de Lapeyrouse. (G.…. x.) 204. NOTIGE SUR UN NOUVEAU GENRE de plantes, découvert par M. David Douglas, dans les montagnes rocheuses ( Rocky Mountains); par M. J. Livre. ( Quarterly journal of sct- ence, etc.; octob. 1827, p. 383 ). ; En avril 1827, par la latitude de 52° N., la longitude de 118° O.,et à environ 12,000 pieds anglais de hauteur, M. Dou- glas, parcourant les montagnes rocheuses ; trouva une petite plante qui, par la belle couleur purpurine de ses fleurs, lui suggéra aussitôt l'idée que ce pouvait être une espèce de Saxi- Jraga voisine de loppositifolia ; maïs l'ayant examinée avec plus d'attention, il s’apercut qu'elle différait du genre Saxi- fraga , et formait apparemment un genre nouveau. M. Lindley ayant examiné des échantillons de cette plante, en à fait une complète description, et a constitué sur elle le genre Douglasia qui appartient à la famille des Primulacées, où 1l se place entre le Primula et V Androsace. 1 diffère de ces deux genres par son ovaire qui ne contient qu'un nombre extrêmement limité d’ovules, et par sa capsule à deux graines oblongnes et conca- ves. Voici le caractère générique assigné par l’auteur. Doucrasia, Calyx obconicus, angulatus, b-dentatus, Corolla Botanique. 251 infundibuliformis , tubo ventricoso , limbo plano 5-partito, fauce callo lineari sub utroque sinu. Ovarium uniloculare, pla- centà central liberä pedicellatä fungilliformi, margine 5-den- tato ; ovula à dentibus placentæ opposita, Capsula vestita, umilocularis, b-valvis. Semina duo concava scrobiculata, — Cæspes suffruticulosus (Americæ borealis), foliis indivisis, pube rigidâramosà, floribus axillaribus solitaribus. — Sp. 1. Dou- or PRE MR mo 250€ G... N. 205. DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE Lin; par le prof. À: BERTOLONI, ( Giorn. arcad. dé scienze , etc.; . 1823, 7. XXX VII, p. 58.) a. Bertoloni donne une description détaillée de cette espèce qu'ilnomme Linum serrulatum, et qu’il regarde comme inter- médiaire entre le Z. campanulatum et le £. flavum. Elle se rapproche beaucoup plus par le port et la grandeur du Zinum campanrulatum , maïs elle en diffère par les feuilles inférieures en forme de spatule courte et arrondie, par ses calices plus étroits, plus longs , linéaires-lancéolés, si longuement acumi- més qu’on les dirait aristés , par sa corolle d’un tiers plus grande, par sa capsule plus courte que les folioles du calice, et par son feuillage d’une couleur vert-glanque. Le Zinum flavum a une tige beaucoup plus élevée ; toutes ses feuilles plus longues, 'acuminées , les folioles calicinales plus longues que la capsule, etc. Voici, au surplus, la phrase caractéristique ainsi que la patrie de cette nouvelle espèce : Linuw seRRuLATUx : folis inferioribus obversè lanceolatis obtusis, caulinis basi biglandulosis : calycibus Hs à breviori- bus, sérrulatis. 453 Suffrut. floret junio. Nascitur in Umbria a/ sasso Borghese, in agro Prætutiano «7 Pizzo della giumenta , in monte Cornu À ar at ct in MEUSS tum ii monte Matesio Campocla- -rénsium. Gun D: 1 rt D'UNE PLANTE usitée au Bengale comme Té- 7 Ets vert, ‘et d’une autre qui en est très-voisine; par # AMILTON (Brewster Edinb. journ: 8 science; octob. 1927, NE 244). > Le de. | 4 - Dans l'Inde gangétique, le nom de Palak ou a Palanki ; SOUS lequel on connaît l’épinard d'Europe, est aussi appliqué à 252 Botanique. une plante que l’on y cultive pour les mêmes usages alimen- taires. Le D° Roxburgh l’a considérée comme une espèce du genre Beta ,et l'a nommée B. bengalensis, nom qui a été consacré par le D’ Hamilton dans le catalogue des espèces qu’il a présenté à la Compagnie des Indes. Mais comme il est dou- teux que cette plante appartienne légitimement au genre en question, le D° Hamilton a jugé convenable d’en donner une description complète que sa longueur nous empêche d'insérer dans le Bulletin. Des caractères génériques à peu près sembla- bles ( offrant néanmoins quelque différence dans la structure du fruit ) se retrouvent dans une autre plante qui croit dans les plaines salines des environs d’Agra, et qui porte, dans le dialecte Hindou, le nom de Nunika. Elle a semblé au D° Ha- milton , être la même plante que le Salsola indica de Willde- now ; maïs, par un motif semblable à celui qui l’a déterminé à décrire le 2. bengalensis , il donne également une description de cette espèce. Son port est très-différent de celui du Palak, puisque c’est un sous-arbrisseau qui a de l’analogie avec le ta- marisc, tandis que le Palak est une herbe semblable à notre épinard. D’un autre côté, la graine est seulement enfoncée dans un réceptacle charnu et non entièrement recouverte par celui- ci. Ces différences sont suffisantes pour ne pas considérer ces plantes comme du même genre. Les feuilles des jeunes pousses de Nunika ont un goût agréable un peu salé; mais elles ne sont pas usitées par les naturels du pays. Gi. N. 207. NOTICE RELATIVE AUX VERNIS ET AUX ARBRES A VERNIS DE L'Inpe. ( Jbid.; janvier 1828, p. 96). Cette notice, communiquée par M. Swinton de Calcutta, est plutôt destinée à faire connaître les qualités qui distinguent les diverses sortes de vernis et leur préparation, que les arbres qui produisent ces substances. On n’y apprend rien sous le rapport botanique si ce n’est quelques détails sur la grandeur des par- ties de l'arbre qui fournit le vernis de Kheeo, vernis qui a beaucoup de ressemblance avec celui de Rangoon, que M. Swin- ton dit fabriqué avec le suc propre du Semecarpus anacardium, vulgairement nommé Bhela. Depuis long-temps on savait que ce dernier végétal fournit les vernis de Siam, de Corsama et du Sylhet, L'arbre à vernis de Martaban, considéré par ———_—————— Botanique. 253 M.Swinton comme le même que celui de Kheeo, a été exa- miné par un bonatiste distingué ( dont le nom n'est pas cité), et qui a donné sur lui la note suivante : « Cet arbre est très- distinct, non seulement comme espèce, mais encore comme genre, de l'arbre à vernis du Sylhet, de l’Archipel malais, de la Chine et du Japon. Il a été nommé Melanorhea usitatissima, etilest fort remarquable, surtout lorsqu'il est en fruit ; celui- ci étant muni de 5 ou 6 grandes ailes de couleur rouge. Le vernis , à l’état frais, est d’une couleur de rouille pâle, qui devient noire par son exposition à l'air ». G. N. 208. OBSERVATIONS SUR LE SPHÆROCARPUS TERRESTRIS Michel; par le D° G. W. Biscuorr. (Nova Acta Nat. Curios. Bonn.; vol. XIIT, P. IT, p. 831-838, avec une planche.) On doutait depuis long-temps de l'existence de cette plante de la famille des hépatiques, en Allemagne ; enfin elle fut trou- vée en quantité dans les vignobles’ des environs de Carlsruhe, et communiquée à M. Bischoff qui donne dans ce mémoire le résultat de ses recherches. Sur une expansion foliacée et un peu lobée, d’un vert vif et de 3 à 4 lignes de diamètre, s'élèvent des utricules membraneuses pyriformes et placées en touffes serrées, dont les plus grands ont à peine une ligne de hauteur, Chaque utricule porte à son extrémité une ouverture plus ou moins grande, selon l’âge de la plante. De nombreux globules, de couleur plus foncée , se trouvent quelquefois à la base dcs utricules, et l'expansion foliacée est garnie de nombreuses radi- cules. Vus au microscope, les utricules présentent un tissu composé de cellules tétragones et hexagones assez régulières : expansion foliacée est formée par des cellules semblables qui deviennent plus petites et plus serrées à mesure qu’elles s’ap- prochent du bord. Les utricules ouverts dans leur première jeunesse présentent au fond un corps pistilloide, de couleur blanche, semblable aux bourgeons des fruits des Jongermannes. Un germe globuleux s'aperçoit sur un pédicelle court , ainsi qu'un style courbé et surmonté d’un stigmate qu’on distingue à peine. Le tout est entouré par une membrane cellulaire. Le développement du germe fait disparaître le style, etla mem- brane cellulaire enveloppe étroitement le fruit mürissant, qui remplit bientôt tout le fond de l’utricule : des sporules d’un 254 “Botanique. vert noirâtre y sont enfermés. Ces derniers sont d’abord ronds, mais prennent à leur maturité une forme triangulaire et pa- raissent partagés en trois loges; leur enveloppe est entière- ment confondue avec eux. Les globules disséminés sur l’expan2 sion foliacée sont de forme ronde ovale ou ellipsoïde et renfer- ment, dans leur enveloppe cellulaire, un grand nombre de granules. M. Bischoff ignore les fonctions de ces globules qui lui paraissent avoir beaucoup d’analogie avec les gemmes mar- ginales que Hooker a observées dans quelques Jongermannes, et qu'il a figurées à la PL. LXXXIL, fig. 11-13 des Brétish Jun germanniæ. Le Sphærocarpus commence à se former en au- tomne et parvient à sa maturité au mois d'avril. L’utricule pré- sente alors une ouverture large , mais les sporules ne paraissent se disséminer que par la décomposition des utricules. Une courte notice historique nous fait voir que ce genre n’a été quimparfaitement connu jusqu’à présent : C’est au travail de M. Bischoff que nous devons sa connaissance exacte. La plan- che qui accompagne le mémoire présente des détails analyti- ques fort intéressans et très-bien exécutés. ph à PRE ant 209.ELENcHUS Funcorumsistens Commentarium in systema mÿ- cologicum. Auct. Elia Fries. Vol. in-8° Greifswalde, 1828; Maurice. ( V. le Bulletin des Sc. natur.; janv. 1829, p. 103). Ce nouveau volume du Commentaire que M. Fries a com- mencé à publier sur son Systema mp cologicum renferme tous les genres des deux sections du second volume de cet ouvrage. De nombreux changemens | quelques nouveaux genres, un assez grand nombre d'espèces nouvelles ainsi que plusieurs rectifica- tions se trouvent dans ce volume comme dans le premier. Les sections publiées jusqu’à présent ne peuvent que gagner à ces travaux; nous souhaitons seulement que l’auteur nous donne bientôt la suite de son Systema , pour que nous possédions en- fin un ouvrage complet sur la famille vaste et, difficile des champignons. | | Dr 210. Das AUFTROCKNEN DER PrLanzen, etc.—Méthode de dessé- cher les plantes pour l’herbier et de conserver les champi- gnons, par laquelle celles-là conservent leur couleur, et cenx- ci, en outre, leur forme; par F, LurpErspoRFr. 150 p. in-8°; prix , 4 fr. Berlin, 1825. Botanique, 255 L'auteur paraît s'être livré à des recherches multipliées pour trouver le moyen de représenter les plantes dans l'her- bier aussi ressemblantes que possible à leur état naturel. Les mé- thodes usitées jusqu’à présent pour la dessiccation des plantes étant toutes plus ou moins imparfaites, M. Luedersdorff propose lemyploi de l'huile. Ordinairement toute végétation cesse après 20 heures quand la plante à été trempée dans ce liquide, et peu.de temps après la plante sera complètement séchée ; sans changer de couleur. Les essais avec les différentes huiles ont fait voir que les huiles éthérées détruisent la couleur des feuilles ét des fleurs et que ce sont les huiles grasses seules qui peut- vent servir au but proposé. Mais ces dernières, en dégageant les acides, donnent une grande activité aux substances alcalines et facilitent beaucoup l'humidité : la couleur verte des plantes devient par là d’un vert foncé, tirant sur le brun. Pour remé- dier à cet inconvénient, il faut ajouter à l'huile de l’alun ou de la crême de tartre. L’alun doit auparavant être séparé par une chaleur forte, de son eau de cristallisation. Il pénètre alors dans les plantes presqu’aussitôt avec l'huile, absorbe toute leur hu- midité et conserve entièrement leurs couleurs. Le sel commun ; à l’état de parfaite pureté, peut-être employé à la place de Valun. L'huile de colza, purifñiée, est celle qu’on emploierait avec le plus de succès, après l’avoir soigneusement mélée à Valun, dans la proportion de 20 parties d'huile à une partie d’alun. Pour le sel il ne faut que 16 parties d’huile. On trempe toute la plante dans le mélange, on l’en retire et on la place entre du papier gris pendant 20 heures, pour que l'huile la pénètre entièrement. Alors on la place dans du papier sec, et en peu de temps elle sera prête pour l’herbier. — On rétablit facilement les plantes fanées en les plaçant dans de l’eau pure à laquelle on ajoute quelques gouttes d'alcool camphré. — Les plantes grasses, qu’on conserve ordinairement dans l’alcoo!, sont entièrement décolorées par lui. En y substituant l'huile mêlée d’alun , dans la proportion de 16 à 1, on conserverait les couleurs da tout leur éclat. Quand la plante est entière- mient imbue de huile et de l’alun, il faut la placer dans un vase qui ne renferme que de l'huile très-pure. Les difficultés de bien conserver les plantes dans les longs voyages , et particur- Aièrement dans les régions tropicales, font proposer à l’auteur 256 Botanique. de mettre les plantes, aussitôt qu’on les aura recuéillies, dans un vase rempli d'huile, dans lequel on les conserverait jusqu’à ce qu’on puisse les préparer pour l’herbier. — Certaines plantes perdent , malgré toutes les précautions, la couleur et leurs co- rolles; l’auteur propose de les sécher au moyen de la chaux vive réduite en poudre, dont on étendrait une couche de trois lignes sur des feuilles de papier placées au-dessus et au-dessous de la plante : une heure suffirait pour dessécher, de celte ma- nière, les plantes, sans les brüler. Nous avons exposé succinctement les idées émises par l’au- teur, sans prétendre les juger : nous croyons cependant devoir lui observer que sa méthode serait impraticable à beaucoup de personnes qui ne peuvent point disposer, pour la prépara- tion des plantes pour leurs herbiers, du temps exigé par la méthode qu'il indique. Un avantage réel de la méthode de M. Luedersdorff serait que les plantes préparées par lui ne sont nullement exposées aux déprédations des nombreux in- sectes qui infestent surtout les grands herbiers. Passons à la 2° partie de l’ouvrage où il est question d’une nouvelle méthode pour conserver les champignons. La difficulté de conserver ces végétaux, surtout les espèces charnues , a fuit recourir à divers expédiens, dont le meilleur serait incontesta- blement celui qui, en épargnant une trop grande perte de temps , ne ferait rien perdre aux plantes de leurs caractères, qui ordinairement disparaissent par la dessiccation ; souvent même la consistance des espèces est telle qu’il est impossible de les conserver sans beaucoup de précaution. L'auteur a cher- ché une substance qui pénétrât facilement les champignons etne changeât point leur consistance :etil l’atrouvée dans le suif, parti- culièrement celui des moutons et des chèvres. Exposé à une cha- leur de 42-45°R.il pénètre sans difficulté le tissu des champignons; et il faut percer l’épiderme coriace de certaines espèces, ou aussi leur tronc, pour donner au suif un accès plus facile. On enlève soigneusement le suif superflu avant son refroidisse- complet. L'auteur indique avec tous les détails les précautions nécessaires ainsi que la manière de procéder pour préparer Jes champignons d’après sa méthode. Mais l'étendue de ce sujet ne nous permet pas d’entrer dans de plus amples détails, et nous renvoyons donc à l’ouvrage même de M. Luedersdorff ceux qui désirent connaître exactement sa méthode, BR. Bolanique. | 2 5 j gti: Sun LA MENTION FAÎTE , PAR LES AUTEURS GRECS ET ROMAINS, Du Banvan-Trer, Ficus iNp1ca ; par G. H. Norupex. (Tran- | Sactions of the ro). asiat. Society of Great-Britain, T. I, part. I.) © Théophraste donne une description claire et détaillée de cette planté qu'il appelle figuier d'Inde. Pline a traduit cette des- eription ; mais sa traduction laisse à désirer sous le rapport de la fidélité. M. Nœhden transcrit les passages des deux natura- listes , ainsi que ceux d’autres auteurs anciens qui ont parlé du bananier, tels que Strabon, Diodore de Sicile, Arrien. La So- - ciété Asiatique a pris cette plante pour son embléme, en y ajou- tant la devise quot raini tot arbores , à laquelle a donné licu la . propricté qu'ont ses branches de s’enfoncer dans la terre et d'y préndre racine. Le mot Banyan-Tree, employé par l’auteur an- _glais, signifierait bananier; mais ce végétal est plutôt une herbe qu'un arbre, et ce que l’on dit ici de ses branches ne s’accorde guère avec ce que nous savons du vrai bananier. ( Musa para-- disiac@.) D. 212. VOYAGE BOTANIQUE DANS L'AMÉRIQUE SETTENTRIONALE. M. F. G. Sicher, de Prague, naturaliste et voyageur très- avantageusement connu des botanistes par les collections aussi vastes que parfaitement préparées, qu'il a rapportées de l'É-. gypte, de la Palestine, de la Grèce, du Cap de Bonne-Espé- rance , de l'ile Maurice et de la Nouvelle-Hollande, est en ce | moment à Paris où 1l fait ses préparatifs pour une nouvelle ex- | pédition dans l’intérieur de l'Amérique septentrionale; son in- | téntion est de parcourir, dans l’espace de quatre années, les | divers états de l'Union, les monts Alleghanis et Apalaches, etc. | II compte pénétrer jusqu’au Mexique, en traversant les fleuves Missouri, Mississipi, Columbia, et parcourir la côte occidentale du Continent Américain. M. Sieber a déjà donné tant de gages | assurés de son activité et deses connaissances scientifiques, que | Jon peut présager les plus heureux augures de ce voyage dans | ne partie du monde qui est extrêmement riche en objets. | d'histoire naturelle, et dont les plantes peuvent facilement être 14 acclimatées en Europe, G.... N. | 213. Voxace BOTANIQUE DE M. Express. Note communiquée par M. Tournal fils, de Narbonne, à M. de Férussac, en date du 21 mai 1829. | B. Tous XVIL. 17 258 Zoologie. M. Endress, jeune botaniste envoyé par la Société aile- mande pour la propagation des sciences , pour explorer les Py- rénées , est arrivé à Narbonne il y a quatre jours; il a déjà fait des récoltes immenses à Sainte-Lucie, Font Laurier, la Clape, etc., ete. Rien ne saurait égaler le zèle de ce jeune na, turaliste. Ayant eu l'avantage d'accompagner M. Endress dans ses principales excursions , je me plais à signaler l’activité avec laquelle il remplit la tâche qui lui a été confiée: il était impo- ssible de faire un meilleur choix. . ZOOLOGTE. 214. UEBERSICHT DES GESAMMTEN TaiErREICHS.— Tableau synop- . tique du règne animal ; par MM. Fianus et Carus. 2 feuilles. ._ in-folio. Dresde, 1826 ; Arnold. Ce tableau, dont nous avons déjà donné le titre dans le Zut- Letin, Tome XV, n° 214, offre une classification du règne ani- mal qui, dans ses divisions principales, rappelle celle du prof. Okén. MM. Ficinus et Carus divisent le règne animal en 3 grandes séries. Les animaux sont définis: des organismes se formant origi- nairement d’une substance albumineuse ( Ærstoff), jouissant d’une vie sanguine (végétation) et d’une vie nerveuse (anima lité), et manifestant le degré de perfection de leur organisation par la pluralité des degrés de développement qu'ils ont par- de x à par la variété de leurs organes, qui en est le résultat. La °° série comprend les animaux dans lues la substance. albumineuse n’est pas encore arrivée jusqu’à la formation d’un - système sanguin et d’un système nerveux distincts. Ils sont es-. sentiellement au même degré d'organisation que les œufs des“ animaux supérieurs; ce sont des animaux - œufs ( Eithiere… . Oozoa). : | ( Cette série comprend les Protozoa (Infusoires, Polypes sim, ples et à polypiers, et Médusaires), et les Radiaires (Actinies,, | et Échinodermes). 4 La seconde série est celle des animaux dans Tesquels l’albu- mine de l’œuf est arrivée à développer en elle un système san=* guin simple, et un système nerveux glanglionnaire également simple. Ils contiennent essentiellement les organes du‘tronc de Zoologie. 259 Phomme ; ils recoivent le nom d'animaux tronciers, ( Rumpf- thiere, Corpozoa. ) | Cette série se compose des deux Le divisions des Mol- Le (Gasterozoa , animaux dans lesquels prédominent les … orgaries de l’abdomen: le foie et le tube digestif) et des animaux articulés (Thoracozoa, dans lesquels prédominent le système cutané: l'organe respiratoire et les appendices locomoteurs). . La 3° série comprend les animaux dans l’albumine desquels se sont développés un système sanguin et un système nerveux, non pas simples, mais doubles , savoir : le premier sous les formes de système lymphatique et de système sanguin, et le second sous celles de système ganglionnaire et de système cérébro-spinal. Ces animaux contiennent essentiellement les organes céphaliques de l’homme; ils recoivent le nom d’ani- maux cérébraux (Xopfthiere, Hirnthiere, Encephalozoa) , ani- maux à sang rouge (7ertebrata, Spinicerebralia). Avant de se développer comme Encéphalozoaires purs, ils répètent les de- grés de développement antérieur. Les Oozoaires sont répétés dans les Poissons, les Gasterozoaires dans les Reptiles, et les Thoracozoaires dans les Oiseaux. Les Mammifères forment une triple répétition des 3 degrés inférieurs des Encéphalozoaires. Les Poissons sont répétés dans les Cétacés, les Reptiles dans les Édentés, les Oiseaux dans les » Cheiroptères. La seconde répétition est celle dés Sirènes par les Phoques (Pinnipèdes), celle des Édentés par les Marsupiaux, et celle des Cheiroptères par les Rongeurs ; dans la 3° répéti- tion , nous trouvons les Phoques représentés par les Pachyder- mes, les Marsupiaux par les Ruminans, et les Rongeurs par les Carnassiers. » Les Quadrumanes sont les Encéphalozoaires parfaits. … - Ænfin l’homme représente l’idée parfaite de l’animalité par le - développement d’une unité intérieure (connaissance du moi, » raison, liberté), dans le contraste le plus tranché avec l’idée - du végétal. - :-On pourrait faire plus d'une objection à la classification … dontnôus venons de présenter les traits les plus saillans. Ainsi les Polypes à polypiers n’ont pas tous une structure aussi sim- _ ple que paraît l'indiquer le tableau synoptique; et le système . nerveux d’une grande partie des animaux articulés n’est pas 17e 260 Zoologie. simple, mais paraît bien être double comme celui des animaux vertébrés. Mais un examen détaillé de cette classification nous mènerait trop loin de notre but. Personne ne refusera d'ailleurs de reconnaître ce qu'il y a d’ingénieux dans les rapprochemens. qu'offre cet échafaudage systématique des deux auteurs. AE EE 5: FAUNE FRANGAISE ; par MM. VreizLoT, DEsMAREST, DE BraAïw- VILLE, AUDINET-SERVILLE, L'EPELLETIER DE ST.-FARCEAU et WarckENAER. Texte par cahiers de 4 à 6 feuilles, et 10 pl. coloriées avec soin; prix, 10 fr. la livraison. Paris ; Le- vrault. (Voy. le Bulletin, T. XV, n° 216, etT. XVI, n° 85. MAMMIFÈRES. » Le Danemark, la Suède, une foule d’autres états avaient-des. ouvrages où l’histoire des animaux se trouvait méthodiquement tracée, etla France seule, si riche en ouvrages généraux , n’en avait point qui fit connaître ses productions zoelogiques. Les Anglais, ainsi que les Américains des États-Unis, par une manière de voir toute opposée, recherchent avéc un soin bresque exclusif les productions de leur sol, et un auteur, qui peut de temps à autre ajouter au catalogue des êtres vivans dans sa patrie ur animal qui n’y a point encore été observé, est plus satisfait de cette indication que s’il créait quelque genre nouveau pour y comprendre des espèces exotiques. Combien n'importe-t-il pas en effet à tout homme instruit, retiré des af- faires, acheyant sa carrière dans la province, d’avoir sous la main un livre qui lui fasse connaître les nouveaux êtres au mi- lieu desquels il est venu vivre ! Mais si cet homme exerce une profession libérale, la médecine surtout, ne doit-il pas de pré- {érence rechercher us livre qui lui mette sous les yeux les con: naissances dont il a besoin à chaque instant du jour ? les Fau- nes ont donc cet avantage d’être immensément utiles dans les pays qu’elles concernent, pour les classes qui ne prétendent point se livrer exclusivement à l'étude de l’histoire naturelle; celles sontensuite indispensables aux naturalistes et surtout aux étrangers qui, par ce moyen, obtiennent des renseignemens. exacts sur les animaux qui vivent en telle ou telle contrée, et sur les particularités que les influences du sol exercent sur cha- ” Z oologie. 261 Van UE, Énfin cc n'est que par leur moyen qu'on peut dres- ser des tables de distributions géographiques; car bientôt la zoologie aura , Sous ce rapport, ses préceptes et ses lois. ” Le cg in-8°, adopté pour cet ouvrage, a l'immense avan- tage d’être usuel et portatif, et les dnbets : géncralement complètes et étendues , font parfaitement apprécier, sous tous ses rapports, l'animal qui en est 1 ‘objet. Les figures sont, pour ‘leur petit format, d’une très-bonne exécution; elles sont dues aux pinceaux excrcés et habiles de MM. Meunier et Prêtre, deux peintres bien connus en histoire naturelle. Ces figures, “coloriées avec soin, donnent une parfaite idée de chaque espèce “qu'elles représentent, et mériteront une mention particulière, quand nous rendrons compte dans un prochain article de la” parte ornithologique. Les Mammifères, dont il n’a encore paru qu'un cahier, sont décrits par M. Desmarest, et font partie de la 19° livraison. Le mom de M. Desmarest, qui a publié de nombreux travaux sur cette classe d'êtres, est suffisant pour donner une idée de l'exac- -titude apportée à cette partie. M. D. entre donc en matière par le 2° ordre ou celui des Carnassiers. On sait que la Faune est | Précédée par un tableau général de la zoologie, où viennent se rattacher tous les traités séparés sur chaqué classe des êtres qui en font partie. Les Chauve-Souris de France se trouvent tre jes Rhinolophes umifer et bifer; les Vespertilions murin {de Bechstein) , échancré {de 1 Natterer), à moustaches (de Dau- bénton), noctule , pipistrelle sérotine; les Orcillards vulgaire Parbastelle, Dans la 2° famille ou celle des Insectivores, Dicnient prendre place le Hérisson d'Europe, sept Musarai- _ le Desman des Pyrénées (ici nous faisons observer que le “Désman de Moscovie paraît exister en Bretagne, où il a été vu en vie, en 1828, par un voyageur de qui nous tenons le fait), et M Taupe d'Europe. La 3° famille ou celle des Carnivores, ren- ferme l'Ours brun, le Blaireaü ordinaire, la Marte Putois, THermine, la Belette, la Marte commune et la Fouine ; la Lou- tre vulgaire; le Chien domestique, le Loup, le Luish, le Re- Mardi; la Genette et le Chat sauvage. | * Chaque genre est présenté avec tous les caractères zoologi- fües qui lui sont propres, et la description de chaque espèce se tômpose d’une partie purement descriptive, de la synonymie, . . 262 Zoologie, de l'habitat, et enfin des détails de mœurs et de propriétés usuelles. De toutes les figures de Mammifères à paraître, il n’y « a encore de publiées que celles de la Pipistrelle, de la Noctule, de la Sérotine, des Vespertilions oreillard et échancré, dues au pinceau de M. Meunier et rendues avec une grande fidélité. Cet ouvrage se recommande donc à une nombreuse classe de lecteurs, et l’éditeur, M. Rapet fils, parait ne ménager ni soins ni dépenses , pour qu'il soit exécuté avec tout le soin que méritent son utilité et son importance comme ouvrage national. LEssox. 216.ADDITIONS A LA FAUNE BRITANNIQUE ; par G. JOHNSTON. (Zoo logical Journal; n° X, avril-sept. 1827, p. 17h; n° XI, sept décemb., p. 351; n° XII, 1828, p. 491; n° XUE pi 531) © Dans le premier des 3 articles cités, l’auteur donne les des= criptions détaillées de 4 espèces du genre Gammarus, regar< dées par lui comme nouvelles, et désignées par les noms de G. maculatus, punctatus, dubius et nolens. La première de ces es= pèces est établie sur un seul individu; les autres ne sont pas rares sur les côtes de la mer, près Berwick. n° Un autre Crustacé, que M. Johnston décrit encore dans cet, article , est le Sphœæronia rugicauda ? Leach. su le second article sont décrits 2 nouveaux genres et plus sieurs espèces de la classe des ANNÉLIDES. ° Genre Gaza: Corps en forme de larve, annelé, apode Ë Mes terminale, inférieure, extensile, avec un appareil mans dibulaire, corné, placé principalement dans l’intérieur de Le bouche ; ohne nues, situées sur le second segment du Corps, et portées par 2 branches pectinées qui s'unissent cn un tube commun, deux suçoirs ( respiratoires ?) au SCgMeEnE \4 N 2ù Esp. unique, Galba marina; long. 5 hig.; corps pointu-em avant, tronqué en arrière, mou, transparent, d’une teinte bla che, composé de 12 segmens égàux entr’eux ; bouche sub-ters anal. minale, triangulaire; 2 éminences papillaires, au-devant et aus, dessus de la bouche, garnies intérieurement de petites épines noires ; branchies non rétractiles , de couleur blanche laiteuse, | formées de 2 branches pectinées divergentes, s’unissant en ux tube commun qui va joindre un gros vaisseau. Les filamens | Zoologie, 263 branchiaux sont au nombre de 7 sur chaque branche, et pa- raissent tubulaires. Les bords latéraux de la surface ventrale sont épaissis et garnis de nombreux et petits ressorts noirs, qui remplacent les pieds. L’anus, situé à la face inférieure du der- nier segment, est large, proéminent et hérissé de petites épines; les sucoirs de l'extrémité postérieure du corps sont bordés de cils très-délicats; le disque de chaque suçoir paraît divisé en 3 concavités plus petites. La transparence de l’animal a permis à M. Johnston d’en exa- miner la structure intérieure, c’est-à-dire la disposition de lap- pareil mandibulaire dans l’intérieur de la trompe et de l’appa- reil vasculaire qui parcourt Le corps. À chacun des deux sucçoirs paraît aboutir un gros vaisseau d’un brillant argentin, et com- muniquant avec le tube commun des branchies. Une branche anastomotique établit une communication entre ces deux vais- seaux , immediatement au-dessus des suçoirs, et une autre bran- che les réunit auprès des branchies, De petits rameaux sortent de part et d'autre de ces deux vaisseaux principaux. L'auteur ajoute qu'ils sont évidemment remplis d’air, sans nous dire com- ment il s’en est convaincu. Un autre vaisseau situé plus profon- dément, et comme appliqué sur le canal intestinal (que l’auteur n’a cependant pas vu distinctement), est d’une couleur blanc de lait. Ce vaisseau est long et tortueux , et forme une espèce de cercle, dont l’auteur n’a pu trouver ni le commencement ni la fin ; il ne paraît pas fournir de branches, et ne semble pas com- muniquer avec les vaisseaux aériens ; il contient un fluide assez épais et d’une teinte blanche laiteuse. Cet animal habite un tube cylindrique ouvert aux 2 bouts et formé de grains de sable agglutinés ensemble. Ces tubes, quelque- fois agglomérés ensemble en une masse irrégulière , ne sont pas rares parmi les Fucus (Zaminaria digitata) que rejette la mer. L'animal peut vivre assez loug-temps hors de l’eau; et il rampe avec une grande facilité sur des surfaces très-lisses ; son orga- nisation singulière ne permet pas de le classer dans un des or- dres connus de la classe des Annélides; cependant il se rappro- che le plus des Amphitritées. 5° Genre Cawrowrra : Corps cylindrique, nu, annelé; bouche _avec des mandibules cornées exsertiles; 2 appendices (prolegs, Kirby) au segment anal, et 2 autres au premier segment du corps, ju 264 L Zoologie. N° °16 Esp. unique: €. cruciformis. Corps filiforme , composé de 12 segmens, celui de la tête non compris; d’une teinte verdâtre claire, lisse et un peu corné; tête distincte, un peu carrée, garnie de cils peu nombreux sur les bords; 2 antennes courtes, selacées, inarticulées , placces sur Île front ; 2 mandibules cro- chues, de couleur brune, s’avancent et se retirent alternative- ment Îorsque l'animal se meut ; point de trompe; 2 yeux noirs, distans, non marginaux, placés à la partie antérieure de la tête; les 2 appendices (prolegs) du premier segment courts, non ar- ticulés , armés d’ongles rétractiles; les 2 appendices du segment anal bordés d’un cercle de crochets forts, rétractiles, de cou- leur jaune, semblables à ceux des fausses pattes de quelques chenilles. Les autres segmens sont nus. Long. 4 lig. Hab. Com- mun parmi les Conferves dans les bas-fonds pendant la marée. 3° Genre Lumsricus. L'auteur décrit les espèces suivantes : ZL. varicgatus. Mükher. L. pellucidus, n. sp., immaculatus, bifariam aculcatus ; acu- leis longis , conicis non retractilibus ; cingulo obscuro. Long. 4-5 Big. Hab. dans les eaux douces, parmi les Lemna. L. rufescens, n. sp., unicolor, subpellucidus, bifariam aculea- tus ; aculeis solitariis, retractilibus. Long. 1 po. env. Hab. sur les expansions des grands Fucus. | L. minutus Lmk. Æ. nat. des an, sans vert., ds V, p- 299. Fabricius Fauna Grœnland., p. 281, fig. 4. L. lütoralis (L. ciliatus? Muil.) , ruber aut rubro-muaculaius, filiformis ; aculeis uniserialibus , fasciculatis , retractilibus. Hab. les bords de la mer, sous les pierres et sur les Fucus. L. lineatus Müll. ° Genre PALMyRA, Savigny. re Palmyra ocellata , sp. n. Corps linéaire, long de 4 lig., à peine d’une ligne de large, tronqué en avant, un peu plus grèle en arrière, comprimé. 5 antennes coniques; les 2 externes 2 fois aussi longues que les 3 du milieu; trompe courte, rétrac- tile, entourée à l'extrémité d’une rangée de dents ; point d’yeux ni de mâchoires; le dos de couleur claire , sans taches ni écail- les; les côtés de couleur sombre, avec une rangée de taches claires et circulaires au-dessous de chacun d’eux; la plupart des taches sont oc-llées ; abdomen d’un jaune de paille uni- forme , avec une tache viscérale au milieu. Segmens nombreux, + Zoologie. 265 chacun avec un faisceau de soies de longueur inégale. Segment anal terminé par 2 filamens coniques courts, d’une structure semblable à celle des antennes. (Wereis maculosa Montagu ?) - 5° Genre Pozynoë, Savigny. Esp: P. scabra. (Aphrodite scabra Fabr..) . P. imbricata. (Aphr. imbricata Jamison.) » P. lepidota. (Aphrodite lepidota Turton.) .. L'auteur ajoute, après la description détaillée de ces 3 espe- ces, qu'il ne comprend pas les caractères du genre tels qu'ils ont été établis par M. de Lamarck. -_ b° Genre Sprio. 2 esp., savoir : Spio vulgaris et Sp. viridis , esp. voisine de la Sp. vulgaris, et habitant les mêmes lieux, mais moins commune. Leurs caractères spécifiques peuvent s'exprimer ainsi : 1° Sp. vulgaris ; corps brun jaunâtre, avec des branchies sétacées rouges; tête triangulaire , ayant la base en avant; 4 yeux; tentacules beaucoup plus courts que le corps. 2° Sp. viridis ; corps marqué de très-petites taches vertes; point d’yeux; tête conique; tentacules beaucoup plus courts que le corps. | Classe des Vers, Lmk. Ordre des Morrasses 2. Genre PLana- RIA L. | L'auteur en décrit 3 espèces, savoir : 1° PL. flaccida Link. 2° PL. unicolor; elongata, linearis, mutabilis, brunnea, unico- br, ore albo. Hab. la mer sur les grands Fucus et sous les pierres. Assez commune. . 3° PL. lactiflorea; linearis, mutabitis, lactiflorea, anticè macu- lis binis rubris ; oculis pluribus. Hab. les bords de la mer, sous les pierres et entre les Fucus. _ Classe des Aracuninrs Lmk. Famille des PYCNOGONIDES éd. Genre : NymPxow Fabr. L'auteur en décrit une espèce : M. coccineum ; corpore glabro, pocdaur geniculis tarsisque flavis. Hab. la mer près Berwick. Ce pétit animal, que l’auteur a observé vivant, est si transpa- rent, qu'on a pu voir sa circulation sanguine dans la partie an - térieure de son corps, ct particulièrement dans ses mandibules. Le fluide en circulation exéçutait un mouvement de flux et de 0 53 ? 266 Zoologie. Dans une note sur le Gammarus punctatus , décrit plus haut, l’auteur ajoute que cette espèce vit dans une gaïne d’un à deux pouces de long, composée de débris d'algues et tapissée inté- rieurement d’une membrane mince, lisse et glutineuse. Ce four- reau est fixé sous des pierres ou au milieu des algues et des con- ferves. Le mâle et la femelle y résident ensemble. Dans le 4° article, l’auteur décrit, sous le nom de Gammarus carinatus, une espèce nouvelle fort commune près de Berwick, etqu'ilavait d’abord prise pourleG.marinus Leach.Voicisa phrase spécifique : G. carinatus : corpore maculato , atomisque flavis ir- rorato ; dorsi segmentis valde carinatis , marginibusque posterio- ribus granulatis. Le genre Phyllodoce Lmk , dans la famille des Néréidées ) classe des Annélides, a fourni deux espèces à M. J aa qu'il abs ainsi : ® Ph. gigantea ; virescenti-purpurea , margaritacea ; dorso obscurèé maculato ; lamellis branchialibus dolabriformibus. Hab. mare britannicum. 2° Ph. pulchra; corpore maculis fuscis seriatim notato; lamellés branchialibus subreniformibus. (Nereis maculata ? Fabr. Faune grœnl. 298.) Hab. mare britannicum. Enfin, l’auteur décrit 4 espèces de Planaires qui lui parais+ sent nouvelles. 1° PJanaria octoculata. PL mollis, linearis , castanea, antice - oculis 8 , maculäque rubr&. Hab. in littore, sub lapidibus. 2° PI. quadrioculata ; mollis, linearis, flava, oculis & , remotis. Hab. in littore, sub lapidibus. | 3° PI. bioculata ; linearis, mollis, olivacea, oculis duobus. Hab. ad radices Confervarum. 4° PI. filiformis ; albida, gracilis, unicolor, sine oculis, maculis- ve. Hab. ad littora, sub lapidibus. Plusieurs de ces nouvelles espèces ont sans doute été trop lé: gerement décrites par l’auteur, et une comparaison plus soignée avec les espèces déjà connues fera connaître celles que l’on peut conserver. Le travail de M. Johnston aurait besoin d’être ac- compagné de bonnes figures. L > 217. THE Z00LOGY OF THE NORTHERN PARTS OF BRITISH AMERICA, etc. — Zoologie des parties nord de l'Amérique anglaise; par Jon RicHanpsow, chirurgien, Londres, 1829; Longman, Zoologie, 267 a © et ouvrage est imprimé in-4°; on y joint en même temps gfier des expéditions du capitaine Franklin au Canada et aux possessions de la Compagnie de la Baie d'Hudson. La Flore déjà publiée de ces contrées, par le D° Hooker, peut être re- gardée comme un complément de cette publication, . La 1° partie, contenant les quadrupèdes, ornée de 24 gra- vures à l’eau-forte, par Thomas Landseer, a paru en février; elle sera suivie rapidement des 2° et 3° parties, qui complèteront l'ouvrage, et contiendront les oiseaux , par William Swainson, les insectes par William Kerby, et les poissons par le D’ Ri- chardson. | . Cet ouvrage est publié par ordre et sous la protection du gou- vernement anglais. 218. VOYAGE autour Du MoNpE, exécuté par ordre du Roï, sur - la corvette de S. M. Za Coquille, pendant les années 1822 à 1825, par L. Durerrey, capitaine de frégate commandant de l'expédition. ZooLocxe ; par MM. Lesson et Garnor. XI li- - vraison. (Voy. le Bulletin; Tom. XVI, n° 207). Cette livraison offre des objets aussi curieux que nouveaux? el son exécution se fait remarquer même parmi celles qui ont déjà été publiées ; on y trouve en Oiseaux, 1° leSymétorotoro, Syma torotoro N. Sp., et le Martin-Chasseur gros-bec, Dacela macrorhinus N. Sp., tous deux de la Nouvelle-Guinée. En Pois- sons, 1° le Pastenaque de Halgan, 7rygor Halgani Less., des mers de la Nouvelle-Irlande; 2° Crénilabre de Chabrol, Creni- labrus Chrabrolii Less., des mers de l’île Maurice. En Reptiles, ® lAcanthophis Bourreau, 4canthophis Tortor Less., de la Nouvelle-Galles du sud ; 2° le Scinque émeraudin, Scircus sma- ragdinus Less. ; 3° le Scinque multirayé, Sc. multilineatus Less.; 4° le Sc. arriver à un calcaire marneux fétide ou le Zechstein qui fut sui- vi à 600 p. de profondeur par la Grauwacke. Dans le pays de Reuses près de Gera, on a atteint à Harpersdorf, à 350 P- , le Zechstein et ensuite la Grauwacke; à Sinz on a traversé le Zech- stein et une partie du grès rouge secondaire, et à Langen- berg on a traversé 430 p. de Zechstein avec du gypse avant d'arriver à la Grauwacke. Dans ce dernier lieu, on a trouvé une faible eau salée dans le Zechstein. 297. SUR LES FOSSILES DU FER HYDRATÉ ARGILEUX ET DU GRÈS VERT DU KRESSENBERG , NON LOIN DE TRAUNSTEIN EN BAVIÈRE ; par le Comte Muxsrer. ( Zbid. ; p. 93.) M. Münster donne le catalogue des fossiles qu’ii a recueillis dans la formation du grès vert du Kressenberg. Il y énumère 172 espèces, savoir: 4 Zoophytes (1 Eschare, 3 Cellepores, 1 Turbinolie et 4 Madrépores branchus), 8 Echinites { Clypeas- ter oviformis Lam. , Brongniarti et Cuvieri Goldf., Galerites “onoïdeus Lam. et Schl., subeylindricus et Bouei Golf., Spa- tangus complanatus Golf., Cassidulus testudinarius Bgt.), 2 Crustacés (Cancer punctulatus Desm. et Demarestii (Münster), 1 Dentale, 1 Siliquaria, 3 Serpules, dont une est S.-muricata Goldf., 4 Vermicularia Sow. { V. nummularia ou Serpulites nummularius Schl., planorbiformis n. sp., subcarinata et lum- Dricalis n, sp., x Fistulana {F. lumbricalis n. sp. Burtin, p. 26), bo Bivalves (Solen cultellatus n. sp., 1 Mya, 2 Lutraria, t Crassutella, 2 Tellina? 3 Cytherea, 2 Venus, 5 Arca, 4 Pectun- culus (P. cor Lam., pulvinatus Lam., costulatus, n.sp., et du- bius, n. sp.), 3 Chama (Ch. calcarata Lam., etc.), 1 Modiola, 1 Perna, d Plagiostoma (PI. subspinosa, n. sp., asperula, n. sp., dubia , n. sp.), 5 Pecten (P. plebeius Lam., sustularis Lam.), Asperulus punctatus et suborbiculatus, n.sp., 1 Podopsis, 1 Vul- sella (V. falcata, n. sp.), 4 Gryphæa (G. lituola Lam., angusta ? Lam., intermedia et lævigata, n, sp.), ; Ostrea (O. gigantea, ano- mialis Lam.,suborbiculata, subpectinata, cymbularis, dubia, n. sp., semiplana ? { Sow.)), 1 Terebratula_ {'T. subregularis, n. sp.), 77 Univalves {1 Pileopsis (P. semiglobata, n. sp., 2 Bulla (8. lata et cypræata, n. sp., 2 Melania, 2 Ampullaria (A. co- uica Desh. et subconica, n. sp.), 6 Natica (N. hybrida Desh., spirala Desh., eirrhiformis Sow., hemiclausa Sow., canræna ou 5h23 / é | ere Géologie. 329 _ Bast., etc.), 6 Trochus (T. agglutinans Lam., giganteus, infun- Fr «4 : dubius et turbinatus, n. sp.), 3 Turri- tella (T. conoïdea Sow. , marginalis Brocch., terebralis Lam. 10 Pleurotoma (PI. slabrais Lam., interr upta Sow., ee à ». sp), 1 Cerithium, 3 Nassa, 10 Fusus, 4 Pyrula (P. clathrata, lævigata et gracilis, n. sp.), 9 Murex, 3 Cassidaria { C. carinata Lam., subcarinata et bicarinata, n.sp.), 1 Cassis (C. Eneæ Bgt.), 2 Buccinium, 2 Mitra, 4 Voluta { V. harpula? Lam., fi- eulnea Lam., etc.), 1 Marginella (M. ovulata Lam.), 5 Conus {C. turricula Br occhi, Noce Brocchi, giganteus et pyramidalis, n, sp., etc.), 11 12H 6 ve Ro 3 Nautilus (N. nobilis, n. sp. , zigzag Sow., et propinquus, n. sp.), 8 Nummulina (N. lævi- gata Lam., complanata Lam., scabra Lam., scrobiculata, n. SP-; radiato granulata , D. Sp., punctata, n.sp., constata ou As- teriacites patellaris Schl., stellata Parkins. T. 3, pl. 1, fig. 17 * et 18 , 3 espèces de dents de poissons, des vertèbres d’un Sau- rien et des fragmens de bois. Ilen conclut,1° que sur 172 fossiles, 2 &2rexistent à divers étages dans le sol tertiaire de différentes parties de l’Europe; 2° que 3 espèces seulement (Ostrea semi- ;plana Sow., Clypeaster oviformis, Cassidulus testudinarius } se retrouvent dans la craie, et encore ce ne sont que des analo- .gues et non des identiques, excepté l'Huitre, et ces fossiles existent aussi dans le terrain tertiaire; 3° que les 126 autres espèces sont nouvelles ou indéterminables, mais de genres _ communs dans les formations tertiaires; 4° que les coquillages pélagiens, tels que les Baculites, Turrilites , etc., ainsi que les _Gryphæa columba, Spatangus cor anguinum, etc., y manquent; c’est vrai; mais 1l a tort quand il prétend qu’il n’y a pas de Bé- Jemnites, d’Ammonites, d’Inocérames, de Térébratules plissées ; ; "5e que les genres Gryphée et Plagiostome sont les seuls qui | pourraient faire croire que ce dépôt est crayeux, mais qu'il y a «des Gryphées particulières dans le sable tertiaire d'Ortenburg en Bavière et des Plagiostomes dans celui de Sternberg en Mecklenbourg. De plus, il prétend que notre dépôt D sur _hn agg agglomérat ou nagelfluh de roches anciennes, qu’on le re- e L 50° plus bas et que le prétendu grès vert est recouvert de la même molasse qui git ailleurs partout sur un nagelfluh et contient à Miesbach, au Chiemsee, etc., le Cithéam mar- garitaceum Broc., Melanopsides buccinoidea, Fer., Neritina 330 Géologie. picta Lam. et Mytilus Brardiü Bgt. Nous sommes fâchés de ne pouvoir nullement adopter sa conclusion que c’est un dépôt tertiaire, et, pour des raisons conchyliologiques et géologiques, nous persistons à y voir du grès vert, formation dont les fos- siles se rapprochent beaucoup de ceux du sol tertiaire. A.B. 258. LETTRE SUR UN ROCHER TREMBLANT DU MONT SORIANO PRÈS DE VITERBE, dans la chaîne des Cimini. ( 4atologia ; nov. et déc. 1827, p. 298.) C’est une roche qui roula, sans doute, il y a déjà très-long- temps, de l’une des sommités du mont Soriano {le principal de la chaîne Ciminia ) et se plaça en équilibre sur un autre rocher de même nature, et de telle manière que quelque peu d'im- ‘pulsion qu’elle recoive, elle balance et remue visiblement. _ Imaginez-vous une roche de cette lave que les Francais nom- ment 7rachyte, enfin une espèce de Péerre-morte des Toscans. Dans une des violentes éruptions auxquelles il paraït que la montagne sorlanaise était sujette, la bouche de ce volcan vo- mit des globes de lave et cette roche sortit de la cime cratéri- forme , nommée aujourd’hui #7 Contatore, et prit la forme len- ticulaire, alongée en ellipsoïde, mais avec beaucoup de pro- tubérances et de sinuosités comme on le voit dans le dessin. Il est probable que ce rocher tomba le long de la pente de la montagne et roula environ l’espace de 500 pas jusque la. Cette pente se termine par une petite plaine où il s'arrêta et assit, par un singulier hazard, une de ses faces convexes sur un lit de pierre vive place à fleur de terre, qui semble y avoir été pro- duit par une éruption antérieure ou contemporaine sous la . forme d’un courant de lave, ou de nécrolite de même espèce que celle du rocher superposé. Mais la circonstance de cette situation singulière est due à ce que le roc posé sur sa base y reste toujours dans un équilibre horizontal, et cette base tou- chant seulement par de très-petits points du sommet de sa faee inférieure, maintient à peu près équipondérantes, à droite et à gauche, les deux parties latérales, l’antérieure et la postérieure du rocher, de manière que le centre de gravité passe précisé- ment au-dessus du peu d’espace qui reste entre les points de contact; ainsi la ligne de direction vient à tomber dans cet es- pace, quoique très petit, et opère par là la stabilité du roc Gédlogie. 53£ qui, dans tout autre sens, serait difhcile à déranger à cause de l'immensité de son poids. Mais, ainsi qu’il arrive aux corps d’un poids suffisant et convexes, qui posent par leur convexité sur un plan, de même cette disposition fait que le roc se maintient de manière à pouvoir tourner; ce qui n'empêche pourtant pas qu ‘une petite force ajoutée sur l’un des côtes ne puisse rompre un peu l'équilibre et qu’alors la ligne de direction, ou la résul- tante , ne commence à osciller en PAR, d'un aussi étroit es- pace, et que le centre de gravité tendant à se porter vers l’une des deux parties, ne tende ensuite à reprendre sa position, par un mouvement analogue à celui du pendule, jusqu’à ce que, ex- ténué par les résistances, le mouvement imprimé n’arrive à le rendre à sa première situation. Jene fais autre chose dans ce raisonnement, que de développer un principe connu de tout le monde; cependant je ferai obser- ver que la masse de ce rocher est considérable : son axe hori- zontal du sud-est au nord-est n’est pas moindre de 8 mètres ‘5oo millimètres; la dimension de l’axe nord-est et sud-ouest, qui lui est perpendiculaire, est de 6 mètres 740 millim. ; enfin la mesure de l'axe vertical est de 3 mètres, ce qui ne peut faire évaluer son velume à moins de 89 mètres cubes, que je réduis à 85, c’est-à-dire à 2,465 pieds cubes environ. Je regrette de ne point retrouver dans mes notes le poids spécifique de la lave dont il est composé et que j'avais relevé avec d’autres par un calcul approximatif, qai ne donnerait pas moins d'un demi- million de livres romaines pour le poids de la roche entière. Pour faire mouvoir cette roche, il suffit seulement d’intro- duire du côté du nord-est, entre elle et le rocher qui la sou- tient, un fort palan en guise de levier, prenant le point d’ap- pui contre une crète relevée qui se trouve sur la roche infé- — Fe) : CE . : La rieure; de cette manière, au seul mouvement imprime par une 7 "main et ensuite par tout le corps, elle s'élève d’environ 2 à 3 M £ ‘ s e mètres, la masse se met bientôt en mouvement et fait osciller son centre de gravité. J'ai eu l’occasion de voir qu’elle a pro- duit une oscillation de 6 pouces avec un soulèvement trente fois plus considérable, et par conséquent un arc d’oscillation de us 14 2 lignes au point de disjonction de la roche et de plus 4 lignes à l’extrémité de la roche même, il suffisait d’une “pression égale à à 5 livres ; ; on remuait aussi le rocher sans le sou- 332 | Géologie. | lever, en le poussant de la main, et il se balancait dans le sens de sa plus grande longueur. J'ajouterai, pour décrire toutes les particularités de notre rocher , qu'il se trouve mentionné depuis environ cent ans dans l’histoire de Soriano, écrite par Splandiano Andrea Pennazzt. Depuis ce temps, il a été également visité et célébré par les curieux dont ou voit les noms gravés sur la partie inférieure, avec la date dn jour et de l'an où ils l’ont visité; entre les an- ciens se trouve un nommé Belius, qui écrit l'avoir observé en 1570. 299. RÉSULTATS GÉOLOGIQUES DES EXPÉDITIONS AU PÔLE ARCTI- QUE. ( London and Paris observer ; 29 mars 1829 ) Le D' Jamieson à remarqué que les 4 expéditions au pole arctique, c’est-à-dire celle sous les ordres du capitaine Ross, et les 3 sous les ordres du capitaine Parry, présentent les faits généraux et les résultats suivans. 1° Que les régions explorées abondent en roches primitives et de transition ; et que nonob- stant que les roches secondaires occupent des espaces considé- rables, cependant leur étendue est plus limitée que celle des plus anciennes formations; que les dépôts formés par les allu- vions ne sont pas étendus ; qu’on n’y trouve nulle part de véri- ” table ou moderne roche volcanique; et que les seules traces des hits tertiaires furent trouvés dans les gangues et les argiles mé- lés avec des trapps secondaires de la baïe de Baffin. 2° Que les iles primitives et de transition furent très-probablement jointes ensemble à une même époque, et formèrent une masse continue avec les parties continentales de l'Amérique, et que les calcaires secondaires, les grès, le gypse et le charbon, fu- rent déposés dans les plaines et dans les abimes de cette terre, et par-dessus ces produits les roches tertiaires. 3° Qu'après le ‘dépôt de ces roches secondaires et tertiaires , le sol paraît avoir été brisé et rédait, ou tout d’un coup, ou par degrés, ou par- tiellement par une violente et soudaine explosion, ou en partie par la lente action de l'atmosphère et de l'Océan dans son état _ présent d'ile et de presqu’ile; et que conséquemment les for- mations secondaires et tertiaires étaient jadis, dans ces pays, ‘distribuées plus abondamment qu’elles ne le sont à présent. 4° Que préalablement aux dépôts qui ont formé le charbon Geologie. 333 de terre, comme dans l'ile Melville, les montagnes de transi- tion et les plaines primitives favorisaient une riche et bril- lante végétation, notamment des plantes cryptogames, mais principalement des fougères. Les coraux fossiles des terrains secondaires prouvent aussi que, avant, pendant et après les dépôts qui ont formé le charbon de terre, les eaux de l'Océan étaient de nature à favoriser les polypes. 5° Qu'’avant et durant les dépôts de la troisième période, ces régions , glacées mainte- nant, présentaient des forêts d'arbres dicotylédones, comme on le voit par les bois fossiles dicotylédones qu’on y trouva mélés avec ces couches dans la baie de Baffin, et par les fossiles de l'ile Melville, de Cap-York et de l’île de Byam-Martin. 6° Que les blocs de transport qui se trouvent dans différentes régions et dans des endroits éloignés du lieu de leur formation , donnent Tévidence que les eaux les ont traversés , et à une période pos- térieure aux dépôts des couches solides les plus nouvelles , no- tamment celles de troisième classe. 7° Que nulle part n’existent des traces visibles de l’action des en modernes; et nous pouvons ajouter que dans les régions du pôle arctique, les seuls objets connus de ce genre se trouvent dans l'ile de Jan Mayen, décrite par Scoresby. 8° Que les seules indications de volcans plus anciens sont celles fournies par la présence des roches brisées, comme les basaltes, les tufas et amygdalites. 9° Que le charbon de terre noir et bitumineux , le charbon de la plus antique formation , que quelques théoristes soutiennent être confiné dans les régions les plus tempérées et les plus chaudes de la terre, est reconnn maintenant par la découverte qui en a été faite dans l'ile Melville, à l'Ouest, dans la téfre de Jamieson et dans la vieille Greenland, à l'Est, offrir un trait intéressant et convaincant de la constitution géo- | gmostique des régions du pôle arctique. 10° Que le sable rouge de Possession Bay établit la pp à que des roches de sel peuvent se trouver dans les environs. 11° Que quoïque l’on n’ait rencontré aucun nouveau composé métallique, cependant les régions explorées par le capitaine Parry ont procuré plusieurs terres extrêmement utiles, tels que des octaèdres ou du fer ma- gnétique , des obiädes ou du fer rouge, des prismatiques ou du fer brun, et du chromate de cuivre; que ces régions ont procuré également des pyrites, du soufre et du molybdène, de ' »: 334 | Géologie. l'oxide de titane. 12° Que ce qui prouve que les pierres pré- cieusés, les plus estimées et les plus belles des substances mi- hérales, ne manquent pas dans les régions du pôle arctique vi- Sitées par les expéditions, c’est la afrepe abondance du rubis précieux, qui doit se trouver, nous n’en doutons pas, d’ après des recherches plus exactes, dans les roches primitives, pour offrir ses superbes couleurs et ses formes élégantes qui lui font accorder autant d’admiration ; on y trouve le cristal de roche, le béril et le zircon. 13° Que ces terres nouvellement décou- vertes présentent en général les mêmes arrangemens géologi- ques qui se rencontrent dans de plus grandes étendues de pays examinées jusqu'ici par les naturalistes, fait qui fortife l’opi- pion qui affirme que les grands traits de la nature, dans le règne minéral, sont partout semblables, et, conséquemment , que les mêmes causes générales ont presque toujours prévalu dans la formation des masses solides de la terre, EL, Le 260. Sür L'ILE DE SainTE-HéLÈNE. — Extrait d’un rapport fäit, _ le 13 févr. 1826, à la Société d’agriculture et d’horticulture de Ste-Hélène, par le général Wazrer, président de cette Société. ( Asiatic Journ. ; octob. 1826, p. 445). L'ile de Ste-Hélène se trouve située d’une manière toute par- ticulière dans l'Atlantique méridionale ; comme d’autres îles du même Océan, elle est entièrement volcanique. Vue du côté de la mer, les âpres éscarpemens de lave qui la ceignent et forment une barrière contre les vagues, lui donnent un aspect imposant et lugubre. Nombre de ces rochers sont régulièrement stratifiés par des dépôts successifs de matière volcanique; dans certains endroits on remarque des veines d’une substance qui a l’appa- rence d’un sable rougeâtre. Dans l’intérieur de l'île, les vallées et les chaînes de montagnes sont composées de laves basalti- ques, les unes dans leur état le plus compact, d’autres plus ou moins parsemées de cavités, et suivant presque tous les degrés de la décomposition. Je crois que jamais on n’y a trouvé la pierre obsidienne ou pierre ponce. Toutes les vallées et les chaines intermédiaires paraissent se concentrer au midi de l’île en un vaste bassin qui fait évidem- ment partie du cratère volcanique d’où cette masse insulaire à été formée. La hauteur appelée Pic de Diane (le point le plus Géologie. 335 vé de lle) ; forme l’un des bords de ce cratère. Elle est en- tièrement composée de lave; mais cette matière se trouvant dans un haut état de décomposition , possède une grande pro- fondeur de sol végétal, ce qui rend cette position l’une des plus fertiles de l'île. Là prospère plus particulièrement le pal- mier d'Amérique indigène ; là aussi on trouve la ronce, diver- ses espèces de fougèré et autres plantes, ainsi que des NE 7 et des arbres. Cette chaîne, en s’approchant de la mer, va en s’abaissant , ce qui porte à supposer que ce qui manque de la chaîne pour couronner complètement le cratère , se trouve en- seveli dans les abimes de la mer. Le point de l’île connu sous le nom de Sandy Bay, et ces ro- chers pointus d’un aspect brusque et fantastique, situés dans le voisinage immédiat de ce lieu, auront sans doute beaucoup souffert de l’action volcanique. Un fait curieux, c’est qu'il s’y trouve une terre calcaire dont on fait de très-bonne chaux. La matière volcanique et la lave paraissent avoir coulé de cet immense cratère dans toutes les directions, et formé les ra- vins, les vallées et les chaînes d’intersection L l'ile. Le bord du cratère, depuis le Pic de Diane jusqu’au côté opposé, se des- sine exactement dans tout son pourtour. Il n’existe point dans l'ile d'indices de cratère autres que celui-ci, et, à en juger par son étendue et sa grande profondeur, ses éruptions doivent avoir été très-violentes et terribles. . En enlevant la lave, à Ladder Hill, on trouva à plusieurs pieds au-dessous de sa surface, de petits os à peu près de la grandeur de ceux d’un rat, et plus particulièrement une pe- tite côte entièrement couverte d’une incrustation de Stalagmite, Comment s’opéra primitivement le dépôt de ces os dans ce lieu ? c’est ce qui restera toujours un mystère; il n’y a guères qu’un moyen de se rendre compte de la probabilité du fait, et c’est de supposer que l’animal étant tombé dans une crevasse du roc, y sera mort; car si la lave, dans son état de liquéfaction, eut coulé sur ces os , elle les eût probablement consumés , et on ne les eût point non plus trouvés incrustés de Stalagmite. Lila grande masse de lave décomposée que l’on trouve sur l'île, jointe à celle du sol végétal qui s’est formée depuis l’épo- que des émanations du volcan, constituent dans plusieurs en- droits une terre d’une profondeur suffisante pour que les ar- bres les plus gros puissent y prendre racine et prospérer. 336 … Géologie. Li est évident, d’après l’état actuel de l'île, que l'action du feu volcanique aura cessé à une époque très-reculée et incon- nue; et si on considère que l'ile est elle-même petite, et que là matière combustible paraît être entièrement consumée, on re- gardera comme peu probable que jamais ce feu puisse se rani- mer et éclater de nouveau. Dans certaines parties de l’île, on voit des veines de Jaspe entremélées de quelques particules d’ Opale, traverser le roc volcanique. On y trouve de même nombre de pierres pesantes, et d’une structure irrégulière, qui contiennent une certainé quantité de fer, et des terres argilacées mêlées de belle terre glaise blanche et tenace. On a aussi découvert, à plusieurs pieds au-dessous du fond de la mer, des coquilles pétrifiées dans une concrétion de cailloux et de lave, et formant avec ces matières une sorte de poudingue ou brèche. - L. 261. GROTTE DANS LA FLORIDE (Etats-Unis. ) Cette grotte est située dans le comté de Jackson ( Pensacola) à environ 2 milles à l’ouest de la rivière Chipola, et près de la route qui conduit de Big Spring, sur le Shocta Wbhatchie, au Tallahasse, L'entrée de cette grotte est sur le flanc d’une petite éminence, à une élévation d'environ 10 pieds au-dessus du niveau du sol environnant. L'ouverture a à peu près 10 pieds de largeur sur 4 de hantcur. Après être descendu par une pente douce l’espace d’une vingtaine de pieds, on arrive à une salle dont les paroïs sont de pierre cal- caire blanche, et qui a environ 180 pieds de longueur sur 100 de largeur, et de 20 à 30 de hauteur. Son sommet, de Ja forme régulière d’une voûte, est supporté par deux piliers qui paraïs- sent avoir été faconnés par l’écoulement des eaux du sommet de la caverne. Ces piliers ressemblent à des colonnes cannelées, à bases et chapitaux sculptés, et d’un travail curieux. La chute de l’eau a de même formé des stalactites qui pendent de la voûte comme des chandelles de glace des gouttières d’une maison. Le rez-de-chaussée est parsemé d’une multitude d’objets de diffé - rentes formes, produits par la même cause, et tous offrant Pap- parence d’un travail remarquable. Les murs, dans certaines par- ties, s'élèvent perpendiculairement à une grande hauteur; dans d’autres, ils se projettent un peu. A l'extrémité de cette vaste Geologie. 337 chambre, on rencontre une descente presque perpendiculaire, de quelques pieds, au bout de laquelle est un bassin d'environ 20 p. de profondeur, rempli d’une eau si transparente, qu’à l'aide d'un flambeau on pouvait apercevoir distinctement les s petits cailloux au fond du bassin. Comme celui-ci s’éten- qu de toute la largeur de la grotte, largeur qui, en cet endroit, m'est que de 10 à 12 p., avec des murs latéraux perpendicu- laires , nous ne pûmes pénétrer plus avant. L’atmosphère, à l'intérieur de la grotte, était singulièrement froid et humide. Quoique la matinée fût très-fraiche pour la saison, et le soleil couvert de nuages, nous fûmes saisis, en arrivant au grand air, _ d’une violente transpiration, et cette transition soudaine pro- duisit sur nous un effet semblable à celui que l’on éprouve en entrant dans une chambre chaude, au sortir de l'air extérieur. Nous apprimes qu'à cinq ou six milles de là, ilse trouvait une au- tre grotte d’où coulait un magnifique courant d’eau. Des cu- rieux ont exploré cette dernière jusqu'à la profondeur d’une centaine de verges; mais soit crainte, soit indifférence, personne ne l’a examinée avec assez de soin pour pouvoir en donner une D 0) description exacte. ( Weekly Register; Paris 12 déc. 1824.) 262. GROTTE DE GLACE DANS L'ILE D'ANTIPAROS. ( WMagaz. voor Wis en natuurk. Wetensch., p. 131.) Cette île qui fait partie des Cyclades, est située à un + mille de Paros, et consiste en un rocher recouvert de quelques pouces de terre, dans lequel on remarque cette grotte curieuse, dont _ ont parlé les écrivains anciens et modernes. Il convient de ndre les précautions les plus grandes pour visiter cette vaste cavité dont les singulières sinuosités offrent à la vue le Spectacle à la fois le plus étonnant et le plus effrayant. Ce n'est qu'avec des guides aussi hardis qu’éclairés, que l’on peut s’y ha- zarder, car l'entrée présente une crevasse de plus de mille pieds de profondeur, dans laquelle on ne saurait descendre qu’à l’aide d'échelles de corde. C’est en effet la partie la plus périlleuse du Yoyage, avant d'arriver à la première grotte, qui se développe sous la forme d’une voûte spacieuse, soutenue par des colonnes naturelles et espacées convenablement. Ce que l'on y voit de plus remarquable est une inscription antique en grec, conte- nant les noms de quelques anciens Grecs qui la visitèrent mille B, Tome XVII, 22 ‘ 338 Géologie. | ans auparavant, êt conçue en ces mots? sous la conduite de Criton sont venus en ce lieu Menander, Socarmes, Menec tes, Antipater, Ippomedon, Aristeas, Phileas , Gorgus, Phi docrates, Onesimus. po. A l'extrémité de cette galerie se trouve un chemin étroit par lequel omarrive au moyen de torches, au bord d’un abîme ef- froyable. Là le voyageur épouvanté recule d’effroi, cor il paraît} presque impossible aller plus loin; mais le guide courageux. et habile, sans lui laisser le temps de réfléchir, fixe aussitôt une corde à un crochet placé à cet effet dans le roc, prend d’une main le flambeau et de l’autre s’aide à descendre avec tant de promptitude qu'il disparaît dans un instant; alors l'observateur étonné n'entend plus que la voix du guide, qui lui crie de le suivre. Ce cri spontané se reproduit plusieurs fois par l’écho, etne cesse quelorsqueles dernières vibrations atteignentle sol. Delà on s'avance de nouveau, par des passages très étroits, jusqu’au bord d’un gouffre, moins escarpé que ie précédent, cependant plus dangeréux, en ce que l'on ne peut s'y servir commodément de la corde et que l'on est obligé de se laisser glisser dé temps en temps sur le dos, jusqu’à ce qu’enfin l’on soit arrivé à une vaste grotte dont les parois sont de porphyre nuancé de veines rou- ges et éclatantes, et le plein pied d’une espèce particulière de pierre grise, dans laquelle on déceuvre une infinité de moules pétrifiées. Cette grotte curieuse se trouve seulement à la moitié du chemin qu’il faut faire pour atteindre celle qui forme la par: tie la plus étonnante de ce souterrain, et à laquelle on arrive enfin, après avoir traversé deux autres crevasses. Sa profondeur extraordinaire et avec cela la distance considérable à laquelle se trouve son entrée, suffisent pour faire frissonner l’homme le ‘plus intrépide, à tel point qu'un voyageur connu, qui l'avait-vis sitée, dit : qu’en pensant à l'éloignement inconcevablequi la sé pare de la lumière, il est porté à penser qu’elle a dù servir à dé- crire le chemin du Tartare. Là se termine ce voyage périlleux,. et éteignant alors quelques flambeaux, on jouit d’un spec- tacle qui ne saurait être décrit, car l'éclat de la lumière qüi. frappe aussitôt les yeux , ne permet pas de distinguer le moin- dre objet. On se croirait transporté par enchantement dans la demeure éblouissante du soleil ou tout au moins dans les pa- lais de Circé. Cette illusion cesse cependant dès que les Yeüx Géologie. 339 vénus plus familiers avec cet effet de lumière; on apet- lors les parois, la voûte et encore le plein pied dé la grotte recouverts de cristaux d’une variété si rare, qu'il serait impos- ‘sible à l'art d’en approcher. Ce lieu ending, ou encore ce pa- Jais de fée, est long de 300 pieds environ, et large à peu près d'autant ; l'élévation moyenne de la voûte est de 80 pieës. Il est | probable qe la glace qui le tapisse provient de l’eau qui s’é- coule des réservoirs environnans, situés dans l’intérieur du roc. | Quantité de cette eau qui s’est écoulée par la voûte s’est trans- formée avec le temps en bocages er istallisés , qui réfléchissent les couleurs les plus vives de l’arc-en-ciel, à l'apparition des lumières. Les groupes qui composent ces divers effets, onttantôt Ja figure pyramidale et tantôt la figure ronde. Dans les parties de la voûte où l’écoulement de l'eau a été plus abondant , on voit des bandes de glace de 10 à 12 pieds de large, “féntiite rideau et dont la plupart pendent jusqu’au bas. Cette merveille de la nature a été peu visitée, tant par la difficulté de trouver és guides, que par la crainte assez naturelle qu'elle inspire à Ma plupart de ceux qui en approchent. Elle le fut cependant en 1673, par un envoyé de France près de la Porte, M. de Noin- tel. L'auteur de l’article hollandais ne paraît avoir eu aucun ren- seignement nouveau. 263. CAVERNE REMARQUABLE pu SyLET. ( Indes-Orient.), visitée L. par le cap. Fismer. du 2 caverne de Booban est située dans l'une des chaînes infé- “rieures des montagnes de Cossya, à la distance d'environ trois “heures de marche et dans une direction nord-est du bazar de « Pundua , et à une élévation probablement de 600 pieds au-des- sus des plaines adjacentes. L'accès n’en est nullement difficile, bien que le passage de 3 éminences qui se présentent dans l’é- “tendue de la dernièré lieue, soit fatigant, en ce que les mon- tées , quoique fort courtes, sont singulièrement roides : l’une de ces montées forme avec l'horizon un angle de 46 degrés. Ces minences se composent de grès; mais leurs bases sont parsemées de fragmens de diverses espèces de roche consistant principale- ment en granite et en pierre calcaire, débris, suivant toute appa- des régions supérieures de la chaine de montagnes. L’en- e de la caverne, qui se trouve pr atiquée dans le flanc d’une Dirrne de pierre calcaire , n'offre rien en elle-même de remar- 23. 340 Geologie. quable, et rien, dans ses aspects extérieurs, n’anaonce l’exis- lence des vastes cavités ARAGUENES elle ne accès. Sa largeur est telle, qu'il ne peut y passer qu’une seule personne à la fois, etelle se termine par une montée rapide d'environ 30 pieds, et des masses de roches disséminées sur des plans comparative-. | ment de niveau entre eux. En cet endroit l'obscurité est com- plète. A l’aide de torches on remarque que déjà l'aire de la ca-. verne s’est agrandie considérablement, et que ses parois sont couvertes d’une multitude de stalactites, de cristaux et de” pétrifications, appartenant tous à la famille de la pierre cal- caire, matière dont la caverne est entièrement formée. Ici le passage a de douze à quinze pieds de: large ; sa hauteur, prise” de la base à la partie la plus élevée de sa voûte, naturellement arquée, varie de vingt à quarante pieds. En avancant on observe ue cette dernière dimension varie grandement. Sur certains o 3 oints , elle s'étend de 50 à 86 pieds; sur d’autres, elle se réduit À 2 de 10 à 12 pieds. La largeur, toutefois, reste presque uniformé- ment la même. Ces remarques ne s'appliquent qu'à la seule branche dans laquelle le petit nombre des Européens qui ont. visité cette caverne paraît avoir pénétré. Dans cette galerie, les explorations n’ont eu lieu qu'à la distance d’environ un mille, à l'extrémité de laquelle une cavité escarpée et large occupen toute la largeur du passage, et présente un obstacle qu'aucun voyageur, soit faute de temps, soit par d’autres causes, n’a encore franchi. Cette branche est, en général, dans la direction du nord-est; ce qui semble rendre très probable l'existence d’am débouché sur le revers de la montagne; probabilité qu'atteste encore un fait, qui est, qu'un courant d’air se fait sensiblement« sentir dans la plupart des parties de la caverne. Peut-être ce“ qu’elle offre de plus remarquable au premier coup-d’œil, est ce cette multitude de fissures ou ouvertures que présentent, à diverses élévations , ses parois, et qui semblent former les en trées de nouvelles ramifications dont l’intérieur de la montagne serait traversée dans toutes les directions. è Le petit nombre et l'insuffisance des données que nous pos= sédons, pour le moment, touchant ces cavernes, ne permét guères de former des conjectures plausibles quant au mode de formation. Mais si le naturaliste exige des faits comme base pré= mière de toute théorie, des considérations d’une nature plus Géologie. 341 spéculative c ont suscité plusieurs hypothèses tendant à rendre raison du phénomène. Des savans ont supposé que les diverses ouvertures avaient été opérées, avec le temps, par l’agence lente etdestructive de l’eau; d’autres les ontattribuécs à l’affaissement de deux montagnes contigues, entrainées l’une par l’autre dans ün désastre commun, Peut-être cette dernière opinion n'est-elle pas sans quelque fondement, surtout si l’on suppose que la mon- tagne dont il s’agit aura été détachée des régions supérieures de la chaîne dont elle fait partie; conjecture que semblerait justi- fier la disposition de l’escarpement des parties de la chaîne qui la dominent, et l’état de morcellement de sa masse qui, dans le fait, ressemble à un vaste monceau de roches couronné d’ar- bres et de halliers. (Calcutta Goverr. Gazette, — Orient. He- raid ; déc. 1827, p. 521.) 264.Vox Den Ursacuen per ERDREBEN, etc.—Des causes des tre - blemens de terre , et des phénomènes magnétiques. Deux mé- moires couronnés ; par F. Kr1es. In-8° de 150 p. avec 1 pl. lithegr. Leipzig, 1827; Fleischer. Le premier mémoire fut couronné en 1820 par la Société des arts et sciences d’Utrecht, et le second en 1824, par la Soc. des sciences de Harlem. Le premier intéresse directement la géolo- gie. L'auteur examine d’abord sous quelles circonstances ont lieu les tremblemens de terre. Ils ont lieu à toutes les époques de l’année et du jour; ils ne paraissent pas influencés ni par les années froides ou chaudes, ni par l'humidité ou la sécheresse, ni par les phases de la lune. D'un autre côté certains sols sont visités plus que d’autres par des tremblemens de terre. L’au- teur donne des exemples sur tous ces points, puis 1l passe aux phénomènes qui précèdent ordinairement les tremblemens de terre. Quoiqu'il n'y ait pas toujours des indices certains de l’ap- proche d’un tremblement de terre, néanmoins l’auteur détaille . les observations qu’on a faites quelquefois sur l'état du baromé- _ tre et des sources, surles météores atmosphériques, sur l'inquié- -tude des animaux. Il parle des phénomènes qui accompagnent les tremblemens de terre, tels que des ouragans, des bruits sou- _ terrains, de l'eau ou du feu sortis du sol, une odeur particulière, des courans d’air observés dans les mines etc. Enfin il passe en revue les phénomènes qui suivent un tremblement de terre, 342 Géologie. savoir, l'influence qu'ils ont sur l'état électrique de l'air, sur l onde aimantée, sur la disposition du sol à être de nouveau 4 ébranlé. Il examine au long si l’on peut attribuer les tremble- mens de terre à l’action du fluide électrique, ii détaille les ob- jections et les considérations en faveur de cette idée. Il aime mieux attribuer les tremblemens de terre à des effets galvami- ques, qui ont lieu dans l'intérieur de la terre et qui produisent des décompositions et recompositions, et la formation d’une masse énorme de gaz. Il s'explique la différence des volcans sur la terre, parce que les gaz ne sont pas partout également distri bués, à cause des différences dans le sol. 11 montre quela décum- position des gaz explique les bruits souterrains, et les vides ainsi formés expliquent la disposition des eaux, etc., de la chaleur et du | froid, peut-être la suite de l’entrée de l'air dans l’intérieur de la terre. La déflagration des gaz et leur formation produisent de l'électricité, ce qui expliquerait les phénomènes électriques des tremblemens de terre. Les gaz méphitiques qui s’échappent de la terre peuvent rendre raison de l'inquiétude des animaux. Le siège des causes des tremblemens de terre peut être à différentes profondeurs et quelquefois peu éloigné de la surface du globe. Les éruptions volcaniques ne diffèrent peut-être des tremble- mens de terre, que parce qu’elles proviennent de causes sem- blables, situées plus profondément dans la terre. Deux appen- dices accompagnent ce beau mémoire. Dans le second, l’auteur s'étend sur l’intime liaison de l’électricité et du magnétisme. A. B. 265. TREMBLEMENS DÉ TERRE ; par Muxcee. ( Physékalisch. Würterbuch de Gehler, revu par Brandes, Gmelin, Horner, Munke et Pfaff. 5° vol. 1817, p. 800.) Ancun pays n’en est exempt, mais la Syrie, les côtes et les iles de l’Asie, l'Amérique et les bords de la Méditerranée en souffrent le plus, et le N. E. de l’Europe ainsi que les plaines de l’Asie et de l'Afrique le moins. Probablement il y en a tous les jours dans quelque lieu du globe, mais ils ne paraissent astreints à aucun retour périodique. Ils sont plus forts dans les. contrées volcaniques. Avant les tremblemens de terre les volcans cessent souvent à fumer, comme en 1797 le volcan de Pasto ; les fontaines se tarissent ou s’altèrent, des flammes sorient quel- FA Geologre. 343 quefois de la terre, par exemple en 1818, à Catamia, et 1822 en Syrie ; et 1820 près de Zante dans la mer. On entend des bruits souterrains, et la terre exhale des gaz méphitiques et in- flammables. Il est incertain s'ils sont liés à l'état de l'atmosphère et il cite l'exemple de l’ouragan suivi d’un tremblement de terre - à Zante, le 29 décembre 1820, et en Moldavie, le 17 nov. 1821. En 1555 des vapeurs rouges sortirent de la terre à Locarno, et des pluies inondèrent les Alpes avant et après de violens trem- blemens de terre. L'auteur détaille le mouvement imprimé à la surface terrestre par les chocs; la mer est mise en mouvement, il s'ensuit des glissemens de terrain, par ex. à Dobratch, en 1345, et à la Jamaïque, en 1692. M. Muncke passe en revue les principaux tremblemens de terre connus et termine par re- chercher les causes premières de ces phènomènes, et par parler du tremblement de terre de l’abbé Bertholon et de Wiedeburg. À. B. 266. NorTes GÉOLOGIQUES DIVERSES contenues dans les journaux d'Angleterre gt d'Allemagne. (Transac. geolog., 2° série, vol. 2, part. 2, — Édinb. philosoph. journal ; déc. 1827, janv. 1828. ot Zeitschri ift für Mineral. ; janv., févr., mars et mai 1828.) M. R. Taylor annonce que le 5 février 1825 une marée très- élevée a endommagé la côte de Norfolk et y a découvert à Cro- mer une forêt sous-marine qui a 4 pieds d'épaisseur, et qui est composée de lit d'argile, de sable et de restes végétaux. C’est en général des bois de conifères mélés avec ceux du chêne et de l’or- meau. Il y a aussi des restes de daim et d’éléphant. Ce banc est à quelques pieds au-dessus du niveau de la haute marée, à Cromes il est sous 100 p., et à Pastonhill sous 200 pieds d’allu- vions. Ce dépôt est lié à celui du Lincolnshire et Yorkshire, et l’auteur croit que tout y est encore en place. Des troncs d’ar- bres existent aussi à Thornham et Brancaster. M. Compton annonce avoir découvert à Tivoli des morceanx de granite vert d'Égypte. M. de Gimbernat écrit que le sulfate de soude se trouve dans le gypse de Mubhligen sur la Reuss en _ Argovie. Il y a 3 lits de gypse, séparés par de la marne. L’au- teur croit que les eaux minérales contiennent du sulfate de soude, seulement par suite de filtration à travers des. dépôts blables. Ce gypse est le même d’où sortent les eaux therma- es de Baden et de Schinznach. 344 Geologie. M. de Basterot donne des détails sur les lits du grès vert de Folkstone, le gautt ou la marne bleue y est séparé de la craie par un sable et une marne argileuse à particules vertes. | M. Hansteen de Christiania fait cette année un voyage en Si- bérie avec le géologue M. Keiïlhau et le D° Erman fils, de Berlin. 4 M. Boué croit que la marne bleue subappennine n’est que l'e- quivalent de la molasse, car ces deux dépôts se remplacent en Autriche et en Hongrie. Il demande sil n’y aurait pas en Tran- sylvanie un dépôt salifère dans les marnes tertiaires et un autre dans le grès carpathique ? L | Le même géologue a observé derrière Soleure en Suisse, sous le Jura, des proéminences de Muschelkalk à amas cunéi- formes de gypse entouré de Rauchwacke. Au-dessus on trouve le Lias, ses marnes, le sable de l’oolite inférieur, de grandes as- sises oolitiques et compactes, une épaisse masse de calcaire cristallin non stratifié et sans coquilles, et enfin près de Soleure un dépôt calcaire jurassique plus récent , à ammonites, à en- crines, et à restes de nombreuses espèces de crocodiles.et de tortues. M. Boué pense que les couches dun Jura anglais man- quent en Suisse, à compter depuis le Coralrag, et que ce der- nier dépôt est peu répandu dans le Jura d'Allemagne. M. Herbert a présenté à la Soc. de Calcutta un long rapport sur la géologie de l'Himalaya. Ce mémoire comprend 5 parties, savoir : Ja géographie, les détails géologiques, le résumé géo- logique, la géologie comparative et la minéralogie. Il estime que les Anglais possèdent 23,000 milles carrés de ces montagnes. La chaîne indo-gangétique en est la plus considérable, Il y a au moins 28 mines, qui ont 25,000 pieds d’élévation, 44 qui en ont près de 18,000 et plus de cent qui approchent de cette hau- teur. Le gneis domine dans ces montagnes , et il y est grenu ou 1 glandulaire. Il y a beaucoup de filons granitiques. Il n’y a pas” de traces de volcans ni de fossiles, mais il y a des ammonites hors de la limite du sol primaire. Il y a des os fossiles près du défilé de Niti-Pass, et M. Buckland les a reconnus pour identi- ques avec ceux des cavernes. Ces montagnes offrent du soufre, de l’alun, du graphite, du bitume, du gypse, de la pierre ol- laire, du borax, du sel, de la poussière d’or, du cuivre, du plomb, du fer, de lantimoine combiné avec de la galène, et du manganèse uni avec du fer, » Géologie. 345 MT. Park écrit d’Acera, en Afrique, que la vallée d’Aura a 12 milles de large et 5o de long, que son fond est couvert de _grès tendre, superposé à du ist argileux. Les montagnes en- vironnantes sont composées d’alternats de roches de quarz et de schisté argileux. 11 y a de l’or dans la roche de quarz. Des blocs de siénite renferment du sphène, et il a vu du manganèse oxidé noir. Une alluvion ancienne couvre la vallée. Allemagne. M. Nau observe qne le vallon latcral de Hatten- heïm a servi jadis de lit au Rhin et lAlbry Ebcrbach y est à 650 pieds sur la mer. Près de Mayence des sondages ont mon- tré que les éminences voisines consistaient en alternats de marne _ souvent bitumineuse et à hits de calcaire à paludines ; à 80 p. | ilya des traces de lignite,. Au Hartenberg, 3 lits pareils al- ternent avec de l'argile à sélénite et des marnes, et l’inférieur contient des vertèbres de poissons. Au-dessus du cloitre de Weissenau on a trouvé du bois pétrifié dans des couches de cal- caire et d'argile : il y en a aussi dans le sable du Hartenberg. Les couches à Cypris-faba sont les plus inférieures à Buden- heim. Dans le grès de Flonheïm il y a des fragmens de dolérite; serait-ce donc un grès tertiaire? Suivant M. Lill de Lilienbach, le trachyte d’'Eperies est riche en métzux, antimoine, plomb, argent, cinnabre? or ? Il y a des os d'éléphant ou de masto- donte dans le diluvium de Zborow. Il est curieux que le dilu- vium, même près des trachytes, n’en contienne pas de mor- ceaux. M. Breithaupt mentionne de la kalaite dans le schiste sili- ceux du Voigtland. La prôtéite n’est qu'un pyroxène et le tan- talite est différent du Bucklandite; le 1° étant homorhomboé- drique et le second hémirhomboédrique. 267. ConnEsPONDANCE (Zertsch.f. Mineral. ; févr. et mars 1828, p. 121 et 253.) 1 M. Schneider écrit que le basalte entre Holzappel et Geile- nau , est dans une cavité de la grauwacke et renferme entre ses ties globulaires des nids et des filets d’un minéral vitreux -woisin du perlite. M. Hessel de Marbourg annonce qu’on a pris des Æschna grandis, de lamême grandeur que l'impression de Solenhofen qu’on lui compare. * M, Bischoff décrit une nouvelle espèce de lycopodiolite dans A — 346 Géologie. N° 267 un grès blane de la formation du grès rouge secondaire de Huckelheim près de Kahl dans le Spessart. 11 l'appelle L. hexa- gonus et le caractérise au long, mais sans figure. Il n’a qu'une ressemblance éloignée avec le L. dichotomus de Sterub. Carac- téristique : L. cicatricibus squamæformibus, inferioribus hexa- gonis , scuto glandulisque obliteratis, cicatricibus superioribus rhomboidalibus (rarissimè conspicuis) a foliis incumbentibus omnino tectis, foliis linearibus apicem versus attenuatis 3— 4 pollices longis. M. Noggerath annonce du saphir bleu avec des hyacinthes dans le basalte compacte des Sept Montagnes et dans la lave de Niedermennig. Le saphir y offre la forme bisalterne, et il existe aussi sous une autre forme dans les roches feldspa- thiques de Laach. M. Lill de Lilienbach annonce la découverte d’un morceau d’ambre blanchätre dans les cailleux qui couvrent le calcaire et l’amas salifére du Durrenberg, près de Hallein dans le Salz- bourg. Comme le grès carpathique offre quelque fois des résines et qu'un grès semblable alterne, à Hallein, avec le calcaire, il pense que l’ambre blanc dérive de ce dernier. Le même grès renferme des masses trappéennes à Paskau près de Fridek, à Peschen et à Frankstadt, près de Freiberg, sur les confins de la Moravie et de la Hongrie. Le calcaire et les marnes sont alté- rés dans le voisinage de ces masses, qui forment tantôt, des bancs, tantôt des dômes. Le grès carpathique recouvre un amas pareil au col de Rongo, en Transylvanie, et il est traversé de fi- lons de ces roches amphiboliques à Krosczienko. M. Lardy signale des dodécaèdres de fer oxidulé, à Trayer- sella, et des grenats noirs dans du tale, à Zermatt, dans le Haut Valais. Il promet une carte du St.-Gothard. M. Pusch souhaiterait un catalogue raisonné de tous les mé- moires minéralogiques et géologiques qui ont paru depuis 1770, et il annonce que sa géognosie de la Pologne et du nord des Carpathes est déjà avancée jusqu’au grès du lias. Il a encore à faire la description du Jura, du grès vert, de la craie, du grès tertiaire à lignite, du calcaire tertiaire, du grès coquiller ter tiaire supérieur, etc. Mais les fossiles en sont déjà LE compare le grès carpathique au grès secondaire qui borde la côte nord des Alpes; il les croit identiques et liés tous deux à des grès et des calcaires à nummulites, et il place leur formation » Geologie. 347 tont au plus dans l’époque secondaire postérieure au Muschel- kalk° 11 confirme M. Lill relativement à l'existence d’un cal- caire à gryphées de marne bigarrée, de brèche calcaire etc., dans le grès ca nique. Le Nummulites lævigatus y abonde comme | 4 dans les Alpes. IT croit que tous les grès carpathiques sont sous le Jura, parce que ceux de Vienne ont cette position ; mais nous pensons que ces grès descendent plus bas que le Jura, et mon- tent aussi plus haut. C'est ainsi que s'explique naturellement leur liaison avec les calcaires à nummulites, que nous persistons à placer en bonne partie dans le grès vert des Alpes. L’anteur a bien tort de croire ce genre de fossiles étranger à la craie; il y en a à Royan, par exemple. It veut restreindre l'existence des grains verts aux dépôts supérieurs au Muschelkalk, tandis qu’on connaît des grès houillers et même des grauwackes à parties vertes. Il signale à cette occasion le calcaire tertiaire à grains verts de Staeszow et Pinezow en Pologne, et le grès tertiaire su périeur à parties vertes d'Opaitowka en Pologne et de Clau- senburg en Transylvanie. Il compare à tort le grès vert et ferrifère de Sonthofen avec le grès du lias ferrifère du Wartemberg, quoiqu'il sache bien, qu’à part le gisement, les fossiles des deux dépôts sont totalement différens pour les es- pèces et en partie pour les genres témoins les Hamites et les Cra- bes de Sonthofen. I1 à placé à tort les Discorbites uniquement dans lesol tertiaire; car ceux de Grunbach, en Autriche, ne sont guère dans un grès de cette époque, mais au contraire dans le grès vert, ou une dépendance jurassique. Il pourrait avoir rai- son d'étendre le domaine des nummulites jusque dans le lias; inais il ne le prouve pas. Il termine par des observations critiques sur notre tableau des formations. D'abord il pense que les ro- ches non stratifiées ne sont pas toujours bien séparées des dé- pôts schisteux primaires; mais aussi avons-nous signalé les ro- ches neptuniennes altérées qui produisent cette fausse appa- rence. Il paraît enclin à classer le calcaire des Alpes dans le sol secondaire supérieur; il demande où il y a du calcaire intermé- diaire globulaire. Je réponds, à Bristol en Angleterre. Il veut placer le grès gris de Halleïn dans le grès secondaire des Alpes, tandis qu'il est évidemment intercallé dans les calcaires et asso- cié avec l'amas salifère, comme je lai dit et comme le répète MH sur les lieux. On ne sait pourquoi il veut à toute force que lle schiste marno-bitumineux à poissons, de Seefelden Tyrol, 348 Géologie. et celui de Glaris soient du lias. Il faut aller sur les lieux ou au moins avoir des inductions tirées des fossiles avant de blimer des classifications. Si ces poissons sont ceux du lias, alors le cal- caire des Alpes est jurassique, car ils y sont clairement en amas subordonnés. Nous n’avons pas classé les Alpes définitivement comme si nous avions tout vu; mais le développement complet de nos idées montrera que nous avons seulement adopté certai- nes idées préférablement à d’autres, à cause des probabilités qui sont actuellement plus en faveur des unes que des autres. A. B. 268. DÉBRiS FOSSILES DÉCOUVERTS à Ava. — ( 4siat. Journal; avril, 1828, p.) Un voyageur qui a examiné à la hâte les débris fossiles ré- cemment apportés d’Ava, en a donné la description succincte que voici: Cette collection consiste en os, coquilles et bois fossiles. De tous les os fossiles, les plus nombreux et les plus remarquables sont ceux d’un animal à peu près de la stature d’un grand élé- phant. Dans la notice sur la dernière mission à Ava, consignée dans le Bulletin, ces os sont désignés comme étant ceux du Mammouth; c'est une méprise. Le Mammouth est une espèce éteinte de l'éléphant, laquelle diffère des deux espèces vivantes de l’Afrique et de l’Inde ; on n’a trouvé qu’en Europe, princi- palement en Sibérie, les restes de cet animal. Les os fossiles trouvés à Ava sont indubitablement ceux du Mastodonte, ce dont on peut se convaincre en comparant, ainsi que je l’ai fait, les dents molaires qui en font partie avec celles de l'éléphant de l'Inde, ainsi que les descriptions et les figures exactes des unes et des autres qu’en donne Cuvier dans son ouvrage. Dans les différentes espèces d’éléphant, la couronne des dents molaires est marquée de bandes transversales superficielles. Dans le mas- todonte, la forme en diffère grandement, en ce que la couronne est marquée de sillons profonds et transversaux, et d’arêtes fortement prononcées ; ces dernières sont divisées en plusieurs pointes ou r72amillæ pyramidales de forme obtuse. Ce fut ce ” dernier caractère distinctif qui, long-temps, fit prendre erro- nément le mastodonte pour un animal carnivore. Cuvier sup- pose qu'il existe cinq espèces du genre mastodonte.J’imagineque les os dont il s’agit ici constituent une sixième espèce; car les Géologie. 349 dents molaires, caractère particulier sur lequel cet auteur fonde ses distinctions spécifiques, diffèrent très-essentiellement des figures qu’il donne des espèces reconnues. Le mastodonte d’Ava, s’il forme une espèce distincte, égale en stature le grand mas- todonte de l'Ohio, dont la taille n’est point au-dessous de celle de l'éléphant de l’inde. Une dent molaire que j'examinai se trouva mesurer de seize à dix-sept pouces de circonférence; et la circonférence de lhumerus , autour des condyles, n’est pas moindre de vingt-cinq pouces. Quelques-uns des os et des dents molaires, appartenant apparemment à un animal de la même espèce, sont beaucoup plus petits que ces derniers ; différence qui provient probablement de celle de l’âge des individus. Il est inutile de faire observer que notre mastodonte, comme d’au- tres individus du même genre, et toutes les espèces d’éléphans, avaient des défenses. La collection contient plusieurs fragmens de défenses ; mais elle n’en offre aucune qui soit entière. Les débris les plus remarquables qui font partie de cette col- lection , sont, après ceux du mastodonte, les restes du rhino- céros fossile. Elle contient plusieurs dents molaires d’un ani- mal de ce genre. Cuvier décrit quatre espèces du rhinocéros fos. siles, qui, toutes, diffèrent des espèces vivantes. Les os trou- és dernièrement ont une ressemblance frappante avec ceux des espèces représentées par Cuvier ; mais les dents molaires sont considérablement plus grandes qu'aucune de celles dont il a donné les figures. La collection me paraît fournir la preuve de l'existence de deux autres animaux de la famille de l'éléphant, du mastodonte et du rhinocéros; du moins les dents que j'ai vues ressemblent- elles exactement à deux espèces d’un genre représenté dans l’ouvrage de Cuvier , et auquel il donne le nom d’Arthra cothe- rium. Les autres dents de quadrupèdes existans, que j'ai pu recon- naître, sont celles d’un animal de l'espèce du cheval, et celles d’un autre animal de la famille des ruminans, apparemment de la grandeur du buffle. Il se trouve dans la collection un grand . nombre d'os dont je ne suis pas capable de déterminer l’ori- gine. _ Parmi ces débris fossiles, on en remarque un grand nombre . d’un crocodile, qui, autant que je puis le conjecturer, ressem- 350 Géologie. à l'alligator au museau alongé, du Gange, dont, par"corruption, les naturalistes ont changé le nom indigène-en celui de Gavial. Il ést bien extraordinaire que cette espèce d’alligator ne se trouvé point aujourd'hui dans les rivières d’Ava. Dans la même localité où se trouvaient les os, on découvrit un amas de coquilles fossiles. Ces coquilles étaient remplies , quelques-unes d’argile bléue, les autres, en majeure partie, de matière siliceuse durcie. Les coquilles que j'ai vues, sont des genres Turbo et Tellina, et des productions d’eau douce, bien qu’elles ne ressemblent point aux coquilles actuelles des lacs et des rivières des environs. | Les bois fossiles se trouvaient dans la même localité; 1ls étaient en grande quantité. Les montagnes et les ravins étaient parsemés de blocs et de fragmens de ces débris, parmi lesquels il s’en trouvait de cinq à six pieds de circonférence. On trouve les divers débris fossiles dont il s’agit sur la rive gauche de l’Irrawadi, à quatre ou six milles de cette rivière, entre les 20° et 21° degrés de latitude nord, et près des célèbres puits d’huile de pétrole. Le pays présente un aspect remarqua- ble : il se compose de montagnes de sable et de ravins étroits, très-stériles , et, pour une contrée située sous les tropiques, dépourvus de végétation. Parmi les sables on rencontre des lits de gravier parsemés de pierre ferrugmeuse et de breche cal- caire ; le tout est évidemment de formation diluvienne. Le petit nombre des arbres épars dans cette contrée, consiste en quel- ques acacias , en un Celtis, un Rhus, un Barringtonia, un Zy- zyphus et en quelques figuiers de l'Inde. 11 serait assez diflicile de déterminer si les bois fossiles appartiennent ou non à ces espèces de plantes; mais, au total, on peut dire que les blocs en question sont d’une grosseur qui ne permet guère de pen- cher pour l’affirmative. Les os fossiles aussi bien que les coquilles et les bois décou- verts dans le même état, se trouvaient tous au rez, ou plutôt à la surface méme du sol ; car tous étaient plus ou moins exté- rieurement en évidence. Malgré leur exposition au contact im- médiat de l’air atmosphérique, ils ont éprouvé peu d’altération. Ils n’ont point non plus souffert de l’action du frottement, car leurs arétes et leurs protubérances n’ont rien perdu de leurs formes distinctes et prononcées; d’où on peutinférer que les in- Geologie. 351 dividus auxquels il appartenaient moururent où furent détruits sur le lieu même où ils $e trouvent présentement. Sous un cér- tain rapport , les os diffèrent essentiellement de tous les os fos- siles dont j'ai entendu parler. Ce sont des pétrifications com- plètes, et toutes sont plus ou moins profondément colorées de fér. Leur substance est siliceuse ; quelques-unes sont tellement dures qu’elles font feu avec l’acier. C’est sans doute ce qui sert à expliquer, jusqu’à un certain point, leur parfait état de con- servation, Les quadrupèdes sauvages des environs sont, présentement, le léopard , le chat, le daim et le porc. Il ne paraît pas se trou- ver des os de ces animaux parmi les débris fossiles actuels; on n’y remarque point non plus des os d’éléphant ou d'animaux carnivores. Comme parmi les semblables débris qui existent dans d’autres parties du monde, on ne découvre dans celle-ci aucun vestige de squelettes humains. Je crois inutile de réfuter l'opinion de ceux-là qui se sont imaginé que les restes fossiles trouvés sur les bords de l'Irra- Wadi, y avaient été rendus teis par l'effet d'une qualité pétri- fiante particulière aux eaux de cette rivière. Le fait est qu'on voit sur les rives de l'Irrawadi une grande quantité de matières organiques, tant animales que végétales, qui y subissent, comme il arrive ailleurs , le procédé ordinaire de la décomposition, On ne saurait douter, ce me semble, que les os, les coquilles et les bois fossiles qui se trouvent dans cette localité , ne soient tous, comme on admet que tel est le cas à l'égard de semblables restes existant dans d’autres parties du monde, le produit de la der- nière catastrophe , ou de l’une des dernières grandes catastro- phes qui ont changé la face du globe actuel. Ce sont, dans le fait, les débris d’un aucien état constitutif de notre monde, tel qu'il était alors que le plus grand nombre des races d’animaux actuelles, et surtout l'espèce humaine, n’existaient point encore. 269: PIERRES VOLCANIQUES FLOTTANTES. (Annales de Chimie et de Physique ; Tom. XX X VI, déc. 1827, p. 418). On lit ce qui suit dans le journal du Hävre du 20 juillet 1827: Le capitaine Le Sauvage, de la goëlette la Bonne Emma , entrée hier, Venant du Sénégal, rapporte que le 29 juin 1827,se trou- Yant à 30 lieues dans l’est des Acores, il a parcouru un espace 352 Geologie. de trois lieues couvert de pierres volcaniques, de cannes à sucre, de paille et de morceaux de bois :, il présume que ces débris proviennent de l’éruption d’un volcan. ». J. G. 270. ANNONCES DE TREMBLEMENS DE TERRE. 1° Dans l'Asie Mineure. — Une lettre de Tiflis, en date du 10 septembre 1828, contient les détails que voici : « Le tremblement de terre récemment ressenti dans la pro- vince de Schirvan, y a causé d’incalculables ravages. Dans la ville du Vieux Schamakha il détruisit de fond en com- ble 247 habitations et 30 ateliers, et endommagea, plus ou moins, 179 maisons et 20 boutiques. Dans les différens vil- lages de la même province, il abattit 503 habitations, un clo- cher et un couvent; ce dernier appartenant au village de Sahiany. Le village de Mongalou, situé dans un défilé, à la dis- tance d’environ un mille d’une haute montagne, a été englouti par une avalanche qui descendit sur une étendue de 200 sa- gènes ; on n’apercçoit aucunes traces de ses anciennes habitations: les habitans, alarmés par le craquement de la montagne et le frémissement extraordinaire des arbres de la forêt, parvinrent, excepté trois femmes et un homme, à échapper au désastre, mais tout ce qu’ils possédaient fut enseveli dans les débris. Trois grandes sources s’ouvrirent d’elles-mêmes un passage, à peu de distance l’une de l’autre, dans cétte partie de la montagne que l’éboulement du sol avait laissée à découvert jusqu’au tuf. Les habitans assurent qu’à la suite du tremblement de terre, les eaux des ruisseaux furent plus où moins enflées, Le or qui fut de même observé au Vieux Schamakha. La moitié du village de Tschagana s’est abimé dans les entrailles de Ja terre. Il s’est ouvert dans plusieurs endroits des crevasses et de nou- velles sources. On voit dans le village de Sahiany une crevasse d’une archine et demie de large sur près d’un mille et demi de long. Pendant la nuit cette crevasse est surmontée de lueurs semblables à celles de léciair. Schamakha n’est éloigné que de 80 à 90 werstes de Bakou, si renommé par ses sources de RES et ses feux. (Galign. Messeng.; Paris, 22 oct. 1828). ° Dans le Népaul Had Dentales Le 29 octobre dernier, à 2 as du matin, la vallée du Népaul fut agitée d’un trem- blement de terre. La première grande secousse fut suivie de Géologie. 353 huit Vibrations moins intenses. La première était une sorte de ressant brusque et vertical, qui arrèta le mouvement des mon< tres, et non une ondulation; par conséquent on ne put en dé- terminer la direction positive. Les secousses sécondaires furent du sud au nord. Pendant les 24 heures qui précédèrent l’événe- ment , le temps fut incertain; ensuite il se mit au beau. À Cat mandou, 6 maisons furent détruites de fond en comble; un témple et la résidence , situés à peu de distance de la ville, éprouvèrent le même sort. Sept individus y perdirent la vie. A Patna, quatorze habitations s'écroulèrent , mais personne ne périt. Plusieurs secousses, accompagnées d’un bruit considé- table, eurent lieu dans la nuit du »9 au 30 du même mois: (Asiatic journ. ; maï 1827, p. 672). n3Dans les Canaries. Dans la matinée du 1 oct. 1828, on ressentit dans l’île de la Grande-Canarie une rude secousse de tremblement de terre. Le couvent des dominicains éprouva de grands dommages, ct nombre de bâtimens mouillés dans le port se ressentirent du choc comme s'ils eussent touché contre un rocher. La terreur que cet événement répandit parmi les habi- tans, fut telle, que le jour suivant les églises et les couvens se trouvèrent encombrés d’une foule d’habitans qui voulaient ren- « dre graces au’ciel de la conservation de leurs jours dans un tel désastre. Notre correspondant ayant quitté l'ile le même jour, “nous ne connaissons pas quels furent et l'étendue et les effets “ltérieurs de cette convulsion de la nature. Nous sommes in- = formés par la même voie, que la petite vérole, introduite dans ces îles , il y a un an, par le consul français venu de Marseille, À à avait fait depuis peu de grands ravages. Nombre d'individus furent victimes de cette maladie, et, à en juger par les effets \ elle a laissés sur ceux qui ont échappé à ses atteintes, on a peine à reconnaître cette même population au sein de laquelle, … pendant les 25 dernières années, il s'était à peine manifesté un “as de petite vérole. Malgré tous les efforts des autorités lo- tales tendant à introduire dans le pays l’usage de la vaccine, Pobstination ou la superstition des indigènes s'était, en géné- ral, opposé à l'exécution de cette mesure salutaire , et l'épidémie avaitexercé d’effrayans ravages parmi eux. Les individus-qui avaient été vaccimés ne furent pas à l’abri de la contagion; mais les symptômes se sont fnontrés ; en général, sous des as- B. Tome XV [L, | 23 354 Géologie. pects plus propices. (Standard. — Galign. Mpsnis Pr À 13 nov. 1828). 4° Dans l'Amérique du sud. Le Télégraphe de Lima du ” mars 1828, contient la nouvelle suivante : Il n’existe probable- ment dans les environs de cette ville aucun individu qui ait ja= mais été témoin d’un tremblement de terre égal à celui que nous essuyämes hier. Le mouvement commenca à 7 heures 32 mi- nutes du matin, et avec une violence telle, qu’en moins de quelques secondesles murs de la plupart des édifices furent cre- vassés, et que plusieurs toits s’écroulèrent. Si cette secousse eût duré plus de 29 secondes , pas un seul bâtiment ne fût resté debout. Plusieurs individus ont été tués, et nombre d’autres mutilés ; à peine existe-t-il une maison ou une église qui n'ait pas été endommagée. Les propriétaires ont essuyé des pertes incalculables , et celles qu’ont éprouvé les marchands, surtout en fait de liquides, montent à des sommes très-fortes. La nuit dernière, à minuit 4g minutes, on ressentit une nouvelle se- cousse , mais elle fut d’une si courte durée, qu’elle n’aura pro-. bablement été sensible que pour les individus que la frayeur avait porté à passer la nuit en plein air. — Le Perwwian mer- cury annonce que tous les clochers des églises, et particulière- ment leurs coupoles, avaient été crevassés du haut en bas, que: les ornemens cn plâtre et en briques s'étaient détachés, et qu’il ne restait pas sur pied une seule maison qui n’eût besoin de réparation. Au premier aspect du danger, les habitans se ré- fugièrent dans les églises, qui, étant les édifices les plus élevés, souffrirent aussi le plus. Plusieurs individus furent blessés ; heureusement le nombre des morts ne passe pas quarante, Le gouvernement a pris les mesures les plus efficaces pour préve- nir les malheurs qui arrivent ordinairement dans de semblables occasions ; des corps militaires sont chargés d’abattre les édi-" fices qui menacent ruine, et il est défendu de faire circuler les voitures dans les rues. Quoique la plus grande partie des habi- tans aient abandonné leurs demeures pendant la nuit, 1l ne” parait pas que cette circonstance ait donné lieu an moindre: désordre. (Times. — Galign. Messeng.; 15 août 1828). | Le dernier tremblement de terre ressenti à Lima, parait l’a- voir été dans tout le reste du Pérou; l’article suivant, relatif à ce phénomène , est extrait du Wercurio Peruano du 11 avril : , Géologie. 355 Le 30 mars on ressentit à Trujillo une forte secousse de tremblement de terre qui, heureusement, n’y causa point de dommages; mais une pluie abondante dont elle fut suivie en ©tcasiona dans les habitations, et fit naître de vives alarmes parmi lés habitans. A Lambeyeque et Chiclayo, la pluie, en- _<üre plus extraordinaire, dura quatre jours consécutifs sans interruption. Ces deux villes ne présentent guère plus qu'un monceau de ruines, .la première surtout, où la rivière déborda ét détruisit de fond en comble toutes les maisons, excepté celles de trois rues. Les infortunés habitans de cette ville furent obligés de se réfugier dans les Huacas et dans les montagnes sablonneuses du voisinage. Les fermes sont dévastées, les habi- tations détruites et les récoltes du riz et de la canne à sucre fortement endommagées (perdidas). Dans le désert de Sechua, où jamais on ne vit tomber une goutte d’eau, les pluies for- mérent une grande rivière, et telle, que les voyageurs mirent 8 jours à traverser cette vaste plaine de sable, tant elle avait été défigurée par les pluies. Puira a éprouvé les mêmes calamités, _ et le 15 mars, les fermiers se virent forcés d'abandonner leurs fundes , à cause de l'état de décadence auquel se trouvaient ré- duites toutes les maisons: Le 30 du même mois on ressentit à Huanaco , situé sur l’autre route, une violente secousse, mais elle n’y causa point de dommages. Elle fut plus rude sur le che- ‘inin de San-Mateo à la capitale : dix-huit maisons de cette ville sont en ruines. Des masses de rochers qui se détachèrent des montagnes voisines, détruisirent les grandes routes et intercep- tèrent ou rendirent très-difficiles les communications inté- rieurés. On nous a assuré qu'à Surras, commune située à 15 Jieues de cette capitale et à 6 lieues de San-Mateo, l’eau surgit du sein de la terre comme les feux d’un volcan, et endommagea “considérablement les grandes routes. (Galign. Messeng.; Paris, 30 août 1828). ‘at. “TREMBLEMENT DE TERRE DE LA COLOMBIE. — DESTRUCTION | | pu Popayanx. * M. Brongniart a donné à l’Acad. roy. des sciences, le 17 ; “mars 1828, la lecture d’une lettre de M. Joaq. Acosta, capitaine erie au service de la Colombie , et qui contient des détails sur le dernier tremblement de terre qui s'est fait sentir dans fa Colombie, | 23. 356 Géologie. Il résulte de cette lettre que les secousses ont éte assez fortes à Bogota, mais qu’elles n’ont produit dans cette ville que peu de dommages et aucun malheur, et que c’est la ville de Popayan, située à 80 lieues de la capitale, qui a été le théâtre d’accidens trop réels, mais dont on ne peut encore assigner exactement ni l'étendue ni les linites. M. Acosta est en ce moment à Paris, mais les détails qu’il donne sont puisés dans une lettre écrite sur le théâtre même de l’événement, huit jours après le tremblement de terre, et qui doit inspirer toute confiance, Le 16 novembre, à 6 heures précises du soir, une violente secousse se fit sentir dans la ville de Popayan, et fut suivie immédiatement d’un mouvement ondulatoire qui dura érois & quatre minutes. La di- rection de ce mouvément était de S.-E. à N.-0. Pendant toute la nuit, la terre parut sensiblement agitée, et des secousses plus ou moins vives continuèrent à avoir lieu toutes les 40 ou 5o minutes jusqu'a 5 heures du matin. Le choc alors fut encore plus fort que celui du soir, et l’agitation continua. À 11 heures 45 minutes du matin, les secousses devinrent si vives qu'une grande partie de la ribe fut détruite. Les malheureux habitans avaient abandonné la ville et s’é- taient réfugiés sur les bords de la rivière de Cauca ; mais le dé- bordement de cette rivière, qui sortit de son lit, les força de quitter cet asile. Le même jour 17, une nouvelle secousse se fit sentir à b heures du soir, et une autre eut lieu le 18 à 4 heures 1/2 du matin. Ce fut la dernière, car le Puracé, à cette époque, fit éruption, et la lave se fit jour parle revers oriental du cône; d'énormes crevasses s’ouvrirent en même temps .de tous les autres côtés. Non-seulement le Cauca, maistoutes les autres rivières, tous les ruisseaux des environs, le Vinaigre, l'Ipsata, etc., sortirent de leur lit et ravagèrent les campagnes. Le joli village de Puracé, bâti au sommet du volcan, à 2,650 inètres d’élévation, a été totalement détruit, ainsi que plusieurs hameaux et fermes voisines. « La lettre qui m'a été adressée, poursuit M. Acosta, ne parle ni de l’état de l'atmosphère ni des phénomènes qui accompagnèreut l'éruption du volcan. Écrite sous l'influence de la terreur, elle laisse beaucoup à désirer. J'attends de plus amples détails, que je m on de vous transmettre. » Popayan, depuis sa fondation au 16° siècle, n’avait éprouvé | Geologie, \ 1859 aucune calamité du genre de celle qui vient de la détruire. Cette ville est située par 2° 26 17” de latitude boréale; son élévation au-dessus de la mer du Sud est de 1,800 mètres. Le mois de movembre est le dernier de la saison des pluies. On ignore jus- qu'à quelle distance vers le nord le tremblement de terre s’est fait sentir. (Le Globe ; 22 mars 1828). 272. CATALOGUE DES TRÉMBLEMENS DE TERRE, DES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES ET DE PHÉNOMÈNES SEMBLABLES DEPUIS 1021; par de Horr. (Annal. der Physik vor Poggendorf ; N.S. Vol. 7, p. 159 à 170, et p. 289 à 304, et vol. 9, cah. 4, p. 589 à Goo.) 273. ESSAI D'UN CATALOGUE CHRONOLOGIQUE DES TREMBLEMENS DE TERRE ET DES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES DEPUIS LE COMMENCE- MENT DE NOTRE ÈRE; par Ch. Kerenrsreix. (Teutschland _geolog. dargestellt; Vol 4, cah. 3, p. 280 à 346; 1827.) + «Ces deux catalogues sont intéressans, le premier paraît fait avec soin, mais néanmoins dans tous les deux on desirerait plus de détails accessoires des phénomènes. D’un autre côté il est ‘curieux que M. Keferstein ne cite pas M. de Hoff, ou qu'il n’ait «profité de son travail paru en grande partie dès 1826. Le catalogue de M. Keferstein s’étend depuis l'an 17 de l’ère “chrétienne jusqu’à l’année 1825. Les indications qu'il présente .deviennent de plus en plus nombreuses à mesure qu’on se rap- «proche des temps où les observations de ce genre sont faites et -recucillies avec plus de soin. A partir du 6° siècle, on a presque “par an au moins un tremblement de terre ou une grande érup- tion volcanique. Les dernières années présentent par mois plu- sieurs de ces phénomènes importans. L'auteur a soin d’ajouter, autant que possible, à ces indications celles des phénomènes “atmosphériques qui lui paraissent avoir quelque liaison avec +ceux dont il fait la chronologie. 27/4. PLANTES FOSSILES, + On a trouvé dans la baie de Grysthorp, près de Scarborough, - un vaste amas de plantes fossiles de formation charbonneuse, - qui présentent nombre de variétés non décrites jusqu’à ce jour, “etessentiellement différentes de celles du champ de New-Castle, » Ces plantes fossiles se trouvent dans une ardoise argileuse qui alterne avec l'argile pure, la pierre ferrugineusc et un léger 358 Geologie, sh interstice de charbon de terre, à environ la moitié de la marque. de la hauteur de l’eau. Ces débris se composent principalement de tiges et d'empreintes de feuilles des fougères des tropiques: Plusieurs spécimens de ces plantes ont de grandes dimensions et sont d’une beauté extraordinair e. (Liter. Chronicle ; 22 déc: 1827). 275. EMPRHENTES DE PAS D'ANIMAUX DANS UNE CARRIÈRE DE SABLE DU COMTÉ DE DUMFRIES. Le 22 novembre dernier, M. Grierson a fait à la Société lit- téraire de Perth lecture d’un mémoire relatif à la découverte d'empreintes de pas ae quadrupèdes, faite dans une carrière de terre à sablon rouge, située à environ deux milles au nord de la ville de Lochmaben, dans le comté de Dumfries. Le profes- seur Buckland, à qui on avait envoyé des jets de quelques-unes des plus distincies de ces empreintes, avec un fragment de la pierre à sablon même, exprima la pleine conviction où 1l était, bien que le fait en hinét ne s'accordât point avec ses idées générales touchant les formations géologiques, que le roc sur lequel se trouvaient ces empreintes avait du être hanté par des quadrupèdes vivans alors qu’il se trouvait dans l'état de pâte. La plongée de la couche est dans la direction de l’ouest, et forme un angle d'environ 35 degrés; à l'est, par conséquent, c’est la surface supérieure de la couche qui se présente d’abord, et elle a une grande extension latérale. Le bord de cette der- nière se trouve à peu près à quinze pieds au-dessous de la su-. perficie du sol. À partir de cette limite supérieure jusqu'à la ligne où la couche disparait sous les décombres qui, depuis que ‘Fexploitation a eu lieu principalement du côté opposé de la carrière, se sont accumulés à sa base, on en aperçoit distincte- ment une surface de quinze pieds de largeur sur une étendue de“ 4o à bo verges. Sur cette étendue on ne découvrit pas moius de quatre aires séparées portant les traces d'autant de différentes espèces d'animaux. Le grand nombre d'empreintes qui se suc- cédaient d’une manière continue , la régularité de l’aiternation, des traces de pas de droite et de gauche, leur équi-distance® l'une de l’autre, la direction extérieure des orteils et les traces légères que le pied avait laissées sur le sol en l'effleurant avant de s'y appuver, sont autant de circonstances qui fixent dès abord Géologie. 359 l'attention de l'observateur, et ne peuvent être expliquées que d’une seule manière. Le docteur Buckland pense que les em- preintes de l’une de ces aires auront été produites par les pieds - d’une tortue ou d’un crocodile. L'une des empreintes les plus profondes et les plus distinctes, fut découverte à la base de la couche, dans la partie la plus basse de la carrière, à 60 ou 70 pieds de la surface du sol. M. Grierson dit qu'il ne se permettra pas de rechercher en quoi et comment les faits et le phénomène dont il s’agit peuvent affecter d’intéressantes questions sur la géologie ; «mais, ajoute-t-il, je pense qu'il peut m'être permis de remarquer, en définitive, que nous possédons maintenant des spécimens de la nouvelle pierre à sablon qui contiennent des empreintes Ge pas de quadrupèdes ; empreintes que l'on peut appeler pour le moins antédiluviennes.» (Zond. and Paris Observer ; 10 fév. 1828). 276. NOTICE SUR LES VÉGÉTAUX FOSSILES DU GOUVERNEMENT . pe Moscou, lue par M. Fiscmer von Warpneirm, à la séance publique de la Societé impér. des observateurs de _ Ja nature, le 4 décembre 1826. In-,° de 24 p., avec fig. Mos- ne 1826. (Moskofski Télégraph.— Télégraphe de Moscou ; n° 24; déc., 1826, p. 263). M. Fischer, vice-président et Mit tur de la Société , et qui, depuis nombre d’années, s'occupe de l’étude minéralogique dans ce gouvernement, vient de publier plusieurs brochures relatives à cet objet important pour la science. Dans ce nombre on ne saurait passer sous silence celle qui traite des végétaux fossiles. M. Fischer commence d’abord par émettre ses opi- mions sur l'origine et la formation de ces pétrifications. Suit une notice succincte du système de Brongniart sur les végétaux fossiles, divisés par lui en quatre TT 1°) les tiges, dont ‘on peut eucore observer l’organisation intérieure; 2°) celles dont la structure intérieure est mélangée et l’extérieure diversi- fée; 3°) les tiges qui ont crù avec les feuilles, et les feuilles icies des tiges ; 4°) les organes de la CRRIRTER c'est-à- dire les Carpolithes ou fruits pétrifiés, et les {rtholithes ou fleurs . Ce système, ainsi que l’on peut s'en assurer d’après l'examen des classes et des subdivisions auxquels il donne lieu, west point fondé sur la nature et ne présente aucune facilité à des différences exactes, 360 Geologie. Voici les 3 divisions qu'admet 47. Fischer entre les végétaux fossiles du gouvernement de Moscou : 1°) les Exogénühes ; 12 les Philithes ; 3° les Phoncoïdes , qu'il vaudrait peut-être mieux appeler des Algites. | M. Fischer, dans son ouvrage, fait la description d’un arbre, à laquelle il a joint le dessin d’une souche trouvée à Zvénigorod, et très-précieuse, parce que dans son écorce il se trouve.une ammonite (pétrification d’un coquillage de mer), tandis que jus- qu'à ce jour, et fort rarement encore, on n’y avait trouyé que des coquillages fossiles d’eau douce. La description qu’en a faite M. Fischer est des plus satisfaisantes. Les figures représentant les Phoncoïdes et les Philithes seront jointes à la description des végétaux fossiles trouvés dans le gouvernement de Moscou, que l’auteur se propose de terminer incéssamment, et dont le monde savant ne peut s'empêcher d'attendre la publication avec la plus vive impatience. A. J. ' 277. SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE CALGUTTA. Séance du 14 nov. 1825. On soumit à la Société une notice du capitaine Herbert sur les sites charbonneux de l'Himalaya, accompagnée d’échantil- lons de ces combustibles. On rencontre ce minéral sur toute la ligne des montagnes de grès qui longent le pied de la grande chaîne de l'Himalaya, et forment la transition de ce point aux plaines. Ce charbon se présente en veines plates ou couches plus ou moins inclinées à l'horizon, et dont la plus grande ‘épaisseur nest pas de plus de neuf pouces à un pied, tandis qu’elle ne dépasse pas, en général, sur certains points, la vingtième part tic d’un pouce. La composition de cette substance, en général impalpable, présente par fois une structure Fest | Là où la fibre ligneuse a disparu, la fracture est conchoïdale et fréquemment marquée de cercles concentriques semblables à ceux qui s’observent en pareil cas dans le charbon de 1°° qua- lité d'Angleterre. Ce charbon indien brüle en donnant de la flamme et une épaisse fumée, et en répandant une odeur bitu- mineuse, et laisse un résidu composé d’une cendre d’un brun pt Fe d’un volume égal à celui de la matière d’où elle est _provenue. Ces propriétés se rapportent au charbon bitumineux de Mohs. . É Indépendamment de la localité du charbon des montagnes , Géologie. 361 : par le lieutenant T. Cautley, daus sa correspondance la Société, le captane Herbert en a découvert d’autres En voici l'indication : 1° la passe de Tumla , qui conduit dans le Debra-Doun , et dont le capitaine Herbert envoya, en 1817, des échantilions à feu le docteur Voysey, qui le jugea être le charbon de terre de Werner ; 2° la passe de Kheri, où le char- bon existe principalement à l’état de hignite d'une épaisseur considérable : là on le trouve dans deux endroits différens ; 3° la montée de Bhamouri au Bhim-Tal, dans le lit de la rivière de Raliya. Le capitaine Herbert considère le charbon de cette localité comme celui qui mérite principalement de fixer l’at- tention des naturalistes. La veine la plus grande a environ quatre pouces d'épaisseur. Le charbon qu'elle produit a un lus- tre éclatant ; ses fractures, parfois parfaitement conchoidales, ressemblent à celles qui caractérisent le charbon de la première qualité d'Angleterre : ce charbon brûle d’une flamme brillante, exhale une odeur sulfureuse, et se montre souveut incrusté de veines de soufre : le terme moyen de sa pesanteur spécifique est d'environ 1, 3. Il est donné communication à la Société d'un mémoire du docteur Govan, contenant un rapport sur les produits miné- raux et végétaux du pays situé aux environs de Nahu, et des états météorologiques des mois d'avril et de mai derniers. On soumet également à la Société un extrait des observa- tions barométriques et thermometriques faites par le capitaine Davis depuis 1820 jusqu'en 1825, dans l'établissement de Sin- ‘ ‘ gapore. Le capitaine Frauklin communique des observations sur la géologie d’une partie de Bundlecund, de Boghelcund , de Sau- gor et de Jubulpour. Ces observations commencent à Mirzapore, 6: cmprennent différentes parties des rangs de montagnes qui nnent à la grande zône centrale de l'Hindostan. Le pre- mier._ de ces rangs de montagnes, dans l'étendue duquel on _trouye les chutes, de la Touse , et le pays qui se prolonge jus- qe Hathi, au-delà de Lohargons, sont de grès. À partir de , succède à à cette pierre la pierre calcaire argileuse, que le : Franklin considère comme étant la méme que le Lias .des Anglais, Depuis cette dernière localité jusqu'à Saugor, la _ouche supérieure des rochers cst de trap. Au-dessous de ces + LA — 362 Histoire naturelle genérale. rochers on rencontre la wacke, le basalte et une pierre cal- caire terreuse ou impure sous laquelle amyzdaloïde gît sur le grès. La barrière septentrionale de la vallée de Nerbudda se compose de roches primitives. Jubulpour est situé au pied d’une rangée de montagnes de granite. L'opinion du capitaine Franklin est que le granite forme la base des différentes rangées qu'il a visitées dans sa tournée, avec cette différence qu’il se trouve séparé des formations secondaires, sur certains points, près de sa surface , et sur d’autres , par des stratifications de roches pri- mitives intermédiaires. La formation de grès est, en général, d’une épaisseur considérable, tandis que la pierre calcaire dif- fère de celle qui existe dans d’autres parties du monde en ce qu’elle ne se trouve qu’à la superficie et que le terme moyen de son épaisseur n’est pas de plus de cinquante pieds. À ces com- munications du capitaine Franklin se trouvaient joirtes une collection d'échantillons, ainsi qu’une carte et une section géo- logiques, et une série d’élévations birométriques. — (Calcutta John Bull. — Asiat. Journ. ; avril, 1828, p. 492). a D e-————— HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 278. Séances pu Lycée p’aisr. NaTuR. DE New-York. ( {meric. Journ. of scienc.; vol. 13, n° 2, p.378.) En janvier 1827, le secrétaire lit une note sur l’usage du Sorghum saccharatum, M. Bull annonce un mémoire sur le dépôt houiller de Lehigh, le major Delafield offre des miné- raux, M. Ch. Bonaparte continue sa synopsis des genres d’ci- seaux, et M. Barnes lit un mémoire sur de nouvelles espèces de mollusques. En février, M. Barnes présente des variétés d’'ar— gile d’Augusta, M. Delañeld des Alcyons du grés vert d’Anna- polis (Maryland), M. de Kay lit un mémoire sur le Lepidopus caudatus, et M. Mitchil un sur le Gadus atromarginatus. En mars, M. Delafñeld offre des minéraux, M. Leconte donne un mémoire sur le genre Tillandsia , M. de Kay un sur une mä- choire inférieure de Mastodonte trouvée sur le White river (Indiana }, et M. Clinton montre du lignite de Pennsy trouvé à 20 milles de Newton, dans le comté de Cayuga, N.-Y. M. Bo- naparte lit une note sur plusieurs espèces d'oiseaux, et M. Histoire «naturelle générale. 363 Mitchill une autre sur les effets délétères du Lythrum verticil= latum sur les animaux en travail. En avril, on remarque un mémoire de M. Torrey sur de nouvelles plantes des montagnes rocheuses, un autre de M. Dona sur le Sanguinaria canadensis dont il a obtenu une substance appelée Sanguinarina, A. B. 279. VOYAGE DU NATURALISTE MACKLOT DANS LES COLONIES HOLLANDAISES. La famille du D° H. Macklot, de Francfort, qui voyage comme naturaliste dans les colonies hollandaises , vient de re- cevoir une lettre datée d’Amboine le 18 sept. 1828. M. Macklot a passé tout l’été à naviguer sur les côtes de la Nouvelle-Guinée, L'expédition partie d'Amboine le 22 avril se dirigea sur l’île Banda, et de là sur la côte de Guinée où elle arriva le 21 mai, et jeta T' ancre à l'entrée du fleuve Dourga, sur la côte sud-ouest. En abordant elle eut un combat à soutenir contre les naturels qui blessèrent mortellement 2 officiers, et laissèrent un grand nombre des leurs sur le champ de bataille, L'expédition cotoya ensuite vers le nord, et entra, après une navigation périlleuse et difficile, dans une baie qui prit le nom d’un des Vaisseaux ; et fut appelée la baie du Triton. Elle est située par les 3° 33" 30” de lat. sud et 134° 51’ de long. Le 24 sept. on fit les dis- positions nécessaires pour y former un établissement et y bà- tir un fort, et le 24 sept., anniversaire de la naissance du Roi des Pays-Bas, fut fixé pour la prise de possession du pays au nom de ce souverain. Le voyageur nous apprend que cette contrée est montagneuse, mais d’une beauté au-delà de toute expression ; toutefois les maladies commencèrent bientôt à régner dans les équipages; M. Macklot, lui-même, paya le tribut au climat, et resta malade pendant plusieurs semaines. Le 30 août l'expédition remit à la voile, et rentra le 6 sept. à Amboine. De à M. Macklot pense aller à Timor où il est char- gé d’une mission par le gouvernement, et il ne retournera à Java que dans deux ans environ. Il est très-occupé à mettre en ordre ses riches collections et ses observations qu'il se propose de publier. C’est ainsi que la science devra d'importantes dé- couvertes à trois Francfurtois; Rüppell en Afrique, Freyreis en Amérique et Maskiat dans l’Archipel du sud. (digem, Zeitung, ‘avril 1829, n° 100.) 364 Mineralogie, 280. NATURMISTORISCHER Arras, etc. — Atlas d'histoire natu- relle pour servir à la nouvelle édition.du Dictionnaire tech- nologique et d'histoire naturelle de Fuxxr; par À. Horrmanx. 16 livraisons avec 6 pl, col. Vienne, 1825 ; Kaulfuss. MINÉRALOGIE. o8r. Lemreucx DER MineraLocir. —— Élémens de minéralogie ; par le D' Naumanx, prof. à Freiberg. In-8°. Berlin 1828; Rucker. Dans ce traité recommandable, l’auteur suit une méthode qu'on peut appeler éclectique comparativement à celle de Mohs et de Weiss. Elle est fondée sur les caractères physiques et chi- miques, et 556 figures l’accompagnent. 282. OBSERVATIONS SUR LES FLUIDES CONTENUS DANS LES MINÉ- , . . K RAUX CRISTALLISÉS; par W. Nicoz. (Ædinb. new Philos. Journ.; avril 1828 , p.94.) M. Nicol ayant fait polir un fragment d’un cristal de sulfate de baryte, qui offrait intérieurement une cavité occupée par un ‘fluide et une bulle d'air mobile , une fissure se produisit à la “surface de cette cavité, et le globule d’air commenca à se dila- ter, et continua de le faire jusqu’à ce que tout le fluide fût sorti. Ce fluide ne forma pas une ligne continue le long de la fissure, mais se montra sous la forme de 3 ou 4 globules distincts, dont ‘un était beaucoup plus grand que les autres. Le jour suivant, il trouva que chacun de ces globules était devenu un cristal so- ‘Jide, ayant la forme primitive du sulfate de baryte, c. à d. un prisme droit rhomboïdal. L'auteur cite plusieurs autres obser- tions de ce même genre, et il en conclut que d’autres minéraux cristallisés, ayant des cavités dans leur intérieur, peuvent bien aussi y contenir leur propre substance dans un état fluide. 11 “s’est assuré que le spath fluor est dansfce cas. L’élasticité des globules d’air est toujours très-grande; car, dans tous les cris- taux qu’il a examinés, leur expansion est toujours parvenue à chasser tout le fluide. M. Nicol a observé une propriété curieuse de ces globules d’air, Ces globules occupent toujours la partie supérieure des cavités ; mais si l’on touche la surface du cristal Mineralogie. 365 par-dessous avec un fil métallique chauffé , on voit le globule d'air descendre aussitôt vers lui avec une force accélératrice. Si l’on éloigne le fil métallique , le globule remonte vers sa pre- mière position, mais d'un mouvement uniforme. G. Der. 283. ANNONCE D'UNE NOUVELLE LOCALITÉ DE VAUQUELINITE EN Francs; par W. HaiminGer. (Edinb. Journal of science; octob, _ 1827, p.213) Dans un lot de minéraux, acquis de M. Roussel à Paris , pour la collection de M. Allan, se trouvait un échantillon ayant pour étiquette : Plomb phosphaté arsénifère mameloné de Pontgibaud, Puy-de-Dôme. I] était formé de deux couches de plomb phos- phaté, recouvertes de petits groupes de cristaux minces, d’un vert de pistache noirâtre, donnant la poussière verdätre qui caractérise la Vauquelinite. Leur dureté et leur réaction au chalumeau ont été trouvées les mêmes que celles de ce dernier minéral, qui, jusqu’à présent, ne s'était encore rencontré que “dans une seule localité bien connue. » 284. Sur La Pozymarite; par W. Harninces. { Jbid. ; p. 246.) L'auteur à eu l’occasion d'examiner des échantillons de la Polyhalite cristalline d’Aussee. Les formes appartiennent au sys- 4ème prismatique de Mohs; ce sont des prismes à 6 pans, dé- rivant d’un prisme rhomboïdal de 115°. Leur couleur est le rouge de chair pâle, quelquefois le jaunâtre. Leur dureté est inférieure à celle du spath calcaire; elle est seulement de 21h. La pesanteur spécifique est de 2,78. "285. Sur La Davyxe, nouvelle espèce minérale; par W. Har- DINGER, (Ibid. ; p. 326.) Plusieurs des espèces décrites dans le Prodrome de la miné- “ralogie vésuvienne, de MM. Monticelli et Covelli, et données ‘comme nouvelles, ne doivent être reçues qu'avec la plus grande “précaution par les minéralogistes des autres contrées; sans quoi rils courent le risque d’assigner des noms différens à la même substance. La Christianite, par exemple, avait été décrite sous le nom d’Albite, par M. Rose, long -temps avant la publication "du Prodrome. Il serait bon d'examiner avec soin d’autres miné- | raux présentés aussi comme nouveaux par les auteurs, tels que 366 Minéralogi. J'Humboldtihite, la Davyñe, la Cavolinite et la Biotine, M. Hai- dinger a choisi la Davyue pour sujet d’un premier mémoire, ayant eu l’occasion d'étudier quelques échantillons de cette substance que possède le cabinet de M. Allan. Sa forme fonda- mentale est le rhomboëdre. Celle sous laquelle il se présente communément est un prisme hexaèdre où dodécaèdre, annu- laire. Les facettes qui remplacent les arêtes des basés du prisme hexagonal conduisent à un dodécaèdre bipyramidal dont les angles dièdres terminaux sont de 154° 46! , et les angles laté- raux de 51° 47°. La forme fondamentale est un rhomboèdre de 112° 16’. Le clivage est très-net parallèlement aux faces M du prisme. Les plans qu'il met à nu ont un éclat vif et perlé. Les cristaux sont blancs et transparens, Ils sont fragiles; leur du- reté est de 5,5; leur pesanteur spécifique de 2,4. Ils sont sou- vent associés à du grenat brun dodécaèdre, D'après l'analyse que les auteurs en ont faite, la Davyne serait composée d’un ‘atôme de bisilicate de chaux, de 5 atômes de silicate d’alumine et de 2 atômes d’eau. Elle forme gelée avec l’acide nitrique, écu- me par l'action du chalumeau, et présente toutes les autres réactions que comporte sa composition chimique. Les caractè- res de cette substance et son aspect extérieur s'accordent à mar- quer sa place parmi les espèces nombreuses de la famille dés Zéolithes, dans le genre Kouphone-Spath du système de Mohs. 286. SUR LES FORMES CRISTALLINES DU PYROPHOSPHATE DE SOUDE ET DE L'ARSÉNIATE DE SOUDE; par W. Haibincer ( /bid.; p. 309). M. Thomas Clark a publié dans le même numéro du Jour- nal of science, un mémoire dans lequel il examine plusieurs sels produits par Faction de la chaleur sur les phosphates. À sa prière, M. Haïdinger a bien voulu se charger de donner la dé- termination des formes de quelques-uns de ces sels. 1° Le Pyro- phosphate de soude, obtenu en chauffant le phosphate ordi- maire jusqu'à la chaleur rouge. Sa forme fondamentale est une double pyramide D TES à triangles scalènes, dans la- quelle me n 130947", 137°0 L'inc'inaison de l'axe dans le plan de la grande dagatale est de 21° 48. La forme ordinaire des cristaux est un prisme rectan- _ L > Minéralogie. 367 gulaire oblique, dont les 2 pans latérawx sont remplacés par les faces de l’octaèdre fondamental. Ces cristaux ont une cassure parfaitement conchoïde; ils ne sont pas efflorescens comme ceux du phosphate ordinaire. — 2° L’Arséniate de soude. M. Mit- scherlich a décrit ce sel comme ayant la forme cristalline du phosphate de soude, M. Clark, en le préparant, a trouvé qu'il était rare de l'obtenir sous cette même forme, mais que les ‘æristaux qui se produisaient le plus fréquemment étaient d’une forme essentiellement différente. Ces derniers cristaux ont déjà été remarqués par le professeur Marx de Brunswick, et analy- sés par le D” Gmelin de Tubingue. Ils diffèrent des autres cris- taux par la quantité d’eau de cristallisation qu'ils renferment, Leur forme fondamentale est une pyramide à triangles scalènes, dans laquelle P— _ PAR EEL 119°56! L'inclinaison de l'axe dans le plan de la grande diagonale est de 7°. 287. Sur LA BERTHIÉRITE , NOUVELLE ESPÈCE MINÉRALE; par W: HaminGer. (Jbid.; p. 353) L'auteur propose de donner le nom de Berthiérite au nou- veau minerai d’Antimoine que M. Berthier a, le premier, fait connaître sous celui de Haidingérite, afin d'éviter un double emploi; le nom d’Haidingérite ayant déjà été appliqué pat le D° Turner au Gypse-Haloide Diatome. 288. EXAMEN CHIMIQUE DE L'ARSENIRGLANZ DE MARIENBERC EN SAXE ; par K. Kensrex de Freyberg. (Jahrbuch der Chemie and Physik; 8° cah., 1828, p. 377.) ; Ce minéral, trouvé à Palmbaum près de Marienberg , et que Werner et Freiesleben ont regardé comme étant du molybdène, a été nommé Arseuikglanz par M. Breithaupt; mais sa nature chimique n'étant pas encore parfaitement connue, M. Kersten a jugé convenable de le soumettre à un nouvel examen. Les sub- stances qui l'accompagnent ordinairement sont, indépendam- ment du fluorite, de la barytine et du calcaire spathique, l'ar- . gent rouge ct l’arsenic natif. On Île trouve encore, suivant M. - Breithaupt, à Sainte-Marie-aux-Mines en Alsace, avec l’arsenic. Ce minéral est composé essentiellement d’arsenic et de bismuth; _ il renferme en outre quelques parties de tellure et d’autres 368 Mincralogie. métaux. Une moyenne entre 3 analyses faites par M. Kersten, lui a donné le résultat suivant : arsenic 96,785 ; bismuth 3, 001. 289. ANALYSES DE Minéraux { Zeitschrift für Mineral ; avril 1829}. La Brochantite se trouve à Rezbanya en Transylvanie , avec la malachite et l'azurite, dans un minerai de plomb mélé de cuivre rouge et riche en selenium. Elle est composée, suivant Magnus , de 62,626 d'oxide de cuivre; 8,181 d’oxide de zinc; 0,030 d’oxide de plomb; 17,132 d'acide sulfurique; 11,887 d’eau. La Weissite, nouveau minéral jaune, trouvé à Fahlun dans la mine d’Erich-Maits, en nodules de la grosseur d’une noix dans un schiste chloritcux, et qui offre quelques indices de cristaux susceptibles d’être rapportés à un prisme rhomboïdal oblique, a été analysée par Trolle-Wachmeiïster. Elle a de la ressemblance avec la triclasite de Hausmann. Elle contient sur 300 parties : silice 53,69; alumine 21,70; magnésie 8,99; ox1- dis de fer 1,43; oxidule de manganèse 0,63; potasse 4,10: soude 0,68 ; oxide de zinc 0,30; eau 3,20 290. SOURCES D'EAU SALÉE DE L'AMÉRIQUE-SEPTENTRIONALE, { Commercial advertiser. — Nile’s Register, 22 octobre 182, p- 114 ). Il parait qu'une grande partie des contrées occidentales des États-Unis fournissent des sources d’eau salée, à des distances plus ou moins profondes de la terre. On peut se procurer du sel en abondance et à un prix très-raisonnable. Nous signalons importante découverte d’une nouvelle source dans le comté de Jefferson , New-York. : Un fermier d’Ellisburg, crensant un puits pour abreuver son bétail, arrivé à six pieds de profondeur, trouva un roc de pierre à chaux, il le creusa environ de trois pieds, et l’eau sa- lée s'élançca hors du trou à la hauteur de 20 ou 30 pieds. Il boucha le trou, et revint dans la soirée avec une lanterne pour avoir un peu de cette cau afin d'en éprouver la qualité. En -débouchant louverture il en sortit un courant d’air considé- rable; il le mit en contact avec la lumière de Îa lanterne; le fermier se trouva tout-à-coup enveloppé par les flammes, et ne fut pas peu effrayé, Mais l'eau parut bientôt, lancée avec Minéralogie. 369 beaucoup de force comme auparavant et éteignit le feu. Cinq baquets pleins rendirent trois quarts de sel. Cette eau est neuf fois plus lourde que eau commune. Elle ne contient pas au- tant de sel que l’eau de Salins, mais comme elle est très-abon- dante, on peut admettre qu’elle sera très-avantageuse pour en tirer du sel; et le terrain a été affermé pour y faire les travaux - nécessaires. re ét et = on 291. Mine n'or pm La CaroziNe pu xoRD. (Vile’s Register ; 3 décemb. 1825, p.216). - Le dernier numéro du Western Carolinian nous apprend qu'on a découvert au-dessus de la rivière Yadkin une nouvelle mine d'or, que l’on dit être très-riche. Une Compagnie a été formée dans les comtés de Rowan, Montgomery, Anson, Cabarrus, Mecklenburg, etc., afin d'exploiter ces mines d’après les procédés modernes ; en conséquence la Compagnie a fait venir d'Europe M. Rothe, praticien-mineur, qui, d’après l’exa- men du sol, est d'opinion que la Caroline du Nord est le plus vaste dépôt d'or qui ait été jusqu'ici découvert dans le monde, 292. SUR LES MINES D'OR DE LA CAROLINE DU NORD, ( Zbid.; 22 juillet 1826, p. 366 |. de | Trois personnes ont récemment trouvé au Beaver-dam- Creek, à 4 milles des « Etroits », sur la rivière Yadkin, dans le comté de Montgomery, de l’or en plus grande abondance qu'on en eût jamais découvert dans aucune des mines de ce pays. Par exemple, lorsque 8 deniers de poids d’or pur, extraits d’un boïsseau de terre , ont été lavés, nous pensons qu’au | , Ù P moins un quart de ce précieux métal échappe à la recherche _ L. LL LL L2 L que l’on en fait. Pendant environ 12 jours, 7 ou 800 deniers de poids d’or furent trouvés dans cette mine. Quelqu'un ouvrant un rocher avec sa bêche en tira avec deux doigts cinq deniers "de poids d’or pur. On fit une expérience avec la terre creusée au milieu du chemin qui traversait le criq, et l’on tira de deux à cinq deniers de poids d’or de chaque boisseau de terre. Le chemin était, à la lettre, pavé d’or. Ce n’est pas seulement te la plus riche qui ait été jusqu'ici exploitée dans ce ; mais l’on peut dire qu’on n’en a jamais connu de sembla- # ds l'univers. Cet or est fin de 23 à 23 carats À, et sa B. Tome XVII, 2 370 Mineralogte. couleur.ditfère de celle de l'or des autres pays. Il se trouve en . blocs solides ou en grains. Celui de la mine de. Chisholm se montre plus souvent en paillettes. 293. PéPiTEe D'OR NATIF, PROUVÉE AUX ÉrarTs-Unis. { Jbïd. ; 26 août 1826, p. 449.) ( Un morceau superbe d'or natif, du poids de 10 onces à peu. près , a été trouvé récemment dans la viile de Newfane, Ver-« mont. Ilavait été ramassé près d’un petit ruisseau par un jeune garcon , et se trouvait piqueté de cristaux de quartz. M. French, de cette ville, a eu la complaisance de nous donner communi- cation de la lettre d’un de ses amis , d’où nous tirons les dé- tails suivans : « Un morceau d’or natif, du poids de 0 onces à peu près, a été trouvé dans ce village, sur la ferme de Samuel Ingram ; il ressemble, pour l'extérieur, à l’er de la Caroline du nord. Sa pesanteur spécifique est de 16,5 — sa valeur est de 89 % par deniers de poids. Il a été trouvé sur le bord d'un ruisseau qui coule dans la partie opposée de ce village. » Nous avons vu une autre lettre qui dit que les habitans de cet endroit se donnent beaucoup de mouvemens pour découvrir ce pré- cieux métal; et lon a rétribué tous les sorciers d’alentour pour avoir des baguettes de ce métal.» Nous apprenons qu’un savant du voisinage prépare une description scientifique et complète de cet or.et du terrain sur lequel il a.été trouvé. | 4 294. SUR LES MINFS DE PLOMB Du Missouri. { Zbid.; 12 août 1826, p. 417). En 1824, les mines de plomb du Missouri ne payaient au" cuns droits aux États-Unis. En 1825 les droits payés au gou-# vernement se montèrent à environ sept mille dollars. Les re- cettes de la présente année s’éleveront, sans nul doute, au double de celles de l’année passée. Quand il vendit les terres du Missouri, le gouvernement en réserva de certaines portions, dans lesquelles il supposait que le plomb devait se trouver je ; abondance, La quantité réservée dans cette intention est d'en viron 150,000 acres. De ce nombre, environ 9000 acres ont été cédés à bail; et 141,000 acres sont restés en friche. Cette disposition suffit pour employer un très-grand nombre de bras, ét fournir du plomb en suflisante quantité pour les. besoins de Minéralogie. SLR: tout l'univers. La manière d'obtenir le minerai est extrémement simple. Les mineurs ou plutôt les creuseurs, puisqu'ils sont à plus juste titre appelés les creuseurs de trous dans la terre, à une profondeur qui varie de 10 à 30 ou 40 pieds: le minerai _se trouve en morceaux détachés depuis une once jusqu’à plu- sieurs centaines de livres pesant. C'est le plomb commun, fré- quemment mêlé avec des pyrites de fer et du sulfate de baryte; lorsqu'on le trouve exempt de tout mélange, il gagne à l’extrac- tion près de 50 pour cent. Ce minerai s’achète par les mineurs à raison de 8 quintaux de plomb par tonneau, ce qui donne un bénéfice de 30 % — ce qui assure au mineur celui de 35 7. Les épreuves se font dans de petits fourneaux établis dans des situations appropriées ; et l’on dit qu'après avoir défalqué tous les frais quelconques, et en portant la main d'œuvre au prix le plus élevé, le mineur a un profit net de 20 00. On fabrique de la cendrée de plomb près de Potosi, dans de petites tours en bois élevées sur le penchant des hautes montagnes du Mis- sissippi. 299. DÉCOUVERTE D'UNE MINE DE PLOMB A EATON , DANS LE NEw- Hawesnire. ( /b/d.; 19 août 1826, p. 436). On vient de découvrir à Eaton une mine de plomb vaste et riche ; quelques parties de son minerai contenaient un 75° de plomb oje ; et l’on vient de prendre des mesures pour en sql l'exploitation en grand. 296. Cuivre D'AmériQue. (/bid, ; 22 octobre 1825, p. 115). On lit dans le Missouri advocate qu’on trouve du cuivre à Ouisconsin et depuis les chûtes de Saint-Antoine jusqu'aux bords du lac supérieur, dans une telle abondance et si pur que les Indiens en font des haches et des ornemens, et qu’à l’aide % du seul marteau on le travaille à sa guise. Toute la région du haut Mississipi abonde en minéraux, et surtout en plomb et en euivre. Les mines de plomb appartiennent aux États-Unis ; mais celles de cuivre sont encore dans les mains des Indiens. . Le Courrier de Boston s'exprime ainsi : Nous avons vu un “échantillon de beau cuivre malléable , du poids de 33 liv., ré- sultat de 200 liv. de minerai (pyrite de cuivre de Cleaveland) “provenant du comté de Grafton, en New-Hampshire. Ce minerai | 29, 372 Botanique. avait été fondu par MM. Ellicotts, à leur mine de cuivre près de Baltimore ; mais comme le fourneau n'avait pas été construit pour extraire de l’ore, l'essai ne donna pas tout le cuivre que lore renfermait. Par des fourneaux construits exprès on aurait probablement retiré de 15 à 25 ojo de cuivre malléable. Les mines appartiennent , ainsi qu'une vaste étendue de terrain, à une Compagnie, et l’on vient d'engager des mineurs, à des con- ditions avantageuses, pour en extraire l’ore, qui est fondu dans des fourneaux établis près des mines. La proportion de ce que rend le minerai d'Angleterre est de 8 oj0. Celui d’Anglesey, qui consiste principalement en pyrite de cuivre, rend de 16 à 4o oo. L’échantillon dont on a parlé ci-dessus se pent voir à la Compagnie d’Assurances des fabricans, state street. 297. MASSE REMARQUABLE DE CUIVRE NATIF. { Jbid, ; 19 août 1826 , p. 436 ). La célèbre masse de cuivre qui se trouve près du rivage sud du Lac supérieur, dit le journal ‘cite, pèse 25 tonneaux; mais M. Schoolcraft, dans son rapport au secrétaire de la guerre, èn 1820, après l'avoir examinée , prétend que son poids n’excè- de pas 220 livres. Sa longueur est de trois pieds 8 pouces; sa largeur trois pieds 4 pouces; et comprend environ onze pieds cubes. {Il reconnait néanmoins que c’est la masse la plus consi- dérabie de cuivre qui ait jamais été découverte, à l'exception d’une dans le Brésil, qui pesait 2,666 livres de Portugal. BOTANIQUE. | 298. INFLUENCE DES DISSOLUTIONS CHIMIQUES sur les plantes; par WiEcxasx (1). L'opinion émise par M. J. Murray, que les racines des plan- (1) La question de l'empoisonnement des végétaux a ête traitée, en ces derniers temps, par des savaus de diverses nations, et les résultats qu'ils ont obtenus ne sont pas encore tellement positifs qu'il soit possible d'en tirer des inductions dont la physiologie végétale puisse profiter. Rassem-. bler le plus grand nombre de faits connus, citer toutes les expériences que l’on a tentées,quels que soient le mérite et le talent de l'expérimentateur, telle est la tâche que nous devons nous efforcer de remplir. Nous aurions même desiré mettre en regard tous les travaux des divers physiologistes; Botanique. 373 | tés devaient étre considérées , non comme des organes d’absorp- tion, mais comme des organes de sécrétion, me détermina, dès l'année 1823 , à faire une série d'expériences ayant pour objet l'absorption des plantes par les racines; et, dès le commence- ment de l’année 1824, je communiquai les résultats que j'avais obtenus, à la Socicté des sciences naturelles de Marbourg. Mais comme cette Suciété n’a pas encore publié le tome 2° de ses œuvres, et comme je viens en outre de lire dans le n° 248 des Notices de Froriep, les expériences de M. Marcet, qui, quoi- que faites dans un autre but et d’une autre manière , ont ce- _ pendant produit des résultats semblables aux miens , je ne puis résister au désir de faire conuaître aussi mes expériences, ainsi que la manière dont je les ai faites. _Eneffet, je n'ai pas, à l'exemple de Philips, Becker et Mar- cet, versé sur les plantes les liquides destinés à l'absorption; mais j'ai soumis à l'absorption par les racines, les liquides dé- posés dans des récipiens placés sous les plantes végétant libre- ment dans des pots, et après que la terre qui les environnait s'est trouvée entièrement sèche. En suivant ce procédé, j'ai découvert que des dissolutions tout-à-fait neutres d’acétate de mercure , d’acétate de plomb, de sulfate de cuivre, d’hydrochlorate d’étain et de manganèse, de nitrate de cobalt et de bismuth, de tartrate d’antimoine, d'hydrochlorate de baryte, d’hydrochlorate de strontiane, d’arsenic blanc, d'acide hydrocyanique étendu {eau d’aman- des amères concentrée }, détruisent des plantes pleines de vie, soit dans un intervalle de quelques jours, soit au bout de quelques semaines , de même que l’émétique. Par contre, il est mais comme plusieurs d'entr'eux ont déjà été publiés antérieurement, mous nous bornerons à présenter ceux qui n'ont pas encore été ré. dans le Bulletin. Nous rappellerons seulement à nos lecteurs les écrits de MM. Marcet et Macaire-Princep ( Voy.le Bull., Tom. XII, n° 5r et 52, janvier 1827), celui dn D° G. Carradori (Tom. VII, n° 48 ,janv. 1826), les expériences de M. CI. Mulder et de M. R. Gæppert (Tom. XIV, n°56 et 57, mai 1828). Nous regrettons que le mémoire de ce dernier (De-Acidi hydrocyanici viin plantas) n'ait pasété analysé avec toute l’éten- * due convenable, mais nous espérons que les extraits de ses Mémoires _ subséquens donneront à nos lecteurs des idées suflisantes sur les résal- tats obtenus par ce savent. (N.d, R.) 374 Botanique. prouvé par mes expériences que des dissolutions de sulfate de fer et de zinc, d’hydrochlorate de titane et de fer, d'hydro= chlorate de chaux , et de sulfate d’alumine et de magnésie n’exercent aucune influerce préjudiciable sur la vie des plantes. Pour prouver que les dissolutions de substances métalliques ci-dessus indiquées , avaient cté réellement absorbées par les racines, j'ai versé sur les plantes détruites de leau chaude dis- tillée, et, 48 heures après, J'ai, à l’aide des réactifs convena- bles, dégagé les bases et les acides des dissoiutions, ainsi que l'arsenic et l’acide hydrocyanique. Comme j'étais aussi curieux de savoir quel effet les matières narcotiques produiraient sur les plantes, je versai sur différens pots contenant de jeunes plantes de la famille des Chénopo- dées, des dissolutions d’opium, de ciguë, de jusquiame, de di- gitale pourprée, d'extrait de noix vomique , dans la proportion de 20 grains pour 2 onces d’eau distillée, et par ce moyen je détruisis ces plantes dans un intervalle de 4 à 8 jours. Les hari- cots tendres que M. Marcet placa dans ces liquides narcotiques avec la racine purement et simplement, périrent plus prompte- ment ; mais je crois que deux causes différentes ont produit leur mort: le Phaseolus a d’ailleurs un tissu cellulaire plus lâche que les plantes de la famille des Chénopodées. Dès le mois de septembre j'ai imité avec un succès complet l'expérience de Philips dont l'effet était de détruire un jeune arbre à l’aide d’une aspersion de sulfate de cuivre, et de prou- ver l'absorption du cuivre par la couleur rouge qui s’est montrée sur un couteau poli enfoncé dans cet arbre, et j'ai également prouvé l'existence du cuivre en soumettant uu morceau de bois de l'arbre à l’action de l'acide nitrique. | A la même époque j'ai aussi cherché à faire périr par une dissolution de 4 onces d’acétate de plomb, un jeune saule de la même grandeur que l'arbre dont je viens de parler; mais l’ar- bre n’a point été arrêté dans sa croissance. On n’a découvert aucune trace de plomb dans son bois, et ce n’est que 3 ans après qu’une partie de son écorce s'est fendue; mais on n'y trouve point la présence du plomb, et l'arbre semble continuer à croître. | J'ai fait la même expérience sur un troisième arbre de méme force et de même grandeur, avec une dissolution de 2 onces Botanique. 379 d'arsenic blanc; mais l'arbre, au lieu d'étré arrêté dans sa croissance, n’a fait que croître plus rapidement que ceux qui l'environnaient. Voici comment je puis m’expliquer ces deux derniers phéno- mènes qui contredisent ceux qu'ont présentés des plantes plus petites placées dans des pots. Dans la première de ces expérien- ces, lacétate de plomb n’a été absorbé qu’en très petite quan- tité et a été précipité par l'acide carbonique dégagé par les ra- cinés du saule, au pied de l’arbre-où j'ai trouvé ensuite des masses entières d’acétate de plomb. ‘ Dans la seconde expérience, la quantité de l’arsenic paraît également avoir été trop petite pour exercer une influence pré- judiciable à la vie de l'arbre, et parait n’avoir agi dans cette circonstance que comme excitant. Toutefois, je n'hésite pas à penser que plus tard mes expériences produiront des résultats fâcheux pour ces deux arbres; aussi j'ai l'intention de les exa- miner souvent. ( sés ; 1826 , 2° cah., p. 165 ). 299. SUR L’ACTION'DE L’ACIDE HYDROCYANIQUE et du CAMPHRE sur les plantes; par M. GorPrerT, D. M.(Annal. der Phys. und Chemie von Poggendorf ; 1828 , n° 10 , p. 243.) L'auteur, dans un petit écrit publié en 1827, sur le même sujet, avait fait connaitre les résultats de ses expériences ; il les rappelle ici brièvement. se L’acide hydrocyanique , les huiles essentielles, leurs disso- lutions, l'alcool, l’'ammoniaque caustique agissent exactement de la même manière en détruisant la vie chez les plantes, sauf cette seule différence que leur action est plus ou moins prompte. Les vaisseaux spiraux des plantes aspirent ces principes délé- tères , les portent dans les mailles du tissu cellulaire, qui se ri- derit et se retirent sur elles-mêmes, tandis que la matière verte déposée dans ces mailles brunit Dé ou moins. Les vaisseaux spiraux eux-mêmes ne présentent aucune altération sensible ; on concoit, par cette raison, comment les parties ligneuses des dicotylédones, et les tiges des monocotylédones et des fougères dendroides , ne perdent pas de leur volume, car elles renfer- ment une foule de vaisseaux spiraux ; tandis que les dicotylé- dones, plus tendres dans leur structure, brunissent et se rédui- sent au tiers ou au quart de leur vdhififé à l’état sain. 376 Botanique. N° 299 La plante étant plongée par son pied dans un vase plein d’un de ces liquides , ces phénomènes se manifestent progressive- ment de bas en haut , sans que l’état de langueur soit général-; il y a plus, les parties supérieures de la plante non encore at- teintes du poison, conservent toute leur intégrité et toute leur. force de végétation : ainsi, des plantes dont les organes fécon- dateurs sont doués de contractilité , telles que ire la Rue, le Parnassia palustris,\e Mimulus glutinosus, etc., offraient core les effets de cette contractilité alors même que le pédon- cule était déjà atteint du poison, Pour expliquer ce phénomène remarquable, faut-il admettre que ces fluides se répandent tout d’abord dans tous les organes, et n’y exercent leur action que plus tard ? Mais alors ils devraient attaquer toutes les parties à-la-fois , et même commencer par les extrémités supérieures de la plante , parce qu'elles sont d'un tissu plus tendre. Loin de là, les parties supérieures de la plante ne renferment pas de traces d’acide prussique , ni d’aucun des liquides mentionnés, lors même que Ja tige y est baignée depuis plusieurs jours. D’après cela , l’auteur a été conduit à cette hypothèse, que les vaisseaux de la plante enlèvent d’abord à l'alcool, à l’acide prussique, aux dissolutions d'huiles volatiles , à l’'ammoniaque liquide , l’eau qui y est unie , et ne recoivent que plus tard ces mêmes substances concentrées ; ls exercent donc ‘une sorte de succion élective. L’auteur cherche à étayer de faits divers cette théorie qui , “comme on le voit, est plus ingénieuse que vrai- semblable; c’est ainsi qu’il a constaté que des tiges fanées se rafraichissent au premier moment aussi bien dans l'acide hydro- cyanique que dans l’eau pure: il en est de même dans les autres fluides qui ont servi à l’expérimentation, Cette succion élective appartient exclusivement à la plante douée de vie; c’est un acte tout vital:et, en cffet, dit l’auteur, si l’on plonge à-la-fois dans un des liquides des tiges sèches et des tiges fanées , on verra Fig les premières en sont bientôt imbues , tandis que les tiges vivantes reprennent leur fraîcheur sans donner trace d'absorption du liquide ; il semble impossible de voir là un effet de la capillarité des fibres végétales. L'auteur nous promet de s'occuper un jour de l'étude des lois qui régissent cette succion élective, en poursuivant ses recher- ches , et en les comparant à celles de M. de Saussure sur l’ab- sorption des sels. | - Botanique. 377 Les expériences de M. Goeppert ne s'accordent guères avec celles de Barton , Bernhardi , Wilidenow, lesquelles tendent à prouver que le camphre a une propriété excitante et favorable à la végétation : mais ces dernières étaient incomplètes. Des plantes fanées , plongées dans une dissolution de camphre, y reprennent bien leur fraicheur { et c’est sans doute à ce point de l'expérience que s'arrêta l'observation des savans cités}, mais elles ne tardent pas à périr : c’est donc là un résultat tout- à-fait analogue à celui des recherches précédentes. Ce n’est que chez les plantes les plus basses dans l'échelle _ végétale, celles d’une organisation imparfaite, que le cam- phre, ainsi que l’acide prussique, sont sans influence délétère. Ainsi la moisissure s’engendre fort bien dans des vases pleins de vapeurs de campbhre, sur des corps enduits de cette substance. Mais les diverses espèces de mousses que l’auteur a soumises à ces expériences y sont succombé. Les solutions de camphre , même les plus faibles, agissent comme nous l'avons indiqué ; les parties de plantes douées de contractilité ne tardent pas à perdre cette propriété, sans qu'elle ait été préalablement exaltée , quoiqu’en aient dit cer- tains auteurs , au sujet des feuilles du #éimosa pudica. Le camphre agit très-rapidement sur la vie végétale, par ses vapeurs seules , surtout chez les plantes grasses , telles que diverses espèces de Mesembryanthemum , de Crassula, de Se- dum et chez plusieurs fougères { Blechn. boreale, Polypod. au- reum , etc.). L'auteur ne cherche pas à expliquer ce fait : tout porte à croire qu'il est dù à l'absorption atmosphérique, que nous savons précisément être plus active chez les végétaux dont il s’agit. . Ilest à remarquer que le camphre ne détruit pas dans les se- mences la faculté de germer : c'est ce que M. Goeppert a con- staté sur diverses graines. De tous ces faits , l’auteur conclut que l’action du pt sur la végétation est semblable à celle des huiles essentielles , avec lesquelles il a , du reste, tant d’autres rapports : il faut toutefois employer des quantités différentes : 1 grain de cam- phre en vapeur agit comme un demi-grain d’huile essentielle , environ. | . _F. Carton. 378 Botanique. 300. SUR L'ACTION DES POISONS DITS NARCOTIQUES sur les plan- tes ; par M. Gorrrert , D° M. ( 4nnal. der Phys. von Asa gendorff; 1828 , n° 10, p. 252.) Séduits par le besoin de généraliser, si commun de nos jours, quelques savans ont avancé que les principes délétères, notam= ment les poisons narcotiques, agissent sur les végétaux comme sur les animaux. | M. Goeppert, dans la série de ses recherches sur ce sujet, ne confirme pas cette opinion : les narcotiques arrêtent bien, dital, l'accroissement et l’exercice des fonctions des plantes, peuvent même les détruire, mais on ne saurait inférer de là qu'il y ait paralysie dynamique de lu force de végétation (1). Cette influence paraït plutôt consister dans une altération des vaisseaux, toute semblable à celle que produisent les substances si diverses qu'on réunit en chimie sous la dénomination de principes extractifs, L'auteur énumère les différentes préparations pharmaceuti- ques dont il s’est servi dans ses expériences : ce sont des infu- sions , des décoctions , des sucs frais, selon la nature de la plante et de ses principes : voici quelques résultats des expérien- ces. Il a trouvé que des semences placées dans ces liquides y germent aussi bien qu'elles le feraient en terre, arrosées de ces mêmes liquides ; des pois déposés dans la racine de la Cicuta virosa y ont fort bien germé. Des plantes développées ne meurent pas plus vite dans ces infusions que dans des sucs chargés de principes extractifs , tels que Rad. et Hba Taraxaci, Hba Farfaræ , etc. , à quelques dif- férences près, suivant les espèces de plantes , la température ; les changemens chimiques opérés dans le liquide, comme la fermentation acide ou alcoolique , le dépôt de sels , etc. Les’ parties des végétaux douées de ce que l’on nomme irritabilité, ne sont nullement affectées du contact des substances narcoti= ques ; il n’y a donc point de réaction dynamique sous ce rap= port. Le savant professeur a constaté ce fait sur la plupart des plantes chez lesquelles on connaît cette propriété ; telles que 2 la Sensitive, plusieurs espèces de Rues, de Saxifr ages, la Fraxi< nelle , le Catalpa, etc., etc. 54 On sait que les émanations de l’opium, des Datura , de læ : (1) Nous avons conservé lexpression du texte : elle est toute alle- mande, ettient à cette manière générale d'envisager la vie comme le ré- sultat de deux principes , les forces et la matière, 74 | | Botanique. 379 FE sont délétères pour l'organisme animal ; l'organisme végétal n’en est nullement affecté, car, des semences germent, - des plantes diverses se développent parfaitement sous des clo- ches pleines de ces émanations : auteur a vu ainsi le Pzaseolus coccineus E. croître pendant 2 mois et fleurir, exposé aux va- peurs vénéneuses de l’opium. L’irritabilité des plantes que l’on soumet à la méme épreuve,n’en est point altérée. Les émanations des plantes vénéneuses encore vivantes et sur pied , n’agissent pas autrement que celles de leurs sucs exprimés , et on le con- çoit facilement. , Toutes ces recherches ont amené l’auteur à cette conséquence, que les narcotiques n'ont point d'influence dynamique sur la végétation ; et l’on eût pu arriver à priori au même résultat, ajoute M. Gæppert, en songeant que ces principes agissent chez Vanimal sur le système nerveux, et que les plantes sont dé- pourvues de nerfs ou d'organes analogues, quelqu’efforts qu'ait faits M. Duitrochet pour en démontrer l'existence. Il est à dé- sirer que l’auteur persiste dans la voie qu’il semble s'être tracée pour ces recherches ; elles ne sauraient rester stériles pour la physiologie comparée des deux grandes coupes du règne orga- nique ; ce n’est qu'en établissant un tel parallélisme entre les propriétés de ces deux séries d'êtres , et leurs réactions sur les mêmes substances , que l’on parviendra à assigner entr’elles quelques limites positives. si elles existent dans la réalité. | F. CarToire. | 30. Dr L'EFFET DES GAZ VÉNÉNEUX SUR LES PLANTES; par E. Tur- »,. NER, professeur de chimie à l’université de Londres, et par Æ à Cærisrisow , prof. de médecine légale à Édinbourg. (Edinb. Journ. of science ; Vol. VIII, p- 140.) »Les'auteurs avaient été appelés à donner leur avis en justice “sur les inconvéniens que peut avoir pour la végétation du dehors Me voisinage des fabriques de soude. Des difficultés du même _ genre s'étant représentées depuis en Écosse , la publication de leurs recherches n’est pas sans intérêt ; il était bon, d’ailleurs, “d'attirer l'attention des botanistes sur cette partie de la physio- Milogie végétale. Ces recherches, avec celles de M. Marcet (x) sur Winfluence des poisons solides et liquides sur la vie des plantes, + .(r) Amal. de chim. et de phys., Vol. XXIX, p. 200. 380 _ Botanique. $ N° 301 formeront un ensemble de faits qui ne sauraient rester indiffé= rens ,; même pour la physiologie animale. Depuis plusieurs années la soude brute (black-ash) est deve- nue un article important de fabrication. Elle se tire , comme on sait, du sel de Glauber, et surtout du résidu que donne la préparation du chlorure de chaux : or, pendant l’opération , il se dégage une certaine quantité d’acide sulfureux ; il s’en dé- gage aussi beaucoup dans les fabriques où l’on convertit la soude en carbonate. C’est sur ce gaz que se porta tout d’abord l’at- tention des auteurs. Voici un court aperçu des faits. Le gaz acide sulfureux , même en fort petite quantité, est très-nuisible aux végétaux. En effet , des plants de Réséda et de Cytisus Laburnum, et un jeune Mélèze soumis à l’action de ce gaz , ne tardèrent pas à y succomber : leurs feuilles deve- naient grisâtres et se fanaient complètement ; c'était là une vraie mort végétale, car, l'immersion dans l’eau ne les rappe- - lait pas à la vie. Du reste, on peut comparer les effets de ce poison au dépérissement des feuilles en automne. Il suffit de >5555 de ce gaz en dissolution dans l’air pour altérer ainsi le tissu des plantes en 48 heures , sans toutefois le détruire entiè- rement. Or, cette foible proportion est inappréciable à l’odo- rat , selon les auteurs; on ne peut donc dire , comme le font les fabricans pour répondre aux attaques de leur voisins à ce sujet, que ces émanations sont sans action, parce qu'elles sont in- sensibles. MM. Turner et Christison ne tirent cependant pas de ces faits des conclusions directes contre les fabriques de soude et autres, car, jamais l’atmosphère qui entoure les plus grandes usines de ce genre , ne contient une si forte proportion d'acide sulfureux que celle avec laquelle il ont opéré. Le gaz acide hydrochlorique agit avec plus d'énergie encore ; une assez foible proportion de ce gaz (= environ) suffit pour faire périr, en 5 heures, un plant de réséda. Un dixième de pouce cubique divisé dans 20000 pouces cubiques d’air ame- nèrent le même résultat en moins de deux jours. Dans ce cas, les feuilles se chiffonnent , se roulent sur leurs bords , se des- sèchent, et perdent leur couleur. A cet état de division , ce gaz n’affecte pas non plus l’odorat. Voici la série des autres gaz dont l'effet a été étudié; ce sont le chlore, le gaz acide nitreux; Botanique. 382 le gaz hydrogène sulfuré, lammoniaque , le cyanogène , le gaz oxide de carbone, le gaz oléfiant, et le gaz oxidule d’azote. . Nous indiquons sommairement leurs divers modes d’action, Le chlore, comme on sait, se dégage dans plusieurs prépara- tions; il agit à peu près comme le gaz acide hydrochlorique , mais avec moins d'énergie , ce semble. Le gaz acide nitreux est aussi mortel pour les plantes que les acides sulfureux et hydrochlorique. Quant à l’action du gaz hydrogene sulfuré, elle est toute dif- férente de celle des gaz acides. Ceux-ci attaquent d'abord les feuilles à leur pointe , leurs effets s'étendent graduellement jus- ques aux pétioles : si on les emploie en grande quantité, leur action commence à se manifester en quelques minutes ; et si cette action est peu prolongée, la plante n’y succombe point. Le gaz hydrogène sulfuré , au contraire , n’opère guères avant l'espace de 24 heures ; mais alors les feuilles toutes fanées, pen- dent à la tige par leur pétiole, sans, pour cela, changer de cou- leur : exposée à un air frais et pur, la tige ne se fane pas moins à son tour et se courbe, et la plante ne tarde point à périr. Les effets de l’ammoniaque sont semblables à ceux de lhy- drogène sulfuré , à cela près que les feuilles , après s'être fanées, se chiffonnent un peu. » Les auteurs du mémoire, en comparant ces derniers phéno- mènes avec ceux qu'ont présentés les gaz sulfureux et hydro- chlorique , pensent qu’il pourrait exister pour les plantes , com- me elle existe pour les animaux , une distinction des poisons enirritans et en narcotiques. Les gaz irritans agiraient sur les plantes d’une manière toute locale , en détruisant d’abord les parties les moins pourvues de fluides ; tandis que les gaz nar- cotiques , si l'on doit nommer ainsi tous ceux qui agissent sur le système nerveux des animaux , attaqueraient toute la plante à-la-fois , et y détruiraient la vie (x). Le cyanogène et le gaz oxide de carbone se rangeraïent dans la même classe : le premier agit plus énergiquement , le second (x) Les auteurs semblent oublier que pour qu'il y ait identité dans le mode d'action , il faut reconnaître chez les plantes un système nerveux ou un appareil correspondant; or, c’est ce que l’on conteste fort , surtout de- puis qu’on a soumis à un jugement sévère les recherches de M, Dntro- chet sur lexistence d’an système nerveux dans les plantes, beaucoup moins. Les feuilles se fanent aussi sur la tige sans perdre leur couleur , et ne peuvent plus revenir à la vie. :: Enfin , le gaz oléfiant et le gaz oxidule d'azote w’ont pré- senté aucune action sur les plantes. Pour détourner leurs lecteurs de conclusions précipitées sur ces essais, les auteurs rappellent , en terminant , que les végétaux sont souvent diver- sement altérés par le même agent , que certaines plantes réus- sissent dans des conditions nuisibles à d’autres , et que ces différences ne dépendent pas toujours de la nature du sol. C’est ainsi que sir Humphry Davy a vu des plantes croître dans une atmosphère de gaz hydrogène, dans laquelle d’autres péris- saient. Les expériences de MM. Turner et Christison ne s’ap- pliquent donc pas à tous les végétaux ; toutefois , ils peuvent affirmer l'influence du gaz acide sulfureux sur la végétation, car ils l'ont éprouvée sur six espèces de plantes différentes, F. Caron. 302. NoTE ADDITIONNELLE relative à la perforation de l’ovule végétal; par M. Raspaiz. (Annales des sciences d'observation; n° 1,p. 89.) n. 3 On sait que M. Turpin nomma Micropyle une petite ouvet- ture située près du hile de certaines graines, et qui était censée servir à la fécondation de l’ovule. M. Raspail rappelle ici ce qu'il a déjà ditailleurs (Mém. du Muséum, Tom. IV, 1826), que Grew est le premier auteur qui ait parlé de cette ouverture (Voy. le Bull. de déc. 1826, n° 340, et celui de janvier 1827, n° 54, p. 79), qui, selon lui (M. Raspail), n’était autre chose qu’un simple effet d’illusion optique dù à la transparence d’une membrane forte, organisée en cellules et imperforée. Cepen- dant M. A. Brongniart ( {nnal des sciences naturelles, Tom. XI, p. 141), guidé par des observations antérieures de M. R. Brown, reconnut l'existence du Micropyle dans plusieurs graines, et fit jouer à ce trou un rôle important dans l’acte de la fécouda- tion. C’est pour combattre, par de nouvelles preuves, la réalité de ce fait, que M. Raspail a écrit la note que nous avons sous les yeux, et il conclut de lexamen microscopique de l'ovule non fécondé du Biscutella lævigata et de celui du Secale ce- reale, que-la prétrndue surface perforée de ces ovules n’offre pas la moindre solution de continuité. Ikétablit même que la Botaniqüe. 383 prétendue ouverture de l’ovule du Ziscutella lævigata devient une surface convexe par l'action de l'acide sulfurique, avant que cet acide r’ait atteint le nucleus. Il s’est encore assuré, par le même moyen, que le mamelon basilaire de Povule du 7réti- ‘um n’offré pas la moindre trace de perforation, Ces expé-. riences sont rendues plus appréciables par quelques petites fi- gures qui font partie de la planche 2 du premier numéro des Annales des sciences d'observation. FR À des es ORGANISCHER WESEN ; sur le développement des êtres organiques; par le D° Matthias-Jo- seph Bzurr. Cologne, 1827, de 51 pages. ( Flora ; es: _ page 78.) L'autéur de ce traité s’est déjà fait connaître par un Com- pendium floræ germanicæ, assez estimé, qui porte son nom à côté de celui de M. Fingerhut. Dans le petit ouvrage que nous annoncons , il veut prouver que dans toute plante, dans tout animal , un seul organe se développe toujours particulièrement, et que son plus grand développement se fait aux dépens de tous les autres, On ne trouve cependant dans le livre de M. Bluff que des faits connus, rapportés d’une manière extrémement confuse et incomplète, défaut qui provient de ce que l’auteur n’a eu aucun égard aux travaux faits sur ce sujet dans les der- niers temps par R. Brown, Kieser, Oken, Agardh. B. 304. Sur LA Reviviricariox des Algues fossiles, observée par M. HexscneLz, professeur à Breslau. Dans un écrit lu par ce naturaliste devant la Société Silé- sienne d'agriculture , il a fait connaître un calcaire renfermant “des algües d’une espèce particulière et intimement liées à la “pâté du minéral. Ces algues , après avoir été macérées dans Ver ont repris l'aspect gélatiniforme qu’elles avaient pendant Ja vi vie. | Le même calcaire renfermait encore des Madrépores et des Millépores (1). (Archiv für die gesammte Naturiehre ; Vol, XIII, part. 2, p. 229-) à pb () M. Kastner, auteur +° celte notice, renvoie à son manuel de mé- téorologie pour la connaissance de ce qui concerne le rappel äfla vie(Wie- derbelebung) des infasoires antédiluviens. Nous ne connaissons pas l’ou- 384 Botanique. 305. FLORA DER GEGEND um Müncuex.—Flore des environs de Munich; par le D' J.-G. Zuccarinr. 17° partie, In-12 de 418 pages; prix, à fr. 5o c.Munich, 1829. Ce premier rolume de la flore de Munich, Bdins à M.Schrank, renferme les onze premières classes du système linnéen. M. Zuccarini n’a point voulu entrer dans beaucoup de discussions critiques sur la valeur de certaines espèces ; il n’a fait que don- ner la description détaillée de chaque espèce , avec l'indication de quelques ouvrages auxquels on peut recourir pour la même plante et avec la citation d’une figure. Peut-être l’auteur eût bien fait en indiquant toujours le nom du botaniste qui a éta- bli l’espèce en question. Nous avons remarqué avec plaisir que M. Zuccarini n’a admis dans sa flore que les espèces de l’exis- tence desquelles il était assuré, et qu’il n’a donc point surcharge son travail d’un certain nombre d’espèces incertaines, comme cela se pratique malheureusement dans beaucoup de flores. Les Schænus nigricans et ferrugineus ne sont qu’une seule et même espèce, comme M. Schultz l'a déjà observé: les soies hypogynes se trouvent dans les deux formes ou manquent absolument; tous les autres caractères distinctifs sont également incertaius , et M. Zuccarini pense que le Sc. ferrugineus n’esi qu'un Scz. nigricans rabougri; il a trouvé en automne la première forme 1à où il avait cueilli auparavant , et avant la fenaison, la se- conde. Plusieurs espèces ont été établies par les auteurs aux dépens du Gentiana amarella X. D'après les observations de vrage de M. Kastner, mais nous rappellerous à nos lecteurs que cette opinion du rappel à la vie des corps organisés, admise par beaucoup de physiologistes d’après l'autorité imposante de Spallanzani, est niée au- jourd’'hui par divers naturalistes, et particulièrement par M. Bory de St.- Vincent, dont on peut consulter les idées dans divers articles da Dic- tionnaire classique d'histoire naturelle , et particulièrement dans l’artiele Oscrr.LAR1ÉES, Tom. XII, p. 481. Nous ferons, en outre , observer que le mot employé par les auteurs aliemands, pour exprimer la manière dont les algues se comportent quand elles ont été soumises à la macération dans l'eau , est fort impropre, puisqu'il supposerait un retour réel à la vie dans ces corps qui ne sont plus, depuis nombre de siècles, que de la matière inerte, susceptible seulement d’élasticité, d’hygroscopicité, en un mot, des diverses qualités de certaines matières organiques, mais non vivantes, comme les tendons et la gélatine des animaux. (Réd.) * Botanique. 385 l'auteur, toutes ces espèces, telles que le G. germanica, l'obtusi- folia, etc., ne sont que des modifications de la même plante, produites par les localités où elles proviennent. M. Zuccarini n’a pu découvrir aucune différence constante entre les Ceras- tium vulgatum , viscosum et semidecandrum de Linné : on n’en trouvera pas à plus forte raison entre les nombreuses espèces formées récemment dans ce genre par quelques auteurs. _ La flore de Munich est bien variée et présente un assez grand nombre d'espèces intéressantes. Ce n’est pas sans surprise qu’on y remarque les Carex capitata, microglochin et heleonastes , qui sont des espèces véritablement arctiques. On s’apercoit d’ailleurs facilement du voisinage des hautes montagnes par la présence de plusieurs espèces apportées par l'Isère. Il paraît, d’après le titre de l'ouvrage, que M. Zuccarini nous donnera aussi une flore cryptogamique des environs de la ville, à l'Uni- versité de laquelle il est chargé de l’enseignement de la bota- nique. B. 306. ICONES PLANTARUM RARIORUM HORTI REGII BOTANICI BERO- IINENSIS cum descriptionibus et colendi ratione ; auctoribus HF. Laxx et F. Orro. Berlin, 1828. Livr. 1-3. Les auteurs ont publié en dix livraisons un premier volume des plantes rares du jardin de Berlin, sous le nom de Zcones plantarum selectarum. Le présent ouvrage peut être considéré comme la continuation du premier. Le jardin, aux destinées duquel les deux auteurs président, est probablement le plus ri- che du continent, et nous devions donc nous attendre à trou- ver des figures de plantes fort intéressantes. Notre attente n'a pas été trompée: car, sous tous les rapports, l’exécu- tion de cet ouvrage est on ne peut plus satisfaisante. Une notice en langues latine et allemande accompagne chaque plan- che, et donne non-seulement la description de l’espèce, mais aussi, en peu de mots, son histoire, la synonymie lorsque la plante n'est pas nouvelle, sa place dans le système sexuel et naturel, et des observations sur la manière de la cultiver. L'exécution des planches, sous le rapport de l'art ainsi que sous celui de la science, est parfaite. Nous allons indiquer les _ espèces publiées dans les 3 premières livraisons que nous avons sous les yeux; nous nous contenterons d'indiquer les espèces | B, Tome XVII. ) 23 Lw 386 Botanique. déjà connues, et nous transcrirons la description de celles qui sont nouvelles : 1. Massonia hirsuta L. et O:« foliis binis radica- «ibus subrotundis nervosis subtuberculatis hirsutis, floribus «umbellatis, laciniis corollæ reflexis.» Rapporté en 1826 du cap de Bonne-Espérance. 2. Corydalis longiflora Pers. De l’Altaï. 3. Conanthera Echeandia Pers. Du Mexique. M. Link pense que le genre Echeandia mériterait d’être rétabli à cause de la struc- ture particulière des anthères. 4. Bowlesia tencra Spr. Cette om- bellifère, semblable à un Geranium, a levé ainsi que l’espèce sui- vanteet le n° 7 dans la terre qui avait servi à M. Sello à envoyer des plantes de Porto-Alegretto dans le Brésil méridional. 5. Begonia semperflorens L. et O : « foliüis obliquè cordatis acutiusculis cre- «natis inter crenas apiculatis glaberrimis, vaginis tenuissimè ci- «iatis, inferioribus scariosis.» Cette espèce est voisine du 2. spa- thulata; elle s’en distingue par la couleur verte des feuilles et de la tige et par les gaines inférieures scarieuses. 6. Cestrum bracteatum L. et O : «caule supernè tomentoso, foliis oblongo- «Janceolatis acuminatis suprà scabris, subtüs tenui-tomentosis, «primordialibus gemmarum reflexis, floribus subfasciculatis in . «pedunculis longissimis axillaribus, bracteis magnis caducis.» Les graines de cette espèce ont été envoyées de Rio-Janeiro en 1825.17. Tradescantia Crassula L. et O: « caule procumbente, fo- dis oblongis lanceolatisque nervosis basiciliatis, pedunculis ge- «minis umbelliferis, umbellis terminalibus sessilibus, calyce hir- «sutissimo.»8. Alium Eccosmon L. et O: «foliis radicalibus trique- «tris, scapo tereti, umbellà pauciflorä, perigoni phyllis lanceo- «lato-linearibus acutis, staminibus omnibus dilatatis». Du Brésil méridional, 1826. 9. Echinocactus denudatus XL. et O : «caule sub- :agloboso virente, costis 6-8 obtusatis, spinis 5-8 omnibus pa- «tentissimis, calyce involucri phyllis paucis.» Du Brésil méridio- nal, 10. Oxalis floribunda Lehm.:«acaulis, folüis ternatis, folio- dis subrhombeis accisis repandis hirtis subtüs leprosis, scapo «multifloro, calycis phyllis obtusis canescentibus. » Du Brésil mé- ridional. 11. O. tetraphylla Cav. Du Mexique. Tous les auteurs, à l'exception de Cavanilles , attribuent à cette plante des styles bien longs, quoiqu’ils soient plus courts que les plus petites étamines. Les bulbes et les feuilles sont très-bons à manger. 12. Epidendron pastoris de laLlave et Lexarsa : «caule tuberascente «compresso ; foliis lineari-lançeolatis, petalis Hnearibus, labelli Botanique. 387 «laciniis lateralibus erectis, medià rotundatä.» Cette espèce, nom- mée en l'honneur de Joann.-Jos. Pastor Morales, répand une odeur très-agréable et est originaire de la province mexicaine de Michixaco. 13. Begonia sanguinea Raddi. Du Brésil. 14. 2. monoptera L. et O:«foliis cuneiformibus obliquè truncatis irre- «gulariter subcrenatis papillosis subtüs sanguineis, germinis alä «unicà.» Du Mexique, en 1826. 15. Echinocactus tortuosus L. et O.: «caule subgloboso supra depresso, viridi costis 14 arcuatis, spi- «nis mediis 4-6 parüm majoribus crassioribus, reliquis plurimis «omnibus subæqualibus patentibus tortis. » Du Rio-Grande au Brésil. 16. O. Ottonis Link : « caule subeylindrico, costis 12 obtu- «siusculis , spinis mediis 3-4 longioribus erectiusculis tenuibus «fuseis, reliquis 10-14 tenuissimis patentibus, petalis longè'acu- «tatis subserrulatis cuspidulatis.» Du Brésil méridional. 17. 4lium glandulosum 1. et O.: «foliüis radicalibus carnosis suprà planis «subtüs carinatis glaucescentibus, scapo ancipiti, germine tri- «glanduloso. » De Mexico, en 1826. 18. Cœtocapnia geminiflora L. et O. Cette plante, apportée, comme beaucoup d’autres, du Mexique par M. Deppe, forme un genre nouveau de la famille des Amaryllidées , voisin du Cyrtanthus Aït., dont il diffère par l’inflorescence , les dents glanduleuses de la corolle et le stig- mate; les auteurs en donnent le caractère suivant : Corocar- NiA. Inflorescentia racemosa. Corolla supera incurva tubulosa sexfida , laciniis apice glandulosis. Stigma concavum fimbria- tum. Pericarpium triloculare, seminibus centralibus. Les feuilles sont en carène et les pédicelles deux à deux. RE à 307. STTRPIUM SARDOARUM ELENCHUS TERTIUS; AUCt. J. H. Morrs. In 4° de 26 p. Turin, 1829 ; Chirio et Mina. (Voy. le Bull, ; * Tom. XVI, n° 321.) Ce troisième fascicule semble devoir compléter la série des Elenchus , et l’auteur promet une flore générale de Sardaigne dont ces diverses publications ne peuvent être considérées que comme le prodrome. On trouve dans ce fascicule, outre des monocotylédones et dicotylédones, une assez grande abondance de mousses connues, d’hépatiques, de lichens et d’algues. L’au- teur y décrit 4 espèces nouvelles de phanérogames: 1° Erodium pubescens; distinct de l’£. malopoides Willd., par des pédoncules üniflotes , et des feuilles lobées ovales rarement snbcordées, 25, 3388 Botanique. (Habit. l'ile Asinara sur les rochers maritimes); 2° Ononis bicolor ; distinct de la var, & de l’O. viscosa L. par ses feuilles toutes égales, ses pédoncules uniflores, sa corolle et ses légumes beaucoup plus longs. (Habit. les plaines de la Sardaigne méri- dionale ); 3° Vicia trichocalyx ; différente du 7. atro purpurea Desf. par des calyces plus velus, de plus grandes proportions, et une corolle blanche vers la base, rose vers le sommet. (Habit. les moissons ); 4° Nepeta foëosa ; distinct de toutes les autres espèces par sa viscosité et ses cymes feuillues. (Habit. les mon tagnes calcaires d’Oliena). R.-br 308. BoTanica REGISTER. V. XIV, n° 3 à 5. Mai à juillet 1828. (Voy. le Bulletin de mai 1829; Tom. XVII, p. 238) 11,5. Agave geminiflora Ker. Cette plante a recu différens nomsgénériques. Elle a été confondue par M. Schlechtendal avec le Bonapartea juncea dont elle ne se rapproche que par son feuillage. M. Desfontaines, dans l’ancien catalogue du jardin de Paris, l'avait nommée Fucca Boscü ; enfinelle a été désignée sous le nom de Littœa geminiflora par M. Tagliabue, botaniste ita- lier, qui l’avait étudiée dans le jardin du duc de Litta, près de ‘Milan, où elle fleurit pour la 1°° fois en 1815. Selon MM. Ker et Lindley, cette plante est un véritable 4gave. — 1146. Poly- gala oppositifolia L.— 1147. Eulophia ensata. Nouvelle espèce d’un genre d’orchidées établi par M. Lindley; elle est originaire d'Afrique, probablement de la colonie de Sierra Leone d'où M. G. Don en avait envoyé des racines en 1822 à la Société d’horticulture. Elle a le port de certaines espèces de Bleria, qui croissent en Amérique. — 1148. Amaryllis intermedia. Nou- velle espèce, originaire du Brésil, intermédiaire entre certaines espèces à grandes fleurs, comme par exemple l'4wmaryllis ru- tila, et la rare À. advena dont elle se distingue par la grandeur de ses fleurs. — 1149. Lupinus lepidus , Douglas, journ. ined. Originaire du nord-ouest de l'Amérique, ce lupin est une des plus petites espèces américaines, n’ayant pas plus de 6 à 9 pouces de hauteur. — 11 bo. Genista procumbens Wild. —Tr197. Cratægus cordata, Ait. Hort. Kew. -— 1152. Calochortus ma- crocarpus. Cette belle plante est le type d’un genre nouveau de la famille des Liliacées et de l’hexandrie Trigynie, établi par M. Douglas dans le septième volume des Transactions d’horti- . Botanique. 389 culture , p. 276, tab. 8. Elle est originaire des bords de la ri- vière Colombia, dans l’Amérique septentrionale ; elle ressem- ble, sous certains rapports, à la Tigrédia pavonia , et méritera d’être cultivée comme une des plus belles plantes d'ornement. — 1183. Brunswigia ciliaris Ker., où Amaryllis ciliaris L.; Hæmanthus ciliaris Thunb.— 1154. Pyrus grandifolia. M. Lind- ley a déjà fait connaître cette espèce dans les Transactions de la Société horticulturale, v. 7, p. 233. — 1155. Orchis papilio- nacea L. — 1156. Elæagnus angustifolia L. — 1157. Til- landsia acaulis. Nouvelle espèce originaire de RioJaneiro, et qui à le port de certains ananas. Voici sa phrase caractéristi- que : « T. foliis oblongo-lanceolatis acuminatis undulatis recur- vis, floribus aggregatis sessilibus.» — Gesneria rutila. Cette belle plante est originaire de l'Amérique méridionale , probablement du Brésil, ainsi que le présume M. Lindley, et ce qui nous sem- ble confirmé par la publication des Gesnériées du Brésil dans le dernier fascicule des Nova Genera de M. Martius. Voici ses ca- ractères spécifiques : « G. herbacea, hirsuta, foliis oppositis oblongis grossè crenatis utrinque concoloribus, floribus axillari- bus solitariis erectis, calycibusinflatis, corollis pedicello longio- ribus. » — 1129. Antholyza æthiopica 1. var. minor. — 1160. Amygdalus communis L. var. macrocarpa. —- 1161. Cratægus heterophy lla Flügge. — 1162. Thryallis brachystachys. Nouvelle espèce d’un genre encore trèspeu connu, et établi par Linné d’après une figure publiée anciennement par Marcgraaf. Quoi- que les caractères génériques attribués par Linné à son TAryal- dis soient fort obscurs, M. Lindley a pensé qu’ils pourraient fort bien s'appliquer à sa plante qui fait partie de la famille des Malpighiacées, et qui est originaire des environs de Rio Ja- neiro. Ayant recu tout récemment le 1°° fascicule du 3° volume des Nova Genera de M. Martius , nous y avons étudié les des- criptions et les figures de 2 nouvelles espèces de TAryallis, qui nous ont paru confirmer pleinement les caractères exposés par M. Lindley. — 1163. Linum sibiricum D. C. Prodr. — 1164. Magnolia Fulan. Var. Soulangiana. C’est une hybride fort élé- _gante, à fleurs très-grandes, rosées, exhalant une odeur déli- cieuse et provenant de l’adultère du A. Fulan avec le A. obo- . vata. Elle a été obtenue par M. Soulange Bodin qui en a propagé des individus dans toute l'Europe. .— 1165. Combretum como- 390 Botanique. ; sum G. Don, Zinn. Trans. 15 , p. 453. Cette délicieuse espèce est originaire de Sierra Leone, Ses fleurs, quoique d’une cou- leur moins vive que celle du C. purpureum ou Poivrea coccinea D. C., sont néanmoins d’un aspect plus élégant, et sont produites en plus grande abondance. ARR : 309. Boranicaz Macaziwe. Nouvelle série, n° 17 à 19. Mai à juillet 1828. (Voy. le Bulletin. de mai 1829, Tom. XVII, pag. 235.) 2819. Zygopetalon rostratum. Nouvelle espèce d’un genre d’Orchidées fondé par M. Hooker sur une plante du Brésil. Celle qui est ici décrite et figurée, est originaire de Demerara, et se fait remarquer par la structure et la grandeur de ses fleurs. Voici sa phrase caractéristique : « Z. labello rotundato integro inarginibus reflexis, columnä alis rotundatis , antherä longè ros- tratâ.s — 2820. Cactus alatus Swartz. — 2821. Sida globi- flora. Cette plante est très-distincte des autres espèces de Szda par la forme globuleuse de sa corolle. Elle a été envoyée de Maurice par M. Bojer, et on la présume originaire de cette île. M. Hooker la caractérise ainsi : « S. glabra, foliis longé petiola- tis cordatis subseptemnerviis serratis apice valdè attenuatis in- tegerrimis, pedunculo solitario longitudine petioli, calyce basi truncato, corollà subglobosä nervosä. » — 2822. Houstonia serpyllifolia Michx. — 2823. Octomerta serratifolia. C'est la 3° . espèce connue d’un genre d’Orchidées établi par M. Rob. Brown sur le Dendrobium graminifolium de Willdenow. Elle a été trouvée dans les montagnes qui avoisinent Rio Janeiro, et elle est ainsi caractérisée : « O. caule folioso , foliüis lineari-lanceola- tis distichis apice denticulato-serratis, racemo termirali pauci- flore. » — 2824. Buddlea madagascariensis Lamck. — 2825. Dioscorea cinnamomifolia. Nouvelle espèce recueillie dans les forêts autour de Rio de Janeiro. La nature de son fruit n'étant pas connue, il seraït possible que ce füt une espèce de Rajana, car, par le caractère spécifique, elle se rapproche du Rajana ovata de Swartz. — 2826 et 2827. Cycas circinalis L.. Les bo- tanistes ont beaucoup écrit sur cette plante remarquable; M. Hooker en donne ici une monographie complète, accompagnée de deux belles figures qui représentent : 1° la plante mâle avec un chaton et les détails de la fleur; 2° un chaton femelle et les détails (copiés d’après Richard). — 2828. Solanum Balbisü : Botanique. 391 Dunal. — 2899. Frarciscea Hopeana, Le genre Franciscea a été établi récemment par M. Pohl dans le bel ouvrage qu’il pu- blie sur les plantes du Brésil. Des six espèces qui y sont décri- tes et figurées, aucune ne se rapporte exactement à celle dont il est iei question, si ce n’est le F, uniflora qui en diffère par la longueur du tube de la corolle et par ses feuilles qui tendent davantage à devenir obovales. Elle est originaire du Brésil ainsi que ses congénères. Voici sa phrase caractéristique : « F. foliüis oblongo-lanceolatis glaberrimis , floribus (plerumque) solitariis, ramis brevibus foliosis terminalibus, corollæ tubo calyce cam- panulato paululum breviore. » — 2830. Oxalis rosea Jacq. — 2831. ÆEncyclia viridiflora. C’est une orchidée originaire des en- virons de Rio de Janeiro, et formant le type d’un nouveau genre qui appartient à la tribu des Epidendrées de M. Lindley. Ce genre diffère du Cattleya par ses fleurs non résupinées, par ses pétales moins étalés, et par un port très-différent. Nous don- nons ici ses caractères essentiels : « EncycLra. Perianthium rectum, subconnivens, laciniis subæqualibus. Columna libera, aptera , labello trilobo ecalcarato arctè circumvoluta. 4nthera terminalis, quadrilocularis. Massæ pollinis 4, per pares filo elastico in ipsis reflexo connexæ, » — 2832. OEnothera Lind- leyi. Espèce nouvelle rapportée par M. Douglas de la côte nord-ouest d'Amérique, et qui a de l’affinité avec les OE. Ro- manzowi , purpurea, quadrivulnera et tenella , dont elle se dis- tingue facilement par la grande longueur de sa capsule, M. Dou- glas l’a ainsi caractérisée : « OE. caule adscendente diffuso, foliis lineari-lanceolatis glabris integerrimis , capsulis teretibus elon- gatis acutis foliis longioribus, petalis discoloribus integris. » — 2833 et 2834. Artocarpus intègrifolia L. Cette plante, con- nue dans les colonies sous le nom de Zack ou Jaquier, a été dé- crite par plusieurs voyageurs et botanistes qui l'ont placée dans divers genres. Elle a fleuri dans les serres du jardin d'Édim- bourg, en décembre 1827, ce qui a donné l’occasion à M. Hoo- ker d’en publier une description complète, à laquelle il a an- nexé deux planches représentant les fruits d’après des dessins qui ont été faits sur le vivant à l’île de St.-Vincent, par le Ré- vérend L. Guilding. — 2835. Dracæna australis Forster. Cette plante s'éloigne du genre Dracæna par ses graines nombreuses dans chaque cellule, et se rapproche par cette particularité du 392 Botanique. Cordylina de Commerson et du Ckarkvoodia, genre proposé par - Sweet dans sa Flora australasica. — 2836. Chætogastra lanceo- data D.C.—2,837. Nicotiane glauca. M. Graham, directeur du Jardin Botanique d'Édimbourg, a donné ce nom à une nouvelle espèce originaire des environs de Buenos-Ayres, qu'il a placée près du N. cerinthoides, et qui se distingue par les caractères suivans :« N. caule suffruticoso erecto ramoso, foliis inæqualiter cordato-ovatis açutis obsoletè sinuatis nudis glaucis longè petio- latis, paniculis terminalibus, corollæ lacintis acutis brevissimis. — 2838. Osbeckia glomeratu D.C. — 2839. Malva angustifolia Cavan. — 2840. Hedyotis campanuliflora. C’est une nouvelle espèce originaire des environs de Rio de Janeiro, et qui se dis- tingue parmi les espèces de ce genre, par la grandeur et la belle couleur lilas ou bleu-päle de ses fleurs, par la largeur de ses feuilles, et par sa tige couverte de poils rouges. M. Hooker ajoute en note que l’Ægénetia capitata publiée dans le journal de Jameson est la même plante. Voici sa phrase caractéristique: « H. suffruticosa, villosa, foliis ovalibus ebtusissimis petiolatis, stipulis setaceis, capitulis pedunculatis terminalibus axillaribus.» À (422 5 42600 310. ComPENDIuM OF TORREY’s FLORA, etc. — Essais sur la Flore du nord et du centre des États-Unis, contenant la description générique et spécifique de toutes les plantes, excepté les cryptogames, trouvées jusqu'ici dans les États-Unis, au nord de Potomac; par John Torrey. In-12 de 403 p. New-York, 1826. Il serait superflu de parler du talent et du savoir de cet au- teur; et, d’après le favorable accueil fait au premier volume de cette flore, cet essai n'a pas besoin de recemmandation. Nous apprenons avec plaisir, par l'avertissement qui accompagne ce petit ouvrage, que l’auteur publiera bientôt le second volume de sa flore, qui a été, sans pouvoir l’éviter, retardé par sa no- mination à la chaire de chimie dans l’Académie militaire de West-Point. Cet ouvrage, lorsqu'il sera complet, deviendra le livre par excellence, et servira de guide aux botanistes du nord et du centre des États-Unis. Cet essai, qui, d’après l'Essaë sur la flore botanique de Smith, contient les caractères essentiels, génériques et spécifiques des plantes décrites dans une flore Botanique. | 393 plus étendue, avec les habitudes, l’époque de la floraison de chacune d'elles, sera un manuel commode pour le botaniste voyageur, et surtout sera indispensable à l'élève en botanique qui ne possède pas une flore plus étendue. { American Journal ; 12° wol., n° 1, mars 1827, P. 179.) 311. ( OBSERVATIONS SUR QUELQUES RESTIACÉES, CYPÉRACÉES ET GRAMINÉES D" CAP; par le D” SreupEL. (Flora; 1829, p. 130.) : Nous avons déjà annoncé dans le Zuletin (Tom. XVI, p. 210) la mise en vente des collections de plantes du Cap, cueillies pour la Société d’Esslingen par M. Ecklon. Ces plantes sont distribuées avec les noms qu’elles ont recus par M. Ecklon, et un assez grand nombre sont sans aucune dénomination. M. Steu- del commence à publier les familles indiquées en renvoyant toujours au numéro que portent les plantes du Cap de cette collection : de cette manière, les personnes qui les auraient achetées recevront successivement les dénominations des espè- ces. Nous ne pouvons point entrer dans les détails de ces noms ; nous dirons seulement que jusqu'à présent M. Steudel a public 12 espèces de Restiacées, dont 11 appartiennent au genre Àes- tio ; et près de 4o Cypéracées appartenant à 7 genres diffé- rens. Plusieurs espèces qui paraissent nouvelles à M. Steudel ont été décrites. Il a établi en l'honneur du collecteur de ces nombreuses plantes un genre nouveau, Ecklonea, qui se trouve à côté du genre Carpha de R. Brown et dont il établit le carac- tère de la manière suivante : EcxLoNEA. Squamæ aliquot in spi- culas 2-3 floras congestæ ; spiculæ aggregatæ; flores herma- phroditi ; stamina 3; stylus unicus basi pilosus, apice bifidus (vel simplex }; setæ hypogynæ, vel si mavis glumæ corollinæ 3° hyalinæ , basi pilis longis vestitæ, apice in aristulas 3 divisæ, .quarum intermedia maxima squamas æquans; nucula trique- tro-ovata, glabra, stylo coronata. | QUE + 312. NOTE SUR LE GENRE CENTROPHORUM de Trinius. ( {ndropo- gon aciculare Retz); par M. Rasparr. ( {rnal. des sciences d’ob- servations ; n° 1, P. 103.) Dans le n° d’avril 1825 des Annales des sciences naturelles, M. Raspail avait annoncé « que le genre Centrophorum de M. Trimius m'était qu'un Ærdropogon dont le cône radiculaire _ > 294 Botanique. des locustes s’est développé hors du chaume, au lieu de descendre dans son intérieur, et par le contact de l'air à pris une arête descendante. » Cette opinion n’était pas une simple hypothèse, mais le résultat de l'examen anatomique de la structure des lo- custes, dont la base, comme celle de toutes les articulations, pouvait être assimilée à un bourgeon qui pousse des racines si le phénomène se passe dans la terre, ou un éperon ligneux si ce phénomène à lieu dans l'air. L’auteur apporte encore de nouvelles preuves à l’appui de sa théorie, et il s’est convaincu de la vérité par la dissection du Centrophorum lui-même. L’épe- ron n’est que la continuation de la substance de la glume infé- rieure, tellement qu’en renversant cette glume on croirait avoir sous les yeux une arête ordinaire bordée de poils dirigés de haut en bas. Quand léperon ne paraît pas en dehors, on le rencontre souvent dans le pédoncule de la locuste, jouant exac- tement le rôle de l’emboïtement que l’on voit au-dessous de l'articulation des bourgeons ordinaires. On trouve des individus de Centrophorum qui manquent d’e- peron; ceux décrits par Rumph et Retz n’en offrent point. M.R. Brown, d’un autre côté, a observé un organe semblable sur l4- vena Forskahlii Delile , et a formé de cette espèce une coupe du genre Danthontu, sous le nom de Centropodia. M. Raspail blâme, à ce sujet, l'établissement de nouvelles coupes génériques sur des caractères de si peu de valeur. Il examine ensuite l'opinion de M. R. Brown sur la nature de l’éperon qui, selon le savant botaniste anglais, n’est dù qu’à l’obliquité de l'articulation des locustes, en sorte que cette articulation venant à se détacher partiellement du reste de la tige, forme cet organe singulier. M. Raspail établit que cet épéron ne fait pas partie de l’arti- culation, laquelle n’est qu’un point pour ainsi dire géométri- que, une sorte de nœud vital, de point essentiel par lequel adhèrent entr’eux un système inférieur et un système supérieur. Il s'attache à démontrer que l’obliquité de l'articulation n’influe pas sur la production de l’éperon. En se résumant , il consi- dère l’éperon du Centrophorum et du Centropodia comme un accident, un organe qü’on retrouve à la base de tous les bour- geons, et non une portion quelconque d’une articulation; en un mot, cet éperon n’est que le système descendant de tout sys- tème végétal descendant. CE... Botanique. 395 313. OBSERVATIONS SUR LE GENRE LAVATERA; par le prof. J. F. | _ Tauscx. ( Flora ; 1829, pag. 178.) Quelques- unes des espèces de Lavatera établies par Linné Sont énumérées comme douteuses dans les ouvr ages des auteurs modernes, par suite des descriptions incomplètes ou mal sai- sies de Linné. M. Tausch a essayé dé les débrouiller, et surtout au moyen des synonymes des anciens botanistes. Il décrit de la manière suivante le Z. Zusitanica L., espèce inconnue aux au- teurs modernes : fruticosa, foliüis sub 7-5 angularibus, argutè dentatis leviter tomentosis , floribus nue terminalibus axillaribusque , involucello trifido acuminato tomentoso, re- ceptaculo conico carpellisque glabris. — Le Lavatera unguicu- lata Desf. a déjà été décrit par Miller sous le nom de Z. bryo- nifolia : ce dernier nom doit donc prévaloir.— Selon M. Tausch le La. micans L. a pour synonymes le L. maritima Gouan et le L. africana Cay : nous aurions donc à retrancher ces deux dernières espèces dans les ouvrages systématiques. Le Lavatera punctata AÏl. doit porter le nom plus ancien de L. althæifolia Miller. 3x4. Norice sur UNE PLANTE de la famille des OmBELLIFÈRES ; par M. Féux Perir. ( Annales des sciences d'observations ; n 3 P- 99-) Feu Picot de Lapeyrouse, dans son abrégé des plantes des Pyrénées, p. 147, fit connaitre le premier, une plante de la fa- mille des ombellifères, à laquelle il donna le nom de Seärum scabrum. Mais ayant été fort imparfaitement décrite par cet au- teur,elle fut généralement méconnue par ceux qui depuis ontécrit sur les plantes des Pyrénées. M. G. Bentham en a mis en doute l'existence, et elle a été omise dans le Botanicon gallicum de MM. .DeCandolle et Duby. Cependant, elle a été trouvée par M. F. Petit, en fleurs et en fruit, vers le commencement d'août, près des neiges dans la vallée d’Eynes ( département des Pyrénées orientales ), à l'endroit nommé Cueillade de Nourri. Ce bota- niste en donne ici une description très-détaillée, ainsi qu’une fort belle planche gravée, qui représente la plante entière, ainsi que les analyses de la fleur et du fruit. Cette plante est placée par M. Petit dans le genre Angelica, à raison de son raphécen- tral, de ses pétales entiers lancéolés , terminés en pointe aigue, 396 Botanique. de son calice entier, du nombre et de la disposition de ses ban- delettes. Nous venons de dire que la description de cette plante est très-détaillée; nous ajouterons que l’auteur l’a faite confor- mément aux idées émises par M. Koch dans son mémoire sur les ombellifères ; conséquemment qu’il a porté principalement son attention sur l’organisation du fruit; de plus, il n’a rien omis de ce qu'une investigation scrupuleuse peut faire décou- vrir dans tout le reste de la fleur et notamment de la corolle. Nous ne pouvons donc reproduire ici dans leur entier les obser- vations de l’auteur, et nousdevons nous borner à citer la phrase spécifique : AÂNGELICA SCABRA : Jugis crassis, carinatis , in utroque clivulo bisulcatis, ramis simplicibus, caulem æquantibus vel su- perantibus, subfastigiatis. La diversité de formes que l’on observe dans les côtes des carpelles de cette plante comparée aux autres Æagelica , a déterminé l’auteur à proposer une modification dans les ca- ractères génériques de l’AÆrgelica ; ce moyen lui a paru sans doute préférable à celui de créer un nouveau genre ou bien de réunir sa plante avec l’un des genres 4rchangelica , Ostericum Selinum et Levisticum. M. Petit fait ressortir les différences qui séparent l’Angelica scabra de ces divers genres anciennement établis. Voici les nouveaux caractères de l’Axcezrca : « Calycis margo énteger. Petala integra, acuminata, acumine recto vel in- curvato. Cremocarpium a dorso compressum , raphe centrali, utrinque bialatum. Carpella jugis tribus dorsalibus modo filifor- mibus modo crassis elevatis, lateralibus in alam membranaceam aut crassam, interdum vix duplo latiorem, sæpius multo amplio- rem, dilatatis. Valleculæ univittatæ. L'auteur présente ensuite les différences qui distinguent l_4»- gelica scabra de V4. pyrenæa de Sprengel. Nous ne terminerons pas cette analyse du mémoire de M. Petit, sans lui offrir le tri- but d’éloges que mérite le soin avec lequel il a fait connaître Îa structure de toutes les parties florales, travail dans lequel il a été parfaitement secondé par M. J. Decaisne, jeune botamiste-ico- nographe, dont le début promet les plus grandes espérances. (EX Pa) 315. NOTE sur LE GaRCINIA PEDUNGULATA Roxburgh. Dans le n° de janvier 1828 du Bulletin, on s’est borné à la Botanique. 397 simple annonce de la description du Garcinia pedunculata, in- sérée dans dans le journa! des sciences d’Édimbourg, et l’on a exprimé le regret que l’auteur, M. F. Hamilton, n’en ait pas donné la phrase caractéristique. Nous avons reçu de ce savant une note en anglais , qui a pour objet de réparer cette omission, et nous la donnons ici en entier, en nous permettant de la tra- duire en latin pour la commodité des botanistes. GARCINIA PEDUNCULATA : fo/üs oblongis parallelis nervibus no- tatis; floribus dioicis longé pedunculatis, masculis numerosis, fe- mineis subsolitartis, filamentis nectariformibus in 5 phalangibus connezxts ; baccis 10-spermis. Cet arbre est indigène de Rungpore dans l'Inde Orientale, où les habitans lui donnent les noms de Pycul, Pykul, ou Py- cour. M.. Todd, qui a fourni à M. Hamilton des renseignemens pour la description de cet arbre, l’a informé que sa hautenr était d’environ 60 pieds. G...N. 816. DESCRIPTIONES PLANTARUM NOVARUM VEL MINUS COGNITA- RuM; auct. L. Ch. pe Vesr. ( Flora ; 1829, feuilles complé- mentaires, p. 30.) L'auteur publie la description détaillée de quelques plantes qu'il a cultivées dans son jardin, ainsi que de quelques autres indigènes de la Syrie. Ce sont les espèces suivantes, dont quel- ques-unes peut-être mériteraient un nouvel examen avant d'é- tre admises comme espèces nouvelles : Ziraria paniculata Peyer, Styrie. Centaurea ScopoliiVest. (Rhaponticum paniculatum Scop) Styrie. Cirsium argenteum Peyer; Styrie. 4chillea seneciofolia Vest ; Styrie. Prrethrum leucanthemoïdes Vest; cultivé. Scrophu- laria anomale Vest; cultive. Portulaca adenostemon Vest; cul- tivé. B. 317. DESCRIPTIONES PLANTARUM MINUS COGNITARUM; auct: J. F. Tauscx. ( Zbid.; pag. 33.) M. Tausch publie une suite d’espèces au nombre de 25, qui lui paraissent en partie nouvelles. Presque toutes sont établies sur des échantillons d’herbier ou des plantes de jardin; nous avouons que noûs n’accordons pas beaucoup de confiance aux espèces nouvelles de M. Tausch, auquel la moindre variation dans les caractères paraît suffisante pour l'établissement d’es- pèces nouvelles, B. 398 Botanique. 318. Icones rILICUM : adeas potissimum species illustrandas, des tinatæ, etc.; auct. W. J. Hooker et R. K. GRÉvILLE. Fasc. 2-6. In-fol. fig. (V. le Buller.; juillet 1827, T. XI, n° 223.) , Les livraisons de cet important ouvrage se sont succédées avec beaucoup de rapidité. Il n’y a pas encore deux années que la 17° a été annoncée dans le Bulletin, et que nous lui avons consacré un article très détaillé, où nous avons exposé le plan général de l'ouvrage. Nous allons maintenant présenter à nos lecteurs le sommaire de ce que contiennent les cinq suivantes qui forment le complément du 1°° volume. 21. Acrostichum hybridum Bory-St-Vincent, Voyage T. 3,p. 9h. Les À. ciliare Du Petit-Thouars, etvs/losum Sieber, sont des sy- nonymes de cette espèce. 22. Acrostichum obtusatum. Cette fou- gère a été découverte dans l'ile de Tristan da Cunha, par le ca- pitaine Carmichael, qui l’a décrite dans le 12° volume des Tran sactions de la Société Linnéenne de Londres. — 23. 4crostichum flagelliferum Wallich. Mss : « Fronde pinnata, pinnis paucis re- motis lanceolatis (magis minusve latis) breviter petiolatis, ter- minali longissima flagelliformi.» Cette plante, indigène de PInde orientale, est le Panna mara-maravara de Rheede, Hort, Malab. V. 12, p. 39, tab. 19.— 24. Gymnogramma cheilanthoides Kaulf. Enum. filic.,p. 71.—25.Gymnogramma leptophylla Desv.Journ. de bot. 1813, p. 26. Cette petite plante qui croît abondamment dans les lieux humides de la région méditerranéenne, a été tran- sposée successivement dans plusieurs genres. C’est un Acrosti- tichum pour la plupart des auteurs de Flores européennes. — 26. Aspidium singaporianum Wallich. mss. : « fronde simplici stipitatà latè lanceolatä acuminatä integerrimä, basi decurrente, soris in venis ternariis, capsulis longè pedicellatis. » Hab. in in- sulà Singapore. — 27. Asplenium subsinuatum :« fronde simpli- ci longè stipitatà lanceolatä basi apiceque attenuaté obscurè ner- vosà, margine suberoso-sinuatä.» Hab.ïin Nepalià et in Zeylonä. Cette espèce tient le milieu entre les genres 4splenium et Di- plazium; elle a les involucres de celui-ci et des nervures latéra- les semblables à celles des 4splenium.— 28. Pteris denticulata Swartz. Le Pteris brasiliensis de Raddi, et peut-être ses P. tris- ticula et spinulosa, sont des synonymes de cette espèce qui est très sujette à varier. — 29. Cryptogramma acrostichoides R Brown ir append, to Franckl, journ, p. 7996 30, Adianthum cu* Botanique. 399 neatum Langsd. et Fisch. Zcon. fil. p. 23, tab. 26; Raddi Fi. brasil. p- 59; tab. 58,f. 2.31 Trichomanes reniforme Forster. Cette fougère, si remarquable par la singulière forme de sa fronde, n’avait pas été figurée. Elle est aujourd’hui assez répan- due dans les herbiers de Paris, grâces à la générosité de MM. Lesson et d'Urville qui Pont rapportée de la Nouvelle-Zélande, —32. Trichomanes reptans Swartz. — 33. Trichomanes lanceum Bory et Willd. — 34. Hymenophyllum marginatum : « Frondi- bus erectis di-trichotomis, laciniis linearibus obtusissimis subun- dulatis integerrimis, involucris terminalibus solitariis rotunda- tis, marginibus incrassatis integerrimis. Habit. in Novä-Hollan- dià, propè port. Jackson. Cette plante a tout-à-fait l'aspect du Trichomanes lanceum.— 35. Hymenophyllum ciliatum Swartz. — 36. Angiopteris erecta Hoffmann in Comm. Gæœtting., 12 p.39, tab. 5. Les auteurs rapportent avec doute à cette espèce l’47- gtopteris indica de Desvaux.— 37. Lycopodium serratum Thunb. F1. Jap. tab. 38. Cette plante croît non seulement au Japon, mais encore dans l’Inde orientale et à l’ile Bourbon. — 38. Lyco- podium pulcherrèmum Wallich, mss : « Caule dichotomo, foliis remotiusceulis undique sparsis exactè linearibus acutiuseulis in. tegerrimis obscurè costatis erecto-patulis, siccitate subflexuosis, capsulis in axillis foliorum supremorum. » Hab. in monte Ha- touna Nepaliæ. Ce Lycopode a le port du Z. subulifnlium de Hooker et Greville, figuré plus bas n° 49. — 39. Zycopodium atroviride Wallich, mss : « Foliis bifarns horizontalibus acinaci- formibus integerrimis vel serrulatis subcostatis striatis, stipulis ovatis costatis serrulatis longè mucronatis, spicis tetragonis ses- silibus, squamis ovatis acutissimis carinatis serrulatis.» Hab. in insulâ Prince of Wales dictä, Indiæ orientalis. — 40. A. Ophio- glossum ellipticum : « Spicà caulinä longè pedunculatä, fronde ellipticà obtusä reticulatä medio costatä, radice fibrosä. » Hab. in Demerara, Americæ meridionalis. B. Ophioglossum opacum Carmich. #2 Trans. Linn. Soc. V. 12, p. og. Très voisin de l'O. reticulatum , et croissant à une hauteur considérable { environ 8000 pieds anglais) dans l'ile de Tristan da Cunha.—4r. Poty- podium ovatum Wallich, mss : « frondibus indivisis stipitatis membranaceis e basi decurrente ovatis acuminatis integerrimis Costatis nervis parallelis, soris inter nervos simplici serie, » Hab, in Indi4 orientali, Ce Polypode se rapproche du ?, scotopen- _ 400 Botanique. N° 318 drium de Don, Prodr. f.nepal.— 4,2. Polypodium scolopendrioides L.— 43. Grammitis lanceolata Swartz. — 44. Niphobolus bicolor Kaulf, Enum. fil. p. 128. C’est le Polypodium stellatum de Vahl, de Swartz et d’autres. — 4h. Gymnogramma chærophylla Desy. Journ. de bot. 1813, p.26. — 46. Antrophyum pumilum Kaulf. L c. p. 197, ou Hæmionitis immersa de Bory et Willdenow. — 47. Schizæa rupestris R. Brown. Nov. Holl. p. 162. — 48. Sczc- zæa pusilla Pursh et Nuttall. C’est la seule espèce de ce genre qui croisse hors des tropiques, dans l'hémisphère boréal. MM. Hooker et Gréville citent une seule localité des États-Unis de l'Amérique septentrionale, où cette plante a été trouvée; nous avons appris de M. de La Pilaye qu'il l’a aussi recueillie dans l’île de Terre-Neuve. — 49. Lycopodium subulfolium : « Caule dichotomo, foliis erectis imbricatis subulatis rigidis integerrimis vixnervosis, capsulis in parte superiore caulis axillaribus. » Hab. in Nepalià — 5o. Lycopodium gnidioides L. suppl. — 51. Da- næa nodosa Smith et Swartz. — b2 Danca elliptica Smith in Rees Cyclop. —53. Grammitis involuta Don Prodr. flor. nepal. p. 14. — 54. Schizæa trilateralis Schkuhr. Féic. tab. 136. — 55. Lygodium dichotomum Swaxtz. — 56. Polypodium Scouler: : « fronde coriaceà profundè pinnatifidä, lobis subquinis oblongis obtusissimis obscurè crenatis basi sublobulatis, terminali ma- jore soriferä, soris approximatis biserialibus. » Cette fougère, que l’on a trouvée sur les bords du fleuve Columbia, dans l'Amérique septentrionale, a beaucoup de rapports avec le Po/ypodium vul- gare, mais elle s’en distingue par le petit nombre de ses lobes, le terminal étant très grand, et par ses sores extrêmement proé- minens. — 7. Zycopodiun Willdenowi. Desvaux a ainsi nommé le Z. lævigatum de Willdenow, parce qu’ilexistait une espèce de ce nom décrite par Lamarck.—58. Gleicheniaalpina R. Brown Prodr. fl. Nov. Holl.p.161.— 59. Aspidium rhizophy lium Swartz. — 60. Hymenophyllum dilatatum Swartz. — 61. Acrostichum viscosum Swartz. — 62. Grammitis furcata : « Fronde lineari glabrâ furcatä, stipite nullo, soris oblongis obliquè parallelis. » Hab. in Guianâ. — 63. Tænitis interrupta : Fronde pinnatä, pinnis lineari ellipticis obtusiusculis, soris interruptis. » Hab. in Indià orientali. — 64. Hemionitis cordata Roxb. mss : « Fron- dibus sterilibus cordato-oblongis fertilibus subtriangularibus, subtùs stipitibusque palaceo-hirsutis. » Hab. in Indià orientali. Q,: Botanique. 4oi — GB. -Potypodium longifrons Wallich , mss : « Stipite subnullo frondibus lanceolatis acuminatis integerrimis membranaceis re- ticulatis tenuissimè marginatis, basi longè attenuatis, soris ubi- que sparsis, caudice longissimo. » Hab. in Indià orientali. Cette espèce est peut-être la même que ke Polypodium normale de Don f. nepal. p. 1. — 66. Polypodium crinitum Poiret. — 67. Pleopeltis percussa. MM. Hooker et Gréville transportent dans le genre Plecpeltis de M. Kunth le Polypodium percussum de Cavanilles. _— 68. Foodsia Periniana ou Alsophila Periniana Sprengel. Les auteurs exposent les motifs qui font éloigner cette fougère des ÆZsonhila. — 69. Aspidium caryotideum Wallich; mss : « Fronde pinnatà glabrä, pinnis sessilibus rhombeo-lan- ceolatis valdè acuminatis subfalcatis ciliato-serratis, infimis ter- minalique subtrilobis , intermediis basi superiore unidentatä, » Hab. in Indià orientali. — 70. Nephrodium fragrans Richard- son , où Aspidium Saeurs Swartz. — 71. Asplenium en- siforme Wallich mss : « Fronde simplici lineari-lanceo- latà acuminatä integerrimä, basi in stipitem attenuatä, soris costæ obliquè parallelis , involucro denticulato reflexo. » Hab. in arboribus Nepaliæ. Cette fougère est probablement la même que V4. Phylliidis de M. Don. — 72. Asplenium dentatum 1,.— 73. Asplenium Gilliesianum. Cette espèce a déjà été mentionnée, mais non figurée, par M. Hooker, dans son ÆExotic flore, à la suite de la description de l’Æsplenium flabellifolium. 5 4. Antro- phyum Boryanum Spr., ou Hemionitis Boryana Willd. — 95. Lindsæa -polymorpha Wall. mss : « Fronde lineari-lanceolatä pinnatà, pinnis ovato-oblongis basi obliquè cuneatis flabellifor- mibusque margine superiore serratis, infimis nonnunquam pin- nulatis, involucris denticulatis. » Hab. in Indià oriental. — 56. - Hymenophyllum badium : « Fronde lanceolatä bipinnatifidä, la- ciniis lineari-oblongis obtusis integerrimis glabris, inferioribus bifidis, soris in lacinià inferiori, involucris rotundatis. » Hab. in Indià oriental. — 77. Hymenophyllum crispatum : Fronde ovato-acuminatà bi-tripinnatifidä integerrimä glabrä, laciniis lato-linearibus obtusiusculis, involucris ovatis, stipite rachique alatis undulato-crispatis. » Hab. in Nepaliä. Cette espèce est voisine de l’Æymenophyllum undulatum de Swartz. — 78. Tri- chomanes venosum R. Brown. Prodr. fl. Nov. Holl. p. 159. — 79. Botrychium lanuginosum Wall. mss. : « Scapo supernè uni- B. Tome XVII, 26 402 Botanique. N° 858 frondoso, fronde ovato - deltoideâ bipinnatifidä, pinnis ova- tis inciso pinnatifidis dentatis, bulbo lanigero. » Hab. in Indià Orientali — 80. Ophioglossum lusitanicum L. — 81. Polybotria cervina Kaulf., ou Osmunda cervina 1. — 82. Botrychium simplex. Nouvelle espèce de l'Amérique septentriot nale, et déià décrite dans le Journal des sciences de Silliman, v.6,p. 103. — 83. Hymenophyllum semibivalve. « Frondibus bipinnatifidis lanceolatis glabris, lacinüis linearibus obtusis gla- bris immarginatis, involucris rotundato-urceolatis semi-immer- sis, parte superiore solummodo bivalvi. » Hab. in Nov. Zelan- diâ. — 84. Hymenophyllum hirsutum Swartz. — 85. Trichoma- nes humile Forst. et Swartz. — 86. Acrostichum Jamesont : pi- loso-squamosum , frondibus simplicibus costatis, sterilibus ob- longo-sphatulatis, fertilibus ellipticis marginatis demum con- duplicatis.» Hab. in monte Pichincha propè Quito. — 87. Lind- sæa sagittata Dryand. et Swartz. — 88. Asplenium triphylum Presl. ir relig. Hænck. p.45. — 89. Gymnogramma Loveu : « Frondibus pinnatis, pinnis oblongo-lanceolatis pinnatifidis , summis confluentibus undiquè pilosis , laciniis ovalibus obtusis integerrimis, stipite rachique pubescentibus. » Hab. in rupibus insulæ Madeiræ. Cette fougère est probablement l’Acrostichum pilosum du catalogue de M. de Buch. — 90. Gymnogramma rutælolia, où Gramimitis rutæfolia R. Br.— 91. Gymnogramma subglandulosa : « Fronde pinnatàä pubescenti-subglandulosä, pinnis pinnatifidis, lobis rotundatis integris vel incisis, » Hab. in Novâ Hollandiä. — 92. Asplenium fæniculaceum Kunth. — 93. Niphobolus rupestris, où Polypodium rupestre R. Brown. Nov. Holl. p. 146.— 93. Niphobolus sphærocephalus : « Frondi- bus simplicibus coriaceis, sterilibus oblongo-lanceolatis acutis, basi subrotundatis petiolatis glabris, fertilibus linearibus acu- minatis basi in petiolum attenuatis subtus stellatim tomentosis, soris ovalibus distinctis, » Hab. in Indià orientali. — 95. 4cros- tichum villosum Swartz. — 96. Aspidium proliferum : « Fron- dibus simplicibus glabris, sterilibus lanceolatis longè acuminatis radicantibus, fertilibus linearibus obtusis. » La patrie de cette nouvelle espèce n’est pas bien connue; on présume qu’elle est originaire de la Jamaïque. — 97. Parkeria pteridoides, Hook., in Exot. flora, tab. 147 et 23:. Les auteurs donnent ici une très- belle figure et une description complète de cette fougère remara quable sous plusieurs rapports. Ils font connaître particulières Botanique. 403 ment la structure de la fructification , et ils indiquent les carac- tères qu'on peut en tirer pour en distinguer le genre Ceratop- teris Ad. Brongn. ( Ellebocarpus Kaulf. ), et ils proposent la for- mation d'un nouveau groupe sous le nom de Parkeriacées. Une seconde espèce de Parkeria est mentionnée sous le nom de 2. Lockharti.— 98. Adianthum pentadactylon Langsd. et Fisch. — 99: Acrostichum aæpodum Kaulf. — 100. Asplenium Menziesü : « Fronde lineari-pinnatä, pinnis rhombeo-oblongis obtusissimis coriaceis glabris, margine superiore dentatis, soris inferioribus solitariis horizontalibus, superioribus valdè obliquis. » Hab. in ins. Owhyhee. — ro1r. Todea Fraseri: Frondibus bipinnatis membranaceis glabris, pinnulis oblongis profundè serratis, pinnarum rachi alatä. » Hab. in montibus cæruleis Novæ Hol- landiæ. C’est la seconde espèce du genre Todeà qui ne compre- naît que le 7. africana , plante également native de la Nouvelle- Hollande. — 102. Nephrodium Goldianum. Cette fougère avait été précédemment décrite sous le nom générique d’Aspidium par M. Hooker ir Edinb. phil. Journ., v. 6, p. 333. — 103. Adianthum amænum Wall. mss : « Fronde triplicato-pinnatä, foliolis rigidis lato-cuneatis breve petiolatis apice serratis (fron- dium sterilium ovatis obtusis basi oblique cuneatis), stipite ra- chique glaberrimis hinc solummodo piloso-scabris. » Hab, in Indiâ orientali. — 104. Adianthum lunulatum Burm. — 105. Davallia Emersoni : Fronde parcè pilosà simplici pinnatifidä, segmentis oblongis obtusis integerrimis, soris in apicem lobo- rum ). » Hab. in Zeylonä. Cette espèce de Davallia est voisine du 2. pectinata de Smith et du D. contigua d'Hedwig. — 106. Cyathea sinuata : « Frondibus simplicibus lanceolatis smuatis costatis venosis, soris in medio venarum lateralium. » Hab, in Zeylonà. — 107. Pteris chrysocarpa : « Fronde tri-quadripin- natà, foliolis linearibus acutis petiolatis, subtès aureo-flavis. » Hab. in Nepalià. — 108. Polypodium heteromorphum : « Sim- plex vel ramosum, hirsutum, pinnatum; pinnis breviter petio- latis ovalibus subintegris vel oblongis pinnatifidis , soris in sin- gula vena solitariüs. » Hab. in monte Pichincha. — 109. Zyco- podium tetragonum : « Foliis quadrifariam arctè imbricatis ova- tis subacutis concavis carinatis ciliatis, capsulis axillaribus, caule adscendente dichotomo ramoso. » Hab. in monte Pichin- Cha, — 110, Acrostichum subcrenatum : « Frondibus pinnatis, 26, Â04 Botanique. pinnis brevi-petiolatis subcrenatis lanceolatis acuminatis, steri- libus (septenis) basi cuneato-attenuatis, fertilibus (novenis) mul- to minoribus, basi inferioribusque apice obtusiusculis, rachi subalatä. » Hab. in Zeylonâ. — 111. Lindsæa ensifolia Swartz. — 112. Lycopodium varium KR. Brown. Nov. Holl., p. 165. — 113. Lycopodium heterophyllum : « Caule erecto dichotomo, fo- lis quadrifariis subulatis planis patulis incurvis, caulinis inte- gerrimis nudis, in pedunceulo denticulato-serratis piliferis, spi- cis pedunculatis subternis cylindraceis, squamis squarrosis ova- tis acuminatis piliferis denticulato-serratis. » Hab. in insulà Owhyhee. — 114. Asplenium resectum Smith. Icon. tab. 72. — 110. Trichomanes quercifolium : « Frondibus obovato-cuneatis in stipitem brevem attenuatis profundè pinnatifidis, lacimus li- - neari oblongis obtusis sinuatis apice soriferis, involucris exser- tis. » Hab. in sylv. Esmeraldas Amer. mer. — 116. Pteris au- riculata Thunb. f. cap. — 117. Trichomanes apodum : « Fron- dibus minutis (plérumque) sessilibus cordato-rotundatis profun- dè lobatis minutissimè reticulatis patenti-nervosis, lobis obtusis sinuatis involucris exsertis submarginatis bilabiatis, caudice lon- gè repente tomentoso.»Hab. in insulà Barbadoes dictä. — 118. Acrostichum tripartitum : « Frondibus longè petiolatis, sterili- bus reniformibus tripartitis, laciniis cuneatis trilobis, fertili tri- lobä valdè squamosä.» Hab. in sylvis Esmeraldas Americæ meridionalis. — 119. Acrostichum fæniculaceum : « Frondibus sterilibus reniformi-muliüifidis, laciniis repentinè dichotomis li- neari filiformibus, fertilibus bilobis supra nudis, margine dia- phano duplicato-crenato. Hab. cum præced.— 120. Meniscium triphyllum Swartz, | Ge Ne ‘319. Licmens ne France, publiés par D. Derxsr, chef de ba- taillon, membre de plusieurs sociétés savantes. Premier fas- cicule de 25 espèces ou variétés, accompagnées d’un texte ex- plicatif de 24 pages. In-4°. Vire, 1828. Malgré les nombreuses publications qui, depuis une vingtaine d'années, ont paru sur les lichens, malgré le soin que des bota- nistes célèbres ont apporté à les bien décrire, ces végétaux sont ceux qui offrent le plus de difficultés dans leur détermination. La confusion qui règne dans leur synonymie provient de ce que les auteurs ont peu consulté les travaux de leurs devanciers ; qu'ils n’ont pas toujours cherché à conserver les mêmes noms Botanique. 405 aux lichens déja nommés; qu'ils n'avaient pas de données assez certaines pour appliquer la nomenclature àchacune des espèces qu'ils étudiaient, ce qui ne pouvait avoir lieu qu’à l’aide de fi- gures parfaites ou des lichens en nature. Ces inconvéniens ont déjà été sentis par plusicurs botanistes, et particulièrement par MM. Mougeot et Nestler, Florke, Fries et Scherer, auxquels la science doit la publication des lichens en nature de diverses contrées d'Allemagne, de France, de Suède, de Suisse, etc. Il manquait un travail semblable pour tous les lichens de Frauce, et son exécution réclamait un homme qui, depuis longues an- nées, se fütoccupé de lichénographie avec passion, qui eùt beau- coup voyagé et vu par lui-même, qui eût de grandes relations avec les eryptogamistes de toute l’Europe. M. Delise réunit ces diverses conditions et de plus s’est rendu recommandable par ses belles monographies des genres Sticta, Umbilicaria et Cænomyce. Plein d’ardeur pour la partie de la botanique qu'il cultive avec tant de succès, 1l à voulu être lui même l'éditeur de ses fascicu- les de lichens français, dont le 1°° est soumis à notre jugement. Parlons d'abord des échantillons de lichens : ils sont en général d’un beau choix et nombreux par chaque espèce, colléssur beau papier, de manière à ne subir aucune altération, et à présenter toutes les modifications caractéristiques. L'auteur a même joint äcertains lichens tinctoriaux, à l Umbilicaria pustulata par exem- ple, un petit morceau de tissu teint au moyen de ces lichens. En un mot, les fascicules de M. Delise, considérés comme her- biers, sont d’une exécution qui ne laisse rien à désirer. Une simple étiquette est placée à côté de chaque espèce; mais pour compléter les renseignemens qui ne peuvent résulter de la seule inspection des plantes, l’auteur accompagne chaque livraison d'un texte explicatif, où la synonymie est fort étendue, et qui contient une phrase spécifique latine, une longue description française, et des observations sur les différences qui divisent chaque espèce de ses voisines. Nous aurions désiré signaler dans ses détails le contenu du premier fascicule de M. Delise, mais nous eussions présenté une énumération sèche et peu intéres- sante ; il nous suffira de dire qu’on y trouve quelques espèces as - “sez remarquables, soit par la beauté, soit par la rareté , tels que le Pannaria plumbea , \e Sticta aurata, le Borrera flavicans, VUsneaarticulata, les Stereocaulon dactylophyllum et Delisei, Le 406 Potanique. Pannaria est un genre nouveau établi par M. Delise et qui se compose de plusieurs espèces rangées dans les Parmelia par Acharius et d’autres lichénographes. G....N. 320. DESCRIPTION DE TROIS NOUVELLES PLANTES CRYPTOGAMES ; par S. C. SommerreLt. ( WMagazin for Naturvidenskaberne ; ann. 1827, cah. 1, p. 171.) Ces plantes ont été trouvées en Norvége dans la paroisse d’Asker. La première cst un petit champignon parasite sur l’é- corce des branches du Salyx phyticifolia. I se rapproche du Cæ- nangium turgidum de Fries, qui l'a également trouvé dans une montagne de Suède, et qui lui a imposé le nom de Cænangium difforme. Voici sa phrase caractéristique : C. cæspitoso-grega- rium, coriaceo-membranaceum, substipitatum, subglobosum, striato-rugosum, atro-fuscum, ore laciniato connivente, intüs lu- tescens. » | La seconde espèce est le Physarum vernum, qui croit sur les feuilles desséchées et sur les tiges mortes après la fonte des neiges près Asker. C’est aussi dans cette même localité et dans les mé- mes circonstances que l’auteur avait rencontré son Stemonitis arcyrioides, dont la phrase spécifique a été donnée dansle Bul- letin, T. XIII, p. 345. Voici celle qui est assignée au nouveau Physarum, qui a quelques rapports avec le Physarum cinereum Pers. et le P. violaceum Schum., mais qui s’en distingue suffi- samment : P. sessile, cæspitoso-confluens , granulatum, Iæve, violaceo-fuscum, tandem <æsio-album , flaccis subliberis paul ë pulvere violaceo fusco. pre Le Circinotrichum rufunr appartient à un nouveau genre crée par M. Nees d'Esenbeck qui n’en avait connu qu’une seule es- pèce. M. Sommerfelt a trouvé la nouvelle espèce sur les tiges moi- sies, après la fonte des neiges, de l Aconitum septentrionale, du Tanacetum Balsamita et d’autres herbes. Elle est ainsi caracté- risée : C. oblongum s, subrotundum, convexum, cinerascenti- rufum. G.....N. 321. PRODROME D'UNE HISTOIRE DES VÉGÉTAUX FOSSILES ; par M. Adolphe BroxcniarT, D. M. Broch. in-8° de 223 p. Paris et Strasbourg, 1828 ; Levrault. Cet ouvrage est le résumé de toutes les connaissances acqui- ke ya télé Botanique. 407 ses sur l’histoire naturelle des plantes fossiles , travaux auxquels M. Ad. Brongniart a pris, dans ces derniers temps, une part très-active. Les anciens auteurs ne regardaient ces objets que comme des curiosités dont ils ne cherchaient à tirer aucune in- duction scientifique, et qu’ils ne pouvaient coordonner avec la botanique vivante, puisque cette science était encore à son ber- ceau. Scheuchzer est le seul qui ait laissé, dans son Herbarium diluvianum ; un ouvrage digne d’être consulté pour l’exactitude des figures. Au commencement du siècle qui court, M. de Schlo- theim ramena l'attention des naturalistes sur ce point; il décri- vit, avec la précision du style botanique, les végétaux fossiles; 11 les compara avec ceux qui existent aujourd’hui à la surface du globe ; et bientôt plusieurs naturalistes célèbres en Allema- gne, en Angleterre, en Suède, en Amérique et en France, parmi lesquels nous nommerons MM. de Sternberg, Rhode, Martius, Parkinson, Artis, Nilson, Agardh, Steinhauer et A. Brongniart, s’occupèrent de ce sujet, et l’éclairèrent d’un jour tout nou- veau. Dans une courte introduction, l’auteur fait l’histoire de ces travaux, et par conséquent des progrès de la science; mais il avertit que son but n’est pas de présenter tous les principes et les faits que cet ouvrage renferme, car cé serait approfon- dir chacun des points de l'étude des végétaux fossiles ; il publie un autre grand ouvrage (1) destiné à cet effet, et auquel äl renvoie le lecteur. L'écrit que nous avons sous les yeux est l’article VÉGÉTAUX xossices du. Dictionnaire des sciences, que l’auteur a fait tirer àpart pour les naturalistes qui n’ont point ce grand ouvrage ; il se divise en 2 chapitres : le 1°° est intitulé : Détermination et Histoire botanique des Végétaux fossiles ; le second : Déstribu- tion des Végétaux fossiles dans les diverses couches de la terre. Ce dernier chapitre étant du domaine de la géologie, nous de- vons nous borner à donner un tableau succinct du premier; nousregrettons beaucoup de ne pouvoir présenter ici quelques- unes des considérations émises par l’auteur dans les conclusions qui font suite au second chapitre. Mais ce sujet, qui fait partie (x) Histoire des végétaux fossiles, 2 vol. in-4° avec 180 à 200 planches paraissant en 12 à 15 livraisons, dont les 2 premières ont déjà été pu- bliées. Nous en donnerons un extrait dans un des cahiers subséquens. 408 Botanique. N° 3x de la cosmographie, demande à être examiné avec plus de dé: tails que nous ne pouvons le faire dans la partie botanique du Bulletin. # . M. Adolphe Brongniart commence son premier chapitre par Vexposition des difficultés que l’on éprouve dans la détermina- tion des végétaux fossiles ; il fait remarquer qu’on n’a presque toujours que des fragmens ct des organes isolés; que dans les plantes les plus simples, les Agames, Cryptogames et Monoco- tyledones, la structure des organes de la végétation est liée d’une manière plus intime ou plus apparente avec les organes de la fructification que dans les végétaux compliqués, comme les Dicotylédones; en sorte qu’on peut arriver à reconnaître des familles, et même des genres et des espèces , à la seule inspec- tion de leurs organes végétatifs. Aussi, c’est parmi les Crypto- games qu'on parvient à déterminer le plus grand nombre de plantes fossiles. € La connaissance minutieuse des dispositions des faisceaux fi- bro-vasculaires est donc absolument nécessaire à celui qui se livre à l'étude des plantes fossiles. De plus, il a besoin d’une grande habitude pour éviter les erreurs dans lesquelles pour- raient conduire les changemens que la plante a éprouvés en passant à l’état fossile. L’auteur examine en détail ces questions; il donne ensuite les règles de nomenclature qui doivent guider les naturalistes, lorsque, par exemple, on trouve une plante fossile sur lidentitc de la quelle avec telle plante connue et ac- tuellement vivante on soit certain, et quand ia plante offre seulement des rapports ou des analogies avec les genres établis par les botanistes. Pour étudier commodément les végétaux fossiles, M. A. Bron- gniart partage le règne végétal en 6 classes, savoir : 1° les Aga- mes ; 2° les Cryptogames cellulaires ; 3° Iles Cryptogames vascu- laires; 4° les Phanérogames gymnospermes; 5° les Phanéroga- mes menocotylédones; 6° les Phanérogames dicotylédones. Parmi ces classes, le lecteur en remarquera quelques-unes de nouvel- les, ou du moins formées pour la première fois d’après les tra- vaux et les idées de certains naturalistes célèbres. Ainsi, les Agames sont constituées aux dépens des Conferves de Linné, et comprennent non-seulement les Algues et Conferves propre- ment dites, mais encore les Champignons et les Lichens. Sous Botanique. 409 le nom de Phanérogames gymnospermes , M. Brongniart réunit les Cycadées et Conifères qui, d’après la manière de voir de M. Rob. Brown, ont des graines zues, et qui s’éloignent des autres Phanérogames par une structure particulière dans les organes élémentaires dont se composent les tiges. Mais ce n’est pas le lieu de faire connaitre ces innovations , qui ont été pu- bliées par l’auteur dans un mémoire spécial, présenté , il y a quelques mois, à la Société d'histoire naturelle. | Nous revenons à la revue botanique des familles qui consti- tuent les 6 classes précédemment énumérées, et dans lesquelles M. À. Brongniart a trouvé des végétaux fossiles. Ne pouvant descendre dans tous les détails que l’auteur expose ni repro- duire les nombreux argumens en faveur des opinions qu’il éta- blit, nous donnons ici l'indication sommaire des plantes fossi- les qui appartiennent à chacune des familles, Cza5sE 1'°, AGAMES. 1° Famille. Conrerves. 3 espèces fossiles, savoir : 1° Con- fervites fasciculata. Aspect analogue à celui des Conferva Linum. Dans la craie de l’île de Bornholm. 2° Confervites ægagropilot- des, ainsi nommée à cause de sa ressemblance, par sa forme générale, avec le Conferva ægagropila. De la même localité. 3° Confervites thoreæformis, espèce se rapprochant beaucoup des Thorea. Du calcaire de Montebolca. L'auteur parle ensuite des recherches de M. Macculloch sur les Conferves fossiles des Cal- cédoines et autres Agathes arborisées. La plupart des auteurs ont pensé que toutes ces prétendues plantes étaient dues à des infiltrations d’origine inorganique, et M. Brongniart se range à cette opinion. 2° Famille. Arcurs. Les fossiles sont très-nombreux dans cette famille, et on les a désignés sous le nom générique de Fu- coides. L'auteur les a distribués en 10 groupes nommés d’après les rapports ou analogies avec les genres d’Algues actuellement existantes, savoir : 1° Sargassites.-Considérés comme de vraies espèces du genre Sargassum par M. Agardh. 2 espèces des mi- nes de charbon de la Scanie et du terrain de sédiment supérieur, 2° Fucites. Une scule espèce (F. strictus), qui est le Rhodomela diluviana d'Agardh, Spec. Alg. Du terrain de glauconie sablon- neuse. 3° Laminarites. Une seule espèce, trouvée dans un ter- 410 Botanique. ” 1NMfar rain semblable. 4° Æncælites. Une espèce, du terrain jurassi- que schistoide. 5° Gigartinites. 9 espèces, de divers terrains. 6° Delesserites. 4 espèces, du calcaire grossier. 7° Dyctiotites. 3 espèces, appartenant à la même formation. 8° {mansites. 2. es- pèces, du calcaire de transition. 9° Caulerpites. 7 espèces, des terrains schisteux et de glauconie sableuse. Parmi ces espèces, 2 ont été précédemment décrites par MM. Schlotheim et Agardh, savoir : Carpolithes ou Algacithes frumentarius, et Cau- lerpa septentrionalis. 10° M. À. Brongniart place ici quelques espèces douteuses. Enfin, il examine les plantes fossiles que l’on a rapportées aux Algues, mais qui ont plus d’analogies avee les Cycadées et les Conifères. Casse 11. CRYPTOGAMES CELLULEUSES. 3° Famille. Mousses. Deux espèces désignées sous le nom gé- nérique de Muscites. L’une se rapproche de l’Hyprum ripa- rium. C’est le M. Tournalt découvert dans un terrain d’eau douce gypseux près de Narbonne , par M. Tournal. L'autre est le Muscites squamatus, déjà décrit sous le nom de Zyco- podites squamatus dans la description geologique des environs de Paris. Crasse 111. CRYPTOGAMES VASCULAIRES. 4° Famille. Équiséracées. L'auteur s'étend assez longuement sur la ctructure des Æquisetum actuellement existans et: sur celle des plantes fossiles qui doivent leur être assimilées. Il ré- sulte de ses observations que les Équisétacées fossiles forment 2 groupes ; l’un parfaitement identique avec les Equisetum vivans, et qui devra conserver le nom d’Æquisetum. On en connaît à espèces, dont on n’a trouvé des échantillons bien caractérisés que dans les terrains de sédiment moyen et inférieur. L’autre groupe à déjà été désigné par Suckow et par MM. de Schlo- theim et de Sternberg sous Le nom de Calamites. Il diffère assez des Æquisetum vivans par la taille gigantesque des espèces, par l’absence ou la forme particulière des gaines qui entourent les articulations. Ce genre renferme 18 espèces qui se trouvent dans les terrains houillier et de transition. 5° Famille. Foucères. Dans cette famille, l'étude de la struc- ture des organes de la végétation est fort importante pour la Bojanique. Aix détermination des plantes fossiles qui peuvent y étre rappor- tées. M. À. Brongniart se livre à une digression fort étendue sur ce sujet, et particulièrement sur la disposition des nervures dans les frondes , ainsi qne sur celle des faisceaux fibreux dans leurs pétioles. A l’egard des caractères tirés des:organes de la fruc- _tfcation, caractères qui sont d’un si grand poids pour la clas- sification des Fougères vivantes, M. Brongniart les néglige presqu’entièrement, parce qu'aucune Fougère fossile ne s’est présentée avec des organes fructificateurs assez bien dévelop- pés et assez caractéristiques pour qu'on püt reconnaitre avec certitude ses analogues, même parmi les genres de Fougères qui, par la disposition singulière de ces organes ( comme ceux des Schizæa , des Botrychium ; des Ophioglossum ) , sont si fa- cilement reconnaissables. Par la forme de leurs feuilles ou frondes , les Fougères fos- siles se rapprochent beaucoup des genres maintenant les plus nombreux parmi les Fougères vivantes, et particulièrement des genres Asplenium ou Darea , Polypodium ; Aspidium , Cya- thea, Blechnum et Pteris. L'auteur en forme 12 genres dont les noms ont tous la désinence pteris, quoique la plupart aient plus d’analogie avec les divers genres que nous venons de citer qu’a- vec le genre Ptéris. Nous nous bornerons à donner les noms de ces genres, leurs analogies, leur gisement et le nombre des espèces de chacun, mais sans entrer dans les détails de la sy- nonymie, qui nous entraineraient au-delà des bornes que nous nous sommes prescrites pour cet article. 1° Pachypteris. Analogue aux Æsplenium à feuilles épaisses “ét coriaces, 2 espèces, trouvées dans l’oolithe inférieure. 2° Sphenopteris. Analogue aux genres Davallia, Dicksonia, Asple- nium ou Darea. 31 espèces, des terrains houillier , jurassique , grès bigarré et oolithe inférieure. 3° Cyclopteris. Analogue aux Adianthum reniforme , Asarifolium , et au Trichomanes reni- Jorme. 3 espèces, des terrains houillier et de transition. 4° We- vropteris. Ce genre, qu'on a généralement comparé aux Os- . munda , offre plus de rapports , par la forme de ses pinnules, avec certaines espèces d’Æsplenium. 20 espèces , des terrains houillier, d’anthracite, calcaire conchytien ; et du grès bigarré, 5° Glossopteris. 2 espèces, des terrains houillier et de grès ou lias? 6° Pecopteris. Ce genre, qui a de l’analogie avec les Cya- 412 Botanique. N° 3or thea, se compose de b6 espèces bien déterminées, et de 17 douteuses, qui se trouvent, pour la plupart, dans le terrain houillier ; quelques-unes seulement gisent dans l’oolithe infé- rieure et dans les marnes irisées du terrain de lias. 7° Lonchop- teris. Analogue aux genres ZLonchitis et Wovdwardia. 3 espèces, du terrain houillier et du sable ferrugineux, inférieur à la craie. 8° Odontopteris. Formes qui n’ont point d’analogues parmi les Fougères vivantes. 5 espèces, des terrains houillier et d’anthra- cite. 9° Anomopteris. Également sans analogues; peut-être ap- partenant aux Cycadées? Une seule espèce, du grès bigarré. 10° Tæniopteris. Analogue, par les frondes, avec les Fougères de la tribu des Marattices ( Danæa et Angiopteris ), 3 espèces, du lias, du terrain jurassique et du terrain calcareo-trappcen. 11° Clathropteris. La disposition réticulée des nervures a fait comparer ce genre à diverses Fougères remarquables sous ce rapport, tels que les Meniscium, certains Polypodium et Acros- tichum. Une seule espèce du grès du lias à Hoer en Scanie. 12° Schizopteris. Une seule espèce, du terrain houillier, placée avec doute parmi les Fougères, et qui, par la disposition de ses frondes, rappelle celle des frondes stériles des Schizæa. Les tiges de Fougères fossiles ont été désignées par M. de Sternberg sous plusieurs noms génériques ( Rhytidolepis, Al veolaria, Syringodendron, Catenaria et Lepidendron ). M. Broû- gniart leur donne le nom collectif de Sigillaria, qui d’ailleurs a été proposé avant la nomenclature de M. de Sternberg. On en connait 43 espèces certaines, plus une douteuse ; elles sont toutes propres au terrain houillier. 6° Famille. MansiLéacées. M. Brongriart lui rapporte le genre Sphenophyllum ou Rotularia de Sternberg, queique ce genre puisse être comparé, avec assez de- fondement ;, avec les Ceratophyllum, qui, comme on sait, font partie des plantes phanérogames. Il se compose de 7 espèces, toutes du terrain houillier. 7° Famille. Cuaracées. Les graines de Chara fossiles ont été reconnues, pour la 1°* fois, par Léman, dans les meulières du terrain d’eau douce des environs de Paris. M. Delamarck les avait considérées comme des coquilles microscopiques auxquelles il avait donné lenom de Gyrogonites. Le nombre des espèces de ces graines fossiles a été, depuis, accru de 4, qui se trouvent dans Ne Botanique. 413 les terrains d’eau douce inférieurs ou supérieurs au gypse. Ce qui confirme la réalité des graines de Chara fossiles, c’est l’exis- tence simultanée de portions de tiges qui ont appartenu évi- demment à ces plantes. . 8° Famille. Lycoronracéss. Cette famille de végétaux est une de celles que M. A. Brongniart a le plus étudiées sur le vivant. Ses recherches l'ont conduit à lui rapporter plusieurs genres déjà établis par MM. de Schlotheim et de Sternberg, et à fonder quelques genres nouveaux. Voici leur énumération : 1° Zycopo- dites ( Lycopodiolithys spec. Schloth.; Walchia Stern. ). 13 es- pèces, dont 4 douteuses, la plupart du terrain houillier. 2° Selagtnites. Genre peut-être identique avec le suivant. 2 espè- ces, du terrain houillier, ainsi que toutes celles des genres dont nous faisons suivre l’énumération. 3° Lepidendron. Ce genre, établi par M. de Sternberg , renferme 34 espèces, dont 6 dou- teuses ou imparfaitement connues. C’est à ce genre que se rap- portent les plantes auxquelles M. Brongniart avait donné le nom générique de Sagenaria, dans la classification des végé- taux fossiles publiée antérieurement. 4° Lepidophyllum. 5 espè- ces, parmi lesquelles figurent les espèces décrites précédem- ment par M. Brongniart sous les noms de Glossopteris dubius et de Poacites carinata. 5° Lepidostrobus. Genre établi par M. Parkinson et composé de 4 espèces. 6° Cardiocarpon. 5 espè- ces. 7° Stgmarta. 8 espèces, dont quelques-unes ont été con- fondues avec les Zepidendron par M. de Sternberg. Crasse 1v. PHANÉROGAMES GYMNOSPERMES. Ainsi que nous l’avons dit plus haut, M. A. Brongniart forme, sous ce nom, une division qui comprend les familles des Cyca- dées et des Conifères. _ 9° Famille. Cxcanées. Parmi les Cycadées fossiles, il établit les 5 genres suivans : 1° Cycadites. Une seule espèce, analogue aux Cycas, et qui a été trouvée dans la craie inférieure. 2° Za- mites. 4 espèces, qui ont été rencontrées dans le lias et le ter- rain oolitique. Elles avaient été considérées comme des Fougè- res et décrites sous le nom de Zlicites. Outre ces plantes, 12 espèces fossiles sont rapportées au genre Zamia, l'identité de leurs frondes avec celles des Zamia ayant été suffisamment re- connues, 3° Pterophyllum, Genre composé de 8 espèces qui se 414 Botanique. N° 321 trouvent dans lés marnes irisées du terrain du lias, l’oolite in- férieure, etc. 4° Nisonia. 2 espèces, qui appartiennent à des terrains semblables. 5° Mantelliu. 2 espèces, du calcaire de Portland et du calcaire conchylien. ps: 10° Famille. Conirères. Plusieurs Conifères fossiles peuvent être rapportées aux genres actuellement existans à l’état de vie. Ainsi, l’auteur mentionne g espèces de Pérus, un Abies et 3 Thuya , la plupart reconnaissables par leurs cônes ou strobiles, quelques-uns par leurs rameaux et leurs feuilles. Ces plantes fossiles se trouvent dans les terrains lacustres et de sédiment supérieur, D’autres Conifères fossiles ont nécessité la formation de quelques genres , savoir : 1° Taxites. Analogue aux Taxus , Podocarpus et Taxodium. 6 espèces, des terrains lacustre, de sédiment supérieur et jurassique. 2° Voltzia. Comprenant 4 fos- siles analogues , par leurs rameaux et leurs fruits, aux plantes des genres Araucaria et Cunninghamia. 3° Juniperites. 3 es- pèces, de la formation des lignites de sédiment supérieur. 4° Cupressites. Une seule espèce, du grès bigarré. 5° Thuytes. Genre établi par M. de Sternberg et comprenant 4 espèces, du terrain jurassique schistoide. 6° Brachyphyllum. Placé à la suite de la famille des Conifères et composé d’une ou deux es- pèces trouvées à Whitby, dans l’oolite inférieure. CLasse, v. PHANÉROGAMES MONOCOTYLÉDONES. 11° Famille. Nayanes où Fruvrazes de Richard. Les espè- ces fossiles qui appartiennent à cette famille forment 3 groupes auxquels l’auteur donne les noms de Potamophyllites, Zosterites et Caulinites. Le 1°° a des feuilles analogues à celles des Pota- mogeton, et ne se compose que d’une seule espèce, décrite sous le nom de Phyllites multinervis dans la Description géologique des environs de Paris. Le second ressemble aux feuilles ruban- nées des Zostera,et comprend 7 espèces dont l’une est l’4mpai- bolis septentrionalis d'Agardh. Enfin, le 3°, analogue au Cauli- nia oceanica, est fondé sur une production fossile que M. Des- marets a le premier décrite sous le nom d’Amphitoites part- Stenstis. | 12° Famille. Pamiers. La structure des arbres qui composent cette belle famille est tellement remarquable, qu’on ne peut hésiter à reconnaître un Palmier au moyen de sa tige, de ses Botanique. 415 frondes ou de tout autre organe. Cependant, il y a de l’ambi- guité dans certains cas, lorsque les tiges, comme celles des Calamus, sont grêles, et que la gaine des feuilles entoure presque complètement les articulations; on dirait alors que c’est une tige de grande graminée, mais elle n’est pas fistuleuse comme dans celle-ci. Il est également très-difficile de distinguer les tiges de Palmiers de celles des Dracæna, Pandanus, Yucca et autres Monocotylédones arborescentes. M. Brongniart fait connaître les différences qui distinguent les Palmiers des Cyca- dées, quant aux organes végétatifs. Il examine ensuite les par- ties de Palmiers que l’on a trouvées à l’état fossile, et il les com- prend dans les 6 genres suivans : 1° Palmacites. Tige trouvée dans le terrain de calcaire grossier inférieur. C’est l'Erdogeni- tes echinatus de la Description géologique des environs de Pa- ris. 2° Flabellaria Sternb. Feuilles ou frondes de 4 espèces, des terrains de calcaire grossier, lacustre et houillier. 3° PAæ- nicites. Feuilles d’une seule espèce, du terrain de sédiment su- périeur. 3° Nœggerathia Sternb. Feuilles d’une espèce, du terrain houillier. 5° Zeugophyllites. Feuilles d’une espèce, du terrain houillier. 6° Cocos. Fruits de 3 espèces, du terrain de sédiment supérieur. 13° Famille. Lirracées. M. Brongniart forme 5 genres parmi les plantes fossiles qu'il regarde comme appartenant à cette fa- mille, non restreinte comme les botanistes la considèrent aujour- d’hui, mais ayant des limites plus larges, et en comprenant les Asparagées et autres petites familles voisines. Ces genres sont : 1° Bucklandia. Tige d'une espèce, du terrain jurassique schis- toide, décrite et figurée par M. de Sternberg sous le nom de Conites Bucklandi. 2° Clathraria. Tige d’une espèce , trou- vée dans le terrain de glauconie sableuse. Les tiges de ces deux genres se rapprochent beaucoup de celles des Xarthorrhæa. M. Brongniart a évité de placer ici le genre Sternbergia qu’il a mentionné p. 124 et 127, et qu'il a adopté d’après une figure publiée par M. Artis. Ce genre se compose d’une espèce formée sur des fragmens de tiges, du terrain houillier, et qui sont ana- logues aux tiges de Fucca et d’Aletris. Comme cette plante fos- sile a aussi des rapports avec le Pandanus, il l’a reléguée parmi les Monocotylédones dont la famille est indéterminée. 3° Sri lacites, Feuilles d’une espèce, du terrrain lavustre, et analo= 416 Botanique. - N° 3ot gues aux feuilles cordiformes et hastées de certains Srilax. 4° Convallarites. Tiges et feuilles de 2 espèces, du grès bigarré, ayant de l’analogie avec les Cozvallaria polygonatum et verti- cillata. 5° Antholites. Fleurs d’une espèce, du terrain de sédi- ment supérieur. 14° Famille. CAnxées. On ne connait de cette famille qu’une seule feuille fossile, d’un lit de houille situé au-dessus de Ja vraie formation houillière, et qui forme un genre nommé Can- nophyllites. M. Brongniart indique en outre l'existence d’un fruit fossile qui a beaucoup de rapports avec ceux des 4mo- mum, et qu'il nomme Amomocarpum ; mais, n’étant pas sûr de ce rapprochement, il préfère le placer parmi les Monocotylédo- nes encore incertaines. | Ces dernières sont assez nombreuses à l'état fossile. Le nom d’Endogenites est donné aux tiges arborescentes qui offrent, en général, la structure des Palmiers; elles ont été trouvées dans les terrains supérieurs à la craie. Les Culmites sont des tiges articulées, quelquefois rameuses, et qui se rapportent à diver- ses familles de Monocotylédones ( Graminées, Cypéracées, Jon- cées , Cannées, etc.). Le Sternbergia se compose de tiges qui, comme nous l'avons dit plus haut, ont des rapports avec les Liliacées et les Pandanées. Les Poacites sont des feuilles de Mo- nocotylédones indéterminées, qui se trouvent dans le terrain houillier. Trois sortes d’épis de fleurs ou de fruits fossiles, trou- vés dans le grès bigarré, constituent 3 genres ( Palæoxyris, Echinostachys et Æthophyllum ), dont les rapports sont fort incertains. Enfin, les fruits fossiles qu'il est impossible, dans l’état actuel des connaissances, de placer dans les familles des plantes vivantes, forment 4 genres, savoir : 1° Trigonocarpum. 5 espèces, du terrain houillier. 2° Æmmmocarpum. Dont nous avons parlé plus haut. 3° Musocarpum. 2 espèces, du terrain houiilier. 4° Pandanocarpum. Une espèce, du terrain de sédi- ment supérieur. CLasse vr. PHANÉROGAMES DICOTYLÉDONES. Cette classe, si nombreuse en espèces vivantes, ne comprend, parmi les fossiles, qu'une quantité d’espèces peu considérable en comparaison de celles qui appartiennent aux classes précé- dentes. Elles sont aussi plus difficiles à déterminer, parce que Botanique. 415 l'organisation des bois et des feuilles n’est pas assez diversifiée dans les différentes familles de Dicotvlédones, ou plutôt parce que l’on ne s’est pas assez attaché à connaître la structure de ces organes, et surtout celle des feuilles qui, comparées entre elles dans les groupes naturels, pourront fournir des caractères satisfaisans. Ajoutons à ces considérations la difficulté de trou- ver dans les fossiles des fleurs et des fruits assez bien conservés pour que leur étude püt être instructive. M. Brongniart se livre à ces considérations ainsi qu’à celles que fournit le gisement des plantes Dicotylédones fossiles. En excluant de cette classe les Conifères et les Cycadées, on peut dire qu’il n’y a aucune Di- cotylédone dans un terrain plus ancien que la craie. 15 Famille. Amexracéss. À cette famille, prise dans un sens très- étendu, peuvent se rapporter des fossiles nombreux , apparte- nant à la formation des terrains de sédiment supérieur. Deux fruits ont été reconnus pour apparteuir aux genres Carpinus et Betula. Des feuilles d’une plante décrite par M. de Sternberg sous le nom d’AÆspleniopteris difjormis, ne sont pas des feuilles de Fougères, mais, selon M. Brongniart, elles se rapprochent du Comptonia asplentifolia, et forment une espèce nouvelle, ainsi qu'une autre feuille qui a pourtant quelques analogies avec les feuilles des Dryandra de la Nouvelle-Hollande. On trouve en outre dans les terrains de sédiment supérieur des feuilles qui sont analogues à celles des Saules, des Peupliers, des Chataigniers et des Ormes. On y rencontre aussi des cha- tons de Saules et de Peupliers. 16° Famille. Juexannées. Les fruits de 4 espèces de Noyer ( Juglans ) ont été trouvés à l’état fossile dans les terrains de sédiment supérieur. 17° Famille. AcÉRINÉES. On connaissait des feuilles fossiles très-analogues par leurs formes avec celles des Érables (Acer) ; l'identité a été confirmée par l'existence d’un fruit trouvé par- mi ces feuilles, à Nidda, près Francfort, et qui est évidemment la moitié d’un fruit d’'Érable. M. Brongniart le nomme 4cer Langsdorffii, en l'honneur de M. de Langsdorff, qui en a com-- muniqué le dessin à M. de Buch. 18° Famille. Nymvrnxacées. M. A. Brongniart est le 1°* qui ait signalé la ressemblance de certains Rhizomes fossiles appar- tenant à une espèce perdue du genre Nymphæa , qui se trou- B, Tome XVII, 27 418 Boianique. vent dans le terrain lacustre ee à m4 04 Paris. La suite de l’ouvrage de M. Bién grill est consacrée à l’ex- position des végétaux phanérogames fossiles dont la famille est indéterminée , et à ceux dont la classe même est incertaine. Nous ne suivrons pas l’auteur dans l'examen de ces points diffi- ciles ; il faudrait reproduire en entier ses expressions, et ce serait pour nous un travail qui ne donnerait point d’utiles ré- sultats, car plus le sujet est ardu , obscur, peu. positif, plus l'auteur est obligé de s'étendre pour prouver ses opinions; mais alors, nous , qui tenons registre des faits nouveaux, nous ne pouvons analyser ces études avec les détails qui, seuls, peu- vent les rendre intelligibles. En conséquence, nous ne citerons ici que les noms des groupes établis dans ces plantes incon- nues , savoir : 1°Phyllotheca. 2° Annularia. 3° Asterophyllites. k° Volkmannia. 5° Carpolithes. GUILLEMIN. 322. LISTE DES PLANTES RARES QUI ONT FLEURI DANS LE JARDIN BOTANIQUE D’ÉpimBourG pendant les années 1826 et 1827; par le professeur Gramam. (Edinb. new phil. journ.; n°° d’a- … vril, juillet et octobre 1826, janvier et avril 1825). Voy. -le Bull, Tom. XI, n° 279;. 1827, Ces catalogues, publiés successivement dans le cours des années précédentes, contiennent les espèces suivantes, savoir: celles qui ont fleuri pendant les mois de décembre 1825, janvier et février 1826 : Amaryllis psittacina.—Antennaria triplènervis. — Astrapæa Wallichi.— Airagene Capensis. — Epidendrum elongatum.—ÆEvonymus japonicus. — Goodia pubescens.— Jas- minum hirsutum.— Limonia trifoliata. — Orontium aquaticum. — Pothos coriacea. — Pothos Harrisii. — Xlyopia muricata. L'auteur décrit les deux Porhos. Pendant les mois de mars, mai et avril 1826, ont fleuri les éspèces ci-après mentionnées : Arum triphyllum et zebrinum, bot. mag. t. 9bo. — Baptisia nepalensis , exot. fl t 137. — Caprifolium pubescens. — Conospermum tenuifolium. — Conospermum acinacifolium : « acmüs perianthni acutis , tubum vix æquantibus; foliis avenïs , lineari-acinaci formi- bus mucronatis, basi atenuatis; corymbis laxis. » — Æpiden- drum ellipticum , Exot, fl, € 207, Cette espèce ainsi que la Botanique, 419 précédente, qui est nouvelle, sont accompagnées de descrip- tions fort étendues. — ÆEucrosia bicolor, Bot. reg. t. 207. — Gre- villea pubescens : « folüs elliptico-linearibus, integerrimis mu- Zoologie. ° BLenxius sordidus. BL. pinnulis superciliorum palmatis, pinn& dorsali subbifidä , radis apice appendiculatis , anteriore sublibero ; line& luterali deflex&, postice obsoletä. D. 29 ( ET; 38.) P. 14. V.2. A. 21 (2, 19). C. 13. Long 4 po., larg. 1 po. 2° BL. marmoratus. Cirrhis superctliorum lanceolatis, ver- ticis nariüumque brevissimes ; pinnis dorsalibus 2 ; corpore mar- morato. D. 12. 15. P. 14 V. 2. À. 19. C. 13. Long. 4 po., largeur + de pouce. Juris flavo-vitalus. J. olivaceo nigrescens, viltis flavis utrin- que 4; 2 *abbreviatä; caud& Pa ns capite poroso. D. 2- P. 13. V. 6. À. 14. C. 14. Long. 3 + po., larg. + de po. 4° J. Greenovii. Pallidè cinnamomeus, fasciis abbreviatis utrinque 3, maculisque nas frontisque stramineis , nigro-mar- . ginalis ; caud& rotundatä ; capite poroso. D. À P. 13. V. 6. A. 14. C. 14. Long. 3 po., larg. 1 po. 5° Scarus dubius. Sc. pallidé brunneus ; pinnis fusco nigris ; lineis lateralibus 2 simplicibus , a caudali tantum ; caud rotundaté. D. 20. P. 13. V. + À. + ne 13. Long. 4 po. :, largeur 1 5 de po. 6°. Cineurres maculosus. C. saturaté Fo brunneus ; inferne pallidior; maculis fascisque caudalibus 3, Re 2 ab- breviatis, subflavescentibus , operculo squamoso ; ctrrhis rarUuUme binis. D. + P.14. V. 5 A. 5. C. 15. Long. 3 : po., larg. 1 + de pouce. ù 7° C. Jasciatus. Flavescens ; capite brunneo flavescenti punc- tato ; corpore fasciis latis brunncis k ; operculo squamoso, cir- rhis narium brevissüunis. D. + P. 14. V. + À. 5. C. 15. Long. 4 po., larg. 1 5 po. 8° SCORPOENA asperella. Sc. sordide fulva , pinné dorsali an- tce macul& rose&; cirrhis superciliorum binis ; linea laterali ventreque filamentis brevibus albis sparsis. D. 2 P. 17. V. +. A. +. C. 12. Long. près de 2 po., larg. ? de po. 9° ACANTHURUS flavescens. À. punctulatus , subasperus ; fla- vescens , litur& longitudinali guläque albidis ; caudä æquali. D. 5 P. 12. V. + À. # C. 16. Long. 3 po., largeur presque égale à la longueur. je: 58 10° À. strigosus , fusco-brunneus, lineis longitudinalibus nu- merosis albis sub-cærulescentibus, pinnas dorsalem analemque versus deflexis ; pinna caudalt furcatd, D, 5. P, 14. V. 5 À, = Zoologie. A41 C. 16. Long. 4 po., larg. 2 po. :. 2 11° Cxorronon Fremblii. Ch. »riseo-flavescens, lineis utrinque 9 Tongitudinalibus subobliquis, nisrescenti-marginatis ; maculé pinnæ dorsalis, caudalique maxim& nigris. D. + P. 14. V. +. A. +. C. 17. Long. 5 po., larg. 3 pouces. _ Chacune des phrases spécifiques est suivie d’une courte des- cription en anglais. L. 346. Sur LE DÉVELOPPEMENT DE LA SANGSUE MÉDICINALE; par M. Erx. H. Weser, prof. d'anatomie à Leipzig. ( Meckel's Archiv für Anatomie und Physiologie; 1828, n°° 3et4, p- 366 ). Avec 2 planch. L'on doit à M. Herold l’histoire du développement des Insec- tes et des Arachnides ; MM. Suebel et Carus ont fait ce travail pour les Mollusques ; l’on attend d’un jour à l’autre la pabli- cation de l’ouvrage de M. Rathke sur le développement des Crustacés ;’une partie des résultats obtenus par ce dernier ana- tomiste, ont, du reste, déjà été consignés dans le second vo- lume de la physiologie de M. Burdach, qui à réuni de la ma- nière la plus complète et qui a méthodiquement disposé tout ce qui a été publiée jusqu’à présent sur le développement des animaux invertébrés. Cest à tous ces travaux que doit être réuni celui que vient d'achever M. Weber, sur le développe- ment d’un animal qui appartient à l’ordre des Annélides. La manière dont se développe la sangsue, a fourni à Fau- teur l’occasion d’en observer le vétellus ou le germe, à une époque où celui-ci était encore si petit qu'il a fallu recourir au microscope pour le voir. Un des résultats de ses recherches, et qu'il recommande à l'attention des anatomistes, c’est que le vitellus n'existe point ici comme chez les" Vertébrés, avant la ponte de l'œuf; au contraire, il se forme seulement à mesure que l'œuf se développe, et paraît dans l’intérieur même du petit germe ; un autre fait digne de remarque, c’est que le germe des animaux invertébrés est une vésicule dont la cavité se trans- forme plus tard dans les cavités principales du corps de lem- bryon, tandis que le germe des animaux vertébrés est une es- pèce de disque sur lequel s'élèvent des plis pour fa formation des principales cavités de l'embryon futur, Les résultats auxquels M, Weber est parvenu sont les sul- Vans ; 442 Zoologie. N° 346 Les œufs de la sangsue médicinale ne sont enveloppés , dans l'origine, que d’une membrane mince et transparente, qui, aux deux extrémités de l’ovale que forment ces œufs, paraît déjà être percée des ouvertures par lesquelles devront sortir les pe- tites sangsues, lorsqu'elles seront parvenues à maturité. Les œufs se trouvent dès le commencement comme noyés dans un petit amas de mucosités écumeuses. L’écaille extérieure ne se forme que plusieurs jours après la ponte des œufs ; elle consiste en une matière semblable à de l’é- ponge fine. Cependant la dessiccation de la mucosité écumeuse ne doit pas être suffisante pour produire cette seconde enveloppe spongieuse, mais il est probable qu’un certain liquide est sécrété par l’œuf et mélé avec la mucosité pour former la matière spon- gieuse. Ce qui autorise cette manière de voir, c'est que l’enve- loppe spongieuse commence toujours à se former du côté de l'œuf, et s'étend du dedans au dehors, en sorte qu’on rencontre souvent la partie la plus profonde de la seconde enveloppe con- vertie en éponge, tandis que la partie la plus superficielle ne consiste qu'en une couche d’écume. Si la transformation en éponge provenait de la dessiccation de l’air, il est évident que cette transformation commencerait du dehors. Les œufs contiennent un Hhquide brunätre, homogène, qui est très-fluide dans l’origine, qui devient ensuite gélatineux et qui se sépare enfin en deux parties, l’une fluide dans le milieu de l'œuf, et l’autre gélatineuse adhérente aux parois. Regardé à l’œil nu , le liquide du milieu de l'œuf n'offre d’abord aucune trace de germe ; mais si l’on se sert du micro- scope, on y reconnait plusieurs corps lenticulaires, jaunâtres ou blanchätres, et formés par un assemblage de très-petits glo- bules. Ces corps peuvent être considérés comme les germes des jeunes sangsues; car il se développe dans chaque œuf de 4 à 10 et même un plus grand nombre de ces petits annélides. En se développant, tous ces germes acquièrent un accroisse- ment de 57 fois leur diamètre longitudinal ; ce sont eux qui finissent par former les lobes vitellins, lesquels consistent dans un grand nombre de cellules irrégulières, présentant de très- bonne heure un centre opaque et une périphérie transparente, Ainsi, tandis que dans les animaux vertébrés le germe n'est qu'un petit disque, qui se trouve auprès du sac vitellin déjà or AA Zoologie. 443 complètement forme. dans l’ovaire de la mère, nous voyons que dans les sangsues le viellus est une partie qui se forme _seulement plus tard dans la cavité du germe , en ce que celui-ci ne recoit pas d’albumine dans sa cavité centrale, mais seulement de la matière j jaune. Dans les vertébrés, le germe et le vitellus sont deux parties juxtaposées , et jusqu’à un certain degré inde- pendantes l’une de l’autre : dans la sangsue, au contraire, le _sac vitellin gît dans l’intérieur du germe, qui l’enferme de tou- tes parts; ce sac ne se remplit que tardivement. Ce que M. He- xold (1) a pris pour un petit germe particulier auprès du vite!- lus, n’est que le commencement de la production d’organes par- ticuliers. ; _ Les germes lenticulaires, qui renferment le vitellus , présen- _tent déjà des mouvemens et des fonctions animales, à une épo- que où ils n'ont qu’une demi ligne de diamètre et où ils sont _encore tout-à-fait transparens. Alors déjà ils sont pourvus d’une _ bouche et d’un conduit infundibuliforme, qui met en rapport la _Surface avec le centre plus opaque. Ce conduit manifeste des mouvemens de déglutition ; il se rétracte et s'étend alternative- ment : de la même manière le bord de l'animal exécute des mouvemens successifs de contraction et d'extension, en sorte qu'on observe sur lui, durant des heures entières , des ondula- tions qui tournent de gauche à droite. _ Quand, plus tard , le vitellus a pris une forme aplatie, alon- _gée, semblable à celle d’un haricot, l'embryon se développe de la même manière que dans les animaux vertébrés, c.-à-d., à la surface du vitellus, mais cependant avec les modifications sui- - vantes : : | Dans les xertébrés on voit se former avant tout la moëlle épinière et le cerveau ; auprès du vétellus des sangsues , au con- traire, on observe d’abord l’extrémité buccale du jeune animal; le disque de la bouche est déjà très-bien conformé lorsque le vitellus a deux lignes d’étendue ; il s'ouvre et se referme, et produit conséquemment du mouvement dans l’albumine qui l'entoure. Dans l'embryon des vertébrés la face dorsale se déve- .loppe ayant la face ventrale; dans les invertébrés l'inverse a lieu : mais dans l’une comme dans l’autre de ces deux classes (x) Untersuchungen über die Bildungsgeschichte der W. irbellosen Thiere im Eie. Marburg, 1824. Fol. avec pl. 444 Zoologie. | d'animaux , la partie de l'embryon qui n’est point tournée vers le pitellus, se forme la première; aussi, dans les vertébrés, la face ventrale regarde-t-elle le viellus , tandis que dans les in- vertébrés c’est la face dorsale. Le vritellus des sangsues, lors même qu'il n’a encore qu’une demi ligne d’étendue , est un sac ou plutôt une espèce d’estomac, qui reçoit par un orifice buc- cal une matière alimentaire albumineuse, qu’il transforme en fluide vitellin. Nous voyons au contraire que, dans les vertébrés, le sac vitellin existe déjà dans l'ovaire de la mère, et qu'il est rempli de son jaune, même avant la fécondation. Dans les ani- maux vertébrés il n’y a qu’une très-petite partie du sac vitellin qui se prête à la formation du canal intestinal de embryon ; un rétrécissement sépare bientôt le sac vite!lin du canal alimentaire; c'est à ce rétrécissement qu'on a donné chez les oiseaux le nom de ductus vitello-intestinalis. .Jamais le rétrécissement dont il s’agit ici n’a lieu chez les sangsues; chez ces dernières tout le sac vitellin se transforme en canal alimentaire ; il n’y a consé- quemment point dorifice ombilical. La peau de la petite sang- sue vient peu à peu couvrir tout le viellus, et l’enferme dans son intérieur; tout le long de la ligne médiane du dos il se forme une raie blanche qui indique l’endroit où se sont réunis les bords de la peau, après avoir fait tout le tour de la cavitc vitelline. l ù On voit d’après tout cela que le germe de ces animaux inver- tébrés jouit de très-bonne heure, avec Le sac vitellin qu'il con- tient dans son intérieur, des propriétés d’un animal vivant, et que le sac vitellin Iui-même parvient à constituer une grande partie de l’animal, savoir tout le canal digestif ; tandis que le germe des animaux vertébrés ne remplit que beaucoup plus tard des fonctions animales, telles que le mouvement, et que, d’un autre côté, le sac vitellin ne concourt que pour peu de chose à la formation du canal digestif; en général, le sac vi- tellin fournit d'autant moins au canal digestif, que l’animal est plus élevé dans l'échelle. | Le germe de la sangsue n’est donc originairement qu'un sac, et les organes particuliers de l’animal se forment en ce que les parois du sacs’épaississent, se perfectionnent. Les anneaux de la peau, qui représentent le squelcite, viennent seulement lors- que les fibres musculaires longitudinales et transversales exis- tent déjà. ; | Zoologie. 445 Les organes génitaux, qui, d’après M. Hérold, apparaissent très-tard dans les chenilles, se manifestent d’assez bonne heure dans les sangsues. On ne remarque les 10 yeux que vers la fin de la vie embryonnaire. Kuux. 347. MÉMOIRE SUR LE NOUVEAU GENRE Tmemisro de la classe des Crustacés, av. fig.; par M. F. E. Guérin. ( Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris ; T. IV, 1828 , p. 379). Le Crustacé qui fait l'objet de ce mémoire a été rapporté par M. Gaudichaud, du voyage autour du monde, de la corvette la Coquille. I] appartient à la famille des Uroptères de M. La- treille. Voici ses caractères essentiels: | . Tæemisro , Guér. Corps oblong, composé de 12 segmens; tête occupée entièrement par deux yeux à réseau, arrondie, non prolongée inférieurement en rostre. 4 antennes ; les supé- rieures plus courtes que la tête, courbées au bout; les infé- rieures beaueoup plus longues. 14 pieds; les 4 premiers courts, dirigés en avant, couchés sur la bouche et représentant les 2 dernières paires de pieds mâchoires des Crustacés supérieurs. Les 4 suivans beaucoup plus grands, terminés par un crochet dirigé vers la queue; la 5° paire très-longue, dirigée vers la bouche , ayant l'avant dernier article grêle, fort long, garni d’épines en dedans et terminé par un crochet. Les 4 derniers, de moitié plus courts, dirigés et conformés de même, mais sans dents à l’avant-dernier article. Queue terminée par 6 appendi- ces natatoires, longs, aplatis bifides à l'extrémité; 3 paires de filets également natatoires sous les trois premiers segmens de la queue. Une seule espèce : Ta. Gaudichaudit Guér. Th., corpore elongato, lateo; capite globoso; antennis inferioribus ; pedibus inæqualibus , quinto pari longissimo , caudæ appendicibus pla- nis , ciliatis. Long. 9 lignes; couleur dans l’alcool, jaune pâle, tête brunâtre. L'animal est représenté en grandeur naturelle, grossi et avec les détails zoographiques des organes extérieurs. 348. I. ORGANES RESPIRATOIRES DES ARACHNIDES ; par J. MüLtEr. ( {sis ; Tom. XXT, cab. 7, p. 709, avec fig. au trait ). 349. II. REMARQUE SUR LES TOILES D'ARAIGNÉES, et l'instinct de ces’animaux ; par le même. ( Zbid. ; p. 711). Dans le premier de ces mémoires, de trois pages, M. Müller 446 Zoologie. décrit les organes de la respiration des Arachnides; et dans le second, de six pages, la manière dont les Æpeëra rot leurs toi- les ; mais sans rien présenter qui soit nouveau. S—s, 350. MÉMOIRE SUR LE SYSTÈME TÉGUMENTAIRE ET MUSCULAIRE DE L’ARAIGNÉE AVICULAIRE, lu à l’Académie des sciences, le © juin 1829, par M. Srraus. L'auteur annonce qu'il se propose de publier un ouvrage sur toute la classe des Arachnides! Il y donnera l’anatomie com- plète avec figures des trois espèces qu'on peut considérer comme présentant le type des trois principales familles de cette classe, c’est-à-dire la grande araignée de Cayenne, vulgaire- ment connue sous le nom d’Araignée aviculaire , du Scorpion d'Afrique et du Limule cyclope. Dans le mémoire qu'il a soumis au jugement de l'AG Em TE ; M. Straus donne l'anatomie complète des systèmes tégumentaire et musculaire du premier de ces types. Il expose les considéra- üons sur lesquelles il fonde sa classification. Linnæus ét la plu- part des naturalistes qui sont venus après lui ont généralement classé les animaux d’après la présence, l'absence ou les modif- cations qu'éprouve un même organe. Ce principe, très-bon tant qu'on ne considère que des animaux chez lesquels l'organe choisi pour servir de base à la classification conserve une cer- taine prédominance, ne l’est plus, suivant l’auteur, quand chez quelques uns d’entre eux il tend à devenir rudimentaire, où qu'il se trouve dominé par d’autres organes : ainsi les appareïls de la respiration et de la circulation sanguine, qui jouent un rôle fort important dans tout l’embranchement des vertébrés, ne sont plus que d’une importance secondaire chez les animaux articulés, où ces organes varient considérablement , tandis que la Matt des autres parties du corps changent très-peu; ce fait est surtout remarquable chez les Crustacés. Dans la classe des Arachnides , l’un des ordres respire par des poumons, et le sang circule dans des vaisseaux fort com- pliqués ; l’autre respire au contraire par des trachées et n’offre plus de vaisseaux sanguins. À ces deux ordres, si differens sous le rapport de la respiration et dela circulation sanguine, l’au- teur en joint, pour former la classé des Arachnides, un troi- sième, composé du seul genre Lénule, qui respire par des Zoolope. 447 branchies et qu'on avait pour cette raison placé à tort parmi les Crustacés , animaux avec lesquels il n’a d’ailleurs aucun autre rapport, tandis que chez les Arachnides il trouve des affinités très-naturelles. En introduisant ainsi les Limules dans la classe des Arach- nides , et en éloignant de celle-ci la famille des Pycnogonides, que l’auteur regarde comme de véritables Crustacés, les carac- tères essentiels de la classe sont : wx sternum cartilagineux inté- rieur, des pattes rayonnant sur le sternum extérieur commun , point de tête ni d'antennes. L'auteur divise la classe en trois ordres : les Arachnides pul- monées , les Arachnides branchifères { Limules ), et les Arach- nides trachéennes. 11 place en tête du premier ordre la famille des Scorpions, qui se rapprochent des Crustacés, et avoisinent le genre Écrevisse , avec lequel elle a les plus grands rapports. La seconde famille , ou celle des Aranéides , se lie à la première par les Phrynes; l’ordre des branchifères se rattache aux Scorpions; et enfin le troisième, ou celui des Arachnides trachéennes, fait suite aux pulmonaires , en les avoisinant par le genre Faucheur. 351. SUR LA RESPIRATION DES INSECTES, spécialement sur la res- piration intestinale de l’Æeschna grandis ; par le D° Sucrow, de Mannheim. {Heusinger. Zeitschrift f. d. organische Phystk ; Tome II, 1°° n°, 1828, pag. 24.) Les insectes offrent des particularités remarquables dans la fonction respiratoire ; le mode de cette fonction est triple selon le milieu qu'habitent ces animaux. La plupart d’entr’eux res- pirent l’air atmosphérique pur; ceux qui vivent dans l’eau sont obligés de venir souvent à la surface pour puiser une nouvelle quantité d’air; enfin, d’autres, tout-à-fait aquatiques, décom- posent l’eau pour en extraire Le à leur usage. Pour ré- pondre à ces modes différens de la respiration, les premieres votes aériennes sont disposées de trois différentes manières ; on les trouve sous la forme 1° de stigmates; 2° de branchies; 3° d’un anus dans la respiration intestinale. Les stigmates, chez les insectes aériens, offrent de nombreuses modifications , selon les ordres et selon les périodes de la vie individuelle, Chez les larves des Coléoptères aquatiques, p. ex. de l'Aydrophilus piceus, il n’y a que deux orificés respiratoires 448 Zoologie. N° 35: sur les côtés de l'anus, et point de stigmates sur le reste du: corps. Ces larves se tiennent constamment au fond de l’eau dans’ le limon. Les insectes parfaits, chez lesquels des stigmates se sont développés sur les côtés du corps, sont au contraire obli- gés de venir fréquemment à la surface, et ne peuvent se passer d’air que pendant une 1/2 heure, tout au plus. Les branchies sont ou des lamelles membraneuses ou des tu- bes sur lesquels les trachées se distribuent ; elles servent à ex= traire l’oxigène contenu dans l’eau. Les larves des Éphémères offrent cette disposition. Au moindre mouvement de la larve les branchies entrent en vibration, et ce mouvement s’observe même dans l’état de repos lorsque l'animal a besoin d’une nou- velle respiration. La même chose , à peu près, se remarque chez la larve de l’Agrion puella. Les tubes membraneux, situés sur les côtés de la partie postérieure du corps des larves dela Sem- blis lutaria, servent de support aux trachées qui sont simples. Ces tubes exécutent les mêmes mouvemens vibratiles lorsque l'animal a besoin d’une nouvelle quantité d’oxigène. | Chez les larves des Libellules et des Zeschna, qui ont une res- piration intestinale, l'air destiné à la respiration entre par l’a- nus dans l'intestin rectum, dont l’organisation est admirable ment disposée pour cette fonction. Ceite organisation est chan- gée dans la métamorphose . ee , qui respire plus par des stigmates. Les secondes voies aériennes, ou les trachées, offrent 3 for- mes principales, déjà distinguées par M. Marcel de Serres, sa- voir : 1° la tubulaire; 2° l’artérielle; 3° la vésiculaire. Le fila-: ment en spirale qui constitue la tunique moyenne de la paroi des trachées, ne manque pas dans les trachées vésiculaires, comme l’ont pensé MM. Meckel et Marcel de Serres ; il s’amin- cit seulement sur les renflemens vésiculaires et y forme des ban- des plus ou moins rapprochées entre elles. Ces bandes sont sans doute les cerceaux cartilagineux demi-sphériques, dont a parlé M. Marcel de Serres; mais les uscles particuliers qui, selon cet auteur, mettent ces cerceaux en mouvement, ne sont pro- bablement que le résultat d’une illusion d'optique, car dans tout le système respiratoire, il n’y a de fibres musculaires qu'autour de la face interne des stigmates. Le mécanisme de l'inspiration et de l expiration chez les in- | Zoologie. 449 sectes, dépend de la systole et de la diastole du cœur. Chez les Acheta , les Melolontha, les Fullo, etc. , l'élévation et l’abaisse- ment alternatifs de l'abdomen indiquent le système des mouve- mens respiratoires. L'air inspiré à chaque systole du cœur vient stimuler incessamment tous les organes de l’insecte , de là aussi la vivacité et l'énergie des mouvemens de beaucoup de cés animaux, supérieurs , sous ce rapport, aux oiseaux eux-mêmes. . Les organes respiratoires se modifient selon l’âge de l’insecte, et souyent dans l’état parfait ils n’offrent plus de traces de leur organisation primitive. Tels sont ceux de l’Hydrophilus piceus , dont il a déjà été question. M. Suckow en donne la description et la figure ; le mécanisme de la respiration chez cet insecte a été fort bien décrit par M. Nitzsch dans un mémoire sur la res- piration des Hydrophiles. ( Voy. Reiïl et Autenrieth : Archiv Jür die Physiologie ; Tom. X , 3° cah., p. 440.) Mais un fait des plus remarquables, c’est la respiration intes- tinale de la larve de l’4eschna grandis. L'appareil respiratoire commence dans la partie renflée du rectum, dont les parois sont revêtues d’un immense nombre de tubes aériens, courts et en partie libres. C'est par l’anus que l'air arrive aux trachées. Les tubes aériens sont fermés, mais à parois si minces que l'air y pénètre abondamment. La partie antérieure du rectum est très- dilatée, ovale, extrémement musculeuse et entourée d’un lacis de faisceaux musculaires. À sa face interne, on remarque 5 dou- bles rangées de plis transverses disposés alternativement et of- frant l'aspect de feuilles pinnées, dont les tubes aériens s'élèvent , obliquement , sous forme de franges. Chaque rangée se compose de 16 paires de houppes de trachées; le rectum contient donc en tout 80 paires de ces houppes. Les rangées sont séparées par des sillons musculaires qui donnent au rectum l’élasticité néces- saire pendant la respiration. La partie antérieure du canal in- testinal est revêtue de trachées fort courtes, et au-dessus de l'insertion de l'estomac, il communique avec une large trachée vésiculaire. Les trachées se réunissent par groupes en des ra- meaux plus gros qui aboutissent à 6 trones principaux. Deux de ces troncs sont très-gros et situés immédiatement sous les tégumens du dos. Ils parcourent sur le canal intesti- nal la longueur du corps, font une forte inflexion à leur en- trée dans le thorax , fournissent des branches considérables au B. Tome XVII. 29 | 450 . Zoologie. cœur, et se ramifient dans le thorax et dans latête. Leur volume en fait de vrais réservoirs ; ils s’anastomosent par des branches transversales avec deux troncs qui naissent également du rec- tum pour suivre en serpentant les côtés du canal intestinal. Dans l’msecte parfait les deux gros troncs recoivent directement l'air du dehors par la voie des stigmates, mais ils sont moins gros que dans la larve, et situés plus latéralement. Les bran- ches naissant du rectum satrophient dans le passage à l’état parfait, vu que l’organisation du rectum est également changée. Deux troncs assez droits et courts naissant de la partie anté- rieure du rectum, appartiennent au système digestif et se dis- tribuent dans les parois de l'estomac et de l’œsophage. Toutes les trachées, à l'exception des tubes intestinaux, sont de cou- leur rouge-brune, qui devient plus pâle vers la tête et blanchä- tre à la surface abdominale. A la partie antérieure du rectum vient aboutir une vessie aé- rienne assez grosse, en forme de flacon; sa fonction consiste à faciliter à lanimal l’ascension et la descente dans l’eau. La stfuc- ture musculeuse de ses parois et sa situation voisine de l’appa- reilrespiratoire, montrent qu’elle exerce sur lui une action vo- lontaire. C’est un réservoir aérien qui peut suppléer temporai- rement à l'air du dehors, lorsque son accès dans le rectum est empéché par l’accumelation des matières fécales. Dans le pas- sage à l’état de nymphe, cette vessie aérienne s’atrophie, et vers la fin de la métamorphose il‘n’en existe plus de trace. Le rectum lui-même perd son volume, ses parois s’amincissent et les troncs trachéens quien partent s’oblitèrent ; en revanche, de nouvelles trachées se forment sur le dos, et les stigmates de linsecte parfait paraissent lorsque celui-ci s’est dépouillé de son enveloppe de larve. À la fin de son mémoire, M. Suckow s'occupe de l’exhalation chez les insectes, qui n’a lieu, selon lui, que par la voie des trachées ; il rapporte ensuite quelques expériences qu’il a faites sur les larves de la mouche des viandes ( Musca carnaria), pour reconnaitre la durée de leur vie, dans d’autres milieux que l'air atmosphérique , p. e. dans des solutions alcalines, acides, sa- lines, narcotiques, drastiques, des liquides spiritueux, des hui- les grasses et volatiles. Il résulte de ces expériences que l’action vitale chez les insectes à l’état de larve, est beaucoup plus in- Zoologie. 451 tense ét la vie plus tenace que chez les insectes parfaits. Les larves sont moins affectées que ces derniers par les solutions caustiques, narcotiques ou autres, dans lesquelles on les plonge. usiéurs larves se sont parfaitement bien rétablies et ont con- tinué à se développer après avoir été retirées, au moment de pé- rir, d’une solution d'extrait de belladone, d’arsenic, de subli- mé-Corrosif et même d'acide hydro-cyanique concentré. La mouche à l’état parfait meurt immédiatement lorsqu'on la plonge dans un pareil milieu, et la vapeur des acides caustiques lui est déjà mortelle. C’est la disposition de l'appareil res- piratoire êt du système nerveux, différente chez la larve et l'in- secte parfait, qui doit contenir la raison de cette différence. - Cest ce que l’auteur fait voir en comparant les deux âges de - Tinsecte. L’explication des figures termine ce mémoire. S. G. L. 352. ENTDECKUNG EINES EINFACHEN, VOM HERZEN AUS BESCH- LEUNICTEN Kre1s-Laures #7 den Larven netzflüglicher Insec- ten. — Découverte d’une circulation simple, activée par le cœur dans les larves des Insectes névroptères; par le D' Ca- Aus , avec 3 planches. Leipzig, 1827 ; Voss. "353. REMARQUES ADDITIONNELLES SUR LA CIRCULATION SANGUINE PANS LES INSECTES, et notamment dans les insectes parfaits; » parle prof. Carus, de Dresde. (Zsis; T, XXI, 5° et 6° cah.; 1828, p.477.) $ Le Semblis viridis Fabr. offre une circulation fort dis- tincte dans les aîles, non seulement pendant quelques heures , mais encore 2 où 3 jours après son passage à l’état parfait. Cette circulation est vive, énergique, et continue d’avoir lieu, même sous les circonstauces les plus défavorables. Un insecte qui venait d’éclore de sa nymphe fut fixé sur une plaque de verre, avec un peu de mucilage de gomme arabique, de ma- nière qu'il était placé sur le dos, les pattes et la tête libres, et les aîles étendues; la circulation ne cessa que le surlendemain, à la mort de l'animal. L | On observa de la même manière le phénomène sur quelques Éphémères ; lé sang coule toujours le long du bord interne des _aîles et revient par le bord externe. : Dans les Insectes dont les aîles ont des veines sans anasto- 29. 452 Zoologie. moses, on ne voit point de circulation (comme dans beaucoup d'Hyménoptères, de Diptères) ; mais le D°Thienemann a trouvé une circulation très-vive dans les aîles d’un Æristalis apiformis , Diptère dont les veines s’anastomosent dans ces parties; le mouvement circulatoire a cessé 12 heures après que l’insecte eut passé à l’état parfait; chez des individus pris à l’état libre on ne vit plus de traces d’une circulation; on n’en trouva pas davantage chez des Syrphus, des Milesia, des CArysotoxzum pris dans l’état de liberté, quoique les veines de leurs aîles s’a- nastomosent. Chez les Coléoptères, la circulation est nulle dans les aîles, mais chez plusieurs d’entre eux, on l’a reconnue dans les Éb- tres. M. Carus la découvrit d’abord chez le Lampyris noctiluca ; -elle se fait par pulsations et avec une grande vivacité; la sec- tion des Élytres donne lieu à une forte hémorrhagie. M. Reichen- bach a vu la circulation dans les Élytres du Zycus sanguineus, et le D’ Thienemann dans celles du Aelolontha Frischi, du Dermestes lardarius et de la Chrysomela Menthæ. Mais l’opa- cité des parties a nécessité l'emploi de la lumière directe du so- leil pour ces dernières observations. 11 résulte de là que les insectes parfaits ne jouissent pas de la circulation sanguine à un égal degré. Dans plusieurs genres de Coléoptères, sinon dans l’ordre entier, cette fonction persiste au moins dans les parties extérieures. Dès l’année 1812, M. Gruithuisen a déjà vu et soupconné l’existence d’une circulation sanguine dans plusieurs Orthoptères, et notamment dans le Gryllus viridissimus ( Beitræge zur Physiognosie. 1812, pag. 81; et Ueber Naturforschung. 1823, Augsbourg.) 354.1. SUR L'ATTACHEMENT QUE LES INSECTES PORTENT À LEUR PROGÉNITURE; par Thomas CARPENTER. { Gill’s Technical Re- posi.; Tom. IT, n° IV, p. 225.) | 355. IL. SUR LES FACULTÉS INSTINCTIVES ET RAISONNANTES DANS Les Ixsecres; par le même. (Zbéd.; Tom. III, n° VI, p. 327.) L'auteur s’est d’abord occupé à décrire les exemples d’affec- tion maternelle que les Punaises du noïsetier manifestent pour leur progéniture. Il poursuit ses recherches sur des Coléoptères dans leurs diverses démarches, soit pour préparer des nourri- tures , et les approprier à leurs petits, d’après leur nombre, soit Zoologie. 453 pour faire échapper ces jeunes êtres, lorsqu'un objet menaçant leur existence , comme l’homme, les approche de trop près, ou qu’il recherche la couvée, le nid de ces espèces. Une foule de preuves, dit M. Carpenter , m'a démontré que l'affection des parens pour leur lignée ne se borne point, comme on le croyait, aux races des animaux supérieurs ( à sang chaud), mais s'étend dans tout le règne animal des rangs inférieurs , suivant les lois de la nature. Il observa aussi qu’une Araignée ar- rangea, au moyen de ses fils de soie, une feuille de chou ; avec beaucoup de peine, pour former un abri propre à recevoir ses œufs; elle forma d’abord une sorte de tente ou tissu comme en papier. La manière dont elle disposa ses filamens jusqu’au som- met de la feuille, et les longues fatigues pendant 3 jours que lui coûtèrent ce travail, les suspensions auxquelles cet exercice con- tinuel lobligeait pour reprendre ses forces, les entrelacemens des soïes pour arrêter les mouches et pour conserver une sorte de chaleur aux œufs, tout cela est décrit succinctement. A la fin du mois, l’Araignée retourne au nid pour voir si la nichée est éclose, et elle ne s’en éloigne pas beaucoup , comme pour veiller si la feuille de chou et toutes choses restent en place, où si la jeune famille trouve dans les mouches qui se prennent aux toiles dressées par la mère, de quoi fournir à sa subsistance. Telle est la sollicitude de la nature pour la conservation des es- pèces ! En mémoire de ces faits, l’auteur a placé dans son cabi- net tous ces insectes qu'il a fait périr à la vapeur de l’eau bouil- bte. 0 Un autre exemple est pris d’une Guépe fouilleuse {du genre Vespa }, ou maçonne (Sand Wasp), qui va chercher des che- nilles, les saisit par la tête, et dépose un œuf dans le corps de lArachnide pour la nourriture de la larve; mais ce fait était bien connu. On sait aussi comment les Sphex renferment dans des tubes de sable plusieurs chenilles contenant des œufs de Sphez , en même nombre ; puis les larves étant écloses et nour- ries de ces chenilles, peuvent sortir de leur prison terrestre. Tout cela est décrit par l’auteur, qui admire la précision des ‘travaux des mères pour la subsistance des larves jusqu’à - l’e- poque de leur transformation. Pour éviter que les chenilles ne se pourrissent , elles ne sont pas tuées par le Sphex , pour que les larves aient toujours une alimentation fraîche. Bonnet avait 454 Zoologie. N°S 354355 déjà publié des observations analogues. D'ailleurs, la larve, dans le corps de la chenille, ne dévore point les organes vitaux, mais seulement les parties graisseuses qui doivent RapSUUEr par la suite le papillon. L'auteur s'étonne de ce choix de maté- riaux fait par une larve dans l’intérieur d’une chenille, D’autres Hyménoptères, comme les Abeilles sauvagent, creusent des trous en terre pour le nombre des œufs qu'elle doit pondre, sans se tromper ; elle y dépase exactement la quantité de nour- riture nécessaire à chacune des larves qui en doivent sortir. M. Carpenter cite ensuite le Sphex fabulosa et ses mœurs dé- prédatrices, avec ses fortes mâchoires pour attaquer les insec- tes, les tuer, les apporter à ses larves, comme pour habituer celles-ci au meurtre et au carnage, à la manière des mammife- res et des oiseaux de proie. Les cavernes où ces jeunes monstres sont ainsi nourris, peuvent se comparer, dit M. Carpenter, à l’antre où Polyphème et le géant Cacus, anciens ogres de la fa- ble, dévoraient des humains. Cet auteur cite encore les larves des Silpha, des Necrophorus Vespillo, et d’autres Coléoptères créo- phages, qui éclosent dans les charognes et les dévorent en peu de jours; ces faits sont empruntés aux Mémoires de Gleditsch, insérés parmi ceux de l’Académie de Berlin, pour 1752. Nous avons aussi publié une multitude d'observations ana- logues aux précédentes dans notre Histoire des mœurs de l’in- stinct des animaux, ct lon pourrait penser que plusieurs de- scriptions de l’auteur en sont imitées (1); cependant il en em- prunte aussi à divers autres ouvrages, comme à l’Entomologie de Kirby et Spence, Tom. 1°, p. 558, sur l’affection que le Cimex griseus marque pour ses petits. Déjà son histoire avait été tracée par Degéer. Les mères conduisent avec une sorte d’anxiété leur jeune famille, et leur font apercevoir les dangers. Les Perce-oreilles ne montrent pas moins de tendresse mater- nelle, d’après Degéer et Frisch ; surtout pour leurs petits à l’é- tat de larves et avant le développement des aîles. Dans le second article, l’auteur dit qu’on n’a point encore bien défini le terme éastinct qu'emploient une foule d’entomolo- (1) Cela est certainement évident aux pages 337 et 338 du n° 18 du Technological Repository, daus l’article de M. Carpenter sur les facultés instinctives et raisonnantes des insectes , au sujet des abeilles ; les idées sont absolument exprimées de même ; mon ouvrage est de 1822. Zoologie. 495 gistes pour désigner les opérations surprenantes de beaucoup de tribus de ces petits SpARAUE, et qu'ils mériteraient que quel- que main habile s’occupât à tracer plus complètement leur his- toire. D'abord , l’auteur parle des Phryganes à l’état de larve aquatique, et ” talent qu’elles ont de se former une habitation dans un tube composé de petit gravier et de buchettes en bois ou en feuilles soudées fort solidement par une sorte de ciment. Ces larves vivent ainsi à l'abri d’autres espèces voraces, en se retirant dans cette sorte de cellule ou de guérite. Il y croit re- connaître une sorte de raisonnement dans la manière dont la larve attache son tube ou le dispose pour n'être Le: entrainée par le courant des eaux. . Le même auteur cite encore, dans les Ichneumons, la manière doit les larves et chrysalides percent l’espèce de prison où leur mère les avait enfermées avec de la nourriture, et la disposi- tion de ces cases, ayant une sorte de porte; tout cela paraît à M. Carpenter le résultat d’une série de raisonnemens appropriés à ces espèces. Les chenilles apportées par une guèpe maconne à ses larves , pour les nourrir, comme il a été expliqué plus haut, lui semblent également offrir des preuves de raisonnement. C’est surtout dans les rapports singuliers que Huber a observés entre les Fourmis et les Pucerons , que M. Carpenter voit manifeste- ment une haute raison dans toutes les circonstances de leur vie et de leurs relations réciproques; il n’y a, selon lui, aucun au- tre moyen de les expliquer. Quel n’est pas le raisonnement , d’après lui, du Brachinus crepitans , ou Bombardier , lorsque , approché par son ennemi, le Calosoma inquisitor, carnassier, il lui lance sa bordée de pétards par l’anus , et le met en fuite, en les répétant s'il le faut{ Sans doute, d'après M. Carpenter, le Bombardier doit bien rire ensuite . la frayeur de son brave assaillant. Dans l'hiver de 1826, l’auteur a examiné avec admiration une tente de soie que s'était pratiquée une nichée de chenilles pour se garantir tant du froid que de l'humidité; il décrit leurs procédés pour construire ce Lissu. | Les Coléoptères ont leur tour. Un scarabée pilulaire , en Ita- lie, est fort remarquable par la manière dont il enveloppe ses œufs dans une pelotte de bouze de vache ou de fiente, dont illa roule, pour l’arrondir , du haut d'une sommité, en scene 496 Zoologte. ce manége, pour consolider cette masse et en resserrer les parties. | L'auteur rapporte encore comment s’y sont pris deux four- mis pour porter un ver trop lourd pour une seule. Le D° Darwin attribue aussi à la raison , ajoute M. Carpen- ter, l'adresse avec laquelle une grosse mouche évite les allées sablées des jardins et les autres empêchemens de marche, qui semblent être le résultat de la réflexion dans l'esprit de cet in- secte, autrement ses actes lui paraissent inexplicables. « Une chose m’empêche, donc il faut que je la repousse », telle est la chaîne du raisonnement qui doit se passer dans son petit cer- veau. _ Nous pourrions suivre l’auteur dans ses autres exemples pris tantôt de Huber , tantôt de l'ouvrage de Kirby et Spence, sur- tout dans leurs Lettres sur l'instinct et l'habitation des insectes. Les architectes de la tour de Babel, dit-il, n’ont pas fait d’ou- vrage plus gigantesque que certaines fourmis n’en construisent, de temps immémorial, dans leurs demeures , avec des arches imposantes, des dômes hardis, des colonnades immenses pour de si fréles insectes, bien supérieurs aux Pharaons qui ont élevé leurs pyramides dans l'antique Misraim. Etque dire de telsètres qu'aucun ancêtre n’a pu instruire ni perfectionner dans les mé- caniques, ni de ces espèces tisserandes brochant des étoffes de soie avec un art plus savant que celui des anciens Tyriens ? N’est- ce pas eux qui nous ont montré l’art de former du papier, du carton et d’autres objets de nos modernes manufactures ? Ja- mais les peuples des antiques cités de Babylone, de Ninive, de Rome, de Pékin, au milieu de leurs pompes impériales, ont-elles montré des palais et des édifices aussi glorieux que ceux des ter- mites et des abeilles, etc. La divinité même se révèle dans les œuvres magnifiques de ces faibles créatures, etc. Nous ne pousserons pas plus loin l'analyse de ce travail, qui, quoique intéressant, n'offre que peu de faits nouveaux; M. Car- penter eût dù ne pas craindre de citer les noms des auteurs fran- çais auxquels il a sonvert emprunté, mais on sait que pareil usage est fort commun en Angleterre. J 5 + VIREY. 356. OBSERVATIONS SUR LE GRAND FRÉLON BRUN DE La NOUVELLE- GazLus Du Sun, sous le rapport de. l'instinct; par le Rév. Zoologie. 457 John M'Ganvre. Lues à la Soc. Wernerienne d’hist. nat. le 12 janv. 1828. ( Edinb. new philos. Journal; avril-juin 1828). La Nouvelle-Galles du Sud possède plusieurs espèces remar- quables de Frélons. Il en est une, petite et noire, qui construit des cellules tétragones , de 3 lignes de long environ , dans les- quelles on trouve quelquefois des petits au nombre de 10 à 12. Ce nid est souvent fixé à la feuille d’un arbre à gomme ( Mimo- sa ? ), et caché par le feuillage auquel il tient par une glu très- solide. On trouve un autre petit nid fort beau, dont les habitans n'ont pu être reconnues ; sa forme est plus régulière que celle des alvéoles de l’abeille ; il est en forme d’hexaèdre, et ses angles forment des arètes arrondies. Le nid du grand Frélon noir et brun est très-remarquable; il est fixé à la branche d’un arbre, et quelquefois aux rameaux d’un buisson , par le moyen d’une petite proéminence, en forme de bouton, composée d’une matière tenace, sèche etgommeuse, impénétrable à l'humidité , et disposée par écailles imbriquées. Lorsque ce pédicule à atteint la longueur d’un pouce environ, les Insectes commencent à y fixer leurs ceilules ; à mesure que le nombre des cellules augmente, ils ajoutent aussi de nou- veaux matériaux au pédicule. Les cellules ont toutes à peu près la même longueur { d’un pouce et demi à 2 pouces ); leur fond tourné en haut du côté de la branche de support (car l’extré- mité ouverte est toujours dirigée en bas, et les cellules se con- ” struisent de haut en bas ), est recouvert d’une substance gom- meuse , d’un aspect soyeux, mais sèche et cassante. Le fond des cellules est d’une forme circulaire, le bouton et le pédicule de forme pyramidale. Le fond de chaque cellule est recouvert d’une substance mince et papyracée; une substance glutineuse durcie unit entre elles les parois des cellules ; en bas, les nids sont arrondis et circulaires sur un plan horizontal. Les cellules ne sont pas tou- jours exactement hexagones, mais elles sont disposées sur des rangées très-distinctes ; elles sont moins élégantes que celles des abeilles, et ne renferment aucun liquide; elles ont à peu près + de pouce de diamètre. La largeur du nid entier ne surpasse guère le diamètre du fond d’un chapeau. Le nombre des Insectes appartenant à un de ces nids est peu 458 Zoologie. considérable, et s'élève quelquefois à 12 ou 20,ou quelques-uns de plus. Une fois que les cellules ont recu leurs œufs , elles sont fermées avec une masse papyracte. | Les piqüres de ces insectes sont extrémement douloureuses, et 1] n’y a que les cochons qui ne les craignent pas. L’insecte à l’état vivant est fort beau ; sur le fond noir deson corps se dessinent un certain nombre de bandes jaunes-brunä- tres qui entourent le cor ps; les pattes et les aîles sont de la même couleur; le reste du corps est d’un beau noir velouté, et l extré- mité des aîles est légèrement teinte de pourpre. La première paire de pattes remplit très-habilement l’office de mains. C'est la structure de ces pattes qui explique la forme hexa- gone des cellules. Pendant les grandes chaleurs, on peut voir ces insectes faire le tour de ces cellules et s'occuper de leur con- struction. Après avoir ajouté avec la bouche une parcelle de nouveaux matériaux, l’insecte applique étroitement le corps contre l’une des parois de la cellule, et, après avoir embrassé celle-ci avec ses pattes de devant, il en pétrit les parois en exé- cutant un mouvement assez constant de haut en bas et de bas en haut. La matière encore molle et flexible des parois de la cellule doit necessairement se mouler sur les côtés et les angles qu’of- frent les pattes de l’insecte, et ce qui prouve qu’il en est ainsi, c’est que le fond est arrondi, et que la forme hexagone ne com- mence qu'à la hauteur de la cellule où l’animal à pu appliquer son corps à la paroi extérieure, et embrasser la cellule avec ses pattes. L'auteur a mesuré les différens articles des pattes anté- rieures d’un frélon adulte, et il a trouvé que la longueur des fé- murs correspondait parfaitement à la largeur des paroïs de 60 cellules d’un nid de ces Insectes. | Il résulte de Jà que la forme hexagone que ces animaux don- nent à leurs cellules s'explique par leur organisation , et que l'instinct qu'on a toujours invoqué pour cette explication doit étre reculé d’un degré. Un autre exemple de même nature est fourni par un imsecte Lépidoptère, le bel Atropos Belladonna. La chenille de cet in- secte se forme un nid pyramidal, quelquefois circulaire , com- posé de petits rameaux de végétaux. Lorsqu'elle est en voyage, et qu’elle monte sur un arbre, l’on voit quelquefois son nid être attiré vers le haut par petits intervalles; en observant l’insecte Zoologre. 459 lui-même, on voit sa tête se porter successivement d’un côté et de l’ac autre , comme pour explorer quelque chose; le fait est que ces mouyemens n’ont pour but que de fixer à l'arbre un fil, et del le renforcer ensuite; lorsqu'il est assez fort pour supporter le poids du corps, la chenille étend ses pattes de devant, le sai- sit et s'élève, comme sur une échelle de corde. Les degrés de cette échelle sont toujoursà la même distance les uns des autres, et cette distance est toujours celle qui sépare la bouche de la première paire de pattes. L’échelle est construite de telle ma- niére, quesi le degré supérieur vient à se rompre, le second est là pour soutenir l’insecte. - L'on voit que, si d’un côté ce phénomène peut être rapporté à l’instinct, il ne paraît plus de l’autre qu’un simple effet méca- nique de l’organisation de l'animal. C’est une grande source d’erreur, en histoire naturelle, d’at- tribuer beaucoup de phénomènes à un effet immédiat de l'in- stinct. Il ne faudrait recourir à ce dernier, que lorsqu'il est im- le de trouver aucune cause à laquelle on puisse raisonna- | lement les rapporter; car , si-on voulait s’en tenir aux causes secondaires, tout phénomène dans la nature pourrait être dé- duit de l'instinct. C’est l'ouvrage d’une bonne philosophie de dévoiler les moyens par lesquels la nature arrive si merveilleu- sement aux effets qu'elle a voulu produire. S. G. L. 357. SUR LES ANTENNES DES COLÉOPTÈRES , et Un nouveau genre de cet ordre appelé Psygmatocerus ; par M. Perry. (sis ; 7° cah., P- 737, avec fig.) M. Perty fait remarquer avec raison que la forme des anten- nes, ,d où l'on tire les principaux caractères des familles chez les Insectes, offre si souvent des exceptions, qu'on ne doit la con- sidérer dans la classification que comme caractère secondaire. En effet, il n’est point de famille, quelque naturelle qu’elle soit, comme celles des Longicornes, des Lammellicornes, des Serri- cornes, etc., qui n’ait quelque genre dont les antennes n'aient une autre forme que celle de la plupart de ces organes dans les autres ; outre cela, la méme conformation des antennes se re- trouve dans plusieurs familles plus ou moins éloignées. Dans | le nouveau geure Psygmatocerus , appartenant aux Lon- gicornes, les antennes sont en éventail, au lieu d'être en soie ; 460 Zoologie. ses caractères sont: Antennæ 11-articulatæ , articulis à ultimis flabellatis. Mandibulæ corneæ , validæ, porrectæ, bréves, acutæ, angulo ferè recto armatæ, supra emarginatæ. Palpi? Mazxillæ ? Labrum minimum , transversum , exsertum, antice pilis longis véllosum, obsolete emarginatum. Labium brevissimum, corneum, connatum , reflexum , lateribus dente valido corneo munitum. L'esp. unique Ps. Wagleri : testaceo-rufescens, pilosulus , tho- race supra piceo, cicatricoso, elytris pallidè cènamomeis, glabris. Long. 16 lig., larg. 4 +. Du fleuve des Amazones. S—<. 358. DESCRIPTION DE QUELQUES INSECTES Coriorrènss de la - collection du Rev. F. W. Hope, av. fig.; par M. W. Kirar. (Zoolog. Jourr. ; n° XII, 1828, p. 520). Famille des Scaragéines Mac L. 1° Genre Scarasæus M. L.: Sc. femoralis K. : Naso sex den- tato , prothorace dilatato se es , Jemoribus anticis maximis dit- latatis. Long. du corps, 1 + de pouce. Hab. au Soudan. Cette espèce doit former un nouveau type dans le genre Scarsbæus. 2° Genre DrerAnoCERUS Kirb. : Maxillæ lobo superiori magno concæo, palpi mazillares articulo extimo reliquis longiort ellip- tico ; labiales cylindrici, articulo extimo brevissimo et feré obso- leto ; caput masculum cornutum ; prothorax masculus bicornis ; scutellum tectum. Elytra porcata. Ce genre se range entre les Onitis et les Oniticellus. | Dr. Xërbis Hoppe Mss. Long. 1 © lig. Hab. au cap de Bonne- Espérance. 3° Genre Oxiris: O. ambigua: grisea obscura, prothorace reticulatim elevato-lineato , elytris pre qe E tibuis anticis ar- cuatis. Long. du corps, 4 pouc. +. Hab. : du cap de Bonne- Espérance. Famille des RureLipes Mac L. 4° Genre Curysina Kirb.: Masus subelongatus , rotundatus, margine recurvo; labrum obtusangulum ; mandibulæ magre , supra concavæ, sublus convexæ, crassæ, exlus rotundatæ ; labium subtrapezoideum, apice subemarginatum; maxillæ..Palpt maxillares quadri-articulati; articulis 1° et 2° brevibus ; 2° sen- sim crassiori extimo incrassato ; palpi labiales 3-articulati ; arti- culo 2° 1°, et 3° 2° longioribus et crassioribus. Antennæ ‘10-arti- culatæ ; et ferè ut in Areodé et Pclidnoté cubitus 3-dentatus ; E nainaidft Le Eee Zoologie. - 46r unguiculi simplices. Prosterrum ponè pedes anticos rectum, ver- tice planatum ; mesosternum conicum. Ce genre est voisin du genre Pelidnota Mac. L. Esp. Car. peruviana. Long. du corps, 1 po. £. Hab. au Pérou. Cette espèce offre une particularité remarquable, savoir: sa couleur verte sur le dos qui s’enlève par le frottement, et le fait paraître noir. Section des HÉTÉROMÈRES Geoffr.; tribu des TaxicoORNES Latr.; famille des CossyPæipes Kirby. 5° Genre EucrPxaLus K. : Oculi cingentes vel suprà et infrà contiguti, nasus rotundatus , subemarginatus, labrum transver- sum. Palpi mazxillares quadriarticulati, articulo x° brevissimo ; 2° elongato, arcuato, clavato ; 3° brevi, apice incrassato , extimo magno, compresso, securiformi; palpi labiales brevis triarticu- lati; articulis duobus primis brevissimis, subtriangularibus , -extimo ‘securiformi. Antennæ filiformes; articulo 3° reliquis dongiori ; articulis 5-10 turbinatis majoribus, cum ultèmo subovali clavam formantibus, Corpus fere ut ir Helæo , disco longitudi- naliter elevatum, lateribus explanatis reflexis. Prothorax anticé sinu magno ad recipiendum caput; prosternum carinatun ; me- sosternum anticé excavatum; metasternum apice rotundatum ; tarsi pulvinati. _ Ce genre est voisin du genre Helœus Latr. - Esp. E. gtbboseus ; piceus , elytris basi gibbosis punctato-stria- tis , bicarinatis, margine explanato lœvissimo. Long. du corps, 9 lig. Hab. dans l’Australasie. 6° Genre Apezivm Kirb. Ce genre doit former une famille à part, sous le nom d’Anecranx, que M. Kirby rapporte aux Blapsides. I\ en décrit une espèce nouvelle. A. Hopü ; nigro-æneum , ritidum thorace sub-lacunoso lævis. simo ; elytris striatis, strii punctatis ; interstitiis alternis sub- catenulatis. Long. du corps, 8 lig. Esp. voisine de l’A. Caloso- moides. | Les espèces décrites dans ce mémoire sont représentées par de belles figures coloriées. 359. No1E SUR LE MÉMOIRE DU CAPITAINE LECONTE, intitulé : nouvelles espèces de Coléoptères de l'Amérique du Nord; par M. Th. Sax. (Contributions of the Macluriar Lyceum ; Vol. I, n° 2. Juillet 1827, p. 38.) Voy. le Zuller,, Tom, V, n° 116. 462 Zoologie. Selon M. Say, le Colaspis infuscata Leconte est le C. ms notata Say; V Anthicus murinipennis Lec. est l'A. bicolor Say ; le Molorchus affinis Lec. est le M. bimaculatus Say , et le Chrÿso- nula scalaris Lec. est probablement le CA. decipiens Weber. 360. SUR LA FAMILLE DES CHALCIDIDE ; pa J. O. Wesrwoop, avec fig. (Zoological Journal; n° XII, p. 3). Ce Mémoire est divisé en 3 paragraphes. Dans le premier , l’auteur expose les principes qu’il a adoptés relativement à M nomenclature entomologique; dans le second il traite de Fhis- toire et de la nomenclature de la famille des Chalcididæ et de celle des Cynipidæ ; dans le 3° enfin, il examine les caractères de l’un des nombreux genres de la première de ces familles, du genre Cleanymus Latr. Le type de ce genre est le Diplolepis depressa Fabr. C’est sur cette espèce que l’auteur trace ensuite les caractères très-détaillés du genre Cleanymus. Le Cl. macu- lipennis (Diplolepis quadrus Fabr.) lui fournit le type d’un nou- veau genre, qu'il nomme CAerropachus, dont il trace également les caractères. Le Mémoire est terminé par des observations sur les afnités naturelles de ces genres. 361. SUR LES CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DU GENRE ForMICALEO Leach, avec la description de deux nouvelles espèces ; par le Rév. Landsdown Guizninc. Mém. lu à - Société Linnéenne de Londres, le 20 nov. 1827. L'auteur établit que, quoique les larves de ces Insectes soient communes partout en Angleterre, on n'a cependant rencontré en Angleterre aucun Insecte parfait traversant les airs. Ses deux nouvelles espèces sont les suivantes : 1° Form. Leacht; fuscescens, flavido-maculatus, alis hyalinis, subfalcatis , immaculatis, neuris ciliatis , oculis cupreïs , pedibus FASS. 2° Form. tarsalis ; RESTO fuscescens ,» fiavido-maculatus , alis hyalinis, unmaculatis, subfalcatis, neuris interrupté nigris, stig- mate nigro, pedibus flaventibus, atro-variis. Hab. Demerary. (Zoo- logical Journal ; n° XII, p. 599.) 362. HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES OU PAPILLONS DE France; par M. J. B. Goparr, Ouvragé basé sur Ja méthode eo Zoologie. 463 de M. Latreille, avec les figures de chaque espèce dessinées * ét'coloriées d’après nature , par M. P. Duménir. — Continué par M. P. A. J. Duroncxez. — Nocrurnes. To. IV, première ” partie, livr. I à XV. Paris, 1827-1828; Crévot. (Voy. le Bullet. ; Tom. XIV, n° 268). a, La publication de ce bel ouvrage se poursuit avec célérité : déjà sept livraisons de la 2° partie du Tom. IV ont paru, mais fous nous bornerons dans cet article à parler des 15 livraisons que nous ayons successivement annoncées , et qui composent la première partie de ce même Tome. De ces 15 livraisons, les 11 premières comprennent la suite et là fin du genre Noctuelle, les 3 autres sont consacrées aux genres Cucullie, Xanthie, SPA et Calyptre. Ce volume ést términé par une table alphabétique et synonymique des espèces qu’il contient. | IL'est impossible de voir un ouvrage plus séduisant au pre- mier aspect tant par la beauté du papier et de impression, que par l'élégance des figures ét le soin avec lequel elles sont enlu- minées. M. Duménil, par l'exactitude des dessins et les succès -qu'il obtient pour en faire conserver la vérité à l’enluminure; mérite les plus grands éloges. Il a su faire ressortir, avec un rare bonhéur, les différences souvent bien légères qui distinguent des espèces souvent bien peu distinctes entr’elles, telles sont la plupart des Cucullies et quelques Plusies. Le coloriage de plu- sieurs espèces de ce dernier genre présentait de grandes diffi- cultés à cause des taches et des reflets métalliques qui distinguent ces Noctuellites; mais cette partie a été si bien soignée, que l’on peut dire que dans aucun autre ouvrage du même genre les es- pèces dont il s’agit n’ont été aussi bien rendues. M. Duponchel a adopté les genres Cucullie, Xanthie et Ca- lyptre créés par Ochsenheimer, et le genre Gonoptère d’après M. Latreille. Mais en les adoptant, il en a développé les carac- tères qui n'avaient pas été donnés par leurs auteurs : ces carac- tères nous ont paru clairs et précis. M. Duponchel nous à paru aussi rendre avec précision etclarté les différences souvent dif- ficiles à saisir des espèces peu distinctes, et les descriptions nous ont paru, en général, bien remplir leur destination. Nous ferons remarquer parmi les nombreuses espèces de Noctuelles décrites dans les 32 premières livraisons de cette ue Zoologie. N° 362 re partie, la MNoctua Treitschkü Boisduval ,; nouvelle espèce très-voisine de la W. Chenopodii, elle vient de la Provence et du Languedoc. (Voyez le Bulletin ; Tome XIV, n° 268, d'après les Annales de la Société Linnéenne de Paris) ; les N. Bois- duvalii et Loreyi, celle-ci voisine de la N. pallens, la N. di- dymoides, toutes trois de la Provence où elles ont été dé- couvertes par M. de Saporta, et que décrit M. Duponchel pour la première fois. Il en est de même de la N. Dejean, ainsi nommée par M. Boisduval, et qui vient des environs de Prades, dans les Pyrénées orientales. La N. Lappo Dalman, qui vient de la Laponie; la M. suberis Boisduval, de la Provence et du Languedoc; N. Latreillei Dup., de la Provence et de la Bre- tagne ; les MN. contribulis et agathina Boïd., et Zeæ Dup., des env. de Montpellier ; la N. Hæœmatidea Passerini , des environs de Florence; N. lupula Hubn. Les genres Cucullie, Xanthie, Gonoptère et Calyptre ne contiennent aucune espèce nouvelle. On doit regretter que la coupe primitive de cet ouvrage aitété manquée à son origine, et que quelques dispositions d’ exécution en soient défectueuses. Il n’était d’abord question que de décrire les Papillons les plus marquans des environs de Paris, et de contenter les collecteurs plutôt que les entomologistes. Déjà quantité de livraisons avaient paru, quand enfn l'éditeur céda aux vœux de plusieurs naturalistes, et qu'il fut décidé qu'on publierait tous les Lépidoptères d'Europe. Godart, ce savant modeste et éclairé, enlevé sitôt à la science et à ses amis, fut donc obligé de suivre une route mal tracée. Ce n’est qu'après avoir terminé le genre Agrous d'Ochsenheimer, qu'il se propo- sait de donner une division méthodique des Noctuelles, et ce continuer la publication dans cet ordre. | M. Duponchel , continuateur de l'ouvrage, a donné une divi- sion des Noctuelles en 7 genres, dans les chservations prélimi- naires du Tome troisième des Nocturnes, et il y annonçait qu'il donnerait le complément du 1°° genre { Noctua), avant de pas- ser aux autres; mais malheureusement il n’a pas encore réalisé sa promesse, et nous voici arrivés au genre Plusia sans qu'il ait dit un mot d’une quantité d'individus appartenant aux cinq genres qui précèdent, et dont la plupart ont été décrits et pu- bliés par Hubner, Ochsenheimer, Treitschke et d’autres auteurs Zovlogie: 465, étrangers. Nous citérons entre autres les Noctuelles factuosa,. velo, par, calligrapha, congener, fraudatricula, Ripæ, annexa, perégrina , argillaceago, platinea , serpentina , argillacea, furva, connexza , bilinea , munda, fluxa, lapidea, caloris, flavida , amæna , candidula, atratula , ete., etc., etc. En supposant que M. Duponchel ne regarde point ces espèces comme nouvelles. il aurait été convenable, avant d’aller plus loin, d’en faire men- tion. ” En vain objectera-t-on la difficulté de se procurer tous ces. individus : avec une somme assez modique, on aurait pu, sans, doute, les acheter à Zurich ou à Vienne, ainsi que tous ceux. qu'on a déjà copiés d’après Hubner, tels que les Cuculia dracun- culé et spectabilis, la Xanthia evidens , les Noctua fibrosa et rupicola. Rien ne doit être négligé pour assurer la perfection d’un ouvrage aussi intéressant que celui dont nous parlons, et c’est long-temps avant qu'il soit question d'un lépidoptère qu’on doit s'être mis en mesure pour se le procurer. En ne prenant pas cette précaution, on risque, comme cela arrive quelquefois, de publier des figures copiées d’après des dessins inexacts, et qu’on est obligé de donner ensuite une seconde fois, quand la. comparaison de l'individu qu’on s’est procuré trop tard vient faire sentir la nécessité d’un nouveau dessin; c’est ce qui, pro- bablement, arrivera pour la plupart des individus figurés d'après Hubner, car tout le monde sait combien une seconde copie est déjà loin de l'original. Cependant et malgré ces observations critiques, nous croyons qu'il vaut mieux, quand on_wa pas une espèce, en copier les figures que les passer sous silence ; car il est important d’ètre complet, et que les souscripteurs ne soient pas dans l'obligation d’aller recourir à une foule d’ou- vrages rares ou chers. Nous aimons à penser que pour l'intéressante famille des Geometra , il n’en sera pas amsi, et qu'ayant eu tout le temps de se procurer d'avance toutes ré espèces connues et publiées, nous aurons un volume parfait sous le rapport d’une publica- tion méthodique, et que tous les dessins seront faits d’après na- ture. Nous conseillons de recueillir ensuite, dans un supplé- ment, toutes les espèces qui seront découvertes durant la pu- blication de l'ouvrage , en les donnant sur des feuilles séparées, B, Tome XVIL QE en 30 466 Zoologie. de manière à pouvoir les ajouter à la fin des volumes corres- pondans , pour faciliter les recherches. Nous avions lu et comparé attentivement le texte et les des- sins, et nous saisissons avec plaisir l’occasion de faire l’éloge de là précision et de l'exactitude apportée par M. Duponchel dans la description des individus (1). Le défaut d'indication des lo- calités se fait seulement sentir ; ceux qui étudient la science aï- ment à profiter des découvertes de leurs devanciers, et c’est applanir la difficulté de la recherche des insectes parfaits, que de dire un mot de leurs habitudes. Nous aimerions donc mieux, au lieu de nous dire si l'individu est plus rare en France qu’en Allemagne ou réciproquement, phrase qui se Te à la fin de la description de presque toutes les Noctuelles, qu’on nous ap- prit comment on peut la trouver et dans quelles localités? Nous savons qu'il ne faut adopter certains renseignemens qu'avec beaucoup de circonspection, mais nous verrions avec plaisir emprunter aux entomologistes de France quantité de dé- tails, plutôt que de les copier dans Ochsenheimer ou Treitschke, son continuateur, malgré l’estime que nous avons pour ces naturalistes distingués. Sur 173 espèces qui ont paru dans le 4° volume des Nocturnes, la description de près du tiers des Che- nilles est due aux étrangers, un quart est inconnu, il y a donc beaucoup à faire encore dans l'étude de cette partie de Fhistoire naturelle. Nous terminerons ces observations par un appel à l’éditeur contre cette singulière disposition de caractères et de lignes de la synonymie de chaque espèce, contraire à ce qui se pratiqne dans tous les ouvrages d'histoire naturelle. À quoi bon ce luxe de grandes capitales pour les noms établis sur une seule ligne? et pourquoi ne pas indiquer les pages et les figures des au- teurs cités ? enfin pourquoi chaque espèce n’offre-t-elle pas une phrase linnéenne latine? Il n’est pas permis de se soustraire à un usage généralement adopté, à une règle dont une incontes- table utilité à fait sentir le prix. à 363. HiSTOIRE NATURELLE DE L'O1KETICUS, NONVEAU GENRE DE LÉPIDOPTÈRES ; par M. Lanspowx Guizninc. (Mém. lu à la (1) Une erreur s’est glissée dans les chiffres romains qui indiquent en tête du texte le n° des noctuelles depuis 565 j jusqu'à 573, le n° qui vieut après 565 est 556, et l'erreur se continue jusqu’à Ja fu du volume. Zoologie. 467 Société Linnéenne de Londres, le G juin 1826. — Trans- actions of the Linnean Society ; Vol. XV, 2° partie, p. 371). _ Avec 3 planch. Le gente Oéhketicus (1), que l’auteur vient de créer, est voisin du genre Zeuzera thé } C’est en 1817 qu'il l'a, pour la pre- imière fois, observé dans l'Inde occidentale. Yoler les caractères génériques et la description des deux espèces que ce genre con- tient. : 7. Genus OrkETICus. Mas. Os simplicissimum ; lingua aut nulla aut omnind intr os retracta. Labium partitum ; rami apice squamosissimi. Abdo- men ezxtensile, elongçatum. Glans penis longitudine corporis, sxlensilis , non retractilis ? spinulis recurvis sparsis. | Fax. Imago semper pupicola , obesa , segnis, aptera. Aures ? duæ frontales , excavatæ indistinctæ. Os simplicissimum. Lin- gua nulla. Palpi nulli. Antennæ nullæ. Pedes spuri , brevissimt, apice truncati. Unguicult nulli. Thoraz vix distinctus, segmentis quatuor ? cute pergamened tectus. Ovarium ferè magnitudine ab- dominis. Pupa subcoarctata , CARINA THORACICA superiori mOx dehiscente ad marem recipiendum. " Lanva obesa, pilis sparsis. Mandibulæ validissimæ. Ocelli plurimi. Labrum emarginatum. Antennulæ setigeræ. Palpi duo “apice appendiculati. Pedes sex validissimi ad januam clauden- dam (hostibus appropinquantibus ). Propedes decem , duobus “analibus. Colgs (irstrumentum textorium ) extensilis , seté utrin- "què unic& , apice perforatus ; dum pascit animal in fossulé guttu- rali reconditus. ; HasrraeuLum cylindraceum utrinqué apertum , filis tertum, et ramulis foliisque morsis munitum. Larva metamorphosin subiens (apice semper aperto ad fugam ümaginis masculæ , et ad ruptias feminæ), januam clausam filis ad ramum deligat, capite- à y prono somnum expectat. | Pura MAsCULA , /ronte producté adminiculis analibus duobus majoribus incurvis : segmentis abdominalibus serie unic4 spinu- larum incurvarum , unicé recurvarum. 1. OrreTicus KiRBy1. Mas. ar Purpureo-niters ; ; alis superioribus clongatis: infe- (1) Du grec éxnrws , qui habitaculum quærere soler. 30 468 Zoologie. rioribus angulo anali subproducto ; antennis dimidiato-pectinatis apice serrulatis : tarsis rufescentibus : ore pallido. > Fæw. Oculis rufescentibus : thoracis squammis corporisque squañnulis vitellinis : collo anoque brunneo lanuginosis. Cette espèce commet de grands dégâts dans les jardins. L’au- teur l'a dédiée à son ami G. Kirby, membre des Sociétés royale et Linnéenne de Londres. KA 2. OirxETICUS MacLEayt. Mas. Niger, alis latis rotundatis ; antennis totis pectinatis ; ; pere ferrugineo. Fzx.F lavescens, flavo-lanuginosa. Vas. 8. pallidior. Cette espèce, qui n’est guère nuisible, se tient auprès des branches d'arbres et des vieux troncs; sa demeure est souvent bien décorée avec de petites épines et des lichens. L'auteur l’a dédiée à son ami G. S. Mac Leay, membre de la Société Lin- néenne de Londres. 364. NoricE SUR L'HISTOIRE NATURELLE DU GENRE Xy/ophagus Meigen ; par C. L. F. Roser. ({Naturwissenschaflliche Abhand- lungen; Tom. II, 2° cah. 1828 , p. 185.) » On ne connaissait jusque-là le genre de vie des pt se d Meig. que pour une seule espèce, le Æ. ater , dont la larve vit dans le bois pourri. M. Roser a eu l'avantage d'observer celle du X. varius Meig. En septembre 1827, il trouva sur un jeune chène, dans une fente du tronc, produite par un coup de hache et humectée par la sève de l’arbre, 10 à 12 larves d’un insecte qu'il re connaissait pas. Il emporta ces larves et les mit à la maison dans un verre rempli de terre et de copeaux de chène humide; elles passèrent l'hiver, et en avril et mai -1828 on vit éclore le X;lophagus varius. Les larves avaient a peu près 3 lignes de long lorsque l’auteur les trouva; elles parvinrent plus tard à la longueur de 5 : lig. sur 1 à de large. On n’a point observé de renouvellement de la peau. Les larves restaient la plupart du tems sans mouvement dans les enfoncemens humides du bois de chéne; après le pas- sage à l’état de nymphes, elles restaient tout-à-fait raides et _immobiles. Le corps était très-aplati, et, abstraction faite du tube caudal qui manquait, il ressemblait beaucoup à celui de la larve du Srratiomys Chamæleon. = + À ". D Zoologie. 469 - Le corps, en y comprenant la tête, se-compose de 12 an- meaux ; la peau est coriace, réticulée, brune et ordinairement salie par la sève d'arbre dont elle est chargée; elle est plus fon- céc'et plus dure au milieu des anneaux et munie d’une rangée de 8 à ro petites éminences arrondies, d’un blanc-jaunâtre sale, supportant chacune une soie de la même couleur. Une rangée d’éminences plus nombreuses et plus petites se trouve à la base des anneaux. Les deux côtés du corps sont aussi bor- dés d’une rangée de soïes. La face abdominale ressemble à la face dorsale ; seulement elle est encore plus aplatie.-Le dernier anneau Bus étroit que ceux qui le précèdent, terminé en pointe Éodte et garni de 4 crenelures, est terminé par une fente transversale assez large, qui sert peut-être à la fois d’ori- fice excrémentitiel et respiratoire , comme le tube caudal des -Stratiomydes. …… La tête est pourvue de deux petits crochets très-mobiles et “laissant apercevoir entr’eux une pointe proéminente qui sert probablement à la succion. Le passage de l'état de larve à celui -de nymphe n'est caractérisé que par l'immobilité complète de - Finsecte. Les 2 premiers anneaux de l'enveloppe extérieure de la larve se détachent et se renversent en façon de couvercle ; le 3° et le 4° se fendent. A la face inférieure, la nymphe, dont -plus de la moitié se trouve à découvert, est encore retenue par -l'élasticité des bords de la fente longitudinale du 3° et du 4° -auneau. L'enveloppe de la nymphe reste dans cette position après le passage de l’insecte à l’état parfait. 365. VERSUCH EINER NÂTURGEMESSEN FinTHEiLUNG Der Hei- ” MINTHEN, etc. — Essai d’une classification naturelle des Vers intestinaux, suivi d’un tableau des affinites des animaux en général ; par le D° Fr. Sig. Leucxarr. In-8° de "89 p. Hei- _ delberg, 1827 ; Groos. Cepetit ouvrage doit servir de prodrome à un traité d° . «thologie que l'auteur s’est proposé de publier. M. Leuckart . s'est occupé avec zèle de l'histoire naturelle des vers intestinaux. . Le principe de la classification est eelui du parallélisme et des - répétitions des mêmes formes dans différentes classes et dans _différens ordres du règne animal, c'est-à-dire, celui que M. . Oken a le premier développé dans ses ouvrages. 470 Zoologie. Les vers intestinaux sont divisés par M. Leuckart, en 6 fa- milles, savoir : 1° les Vers infusoires ( Æchinococcus ); 2° es Vers dolyhts (Cænurus ); 3° les Vers méduses (Cysticercus Tænia, etc.); 4° les Vers suceurs { Distoma, ete.) ; 5° les Vers Echinodermes (Æchinorhynchus); 6° les Vers Masai (As- caris, etc.). | La seconde moitié du petit volume est cherie par le tableau des affinités des familles naturelles du règne animal, dressé d'a- près les principes déjà indiqués. 366. QUELQUES REMARQUES SUR LES ACTINIES, AV. fig.; par M. Delle Curare. (Memorie sulla Storia e Notomia degli animali senza vertebre del regno di Napoli ; fase. V, p. 228). D’auteur donne, dans un premier paragraphe, une descrip- tion de l'extérieur des Actinia crassicornis, pedunculata , 'effæta et carcinopoda, sur lesquelles il a principalement fait ses récher ches ; puis il en expose l'anatomie; nous allons en signaler ” faits principaux. Le corps des Actinies est couvert d’une enveloppe très-mince transparente, et lisse dans toutes les espèces examinées par l’auteur, à l'exception de V4. crassicornis ; une seconde enve- loppe est formée par des faisceaux fibreux dont les uns sont longitudinaux , et les autres transverses. À ces faisceaux s’atta- déni les feuillets musculaires imitant les plis d’un éventail, et formés de fibres longitudinales assez fortes, et d’autres trans- versales plus déliées, ayant l’une de leurs extrémités fixée au centre interne du pied, et se terminant par l’autre dans les tentacules, où l’on aperçoit distinctement les deux couches de fibres longitudinales et transverses nécessaires à la contraction ét à l'épanouissement de l'animal. Chez l’4. pedunculata, les fi- bres transversales du corps paraissent être entourées par les fibres longitudinales, pour former les papilles dont l’extérieur est garni. L'ouverture de h bouche n’est pas seulement pourvue d’un fort muscle orbiculaire à fibres concentriques, auquel est su- perposé une autre couche musculeuse à fibres rayonnantes ; mais elle offre en outre deux canaux comme cartilagineux op- posés entr’eux, et s’embrassant presque l’un l’autre. Les ani- maux que l’Actinie avale pour sa nourriture sont en partie tués Zoologre. 47: et-broyés par ces canaux qui se continuent dans l'intérieur de l'estomac où ils favorisent la digestion en réduisant les alimens en une pâte. L'estomac est beaucoup plus ample qu'il ne le pa- ait dans l'état de contraction ; il est formé d'une tunique mu- aqueuse, prolongement de l’enveloppe extérieure, et d'une tuni- que fibreuse. Ces tuniques offrent dix cercles concentriques et très-rugueux en travers, depuis l’entrée jusqu’au fond de l’es- tomac. Une plus grande solidité résulte encore de ses connexions avec les lames musculaires ou avec une membrane particulière ; les lames et la membrane manquent au fond de l'estomac, où -.se font par de fortes et mutuelles contractions, des ruptures par lesquelles sortent les ovaires que quelques auteurs ont cru à tort aboutir à la cavité centrale de l'estomac. M. Délle Chiaje avoue qu'il n’a trouvé aucune trace d’un système vasculaire, et moins encore d’un système nerveux. Le corps des Actinies, lorsqu'il se trouve dans l’eau de mer, est turgescent; l’eau y entre par l'extrémité des tentacules et par des canaux dont ceux-ci sont creusés , elle trouve un che- min aux lamelles musculaires qui adhèrent aux parois internes du corps. Il est curieux d’observer le courant d’eau qui, lors- que l’Actinie se relâche, pénètre par quelques tentacules, et dès qu'elle se contracte, sort par d’autres tentacules précisément opposés aux premiers. Ce phénomène s’observe sur toutes les - espèces d’Actinies. A chaque lame musculaire, quelquefois au moyen d’une . membrane délicate, adhère la matrice ou.le réceptacle des ger- _ mes, ayant une forme spirale, comprimée et remplie de mucus. Il est rouge-brun dans l’4. crassicornis , jaunâtre dans V4. ef- fæta , où il contient une immense quantité d'œufs, de couleur - écarlate dans l’À. rubra Brug., et violacée dans une espèce nou- velle que M. Delle Chiaje appelle 4. Cari, en l'honneur du prof. Carus. Ses inextricables circonvolutions se terminent par une pointe forée et pendante dans l’intérieur de chaque tentacule, qui, dans |A. crassicornis,est double d’une membrane violette. Elles offrent, dans toute leur étendue, deux feuillets membra- neux disposés en forme de mésentère, et ayant à leur bord libre _um petit canal auquel s’attache le conduit spermatique jaunâtre chezles À. crassicornis et effæta , rouge dans l'A. rubra , écar- - late dans VA, carcinopoda, blanc dans V4, Cari et blanc-tacheté 472 Zoologie. dans | 4. pedunculata. Les deux canaux spermatiques se termi- nent, ainsi que la matrice, dans la cavité de chaque tentacule. Il w’est pas difficile de les voir s’alonger et sortir par l’ouver- “ture des tentacules, par l'effet de la plus légère pression; ou bien, en déchirant l'estomac, de les faire paraître au-dehors par cette partie. - Un vaisseau spermatique, soumis au microscope, a montré des mouvemens vifs et agités ; l’auteur à observé le même phé- nomène à plusieurs reprises. N’en serait-il pas de même de toutes les portions du corps d’une Actinie vivante, et ces mou- vemens ne seraient-ils pas le résultat de l’action respiratoire de ces parties sur l’eau ? Une rt affirmative nous semble plus que probable. Sur V4. Cari et sur l’4. rubra, M. Delle Chiaje a observé sur le bord externe de la bouche, une série de tubercules remplis d’une tumeur blanchâtre qui offrait, sous le microscope, une infinité de corps parallèlepipèdes , aplatis, percés au milieu comme une boucle {n'’était-ce pas une illusion d’optique?), et tout-à-fait semblables à ceux qu'on voit dans le suc laiteux de l’Euphorbia Lathyris L. La né ie de ces organes et de cette humeur est inconnue. M. Delle Chiaje ne croit pas à la régénération des Actinies lorsqu'elles sont réduites en pièces; mais il ne dit pas si cette opinion est appuyée par des expériences directes, contraires à celles de Dicquemare et de Cavolini. A ses remarques sur les Actinies, l’auteur a rattaché quelques détails anatomiques sur l’animal de la Madrepora calycularis L., qui ressemble parfaitement à ces premières par la structure, et n’en diffère que parce qu'il habite par groupes plus où moins nombreux fixés aux écueils, et par une espèce de squelette oS- seux ou de petit calyce dont il est pourvu en bas. Un 3° paragraphe offre la détermimation systématique et la synonymie de la Méduse Velelle { Felella limbosa) et des Acti- nies. Parmi ces dernières se trouvent deux espèces nouvelles , dont la découverte est due à M. Delle Chiaje; la première est l'Actinia Cari. Lævissima , castaneaæ, vittis orbicularibus , pa- rallelis , fusci coloris, æque ac tentacuiis corpore brevioribus triseriatis, subulatisque , tuberculis albis pedunculatis circum- © EU CEA Voyage daas les Colonies Hoilandaiïses; Mäcklot :. de. SRE. TA ESS Atlas d'histoire naturelle; A. ATEN 1 _—— Élémens de minéralogie ; D° Naurmann. — Fluides coutenus dans les minéraux; W. Nicol. 364 Nouv. localité de Vauquelinite en France; pa ESS la Po- lyhalite; id. —Süv la Davyÿrnie SD Ne DA CO + 365 Formes cristallines du pyrophosphate de spl et de l'aisédinte de sondes np... 6. Re ant cn sn near fee: CU SAT la Bertiierites 791. de SR PME 3 ne Po Dé ed e Examen de l'arsenikelafl da Mines s ; + este Jen 208 ÉOTTER Table des articles. Analyses de minéraux. ....,::...,:...,...44.4...ieis.... Sources d'eau salée de l'Amérique septentrionale. ............. Mine d'or de la Caroline du nord. — Sur les mines d’or de la Caro- HO: . 20000000. 0 0.0 0) AN PS 2 dd Pépite d’or natif, trouvée aux États-Unisavonont Srden/sdess. Sur les mines de plomb du Missouri. PLAT PET NN 57 GED 2 Découverte d'une mine de plomb à Eaton , dans le New-Hampshire. MPEaitte d'Amérique, 600 dus C PaU NM Pa Eos Masse remarquable de cuivre natif..,.,,.....,,.,,,.,,.. Botanique, Influence des dissolutions chimiques sur les plantes; Wiegmann. . Sur l'action de l’acide hydrocyanique et du camphre sur les plantes ; Mppe.e css roose did é no 6 MONS à DT. 0 Sur l’action des poisons dits narcotiques sur les phintes ; Gæppert. . Del’effet des gaz vénéneux sur les plantes ; Turner et Christison... Note relative à la perforation de l'ovule végétal; Raspail... .,..,.. Sur le développement des êtres organiques ; M. J. Bluf.......... Sur la revivification des Algues fossiles ; Henschel. . ... seu Flore des euvirons de Munich; Zuccarini...... est, AOF: Icones plantarum rariorum horti reg botanici Berolinensis; Link et Otto.,.......... NOR 05 RTE PE NN PE dE, Stirpium Sardoaruim Elenchus venise g. H. Moris, de PE Botanical Register. ...,..... ss. crosse. Potanical Magazine ..:............,. ° AUTRE Essai sur la Flore du nord et du centre des États. Unis; Fe: Torcy: Observations sur quelques Restiacées, Cypéracées et Graines du Bap Stendels:. 756.04. ,02772, PR PP EVE NDS FAR Note sur le genre -Centrophorum de Trinius; Raspail. ..... Observations sur le geure Lavatera; Tausch...........,.,.,,.. Note sur une plante de la famille des Ombellifères; F. Petit... .,... Note sur le Garcinia pedunculata de Roxburgh; F. Hamilton..... Descriptiones plantarum novarum velminus cognitarum ; Ch de West. Descriptiones plantarum minus cognitarum ; J.F. Tausch,. Icones filicum ; W. J. Hooker et R. K. Gréville, Lichens de France; D. Dehise............ 3 : Descriptions de 3 nouvelles plantes cryptogames; S. C. “Sotiréféir: Prodrome d’une histoire des végétaux fossiles; Ad. Brongniart..., Liste des plantes qui on fleuri dans le jardin botanique d'Édim- bourg pendant les années 1826 et 1827; Graham..... Observationes botanicæ; Lehmann....... PL A e 74 RE et ETS Conspectus plantarum Magniducatuum AREA TER phañeroga- marum; G. G. Dethardinigé. 2 BIO IS, à SR CAEN ” Extrait d’une lettre dMe. Berthelos à , M. PE CPR Rs Traductiou francaise de l’Essai snr la métamorphose des plantes de Gœthe; F. de Gingins RE LC) Thu et APNPE PR .....e ..... .. 0... Zoologie. Distribution dichotomique et quinaire en hist. nat.; Colebrooke. .. Réponse aux observations de M. LE 5 Mac-Lay.... ‘Genre de vie de l'Ouistiti; Neiïll, PR en ae ae à ao AREA Caractères généraux des Singes; nouv. genre Eriode; Isid, Geoffroy S. Hilaire... , CR EE rte 00e. 0ve+e.s 479 368 1b, 869 480 Table des articles. Deux esp. uouv. de Singes à queue prenante; le mème.....:,,. 429 Obs. sur la Tanpe; Flonfens.-siss us ose sens dote - s 258 nef Nouv. esp. d'Ours ; Horsfield. -— Nouv. esp. de Phalanger ; Th. Bell. 433 Catal. des Oiseaux des États-Unis; Ch. L. giant Ornithologie du Cambridgeshire; Jennyns:i4 less oc sstorersiéte flégunre » ee 434 Deux nouv. Oiseaux du Népaul ; Hardw ile + Disénislits et Icones Amphibiorum ; Wagler.... .....1: ri dde. 82 Rd PE Synopsis des genres de Reptiles Sauriens ; 5. Gray... sosstidiet drain 36 Espèce non décrite de Cordylus; Boïé.— Esp. nouv. d’Agame; Th. 2 ee d'a CARE NAN CORP AT EN R LRNNES. :. 437 Résumé d’ichthyologie ; Ajasson de Grandsagne. —. L. Fomensle des poissons: Baymbndes a sel ie macabre ds siscaide als ati fti Musée de la Soc. las de Londres. — Obs. sur les poissons contenus dans ce musée; Bonnet..... die ss SE Sn DE Développement de la Sang-sue; Weber......,........ séries Mém. sur le noav. genre Themisto ; Guérin.— Organes respiratoires des Arachnides, et rem. sur les toiles d'araignées; Muller. ,.... 445 Mém. sur le système tégamulaire et musculaire de l'Araignée avicu- laire; Straus..... bei ll sent 06 PET nr 5 base .. 446 Respiration des Insectes ; Suckow. “ass salam smile Circulation dans les larves des Nevroptères; Carus. — Rem. addit. + sur la circulat. dans les Insectes ; le même......... RP Attachement des Insectes à leur progéniture ; Carpenter......... 452 Facultés instinctives-et raisonnantes dans les Insectes ; le même... 44. Obs. sur Le grand Frélon brun dela Nouvelle-Galle du Sud ; M'Garvie 456 Antennes des Coléoptères ; nouv. genre Psygmatocerus ; Perty..... 459 Descript. de qq. Coleoptères de la collect. de M. Hope, Kirby..... 460 Note sur les Coléoptères de M. Leconte ; Th. Say.............. 461 Sur la famille des Chalcidites; Vestwood.........,.. sv funk OR Caractères da genre fourmilion ; Lands. Guilding.....,........ hs. Hist. nat. des Papillons de France ; Godart.......... chronic AE Oiketicus, Nouv. genre de Lepidoptères; Lands. Guilding......... 466 Notice sur l’hisi. nat. du genre Xylophage; Roser....,.....,.... 468. Classification naturelle des vers intestinaux ; Leuckart.......... 469 Remarques sur les Actinies; Delle Chiaje..,....... a vs sais « M Note sur la Méduse-Velelle; le même...,....,..,:,... nine . 473 Esp. nouv. de Pentatrematites ; cet he shoes > mhlstn id. Polypier fossile; Bouillier......... sé Were nn Ës «6 cslnek sustéts ét 47% Obs. sur quelques productions mar er Tüspin. De she sonde ls rade cb. Mélanges. Nouvelles de la Commission scientifiqne de la Morée............ 475 Prix proposés par l’Académie royale des Sciences.............,. 476 ERR ATA. k Tom. XVII (avril 1829), p. 145, l'art. n° 105 aurait dù être numé- roté 105 bis; (mai 1829), p. 301, l'article n° 238 devait être numéroté . 239. PARIS. —IMPRIMERIE DE A. FIRMIN DIDOT, RUE JACOB, N° 24. Fe 40 ù 4 ca RM den ene = . x à: b 20 He esp — € testés: - 0 REC pese "9" : 4 cp jt rh - gg he A Lu ess um sp mis 2h dt Qt + MD tige, e “on ee dd ei noi nt CR ET EE 44 À