RAT ne een Hi FRERE qe ne : Rp ht ane a! LEA be vh je F Dre nus = a ARS RARE RAR ner it ARn k { | ie SHUEA) ne pr ANSE bte ENT MERE . RU data tarie DOUTE ï te Ai ra ne Un pis # A 4 ie ( sn ï AE AE mu QU a HE MANS TES * 1 Et 4 h ETEU 4 HA J HER Al CS pee Ps et D jte h rites rte pres sas x EAN Ant enr Halal RTE L a tant si 4 (4 h \ jui ait 2 , pts ru “ Hi Ne 4 tai < HE HE res + ne RP A TA ir HER re ï = fee tes ee . _. Se A 2 fn jé ati + “h ne qu HN l 4 je AU si # is à NA set MSA 4 ADEME ét HAN \ K ER : Qui DEN ENS ie star Ha HD AU h ner sn Dern da RENE ta EE pute Aie) ont DIU rl tte FAURE Ets fl nt De pu Ki LH il il nn LI DUnE ATH REPARTI Le REUDH LOphU rs 4 je pu ji EEE j . Ana fo FUN | da tee lt [ : nat i ts {a | f si FRA A ma mai M MHETIE DRE Ka ARE . ee ts ant pr entT ot (IH Al A Te LE Et FUEL Es DANS 4 ti FN pt Ü ARE pe # pts M poutre x Mont : 1 Us y isisl Nr RESTE RRDMENNE rone RATE nl HAIDI Are HET MIRE 1 cs ER tn us pr AHAURRE NE f RS FRS à : REC 48 gti A MU tits ju aus si ti 5 CH \l (es a ee LE Rene ML ou : Hu HsAnHE ii fe TN Or A pe ; ce B É 6 Lo RU Pl BULLETIN D E S SCIENCES, PAR LA SOCIETE PHILOMATIQUE DE PAR TISE AS LS ST SI SI I II AO I I OI ME OT A TOME TROISIÈME ; Renfermant, 1°. les 5e. , 6°. ,. ne. et 8°. annécs, du n°. : au n°. 06 inclusivement, qui termine ce Bülleun. 2°. La Table du troisième tome. 30. Un Tableau , par ordre de sciences , des objets énoncés tant dans la table des 1%. et 2% tomes et son supplément, que dans celle du : AIGE 1ome: 4. Un Supplément et un errata à ‘la table des deux premiers tomes, paginés 225, et que le relieur doit placer à la suite de la première Table, tome 2. PARIS. J, KLOSTERMANN fils, Libraire rue du n°. 13. ' M. DCCC. XI. CAE y BULLETIN DES SCIENCES, B ABLA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Germinal, an 9 de la République. # — ER I PS ET nt ee HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Extrait d’un mémoire sur la famille des Joubarbes, par le €. Dscanporzz. La farnille des Joubarbes ( Sempervivæ Juss. } est voisine de celles des Cariophyllées et des Saxifrages par la fleur, ec de celles des Renonculacées par le fruit. Ses caractères sont : Un calice inférieur, partagé en divisions très-profondes, dont le nombre est fixe ou indéterminé ; une corolle monopetale ou polypetale, divisée en autant de parties que le calice ; des étamines en nombre égal ou doubie de celui des divisions du calice ; des ovaires égaux en nombre aux divisions du calice, trigones, un peu réunis par leurs bases ; une écaille a la base extérieure de chaque ovuire ; des capsules trigones, à une loge s’ouvrant par l'angle interne et contenant plusieurs graines. Voici les caractères des genres que le G. Decandolle établit dans la famille des Joubarbes. I. Joubarbes à corolle monopetale. Coryzevon. T. L. J.-- Calice 5 divisions; corolle 5 divisions étalées ou recoquillées en dehors, ordinairement obtuses ; 10 étamines ; 5 écailles ovales ; 5 ovaires.-—"Iige le plus souvent ligneuse ; feuilles presque toujours éparses le long de la tige ; fleurs en panicule lèche ou en corimbe ; corolle rouge - pâle où orangé. — Espèces : €. orbiculata ;, paniculata, fascicularis, cuneata, spuriu , purpureu , teretifolia , cacalioides , reticulatu , marnillaris, hemispherica , triflora. Unmsivrieus. Decand. —- Cotyl:don. T. L. J.-- Galice divisions; corolle 5 divisions droites , ordinairement pointues ; 10 étamines ; 5 écailles ovales ; 5 ovaires. ——— Tige herbacée; feuilles radicales ; fleurs en épi; corolles jaunes. — Espèces : Cotyledon lurea , €. tuberosa , €, serrats, © spinosa, €. malacophyllum. à Kazancnor. Adans. — Cotyledon. L. J. -— Calice 4 divisions ; corolle 4 divisions; 8 étamines ; 4 écailles linéaires ; 4 ovaires. — "fige ligneuse, charnue ; feuilles opposées, dentelées ou laciniées ; fleurs en panicule ; coroiles en entonnoir: =— Espèces : Cotyledon ægyptiaci Lam. , Cotyledon lunceolata Vahl., Cotyledon laciniata Lin., Kulanchæ sputhuluta. Decantic. Succ. N. 64. Succ. x°,65. À alanchæ pubescens. Decandic. ei Coryledon pinnata Lam. Cette dernière espèce a la corolle en cloche et est peut- être un geire disunct, f Il. Joubarbes à corolle polypetale. : BuvrrarDa. Decand. —- Tillæa. L, J, — Calice 4 divisions; corolle 4 petales; #4 étamines; 4.écailles linéaires ; 4 ovaires polyspéèrmes, non articulés. — Herbes à N°. 1. 5°, Année. Tome lil, À N°. 49. Soc. PHILOH. IxsT. NATe 2 tige dichotome ; fleurs solitaires, pedicellées à l’aïsselle des rameaux. —— Espèces : T'illæa aquatica Lin., T. prostrata Wild. , T. vaillanti Wild., 7, capensis Lin. , T. decumbens Wild., T. perfoliata Wild. , Bulliurda magellanicu et B. bonariensis, nouvelles espèces rapportées par Commerson. Ce genre est dédié à Bulliard ; l'idée de sa formation est due à Lhéritier. Trrvara. L. J.—- Calice 5 divisions très-profondes ou 3 folioles ; corolle 3 petales ; 3 étamines ; 5 ovaires dispermes et articulés. — Herbe aquatique; feuilles opposées; fleurs petites, axillaires presque sessiles, quelquefois à 5 petales , 5 étamines, 5ovaires, et jamais à 4. —— Espèce : 7°. mnuscosa Lin. Crassura. L. J. —- L. J. Galice 5-7 divisions; corolle ; 5 —7 petales; 5-7 étamines ; 5— 7 écailles ovales ; 5 —7 ovaires. — Feuilles opposées, excepté dans les C. rubens et alternifolia.-- Le Septas capensis n’a pas les feuilles vraiment radicales, mais opposées et croisées, à angle droit comme les crassules. 9 Senum. T. L. J. -- {nacampseros T. — Rhodiola L. J.-- Calice 4 == 7 divisions; corolle ; 4-7 petales ; 8 — 14 étamines ; 4 == 7 écailles ovales, obtuses ; 4— 7 ovaines. —- Tiges herbacées ou peu ligneuses ; feuilles éparses, planes ou cylindriques, souvent prolongées à leur base au-dela de l’insertion; fleurs en cime ou en corimbe. — Rapportez à ce genre le Rhodiolu rosea Lin., qui n’en diffère que par l’avortement de l’un des sexes, en Lout ou en partie, le Sedum quadrifidum de Pallas, et le Sernpervivum sediforme Jacq. Semrenvivum. L. J. -— Seduin. T. Hall. — Calice 6 — 12 divisions; corolle;, 6= 13 petales ; 12 -- 24 étamines ; 6 — 12 écailles ovales, échancrées ou découpées ; 6 —12 ovaires. — Feuilles en rosette ; fleurs en cime ou en panicule. 1 La famille des Joubarbes a été placée, par Jussieu , parmi les dicotiledones polype= talées, quoique trois des genres qui la composent soit rionopetalés. Cet exeniple sert à prouver que ce caractère est moins important qu'on ne l’a cru jusqu'ici; on trouve en effet des fleurs monopetales parini des fanuilles polypetales : telles que les légu= mineuses, les inalvacées ; on observe même une grande anologie entre les’cornouillers;, les hydrangea et les viornes; entre les sapouilers et les nerpruns ; entre les composées et les ombellifères; entre les liliacées monopetales et polypetales. La présence ou l'absence de la corolle ne par®ït pas même un caractère de preruière importance. C’est ce que le GC. Decandolle déduit de l’avortement fréquent de Ja corolle dans certaines espèces de famille qui en sont munies, et sur-tout du rapport des proteoides avec les loranthus , des amaranthes avec les cariophyllées, etc. Dans la famille des Joubarbes, les étamines sont alternes avec les petales lorsque leur nombre est le même ; mais dans les genres où il y a deux fois plus d’étamines que de petales, ces étamines/ accessoires sont placées sur la base des petales où des divisions de la corolle. Le G. Decandolle a observé que les étamines allernes avec les pétales répandent leur pollen avant celles qui sont placées devant eux. Il a fait la même observation dans les rhues, les cariophyllées , les gentianes , les rosages, les bruyères ; et il paroït que la même marche a lieu dans toutes les plantes diplostemones. Note sur le bois de Rhodes. — Extrait d'une lettre du €. BroussonET, _ datée de Ste.-Croix de T'énériffe. ) On savoit déjà que le bois de Rhodes ( Zignum Rhodium ) venoit des isles Canaries, et on soupconnoit qu’il étoit! fourni par une plante du genre des liserons. Le C. Brons- sonet a vérifié cé soupçon, et a reconnu que ce bois est fourni par les Conrolpulus ftoridus et scopartus ; etlil ajoute que celui qu’on tire de la prenlière espèce-est supé- rieur en qualité à celui dé la seconde. , D. G ; um SR À CA ANATOMIE. Note sur un enfant monstrueux qui a trois extrémités inférieures. On fait voir dans ce moment, à Paris, un enfant mâle, âgé de quatorze ans et demi, qui est né à Beaunes, département de l’Ain, avec trois extrémités inférieures. Le tronc de cet enfant est bien constitué pour son äge. Il a la tête grosse, le visage plein, le col dégagé, la poitrine large, le bassin bien fait, les bras courts, ronds et forts. Il marchoït seul et sans béquille, lorsqu’à l’âge de huit ans, époque de sa seconde dentition à laquelle il eut la petite-vérole , il fut paralysé des deux jambes. Depuis, ces membres n’ont plus pris de nourriture; ils se sont déformés, et il ne peut s’en servir : il a de plus une incontinence d’urine , et une fistule à l’anus. Le membre surnuméraire est appuyé sur une base molle, charnue , qui occupe toute la partie moyenne de la région des lombes. La peau qui l'enveloppe est tendue, couverte de ramifications veinenses. Sa couleur et sa température sont à-peu-près les mêmes que celles du reste du corps. On voit sur cette base, au dedans et un peu au dessous de la cuisse, un enfoncement ovale dont le grand diamètre est en longueur. Cet enfoncement est tapissé d’une peau fine, lâche, peu adhérente , sur laquelle sont implantés des poils longs, rares et frisés, quoique l'enfant n’en ait point encore sur les autres parties du corps. Le toucher ne peut faire reconnoïire la présence d’aucune partie osseuse dans l'épaisseur de cette base. Toutes les autres parties de ce membre surnuméraire sont très-distinctes par leur articulation ; mais la compression qu’elles ont éprouvée et qu’elles éprouvent con- tinuellement lorsque l'enfant est assis ou couché, et l’impossibilité où il est de leur communiquer le mouvement spontané , les a laissées dans un état de raccourcissement, de flexion et d’applatissement contre nature. La cuisse est formée d’un seul os foi- blement mobile sur une partie dure dont on ne peut reconnoître la figure par le toucher. La poulie inférieure est très-sensible, parce qu’il n’y a pas de rotule : on sent, sous le jarret , les battemens de l’artère poplitée. La jambe est formée du tibia et du péroné; le pied a ses cinq orteils. On peut, sur la voûte, reconnoître la pré- sence de l’artère pédieuse ou susplantaire. Toutes les parties de ce membre surnuméraire sont sensibles : l’individu perçoit très-bien et indique, sans les voir, les points divers sur lesquels on imprime la sen sation du toucher ou de la chaleur. [impossibilité de reconnoitre les parties solides qui sont renfermées dans la base, paroît s'opposer à ce qu’on puisse emporter par l’excision ce membre surnuméraire. - C. D. Extrait d’un mémoire sur les portions de corne qui se trouvent sur : Les jambes de devant et de derriere dans les chevaux , et nommée . vulgairement Châtaigne et Ergots, par le C. Larosse. Dans ce mémoire le C. Lafosse se propose de déterminer l'usage de la Chétaigne. 11 a reconnu, par des recherches faites sur les muscles peaussiers, que cette indu- ration cornée de la peau , donnoit attache aux fibres charnues et aux aponévroses de la peau qui recouvre les membres. Plusieurs observations lui ont appris qu'il suintoit de ces durillons une humeur grasse, très-odorante , qui dirige les animaux carnassiers lorsqu'ils suivent les chevaux à la piste. Soc. rHILON: Inst. war, (ti GÉOGRAPHIE ET PHYSIQUE. Extrait d’une lettre de M. Huwsorr, renfermant des observations géographiques et physiques. M. Alexandre Humbolt a adressé au C. Delambre, pour la communiquer à l’Ins titut, une lettre contenant quelques-unes des observations géographiques et physiques qu'il a faites pendant son voyage dans l'intérieur des possessions espagnoles , siluées entre l’Orenoque et le Rio-Negro. ù M. Humbolt détermine les différences en longitude, par un chronométre où garde-tems de L. Berthoud , qu’il vérifie le plus souvent qu'il est possible par des hauteurs correspondantes dont il regarde le résultat comme exact, à une seconde près. Il emploie aussi les distances de la lune au soleil et aux étoiles. Le premier moyen ne pouvant lui donner que la différence des méridiens entre le lieu de son départ le plus prochain et celui où il arrive, il s’est attaché à établir avec soin la longitude de Cumana , capitale de la province de même nou dans la terre ferme » à laquelle il rapporte les positions des points qu'il a fixés depuis. Nous avons déjà donné cette longitude dans le n°. 58. Par son chronomètre, qu'il n'avoit pu vérifier depuis les Canaries, M. Humbolt l’a trouva de 4 h. 26° 4" à l'occident de Paris en. tems; mais des observations faites au Cap isle de Saini-Andrès, de Puerta-Espauna à la Trinité, par M. Fidalgo, donnent pour la longitude de ce dernier endroit 55° 16! 521! à l'occident de Cadix; et Cumana étant à 2° 4r/ 25//à l'occident de Puerta- Espanna, il en résulte que Cumana est à 57° 57/ 57/! à l'occident de Cadix. M. Humbolt tire aussi la longitude de Cumana, de la belle carte de l’isle de la Trinité, publiée à Londres, d'après les observations de M. Churruca. Suivant cette carte, Puerta-Espanna est à 61° 2° a l'occident de Londres ; et comme Cadix est à 6° :7/ 15! à l'occident de Londres, Puerta-Espanna se trouve, suivant celte carte, à 55° 4 45! à l'occident de Cadix, et Cumana a 57° 46! 107, En partant de Porto-Ricco , dont la longitude a été calculée par Lalande, au moyen de l’occultation d’Aldébaran, observée le 21 octobre 1795 , et ayant trouvé que Puerta-Espanna est d’après les chronomètres à 4° 54! à l’orient de Porto - Rücco. M. Humbolt obtient pour la longitude de cette dermière place 65° 48 15! à l’occi- dent de Paris, ce qui revient à 65° 10/7 45// à l’occident de Cadix, et donne pour Cumana 57° 52! 101. Les différentes longitudes de Cumana, obtenues par M. Humbolt; et rapportées au méridien de Cadix, sont donc 57° 54! 50", 57° 57! 57", 87° 46! 107. En se résumant, ce savant pense que la longitude de Cumana, rapportée au mé- ridien de Paris et comptée en tems, ne s’éluignera pas beaucoup de 4 h. 25 0; ce qui revient à 66° 20/ en partant de Paris, et à 57° 427 20!! en partant de Cadix. Pour fixer ces incertitudes, M. Hambolt transmet six observations des satellites de Jupiter, faites avec une lunette de Dollond, grossissant g5 fois, savoir : Immer. du 2°. satellite, 16 Brumaire, an 8, 11 h. 41! 18/7 tems vrai. où 25 Kructidor, 16 31 o tems vrai. Ne 25 Septembre 1800 17 10 21 tems moyen. Emers. du 4°. 26 Septembre 17 28 o tews moyen. 3°. 27 Septembre 16 25 55 1tems moyen. Si l’on a dans quelque lieu dont la position soit bien connue, les observations cor- respondantes à celles-ci, il ne restera aucun doute sur la position de Cumana, dunt la lasitude est de 16°. 27/ 577, - 5 M, Humbolt a observé dans la même ville l’éclipse de soleil du 6 Brumaire de Yan 7, qui malheureusement n’était pas visible en Europe ; il en a assigné la fin à 2 h. 142 22" tems moven. Le tems était serein, et son horloge ayant été vérifiée le jour inéme par des hauteurs correspondantes. M. Humbolt a encore observé à Caraccas (Plaza dela Trinidad), par la latitude de 10° 51! 4", cinq éclipses des satellites de Jupiter; savoir : Imm. du 1°’. satell. 16 Frimaire, an 8, à 16% 117 67” tems vrai. 3°. 16 Frimaire, 17 1x 36 tems vrai. Emers. du 1°. 27 Nivôse, II 14 8 tems moyen. oe 8 Pluviôse, 7. 58 9 tems moyen. 4 28 Nivôse, 6 15 5 tems moyen. De plus il a trouvé que le port de la Guayra est à 20// de tems à l'occident de Caraccas. Al pic de la Cocuiza, dans le Walle del Tuy, M. Humbolt a observé : Emer. du 1°’. satell. 20 Pluviôse, 118 26! 57// tems moyen. 5°. satell. 21 Pluviôse, 7 58 bo tems moyen. Il a employé peur ces deux observations et les cinq précédentes, une lunette de €arrochez, grossissant seulement 55 fois. En donnant à ces observations la confiance qu'elles paroïssent mériter, on devra à M. Hunibolt la détermination de deux püints très-importans du golfe du Mexique qui, joints à ceux de Porto-Ricco, de Cayenne, de la Martinique et de la Guude- loupe, fourniront aux navigateurs des comparaisons bien utiles pour reconnoître la marche du chronometre pendant leur traversée. M. Humbolt a déterminé ensuite, en partant de Cumana, la position de San- Thomé de Nuovu Guayana, à 8° 8/ 24/ de latitude, et à 21// de tems à l’ouest de Cumana. L'établissement le plus méridional des possessions espagnoles dans la Guyane, San-Carlos del Rio-Nègro, se trouve par la latitude boréale de 1° 53/, suivant les observations que M. Huiboït a faites de # de la Croix et de Canopus. 1] résulte delà que la carte du P.-Caulin, qui passe pour: la meilleure de ces contrées, induit en erreur, en montrant que Îles possessions espagnoles de ce côté s'étendent jusqu’à l'équateur. Ce cercletraverse le gouvernement du grand Para, prés de San Gubriel de las Cachuellas, où le io-Negro à une cataracte, mais moins considérablé que celle d’Atures et de Maypures. M: Hnbolt a généralement trouvé les latitudes boréales des points de l’Orenoque et du io-Negro, plus fortes ane celles qu’ n leur assignoit, et la Condamine trouva la même erreur dans les latitudes méridionales des points de l’Amazone. M. Hinubolt ayant, dans le cours de son voyage, déterminé 54 points géographiques, a construit une carte qui nous donnera de grandes lumières sur les pays encore inconnus qu'il a parcourus. Le tableau suivant contient les observations magnétiques de M. Humbolt, et fait suite à celui du n°. 57, pag- 93. À ous prévenons que dans ce tableau et dans le suivant les inclinaisons sont exprimées suivant la divisiun décimale du cercle; les autres angles le sont suivant l’ancienne division. M. Huimbolt a eu soin, dans ces observations, de tourner la boussole à l’est et à Pouest, comme le prescrivent MM. Cavendish et d’Alrymple, pour trouver lin clinuison moyenne et corriger l’ rreur qui peut affecter le résultat quand l’axe ma nétique de l'aiguille ne passe pas exactement par ses deux pointes, Tableau des observations magnétiques & M. Humbolt. Lreux er Dare Longitude Inclinaison Force LaTiTupe. des Observations. depuis Paris. | magnétique. |'magnérique. |f h 1 11 10 27 ras 425 20 A Cumana, avantle tremble- ment de terre du 4 Nov. 2199: Après le tremblement de terre. j* Obs. Des expériences . Le l . | prouvé que c’est cette partie du globe, et non J'aiguille , qui a changé de force magnétique. À Calabozo , au milieu de Llana ( ou de la plaine. ) 56 56 4 4o | À Atures une des cataractes de l’Orinoco. se) À San Fernando de Atabapo, Mission à la bouche de-la Gaviari. À San Carlos de Reo Negro. M, Humbolt a observé, en outre , les déclinaisons suivantes de l'aiguille aimantée. e 1 11 À Cumana, 5 Brumaire. 4 13 45 est. AACAVA I AS ER ETES 4 58 43 ASTRONOMIE, Sur la vérification de la mesure du degré de latitude au cercle polaire Jaite en 1736. Soc PIILOMe On sait qu ’en 1756, l’Académie des sciences envoya Mänpertuis, Clairaut, Camus , Lemonier, mesurer, au cercle polaire, un dégré de latitüde, pour concourir avec les degrés de France et du Férou a la détermination de la figure de la terre. Ce degré; trouvé de 57458 loises, ne s’accordant point avec l’applatissement qui résulte de la com * ; » paraison de celui de France et dû Pérou qui ont été mesurés avec beaucou de soin, on a cru qu'il s’étoit glissé quelqu’erreur considérable dans 1 opération du Nord, et plusieurs _ astrononies ont proposé en conséquence des corrections, déterminées 4 posteriori pour la \ faire cadrer avec les autres. L’astronome suédois Aélander Hielm a formé le projet de la ) vérifier sur les lieux ; maïs trop âgé pour se livrer à un travail excessivement pénible dans le climat rigoureux de la Laponie, il en a chargé quelques-uns de ses élèves, dont il diri- era la marche. Il a fait part de son projet à l’Institut national, en lui demandant des copies Fe la toise et de la régle module qui ont servi à la mesure de l’arc du méridien compris entre Dunkerque et Montjoui, faite pour l'établissement du nouveau système métrique. j Le C. Delambre, qui a eu la plus grande part à cette belle opération, s’est chargé de suivre, auprès du C. Lenoir, la construction d’un cercle que M. Melander Hielm . destine à l'opération qu'il fera répéter en Laponie, aux frais du gouvernement suédois. Il y a tout lieu d'espérer que le degré de perfection qu’ont acquis les instrumens depuis l’époque où fut faite la première mesure , l’exemple des attentions délicates, apportées dans la dernière mesure faite en France; enfin, les progrès de l’astrononnie et de la éométrie, mettront les savans suédois en état de ne rien laïsser à desirer sur l'exac- titude de leur mesure; etsile résultat de cette mesure s'éloigne encore de celui des autres, on ne pourra en attribuer la cause qu'àa-l’irrégularilé du méridien terrestre, irré- gularité qui s’est manifestée d’une manière très-évidente, même dans l'arc du méridien compris entre Dunkerque et Montjoui. L. C. OUVRAGES NOUVEAU X. Principes de physiologi:, ou introduction à la seience expérimentale , philoso- phique et médicele de l'homme vivant, par Charles-Louis Dumas, de lInstitut - national, Professeur d'anatomie et de physiologie à Vécolé de médecine de Montpellier, etc. volumes in-8. Paris, chez Déterville, rue du Battoir, n°. 164 _ Prix, 15 francs, Voici le premier ouvrage écrit en français, spécialement consacré à la science physiologique. La médecine desiroit un systême dans, lequel les découvertes modernes fussent rapportées, discutées, jugées er appliquées À la connoissance des fonctions dn corps humain. Ces principes nous paroissent remplir le but desiré : noux allons en présenter ici un crès-court apperçu. ï Dans son discours préliminaire , le C. Dumas expose la méthode qu’il conseille de suivre dans l’écude de l'anatomie et de la physiologie. C'est la marche de l'analyse qu'il développe ec qu’il applique aux divers systèmes pour-en détruire. Jes hypothèses, pout en démontrer les faux raisonnemens., L'histoire de la phy- siologie et de l'anatomie; l'exposé de leurs rapports avec les sciences exacres; l’étuds des différences qui existent entre les étres vivans ec les corps inanimés; les examens de la vie dans les diférens êtres; enfin les considérations. ‘générales des. forces ou: lois:-de la: nature, soit morte: soit vivante , forment la première partie du rome premier. La seconde est consacrée à l'exposition des principes fondamentaux sur la connois- sance de l’homme vivant, Trois tableaux placés à la fin du volume en présentent une analyse synoptique. La suite de cetue' seconde partie qui commence le volume suivant , est destinée à faire conuoître la cons- titution organique de l’homme vivant; elle est terminée par une division méthodique de foncrions dont voici é-peusp-ès l’ordre d’exposition.: 1°. le système nerveux ou, sensitit ; 22. le système musculaire eu moteur ; 3%. le systême vasculaire ou calorifique; 4°. le:systéme, viscéral ou réparateur; 5°. le système lymphatique ou collecteur ; 6°. le système sexuel ou réproducteur. Le systéme nerveux est divisé en deux sections; la première traite de l'action des objets extérieurs ou des phénomènes du sentiment ; elle termine le second volume. .Düns la seconde section , l’auteur se livre à l'examen de l’action de l’homme sur les objets extérieurs ; ou à l’étude du système moteur. La circulation, la respiration sont exposées dans la quatrième patie: Les organes qui sont destinés à cette fonction, y sont développés et expliqués d’une manière claire et précise, et cependant avec tous les dérails qu’ils exigeoient. Les autres fonctions ne sont, pour ainsi dire; qu'esquissées dans un appendice que l’auteur se propose de développer dans un quatrième volume. , . Systéme des animaux sansivertébres., on Tableau général des classes, des ordres et des genres de ces animaux, etc.; par J. B. Lamarck. — 1 vol. in-8°. de 452 pag. Paris. Déterville. 1801, an 9. L’auteur divise ces animaux en sept classes; dont cinq, savcir : les mollusques, les crustacés, les insectes à en sept classes; dont cinq, savcir + les mollusques » les crustacés, Les insectes, es vers et les polypes, sont, à peu de choses près, les mêmes qui avoienc été proposées par le C. Cuviers » > q' ? Gt tre mil D LÉ D 8 mäis dont deux, les arachhideset les radiaires, sont propres au systême du €. Lamarck. Les arachnides sont fes insectes apières, er sans métamorphose; les radratres contprennent les étoiles de mer, les oursins, les 4 holothuries, les méduses ec les genres qui leur sont analogues, Les mollusques sont divisés en céphalés, qui comprennent les gasteropodes et Les céphalopodes de Cuvier, et en acéphalés, qui sont les acéphiles du même. Chacun de ees ordres se subdivise en ruds et.en conchilifères, et ceux ci, d’après le nombre ec la forme de leurs valves. À Les crustacés se divisent en pédiacles (les écrevisses), er en sesséliocles (les cioportes et monocles ) ; les arachnides en palpisres (les araignées, scorpions, etc.), et en anreanisres (les mullepiés ec les pous). La division des insectes est celle d'Olivier; celle des vers est en excérieurs et intesrins. Les extérieurs sonc, ou avec dés organes cxrérieurs, où sans de rels organes ; les radiaïres se distinguent en échtradermes (éruiles, oursins , holothuries), er en molasses (méduses, erc.). Enfin, les polypestse divisent en polypes à rayons, qui sont, ou uds (lès acunies, erc, }, ou coralligènes ; polypes rariféres, et pclypes amorphes. Le nombre des genes, est crop multiplié, pour que les bornes de ce journal nous permertent d’en rendre compte cn dérail : leur totalité est de so2. C’est sur-tour dans la classe des mollusques , que le C: Lamarck en a établi un grand nombre qui lui sont propres. Dans let crois suivantes, il s'est borné à faire un choix parmi ceux de Fabricius, de Latreille et des auëres entomologistes les. plus modernes. Il cite sous chaque Ver) genre une où deux espèces des plus connues, dont il indique les meilleure: foures ec) les descriptions les plus claires. ! Cer ouvrige doit être regardé comme indispensable à tous ceux qui veulenr étudier eb détail cette partie intéressanre de la :z0olopie, C. v. & Essai sur l’histoire naturelle des quadrupèdes de la province du Paraguay, par Don Felix D’Azar4, etc. (traduit sur le inanuscrit inédit, par M. L. E° Monrsaw ST.-Méry. —— 2 vol. in-5°. de 366 et 499 page ÿ Cet ouvrage contient l'histoire de 94 quedrupèdes, appartenant à 18 genres; savoir: letapir, 3 cochons, 4 cerfs, 2 fourmiliers 3 6 chats, 3 maires, é‘sarigues, 3 ratons, 1 co2ti, un loutre, un porc=épic» 7 Cabais QU agoutis, 7 rats ,18tstous, 3 singes , 2 chauves-souris, et 3 espècesdomesriques; à la fin est un appeñdice qui traite de 6 espèces de: lézards. L'auteur espagsol, chorgé au Paraguay de fonctions publiques, n'avoir pour rour livre d'histoire vaturelle, que la vrädutrion de Bufon, par Clavijo, dans laquelle ne se trouve point la partie descriprive er anaro- mique; par Paubenron. C'esr à cer cuvrage muulé que se rapportent ses hombreuses critiques; ce qui fait que quelquesrunes poirenç à faux : celles-ci ont été relevées dans les notes du vrraducteur ,)ertdes CC: La- gépède er Cuvier. Mais la plus grande partie du livre m'en est pas moins remplie de recrifications et d'addirions impotrantes aux idées ee l'on s’étoir formées des animaux dont à parle, de leursinœurs, ec de leurs noms de pays. Près d'un tiers des espèces sonc nouvelles. ù Chaque article confient une description dérillée faite sur l’animal vivant où récemment tué, Et des ob= servations sur ses habitudes. L'auteur y distingue soigneusement ce qu'il a vu lui mêmé d'avec ce qu'il ne rapporte que par oui-dire. 21e Le traducteur a ajouté les noms méthodiques de Linnæus, de Lacépède et de Cuvier, (CR) ÿ à Olai Swvarvz dispositio systematica muscorum frondosorur Suecèæ. Erlangæ ; 1799v | Quoique cet ouvrage aïe paru depuis deux ans , comme il est pen répandu en France , nouslcroyols être | utiles aux Botanistes qui s'occupent des plantes cryptogames , en le leur faisant connoître. Il :enferme la classification des moussés de Suède, ‘d'après les principes d'Hedwig. l’auteur à simplifié quelques-uns des. gcnres établis par le Boraniste allemand; ainsi, il'a réuni avce raison les Gymnostomum avec les Hedwigia, qui ne différent que parce Les premiers sont monoïques et les seconds dioïqués: Il a de même réuni les Fissidens avec les Dicranum, qui ne diffèrent que parce que les premiers onc la fleur mâle en forme de bourgcon , et que les’seconds l’onrlen tête, les mêmes principes l’ônt engagé à réunir les Toriula , qui sont monoïques ; €t donr les fleurs males sont en bourseon, vec les Zerbula qui sont dioïques , et dont les fleurs mâles sont en tête. Dans son genre Pryum, il réuni non-seulemenr és Bryum d'Hedwig, mais encore les Afriurm , Lin. Hedw. qui n'en diffèrent que parles Aeurs males qui sont en disque , etes V'ebera Hedw. - donc la fleur est hermaphrodite. Ces changemens sont autorisés par la difficulté qiWon a à voir les fleurs mâles des mousses. à Les espèces sont caractérisées avec soin par d’exactes phrases spécifiques ; on en trouve 15 nouvelles, que Pauieur décrit complétement, ét donc il donne d'excellentes figures. Cer ouvrage doit devenir | manuel des Botanistes pour certe branche de la cryptopomie, dc contribugre sans doute à faire Counoitre plus génére- lement la méthode er les découvertes d'Hedwig. D. Ç. Ven “7 È BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Floréal, an 9 de la République. HISTOIRE NATURELLE. Extrait d’une lettre de M. HumsorDpT, au C. Founcrox. De Cumana, i6 Octobre 1800. Pendant les 16 mois’ que nous avons mis à parcourir le vasie terrein situé entre la côte, l’Orenoque, la rivière Noire et l’Amazone, le C. Bonpland a séché avec les doubles plus de 6000 plantes. J'ai fait avec lui, sur les lieux, des descriptions de 1200 espèces, dont une grande partie nous a paru des genres non décrits par Aubler, Jacquin, Mutis et Dombey. Nous avons ramiassé des insectes, des coquilles, des bois de teinture; nous avons disséqué des crocodiles, des lamantins, des singes, des gynnotus electricus, dont le fluide est aosolument galvanique ei non électrique ; nous avons décrit beaucoup de serpens, des lézards, quelques poissons, etc. ...... J'ai entrepris deux voyages : l’un, dans les missions des Indiens Chaymas, du Paria ; et l’autre, dans ce vaste pays situé au nord de l'Amazone, entre le Popayan et les montagnes de la Guyane française. Nous avons passé deux fois les grandes cataractes de l’Orenoque, ceiles d’Atures et Maypures ( lat. 5° 12/ et 5° 39/ long. oc. de Paris, 48 45/et 4h 41 4o/l), depuis la bouche du Guaviare et les rivières d’Atabayÿa, Temi et Tuamini. J'ai fait porter ma pirogue par terre à la rivière Noire. Nous suivions à pied par des bois de Hevea, de Cinchona, de Winterana-Canella..... Je descendis le Rio-Negro, jusqu’à San-Carios, pour en déterminer la longitude par Je garde-t-ms de L. Berthoult, dont je suis encore très-content. Je remontai le Casigniare, habité par les Ydapaninares, qui ne mangent que les fourmis séchées à la fumée. Je pénétrai aux sources de l’Orenoque, jusqu'au delà du volcan de Duida, jusqu'où la férocité des Indiens Guaicas et Guakaribos le permet, et je descendis tout l’Orenoque, par la force de son courant, jusqu'a la capitale de la Guyane, j'ai fait Bou lieues en 26 jours, sans y comprendre Îles Jours de relâche. ...... Nous vous avons envoyé le lait d’un arbre que les Indiens nomment la vache, parce qu'ils en boivent le lait, qui n’est point nuisible, mais au contraire fort nour- rissant, À l’aide de l’acide nitrique, j'en ai fait du caoutchouc; j'ai mêlé de la soude à celui que je vous ai destiné : le tout d’après les principes que vous avez fixés vous- même (1). ...... J'ai cherché aussi à vous procurer le curare ou le fameux poison des Indiens de la rivière Noire, dans toute sa pureté. J'ai fait exprès un voyage a l’Esmeralda, pou voir la liane qui donne ce suc : malheureusement elle n’étoit point en fleur. e vous donnerai une autre fois avec détail le procédé qu’emploient pour le fabriquer (x) Le €. Fourcroy a conseillé d'ajouter un alkali caustique au suc de l’Hevea que l'on vouloit envoyer en bouteilles, afin d’empêcher le caoucchouc de s’en précipicer. (Nore des Rédacieurs.) * N°, Il, 5° Année. Tom. III, B IT. mag 19 à les Indiens Gatarapeni et Magnixitases; en voici seulement‘un apperçu :’ la plante qui donnetle poison se nomme maracury; je vous envoie des raméaux de cette liane : elle croît peu abondamment entre les montagnes granitiques de Guanaja et Yumariquin, à l’ombre des Thechroma-cacao, et des caryocas Ou en enlève l’épiderme; on en fait une infusion à froïd ; on exprime d’abord le suc, puis on laisse de l'eau reposer sur l’épiderme déja à demi exprimée, et on filtre l'infusion. La liqueur filtrée est jaunâtre; on la cuit, on la concentre par évaporation, et on l’amène à la consistance sirupeuse de la melasse. Ceite melasse contient déjà le poison même, mais elle n’est pas assez épaisse pour qu'on puisse en énduire les Hèches1On la mêle avec le suc glutineux d’un autre arbre, que les Indiens nomment kinacagnera : ce mélange se cuit de nouveau jusqu'a ce que le tout soit réduit en une masse brunâtre. Vous savez que le curare est pris intérieurement comme remède stomachal : il n’est nuisible que lorsqu'il est mêlé au sang qu’il désoxide. I] n’y a que quelques jours que j'ai commencé à travailler sur Jui, et J'ai vu qu'il décompose l’air atmosphérique. : J'ajoute au Maracury et au Curare, trois autres substances : le Dapiche, le /eche de Pendare, et la terre des Otomagues. Le Dapiche est un état de la gomme élastique ,: qui vous est sans donte inconnu. Nous l'avons découvert dans un endroit où il n’y a pas de Æfepea, dans les marais de la montagne de J'avitu( lat. 2° 5l); marais fameux par les terribles serpens Boa qu'ils nourrissent. Nous trouvames chez les Indiens Poimisancs et Paragini, des ins- trümens de musique faits avec du Caoutchouc ; et les habitans nous dirent quil se irouvoit dans la terre. Le Dapiche ou Zapis, est une masse spongieuse blanche , que l'on trouve sous les racin $ de deux arbres, le Jacia, ou la Curvana, qui nous ont paru de nouveaux genres, et dont nous donnerons les descriptions un jour. Le suc de ces arbres est un lait très-aqueux; maïs il.paroît que c’est pour eux une maladie de perdre le suc par les racines. Gette espèce d’héimorrhagie fait périr l'arbre, et le lait se coagule dans la terre bnmide sans contact avec l'air libre. Je vous en- voie le Dapiche méme, et une masse de Caoutchouc , faite du Dapiche ( prononcez Dapitsche) en lexposant ou Le fondant simplement au feu, Le Zeche de Pendare estle lait séché d’un arbre ( Pendare ). C’est un vernis blane naturel. On enduit de ce lait, lorsqu'il est frais, des vases des Tutuma; il sèche vite, et c’est un vernis très-beau : nalheuncusement il jaunit lorsqu'on le sèche en grande masse, : La terre des Otomagues est pendant trois mois presque la seule nourriture de cette nation hideuse par les peintnres qui défgurent son corps. Ces peuptes mangent cette terre, lorsque lOrenoque est trè5-haut , et que l’on y trouve plus de tortues. C'est une espèce de terre glaise. Ily a des individus qui mangent ‘jusqu'a une livre et demie de terre, par jour. IL y a des moines qui ont prétendu qu'ils méloient la terre avec le gras üe la queme du crocodile; maïs cela est faux. Nous avons trouvé chez les Olomagues des provisions de terre prre, qu’its mangent; ils ne lux donnent point d'autre préparation querde la briler légèrement et de l’humecter. Tlme paroît très-élonnant que l'on puisse être robuste et manger une livre et demicetterre par jour , tahdis que nous connoïssons quels effets pernicieux Ja terre a sur les: enfans. Cependant mes propres: expériencessur Mes terres et sur lenx propriété de décomposer l'air lorsqu'elles sont humectées , me font entrevoir qu’elles pourroïent être noueris- santes, c'est-à-dire, agir par des affinités chimiques. J'ajoute pour le. Muséum $ la tabatière des mêmes Otomagues, et la chemise d'une nation voisine des Piroas. Cette tabatière est très-grande, puisque c’est un plat sur lequel on met un mélange du fruit rapé et pourri d’un Minosa, avec du sel et de la chaux vive. L'Oromague tient le plat d’une main, et de l’antre ïl tient le tube dont les deux bouts entre“dans ses narines, pour aspirer ce tabac stimnlant. Get instrument à un intérêt historique : il n’est commun qu'aux Otormnagues et aux Ome- uas, où la Condamiüne le vit. Par conséquent , à deux nations qui sont à présent trois cents lieues de distance l’une de l'autre, il prouve que lès Orneguas, qui it sont venus du Guaviare, selon wune tradition ancienne, descendent peut-être des Otomagues, et que la ville de Menoa a été vue par Philippe de Urre, entre Meta ct Guaviare. Ces faits sont intéressans pour savoir d’où viént la fable du Dorada. La chemise de la nation voisine des Péraoas , est l'écorce de l'arbre Jlarisna, à laquelle on ne donne aucune préparation. Vous voyez que les chemises croissent sur les arbres dans ce pays-ci ; aussi est-ce tout près du Dorada, où je n'ai vu de curiosité’ minérale que du talc et un peu de titane (2). Sur l’usage des moustaches dans certains quadrupedes, par 11. Vroryx, projesseur d'histoire naturelle, à Amsterdam. Ce naturaliste a recherché, par des expériences, de quel usage pouvoient être, pour certains quadrupèdes, les poils longs et raides nominés moustaches, qui sonk placés près de jeur bouche. Ayant-disposé des livres à terre dans son cabinet, en les plaçant sur la tranche, de manière à former une espèce de labyrinthe, il a läché pari les livres un lapin auquel il avoit bandé les yeux. L’animal est parvenu à se dégager de ce dédale, sans avoir rerversé les livres ; mais lorsque M. Vrolÿk lui cut coupé les moustaches , cet animal n’étant plus dirigé par ces espèces de tentacules, se heurtoit contre les livres et les renversoit. On sait d’ailleurs que le bulbe sur lequel chaque poil des moustaches est implanté, reçoit un petit filet nerveux qui vient du nerf sous-orbitraire. Ch C. ; PH SANIQQURE Er) CHI. MUILE, De la Cristallotechnie, par le €. LrBLANC. « Il y a long-tems que lon avoit remarqué qu’un même sel étoit susceptible de cris talliser sous plusieurs formes très-différentes. Le GC. [Haüy a démontré que touics ces formes secondaires éloient dues à des arrangemens différens d’une même molécule intégrante ; il a, fait Voir que ces arrangemers n’éloient point l'effet de ce que l’on nome le hasard, mais qu’ils suivoient des lois assez simples, que l'en pouvoit faci- lenieut déterminer. Il s’est arnété ici : 1l m'a pas cru devoir publier encore Les apperçue qu'ila donnés dans ses cours, sur les causes qui disposent les uolécules intégrantes a suivre telle ou telle loi dans leur, arrangement entre elles. Ce sont ces. causes que recherche le C. Leblanc dans ses observations sur l’accroissement des cristaux. 1ly a long-tems qu’il s’occupe-de ce travail, et le mémoire qu'il a lu à l’nstitut est une confirmation et.une suite de celui qu'il a lu à l’académie des sciences, et dont extrait a été imprimé dens le Journal de Physique, Novembre 1785, pag. 574. Il a reconnu, en observateur patient et ingénieux, qu'on pouvoit faire varier, considérablement et à volonté Le volume et la forme des cristaux, en les faisant se former et croître dans certaines circonstances, et depuis leng-iems il a enrichi les collections de cristaux d’alun, de sel marin, de sulfate de cuivre, etc., d’un volume et d’une netteté ex- traordinaire : il publie aujourd’hui les moyens qu’il a employés. Les vaisseaux à fond plat, de. verre ou de porcelaine, sont les meilleurs pour obtenir de beaux cristaux isolés. Les dissolutions doivent être portées jusqu’au point de cristalliser. Elles donnent d’abord des cristaux qui sont trés-petits. On choisit parmi ces petits cristaux, que le C. Leblanc nomme des embryons, ceux qui sont les plus nets, pour les faire croître, ou, comme le dit le C. Leblanc, pour les élever. On décante la liqueur pour la purifier, et on dissémine dedans les peuts cristaux d'élite, syant soin de les retourner tous les jours. On fait un second choix parmi ces cristaux, pour élever séparément ceux dout on veut augmenter le volume ou changer la forme. .(2) Le C:Fourcroy n’a encorc reçu aucun des objets que lui annonce M, Humboldt. - B Soc. rarLon. Insx. AA'T à Soc. PHILOM:. 126 2 Pour les faire croître sans irrégularité , il faut les placér dans l’eau-mère d’une dis= solution qui a donné une cristallisation en masse. On doit avoir soin de les retourner fréquenument, et de leur donner de nouvelle eau-mère à mesure qu’ils croissent. On peut les amener ainsi à un volume considérable. : Si on les laisse trop long-tems dans une dissolution où ils ont pris tout leur accrois- sement, ils diminuent au lieu d'augmenter, et l’on remarque que ce décroissement se fait sur les angles et sur les arrètes, de manière à laisser voir des stries qui indiquent la direction des rangées de molécules qui sont soustraites. La position des cristaux dans la dissolution, influe sur leur forme ; c’est sur-tont remarquable sur les cristaux prismatiques : ils croissent en longueur lorsqu'ils sont couchés sur un de leurs pans, et en largeur lorsqu'ils sont placés sur leur base. Le C. Leblanc, ayant pe l’alun octaëdre en alun cubique en mettant un cristal octaëdre dans une dissolution d’alun saturé de sa terre qui donne le cube, en conclut que souvent les formes secondaires sont dues à des différences dans la proportion des principes (x). Une observation curieuse du C. Leblanc, et déjà rapportée dans le Journal de Physique, prouve que la même dissolution abandonnée à elle-même, n’est point également saturée dans toutes ses parties. Si on suspend des cristaux à différentes hauteurs dans une dissolution, les cristaux les plus inférieurs augmentent plus yîte que les supérieurs ; et il arrive quelquefois que ceux-ci se dissolvent , tandis que les inférieurs croissent encore. Le C. Leblanc fait remarquer l’analogie qu'il y a entre celle observation et celle de la saturation plus complète des eaux de la mier dans les hauts fonds. | Le C. Leblanc annonce qu’en ajoutant du sulfate de cuivre qui cristallise en prismes obliques, à du sulfate de fer qui cristallise en octaëdre, on obtient cons- tamment des rhomboïdes (2). A. B. Résumé des nouvelles expériences faites sur le galvanisme, par divers physiciens. Nous ayons toujours cherché à consigrer dans ce journal les grands résultats des expériences galvaniques, à mesure qu’ils parvenoïent à notre connoiïssance , et nos lecteurs ont élé à même de suivre les principales époques de l’histoire de cette im= portante doctrine. Nous leur annonçâtnes, dans deux numéros de notre première suite, la découverte de Galvani et ses premiers développemens. [extrait des expériences faites par M. Humboldt et par la commission de l’Institut, leur fut communiqué dans le n°. 17; celles de Fabroni, sur le contact des métaux différens dans l’eau, qui ont donné ensuite lieu à l’idée de la pile, l’ont été dans le n°. 29. Nous avons décrit la pile imaginée par Volta, et son effe le plus singulier, découvert par Carlisle et Nicholson, c’est-à-dire , le dégagement des deux gaz qui composent l‘eau , d’abord sommairemient, dans le n°. 45, et ensuite avec le détail des expériences faites ici dans le n°. 45. Enfin nous avons exposé, dans le n°. 47, les expériences de Ritter ettde Pfaff, pour dégager ces gaz dans des eaux séparées. ‘ Aujourd'hui qu'un grand nombre de physiciens s'occupent, chacun de leur côté, de cet objet, dont l’importance semble croître avec chaque expérience, il seroit im- (x) Il nous semble que ce fait ne peut pas amener, plutôt qu'un autre, une semblable conclusion. D’après les expériences du C. Vauquelin, l’alumine en excès est mélée au sulfare d’alumine, 1nais n°y est point combinée, puisqu’une simple dissolution dans l’eau suffit pour l'en séparer. Aussi ces cristaux sont-ils opaques ; d’ailleurs le même chimiste à obtenu des cristaux cubiques er transparens de sulfare scidule d’alumine. (Nore des Rédacteurs. (2) Nous devons faire remarquer que la forme primitive du sulfate de fer est lerhomboïde , et que Poctaëdre irrégulier qu'il présente quelquefois est une forme secondaire. Le C. Haüy a examiné un de ces cristaux résultant du mélange d’une dissolution de sulfate de cuivre avec une dissolution de sulfate de‘fer Le rhomboïde qu'il a vu, ne diffère en rien du rhomboïde primitif du sulfare de fer. ( Noce des Rédacteutse. de" 15 possible de donner séparément des extraits de chacun de leurs mémoires : nous allons réunir dans un seul article tous les faits réellement nouveaux qui nous sont parvenus, en nous efforçant toutefois de rendre à chacun des auteurs ceux qui leur appartiennent. La production de mouvemens convulsifs, lorsque le nerf et le muscle sont joints ar un arc de plusieurs métaux, voilà le fait originaire démontré par Galyanr. L'indi- cation détaillée des analogies de ce phénomène avec ceux de l'électricité, fut ce qui occupa d’abord Volta; plusieurs phénomènes organiques produits par le contact de deux mét:ux, comme l’éclair, la saveur, etc., furent aussi rapportés à la même classe par ce savant physicien. La détermination de toutes les circonstances qui sont plus où moins favorables à la production des convulsions ; la preuve que plusieurs de ces cir- constances n’ont pas les mêmes effets que dans l'électricité , furent les résultats des longs travaux de Humboldt, de Pfaff, de Hallé, etc. De là de nouveaux efforts de Volta pour remettre sa théorie en honneur : invention de la pile ; augmentation prodigieuse des effets, par cette multiplication des pièces métalliques; ressembiance de la sensation produite pur la pile avec la commotion électrique ; attractions et répulsions, résineuses du côté du zinc, vitreuses du côté de l'argent : tout cela fut à cette seconde époque, le produit des recherches du physicien de Padoue. Mais ici le galvanisme > Qui paroissoit n’intéresser que la physiologie, se transporte, pour ainsi dire, dans le domaine de la chimie, et semble vouloir en ébranler les théories les plus nouvelles. Deux anglais’, Carlisle et Nicholson, imaginent de plonger dans l’eau deux fils métalliques, qui cowumuniquent chacun avec une des exlrémités de la pile : ils voient se manifester les gaz qui composent celle eau, et à-peu-près dans la proportion où ils y entrent; mais chacun paroït à l’extrémité d’un des fils, à une certaine distance du point où s'échappe lauire gaz, et si les fils se touchent lout dégagement cesse. Des-lors toute l'attention s’est portée de ce côté, et l’action du galvanisme sur les animaux a été négligée, jusqu’à ce qu’on ait épuisé la question plus simple et plus générale de son action sur l’eau. * Ces bulles d'oxygène et d'hydrogène viennent-elles ou non de la même molécule d’eau ? voila ce qu’on devoit se demander d’abord. Pour répondre à cette question, il falloit voir si elles se manifesteroient dans des eaux séparées. MM. Ritter et Pfaff ont commencé à faire voir que cela est ainsi, maïs par des moyens sujets à conLeslalion. M. Davy, à Londres, en a trouvé un plus simple et plus évident, dont nous n’avons pas encore parlé : après avoir plongé chaque fil dans un vase distinct, il réunit l’eau des deux vases par le moyen de ses propres doigts : le dégagement a lieu comme à l'ordinaire. Il à également lieu si, au lieu du corps humain, on emploie des fibres musculaires, tendineuses, végétales, du charbon, ete, Il n’y avoit que deux mamiéres d'accorder cette expérience avec la théorie chimique sur la nature de l’eau : ou l’eau de chaque vase perd une de ses parties constituantes en gardant l’autre en excès, ou le fluide galvanique enlève une des parties constituantes au bout de l’un des fils, et l’abandonne au bout de l’autre, en continuant son circuit, La première opinion est des CC. Monge et Berthollet. Le C. ÆHassenfratz a cherché à la prouver par l’expérience suivante : si c’est le tendon qu’on emploie pour moyen de communication, le dégagement ne dure pas long-tems sans beaucoup s’affaiblir : au’on change les fils de vase, le dègagement recommence avec force, mais produit dans chaque vase un gaz opposé à celui qui s'y dégageoit avant. C’est que, dit-il, chaque eau étoit épuisée, autant que possible, de là partie que le fil lui arrachoit, el contenoit l’autre en exces; maintenant que le nouveau fil lui demande précisément cetle partie excédente, elle l’abandonne avec facilité. La seconde opinion est des CC. Fourcroy , Vauquelin et Thénard : Le fluide gal- vanique, disent-ils, en sortant du fil du côté de l'argent, décompose l’eau, mais ne laisse échapper que l'oxygène , parce que lui-même se combine avec l'hydrogène pour former un fluide qui traverse d’une manière invisible l’eau et les moyens de com munication des deux vases, pour aller à l’autre fil; maïs en pénétrant dans celui-ci, le galyanique abandonne l'hydrogène, qui se dégage en bulles. LA. Voici la principale des expériences dont ces auteurstcherchent à appuyer leur hypo= thèse : l LE à ; ! cet oxide se revivifie à l'endroit qui répond au fil positif, par conséquent à celui. qui donne l’oxygène, et alors il ne paroit point d'hydrogène au fil opposé : c'est que, cet hydrogène s’est combiné en passanl avec l'oxygène de l’oxide pour reformer de l’eaue Ouire ces deux expériences, dont celle qui se trouvera exacte sera peut-élre une. sorte d’experimentumn crucis, plusieurs savaus en ont faut en mélant dans Peau différens acides ou autres subslances composées. Leurs résultats ne sont au fonds que des m0 difications de l'expérience fondamentale du dégagement des deux gaz. Ainsi lorsqu'on y mêle de l'acide nitrique, le fil du edté de l'argent se dissout uès-rapidement ; celui du côté du zinc ne se dissout pas. On sent que l'hydyogène s'empare de l'oxygène de, Pacide, eu ne laïsse pas au fil le tems de s’oxidér pour être dissous : Jorsqu on cinploie de l'acide vitriolique, il se précipite du soufre du côté du zinc, parce que l’hydrogène décompose l’acide en lui eulevont son oxygène, etc. cie cu 0 Mais un fait qui mérite d’être remarqué, et que MA + Nicholson ; Truckshank , Pfaff et le C. Desormes ont trouvé généralement constant, C’est qu'il se forme toujours ua peu d'acide ritrique du côté de l'argent, et d’amimoniaque du côté du zinc: sans doute il est dù àce que l’eau même la plus pure contient toujours un peu d’azote, qui se combine avec de loxygène, dâns le premier cas; avec de l'hydrogène, dans le second. RE à ne | HE . Pendant qu’on recherchoit ainsi la véritable nature des phénomènes qui se passoient dans l’eau où plongeoïent les fils, on ne négligeoit pas ceux qui ont lieu dans la ile même. La détermination du vérlable élément de la pile, a occupé le C. Desormes et M. Pfaff. Les disques qui formezt cet élément sont-ils disposés ainsi : zinc , argent, substance humide ? où bien le sont-ils ainsi : argent , substance. humide , zine 2 Desorines est pour le premier de ces arrangemens : dans la pile, dit-il, c’est le zinc qui s’oxide; or, lorsqu'on compose la pile ainsi : zinc, argent, substance humide, etc. ; c’est le fil qui lient au zinc qui s'oxide : le zinc est donc alors vraiment à sa lace active, el ne fait pas les forctions de conducteur. Pfaff est d’un avis tout contraire : c’est justement parce que le zinc s'oxide, que l'hydrogène doit paroître an bout du fil qui communique avec lui. Il prouve d’ail- leurs, par l’analugie avec es expériences faites sur les animaux, que dans le véri- iable élément de la pile, la substance humide doit être entire les deux métaux. En effet,.si on fait Loucher du zinc au nerf, qu’on mette de l’argent au bout de ce zinc, et qu'on termine l’arc excitateur par du zinc qui ira de l'argent am muscle, la convulsion n’a paslieu; mais bien si on metle zinc d’un côté, l'argent de l'autre, et qu'on les réunisse comme on voudra. Si la première conibinaïson étoit la vraie, le second morceau de zinc ne servant que de conducteur, devroit être aussi bon - que tout autre mrétal. Nous dirons ici, en passant, d’ou vient la différence apparente qui se trouve entre les, expériences faites ici, et celles des Anglais. Ces derniers disent loujours que c'est le zinc qui donne l’électricité positive et le gaz oxygène : nous, que c’est l'argent. C’est qu'ils construisent leur pile ainsi : zinc, argent , substance humide ; zinc, ec. (alors la première plaque de zinc ne fait, suivant la théorie de Pfaff touchant l’élé- ment, que la fonction du conducteur ), ct que nous construisons noire pile ainsi: argent, substance humide, zinc; argent, etc, Lorsqu'on met des portions de substance humide entre toûs les métaux, ainsi qu'il suit: À. H. Z. H, À. H: Z. H, A. il. n’y a pas d'effet du tout, parce que c’est coinme si on avoit mis deux piles en sens contraire, qui se neujraliseroient. La présence de Vair autour de la pile est nécessaire ; sous la cloche pneumatique les effets diminuent d'autant plus que le vide est plus parfait ; lorsqu'on plonge la pile dans l’eau les effets cessent, peut-être parce que l’eau est un conducteur plus immédiat que les fils; maïs cependant y a-til de l'oxygène de l'air absorbé , ou l’oxidation du | Si entre les extrémités des deux fils on place de l’uxide d'argent bien pur». 2 nnon, | / 15 : zinc ne se fait-elle qu'aux dépends de l’eau dont les disques de drap ou de cartan . sont imbibés ? c’est ce qui n’est pas encore décidé. Quelques-uns croient avoir observé une diminution de l'air, en plaçant la cloche dans un appareil pneumato-chimique. D'autres-le nient. ë La pile, toute ruisselante d’eau, produit néanmoins des effets. C'est une grande différence d'avec la bouteille de Leyde. Une autre différence, c’est que les attrac- tions et répulsions sont infiniment foibles , en comparaison de la force des commotions. De là l’idée du C. Charles, que Vélectricité et le galyanisme sont composés de la réunion en proportions differentes, de deux causes matérielles : celle qui produit les répulsions , qui est forte dans l'électricité et foible dans le galvanisme ; et celle qui roduit les commotions, qui est forte dans le galvanisme et foible dans l'électricité. Les CC. Hassenfratz et Gautherot ont observé des aliractions entre les deux fils. On devoit les prévoir, d’après ce que montre l’électromètre présenté aux deux bouis de la pile. Ë Nous n'avons pas besoin de dire qu’on a de suite imaginé que les phénomènes des poissons engourdissans, étoient de l’ordre des galvaniques. M. Humboldt vient d'écrire de la Guyane , qu'il a vérifié cette conjecture sur le Gymnotus electricus. Fourcroy, Vauquelin, Pfaff et plusieurs autres, ont aussi reconnu que les pré- tendues grandes étincelles galvaniques ne sont que le produit de la combustion des fils. Les métaux combustibles, zinc, fer, etc. en donnent, mais pas les autres; or, LES platine, etc. l’action de la pile pour produire les effets galvaniques n'est pas si cor tinue, qu'on ne puisse l’épuiser instantanément. Si on applique à ses deux bouts de gros conducteurs métalliques, on éprouve une forte commotion, et les effets s'affoi- blissent pour quelques secondes. Ceite observation est du C. Vauquelin. P. S. Voici de nouvelles expériences communiquées par le C. Vauquelin. Des pla . ques carrées de cuivre et de zinc, d’un pied en carré, n’ont presque pas donné de commotion, et uw’ont que foiblement décomposé l'eau; mais les fils métalliques qui en joignôient les extrémilés, se sent enflaminés avec une rapidité prodigieuce, En partageant ces plaques en quatre et les empilant, ce qui quadruple la hauieur, on obtient des comunotions plus fortes, mais l’inlammation diminue. Deux colonnes d'égale hauteur produisent à-peu-près les méines commotions , et les mêmes déga- gemens, quel que soit leur diamètre. Une colonne composée d’or et de platine, n'a £ donné aucun effet. EVE Procédé simple de tirer une copie d’un écrit, communique par le -C. Charles Coqurserr. Ce procédé est d’autant plus intéressant, qu’il n’exige ni machine, ni préparatifs: on peut le mettre en usage par-tout. Il consiste à mettre un peu de sucre dans l'encre à.écrire ordinaire ; on s’en sert sur du papier à écrire collé, ainsi qu'il est d'usage. Lorsque l’on veut tirer une copie de l’écrit, on prend un papier fin non collé ; on le mouille un peu avec une éponge, on l’applique sur l'écrit, en passant légèrement un fer à repasser moyennement chaud, on voit paroître sur le papier non collé l'écrit que l'on contrepreuve ainsi. ; OUVRAGES N'OUVE AU X. Recherches historiques et médicales sur Ia Vaccine, par H. M. Hussow, médecin. Un pet vol. in-8°. ayec figures coloriées, -— Paris, chez Gabon. An 9e On trouve dans cet ouvrage un précis de tout ce qui a été dit er fait pour er contre la vaccine. Il est divisé en trois parties : l’histoire de sa découverte ; la description de la maladie, ses avantages, ses accidens, son mode de transmission; et enfin, une réponse à voutes les objections faites contre cette nouvelle pratique. Soc. PHILON, = ï 16 C'est aux Anglais que nous devons la connoïssance de la vaccine. Le célèbre inoculateur Jenner, reriarque dans certains cantons, er particulièrement dans le comré de Glocester, que certains individus xxi n'avoient jamais eu la petie-vérole, n’étoir point susceptibles de la gagner, quelques tentatives qu'on af faires pour la feur transmettre. Cette observation l’engagea à remonter à la cause de cette non infection. Il apprit que les chevaux de ce pays sont sujets à des ulcères des jambes, qu'on nomme javart (the grease); que les personnes qui soïigrient ces chevaux traient aussi les vaches, et communiquent ainsi, par le pus quil reste sur leurs mains, une maladie inflammatoire au pis où mamelles dela vache, qui la transmet elle-méms aux doigts des personnes chargées de la traire. De maniere que la maladie, qu’on uomine cowpos dans le pays, se propage à tout le troupeau, par les domestiques actachés À la lairerie. M. Jenner (chercha à vérifier cecre observation. n s’assura d’ébord, de la manière la plus précise, par des expériences très-authentiques, que les pérsonnes qui avoienc eu le cowpox étoient toujours inaculécs sans succès avec la petite vérole : alors il communiqua le cowpox comme préservatif de la perite-vérole. D'autres/médecins, comme MM. Pearson, Simmons, Wodville, répérèrenc les expériences et obrinrent les mêmes sucçës. SA RS STE En France, la vaccine ne fut connus que pas l'extrait que donna 2 Biblicchèque Britannique des ouvrages anglais qui traitoienr de cette méthode préservatrice. Les premières tentatives, faites avec du, pus qui paroît s'être alréré dans le voyage, n’eyrent aucun succès, À Paris, un philantrope éclairé , le C, Larochefoucault- Liancourr, propose pat souscription, sur la fn du mois de Germinal an 8 , les moyens de répéter les expériences des Anglais, dont il fair sentir les grands avansages. La souscription est bientôt remplie. Il se forme un comité de St éclairés et qui jouissenr de la plus grande confiance du public; les membres qui ie composent s’occupenr avec le plus grand zèle de propager la maladie et de recueillir les sbservations de leurs expériences M; Wodville vient lui-même à Paris; il apporte du vacen qui réussit parfaitement; il enseigne là pratique de la vaccination. Huit mois après sa formation, le cerpité a recueilli sur ses registres plus de mille observations de vaccine inoculée, er un crès-grand nombec de concre-preuves. Il ne balance peint de publier que la vaccine est une maladie crès-légére, qui n'est point cortagieuse, et qui préserve de la perite-vérole. Pendant ce tems \Je virus est envoyé dans vous les déparrerens ; il se répand dans la campagne; et il est hors de doute qu’il s'est fait au moins quinze mille vaccinations en France, en moins d'une année: Dans la seconde partie de son ouvrage, le C. Husson décrit la maladie. Il suit la vaccine jour par jours mais il divise ses observations en rrois pétjodes. Dans la première, qu'il nomme d'inertie, et qui date dès l'instant de l'insertion du vaccin, jusqu'au troisième où quatrième jour, il ne se manifeste aucune espèce de changement norable à la peau. La seconde période, qu'il appelle d'énflammaticr , commence vers la fin du troisième jour ou dans le courant du quatriérae : d’abord la peau se durcit sur les bords de la petire cicatrice ; elle prend une légère veinte d'un rouge clir. Le cinquième, la petite cicatrice paroït un peu enfoncée; ses bords s'élèvent ec s’arrondissent; la couleur de la peau est un peu plus rouge ; il ya un peu de démangeaison. Le sixième , la reinre rouge se fond et s'érend; un pete cercle plus foncé entoute le beuron; la cicatricule est plus déprimée. Le septième, il y a seulement un peu plus de développement que la veille; le pourtour du bouton prend une couleur argentée. Le huitième, le cercle qui enroure le) bouton devienc plus rose; il semble s'étendre, comme par irradiation , dans le vissu cellulaire voisin. Le neuvième, la partie vésiculeuse du bouton est plus large ec plus remplie de matière; le cercle rouge est plus écendu, d’une reinte couleur de rose plus uniforme, er prend le nom d’aréole. À dater du douzième jour, la maladie entre dans sa troisième période, ou celle de dessicarion. Le C. Hasson la suit encore depuis le quinzième jusqu’au vingt-troisième jour, pendant lesquels se forme la croûte, qui ne tombe que du vingr-quatrième au vingt septième. Des figures coloriées donnent une idée rrès-exacte de la marche da la maladie, depuis le quatrième jusqu’au quinzième jour. Les boutons sont peints de grandeur naturelle, et isolés, jour par jour. L’aureur indique quels peuvent être les foibies accidens de la vaccine , et quels sont les moyens d'y porter remède, Il craice de la manière de vacciner, de conserver et de transmettie le vaccin. Nous ne le suivons pas. dans la réponse qu’il fair aux objections conte la vaccine : elles nous ont paru claires, précises, et sur-tout fortes en raisonnement. ; C. D. Leçons du citoyen Alphonse Leroy, sur les pertes de sang, pendant la grossesse, lors et à la suite des accouchemens ; sur les fausses-couches et sur toutes les hémorrhagies ; recueillies par le C. Losrein.-- Paris. 1 vol. ën-8°. V° Panckoucke. An 0. , L'ouvrage que nous annonçons est un recueil de faits et d’observations donné par un praticien consommé et instruit. Ce recueil est d’autanc plus précieux que les maladies dont il traite sont plus dangereuses, exigent des es et de grandes connoissances de pratique. L'auteur traite successivement des ÉHérentes espèces -de pertes de sang; il s'arrête plus particulièrement à celles qui surviennent dans les trois premiers mois de lz grossesse, er à celles qui arrivent pendant et à la suite des accouchemens. Il fait connoître la structure de Îa matrice, les effets des contractions de ses différens plans musculaires et de leur action inégale. Il rappelle tes divers moyens de secours qui onc été indiqués ; il les raisonne, les juge, er ramène chacun d'eux à sa vérirable manière d'agir. Îl traite aussi des médicamens qu'on peut employer , soir à l’intérieur, soir à l'extérieur. Enfin, cet ouvrage est un traité de pratique sur un cas particulier de maladies des femmes, qui nous a paru remplir parfaicement son titre. C. D. 2. ad Dors net Re tons, cPrté 17 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Prairial, an o de la République. oo Em HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Nouvelles découvertes d’os fossiles , par le € Cuviern. Nous avons indiqué dans un de nos précédens numéros , les os d’une espèce de crocodile inconnue, qui ont été découverts auprès d’Honfleur. Ce n’est pas le seul en- droit où on en trouve. Il paroît non-seulement que les os trouvés auprès d’Altorf en Franconie sont de la même espèce, mais on vient encore de découvrir qu’il s’en trouve en deux endroits différens de France. Le C. Opoix, ex-député, domicilié à Provins, en avoit recueilli près de cette ville plusieurs fragmens mélés à des os de grandes tortues; et l’école centrale du département de l'Orne, séante à Alençon, en possède dans son cabinet deux vertébres cervicales, trouvées à Maupertuis. Nous avons aussi parlé en détail de plusieurs espèces d’animaux dont on trouve les ossemens à Montmartre, et dans les autres couches de gypse des environs de Paris. Le C. Cuvier en avoit porté le nombre à six, toutes appurtenantes à un genre in— connu de pachydermes. {1 vient de découvrir dans les mêmes carrières les ossemens d’une septième , qui appartient à l’ordre des carnassiers , et à ce qu’il paroît au genre du chien, ® C. V. BOTANIQUE. Extrait d’un rapport sur les Conferves, fait à la Société philomathique, par le C. Drcanpozzz. TI. 4 quel règne appartiennent les Conferves ? On regarde les Conferves , tantôt comme des végétaux , tantôt comme des animaux, tantôt comme des êtres intermédiaires entre les végétaux et les animaux. Cette der- nière idée a été avancée par Priestley , à l’occasion de la matière verte; mais il l’a lui-même abandonnée deux ans après. Ceux qui classent les Conferves dans le règne animal, les regardent, ou comme des polipes, ou comme des polipiers, ou comme des aggrégations de polipes. _ L'observation la plus favorable en apparence à la première opinion , est celle qu’Adanson a consignée dans les mémoires des Savans étrangers, pour 1757; mais ce travail date d’un tems où les polipes étoient peu connus; et il paroît qu’Adanson a décrit un véritable animal, nommé depuis par Muller, Fibrio geniculatus. Sur les quatre-vingt-une observations communiquées à la société par le C. Girod-Chantran, il y en a trois où il regarde les conferves comme des polipes. 1°.11 propose de nommer le Bissus velutina polipe de murailles; mais il remarque qu’il n’a vu aucun mou- vement dans ses tubes. 2°. Il dit avoir vu un mouvement progressif très-lent dans le sens de la longueur des tubes dans la conferve t. 6. f. 34 Dill. (voyez pl. 1. fig. 1); N°. II. 5° Année. Tom. AI. Avec une planche I. Ne. 5r. Soc. PHILO#. Soc. PHILO&« 18 î mais comment des tubes fixés par la base ont-ils un mouvement progressif longitudinal ? Il a vu aussi ces tubes se déjetter de côté; mais ces mouvemens ne sont-ils pas dus au dégagement de quelque bulle d’air, ou à une oscillation de l’eau ? 5°. {l rapporte que le Bissus flos aquæ (fig. 5 ), est composé de deux sortes d’êtres; les uns im- mobiles, on n'ayant qu'un mouvement très-lent, sont des tubes verds cloisonnés et simples ( fig. 3. A). Les seconds se meuvent rapidement, sont jaunes, ovoïdes-aigus, ou Lerminés par des chapiteaux (fig. 5. B). Chantran croit que les filets verds se transforment en animalcules jaunes; et il. en apporte pour preuve, que les filets animalcules jaunes ont quelquefois une forme cylindrique ( fig. 5. C ). Mais même dans cet état, les filets mobiles sont jaunes et couronnés d’un chapiteau, et les filets immobiles verds et sans chapiteau ; d’ailleurs , si les filets verds se changeoïent en animalcules jaunes, on ne trouveroit pas d’animalcules jaunes à tous les degrés d’ac- croïssement, et méme plus petits que les filets verds. On peut conclure de ces ob= servations que les animalcules jaunes éloient mélangés avec les filets verds, et que rien jusqu'ici ne prouve que les conferves soient des polipes. Sont-elles des polipiers ? Chantran soutient cette opinion dans neuf de ses observations. On sait que dans l’intérieur des conferves cloisonnées, on trouve des globules que quelques botanistes ont regardé comme leurs graines; on sait encore que presque toutes les eaux contiennent des myriades d’animalcules. Chantran pense que les animalcules qui se meuvent autour des conferves sont les mêmes êtres que les globules immobiles qui se trouvent dans leur intérieur, et il compare leur immobilité dans le tube, à la torpeur d’une chrysalide. I1 se fonde , 1°. sur une ressemblance-plus ou moins parfaite entre les animalcules extérieurs et les globules intérieurs; maïs peut-on donner une grande importance à une ressemblance apparente entre des atomes microscopiques ? Sa deuxième preuve est que si on prend une conferve dépourvue d’animalcules, qu’on la laisse dans l’eau quelques jours, on trouve que les globules intérieurs ont disparu, et que l’eau est remplie d’animalcules; mais ce fait s'explique facilement, en disant que le séjour de la conferve dans une eau stagnante a corrompu les parois des tubes, que les globules en sont sortis ou ont été eux-mêmes décomposés, et que dans le même bocal il s’est développé des animalcules infusoires. Cete explication est d'accord avec l’histoire générale de ces animalcules. Chantran lui-même a observé des animalcules dans une eau où il avoit fait macérer le Lichen prunastri. Il y a d’ailleurs quatre objections à faire contre l’analogie des Conferves avec les Polipiers : 1°* On n’apperçoit dans aucune conferve ni trous ni pores qui puissent donner passage aux animalcules; or, Ces trous devroient être visibles, puisqu'on voit les animalcules qui devroient passer au travers. 2°. Les mêmes animalcules qu’on pretend fabriquer telle ou telle conferve, se retrouvent dans les eaux qui ne contiennent pas de conferves, ou qui contiennent d’autres espèces : tel est, par exemple, le Gonium pectorale Mull., décrit par Chantran (fig. 2), comme fabricateur de la conferve, 1. 6. f. 34. Dill. 5°. Une même espèce est souvent habitée par des animalcules différens ; ainsi Chantran décrit deux espèces d’animalcules dans l’histoire de la conferve , t. 4. f. 18. Dill. (fig. 4 et 4 A), et Senebier en a observé 22 espèces dans la matière verte. 4°. On trouve des conferves dépourvues d'animalcules, comme on le voit dans dix des observations de Chantran. 11 semble naturel de conclure de là que les conferves ne sont pas des polipiers. Sont-elles enfin des aggrégations d’animalcules comme Chantran le pense dans huit articles de ses observations ? Remarquons d’abord qne dans cinq de ces articles il admet celle 0pinon par analogie , et que dans trois seulement il dit avoir vu les globules mobiles se réunir en chapelet, perdre alors leur mobilité, et former un véritable tube de conferve qui, avant sa mort, émet des globules mobiles. Remarquons encore que Chantran a souvent observé des conferves séchées depuis plusieurs mois, et qu'il semble singulier qu’à l'instant méme où elles reprennent la vie elles se mettent à travailler à l'acte de leur réproduction ; enfin > il semble que les descriptions et les dessins de Chantrar, loin de dépeindre la généralion des conferves, donnent l’idée de leur décomposition. Ces difficuliés s’évanouiroient si Chantran avoit vu clairement la réunion des animalcules; mais dans la conferye bulligère, où il dit avoir yu ce mouvement, il ajoute qu'il ï étoit trés-lent. Ces mouvemens de molécules sont-ils autre chose que des jeux Le traction ? Ne seroïent-elles point entraînécs par les animalcules qui nagent dansie liquide ? Ces animalcules eux-mêmes ne se précipiteroient-ils point dans les tubes de conferve à moitié décomposés, pour y trouver leur nourriture ? Il est sans doute permis de rechercher toutes les possibilités, lorsqu’en dernière analyse c’est d’après trois obser- vations qu'on voudroit établir un fait contraire à toutes les lois de la nature organisée. Par-tout, en effet, nous voyons les êtres tendre à se diviser pour multiplier le nombre des individus, et jamais les individus se réunir pour diminuer le nombre des êtres : il est loin d’être prouvé que les conferves fassent exception à cette loi. Mais pourquoi refuseroit-on de les ranger parmi les végétaux dont leur nature chi- mique , leur manière de vivre et leur siructure les rapprochent ? D’après l'analyse qui en a été faite par le C. Vauquelin, elles ne contiennent pas d’ammoniaque à nud, mais combiné avec de l'acide pyromuqueux; elles ne contiennent pas de muriate de soude, mais du muriate de potasse, et elles donnent une quantité de cendres analogue à celle des autres végétaux. D'ailleurs, elles sont vertes à la lumière, et s’étiolent à l'obscurité; elles exhalent du gaz oxygène; elles sont fixées par leur base, et forment des touffes habitées par des animalcules, comme toutes les plantes aquatiques. Par leur structure elles touchent de si près aux Fucus et aux Lichens, qu'on a peine à les en séparer; enfin il paroït, d’après les observations du GC. Vaucher, que les globules qui sont dans les tubes des conferves cloisonnées sont de véritables graines. Les ob- servations de Vaucher sont confirmées par celles de Roth(Besmerk. Crypt. IVassergesw.) et souvent par celles de Chantran lui-même. IT. À quelle famille les Conferves appartiennent-elles ? Le rapport des Conferves avec les Fucus, les Lichens et les Tremelles, indique déjà qu’elles doivent être rangées dans la famille des Algues ; mais la famille des Algues elle-même renferme une multitude d’êtres hétérogènes, dont les caractères génériques sont mal définis. Le C. Decandolle propose de la diviser en deux familles : les Algues proprement dites, et les Lichens. La famille des Lrcmens tire son caractère des scutelles ou tubercules qui, quoique d’une forme variable dans les divers genres, se retrouvent dans tous. Toutes les espèces de cette famille habitent les lieux secs, à l’exception de deux qui vivent sous l’eau; savoir : le L, aquaticus Lin... et une espèce inédite de Verrucaria , que le C. Decandole nomme V. rivularis. Les Lichens sont coriaces, gélatineux ou pulvérulens, dépourvus de racines; ils aspirent leur nourriture, soit par des poils radiciformes , soit par leur surface supérieure ou inférieure. Les genres de cette famille sont : Lepra, Humb.; Fungimorpha , Decand.; Verrucaria, Hoffm.; Psora, Lobaria, Peltigera, Cladonia, Usnea, Urmbilicaria et Colleina, Hoffm. germ. Les AzGues habitent toutes sous l’eau , à l’exception de quelques Bissus et de quelques Tremelles; toutes sont dénuées de racines, et aspirent leur nourriture par-leur surface entière; aussi ne tendent elles point à s’élever perpendiculairement. Leur contexture est herbacée, coriace ou gélatineuse. Leurs graines, lorsqu'elles existent, sont placées, soit à l’extérieur, soit à l’intérieur des feuilles ou des filamens. Dans quelques genres il n'existe pas de graines, mais une simple réproduction par bouture ou par division, à la manière des polypes ( 1). II. Genres de la famille des Algues. * Graines renfermées à l’intérieur des feuilles ou des filamens. 1. Tremezca.-— L. J. Roth. —- Substance gélatineuse, recouverte d’une peau mem- braneuse : les grains de la fructification épars au milieu de cette gelée. --1l faut exclure (1) On remarque que ces espèces d’algues, dans lesquelles on a cru observer un mouvement spontané, g'appartiennent pas à cette division. ; C 2 20 de ce genre la T, purpurea, qui est de la famille des Champignons. Il est probable u’on le divisera en deux : les vraies Tremelles, qui sont vertes, membraneuses, et exhalent du gaz oxigène; les fausses T'remelles, qui sont orangées, fongeuses, n’exhalent pas de gaz oxygène, et font peut-être partie de la famille des Champignons. 2. Rivuzanra. == À. -- Substance gélatineuse, ron recouverte d’une peau membra- neuse : les grains de la fructification épars au milieu de cette gelée. 3. Uzva. —— L. J. R.-- Feuilles membraneuses, qui renferment près de leurs bords des vésicules qu’on suppose être des graines ou des capsules : aucun orifice extérieur pour la sortie de ces graines. -- Excl. de ce genre : les ulves globuleuses ; savoir : Ü. pruniformis et globulosa , qui sont des Tremelles. Roth a mis VU. inrestinalis avec les Conferves, mais il est probable que lorsqu'il sera mieux connu il fera un genre intermédiaire. À 4. Fucus. = L. J.R. -- Feuilles coriaces, dont l’extrémité se gonfle et se remplit de vésicules qui, à ce qu’on croit, contiennent les graines , et qui émettent une liqueur visqueuse par des pores placés à l’extérieur.-- Excl. de ce genre : la section des Fucus globulifères de Gmelin, qui sont des Ceramiums. ’ 5. Conrenva. — L. J. R.—5°. fam. Vauch.--Filamens cartilagineux ou herbacés; cloisonnés : graines renfermées entre les cloisons, et n’en sortant que par la destruction du tube même. -— Les espèces marines sont brutes et cartilagineuses; celles d’eau douce herbacées et vertes : sont-elles bien du même genre ? *% Graines placées à l'extérieur. 6. Cenamrum. — R.-— Filamens membraneux, cartilagineux, non cloisonnés. Capsules monospermes adhérentes à la surface extérieure des filamens. --- Roth rapporte à ce genre les Fucus globulifères et les Conferva littoralis et dichotoma. VaucHeria. =— 1". fan. Vauch. --- Filamens herbacés, simples ou rameux, non eloisounés ; graines attachées aux parois extérieures des filets, et ordinairement pédon- culées. —- Genre dédié au C. Vaucher, parce que c’est sur une des espèces qu’il a d’abord observé la fructification des Conferves. . Bissus. — J. L. —— Kilamens simples ou rameux, cloisonnés ou non cloisonnés, vivans à l’air. Graines adhérentes le long de ces filets. —- Il est probable que les espèces de ce genre, lorsqu'elles seront mieux connues, seront, ou placées parmi les Vaucheria, comme le B. äurea ; ou parmi les Conferva, comme le B. velutina ; où parmi les Champignons, comme le B. omentiforinis ; ou rayées du tableau des végéteaux, comme ie B. flos aqueæ. BarracHospermum, -= R. —- 2°. fam. Vauch. -- Filamens genouillés, articulés, gélatineux; nœuds formés de filamens simples ou rameux, entre lesquels se trouvert des graines ou cayeux qui s’en détachent, et dès leur naissance sont formés de filets déjà articulés. * Algues qui se multiplient par division. CGHanTranra. = 4°. farm. Vauch.-- Filamens solides, noueux; nœuds, seséparant pour opérer une réproduction par bouture. —— Genre dédié au C. ‘Girod-Chantran,, qui a observé les Conferves avec un zèle et une exactitude digne de l’admiration de ceux-mêmes qui ne partagent pas ses opinions. Hypropycrion. -—— R. — Conf. reticulata.-— 5°. fam. Vauch.—-Sac cylindrique fermé aux deux extrémités, formé de mailles pentagones ; filets du pentagone se renflant à leurs extrémités, se séparant, devenant eux-mêmes de véritables tubes cylindriques fermés et composés pareillement de mailles peutagones. IV. Espéces inédites. x. Tremella prostrata. Chantr. (fig. 5.) T'. viridis gelatinoso-subcarnosa, rotundato= lobata , prostata , subtuberculosa pellucida. — Hab. in cryptise 2. Tremella erecta. Chantr. (fig. 6.) T. viridis gelatinoso-subcarnosa rotundé érilobata erecta punctulata, — Hab, in cryptis. S 21 -3, Conferva salisarum. Chantr. (fig. 7.) == C. n. 2111 Hall. -— C. crustacea gelatinosa viridis tenuis, filamentis simplicibus intertextis constans. -— Hab. in salinarum aquissalsis. : 4. Conferva bulligera. Chantr.-— Dill. t. 4. F. 15.— Vauch. Bull. des Sc. n. 48. t. 12. F. 7. — C. filamentis simplicibus, seu Tamosis plexuin bullas aereas includentein. efficientibus; fructificationis granulis in quoque loculo pluramis fisciatis, seu lineatis. — Hab. in aquis dulcibus. J 5, Conferva bullosa. --— Chantr. Bull. n. 9. t. 0. f. 5. — C. filamentis ramosis plexum bullas aereas includentem efficientibus , fructificationis granulis maximis in quoque loculo subbinis. —- Hub. in aquis dulcibus. 6. Vaucheria mammiformis. Conf. mamimiéformis. Chantr. (fig. 8.) V. filamentis simplicibus radiantibus crustam orbiculatam mathimiformem constituentibus, — Hub. in aquis dulcibus. 7. Vaucheria disperma. — Vauch. Bull. n. 48. €. 15. fig. 9. W. filamentis ramosis seminibus binis oppositis sessilibus subterminalibus. 8. Vaucheria rasa. —— Väuch. Bull. n. 48. p. 187. —-#. pulyillo denso , filamentis brevibus simplicibus, seminibus geminatis terminalibus. 9. Vaucheria infusionum. -— Matière verte. --— Prietl. Ingenh. Seneb. -- Lepra infusionum. Schranck.-— V. minima viridis gelatinosa ; filamentis vix manifestis. 10. Bissus spadicea. Chantr. — B. n. 2105. Hall. — 8. filamentis simplicibus spadiceis crispis. -— Hab. in rupibus. .11. Batrachospermum gelatinosum. — Chara batrachosperma. Weiss. —- Conf. gelatinosa. L.—- B. caule articulato moniliformi, nodorum filamentis ramosissimis dœtè viridibus. . 12. Batrochospermum simplex. — Vauch. Bull. n. 48. t. 12. f. 4. —— Conf. gela- tinosa. Chantr. — B. caule articulato monilirfomi-, nodorum filamentis simplicibus aCULIS. 3 2 13. Batrachospermum nigricans. — Vauch. Journ. de Phys. Flor. an 9. f. 8. -— B. caule articulata, undique filamentis ramosissinis obscuré purpureis tecto. 14. Chantranta nodosa. — Conf. nodosa.—L. Vauch, Journ. de Phys. Flor. an g. f. 11. -— C. viridis nodosa subsimplex. ù 15. Chantranïa nigricans. — Vauch. Bull, n. 48. t 13. f. 6. -— Conf. n. 17. Dill. C. nigrescens nodosa subramosa. : 5 Eee Explication des figures de la pl. I. 1. Conferve, t. 6, f. 54, de Dillen, dessinée par Chantran, de grandeur naturelle 2. a b c Gonium pectorale , Mull. , dessiné au microscope, par Chantran. 3. Bissus flos aquæ , à l’œil nud. -— A. tubes verds immobiles. B. animalcules jaunes mobiles, nageant autour d’une gelée opaque. C. passages des uns aux autres, selon Chantran. À BG au microscope. 4. Conferva, f. 18, Dill., de grandeur naturelle. — A, détails au microscope. 5. Tremella prostrata, Chantr., de grandeur naturelle. 6. Tremella erecta, Chantr., de grandeur naturelle. : 7. Conferva salinarum , Chantr., grand. natur. — A, filets au microscope. 8. Vaucheria mammiformis. — A. filets séparés. PHYSIQUE. Sur un probléme dé physique, relatif à lelectricite. # des) 9:21 Ê 39 1HOC £ Si Je! ñ On suppose que les molécules d’électricité:de méme mature setrepoussent en raison directe des masses , inverse: du carré des) distances: et on demande, dans cette hy- pothèse, comment l'électricité doit se disposer dans un ellipsoïde de révolution, pour y être en équilibre. ; : . RAISON Soc: PHILOMe 52 On suppose encore que’ le fluide électrique est contenu au dehors par la pression de l’air, considéré comme n’étant point conducteur de l'électricité. Il en résulle que la figure extérieure du fluide sera celle de l’ellipsoïde lui-même. Goncevons le fluide uniformément répandu dans l'intérieur du’corps, et considérons une quelconque de ses molécules. On peut la regarder comme placée à la-surface d’un .ellipsoïde de révolution semblable au précédent, et située de la même manière. Elle sera donc sollicitée , 1°. par la répulsion de cet ellipsoïde ; 2°. par l’action qu’exerce sur ellé la couche elliptique qui l’enveloppe. Or, cette action est nulle, puisque les surfaces extérieures eL'intérieures de cette couche sont elliptiques et semblables; la première force agit donc seule, ct la molécule doit lui obéir. Ainsi tout le fluide doit Se porter à la surface de l’ellipsoïde, et y fomer une couche infiniment mince. Il faut encore, pour l’équilibre, qu’en nommant P;'Q; R; les forces qui solli- citent une molécule de la surface libre du fluide, parallèlement à trois coordonnées rectangulaires à; b; C3; on aït ° pue -P da + Q.db + R de = 0 afin que la résultante de toutes les forces soit perpendiculaire à cette surface; et cette condition sera rémplie si lés snrfaces intérieure et extérieure de la couche ‘fluide sont semblables ‘et semblablement situées. ‘ “En effet, dans cette hypothese, l’action répulsive de cette couche est égale à la différence des actions répulsives de deux ellipsoïdes concentriques et semblables, dont l’un seroit terminé à la surface extérieure, et l’autre à la Surface intérieure de la couche fluide. Or, en nommant K l'axe du pole, et EE celui de l'équateur de ae d FAT Pellipsoïde donné, son ‘équation sera: a2 im (b2+ c2) = K: Si l’on représente par A; B; C;, les actions de cet, ellipsoïde parallèlement aux trois axes des coordonnées a, b, c, on aura ( Mécanique céléste!, loin. TI, p. 22. ) À = 4zp 4 A— ang4tang À. ea Ron A EE mn . é exprimant la densité 5m mm, . du fluide et # la demi- fevrier ro. RER Hu ds circonférence dont, le B = 4zp { ang. lang. À — À }. Dee ANA TA NOU EU k 2 13m . 1 +27 = 4 anb ane a AE ICe C 4zp { ing. Lang. À dc | 2 23m ( 1H à2 ‘ Soit maintenant x la valeur de K pour l’ellipsoïde intérieur ; à son extensité. m doit rester le même pour cet ellipsoïde, puisqu'il est semblable aù précédent. Sa masse sera 4zpx3 et les actions quil exerce parallèlement aux trois axes) seront : 5 m A, 4zx3 {2,— ang. tangÀ Maj B— 4x, 4 ange tang?, = à, Yb; m Aask3 - AL at ne 2 A 3k 3 12,3" C, — 4zpxi {ang-tang. ax" Ÿ: c. 2 mA 3k,3 Em e À, étant la valeur de à pour un ellipsoïde qui passeroïit par le point dont les coordon- nées sont ab c;,'et qui auroit la mêmeexcentricité 8 et:la méme “position des axes 5 3 D 0 SE £ ù [ 3 7 D que l’ellipsoïde intérieur. k, est la valeur de K pour cet ellipsoïde auxiliaire, et l’on 0e a pour déterminer: et kles:équations! SG af star er VA 6 ; k4— Kg209 la2 ip b2 2450212 0 L CE CU k 2 . à } 2e £ + La ( Voyez la Mécanique céleste, tomeII, page 21.) SL L 23% Or l'excéntricité — (1-m) x? on a donc à7 = 2?x? d’où à, — 2x m k? ; k, et les valeurs de A; B; C; deviennent La À, — A7P 4 2,- ange tang. À, E a. m A3 B — 47 {ange tang.A— À, Ye b. 2m A3 12,2 °C = 47 {'ang- tang. À > 2, Ye ce 21m À3 1+A,7 Orona P— A-A, Q—B-B. R—=C-C, En substituant les valeurs précédentes, il vient P = 4zp { 2-2, ang. lang. À, ang. lang: À } Las an Q — 47 { ange tang. À - ang. tang. À, + À — à Ye b. 2m A3 IA ? 1 A2 R = 45p { ang. Lang. A=ang.tang. À + À —- À }° ce 2m À3 142,7 IA2 La couche fluide étant infiniment mince, x est très-peu différent de k aussi bien que k son a donc dans cette supposition À, = À { 1 + ”} a étant une quantité très-pelite et les valeurs précédentes devien- nent, en observant que m—1 122 P — 4spa. à Q = Acpo. m. b. R — Azpo. me Ce substituant ces expressions dans l’équation de l'équilibre P da + Q db +R dce— 0 elle se réduit a a da + m 4 bdb + ce de } = 0 qui est précisément l’équation différentielle de la surface de l’ellipsoïde. L’équilibre est donc possible, en supposant que les figures extérieure et intérieure de la couche électrique , sont elliptiques et semblables. Il est visible que ce résultat comprend le cas où l’ellipsoïde se réduit à une sphère. En nommant p la pression qui a lieu à la surface libre du fluide, on aura p = V/pz + Q7 + R: et en substitution pour P, Q, R, leurs valeurs; p = 450 Var HE D: + ©? mais l'équation de l’ellipsoïde donne b? + c? = k2-a2 (1 + at) 1 + A2 on aura donc P = 4zpo x: RAR ENS Vi + 22 a est égal à k au pole, ilest nul à l'équateur; d’où il suit que la force électrique au pole, est à cette même force à l’équateur, comme le diamètre de l'équateur est à l'axe du pole ; ce qui fournit un moyen trés-simple de vérifier la théorie par l'expérience. Les mêmes procédés s’appliqueroient également au cas où l’ellipsoïde ne seroit pas de révolution. Seulement, comme on ne peut pas alors obtenir en termes finis, les répulsions qu’il exerce parallèlement aux trois axes des coordonnées ; il faut effectuer les différentiations sous les signes d’intégrales définies, au moyen desquelles elles sont exprimées. (Mécanique céleste , tome IT, page 21.) . Nous devons au C. Laplace cette application à l'électricité, des formules relatives à la théorie de la figure de la terre. IL B. Exer. NAT, w ESS D \ ui Notice sur l'acide sebacique , par le C. TuEenAns. Les chimistes avoient regardé comme un acide particulier , la matière volatile d’une odeur piquante et même suffoquante, qui se dégage dans la distillation de la graisse , ils lui avoient .donné le nom d’acide sébacique. Lie C. Thenars prouve que le véritable acide sébacique n’a point ces caractères , et qu’il n’a pas été connu jus- u’à ce jour. Le C. Thenars propose deux moyens pour obtenir le véritable acide sébacique. Le premier est le plus simple : il consiste à distiller de la graisse à feu nud, et à laver le produit de la distillauon à l’eau chaude. On filtre cette eau, et on obtient par évaporalion un acide cristalisé sous forme d’aiguilles. Le second est plus composé, mais on est plus sûr de la pureté de l’acide. On sature avec la potasse l’eau de lavage du produit de la distillation de la graisse; on décom- pose ce sébate de potasse par une dissolution de plomb, il se fait un précipité flo- conneux de sébate de plomb que l’on décompose par l’acide sulfurique : on obtient par le lavage et l’évaporation l'acide sébacique pur. Get acide a une saveur légèrement acide ; il est sans odeur, il se fond comme une espèce de graisse ; il est bien plus soluble à chaud qu'à froid ; l’eau bouillante saturée d’acide sébacique se prend en masse par le refroidissement , l'alcool en dissout aussi . ane grande quantité. En faisant évaporer avec précaution.ses dissolutions, on peut Pobtenir sous la forme de très-grandes lames brillantes. L’acide sébacique précipite l’acétite et le nitrate de plomb, le nitrate d’argent, T'acétite et le nitrate ‘de mercure. Il forme avec la potasse un sel soluble qui a peu de saveur , et qui n’attire point l’humidité de l’air. Il ne trouble point les eaux de chaux, de baryte et de strontiane. Les expériences précédentes démontrent la présence d’un acide particulier dans le produit de la distillation de la graisse. Il: s’agit actuellement de faire connoître la nature exacte de ce produit, et la cause de l’erreur des chimistes qui se sont trompés sur la nature de l’acide sébacique. Si on traite. par l’eau le produit de la distillation de la graisse , que l’on sature cette eau avec de la potasse, on obtient par l’évaporation une masse saline, lorsqu'elle est sèche, on l’introduit dans une cornue, et on verse de l’acide sulfurique affoibli. Il se dégage par la distillation un acide qni a tous les caractères connus de l’acide acé- teux. Il y a donc aussi de l’acide acéteux dans les produits de là distillation de Ja graisse, et les proportions entre cet acide et l’acide sébacique varient en raison du degré de chaleur que la graisse a éprouvée. Le C. Thenars pense que l’odeur piquante de la graisse distillée est due à une partie de cette matière, décomposée et réduite en gaz. Ce gaz n’est point acide , il ne rougit point la teinture de tournesol, il ne se combine point avec les alcalis. L’odeur de la graisse chauffée fortement n’est donc point due, commé on l'a cru, à l'acide sébacique ; il en est de même de celle de la graisse rance. Creil et les chimistes de Dijon , ont regardé l’acide sébacique comme volaul, et d’une odeur piquante. Le C. T'henars attribue leur erreur à deux causes : la première, à l'acide acéteux qu'ils ont dégagé, en traitant, par l'acide sulfurique , le produit de la distillation de la graisse combinée avec de la potasse; la seconde, à l’acide mu- riatique qui existe souvent dans la potasse du commerce, et que l'acide sulfurique a fait aussi dégager, 3 A. B, Bull. ds Se.Tom.TI, PLI. N° 53 Nm il } J KL 1 NN \ il 1 HU SN Te oran Kerr At FLE Maluvre veufp ES BULLETIN DES SCIENCES, à PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE: PARIS. Messidor, an 9 de la République. PP —— HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Extrait d’un mémoire sur les dents des poissons, par le C. Cuvrer. Les dents des poissons diffèrent entre elles par leur position, leur forme, leur structure et leur succession. Dans les mammiferes, il n’y a que trois os qui puissent porter des dents ; les intermaxillaires ou incisifs, les maxillaires et les mandibulaires, ou de la mâchoire inférieure. Dans les poissons il y en a huit : les intermaxillaires, les mandibulaires, les maxillaires, le vomer occupant le milieu du palais, los de la langue, les os des branchies et ceux qui suivent les branchies, et que l’auteur nomme es du pharynx. Les dents elles-mêmes peuvent avoir six formes principales : en crochet, en cône mousse, en demi-sphère lisse , à couronne inégale, à tranchant simple et à tranchant dentelé. Quant à la siructure des dents, le C. Cuvier en fait deux genres. Les simples, formées de substance osseuse compacte, revêtues d’un émail et creusées dans leur partie moyenne pour recevoir les nerfs et les vaisseaux. Elles sont analogues à celles des mammifères : les autres sont composées de tubes ou de lames. Quelques poissons inconnus encore, mais probablement voisins des raies, ont les dents formées par le rapprochement de ces petits tubes. Elles ne sont pas enracinées dans les mâchoires, mais adhérentes aux gencives par nne:surface creusées de sillons très-réguliers , dans le fond desquels on voit des trous pour le passage des nerfs. Les dents composées de lames appartiennent aux diodons et aux tetraodons. Les lames qui les forment sont soudées ensemble par l’émail à la surface triturante. Elles ne se nourrissent pas par dedans comme les dents composées des mammifères, mais par des vaisseaux qui rampent entre ‘elles, et qui laissent des empreintes sur leur surface. Cette observation explique comment les os des mâchoires de ces poissons parois- sent être à nud sars s’exfolier. Il en est de même du poisson nommé scare. Dans tous ces animaux, les mâchoires sont couvertes de dents émaillées, soudées ensemble par leur bord, et l’on trouve souvent dans la cavité dentaire un grand nombre de germes destinés à prendre la place des dents que, l'usage aura détruits ou émoussés. La succession des dents a présenté aussi beaucoup d'observations intéressantes au C. Cuvier. Le seul poisson qui ait les os des mâchoires en partie nuds pendant quelque tems, est le Zoup marin. I] n’a que de très-petites dents qui s’usent fort vile, mais qui sont attachées chacune à un gros tubercule osseux de la mâchoire. La dent une fois usée , le tubercule se trouve à découvert, et il ne tarde pas à éprouver le sort de tout os mis à nud. Il meurt et se sépare du reste de la mâchoire par une rupture fout-à-fait semblable à celle qui fait tomber le bois du cerf, N°: IV. 5° Année. Tom, II. Avec une planche II. D N°. bo. Inst. war. Soc. PHILOMe 26 Dans les raies , les chiens de mer, les tétraodons et quelques autres poissons, à mesure que les dents de devant s’usent , celles de derrière se développent pour leur succéder; mais dans le plus grand nombre, le remplacement se fait verticalement à la manière ordinaire, avec cette différence que la racine se soude à la mâchoire et u’il n’y a que la couronne qui tombe en se séparant du reste de l’os qui reste dans V’alvéole. La dent nouvelle monte dans le creux de la racine de l’ancienne. Lorsque la dent est conique, la nouvelle perce ordinairement à côté de la vieille, et non absolument dans un sens vertical. C’est ce qu’on observe dans le brochet. BOTANIQUE. Espece nouvelle de Hieracium, decouverte par le €. Saiwr-Awaws, Professeur d'Histoire Naturelle à l’École centrale du Département du Lot et Garonne. : Hicracium enIoPHoRuMm. Épervière ériophore. PI. IL. Fig. 1”. H. foliis caule pedunculisque densissimé lanatis, squamis calycinis subnudis ; radice indivisa prœmorsa. Nob. Var. B. caule simplict, foliis argute dentatis, floribus congestise Cette belle espèce doit être placée dans la division des épervières, dont les tiges sont rameuses, feuillées et muluiflores. La sienne est striée et produite par une racine d’un égal diamètre dans toute son étendue, quelquefois renflée à son extrémité; où elle est toujours tronquée. Cette racine, dont la direction est perpendiculaire ; et qui ne se ramifie pas, offre seulement des fibres ou de forts chevelus très-fragiles, d’un jaune sombre et de six à huit pouces de longueur: La plante s’élève à sept ou huit décimètres ou d'avantage ; loutes ses parties sont recouvertes de poils blancs, flexibles, entrelacés, colonneux, simples, un peu crépus, longs, et si abondans que les tiges chargées de feuilles nombreuses et tres-rapprochées avant la floraison, paroïssent aussi velues que la toison des bêtes à laine, dont elles rappellent l’idée au premier coup- d'œil. Les feuilles de la tige sont sessiles, lancéolées, munies de dents éloignées, plus apparentes dans la variété. Les feuilles des rameaux sont un peu amplexicaules, plus ovales, moins dentées : les unes et les autres sont pointues. Les rameaux sont diva- riqués, feuillés et terminés par des fleurs jaunes, portées sur de courts péduncules naïssans de l’aisselle d’une feuille : ces péduncules sont rarement biflores. Le réceptacle des fleurs est un peu alvéolé, et les écailles calicinales ne sont point cotonneuses à Vextrémité. Les semences sont jaunes et couronnées par une aïgrette sessile un peu plus longue qu’elles. La variété s’élève beaucoup moins sur une tige simple ou très-peu ramifice. Ses feuilles sont fortement dentées ; ses fleurs sont disposées en espèce de corimbe compacte et terminal. ; L’'Hieracium eriophorum ne peut être regardé comme une variété de /’Hieracium villosum , dont les poils jaunâtres sont distincts, plutôt soyeux que cotonneux ou Jlanugineux, et dont les rameaux sont terminés par des fleurs solitaires. fe I diffère également de l'Hieracium lanatum , Lam. dict. n°. 25; Vill. Hist. des plant. du Dauph. tom. 3, pag. 120; Andryata lanata Linn., qui est bisannuel, dont la tige s’élève beaucoup moins, dont la racine est entière, dont les rameaux supérieurs sont uniflores, dont le calice des fleurs est complètenient velu, dont les poils vus à la loupe sont plumeux, dont les semences sont noires et courtes ainsi que leur aigrette, enfin dont l’habitation est si différente. Le C. Saint-Amans a trouvé l'Æreracium ertophorum il y à trois ans sur les dunes maritimes de sable quartzeux pur et mobile des environs dela tête de Buch, département de la Gironde, où il est vivace, et fleurit depuis le commencement de l'été jusqu’à l'automne. ï Les fibres ou chevelus de sa racine sont excessivement amers. La même saveur ne se remarque point dans les tiges, les feuilles et les fleurs, qui sont broutées par les bestiaux , et leur servent de nourriture. QC re » , , Cette plante est ici (pl. II, fig. 1°.) représentée en son entier et de grandeur naturelle, on voit en A A deux de ses rameaux chargés de fleurs, en B sa racine, en © une feuille caulinaire, en D une semence avec son aigrette. "Observations microscopiques sur les organes de la fructification de la T'argionia hypophyila, par M. Currius SPreNcEz, Professeur de botanique à l’université de Hall. La feuille de la T'argionia, vue par dessus, ressemble tout-à-fait à celle d’une Marchante; mais si on examine sa surface inférieure, on distingue bien vite une capsule d’un pourpre foncé, à deux valves, qui contient un globule blanc. Schreber ( Vatur. f. p. 15. 5. 256— 256) a observé sur le sec les parties de la fructification de cette petite plante ; il regarde le globule blanc comme l'ovaire , la verrue purpurine comme la partie mâle : il montre que la graine est entourée de, filets menus articulés comme ceux des Machantia. Sprengel a étendu ces observations en étudiant la T'argionia vivante. ; Il a vu la capsule bivalve rester fermée de tous côtés dans les jeunes feuilles, et ne s'ouvrir qu'a la maturité du fruit. Elle n’est d’abord recouverte que d’une seule membrane, et il s’en développe ensuite une autre externe et purpurine ( fig. B.) La membrane intérieure est pellucide, formée d’un réseau à mailles hexagones, et par- semée de corpuscules qui ressemblent à des glandes. ( fig. C. D. ) La capsule est sur- montée d’un style et entourée de 5-6 autres styles avortés , analogues à ceux que Hedyvig a découverts dans les mousses et les hépatiques. Un seul pistil se développe et produit le fruit; les autres se flétrissent. Le style qui couronne la capsule est lui- même caduc , et paroît analogue à la calyptre des mousses. ( #fg. T'-G. ) M. Sprengel regarde les corpuscules de la membrane interne comme Îles parties mâles ; il en apporte pour preuve qu'ils se flétrissent et paroissent s'être vuidés lorsque le fruit commence à mürir. La verrue purpurine ( fig. C. 4. ) qui est à la base de cette mem- brane, et que Schreber avoit pris pour l'organe mâle, reste au contraire sans allé- ration jusqu'à la maturité du fruit. D'ailleurs, on sait déjà, d’après les observations de Schmidel et d'Hedwig , que les parties mâles des Riccies sont des globules inhérens à une toile cellulaire, qu’une organisation analogue se retrouve dans l’Anthocéros et même dans les Jungerrmannes. La seule différence qui se trouve entre ces plantes, c’est que dans la Targionia, la matière prolifique peut toucher immédiatement le stigmate béant, et que dans les trois genres que nous venons de citer , elle doit tra- verser un réseau pour y arriver. D. CG. Explication de lu Planche IT, fig. 2. A. Feuille de Targionia vue en dessous , grossit de Bo fois son diamètre. Les valves bb: sont purpurines , et se terminent enfin“par la capsule placée en c. B. Capsule ouverte au même grossissement. d, ovaire fecondé. ee, styles avortés. f; doublé membrane, l’externe purpurine, l’interne pellucide garnie de globales. C. Membrane ouverte avec le sommet & pourpre et les globules qui y adhérent, (même grossissement. ) D. Une partie de la même membrane ( grossie 200 fois. ) E. Ovaire mür avec le résidu du style. ( gross. 5o fois. ) F. Graines tirées de l'ovaire , réunies par des filamens. ( gross. bo -- 100 fois. ) G. Partie de la calyptre fugace. ( gross. 100 fois. ) 5 2 Sac. PHiLOw. Soc: PITILOMe 28 ‘ ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. “Extrait d'une observation sur un veau monstrueux, par le ©. Du- PUYTREN , Chef des travaux anatomiques à l’école de Médecine de Paris. Ce veau n’a pas respiré. Il étoit né à terme, et paroïit avoir péri par suite de la rupture de la colonne verticale, au moment où on opéroit sur son corps de fortes tractions, pour l’extraire du corps de sa mère. Il avoit deux têtes bien distinctes et également bien conformées, supportées par deux cols apparienans à un seul corps. Celui-ci étoit soutenu sur quatre pieds et terminé par deux queues, au - dessous desquelles on voyoit deux anus : on ne remarquoit qu’une seule vulve et quatre tettines. Au bas des cols et au-devant de la poitrine unique, on. sentoit une tumeur molle très-considérable , et le long du dos deux rangées d’épines dont les vertèbres faisoient la série des colonnes commencées par les cols, et terminées par les deux queues. Trois jours après sa naissance ou sa mort, ce veau pesoit 06 livres, environ un tiers de plus que les veaux bien conformés à la même époque. Les observations anatomiques ont fait voir au C. Dupuytren, que le squelette étoit composé de deux têtes, de deux rachis, d’une seule poitrine , d’un seul bassin et de quatre membres. Les/muscles ne lui ont rien présenté de particulier. I] n’y avoit qu'un seul cœur, situé hors de la poitrine osseuse, au-devant de laquelle il formoit la tumeur indiquée ci-dessus. Le cœur recevoit ou donnoit le même nombre de vaisseaux que dans l’étai ordinaire; mais les branches de ces vaisseaux étoient simples ou doubles, selon qu’elles aboutissoient à des parties simples ou doubles. T'ous les organes nerveux étoient doubles : il y avoit deux cerveaux, deux moëlles épinières; tous les organes des sens étoient bien conformés, de sorte que cet être, s’il eüt vécu, pouvoit avoir des sensations et une volonté doubles. ï Le canal alimentaire commencoit par deux œsophages, dont chacun aboutissoit à une série d’estomacs, comme dans les ruminans. Les estomacs du côlé droit avoient pénétré dans la poitrine , enveloppés dans un prolongement du péritoine ; ils en avoient expulsé le cœur. La série des estomacs répondans à l’œsophage du côté droit, étoit restée dans la cavité du bas-ventre. Les intestins grêles, d’abord distincts, se réunis- soient en un tube unique, environ au douzième de leur longueur totale. Le tube commun se divisoit de nouveau à une petite distance des gros intestins, qui étoient doubles, et se terminoïent chacun à deux anus très-distinets. Il n’y avoit qu'un foie très-volumineux et dans la masse duquel on distinguoit les. traces de la réunion de deux organes. Deux vésicules collées l’une à l’autre s’ou- vroient par un canal commun dans l’une des divisions gréles; mais un autre conduit biliaire, provenant immédiatement du foie, se rendoit dans le canal intestinal de l'autre côté, après s’être unis au canal excréteur d’un seul pancréas. Ces deux canaux biliaires s’ouvroient près du point de la réunion des deux intestins gréles. Le C. Dupuytren a trouvé trois rates dans cet animal. L’une avoit pénétré dans la poitrine avec les quatre estomacs : les deux autres éloient restées dans le bas-ventre. ÿ avoit quatre poumons avec toutes les parties accessoires ; mais repoussés par les estomacs, ils étoient presque hors de la poitrine. Ce qu'il y a de très-remarquable dans cette observation, c’est que toutes les parties dont une des extrémités touchoit les têtes étoient doubles, tandis que toutes Les autres étoient simples. c. D. 29 PHYSIQUE. Nouvelle écluse à sas mobile, par les CC. Sorace et Bossur (1). Qu’on suppose une différence de niveau de 6,5 entre le bief du canal supérieur et celui du canal inférieur, ce qui dans le cas ordinaire exigeroit deux écluses. Lies citoyens Solage et Bossut construisent, à l'extrémité du canal inférieur, un mur vertical qui s'élève jnsqu’au canal supérieur. Au pied de ce mur, ils creusent une fosse circulaire dont la profondeur est plus grande que la hauteur de chûte d’un bief à l’autre; cette fosse que l’eau doit remplir, est destinée à contenir un flotteur cylindrique d’une capacité convenable, sur lequel s’élevent des montants verticaux ui soutiennent le sas mobile, dans lequel on fait entrer le bateau qui doit passer ’un bief à l’autre. Pour que le sas puisse monter ou descendre, et se mettre au niveau de l’un ou de l’autre bief, il suffit que le poids total du système soit plus petit on plus grand que le poids du volume d’eau déplacé par le flotteur. Des roulettes sont placées sur les faces extérieures des montants qui supportent le sas mobile, Elles glissent dans des coulisses, et obligent le sas à parcourir verticale- ment la hauteur de la chûte. Lorsqu'il est parvenu au niveau de l’un ou de l’autre bief, on le force de s’y appliquer exactement à Vaïde de crics ou de leviers d’abattage, et pour faciliter cette manœuvre, les extrémités du sas sont taillées en biais; en sorte qu'il n’y a point de perte d’eau dans cette opération. Voici maintenant quel est le jeu de cette écluse. Le flotteur des citoyens Solage et Bossut déplace un volume d’eau pesant 56,000 kilogr. : c’est le poids du sas supposé plein d’eau. On rend ce sas plus lourd, en y introduisant une lame d’eau de 8 centimètres de hauteur, au-delà de ce qui est nécessaire pour l'équilibre, et on le rend plus léger, en en faisant sortir une pareille lame d’eau. On peut ainsi obtenir alternativement une différence de 1200 kilogr. en plus ou en moins entre le poids du sas et la force ascensionnelle du flotteur. Supposons donc le sas au niveau du bief supérieur et pesant 1200 kilogr. de moins que le volume d’eau déplacé par le flotteur ; supposons aussi que le niveau de l’eau dans le sas en a huit centimêtres plus bas que le niveau du canal supérieur, si on ouvre les portes du canal et celles du sas, il entrera dans celui-ci une lame d’eau de 8 centimètres, et le sas descendra. , Supposons maintenant le sas parvenu au niveau du bief inférieur, de manière que le niveau de l’eau y soit de 8 centimètres plus haut que dans le canal, si on ouvre la communication entre lui et le sas, il sortira de ce’ dernier une lame d’eau de 8 centimètres, et le sas remontera. Cette manœuvre du sas mobile s'exécute de même à charge comme à vuide; dans les deux cas, le poids du sas est toujours de 36,000 kilogr. La dépense d’eau de cette écluse, en y comprenant ce qui se perdra autour des gonds, ne surpassera pas le dixième du poids du bateau et de sa charge. Celle des écluses ordinaires s'élève à trois ou quatre fois le poids du bâteau chargé. Le niveau de l’eau dans le puits où le flotteur est placé, doit étre plus bas que Veau du bief inférieur , afin que le sas puisse descendre à la hauteur convenable, Dans le cas où on n’auroit point d’eau à dépenser ;, les citoyens Solage et Bossut proposent de mettre le sas en équilibre avec le flotteur, et d'employer un cric et deux hommes, pour le faire monter ou descendre. Il n’y a aucun doute sur l’excellent effet de cette machine ingénieuse : elle a été approuvée par l’institut national. T09B;: SR (3) Ce C. Bossur n’est pas celui qui a publié un cours de mathématiques, In6T. NAT. 5o 2 Notice sur les grandes tables logarithmiques et trisonometriques , calculées au bureau du cadastre, sous la direction du C. Prony, Membre. de l’Institut national, et Directeur de l'Ecole des ponts et chaussées et du cadastre ; rapport fait sur ces tables par les CC. LacnAnce, LapracEe et DELAMBRE. Lorsqu’en l'an 2 on chargea le C. Prony de calculer les nouvelles tables de sinus, rangentes, eic., et de leurs logarithmes, qu’exigeoit la division décimale du quart du cercle, on l’engagea, on-seulement à composer des tables qui ne laïssassent rien à desirer quant à l'exactitude, mais à en faire le monument de calcul le plus vaste-et le plus imposant qui eût jamais été exécuté ou méme conçu. Le C: Prony , appliqua à l'exécution de cette grande entreprise , suggérée par les CG. Carnot, Prieur (de. la Côte-d'Or), Brunet ( de Montpellier), et qui devoit être achevée dans un espace de tems assez court, le principe de la division du travail, au moyen de laquelle on obtient dans les aris la perfection de la main-d'œuvre, avec l’économie des avances et du tems. Cette division, qui met à profit les mains les plus mal- adroites,, lorsqu'il s’agit d'ouvrages manuels, permet d'employer utilément à des opé- rations délicates dans, leur ensemble, mais chargées de détails simples et nuünutieux, des hommes d’une intelligence trés-bornée. 11 seroit à desirer que l’on continuât d’en faire usage pour perfectionner et étendre de grands travaux scientifiques, dont le plan ne peut être concu que par des hommes d’un ordre supérieur, mais dont l'exécution surpasse prodigieusement leurs forces physiques : tels sont , par exemple, le déve- loppement numérique des formules qui donnent les perturbations résultantes de lat- traction réciproque des différens corps du système planétaire, et la réduction des ob- servations astronomiques propres à déterminer les élémens des orbites de ces corps. Le GC. Prony avoit partagé ses collaborateurs en trois sections. . La première éloit composée de cinq à six mathématiciens d'un très-grand mérite, qui s’occupoient de la partie analytique du travail, et en général, de l’application de la méthode des différences à la formation des tables; du calcul de plusieurs nombres fondamentaux, etc. Le C. Legendre, qui fit quelque tems partie de cette section, donna, pour déterminer à priori les différences successives des sinus, des formules très-élégantes. La seconde section, composée de calculateurs à qui l’analyse étoit familière, cal- culoient directement les différences des divers ordres nécessaires pour former, par des additions successives, suivant la méthode d’interpolation, les valeurs des lignes trigo- nométriques , à partir d’une valeur première donnée, et. pendant tout l'intervalle où la différence de l’ordre le plus élevé pouvoit, sans erreur sensible , être regardée comme constante. Le remplissage de ces intervalles se réduisoit à de simples additions que faisoit la troisième section,, qui passoit ensuite ses cahiers à-la nes chargée de les contrôler. Les calculateurs de chaque section formoient deux divisions, dont chacune effectuoit tout le travail, sans communication avec l’autre. La comparaison des résultats obtenus ainsi, en opéroit la vérification. C’est par de tels moyens qu’on a formé deux exemplaires manuscrits de la totalité des tables, composés de 17 volumes grand in-folio, comprenant : 1. Une introduction où se trouve l’exposition de formules analytiques , l'usage des tables trigonométriques, et un grand nombre de tables particulières et auxiliaires ; 2°. Les sinus naturels pour chaque 10000" du quart du cercle, calculés à 25 dé- cimales, avec sept ou huit colonnes de différences, pour être publiés avec 22 déci- males et cinq colonnes de différences; ; pont . 5°. Les logarithmes des sinus pour chaque 100000 du quart du cercle, calculés à 14 décimales, avec cinq colonnes de différences ; 5t 4°. Les logarithmés des rapports des sinus au+ arcs pour les 5ooo premiers 100000%%. dû quart du cercle, calculés à 14 décimales, et trois colonnes de différences ; 5°. Les logarithmes des tangentes correspondans aux logarithmes des sinus; 6°. Les logarithmes des rapports des tangentes aux arcs, calculés comme ceux du 4°, article ; ; te “ie 7°. Les logarithmes des nombres de r à 100000 ; calculés à 19 décimales ; 8% Les logarithmes de 100000 à 200000 , calculés à 24 décimales ; avec cinq colonnes de différences, pour être publiés avec 12 décimales et trois colonnes de ‘différences. Cet exposé montre combien le travail fait dans les bureaux du cadastre est su périeur à /’Opus palatinum de triangulis, commencé par Rheticus, disciple: de Copernic, et achevé en 1596, par Othon, disciple de Rheticus; au Thesaurus mathematicus , publié par Pitiscus, en 1615; et enfin aux grandes tables de Vlacq. C’est ainsi qu’en ont jugé les commissaires que la classe des sciences physiques et mathématiques de l’Institut national a nommés pour lui rendre compte de cet ouvrage. IL seroit bien à desirer que le Gouvernement fit reprendre l'impression de cet immense travail } suspendue à la chûte des assignats.. Le C. Prony a joint à la notice dont nous venons de rendre compte, une anecdote bibliographique sur l'Opus palatinum , qui intéresse ceux qui recherchent les ouvrages rares : ils apprendront avec plaisir qu’il existe un petit nombre d'exemplaires de ce livre, dans lesquels on a réimprimé 86 pages, contenant les cotangentes et cosecantes des 7 premiers degrés, dont les derniers chiffres éloient faux dans les premiers exem- plaires, et que Pitiscus n’a pu corriger qu’en poussant jusqu'a 22 décimales le sinus de ces degrés, qui n’étoient calculés que jusqu’à 15. Cette note est suivie du rapport des CC. Lagrange, Laplace et Delambre sur les tables du cadastre, et où l’on trouve plusieurs détails intéressans sur la construction des tables trigonométriques en général, et sur les moyens employés par l’un des commissaires, à la vérification de celles qui leur étoient soumises, L, C. MÉDECINE. Observations sur l'effet du Galvanisme dans un cas de paralysie des muscles de la face du côte gauche, par le €. HArvré. Un homme dont tous les muscles de la face du côté gauche et les muscles inférieurs du globe de œil, du même côté, étoient paralysés , par suite d’une fluxion déterminée par l’action du froid , avoit été électrisé plusieurs fois ; il n’éprouvoit aucune sensation ni contraction lorsque la partie affectée recevoit l’étincelle ; à peine même appercevoite on une foible contraction dans le muscle jugo-labial , ( grand zygomatique ) lorsqu'on appliquoit l'électricité par commotion. On soumit cet homme à l’action galvanique d’une pile de cinquante étages, en faisant communiquer , avec différens points de la joue malade , les deux extrémités de la pile, à l’aide de chaînes et d’excitateurs métalliques. Au moment du contact, tous les muscles de la face entrérent en contraction ; le malade éprouva de la douleur, une sensation de-chaleur:très-désagréable ; l’œil entra en convulsion, les larmes coulerent involontairement, et il se manifesta de la rougeur et du gonflement sur les différens points touchés. Ces expériences, qui paroïissent donner quelques moyens de comparer les effets du galvanisme avec l’électricité, ont été répétées plusieurs jours de suite à l'Ecole de Médecine , le 26 Prairial, jour où le C. Hallé en a rendu compte à l’Institut. Il s’est apperçu que les muscles étoient restés contractés quelques minutes après la commotion galvanique, et même que l’œil gauche suivoit le mouvement du droit. Dans cette application du galvanisme au corps humain, le C. Hallé a remarqué des anomalies très-singulières. Souvent la pile est long-tems à communiquer son effet ; quelquefois il s’interrompt tout-à-fait pendant plusieurs secondes : il semble, dans InsT. ar: 32 ces’ deux-cas,; que le fluide: éprouve quelqu’obstacle dans sa niarche.!Il a suffi. 1dans cette circonstance, de mouiller la chair, de la frotter , de changer la position respective des anneaux, pour la faire communiquer ; en général, il a observé que pour que la sensation soit prompte, il ne suffit pas seulement que la peau soit mouillée , qu'il est besoin qu’elle soit, pour ainsi dire, moïte et imbibée d’eau. 1l à éprouvé lui- même , ainsi que plusieurs, autres personnes qui se sont soumises à l'expérience, l'espèce de sensation, que le galvanisme produit : ellé a quelque rapport aveci celle deila piqûre de plusieurs: épingles qu’on enfonceroit en même-tems dans la peau. G'est'une douleur poignante;, accompagnée d’un sentiment de chaleur et d’un peu de saveur métallique; lorsqu'on applique les excilateurs aux environs des glandes salivaires, » 2 Er Î C. D. OUVRAGES NOUVEAU X. Voyage au Mont-Perdu, par le C. RamonD.—1 vol. in-8”. Paris. Belin, rue St.-Jacques. : On avoir cru que l'axe de la chaîne des Pyrénées éroit calcaire, parce que, dans ces montagnes, la zone calcaire est plus élevée que la zone granitique. Le C. Ramond a prouvé par ses observations que les Pyrénées, ne différoient pas des autres chaînes alpines par l’ordre de succession des bandes granitique, schisteuse et calcaire, mais seulement par les rapports de hauteur de ces bandes. Nous avons déjà fait connoître (dans le n°. 41 de ce journal) ce résultat important des recherches du C. Ramond. Ce naturaliste détaille, dans l'ouvrage que nous annonçons, les observations qui l'ont mené à cetre conclusion ; il raconte les excursions nombreuses et hardies qu’il a faites dans ces montagnes intéressantes ; il y développe ses preuves , et en se * montrant difficile sur leur choix, il rend plus convaïncantes celles sur lesquelles il fonde son opinion. Il fair - voir en même rems que certe haute chaîne calcaire présente À une élévation de 3600 mètres environ , un grand nombre de coquilles fossiles très-bien caractérisées. ( Nous en avons également parlé dans un de nos Bulletins, } Les hypochèses géologiques que le C. Ramond s’est permises, sont rares et raisonnables. Cetre sage retenue inspire plus de confiance dans ses observations, et on doit lui en savoir d’autant plus de gré, au’elle est peu commune parmi les géologues, dont l'imagination est facilement exaltée par les beautés imposantes des sites qu'ils parcourent. A. B. Disquisitiones analyticæ, maxime ad calculum integralem ef doctrinam serierum pertinentes, auctore Joanni-Frederico Prarr, professore, math. Pub. ord. in Univers. litt. Helmstadiensi, etc. Volumen 1. Helmstadrr 1708. Cet ouvrage renferme trois mémoires : le premier a pour objet la sommation des séries d’arcs, dont les cangentes suivent une loi donnée; ! Le second concerne la recherche des cas d’intégrabilité de l’équation x°(a+bxr) d'y+x(c+ex") dydx+(f+gx") ydx'=Xdx dont Euler s’est beaucoup occupé ; ; Le troisième traite du rerour des suites : l’auteur. y passe en revue les différentes méthodes proposées pour pe Sas A PIE 2H résoudre les équations par les séries, et en donne une pour développer, par l’analyse combinatoire, la puissance # du polynome a+bx+cx +dx—+.etc. Cet ouvrage est rempli de citations propres à faire connoître ce qui cst écrit sur tousices sujets, hors de notre pays. Ë ! L. C. x Bull, des Se. Tom!H1. PL, N° 52 Maluvre | lex k Mig. 1. /reracum ertophorum JéAm, Fig. 2. J'argiont Aypophylx. Jpreng : 55 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. T'hermidor, an 9 de la République. —— SRE ES" HISTOIRE NA TUR'EL L'E. Z:0,0 71 O GIE. Sur le monocle puce, par le C. June, de Genève. Ne. 53. On connoîit, sous le nom vulgaire de puce d’eau, un petit animal crustacé, très- [nsre Ne abondant dans les eaux stagnantes, et qui a quelquefois donné lieu aux bruits de pluie de sang, parce qu’au printemis les œufs dont il est rempli lui donnent une couleur rouge, et que les eau% où il y en a beaucoup ont alors l'air d’avoir été mélées de sang. 7 Les plus habiles naturalistes, Swrammerdam, de Geer, Schæœffer, et Otton — Fré- déric Müller, l’ont étudié successivement ; mais la nature est inépuisable jusque dans ses moindres productions ; et le C. Jurine, associé de l'institut , à Genève, a encore découvert sur ce seul insecte une foule de choses curieuses qui avoient échappé à ces savans hommes. ; Quoique cet insecte n’ait que deux ou trois millimètres dans son plas grand dé- veloppement, le C. Jurine y décrit avec détail deux yeux composés, si rapprochés que plusieurs les ont pris pour un seul; deux mandibules courtes et sans dentelures, un organe particulier qu’il nomme soupape des mandibules, et qui porte les alimens entre celles Deux barbillons articulés qui ont dans le mâle la figure de harpons, ce qui avoit fait croire mal-à-propos à Müller, qu’ils étoient les organes sexuels; deux antennes branchues, cinq paires de pattes extraordinairement compli- quées, et qui produisent un courant d'avant en arrière dans l’eau placée entre elles; courant qui fait arriver les molécules dont l’insecte doit se nourrir à la base de ses pattes, d’où elles les refoulent vers la bouche par un mécanisme trés-singulier. La première de ces paires est plus longue et armée de deux crochets dans le mâle ; enfin, une queue très-mobile terminée par deux feuillets épineux. Il ne se borne point à ces parlies extérieures : comme l’insect est transparent , il a pu en décrire l’intérieur. Le canal intestinal est accompagné de deux espèces de cœcums, qui paroïssent y verser une liqueur dissolvante. Le cœur situé vers Le dos se contracte environ deux cents fois par minute. Les ovaires, au nombre de deux, contiennent une matière verdâtre qu'ils font passer successivement dans la matrice où elle se forme en œufs distincts, qui y éclosent. Cette matrice peut contenir à-la-fois jusqu’à dix- huit peuits. AV Le €. Jurine traite avec autant de détails l’histoire de cet insecte, Le mâle est de moitié plus petit que la femelle; lorsqu'il veut s’accoupler, il s’élance sur elle, la saisit avec: les longs filets de ses pattes de devant, la cramponne âvec ses harpons, et avance sa queue dans la coquiile de cette femelle ; celle-ci fuit d’abord avec ra- pidilé , mais le mâle la serrant toujours, il faut enfin qu'elle rapproche sa propre N°, V. 5° Année. Tom. III. E $% queue. L’acconplement ne dure qu’un instant. Les œufs sont neuf ou dix jours a éclore en hiver, et deux où trois seulement en été. Les jeunes pulex ne diffèrent . des adultes que par plus de longueur de la pointe qui termine leur coquille. Müller Soce PHILOMe S0Ge PHILOMe en fait mal-a-propos une espèce ( daphnia longispina ) En été ces monocles muent huit fois en dix-neuf jours. Les ovaires ne paroissent qu'après la troisième mue. En hiver, il se passe quelquefois huit ou dix jours entre deux mues. La première ponte est de quatre ou cinq petits ; les autres vont en augmentant jusqu'à dix-huit. Leur fécondité est quelquefois arrélée par une maladie singulière , dontile symptôme est une tache noirâtre, semblable à une selle qu’on auroït placée sur le dos. Le C. Jurine croit que celte tache noire provient du déplacement de la matière des œufs. à Enfin le fait le plus singulier de tous ceux quionet été découverts par le C. Jurine, c’est qu’une femelle qui a reçu le mäle, en transmet l'influence à ses descendans fe- melles, de manière qu’elles pondent toutes sans être obligées de s’accoupler, jusqu'à la sixième génération, après laquelle leurs petits périssent dans la mue. Une autre espèce a porté cette influence d’un seul accouplement jusqu à la quinzième génération. On sait que les pucerons ont fourni des observations semblables à Bonnet. Ces générations sans accouplement sont moins abondantes, et se succèdent moins rapide- ment que celles où les mäles ont pris part. CUVE Note communiquée par M. Prarr, Professeur à Kiel, sur le cheval sans poil. On lit dans un journal de Berlin une notice de G. F. Sebald, écuyer vétérinaire . à Ulm, sur l’histoire du cheval sans poil, dont nous avons parlé dans un de nos pré- cédens numéros. Nous allons en donner l’extrait. Ce cheval bien portant et couvert de poils comme tous les autres chevaux, appartenoit primitivement à un cocher de Hohenlohe-Ocknague, en Franconie, qui le vendit à un pen d’un village voisin nommé Ober mas holderbach, chez lequel il fut attaqué de la gourme. Son maître, pourle guérir, le nourrit pendant un été entier, de feuilles de Sabrina, qui le dépilèrent entièrement. Dès-lors ce cheval reprit plusieurs fois des pou , qui tomboïent toujours à mesure qu'ils poussoient. Enfin, il le vendit au mois de Janvier 1795, à un cocher d'Ochingen ( c’est là où M. Sebald le vit), qui le conduisit de ville en ville, en le faisant passer pour originaire de l’île de Chypre; unitalien l’acheta ensuite, et le revendit à M. Alpy, chez lequel il devint si fameux. “ BOTANIQUE. Extrait d’une lettre du C. Auserr pu Perir-T'uouars, contenant des observations sur les plantes des isles de France, de la Reunion et de Madagascar. - Les observations du C. Aubert sont des notes relatives aux trois premiers volumes du Dictionnaire de Botanique du C. Lamarck. Nous en extrairons celles qui nous paraîtront d’un intérêt général, et qui contiennent des faits nouveaux, soit relative ment à la botanique, soit relativement à l’agriculture. Artocarpus, Jaqu'er. Le GC. Hubert a été récompensé, l’année dernière, du zèle qu’il met à la propagation des arbres utiles à ces îles. Des deux arbres à pain pro- venans de l’expédition d’Entrecasteaux, qui lui ont été envoyés, l’un a porté deux fruits; un seul est venu à maturité : il avoit dix-huit pouces de tour, et pesoit une livre douze onces; il a été trouvé bon et nourrissant. Les essais faits pour multiplier, par bouture ou marcotte, cet arbre précieux, ont été long-tems infructueux ; maïs enfin le C. Hubert a remarqué que cet arbre poussoit un grand nombre de drageons stonolonifères, au moyen desquels il est facile de le propager. Il est à remarquer L, 455 que la variété qui porte des graines, ne trace point; celte observation est à joindre à plusieurs faits plus communs dans ces climats que dans les autres, qui démontrent une grande analogie entre les graines et les racines. a à : Le Jaquier hétérophylle, Lam,, ne paroit pas différent du Jaquier des Indes. Celui-ci à dans sa jeunesse une feuille singulièrement découpée, imitant souvent une fleur de lys. On en distingue deux variétés, l’une à fruit jaune, l’autre à fruit blanc : ce dernier est plus estimé. Il y en a une autre espèce cultivée, mais en petite quantité, qui paroît réellement intermédiaire entre le Jaquier et l'arbre à pain. C’est le Aaran d’Hyolo qu’on peut, à juste titre, nommer Jaquier hétérophylle ; son fruit ressemble à une pelotie couverte d’épingles très-rapprochées les unes des autres. Madagascar en offre une autre espèce remarquable par la petitesse de toutes ses parties. Dioscorea, [gnume. Les Malgaches en ont plusieurs espèces dont quelques-unes sont très-bonnes. {1 est à remarquer qu'ils les appellent en général Ouvi, ainsi que la plupart des racines bonnes à manger; on ne peut méconnoître dans ce nom celui d'Ubr des Malais, ( Ubiuin Rumph ) qu’on retrouve, selon Coock dans toutes les îles de la mer du Sud jusqu’à celles de Sandwich, y désignant par-tout les Ignames. Îimosa heterophylla. {cacie hétérophylle. Le tronc de cet arbre curieux acquiert souvent une grosseur d’un mêtre et plus de diamètre, mais il n’est jamais d’une belle venue. Les feuilles des jeunes plantes ressemblent à celles des autres Mimosa, c’est- à-dire qu’elles sont deux fois ailées ; le petiole est membraneux : à mesure que la plante prend de l’accroissement, les folioles diminuent en nombre , et enfin il ne reste plus que le petiole; en sorte qu’il mériteroit alors le nom de M. Aphylla. Les _gousses sont planes, longues de 8 à 10 centimètres; les graines oblongues, lisses et noires. Les créoles l’appellent Mapan. £ Acrostichumn viviparum. Acrostique vivipare. C’est un véritable Asplenium , comme on le voit dans les individus qui sont nés dans une terre succulente, et ont pris des feuilles plus larges qu’à l'ordinaire. Adianthum. L’Adianthe rampant ne peut étre rapporté à ce genre dont il s'éloigne par le port. Epidendrum. La vanille n’a pas réellement une silique bivalve; mais il n’y a qu’un de ses côtés qui s'ouvre. Celle que le C. du Petit-Thouars décrit, a une capsule longue de douze centimètres sur quatre millimètres de diamètre : elle s'ouvre par un seul côté, suivant la longueur ; mais, malgré cela , on appercçoit les trois arrêtes du chassis comniun à toutes les espèces et les trois valves. Le C. du Peuit-T'houars ne croit point qu'elle aie de véritables vrilles, ét regarde ses crampons comme des racines. Orchideæ. Les espèces d’Orchidées parasites se distinguent des autres par leurs anthères qui sont composées de deux globules distincts, et ne forment pas une masse agglutinée comme dans la plupart des Orchidées d'Europe. Coffes. Caffeyer. Ce n’est pointle Caffeyer de Bourbon, Lam. , café maron vulg. qui produit le café de l’ile de Bourbon; mais c’est le Caffeyer de Moka, qui y a été apporté. Il y a dans cette île un genre très-voisin du café, et qui est certainement bien de la famille des Rubiäcées, quoiqu'il ait l'ovaire supérieur : ce genre singulier cou prend 7-8 espèces. Capricr panduriforme. Lam. Dict. — Cet arbuste, quiest cultivé à l’ile de France, offre des caractères différens du Caprier, et le C. du Petit-T'houars en fait un genre, sous le nom de Ca/yptranthus. Noïci son caractère : Calice d’une seule pièce, en cone ou toupie, s’ouvrant en travers comme un opercule : point de corolle ; étamines nom- breuses disposées circulairement, sans aucune glande interposée ; ovaire pedicellé ; style nul. La forme singulière du calice, l'absence de la corolle, la disposition des étamines, distinguent suffisamment cet arbre des vrais Capriers : ses feuilles sont les unes simples, les autres à trois folioles. D..C. (La suite au numéro prochain.) E2 Soc, PIIILOMs 56 PHYSIQUE. S'ur la théorie du comte Ruwronp, relativement à la propagation de la chaleur dans les fluides, par le C. Bror. Il n’est pérsonne qui n’ait entendu parler des belles expériences du comte Rumford, sur les propriétés conductrices des corps. On sait qu'il est arrivé à des conséquences très-singulières relativement à la manière dont la chaleur se propage dans les fluides; mais jusqu'à prèsent aucun physicien n’avoit entrepris de les confirnier ou de les attaquer : c’est ce que vient de faire M. T'homson, démonstrateur de chimie à Edim- bourg. Avant de faire connoître les résultats qu’il a obtenus, il est nécessaire d'exposer la doctrine de M. Rumford , et les faits sur lesquels il l’appuie. Je vais rapporter les lus importans, et après les avoir discutés, nous passerons aux expériences de M. aus Les premières recherches de milord Rumford sur cette matière, ont pour but d’exa- miner quelles sont parmi les substances animales et végétales communément employées pour les vêtemens, celles qui retiennent le mieux la chaleur, et d’où dépend cette propriété. L'appareil qu’il emploie est fort simple; c’est un thermomètre de mercure, qui entre dans un cylindre de verre terminé par une boule. Le thermomètre a un volume beaucoup moindre que son enveloppe, dans laquelle il est suspendu au moyen d’une rondelle de liége. L’intervalle qui sépare ces deux corps sert à vêtir le thermomètre des substances que l’on veut soumettre aux expériences. On le remplit successivement avec des poids égaux de ces diverses matières; on plonge l’appareil dans l’eau bouillante, et après lavoir retiré , on le porte dans un mélange d’eau et de glace pilée. On observe les tems employés par le thermomètre pour descendre de 70° à 10°. Toutes choses égales d’ailleurs, la résistance au passage du feu se trouve mesurée par le tems du refroidissement. Pour obtenir des résultats qui puissent être comparés entre eux, le comte Rumford remplit d’abord l’appareil d’air atmosphérique à une température déterminée. Il exclut ensuite une partie de cet air, en introduisant successivement dans le cylindre des quantités connues de charpie , de laine, et d’autres matières semblables. Les tems des refroidissemens furent beaucoup plus longs que pour l'air seul. Il falloit examiner les circonstances qui, pour la même substance , peuvent faire varier les tems des refroidissemens. Dans cette vue on essaya successivement des quantités connues et différentes d’une même matière. Ayant ainsi rempli l'appareil avec 89; 170, 540 centigrammes d’édredon ; les tems des refroidissemens se trouvent comme les nombres 1; 1, 13; 1, 24 : les parties employées étoient en poids comme les nombres 1; 2; 4. Les tems des refroidissemens ne sont donc pas pour une même substance proportionnels aux densités. Ayant employé comparativement et en même quantité , la laine crue, la soie crue, le lin en charpie et la laine filée , la soie filée , le lin filé, les tems des refroidissemens furent beaucoup plus courts dans le second cas que dans le premier. Aïnsi les quantités absolues de matière étant les mêmes, elles retiennent d'autant nuieux la chaleur qu’elles sont plus atténuées. Cette faculté ne dépend donc pas seulement de la difficulté que leurs molécules opposent au passage du feu. Ayant garni l’appareil avec 85 centigrammes ( 16 grains) de soie crue ; ce qui en remplissoit la cinquante-cinquième partie, le tems du refroidissement de 7o là 10°, a surpassé de 708! celui qui avoit lieu pour l’air seul : la soie agissoit donc sur Pair ® dans cette expérience de manière à diminuer sa faculté conductrice. Il est donc à présumer que la faculté de ces substances pour retenir la chaleur, dépend de leur action sur l’air environnant ; action qui empêche celui-ci, lorsqu'il est dilaté, de partir avec le feu qu’il retient. Pour confirmer cette conséquence, milord Rumford 57 essaya la poudre de Lycopode, qui a une très-grande adhésion pour l'air dont il est difficile de la dépouiller ; cette poudre se trouve en effet posséder à un très - haut degré la faculté de retenir la chaleur. Ceci donne le moyen d’expliquer plusieurs phénomènes relatifs au refroidissement des corps dans l'air. à \ Lorsqu'un corps est plongé dans l'air libre, les molécules qui l’environnent de plus près s’échauffent les premieres, se dilatent, et devenant spécifiquement plus légères ue les molécules voisines , s'élèvent avec le feu qu’elles ont enlevé. D’autres mo- Técules leur succèdent , et sont chassées à leur tour. Le corps étant toujours en contact avec de nouvelles molécules, perd bientôt son excès de chaleur; mais si, par un moyen quelconque, on parvient à fixer les premières couches d'air dont il est environné , ce n’est plus qu’à travers elles que la chaleur se dissipe et passe dans les couches voisines. Cette communication est plus lente, parce que la différence d'équilibre est moindre, et que l'air paroït être par lui-mémême un mauvais conducteur de la chaleur. Voilà ce que font les vêtemens, ils ne laissent perdre de chaleur que celle que les molécules d’air se communiquent l’une à l’autre. T'els sont les résultats incontestables des expériences précédentes : mais le comte Rumford est allé beaucoup plus loin. Selon lui, le mouvement de l'air est la seule cause de la déperdition de la chaleur, et les molécules qui composent ce fluide ne peuvent pas se la transmettre mutuellement. Cette opinion est appuyée sur l'expérience suivante : Ayant pris une bouteille de verre blanc , remplie d'air humide et transparent, à la température de 30°, on la plonge subitement dans l’eau à la glace : l'air abandonne de l’eau qui tapisse les parois de la bouteille, et il ne s’en trouve presque pas au fond. M. Rumford conclut de là que toutes les molécules d’air renfermées dans la bou= teille, n’abandonnent pas l’eau dans le même instant et en restant à la même place ; car, dit-il, s’il en étoit ainsi, cette eau tomberoit en rosée sur le fond du vase, qui se trouveroit plus mouillé que les parois : et c’est le contraire qui arrive. Ainsi, quoique l'air puisse recevoir et transporter le feu par son mouvement , cependant lorsqu'il est en repos il ne peut lui donner passage. Indépendamment de l’espèce de contradiction qu'il ÿ a à supposer que les molécules d'air ne peuvent pas s’enlever mutuellement le feu qu’elles ôtent à d’autres Corps ;, il semble que la conséquence du comte Rumford n’est pas tout-à-fait exacte. En efier, si les molécules d’air qui sont renfermées dans l’intérieur de la bouteille n’abandon- noïent la chaleur qu’à l'instant même où elles touchent les parois, on ne devroit appercevoir au fond de la bouteille absolument aucune apparence de rosée, puisque la couche d’air qui est en contact avec ce fond doit seule y abandonner de l’eau ; et celte couche, qui pour la vérité du raisonnement doit être regardée comme infi- niment mince et même comme une sinple surface , ne peut pas contenir en dissolution une quantité d’eau assez sensible pour être appercu au fond de la bouteille. Tous ces faits s’expliquent avec facilité, en réduisant un peu la cenclusion de M. Rumford et supposant seulement que lair est un mauvais conducteur de la chaleur. L'air chaud qui est en contact avec les parois, abandonne à l'instant sa chaleur , se condense et glisse au fond du vase par son excès de pesantenr spécifique : il est aussitôt remplacé par une nouvelle couche qui se refroidit également et tombe à son tour; mais malgré ce mouvement , les couches contigues à celle qui commence à se refroidir lui communiquent une partie de leur chaleur; elles en reçoivent à leur tour des molécules plus voisines du centre , et de la vient la rosée qui est au fond de la bouteille : elle ÿ est moins abondante que sur les paroïs, parce que c’est une loi générale des affinités us agissent avec d’autant plus de force que les corps sont plus éloignés de l’état “équilibre. Les molécules d’air qui sont au commencement de expérience en contact avec les parois de la bouteille, doivent leur abandonner le calorique qu’elles con- tiennent plus promptement qu’elles ne peuvent l’enleyer aux couches voisines. Elles 38 doivent par conséquent glisser au fond du vase et faire place à d’autres molécules, avant que la continuité de leur présence ait tout-à-fait dépouillé les molécules envi ronnantes ; et quoiqu’elles les dépouillent d’une petite partie de la chaleur qu’elles contiennent, l’eau abandonnée par cette cause, et que l’on voit au fond du vase, doit être en plus petite quantité que celle qui tapisse les parois. - Nous nous sommes arrêtés sur celte expérience , parce qu'elle est fondamentale et ue les mêmes observations nous paroïssent applicables à presque toutes celles que M. Rumford a tentées pour prouver généralement que les fluides ne peuvent com- muniquer la chaleur que par le mouvement des molécules dont ils sont composés. L'observation principale sur laquelle il s'appuie, consiste dans la grande différence qui existe entre le tems employé pour fondre un disque de glace fixé au fond d’un vase plein d’eau, et le même Lems lorsque la glace surnage. Maïs ce fait s’explique encore très-simplement , sans qu’il soit besoin de supposer que les fluides soient abso- lument imperméables à la chaleur ; car si la glace est floitante sur l’eau , les molécules refroidies descendent par l’excès de pesanteur spécifique qu’elles acquièrent, et per- mettent le contact de la glace à de nouvelles molécules qui descendent à leur tour. Les effets observés dans celte circonstance , sont donc le résullat de deux causes ; 1°. du mouvement qui met en contact des molécules très-éloignées de l’état d'équilibre; 2°. de la propriété conductrice des fluides si cette propriété subsiste. Si au coniraire le disque est placé au fond du vase, il n’y a plus de courant in- térieur, et la glace fondue l’est seulement par la propriété conductrice de l’eau. Ainsi les effets dans ce dernier cas sont dus à une seule cause bien moins puissante que dans le cas précédent, et par conséquent ils doivent être beaucoup moindres dans Ja seconde disposition que dans la première. M. Rumford explique la fonte de la glace quand elle est au fond, au moyen d’une remarque trés-curieuse sur la propriété qu'a l’eau de se dilater à un certain degré de froid; mais il semble que notre objection subsiste malgré cette remarque, quine prouve point l'hypothèse que l’on vouloit établir. En général les phénomènes observés par le comte Rumford ne paroissent pas prouver que les fluides sunt des corps non conducteurs de la chaleur; ils démontrent seulement que la cause principale qui contribue à les refroidir, est le mouvement des molécules qui les composent. Cette conclusion, à laquelle conduit la discussion des expériences que nous avons rapportées, est confirmée par celles de M. Thomson, et en particulier par la suivante. Dans un vase cylindrique de verre, et par une ouverture faite dans ses parois, on a introduit un Lhermomètre que l’on a fixé dans une situation horisontale. Un autre thermomètre, dont la boule étoit oblongue, étoit placé verticalement dans le vase, et sa boule en touchoit presque le fond. On a versé du mercure dans l’appareil jusqu’à ce que le thermomètre horisontal fût recouvert d’une petite couche de ce fluide. Sur ce mercure on versa une nouvelle couche d’eau froide, et sur cette dernière de Veau bouillante, dans laquelle un troisième thermomètre fut aussilôt plongé. Au moment où l’on versoit l’eau bouillante, le thermomètre horisontal s’éleva de 16° de Réaumur, et il continua de monter pendant l’expérience, ainsi que celui qui se trouvoit au fond du vase, tandis que le troisième thermomètre placé dans l’eau chaude , des- cendoit proportionnellement. Bientôt ils se trouvèrent à la même température. Cette marche de la chaleur pour passer de l’un à l’autre, est évidemment celle qui doit ayoir lieu si les fluides sont perméables à la chaleur. M. Thomson a varié cette expérience de plusieurs manières, en essayant succes- sivement différens fluides. Il a toujours vu les phénomènes suivre les mêmes lois, avec les modifications que la différence des substances devoit nécessairement entraîner. Ses recherches , rapprochées de celles du comte Rumford , nous paroïissent prouver avec évidence que les fluides conduisent la chaleur de deux manières : 1°. par le mouve- ment que la dilatation fait prendre à leurs molécules; 2°. par leur conductibilité propre ; cette seconde cause étant beaucoup moins efficace que la première. I. B. 59 Expériences de M. Ritter de Jena, par lesquelles il cherche à prouver l’identité du galvanisme et de lélectricité, communiquées par M. Prarr, professeur, à Kiel. M. Pfaff depuis long-tems avoit reconnu qu’en approchant une feuille d’or battu, attachée à un fil métallique communiquant avec une des extrémités d’une pile galva- nique d’un autre fil en communication avec l’autre extrémité , cette feuille d’or étoit sensiblement attirée, et qu’on en faisoii jaillir de très-vives étincelles. Des expériences analogues furent répétées depuis par d’autres physiciens; aujourd’hui M. Ritter, non-seulement démontre de la manière la plus évidente ces phénomènes d’attraction et de répulsion que les autres n’ayoient fait qu'indiquer , mais il vient encore, par les mêmes expériences différemment modifiées, de donner de nouveaux moyens pour déterminer les lois du galvanisme. Toutes les expériences que nous allons décrire ont été faites avec une pile galva- nique composée de plaques de zinc et d’argent au nombre de 841, et l'appareil étoit une cloche de verre à laquelle on avoit adapté deux pistons; un à la partie supérieure, et l’autre sur le côté; de manière à pouvoir rapprocher perpendicu- lairement les deux extrémités renfermées dans la cloche et les éloigner à volonté, ainsi qu’à pouvoir meltre en communication avec la pile les extrémités extérieures de ces pistons. A l’extrémité du piston supérieur renfermé dans la cloche, s'attache une feuille d’or battu de la longueur de cinq lignes. Dans cetétat , si l’on fait communiquer l’extrémité extérieure du piston latéral avec la partie inférieure de la pile qui est zinc, et l’autre piston avec la partie supérieure ui est argent, et que l’on approche à la distance de quelques lignes le piston latéral d la feuille d’or, celle-ci est attirée avec une force analogue à celle de la pile ; mais si l’on fait le vuide sous la cloche, l'attraction est sensible à une distance beaucoup plus grande. De plus, ces attractions ont lieu , soit que le piston latéral ne soit plus en communicalion avec la pile, ou que la chaîne soit interrompue avec le piston supérieur ; mais les effets sont Loujours plus grands, lorsque la communication est établie plutôt avec la partie supérieure de la pile qu'avec la partie inférieure. Dans cette dernière expérience , lorsque la communication n’est établie qu'entre la partie supérieure de la pile et le piston supérieur de la cloche; la lame d’or est alternati- vement attirée et repoussée, jusqu’à ce qu’elle arrive à l’état de repos dans sa situation verticale. Dans cette même expérience , M. Ritter a observé que le piston latéral sans communication avec la pile, étant à une distance convenable de la feuille d’or, l’at- traction avoit lieu, même lorsque la communication entre le piston supérieur et la partie supérieure de la pile étoit encore interrompue par un espace très-sensible ; l'expérience faite d’une maniere inverse, a offert un effet beaucoup plus foible , d’où M. Ritter conclut que l'influence de la pile, du côté de l'argent, est plus grande que du côlé du zinc. Si, après avoir établi la communicalion entre la partie supérieure de la pile et le piston supérieur de la cloche , on détruit subitement cette communication, et que l’on approche au même instant la feuille d’or du piston latéral qui ne communique point non plus, l’altraction se manifeste très-sensiblement. Dans ce cas, si l’on touche le piston supérieur avec un corps déférent, on n’observe plus aucun effet; mais si on ne touche ce piston que quand la feuille d’or est replié vers le piston latéral, l'effet n’est détruit que pendant le contact, et il a lieu de nouveau dès que le contact cesse, Enfin, si l’on fait communiquer le piston supérieur avec la partie supérieure de la pile, et qu’on établisse une communicalion entre la partie inférieure de la pile et le piston supérieur , on n’éprouve aucun effet lorsqu'on approche la feuille d’or du piston latéral. Toutes ces expériences ont été faites dans le vuide. Soc. PIHILOW: Inst. NAT. 40 Sur quelques propriétés de l'appareil galvanique, par le C. Bror, membre de l'institut, et Fr. Cuvier. Ces expériences sont la première partie d’un travail plus étendu , dans lequel les auteurs se sont proposés de déterminer les élémens de la pile galvanique ; elles se rapportent à l’action mutuelle de la pile et de l’aïr environnant. Pour reconnoître l’action de la pile sur l’air atmosphérique, on a monté une pile, ‘composée de disques de zinc, de cuivre et de draps imbibés d’une forte dissolution d&sulfate d’alumine , sous une cloche d’une capacité connue, et sous une cuve pneu- matochimique ; la communication entre les deux extrémités de la pile étoit établie hors de cette cuve par des fils de fer passés dans des tubes de verres recourbés, et remplis d’eau. pr î À + à Après quarante-huit heures, l’eau étoit montée dans la cloche environ d’un 5°. , et le gaz qui y restoit, a montré tous les caractères du gaz azote : il étoit plus léger que l'air atmosphérique , il éteignoit les bougies allumées, etc. etc. Ë Après avoir reconnu que le gaz oxigène étoit absorbé par la pile, il falloit déterminer s’il en augmentoit les effets, et pour cela on a dressé la même pile sur la cuve pneu- matochimique dans un verre long et étroit , on a recouvert le tout d’une cloche beaucoup plus grande et d’une capacité connge, et la communication a été établie hors de la cuve, à l’aide des fils de fer passés dans des tubes de verre remplis de mercure. Ensuite, par la succion, on a enlevé l’eau dans la grande cloche jusqu’à une hauteur déterminée. La pile est restée en action pendant dix-sept heures; on jugea par l'absorption que Vair laissé sous la cloche avoit perdu son oxigène; la pile avoit perdu toute son action. On fit passer sous cette cloche de l’oxigène pur, jusqu'à remplacer entièrement tout l’eau qu’elle contenoit; au même instant l’action de la pile se rétablit, et devint presque aussi forie qu'avant l’expérience ; on laissa l’action se continuer, et l’absorption se fit de nouveau. Cette expérience prouvoit que l’oxigène, dans certaines circonstances, du moins, servoit à augmenter les effets de la pile; mais il restoit à déterminer si cet oxigène étoit absolument nécessaire à la pile, et s’il en faisoit un des élémens. Pour cet effet, : on monta une pile à laquelle on adapta un petit appareil propre au dégagement des bulles; on l’introduisit sous le récipient de la machine pneumatique, et on fit le vide très-exactement. Le dégagement des bulles continua ; inais peut-être avec un peu moïns de force. On répéta cette expérience d'une manière plus simple, en plaçant la pile seule sous un récipient qui portoit à son sommet une verge de métal. Gette verge d’une part, et le corps de la machine de l’autre, servoient de conducteurs; et quoique le vide fût fait avec beaucoup d’exactitude, l’on éprouvoit fortement la commotion, et l’on opéroit la décomposition de l’eau. Ces phénomènes étant entièrement contraires à ce qu'avoient annoncé d’autres physiciens, les auteurs, sans vouloir établir une compa- raison rigoureuse eutre le fluide galvanique et le fluide électrique , rapportent une expérience très-propre à rendre ces résultats sensibles. On sait, disent-ils , qu’une bou- teille de Leyde se décharge sous le récipient de la machine pneumatique, parce que la pression de l’air extérieur étant détruite, le fluide contenu dans l’ärmure intérieure s'échappe par le crochet de la bouteille, et se rend à la surface extérieure qui ex:rce sur lui une force attractive; lorsque cette expérience est faite dans l'obscurité, on observe des jets de lumière qui partent du crochet, et se replient vers la surface extérieure. Dans notre expérience , continuent-ils, la pile se décharge de la méme manière. L’appa- reil qui sert au dégagement des bulles rend sensible le passage du fluide, comme le font les jets lumineux dans la bouteille de Leyde; et ce passage est continu, parce que la pile se recharge et se décharge à chaque instant, etc. Enfin les auteurs concluent de leur expérience que la pile galvanique a une action propre et indépendante de l'air extérieur, qui peut cependant en augmenter la force dans certaines circonstances, etc, à BULLETIN DES SCIENCES, Ne. 54. PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Fructidor, an 9 de la République. mr NE EE nent 0 mx HISTOIRE NATURELLE. : ZOOLOGIE. Des véritables différences entre les Crocodiles de l’ancien et du nouveau monde, par le C. Cuvier. Les naturalistes varient singulièrement sur le nombre et les caractères des espèces Inst. NAT: de crocodiles ; synonymes, figures, tout est brouillé par eux, et dans la multitude de combinaisons que leur désaccord a produites, la véritable ne s’est pas trouvée. L'auteur ayant examiné plus de soixante individus de toute grandeur, a vu qu’ils se réduisent tous à deux espèces, qu’il définit ainsi : Crocodile à museau oblong, dont la mâchoire supérieure est échancrée de chaque côté pour laisser passer la quatrième dent d’en bas; à pieds de derrière entièrement palmés. Caïman à museau obtus, dont la mâchoire supérieure reçoit la quatrième dent d'en bas dans un creux particulier qui la cache; à pieds de derrière demi-palmés. Ceux de la première espèce sont de l’ancien continent; ceux de la seconde du nouveau. L’auteur. rétablit ensuite la Synonymie , en rapportant à ces espèces les figures qui Jeur appartiennent, et en écartant celles qui représentent d’autres lésards. Ces détails ne sont point susceptibles d'extraits. C. V. BOTANIQUE. Suite de l'extrait d'une lettre du C. AuserrT Du Perir-'T'ouars, contenant des observations sur les plantes des isles de France, de: la Réunion et de Madagascard. Celastrus undulatus. Celastre ondulé, Lam. Dict. -- Cet arbre, qu’on appelle vulgairement, bois de joli-cœur, a été placé par tous les botanistes dans la famille des Nerpruns; mais il n’appartient, selon le C. du Petit-Thouars, ni au genre des Célastres, ni à la famille des Nerpruns. Voici le caractère de ce nouveau genre, qui a peut-être quelque affinité avec les Rutacées : Calice très-petit, caduc , à cinq dents; cinq petales lancéolés, insérés sur le réceptacle ; cinq étamines insérées à la base de l'ovaire; ovaire légerement pédonculé, terminé par un style court; capsule en forme de baie, pedonculée, à deux valves, portant sur leur milieu une arrête qui forme deux demi-cloisons ; 4-8 graines, dant 4 attachées au fond , les 4 autres quand elles se trouvent sont attachées à l'angle des demi-cloisons ; graines arillées, contigues j perisperme corné; embryon très-petit, à la base. N°, VI. 5° Année. Tom. HI, F Soc. ?IHILON. 42 Cyiisa des Andes. Cet arbuste , comme Va fort bien vu Adanson, forme ‘un genre très-voisin des Dolichos. Le Dolichos scaraboïdes paroïit, malgré son port, lui être congénères Pœderia odorata. Danaïde odorante. Lam. Dict. Il est probable, d’apres l’ins- pection desifruits, que c’est lune espèce de Cinchona ; en effet, ses fruits sont des capsules à deux loges contenant plusieurs graines bordées d’une aile mince marginale. Ses racines sont pleines d’un suc orangé qui paroït propre à la teiniure ; aussi les Magaches en tirent la couleurrouge de leurs pagnes. ne Arum. Deux espèces de ce genre, l’une appellée songe, et l’autre viavia par les Malgaches, ont offert le même phénomène que celui d'Italie, c’est-à-dire que leur spadix devient chaud à une certaine époque de la floraison. Litchi, Le Ramboutan de Batavia est une espèce de Litchi; en sorte qu'il paroît que le genre Néphelium doit être supprimé (1). Heyé. La résine élastique de Madagascar provient du lait de quelques lianes que le C. du Petit-Thouars croit être du genre Pacouria d’Aublet. Les pommes de bois de natte ( /mbricaria , Juss. ) et autres de la famille des Sapotilliers, donnent un lait visqueux dont on fait une glu de nature analogue à la résine élastique. Muscadier Myristica. Ce genre paroît très-voisin des Annones. L’enroulement des Feuilles -est le même; la forme du périsperme est semblable , ainsi que la forme de l'embryon. Le calice est trifide si la corolle manque ; celui-ci semble participer à sa nature, est épais et charnu comme dans les Annones : ce qui confirme l’analogie, c’est que le C. du Peut-Thouars a vu, sur deux espèces d'Uvaria, des fleurs femelles sans petales. DAC PHYSIQUE. % Extrait des recherches du C. Benxnicr-Prevosr, et de quelques autres Physiciens, sur les mouvremens des substances odorantes placées sur d'eau, par le €. Bior. | C’est un fait depuis long-lems connu des physiciens, que de petits morceaux de tamphre placés sur l’eau pure, s’y meuvent en lournoyant avec une grande rapidité, Volta et Brugnatelli ont obtenu les inêmes résultats en employant l’acide benzoïque et l’acide succinique. Le G. Benedict-Prevost à étendu cette propriété à un grand nombre de substances odorantes, comme on peut le voir dans tee Narees 8 de ce Bulletin, de ‘ JE Mais si tout le monde s’est accordé à reconnoitre les faits, on a beaucoup différé dans les explications qu'on en a données. Le C. Prevost attribue ces mouvemens à l’émanation des parties odorantes des corps : on peut voir dans les numéros cités, les expériences sur lesquelles il appuie celte opinion. Venturi, professeur de physique à Modène , applique à ces phénoniènes l’ex- plication que Monge a donnée des attractions apparentes des-corps qui-flottent à la surface de l’eau : suivant lui, « l’eau a plus d’attraction pour le camphre solide, que » ‘pour la petite portion qu'elle et a déjà dissoute et saturée; éllemonte le long'du » morceau solide, et y forme une surface curviligne inclinée. La peuite-portion dissouté » eb saturée, descend le long de cette surface, et tout en descendant, repousse en » arrière, par les lois mécaniques, la surface même et le morceau solide qui y est -» adhérent ». Il pense qu’on ne doit pas confondre cet effet avec les répulsions que Yair imbibé d’éther ou des exhalaisons de camphre très-chaud , exerce sur les! corps légers que l’on fait floiter à la surface de l’eau : dans celcas seulement il reconnoit da présence d’un fluide élastique. (Ænnales de Chimie, Yom. 21.) h Le docteur Garradori est d’un autre sentiment : il explique ce mouvement par l’affinité © —_——————_————— ———— ————— ———.— . — ——.——…—…" …" …" —.….." — —" — —— ————û@“û— “°c (:) Le C, Labillardière a fait la même obseryation, Voyez Bull, n°, 45. 45 élective d'une espèce d'huile qui, selon lui, sort du camphre au contact de l’eau, Il croit que l'écart de l’eau aui a lieu sur une assiette de porcelaine ou sur une glace mouillée, lorsqu'on y place du camphre ou des snbslances odorantes, est l’effet de l'attraction élective de la surface de l'assiette ou de la glace , pour l'huile que les subs- tances émettent; et, selon lui, c’est cette huile qui écarte l’eau en s’y substituant. (Annales de Chimie, Tom. 37.) Pour appuyer son opinion, le docteur Carradori avance que le camphre ne se meut point sur la surface de l’eau lorsque celle-ci est très-bornée. 41 n’a pas pu réussir à faire mouvoir, comme le C. Prevost l’avoit annoncé, de petits disques métalliques , en les chargeant d’un morceau de camphre et les laissant flotter sur l’eau. Cependant j'ai répété plusieurs fois cette espérience, et toujours avec succès; mais elle demande beaucoup de soin et une extrême propreté. Le C. Prevost a répondu au docteur Carradori dans un mémoire qu’il a adressé à la Société ; il a pour titre : Nouvelles expériences sur les mouvemens spontanés de diverses substances, à l'approche ou au contact les ‘unes des autres. Voici lès faits principaux qui y sont contenus : Une goutte d’éther placée sur un disque de fer-blane du poids de 15 grammes (3 gros =), le- fait mouvoir aveé vivacité, quoiqu’elle ne touche pas la surface de ce liquide. î Ainsi l’éther agit sur l’eau & distance. On peut vérifier ce fait d’une manière fort simple : si l’on place sur l'eau un petit disque d'étain laminé , et qu’on en approche à quelques centimètres de distance l’extrémité d’un tube de verre mouillé d’éther , le disque fuit. - Det petits morceaux de camphre jetés sur du mercure bien sec, y ont été agités des méêines mouvemens que dans l’eau. Pour que celte expérience réüssisse, il faut que le mercure soit: nelloyé où séché avec soin : la plus petite particule d'huile ou de graisse répandue sur sa surface, arrête le mouvement. Les frägmens de camphre doivent être très-petits : on en verra plus bas la raison. Des disques de mica très-minces, placés sur du mercure, et chargés d’un petit morceau de Camphre, se mieuvent commune sur l’eau. L’acide benzoïque tourne aussi sur le mercure, mais il faut qu’il soit réduit en fragmens presque imperceptibles. Il se forme autour de ces fragmens une auréole huileuse. On ne voit rien de semblable autour du camphre, mème en l’examinant au microscope. Le brillant métallique du mercure n’en est pas altéré. Il résulte de ces faits, que la présence de l’eau n’est pas nécessaire aux mouvemens des substances odorantes. Ces substances font écarter l’eau sur des plaques d’alun, de terre à faïance, de gomme arabique, comme sur une assielle de porcelaine mouillée. Cet écart n’est donc pas dû à l’affinité élecuve de la substance huileuse où odorante pour la surface. de l'assiette, Enfin, malgré l’assertion du docteur Carradori, le camphre se meut dans des vaisseaux trés-étroits : le G. Prevost l’a vu s’agiter dans des tubes capillaires, où il étoit introduit en fragmens extrêmement petits. Le C. Prevost conclut de ces expériences, qu’un fluide élaslique intervient néces- sairemént dans ces phénomènes. Aux faits qu’il a remarqués je joindrai les suivans, qui me paroissent décider la question ; relativement aux mouyemens du camphre sur l’eau. Si l’on taille en cône un pelit morceau de camphre du poids de quelques grains, et qu'on lapproche à la distance de 4 ou 5 millimetres d’une très-petite parcelle d’or battu flottante sur l’eau , en le présentant par la pointe , celte petite parcelle est repoussée, et on peut la conduire ainsi dans toute l'étendue du vase, sans qu’il soit jamais pos- sible de la toucher. Il faut que l’eau soit bien pure, et le vase parfaitement nettoyé. On peut tenir le morceau de camphre avec dés pinces, ou au bout d’un tube de verre: il doit être taillé en cône, comme nous l'avons dit; un morceau plus gros, et d’une figure irrégulière , envelopperoit le corps léger dans son athmosphère, et il ne.se mouveroil pas avec autant de facilités RNA) K4 On obtient les mêmes effeils ex employant, au liéu de camphre, un petit morceau d’éponge fine imbibé d’eau camphrée, ou simplement un tube de verre chargé à son extrémité d’une goutte de cette même dissolution. Si l’on recouvre une assielte de porcelaine d’une couche d’eau très-mince, et qu’on en appproche à la distance de quelques millimètres le morceau de camphre de l’ex- périence précédente, en le présentant par la pointe, de manière que l’axe du‘cône soit perpendiculaire à la surface de la couche, l’eau s’écarte au-dessous du cône, et forme un cercle concentrique avec lui. L'intérieur de ce cercle est coloré par des rayonsirisés, qui partent du prolongement de l’axe , et s’étendent du dedans au dehors, avec un mouvement tres-rapide; après quelques instans, le cercle se décolore du centre à la circonférence , et l'iris finit par disparoitre , soit que l’on prolonge ou non la présence du camphre an-dessus de la surface de la couche. Il est indifférent que Yon tienne la capsule horisontale ou verticale. Le cercle s'établit toujours perpendi- culairement à l’axe du petit cône de camphre. J'ai observé ces phénomènes à la tem pérature de 15° du thermomètre de Réaumur. Enfin, si l’on jette sur l’eau un petit morceau d’éponge fine imbibé d’éther, il se met à l'instant en mouvement comme le camphre : on entend un sifflement pareil à celui de l’eau qui se vaporise sur un fer chaud. Si l'on regarde horisontalement la surface de l’eau, en se mettant devant une fenêtre bien éclairée, on voit sortir de Véponge des jets pétillans, qui s'étendent en serpentant sur la surface de l’eau, à quelques centimètres de distance, et y produisent des iris semblables à celles de l’ex- périence précédente. Ces iris disparoissent bientôt. Pendant cette émission, l'éponge a un mouvement progressif et un mouvement de rotation qui sont évidemment dus à ces petits jets, à l’impulsion desquels on la voit constamment obéir. De ces trois expériences, les deux premières nous apprennent que le camphre agit eur l’eau à distance, et sans la toucher ; la troisième nous rend sensible la manière dont ses mouvemens peuvent s’exécuter sur ce liquide. Je crois que de ces faits réunis, on peut déduire comme certaines les conclusions suivantes : Le camphre se meut sur l’eau par l’effet de l'émission des parties qui le composent, émission qui devient sensible à nos sens par l’odeur qu’elle produit, et par les répulsions qu’elle exerce contre les petits corps légers flottant sur l’eau. Cette émission se fait de tous les points de la surface du camphre ; mais elle est plus rapide dans la section qui est à fleur d’eau, parce que les particules qui se répandent sur le liquide, s’étendant sur une plus grande surface, sont plutôt dissoutes par l'air. La résultante de ces diverses impulsions ne passant pas par le centre de gravité du morceau de camphre, ce centre a un niouvement progressif, et le corps a un mou- vement de révolution autour de lui. La figure du morceau de camphre changeant à chaque instant, le mouvement de son centre de gravité n’est ni uniforme ni reculigne; il varie sans cesse, aussi bien que la vitesse angulaire de rotation. L’évaporation se faisant principalement à la surface de l’eau , le mouvement de rotation s’établit autour de l’axe qui est perpendiculaire à celte surface, et qui passe par le centre de gravité du corps. Comme, toutes choses égales d’ailleurs, l’émanation des particules du camphre est pop à l'étendue de sa surface, et que les surfaces croissent seulement Comme es quarrés, tandis que les masses croissent comme les cubes des dinrensions homologues, la vitesse du camphre doit être d’autant plus CAT que son volume est plus petit, ét par conséquent son mouvement doit s’accélérer à mesure qu'il s’évapore, ce qui est conforme aux expériences. Après avoir établi ces propositions, qui me paroïssent renfermer la véritable théorie des mouvemens du camphre sur l’eau, revenons à la seconde partie du travail du C. Benedict-Prevost. Ælle renferme un grand nombre d'expériences ; dans lesquelles on voit des substances 45 Inodores produire , sur une glace mouillée, les mêmes apparences que des substances odorantes, huileuses ou volatiles. sa Si sur une assiette de porcelaine mouillée d’une légère couche d eau on étend un petit morceau de linge fin humide et de figure quelconque, l’eau paroît s’écarter tout autour en formant une mullitude de jets irisés (1). ue Si l’on jette sur le morceau de linge, après l'avoir étendu sur l’assiette, quelques gouttes d’eau teinte avec du bois d’inde, cette eau s'écoule en jets colorés. Les mêmes effets ont lieu en employant un morceau de papier blanc, fin et non collé. F On les obtient également avec toutes les substances animales et végétales , avec les liquides et les dissolutions salines ; soit qu'on les mette en contact dans les mêmes circonstances entre elles ou avec l’eau. Ces phénomènes n’ont pas seulement lieu sur une assiette de porcelaine mouillée ; on les observe encore sur des plaques d’alun et sur beaucoup d’autres matières. Le C. Prevost conclut de ces expériences et de plusieurs autres analogues : 1°. Que tous les liquides ont la propriété de se repousser mutuellement ; 1 2°. Que toutes les matières sèches organisées et qui conservent un reste d'organisation laissent échapper , en s’imbibant d’eau, un fluide élastique qui éntraîne avec lui une partie de cette eau, et repousse celle d’alentour sur une glace mouillée. La première conséquence est contraire à la loi générale de l’attraction mutuelle des molécules de la matiere. À : é Quant à l’hypothèse du C. Prevost, sur la formation d’un fluide élastique , nous observerons qu’avant de rapporter les phénomènes à des causes nouvelles, il faut essayer d’y satisfaire par celles qui sont déjà connues ; distinguer les effets produits par les corps odorans de ceux que présentent les substances inodores, et peut-être établir d’une manière plus certaine cette répulsion des liquides par le papier et le linge; car cette répulsion pourroit bien n’être qu’une apparence causée par l'écoulement de l’eau sur la surface inclinée que ces substances élèvent autour d’elles en s’imbibant de ce liquide. \ Sur le mouvement du fluide galvanique, par le €. Bior, associé de l'institut national. Le C. Biot se propose de démontrer dans ce mémoire que la diversité des lois auxquelles le fluide galvanique paroît obéir dans les différens appareils, tient à la forme même de ces appareils, en vertu de laquelle la vitesse du fluide est ralentie ou accélérée. En partant des attractions et des répulsions observées par le C. Laplace, aux extré- mités de la pile, il fait voir que la propriété dont jouissent les pointes pour émettre le fluide électrique , et les surfaces planes pour les retenir, s'étend aussi au fluide galvanique, puisqu'elle résulte de l’action répulsive des molécules dont le fluide est composé. 11 en conclut que si l’on forme , dans les mêmes circonstances, deux piles composées, l’une, de grandes plaques; l’autre, de petites, elles donneront dans le même instant, la première, une plus grande masse de fluide animé d’une moindre vitesse ; la seconde , «une imoïndre masse animée d’une vitesse plus grande. D’après cela les commotions doivent diminuer à mesure que les surfaces des disques augmentent, puisqu'elles dépendent principalement de la vitesse du fluide, comme le prouve l’expèrience de Leyde ; mais les attractions et les combustions des fils mé- D Te 4) peu er ememe mme eee eremeee sert eee ge EE OR EE EEE PE DEA (x) Ces iris résultent probablement dela décomposition de la lumière par la petite lame d’eau qui entoure le morceau de linge, cette lame devenant plus mince par l'écart de l'eau. INsT. NAT: 46 talliques dans, lesquelles le fluide agit pan sa masse et par la continuité desa présence; doivent être singulierement favorisés par les grandes plaques qui augmentent sa masse, et ralentissent son mouvement. ; À ‘Ces résultats sont confirmés par l’expérience. Un appareil composé de douze disques circulaires de zinc et d'autant de, disqnes de cuivre, de 37 centimètres (15 pouces) de diamètre, n’excite pas:ou presque pas de frémissement dans les doigis mouillés. 11 ne fait éprouver qu'une saveur très-légère, et n’occasionne jamais l’éclair galyanique. Une petite pile composée de bo centimes et de 5o; disques de zinc de même dimensions, donne , Es on la touche avec les doigts mouillés, une commotion très-forte. Elle ait voir des éclairs, très-brillans, accompagnés d’une forie saveur. Ces5o petites plaques m’équivalent cependant en surface qu’à 5 disques ordinaires; et elles ne forment pas à elles toutes, plus de la dixiéme partie d’une des grandes plaques. Celles-ci brülent, le fer dans l'air athmosphérique d’une manière continue; les petites donnent une étincelle assez viye et brillante, mais qui ne produit rien de semblable. + On avoit déja observé que les piles ordinaires produisent une légère adhésion entre les fils communicatenrs. Dans le grand appareil, lorsqu'on les approche jusqu’au contart, ils adhèrent fortement ensemble contre la direction de leur ressori , et en peut? les agiter sans les désunir: On.obtient ces effels ayec toutes sortes de métaux, pourvu qu'ils ne soient pas oxidés. Ils se réunissent mieux lorsque les {ils sont mis en contact par leurs pointes, que lorsqu'ils se touchent latéralement. L’adhérence des fils établit la communication entre les deux extrémités de la pile; car pendant qu’elle subsiste, aucun autre phénomène galvanique, n’a lieu ; et l’on ne peut pas, faire adhérer, simul- tanément deux autres, fils. Les mêmes fils peuvent rester unis pendant plusieurs heures!,, et probablement pendant tout le tems.que l'appareil agir. é On peut, faire adhérer l’une à.lautre deux lames métalliques attachées aux extré— milés des fils conducteurs ,, en les; approchant;par, leurs angles: on n'y réussit point en les approchant par leurs faces. ; . Les métaux dont, l’auteur a fait usage pour établir la communication, classés suivant. leurs facultés à produire ces attractions sont le fer, l’étaim ; le cuivre et l’argente Cet ordre est inverse de leurs facultés conductrices du fluide galvanique. Ces expériences rendent sensible le mouvement du fluide dans l'appareil; elles mettent en évidence le pouvoir des pointes pour l’émeltre, et celui des plaques pour le rétenire Lie” résultat auquel elles conduisent, achève de confirmer cette propriété; car l’adhé- rence des fils, lorsqu'on les approche latéralement, doit ètre d’autant plus forte, que le fluide s'échappe avec moins de facilité par leurs pointes. Le C. Biot cherche ensuite si la vitesse du fluide influe sur l’oxidation. Pour le découvrir, il place, dans les mêmes circonstances , deux piles égales sur une cuve. preumatochimique. Dans l’une de ces piles, la communication est établie, dans l’autre elle ne l'est point. L’ascension de l’eau est beaucoup plus grande dans le premier que dans le second, et l’oxidation des pièces comparées une à une, suit aussi la même 161. Il en conclut que le mouvement du fluide dans l’intérieur de la pile augmente Voxidation des plaques métalliques, et l’absorption de l’oxigène. D’un autre côté, l’accroïissement de l’oxidation paroït augmenter la quantité absolue du fluide qui se développe; par conséqnent dans lappareil galvanique , l’oxidation des plaques est à-la-fois cause et effet. L'auteur rapporte. ici un phénomène qu'il avoit déjà observé avec le C. F. Cuvier, en cherchant a déterminer l’action de la pile sur l'air athmosphérique : lorsque l’ap- pareil est monté de cetle manière : zinc, eau , cuivre ; zinc, eau, cuivre, ‘et que l’action est forle, on voit constamment le zinc se porter sur le cuivre, le cuivre sur le zinc, ‘et ainsi de suite, du bas en haut de la colonne ; l'inverse a lieu lorsque, Von monte la pile dans une disposition contraire. Ë Le zinc est obligé, pour se porter sur le cuivre, de traverser le morceau de drap humide qui les sépare, et il faut, pour que cela réussisse, que celui-ci ne soit, ni trop épais, ni d’un Ussu irop serré. Lorsque la surface du cuivre est toute enlièrel #7 recouverte d’oxide de zine ; l'effet de lai pile cesse, et celle transmission, en renou- vellant la surface du zinc, contribue à prolonger l’action de l’appareil. s Quelquefois l’oxide de zinc, après avoir traversé le disque de drap, se revivifie sur le cuivre à l’état métallique. ; #0 ‘Lorsque le cuivre se porte sur le zinc, c’estitoujours par les faces ou ils se touchent immédiatement. Si le cuivre adhère au zinc, il garde son brillant métallique : quelque- fois il se forme du laiton. Ces résultats font voir que lorsque la pile est montée de cette manière : zinc, eau, cuivre ; zinc, étc., le courant du fluide ‘est dirigé du bas en haut de la colonne ë ct du haut en bas si elle est montée de celte manière : cuivre, eau, Zinc; cuivre, ect.; ce qui s'accorde avec la théorie de Volta. ; à Enfin, le C. Biot examine comment le inouvement du fluide se modifie lorsque l’eau lui sert de conducteur. , < ; ë Il établit la chaîne entre les deux extrémités de la pile, par trois vases de verre remplis d’eau distillée, et communiquant les uns aux autres par des syphons. Les fils de fer qui servoient de conducteurs, étoïent terminés ‘par des disques circulaires de cuivre, de 14 centimètres (5 pouces) de diamètre. { , Dans cet état, en touchant d’une main une des extrémités de la pile, et de l’autre main l’eau du Yasé où plongeoit le conducteur dé lextrémité opposée, on éprouvoit une forte commotion, comme si la chaîne n’eût pas été déjà établie ; mais si en tenant le conducteur d’une main, on plongeoit l’autre dans un des vases, on n’éprouvoit aueun effet, éxcepté dans celui où l’autre conducteur plongeoit immédiatement. Généralement, les commotions et les éclairs qui se faisoient sentir avec beaucoup d'énergie quand on communiquoit directement avec lés deux pôles de la pile, cessoient lorsqu'on interposoit dans la chaîne la masse même de l’eau. AISÉE Ainsi, lorsqu'on formoit la chaîne, ‘en plaçant la langue sur une petite colonne d'eat élévée par la suction dans” un tube de verre non capillaire , on n’éprouvoit toutlau plus que la saveur galvanique, tandis que l’ôn auroiït eu éclair, saveur et commotion, en plongeant directement la languüë dans l’eau du même vase. Ces expériences prouvent que l’eau est par elle-même un conducteur imparfait du fluide galvanique; etcela n’établit pointune différence entre le galvanisme et l'électricité ;. car si le galvanisme étoit, comme cela devient de plus en plus problable , l'effet d’une électricité très-foible , animée d’une vitèsse très-grande lui un conducteur imparfait. Séacest : Il impotte d'observer que dans la disposition précédente le fluide galvanique ne pouvoit se transmettre qu’à travers la masse-même de, l’eau. Il n’en eût pas été de même, sil’on eût établi la communication par le moyen d’un vase découvert : le fluide, libre de glisser sur la surface de l’eau, se seroit propagé à une distance beaucoup plus grande, sans perdre de son intensité. Le C: Biot s’est assuré que les effets galya- niqués d’une pile très-forte , qui se transmeltoient, sans perdre de leur énergie, à ‘plusieurs décimètres de distance, sur une-cuve découverte, lorsqu'ôn touchoit avec la) langue l’eau qu’élle renfermoit, se réduisoïéent à une simple saveur lorsqu'on les ‘tranisméttoit à travers une petite colonne d’eau de deux ou troïs centimètres, éleyée ile plus près possible ‘du ‘conducteur pléngé dans la cuve. $ Lorsque l’on permet ainsi au fluide galvanique de s'étendre sur une grande surface humidé!, son action sur la pile, cet par conséquent sa vitesse, se trouvent considéra- blement augimentéés; c’est ce que prouvent les oxidations, qui se sont trouvées par-là beaucoup plus fortes qu'elles ne l’étoient ordinairement dans un tems égal :.les pièces de cuivre étoient entièrement, recouvertes d’oxide de zinc.’ * AL suit de que lé‘fluide galvanique s'écoule avec facilité sur la surface libre de l’eau ,*et glisse sur elle vec une grande rapidité. Cette propriété lui donne une nouvelle analogie avec le fluide électrique. n peut expliquer par là cette difficulté que le fluide éprouve à se transmettre sur les conducteurs, comme le C. Hallé l’a observé à l’école de médecine; difficulté , l'eau deévroit être aussi pour Insr, NAT. 48 qui semble disparoitre lorsque l’on excite sa marche, en Île guidant pour aïnsi dire avec Tes doigs mouillés. Le fluide galvanique s'écoule avec une grande rapidité sur lattrace humide que les doigts ont laissée sur les conducteurs; au lieu qu'il auroit pu être arrêté, ou du moins retardé, par des obstacles légers; comme le passage d’un conducteur à un autre par des surfaces arrondies, où l’oxidation de ueiques points de sa route. Ce fait, qui pouvoit êlre regardé comme établissant une différence importante entre le galvanisme et l'électricité, étant rapporté à cette cause, tient au contraire à une de leurs analogies. La même cause paroît devoir occasionner l’accroïssement d’action que font éprouver des conducteurs mouillés, lorsqu'on les serre fortement entre les mains. Le fluide, libre de s'étendre sur la surface humide que les conducteurs lui présentent, s'écoule en grande quantité, et avec une grande vitesse; par conséquent cette disposition doit augmenter les effets de son action sur nous, et d’autant plus que la surface des conduc- teurs est plus grande. ! Enfin, c’est pour la même raison que le fluide galvanique se transmet mieux, et à une plus grande distance , sur les parties du corps lorsqu'elles sont mouillées, que Torsqu'elles sont sèches. Le C. Biot conclut de ce qui précède : 1°. Que les lois du mouvement du fluide galvanique résultent de la propriété répulsive des molécules qui le composent, etque, sous ce point de vue, ces lois sont les mêmes que pour l'électricité ; 2°. Que la diversité des phénomènes galvaniques dans les différens appareils, a pour cause les différentes proportions, suivant lesquelles la quantité ou la masse du fluide se trouve combinée avec la vitesse; 5”. Que le fluide galvanique se meut difficilement à travers l’eau, et glisse sur la surface de ce liquide avec une grande rapidité. À Enfin , il observe. que les phénonemes chimiques que le galvanisme présente, ne peuvent pas être rapportés comme le distinguant essentiellement de l’électricité, parce que le fluide galvanique ne se montre jamais dans nos appareils qu'avec une grande vitesse et une foible masse; tandis que l'électricité, lorsque nous la mettons'en mouvement par nos batteries, a en même tems une grande masse et une grande vitesse. Or, si dans le galvanisme lui-même les différentes proportions de la viresse à la masse donnent lieu à des différences si marquées, combien ne devroit-il pas en exister entre ’électricité produite par nos machines, et une électricité très-foible, animée d’une vitesse très-grande. $ : I. B. Extrait d’une lettre du C. Vorra, au C. Doromieu. Le C. Volta rend compte de quelques tentatives qu’il a faites pour rendre l'appareil ‘galvanique plus commode. Après avoir monté la pile comme à l'ordinaire, entre des tubes de verre, -il la termine par une aïigrette métallique, et la renferme dans un étui pareïllement métallique, qui l’empêche de se déranger. Les deux pièces. de cet ‘étui sont séparées par une substance isolante dans la partie où elle se recouvre; de cette maniere, il suffit, pour avoir la commotion, de prendre une des pièces. de l’étui dans une main humide , et d’établir la communication avec l’autre extrémité. Si l’on monte deux piles, la première disposée de cette manière : zinc humide, argent; et l’autre ainsi : argent humide, zinc, et qu’on les renferme dans leurs étuis, -on obtient la commotion en prenant les bases de ces deux étuis dans les mains humides} “et les faisant toucher par leurs sommets. ; .… L'emploi de cet appareil peut être varié d’un grand nombre de manières; il doit voir sur-tout l'avantage d’être facile à manier el à transporter. I, B, 49 BULLETIN DES SCIENCES, PAR MEA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. É PARIS. Vendémiaire, an 10 de la République. HISTOIRE NATURELLE. Z © OT 'O 'G E- Sur deux espèces de quadrupèdes ovipares, que l’on n’a pas encore décrites, par le €. Lacerepe. On trouve parmi les reptiles presque toutes les combinaisons de doigts depuis 5 jusqu’à 1, prises entre deux paires de pattes. Il manquoiït à ces combinaisons, comme le remarque le C. Lacepède, celles de quatre doigis, ou deux doigis, ou un seul doigt, à chacune de ses quatre pattes. Les deux espèces que décrit le G. Lacepéde, remplissent deux de ces trois lacunes. L'un a quatre doigts à chaque pied, il le nomme rsesradactyle ; Vautre n’en a qu’un, il l’appèle monodactyle. Ces deux lézards doivent établir deux nouveaux sous-genres dans le genre des lézards, en suivant la méthode du C. Lacepède. Ils doivent appartenir au genre calchide de la méthode naturelle proposée par le ©. Alex. Brongniart. Le chalcide tetradactyle a les quatre pattes très-menues et si courtes, qu’elles peu- vent à peine atteindre à terre : aussi ne se sert-il point de ses pattes pour avancer, il rampe à la manière des serpens; le premier et le quatrième doigis sont si petits qu'ils sont difficiles à appercevoir; le troisième , au contraire, est tres-long. Le corps est grêle, cylindrique, ia queue est trois ou quaire fois plus longue que le oh les écussons de la tête sont ä-peu-pres disposés comime ceux des couleuvres. La langue est plate, large, mais courte et'un peu arrondie vers le bout. Un sillon est creusé de chaque côté de l’animal, depuis l’angle des mâchoires jus- qu’à la patte de derrière. Les écailles du dessus du cou et du corps sont presque carrées , relevées par une arrête , et disposées en anneau : il avoit 2 décimètres 9 centimètres de long. Le chalcide monodactyle a les pattes encore plus courtes et plus débiles que celles du tetradactyle; on ne voit qu'un seul doigt à chaque patte. Ge; chalcide est aussi très-alongé, très-grêle, cylindrique ; et ressemble plus à un animal de la famille des ophidiens qu'à un reptile saurien. La langue est arrondie par le bout. Le dessus et le dessous du corps et de la queue sont garnis d’écailles alongées, pointues, relevées par une arrête. Ges écailles, qui anticipent latéralement l’uue sur l’autre, forment des rangées transversales, placées en partie l’une au dessus de l’autre , et qui paroissent comme festonnées. Ge reptile avoit 4 décimètres 8 centimètres de longueur totale. Le C. Lacepède termine ce mémoire en faisant reuarquer que les tubercules creux que l’on voit disposés en une rangée sous les cuisses des lézards du genre gecko, n’existent pas constamment dans tous les individus d’une même espece. Il ne peut encore assigner la cause de cette singulière différence. Il en résulte que les caractères distincuifs des espèces qu’il a nommées gecko et geckotte, ne pouvant être pris de N°. VIL 5° Année. Tom, Il. G N°. 55. bo la présence ou de labsence de ces tubercules des cuisses, doivent être tirés de la la forme des tubercules de la tête et du corps, qui sont également globuleux dans les geckos , tandis qu’ils représentent toujours une petite pyramide à trois faces dans les geckottes. | A. B. Note sur la laine longue de deux ou trois ans, des moutons de Rambouillet, par le ©. Swvesrne. Soc. rmiLom. Les faits les plus faciles à vérifier sont pourtant quelquefois, en économie rurale, l’objet de longues erreurs. Par exemple, on avoit cru pendant long-tems que les moutons perdoient leur laine chaque année, et cette assertion dénuée de fondement, avoit été avancée dans des ouvrages qui jouissent d’ailleurs d’une considération juste- ment méritée ; les membres du conseil d'agriculture du ministre de l’intérieur , chargés des détails de la bergerie nationale de Rambouillet, voulurent vérifier cette assertion ; en conséqueace, ils firent laisser pendant deux ou trois années des brebis sans les tondre, et ils obtinrent, sans aucun déchet, une laine longue d’une égale finesse, - et qui représentoit sensiblement en poids une quantité égale à celle que deux ou trois . tontes auroient produite. Cette expérience ouvrit aussi une nouvelle branche à lin dustrie nationale ; la laine longue obtenue surles bêtes à laine fine, fut remise entre les mains de divers manufacturiers français, et produisit des casimirs qui ont été presentés à l’exposition générale des produits de l’industrie française , et ont soutenu avec avantage la comparaison avec les plus beaux casimirs anglais. On a observé que les animaux chargés de cette toison longue et pesante n’avoient pas souffert notabie- ment; et celte nouvelle espèce d'industrie peut-être praliquée sans inconvénient par les habitans des campagnes, sur quelques-uns des individus de leurs troupeaux. Vote sur la nature de la terre que mangent les habitans de la Nouvelle Calédonie, par le C. Vauquerin. Soc. rHrrom. . Nous avons donné dans le n°. Bo de ce journal l’extrait d’une lettre de M. Humboild au C. Fourcroy, dans laquelle ce savant voyageur parle d’une terre que les Otomagues mangent, lorsqu'ils éprouvent une disette de vivres. Le C. Labillardière a constaté, par une observation faite dans une partie du monde bien éloignée de celle qu'habitent les Oiomagues, un fait aussi singulier : lorsque les habitans de la Nouvelle Calédonie sont pressés par la faim ; ils mangent une assez grande quantité d’une stéatite verdâtre, tendre et friable. On conçoit comment l’affreux usage de manger des prisonniers de guerre a pu s’introduire parmi des peuples sauvages réduits à une diseite telle qu'ils sont obligés de suspendre leur faim en distendant leur estomac et leurs intestins par une substance Lerreuse qui n’a d’autre qualité alimentaire que celle d’être légère et friable. Le C. Vauquelin a voulu connoître la nature de cette terre , et voir si elle ne contenoiït rien de nutritif, Il a analysé , par les moyens connus, des échantillons qui lui ont été remis par le C. Labillardière, 0 Cette terre est douce au toucher, formée de petits filets faciles à diviser; elle deviens rouge au feu, et perd + de son poids. Elle est composée J de 57 parties de magnésie pure ; 36 de silice ; 17 d’oxide; 3 ou 4 d’eau; 2 ou 5 de chaux et de cuivre. Elle ne contient donc aucune partie nutritive, et ne pe être considérée que comme Fe lest, une espèce de moyen mécanique de suspendre les angoisses causées par la al “ à ° e É Br MINERALOGIE. Note sur la découverte des emeraudes en France, par le C. Gurrrr. Le C. Lelièvre , membre du conseil des mines, en allant de Paris à Limoges, trouva sur des pierres destinées à la réparation de la route, des prismes d’une structure peu arrêtée, mais assez caractérisés cependant pour être reconnus facilement par ini et ensuite par le C. Haüy, pour le beril ou émeraude. L'analyse que le C. Vauquelin a faite de cette substance a confirmé cette découverte, en démontrant dans ces cryslaux Ja présence de la glucyne, terre caractéristique de l’émeraude. Parmi les substances que l’on a crues étrangères au sol de la France, ce n’est pas la seule qui ait été découverte depuis peu de tems dans ce pays. Le C. Gillet cite les matières minérales suivantes qui ont été trouvées peu avant la révolution : l’arragonite, l’anatase, la koupholite, la stilbite, le dypire, le silex menilite, le plomb phosphaté, l’antimoine natif, le fer carburé (plombagine ). Depuis cette époque , et malgré le petit nombre de voyages faits par des hommes éclairés ;, on a cependant trouvé la dolomie , une roche porphyroïde à buse culcaire, la strontiane sulfatée, le quartz avanñturiné, lunthracite, le scheelin ferruginé (Wolfram); le sitane oxidé, l'antimoine oxidé, le fer chromaté, l'urane oxidé, le plomb arsenié , elCe AUD. Notice sur du fer oxide bleu, par le C. Vauquezin. Cette substance, envoyée au conseil des mines par M. le baron de Molt, a une couleur bleue claire; elle se présente sous la forme de petites masses isolées dans des cavités ou des fentes de quariz et de stéatite dure verdâtre. Elle est friable, mais un peu onctueuse au toucher. Elle se décolore au feu du chalumeau , etse fond ensuite en un verre blanc verdâtre. Elle n’est décolorée, ni par les acides, ni par les alkalis foibles; ce qui distingue cette substance du lapis lazuli et du prussiate de fer. Cette substance bleue communique à l'acide muriatique, dans lequel on l’a mise en digestion, une couleur jaune de safran, et se décolore un peu ; mais on ne peut la décolorer entièrement sans la dissoudre en même tems : alors il ne reste plus que la petite quantité de silice, qui paroît lui servir de gangue. En examinant l'acide muriatique qui a servi à cette opéraiion , on voit qu’il a dissout de l’alumine , de la chaux et de l’oxide de fer. On ne découvre d’ailieurs dans cette matière, ni manganèse, ni hydrogène sulfuré, ni acide phosphorique, substances aux- quelles on pourroit vouloir attribuer la couleur bleue de cet oxide de fer. Il reste donc à déterminer quelle peut être la cause de la couleur assez remarquable de cet oxide, couleur qu’on n’a pu donner jusqu’à présent à ce métal par aucune opération chimique. Il paroït seulement que le fer est porté dans cet oxide au degré d’oxigénation voisin du maximum. A. B. Note sur la substance saline nommée Muriacite de Salzbourg, par le C. VaAtüquELziIn. Cette matière, nommée par le C. Haüy soude muriatée gypsifére, a été également envoyée au conseil des mines par M. le baron de Molt, Le C. Vauquelin y a reconnu, comme Klaproth, la réunion du sulfate de chaux au muriate de soude, qui donne au premier la propriété de crystalliser en cube; maïs il a remarqué de plus que 100 gr. de cette substance cassés en petits fragmens, exposés au feu le plus violent pendant une demi-heure, n’ont pas perdu de leur poids : ils sont seulement devenus un peu opaques. Il est assez singulier de voir un sel crystallisé privé entièrement d’eau de crystal= lisation , quoique ce sel soit composé de deux autres sels qui en contiennent ordinairèmeuf une assez grande quantités A, B. 4 2 Soc PHILOM So€ PHILOM: Soc. PIILOWS Soc. PHILOM, Ha CHIMIE. Extrait d’un memoire sur les acides acétique et acéteux, par le €. Darraco. Tous lés chimistes n'étant pas du même avis sur la nature destacides acéteux et acétique, le C. Darracu s’est occupé dans son travail, de fixer les opinions sur ce sujet. Il a répété avec grand soin les expériences de ceux qui s’en sont occupés, et particulièrement celles du C. Adet, qu'il a trouvées parfaitement exactes. Le C. Darracq en a fait un grand nombre d’autres, que nous allons indiquer. L'acide acétique étendu d’eau jusqu’à ce que la pesanteur spécifique fàt la même que celle de l'acide acéteux, avoit presque la même odeur, et la inême saveur que ce dernier : ces deux acides n'ont subi aucune altération par l'acide nitrique. L’un et l’autre ont passé à la distillation , etont formé avec de l’oxide de plomb une égale quantité d’acétite de plomb. L'acide acéteux soumis à l’action de l’acide muriatique oxigéné , n’a éprouvé aucun changement ; il a donné des crystaux d’acétite de plomb avec l’oxide de ce métal, quand il a été débarrassé d’un reste d'acide muriatique oxigéné, et d'acide muriatique ordinaire. - L’acide acétique et l’acide acéteux donnent avec la potasse un sel absolument sem- blable. Des quantités égales de cette subsiance saline ont présenté des résultats sem blables à la distillation. Les résidus ont fourni des quantités de charbon qui étoient dans le rapport de 54 à 55. Ce dernier nombre appartient au sel formé avec l'acide acétique. Le carbonate de soude saturé par ces deux acides, a produit des sels crystallisés, qui avoient les mêmes propriétés et un même poids ; ils ont offert les mêmes résultats à la distillation. Les résidus contenoient des quantités de charbon qui étoient dans la proportion de 24 à 25. Dans ce cas-ci, le nombre le plus fort appartient à l’acélate. L'auteur attribue. cette différence dans les poids du charbon à la plus eu moins exacte dessication des sels. Un mélange d’acétite de plomb et de sulfate de cuivre en quantité égale, disullé à feu nu dans une cornue de verre, a produit un liquide qui avoit toutes les pro- priétés du vinaigre radical. fe résidu ne présentoit aucure trace de charbon. Il ne s’étoit dégagé d’autres matières gazeuses qu'une portion de lair des vaisseaux. Le C. Darracq conclut des expériences précédentes, que l'acide acétique n’esl pas moins charbonné que l'acide acéteux. Les crystaux de Vénus ( acétite de cuivre ) que l’on emploie ordinairement pour obtenir l’acide acétique, produisent par la distillation beaucoup dé gaz , et laïssent du charbon dans la cornue. En répétant cette expérience avec des crystaux préparés par l'acide acétique er l’oxide de cuivre, le C. Darracq a obtenu les mêmes produits. Les quantités des gaz et du charbon éioient les mêmes. Les gaz étoient de même nalure et en même proportion que dans l'expérience avec les crystaux de Vénus. L'auteur attribue le.charbon et ces substances gazeuses , à une portion d’acide dé- composée par le feu. Malgré les rapports constans entre ces deux acides , lorsqu'ils sont d’égale pesanteur spécifique, il existe des différences dont le G. Darracq a cherché à connoitre la cause. Il a voulu voir si l’acide acétique, comme lavoit pensé le C. Chaptal, ne seroit pas uni à une certaine quantité de matière mucilagincuse ou extractive qui masqueroît ses propriétés naturelles ; il a en conséquence cherché, maïs vainement, à le débar- rasser de celte substance par la distillation. Il a été plus heureux en le saturant avec un alkali : il a constamment obtenu un résidu floconneux qu’il n’a jamais apperçu avec l'acide acétique, Sn f R Pour vérifier ainsi, d’une manière positive , l'opinion du G. Adet , qui regarde Vacide acétique comme de l'acide acéteux moins de l’eau, il a mélangé du muriate calcaire bien sec avec du vinaigre, et il a obtenu par la distillation, un acide déjà * 53 plus fort. En réitérant plusieurs fois cette opération, il a rendu son acide aussi piquant, aussi lourd que l'acide acétique. Il n’y avoit avec le muriate calcaire aucun résidu charbonneux, maïs seulement une matière végétale floconneuse. Get acide n’a présenté avec les alkalis aucun dépôt floconneux. Il à produit par la distillation avec l’alkool , “à parties égales, de l’éther acétique. Etendu d’eau, il n’a pas l'odeur empireuma- tique de celui qui est obtenu par les acétites métalliques. En terminant son mémoire , le GC. Darracq rapporte un fait observé par le C. Pontier, qui l’a communiqué au C. Vauquelin. En faisant une distillation de vinaigre en grand, il a obtenu, dans les premiers produits, une liqueur d’une odeur suave qui, recti- fiée , a été reconnue pour de l’éther acétique. De ces faits l’auteur conclut que l'acide acéteux et l'acide acétique ne sont qu’une seule et même substance dans deux états différens, qui ne différent que parce que l’un est uni avec une certaine quantité d’eau et d’une matière mucilagineuse, qui manque à l’autre. Il propose de donner, à cette substance, le nom d’acide acétique , parce qu’elle paroïît être portée au plus haut degré d’oxigénalion où elle puisse se trouver , sans être réduite dans ses élémens. H. V. C D. Observations sur l’affinité que les terres ont les unes avec les autres Æ ,» s at 7 : 7 par le ©. Darraco, attaché au laboratoire de l’école des mines. Les terres, en se combinant entre elles, produisent des composés qui pourroient quelquefois être pris pour de nouvelles terres simples, et-jeter des causes d’erreur dans l'analyse des pierres. Le C. Guyton avoit déjà fait connoître cette action des terres les unes sur les autres. Le C. [arracq reprend les expériences du C. Guyton , annonce des doutes sur l'exactitude de quelques-unes, confirme les autres, et y ajoute celles qui lui sont propres. Comme nous n'avons point encore parlé des expériences du C. Guyton ; nous ne craindrons pas de décrire celles que le C. Darracq a répétées, 1. Le €. Guyton avoit cru que l’eau de chaux et l’eau de baryie formoient un précipité lorsqu'on les méloit. Le-G. Larracq n’a pu constater ce fait ; et il pense que la chaux employée par ce chimiste contenoit un peu d’acide sulfurique, qui a été la cause de l'erreur. 2. Les caux de strontiane, de baryte, de chaux, mélées ensemble deux à deux, n’ont offert aucun précipité aux deux chimistes qui ont fait ces expériences. 3. Tandis que la potasse aluminée , mêlée à la potasse silicée, ont produit un précipité composé de silice et d’alumine. 4. La potasse silicée s’est également précipitée avec la strontiane et la chaux, lorsqu’on a mélé ensembie les liqueurs qui tenoient ces corps en dissolution. On voit, d’après ces observations, que les terres alkalines ne forment point de com- binaisons entre elles, tandis qu’il s’en forme de réelles entre les terres non alkalines eë entre celles-ci et les terres alkalines, l’alumine exceptée ; ou , ce qui revient au méme, on peut dire qu’il n'y a que la silice qui ait la propriété d'enlever les terres à leurs dissolvans aqueux, et de former avec elles des combinaisons terreuses. 5. Le C. Guyton avoit dit que les muriates de chaux et d’alumine mélés ensemble, donnoient un précipité qui n’étoit plus dissoluble par les acides. Le C. Darracq n’a pu obtenir ce précipité, et il attribue l’erreur du GC. Guyton à une petite quantité d’acide sulfurique qui reste presque toujours adhérente à l’alumine retirée de l’alun, 6. Le C, Darracq n’a pu obtenir de précipité du mélange du muriate de chaux avec celui de baryte, et il attribue encore celui que le C. Guyton a vu, à la pré- sence de l’acide sulfurique. 7. I n’a obtenu aucun précipité en mélangeant séparément le muriate de magnésie avec ceux d’alumine ou de baryte , non plus que par le mélange des muriates de baryte et d’alumine, quelque précaution qu’il ait prise pour voir ceux annoncés par le C: Guyton ; enfin le C. Darracq n’a pas pu faire combiner aucune terre l’une ayeg l’autre, lorsqu'il a pris ces terres dissoutes dans le même acide, A 5, INST. NAT. Insr. NAT. r F s 54 ASTRONOMIE. Extrait d’une lettre de M. C. Bracoex, au C. BEertuozrer, sur la production de la lumière solaire. Le docteur IHerschel, dans un écrit récemment publié, conclut, d’après des obser- vations très-variées, que le corps du soleil est opaque et obscur par lui-même; mais qu’il.est enveloppé d’une athmosphère transparente, dans la partie supérieure de laquelle flottent des nuages lumineux qui lui donnent l'éclat dont il est environné ; que ces nuages sont dans deux états différens : les plus élevés , ou ceux qui forment la couche la plus éloignée du soleil, sont les plus brillans. Il résulte de la que les taches qui paroissent sur cet astre, sont des ouvertures par lesquelles son disque se montre entre les nuages lumineux. Sur les bords des taches on apperçoïit fréquemment la couche inférieure de l’athmosphère céleste, que les irrégularités de sa snrface, composée de pue saillantes et de profondes dépressions, font distinguer de la couche supérieure, eaucoup plus lumineuse. M. Herschel attribue la formation des vides entre les nuages lumineux, desquels résultent les taches, à pe d’un fluide élastique dégagé du corps obscur du soleil. Ce fluide s'ouvre un chemin à travers l’athmosphère solaire, en écartant davantage les nuages de la partie supérieure que ceux de la partie inférieure, qui par ce moyen deviennent visibles au dessous des premiers, sur les bords de la tache. L’astronome anglais suppose que ce fluide élastique sert à entretenir la matière des nuages lumineux; et il croit pouvoir, d’après les faits, établir une connexion entre l’apparition des taches du soleil et la température sur la terre. Il affirme que la matière lumineuse n’a pas la même efficacité pour produire la chaleur lorsqu’elle n’a pas été pour ainsi dire élaborée (portée à sa perfection) par l'opération qui forme les taches. L. C. OUVRAGES NOUVEAUX. Nouveaux élémens de Physiologie, par Anthelme RicneranD , chirurgien en chef- adjoint de l'hôpital du Nord de Paris. -— 1 vol. ë2-8°. de plus de 700 pages. Chez Richard , Caille et Ravier. Prix : 6 liv. 5 s. L'auteur Ce cet ouvrage a rassemblé dans un cadre très-resserré , toutes les connoissances physiologiques acquises œusqu’à ce jour. Ces élémens ont éré composés dans un but analogue à celui qu’avoir Haller lorsqu'il donne l'extrait de sa grande physiologie, sous le titre de Prime lineæ Physiologie. I] offre un exposé succint, mais exact, de l’état de cette science. Nous allons indiquer le plan que le C. Richerand a suivi. Plusieurs naturalistes et physiologistes avoient distingué dans l’homme une vie végétative, ou intérieure; et une vie animale, ou extérieure. L'auteur a aussi adopté certe division; mais comme elle n’embrasse que les fonctions de l'individu , il a jugé à propos de la modifier, et d’érablir en conséquence deux grandes classes de fonctions : 39. celles qui servent à la conservation de l'individu ; 2°. celles qui servent à la conservation de l’espèce. La première classe de fonctions est divisée en deux ordres : le premier renferme celles qui font assimiler à la substance de l'individu les alimens dont il se nourrir. Comme la cavité intestinale est le caractère distinctif qui pose en quelque sorte une limite entre Panimal et la plante, il étoit naturel que dans l’énumération des genres de cet ordre, l’auteur commençât par la digestion , qu’il en exposât les phénomènes, er qu’il leur fit succéder ceux qui appartiennent à l’absorption , à la circulation, à la respiration, aux sécrétions et à la nutrition. Le second ordre renferme routes les fonctions qui établissent les rapports de l'individu avec les êtres qui l’environnent. Ces rapports s’érablissent par trois moyens : par les sensations, qui l’avertissent de la présence des corps; par les mouvemens, qui l’en rapprochent ou l'en éloïgnent; par la voix et la parole, qui le font communiquer avec ses semblables, sans qu’il ait besoin de se déplacer. A l’article des sensations il décrit les organes des sens; explique leur mode d’action ; fait l’histoire du cerveau, des nerfs; er de là, passant à l’enrendemenc humain , il examine la manière donc il acquiert ses connoïssances. L'histoire du sommeil er de la veille, des songes er du somnam- bulisme , des sympachies et de l'habitude , terminent ce chapitre intéressant. Dans le second sous-ordre , qui traite des mouvemens, il en étudie les organes, c’est-d-dire, les systêmes osseux et musculaire, leurs moyens d'union, erc. Il fair succéder à cer examen historique leur manière d’agir dans la station et dans les différens mouvemens progressifs. Le troisième sous-ordre renferme l’histoire des organes de la voix , la manière dont elle est produite, ses différens modes , ses défeccuosités, erc, - | 55 La seconde classe des fonctions est aussi divisée en deux ordres : 1°. celles dans lequel le eoncours des sexes est nécessaire : ce qui comprend la conception ec la génération; 2°. celui des fonctions exclusivement départies à la femme, c’est-à-dire, la grossesse, l’accouchement et la lactarion. L’auceur a fait un appendice des phénomènes que présentent les âges dans les deux sexes; de tout ce qui concerne les rempéramens; les différentes races d'hommes, eric. Cer appendice est terminé par l'exposé des décompositions qu'éprouve le corps humain privé de la vie, lorsqu'il est abandonné à l’action de l'air, de Peau, etc. G C: D: Alémoires sur l'influence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la ger- mination de diverses graines, par Huser et SeneBlER. —— 1 vol. ën-8°. Genève. Paschoud. 18or. Cet ouvrage offre une singulière particularité dans la manière dont il a été composé : le C. Huber, déjà connu par ses crayaux sur les abeilles, est aveugle, et cependant c’est lui qui a exécuté les expériences qui lui étoient suggérées par le C. Sencbier. Les expériences dont il s’agit ont eu pour but de déterminer l'influence des divers gaz, et sur-tout du gaz oxigène dans la germination. Les graines étoient placées sur des flanelles ou des éponges humides, sous des rédiens pleins de gaz. Voici quels ont été les principaux résultats. Toutes les graines placées sous le gaz azote ont refusé de germer; elles ont ensuite germé à l’air libre. Leur germination a été accélérée, mais débile, dans le gaz oxigène pur; elle a été plus vigoureuse dans celui qui contient un peu d’acide carbonique. Dans cette expérience le carbone de la graine se combine avec l’oxigène , ec forme du gaz acide carbonique. — Les graines ont germé dans un air athmosphérique artificiel comme dans l’air ordinaire. Les proportions les plus favorables pour la germination sont trois mesures d’azote ou d'hydrogène , pour une d'oxigène. — Des graines placées sous de l’azore refusèrent de germer, même quand on y introduisoit peu-à-peu une assez grande dose d’oxigène; mais elles germèrent très-bien lorsqu'on introduisit cette même dose d’oxigène tout à-la-fois. Cette différence est due à ce que dans le premier cas l’oxigène est successivement employé à enlever à la graine le carbone dégagé, er qu’il n’en reste plus pour la viviher, tandis que lorsqu'on le verse tout à-la-fois il s’en trouve suffisamment pour ces deux usages. Les graines ne germenc point dans le gaz acide carbonique, ni dans le gaz hydrogène pur. — Une graine de laitue absorbe pour germer une quantité d’oxigène qui est au plus égale à 26 rmilligrammes d’eau ( demi-grain ) : elle ne germe que lorsque loxigène est au moins la huitième partie de l’athmosphère dans lequel elle vit. L’abondance du gaz acide carbonique est plus nuisible à la germination que celle de l'azote, et ceile de l’azote plus que celle de l'hydrogène. — Si l’on fait germer des graines dans le gaz hydrogène, le carbone des graines s’y dissout er s’y combine très-intimément. \ La vapeur d’éther sulfurique sous un récipient d’air athmosphérique , empécha les graines de germer, sans altérer la quantité d’oxigène de l’air. Il en fur de même du camphre, de lhuile de rhérébentine, de l’assa fetida, du vinaigre, de l’ammoniaque. Les corps en patréfaction empêchent la germination, par l'abondance du gaz acide carbonique qu'ils émettent. Il paroît, d’après les faits précédens , que l’oxigène est indispensable pour la germination, et qu'il sert à enlever à la graine le carbone dégagé par la fermentation. Cette règle n°25 € pas sans exception. En effet, des pois ont germé dans de l’eau privée d’air par tous les moyens possibles , à quelque profondeur qu’ils fussent plongés. Les graines de fèves, de lentilles, d’épinards, de laitue et de blé, germent de même sous l’eau, avec plus où moins de facilité. Ces graines germent mieux dans l’eau chargée de gaz oxigène, que dans l’eau qui en est privée. Elles ne germent pas dans l’eau chargée d’acide carbonique : les acides rerardent plus où moins leur germination. — L'air émis par les pois sous l’eau pure est un mélange d'acide carbonique et d'hydrogène carboné. E ! N SAR ; : ne PL Les poids ont germé dans le gaz hydrogène pur, dans des airs où d’autres graines avoient déjà germé, et ils ont épuisé toralement la dose d’oxigène qui pouvoit y exister : dans cette expérience le gaz hydrogène se charge de carbone. Ils ont aussi germé dans le gaz azote. Îls ne germent pas sous l'huile; mais si après avoir été gonflés sous l’eau on les mer dans l’huile, ils y germent très-bien. Ces faits sont de nouvelles inductions en faveur de la décom position de l’eau dans la germination , et par conséquent dans la végétation. < . . Anaiomie générale appliquée à la Physiologie et à la Médecine, par Xav. Bicmar, Médecin du grand hospice d'humanité de Paris, etc. -— 4 vol. ën-8°. —— Paris. Brosson, Gabon et compagnie. An 10 (1801). Prix : 16 liv. Bo c. L'ouvrage que nous annonçons est, comme le dit l’auteur, nouveau sous le triple rapport du plan, dela doctrine et des faits qu'il contient. Le C. Bichat considère isolement vingt-une espèces de vissus simples, jouissant, chacun en particulier, des mêmes propriétés, ayant la même structure, quelle que soit d’ailleurs leur forme, leur union dans les organes qu'ils constituent. C’est une espèce d’analyse dans laquelle les tissus, regardés comme les élémens du corps de l’homme, sont étudiés successivement sous le nom de sysrêmes, abstraction faite de leur combinaison, que Vauteur se propose de faire connoitre dans un autre ouvrage qui fait suite à celui-ci, et donr le premier volume 2 56 est déjà livré au public, sous fe titre d'Anaromie descriprive, Les systèmes organiques forment deux classes. Dans la première sont rangés les vissus qui forment la base de routes nos parties, qui concourent mutuellement à la formarion de vous les appareils de la vie: coinme le cellulaire, l’artériel, le veineux, l’exhalanr, l’absorbant er le nerveux. La seconde classe renferme les tissus dont l'existence est, pour ainsi dire, isolée; qui ont une place fixe et assignée dans l’économie : comme Les systèmes osseux, cartilagineux , médullaire , synovial, fibreux, musculaire, glanduleux, muqueux, séreux, erc. e < - La doctrine de cet ouvrage consiste essentiellement : d’abord, dans l'analyse des propriétés ou des phénomènes que présence l’homme vivant, considéré dans l’état de santé, de maladie, er dans les moyens que le médecin emploie pour ramener ou conserver ses fonctions dans leur type primitif; secondemeñt, dans la distinction des deux sortes de vres , l’animale et l’organique; considération qui avoit déjà conduit l'auteur à des observations si importantes et à des résulrars si heureux dans son Zrairé des membranes. Les faits nouveaux sont en grand nombre : l’auteur avoue qu’il les doit aux expériences qu'il a faites sur les animaux vivans; aux recherches sur les vissus à l’aide de réactifs, de l’action de l'air, du calorique, de l’eau, des alrérations, des décompositions, et principalement aux études anaromiques les plus délicares. C’est de la réunion de ces observations que le C. Bichat a, pour ainsi dire, extrait les caracrères propres à chaque espèce de üssu, qu’il a été rechercher dans leur structure intime. ED: s L2 Traité de Minéralogie, par le C. Hauy, publié par le Conseil des mines. —5 vol., dont un contient 86 planches. — Paris. 1801. Chez Louis, libraire, rue de Savoie. ) P ? ? Cet ouvrage, attendu depuis long-tems par les minéralogistes , remplit cotalement l'idée qu'ils s’éroient formée d’un craité complet de minéralogie, rédigé avec méthode, clarté, soin er exactitude, par un homme qui a contribué à l'avancement de la science par ses nombreuses observations. 11 ne faut qu'en parcourir quelques pages pour saisir sur-le-champ la différence énorme qu'il y a entre un cel ouvrage et ces compilations faites à lu hâte, que l’on décore aussi du nom de traité. Dans le premier volume et dans une petite partie du second, le C. Haüy expose avec détail les propriétés communes aux minéraux ; il développe la théorie de plusieurs de ces propriétés, qui doivent servir de caractères pour distinguer les minéraux , caractères d’aurant meilleurs qu'ils sont plus essentiels à la nature même de ces substances. C’est dans ce volume que l’on trouve l’exposé de sa théorie de la crystallisation , et l’énumération des caractères physiques, chimiques et géomérriques que peuvent offrir les minéraux. Nous ne nous permetrions aucune comparaison entre la valeur et la précision des caractères proposés et employés par le ©, Haüy, er celles des caractères publiés par les élèves d’un célèbre minéralogiste allemand : elle est si facile à faire, les résultats en sont si frappans, que tout lecteur un peu instruir jugera aisément lesquels sont préférables. Le C. Haüy a présenté, dans des tableaux, des séries de minéraux établies d’après divers caractères considérés exclusivement ; il a séparé de la théorie raisonnée de la crystallisation, la partie géométrique relative à cette théorie; enfin, c’est dans cette espèce d’introduction qu'il fair connoître sa ot , et les raisons qui lui onc fait préférer. cette méthode , fondée uniquement sur ce qui est bien conuu, à un système plus complet, mais ayant l'inconvénient de donner comme certain ce qui n’est souvent que légèrement soupçomné. Aussi n’a-t-il pas craint de renvoyer dans des appendices routes les substances qui ne sont point assez pures pour être regardées comme espèces, où assez connues pour être placées dans la méthode. C'est aussi dans ces notions préliminaires qu’il a placé l'énoncé des règles qu’il a suivies dans l'établissement de sa nomenclature , aussi simple, aussi uniforme ec aussi métho- dique que l’état de la science pouvoit le permettre. Les espèces sont décrites dans les volumes suivans. L'histoire de chaque espèce est faite aussi complètement qu’il est possible : elle consiste principalement dans sa synonimie, ses caractères, ses propriérés physiques, chimiques ou géométriques ; sa nature, sa situation géographique et géologique, et ses usages. La plupart des nores relatives aux situations géologiques lui ont été fournies par le C. Dolomieu; il a reçu des CC. Hallé , Chapral et Vauquelin, celles relatives aux usages médicinaux ou chimiques des différens minéraux. Les figures qui accompagnent cet ouvrage et qui représentent routes les variétés de formesde chaque espèce, sont faites avec une exactitude et un soin qu’on n’avoit point encore apporté dans ce genre de dessin : aucune na été dessinée dc goûr, toutes ont été cracées par des membres de l'inspection des mines, d’après les règles les plus sévères des projections. A. B. . BULLETIN DES SCIENCES, PARULA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Brumaire, an 10 de la République. PHYSIQUE. Sur le son produit par un jet de gaz hydrogène introduit dans des tubes. Dans un flacon de verre, on met de l'acide sulfurique et de la limaille de fer; le bouchon est traversé par un tube de verre tiré à la lampe à son extrémité supé- rieure ; après avoir enflammé le gaz hydrogène qui s'échappe par cette extrémité, ce qui produit un jet continu, on l’introduit dans un tube de verre, de métal, de terre, ou de telle autre substance , et on observe les phénomènes suivans. Si le tube n’est pas trop large, la flamme s’amincit à mesure qu’il s’abaisse ; et lorsqu'elle est réduite à un filet, le tube rend des sons très-purs. Si le tube est trop étroit, la flamme s'éteint. À mesure qu'il s'élargit, le son di- minue ; et il ya une limite où il cesse totalement : cela arrive aussi lorsque le tube est renflé dans sa longueur. On peut varier à volonté les sons, en employant des tubes de dimensions et de figures différentes, ou formés de substances diverses. Ces expériences ont été faites en Italie. Le C. Brugnatelli les avoit décrites dans ses Annales de Chimie. Il les a répétées avec le C. Volta, dans le cabinet de l’école Polytechnique, en présence de plusieurs personnes. B CHIMIE. IVotice sur le mercure fulminant, par le C. BERTHOLLET. Il y a peu de tems que M. Hoyvard a fait connoître une préparation de mercure, qui a la propriété de fulminer, et qui'cependant est produite dans des circonstances différentes de celles qui donnent l’or et l'argent fulminans, par les procédés ordinaires ; car c’est par l’ébullition du nitrate de mercure dans l’alkool, qu’on produit le mercure fulminant qui se dépose en une poudre qui varie du blanc au gris plus ou moins foncé. L'analyse de cette poudre devoit donner l'explication de sa production et celle de ses propriétés : elle devoit donc attirer l’attention des chimistes. L'auteur de cette curieuse découverte avoit conclu, de ses expériences, que le mercure fulminant éloit composé sur cent parties de 21,28 d'acide oxalique, de 64,72 de mercure, de 14 de gaz nitreux éthéré et d’excès d’oxigène. Il faut avouer qu’en considérant cette composition , on n’y trouve pas une raison suffisante des effets violens du mercure fulminant. Le C. Berthollet a présenté , dans la séance de la classe de physique et mathématiques, de l’Institut, le 21 Vendémiaire, des résultats de l'analyse qu’il en a faite, différens de ceux donnés par M. Howard. Le liquide qui surnage la préparation et qui contient du mercure, donne avec la chaux un précipité noir, comme il arrive aux dissolutions mercurielles qui contiennent de l’'ammoniaque, et il s’est exhalé des vapeurs sensibles d’ammoniaque. La poudre elle-même a laissé dégager de l’ammoniaque, en la traitant avec la potasse. Cet alkali n’a après cela donné aucun indice d’acide oxalique. Le mercure fulminant se dissout dans l'acide murialique : après avoir précipité le métal de cette dissolution par l’hydrosulfure de potasse , le muriate de chaux n’y a produit aucun précipité, comme avec l’oxalate de mercure. N°. VI, 5°, Année, Tom, UL. H N°. 56. Soe, PHILOM: Inst. NAT: 58 Une pareille dissolution a donné par la distillation des aïguilles déliées qui étoient un wuriate de mercure et d’ammoniaque. Le ©. Berthollet conclut de ces expériences que le mercure fulminant ne contient point d'acide oxalique avec l’oxide de mercure, mais de l’ammoniaque. Cependant, ce ne sont pas les seules parties qui le constituent comme ler et l'argent fulminans, ainsi que le prouve sa décomposition par J’acide sulfurique affaibli. Le mercure fulminant est changé par cel acide en une poudre blanche qui n’est plus détonnante. M. Hoyvard a pris celte poudre pour un oxaïiate de mercure : le G. Berthollet prouve que c’est du sulfate doux de mercure. En même tems l’action de l’acide-sulfurique dégage un gaz qui est pour la plus grande partie de l’acide carbonique : un douzième àa-peu-près est de gaz hydrogène oxi-carboné. Le mercure fulminant contient donc une substance qui est d’une facile décomposition. Le C. Berthollet n’a pu jusqu'a présent la séparer sans la décomposer; il la regarde comme voisine, par sa nature, de l’alkool. Le métal paroît être dans le même état d’oxidation dans le mercure fulminant que dans le muriate mercuriel corrosif; mais il se désoxide par la décomposition qu’é- prouve la substance alkoolique par l'acide sulfurique, de sorte qu’il forme un sulfate doux ayec cet acide. : Précis des travaux qui ont eu pour objet le gaz inflammable de la réduction des metaux par le charbon. M. Priestley rapporte, dans un ouvrage intitulé : Expériences et Observations sur différentes branches de la Physique, le phénomène de la revivification de l’oxide noir de fer par le charbon, avec production de gaz inflammable, d’où il ure des conclusions contraires à la nouvelle chimie. Le C. Berthollet, en répondant à ces objections, attribua ce gaz inflammable à l'hydrogène du charbon. Mais M. Priestley, toujours attaché à son ancienne opinion, publia en 17096 un nouvel ouvrage ou il oppose encore, à la rouvelle chimie , le phénomène ‘dont nous venons de parler. Le C. Adet traduisit cet ouvrage, le refuta, et autribua ce gaz inflammable à la même cause que le C. Berthollet, qui fit connoître lui-même, une seconde fois, son opinion sur la nature de ce gaz, dans le rapport qu'il fit à l’Institut national, avec le C. Fourcroy , du travail du C. Adet. Mais M. Priestley, peu satisfait de l'explication de ces savans, qui d’ailleurs n’étoit fondée suraucune expérience positive, fit paroître en 1800 un nouvel ouvrage dans lequel il insiste sur l'impossibilité où sont les nouveaux chimistes d'expliquer, d’une ma- nière plausible, l'expérience rapportéeplus haut, qu’il appuie d’ailleurs par quelques expériences nouvelles : du carbonate de baryte, par exemple, bien desséché et for- tement chauffé avec de l’oxide de fer également sec, produisent un gaz inflammable semblable au précédent. Dès que cet ouvrage fut connu, plusieurs physiciens étudièrent plus particulièrement les phénomènes qui y étoient annoncés. M. Woodhouse, chimiste américain, fut un des premiers à faire connoître son travail, 11 adressa à l’Institut national an ouvrage avant pour titre : Observations on cértain objections of D. Priestley , to the antiphiogistic system of chenvistry , dans lequel il rapporte beaucoup d'expériences sur la réduction des métaux , etouil fait connoîtré le phénomene important de la revivification du zinc par le charbon; sans production d’acide carbonique. L'auteur cherche à expliquer la formation de ce gaz inflammable par l’eau qu’il suppose faire partie des oxides métalliques. Aussi le considère-t-il comme de l'hydrogene tarboné. Mais ; comme il a toujours obtenu avec les oxides métalliques un gaz in- flammable chargé d’une plus grande quantité d’acide carbonique que du gaz qu'il retiroit de la décomposition de l’eau par le charbon, il conclut que la quantité su— périeure d’acide provenant des oxides, est due à l’oxigène qu'ils contiennent natu- rellement eux - mêmes. Cependant l’oxide de bismuth ne donna à l’auteur qu’une quantité d’acide carbonique égale à celle qu’il auroit obtenue de l’eau décomposée Le] Ô . , ar le charbon, Et, comme nous l’ayons dit plus haut, l'oxide de zinc également ? Y P ? / e traité et réduit par le charbon; ne lui em donnôit souvent pas un atome, Mais il ne regarde ces fails que comme des anomalies que de nouvelles expériences ramëneront sous les lois déjà connues. Le C. Guyton, chargé par l’Institut national de rendre compte de l'ouvrage de M. Woodhouse, trouva son objet assez important pour vérifier les expériences qu'il ren- fermoit : il confia ce travail au GC. Desormes, qui en obuint absolument les mêmes résultats, Le C. Bertholiet confirma aussi ces faits, d’après ses propres expériences, mais observant encore que le charbon contient toujours une quantité très - considérable d'hydrogène que la plus forte chaleur ne peut dégager entièrement , il attribua la revi- vification de l’oxide de zinc à cet hydrogène, et il prouva en effet la formation de l’eau dans cette expérience par les gautes qui s’en déposèrent aux parois de l’alonge adaptée au bec de la cornue où se faisoit la revivification. Ces considérations firent soupconner au C. Berthollet, que le gaz produit par l’oxide de zinc et le charbon, pourroit bien n’être que de l'hydrogène carboné. Mais les CC. Desormes et Clément ayant reconnu que ce gaz, moins pesant que Vacide carbonique , l’étoit plus que le gaz hydrogène carboné; qu’en l’enflammant avec de l’oxigène dans l’eudiometre de Volta et sur du mercure, il ne se formoit point d’eau, et que le résidu n’étoit que de l'acide carbonique ; et étant de plus parvenu à obtenir un gaz absolument semblable en traitant l’oxide de zinc avec la plombagine, en chauffant fortement un mélange de charbon et de carbonate de baryte, et en faisant passer à plusieurs reprises du gaz acide carbonique au travers d’un tube rougi, et contenant du charbon en poudre : expérience qui avoit également été faite par les CC. Fourcroy et Thenard. Ils conclurent que l’oxide de zinc est réellement revivifié par le charbon; mais que l’oxigène qui s’en dégage favorisé par une haute température , dissout une plus grande quantité de charbon que celle qui est nécessaire à la formation de l'acide carbonique, et qu’il en résulte un acide sur- chargé de son radical ou plutôt un véritable oxide gazeux de carbone, qui ne pré- cipite plus l’eau de chaux qui est inflammable, qui brüle sans détonner, avec ‘une flamme bleue, etc. Il est à observer que l'acide carbonique que l’on fait passer sur du charbon dans un tube rougi au feu augmente considérablement de volume en changeant de nature, ainsi que l’ont observé les CG. Desormes et Clément. Le C. Hassenfratz vint à l'appui de cette opinion par une expérience particulière : en faisant passer du gaz oxigène sur du charbon dans un tube incandescent , suivant la durée de l’opération et l’intensité de la chaleur , il obtint un gaz plus où moins pesant, plus ou moins inflammable , ecc. Et le C. Guyton, en adoptant aussi cette opinion, vint y donner un nouveau poids. I! y fut conduit par la réduction presque éntière de ce gaz en acide carbonique qu’il opéra, au moyen de l'acide muriatique oxigène; mais il ne put parvenir à réduire, au moyen de ce gaz inflammable, les oxides métalliques les plus facilement réductibles ; quoique le. carbone -de ce gaz aït dû être porté à passer facilement dans de nouvelles combinaisons, par sa grande quantité et son extrême division, ‘ Les CC. Desormes et Clément s’attachèrent ensuite a développer les expériences qui avoient fait naître leurs premières idées sur la nature de ce gaz inflammable; et par les expériences préliminaires dont nous allons parler, ils voulurent se préparer a en faire avec exactitude , et la synthèse et l'analyse. Le charbon fortement chauffé pendant deux heures, laisse dégager pendant la première heure un gaz qui contient une très-petite quantité d'acide carbonique, et qui s’enflaume comme celui qu’on retire par la réduction de l’oxide de zinc; mais aucun dégagement n’a lieu pendant la deuxième heure ; d’où les auteurs concluent que du charbon chauffé pendant une heure, est dépouillé de toute espèce de gaz. L’oxide de zinc ayant été également chauffé pendant une heure, il ne se manifesta aucun dégagement. x Le zinc fut oxidé avec toutes les précautions nécessaires pour pouvoir déterminer les élémens de son oxide blanc, et ils reconnurent que 100 parties en contiennent 82, 15 de métal, et 17,85 d’oxigène, H 2 60 Il restoit encore à connoître la véritable quantité des élémens de l’acide carbonique, pour pouvoir déterminer, par la synthèse, la nature de ce gaz inflammable , puisqu’it se forme presque toujours en même tems une petite quantité de cet acide. Les CC. Desormes et Clément opérèrent en effet la combustion d’une quantité connue de charbon bien calciné, avec une quantité également connue d’oxigène ; et ils eurent pour résultat un acide formé par la combinaison de 28,55 de carbone, avecr1,65 d’oxigène. Après ces expériences préliminaires, les auteurs opérèrent la formation du gaz inflammable avec des quantités connues de charbon et d’oxide de zinc. Cette expérience fut répétée une seconde fois, et ils en conclurent enfin que 1co parties de gaz oxide de carbone contenoit 47,1 d’oxigène et 52,9 de carbone. Après avoir déterminé, par la synthèse, la aature de ce gaz inflammable, les auteurs voulurent la vérifier par l’analyse. Une certaine quantité de ce gaz fut introduite dans l’eudiomètre de Volta, avec une quantité connue d’oxigène , et l'étincelle électrique y détermina la détonation. Après plusieurs essais, qui offrirent quelques petites différences dans les résultats, les auteurs, en prenant un terme moyen, se rapprochèrent ainsi de leurs premières conclusions. Ils observèrent d’ailleurs , que suivant la température et la quantité relative des ma- tières employées , les quantités des élémens de ce gaz peuvent différer très-sensiblenrent. Pour se convaincre encore plus fortement que ce gaz inflammable ne pouvoit pro- venir du charbon, ils remplacèrent ce corps , dans la réduction de l’oxide de zinc, ar du carbure de fer, et les résultats furent les mêmes. Ils obtinrent, comme nous l’avons dit plus haut, le même gaz en chauffant fortement ensemble du carbonate de baryte et du charbon, et en faisant passer l’acide carbonique sur du charbon, dans un tube rougi. Les CC. Desormes et Clément comparèrent ensuite leur gaz oxide de carbone avee le gaz hydrogène carboné. La pesanteur du gaz hydrogène carboné ut de o,58 grammes, le litre, et celles de différens gaz oxide de carbone, depuis 1,12 jusqu’à 1,145. L’un produit de l’eau en brûlant, tandis que l’autre n’en produit point. Cent parties d'hydrogène carboné, produit de la décomposition de l’alkool, en ont exigé 33 d’oxigène, et en ont donné 85 d’acide carbonique. Cent autres parties retirées par la combinaïson immédiate de l'hydrogène avec le charbon, en ont exigé 48 d’oxigène et ont donné 17 parties d’acide. Les auteurs attri- buent cette différence à l’oxide de carbone, que contenoït déja le gaz retiré de l’aikool. Enfin , si l’on met une trop petite quantité d’oxigène dans le gaz hydrogène carboné, le charbon seul se brûle , et le gaz restant augmente de volume ; ce qui ne s’observe point lorsque l’oxide gazeux de carbone se trouve dans les mêmes circonstances. Les auteurs terminent leur ouvrage par l'examen de quelques-unes des propriétés de ce gaz inflammable. Il brûle avec une flamme bleue, asphyxie très-promptement. La lumière, le fluide électrique’et le calorique , ne lui font éprouver aucun changement. Sa dilatation suit les progressions suivantes. Tempér. du therm. cert. Vol. du gaz carb. Vol. de l'air. Das ele tel ets olous CRURE 2e eine ee neo Te er 2 SRE D Le RE ME PRO PADE A CT EEE er ARR RE ROUE ER detre DEAD Me NA RENE CRETE De Beaucoup d’oxigène , mélé à peu d’oxide de carbone , donne un gaz qui brûle avec une flamme rougeâtre. : 1 paroît moins combustible que le gaz hydrogène, et détonne moins fortement mêlé à + d’oxigène. sa persuasion du GC. Berthollet, que le charbon même le mieux calciné contient toujours une certaine quantité d'hydrogène , et ses soupçons sur l'existence de ce corps dans le nouveau gaz inflammable , l’engagèrent dans une suite d’expériences qui firent Vobjet d’un mémoire lu à l’Institut national, le 26 Messidor. Ge mémoire est divisé en huit articlés principaux ; dans le premier, le C. Berthollet fait un examen critique des trayaux de Pense , sur la formation de l’acide carbo= 6r nique. Il observe que cet auteur a toujours conclu le poids du charbon dans cet acide, d’après le rapport de la quantité d’acide carbonique produit à la quantité d’oxigène employé pour le former, sans faire attention à l’eau qui se formoit en même tems. Dans le second article , il rapporte les preuves que le C. Monges a données de l’exis- tence de l’eau dans l'acide carbonique, au moyen de l’étincelle électrique qui, en la décomposant , rend l’état élastique aux gaz qui la composent, et qu’on peut alors séparer en partie, d’où il suit une très-grande dilatation dans cet acide, et qui aug- mente encore pendant plusieurs jours, à cause de son affinité pour l’eau qu’elle enlève même au mercure, qui en contient toujours une certaine quantité. Il estime 100 pouces cubes d’acide carbonique, comme contenant 84 pouces cubiques ou 45 grains d’oxigène , 16 grains de carbone et 10 grains d’eau. Dans l’article troisième , il examine les travaux du GC. Guyton, sur la formation de l'acide carbonique dans la combustion du diamant; et il observe, qu'ayant comparé cet acide au volume et au poids de celui qu’on retire du charbon et qui est saturé d’eau, et qu'ayant adopté, pour en reconnoître la quantité, la proportion d’acide carbonique déterminé par Pelletier dans le carbonate de baryte, on ne peut adopter les conclusions que le C. Guyton tire de ses expériences, et qui donnent, pour élé= mens de l’acide carbonique , 82 d’oxigène et 18 de carbone. L’article quatrième a pour objet l'analyse du gaz retiré du charbon par la chaleur. Il résulte du grand nombre d’expériences sur la distillation du charbon , que la quantité d’acide carbonique est d’abord la plus grande , et qu’elle va rapidement en diminuant jusqu’à ce qu’on soit parvenu à un gaz qui ne donne plus qu’un dixième de son volume de cet acide; que le charbon ordinaire contient réellement une petite quantité d’oxi- gène ; que cette portion d’oxigène paroît nécessaire pour former le gaz inflaminable et procurer la séparation de l'hydrogène et du charbon, de sorte qu'a mesure que l’oxigène diminue, la formation du gaz devient plus difficile et exige plus de chaleur; et qu’enfin, lorsque l’oxigène est épuisé, ilne se forme plus de ce gaz inflammable , qui est une combinaison ternaire , d’oxigène , d'hydrogène et de carbone. Le C. Berthollet en conclut qu’on ne peut plus supposer de quantité appréciable d’oxigène dans le charbon très-calciné , mais qu’il contient encore de l’hydrogène, qu’une nouvelle quantité d’oxigène peut seule dégager. L'article cinquième contient diverses recherches sur le gaz oléfiant, formé par quatre Parties d’acide sulfurique et une partie d’alkool. L'analyse de ce gaz a prouvé qu’il contenoïit 75 parties de carbone et 25 d’hydrogène, et a confirmé l'évaluation donnée par l’auteur des élémens de l’acide carbonique. Sa pesanteur spécifique est à celle de l’air atmosphérique , comme go5 à 1000. Quatre parties de ce gaz mêlé à trois parties d’oxigene , ont éprouvé une forte dila= tation par l’éteincelle électrique : l’eudiomètre s’est couvert d’une poussière noire ; il ne s’étoit point formé d’acide carbonique ; mais l’oxigène s’étoit combiné avec le gaz oléfiant et avoit formé un gaz ternaire qui avoit tous les caractères du gaz oxide de carbone des CC. Guyton, L'esormes et Clément. L'auteur observe enfin, que lorsque la pesanteur spécifique se trouve plus grande que celle qui résulte de l'hydrogène et du carbone que l’expérience a démontré, on est fondé à supposer, dans cette espèce de gaz, une proportion d’oxigène et d'hydrogène que cette pesanteur exige. Dans le sixième article, il confirme les conséquences précédentes par ses recherches sur les gaz retirés de l’alkool, de l’huile et du sucre. L’article septième contient les recherches de l’auteur sur le gaz retiré du charbon par la décomposition de l’eau. Et le huitième, ses recherches sur le gaz retiré par le moyen de l’oxide de zinc et du carbonate de baryte, et qui contient d’autant plus d’acide carbonique que le charbon a mieux été calciné. Enfin, l’auteur conclut que tout acide carbonique provenant du charbon, contient de l’eau à laquelle il doit une partie de son poids et de son volume; Que le charbon contient de l'hydrogène qui n’en peut être séparé par la chaleur qu’à Vaide de l’oxigène ; 62 Que la quantité d’oxigène contenue dans le charbon pourroit être évaluée en recevant dans un vase tout le gaz qu'il pourroit donner par la plus forte chaleur, et en déter- minant la pesanteur spécifique de ce gaz et la quantilé dominante d’hydregène er de carbone qu'il contient ; ; ) Que l'hydrogène , le carbone et l’oxigène mis en présence , peuvent former une combinaison ternaire ; à Qu'il faut distinguer deux espèces de gaz hydrogène-carbonés : l’une, qui ne contient que de l’hydrogèné et du carbone; et l’autre, qui contient de plus de l’oxigène. A la première espèce appartiennent le gaz oléfiant, celui qui provient de ce gaz en le faisant passer à travers un tube rougi, celui qu'on retire de l’aikool et de l’huile, et probablement celui qui provient de la décomposition de l’eau par le charbon. A la seconde appartiennent les gaz retirés du charbon par l’action de la chaleur; celui qui est retiré, par la détoration, du gaz huileux et du gaz oléfiant, avec une petite proportion d’oxigène; le gaz retiré du sucre ; celui qu’on obtient par le moyen des oxides métalliques et du charbon, et celui que donne le carbonate de baryte avec le charbon, etc. Deux autres mémoires firent une suite au mémoire précédent. Dans le premier, le C. Berthollet rapporte à ses propres expériences les expériences de Cruickshank, qui furent, seulement alors, connues en France, et dont nous allons rendre compile. | Le second a pour objet les expériences du C. Hassenfratz. Maïs en faisant passer de l’exigène sur du charbon calciné, Ze C. Berthollet a toujours vu de l’eau se former. Cette combustion produit d’autant plus d'acide carbonique, que la température est plus basse; et d'autant plus de gaz inflammable composé, qu’elle est plus élevée. Tandis que les chimistes dont nous venons de parler s’occupoient à déterminer la nature du gaz inflammable qui fait l'objet de ce travail, M. Cruickshank, chimiste anglais, en réfétant le dernier ouvrage du docteur Priestley , éloit arrivé à des conclusions semblables à ceiles des CC. Guyton, Lresormes et Clément, et semble donner par la un nouveau degré de certitude à l’existence du gaz oxide de carbone. Son ouvrage est intitulé : Observations sur les différentes combinaisons de l’oxi- gène avee le carbone, en réponse à quelques-unes des.objections du docteur Priestley au nouveau Systéure chimique. L'auteur observe premitrement que tous les oxides métalliques susceptibles de sup- porter une chaleur rouge, donnent avec le charbon du gaz acide carbonique et du . gaz inflammable ; que les oxides qui retiennent avec le plus de force leur oxigène, donnent plus de gaz inflammable que ceux qui l’abandonnent facilement; mais que ceux-ci produisent une plus grande quantité d’acide carbonique, et enfin que le gaz acide carbonique se dégage en plus grande abondance au commencement de l'opération qu’à la fin, tandis que c’est le contraire pour le gaz inflammable. . Il reconnut ensuite que la pesanteur de ce gaz inflammable étoit moindre que celle de l’air atmosphérique ; que dans sa combustion, il ne se formoit presque que de l’acide carbonique, mais en beaucoup plus grande quantité que n’en pouvoit produire l’oxi- gène employé. Gependant le poids de l'acide carbonique produit, étoit moindre que celui des gaz mis en usage. Il attribue cette difiérence à l'hydrogène contenu dans le charbon, qui, se mélant au gaz inflanunable, produit , absorbe une portion d’oxigène pour former de l’eau. En effet, dit l’auteur, il se forme toujours une petite porüon d’eau dans la combustion des gaz inflammables, retirés des oxides métalliques par le charbon. Ces, différentes observations portent l’auteur à croire que ce gaz contient naturellement de loxigène , qui est combiné avec une assez grande quantité de charbon, et forme ainsi un gaz oxide de carbone qui est à l'acide carbo- pique, ce qu'est le gaz nitreux à l’acide nitrique. c NT. Cruickshank recherche ensuite de quelle manitre cet oxide de carbone est formé, et il est conduit à conclure par plusieurs expériences, et entr’autres par la formation de ce gaz au moyen d'un mélange de limaille de fer et de carbonate calcaire chauffé fortement , qu'il est dû à la désoxigénation de l’acide carbonique par le métal. Et comme il ne se dépose point d’eau dans la combustion de ce gaz, retiré sans charbon et 65 sans oxide, et qu'en outre le poids de l'acide carbonique produit dans cette coma bustion est égal à celui des gaz employés à sa formation, l’auteur y trouve une preuve nouvelle en faveur de son opiionr sur la nature de ce gaz inflammable. Enfin il cherche les rapports qui peuvent se trouver entre son oxide gazeux de carbone et se gaz hydrogène carboné ; le seul avec lequel on auroit pu les confondre. Celui qui fit l’objet de ses comparaisons fut retiré du camphre, en le faisant passer en vapeurs dans un tube incandescent, de la distillation destructive des substances animales, des marais, etc, Il reconnut que sa pesanteur spécifique étoit à celle de l’air comme deux sont à trois; que cent parties exigent quatre fois plus d’oxigène que le gaz oxide de carbone, et produisent plus d'acide et sur-tont beaucoup plus d’eau; ce qui ne lui laissa aucun doute sur la différence qui existe entre ces deux gaz. Tels sont les travaux qui ont eu pour objet ce nouveau gaz inflammable, et les diverses opinions qu’ils ont fait naître sur sa nature. On sentira sans peine les déve- loppemens que ces travaux exigeroient pour détruire l’indécision où l’on peut rester encore; mais les mémoires du C. Berthollet, que ce savant publiera sans doute, léveront probablement bientôt toutes les difficultés, Frédéric Cuvien. OLUIVERTASGIR/S "NO UM E AUX. Îuscologia recentiorum seu analysis historza et descriptio methodica omnium mus- corum frondosorum , huc usque cognitorum ad normain Hedsvigii. — À S,E. Be, Gothæ. 1797-1801. Nous avons rendu compte des premières parties de cet ouvrage dans le N°. 29 de ce journal. La troisième partie vient de paroître, et nous croyons utile de donner à cette occasion un extrait détaillé de l'ouvrage entier, semblable à celui que nous avons donné de l'ouvrage de Smith sur les fougères : il pourra servir à ceux de nos lecreurs qui, ne possédant point l’ouvrage'de Bridel, veulent cependant ranger les mousses d’après sa méthode, Tout le monde connoit les belles observations d'Hedwig sur les mousses; mais on se servoit rarement'de sa classifi- cation, parce qu'on manquoit d'ouvrage systématique et complet sur cet objet. C’est ce que M. Bridel vient de faire avec succès. 1] commence par donner l'anatomie des mousses, leur physiologie, la définition des termes qu’on emploie dans cette partie de la botanique, er l’histoire des travaux des naturalistes relativement aux mousses. IL passe de là à la descriprion de chaque espèce de mousse én particulier, er y joiat quelques planches pour 1ss espèces nouvelles ou pour faciliter l'intelligence des caracrères génériques. Sés descriptions sont détaillées et soignées , la synonimie est étendue , et ce travail écoit d’une importance extrême dans l’étude des mousses. Comme ces plantes se trouvent abondamment dans l'Europe, et que les principes de leur classification ne sont pas aussi simples que dans les plantes phanétogames, il est arrivé que chaque botaniste qui a fait la flore de son pays, s’est cru autorisé à changer la nomenclature : ainsi la Buxbaumia foliosa a été placée dans six genres différens, ét æ reçu dix noms spécifiques; le Bryum apocarpon a été placé dans cinq genres, ét a reçu sept noms spécifiques. Ces exemples servent à prouver combien l’ouvrage de M. Bridel étoir utile. Les mousses sont hermaphrodites (p. ex. Splachnum) , monoïques ( Phascum) , où dioïques ( Hyprum), Elles offrent une singularité reinarquable , c’est que quelquefois elles changent de sexe : ainsi Hedwig a vu un individu mâle du Polirricum undularum devenir femelle. La fleur mâle des mousses est composée d’un calice ou perianthe, d’étamines et de filamens charnus qui paroissent jouer le rôle de nectaire. La fleur fémelle est composée d’un calice, d'une corolle, du pistil et de filamens qui sont analogues au nectaire. Le calice est ce qu'on nomme ordinairement perichærium , la corolle est la calyptra. La capsule est cette urne tantôe sessile , le plus souvent pédonculée, qu’on a regardée si long-tems comme la fleur des mousses. Cette capsule est formée de deux membranes qui sont réunies au sommet par un bourrelet qu’on nomme péristome (peristoma). C'est de la présence ou de l’absence, et sur-tout de la forme de ce péristome, que sont principalement tirés les caractèrés génériques des mousses: Ce péristome est nul, simple ou double; entier, denté ou cilié. La capsule contient des grains bruns, et on sait qu'Hedwig a prouvé, par expérience , que c’étoient des graînes. Après avoir donné ces détails sur l’organisation générale des mousses, nous allons faire connoïître les genres établis par Bridel, qui diffèrent peu de ceux d'Hedwig. GCuasse 1". Âousses sans péristome. Phascum. Fleur monoïque; Asur mâle en disque terminal où en gemme axillaire; fleur femelle terminale. Ex. P. acaulon L. : | Casse Il. ZJlousses à péristome nud. Sphagnum. Monoïque; fleur mâle en forme de massue, à l'extrémité des rameaux ; fleur femelle terminale ec axillaire. Ex: S. Palustre L. Hediwigia. Moñoïque ; fleur mâle eh forme de gemime axillaire; fleur femelle terminale. Æx. Bryum apocarpon var. B. I. Gymnostomum, Dioïque ; fleur mâle en forme de disque terminale; fleur femelle terminale, Æx. Bryum pyriforme L, Crasse IN. Mousses à péristome simple. (w) Dents entières solitaires libres au sommet. Tetraphis Péristome à 4 dents. Afnium pellucidum L. Octoblepharum. Pcristome à 8 dents. Bryum albidum L. Leertia. Péristome à 16 dents écroites un peu redressées ; fleur monoïque; fleur mâle en gemme. Ex. Dryam extinctorium L. Grimmia. Péristome à 16 dents larges un peu réfléchies; fleur mâle en disque ou en gemme, Ex. Bryum apocarpon var. À, L. Prerigynandrum. Péristome à 16 dents; fleur dioïque; fleur mâle en gemme. Ex. Hyprum gracile L. Julacexm L. Weissia. Péristome à 16 dents; fleur dioïque ; leur mâle en cête. Ex. Bryum viridulum Poll. paludosum Le (Bb) Dents entières solitaires réunies au sommet par une membrane. Polytrichum. Péristome à 32 dents. Ex. P. commune L. Mnium politrichoïdes L. Bryum undulatum L. (c) Dents entières rapprochées deux à deux ou geminées. Splachnum. Péristome à 8 paires de dents; fleur hermaphrodite. Ex. S. angustatum L. Phascum peduncularum L. Swartzia. Péristome à 16 paires de dents; fleur hermaphrodite. Ex. Bryum capillaceum Dicks. Didymodon. Péristome à 8 ou 16 paires de dents; fleur unisexuelle. Æx. Bryum pusillum Dicks. (d) Dents fendues. È Trichostomum. Dents du péristome capillaires et fendues presque jusqu’à la base; fleur mâle en gemme. Ex. Bryum hipnoïdes L. Fontinalis minor L. L Fissidens. Péristome à 16 dents fendues jusqu'au milieu; fleur mâle en gemme. Ex. Æyprum bryoides L. taxifolium L. pulvinatum L. Dicranum Péristome à 16 dents bifides; fleur mâle en têre. Ex. Bryum scoparium L. Hereromallum L. Claucum IL. (e) Péristome cilié. Tortula. 16 cils, ou davantage, tordus; fleur monoïque; fleur mâle en gemme. Ex. Bryum subulatum I. murale L. > FR 2 x Barbula. 16 cils, ou davantage, tordus; fleur dioïque; fleur mâle en tête, Ex. Bryum rurale L. . Cuasse IV°. ZJWousses à péristome double. (a) Péristome denté cilié. Neckera. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni d’un nombre égal de dents semblables, libres à la base, vrès-entières. Æx. Fontinalis pennata I. Sphagnum arboreum L. Hipnum viticulosum L. Orthotrichum. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni d’un nombre égal de dents sembables, libres à la base, frangées. Ex. Bryum striatum L. Leskia. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni d’un nombre égal de dents semblables, réunies à leur base par une membrane. ÆEx. Hyprum complanatum L. Sericeum L. Hyprum. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni de cils dissemblables nés de la membrane ; fleur mâle en gemme. Ex. A. spiriforme L. filicinum L. Crista castrensis L. proliferum L. alopecurum F undulatum L. « Bryum. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni de cils dissemblables nés de la membrane; fleur mâle en tête. Ex. B. argenteum L. Mnium. péristome externe à 16 dents; péristome interne muni de cils dissemblables nés de la membrane ; fleur mâle en disque. Ex. A. crudum L. pseudotriquetrum , marchicum, palusrre. - Kaælreurera. Péristome interne à 16 dents, cohérentes au' sommet; péristome interne muni d'autant de cils; fleur mâle en disque. Ex. Mnium hygrometricum L. (Bb) Péristome denté membraneux. Webera. Péristome externe à 16 dents acérées ; péristome interne formé d’une membrane plissée en carêne , munie de cils; fleur hermaphrodite, Ex. Bryum nutans Gm. Bartramia. Péristome externe à 16 dents en forme de coin; péristome interne formé d’une membrane plissée en carêne ciliée ou sans cils; fleur hermaphrodite. Ex. Pryum pomiferum L. Pohlia. Péristome externe à 16 dents; péristome interne formé d’une membrane ä 16 dentelures; fleur dioïque. Ex. Bryum elongatum Gm. Buxbaumia. Péristome externe à 16 dents tronquées; péristome interne formé d’une membrane plisséc; fleur monoïque. Ex. B. aphylla L. Timmia. Péristome externe à 16 dents acéréess péristome interne muni de 16 prolongemens articulés sur la membrane; fleur monoïque. Zx. AMfnium megapolitanum Gm. (c) Péristome denté en réseau. 2 . 7.0 . . . _ Fontinalis. Péristome externe à 16 dents larges aigues; péristome interne en réseau ; fleur monoïque ; fleur mâle en gemme. Ex. F. antipyrerica. Meesia, Péristome externe à 16 dents courtes; péristome interne en réseau; leur monoïque ou polygame; flcur mâle en disque, Ex. Anium triquerrum I, D..C BULLETIN DES SCIENCES, LORS RATS OCIETL PHILOMAMAIQUE 7 PARIS. Frimaire, an 10 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Description d’une nouvelle espèce de fourmi, par le C. Larrenre. La FourMI resserrée. Soc. rAILOMe Formica coarctata. —— PI. IIT , fig 1. Triple de la grandeur naturelle. mulet Alongée, presque cylindrique, d’un brun noirâtre; yeux nuls ou point apparens, ééaille en forme de nœud presque cubique ; antennes et paites jaunâtres. operaria Elongata , subcylindrica, fusco-brunea ; oculis nullis aut obsoletis ; squame nodiformis, subcubica, antennis pedibusque. flavescentibus. Long. 0,004. — 1 lig. à. Cette fourmi est singulièrement remarquable par sa forme ct sa manière de vivre. Elle est la seule des espèces indigènes dont l’écaille soit figurée en nœud presque cubique; qui, sans avoir les deux premiers anneaux de l’abdomen fortement séparés l’un de l’autre, ait cependant un aiguillon. Dans les femelles et les ouvrières le mulet offre une particularité bien plus extraordinaire, il est privé d’yeux. Le C. Latreille a étudié un très-grand nombre d'individus, soit wivans, soit morts ; il les a examinés sous tous les aspects et avec une lentille d’un quart de ligne de foyer, et n’a rien découvert qui annonçât l’exis* tence des organes de la vue. Lors même qu’ils exisieroïent , on peutles considérer, à raison de leur extrême petitesse , comme nuls par rapport à nous. La femelle, au contraire, a des yeux très-distincts, et qu’on apperçoit à la première inspection. Les habitudes du mulet de cette espèce sont conformes à son organisation : elle n’abandonne jamais la retraite quelle s’est formée entre les racines des plantes, sous une pierre qui couvre et protège son habitation. Peut-être sort-elle la nuit; mais l’auteur assure ne l'avoir jamais rencontrée hors de son nid pendant le jour. Un autre fait assez extraordinaire est le peu d’étendue de sa société : le C. Latreille a observé neuf à dix familles, et la plus nombreuse ne lui a jamais paru composée que d’un pareil nombre de fourmis ouvrières. Cette espèce appartient à une division qu’il a nommée , dans un travail général sur les fourmis, qui verra bientôt le jour, famille des fourmis étranglées , dont les caractères sont d’avoir le second anneau du ventre séparé du troisième par un simple étran- glement, d’avoir les mandibules plus courtes que la tête, et l’écaille en forme de nœud presque cubique. La famille ouvrière de cette espèce est alongée , presque cylindrique, d’un brun foncé, glabre, luisante. Les antennes sont courtes, grossissant d’une manière sensible vers leur extrémité, d’un brun jaunâtre, insérées sous un petit rebord et rapprochées près de la bouche. La tête est un peu plus large que le corcelet, en carré long ; assez déprimé, sans yeux ni petits yeux lisses. Les mandibules sont fortes; triangulaires, et à dents trés-pelites, peu sensibles. Le corcelet est presque cylindrique, un peu plus gros en devant, continu et tronqué postérieurement. L’écaille forme un nœud N°. IX, 5°. Année. Tom. IL. Avec une planche IIL. I Soc. PITILOMe 66 F presque cubique ; comprimé transyersalement.L’abdomen est alongé , cylindrique ; le premier anneau, ou plutôt le deuxième, est long, et séparé du suivant par un petit étranglement. L’anus est roussâtre; l’aiguillou est apparent ; les paltes sont courtes, assez grosses, d'un brun jaunâtre. La femelle ressemble beaucoup au mulet; mais sa tête est pourvue d’yeux très distincts, quoique peu saiïllans, noirs. Le corcelet a le premier segment beaucoup plus grand que dans les autres espèces. Les aîles sont courtes, transparentes, avec les nervures jaunâtres , et le stigmate d’un brun-clair. < Les individus aîlés paroissent vers l’arrière-saison. Le C. Latreille a trouvé cette fourmi sous des pierres, dans le jardin du Luxembourg, près de Gentiily. Observation et description d'une espèce de Balanite qui se fixe dans les madrépores , par le €. Bosc. Bruguières avoit observé que les valves des balanites se désemboîtoient à certaines époques , s'écartoient en proportion de la grosseur acquise par l'animal, croissoient par leurs bords, et que l'ouverture de la bouche restoit à-peu-près de même grandeur dans tous les tems de la vie. La nouvelle espèce que décrit le G. Bosc vient à l'appui de cette. théorie. ÿ Toutes les balanites figurées jusqu’à présent ont les valves disposées en cône on en pyramide; elles sont fixées par leur base sur les corps solides. La balanite des gorgones, que le C. Bosc a observée vivante en Amérique, est peut-être la seule dont la base se recourbe pour embrasser les tiges, ordinairement fort minces, des polypiers sur - lesquels elle s'attache. L'espèce nouvelle que fait connoître le €. Bosc, s'éloigne aussi de toutes celles qui ont été décrites, parce qu’elle n’est composée que de deux valves. Il la nomme Balanite des madrépores ( Balanus madreporarum ). I] la caractérise par cette phrase : Test de deux valves coniques , inégales, opposées base à buse ; l’intérieure plus grande et cachée en totulité dans la substance des polypiers pierreux. Les individus qu’il a observés sont fixés dans le #27adrepora agaricites de Linné, ou payona cristata de Lamarck. Le cône inférieur de cette balanite ne paroït pas acquérir plus de 0,007 à 8 de profondeur ;: sur 0,004 à 5 de diamètre. Il est canelé longitudinalement dans l’intérieur. Sa surface externe est entierement unie au madré- pore. La valve ou le cône supérieur est presque plâne. Les crêtes saillantes et irrégulières qui la recouvrent sont des prolengemens des’lames du madrépore. Cette valve estovale, et son diamètre le plus grand est le même que celui de l'ouverture du cône inférieur. Elle est percée vers son milieu d’un trou ovale, d’un 0,001 de large, qui donne issue aux organes de l'animal. En dessous elle présente un cône très-oblique de 0,002 au plus de hauteur, formant presque un angle du côté le moins élevé et strié circulairement. L’opercule qui, pendant la vie de l’animal , ferme l’ouverture de sa valve supérieure, est composée de quatre pièces, inégales, disposées par paires. Les deux plus grandes cont placées du côté le plus oblique : elles sonttriangulaires, courbées,, striées en travers en dessus, dentelées sur le côté par lequel elles se joignent. Les deux autres pièces de l’opercule sont également triangulaires; mais leur angle supérieur se prolonge en une pointe recourbée et plus solide. L'animal qui vit dans cette balanite n’est pas connu. Explication des figures. 2. Pl. III. a Valve inférieure, ( »r k:Nalve supérieure vue en dehors. s1160Valve supérieure vue ‘en dessous. d'Petites pièces de l’opercule } grossies, € Grandes:pièces de l’opercule C. D. 6y BOTANIQUE. ÎMémorres sur les S'énés, par le C. Derisre. On récolte en Egypte deux sortes de séné, dont on fait un commerce considérable, et qui sont le produit de deux plantes très-distinctes, appartenantes au genre cassia de Linnœus. L’une désignée , par cet auteur, sous le nom de cassia senna, en français séné à feuilles obstuses ou d’Jralie, est bien connue des botanistes; l’autre, que Forskal appelle cassia lanceolata, casse lancéolée, Vesi beaucoup moins. La pre- mière est une plante rameuse et herhacée, qui n’a communément que 4 - 5 décimètres de hauteur. Ses feuilles sont composées de 5 - 6 paires de folioles glauques, oveles- renversées , dont le petiole est dépourvu de glandes. Les fleurs naissent en grappes au sommet des rameaux. Les 5 divisions du calice sont brunes ; les petales jaunes et veinés: Elle porte des gousses applaties, courbées en croissant et garnies sur chaque face de petites crêtes longitudinales. Elles renferment 8 - 10 graines. Suivant le €. Delisle, cette plante qui, comme l’on sait, est annuelle dans les jardins d'Europe, est vivace en Afrique. Ses feuilles fraiches exhalent une odeur désagréable. Elle croît spontanément aux environs de l'ile Philoë et de la première catarecte du Nil où elle est aussi cultivée, ainsi que dans plusieurs autres cantons de la haute Egypte. Cette espèce de séné, dont on fait tous les ans la récolte, est porté à Sienne , où il se vend à bas prix. Les marchands qui l’achetient , ne le mélent jamais avec le séné à feuilles aiguës. Cette seconde espèce , que l’on appelle séné du said, de La palte ou de la ferme, est un arbrisseau rameux d’environ 7 décimètres de hauteur. Ses feuilles sont composées de 6 - 7 paires de folioles lanceolées aiguës , pnbescentes ; et le petiole est pareillement dépourvu de glandes. Les fleurs, comme dans l'espèce précédente, sont disposées en grappes à l’extrémité des rameaux. Le calice est à 5 divisions ovales et colorées ; les petales sont jaunes, veinés de lignes brunes; les gousses applaties, un peu arquées, arrondies à l’exirémité , renferment 6 - 7 graines, Les Ababdès et les Arabes de la tribu de Bicharié, vont cueillir le séné à feuilles aiguës dans le désert au midi, et à l’est de Sienne , où il croît naturellement dans les vallées arrosées par les pluies. On ne le trouve qu’au-delà de la première cataracte, mais dans une grande étendue de pays. Les Arabes en coupent les rameaux À l’époque où les fleurs commencent à tomber. Ils les laissent exposés quelques tems à l'air, et ils les renferment dans des sacs avant qu’ils soient entièrement desséchés. Ce séné est également porté à Sienne , et acheté par des marchands. Une charge de chameau vaut 8-10 pataques, de go parals, ce qui fait environ 30 à 55 fr. de notre monnaie. Comme la récolte du séné à feuilles aiguës n’est pas assez abondante pour procurer aux Arabes un gain considérable, ils y mêlent des feuilles d'un arbrisseau, qui res+ semblent beaucoup à celles du séné, mais dont les propriétés sont bien différentes C’est une espèce d’apocinée du genre cynanchum ; et connue dans ie pays sous le nom d’arghel, dont le G. Delisie donne une description très-détaillée, Les feuilles détériorent le séné , et peuvent même produirent des effets nuisibles. Au commencement de l’automne, on met le séné dans des barques, et on le conduit sur le Nil jusqu'a Boular, La, dans les magasins des négocians, on détache les feuilles des rameaux, on les vanne, on les passe au crible et on les monde complètement, On met à part une certaine quantité de celui à feuilles aiguës. Le reste est échangé avec plus ou moins d’arghel et de séné à feuilles obtuses. Il vient annuellement à Sienne , deux mille cantars de séné; et quand on a séparé le bois d’avec les feuilles, il se trouve presque réduit à la moitié du poids qu’il avoit auparavant. On en sépare aussi les follicules, sans en tenir compte aux marchands: ce qui produit un gain considérable, parce que dans les pharmacies d'Europe, elles sont préférées aux feuilles; mais en Egypte , les droguistes les regardent comme inutiles, et même comme dan- gereuses. L'usage du séné vient des Arabes, et on lui a conservé le nom qu’ils lui ont donné. : _ Le mélange de l’arghel avec le séné à feuilles aiguës, en rend le choix très-difficile, parce que leurs feuilles se ressemblent tellement, qu’on peut à peine les distinguer. 2 Insr. NAZe Soc. PHILOMe 63 La casse lancéolée de Forskal, que cet auteur a indiquée pour le vrai séné d’A- lexandrie ou d: la Mecque , et qui croit aux environs de Gedda , ne diffère pas sen- siblement du séné de la Palte, décrit par le C. Delisle ; et il observe que celui de la Mecque se trouve quelquefois mêlé avec le séné à feuilles obtuses, mais jamais avec l’arghel : ce qui lui donne une préférence marquée sur l’autre. On vend, dans les pharmacies du grand Caïre, une graine connue sous le nom de chinchin, qu'on emploie pour guérir les maladies des yeux. Cette graine est apportée par les caravanes de Darfour et de Sennar. Le C. Delisle ayant semé plusieurs de ces graines, en a obtenu le cassia absus de Linnæus. Note sur la graine des Nymphæa, par le C. Drcanrorzx. Le nenuphar (2ymphæa.) a été placé par Jussieu, Gœrtner, etc. , parmi les plantes monovotyledones; cependant les nervurés anaslomosées de ses feuilles, son stigmate semblable à celui du pavot, et enfin tout le port des espèces qui composent ce genre, prouvoient qu’il devoit être rangé parmi les dicotyledones. Jai eu l’occasion de vérifier ce soupçon, et de prouver que la graine du nenuphar est véritablement munie de deux cotyledons. / è Le péricarpe est arrondi, glabre, d’un verd foncé, déprimé en dessous, muni à sa base des folioles calicinales persistantes, couronné par un stigmate en plateau orbi- culaire , marqué de 14 rayons. Les graines sont nichées dans la pulpe : elles sont oyoides. L’écorce extérieure est jaune, luisonte, épaisse et huileuse lorsqu'on la coupe ; l’écorce intérieure est une membrane rouge très-fine, et appliquée exactement sur le périsperme ; sous cette écorce on lrouve un périsperme farineux, blanc, qui occupe presque tout l’es- pace, et à son extrémité un petit germe ( corculum ) charnu, blanc, en forme de toupie. C’est ce germe que tous les auteurs ont cru être le cotyledon du nenuphar; mais cette plante offre une singularité qui n’a pas encore été observée dans le règne végétal + son germe est muni d’une enveloppe propre; si on enlève cette enveloppe, on trouve le véritable germe, composé de deux cotyledons blancs, ovales, concaves, charnus, et d’une D verdâtre logée dans la concavité que les cotyledons laissent entr'eux. Cette description a été faite d’après les Nymphæu alba et luteu. Elle prouve que ces plantes sont dicotyledones, et que dans l’ordre naturel elles doivent être placées à la fin de la famille des Papaveracées. Le Nelumbo a la graine presque entièrement semblable à celle du Nyrnphæa ; mais je n’ai jamais pu en trouver une seule qui n’eût déjà germé : on trouve alors deux cotyledons verds, oblongs, inégaux en longueur (1). J’ai cru reconnoître que le germe y est aussi muni d'une enveloppe propre. Cette conformation seroit-elle commune a toutes les plantes aquatiques ? serviroit-elle à protéger plus exactement le germe sonire la putréfaction ? Explication des figures. 3. PI. III. a Le fruit entier du Nymphæa alba. b Le stigmate. - c Le fruit coupé longitudinalement. d La graine. e Le périsperme. - f Le germe ( corculum). g Le germe vu à la loupe. h Les deux cotyledons. z Les deux cotyledons vus à la loupe. (x) Le C. Mirbel, à qui j’avois communiqué mon observation sur le Nymphæa , a reconnu que le Nelumbo devoit être placé dans la famille des Renonculacées, car il a plusieurs stiles, et ce qu'on avoit pris pour un fruit à plusieurs loges, est, selon lui, une agrégation de plusieurs capsules monospermes soudées ensemble. Le Nymphæa et le Nelymbo forment donc un passage très-narurel de la famille des Pavots à celle des Renoncules, 69 MINÉRALOGIÉ, Note sur le gisement du fer chromaté, par le C. Gixer-Laumoxr, Le GC. Pontier avoit déjà trouvé, il y a trois ans, dans les Basses-Alpes, quelques fragmens de fer chromaté , hors de place ; mais les circonstances et la guerre ne lui ayoient pas permis de rechercher le véritable gisement de ce minéral nouveau et curieux. Il vient enfin de le trouver en place, dans une carrière aux environs de Gassin, dans la rade de Cavalaire. Ce métal est mélé avec une roche serpentineuse verte , qui doit probablement sa couleur au chrome, comme le pense le C. Pontier. Il y est quelquefois en masse de 5 décimètres cubes. CHIMIE. Sur l’acide nommé Cobaltique, par le C. BrucnaTezri; par le C. DarBaAco. Le C. Brugnatelli a cru reconnoître dans le safre ou oxide gris de cobalt, un acide particulier. 11 a publié ses expériences dans les Annales de Chimie. Le C. Darracq les a répétées, et n’a pas cru devoir en tirer les mêmes conclusions. Le C. Brugnatelli ayant fait digérer du safre dans l’ammoniaque , obtint une liqueur rougeâtre, qui, évaporée à siccité, a donné un résidu dont la partie rougeâtre est dissoluble dans l’eau. C’est cette partie qu’il a regardée comme un acide cobaltique. Il pense qu’il existe tout formé dans le safre , puisque l’eau que l’on fait bouillir sur cet oxide gris de cobalt, enlève une matière acide blanchâtre, à laquelle le C. Brugnatelli reconnoîit conime propriélés caractéristiques : 1°. de précipiter la dissolution d'argent; 2. de précipiter l’eau de chaux en une matière blanche coagulée, insoluble dans l’eau ou dans un excès d'acide; 3°. d’être séparée de sa dissolution aqueuse par lalkool ; 4°. de précipiter l’acétite et le muriate de baryte. Le C. Darracq a repris ces expériences : il a reconnu que la matière grise non dis- soluble dans l’eau, que le C. Brugnatelli avoit prise pour l’oxide pur de cobalt, étoit un arseniate de cobalt qui, chauffé convenablement, laissoit volatiliser de l’acide arsenique. Il a ensuite examiné l’acide désigné comme acide cobaltique ; par le C. Brugnatelli, et y a reconnu les propriétés suivantes, qui sont aussi celles de l’acide arsenique : 1’. L’hydrogène sulfuré et les hydro-sulfures alkalins le précipitent en une poussière jaune, semblable à l’orpiment ou sulfure d’arsenic ; É 2°. La dissolution de cet acide précipite l’'ammoniure de cuivre en arseniate de cuivre, qui est vert-olivâtre ; à 3°. Elle précipite celui d’argent en blanc, et celui de mercure en jaune pâle, comme l'acide arsenique ; 5°. Le précipité qu’il fait dans l’eau de chaux est dissoluble dans un excès d’acide lorsqu’on en met suffisamment ; 6°. Il ne précipite les sels barÿtiques, dit le C, Darracq, que lorsqu'il est mêlé d’un peu d’acide sulfurique; 7°. Il forme avec la teinture de noïx de galle nouvellement faite un précipité jaunâtre comme l'acide arsenique ; : 8°. L’alkool le précipite de sa dissolution aqueuse. Ce phénomène paroissoit le plus caractéristique de l'acide cobaltique; mais le C. Darracq a reconnu que l’acide arsenique dissout dans l’eau , ayant la propriété de dissoudre aussi de l’arseniate de cobalt, c’est ce sel cobaltique seul qui est précipité par l’alkool. Le C. Darracq conclut des expériences que nous venons de rapporter , qu’il n’existe point de véritable acide cobaltique ; que la substance qui a été prise pour cet acide Pate par le C, Brugnatelli, est une combinaison d’acide arsenique et d’oxide de obalt. e e CoNFér. ns Mines. * InsT, NAPs € i Soc. rIIILOM. ENST. NATe 7 PATHOLOGIE. Extrait d'une observation sur une conformation Vicreuse des voies alimentaires, par le C. Prrp, médecin. . L'enfant sur lequel cette observation a été faite, étoit né à terme, le 15 Vendémiaire de cette année. C’étoit une petite fille bien conformée d’ailleurs, et qui paroïissoit d’une ‘ bonne constitution. Elle vécut cinq jours, pendant lesquels, elle refusa de prendre le sein; ne rendit que fort peu d'urine, et n'évacua pas de méconium. On lui avail fait avaler, à plusieurs reprises, un peu de lit; mais aussi-tôt qu’elle l’avoit bu, elle le vomissoit , ainsi que louteé autre espèce de boisson qu’on ÿ avoit substitué. Les liquides vomis éloient teints en jaune. ; ; Le C. Pied ayant reconnu que l’anus étoit dans l’état naturel, et s’étant assuré qu’il communiquoit avec une longue portion du canal intestinal , soupçonna que l'obstacle étoit situé plus haut}, et porta. un prognostic fâcheux. En ‘eflet, cette petite fille mourut le jour même. Me 3 À l’cuverture du petit cadavre, on trouva l’estomac et le duodénum très-distendus : la :portion.transversale du ‘colon refoulée;en haut par le duodénum. Tout le reste-du paquet intestinal éteit déprimé et rejetté vers la région hypogastrique. En développant celte masse des intestins gréles , on vit le jéjunum parlagé en deux portions, dont les extrémités correspondantes A'et B, fig. b , éloient entièrement oblitérées. Une, de ces portions éloit continue au duodénum ; mais comme elle n’avoit point éprouvé de distension , elle ne, paroïssoit en être qu'un appendice. L'autre portion formoit le commencement du reste du canal intestinal. Ces deux portions du.jéjunum éloient souténues par.une partie du, mésentère ; dans lequel on observoit très-bien la distri- bution. des vaisseaux. ï : . Ce qu'il y a de très-remarquable dans ce vice de conformation, c’est que la portion des intestins, qui ne communiquoit ni avec l’estomac ni avec les conduits de la bile, contenoit une matière d’un jaune-verdâtre , un Véritable méconium. Ce fait est très- important pour la physiologie, puisque quelques auteurs ont eu l’opinion que l’enfant, dans l’intérieur de la matrice, jouissoit déjà de la faculté digestive ; et qu'ils apportoient en preuve » le méconium qu'on trouve dans le canal intestinal des nouveaux nés. Il paroïtroit, d’après cette observation, que le méconium est une sorte de secrétion qui se! fait par les, tuniques internes du: canal intestinal. : Explication. des figures. 4 et 5. PI. III. Fig. 4. a L’œsophage. : b I'estomach. € Le duodénum. SI d'Portion transversale du: colon. e Appendice du cœcum. ï f Les intestins: grêles, g Le rectum. Figs5: À et B. Portions correspondantes et oblitérées du jéjunum. : C. D. MATHÉMATIQUES. Résultats des expériences faites par le C. Prowx, sur les perpendr- cules métalliques placés à différens points du dôme du Panthéon francais , et destinés & faire connoître les mouvemens des piliers qui le supportent. ù 4 I Le C. Prony a fait suspendre à chacun des points, dont il vouloit connoître le mouvement, soit verlical, soit horizontal , c’est-à-dire le éassement el le déversement, un a-plomb central formé d’une chaîne de fer très-solide, et terminé à sa parte 71 Pepe liallique, avant son sommet dans l’axe vertical de la chaîne inférieure par un cône. métallique, ay 4 ta bIE LAN OA et dont la pointe répond au-dessus d’un plateau sohdement établi dans une position horizontale. La distance de la pointe du cône à la surface de ce plateau est d'environ deux décimètres, lors des températures moy eriese be par ; Il est évident que si le point auquel est fixée l'extrémité, supérieure de la chaîne éprouve un fassement, où s’affaisse dans le sens vertical, la pointe du cône doit s’ap- procher du plateau ; et que danse cas du nouvement horizontal , ou du déversement, la pointe du cône ne doit plus répondre sur le même point du lateau. On emploie pour mesurer ces changemens un petit plateau mobile le long d’un axe vertical di- visé en millimètres et en dixièmes de millimètres. On élève ce plateau JHSQUAICEGEE il arase la pointe du cône, et on tient note de la division marquée sur l'axe du pla- teau par un vernier. La différence qu on trouve lorsqu on répete l'observation , marque le changement arrivé dans la distance du premier plateau, à la pointe du cône. 6 Ù À Des cercles concentriques trCés sur le plateau mobile, et dont les rayons crois- sent de millimètre en millinxtre, servent a mesurer les monvemens horizontaux de la pointe du cône, ou les irclinaisons que prend la partie de l'édifice à laquelle la- plomb est attaché. Lors ds la, première opération, on fixe par des repères la position du pied du petit platcar; de manière que le centre des cercles coïncide avec l’extré- mité de la pointe du ne suspendu à Îa chaîne, et soit par conséquent sur la di- rection de l’axe de ætte chaîne. Quand le point de suspension se meut horizonta- lement , l’extrémité du cône se meut aussi de la même quantité sur le plateau, et le rayon du cerclesur la circonférence duquel elle se trouve, marque le déversement, qui a eu lieu dpuis la premiere observation. . : La différenç: qu'on trouve entre deux élévations du plateau ne donne pas toujours le tassement, parce que la chaîne s’alonge ou se raccourcit par leffet des variations de la tempsrature. On sait, par des expériences faites d’abord en Angleterre , et ré- pétées en france par Lavoisier et Laplace, que depuis la température de la glace jusqu’à celle de l’eau bouillante, une verge d acier s alonge de 377 » et une verge de fer Ifoxdu de 5. D’autres expériences ont prouvé que la dilatation du fer Torgé et battu, diffère tres-peu de celle de l’acier. On peut donc employer les résultats ci-dessus pour dégager des effets de la température, les changeinens observés dans la distance du plateau et de la pointe de l’a-plomb: Pour connoiître la température de chaque partie de la chaîne, on a placé à différentes hauteurs, un nombre suffi sant de thermomèetres. _ Le C. Prony a fait placer cinq à-plombs tels que celui dont nous venons d’indiquer la construction et l’usage, et qu'il nomme perpendicules métalliques. Quatre de ces instrumens sont fixés aux quatre piliers du dôme, la longueur de chacun est de 15 mètres ; le cinquième est suspendu au sommet de la coupole, et sa longueur est de 72,6 mètres. Les observations faites assiduement chaque décade , depuis 39 mois, et dont le nombre s’élevoit au premier Vendémiaire dernier à 1170, étant corrigées des effets de la température et discutées avec soin , n’ont indiqué dans l'édifice aucun tassement sensible. Quant au déversement , ila été empêché par le soin qu’on avoit pris d’adosser de très-grosses masses aux piliers, pour la formation des étais qu'exigent les cons- tructions en sous-œuvre projettées. Le C. Prony, dans son mémoire, a tenu compte, pour plus d’exactitude , des changemens arrivés dans la longueur de la chaîne par le jeu des articulations , ré sullant de sa pesanteur , et par là dilatation des boulons de cuivre qui la soutiennent; dilatation qui agit en sens contraire des autres tauses. Il a remarqué que les perpen- dicules formoient de très-bons instrumens pyrométriques, et nous observerons qu’in- dépendamment de l’objet pour lequel ils ont élé construits et qu'ils remplissent parfaitement, la physique peut en tirer un très-grand parti relativement aux varia- tions de température, et à l'effet des rayons du soleil et de la chaleur sur les grands édifices. Nous rappellerons ici à ce sujet , que Bouguer voulant s'assurer si la direction D de la pesanteur demeuroit constamment la même , suspendit au sommet du déme des Insr. nur. VE invalides, une chaine de fer de la longueur de 187 pieds‘, et portant à son extrémité inférieure une lunette de 15 pieds de longueur, située horizontalement; des mires placées Sur le chemin de Paris à Sèvres, à une distance de 556 toises, servoient de repères à la lunette, et montroient lé quantités dont sa direction varioit par les changemens arrivés dans la chaîne. L’effei des variations de température sur l'instrument et l'édifice étoit rendu si sensible , que Quelques rayons de soleil échappés entre les nuagés, firent pointer la lunette deux porces plus haut que les mires sur lesquelles elle étoit placée d’abord. Dans les mémoire de l'académie pour 1754, où Pouguer a consigné les expériences indiquées ci-dessus, on lit qu'un officier qui s’étoit appliqué dès 1745 à observer la marche des pointes des à-plombs, avoit trouvé qu’elles décri- voient sur le plan horizontal , des éllipses dort Je grand axe étoit perpendiculaire au méridien. ]l seroit très-important de répéter ces observations, et de les varier. L. C. Sur un instrument propre à mettre en perspective des objets quelconques ; Si Ke 14 .: Le C. Pictet, à son retour de Londres, a présenté à la cnsse des sciences physiques et mathématiques de l’Institut national, plusieurs instrumens, Parmi lesquels s’en trouvoit un Lrès-simple, inventé et exécuté par les enfans de madame ffaria Édgeworth, pour mettre en perspeclive des objets quelconques. £ .Get instrument, représenté dans les £g. 6, 7 et 8 de la planche IN, consiste dans une planche AB, brisée au milieu par une charnière. A l’une de ses extrémités est une pinule où l'œil est appliqué. L'autre extrémité de la planche, tournée vers les objets qu'on veuL meitré en perspective , est garnie d’une alidade brisée, CDE, dut la première partie tourne autour d’uncentre GC pris sur l'épaisseur de la planche! ef Ja seconde autour du centre D pris sur la première. Par, ce moyen on peut donner à l’ex= trémilé E de l’alidade, toutes les positions possibles dans un plan perperdiculaire à celui de la (planche. En fixant donc cette extrémité sur le point de l’objet qu’on regarde à travers la pinule , elle marque la perspective de ce point dans un tableau Perpen- diculaire à la planche; et si cette dernière est placée horizontalement, son bo:d BF pourra être regardé comme la ligne de terre du tableau; et par conséquent si on applique sur un papier ce bord, de manière à faire coïncider toujours l’arrête BF avec une droite de même longueur, représentant sur ce papier la ligne de terre du tableau , l’extrémié de l’alidade marquera la perspective du point observé. En répétant cette opération Sur les divers points principaux des objets à représenter, on en déterminera facilement la perspective. La charnière placée au milieu de la planche, n’a pour objet que de rendre l'instrument plus portatif et plus maniable. On pourroit éviter le déplacement de l'instrument par un changement qui ne le compliqueroit guère : ce changement, que le. C. Cloquet a proposé, consiste à rendre mobile, sur une charnière horizontale, autour du bord de la planche, l'alidade, afin qu'étant placée sur un point, elle puisse se renverser le papier, en tournant autour de l’arrête BF de la planche. La fig, 7 représente ce changement , et la fig. 8 montre l'instrument pour en faire usage. Les instrumens propres à faire sentir la perspective méritent d’autant plus d’attention que ce n'est que par leur moyen qu’on peut réellement apprendre la partie théorique du éessin, et qu’on peut parvenir à en abréger l’étude pour ceux qui, n'ayant en vue que de représenter des machines et des objets de construction, doivent plutôt s’exercer à rendre ces objets d’après nature, qu'à copier des dessins d'yeux, de nez, de bouches, etc., pendant des années. Hit) L. C. / à = È À : à $ N. F Madeuvre. Se. 75 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Mivôse, an 10 de la République. RE I —— HISTOIRE NATURELLE, BOTANIQUE. IVote {sur la reunion de plusieurs plantes exotiques en un seul genre de la famille des Laurters , par le C. Jussr: eu. Le C. Jussieu établit que les genres T'omex de Thunberg, Tetranthera de Jacquin, Sebifera et Hexanthus de Loureiro, et Litsea de Lamarck, forment un seul genre qui appartient à la famille des Lauriers. En effet, on trouve dans le T'omex un involucre de 5 - 6 feuilles, contenant 5-6 fleurs qui ont un calice à 5 divisions et 12 étamines disposées sur deux rangs; dans le T’etranthera un involucre à 4 feuilles, contenant une douzaine de fleurs à 5 divisions, à 12-17 étamines, dont les anthères sont à 4 loges, comme celles des Lauriers. Le Sebifera a un involucre à 4 feuilles, qui contient 8-10 fleurs, munies d’un calice tronqué et de 12-15 étamines. L’Hexanthus : a aussi un involucre de 4 feuilles, qui renferme 6 fleurs semblables aux précédentes. Enfin, dans le Litsea on trouve, selon le GC. Lamarck , un calice à 4 feuilles qui contient environ 100 étamines disposées sur 10 phalanges; maïs une inspection plus attentive prouve que le Zifsea a un involucre à 4 feuilles, qui contient 10 fleurs, dont les calices sont très-petits, et qui ont chacune une dixaine d’étamines. C’est d’après ces considérations que le G. Jussieu réunit ces plantes en un seul genre, dont le caractère est d’avoir an involucre de 4-5 feuilles, contenant plusieurs fleurs ; chaque fleur a un calice divisé en 4 ou 5 divisions profondes, et 10-18 étamines, dont les anthères sont à 4 loges : le fruit est une baie monosperme. On doit réunir à ce genre le Laurus cubeba Lour., et le Laurus involucrata Retz., qui est une espèce distincte du Sebifera de Loureiro, quoique Wildenow les ait réunis. Wildenow avoit déjà senti le rapprochement du T'omex , du Tetranthera, du Sebifera et du Laurus involucrata. || les avoit réunis en un genre auquel il donne le nom de Tomex ; mais ce nom avoit été employé par Forskal avant Thunberg, pour désigner un autre genre : il vaut donc mieux conserver au nouveau genre le nom de la deuxième espèce décrite, savoir, celui de Zufsea. Voici, en conséquence, les espèces de ce nouveau genre. 1. Litsea japonica. — Tomex japonica Thunb. Wild. 2. Litsea tetranthera. — Tomex tetranthera Wild. ; T'etranthera laurifolia Jacq. Hort. Schœnbr. ; 5. Litsea trinervia. — Laurus involucrata Retz. 4. Litsea hexantha. — Hexanthus umbellatus Lour. 5. Litsea chinensis. — Litsea chinensis Lam. 6. Litsea sebifera. — Sebifera glutinosa Lour. 7. Litsea piperita, — Laurus cubeba Lour. D. C. N°. X. 5°. Année. Tom. IL. 4vec une planche IV. N°. 56. ENST. NAT, Enxsr. NATe ‘74 F3 PRIT ! PHYSIQUE. Exposition abregee des principales expériences repetees par M. Vorri, en présence des Commissaires de l’Institut national, ou consignées dans les mémoires qu’il a lus à la classe des sciences physiques et mathematiques. : M. Volta a présenté à la classe des sciences physiques et mathématiques une suite d'expériences par lesquelles il a rendu évidente l'identité de principe entre Les phé- nomènes du galvanisme et ceux de l'électricité. Illes a répétées devant les commissaires nommés pour suivre cet objet : nous allons en rendre compte. Premier principe. M. Volta établit d'abord que quand deux métaux différens sont mis en contact, ces mnétaux qui, isolément, ne donnent aucun signe d'électricité, au moment de leur contact agissent lun sur l’autre, de telle manière qu’il en résulte de part et d’autre un état électrique sensible, positif dans lun, négatif dans l’autre, et uise maintient encore après leur séparation. * Première expérience. Prenez deux disques, l’un d'argent ou de cuivre, l’autre de zinc ; qu'ils soient égaux, parfaitement polis sur une de leurs faces, montés de l’autre côté sur une tige de verre enduite de cire d’Espagne ou de gomme lacque. Appliquez- les! l’un sur l’autre exactement , en les tenant par leur tige de verre (fig 1, pl IF} Séparez-les ensuite; portez alors l’un des deux disques sur le plateau supérieur, ou le plateau collecteur d’un condensateur ; répétez ce procédé plusieurs fois de suite, en ayant soin, à chaque fois, de rendre à l’autre disque son premier état, soit en le touchant , soit en rétablissant , de quelque manière que ce soit, sa communication avec le réservoir commun, Le condensateur finira par se charger d’une électricité assez forte pour faire écarter sensiblement les deux fils d’un électrommètre: Si le disque porté sur le condensateur est le disque de zinc, lélectricité se trouvera positive ou vitrée; si au contraire c’est le disque d’argent ou de cuivre, l’électricité communiquée sera négalive ou résineuse. Nora. Pour la commodité des-expériences, M. Voltaconstruit son condensatenr avec deux plateaux de métal ( de cuivre) d’un petit diamètre (1 & 2 décinéèrres), montés sur verre, vernis l’un et l’autne du côté parlequel ils doivent se toucher. Parice moyén, on, obtient le même effet que procurent les corps imparfaitement conducteurs ‘et im parfaitement idiolectriques , auxquels est due la propriété du condensateur (fe. 2.) E’un des plateaux , celui qui sert de support (D) doit communiquer avec le réservoir commun ; l'autre ; ou le plateau collecteur (a), est souvent garni à sa face supérieure près de sa monture, d’un fil de métal ( c), ou simple , où terminé par un bouton, pour gatrer plus facilement en contact avec les appareils qu’on ne veut pas démonter: .L'électromètre de M. Volta (fig. 5 ) est une ficle à quatre faces planes. Les fils électrométriques sont formés de deux pailles bien égales, bien droites, contigues; Jarallèlement suspendues à l’obturateur dela bouteille. La partie supérieure de cette He estenduite de cire. d’Espagne. Sur les deux faces parallèles au plan dans lequel se fait l’écartement des pailles, est tracé un arc de cercle dont le centre correspond à la hauteur de leur point de suspension. Il est divisé en degrés de demi-ligne ou d’un millimètre chacun : souvent à la partie supérieure de l’obturateur, on adapte un plateau de cuivre verni(a)}), sur le quel on en pose un autre (b), verni demême, et qui formie avec lui un condensateur. Le plateau vissé sur l’obturateur sert alors de collecteur , et peut être garni en dessous d’un fil de métal (c) comure le conden- sateur ordinaire; l’autre plateau ;‘äû moyen d’üne fime de métal (d), peut com- muniquer avec le sol, et remplir ainsi le même office que le. plateau inférieur dans les autres condensateurs. Quand le plateau collecteur est chargé, on énlève l’autre plateau, et l’électricité accumulée passe aussi-tôt aux païlles de l’électromètre. Cet électromètre est très- sensible ÿ mais il est nécessairement très-inexact sous le rapport. de la mesure; car, indépendamment de la difficulté de rapporter très-pré- cisément l’écartement à la graduation, une distance double entre, les.pailles u'indique 75 oint une force électrique seulement double; d'abord, en vertu de la loi démontrée par lé C. Coulomb, cette force est en raison inverse du quarré des distances : ensuite on doit y ajouter l’effort nécessaire pour vaincre l'effet de la force de pesanteur contre laquelle s'élèvent les pailles en s’écartant, et qui croît à mesure qu'ellés s'élèvent, dans la pro< portion des sinus des angles qu’elles font alors avec la verticale. Deuriéme expérience. Au lieu des deux disques (fig. 1), prenez une lame de zinc soudée avec une lanie ou une tige de cuivre (fig 5 et 4). 1°". Cas. Venez le zinc (z) dans la main (Jig. 3), et portez la tige ou la lame de œuivre (c), sur le plateau (a) du condensateur, vous verrez que cé plateau aura reçu par le contact de Ja lame de cuivre, un état éléctrique qui, éprouvé à l'électromètre , se trouvera négatif, conforméinént à ce qui résulte de l’expérience 1. >. Cas. Tenez, au contraire, le cuivre (c) dans les doigts (Jfg. 4), et portez lé zinc (z) sur le condensateur (a); le zinc se trouvera alors entre la tige ou la lame de cuivre à laquelle il est soudé, et le plateau de cuivre avec lequel il est en contact : le condensateur né vous donnera dans ce cas aucun signe d’électricité. 3°. Cas. ‘Fenez l'appareil de la même manière (Jig. 4), mais interposez un papier mouillé (}) entre le condensateur et la lame de zinc; alors le plateau collecteur prendra un état électrique qui se trouvera étre positif comme celui du Zinc; et si vous retournez l'appareil et que vous touchiez le papier mouillé avec le cuivre, vous cormmuniquerez également un état électrique au plateau, mais qui, à raison de l’état du cuivre, sera de nature négative, comme dans le premier cas (ge 3 ). Dans le prentiér cas il arrive la même chose que dans la premiére expérience; l’état électrique communiqué par le zinc'à la lame de cuivre, qui lui est soudée, asse dans le plateau du condensateur, aussi de cuivre. Dans le deuxiènre cas, le zinc, placé entre la lame de cuivre à laquelle il est soudé et le plateau de cuivre du condensateur qu’il touche immédiatement, par conséquent, étant de part et d’autre en contact avec du cuivre, se trouve entre deux forces op- posées et égales qui se détruisent. Dans le troisième cas, l’interposition du papier mouillé, intercéplant le contact du zinc avec Île condensateur, empêche leur action mutuelle, qui ne peut s'exercer que dans le contact immédiat, et laisse dans son entier celle de la tige de cuivre soudée au zinc; alors le papier mouillé , à raison de sa propriété conductrice , transmet l’état électrique du zinc au plateau du condensateur. Deuxième principe. Dès-lors, il est évident que cette propriété des métaux de se mettre, par le contact mutuel, dans ün état électrique (propriété que M. Folra nomme force électromotrice), ne peut avoir lieu que dans le contact immédiat; 1:s corps humides, comme eorps conducteurs, et par cela même qu’ils sont moins bons conduc- teurs que les métaux , d’une part, interrompent le contact et ainsi partagent l’action élec- tromotrice ; de l’autre, transmettent l’état élecuique que les métaux ont acquis au moyen de cette action, aux substances avec lesquelles ces corps humides sont eux- mêmes en contact. En sorte qu’une série de couples métalliques et de corps humides peut alternativement exciter et transmettre l’état électrique, eb en accumuler les effets autant de fois que cette alternative se continuera. De là l'expérience de la colonne et de la pile de M. Volra, T'roisièine expérience. Prenez deux disques ou pièces de métal, l’une d’argent, l’autre de zinc (fig. 6, a et.z 1 ); mettez-les immédiatement l’une sur l’autre, sans les isoler. Mettez sur ce couple métallique un morceau de papier ou de drap mouillé (4); posez sur ce drap mouillé an autre couple métallique (a et 22), dans le même ordre que le premier; recevez sur le condensateur l’électricité du second couple, et chargez- le par un nombre suffisant de contacts. Faites-en l'épreuve à l’élecitromètre : vous trouverez , toutes conditions égales d’ailleurs, l'électricité du deuxième couple plus forte que celle du premier. Continuez ainsi successivement : l’intensité électrique croitra à mesure que vous mulliplierez les couples ainsi superposés, Enfin, la pile élant ioute montée et composée d’un nombre déterminé d’étages , l'intensité électrique se trouvera plus ou moins grande, selon que vous l’éprouverez K 2 à différens points, depuis la base jusqu’au sommet : négative, si les pièces supérieures de chaque couple sont d’argent; positive, si elles sont de zinc. Dans ce cas on conçoit que lorsque les premiers disques sont en contact, ils passent à l’état électrique (Voy. exp. 1. ). Les seconds, séparés des premiers par le drap mouillé, deviennent pareillement électriques; et de plus, par l’intermède du drap mouillé, partagent ( exp. 2, n°. 3) l'électricité du disque supérieur du premier couple; ainsi de suite, dans tous les couples qui composent la pile ; et à mesure qu’on enlève l’électricité au sommet, ou dans quelque point que ce soit de la colonne, celle-ci se fournit aux dépens du réservoir commun : en sorte que d’une extrémité à l’autre, l'intensité electrique croît nécessairement dans une progression arithmétique. L’électomètre de M. Volta paroît l'indiquer ainsi; il est néanmoins à desirer que ce fait soit encore mieux constaté, au moyen d’instrumens plus exacts. Quatriéme expérience. Si vous isolez la pile par sa base, alors le premier et le dernier couple se trouveront dans un état électrique opposé, d’une intensité égale ; le milieu de la pile ne présentera aucun signe d'électricité ; et depuis ce milieu jusqu'aux extrémités, l’état électrique ira croissant , positif dans un sens, négatif dans l’autre, jusqu'aux deux couples extrêmes, dont l’intensité sera la plus forte. Cependant, à moins que la pile ne soit très-considérable , le condensateur ne recevra de ces extrémités qu'une électricité foible. Dans cet état de choses, on conçoit, 1°. que les pièces du premier couple étant d’abord disposées, seront chacune dans un état électrique opposé (exp. 1), et conser- veront l’une et l’autre cet état, puisqu'elles n’auront aucune communication avec le sol; 2°. qu’à mesure que la pile montera, l’effet des nouveaux couples sera d'accroître, tant dans un sens que dans l’autre , les intensités électriques : cela posé, la pile montée représentera deux progressions toujours croissantes en sens opposés, le moindre terme de l’une correspondant à la plus grande intensité de l’autre. Dès-lors, vers le milieu de la colonne, les termes moyens, négatif et positif, se trouvant égaux, se détruiront et rendront en cet endroit l’élat électrique égal à zéro. On conçoit encore que, l’élec- tricité ne se reproduisant-point par la communication avec le sol, le condensateur appliqué aux extrêmes n’en recevra qu’une très-petite quantité, qui sera même inap- préciable s'il est lui-même d’une grande capacité. e Cependant la communication de la base de la colonne avec une jarre très-forte, feroit en partie le même effet que la communication avec le sol, et fourniroit un supplément qui rendroit l'électricité très-sensible au sommet de la pile isolée, Cinquième expérience. Si l’on rétablit la communication avec le sol par la base de la pile, et qu’en même tems on en touche le sommet avec le condensateur; celui- ci se chargera, même en un instant, d’une manière tres-sensible; si l’on touche d’une main la base, de l’autre le sommet, on éprouvera une sensalion continue, ou continuellement répétée ; si l’on établit du sommet à la base une série de corps con- ducteurs, parmi lesquels il y en aïît d’altérables par l’action galvanique (tels qué l’eau, dans laquelle plongent en opposition deux fils de métal, etc. ), la continuité des phé- nomènes qui caractérisent leur altération, attesteront une continuité d’action, dépen- . dante de la communication établie à travers ces corps entre les deux extrémités de la colonne. Cette disposition a donné lieu à une foule d’expériences de tout genre, aujourd’hui trop connues pour être ici détaillées. Hire On concoïit que, dans le premier cas, tout ce qui est enlevé par le condensateur est à mesure reproduit par la communication avec le sol; on conçoit aussi, dans les autres cas, qu'il s'établit un courant du somimet à la base, entre les électricités op- posées de l’une et de l’autre. Sixième expérience. Si d’une part on établit entre la base de la colonne et le sol une large communication, que de l’autre on recoive l'électricité du sonimet dans'une jarre électrique très-grande, on peut, par un contact trés-rapide du sommet de la pile, charger cette jarre de manière à en obtenir une décharge très-forte: La f£g. 7 indique une des manières les plus commodes de répéter cette expérience. La base de la pile communique par une lame métallique large , qui plonge dans un vase d'eau dans lequel le physicien trempe l’une de ses mains; de l’autre, le même physicien tient 77 la jarre et en porte le conducteur sur un bouton qui termine la dernière pièce mé« tallique de la pile. + AU On peut de même, en portant sur ce bouton le pistolet à air inflammable, le faire immédiatement détonner. Les charges que l’on prend ainsi au sommet de la pile, soit avec le condensateur, soit avec tout autre appareil, ont également lieu, de quelque manière que soit terminée la colonne, et soit que le contact ait lieu sur l’un des métaux, soit qu’il se fasse sur la pièce de drap mouillé. Les expériences de MM. Van Marum et Pfaff avec la machine teylerienne, ont aussi démontré qu’il falloit, pour charger au même point une même batterie, moins de contacts d’une pile de 200 couples, argent et zinc, que du conducteur de cette- grande machine. ; Ce phénomène, à peine concevable, pour qui connoît les effets des grands appareils électriques, vient, selon M. Volta, de ce qu’il n’y a nulle comparaison à faire entre un courant électrique formé d’une succession d’actions continuellement renouvellées, et une décharge instantanée, quoique très-forte. Le même phénomène se trouve confirmé par la comparaison des effets produits sur l’économie animale par la pile de Volta, et par les machines ordinaires. Troisième principe. La pile étant composée de deux ordres de substances nécessaires à sa construction , les unes électromotrices , les autres simplement conductrices, les propriétés résultantes de cet assemblage varient suivant la différence des matières dont on a fait choix pour en former les diverses parties. Ainsi, d’une part, les métaux agissent les uns sur les autres avec différens degrés de force électromotrice ; de l’autre, les corps humides intermédiaires transmettent l'effet de cette force plus ou moins facilement et complètement. D'un autre côté, l'intensité ou le degré de la force électromotrice métallique, se manifeste essentiellement et se mesure par les cffets électrométriques ; et dans l’élec- tromètre de M. Volta, si cette intensité n’est pas exactement mesurée, elle est au moins indiquée par la grandeur de l’écartement des pailles. De lautre part, les effets électrométriques restant les mêmes, on voit d’autres phé- nomènes varier et correspondre, à ce qu’il paroit, tantôt à la facilité de la transmission, tantôt à l’étendue des surfaces transmettanies, Ainsi, la variété et l’énergie des effets que produit la colonne de Volta, semblent résulter de la combinaison de deux élémens; et si l’on compare les actions électriques aux autres forces dont les corps sont animés, les intensités représenteront les vftesses, et les rapports dans la facilité ou l’étendue de la transmission , représenteront les masses. Les expériences suivantes donneront une idée de ces deux modes d’influence. Septième expérience. L'expérience a prouvé qu’on pouvoit ordonner les métaux selon l'intensité de l’état électrique qui résulte de leur contact. L’argent, le cuivre, le fer, l’étain, le plomb et le zinc forment une série, dans laquelle chaque métal, mis en contact avec celui qui le précède, passeroit à l’état positif, et se trouveroit au contraire à l’élat négatif avec celui qui le suit immédiatement dans la même suite. Les extrêmes de la série sont çeux dont le contact immédiat développe l'intensité la plus grande; en sorte que l'argent et le zinc sont ici ceux qui, réunis, donnent les effeis électrométriques les plus considérables. On peut ajoutér encore plusieurs substances à celle série , comme, par exemple, le manganèse, la plombagine, les charbons, tous les métaux, divers alliages , etc. L’cffet du manganèse combiné avec le zinc, est presque double de celui de l'argent. Les Anglais et M. Pfaff de Kiel ont aussi construit des piles avec un seul métal, des sulfures et des corps humides. M. Gautherot a obtenu des effets avec une pile de charbon de schiste et de corps humides. M. Day assure avoir construit un appareil avec des charbons accouplés , dont les extrémités, de part et d’autre, trempoient dans des liquides de diverses natures ; conime l’eau d’une part, de l’autre des dissolutions acides , alkalines, etc. N’est-il pas possible que même. parmi les substances humides il ÿ en ait qui, respectivement entre elles, deviennent électromotrices ?? M. Volta présume que l'appareil de la torpille et des poissons électriques, tient à des super- 78. positions pareilles, qui s'opèrent en verlu de l’organisation de cet animal. Quelques physiciens conjecturent aussi que de pareilles dispositions entre les lames crystalines de certains minéraux, sont les causes véritables de leurs propriétés électriques. Quoique M. Volta n’ait pas répété devant les commissaires de l’Institut les expériences qui établissent cet ordre de succession entre les métaux, plusieurs physiciens, entre autres le G. Lehor, et aussi quelques-uns des commissaires de l’Institut, s’étoient déja convaincus, par l'expérience , de sa réalité. Mais un phénomène plus important, et dont la connoissance n’est due qu'à M. Volta, est que l'intensité électrique résultante du contact de l’argent et du zinc, éprouvée à l'électromètre, est égale à la somme de toutes celles qui se développent entre les. métaux qui forment la série de l’un à l’autre des extrêmes. Aiusi, l’intensité de l'argent au zinc étant représentée par 12, celle de l'argent au cuivre, dans la série indiquée, se trouve 1; du cuivre au fer, 2; du fer à l’étain > 3; de l’étain an plomb, 5; du plomb au zinc, 5 : somme totale, 12, égale à l’intensité de la force électromotrice de l'argent au zinc. En sorte que, disposant tous ces métaux entre leurs extrêmes, on n’a pour effet total que celui qui résulte de l’union immédiate de ces extrêmes eux- mêmess Ce phénomène mérite d’être soumis à l’épreuve d’instrumens plus exacts, que n’est l’électromètre à pailles; il fait concevoir une raison de plus de la nécessité d’inter> poser les corps humides aux substances métalliques dans la construction de la pile. Huitiéme expérience. Les corps humides ne remplissent pas tous avec la même perfection l'office de conducteur : l’eau pure est un des plus imparfaits; mais si on lui méle quelques sels, la faculté conductrice augmente, et les effets de la pile sont plus sensibles. L’oxidation qui se fait entre les couples par l’interposition des pièces humides, paroît aussi contribuer à rendre l’action plus complète ; cependant, dans tous ces cas, selon M. Volta, l'intensité électrique marquée par l’électromètre ne change pas, mais les effeis que la pile produit sur nos organes sont plus vivement senlis. Disposez l’appareil à tasses, que tout le monde connoît, en rangeant sur deux files parallèles les tasses ou les bocaux, garnis des lames réunies de cuivre et de zinc, par: lesquelles ils communiquent, de manière que l'extrémité négative d’une des files cor- responde à l'extrémité positive de l’autre. Remplissez les bocaux avec de l’eau simple ; que les deux bocaux qui se correspondent à l’un des bouts de la double file, reçoivent les deux cuisses réunies d’un train de derrière d’une grenouille nouvellement préparée à. cet effet; qu'on plonge dans les deux bocaux qui sont à l’autre bout la lame. accouplée de cuivre et de zinc qui doit établir la communication entre les deux files : au moment de l'immersion la grenouille sera agitée de convulsions. Qu’on mette dans les deux bocaux les plus éloignés de la grenouille du muriate de soude ou du muriate d’ammoniaque , les convulsions seront sensiblement plus fortes; qu’on en mette aussi dans les deux bocaux suivans, les convulsions augmenteront encore, et ainsi de suite; ensorte que, si les muscles de la grenouille puroissent fatigués et deviennent im- mobiles, cette dissolution réveille sur-le-chamip leur action, encore qu’elle ne se fasse ue dans des bocaux très-distans de ceux où sont plongées les cuisses de l’animal. De tous les sels employés jusqu'ici, le muriate d’animoniaque est le plus efficace, tant dans l'appareil des tasses, que dans la construction de la pile. Il est bon d’ajouter ici l’observalion d’un phénomène bien remarquable, dont les conséquences peuvent être intéressantes dans l'application utile des appareils galvaniques à l’économie animale et au traitement des maladies : si la grenouille ainsi disposée, finit par s’épuiser et reste immobile, äl suffit alors de changer la disposition des cuisses, de manière que la cuisse qui plongeoït dans le bocal de l’extrémité négative, passe dans celui de l'extrémité positive , et réciproquement; alors les convulsions se renou-; velleront et paroîtront telles qu'auparavant. De plus, quand après quelque tems l’épui- sement et l’immobilité auront nus fin aux mouvemens dans cette nouvelle disposition, on les verra immédiatement sel rénouvelérn en replaçant de nouveau la grenouille dans: là premiére situation où elle avoit cessé de se mouvoir et de s’agiter la première fois. - Neuvième expérience. L’imperfection dans la propriété conductrice des corps hu» k 7 mides en général, et spécialement de l’eau pure, est etcore démontrée par un die” ‘genre d’expériences. a EN À , Soit une pile montée de manière à être ou isolée, ou foiblement communicante avec le réservoir commun, posée, par exemple, sur une table de bois ordinaire ; qu’on lui adapte une bande de papier mouillé ( g. 8), de manière que, commu- nicant d’une part à son sommet (P), que je suppose positif, cette bande réponde par l’autre bout à la base (N), qui sera négative. Alors, le zéro d’intensité de la pile (O), répondant au milieu de la colonne, si l’on éprouve l’état de la bande de papier, on le trouvera électrique dans l’état positif vers l'extrémité P, et négatif vers l’extrémité N ; mais à partir de ces deux points, on trouvera que l’état électrique ira en diminuant à mesure que l’on s'en éloignera, en sorte que le milieu de la bande ( 0) se trouvera absolument dépourvu de tout état électrique sensible. Si dans quelque point de la partie P o de la bande, on porte une substance plus conductrice que l’eau , comme de l’eau salée, alors le zéro (0) de la colonne s’élevera vers le sommet P, et le contraire aura lieu si l’on fait la mêine épreuve sur la partie inférieure N o de la même bande. Le 2éro (O0) variera egalement selon que l’une des deux parties de la bande changera de propriété conductrice en se desséchant par l'effet de la situation ou celui de l’évaporauon. Si les portions P o et No, au lieu de faire parties d’une même bande, forment deux bandes distinctes et indépendantes, dont les extrémités libres s’étendront sépa- rément sur la table, et que l’on charge l’une de dissolution saline, tandis que l’autre sera seulement imbibée der l’état électrique de la bande qui sera mouillée par {à dissolution saline s’étendra beaucoup plus loin le long de cette bande, que sur celle qui n’aura été pénétrée que d’eau pure, et le zéro (O) de la colonne s’élevera ou s’abaissera proportionnellement de ce côté. Dixième expérience. Soit un appareil construit avec pie de métal d’un large diamètre , et des interméd‘aires de carton mouillé d’un diametre égal; soit, d’une autre part, une pile construite avec un nombre égal d’étages, formés de petits disques des mêmes métaux : les deux piles donneront à l’électrometre des degrés égaux , et par conséquent se trouveront dans le même degré d'intensité, proportionnellement au nombre égal de leurs couples. Mais si l’on fait avec les deux piles l'expérience par laquelle on brüle le fil de fer, la pile formée de grandes plaques donnera, comme l’on sait, dés phénomènes d’in- candescence et de déflegration beaucoup plus considérables que ceux qui résulteront de la colonne formée avec les disques ordinaires. Les fils métalliques éprouveront aussi une déflagration d’autant plus active que, d’une part, ils conmuniqueront avec la co- lonne par une plus grande surface, et que ‘de l’autre ils se rencontreront par des ex- trémilés plus aiguës. En général, lexactitude du contact, son étendue, la perfection de la propriété conductrice des intermédiaires, sont des conditions qui, sans changer sensiblement la force électromotrice déterminée par la nature des métaux, paroissent déterminer, sous une même iutensité, le mouvement d’une masse électrique plus considérable ; et le peu d’étendue des points par lesquels elle s'échappe, ou la ténuité des conducteurs, fait concevoir une énergie d’effets proportionnelle à la concentration que celte masse éprouve dans ces étroites issues. ds Nous terminerons cet exposé par la description d’une petite colonne portative dont se sert habituellement M. Volta. (#. jig. 9.) d Est une petite colonne formée d’un nombre de disques plus ou moins considé= rables, et renfermée dans un étui de fer-blanc. Chaque disque de cette colonné est formé d’une lame de cuivre soudée à une lame de zinc ou doublée d’un étamage de Zinc et d’étain; ainsi, chaque disque forme à lui seul un couple entier, cuivre et zinc. Entre les disques sont des piècés intermédiaires de drap mouillé. Le tout est Mairitenu par trois tubes de verre : ces tubes recoivent inférieurement des Broches de métal, par lesquelles ils sont assujétis à une pièce de cuivre, qui forme la base de la colonne, et qui est ici cachée dans la partie inférieure de l’étui (0); supérieure ment, ils sont engagés dans un chapeau de même métal surmonté d’une aigrette mé- tallique (e), qui doit presser contre le fonds de la partie supérieure du même étui (a), 6o uand il est fermé. Les montans de verre mettent entre les parois de l’étui et les pièces de la colonne, un intervalle suffisant pour qu’il n’y ait entr'eux et elle de communication que par la base et le sommet. L’endroit où la partie inférieure de l’étui est reçue dans son couvercle (c), est garni d’une bonne couche de résine, ou de cire d’Espagne, ou de gomme lacque : de cette manière, ces deux pièces sont par- faitement isolées l’une de l’autre en cet endroit. à Si pour lors, l’étui fermé, on le prend dans une main mouillée, par sa moitié inférieure, et que l’on touche son sommet avec quelque autre partie du corps, l’on éprouve , de l’une et de l’autre part, une commotion très-sensible. Deux étuis pareils, garnis de colonnes disposées en sens inverses , tenus dans l’une et l’autre mains mouillées, et rapprochés par leurs sommets, donneront une coumotion double, etc. Cet appareil, que l’on peut porter aisément avec soi, peut suffire à un grand nombre d'expériences. T'elles sont les principales expériences sur lesquelles M. Volta a fondé sa théorie. Elle démontre d’une manière évidente l'identité de principe entre le galvanisme et l'électricité; elle fait connoître un fait bien important, jusqu’à présent ignoré : c’est la propriété de certains corps de la nature, et particulièrement des métaux, dese : mettre dans un état électrique uniquement par le contact. Ce principe, fécond en résultats, ouvre la voie à un grand nombre d'observations; étend la sphère connue des influences électriques, en développe de nouvelles connexions avec les phénomènes chimiques et les actions organiques , el autorise à concevoir de nouvelles espérances pour le progrès de plusieurs sciences et le perfectionnement de procédés utiles. C’est pourquoi l’Institut national a offert à M. Volta, en remerciment de la com- munication que ce savant lui a faite de ses travaux, une médaille d’or du même coin et de la même grandeur que la médaille d'argent que reçoivent ses membres, avec celle inscriplion : À VOLTA. Séance du 11 Frimaire, an 10. à J. N. H, OUVRAGES NOUVEAU X. Ilustratio iconographica insectorum quæ in musæis parisinis observavit et in lucem ediditJoh. Christ. Fasrrcius, prærmissis ejusdem descriptionibus ; accedunt species plurimcæ , vel minus aut nondum cognitæ. Auctore Antonio-Joanne CoQUEBERT , Societ. Philomathicæ et Hist. nat. Paris. socio. tabularum decas secunda. — Parisiis, typis Petri Didot, natu majoris. Anno 1801. —Prestat apud Joan. Fuschs, via Mathurinorum, n°. 354. : Les entomologistes ont vu avec plaisir le premier fascicule ou la première décade de cet ouvrage, qui est destiné à faire connoître, par des figures crès-déraillées , les insectes que M. Fabricius a décrits comme nouveaux dans les cabinets de Paris. Le second fascicule inspire pas moins d’intérêc, en offrant un crès-grand nombre d'espèces presqu’uniques, celles que celles que le professeur Desfontaines a apportées de Barbarie. La première planche représente des sirex er des ichneumons ; la seconde, des sphex , des pompiles er des larres; la troisième est composée de scolies er de tiphies; la quatrième est entièrement consacrée, aux chrysides. On voit dans la cinquième, outre des insecres du même ordre, le masaris vespiformis. La sixième présente des muciles er le genre doryle ; la seprième est formée de lépidoptères; la huitième, de plusieurs insectes de la familles des cigales, ec rous exotiques; la neuvième, de punaises; er la dixième er dernière, de diprères de ‘Barbarie, parmi lesquels on distinguera’ des espèces des genres peu connus, volucella, cyrherea. Chaqueifigure feprésente l’insecte 4 grandeur naturelle et grossi, avec le dérail de ses parties. Plusieurs remarques importantes accompagnent les descriptions. RAI: Histoire naturelle des insectes, composée d’après Reaumur, Geoffroy, Degeer , Roesel, Linnée, Fabricius, etc., et rédigée suivant la méthode d'Olivier ; avec des notes , plusieurs observations nouvelles , et des figures dessinées d’après nature; par F. M. G. T. De Tienx, membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris. — 10 vol. pelit in-douze. — Paris. Deterville, rue du Battoir. On a réuni dans cet ouvrage, d’une manière concise, elaire et méthodique, rout ce qui a été publié jusqu’à ce jour sur les insectes. On a eu soin de choisir de préférence les faits d’un intérêt général, sans cependant négliger de faire connoître les travaux des entomologistes qui one eu pour objet de perfectionner la classification naturelle de ces animaux nombreux. On y fait l’histoire de presque tous ks genres, et d’un grand nombre d'espèces remarquables par quelques particularités. On a cherché sur-tour à mertre cette entomologie à la portée des personnes qui, occupées d’autres sciences , veulent acquérir suvcerte branche de l’histoire naturelle des çonnoissalices élémentaires. Bull. des Se. Tom, LIT. PL IV. 2 58 L LME ni il d fl + BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÈTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Pluyiôse, an 10 de laï République. ne HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Mémoire sur le Doum ou Palmier de la Thébaïde, par le C. Deuwrur. N°. 59. Parmi le petit nombre d’arbres que produit l'Egypte, on remarque deux palmiers; [nsr. mare l’un est le Dattier qui fournit abondamment à la nourriture des habitans ; l’autre est le Doum qui, en offrant aux autres végétaux un ‘abri sur les confins du désert, a étendu le domaine des terres cultivées. Ce n’est qu’au-delà de Girgé que le Doum s’est multiplié dans le Saïd. Cet arbre, suivant Bruce, croît aussi dans la Nubie; ce fait a été confirmé au C. Delille par les nègres de Sennar et de Darfour, qui viennent au Caire. Ce palmier, remarquable par ses branches bifurquées, étoit connu du tems de Théophraste ; il a été décrit avec la plus grande exactitude par cet ancien naturaliste sous le nom de Cucifera. Le C. Delille prouve évidemment que le Doum de la 1 hébaïde est le Cucifera de lhéophraste. Bruce l’avoit également pensé ; mais il dit que le noyau du fruit ressemble à celui de la pêche, ce qui n’est pas exact, et qu’il est entouré d’une pulpe amère, tandis qu’elle est douce et agréable au goût. Cette erreur vient de ce qu’il avoit observé le fruit avant sa maturité. Le C. Delille pense que le cycas ou cucas de ‘l'héophraste , espèce de palmier naturel à l'Ethiopie, ést le même que celui de la Thébaïde. Quoi qu’il en soit, Pockocke a donné dans ses voyages un dessein et une description assez exacte du fruit du Doum, qu’il nomme Paula T'hebaïca , et qu'il regarde comme le €uci ou Cucifera de T'héophraste. L’Ecluse et les Bauhins en avoient aussi parlé brièvement. — Le tronc du Doum a dix mètres de hauteur sur un de circonférence ; sa surface est revêlue d’anneaux parallèles, peu saillans, larges de trois centimètres , formés par l’impression de la base du peuole des feuilles; il se partage d’abord en deux branches dont les rameaux se bifurquent graduellement jus- qu’à trois ou quatre fois, et chacune des dernières ramifications est couronnée d’une touffe de vingt à trente feuilles palmées , divisées jusqu'aux deux tiers, longues de deux mètres sur un de large; elles présentent la forme d’un éventail circulaire obli- quement ouvert ; les divisions sont plissées, et vont en se rétrecissant de la base au sommet. On remarque, entre chacune, un filament qui les tenoit unies avant leur développèment : le petiole est demi-cylindrique, creusé en goutiière, de moitié plus eourt que la feuille, élargi à la base et formant une gaîne autour du tronc. Les fleurs sont dioïques et disposées en grappes sur un spadix partagé en longs rameaux de la grosseur du doigt. Le spathe se fend longitudinalement d’un côté lorsque les fleurs sont prêtes à s’épanouir; le spadix est revêtu d’écailles alternes, serrées, ui se recouvrent comme les tuiles des toits, et forment des spirales redoublées autour d rameaux. Les fleurs naïssent solitaires entre les écailles dont l'intervalle est garni de faisceaux de soie. Les mâles ont un calice à six divisions profondes ; les trois extérieures sont pelites, étroites , appliquées contre un pédicelle qui soutient les trois N°, XI. 5° Année. Tome IL L INsT, NAT, 82 intérieures; celles-ci sont ouvertes un peu plus grandes et plus épaisses. Les étamines, au nombre de six, ne dépassent pas le calice ; les filets sont réunis à leur base. Le calice des fleurs femelles est à six divisions presqu’égales ; il renferme trois ovaires supères , soudés ensemble, terminés chacun par un style surmonté d’un stigmate. Le fruit est une baie ovale couverte d’une peau mince et lisse qui entoure une pulpe jaune, d’une saveur mielleuse et aromatique , entremélée de fibres dont les intérieures sont très-serrées , et forment une enveloppe ligneuse autour d’une grosse amande cornée, blanchâtre, applatie à l’une de ses extrémités, pointue à l’autre bout où l’on remarque un enfoncement qui contient l’embriont). , Le tronc du Doum est composé de fibres longitudinales ; on le fend en planches dont on fait des portes dans le Saïd. Les fibres sont noires, et la moëlle qni se trouve entre elles est d’une couleur jaune ; les feuilles sont employées à faire des tapis, des sacs, des paniers : la pulpe du fruit est bonne à manger. Les habitans du Saïd s’en nourrissent quelquefois. On apporte au Caire un grand nombre de ces fruits, qu’on y vend à bas prix. Ils ont la saveur du pain d’épices : on en fait par infusion un sorbet assez semblable à celui qu’on prépare avec la racine de la réglisse, ou la pulpe des gousses du caroubier. Cette boisson passe pour salutaire ; l’amande en séchant se durcit et devient susceptible de poli : on en fait des grains de chapelet. D. C. CHIMIE. Sur le Colombium. Le minéral dans lequel ce métal a été découvert, fut envoyé de Massachusets parmi des mines de fer. Il est pesant, d’un gris sombre, ayant l’apparence du chromate de fer. Il n’est point attaquable par les acides : l’acide suliurique parvient cependant à y dissoudre un peu de fer. On le décompose avec le carbonate de potasse et l'acide murialique, que l’on fait agir alternativement. L’acide carbonique est chassé, l'acide murialique s'empare du fer, et la potasse se combine avec l'acide du métal : on l’en sépare par l'acide nitrique que l’on peut mettre en excès; et il se forme un précipité blarc, floconneux et abondant, qui es l’acide du metal. L’acide muriatique le dissout quand il est nouvellement précipité; lacide suifurique ne parvient à le dissoudre qu'a l’aide de la chaleur. l'acide mitrique ne s’ÿ combine point. Le prussiate de potasse donne un précipité vert-olive, et la teinture de noix de galles un précipité foncé couleur oraugée; le zine un précipité blanc. El est dissoluble dans les alkalis caustiques, et le précipité blanc reparaît par l’addiuon des acides. L’hydro-sulfure d’ammoniaque ajouté aux dissolutions alkalines, donne un précipité chocolat. L’ammoniaque ne se combine pas avec le précipité blanc. Les dissolutions acides et alkalines sont incolores. D'après ces propriétés, il paroît être un métäl acidifiable d’une difficile réduction, et diffèrent des métaux connus : on lui a donné le nom de Colombium. M. Hatchett est l’auteur de cette découverte, qui sera imprimée dans les mémoires de la société royale de Londres, 6 (Extrait du journal de Niccholson. ) HT. Extrait d’un mémoire du C. VAuquEziN, sûr un phosphate natif de fer, mélangé de manganèse. Ge minéral a une couleur brune-rougeâtre et une demi-transparence lorsqu'il est j {x1) Les CG. Jussieu er Desfonraines , qui ont rendu compte de ce mémoire à l’Ansricut national, ont fait remarquer que ce palmier a de grands rapports avec le genre Chamærops ; mais qu’il en diffère parce que son embryon ësttplacé au sommet de la graine, Et noh sur sbn côté. Cœrtrer, qui eh a décrit le fruit, en a fait Avec /raisoniun genre nouveau, ‘seus le! noin d'Hyphane; illnomme l’éspèce donc il’est ici question, A. coriacer, (Note des Rédacreurs. ) 83 divisé en petites lames; sa pesanteur spécifique est de 5,4509. Il se divise en lames qui ont un reflet brillant et comme chatoyant : il raye légérement le verre. Sa poussière est d’un gris jaune ; il se fond aisément au feu du chalumeau en émail noir, et n’exhale aucune odeur pendant celte fusion. Il se dissout promptement et sans effervescence dans lacide muriatique ; si l’acide est concentré il se forme des cristaux jaunes par le refroidissement : ils sont deliquescents, ont nne saveur piquante et atramentaire. L’alkool en précipite une matière blanche floconneuse sans saveur, l’akali volatil en précipite encore une portion; mais en versant un excès d’alkali cette matière jaunit. [acide ruuriatique peut dissoudre cette substance blanche, et il prend une couleur citrine; le prussiate de polasse y forme un précipité bleu-clair qui ne s’avive point à l’air, mais dont la couleur se reforce par les acides. Cette matière blanche mise en digestion avec de l’ammoniaque devient d’un rouge foncé ; la liqueur, en en dissolvant une partie, acquiert une couleur rougeître, et évaporée elle se prend en gelée et ressemble à du sang figé. Cette gelée lavée avec de l’eau distillée, lui donne la propriété de former, avec l’eau de chaux, un précipité abondant. Ces expériences ayant fait soupconner au C. Vauquelin que le minéral étoit un sel métallique , il en traita cent grains avec un poids égal de potasse causiique, dans un creuset d'argent : le résidu , lavé avec de l’eau disullée, a laissé un dépôt d’une couleur noire, dont le poids étoit plus considérable que celui du minéral employé, quoiqu'il ait été séché à une chaleur rouge. La liqueur fut reconnue pour uue combiuaison d'acide phosphorique et de potasse, el la quantité d'acide évaluée aux 0,27 du poids du ininéral. Le dépôt, traité par l’acide muriatique laissa dégager une quantité considérable d'acide muriatique oxigéné, et fit soupçonner la présence du manganèse ; en effet, l'acide acéteux en sépara 32 parties, exemptes de fer après plusieurs évaporations suc= cessives. Le résidu étoit de l’oxide de fer. La présence du manganèse explique l’augmentation de poids du résidu : ce métal, selon le C. Vauquelin, est probablement combiné avec l’acide phosphorique dans un état d’oxigénation peu considérable, et il absorbe de l’oxigène dans l’atmosphere, quand il est séparé par l’alkali de sa combinaison. L’acide nitrigne fournit un moyen de séparer le manganèse, à raison sans doute de son foible degré d’oxigénation; il le dissout, er il reste au fond de la liqueur une poussière blanche qui n’est que du phosphate de fer; la liqueur ne retient que de l’oxide de manganèse sans acide phosphorique. Le C. Vauquelin pense que dans ce dernier cas l’acide phosphorique se reporte sur l’oxide de fer à mesure que le manganèse le dissout, et que dans l’état naturel il est à l’état de sel triple. Il se fonde sur ce que les proportions du minéral se sont toujours trouvées les mêmes dans ses différentes expériences, et sur ce que le phosphate de fer neutre et l’oxide de manganèse à l’état où il se trouve dans cette mine, étant de couleur blanche , le minéral ne devroit point avoir de couleur brune. j Il établit ainsi les proportions constituantes : Oxidet de fer HR ITR LUR EST Oxide de manganèse.......... 42 Acide phosphorique........... 27 Eu 100 I observe que si la combinaison triple n’est pas réelle, le minéral présente au moins un fait nouveau, savoir : l'existence de l’oxide de manganèse au minimum d’oxidation. Il pense que ce minéral peut être utile aux fabriques de poteries, par les belles couleurs noire, brune et violette qu’il donnera aux vernis, sans exiger une grande quantité de fondant. H. V. C. D. L 2 Soc. PHILON, Soc PIILOMs 84 PHYSIQUE. Sur les instrumens propres à mesurer les angles sur le terrein. Le C. Pictet a rapporté d'Angleterre des instrumens pour mesurer les angles sur le terrein. le ce nombre est un petit théodolite , parfaitement bien exécuté , et d'environ 6 centimètres de. rayon. Cet instrument , qui n’est peut-être pas encore biex connu en France , consiste principalement dans un cercle entier. Perpendiculairement au plan de ce cercle, et sur son centre, s'élève un axe aulour duqüel tourne un are qui porte à son extrémité une alidade garnie d’un vernier, Servant à marquer les divisions sur le limbe de l’instrument. Cet arc, divisé lui-même en degrés, porte sur son centre une lunette mobile, accollée avec une alidade garnie d’un vernier. Quand l’instrument est placé horisontalement , on peut d’abord fixer l’alidade de l’are vertical sur le zéro de la division du cercle entier , et faire mouvoir ensuite tout l'ins- trument pour amener la lunette dans le plan vertical, passant par le premier objet. En pointant la lunette sur cet objet, on aura d’abord l’angle que le rayon visuel fait avec le plan horisontal. Détachant ensuite l’alidade de l'instrument, on fera venir la lu- nelte dans le plan vertical du second objet, sur lequel on la pointera : l’arc parcouru sur le cercle entier donnera la mesure de l’angle réduit au plan horisontal. Il est facile de voir qu’on peut prendre la derniere extrémité de cet arc pour le zéro de l'instrument, et recommencer l'opération à partir de ce point, on aura le double de l'angle. En le multipliant ainsi on diminue l'erreur de la division, et l’on n’a rien à craindre de l'erreur du centre, parce qu’on mesure à-la-fois les deux angles opposés au sommet. Le théodolite réduit à de petites dimensions comme celui dont nous parlons ici, est bien supérieur, pour l’exactitude et la commodité, aux plus grands graphomètres, et coûte moins. Si l'usage s’en répandoit pariui ceux qui opèrent sur le terrein, nos artistes en exéculeroient sûrement avec précision et économie. Îl faudroit aussi subs= tituer au gcnouil, les mouvemens horisontaux et verticaux séparés ; car il est très- difficile de placer avec exactitude dans un plan un instrument à genouil. Les anglais ont cherché à diminuer autant qu’il étoit possible le volunre des ins- trumens à mesurer les angles ; ils en ont un assez pelit pour mériter le nom de sextunt à tabatiére. A seroit facile de les imiter en ce point, si l’on pouyoit persuader à tous ceux qui s'occupent de géodésie, que le plus mauvais cercle entier, de 5 à 6 cen- timètres de rayon, n’eti-1l que dés alidades à pinules, vaut mieux que la boussole, sujette a tromper des qu'il se trouve dans le voisinage quelque corps ferragineux, ou ue la chappe de l’aiguille frotte sur le pvot, et peu propre, lors même qu’elle est bien ne à donner les angles avec précision, à cause des oscillations de l’aiguille, dont il faut toujours estimer le milieu. ASTRONOMIE. Ccres FErpINANDEA , ou Astre nouveau decouvert le 1*. Janvier 1801, par Joseph Piazzr, directeur de l’'Observ. Roy. de Palerme. Extrait de la dissertation italienne publiée par cet astronome , et du journal allemand de Zach. Novembre 1801. J. Piazzi, occupé depuis neuf ans d’un grand catalogue d’étoiles, se préparoit, le 1°”. Janvier 18ot, vers 9 heures, à observer à la lunette méridienue la 87° éloile du eatalogue zodiacal de Lacaille , lursqu’il appercut, à peu de distance de cette étoile, une autre étoile plus petite et de huitième grandeur environ, dont la coeur éloit comme celle de Jupiter : il l'observa sans y faire une attention plus particulière. En l’obseryant. : ! 85 les trois jours suivans, il remarqua un petit changement , tant en ascension droite qu’en déclinaison, qu’il attribua d’abord à queique erreur dans les observations; mais dès le troisième jour il en reconnut la réalité. Avant de parler de sa découverte, il voulut s’en assurer encore davanlage. Du 4 au 9 le ciel fut couvert; le 10, le petit astre se montra, maïs au milieu de plusieurs étoiles d’entre lesquelles il n’étoit pas possible de le distinguer. Piazzi les observa toutes, pour ne pas manquer la véritable, qu’il reconnut en répétant le 4 les observations du 10. I desiroit fort observer le nouvel astre avec soin et hors du méridien; mais il ne put le reconnoître, ni avec une lunette de nuit, ni même avec une lunette achro- matique de 4 pouces d'ouverture, Nicolas Caccialori son adjoint, et Nicolas Cariotti ne furent pas plus heureux, quoique pourvus tous deux d’une excellente vue et d’une connoïssance suffisante du ciel. Il fallut donc se contenter des observalions faites au méridien. Piazzi prenoit la hauteur au cercle entier dont la lunette grossit 50 fois, tandis que Cariotti observoit le passage à la lunette méridienne qui grossit 80 fois. Ïls continuérent ainsi jusqu’au 11 Février , et obtinrent 21 observations complètes, et trois ascensions droites, sans déclinaison. L’astre n’étant plus visible au méridien , Piazzi vouloit l’observer dans d’autres ver- ticaux avec son instrument qui donne les azimuts et les hauteurs ; mais étant tombé malade le 13 Février, ce projet ne put avoir d’exécution. Piazzi chercha d’abord une orbite parabolique d’après trois observations ; cette orbite ne représentoit pas le cours observé de l’astre. Une seconde parabole n’eut pas un meilleur sort. Il essaya deux cercles : un avoit pour rayon 2,7067, l’autre 2,6862 ; ils réussirent beaucoup mieux. Il ne crut pas nécessaire, pour le présent, de chercher une orbite elliptique. L'élongation du nouvel astre, au tems de sa station, donnoit pour rayon du cercle 2,9552, ce qui pourroit faire soupçonner que l'orbite est réellement elliptique, et V’excentricité considérable ; cependant les observations, en général, paroissent indiquer une excentricité très-pelite. ans Avec le rayon 2,6862, la révolution sera de 5,03; le. diamètre à la distance moyenne de la terre au soleil , environ 19”; le volume, + de celui de la terre ; Yinclinaison de l'orbite, 16° 51! 12°, Oriani , Bode et de Zach , ayant eu communication de quelques-unes des observations de Piazzi, calculèrent des orbites, et trouvèrent des cercles peu différens de celui de Piazzi. Burckhardt, après avoir essayé des paraboles et des cercles, détermina une ellipse dont l’excentricité étoit petite; et pour faciliter la recherche du petit astre, il composa une éphéméride des positions qu’il devoit avoir en Fructidor, Vendémiaire et Frimaire. Zach publia une éphéméride semblable pour les mois de Novembre et Décembre : on y voit le degré de clarté que doit avoir pendant ces deux mois le nouvel astre, et ce degré est exprimé en parties décimales, de la clarté qu’il avoit au tems de la découverte où Piazzi et Cariotti le jugèrent semblable aux étoiles de 7 à 8° grandeur. Quelques astronomes allemands avoient proposé de donner à cet astre le nom de Hera (nom grec de Junon ); Piazzi l’a appelé Ceres Ferdinandea , en l'honneur de la Sicile et de son roi Ferdinand. Malgré le secours des éphémérides, on n’a pu encore retrouver Ceres, quoique les astronomes de. tous les pays se soient occupés de cette recherche , il est vrai que le tems est bien peu favorable. Elle passe au méridien vers 5h + du matin; la longi- tude géocentrique est 51 18°, et la latitude 11° +. L’orbite elliptique de Burckhardt donne les longitudes géocentriques plus fortes de 2 et 5° que l'orbite circulaire. On n’est donc pas sûr de la position géocentrique à plusieurs degrés près , et il y a tant d'étoiles de 7 à 8° grandeur, qu’il sera très-difficile ; Écoze DE Mép. 86 de la reconnoïtre, d’autant plus qu’en ce moment elle n’a guère que les deux tiers de l’éclat qu'elle avoit au tems de la découverte, ( Cet article est dû au C. Delarnbre. ) IN. B. Depuis que cet article est imprimé, Burchardt a annoncé dans une note Pré= sentée à l’Instilut, que la planète découverte par M. Piazzi avoit été retrouvée le 11 Nivôse, an 10 (1° Janvier 1802), par M. Olbers, astronome observant à Bremen. Elle étoit alors à-peu-près dans l’endroit où on l’aitendoit, d’après plusieurs éphémé- rides calculées par M. de Zach. Elle faisoit ce jour-là, avec deux petites étoiles dont la position se trouve dans l'Histoire Céleste de Lalande , un triangle rectangle qui changea de forme le lendemain, et fit ainsi remarquer le nouvel astre. Ayec une lunette qui grossit 106 fois, il ne paroît que comme uue étoile de la 8° s e = . . 5 ou 9° grandeur. Son orbite est elliptique, et se trouve placé entre ceux de Mars et de Jupiter; en voici les élémens , suivant M. Gauss : Époque en 1801.. DNS CNE AI Abhalies Aero 0 MEre ANSE NEC ES Street DIN 0 44 Enclinaison ....... 10 36 5 Distance moyenne 2,7675 excent. 0,0825 de la distance moyenne. Equation du centre O MAT \ Révolution 1681 jours ou 4 ans et 7 mois environ. Mouvement diurne hél. et tropi. 12! 5o/,914. Les astronomes français Méchain et Delambre viennent de retrouver cette planète, et l’ont déja observée plusieurs fois. PATHOLOGIE. Observation sur une fistule de l’estomac , par laquelle on voyoit l’intérieur de ce viscère, par les CC. Convisarr et Leroux, Professeurs de Clinique. La femme qui fait le sujet de cette observation, a vécu plus de six mois à l’hospice de l'Unité, où elle est morte. Le C. Leroux en a recueilli l’histoire, qu'il doit publier dans le journal de Médecine, dont il est l’un des rédacteurs. Les faits suivants en sont extrails. Cette femme se laissa tomber , à l’âge de vingt ans, sur le seuil d’une porte qui frappa rudement la partie inférieure gauche du thorax et de l’épigastre. Quinze jours après sa chüûte, elle réprit ses travaux , quoiqu'il lui resta une douleur constante dans la région sur la quelle le coup avoit porté. Cette douleur dura pendant près de dix- huit ans ; elle obligeoit la malade de marcher un peu courbée, inclinée à gauche, tenant la main/sur le flanc, où elle ressentoit des tiraillemens. Ce fut vers la fin de cet intervalle qu’il se manifesta, au lieu douloureux, une tumeur oblongue , dont le plus grand diamètre étoit de plus de 005. Vingt-un jours après , pendant un vomissement , il se fit une ouverture par laquelle l’eau que venoit de boire la malade s’échappa. Cette femme fut alors très-soulagée : elle fermoit la fistule avec une compresse , au trayérs de laquelle il s’échappoït cependant une cer- taine quantité des liquides de l’estomac. Au bout de huitimoïs, les alimens sortirent par la fistule, mais en produisant de la douleur. Les bords de la plaie devinrent rouges. L'ouverture s’aggrandit insensiblement, Elleravoit, à la troisième année, 0019 Ë g de long sur ooto de large , et elle étoit située à l’extrémité antérieure de la neuvième et de la dixième côte. Celle ouverture s’aggrandit encore pendant deux ans : alors elle cessa de s’élargir. 1 Huit ans après l’ouverture de la fistule, cette femme, alors âgée de quarante-six ans, fit en voiture et sans inconvenient un voyage d'environ quatre-vingt lieues pour venir à Paris, où elle fut reçue à l’hospice de la Charité. La fistule étoit ovalaire ; son diamètre vertical étoit de 004 et s’étendoit du bord inférieur du cartilage de la septième côte jusqu’à la hauteur de l’extrémité osseuse de la dixième ; l’autre diamètre étoit d'environ 00% en dedans et de 002 en dehors : il correspondoit à la dixième côte. Les bords de l’ouverture étoient entièrement d’une belle couleur vermeille, Toutes les parties cartilagineuses , comprises dans le trajet de la fistule, étoient entièrement détruites. 3 On voyoit, par la plaie, l’intérieur de l’estomac ridé de plis longitudinaux et enduit d’une mucosité luisante. Lorsque cette femme introduisoit des alimens dans sa cavité, on les voyait descendre, à chaque mouvement de déglutition, en un cylindre suivi et précédé d’une certaine quantité d’air. Mais ces mêmes alimens sortoient presqu’aussitôt au-dehors par une sorte de mouvement péristaltique , produit par des plis transverses qui rentroient les uns dans les autres, a-peu-près comme l’anus des jumens. Tous les jonrs, trois à quatre heures après ses repas, la malade donnoit issue aux alimens avec lesquels il s’échappoit beaucoup de gaz Elle y étoit sollicitée par un sentiment de malaise et d’anxiété. On avoit essayé en vain des obturateurs. Elle avoit préféré de continuer à fermer l’ouverture avec une compresse pliée en plusieurs doubles, qu’elle y tenoit assujettie avec la main lorsqu'elle marchoït. Tous les soirs elle lavoit son estomac avec une pinte et demie de liquide ; puis elle se couchoit et dormoit assez bien. Elle n’alloit à la selle qu’une fois par décade, et rendoit des matières dures , jaunâtres , en petite quantité. Tel étoit l’état de cette femme , lorsqu'on commença à faire quelques expériences sur les matières qui sortoient de l’estomac. On exanrina d’abord chimiquement un liquide filant et mousseux qui se trouvoit tous les matins dans l'estomac el qui pouvoit être regardé comme du suc gastrique. Quatre tentatives donnèrent pour résultat la certitude qu’il y avoit entre ce suc et la salive la plus grande analogie. On fit aussi des expériences sur les alimens de cette femme, et comparativement en prenant une certaine quantité de ceux qu’elle avoit gardés trois heures dans l'estomac , et un poids égal de substances semblables qu'elle n’avoit pas avalé ; on reconnut dans les premiers la formation d’une certaine quantité de gélatine ; d’une matière qui a les plus grands æapports avec la fibrine; une augmentation des muriates de soude et des phosphates de soude et de chaux. Ces expériences avoient élé discontinuées , et on se proposoit de les reprendre Jors- qu'une maladie aiguë enleva cette femme au bout du troisième jour, six mois après ‘son entrée à l’hopital. - A l'ouverture du cadavre , on trouva tous les viscères abdominaux dans l’état ordi- maire. L’estomac avoit contracté des adhérences avec les parois de l’abdomen , sans aucun bourrelet. La fistule étoit située à sa face antérieure , à sept travers de doigt du cardia et à quatre du pylore.-Ce viscère paroissoit d’ailleurs avoir conservé ses dimensions et sa figure ordinaire. Le poulmon gauche ou celui du côté malade, avoit contracté des adhérences. Il étoit plus ferme dans son tissu, et recouvert dans une partie de sa surface par une couenne inflammatoire. C, D. 68 OUVRAGES NOUVEAUX. Fistorical and anatomical description of a doubt- ful amphibious animal of Germany ;_ etc. — Description historique et anatomique de l'animal nommé par Laurent, Proteus ANGuINUS; par C. Scaræelsers, de Vienne. Extrait des T'ransact. philos. — Londres. 1801. — 24 pages in-4°. et 2 gravures. IL y a'en Carniole plusieurs lacs, dont le plus célèbre est celui de Czirnitz, et qui sont remarquables pour les physiciens par la manière dont ils se remplissent et se vuident d’eau à des époques fixes. L'un d’eux, celui de Sittich, est le seul lieu connu où l’on aic trouvé l'animal qui fait le sujet de ce mémoire, encore y est-il bien rare. L'auteur n’en connoît que trois individus, dont un avoit déjà servi, en 1768, de sujer à la des- cription imparfaite de Laurenti. Scopoli en avoit eu un ou deux autres, d’après lesquels il ft sa description en 1772. Laurenti et Scopoli le regardent comme un animal parfait; Linnæus demande si ce ne seroit pofnt un tétard : Herrmann er Schneider l’afirment, et blâment Linnæus d’avoir hésité. ; à Le baron Zoïs, gentilhomme carniolien, qui l’a observé , dit qu’il lui a trouvé dans l’estomac plusieurs petits fimaçons d’eau, mais qu'ayant voulu en donner à ceux qu’il a eu en vie, ils les ont refusés , ainsi que toute autre nourriture. Cet animal est paresseux; il marche peu, et ne fait que ramper sur le fond du vase où*on le tient, mais il nage assez bien. Jamais M. Zoïs ne lui a vu rendre d’œufs. Son cri ressemble au bruit du piston d’une seringue. En vie, il est couleur de chair; mais ses branchies sont rouges. Sa longueur est de 8 à 13 pouces; sa rêre a r pouce 3 quarts; son museau ressemble un peu au bec d’un canard. La mâchoire supérieure est plus large que l’autre; routes deux sont armées d’une rangée de crès-perites dents aigues. On ne voit ni narines , ni oreilles, ni apparence d'yeux; mais ces derniers se retrouvent sous la peau. La langue est large, et libre à sa pointe seulement : on voit sur sa base une petite glotre. Aux côtés de l’occiput sont trois branchies ranufiées semblables à celles des larves de salamandre, entre lesquelles sont des trous qui donnent dans l’arrière-bouche. Le tronc est cilindrique et long de 6 pouces et demi. Les pieds de devant ont 1 pouce de long, et se divisent en 3 doigts, sans ongle, dont celui du milieu est le plus long ÿ ceux de derrière sont un peu plus courts er n’ont que ae doigts. La queue est longue de 3 pouces et demi, et comprimée. Le foie va du thorax au bassin : il est gris, tacheré de noir, er se divise en $ lobes. Il y a une grande vésicule du fel. Le cœur est entre les pieds de devant , et n’a qu'un ventricule et une oreillette. Deux poumons semblables à ceux des salamandres, c'est-à-dire, en forme de longs tubes minces et simples, se terminent chacun par une dilatation vésiculaire. L’estomac est bien distinct, fort épais et coriace. L’inrestin grêle fair 3 plis avant de se terminer au rectum. La rate est longue et étroite; le pancréas également, Les reins sont très-longs, fort étroits en avant, et s’élargissanc vers l’anus où ils débouchent. M. Schreibers croit aussi avoir vu des craces d’ovaires, mais il ne le dit qu'avec doute. Il n’y a ni côtes ni sternum. ( IL est clair que cet animal est fort voisin de la sirène, dont nous ayons parlé dans un de nos précéders numéros. Nous croyons que c’est ici l’occasion d’annoncer que le C. Michaud 2 rapporté de la Caroline , une salamandre qui ressemble parfaitement à [a sirène, excepté qu’elle a 4 pieds, et qu’elle n’a que des cicatrices à l'endroit où la sirène a des branchies. Est-ce une sirène à l’érat parfait ? A l'égard de ce protée, M. Schreibers assure qu'on n’a encore découvert aucun animal que l’on puisse regarder, comme cette espèce à l’étar parfait; mais cela n’est pas étonnant, si l’on fait attention à sa rareté. SV Mémoires de la Société médicale d'Émulation, séante à l’École de Médecine de Paris, pour l’an 8 de la République. — Quatrième année. — 1 gros vol. in-8°. de plus de Goo pages. — Paris. Richard, Caille et Ravier. Les mémoires contenus dans ce recueil sont précédés de l'éloge historique de Louis Galvani , par le C. Alibert, secrétaire général de la sociéré. En histoire naturelle, on y trouve l’exposition d’un système conchyologique tiré des animaux et du test des coquillages, par le C. Daudebarc=« Ferrussac; et une dissertation latine de B/umenbach de ornithorynchi paradoxi fabricé ; une autre de Fontana, sur l’ipomæa hispida , et quelques autres plantes de a famille des liserons. Les mémoires de médecine sont une dissertation sur les fièvres rémittentes qui compliquent les grandes plaies , par Dumas ; de la fièvre ec de son traitement en général, par Reich ; sur une maladie glandulaire de Bardade, par le docteur Hendy ; sur une dépression épigastrique causée par l’hystérie, par Ranque ; sur un cas particulier de satyriasis, par Roni. En chirurgie: sur les corps étrangers arrêtés dans l’œsophage, par Sie aîné ; sur l’hémorrhagie, après l'opé- ration de la taille latérale, par Richerand ; sur la manière de construire les bandages herniaires, par Chamseru. En physiologie : un mémoire sur appareil urinaire, par Richerand; sur le caractère apparent ou réel des kermaphrodites, par Pinel, erc. Ç. B. BULLETIN DES SCIENCES, œxrsret PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. N°6. PARIS. Ventôse, an 10 de la République. EP © HISTOIRE NATURELLE, BOTANIQUE. \ Mémoire sur l'anatomie vegetale, par le ©. Mrrser. Tous les végétaux sont formés d’un tissu membraneux qui varie par sa forme et Insre mare sa consistance non-seulement dans les espèces différentes, mais encore dans le même individu. On n’y trouve jamais de véritables fibres ; les filets auxquels on a donné ce nom, ne sont que des membranes qui se déchirent en lanières longitudinales ; le tissu membraneux, quoique continu dans toutes ses parties, forme deux espèces d'organes différens : le tissu cellulaire et le tissu tubulaire. Le tissu cellulaire est une membrane qui se dédouble en quelque sorte pour former des vuides contigus les uns aux autres; ces vuides, lorsqu'ils n’éprouvent pas de Des étrangère, offrent une coupe hexagonale, maïs lorsqu'ils sont plus pressés ’un côté que de l’autre, ils prennent la forme de parallelogrammes ; les membranes des cellules sont percées de pores dont l’ouverture n’a pas ;&. de millimètre, el qui servent à la transfusion des sucs. La paroi extérieure du premier rang de cellules, forme l’épiderme qui, considéré de cette manière, ne doit plus être compté pour une membrane distincte. Le tissu cellulaire se trouve dans les parties charnues des plantes, dans les fruits sucaulens, l’écorce , l’embrion , ete, Le tissu subulaire comprend deux sortes de tubes, les grands et les petits. Les grands tubes sont des ouvertures ménagées dans le tissu cellulaire , et n’existent que parce qu'il y a une lacune dans Jes membranes; on n’en voit jamais dans les champignons , les lichens er les fucus ; ils occupent le centre des filets ligneux dans les monocotyledones ; ils sont répandus souvent comme, au hasard dans le bois des dicotyledones ; quelquefois aussi ils y forment des grouppes réguliers ou sont rangés en zones concentriques. On peut distinguer quatre espèces de grands tubes ; 1°. Les tubes simples. Leurs parois sont entières, c’est-à-dire sans pores ni ‘fentes; ils contiennent les sucs propres et sont plus nombreux dans l’écorce que dans aucune autre parlie. 2°. Les tubes poreux. Leurs parois sont criblées de petits pores comme les mem- branes du tissu cellulaire ; ces pores y sont distribués en séries régulières et parallèles; ‘leur usage paroît le même que celui des tubes simples. À 3°. Les fausses trachées. Ces tubes sont coupés transversalement de fentes parallèles ; ce sont des tubes poreux, mais dont les pores sont plus grands que dans l’espèce précédente. Ils se trouvent dans les bois moins durs, et en particulier dans les mono- colyledones. : ÿ 4. Les trachées. Ce sont des tubes formés par un filet tourné en spirale de droite à gauche. On les observe dans toutes les parties molles des végétaux. Les trachées du butome ombellé, présentent un phénomène singulier : c’est qu’une fois déroulées, elles ne se contractent plus, La distinction de ces quatre espèces de tubes n’est point rigoureuse ; ainsi le butome offre dans le même tube les pores des tubes poreux, les fentes des fausses uachées et les spirés des trachées. Ce sont ces tubes que le C. Mirbel nomme tubes mixéese N°, XIL #4 Année. Tome IL M S0€. PHILOM: go Les petits tubes sont composés de cellules unies les unes aux autres, comme celles qui composent le tissu cellulaire, mais qui, au lieu de se dilater également dans tous les tems, sont extrêmement allongées et forment des tubes clos par les extrémités ; leurs paroïs sont souvent poreuses. Les petits tubes ne sont pas encore développés dans Vembryon. On les observe à la circonférence ou au centre de certains lichens ; placés autour des grands tubes, ils forment les filets ligneux des monocotyledones, et dans les dicotyledones placés autour de la moëlle et des grands tubes qui l’environnent, ils forment les couches ligneuses. Souvent ils remplissent et obstruent l’intérieur des rands Lubes. 3 Le C. Mirbel désigne, par le nom de Zacunes , des vuides réguliers et symétriques formés dans l’intérieur des végétaux par le déchirement des membranes. On ne les voit que dans les plantes dont le tissu est lâche. Elles affectent dans les prêles une extrême régularité ; l’une plus grande que les autres forme un tube au centre de Ja tige; deux rangées de lacunes plus petites entourent le tube central ; dans les feuilles des monocotyledones , les lacunes sont coupées de cloisons visibles à l’œil nu , qui ne sont que le tissu cellulaire ramassé de distance en distance. Peut-être les grands tubes commencent-ils toujours par être des lacunes. On ne peut appercevoir de glandes dans les végétaux, mais on peut s#pposer qu’il en existe dans les membranes, puisqu'elles élaborent des sucs. Peui-être tes bourrelets opaques qui entourent les pores et l’orifice dès grands tubes, sont-ils glanculeux. Les pores sont de petites ouvertures pratiquées dans les membranes. Un en peut distinguer trois espèces. 1°. Les pores 2nsensibles. On n’a jamais pu les appercevoir ; ils sont les organes de la transpiration insensible. 2°. Les pores allongés. Ce sont les organes décrits par le C. Decandolle , sous le nom de pores corticaux. Ils se trouvent sur l’épiderme des parties herbacées. Ils servent à la transpiration et à l’absorplion des fluides. Chacun d’eux répond à une cellule. Voyez Bull. n°. 44, p. 156. 3°. Les pores glanduleux. Ce sont des ouvertures bordées de bourrelets épars , opaques , inégaux ; ils sont placés à l’intérieur et quelquefois a l’extérieur du végétal. Il y en a de très-peiits, et d’autres plus grands formés peut-être par la réunion des prenuiers. Toutes les parties du végétal, sont originairement mucilagineuses ; ainsi l'embryon n'offre d’abord qu'un mucilage assez semblable à la glaire de l’œuf. Ce mucilage se retrouve sur l’aubier et la cavité de la moëlle , dans les dicotyledones ; il est place autour des filets bigneux dans les monocotyledones. C’est dans ce mucilage que se développent le tissu cellulaire et le tissu tubulaire ; embryon tient à la plante mère par un cordon ombilical, lequel a une organisation propre ; les sucs arrivent à l'embryon dans des directions déterminées par la structure du cordon ombilical, et déterminent. une structure analogue dans le mucilage de l’embryon. ‘l'elle est la manière dont le C. Mirbel essaie de rendre raison de l’organisation végétale , quoiqu'il en sente que toute théorie est loin d’expliquer les phénomènes qu’otfrent les êtres organisés. D. C. Notice sur l’agriculture des environs d’Alicante, par J. P. Picrer. Le terrein des environs d’Alicante est en général léger; dans les endroits élevés il est presqu'uniquement formé par les débris de montagnes rocailleuses et calcaires, tandis que dans les vallées on trouve un sol sabloneux, avec des lits d’argile et de marne; mais dans un climat aussi chaud, cette différence dans la nature du terrein est moins importante pour la culture que celle qui résulte du degré de sécheresse ou d'humidité du sol, aussi le C. Pictet a-t-il décrit séparément la culture des terreins secs et celle des lerreins arrosés. L'arbre le plus exclusivement réservé aux terreins secs est lAmandier à coque dure ou molle : il y fleurit en Pluviôse. Les écorces vertes des amandes s’emploient dans les fabriques de savon , à cause de l’alkali qu’elles contiennent. On y cultive encore le Caroubier, dont le fruit sert à nourrir les mules, et la variété gt d'Olivier qui porte de petites olives noires : leur huile est de mauvaise qualité, parce qu'on laisse les olives entassées pendant long-tems avant de faire l’huile. Le Dautier s’élève.à Alicante jusqu’à la hauteur de 20 mètres; mais ses fruits sont inférieurs en qualité à ceux de Barbarie. Les feuilles de cet arbre sont employées à ur usage assez singulier : on les fait étioler, puis les prêtres bénissent ces feuilles blanchies et les vendent aux particuliers, qui les placent sur les balcons de leurs maisons ; comme préservatifs de toute espèce de danger. Ces feuilles étiolées s’exportent même pour l'Italie. On emploie à cet usage les dattiers mâles ou stériles. En Gernrinal on grimpe à leur cime; on redresse les feuilles extérieures qui ZOOLOGIE. Description d’un nouveau genre de poisson , de l’ordre des abdominaux, par le C. E. Grorrroy, professeur au Muséum d'Histoire naturelle. On connoît en Egypte, sous le nom de Bichir, un poisson qui se rapprocheroit assez du cayman , esox osseus, à ne consulter que son port, ses tégumens, la grandeur “et la solidité de ses écailles; maïs il en diffère, ainsi que du reste des abdominaux, par ses nageoires pectorales et ventrales placées à l’extrémité de bras, par le nombre et la forme de ses nageoires dorsales, par une organisation assez curieuse des branchies, et par une singulière disposition de son canal intestinal. Ses nageoi:-s pectorales terminent l'extrémité de véritables bras, puisqu'on compte à l’intérieur de ceux-ci les mémes osselets que dans les mammiftéres , a cette différence près, qu'ils sont réunis dans les adultes, et tout-2-fait comprimés. Les nageoires ventrales n’ont pas une analogie aussi marquée avec les extrémités des mammifères : le membre , comparativement à la nageoïire, est extrémement court. La queue et sa nageoïire sont d’une briéveté remarquable, tout au plus égales au sixième de la longueur totale; et comme la iête n’a guère plus de longueur, l'animal paroït presqu’entiérement formé par un long abdomen. Il y a de 16, 17 à 18 nageoires dorsales ; le premier rayon de chacune est une pièce solide, transyersalement comprimée, et terminée par deux pointes. De sa face postérieure naissent vers le haut 4 à 5 petits rayons cartilagineux, qui soutiennent une membrane assez étendue; le nombre de ces rayons osseux correspond à celui des vertèbres dorsales, avec cette singularité très-remarquable, que l’apophise épineuse de chaque vertèbre est terminée par une tête sur laquelle s'articule le premier rayon des nagéoires. Ces premiers rayons ne sont pas pour cela privés de leurs apophises tutrices, mais devenues inutiles par cet arrangement, elles sont beaucoup plus petites que d’ordinaire, et engagées sous la peau dans le tissu cellulaire : ce n’est plus que le rudiment de ce qui, dans les autres poïssons, existe avec plus de développement. L'ouverture Dern est très-considérable, cependant on n’apperçoit aucun vestige de rayons branchiostèges : ils sont remplacés par une longue plaque osseuse. La mem brane branchiosiège ne peut ainsi ni se plisser, ni se déployer à volonté ; elle est toujours également étendue, ce qui a rendu nécessaire une organisalion propre au Bichir. La tête est recouverte d’une grande plaque, composée de six pièces, loutes articulées ensemble. Cette espèce de casque se trouve séparé de l’opercule par une bande co:posée de pelites pièces quarrées. Vers le milieu, la plus longue de ces pièces est libre par un de ses bords : c’est uue espèce de petite portière ou de soupape que l’eau soulève pour s'échapper de la cavité de la bouche, dans lé tems que l’animal ferme son ouverture branchiale. Les mâchoires sont garnies d’une double rangée de dents fines égales et assez rap- prochées ; la cavité de la bouche remplie d’une langue libre, charnue et lisse; la lèvre inférieure ornée de deux petits barbillons. N°. I”. 6°. Année. Tom. HI. 4vec une planche F. N ee IN°. Gx. Soc. PHiIcow. Soc. pIrILOM, 98 Le verd de mer est la couleur générale du Bichir; le ventre tire un peu sur le blanc sale : celte couleur est relevée par quelques taches noires, irrégulières, plus nom- breuses vers la queue que vers la tête. . Le Bichir n’a guère plus de 5 décimètres de longueur; on trouve dans le tableau suivant le nombre des rayons de ses diverses nageoires. ! - B. 1. D. 16, 17 ou 18 N. Dorsales, P. 32, V. 12, A. 15, C. 10. Le canal intestinal rapproche le Bichir des squales et des raies. Un œsophage assez spacieux donne naissance à un estomac plus rétréci, allongé, et de forme conique. L’intestin sort de la partie supérieure de cette poche : il est d’abord légèrement arcqué, et se rend ensuite droit à l’anus; il est pourvu d’un cœcum très-court; l’intérieur du canal intestinal est remarquable par une large duplicature de la membrane interne : elle chemine en spirale , de manière à former par ses différens replis, autant de cellules qui arrêtent le cours des alimensÿ et prolongent ainsi leur séjour dans le canal intestinal. Les vessies natatoires sont au nombre de deux, inégales, flottantes, presque cylin- driques : la plus grande occupe toute la longueur de l’abdomen; elle communique avec l’œsophage par une large ouverture qu’une espèce de sphincier ferme au besoin; le foie, etc. : ’ ' Les habitudes du Bichir ne t pas connues : il est très-rare dans le Nil. Je n'insisterai point sur ses räpports naturels; ce que je viens de faire: connoître de son organisation, me paroit suffisant pour prouver que le Bichir n’a guère d’autres rapports avec les poissons abdominaux, que la position respective de ses nageoires pectorales et ventrales, et que d’ailleurs il en diffère assez pour devoir être considéré comme un étre isolé ,.et comme dans cet état d’anomalie que les naturalistes ont coutume de désigner sous le nom de genre nouveau ; en conséquence, j’établis ce genre ainsi qu'il suit : POLYPTÉRE. Can. ip. Un seul rayon branchiostège ; deux évents , un grand nombre de nageoires. Pouyprère Bichir. — Pl. V, fig 1. S'ur une nouvelle espece de T'estacelle, par le C. Faure-Bicuer, de Crest, département de la Drôme. Les CC. Cuvier et Lamarck ont nommé Tesracelles , des limaces qui portent une petite coquille sur l'extrémité postéri ure de leur corps, et qui avoient été décrites par plusieurs naturalistes, notamment par Favanne. L'espèce observée par l’auteur est nue, de la longueur de sept à huit centimètres : elle a quatre tentacules. L'ouverture de ses organes de la générotion, au lieu d’être près du col, se trouve vers l’extré- milé postérieure supérieure, où elle est recouverte par une pelite coquille plate et solide, pourvue d’un demi-tour de spire et d’une saillie intérieure à la lèvre gauche, au-dessous de cette spire. Elle ressemble à un petit ormier d’Adanson (oreille de mer, alyotis) qui ne seroit pas percé de trous : on pourroit encore mieux la comparer au sigaret. Cet animal vit habituellement dans l’intérieur de la terre, où il s’enfonce jusqu'a un mètre et plus, suivant les saisons. Il ne vit point de végétaux frais ou pourris, comme les limaces : il fait sa nourriture habituelle des lombrics, qu'il suce et avale entiers, ainsi que les serpens qui ont saisi un animal plus gros qu'eux. Ce qu'il y a de particulier , c’est qu’il ne continue à avaler le lombric qu'a mesure qu'il en a digéré la portion déjà introduite dans son estomac, et que la portion qui, est restée dehors continue à donner des signes de vie tant qu’on la voit. Il pond des œufs très- gros relativemeut à ceux des limaces, mais aussi sont-ils en plus petit nombre, six à sept au plus. Ges œufs ne sonl point recouverts d’une peau molle, mais d’un test dur, grenu , semblable à celui des œufs des oiseaux. C. V. Cet animal est représenté dans différens états de contraction et de développement, pl V, fig À, B, G D. 29 Sur deux nouvelles alvéolites, par le C. Bosc. ._ Le C. Lamarck nomme Æ/réolites des polypiers formés de couches nombreuses, qui s'enveloppent, et qui sont composées de cellules prismatiques, formant un réseau à leur superficie. A cetté définition, il ajoutoit que ces polypiers étoient globuleux ou Aémisphériques. Le GC. Bosc vient de découvrir deux espèces qui ne peuvent se rapporter qu'à ce genre; mais qui ont, l'une, une forme opale, et l’autre, oblongue et presqu’en fuseau. 11 nomme la première Alréolite grain de millet, et l'autre, Alvéolite grain de fétuque ; celle-ci a, indépendamment de sa forme , un caractère particulier dans huit arrêtes qui partagent longitudinalement sa superficie, et. qui indiquent autant de lames qui en partagent l’intérieur, de l'axe à la circonférence. Ces deux Alvéolites ont été trouvées dans un sablon calcaire, au-dessus du village d’Auvert, dans la vallée de l'Oise. C. Y. Explication des figures. Fig. 5. A. Alvéolite grain de fétuque. B. Coupe transversale. C. Coupe longitudinale. Fig. 4 A. Alvéolite grain de millet. B. Coupe longitudinale. C. Coupe transversale. BOTANIQUE. Description d’une nouvelle espece de Phaca, par le C. Crarion. P E OP. Phaca glabra. P. caule ramoso prostrato, foliis ovato-lanceolatis ; florum alis integerrinis , legurminibus glabris. : La racine de cette plante est vivace, comme ligneuse, simple ou bifurquée, peu fibreuse ; le collet donne naissance à plusieurs tiges étalées, rudes, can elées, shnples inférieurement, et rameuses vers le sommet; les feuilles sont allernes, peu. nom breuses ; pennées avec impaire; le petiole commun porte 9-13 folioles ovales , terminées par une pointe peu saillante et comme glanduleuse, d’un vert glauque en dessous ; les stipules sont opposées , ovales, aigues, quelquefois réunies, et alors elles engainent la tige; les pédoncules dépassent les feuilles, et portent un épi de fleurs horizontales ou penchées ; le calice est à 5 dents, et couvert de poils noirs; la corolle est papil- Jonacée , blanche, à l’exception de la carène et de la partie des aïîles voisine de la carène , qui sont violettes. L’étendard est ovale, échancré , élevé en arrière ; les aîles sont ovales-linéaires, courbées , plus courtes que l’étendard. L’ovaire est porté sur un court pédicule, et est surmonté d’un stile persistant, courbé en demi-cercle , terminé par un stigmate applati. A ce pistile succède une gousse glabre pédiculée , vésiculeuse, pointue aux deux extrémités; la suture supérieure rentre un peu en dedans de la gousse, et porte des graines réniformes. La Phaque glabre diffère de la Phaca Gerardi Vill. par sa gousse glabre; de la Phaca alpina, par sa tige droite, et de la Phaca australis, par ses aîles entières. Elle croit dans les montagnes de Praz, département des Basses- Alpes. Elle fleurit en Messidor. RER D. C. GÉOLOGIE. Mémoire sur la structure des montagnes moyennes .et inferieures de la vallée de lAdour, par le C. Ramon». L'auteur désigne sous ce nom.la vallée où ce fleuve prend sa source, et qui renferme - Bagnières et Campan. hi ; ft Les collines qui en marquent l'entrée ,. et qui sembleroïent d’abord n'être, que de é - 4 INt2 Soc PIILOM, Soc. PITILOMe Inst, NAT. Soc. DE Méo. -agitée. 100 longs atterrissemens, appartiennent cependant déjà à la base primitive des Hautes- Pyrénées. On y trouve des porphyroïdes , des roches actinoteuses et même du granit, et toutes ces roches d’ancienne origine sont disposées en bancs distincts, dont l'incli- naison est plus ou moins voisine de la verticale, et la direction sensiblement parallèle à celle de la chaîne. Sur cette base s'élèvent les montagnes secondaires, qui atteignent tout-à-coup une hauteur assez considérable, mais dont le volume neanmoins n’est nullement proportionné à celui des montagnes de même ordre qui forment la lisière méridionale de la chaîne. Leur élément le plus apparent est une pierre calcaire compacte, divisée en couches et en feuillets ordinairement verticaux, toujours dirigés parallèlement à la chaine, et qui est fort remarquable par la multitude de cavités de toute grandeur et de toute forme dont sa substance est criblée. : 11 est évident que ces cavités ont renfermé autrefois des matières plus décomposables , et des observations directes prouvent que c’étoient des sulfures de fer. Il y existe encore de grands dépôts de cette nature, les uns intacts, les autres en état de décomposition actuelle. Ces derniers entretiennent des foyers de chaleur sou- terraine qui se rendent sensibles par la haute température des sources de Bagnières; tandis que les cavités déja évacuées deviennent le réceptacle des gaz, dont la déton- nation accidentelle excite les tremblemens detterre dont cette région est périodiquement L'auteur s’est assuré que ces secousses se propagent constamment dans un sers pa rallele à celui de la chaîne, et reconnoissent les mêmes bornes que le chainon même où réside la cause qui les excile : on ne les ressent ordinairement, ni dans la plaine adjacente, ni dans les montagnes primitives limitrophes. Cette observation fournit une nouvelle preuve de la symétrie qui règne dans l’assortiment des parties dont les Pyrénées se composent; elle confirme les inductions que l’auteur a déjà tirées du parallélisme de tous les chaïînons qu’il a successivement parcourus, et la disposition constamment redressée de leurs bancs, donne un grand poids à l'opinion des géologues, qui regardent les montagnes comme un accident occasionné par {e soulèvement d’une partie de la croûte de la terre. Au reste, les eaux thermales de Bagnières ne traversent point les foyers mêmes d’où lenr chaleur procède, car elles ne contiennent aucun des produits de la décom- position mutuelle des pyrites et de l’eau. Le sulfate de chaux est le principe le plus apparent qu'on y découvre; et dans cet état, elles n’influent en aucune manière sur la condition des plantes qu'elles arrosent : leur chaleur même paroït indifférente à la vie végétale. Un marécage dont la température est de 51 degrés, même à la surface et même en hiver , nourrit. les mêmes plantes qui y croîtroient à la température commune, et leurs développemens n’obéissent qu’à la loi des saisons. Ce dernier fait west point indifférent à cette partie de l’histoire de notre planète qui se rapporte aux êtres organiques : il prouve du moins, que la chaleur de la terre a pu subir de grands changemens avant que la forme et la condition des végétaux-en aient été affectés , si ces changemens n’ont pas été accompagnés de circonslances qui en aient en même items modifié ou déplacé les climats. ANATOMIE. Note sur une artere fournie au poumon par l’aorte abdominale , par le C. Mauwucanrs, étudiant en médecine. € te {A : Cette artère: a été observée sur le cadavre d’un enfant de 7 ans. L’aorte lui donnoit naissance de sa partie antérieure et droite, un peu aû-dessus du tronc cœliaque qu’elle égaloit en grosseur. Placée derrière l’æsophage. elle donnoit d’abord la sous diaphrag- mäliqué droite; puis passoit dans la poitrine au travers du diaphragme avec l’œso- phage , sy divisoit en deux branches qui se portoient presqu'à angle droit; se dirigéoïierit de l’un et de l’autre côté Iyérs 118 poumon. ‘La üroite étoit un. peu plns longue et ICT moins grosse que la gauche, Toutes deux parvenues dans le poumon ; se distri- buvient à son lobe inférieur, et communiquoient très- distinctement par des anasto- roses avec les dernières ramificalions des artères pulmonaires, qui contenoient du sang noir. Il y avoit des artères bronchiques, comme on l’observe ordinairement. D: PHYSIQUE. Extrait d’un mémoire du C. Couroms sur le magnétisme. Tous les corps, de quelque nature qu’ils soient, obéissent à l’action magnétique, et l’on peut mesurer l'influence de cette action sur chacun d’eux. Pour le faire voir, on suspend à un fil de soie , tel qu’il sort du cocon, de petites aiguilles faites de diverses substances : par exemple, de terre, de plomb, de papier, de gomme laque , etc. ; on présente ces aiguilles à un aimant , et elles oscillent cons- tamment dans sa direction, comme feroit une aiguille de fer dans les mêmes cir- constances. Connoissant le nombre des oscillations, ainsi que la figure et le poids des aiguilles, on peut calculer l’action qu’elles éprouvent de la part de la force magnétique , au moyen d’une formule donnée par le C. Goulomb, dans le troisième tome des mémoires de l’Institut, pag. 86 et 87. Cette formule est analogue à celle qui donne la force de la gravité, au moyen des oscillations du pendule. Comme ces actions magnétiques paroïssent en général très-petites , il faut , pour les mettre en évidence, user de quelques précautions fondées sur la théorie du magnétisme et sur celle des forces de torsion. La condition de prendre un fil de soie tel qu’il sort du cocon, est en quelque façon indispensable pour avoir une torsion très-petite. En donnant à ce fil 0,165 de longueur, et agissant sur l’aiguille qu’il porte perpendiculairement à sa direction, à 0,015 de distance du point de suspension , on peut faire faire un tour entier à cette aiguille avec une. force qui, mesurée en poids, équivaut à = de grain; en sorte que la torsiou du fil peut alors être regardée commen’influant pas d’une manière sensible sur les expériences. j Pour que les oscillations soient plus nombreuses dans le même tems, il convient ue les aiguilles soient très-petites, car il en est d’elles comme du pendule ordinaire, qui oscille plus lentement à mesure que sa longueur devient plus grande : celle des 35 aiguilles ne doit pas excéder 7 à 8 millimètres, et leur diamètre 2 de millimetre. On eut d’ailleurs, sans inconvénient, faire varier ces dimensions dans des limites peu considérables. Au lieu de présenter les aiguilles à l’action d’un seul aimant , on peut les placer sus- pendues entre deux aimants opposés par les poles de différens noms, et dirigés dans la même ligne droite ; leur distance doit surpasser de 5 ou 6 millimetres la longueur de l'aiguille , qui doit osciller entr’eux. Enfin , il faut abriter le plus possible les aiguilles du mouvement de l'air. On voit dans la figure 5, pl. W, l'appareil que le C. Coulomb emploie à ces expériences. A représente la machine très-simple qui sert à suspendre aiguille et le fil de soie; C est un centre autour duquel peut tourner le bras Z, qui vient ensuite se reposer sur le support vertical s, de manière que l'aiguille se troûve toujours suspendue à la méme auteur, Le fil est fixé à l'aiguille par un petit filet de cire, le plus mince qu'il est possible. L'idée de ces expériences et les moyens qui ont servi à les exécuter, appartiennent entièrement au C. Coulomb. Il n’est peut-être pas inutile de faire cette remarque; car on a employé récemment la théorie et les instrumens créés par ce physicien, pour déterminer la densité de la terre, et on‘a-omis de lui en:rapporter l'honneur. I. B. Inst. nar. Soc. px Mép. INST. NAT. MÉDECINE, Note sur un moyen employé avec succès pour faire périr le ver solitaire, par le C. Bounowær, professeur à l’Æcole de médecine de Paris. Le C. Bourdier ayant eu à traiter , dans les premiers tems qu'il se livroit à l’exercice de la médecine, une femmnie tourmentée par un ver solitaire, lui conseilla d’em- ployer le remède de madame Nouffer qui a été, comme l’on sait, publié en 1755, par ordre du gouvernement. Ce moyen loin de réussir, ayant eu quelques inconvé- niens dans l’usage qu’on en fit trois fois consécutives, ce médecin crut devoir re- - chercher une autre méthode, et voici celle à laquelle il s'arrêta d’abord. Croyant qu’il seroit avantageux d’assoupir le ver avant de chercher à le faire périr, il prescrivit une foible dose d’opium pendant quatre jours, et le cinquième il ordonna unernédecine ordinaire ; mais ce moyen ne réussit pas mieux que le précédent. Ce fut cependant d’après le même raisonnement qu’il imagina el employa celui que nous “allons faire connoître , et qui lui a réussi depuis un très-grand nombre de fois. Il prescrit de prendre, le matin à jeun, un gros d’éther sulfurique dans un verre .de forte décoction de racine de fougère mâle. Une heure après cette première dose du remède , et lorsque le ver, plongé dans cette liqueur, doit en ressentir l'effet, il fait prendre deux onces d'huile de ricin unies, en forme de loock , avec un sirop quelconque. En général il fait répéter l’usage du même remède le lendemain, et quelquefois le 3°. jour. Le ver est ordinairement rendu à demi désorganisé : on n’en reconnoît les débris qu’en examinant avec attention les inatières évacuées. Ce remède ne présente auçeun inconvénient. Le malade n’éprouve pas d’accidens et n'a besoin d’aucune préparation. Lorsque le ver se trouve dans l'estomac, on a la certitude du succès. Sur quatorze personnes traitées par ce remède, cinq qui avoient le tenia dansle ventricule , ont été guéries en trois jours. Parmi les neuf autres, qui avoient le ver dans le canal intestinal , deux ont été aussi guéries en trois jours; quatre , après avoir subi deux fois le traitement à des époquesipeu éloignées ; les trois autres n’ont point été guéries : il est vrai qu'on n’a pas essayé un troisième traitemente Lorsque le ver est présumé exister dans le canal intestinal , le C. Bourdier ajoute aux moyens indiqués plus haut, un lavement fait avec laméême décoction de fougère dans laquelle on verse deux gros d’éther, qu’il fait intrôduire un instant après que le malade a pris la potion éthérée. Il attaque ainsi l'ennemi en mème lems par les ‘deux orifices du tube intestinal , et dans ses derniers rétranchemens. -G. D. MATHÉMATIQUES. Sur la division de la circonference du cercle en parties égales. On à annoncé à la classe des sciences mathématiques et physiques que M. Gauss de Brunswick, dans un ouvrage publié à Leipsick en 1801, sous le titre de Disquisitiones arithimeticæ, avoit prouvé que les polygones de 3 6 12 erc. : 4 8 16 etc. 5 10 20 etc. 15 3o 60 etc. n'étoient pas; comme on l’avoit cru jusqu'ici, les seuls qu’on püt inscrire géométri- «quement au cercle, et que la division de la circonférence en parlies égales s’effectuoit de cette manière lorsque le nombre des parties étoit premier et de la forme 2*+ 1. ‘On a communiqué'en mêmetems la démonstration pour le cas où 21h12 1 = 17 côtés Voici cette démonstration : Soit x la demi-circonférence, © =. 2 : 105 Ona, au moyen de l'expression connue de la somme, des cosinus d’arcs qui croissent par des dirférences égales. Cos @ + cos 3p+cosbP.... + cos 15 9 = L On partage cette équation dans les deux suivantes ! Cos 35 ® + cos D P + cos 7 PH cos 11 ® —m Cos ® + cos 9 P+ cos 139 + cos 15 P—n) ce qui donne d’abord m+n— +; puis en multipliant les valeurs de 7» et de n entr’elles, et changeant les produits des cosinus en cosinus des multiples de ® , on trouve 1ù n —=— 1. On partage encore chacune des équations ci-dessus comme il suit : Cos 59 + cos 5P9—p Cos ee. Cos 7 + cos 119 = q Cos9® + cos 15 9 = 5 On a par conséquent, p+q—=m;, TH+sSs—=n, et par une réduction déjà indiquée, on trouve PI ee TS = — CAL) Enfin on observe que Cos 15 9 = cos (17? — 4 p) = cos (7 —4 P) ——0cos 4 9, et que cos 3 ® + cos 5 9 = 2 cos & cos 43 £ d’où il résulie 2 cos @ cos 4® = p, cos® — cos 4p—= 7. En réunissant les équations obtenues précédemment, on voit que les inconnues My D, Pr QG» Ty COS ® et cos 4 @, sont données par les équations m+n—= À p+q= m D n \ cosP— cos 4AQ—= Tr D) PI—=—; =: 2 cos ® nn) rs ——*? Le premier couple détermine, par une équation du deuxième degré, m et 3 le second , pet g ; le troisième, rets, et le quatrième cos@ et cos 4 @. La résolution de ces équations peut s'effectuer aussi avec la règle et le compas. L. GC. OUVRAGES NOUVEAUX. Mémoire sur unenouvelle distribution méthodique des araignées , par le C. Larrene. L'auteur débute par de; vues générales sur la classe des arachnides du C. Lamarck. Il observe que l'opinion de ce naturaliste est conforme, en ce point, aux principes de Swammerdam et de Lyonet; mais l’anatomie ne nous ayant pas encore fait connoître l’organisation de ces animaux, le C. Latreille ne prononce pas sur la certitnde de la classe des arachnides. . Les araignées appartiennent à l’ordre qu’il avoit établi, dans son précis des caractères génériques des insectes, sous le nom d’acéphales. Le C. Cuvier ayant employé la même dénomination pour désigner des animaux très-différens, le C. Latreïlle substitue au mot d’acéphales celui d’acères, qui veut dire sans antennes. Cet ordre est partagé en trois familles : les scorpionides , les arachnides et les phalangiens ; les araignées composent la seconde. Les naturalistes avoient, dans leurs divisions de cetre famille, donné la priorité aux araignées rendeuses et filandières. Le C. Larreilie. pense qu’il est plus naturel de commencer par quelques espèces qu’on a rangées parmi les capissières, telles que l’aviculaire, la magonne de Sauvages, er par les araignées loups et les saureuses. Il voit ici deux grandes coupes : les arachnides vagabondes, et les arachnides sédentaires, Les premières lui paroissent devoir l’emporter à raison de leur foice, et même de leur industrie. Dorthes avoit cbservé des caractères particuliers À l’araignée avwiculaire et à l’araignée magonne. Le C. La- treille, d’après ces remarques et celles du C. Walckencer, les a étudiés, er a cru que ces caractères éroient suffisans pour l'établissement du genre qu’il appelle, avec ce dernier, mygale ; ses caractères sont : Palpes pédiformes , insérés à l'extrémité des méchoires. Mächoires cylindriques , ressémblanr à la hanche 104 œ : ! DEEE des pattes. Yeux nan g'ouppes sur une perte élévarion. Cc genre offre deux divisions ;Les mygales à o brosses, et les mygales mineuses, Le genre d'araignée est partagé en cinq petites familles: les araignées vapabondes , les araignées rapissières , à pattes moyennes, les araignées rapissières à pattes longues , les araignées rendeuses., er les araignées sarérigrades. Chacune de ces petites familles est elle-même divisée en plusieurs autres; dans la première se voient les araignées loups , les araignées sauteuses ; dans la seconde, les araignées subicoles, les araignées incluses ; et dans la troisième, les araignées cisserands et les flandières. Les figures générales formées par la disposition des yeux des araignées sont, en résumant : Yeux placés sur crois lignes transversales. 10. Les mygales les ont grouppés , placés sur un tubercule , en croix de Saint André. a°. Ceux des araignées loups forment un carré long, ou un trapèze ouvert postérieurement. 3°. Ceux des araignées sauteuses, une parabole, ou un grand carré en renfermant un autre. Yeux placés sur deux lignes transversales. 4°. Ceux des araignées sapissières sénoculées forment un petit cercle ouvert en devant, ou une portion tfansyersale de l’extrémité d’un carré. f 2. Ceux des araignées zapissières octoculées forment deux lignes rapprochées ; dans l'une ou toutes les deux courbes, #oir convergentes, soit divergentes; les quatre yeux du milieu plus ou moins en carré. 6°. Ceux des araignées fflandiéres offrent deux lignes à-peu-près parallèles : dans le plus grand nombre, la ligne supérieure est remplie, et le milieu de ces deux lignes offre un carré, mais toujours rapproché des yeux latéraux. Dans une seule espèce connue , cette ligne supérieure a au milieu une grande lacune ; chacun de ses bouts a deux yeux qui forment, avec celui des crois correspondans de la ligne inférieure , un triangle dont la pointe est en bas. 7°. Les araignées sendeuses ont aussi leurs yeux sur deux lignes presque parallèles. Le milieu fait voir un carré très-disfinct, et séparé par un intervalle assez grand des deux paires jee latérales. 80. Les araignées crabes ont leurs yeux disposés sur un demi-cercle dont la courbure est en devant, et dont le diamètre est presque toujours coupé au milieu. Le mémoire du C, Latreille est imprimé avec son histoire des fourmis, chez Barrois, le jeune. Dissertation sur les fiévres pernicieuses ou ataxiques intermittentes, par J.L. Axreurr. 2°. édition. 1 vol. zn-8°. avec figures. — Paris, an 10. Richard, Caille, Ravier. Nous avons donné un extrait de cet ouvrage dans le n°. 34 de ce Bulletin. L'auteur a ajouté , à cette nouvelle édition, l’histoire de plusieurs variérés de fièvres araxiques. Il y a joint une histoire rrès-déraillée du quinquina, d’après les renseignemens qui lui ont été fournis par MM. Zea et Muris. Quarre planches représentent les espèces du genre cnchone , dont les noms suivent : 1. oblongifolia ; 2. lancifolia ; 3. cordifola ; 4. ovalifolia CD: An account of indian Serpens, etc. — Traité des Serpens des Indes, recueillis à la côte de Corormandel, avec des descriptions et des figures de chaque espèce, et des expériences et des remarques sur leurs différens venins, par Patrice Russer. — Londres, 1796. 1 vol. grand #n-fol. et 1 cahier de supplément. 1b. 1801. Cet ouvrage, imprimé magnifiquement , contient la description ec la figure enluminée de 47 serpens, dont 4 boa, 4 anguis et 35 couleuvres, parmi lesquels il n’y en a que 6 d’indiqués comme étant dans Linnæus; savoir : les coluber naja, stolatus, mycterisans , linearus , mucosus et l’anguis scyrale. Les autres espèces n’ont pas reçu de noms latins, mais seulement ceux du pays. À la fin de l’ouvrage sont beaucoup d'expériences sur le venin et ses remèdes, et une description anatomique des organes qui le versent dans la plaie. Le supplément contient encore 4 nouveaux coluber, une variété de naja, et $ anguis dont 3 à queue applatie. Ce livre sera continué par ordre de la compagnie des Indes. 9 EURE Ball. ds Ve. Tom LL. 77 V: N2 6%, Lg. Z 1 | Wateuvre eur D rfi 105 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Floréal, an 10 de la République 2 AUTO HISTOIRE NATUREL LUE. v rate ZOO: IOIGULIE 4 T ie . , . e Lee Note sur les branchies du Silurus anguiilaris, par le ©. E. Grorrror, professeur au Museum d'Histoire naturelle. Les organes de Ja respiration présentent une excèglion ides plus extraordinaires dans une petite famille de poissons du Nil, dont il:n’y à qu'une espèce de publiée sous le nom de silurus anguillaris. "La , tout est aggrandi, (out est développé avec une 2 s =. > x DO Q “ A . certaine profusion ; Comme S1 Ce n étoil pas assez de qu&re feuilleis d’une étendue remar- quable ; on trouve encore en arrière nnautre syslém de vaisseaux sanguins, grouppés et arrangés de manière que pour quiconque ne dornéroit à Finspection de ces organes | des mammifères et des poissons : la description de ces organes va nous convaincre que celle anomalie n’est pas aussi grande qu’on seroit tenté de le croire au premier apperçus La tête du se/urus anguillaris est revêtue d’un casque si nsdrebe , qu’il recouvre meme tous les organe Se EE Ds * Sa gueule sé brolcnge de chaque côté beaucoup À PEACE ren SRE RP des abajoues l'espèce: auquel cette prolongation donne. lieu. C’est dans ce fond, cu barre Dee nn? on trouve deux erbres membraneux et même en partie cartilagineux : ils sont de tuille inégale, et imitent parfaitement , dans leurs innombrables ramifications ; l'arbre que figurent les bronches des poumons des mammiferes : ces deux arbres sont tapissés et colorés par des vaisseaux sanguins aussi fins et aussi déliés que ceux des branchies. Malgré une certaine ressemblance de ces arbres avec les ramifications des bronches et leur différence apparente d'avec les branchies, c’est , essentiellement parlant, à ces derniers qu’ils appartiennent : ils sont entièrement solides. Ce n’est donc pas par un canal intérieur que l'air va faire subir au sang les modifications nécessaires à ce fluide , mais c’est à l'extérieur que s'opère cette décomposition. Ces arbres , quoique retirés dans un cul-de-sac, n’en sont pas moins exposés à l’action de l’élément ambiant, et la compression de ce fluide a autant de prise sur eux à cette distence, qu'il en a sur les branchies elles-mêmes. Ces arbres sont donc de véritables branchies d’une forme jusqu'ici inconnue , lesquelles sur-ajoutées aux premières, procurent au silurus anguillaris une vilalité supérieure et des habitudes différentes des autres poissons. 2 rt . . . 1 . x PAS ' - qu'une légère attention, ces silures paroïtroient rémisir à-la:fois le système respiratoire Extrait d'un mémoire sur quelques nouveaux genres de follusques et de Vers lithophages, et sur la faculté qu'ont ces animaux de percer les rochers ; lu à l’Institut national, le 6 Ventôse, an 10, par le C. Fieurieu-DELLEVUE. Soc. PHizno: Plusieurs genres de mollusques conchylifères et de vers habitent l’intérieur des INsr. ar. N°. II. 6°. Année. Tom. III : (0) 106 rochers des cêtes de la Rochelle, et les criblent de tant de millions de trous, qu’ils semblent les dévorer. L'un d’eux, la pholade (pholas dactylus ), sert denourriture aux hommes, et jouit d’une propriété singulière, celle d’être éminemment phos- phorique. Réaumur et Lafaille ont dit que la pholade du pays d’Aunis ne perçoit point les pierres ; mais qu'elle se logeoit, étant jeune, dans fa vase de la mer, qui se pé- trifioient ensuite. La minéralogie étoit si peu avancée dans leur tems, qu'on admettoit, sans beaucoup d'examen, cette conversion rapide des vases de la mer en pierre dure. Cette conversion n’a point lieu : si cela étoit, nos ports seroient bientôt comblés ow semés d'écueils. Les pholades, quelque petites qu’elles soient, percent la pierre cal- caire appelée banche dans ce pays : elle est plus tendre dans l'eau qu’à l'air bre, mais il faut encore de forts marteaux pour la rompre. Elle contient d’ailleurs grand nombre de fossiles de l’ancienne révolution du globe, ce qui ne laisse aucun doute sur la manière dont elle s’est formée. Les pholades percent donc la pierre même; mais est-ce par le mouvement de leurs coquilles, ou seulement à laide d’une liqueur dissolvante, que ces animaux, ainsi que les autres lithophages, parviennent à s'introduire ? ou bien emploient-ils ces deux moyens à-la-fois, comme quelques auteurs Font soupçonné, sans en donner aucune preuve, et quel est ce dissolvant ? : Quatre sortes de coquilles, les unes inconnues, les autres presque ignorées, pour n'avoir pas été suffisanunent décrites, et deux sortes de vers, qui tous percent les rochers dés côtes de la Rochelle, ont fourni à l'auteur des données sur cet objet. Il les décrit et les classe de la manière suivante (en prenant pour radical de leurs noms les mots rupes ou saæu, parce que ces animaux attaquent de préférence les rochers plutôt que les pierres iselées ). 1 Gran RUPELLAIRE, RUPELLARIA. Ce genre doit suivre celui des Petricoles de Lamarck. ( Coquilles de 5 centimètres e longueur, décrites nant à l'extérieur, par lafille, sous le nom de /ame. 03: eur 7 © 3 ? ous . D ner RS RE bâillante ; extrémité antérieure con primée, "et postérieure borubée, 2 dents cardinales crochues sur chaque valve, une simple et l’autre bifide, alternant; ligament extérieur; 2 impressions HNÉcaitre re > \ î ee ML: , E Fe ES È LE PÈCE, Rupellaire striée. Coq. ovale, bäïllante et striée à sa seule partie an- térieure , et à bords unis. SA Sorte de Came de Lafaille. NMém. de l’Acad. de la Rochelle, tom. 2. ( PZ. II lett. G. ) — Pénètre et demeure dans les rochers des côtes de la Rochelle et de la Mé- diterranée. 1569 e ‘ . Pas j Fa ARE ER EE : À HE à : . ÈcE. Rupellaire réticulée. Coq. oyale , inégalement réticulée, bäillante aux eux extrémités, et à bords intérieurs légèrement dentelés. Venus lithophaga. Retz in act. Acad. Taurin. Vol. 3. pag. 11.— Pénétre et de- meure dans les rochers des côtes de Livourne. Le C. Lamarck : ÿ 1e c “ it É i Se a reconnu que celte dernière espèce, qu'il avoit placée parmi les es , doit appartenir à ce nouveau genre. & LUE Ir". Genre RUPICOLE, RUPICOLA. (Ce genre peut être placé entre les, Mies et les Glyciméres. Cette coquille paroît nouvelle : elle a 10 à 12 millimètres de longueur, ) CaRACTÈRES. Ê inéquilaté illar émité 1e ne RES see DER , inéquilatérale, un peu bâillante aux deux extrémités, ni callosités ; une fossette semi-lunaire en saillie intérieure sur chaque valve accompagnant le Higament cardinal, ‘ $ 167 #". Esriee. Rupicole concentrique, Coq. ovale, plus ou moins bombée , à stries . = } LA s # À concentriques. — Pénètre et demeure dans les rochers des côtes de la Rochelle, III. Genre VENUS. (IL s’agit d’une espèce de Venus, de 5 centimètres de longueur, dont Lafaille n’avoit décrit que l'extérieur, qu’il n’avoit vu que dans des pierres venant de la Méditerranée, et qu'il appeloit vaguement Care éronquée, etc. Elle doit occuper une place entre la Decussata et la Virginea ). Esrice. Venus saxatile. Coq. alongée , très-inéquilatérale , un peu anguleuse anté- rieurement, à stries transversales plus saillantes à la partie antérieure, bäillanie , tantôt plate, tantôt bombée , et à dents comprimées. Came de Lafaille. Mém. de l’Acad. de la Rochelle, tom. 2, pe II, leu. I. — Pénètre les rochers des côtes de la Rochelle ét de la Méditerranée. IV Genre SAXICAVE, SAXICAVA. ( Coquille de 2 à 5 centimètres de longueur, qui paroît nouvelle. ) Caracrines. Coq. transverse, inéquilatérale, bâillante; sans dents, nicallosités, ni fossettes ; ligament extérieur. 1”. Espèce. Saxrcase striée. Coq. plate et alongée ; à valves contournées, et à stries grossières plus fortes à la partie antérieure. — Perce les rochers des côtes de la Rochelle. V. Un ver trés-plat ef d’un millimètre de largeur : formant des trous de 5 à 6 millimètres de profondeur, si multüpliés qu’ils donnent à la pierre l'apparence d’un crible, L'auteur n’a point vu cet animal ; mais il a jugé qu'on ne pouvoit attribuer ces trous qu'a une sorte de ver, parce qu’ils sont d’une égale dimension dans toute leur longueur, tandis que ceux des testacées s’élargissent toujours en s’approfondissant ; parce qu’on n’y trouve aucun reste de coquilles ni d’enveloppe de crustacé ; et qu'ils - ont enfin ces rapports de forme avec ceux où il a trouvé le ver suivant. VI. Un ver rond et transparent, de plus d’un millimètre de grosseur, sur 7 à 8 de iongueur, qu’il n’a vu que desséché. — Il perce les pierres calcaires et Je marbre; ses trous sont cylindriques et serpentent de plusieurs centimètres dans l'intérieur des pierres. Lies mollusques testacées, dont il vient d’être question, percent la mémetpierre calcaire, appelée banche, oùse trouvent les pholades , et, come ces dernières, ils s’y creusént une demeure (dont ils ne peuvent jamais sortir. — L'orifice de cette cavité est oblongue dans ces 4 genres, tandis que celle de la pholade est ronde. — ils s’enfoncent dans toutes sortes de directions, et empiètent ainsi sur le terrein les uns des autres : le plus actif perce alors les coquilles de ses voisins. ÿ Un caractere distingue- particulièrement l'ouvrage de ces mollusques de celui de la pholade : celle-ci se mmeuvtlibrement dans sa cavité, d’où l’on a conclu qu’elle la creuse. à l’aide des aspérités de sa coquille; les autres, au contraire, la remplissent exactément, à unidemi-millimètre près. On voit de plus un sillon de la pierre qui remplit le vuide que Jaissent les crochets, et se continue en face de l’ouverture des valves; ce qui exclut toute possibilité d’un mouvement, soit de rotation, Soit de vibration , à l’aide duquel cet animal auroitpu limer la pierre pour s'y introduire. Ce fait a conduit l’auteur aux observations suivantes, sur les moyens qu'emploient les mollusques én général pour pénétrer dans le sein des pierres. O 2 108 Il a remarqué que ces coquilles sont toules minces et délicates; qu’elles n'ont au- cune pointe, que la partiv postérieure de la rupellaire est presque lisse, comme celle du modiole lithophage, myélus lithophagus , Lin., et que ce ne seroit cependant que par cette partie que ces animaux pourroient approfondir leur trou s’ils le creusoient réellement à l’aide de leur coquille. — Ils percent les coquilles voisines et même le marbre le plus dur, et cependant, de même que les pointes de la coquille de la pholade ne sont jamais émoussées , on ne trouve point non plus sur la surface de celles-ci le moindre indice de frottement. — D'un autre côté, les deux sortes de vers dont il a parlé s’introduisent dans les mêmes pierres aussi facilement que les mollusques à co- quilles, et sont cependant dépourvus de toute espèce d’instrument solide qui pourroît leur en faciliter les moyens. jtd Ges faits prouvent que le test des mollusques qui percent les corps durs, n’est point l'instrument à l’aide duquel ils parviennent à s’y introduire. On ne peut expliquer cette pénétration qu'a l’aide d’une liqueur corrosive capable de ramollir les pierres. Deux circonstances, observées sur les plaies que les rupellaires se font entre elles à leurs coquilles, prouvent l’existence de ceite humeur corrosive. Ces plaies sont telles qu'un dissolvant pourroit les produire : elles sont le plus souyent irrégulières dans leurs contours et leur profondeur , au lieu d'offrir la concavité régulière qui naïtroit du simple frottement. On voit aussi dans le fond de quelques-unes de ces plaies une membrane de nature cornée, qui arrête l’action de l’animal qui attaque la coquille de l’autre; cette membrane est cependant bien plus tendre que la coquille elle-même, mais elle est d’une nature sur laquelle l'humeur corrosive n’a point de prise. Aïnsi, cetie humeur est le principal moyen mis à la disposition de ces animaux pour percer les corps solides. Mais quel est ce dissolvant ? Ici les faits sont moins salisfaisans : l’auteur se borne à quelques observations:qui peuvent en faciliter la découverte. Il a remarqué que les pholades sont baïignées, une partie de l’année, par un limon extrèmement noir, qui a une telle activité qu'il pénètre jusqu'a un centimètre de distance de leur cavité dans les pierres tendres, et, les teint en bleu; que le contonx de tous les molluques et les vers dont il a parlé est également teint de la même couleur. D'un autre côté, on ne voit point les lithophages s’introduire dans les pierres de corne , les schistes argilleux, les sulfates de chaux; quand üls attaquent unetpierre, c’est toujours à la chaux carbonatée qu'ils s’attachent : ne doit-on pas présumer de-là, qu’ils ne l’attaquent que parce qu’ils ont réellement la faculté de la dissoudre, ou du moins de la séparer de sa combinaison. Ce dissolvant est-il acide ou alkalin ? Les alkalis ont si peu de force en général pour enlever l’acide carbonique à la chaux, que l’action d’un acide devient plus vraisem- hlable que la leur; mais un acide complet détruiroit sans doute l’organisation de Vanimal. Parmi les acides incomplets, l’auteur indique l'acide phosphoreux comme le plus probable : il l'indique, parce qu’il est capable de dissoudre la pierre calcaire; qu’il a plus d’affinité avec la chaux que les acides sulfureux, nitreux, boraciques et carboniques, et qu’il répand une lumière brillante semblable à celle des pholades et des modioles. 1 | Ces animaux jouissent presque seuls de la faculté de répandre une lumière phos- phorique pendant leur vie; les autres n’en donnent que lorsqu'ils sont corrompus, Cette faculté n’est puint due à une disposition électrique, il ne s’agit point non plus d’un pyrophore. On peut donc présumer que cette lumière est produite par/lacide phosphoreux , et que cet acide, dont ils paroissent abondamment pourvus; leur sert de moyen pour creuser.les pierres. L'auteur ajoute que, pour donner plus de force à cette opinion, il faudroit s’as- surer si les animaux dont il a parlé sont phosphoriques , comme la pholade et le modiole. ( ce qui lui paraît probable), et chercher des indices de phosphate de chaux dans 109 Je limon noir qui les baigne. Ces observations ne peuvent se faire qu’en été, et il wa fait ces recherches que dans le mois de Frimaire dernier. Il est persuadé qu’en Hes multipliant, on trouvera d’autres lithephages à ajouter aux 7 genres dont il a fait mention, / BOUT ANT QUE. Observations sur le Cacahuete ( Arachis hypogæa L.), sur sa natu- ralisation en Espagne, elc., par D. F. T'agares p£ ULLoa. Ouvrage espagnol imprinié à Valence en 1800; extrait par le C. Lasrevris, L’Arachis, introduit depuis quatre ans en Espagne, est originaire de l'Amérique ; ses graines produisent une huile abondante, saine, et propre à divers usages éconu- miques; sa culture donne ordinairement ioo pour 1, et quelquefois 2 et 300. Gn sème cette plante entre la mi-Maï et la mi-Juin, dans un terrein léger, sabloneux, découvert, hamade au susceptible d’être arrosé. On dispose le terrein en petits ados ou sillons; on place les graines entre chaque sillün, à la distance de 1 : à 2 7 palmes; on n’en met qu’une dars chaque trou. On doit ‘avoir soin de biner fe champ pour arrêter la croissance des herbes parasites ; on doit aussi bulter la plante, mais l’auteur ne dit point à quelle époque. Cette plante craint l’ombrage des arbres; elle est assez sensible au froid ; les insectes et les mulots en sont friands. Quand le fruit est mr les feuilles jaunissent , ce qui arrive en Espagne à la fin de d'Octobre ou au commencement de Novembre : c’est alors qu’on en fait la récolte. On enlève la plante par ses liges, et alors les fruits sortent avec les racines , sans qu’il en reste un seul en terre (1); on fait sécher le tout ensemble , après quoi l’on sépare les fruits en les battant sur un aire avec des gaules ou de légers fléaux. On conserve la graine dens sa gousse, jusqu’au moment où on veut faire. l'huile; on la débarrasse de celte gousse en la freppant avec des gaules, ou en la faisant passer entre deux cylindres cannelés ; puis on les sépare de la gousse en les vannant. Les graines ainsi préparées se mettent sous une meule, ou plutôt un cône semblable aux moulins à huile ordinaire; la pâte qui en résulte se met dans des sacs et se porte sous le pressoir. Si le fruit a élé bien écrasé, une seule pression suffit pour extraire huile ; dans le cas contraire, il faut reporter le marc sons la meule, puis sous le pressoir : on doit faire celle opéralion par un Lems chaud, afin que toute l'huile qui est dans les fruits puisse couler. 3 L’Arachis a donné en huile la moitié du poids des graines soumises à la pression. cette huile est propre aux usages de la table , et paroït préférable pour brûler à celle d'olive, car elle charbonne moins et dure plus long-tems. à Quelques personnes, et Chappe en particulier, dans son voyage en Californie, ont dit que le fruit d’Arachis est mel-sain; mais l’auteur affirme qu'il en a fait usage dans sa famille, soit cru, soit rôti, soit apprèté en pain, sans en avoir éprouvé la plus légère incorumodité : plusieurs voyageurs attestent que les Américains le mangent cru ou cuit sous la cendre. Le marc est une substance amilacée qui , mêlée avec de la farine de froment, donne un pain de bonne qualité : on en fait des pâtisseries. Cette farine mélée avec le cacao donne un bon chocolat. Les feuilles et les gousses de l’Arachis sont mangées par les bestiaux. Quoique les faits énoncés dans cet ouvrage puissent ètre un peu exagérés, on ne (x On sait que certe plante , de la famille des papillonactes ou légumineuses , a pour fruit une gousse qui s'enfonce dans la verre ‘en gmürissanr. On connoîc aushi sous le nom dé’pissache de cerr2.. Nore des Rédacteurs. M Soc. PHILON: Soc. PIILONMe Soc. ruILoN. 110 peut regarder comme douteux que l’introduetion de l’Arachis ne scit très-avantageuse à la France. Les expériences faites l’année dernière dans nos départemens méridionaux ont eu assez de succès pour engager les cultivateurs à ne pas négliger un objet qui peut devenir aussi utile. ' MAO PHYSIQUE. Û Sur la réflexion de la chaleur obscure. On connoïit l’expérience rapportée dans l'essai sur Je feu , du C:. Pictet, pour prouver la réflexibilité de la chaleur obscure : elle consiste à disposer vis-à-vis l’un de l’autre deux miroirs métalliques concaves : on place aü foÿer ‘de l’un un boulet chaud , inais non lumineux; au foyer de l’autre, un thermoinëètre d’air très-sensible, et l’on voit bientôt celui-ci monter d'une manière rapide. LRO - Le même physicien vient de publier quelques expériences nouvelles sur le même sujet. Ayant employé une bougie allumée au lieu d’un boulet chaud, il a placé entre les deux foyers un plan de verre blanc transparent très-mince, et qui n’interceptoit la lumière que d’une manière insensible : le thermomètre qui indiquoit la transmission de la chaleur s’est à l'instant arrété. On plaça les deux miroirs à 25 mètres de distance l’un de l’autre, pour déterminer si le tems de la propagation de la chaleur rayonnante d’un foyer à l’autre seroit appré= ciable. On suspendit à l’un d’eux un boulet chaud , mais non lumineux, devant lequel on mit un écran : à l'instant où on enlevoir cet obstacle, la liqueur du thermomètre, qui auparavant éloil parfaitement en repos, se mit en mouvement sans qu'il fai possible d’apperceyoir un intervalle sensible entre cetie suppression eu les effets de la chaleur transmise. J » à Le C. Pictet rapporte cette expérience dans la Bibliothèque Britannique, à l'appui de l’opinion qu’il avoit émise dans son essai sur le feu, sur la non identité de la lumière et de la chaleur. Cette opinion a depuis été renouvelée par M. Herschell. 1. B. Sur la théorie du comte de Rumford , relativement à la propagation de la chaleur dans les liquides. Le comte de Rumford a cherché à prouver, par ungrand nombre d'expériences fort belles, que les liquides ne sont pas conducteurs de la chaleur, et qu'ils se réchauffent ou se refroidissent uniquement par le contact des parois des vases dans lesquelssils sont renfermés. Nous avons rendu compte dans ce Bulletin, des faits principaux sur lesquels sa théorie est fondée , en présentant les objections qui nous ont paru résulter de la discussion. Nous rapportämes à l'appui de nos réflexions de nouvellés expériences faites par M. Phomas Thomson, professeur de chimie à Edimbourg, desquelles il paroît résulter que le mouvement des liquides n’est pas la seule cause de leur rechauffement. Moïici de nouveaux faits dus au mênie physicien, et par lesquels il end à infirimer de nouveau la théorie de Rumford. Nous les trouvons dans le journal de William Nicholson, que nous citons avec d’autant plus de plaisir, qu’il en use de même à notre égard pour les articles qu’il Lire de notre Bulletin : ce que ne font pas toutes les personnes qui veulent bien donner à ces articles de la publicite. à ; F LATE M. de Rumford ayant mis dans un vase cylindrique une dissolution alkaline mêlée de quelques parcelles d'ambre, qui se trouvoient avoir la rnênie pesanteur spécifique, wbserva que dans les changemens de température du liquide , ces niolécules avoïent un mouvement vertical tres-rapide, et formoient ainsi, dans l’intérieur du vase, deux courans dirigés en sens contraire : l’un, dans l’axe du vase, l’autre, le long des parois. Il attribua ces courans aux mouyemens du liquide lui-même, dont les molécules sir montoient ou descendoient rapidement, en vertu des dilatalions résultantes de leurs changemens de température. à M. ‘lhomson, après avoir répété ces expériences, prétend que le mouvement de J’ambre est propre aux molécules de cette substance. 11 l’attribue au dégagement de l'air qui les environne, et à la dilatation qu’elles éprouvent au contact des parois du vase; dilatation qui, n'étant point la même que celle du liquide environnant, trouble légalité que l’on avoit d’abord établie dans la pesanteur spécifique des parties du mélange. Voici les expériences sur lesquelles il appuie son opinion. Dans un vase de verre il a versé avec beaucoup de précaution, l’un sur l’autre, sans qu'ils se mélassent , deux liquides de pesanteur spécifique à très-peu-près égale, et de couleur différente : l’un étoit de l’eau pure; l’autre, de Peau teinte en bleu avec * du jus de chou rouge. Quelques petits corps opaques flottoient dans le liquide inférieur qui éloit coloré. Lorsqu'on chauffa le vase par-dessous avec la flamme d’une lampe , les petits corps flottans restèrent quelque tems immobiles ; enfin ils s’élevèrent graduellement, traver- sèrent la surface plane qui séparoit les deux liquides, et entrèrent dans la partie supérieure sans être accompagnés d'aucune parcelle de l’infusion colorée; ils descendirent ensuite comme à l’ordinaire, et ces oscillaiions continuèrent pendant quelque 1ems sans occa- sionner aucun mélange dans les deux liqueurs. De la M. Thomson conclut que les mouvemens de ces petits corps floltans n'éloient pas occasionnés par des courans ascensionnels et descensionnels des liquides, et qu’ils étoient au contraire indépendans de ces courans. À chaque fois qu’un des corps floitans traversoit la limite des deux liquides, la partie colorée éloit agitée par une petite vague qui élevoit sa surface : par la répétition constante de ceile ondulation, la limite s’éleva de plus en plus, jusqu'à ce qu’enfin tout le liquide acquit une teinte bleue; mais cela n’arriva qu'après un intervalle de plus de dix minutes, et les oscillations des particules flottantes s’exé- gutoient pendant tout ce Lems sans interruption, M. Thomeon répéta ensuite l'expérience d’une autre manière : il mit, comme le comte de Rumford, de petites parcelles d’ambre dans une dissolution alkaline ; il fit bouillir ce mélange et le transporta dans une chambre où la température de l’air étoit à 8 du thermometre de Réaumur : celle du liquide baissa à 52°, I] versa eusuite sur la surface quelques gouttes d'infusion de chou rouge, de manière à former une couche im colorée à-peu-près de o,o01 (= pouce ) d'épaisseur. Le refroidissement continua, sans qu'il se fit la plus légère altération dans la partie colorée, ni le moindre mélange , au moins apparent, avec la partie qui ne l’éloit pas. Les mouvemens des petits corps flottans n'étant point dus aux courans ascensionnels et descensionnels du liquide, M. Thomson en recherche la cause, Il obserye qu’une dissolution alkaline contenant quelques particules d’ambre, qui s’y trouvent à-peu-près en équilibre, cesse d’être d’une pesanteur spécifique égale lorsqu'on l’a chauffé jusqu’au degré de l’ébullition ; car, en transportant le mélange dans une température de 8°, l’ambre tombe au fond du vase. De plus, les particules d’anibre, dans leur mouvement ascensionnel , entraînent avec elles une bulle d’air u’elles viennent perdre à la surface supérieure du liquide, pour retomber après. Ces ue causes lui paroissent suffire pour occasionner dans les particules de l’ambre les inouvemens que M. de Rumford a observés. I. B. Sur lélectricité déeloppée par le contact de diverses substances ) PP , par 1. Davy. Communiqué à l'institut national par M. BLAcDENn. q P L'appareil de M. Dayy est au fond le même que celui que nous formons avec des bocaux remplis d’eau, communiquant lés uns aux autres Par des conducteurs mé- INST. NAT, 112 talliques : c'est celui que Volts nomme à couronnes de tasses. Xl est seulement modifié en Angleterre d'une manière fort avantageuse; parce qu'on substitue aux bocaux une espèce de boîte divisée en plusieurs parties par des cloisons, de manière à former un grand nombre de petites anges où l’on verse les différens liquides qui doivent former la chaîne. Cette disposition permeL de multiplier le nombre de ces auges beaucoup plus que nous ne pouvons faire celui des bocaux de verre, ce qui est extrémement nécessaire dans ces sortes d'appareils, qui sont en général, loutes choses égales d’ail- leurs, beaucoup plus foibles que la pile ou la colonne de Volta construite à la manière ordinaire. : Voici maintenant en quoi consiste l'expérience de M. Davy. Si l’on établit l'appareil avec des plaques de cuivre et de fer, et qu’on verse dans les bocaux de l’eau pure, le fer s'électrise positivement et s’oxide; le cuivre s’électrise: négalivement et dégage l'hydrogène. Le contraire arrive si, au lieu d’eau pure, on met dans les bocaux une dissolution de sulfure de potasse : le fer devient négatif et dégage l’hydrogène , le cuivre devient positif et s’oxide. Ainsi, par le seul changement du corps humide interposé dans l’appareil, la direction du courant électrique est changée : au lieu d’aller du cuivre au fer, elle va du fer au cuivre, et réciproquement. Il est très-facile de voir que ces résultais ne renferment rien qui contredise la théorie de l'électricité métallique telle qu’elle est exposée dans le rapport de linstitut nea- tional, sur les expériences de Volta. Le fondement de cette théorie repose sur ce iait, que deux mélaux en contact se mettent dans un état électrique différent. L'eau interposée entre les élémens de la pile paroît n'avoir sur les métaux qu’une action trés-foible , et n’est intlerposée centre less élémens métallignes , que pour empècher qu'ils ne se touchent : ce qui repousseroil dans chacun d'eux l'électmicité en sens contraire avec une force égale, et détruiroit par conséquent l'effet que l’on attend de leur superposition. Mais si au lieu d’eau on emploie un métal, ow toute autre substance qui ait plus d’action sur l'électricité d’un des mélaux employés dans la pile que n’en a sur celui-ci l’autre métal, il est clair qu’alors la direction du courant électrique doit changer; et cela peut bien arriver sur-tout avec le cuivre,\le fer et le sulfure de potasse, car ces deux métaux ont sur leurs électricités respectives une acüon très-foible, et le sulfure de potasse au contraire agit d’une manière irès-sensible, puisquon s’en est déja servi pour remplacer un des élémens métalliques de la pile de Volta. ie ‘ Ainsi, dans l'expérience de M. Davy, il faut regarder le cuivre comme transmettant son électricité au fer avec plus de force que l’eau, ce qui détermine la direcüon du courant électrique du cuivre au fer; et il faut regarder au contraire le sulfure de potasse comme transmettant son électricilé au fer avec plus de force que le cuivre, ce qui porte le courant du liquide au fer, et par conséquent du fer äu cuivre. On a donc eu tort de dire que l’action réciproque des deux métaux change par l’interpe- sition du sulfure de potasse : cette action reste la même; maïs elle est détruite parcelle du sulfure, qui agil avec plus de force, et est dirigée en sens contraire. Ces réflexions n'ôtent rien au mérite de l’expérience de M. Davy, qui est très- curieuse en elle-même; nous ne les présentons ici, que pour montrer que ce fait appuie plutôt qu’il n’infirme la théorie de Volta. $ OUVRAGES NOUVEAUX. Histoire ou GazvanismEe, par le C. Sur aîné, professeur et bibliothécaire à l’école \ | de médecine de Paris. 2 volumes in-8°. TAB Cet ouvrège contient routes les observations éparses dans les divers journaux de science , des extraits de tous les mémoires qui ont été publiés ou lus dans les sociétés savantes, et qui ont eu pour objer le galva- N siime : c'est uni recueil précieux des faits qui ont conduit à le connoissance de ce phénomène particulier de l'électricité, À 15 BULLETIN DES SCIENCES, “PAR DA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Prairial, an 10 de la République. —————— PP HISTOIRE NATURELLE. Z O Q:L Q:G I:E. Note sur quelques habitudes communes au requin et au pilote, par le C. Gxorrnrox, professeur au Museum d’histoire naturelle. On a écrit que les requins avoient soumis à leur empire un trés-pelit poissen du genre des gades, que celui-ci précédoit son maître dans ses voyages , qu’il lui indiquoit les endroits de la mer les plus poissonneux, lui découvroit à la piste les proies dont il étoit le plus friand, et qu’en recunnoissance de services aussi signatés, le requin, malgré sa gloutounerie, vivoit en bonne intelligence avec un compagnon aussi utile. Les naturalistes, toujours en garde contre les exagérauons des voyageurs, qui n'ont pu concevoir les molifs d’une pareille association, ont révoqué ces faits en doute. On va voir que c’est à tort : les obsérvations que j'ai éte a niême de faire sont accompagnées de cireonslances qui ne se sont peut-être offertes qu'a moi avec tant de détails, Le 6 prairial, an 6, je me trouvois, à bord de la frégate l’A/ceste, entre le Cap-Bon et l’isle de Malte. La mer étoit tranquilie : les passagers étoient fatigués de la trop longue durée du calme, lorsque leur attention se porta sur un requin qu’ils virent s’avancer vers le bâtiment. Il étoit précédé de ses pilotes, qui conservoient assez bièn entr’eux et le requin la inême distance : les deux pilotes se dirigérent vers la poupe du bâtiment, la visitérent deux fuis d’un bout à Pautre, et après s’être assuré qu'il n’y avoit rien dont ils pussent faire ieur profit, reprirent la route qu’ils avoient tenue auparavant. Pendant tous leurs divers mouvemens, le requin ne les perdit pas de vue, ou plutôt il les suivoit si exactement, qu'on auroit dit qu’il en étoit trainé. 11 n'eut pas été plutôt signalé, qu'un matelot du bord prépera un gros hamecon qu’il amorça avec du lard; mais le requin et ses compagnons s’éloient déjà éloignés de 20 à 25 mètres, quand le pêcheur eut fait loutes ses dispositions ; cependant il jette à tout hasard son morceau de lard à la mer. Le bruit qu’en occasionne la chüte se fait entendre au loin. Nos voyageurs en sont étonnés eL s’arrètent; les deux pilotes se détachent ensuite et s’en vont aux informations à la poupe du bâtiment. Le requin, pendant leur absence , se joue de mille manières à la surface de l’eau : il se renverse sur le dos, se rétablit ensuite sur le ventre , s'enfonce dans la mer, mais toujours reparoit à la même place. Les deux pilotes, parvenus à la poupe de V’A/ceste, passent auprès du lard, et ne l'ont pas plutôt apperçu qu'ils retournent vers le requin avec plus de vitesse qu'ils ne sont venus. Comme ils l’avoient atteint, celui-ci se mit à continuer sa route : alors les pilotes, en nageant, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, font tous leurs efforts pour le devancer; à peine en sont-ils venus à bout, qu'ils se rélonrnent tout-à-coup, et reviennent une seconde fois à la poupe du bâtiment : ils sont suivi du requin , qui parvient ainsi, graces à la sagacité de ses compagnons , à appercevoir la proie qui lui étoit destinée. Ë On a dit du requin qu'il avoit l’odorat très-délicat ; j'ai donné beaucoup d'attention 2 ce qui s’est passé quand il s'est trouvé dans le voisinage du Jard : il m'a paru qu’il, m'en fut avisé qu'au moment où ses guides le lui eurent pour ainsi dire indiqué ; N°, II, 6°, Année, Tom. I. P Soc. PHILOW. Soc. PITILOMe INST. NAT, à. 414 : ce n’est qu’alors qu’il nagea avec plus de vitesse, ou plutôt qu'il fit un bond pour s’en emparer. Il én détacha d’abord une portion sans être harponné ; mais à la seconde tentative qu'il fit, l’hamecon pénétra dans la lèvre gauche : il fut pris et hissé à bord. Ce ne fut qu'au bout de deux heures, pendant lesquelles je m'occupois de l'anatomie de ce squalle, que je témoignai le regret de n’avoir pas vu d’assez près l’espèce qui se consacroil ainsi volontairement au service du requin : on m'assura qu'il étoit facile de me la procurer, qu’il étoit certain qu'elle n’avoit point quitté les environs du bâtiment, et quelques momens après, on fit mieux, on m’en présente un individu que je reconnus pour appartenir au pilote ou fanfre des marins, et au gasterosteus ductor des naturalistes. S ë : 0 Q (a) » FA LJ : 11 seroit sans doute curieux de rechercher quel intérêt a pu porter deux animaux aussi différens dans leur organisation , leur volume etleurs habitudes , à former une sorte d’association. Le pilote se nourrit-il de la fiente des requins, comme le pense le C. Bosc, eu, pour trouver sûreté et protection dans le voisinage d’une espèce aussi vorace , se seroit-il imposé les devoirs pénibles de la domesticité ? PHYSIQUE. Examen des phénomènes électriques qui ne paroïssent pas s’accord er avec. la théorie des deux fluides, par le C. TREMERY, ingénieur des mines. : Parmi les faits sur lesquels on s’est appuyé pour admettre avec Franklin l’hypo- thèse d’un seul fluide électrique, la plus remarquable est la suivante: Ayant placé entre deux conducteurs métalliques une carie qui Lonche chacun d’eux- par une de ses faces, dans des points différens, on fait passer une forte, décharge électrique à travers cet appareil : dans l'instant où elle s’opère, une traînée lumineuse part du conducteur positif, glisse sur Ja surface de la carte, et la perce vis-a-vis du conducteur négatif. Cela arrive même quand la carte est percée d'avance devant le premier de ces deux conducteurs. On coucluoit de ce fait que pour admeltre la théorie des deux fluides, il faudroit supposer qu’un seul d’entr'eax peut s'échapper des corps et produit de la lumière, tandis que l’autre y reste inhérent. Le C ‘lremery détruit ce raisonnement par l’ex- périence suivante. 11 place la carte et les deux conducteurs sons le récipient d'une machine pneu- matique; à mesure que l’on diminue la densité de l’air contenu sous le récipient, le pointoù la carte est percée se rapproche du conducteur positif; lorsque la pression est à-peu-près Ja moïilié de celle de l’athmosphère , le point. de passige est précisé- ment au milieu des deux conducteurs. À chaque décharge , une truinée lumineuse part de chaque conducteur et s'étend sur chaque ,surface de la carie jusqu'au point d'intersection. : Le C. Tremery conclut de cette expérience, qu'il faut regarder l’air athmosphé- risque , dans l’élat ordinaire , comme résistant davantage au passage du fluide négatif qu'à celui du fluide positif. Ces résistances diminuent pour ces deux fluides avec la densité de l'air, dans différens rapports et beaucoup plus rapidement pour le pre- mier que pour le second. : Le C. Tremery déduit de ce qui précède ce résultat général, que la faculté _isolante des corps idiolectriques ne doit pas être supposée la même pour les électricités positives, eL mégalives er { En partant de cette explication, il'est facile d'accorder avec la théorie des deux fluides le très-petit nombre de faits que ses adyersaires lui opposent. TB: Suite des recherches du C.Couroms, sur le magnetisme. Nous avons rendu compte dans Je n°. "des expériences par lesquelles lelC. Cou- ’lomb a démontré Pinfluence’des barreaux magnétiques sur tous les corps. Ces faits 115 se prouvent pas encore que toutes les substances prennent.le magnétisme ; et il seroit possible qu’ils fussent dus à une très-petite quantité de fer répandue dans tous les corps. En attendant que l’expérience ait décidé cette question, le C. Coulomb s’est proposé, 1°. de mesurer l’action des barreaux aimantés sur les métaux , posés par les méthodes ordinaires; 2°. de déterminer dans tous les corps où des oscillations rapides indiquent la présence du fer, qu’elle est précisément la quantité qu’ils en contiennent. — è L'appareil employé dans ces recherches est le même que nous ayons donné dans le n°. ; seulement pour éviter l'agitation de l'air, les extrémités des barreaux entre lesquels se font les oscillations, sont recouvertes par une cloche de verre percée par le haut pour laisser passer les aiguilles et le fil de soie auxquelles elles sont suspendues. Ce fil est attaché par le haut à une petite aiguille horizontale , qui tourne sur un cercle de carton divisé en parties étagales et fixé au bras mobile qui sert à élever l’aiguille ou à l’abaisser. Lorsqu'on veut essayer une substance, on en forme une aiguille que l’on fait d’abord osciller dans la partie supérieure de la cloche, hors de l'influence des aimants. Le nombre des oscillations faites dans un téms donné, fait connoitre la force de torsion. On fait osciller de nouveau l'aiguille quand elle est descendue entre les pores des aimants. Celte seconde opération détérmune les, forces réunies de l'attraction et de la torsion, et retranchant cette dernière trouvée par l'observation précédente, on obtient la valeur de la force atiractive. ( Voyez les mémoires de l’Académie des Sciences , année 1777, tome 9 des Savans Etrangers ). | Le C. Coulomb trouve aussi les mouvemens des forces magnétiques pour différens métaux. Pour se faire une idée de la précision de son appareil, il suffit de savoir que pour lors cetie force est à très-peu-près représentée par l’effurt que feroit un poids d’un milligramme agissant à l'extrémité d’un levier dont la longueur seroit la 5° partie d’un millimètre : ce qui revient, en mesures anciennes , à = de grain suspendu à l'extrémité d’un levier d’une ligne ; force qu’il seroit sans doute impossible de mesurer par des instrumens moins délicais. Le C. Coulomb a essayé de déterminer,et de comparer la force attractive des aimants sur différentes espèces de bois; mais le peu de densité de ces substances, rend beaucoup plus sensible dans les expériences les erreurs provenantes de l'agitation de l'air, et l’auteur se propose de les répéter dans le vuide. Ayant soumis à l'expérience des aiguilles formées avec de l’argent séparé par la fonte d’un culot de fer, elles éprouvent des effets tellement sensibles, que l’on dût y Soupçonner la présence du fer. Cependant ce même argent, dissous dans l’acide nitrique et précipilé par le prussiate de soude en liqueur, n’a pas donné la plus petite nuance de bleu. L'argent purifié à la coupelle, éprouvoit une action beaucoup moindre. } Pour évalüer la quantité de fer que le premier pouvoit contenir, il falloit connoître la loi suivant laquelle varie l'influence des barreaux pour différentes quantités de fer contenues dans une même substance. Pour y parvenir, le C. Coulomb a formé des cylindres de cire, dans chacun desquels il a introduit des quantités connues et dif- férentes de limaille de fer. Ces cylindres avoient tous la même longueur. En com- parant leurs oscillations suivant la théorie des forces de torsion , l’action des barreaux aimantés se trouva proportionnelle aux quantités de fer contenues dans les cylindres. Ce fer y étoit distribué d’une manière sensiblement uniforme, car le résultat fut le même en partageant chacun en plusieurs autres de même longueur. D'après, cette loi , il suffit de comparer les intensités des actions magnétiques sur les aiguilles d'argent et sur celles de cire mélées de Jlimaille, pour avoir le rapport des quantités de fer contenues dans ces substances ; Uu moins en négligeant leur action propre qui paroït très-petite relativement à la première. Et comme on connoit d’ailleurs la quantité de fer mêlée à la cire, on aura par ce procédé celle que renferme l’argent. Le C. Coulomb trouva aussi que le culot d'argent qui avoit été retiré du fer par la fonte , contenoit une partie de fer sur 519°. d'argent. ! En soumettant au même examen Fargent purifié à la coupelle, et supposant aussi 2 116 ses oscillations dues à la présence du fer, le résultatrindique dans les corps 155,19 parties d'argent et une partie de fer ; quantité beaucoup trop petite pour être appréciée jusqu'a présent par l'analyse chimique. On pourroit de même comparer entre elles les quantités de fer contenues dans tous les autres corps, dans la supposition que leurs oscillations entre les barreaux aimantés seroient dues à la présence de ce métal. Mais on pent du moins employer ce procédé avec certitude toutes les fois que la rapidité des oscillations, est sensiblement plus grande que celle de la même substance ;: lorsqu'on en a reüré le fer avec plus d’exacutude. Et si l’on fait attention que l’ap- pareil nécessaire à l’expérience est extrêmement simple à construire, et comporte toujours la plus grande précision, on sera porlé à penser que la force de torsion sera un jour un des moyeus les plus puissans de la chimie , comme elle est déjà un des plus exacts de la physique. I. B S'ur la propagation du son, par le €. Biror. Insr. na. On sait que la théorie mathématique de la propagation du son, donne une vitesse sensiblement plus petite que l'expérience. Les physiciens ont plusieurs fois cherché à rendre raison de cet écart; maïs en examinant leurs explications , on voit qu’elles sont fondées sur des hypothèses plus ou moins précaires , el qui même ne peuvent plus subsister après les découvertes de la chimie moderne sur la constitution de l’atmos- phère. Après avoir discuté ces diverses opinions, l’auleur cherche à leur en substituer une autre fondée sur lPexpérience, et plus conforme aux connoissances actuelles. -C’est un fait connu des physiciens , que l'air atmosphérique perd, lorsqu'on le condense, une partie de sa chaleur latente qui passe à l’élat de chaleur sensible ; et qu’au contraire lorsqu'on le raréfie, il reprend une portion de chaleur sensible qu'il convertit à l’état de chaleur latente. Ces variations de lempérature , quoique très- considérables en elles-mêmes, sont peu sensibles au thermomètre, parce que cet ins trument a toujours une masse considérable par rapport à celle de l'air contenu sous le récipient des machines dont on fait usage ordinairement, et que ces machines pré- sentent d’ailleurs des parois très-conductrices de la chaleur. Mais dars les appareils employés dans les mines pour tenir condensée pendant quelque tems une grande quan- tité d'air, lorsque l’on rétablit la communication avec l'atmosphère environnante, V’air dans la dilatation qui le ramène à son état naturel, absorbe tant de chaleur, qu'il dépose à l’état de glace une partie de l’eau qui s'y trouve en dissolution. Dans la propagation du son, les condensalions et les dilatations successives de l'air, doivent également oceasionner dans les particules qui les éprouvent, de petites varia- tions de température qui influent sur leur élasticité : par conséquent la loi qui sert de base au calcul, et suivant laquelle le ressort de l'air est proportionnel à sa densité, n’a lieu que dans l’état de repos où on laisse reprendre à ce fluide la température qu’il avoit ayant le changement de volume qu'on lui fait subir; et dans l’élat de mouvement … où les condensations et les dilatations se succèdent à de courts intervalles, il devient nécessaire d’avoir égard aux varialions correspondantes de la température. Soit donc + l'élasticité d’une molécule d’air, 4 sa densité, on aura dans l’état de repos, la température restant la même, ’ t = mA ? m étant un cocflicient qui exprime l’élasticité lorsque 4 = 1. Si l’on prend pour cette densité celle de l’air dans l’état naturel, qu'on nomme g la gravité, n la densité du mercure comparée à celle de l’air, H la hauteur du baromètre, on aura m = gnH, ce qui donne en général e — gnH. 4. Supposons que dans la propagation du son, la densité de l’air varie dans le rapport de 1 à 1 +5, ensorte que l’on ait Am i1+s 117 s sera ‘une quantité variable très-petite , qui représentera par conséquent les con— densations lorsqu'elle sera positive, et les dilatations lorsqu’elle sera négative. Si l’on suppose que 8 exprime en degrés du thermomètre la chaleur rendue sensible par une petite condensation , comme seroil , par exemple, -; 100€s ou simplement, ys - sera la quantité de chaleur développée par la condensation s ; si de plus « représente l'accroissement de l’élasticité pour une petite varialion de température , par exemple, pour -= de degré, 100&ys, ou simplement Ks sera l’accroissenrent de l’élasticité pour la condensation s. Cet accroissement sera par conséquent proportionnel à s, du moins entre les linites très-rapprochées où il varie dans la propagation du son, et Von aura, en ayant égard à cette circonstance, 1 — gnH {1 + Ks} 4 c’est-a-dire que l’élasticité se trouve augmentée d’une quantité trés-petite du même ordre que les condensations. Mettant pour À sa valeur & + s, il vient s— gnH {1 + Ks} Sp ou simplement = go {ri +(1+K)s} en négligeant les quantités du second ordre. Si l’on substitue cette valeur de « dans les formules de la propagation du son, en n'ayant égard qu’au mouvement horisontal de l’air, au lieu d’avoir, comme dans la DE É Ê À Mécanique analytique (2° partie, page 505), d’? — gnH d'? + d ? dr? (CÆ dy? ) on trouve d'® — gH(1 +K) en do à dt? , ; dx? dy? Il n’y a entre ces équations de différence que dans le coefficient gnH, qui se trouve aug- menté dans le rapport de 1 à 1 + K; la vitesse du son qui par les formules ordinaires est gnH sera donc par les précédentes Venu. 1+K.; et pour déterminer la quan- tité de cet accroissement, il faudroit connoiître K par l’expérience. Comme il est très-difficile d’atteindre ce but avec les appareils qui servent à con- denser ou à comprimer l'air, l’auteur se propose le problème inverse, qui consiste a déterminer K d’après les expériences faites sur la propagation du son. En prenant avec l’Académie des sciences, 1038 pieds pour cette vitesse, la valeur de Ÿ”gnH étant 915 pieds, on aura 1038 — 915 Virk ce qui donne K — 0,2869 Pour tirer parti de ce résultat, il faudroit connoître les quantités « 8 y qui répondent a de petites dilatations de l'air; si l’on adopte pour celles-ci la même loi qui a lieu dans les grandes variations de volumes, ce qui suffira pour une première approxima- tion , On aura en partant des expériences d'Amontons 1004 = cl car le ressort de l’air augmente de + pour 80 degrés du thermomètre de Réaumur, on aura de même en nommant 8' la chaleur développée dans unecondensation ou une dilatation égale à 1008 = £' Soc. PHILONM. 118 ce qui donne 8° = (100) *«8, et par conséquent.#" = 240 K, d'où l'on tire, d’après 240 ; y à balai la valeur précédente de K 8° — 68°, 856 c'est-à-dire que lorsque l’on dilate ou que l’on condense du double le volume de Vair , la température s'élève ou s’abaisse d’environ 60° du thermométre de Réaumur; et cette quantité peut encore étre inférieure à la chaleur dégagée dont une partie peut s'échapper sous forme rayonnante saus influer sur la température de l'air. D’au- tres résultats sur la vitesse du son donneroient d’autres valeurs de £8/; ainsi en sup- posant celte vitesse de 1080P, comme Pont fait quelques physiciens, on auroit K — 0,5922 8! = 94,5 On voit par cette correspondance, entre l’accroissement de la vitesse du son et celle de la chaleur que la compression rend sensible , combien il est nécessaire d’avoir égard à la liaison de ces deux phénomènes, et combien il est facile de concilier par cette considération le calcul et l'expérience dans une des théories les plus importantes de la physique - mathématique. 1 La première idée de cette liaison est due au C. Laplace , et c'est sur son invitation que le: G. Biot a entrepris les recherches dont nous venons de donner un extrait. NB: CHIMIE. Note sur le moyen de préserver les cadavres des animaux de la putréfaction, en Gonservant leur forme essentielle , et méme en leur donnant la fraîcheur, l'apparence de la vie, par le C. Cuaussrer, professeur à l’école de medecine. : Les corps des animaux, lorsqu'ils sont privés de la vie, abandonnés à l’action de l'atmosphère, plongés dans les eaux ou enfouis dans la terre, ne tardent pas a passer à la putréfaction, à devenir la pâture des vers, des insectes , et après un temis, toujours trés-court, la masse de leurs chairs se trouve réduite à quelques hectograumies d’une poussière que les vents dispersent, que les eaux entraînent, que les végétaux s’appro= prient pour leur nourriture : cette destruction , cette altération st grande, si rapide, est une suite nécessaire de la qualité, de la nature même de leurs parties consti- tuantes, de leur tendance à la décomposition, de la quantité considérable de fluides relativement aux solides; aussi pour conserver le cadavre des animaux ou quelques- unes de leurs parties, il faut nécessairement changer l’ordre naturel de leur/compo- sition , et à l’aide de différens agens, déterminer des combinaisonsnouvelles qui, en conservant la forme , la texture essentielles, soient en même tems imputrescibles , inaltérables aux vicissitudes de l’atmosphère, inattaquables aux insectes. Après ces considérations premières qui servent de base à ses recherches , le GC: Chaussier exa- mine les divers procédés qui ont été successivement employés pour la conservation des! cadavres entiers: ow des pièces anatomiques; let après! avair remarqué que les uns sont illusoires, que les autres ne; garantissent pas les substances animales, de la voracité des insectes que tous ont l'inconvénient d’altérer la configuration essentielle, de réduire le corps en une masse informe, il indique la solution de muriate suroxi= géné de mercure, dans l’eau distillée, comme le moyen le plus propre à remplir l’objet qu’on se propose. Nous ne suivrons pas l’auteur dans les recherches qu'il fait sur l’action de cette solution saline sur les substances animales, nous nous bornerons à en*indiquer d'usage, qui doit, varier suivant, le volumeiet l’état de l’objet qu'on se opose deilconservers:S'ilis’agit uniquenrent d'une pièce séparée,;,.comme la plupart des préparations anajomiques, il suffit de la-ploñger dans une solution de muriate 1:19 suroxigéné de mercure, et d'ajouter dans le vase un ou plusieurs nouets de linge fin qui contiennent quelques grammes de ce sel mercuriel , précaution essentielle pour qu'elle reste toujours également saturée. Apres dix, vingt ou trente jours d’immer- ‘sion, c'est-à-dire, lorsque la partie a été pénétrée dans toute son éténdue par la solution saline, lorsqu'il s’est opéré dans tous ses points une combinaison nouvelle ; on peut la retirer de la liqueur, la placer dans un bocal que lon remplit d’eau distillée, légèrement chargée de muriate suroxigévé de mercure ; ou bien on l’expose dans un endroit aéré, à l'abri du soleil, de la poussière ; peu-a-peu elle se dessèche, prend une consislance , une dureté presque ligneuse ; et dans cet état elle ne peut plus être altérée par Pair, ri attaquée par les insectes, comme le démontrent les expériences du C. Chaussier, qui depuis plusieurs années a abandonné des pièces ainsi préparées aux insectes et aux vicissitudes de l’atmosphère. La conservation du corps entier exige des soins, des attentions particulières dont ilest impossible d’exposer tous les détails dans une simple notice. C’est, en quelque ‘sorte, un art nouveau, dont les procédés ne peuvent étre bien exécutés que par un anatomisie exercé. Nous nous bornerons à remarquer que , pour réussir com ‘plètement dans cette préparation, il faut par des incisions préliminaires pratiquées -avec art, préparer des issues par lesquelles la solution saline puisse pénétrer facile Imient-ct promiptement dans le tissu de toutes les partæs ; et lorsqu'on se propose de “donner au cadavre la fraicheur, l'apparence de la vie, il faut auparavant remplir les -vaisseaux, les uissus cellulaires d’une dissolution de gelatine colorée. I1 faut placer dans les orbites des yeux d’émail proportionnés à l’âge, à l’état habituel du sujet, *C’est après ces procédés préparatoires que l’on plonge le cadavre dans la solution ‘saline de muriate suroxigéné de mercure; on l’y mainiieni plus ou moins long-lemis, ‘suivant le volume du corps, après quoi on le retire pour le laisser sécher lentesnent, et former ainsi une sorte de momie aussi durable que celles de Y'Egypte , et qui a encore l'avantage de conserver les caractères , les traits essentiels de la physionomie. Depuis deux ans que le C. Ghaussier a lu ce mémoire à l’instut, ilia continué ses expériences et fait l'application de sa méthode à divers objets : ainsi il a reconnu que la solution de muriate suroxigéné de mercure préservoit , :non-seulemeni les substances animales de la putréfaction , mais encore qu’elle en arrétoit les progrès et les ramenoit, en quelque sorte , à leur état premier. Ilen a fait aussi usage avec le plus grand succès, pour conserver les bois , les cartons, les pelleteries, de {a voracité des “insectes. On peut également l’employer dans les cabinets d’histoire naturelle pour la conservation des oiseaux, des petits quadrupèdes. Par exemple, au lieu de suivre la méthode ordinaire pour empailler les oiseaux d’un volume médiocre, le C. Chaussier ‘se contente de faire une incision sur la ligne médiante de l’abdumen. Il enlève les viscères qui y sont contenus, ainsi que ceux du thorax, fait à la base du crâne, *par le fond du gosier, une ouverture pour enlever l’encéphale; et après avoir pra- ‘tiqué-sousla peau, dans l'épaisseur des cuisses différentes issues, il plonge.le corps dans la solution saline, l’y maintient pendant un tems plus ou moins long, après quoi il le retire ; et lorsqu'il est suffisamment égoutté, il remplit l'abdomen , le thorax d’é- toupesfines, cout l’incision qui.avoit élé faite , et donne au corps l'attitude qu’il doit conserver par la suite. On détruira , on éloignera les insectes des animaux an- ‘ciennement préparés, en les plongeant pendant un certain tems dans la solution saline. s MEDECINE. . Extrait d’une observation Sur un homme d’une voracité extraordi- naïre ; par le C. Percy , proÿesseur à l’École de médecine de Paris. T'arare étoit. le nom , ou le sobriquet, de l’homme qui. fait.le sujet de cette.obser- valion. Sorti très-jeune et en fugitif de Ja maison paternelle , il arriva à Paris en 1788. IL s’atiache à un spectacle forain , où il s’exerçoit, dans des parades, à manger en quelques minutes, des panniers entiers de pommes ou d’autres fruits, quand ° Soc. Dx Méo. 120 quelqu'un vouloit en faire les frais: Quand il ne!trouvoit pas de ices dupes géné- reuses’, il avaloit des cailloux, des bouchons de liège, et tout ce qu'on lui présentoit: Plus d'une fois , il fat obligé d’aller chercher du soulagement à ses coliques dans l'hôpital de l’Hôtel-Dieu , où exerçoit alors Desault. Ce chirurgien célèbre voulant un jour le dégoëùter par la peur de son dangereux mélier, lui annonça qu’il ne pouvoit le siuver qu’en lui ouvrant le ventre. ‘l'arare épouvanté, s’échappa , tout souffrant qu'il éloit , alla boire de l’huile tiède; et oubliant ses douleurs , il retourna à ses tretteaux. ; En 1789, n'étant encore âgé que de dix-septians, et pesant seulement cent livres, ‘il étoit déjà en état de manger un quartier de bœuf du même poids, en vingt- quatre heures. Au commencement de la guerre , il entra dans un bataillon. Mais réduit bientôt à une diselte ‘extrême ; il tomba malxde et vint a l’hôpital de Soultz , où le C. Cour- ville, qui étoit chef du service, le reconnut pour le déserteur de l'Hôtel - Dieu, et le retint par curiosité. 11 jui fit donner d’abord une quadruple portion ; maïs des qu'il pouvoit se glisser à la pharmacie, où dans la chambre des appareils, il y mangeoit les cataplasmes et 1out ce qui lui tomboit sous Ja main. Qu’on imagine tout ce que les animaux les plus jmondes et les plus avides sout capables de dé- vorer, et l’on aura l’idée des gobis ainsi que des besoins de Tarare. On le surprit ün jour tenant un chat vivant par le col et les pattes; il lui déchira le ventre avec les dents, en suça le sang , el n'en laissa bientôt: plus que le squelette. Une demi- heure après il rejetta le poil, à la manière des carnivores et des oiseaux de proie. On l’a vu engloutir, ei quelquesinstans , le diner préparé pour quinze ouvriers: allemands. C’étoit quatre jatles de lait caillé eu deux énormes plats de ces masses de pâte que dans le pays on fait cuire dans l’eau avec du sel et de la graisse. Après ce repas. presque incroyable ; son ventre , habituellement flasque et ridé, se tendit eonime un ballon, et le glouton alla dorniir jusqu'au lendemain. { Étant devenu l'horreur et leffroi du voisinage par suite d’affreux soupçons qui s'élévèrent contre lui, il fut chassé de l'hôpital vers la fin de l'an deux: Jusqu’au mois de Fructidor. de lan six, on ne sait ce qu'il devint. Ce fut à cette époque que le C. Percy le découvrit à l’hospice de Versailles. Il y étoit entré deux mois au- paravant dans un état de maïigreur extrême. Il assuroit avoir dans le ventre une fourchette d'argent qu’il w’avoit pu rendre , depuis deux années qu’il l’avoit avalée. 1 mourut au bout de quelques mois, épuisé par une diarrhée) purulente et in- fecte. Son corps étoit corrompu quelques heures après sa mort. Cependant le .C. Tessier, chirurgien en chef , en fit l'ouverture. Les intestins étoient putréfiés , baïgnés de pus, confondus ensemble, sans aucune trace de corps étrangers. Le foie étoit excessivement gros, sans Cousislance et dans un état de putrilage : la vésicule en étoit 1rès-volumineuse. L’estomac flasque et parsemé de taches ulcérées couvroit presque toute la région du bas-ventre. La paanteur du cadavre s’opposa à ce qu’on ! püvporier plus loin les recherches. : arare avoit environ vingt-six ans lorsqu'il mourut. Son corps étoit grêle, sa taille médiocre , son regard timide, ses cheveux rases , blonds et d’une finese extrême. Ses joues blâfardes et sillonnées étoient de véritables abajoues dans la cavité desquelles iliplaçoit jusqu’à douze œufs , où ponimes médiocres. Sa bouche étoit très-fendue. Il n’avoit presque pas de lèvres, et il ne lui manquoit pas une seule dent : elles étoient biens rangées et dans l’état ordinaire. 11 étoit sans cesse en sueur, et la vapeur qui sortoit de son corps , sensible à la vue, l’éloit encore plus à l'odorat. En certains Lenis , à peine pouvoit-on souffrir son approche à vingt pi Quand. il n’avoit, pas Mangé son saoul, son ventre faisoit le 1our de son corps. Une fois repu , la, vapeur qui l’enveloppoit habituellement augmentoit , ses pommeltes et ses yeux devenoient d’un rouge rutilant; il étoit accablé de sommeil; il paroïssoit hébété, et il alloit di- - gérer dans un coin retiré, GC D. 121 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Messidor, an 10 de la République. HISTOIRE DONEURECSS ZOOLOGIE. Sur les vers qui ont le sang rouge, par le C. Cuvrer. __ Buffon et Daubenton avoient déjà remarqué que le ver de terre avoit une liqueur Touge qui tenoit lieu de sang; le C. Cuvier avoit aussi découvert que la liqueur rouge qu'on trouve dans cet animal et dans la sang-sue, étoit un véritable sang cir- calant dans des vaisseaux artériels et veineux, doués de systole et de diastole (1). Il croit pouvoir avancer aujourd’hui que tous les Lombrics, les Sang-sues, les Nayudes, les Néréïdes, les Aphrodites , les Amphitrites et les Serpules ont le sang rouge, et quoiqu'il ne l’ait pas examiné sur les Amphinomes ni sur tous les autres vers articulés non intestins, l’analogie lui fait penser que ces animaux sont dans le même cas. - C’est dans le Lombric marin de Linné (Arénicole Lam.) (2), que le C. Cuvier a étudié plus particulièrement le systéme vasculaire des vers à sang rouge. Les branchies ou organes pulmonaires de ce ver sont extérieures, elles sont disposées sur une rangée de chaque côté du corps : on en compte 14 paires. Elles ressemblent à des houpes ramifiées, partant de deux ou trois troncs principaux (pl, WII, fig. 5). Ces branchies se développent et deviennent rouges, puis pâlissent et s’atfaissent successivement et très-rapidement. Il est aisé de voir, dit le C. Cuvier, que c’est un cffet analogue à celui de la res- pee chez les autres animaux ; mais ici ce ne sont point l’air et le sang qui vont ’un vers l’autre par un double mouvement el par des conduits différens, comme dans tous les animaux à vertèbres et dans les Mollusques. Ce n’est pas non plus l'air qui va chercher le fluide nourricier en se distribuant dans tout le corps au moyen de ces vaisseaux nommés trachées , comme dans les insectes. Dans ces vers le fluide nourricier, le sang, est seul en mouvement : il va chercher Pair où l’eau qui entoure l’animal, et rentre dans le corps après s’en être saturé. Cette observation , déjà très-curieuse, fit soupçonner au C. Cuvier une structure particulière dans les organes de la circulation. En ouvrant un Lombric marin, on voit d’abord un intestin assez gros, d’un beau jaune, qui s'étend d’une extrémité du corps à l’autre. Les vaisseaux sanguins, d’un rouge vif pourpre, s’y distinguent très-bien : on en remarque un gros qui régne le long du dos, entre les branchies. . 1] reçoit le sang par son extrémité antérieure, et le distribue dans les branchies par des vaisseaux latéraux qui peuvent être considérés comme les ramifications pulmo- naires de cette artère qui tient lieu de ventricule pulmonaire : la contraction de ce gros vaisseau est très-sensible. } , Le sang est rapporté des branchies par autant de veines; mais les neuf premières vont le verser dans un gros vaisseau placé immédiatement sous l’artère pulmonaire ; \ 1) Voyez Bulletin des Sciences, tom. 1, n°. 19, p. 146. z) Voyez, Bulletin de la Soc. Phil. à ses Corresp. , p. 114, ce que le C. Duméril dit de ce ver. N°.1IV.6°. Année. Tom. II. Avec trois Planches, VI, VII, VIII. Q INST. NAT. Séance du 11 Niv. an 0, Soc. PHILON: 122 les autres aboutissent à un autre vaisseau également longitudinal , canal intestinal. : Ces deux troncs, qui recoivent les veines pulmonaires, remplissent, comme dans les poissons, les fonctions d’artère aorte : ils poussent le sang dans toutes les parties du corps par de nombreux vaisseaux. Ces vaisseaux, après avoir formé sur la masse jaune des intestins un lacis pourpre d’une régularité admirable, vont s'ouvrir dans deux vaisseaux qui rampent sur les côtés du canal intestinal. Ces deux vaisseaux font l'office de veine-cave, ils montent jusques vis-à-vis le bas de l’œsophage , et font une inflexion pour communiquer avec la grande arière pulmo- naire par laquelle on à commencé cette description. À l'endroit de cette communication se voient deux renflemens dort les contractions et les dilatations sont très-sensibles, et qui peuvent être regardés comme des cœurs, en sorte que le Lorie marin en auruit deux, qui correspondent à l’oreillette droite dans l’homme, etc. D’après ce mode de circulation, on voit qu'aucune goutte de sang ne peut retourner dans le corps qu’elle n'ait élé mise en contact avec l'élément ambiant : c’est ce que le C. Cuvier appelle une respiralion complete. Ce naturaliste a remarqué que le sang veineux étoit d’une couleur plus foncée que celui qui revient des branchies, et qui peut porter le nom d’artériel. Il a vu aussi les artères se contracter en anneaux successifs qui poussent le sang devant eux, en s’avancant sur la longueur de l'artère. Le G. Cuvier trouve dans cette organisation remarquable des vers articulés, un carac- ière trés-saillant pour distinguer ces sortes de vers des vers intestins. A. B. maïs situé sous le Explication de la Planche VII. Fig. 1. L’arénicole des pêcheurs ouverte par le dos. A l’œsophage; B l’estomac ; C le 3 canalintestinal. — à l'artère branchiale; d bb ses branches. — cce branches de la veine branchiale supérieure; ec, ce, c, branches de l’inférieure. — d d d veine branchiale supérieure; f°ff ses rameaux artériels. —EE bourses noirâtres dont l’usage est inconnu, mais qui päroïssent tenir à la génération. KK fig. 2, deux autres bourses charnues adhérentes à l’œsophage, et don! l’usage est également inconnu.— LLL faisceaux de muscles attachés a chacun des aquets de soie servant de pied. Fig. 2. L’arénicole ouverte par le ventre. — À BK L comme dans la fig. précédentes — ee la veine branchiale inférieure; c, c, ses branches veineuses; fff ses branches artérielles; gg les deux veines-caves. Fig. 5 et 4. Représentation particulière de l'endroit où les veines du corps s’abouchent avec l’artère pulmonaire. L Fig. 4 du côté du ventre. a b la veine pulmonaire inférieure; cc ses branches artérielles. . dd les veines caves. ee les cœurs. u Fig. 5 du côté du dos; ee les mêmes cœurs. — gl’artère pulmonaire ou ilsse réunissent. A la veine pulmonaire supérieure. Fig. 5. Une des branchies vue à la loupe. : Fig. 6, 7 et 8 ont rapport à un article sur les serpules, qui paroïtra dans le Bulletin prochain. BOTANIQUE. Description d’un nouveau genre de plante, nommé Strophanthus, par le €. DEcANDoOLLE. Le genre des Strophanthes doit être placé dans la famille des Apocinées, entre le Nerium et l’Echites, Il diffère de l'un et de l’auire genre, et même de toutes les plantes connues, parce que les lobes de la corolle se terminent par un filet ou une lanière très-alongée , qui ressemble à une vrille ; c’est de ce singulier caractère qu'est tiré le nom Strophanihus, qui signifie fleur en lanière ; de orpoges laniére , vrille, et dates fleur. Les Sirophanthes différent encore des Echites parce que la gorge de 125 leur corolle n’est pas nue, mais garnie d’appendices ; et des Neriums, parce qu'au lieu d’avoir cinq appendices bifides ils en ont dix simples. Les Strophanthes sont des arbres ou des arbrisseaux à tige cylindrique, souvent grimpante ; leurs feuilles sont opposées, entières; leurs fleurs sont portées sur un pédicelle court et souvent bifurqué : elles sont ordinairement réunies en faisceaux. Les boutons de ces fleurs ont une forme facile à reconnoître : ils sont ventrus à la base et terminés par une longue pointe le plus souvent toriillée sur elle-méme; au moment de l’épanouissement, celte pointe ne se déroule pas en commencant par l'extrémité , mais dans le milieu de sa longueur. On compte quatre espèces de Strophanthes; savoir : 1°. Le Strophanthe grimpant. Strophanthus sarmentosus. S, glaber, sarmentosus ; floribus glomeratis termi- nalibus et lateralibus cum foliis nascentibus ; antheris in filuin productis. Tige cylindrique, brune, marquée de points blancs protubérans. Veuilles 6vales, terminées en pointe, naissant au moment de la floraison. Deux stipules petites et pointues à la base dn petiole. Fleurs rouges, grandes, solitaires où 3-4 ensemble ; pédicelle chargé de 3-4 folioles; corolle en cloche rétrecie par le bas, à dix appendices poinius, à cinq lobes ovales dans le bas, et terminés par une lanière longue de 6 centün. (2 pouces). Anthères en fer de flèche, terminées par un filet. Ovaire double. Stile simple. Port d’une bignone. — Originaire de la Sierra-Leone, en Afrique, 2". Le Strophanthe à feuilles de laurier. Strophanthus laurifolius. S. glaber, fo/iis interdèm ternis, floribus glomeratis serminalibus post folia nascentibus, antheris in filum productis. æ. Str. laurifolius verticillatus. Foliis ternatim verticillatis. 8. Str. laurifolius oppositifolius. Foliis oppositis. Diffère du précédent parce que ses fleurs sont toutes au sommet des rameaux et ne naissent qu'après les feuilles, parce que sa tige paroït droite et non grimpante, et que les divisions de la corolle sont un peu plus courtes. — Originaire d'Afrique. 3°. Le Strophanthe dichotome. Strophanthus dichotomus. S. glaber, ramis pedunculisque dichotomis, foliis inucronato-acuininatis , corollis infundibuliformibus, antheris in filum products. æ. S. dichotomus Burmanni. Foliis ovato-oblongis. Echites caudata. Burm. Ind. p, 68, 1. 26, Lin. Mant. 52. £. S. dichotomus Marki. Foliis ovuto-rotundis. Nerium caudatum. Lam. Encycl. 5, p. 458, n. 7. C’est d'après la comparaison des échantillons décrits par Linné avec ceux décrits par Lamarck, que le G. Decandolle a réuni ces deux variétés : Tige ligneuse, dichotome, grimpante , cylindrique. Feuilles ovales-alongées ou arrondies, toujours Lérminées par une pointe, fermes, glabres. Deux stipules très-courtes prolongées autour de la tige en une membrane ou ligne transversale. Fleurs rouges. Calice à 5 divisions ovales, acérées. Corolle en entonnoir. Gorge munie de 10 appendices obtus. Lobes ovales- arrondies à leur base, terminées en une lanière de 10 centim. (3 + pouces). — Ori- ginaire des Indes. - 4°. Le Strophanthe hcrissé. SE Strophanthus hispidus. S. hispidus , corollis infundibuliformibus , laciniis lon- gissimis antheris aculis mubicis. Tige ligneuse, d'un brun roux, hérissée de poils un peu roides posés sur une petite protubérance. Feuilles sessiles, ovales-oblongues, acérées, hérissées ; au lieu de stipules on voitune touffe de poils des deux côtés de la feuille. Fleurs en faisceaux, portées sur des pédoncules plusieurs fois bifurqués, hérissés ; calice partagé jusqu’à la base en 5 divisions pointues. Corolle rouge, en entonnoir; tube étroit à sa base , évasé en coupe à sa gorge, laquelle est munie de dix appendices courts et obtus. Divisions de la corclle rétrecies dès leur base en un filet de 20 centim. (7 pouces). Anthèresaigues, sans filet. Ovaire double, hérissé. Suile simple. Stigmate en tête. — Originaire de la Sierra- Leone, en Afrique. Explication de la Planche VIII. Fig. 1. Strophanthe grimpant : & une partie de la tige ; 2 la corolle ere el QE2 Soc. rHILON: étalée ;, © le faisceau des étamines; d une étamine isolée; e le pistil; f le pistil vu de manière à voir l'ovaire double. Fig. 2. Strophanthe hérissé : a la fleur étalée; d la fleur en bouton avec le pédicelle « et la bractée; c le pistil; 4 l’ovaire ; e le faisceau des étamines; f une anthère ; g une élamine. Recherches sur les diverses espèces d’Ipecacuanha, par le C. DEcAnDoLzLe. Les noms d’Ipecacuanha, Ipecacuan, Picacuanha, Picacuan, Ipecaca, Ipeca , se retrouvent dans toute l'Amérique Méridionale, et ne signifient autre chose qu'une racine émétique; les plantes que nous confondons sous le nom d’Ipecacuanha sont tirées de diverses feuilles. Ë Il est certain que l’Ipecacuanha le plus usité provient de la famille des Rubiacées : cette racine est ligneuse, rameuse, chargée d’anneaux ou de tubercules transversaux plus ou moins prononcés; on la reconnoît loujours parce que son axe ligneux est plus mince que l'écorce. Le C. Decandolle a trouvé des tiges de celte plante dans les tonneaux des marchands ; il y a remarqué les rameaux opposés et les traces des stipules qui caractérisent la famille des Rubiacées. Il n’est pas si facile de déterminer l’espèce à laquelle cette racine appartient. Mutis assure que dans le Pérou on récolte la racine de la Psychotria emetica ; M. Brotero vient de publier à Londres un mémoire, où il assure que l’Ipecacuanha du Brésil est un genre nouveau de la famille des Rubiacées : il le nomme Callicocca. I] est probable en effet que l’Ipecacuanha du Brésil et celui du Pérou sont différens : le premier est brun, lesecond est gris. Parmi les Violettes on trouve plusieurs espèces émétiques : 1°. Wzola parviflora Lin. Suppl. 596. Cette plante croît au Brésil et au Pérou; sa racine est ligneuse, perpen- ‘ diculaire, peu rameuse, grise ou brunâtre , quelquefois crevassée en long; son axe ligneux est toujours plus épais que l'écorce. Cette racine se trouve mélangée dans le commerce avec l’Ipecacuanha des Rubiacées. 2°. Viola Ipecacuanha Lin. Mant. 484 5 Murr. App. médic. 1, p. 798; Excl. syn. Desportes, Aublet et Barrere. Pombalia Tpecacuanha Vandelli. Fasc. p. 7, t. L, icon. Cette plante croît au Brésil; sa racine est blanche, à-peu-près cylindrique , très-peu fibreuse, striée en long; son axe ligneux est plus épais que l’écorce. On ne la trouve pas dans le commerce, mais elle est conservée dans les collections sous le nom d’Ipecacuanha blanc. 5°. Viola calceolaria Lin. Sp. 1527; Viola iloubou, Aubl. Guyan. 2. p. 808, t. 318. Cette plante croît à la Guyanne et aux Antilles; sa racine est d’un blanc-gris, un peu jaune à l’intérieur, irrégulièrement crevassée ou tuberculée, à-peu-près cylindrique, peu rameuse; cette racine a l’axe ligneux plus épais que l’écorce : elle est conservée dans les collections sous le nom d’Ipecacuanha blanc. 4°. Viola diandra Lin. est trop mal connue pour qu'on puisse la citer avec quelques détails. Les racines de quelques Apocinées sont aussi douées de propriétés vomitives : 1°. Cynanchum vomitorium Lam. Enc. 2, p.255; Cynanchum Ipecacuanha Wild. Pharm. 1705, p. 169, t. 2; Asclepias asthmatica Lin. F. suppl. 17r. Cette plante croît aux isles de France, de Java et de Ceylan. La comparaison des échantillons décrits par Burman et par Lamarck a prouvé l'identité de l’Asclepias asthmatica Lin. F. avec le Cynanchum vomiterium Lam. On n'y remarque point les cornets des Asclepiades, ce qui montre qu'il faut laisser cette espèce parmi les Cynanchum. Ses racines sont nombreuses, simples, cylindriques, dures, ligneuses, blanches, dépourvues d’anneaux et de tubercules, traversées par un axe ligneux extrêmement mince. Cette racine est employée dans l’Inde comme émétique et aussi comme cathartique et expectorante : on la connoît sous le nom d’Ipecacuanha blanc de l’isle de France. 2°. Cynanchum tomentosum Lam.'Enc.'2, p. 255. Cette plante croit dans les isles de France et de Ceylan; elle est employée dans les hôpitaux de Ceylan à la place d’Ipecacuanha. 3°. Periploca emetica Retz. obs.2, p. 15, n. 54. Wild. Phyt. 1 ,p.6,n.21,t.5,f.2. Sa racide est employée comme émétique dans l'Inde. 4°. ÆAsclepias curassavica Le Cette plante croît dans les Antilles; sa racine est employée comme vomitive à Tabago; 125 et elle y est même nommée faux Ipecaeuanha. Celte racine est rameuse, brune, marquée de fissures assez sensibles; elle ne se trouve plus dans nos pharmacies, mais il paroïît qu’elle y a été autrefois mélangée avec le vrai Ipecacuanha, car Douglas (Phil. Trans. 1729 ) la distingue sous le nom de faux Ipecacuanha brun. : On a cru quelque tems que l’Ipecacuanha étoit produit par une Euphorbe, à laquelle on a en conséquence donné le nom d’Euphorbia Ipecacuanha ; sa racine est à-peu- près cylindrique, grêle, peu rameuse, d’un gris un peu jaunâtre ; le bois est beaucoup plus épais que l’écorce. Cette racine est employée comme émétique en Virginie et en Caroline, mais n’est point apportée en Europe. : On a quelquefois pris pour l’Ipecacuanha le Caapia du Brésil. Il y a deux espèces de Caapias : l’un, appelé Caapia des champs, est le Dorstenia brasiliensis Lam. Enc. 2, p. 517; l’autre, appelé Caapia des bois, est la Dorstenia arifolia Lam. Enc. 2, p. 517. L’un et l’autre sont réputés dans le Brésil pour émétiques cardiaques et fébrifuges. Les doses auxquelles ces diverses racines excitent le vomissement sont très-différentes : le Cynanchum vomitorium s'emploie à 22 grains, la Psychotria emetica à 24, la Viola calceolaria de 60 à 72, la Viola ipecacuanha de 1 à 5 gros. Ces différences montrent l'importance de la distinction plus exacte des diverses espèces d’Ipecacuanha. ASTRONOMIE. Sur la nowelle Planète découverte par M. Orsers. Le 20 Germinal , le C. Burckhardt ayant reçu avis que M. Olbers de Brémen avoit découvert un nouvel astre qui avoit l’apparence d’une planète, il en fit part dès le même soir à tous les astronomes de l’Institut, qui chercherent cet astre la nuit suivante, Le lendemain, les CC. Messier, Méchain et Delambre rendirent compte à la classe de leurs observations. Le nouvel astre avoit un mouvement assez sensible , tant en ascension droite qu’en déclinaison ; il n’offroit aucune apparence de queue, pas méme de nébulosité, et n’avoit que son mouvement qui püt le faire distinguer des étoiles de huitième grandeur , dans le voisinage desquelles il se trouvoit. On a continué de l’observer au méridien jusques vers la fin de Floréal : il présentoit toujours les mêmes apparences, si ce n’est que sa lumière étoit encore plus foible dans les derniers tems, parce qu’il commencoit à s’éloigner de la terre. à On a fait des efforts inutiles pour trouver une parabole qui satisfit aux observations ; le cercle n’a pas mieux réussi : ila fallu une ellipse, et même une ellipse très-excen- trique. À cet égard, la nouvelle planète diffère peu de Mercure; mais ce qn’elle a de plus extraordinaire, c’est son inclinaison d’environ 55° : celle de Mercure n’est que de 7°, et celle de la planète Cérès, découverte en 1801 par M. Piazzi, de 10° 37/; ainsi, l’on seroit obligé d’élargir considérablement le zodiaque, si on continuoit à désigner par ce nom la zone du ciel dans laquelle toues les planètes font leurs révolutions. Uue autre particularité fort remarquable est que la distance moyenne de ceite planète ne diffère que très-peu de celle de Cérès. On ne connoissoit pas encore dans le système solaire , deux planètes dont les orbites fussent aussi rapprochées. Tant de singularités rendent cette nouvelle planète infiniment intéressante pour les astronomes ; car d’ailleurs elle est si petite qu’elle ne peut avoir aucune influence sensible sur les planètes voisines; au contraire, elle doit éprouver des perturbations très-considérables de la part de Jupiter. Le C. Burckhardt a tenu compte des princi- pales, pour déterminer une orbite elliptique. On a en effet grand besoin d’une théorie assez approchée pour retrouver cette planète quand elle sortira des rayons solaires où elle est près de se plonger , sans cela son extrême pelitesse en rendroit la recherche fort incertaine; il est même très-probable qu’elle seroit demeurée encore long-tems inconnue , si elle ne s’étoit trouvée précisément à l’endroit que venoit de quitter Cérès, et tout à côté des étoiles que les astronomes avoient tant observées depuis plusieurs mois. C’étoit une réunion curieuse que celle des trois planètes nouvelles dont l’astronomie s’est enrichie de nos jours : on les voyoit toutes trois passer au méridien en quelques minutes de tems, M. Olbers a donné à sa planète le nom de Pallas. INST, NAT: Jnsr. Na Soc. PHILOMe 296 ; CHIMIE, ni per DNete sur l’analyse du Cachou. (Extrait d’une lettre de M. BLAGDEN au C. BERTHOLET. ) On a découvert en Angleterre que le suc du Mzmosa catechu L. est du tanin presque pur : on estime que cette matiere en contient environ dix fois plus que l'écorce de chène. Cette observation pourra devenir utile dans les établissemens européens des Indes pour y établir des tanneries, ét conune cetté manière est peu volumineuse Fr ne seroit peut-être pas impossible de l’employer dans les tanneries d'Europe. 1 LE PACE PATHOLOGIE. Note sur un enfant monstrueux qui a vécu deux mois et demisans aucun membre, par le C. Duruyrren, chef des travaux anatomiques. On a présenté, à l’Ecole de Médecine , une petite fille vivante, âgée de deux mois ei dix jours , qui éloit née seulement avec le tronc. Ses membres abdominaux étoient indiqués par deux petites protubérances situées dans un enfoncement de la peau. Du côté droit, il n'y avoit du membre thoracique qu'un bras très-court, et du côté gauche qu’un appendice de moitié plus court encore. Sur la peau qui recouyroit ces deux rudimens de bras, on observoit une cicatrice enfoncée très-apparente. Toutes les autres parties du tronc étoient bien conformées. Le mère ne se rappeloit pas d’avoir éprouvé d’accidens pendant sa grossesse, et on n'avoit observé dans ses lochies. aucun indice de la séparation des membres. Cette petite fille mourut trois jours après avoir été présentée à la Société de l’Ecole. Le GC. Dupuytren, qui l’a disséquée , a observé que les muscles se terminoient tous à une certaine distance du moignon. L’humérus du bras droit étoit entier , terminé comme à l’ordinaire, par des facettes articulaires. Du côté gauche, il n’y avoit de Vos du bras que sa moitié scapulaire : il se terminoit par une sorte de cône intimenient uni à la cicatrice de la peau par un tissu cellulaire très-serré. On ne yoyoit dans les appendices mamelonés du bassin que des tissus cellulaires; cependant vers la base on retrouva une petite portion osseuse, sur laquelle on reconnut une ébauche informe du fémur. x 4 Les extrémités de ces portions osseuses des membres, étoient enveloppées d’un tissu très-serré, dans lequel on suivoit, quoiqu’avec peine, les principaux troncs des nerfs et des vaisseaux. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. A description of the anatomy , etc. Description de l'anatomie de l’'OsniThonuyncnus PARADOxUS, par Everanr , Home, esq. ( Extrait des Transactions philosophiques. Londres, 1802.) Les observations onr été faites sur un mâle ec une femelle adulces, donnés À l’auteur par S. Jos. Bansk: Viennenc d’abord quelques craits de l’hisroire de certe espèce , rapportés par M. Hunter, ci - devant gou verneur de la nouvelle Galle du Sud. Elle n’habite que les lacs d’eau douce, communs dans l'intérieur du pays. L'animal ne vient à la surface que pour respirer , et c’est alors que les naturels du pays le prennent. Sur terre, il rampe à-peuprès comme une rortue. On ne connoît pas son genre de nourriture. L'auteur passe à la descriprion extérieure. Le mâle a en tour 17 pouces et demi anglais de long ; la femelle a un ouce de moins ; son bec est de 2 un quart, [a queue de 4er demi. Le corps est par-tour de la mème épaisseur, excepté vers les épaules où il est un peu plus mince. Sa circonférence est de 11 pouces; il ny a point de graisse encre la peau ec les muscles, Le dessus du corps est , dans le mâle, d’un brun très- foncé , le dessous d’un gris argenté. La couleur de la femelle est plus claire. Il y a deux sortes de poils :un court, fin, serré, ec un autre un peu plus long, qui s’applatit vers le bout , et donne à lanimal Pair d'être recouvert de plumes luisantes. On ne voit nul signe extérieur du sexe, l'ouverture de lanus senvanr 127 en même rems aux organes de la génération, er ce qui est plus singulier encore , malgré toute l'attention qu’on y a mise, on n'a trouvé méme sur le corps de la femelle aucune apparence de mamelles. Nous avons déjà suMisamment décrit le bec, dans nos feuilles précédentes, pour que nous n’y revenions pas ici. Les dents ne sont point implantées dans des alvéoles , mais tiennent simplement aux gencives. Leur structure intérieure consisce en fibres verticales ; on n’y voit ni émail ni substarce osseuse, De chaque côté de la bouche est une abajoue , comme dans les gucnons. Sur la langue , entre les dents, sont deux petites pointes cornées dirigées en avant, er qui empêchent les alimens de descendre dans le pharynx avant d’avoir été mâchés. Chaque pied a cinq doigts; ceux de devant ont des ongles plats, sous et au-delà desquels se prolonge une Jarge membrane. Ceux de derrière les ont tranchans. Où remarque de plus dans le mâle un sixième ongle situé au talon, et qui peur se mouvoir dans plusieurs directions. On croit qu’il cert À assujectir la femelle lors de la copulation. La queue est plate, horizontalement large et semblable en figure à celle du castor, mais on en tégumens , car elle est recouverte de poils. Suit enfin la description des parties intérieures. Le pannicule charnu est très fort. La langue longue de 2 pouces n’avance pas jusques dans le bec : elle reste entre les dents. Ses papilles sont courtes et dirigées en arrière, le voile du palais est très-large ; il y a uné épiglotte, et la crachée-artère a ses anneaux interrompus en arrière. Il y a seize côtes, dont six vraies; les fausses ont leurs cartillages rerminés en avant par de larges disques qui glissent les unes sur les aucres lorsque la poi- trine se contracte, la partie du cartilage des vrais qui touche au sternum est tout-à-fait ossifiée. La structure de l'épaule est crès-extraordinaire : nous allons essayer d’en donner une idée d’après la figure de M. Home. Le premier os du sternum a de Sue côté une apophyse transverse qui tient lieu de clavicule ; le bout de cette apophyse s'attache au milieu du bord antérieur de l'os qui tient lieu d’omoplate. La cavité glénoïde est creusée vis-à-vis , c'est-à-dire, au milieu du bord postérieur ; cette omoplate a de plus deux branches, une antérieure qui s’élargit pour s'attacher à tout le bord latéral du premier os du sternum , ne laissant à certe partie antérieure de la poitrine qu’un trou pour le passage des vaisseaux ; l’autre , postérieure qui monte vers lépine comme les omoplates ordinaires. 3 , Le cœurases quatre cavités; le trou ovale y est fermé : il y a deux veines - caves ascendantes, dont la gauche tourne autour de la base äu cœur; et après avoir donné l’azigos , forme la sousclavière et la jugu- Jäire. C’est la même chose dans le kanguros, le castor er la loutre; le poumon droit a deux lobes, le gauche un seul; il y en a un petit derrière le cœur. L’estomac est simple , ovale ; et formant comme une dilatation latérale du canal intestinal , il n’a qu’un pouce er demi de long et trois quarts de large. On ne ‘distingue point les gros intestins des petits, seulement il y a un petit cœcum d’un pouce et demi, pareil à ceux des oiseaux , à 1 pied 4 pouces de l’anus; sa surface interne est cellulaire. Entre ce cœcum et le pilore , les intestins ont 4 pieds 4 pouces. De chaque côté de Panus est une glande qui verse sa liqueur dans le rectum par plusieurs petits orifices ; il y a un épiplon, une rate, etc. Le foie a quatre lobes et un Jobule ; il y a une vésicule du fiel; le pancréas ressemble beaucoup à celui de la loutre de mer. Le canal cystique et l’héparique se joignent et entrent dans l'intestin avec le pancréatique, à un pouce du pilore. La rate est formée GE deux longs lobes ; la vessie est plus en avant dans l'abdomen qu’à l'ordinaire ; la faulx de la dure - mère est soutenue par une lame osseuse , comme daps certains oiseaux ; la rente du cerveler est purement membraneuse ; le cerveau a paru présenter les mêmes parties que celui des autres quadrudèdes, Les nerfs olfactifs et optiques sont petits, mais les créjumeaux sont extraordinairement grands; l’intérieur du nez est comme dans les quadrupèdes : l’œil a une troisième paupière. Le méat auditif externe est très- long , er le tympan plus laïge que dans aucun quadrupède; il n’y a que deux osselets ; le manche de l’étrier est simple et non en arc de cercle; mais ce sont sur-tout les organes de la génération qui sont extraordi- aires dans l’ornichorhynchus. Les testicules sont situés dans l'abdomen sous les reins ; le pénis ne donne pointissue à l’urine qui entre dans le rectum par une ouverture particulièse ; le gland est double et términé par des épines percées; le canal du pénis se partage en deux , et se termine en deux cavités, dont la semence sort par les trous de ces épines. Voilà du moins ce que rapporte M. Home; mais il convient que ces parties éroient en fort mauvais état lorqu’il les a disséquées. Dans la femelle on trouve une espèce de cloaque, commun au vagin er au rectum ; il n'y a point de matrice proprement dite. Au fond du vagin sont l’orifice de l’urêtre et ceux des deux trompes, dont les parties inférieures dilatées peuvent, si l’on veut, être considérées comme deux ma- trices. Les ovaires sont comme à l'ordinaire. La ressemblance de cette structure avec celle des chiens de mer, et des reptiles dont les œufs éclosenr dans le corps, jointe à l’absence des mamelles, fait croire à M. Home que l’ornichorhynchus est, comme ces animaux, ovivivipare. Il sera bien intéressant que les voyageurs observent ce qu’il y a de vrai dans cette conjecture. £ C. V. Explication de la planche VI. Fig. 1. Le pénis dans l'état de relâchement, mais dessiné dans toute son étendue avec sa situation relativement aux intestins et aux testicules qui sont contenus dans la cavité de l'abdomen. — aa les testicules; bb lépididymes € la vessie urinaire; dd le rectum; ee deux glandes qui aboutissent au rectum par plusieurs petits orifices; f le corps du pénis, dont les tégumens extérieurs se continuent avec la partie inférieure du rectum; gg le double gland: L’utérus et le vagin. — aa orifice commun du rectum et du vagin;4bb les rebords du rectum, coupés; c le vagin; d le méat urinaire; e la vessie; ff.les ouvertures qui conduisent dans l'utérus; gg les ; deux utérus; Ah les trompes de Fallope; 25 les ovaires enfermés dans leur capsule. Fig. 3. Le crâne et la mâchoire supérieure. Fig. 4. La mâchoire inférieure, / Fig. 2. 198 : G. L. Koœleri descriptio Graminum in Gallié et Germanié tam sponté nascentium quam humané industrid copiosiüs propenientium. — x vol. in-8. Francofurti ad Mœnum, 1802. : à La famille des Graminées est l’une de celles dont les espèces croissent le plus abondamment en Europe , ct sonc les plus difficiles à distinguer; aussi plusieurs boramistes, tels que Scheuchzer, Leers, etc. , ont essayé d’en donner la description. La marche progressive de la science nécessitoit une nouvelle monegraphie des : Graminées : l’auteur s’est borné à celles de France et d'Allemagne. [1 en décrit un petit nombre de nouvelles, mais il classe celles qu’on connoïssoit sur un plan assez différenr de celui qui est adopté. Il tire s1 première division de la disposition des fleurs, qui sont tantôt en panicule plus ou moins lâche, et tantôt en épi. Sans le suivre dans les dérails de sa classihcation, nous indiquerons les principales idées nouvelles qu’elle présente. L'auteur divise le genre Panicum de Linné en trois; savoir : i À Panicum L. Fleurs en panicule ; 3, valves calycinales , dont une plane. P. verricillatum , viride, exc. Digitaria Hall. Juss. Fleurs en panicule; 3 valves calycinales concaves. P. sanguinale, filiforme , ecc. Fibichia. Genre dédié à Fibich, professeur à Mayence, composé du ?. dac:ylon, distiner des précédens par ses épillets sessiles disposés en épis. Les planres qui composent ces deux derniers genres ont été, peut-être ayec raison , réunies aux Paspales, par le C. Lamarck. Il sépare du genre Holcus L. lÆolcus haléppensis, dont il fait un genre sous le nom de Blumenbachie , parce que ses leurs mâles ec hermaphrodites sont bien à la vérité sur le même pied, mais en différens calices. Il distingue , à l’exemple de Roch et de Mocnch, les genres Arundo et Calamagrosris : le premier genre a 2 où 3 fleurs dans un calice, le deuxième n’en à qu'une. ' IL admet la division faire par Schranck et Moench dans le genre Melica L. ; savoir : de séparerla A1. cærulea L. sous le nom de Aolinia, parce que les valves de sa corolle sont plus longues que celles de son calice. Il forme, sous le nom de Venrenata (1), un genre intermédiaire entre le Bromus, la Festuca er l’Avena, composé du Bromus #riflorus L., ec de l’Avena dubia Leers. Son caractère est que l’arête dela glume corollaire inférieure er sessile part du sommet ; celle de la glume supérieure er pédicellée parc du dos; celles de la troisième er de la quatrième valve, lorsqu'elles existent , partent du bas. Il divise le genre Ælymus en deux : l’un, auquel il conserve le nom d’'Elymus, a les glumes calycinales nues, et plusieurs fleurs sessiles à chaque dent de l’axe de l’épi; l’autre, qu'il nomme Cuviera , du nom du, célèbre zoologisre, a les glumes calycinales qui semblent un involucre à 6 feuilles. Le premier renferme l’Elymus arenarius , et l'Elymus caninus ; le deuxième.ne comprend que l'E. europæus dans l'ouvrage de Kæler, mais renfermeroit aussi plusieurs espèces étrangères. Il réunit les Sesleria avec les Cynosurus , aisil sépare de ce dernier genre le C. aureus, dont il forme un genre sous le nom de Zamarckia (2). Ce genre diffère du Cynosurepar ses épillers stériles sans barbe, pendans et placés à la base des épis fertiles comme des espèces de bracrées. Outre cës changemens dans les genres des Gramens, on trouve plusieurs espèces placées dans des genres différens de ceux auxquels les botanistes les ont réunies; ainsi l’aureur place le PAleum arenarium L. parmi les Phalaris ; le Phalaris phleoides L. , ,Phalaris aspera Jacq., Alopecurusemonspeliensts L. parmi les Phleum ; le Zagurus cylindricus L., non parmi les Saccharum , mais parmi les Calamagrostis ; le Briza eragrostis L., le Cynosurus durus L., VAtra aquarica L., la Fesruca phænicoïdes L:, \a Festuca spadicea L:\, la Fesmuca pratensis, Curt.', la Festuca fluitans L., Festuca loliacea Qurt., parmi les ?oa; la Festuca elatior L., Fesruca decumbens L. , Dacrylis glomerata L., parmi les Bromus ; le Bromus pinnatus L., le Bromus distachios L. , le Bromus Sylvaticus Lam. , parmi les Festuca; VAirz alpina L., VAira subspicata L., VHolcusodoratus L., l’Aolcus mollis L., l’Holcus lanatus L., entre les Avena; enfin le Bromus cristatus L parmiles Triricum. Les descriprions sont très-détaillées, er peut-être minutieuses; on ne rrouve pas de phrase spécifique ni de caractères essentiels, parce que l’auteur les a remplacés par des rableaux synopriques analogues à ceux de Lamarck et de Lestiboudois ; la synonymie est très-déraillée : l’auteur indique avec soin les diverses variations que chaque plante subit. RADMC. (1) Si le genre est admis, ce nom doit être changé, parce que Cavanilles (Ic. Pl.) \a déjà dédié un genre au C. Ventenat, sous le nom de Wentenatia. à (2) €e nom doit probablement être changé : le C. Richard ( Acr. dela Soc d'hisr. nat, de Paris) a déjà dédié un genre au C. Lamarck, sous le nom de Markez. Fautes essentielles à corriger dans le IN°. 65. Page 114, ligne 20 : faits, lisez expériences. id. ligne 55 : lorsque La pression est à-peu-prés la moitié de celle de l’ath- mosphèére, lisez lorsque la pression est à-peu-près le cinquième de celle de l’athmosphère. Page 115, ligne 4 : posés, lisez purifiés. id. ligne 8» donné, lisez décrit. id. ligne 15 : étagales , lisez égales. id. ligne 18 : pores, lisez pôles. id. ligne 25 : lors, lisez l'or. id ligne 55 : éprouvent, lisez éprouvérent. lzd. dernière ligne : aussi, lisez ainsi Page 11, ligue 1 : 153,119, lisez 139119. Bull. des Se. TT PLV. N° 64 | RE LR LR EE JE EMULE, Men dr Re M fe pgruur Lo eetet mie Maluore deupp. ; Ke: en re nn Du des Je. T, IT, PL VIT, N° 6 D LT EN LES 2 PORN PRE Bull. des Je. T.H1. PLV. N°6, Maleuvre deu : 129 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Thermidor, an 10 de la République. ne EEE i HISTOIRE NATURELLE. ZI0 OL OIGLE: Mémoïre sur les animaux du Nil, considérés dans leurs rapports avec la theogonie des anciens Egyptiens, par le C. EL. Grorrroy. Ce mémoire est divisé en trois parties : dans la première, l’auteur s'occupe de la détermination de toutes les espèces d’animaux du Nil dont les Grecs ont fait mention. Ainsi il est le premier qui ait reconnu loxyrhinque, ce poisson si célèbre parmi les anciens : ce n’est point le brochet, comme l’ont cru quelques antiquaires, nil’oxyrhinque d'Elien, qui est un esturgeon; ni l’oxyrhinque d’Epicharme , qui est l’orphée; ni loxyrhinque d'Anvers de Rondelet, qui est un gade; tous poissons inconnus au Nil; mais l’espéce qu'a publiée Forskal sous le nom de Mormyrus kannume. Sa forme se rapproche en effet assez de celle du mulet, selon l'observation d’Athenée, et son museau, extrêmement pointu, juslifie son ancienne dénomination. Les érudits avoient été plus heureux dans la détermination du Latus : ils l’avoient rapporté au Perca nilotica. Le C. Geoffroy a pu apprécier le mérite de cette dé- ternunalion, en retrouvant dans l'Egypte supérieure celle espèce de perche, connue encore aujourd’hui sous. son ancien nom de Latous. Dorien avoit dit que le Lepidote étoit une carpe. Tant qu’on a cru qu’il n’ÿ en avoit qu’une seule espèce dans le Nil, le Cyprinus niloticus, on a dù la regarder comme le Lepidote; mais le C. Geoffroy , qui en a trouvé cinq dans ce fleuve, a transporté ce nom à l’espèce qui a les plus grandes et les plus belles écailles, ou au Cyprinus binni d'Hasselquist ; ce qui est justifié par un passage du faux orphée , où il dit que le Lepidote à de grandes écailles argentées. Toutes les autres espèces, savoir : le Porcus, le Phager, le Silurus, le Coracinus , le Cytharus, le Bos, le Physa , V'Alabes , sont déterminés de même par la confor- mité des traits indiqués par les anciens avec ceux des espèces actuelles; savoir : le 1°". pour le Silurus clarias , le 2°. pour le Salmo dentex, le 5°. pour le Silurus docmak , le 4°. pour le Labrus niloticus, le 5°. pour le Salmo rhomboïdalis , le 6°. pour le raia aquila, le 7°. pour le Tetrodon lineatus , et le dernier pour le Silurus anguillaris. ; Dans la seconde partie de son mémoire , l’auteur compare à la nature les récits d’Hérodote touchant les animaux du Nil : 1°. cet historien avoit avancé que le Crocodile étoit la seule espèce dont la mâchoire supérieure étoit mobile sur l’inférieure qui restoit fixe. Cette proposition, tant contestée par les modernes, est plus exacte qu'on ne devoit s’y attendre ; car, s’il est faux que la mâchoire supérieure du Crocodile soit articulée sur le crâne, du moins il est certain que c’est le crâne et la mâchoire supérieure que cet animal relève ensemble, et non pas la mâchoire inférieure qu’il abaisse; ce qui suffit pour justifier l’assertion des anciens. 2°. Le C. Geoffroy a aussi apprécié le fait du T'rochilus, qui débarrasse la langue du Crocodile des insectes qui la recouvrent pendant le sommeil de ce monstrueux N°7. V: 67 Année. Tom. III. 4vec une. Planche 1X, R N°. 65. InxsT. NAT. Ixsx. naT. Soc. r1HILOM. susceptible, d'extrait. 130 animal. Cet oïseau , sans cesse occupé à la chasse des plus petits insectes, n’est point un roitelet, comme on l’avoit cru jusqu'ici, mais le petit pluvier, décrit par Hasselquist. 3°. Hérodote traite très au long d’une famille de poissons dont il ne donne point le nom. Le C. Geoffroy a reconnu qu’il est question dans ce passage des Mormyresk qu'il est vrai que leur têle est exposée à être meurtrie contre le rivage ; qu'ils voyagent . annuellement dans le Nil, et qu'hors du tems de leurs émigrations, ils se plaisent dans les eaux stagnantes, etc. Le troisième chapitre du mémoire du G. Geoffroy est une application dé tous ces faits à l’éclaircissement des détails du culte égyplien : l’auteur se propose d'expliquer les motifs qui avoient mis en honneur certaines espèces de préférence à d’autres, et sur-tout il recherche pourquoi les mêmes animaux éloient en grande yénération dans une province d'Egypte, lorsque dans une autre ils étoient au contraire détestés , proscrils et regardés comme ennemis des Dieux; maïs celte dernière partie ne nous a pas paru Sur les Serpules, parle C. Cuvrer. Le C. Lamarck ( Animaux sans vertèbres, pe 325 ) avoit annoncé, sur l'autorité du C. Cuvier, que la trompe des Serpules n’étoit qu’un couvercle propre à fermer le tube lorsque le ver y est rentré. Le C. Bosc a contesté ce fait, Æist. nat. des Vers, tome 1, p. 175. Pour le mettre dans son vrai jour, le C. Cuvier a fait de nouvelles recherches , dont voici.le résultat. ( La partie de l’animal qui se montre au dehors est formée par deux branchies , "dont chacune contient un nombre de rayons variables selon les espèces, et disposés en éventail ; les rayons présentent au microscope la figure d’autant de plumes ; chaque éventail porte à son bord antérieur un appendice ,:mais ces deux appendices ne se ressemblent pas. Il n’y en a qu’un qui ait la forme d’une trompette ; l’autre est court est tronqué ; peut-être est-il destiné à se développer quand son congénère vient à être rompu par accident ; mais il est sûr que cette trompette n’est point uné trompe. Son pédicule m'est pas percé, et dans plusieurs espèces la partie évasée n’est pas même creuse; mais tantôt figurée en massue, tantôt en couronne, etc. La véritable bouche est placée entre les deux éventails branchiaux : c’est une petite fente qui n’a ni dents, ni mâchoires, ni lèvres saillantes. Explication des fig. 6 7 et 8 de la pl. VII du n°. 64. Fig. 6et7. Portion antérieure du corps d’une Serpule, vue du côté inférieur : on y voit la bouche. l’appendice en forme de trompette. lappendice tronqué. les deux branchies. la première paire des paquets latéraux des soies. les paires suivantes d’un côté. Le Fig. 38 Un bout de rayon de branchie ; Grossi. BOTANIQUE. Mémoire sur les genres Astragalus, Phaca et Colutea, par le €. DECANDOLLE. # On a vu dans le n°. 4o du Bulletin les caractères génériques établis par le C. Des candolle dans les Légumineuses biloculaires ; des observations subséquentes faites sur les genres voisins l’ont engagé à les étendre et à les fixer de la manière suivante. Astragalus. Carène obiuse. Gousse à deux loges formées par le répli de la suture inférieure. Oxytropis. Carène surmontée par une pointe. Gousse à deux loges formées par le repli de la suture supérieure. — Genre nouveau qui contient 32 espèces; savoir : les Phaca de Pallas, les Astragalus urulensis , campestris, etc, 5 157 Phaca. Carène obtuse. Gousse à une loge, renflée en dedans le long dé la sutnre supérieure, portée sur un pédicelle. — Ce genre offre un phénomène singulier, c’est que la gousse se relourne sur elle-même pendant la maturation, de manière que la éüture qui porte les graines devient inférieure à l’époque, de la maturité, de supérieure qu’eile étoit originairement : celte suture est celle qui s’ouvre, et au moyen de ce relonrnement les graines tombent facilement à terre. Colutea. Carène obtuse. Gousse vésiculeuse ,. à. une loge. Stile barbu d’un côté. Lessertia. Carène obtuse. Stile glabre. Gousse à une loge, vésiculeuse, comprimée}, un peu irrégulière, de manière que le stile se trouve placé sur le côté supérieur, et non à l’extrémilé : cette gousse ne se relourne pas comme dans la Phaca, mais se dejelte en en-bas , de manière que lorsque la suture supérieure s'ouvre, les graines tombent, sans difficulté. Ce genre, dédié au C. de Lessert, comprend les Colutea hérbacea et perennans. Description de deux espèces inédites de Varecs, par le C. Lamouroux fils, d'Agen. 1. Fucus FLaccipus. F. fronde membranacc&, apicibus angulisque obtusis, tuberculis sportæformibus. Varec flasque. — Feuille membraneuse ; sommets -et angles oblus; tubercules en forme de hotte. Ce Varec s'approche du Fucus crispus L. par le port et la feuille; mais il en diffère par la forme et la siluation des tubercules, et par les angles des ramifications cons taniment obtlus. Il croît sur les côtes de Catalogne, aux environs de Barcelone ; il s'élève à 5-5 centimètres ; sa couleur est olivâtre; sa substance Lendre et membraneuse; sa feuille plane a 2 ou 3 divisions vbluses ; les tubercules sont réunis au nombre de 3-8, en paquets épars sur la surface ide la feuille ; chaque tubercule a la forme d’une hotte appliquée contre la feuille, contenant des graines ovoïdes retenues par des filets ‘qui occupent le bord de la hotte. ATARI EEE A 2, Fucus ocezLarus. }°. fronde pland , tuberculis distinctis plurimis approximatis et maculam ocellatum efficientibus. :- : ES 7 Varec ocellé. — Feuille plane, tubercules distincts rapprochés en taches annulaires. Cette espèce se dislingue par la belle couleur rose de la feuille, relevée par le pourpre foncé des tubercules. Elle se trouve dans la Méditerranée, près de Barcelone; dans l'Océan , à la Conogne : sa grandeur varie de 5-9 centimètres; sa feuille est plane, rameuse , .obtuse:; les tubercules sont distincts, rapprochés en forme d’anneau ; chacun d'eux, vu au avicroscope, iparoït un mamelon divisé en 2-5 parties. D. C. Explication des Figures. Fig. 1. Fucus flaccidus. — a la plante de grandeur naturelle. b la fructification sue au microscope. € une feuille détachée. Fig. 2. Fucus ocellatus.. — a la iplante de grandeur naturelle : échantillon de la Méditerranée. b un rameau, à la loupe. cila frnctification, au microscope. Fig. 5. La même espèce : échamtillon de l'Océan , que le C. Lamouroux rapporte à la précédente, d'apres les échantillons intermédiaires qu’il possède. MINÉRALOGIE. Sur la nature de l’Emeri, par M. Texnanr. M. Tennant a Ju à la Socicté Royale de Londres, le 1°. Juillet, un mémoire sur lPEmeri, dans lequel il à cherché à prouver; lant par Ja comparaison des propriétés / KR 2 Soc. FHILOW: Ixsre AT Ensr, NATe 132 physiques que par l'analyse, que cette substance n’étoit autre chose qu’une variélé de Corindon ou Spath adamantin, plus ou moins souillée d’oxide de fer. Voici les résultats de l’analyse. $ Klaproth avoit obtenu du Spath adamaniin après en avoir séparé les parties attirables à l’aimant. à : Alumine............... 84 SilCee ee desc mate 010 Re AR ie enr 7e 98 sur 100 M. Tennant a obtenu de l’Emeri, choisi et traité de la même manière. - Alumine............... 80 DIHGEBU Ru n Na et AC MAIS era denis cos Ce LA Partie non attaquée..... 3 99 Une autre portion d’Émeri, fortement imprégnée de fer, a donné : Alumine.. :.....:.:.150 DAICES a een NL TS PES) SD et Bi CP ART ATARI + 2 Partie non attaquée,.... 1 gt Une troisième portion , semblable à la précédente, mais qu'on avoit fait digérer dans l’acide muriatique avant l’action de l’alkali, a donné : Alumine..........,..... 65,8 | 1 Silice AE PRE DURANT à D à AE RSA 2 QAR RS SES 1 Partie non attaquée..... 17 ÿ 94 - - Quant à la dureté elle paroït être fort rapprochée : l'Émeri raye le cristal de roche comme le fait le Spath adamantin. L’une et l’autre substance ont souvent un Lissu lamelleux mêlé de mica. L’auteur, qui a pu examinerune quantité d’environ mille quintaux d’Émeri, n'a trouvé aucun échantillon cristallisé : ce sont des morceaux irréguliers, Peut-être la forte proportion de fer s’oppose-t-elle à 1 cristallisation. ICTETe PHIVIS DO USE, Extrait d’un mémoire du C. Gax-Lussac, ayant pour titre: Recherches sur la dilatation des gaz et des vapeurs. Le C. Gay-Lussac cherche à déterminer les effets des élévations de température sur les gaz et sur les vapeurs. ; Il présente d’abord , dans ce mémoire, un précis des expériences que Amontons, Deluc, Saussure , le général Roy, Guyton, Prieur et d’autres physiciens ont faites sur cet objet; il compare leurs résultats très-différens, et il cherche quelle peut être la cause de cette différence. Il l’attribue principalement à l’eau, qu’ordinairement on n’a pas exclu avec assez de soin de l’appareil dont on s'est servi. Cette eau , en se ré— duisant en vapeur, a subi une dilatation qui a eu quelquefois une grande influence sur l'effet que l’on n'aitribuoit qu’à l’élévation de température. 135 I décrit ensuite l'appareil dont il s’est servi pour constater les dilatations que pro- duisent les élévations de température, depuis le terme de la glace fondante, jusqu’au centième degré du thermomètre centigrade. I1 résulte de ses observations, que tous les gaz éprouvent des dilatations uniformes ; de sorte qu’un gaz quelconque, dont le volume est représenté par 100, acquiert, -en parcourant cette étendue de l’échelle thermométrique, une dilatation de 37,50 ; -mais le coëfficient qui représente l’effer de chaque degré du thermomètre n’est pas constant : il fera voir, dans un autre mémoire, qu'il varie selon le degré d’où l’on part, et il déterminera la loi de ses variations. j Le C. Gay-Lussac prouve de plus que les vapeurs suivent la même loi que les gaz permanens , à part quelques variations que l’on appercoït dans les degrés qui sont voisins de celui où elles se forment. BERTHOLLET. CHIMIE. Observations sur les effets comparatifs de la lumière et de la chaleur, à par le C. BEeRTHOLLET. Le conte de Rumfort avoit remarqué que de la dissolution d’or imprégnant différens corps blancs , devenoit pourpre lorsqu’elle étoit exposée à la lumière solaire ou à la chaleur d’une chandelle, tandis qu’elle ne subissoit aucun changement dans l’obscurité. 11 avoit observé des changemens analogues dans la dissolution d’argent. On avoit cru que ces changemens, ainsi que le passage du blanc au noir qu’éprouvoit le muriate d'argent placé sous l’eau et exposé à la lumière, éloient dus au dégagement de l’oxigène de l’oxide d’argent ou de l’oxide d’or, et que ces métaux se rapprochoient de l’état métaliique ; mais le C. Berthollet à vu qu'il ne se dégageoit point de gaz oxigène dans ce cas; que l’eau devenoit acide, mais qu’elle ne contenoit que de l’acide muriatique simple, et non de l’acide muriatique oxigené. De cette observation et de quelques autres , il en conclut que le changement de couleur des muriates d’or et d’argent étoit dù au dégagement d’une partie de l’acide muriatique, dégagement favorisé par la présence de l'eau. Le C. Berthollet pense que l’acide uni à l’oxide d’argent empêche, par son affinité pour cet oxide, l’or et l'argent de reprendre leur état métallique, conime les substances terreuses et vitrifiables empêchent la réduction des oxides métalliques. Cependant, à une forle chaleur, ces affinités auxiliaires, dit le C. Berthollet, ne suffisent pas : de-là vient que les couleurs sur porcelaines qui sont dues à Foxide d’or, sont plus fugitives que celles des autres oxides, et ne peuvent supporter les opérations qui exigent un grand feu. Le C. Berthollet rappelle ensuite les expériences du comte de Rumfort, dans les- quelles il a réduit les oxides des dissolutions d’or et d’argent mis en contact avec du charbon , et exposés à l’action de la lumière solaire ou à celle de la chaleur de l’eau bouillante. Ces observations paroïissent confirmer l’identité de la substance de la lumière avec celle du calorique, ou au moins celle de leurs effets; cependant, ajoute le C. Berthollet, il faut trouver dans les circonstances qui accompagnent l’action de la lumière , la raison de la différence dans les effets qu’elle produit lorsqu'elle dégage l’oxigène de l’acide muriatique oxigené et de l'acide nitrique, tandis que la chaleur seule les fait passer dans la distillation sans les décomposer. A. B. Sur le suc de Papayer, par le C. VauquEeLzLI1n:. Le suc de Papayer (Carica Papaya L.), est employé avec succès, dit le C. Charpentier de Cossigny, contre le ver solitaire, dans l’isle de Bourbon. Le suc conservé sec, sas aucune préparation , se boursoufle sur un charbon ardent; Soc. PHILoON, SOC: PIIILOM, Soc. PITILONM: 154 répand une ‘odeur de ‘chair qui brûle, et donne une cendre assez abondante, plos= -phorescente à la flamme de chalumeau, qui est du phosphate de chaux pur. { Le suc de Papayer desséché se délaye facilement dans l’eau : il lui donne une couleur laiteuse, due à une substance qui ne s’y dissout pas. L'eau s’éclaircit par Le repos ; mais bientôt elle se putrifie, et répand une odeur infecte. La, substance non dissoluble recucillie, présente presque tous les caractères d’une graisse annnale. k L’acide nitrique forme un précipité si abondant dans la dissolution du suc de Papayer, qu’elle se prend en gelée. Lorsqu'on fait boulllir préalablement cette dissolution , elle dépose des flocons blancs, et n'est plus précipitée par l’acide nitrique, mais seulement par l’infusion de noïx de galle. L’alkool précipite également cette dissolution. Ce suc est au contraire dissoluble par les alkalis. Cette dissolution , décomposée par les acides, donne une odeur nauséabonde. : : D’autres caractères moins remarquables établissent entre le suc sec et le serum du sang, et peut-être avec le sang lui-même ; une ressemblance étonnante, car le C. Vauquelin croit avoir observé quelques-uns des caractères de la fibrine dans la partie insoluble. RE Le C. de Cossigny a aussi rapporlé jun extrait de Papayer mou, demi-transparent, d’une couleur rougeâtre, fait par l’évaporation d’une dissolution de suc de cet arbre dans le rhum. Cet extrait, soumis aux mêmes expériences que le suc concret, présente quelques différences : il a un goût fade de viande, et non la saveur sucrée au suc de Papayer en larmes ; il n’est point coagulé par la chaleur ; les acides ne lui font éprouver presqu'aucun changement. Le C. Vauquelin le compare à la gelaLine animale, et il croit qu'il en a acquis les pepe sa dissolution dans le rhum et son éva- poration en consistance d'extrait. Le C. Vauquelin insiste, en terminant sa notice, sur Ja singulière ressemblance qui existe entre ce suc végétal et une liqueur animale, N°. G7. Soc. PHILOw: Soc. PHILOM» Soc. PHILOM. Soc. PIIILON. 346 Notice sur deux nouvelles especes des genres picoïdes es turmix de Île de Java, decrites à Philadelphie, dans le cabinet de M. Peales , par le C. RArINESQUE. d À 4 i plumage est presqu’entièrement noir, varié sur la tête de taches oblongues, sur la gorge et la poitrine de tache@plus grandes, plus arrondies et toutes de couleur blanche. Le ventre est varié un peu irrégulièrement de blanc et de noir; une bande blanche s’étend de la base du bec aux épaules où elle s’élargit. Le menton est blanc et sans presque aucune tache. Le dos est jaunâtre à sa moitié supérieure, et rouge à l’in- férieure. Les couvertures alaires sont d’un jaune olivâtre; les grandes pennes alaires sont brunes, et les petites, brunes , bordées d’olivâtre. La queue a ses pennes noi- râtres, acuminées. Les pieds sont brunâtres, avec deux doigts antérieurs, réunis à leur base, et un doigt derrière. Ê 2”. Un autre oiseau tridactyle, dont M. Peales n’a pas encore pu déterminer le genre : il a quelque analogie par sa forme avec les cailles à trois doigts; maïs son bec l’éloigne des T'étras et des perdrix , et il diffère aussi des pluviers par ses jambes entièrement couvertes de plumes (1). {| durs na À dr} Il est long de quatre pouces. Son bec est de couleur de corne, comprimé, allongé, avec les deux mandibules convexes, la supérieure ayant son extrémilé pointue et dépassant linférieure par un peut crochet : les narires sont linéaires el recouvertes par une petite membrane. La tête est brune , pointillée de blanchâtre; le menton et le gosier sont noirâtres ; la gorge, la poitrine et les plumes humérales sont fasciées transversa= lement de blanchâtre et de noirâire. Le ventre est roussätre , le haut du dos d’un bai clair, le reste brun fascié transversalement de bai et de noirâtre, ainsi que les couvertures alaires ; les pennes alaïres sont brunes, bordées de blanchâtre en dehors. La queue est très-courte et brune : les pieds sont cendrés, à trois doigts , tous an- térieurs et entièrement séparés, sans membrane. F. M. D. anse Ce Note sur lAchire barbu, par E. Grorrroy. Ce poisson est un pleuronecte qui n’a encore été indiqué que par Gronovins; Linneus crut devoir attendre pour l’insérer dans son catalogue des poissons, qu’il fut plus exacte- ment connu. Privé de nageoires pectorales, il appartient au nouvean genre que le C. Lacépède a établi sous le nom d’Achire. Ilest d’une forme régulière et elliptique; son grand diametre est de 2 décimètres, le petit de 1 décimètre. Sa nageoire dorsale commence dès la lèvre supérieure, et sedirige sur la nageoïre de la queue, sans se confondre avec elle; la nageoire anale borde le côté opposé. Tout l’espace compris vers la tête, entre cette nageoire et celle du dos, est garni de franges ou expansions cutanées, qui ressemblent assez à de longs poils, pour avoir mérité au poisson le nom trivial de barbu. Les yeux sont placés vers. dar droite; les flancs, de ce côté, sont bruns, parsemés de taches grises re- marquables par un point noir quien désigne le centre; le côté gauche est d’un blanc sale uniforme; la ligne latérale naît de l'œil supérieur, et partage 1 Achire barbu, dans le sens de la longueur, en deux parties égales. Les nageoïres , qui vers la gauche sont d’un noir uniforme, sont à leur côté opposé variées de noir el de grisâtre. Nombre des rayons des nageoires, 1D:003. LPO. 15. M'AUI5S MC 18.) ee 4) Cet oiseau est un turnix, voisin de celhi de Madagascar ; j'en possède un dessin. : (Note du Rédacteur.) 147 L’Achire barbu appartient à la mer dés Indes, et sé trouve aussi dans la mer Rouge ; ïl est suffisamment caractérisé par la phrase suivante : AcHirRus BARBATUS A. Corpore oblungo et omnind radiato. EG: Observations sur quelques guépes qui, quoiqu’à-peu-près semblables, produisent des nids tout-à-fuit différens, par le ©. Larreirze. Les espèces que le C. Latreille décrit dans ce mémoire, sont au nombre de cinq. 1°. La guêpe du Holstein , ( ». Holsatica. Fab. ) Caracr. MNoïre ; une ligne à chaque épaule, et deux taches à l'écusson, jaunes ; abdomen jaune avec une bande noire transversale à La base des anneaux : des points noirs contigus au bord postérieur des premières bandes. Christ est le seul auteur qui ait parlé de cette guêpe, mais il l’a confondue avec une autre que Scopoli a nommée silvestre. Son nid ressemble au cône du cèdre du Liban : c’est un ovoïde tronqué , renfermé lui-même dans un autre ovoïde semblable, mais plus long. Les cellules placées au centre, sont hexagones, disposées sur un plan convexe. La base du nid extérieur est recouverte d’une petite caloite circulaire. Toute la substance du guépier est à-peu-près de la nature, de la couleur et de l'épaisseur d’un papier brouillard. Il est suspendu perpendiculairement par un petit pédicule. Sa longueur est à-peu-près de 0,05 , et sa largeur de 0,046. Le C. Latreille a observé deux de ces nids; l’un attaché au plafond de sa chambre, et l’autre construit dans les ruches du Musée d'Histoire naturelle. 2°. La guëpe frontale, ( vespa frontalis. Latreille.) Caracr. Noire ; front jaune avec une ligne notre ; deux taches jaunes à l'écusson ; bord postérieur des anneaux de l'abdomen de La neme couleur ; celui de derrière sinué. Cette espèce n’a été décrite que par le C. Latreiile. Elle est très-voisine de celle que Scopoli appelle silvestre. Son guépier est formé d’un seul plan ovale, long d'en- viron 0,09, large de 0,07 et haut de 0,05 ; sa nature est papyracée. Il a été trouvé dans l’enclos des ci-devant Chartreux , fixé à un mur. Les deux espèces précédentes ressemblent beaucoup à la guêpe commune. Celle dont la description suit est voisine de la guèpe française. 3°. La guépe diadême, ( vespa diadenra. Latreille. ) Caracr. T'rés-notre ; deux lignes transverses sous les antennes ; six petites lignes à l’écusson ; deux points sur le premier et le second anneau de l'abdomen ; leur bord postérieur, ainsi que celui des suivans , jaunes. Réaumur, mém. des insect., tom. VI, pl. 25, fig. 3 et 4, mais peu soignées. Son guépier, pl. 25, fig. 1 et 2. E Le nid de cette espèce est plus grand que celui de la guëpe française , et ressemble assez à celui de la guëpe frontale. Le gâteau est sur un seul plan ovale de 0,08 de longueur sur 0,06 et quelques millimètres de largeur , et sur 0,03 de hauteur: Sa nature est à-peu-pres la méme que celle des guépiers précédens. 4°. La guëpe française, ( vespa gallica. ) Elle se reconnoit à la grande tache jaune qui est au-dessous des antennes et aux deux points jaunes du corcelet, 5°. La guépe commune, (vespa vulgaris. ) Le caractère donné par les auteurs, la distingue suffisamment des deux premières espèces décrites par le C. Latreille. C. D. BOTANIQUE. Précis des travaux de divers naturalistes, sur l’Aya-pana. La Société Philomathique a reçu, dans sa séance du 23 prairial an 9, une lettre du C. Petit-Thouars, relative à diverses plantes des îles de France et de la Réunion, Ce naturaliste raconte que le capitaine Baudiu a rapporté du Brésil une plante connuie dans son pays sous le nom d’Æyu-panu, et vantée par les habitans conime spéci- fique contre la morsuré des serpens. Cette plante, dit le C. Petit-Thouars, na pas 2 Soc. rIaLow. Soc. FIIILOMe , Soc. DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE® 4 48 i perdu de sa réputation à l'ile de France, quoique cette proprièlé y soit heurewe sement inutile. Le GC. Ceré l’a cultivée avec succes; elle s’est répandue promptement dans les deux iles, à cause de sa réputalion de panacée universelle. Il est probable qu’elle sy maintiendra; peut-être même, ajoute le C. Petit-Thouars , survivra-t- elle à l’enthousiasme qu'elle inspire. , L’Aya-pana a tous les caractères des Cacalies; mais ses feuilles opposées dans le bas, ei son odèur qui approche de celle du Ligusticum levisticum, lui donnent plus d’analogie avec les Éupatoires : élle doit être placée dans la section des Eupa- toires à 15 ou 20 fleurons. Ses Liges sont couchées, montantes, rougeâtres, un peu velues, et poussent quelques racines dans leur partie inférieure ; ses feuilles sont opposées dans le bas, et alternes dans le haut de la tige, sessiles, glabres, d’un vert foncé , presqu’en forme de spatule, dentées-sinuées vers le sommet; les fleurs sont disposées en panicule peu garnie; leur calice est cylindrique, simple, entouré à sa base par de petites écailles; il renferme une vingtaine de fleurons rougeîtres, her- maphrodites ; le réceptacle est nud, légèrement alvéole; les graines cylindriques , couronnées d'une aigrette simple. : Ce mémoire, resté manuscrit dans les archives de la société, ne pouvoit être connu du G. Ventenat; aussi a-t-il ln à l’Institut national, dans la séance du 14 fruc- tidor an 10, une note relative au même végétal. Gette plante, originaire de l'Amérique Méridionale , comme nous l'avons dit plus haut, croît particulièrement sur les bords de la rivière des Amazones. Le capitaine Augustin Baudin , frère du célèbre navigateur qui parcourt les isles de la mer du Sud, ayant appris des naturels du pays les pro- priétés de cette plante, résolut de la transporter à l'isle de France. Il s’en procura avec beaucoup de peine un pied, qu’à son arrivée il fit planter dans un jardin bo- tanique; au moyen de la facilité avec laquelle elle reprend de bouture, elle s’est promptement maltipliée. Parmi les cures attribuées à cette plante, le C. Ventenat rapporte que ses feuilles pilées et mises en cataplasme , ont guéri la piqüre du scorpion, et celle d’un poisson veninieux appellé /as£ dans le pays; que l’infusion de ses feuilles a guéri très-promptement un nègré hydropique, et que ces deux moyens réunis ont guéri le C. Baudin lui-même d’une blessure oecasionnée par une chüte. On dit mênre que cette plante sert contre les maladies vénériennes. Le C. Ventenat a reconnu que celte plante appartient au genre des Eupatoires; il la caractérise ainsi : Eupatorium aya-pana.— E. foliis lanceolatis integerrimis inferioribus oppositis , superioribus alternis , calicibus subsimplicibus mmultifloris. Le GC. Richard, après la lecture du mémoire du C. Ventenat, a dit ayoir trouvé lui-même cette plante sur les bords du fleuve des Amazones , et l'avoir introduite dans le jardin botanique de Caÿenne : c’est, dit-il, celle qu’il a désignée dans son mémoire sur les épiceries ( Mém.. de l’Inst. nat, tom. 1.), sous le nom de Ærigerordes + gorsmbifere alexitere. ANATOMIE. Sur les vaisseaux omphalo, ou ombilico - mésentériques, par le C. Cuaussier, professeur à l’ Ecole de médecine. 11P. Le fœtus tient au placenta par le cordon ombilical, et ce cordon est composé de deux artères et d’une grosse veine qui s’accolent, s’enlacent, sont unies par un tissu muqueux recouvert, enveloppé par un prolongement membraneux; presque toujours aussi on y trouve l’uraque, petit canal membraneux qui s'élève du sommet de la vessie, s'associe aux vaisseaux ombilicaux, parcourt la longueur du cordon, et s'ouvre dans un réservoir particulier que l’on nomme l’alluntoïde. La disposition ; l’origine et même les usages de ces vaisseaux sont trop eonnus pour nous y arrêter; mais lorsqu'on ouvre avec précaution l’abdomen de quelques espèces d'animaux morts dans l’uterus, ou peu après leur naïssance, on apperçoit deux autres vaisseaux san- guins , filiformes, longs et très-fins , qui se détachent du mésentère, glissent obli- 149 quement entre la circonvolution de l'intestin grêle, et se rendent à l’ombilic où ils paroissent se terminer, circonstance qui les a fait désigner sous le nom d’omphalo, ou ombilico-mésentériques , comme le préfère le C. Chaussier. Mais en injectant ces vaisseaux, ce que l’on peut faire aisément avec du mercure ou de l’huile de térébenthine, on reconnoit, 1°. que l’un de ces vaisseaux est une artère qui provient de la mésentérique supérieure; l’autre, un peu plus considéreble, est une veine qui se dirige à droite et s'ouvre dans la mésentérique , près le tronc: sous-hépatique (veine-porte); 2°. on voit que ces vaisseaux ne se bornent pas seu- lement au trajet du mésentère à l’ombilic, comme paroit l'indiquer leur dénomination ; mais ils suivent toute la longaeur du cordon ombilical, et lorsqu'ils sont parvenus à la face concave du placenta, ils s’écartent, se divisent, se ramifient sur une vésicule membraneuse , ovale , située entre le chorion et l’amnios, et entièrement distincte de l’allantorde. Gette vésicule, qui a été observée par Gaut. Needham, et que l’on désigna par la suite sous le nom de vésicule omëilicale , est très-remarquable dans les premiers tems de la conception ; elle est alors remplie d’un fluide diaphave , incolore , légèrement muqueux; mais la quantité de ce fluide diminue peu-à-peu à mesure que le fœtus s’accroit, et après un tems plus ou moins long, la vésicule est entièrement vuide, ses parois s'affaissent et ne présentent plus qu’une lame mem- braneuse très-fine, parsemée de raimifications vasculaires. Enfin, après la naissance, la portion de ces vaisseaux qui reste dans l'abdomen sobliitère , se détruit même quelquefois, de manière qu'on ne peut plus en retrouver de vesliges. L'appareil vasculaire dont nous venons d’esquisser la description, avoit été apperçu, en partie, par Jér. Fabricio, Severini, Auzout, Bartholin, Tauvry, Duverney, etc. dans le chien, le chat, le lion; Ncedham, qui l’a décrit avec beaucoup d’exactitude, dit qu’il se trouve dans le lapin; le C. Chaussier l’a observé dans le cabiai, dans les oiseaux, eic.; mais existe-t-il dans le fœtus humain ? Si on s’en rapportoit uniquement à ce que présentent les recherches anatomiques dans le plus graud nombre des fœtus à terme, ou qui en approchent, on n’hésiteroit pas à prononcer que les vaisseaux ombilico-mésentériques n'existent pas dans l’espèce humaine, et n’ont aucun rapport à son organisation , cependant plusieurs observateurs les ont trouvés à différentes époques. Haïler a rencontré l’artère ombilico-mésentérique dans un fœtus à terme. Le C. Chaussier rapporte, dans les Mémoires de l’Académie de Dijon, année 1782, que, dans des fœtus âgés de 7 à 8 mois, il a trouvé non- seulement l’artère , mais encore la veine ombilico-mésentériqne ; et en germinal dernier, il a fait voir à la société de l'Ecole de médecine, sur un enfant mori quelques heures après sa naissance, l'artère ombilico-mésentérique qu’il avoit injectée et suivie jusques dans la portion du cordon ombilical qui restoit attachée à l’abdomen. Il est très-rare, sans doute, de trouver ces vaisseaux dans des fœtus dont le dé- veloppement est déjà avancé, et il scroit peut-être impossible alors de distinguer, entre le chorion et l’amnios, les vestiges de la vésicule ombilicale. Il paroît cependant que cet appareil vasculaire existe dans les premiers tems de la formation de l'embryon. En effet, toutes les fois que le C. Chanssier a eu occasion d’examiner le produit de la conception à l’époque de 30, 4o on 60 jours, il a apperçu, d’une manière distincte , non-seulement Îles vaisseaux ombilico-mésentériques, mais encore la vésicule umbi- licale. Dans les plus petits embryons, celte vésicule égale le volume d’une petite cerise ; elle est remplie d’un fluide diaphane , incolore, et se trouve près l’implentation du cordon au placenta. Dans ceux qui éloient plus avancés elle étoit affaissée, ru gueuse, opaque , blanchâtre, et située au-delà du bord du placenta. Albiaus, Boehemer, Sandifort, mais sur-tout Wrisberg et Hunter, ont également apperçu cet appareil vasculaire dans les embryons, et ce concours d'observations faites en différens tems, ne laisse plus aucun doute sur cet objet. D'après ces différentes considérations et plusieurs autresanalogues, que le C. Chaussier a développées plusieurs fois dans ses lecons publiques, il pense que la vésicule om bilicale , ainsi que les vaisseaux ombilico-mésentériques , existent dans tous les animaux ; ir cet appareil vasculaire a quelqu’usage relatif au développement, à la nutrition € l'embryon ; mais que devenant inutile par la suite, il s’oblittère, s’efface, se détruit + Soc. D’ENCOUR. Soc. rItILOoM. 150 plus ou moïns promptement, comme on voit la membrane pupillaire et quelques autres parties s’anéantir et disparoître par les progrès de la vie : aussi l'existence des vaisseaux ombilico-mésentériques dans les fœtus à terme, ou qui en approchent, est une variété accidentelle qui dépend de l’anastomose qu'ils ont contractée avec les vaisseaux du po mais qui est un indice assuré que dans les premiers tems de la conception a vésicule ombilicale a existé. C. D. ARTS CHIMIQUES. Vote sur une nouvelle espèce de mortier, nommé plâtre-ciment. On trouve une espèce de galet parmi ceux qui garnissent les côtes de la mer aux environs de Boulogne , qui, étant calciné et pulvérisé comme le plâtre, forme par son mélange avec l’eau une pierre très-dure. Cette matière a été employée comme ciment, et on lui a reconnu la précieuse qualité de ne point se détruire dans l’eau, mais de s’y durcir au contraire très-fortement , et beaucoup plus qu’à l'air. Plusieurs construc- tions ont été faites avec ce ciment, et sa solidité comme sa Lenacité ont été constatées de la manière la plus complète. On trouve le détail de ces expériences dans un rapport fait à la Société d'agriculture, de commerce et des arts de Boulogne-sur- Mer, par le GC. Lesage, ingénieur. Le C. Guyton ayant reçu quelques-uns de ces galets, en a fait l'analyse, qu'il a communiquée à la Société d'encouragement; en voici les résultats : Pesanteur spécifique de 2,04 à 2,19. Dix grammes de ces galets ont produit : Chaux................ 405 centigrammes, Acide carbonique...... 350 Aretlet. dE Me 107 Oxide de fer.......... 7o AGIR eee Dee el NS 995 Les 187 centigrammes d’argille ont donné : Silice see ec 100 Alummente-te--cete--009 5 Oxide de fer.......,... 43 181 Ces galets sont donc composés de Chaux................ 405 centigrammes. Acide carbonique...... 330 Oxide de fer.......... 113 Silicekee LLC Aluminel ere ee Cle PÉRUE aemielelelete ie INT 1000 Le C. Guyton fit en même tems voir un vase fabriqué avec ce ciment, qui étoit absolument imperméable et très-solide. Il n’y a pas de doute qu’on n’en puisse fa briquer des ustensiles de poterie d’un usage très-ayantageux. F.—C. V. Sur le rouge à polir. On sait que la matière rouge employée pour donner le dernier poli à l'acier, aux glaces, elc., n’est autre chose que l’oxide rouge de fer, connu des anciens chimistes 157 sous le nom de colcotar. Le C. oise à la suite d’un tpoe, fait à la classe des sciences mathématiques et physiques de l’Institut, à la séance du 2 Thermidor dernier, sur une préparation de ce rouge annoncée comme nouvelle, a fait part de deux ob- servations qui peuvent être de quelqu’utilité aux artistes qui font une grande consom- mation de ces matières. La première est que dans les alteliers où l’on travaille de grosses pièces, on pourroit employer quelques bois rouges de la nature de celui d’Almagra, dont on se sert en Espagne pour cet objet, et pour teindre le tabac à Séville, et qui se trouve en plusieurs eudroits de la France. La seconde, que la mrtière qui sert à donner le fini précieux, n’acquiert cette qualité que par l’état de finesse auquel elle est portée par des pulvérisations et lévi- gations pénibles; et qu’il est possible d’atteindre le même but, sans peine et sans frais, en destinant à cet usage les recoupes de feutres noïrs, les vieux cllapeauxs etc. J1 suffit pour cela de les faire tremper dans de l'acide sulfurique étendu de quatre parties d’eau. Au bout de quelques minutes le fer de la teinture est passé à l’état d'oxide rouge. On lave pour enlever l’acide adhérent, et on a des pièces également imprégnées de colcotar, ou rouge à polir, dans un degré de subtilité qu'aucun moyen mécanique ue pourroit donner, et qui, sechées à l'air, preunent parfaitement l'huile. $ Le C. Fréd. Cuvier a aussi observé qu’on pouvoit obtenir un très-bon rouge à polir, semblable au rouge d'Angleterre, avec l’oxide noir de fer, qui se produit par le mélange de la limaille de fer avec l’eau. 11 suffit de recueillir cet oxide noir, et dele chauffer à un certain degré en l’agitant dans l'air : il passe alors à l’etat d’oxide rouge. On peut se procurer les différens degrés d’oxidalion , et conséquemment les différentes espèces de rouge, en chauffaut plus ou moins. Il emploie pour cela un tube qui se ferme hermétiquement , et qui est suspendu dans le sens de sa longueur sur deux pivots qui sont à ses deux extremités, de manière qu’on puisse lui faire éprouver un mouvement de rotation. L’oxide noir et l'air que ce tube contient, se mettent ainsi dans un contact parfait. Suivant les qualités relatives de ces deux corps, l’oxide passe à des degrés différens d’oxidation. Lorsqn'il est à l’état d’oxide rouge violet, c’est alors qu’il est le plus propre à polir l’acier; et à mesure qu’il s’oxide davan- tage, il devient plus propre à polir les substances plus tendres, F.— C. V. MÉDECINE. Vote sur des espèces de sanssues avalées et arrétées dans les différentes RECS: £ parties de la gorge, par le ©. LARREY. Les vers qui ont été avalés et qui font le sujet de celte observation, vivent dans quelques bassins d’eau douce et bourbeuse, au milieu des déserts qui séparent l'Egypte de la Syrie, et de ceux qui bornent la Lybie. Is ont la forme d’un fil, la grosseur d’un crin de cheval, et quelques lignes seulement de longueur ; mais lorsqu'ils sont gorgés de sang , ils acquierent le volume d’une sangsue ordinaire. Leur couleur est noirâtre. Lorsque l’armée française parvint dans ces endroits, les soldats, pressés par la soif, se jetoient à plat ventre sur le bord de ces lacs, et buvoient avec avidité cette eau croupissante. Plusieurs d’entr’eux ne tardèrent pas à ressentir la piqüre des sangsues qu'ils avoient avalées. Les symptômes éloient un picotement douloureux qu’ils éprou- voient vers l’arrière-bouche ; une toux fréquente, suivie de crachats glaireux , légè- rement Leints de sang, et d’envies de vomir ; une déglutition difficile ; une respiration laborieuse et des douleurs vives dans toute la poitrine. Les sujets perdoient l'appétit et le sommeil; ils maigrissoient, devenoient inquiets , agités, et si on n’apportoit à tems les secours nécessaires à leur maladie, ils en éloient victimes. Le premier individu chez lequel cette affection se manifesta , étoit un soldat qui avoit éprouvé une très-grande hémorragie , outre les accidens précédens. Lorsqu'il fut entré Soc. rPHILonr, 153 à l’hôpital de Salahié , le C. Larrey, en abaïssant la langue avec une cuiller, reconnut la sangsue qui étoit de la grosseur du petit doigt. Il introduisit une pince à pansement pour la saisir, mais au premier attouchement , elle se contracta et se plaça derrière le voile du palais. Lorsqu'elle fut relombée dans la première position , on l’arracha facilement avec une pince à polype, recourbée sur sa longueur. L’hémorragie qui survint s’arréla bientôt, et ce militaire fut parfailement rérablie en peu de jours. Une vingtaine d’autres militaires furent attaqués du même accident perdant le passage de l’armée de Syrie à Belbeis. Les gargarismes de vinaigre et d’eau salée suffirent our faire détacher les vers, qui ne s'éloient fixés que dans larrière-bouche. Les pinces à polype, les fumigations de labac et d’oignon de scille furent nécessaires pour d’autres. Le GC. Latour-Maubourg, chef de brigade, commandant le 22°. ré- giment de chasseurs à cheval, en avala deux dans les déserts de St.-Makaire , à une journée des pyramides. Elles le réduisirent au dernier degré d’épuisement et de mai- greur. Après qu'on eut arraché ces animaux, la convalescence fut longue et pénible. Le C. Larrey cite encore , dans le mémoire dont nous présentons ici l'extrait, plusieurs autres faits analogues. Il conseille aux voyageurs qui, en traversant les déserts, seroient forcés de boire de ces eaux dans lesquelles ils pourroïient soupconner la présence de vers, de les faire passer au travers d’une éloffe épaisse et serrée, et d'y ajouter quelques gouttes d’un acide quelconque. C. D. OUVRAGES NOUVEAU xX. Essai sur l’art d'observer et de faire des expériences. 2°. édition, considérablement changée et augmentée; par Jean Senester. — 3 vol. ën-8°. — Genève, an 10. En 1774, le C. Senebier a publié la première édition de l°4rt d'observer; après 25 ans de travaux sur les sciences physiques, il en publie une seconde édition; mais il ne considère plus son ouvrage que comme un Essai. Le plan de cet Essai est le même que celui de l'Art d'observer, c’est-à-dire, qu'apcès avoir énuméré es qualités générales que l'observateur doit sosséder , l’auteur examine successivement ce qu'il doit faire pendant qu'il observe pour voir tout ce que la nature lui présente; er après qu’il a observé, pour interpréter les phé- nomènes qu'il a apperçus et pour en rendre compte. On y trouve une partie entièrement nouvelle, c’est celle où l’autcur traite de l’art de faire des expériences , er l’on sent combien elle est importante dans l’érar actuel des sciences physiques. [l termine son ouvrage par une application de ses principes à l’écude des lettres et des arts. Les précepres que le C. Sencbier donne aux observateurs noyices , sont toujours appuyés par des exemples qui en montrent la solidité et l'importance. - . C. Das national Museum der Naturgeschute zu Paris von. G. Fiscuer ; Frankfurt, am main 1802; ou du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par G. Fiscuer. Dans Je nombre des établissemens d’inseruction publique que Paris renferme dans son sein, il n’en est aucun qui ait plus de célébriré que le Muséum national d'histoire naturelle ; c'est-là que sont déposés les originaux de presque tous les ouvrages publiés su: les sciences naturelles : c’est , en quelque sorte, par son étendue, sa richesse , son arrangement ec l’ensciguement gratuit qu'on y donnes, la métropole de tous les érablissemens analogues. Les étrangers s'éranc montrés avides de rous les renseignemens qui leur parvenoient sur le Muséum d’hisroire naturelle, le C. Fischer s'est déterminé à en écrire lhisroire. Dans le premier volume, qui a déjà paru, il raconte comment cet érablissement a été fondé, quels sont les hommes qui ont successivement été employés à l’administrer, quels savans l’ont illustré par leurs ouvrages er leurs cours ; enfin il termine cette histoire par un précis de l’écat actuel du Muséum d’histoire naturelle, ec par une notice sur la vie ec les ouvrages de chaque professeur de l’érablissement, Dans un second volume près de paroître, le C. Fischer vraitera des collections nationales. Cetze histoire ne peut manquer d’être favorablement accueillie ; l'auteur n’a rien négligé pour en rassembler les matériaux : il les a reçus pour la plupart des professeurs même du Muséum, dans la société desquels il a vécu: plusieurs années, - E. G. BULLETIN DES SCIENCES, : PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Brumaire, an 11 de la République. Om HISTOIRE NATURELLE, ZHOPONEFOICRIFES Notice sur une hirondelle et un figuier de l'ile de Java, décrits à Philadelphie, dans le museum de M. Péales, par le C. Rarinesqus. 1”. L’hirondelle à longues aîles. Æirundo longipennis. Elle est longue de sept pouces et demi; le bec est petit et noir. Le dessus du corps est noiratre , à reflets bleuätres; tout le dessous du corps , ainsi que le bas du dos, sont d’an cendré sali. Les aîles sont très-longues, tres-aigues et noirätres, à reflets. On voit une tache remarquable, cendrée ou blanchâtre, salie intérieure- ment vers le dos. La queue est noire, très-longue, très-fourchue, avec la penne extérieure de chaque côté aussi longue que les aïles. 2°. Le figuier à queue cunéïiforme. Sylvia cuneata. Il est long de cinq pouces. Le bec est de couleur de corne, avec la mandibule supérieure anguleuse, ei presqu’entièrement brune. Le dessus du corps est d’un gris olivâtre, avec le gosier blanchätre, les épaules cendrées, la poitriue et le ventre jaunâtres. Les aîles sont courtes, à pennes brunes bordées de grisätre ; plusieurs plumes sus-alaires sont terminées de blanchâtre; la queue -est cunéiforme, brune en dessous, avec l’extrémité inférieure des pennes latérales blanche, d’un brun clair en dessus , avec l’extrémité inférieure de chaque autre penne blanche ; et marquée d’une tache ‘arrondie d’un brun foncé. : F,. M. D. PHYSIQUE. Sur les substances minérales prétendues tombées du ciel, et nouwel- lement analysées par HT. Howanp et Bournon. Nous avous parlé dans un de nos derniers numéros, d’une espèce particulière de pierres, que l’on n’a jusqu’à présent trouvées qu’en tres-pelite quantité, et dans des lieux très-distans les uns des autres, mais qui se ressemblent toutes par leur aspect extérieur et leur composition chimique. Nous avons exposé les caractères qui les dis- tinguent de toutes les substances numérales connues jusqu'a présent; enfin, nous avons rapporté les raisons qui donnent lieu de penser que ces pierres ne sont point naturelles à notre globe, mais qu’elles y sont tombées du ciel à différentes époques. Nous avons dit que ce phénomène , tout étrange qu’il peut paroitre, est si peu contraire aux lois de la nature, qu’on pouvoit lui assigner une cause, à la vérité hypothétique, mais cependant conforme a tontes les règles de la plus saine physique. Et qu’on prenne bien garde que nous ne prétendons pas ici assigner une cause réelle -et certaine ,. mais seulement présenter une supposition propre à montrer que le fait de la chûte de ces pierres ne renferme en soi aucune impossibilité, N°: VIII. 6°. Année. Tome Ill. x N°. 66. Soc. n 1 Soc. PuHILoN, 154 ; L'hypothèse dont il s’agit est que ces substances pourroient avoir été lancées de la surface de la june. À Peut-être, au premier coup-d’œil, trouvera-t-on cette explication bizarre, peut- être méme la traitera=t-on d’absurde ; mais si l’on veut: bien faire attention que le phénomène lui-même a d’abord élé regardé commie une absurdité avant qu’on l’eùt examiné, tandis qu'a présent il paroîil extrêmement difficile de ne pas se rendre aux preuves multipliées qui l’autestent, on conviendra qu'il faut, avant de décider, entendre et peser les raisons qui penvent rendre les choses probables. On sait que l’action de la pesanteur ne s'arrête point à la surface du globe +: c’est elle qui, affoiblie par la distance, retient encore la lune dans son orbite. Les corps qui sont à la surface de ce satellite pèsent à leur tour vers son centre : un corps placé entre la lune et la terre, seroit par conséquent soumis à la double action de leurs pe- sanleurs. On conçoit donc qu'il doit exister sur la droite qui joint la lune ct la terre, mais beaucoup plus près de la première que de la seconde, un point où ces attractions sont égales : un corps qui y seroit placé seroit en équilibre, et suivant qu'il s’en éloigneroit d’un côté ou de l’autre, il tomberoit sur la lune ou sur la terre. Imaginons qu’une cause quelconque , par exemple une éruption volcanique (car on sait qu'il existe des volcans dans la lune), lance des matières au-delà de ce point d’équi- libre : elles descendront vers la terre, et viendront s’y précipiter. Cette impulsion initiale ne sera point ralentie par l’athmosphère de la lune, car on sait, par les-occultations des étoiles, que cette athmosphère, si toutefois elle existe, n’a presque pas de densité; au lieu qu'a la surface de la terre, les plus grandes forces de projection seroient bientôt anéanties. Ces pierres lancées par les volcans lunaires s’approcheroient de la terre avec un mou- veniént:accéléné; tombant de si loin, elles «entreroient dans l’athmosphère avec une vitesse considérable, qui s’affoibliroit graduellement par la résistance de ce fluide, et elles arriveroient enfin sur la surface de la terre, avec la vitesse ordinaire des corps graves, mais probablement échauffées et peut-être enflammées par le frottement que cette éncrme résistance leur auroit fait eprouver. Si ces substances étoient de la méme nature que celles qui se trouvent sur la terre, le phénomène ne pourroit être remarqué, êt si l’on venoit jamais à le découvrir, ce ne pourroit étre que par la rencontre de matières qui seroïient entièrement inconnues. Il suffiroit donc pour cela que quelqu’une des substances lancées par les volcans lunaires füt différente de celles que présentent sur la terre les éruptions volcaniques. Sans vouloir donner trop de confiance à l'explication que nous venons de développer, nous démanderons si elle ne satisfait pas exactement aux phénomènes qe nous exa= minons , et à toutes les circonstances dont on atteste qu’ils sont accompagnés. Aussi a-t-elle élé émise avec autant de sagacité que de réserve, par le C. La Place. Ce que nous venons de dire suffit pour mettre chacun en état d'apprécier le degré de confiance que celte opinion mérile; mais ceux qui aiment, sur-lout en physique, ce qui est calculé et mesuré, seront peut-être bien-aise de connoîire au juste la vitesse de projection nécessaire pour amener les pierres lunaires jusqu’au point où l’altraction de la lune est égale à celle de la terre. Ge calcul étant fort simple, nous l’expo- serons ici, en supposant, pour plus de facilité, le corps lancé suivant la ligne droite qui joint les centres de la lune ct de la terre, regardées conime innmobiles. Soit à la distance d’un corps à la surface de la lune, g! la pesanteur à la surface 5 de ce satellite, r/ son rayon (nous lui supposons la figure sphérique ) : soient g,r les quantités analogues pour la terre, D la distance mutuelle de ces deux corps. L’attraction étant proportionnelle aux masses, el réciproque au quarré de la distance, ! 1? ‘ celle de la luue à la distance à sera SRE d'2 Celle de la terre sur le même point, c’est-à-dire, à la distance D—9, sera ce 5 D— 2 155 ÂÀinsi la distance où ces deux attractions sont égales, sera déterminée par l’équation 4 }/ r 12 r 2 (1) RSR ER E à (o-0d) dans laquelle tout est connu, excepté d, Quant à la vitesse de projection, on sait par la loi du mouvement des corps graves qu’elle sera précisément la même qu’acquerroit un corps en tombant librement de la bauteur 9 vers la surface de la lune. 11 faut donc calculer cette dernière vitesse. Pour cela, soit z la distance d’un point quelconque au centre de Ja lune; ce point étant toujours pris sur la droite qui joint la lune et la terre , la force accélératrice qui agira L 12 F sur ce point sera, 1°. l’atiraction de la lune, ayant pour expression 8° ; 2°. celle : Da _— gr . de la terre , qui agira en. sens contraire, et sera représentée par C F D=2)" ©! r Z2 12e ce qui donnera en tout la force 2 — APR CRERINE SEAL Z (D-2) Maïs on sait par les premiers principes du mouvement varié, que cette force, prise avec un signe contraire , aura pour expression la différentielle seconde de l’espace 2z 3 D} A La , L al . £ Z ,r . divisé par le quarré de l’élément du tems, c’est-à-dire ———; on aura donc l’équation q ? dt? ? : = eee dt 2 (p-2) * Multipliant par dz et intégrant, on a [dz HEC Mentaue \dt Z DZ SPRL dz : 2 C étant une constance arbitraire, pr est la vitesse du mobile; il faut, par les conditions de la question , qu’elle commence à la distance d, ce qui détermine la constance arbitraire , et donne He) ee ao C'est le quarré de la vitesse lorsque le mobile est arrivé de la distance à à la distance z du centre de la planète. Pour l’avoir à la surface même de la lune, il faut faire ZT, et l’on aura ainsi dz I I fi I = be ET T SPAS nn) AE NE \: @) de { 8 pa à TriAS tD-r° D-à C’est l'expression de la vitesse du mobile quand il est arrivé de la distance ? à la surface de la lune; c’est donc aussi la vitesse de projection qu'il faut donner à un mobile placé à cette surface , pour qu'il s'élève à la distance d. {l ne reste plus pour la connoître qu'a substituer au lieu des quantités g/ gr'r D les nombres convenables. Les observations donnent : (Woyez l'Astronomie de Lalande.) g — 30,2 pieds r — 1452 lieues r/ — 391 lieues » chacune de 2282 toises. D — 86524 lieues d La valeur de g' se déduit aisément de ces données; en effet, la pesanteur élant ! 12 r à la distance r de ce centre, V 2 g' à la distance r! du cenire de la lune, sera 2 InsT. NAT. 156 F : VU à Celle de la terre à cette même distance de son centre , est exprimée par g. Or, pour des éloignemens égaux les attractions des sphères homogènes sont comme les masses ou comme les cubes des rayons ; on a donc } gun D ST ONE SAS AAAT 7 vert Tr ! è ; 5 et par conséquent g!/— ra c’est-à-dire, que les pesanteurs à la surface de deux sphères homogènes sont propor- tionnelles aux rayons de ces sphères. Eu substituant cette valeur dans l’équation (1), elle deviendra 13 3 r r DE (0-0) - r'5 . \ « , x — est le rapport des masses de la lune et de la terre : il est à-peu-près égal à 39 \ 0,015 , ainsi qu’on le concluroit des valeurs précédentes de r et de r/. On aura done d —= M o,01$ ; D—d Ë d’où l’on tire ‘à — ED Woor; Her HE bb j 3 +00; Ce qui donne, en prenant le signe supérieur seulement : d—2. o,1o7r. Le signe inférieur est relatif à un outre point d'équilibre situé au-delà de la lune. Cette valeur de 9 étant calculée, on la substituera dans l'équation (2), ainsi que Z : les valeurs der/r!/ gg’ p, et l’on aura la valeur de -—, qui sera dt dz Wie ë d 7770 pieds: C’est la vitesse acquise par la chûte d’un corps qui tomberoit de la distance d sur la surface dela lune; par conséquent, un corps lancé de cette surface avec celle vilesse arriveroit jusqu’au point où l’attnaction de la terre égale celle de la lune. Il suit de-la, qu’un corps lancé avec une vitesse plus grande, comme par exemple 7800 pieds, ne relomberoïit pas sur la lune, mais se précipiieroit sur la terre. Cette vilesse est environ cinq fois plus grande que celle qu une pièce de 24, chargée avec 12 livres de poudre, imprime à un boulet de calibre. Jusqu'ici nous avons fait abstraction du mouvement de la terre et de la lune pendant la chère du corps; nous avons également supposé que l’impulsion initiale étoit dirigée suivant la ligne droite qui joint les deux centres : cela suffit en effet pour exposer l’Aypothèse que nous proposons. Nous réservons pour un autre numéro, le cas général où la’terre et la lune étant en mouvement, le corps seroit lancé dans une direciion quelconque ; nous donnerons sur cette malière une analyse, due à l’un de nos plus jeunes ede nos meilleurs géomètres , le C. Poisson , professeur à l'école polytechnique. 1. B. ans Extrait d’un mémoire du ©. Arnini, sur le galranisme. Le GC. Aldini a presenté à l'institut national une suite d'expériences tendantes à prouver, comme Galvani l’avoit avancé, qu’il s'exerce au contact des nerfs et des muscles une action analogue à celle qui se manifeste au contact des subsistances mi- nérales. [’expérience fondamentale qu'il s’est attaché à développer, est de Galvani : comme elle est peu connue et facile à népéter, nous la rapporterons ici. On dépouille une grenouille après lui avoir coupé la tête ; on enlève tous les membres thorachiques; on coupe ensuite la colonne épinière , qui alors ne comtuunique plus aux membres abdoniinaux que par les nerfs lombaires : puis tenant d'une imain une jambe de VPanimal , et de l’autre l’extrémité de la colonne épiuière , un replie celle jambe jusqu’à ce que les muscles cruraux soient en contact avec le nerf. Au moment du contact, la grenouille éprouve de vives contractions. L'expérience réussit 157 également en tenant la grenouille isolée avec des tubes de verre. Il faut qu’elle soit vive, préparée avec célérité : on doit aussi mettre beaucoup de soin à détacher les petits vaisseaux qui serpentent entre les nerfs lombaires, et éviter, le plus possible , que ceux-ci soient couverts du sang de l'animal. Cette expérience est décisive. Est-elle due à un développement de l'électricité ? cela paroit probable, mais cela n’est pas certain; au lieu que l'expérience le dé- mioutre pour les métaux en contact. Les autres expériences sont des modifications de la précédente. Le C. Aldini a excité les contractions , en faisant communiquer le nerf au muscle par une chaîne de plusieurs personnes : il a sur-lout occasionné des effets très-violens à de grands aniruaux morts, et même à des hommes. TVR: G'H I MIT E: Sur quelques sels mercuriels, par le €. Fourcrox. L'auteur avoit déjà porté ses recherches sur ce genre de combinaison. Il avoit établi trois espèces de sulfate de mercure : la première éloit un sel neutre, l’autre contenoit un excés d'acide, et la troisième, un excès d’oxide. Ces différens sels s’obtiennent de la masse résuilante du mélange d’une partie de mercure et d’une partie et denrie d’acide sulfurique poussé jusqu’à l’'ébulition. En arrétant l'opération lorsque le mercure est changé en masse blanche, mais non desséchée , on a le sulfate acide. de mercure; si on lave ce sulfate acide avec de petites quantités d’eau, et jusqu’à ce que les lavages ne rougissent plus les couleurs bleues végétales, on a du sulfate neutre. Le sulfate avec excès d’oxide, ou turbith minéral, se prépare en chauffant l’un ou l’autre des sels précédens, mais principalement le dernier, juqu’a ce que le mercure se soit emparé d'une partie de l’oxigène de l’acide sulfurique, et que l'acide sulfureux se soit dégagé. Le sel neutre est dissoluble dans 5oo parties d’eau froide ; il se précipite en gris par les alkalis fixes ; il n’est pas décomposé par l’acide nitrique, et forme du muriate doux avec l’acide muriatique. Il est composé : Dacide) RP ME CNET De mercure ., . . , 75 D'oxisene ME MEN NE NIRG ID GENE Votes A NO It PS) 100 Le sel avec excès d’acide est plus dissoluble que le précédent, suivant la quantité d'acide excédent ; il se précipite en oranger par les alkalis fixes, en dégageant du ca- lorique , et il n’est pas decomposé par l'acide nitrique. Il ne diffère dans ses parties constiluantes du précédent, que par la quantité d'acide, et ceite quantité peut beau- coup varier. Le sel avec excès d’oxide, ou turbith minéral, est jaune; il ne se dissout que dans 2000 parties d’eau, se précipite en gris par les alkalis fixes, se décompose par l'acide nitrique, et donne du muriate sur-oxigené de mercure avec l'acide muriatique. Ce sel est composé : DÉC NERreENeEEAeITo De mercure . + . . . 76 Dioxisene ete SeNbir D'eaut en Pen eEe rR rs 100 L’ammoniaque précipite tous ces sels mercuriels en gris, mais il se forme en même tems un sel triple, c’est-à-dire, un sulfate ammoniaco-mercuriel. Il se forme en plus grande quantité avec le sulfate mercuriel acide, qu'avec le sulfate neutre; et avec celui= ci, qu'avec le sulfale avec excès d’oxide. InsT. NAT, Insr, NATe 558 Ce sel est très-peu dissoluble dans l’eau ; les alkalis ffxes le précipitent en blanc, Yammoniaque le dissout très-facilement , et l'acide muriatique le décompose. Il contient : ACTES RNA VS TE RIIO Ammoniaque . . . . 33 Oxide de mercure. . 39 ARR UE RPONR TO 100 C’est la suite de ce travail que le C. Fourcroy vient de communiquer à l’Institut. Il observe , pour compléter ses travaux sur les sulfates de mercure , qu’on peut préparer ces différens sels, non-seulement en chauffant du mercure avec l’acide sulfu= rique, mais encore en mélant cet acide, ou un sulfate soluble, à une dissolution nitrique de mercure plus ou moins oxidé. On a alors, suivant les cas, des sulfates de différente nature. Il donne ensuite les proportions d’acide d’oxigene et de mercure qui composent les différens sulfates neutres, ou acides peu oxidés ou tres-oxidés. Les nitrates de mercure ont fourni au C. Fourcrey des observations plus neuves encore, et plus importantes pour la science que les sulfates. Il y a deux espèces de nitrate : l’un, peu oxidé, et l’autre, tres-oxidé. Le premier est précipité en gris, et presqu’en noir, par les alkalis; en blanc, par les suifases : il forme du mercure doux avec l'acide muriatique. ) à Le nitrate très-oxidé, résultat d’une longue et forte ébulition, ne donne point de précipilé par l’acide muriatique ; il en donne un jaune avec les sulfates, un blanc avec lammoniaque, et un jaune-oranger avec les alkalis fixes. Les dissolutions nitriques de mercure sont souvent des mélanges des deux s:l5. Celle qui précipite par l’eau, est la dissolution d’oxide très-oxidé, ou rouge dans l'acide concentré. Quand on pré- cipite une dissolution nitrique de mercure peu oxidé, par nn alkali fixe, la preunère poruon de précipité blanc un peu coloré que l’on obtient, est un nitrate de mercure iusoluble et neutre, formé par l'union de la portion d'oxide séparé, avec le reste de la dissolution non décomposée. La C. Fourcroy compare ensuite les propriétés du nitrite de mercure avec celles du nitrate. Presque toutes les dissolutions contiennent du dernier de ces sels. On le nes en faisant passer du gaz nitreux dans les dissolutions niiriques qui l’absorbent avidement. Le nitrate sur-oxidé est celui qui en absorbe davaniage. Ge dernier ni- trite de mercure dégage beaucoup de vapeur rutilente par les acides sulfurique et nitrique. Îl teint la peau en pourpre foncé; tandis que le nitrate très-oxidé la teint en noir, et que le nitrate peu oxidé ne fait éprouver aucun changement à sa couleur naturelle. Il se conserve plus long-tems à l’air que les nitrites alkalins, qui absorbent l’oxigène, et repassent à l’état de nitrates. On prépare sans peine ces derniers nitrites, en imprégnant de gaz nitreux les dissolutions des nitrates. A L'auteur doit encore , pour terminer son travail, s'occuper des muriates de mercure, dont il a découvert une nouvelle espèce, et des sulfures du même métal. HÉESICANE Extrait d'un mémoire sur le Nickel, par le C. Turnanp. Les travaux de Cronstedt et de Bergmann sur le nickel, ayoient fait regarder cette substance comme un métal particulier. La plupart des chimistes qui adoptérent cette opinion, altribuoïent certains phénomènes que présente cenouveau métal, aux substances étrangères qu'il contenoit, et desquelles on ne pouvoïit le dépouiller entièrement. La propriété magnétique du nickel étoit sur-tout au nombre de ces phénomenes : plusieurs l’atiribuoïent au fer ; mais d’autres crurent, avec Bergniann, que le nickel ayoit de lui-même cette propricté. Le C. Vauquelin partageoit cette dernière idée, fondé sur des expériences qui lui éloient particulières. Cependant M. Chenevix annonçoit que le nickel bien purifié étoit tout-a-fait insensible à l’action du magnétisme. Il résulioit 159 de ces différentes opinions des doutes qu'il étoit important de détruire. C’est dans cette vue que le C. Thenard a entrepris les expériences dont nous allons rendre compte. Par des essais préliminaires, l’auteur s’est convaincu que la mine de nickel qu'il employoit à ses expériences étoit composée de nickel, de fer, de cobalt, de bismuth, de cuivre, d’arsenic et de soufre. Après un grillage très-violent , qui dégagea le soufre et une partie de l’arsenic, cette matière fut soumise à l’action de l’acide nitrique, qui parvint à la dissoudre presqu’en- üèrement à l’aide de la chaleur. Ce qui restoit au fond du vase formoit environ un sixième de la matière employée, et il fut reconnu pour être de l’arseniate de bismuth. La dissolutou ayant ensuite été examinée, montra qu’elle contenoit du cuivre. Ce mélal fut précipité par l'hydrogène salfuré : sa quantité étoit à peine d’un ciñquantième. L'acide arsenique qui pouvoit rester dans cette dissolution fut enlevé par l’hydro- sulfure de potasse en excès, et les oxides furent aïnsi précipités à l’état de sulfures hydrogenés. Ces sulfures furent ensuite repris par l'acide nitrique; la dissolution qui en résulla après avoir été filtrée fut de nouveau traitée par la potasse; elle sépara les oxides restans, qui étoient au nombre de trois : nickel, cobalt et fer. J1 s’agissoit de séparer exactement ces trois métaux. L'auteur avoit observé que l’oxide noir de cobalt n’étoit pas sensiblement dissoluble dans l’anmoniaque; et après plusieurs essais, 1] parvint à le faire passer d’oxide bleu à l’état d’oxide noir, en traitant les oxides précipités, par le muriate sur-oxigené de chaux, qui les fit passer tous au dernier degré d’oxigénation. Mis alors en contact avec l’ammoniaque, l’oxide de nickel fut seu! dissout; cette dis- solution fut exposée à la chaleur qui volatilisa lammoniaque, et l'oxide se dépose en flocons d’un beau vert. Cet oxide fut ensuite examiné pour en constater la pureté, et les réactifs n’y annoncent pas la moindre parcelle de fer ni de cobalt, puis il fut réduit ; mais l’auteur n’a pu . parvenir à le fondre complètement : malgré le feu le plus violent et les fondans les plus acufs, il n’a obtenu que des globules, ductiles à la vérité, mais très-petits. Les moyens employés pour la purificauion du nickel sont si exacts, que l’addition d’un 50° de fer devenoit sensible par les réactifs chimiques. Si l’on unit au nickel pur et attirable un 5°, de sun poids d’arsenic, sa force magnétique diminue, Le C. Vauquelin avoit déja observé cette influence de l’arsenic sur le nickel, Si l’on compose la masse de parties égales d’arsenic et de nickel, la propriété ma- gnétique disparoit entièrement. eci explique comment quelques physiciens ont pu avancer que le nickel n’est point altiruble , el même posséder des aiguilles privées de cette propriété. Le nickel dont elles étuient formées, étoit mêlé avec de l’arsenic. Le G. Haüy , dont la sagacité et l’exactitude sont bien connues, possède un bar- reau de nickel pur , qui lui a été donné par le C. Vauquelin, et qui conserve depuis plus d’un an sa propriété magnétique , sans aucuue altération sensible. Ce barreau suspendu a un fil, se dirige dans le méridien magnétique comme les aiguilles aimantées ordinaires, Dans le courant de ses expériences, l’auteur a fait en outre plusieurs observations iniportantes. Il a analysé l’acide arsenique , qu'il a reconnu contenir sur 100, 64 parties d’arsenic et 56 d’oxigène, et il a trouvé que dans l’arseniate de plomb le rap= port de l'acide arsenique à l’oxide de plomb est celui de 5 à g. Il a découvert un oxide suroxigéné de nickel, qui a été formé par l’action du muriate suroxigéné de chaux. Les caractères de cet oxide , sont de se dissoudre avec effervescence dans les acides sulfurique , nilrique et murialique , elc. etc. F.— C. V. PATIO: LOG" E: Note sur une trentaine de calculs du poids de cinq onces et demie et d’un volume très considérable, extraits de l’intérieur de La fosse naviculaire, par le C. Duméuir. Le jeune homme dans le canal de l’urètre duquel s’étoit engagé cet amas de calculs, Soc. rIIzoNb 160 étoit âgé de vingt-un ans. Le premier noyau paroïssoit s’être formé dans la fosse naviculaire. La cause primitive étoit due à un resserrement du prépuce, à uu véri- table phimosis naturel qui, au moment de l'opération, permeltoit à peine l’iniro- duction de la tête de l’épingle dont le malade se servoit pour soulever les calculs qui retenoient l’urine dans le canal, et qui lui occasionnoent des douleurs horribles. C’étoit autour de ce premier noyau que s’éloit déposé successivement ce grand nombre de calculs qui, par leur volume considérable , ayoïent entierement détormé le gland, et lui avoient donné l'apparence d’une seconde vessie, placée à l'extrémité de la verge. Trois calculs principaux , articulés entre eux, de pres de 0,60 de longueur, ct de 0,40 de diametre, formoiïent les parois de ceite sorte de géode ou de carrière, dams la cavité de laquelle étoient flottans les autres calculs polis, taillés à faceties, de grosseur et de forme diverses. Pour extraire cet énorme calcul, il ne s’agissoit que d'ouvrir le gland tellement aminci, quil pe formoit plus qu'une sorte de membrane au dessous de laquelle on sentoit les trois calculs principaux qui formoiïent géode. Mais devoit-on ouvrir le gland en dessous ? il y avoit à craindre alors un hypospadias, à cause de la grande étendue qu'il falloit donner à l’incision ; et cette ouverture se seroit opposée à l’éja- culation de la semence vers la partie supérieure de la vulve. D'une autre part, &i l’on pratiquoit l’incision vers le dos de la verge, les urines devoient s’écouler moins facilement, mais c'étoit le seul inconvénient qui pouvoit en résulter : aussi le C. Du- méril s'est-il décidé à faire l’incision dans ce sens, à produire un épispadias. L'ouverture faite , les calculs furent extraits très-facilement avec les doigts, et le gland entièrement renversé ou retourné. Sa face intérieure ressembloit au fruit du mürier, ou à une morille fraiche. Dans chacune des anfractuosités s’étoient logés des fragmens de pierre, qu’il retira à l’aide d’un cure - oreille. - Les urines coulèrent facilement, pour la première fois de la vie, sans douleur et en un jet conlinu, trois quarts d'heure après l'opération. Le lendemain le volume du gland étoit déjà diminué de moitié, les anfractuosités commencoient à s’effacer. Le prépuce le cernoit à la base, et y formoit une sorte de couronne. Une dixaine de jours après, la plaie étoit cicatrisée , et le malade sortit de l'hôpital parfaitement guéri, eL propre à toutes les fonctions qui dépendent de cet organe. Le C. Duméril se propose de déposer ces calculs dans la collection précieuse en ce genre que possède l'Ecole de médecine de Paris. - OUVRAGES NOUVEAU X. Faune Parisienne. — Inseores. — Ou Ærstoire abrégée des Insectes des environs de Paris, classés d’après le systéme de Fabricius; par C. A. WALckeNoER, —2 vol. in-8°. avec fig. — Paris , an 11. Dentu. — Prix : 12 fr. Cet ouvrage, dans lequel l’auteur a suivi entièrement le système de Fabricius, fondé sur l'étude des organes de la bouche, peur être considéré comme une traduction de la partie des insectes décrits dans l’enromologie systématique de cer auteur, et qui sont indiqués comme se rencontrant aux environs de Paris. On y trouve un discours sur les insectes en général, qui est crès-propre à inspirer le goûr de la science, par la manière dont il est écrit, et à lui faire faire des progrès, par les considérations neuves et quelques dérails inconnus jusqu'ici, dans lesquels l’auteur est entré. Les pra l’histoire ec la descriprion des espèces du genre araïgrées sont propres à l'auteur, qui a fair de cette famille d'insectes une écude toute particulière. Il a aussi adopté quelques-uns\des genres établis par le C. Larreaille, ou par M. Faykull. C: D. Nouveaux élémens de Physiologie, par Anthelme RicneranD. — Seconde édition, revue, corrigée , augmentée. — 2 vol. i=-8 .— Paris. 1802. Crapart, Gaille et Ravier. Prix : 10 fr. et 15 fr. franc de port. Nous avons annoncé cer ouvrage lorsqu'il parut pour la première fois, et nous renvoyons nos lecteurs au n°. 7 du tom. III de ce Bulletin, danslequel nous en avons cracé le plan. Depuis, l’auteur a corrigé quelques imperfections que lui seul avoit remarquées ; il l’a considérablement augmenté en développant des articles que lextrême concision pouvoit rendre obscurs. Aussi regarde-t-on aujourd'hui cet ouvrage comme le seul livre élémentaire de la science qu’il a pour objet. C. D. BULLETIN DES SCIENCES, BAR (A MSOCTIÉETÉ PATLOMATHIQUE. PARIS. Frimaire, an 11 de la République. Ge HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur insecte nommé Mantis oratoria, Lrn., par le C. DrararnauD, professeur d’histoire naturelle, à Montpellier. L’'insecte que Fabricius, Devillers et les autres auteurs ont décrit sous le nom d’Oratoria, est, d’après le G. Draparnaud , le mâle de l’espèce appellée Religiosa. Linné lui-même paroît avoir confondu par la suite ces deux espèces, puisqu'il a décrit la seconde sous le nom d Oratoria , dans le Museum Ludovicæ Ulricæ. Le C. Drapar- naud , qui a découvert dans le midi de la France la première espèce vue par Linné, et apportée d'Afrique par Brander, en a donné la description. Nous joignons à l'extrait que nous en présentons ici, la figure qu'il a lui-même dessinée. ( PL X, fig. 1.) Sa plus grande longueur est de quatorze lignes : le mâle est un peu plus petit que la femelle, Leur couleur est d’abord verie ; mais elle passe ensuite au gris brunâtre : les élytres et les aîles sont un peu plus courtes que l’abdomen. Les aïles sont trans- parentes, un peu jaunâtres vers leur bord postérieur ; elles offrent vers leur milieu , une grande lache œuillée d’un noir bleuâtre ou tirant sur le violet , acconipagnées en arrière de bandes arquées , interrompues de la même couleur. La parue anté- rieure de l’aîle est de couleur rougeâtre , marquée de petites taches quarrées , trans- parentes, qui la font paroître coinme réticulée ; les élytres sout vertes, avec une côte jaune. La base des hanches antérieures est marquée d’une tache blanche , bordée de noir et de petits points blancs. , Cetie mante pond ses œufs en un tas ovale, formé de deux bandes et recouvert d’une substance coriace, spongieuse, par couches striées. Cette matière, d’abord li- uide, est écumeusce et blanchâire; mais elle se concrête par l’action de Pair, et brunit ik plus en plus : la larve qui en provient esi de couleur verte ou grise. Les moignons d’ailes que prend la nymphe sont rougeâtres à la base, et d’un noir bleu à l'extrémité. Rossi l’a décrite dans cet état, sous le nom de Spallanzania. C D. PHYSIQUE. Note sur la resistance des fluides. J'ai déja plusieurs fois appellé l'attention des géomètres et des physiciens, sur Îa nécessié de reprendre, d’après un nouveau plan, les expériences sur la-résistance des fluides; et j'ai affirmé que tant qu’on se borneroit à mesurer le tems qu'emploient à parcourir un espace donné, des corps de diverses figures, on ne parviendroit jamais à saisir, avec quelque précision, les lois de la résistance des fluides. Cette assertion, qui peut s'appuyer sur des raisons plausibles, devient évidente lorsqu'on entreprend de comparer les diverses expériences connues sur la résistance des fluides. On a, sur les corps prismatiques, pour des angles d'incidence variés depuis 90° jusqu'à 6°, une suite d'expériences faites en 1778 par le C. Bossut. Il n’étoit pas très- N° IX. G°. Année. Tome HI. Avec une Planche X. X N°. 69. Soc. PHILON: Soc, PHILOM. 162 difficile d’assigner une formule qui les représéntät avec assez d’exactitude, On trouvé dans les éclaircissemens sur l'architecture hydraulique de Prony , une formule expo- nentielle qui remplit fort bien cet objet , et j’en ai formé une autre en sinus et cosinus, qui a peut-être encore quelqu’avantage sur celle-ci; mais on ne sauroit néanmoins rien conclure de l’une ni de l’autre pour la loi générale du choc oblique des fluides. L’inspection seule de ces formules montre qu’elles ne représentent qu’une relation abstraite et purement mathématique existante entre les nombres donnés par l’obser- vation , mais ne répondant point aux circonstances physiques. En effet, au lieu de s’anéantir, lorsqu'on y suppose l’angle d’incidence nul, elles donnent alors un résultat plus fort que pour le cas où cet l’angle est de 6°; conséquence absurde par rapport aux circonstances physiques du phénomène. IL suffisoit de cette considération pour montrer que les expériences renfermoient quelques circonstances étrangères à l’inchinaison, el qui y tronvôient confondues dans la formule. Avec un peu d’attention, on s’apperçoit d’abord que lorsque les angles d'incidence diminuent, le bateau s’alonge de plus en plus, et qu’il en doit résulter dans la résistance, une augmentation qui peut même compenser la diminution due à l’obliquité du choc, sur-tout dans les vivesses peu considérables, où le frottement a une influence ‘très-sensible. En jétant les yeux sur la figure 2, pZ. X, on voit que le plan géométral du bateau, qui est AC DB lorsque l'angle d'incidence B FZ est de 90°, devient ACGD'EB lorsque ce méme angle est réduit à 6°, comme EF Z. Il est incontestable que l'addition de la très- longue partie DEB, doit modifier larésistance , Hon-seulentent par rapport à l’obliquité des faces, mais encore par l’étendue qu’elle ajoute à l'aire des corps. L'examen des expériences faites en Angleterre par M. Vince, et rapportées dans le n°. 100 de la Bibliotheque Britannique, prouve sans réplique la justesse de ces consi- dérations. Sans in’arrèter à chercher une formule analytique qui représentät ces dernières , je me suis borné à construire la courbe qui a pour abscisses les angles d'incidence, et pour ordonnées les résistances correspondantes à ces angles; J’ai construit aussi sur le même axe des abscisses, et avec la même échelle, les expériences du C. Bossut , et il en est resulté les deux courbes de la figure 1°. On voit que la courbe V d b A, résultante des expériences de M. Vince, présente un cours plus simple et plus régulier que Bd c A, déduite des expériences du C./Bossut ; qu’elle tend sensiblement à l’origine D des coor- données , etque par conséquent la fonction qui en exprime l’ordonnéene présenteroit pas da contradicüon que j'ai fait remarquer dans la fonction calculée d’après les expériences du GC. Bossut. -y La cause de la régularité de cette première courbe lient au moyen employé par M. Vince dansises expériences : ül s’est toujours servi du même corps, très-mince, fixé à un volant sous diverses inclinaisons; les résultats qu’il a obtenus n’ont donc varié que par rapport à un seul élément, savoir l’inclinaison de la surface choquée. Passons maintenant à l'examen de la courbe B dc À qui représente les expériences du C. Bossut ; on y retrouve la marche de la fonction analytique qui en exprime lesordonnées. Elle subit une inflexion vers l’angle de 56°, parce qu’alors l’alongement du corps pris- matique par l’addition de la proue aigue, est devenu assez considérable pour changer la loi du décroissement de la résistance, en raison de l’obliquité du choc. Depuis ce point de 56° jusqu’à 6), les ordonnées diminuent ae , et il est visiblement im- possible que la courbe passe à l'origine D. On voit d’ailleurs que pour obtenir un angle d'incidence nul dans la forme d'expérience adoptée par le C. Bossut, il faudroit donrier une longueur imfinie à la proue. ee Pour pouvoir donc distinguer, dans les expériences du C. Bossut, ce qui tient à 'obliquité des surfaces, il faudroïten séparer ce qui tientau changernent des dimensions dubateau ; ainsi, comment tirer de ces expériences des inductions précises sar la loi de la résistance des fluides ? - Quoique fort simples et fort exactes, les expériences de M. Vince ne peuvent guère être plus utiles, parce qu’elles ne donnent les résistances que pour une espèce parti- culière de corps, et qu'on ne doit pas croire qu’en assemblant des plans sous différens 165 angles, la résistance qu’éprouvera la surface formée par leur ensemble , soit précisément égale à la sonime des résisiances qu’éprouveroient séparément chacune des parties dont elle est composée. En se mouvant autour d’un corps anguleux, les filets fluides s’ar rondissent, et ne peuvent être considérés par parties isolées, Il y a encore l’effet de ‘la partie postérieure qui, lorsque la longueur est renfermée dans certaines limites . tend à diminuer la résistance; ainsi que le montrent les courbes de la figure 1°, où l'on voit que, depuis À jusqu’en d, les résistances trouvées par M. Vince pour des corps très-minces ; sont plus considérables que celles que le C. Bossut a mesurées sur des corps dont la longueur étoit plus que double de la largeur. Quoi qu’il en soit, il ne seroit peut-être pas impossible de faire une combinaison avantageuse des deux suites d'expériences que je viens de comparer, puisqu’elles em= brassent des circonstances différentes ; mais il faudroit préalablement les discuter, et les rapprocher de toutes celles qui ont été faites par des moyens semblables; car elles indiquent l’une et l’autre d’une manière très-sensible, une inflexion dans le voisinage du point À : je l'ai marquée aux points b et c. Il seroit par conséquent nécessaire de multiplier les expériences dans cet intervalle, afiu de mieux assurer la forme de la courbe, ou la marche de la fonction qui lui correspoud. Je terminerai cet article par le tableau des nombres d’après lesquels a été construite la figure 1°, en prévenant que les résultats des expériences de M. Vince, ont été réduits à la même forme et à la même unité que les nombres donnés par le C, Bossuts LAcRoOIXe Expériences du €. Bossur. Expériences de M. Vince. Re. EN (CRD. NE Angles d’incid, | Résistance. Angles d’incid.| Résistance, 99 290,p0 go 100,00 84 95,75 78 95,78 80 97,87 72 00,54 70 07,43 66 84,40 60 77:10 Go 63 54 ; 125 % 48 61,48 5o 87,29 42 54,55 40 78,69 36 48,00 30 44,04 30 66,10 24 42,40 18 41,42 20 49,13 12 ° 40,63 10 27,79 6 39,99 Expériences et observations sur la chaleur et le froid produits par la condensation et la raréfaction mécanique de l'air, parJ. Darrox. (Extrait du Journal de Nicholson, novembre 1802; Mémoires de Manchester, vol. 515.) On sait que le thermomètre s'élève dans l’air que l’on condense , et s’abaisse dans J'air que l’on raréfie. Cette variation étant trés-rapide , onavoit d’abord supposé qu’elle est due à la différence de pression qui agit sur la boule de verre du thermomètre, en dedans ou en dehors. M. Dalton s'assure d’abord que les mêmes phénomènes ont . lieu soït que le tube soit scellé ou ouvert par le bout. Aïnsi, il s’opere un véritable changement de température dans cette expérience : l’auteur se propose de déterminer Vétendue de cette variation. ExPérience 1.— 1] place un très-petit thermomètre sous un pelit récipient, et en 2 Soc, PIILON Soc rHILOM. ‘ 164 faisant la condensation ou le vuide, le mercute s’éleve ou s’abaisse presque subitement. Il en conclut que le changement de température est très-grand; mais qu’il n’a pas un effet très-sensible, parce qu’il étoit instantané. - Ex». 2. — Un grand-eu un petit thermomètre étant successivement placés dans le même récipient , les variations du premier furent moins sensibles que celle du second. Ex». 5 — Le même thermomètre éprouva des effets d’autant plus sensibles qu'il étoit plus éloigné des parois conductrices de la chaleur. À L'auteur en conciut que le changement de température est beaucoup plus grand que le thermomètre ne l'indique. j Exr. 4, — On fii le vuide de manière à faire baisser le thermomètre, et ensuite on laïssa l’équilibre se rétablir. Il fallut beaucoup plus de tems pour cela que pour l’abais- sement opéré précédemment. } Ex?, 5. — On laissa rentrer l’air : le thermomètre s’éleya subitement, et fut beau- coup plus long-tems à revenir à son premier état, à la température des corps en- vironrnanse Ex». 6.— On donna au thermomètre une température de 22°,2 Réaumur, au-dessus de celle de l’air environnant, et on le laissa ensuite refroidir dans cet air. Son abais- sement se fit avec autant de rapidité que dans le récipient où l’on faisoit le vuide. L'auteur en conclut que l’abaissement de température qui s’opère lorsque l’on fait le vuide, est de 22°,2 R.- Le reste du mémoire contient des expériences avec le manomètre. Il nous semble que la conclusion déduite de l’expérience 6 est inexacte, en ce que le thermomètre n’est pas placé dans les mêmes circonstances, dans les deux cas que l’on veut comparere : Dans l'air libre, le thermomètre est sans cesse en contact avec de nouvel air élevé à la mème température. Pans le récipient, ilest en contact avec de l’air dont la température varie sans cesse. Dans le premier cas, la cause de l’abaissement est la même en tant qu’elle dépend de l'air environnant, Dans le second, cette cause diminue sans cesse, parce que l'air du récipient se réchauffe ou se refroidit par l’effet des parois environnantes. Ainsi l’abaissement étant également rapide dans les deux cas, le changement de 8 température devoit être beaucoup plus fort sous le récipient que dans l’airlibre. I. B. CHIMIE. Sur les substances que l’on dit étre tombées du ciel. MM. Howard et Bournon se sont assurés, par une analyse exacte, que la grande masse de fer natif de Sibérie, et généralement tout ce que l’on reconnoît pour des morceaux de fer natif, contiennent du nickel, et ont plusieurs autres caractères analogues à ceux des substances que l’on atteste être tombées du ciel à différentes époques. Ces chimistes demandent si ces substances n’ont pas la même origine. (Extrait du Journal de Nicholson, novembre 18v2. ) I. B. Extrait des recherches sur le gaz oxide d’azote. Le genre de substance dont l’oxide nitreux ou d’azote fait partie, nous offre une preuve bien remarquable des progrès de la chimie depuis qu’on a fait entrer dans ses moyens expérimentaux les appareils pneumatiques, et qu’on a étudié les produits aériformes qui se manifestent dans un si grand nombre de circonstances. Quoïqu’on connût fort bien, et depuis long-tems, les phénomènes principaux qui sont produits par l’action de l’acide nitrique sur les autres corps, on regardoïit encore, il y a peu d'années, cet acide, nommé communément esprit de nitre, comme une simple modification de l’acide vitriolique : tous les acides étant considérés alors comme constitués par les mêmes élémens, et ne diffèrent entr'eux que par les proportions de ceux-ci. 165 Les expériences de Cavendisch, en démontrant la nature de l'acide nitrique, nous éclairérent aussi sur la nature de l'acide et du gaz nitreux, que les travaux de Bergmann, de Priestley , de Lavoisier, nous avoïent déjà fait connoître. La plupart des chimistes n’avoient encore adopté que ces trois sortes de combinaison entre l’azote et l’oxigène , sans compter l’air athmosphérique, quoique Priestley en eût déjà indiqué très-clairement une quatrième, dont tous les caractères, mieux re- connus aujourd'hui, ne laissent plus aucun doute sur la réalité de son existence. C’est cette nouvelle espèce de combinaison que nous allons faire connoïire , en donnant un résumé des travaux qui l’ont eu pour objet. M. Priestley , en dissolvant du fer dans de l'acide nitrique étendu de beaucoup d’eau, ayant appliqué la flamme d’ure bougie à la dissolution, lorsqu'il ne se dégageoit plus de gaz nitreux, vit se produire de nouveau un gaz parlicuher, qu'il nomma dans la suite gaz nitreux déphlogisiiqué, et qui est l’oxide gazeux d’azote qui nous occupe. Depuis il obtint ce gaz dans un grand nombre de circonstances, et chaque fois même qu'il exposoit du gaz nitreux à l’action des substances qui ont un certain degré d’affinité our l’oxigène , comme à du fer humide ou à des sulfures alkalins dans le même cas. Il l’obtünt également , et d’une manière plus immédiate, en dissolvant dans de l’acide nitrique très-étendu d'eau, du zinc, de l’etain, etc. etc.; et enfin il en observa les principaux caractères : il vit que ce gaz favorisoit et augmentoit même la combustion d’une bougie, qu'il n’avoit aucune action sur Vair vital, qu’il n’étoit point absorbé par le gaz nitreux, qu'il ne pouvoit point entretenir la vie des animaux, et qu'il étoit très-dissoluble dons l’eau. MM. les chünistes hollandais confirmérent les observations de Priestley, et l'analyse de ce gaz leur dunna, sur 100 parties, 37 d’oxigène et 65 d’azote. M. Davy, dans un ouvrage où il traite des ditférentes combinaisons de l’oxigène et de l’azoie, mais principalement de l’oxide nitreux et de ses combinaisons, vient d'ajouter encore de nouveaux et importans caractères à ce gaze Il l’obtient par les mêmes moyens, ou par des moyens analogues à ceux que nous avons déjà indiqués; mais principalement en décomposant le nitrate d’ammoniaque par la chaleur, ainsi que l’avoient déjà obtenu le C. Berthollet et les chimistes hollandais, Outre les phénomènes que ce gaz présente, et que nous avons déjà rapportés, M. Dav observa qu’en exposant à une chaleur élevée, le soufre, le phosphore, le charbon, le fer, ils y brülent plus vivement que dans l’air commun; mais le premier, seulement, lorsqu'il est à l’état où, par sa combustion, il forme de l'acide sulfurique : sa flanime bleue s’y éleignant. Ce gaz est absorbé par l’alkoo!, l’éther, les huiles, etc. Sa saveur est sucrée, el son odeur foible et agréable. Pour ce qui est du gaz azote restant après l'absorption de l’oxide nitreux, que MM. les chimistes hollandais regardoient comme étant un simple résidu de cet oxide qui se trouvoit accidentellement mélangé avec lui, M: Davy le regarde comme provenant de Veau, supposant qu'il en avoit elé séparé par l’affinité plus grande de l’oxide d’azote pour ce liquide. Il a trouvé que sa pesanteur spécifique à une température de 8° : du thermomètre de Réaumur, et sous une pression de 27,5 pouces, étoit de Bo,r. Son analyse a offert les mêmes résultats que ceux qu'avoient obtenus les chimistes hollandais; mais le caractère le plus singulier de ce gaz, c’est l'effet qu’il opère sur l'économie animale lorsqu'on le respire. La première sensation qu’on éprouve est une légère agitation dans les muscles, qui augmente souvent, et qui est pour lordivaire accompagnée d’un bien-être général, qui se témoigne de la manière la plus expressive mais ce dernier effet n’est pas constant, et la respiration de ce gaz plonge quelquefois dans un état très-douloureux. M. Davy fait espérer que les singulières propriétés de ce gaz le rendront quelque jour ulile à la médecine; et la faculté avec laquelle il est absorbé par l’eau , donne un moyen facile d’en faire usage. c Les nombreux travaux de M. Davy sur les combinaisons du gaz oxide d’azote, et et les belles observations auxquels ces travaux l’ont conduit, contribüeront sans doute à répandre quelques lumières sur les lois encore si obscures des affinités. pe-1C VV, 166: : “ Observations sur différens moyens d'obtenir l'acide gallique, par. M. Davy. (Extrait du Journal de l’Institution royale de la Grande-Bretagne. ) 'E L ; ° 1. Le célèbre Scheele, qui, le premier, a découvert l’acide gallique, l’a obtenu d’abord en exposant long-tems à l'air une solution de noix de Galles : Vacide est talons déposé sur les paroïs du vase qui contient la solution, et sur la pellicule qui se forme à la surface ; mais les cryslaux étant mélangés d’autres matières végétales, sont d’un brun grisätre. _ 2. Lorsque des noix de Galles réduites en poudre, sont exposées par degré à le chaleur, l'acide gallique se sublime; et en continuant celle expérience avec soin, on obtient une partie sous la forme de petits crystaux blancs. M. Deyeux est le premier qui ait employé cette méthode : j’en ai souvent fait usage avec succès. Lorsque l’ex- périence est faite dans des vaisseaux fermés, on chlient d’abord un fluide limpide qui a les mêmes propriétés que la solution d’acide gallique dans l'eau, et dont les dernières parties sont d’un jaune pâle. Les cryslaux se forment dans la partie du vase où la Chaleur est élevée à un degré suffisant pour faire bouillir l’eau. Lorsque les crystaux de la partie inférieure du vase commencent à se liquéfier, l'expérience est finie. La chaleur d’une lampe d’Argant, et l’alambic d’argent employé pour l’alkali caustique, conviennent à cette opération. J’ai trouvé de l'avantage à infuser les noix de Galles dans une petite quantité d’eau avant de les employer, afin de leur enlever une partie de leur tanin; par ce moyen il y a moins d'huile empyreumatique de produite par la distillation. 5. M: Fiedler a fait usage dernièrement d’un nouveau procédé pour la préparation de l’acide gallique : il mêle de. l’alumine pure à une solution de noix de Galles, et il assune-qu’an bout de quelque tems l’alumine,se combine avec le tanin et la matière extractive: des noix de Galles, et qu’alors l'acide gallique resté libre dans la solution est obtenu en crystaux par l’évaporation. J'ai employé la méthode de M. Fiedler ; mais les résultats n’en ont pas élé panfaitement satisfaisans. L'alumine pure et la solution de noix de Galles, exposées ensemble au froid pendant trois Jours, ét souvent agitées, donnèrent encore après la filtration un léger précipité de tanin! Je fis bouillir environ une: once d’alumine pure dans la solution d’une once de noix de Galles, et j’obtins alors une liqueur qui ne donna plus aucun précipité par le mélange de la colle de poisson ou du muriate d’étain , ce qui me convainquit qu’elle he contenoît nitanin, ni matière extractive ; mais l'acide gallique n’y étoit aussi contenu u’en très-petitè quantité, ce que je reconnus à la couleur olive très-pâle qu’elle me onna lorsque je la mélai au sulfate oxigéné de fer. — En faisant bouillir la solution de noix de Galles avec du carbonate d’alumine, résultat de la décomposition de l’alun par le carbonate de, potasse , j’ai obtenu une liqueur claire, sans mélange de tanin ni de matière extraclive, qui, mêlée au sulfate oxigéné de fer, devient d’un noir foncé ; et qui produit par l’évaporation des crystaux blancs et opaques. Je soupçonne pourtant que ces crystaux contenoient une pelite portion d’alumine , car après les avoir dissouts: dans l’eau distillée, ils furent troublés par de l’ämmoniaque: 4: J'ai éprouvé que le carbonate de baryte bouilli pendant quelque tems dans la solution de noix de Galles, produit. une liqueur d’un verd bleuâtre, qui ne paroit, après les épreuves ordinaires , contenir ni tanin, ni matière extractive. Si l’on y verse quelques gouties d’acide sulfurique étendu d’eau ,, elle se trouble et dépose du sulfate de baryte; er après la filtration, si la ‘terre est parfaitement saturée, on obtient une solution d'acide gallique, sans aucune couleur, et qui paroïît très-pure. Différeutes expériences m'ont prouvé que toutes les,terres alkalines , soit pures , soit saturées d’acide carbonique, ont une forte attraction pour le Lanin ; et peuvent. se combiner à une certaine proportion de matière extractive. Lorsque l'acide gallique est mis en contact avec une | ierre pure, le sel qui se forme par cette combinaison a un excès de base, et est Te 167 presqu’insoluble ; tandis que lorsque la terre exposée à l'action de Vacide gallique est déjà combinée à l’acide carbonique, on obtient un sel soluble, et qui semble posséder un èxcès d'acide. © 5. Des différentes méthodes qui ont été décrites, celle de M. Deyeux est sans doute la plus simple et la moins coûteuse. On peut aussi, quelquefois, faire usage du carbonate de baryte avec avantage, sur-tout lorsque les noix de Galles ont été préala= blement lavées, afin d’en enlever le tanin. Les noix de Galles contiennent peu de . . Q Là 1 . . à mucilage; si pourtant on en soupçonnoit la présence dans l'acide gallique, on l’en- léveroit facilement en le dissolvant dans l’alkool et l’évaporant. Lorsque dans l’évapo- ration l'acide gallique se trouve coloré par une décomposition partielle, on peut s’en procurer une solution pure au moyen de l’éther, qui dissout l’acide gallique sans agir sur la matière coloranie. Ce dernier procédé est néanmoins Lrop coûteux pour être d’un usage habituel, et ne doit être employé que lorsqu'on veut obtenir un acide entièrement pur. A. B. 4ction de la lumière sur le nitrate d’argent , par T. Wsncewoon. (Extrait du Journal de Nicholson, novembre 1802.) Le papier blanc mouillé avec du nitrate d’argent, noircit à la lumière d’autant plus promptement que la lumière est plus forte. Les rayons colorés agissent différemment : le rouge, peu; le jaune etle verd, davantage ; le bleu et le violet, plus que tous les autres. Si donc on couvre une peinture sur verre avec un papier humecté de nitrate d’argent, et qu’on l’expose ensuite aux rayons sulaires, les rayons transmis par les différentes couleurs forment diverses teintes de noir qui rendront l'effet du dessin. On peut aïnsi copier les nervures des feuilles et les aîles des insectes. Le meilleur moyen de faire arriver la lumière pour les petits objets, est le micros- cope solaire. Les meilleures proportions sont une partie de nitrate sur 10 d’eau. . On trouve des faits analogues dans le traité de Senebier sur la lumière, et avant, dans les ouvrages de Scheele. Ce dernier chimiste a observé également la différence de force des rayons rouges et violets pour l'objet dont il s’agit ici. Senebier établit que letems nécessaire pour noïrcir une dissolution de muriate d'argent par les différens rayons, est, pour les rouges , 20 minutes; oranges, 12; jaunes, 5-30 se- condes; verds, 37 secondes; bleus, 29 secondes; et violets, 15 secondes. ( Sencbier, sur la lumière, vol. IT, p. 109.) MM. Ritter et Wollaston ont fait sur ce sujet de nouvelles expériences , d’après les vues données par Herschell sur la partie invisible du spectre. Ils ont trouvé que celle partie invisible, qui doit s'étendre du côté des rayons rouges, nagit point sur le muriate d'argent ; tandis que cette substance est noircie par la partie du spectre qui et invisible et hors des rayons violets, Observation sur les Prussiates, L’analogie qu'on avoit observée entre la maniëre dont les substances métalliques et Ja barite sont précipités de leurs dissolvans par la matière colorante de bleu de Prusse, avoit fait soupronner la barite d’être de la nature des métaux, L’extrême affinité qu'on lui attribuoïit pour l’oxigène, rendoit raison de l’état sous lequel nous la voyons toujours. Un grand nombre de chimistes célèbres avoient embrassé cette opinion. Le C. Guyton vient de prouver que non-senlement la barite étoit précipitée par les prussiates, mais que la chaux, la strontiane, la magnésie, la potasse, la soude et même l’ammoniaque présentoient le même phénomène, et que l’un et l’autre cas étoient le produit des doubles affinités. He CV IxsT, NAT. 168 F { OUVRAGES NOUVEAUX. Annales du Muséum national d'Histoire naturelle. — 1°. cahier. — Vendém..an 11. _. Chez Levrault, à Paris, quai Malaquai, et à Strasbourg. Le premier Cahier de ce journal, atrendu avec impatience par tous les amis de l’histoire naturelle, vient de paroître : le nom seul des professeurs qui le rédigenr, est un sûr garant des services que cet ouvrage rendra à la science. Dans aucune occasion nous n’ayons autant regretté de nous être scrupuieusement interdit roure espèce d’éloge sur les ouvrages nouveaux. Ce recueil, analogue aux coliections A anique , n'offre que des mémoires sanctionnés par une société éclairée , er, semblable aux journaux savans, fait connoître avec promp- ticude les découvertes nouvelles. Voici les articles contenus dans le 127 cahier. 1°. Norice hisrorique sur le Muséum d'Hisrotre naturelle, par A. E. Jussieu. — Cette notice paroïtra succes- sivement dans divets cahiers, On trouve dans celui-ci l’histoire de la fondacion du Muséum. Ce fur Guy de la Brosse , médecin de: Louis XIIL, qui, en 1633 , obrinr les lertres-parentes, pour l'achat du local, er qui, malgré l’opposition de la faculré de médecine, dirigea le jardin jusqu’à sa mort , arrivée en 1643. 2°, Mémoire sur le Trass, ou Tuffa volcanique des environs d’Andernach , par Faujas-St.- Fond. — Le Tuffsteia, ou Tufa, est une pierre volcanique qui, réduite en poudre, prend le nom de Trass, et forme une espèce de pouzzolane utile dans les constructions hydrauliques. La carrière de Pleyt offre, 1°. une couche de terre la- bourable; 2°. une brèche composée de diverses matières volcaniques; 3°. une couche de pierre ponce blanche, qui renferme de petits crysraux de pléonasre; 4°. une couche de 3p pieds d'épaisseur de tufstein, qui paroît homogène, mais dans lequel on distingue plusieurs varicrés. G 3°. Observations sur le cuivre arseniaté, par Haiy. 4°. Analyse de l’alumine de Hall, en Saxe, par Fourcroy. — Cette analyse donne 45 d’alumine , 24 de sulfate de chaux, 27 d’eau, et 4 pour un peu de chaux, de silice er de muriate. s°. Description du genre Tithonta, par Desfonraines. — Ce genre n'éroir qu'indiqué dans Pouvrage de Jussieu; da description er la planche qu’on trouve ici complècent son histoire. La seule espèce connue er le T. rageriflora, 6°. Mémoire sur l’Erica dabæcia L., par Jussieu. — Cette plante a une capsule à 4 valves rentrantes sur elles-mêmes ; elle appartient donc à la famille des Rosages : le nombre de ses éramines la classe dans le genre Menziezia, L'auteur propose de la nommer M. polyfolia. Il croit aussi qu’on doit rapporter à ce genre l’Azalea pilosa de Michaux. 7°. Description du Polyptère , par Geoffroy. — Voyez Bullerin n°. 61. 80. Memoire sur l'animal de la lingule , par Cuvier. — Ce mémoire prouve que les lingules , les orbicules et probablement aussi les terebratules, forment dans la classe des mollusques un 4€ ordre caractérisé par labsence de tére er de pied, par les deux bras charnus et ciliés qui entourent la bouche, par union des branchies avec le manteau, etc. 9°. Norice sur la culture des arbres à épiceries introduirs à Cayenne, par J. Marin. — Ce mémoire, adressé au Muséum, fair suite à ceux insérés dans le 2° volume des mémoires de l’Institut. Les poivriers et les girofliers se multiplient et rapportent beaucoup de fruits. On a introduit depuis peu à Cayenne, le bananier d’Otahiri, le longamier , l’éënocarpus edulis, lPartocarpus inteprifolia ; erc. D, C. ANoïa, Le deuxième er le troisième cahier de ce journal ont paru depuis la rédaction de cer article, ERRATA des N°. 67 et 68. N°. 67, page 151, ligne 7: On pourroit employer quelques bois rouges; lisez On pourroit employer quelques bols rouges. Il existe dans le n°. 68, une omission qu'il importe de réparer, puisqu'elle em- pêcheroit de parvenir aux résultats que nous avons énoncés. Page 156, ligne 5. Après on a donc, lisez : En nommant @ le rapport des denéités de la lune et de la terre, rapport qui est égal à 0,659. - Ensuite, ligne 4. r'°; lisez, @r? DATA UTC Nr Hits Or ZSe ZM ONTRE r'> ii TO LISEZ > IQ ITE cd “= Grave par Maleuvre Bull, des Se. T. 11. PIX, N° 69. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATEHIQUE. PARIS. Mivôse, an 11 de la République. EEE PP —— HISTOÎRE NATURELLE. MAO ON O CIE: Extrait d’un mémoire où l’on compare les organes électriques de certains poissons, par E. GEOFFROY. Ges organes sont constitués, dans la raie torpille, par un grand nombre de tubes aponevrotiques, rangés parallèlement autour des branchies, fixés par leur base aux tégumens communs, et de forme hexagonale et quelquefois pentagonale. Ces prismes, qui présentent l'aspect d’un gâteau de mouches à miel, sont remplis à l’intérieur d’une substance mollasse, transparente , et qu’un essai chimique m’a fait reconnoître pour un composé d’albumine et de gelatine. Dans le gymnote engourdissant, poisson anguillaire, dont la queue forme les 7 de la longueur totale, on compte 4 organes électriques : deux grands , logés au-dessous des vertèbres coccygiennes; et deux petits, placés sur les côtés de la nageoire de l’anus. Ces masses alongées sont formées par des lanies aponevrotiques , rangées parallèlement entr’elles, et coupées verticalement par d’autres lames plus nombreuses et de même nature. Les cellules formées par les entrecroisemer.s de ces membranes, sont remplies d’une substance semblable à celle que nous avons reconnue dans les torpilles, Dans le silure trembleur, l'organe électrique est encore plus différent : il forme sous la peau un sac qui enveloppe entièrement ce poisson : on diroit une couche de lard interposée entre la peau et l’aponevrose géfférale qui est étendue sur les muscles; mais quand on y regarde à la loupe, on remarque que cette couche épaisse est formée de fibres aponevrotiques qui s’entrelacent en tous sens, et que toutes les mailles de cette espèce de réseau contiennent de l’albumine et de la gelatine. Ces appareils électriques sont mis en jeu par des nerfs communs à tous les poissons : ils sont seulement un peu plus gros dans les animaux électriques; mais d’ailleurs ils sont aussi différens que les organes électriques le sont entr’eux. x Ce sont les nerfs de la cinquième paire qui vont s'épanouir dans les tubes de la torpille, et ceux de la huitième qui se répandent dans le sac réticulaire qui enveloppe le silure trembleur, Ceux-ci présentent une anomalie remarquable ; car au lieu de se porter directement sur les flancs, comme cela a lieu dans tous les autres poissons, ils se rapprochent au sortir du crâne, vont ensemble traverser le corps de la première vertèbre, et, après avoir fait ce long détour, se rendent chacun sous la ligne latérale : ils fournissent de 12 à 15 grosses branches, qui s’épanouissent dans le réseau électriques Les nerfs qui, dans le gymnote engourdissant, se rendent aux organes électriques, proviennent de la moële épinière : ce sont les nerfs vertébraux eux-mêmes qui sont employés à cet usage. Les conséquences auxquelles nous conduit l’examen comparatif des organes électriques, sont: 1°. que le lieu où se logent ces organes est assez indifférent, puisqu'ils sont répandus tout autour du silure trembleur , rassemblés sous la queue du gymnote engourdissant , et réunis sur les côtés de l’arête dans la torpille; 2° qu'aucune branche du systéme N° X, 6°, Année, Tome II, ne N°. 70. Soc. PHILON ANNALES DU Musée D’HIST. NAT: 170 nerveux ne leur est spécialement affectée , puisque ce sont autant de nerfs différens qui s’y distribuent; 5°. etenfin, que la forme des cellules est de même peu essentielle, attendu que celle forme varie dans chaque espèce. Mais à d’autres égards on trouve aussi que les batteries électriques, qu'à un premier apperçu on est tenté de croire peu semblables, ne laissent pourtant pas d’avoir beaucoup de rapports, et de se ramener au même systéme d'organisation. On en a la preuve quand on considère que les poissons électriques sont les seuls dans lesquels on observe des aponevroses aussi étendues et aussi mulpliées en surface ; une accumulation aussi considérable de gelatine et d’albumine : dans les cellules qui forment les aponevroses , et des rameaux uerveux aussi gros et aussi prolongés. C'est en effet par la réunion d’instrumens aussi simples que l’organe électrique est constitué , et dans cet état il est comparable à la batterie de Leyde, ou au carreau fulminant, puisqu'il est alternativement composé décorps conducteurs du fluide élec= trique (les nerfs et la pulpe albumino-gelatineuse, où l’action des nerfs se continue), et de corps non conducteurs, tels que les feuillets aponevrotiques, qui se répandent à travers cette masse d’albumine et de gelatine. L’organe électrique étant, en dernière analyse, formé de nerfs et de feuillets apo- nevrotiques entrelardés d’albumine et de gelatine , nous ne devons plus être si élonnés de le rencontrer dans des familles tout-à-fait différentes. Tous les animaux ont des nerfs qui se perdent sous la peau; tous, inunédiatement au-dessous d’elle, sont plus ou moins pourvus de tissu cellulaire : tous ont donc, en quelque sorte, le rudiment d’un organe électrique. Il n’est besoin, pour le développer, que d’un épanuchement d’une certaine quantité d’albumine; et comme cet épanchement peut avoir lieu sans l’influence, au moins prochaine, des autres organes essentiels à la vie, on conçoit comment la présence d’un orgaane électrique peut caractériser une espèce sans la sortir de son genre. E, G. Extrait d’un memoire sur la Tubicinelle, lu à l’assemblee des pro- Jesseurs du Muséum d'histoire naturelle, par le €. Lamarcx. La tubicinelle, ainsi nommée d’après la considération de la forme générale de sa coquille, constitue un nouveau genre de testacée marin , trés-remarquable par ses caractères particuliers , et sur-tout par ses rapports avec les balanes. Le C. Lamarck ayant établi, dans ses lecons de l’an 10, au Muséum, un nouvel ordre dans la classe des crustacées, composé des genres balanus et anatifa, qu'il a reconnu appartenir à cette classe et non à celle des Mollusques; c’est à cet ordre de crustacées conchyliferes qu’il rapporte la tubicinelle. Voici le caractère de ce nouveau genre. Coquille univalve, régulière, non spirale , tubuleuse, rélrécie vers sa base , tronquée aux deux bouts, ayantune ouverture orbiculaire et terminale, et un opercule quadrivalve, La coquille de la tubicinelle offre un tube testacé, cylindracé , se rétrécissant un q D } u vers sa ba nm FSé ; Se au 2 . L’ou- pe s sa base comme un cône renversé; elle est tronquée aux deux bouts. L verture de la coquille qui termine son extrémité supérieure ou sa largeur est la plus grande; elle est orbiculaire et régulière. - Ce tube testacé est d’une seule pièce; mais on voit latéralement les traces de six pièces distincles, completement soudées les unes aux autres. Il est finement strié dans ‘sa longueur, et se trouve muni, comme par étages, de côtes transverses, élevées, et qui ne sont pas en spirale. A La substance de ce tube est celluleuse dans son épaisseur , et sa base tronquée est ? fermée par une membrane de l’animal qui y est enfermé. On voit dass l'ouverture de la coquille un opercule formé de quatre valves Les- tacées, trapézoïdes, obtuses, entières, posées comme dans les balanes, fixées de même par leur base, s’ouvrant et se fermant de la même maniere. Le G. Lamarck connoît deux tubicinelles, qu’il soupconne former deux espèces. Il les caractérise ainsi : ; 175 Tubicinella (major ) striata ; costis transversis, æqualibus distantibus. Tubicinella (ininor) striuta ; costis transversis, crebris ; infernè minoribus Enterstinctis. Les tubicinelles vivent sur le corps de la baleine, comme le balanus diadema et le balanus restudinarius , et leur coquille s'y trouve enfoncée dans l’épaisseur de la peau et de la graisse de l’animal. Cette observation a été communiquée au C. La- marck, par le C. Dufresne, qui revient de Londres, où il en a vu dans cette situa- tion, sur une pièce de baleine conservée dans le cabinet de M. Hunter. E. G. Z BOTA NIQUE Description du Nymphæa cærulea, par le C. Savicwy. (Extrait de la Décade Egyptienne, du 30 vendém. an 7; et d’un Mémoire destiné aux Annales du Musée d'Histoire naturelle. ) On trouve en Egypte deux espèces de Nénuphar, l’une à fleur blanche, appellée Anwarrs nv par les habitans du pays MVeoufar ; l’autre, à fleur bleue, appellée Bachenin. L'une Musée p’aisr. et l’autre croissent dans le Nil. La première seule est connue des Naturalistes , sous le war, nom de Nymphæa lotus, Lin. ;-le second a été nommé Nymphæa cærulea, par le GC. Savigny. Dans l’une et l’autre espèce, la racine consiste en de longs filamens charnus, dont l'extrémité supérieure tient à des tubercules arrondis. Dans plusieurs provinces de l'Egypte, apres l’inondation, on arrache ces tubercules (sur-toui ceux de la première espèce ), et on les emploie comme alimens ; leur saveur est fade, terreuse, peu agréable. Les feuilles de l’une et de l’autre plante sont arrondies, fendues en deux lobes à leur base, portées sur de longs petioles, et flottant à la surface de l’eau ; leurs fleurs sont solitaires, au sommet de lougs pédoncules. Les calices sont composés de huit fo- lioles , disposés sur deux rangs; les petales sont au nombre de 12-20 , disposés sur plusieurs rangs ; les rayons du stiginate varient de 12-25 ; leurs fruits sont des baies sèches arrondies, long-tems recouvertes par le calice et la corolle, divisées en antant de loges que le stigruate a de rayons, et pleines de graines rosès et arrondies. Ces espèces different par les caractères suivans. Dans le Nymphæa lotus, les feuilles sout garnies de dents épinenses et marquées en dessous de nervures saiilantes; leurs lobes sont parallèles; leurs petioies hérissés, Dans le Nymphæa cærulea, les feuilles sont bordées de sinuosités arrondies, mar- quées de veines peu proéminentes; leurs lobes sont plus divergens et les petioles glabrese Dans le premier , les folioles du calice sont marquées de sept nervures longitudi- nales ; dans le second, ces folioles sont plus étroites, lachetées de points noirâtres et dépourvues de lignes longitudinales. - Dans l’un les petales sont ovales, lancéolés, très-inégaux en longueur, et d’un blanc de lait rarement verdätre à l’extérieur ; dans l’autre , ils sont lancéolés, égaux, blancs, avec une teinte azuréc assez vive vers le sommet. Le premier a des anthères qui atteignent à peine la longueur des filamens ; le second a les anthères plus longues que les filamens , et terminées par un filet petaloïde. ÿ L’odeur de la fleur du /Vyrmphæa Lotus est forte, piquante , et peu agréable : celle du Nymplhæa cœrulea est douce et suave. ï D'après! cette comparaison, le G. Savigny caractérise ainsi ces deux espèces : Nymphæa lotus. Nymphæa foliis dentatis, antheris apice srmplicibus. Nymphæa cærulea. Aymphæa foliis repandis, antheris apice subulato-petalois déis. DAracC: Observations sur les Lotus d’Ecypte, par le C. Derire. ANNALVS st Les anciens historiens et les monumens de l'Egypte font mention de trois espèces Musée v’uisr, 2 NAT Soc PHILOMe 172 F9 7 de Lotus, qui paroissent avoir été les objets de la vénération des Egyptiens; savoir : le Nymphæa nelumbo, le NN. lotus, et le N. cærulea. Le N. nelumbo ne se trouve plus actuellement en Egypte, maïs il croît abondamment dans les Indes. Son fruit, que les Grecs ont, avec raison, comparé à un guépier, se Lrouve fréquemment représenté des les ornemens et les tableaux symboliques des Égyptiens. Les Grecs le nommoient Ciborion. Hérodote en parle sous le nom de Lys : il observe qu’il ressemble aux roses, et que son fruit a la forme d’un guépier. Athenée le dé- signe sous le nom de Féve d'Egypte, et de Lotus rose , parce qu’en effet sa fleur est rose. ‘1'héophraste lui donne le nom de Féve, et décrit de la manière la plus exacte sa fleur, sa feuille, son fruit, et jusqu’à sa plumule. Les Grecs ont. quelquefois donné à celte racine le nom de Colocase, d’ou il est arrivé que Belon a confondu cette plante avec l’Ærum colocasia L. Le fruit de cette plante est fidèlement représenté sur la mosaïque de Palestrine, dont Barthelemy a donné l'explication ( Mém. de l’Acad. des Inser. 1700). Sur les monumens égyptiens, Harpocrate est représenté au-dessus d’une fleur ou d’un fruit de Nelumbo. Cette plante est célèbre aujourd’hui dans la religion des Brames. Le AN. lotus a la fleur blanche, aussi a-t-il reçu le nom de Lotus blanc. Hérodote le cite sous le nom de Lys. Théophraste en donne une description exacte, et dit que sa racine éloit nommée Corsion. Sprengel remarque que cette racine a aussi reçu le nom de Colocase. On retrouve ce Lotus dans les monumens; souvent on l’a repré- senlé avec les feuilles presqu’entières, comme cela a lieu darfs sa jeunesse. On le trouve représenté à Latopolis avec des feuilles dentées , comme elles le sont dans l’âge adulle. On retrouve sur les monumens et les médailles son fruic analogue à celui du pavot. Pline donne a ce fruit le nom de Lorormetra. Le IN. cærulea est une troisième espèce de Lotus. Athenée rapporte que l’on faisoit à Alexandrie les couronnes antinoïennes avec la plante appellée Lotus, dont les fleurs sont roses ou bleues; il ajoute que la rose sert à faire les couronnes antinoïennes, et la bleu, à tresser les couronnes lotines. Le Lotus bleu est souvent représenté parmi des offrandes de fruit dans les grottes du Saïd ; et la mention de cette plante dans les monumens anciens, prouve qu’elle est originaire d'Egyple, et n’a pas été apportée des Indes, comme on l’a prétendu. Le Nenuphar bleu croît dans l'Inde et au Cap de Bonne-Espérance : il est nommé Czrambel, par Rumph. ( Æort. mal. 2. p 55,v. 27); et Nymphæa flore cæruleo odoratissimo capitis bonæ spei, par Breyn ( Prod. 2. 86 }. Andrews en donne une figure dans son Botanic repository , t.-197. Il paroît que les Lotus, chez les anciens Egyptiens, éloient regardés comme les emblêmes de la fertilité du Nil, parce qu’ils commencent à croître à l’époque de l’inon- dation. Outre les noms de Bachenin et de Naufar, que les Egyptiens modernes donnent à ces plantes, ils les nomment encore Arais el Nil, c’est-a-dire Epousées du Nil, nom relatif sans doute à la fertilité que le séjour des eaux va renouveller. Les anciens Egypliens recueilloient et mangeoïent les racines des Lotus. Les mo- dernes ne les arrachent que lorsqu'elles ont crû dans les rivières : ils les nomment Biaro : on les mange quelquefois. Ces racines peuvent rester hors de l’eau pendant Jong-tems, et y reprennent vie dès qu’on les ylplonge. Ainsi le C. Delille a rapporté de ces racines au Jardin des Plantes, et elles ont poussé, quoiqu’arrachées depuis deux ans. Les anciens Egyptiens mangeoïent les graines du Lotus, et les comparoieñt au millet ; les modernes les nomment encore Dochn el Bachenin, c’est-à-dire millet de Bachenin. Ils en font peu d’usage : ils paroïssent préférer actuellement le Nenuphar bleu. Les paysans du Della le nomment Bachenin des Arabes, tandis qu’ils appellent le N. lotus Bachenin des porcs. Sur la plante qui fournit l’Ipecacuanha du Bresil, par M. Brorero, professeur à Coimbre. (Extrait du 6°. volume des Transactions de la Société Linnéanne. ) Dans ses recherches sur les diverses espèces d’Ipecacuanha, le C. Decandolle 173 (Bull. n°. 64 ) avoit été conduit à penser que l’Ipecacuanha du Pérou et celui du Bresil sont dus à deux plantes différentes de la famille des Rubiacées : le premier est tiré de la Psychotria emetica de Mutis; le second est produit par une nouvelle Rubiacée à laquelle M. Brotero donne Îe nom de Callicocca Ipecacuanhka. Ce genre €al'icocca est le même que celui désigné d’abord sous le nom de T'apogomea par Aublet, et ensuite sous celui de Cephaëlis, par Svvartz. L'espèce dont il est ici question, se distingue par sa tige montante, presque ligneuse, sarmenteuse ; par ses feuilles ovales- lancéolées, pubescentes en dessous ; par sa Lête de fleurs, placée au somruet d’un pé- doncule , entourée d’un involucre à 4 feuilles en cœur; et enfin, par sa corolle à 5 divisions. Ses racines sont tortueuses , ligneuses, brunes en dehors, blanches à l’in- térieur , articulées el comme en collier. Gette plante est la même que,celle décrite et figurée sans fleur dans la matière médicale de Woodville, v. 3, p. 562, t. 205, sous le nom d’Ipecacuanha. Elle croît dans les lieux ombragés et humides des forêts, dans différentes parties du Bresil : elle est nommée , par les habitans, /pecacuanha, Poaia do Matto, et Cyrpo. D. C. CHIMIE. S'ur les principes à suivre dans la fabrication des monnoïes, relativement à l’alliage et au frai des pièces, par M1. Cavenisu et Ch. Harcmerr. On ne peut employer pour allier l’or, que les métaux qui ne lui ôtent pas sa duc- tilité, et qui ne changeut pas notablement sa couleur. Une suite d’expériences sur l’alliage de l’or avec toutes les substances métalliques, a confirmé ce qu’on savoit déja, ue le cuivre et l'argent étoient les seules qui convinssent pour cel usage. Le fer , même à l’état de fonte ou à celui d’acier, s’allie avec l'or, sans lur ôter sa ductilité, mais il en change la couleur. Le nickel produit les mêmes effets. On ne peut pas employer pour être allié à l’or, toute sorte de cuivre indifféremment : il faut qu’il soit par- faitement exempt de tout mélange avec du plomb ou de l’antimoine, La plus foible proportion de ce mélange, fût-il même tel qu'il n’influât pas sur la ductilité du cuivre lui-même qui le contient, devient sensible par ses effets sur l’or, lorsque le cuivre est allié : c’est même un moyen pour reconnoitre, par un essai en pelit, si le cuivre est pur, ou s’il contient l’un ou l’autre de ces métaux. Au surplus, M. Hatchett a observé que lorsque l'or est allié à du cuivre aïnsi mélangé, il est très-différent de Je fondre dans des moules de sable ou dans des moules de fer : fondu dans les premiers, il n’est point du tout ductile ; il l’est ou le redevient étant fondu dans ceux de fer, et on peut le faire passer plusieurs fois de l’un de ces états à l’autre, en changeant Ja nature des moules. Aucun cuivre d'Angleterre n’est propre à faire de bon alliage avec l’or ; tout celui de Suède n’y convient pas non plus : M. Hattchett a reconnu qu’il falloit faire usage de celui de Suède, qu’on nomme granulé. M. Svedenstierna, dans un voyage qu'il fit à Londres, apprit en effet qu’il y avoit une espèce de cuivre de Suède, qui étoit infiniment plus chère que les autres sortes, et on lui dit que les bijoutiers en faisoit usage; mais il ne sait pas ce qui caractérise cette sorte de cuivre, que les Anglais nomment granulé, et dont il croit que le nom suédois est spro- koppar. Il présume quelle cuivre qu’on nomme ainsi en Suède , est celui qui s'attache aux parois des cheminées des fourneaux. Ch C. Méthode aisée pour obtenir les sels de fer au minimum d’oxidation, par IH. Davy. On peut obtenir d’une manière très-aisée le sulfate , le muriate et l’acétite de fer, par le moyen du sulfure artificiel de fer. Quand l'acide muriatique ou l'acide sul- farique étendus d’eau, ou l'acide acéteux, agissent sur le sulfure artificiel de fer, le gaz hydrugène sulfuré qui se dégage pendant la dissolution , empêche l'atmosphère de former par son aclion aucun sel hyperoxigéné, et on obtient dans tous les cas, un fluide Soc. ROYALE Dg Lonores. JourNAL Ds L'INnsT. ROYALE DE LA GR, BneT, JourNAL DE L'InsT, ROYALE BE La Gr. BRET. 174 de n û clair d’ane nuance verte qui, lorsque la chaleur l’a débarrassé de tout l'hydrogène qui y est dissous, donne , avec les prussiales aikalins, un précipité parfaitement blanc, et ne change point la couleur de la solution de noix de Galles, : Pour former le nitrate de fer le moins oxigéné par le moyen de ce sulfure artificiel, il faut employer un acide dont la pesanteur spécifique n'excède pas 1,12, et la dissolu “ « Q 2 Q n > tion doit se faire sans l’aide de la chaleur. Aprés lavoir délivré de l'hydrogène sul- ss NE ? lee : APTE 2 furé en le faisant d’abord bouillir une ou deux minutes, et ensuite filtrer, il res= semble, par sa couleur eL par ses propriétés physiques, aux solutions les plus foibles des autres sels oxigénés. Quand on obtient le sulfate et le muriate de fer au minimum d’oxidation , sous forme solide, en faisant évaporer les dissolutions du sulfure de fer, ces sels paroissent en cryslaux réguliers, qui sont chacu d’une nuance vert pale différente. Leurs goûts sont exactement semblables, étant astringent et laissant une sensation de douceur dans la bouche. On ne peut pas se procurer aisément le nilrate de fer pur le moins oxigéné, sous forme de crystaux, car lorsque la soluiion est échauffée un peu long-tems, ses principes se combinent d’une autre manière. Une partie de l’acide et de l’eau de cette solution se décompose : il se forme par conséquent de lammoniaque, et il se dépose du nitrate oxigéné de fer à excés de base. Parmi les sels de fer au minimum d’oxidation, j'ai trouvé que le muriate étoit le plus convenable pour répéter les expériences de Proust ; qu’il étoit le meilleur pour les expérieuces eudiométriques, avec le gaz nitreux : il est plus dissoluble dans l’eau que le sulfate, et sur-tout beaucoup plus dissoluble dans lalkool. Eusg. C. Sur Putilité du prussiate de cuivre pour la peinture, par M. Harcnerr. La couleur appellée bleu de Berlin ou de Prusse, trouvée accidentellement par Diesbach vers 1710, et dont la découverte fut publiée par Woodvyvard dans les l'rans. philos. de 1724, fut bientôt adoptée par les artistes et les manufacturiers, de sorte qu’en peu de tems son utilité fut complètement établie. Il est par conséquent remar- quable qu'on ait fait plus la suite si peu d’attention aux propriétés colorantes des autres prussiates métalliques. Les expériences faites par M. Brown, avec la lessive prussique, et diverses dissolutions métalliques, ne méritent que peu d’atiention, parce que les résultats indiquent évidemment qu'une trés-grande portion de lalkali n’etoit point saturée d’acide prussique ; de manière que les effets paroissoient différens, selon que la lessive étoit préparée avec du sang on avec des muscles. (1ransactions Philos. pour 1724, page 17.) Bergnian a cependant examiné plus soigneusement les propriétés des précipités mé- talliques. (Opuscules, t. 2, p. 585.) Il a remarqué sur-tout les diverses couleurs des prussiales ; mais, ni lui, ni aucun autre chimiste à ma connoïssance , n’a indiqué aux arlistes l'utilité du prussiate de cuivre pour la peinture. : Je fus frappé, dans une de mes dernières expériences , de la beauté de ce précipité, ce qui n'engagea à en faire des essais comme peinture, et le résuliat surpassa de. beaucoup més plus vives espérances. J'en préparai ensuite une grande quanüté, que plusieurs aruisies, particulièrement M. West, M. Trambull et Sir Henri Engicfeld , ont bien voulu ‘essayer à l’huile et en détrempe; et j'eus la satisfation d'apprendre qu'il surpasse tous les bruns maintenant en usage, par sa beauté et son intensité, avec getavantage de plus, que par sa teinte purpurine il forme avec le blanc plusieurs nuances d’une couleur prune ou lilas, qui ne paroïssent point sujets à s’affoiblir comme ceux formés par le moyen de la laque. ? “Les prussiates qu’on obtient de l’acétite, du sulfate, du nitrate et du muriate de cuivre, sont tous très-beaux ; maïs c’est le muriate qui fournit la couleur la plus belle et la plus foncée. J'ai trouvé aussi que le prussiate de chaux valoit mieux pour cet usage que celui de potasse. La meilleure manière de faire cette couleur , est donc de prendre du. muriate verd de cuiyre, délayé dans environ dix parties d’eau distillée, et d'y "À : ï 395 1 verser du prussiate de chaux, jusqu’à ce que le tont se soit précipité, Il faut alors laver le prussiate de cuivre avec de l’eau froide sur le filtre, et le faire sécher sans le chauffer. Euc. C. . Extrait d’un mémoire du C.-Fourcroy, sur la nature chimique des Jourmis , et sur l’existence simultanée de deux acides végétaux dans ces insectes. Samuel Fischer fut le premier qui décrivit cet acide en 1670. Il fut depnis étudié plus particulièrement par Margraff, Ardvisson, Bergmann, etc., et enfin par le C. Deyeux, qui confirma l'identité que. Margraff avoit déja supposé exister entre l'acide formique et l’acide acéteux. C:pendant il restoit encore quelques doutes à éclaircir, et ce sont eux qui portérent les CC. Fourcroy et Vauquelin à faire les re- cherches suivantes. Des fourmis rouges (formica rufa Lin.) furent écrasées dans un mortier de marbre. Il se dégagea une vapeur piquante , comparable à: celle du vinaigre radical, et l’alkool dans lequel ces fourmis furent mises en macération, se colora en jaune. Cette infusion distillée produisit une liqueur inflammable, légèrement acide. Il se forma en même tems un dépôt brunâtre qu’on sépara avec soin. Ce dépôt étoit recouvert par une liqueur acide qui fut saturée avec de la chaux. Cette dernière combinaison devint brune et épaisse : elle avoit une saveur piquante et nauséabonde, et l'air y faisoit naître des bulles comme dans l’eau de savon. Une partie de cette combinaison , mélangée avec une partie et demie d’acide sul= furique, et deux parties d’eau, produisit un magna fort épais, qui, soumis à la dis tillation , donna une liqueur acide, sans couleur , d’une odeur eimpyreumatique, mais qui n'offroit plus la moindre trace d’acide sulfurique. Cet acide , combiné avec la potasse , donna un véritable acétite. La combinaison brune et épaisse dont nous avons parlé plus haut, formoit dans la dissolution d’acétite de plomb un dépôt abondant, ce qui prouvoit que l’acide enlevé aux fourmis par l’alkool, contenoit autre chose que de l'acide acéteux. Cette même combinaison calcaire , mélangée avec une dissolution de nitrate de plomb, forma un précipité abondant et jaune, qui, soumis à l’action de l’acide sulfurique étendu d’ean, présenta un nouveau précipité, plus lourd et plus blanc. La liqueur qui le surnagea avoit une légère saveur acide et sucrée : elle précipitoit abondamment le nitrale de mercure, celui d'argent et celui de plomb. Plusieurs autres faits, joints à ceux que nous venons de rapporter, prouvent suf- fisamment que l’acide malique accompagne l’acide acétique dans la liqueur acide que l'aikool enlève aux fourmis; et c’esi sans doute la présence de cet acide qui a induit en-erreur les chimistes qui, les premiers, ont traité cette matière. Les fourmis épuisées par l'alkool, ont fourni, par la distillation, de l’huile empy- reumatique fétide, du carbonate d’ammoniaque, et de l’acétite d’ammoniaque, le tout dissout dans beauconp d’eau. La substance brune que l’infusion alkoolique avoit laissé déposer à la distillation , étoit insoluble dans l’eau , et dissoluble dans l’alkool, excepté une petite quantité de matière brunâtre, qui a paru aux auteurs être de l’albumine. Cette dissolution de la substance brune dans l’alkool, devint laiteuse par l'addition de l’eau ; et il s’en sépara, après quelques jours, un dépôt résiniforme qui sembla être une matière grasse d’une nature particulière. Enfin, ce qui restoit du marc des fourmis étoit un charbon animal qui ne laissoit après la combustion que du phosphate de chaux, Ce mémoire est terminé par des considérations sur la présence des acides acéteux et maliques dans les fourmis en particulier, et dans les corps organiques en général. Fe F C. V. ANNALES Du Muséi pv’Hisr, NATe 176 PHYSIOBOGIE, Extrait d’une observation sur un fœtus de sept mois, ne avec un renversement des membres abdominaux, par le €. Muzor, chirurgien à Rouen. Le renversement des extrémités inférieures de ce petit fœtus est très-extraordinaire, et le cas-dans lequel s’est trouvé l’accoucheur fort embarrassant. Le C. Mulot trouva près de la mère, qui ressentoit depuis plusieurs heures les douleurs de l’enfantement , une sage-femme et un autre chirurgien. L'enfant présen- toit le bras gauche :il fut chercher les pieds, et il ne parvint à les saisir qu'avec beaucoup de difficultés. Lorsqu'il les eût tiré au-delà de la vulve, il remarqua que les deux gros orteils étoient en dehors. Il conjectura alors qu’il tenoit les pieds de deux enfans différens; mais en recherchant celui qu'il auroit le plus de facilité à extraire, il reconnut que les deux extrémités qu'il tenoït, apparlenoient au même corps il présuma ensuite que l’enfant étoit double, ou qu’il avoit trois ou quatre mémbres abdominaux. Lorsque ses doigts parvenoient un peu au dessus du bassin-de l'enfant, ils rencontroient une poche remplie d’eau, qui formoit un obstacle invin- cible. Fatigué de trouver continuellement la même opposition, il ouvrit la poche, et le fœtus sortit sans difficulté; mais alors il étoit mort, quoiqu'il eùt donné peu auparavant des sigues de vie. Il paroît qu'il n’a point été enyeloppé de ses membranes, qu'il y a eu un renver- sement des extrémités inférieures , tels que les genoux sont tournés vers le sacrum qui tient lieu du pubis. La poche ouverte recouvroit les intestins : le placenta étoit très-petit, et son cordon très-court. La torsion paroissoit s'être opérée principalement sur les lombes : cet enfant avoit, en outre, un bec de lièvre interne; et quoiqu'il n’y eût au dehors ni anus, ni sexe déterminé, il y avoit au dedans du bassin une petite matrice. G D. OUVRAGES NOUVEAU X. Traité de la culture des Arbres fruitiers, contenant une nouvelle maniére de les tailler, et une manière particulière de guérir les arbres fruitiers et forestiers , avec 13 planches, par Forsyru; traduit de l'anglais, avec des notes, par J. P. Picrur- Mazrer, de Genève. — 1 vol. ën-8°, — Paris. An 11. Chez Bossange, Masson et Besson. Ce que cet ouvrage contient de plus frappant, c'est le récir des guérisons que l’auteur a opérées sur les plaies er maladies des arbres , au moyen d’un onguent particulier qui s'approche beaucoup de l’onguent de Sc:- Fiacre. L'application de cette composition facilire la formation de nouveau bois à la place de celui qui estcarié, de sorte que des arbres jetés auparavant comme inutiles , ont, sous les mains de M. Forsyth, repris une touvelle vie, et rapporté des fruits comme auparavant. Ce célèbre jardinier indique encore une nouvelle manière de tailler les'arbres fruitiers : il les élève sur une seule tige verticale qu’il a soin d’arrêter chaque année pour rejeter la sève sur les branches latérales qu’il conduit horizontalement. Le traducteur a ajouté à cer ouvrage des notes “destinées à indiquer la concordance des noms employés par Forsyth pour désigner les variétés de fruits, avec ceux qui sont connus en France, ec à relever quelques erreurs d'histoire naturelle quisesont glissées dans l'ouvrage du jardinier anglais, : D. ç. cn eus 177 BULLETIN DES SCIENCES, Ne. 71. PAR: LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Pluviôse, an 11 de la République. HA LSET OR IEUINEAGTAUSR2E LOIMES | ZNOÏO Le OIGAIQEE Analyse de la propolis, ou mastic des abeilles, par le C. Vauqueui. La propolis est, comme on sait, la première matière que recueiïllent les abeïlles Soc. D’AGnic. d’un essaim qui vient d'être placé dans une ruche. Cette substance est résineuse, DU DÉP. DE LA ductile, odorante, d’une couleur brune rougeâtre, plus ou moins foncée. SEINE. La propolis est tellement adhérente dans la cavité des jambes et des tarses de l’abeiïlle qui l’a recueillie, qu’elle ne peut s’en débarrasser elle-mênie. D’autres mulets aux- quels celte abeille semble présenter les tarses, enlèvent , avec les mâchoires, cette matière tenace, et vont l'appliquer autour de la ruche, à l’intérieur et sur tous Îles corps qui y font saillie : de la ce nom de propolis qui, en grec, signifie au-devane de la ville. Cette propolis est d’abord molle, très-extensible ; maïs elle se durcit et devient trés-solide par la suite. On ne sait pas encore de quelle partie des végétaux elle est extraite ; on croit qu’elle provient de cette espèce.de gomme-résiné qui enduit et défend de l’humidité la plupart des. bourgeons. des arbres et des arbrisseeux. Par le suite du travail intérieur de la ruche, tous les corps étrangers qui s’introduisent dans l'habitation commune , et qui sont trop pesans pour être transportés au-dehors, sont recouverts de celle matière, et mis ainsi hors de l’énceinte. Voici les observations que le GC. Vauquelin a faites sur cette matière, et qu'il a insérées dans un rapport fait à la société, d'agriculture, avec le! C. Lasteyrie. Sa couleur est noirâtre lorsqu'elle est en masse; mais: elle est demi-transparente lors— qu’elle est.en lames minces. La chaleur des doigts suffit pour la ramollir et lui donner Ja ductilité de latcire; mais.elle.est plus filante.et plus tenace. Comme la cire, elle se périt sous la dent, sans, savcur sensible. Son odeur est aromatique, analogue à celle du mélilot, du baume du Pérou, ou.du peuplier banannier. Cent granunes de cette substance ont été mis à digérer, pendant vingt-quatre heures, dans de l’alkool très-pur. La liqueur a pris une teinte rouge foncée : on l'a filtrée. On a mis de nouvel esprit-de-vin sur le résidu , eton l'y a laissé digérer encore à froid, pendant vingt-quatre heures. Come il s’éloit peu! coloré, on a fait bouillir, pendant quelques minutes, une troisième dose d’alkool sur le marc, et on l’a filtré tout chaud. On a successivement passé. et, fait bouillir. sur: ce marc; six portions d’alkool; enfin, pour le débarrasser des.matières grasses qui retenoient des débris d’abeilles ; quelques substances végétales et. des grains de sable ,:on.y fit passer de l’éthertsulfu- rique bouillant , el on -pressa la. masse. autravers d’un linge fin. Le résidu desséché pesoit 14 grammes. ï | Pour obtenir la substance qui avoit été dissoute dans l’alkool, on ramassa tout celui qui avoit servi aux divers lavages; on le fit passer aux travers d’un linge fu, qui arrêta toute la matière qui s’étoit précipitée par le refroidissement. :Ce résidu ;, N°° XI. 6°. Année. Tome III. Z Soc. PHILOM. 178 enveloppé de papier Joseph, fut soumis à la presse : desséché e1 fondu, il pesois 14 grammese le - ù On distilla ensuite tout l’alkool, et on le réduisit aux trois quarts de son volume. La liqueur qui s’évaporoit fayoit une, odeur aromatique; mais elle ne se troubloit pas dans l’eau, et elle n’étoit pas acide. Ce qui restoit dans la cornue étoit d’une couleur plus foncée. Son précipité par l’eau étoit filant comme les résines qu’on obtient par ce moyen. En étendant d’eau cette liqueur, et en la faisant bouillir, on obtint, par le refroidissement , une masse résiniforme, de couleur rouge-brune, demi-transparente et très-fragile, qui pesoit 57 grammes. L’eau dans laquelle cette matière avoit été fondue , contenoit un acide. Cette masse résineuse, ou propolis pure, se fond facilement au feu ; elle donne par la distillation une huile volatile, blanche, d’une odeur très-suave. La partie fixe prend alors une couleur plus intense et une plus grande dureté : elle se dissout dans les huiles fixes et volatiles. C’est une véritable résine, qui a beaucoup de rapport avec le baume du Pérou, dont elle contient l’acide. Les 14 grammes obtenus du précipité produit par le refroidissement, étoit de la véritable cire, qui en avoit toutes les propriétés. Il reste à savoir si véritablement cette cire est mêlée à la propolis par les abeilles; ou si, en recueillant cette dernière ayec trop peu de soin, il ne s’est pas uni de la cire à la résine. Cire pUrÉ- et 2m SENS DE Résine pure de propolis. . . . 57 Résidu de corps étrangers. . : 14 Perte : acide, arôme. . , . . 15 +00 € Û D. BOTANIQUE. Note sur quelques plantes qui produisent le Caoutchouc, et er particulier sur le nouveau genre Castilla. (Extrait d’un article inséré par M. Cavanilles dans les Annales d'Histoire naturelle de Madrid , tom. II, n°. 4.) On connoît déjà plusieurs plantes dont on retire le caoutchouc ; ou gomme élastique; et toutes ces plantes ont un suc laïteux qui, par l’exposition à Fair, se brunit et se concrète sous forme de caoutchouc. Dans les Indes, le Cecropia peltata , Y Hippomane biglandulosa, le Ficus religiosa E., l'Artocarpus integrifolia, le Vahea de Ma- dagascar , décrit par Lamarck, l’'Urceola elastica de Roxburgh, fournissent différentes espèces de gomme élastique. Dans l'Amérique méridionale, on ne connoissoit encore que l’Hevea guianensis, décrit par Aublet et Richard, qui donnât du caoutchouc. M. Cavanilles fait remarquer Que l’arbre connu à Santa-Fé et à Quito sous le nom de Caucho, doit former un genre distinct de l’Hevea d’Aublet. Il nous apprend, en outre, que M. Cervantes a décrit dans la gazette du Mexique, un arbre de caoutchouc, appelé par les anciens Mexicains, Holguahuitl, et par les modernes, Arbol del ule. Get arbre forme uu genre nouveau, auquel M. Gervantes donne le nom de Castilla, en l’honneur de D. Juan de Castille. Ce genre paroît voisin du Perebea d’Aublet, et appartiendreit conséquemmient à la famille des Orties. La plante est monoïque; lés fleurs mâles et femelles sont alternes sur le même rameau. Les fleurs mâles ont un calice d’une pièce, divisé en écailles ovales, aigues, embriquées; aux parois de ce calice adhèrent plusieurs étaniines, dont les extérieures sont graduel- Jement plus longues. Le calice des fleurs femelles est composé d’écailles plus larges que celui des mâles, et qui s’étalent à la maturité des fruits. Ce calice renferme 15-26 179 ovaires, surmontés de 2-5 stiles persistants. Le fruit est composé de 15-20 drupes réunies par la base, excavées au sommet, et à trois angles obtus : chacune d'elles renferme une noix ovoide à uue loge. L'espèce décrite par M. Cervantes, a été nommée €. elastica. Cet arbre’a le pore dé l’Annona muricata L,; il a l'écorce lisse et douce; ses rameaux sont alternes É flexibles, horizontaux ; les feuilles sont alternes, échancrées à la base , entières, pointues, velues, munies de stipules membraneuses. Les fleurs naissent dans les aisselles des feuilles, DC: - _ PHYSIOLOGIE. Note sur la contraction de la fibrine du sang par l’action galvanique. Le C, Tourdes, professeur à l’Ecole de Médecine de Strasbourg, avoit annoncé en V’an dix que la fibrine du sang, dépouillée de la lymphe, de l'humeur aqueuse, à-peu- près pure, réunie en grumeaux, conservant encore à-peu-près le 30°. degré de chaleur qu’indique le thermomètre de Réaumur, présentoit, lorsqu'elle étoit soumise à l’action d’une pile galvanique, un trémoussement, une véritable contraction sensible à l’œil ariné d’une loupe. i Cette observation, extrêmement importante pour l’étude de la physiologie, étoit de nature à exciter les recherches des personnes qui s'occupent de cette science; cependant elle étoit restée ensevelie dans une sorte d’oubli, lorsque le C. Circaud , étudiant en médecine à l’Ecole de Paris, fit la même remarque, sans savoir qu’elle étoit déjà consignée dans plusieurs ouvrages. En conséquence il donna à ses expériences le plus grand soin, et il rendit juges et témoins de la découverte qu’il croyoit avoir faite, plusieurs natu- ralistes et physiologistes. L’un de nous a vn en effet cette contraction manifeste de la fibrine obtenue du sang d’un bœuf assommé quelques minutes auparavant. Le resserrement de la masse coagulée étoit visible à l'œil nud , et le mouvement absolument analogue à celui qu’on observe dans les faisceaux de fibres musculaires. © La pile étoit composée de 60 disques de zinc, d’autant de cuivre et de rondelles de drap, imprégnées d’une dissolution de muriate de soude. La fibrine avoit à-peu-près trente-deux à trente-trois degrés de chaleur au thermomètre centigrade. La contraction dura pendant environ soixante secondes, après quoi elle cessa entièrement. L'expérience ne réussit pas les deux premières fois qu’on l’essaya. C. D. CHIMIE, Extrait des observations faites par le C. Corrxr-Descomrzs, sur la conversion du fer en acier, dans des creusets fermes, sans contact d’aucune substance contenant du carbone, annoncé par M. Muscnerr. M. Muschett avoit annoncé que le fer soumis à une forte chaleur dans des creusets fermés, se changeoit en acier, qu'il se fondoit, et qu’alors il pouvoit être coulé. Il attribuoit cette conversion à une combinaison de carbone , provenant, soit de l’acide carbonique décomposé par le fer à ce haut degré de température, soit du charbon réduit en gaz et introduit dans l’intérieur du creuset. Le C. Collet-Descotils , pour éclaircir les doutes qui pouvoient s'élever des faits que nous venons de rapporter contre les expériences du GC. Clouet, sur la conversion du fer en acier par le carbonate calcaire, et du C. Guyton, sur la même conversion au moyen du diamant , entreprit de répéter les expériences de M. Muschett. Trois expériences faites avec toutes les précautions possibles , pour soustraire le fer du contact des matières charbonneuses, ont prouvé au C. Collet-Descotils, que toutes les Z 2 d & Soc. rHILoN: Soc. PHILOMe Soc. PIIILOM. ao fcis que cette condition étoit, parfaitement remplie, le ferne changeoit pas de nature, et que lorsqu'il .se formoit de l'acier, ce n’éloil jamais que par accident. Il a en même 1ems observé que le fer est loin d’être aussi difficile. à fondre qu’on l’avoit cru jusqu’à présent; l’ayant vu couler en très-peu de tems dans loutes ses expériences. PHYSIQUE. Sur les substances minérales que l’on suppose tombées du ciel sur la terre, par le C. Poisson, professeur à l’Æcole polytechnique. Il.y a déjà quelquewtems que nous avons annoncé ce travail du GC: Poisson; maïs ‘conne il renferme une théorie complète de la chûte des corps qui pourroient avoir été lancés de la surface de la lune , nous avons cru devoir en retarder la publication, jusqu'à ce que les motifs qui ont amené l'hypothèse que nous avons rapportée, et cetre ace elle-même, eussent été suffisamment appréciés. La marche de l'opinion dans ‘Ceité circonstance à justifié notre réserve. Quelques personnes ont décidé, sans examen, que la chose étoit impossible, d’autres plus sages ont douté avec nous ; et il est enfin arrivé que l’On a regarué Conime tres-dighe d'observation, un pliénomène qu’au premier apperçu on n’avoit pas hésité à rejeter comme absurde. Dee -” Ces résultats, offerts depuis peu à l’examen du monde savant, ont appellé l’attention des physiciens allemands sur les météores que vulgairement l’on nomme étoiles tom- PDanies. L'expérience’ leur a appris que l'apparition de ces météores est. beaucoup plus fréquente qu’on ne le croit communément. En les observant au même instant de deux endroits éloignés, on a vu qu'ils paroïssene à des hauteurs variables, depuis trois ou quatre lieués, jusqu’à Cinquante au-dessus de la surface de la terre. Les mêmes physiciens pensent que l’abservation de ces.phénomènes pourrait servir assez exactement pour la dét rmination des longitudes : on s'assure de leur identité pour les divers obser- vateurs, cu les rapportant aux constellations. ÿ L'opinion que nous avons exposée sur l’origine des pierres que l’on dit tombées du ciel, a, été émise dans le même tems par un physicien anglais; mais il a porté à 12000 pieds anglais, où à 11000 pieds français , la vitesse de projecuon nécessaire pour détacher un corps de la surface de la lune, et cette vitesse est presque double de celle ui est nécessaire pour cet objet. L'erreur du physicien anglais vient probablement, de ce qu’il a employé une valeur trop grantle pour la masse de la lune, car on sait maintenant que cetle valeur est beaucoup plus petite que celle qui a été donnée par Newton. Le travail dont nous rendons coinpte aujourd’hui , a deux parties* dans l’une, le C. Poisson calcule, d’après les observations et les théories les plus modernes, le mou- vement des corps qui seroient lancés de la surface de la lune , suivant la droite qui joint son centre et celui de la terre; dans l’autre, il considère les corps lancés sous un angle de projection quelconque. Nous nous bornerons aujourd’hui à l'analyse de la première partie. En nommant g la gravité terrestre, A le rayon moyen de la terre, a sa distance moyenne à lalune , Æ le rapport de la masse de la lune à celle de la terre, et raisonnant conime nous l’avons fait dans:le:n°. 48 , le G. Poisson trouve pour le mouvement du projectile , l'équation 110 07) ie ee 7e, SRE CRETE (a=x)}? X- laquelle étant multipliée par 2dx et intégrée, donne dx° Ale I done AE Pt Ge rai) PC C étant la constante arbitraire qui se détermine, en supposant connue la vitesse de 18t 9° Q 0 LIN 4 5 projection; car si on représente par y cette vitesse, et par Î le rayon moyen de la lune , on trouve k I 2 2 > ch Fr res G \ 8 ( 1. fe a) Fi Eliminant C entre cette. équation et la précédente, il vient enfin : dx° k TES I di? 1 ax ie) . (1) On peut, au moyen de cette équation , déterminer la plus petite vitesse de projection, ou la plus petite valeur de y nécessaire pour que le corps aiteigne le point ou il sera également attiré par la terre et par la lune ; car la vitesse de corps en ce point étant supposée nulle, si l’on appelle b la distance de ce point au centre de la lune, il faudra ele (= — ; - A CURE he X 3 que l’équation (1) soit satisfaite, en y faisant x—b et ge — 95 ce qui donne pour v l’équation À TUE MN ner =) ak Try par k 1 b étant déterminé par l'équation ji — (a=b)° © qui donne b — k 1 nul 0))e nsé 2 2gh°(— + — AE 2) conséquent y 2gh (7 à (2) Pour calculer cette quantité, le C. Poisson fait usage des valeurs données par le C. Laplace dans l’exposition du système du monde, pages 25, 185 et 186 : elles donnent h IT TAN ET m g 7,335106 À — 6569574 m La parallaxe et la masse de la lune que le C. Laplace a déduites de la théorie , donnent E —= 0,016951 a 1 68,5 les longeurs étant comptées en mètres, et le tems en secondes décimales. Ces nombres étant substitués dans la valeur de v, on trouve VA — 2147 m par seconde décimale. Ce résultat est un peu moindre que celui que nous avions trouvé dansile n°. 48 , parce que la masse de la lune dont nous avions fait usage étoit un peu plus forte que celle que le C. Laplace a trouvée par la discussion approfondie de la théorie de la lune. La résistance de l’air anéantissant bientôt sur la terre les vitesses de projection les plus ‘considérables, il seroït impossible qu’un corps lancé de la surface de la terre se détachât de cette planète et tombât sur la lune ; mais si l’on vouloit faire abstraction de cette cause, on pourroit facilement, par les mêmes principes, trouver la vitesse de projection né- cessaire pour cel objet; et en nommant u celte vilesse , on trouveroit MN NE LV ES kits 0 y x} u =2gh Coma t = ) k= 182 ; Eu effectuant les calculs numériques, on auroit u = 964m par seconde décimale, c’est-à-dire à-peu-près quatre fois et demie la force nécessaire pour projetter un corps de la lune sur la terre; mais à cause de la résistance de l'air, ce cas est purement mathématique. ë Lorsque la vitesse de projection du corps qui part de la lune, surpasse 2147, on peut demander le tems que ce corps emploie à tomber sur la terre. Pour le trouver, il faut résoudre l'équation (1) par rapport à dt, et l'intégrer; mais la dif- férentielle qui en résulte n’est intégrable par les méthodes connues, que pour des valeurs particulières de v; savoir : la valeur donnée par l'équation (2) et la suivante : —=y/2gh? /;k RTE AN AR CG RE a ) qui ne diffère de le précédente qne par le signe de p/Kk. Le C. Poisson suppose y égal à la seconde valeur qui donne une valeur plus grande que 2147m, et quisuf- firoit par conséquent pour amener le corps sur la terre : cette valeur est 2514m. En l’employant , on trouve dt=V à V'ax-x re 2gh° ayk+x(i1-y#k) € dont l'intégrale est t= Y a5 1 RS EE : 2 Vas 2 4 28h° (1-VXk) +a V£ arc nes MST WF) + cons. x Vax-x —(1+V%)arctang. = 7 LIT (1=VE) Vax-x a Prenant la valeur de cette intégrale depuis x=1 jusqu'à x—a—h, et effectuant les calculs numériques, on trouve $ J L—= 2,65735 ; pour le tems de la chüte du mobile de la lune sur la terre. Si l’on nomme u la vitesse du mobile én arrivant à la surface de la terre, ou à.la distance a—h du centre de la lune, on aura, en vertu de l’équation (1), desk (En ++ a _ d’où l’on tire u— 0605m É Ainsi, un corps lancé de la lune vers la terre, avec une vitesse de projection égale à 2514m par seconde, mettroit environ deux jours et demi à tomber sur la surface de la terre, et sa vilesse en arrivant à cette surface, seroit de 9605m par seconde, FR abstraction de la résistance de l'air. r, comme la hauteur de l’athmosphère peut étre considérée comme très-petite par rapport au rayon terrestre, celte vitesse seroit à-peu-près égale à celle que le même corps auroit en entrant dans cette athmosphère; mais alors l’air agissant sur lui par sa résistance, qui croît dans une proportion beaucoup plus grande que la vitesse, di- minueroit bientôt la rapidité de ce mouvement, qui deviendroit sensiblement uniforme, comme l’est celui des corps qui tombent dans un fluide résistant, et dont la profon- deur est considérable. Nous remettons à un autre numéro l’examen du cas où le corps seroïit lancé d’une manière oblique à la droite qui joint les centres de la terre et de la lune. I. B. 183 Note sur un théoréme de statique, par le C. Bior. On connoït cette proposition due à Leïbnitz : lorsqu’un point matériel est en équi- libre en vertu des forces qui l’animent, si l’on prend sur la direction de ces forces des droites qui les représentent, le point d'application est placé au centre de gravité de leurs extrémités. E Ce 1héorême est renfermé dans un autre qui s'étend à un systéme quelconque de corps dont les distances mutuelles sont invariables, et que l’on peut énoncer de la maniere suivante. Lorsqu'un système de corps dont les distances mutuelles sont invariables, et en équi- libre en vertu des forces dont il est animé, si l’on forme la résultante des forces qui sollicitent chaque point, que l’on prenne sur ces résultantes des droites “a -les repré- sentent, et que l’on transporte aux extrémités de ces droites les masses de chacun des corps du systéme , le centre de gravité des points, ainsi déterminé , coïncidera avec le centre de gravité du systême. Pour démontrer cette proposition , il faut se rappeler qu’en nommant SS, S, — les ré- sultantes des forces qui sollicitent les corps m m,m, — du systéme, et représentant par ss, s, — des droites prises sur les directions de ces résuliantes, l'équilibre du systéme nécessite les six équations suivantes : 3 à ARE o=2mS (©); o=EmS (5) ; RE CE ds ds ds ds à s CE o=EmS (rex); 0=£=mS (Cie ; o=EmS(2 Ty) dont les trois premières arrêtent le mouvement de translation, et les autres le mouvement de rotation. Le signe > est employé avec la signification qu’on lui donne dans le calcul aux différences finies, pour désigner l’assemblage des termes semblables dus aux dif- férens corps. (Voyez la Mécanique analytique, et la Mécanique céleste, livre I.) En nommant a bc les coordonnées de l’extrémité de Ja ligne s, prise sur la di- rection de la résultante S, on a S = (x—a) +(y—b) +(z—c)* Have AU as (x—a) ds y—b ds __z—e. SR EE AN D e En substituant ces résultats dans les équations relatives au mouvement de rotation, elles deviennent : o—zm® (x—a) =5mÈ (y—b) o=Zm (2— 0) La ligne s n’entre dans ces formules que pour déterminer la direction de la force S, sa longueur est d’ailleurs absolument arbitraire; on peut donc la prendre telle que l’on ait s—S, et alors les équations précédentes deviennent : L % 0—E:2m(x—a) o—z:m(y—b) o—£=m(z—c) qui peuvent se mettre sous la forme (a) Emx—=ma Emy==mh Emz—>2moe Or, si l’on nomme XYZ les coordonnées du centre de gravité du systéme ; Z2mx E m zmzZz on a X = ie dé EmZz Zi Em TAISES 2m Soc. PIILOMe 134 Si l’on désigne pareïllement par A BG lés coordonnées du centre dé gravité des extrémités des lignes ss, s, — dont les coordonnées sont abc; a, b, c, et en supposant qu’on ait transporté. à ces. points les masses m m, m, —-on aura A — 2ma Re Emb. ç = 2mc Zn TE Em , Em En comparant ces valeurs aux précédentes, les équations (a) donnent X — À PRES 10 2 —10 À " c’est-a-dire que ces deux systêmes ‘ont leurs centres de gravité placés au même point, ce qui est la démonstration du théorème que nous avons énonué. I] faut observer qu’en général cette condilion ne suffit pas pour établir l'équilibre, parce qu'il faut encore satisfaire aux équations qui arrêtent le mouvement de rotation. Ces équations rentrent dans les premières, lorsqu'on suppose les masses mm, égales entr’elles, et réunies au même point d'application : ce qui réduit le système à un seul point matériel, et doune le théorême de Leibnitz. | I. B. (QUYRAGES NOUVEAUX. 1 © af à ù r- \ Augustini-Pyramt: Détanpoue, Astragalogia ; nempe astragali, bisserulæ et oxy- tropidis , nec non phacæ , Coluteæ et Lessertiæ historig iconibus illustrata. —- Paris. ann. 11. Typis Didot. — Sumptibus. J. B. Garnery. in-fol. 269 p. tabul. 50° L'ouvrage que nous annonçons renferme l’histoire de six genres de plantes diadelphiques, qui ont toutes\un légume à deux Jogesi, et qui se rapprochent des astragales par ce caracrèresLe C. Decandolle a décrit cent quatre-vingt-onze espèces, ide ces végéraux, dont dix {seulement n’ont pu être observés vivans ou dans l’herbier, Il ignoroit ,;en commençant cétre monographie, que Pallas s’en für occupés; etil avoit déjà lu, au mois de germinal de Pan 8, an mémoire à l’nsucur sur cer objet, lorsque le premier Fascicule du botaniste du nord lui parvint ; mais comme pendant l'impression de ‘cet ouvrage’, il'a'eu connoissance des neuf premiers cahiers, il a cru devoir conserver tous les noms que ce naturaliste avoit donnés aux espèces non décrites. ” Outre la description botanique de chacune des espèces, certe histoire renferme beaucoup d'observations très- curieuses de physiologie et d'anatomie végétale : celles sont entr’auttes des recherches surles poils de ces plantes, dont plusieurs les offrent d'une forme toute particulière , er attachés par le milieu, ainsi qu'on l’observe dans le genre des malpighies ; l'analyse de l'airicontenu dans les gousses ec dans les capsules renflées de quelques malvacées et apocinées, qu’il a recounu être analogue à celui de l’achmosphère, cant qu’elles restent à l'air libre, car sous l’eau l’oxigène se trouve entièrement absorbé au bour de vingt-quatre heures. Un chapitre est consacré à faire connoître les usages de ces plantes. On trouve là l’histoire naturelle de la gomme adraganthe, matière qui a tant/de rapport'avec lés Substances animales les propriétés (médecinales des Ifeuilles ter des racines de plusieurs espèces ; l'indication, enfin, de plusieurs espèces qui pourroienc être cultivées aveçle plus grand succès, et qui donngroient d’excellens fourrages. . LE RRATA du N.70. Pag. 169, dernière ligne :, Sur Les côtés de l’aréte ; lisez, de la téte. Pag. 170, lig. 9 : Les cellules qui forment ; lisez , que forment. Pag. 174, lig. 29 : Fait plus la suite ; lisez, par lu suite. 195 BULLETIN DES SCIENCES, PAR BAMSOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. N°. 72. PARIS. Ventôse, an 11 de la République. PEN nn HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur un nouveau mammifère découvert à la Nouvelle Hollande, par M. Bass, voyageur anglais. M. Bass vient de découvrir dans les îles de Furneaux et aux environs du portJackson, Soc PAiLon un nouveau mammifere , que les naturels du pays connoïssent sous le nom de Wombat. C’est un animal de la famille des animaux à bourse, mais qui ne sauroit entrer dans aucune des sous-divisions de cette famille que j’ai établies : il devra former un nouveau genre qui liera assez bien les dasyures et les phalangers. Il a 6 incisives à chaque mä- choire , 2 canines et 16 molaires : en tout 48 dents. Un intervalle sépare les molaires des dents canines, comme dans les animaux qui vivent communément de productions végétales. Le Wombat a quelques rapports avec les phalangers, par sa tête large et plate, son cou très-court, et son corps pesant et trappu; mais il est encore plus lent et plus paresseux , ce qui provient de ce qu’il est privé des mêmes organes de préhension, Le pouce des pieds de derrière est presqu’entièrement effacé , et sa queue n'existe aussi qu’en rudiment. Ses jambes sont d’égale longueur, extrêmement fortes, sur-tout celles de devant; ses doigts, pourvus de griffes, comme en ont les animaux fossoyeurs; son poil, grossier , assez court, rare sous le ventre, et ses oreilles très-courtes, ses yeux sont ombragés de poils longs et nombreux qu’il rabat à volonté, comme dans la taupe, pour préserver sa vue du contact d’une trop vive lumière : en général toute l’organisation du Wombat indique qu’il vit sous terre ; c’est d’ailleurs un fait constaté par les observations de M. Bass. Il y a tout lieu de croire que ce nouveau genre ne se borne pas à une seule espèce: on connoît des Wombats qui habitent les montagnes, et ne pâturent que la nuit; il en est d’autres qui vivent en plaine, ei pâturent à toute heure du jour. Le Wombat est un grand animal : on lui donne o,"8 de l'extrémité du museau à l'origine de la queue; au corps seul, 0,°62 ; à ses Jambes, 0,14, Il pèse 122h, 285, à 146%, 73%. Comme tout animal qui n’a jamais eu à se plaindre de la supériorité que l’espèce humaine exerce sur toutes les autres, il est doux et traitable ; il ne s’effraie de rien et se laisse facilement approcher ; mais à la première injure qu’il reçoit , il en montre du ressentiment, et cherche à s’en venger en faisant usage de ses canines. On pourroit nommer et caractériser ce nouveau genre , ainsi qu’il suit 5 VomBATuSs Ordinis caracter. Marsupialis, ac organu generationis sic in marsupialibus. Gen. car. Dentes, in utrâque maxill& , incisores 6; lantarü 2; molares 16. Palmis 5, — Dactylis, plantis 4, FE, G. N°. XII. 6°. Année. Tome III. À a Soc. PHILOM: Soc. PHILOM, 186 Observations sur le Crocodile du IVil, par E. Gsorrnov. Hérodote , Pline et quelques voyageurs modernes avoïient écrit que le crocodile est'le seul animal connu dont la mâchoire supérieure soit mobile sur l’inférieure, qui restoit fixe. Perrault et Duverney opposèrent à cetle observation, que dans le crocodile la mâchoire supérieure n’éloit point détachée du crâne, mais formoit avec lui une seule et même pièce osseuse. Ces observations ne sembloïent s’exclure , que parce que chacun des deux partis n’avoit pas défini ce qu’il entendoit par mâchoires : à la vérité il éloit difficile de le faire sans connoïtre exactement la tête du crocodile. Elle ne consiste, pour ainsi dire, que dans ses deux longues mâchoires. Le cräne est si petit qu'il échappe à un premier examen : il est tout entier compris entre les branches de la mâchoire supérieure. D'où il résulte que les organes, qui sont dans les autres animaux sur les côtés de la tête, sont comme rejetés en arrière : de ce nombre sont l'os temporal et les muscles moteurs des mâchoires, L’os temporal est transformé en un véritable condyle , et il le devient réellement quant à la fonction, puisque som extrémité entre dans une cavité de la mâchoire inférieure. À cet effet, cette mâchoire est d’un sixième plus longue que la supérieure ; sa cavité, en s’articulant par ginglime sur les cornes des os temporaux, est à double facette; le condyle occipital est sur le même plan, en sorte que la tête est vérilablement retenue vers ses points d’articu— lations, et joue à charnière, comme le couvercle d’une tabatière, sans pouvoir se porter à gauche ni à droite. Ce qui a pu tromper les observateurs de crocodiles vivans, et leur faire croire que la tête n’étoit pas terminée vers les angles des mâchoires , c’est que les muscles moteurs des mâchoires sont logés entre les muscles du cou, qu’ils renflent celui-ci antérieurement, ét produisent à celte partie comme une espèce de front. La mâchoire inférieure reste presque fixe pendant que s opère le mouvement des mâchoires, par la raison que son extrémité postérieure se prolongeant beaucoup au-delà du lieu de son articulation avec la mâchoire supérieure, et s’élevant vers la peau, rencontre en ce point une très-grosse écaille qui s'oppose à ce que cette extrémité s'élève, et conséquem— ment à ce que fa partie antérieure s’abaisse. La proposition des anciens est donc presque rigoureusement vraie , et elle l’est en effet, corrigée de cette manière : Le crocodrle est le seul dès animaux connus dont la mächoire supérieure, entre les branches de Jaquelle le crâne se trouve compris, est mobile sur l’inférieure, qui n’a qu’un mou- vement presqu'insensible. Hérodote et les anciens furent également blâmés d’avoir dit que le crocodile n’avoit point de langue. Il est certain que quand l’animal est vivant, et entr’ouvre son énorme gueule, il n’en paroïît aucun veslige; ce qui résulte de ce qu’elle est entièrement adhérente à la peau qui réunit les deux branches de ja mâchoire inférieure : il faut enlever les tégumens communs qui la dérobent à la vue, pour trouver au-dessous des fibres musculaires et la même organisation que dans la langue des autres animaux. Le mémoire dont ce paragraphe est tiré, destiné à paroître dans le septième cahier des Annales du Muséum, traite aussi des viscères du crocodile. Les bornes de notre feuille ne nous permettent pas l’extrait de ce travail, qui est entièrement descripuif. E, G Note sur un Crocodile d'Amérique différent du Cayman , par E. GEOFFROY. Le général Leclerc, peu de tems avant sa mort, adressa am Muséum d'histoire na- turelle deux crocodiles de Saint-Dominque. Ces animaux, bien différens des caymans, avoient le museau oblong ; une échancrure au côté de la mâchoire supérieure, pour laisser passer la quatrième dent d’en-bas; les pieds entièrement palmés; enfin, tous les caractères assignés par Cuvier au crocodile de l’ancien monde. On devoit croire , d'après 187 cela, que le véritable crocodile se trouvoit également dans la Zone Torride des deux continens ; mais Buffon avoit, comme ‘on le sait, prétendu qu'aucune espèce de qua= drupède n’étoit dans ce cas, et l'on ne connoissoit point d'objection fondée qui eût ébranlé l'espèce de loi que ce grand homme avoit établie. Le desir de vérifier si cette règle recevroit une nouvelle application à l'égard du cro= codile de St-Domingue, m'engagea à le comparer scrupuleusement avec un crocodile du Nil, que ao moi-même rapporté d'Esypte, et je trouvai que le crocodile de St.- Domingue a les mâchoires un pe plus longues; sa queue est composée de quelques bandes d’écailles de plus : 20 dans l'un, et 17 dans l’autre; ses dents antérieures de la mächoire inférieure sont si longues, qu'elles percent de part en part la mâchoire su- périeure , tandis que plus courtes, dans le crocodile du Nil, «elles se creusent seulement deux pelites cavités où elles se logent. Les plaques qui recouvrent le dos sont moins nombreuses et plus inégalement semées; elles sont surmontées de crêtes qui ne sont bien saullantes que dans la rangée extérieure ; celles du centre sont presqu'effacées : dans le crocodile du Nil, au contraire , toutes les plaques du dos ont la même forme, la même saillie et le même arrangement respectif ; enfin, il n'y a pas jusqu'aux écailles qui re= couvrent les extrémités, qui sont quarrées dans le crocodile de St.-Domingue, rondes ou hexagonales dans celui d'Egypte. Les deux crocodiles dont nous sommes redevables au zèle éclairé du général Leclerc, étoient tout-à-fait semblables, quoique d'âge et de taille bien différens, L'individu adulte éloit à peine plus grand que celui que j'ai rapporté de mes voyages; d’où je conclus que les différences que je viens de constater ne sauroient être atttibuées aux changemens que l'âge produit ordinairement; mais doivent étre regardées comme autant d'indnctions propres à nous faire croire que le crocodile de St.-Domingue est une espèce nouvelle : on ne devra donc pas considérer la loi que Buffon a établie, comme ébranlée par la découverte à St.-Domingue d’un crocodile à mâchoires alongées. E. G. Division des Ophidiens en vingt-trois genres, par F. M. Daunin. Le grand nombre de serpens que j'ai observés depuis plusieurs années dans diverses collections , et les travaux de quelques naturalistes modernes, i’ont convaincu que les genres connus jusqu’à ce jour, ne sont pas suffisans pour la classification de toutes les espèces; c’est pourquoi j’ai revu tous les travaux de mes prédécesseurs, et je suis parvenu à établir viugt-trois genres dans l’ordre des Ophidiens. Genre 1°. Boa. Boa (vulg. Devin). Des plaques entières sous le corps et la queue. Pas de crochets à venin. (Latreiïlle, Æist. rept.) II. Scyrarx. Scytale, — Des plaques entières sous le corps et la queue. Des crochets à venin. (Latreille, Hist. rept.) III. Pyrxow. Python. — Des plaques entières sous le corps et la queue, celle-ci ayant des doubles plaques. Anus muni de deux éperons, Pas de crochets à venin. (Russel, ind. serp. pl. 24, 59. IV. Hurriam. Hurria. — Des plaques entières sous le corps et la queue, celle-ci terminée par des doubles plaques. Pas de crochets à venin. (Russel, ind. serp. pl. 40.) V. Bonçare. Bungarus. -— Des 56.1600 1 + b 1 56.1600.228 gr. qui, réduite en grains, et évaluée par le moyen des logarithmes, donne 9,3. D’après la théorie précédente, ce doit être la quantité de vapeur contenue dans un pied cube d’air à la température de 15° : Saussure l’a trouvée égale à 10 grains par des expériences directes. ( Voyez l'essai sur l’'Hygrométrie, page 123.) ous devons au C. Laplace ce rapprochement remarquable. J. B. OUVRAGES NOUVEAU X. Histoire naturelle de la montagne de St.-Pierre de Maëstricht, par B. Fausas-Sr.- Fonp, administrateur et professeur de géologie au Muséum national d'Histoire na- turelle. — A Paris, chez Déterville, imprimeur-libraire, rue du Battoir. Cet ouvrage, grand in-4°., est de la plus belle exécution quant à la typographie et aux figures. L'auteur a fait dessiner er graver cous les nombreux fossiles qui ont été successivement découverts dans la montagne de St-Pierre, er qui existent pour la plupart dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle ; il décrit ces fossiles avec soin, et son style n’en conserve pas moins beaucoup d’agrémens. La discussion dans laquelle l’a entraîné la grande cête fossile de Maëstrichc, l’a porté à donner une monographie des crocodiles de l’ancien continent. On compte dans ce bel ouvrage $4 planches, dont plusieurs sont de format in-folio. E.:G, Leçons du C. Boyæe sur les maladies des os, rédigées en un traité complet de ces maladies , par Anth. RICHERAND.— 2 vol. en-8°. avec figures. — Migneret, rue du Sépulcre, n°, 28. An 11 (1803). : Nous n'avions que deux ouvrages sur les maladies des os, considérées en général, quoiqu'un grand nombre de chirurgiens célebres aient publié des mémoires crès-importans sur quelques-unes dé ces affecrions. Celui de 192 ” J. L. Petit, quoique parfaic dans le tems où il parut, pat l'ordre dañs fequef if écoit rédige , et par Les préceptes qu’il renfermoit, n’éroir plus cependant au niveau des connoïssances modernes : il falloit y joindre les procédés imaginés par le génie inventif de Dessault, les raisonnemens er tous les faits de pratique publiés par David et autres professeurs encore vivans. C'est ce cravail qui.esc offert aujourd'hui aux médecins ; ils y trouveront non- seulement la description exacte de tous les cas pathologiques qui ont été observés jusqu'ici dans le système osseux ec articulaire, mais même l'indication des phénomènes qu'ils présentent, ec des moyens curatifs qu'ils doivent employer dans les fractures, les plaies , les exostoses , "les nécroses, les ostéosarcomes , le ramollissement, la friabilité, erc. ; les entorses, les luxacions, les ankiloses, les hydropisies , erc. Cet ouvrage, vraiment clas- sique, deviendra l’un des livres élémentaires de la science médicale, CYD; LA Le Histoire naturelle de la Femme, suivie d'un traité d'hygiène, etc. par Jacques-Louis Morgau (de la Sarthe). 3 vol. ën-80. avec 11 planches — Paris. Duprat, rue André-des-Arcs. La première partie de cet ouvrage a pour objet l’histoire naturelle et philosophique de la femme. L'auteur y considère successivement les caractères qui distinguent la femme de la femelle des autres mammifères, er ceux qui l’éloignent de l’homme ; il présente ensuite une analyse de la besuté, l’histoire des variétés de la femme. La seconde partie traite plus particulièrement des fonctions et de l'hygiène des femmes. L'auteur parle d’abord de la génération , en faisant connoître les organes qui y sont destinés aux époques de la menstruation, du mariage, de la conception, de la gestation, de l’accouchement er de l’alaitement; il s’occupe ensuite de Phygiène, ou du régime que la femme doir suivre à ces diverses époques, des exercices auxquels elle doi se livrer, des cosmétiques dont elle peut faire usage, etc. L'auteur a recueilli dans les ouvrages des lictérareurs, des philosophes et des médecins, tous les traits qui pouvoient avoir quelque rapport intéressant avec son sujec : il les a liés par des rapprochemens très-heureux et qui lui sont propres. . D. ; BNIS. Ce numéro est le dernier de la sixième annee. Le prix de l'abonnement est de 6 fr. pour douze numéros, composés chacun d'une Jeuille, et accompagnées de planches, lorsque le sujet le demande. — L'année du Bulletin des Sciences commence en germinal : il paroît un numéro par mois. — On s'abonne chez Kuchs, libraire, rue des Mathurins, hôtel de Cluny. La Société vient de faire réimprimer la première série de son Bulletin, qui avoit été envoyée manuscrite OU imprimée , à ses seuls correspondans. Cette première série s'étend de juillet 1791, au xer. germinal an 5 , exclusivement; elle forme un cahier in-4°. de 12 feuilles, avec des planches et leur explication. Elle coûte 5 fr. prise séparément et à Paris. On trouve maintenant chez Fuchs, la collection complète du Bulletin de la Socicté Philomathique ; elle forme deux petits volumes 1n-40. composés ainsi qu'il suit : Ier. fome, renfermant, 1°. la Préface ; 20, la réimpression du Bulletin de la Societé Philomathique à ses correspondans, coté de la page x’ à la page 119', et indiqués dans la table sous la dénomination de première partie ; 30. la 1re. ef la 2e. annee du Bulletin des Sciences, du n0.1, pag. 1, au n°. 24 inclusivement , pag. 192, et indiqués dans la table sous la dénomination de deuxième partie. Ile, tome , renfermant, 1°. la 3e. et la 4e. année, du n°. 25 au no. 48 inclusivement ; 20, la table de ces deux tomes. : Le prix de ces deux tomes complets et broches , pris à Paris, est de 25 fr. Chaque année, ou cahier de 12 feuilles , se vend, brochée et séparément, 5 fr. Les personnes qui ne prendroient que le premier cahier, avec la préface, les frontispices et la table des deux premiers tomes, paieront le tout, pris à Paris, 6 fr. 5o c. A dater du 1er. germinal an 9, les volumes seront composés de cinq années et de leur table. L.d 193 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Germinal, an 11 de la République. HISTOIRE NATURELLE. . ZOOLOGIE. Note sur l'anatomie de quelques espèces d’ Aplysies, par le C.Cuvier. Le C. Cuvier a eu occasion de disséquer beaucoup d’espèces de mollusques pendant son séjour à Marseille. Il a adressé M des membres de la société quelques détails sur l'anatomie des aplysies, genre de gastéropodes nuds que les pêcheurs nomment lièvres de mer. Nous présentons ici un exträit de quelques-unes de ses observations. Les aplysies ressemblent beaucoup aux limaces. Leur corps varie beaucoup pour la forme : quand animal marche, il est bombé en dessus, plat en dessous, plus ou moins pointu en arrière; mais comme les bords du disque ou de la partie inférieure du corps sont très-mobiles, cet animal prend successivement, ei presque subitement, toutes les figures imaginables. Sa tête est portée sur un col ou partie charnue susceptible de beaucoup d'alongement, On voit au-dessous une fente longitudinale, qui est la bouche; sur les côtés, deux avances charnues protactiles; et au-dessus, deux autres tentacules coniques, contractiles aussi, mais qui ne peuvent rentrer en eux-mêmes comme ceux des fimaces : ce sont ces avances charnues qui, pouvant se plier sur leur longueur en deux parties, ont fait trouver à la tête de cetanimal quelque-ressemblance avec celle du lièvre. On voit au devant de la base du grand tentacule, un petit point noir, qui est l'œil. Les branchies sont placées sous une plaque cornée, de forme circulaire, attachée comme un couvercle à charnière, par son côté gauche. Il y a sur ses côtés deux ou- vertures : celle qui est plus en arrière et vers la charnière, est l'anus; le trou qui est à droite livre passage aux œufs et à une liqueur d’une couleur blanche. Quand les aplysies sont inquiétées, et sur-tout quand on les place dans de l'eau douce, elles répandent abondamunent une humeur rouge, qui paroïît transuder des pores de la peau, sur-tout vers les bords de l'opercule : la couleur en est si foncée, qu'une seule aplysie peut teindre un seau d'eau. Plusieurs espèces de murex sont dans le même cas. Le C. Cuvier croit que cette liqueur est la pourpre des anciens. Les aplysies sont androgynes. La verge sort, en se déroulant, d'une ouverture qui se voit à droite, sous le tentacule antérieur : c'est uue avance conique, terminée par un filament blanc et mince , sillonnée par un canal qui aboutit au trou qui donne pas- sage aux œufs. Ces mollusques ont une progression très-lente; ils se nourrissent des animaux des petites St ils portent une odeur vineuse désagréable : on ne les mange poiut à Marseille, IN°, Ier, 7e. Année, Tome IL Avec une planche XI, A SOG. FEAILOM. SOC. PHILOM, 194 L'une des observations les plus curieuses de l'anatomie de ce mollusque, est le mode de circulation; car la veine-cave , prend tout-à-coup dans ses parois une texture mus- culaire. Les fibres charnues se croisant en tous sens, laissent entrelles des intervalles Libres, par lesquels il s'établit une libre communication entre la cavité de ce vaisseau et celle de l'abdomen. Le C. Cuvier regarde cette circulation comme un premier ache- minement à ce qu'on remarque dans les insectes qui n’ont plus de vaisseaux destinés à celte fonction. Les organes de la digestion ne sont pas moins curieux. La bouche est charnue : elle n’est point armée de mâchoires. Les lèvres sont seulement protégées par une plaque car- tilagineuse. La langue et le palais sont recouverts de petits crochets en hamecçon, recourbés comme ceux d’une carde à carder, et dont les pointes sont dirigées en arrière. L’œsophage forme une sorte de jabot à paroïs minces : 1lse contourne un peu en spirale. Vient ensuite un gésier arrondi, alongé, musculeux, garni intérieurement de peutes pyramides car= tilagineuses, à base rhomboïdale, à faces irrégulières et à sommet terminé par deux ou trois pointes mousses, Letroisième estomac est aussi garni de petites pointes carti= lagineuses. Près du pylore est lorifice d’un cœcum presqu'aussi long us second es- tomac : il est caché dans l'épaisseur du foie, ainsi que les intestins. Les excrémens se moulent, dans les environs du pylore, en filets considérablement alongés, cylindriques et comme articulés. Li Tbx BOTANIQUE. Mémoire sur le Farec polymorphe, par le ©. LAmouroux. Cette espèce de varec est commune sur les côtes de France , dans l'Océan et la Méditerranée; la plupart des botanistes modernes l'ont désignée , à l'exemple de Gmelin, sous le nom de Fucus ceranoides. Goodenough et Woodward , d’après l'inspection de Yherbier de Linné, ont prouvé que cette plante est le véritable Fucus crispus de Linné. Le C. Lamouroux a fait une étude particulière des variétés nombreuses sous lesquelles ce varec se présente, et considérant la confusion de ses noms spécifiques, il propose de lui donner celui de Fucus polymorphus. F. fronde membranace , dichotomé , aveni& , apicibus bifidis , tuberculis sparsis. IL classe ses variétés sous quatre divisions, 1°. celles dont les extrémités sont obtuses et les rameaux ondulés; cette division est la seule qui mérite réellement le nom de varec crépu : ici se rapportent F. ceranoides, Gmel 1. 7, f.r et2; F, crispus, Trans. Lin. 5. pag. 1693 F. stellatus, Stackh. ner. bruit. & 123 F. folifer , Esper. t. 52, £ 3. 2°. Celles dont la tige et les rameaux sont d'égale largeur. On peut rapporter ici le Fucus ceranordes , Gmel. t. 7. f. 3. 3°. Celles dont les rameaux sévasent en forme de delta, comme, par exemple, le Fuous folufer, Esper. t. 52, f. 4. 40. Celles dont les tubercules salongent, sous forme de mammelons cylindriques ou coniques, qui naissent sur la face même de la feuille. Lei se trouvé le Fucus mammillo= sus, Trans. Lin. 3. p. 174 Mons. s. 15. t. 6. f. 15. Sous ces quatre divisions, le C. Lamouroux classe vingt-sept variétés, dontil a com- muniqué les dessins à la société. Les bornes de cette feuille ne nous permettent pas de le suivre dans les détails de cette monographie. La figure 1re. de la planche XI donne un exemple de la 1re, division ; la fig. 2, de la 2e,, et la figure 3, de la 4e. D. C. - PHYSIQUE. Remarques sur les courbes tautochrones , par le €. Bior. On nomme courbe tautochrone, celle sur laquelle les oscillations d’un corps pesant sont toujours de même durée, quelle que soit lur étendue, Les géomètres ont assigné les cas où le tautochronisme est possible dans les différentes hypothèses de pesanteur et de résistance; mais quoique leurs formules eussent toute la généralité possible , ils n'y cherchaient que les tautochrones planes, tandis qu'il en existe, pour chaque loi de pesanteur et de résistance, une infimté qui sont à AE courbure. L'examen de ces nouvelles tautochrones et leurs rapporis avec les tautochrones planes, font l’objet des observations suivantes. Si l'on rapporte les points de l'espace à trois coordonnées rectangulaires, x y Z; qu'on : PET d nomme g la gravité qui agit suivant l'élément 2z; qu'on représente par @ en la fonction quelconque de la vitesse qui exprime la résistance du milieu ; enfin, que l'on nomme u—0o, u, —0 les équatioïs de deux surfaces sur lesquelles un corps pesant doit rester, l'équation du mouvement de ce corps sera, d'après les principes de la mé- canique analytique , déex VE d°z D OX OV at duo Du à et à, étant deux indéterminées qui disparoïtront à la*fin du calcul, et ds l'élément de l'arc décrit. En égalant à zéro les coëfficiens des variations 2x d'y dz, on aura trois équations qui feront connoître les indéterminées à à,, et par conséquent les réactions des surfaces sur lesquelles le point doit rester; il en résultera de plus une équation indépendante de A etde À, qui, jointe aux équationsuæ= 0, u, —0, sufhira pour déterminer les va- riables x yZ en fonction du tems t. è Or, on parviendroit à cette équation, indépendante de À et de à, en multiphant les trois équations composantes respectivement par dx dy dz; ou, ce qui revient au même, on l'obtiendra en changeant dans l'équation générale 9x en dx, dy en dy, z en dz, supposition permise dans le cas actuel, où les équations de condition u=o, u,=0 pe contiennent point le tems t. (Voyez à ce sujet la Mécanique analytique , 2e. partie. } Par ce moyen, les terines à du, à, du, disparoîtront de l'équation générale, puisque les quantités du, du, sont nulles, et l'on aura simplement Sa g0z+0(e) Ss+adu+ à, du, dx d’x+ dy d'y+dz d’z ds de eo 0—= .Or,ona dxd’x+dy d'y+dz d’z=ds d’'s par conséquent l'équation précédente devient ds d°s ( ds PSE =) Vs Los I dt? nie ane Tr) (n) Lorsque les équations u—=0o, u,—0 seront données, elles suffiront, avec la précédente, pour faire connoître la position du mobile à un instant quelconque. Dans le probléme des tautochrones, on ne se donne pas les équations u=0, u, —05 on demande, au contraire, de les déterminer de manière que le tems t employé à pe un arc quelconque depuis le point le plus bas de la courbe, soit indépendant e cet arc, A 2 0= INSTITUT MAT. 506 Or, en général, si l'on connoïssoit ces deux équations, on en tireroit la valeur de z en fonction de l'arc s, et cette valeur étant substituée dans Péquation précédente, la réduiroit à ne contemir que les deux variables s et t, D'où l'on doit conclure que la condition du tautochronisme se réduira toujours à établir entre z et s une relation telle que la valeur de t, déduite de Féquation (:) et pris depuis le point le plus bas de la courbe où s—0, soit indépendante de l'arc total parcouru, c’est-à-dire de la valeur de s à la seconde limite des intégrales. Ainsi, dans tous les cas, et quelle que soit la résistance du milieu, la condition du fautochromisme se réduira à une seule équation, de la forme s—@ (2) Il en seroit de même si le mobile, au lieu d’être animé par une force accélératrice constante, éloit soumis à une force variable avec l'arc s et la hauteur z; car il est aisé de voir qu'en substituant dans l'équation du mouvement un terme de la forme Ÿ (5,2), do au lieu de g9z; do n'étant pareillement fonction que de s et de z, l'é- quation qui, dans cette circonstance, répondroit à l'équation (1) ne contiendroit pa- reillement que les variables z, s ett. La relation que nous venons de trouver pour le tautochronisme, donne, en passant aux différentielles ds—#®/!(z) dz; et en élevant au quarré et éliminant ds, dx +dy =(9*(—:1) dz° (2) Cette équation ne suffisant pas à elle seule pour déterminer les deux projections de la courbe cherchée, il s'ensuit, que fouées les fois que le tautochronisme est possible, tt + a une infinité de tautochrones. L'équation (2) ne satisfaisant pas aux conditions d'intégrabilité, n'appartient pas à une surface , quelle que soit d'ailleurs la forme de la fonction @; ainsi, on ne peut, dans aucune loi de résistance, comprendre toutes les tautochrones sur une méme surface. Si l'en se donne à volonté, entre x y Z, une relation DUO on pourra s'en servir pour éliminer une des variables de l'équation (2) ; alors celle-ci, réduite à deux variables, deviendra toujours possible, et donnera la seconde équation de la courbe. Ainsi, dans toutes les lois de résistance où le tautochronisme est possible, on peut racer une taufochrone sur une surface quelconque. Quoique les diverses tautochrones ne puissent pas être réunies sur une même surface, on peut cependant les construire par un procédé commun , qui montre clairement les rapports qu’elles ont les unes avec les autres. Pour développer ceci, reprenons l'équation (2), qu est door) dz (2) Quelle que soit l'équation de la surface donnée ,, on peut entr'elle et la précédente con- cevoir Z éliminé, et le résultat représentera la projection de la tautochrone sur le plan des xy; ainsi, se donner Jets de la surface , équivaut à prendre arbitrairement cette projection. Or, si l’on fait dx'+ dy = dr dr représentera l'élément de l'arc de cette même projection, et l'équation (1) deviendra ï dr'=(9/"z—1) dz* : (3) L 197 Si au lieu de cela on eût fait dy—o, dans cette équation on auroit eu dx’ —(9z—1)dz? (4) C'est l'équation des tautochrones planes et verticales situées dans le plan des x et z: elle ne diffère de l'équation (3), que parce que cette dernière renferme dr au lieu de dx; ainsi la relation établie par l'une entre l'abscisse x et l’ordonnée z,_ est la même que celle qui est établie par l'autre entre l'arc r et cette même ordonnée z ; par conséquent, la courbe représentée par les équations dr =dx'+dy, dr'=(9/°Zz—1) dz? n'est autre chose que la courbe représentée par l'équation dx =(@/"z— 1) dz* pliée sur le cylindre vertical qui auroit pour base la projection horizontale donnée, 11 suit de là qu'en général, toutes les tautochrones que l'on peut tracer sur des surfaces quelconques, ne sont que les tautochrones planes et verticales qui auroient lieu pour les mémes lois de résistance, enveloppées sur des cylindres verticaux. Et pour construire une tautochrone dont la projection est donnée sur le plan: hori- zontal, il suffit de tracer sur un plan vertical, la tautochrone qui auroit lieu dans la méme loi de résistance, et de l'envelopper sur le cylindre vertical qui auroit pour base la projection donnée. Si l'on conçoit la surface de révolution engendrée par une tautochrone plane et ver- ticale tournant autour de l'axe des z, un mobile placé sur cette. surface descendroit toujours au point le plus bas dans le même tems, car ce mobile décriroit nécessairement dans la descente un méridien de la surface , et tous les méridiens sont tautochrones et égaux entr'eux. L'équation de cette surface résulteroit de l'élimination de R enire les deux suivantes : a 5 dR'=(9/°z—1) dz? Ainsi, toutes les fois que le fautochronisme est possible , il existe une.surface tau- tochrone qui est formée par la révolution d'une tautochrone plane et verticale autour de l'axe des z. I. B. Expériences sur les rayons invisibles du spectre solaire, par ÎM. RITTER DE JENA. (Note communiquée par M, Vicktred, docteur à l'université de Copenhague. ) Ces recherches font suite à celles par lesquelles Herschell a reconnu l'existence de rayons calorifiques invisibles hors du spectre solaire. Les expériences de M. Rütter offrent un moyen très-simple de mettre en évidence l'existence de ces rayons par une propriété très-curieuse qu'il dit leur être parüculière. {1 a mis du muriate d'argent hors du spectre solaire et du côté des rayons violets, Ce sel a noirci en peu de tems; il lui en fallut davantage dans les rayons violets, plus encore dans les bleus, et ainsi de suite. Au contraire, en plaçant du muriaté d'argent un peu noirci du côté des rayons rouges et hors du spectre, 1l a blanchi en peu de-tems, c'est-à-dire qu'il s'est désoxigéné. Suivant M. Ritter , ces expériences se répètent fort bien avec le phosphore ; en laissant tomber dessus le rayon invisible.du côté du rouge, il pousse à l'instant.des vapeurs blanches; Soc. PHILOM, Soc. PHILON, Le gù mais en faisant tomber sur:ce même phosphore le rayon invisible du côté violet il s'éteint à l'instant même, s | M, Ruter conclut de ces faits qu'il existe , hors du spectre et à ses deux extrémités, des rayons invisibles qui jouissent de la propriété de favoriser l'oxigénation et désoxie génation, Le même physicien a trouvé des rapprochemens singuliers entre ces effets et ceux de l'électricité métallique. Selon lui, lorsque l'œil est appuyé pendant quelque tems au conducteur négatif d'une pile , il voit tous les objets rouges; appuyé au conducteur po- sitif, 1] voit tous les-objets bleus, d'où-semblerait résulter une analogie entre l'action de l'électricité négative avec la lumière rouge, et de la positive avec la lumière violelte. | je ob? PHYSIOLOGEIE - L Observations sur lobstruction du canal thorachique , faites par ASTLEY COOPER. Extrait des ‘Médical Records and. Researches selected from the Papers of a private medical association (vol. 1). Lond. 1708 (1). Ire, OBsERVATION. — En 1769, l’auteur voulant injecter le canal thorachique d'un cadavre, éprouve un obstacle insurmontable. IE-trouve, par la dissection, qu'il pro- venoit de Falétatiôn de trois paires de valvules. Celles de la prenuere paire, non lom du réceptacle du chyle, étoient tellement réunies par leur bord supérieur, qu'elles obstruoient totalement le canal : leur épaisseur étoit beaucoup plus considérable qu'à Pordinaire. Un pouce plus haut, une seconde paire avoit subi la même altération, mais à un degré encore plus sensible. Plus loin, une troisième paire étoit tellement désorgamisée , qu'on ne reconnoissoit plus leur forme naturelle. Ces dernières étoient vis-à-vis de Le crosse de l'aorte; au-delà, le canal thorachique parut très-sain. Ces valvules renfermoient dans l’épaisseur de leurs parois une substance purulente sem- blable à celle des abcès scrophuleux. Ile. Osservarion. — Dans cette observation, faite en 1700, l'obstacle qui avoit arrété Ja matière imjectée, consistoit en deux jungus ; dont l’un, plus petit, éloit à un pouce et demi de distance de l'extrémité inférieure du canal thorachique ; l'autre, plus consi- dérable , toit deux pouces plus haut, et bouchoit absolument le canal , qui étoit libre entre ces deux points. Lobstruction ne s'étendoit pas plus loin, et l'autre moitié du canal pouvoit exercer ses fonctions, Des rameaux latéraux y portoient le chyle qui w’avoit pu passer à travers la portion allérée. Ile. Oxsrrvarion. — Dans les deux précédentes, l'auteur n'ayant pas vu les malades, ne fait que présumer que l’altération observée dépendoit du vice scrophuleux. Dans celle- ci, la cause de la désorganisation est évidente, l’auteur ayant été à même de joindre histoire de la maladie à celle de l'ouverture du cadavre. Jean Hammet, ouvrier, âgé de 32 ans, est reçu, en janvier 1705, à l'hôpital de St.- Thomas. Il dit souffrir depuis cinq mois au testicule droit, quin'a cessé d’enfler dès (x) On a cru devoir consigner ici ces crois observations, parce que plusieurs auteurs ont réroqué en deure des faits analogues décrits par Watson, Assalini, Baÿfort, ecc. (Nose des Rédacceurs. ) 199 cette époque. Il y a sept semaines qu'il a remarqué ne tumeur au bas-venire, à droite et un peu au-dessus de l'ombilic. Le jour de son entrée à fhôpital, le testicule avoit un volume considérable , sans être déformé ; sa substance étoit ramollie, on n'y observoit cependant aucune fluctuation. Le cordon spermatique étoit un peu gonflé. La tumeur du bas-ventre avoit quaire pouces de diamètre , et causoit de vives douleurs. La santé de cet homme ne paroissoït pas très-altérée, et 1l manifestoit beaucoup de tranquillité, Le 27 janvier, après 14 jours de traitement à l'hôpital, il se plaint de fortes douleurs au bas-ventre, qui s'étendent de la tumeur au testicule. Ses forces s'étoient perdues si promptement, qu'il pouvoit à peine s'asseoir dans son lit. Pouls fréquent, peau brülante, soif continuelle, inquiétude, arorexie, selles fréquentes, sentiment de déchirement ou d'extension insupportable dans la partie supérieure du bas-ventre, qui dure plusieurs heures, toutes les fois qu'il prend des alimens. Les vomissemens se joignent bientôt à ces symptômes, les selles deviennent noires et de mauvaise nature, et le malade meurt le 14 mars, dans un état d'émaciation extraordinaire. Ouverture du cadavre. Le testicule renfermoit une masse de liquide composée de serum sanguinolenñt et de flocons d’albumine. Les vaisseaux lyÿmphatiques du cordon spermatique étoient consi- dérablement gonflés , leurs paroïs étoient épaissies : on y observoit de petits nœuds de distance en distance, produits par l'élat de maladie des valvules. Ces vaisseaux étoient absolument obstrués, et renfermoient une matière semblable à celle du testicule. . Les petites glandes lombaires qui reçoivent les vaisseaux lymphatiques du testicule et du cordon spermatique, formoient, par leur accroissement très-considérable et par leur adhérence , une tumeur située sur les vertèbres lombaires, qui pesoit neuf livres et demie: elle sétendoit le long de la colonne épinière, jusques sous le duodenum et le pancréas, qu'elle avoit déplacés et portés en avant, en les pressant contre les parois abdominales, À nn de cette tumeur, 1l en sortit une matière parfaitement semblable à celle du testicule. Le canal thorachique avoit un aspect extraordinaire, Ses parois étoient épaissies et opaques, et 1l ressembloit plus à un nerf qu'au tronc principal du systéme lymphatique, I renfermoit, ainsi que le réceptacle du chyle , dont les parois étoient également épaissies, opaques et déformées, une matière semblable à celle du testicule et de la tumeur, Vis- à-vis la crosse de l'aorte, ce canal alloit se rendre dans une tumeur de la grosseur d'une noix de galle, qui ne se disünguoit de celle du bas-ventre, que par le volume ; il parut sain au-dessus de cette tumeur, et il se terminoit à l'endroit ordinaire, Cette maladie étoit, suivant l’auteur , de nature cancéreuse, Le canal thorachique étoit altéré dans les deux tiers de sa longueur, et cependant l'individu vécut bien au-delà de lépoque à laquelle le canal paroit s être obstrué, Un gros tronc situé à gauche de la co- Jonne vertébrale, derrière l'aorte, qui se réunissoit au canal thorachique, un peu au- dessus de la tumeur, avoit principalement suppléé à ce dermier. Explication des figures 4 et 5 de la Planche XI, Fig 4. J, réceptacle du chyle rempli de matière à injection, K, canal thorachique rempli de semblable matière, L, tumeur du canal. M, le canal qui sort de la tumeur. N, l'aorte, Fig, 5. À, l'aorte, Bi Jatvelne azygastorer nie art; C, le conduit thorachique. ER NTNTel D, le réceptacle du chyle. E, embouchure du canal thorachique, F, rameau des vaisseaux lymphatiques du côté droit, G, Veine sous-clavière du côté droit. H, celle du côté gauche. : K, veine-cave supérieure. L, tumeur, OUVRAGES NOUVEAUX, Cours d'études médicales, ou Exposition de la structure de l'homme , comparde à celle des animaux ; de l'histoire de ses maladies, de ses fonctions, etc. — 3 vol. in-8°. Paris. Duprat, Letellier et compagnie. 1803. L'auteur de cer ouvrage ne s’étoit pas nommé, mais l'éditeur l'a fait connoître : c’est le C, Burpin, déjà connu par quelques dissercations médicales ; et entr’autres, par uñ mémoire sur la gangrène humide des hôpitaux. On trouve dans ces trois volumes, d’une manière très-abrégée er cependant exacte, routes les connoissances né- cessaires aux personnes qui desirent s’instruire d’une manière générale sur la structure, les fonctions er les maladies de l’homme. Le premier volume renferme vous les détails de l’anatomie de l’homme , comparée avec les parties correspondantes dans les autres animaux, quand celles-ci présentenc une différence très-notable; le second fait connoître les diverses alrérations dont le corps de l’homme est susceptible, ce qui constitue les diverses espèces de maladies; le croisième, enfin, présente Le rableau des fonctions ou des organes de l’homme, considérés en action, C. D. Principes de Physiologie, ou Introduction à la science expérimentale , philosophique et médicale de l'homme vivant, par Charles-Louis Dumas, professeur à l'Ecole de médecine de Montpellier. — Tom. IV.— Paris. Déterville. Prix : 7 fr. 50 c. Nous avons déjà annoncé les trois premiers volumes de cet ouvrage. {Voyez Bullet. n°. 49, tom. II], ) L'auteur vient de publier ce quatrième tome , qui comprend la digestion, le changement du chyle en sang, les secrétions ec les excrétions. Le C: Dumas décric routes ces opérations organiques, sous le nom de fonctions de composition, ou relatives aux principes constituant de l'animal. Deux sections partagent cette grande classe : dans Pune , il considère l’action de l’animal sur les aliniens pour les convertir en humeur nutritive; dans l’autre, il étudie cetre même humeur, suivant la perfection et la purification que doivenr opérer sur elle des organes particuliers. . Dans lun! avertissement ,: le C. Dumas fair espérer un cinquième volume, qui contiendra beaucoup d’additions et un traité de la génération, du langage, de la formation des idées, des relations intellectuelles er morales érablies entre cous les hommes. C. D, Ball. des Se. T HT. PI XI. N° 3 7. LL OT SN ILSS ; RTL TRES LD LD F A [4 7 4 é = TOO TN 4, CL LE f / M0 Bull. des Se. Ti HI. PL. Ne 5 1] WIN) A 0) Î 1///) Ioï BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Floréal, an 11 de la République. ———— DS TT ESS ee HILL SIT OUR EN A TU R ET LE ZNO*OL 0\G ILE: Sur la femelle de l'oiseau Saint-Martin. M. Marchant, membre de l'administration municipale de Chartres , et l'un de nos plus habiles ornithologistes, nous mande qu'il avoit coutume de voir, depuis quelques années, un oiseau d'un plumage noirâtre dans la société de l'oiseau Saint - Martin (Falco cyaneus). Ce w’est qu'en vendénniaire dermier qu’il réussit à se procurer un de ces oiseaux qui avoient excité son attention. Assuré par la dissection que c'étoit une femelle, le voyant tout-à-fait semblable et mêlé avec l'oiseau Saint-Martin, M. Marchant fut conduit à croire que cet oiseau noir en pouvoit bien être la femelle. La description suivante et la figure que nous publions et que nous devons au pinceau de M. Marchant, vont nous convaincre de la justesse de ces rapprochemens. Cet oiseau, PL. XII, Fig. 1, ressemble à l'oiseau Saint-Martin par le port, la taille, le bec, les pattes et son allure en volant. pi. AVES RUE Le pra Me mi elie Le TO 6 Longueur du bec à la queue. . . . . . . . 5 AURDÉC NME ELA Ne ERA SU DA ST ET delaiqueut teen () DESDITS ANNE SNS NN AES EErS du da domilieu RNCS DIE des doigts intéfieurs et extérieurs. » 1 de celui de derrière. . » BIRIRIEIE AURA Er ETES) 10 Les ailes pliées s'étendent jusqu'au bout de la queue ; l'iris des yeux absolument dorés comme lavanturine. Bec d’un noir bleu, cire jaune ; soies noires à sa base, dirigées en avantet arrière, en forme de sourcil. La collerette de plumes roides n’est pas sensible, peut-être à cause de l’état de mue où s'est trouvé le sujet. . Pattes jaunes; ongles noirs; fond des plumes gris; plumage en entier brun-foncé , diversement répandu sur une couleur terre- d'ombre plus claire. Queue étagée et non fourchue , les quatre grandes pennes du milieu d’une couleur plus claire que leurs voisines ; elles sont toutes ‘en dessous d’un gris blanc, tirant au roussâtre ; leurs tiges sont rousses en dessus, et blanches én dessous. Les grandes pennes de l'aile beaucoup moins foncées en couleur que les moyennes et leurs couvertures : la première plus courte de 3 pouces que la suivante; la troisième la plus longue de toutes : elles sont en dessous à-peu-près de la couleur du dessous de la queue, mais piquetées de gris-jaunâtre du côté intérieur, N°. IL 7e. Année, Tome IL. Avec une Planche XII. B N°. 74. Soc. PHILOM. Soc, PHILON, Soc, F£IL0n. SOC. PHILOM. AO! 6 102 Er 3 à ) 7 Le UN TA ET ÉD AR Hé rer Sy Note surqueïqués animauf* provenant dulCabinet. de Meyer j et en- voyés par M. VAN-Marum, au Muséum d'histoire naturelle de Paris. 1. La Céphaloite (Vespertiliocphalotes). !Cette chauve-souris altout le port des roussettes : elle s'en rapproche par la forme des dents molaires, la présence d'un ongle au deuxième doigt de la main, le défaut d'oreillon, la briéveté de la queue, etc. ; mais elle sembloït pourtant exclue de ce genre par laiconsidération. des incisives, que Pallas avoit tronvé au nombre dé deux à la mâchoire supérieure : ces dents, qui manquoient tout-à-fait dans la mâchoire d'en bas, avoient été cassées, accident assez commun dans les chauve-souris; nous nous en sommes assurés en lrouvant dans la céphalote qui nous est parvenue , 4 incisives à chaqué mâchoire, comine dans toutes les roussettes. Cette observation ne laisse plus de doute sur la détermination générique du espertilio cephalotes. ! 2. La Belette de Java. Seba est le seul auteur qui nous ait parlé de cette espèce, et qui l'ait fignrée, tab 46. Les auteurs systématiques n'avoient osé la considérer comme une espèce distincte : c'est du furet qu'elle se rapproche davantage; mais elle Sen éloigne ourlant par son pelage.d'un fauve brun, et. par destaches jaunes au-dessus des yeux. 2 Ï L [o] s 3 % D 3. Un Tatou à 10 bandes. Il n'est qu'une variélé du cachicame, ou du tatou à 9 bandes. 4 Un Hérisson de Malacca. Celui que nous venons de recevoir est probablement un des jeun-s individus que Seba à figurés : il a plus de rapports aux hérissons d Europe qu'à ceux de Madagascar. 5. Nouvelle espèce de Musaraigne (Sorex alba). On trouve la figure de cette musa- raigne dans le Trésor de S:ba, tab. 55, fig. 7; mais comme elle, y est donnée sous le nom de rat d'Amérique, elle a été néghoée et ne s'est trouvé employée dans aucun ouvrage systématique. Ses dents ressemblent, pour le nombre et la forme, à celles de nos musaraignes d'Europe; elle est trois fois plus grande , toute blanche; sa queue est couverte de poils longs, rares et verticillés. Quoique conservée dans la liqueur , elle répand une forte odeur de musc : Seba dit qu'elle se nourrit principalement de noïx. ! BOTANIQUE. Note sur le genre Rhisomorpha , par le €. DecAnporrte. L'intérieur des troncs à demi-pourris présente souvent des productions noires, alongées, rameuses, que Dodart le premier a étudiées ayec quelque soin, et qu'il a considérées comme des plantes. Quoique la plupart des naturalistes aient adopté cette opinion, 1l en est qui ont regardé ces prétendus végétaux comme de simples altérations du bois; d'autres, comme la racine de la sphérie polymorphe. Ceux même qui les admettoient au nombre des plantes, disputoient sur la place qu'elles doivent occuper dans l'ordre na- turel. Roth, qui a donné à cette plante le nom de Rhizomorpha fragilis , l'a placée parmi les algues, et Persoon la rapproche des champignons byssordes. Ceux qui pensent que la Rhizomorphe est une altération du bois, s'appuient sur ce qu'on trouve quelquefois dés couches ligneuses changées en plaques noïres, et que la Rhizomorphe prend aussi quelquefois l'apparence d'une plaque noire, mince et large comme la main; mais quand la Rhizomorphe a celte apparence, on remarque distinc= tement des sillons longitüdinaux qui prouvent que cetle plaque est due simplement à la soudure de plusieurs tiges comprimées, 1 : “Ho Ayant eu occasion de trouver la sphérie polymorphe munie de sa racine, je l'ai com- parée avec la Rhizomorphe. Gette racine lui ressemble en effet beaucoup à l'extérieur, 403 si ce n'est qu'elle est d'un noir moine luisant; mais à l'intérieur elle est d'une consistance dure el subereuse, tandis que la Rhizomorphe est cotonneuse, d'une manière très -re- marquable, ce de # On n'avoit point encore trouvé la Rhizomorphe en fructfication, et c'est à cetle cause que tenoit l'incertitude des botanistes sur la classe à laquelle ce genre appartient. J'ai trouvé cetle plante chargée çà et là de tubercules noirs, sessiles ou portés sur un très-court pé- dicule, solitaires, geminés où ramassés en grouppes. Chacun de ces tubercules est à-peu- près globuleux, un peu déprimé; sa superficie est rude et paroît nrégulèrement bosselée quand on l'observe au nucroscope ; la plupart étoient percés.d’un orifice à leur sommet ; fi matière contenue dans l'intérieur étoit déjà sortie. Malgré l'insuffisance de cette des- -cription, on peut déjà conclure que cette plante ne peut appartenir à la famille des Lichens ; puisque les tubercules persistent après la dispersion de la poussière, ou pulpe seminifére : on reconnoit que cette plante est évidemment congenère de l'Hippoxylon loculiferum décrit par Bulliard, que quelques auteurs, guidés par la ressemblance du port de ces plantes, avoient déjà placé dans le genre Rhizomorpha, sous le nom de R. seéñformis. I] paroit donc que les Rluzomorphes doivent étre placées parmi les champignons à graines ren- fermées dans un péricarpe. Ce genre sapproche beaucoup de celui des Sphéries, et en diffère en ceci seulement, c’est que lorsque les Sphéries ont une tige, les péricarpes sont enchassés dans l'intérieur de cetie tige, et ont seulement un orifice externe; tandis que dans les Rhizomorphes les péricarpes sont simplement posés sur latige et adhérenlpar un seul point : d'iulleurs, ces plantes sé rapprochent par la couleur, la station, la durée et la manière de vivre. Explication de la Figure 2, Planche XII. * Fig. 2. Rhizomorphe fragile attachée-à un morceau de bois à demi-poui. a Frucüufications. b Capsule seminale coupée longitudinalement, c ldem avec le placenta. d Capsule entière vue à la loupe. e Idem vue au microscope, JS Deux capsules pédicullées, vues à la loupe. Eh g Idem à la vue simple. ay Mémoire sur le Vieusseuxia, genre de la famille des Îridées, par le C. DECANDOLLE. La famille des Tridées est divisée en deux sections, selon que les étamines sont libres ou réunies par leurs filets; mais quoique le genre Iris apparuenne à la première de ces sections, on y à réuni des espèces monadelphes. Le C. Delaroche, dans une dissertation imprimée à Leyde en 1766, avoit décrit, sous le nom de Vreusseuxia, les Iridées mo- nadelphes à stigmates petaliformes; et quoique ce genre soit aussi bien caractérisé que le Galaxia et le Sisyrinchium, il a depuis été négligé dans tous les ouvrages systématiques. Le but dece mémoire est de prouver que ce genre offre réellement un grouppe naturel, et d'en décrire quelques nouvelles espèces. oi _ Le caractère des Vieusseuxies est : 5 éfamines monadelphes ; 5 stigmates en forme de pétales. La corolle est absolument dépourvue de tube; lés divisions en sont très-pro- fondes; les trois extérieures sont grandes, ont l'onglet droit, le limbe étalé et marqué à sa base d’une tache colorée, arrondie; les trois intérieures sont très-petites, linéaires ou à trois divisions pointues, dont celle du milieu se roule souvent en spirale. Les filets des étamines sont réunis en un tube alongé. Chaque plante ne porle qu'une deux fleurs. bLA ET Soc: PHILO". Soc, PHILOM. 5 TO LRU Les feuilles sont peu nombreuses; souvent il n'y en a qu'une qui part du bas de la tige et lorsqu'il y en a plusieurs, celle du bas est ‘toujours d’une longueur remarquable. « Les espèces de ce genre sont au nombre de sept; savoir : } 1. Vieusseuxta tripetaloïdes. V. laciniis minoribus linearibus, majoribus barbatis. — ris tripeiala Lin. K. | 2. Vieusseuxia martinicensis. VW. lacinis minoribus linearibus , majoribus. foveolis glandulosis imberbibus. — Iris martinicensis Lin. 3. Vieusseuxia pavonia. V. laciniis minoribus linearibus, majoribus imberbibus, sta- minibus stigmala superantibus. — Iris pavonia Thunb. 4. Vieusseuxia fugax. V. laciniis minoribus linearibus, majoribus imberbibus, stig- matibus stamina superantibus. — Moræa J'ugax Jacq.; Iris edulis Tin. F5, Vieusseuxia Jfugax Delaroche. 5. Vieusseuxia spiralis. VW. lacinits minoribus tricuspidatis, lacinul& medi& spirali, laciniis ÿmajoribus subimberbibus obtusis in ungue variegahis. — Vieusseuxia spi- ralis Delaroche. 6. Vieusseuxia aristata. V. laciniis minoribus tricuspidatis, majoribus barbatis acu- Minas , staminibus stiomata superantibus, caule Joliisque pubescentibus. — Vieusseuxia aristata Delaroche ; fris tricuspis var. Thunb. 7. Vieusseuxia glaucopis. V. lacinis minoribus tricuspidatis, majoribus barbats obiusis, caule foliisque glabris, stigmatibus stamina superantibus. — Iris tricuspis var. Thunb._ Toutes ces espèces, à l'exception de la seconde, sont originaires du Cap de Bonne- x Espérance. Peut-être devra-t-on rapporter à ce genre quelques autres espèces du même- pays, qui ont été jusqu'ici classées parmi les Iris. GÉOLOGIE. Voyage au sommet du Mont-Perdu, par le C. Ramoxn. Les excellentes et nombreuses observations que le célèbre Saussure a faites dans les Alpes, en parcourant, dans toutes les directions, ce grouppe imposant de montagnes , ont contribué, plus efficacement que toutes les hypothèses, au progrès de la géologie. Le C. Ramond rend un service semblable à cette science par ses voyages fréquens dans les Pyrénées; ses recherches hardies auront bientôt fait connoître une grande partie de cette chaine de montagnes dont la structure est si différente de celle des Alpes. Le C. Ramond a décrit, dans un ouvrage publié en l'an 9, les bases du Mont-Perdu ; il s'étoit même approché de son sommet, et il avoit fait remarquer que celte montagne, la plus haute des Pyrénées, était calcaire et renfermoit, à une élévation de 3,600 mères en- viron , des Coquilles et d'autres corps organisés fossiles. Dans le nouveau voyage ss a fait en thermidor an 10, il est parvenu à la cime de cette montagne en passant par le col de Fanlo ou de Niscle. 11 a toujours trouvé sur cette route des bancs de chaux carbonatée compacte dans une situation presque verticale. Isrenferment des bancs de grès calcaire, el quelquefois ces grès recouvrent, en couches presque horizontales, les tranches sullantes desbancs verticaux./Cette pierre calcaire se délite spontanément en petits fragmens ivrégu- lers ; elle répand par le plus léger frottement, une ocleur fétide et nauséabonde É quelques bancs de cette pierre renferment des rognons de silex, d'autres des amas si considé- rables de camerines;, que la pierre semble enêlre entièrement composée. Le sommet du Mont-Perdu est formé d'une pierre calcaire fétide soullée de quartz, et contenant un peu de fer, et 5 de charbon, sans alumine. Le C. Ramond n'y a point trouvé de débris de coquilles ; mais la nature de cette pierre, analogue à celle des bancs voisins qui en présentent , lui fait penser qu'une recherche plus suivie en fexitdécouvrir. À 105 L'élévation de cette cime au-dessus du niveau de la mer, est la même que celle du col du Géänt, dans les Alpes, c’est-à-dire de 3426 mètres ( 1763 toises. ) Placé sur le point le plus élevé de la chaîne des Pyrénées, le C. Ramond en a saisi . encore plus facilement l'ensemble et la structure + cette nouvelle observation a confirmé celle que nous avons rapportée dans notre numéro 41, page 153. Du côté de la France, la chaîne est large et formée de plusieurs lignes parallèles de montagnes au milieu desquelles se voient les lignes de granite et de gneiss dont le pic du midi de Bagnères fait partie. Elles se font remarquer par leurs sommets hérissés de pics, plutôt que par leur élévation. Ces lignes diminuent insensiblement de hauteur jusqu'à la plaine, qu? est assez éloignée pour qu'on ne puisse l’appercevoir. « Au midi, le spectacle est bien différent, dit le C. Ramond : tout s’'abaisse tout-à-coup et à-la-fois; c’est un précipice » de 1000 à 1100 mètres, dont le fond est le sommet des plus hautes montagnes de cette » partie de l'Espagne. Aucune r’atteint à 2500 mètres d'élévation absolue, et elles dé- » génèrent bientôt en collines basses et arrondies au-delà desquelles s'ouvre l'immense » perspective des plaines de l’'Arragon ».” Du sommet du Mont-Perdu et du côté de l'Espagne, on voit un vaste plateau cal- caire, dont la surface, vue de cette élévation, paroiït presqu'unie. Ce plateau est coupé par quaire ou cinq énormes crevasses à parois perpendiculaires, dont les saillies, les parties rentrantes et les sinuosités se correspondent avec une prétision étonnante, ces larges et profondes crevasses partent en divergeant de la base du pic, leur fond renferme d'é- paisses forêts. On ne peut y pénétrer que par leur embouchure : le C. Ramond y arriva par le Val de Broto, et entra dans celle qui est nommée par les habitans Val d'Ordesa. C'est un vallon profond , imhabité et bordé de murailles escarpées de 696 mètres en- viron : on ne peut les gravir que dans peu de points, et avec la plus grande difficulté. On arrive alors sur le plateau : les cubes qui le forment, et dans lesquelles ces im- menses crevasses ont été ouvertes, sont horizontales ou très-peu inclinées ; elles sont com- posées de grès rouge d’ancienne formation, de poudding, et de calcaire compacte. Toutes ces pierres ont une disposition à se déliter perpendiculairement à leurs assises, et le C. Ramond attribue cetie propriété au quartz qu'elies contiennent. Il pense que les crevasses dont nous venons de parler, ouvertes d'abord par une cause inconnue, se sont agrandies par la chûte de leurs parois dans une direction parallèle à ces parois perpendiculaires. En approchant des pics qui sortent de ce plateau, les couches qui sont de calcaire com- pecte coquillier se relèvent sous une inclinaison de 45°, mais dans une direction contraire à celle des couches qui forment les bases des menus pics au nord ou du côté de la France. Ces couches, en se relevant, vont donc en divergeant comme les rayons d'un éventail ouvert, dont les branches verticales constituent les cimes; disposition remarquable, et que le C. Ramond attribue à un glissement de ces couches, plutôt qu'à un redressement proprement dit. Le GC. Ramond a déterminé les limites des neiges permanentes, et celles de la vé- gétation pour cette partie élevée de la chaîne des Pyrénées Les neiges s'arrêtent à 2440 mètres. SR SRE Les bois finissent à 2150 mètres, par les pins de l'espèce de celui d'Écosse ; viennent ensuite les arbrisseaux : c’est le genevrier qni croit à la plus grande hauteur. À 2760 mètres on trouve le Ranunculus parnassiæ-folus , le Saxifraga Groënlandica, etc., puis VArtemisia rupestris de Lamarck; enfin, autour du pic même du Mont-Perdu, sur les rochers qui sont trop inclinés pour retenir les neiges, croissent un Cerastium, qui es peut-être l'Alpinum de Linné, et l'Areria alpina à fleurs roses. À, B. ÉNSTITUT NAT. 106 PHYSIQUE Mémoire sur les Marées , par le ©, La pLacr. Le but de ce mémoire est de comparer les grandes marées observées le 2 germinal dernier, avec les résultats indiqués par la théorie de la pesanteur umverselle. À cette époque la lune étoit nouvelle et périgée. Ces circonstances, jointes à celles d'une syzygie équinoxiale, sont les plus favorables aux grandes marées; et si les vents joignent alors leur action à celle des causes régulières, 1] peut en résulter des inondations contre lesquelles il est prudent de se précautionner C'est dans celte vue que le bureau des lon- gitudes publie, dans la connoissance des tems de chaque année, le tableau des plus grandes marées qui suivent chaque nouvelle et chaque pleine lune. Pour avoir la véritable hauteur des marées, due à l'action du soleil et de la lune, et la distinguer de celle qui est due à l'action momentanée des vents, il ne suffit pas d'observer Ja hauteur absolue de la pleine mer, 1l faut observer aussi la basse mer correspondante, et la différence des hauteurs donne la marée totale. On sent en effet que les vents ne peuvent que soulever plus où moins la vraie hauteur de la pleine et de la basse mer, à très-peu-près de la même quantité. Celte considération est de rigueur, parce que sans elle on ne peut conclure de l'observation que la réunion des oscillations totales, sans pou- voir les décomposer pour les rapporter à ieur véritable cause. È Les marées du 2 germinal ont été observées à Brest parles CC. Rochon et Mingon : la hauteur totale a élé de 7", 597 (25%: 4P°.), Cest la plus considérable que l'on ait encore observée. Celle qui sen approche le plus, remonte au 23 septembre 1714 : la lune étoit pleine, périgée, et presque sans déclinaison, ainsi que le soleil : la marée totale fut de 22 pieds 11 pouces. Ï Suivant la théorie exposée dans le quatrième livre de la Mécanique céleste , la plus grande différence entre la haute el la basse mer dans les syzygies précédentes, est de 7, 410 (22 ri: 10P%), ce qui diffère très-peu des observations; mais on a remarqué dans le livre cité, que les circonstances locales de chaque port peuvent faire varier le rapport de l'action du soleil et de la lune sur les phénomènes des niarées, La comparaison des ob- servations faites à Brest, a fait connoitre au C. Laplace que les circonstances y accroïssent d'un sixième l’action de la lune; et avec cette modification, le résultat de la théorie tent le milieu entre ceux qui sont données par l'observation. La pleine mer du 25 septembre 1715, au matin, et celle du 5 germimal dernier, au soir, ont été à-peu-près équidistantes de la syzygie; cé qui doit donner la méme heure pour les marées, si les circonstances locales d'ou dépend l'établissement du port, n'ontpas varié dans l'intervalle de près d'un siècle qui sépare les deux phénomènes : le premier fut observé à 4h 30o/ du matin, tems vrai; le second, à 4* 20’ du soir; d'où il paroït que les instans des marées, à Brest, n’ont pas varié pendant cet intervalle. Le C. Laplace a proposé à la première classe de l’Institut de s'adresser au gouvernement, pour le prier de faire faire des observations suivies des marées dans les différens ports ‘de la France, et de former une commission pour présenter une instruction simple sur la meilleure manière de faire ces observations. Ces deux propositions ont été adoptées. Le mémoire dont nous venons de donner un extrait, sera imprimé en entier dans la connoissance des tems. , J. B. 2 107 Comparaison des poids de la république batare, avec les poids . déduits de la grandeur de la terre. Le 1e Il a été remis au ministre de l'intérieur un procès-verbal de la comparaison des principaux poids en usage dans la république batave, avec les nouveaux poids français. Ce procès-verbal est signé, de la part du gouvernement français, par le C. Coquebert- Montbret, et de celle du gouvernement hatave, parle €. G.J. Palthe. Ces deux com- missaires ont apporté, dans les expériences, tous les soins qui pouvoient en garantir l'exactitude. Ils se sont servi pourles poids français d'un kilogramme-modèle, en cuivre, de forme parallélipipède, construit par le C. Fortin, vénifié au bureau des poids et mesures à Paris, sous le no. 121; et pour les poids en usage dans Ja république batave, des étalons originaux suivans, qui leur ont élé remis officiellement : 10. Une pile de huit marcs.du poids dit de Troys, accompagné d'un acte original, portant que cette pile a été ajustée à Bruxelles, par l'éialonneur juré de l'empereur, en présence des commussures de la chambre des comptes de Brabani, et des deux généraux des monnaies, le 20 janvier 1553, et déposé à la chambre des comptes de Hollande, le 17 mai 1554 ; 2°. Un poids d'une livre en une seule pièce , conservé à l'hôtel de ville d'Amsterdam, et d'après Riel on étalonne les poids en usage dans cetie ville ; 39. Un autre poids aussi d’une livre, provenant du même dépôt, et qui est l’étalon du poids dit de Brabant, dont on se sert aussi à Amsterdam pour certaines espèces de marchandises. Ayant pris le résullat moyen de plusieurs expériences, on a trouyé que, 10. La livre, poids de Troys, équivaut à quatre cent quatre-vingt-onze mille neuf iloz. cent soixante mulligrammes. . . . . . . . CR rue .20. Ta livre, poids d'Amsterdam, équivaut à quatre cent quatre- vinst-quatorze mille quarante-huit milligrammes. . . . . . 0,494046 30. La livre dite de Brabant, en usage aussi à Amsterdam , équi- vaut à quatre cent soixante-neuf mille cent vingt milligrammes. . o0,469120 Au moyen de ce {ravail les poids de Hollande, si importans pour le commerce, se trouvent déterminés avec une certitude et une précision inconnues jusqu'ici. … Ce n’est pas un des moindres avantages de notre nouveau systême, d'ofnir, par l'in- vanabilité de ses étalons pris dans la nature et par sa division décimale, une échelle sûre et commode, à laquelle toutes les nations, lors même qu'elles n'adopteroient pas ce systéme, peuvent rapporter leurs mesures et leurs poids ; ce qui donnera la plus grande facilité pour les comparer ensuite entre eux. Sachant, par exemple, que notre ancienne livre, poids de marc, équivaut à quatre cent quatre-vingl-neuf mille cent quarante-sept miligrammes, on voit que son rapport avec le poids de Hollande, dit de Troys, est celui des nombres 459147 et 491960, ‘et ainsi des autres. H. C È CHIMIE. Note sur une substance métallique nommée palladium. - On a vu paroitre à Londres tout-à-coup, et chez un marchand d'histoire naturelle assez connu, une substance métallique donnée comme nouvelle ; elle étoit à lélat de Soc. PHILOM, S0G. PHILOM: Soc. PHILON. ‘ro8 , l régule : on l'avoit déjà nommée palladium, Ses caractères extérieurs et chimiques très remarquables, étoient déjà déterminés ; cependant personne n'atiachoit son nom à une découverte aussi curieuse, On ne disoit point d'où venoit ce mélal; mais on le vendoit 10 guinées l'once. M. Chenevix en he et en publia le premier les singulières pro- priétés. Ce métal ressemble par l'éclat au platine; il est malléable, sa pesantèur spé- cifique est 11 ( celle du platine est 21 ) : il est presqu'infusible lorsqu'il est seul; mais ik se fond très-aisément au moyen du soufre; il est dissoluble dans l'acide’ nitrique, il n’en est précipité m1 par l'acide muriatique, ni par le muriate d'ammoniaque desulfate de fer, etc. : pl ds M,'Chenevix vient d'annoncer dernièrement au C: Berthollet, que‘ce métal n'est autre chose qu'un aliage de platine et de mercure dans les proportions de 61 du pre- mier, et de 59 du second. Il assure être parvenu à réformer artificiellement le sin- guler alliage qui a des propriétés si différentes des métaux qui le composent, et dont la pesanteur spécifique est de 11 comme nous l'avons dit , - tandis qu’elle dévroit être de 19, sil n'y avoit ni pénétration ni dilatation. Il faut atiepdre de nouveaux travaux. A, Bo. Sur le tannin retiré du cachou. Quelques journaux ont parlé des essais que l'on fait en Angleterre pour employer au tannage des cuirs la substance connue sous le nom de cachou, où de terra Japonica, west, comme l’on sut, un extrait provenant d’une espèce de rmimosa. Ces essais ont onné un résultat satisfaisant ; et comme le tan d’écorce de chêne est rare en Angleterre, où il coûte environ un demer sterling la livre (deux sols de France ), il seroit possible qu'on püt lui substituer avec avantage dans ce pays le cachou, que les Anglais se pro- curent facilement par leur commerce avec les Indes-Orientales. A la vérité, il revient à cinqdeniers sterlings la livre; mais on prétend avoir reconnu qu'une livre de cette subs- tance fait autant d'effet que neuf livres d’écorce de chêne, de sorte qu'il y auroiït encore plus de 40 pour cent d'économie à en adopter l'usage. à I! croit, dit-on, sur la côte de Guinée, des arbrisseaux dont l'extrait contient autant de tannin que le cachou. Peut-être sont-ce aussi des mimose. Notre commerce du Sénégal . Pourra nous procurer quelque jour ce nouveau produit, qui ne seroit pas sans utilité pour nos fabriques, Ca. C. * OUVRAGES NOUVEAUX. Les genres des Plantes réunis en fanulles, d'après le Genera Plantarum da DE JUSSIEU, et distribués par classes d'après la méthode de LAM4ROK, par BrissEAU- Mir8ez. — 2 vol. in-80. Paris, Dufart, Les genres, ou plutôt les familles des plantes, sont classées dans cer ouvrage d’après la méchode établie par Lamarck : le principe de cette méthode est, comme on sait, de remonter du végétal le plus simple à celui qui nous paroît le plus composé ec le plus parfait. L'auteur à introduit dans cer ouvrage un grand nombre de genres décrits par divers naturalistes depuis la publication du Genera Plantarum de Jussieu. Il a établi lui-même quelques perfectionnemens à l’ordre naturel : par exemple , il a divisé la famille des Fougères en quatre ; savoir : Les vraies Fougères , les Pilulaites, les Prêles et les Palmifougères; et a formé quelques genres nouveaux dans la prémière de ces familles. Il a de même divisé en quatre la famille des Jones ; savoir : les Joncs, les Commelines, les, Butomes er les Merendères : cette dernière famille comprend les Bulbocodes , les Colchiques et les Veratres. Il a prouvé que le genre Burmannia de Linné , qu’on rapportoit à la famille des ‘Ananas, appartient réellement aux Jridées. Il a séparé du genre A/stræmeria les espèces dont le périanthe a ses trois divisions intérieures plus longues que Les crois auvres, er dont La capsule est arrondie-déprimée ; il a donné à ce genre lenom de Bomarea. = = EE Gi: er g — Pull. des de.Tom. 1 PL XII. N ? 74 UTP FRE ARARER PET ea 1 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. 209 PARIS. Prairial, an 11 de la Republique. EE HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Extrait d'un mémoire du C. LABILLARDIÈRE , sur la force des filamens du lin de la Nouvelle Zélande , comparée à celle des fiiamens du chanvre , de l’aloës-pitte, du lin et de la soie. Le lin de la Nouvelle Zélande ({phormium tenax), que le C. Labillardière a soumis à ses expériences, fut obtenu des habitans de celte terre, par le C. Labillardière lui- même, dans le voyage-à la recherche de la Peyrouse. Afin d'avoir des résultats comparaüfs, le C. Labillardière a eu soin de choisir les fila- mens des différentes substances qu'il a essayés, du méme diamètre, dans toute leur lon- gueur, autant qu'il étoit possible. C'est après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour rendre ses expériences certaines, qu'il a fait les différens essais qu'il s'étoit proposé. _11 suit des diverses expériences du C. Labillardière, que la force des fibres de l'aloës- pitte élant égale à 7, celle du lin est représentée par r1 À; celle du chanvre, par 16 +; celle du lin de la Nouvelle Zélande, par 23 + ; et celle de la soie, par 34. La quantité dont ces fibres se distendent avant de se rompre (car on sait que la force des cordes dépend , et de la force des fibres qui les composent, et de leur élasticité } esl dans une autre proportion, car étant égale à 2 ? pour l'aloës-pitte, elle n’est que de . pour le lin, de 1 pour le chanvre, de 1 ? pour le fin de Ja Nouvelle Zélande, et de 5 pour Ja soie. ; à Les expériences du C. Labillardière, et les réflexions qui accompagnent son mémoire, démontrent évidemment que l'industrie pourroit retirer beaucoup d'avantages de la culture en grand dulin de la Nouvelle Zélande, cette culiure pouvant avoir lieu avec succès dans nos départemens méridionaux. G.F. CV, PHYSIQUE Mémoire sur le mouvement d'un corps quitombe d'une grande hauteur, par le C. LAPLACE. Un corps qui tombe d'une hauteur considérable s'éloigne un peu de la verticale, en vertu du mouvement de rotation de la terre ; cet écart bien observé est donc propre à manifester ce mouvement. Quoique la rotation de la terre soit maintenant établie avec toute la certitude que les sciences physiques comportent, cependant une preuve directe de ce phénomène doit intéresser les géomètres et les astronomes. Ils ont fait, en consé- quence , plusieurs expériences sur la chûte des corps qui tombent d’une grande hauteur, et ils ont en même tems donné la théorie de ce mouvement; mais leurs résultats pré- N°. UL 7e, Année. Tome III. G N°: 75. INSTITUT NAT- Soc. PAILOM, 110 sentent de grandes différences, Tous conviennent que le corps doit dévier vers l'est de la verticale ; plusieurs pensent qu'il doit à-la-fois dévies.vers l'équateur; d'autres, enfin, prétendent que ceite dermère déviation n'auroit poinl lieu dans le vide, mais qu'elle doit être produite par la résistance de l'air. Au milieu de ces incertitudes, j'ai cru qu'une analyse exacte de ce problème seroït utile à ceux qui voudront comparer sur ce pot la théorie aux observations, C'est l'objet de ce mémoire, dans lequel je donne la véritable expression de la déviation du corps, en ayant égard à Ja résistance de l'air, et je fus voir que, quelle que soit'cette résistance et la figure de la terre, il ne doit point y avoir de déviation vers l'équateur. é L'observatoire national offre un puits d'environ 54 mètres de profondeur, depuis la plate-forme du sommet, jusqu'au fond des caves, et qui est très-propre à ce genre d’ex- périences, auquel il fut primitivement destiné. En choisissant le moment où lathmos- phère est calme, et en fermant exactement Observatoire, on évitera l'influence du mouvement de l'air, dont on se garantiroit plus sûrement encore ; eftrès-facilement , au moyen de quaire tambours adapiés verticalement aux qualre voutes que le puits traverse. La dévialion du corps vers l’est seroït d'énvironisix millimètres, suivant la théorie. Cette quantité, quoique très-petite, peut être reconnue par des expériences très-précises, ef répétées plusieurs fois. Me Nommons x,y, zZ, les trois coordonnées rectangles du corps, l'origine de ces coor- données élant au céntre de la terre, et l'axe des x étantl'axe de rotation de celte planète. Soit r le rayon mené de ce centre au sommet de la iour d’où le corps tombe ; 6 l'angle ue r forme avec l'axe de rotation; et e l'angle que le plan passant par r et par l'axe e la terre, forme avec le plan passant par le même axe, et par l'un des axes principaux de la terre, situés dans le plan de so équateur; enfin, soit nt le mouvement angulaire de rotaüon de la terre. En nommant X, Y, Z, les coordonnées du sommet de la tour, On aura à RTC os EEE V — r, Sin. 0. Cos (ntLa); Z = v. Sin. ft. Sin.(nt+o); nt+a étant l'angle que le plan passant par r ét par l'axe de la terre, forme avec le: plan des x et des y. : Supposons ensuite que, relativement au corps dans sa châûte, r se change en r—&«s, dans é au, ete danse <+-ævy; on aura x — (r—as). Cos. (0Hau);- y —= (t—as) Sin. (t+Hau). Cos. (ni a4-av); Zz — (r—«s). Sin. (Heu). Sin. (nt+:+evy). Nommons V la somme de toutes les molécules du sphéroïde terrestre, divisées par leurs distances au corps attiré. Les forces dont ce corps est animé par l'attraction de ces Le J dv av av molécules, sont parallèlement aux axes des x, desy et desz, {=}, =) et (—) j dx dy dz/? comme il résulte du n°. r1 du second livre de ma Mécanique céleste, Pour avoir égard Nas à RAGE AT ANURE à la résistance de l'air, nous pouvons représenter par @ (« S, æ À) l'expression de cette résistance ; car la vilesse du corps, relative à l'air considéré comme immobile, étant considérablement plus grande dans le sens de r, que dans lé sens perpendiculaire àr, ainsi qu'on le verra bientôt, l'expression de cette vitesse relative, est à très-peu-pres d site 5 à SR k 3 ‘ Cr Si l'on fait, pour plus de simplicité, r— 1 , la vitesse relative du corps dans le : du x dv «: 2 sens de 4, est « ——, et dans le sens de ©, elle est égale à 4 AT Sin. 0 ; la résistance dt de l'air sera done ZIL (es, «.+) _ AN Lt ù à s -#-r, dansle sens der; — Es dt ds me Cs,«7e) EE daxis Le sens des és LES: ds dt 4 ET: as (se À dv | dt/, x 7. Sin, 4 ; dans le sens dés». ds dt” ; æ Fri : ® ( S, 4, 5) : 14 * : ; Nommons K le facteur ?" dt/ ; on aura, parle principe des vitesses virtuelles, ds ARE O 1d F dd dd DE ren ELA ARR À NS de F0 APE + ?z dE dV\ . av av ds du Des dv —K êr Tr dan Are Sin. Pas la caractéristique différentielle à se rapportant aux coordonnées r, 6 et », dont x, y,Z sont fonctions. En substituant pour x, y, z, leurs valeurs précédentes, on a, en né- gligeant les termes de l'ordre 4°, dds d ; ds or au —2enr Sin.°t—«KT} +r 21 { « ee —24n = Sin. 4. Cos.t+e KP rt do. Sin.#.{ « = . Sin. + 2 n%. Cos. Η 2 2S = +s£ È Sin, } sq 2 Df (r— es). Sin. (ten) | DCE () Per la nature de l'équilibre de la couche d’air dans laquelle le corps se trouve, on a o—0V+2 DAS. Sin. * (eu) À se) C) pourvu que la valeur de êr soit assujétie à la surface de niveau de la couche. Soit à cette surface, ! T=a+y, ï étant une fonction de 8, de « et de a, a étant constant pour la même couche ; l'équation (2) donne ainsi D LC Au 0 PS BR 2 MS CDS (*) Voyez la Mécanique céleste, rom. [, pag, 98. ( Note du R.) C 112 Q étant supposé égal à V + . { (r— as)", Sin, * (+ uu) » et en retranchant cette équation de l'équation (x), on aura He 0 —Ûùr À — % — — san, Sin. 4 —«K . SU { C _ run. Sin, ©. Cos. 4 +«K el RTS de Sin. 12 en. Cost ren. Fer PSine) Si l'on égale à zéro les coëfficiens des trois variations dr, 20 et dv, et si l'on observe | d : - LS que — (== représente la pesanteur que nous désignerons par, g (*),.on aura, en prenant pour l'unité le rayon r, ce que l’on peut faire ici sans erreur sensible, les trois. équations suivantes : ‘ dds CINE de SE TT rent Sin? 0 + aK eg; __ ddu dv « 44 de AS REP Ten. Sin. #. Cos.1+ KL —g 2) ddv ….- du ds dv'# g dy O4. Sin.i +2 an. Cos. — 2 en Sin. (+ +K ul (Ge Si l'on prend.la seconde décimale, ou la cent millième partie du jour moyen, pour unité de tems, n est le petit angle décrit dans une seconde par la rotation de la terre, Cet angle est extrêmement petit; et comme «au etzv son! de très-petiles quanttés par rapport à «s, on peut négliger dans la première de ces trois équations, le terme 2an — Sin. * 6 ; dans la seconde, le terme— 2œn = Sin. 0. Cos. #; et dans la troisième, le ierme 2 en = Cos. ?; ce qui réduit ces trois équations aux suivantes : on on = Sin. 9 — 2 an D. Sin.0+ KR © Sins — LE (OL). = ds cs Eu AE K étant une fonction de #s et de « > la première de ces équations donne «#s en fonction du tems t. Si l'on fait au — #5 en , On satisfera à la seconde de ces équa- - L : d a tions ; parce que g et GC peuvent être supposés constans pendant la durée du mou- RE —— a (*) Voyez la Mécanique céleste, tom, Il, pag 104, (Norc du R.) 118 vêément, vu la petitesse de la hauteur d'où le corps tombe, relativement au rayon terrestre. Cette manière de satisfaire à la seconde équation, est la seule qui convienne à la question ju | n du MAUR S'en présente, dans laquelle u, je sont nuls ais que s et —— à l'origine du mouvement, dt Maintenant, si l'on imagine un fil à plomb de la longueur #s, suspendu au point d’où le corps tombe, il s'écartera au midi du rayon r, de la quantité æs SE). et par con- séquent de la quantité æu ; le corps, en tombant, est donc toujours sur les parallèles des pomts de la verticale qui sont à la même hauteur que lui : il n'éprouve ainsi aucune dé- viation vers le midi de cette ligne. Pour intécrer la troisième équation , nous ferons z L as dy . SEE a Le COL Sin. 9 (2) TA et nous aurons ddwv’ dv’ ds &. ee ann MT Re ; ALES : | æs fd Te corps s'écarte à l’est du rayon r, de la quantité æv. Sin. #, ou SE (5) + av'; mais le fil à plomb s'écarte à l'est de ce rayon, de la quantité as ( dy ; ; \ Sin. o \da/ : “V est donc l'écart du corps à l’est de la verticale. Supposons maintenant la résistance de l'air proportionnelle au carré de la vitesse, en sorte que K— m « , m étant un coëñlicient qui dépend de la figure du corps et de ‘la densité de l'air, densité variable à raison de l'élévation du corps, mais qui peut être: ici supposée constante sans erreur sensible, On aura dds An dis? Said nt ane Pour intégrer cette équation, nous ferons I = — 1e as — —, log. s'; et nous aurons et dds/ , donne re ie ce qui donne en intégrant net SIRANC ÉÉBC : c étant le nombre dont le logarithme hyperbolique est l'unité, et A et B étant deux ar- bitraires. Pour les déterminer , nous observerons que as doit être nul, lorsque t— 0, ce qui donne alors s = 1, et par conséquent ds nn ds! sat k . ds 2 de plus, # FE doit être nul avec t, et par conséquent aussi Tr; qui doune: A—B—o. On a donc A—B— 71, et par conséquent ss LE, lg. À: ts due SAC C ? QE 8 + tr4 el en réduisant en séries 4 } nitro ls eS— — —— CIC, ï 2 Dane 45 k se o . ds I s' HRRALÈRS î Pour déterminer «v/, nous observerons que l'on à « co dire et qu'ainsi lé quation différentielle en «v/, devient , ddv/ ds! dv’. ends! O— RS) ——— —— — —— —; - dt? dt dt rm dt d'où l'on tire en intégrant, dven AS === C L dt m A € étant une constante arbitraire. Pour la déterminer, nous observerons que t étant nul, dv’ ] ; fs 2u FETE —:0 ñ ei qu AOTS "ST À ce qui donne C— à Res partant 2 dv! : —— ——— —— ? éé mi te Me UN ENEE img En intégrant de manière que «v/ soit nul avec t, on aura CWmEg —tWng n 2n 4n ce — (à ? - av = a t— VEN ang. tans. 4 + 4 mg tm ne i ! Len 8 c D UEE et en réduisant en séres, on aura ne nb nn 6r = 2 Te BUS ES etc, On doit observer dans ces expressions de æs et de #v/, que t exprimant un nombre d'unités de tems, g est le double de l’espace que la pesanteur fait décrire dans la pre mière unité detems; nt est l'angle de rotation de la terre, pendant le nombret, d'unités, et mg est un nombre dépendant de la résistance que l'air oppose au mouvement du corps. Pour. avoir le tems de la chûte, et l'écart vers l’est, en fonction de la hauteur d’où le corps est tombé, nommons h, celte hauteur, On aura par ce qui précède, Mb tWmg —tyYmg. 2C — C (a "2 d'où l'on üre S et ensuite sn ( VAT o rs CN — Los, « ,mh mh }— 2.ançl. al Fe AVES) gs LV 5 + Vo AT La hauteur h étant donnée, l'observation du tems t donnera la valeur de m, et l'on en concluras v/, ou la déviation du corps vers l’est de la verticale. L'accord de ce résultat avec l'expérience, manifestera le mouvement de rotation de Ja terre. On pourra encore détermuner m, par la figure et la densité du corps, et par les expériences déjà faites sur la résistance de l'air, Re Lofen à h CL DORE DE rer ge Cpernieus 4 enfigné Ca rfaken de Cu derre , on Merhrl À De à des fah, 24 Heya a hittern jrs - 10 éC prrédif, Le aies fon un pee ver CHA per AR céleri" de rotatim , yen avoit Ce fond NC rl A fr LA LA We fus Aes 2x ten ee) ni ane tnileror meédiote, gui Mkrent- nAS ddeifivncs , A Ca difficulté 4 an Lrounsct floms toile on Éreprife FA, qu ele fuf reg age dars rule Eure penclart un Er CL (F egperientes avec grande excuchfiide dans une fauleur Le 241 puirds far Ge four Apr, ckefre-dejà par cebes deRicivE,. Je en fu lEa € fe Clol en 1792 dans un pet frail': de Airveme ler. Peurecdhe vers de fol. Mais frntit Le clbre En Puce mnten, Ya avr uns faute dan le Halrnie jet qe pur rie cmt SGA depuis, L£ Aarg ire Chr Ch. Benzrn be Blu 20 dec. 1802. +Cd#., ge l'erreur provenant. de pue la RP Cour bec CA LCAN sh TRS pu dE a Nue . go sa LES CON arts sk LE AS A 3 2 + ASSES. Se: Ses” Léa fl je x À SR “4 MS LE Four ge rte A ro à dde de nes nt &s v Hs: | , LU z Mr paye nu PE à A: lie 4 FO NES AU RS NT PS € 14 Ca 4 é 4 é - à ' APP AT ne sie à Née J ; de s LA ! f ; PARU die) ENT D oo t ‘# £ # “ ÿ L 1 0 4 Ce p : 1: à a, + # Eh LE nt An mi DÉPIT RE A CT TD 1 ARTE AU nu FARMER À CRT | | N j ÿ ’ 115 Dans le vide, ou, ce qui revient au même, dans le cas de m infniment petit, ona : É Da) pe 5h ævl— ——, Sin. VE. 9 : & # est à fort peu près le complément de la lattude du lieu; et pour Paris, on peut supposer Ÿ — 41° 9! 461! ; n est l'angle de rotation de la terre, pendant une unité de tems, Si l'on-prend pour ceite unité la cent millième partie du jour, on aura n = 5%, ï jour s 4 4 parce que la durée de la rotation de la terre, est 0,99727; on a ensuite à Paris mètres = g — 3, 66107. ; En-supposant donc h — 54 mètres, on trouve millimètres » 7937 () Additions du Rédacteur. te | © M. Guglielmini paroit être le premier qui ait éveillé sur ces objets l'attention des as- tronomes et des géomètres, par des expériences qu'il fit en 1791, et dont le C. Lalande a rendu compte dans le Magasin encyclopédique. En faisant tomber des corps d'une hauteur de 241 pieds, 1l trouva à l’est de la verticale une déviation de 8 lignes, et une de 5 lignes vers le sud; et ces résultats furent conformes à la théorie qu'il séloit faite. Ces expériences ont été répétées l’année dernière à Hambourg, par M: Henzenberg; qui a communiqué ses résultats au C. Laplace. Ë : M. Henzenberg faisant tomber des corps d'une hauteur de 235 pieds de Paris, trouva que leur déviation à l'est, étoit de 4 lignes; et il en observa aussi une au sud , mais de 11£,5 seulement, Cetie dermère, que la théorie du C. Laplace n'explique pas, tient peut-être à des circonstances météorologiques. SEA La latitude de Hambourg étant de 53 36/ ,onat—56°24/; puis, h—235.—176°,537. Avec ces données, on trouve, par la formule du ©. Eaplace, en ne tenant pas compte, de la résistance de l’air, une déviation à l’est de Brilimzres 79 » où environ 3, du pied de Panis, résultat qui s'accorde à Æ de ligne avec l'observation de M. Henzenberg. _ M Gugliélmimi a écrit au C. Lalande, en 1797, qu'il avoil reconnu qu'il ne devoit point y avoir de déviation au sud; et il à fait en conséquence de nouvelles expériences, mais dont Les résultats ne nous sont pas parvenus. L. ©. CHIMIE, Au 6 Æxrtrait d'un mémoire du ©. Guyrox-MoRVEAU, ayant pour titre: Examien d'un carbonate de magnésie natif. Quoique la magnésie fasse partie conslituante d'un assez grand nombre de.pierres, elle n'y est cependant qu'en pelile quanüté, à quelques exceptions près; mais le car- bonate de magnésie natif se rencontre encore plus rarement dans des proportions Un peu considérables. Le C. Güyion, en cherchant une argille qui eût au plus haut degré. la propriélé ‘hygrométrique, vient de trouver, dans une pierre des environs de Castella-, Monté, qui passe dans ce pays pour une argile très-riche en alumine, une quantité très- grande de carbonate de magnésie natif, €), Pour effectuer ce calcul , il faut observer que le numéraïeur de nest la circonférence du csrcle , exprimée en secondes sexagésimales, et doit être convertie en parties du rayon, en la divisant par l'arc égal au rayon ,. are dont le logarithme est $,314126ç1. ï ad Le C. Laplace n'a pas tenu compte ici de la résistance de l’air, parce que son.influerce sur les balles de plomb d'un petit diamètre, ayec lesqueiles on fait les expériences, est crès-peute. ( Moce du R.) ENSTITUT NAT: 116 - Celte pierre, aussi compacte que la craïe la plus dure, est en masse informe et d'un blanc de céruse ; elle ne happe pas sensiblement à la langue, et ne donne pas l'odeur argilieuse ; l'eau n'a qu'une très-légère action sur e!le; on ne peut la réduire en pâte solide, et en se séchant elle paroît pourtant s'aglutiner et prendre un peu de retrait, Sa pesanteur spécihque, lorsque toules (billes d'air qu’elle contient se sont échappées, estde2,6r2. Au feu cette pierre a perdu 0,585 de son poids, et s'est durcie assez pourrayer légèrement le verre de Bohême. Dissoute dans l'acide nitrique, elle laisse dégager une quantité de gaz qui diminue le poids total de 230 centigrammes, L'acide sulfurique concentré, versé sur la pierre de Castella-Monté réduite en poudre, produit une violente effervescence, si l'on y ajoute de l'eau : cet effet n’est pas sensible sans cette addition. Ne Traitée de cetle manière, on a obtenu de cette pierreun sel crystallisé en peufes aiguilles, ui a manifesté toutes les propriétés du sulfate de magnésie. Ce sel a donné par la potasse un précipité qui, séché, a pesé 151,5 centigrammes. . La portion non dissoute par l'acide sulfurique, éio:t de la siicepure, qui a pesé 71,2 cen- tigramines. Le prussiate de soude a donné aux dissolutions une légère couleur verdâtre , qui n'a pas formé de dépôt appréciable. - Ceite pierre content donc: Naon Este RP NES PES CES Sie MM ETS NN T2 Acide carbonique . - . . . 46 HU) MRC ME ARE MES tete TONI 7 EE MEN RES ts AMAR R GA Perte 1 MEME MRC RAS APE Von 100,0 Le C. Guyton fait remarquer que les différences qu’on peut observer entre les propor- tions des substances constituantes de celte pierre, et celles du carbonate de magnésie ar- tificiel, proviennent sans doute des circonstances dans lesquelles ces sels ont été produits, et les autres caractères qui les distinguent peuvent avoir pour cause la présence des subs- tances étrangères au carbonate de magnésie, qui se trouvent dans la pierre de Caslella- Monté. G.E. CV. Extrait des travaux du €. SEGUIN, sur la fermentation. Dans un premier mémoire, le C. Seguin développa le plan du travail qu'il avoit entrepris sur la fermentation en général, et plus particulièrement sur la fabrication de la bierre, du vin, du cidre ‘et des eaux-de-vie de grains et de mélasse, etc. Dans un second mémoire, l’auteur eut pour but de prouver que la fermentation n’est pas le roduit d’une substance sui generis ; mais bien d’une réunion de circonstances, Il fait voir que dans le cas où des liqueurs claires fermentent, le véritable dissol- vant et la cause fermentescible quelle qu’elle soit, est l’eau et non la matière sucrée ; 1e la durée du contact et la présence du sucre ne sont nullement nécessaires à la lton d'un principe fermentescible quelconque de la levure ; que cette dissolution se fait par l’eau en assez foible quantité, à la vérité, mais presque subitement, et même à la température ordinaire de l'atmosphère; eufin qu’en supposant que le sucre jouisse aussi de la propriété de dissoudre un principe fesnente He quelconque, il seroit impossible de le démontrer, puisque le sucre exigeroit, pour la rendre sensible, d'être tenu préalablement en dissolution par l'eau, G, F. CV.) $ LES SAR ! Bull. des J'c. Tom. ZT. PL XI. N° 79° FN 2 are rs à Je À 06 eng es de 1 A fr ne RAS 1165 5 frais: he ux 29 Es D - au A À 4 2 RE t£ k ‘A ; : : £ 7 118 Ÿ ‘à s17 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Messidor, an 11 de la République. 1 ER REINE RO RENE ETES ILE LE SR RAR HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Observations sur l'Adonis capensis de Linnœus , par le C. VENTENAT. Sous le nom d’Adonis capensis , Linnæus a réuni trois espèces réellement distinctes ; savoir : celles figurées dans Commelin, dans Burman et dans Plukenet. Ces espèces, jointes à deux autres plantes, offrent des caractères qui nécessitent la formation d'un enre nouveau : elles diffèrent des Adoñis, non-séulement par leur port, qui s'approche de celui des ombellifères, mais encore parce que leur fruit est composé de plusieurs bayes monospermes. On voit donc que les mêmes principes qui ont engagé les botanistes à séparer les Potentilles des Ronces, doivent autoriser la séparation des Adonis et des Anamenia, Cest le nom que le C. Ventenat donne à ce nouveau genre : ce nom est formé du mot anahamen , expression employée par les Arabes, pour désigner l'Anémone et l'Adonis. L'Anamenia qui, dans l'ordre naturel, doitrêtre placé entre l'Hydrastis dont 1l a le fruit, et FAdoms dont il a la fleur, aura pour caractère : Calyx 5 phyllus ; petala 5 autplura ungue nudo ; por receptaculo globoso imposita ;baccæ plurimæ x spermæ. — Herbæ perennes. Folia radicalia sœæpiùs biternata raro bipinnata , flores in scape umbellati ; habitus umbelliferarum. Herbæ asperrimæ pro vesicatorus adhibitæ. À. foliis biternatis. 1. Anamenia coriacea. Foliolis subcordatis coriaceis glabriusculis lateralibus basi oblique truncatis umbella supra decomposita patentissima: — Comm. Hort. 1. t, 1. Adonis capensis, Ian. Wild. JS 2. Anamenia laserpitüfolia. Foliolis-subcordatis rigidis glabriusculis lateralibus basi oblique truncatis , umbella subsimplici pauciflora: — Pluk. Alm.t 95. f. 2. Adonis vesi- catoria, Lan, f. ait Wüild. AGE NES ; 3. Anamenia gracilis. Foliolis ovatis sœæpe incisis profunde serratis rig'dis pilosis, Scapis apice ramosis, ramïs erectis paucifloris. — An Adonis œthiopica, Thunb,? 4: Anamenia birsuta. Foljolis lanceolatis profunde serratis hirsutis, scapo basi ra= moso, ramuis decumbentibus paucifloris. — Burm. afric. t. 51. Adonis capensis, Tan. Wild. Lam. Ê B. folus bipinnatis. 5. Anamenia daucifolia. Foliolis linearibus bipinnatifidis. — Adonis filia, Lin.f, Wild. Adonis dauaifolia, Lam, N°. IV. 7e, Année. Tome IL. Avec une Planche XIII. D N°. 76. INSTITUT NAT. \ Soc. Purtom. 138 5 2 , F £ rw £ le É © T o!G 1 E. | L ET 1 fé ET à d Sur les basaltes. On sait que les géologues sont depuis long-tems divisés d'opinion au sujet de l'origine volcanique ou aqueuse des basaltes, L'opinion de l'origine volcanique , fut une des pre- mires reçue. Les raisons et les observations sur lesquelkes elle étoit-fondée, sont les plus ‘connues : elles ont été adoptées pendant long-tems, et peut-êlre top légèrement par le plus grand nombre des minéralogistes. Nous ne les rappellerons pas. Les partisans de l’origine aqueuse viennent combattre avec de nouvelles forces les partisans de l’origine ignée. Les observations et les raisons, en leur faveur, se multi- plient. Nous allons faire connoïtre celles qui ont été rassemblées par plusieurs géologues, - ét notamment par le GC. Daubuisson , dans un mémoire sur les basalies de Saxe. Un trop grand nombre dé pierres ont recu le nom de'basalie.ITI est possible quil sen trouve parnui elles dont l’origine soit réellement volcanique. Celles dont il est ici question forment les grandes masses de terfain nômimées basaltiques, qui se séparent ordinairement en colonnes prismatiques. Leurs caractères minéralogiques ont été donnés avec toute la précision possible, par Werner, Dolomieu, Daubusson. Cépendanf, de l'aveu même de Dolomueu , il est presqu'impossible de distinguer cette roche, hors de sa place, de certaines laves compactes. Nous ne redivons point Ces caractères ; mais pour établir la discussion sur des pièces qui soient toujours Les mêmes, nous examinerons; si les basaltes de Saxe et d'Irlande peuvent avoir été produits par le feu; et si ceux moins bien examinés sous le rapport de: leur origine, qui se trouvent en Italie, en Sicile et dans les iles adjacentes, en Ethiopie, en Auvergne ,.etc., ayant les mêmes caractères, m'ont point une origine semblable. Il y a, comme nous venons de le dire, une ressemblance parfaite entre les caractères extérieurs des basaltes et les trapps regardés, par tous les géologues, comme produits par l'eau. Dolomieu a prouvé que les basaltes antiques des limites de l'Ethiopie, em ployés par les Egyptiens, étoient une roche amplubolique , c'est-à-dire un trapp. L'analyse clunmuque démontre la même identité dans leur composition. Bergman avoit été frappé de cette ressemblance, confirmée par les nouvelles analyses de Kennedy et de.Klaproth. Ce dernier a trouvé dans le basalte les substances suivantes : SAGE SET OR EME ER RO En A O7 AUTONET 7D MEL 2 ME Ce AIBERNERENEN TEE TA TE 2 0 00 AMAcdenmuralque MEN ECC 002 SOUS ER PA PAR URL AOOIEAENLE 0 RSA ES D Are LC 1 DE RDA IE RECENSE PORTO Oxide de manganèse. + . . . . o,r2 GRADE ANS) RE RS CALAIS 0 MERBDESERS, LME RQ 20) Pertes Le SPORE Tes APS RIT toto Enfin, une petite proportion de carbone. Plusieurs propriétés chimiques se retrouvent les mêmes dans le basalte ét le grünstein de Werner (roche amphibolique, } Une des plus remarquables, est celle observée: ar Hall, et rapportée comme preuve de l'origine volcanique des basaltes. Il à fait fondre du hate et du grünstein, et a obtenu un verre homogène semblable. Ge verre , fondu de nouveau et refroidi lentement, a donné une pierre à cassure terreuse, absolument la même dans l'une et l'autre expérience. à La forme prismalique de la plupart des basaltes, appartient plutôt aux roches! fors mées sous l'eau, qu'à celles produites par l'action du feu. Werner fait remarquer que les porphyres , les roches steatiteuses,. la chaux: sulfaiée en masse, se divisent en. 19 prismes. Ramond'a observé:cette division prismatique dans la chaux carbonatée com- pacte. Cest donc sans fondement que l'on a supposé que les basaltes étoient des laves qui avoient pris un retrait prismalique en coulant dans la mer, L'observation prouve le contraire : car on ne remarque aucune division prismratique dans la lave du Vésuve de 1794, qui a coulé dans la mer. Spalanzanni a examiné avec attention les laves de l'ile d'Ischia, qui ont également coulé dans la mer, et il n'y a découvert aucune division prismatique. M. Hubert a fait la même observation sur un courant de lave incandes- cente:du voican de l'ile de Bourbon, qu'il à vu entrer dans la mer. D'ailleurs, comme l'observe le Dr. Richardson, on netrouve aucun basalte prisma- tique dans les produits modernes des volcans actuellement existant, Ceux qui se, ren- contrent dans les terreins réellement volcaniques, comme la Sicile et les îles voisines, l'Auvergne, etc. paroïssent antérieurs à l'existence des volcans; ils ont été enveloppés par les faves, et sont plutôt le sol propre à la formation des volcans, que le sol formé par ces agens, Les basaltes de la Saxe, observés et décrits avec soin par M. Daubuisson, se pré sentent avec des cwconstances qui ne permettent point d'attribuer leur formation au feu des volcans. Ils recouvrent, sous forme de plateaux isolés, la plupart des sommités | de la Saxe : on demande d’où pourroït venir ces coulées de laves. On ne peut supposer que chaque montagne soit un volcan particulier ; car il faudroit supposer aussi que la lave s'est fait jour par le sommet, c'est-à-dire dans le lieu où elle devoit éprouver le lus de résistance, ce qui n'arrive jamais. Secondement la base de ces one de asaltes devroit présenter des roches mélangées, bouleversées, et cependant on ob= serve la plus grande régulariié dans les couches de ces montagnes, percées, comme on le sait, d'une mulütude de galeries ; les filons nombreux que lon y voit, y sont gé- néralement suivis et réguliers : on ne rencontre dans leur intérieur aucune cavité remar= quable, on ne trouve à leur sommet aucun indice de cratère. S1 l'on suppose que ces montagnes ont été recouvertes par un torrent de laves ba- saltiques, on sera en droit de demander d’où a pu venir une si grande quantité de laves qui a dû combler les vallées, et envelopper toutes ces montagnes; car on ne pu supposer qu'un courant ordinaire descendant dans une vallée ait pu remonier sur e versant de la colline opposée, et dépasser encore son sommet de plusieurs mètres, sans avoir auparavant comblé cette vallée. Les coulées de laves, de quelque nature qu’elles soient, ont des caractères parti- culiers, qu'on ne trouve point dans les basaltes; elles ne sont ni ne peuvent être dis- posées par couches paralleles, leur mode de formalion sy oppose; les basaltes sont au contraire disposés par assises très-paralleles, Les masses de laves d'une même coulée, et sur-tout celles de plusieurs coulées varient de densité dans leur épaisseur. Les couches de basaltes sont au contraire d'une densité égale danschaque assise et souventdans un grand nombre d'assises. Les basaltes de différens pays, et principalement ceux de Saxe, sont placés sur des roches, ou sont recouverts de roches d’origine aqueuse bien reconnue de tous les géologues. On voit souvent ces basaltes se fondre par nuances insensibles dans ces roches , ensorte qu'il est impossible d’assigner la limite où fnit le basalte, et où commence la roche amphibolique (grünstein ) ou la roche argillo-ferrugineuse (wacke. } Cest ce que M. Werner et le C. Daubuisson ont observé dans les basaltes de Saxe, c'est ce que Dolomieu a vu dans ceuxid'Éthiopie. Enfin , on ne peut dire que ces roches soient des altérations des basaltes, puisqu'on n'y retrouve ni la même structure , ni les mêmes substances minérales. 1} D'autres faits moins essentiels tendent à prouver que les basaltes que nous avons pris pour exemples, et probablement beaucoup d’auires, n’ont point une origine ignée. Telle est la présence bien constatée de couches de houille non altérées , placées sous du basaltes de couches de chaux carbonatée interposées enire deux bancs de basalte ; de crystaux Spprenent à des substances minérales très-fusibles empâtées dans le basalte sans y être altérés sensiblement, Si ces faits ne prouvent pas aussi évidemment que les précédens lorigine aqueuse du basalie, ils y ajoutent du moins de nouvelles Ponte Il reste à 2 IRSTITUT NAT. 120 à L ÿ É savoir maintenant si la question n’est pas une dispute de mots, comme le pense Fortis, et si le nom de balsate n'a pas été appliqué indifféremment , mais très-mal à-propos, tantôt à de vraies laves compactes, tantot à des roches à base d'amphibole, de trapp, ou même de cornéenne, BE SiSL GB ElN nn M Recherches sur cette question : Quelle est l'influence de l’oxidation sur les effets de la colonne:électrique de Volta ? par le C. Bror. Dans l'ingénieuse théorie que Volta nous a donnée de sa colonne électrique, on suppose que l'électricité développée est due toute entière au contact des disques mé- talliques. Les substances humides, interposées dans l'appareil, sont alors regardées comme de simples conducteurs qui servent à transmettre l'électricité; maïs non pas à la faire maitre; du moins par leurs propriétés ehiniques qui produisent l’oxidation. À la vérité Volta a bien prouvé que le contact‘mutuel des métaux, et en général celui des substances de nature différente, suffit pour développer de l'électricité ; mais que ce soit là la seule cause de l'action de son appareil, c'est ce qui n'est pas de la même évi- dence. : Volta appuyoit cette dernière opinion sur une expérience qu'il faisoit avec son appareil à couronnes de tasses, dans lequel il versoit successivement de l'eau pure et de l'eau imprégnée d'une dissolution saline. L'écartement des pailles de l'électromètre indiquoit que la charge du condensateur restoit la même , quoique les effets sur les organes fussent sensiblement augmentés; ce qui étoit dû, suivant Volta, à un accroissement des fa- cultés conductrices des substinces humides. Le C. Biot discute cette expérience. Il montre qu'elletest affectée de plusieurs causes d'erreurs par la nature de l'électromètre dont Volta faisoit usage , et par la manière dont on appliquoit le condensateur dans les deux expériences successives. Il'sest assuréique la plus légère différence dans cette application fait quelquefois varier la charge du condensateur du simple au triple sur la même pile. En partant même de l'hypothèse de Volta, \ est facile de voir que si la conduc- übilité s'est accrue, la charge du condensateur doit aussi s'accroitre dans un téms donné, : lorsqu'on n'atteint pas le maximum de tension dans un instant indivisible , en sorte que expérience dont 1l s'agit est nécessairement inexacte. Cette opinion s'est trouvée con- firmée par le fait, lorsque le C. Biot, après un grand nombre d'essais, est pervénu à obtenir des résultats comparables. Moici F appareil qu'il a employé pour y parvenir. Il a fixé son condensateur sur un plateau métallique horizontal qui terminait une tige de cuivre verticale et mobile. Celle tige pouvoit se serrer à vis contre nn parallé-"- pipède de bois, revêtu d’une feuille d'étain ; la pile étoit posée sur ce parallépipède, sans supports latéraux. Sur le sommet de la pile étoit placé un pelit vase de fer remph de mercure. L'extrémité de la tige flexible du condensateur toit aussi en fer. D’après cette disposition, la communication étoit parfaitement établie entre la base: de la pile et le disque inférieur du condensateur; celui-ci étant amené à la hauteur de” la pile, on abaitoit sa tige flexible dans le mercure au moyen d'un tube de verre verni, après quoi on labandonnoit à sa propre élasticité : le condensateur se trouvait ainsi tou jours chargé d’une manière comparable. Son contact avec la pile étoit toujoursle même, et l'on éloit maitre de Le prolonger plus où moins long-tems. L’électricité qu'il acquéroit étoit mesurée avec une balance électrique , construite avec beaucoup de soin par le célebre artiste Fortin, pour Le cabinet de l'institut ; les intensités électriques s£ calculoient par les formules données par le GC. Coulomb pour cet objet. Toutes ces précautions sont indispensablement nécessaires pour obtenir les résultats’ comparables; dès qu'on en néglige une seule, les charges du condensateur n'offrent plus : rien que d'irrégulier. Mais en les observant avec soin, les résultats se suivent de ma- amère que souvent avec la même pile composée seulement de vingt couples, les. ré- 2 ÿ 121 pulsions indiquées par la balance n'ont varié pour neuf expériences consécutives qu'entre 7x et 79°. j : - 4 À laide de cet appareil, le C. Biot a trouvé que des piles semblables en tout, exceplé par la nature des conducteurs humides, donnoient pour un simple contact d'une demi- seconde, des quantités rès- différentes d'électricité : par exemple, la dissolution de carbonate de potasse donne d'abord deux fois moins environ que le sulfate de fer ; mais . bientôt l’action de ce dernrer diminue, et celle de l'autre augmente. Les diverses dis- solutions salines, la colle de farine, etc. présentent des différences analogues , et dont quelques-unes sont aussi marquées. ; Les considérations exposées plus haut sur l'expérience de Volta, se’ trouvoient ainsi vérifiées ; cela ne décidoit pas encore la question, puisque les différences seules de con- ductibilité suffisent pour expliquer celles que présentent les charges du condensateur dans les différentes piles, mais 1l ne s'ensuivoit pas non plus que ces différences n'éloient pas dues à l’oxidation, au moins en partie, Pour apprécier directement l'iniluence de cette seconde cause, et fixer d’une manière exacte la limite de ses effets, le C. Biot a fait l'expérience suivante. I a pris une pile de vingt couples métalliques séparées par des rondelles de drap , imprégnées d'une dissolution de sulfate d'alumume ; il l'a isolée sur un gâteau de résine. En appliquant le condensateur par un simple contact d’une demi-seconde et touchant la base de la pile, on a eu pour répulsion go°. Ainsi l'appareil étoit bien en activité. On s'éloit assuré d’ailleurs qu'il étoit bien isolé, car lorsqu'on appliquoit le condensateur sans toucher la base de la colonne, il ne pre noit pasd'électnicué sensible. Alors on a établi la communication entre les deux extrémités par le moyen d'un fl métallique qui, placé d’une part sous la base de la colonne, plongeoïit de l'autre dans le vase de fer, rempli de merture, qui éloit posé sur le sommet, On s'est assuré qu'alors , soit qu'on touchât ou non la base de la pile, le condensateur ne se chargeoit pas, en: sorte que la communication étoit certainement bien établie. Or, on sait que dans ce cas le courant électrique circule dans Fextérieur de l'appareil, et que l'oxidaon se fait avec autant de vivacité qu'à l’ordinaire, Si donc cetle oxi- dation développe de l'électricité, on doit la retrouver dans l'appareil, quand la com- munication est de nouveau détruite entre les deux extrémités, © Pour mettre cette électricité en évidence, on détacha, au bout de deux minutes, le f} métallique de la partie supérieure de la colonne. Celte opération fat faite avec un tube de verre verni , et par conséquent bien isolant; on appliqua ensuite le condensateur comme à l'ordinaire ; mais sans Loucher la base de la pile. Il n’acquit pas une quantité d'électricité appréciable à la balance; cependant il sufhsoit de toucher un seul instant cette base, pour retrouver, comme précédemment , go° de répulsion : en sorte que le défaut d'élec- tricité sensible dans la pile isolée, ne pouvoit pas provenir d'une altération qui seroit survenue par hasard dans l'action de l'appareil. Le ül métallique s’'étoit replié de- lui-- même autour du pied de la pile, et par conséquent la pelite quantiié d'électricité qu'il auroit pu acquérir m'étoit méme pas négligée. 4 Ë Voici maintenant les conséqnences qui résultent de ce fait : J'ai répété souvent l’ex- érience, dit le C. Biot, et on m’accordera sans peine que j'aurois apperçu une répulsion e2°, quantité déjà trop grande pour échapper aux observations : or, les intensités d'é- lectricilé dans Ja balance de Coulomb, sont à-peu-près proportionnelles aux cubes des angles de répulsion. La quantité d'électricité produite par l'oxidation pendant deux mi- nules, éloit donc à l'effet tolal observé auparavant , dans un rapport momdre que celui de 1 à 90000 ; et comme il suffisoit dans le premier cus d'une äemi-seconde pour charger le condensateur, la part de loxidation à cet effet instantané, est certunement au-dessous: de ——— , quantité tout-à-fait insensible. Ainsi, quoiqu'à la rigueur loxidaüon doive: _développer de l'électricité dans la colonne de Volta, les résultats de cette cause sont tout-à-fait incomparables avec ce que donne le contact des métaux sans cesse alimenté par la communication avec le sol. %, Ecozr DE Mén. 529 | è 4 | x A On avoit choisi à dessein une pile composée seu'ement de 20 couples, afin que la tension due au contact des mélaux, vût être regardée comme insensible dans la pile isolée, En cherchant ce qui peut avoir engagé les physiciens à donner autant d'influence à une si foible case, on voit qu'ils n’ont pas assez examiné combien il est possible de la di. minuer sans altérer la quantité d'électricité développée par l'appareil. Le C. Biot a construit des piles dans lesquelles les substances humides sont remplacées par des disques de nitrate , de potasse fondus el soigneusement abnités de toute humidité. Ces piles donnent autant d'électricité que celles qui sont imprégnées de dissolutions salines les plus énergiques, comme, par exemple, de sulfate d'alumine ; mais le condensateur met une dei-minule au lieu d'une demi-seconde à se charger dans une de ces piles composées de 20 couples, et là marche de cette opération est représentée par une logarithmique. Ces recherches, qui tiennent à la théorie de la transmission de l'électricité à travers des conducteurs lnparfauts, doivent être réservées pour un autre mémoire. Celui-ci sera imprimé en £ntier dans les Annales de Chimie. J. B: \ PATHOLOGIE. Notice sur un homme mort à l’dve de soixante-deux ans , dont les bras, les asant-bras , les cuisses et les jambes ne, s’étoient pas développés. 3 _ Les professeurs d'anatomie de l'École de médecine avoient été chargés d'examiner le corps d'un homme mort à l’hospice de Bicêtre, le 9 mivôse de l'an 1. Ils se sont procuré , par le C. Hebréard, chirurgien en second de cet hospice, des détails curieux sur les habitudes de cet homme; et le G Geoffryon, l’un des prosecteurs de l'école, les a aidés dans leurs recherches anatomiques. _ Marc Catozze, dit le petit nain , étoit né à Venise, de parens très-robusles et d'une assez haute stature ; 1l avoit plusieurs frères, tous grands et bien conformés. Son tronc ne présentoit aucune difformuité, et paroissoit devoir appartenir à un homme de cinq ue six pouces. À l'exception du non développement de ses, membres et de l'absence du scrotum, on ne voyoit rien de remarquable à l'extérieur. Ses membres pectoraux consistoient en une épaule très-saillante, et en une main bien conformée; les abdomi- naux consistoient en une fesse applatie, qui supporloit un pied mal développé, mais complét dans toutes ses parties. Cet homme éloit très-connu par son adresse, Il avoit employé la plus grande partie de sa vie à parcourir presque. tous les états de l'Europe où il s'exposoit à la curiosité publique. Il attiroit la foule, non-seulement par sa conformation singulière , mais encore ar la force étonnante de ses mächoires, et sur-lout par la dextérité avec laquelle il oi voltiger au dessus de sa tête des armes, des bâtons; en agissant avec ses moi- gnons, il lançoit d'une main ces objets dans l'air, et il les recevoit de l’autre avec la plus grande preslesse, Comme il pouvoit à peine atteindre à sa bouche avec l’extrémité de ses doigts, sa plus grande difficulté auroit été de se nournr seul et sans aide, si l'anatomie n'eût montré dans la conformation singulière de sa mâchoire, le moyen que la nature avoit em- ployé pour obvier à cet inconvénient, en la faisant aller elle-même au-devant des ali mens, par un mouvement de protraction et d'abaissement simultané très-extraordinaire. Quoique Catozze püt marcher etse tenir assez bien sur ses pieds, 1l auroit éprouyé la plus grande peine pour saisir les objets situés au-dessous ou à une certaine distance de ses mains; mais il les avoit pour ainsi dire alongées, en imaginant un instrument irès-simple, à la vérité, mais qui, dans toute l'étendue de l'expression latine (manubrium) étoit pour lui le manche le plus utile. Qu'on se figure un bâton creux de bois de sureau de trois pieds de longueur environ, dans la longueur duquel se plaçoit et pouvoit se mouvoir une tige de fer cylindrique de même longueur , et terminée à l’une de ses exlrés RITES PNR FRE DyaeS Je SAN EE e 123 mités par un crochet recourbé en hamecçon et très-acéré, on se fera une idée de l'ad- jutoire de notre petit nain. Vouloit-1] saisir un objet situé à quelque distance de sa main, boutonner sa culotte, par exemple; prendre et soulever son gobelet de métal ; tirer à lui sa couverture, etc. etc. Sausissant d’une main son bâton, qui ne le quttoit jamais, il le poussoit ènire les doigts de manière à en porter l'extrémité armée du crochet vers la main libre. Tirant aussi-t0£ la tige, ilen portoit le crochet vers l'objet qu'il vouloit saisir, il le iuenoit alors à lui, ler tournoit el le relournoit sans changer le bâton de main, mais en y faisant rentrer comme . dans un fourreau, la petite verge de fer terminée en crochet. L'habitude de se servir de cet instrument lui avoit donné une si grande adresse, qu'on l'a vu plus d'une fois ra masser suv la terre, et même sur une table, une pièce de monnoie, lorsqu'on desiroit quil en fit l'épreuve. L _ Ce qu'on aura peine à croire, c'est qu'un homme si contrefait ait rencontré plusieurs: femmes dont 1] ait eu le talent de se fare aimer. Il sen est au moins faut gloire plusieurs fois; mais forcé par la misère d'adresser ses vœux à d’autres femmes moins difficiles et moins bien portantes, on avoit été obligé, par deux fois différentes, de le traiter dans l'hospice pour une maladie vénérienne. Dans sa Jeunesse, Caiozze voyageoit à cheval. On lui avoit fabriqué pour cela une selle articulière , et il paroissoit ordinairement en public, tenant les rênes du cheval, batiant A caisse, faisant l'exercice au fusil , écrivant, montant sa montre, coupant ses ali- mens, etc. 11 étoit d’un tempéramment très-robuste. Gai, jovial même, il aimoit à raconter ses aventures et ses voyages : 1] parloit très-bien et écnivoit l'anglais, l'allemand, Je français et l'italien; la vivacité de son esprit naturel et son accent méridional rer- * doient sa conversation assez intéressante. Mais il aimoit la bonne chère, le vin et les liqueurs fortes dont il avoit autrefois contracté l'habitude, Il étoit très-entété, il avoit beaucoup d’'amour-propre'etune fierté bien ridicule. Quandilavoit, par exemple, obtenu la permission de sortir de la maison, il se faisoit trainer sur une petite voiture par un homme qu'il appelloit son cheval , et auquel il donnoit quelques sous ; mais jamais 1l ne souffroit que cet homme, qu’il regardoit comme son domestique , mangeât avec lui. Ses membres inférieurs, comme nous l'avons dit, ne consistoient que dans les pieds; il s'en servoit cependant pour marcher et porter son corps dans la direction verticale, Plus d'une fois on l'a vu se promener dans les cours de l’hospice, et même faire près d'un quart de lieue à pied. Pour se reposer, il écartoit un peu les pieds, c'est-à-dire qu'il en portoit la pointe un peu en dehors : il sappuyoit en devant sur son adjutoire, et porté en arrière sur ses tubérosités ischiatiques , 1l restoit ainsi des heures entières à converser avec les curieux qui alloient visiter l'établissement. Il mourut à la suite d’une inflammation de bas-ventre (entérite chronique. ) Depuis deux ans, il se plaignoit de vives douleurs de coliques ; il étoit alternativement fatigué par le dévoiement ou la constipation, Plusieurs fois, mais en vain, on avoit essäyé de Jui faire passer des lavemens. Le liquide paroissoit être arrêté par un obstacle in- vincible, et ne dépassoit pas le rectum. On trouva en effet, comme nous le dirons plus tard, une maladie dans celte portion du tube intestinal. Voici les singularités de structure que la dissection de son corps fit remarquer. Le tronc, en apparence assez bien conformé, présentoit cependant une légère cour- bure dans la région des lombes. Un sternum très-large, une poitrine très-ample, les côtes peu mobiles, le bassin moins oblique dans la ligne qui sépare le détroit supérieur, les tubérosités ischiatiques évasées, très-rugueuses; un grand écartement entre les branches du pubis : toutes ces différences paroissoient dépendre de la nature des mouvemens. a tête dans des proportions ordinaires; la face saillante, le nez très-ohlique et de travers, point d'apophyses zygomatiques, elles étoient remplacées par deux grosses tubérosités de l'os jugal et temporal ; la mâchoire inférieure, presque entièrement hori- zontale, terminée en arrière par un très-gros condyle à surface plate, arrondie, pri-- vée des carülages d'incrustation et comme rugueuse, reçue dans une cavité glénoïde peu: profonde , rude au toucher, le fbro-cartilage presqu'entièrement détruit, le mouvement 154 Ne ie de latéralité absolument impossible, celui de protraction: et d'abaissement très-facile, les autres ligamens comme dans l’état ordinaire; les muscles temporaux et ptérigoïdiens avec leurs attaches naturelles et très-bien prononcées; le masseler n’exisoit pas, et on n'en voyoit aucune trace, Le membre thoracique formé d’une clavicule presque droite, extrêmement épaisse à son extrénuié slernale très-applatie à la scapulaires lomoplate très-fort portant des apophyses acromion et coracoide alongés; l'angle huméral remplacé par une petite têle sphérique ; absence complète de l'humérus et des os de l’avant-bras ; la main formée de mêmes os que dans l’état ordinaire, ceux du carpe très-rapprochés entreux. L'un d'eux, tout-à-fait en arrière vers le scapulum , Présentant une petite facette concave reçue sur Îa tête de Pangie huméral de Fomoplate : ÉS phalanges, non susceptibles d'une extension complète, donnoient aux doigts une forme crochue. ï Tous les muscles qui entourent la tête de l'os du bras sans éprouver de changement par rapport à leur origine, présentoient une singularité bien remarquable dans leur ter- minason. Leurs tendons, réunis par leurs bords, formaient une bourse qui tenoit lieu de capsule fibreuse au devant de la petite tête de l'angle huméral du scapulum, d’où 1l est évident que l'effet de la contracubilité de ces muscles devoit être absolument nul. Lesautres muscles, tels que le grand pectoral, très-large du dos, grand rond et delloïde se réu- missoient sur un tendon commun placé entre le scapulum et la main. Des prolonge- mens alloient se fixer sur les os du carpe. On voyoit bien encore quelques veshiges des muscles du bras et de lavant-bras; mais ce m'éloit que des rudimens, sur-tout dans la partie charnue. Chaque doigt avoit ses exlenseurs e£ fléchisseurs propres et communs ; mais au lieu de leurs attaches connues, ils étoient fixés, soit sur le tendon de la tête du scapulum , soit sur celui qui provenoit du grand pectoral. La distribution des nerfs et des vaisseaux qu'on avoit 1njeclés, ne présenta d’autres différences que celle dela longueur respective des troncs. Dans le membre abdominal ,on trouva la tête du fémur avec les deux trochanters ; mais voilà out ce qui existoit de los de la cuisse. Un seul os, représentant le tibia, tenoit lieu des os de la jambe. Il sarticuloit avec le pied, mais il n'avoit aucune con- nexion avec le rudiment du fémur, au devant duquel il passoit pour aller sarticuler sur l’épine antérieure inferieure de l'os desiles, à l’aide d’une extrémité arrondie, recouverte d'un carülage poli. Le pied, use des mêmes os que dans l'état ordinaire, mas disposés de manière que les orteils, encore plus crochus que les doigts de la main, n'éloient pas susceplibles d'une extension parfaite. L'appareil musculaire présenta à peu-près les mêmes observations que dans le membre thoracique. On y voyoit des rudimens de presque tous les muscles. Les fléchisseurs de la jambe se réumissoient en un seul tendon sur le côté ‘nterne du calcanéum , sur lequel il Sinséroit. Les extenseurs du pied conservoient en petit la forme ordinaire. Tous les orteils avoient des extenseurs et fléchisseurs ; leurs attaches supérieures étoient aux épines antérieures de l'os coxal , et sur les rudimens du fémur et du tibia. Tous les autres muscles n'ont présenté de différence que dans un moindre développement. On irouva, dans la moitié inférieure de l'intestin rectum, un rélrécissement très- remarquable. Son tissu étoit blanchâtre, et dans un état squirrheux. La moitié supérieure, au coniraire, présentoit une ampliation considérable, une dimension double de l’état sain et habituel. Il sy étoit fait un développement variqueux des vaisseaux, tel que cette moitié de l'intestin étoit d'une couleur de lie de vin rouge. ÿ . Ce qui.est trèsremarquable dans ceite conformation vicieuse, c’est qu’on a reconnu, du côté droit et du côlé gauche, une symétrie parfaite. Nous donnons, Planche XIII, la figure du squelette de cet homme. y25 BULLETIN DES SCIENCES, . PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS Therm:dor, an o Hi la République. HA SIT ON RE NA /TIOUUR PL LE: ZOOLOGIE. Extrait des observations anatomiques de M. HOME , sur Pechidné. Nous avons déja rendu compte ( voyez le n°. 64 du Bulletin) de Ja description ana- tomique de l'ornühorhincus paradoxus, dont M. Home a enrichi les sciences naturelles. Ce savant vient en outre de publier, dans les transactions philosophiques pour l'année 1802 , une dissertation semblable au sujet de l'echidné, myrmecophaga aculeata de Schaw. L'objet de cette nouvelle dissertation, est de prouver que lechidné a de st grands rapports avec lornmithorhincus paradoxus , qu'on ne peut se dispenser de les comprendre dans le même genre. M. Home lui Se , ea conséquence, le nom d'ornithorhincus histrix. ; . Les pièces du squelette sont de même forme, et présentent le même arrangement, si ce n'est que daus l'echidné on remarque de pius un carülage xiphoide qui nait au-dessous du sternum. Le cœur et les poumons sont comme dans l'ornithorhincus paradotus, à lexcepuüon qu'il n'y a dans lechidné qu'une seule veine-cave supérieure, au lieu de deux. T'œsophage est étroit, mais des rides longitudinales indiquent qu'il peut se dilater jusqu'à un certain point; l'estomac est simple, ovale; les inlestins de mêine d'ainètra ä-peu-près. On trouve un peüt cœcum nn peu avan: la naissance du rectum. Aucune Autre diférence d’ailleurs, si ce n'est cependant que dans l'échidné la digestion est aidée par du s2ble qui passe et séjourne dans l'estomac. Les auires viscères, le foie, sa vessicule, les reins, la vessie urinaire, sont semolables dans les deux espèces ; La rate est loutefois plus courte et plus épausse. Les organes de la génération de l'espèce à épine, diffèrent un peu de ce que nous avons déjà décrit dans le n°. 64. Les Lésticules sont situés au-dessous des reins; l'urèlre s'ouvre dans un cloaque commun, à-peu-près à 3 centimètres de Yanus. M. Home ajoute que la semence arrive dans le penis comme dans lornithorhinque. M. Duvernoy, qui sous les yeux de M, Cuvier, vient de disséquer ces parties; à trouvé au contraire la verge imperforée : elle est terminée par 4 tubérosités, qui sont concaves dans le relâchement de ces parties, et qui présentent dans l'érection une surface plane hérissée de papilles. La verge ne peut alors servir à l'animal qu'à irriter sa femelle, et à opérer Faccouplement ; d’ailleurs la semence est, comme dans les oiseaux, versée directement . dans le cloaque commun. La femelle n'a point de matrice : ses trompes en liennent heu; enfin, là présence des os marsupiaux , qu'on ne connoissoit encore que dans les didelphes, les dasyures, les phalangers et les kanguroos, et l'absence des mamelles caractérisent aussi bien notre espèce à épine, que l'ornitiorinque. Il w'y à nul doute que tant de rapports dans des organes aussi essentiels que ceux dont il est parlé ci-dessus, ne jusühient l'opinion de M. Home, et ne déinontrent, entre l'echidné et l'ornithorhinque , une sorte de parenté : aussi je les regarde comine N°.,V. 7e. Année, Tome LL Avec #rois Planches XIV, XV, XVI. E 22 N°. 77. Scc. vRILOW. 326 + à & R ë SE à Les étant de la même famille, comme appartenant au, même ordre ,-si J'onsveut. Mais * Je‘erois qu'à raison des différences que fon remarque”dans les organes du mouvement, du goût et de la déglutition, on doit conserver le genre echidné établi par Cuvier, et continuer à le distinguer de celui de Jornithorhinque. ue \ 4 ‘En effet, lorhithorlmnque à un museau large très-tomprimé, une éspècé de bec semblable à celui du canard, dentelé de même sur ses bords, et entouré, à sa base, d'une crête membraneuse ; il a , de plus, des abajoues, des dents, la langue courte et 1 + large, les pattes d'un animal aquatique , ét particulièrement celles de devant, enve= loppées dans une membrane qu excède de beaucoup les doigts et même les ongles. Tout son corps est couvert de poils, tandis que l'echidné, dont le corps est orné de piquans aussi gros et aussi résislans que ceux des Porcs-éples, a sa lêle terminée par un museau cylindrique, prolongé en forme de tube ; sa langue très-longue , grêle à son extrémité, et extensible comme dans les fourmis; et ses pieds conformés comme ceux des animaux fossoyeurs, sans membranes, mais armés d'ongles longs, crochus et très-foris. } Ces caractères, par lesquels ces deûx genres différent l'un de Fautre, sont d'une st } grande importance, qu'ils donnent à chacun des habitudes fort différentes. Eormitho= rhinque ne quittent point les eaux, et se nourrit d'insectes et de tout ce quil peut irouver dans de la, vase. L'echidné est, au contraire, un animal terrestre , qui vit sous terre, et probablement d'imsectes qu'il prend à la manière des fourmilliers, Mais, cependant, comme il est démontré, par la dissertation de M. Home, que ces deux genres s’'appartiennent par un assez grand nombre de rapports, je les réumis dans le méme ordre, sous le nom Monorréues, avec le caractère indicateur suivante Doigts onguiculés ; point de véritables dents ; un cloaque commun, versant à l'extérieur jar une seule issue. : ) | 7 Alors jé conserve le genre ornithorhinque établi par Blumenbach , et celui de lechidné que Cuvier a le premier séparé des myrmecophages. Nous sommes d'autant mieux fondés. à le faire, qu'on connoit déjà une deuxième espèce d’echidné. La découverte de celle-ct est due au lieutenant Guthrie. Le dessin en a été envoyé à Sir Joseph Bancks, et M. Home nous a rendu le service de le faire graver à la suite de sa dissertation. J'ai cru devoir terminer ces observations par l'exposition des caractères de ces deux espèces. L'recuipné épineux. Echidna histrix. . De petits poils roux, entourant à leur base des piquans très-longs et seuls visibles à l'extérieur. = Porcupine anteater. ScæAw. Misc. zool. Ornithorhincus histrix. Howe. Trans. ph. an 1802. pl X. PATRIE. La Nouvelle Hollande, dans le voisinage du port Jackson. L'ECHIDNÉ soyeux. Echidna setosa. Poils longs, touffus, couleur marron, enveloppant les piquans dans leur presque totalité : les piquans de locciput des flancs et de la queue, plus allongés. Alter ornithorhinous histrix. Howe. Trans. plul. an 1602. pl XIE, Nous venons de voir une peau appartenant à celte espèce. Le professeur Faujas, qui l'a acquise d'un marin du vaisseau le Nafuraliste , a eu la complaisance de me la communiquer. La figure publiée par M. Home, est assez exacte. Les ongles different, &insi que l'indique cette figure. L'echidné soyeux a les ongles plus arcqués, plus étroits, plus sillonnés en-dessous, et plus taillés en pointe à l'extrémité ; celui du doigt extérieur, dans les pieds de derrière, est creusé en goullière, comme ses voisins, tandis quil est arrondis em tous sens dans l’echidné épineux. ; PATRIE. La Nouvelle Hollande, au détroit de Bass. Les sauvages de celte contrée- se font des casques de ces peaux. Celle que M. Faujas a acquise, a servi à cet usages \ Explication des Planches. PI. XIV. L'echidné épineux, Echidna histrix. Pi. XV. Techidné soyeux. Echidna setosa. ‘PJ. XVI. Anatomie de l’echidné épineux. Fig. 1. Mâchoires ouvertes. a la langue dans sa situation naturelié. 8 papilles répandues sur là partie renflée de la langue. c six rangées transversales de petites dents de nature osseuse , qui garnissent le palais. d l'épiglotte bifide, qui se trouve immédiatement au- dessus de la glotte. Fig. 2. Le penis et les testicules dans leur situation naturelle. a le gland divisé en 4 tubérosités. à le corps du penis. c le cloaque commun, ouvert par le milieu pour laisser voir l'orifice de l'urètre. d quelques onfices, que M. Home croit être ceux des glandes de Coyvper. Ce sont de simples piquetures-oudéchirures de [a peau, selon M. Duvernoy, les glandes de Gowper s'ouvrant dans le caaal de l’urètre, e les glandes de Cowper. l'ouverture des conduits urinaires dans le cloaque. g l'urètre ouvert dans toute sa longueur. ouverture pour le,passage de la semence, selon M. Home: M Du- vernoy n'a rien trouvé de semblable, ; l'orifice du col dela vessie. À la vessie urinaire. 1 les ouvertures des canaux déférens dans l’urètre. m le corps des testicules. n Les épi- didimes. E. GEorrroy. (GÉOLOGIE. Mémoire sur la germination du cycas, et sur ses rapports naturels , par le C. AUBERT Du PETIT THOUARS. Les cycas ont été placés, par Adanson ; parmi les palmiers; par Rumph, Linné el Julien, entre les fougères ;1et Mirbel les a regardés coinme un grouppe intermédiaire 2 D 2 o Lo) Er entre ces deux grandes familles. Le C. du Peut, Thouars, qui a observé dans son sol natal le cycas circinnalis ou saæmble de Madagascar , a cherché à détermuner, par Tétude de la germination et de la :frucufication,, la place que ce végétal doit occuper dans l’ordre naturel. Le fruit des fougères consiste en une multitude de capsules extrêmement menues D Ë 2 qui renferment un grand nombre de graines ee à l'œil nud , et dont on n'a pu observer l'évolution ; celui des Palmiers offre une espèce de drupe plus ou mois pulpeux, qui renferme ordinairementirois graines mumies-d'un périsperne volumineux. Dans leur jsgermination, les embrions des palmiers restent d'un côté adhérens au péris- , et de Fautre portent une gaine qui produit en-dessus la plantule et en-dessous a radicule. Cette gaîne adlière au périsperme, tantôt par un long filament, comme o pers} ; 5 » dans le dattier et le chamærops , tanlôt par un court bourrelet, comme dans le sagoutier et l’arèque. Le fruit du cycas, qui a la grosseur et presque la forme d’un œuf de poule , ren ferme une seule graine, et il est revêtu d'une enveloppe cruslacée et fragile ; lorsque l'humidité le gonile, il s'entrouve au sommet el laisse passer ua prolongement formé de deux branches demi-cylindriques, qui tiennent embrasse une écaille charnue, couverte de poils ferrugineux , et plusieurs autres qui se développent successivement ; de leur base part une racine pivotante ; à la 5e. ou 6e. écaille succède une feuille longue de 4-5 décimes, pennée à 5 ou 6 couples de folioles, et déjà munie de 2 ou 3 épines; les deux branches demi-cylindriques sont engagées dans un corps épais, charnu; si on le coupe avec précaution, on voit que ces branches se réumissent et forment un seul corps qui, phé en forme de pince, va embrasser le germe. Il est clair que ce Corps est un cotylédon unique, et que celui dans lequel il est enchâssé est un péris- perme: On peut comparer cette germinafion du cycas, à celle de la capucine, ( tro- pocolum) dont. les cotylédons sont réunis en une masse charnue, entr'ouverte à la ‘ E 2 Soc. PHILOM. Soc. PHILOM. 128 ‘bare, qui embrasse la plantule par deux bras: maïs la capucine est dicotylédone, tandis que le cycas est monocotylédone. Si lon suit l'histoire du cycas après la germinalon, on le. voit pousser un certain nombre. de feuilles qui augmentent successivement.de grandeur, Ces feuilles, au lieu de partir une à une ét de sengaîner successivement comme dans les palmiers, sont toutes rangées sur le même cercle, et entremélées d'écailles ferrugineuses ; leurs folioles se roulent en-dessous sur elles-mêmes, et c'est ce caractère qui les rapproche des fougères. La tige commence par élargir, et elle ne s'élève que lorsqw'elle a atteint le diamètre qu’elle doit conserver; tous les ans!, au commencement de la saison chaude, la cime se garnit d'une nouvelle.couronne ; lorsque la tige atteint 2 mètres de hauteur, elle commence à fructfer ; les individus mâles offrent, à leur sommet, un cône formé d’écailles charnues, dont la surface intérieure est couverte de globules grouppés, quon prendroit volontiers pour des capsules de fougères, mais paroissent des anthères unilocukures, et qui émettent une poussière jaune, fort abondante ; les individus femelles portent un cône renflé , composé d'écaulles d’abord appliquées, puis étalées , oblongues, en forme de langue , munies de chaque côté de deux ou trois échancrures, sur lesquelles se trouvent des ovaires nuds, soli= taires, arrondis, surmontés d'un sule court et tubuleux. Le fruit devient ovoide; il se détache à sa maturité ; son! test, qui est solide est recouvert d'une mince enveloppe charnue, et renferme un noyau conique , tronqué à la base, enlouré d’une triple en- veloppe. Si lon ouvre ce noyau, on voit que l'embrion est renversé , logé dans un périsperme comme un axe, ei terminé par deux lobes obtus et inégaux. Il résulte des détails précédens, que si le Gycas se rapproche des fougères par ses folioles roulées avant leur développement, il en diffère par sa fioraison, sa fructiiication et sa germination ; que d'un auire côté, sil se rapproche des palmiers par son port et l'apparence de son fruit, 1l en diffère par la structure de ses fleurs mâles, par la disposition de ses fleurs femelles, par l'unité de son noyau, par la structure et l’évolution de sa graine. Les cycas forment donc un grouppe isolé dans [a famille des monoco- tylédones ; leur rapprochement avec les Zamia, ne paroit guère plus exact, si l'on réfléchit aux différences que présentent les nervures de leurs famulles, la disposition de leur fleur et la structure de leurs fruits, DAC PHYSIQUE. Vuite des expériences de M. RiTTER, de Jena, sur les phénomènes _ galrariques. (Communiqué par M. OrsrsD, docteur à l'université de Copenhague. ) L Les physiciens n’apprendront pas sans intérêt que M. Ritter continue ses helles expé- riences sur une matière qu'il a si fort avancée. Couune tout ce travail se rattache main tenant à une théorie connue, nous nous bornerons à en exposer les résultats, tels que nous les avons reçus de M. Orsted, laissant d'ailleurs aux physiciens le soin de les vé- nifier avec tout le détail nécessaire: Le but de M. Rütter étant de comparer l'électricité des machines avec celle de la colonne de Volta, il considère successivement dans cette colonne, la tension électrique, L'action. chimique, l’éuncelle et le choc. ; Quant à la tension, on sait qu'elle est positive à un des poles de la pile, et négative à autre; on a fait voir de plus, qu'elle diminue entre ces deux extrêmes de manière à être nulle au milieu de [a colonne. M. Rütter s'est proposé de comparer les forces des tensions de ces deux poles, et celles des différentes piles. Ilessaye d'y parvenir en mesurant le tems nécessaire à k charge d'une même batlerie électrique ; mais ce moyen est inexact, et l'on ne peut rien obtenir de certain à cet égard, que par la balance électrique, Suivant M. Ritter, l'action du pole positif de la pile dispose les métaux à se combiner avec l'oxigène, et celle du pole négatif les dispose à se combiner avec l'hydrogène. Si l'ox EENEE VAN - js 129 arme le pole positif d’une feuille d'or battu, etlenégatif d’un morceau decharbon, lorsqu'on établit la communication entre ces substances, la feuille d’or brüle ayec une lumière écle- tente, et le charbon reste intact; mais si on place le charbon du côté posuf, et l'or du coté négatif, c’est le charbon qui brüle , et l'or se fond. Le contact du pole négatif sur la surface xillante du mercure, laisse une trace différente de celle que produit le pole positif. M. Ritter prétend que tous les effets de la pile sur le corps animal, se réduisent à des ex- pansions et à des contractions. Toutes les parties du corps humain prennent un plus grand volume au contact du pole positif, elles se resserrent par le contact du pole négatif : par exemple, l’action du pole positif -sur la langue, y produit au bout de quelques minutes une légère élévation ; au lieu que le pole négatif y produit un petit enfoncement. Si une même personne touche les deux poles avec les deux mains mouillées, le pouls s’accroit d'in- tensité dans la main qui est en contact avec le pole positif; il diminue de force dans l’autre : le nombre de ses battèmens reste toujours le même. L'extension produite de cette ma- _ nière dans les organes, est suivie d’une sensation de chaleur, et le resserrement d'une sen- sation de froid, L'oœil en communication avec le pole positif, voit les objets rouges, plus grands et plus distincts ; en contact avec le pole négatif, il les voit bleus, plus petits et plus confus. La langue reçoit du pole posiuif le goût acide, du négatif le goût alkalin. Les oreilles étant en contact avec le premier, tous les sons semblent plus bas; avec le second, ils semblent plus hauts. . En général, les deux poles de la pile produisent des effels opposés. Tels sont les résultats des expériences de M. Ritter. Nous n’avons pas eu l’occasion d'en vérifier l'exactitude; mais leur singularité , leur nombre, et sur-tout l’habileté de leur auteur, nous font penser qu'on en verra le précis avec plaisir. L B. Sur les pierres météoriques. Le C Biot a rendu compte, à l'Institut, du voyage qu'il vient de faire, par ordre du Gouvernement , dans le département de l'Oine , relativement au météore observé aux environs de l'Aïgle , le 6 floréal an r1. Il s'est d'abord placé à une grande distance de ce point, et s'est laissé conduire, par les témoignages , jusqu’au lieu que les premiers ‘avis indiquoient comme le centre de l'explosion. Ces renseignemens, recueillis dans un arrondissement de 15 lieues de rayon, déterminoient exactement l'étendue sur laquelle les effets du météore avoient pu se faire seutir ; 1l ne restoit plus qu'à parcourir avec soin cet espace, en observant la nature du pays, et écoutant les rapports des habitans. C'est ce que le C. Biot a fait, En examinant ces témoignages multiphés, les rapprochant les uns des autres d’après les règles de la critique, et les comparant avec les circons- tances physiques qui ont laissé des traces encore sensibles, on voit, sans le moindre doute, que le phénomène annoncé par les habitans est réellzment arrivé, et qu'il y a eu, dans ce canton, une épouvantable pluie de pierres, le 6 floréal. Ge phénomène s'est étendu sur un espace de deux lieues et demie de long, sur une à-peu-près de large. Il est tomhé, dans cet arrondissement, au moins 2000 pierres, depuis le poids de 17 livres et demie, jusqu'à celui de 2 gros. C'est toujours le même substance que celle des pierres météoriques ordinaires. Elies étoient friables quelques jours après leur ehüûte , et sentoient fortement le souffre. Ce n’est qu'avec le tems qu'elles ont acquis la dureté qu'on leur trouve aujourd'hui. Cet évènement a été amené par l'explosion d'un globe enflammé qui a éclaté dans l'atmosphéere. La direction de ee météore étoit très-probablement du sud est au nord ouest, par une déclinaison d'environ 22°. C'est la direction actuelle du méridien magnétique , à l'Aigie. ’ La Classe des Sciences Mathématiques et Physiques de l’Institut national, a ordonné impression extraordinaire de ce mémoire, qui paroîtra dans peu chez Baudoin , imprimeur de l'Institut. On y joindra, d'après les cartes de Gassini, un relevé exac$ des lieux sur lesquels le météore a éclaté. BE ISSTITUT Nar, ENSTILUT NAT 108 CHIMIT. Extrait d'un mémoire sur le principe fébrifuge du quinquina , par ; e C. SEGUIN. Le but que l'auteur s'est proposé en entreprenant ce travail, a été d'indiquer les moyens de reconnoiître avec certitude le véritable principe fébrifuge du quinquna , de distinguer les espèces qui en contiennent de celles qui n’en contiennent pas; enfin d'en apprécier la quotité et la qualité. é Jusqu’alors l'habitude du goût et de la vue étoient les seuls indices des qualités pré sumables du quinquina du comunerce ; mais ces caractères n'ayant aucune donnée fixe, et ne pouvant en aucune manière servir pour le quinquina en poudre , n'indiquoient que très-imparfailement la présence du principe fébrifuge. 1 : El importoit donc de substituer à ces moyens presqu'iliusoires d’autres moyens, non- seulement calculables, mais encore invariables. Les réactifs chimiques étoient les seuls qui pussent remplir ce but. Le C. Seguin a en conséquence commencé par isoler les propriétés respectives de toutes les substan-es médicinales, et 1l a recherché l'action qu'elles exerçoient sur toutes les autres substances chimiques. ; Ces recherches l'ont conduit à déméler, dans le principe fébrifuge du quinquina , des caractères très-tranchans, qui le rangent dans une classe toute particulière. Voici ces caractères. Il précipite la dissolution de tan , et ne précipite pasles dissolutions de gélatine et de sulfate de fer. Quand le quinquina n’a point tous ces caractères, c’est une preuve qu'il est mélangé, ou qu'il ne content pas de principe fébnifuge. L'auteur a soumis à ce genre danalyee toutes les espèces connues de quinquina prises chez la totalité des apothicuires et des drogsuistes de Paris et de Versailles, et il a constamment obtenu les mêmes résultats. | Ces recherches ont malheureusement prouvé qu'il n'existoit dans le commerce qu'une quantité infiniment foible de bon quinquina non mélangé; la grande majorité est ou privée de principe fébrifuge ou mélangé, ou d'une quabté très-inférieure, quoique ne contenant pas de mélange. ) ‘Ces résultats sont d'autant plus importans, que les quinquinas m’agissent dans les fièvres qu'à raison de la plus où inoins grande quantité de principe fébrifuge qu'ils contiernent, el que les quinquinas qui ne contiennent pas de ce principe, de méme que toutes Les substances qu'on peut y mêler , sont plus ou moins nuisibles à notre système. Les travaux du ©. Seguin sur le principe fébnfuge du quinquina, lui ayant prouvé que la plupart des quinquines du commerce étoient nuisibles ou inachfs, parce qu'ils étoient allérés, mélangés ou privés de principe fébrifuge, 1l a cherché à obtenir un principe fébrifuge toujours identique, plus efhcace, plus assuré dans ses effets, plus assinulable à notre système, el si peu dispendieux , qu'on n'eüt aucun antérét à le falsiher. Pour arriver à ce résultat huportant, l'auteur a recherché quelle est la véritable cause des fièvres et de leurs effets; quelle est la nature du principe fébnifuge du quin- quina, et quelle est son action sur notre systéme. Il a soumis à l’action des réactifs qui sont indiqués pour le principe fébrifuge du quinquina, toutes les subslances chi- miques et médicinales, el s’est assuré si celles de ces substances qui pouvoient contenir du principe fébrifuge ; ne contenoient pas en même tems d’autres substances nuisibles À l'économie animale ; 1l a fallu enfin guérir des fièvres à l’aide de ces remèdes, et confirmer ainsi la théorie par des expériences muluiphiées. - Telle est la marche que le C. Seguin a suivie, Le nouveau principe fébrifuge qu'il propose de substituer au quinquina , parce qu'il réunit tous les avantages de ce dermer et qu'il n'a aucun de ses inconvémiens, est la gélatine dans son état de pureté. RETA ; ; Considérée sousles points de vue médicale, économique et politique, la gélatine pré- 194 sente, dans son application à la guérison des fièvres, de beaucoup plus grands avan- tages que le quinquina. Elle ne cause aucune irritation ; procure un sommeil pausible et une douce transpiration ; tient le ventre libre, sans coliques ni maux de cœur; n'a aucune savèur désagréable; rétablit les forces, et est digérée par les estomacs méme les plus foibles, qui rejelteroient le quinquina aussitôt qu'il leur seroit administré. . Le quinquina, au contraire, irrite le système, altère le sommeil, a une saveur désa- gréable , donne souvent des obstructions et est très-indigeste. - Quant à l'économie, il existe encore une grande différence entre le quinquina et Ja gélatine : le prix de ce dernier remède, comparé à celui du quinquina, est au plus dans le rapport de un à trente-deux. ; : Enfin, la gélatine est indigène, tandis que le quinquina ne l'est point ; le commerce de cette dernière substance nous force à exporter une masse très-considérable de numé- raire que nous pourrons conserver en adoptant l'usage de la gélatine. Il a joint à çe mémoire le narré de treute-sept cures qu'il a faites avec de la gélatine, en présence de médecins recommandables, et1l a demandé la nomination de commis saires chargés de répéter ces expériences et de faire un rapport. Ees commissaires nommés, sont : les CC, Portal, Dessessarts, Hallé, Fourcroy, Ber- tholle et Deyeux. ù Les expériences qu'ils ont entreprises se font à l'école de médecine, dans une salle destinée exclusivement à ces recherches. Déjà un assez grand nombre de malades a été guéri, et les commissaires doivent très-incessamment présenter un premier rapport sur ces guérisons. Extrait d'une notice du C. THENARD, sur l’acétite de plomb. Un fabricant d’acétite de plomb avoit été forcé de suspendre ses travaux, ne pouvant lus parvenir à faire crystaliiser ce sel en aiguilles, mais l’obtenant toujours en lames: TY: LA ] 2 ce qui le faisoit réjelter du commerce. Le C. Thenard chercha la cause de Ce phénomène, etil ne tarda pas à s'appercevoir qu'elle étoit due à la proportion constituante des prin- cipes de ce sel. Il parvint à en former un absolument semblable, en faisant bouillir dans l'eau 100 parties d’acétite de plomb du commerce avec 150 parües de litharge bien desséchée, et privée d'acide carbonique par le feu. L'analyse lui a confirmé l'existence de deux espèces d’acétite de plomb; l'une , connue depuis long-tems, est formée d'oxide de plomb 0,58; d'acide acéteux 0,26, et d'eau 0,16. L'autre, qui jusqu'à présent a échappé aux recherches des chimistes, contient : oxide de plomb 0,78 ; acide acéteux ee eau 0,02. à e premier de ces sels est avec excès d'acide, a une saveur fortément sucrée, crys- tallise en prismes aiguillés qui paroissent êlre à six pans et terminés par des-pyramides héxaëdres ; il n’éprouve rien à l'air, est très-soluble dans l’eau, et forme avec celle-ci une dissolution qui précipite foiblement par l'acide carbonique. L'autre, äu contraire, est neutre, a une saveur sucrée moins prononcée, affeete la pue Jamelleuse , se dissout dans le vinaigre, et par l'évaporation offre alors la forme d’aiguilles, seffleurit légè- rement à l'air, est bien moins soluble dans l'eau, mais forme avec elle une dissolution qui est abondamment précipitée par l'acide carbonique. Ce précipité est très- blanc, forme pâte avec l'huile ; et en exirayant l'acide carbonique de la craie par le feu, il seroit peut-être possible de préparer un beau blanc de plomb par ce moyen. On sentira, sans pee, l'importance de la découverte de ce nouvean sel. Non-seu- lement elle nous fait connoître un corps nouveau tres-intéressant pour les sciences, en ce qu'il nous donne une nouvelle preuve que les proportions des principes qui consti- tuent les sels, peuvent être très-variables ; ais elle intéresse encore la médecine qui fait journellement usage des sels de plomb, et qui peut en avoir besoin d'un qui con- tienne uhe grande proporhion d'oxide!; elle intéresse en général les arts, auxquels elle donne un nouveau moyen d'obtenir un beau blanc de plomb; et en particulier l'art de fabriquer l'acétite de plomb, qu'elle éclaire sur ses procédés et sur ses produits, : CE Soc. PHILOM. Soc, rHILOM. 195 PATHOLOGIE. Extrait d'un mémoire sur une atrophie des testicules, observée en Egypte par le C. LARREY, chirurvien en chef de l'armée. Plusieurs soldats de l'armée d'Egypte, au retour des campagnes de l'an sept, se plu “gnivent de la disparition presque iotale des testicules, sans nulle cause de maladie: vénérienne. Le C, Liurey surpris de ce phénomène, dont il n’avoit pus vu d'exemple, fit des recherches pour reconnoître la cäuse et la marche de cette singulière maladie; il observa les symptômes suivans. ( Le plus ordinairement l'un des deux testicules perdoit de sa sensibilité, samollissoit, dinuuuoit de volume d'une manière graduée, el paroissoit se dessécher. E Le inalzde ne sappercevoit de cette destruction, qui s'opéroit insensiblement, que lorsque le testicule , réduit à un très-petil volume, se trouvoit rapproché de l'anneau, sous la forine et la grosseur d'un haricot; alors 1l étoit indolent et d'une consistance assez dure : le cordon spermatique aminci participoit à l'atrophie. Quand les deux t'sticules étorent atrophiés, le inalade restoit privé des facullés gé- nérairices; et al en étoil averti par l'absence des des:rs, des sensations amoureuses, €t par la laxité des parties géniales. En effet, tous Lés individus qui ont éprouvé cet accident, n'ont eu depuis lors aucun desir de l'acte vénérien, et celle perte inilue sur tout le systéme qui saffoibhi. Les extrémités inférieures maigrissent et chancèlent dans la progression; le visage se décolore, la barbe séclaircit, l'estomac perd son énergie, les digestions sont pénibles et laborieuses, etles facultés intellectuelles dérangées. Plusieurs militaires, par suite de ces infirmités, ont été mis dans le corps des invalides. 4 Le C. L:urey attribue prncempailement cette maiadie aux fortes chaleurs du climat égyplien qui, en ramolhssant le tissu du testicule, Font disposé à la dissolution. Les partes les plus fluides de cet organe sont, selon lui, entrinées au dehors par la trans- piration ; une autre portion est absorbée par le système lymphatique, et rapportée dans je toxrent de la circulation. Le parenchyme des vaisseaux qui résisient à ces premiers ellets, safaise et se se rétructe ; les tubes s'oblitèrent et se desséchent ; la masse totale du testicute perd plus ou moins de son volume, et satrophie. A cette principale cause peuvent se joindre les fatigues de la guerre et les privations ; mais sur-tout l'usage de leau-de-vie de dattes, dans laquelle, pour en augmenter la force et la rendre plus agréable au goût, les habilans du pays font entrer Les fruits de plu- sieurs solanées, telles que le pseudo- capsicum, le capsicum vulgare | qui sont des espèces de punent. Peut-être aussi, ajoute le C. Larrey, l'expérience ou la tradition ont-elles appris à : ces habitans, que ces substances modifoient la sensibilité nerveute qui se développe plus facilement dans les climats chauds, et se trouve par conséquent susceptible dune plus grande mobilité, L'auteur du mémoire a remarqué, ainsi que la annoncé M. Reimarus, que le suc de bella-dona paralyse à l'instant même l'organe de la vue. Il s'est convamcu de ce fait par pluseurs exemples : il croit donc qu'il laut être rès-circonspect, dans les climats chauds, sur l'emploi des solanées, Lorsque l'atropuie dés testicules est complète, l'art n’offre contre elle aucune ressource ; mais si elle d'éloit que commencanle, on en préviendroit les suites fâcheuses à l'aide de quelques bains froids, de frictions sèches sur l'habitude du corps, de lurtication sur ie fesses, de remèdes rafraichissans el -stomachiques, et de bons alimens. On pourroit se garanhr dé cet accident en évitant l'usage des liqueurs spiritueuses, surtout de leau-de-vie de dattes Fute par les Heyptens; et sous ce rapport la confec- üon de celte liqueur, exigeroil une surveillance particuhère, dans la supposiüon qu'on fût encore dans le cas d'en user. Al faudroit aussi avoir le soin de porter un suspensoir asez serré, faire de fréquentes lotions d'eau fraiche et de vinaigre sur toute l'habitude du corps, et s'absicuir du commerce immodéré des femmes. CD; Bull. des Se. Tom. PL. XIV. N°7 Flchidna 7 yotrix Maleuvr'e à c Bull, des Je Tom TT. PI XV. N° Jelosa . Echidna JS = = = Maleuvre de. pl de cn RER 6 mm Er ” 5 $ Maleuvre de: Op nm À a fr ak din Dalton à von dansante Mg 1.2 meme a # | ann haie et Re ë É a # # LUE Ê a K BULLETIN DES SCIENCES, 133 PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Fructidor, an 11 de la République. PHYSIOLOGIE. Sur le Pennatula Cynomorium ( Alcyonium epipetrum. Gmelin ), et sur les coraux en général, par le €. Ouvier. Il est assez difficile de déterminer les rapports que peuvent avoir ensemble les po- lypes des coraux ordinaires, parce que ces coraux n'ayant point de locomotion, on ne peut juger sil y a en eux umité de volonté, et si chaque corail est un seul animal composé, où si c'est une ruche habitée par autant d'animaux que de polypes; de plus, écorce charnne qui les revêt est si mince et leurs polypes sont si petits, qu'il est. dif- ficile d'appercevoir les connexions physiques qui existent entre eux, et de s'assurer s'ils sont réunis aub'ement que par la substance pierreuse qui leur sert de base. Le premier de ces inconvéniens n’a point lieu dans les Pennatules ; elles nagent librement dans les eaux de la mer, et l'on voit non-seuleinent que tous Les polypes d'une méme Pennatule contri- buent avec un concert admirable à &ette natation par leurs mouveinens particuliers, mais encore que l'écorce charnue qui revêt la üige et les branches, se dilate et se contracte au gré de la même voleaté qui régit ces nombreux polypes Le second inconvémient, c'est-à- direl'obscurité de siructure qui a encore lieu dausles Pennatules ordinaires, cesse tout-à-fait dansle Gynomorium dont l'auteur a fait depuislong-tems un genre, sous le nome Vérétille. Sa tige est simple et sans branches, fort épaisse, n'ayant qu'une très-petite verge pier- reuse dans une parte de son axe, composée du reste d’une chair transparente, sem- blable à la pulpe de certains fruits, revêtue d'une peau fine et de couleur aurore, Ces polypes sont longs de plus d’un centimètre, de forme tubuleuse ; leur bouche est entourée de huit bras coniques dentelés en scie, et leur corps est rayé de huit sillons lonsitudinaux. Ces polypes sont parfaitement transparens, et l’on voit au travers de leur corps leur estomac qui est de couleur brune, et duquel pendent cinq petits intestins munces, jaunâtres et ondulés, qui n'arrivent que jusqu'au deux tiers de la longueur du Gorps du polype, mais qui se continuent ensuite en cinq vaisseaux plus minces qu'eux, qui pénètrent dans la substance de la grande tige, Sy réunissent avec les vaisseaux venus des autres polypes, et forment ainsi un réseau général qui porte la nourriture dans tout le corps L'auleur conclut qu'il y a unité de nutrition comune unité de volonté ; que ce que chaque polype mange, tourne au profit de tous, et qu'en un mot le Pennatula Cynomorium n'esl qu'un seul et même ammal à plusieurs bouches et à plusieurs estomacs, mas à un seul et unique réseau nulribif. La structure intérieure des polypes de l'A/cyonium exos est la même que celle des polypes du Cynomorium , ce qui faut que l'auteur étend sa conclusion aux zoophytes bxes, quoiqu'il ait une raison de moins que dans les Pennatules, celle du mouvement, pour juger de leur unité. G V. N, VI. 7e. Année. Tome IX. Avec une Planche XVII. | F N°. 78. Soc. PHILOW. Soc. PHILOM. 104 \ MECANIQUE: Sur le pont qui se construit à Paris entre le Louvre et les Quatre- : Nations , et sur les expériences j'aites pour en constater la solidité. Le pont du Louvre sera le premier en France dont on ait formé les arches avec du fer, ou plutôt avec de la fonte. C'est même le premier pont qu'on ait cxécuté en Europe, d'après le système adopté dans sa construction , et ce systême a l'avantage d'économiser singulièrement la fonte, en comparaison de la méthode dont on fait usage en Anpgle- terre pour les ponts en fer. En effet, dans celui de Coalbrookdale, sur la Saverne, construit il y a environ vingt-quatre ans, et qui est d'une seule arche de 32 mèlres et demi ( r00 pieds d'ouverture) et 7 mètres 4 cent. ( 25 pieds) de largeur entre les balcons, le poids de la fonte qu'on y a employé s'élève à 37,000 myriagrammes ( 757,000 livres), tandis que le poids de la fonte pour les neuf arches du pont du Louvre, ne montera pas à 29,349 myriagrammes ( 600,000 liy. ), tandis que là longueur entre les culées est de 167 mètres ( 516 pieds), et sa largeur entre les balcons de 10 mètres ( 30 pieds). Il est vrai que le pont qui existe en Angleterre sert au passage des voitures, au lieu que celui du Louvre n’est destiné qu'aux gens de pied ; mais on est assuré par les expé- riences qui ont été failes, qu'en augmentant, ou le nombre des fermes, ou les dimen- sions des pièces qui le composent, 1l auroit été loin d'exiger autant de fonte, quoiqu'il soit anq fois aussi long que le pont de Coalbrookdale, et plus large dans le rapport de 100 à 74. Le pont du Louvre ( voyez fig. 1,2 et 3, pl XVII ) est composé de neuf arches : chaque arche est formée de cinq fermes (1). Dans chaque ferme il y a deux montants ff, f! f! implantés dans des coussinets en fonte et scellés dans les piles; un grand arc gg, g' g! en deux pièces qui se joignent au nukeu; deux petits arcs À 4, h! h! ; deux contrefiches z, 2!, et huit supports /, /'. Les cinq fermes sont assemblées par des entretoises en &, b, ce, d, c!, b!, a!, et d'autres entre celles-ci, et les montants 4, m, #, 0,p, sont liés entreux par l'entretoise gr, et les arc-boutants 5, £, u, x. Les pièces de fonte dont ce pont est formé, sont coulées près de Touroude, dépar- tement de l'Orne C'est dans le haut fourneau. et dans une des cours du bâtiment des Quaire-Nations , que le C. Dillon , chargé de la construction de ce pont, a fait les expériences dont on va rendre compte. $ AE 1 e Une ferme du pont, prise au hasard, avoit été établie sur une charpente liée telle- DRE jo > ! 2 ment dans ses pee qu'elle ne put s'allonger sensiblement, On y avoit adapté des coussinets pareils à ceux scellés sur les piles, des montants formant fourchette ou cou lisse à la partie supérieure pour empêcher la ferme de dévier de son à-plomb pendant P SE Ë sel ARE 5 la charge, comme aussi de la retenir au cas qu’elle vint à casser; et septcaisses en chat- 01 < B ï Al : S L pente, suspendues aux mêmes points où chaque ferme éprouvera la pression d’une partie du plancher et des personnes qui passeront sur le pont (2). Ces caisses ont été remplies à-la-fois, jusqu'à ce qu'elles continssent le double du poids. que chaque ferme doit porter dans la supposition d’un concours extraordinaire de per- sonnes sur le pont; et pendant celte opération, on a pris note des chaugemens de figure du grand arc gg! :il a successivement baissé à la clef ou sommet d; et remonté vers les reins à, à, comme l'auroit fait tout autre corps doué d'une foible élasticité, etil est revenu de même à sa première position, à mesure qu'on a diminué la charge. : (r) Lorsqu'un pont est construit en charpente ou en fer, la partie supérieure est formée d’un plancher, soit qu'il y ait où non un pavé au-dessus, lequel est ordinairement établi sur des systèmes semblables en bois ou en fer d’un milieu à l’autre des culées et des piles, er liées cntweux par des entreroises. Ces systèmes s’appèlent des fermes ; une ferme est donc la réunion des pièces qui se trouvent dansilé même plan vertical ;! entre deux culees, si le pont est formé d’une seule arche; ou bien entre une culéc, et une pile, où entre deux piles, sil y a plusieurs arches. ; | (2) Cer appareil se crouve indiqué par des lignes voncruées dans la figure 2. LA 155 “Ces expériences prouvent done, 1°. que le système adopté a le degré de solidité. - plus que nécessaire à sa destination, puisque les fermes mises 'en expérience, ont résisté à un poids double de celui qu'elles doivent porter, quoique privées de l'accrois- sement de résistance qu'elles acquerront parle plancher d’après la manière avec laquelle il sera lié avec elles; 2°. que la fonte, assez douce pour permettre de la buriner et de la percer à froid, afin d'obtenir un! assemblage régulier et sohde, a néanmoins assez de tenacité pour ne pas changer sensiblement-de figure, dénaturer la pureté des formes, et occasionner quelques inconvéniens. J. D. CHIMIE, : Extrait d’un mémoire intitulé : Recherches sur la nature d’une subs- tancé métallique vendue depuis peu à Londres comme un nouveau métal, sous le nom de Palladium, par M. R. CHENEVIX, membre de la Société royale de Londres ; traduit par M. 'TONNELLIER. # Nous avons parlé dans le no. 74 de ce journal, de l’alliage de platine et de mercure, vendu à Londres sous le nom de palladium, et de ses singulières propriétés (1). M. Che- mevix vient d'exposer dans un mémoire les expériences qu'il a faites pour connoitre la nature de cet alliage. Le palladium se vendoit sous la forme de petites lames minces, dont la pesanteur spécifique varioit de 10,972 à 11,482. | ! Dans l'appareil de Volta, il se comporta comme l'or etle platine, c’est-à-dire qu'il ne s'oxida point. En le chauffant dans un creuset découvert, il ne s’oxida point, etne se fondit qu'à un feu assez violent. Le bouton obtenu avoit une pesanteur spécifique plus considérable que le palladium employé : elle avoit passé de 10,972 à 11,871; mais le poids absolu avoit un peu diminué. Sa dureté étoit plus grande que celle du fer travaillé ; par la lime il acquit la couleur et le brillant du platine. Il étoit très-mnalléable ; sa cassure étoit fibreuse, à stries divergentes; la surface du bouton étoit cnstallisée. Par son umion avec le soufre, 1! devint plus blanc et plus cassant. Chauffé avec du charbon, il n’augmenta pas de poids. Chauffé séparément par parties égales avec l'or, le plaune, l'argent, lecuivre, leplomb, Jétain , le bismuth, le fer et l’arsenic, le palladium donna des alliages plus ou moins fusibles, d'une dureté différente, d'une fragilité plus ou moins grande, et dont les pe- santeurs alloient de 15,141 à 8,175. Le palladium soumis à l’action de la potasse en fusion, pendant une demi-heure, perdit son éclat et finit par se fondre. La soude ne parut pas avoir d'action sensible. ! î LE L'ammoniaque mise en digestion pendant quelques jours sur le palladium , prit avec £ contact de l'air une teinte bleuâtre, et retint une petite portion du métal en disso- uuon. Les acides attaquent plus ou moins facilement ce métal, selon qu’il a moins ou plus de pesanteur spécifique. , Les acides sulfurique, nitrique et muriatique attaquent le palladium, et se colorent en rouge, L’acide mtro-muriatique le dissout avec facilité, et se colore de même. . Lesaikalis et les terres précipitent le palladium de toutes ses dissolutions par les acides : la plupart de ces précipités sont d'une belle couleur orangée. Ils sont en partie redissouts par de l’alkali. La liqueur qui surnage le précipité formé par l'ammoniaque, est quelque- ()'ERRATUM du N°. 74. — Pag. 108, lig. 8. Ni par le muriate d'ammoniaque de sulfate ; mertez : Ni par k muriate d'ammoniaque, mais par le sulfate vert de fer, erc. Su Le F F 2 Soc. PHILOM. 13 6 - fois d’une belle cordeur. bleue-verdâtre. Tes sulfates les nitrates et muriates de potasse ou d'ammoniaque produisent un précipité orangé dans les sels du palladium, comme dans ceux de platine, lorsque la dissolution n'est pas trop délayée.,Les précipités obtenus du nitrate de palladium sont en général d'uñe couleur orangée très-chargée.! Tous les métaux, excepté l'or, le platine et l'argent, opèrentides précipités très-abondans dans ses dissolutions. Le muriate récent, d'étam produit un précipuié de couleur orangée, sombre, tirant sur le brun, dansiles sels neutres de palladium : c'est'un réactifextrémement - sensible. Le sulfate de fer le prétipue à l'état métallique, et.le précipité est. à-peu-près égal au poids du palladium employé. Le prussiate de potasse donne un précipité couleur d'obve, et l'eau saturée de gaz Éd Es sulfuré-en donne un de couleur brune foncée, Les acides fluorique, arsenique, phôsphorique, oxalique, tartareux, citrique et quelques autres acides, ainsi que les sels qui en sont composés, précipitent cette. substance .de quelques-unes de ses dissolülions. ©") : - M. Chenevix a tenté vainement de connoïtre par l'analyse la nature des parties cons- tütuan du paliadium. ñ Nous n’enirerons pas dans le détail des raisonnemens qui ont conduit l'auteur au résultat siigulier auquel 1l est parvenu ; nous nous contenterons de rapporter les expériences qut pos que le palladium w’est qu'un alliage de platine et de mercure : au reste, L. Chenevix prévient qu'elles wont pas toujours eu 1m succès umiforme. j ï En versant une petite quantité de dissoluion de sulfate de fer dans une dissolution de platine ; et une autre portion dans une dissolution de mercure, il m'obtint point de pré- cipilé; mais en mélangeant ensemble les deux liqueurs, il eut sur-le-champ un précipité absolument semblable à celui que fournit le palladium. Ce précipité métallique recueil et fondu, avoit l'apparence et toutes les propnétés du palladium. À Après avoir saturé une dissolution de 100 grains de platine avec plus de 200 grains d'oxide rouge de mercure, 1l versa cette dissolution dans un matras à long col, avec une dissolution fraîchement préparée de sulfate de fer ; il fit chauffer, et au bout d’une denii-heure il vit se former un précipité métallique abondant, qui étoit composé de 92 grains de platine, et de 184 de mercure, à en jugér par les proportions de ces métaux ui restoient dans la liqueur. Chauffé au rouge, Le précipité fut réduit à 151; fondu, il fut réduit à 135 : sur ces 135 1l n’y avoit que 92 de platine. Par conséquent, le bouton métallique étoit composé de deux parties de platine et d'une de mercure, à-peu-près : la pesanteur spécifique étoit de 11,2 Il ressembloit parfaitement au palladium. Une dissolution É platine et de mercure ayant été précipitée par le gaz hydrogène sulfuré, le dépôt fut réduit, et donna du palladium. Getle expérience n a réussi qu'une seule fois. - Le prussiate de mercure versé dans une dissolution de platine, donna un léger pré- cipité qu, par la fonte, a donné une seule fois du palladium. { Dans un grand nombre d'expériences, M. Chenevix ne put opérer d'umion entre le mercure et le platine; ou bien il eut des boutons métalliques dont la pesanteur spécifique et les autres propriétés étoieni intermédiaires entre celles du platine et celles du palladium. I! en conclut que fe platine se combine au mercure en différentes proportions , etque Yon doit indiquer ses combinaisons par le mot alliage, et bannir entièrement le mot palladium, 11 observe que dans ses expériences il n'y a jamais eu de combinaison entre le platine etle mercure, lorsque ces deux métaux n'étoient pas restés long-tems en contact. M. Chenevix fit ensuite plusieurs expériences pour séparer les principes conslituans de lalliage appelé pallidium ; mais elles n'eurent aucun succès. Il eut toujours l'attention de soumettre aux mênires essais le palladium qu'il avoit acheté, et célui qu'il avoit formé : tous les deux lui présentèrent toujours les mêmes phénomènes. Voici quelques-unes des expérieutes auxquelles fut soumis ce singulier alliage. Du mercure yersé dans dne dissolution de palladium le précipita en entier. i De différens échantillons de palladium soumis à une forte chaleur, la plupart n'éprou- vèreut aucun changement; quelques-uns éprouvèrenlun léger déchet, et leur pesanteur spécifique augmenta, : j # 197 Du palladium brûlé dans le gaz oxigène, donna une fumée blanche , qui étoit du palladium., Le même effet fut produit dans la combustion du palladium, par une forte batterie galvanique. DU L'auteur passe ensuite à des considérations sur les propriétés singulières de l’alliage qui fait le sujet du mémoïre, et il répond aux objections qu'on peut lui faire sur la certi- tude de ses résultats, objections tirées de la densité de cet alhage, moindre que celle du moins lourd des deux mélaux qui le composent ; la seconde, de la fixité d'un métal aussi volatil que le mercure. Relativement à la densité, 1l observe que dans le mémoire de M, Haïchett, on trouve un grand nombre d'exemples d’alliages d’une densité plus grande ou moindre que la moyenne indiquée par le calcul. « Le principe de la différence entre la gravité spécifique » vraie, et ee dite moyenne que donne le calcul, étant admis, qui oseroit, dit:l, » mettre des bornes aux opérations de la nature, et marquer le point ou le principe cesse » d’être applicable » ? k : Il remarque encore que l’eau en vapeur est moitié plus pesante spécifiquement que les gaz qui la composent. | Hub ; La fixité du mercure dans le palladium ne lui paroît pas plus difficile à concevoir que celle du soufre , de l’arsenic ou de l’antimoine dans les mines qui contiennent ces coïps combustibles , lorsqu'elles ont été exposées à un coup de feu brusque qui les a nuses sur- le-champ en fusion. Il rapporte que M. Hatchett a opéré une combinaison d'or et d’'ar- senic, d'où il n'a jamais pu retirer l’arsenic par la chaleur, Enfin, il ajoute l'exemple de Jalliage du platine et de l'arsenic, dont l'union n’est pas détruite par la chaleur fon- dante. Après d'autres considérations du même genre, l'auteur rapporte les expériences qu'il a faites, et qui prouvent l'afinité des métaux les uns pour les autres. À Le Une bee de 100 grains d'argent est précipitée par une dissolution de muriate de platine. Le précipité, bien lavé et séché ; avoit uue couleur jaune de paille ; réduit à l'aide du charbon, il a donné un bouton métallique pesant 121 grains Cet alhage est attaquable par l'acide nitrique. L'auteur attribue la présence du platine dans le précipité, à l'attraction de l'argent pour ce métal. k ; : 1200 grains de mercure précipitèrent, à l’aide d'une dissolution de sufate de fer, 100 grains d'argent dissouts dans l'acide nitrique. Le précipité pesoit 059 grains : c'étoit un amalgame parfait dont le feu sépara le mercure. 5h La même expérience faite avec 100 grains d'or, donna un précipité de couleur bleue, dont la chaleur sépa.a le mercure. ‘ J 6 Le muriate d'étan récent précipite en pourpre la dissolution d'or; il exalte la couleur de celle de platine; il réduit le mercure de ses dissolutions. Dans la dissolunon de cuivre, ce métal passe à l'état d’oxide jaune; à 5 pour cent d'oxigène, il fait passer l'acide arsc— nique à l’élat d'oxide blanc. Îl n'y a aucune réduction avec l'argent, le plomb et l'an- timoine. Le sulfate de fer ne réduit que l'or et l'argent. us Le muriate d'étain versé dans une dissolution d'or et de mercure, les précipite en- semble à l'état métallique : il ny a pas la moindre trace de pourpre. Les dissolutions d'oreld'antimoine, d'or et d'acide arsenique , le comportent de la mêmé man:ère; celles d’or et de cuivre, d’or et de plomb, donnent des résuitals semblables à ceux que donne chaque métal séparé. i DA Avec une dissolution de platine et d'acide arsenique, le muriate d’étain ne donne aucun note mais la couleur est plu relevée que si le platine étoit seul dans la dissolution, . Le même réactif donne au bout de quelque tems un précipité dans la dissolution de platine et d'antimoine. Le platine et le cuivre, ainsi que le platine et le plomb, éprouvent les mêmes effets que s'ils étoient dissouts séparément: Dans les dissolutions de platine et d'argent, ces deux mélaux sont précipités ensemble pür le sulfate de fer. | Le mercure et le cuivre, le mercure et le plomb, ainsi que le mercure et l'arsenic, sonl précipités à l'élat métallique par le muriate d'étain. ÊNSTITUT NAT. 158 L'auteut rapporte ensuite quelques expériences sur le platine , que son travail lui à donné occasion de faire. ; cs Une dissolution de platine purifié (réduit par une douce chaleur du muriate triple ammoniacal) a été précipitée par la chaux : une grande partie du platine est restée dans : la liqueur, malgré l'excès de terre. Le précipité lavé a été dissout dans l'acide nitrique; Ja liqueur a été évaporée à siccité : le résultat étoit un sous-nitrate de platine. La masse exposée dans un creuset, à une chaleur capable de séparer tout l'acide, l’oxide est resté pur; chauffé ensuite plus fortement, le platine a pris le brillant métallique. Le poids des’produits a donné pour les proportions des parties constituantes de l'oxide de platine: < 7 A dr UE CHR (Chatenet Es oo ol air 100 Le sous-nitrate est composé : Oxide délplabne 0024) 60 Acide nitrique eteau . . +, Tr Mais dans la réduction, cet oxide de platine devient d'une couleur verte, et reste dans cet état pendant quelque tems. Le mitrate de platine devient quelquefois d'un vert päle sur les bords, quand on évapore à siccité; et l'ammoniac prend une couleur verte quand elle précipite loxide de platine : c'est donc un second oxide de platine. Il contient 7 pour cent d’oxigène. ne certaine quantité de platine ayant été dissoute dans l'acide nitro-muriatique, l'ex- cédent d'acide mitrique a été chassé par l'acide muriatique et la liqueur évaporée à siccité, Cette expérience, dit l'auteur, n'a fait connoitre que le muriate insoluble de platine, étoit composé ainsi qu'il suit : : Cxide jaune de platine. . . , 7o Acide murialique et eau . . . 5o L'acide muriatique a ensuite été chassé par l'acide sulfurique. Il résulte de cette ex- périence, que le sulfate de platine est composé de : Oxide/delplatine Ou NN 025 - ACIER PE LEE Si Von met dans le prussiate de mercure, du sulfate, du muriate ou du nitrale de platine, il se forme sur-le-champ un précipité de couleur orangée ; et dans quelques cas, une dissolution mixte de platine et de mercure donne un précipité semblable par lacide prussique seul, : - { : Le platine est précipité par l'hydrogène sulfuré. $ $ Voici l'ordre des afinités du platine pour lesacides, donné par M. Chenevix : sulfurique, oxalique, muriatique, phosphorique, {luorique, arsenic, tartarique, citrique, bensoïque, mirique, acélique et boracique, s ; | M. Chenevix termine son mémoire par des considérations sur la nécessité de faire des recherches étendues sur les substances que l'on croit différentes. Cette partie de son travail n'est pas susceplble d'extrait, et elle allongeroit beaucoup la longueur de cette note. H, V. CD, ÉCONOMIE. À Mémoire sur la culture du Rocouyer, et la préparation du Rocou, par le C. LEBLOND. La matière colorante, connue sous le nom de Rocou, est produite par un arbre ori- ginaire de l'Amérique Méridionale, et nommé par les botamsles, Bixa orellana. Cet Te 4 ef £ 199 arbre touche de près à la famille des tilleuls: il s'élève dans les bonnes terres, à la hauteur de 5 ou 6 mètres, et ses branches forment une crconférence de 3 à 4 mètres de rayon. Il fleurit à l'âge de 16 mois; à ses fleurs qui sont disposées sur un pédoncule commun, succèdent des capsules hérissées de pointes molles, et dont les graines sont entourées d'une pulpe orangée qu'on emploie dans la teinture. Le Rocouyer est, comme on sait, cultivé dans la Guyane française; on le multiplie par des semis ou des plans repiqués :les premiers durent plus long-tems; les seconds produisent plutôt et vivent encore 7 à 8 ans. On les plante sur des lignes parallèles, à une distance qui varie de 4 à 7 mètres, selon le ère auquel on présume que l'arbre atteindra dans le terrein qu'on lui destine, Les Rocouyers exigent dessoins soutenus : dans leurs jeunesse, leurs racines délicates demandent à être chaussées avec de la terre; les herbes vertes entassées à leurs pieds, les font souvent érir par leur fermentation; on a coulume d’abattre les premières fleurs, pour qu'une fécondité prématurée n’épuise pas l'arbre ; on sarcle la terre au hoyau, et on évite avec soin de toucher aux racines; lorsque les pluies ont élé abondantes, on se contente de couper l'herbe avec un instrument en forme de sabre, appellé manchette, ce qui mé- nage les racines et accélère le travail. Cet instrument pourroit être utilement remplacé par la faulx. < Le Rocouyer ne craint ni les chaleurs, ni les pluies; il préfère les lieux bas et hu- mides; les chenilles ne l'aitaquent point, mais il est fort sujet au guy (on donne ce noin à la Guyane, à une espèce de loranthus); on doit le débarrasser avec soin de celte plante parasite qui l'empêche de portier autant de fruits qu'à l'ordinaire. On reconnoit que le Rocou est bon à récolter, lorsqu'en pressant les capsules entre les doigts elles souvrent avec explosion; la récolte se fait à la main ; les nègres placent les capsules dans des barils qui, élant comblés, en contiennent environ 16 kilograinimes, Le produit des Rocouyers varie suivant l'âge, la saison et le terrein. À 18 mois, dans les bonnes terres, on récolte 700 à 1000 kilogrammes dans 200 mètres quarrés; à l’âge de trois ans, le produit est plus considérable encore ; à 5 ans il commence à diminuer, el à 10 ans 1l paie à peine Îles frais de culture. Pour séparer la graine, on ouvre la cap- sule avec le pouce et l'index , et l'on saisit la membrane à laquelle les semences sont at- tachées. Ce travail est confié d'ordinaire aux mains plus délicates des femmes et des enfans : les nègres d'Afrique y emploient une espèce de spatule. Apres la récolie, on s'occupe à extraire la partie colorante. Sous un angar soutenu par des fourches enfoncées en terre, couvert de feuillages, et ouvert à tous vents, sont placés des canofs , espèces de cuves creusées dans des troncs d'arbres où l'on pile la graine du Rocou : la première cuve est appellée pile ; la seconde, rempoire ; la Woisième , décharge ; la quatrième, canot à caler le Rocou : ces noms indiquent leurs divers usages. Chaque pilage dure une demi-heure : un noir pile environ 30 kilogrammes par jour. Ce travail se fait si mal, que plusieurs de ces graines germnent encore quand on les a jetées comme inuliles : on a essayé de le remplacer par des machines qui ont été abandonnées Sans raisons suffisantes. Lorsque la graine est pilée dans la première cuve, on la porte ‘dans la trempoire, on la dda e dans une quantité d’eau suffisante pour la couvrir en- tièrement, et dans laquelle on À done quelques mois, jusqu’à ce qu'on la presse. On exprime celte matière dans des tamis qui sont placés au-dessus de la trempoire, pour que Jeau qui ent la couleur en dissolution puisse y retomber; de là on porte les graines dans la cuve de décharge, on les couvre de feuillage et on les y laisse jusqu’à ce qu’elles fermentent; alors on les repasse à la pile, à la trempoire et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'elles ne contiennent plus de couleur. Lorsqu'il ne reste plus de semences dans la trem- poire, on délaie la couleur avec de l'eau; des femmes la passent dans des tamis placés sur ‘je bord du canot à caler, afin d'en séparer les débris des graines. Cette opération se fait mal et lentement. Le Rocou passé reste dans le canot, jusqu'à ce que la couleur se dé- pose, ce qui a lieu ordinairement au bout de 15 jours, et plustard quand le teins est froid ou humide. L'eau de laquelle la coulenr s'est précipitée, est reportée dans la trem- poire pour y délayer d'autres graines’, parce qu'on a observé qu'elle accélère la fermen- ation inieux que de l'eau pure. 440 Quand le Pocou est précipité (ce qu'on retonnoit à la décolération de la liqueur), on le fait bouillir dans des cnaudières, en remuant sans cesse jusqu'à ce qu'il soit réGuié en pâte. Lorsqu'il est refroidi, on l'étend dans des caisses à 20-25 contunèlres d'épais= | seur ; on le fait sécuer à l'abri du solel, qui le noirciroit, Lorsqu'il est assez sec pou qu'en y enfonçant la main on en enlève une masse de 7 kilogrammes environ, alors où le met dans des puuers garnis de feuilles, et on le porte au marché. Ghaque panier pèse environ 94 kilogrammes, Pour enfutaiiler le Rocou, on forme sur des feuilles de balalou, des pains du diamètre à du tonneau; on les presse jusqu à ce que celui-ci soit rempli, et alors 1l doit peser 165 à 175 kilogrammes, et ne pas contemir plus de de feuiles. Mius il se cominet à cette occasion un grand nombre de fraudes ; aussi y avoitl autrefois des commissaires du gouvernement qui vérifioieni la qualité du Rocou : on en prenoit une quantité déterninée qu'on lavoit plusieurs fois, et dont le résidu ne devoit pas excéder la douzième parte, sans quoi le Rocou étoit rejetlé. On éprouve encore sa bonté en froitant sur l'ongle un peu de Rocou : si après avoir élé lavé et sayonné, il ne reste pas une tache rougeñtre qu'on nomme mordant, le Rocou est rebulé. Telle est la manipulation adoptée pour la fabrication du Rocou. L'auteurfaitremarquer M que ce procédé long, pénible et mal sain, donne un produit incertain et de mauvaise qualité, Il propose de laver simplement les graines, jusqu'à ce qu'elles soient entièrement . dépouillées de fa couleur qui est placée seulement à leur surface ; de passer l'eau à travers : des tamis fins, pour séparer les débris des écorces; de précipiter la couleur à l'aide du vinaigre ou du jus de citron ; et de cuire à la manière ordmaire, ou de faire égouter dans des sacs, comme cela se pralique pour lindigo (1). Ce procédé est fondé sur ce que la couleur élant toute entière à lasurface de la grame, il est inutile d'écraser celle- ci et de la faire pourrir, Ïl est avantagéux pour le coion, qui écononuseroit des bras; pour le marchand, qui gagneroit sur les frais de transport ; ét pour le temiurier, qui, étant sûr de la qualité de sa matère colorante, pourroit la doser plus exactement. Si les colons de la Guyane se refusoient à coangser leur procédé, peul-étre seroit-1l avan- tageux d'envoyer en Europe les graines sans préparauon : l'économie qu’on feroit sur la imantpulation équivaudroit, et probablement surpasseroit les frus de transport. Ba consommation annuelle du Rocou s'élève à 250 mile klogrammes ; lorsque la récolte s'élève au-delà de 500, le prix de celle denrée, dont l'usage est borné, baisse tellement que la culture cesse d'en étre avantageuse, DC. Se 0 (x) Les CC. de Jussieu, Desfontaines, Cels et Vauquelin, commissaires de l’Insricut national, ont vérifié la bonté ec la facilité de ce nouveau procédé. Le Rocou qui en résulte est moins mélangé d’impuretés , er consé- quemmenc d'une teinte plus belle ; de sorte qu'une partie de ce Rocou extrait par le simple lavage, à produir le même effer que quatre de Rocou ordinaire: ce fait est constaté par un certificat des CC. Ducurer kls, er Gener, teincuriers à Paris Ils ajoucent encore que ce Rocou es plus facile à employer, qu’il exige mois de dissolyvant , fair moins d’embarras dans les chaudières, ec fournit une couleur plus pure. (More des Rédacteurs, excraite du rapport fair @« l’Insritur narioral,) ! ANNEES: Comme un assez grand nombre d'articles de ce Bulletin ont été copiés dans le Magasin Encyclopédique, la Décade Philosophique, ef dans plusieurs autres journaux, sans que l'origine en soit indiquée , la Société Philomathique se voit obligée d'avertir de nouveau quelle ne prend aucun article dans les. autres journaux. Lorsqu'elle donne des extras d'ouvrages ou de mémoires imprimés , elle a soin de citer exacternené ées Sources. . CS u Ball. des Je. Vom.HL PL XVI N°28: 71 ELEVATION DU NOUVEAU Lovuyre Fu. 2. d | Pull. des J'e. Tom. FL API. IT: 7e: ME) Coupe sur À.B. Maleawvre deulp: 41 BULLETIN DES SCIENCES, PARU Al SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Vendémiaire, an 12 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZIOIO\THIONGHINE Extrait des obsersations du ©. François BERGER , de Genève, sur un ver qui se trouve dans l’intérieur des pepins de la pomme d’api. Cette variété de la pomme (Pyrus malus, Var. P. rubelliana, Lin.) est souvent aitiäquée par une larve qui ne mange point la pulpe ou la partie charnue, mais seu- lement la semence ou le pepin. Il est impossible de sappercevoir, au dehors du fruit, de la vrésence de l'insecte qui le rouge, etinême le pepin ré de la capsule ne paroil point endommagé : seulementil est plus mol. Sil'onenlèveunedes valves, (p/. XVII. fig. 1 A) on trouve à la place deslobes ou cotylé- dons, la petite larve un peu courbée sur elle-même. Son dos est tourné vers la partie con- vexe, et la tête vers la partie la plus élargie, Ce ver ( fig. B°) a deux lignes de longueur environ ; il ne remplit pas toute l'étendue de sa loge : 1l est de couleur blanche. Son corps est formé de treize anneaux , non compris la tête : il est apode, et ne se meut qu'avec peine. L'auteur décrit soigneusement les diverses parties du corps du ver, qu'il a dessinées lui-même ,-et qui se trouvent représentées dans les fig. B et C. : Le C. Berger, en étudiant la métamorphose de ces larves pendant plus de deux mois, les a vu changer en nymphes( fig. D ) Celle qu'il a représentée est une femelle, Presque toutes les nymphes passèrent sous cette forme trente-huit à quarante jours : il entre dans beaucoup de détails sur les particularités de ce changement. , L'insecte que produit cette larve ( Jig. E) est un kyménoptère que Fabricius a décrit sous le nom d’chneumon nigricormis ; espèce qui doit entrer dans le genre chalas, d'après les observations de M. Jurine. è L'auteur de cette observation a trouvé des larves analogues à celle-ci dans l'intérieur des tiges de la centaurea panniculata , coniza squamosa, crepis irens ; mas 1l na pas suivi leurs métamorphoses. Il a soin d'insister sur la présence de plusieurs vers: dans un même fruit; ce fait paroit contraire au sentiment de Réaumur et de Bonnet qui, d'après beaucoup d'observations, pensoient qu'il n'y avoit jamais qu'une seule chenille, ou une seule larve dans un même fruit. N°. 79. Soc. PHILOM. Le C Berger présume que les œufs de. ce petit chalcis sont déposés par la femelle, dans lembrion du fruit, lors même que les petales ne sont point encore tombés. (CAD BOTANIQUE. Mémoire sur le Jalap , par le C. DESFONTAINES. Tout le monde sait que le Jalap est l'un des purgatifs les plus utilement employés en médecine, et qui croit naturellement au Méxique, dans les environs de Xalappa, d'où il a tiré son nom, et d'où , suivant Raynal, l'Europe en tire chaque année 7500 or mais la plante qui fournit cette racine précieuse, a fait l’objet de plusieurs iscussions parmi les naturalistes. Plumier, Tournefort, Geoffroy et Linnœus, dans la première édition de $a matière médicale, avoient cu que c'étoit la belle de nuit N°. VIL 7e. Année. Tome LIL Avec une Planche XVIII. Axx.pu Musée D'Hist. NAT. Soc. PHILOM. T42 des jardins, que gone cette raïson. Tournefoft! nomme alepa et Tinnœustm/rabilrs: jalapa. Ce näluraliste crut ensuite , d'après la texture de l'écorce de la mzrabilis lon- g'flora, que céloit elle qui fournissoit le jalap ; enfin, Bergius ayant vu que la racme de la murabilis dichotoma éioit purgative , et que celle des deux autres espèces ne. l'étoit pas, pensa que le jalap étoit produit par cette plante ; cepexdant, Ray, Houston, Sloe, Miller, avoient affirmé et presque prouvé que le jalap étoit fourni par une plante de la famille des liserons, et Linnœus se rangea lui-même à cette opinion dans le mantssa, où 11 décrivit le convolvulns jalepa. Cette opinion a depuis été vérifiée et adopiée par Bernard de Jussieu, Murray, Thierry de, Menonville et Woodville, et le C. Desfontaines vient de la démonirer jusqu'à l'évidence. Le liseron jalap a été découvert par Michaux père, dans un canton situé au sud de la Floride, Ce voyageur le transporta et le multiplia dans le jardin national de Char- lestown, d’où le G. Bosc en a rapporté des graines au jardin des Plantes. Il y a par faitement prospéré, et la descripuon de cette plante, faïle par le C. Desfontumes, est presque mot à mot semblable à la description inédite que Thierry de Ménonville avoit faite du jalap à la Vera-Crux, en sorte qu'on ne peut élever le moindre doute sur l'identité de ces plantes. La racine du jalap.est fusiforme,, arrondie, laiteuse, divisée dans le bas en quelques radicules inégales ; ell: atteint le poids de 10 kilogrammes, (2a liv.) (r) Ceite racine pousse plusieurs tiges sarmmenteuses, herbacées, parsemées de petits tubercules, chargées de feuilles peuolées, alternes, ovales ou cordiformes , entières ou lobées, ondulées'et velues en-dessous; les fleu:s sont axillaires, solitaires, pédonculées ; la corolle est grande, blanchâtre à l'intérieur, nuancée de lilas ou de violet à l'extérieur ; le stigmate est à deux lobes ; la capsule, est à quatre loges, dont les parois sont extrémement minces; les graines sont noires, couvertes de longues soies roussûtres. Celie espèce devroit êlre rapportée au genre des Ipomæa, à cause de son stisniale bilboé (2); mais le C. Desfontaines , pensant que ce geure sera un jour réuni à celui des liserons, n'a pas cru nécessaire de sortir celte espèce du genre dans lequel on l'a placée. y :D.3C Extrait d'une dissertation sur les Lenticules, par M. J, F. Wozr. Ta propagation des Lenticules, { Lemna T. Lenticula Jus.) a depuis long-tems ex- cité l'attention des naturalistes, à la curiosité desquels ces plantes échappent par leur petitesse et leur station ; on n’a pas tardé à reconnoitre que, dans un grand nombre. de cas, elles sont vivipares, à la manière des polipes. Chaque plante pousse sur le côté une seconde, puis une troisième feuille, et souvent alors la feuille la plus ancienne se détache naturellement des autres, et va former une nouvelle plante ; mais ce mode de propagation, quoique très-fréquent , n'est pas le seul dont les Lenticules soient mu- mes. Micheli a le premier décrit et figuré les fleurs et les fruits de la Lemna minor L. Depuis cette époque, on mavoit point revu ces organes, en sorte que Gæœriner, dans son premier volume, classa les Lentiçcules parmi les plantes sans sexes ; bientôt Ehrhart retrouva Ja fleur de la Lemna gibbæ, ét Gœrinér reconnut son erreur M. Wolf vient enfin de mettre la structure des Lenticules dans le plus grand jour, en découvrant la fructification de quatre espèces de ce genre; loutes ces plantes ont de petites fleurs qui naissent solitaires, sessiles et placées immédiatement sur le bord de la feuille, à l'endroit même où la plante a coutume d'émettre une nouvelle feuille : ces productions vivipares, qui naissent à la place mème, des fleurs, seroient-elles dues à des germes qui, lrouvant une nourriture abondante , se développent sans fécondation ? Les Leuticules ont des fleurs hermaphrodites qui deviennent quelquefois mâles ou en ——_—_—————— —————————— 2 (x) Depuis la publication du mémoire du C. Desfontaines , le C. Michaux fils asrapporté, lau jardin du Muséum, une racine de jalap provenant du jardin de Charlestown , er pesant 23 ‘kilogrammes et demi: ( 47 livres) elle a été mise en terre, er pousse déjà de nombreuses tiges. ( Moce des rédacreurs. ) (2) Le C. Mithaux, dans la lore des Érats-Unis , qui paroît depuis peu de jours, range cctre plante dans le genre Ipomæa ,, er la désigne sous le nom de Zpomæa/macrorhtza : nom ‘qui lui conviendroit enefler ; si elle n’eür éré déjà connue, (Noce des-rédecteurs, ) | 143 femelles, par l'avortement de l'un des sexes ; le calice est d'une seule feuille, arrondi» panne obius; 1l s'ouvre de côté et se dilate obliquement; il n’y a point de corolle ; les étimines sont au nombre de deux, et se développent souvent l’une après l’autre. Les filaumens sont en forme d'alène, tm peu courbés,, plus longs que le calice, chargés d'anthères didymes; l'ovaire est ovoide, le style court, persistant; le shginate oblus ;.Ja capsule, est arrondie ;;un peu comprimée (à «une ou deux loges. Tes graines sont ordinairement, au xombre, de, deux :;elles sont ovales, oblongues, comprimées, convexes et siriées d'un côté (1). D. C. Explication de la figure 2, planche XVTII. Lemna trisulca. a Plante de grandeur naturelle, chargée de corpuscules verdâtres. b Ta méme, vue à une forte loupe. c Un des tubes qui composent ces radicules, vu à la loupe | Lemna minor. d Plantes de grandeur naturelle. e La même, grossie, vue en fleur ef ne montrant encore qu'une seule étamine. g Sa surface inférieure vue au micros- cope pour montrer des globules épars à sa surface, # Ces globules détachés. 4 Le calice avéc une étamime saïllante, et la seconde encore cachée dans l'intérieur. : Fleur hermaphrodite dont on a enlevé le calice. À Anthère émettant le pollen. / Tube de la racine. Lemna gibba. m Plante de grandeur naturelle. # La même, grossie et vue en fleur. p La fleur hermaphrodite, dont le calice est décluré et écarté pour montrer lovaire. o Ovaire fécondé, chargé du stigmate persistant. q Ovaire avorté. r Pericarpe où l'on voit les deux graines par transparence. s Pericarpe coupé à la base pour montrer les deux graines. Ne Lenuna major. t La plante, de grandeur naturelle, 4 La même, vue par dessous, pour montrer ses racines qui parient d'un méme point, Corpuscules adhérens à la surface inférieure. x La même plante vue par. dessous et grossie. y Extrémité de sa radicule grossie. Lemna arhiza.z Plantes de grandeur naturelle. & Les mêmes, grossies. ANATOMIE. Note sur le développement du larynx dans les eunuques, par le C. DuPUuYTREN, chirurgien en second de l'Hétel-Dieuwde Paris. Il existe dans l'économie animale beaucoup d'exemples de linfuedee paroiïssent exercer les uns sur les autres des organes non contigus et souvent même très-éloignés entreux. Un des plus remarquables est la sympathie des testicules sur la voix et sur les organes qui la produisent. On voit le larynx se développer dans les mäles à l'époque du rüt, chez plusieurs animaux ; et la petitesse du larynx, l'étroitesse de la glotte, la voix aigre, coincident avec l'état d'inaction où se trouvent les testicules avant la puberté. Quand cette époque es! arrivée, on voit en même tems les organes secréteurs de la semence se développer, entrer en action; le larynx s'accroitre rapidement, et la voix . prendre ce ton grave: qui fait un des caractères de la virilité. Si les testicules sont em- portés avant celte époque , La source des grands phénomènes qui la caractérisent est tarie, pour ainsi dire : les organes de la voix restent dans un état sensible d'imperfection. _ Le C. Dupuyliren a dernièrement reconnu la justesse de cette observation , en disséquan£ le larynx d'un homme rendu eunuque dès sa plus tendre enfance , car cet organe éloit d'un tiers moins volumineux que celui de plusieurs hommes de même âge et de même stature.j La glotte étoit très-élroite. Tous ces organes ressembloient à ceux d'une femme ou d'un jeune homme avant la puberté. C. D. (1) Nous avons eu occasion de vérifier la plupart de ces caractères sur des fleurs de la Lemna trisulca, que le citoyen Léman a trouvées, ce princems, aux environs de Paris. ( Note de Rédacteurs. ) F a Soc. PHILOuI. INSTITUT NAT. 14% aie | À AG. R LOU L'IURE Rapport sur l'état actuel de la ferme nationale de Rambouillet. f: Le C. Huzard a rendu compte (des diverses améliorations qui ont été opérées dans établissement national de Rambouillet et de la vente des laines/et des bêtes à lame, ni a eu lieu le15 prairial dernier. : 7 Les laines de l’ancienne importation se sont vendues, pour ierme moyen, à 5 fr. 81 centimes, et celles de l'importation Gilbert, à 5 fr. 61 centimes seulement, d'où l'on peut remarquer que celte différence, qui est à l'avantage des animaux de race d'Espagne nés en France sur celle des animaux venus eux-mêmes d'Espagne, et choisis. parmi les plus beaux merinos du pays, est une nouvelle preuve que la laine n'éprouve, aux yeux des acquéreurs mêmes, aucune dégénération dans la naturalisation, et elle est une réponse posiive à ceux qui prétendent encore que cette lame perd de ses qualités après plusieurs générations dans notre climat. > f ee = Le poids moyen de 569 ioisons de l’ancienne importation qui ont été vendues cette année, a été de 4 kilogrammes par toison, non compris celle des ventres ; et chaque bête à laine de ce troupeau a rapporté'en laine 24 fr. 65 centimes. Si l’on compare ce produit avec celui des bêtes beauceronnes, au mulieu desquelles le troupeau de Ram- bouillet est situé, on trouve que chacune de leurs toisons rapporte, au plus, 5 francs, et coûte autant à nourrir que les espagnoles; cependant la race beauceronne peut être complée comme une de nos races les plus productives. { Les CC. Huzard et Tessier ont essayé depuis quelque tems à Rambouillet, de laisser croître la laine pendant plusieurs années de suite sur quelques moutons ; on a tondu cette fois plusieurs brehis dont la laine n'avoil pas été coupée depuis trois ans: le poids commun L ces toisons étoit de 12 kilogrammes, une d’entre elles en pesoit 15 , et le prix de cette laine qui avoit plus de trois décimètres de longueur, a été de 6 francs 68 centimes le kilogramme, d'où il suit que la laine d’une toison étoit aussi longue que celle de trois toisons réunies, et que son produit en argent a élé plus considérable que ne l’auroit été celui de ces trois toisons. Le C. Delarue a fabriqué avec de pareilles laimes de très-beaux casimirs, qui lui ont mérité une médaille à l'exposition des produits de lindustrie nationale. — ü a été vendu, cette année, sorxante-lrois beliers de l'ancienne importation #leunprix moyen a été de 320 fr. ; l'année dernière il étoit de 412 francs. Il a été vendüsquarante-trois brebis du même troupeau : le prix moyen a été de 356 fr. ; il n'éloit que de 236 francs en l'an 10. Cette différence en plus pour les brebis; et en moins pour les beliers, prouve deux choses également avantageuses et remarquables ; x0. c'est que les cultivateurs qui achètent aux ventes de Rambouillet, pour croiser des troupeaux communs , commencent à être suffisamment approvsionnés de beliers ; 20. c'est qu'ils cherchent à propager chez eux la race pure, et qu'ils veulent par Pacquisition des brebis, se procurer les moyens de n'avoir plus besoin de recourir à l'établissement na- tional, pour renouveller leurs beliers régénérateurs. La conservation et même le perfectionnement des bêtes à laine de race pure d'Es- Pia, est le principal, mais non pas le seul objet remarquable dans l'établissement de ambouillet. On y a fait des expériences utiles sur diverses races de bêtes à cornes. On y a vu constamment que les vaches Suisses, si vantées à cause de leur saille et de la beauté de leurs formes, n’y avoient jamais donné de produits avantageux, soit en élèves, soit en lait. La race italienne ou à grandes cornes ne paroit point propre à faire des vaches laitières ; mais elle conviendroit parfaitement dans les pays où l'on élève des bœufs, elle en fait de superbes, et qui prennent bien la grausse. La race sans cornes mérite encore plus l'attention des eultivateurs, non-seulement elle offre l'avantage de ne point porter sur la tête ces armes offensives qni sont souvent dangereuses pour les hommes et pour les animaux domestiques, mais encore ces animaux ont beaucoup de force , et les vaches de cette race sont-bonnes laitières. Il existe à Rambouillet: une xinglaine d'individus sans cornes : ils proviennent d’un taureau de cetie espèce, qu'on. f 145 croil originaire d'Asie, et qui a _couvert des vaches à cornes de diverses races ; toutes ses productions, au nombre de 35, même celles qu'il a eu avec les vaches italiennes, sont sans cornes; un très-pelit nombre ont eu de légers cormillons adhérens seulement à la peau. Il est à observer que ces premiers métis males, croisés avec des vaches sem blables à leurs mères, donnent également des productions sans cornes, et dont la couleur est analogue à celle du taureau d'Asie. Quant aux buflles, qui sont maintenant au nombre de 15 dans l'établissement, leur introduction a servi à prouver que ces animaux réus- sissoient bien dans nos climats, qu'ils étoieut doux et aussi faciles à conduire que les autres bêtes à cornes : ils sont employés avec avantage aux labours et aux charrois. La facilité avec laquelle ils se nourrissent de toutes sortes d'herbes ; et Le goût qu'ils ont pour les endroits marécageux , rendroient leur introduction précieuse dans diverses parties de la’ France où les bœufs ne réussissent pas. On a coupé deux bufiles mâles : on se pro ose de les engraisser; afin de voir quel parti il est possible de tirer de ces animaux pour a boucherie. Enfin, indépendamment de l'âne toscan et de ses productions, d'un assez grand nombre de jumens fines qui ont élé couvertes par des chevaux arabes, et de l'étalon de cette race qui appartient à l'établissement, il y a encore à la ferme de Rambouillet un peut troupeau qui est digne d'attention, c'est celui des chèvres d’Angora. Jusqu'à présent la dépouille de ces animaux n'avoit pas été employée , et on avoit fait en Krance des essais infructueux pour peigner et filer É poil qu'on a coutume de tirer tout filé du Levant. Des expériences tentées récemment ont eu un meilleur succès : le C.Berville, négociant d'Amiens, a peiguné et filé ce poil comme dans le Levant, et il paroït tout aussi propre que celui de Smyrne, à fabriquer des pannes et des velours d'Utrecht. Si l’on considère que la seule ville d'Amiens consommoit pour plus de 7,000,000 de poil de chèvre angora filé, qu'elle tiroit de l'étranger, on sentira combien Leo avan- tageux de substiluer cet animal à la chèvre commune, qui cause tant de ravages dans nos taillis, et dont on réclame depuis si long-tems et si généralement la proscripüon. Tel est, en abrégé, la situation de Rambouillet par rapport à l'éducation des ani maux domestiques. On voit avec plaisir, dans un établissementiqui ne coûte rien au ‘Gouvernement, et dont on doit particulièrement la situation flefissante au zèle éclairé des CC. Huzard et Tessier, le germe et les élémens de presque toutes les améliorations qui doivent influer d’une. manière si puissante sur la prospérité de l'agriculture française , etun témoin irrécusable desavantages qu'on peut attendre d’un domaine rural, régi suivant des principes qu’on s'obstine encore irop fréquemment à regarder comme ceux d’une vaine théorie, PHYSIQUE. $ Extrait d'un mémoire sur le galvanisme , envoyé par M. RITTER, de Jena, à l'institut national. | Pour avoir une idée de ces recherches, il faut se rappeller un fait découvert, il y a près de deux ans, par M. Erinan de Berlin, et depuis répété par Volta, en présence de la commission du galvanisme de l'institut. Si l'on isole une colonne électrique, dont le pole supérieur soit positif et le pole inférieur négatif, que l'on fasse communiquer ces deux poles par un conducteur 1m- parfait, comme seroit, par exemple, pour ces petites quantités d'électricité, une bande de papier mouillée d'eau pure; chaque moitié de cette bande prendra l'électricité du pole avec lequel elle communique : la partie supérieure sera postive, et inférieure négative. Concevons maintenant que l’on enlève ce conducteur imparfait avec un corps isolant, comme une baguette de verre; l'équilibre ne se rétablira pas instantanément entre les deux extrémités, et elles resteront, pendant quelque tems, positive el négaüve , comme lorsqu'elles communiquoient aux deux poles de la pile. fe ; Ces différences diminueront peu-à-peu, à mesure qne les électricités contraires se recomposeront, et bientôt leurs actions neutralisées deviendront tout-à-fait insensibles. INSTITUT NAT. 146 C'est à cela précisément que se rapporte l'expérience fondamentale de M. Ritter, Seulement 1l remplace le ruban par une colonne composée de disques de cuivre et de cartons humides entremélés. Cette colonne, incapable par elle-même de mettre l'électricité en mouvement, du moius si l’on suppose tous ses éléinens homogènes, se: 2 L a charge par la communication avec la pile, comme La bande de papier humide dont nous ayons parlé. i ; Mais voicr une différence essentielle dans les deux résultats Il paroït que l'électricité, lorsquelle est foible , éprouve, comme la lumuère , une sorte de difficuité à passer d'une surface à une autre : cela semble du moins résulter des expériences de M Kilter, ainsi que lui-même l'a observé. Félectricité introduite dans la colonne à un seul métal, éprouve: donc quelque résistance à passer du métal au carton, et cet obstacle saccroit à mesure que les al'ernatives sont plus nombreuses. Ainsi, cette colonne, une fois chargée, doit >crdre son électricité très-lentemeuat, lorsqu'il n'y a pas de commumication entre ses ee poles. : è Mius si l'on établit la communication entre les deux poles par un bon conducteur, l'écoulement des deux électricités, et leur combinaison sy faisant avec vitesse, déter= minera une décharge qui sopérera, comme, dans la bouteille de Leyde, par une com- motion instantante A cet etfet succédera un nouvel élat d'équilibre, dans lequel les tensions des différentes plaques seront dimimuées en ruson de la quantité d'électricité qui s'est neutralisée instantanément. Ces décharges doivent se répéter en s'affoiblissant, à mesure que Jon réitère les contacts ; mas-elles cessent bientôt d’être sensiblespar une suite méme de l'équilibre général qu’elles tendent à rétablir entre toutes les parties de l'appareil : en un mot, le jeu de cette colonne lient à ce qu'elle devient successivement plus où moins bon conducteur, selon que ses deux extrémités communiquent ou ne communiquent point entre elles. L f Quant à la manière dont l'électricité doit sy disposer, elle doit être telle que la force répuisive, ou la tension de chaque plaque, combinée avec la résistance des surfaces, fasse équilibre aux actions réunies de toutes les autres. En conséquence, st l'on suppose le nombre des élémeus impair, el tout l'appareil isolé, les tensions iront en dini- nuant, depuis les etikfmités ou elles seront égales et contraires comme dans la pile primitive , jusqu'au centre ou elles seront nulles ; mais si l'appareil communique avec le sol par sa base, les tensionsiront en croissant dans tonte l'étendue de la colonne, depuis celte base où elles seront nulles, jusqu'au sommet ou elles seront égales à celle de a pile primitive. 3 ) L'appareil que nous venons de décrire, et que M. Ritter nomme pile secondaire , reproduit avec une moindre intensité. les commotons , la décomposition de l'eau, et les autres effets physiologiques ou chimiques que l'on obtient de la pile ordinaire. En y variant le nombre et l'ordre des disqnes de carton et de cuivre, M. Ritter a obtenu plusieurs résultats intéressans. Ainsi 1l a observé que de toutes les manières dont on peut disposer un cerlain nombre de conducteurs hétérogènes, l'arrangement ou il y a le moins d'alternalion, est le plus favorable à la propagation de l'électricité : par exemple, si lon construit une pile avec soixante-quatre disques de cuivre et soixante- quatre cartons mouullés, disposés en trois masses, de sorte que tous Les cartons fassent un assemblage continu, termuné à chaque extrémité par trente-deux plaques, cette pile conduira très-bien l'électricité de la colonne de Volta, et se chargera par conséquent très-peu. Si l'on interrompt les conducteurs humides par une plaque de cuivre, placée au milieu d'eux, la facullé conductrice diminue : déjà des interruptions plus fréquentes, Tafoiblissent encore davantage , et eu multipliant ainsi les interruptions, on parvient à des systémes dans lesquels la conducübilté est à peine sensible. Ce sont ces phéno- mènes qui ont fait connoître à M. Ritter la résistance qu'éprouve une foible électricité pour passer d'une surface à une autre, résistance qui n'a d'effet que dans cet état de faiblesse; car par une propriété singulière, une électricité assez forte pour la vaincre, se fraie un libre passage, et s'écoule entièrement. On vient de voir qu'en changeant les dispositions du même appareil, on peut changer à volonté sa faculté conductrice. 11 étoit naturel de penser que ces modifications in- 7 ; 147 flueroient diversement sur les effets chimiques et physiologiques de la pile secôndaire. M. Ritter sest proposé de déterminer ces différences. 11 a cherché comment il faitoit diviser une masse donnée de conducteurs humides et solides pour en former une pile secondaire , qui reçoive la plus grande charge possible d'une colonne électrique donnée. En suivant cette idée, il est parvenu à obtenir deux dispositions différentes, dont lune donne le maximum d'effet chimique, et l'autre le mazxmim d'action physiolo- gique. Le premiér cas a lieu avec un petit nombre d'alternations ; alors la conducti- bilité est tres-crande , l'écoulement du fluide eontinu, et l'effet physiologique assez foible, Le second cas, an contraire, a lieu par des alternations beaucoup Se nom breuses : alors la conductibilité est bien moindre ; elle ne se rétablit que par intervalles j dans les décharges instantanées où la résistance des surfaces est vaincue. L'électricité s'échappe comme par secousse, et l'effet chimique qui en résulte est à peine sensible, Ces différences nous paroïissent indiquer que les effets chimiques dépendent sur-tout d'une vive continuité dans l'écoulement du fluide, au lieu que les autres demandent des décharges successives, brusques el qui se portent, comme par chocs, dans les organes. é On voit, d'après les mêmes principes, pourquoi l'appareil de M: Ritter est plus propre jusuque autre à isoler ces deux genres d’action* Dans la pile ordinaire la tension électrique croil avec le nombre des étages, et balanceda résistance qui résulle des aiternations, au lieu que dans la pile secondaire la tenston des deux extrémités ne peul jamais surpasser celle de la pile primitive, et la résistance que les alternations fourmssent, est employée toute entière à modifier l'écoulement d’une même quantité d'électricité. Enfin, si la colonne de Volta peut charger ainsi la pile secondaire de Ritter, elle doit celle propriété à ce que sa tension électrique est extrémement foible, et pour ainsi dire 1mperceptible. Une électricité plus ferte, telle, pa exemple, que celle des machines électriques ordinaires, lraverseroit entièrement l'appareil, et ne produiroit pas les mêmes elfes. ; Quoique ces conséquences nous paroissent assez naturelles , nous re les présentons qu'avec une extrême réserve, el parce qu'elles nous ont paru se lier assez bien aux faits que M. Ritter a observés. Les différences qui existent dans les actions chimiques des piles ordinaires, à raison de la grandeur de leurs plaques , se retrouvent aussi dans les piles secondaires. La dispostion des cartons , leur épaisseur , la nature de la dissolution dont ils sont humectés ; enfin, l'ordre dans lequel on les entreméle, et une foule d'autre pelites circonstances modifient ces effets de mille mamières, qu'il sera aussi utile que curieux d'examiner, ONCE OUVRAGES NOU VE A U X. ; Histoire naturelle des Poissons, par le C. LaAcépèpe — Tome V, divisé en deux parties, de 805 pages 21-4°., avec 21 planches. Nous allons continuer à faire de cer ouvrage l’exrrait que nous avons commencé dans nos N°5. 14 et 60. Nous allons expliquer les divisions que l’auteur a inrroduites dans les’genres connus avant lui, er nous exposerons ses genres nouveaux , après ceux des genres anciens doncils se rapprochent le plus. Le genre Cobicis se trouve divisé en quatre : les Cobires, qui n’ont point de dents; les Misgurnes , qui en ont, ecles Anableps , qui ont de plus deux prunelles aux yeux. Ces trois genres ont des.barbillons. Les Cobites sans barbillons ont PR le genre Fordule. Les Ompock sont un genre nouveau, voisin des Cobites , qui à des dents er des barbillons , mais qui manque de nageoire dorsale. à Le genre Silurus est divisé en onze , dont huit ont des barbillons ; savoir : les Silures , qui n’ont qu’une seule nageoire dorsale courte; les Afacropréronores , qui n’ont qu’une seule dorsale longue ; les Aalaprérures , qui n’ont qu’une dorsale adipeuse; les Pimélodes , qui ont deux nageoires dorsales, dont une soutenue par des rayons, ct l'autre simplement adipeuse ; les Doras, qui ont ces deux nageoires, er de plus les côtés cuirassés par de larges écailles, Les Pogonaches er les cataphractes ont aussi les côtés cuirassés; mais dans les premiers, les deux nageoires 1 ù / < 143 dorsales sont soutenues de plusieuts rayons; ec dans les autres, a seconden'en à qu'un seul; enGn, dans les Plorases, la seconde dorsale er l’anale se confondenr avec la caudale. Trois auvres divisions des Silures manquenc de barbillons ; savoir : les Aÿeneyosés, qui ont d’ailleurs, comme les Prmélodes , deux dorsales, dont 14 séconde est adipeuse; les Afacrorempñoses, qui joignent à deux dorsales rayonnées ua museau alongé; ehfin,, les Cercra- nodons, qui ont aussi deux dorsaies rayonnées, mais qui menqueur de dents, ec donc les opercules sonc armés de pointes. Deux genres accessoires des Si/ures , ec privés de barbilions comine ces ctois derniers, sont: les Cory- doras qui ont d’ailleurs, comme les Pogonathes, deux dorsales rayonnées er les côtés cuirassés ; er les Tachysuress qui différent des précédens par un corps alongé et revêcu seulement d'une peau visqueuse. ! L’aureur ne laisse dans les Zoricaires que lés espèces qui ont une seule nageoire dorsale; celles qui en ont deux forment le genre Hyposthome. I] sépare encore des Salmones, 19. les Osmères, donc la première dorsale est située plus en arrière que les ventrales; 20, les Coregones , qui onc les dents nulles ourrès-petices; 3°. les Characins,, qui ont quatre rayons au moins à la membrane des branchies;) 40. er les Serraszhmes , qui ont le ventre carené ét dencelé, Près du genre Æélops, qiia, comme on sait, 30 rayons à la membrane des ouies, vient se plaeer lc genre Megalops , découvert par Commerçon, qui en a 24. À Le genre Æsoce ne conserve que des espèces dont la dorsale est en arrière des ventrales, encore celles qui ont les écailles osseuses et imbriquées, forment-elles le genre ZLépisosree ; lorsque cette nageoire est sur ou én ayant des ventrales, c’est le genre Syrodon ; et quandil yen a deux, c’est le genre Sphyrenæ. On distingue dans les Æisrulaires, celles qui n’ont qu’une dorsale et qui conserve seule ce nom, d’ayec les Aulosiomes ; qui ont une suite d’aiguillons, représentant une première dorsale, et des Solemosromes ; quiont deux de ces nageoires. & 4 } Les Achrerinæ , qui ont deux dorsales, conservent seules ce nom; s’il n}y en a qu’une, elles deviennent des Hydrargyres , er si avec cela elle manquent de dents, des Srolephores. L On sépare des Afuges qui n’ont qu'une nageoire dorsale, les Mugiloides , qui en ont deux; les Chanos,, qui ont une aîle membraneuse defchaque côté de la queue; ec les Afugilomores, qui ont plus de 30 rayons 4 membrane des branchies. Les Polynèmes à cêce nue sont devenus des Polydacriles. 1 Parmi les Clupes on établit quatre nouveaux genres ; savoir : les AMystus , dont la nageoire de l'anus est très longue er s'unir à celle de la queue ; les Clupanodons ; qui n’ont point de dents; les Cerpes’, qui ont deux dorsales!, le corps applati, les carènes du ventre en deini-cercle , er des ventrales très-perires; er les Aénès , qui onravec la mème forme que les Cerpes, des vencrales longues er étroites, ec une seule dorsale longue er basse” On y joinr deux néuveaux genres de Commerçon; les Xysterès, dont le dos est carené comme le ventre; ec les Dorsuaires, qui ont sur le dos une bosse comprimée , ect terminée par une carène aigue. Le genre Ciorin néprouve pas de divition; mais auprès de lui viennent se ranger les Ciprenodons , découverts par Bosc, er qui n’en diffèrent que par la présence des dents. Les genres Amya, Argentina, Exocerus et Mormyrus de Linné ; le genre Norecanthus de Bloch, erle Zo- Lyprerus dé Geoffroy, n'ont point subi de changemens. Un genre négligé par les aureuts systématiques, quoique déjà décrit par Rondeler, er dont le C. Lacépède doit la description à M. Adrien Camper, est celui des Scombrésoces , qui, avec la forme et le bec alongé de certains Esoces, joint des fausses nageoires semblables 4 celles des Scombres Le C. Lacépède à aussi repris er constitué en genre, sous le nom de Zripreronote, le Haurin, où Oxiryrhynque de Rondelec, qui, avec les formes et le bec aigu d'un Sphirena, porte trois nageoires sur le dos, er une seule derrière l’apus Nous népligeruns encore urois ou quarts genres d’addominaux, moins ümporcans que les précédens. On sait, par nos premiers extraits , que s'auteur a séparé de: poissons osseux les plus ordinaires , qui ont à-la-fois une membrane et une opercule aux brançhies, ceux qui manquent de l’un er de l’autre de ces organes, ou de tous deux ensemble. Ces genres-[à terminent l'ouvrage, et sont au nombre de huit seulement; savoir : les Mormyres , dont nous avons déjà parlé, ec qui appartiendroient à l’ordre des abdominaux , s'ils ne manquoient d’opercules. Lc Siremopryx d'Hermann , Le Ssylephore de Schaw, semblable à une anguille, dont la queue-esc rerminée par un long filer, dont le muscau peur se recourber sur la crête, ec qui manque d’opercule aux branchues. Les cinq autres n'ont, suivant le C. Lacépède, ni opercules ni membranes; ce sont : les AMurenophis (la Murène ordinaire , erc.) , qui manquent de nageoires pecrorales et ventrales; les Gymmomiriènes , qui n’ontipoint de nageoires apparentes ; les Aure- noblèmes , qui joignent à cetre absence de nageoire , la facilite de répandre une liqueur visqueuse très-abondante ; les Sphagebranches de Bloch, qui respirent par deux petites ouvertures sous la gorge; er Les Synbrancies du même, qui n’ont qu'une seule ouverture , er que le C. Lacépède nomme, à cause de cela, Unrbranchaperture, Ce volume termine à-la-fois d’une manière brillante, l'histoire des poissons et celle des animaux vertébrés. 11 contient 349 espèces, dont 95 nouvelles, et 81 genres, dont 44 nouvellement établis. La voralité des cinq volumes contient 146$ espèces, dont 3,9 nouvelles ; elles sont distribuées en 225 genres, dont 117 nouvel- lement établis. Gmelin avoit indiqué 834 espèces en 66 genres, et Bloch en avoit décrit 523 en 81 genres. Comme plusieurs des espèces de Bloch n'éroient pas dans Gmelin , on doit toujours porter à plus d’un tiers le nombre des espèces dont le C. Jacépède a enrichi la science; et l’on voit facilement combien les genresnom- Dreux qu'il a établis et définis, doivent faciliter la recherche des espèces, (CHA TE Du, «es JC.L.IUL. PL. XVIII. N° PT PRE, CON VC TM AE Na DE V4 > 2e RES MH TASEs : 149 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Brumaire, an 12 de la République. HISTOIRE NATUERLLE. ZOOLOGIE. Vote sur les genres Phascolomis et Perameles , nouveaux genres d'animaux à bourse , par le C, GEOFFROY. Je me suis attaché, en l'an 4, à prouver que les animaux à bourse devoient être SOC. PXILON. partagés en quatre familles ou genres propres, que je distinguai alors sous les noms de dasyures , didelphes , phalangers et kanguroos : on peut consulter, pour les caractères de ces genres, le Bulletin de messidor an 4, page 106 du premier volume des Actes de la Société Philomathique. Les nouvelles acquisitions que le muséum d'histoire naturelle vient de faire, par larrivée d'une des corvettes commandées par le capitaine Baudin, justifient notre entreprise ; car ces quatre familles dont quelques-unes n’étoient alors constatées que d'apres existence d’une seule espèce, sont aujourd’hui augmentées au point que nous comptons 5 dasyures, 9 didelphes, 14 phalangers et 7 kanguroos : nous aurons bientôt occasion de publier ces nouvelles richesses. Je ne n'attendois pas que l’ordre des marsupiaux dût être si prochainement aug- menté de nouveaux genres : les quatre petites familles dont 1l étoit composé, formoient = une série qui loit d'une manière très-naturelle l’ordre des rongeurs et celui des car- nivores ; mais la nature ne connoit pas ces chaînes non interrompues : elle marche par réseaux : aussi la découverte de deux nouveaux genres apportés par la corvette le Naturaliste, est-elle venu détruire cet arrangement formé par le hasard. J'ai donné au premuer de ces genres le nom de Pæascorouis ( rat à poche), parce que les espèces de ce genre réunissent en effet à l’organisation des rats, celle qui - caractérise les animaux marsupiaux ; on en prend une idée assez vraie en consultant la figure du daman du Cap, dans le sixième tome des Supplémens de Buffon. Les phascolomes sont pourtant plus ramassés en boule : ils ont aussi, avec la marmotte, quelques rapports : ils [ui ressemblent par la forme et le nombre des dents incisives (deux à chaque mâchoire), par l'absence des canines et la disposition des molaires : ! leurs pieds de devant sont faits de même, fortement claviculés et terminés par cinq doigts bien séparés et aussi propres à fouiller la terre, qu'à donner à ces animaux les moyens de grimper. Mais, d’ailleurs, les phascolomes ont leur tête plus large et plus plate : ils s'éloignent en outre des rongeurs, par la petitesse de leur cœcum ; du reste ils ressemblent aux didelphes , ils sont pourvus de tous les organes marsupiaux : les femelles, d’une bourse, et le mâle, d’une verge située en arrière des tesücules, re- marquable en ce qu’elle naît de la commussure antérieure de l'anus, et qu'au lieu d'être fendue en deux, elle est terminée par quatre tubérosités. Le bassin, dans les deux sexes est aussi mum d'une paire d'os de plus : les pieds de derrière, dont la forme dans les animaux marsupiaux paroît toujours s'accommoder aux modifications que subissent les organes de la digestion , offre ici une combinaison toute parlicuïière : le N'. VIIL 7e. Année. Tome III. Avec une Planche XIX. 150 . r doigt intérieur est un vrai pouce très-court et dépourvu dongle , les trois dojets sui- vans sontengagés. et à demi réunis par lestécumens communs , tandisque le cinquième ou l'exténieur est complètement libre : enfin une dernière parücularilé relalive à ces animaux concerne leur queue qu'ils ont si courte qu'on ne Pappercoit pas au travers des poils, ‘és ER APR Le deuxième genre dont nous sommes redevables à l'expédition Baudin, appartient à l'ordre des carnivores et se-rapproche assez des didelphes. Nous lui avons donné le non de PerAnELES ( Blaireau à poche) : nous indiquons par là son affinité avec les espèces qui vivent de proie, ses rapports avec les mammifères ayant la poche, et nous donnons aussi une idée de la forme de ses pieds qui fait des peramèles des animaux propres à fouiller. j Leurs dents canines et moltires sont en même nombre , et ont presqu'exactement Ia même forme que celles des didelphes: les incisives de la mâchoire supérieure sont aussi au nombre de dix, mais avec celte différence , que la cinquième de chaque côté est fort éloignée, tant des autres incisives que de la dent canme. Il y a plus de différence à la mâchoire inférieure, les dents incisives, n’y étant qu'aunombre desix. On remarque la même anomalie à l'égardi des pieds. Ceux de devant sont à cinq doists, mais les trois intermédiaires s'appuient seuls pendant la marche ;les intérieurs sont, comme dans le cochon, si courts que leurs extrémités ne peuvent atteindre le sol. Soc. PHILOM. es pieds de derrière tiennent de la forme de ceux des kangnroos: ainsi cest le quatrième doigt qui est le plus long ; puis le cinquième ou l'extémeur ; enfin, le, deuxième et le troisième, quoique réunis, forment un volume plus petit. Le pouce, existe dans les peranèles, mais & court qu'il sapperçoit à peine au dehors. Le port des peramèles les dislingue assez des autres animaux marsupiaux : leur tête; a la forme d'un cône qui est remarquable par une longueur comparable à. ce. qui est conuu à l'égard des tanrecs erinaceus setosus.. Les oreilles sont médiocrement longues et obtuses; les tégumens fournis de poils roides, mélés avec une espèce de feutre; la queue enfin Courte, non prenante el revêtue de poils ras. : L'espèce sur laquelle nous avons pris cette description est nouvelle, elle a 4 décimèitres, de long ; son pelage est brun en dessus et blanc en dessous. À ce genre apparlient le porculine opossum décrit dans la Zoologie générale de Schavwr. Cest un animal beaucoup plus pelit que nolre premier peramèle,, dont la: tête; est plus courte et le pelage roussälre. ANATOMIE. Sur les, canaux veineux des os, parle ©. DuPuxTREN, chef des travaux anatomiques & l’école de médecine de Paris. On connoït peu les veines situées dans l'intérieur des os et des cartilages., parce qu'il. est impossible de les injecter. Pour Wrouver ces canaux, 1l faut en chercher les troncs à leur sortie des os, ou dans leur substance même. Ils accompagnent ordinairement les, | artères, qu'on rend sensibles par l'injection. Dans les os plats on les découvre , en en- levant la table extérieure à l'aide de la rape et du ciseau ; et dans. lesos.courls, en di visant avec la scie leurs extrémités et leur partie moyenne, dans diverses directions. L'action des acides et la combustion facilitent aussi beaucoup ces recherches. Dans les os secs, on les voit naître du tissu spongieux par des radicules très-fines, se réunir ensuile sous des angles aigus pour former des rameaux, constituer des branches et des troncs. Ces troncs, coatenus dans l'épaisseur des os , permettent, cependant une circulation qui doit être différente de celle qui a lieu dans les parties. molles, ou bien, CEE n’a pas besoin de tous les moyens par lesquels les physiologisies assurent qu'elle se fait, “i : | DA 151 * Les veines @es os sont à peine visibles dans l'enfant, tandis qu'elles sont très-dilatées, flexueuses et renflées çà et là dans le vieillard : leur nombre varie. Au crâne il y en à ordinairement trois où quatre de chaque côté, dirigées vers la base où elles sè ter- munent dans d’autres troncs, tels que les veines extérieures, celles qui accompagnent les artères meningiennes , et même dens les sinus. Il y en a une ou ea dans chaque vertèbre : elles s'ouvrent dans les sinus de la face postérieure. Celles des extrémités des os longs et des carülages se rendent dans les veines les plus voisines Ces veines, dans quelques circonstances, ont donné lieu à des hémorrhagies mortelles. C. BOTANIQUE. Note sur deux genres nouveaux de la famille des Tridees , par j le C. DECANDOLLE. .MoxwreretrA. Spatha d'phylla, scariosa ; corolla monopetala , supera , infundibu- liformrs, sexfida : auriculæ tres, callos® , sessiles , perpendiculares, in laciniarum trium infériorum paginé super solitariæ ; slamina éria libera imo tubo inserta ; stylus unicus ; Sügmala tria gracilia; capsula trilocularis. Les Montbrélies diffèrent des glayeuls, par la présence de trois oreillettes calleuses perpeudiculaires sur la face interne dés trois divisions inférieures de la corolle : ce genre renferme le glædiolus securiger d'Aïton, et son gladiolus flavus, si tant est du moins que ces deux espèces soient réelleinent distinctes. 11 est consacré à la mémoire de Coquebert-Montbret jeune , botaniste distingué par son zèle et ses connoissances, membre de la commission des Arts, attaché à l'expédition d'Égyple , et que la peste a enlevé aux Sciences, au moment où nous allions jouir du fruit de ses travaux. _ Drasra. Spatha diphylla valvulis sub/oliaceis oppositis ; corolla, monopetala, su- pére, rotala, sexpartila , post floresceutiam scissa et caduca ; tubo uS ; laciniis acumrnafis ; stamina tria, libera , 1mæ corollæ inserla ; stylus unicus ; stigmata tria, gracilia ; capsula trilocularis , depressa, trigona , angulis divaricatis supernè dehis- cenfibus. Les Diasies ont quelqu'analogie avec les Jxia par le port, et ont été jusqu'ici con- fondues avec les glayeuls ; elles diffèrent des uns et des autres, 1°. par leur corollé dépourvue de tube divisée en lanières profondes et acérées, et qui, au lieu de se déssécher après la floraison, se sépare naturellement de lovaire ; 2°. par leur capsule déprimée , à trois angles divergens , et dont les loges s'ouvrent à la face supérieure. Ce genre, dont {outes Jes espèces sont originaires du Cap de Bonne -Espérance, porté le nom de Bartholomé Dias, voyageur Portugais, qui a découvert celte région , si riche pour les botanistes : on comple deux espèces de Diasies jusqu'ici confondues par lés auteurs : 1°, Diasia graminifolia. D. Folis rectis linearibus scapo fer longioribus. — Gla- diolus gramineus Linn., supl. p. 95, exc. , syn. Pluk. Jacq. Îc. rar. 2, t. 2136. coll: 3, p 803 Asphodelus. Mill. 1con., p. 38 , t. 56; 20, Diasia tridifolia. D. Folus subdistichis uniformibus scapo brevioribus. — Gla- divlus gramineus. Andr., rep. 1,1. 62, excl. syn. Thunb. Diss. no. 26., excl. syn. CHIMIE. r Examen d'un sel recueilli sur le réaumuria. Le C. Decandolle , ayant observé une matière saline sur les tiges et sur les feuilles de le réaumuria vermiculata , il engagea le C. Fr. Cuvier à en faire l'examen. Ce sel, examiné à la loupe, sur la plante, paroït cristallisé en aiguilles. Jetté sur du charbon ardent, il fuse comme le nitrate de potasse, . < 2 Soc. rHiLoùx Soc. PHILOM. \ INSTITUT NAT. . 152 Dissout dans l'eau distillée et filtrée, l'acide sulfurique n'a point produit d'effor-. vescence ; le muriate de baryte n'a occasionné aucun précipité, et il en a été de même de l’oxalate d'ammoniaque ; mais le nitrate d'argent a fait naître un précipité trés- abondant. La petite quantité de matière ne permettoit point de pousser plus loin les expériences de ce genre, Celles qu'on vient de rapporier, annonçoïent bien que ce sel ne confenoit ni carbonate, mi sulfate, ni même aucun sel à base de chaux; mais elles annonçoient la présence de l'acide muriatique et celle du nitrate de potasse, et il falloit véritier cette indication. C'est pourquoi on crut devoir essayer, avec le reste de la dissolulion , si on n’obtiendroit pas des cristaux propres à faire connoitre la base qui a unie à l'acide muriatique, et que les GC. Decandolleet Fr. Cuvier supposoient être de fa soude, cette plante en’ produisant naturellement sur les bords de la mer. En effet, cetle dissolution , mise à cristalliser , donna deux sortes de cristaux bien caractérisés, des cubes et des prismes. Les premiers ayant été exposés sur un charbon incandescent, décrépitèrent avec violence, et les autres presentèrent une inflammation très-vive, après avoir été préalablement fondus à la flamme d'une bougie sur une lame métalhque. AU Ces expériences, peu nombreuses, à la vérité, suffisent cependant pour faire soup- conner la nature principale du sel qui en faisoit l'objet. Ainsi on peut croire que cette substance éloit sur-tout composée de muriafe de soude el de muriate de potasse ; mais ce dermier sel étoit au moins trois fois plus abondant que l'autre. On a déjà reconnu dans les sucs d'un grand nombre de plantes , larprésence du nitrate de potasse , mais il en est peu qui en donnent une assez grande abondance, pour le transuder et se recouvrir entièrement de ses cristaux. Extrait d'un mémoire intitulé : Notice sur la cause des couleurs diffé- rentes qu'affectent certains sels de platine, par le C. H. V. CorLer- DescosTiis. } On sait que les sels de platine, obtenus des dissolutions de platine natif, affectent des couleurs différentes, qui varient du jaune clair au brun foncé, L'auteur de ce mé- moire a cherché à déterminer les circonstances qui accompagnent la formation de ces sels de couleurs différentes, et à connoîlre le principe qui Les fait varier. Pour avon une dissolution de platine brut aussi pure quil est possible , il a commencé par le dé- barrasser par la méthode de Proust, (voyez Journal de Physique, prairial an 9.) des corps étrangers qui accompagnent toujours ce minéral, et 5l a reconnu que les deux espèces de sable ferrugineux qui forment la presque totalité de ces corps étrangers, contiennent, l'une, de l'acide chromique, et lautre, du titane. Il a ensuite soumis à la distillation, dans une cornue de porcelaine, le platine nettoyé de cette manière, et il a obtenu , à l’aide d’une forte chaleur, un sublimé bleu. Une petite quantité d’eau que renfermoit un ballon adapté au bec de la cornue, a pris, sur la fin de l'opération , une couleur verdâtre, et au bout de quelques jours une couleur bleue magnilique; elle avoit une forte odeur d'acide sulfureux. Celté liqueur bleue perdoit sa couleur par les acides nitrique ét muriatique oxigéné; elle ne changeoït pont par les autres acides. L'hy- drogène sulfuré n’y produisoit aucun précipité ; mais l'hydrosulfure d'ämmoniaque y formoit un dépôt grisâtre, qui se dissolvoit par un excès de ce réactif. Le sublimé bleu attaché au bec de la cornue, chauffé avec la pointe du chalumeau , disparoissoit à l'ins- tant; une autre portion, détachée avec précaution et mélangée avec du borax, ne le coloroit en aucune manière, mais sembloit au contraire se réduire avec facilité. Le platine, retiré de la cornue, étoit comme rouillé. Lavé avec l'acidesmuriatique , il reprit son brillant métallique ; l'acide avoit dissout une petite quantité de platine. !, . Le platine fut ensuite traité par l'acide nitro - muriatique. On sait qu'il se sépare, pendant la dissolution, une poussière noire légère : quand elle est recueillie à 153 mesure qu'elle se forme ; elle peut aller environ aux 0,09 du poids du platine, Le C. Descostils précipita le platine par le muriate ammomiacal , et il observa ue les sels de platine étoient d'autant plus colorés, que la dissolution qui les avoit ournis contenoit une plus grande quantité de cette poussière. Traitée seule avec une eau régale très - chargée d'acide nitrique, elle étoit attaquée, quoiqu'assez difici- lement, ei la dissolution donnoit à l'acide du sel ammoniac, uu dépôt d’un brun obscur. Il en conclut que cette poussière renfermoit le principe colorant en plus grande pro- portion que le platine natif. Il fit ensuite un grand nombre d'expériences sur les sels jaunes et rouges qu'il avoit obtenus. Nous allons présenter succintement les principales. Les dissolutions de muriate triple dans l’eau présentoient des couleurs différentes, et analogues à la couleur des sels qui les avoient produites. Les réactifs désoxigénans, tels que le sulfate vert de fer, l'acide sulfureux et l’alkool , remenoient les plus co- lorées au ton de la dissolution du muriate jaune, qui n'éprouvoit aucun changement de ces mêmes corps. Pour s'assurer si C'étoit à l'oxigène seul qu'étoit due la coloration du muriate triple ammomiacal de platine, l'auteur essaya de fixer, dans le sel jaune , une plus grande quantité de ce principe, à l'aide de l'acide nilrique et de l'acide muriatique oxigéné. Le premier de ces acides augmentoit en effet pars la nuance dusel jaune; d’autres fois , elle ne fut altérée en aucune façon , selon la nature de la dissolution d'où le sel triple provenoit ; l'acide muriatique oxigéné produisoit un effet très-différent ; l'ammo- niaque étoit détruite , et il ne restoit que du muriate de platine dans la liqueur. L'acide mitro-muriatique produit le même effet, en raison de l'acide muriatique oxigéné au- quel lébulltion donne naissance ; car ni l'acide nitrique, ni l'acide muriatique, ne euvent séparément décomposer le sel triple. Le sel jaune donne une dissolution jaune, e sel brun une dissolution extrêmement foncée. La première porte, dans la suite du : mémoire , le nom de muriate jaune ; la seconde, celui de muriate rouge. Le muriate jaune donne, par le sel ammomniac , un précipité jaune; le muriate rouge un précipité brun très-foncé. En décomposant par la chaleur des quantités égales de muriate triple jaune etde muriate triple rouge foncé ; le premier donna un résidu métallique qui pèse les 0,425 de la masse soumise à l'expérience ; le résidu du second pèse les 0,440. : ne ; Le platine réduit du sel jaune, non altérable par l'acide nitrique, se redissont avec la plus grande facilité dans l'eau régale : il donne, par le muriate ammomiacal, un pré- cipité jaune. Le résidu du sel rouge est beaucoup plus dificile à dE il en reste même une portion qui refuse de se dissoudre, La dissolution a une couleur très-brune, et donne avec le sel ammoniac un précipité presqu'aussi foncé que celui qui a fourni le résidu métallique. Une portion de platine réduit du sel rouge fut introduite dans un tube de por- celaine , qui fut chauffé au rouge; alors un courant de gaz oxigène, dégagé du muriate oxigéné de potasse, détermina un suhlimé bleu qui s'attacha au tube, et qui tapissa la partie supérieure du ballon adapié à l’une des extrémités du tube. Ce sublimé parut au C. Descostils avoir quelques rapports avec celui dont il a été question au com- mencement-du mémoire. Après cette opération, le métal retiré du tube, se dissolvoit assez facilement dans l’eau régale ; mais le sel triple qu'y formoit le sel ammomiac, étoit encore :très-coloré. L'auteur pense qu'en continuant plus long-tems l’action du gaz oxigène , il seroit parvenu à chasser presqu'entièrement le prinaipe volatil. Des faits qui précèdent, le C. Descostils conclut que la coloration en rouge des sels de platine, est causée par un principe métallique diiférent du platine, et qui présente, lorsqu'il est à l’état métallique, une grande résistance à l'action des acides. Ceite con- séquence est appuyée par un grand nombre d'expériences failes sur Le sel triple à base de soude, et sur les muriates jaune et rouge de platine. : .- Le muniate triple de soude est très-facile à ‘obtenir ; il suffit pour cela de mélanger un sel de soude quelconque, avec du muriate de platine; par la concentration et le refroidissement, on obtient de très-beaux prismes; ce sel est très-soluble dans l'eau, et INSTITUT NAT, a54 méme dans l'alkool. Il est décomposé en grande partie par du sonde qui, ajoutée on excès, rédissout l'oxide de platine. Uelte propriélé est commune à tous Les alkalis tixes. Le sel ammoniac forme un précipité de muriate :triple dans la disolution de sel triple de soude..8r dans une dissolution neutre de sel, triple rouge, on verse ‘du muriate oxigéné de chaux, on obtient un précipité bleu qüise:dissout dans l'acide Muriatique - el lui. donne une couleur bleue magnifiques-Oetle couleur ést détruite à la longue par l'alkools mais le muriate oxigéné de: chaux la rétablitravec une: teinte verdâtre. Le précipité, chaufté au chalumeau avecidu botaäx, se réduit, ‘et lermétal qui en provient est très-difficilement attaqué par leau-régale;:la dissolution de plitine &insi puriñé, ne donne plus qu'an précipité jaune parle sel ammomiac. | PAGE . L'auteur décrit ensuite quelques auires procédés pour séparer le Iplatiné de ce métal éiranger. Ali ia 54 | : Le premier consiste à sursaturer le muriate de, platine avec du carbonate de soude; en faisant bouillir, ou en versant une petite quanuté d'acide muriatique oxigéné, on obtient un précipité vert, et le platine reste puridans-la dissélution si la:quantité ‘du métal étranger m'est pas très -considérable. Le dépôt vert necolbre en aucane Imamièrerrle borax. ss Le second consiste à mélanger à la dissolution, de muriate de platine, une quantité à-peu-près égale d’alkoo!, et d'y ajouter ensuite dela soude ou de la polasse caustique Le platine se réduit, et le métäl élranger rèste en dissolution. Le même phénomene a lieu, même à froid, avec le carbenate de soude, et même avec celui de polasse. Enfin il propose comme dernier moyen, quil n'a pu cependant répéter une seconde fois, de précipiter le platine avec l'hydrogène -suifure : l'autre métal reste dans la d- ueur. | Des faits rapportés dans cemémoire, de.C. Descotils conclut, 1°,-que les sels rouges de platine sont colorés par unmétal particulier oxidé à un certain degré; 20, que-ce métal ‘est presqu'insolubie dans les acides; qu'ilse dissout plus aisément lorsqu'ilest uni au platine ; qu'il prend par l'oxidation une belle couleur bieue qui passe au vert ; qu'on l'obtient quelquefois d'une couleur violette; que ses oxides sont dissolubles par les alkalis and ils sont unis au platine ; que dissouts par les acides, ils ne sont pas précipités par Fhydrogène sulfuré ; qu'ils ne colorent pas le borax ; qu'ils se réduisent en parue par la shnple chaleur, et qu'une portion se volatise; qu'un. courant dé gaz oxigène fa- vorise cette volatlisation, et qu'il suffit meme avec le concours de la chaleur pour oxigéner le métal et le sublimé en bleu. Ces: propriétés n'apparleuant à aucun des métaux connus, forcent à regarder comme une substance nouvelle Le métal qui colore en rouge des sels de platine, , L'auteur pense que c'est à la présence d’une plus grande quantité de ce métal dans la poudre noïre, qui se sépare du platime-pendant la dissoluuon, qu'est due la grande résistance qu'elle apporte à l'action des acides. il rappelle, en finissant, que le sable ferrugineux qui se uouve avec le platine, content du .cürome el du titane. Extrait d’un mémoire du °C. THÉNARD, sur la préparation d’une couleur bleue de cobalt, aussi belle que l'outremer. Le C. Thénard, chargé par le ministre de l'intérieur, d'un travail sur les couleurs nécessaires à la pemture, s'est occupé d’abord, de la recherche d'un bleu qui püût suppléer J'onirèmer : une idée très - simple l'a conduit à la solution de ce probléme: - Ayant observé que le beau bleu qui orne les vases de ia manufacture de Sèvres ,avort pour base l'arséniate de cobalt, il pensa qu'en faisant un mélange exact de ce sel et d'alumine récemment précipités, on parviendrait pent-être au inêmie résultat, sans opérer la fusion de la matière ; il ft l'expérience; elle eut un plein succès ; elle réussit également avecle phosphate de cobalt: Parmi Jes bases salifiables, il n’en est point quel'on puisse substituer à faluuine ; toutautre ne produit que des couleurs brunesjou noires, ow 12 d'un violet plus ou moins foncé. Il en est de même des sels de cobalt ; aucun ne peut rem- placer l'arséniate et le phosphate ; .et'même celui-ci a, sur le premier, des avan{ages qui doivent lui assurer la préférence. Les proportions les plus avantageuses sont , pour Le bleu à base d’arséniate, une partie d’arséniate, etune partie et demie, deux parties d’alumine; et pour le bleu à base de phosphate, üne partie de phosphate, etune et demie, deux et trois parties d'alumine, Avec moins d'alamine , on obtient des nuances violettes ou vertes ; avec plus d'alunine, il en résulte des nuances bleues, mais moins foncées. Celle des arséniates sont constamment moins vives et moins intenses que celles des phosphates ; et celles des: phosphates elles-mêmes le sont un peu moins que J'outremer à 100 fr. l'once, Au reste, on conçoit que le coup de feu doit singulièrement influer sur le ton que prend! la couleur ; 1l doit toujours être de quelques degrés plus fort que le rouge cerise. En: général, on sera presque certain de saisir celui qui convient à l'opération, si on retire, de, teins en items, de la matière du creuset, et si l'on observe la teinte qu'elle a. La manière de préparer l'arséniate et le phosphate de cobalt, n’a pas moins d'in- Huence que la température sur les résultats de l'expérience. On ne sauroit prendre trop de précautions pour en séparer le fer que là mine de cobalt contient toujours. Sa présence nuiroit, singulièrement à la pureté de la couleur. Pour faire de l'arsémate de cobalt avec cette mine que l’auteur suppose composée , comme celle de Tunaberg dont il s'est servi, de soufre, d'arsénic, de fer et de cobalt à on la change par l'acide nitrique en. acide sulfurique , et en arséniate de fer et de cobalt. Après avoir évaporé la liqueur pour en dégager l'excès d'acide nitrique, om létend d'eau et on y ajoute peu-à-peu une dissolution foible de potasse qui en sépare tout l'arséniate de fer sous la forme de flocons blancs ; alors filtrant et ajoutant de nouveau de la potasse toujours étendue d’eau , on obtient un beau précipité rose, qui est l'arséniate de cobalt. On ne doit pas mettre un excès d’alkali :le: précipité seroit en partie décomposé ; il deviendroit bleu et ne seroit plus si propre à remplir l'objet qu'on se propose. De loute autre mine de cobalt, on pourroit, par un moyen semblable ou légèrement modifié, obtenir l'arséniate de cobalt. Dans la préparation du phosphate. de: cobalt, il faut suivre nn autre procédé : on grille d'abord la mine jusqu'à ce qu'il ne s'en dégage plus de vapeurs arsémicales, maloré la violence d'un feu long-tems soutenu; puis on la traite par l'acide nilrique ; le fer s’oxide en rouge et ne se dissout pas; le la filtration, on le sépare ; ensuite on fait rapprocher la liqueur pour enlever l'acide qui n’est point en combinaison réelle ; alors en l’étendant d’eau et y versant du phosphate de soude, on forme du phosphate de cobalt qui se dépose sous la forme de flocons d'un violet foncé. Une partie de mine - donne une demi-partie de phosphate de: cobalt ; on en retire aussi la même quantité d'arséniate ; de Ià on peut facilement estimer le prix du bleu soit à base d’arséniate, soit à base de phosphate. En supposant qu'il contienne la plus petite des quantités d'alumine indiquée , il ne reviendra pas au fabricant à plus de 40 sols l’once, Ces résultats, quoique satisfaisans , laissoient encore beaucoup à desirer; ils eussent, pour ainsi dire, été infructueux, si ces couleurs , belles en apparence, n'eussent point été d'un bleu parfait, et si, à un emploi facile, elles n'eussent point réuni la propriété d'être inaltérables, Les citoyens Vincent et Merimée ont bien voulu en faire un grand nombre d'essais soit à la gomme, soit à l'huile ; tous ont réussi au-delà de leurs espérances : ils différent si peu. de ceux faits comparativement avec l'outremer de première qualité, que les artistes même ne peuvent les en distinguer, Exposés depuis trois mois à la lumière, ils n'ont encore subi aucune espèce d'altération ; etcomme leur couleur , dans son état de pureté, résiste à l'action des plus violens réactifs que la chimie possède, à celle de l'acide muriatique oxigéné et de tous les autres acides , ainsi qu'à celle des alkalis et de l'hydrogène sulfuré, il est probable qu'elle sera aussi solide que celle de l’ou- tremer même, : SOC. PHILOM. 126 e r- Lu Analyse du suin par le ©. VAUQUuELIN. : Depuis l'introduction , en France, de moutons de race espagnole , et l'agrandis- sement du commerce des laines qui en a été le résultat, le besoin de connoïtre et de per- fectionner l'art du désuintage | s'est fait sentir ; aussi plusieurs personnes ont elles cherché et décrit les procédés qui leur ont paru les plus convenables pour opérer la dissolution du suin, sans nuire à la qualité des lines; mais aucun d'eux n’avoit examiné quelle étoit la nature de cette matière , quoique cette connoissance aitété, sans contredit, la plus importante de toutes pour fonder les pratiques qui doivent constituer l'art du désuintage. Le C. Vauquelin vient de remphx cette omussion, par analyse qu'il a faite du suin. Cette matière, d’après ses expériences, contient, 10. un savon à base de potasse qui en fait la plus grande partie ; 20. une petite quantité de carbonate de potasse ; 50, une quantité notable d'acétate de potasse ; 40. de la chaux dont l’état de combinaison n’a pas été reconnu ; 50. un atome de muriate de potasse;s 60. enfin, une matière animale à laquelle le C. Vauquelin attribue l'odeur paruculière du sun. Il résulte de ces faits, que le désuintage est un véritable dégraissage ; qu'il doit, comme les autres, sopérer à l’aide des alkalis ou des savons; mais le savon animal que le sun contient, ne sufhroit-il pas pour dissoudre la petite quantité de matière grasse qui est unie à la laime ? c’est ce qui n’a point encore été reconnu d'une manière exacte. Le désuintage s'opère communément par des lavages à l’eau chaude, et par des bains d'urine : mais le C. Vauquelin croit que l'urine n'agit pas par son am- moniaque sur la matière grasse, n'ayant pu en opérer la dissolution par un mélange de muriate d’'ammomiaque et de potasse. Au reste, le C. Vauquelin a désuinté com- plètement la laine, avec un vingième de son poids de savon dissout dans une suffisante quantité d'eau ; mais il a observé que si les laines restent trop long-tems plongés dans cetle dissolution , de même que dans celles de la partie savonneuse du suin, elles se gercent et s'altèrent. . F.—C V. OUVRAGES NOUVEAU X. Traité élémentaire de Physique, par R. J.HAuUY, de l'Institut national, 2 vol. in-6°., avec fig.— Paris, an 6. Delance ei Lesueur. Cet ouvrage est destiné à l’enseignement dans les Lycées nationaux : il a pour base les lecons données autrefois par l’auteur auxÿécoles normales ; mais elles sont ici développées et complèces. En les réunissant aux profondes recherches qu’il avoit faites depuis long-tems sur la théorie de l'électricité, du magnétisme er de la: lumière, le C. Haüy en a formé un ensemble digne, à cous égards , de l'honorable usage pour lequel le Gouvernement la demandé, C’est par erreur ou par inadvertance que quelques papiers publics ont laissé penser que le C. Haüy préparoit un autre ouvrage sur la même matière, puisque celui-ci ne laisse rien à désirer aux amis des sciences, si ce n’est qu'il soit promprement répandu dans l’enseignement public. : Traité théorique et pratique sur l'art de faire et d'appliquer les vernis, etc., par P. F. TinGRyY. 2 vol. in-8°, Genève, an XI, 1605. Cer ouvrage est divisé en deux parties; dans la première, l’auteur traite des vernis er de leur emploi; dans la seconde , il considère les couleurs employées dans la peinture ; il examine leur nature, et craire des procédés de leur application. Cet ouvrage, qui est dû à la plume d’un savant tout à-la-fois physicien pro- fond er artisre éclairé , peut être consulté avec fruit , er par ceux qui voudront connoître la partie de law science qui se rapporte à l’art de composer les vernis, et par ceux qui ne demanderont qu'à connoître les procédés de cer art. On y crouve des observations curieuses , er des découvertes intéressantes pour le savant comme pour artiste. F.—C. V. | on 5 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Frimaire, an 12 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Observations sur les Tubulaires d'eau douce , extraites d'un JMémoire du €. VaAuCcRER. Le C. Vaucher a observé avec beaucoup de détails, dans les eaux du Rhône et dans quelques eaux stagnantes, deux espèces de tubulaires d'eau douce, dont l'une est nouvelle, il l'appelle Tubularia lucifuga. Voici le caractère spécifique qu'il lui assigne : « Tentacules rentrant dans le tube, ciliés dans le contour, entre 25 et 52 ; rari- ficetions nombreuses et couchées ; grains inférieurs arrondis et applatis, s'ouvrant parallèlement au corps sur kg ils reposent ». L La seconde espèce du tubulaire, observée par le C. Vaucher, est la Tub. repens, Schætff. Armpolyp. 1754, E. 1 et2. — Tin. Klor. Suec, 2219. — Müller, Hist. verm. Helminth. p. 17. Bosc, Hist. nat. des vers, vol. 3, p. 80. £ Cette espèce diffère de la précédente, en ce que les grains intérieurs sont allongés et souvrent perpendiculairement au corps sur lequel ils reposent ; elle lui ressemble d’ælleurs, par le reste de son orgamsation apparente ; mas eile a encore d’autres dif- Férences importantes dans ses mœurs. Les grains qui la produisent, s'élèvent, chaque année, du fond de l’eau à sa surface, et se fixent sous les feuilles du nenuphar, où la tubulaire rampante vit depuis floréal jusqu'en vendémiure. Les grains de la tubu- laire lucifuge passent, au contraire , tout l'hiver, attachés à la pierre sur laquelle l'individu dont 1ls proviennent avoit vécu l'été précédent. La tubulaire lucifuge semble fuir la lunuère, et se place constamment à la surface inférieure des pierres, sous lesquelles elle forme des ramifications lrès-régulières. Les cils nombreux qui bordent ses tentacules produisent dans l'eau environnante, par leur agitation continuelle, un mouvement de flux et de reflux qui porte vers la bouche de l'animal les molécules nutritives. On sait que les hydres, au contraire, saisissent leur proie avec leurs tentacules, et la portent dans la bouche. Gette différence est, sui- vant le C. Vaucher, la plus importante de celles qui les distinguent des tubulaires d’eau douce; elles viennent, suivant le même observateur, de ce. que celles-ci ne peuvent pas chaïger de place, comme les hydres. Les tentacules de la fubulaire lucifuge , séparés de leur tronc, sagitent encore avec vivacité, et leurs Cils exercent. les mêmes mouvemens que lorsque ces bras sont encore attachés au corps de l’anumal. Lorsqu'il périt, en automne , les grains que son tube contient, restent couchés sous la pierre, en conservant la même disposi- ton qu'ils avoient dans ce tube. Ces grains sont formés d'une enveloppe solide qui renferme ‘un fluide gélatineux. Au printems, il paroït autour de chaque grain une zône blanchâtre parallele à la pierre; il souvre bientôt à cet endroit, et se sépare en N° EX. 7e. Année. Tome ILL Avec deux Planches XIX et XX, I Norge C'est par erreur qu'on à attribué la planche XIX au numéro précédent, IN°. 81. Soc. putrow. SO. PHILOM. 158 6 ie È ke TA aa ee RER : MOVE à : È TE deux vulves qui restent adhérentes d'un côté ; il em sort une pelite tubulaire enve= loppée de son fourreau, qui se prolonge en ligne droite sous la pièrre , ‘et contient dans son intérieur des grains semblables. à celui qui l'a produite. Le C, Vaucher est Ft porté à leur donner le nom d'œufs, fondé sur ce que ces grains sont composés d'une enveloppe cornée fermée de toutes parts, et que la petite tubulaire qu'elle renferme en sort toujours de la même mamére et dans le même sens. | Les deux espèces de tusulaires d'eau douce observées par le C. Vaucher, ont des caractères qui doivent engager les naturalistes à les séparer des tubulaires mariés pour en faire un genre à part, les voici : il n'y a point de collet visible à l’origine des tenta- cules , les bras sont pourvus de cils; ils peuvent retirer leurs tentacules dans l'intérieur de leurs tubes , tandis ‘que les lubulaires marines ne peuvent que les contracter à leur sommel. Cette dernière circonstance avoit déjà été indiquée par Bosc, dans son His- toire naturelle des vers. Ce naturaliste propose ( Rapport fait à la Société Philomathique sur le Mémoire dont nous donnons l'extrait ), de cäractériser ainsi le nouveau genre: Polypier fixé, à tige gréle, membraäneuse, souvent ramifiée, terminée , ainsi que.ses rameaux, par üunipolyve dont le) corps peut rentrer éntiérement ans la Hoe , et dont Du [l Î le) la bouche est entourée d'un seul rang de 'èntacules ciliés. Ce genre comprendroit quatre espèces connues : Q L » 2 a £ FE 10: La tubulaire campanulée, figurée dans Rocsel ; Inst, 5, Poly. tabl 75-79: 29. La tubulare rampanie, fignrée dans Schæffer ; armpol, 1704. tabl. x f. 1-2, Led 4 : tre sr HE 1, = > 5. La tububulure couchée, figurée dans Humbley ; Polv. 5. pl. 10, fie. 8 49, La tubulaire /vorfuge, découverte par le GC. Vaucher. G À. D. . Explicationdes figures. 1: Tubulaire rempante degrandeur naturelle, 2 Ta même grossie. c Le tube. Bb Les tentacüles retractiles. eu à 3 Les mêmes tentacules vus au microscope, pour montrer les cils dont ils sont bordés. 4 Les grains ou œufs qui se trouvent dans l'intérieur; mélangés avec une gelée trans- parente. a b Tes mêmes grossis et isolés. 5 Ta jeune tubulaire sortant de sonœuf. 6 Tubulaire lucifuge de grandeur naturelle. 7 La méme grossie. 8 Les tentacules vus a microscope. (Le graveur a négligé de représenter les cils qui bordent ces tentacules, et qui sont plus longs que dans la figure 5.) : 9 Grains intérieurs ou œufs mélangés avec une-sgelée transparente, a b Les mémés isolés el grossis. -10 La jeune tubulaire sortant de son œufs 7 à i t T 9453 j ! } { »! 2 A Note sur les espèces du genre Dasyure , par E. GEOFFROY. Au nombre des animaux à hourse de la Nouvelle-Hollande , publiés en 1789 et 1790. par MM. Phillip et John White, existe une! espèce nommée par le premuer Spotted opossum, et Tapoa tafa parle second. Elle est pourvue de canines et si voisine des Didelphes, que je crus d'abord qu'elle en faisoit partie; mais ce résultat contrarioit trop le pressentiment de Buffon, pour m'y arrêter long-tems, Ce grand homme avoit pensé qu'on ne trouveroit point de vrais Didelphes hors de l'Amérique; et en effet on avoit remarqué que Les animaux à poche de l'ancien monde faisoient partie d'un ordre différent de celui des rongeurs; tels sont les Phalangers et les Kanguroos. | Les descriptions de Phillip et de John Wlute, relativement au Spoited opossum , se à 109 complettant et s'e:pliquant fune par l'autre, jélpns/m@rendie Gompte des vrais carac- ières de cette espèce, et me convaincre qu'elle différoit aussi bien des Didelphes que des autres marsupianx de la Nouyelle-Hollande : en conséquence'je l’établis comme genre nouveau en lui donnant le, nom de Dasyure, bien persuädé que le tes et de nouvelles recherches dans l'Australasie, nous feroient connoiître d’autres animaux qui viendroient se, groupper autour de.ce.type d'une nouvelle famille: on va vonrque je n’ai point éié trompé dans celle attente, + CRUtET s . Les Dasyures, comme J'ai. eu de nouveau occasion,de m'en assurer, sur les, six espèces dont ce genre est composé, sont des animaux qui ont huit incisives supérieures, six en bas, quatre camnes et vingt-huit molaires : le pouce des pieds de derrière est extré- mement court; ce qu prive leurs pattes de, la même faculté de préhension, que celles des Didelphes, Ceux-e1 peuvent aussi s'accrocher au moyen de leur queue , lorsque Les Dasyures, qui ont la_queue lâche et. wès-touffue , ne le peuvent pas : leur tête plus courte a une physiononue plus agréable; leurs oreilles sont petites et garnies de poils ; en général leur rapport les rapproche davantage des Fossanes et des Genettes : sans doute qu'ils en partagent les habitudes naturelles, et vivent de même à terre. J'ai donné la description des six espèces de Dasyure dans les Annales du Muséum d'hustoire naturelle, tome 3. Je me bornerai 1c1 à l'exposition de leurs caractères. I. Iæe Dasyure À LONGUE QUEUE. Dasyurus macrourus.- Le pelage marron, moucheté de blanc :la queue tachetée de méme. Cette espèce étoit publiée des 1789 par M. Phillip; mais on ignoroit qu'elle füt aussi voisine du Spotted opossum , ayant d'abord été donnée sous le nom de fourne tachetée, (Spotted Martin ) et depuis classée par M. Shaw avec les Genettes, sous la dénomu- nation de viverra maculata : c'est. la plus grande espece, de 0,50. IT. Le Dasyure DE Maucé. Dasyurus Maugeiï. Le pelage olivätre, moucheté de blanc : la queue sans tache. C'est une espèce nouvelle dont nous sommes redevables à l'estimable et infortuné zoologiste Maugé; la taille de ce Dasyure est de 0,37. III. Lx DasyurE viverRiIN, Dasyurus viverrinus. Le pelage noir, moucheté de blanc : la queue sans tache. J'ai ainsi nommé le Spotted opossum de Phillip, ou la variété du Tapoa tafa de John White, M. Shaw l'ayant depuis employé dans sa zoologie générale sous le nom de Didelphis viverrina : le viverrin est plus petit que le précédent de 0,06. IV. Le Dasyure Tara. Dasyurus tafa. Le pelage brun , non moucheté : la queue de la méme couleur. C'est la seule espèce de ce genre qu manque à la collection du Muséum d'histoire naturelle ; nous en rappellons les principaux traits d’après John White, qui l'a nommée, décrite et figurée : elle est de la taille du rat domestique. $ V. LE Dasyure PINCEAU. Dasyurus penicillatus. : Le pelage cendré, non moucheté : la queue noire. d M. Shawy (Zool. gén. p. 503.) est le seul auteur qui ait parlé de cet animal: c'est sans doute par méprise qu'il lui attribue une membrane étendue sur les flancs ; la figure (PL. 111.) qui accompagne sa description, n'en fait pas mention, Ge Dasyure est de la même grandeur que le tafa, de 0,22. : 1 VI. LE Dasyure NAIN, Dasyurus minimus. Le pelage roux , non mouchete : la queue de la méme couleur. Celui-ci est de moitié plus petit que le Dasyure pinceau; M. Perron l'a trouvé dans une ile placée dans le détroit de Bass, L Soc. PHILOM. 1 ANATOMIE COMPARÉE.: Note sur la dissection de deux Femelles de Didelphe manicou Didelphis virginiana ; par G. L. DuvEerNor. La ménagerie du muséum d'histoire nâturelle vient dé perdre deux didelphes ma- il nicou didelphis virginiane, L. femelles. M. Cuvier a bien voulu en confier la dissection à M. Duvernoy. Voici ce que les recherches de ce dermier, sur la structure des organes de. la reproduction, lui ont offert de plus intéressant. I! lui a été impossible de découvair aucun conduit par lequel les petits prussent passer de la matrice dans la poche, soit direc- tement, à travers les parois abdominales , soit indirectement , en suivant d’abord. les ligamens ronds et en traversant l'anneau inguinal. Toutes les précautions avoient été prises pour que celte communication ne pût être méconnue si elle eût existé. Après avoir coupé à quelques pouces en avant de la poche, les parois abdominales, on a renversé avec précaution vers le pubis le lambeau qui soutenoit celle-ci, et lon a recherché avec soin tout ce qui auroit pu indiquer les vestiges d'un canal. La surface: extérieure de la matrice et celle de ses cavités n’ont offert également aucune trace d'un pareil conduit. M Duvernoy a, par coutre, observé très en détail, un muscle dont la fonction bien reconnue, doit décider la question sur la manière dont les petits par= viennent dans la poche, au moment de l'accouchement. Ce muscle qui, eu égard à ses attaches, pourroit être appelé {o-marsupial, est fixé par un tendon grêle à l'épine: antérieure et supérieure de l'os des îles (1), au-devant du tendon de l'#0-préhbien (2). Il descend obliquement en arrière sous l’arcade crurale , entre le bord de l’iléo-abdominal où petit-oblique et l'iliaque interne (5) ; sort de dessous cette arcade par l'anneau sus- pubien , et se porte obliquement en avant et en dedans, jusques aux parois externes “et latérales de la poche, en passant sur l'os marsupial {13) et le feuillet extérieur de laponévrose des muscles du bas-véntre (8.8.6.) Il se divise sur le tiers postérieur de ces parois, en plusieurs bandelettés charnues , qui tiennent à celles-ci par des fibres tendineuses très-courtes. C'est un muscle mince, très-étroit et fort long. 1l sufara de jetter un coup-d'œil sur la Sgure 11 poûr être convaincu de ses usages. En se contractant avec son semblable, ils doivent ouvrir la poche et l'approcher très-près de la vulve ; ce qui s'effectue d'autant plus facilement que l'anneau sus-pubien et l'os marsumial, de chaque P ; À côté, servent de poulie de renvoi à ces muscles ; voilà pourquoi Tyson, Descriptio anatonuca marsupialis. Trans. Philos April, 1696, n°. 239, qui ne fait qu'indiquer leur passage sur cet os, sans rien dire de leursattaches, les a appelés #rochléateurs. Il ajoute lus bas sur leur usage, qu'ils servent à dilater la poche et à soutenir son poids lorsque eee est situé la tête en bas, et que les os marsupiaux qui leur servent de poulie, leur donnent la facilité de résister à ce poids. Bien entendu qu’en parlant du poids de la poche, Tyson la supposoit pleine de petits, et qu'en supposant la situation renversée, il avoit égard à la faculté de l'espèce observée par lui, de se suspendre au moyen de sa queue prenante. Ce n'est donc pas sans raison, cowme le pense Vieq-d’Azyr, que Tyson avoil ainsi nommé ces muscles. Le premier, Sys#fme anatomique, 1. IT, p.207, donne bien Jeur point d'attache, mais il ne dit rien de leurs autres rapports et par con- séquent de leur trajet; il ne parle pas plus de leurs usages, et laisse ainsi leur histoire très -imparfaite. Elle étoil cependant importante pour donner une idée jusie des moyens que mellent en usage cés animaux à bourse pour faire passer leurs petils à. leurs inammelles, et pour rejetter toute idée de communication 1inmédiale entre la matrice el la poche, Celle-ci peut tellement être rapprochée de la vulve par l'action des muscles iléo-marsupiaux , que son onifice devient presque contigu à celui du vagin, pendant la contraction de ces muscles : ce qui a certamement lieu au moment où l'animal met ses pelils au monde et les place dans sa bourse (1). (1) Le muscle fléo-marsupial existe aussi dans le Phescolome; mai$ comme la poche de cer animal est très-rapprochée de la vulve, il ne sert plus qu la dilater. ( Nore de l’auteur. ) és : 101 Explication de la Figure 11. (z1) Bord anlérieur et supérieur du muscle iléo-marsupial. (1 2) Direction des fibres de ce muscle, — Il est recouvert par le feuillet extérieur de l’aponévrose des muscles du bas-ventre, (10) Ligne médiane. (13) Os marsupial. (14) Ligne qui indique l'articulation de cet os avec l'os pubis. (7.7.7.) Muscle iléo-marsupial, 1l passe en (6) sous l'arcade crurale par l'anneau sus-pubien. (553) Grand oblique ou costo-abdominal, (8888) Son aponévrose. (6) Pilier extérieur dé l'anneau. (16) Endroit de l'os marsupial où s'attache le pectiné. (15) Commencement du tendon du muscle îléo-marsupial. (2) Portion de J'iléo-putibien. (5) Iliaque interne, coupé en partie. (4) Iliaque externe, CHIMIE. Nouveau procelé pour préparer les muriates de baryte et de strontiane , par le C. BOUILLON - LAGRANGE. On savoit que tous les sulfates, exceplé celui de chaux, étoient décomposés par le muriate calcaire; mais on n'avoit point encore fait connoître les procédés par les- quels, à l'aide de ce sel, on étoit parvenu à opérer la décomposition des sulfates de baryte et de strontiane : ce sont ces procédés que le C. Bouillon - Lagrange nous a communiqués, ñ Après avoir recueilli le muriate de chaux qui résulte de la décomposition du muriate d'ammoniaque, il méle ue cerlaine quantité de ce sel avec une partie égale de sulfate de baryte pulvérisé, puis il projette, par cuillerée, ce mélange dans un creuset qu'il a fait rougir auparavant, Quand la matière est fondue, il la coule sur une plique de fonte chaude, ensuite il la pulvérise et la fait bouillir dans six fois son poids d'eau. Lorsque la dissolution cesse , on fait évaporer , et l’on obtient des cristaux, mas qui con- tiennent encore de la chaux. Les premiers qui se forinent par le refroidissement de Ja liqueur, sent les plus purs; ils ne contiennent que & grains par once de muriate calcaire. Une seconde cristallisation les en dépouille entièrement, suivant le C. Bouillon- Lagrange. Le muriate de strontiane s'obtient de la même manière que celui de baryte : seu- lement le mélange des deux sels se fond avec plus de difficulté ; et après la dissolution , il ne faut pas rapprocher autant la liqueur, parce que le muriate de strontiane étant beaucoup plusdissoluble dans feau chaude que dans l'eau froide, on n’obtiendroit par le refroidissement qu'une cristallisation confuse el très-1mpure. nt Les avantages que ces procédés présentent sur ceux qui ont été suivis jusqu'à présent , qui consistent à faire passer les sulfates à l'état de sulfure pour unir immédiatement leurs bases avec l'acide muriatique , consistent, sur-tout, dans l'emploi de muriate calcaire, dans l'économie du tems et du combusüble , et à exempter du dégagement du gaz hydrogène sulfuré que produisent les sulfures. _F.—C. V. Sur la présence d'un nouveauwssel plosphorique térreux dans les os des animaux , et sur l'analyse de ces organes en général, par - les CC. Fourcroy et V AUQUELIN. Les travaux des auteurs sur les urines, et Jes calculs vissicaux de l'homme et des animaux, ont conduit leurs recherches sur les os de ces mêmes êtres, ces organes ayant, comme on le sait, des rapports essentiels avec les matériaux consütuans des urines et des concrétions calculeuses. Le résultat de ce travail est que les os des animaux contiennent, outre le phosphate et le carbonate de chaux, une certaine quantité de phosphate de maguésie, et que ceux de l'homme, au contraire, ne présentent point de ce dernier sel. Soc, PHItow. IxsTITUT NAT, 162 f : ER TE Le procédé des auteurs, pour obtenir ce sel, consiste à verser, sur des os d'animaux calcinés à blanc, une quantité ésalé à leur poids decidé sulfurique concentré , et à remuer jusqu’au parfait mélange, Abe cinq à six Jours de repos, on délaie le tout dans dix fois dutant d'eau disullée, On filtre; ‘on lave de nouveau dans la moitié motns d'eau, let on mélange les liqueurs, puis on y verse de l'ammoniique en excès! : 1l sy forme un précipité qui contient de lacidé phosphorique ; dé la Chaux, de l'aimomiaque et dela misnésiel le tout combiné, On lave ce précipité avec un) peu d'eau disulléétfréide, ét on le fait bouillir avec ane dissolution de potasse bien! pure, jusqu'à ce qu'il ne? se dégage plus d'odeur ammoniacale. L'alfal fixe décompose le phosphate ämmonia= co-maguésien, et laisse lmagnésie hbre mélée aveë le phosphate RSR Le dépôt, lavé est ensuite traité par l'acidé acéteux'bowllant qui dissout rt magnésie sans toucher au phosphate de chaux. L'acétite magnésien évaporé et redissout , esi précipilé par du carbonate de soude imis-en excès; et à l'aide de i'ébullition, on obtient ainsi du car- bonate de magnésie, Les os, dans lesquels le phosphate de magnésie à été trouvé, sont ceux de bœuls, qui, calcinés, en contiennent environ Æ de leur poids ; ceux de chevaux qui en ont donné = ;-ceux de poulets et de poissons cartilagineux qui en contiennent aussi ENVITON %. - 1 L'analyse des os de bœuf, donne: ; Gélahinersolde ht ER Een Phôsphate ‘dé: chaux), moy 37,7 Carhontte tdelichaus AN Neo Phosphate de magnésie . |. . ©.) + 1,3 - Le phosphate de magnésie sé trouve en quantité notable dans les substances dont,les animaux et l'homme se nourrissent ; et si les os de celui-ci n’en contiennent point, ses urines, au contraire, en contiennent assez, tandis que celles des animaux n'en con- tiennent pas du tout. C'est par la même raison que les calculs urinaires de Fhomme présentent du phosphate de magnésie, et que ceux des animaux n'en présentent point. E.—C. V. MEDECINE, Note sur une nouvelle manière de conserver le vaccin dans des tubes, par de C. BRETONNEAU, ancien cClèse à l'Ecole de Santé de Paris. < £ Il est souvent difficile de conserver du vaccin avec toutes ses propriétés, Les plaques. de verre sur lesquelles on en fait sécher quelques gouttes et qu'on applique lune, contre l'autre, afin de les préserver du contact de l'air, sont un moyen fort infidèle. Le C. Bretonneau indique un procédé avantageux pour obtenir ce virus en plus grande, quantité, forme liquide; et à l'abri de l'influsnce atmosphérique, 1l substitue des, tubes capllaires aux plaques de verre. L'ascension spontanée des liquides dans ces tubes, est un phénomène si généralement connu, qu’il est étonnant qu'on n'ait pas fait d'abord l'application de leur singulière po à la conservation du vaccin. On concevra facilement le moyen que propose le C, Bretonneau : 1l n’est pas d'émailleur, dé Fabricant de baromètres, qui ne puissent efMfourmr de toutes sortes de calibre. Voilà là manière dont l'auteur en a fait usageMavec un entier el constant succès. Après avoir ouvert, par cinq ou six piquüres , le bouton de vaccin, ‘on présente suc- cessivement, à chaque gouttelette , l’onifice d'un tuyau capillaire dont le diamètre intérieur.est d'environ un demi-millimètre. Si on veut recueillir une $rande quantité de vaccin dans le même tube, on le tient dans une direction inclinée, S'il nest pas: entièrement rempli, on le coupe avec une lime ou avec le bord tranchant d’une pierre à fusil, immédiatement au-dessus de l'endroit où la liqueur s'est arrêtée, On bouche les deux petites ouvertures avec de la cire fondue. Il est bon que les parois de ces petits tuyaux æent-une cerlaine épaisseur pour qu'ils ne soient pas trop fragiles. Quand on + “née MA Fi ME une veut faire usage de l'humeur contenue dans les tubes, on coupe [e verre au-dessous de la cire de l'un et de l'autre côlé, ce qui est beaucou plus facile que de les déboucher. On adapte alors l'un des bouts de ce tube capillure dans l'extrémité d'un autre, dont le diamètre puisse le recevoir. Ce dermier sert d'alonge pour soufller le vaccin sur la lancelte. Si l'insuflation en a trop chassé à-la-fois, il est bien aisé d'en laisser re- monter dans Le (tube. Si celui. qui sert d'alonge est évasé par un boul, il reçoit facile- ment plusieurs tuyaux de différens diamètres, qu'on enfonce seulement plus ou moins, et il est inutile de cacheter avec la cire la joncüon des deux tubes, sur-tout si on garnit avec un peu de papier de soie la porlion évasée en enlonnoir. Pour renfermer hermétiquement le vaccin, on üre à la flamme d'une bougie les deux extrémités d'un petit tube, de mamière à enfaure un petit éolipyle qu'on peut renr- plir plus facilement, car la liqueur n'y monte pas aussi vite que dans les tubes ordi- nares, Rien de plus fâcile que de sceller les deux pointes de l'éolipyle; 1l suffit de les tenir un instant dans la partie bleuâtre et inférieure de la flamme d’une bougie. Le C. Bretonneau a employé, au bout de deux mois, du vaccin conservé dans un tube capillaire bouché simplement avec de la cire. Six piquûres ont produit six boutons qui ont parcouru régulièrement leurs périodes. Il n’a pas encore lrouvé loc- casion d'en Aer de plus ancien. : Les figures 12 de la planche représentent, 1°. le tube capillaire À ; — 2°, un peut éolipyle B ; — 53°, un tube d'alonge avec un éolipyle € ; — 40. une alonge évasée pour forcer lé vaccin contenu dans un iube capillaire de couler sur une lancette D, CD. CHNO | GERNANPNEAN ES Extrait d'un Mémoire du €. COQUEBERT-MONTBRET, sur des cartes manuscrites dressées dans la première moitié du 16°. siècle , et sur lesquelles on soit représenté, à ce qu'il paroit , le continent. de la Now-:elle- Hollande. Le hasard fait retrouver de tems en lems des monumens géographiques, d'après lesquels on semble fondé à conclure que les navigateurs du 16e. siècle ont été plus avancés dans la connoissance du globe qu'on ne le suppose ordinairement , et à re- “onnoitre que les siècles qui out suivi celui-là , se sont attribué à tort, des découvertes qui lui appartenoient. Le 17e. siècle, par exemple, réclame , en faveur de la nation Batave, la découverte des côtes septentrionales et occidentales du pays que l'Europe entière, d'après cette prétention universellement admise, nomme la Nouvelle-Hollande : et le 16e. siècle sénorgueillit d'avoir produit, dans la personne de Cook, celui à qui il étoit réservé de reconnoutre la côte orientale de ce même pays. Cependant il est très-apparent , d'après des carles qui datent tout au moins de l'année 1542, que dès cette époque, l'Europe avoit déjà connoissance d’un conunent situé au sud de l'ile de Timor, et qui, malgré les erreurs qu'on remarque dans sa configuration et dans sa Position principalement en longitude, retrace assez bien ce qu'on a nommé depuis la Nouvelle-Hollinde. J'ai vu deux de ces cartes manuscrites, à Londres, dans ja col-- lection du Muséum britannique ; lune, en plusieurs feuilles, a été rédigée en 1542, par un français nommé Rotz ou Roiy, qui la dédia à Henrÿ VIIT, et qui annonce, dans son épitre dédicatoire, qu'il l'avoit commencée « pour faire quelque œuvre plaisante » et agréable au roi dé France qui adonc éloit son souverain et naturel signeur.. . » Mais comme jà elle étoit, ou peu sen fallut, accomplie ...1l a plu à Dieu, de » l'adresser une autre part... l'auteur étant arrivé , pour dernier refuge , au service » d'Angleterre» Le tilre et plusieurs des noms de lieux sont en mauvais anglais. L'autre carte , que possède ce méme Muséum , ést d'une seule pièce ; elle a environ ‘trois mètres de long sur onze décimètres de haut. À gauche, sont les armes de France \ én plein; à droite , celles du dauphin. Les noms y sont la plupart en portugais, Soc. rIIITOM. 104 | : ; di quelques-uns aussi en français, On ne voit pas quel en est l'auteur, maïs il se pourroit que ce füt ce même Rotz, et qu'il l'eût apportée de France : dansce cus, elle seroit plus ancienne’ encore que l'autre. Des cartes manuscrites du 16e. siècle, portant les armes du dauphin , ont été vendues avec la bibliothèque de Lavallière, et se trouvent portées sous le no. 4499 du catalogue de cettéhwenté; mais j'ignore quelles étoient. ces cartes, Il y a peu de jours que j'ai vu, entre les mains d’un particulier , quinze cartes sur véhin, réunies en un pelit volume 2-/fo0o, portant le nom de Nicolas Vallard, de Dieppe, et la dale de 1547. On voyoit sur deux de ces carles come sur celles de Londres, et dans la méme positiva exactement, sous le nom de serre de Jave, le continent en question. ‘ : M. Dalrimple, célèbre géographe anglaus, sexprime ainsi dans son mémoire sur les Chagos'et iles adjacentes, 1766 #n-40., en parlant de la grande carte que possède aujourd'hui le Muséum britannique, et qui appartenoïit alors à M. Banks. « Cette (arte » contient beaucoup de connoissances qu'on avoit perdues depuis. La terre de Kerguelen » y paroit clairement marquée; la côte orientale de ce que nous nommons /& Nou- » veile-Hollande, est exprunée d’une! mamière qui se rapporte assez bien avec les » cartes manuscrites du cap.taine Cook. Néhrl sub sole novum. Quelques-uns des noms > qu'on voil sur celte anciennecarte , répondent à des points que Cook a désignés d'après » les mêmes circonstances. La cote dés herbages de la carte française convient assez » bien par sa situation avec la baie botanique de Cook, la rivière de beaucoup d'iles » avec sa ay ofisles,; la baie perdue avec sa bay of rulels, et la côte dangereuse » avec la parie de la côte où le vaisseau de Covuk toucha sur des rochers, el ful,sur » le point de périr ». (Wayez pl. XX, fig. 1 ef 4.) Pinkerton reconnoit aussi que le continéul figuré par Rotz, ne peut êlre autre chose que la Nouvelle-Hollande, ( Voyez le second volume de sa géographie en anglais, 1n-4°., page 400.) es $ Ilest vrai que dans la plupart des Cartes {publiées vers la même époque, on voit figurée , sous le nom de, Terre australe, aeibeLerme d'une 1mu-ense étendue au- delà de l'extrémité méridionale de l’ancien et nouveau continent. Nous en avons fuit copier deux sous les nos. 2 et 3; mais une comparäison allenhive de ces cartes avec celles de Londres, fera reconnoitre aisément les srandés différences qui sy. trouvent, Les premières n’offrent aucune position; on y voit seulement les noms de Beach, Lucach, Maletour et Lanchidol, empruntés de Marc Pole; et les auteurs ont si peu prétendu donner cette terre australe pour une réalié, qu'ils la nomment eux-mémes— terre inconnue. Il n'en est pas ainsi des cartes de Rotz et de Vallard, La multitude des noms qu'ils ont placés tout lc long des côtes de leur continent, annonce des parages dont tous lés points avoient élé reconnusel déterminés, et ils n'ont fait usage d'aucun nom tiré de Marc Pole: d'ailleurs ily a entre la fyure réelle de la Nouvelle-Hôllinde et celle qu'ils lui donnent, une ressemblance qui nexisle dans aucune auiré carte de ce lems. On pourroit objecter qu'ils placent leur continent huit degrés, lout au moins, plus à l'ouest que n’est la Nouvelle-Hollande; mais on sait combien les positions données par les antieus navigateurs sont fauuves en général quant à la longitude; et s1 les cartes dont nous parlons sont copiées d'après des cartes portugaises, commeäl ÿ a lieu de le croire, on doit se rappeller que pour placer les nouvelles découvertes faites duns les mers de l'Inde, en dedans de la célebre ligne de démarcätion que le pape avoit tracée entre eux et les Espagnols, Les Portuguis avoient soin, dans leurs cartes et leurs relations, de les rapprocher dé l'ouest le plus qu'il leur étoit possble, comme les Espagnols au contraire s'efforçoient de les faire paroître. aussi reculées qu'ils pouvoient , vers lorient, Au surplus la Nouvelle-Hollande est siwoisine des Molusques qui, dans le re, siècle, apparienoient au Portugal, que l'on dévroit sétonner, que les navi- gateurs portugais, animés comine üls l'étoient de l'esprit de découverte et de conquête , eusseut néghgé d'en reconnoitre les côtes, ét eussent laissé cette découverte à fivre aux Hollandais, qui possédèrent ces ilés après eux. Peut-être quelques gens de me français Les accompagutrent-ils dans cés expéditions, et trouvèrentils ans l'occys de dresser les cartes qui sont l'objet de cet article, Bull. des Se.TomIT. PL XIX. N ? 81. _ | [l Eva a la Comme du bleu de Cobalt du C. Thenard. / Bull. des Je. TomUT PLAN N° 8: je ZA 72. AR à ds L'or eee | D en =\ [9 3.en 1804 È L— z A po € Le Dangereuse EE ES Se Pa CARE 1 Re TT ü LE VE 5 ae à ne + : . 21, avt 1242. Ë en du Museum Brdanmque Goufre $ ; ss © vutvart Ta Mappemonde / ' ; du Graveur Tavernier 4 PAT. De YEE 09 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Nivôse, an 12 de la République. EE HISTOIRE NATURELLE. ZOO LO GIE. Recherches d'anatomie comparée sur les dents, par le ©. Cuvige: Le C. Cuvier s’est proposé, dans ces recherches, de donner une histoire anatomique . et comparée des dents, aussi complète que possible pour le moment actuel. IL les céfinit : Des corps osseux implantés dans la méchoire, sans faire corps avec elle, du moins à une certaine époque, et borne ainsi leur existence aux trois classes des mainifères, des repliles et des poissons. Il examine successivement , dans ces trois classes : 10. la structure des dents ei leur développement; 20. leurs sortes et leur com- binaison dans ces différens animaux. Les dents, dans lé premuer arücle, sont d'abord divisées en composées, demi-composées et simples : dans celles-ci, la substance interne enveloppée de toutes paris par l'exierne, n’en est point pénéirée, Le contraire a lieu dans Les premières, de sorte qu'on ne sauroït couper la dent dans un sens ou dans Ydeur ; elles sont Séhuite la substance EX &,;-daêle développement isglémeñt; æ%fâclion réciproque des dents les unes sur les autres; 30. l'action deNdéa&t ui” Jesachoires ; 4°. les différentes époques auxquelles les dents se succèdeK FT Vas hes du C. Cuvier, dirigées d'après ces différens points de vue, l'ont contuit à Fire un grand nombre d'observations neuves, dont nous essayerons de donner un apperçu, en choisissant les plus remarquables, et en suivant l'ordre que nous venons d'indiquer. 1. De la substance osseuse. Son tissu varie beaucoup, sur-tout dans les canines des pachyderines. On connoiït celui des défenses de l'éléphant, des incisives et des canines de l’Arppopotame, L'ivoire du sanglier d'Éthiopie est à-peu-près semblable à celui de ce dernier amimal. Celui des défenses du mo7se est compact, susceptible d’un beau poli, mais sans siries ; de petits grains ronds, placés péle-méle, comme Îles cailloux dans la pierre appellée poudingue , forment la partie moyenne de la dent. Ces mêmes petits grains composent aussi l'axe des dents molaires du même animal ; elles n'ont aucune cavité dans leur intérieur. Dans le dugong, livoire est homogène ; il en est de même dans le narval, dont la défense est très-compacte. Les dents de l'oryctérope ont l'air de deux cylindres adossés, et sont entièrement formées de petits tubes droits et parallèles qui ne sont pleins que vers la surface triturante : elles m'ont point de grande cavité. On ne retrouve une structure analogue que dans quelques poissons. K Soc. PæiLow. ÿ ‘ 166 ; À 2°. De l’émail, Les racines n’en sont point revétues ordinairement : celles des dents molaires du morse en sont entièrement recouvertes, il est même plus épais sous La racine qu'à la couronne, Dans les dents du cachalot, 1 ne montre que des stries parallèles à la surface de la substance osseuse. ; 3°. Du cément. Il forme plus de la moitié de la masse des dents de l'éléphant et du cabiai. Dans ce dernier animal , il présente une foule de pores disposés fort régulièrement. On ne trouve pas de cément dans les dents des reptiles, parce qu'elles ne sont jénais composées. À QUE ; Ces dents des reptiles n’offrent d’ailleurs rien de particulier, par rapport à leur structure; mais il n’en est pas de même de celles des poissons. On peut distinguer celles-ci, 1°. en composées | qui sont formées d'une infinité de tubes réumis, et terminés par une couche commune d’émail : telles sont les dents en forme de payé des raies; 2°. en. simples qui ne tienuent qu'à la gencive , comme celles des squales ; 3°, et en simples qui naissent dans un alvéole : celles-ci font le plus grand nombre. Elles ne tardent pas à se souder entièrement aux osde la mâchoire. Leur racine est d'autant plus profonde, que la couronne est plus longue et plus pointue. Les dents mousses n’ont presque point de racine. Les dents composées forment ordinairement des plaques qui n’adhèrent aux os des mâchoires ou du palais, que par une membrane intermédiaire. Leur figure varie, mais leur épaisseur est toujours divisée en deux couches; une supérieure , osseuse, couverte d'une légère couche d'émail , et une inférieure comparable à la racine des autres dents. Celle-ci esttrès-poreuse , et reçoit, sans doute , par ses pores, des vaisseaux et des nerfs qui se portent dans la couche supérieure. Dans les diodons et les £trodons, la partie triturante des mâchoires est une dent formée de lames dont les tranchans sont soudés par l'émail à la superficie , mais qui restent long - (ems distinctes à la partié profonde. ; Développement des dents. Les\ progrès de l'ossification produisent , dans les dents, des changemens de forme; aussi faut-il avoir égard à l’âge de l'individu, pour dé- terminer la forme de ses dents, lorsque leur partie membraneuse est détruite. Toutes les fois qu'il n'y a point de racine, on peut en conclure que la dent m'avoit pas pris son entier accroissement, Cetie règle ne s'applique qu'aux deux premières classes. Dans les poissons, au contraire, .la présence de la racine est une preuve de jeunesse, parce qu'elle se soude à la mâchoire, après un certain lems, tandis que la couronne sen sépare, L'effet de la mastication est une seconde cause de la forme des dents. La yrae forme de la couronne, ne se conserve , dans les herbivores , qu'aulant qu'elle reste couverte par la gencive. Lorsque la couronne s'use et s'applanit, elle représenteles coupes de l'émail, de la substance osseuse et du cément, qui forment différentes figures, suivant les espèces, Les espaces osseux , enveloppés par l'émail, sont d'autant plus larges et moins nombreux , que la couronne est plus usée. Cela peut avoir lieu jusqu'à ce qu'il ny ait plus qu’un seul espace entouré d'émail, comme si la dent avoit été simple La succession des dents est une autre cause des changemens qu'elles présentent La dent nouvelle peut pousser l'ancienne en arrière, en avant, surle côté, ou verticalement \ en dessous. C'est proprement dans ce dernier cas, qu'elles sont des dents de rem. placement : dans les trois autres, ee sont des dents qui se développent plus tard. Il ny a que la première manière qui ait lieu dans les,quadrupèdes , et seulement dans un petit nombre, tels que l'éléphant, le cochon d'Ethiopie, et, d'une façon moius évidente , dans l’Aippopotame : les chevaux et les ruminans présentent quelque chose d'approchant. Il arrive rarement que les dernières dents sortent de l'alvéole, avant qne les premières soient lombées ; c'est ce qu'on observe dans lhrppopoïame , le rhinocéros , el qui avoil lieu dans l'anrinal fossile de lokio et de simore. Cetle remarque est importante pour déterminer le véritable nombre des denis d'un animal. . Les dents des squales à dents tranchantes, se remplacent à - peu - près comme celles des serpens venimeux, A mesure que les dents verticales, qui forment un ES M 167 premier rang sur le bord de la mâchoire, tombent, celles qui sont couchées derrière, mais non renfermées dans la gencive, se relèvent et prennent leur place; les lames qui servent de dents aux diodons et tétrodons , se succèdent de la même manière; leur structure est très-remarquable. On observe, dans les premiers, deux éminences servant à la mastication, un bord parabolyque et un disque arrondi, placé en arrière et dont la masse est séparée de celle du bord, par un large canal, qùt règne dans l'intérieur de l'os. La surface du disque présente des stries transverses et parallèles, qui indiquent les lanes dont il est composé. Celles-ci vont en montant, un peu en arrière du canal; au disque, elles sont couchées les unes sur les autres, de sorte que les supérieures sont les plus courtes, les plus usées et Les plus dures, et par conséquent les plus vieilles À mesure que l'on descend, on les trouve plus molles et plus séparées ; leur vraie structure est très-évidente dans les plus inférieures. Leur surface antérieure et supérieure présente au microscope un réseau extrémement fin de petits canaux, qui sont les empreintes des vaisseaux qui y ont rampé et qui venoient du gros canal, dont les parois sont percées d’une infinité de peuts trous, qui donnent dans les intervalles des lames. Les lames du bord se développent dans un ordre inverse ; ce sont les antérieures qui sont les plus nouvelles. * Les fétrodons manquent de disque triturant , et leur mâchoire est partagée en deux pièces, par une sulure dentée; le reste est le même que dans les diodons. La succession des dents se fait, dans les scares, d'une manière analogue à celle des tétrodons. L'intervalle des lames de leurs machoires renferme une multitude innombrable de germes de dents, qui percent successivement la lame interne, tous près du bord, à mesure que celles qui sont dehors s’usent, La succession des dents, par devant, n’a été encore reconnue, par le C, Cuvier, que dans le palais d'en poisson conservé dans quelques cabinets de curiosité. Il est presque rectangulaire et tout pavé de dents verticales, dont la forme est presque celle de nos incisives, Les postérieures susent les premières, leur tranchant disparoit et se change eu un ovale bordé d'émail, qui devient de plus en plus large, et s'efface enfin pen- dant que les nouvelles denis percent l'os en avant. Le remplacement, proprement dit, qui se fait dans le sens vertical, est le plus ordinaire , et s'observe dans la plupart des quadrupèdes ét des poissons, quoiqu'on l'ait pié dans ces derniers. La substance de l'os maxillaire ,‘dans laquelle plonge la vieille dent, s'élève dans la racine de celle-ci jusqu'au niveau de la couronne, qui se sépare alors. La plaque de substance celluleuse qui a monté dans la cavité de cette vieille racine , ‘est percée par la dent nouvelle. La succession se fait ainsi dans les espèces à dents simples et mousses, telles que celles du genre spare et autres genres voisins. Les dents pointues comme celles des brochets, etc. sont par contre ordinairement remplacées par le côté. Dans le loup, ( anarrhichas lupus ) les éminences osseuses sur lesquelles sont placées les dents, tombent avec celles-ci. Leur chûte est analogue à celie du bois du cerf ; il est probable que leur reproduction est aussi semblable. Cest le seul exemple connu, dans lequel une partie osseuse de la mâchoire tombe avec la dent. La nouvelle éminence dentifère nait à côté de l’autre, el ce n'est qu'après s'être développée, quelle en remplit le vuide. : sn Dans l'examen particulier des dents, le C. Cuvier recherche, 1°, leur sorte et leur combinaison; 20, je nombre de chaque sorte; 30. la forme de celles-ci Quoique les naturalistes aient étudié avec soin les dents des mamiferes, sous ces trois rapports, le C Cuvier a su encore faire, après eux , des observalions importantes, Quelques animaux qui ont les trois sortes de dents, perdent leurs incisives à un certain âge; Mels sont les phyliostomes et d'autres chauve-souris et le cochon d'Efhiopie, Les molaires étant les plus essentielles des dents, manquent les dernières de toutes, excepté dans le narval. Le phascolome a ses molaires toutes composées de collines tranverses, comme les cabiais , etc, K 2 168 Dans les reptiles sauriens , ophidiens ‘et batraciens, dont les dents ne servent qu'à retenir leur proic, celles-ci ont beaucoup moins d'influence sur leur économie que celles des quadrupèdes vivipares, et sont, à-peu-près, dans le cas de ceiles des cétacées, Elles saccordent cependant assez bien avec les familles naturelles, on ne peut les diviser en diverses sortes, quant à la configuration , que dans un petit nombre d'espèces; leur nombre est aussi moins important, parce qu'il est considérable, peu déterminé et qu'elles torabent sans régularité, ni par rapport au tems, ni par rapport à la situation. { Iln'y a, parmi les sauriens, que les iguanes qui aient aussi des dents palatines, Celles-ci existent dans tous les ophidiens , les amplubènes exceptés, et dans tous les £atraciens, Ceux des deux preiniers ordres ont tous des dents maxillaires. Parmi les batraciens , les crapauds n'en ont pas, les grenouilles n'en ont qu'à la mâchoire supérieure, et les salamandres en ont aux deux mâchoires.. Les dents des poissons ne peuvent donner de caractères par leur nombre qui varie beaucoup et est à ailleurs trop considérable, mais leur forme et leur position en pré- sentent de singuliers, faciles d’ailleurs à étudier. Elles peuvent être divisées, d’après leurs formes, en 1". denis en crochet, qui sont coniques, aigues et courbées en arrière. Presque tous les poissons en ont de telles, dans quelques unes des parties de leur bouche; 20. dents en cône, beaucoup moins aigues que les précédentes, et dont la pointe est à-peu-près mousse : telles sont les dents antérieures de l'anarrhique ; 30. dents à couronne absolument plate, celles du pharynx de la carpe, ou simplement arrondies, les postérieures du spare dorade, et de beaucoup d’autres spares ; 4°. dents #anchantes ou en forme de coin, tantôt simples, les maxillaes de la plie, tanlôt dentelées, celles des fheuties, Le plus grand nombre des poissons n’a que des dents en crochet. Il y en a qui ont ces dents réunies à d’autres, d'une ou plusieurs espèces : par exemple, des dents en crochet en arrière, des plates au milieu, des coniques én avant : les anarrhiques. Quelques poissons n'ont point de dents en crochet , mais seulement des plates et des incisives. ( la plie } D'autres n’en ont que de plates, (la carpe ) qui n’en a qu'au pharynx. Le barbeau et la brême ont, au même endroit, des dents tranchantes. Les dents des poissons peuvent être implantées dans les os intermaxillairés et man- dibulires ; ce sont celles qui répondent ordinairement à celles de nos deux mâchoires. Ëlles peuvent tenir encore aux os qui représentent les arcades palatines des oiseaux ; ce sont les palatines ; où bien à l'os qui descend perpendiculairemnent dugcrâne, pour former le milieu du palais; ce sont lés vomérisnnes : ou à l'os qui soutient la langue; ce sont. les Znguales : ou bien enfin sur les deux os pharyngiens , placés en arrière des branchies, à l’origine de l'œsophage ; ce sont les pharyngiennes.. # Il y a des poissons qui ont des dents de loutes ces sortes, (les saumons , le brochet. } D'autres en manquent à la langue seulement ( la vive, la perche ; d'autres aux branchies et à la Rene seulement ( l'uranoscope ). Il y en a qui ne manquent que que des dents palatines et linguales les gades, les trigles , (trigla cätaphracta ) excepté le volitans , les anguilles,, le turbot, la sole, la dorée, Dans quelques-uns les palatines, les linguales et les vomériennes manquent , comme dans les lutjans. Le malarmaët n'en a qu'au pharynx et aux branches; la carpe n’en a qu'au puarynx Les rares et les squales n'en ont qu'aux mâchoires, l'esturgeon en manque par-tout. Une conclusion importante à tirer de ces recherches sur les dents des poissons, est que la forme.et la position des dents, dans ces animaux, ne donnent pornt de caracteres qui pourraient servir de base à des familles naturelles , parce que 1°. des poissons tres - semblables ont des dents fort différentes, et 2. des poissons fres- sn ont des dents fore semblables. Ainsi le genre salmo L., présente des différences énormes dans les denis, telles que parmi les mamifères : elles sufiroient pour établir des ordres. Nous en avons déja indiqué de très-grandes dans le genre trigle. G. L D. 769 Description du cerf de la Louisiane, par le ©. E: Grorrnoy. Le cerf de la Louisiane est une espèce dont nous devons la conhoiïssance à l’atten- tion que prend Mme, Bonaparte, de réunir, dans ses possessions de la Malmaison, les animaux rares dont ka mulliplication peut devenir une source de prospérité publique, La plupart des voyageurs ne nous en avoit parlé que comme d'une espèce plus ou moius rapprochée de notre cerf d'Europe. Nous li avons trouvé plus de rapports avec l'Axis; sa tête est aussi mince, son museau aussi fin, et sa queue également longue et grosse. Le pelage, dans cette nouvelle espèce de cerf, est fauve, sans taches ni raie brune sur le dos; l'oreille est brune , puis blanche à sa base; les joues et la paupière supé- rieure sont d'un gris fauve pâle; la mâchoire en dessous, et la gorge blanches; les pieds d'un fauve plus pâle que le corps; les cuisses vers le haut et en dedans blanchätres: A queue est fauve à ses deux tiers supérieurs, noire dans le tiers inférieur ; elle est de plus terminée par une mêche de poils blancs, La partie des fesses qui couvre la queue, est aussi de cette dermère couleur, ) Nous n'avons pas vu le prolongement frontal ou bois de ce cerf, dans son état parfait ; nous savons seulement que la tige eu est cylindrique ; au surplus, cette espèce est plus petite que le daim, et plus grande que le chevreuil. Le couple qui en existe dans les parcs de la Malmaison, a été envoyé d'Amérique à Mue, Bonaparte, À BOTANIQUE. | Note sur une nouvelle espéce d'Ibéride , par le ©. GUERSENT. Iberis intermedia. Iberis herbacea foliis lanceolatis, radicalibus apice subserratis, caulinis integerrimis, floribus racemosis. Pl, XXI. A. Silicule B, fleur isolée. La plante est herbacée, entièrement glabre, et s'élève jusqu'à 5 et 6 décimètres; sa racine est bisainnuelle , tortueuse; ses feuilles radicales sont lancéolées, un peu ré- trécies à la base, munies de quelques dentelures en scie et tombent lorsque les jeunes tiges commencent à s'alonger; celles qui naissent sur la tige sont plus écartées, plus étroites, et presque toutes parfaitement entières ; les rameaux floraux sont épars, très- ouverts, quelquefois divergens à angle droit ; les fleurs sont blanches, un peu purpurines à leur base, d'abord rapprochées en forme de corimbe, puis formant une longue grappe à la fin de la floraison. Le calice est purpurin; les deux petales inférieurs ont le limbe double des supérieurs. La silicule À est oblongue, arrondie à sa base, et échancrée au soinmel, terminée par deux pointes très-divergentes, surmontée par le style persistent. Cette espèce est intermédiaire entre l’'Iberis amara et l'Iberis umbellata ; elle diffère de la première par ses feuilles cauhnaires entières, de la seconde par ses fleurs en grappe, et non en ombelle. Elle se distingue de toutes deux, 10. par la forme de sa silicule qui porte au sommet des pointes divergentes, tandis que dans toutes les espèces voisines , les pointes de Ja silicule sont parallèles au style ; 20. par sa grandeur et Ja divergence de ses rameaux ; 5. par sa durée bisannuelle, On rencontre en abondance cette Ibéride sur les roches calcaires qui bordent la Seine entre Rouen et Duclair: elle y a été trouvée par le C. Varin. Elle paroit se plaire sur les roches mises à nud. Cette Ibéride mérite d’être cultivée dans re jardins comme plante d'ornement, soit pour sa grandeur, soit pour sa durée : elle fleurit en thermidor, outes ses parties ont uue saveur amère. Fe Soc. PHiILoNr, Soc, PuILOn: Soc. D'AGric. pu DÉPARTEN. DE LA SEINE. Soc. n'Acric. pu ‘DÉPARTENM. DE LA SEINE. - 170 ÉCONOMIE RURALE Description d’un onguent noureau pour les arbres , par I. D'ÉDELCRANTZ. Les cultivateurs so’gneux ont cherché, dans tous les tems, les moyens de délivrer les arbres des plaies dont ils sont souvent atteints, ét qui causent quelquefois leur enuère destruction. Les topiques employés à cel effet, et qui sont en grand nombre, peuvent se diviser en deux classes :les huileux ou résineux, et les térreux. Les premiers, dans la composition desquels il entre de la thérébentine, de la cire , de la gomme, de la poix, des résines ou des huiles, ont l'inconvénient de-se fondre au soleil, et d'être inangés par les insectes. Les seconds, qui consistent principalement en terre calcaire ou argilleuse, plâtre, sable, cendres, fuinier, etc. et parmi lesquels se trouvent l'onguent de Saint-Fiacre et celui de Forsyth, ne sont pas exeinpts de l'inconvénient de se dis= soudre par l’eau, ou de se gercer par la sécheresse et par les gelées, et de se séparer de l'écorce et de la plaie. - L'emploi que M d'Edelcrantz a fait de ces divers onguents dans ses jardins et pé- pimères, lui a fait sentir la nécessité de les perfectionner; et après divers essais, il en a trouvé un qu'il indique comme préférable à tous les autres. j Cet onguent ne consiste que dans du vernis ou huile de lin commune, rendue bien siceative ( en la faisant bouille pendant une heure, avec une once de htharge pour chaque livre d'huile) mêlé avec des os calcinés, pulvérisés et tamisés, jusqu'à la con- sistance d'une pâte presque liquide. Avec cette pâle, on couvre les arbres endommagés, les plaies ou les endroits des branches coupées, par le moyen d'un pinceau, après avoir taillé l'écorce et le reste, et avoir rendu le tout, aussi uni que possible, comme l'usage ordinaire le prescrit. Ce vernis doit être employé dans un iems sec; car, sans cette précaution, il ne s’attacheroït pas assez intimement; ce qui, pour tous les em- plûtres, est le point essentiel, vu que leur effet principal paroit étre d'éloigner l'accès de l'air, de l'hunudité et des insectes. Pour obtemir ce but plus parfaitement, M. d'E- delcrantz emploie le mélange tout chaud, ayant une petite boîte de fer-blanc avec le vernis el le pinceau enfoncés dans le couvercle percé, un vase de bois, ou autre, rempli d'eau très-chaude, Ge vernis s'applique avec quelques coups de pinceau, et s’'attiche trèsintimément à l'arbre. Comine 1l a beaucoup de ténacté , 1l s'étend peu- à-peu, et en adhérant toujours à l'écorce, 1l permet à la sève d'avancer successivement et d'achever la guérison. La poudre des os calcinés a le grand avantage de réfléchir les rayons du soleil, en les empéchant de pénétrer dans la partie ligneuse et de la dessécher ; c'est pourquot il est bon de choisir, pour cet effet, les morceaux des os les plus blancs; et après avoir mis le vernis, on saupoudre la couche légérement avec les os pulvérisés. Les petites plaies et de jeunes arbres n'ont jamais besoin de plus d'une couche de vermss- aux grands, ou peut, pour plus de sûreté, en meitre une seconde, quand la première est sèche. Il est extrêmement rare de voir l'eflet manquer, quand on emploie, pour la taille dés plaies et pour le tems de l'opération, les mêmes précautions que dans les méthodes ordinaires. S. Sur l'usage des fumigations d'acide muriatique oxigéné , pour désin- 5 5 q $' 14 Jecter l'air dans les ateliers de vers à soie , par M. PAROLETTI. Les maladies qui enlèvent souvent les vers à soie au moment où [a récolte-du produit de ces insectes s'aanonce avec les plus belles apparences, est un des principaux obstacles qui s'opposent à l'extension que pourroit avoir celte branche précieuse de nolre économie rus rale. La cause la plus commune de ces maladies tient à la méphytisaton de l'air, dans les salles où ces animaux sont élevés. C'est aussi à trouver [es moyens de renouveler SR i à 171 l'air dans les atcliers ; et. de! neutraliser l'effet des gaz délétères , que M. Paroleui sesi particulièrement appliqué. L'usage d'allumer du feu dans les ateliers, dy pra- tiquer des ventilateurs, d'y brüler des plantes odoriférantes, a de graves inconvéniens ; les premiers moyens détruisent l'uniformité. de température si nécessaire aux progrès de cette éducation ; le dermier ne produit aucun bien, souvent même l'odeur de certaines plantes en combustion incommode les vers à soie. Les fumigations de vinaigre et les immersions dans ce liquide, conseillées par Boïssier de Sauvage , et par Fontana, ont ordinairement plus de succès. Dans acte circonstances , des vers à soie malades et immergés pendant deux ou lois minutes dans un bain de vinaigre étendu d'eau ont été guéris. On voyoit dans ce cas les chenilles se débattre , de petites bulles sortir de leur corps : on les retiroit presque sans vie; mais bientôt elles reprenoient leur force, maängeoient avec aviduié ; après des secréuons liquides , séreuses el verdälres , le sommeil s'emparoit d'elles ; et, en sorlant de É mue ; rien ne marquoit plus l'état passé de leur maladie. Mais un procédé plus simple et plus rapide dont M. Paroleii dut l'idée à la découverte de M. Guyton Morveau , sur les moyens de désinfecter l'air, lui procura des succès constans , et une méthode nouvelle d’une très- facile exécution. Ce procédé consiste à répandre dans les ateliers de la vapeur du gaz muriatique oxigéné. Dans une des expériences qu'il rapporte à l'appui de son asserlion , il s'éloit apperçu que les vers à soie d’un de ses ateliers, après leur quatrième mue , éloient affectés de langueur , refusoient la feuille qu’on leur présentoit; plusieurs rendoient des excrémens d'une liquidité gluante et de couleur olivâtre , d’autres avoient des tachés rouges sur la peau. Beaucoup d’entre eux mouroient, et leurs cadavres, au lieu de pourrir , se durcissoient, se couvroient d’une moisissure cotoneuse, et prenoient l'aspect d'un morceau de plâtre. Il prit une capsule de verre , dans laquelle il mit trois décagrammes (environ une once ) d'oxide de manganèse noir pulvérisé ; il versa dessus de Pacide n'tro-murialique en remuant avec une spatule de cristal. Il promena ainsi celte capsule dans tous les angles de la salle y en versant de nouvel acide lorsque les vapeurs duminuoient , et continua cette opération pendant un quart d'heure , après avoir eu soin d'élabhr la circulation de l'air en ouvrant les portes et les croisées. Dès le jour même le nombre des morts diminua considérablement, et dans deux jours la maladie disparut tout-à-fait, Dans une autre circonstance , M. Parolett se borna à mellre un Den d'acide mur.alique oxigéné, ouvert sur une table où des vers à soie malades éloient réunis ; leur guérison fut parfaite, et le succès de leurs travaux complet, 11 est à desirer que ces expériences soient répétées par les culivateurs , et qu'eiles amènent une pratique qui , non-seulement auroit une grande influence sur une branche 1mporlante de nos richesses territoriales | muis encore qui feroit cesser des Éèvres dangereuses, dont les hommes qui se livrent à léducation des vers à soie, sont. souveut Ja victime. ë MINÉRALOGIE. Sur la Dolomie et l’'Ochroite. (Extrait d'une lettre de M. KraprotTn, à M. VAUQuELIX.) L'analyse de la dolomie , d’après laquelle on la regardoit comme composée de car- bonate de chaux et d'alunine, ne peut plus êlre adnuse. M. Klaproth l'a trouvée com- posée de carbonate de chaux 52, carbonate de magnésie 46 et demi, et le reste de fer et de manganèse. La chaux primitive qui forme une partie de la masse des Alpes, du Julerberg dans les Grisons, offre les méimes élémens, et à-peu-près les mêmes proportions. M, Klaproth a découvert dans un minéral apporté de Norvège sous le nom de Tungstène, une terre nouvelle, dont l’un des principaux caractères est de prendre une couleur brune par la calcination : il la nomme Ochroïte, Aucun des chiausies de Berlin n'a réussi à former du palladium. EVE TKSTITUT NAT. vya He 4 “a ‘ OTIV Ru: ES) NON BAND 1h 0 M: Histoire naturelle des cétacées par le C: LacéPine: — Paris, Plassan, an 12, un vol. in-4°. de 329 p. et de 15 pl. ' Cette famille: éroit la seule qui restâc à craiter pour completter fa grande histoire des-animaux à sang M rouge et à vertèbres commencée avec tant de gloire par Buffon et par Daubenton, et si heureusement continuée et cerminée par l'auteur desce volume. Il ÿ suit à-peu-près la même marche que dans son histoire des poissons, subdivisanr les genres établis, aucarit que les caracrères le permettent, traitant à chaque prin- cipale espèce de l'organisation et des mœurs du genre, er décrivant eñsuice sommairement les espèces secondaires. \ : Le discours préliminaire offre des considérations inréressanres sur les particularités de l’organisation deg, céracées , sur l'étendue de leur empire, sur la durée de leur âge, sur leur instincr sociable er l’inAuence qu’il doit avoir pour perfectionner leur intelligence , sur le rapprochement particulier de leurs organes de VPodorar er de louie, qui doit donner plus d'intensité aux sensations qu’ils reçoivent des objets éloignés, comme dans certains animaux, tels que l'éléphant, le rapprochement de l’odorat , du goût er du tacr, en donne aux sensations produices par les objets voisins; différence qui influe sur le! naturel des cétacées ec qui leur donne nommémenr, suivant l’auteur, cette prompritude er cette variéré de mouvement qui les distinguent. Il est ensuire question de la voix des cétacées, er commie quelques nacuralistes avoienc cru qu’ils en man- quaient, le C. Lacépède rapporte plusieurs exemples de cris , de mugissemens , de bruit que des céracées out fait entendre. Le gente des baleines est réduit à celles qui n'ont point de nageoire dorsale ,) savoir: la baleine franche, ({ b: myscicerus) le nord caper , ( b. mysticetus B.) la bossue, ( b. gibbosa ) et la roueuse, (b, gibbosa. D.) L'histoire de la baleine franche est riaitée avec Le plus grand détail. Les baleines à nageoires dorsales, formant le genre belénoprère , ce sont le gébbar ( 6. physalus } Là jubarte , ( b. boops. ) 5 Le rorqual ( b. musculus ) er le museau aigu ( b. rostrara ). Outre le narval ordinaire, le C: Lacépède écablir que Les défenses lisses dont quelques auteurs ont parlé, doivent provenir d'une espèce différente, quil nomme amde/sonien, et il en indique une troisième à tête plus petite, à corps plus stèle que l'Ordinaire, d'après un dessin fait aux environs de Boston, er envoyé par S.-Jos. Bancks. CRE L'Anarnat , d'Ochon: Fabricius forme un genre particulier , caractérisé par une ou deux dents petires et recourbées à Ja mâchoire supérieure, ï Il ne reste dans le genre phÿseren, que les espèces à nagcoires dorsales, savoir : microps, orthodon qui cest le microps B. de Lin. ec mular qui est le sursto Lin. Les espèces sans nageoire doïsale,i dont les évents sont au bout de la partie supérieure du museau, sont le genre cachalor, ( cacodon ) cesont le macrocephalus , le-crumpo ( macrocephalus. V. Lin. } ec le suineyal ( rh. catodon. L.) EN £ ___ Quand il n'y a point de nageoïreler que‘les évents sont voisins du But du museau, c'est le genre physalus. 1 n’y en a qu'un qui est le physerer electricus de Bonnarerre. Les delphinaptères sont des dauphinsisans nageoïire dorsale; il y en a deux, Le beluga ( d. leucas ) et la senedette , espèce indiquée par Rondelet et négligée depuis. ù Les dauphins ordinaites sont, le dauphin ( d. delphis ) le marsouin ( d. pkocæna ) l'orgue qe orca ) le gladiateur (d. orca B. Lin). Le nesarnat de Fabricius, le d, diodon et le d ventricosus de Hunter, le d. Jeres de Bonratetre, une espèce nommée d’après Duhamel, qui Va décrite dans son ouvrage sur les pêches, une d'après les manuscrits de Commerson, et une d’après ceux de Péron, qui voyage actuellement avec le C. Paudin. : : . : Enfin Je genre hyperodon comprend un cétacée voisin des dauphins, mais qui se caractérisé par un. grouppe dç dents dans le palais. C’est le delphènus burskopf de Bonnaterre. C. v. : ERRATA du IN. Gr. Page 157, 3e. alinea, lig. 1, du , lisez de. Page 164, lig. 21 : iulets, Lisez inlets; lig, 49 Molusques, Zsez Moluques. N. B. Les cartes manuscrites de Nicolas Vallard de Dieppe, dressées en 1547, dont il est fait mention dans le précédent numéro, pag: 164, lignes 6, 7et 8, ont été acquises par le C. Talleyrand, ministre des relations extérieures, et se trouvent main- tenant däns sa bibliothèque: particulier, : ! 1 Bud. des Sc. Tom.nNL.PL. XXI. N° 82, Et Cr ne Bull. des Se. Tom.TIT. PL. XAL.N° 82. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Pluviôse, an 12 de la République. RE mn HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Extrait des observations sur les glandes salivaires , faites dans les quatre classes des animaux vertébrés, par M. G. L. DuvERNOY. L'auteur a obtenu de ces observations, qui ont été faites sur un assez grand nombre d'animaux de chaque classe, les résultats suivans. 1°. Les mamiferes sont les seuls chez lesquels ces glandes appartiennent à la division des conglomérées.' 2°. Elles manquent dans les cétacées. (Comme l'avoit déjà annoncé M. Cuvier, dans son mémoire sur le dauphin et le marsouin.) 3°. Elles sont proportionnément plus petites dans les mamifères amphibies que dans tous les autres. * 4. Les parotides et les sublinguales manquent quelquefois, ce qui n'arrive jamais aux sous-maxillaires. Ainsi les fourmiliers et les échidna ont des sous-maxillaires et des sublinguales, dont les premières ont un très- grand volume; mais ils n'ont point de parotides. 50. Les herbivores ont un systême salivaire beaucoup plus considérable que les car- mivores, résultat qui n'est pas nouveau, mais seulement confirmé par un plus grand nombre d'observations. i 60. Dans les carnassiers et les rongeurs, il arrive souvent que la proportion des maxiilaires augmente beaucoup, en même tems que celle des parotides diminue. Cela a lieu quelquefois à un tel point, que ces dernières sont beaucoup moïndres que les premières, comme dans le sarigue manicou ( didelphis virginiana. ) Elles sont aussi plus petites dans les chauves - souris, le chien, le phogue commun, le surmulof, le phascolome. Elles ne sont guères moindres dans le raca, le lapin. Ces observations semblent ñidiquer un rapport entre la manière dont les alimens sont soumis à l'action des dents, et le lieu où les glandes salivaires principales versent leur hquide. Il en résulte, en effet, que dans les carnassiers et les rongeurs, chez lesquels les canines et les incisives dans les premiers, les incisives seulement dans les dermers, exercent une partie très- importante de la maslication, la salive est conduite ordinairement vers ces dents en plus sde quantité, que dans les animaux où elles n'ont pas une fonction aussi essentielle. Dans les tatoux, cependant, et les paresseux, les maxillaires sont également plus grandes que les parotides. 7 . Dans les carnassiers, les glandes salivaires sont , en général, plus rouges etcomposées de lobes, plus serrés que dans les herbivores, . N°. XI 7e. Année, Tome A. L 175 N°. 83. Soc. PHILOW. Ÿ74 à 8°. Le canal de stenon ne traverse pas toujours le masséster, comme dans l'homme ; pour atteindre le buccinateur. Dans les refouxr, les pachydermes , les ruminans et les solipèdes , il suit le bord inférieur de ce premier muscle, et forme un arc dont la, convexité est dirigée en .bas. - y: . °. Il arrive très-souvent que les sublinguales n'ont qu'un. seul canal, qui s'ouvre à côté de celui des maxillaïres. C'est ce qui a élé observé-dans les singes, dans plu- sieurs carnassiers, et dans, les zuminans. Dans les solipédes., elles. ont plusieurs petits canaux ; dans le cochon, il y en a deux paires, dont lantérieuré est large et plate, et a plusieurs petits canaux excréteurs, et celle qui est en arrière est longue et étroite!, et n'a qu'un seul canal. 10°. Les molaires forment ordinairement une_masse ‘alongée très - considérable, située vis-à-vis des dents supérieures, du même nom, ou près des inférieures, comme dans le chat. 5 110, Les buccales et les labiales sont assez généralement peu marquées. 12°. Quelques animaux ont, outre ces glandes communes à l'homme, une autre glande, qui ne paroïit être, dans quelques-uns, qu'un prolongement des molaires ; | elle remonte sous l'arcade zigomatique, derrière l'os sus-maxillaire , et souvre à l'extré= mité du bord alvéolaire supérieur, par plusieurs pelits canaux excréteurs ; c'est ce qui a lieu dans le bœuf, le mouton, le cheval. Dans le chien, elle est séparée des mo= laires et forme une masse bien distincte, qui n’a qu'un canal excréteur, qui s'ouvre au même endroit. Cest la même glande qui avoit élé décrite par Nuck, dans le chien: J.-G. Duvernoy l'a indiquée dans le serval ( com : acad : petrop :). L'auteur ne Ja pas trouvée dans le chat. ù 150. Dans les oiseaux, les glandes analogues aux salivaires des mamifères, répondent par leur position seulement, aux sublinguales de ces dermers. Ce sont des amas de petits grains ronds, creux, contenant une humeur épaisse, très-visqueuse, qui par- vient à la base du palais, par un assez grand nombre de petits onlices ; elles sont considérables dans les gallinacées, elles le sont moins dans les oiseaux de proie; elles paroissent réduites à très-peu de chose dans les oiseaux d’eau. IL y en a deux paires dans les premiers et dans plusieurs grimpeurs ; il n’y-en a qu'une dans les aulres. = « 14°. Dans les reptiles , elles ont fréquemment la même structure granuleuse. C'est ce cu a lieu dans les /ézards et les fupinamis, parmi les sauriens. Elles sont placées dans ces animaux immédiatement sous la peau, le long de la face externe des bran- ches de la mâchoire inférieure ; leur humeur est versée au côté externe des dents de la méme mâchoire. Il en est de même dans les oprdiens à langue efhlée, 1 très- prolractüle, lisse et fourchue, c'est-à-dire, dans la plupart. Dans les amphisbènes | elles ont la même structure granuleuse, mais elles se trouvent placées sous” la langue entre les muscles genio-glofses et genio - hyoïdiènes. Dans la plupart des autres repüles, c’est la langue elle-même qui paroït supporter une substance glanduleuse, analogue par sa fonction aux glandes précédentes. Cette glaude est très- marquée dans les chéloniens , et parmi les sauriens , dans les gecko, les agames, les iguanes , les dragons , les caméléons . les scinques. Dans tous ces ammaux , la surface de la langue est couverte de papilles creuses ou de feuillets entre lesquels lhumeur paroît s'échapper. On voit dans la-forfue grecque une quantité de pel'is tuyaux réums par leur base et qui se séparent à la surface de la langue’ Les côtés de la inmasse que forme ceite base sont percés d’une foule d'ouvertures. La langue des batraciens paroit également formée, en partie, d'une substance glanduleuse. 159. Dans les poissons il n'y a pas de glande analogue aux salivaires des autres classes, qui versent dans leur bouche une humeur particulière. Les rajes cependant et probable- ment les squales, ont un amas de grains glanduleux, situés immédialement sous la amembrane du palais, au-devant du carülage transverse, qui répond à l'hyoide ét sur le grand muscle abaisseur de la mâchoire inférieure. Ils pxroissent dégorger leur bumeur à la base du palais; on n'a pu l'observer, malgré une assez forte pression. . * 2 179 , Les autres poissons offrent rien de semblable: mais ils ont, ainsi que les précédens, à l'origine de lœsopnage, enire la membrane interne et la museuleuse, deux couches glanduüleuses plus où moins épaisses, qui ne s'observent qu'en dessus et au-dessous de ce canal. On ne sait s'il faut les comparer aux glandes salivaires , ou si elles n’ont pas plus d'analogie aux glandes de la voule du palais des oiseaux, et aux amigdales des imamifères, quisemblent toutes placées à-peu-près au même endroit, pour envelopper la masse ali- mentare de liquide muqueux, au moment où elle parvient dans l'œsophage. . Nota. L'auteur a fait ces observations sous les yeux de M. Cuvier, et d'après son invilalion. Observations sur le jaguar, par le ©. E. GEOFFROY. : Quoique le-grand animal tigré de l'Amérique , le jaguar , fèlis onza, ait été souvent décrit et tout récemment encore par M. d'Azzara, el que sa peau füt depuis long- tems un des plus importans objels du commerce de la pelleterie, il n'en est pas moins resté obscurément connu : les naturalistes l'ont toujours confondu avec la panthère, Jelis pardus , pour avoir eu trop de confiance dans les figures (PZ 16 du tome Q, el PL. 39 du tome 3 des supplémens ) que Buffon en a données; figures qu, suivant la judicieuse critique de M. d'Azzara , représentent une autre espèce, le Jelis pardalis, où l'ocelot. é L ie jaguar ressemble, au premier apperçu, tellement à la panthère, qu'en le voyant arriver de St. -Domingue., je crus que céloit une panthère trouvée à bord d'une prise, ou que l'animai ügré d'Amérique ne différoit pas pour l'espèce de celui de la zône torride de l'ancien continent : j'élois cependant en garde contre cette dernière conséquence, ne perdant pas de vue la loi que Buffon a établie pour le climat des animaux des contrées iméridionales. Ce fut à la voix que je commençait à distinguer le jaguar d'avec la panthère : ils ont lous deux-coutume de crier après leur repas : la voix du jaguar esl un véritable aboïiement, oua, houa, prononcé avec précipitation, tandis que celle des panthères se rapproche davantage du rugissement du tigre : le son rauque qu'elles font entendre . est àss. z bien rendu par le bruit que produit une. scie de lons en mouvement. Certain alors d’avoir sous les: yeux deux espèces distinctes, je -les: comparai soigneusément, et je leur trouvai des différences dont j'ai depuis vérifié la constance , sur un très grand nombre de peaux , dans le riche magasin de fourrure du €. Bechem, rue Sinon-le-Franc, à Paris 1 ‘La panthère ne grandit jamais au delà de 14 à 15 décimètres : le jaguar arrive à une taille presque double; la première a sa peau couverte d'un bien plus grand nombre de laches en roses, d'ou 1l suit qu’elles sont plus pelites : quoique ces taches ne soient pas positivement distribuées en files longitudinales, on peut cependant estimer qu'il sen trouve de chaque coié entre 8 et 10 rangées, lorsque l'on n'en compte que 4 à 6 dans le jaguar : celui-c1 a son arrête dorsale formée par une ou deux sortes de taches entièreinent noires, tandis que la croupe de la panthère est par-tout ornée de taches dont le pourtour est seuieinent de cette couleur; enfin, des anneaux noirs terminent la queue du jaguar, lorsque celle de la panthere a toute sa parte inférieure d'un très-beau blanc. . Ce n'est pas seulement par des différences aussi tränchées dans les couleurs, que différent ces deux espèces : le jaguar est un animal b'en plus vigoureux, il est plus frapu , ses membres ont plus d'épaisseur, et sur-tout $a têle est proporlionneliement plus courte et plus large; la queue est aussi un p-u moins longue. Le jaguar est l'anumal que les. fourreurs counoissent sous le nom de panthère, lorsque la véritable panthère est désignée par eux sous le nom de tigre. _ Comme il est plus commun que la panthère, j'aurois lieu d’être étonné si de toutes les figures attribuées à celle-ci, il ny en avoit pas qu fussent faites d'après un vrai jaguar : je suis persuadé que la planche numérotée XIE, dans le ne de H OP, Soc. PHILOM. 176 $ bn at des Œuvres de Buffon, et dite panfhère femelle, est dans ce eau cette figure a été faite d'après un animal qui vivoit à la ménagerie de Versailles , et dont on ignoroit l'origine : la grandeur des taches de cet animal ét la description qu'en fit Daubenton, conviennent en effet uniquement à l'animal tigré d Amérique, VE ÉCONOMIE RURALE, ,. inf Culture des terreins sabloneux aux environs de San-Lucar de Barrameda , par le €. LASTEYRIE. - \ La disposition naturelle du terrein qui borde le Guadalquivir près de San-Lucar de Barrameda, a donné occasion d'introduire dans ce canton un mode de culiure particulier, qui mérite bien d'être décrit. Rien ne devoit étre plus aride que ce ter= rein, avant que la main de l'homme l'eût fecondé , puisque sa surface n’offroit que des buttes nd inégale, composéesuniquement d'un sable quartzeux assez lin dont, le vent se joue; mais la base de ces buttesest baignée par les eaux dn Guadalquivir, qui s'élévent et s'abaissent suivant l’état de la marée, et sur-tout suivant la saison, II suffit donc d'enlever la plus grande partie de cetle couche de sable, pour obtenir un terrein qui réunit les conditions les plus favorabies pour toutes les cullures , surtout M pour celle des plantes polagères ; car il est extrémement meuble et continuellement humecté par une eau vive et pure. Joignez à cela l'influence d’un climat très-chaud , des rosées fortes et fréquentes, et l'abondance des engrais, el vous concevrez que les navarros de San-Lucar, C'esl ainsi que l'on nomme ces potagers, doivent offrir la végétation la plus rapide‘et la plus vigoureuse. Comme 1l seroit fort dispendieux d’en- lever enlièrement les dunes dont le sol est recouvert, on se contente de faire celle” opéralon par places (toutefois d’une forme aussi régulière que l'on peut }, en choiï- sissant celles où la couche de sable a le moins d'épaisseur, et l’on rejette le sable qui en provient sur la ceinturé de terrein naturel qu'on laisse à l'entour. Cette méthode a même l'avantage de procurer aux végélaux qu'on cultive dans les navarros, : un abri qui n'est pas sans uulité dans ce pays plat et qui avoisine la mer. La largeur el la hauteur de ces remparts de sable dépend de l'élévation naturelle qu'a- voit le terrein, et de la quantité de sable qu'on a-extrait et dont on les-a rechargés. Ils ont communément 24 ou 30 pieds de large, et 8 à 10 de hauteur; maïs ces es- paces ne sont pas perdus pour la culture : on y plante divers arbres fruitiers, sur- tout des vignes et des figwers qui donnent de Îa stabilité au sable, et qui quoiqu’en- fonçant leurs racines jusqu'à l’eau, rapportent de fort bon vin, et les figues les plus esuimées de toute l'Espagne, On répaud.aussi sur ces sables, pour empêcher le vent de les enlever, des débris de végétaux, el l'on y plante des aloés, des cactus, elc.! Mas ce qui paie avec usure les dépenses que ce genre de culture entraîne, ce sont les plantes potagères de toute espèce qui se succèdent sans interruption dans les navarros même, avec le seul soin Le les espèces qui couvrent beaucoup le terrein avec les autres, de, préparer d'avance du plan bon à lever et à repiquer en plice, et enfin d'entreméler par rangées les plantes qui croissent plus vite, ou qui sé récoltent pes avec celles dont le développement est plus lent, ou l'époque de la maturité plus tardive. Par ce moyen, on obüent jusqu'à 4 ou 5 récoltes en une seule année dans un même terrein, Le C. Lasteyrie , pour donner une idée de la force de la végétation dans ces potagers, cite des citrouilles dont les feuilles avoient jusqu'à 4 pieds de large, des tiges de mais hautes de! 9 à 10 pieds, des oignons de 6 pouces de diamètre. Il dit que les citrouilles et les melons, après avoir donné une première récolte abondante, repoussent quelquefois du même pied, et en #on- nent une seconde, moins considérable à Ja vérité, mais encore avantageuse. Dans un - espace d'environ 1080 toises carrées , on recueille jusqu'à 36 mille oignons d'une beile grosseur. Outre les plantes que l'on vient d'indiquer, on cullive dans ces ter- / - A reins des féves, des haricots et des pois, des pimens, des choux, choufleurs et bro- colis, del’ail, desroseaux, des tomates el des aubergines; et, particulièrement l'hiver, des laiues et de la scaroïe. : Dans cette saison , au lieu de disposer le terrein à plat comme dans l'été, on le distribue en ados, sur le haut desquels on met de l'orge qui ordinairement se coupe “en verd, et l'on plante les laitues et les autres plantes délicates dans les fosses que ces ados laissent entre eux. Par ce moyen elles sont parfaitement abritées contre le vent et contre le sable que le vent élève et transporte. On a soin dans le dessablement des navarros de laisser au terrein naturel une pro- fondeur de 20 à 22 pouces au-dessus du niveau que l'eau conserve pendant la ma- jeure parüe de l'année. On a reconnu que cette élévation sufisoit pour que le ter- yein ne füt pas inondé pendant l'hiver, et qu'elle ne pouvoit pas élre plus considé= rable sans que les plantes potagères fussent privées en été de l'humidité dont elles ont besoin. On laboure le terrein jusqu'à cette même profondeur au printems, au moyen d'un large hoyau d'une forme paruculière, nommé arada, dont le manche forme ; avec le fer, un angle de 40 degrés, et dont on se sert aussi dans cerlain cas, pour affer- mir le sable en frappant plusieurs coups avec le plat de l'instrument; après ce labour, on forme tout au tour de chaque zavarro, au pied du terre - plein qui les entoure, un fossé d'écoulement pour recevoir les eaux qui sy amassent, sur-tout en hiver, et l'on y pratique en outre des saignées transversales. Ces différens canaux ont leur issue, pour l'écoulement des eaux vers la rivière, sous une partie de la digue de ceinture, au moyen d'un tuyau de terre cuite, ou d'une conduite maçonnée en briques. Lors- ue le terrein d'un navarro est trop bas pour permettre de lui donner un semblable RTE on est privé des récolies que les autres donnent dans les mois de Thiver. - Ù Le citoyen Lasteyrie évalue à 500 aranzadas l'étendue de terrein employé.en na- varros dans les environs de San-Lucar. Il estime le produit brut de chaque arranzade à r5œ fr. ; le produit net, c’est-à-dire ce qu'on retire, si on la loue, à 260 livres, et sa-valeur d'achat à 5000 francs; ce qui fait un peu moms de vingt années de'res venu , sur quoi le dessableinent coûte de première mise environ 3500 francs, PHYSIQUE. Ra Sur le doubleur d'électricité des CC. HACHETTE et DESORMES. Le doubleur d'électricité, inventé en 1789 par M. Bennet, et successivement per- fectionné par MM. Darwin, Nicholson, na été décrit en France qu’en 1796, dans l'extrait que les rédacteurs de la bibliotheque britannique ont donné de l'ouvrage de M. Read, concernant une suite d'expériences curieuses failes avec cet instrument sur l'électricité des gaz ayant servi à la respiration des animaux. Le mémoire dont nous avons à rendre compte, a pour objet quelques changemens utiles apportés à la forme de l'instrument, et- plusieurs expériences sur une production spontanée d'électricité, que les auteurs ont déjà fait remarquer sur la pile électrique dans un mémoire lu à l'institut, en fructidor an 10. Nous commencerons par indiquer les modifications que les CC. Hachette et Desormes ont faites au doubleur d'électricité, Sans nous engager dans des détails descriptifs diff- ciles à saisir, et d'ailleurs entièrement superflus ici, nous nous bornerons à rappeller que cet instrument, fondé suür le phénomene nommé par pe influence électrique , consiste en {rois plateaux de cuivre, dont deux sont fixes et isolés, tandis que le troisième, mobile sur un axe de rotation, sapproche alternativement de chacun des premiers, manifeste une électricité contraire à celle qu'ils ont reçue, et s'en dépouillant chaque fois qu'il vient à communiquer avec le réservoir commun , acquiert par là, dans son influence, une énergie qui augmonlie l'électricité de ceux-ci, IxSTITUT NAT, SOC. PHILOM. 173 ; Aulieu d'attacheriminédiatement aux disques, cemme le faisoit M, Read , des fils, les auteurs du mémoire out faï conunumquer ces disques avéc un. électromètre ren- fermé à l'erdinaire dans un bocal qui le met à l'abri des agitations de l'air extérieur, ét qui se trouve indépendant des mouvemens imprimés à la machine. La disposition des deux tourillons qui portent l'axe de rotation du disque mobile dans la nouvelle machine, permet à ce disque de s'approcher ou de s'éloigner de quelques millimètres des disques fixes, circonstance nécessaire pour approprier l'insrument au divers états de l'air par rapport à sa facullé conductrice de l'électicité, Ges tourillons , maintenant isolés du disque mobile, ne sauroient plus lui communiquer l'électricité qu'ils peuvent acquérr par le frottement. d À ta Les corrections qu'ils ont faites au doubleur électrique, ont mis les CC. Hachette et Desormes en élit de mieux apprécier les propriétés de cet instrument. Ils se sont d'abord assurés qu'en le faisant agir sans que les disques aient aucune communication avec des corps électrisés, il üroit de l'air seul une électricité indéfimie ; car elle pouvoit s'accumuler au poiut d'opérer la décharge entre les fils de l'électrometre , .et se reprodurre ensuite de nouveau. [ls pensent, d'après les expériences répétées qu'ils ont faites à ce sujet, que si le doubleur étoit construit sur d'aussi grandes dunensions que les plateaux en verre des machines électriques ordinaires, en recouvrant, par exemple, avec dés feuilles métalliques des assemblages en bois, il douneroil en tres-peu de tems de fortes étincelles. Il résulte de là cetle conséquence importante, que l'usage du doubleur, pour multi- plier les foibles éleciricités, ne peut étre sûr dès que les plateaux ont des dimensions assez grandes pour que la quantité d'électricité qu'ils peuvent acquérir immédiatement lorsque l'instrument est isolé, soit comparable avec celle que peut leur communiquer la source à laquelle on les adapte, puisque si ces deux éleciricilés sont contraires, elles se masqueront l'une et l'autre. Il faut donc n'employer que de tres-peiits plateaux dans les doublears destinés à constiler de foibles éleciricités ; el cette circonstance tourne à l'avantage de l'instrument qui devient alors extrémernent simple et facile à transporter. MÉDECINE. Note sur le prétendu ver de Guinée , par le C. LARREY, inspecteur général du service de santé des armées. Le ©. Larrey a eu occasion d'observer plusieurs fois-en Egypte, des tümeurs ?nflam- matoires, qu'on attribue généralement eu Afrique à la présence d'un ver qui auroit énétré sous la peau, et dont Fulcération 4e peut guérir que par l'extraction complète de ce prétendu ver. Aussi le procédé suivi pour guérir cette singulière maladie, consiste= ts] à entortiller autour d'un petit baton, un filament blanchâtré et fragile, que l'on regarde comme le corps du ver. On prend toutefois les plus grandes précautions afin de ne le pas casser; car si malheureusement il venoil à se rompre, on croit qu'il pro= duiroit des accidens si graves en pénétrant plus profondément , qu'on seroit forcé d'am- puter le membre, ou de donner la mort au malade Les médecins ou les voyageurs qui ont décrit cette maladie, que les blancs contractent rarement, ne s'accordent pas sur les causes de la formation et du développement de ce ver. En Egypte on le nomme ver de Pharaon, en Afrique ver de Guinée, aux Antilles vena medinensis, dans la Jamaique colubrilla. Le citoyen Larrey pense que tous les accidens qui se manifestent à la suite de ces tumeurs, qu'il regarde comme de simples furonclès où des anthrax benins, sont réel= lement le résultat de l'opération que l’on pratique pour extrare le ver, ‘et quilssag- gravent lorsqu'elle manque. Il a examiné très-attentivement la nature et la forme du filament blanchâtre, et il n’a rien observé qui eût le moindre rapport avec un ver. Il s'est même assuré par la dissection, que ce cordon est du tissu cellulaire frappé de - 140 mort, que l'on parvient à fler, pour: ainsi dire , ‘pareun trou dela peau, quand on en saisit une petite porlion qu'on roule sur le morceau de bois. Il croit que c'est par l'effet de cette mauvaise manœuvre qu'on obtient des portions cylindriques de ce tissu cellulaire, assez longues pour les-confondre avecun véritable ver. Depuis al a eu occa- sion de se convaincre de la vérité de celte asserlion, eu faisant pincer l'escarre cellu- laire des furoncies simples, puisqu'il a obtenu le méme résultat. Au reste, le citoyen Larrey a reconnu aussi qu'il éloit, sans le savoir, d'accord avec le docteur Delaborde, lequel étant à Cayenne avait émis la mémeopinion d'après un grand nombre d'obser- vations. Le citoyen Larrey a joint à son mémoire des observations sur des nègres attaqués du ver de Pharaon, et qu'il a Lraïtés au Caire : nous allons en présenser l'extrait. Le premier , âgé de neuf ans, avoit été confié d'abord à un médecin du pays. Le fu- roncle éloit situé au-dessus de la malléole interne ; le médecin avoit commencé de rouler le prétendu ver, elle jenne malade éprouvoit des douleurs violentes. Le pourtour de: Janthrax étoit environné d'un cercle bleuâtre, qui faisoit craindre la gangrène. Le ci- foyen Larrey coupa le cordon le plus près ble du mal: il appliqua ensuite des émol- liens saffranés sur la tumeur, et mit le malade à l'usage des délayans et du quinquina, successivement admunislrés. Quelques jours après il.se forma un abcès quil ouvrit à Faide d'un bistouri. Dès ce moment le mieux se manifesta, et en peu de tems l'enfant ful guéri. , L'anthrax benin du second nègre s'étoit formé sur le pied: Il sortoit du point ulcéréun bourbillon noirâtre, qu'on auroit réellement pris pour la tête d'un ver. Le citoyen Larrey prescrivit les émolliens, et ne toucha point au prétendu ver. L'inflammation parcourut sans accidens tous ses périodes. Après quelques jours 1l se mamfesta un foyer purulent , qu'il ouvrit comme le premier. Le tissu cellulaire condensé sortit par pelits flocons avec le pus, et le nègre se trouva parfaitement bien guéri le quinziéme jour de l'invasion de la maladie. CD: Observation sur une fracture guérie par l'emploi de la limonade nitrique , par le C. PENEL, docteur en chirurgie , à Abbeville. _. On présenta, à l'hospice civil et militaire d'Abbeville, un homme âgé, ayant l'esprit un peu aliéné, dont la cuisse gauche avoit été fracturée obliquement dans son tiers inférieur, par la roue d'une voiture; la réduction fut facile à obtenir, et les accidens ne furent pas de longue durée. Le quatorzième jour, à la levée de l'appareil, toutes les parties se présentoient dans le meilleur état : le lendemain, le malade ayant de la fièvre, se plaignit de la cuisse, mais on n’y apperçut aucun dérangement ; le dix- neuvième jour l'os parut légèrement gonflé, le cal sembloit prendre un peu de consistance : cependant la fièvre continuoit. Le vingt-sixième jour le C. Penel , ayant levé tout à fait l'appareil, reconnut d'une mamière évidente le gontlement de l'os: on sentoit au tour du cal des éminences raboteuses qui firent cramdre quelque virus. À cetle époque on fit usage du quinquina et des anti- scorbutiques, mais sans obtemir de succès; le quarantième jour l'os parut encore plus gonflé , le cal présentoit un bourrelet très-volumineux, et qui paroissoit solide, On se conlenta alors de placer le membre sur un oreiller, après lui avoir enlevé tous les appareils. Le malade se trouvoit fort bien trente-six heures après; mais tout-à-coup les muscles se cContractèrent , le cal fut détruit, la cuisse se racourcit de plus de cinq centimètres, tout le membre sengorga : on fut obligé d'opérer une extension forcée et permanente , qui le ramena à sa longueur ordinaire. Le.C. Penel observa alors les urines; il s'apperçut qu'elles formoientun dépôt considé- rable de couleur grisâtre, que l'analyse prouva étre du phosphate de chaux. Le gon- lement du membre se dissipa quelques jours après, et la fracture paroissoitse consolider ; cependant la nature des urines étoit la même et leur quantité plus grande; le mouvement fébrile persistoit,le gonfleynent de l'os n'étoit pas augmenté, et le malade ne souffrait Soc. PIHILON. 180 as. Deux mois après la fracture, le cal paroissoit solide ; cependant le C, Penel Éice encore vingl jours l'appareil autour du membre : à peine le malade eut-il la. cuisse libre, qu'il éprouva un grand tremblement. Il sentoit, disoit-1l, quil lui seroit impossible de se soutenir sur la cuisse, et deux jours, après le même accident s'était . renouvellé : les deux extrémités de l'os fracturé chevauchèrent ; on fut obligé de réduire uue troisième fois, mais celle-ci on joignit aux moyens physiques externes, l'usage interne de l'acide mitrique , administré à la dose d'un demu-décagramme par jour, dans an kilo- gramme d’eau édulcorée avec le sirop de güimauve. Les urmes devinrent plus claires; quatre jours après, la fièvre cessa, le malade ne souffroit plus ; il prenoït de la gaïié: huit jours après 1l demanda à avoir la cuisse libre, assurant qu'il pourroit se lever; cependant on l'en empécha ; enfin, au quatrième mois juste, il sortit sans béquilles de l'hôpital, marchant très-bien et avec aisance, G D. OUVRAGES NOUVEAU X. Flore d'Oware et de Benin, par À. M. F. J. Pazisor - Beauvors. — Première ; livraison, à Paris, chez Bleuet., an 12. : L'Afrique équinoxiale est encore extrêmement peu connue, ct en particulier les royaumes d'Oware et de Benin ; douc M. Palisot-Beauvois publie aujourd’hui la flore, n’avoiénr été visités par aucun nacuralisre avan lui ; la conneissance des productions de cette contrée ne peut donc être qu’infniment utile pour les progrès de l’histoire naturelle; la première livraison de l’ouvrege que nous annonçons, contient la description de cinq plantes accompagnées de planches, savoir: 1°. Guépier hérissé. Favolus hirtus, famille des champignons. Car. gen. — Substance tubéreuse, coriace, atrachée par le côté, plissée à sa surface inférieure; plis formant des cavités assez régulières , ordinairement hexagonés, ressemblant aux alvéoles d’un puépier. Ce genre est un démembrement du, bolete 2°. Acrostic hétérophylle. Acroscichum stemaria. Comm. feuillage radical , stérile, divisions rondes, lisses, luisantes, nerveuses, sessiles , embriquées et disposées circulairement, lobées à leur marge; feuillage fertile, droit, naïssanr sur le feuillage stérile , fourchu au sommet er divisé en deux lobes alongés, garnis de fruc= tification à Ieur marge la plus interne, surface inférieure ec frucüufication garnie d'un due cotonneux. 3°. Culcasie. Culcasia , famille des aroïdes. Car. gen. = Sgache , ventruc, obruse , mucronée au sommet, roulée à sa base; spadix cylindrique, couvert au sommet par les anthères ; nud aumiliew, garni de fruité à sa base, anchères nombreuses prismatiques, tétragones, plus écroites À la base. Style o, stigmate simple presque capité, base monosperme. Ce penre est le même que celui décrit sous le nom de caladium , par M. Venrenar. ( voyez Bull. n°. 46.) L'espèce porte le nom de culcasie grimpante. C, scandens , tige presque ligneuse, volubile , feuilles ovales-oblongues , aïgues, entières, petiolées; spache plus court que le spadix. 4°. Pacurin mucroné. Poz mucronara , panicule en épi lâche, fleurs nombreuses ( 11-18 ) valves de la glume et du calice acuminées ; feuilles larges lanceolées. à N 5°. Omphalocarpe. Omphalocarpum ( Voyez bull. n°. 43.) L'espèce décrite ici, porte le nom d'O, géant. Orphalocarpum procerum. D. C. # Relation historique et chirurgicale de l'expédition de l'armée d'orient en Egypte et en Syrie, par D.-J. LarRey, chirurgien en chef, — Paris, in-8°. chez Demonville et Saurs, rue Christine. Cet ouvrage, qui fait le pendant de celui que le professeur Desgenettes a publié, sur l’histoire médicinale de la même armée, contient l’histoire de la partie chirurgicale de l’armée d'Egypte. L’aureur fair connoître toutes les maladies auxquelles nos soldats ont été le plus sujets, il en cracé le tableau en inmdiquanc les moyens qu’il leur a opposés. En même rems que le C: Larrey décrit les circonstances qui ont précédé :ou suivi l'invasion des diverses aRections ; il a soin d'exposer l’état topographique du pays que les soldats par- courent et les divers états par lesquelles ils passent successivement, de sorte que cet ouvrage est aussi précieux pour l’hisçoire politique , que pour celle de l'art médical. < . D. APNITSSE Ce numéro est l'avant dernier de la eme. année. On invite les Souscripteurs à renouveller , sans retard, leurs souscriptions chez Courier, Libraire, quai des Augustins. Le prix de la Souscription est de 7 francs. On a pris des mesures pour que ce Journal paroisse à l'avenir dans Les dix pres muers Jours de chaque mous, ‘ 18r BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Ventôse, an 12 de la Republique. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. 8 Nouvelle observation de M. HUBER, sur les abeilles. {Extrait d'une lettre de M. Prevosr, correspondant de l’Institut national, et professeur de philosophie de Genéve, au C. Bror. ) « Je vais vous entretenir d'un mémoire lu à notre société de physique, par M. Huber, » auteur des observations sur les abeilles. Cet aveugle clairvoyant a en porte-feuilie la » matière d'un ouvrage entier qui pourroit servir de suite au premier, et dont Le mé- » moire en question est un fragment : il roule sur la cire. Des expériences décisives » prouvent, 1°. “re les abeilles font la cire par une secrétion intérieure ; ainsi la cire » n'existe point daus le pollen des étamines, c’est de la partie sucrée du rxiel qu'’eiles » extraient la cire ; le sucre employé par elles comme alimens, leur fournit de la » cire pour le moins aussi bien que le miel même, 2°. Le pollen des étanines est » destiné entièrement à nourrir les vers (ou larves) des abeilles, Ainsi, privez une » ruche de pollen, et donnez-lui du miel, les abeïiles feront de la cire, maus les vers » périront d'inanition ; privez une ruche de miel et laissez-lui du pollen, les vers se » porteront très-bien, mais les abeilles ne produiront pas un atome de cire». LL B. BOTANIQUE. Observation sur le Brucea antidysenterica AZI. ferruginea, L’hér., par le €. GUERSENT. Les botamistes connoissent depuis long-tems les fleurs mâles du brucea : elles ont été décrites par Miller, et figurées dans ses Fascicules, tab. 25, d'après un individu qui avoit fleuri au jardin de Kew ; le citoyen Lamarck en a aussi donné une description très-dé- taillée et une fort bonne figure dans les mémoires de l'académie, année 1784 ; enfin on les retrouve encore dans le premier cahier des särpes novæ de L'hénitier. Quant aux fleurs femelles, elles ne sont connues que par le dessin et la note qui ont été adressés à L'héritier par M. Bancks; mais cette description ne peut convenir aux fleurs femelles du brucea, commune j'ai eu occasion de nr'eñ convaincre. L'héritier a décrit et fait figurer, d’après M. Bancks, 4 germes comprimés, 4 styles. Il ne parle pas ni du péricarpe ni des semences; et les auteurs qui ont écrit après lui, ayant considéré les 4 ovaires comme autant de capsules, ont par conséquent rapproché le genre brucea du genre ayÿlanthus , Desf. Voici cependant ce que j'ai eu occasion d'ob- server dans la serre du jardin botanique de Rouen. Deux fleurs, conformées d'ailleurs comme les fleurs mâles, et placées sur un des pe inférieurs, m'ont offert, au milieu des étamiues, au llew du disque glandu. eux, un seul ovaire surmonté d’un stigmate sessile, d'un rouge vif divisé en deux lobes IN”. XIL 7e, Année. Tome Ill. $0€. »2rtoW. Sot. PHILOM, IRSTITUT NAT. 1182 b : Fe un sillon profond. Un de ces ovaires est tombé avant sa maturité, l'autre a acquis a grosseër ét la forme d'une petite olive, et à passé successivement du vert au blanc luisant, puis au rose, et enfin au rouge. Ce fruit est un petit drupe dont le parenchyme peu sutculent renfeune un noyau ovoide , uniloculre, imonosperme. Iliest certain que ce fruit avoit été fécondé, et avoit acquis son développement naturel; car ce drupe a été planté, et a donpé un jeune individu de la plus belle végétation. Surpris de la différence de ce que j'avois observé avec ce que L’héritier avoit dé- crit et fait figurer d’après M. Bancks, jai consulté le voyage de Bruce pour savoir ce qu'il avoit dit lui-même de la fructification du brucea , quil avoit vu dans son pays natal. J'ai trouvé dans son Atlas, fol. 21, n°. 45, un dessin des fruits du brucea, fait sur les heux. Leur forme est absolument semblable au nôtre; et à l'article historique du brucea, tom. 5, édit. in-4°., l'auteur donne une petite description de la fleur femelle, qui s'accorde parfaitement avec ce, que nous avons observé. « Entre les segmens du » périanthe et les pétales, dit1l, s'élèvent 4 foibles étamines, avec un fort sigmate » cramoisi, qui a. la forme.d'une fêve de café; et qui se partage:par le milieu». Il résulte du rapprochement de ces faits, que certainement 1] y a eu quelque trans- position ou quelque erreur dans la Res pEaet le dessin qui ont été envoyés à L'hé- ritier par M. Bancks, et qu'il faut rectitier le caractère générique du brucea ; à moins qu'on ne doive réumr ce genre, comme l'avoit déjà dit le citoyen Lamarck, au Comocladia ou Brasiliastrum Plum. avec lequel le brucea a en effet la plus grande analogie; mais Comme ces deux derniers genres sont eux-mêmes imparfaitement con- pus, je pense qu'il faut laisser subsister le genre brucea, comme distinct du como- cladia, près duquel il doit être placé dans 1 section des vraies thérébintacées, dont 1l a mamtenant tous les caractères. Le brucea devra être ainsi caractérisé. . Brucea. Monoica aut dioica. Calix 4 partitus ; corolla , petala quatuor receptaculo inserta, Elos. mas. glandula 4- loba in imo flore ; stam. 4 inter ejusdem lobos recep- éaculo inserta. los. fæm, Stamina quatuor , sterilia ; germen unicum ; stylus O ; stigma sessile subdepressum fissuré bilobatum. Drupa olivæformis uninuclea , unilocularis mo- nosperma, Folia imparipinnata , opposite sexjuga, conferta , terminalia. Flores glome- ral, interrupti, spicati, axillares. Genus affine comocladiæ. D.' C. "GÉOLOGIE. Sur les Folcans et les Basaltes de l Auvergne , par J.K. DAUBuISsON. Après avoir donné une pemière notion de la position topographique de l'Auvergne et de la structure minéralogique de ce pays, le G. Daubuisson a Lee successivement , et en détail, les volcans et basaltes de la contrée du Puy-de-Dôme , du Mont-d'Or et du Cantal; il termine son mémoire par un résumé général de ses observations : nous allons donner un extrait de cette dernière partie. - L'Auvergne (départemens du Puy-de-Dôme et du Cantal) est au milieu de cette grande pente ou plan incliné, dont le pied est vers le centre de la France, et qui se termine à la crête qui domine le cours du Rhône, du côté de l'occident. Le sol prénordial ( antérieur aux volcans ) est de granit recouverten quelques endroits de calcaire marneux. Les vallées excavées dans ce sol rendent le pays inégal et lui donnent un aspect montueux, quoiqu'il n'y ‘ait réellement que les excroissances ou montagnes volcaniques, qui s'élèvent au-dessus du plan général de pente. J Presque: tout ce sol a été recouvert de produits volcaniques : ces produits sont de trois espèces, et leur formation paroit dater de trois époques bien distinctes. Les plus récens et les moins nombreux sont des courans de lave qui aboutissent à des cratères existant encore aujourd’hui ; les seconds sont des masses ou plateaux de basalte sé- parés par des coupures ou vallées; les troisièmes sont des montagnes dont la masse est une sorte de porphyre volcanique. fi ro. Laves én forme de courant. Il y a en Auvergne une centaine de montagnes côniques, isolées, de 2 à 400 mètres de hauteur, formées de tas de scories, de 1 +86 fragmens de lave et-de‘lapillist: Jeut base supérienre présente souvent un enfoneement en forme de coupe ou de cratère : elles reposent immédiatement sur le granit. On voit sortir du pied. de plusieurs d’entr'elles des'courans de: lave de nature basaltique, c'esi-à-dire, d'ux noir grisâtre, d'un grain fin et serré; celte lave’ contient des grains et crystaux de, péridot ( olivine ) ,: d’augite, de feldspath ; etc. ; la superficie en est boursoufflée et hérissée d'aspérités qui quelquefois atteignent et même dépassent un mètre de hauleur, : l'intérieur est d'autant plus compacte et contient d'autant moins de petites. cavités, que l'on approche plus dufond. Ces courans se sont répandus dans la plaine adjacente ; ils ont quelquefois gagné le fond de certaines vallées, et en ont,suivi.le Cours jusqu'à trois eb quatre heues de distance : en savançant pro- gressivement , ils se. portent.toujours sursdes points de plus en plus bas : ils se plient suivant les inégalités du’ terrain : ilsise dévient à la rencontre des éminences qui se sont trouvées | sur leur passage. Semblables, en un mot, à des courans de matières fluides, 1ls ont obéi à toutes les lois de l'hydrodynamique. L'histoire de ces courans de lave est complète let l'imagination m'a rien à suppléer ; on voit la bouche d’où ils sont sortis, la route qu'ils ont tenue ; le terrein: qu'ils ont occupé, etc. .. Ils ont coulé sur. le -gramit : leur substance était donc dans ou sous celte roche: or, ces laves contiennent de 15 à 20 pour cent de fer; le granit n’en contient presque pont, elles ne sont donc pas du granit fondu et travaillé par les agens volcaniques; 1] faut ainsi aller, avec Dolomieu ; chercher au-dessouside cette roche, la matière qui en a fourmt la substance ; maïs ici on ne peut plus que faire des conjectures. La causé qui a développé le feu souterrain, le combustible qui peut l'avoir entretenu , nous sont entièrement inconnus : ce ne sont pas les houilles et les matières bitumineuses , _car elles, ne se trouvent que dans les terrains secondaires ; et jamais dansiet sous les granils : ce ne sont pas.les pyrites, car les pyrites, seules et enfermées dans le sein de la terre, ne se décomposent pas, et ne produisent pas de la chaleur. Quant à l'époque où ces laves ont coulé , quoiqu'antérieure à l'histoire et à la tradition chez les hommes, elle est cependant très-récente en comparaison des grandes dégradations que présente la surface du globe : elle est postérieure à l'entière excavation des vallées, puisqu'elle en occupe le fond. . 20, Basaltes. Les produits volcaniques de la seconde espèce sont des basaltes qui, sous la forme de nappes, de plateaux, de cimes, recouvrent des parties élevées de l'ancien sol , ou consutuent le sommet de quelques montagnes et, pics isolés, On Îles retrouve encore sur presque tous les flancs du Mont-d'Or et du Cantal; ils né sont évidemnnent tous que les restes et comme les lambeaux de diverses coulées qui ont recouvert la contrée; ils présentent les mêmes caractères minéralogiques'que les basaltes des autres pays (de la Saxe , etc. ); ils contiennent les mêmes substances ; ils affectent également une division prismalique ; ils recouvrent indistinctement toutes sorles de terrains ; ils n’en sont jamais recouverts, etc. On ne sauroit contester une origine volcanique à ces basaltes, La parfaite ressem- blance entre leur pâte et celle de quelques parties des courans de laves que l’on voit dans lé voisinage, et qui sortent d’un cratère encore existant, est déjà une très-lorte présomption; > mais ils portent en outre eux-mêmes des preuves irrécusables de cette origine. 10. En suivant de proche en proche certaines masses de basalte qui sont aux environs du Mont-d'Or et du Cantal set suppléant par la pensée ce qui a été visiblement enlevé, on arrive sur les flancs deices deux énormes montagnes volcaniques ,et:l'on aboutit à des amas de scories ou à des rochers tout boursoufilés, là il n'y a nul doute, on est près de l'origine du courant; tous les basaltes que l'on a suivis en montant, en faisoient partie. 20, Un grand nombre de ces larges plateaux basaltiques ; qui récouvrent des montagnes isolées, présentent à leur superficie des boursoufflures , des scories spon< gieuses, semblables à celles qu'on voit sur les laves les mieux conservées : on ne peut se refuser à leur reconnoître une même origine. Quelques autres de ces’ plateaux reposent sur des cendres volcaniques. 30, Certains pics isolés présentent , il est vrai, des cimes d’un basalte noir, compacte , prismatique , dénué de ces signes non équivoques k AE M = $ 184 - : de l'action du feu qu'on voitailleurs : mais la plupart d’entr'eux sont à côté de ces plateaux à surface scoriforme, dont nous venons de parler : ils faisoient autrefois , avec eux, un Lout continu ef n'en n'ont été évidemment détachés qué par l'excavation des vallées et ravins qui les séparent aujourd’hui. Ils ne sauroient avoir une origine différente : action érosive duvtems et des élémens, aura détruit écorce sconiiée, il ne sera resié que le noyau compacte, dépourvu des empreintes de l’action du feu, comme sont les noyaux de la plupart des laves en courans: Ainsi ‘tous les basaltes de l'Auvergne présentent des preuves directes où indirectes d'une origine volcanique; au reste , les dégradations du terrein , les morcelemens que les courans ont -éprouvés; ne nous permettent plus de retrouver le cratère d’où1ls sont sortis, ni de vor le nombre; la forme et létendue des divers courans ; la seule chose positive que nous pouvons dire à leur égard, cest que leur existence est antérieure à l'excavation des vallées. 30. Masses porphyroïdes. La troisième espèce de produits volcaniques de l'Auvergne, est d’une nature toute particulière ; ce sont des masses pierreuses grises, à structure porphyrique : elles forment 8 à 10 montagnes particuhères ; les plus considérables sont le Cantal, qui peut avoir 9 à 10 lieues de diamètre à sa base, et de goo à 1000 mètres de hauteur, au dessus de son pied; ie Mont-d'Or, dont la base et de 5 à 6 lieues, et la hauteur de 1000 à 1100 mètres; le Puy-de-Dôme, qui a une demi-lieue de diamètre à sa. base et 600 mètres de haut; les autres montagnes sont encore plus petites : les deux premières sont de grandes masses morcelées et diversement découpées par l’action des eaux. La substance qui les compose toutes est, en général, grise, elle tire assez souvent sur:le noir, quelquefois sur le verd, sa cassure est matte et terreuse à grains plus ou moins fins; elle est peu dure et se décompose facilement; sa pesanteur est environ deux fois el demie plus considérable que ceile de l'eau; elle fond facilement au chalumeau en un émail blanc, el paroiït ètre composé des mêmes élémens que le feldspath, mais confusément réunis : elle contient une très-grande quantité de cristaux de feldspath, quelques cristaux aciculaires d’amphybole et même quelques pailleties de mica. Le klingstein-porphir (1) des Allemands qui se trouve en assez grande quantité au Mont- d'Or et Cantal, paroït n'en être qu'une variété remarquable. - : Ces masses porphyroïdes ressemblent tellement à certains produits de la voie humide, qu'il ne falloit rien moins que leur gissement extraordinaire, leur position au nulieu des volcans, quelques empreintes non équivoques de l'action du feu, leur passage direct ou indirect au basalie, et sur-tout des scories volcaniques empâtées dans leur masse pour prouver qu'elles sont étrangères et postérieures aux produits de la voie humide, et que c'esi aux volcans quelles doivent leur existence. On ne peut rien dire de positif sur la manière dont elles ont été produites, et sont arrivées là où on les trouve. Nulle part on ne voit‘mi le cratère d'ou elles auroïent pu sortir, ni des courans bien prononcés qui mettent à méme de remonter vers leur origine. On pourroit penser qu'elles sont un granit fondu, travaillé et vomi par les agens volcaniques. L'homogénéité de leur pâte, montre combien la fusion ou dissolution ignéè a été complète, et ne permet guère de croire que cette multitude de crystaux de feldspath qu'elles contiennent aient préexisté à la fusion , et lui aientrésisté, La forme de ces crystaux, leur structure lamelicuse parfaitement conservée, leur transparence, leur facilité à fondre, leur manière d'être dans ces immenses masses, et enfin leur analogie de composition avec la pâte qui les entoure portent à croire qu'ils se sont formés pendant la fluidité ignée,, par un rapprochement des parties intégrantes, qui out pu obéir aux lois de léur affinité. Ces porphyroides sont les plus anciens de tous les produits volcaniques de l'Auvergne : ils sont recouverts de basaltes, et ils contienneut ces filcns de cefte substance. k Quelque différens que soient ces produits , quelqu'éloignées que soient les diverses époques de ieur formation , ils n'en paroïssent pas moins liés d'une certaine mamère , À 3 {1 ) Klaproth a retiré S’pour 100 de soude de celui de Bohême ; et M, Bergmann , 6 de celui du Monc-d'Or. 165 et faire, en quelque sorte, un même système. Le Cantal, le Mont - d'Or, le Puy- de-Dôme, etc., produits volcaniques les plus anciens, sont sur une ligne droite ( dirigée à-peu-près du Sud au Notd). Presque tous les basaltes de ces contrées que l'on peut, en quelque sorte, remonter vers leur origine , paroissent avoir pris leur commencement . Sur cette même ligne. Cest encore dans cette direction, et entre les anciens produits, ue se sont ouverts la plupart des cratères dont on voit encore les vestiges. Lorsqu'à eux lieues à l'Ouest de Clermont, on voit unesoixaritaine de monts volcaniques rangés en ligne droite; on ne peut guère croire que ce soit un pur effet du hasard. Il a certamement existé une cause qui a produit cet effet; peut-être y avoit-il sous terre, et dans cette direction , comme un filon d’une matière qui recéloit le germe de l'incendie volcanique , ou qui étoit propre à l'entretenir : la cause toujours subsistant, son effet pourra s'être renouvellé à différentes époques. CHIMIE. Extrait d'une note du C. Gay-LussAc, sur les précipitations mutuelles des oxides. métalliques. L'auteur s'est proposé de déterminer l’ordre suivant lequel les oxides métalliques se précipitent de leurs dissolutions, et les causes qui produisent la différence des phé- nomènes, que ces précipitations présentent. 11 résulte des expériences du C. Gay -Lussac, que plusieurs causes peuvent contri- Puer à la précipitation mutuelle des oxides métalliques de leurs dissolutions , mais qu'on doit ranger au nombre des principales ka propriété qu'ont ces oxides de neutraliser inégalement les acides. Cette propriété a fourni à l'auteur le moyen, 10, de débarrasser une dissolution verte de fer de oxide rouge qu’elle contenoit; 20. de séparer du sulfate de zinc et de celui de cuivre, le fer que ces sels renferment toujours; 3”. d'avoir un sulfate vert de fer exempt de cuivre ; 4°. de séparer enfin facilement !e cuivre de la dissolution d'argent. L'afiinité plus ou moins grande des métaux pour loxigène, ne leur donne aucune popoee artculière , relativement à la précipitation mutuelle de leurs oxides; et comme ‘’afhnité des oxides pour les acides, n’a que des effets très-bornés dans la ne de ces premiers, il résulte que l'oxidation, par l'influence qu'elle a sur le degré d’affinité des oxides sur les acides, n'a non plus aucun effet sur leur précipitation mutuelle. IL est facile de senür les applications utiles des règles établies par le C Gay-Lussac, aux arts en général, et à la purification des sels en particulier. F. C. MÉDECINE. Observations sur l'inoculation de la blennorrhagie dans Les cas de répercussions subites de cet écoulement, quand elles sont accom- pagnées d’accidens graves , par le C. LARREY. L'auteur du mémoire que nous allons analyser, rapporte plusieurs observations trés- curieuses, dans lesquelles 11 a obtenu la guérison de maladies fort graves, par l'ino- culation du virus blennorrhagique ou l’ammoniac a#oibli avec l'eau. Première observation. Beaucoup de militaires furent attaqués en Egypte d'ophialmies rebelles avec ulcérations de paupières, qui prenoient l’appance de chancres, Il en dére- couloit une humeur purulente, fétide , qui excorioit la portion des joues sur laquelle elle séjournoit quelque tems. Quelquefois la cornée se trouvoit perforée, et il se ma- nifestoit un staphylôme, ou bien encore les tuniques de l'œil prenoïent un caractère car- cinomateux. Ces accidens ne se manifestèrent que chez les individus qui avoient eu précédemment des gonorrhées, Le citoyen Larrey employa contre ceite maladie les Ixstrrur Nnar, Soc. PHILOM: : 106 ‘ moyens généraux, et de'plus me inoculation artifciells ou naturelle de ja blennor- rhagie. La première consistoit à faire une injection alkaline assez forte dans le canal- de l'urètre , pour provoquer une légère inflammation de [a membrane muqueuse, à la suite de laquelle un nouvel écoulement se mamifestoit ordinairement. Ces blen- norrhagies ont constamment fait disparoître les ophialmies de cefte nature. Deuxième observation. Dans d’autres circonstances, des écoulemens gonorrhoïques supprimés ont été suivis d'une secrétion plus abondante du muous nasal, que l’on. saït être inodore, blanchâtre et légèrement salé dans l’état naturel, et qui prenoïit alors une teinte verdâtre, se hquéhoit et contractoit l'odeur de la gonorrhée. La membrane pitui- taire ne tardoit pas à s'excorier , à s'altérer; et lorsqu'on négligeort cetie maladie, les ul- cères prenoient un caractère chancreux , détruisoient l'épaisseur de la membrane et atia- quoient les os. Les moyens employés contre ces affections ont été, à-peu-près les mêmes que ceux qui conviennent aux blennorrhagies; mais l'expérience sembie prouver qu'il faut y joindre les préparations mercurielles prises intérieurement. . Troisième observation. Des militaires, par suite de suppressions de gonorrhées, fu- rent affectés de surdité, presque complète, accompagnée de vertiges et de bourdonne- mens trèsincommodes. En vain on avoit essayé chez tous les injections sous différentes formes et les vésicatoires appliqués aux environs de la partie malade; la surdité alloit en augmentan®. Sur deux individus, le citoyen Larrey se contenta d'injecter de lammo- miac dans l'urèlre, ce qui produisit une 1rritation suffisante pour rétablir l'écoulement. Dès le premier jour de l'écoulement, les bourdonnemens cessèrent, les malades paru- rent mieux entendre, et ils ne tardèrent pas à percevoir distinctement tous les sons! Le traitement fut achevé par l'usage de quelques frictions mercurielles et de quelquesgrains de muriale, de mercure, unis à l'opium et pris intérieurement dans un véhicule ap- proprié. Sur un troisième individu on inocula [a maladie avec l'humeur d'une gonor- rhée naturelle et récente. Lorsque l'écoulement eut lieu, le tintement d'oreille se dissipa; et peu de jours après le malade entendit de l'oreille gauche, et guérit parfaitement. Dee observation. Üne jeune dame avoit tous les symptômes d'une phtysie pul- monaire, portés au troisième degré : l'expectoration étoit purulente , fétide et verdätre: la difficulté de respirer et l'oppression extrêmes, etc. L’odeur et la nature particulière des crachats ayant fait soupçonner au citoyen Larrey la répercussion d'un écoulement blen- porrhagique, il obtint l'aveu qu'à l'époque où la maladie avoit commencé par une toux sèche , celte dameavoit eu un écoulement qu'on lui guéril par des injections d’acétate de plomb et l'usage de quelques liqueurs , et que depuis environ quatre ans, elle n’avoit cessé d'avoir la poitrine malade. Le citoyen Larrey ne doutant plus de la cause de la maladie, injecta une foible lotion d’alkali volatil à l'entrée du vagin; ce qui produisit presque de suile une phiogose considérable, suivie d’un écoulement purulent qui devint fort abon- dant en très-peu de jours. Vingl-quatre heures après cette éruption de l'écoulement, la malade dormit d'un sommeil tranquille, sans toux ni expectoration. Les douleurs de poitrine se calmèrent, et peu de jours après elle avoit à peine le soir un léger mouve- ment de fièvre. L’écoulement augmenta beaucoup, la maladie de poitrine disparut en totalité: enfin, après un traitement convenable , l'appétit, les forces et l'emboupoint re- vinrent par degrés. Cinquième Observation. Un militaire étoit attaqué d'un flux dyssentérique purulentqui l'affectoit depuis plusieurs années, et POUE lequel il avoit employé inutilement un grand nombre de de Les excrétions alvines étoient fréquentes, souvent accompagnées de tenesmes et de coliques extrémement vives, sur-tout pendant la nuit, Il étoit déjà tombé dans le marasme. Le C. Larrey , en l'interrogeant sur son état, apprit qu’à l'époque où le flux dyssentérique avoit commencé , le malade avoit eu une gonorrhée dont il avoit pro- voqué la terminaison 1ée des injections astringentes. Le traitement anti-siphilitique fut alorscommencé. Peu de jours sufhrent pour opérer un changement favorable, De petites frictions mercurielles que le malade faisoit sur le bas-ventre , parurent être le moyen le lus effcace Il prenoit aussi intérieurement du muriate suroxigéné de mercure com= Bné avec d’autressubstances. Bientôt les forces se rétablirent : le malade reprit de lembon- point, et deux mois après la consultation , il vaquoit à toutes ses affaires. ! 187 Sixième Observation, Un autre militaire, âgé de 26 ans, d'une constitution assez foible, n'avoit jamais eu d'autre indisposition qu’une blennorhée qui s'étoit guérie d'elle-même, Ru entra dans un hôpital, pour y être traité d'une seconde gonorrhée plus grave que la première, :et accompagnée de tous les symptômes de la cordée, On mit d’abord en usage les rafraîchissans anti-spasmodiques, les bains, les sangsues Ces moyens calmèrent les accidens et procurèrent du repos au malade, L'écoulement devint plus abondant ; mais ik étoit fétide et de couleur verdâtre, On conuünua l'usage des bains à deux jours d'intervalle , et la tisanne mucilagineuse émulsionnée. On lui faisoit prendre aussi le matin une cullerée de la liqueur anu-siphilitique. L'écoulement étoit toujours abondant et se soutint tel jusques environ un mois après son entrée dans l'hôpital. Mais à cette époque, un bain froid que le malade prit imprudemment , supprima presqu'aussitôt l'écoulement, et à la suite de cette suppression , il éprouva un mouvement de fièvre, des dou- leurs aux hypochondres , une constipation opiniatre, une chaleur brûlante dans le bas- ventre, des ardeurs d'urine, une grande sécheresse de la peau. Le lendemain, toute la surface du corps éloit couverte d'une inflammation érésipélateuse très-forte ;- qui par- courut ses périodes, et se termina, du septième au neuvième jour, par la suppuration. . Celle-ci commença à la peau des mains et des pieds. L'épiderme se détacha : la sup- puration étoit si abondante , qu'elle nécessitoit jusqu'à quatre pansemens chaque jour ; 1ls étoient faits avec des inges enduits de cérat. Lies accidens de la fièvre se dissipèrent, et cette maladie devint, en quelque sorte, idiopathique, La matière de la suppuration éloit en quelque sorte analogue à celle des gonorrhées virulentes, épaisse, visqueuse , de couleur verdâitre et d'une grande féüdilé ; non-seulement elle exsudoit de tous les points de la peau, mais même des fosses nasales et de la cavité de la bouche. Cet état d’ulcération générale faisoit éprouver à cet infortuné des douleurs extrêmes. Toute at- titude lincommodoit. Plus d'un mois après le bain funeste, cette suppuration étoit aussi générale qu'abondante. Cependant, on avoit employé les dessicatifs. Sous la croûte qui se formout, il suintoit une matière verdâtre qui entrainoit avec elle les incrustations. Les cheveux tombèrent, les ongles furent désorganisés : 1ls éloient épaissis, rabotteux, écailleux , d'un jaune foncé. Le citoyen Larrey, pour faire cesser cet état facheux, se détermina à injecter dans le canal de l'urètre du pus tiré des ulcères des mains et des pieds. La gonorrhée se manifesta bientôt, et dès ce moment la suppuration générale diminua. On continuoit les pansemens avec le cérat de saturne et le vin muellé, et le malade prenoit intérieurement un rob sudonifique , dans lequel entroit un peu de mu- riate de mercure, d'ammoniaque, d'opium el d'éther. La suppuration persisia plus long- tems aux pieds et aux mains ; mais enfin, toute la peau se cicatrisa : lorsqu'il n'y eut plus de plaie, le C Larrey ordonna des frictions mercurielles à troïs ou quatre jours d'in- tervalle et l'usage des bains. Vers la fn du traitement, il parut à laine un bubon qui s'ouvrit de lui seul Les ongles furent plus long-tems à se régénérer. Cependant, le ma- lade sortit parfaitement guéri de l’hopital, einq mois après y être entré, Septième Observation. Un autre nulitaire étoit entré à l'hopital le premier vendémiaire, à cause d'une gonorrhée virulente cordée, qu'il avoit depuis quelques jours. L'écoule- ment étoit verdâtre , fétide; des douleurs vives se faisoient senur le long du canal. l'urine couloit avec peme , et en produisant une sensation brûlante insupportable. Les érections éloient fréquentes ; il y avoit fièvre avec chaleur au bas-ventre , et insomnie. On fitusage d'abord des rafraichssans mucilagineux, des bains et du muriate suroxigéné . de mercure, pris à très-petites doses dans du lait, Le 23 myôse suivant, tous les accidens ayant disparu, à l'exception de l'écoulement, le malade demanda et obtint sa sortie de Thôpitai. Peu de tems après, desirant se débarrasser tout-à-fait de l'écoulement, ce militaire, d'apres l'avis d'un empyrique, prit des bains froids et sintroduisit, dans le canal de l'urètre, des bougies enduites d’onguent mercuriel. La gonorrhée s'arrêta tout-à-coup; il survint une douleur vive à la cuisse droite , qui le força de rentrer à l'hôpital ; cette douleur sétendit rapidement à toute l'extrémuté, et même se porta dans toutes des articulations des membres, qui restèrent dans un état de roideur et d'immobilité presque complète. La fièvre se marufesta et se déclara avec les symptômes d'une 388 vraie manie, Le C. TLarrey chercha d’abord à appaiser les principaux effets par la saignée à la jugulaire, les boissons rafraichissantes etantispasmodiques, les pédiluves, les sinapismes à la plante des pieäs, etc. Ces moyens parvinrent à calmer un peu les accidens ; mais l’état d'allénation persistoit, et les douleurs générales étoient toujours aussi fortes. ! Une injection d'humeur gonorrhoïque dans le canal de l'urèlre, rappella l’écou- lement; à mesure qu'il devenoit plus abondant, les accidens diminuoïent dans une égale proporlion, en sorle qu'après Les quinze premiers jours, ils avoient presque totalement disparu. On traita celte seconde gonovrhée par des préparations mercurielles, combinées avec les antispasmodiques. Tous les symp{ômes se dissipèrent par degrés; 1l étoit par= faitement guéri le premier venlôse, jour où il sortit de l'hôpital avec un congé de convalescence. AN Le C. Earrey avoit rapporté, dans le mémoire que nous venons d'analyser , un beaucoup plus grand nombre d'histoires de maladies; nous n'avons fait conuoïtre que les principales dans chaque genre d'affection. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. Les Liliacées, par M. P. J. ReDOUTÉ. 1 vol. in-fol., avec figures coloriées. Paris , 1802 et 1605. Cer ouvrage, entrepris par un des artistes les plus habiles, a paru jusqu'ici par livraisons qui contiennent chacune l’histoire de six espèces de Liliacées avec leur figure. La dixième livraison, qui vienr de paraitre, complère le prenuer volume de cer intéfessant vravail. L'auteur, en choisissant cerre famille de plantes, de: préférence à d’autres, donne, réellement, à la botanique , un ouvrage précieux, car l’on,sait que les Siliicées sont presque routes étrangères , de dificile culture, et cependant de vous les végéraux ceux qui nous sont les plus agréables, On sait aussi que, par leur nature, elles ne permetteur point aux botanistes de les conserver dans leurs herbiers , ou , du moins, s'ils les ont, ils ne possèdent que les rristes d‘bris des plus beaux des véuétaux. On conçoit donc lucilité d’un travail qui offre , aux boranistes, la peinture fidelle de ces plantes, et à l'amateur, la copie de l’objec qui lui plaît. L'auteur ne s’est pas borné à la seule famille des cézs, dans les bornes que Jussieu Lui à assignées, mais a employé le rom do Liliacées dans le sens où Fourneforr lavoir déjà faic, c’est A-dire, en y comprenant les Acparagées , les Asphodèles , les Narcisses ; les Hridées , lès Orchidées er les Liliacées de Jussieu. 11 a donné en tour soixante espèces , et chaque espèce est fgurée avec ce soin er cette exactitude qui caractérisenc les ouvrages du C. Redouté. Les descriptions soit faires par 12 C. Decandolle, connu par son Histoire des Asrragales ; de nombreuses observations de physique végérale, erc. Parmi les espèces qu'il a décrires , il y en a-de nouvelles ec d’iiconnues aux botanistes modernes ; de ce nombre, sont deux espèces de tulipes que l’auteur nome rxlipa celsiana et clusiana ; un 2athéric qu'il appelle enrhericum milleflorum ; enfin, une more et une bermudienne désignées sous le nom de morea vaginara , et de sésyrinchium convolutum. Nous citerons aussi quatre genres qui ne se trouvent dans aucun ouvrage systématique , mais. qui out été décrits dans ce bulletin; ce sont le merendera, établi par le C. Ramond; le diesie , composé par le C. Decandolle , et dédié par lui à Bartholomé Dias , qui découvrir le cap de Bonne-Espérance ; le vfeusseuxta, formé par le C. Dclaroche , perdu de vite ensuite par les botanistes , er rérabli par le C. Decandélle; enfin, Îc montbrete ,, consacré, par ce dernier natural'ste , à l’infortuné Antoine-François-Ernest Coquebert-Montbret , mort, en Egypte, victime de Ja peste, et qui, par ses talens, annonçoic déjà qu'il étoic digne de parcourir la cartière des célèbres naturalistes donc il est mort l’émule. L, ERRATA. ; N°. 81. Pag. 158, Lie. 21, Humley, mesrey Trembley. © N°. 83. Pag. 173 , lig. 21, raca , mettez Paca. Pag.15o, lig. x$ , rapport, mectez port. Pag-id., liz 29 , dans lesratoux, cependant, Pag. 161, lg. 1, iléo - marsupial, mertez mertez dans les secoux cependant. marsupial. Pag. id., lig. 32 , de lobes, plus serrés, Pag. 161, lig. 8, îléo-putibien , rmerrez iléo- etre de lobes plus serrés. prétibien. Pag. 174, lg. 17, er s'ouvre, mettez ct N°. 82. Pag. 167, lig. 9, du canal; au disque, metre verse la salive. k : Ç du canal au disque. Pag- id. ; lg. 39; genio - glofses et genio- Pag. idem , lig. so, plyliostomes, mercez hyordiènes , mettez genio-glosses et gento= à payllostomes, hyoidiens. ANNPTOS: Ce numéro est le dernier de la eme. année. On invite les Souscripteurs à renouveller, sans retard, leurs souscriptions chez CourCIier, Libraire, quai des Augustins. Le prix de la Souscription est de 7 francs. On @ pris des mesures pour que ce Journal paroisse à l'avenir dans les dix pre= riers jours de chaque mois. 189 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Germinal, an 12 de la République, HISTOIRE NATURELLE, ZOOLOGIE. Observations sur le Vautour royal, dans son premier dge, par le C. E GEOFFROY Ce: vautour, vulfur papa, vient d'être adressé vivant au Muséum d'Histoire naturelle. Quoique cet oiseau ait resté quelque tems en route , il n’avoit pas changé ses premières plumes ; une: maladie qui la beaucoup fait souffrir et qui a causé sa mort, a em- péché sa mue d’avoir lieu à l'époque ordinaire, Gette circonstance nous prouve l'avantage de posséder le vautour dans son premier plumage : nous l'avions déjà dans sa seconde année , tel à-peu-près que le C. Levaillant l’a figuré dans ses oiseaux d'Afrique, pl. XII. À celle occasion nous rendrons justice à la sagacité de cet habile et estimable natu- raliste qui, d'après l'état du deuxième plumage, a parfaitement deviné les couleurs du premier quil ne connoissoit point alors, et qui n’ont été, en effet, décrites par personne, Le vautour qui vient d’être adressé au Muséum, est entièrement noir ; sous ses plumes apparentes en sont d'autres qui sont tout-à-fat blanches et qui ne se voient que quand le plumage est dérangé : les cuisses et les flancs sont les premiers à blanchur ; la partie nue du cou n'a pas les couleurs vives que l’on remarque dans l'oiseau adulte ; elle est d'un brun rouge uniforme : la crête des narines ne faisait que commencer à qui ; É le plumage de la tête sannonçoit seulement par un duvet noirâtre, assez chair semé, Notice sur le squelette fossile , trouvé à Pantin, dans une carrière de pierre à plâtre, par le ©. OUVIER. Ce squelette est parfaitement représenté, à moitié de sa grandeur naturelle, dans la pl. XXII jointe à ce numéro. Il lui manque la plus grande partie de la têteen C, le pied de devant en D, une partie de la jambe et tout le pied de derrière en E, la queue et le bassin en FAG; c, est l'apophyse coronoïde de la mâchoire infé- rieure; d,, lapophyse condyloïde ; e, l'angle inférieur; , une moitié de la dernière molaire d’en-bas; &, une molaire supérieure entière et déplacée; f l'axis; g, h,1,k,L, des parties des autres vertèbres cervicales; m, n, 0, 0!, lomoplate;p, g,r, l'humérus; s,£,u, les deux os de l'avant-bras; 2 ,3,4,b,6,7,68,0, 10,11,12, 19, 14, 15, 16, - les cotes ou les portions de côtes à compter de la seconde; XIII, XIV, XV, XVI, les 4 dernières vertèbres dorsales; I, II, III, IV, V, VI, VII, les vertèbres lom- baires; F, W,v, x, le fémur; x, la rotule ; y, le tibia; z,le peroné. La compa- raison de tous les os de ce squelette, ayec les autres os fossiles de nos carrières et avec ceux des animaux vivans, jointe à la forme de deux dents, & et b, ont prouvé à M. Cuvier, que cet animal étoit du genre palæotherium , et quil appartenoit à l'espèce que M. Cuvier a nommée palæotherium minus, Sa taille devoit étre à-peu- N°. 1..8e. Année. Tome II. Avec deux Planches XXII et XXII, N N°. 85. Soc. PHILOW. Soc. PIHILOM. ® ANNALES pu MusiuMe 190 près celle du renard; on ‘sait, par Îles. mémoires précédens, que la forme des palæoïherimm étoit à-péu-près celle du tapir. $ Ce squeleite ne ressemble, à aucun égard, au bélier auquel on l'a attribué dans quelques gazeites. C. Y. MINÉRALOGIE. ï Sir les Tourmalines violettes de Sibérie, par le C. Hauvy. La découverte du PRApoae de fer due à la chimie; celle de l'identité de la tour- maline violette de Sibérie avec la tourmaline ordinaire dus aux caractères précis de a minéralogie, sont deux preuves récentes que mi lune ni l’autre de ces sciences ne - peuvent encore servir séparément à déterminer toutes les espèces minérales. Cette tourmaline manque d'un des caractères qui appartiennent aux autres espèces de cette pierre, la fusibilité; mais elle possède tous les autres au moins aussi distinctifs et plus importans ; elle acquiert par la chaleur l'électricité vitreuse à un sommet, et l'électricité résineuse au sommet opposé ; elle a la cassure vitreuse et conchoïde , celle de quelques crystaux est articulée. On observe dans d’autres les joints parallèles aux faces de la forme primitive de la tourmaline ordinaire, etc. Ce caractère est un des plus décisifs quand l'analyse chimique n’en présente pas de plus certain. Or, ce n'est point dans ce cas que ce moyen, d'ailleurs si utile, peut être employé : les analyses de cette pierre non-seulement n’ont point de rapports avec celle de la tourmaline ordi- naire, mais elles ont elles-mêmes peu de ressemblance entre elles, quoique faites par - un chimiste dont la science et l'exactitude sont si justement appréciées. La tourmaline verte du Brésil analysée par le C. Vauquelin, lui a donné beaucoup de silice, d’alumine, de la chaux, du fer, 0,12, un peu de manganèse. La tourma- kne de Sibérie , d’un violet noirâtre, éloit composée : Densiiceness NRC AA AS te NAN ANEREE CRE, Dralominen ss NN INRA RUES, D'oxide de manganèse mêlé d’oxide de fer........... 15 DEF SOUAEE eee eee eue LA MN ARR AR. AS AE PRET Crea ANT rt UTP ANNEE AR RENE T — TorAL a+... 0100 Une autre fourmaline d'un rouge violet lui a donné: SO PE RP PR ÉRRLE 22 SEE A TRS ARS A ERA DRE A LE: PNR ER PAM EE TPE MMS TONPENe Re ET Oxde de fer dehimanvantses. eee eee. SOU ea TM RS Ne REPAS EPA AIRIS PRET) IKStiädaovgs doudous sn sesenrer esse sr 1- —— ToTAL......... 100 Nous ne rapportons point d'autres analyses antérieures à celles-ci, qui ne font mention ni de la soude ni du fer. M. Haüy a trouvé dans les tourmalines violettes de Sibérie , deux nouvelles variétés de cette espèce. 122.0 ‘ La Tourmaline srédécimale D Ee PpoAa 107 : Sommet supérieur à trois faces; prisme À neuf pans; sommet inférieur à une seule face. N 1202 0e La Tourmaline monodécimale DEe Pp°DA à 1.0 1 Sommet supérieur à neuf, faces ; le reste comme dans Ja: variété précédente, A, B. ÉCL Analyse d'un phosphate de fer de l'Isle de France, par le C. FouRCRoY. Le fer phosphaté a la texture lamelleuse ; ses lames placées lâchement à côté les unes des autres, sont faciles à séparer; ce qui rend ce ininéral fragile. Il est d’un bleu assez foncé. Les lames, prises séparément , sont translucides ; mais le morceau est rendu opaque par la poussière bleue qui est interposée entre ses lames. Sa poudre est d'un assez beau bleu clair; chauffée au chalumeau, elle prend très- promptement une couleur jaune de rouille, et se fond ensuite en un globule qui a le brillant métallique Elle se laisse entièrement dissoudre par l'acide nitrique foible. Ce sel métallique a été soumis à l’analyse; et parmi ses propriétés, on doit faire remarquer ; 1°. us est très-dissoluble dans lammoniaque à laquelle 11 adhère forte- ment; ce qui offre, dit le C. Fourcroy, un moyen de séparer ce sel métallique des phosphates terreux; 20. que la dissolution de ce phosphate, dans l'acide nilrique, étant précipité par l'ammoniaque , le précipité que l’on obtient n’est plus du phosphate de fer pur, mais du phosphate de fer et d’ammoniaque, Ce minéral est composé de: Acide phosphorique............ 19,25 Hat RAR ARTS Entre Lo ESS 31,25 Alumine ........ ÉEde GATE MES FRLRNe Siliceferruginée .. 4.002000 1,25 Pertes aan den te ae M2 LS TOTAL eee ITO0 RS — “R On doit remarquer que c'est un phosphate de fer sensiblement pur, mais qui contient une quantité d'eau de cristallisation très - considérable ; aussi sa pesanteur spécifique est-elle foible ; elle n’est que de 2,6. Il est vrai que l'écartement des lames doit influer sur cette légéreté apparente. k Le C. Fourcroy s'est assuré que la poussière bleue interposée entre les lames de celte pierre, étoit de même nature que les lames cristallines elles-mêmes. \ Ce minéral a été rapporté de l'Ile de France, par le C. Roch. Le GC. Vauquelin avoit reçu de M. Abilgaard, un échantillon à-peu-près semblable ; mais il venoit du Brésil. A. B. PHYSIQUE. Observations sur l'électricité des substances métalliques , par le CMEHAUrT. On sait que tous les corps, frottés les uns contre les autres, développent de l'électricité. Le C. Haüy a voulu savoir si un même corps recevroit la même espèce d'électricité de tous les métaux ; en conséquence, il a fixé successivement, à l'extrénuté d'un corps isolant, les divers métaux natifs, et même quelques-unes de leur mines, qui conservent la propriété conductrice, et il a frotié ces substances métalliques contre un morceau de drap. Vs ani UE Elles ont développé , dans ce drap, une électricité tantôt vitreuse et tantôt résineuse , selon l'espèce de métal frotté, et le métal isolé a pris alors l'électricité contraire à cells 2 ANNALES pu Muséuu. ANNALES pu Muséum. 102 d a avoit acquise le morceau de drap : comme ces quantités étoient très-foibles, le . Haüy les à multipliées au moyen de l'instrument nommé condensateur, Il est résulté de ses expériences très - mulüipliées et souvent répétées, la table suivante, Métaux quil acquièrent l'électricité vitrée. Zinc. Elle est très-forte. Plomb. Argent. Fer olipiste. Bismuth+: Forte. Acier. Cuivre. A Métaux qui acquièrent l'électricité résineuse. Platine. Argent sulfuré. Forte. Or. Nickel. Etain. Cobalt gris. Antimoine. Cobalt arsenical. Cuivre gris. Très-forte. Antimoine sulfuré. Cuivre sulfuré. Très-forte. Fer sulfuré. Cuivre pyrireux. Forte. Fer oxidulé. Argent antimonial. c L’acier, le fer oligiste et le fer oxidulé, ont quelquefois donné quelques anomalies dont il est difficile de trouver la cause. Note sur ur condensateur de forces ; ou sur un moyen de tirer le plus grand parti possible d’un moteur dont l'énergie est sujette à augmenter - ou à diminuer dans des limites étendues , et en général de faire varier à volonté la résistance à laquelle l'effort de ce moteur fait équilibre , dans une machine quelconque , sans rien changer au mécanisme de cette machine , par R. PRONY. Soc. PHILOM. Le problême de mécanique dont on donne ici la solution, est du petit nombre de ceux qui, conduisant à des résultats indépendans du mécanisme particulier de la machine à laquelle on les applique , offrent, dans leurs solutions, une généralité qu'on pourroit comparer à celle de Fe mécanique rationnelle ou de l'analyse. * Voici comment on peut en présenter l'énoncé : « Une machine quelconque étant construite, trouver, sans rien changer au mé- » canisme de cette machine, un moyen de lui transmettre l’action du moteur , en > remplissant les conditions suivantes ; savoir : » 10, Que l'on puisse faire, à volonté, et avec beaucoup de facilité et de promptitude, » varier la résistance à laquelle l'effort du moteur doit continuellement faire équilibre » dans des limites aussi élendues qu'on voudra ; » 20, Que cette résistance, une fois réglée, se maintienne rigoureusement constante » jusqu'au moment où on Jugera à propos de l'augmenter ou de la diminuer ; » 39. Que dans les variations les plus brusques dont l'effort du moteur peut être » capable, la variation de la vitesse de la machine n'éprouve jamais de solution ” de continuité ». S re Je vais appliquer la solution que j'ai trouvée de ce problême à l'effet dynamique du vent ; il sera aisé de la généraliser lorsqu'on emploiera d'autres espèces de moteurs. O O pl. XXIIT est l'arbre verücal auquel les aîles à vent sont adaptées ; eeee est un assemblage de charpente dont un des rayons Oe porte une courbe & d'en fer ou en acier. Des axes verticaux de trotation aaa, placés tout autour et à égales distances de Jaxe 00, divisent, de plus, en parties égales, la circonférence dans laquelle 1ls se trouvent. Chacun de ces axes porte une courbe af, en fer, acier ou cuivre, de telle à j ÿ 193 sorte que lorsque le vent agit sur les ailes, la courbe B d presse sur une des courbes af et fait faire une portion de révolution à l'axe vertical auquel cette courbe est fixée. Les courbes b d et af doivent étre disposées de manière que bd, cessant de presser une des courbes af, commence à l'instant même à agir sur la courbe suivante. Le nombre des axes qui porte ces courbes, se détermine , dans chaque cas, par des considérations particulières ; om peut aussi subslituer à à d: une portion de roue. dentée ayant son centre dans l'axe OO , et remplacer les courbes «ff par des portions de pignons; mais la disposition représentée dans la figure, est préférable. Chacun des axes aaaa (1) porte un tambour férr sur lequel senroule une corde Qui va passer sur une poulie p et qui tient suspendu un poids Q au moyen du levier FG, sur lequel ce poids peut glisser et se mettre à différentes distances du point d'appui G. ! f . Les mêmes axes a à traversent des pignons qq auxquels ils ne sont point fixés ; mais ces pignons gg portent des rochets qui appuient contre les dentures rr, de telle: sorte que lorsque le poids Q tend à monter, le rochet cède, et qu'il ne résulte, tant du mouvement de l'axe aa a et du tambour étrr, que de l'ascension du poids Q, aucune action sur le pignon qq. “eue Mais dès l'instant que la courbe ou dent 2 d cesse d'appuyer contre une des courbes ou dent af, après avoir fait monter le poids Q correspondant, ce poids Q@ tend à- redescendre , et alors la denture 77 fait effort contre le rochet, en sorte que Q ne peut sabausser qu'en faisant tourner le pignon gq avec le tambour f#rr. Le pignon gg engraine dans la roue 48 du mouvement de laquelle résulte im- médiatement l'effet utile de la machine ; ainsi l'effet de la descente d’un des poids Q, est ‘de solliciter au mouvement la roue AB, ou de continuer ce mouvement, concurrem- ment avec tous les autres poids Q qui descendent en même tems. Cette roue 4B porte au-dessous une denture oblique G D, qui engraine dans les roues d'angle CE et fait monter des seaux $. L'alternation du mouvement de ces seaux peut sopérer par le mécanisme que j'ai décrit dans le prenuer volume des mémoires de l'institut. . On voit par la descripiion précédente que, la machine étant supposée partir de Yétat de repos, le vent fera d’abord élever un nombre de poids Q suffisant pour mettre cette machine en mouvement, et continuera à élever de nouveaux poids, à mesure que ceux précédemment élevés s'abaisseront ; ce qui perpétuera le mouvement une O1s imprimé. Parmi les nombreux avantages de ce nouveau mécanisme, on peut remarquer les suivans : 1°. Il ne peut jamais y avoir de choc violent ni de sacades dans aucune partie du mécanisme. 20. L'effet utile étant proportionné au nombre des poids Q, qui descendent en même tems, cet effet augmentera à mesure que le vent deviendra plus fort, et fera tourner les aîles avec plus de vitesse. 50. Les poids Q étant mobiles le long des leviers FG, il sera toujours très-aisé de les placer de manière à avoir, entre l'effort du moteur et celui de la résistance, le rapport convenable au maximum de produit. 49. Il résulte de ceite propriété, qu'on pourra tirer parti des vents les plus foibles et obtenir un produit quelconque, dans les circonstances où toutes les autres machines- à vent connues, sont dans un repos absolu; cet avantage est tres-impoitant , sur-tout pour l'agriculture; les machines à vent employées à l’arrosage, sont quelquefois plusieurs jours sans donner aucun produit, et cet inconvément se fait sur-tout sentir dans les tems de sécheresse ; une machine qu'on peut mouvoir avec le soufle le plus léger, offre des ressources très-précieuses, etc. etc. {x).Pour ne point embrouiller la figure, on n’a représenté, en élévation, qu’un des axes aaa avec son équipage , c’est-d-dire , avec son tambour cerr, Son pignon gg et son poids Q@ porté par le levier Æ G. ANNALES 25 CHIMIE. 194 J'entrerai dans de plus grands délails dans un mémoiïre que je présenterai à l'institut, lorsque la construction de la machine que je fais exécuter en grand, à la campagne, sera terminée. . CHIMIE. Extrait du mémoire de M. FourCRroY , intitulé : Premier résultat des nouvelles recherches sur le Platine brut, annonce ‘d’un nouveau métal qui accompagne cette espèce de mine. On sait que M. Fourcroy présenta à l'Institut le mémoire que nous annonçons aujourd'hui, le même jour que M. Déscotüls y présenta celüi Que nous avons annoncé dans un de nos précédens numéros. On verra la différence des moyens qui ont été employés pour arriver à la découverte du nouveau métal, et sur-tout la différence des résultats généraux qui ont été obtenus. La découverte d'une nouvelle substance est toujours très-importante pour la chimie, Cette science acquiert par là un nouveau moyen de counoître les autres corps, d'apprécier la force qui les anime dans leur action réciproque, ét quelquefois d'expliquer quél- ques-uns des grands phénomènes qu'elle nous présente. Cependant, la découverte d'une nouvelle substance métallique, semble êlte plus importante encore à la miné- ralogie , soit que la connoissance d'une espèce ait plus d'influence en minéralogie qu'en chimie, sur la connoissance des autres espèces, soit qu'en effet, la science des substances qui constituent notre globe, se trouve moins avancée dans ses résultats généraux que celle qui soccupe de l'action réciproque des molécules des corps, ét qu'elle ait, par conséquent, besoin de plus nombreux secours. Ë Mais comme la nature ne nous présente point les corps isolés et simples, tels que nous avons besoin de les posséder dans nos laboratoires, 1l est facile de sentir que pour arriver à la découverte de ses lois, il faut non-seulement connoître les caractères des corps séparés les uns des autres, mais sur-tout la véritable nature de ceux qu’elle nous présente elle-même. Cest par celle connoissance seule qu'on peut espérer d’appercevoir un jour les causes inconnues , jusqu’à cette heure, des principaux phé- nomènes géologiques, des premiers rapports des substances minérales, sur-tout dans la composition de notre globe. Les nouvelles recherches de M. Fourcroy, ont le double avantage de donner à la chimie, et à la minéralogie, réellement, deux nouvelles substances minérales ; l'une que l'on croyoit connoître , mais sur laquelle on n’ävoit que des notions très-imparfautes ; l'autre, tout-à-fait iuconnue , métal nouveau que le platine brut contient. En effet, les travaux sur le platine, depuis Wood jusqu'à nos jours, nous avoient toujours fait envisager ce minéral comme un mélange de fer, de sable, d'or et quel- quefois de mercure. On avoit imaginé plusieurs procédés pour le dépouiller de tous ces corps étrangers , l'on croyoit après cela posséder une substance métallique simple. Cest en soccupant des expériences remarquables de M. Mussin - Puschkin, sur l'amalgame du platine, et de celles toutes récentes de M. Chenevix, sur le paladium que MM. Fourcroy et Vauquelin ont été conduits à entreprendre le vaste travail qu'ils annoncent aujourd'hui. ; e : Ces savans ont commencé par examiner la nature des parties étrangères, qu'il a été possible de séparer du platine par le triage. Ces parties ont été traitées au feu avec la potasse ; la masse lessiyée a donné une liqueur jaune orangé, et a laissé en dépôt une poussière brune. La lessive alkaline saturée par l'acide mitrique, qui l'a fait passer au rouge, a précipité le nitrate d'argent en rouge vif; celui de plomb en beau jaune , et celui de mercure en rouge de cinabre; ce qui annonçoit du chromate de potasse. La poussière brune, traitée par l'acide muriatique, a donné par l'éva- oration , une gelée à laquelle l’eau a enlevé du muriate de fer, sans toucher à une poudre blanche qui avoit tous les caractères de l'oxide de titane et de la silice. 195 Le platine épuré par le triage a été traité successivement par les acides muriatique, nitrique et sulfurique dans un appareil propre à recueillir les gaz. T'acide muriatique s'est coloré en jaune ; il s'est dégagé pendant son action du gaz hydrogène sulfuré, et il contenoit alors du fer, du titane et une foible portion d'un métal tout-à-fait inconnu, L’acide nitrique, coloré et jaunâtre, contenoit du fer et le métal nouveau. L’acide sulfurique , moins coloré, tenoit encore du fer et du titane. Après l’action de ces acides, le platine paroissoit plus brillant ; il a été traité à chaud dans une cornue de verre, avec sept fois son poids d'acide nitro-muriatique. On a décanté la première dissolution qui étoit d'un rouge foncé, et on en a fait successivement deux autres , qui étaient d’un rouge plus brun que la première. Après ces trois opérations, ilest resté une poudre noire en palette, qui n'avoit plus le brillant du premier platme, et qui en faisoit environ le 5oe. La première des dissolutions dont nous venons de parler , a donné, avec le muriate d'ammoniaque, un précipité jaune; les deux autres qui avoient été réunies en une seule, ont donné, par le même sel, un précipité rouge, plus soluble que le précipité jaune de la première dissolution. 1 ! : Ce précipité jaune, (qui , comme on le sait, est un sel triple ) du poids de 15 gram. 29 cent. gram., chauffé, a laissé 6 gram., 53-cent. gram., d'un résidu métal- lique, spongieux, flexible et mou, d'une couleur blanche. La même quantité de précipité rouge, traité de la même maniere, a donné 6 gram. 59 cent. gram., d'un résidu métallique qui ne différoit du précédent que pe sa couleur, tirant sur le gris, et moins brillante. L'un et l’autre de ces résidus méta nitro-muriatique. Ces nouvelles dissolutions , traitées de nouveau par le muriate d'am- moniaque, ont donné des précipités analogues aux précipités obtenus après la dissolution immédiate du platine, seulement leur couleur avoit moins d'intensité ; traités au feu , ils ont donné des masses métalliques moins colorées, Le sel rouge dissous dans l'eau, a donné des flocons verts par la potasse, et le sel jaune n’en a point offert. Ces expériences prouvent que ces deux dissolutions , tirées successivement du même pois » Contenoient une substance étrangère à ce métal, mais en quantité différente ; la seconde en tenoit beaucoup plus que la première ; que c'est à cette substance que le platine doit déprécipiter le muriate d'immoniaque en rouge; que c’est à elle qu'est due la pourdre noire obtenue dans les différentes dissolutions, etc. Cette substance, qui étoit la même que celle que nous avons vue plus haut former ua résidu d’un cinquantième après la dissolution du platine, examinée particulièrement , ne Sest point fondue au chalumeau; mais elle a pris une couleur blanche et un aspect métallique ; traitée avec le borax, elle ne l'a point coloré et sest disséminée dans ce sel, en petites lames -brillantes. Les acides n'ont eu aucune action sensible sur elle ; elle a été traitée à la manière des pierres dures, et on en a ainsi separé de la silice et de l'acide chromique ; le nouveau métal s'est alors uni à l'acide mtro- muriatique, et les alkalis l'en ont précipité en flocons verts. Il ne paroît rendre la dissolution de platine susceptible de précipiter le sel ammoniac en rouge, qu'après avoir acquis le dernier degré d'oxidation ; alors le sulfate de fer vert, le’ fait passer par les nuances bleues et vertes, en le desoxigénant; le prussiate de potasse le pré- cipite en vert clair ; l'acide galiique en brun verdatre , et l'hydrosulfure en brun maron, etc. D'après ces belles expériences, les auteurs concluent que le platine brut contient au moins du sable quartzeux et ferrugineux , du fer, du soufre vraisemblablement com= : biné en sulphures métalliques, du cuivre; du titane du chrome, de l'or; du platine et un nouveau métal. M: Fourcroy termine par annoncer un autre mémoire destiné à faire mieux con- noître les propriétés de ce nouveau métal, et les rapports qu'il peut avoir avec le palladium, À ù EF. CV. iques se sont dissous dans l’acide . SOC. PHILOM:. GŒTTING. ANZEIGEN. 106 ù MEDECINE. Notes sur quelques cas rares, observés dans l'examen des Conscrits de La ville de Paris , pour les années X1 et XIT , par JM. RicHERAND, docteur en chirurgie. 0. Consomption mortelle, suite d’une élongation tellement rapide, que la stature de l'individu s'étoit élevée de plus d’un pied, dans le court espace de quelqués mois. 20. Anéyrisme variqueux de l'artère brachiale, produit par une saignée mal-adroites maladie remarquable par sa rareté, la clarté de son diagnostic et surtout par le frémissement que ressentoit la main appliquée à la tumeur. Ce frémissement, compa- rable à celui que fait éprouver une cloche en vibration, se propageoit, suivant le degré de sensibilité des observateurs, jusqu'au poignet, jusqu'au coude et même jusqu'à l'épaule. 3 à : 30. Des varices, à la cuisse droite, si volumineuses, que les veines dilatées,, sous levant la peau, par leur volume et leurs nombreux contours, ressembloient à des: couleuvres ; les jambes habituellement serrées par les guêtres que portoit le malade, n'offroient aucune veine variqueuse. 4°. Une chûte complète du rectum, suite d’un violent coup de pied, dans le derrière. : 50. Une affection nerveuse qui consistoit dans les mouvemens simultanés des membres supérieurs. La dépendance de ces mouvemens est tellement étroite, qu'il est impos- sible à l'individu de saisir un objet avec la main gauche ou de porter cette main au front , sans que la main droite n’éxécute un pareil mouvement. ÉCONOMIE RURALE. Sur la culture du mais en Hongrie. Le maïs est l’objet d’une culture réglée et constante dans les parties orientales de l'Europe, situées entre le 46e et le 46e degré de latitude , telles que la Moldavie, La : Valaquie, le Bannat de Temesvar, la Transilvanie, et le midi de ia Hongrie. Cest à une hauteur d'environ quatre cents mètres au-dessus de la surface de la mer, que cette plante paroit réussir le mieux. On peut la cultiver encore, mais avec moins d'avantage, jusqu'à la hauteur de six cents mètres. Une élévation plus considérable ne lui convient nullement. On prétend que le mais a besoin que la chaleur sélève , pen- dant les mois de juillet et d'août, au moins pendant les deux premières heures de après midi, à 30 ou 40 decrés du thermomelre de Réaumur, ! lu faut un terrein sec, sablonneux, ou composé d'une marne où le calcaire domine ; les terres fortes et compactes paroissent lui être absolument contraires Il faut fumer, mais modérément. Si lon prodigue le fumier, il pousse trop en herbe. L'auteur du mémoire assure que, dans les parties de l'Europe dont il s'agit, il: vient, à maturité, sur chaque pied de mais, trois ou quatre épis parfaits , lorsque le terrein est excellent ; et alors la récolte de cent klafier carrés (mesure de Vienne), s'élève à une capacité de trois pieds cubes ( mesure de la même ville) ; mais le produit t ne va qu'à un pied cube, dans quelques cantons où il ne vient qu'un épi par tige, et on ne peut l'évaluer , térme moyen, qu'à un pied cube et demi. La valeur du mais, au marché, est égale, en Hongrie, à celle du seigle, et moindre d'un tiers que celle du froment, On fait, dansce pays, avec le maïs, un pain grossier et aussi une bouillie, connue sous le nom de Mamaliga , dont le peuple fait beaucoup d'usage. L'incertitude de la récolte de cette espèce de grain est un inconvénient qui avoit, fait desirer que lon sappliquât davantage à la culture des pommes de terre. C'étoit un des changemens que Joseph II avoit à cœur d'introduire , et qui ont été entièrement abandonnés depuis lui, C M. RE 2 212 LOF ÉE Bull. des Je. Time TI PL.AAXIL. NS guet. dou . Ê2 Bull. des Se. TomeUIPIANAINE 85 - x SOVELETTE Presque entier DE PALŒOTHERIUM, Trouvé à Pantin à Morie-Grandeur , Cgaet. Jrupn . A7 Dr. Pull. des Sc. Ton. IT. FL AXIIT, IN: Ov : CONDENSATEUR DE F ORCES de R. Prony. D 0 202902000900 300€@.* Grour Je. Lt < : É LL, es - mp) Ball. dés Se. Tem-1r. PL AXUL, N°68. CONDENSATEUR DE FORCES de R. Prony. DR es 7 + B il OI SSI TL Ï DO ee R x nee “ # we < 4 Ÿ = BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Floréal, an 12 de la Republique. 197 HISTOIRE NATURELLE ZOOLOGIE. JVotes sur deux larves d'insectes coléoptéres (Scolytus limbatus et Cicindela campestris, Fab. ) par le C. DesmarerTs fils. N°. 86. anne La première larve observée par le C. Desmarets, se trouve l'été sous les plantes des’ Soc. rmitow, bords sabloneux de la Seine, à l'endroit même où l'on observe le Scolytus limbatus, Fab. Elle est représentée dans la figure 1 de la planche XXIV : elle a quelques rap- ports avec les larves des dytiques et des carabes, Son corps est alongé, déprimé, conique , formé de douze anneaux, dont les trois premiers après la tête donnent attache aux pattes. La tête est trapézoïdale, beaucoup Se le que le reste du corps; elle porte deux antennes en soie, insérées sur les côtés au-devant des yeux; on y compte cinq articles, dont les trois premiers sont plus gros. Les yeux son! petits, noirs et lisses. La bouche est composée 10. de deux mandibules, longues et fortes; 2°. de deux mà- choires linéaires , tronquées à leur extrémité et terminée en dedans par une pointe très- aigue, portant deux petits palpes sur la partie tronquée ; 3°. d'une languette assez alongée , terminée aussi par deux palpes très-courts, de deux articles. Le dessus de la tête est finement ponctué et marqué en devant de quelques sinuosités courbées en fer- à-cheval et convexes en devant. L’anneau qui supporte la tête, les deux premières paites,- et qui représente le corselet est beaucoup plus gros que les autres : le dernier segment est terminé en dessus par un filet relevé, composé de quatre articles, dont le dernier se termine par deux poils assez distincts. À Lorsque cette larve est vivante, son corps est d’un gris obscur tirant sur le brun; la tête et les pattes ferrugineuses ; les yeux et l'extrémité des mandibules de couleur noire. Cette larve est beaucoup plusrare que l'insecte parfait : elle est très-agile. Elle relève, lors qu'on la touche, l'extrémité postérieure de son corps , à la manière des staphylins. Elle se nourrit de petits insectes : il est probable qu'elle passe l'hiver sous la forme de nymphe. La seconde larve, (fig. 2, 3 et 4, même Planche) qui est celle de la cicindèle, n'étoit encore connue que très-imparfaitement, quoique ses mœurs aient élé très-bien décrites. ( Geoff. insect. 1, 140.) Elle vit aussi dans le sable; mais dans les lieux arides. Elle s'y pratique des trous verticaux, à l'embouchure desquels elle place sa large tête, faisant l'office d’un pont perfide qui manque tout-à-coup sous les pattes de l'insecte imprévoyant qui passe sur cette embuscade. L / Cette larve est longue de 22 à 27 centimètres, lorsqu'elle a pris tout son accroisse- ment, Son corps est alongé , linéaire, formé de douze anneaux ; il est mou et d'un blanc sale; sa'tête, le premier anneau du corps, que l’on peut considérer comme le corselet , et les six pattes, ont seuls la consistance de la corne. La tête et le corcelet sont d'un vert métallique en dessus, et d’un brun marron en dessous : les pattes sont fauves. La tête est beaucoup plus large que le corps; elle a la forme d’un trapèze dont le côté le plus large est placé en arrière; en dessus, les parties latérales et postérieures sont rebordées ; en dessous, elle est renflée postérieure- ment et partagée en deux lobes, par un sillon longitudinal, Il y a six yeux lisses, très-visibles, trois de chaque côté ; les quatre plus gros sont situés à la partie supérieure et postérieure ; les deux autres, beaucoup plus petits et à peine saillans, sont placés sur la partie latérale : tous ses yeux sont noirs. On voitdeux antennes placées de chaque côté, entre les yeux et la bouche ; elles sont très- courtes étcomposées de quatre articlescyhndriques, dont les deux premiers sont les plus gros, N°. LL. 8e. Année, Vome IL. Avec une Planche XXIF. O 06 La bouche, placée à'la partie antérieure de la tête, est formée, ro. d'une lèvre - supérieure , petite, demi-crculaire ne couvrant pas la base des'mâchoires; 20.°de deux & mandibules très-longues el très-aiguës , dont la, base est armée, du côté interne, d’une très-forte dent; ces mandibules sont recourbées vers le haut, qui servent à l'animal pour saisir sa proie au moment où elle passe sur l'ouverture du trou ; 30. de deux mâchoires insérées au-dessous des mandibules, et aussi peu couvertes par la lanouette, quelles ne le sont par la lèvre supérieure. Ces mâchoires consistent en une pièce cornée , un peu comprimée et légèrement fourchue à son extrémité : chacune des branches de cette extrémité, donne altache à un petit palpe composé de deux ou de trois articles; 40. d'une languette très-petite, supportant deux très-pelits palpes formés de deux articles : la ganache n’est pas sensible, Les trois premiers anneaux du corps donnent attache aux pattes ; ils sont dépourvus de stigmates, du moins les stigmates n'y sont point apparens, tandis qu'ils sont très- visibles sur les autres segmens du corps. Le premier anneau, ou le corselet, est très- remarquable , sa forme est celle d'un bouclier grec; il est plus large que la tête, et légèrement rebordé; sa couleur est, ainsi que nous l'avons déjà dit, d'un vent mé- tallique assez brillant. Le second anneau el le troisième sont beaucoup plus étroits ; ïls sont d'un blanc sale, comme tous ceux qui viennent après eux. Les quatre anneaux qui suivent les trois premiers, ne sont guère plus larges que le second. On remarque, sur chacun, ainsi que sur les cinq qui restent, à la parte supérieure , et de chaque côté, une tache lisse et de couleur brunâtre, au mulieu de laquelle on apperçoit le stigmate. : Le vaisseau dorsal que l’on remarque dans la plupart des larves d'insectes , est très-visible dans celle-ci. Le huitième anneau, en comptant après la tête, est beaucoup plus renflé que les autres. Il présente à sa partie supérieure un organe fort singulier, consistant en deux tubercules charnus, dont le sommet est couvert de poils roides, de couleur roussâtre , au milieu desquels se voit, sur chaque tubercule, un petit crochet corné, dirigé en avant, et recourbé légèrement en-dehors. C'est à l'aide de ces deux crochets que la larve de la cicindèle prend ses tems de repos, et sarrête à l'endroit qu'elle desire, dans le long conduit perpendiculaire et souterrain dans lequel elle habite ; ce sont pour ainsi dire les ancres dont elle se sert pour se fixer. Cette saillie, du huitième anneau, donne au corps de cette larve, la forme d'un Z, pe qu’elle en relève le milieu. Il est à remarquer que cette courbure du corps onne à l'animal la facullé de monter dans son puits, avec La plus grande facilité. Le dernier segment du corps est très-petit, et terminé par un léger prolongement qui donne issue au canal intestinal. s Les paites sont courtes et foibles; en effet, elles ne sont, pour ainsi dire, d'aucune utilité à l’animal qui, pour se mouvoir dans le conduit étroit qu'il habite, w’a besoin que d'une sorte de mouvement de reptation, que la forme de son corps facilite. Les tarses sont formés de deux articles et terminés par deux petits crochets, Les principaux faits remarquables, dans les habitudes de cette larve, ont été décrits par Geoffroy ; mais le C. Desmarets a observé la manière dont ces larves se meuvent dans leur trou, après en avoir placé une dans un tube de verre. d'un diamètre convenable ; il l'a vu sans peine monter et, descendre en augmentant et diminuant alternativement le replis que son corps forme, vers son milieu, et s'arrêter en abaïssant contre les paroïs du tube les deux crochets dont son huwutième anneau est muni. sr ee 1 ANATOMIE COMPAREE. ni Recherches anatomiques sur les mousemens- de la langue dans quelques animaux, particuliérement de lx classe des marmifères et de celle des reptiles, par G. L. Duvernoy. Soctéré Il étoit intéressant de reconnoitre si les mouremens de la langue, dans: quelques »E L'Ecorre mamifères et dans un, assez, grand nombre de reptiles, sexécutent par une simple ex- ox Mépsoins, tension du mécanisme ordinaire employé dans chaque classe, ou. sils sont dus à des s. 2 t 199 moyens extraordinaires, La réponse à cetle question pouvoit non -seulement expliquer des phénomènes particuliers à certains animaux, mais encore fournir de nouvelles données sur les lois de l'organisation. L'auteur l'a cherchée en disséquant plusieurs fourmiliers , un individu de l'echidna histrix, deux espèces de caméléons , et un assez grand nombre d’autres reptiles. Voici les résultats principaux qu'il a obtenus de ses recherches, La parte détachée du palais, longue et efilée dela langue des fourmiliers et desechidna, est composée seulement de deux sortes de muscles; l'un formé d'un grand nombre de fibres annulaires, dont le diamètre est d'autant moindre, qu'elles sont plus rapprochées de la pointe de la langue, occupe toute l'étendue de cette partie; l'autre épais et cylin- drique fixé très en arnière, en dedans du sternum, à l’intérieur des sterno - hyoïdiens, pénètre dans la langue au-devant de l'os hyoïde, après s'être rapproché de son semblable, Ils ne paroissent pas, dans les fourmiliers , se prolonger bien avant dans la langue, dont la très - grande partie n’est composée que des fibres transversales du muscle annulaire. Dans l'echidna, les mêmes muscles savancent jusques à l'extrémité de cet organe, et remplissent chacun les deux cônes alongés, creux et adossés l’un à l'autre, que forment les deux séries de fibres du muscle annulaire. Les faisceaux qui les composent ne sont liés entr'eux que par un tissu cellulaire lâche, qui leur permet sans doute d'agir indépen- damment les uns des autres. Ils sont roulés en une longue spirale, et à mesure que les plus extérieurs parviennent aux anneaux, ils sy fixent, particulièrement du côté interne ; de manière que les sterno- glosses diminuent d'épaisseur à mesure qu'ils s'approchent de l'extrémité de la langue. Les principaux mouvemens de cet organe s’exécutent, dans les fourmiliers et les echidna, au moyen de ces muscles ; il salonge par la contraction simultanée des anneaux du muscle annulaire; le simple relâchement de ces anneaux le raccourcit beaucoup, et l'action des sferno-glosses achève de le faire rentrer dans la bouche. La disposition de ces derniers, dans l'echidna, lui donne une grande flexibilité en tout sens, qu'il ne peut pas avoir dans les fourmiliers. ; Lis Les genio, cerato, hyo-glosses , sont réduits à très-peu de chose dans les fourmiliers. Les premiers ne vont pas jusqu'à l'hyoide. Ils sont plus forts, à la vérité, dansl'échidna, mais ils contribuent forl peu aux mouvemens de la langue, parce qu'ils ne font partie que de la base, qui est fixée au palais. Les sty/c-glosses manquent, sans doute à cause de la position reculée de l'os hyoïde et de la base de la langue. Cet os, chose remarquable, est placé tout près du sternum, afin de domter plus-d’'étendue à l’espace que doit occuper la langue. L'os styloide, avec lequel ses cornes antérieures sont articulées, n'est point fixé au crâne, comme dans la plupart des autres manufères; il n’y tient que par un petit muscle, analogue au stylo-mastoïdien ; qui peut le tirer un peu en avant, et entrainer avec lui le corps hyoïde: moyen secondaire qui favorise encore les mouvemens de la langue. 11 y a un foible génio-kyoïdien qui peut aussi tirer en avant le corps de cet os, aidé de l’analogue au s£y/o-hyofdien , qui descend de l'os styloïde, et vient se fixer comme une languette au bord de l’éxtrémité postérieure de ce dernier muscle, au lieu d'être attaché à l'os hyoïde. On n'a pas trouvé de scapulo-hyoïdien. Les sterno-hyoïdiens sont attachés très en arrière, en dedans du sternum, à côté et à l'extérieur des sterno-glosses. Les fibres du mylo-hyoïdien étant tout-à-fait transversales, ce muscle ne sert que de sangle et de soutien aux parties qu'il embrasse, mais il ne peut pas mouvoir en avant l'os hyoide. L’echidna présente à-peu-près les mêmes cconstances. À Les puissances qui meuvent los hyoïde ne sont pas, dans ces animaux, très-différentes de celles observées dans les autres mamifères. Les principales modifications qu'elles paroissent avoir éprouvées, viennent sans doute de la position reculée de cet os. Iln’en est pas de même des muscles de la langue. Plusieurs indiquent évidemment un nouveau plan, les autres ne semblent subsister que pour conserver des traces du type ordinaire. Ce qui fournit, d'une part, une nouvelle preuve que la nature ne s'écarte jamais de son plan général, sans en laisser des empreintes, et paroît démontrer, de l’autre, que les mouvemens de la langue des mamiferes étant dus, en grande partie, aux forces qui la meuvent immédiatement , et beaucoup moins à celles qui n’ont sur elles qu'une action secondaire, en agissant sur l'os hyoide, c'étoient naturellement les premières qui devoient subir les plus grands changemens, pour obtenir des effets bien différens des effetsordinuires, Dans jes oiseaux, ces mouvemens dépendent, au contraire , uniquement SERIES qui 2 \ AU 206 - Ê appartiennent à l'os hyoïde, Chez ceux qui ont une langue fort alongeable, la natures comme l'on sait, na presque fait que donner plus d'extension au mécanisme commun. Dans les reptiles, les mouvemens de la langue sont produits autant par les muscles de l'hyoide, que par ceux qui lui sont propres, Cet os ou ce cartilage , est-ordinai- remeni très-mobile ; rien de plus varié que sa figure dans les différentes espèces: Cependant il a toujours au moins une, souvent deux paires de cornes, générale- ment irès- analogues à celles de l’hyoide des oiseaux, auxquelles s'attachent des muscles semblables aux cerafto-maxilliens de ces dermiers. Ces muscles sont aidés par un genio-hyoïdien. Leurs antagonistes viennent du sternum; ce sont les analogues des sterno-hyoïdiens des manufères. Les reptiles ont encore pour la plupart des scapulc-hyoïdiens , et quelquefois, mais rarement , un musle analogue au séylo= hyoïdien ; plusieurs batraciens , par exemple. Ceux de la langue sont des kyo-glosses où cerato-glosses , et des genio-glosses , dont il y a souvent deux paires. L'une qui va diréciement de larc du inenton à la base de la langue; ce sont les genio-glosses droits ; l'autre qui sattache plus en dehors et plus en arrière au bord dela mâchoire inférieure , et se porte obliquement, au-dessous de la membrane palatine , jusques aux côtés de la langue ; ce sont des genio-glosses transverses ou obliques. Au reste, les moyens mis en usage, dans cette classe, sont loin d'être uniformes, dans les quatre ordres qui la composent. L'auleur les passe successivement en revue, pour mieux comparer les points les plus remarquables. Ils sont tout particuliers-dans les ophidiens , chez ceux principalement qui out la langue enfermée dans un four- reau, c'est-à-dire, dans la plupart. Tous n'ont, comme l’on pense bien, ni secpulo, ni sferno-hyoïdien ; mais des fibres qui viennent des premières côtes remplacent ces derniers. Les ophidiens à langue enveloppée par un fourreau sont les seuls, comme lon sait, qui peuvent la darder au loin. Elle sort de celui-ci et y rentre, principale: ment au moyen des muscles analogues aux genio et cerato-glosses | qui sattachent à ce fourreau, au lieu de pénétrer dans la langue. Ges muscles ont uné action d'autant plus étendue, que l'orifice du fourreau étant placé très-près de l'arc du menton, la base de la langue peut étre tirée jusques-là, au moyen des premiers ou genio-vaginiens, et reurée très-loin en arrière , sous la trachée artère par les ceratc-vagimiens , aidés des fibres musculaires qui vont des côtes aux filets ou cornes de l'hyoide. La pré- sence du fourreau procure deux avantages :. le premier de ne pas borner la longueur de la langue à celle du palais, le second de rendre cet organe plus mobile dans sa totalité. La nature s'est encore écartée en quelques points, dans ces animaux, du plan général ; mais on le retrouve tout entier dans ceux du même ordre, tels que les amplisbènes et les orvets | dont la langue ne peut pas être semblablement dardée hors de la bouche. Elle est siluée à la base de cette cavité, et mue par des gemio et cerato-glosses, qui en font partie, el par les muscles de l’hyoïde. : Dans les cheloniens et la très-grande partie des sauriens , il n'y a rien de plus que. ce qui a été indiqué plus. haut. Mais dans plusieurs de ces derniers , tels que les gechos et les camélons, les muscles ordinaires sont aidés par un muscle annulaire. Au reste la langue présente, dans ceux-ci, un mécanisme très-compliqué. Il tient à- la-fois de ce qu'on vient de voir dans les mamifères à langue tres-protractile , et de ce qui existe dans les oiseaux qui jouissent de la même faculté. De même que le mécanisme ordinaire, dans les reptiles | semble une combinaison de celui qui sobserve généralement dans les mamifères avec celui que présente la langue des oiseaux. Il semble que le premier cas soit une conséquence nécessaire de celui-ci. L'hyoïde des caméléons se prolonge en une queue cylindrique , qui pénèlre dans la langue suivant la direction de son axe, et sélend jusques vers, son extrémité, ou seulement dans les deux tiers de sa longueur. Il a deux paires de cornes, dont les postérieures plus longues remontent sur les côtés du cou , derrière l’occiput , et les deux antérieures plus courtes font un angle aigu avec les premières, et sont un peu dirigées en avant. Le corps n'est que la réunion de ces cornes et de la branche moyenne. Deux sferno-hyoïdiens, muscles longs et étroits, qui suivent , accollés l'un à l'autre, la partie moyenne et extérieure du sternum, et ne se terminent qu'à l'extrémité : poslérieure de cet os, le meuvent en arrière , aidés par les suivans : ce sont des 207 s'erno=ceratordiens , dont les fibres vont obliquement, de toute la lisne moyenne du sternum, à l'extrémité de chaque come postérieure , qu'ils doivent ürer obliquement en‘bas.et en-arrière; ils manquent dans les autres reptiles. Le même os est mu en avant par des genio-ceratoïdiens, et hyoïdiens, et par une seule paire de cerato-maxilliens. La langue n’a pointde genio-glosse droits, maïs on retrouve des traces des genio-glosses transverses, L’analogue de l'hyo-glosse est un muscle d'abord très-épais, placé entre les deux cornes Ayoïdés. Lorsqu'il est parvenu au corps de, l'os’; il se retourné d'arrière en avant, et Va tapisser la partie resrimpée du fourreau , qu'il plissé et tire-en arrière, lorsqu'elle a été déployée par l'alongement de la langue. La partie lisse dé ce même fourreau recouvre un autre muscle, qui enveloppe lui-même une pañfie de la branche moyenne de l’hyoide. C'est une masse considérable composée d’une foule d'anneaux , qui par leur contraction simultanée doivent alonger beaucoup la‘langue. Enfin deux muscles droits qui Sétendent de chaque côté de cet-organe depris l'extrémité de la partie regrimpée, jusques au-delà de la fissure , c'est-à-dire, jusques sous le bout glan- : duleux, doivent avoir un effét varié suivant qu'ils trouvent un point plus fixe en avant ou en arrière. Le premier cas a lieu lorsque lé muscle annulaire se contracte, alors ils contribuent sans doute à déplisser le fourreau. Le second arrive lorsque l’Ayo- vaginien regrimpe le même fourreau; alors ils tirent et relèvent même le bout de la langue, et ferment la fissure. Ces muscles ne paraïssent pas avoir d’analogue dans les autres animaux dont l’orgamsation est connue, ue l’on combine à présent toutes ces forces , on concevra facilement comment le caméléon peut exécuter avec sa langue des mouvemens aussi prompts qu'étendus. Ceux de cet organe dans la plupart des batraciens ( chez lesquels 1l est fixé à l'arc du menton, sort de la bouche, et y rentre par une sorte de renversement au-dehors ou en dedans) quelque différens qu'ils paraissent des mouvemens ordinaires, ne sont dus cependant qu'à deux paires de muscles qui se retrouvent toujours dans le plan général : les Ayo-glosses et les genio-glosses. Ces muscles, dans la grenouille ocellee, sont composés de gros et nombreux faisceaux réunis d'abord en une masse cylindrique, mais qui se séparent bientôt successivement pour se distribuer à la demi-circonférence que forme le bord libre de la langue ; ce sont comme autant de ramifications d’un seul tronc, Celles des kyo-glosses s'entrelacent avec celles des genio-glosses. Elles sont beaucoup moins nombreuses dans la grenouille commune. Explication des figures 5 et 6. N. B. La membrane palatine à été fendue entre fig. 5, les deux génio-hyoïdiens pour passer la langue en dessous, =: 2 | Me et le fourreau de la langue a été également ouvert, Muscles de la langue et de l'hyoïde du Caméléon. pour en faite sortir l'os et le muscle annulaire qui l'enveloppe. L’un er l’autre ont été rejetrés sur la gauche pour laisser à découvert les muscles 8, 9 et 12 On ne voit que les cornes hyoïdes du côté droir. 1 Corne postérieure de l’os hyoïde. 2 Corne antérieure. 3 Partie cylindrique du même os qui pénètre dans la langue ; elle n’est enveloppée , en cer endroit, que d’une simple membrane de couleur noire. 4 Fourreau membraneux de la langue, partie regrimpée. $ Partie du même fourreau, non regrimpée. é Partie glanduleuse. 7 Muscle annulaire qui enveloppe l'os 3. 8 Analogue, du génio-glosse transyerse , qui se trouve dans les autres sauriens. 9 Génio - ceratoïdien. 10 Génio - hyoïdien. 12 Gerato -maxillien analogue du muscle conique de l’hyoïde des) oiseaux. 13 Prerygoïdien, : ! 34 Hio - glosse ( analogue ) ; il se rend par 15, au fourreau. 16 Srerno - hyoïdien. 17 Sterno - cératoïdien. 18 Scapulo- hyoïdien. ” 20 Fissure analogue à celle qui est en (a), fig. 6» mais elle est moins marquée. fig. 6. Langue du Caméléon , vue de profil et dans l’étac de relâchement : elle est de grandeur naturelle. f Grande corne ou corne postérieure de l’os hyoïde, g Petite corne, ou corne antérieure. k Portion du srerno - hyoïdien. De en k, portion * regrimpée du fourreau de la langue qui forme des plis assez réguliers ; elle recouvre immédiatement la partie cylindrique de l’hyoïde quis’avance jusqu’en r; k, l, portion antérieure du fourreau qui recouvre le muscle annulaire er le muscle du fourreau; on en a enlevé une grande partie, du côté droit, pour mettre à découvert ces deux muscles; m r, muscle annulaire; n , muscle du fourreau; a, b, c, portion glandu- leuse, De c en à, feuillers rransverses préssés les uns vers Îes autres ; b, fissure peu profonde; à, fissure très-large er crès- profonde, qui s'ouvre lorsque la portion @ c s’abaisse, et se ferme lorsque cette por- tion 5e relève; e, papilles; d, portion lisse, Soc, PHILON. 204 VAT must 'etret 45% mCH IMTIE. ben PVR WHE SR ne * Extrait d'un mémoire sur la liqueur fumante' de CADET, par le’ nes CURE C. THENARD. | … Cadet trouvascette liqueur, ;il y a près d’un denu-siècle, en s’oceupant de recherches sur Yarsenic. On. lui donna d'abord le nom de son auteur, qui lui fut conservé jusqu'à présent, parce, que,sa naluye.inftmé et,ses principes conslituans étoient inconnus. La fumée épaisseque ce singuber produit répand dans l'air , sa pesanteur spécifique, plus grande que celle de l’eau, son.état. huileux,, sa grande volatilité, sa forte odeur, son inflammation spontanée à l'air, apperçue par Cadet et les chimustes de Dijon, toutes ses propriétés, enfin , plus extraordimairesles unes quelles autres, ont engagé Ë C. Thenard à le soumettre à l'analyse. Il commença par,.se procurer plusieurs onces de cette liqueur, en disullant, à la manière de Cadet, parties égales d’acétite de potasse et d'acide arsénieux , dont 1l recut le produit dans des ballons de verre, refroidis par un mélange de glace et de sel marin. Il passa bientôt dans les récipiensun. liquide peu coloré , sentant fortement l'ail; ilse dé- gagea en même temps beaucoup de gaz, qui répandoit la même odeur, et les récipiens se remplirent de vapeurs si lourdes , qu’elles sembloient couler comme de l'huile, Lorsque Fopération fut terminée, il déluta l'appareil et brisa la cormue. Le fond de celle-ci éloit couvert d'une matière blanche, âcre et alcaline , de potasse provenant de l’acétite em- ployé, et le col tapissé de cristaux d’arsnic, dus à la réduction de l'acide arsenieux. Les gaz, dont la quantité étoit très-grande, contenoient de l'hydrogène arseniqué, outre _ l'hydrogène carboné et l'acide carbonique que donnent toutes les matières végétales dé- composées par le feu, Le produit liquide étoit formé de deux couches bien distinctes, tenant en suspension de l’arsenic métallique , qui ne tarda pas à se déposer sous la forme de flocons, l’une supérieure, d'un jaune brunâtre et aqueuse; l'autre inférieure , moins colorée et d'un aspect huileux. Illes sépara , en les versant dans un tube effilé à la lampe, qui lui permettoit de lés recevoir dans des vases différens. La plus pesante , comme étant la plus utile à connoitre, fut examinée la première. Il fut d'abord frappé des vapeurs épaisses qu'elle répand dans l'air, el de son odeur extrêmement pénétrante et horriblement fétide. Son action sur l'économie animale est si forte, qu'il lui étoit impossible de con- sacrer à ses recherches plus d'une heure par jour, et qu'il fut tenté plus d’une fois de les abandonner. Il étoit dans le même état que sil avoit prisune forte médecine, etil éprou- voit des étourdissemens, contre lesquels il employa avec succès l'hydrogène sulfuré dissous dans l'eau. ù ais Comme il avoit peu de liqueur à sa disposition , et qu'il étoit important de ne pas faire d'essais infructeux , ilrégla ainsi l'ordre de ses recherches. Il détermina d'abord la cause de l'odeur qu’elle répand dans Pair ; il rechercha ensuite celle des vapeurs épaisses qu'elle produrt; puis celle de son inflammation spontanée , ebse servit de la détermination de ces trois points pour trouver le quatrième et le plus important ; les principes conslituans de la matière. ‘ 1 L'odeur ne pouvoit être due qu’à la matière elle-même, ou bien à un fluide élastique ‘elle tenoit en dissolution, et que l’auteur présuma être de l'hydrogène arseniqué. Il distilla donc, avec beaucoup de soin, une certaine quantité de liqueur dans une peüte cornue de verre, à laquelle étoient adaptés un récipient et un tube pour recueillir les gaz. Il n'obtint absolument que l'air des vaisseaux, la liqueur se volatilisa toute entière, et passa dans le récipient sans avoir subi d’altération ; elle avait seulement une nuance un peu moins foncée. Ainsi, l'odeur de la liqueur arsenicale est due à la propriété qu'a cette liqueur de se volatiliser et de se dissoudre probablement dans l'air, AL - La cause des vapeurs qu'elle répand dans l'atmosphère, ne pouvoit êlre due qu'à une absorption d'oxigène, ou à une absorplüion d’eau dissoute dans l'air , ou bien. à ces deux effetsen même temps. L'air d'un flacon, danslequel le C. Thenard en versa quelques gouttes, erdit aussi-tôt satransparence, et bientôt après ne pouvoit plus entretenir la combustion Res bougies. Un vase de même grandeur, et remph d'acide carbonique, hu présenta le 205 même phénomène , mais d'une manière moins marquée, Il'avait éu soin, pour éviter le contact de l'air, de suspendre au bouchon du flacon un tube très-mince , contenant la liqueur, de mamère qu'il pouvoit facilement le casser contre les parois du flacon. Les vapeurs ne furent passensibles, lorsqu'il se servit d'acide carbonique parfaitement desséché: d'où il conclut que Les vapeurs de la liqueur arsenicale sont dues à Fabsorption simultanée de loxigène et de l'eau contenus dans l'air, et que cependant , la première de ces causes semble être plus puissante que la seconde. Il semblerait, d'après cela, que la liqueur arsenicale jouit de la propriété de s'enflammier ar elle-même. Cependant elle ne prend pas feu à l'approche d'un corpsen combustion, Lis w'elle est bien pure, etil est à remarquer que dans toutes les inflammations spontanées qu'elle éprouve , le foyer se forme toujours autour de points noirs qui la troublent et qui ne sont que del’arsenic métallique très-divisé. ' Enfin, il restoit à déterminer la nature de la liqueur arsenicale. Son odeur, analogue à celle du gaz hydrogène arseniqué, indiquoit qu'elle devoit contenir de l'arsenic , et que ce métal devoit jouer un grand rôle dans les phénomènes qu’elle nous offre. Sa combusti- bilité, sa consistance et son aspect annonçoient une matière huileuse; et quoiqu'elle n'alérât pas la teinture de tournesol, et qu'aucun réactif n'y démontrât immédiatement l'existence de lacidé acéteux , on devoit néanmoins y rechercher ce corps. Pour parvenir à isoler ces différentes substances , l'auteur essaya les alkalis ; mais l'expérience lui apprit bientôt qu'il devoit avoir recours à d’autres moyens. Il se servit, avec beaucoup plus d'avantage , de l'acide muriatique oxigéné. Quelques gouttes de liqueur , versées dans ce gaz, furent enflammées sur-le-champ, et leur décomposition fut complète. Elles préci- pitoient alors par l’eau de chaux , en flocons blancs, et par l'hydrogène sulfuré en jaune; landis que ; saturée de potasse et évaporées, elles formaient un sel feuilleté, attirant for- tement l'humidité de l'air, âcre, piquant, décomposable par l'acide sulfurique, et dégageant une odeur vive de vinaigre. La quanfté d'arsenic et d'acide acéteux obtenue ; étant loin de répondre à la quantité de liqueur employée, il y existoit donc un autre corps qu'il sagissoit d'isoler; et c'ést à quoi l'on parvint, en traitant une nouvelle portion de liqueur par assez d'eau pour la dissoudre; puis, en la décomposant par hydrogène sulfuré , il se fit un précipité légèrement jaune, très-divisé , formé prin< cipalement d’arsenic et de soufre , qui ne se sépara qu'avec beaucoup de temps d'ime huile, que l’on vit ensmite nager à la surface du liquide. Celui-ci renfermoit beaucoup d'acide acéteux. On peut encore faciliter sa décomposition, en l'exposant à l'air: on la voit alors répandre d'épaisses vapeurs, se cristalliser, s'humecter légèrement, et bientôt se troubler par l'eau de chaux, et donner naissance à un précipité jaune, par l'hydrogène sulfuré. I] suit de ces diverses expériences, que cette liqueur est composée d'huile, d'acide avéteux el d'arsenic, voisin de l'état métallique, et qu’elle doit être regardée comme une espèce de savon à base d'acide et d’arsenic, où comme une sorte d’acétite-aléo-arsemical. Cette analyse fat très-utile pour celle de la liqueur supérieure. En effet, malgré la diffé- rence qui semble exister enire elles, puisque cette dernière ressemble à l'eau, peut $y combiner en loute proportion , ne forme qu'un léger nuage dans l'atmosphère; a beaucoup moins d'odeur , et ne senflamme dans aucune circonstance ; il est facile de prouver. qu'elle ne diffère de la première que par la plus grande proportion d'acide acéteux , ee par l'éau qu'elle contient ; car elle rougit fortement la teinture de tournesol, fait efferves= cence avec les carbonates, donne naissance à des acétites, et précipite légèrement em jaune, par l'hydrogène sulfuré , qui en sépare un peu d'huile. Une très-pelite quantité. d'acide muriatique oxigéné en détruit promptement l'odeur , et elle précipite alors em blanc, par l'eaude chaux, el en-jaune foncé, par les hydro-sulfures. Son exposition à l'air y produit, avec le temps, les mêmes changemens que produit sur-le-champ l'acide muriatique oxigéné. Enfin, on forme une liqueur entièrement semblable , en dissolvant quelques gouttes de liqueur inférieure dans du vinaigre très-foible , et la synthèse confirme ainsi les résultats de l'analyse. Nous pouvons maintenant établir une théorie, exempte de toute hypothèse , sur les phénomènes que nous présente la distillation de l'acétite de potasse et de l'acide arsenieux; nous voyons qu'une parte de l'acide arsenieux , est entièrement réduite ; qu'une autre se Et 204 e 2 rapproche seulement de l’état métallique; que l'acétite de’ pofasse est tatalement décoms posé ; que Pre tout l'acide acéteux l'est lui-même, et que de ces différentes décom- ositions, 1l résulte de l'eau, de l'hydrogène carboné ; dé l'hydrogène arseniqué, de ’acide carbonique, une huile particulière, de l’oxide d’arsemic, de l’arsenic et de la otasse; que la potasse forme le résidu blanc que l'on trouve dans les vaisseaux où l'on ait la disullation ; que l'arsenicse sublime et s'attache au col‘detlaicornué ; que les trois différentes espèces de gaz se mélent et peuvent être recueilhstdans des flacons; enfin, - que l'eau, lhuile, l'acide acéteux, et l'oxide d'arseric se condensent dans le récipient ; que ces trois derniers corps, en se combinant ‘en,certaines proporlions, constituent un composé très-volatil et plus pesant que l’eau , peu soluble dans celle-ci; et que telle est la raison pour laquelle il se partage en deux couches bien distinctes, l'une inférieure, que Yon doit regarder comme acétite-aléo-arsenical ; et l'autre , commen'étant qu'une portion de celle-ci, dissoute dans l'eau, et dont la dissolution est favorisée par un excès d'acide acéteux. ; à OUVRAGES NOUVEAUX... Recherches chimiques sur la végétation , par Théod. DesaussurE, 1 vol. in-80.— , 3 Paris, chez la veuve Nyon, an 12. Les expériences de M. Desaussure ont eu pour but d’analyser , d’une manière plus précise qu’on ne l’avoit fair jusqu'ici, les phénomènes de la nutrition des végéraux. Elles sont faites avec une exactirude qui doi inspirer uñelgrande confiance dans ses résultats, dont les bornes de certe feuille ne nous permettent de citer que “les principaux. M. Desaussure montre que l'élaboration du gaz acide carbonique , est indispensable à la végétation des parties vertes des plantes exposées au soleil, et leur fournit du carbonne et de l’oxigène ; que leS plantes vertes exposées. dans l'air armosphérique à laction successiye du jour er de la nuic, y fonc des ihspirations ec des expirations alternatives de gaz oxigène mêlé de gaz acide carbonique; que le gaz oxigène inspiré , se change, pendant l'inspiration , en gaz acide carbonique lequel est décompose dans l’acte de l'expiration, et c'est par cette décomposicion!, qui n’est que partielle), .queïles plantes s’assimilenc le gaz oxigène ambiant. l observe que les feuiles des plantes marécageuses ; les plantes grasses etles arbres roujours verds, consument en général moins de gaz oxigène que celles des aurres végétaux. Il s'atraché sur-rour à prouver, par l'expérience , que les plantes s’assimilent pendant leur végérarion® une certaine quantité d’eau qu’elles fixent dans léur propre substance , et qui perd sa liquidiré sans se décomposer; cette assimilation d’eau est plus grandeslorsque les plantes peuvent en même rems s’assimiler du carbonne : elle est prouvée par deux voies différentes ; 1°. endfaisanc végérer des plantes en vase clos dans de l’eau distillée et dans de l’air dont la nature cc la quantité sont exactement connues : on Voit que ces plantes, réduites À un état de siccité déterminé , ont augmenté en on d'une quantité qui dépasse toujours un peu celle de l'air absorbé; 2°. lorsqu'on compare le poids de la matière solide que le sol Le plus fertile peut fournir aux: plantes, qu'on y ajoute celui de la matière qu’elles peuvent acquérir par la fixation du carbonne et de l’oxigène de l'air atmosphérique, on voit que ces deux quantités sont toujours sensiblement inférieures au poids de la matière solide que, la plante a réellement ME pendant un tems déterminé. Il fauc donc qu’elle se soit appropriée une certaine uantité d’eau, que la dessication la plus parfaite ne peur point expulser. La décomposition de certe eau, ne fournit point le gaz oxigène que ‘les planes exhalenr; celui-ci est entièremenc dû à la décomposition du gaz acide carbonique, comme Sencbier l’avoit déjà prouvé. Cet ouvrage important est rerminé par des tableaux qui offrent les quantités de, carbonne , de matières rerreuses er salines que contiennent divers organes de différentes plantes ; on y voit entr'autres résultats que la matière verre des végétaux paroît se distinguer par une plus grande proportion de carbonne , et que certe proportion y diminue en auromne; que le bois contient plus de carbonne que l’aubier ec lun ct l’autre ordinairement moins que lécorce : relativement aux matières terreuses er salines qui forment les cendres des végétaux , les expériences nombreuses de M. Desaussure, le conduisent à établir que la quantité de cendre fournie par chaque organe des végétaux considérés dans l’état sec, est à-peu-près proportionnelle À la quantité de transpiration aqueuse opérée par cet organe dans l’état vivant. Le même principe s’applique à la comparaison des cendres fournies, par 1e plantes diverses ;° ainsi le bois en donne moins que laubier , l’aubier moins que l'écorce , l'écorce moins que les feuilles; les herbes en fournissent plus que les arbres , et les arbres verds moins que les autres, L'analyse a démontré à M. Desaussure , que les principes des cendres se rerrouvent toujours dans fe terreau où Ala plante 4*crû, imais les différentes matières terreuses ou salines sont absorbées en quantité différente par différens végétaux, er s'accumulent inégalement dans leurs différens organes, 1h D. C. Ru, = a ul i] Gin. LIT. PL XXIV. N°86 . Me = =} | | Il Cr TRE 205 ” BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Prarial, an 12 de la République. EE HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Observations sur le Sabal d'Adanson, par M. GUERSENT. Les palmiers, qui se rapprochent tous par plusieurs caractères essentiels, et par un port qui leur est propre, semblent se refuser entre eux à se réunir pour former des groupes génériques. À peine trois ou quatre peuvent-ils être asservis à un même caractère commun, la plupart forment à eux seuls un genre. Ces êtres singuliers ne $astreignent point aux lois ordinaires, ils font en quelque sorte bande à part; et, pour me servir de l'expression de Linnœus , ce sont les principes vegetabilium. Aussi, quand on observe avec soin ceux de ces végétaux qui sont peu connus, on est presque toujours forcé de les séparer des autres, et de leur assigner un caractère générique particulier. Cette vérité trouve son application dans l’histoire d'un palmier de la Caen: qui, quoique déjà indiqué sous plusieurs noms différens, et assez abondamment multiplié en France où 1l fructifie même quelquefois, n’a cependant pas encore été décrit d’une manière très-exacte : c'est le Sabal de M. Adanson, qui, après avoir constitué un genre à part, a été nommé par Jacquin, Corypha minor ; par Walter, Corypha pumila ; et enfin, dans ces derniers tems, a été placé dans le genre Chamærops par M. Mi- chaux, sous le nom de Chamærops acaulis. Un examen attentif de ce palmier que j'ai vu fructifier plusieurs fois au jardin bo- tanique de Rouen, m'a convaincen qu'il ne peut appartenir ni an genre Corypha ni au genre Chamærops; mais qu'il faut nécessairement conserver le genre Sabal en lui donnant de nouveau caractère, comme on peut s'en assurer par le plus simple coup- d'œil sur le dessein des organes de la fructification , et par leur descripüon suivanie, Flores hermaphroditi, spatha universalis nulla, spadix ramosa, spathæ partiales membranaceæ, Calix sexpartitus, laciniæ tres exteriores minimæ persistentes, Stamina sex libera, filamentis basi incrassatis, Ovaria tria coadunata, stigmata tria sessilia subpubescentia. Baccæ tres, duæ plerumque abortivæ , subsphericæ ; pisiformes , monospermeæ ; care pauca, subamarescens , seminibus non adhærens. Semen osseum , rufescens, punclis aspersum , basi are umbilicali depressé notatum. Papill& exigud lateralè embryonem oblegente. Perispermum cartilagineum , album. " Embryo parvus, conicus, horizontalis. - Le Sabal ne peut être réuni au genre Corypha, qui na qu'un ovaire, qu'un style, N°, IIL. 8e. Année. Tome II, Avec une Planche XXV. P N°. 87, Soc, PHILOM. 14 Soc, rHILon. 206 qu'une baie et qu'une semence dont le périsperme creux contient intérieurement l'em- bryon. Il auroit plus d’analogie avec les genres Euterpe Gœrtner, ou avec le genre Chamærops de Lin., qui tous deux ont un perisperme plein, et je > Jatèral ; mais le premier genre a des fleurs monoïques , desspathes partielles squs chaque fleur, etun seul ovaire; le second présente des fleurs polygames, une spathe universelle, bifide et 6 à étamines monodelphes : le Sabal est donc bien distinct, et doit être placé entre le genre Euterpe G. et les Chamærops ,' avec ce caractère essentiel. S4BAL. — Flores hermaphroditi, spathæ partiales , stamina sex libera filamenhs basi incrassatis ; ovaria tria coadunata ; baccæ tres monospermæ ; duæ plerumque abortivæ semen osseum, embryo lateralis. S4BAL ADANSONII. N. Coapue minor ne H. Vind. 1. 5, pl. 8. — Corypha pumila Walter, fl. — Chamærops acaulis Michaux, il. carol. — Acaulis, petiolis inermibus Jo- liis flabelliformis è radicä monstruosé orbiculari , lateraliter orientibus. Comme espèce , le Sabal d'Adanson présente une particularité remarquable : sa ra- cine est une masse arrondie d'un volume assez considérable. J'en ai vu dans les serres de un à trois décimètres de diamètre. C'est de cet énorme tubercule radical que naissent latéralement les feuilles au centré desquelles sélance le spadix. Ghaque année une ou deux feuilles périssent ; mais les pétioles persistent par leur base , se rapprochent les unes contre les autres pour soutenir les plus jeunes; et faisant les fonctions des écailles des bourgeons, ils protègent les parties quine sont pas encore développées. A côté des feuilles, et dans la direction du centre de la racine, s'élève. hors de terre un prolongement conique garni de plusieurs petites radicules qui partent. de diffé- xens pointset se dirigent dans lousles sens en regagnant la terre. Plusieurs embrassent dans leur contour la base des anciens pétioles, et les maintiennent serrés entre) eux comme avec un lien, Quoique cette disposition se trouve dans tous les Sabals un peu avancés en âge que j'ai eu occasion d'observer dans les serres, il est probable qu'elle n'est pas naturelle, car Jacquin n’en a rien dit, et les voyageurs comme Walter, Michaux, Bosc, qui ont vu ce palmier dans son pays natal, n'en parlent pas davan- tage. On peut donc présumer que cette saillie de la racine du Sabal est due à ce que le tubercule radical dont nous avons parlé, se trouve trop resserré dans les caisses et les pots pour prendre son développement ordinaire. Cette opinion est d'autant plus vraisemblable, que quelques autres végétaux sont à-peu-près dans le même cas. Explication de la Planche XXV. Fig. 1. Sabal d’Adanson. g La même coupée en long... é Fig. 2: Jeune plante à l’époque de Is germination. h La graine pour montrer la poñition latérale Fig. 3. a Fleur entière grossie. de l'embryon. A bé b Les ovaires très-grossies. i La même, dépouillée de la cunique externe, € Une étamine. k Le périsperme. é d Fleur ouverte pour montrer les 6 étamines. 1 Le périsperme et l’embryon. € Un fruit dont une loge a avorté. m L'embryon. f Une baie dont deux loges ont avorté. MINÉRALOGIE. Note sur le sphène , par M. HAUx. - Ce minéral se trouve au Saint-Gothard , en cristaux dont la forme est celle d'un prisme rhomboidal à sommets dièdres, modifié par diverses facetles. M. Haüy sétoit d'abord conformé à l'opinion de M. Cordier, qui, le premier, avoit décent ées cristaux ; et les avoit regardés comme formant une espece particulière. Mais - ” ; l'analyse que ce dérnièr naturaliste en a faite plus récemment, a prouvé qu'ils appar- 207 {enoient au titane siliceo-calcaire, M. Haüy sélant procuré , depuis celte analyse , des cristaux de la même substance beaucoup mieux prononcés que ceux qu'il avoit eus jusqu'alors entre les : mains, trouva que l'incidence des deux faces de leur sommet étoit plus petite d’en- viron 17 degrés que sur les cristaux de ütane siliceo-calcaire d'Arendal; mais ce qui paraissoit sur-tout écarter l'idée d'un rapprochement entre les deux substances, c'est que les cristaux de sphène ont des facettes qui dérogent à la symélrie, en ce qu'elles ne se répètent pas sur les parties semblablement situées. Celte observation tendoit à faire présumer qué dans la forme primitive du nie , une des dimensions horison- tales étoit plus longue que l'autre ; tandis que, ans le titane, tout annonce l'égalité des deux dimensions. M. Haüy, en réfléchissant sur celte espèce d’anomalie que ‘présentent les cristaux de sphène, conçut l'idée d'essayer s'ils ne seroient pas suscep- tibles de sélectriser par la chaleur , et il reconnut qu'ils avoient effectivement cette propriété. Le défaut de symétrie se trouve ainsi expliqué , d’après l'observation faite par le même naturaliste, que dans les cristaux pyro-électriques il existe une difté- rence entre les formes des parties opposées qui manifestent les deux électricités. M. Haüy , ayant fat chauffer un grouppe composé de deux cristaux de sphène , remarqua que leurs pôles adjacens étoient électrisés en sens contraire, en quoi le grouppe pouvoit être assimulé à un assemblage de deux barreaux aimantés, appliqués longitudinalement l'un contre l’autre , de manière que les pôles de diffé- rens noms soient contigus. À l'égard de la différence de 17 degrés entre les incli- paisons des facettes terminales, dans les cristaux de sphène et de titane , la théorie A qu'elle est due à la diversité des lois du décroissement qui produisent ces acettes. M. Vizard a rapporté de ses derniers voyages au Saint-Gothard des cristaux demi- transparens, d’une couleur blanchätre et d'un éclat irès-vif, dont on ne peut déter- miner la forme, tant à cause de leur petitesse, que parce qu'elle est très-composée. Ils reposent sur le quartz , qui, à certains endroits, est recouvert de titane oxidé ue On avoit conjecturé qu'ils appartenoient au titane siliceo-calcaire ; mais cette conjecture n'étoit fondée sur aucune observation. M. Haüy a trouvé qu'ils avoient aussi la propriété de s'électriser par la chaleur , et même que leur vertu étoit beaucoup plus sensible que celle de sphène ; ce qui pouvoit provenir de leur transparence jointe à un tissu plus vitreux. Le même naturaliste a essayé inutilement d'électriser, à l’aide de la chaleur, le titane siliceo-calcaire d’Arendal. Peut-être en est-il des cristaux qui appartiennent à cette espèce comme des topazes , parmi lesquelles celles qui viennent de Saxe sont privées de la propriété dont il s'agit. PHYSIQUE. Extrait des Mémoires de M. le comte de RUMFORD , sur la chaleur. Dans un premier mémoire , M. de Rumford décrit un instrument qu'il a imaginé, et auquel il donne le nom de thermoscope. Cet instrumentest formé d'un tube de verre re- courbé à angle droit à ses deux bouts, et portant à ses extrénutés deux boules très-minces de verre. La partie horisontale de ce tube a 15 à 16 pouces de longueur, et celles qui sont recourbées et qui s'élèvent verticalement, ont 6 à 7 pouces. Le diamètre du tube “doit être d'environ une demi-ligne, et le diamètre des boules d’un pouce et demi à un ‘pouce trois quarts. On introduit, par une ouverture OR à une des extrémités de E partie honsontale du tube, une quantité colorée d'esprit de vin, suflisante pour former ‘dans le tube un cylindre d'un pouce de long ; puis on scèle A nn celte 2 INSTITUT NA7. 1 208 A ! ouverture; après toutefois avoir conduit le. liquide coloré, autant que possibles, au milieu de la partie horisontale du tube, ce qui demande beaucoup d'adresse. Lins- trument étant ainsi disposé, on ôte, par le moyen d'un écran, toule communication entre les deux boules, afin que l'action des corps sur l'une, n'ait aucune influence sur l'autre: Lorsqu'on présente à l'une de ces boules un corps d'une température quelconque , mais différente de la température de l'instrument, l'aur qu’elle contient se dilate ou.$e condense, et fait marcher le petit cylindre de liquide. coloré d’un côté ou de l'autre: du tube. Cet instrument.est si délicat et si sensible, qu'à la température de 15 à 16 degrés de Réaumur, la chaleur de la main fait swr-le-champ marcher la bule colorée; et un disque métallique noirci de quatre pouces de diamètre de la température dela glace fondante, présenté à la distance de dix-huit pouces, le fait marcher en sens contraire lrès-rapidement. F à x Les expériences que M. de Rumford a faites avec cet instrument, le portent à conclu e que les corps froids, aussi bien, que les corps chauds , envoient continuel- lement de leurs surfaces, à l’aide d'une substance éthérée, des rayons, ou plutot des on- dulations analogues à celles qui sont produites dans l'air par Îles, corps sonores ; que l'intensité des rayonnemens de différens corps à la même : température est momdre dans les corps polis que dans les corps non polis, et que les rayons qu'un corps quel- conque à une température donnée, envoie dans toutes les directions sont > Où calo- rifiques , ou frigorifiques pour les autres corps, suivant la nature de ceux-ci. Dans un second mémoire , l'auteur continue, par des expériences, à prouver les pro- positions qu'il a établies dans le mémoire précédent. Pour cet effet, 1l a construit un appareil composé de deux vases en forme de cylindres de quatre pouces de diamètre , etde quatre pouces de haut. Ces vases peuvent contenir un thermomètre, et ils sont supportés sur un point très-petit de leur fond , de manière à ce que les corps exté- rieurs influent, le moins possible, sur les résultats des expériences auxquelles ces vases sont soumis. x K Les surfaces de ces vases étoient polies, ou couvertes de noir de fumée, de vernis et d'autres corps analogues, qui pouvo:ent changer leurs surfaces, et ils étorent remplis iutérieuremeat d'eau a un degré de température déterminé, de manière quon pouvoit juger, par letems que le thermomètre mettoit à parcourir un certain nombre de degrés, soit en montant, soil en descendant, de l'influence qu'exerçoient les surfaces des vases sur, les rayonnemens calorifiques ou frigorifiques. 11 résulte des faits observés, que dans tous les cas ou les surfaces des vases éloient polies, les mouvemens du thermomètre s'opéroient beaucoup plus lentement que dans les’ cas contraires, d’où l'auteur suppose que: la surface réfléchissante d'un corps poli , n'est pas la vraie surface du corps, mais une surface située & une certaine distance de ce corps. : ct À 3 Par ces faits, 1l est conduit à expliquer plusieurs phénomènes inexplicables jusqu'à présent, comme celui de la goutte Men qui ne sévapore: pas même sur un fer rouge de feu, tant qu'elle conserve sa forme ronde, ec, etc. Fa F5 Dans un troisième mémoire, M. de Rumford fait connaître les expériences qu'il a faites, pour savoir si les phénomènes qui se présentent dans l'échautfement et le refroidissement des corps métalliques exposés à l'air libre , se répéteroient dans le refroidissement et l'échauffement des mêmes corps, entourés d'une couche d'une certaine épaisseur d'air renfermé, Ces expériences ont été faites au moyen d'un vase cylindrique de cuivre jaune de trois pouces de diamètre et de quatre pouces de hauteur , avec un, goulot de trois quarts de pouces de diamètre et de quatre pouces de long. Ce vase fut enfermé dans un autre vase cylindrique, plus grand et suspendu par son goulot au centre de ce dernier, de manière à laisser tout autour un pouce d'intervalle. Le vase intérieur ayant élé rempli d'eau chaude , et un thermomètre y, ayant été - placé, tout l'appareil fut plongé dans la glace fondante, et l’on observa le tems em= ployé pour le refroidissement de l'eau chaude contenue dans le petit vase. Les ré- sultats de ces expériences prouvent encore que les corps noircis se refroidissent cons- tamment plus vite que les corps polis; mais la différence entre cès refroidissemens a e _ 209 #parit Être moins grande à proportion que la température des. corps étoit.plus élevée , .- comparée à celle du milieu dans lequel. ils -étoient exposés à se, refroidir ; et ces . + expériences comparées à celles faites à l'air libre, prouvent que les corps se refroidissent ‘ à-peu-près dans le même tems, quelle que soit la grandeur des espaces où ils ‘ sont enfermés, pourvu que la surface des: parois, qui bornentces espaces , soit à ta même température. 1205 5b' eu 200 HOTOO. à #0 M, de Rumford rappelle; en ‘terminant son mémoire ; des expériences faites pré- cédemment;squi l'ont, ponté à conclure que quand'un corps chaud se refroidit dans : Fair tranquille ou qui n'est point agité par des vents, un vingt-septièmé. seulement de la chaleur perdue:par ce corps est communiquée à l'air ; tout le reste est envoyé au loin à trers l'air, et communique, par le moyen des rayonnemens, aux corps solides qui l'environnent. ANSE NCA. Expérience sur la chaleur qui se développe dans la compression de lair. On a répété dernièrement , devant l'institut national, une expérience très-curieuse. Ixsrtrur NAT. 4 -Sil'on comprime très-rapidement, l'ai dans une pompe de fusil à vent, il se dégage “du premier. coup de piston une quantité de chaleur! considérable , tellement, qu'elle suMit pour enflammer un morceau d'amadou, placé dans l'intérieur de là pompe. :Si l'on termine le corps de pompe par un fonds mobile, fait d'un morceau d'acier fortement visé, et garni à son centre d'une lentille de glace qui permette de, voir dans l'intérieur, .on apperçoit, au premier coup de piston , un trait de lumière vive “etlbrillante qui se dégage sub'tement. Cette observation est due au, hasard ; elle a été faite pour la première fois par un “ouvrier dela manufacture d'armes de.Sunt-Elüenne , qui en tirant un fusil à vent, -où l'air était fortement compuumé, apperçut à l'extrémité du canon une lueur très- * sensible, I. B. CHIMIE Extrait d’un mémoire sur le chamoisage , par M. SEGuIN. M. Seguin qui a déjà publié sur les arts, relatifs à la préparation des peaux, Jxsrrrur var. -plusieurs travaux intéressans, vient de lire, à Institut, un premier mémoire sur le -chamoisage, dont nous allons donner lextrait. L'auteur expose que l'art du chamoisage consiste à disposer les peaux à recevoir l'huile; à les en imprégner par différentes opérations dont il réserve vraisemblablement les détails pour un secord mémoire ; à leur faire subir une espèce de fermentation ; à les exposer en l'air; enfin, à leur enlever, par la potasse , l'excès d'huile qui leur -est imulile. Il passe ensuite à l'examen chimique de la peau. chamoisée. Il à vu que cette peau ne subissoit aucune altération par une longue ébullition dans J'eau, mais que si on ajoutoit un acide quelconque (M. Seguin s'est servi de l'acide sulfurique ), la peau disparoisioit entièrement; qu'une certaine quantité d'huile concrète venoit nager à la surface du liquide; que la ligaeur contenoiït dé la gélaüne , et que par son évaporation elle laissoit déposer des Cristaux de sulfate de potasse. Il s'est assuré de plus qu'en versant de la gélatine dans une dissolution de savon, on obtenoit un précipité insoluble qui, traité par un acide, se comportoit absolument comme la Jeu chamoisée. j -* Ces résultats et lès considérations que l'exposé des principales opérations du chamoisage Soc. PHILON. } Csto a dû faire naître ; 6nP engagé M. Séguin À conclareique les peaux; dans la-ferm'entation qu'elles éprouvent, eèdent à l'huile wré parue, de deur oxigèner! que la potasse:, em- ployée pour les dégraisser, forme un savon avec l'huile oxigénée ; qu'une partie de * ce savon se combinant avec la peau désoxigénée | donne nssanceà cette substance insoluble qui forme la peau chamoisée ; et que l'autre sert à faire cette graisse connue dans le corroyage , sous le nom de dégras. NUS qua rÈEx Ce travail ‘est d'autant plus intéressant, que jusqu'à présent personne:n'avait encore ‘considéré le ‘chamoisage sous le ‘point de -vue chimique ;, ét que l'analyse: auquel MT. Seguin vient de soumettre ses résultats ; le rend susceptible d'atteindre la perfection que les détouvertes dé’ ce: chimiste ont apporté dans d'art du tanneure., : T. 4 4 : NS € UE : ire O1 jets { ’ » Het Analyse et décomposition d’une liqueur employée pour rendre les étoÿfes imperméables, à l’eau ; par M. VAUQUELIN. L'on sait que depuis quelques années plusieurs personnes se son occupées ayec succès de rendre les étoffes imperméables à l'eau : objet très -important pour l'habillement des troupes de terre et de mer. M no Les inventeurs de ce procédé ont jusqu'ici faït un secret des moyens qu'ils em- : BAR il y avoit seulement lieu de soupçonner que quelque huile ‘grasse faisoit la ase de leurs recettes, mais l'expérience ne l’a point encore démontrée. Une bouteille de cette liqueur dont l'efficacité a été reconnue , tombée par hasard entre mes mains, m'a donné le desir de rechercher sa composition, mais avant d'exposer la méthode que j'ai suivie pour cela ; je vais en décrire les propriélés physiques. C'est une liqueur blanche , laiteuse et opaque , d'une saveur amère, et d'une odeur ‘de savon : elle présente à sa surface une espèce de crême comme le lait, et rougit fortement la teinture de tournesol. Je pensai , d’après ces propriétés , que c'étoitsimplement une ‘dissolution de savon-dont elle conservoit encore le goût et l'odeur, qui avoit été dé- composé par-un acide, mais des expériences ullérieures m'apprirent bientôt qu'il y avoit autre chose. Première expérience. Pour savoir si je pourrois séparer , par la filtration , la matière blanche qui troubloit la liqueur, j'en mis une certaine quantité sur un papier Joseph ; elle: passa pendant long - tems trouble et laiteuse , mais en la reversant plusieurs fois sur le même filtre, je parvins à l'obtenir claire comme de l'eau, et j'essayai ensuite séparément la liqueur et la matière restée sur le filtre. Deuxième expérience. Si ma conjecture avoit quelque fondement, je ne devois trouver dans cette liqueur que la base du savon uni à l'acide dont1l y avoit une surabon- dance. Mon premier soin {ut de m'assurer de la nature de l'acide, et ce que la saveur “m'avoit déjà à-peu-près indiqué , fut confirmé par le muriate de barite qui y pro- duisit un précipité abondant et insoluble dans l'acide mitrique ; ainsi j'étois déjà assuré que cette liqueur contenoit de l'acide sulfurique ; mais d'un autre côté lammoniaque ayant formé, dans cette liqueur, un précipité blanc floconneux à démi-transparent, je vis qu'il y avoit autre chose. que le sel résultant d'une décomposition du savon. Troisième expérience. Alors je précipitai une certaine quantité de cette liqueur, je lavai la matière, et je la fis sécher ; comme elle avoit tous les caractères physiques .de l’alumine , je la combinai avec l'acide sulfurique ; j'y ajoutai un peu de sulfate de potasse , et j'obtins, par une évaporation lente, de très - bel alun. Voilà donc déjà dans cette liqueur de l’alumine et de l'acide sulfurique , sans doute réunis l'un à l'autre à l'état d'alun, , :| Quatrième expérience. Il s'agissoit de savoir maintenant si la liqueur d’où Jj'avois séparé l'alumine , ne contenoit pas encore quelque autre substance , et d'abord je, la soumis à! quelques essais par les réactifs, entre lesquels l'acide muriatique oxigéné 211 ét l'infusion de noix de galle, m'y firent découvrir un nouveau corps; le premicr rendit la liqueur laiteuse et y ft naitre bientôt après des flocons blancs ; le second y produisit des flocons blancs jaunâtres beaucoup plus abondans que ceux provenant de l'effet de l'acide muriatique, dès lors je soupçonnai qu'il ÿ avoil dans cette liqueur , outre les matières déjà citées, une malère ammale , et notamment de la gélanne. . Cinquième expérience. Pour m'assurer davantage de la nature de cette substance, je fis évaporer la liqueur, à siccité, à l'aide d'une chaleur doûce ; j'oblins un sel jau- nôtre , d'une saveur amère qui, en se redissolvant dans l'eau, laissa une matière jaune, sous la forme de flocons assez volumineux, très-collans, et prenant , en se desséchant, une sorte d'élasticité. Cette substance, mise sur les charbons ardens, se boursoufile, exhale des fumées blanches qui portent l'odeur de lammoniaque et de l'huile fétide que donnent ordinairement les matières animales. Je ne doutai plus alors qu'on n'ait mis dans cette composition une certaine quäntité de gélatine animale, dans l'intention , sans doute, en donnant plus de viscosité à la liqueur, d'y soutenir plus long-tems et plus complètement les parties de l'huile en suspension. C'est vraisemblablement par la chaleur ét peut-être par un commencement de décomposition, que la gélatine animale est devenue insoluble dans l'eau ; mais je m'apperçus que la liqueur où étoit le sel , en retenoit encore en dissolution, car l'acide muriatique et l'infusion de noix de galle y formèrent encore des précipités, seulement moins abondans que la première fois. Sixieme expérience. Par cette expérience , j'ai cherché à connoïtre la nature de la matière grasse restée sur Je filtre, et dont j'ai parlé plus haut ; mon dessein étoit surtout de savoir si elle ne tenoit pas quelque autre substance en combinaison. ‘Pour cela je lai fait brûler avec lé filtre dans un creuset de platine; elle a exhalé use vapeur semblable à celle du suif ou des huiles; elle a laissé une cendre dont le filtre avoit fourni une partie dans laquelle j'ai retrouvé la présence d’une pelite quantité d'alumine que l’on ne peut attribuer qu'à l'huile, car le papier Joseph n'en contenoit pas.un atôme ; je crois même que cétle huile contenoit aussi, avec l'alumine, une petite quantité de matière animale, mais je ne puis l'assurér positivement. “Ainsi, malgré l'excès d'acide qui existoit dans la liqueur , l’huile, en se précipitant, a entrainé et retenu en combinaison de l’alumine, et probablement de la gélatine animale. Ainsi, la substance qui, en sunissant aux étoffes les rend imperméables à l'eau, n'est pas seulement de l'huile , mais une combinaison de cette substance avec de l'alumine , et probablement de [a gélatine animale, ce qui doit rendre cette propriété plus durable. ÿ : * Septième expérience. La liqueur que j'avois successivement dépouillée d'huile, d'alu- mine , et en partie de matière animale ; par les différens moyens indiqués plus haut, ana! fourni, par une évaporation lente, des cristaux de sel Composé dé soude et de sulfate de polasse. Huilième expérience. J'ai mieux fait l'analyse de cette liqueur, par un autre pro- cédé que je ne rapporterai ici que très-succinctement. ; | _ J'ai précipité par l'eau de chaux, l’alumine et l'huile ; j'ai réuni, lavé et calciné le dépôt : ce qui restoit dans le creuset, étoit de l’alumine et de la chaux. La liqueur d'où ces malières avoient été séparées, évaäporée jusqu'à un certain degré, a fourni du sulfate de chaux, une certaine quanhté de matière animale devenue insoluble par la dessication de la liqueur; enfin du sulfate de soude et de potasse contenant encore de la gélatine animale, soluble dans l’eau. Voici comment je conçois que cette liqueur a été préparée, sauves les proportions : on a fait dissoudre dans l’eau , du savon et de la coïle forte, ‘ou tout autre gélatine : on méle à la dissolution de ces substances une dissolution d’alun qui a formé dans le mélange, en se décomposant, un précipité floconneux composé d'huile, d’alumine et de maüère animale ; ensuite. on a ajouté de l'acide sulfurique foible, pour redissoudre une partie de l'alumine, rendre le précipité plus léger ; et l'empêcher de se précipiter; 212 mais l'alumine une fois combinée à l'huile et À la matière animale, ne sé redissout ? plus entièrement dans l'acide sulfurique, c’est pourquoi l'huile reste toujours très-opaque,, et ne se lève ni ne se précipite; on conçoit quil ne faut pas mettre une trop grande quantité d'acide sulfurique. J’ignore si c’est précisément de cette manière que” lon -opère , je sais seulement que je suis parvenu, én suivañt cette inarche, à com=" poser une liqueur toute pareille, el qui jouit dés mêmes propriétés. | MATHÉMATIQUES. Remarques sur la courbe appelée lieu des centres de courbure , ou “dieu des centres des cercles osculateurs d’une courbe quelconque, -par M. LANCRET. RE TES Soc, PHILOM. “T'äuteur fait d'abord observer que la forme sous laquelle se présente l'expression générale de la courbe des centres, d'une courbe quelconque, ne permet, pas de. lui faire subir des transformations ‘qui puissent faire connoître les relations de la courbe, des centres avec les développées de la courbe proposée ; et que c’est conséquemment . avec le seul secours de la géométrie que l’on peut trouver ces, relations. H donne ensuite la méthode suivante pour construire la courbe des centres. Soit une courbe quelconque à double courbure , concevez la suite de tous les plans normaux à celte courbe et la surface développable qui les: embrasse tous. Cette . surface sera rencontrée quelque part en un point, par la courbe. RÉ Imaginez que la surface soit étendue sur un plan, son arête de rebroussement deviendra une courbe plane, et ses génératrices rectilignes Seront les tangentes de cette courbe. Supposez enfin que le point de rencontre de la courbe à double courbure et de la surface. soit marqué sur celte surface ainsi étendue, Si, par ce point, vous abaissez des perpendieu-, laires sur toutes les tangentes de la courbe plane, la suite de tous les points déterminés. par les pieds des perpendiculaires, donnera la courbe des centres sur la surface déployée; et en rendant à cette surface sa forme primitive, la courbe des centres prendra aussi la - forme qu'elle doit avoir. Mat RER. ‘Toutes les droites tracées sur la surface déployée et passant par le point de rencontre. étant, comme on lesait, les développées de la courbe à double courbure, l'auteur démontre que la courbe des centres circonscrit lesextrémités de toutes les‘plus courtes développées de. la Courbe à doublé courbure , leur origine commune étant prise au point où la courbe à double courbure rencontre la surface des plans normaux. : On sait.que.les courbes sphériques ont toujours pour enveloppe de leurs plans normaux" une surface conique dont le sommet est au centre de la sphère. 11 résulte de ce qui. précède, que le lieu des centres de ces courbes devient un cercle lorsque, Pon développe. la surface. : É tu fs Ç En effet, la courbe sur les tangentes de laquelle il faut abaisser des perpendiculaires, est alors un point. On a donc une infinité de lignes droites passant par un même point, et sur lesquelles il faut.d’un autre point abaisser des perpendiculaires. La courbe qui passe par tous les pieds de ces perpendiculaires est donc un cercle, et la ligne qui Joint les deux points, en esl un diametre. Si donc l'on trace un ceréle sur un plan , et que l'on applique ensuite ce plan sur une surface conique quelconqu?>, €e manière que l’un des points du cercle coincide avec le sommet, Ce cercle ainsi ployé sera le lieu des centres de la courbe sphérique qui auroit ce cône pour enveloppe de ses plans normaux, et qui le rencontreroit sur le point du cercle diamétralement opposé à celui qui se confond avec le sommet. ERRATA du Ne. 66. Page 190, ligne to , à Pintérieur ; lisez, à l'extérieur. (LERT Page idem, à coté el'à l'extérieur des; Zisez, entre les, etc. à. Na: J Bull, des Se. TB, IT, À. XXV., N° #7, Chquet Jeulp , 219 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÈTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Messidor, an 12 de la République. HISTOIRE NATURELLE. GÉOLOGIE. Sur les volcans éteints , de l Auvergne , par M. DESMARETS. La terre ne compte aujourd'hui qu'un petit nombre de volcans enflammés; mais Ixsrirur ar. elle en a eu autrefois beaucoup, qui se sont éteints, et dont l’existence n’est prouvée ue par les traces de leurs dévastations. Plusieurs de nos départemens sont couverts e laves vomies par ces volcans anciens; M. Desmarets a donné une carte des mon- tagnes de l'Auvergne, où 1l a désigné les bouches d’où sortaient jadis ces torrens de matières, liquéfiées ; il a tracé la marche de chacun d’eux et a marqué la limite où ils se sont arrétés. Un fait général, c'est que chaque torrent est enceint de rangées immenses de prismes de basaltes; M. Desmarets s'élevant ensuite à des considérations générales, fixe trois époques de ces anciens volcans. Les plus modernes ressemblent à ceux qui sont encore enflammés, hors le feu qu'ils ne vomissent plus; leur cratère est distinct, bordé de scories; les laves qu'ils ont jetiées forment des courans continus, et moulés sur les inégalités du terrein. Dans ceux de l'époque moyenne, le cratère commence à s'effacer, les scories sont devenues. pulvérulentes; les eaux ont creusé de profonds vallons dans les laves, et celles-ci se trouvent par là souvent perchées sur le haut des collines. Enfin les plus anciens de tous n'ont laissé ni cratères ni scories, et leurs laves sont recouvertes de couches nombreuses d’autres pierres, ou bien y sont mélées. M. Desmarels pense que c'est faute d'avoir distingué ces époques, que quelques naturalistes ont nié que ces anciennes laves eussent une origine volcanique. On sait en effet que M. Werner a fait prévaloir, dans une partie de l'Allemagne, une opinion qui enlève aux volcans la production de la plupart des couches basal- tiques; de toutes celles qui sont creusées de vallées, et où l’on ne voit point de scories, M. Daubuisson , l'un de ses élèves, a donné une description des basaltes de la Saxe, propre à confirmer, selon lui, la théorie de son maître ; il y développe entre autres ce fait, que plusieurs de ces basaltes reposent sur la houille, qui en eût élé brûlée sans doute, si elles eussent coulé dessus , fondues par la chaleur. Cependant le même M. Daubuisson a visité les volcans de l'Auvergne, la carte de M. Desmarets, à la main, et a bien reconnu la nature volcanique de la plupart des courans indiqués par celui-ci. : On sait que quantité d’iles n’ont été soulevées, au milieu de l'Océan, que par le feu des volcans; c'est ce que M. Dupetit-Thouars nous a encore rapporté touchant celles de Tristan d'Acugna, quil a visitées. ÉCONOMIE. Sur le commerce des œufs de poules et sur leur conservation , par M. PARMENTIER. Il y a, entre les œufs de poules, de très-grandes différences quant au volume. Les N°. IV. 8e. Année, Tome Ul. INSTITUT NAT, 214 6 = “uns égalent en grosseur les œufs. de canes, tandis que d’autres-ressemblent à des œufs de pigeons. M. Parmentier a reconnu ; sur un grand nombre de poules de différentes races qu'il élève dans un même lieu, que c'est de la race de la poule, bien plus que de la quantité de la nourriture, que dépend le volume des œufs. Les races qui donnest les plus gros œufs ne sont pas à préférer pour cela, car avec elles on peut perdre sur la quantité des œufs, ce qu'on gagne sur le volume. Entre toutes les races connues. eu France, celle à laquelle l’auteur donne fa préférence sous le rapport du produit em œufs, c’est celle qu'on appelle la poule commune , et qui n’est Commune que parce _que son mérite est reconnu. On fait plus de cas de RES qui ont les pattes noires que de celles qui les ont jaunes. \ D'après des expériences comparatives suivies pendant urre anhée, M. Parmentier reconnu que, quoique dans cetle race les œufs. fussent moins volumineux que dans: quelques autres, elle en donnoit, toutes choses égales d’ailleurs, au moins la moitié plus. Grine. L'une est plus délicate à manger, parce que pondant moins que la poule com- mune, elle prend plus dé graisse; l'aulre ; sans être plus féconde, est préférable lorsqu'on fait des élèves. On pourroït recommander la poule de soie, si jolie par la forme et la finesse de ses plumes, si attentive à pondre, si assidue à couvér, sitendre pour ses poussins; mais malheureusement deux de ses œufs ne valent pas un œuf ordinaire. Cette circonstance la range au nombre de celles qu'il faut laisser aux curieux. - Après cetle race de poules, viennent la poule de Caux hupée, et la grande Flan— Après le choix des races, l'attention qu'il faut avoir, c’est que les poules ne soient. nourries ni trop abondamment ni trop peu; qu'elles ne se mouillent pas lest pattes ; qu'elles soient assez rapprochées dans le poulailler pour séchauffer et s'électriser mu- tuellement, et qu’elles trouvent dans le jour un peu de fumier chaud. ë Lorsqu'on n’a pour objet en élevant des poules que de se procurer des œufs, et de mettre ainsi à profit les grains qui restent dans les criblures et dans les fumuers , est totalement inutile d'entretenir. en même lems des coqs, puisque Fexpérience 4 démontré que les poules privées de mâle, ne pondent pas moins que celles qui en ont. L'économie qui en résulte n’est pas le seul, ni le plus grand avantage. Les œufs non fécondés se gardent beaucoup mieux que ceux qui l'ont été. L'expérience a fait connoître qu'ils peuvent supporter, pendant trente ou quarante jours sans éprouver d'altération , une chaleur de 32 degrés. On: voit par là que l'évaporation des liqueurs n'est pas la cause immédiate de l'altération putride des œufs, comme le pensoit Réaumur, et que pour les en préserver, 1l ne suffroit pas de les enduire de ‘graisse ou d'huile’, comme ce savant le conseille, puisque dans l'expérience que lon vient de citer, /les -œufs non fécondés ne se corrompent point, quoiqu'ils perdent considérablement par J'évaporation. La fécondation, par le principe de vie qu'elle met dans le’ germes - expose les œufs à plusieurs accidens qui n'ont pas lieu pour ceux. auxquels le male n'a point concouru. J M. Parmentier fait connoitre quelques-uns de ces accidens. Il en est qui proviennent d'un commencement de développement du germe. Il suffit quelquefois pour celarque plusieurs. poules aillent déposer leurs œufs dans un même pondoir ; car l'œuf qui a élé pondu le premier, participant successivement et pendant quelques heures à à «chaleur des poules qui sy succèdent , subit une espèce d’incubation qui éveille la vitalité du germe, et cet œuf se trouve altéré, quoique. pondu récemment. C'est ainsi, HOt le dire en passant, que des œufs de la même date paroissent souvent moins frais es uns que les autres. D’autres fois l’altération de l'œuf peut provenir de ce que le germe fécondé a été tué, soit par le-tonnerre, soit dans le transport par les cahots d'une voiture, ou le roulis d'un vaisseau , soit par le seul laps du tems. Le germe, une ‘fois mort, se corrompt et corrompt aussi ce qui l'environne. Gelte théorie paroït expliquer un moyen dont on se sert avec succès pour conserver les œufs même fé- condés : il consiste à les plonger pendant une couple de secondes dans l’eau bouillante. On sait qu'ils deviennènt suscepubles par là. de se garder pendant plusieurs mois, si L 215 “on les lient ensuite dans un lieu frais ou dans du sel. M. Parmentier soupçonne que futilié de ce procédé tient à ce qu'on détrnit par l'eau bouillante la vitalité du germe. Les marins prétendent que les œufs pondus en mer se gardent mieux que d’au- tres. Ne seroit-ce pas parce que sur les vaisseaux les poules n'ont pas de communication avec des coqs. De même peut-être la vigueur moins grande des coqs de nos basse-. cours pendant l'automne, peut contribuer à ce que les œufs pondus dans celte saison soient plus susceptibles de se conserver que ceux de la première ponte, outre que les poules mangent alors plus de grains et moins d'herbages. D'après ces observations, M. Parmentier pense que la première condition pour avoir des œufs susceptibles de se conserver el de se transporter sans tre altérés, c'est de ne point donner de coq aux poules de sa basse-cour. C’est un préjugé que de croire que les œufs non fécondés soient moins bons au goût que ceux qui l'ont été. L'auteur s'est assuré que le palais le plus délicat n'y sauroit reconnoître aucune différence. Il me faut plus ensuile que mettre les œufs à l'abri de l'humidité, de la lumière, de la chaleur et de la gelée. Le moyen qui réussit le inmieux à l'auteur, est de faire fre avec de la paille des paniers où 1l place les œufs, en interposant entr'eux des couches de bales de grains. La paille , la bale sont des matières sèches, lisses, de très-mauvais conducteurs du calorique, très-propres par conséquent à conserver aux œufs leur ca- ractère d'œufs frais : on suspend ensuite ces paniers dans un lieu sec, obscur et aéré, PHYSIQUE. - Sur la loi mathématique de la propagation de la chaleur, par NE MBTO NT Si la chaleur part d'un corps pour se communiquer à ceux qui l’'environnent , quelle poïtion chacun de ceux-c1 recevra-t-il ? quel rapport y aura-t-il entre leurs distances respectives et le degré de leur échauffement ?. - MM. de Rumford et B'ot se sont occupés de cette question; mais comme ils sont arrivés à-peu-près au méme résultat, nous n’exposerons ici que les expériences du dernier, remarquables par leur simplicité et leur fécondité, Il a plongé l'extrémité ecourbée d'uue barre métallique dans une source constante de chaleur ; et il est facile d'en avoir une, car on sait que tant qu'un corps fond ou qu'il bout, il garde la même température. M. Biot a donc employé successivement l’eau et le mercure bouillans, Yétaim et le plomb fondans, etc. Plaçant ensuite des thermomètres dans des trous creusés dans la barre, à des intervalles égaux, faisant en sorte que l'air ambiant agit sur tous également ; et attendant qu'ils fussent tous montés au point où ils devaient s'arrêter, 1} a examiné leurs hauteurs respectives. Pour prévoir maintenant ce qui devait arriver , il suffit d'admettre ce principe, que la quantité de chaleur qu'un corps chaud communique à un corps froid dans un tems très-court, est proporuonnelle à leur différence. On arrive Le aisément à concevoir , et le calcul détaillé le démontre , que les différens points de la barre doivent ètre d'autant plus froids qu'ils sont plus éloignés de la source de chaleur, et que leurs différentes températures représenteront une pro- gression géométrique descendante, dont le premier terme sera la température de 1x source, et qui descendra d'autant plus rapidement, que la nalure de la barre se prétera moins à la propagation de la chaleur. i ë A cela survient l’action refroidissante des corps environnans ; mais en supposant fa barre autant isolée que possible, l'air seul tend à la refroidir; et comme, d’après le principe admis, 1l agit , sur chaque point, proportionnellement à sa différence de tem- pérature d'avec ce point : ce qu'il ôte à tous ces points esl aussi en progression géomé- rique; ainsi cequi leur reste y est encore, Q 2 INSTITUT NAT Soc. PHILOM. INSTITUT NAT. 215 Si donc, à chaleur égale de la source, on'place_ des thermomètres à des distances déterminées sur une même barre, et que l'on connaisse la hauteur de l'un, on pourra calculer celle de tous les autres, en ayant égard à leur distance de la source. + C'est ce que M. Biot a essayé, et il a toujours vu que les hauteurs réelles répondaient aux hauteurs calculées, à très-peu de chose près. DR INE Non-seulement il a donné par là la preuve de la vérité du principe d'où il est parti, il en déduit aussi une application très-commode : pour mesurer de très-hauts degrés de chaleur , il n'y a pas besoin d'un instrument propre à être plongé dans ces degrés-là:; 1l suffit d'y exposer le bout d'une barre métallique graduée, et d'appliquer des ther- momètres à quelques points déterminés de sa longueur; on calcule alors aisément la température du bout échauffé; et si l'on multiplie le nombre des thermomètres, et que l’on emploie successivement des barres de plusieurs sortes, le résultat commun de toutes ces observatrons est susceptible de la précision la plus rigoureuse. On: voit aussi pourquoi une barre de fer, longue seulement de six pieds, ne peut jamais être échauffée sensiblement à un bout, en plongeant l'autre dans quelque feu Au ce soit; c’est que la progression géométrique des températures propre au fer, et épendante de la conducubilté de ce métal, descend trop vite pour cela. MÉDECINE. A Note sur un déplacement du cœur, par suite d'hydrothorazx , et sur l’état du malade à la suite de l'opération de l’empyème , par M. LARREY, Chirurgien en chef de la Garde impériate. Un militaire fut affecté, au mois de prainial an 12 , d'une pleurésie qui parcourut, d'une manière lente, toutes ses périodes. Il guérit cependant, et fut passer, dans son pays natal, trois mois après lesquels il reprit ses fonctions, quoique se plaignant toujours d'un point de côté qui se faisoit principalement ressentir dans les exercices violens. Il éprouvoit alors de la gêne dans la respiration, et de légères palpitalions. Il devenoit, de jour en jour, plus pâle, plus maigre et plus foible, lorsquil rentra à l'hôpital le 24 floréal an r2. 8 è On reconnut, dans les premièresvisites , que les pulsations du oœur se faisoient senkir du côté droit de la poitrine. Le malade s'étoit déjà apperçu de ce déplacement, et lauribuoit à la forte contasion d'une pierre qui l'avoit frappé sur cette région, au sièse de Samt-Jean d'Acre. h ju M. Larrey, appelé près du malade , reconnut l'existence d’une hydropisie de poitrine du côté gauche, et proposa l'opération de l'empyème. A peine l'incision füt-elle pra- tiquée , qu'il séchappa, de la poitrine, environ 16 à dix-huit pintes ( dix-sept litres) d'un liquide séreux de couleur grisätre et presque inodore, L'auteur de cette observation pense que celte grande quantité d'humeur qui avoit | dû opérer Le déplacement et la rétroversion de tous les organes contenus dans la cavilé gauche de la poitrine, étoit renfermée dans une poche ou, kiste très -solide. _ L'opération fut suivie d'un calme général : la respiration et les pulsations du cœur paroissoient moins laborieuses. La nuit fut tranquille. Depuis cette époque, le malade tend vers sa guérison, et quoique la force de la suppuration ait fait beaucoup craindre pour savie, 5 donne aujourd'hui les plus grandes espérances de guérison, car le cœur semble se reporter du côté gauche : la respiration est peu génée , et les pulsations des artères n'indiquent plus aucune gêne dans la circulation CD: Extrait du rapport fait à l'Institut national , sur l'efficacité de la Gélatine animale dans le traitement des Jièvres intermiltentes ; par M. HALLÉ. M. Seguin ayant lu à l'Institut national un Mémoire sur les avantages de la gélatine 2 ; 217 animale considérée comme fébrifuge, des commissaires furent nommés pour vérifier des faits, et faire de nouvelles épreuves afin de les constater. Des malades ont été en consequence admis dans une salk particulière de l'hospice de perfectionnement de l'école de médecine. Le mode d'admimistration du remède et les détails du régime, ont été absolument réglés par M. Seguim lui-même, _ Les fièvres intermittentes traitées sous les yeux des commissaires, étoient, 1°. vingt- deux ferces ou doubles tierces ; 2°. quatorze quartes ; 30. dix quotidiennes ; 4°. vingt ‘à type variable. Parmi tous ces malades, vingt étoient affectés d'une fièvre automnale prolongée ; dix-huit de fièvre vernale , et six d’automnale nouvelle ; de sorte qu'il s'est trouvé, dans ces expériences, une très-grande variété de circonstances, La gélatine avoit été préparée dans les laboratoires de l'école de médecine. Cétoit de la colle de Flandres , la plus belle, mélée avec une égale quantité de sucre dissoute dans trois ou quatre fois son poids d’eau, et divisée en petits quarrés supposés con- ‘tenir chacun huit grammes, ou deux gros de gélatine pure sans eau ni sucre. Les malades prenoient, le matin, à nudi et le soir, cetle gélatine dans les jours d'accès et dans JE jours d'intervalle ; la dose répondoit environ à trois ou six onces de gélatine pure : le régime consisioit en viandes rôties ou grillées, un demi-litre de vin, des pruneaux, et ce repas étoit précédé d'une soupe fort épaisse. M. Segum recommandoit, en général , de boire peu , et il accordoit une petite mesure d’eau- de-vie le maun. Sur cinquante - huit observations faites où communiquées par les commissaires, cinquante-quatre fièvres se sont terminées au bout d'un nombre plus ou moins grand de périodes, par une cessation absolue ou du moins temporaire , soit qu'on ait eu lieu d'attribuer ce résultat à l'action de la gélatine, soit qu'on l'eût dû à la marche ordi- naire de la nature : quatre , au contraire, ont résisié tont-à-fait au traitement, et parmi ceux-ci, deux ont été perdus de vue; deux, au contraire, ont été guérnis, l'un par le quinquima, l'autre par l'usage de lammoniaque et de l'oprum. Au reste voici les conclusions du rapporteur : \ « ro, La duminution observée dansies frissons a eu lieu d'une manière assez constante, et sur un assez grand nombre de malades, pour qu'on puisse considérer ce phénomène comme un effet de la géläüre, et cet effet peut être lui-même regardé comme devant avoir une influence avantageuse sur la terminaison de la fièvre. » 20, La termimaison de la fièvre, quoique toujours précédée de la diminution du frisson , na cependant pas élé à beaucoup près en proportion de ce premier effet : en général, elle ne l'a pas suivi de près et a eu lieu dans beaucoup de malades d'une manière assez tardive, pour ne pouvoir pas être , dans ces cas, évidemment attribuée à la gélatine. Cette considération et celle de quelques circonstances favorables par elles- mêmes à la terminaison naturelle des fièvres ne permettent pas de séparer un certain nombre de nos observations de celles des maladies semblables, dont la guérison est souvent due aux seules forces de la nature. » 3°. Cependant on a vu qu'il s'est présenté un certain nombre de fièvres dont la. guérison a été assez promple; d'autres dans lesquelles la diminution des accidens a suivi une progression asseZ constante jusqu à la cessation absolue des accès ; d'autres enfin dans lesquelles une augmentation dans les doses du remède a produit assez su- bitement une cessation immédiate de la fièvre , pour quil en soit résulié une proba- bililé favorable. Ces considérations, joïntes à l'accord des phénomènes semblables dans un assez grand nombre de cas différens, que l’on peut porter à environ vingt-quatre ou vingt-cinq, en ne prenant que ceux qui sont suffisamment détaillés, donnent par la somme des présomptions que chaque observation présente , une probabilité d'une assez grande valeur en faveur de l'utilité de la gélatine considérée comme fébrifuge dans les cas dont nous venons de parler, » 40. 81 lon compare les effets produits par la gélatine avec la manière dont le bon quinquina enlève les fièvres lorsqu'il est donné en dose et dans des conjonctures convenables, on ne peut douter que l'effet de la gélatine, tel du moins que nous l'ont présenté nos observations, ne soit nullement comparable à la manière d'agir du 4 ‘218 - bon quinquina , pour la certitude , la promptitude, la perfection de la vertu félmifuge, et. même pour la persévérance derses efleis. L'une des observations. rapportées parles commissures, présente un des cas duns lesquels la différence entre l'action des déux re- mèdes se, présente avee.le plus d'évidence, nee : » Do. Cette imême.obseivation prouve encore quel, dans les fièvres qui portent ou qui. prennent le Caractère des inlermuttentes appelées pernicieuses et dont le danger est mmunent, le quinquina est,un remède que la gélatine ne peut absolument suppléer. » 6°. D'une autre part) l'action de la gélatine se distingue. avec quelque avantage, en ce que, quoique donnée en doses considérables et coulinuée quelquefois au delà du Lems nécessaire pour déterminer la valeur des épreuves, elle n'a, dans aucun cas, ié suivie d'aucun inconvénient remarquable ; qu'elle n'a de même produit aucun acccident, m1 dans les dispositions gastriques ‘les’ pius favorables en apparence, ni dans les obstructions dont étoient primitivement compliquées quelques-unes des fièvres dont nous avons rendu compte; ce qui fait >présumer :qu'elle pourroit être uüle dans les cas, où l'onsait que le quinquina. n’est, pas loujours sans inconyéniens.| » 7°,-81, après ces conséquences déduites des expériences relatives aux effets de la gélatine , nous portons notre attention sur.des considérations, qui, pour élre secon- daires, ne laissent pas que d'avoir une assez grande importance ; nous observerous, en comparant, sous le rapport de l'économie, la gélatine au quinquina, que la subs- tance de la gélatine est d’une bien petite dépense , dans les cas ou les doses n'auront pas besoin d’êlre long - tems répétées ; mais si, lorsque la fièvre se prolonge malgré Fusige de ce remède, 1l falloit, commie on l'a fait chez pluseurs malades, continuer long-tems l'usage de la gélatine , pour en obtenir un effet complet, alors il est évident que l'économie se trouveroit réduite à peu de chose, et à bien moins encore, si l'on considère les frais du régime qu'on supposeroit nécessaire de continuer pendant ce genre de lraitement. En effet, 1l est bien peu de cas, où six décagrammes, c'est-à- dire, deux onces de quinquina données avec les précaulions et dans les circonstances convenables, ne puissent terminer en deux ou trois jours les mêmes fièvres, el cette dose ne coûteroit pas plus de quätre francs au prix le plus élevé de cette écorce dans les circonstances présentes, » 80, Mais l'avantage le plus grand que présentera la gélatine, dans les cas où l’on pourra compier sur sa vertu fébrifuge , c'est la certitude de se présenter toujours et par-tout d'une nâlure identique, et d'être d'une préparation facile, tandis que, dans tant de lieux et de circonstances , 1l est quelquefois impossible-de se procurer du vrai qunquina , dont la qualité soit telle, qu'on puisse compter sur son elfet, el qui, par le mélange de substances étrangères , ne devienne pas un poids non-seulement inutile, mais encore à charge à l'estomac et nuisible à ses Foncuions », D'après ces conséquences , les traitemens qui ont été exécutés sous les yeux des comnussaires, leur ayant indiqué, dans l'usage de la gélatine, des avantages que l'on ne peut méconnoitre ; : 1 10, Dans la propiété évidente de diminuer sensiblement les accidens qui accom- pagnent les frissons ; ut 2°, Dans une action fébrifuge dont ils ont eu des preuves incomplètes, mais qui s'appuient sur d'assez forles probabilités. Considérant de quelle 1mportance il seroit de trouver véritablement une vertu fé- brifuge assurée dans une subslance alimentaire comme la gélatine, mais observant que les expériences sur lesquelles les conséquencesde ce rapport sont fondées, n'ont pu être faites sur un assez grand nombre de malades, ni pendant un tems assez long / pour que toutes les circonstances de saisons, de tems et de variétés dans les maladies sy trouvent réunies ; que peut - être elles n'ont point été environnées de toutes les conditions qui en auroient pu assurer le succès et indiquer exactement les limites de l'usage utile de ce remède; les commissaires ont cru devoir proposer à l'Institut , d’ordonner la continualion des épreuves, et de prendre toutes les mesures propres à en faciliter l'exécution, et à les rendre aussi complètes et aussi concluantes que l'on peut le desirer, C. D. 7 2:09» do D 4 ob 05 MA IDIHÉ MAT 5 QUES; Extrait d'un mémoire sur les questions de maximis éf minimis, relatives aux intégrales ,; par #1. Poisson. ‘Le mémoire dont on va donnertun extrait, a pour objet principal de présenter, d'une manière nouvelle, la détermination des limites de l'intégrale , dont on cherche le maximum ou le minimum. 8 * Soit SF d:æ une intégrale dans laquelle F renferme, , outre la variable æ, une fonctiôn y de forme indéterminée, et les coefficiens différentiels de cette fonction ; ensorte que PV soit une fonction donnée de æ, y, p, q,r, s, etc, si, comme on le fait ordinairement, on représente par p, g.r, s,etc. les coefficiens différentiels de y. Si l'on demande le maximum ou le minimum de cette intégrale ; relativement à la forme de la fonction y, et relativement anx/limites de l'intégrale ; on aura d'abord pour déterminer y, l'équation di ee TT EN UT N dP d'O. ŒR ; MO Are er) dans laquelle on a fait pour abréger as e MAÉ —vP}}\étc: 1 MENT 2 4p Eu supposant que V’ soit une fonction différentielle de l’ordre quelconque n, l'équa= tion (a) sera de l'ordre 2n, et son imléorale domnera la valewr de y en fonction de æ et d'un nombre 2 » de constantes arbitrares, que je désiguerai par c, c/, cl!, etc. La méthode des variations feurnit une seconde équation, que l’on obtient en même tems que l'équation (a), et qui sert à déterminer! les constantes c, c’, cl! ,etc., et les deux limites de l'intégrale S 4 æ. Nous allons parvenir, d'une autre manière à cette seconde équation. Lorsqu'on aura substitué dans V les valeurs dé y et de ses coefficiens différentiels en fonction de x, c, c!, cl! ,etc., l'intésrale $ Ÿ d x pourra s'effectuer ce ienent ou du moins par les quadratures, et cette intégrale prise entre des Emites quelconques æ—=ael x —b, sera une fonction déterminée de @, b, e, c!, cl! etc. Il ne restera donc plus qu'à trouver le maximum ou le minimum de $ V d x, relativement à toutes ces quantités ; probléme qui se rapporte à la théorie ordinaire des maxima'et des minima des fonctions de plusieurs variables, e& dont lassolution consiste à former la variation complète de $ Ÿ dx, pour l’égaler ensuite à zéro. , * Pour n'avoir pas à considérer à-la-fois la variation des deux limites & et b, j'observe que l'intégrale S V dx, prise depuis x = a jusqu'à x = à, C'est la même chose que cette intégrale prise depuis une limite fixe, depuis ææ= o par exemple, jusqu'à x — a, moins la même intégrale prise depuis + = o jusquà æ = b. Je cherche suc- cessivement la variation de chacune de ces deux intégrales : la différence de ces va- riatious sera la variation de SV dx. | \ Soit À l'intégrale S V'd x prise depuis x = o jusqu'à x = & ; soit B la même intégrale prise depuis + = 0 jusqu'à x —#. Représentons par F7 et Pur, les valeurs de Ÿ qui se rapportent à x = a et à x —b ; et supposons que a et à deviennent « + da d. dB b + db, la variation de 4 sera ÊTES da, et celle de B sera 77 db; et comme dSV dx d_ , FA = =y,ea par conséquent —— = V' el" = Pl, on aura V'd a — 4 ae pour «la varialion de l'intégrale $ F dx, provenant de celles de ses limites & et à, Soc. PxIr ON. 226 Si l'on suppose que les atbiträires &, ©’ / cl, éfc. dévienneñt c H de, c!+ del, d'y d'y dy: *- Aie cl + del, etc., la, variation correspondante de y sera 75: de + 7 dc! en d cl! + etc; et si l'on réprésente , pour abréger, celte variation par #, on aura 2 3 / da ce, » 2e etc, pour les variations de, p, q, r, s, etc. Or ne renferme DRPATITS BABLEr EU F PORC LTES les arbitraires €, c/, cl, efe., que par suite de la substitution des valeurs de y et de ses ILE ES ; dv. - coéfficiens différentiels ; la variätion de W ne peut donc étre autre chose que dy dd, AR OUT CERN LHARONNRUE da _d’'o HÈR AUSE 1e aride 2 nd. + etc. c'est-à-dire No + PT sa Que + eic. ; par conséquent la varialion de de Vdx, provenant de celles des arbitraires e, c’, cl, etc. “. : 3 MA ï i A) ( No+P = + Qjr + etc. ) dx; et si l'on convient scores tra et de deuxtraits, les quantités qui se rapportent aux limites a et b de cette intégrale, on parviendra, au moyen de Pontéention par parties, à la mettre sous cette forme. "(PE re )+s ( @'— crc ) + elc. — ol! ( PI! — D + et ) — _ ( Qu — eic = eëc. PUY ho a phase rate L'intégrale qui entre dans cette variation de $ F dx, est identiquement nulle, puisque la valeur de y qu'on est censée avoir substituée dans W,a été tirée de l'équation (a). D'ailleurs + étant une fonction de x, c, c!, cl, ctc., sa Variation complète est dy =, d 188 pdx + _ dc + _. dc'.+ etc., ou simplement dy = pdx +»; on a donc’ do d?« s—=dy —pdr, = dp — qdx, dzæ = dg — rdx, etc. Doncon aura, én égalant à Zéro la varialion eomplète de SV dx, l'équation ; V! da + (ay — p'da) (Pr + a + ( dp'—g'de) (Q'—ere user —Vidbeic — ( dy — pli db ) (P" — 2C'4et0) — ( dpi — g'db) (Q" PPS de | db — 2 Cette équation et les équations de condition qui peuvent exister entre les quan- tités a, y!, p!, g',ete., b, yl!, pli, qll,etc. , sérviront à déterminer les constantes arbi- traires, contenues dans l'intégrale de l'équation (a), et les limites a et & de l'intégrale SV dx. Elle est absolument la même que celle qu'on trouve ordinairement en faisant varier æ et dx dans l'intégrale SW dx. Mais on ne peut guère avoir une idée nette de la variation de x et de dx, qu’en supposant tacitement que x ety sont des fonctions d'une troisième variable. On tombe alors dans le cas où il existe sous le signé intégral deux fonctions indéterminées d’une même variable, on trouve pour déterminer les valeurs de ces fonctions qui répondent au maximum où au minimum de $ Vdx, deux équations, et l’on fait voir que ces deux équations se réduisent à uneseule, que nous avons désignée ci-dessus par l'équation (a). Cette marche est moins directe que celle qu'on vient d'exposer; mais elle offre un mécanisme de calcul, précieux à beaucoup d'ésards, et qu'on peut appliquer aux combinaisons d'intégrales les plus compliquées. ( Voyez pour cela le Traité de calcul intégral de M. Lacroix. ) sa : BULLETIN DES SCIENCES, PAR ULA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE,. PARIS. Thermidor, an 12 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur l'estomac et le canal intestinal du Kanguroo - géant , et du Kanguroo-rat. Dans ces deux espèces de kanguroos, disséquées au jardin des Plantes , par M. Cuvier, l'estomac a offert une structure qui est, jusqu'à présent, sans exemple. Cest une sorte de boyau dont les parois sont boursouflées par des rubans musculeux comme les gros intestins du cheval où d’autres herbivores. Celui du kanguroo-géant présente, en particu- lier, l'aspect du colon de ce premier animal, non-seulement par ses grosses boursouilures, mas encore par deux pelites appendices cœcales recourbées en crosse, situées à- eu-près vers le tiers de sa longueur, à compter du pylore. Ses dimensions sont tel- lement grandes, qu'il remplit à lui seul la très-grande partie de l'abdomen dans lequel # est replié à la manière du colon; de sorte qu'à l'ouverture de cette cavité, on. le prit, au premier coup-d’œil, pour cet intestin. Dans un individu , long de 7,29, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, l'estomac avoit 1,41 met. du pylore à son extrémité gauche ; 0,28 mel. de petit diamètre à celte extrémité, et 0,42 de plus grand diamètre, un peu plus à droite que le cardia. Cet orifice éloit percé à 1,22:du pylore, de manière quil ne resloit que 0,19 mét. pour la longueur du cul -de-sac gauche ; celui- ci étoit terminé par deux appendices arrondies, qui le rendoient comme: bifurqué. Les parois de cet estomac étoient médiocrement épaisses. La. membrane interne. ume, sans ride, demu-transparente , dans la très-grande partie de-la portion dronte,. éloit lisse, blanchäâtre , ridée de petits plis irréguliers, n'ayant pas l'apparence muqueuse: dans le cul-de-sac,, dans lappendice interne qui.le termine, etile long de deux bandes: trangulaires qui s'étendoient à droite au-delà du cardia. Dans l'appendice externe, et dans la partie du cul-de-sac, voisine de celle-ci, cette membrane étoit épaisse de plusieurs millimètres et d'une structure évidemment glanduleuse. De cette appendice . partoient trois rubans musculeux qui formoient, sur les parties du cul-de-sac, trois rangs de boursouflures ; deux de ces bandes seulement se prolongeoient au-delà du cardia jusqu'au pylore ;-leur intervalle présentoit, en arrière, un seul rang de larges boursouflures et simplement de petits plis, en avant, et de fortes fibres musculaires dirigées d'une bande à l'autre. Les fibres qui répondoient à. celle-ci, dans le cul-de- sac, étoient par contre longitudinales, En approchant du pylore, les rubans musculeux s'élargissoient,, et les parois devenoient plus umes. Cet orifice étoit rétréci, entouré d'un anneau musculeux très-fort et intérieurement d'un autre anneau de glandes lenüculures, composée chacune d'un amas de follicules muqueux. Aux boursouflures près , l'estomac du kanguroo-rat diffère à beaucoup d'égards du précédent. Ses dimensions sont égalem. nt tres-grandes, mais la partie la plus consi- dérable , au lieu d’être à droite du cardia , forme, à gauche de cette ouverture, un vaste cul-de-sac qui pourroit passer, à la rigueur, pour un estomac particulier : il -æoise , à angle droit , l'autre porlion. Ses boursouflures sont plus nombreuses, N'. V. 8e. Annee. Tome IL. R Soc. rnILon. Soc, PHILOM, 222 $ plus étranglées ;' il présente, le long de son ‘bord interne, une glande qui souvre, dans sa cavité, par une foule de petits orifices. Sa membrane interne wa pas la même apparence que celle de la portion droite; elle forme des rides qui se croisent assez régulièrement et interceptent des aréoles quarrées ou polygones , qui se prolongént un peu, à la vérité, dans la portion droite ; mais dans la très-srande partie de celle-ci, la même membrane est unie et lisse. Les cavités de ces deux portions sont d'ailleurs un peu séparées par un léger détroit, et l'œsophage, dont le Méiètre proportionné “est fort pelit, a un large pli qui, eu se-prolongeant directement dans la parte droite, semble pouvoir y diriger immédiatement une partie des matières alimentaires. Cette porüon forme, jusqu'au pylore, un boyau court, distinet du duodenum par la plus grande épaisseur de ses parois, par un léger étranglement, et par un anneau mus- culeux qui entoure le pylore. jee Le canal intestinal de ces deux espèces ne diffère pas moins que leur estomac; il égale, dans le kanguroo-séant, dix Pois la longueur du corps, et n’est que 5 à 6 fois aussi grand dans le kanguroo-rat. Le cœcum de celui-ci est court et sans boursouflure, comme lout le reste des intestins. Celui du premier est, au contraire, long et bour- souflé par deux bandes tendineuses, qui se prolongent sur le commencement du colon et phissent ses parois, et les inteslins de cette espèce ont une structure beaucoup plus conforme , en général , à celle du canal LE rongeurs, que ceux du kanguroo=rat, GE DE 2 0 Ÿ BOTANIQUE. Mémoire sur les propriétés tinctoriales du Danaïs de Commerson, arbuste de la famille des Rubiacées , par M. AUBERT Du PETIT- THouars. | ; cit La garance appartient, comme on sait, à la famille des rubiacées, et la plupart des plantes qui lui ressemblent par leur forme extérieure , ont aussi des racines douées de propriétés tinctoriales analogues ; cette observation a été faite sur un grand nombre de rubiacées herbacées à feuilles verticillées (ste/latæ. Rag. ). Parmi les rubiacées ligneuses et à feuilles opposées , on n’a encore qu'un petit nombre d'exemples qui puissent constater lanalogie de leurs propriétés. M. du Petit-Thouars vient d’en ajouter un nouveau ;il a ob- servé, à Madagascar , que les habitans du pays se servent de la racine d'une rubiacée pour teindre en rouge les tissus qu'ils forment avec les filamens du palmier nommé rafia. Cette rubiacée est un arbuste grimpant nommé danaïs par Commerson, qui, ayant observé que les fleurs de cette plante sont dioïques par avortement comme si les étamines éloient suffoquées par le pistil, les avait comparées aux Danaïdes qui avoient fait périr leurs époux. Cette plante avoit été réunie au pæderia , par Jussieu et Lamarck; | mais comme ses capsules contiennent un grand nombre de graines, elle ne peut ap- partenir au pæderia ; le genre danais de Commerson doit donc étre conservé et placé entre le mussænda et le cinchona. La racine du danais, lorsqu'on la fait infuser dans l'eau-de-vie de sucre ou arack, donne une teinture jaune, et devient elle-même d'un rouge intense et inaltérable. L'arack, teint en jaune par le danæs, ayant été évaporé , déposa une poudre jaune qui, mélée avec de la gomme arabique , s'étendit facilement sur le papier : cet extrait avait l'amertume du qunquina. Cette même racime de danais colore en jaune l'eau dans laquelle on la fait bouilhr, et acquiert de même une belle couleur rouge ; si lon fait bouillir cette racine avec de lalun, on obtient une couleur mélangée de jaune et de rouge. Pour obtenir le rouge pur, les Madegasses la font - bouillir avec des cendres , ce qui fait penser à M. du Petit-Thouars que les alkalis .sont le véritable dissolvant de cette couleur ; il retrouve la même gradation dans les racines de l’asperula tinctoria , de la garance elle-méme , et dansles fleurs du carthame des teinturiers.. D. C. k 225 CHIMIE. : Considération sur l’oxidation des métaux en général, et en particulier sur l’oxidation du fer, par M. VHENARD. L'auteur a pour objet, dans ce mémoire, de prouver que les métaux ont des degrés d oxidation constans et déterminables, sur-tout par la nalure et les propriétés des sels qu ils forment : ces différens degrés d'oxidation sont souvent assez multipliés comme dans l'antimoine , le fer et le manganèse. - Il rappälle le principe, qui n’est reconnu que depuis pex par les chimistes, que les couleurs des sels n'indiquent pas toujours celles des oxides métalliques qu'ils ren- ferment et il l'applique à l'étude des différens oxides et sulfates de fer. Quoiqu'il n'admette pes l'existence de l'oxide jaune de fer que l’on avoit introduit, d’après l'ob- servation de quelques sels jaunes de ce métal , 1l distingue trois degrés d'oxidation dans le fer, savoir; l'oxide vert, l’oxide rouge et un troisème que M. Thenard fait connoître, qui est l'oxide blanc, moins oxidé que les deux autres. C'est le premier que l'on obüent lorsqu'on décompose, par un alkali, une dissolution récente de sulfate de fer. On voit se précipiter un oxide blanc qui ne tarde pas à passer au vert et même au rouge, par re te de l'oxigène. Cet oxide blanc peut, en se combinant avec deux proportions différentes d'acide sulfurique , donner naissance à deux sulfates différens ; et comme ces deux degrés de saturation peuvent avoir également lieu avec les autres oxides, il en résulte, dit M. Thenard, six sulfates de fer, bien distincts et importans à connoïtre à cause de l'usage varié et délicat que l'on fait de ce sel dans les arts. Voici les caractères et les noms de ces six sulfates. 10, Sulfate acidule de fer blanc; c'est l'oxide blanc dont on vient de parler, com- biné avec un peu d’acide sulfurique en excès. Le sel qui en résulte est d’un vert bouteille foncé. C'est celui qui est le plus abondamment répandu dans le commerce. 20, Sulfate acide de fer blanc; celui-ci est d'un vert émeraude. Il contient un excès d'acide beaucoup: plus considérable et est rejetlé dans presque tous les arts ui employent le sulfate de fer. On fait passer le sulfate acidule au sulfate acide, en ajoutant au premier un peu d'acide sulfurique , et le sulfate acide au sulfate acidule, en le faisant chauffer sur de la limaille de fer. Les alkalis précipitent en blanc ces deux sulfates, les corps qui cèdent facilement leur oxigène, tels que l'acide muriatique oxigène, l'air de l’eau etc. les décomposent et en précipitent un oxide ou vert ou rouge. 30. Sulfate acidule de fer vert. On le fait en combinant de l'acide sulfurique avec -de l'oxide vert de fer. Ce sel ne cristallise pas ; il est rouge malgré la couleur verte de son oxide. : 4°, Le sulfate acide de fer vert est presqu'incolore; il s'obtient par l'addition d’un peu d'acide sulfurique au sulfate précédent ; il cristallise, mais difficilement; les cristaux, le rapprochent par leur couleur verte émeraude du sulfate acide de fer blanc. Ils ne s'effleurissent ni ne tombent en déliquescence ; ils n'absorbent que lentement l'oxigène de l'atmosphère, k ; Ces deux sulfates sont précipités en vert par les alkalis; le fer qu'ils contiennent, passe à l’état d'oxide blanc par l'addiuon de la limaille de fer, et à celui d’oxide rouge par celle de l'acide muriatique oxigéné. | 5°, Sulfate acidule de fer rouge. M. Thenard le nomme aussi sulfate neutre de fer très-oxidé; il est jaune , absolument insoluble, et par conséquent non susceptible de cristalliser, Il se précipite, sous la forme d'une poussière jaune, des dissolutions de sulfates acidules de fer blanc ou vert. On a pris ce sel pour un oxide jaune de fer, différent du vert et du rouge. j 6°. Sulfate acide de fer rouge. On l'obtient en faisant dissoadre de l'oxide rouge de fer dans de l'acide sulfurique étendu d'eau, Ge sel contient plus d'acide a excès que LA . 4 Soc. PHILOW, Soc. PuILOM. 22 les autres sulfates acides » il est presque .sans couleur, mais il prend une couleur rouge assez forte, lorsqu'on sature son excès d’acide par de la potasse. Il ne cristallise pas: Tels sont les principales propriétés des six sulfates de fer reconnus par M. 'Thenard, La plupart des autres acides agissent à-peu-près de la même manière, sur le fer, et les trois degrés d’oxidation du fer dont on vient de parler, se remarquent également bien dans les gallates et les prussiates de fer. | : Le gallate de fer blanc qu'on peut obtenir en décomposant le sulfate vert foncé de fer, est lui-même incolore ; le gallate de fer vert est bleu; le gallate de fer rouge est noir, On les obtient aussi en décomposant, par l'acide gallique, les sulfates acidules ou acide de fer oxidé en vert et les mêmes sels de fer oxidé en rouge. Les combinaisons du fer avec l'acide prussique, présentent des variétés bien plus nombreuses et qui tiennent non-seulement aux différens oxides de fer dont on vient de parler, mais à la quantité plus ou moins grande d'acide, et à la présence du prussiate de potasse qui peut rester combiné avec le prussiate de fer. Le prussiate de fer blanc et celui dans lequel le fer est à l'état d’oxide blanc et où il y a un excès d'oxide, dû à l'excès d'alkali que contenoit le prussiate de potasse. Le prussiate de fer vert est le même prussiate que le précédent, sans excès d’oxide. Ils contiennent en outre l'un et l'autre, comme l'a prouvé M. Berthollet, du prussiate de potasse qui y est très-adhérent. On obtient également des sels ferrugineux, à base d’oxidé de fer vert et rouge, deux prussiates de fer de chacun, dont l’un avec excès d’oxide et l'autre sans excès. Les prussiates obtenus avec l'oxide vert de fer sont bleuâtres, ceux avec l'oxide rouge sont d'un beau bleu. Les six prussiates que nous venons d'indiquer sont encore sus- ceptibles de présenter de nouvelles variétés , en raison du prussiate de potasse qu'ils peuvent contenir. M. ‘Fhenard termine son mémoire en proposant quelques moyens de perfection dans la fabrication du prussiate de fer on den de prusse ; ils consisteroient 10. à rendre utile la grande quantité d’ammoniaque qui se forme par la calcination ; 20. à em- ployer les proportions les plus avantageuses de potasse. Ces proportions paraissent être arties égales de sang et d'alkah; 30. à ajouter du fer pendant l'évaporation, ce qui facilite a formation du prussiate de potasse ; 4°. à faire cristalliser le prussiate de potasse. DR FACE Extrait d'un mémoire de M. J.-F. Westring, médecin du roi de Suëde , demeurant à Norkæping , traduit du suédois , par Eugène COQUEBERT, sur les teintures qu’on retire des différentes espèces de Lycopodium. On sait combien d'expériences M. Westring a faites sur les propriétés tinctoriales es Lichens, et les découvertes intéressantes que ses recherches lui ont values. En essayant de fixer une de ces teintures d'une nature extrêmement fugace, il s'avisa de faire usage , comme mordant, de l'espèce de mousse, connue sous le nom de Lycopodium complanatum. IL n’atteignit pas le but qu'il se proposoit, mais il obtint un résultat auquel il ne sattendoit pas. ü découvrit qu'on pouvoit faire une terature bleue, fort belle et passablement solide, en faisant bouillir d'abord de la lame ou de la soie avec la mousse que nous venons de nommer, et en les faisant macérer ensuile dans une infusion légère de bois de Brésil brun. La laine qui avoit été traitée de cette manière étoit d’un aussi beau bleu, pour le moins, que si l'on eût employé la guesde ou ce qu'on appelle ordinairement la cuve des teinturiers; et cette couleur étoit si bien fixée, qu'en frottant celte laine avec un linge blanc elle ne le coloroit pas comme le font beaucoup de draps bleus, qu'étant rincée dans de l'eau froide, elle ne lui communiqua pas la plus légère nuance de bleu ; et qu'enfin elle résista au débouilli dans l'eau de savon au degré de l'ébullition. t À 224 Le seul inconvénient de cette teinture, c'ef d'être attaquable aux acides, même au vinaigre commun , qui la rougissent plus où moins; mais il est facile d'enlever les taches qu'ils produisent, au moÿen d'un alkali affoibli; on lui rend par-là sa première couleur, sans que les alkalis y produisent aucun changement. Voici la manière d'employer le Lycopodium complanatum, que M. Westring «a reconnue être la plus simple et la plus commode. On prend une quantité de cette mousse séchée et hachée, égale en puids au double à-peu-près de celui de l'étoffe qu'on veut leindre. On la dispose dans un vase, couche par couche avec cette étoffe, et on y verse une quantité d'eau suffisante, mais assez au moins pour que le mélange en soit bien recouvert. On fait bouillir pendant 2 ou 3 heures, en remplaçant à mesure l'eau qui sévapore. On retire alors l'étoffe qui a recu cette préparation; on la tord et on la suspend pour sécher sans la rincer. Lorsqu'on veut temdre ensuite cette étoffe ainsi préparée, on commence par la rincer avec soin dans l'eau froide, après quoi on la met dans une bassine de cuivre bien étamée , avec de l'eau froide de rivière ou de source, et une petite quantité de bois de Brésil brun ; on fait bouillir à feu doux, pendant une demi-heure ou une heure, suivant qu'on veut avoir une nuance plus claire ou plus foncée. Une trop forle pro- portion de bois de Brésil donne à la teinture un ton violet. Après avoir retiré du feu on rince aussi-tôt l’étoffe dans de l'eau froide; on peut méme se dispenser de faire bouillir le bain de teinture; il suffit de le laisser pendant une couple d'heures dans un lieu dont la chaleur soit de 60 à 70 degrés, au thermomètre centésimal. On peut encore mêler immédiatement le bois de Brésil avec une forte décoction de lycopode : dans tous les cas, il. faut se garder d’ajouter aucun des mordans ordi- aires, soit salins, soit astrmgens, car ils altèrent la couleur. M. Westring pense que ce procédé peut remplacer, avec économie, la méthode ordinaire pour la teinture des draps servant à l'habillement des troupes. Le Lycopode est très- commun dans les bois de Suède, et il y en auroit de quoi exporter, même après avoir abondamment pourvu a la consommation intérieure, . Westring a étendu ses expériences aux diverses espèces de ce genre. Il a trouvé que le Lycopodium clavatum , qui est'encore plus commun quele complanatum , pouvoit être employé de la même manière et avec un avantage égal. Le bleu qu'il donne, lorsqu'il est parfaitement sec, est même plus foncé, ce qui pourra le faire préférer. Jusqu'à présent on ne recueilloit celte plante que pour en faire des natles et pour appliquer la poussière de ses étamines à des usages médicinaux. Le Lycopodium annotinum ne donne point de teinture bleue avec le bois de Brésil, mais. plusieurs nuances de gris qui se comportent avec les acides et les alkalis de la même manière que le bleu dont on vient de parler. Cette espèce offre un moyeu pour fixer aisément, sur le draps, différentes matières colorantes qui ne l'ont été jusqu'ici qu'avec beaucoup de peine : c'est aussi une plante commune en Suède. Le Lycopodium selaginoides est plus rare; il ne donne point de bleu, non plus que le Lycopodium selago, mais un beau gris dont on peut varier les nuances, el qui üre sur % bleu ou le violet. L'analogie donnoit lieu de penser que l’on pourroit faire servir à la teinture bleue le Lycopodium alpinum , Qui couvre comme un tapis les hautes montagnes de la Laponie, el qui ressemble beaucoup au Lycopodium complanatum. C'est ce dont M.’ Westring s'est assuré en effet : il paroit même que la couleur qu'on obtient au moyen de cette espèce, résiste mieux aux acides. 1 Ainsi toutes les espèces de ce genre seroïent utiles pour la teinture. M, Westring présume que ce n’est pas seulement avec le bois de Brésil qu’elles peuvent étre employées, et qu'elles peuvent servir à remplacer, avec plusieurs autres substances colorantes , la noix de galle- et les sels qu'on emploie comme mordans. Il présume qu'on trouveroit en Suède des écorces d'arbres indigènes, qu'on pourroit substituer, et même avec avantage, au bois de Brésil, L'écorce fraiche des branches de fréne 228 ' é donne , avec le Lycopodium complanatum, une couleur changeante qui tient du brun et du bleu, ainsi'que l'avoit annoncé le docteur Tindenstolpe ; dès l'année 1720, dans un traité sur la teinture; mais quand cetle écorce est verte, on n’en obtient qu'un beau jaune , qui ne peut être d'aucun usage. RUES M. Lasteyrie a reçu de M. Westring un échantillon de laine , teinte ‘en bleue, par lé moyen du Lycopodium complanatum. Cet échantillon a été mis sous les yeux de la Société philomathique. Parmi ceux que ce savant avoit envoyés, avec son mé- moire original, à la Société patriotique de Suède, il se trouvoit de la soie qui, traitée par le procédé que nous avons décrit, avoit pris une belle couleur d'uu bleu tirant Sur le rouge, que les teinturiers ont appellé æ1/ de rot, Si la proportion de bois de Brésil est plus considérable, la soie se colore en puce. oïci encore quelques faits que nous tirons du mémoire de M. Westring, et de sa lettre à M. Lasteyrie. - Le Le Lichen parilis est le seul des Lichens auquel M. Westring ait reconnu la pro- priété de donner une teinture bleue. Il suñit pour l’obtenir de mettre ce Lichen infuser dans de l'eau de rivière, sans aucun mélange, à une température de 40 à 5oo du thermomètre centésimal. Au bout de 3 jours, une denu-once de celte plante a suffisamment coloré une pinte d'eau, et peut en colorer successivement 3 ou 4 pintes. Mais M. Weslring n'a pu parvenir à fixer cette teinture par aucun des mordans connus, non plus que par le Lycopodium, Elle disparoït même dès qu'on lui fait subir La chaleur de l'eau bouillante. L'écorce des branches fraiches du prunier, détachée après les premières gelées, à donné une belle couleur carmelite bon teint. Celle du peuplier d'Italie, soit traiché, soit sèche, Populus dilatata, communique à la laine et à la soie une couleur jaune, également solde, et ce moyen mériteroit d’être employé en grand. | Cet avantage est certanement dû à la préparation parle Lycopode, car M. Dambourney n'avoit obtenu de cette même écorce fraicke, qu'une couleur fausse et sans solidité. Il y avoit ajouté cependant de la composition d'étin , c'est-à-dire, une dissolution d'étain par l'acide nitrique, jointe à du sel ammoniac, et M. Westring a reconnu que cette addition rehausse la beauté de la teinture. La laine passée au Lycopode prend avec le Lichen Westringii une belle couleur orange bon teint, très-supérieure à celle que donne le rocou. On obtient la même couleur avec le Lichen cinereus, et un beau jaune clair bon teint avec le Lichen chlorinus. Achart, Si l'on teint ensuite les mêmes laines avec du bois de Brésil, celle qui l'avoit été précédem- ment avec le Lichen Westringi , devient d’un bleu noir extrêmement foncé; et celle qui l'avoit été avec le Lichen chlorinus , d'un beau vert noir ou a//e de corbeau ; avec le Lichen vulpinus la couleur est d’un beau jaune citron bon teint , que l'addition du bois de Brésil brun rend d'un vert bleuûtre. M. Westring, dans sa lettre à M, Lasteyrie, dit qu'il a préparé avec le boïs d'acajou, (swietemia managoni ) une temture aurore propre pour le coton ; 1l ajoute qu'ayant fait des essais avec des Lichens que M. Lasteyrie lui avoit envoyés d'Auvergne, 1l a reconnu que le Lichen parellus ne contient point de matière colorante , et que ce sont d’aulres Lichens qui donnent la couleur rouge qu'on attribue ordinairement à celui-là. M. Westring a trouvé que l'écorce du pin étoit un excellent tonique, qu’elle pouvoit être employée utilement dans plusieurs maladies convulsives, même dans l'épilepsie, et qu'on pouvoit la substituer même au quinquina. . ette écorce, comme on sait, est nourrissante, et les habitans des provinces du nord}, de la Suède, sont quelquefois obligés d’en faire du pain. A On s'est avisé d'en faure aussi en Islande avec l'espèce de mousse des marais que Linné a nommé sphagnum palustre; ce pain est blanc , et, dit-on, d'une saveur presque comparable à celle du pain ordinaire. Un chirurgien d'Uleoborg , qui dit avoir suivi çes expériences , a (rouvé dans cette espèce de mousse beaucoup de mahère sucrée, , M, ts 1 1. 1 si br MATHÉMATIQUES. Femarques sur les intégrales des équations aux différences partielles ; _par M. Pofsson. L'intégrale d'une équation aux. différences partielles d'un ordre quelconque à, doit en général renfermer un nombre n# de fonctions arbitraires; mais il existe des cas pans dans lesquels ces fonctions se réduisent à un moindre nombre, sans que intégrale perde rien!de sa généralité. Ces cas ont lieu lorque les plus hautes différences, relatives à l'une des variables, manquent dans l'équation aux différences partielles. Ainsi, z élant une fonction de x et-de y, si l'on a pour déterminer cette fonction, une équation aux différences partielles de l'ordre quelconque », dans laquelle la plus m ae m étant <° n, et qui ne contienne e : diz, ni pas les différences de 3 £ relatives à y ; la valeur là plus générale de 2, qu'on CEE 4 Eaute différence de z relativé à æ, soit M2 puisse déduire de cette équation , ne comportera qu'un nombre m de fonctions arbitraires. Si donc on obtenoit une intégrale de cette équation, qui renfermät un plus grand nombre de fonctions arbitraires, on pourroit être certain que ces fonctions ne sont point essentiellement distinctes et irréductibles. Pour démontrer cette proposition, je suppose la fonction z, développée suivant les puissances de +; on aura par le théorème de Taylor, z = Z + Z x + T° * 5h dl f : pi Z — + ZM! Da +'etc., Z, Z!, ZM; etc. , désignant les valeurs de z, 2 2. ' dz d’z dx’ dx? dans cette série les m premiers coefficiens Z, Z/, Zi, ......., Z Corn resteront seuls arbitres ; car, d'apres la forme que l'on a supposée à l'équation qu'il s'agit d'intégrer, il est visible que l'on en peut déduire, par de simples différentiations, les valeurs de toutes les différences de z relatives à æ, à partir de celle de l’ordre , €tc., dans lesquelles on a fait x = o, après les différentiations, Or, = a m TI — I m ; faisant ensuite x = o dans ces valeurs, on aura celles de Z (m) DNA ( ) , etc. , : ! TL È es en fonctions des coefficiens Z, Z!,Zl, ......Z ( ) , et de leurs différences relatives à y. û , Prenons pour exemple, de ce que nous venons d'avancer , l'équation fort simple dz d2z Lee sn à È — = re Son intégrale en série, ordonnée suivant les puissances de x, et obtenue @S AY ANNEE soit par le théorème de Taylor, soit par la méthode des coeficiens indéterminés, 3 di.% y æ2. dt. Jy x3. d6. Ÿ y st z — TL, ——— | = ——— 7" e y AIRE 2 dy+ 2.5 dy5 fonction arbitraire et la seule que renferme cetle intégrale, : L'intégrale de cette équation, ordonnée suivant les puissances de y, seroit Z — SE : SE à d'a LE DE EEE RATE En ON A Se 7 + eic., Ÿ y étant une = all x etc. DES ii à ® x et 7 x élant deux fonctions arbitraires, Soc. PRILON, os ï Ces deux intéorales devant étre équivalentes, ik faut que les deux fonctions @ x et x x se réduisent à une,seule, sans que la, seconde valeur de z perde rien de sa généralité ; ar, c'est ce qui äxrive eu effet, el pour le faire voir, il Suft de développer les foncüons $ x gt 7 æ suivant les puissances de x, et d'ordonner la seconde valeur de 3, aussi suivant les puissances de x. bei RO NEUEE + 4 cy4$ A ù . € x2 UD +3 8 En faisant 9x = 4 + B x + hs + _.. + etc. , et rx = 4d'L B'rt+ 2 Do C! x2 D! x3 EN By: By Cy4: LE. ET LL été oi die ge 4 op 4 er Slt pltE z , + 2.5 if re ts aura ; a 4 y + Ë à Le pa “a FE ñ +, Rue } ne À Tone RES EC TS + etc. ) Æ (C + Cy+ . +. etc. ) ee ete. La parlie indépendante de x, dans cette série, peut étre regardée comme le, dé- veloppemént d'une fonction arbitraire de el en représentant cette fonction par #y, as LE : : … d£,Ÿ x? ,d#:Ÿ y} 7 la série entière deviendra 2'= Ÿ YFT re + É + etc. , c'est-à-dire, Re: 5 2 NE ; la première valeur de z, Tr 109 Sun a, St | vBbD À k dz l'E AIG p re LEQEET ) ( È . . L'intégrale de, l'équation TES ET nt de l'ordre quelconque »,, ne renfermeroit qu'une seule fonction arbitraire, si on l'ordonnoit suivant les puisssances de +, et elle en contiendroit un nombre 5», si on la développoit suivant, les puissances de y, à $ d#.z d3z FRE an , ne renfermeroit, que trois fonctions arbitraires , soit que la valeur de z fût L'intégrale d'une équation du quatrième ordre, comme, d3 z d'x3 ordonnée suivant les puissances de x, soit qu'elle le fût suivant celles de y. Mais en ER Een NUE DT (*< ë, 2 FF Ÿ BU û re .: ordonnant Cette valeur, suivant les puissances d'une aûtre variable’, fonction de x et de y, on pourroit obtenir une intégrale qui renfermät quatre fonctions arbitraires, Ces fonctions se réduiroïent à trois, par des transformations convenables, GUR En général, les équations de l'ordre n, dont les intégrales comportent moins de fonctions arbitraires, sont de l'espèce de celles qui ne peuvent. être. intégrées sous. forme finie, et cest parce que ces intégrales sont sous fa forme de sénes, qu'il arrive que deux ou un plus grand nombre de fonctions arbitraires, peuvent se réduire, à une seule. Les remarques que l'on vient de faire , s'étendent aux équations d’un ordre quele conque, entre un nombre quelconque de variables, R 229 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Fructidor, an 12 de la République. Em HISTOIRE NATURELLE, ZOOLOGIE. Extrait d'un mémoire sur les larves des hydrophiles et des dytiques , par MM. LancreT et Micer. Ce mémoire a deux objets principaux : le premier esl d'établir les caractères géné- raux qui distinguent les hydrophiles des dytiques, lorsque ces coléoptères sont à l'état de larves. Le second est de donner l'histoire des mœurs et des transformations de huit espèces de larves d'hydrophiles et de dytiques, dont trois n’ont été connues d'aucun naturaliste. Les auteurs du mémoire observent que les hydrophiles et les dytiques, long-tems réunis dans la même division, ont eu une histoire commune ; que cette lustoire assez imparfaitement étudiée sur une seule espèce de chaque genre (1), a été indifféremment appliquée à l'un et à l'autre, après leur séparation, et que Geoffroy, de Géer et les enthomologistes plus modernes ont tous répété que les larves des hydrophiles et celles des dytiques étoient presque les mêmes (2), lorsqu'il eût sufi de comparer entr'elles les gravures données par Frisch, Eyonnet, Swammerdam et Roesel, pour apprendre à distimguer ces deux genres de larves. ; Pour dissiper toute incertitude à cet égard, les auteurs exposent d’abord les habi- tudes et les caractères qui sont conumuns aux larves des hydrophiles et à celles des dytiques. « Toutes ces larves, disent-ils, ont six pattes écailleuses, le corps con:posé de onze anneaux, et diminuant vers la queue, Élles habitent dans les eaux stagnantes, sy nourrissent d'insectes aquatiques et respirent par leur partie postérieure , qu'elles élevent à cet effet à la surface de l’eau. Elles changent plusieurs fois de peau, sortent de leau pour se mélamorphoser, entrent dans la terre humide, y font une cavité en- forme de coque, sy transforment en une nymphe qui ressemble à toutes celles des (zx) Swammerdam n’a connu que la Larve du dytique noir à bordure , de Geoffroy, qu’il nomme ver assassin. Frisch er Lyonnec n’ont parlé que de la Larve du grand hydrophile, (2) A l'article hydrophile , Geoffroy donne la description d’une Larve qui ne peut être que celle d’un dytique ; et en parlant des dytiques, il dit : « Quant à la Larve de ces insectes, elle approche infiniment de celle des hydrophiles ». De Géer s’exprime de la manière suivante : ? À l'article des hydrophiles , tum. 4. pag. 369. « LesLarves des hydrophileset des dyriques sont à-peu-près de même figure; ce sont des vers hexapodes erc. » Tout le reste de la description ne convient qu’à la Larye du dycique noir à bordure de Geoffroy. ‘ A l’article des dytiques, pag. 383 ; leurs Larves'( des dyriques ) ressemblent à celles des hydropbiles etc. ». La description qu’il en donne appartient sur-tout à la Larve du dyrique à corceler, à bandes, de- Geoffroy , la seule Larve que de Géer ait bien connue. Les auteurs qui ont écrit depuis Geoffroy et de Géer, ont été entraînés par l’autorité de ces deux écrivains. Nous mous dispenserons donc de les citer, leurs ouvrages étant d’ailleurs entre les mains de cous les naturalistes, N°, VI. 8°, Année. Tome III. Avec une Planche XX. GDS PESTE SEE) N°. go. Soc. PHILOM. 3 fructid. an 12. 230 : ‘ coléoptères, et paroïssent enfin sous la forme d'insectes parfaits, qui deviennent ha= bitans de la terre, de l'air et des eaux : mais les eaux sont sur-tout leur séjour habituel, ils y trouvent leur nourriture, s'y accouplent et y déposent leurs œufs ». Ils mettent ensuite en opposition les caractères les plus frappans qui distinguent ces deux genres de larves. > > » Les larves des dytiques ont le corps formé d’anneaux bien distincts, écailleux et lisses, qui, sans gêner la liberié des monvemens, rendent ces larves incapables de contrachon et de dilatation. » Celles des hydrophiles au contraire. sont molles, et leur peau épaisse et ridée permet dificilement de distinguer les anneaux de leur corps. Elles ont la faculté de se contracter et de se dilater à un tel point, que plusieurs espèces sont dans celte dernière situation , de moitié plus longue que dans la première. » Les larves des dytiques ont les pattes longues, le dos convexe, et dans les grandes espèces le corps est éfilé et rond. » Celles des hydrophiles ont les pattes courtes, et leur corps déprimé dans toute sa lonoueur, porte de chaque côlé sept tubercules charnus, souvent peu sensibles, mais aussi quelquefois très- remarquables dans certaines espèces, par leur longueur ou par les touffes de poils qui les accompagnent. » Les larves des dytiques portent pour la plupart à leur partie postérieure, deux appendices roides, assez longs, ornés dans plusieurs espèces d'une petite frange de poils qui s'étend latéralement sur les deux derniers anneaux. Celles de ces larves , dont l'extrémité est dépourvue d'appendices, ont aussi cette frange de poils latérale. » Les larves des hydroplules, ou n’ont point d’appendices postérieurs, ou les ont courts, souples et charnus. : ï » Enfin, un caractère moins apparent au premuer coup-d’œil, mais le plus essentiel , celui qui étabht entre les deux genres de larves une différence très-importante , c'est la conformaton et l'usage de leurs mendibules. k t » Les larves des dytiques les ont longues, pointues, arrondies, creuses et sans den- telures; elles les enfoncent dans le corps de l'insecte qu'elles ont saisi, et le sucent au moyen d'une petite ouverture placée près de l'extrémité de ces mandibules. » Les mandibules des larves d'’hydrophiles sont, au contraire, courtes , plates, dentelées, et font l'office de véritables dents; l'insecte s'en sert pour déchirer sa proie et facihter son passage dans la bouche ». Aux caractères pris de la conformation extérieure de ces insectes , les auteurs en ajoutent d’autres tirés de leurs mœurs, de leurs habitudes et de leurs métamor- phoses. Ainsi, ils ont remarqué que les larves des dytiques sont beaucoup plus vives, plus hardies que celles des hydrophiles; que les nymphes de ces dernières ont dans les grandes espèces six aigrettes de substance commée, placée en deux grouppes sur le devant du corcelet, tandis que les nymphes des dytiques en sont dépourvues ; enfin , ils connoissent trois espèces d’hydrophiles qui renferment leurs œufs dans des coques; et celle observation rapprochée de celles faites par Roesel, qui a vu! deux espèces de dytiques pondre leurs œufs isolément , les porte à conjecturer, qu'il n'y a queles hydrophiles qui filent des coques pour y déposer leurs œufs. « Tout ce que nous venons de dire, continuent les auteurs, établit évidemment entre les larves des hydrophiles et celles des dytiques, une division naturelle et bien tranchée. Les caractères génériques sont déduits de l'examen de cinq larves d'hydro- philes et de neuf larves de dytiques d'espèces différentes ; il y a donc lieu de croire qu'ils ne pourront être que légèrement modifiés par de nouvelles observations ; mais nous sommes loin de penser qu'il faille -se contenter de ces caractères généraux, et que l'histoire d'une seule espèce puisse être regardée comme celle de toutle genre. Les délails dans lesquels nous allons entrer, prouveront que les différences de grandeur me sont pas les seules qui, dans chaque genre, distinguent les espèces entrelles : toutes les larves d'hydrophiles et de dytiques que nous avons étudiées, ont offert à notre curiosité des conformations aussi singulières que variées, des mœurs et des al- 5 »5r lures très-différentes ; nous croyons donc qu'il est indispensable de faire connoïtre chaque espèce en particulier », - 5 Ho :: Il n'est question dans lé mémoire que de huit espèces; les ohservalions sur les six autres n'étant pas encore complètes, les auteurs se proposent. dé les faire conuoitre dans un mémoire suivant. - Ils décrivent trois espèces de larves d'hydrophiles : * La première est celle du grand hydrophile de Geoffroy. Dytiscus piceus de Linnée. Hydrophilus piceus de Fabricius. Elle a été connue de Frisch ét de Lyonnet , et leurs ou- vrages sont les deux seuls où cetle larve soit représentée (5). La seconde est celle de Fhydrophile noir picoté de Geoffroy, Dytiscus caraboïdes de Linné. Hydrophilus caraboïdes de Fabricius, Roesel en a donné une représentation assez fidelle. Æa troisème est celle de l'hydrophile noir, strié de Geoffroy. Dytiscus fuscipes de Tinné. Hydrophilus scaraboïdes de Fabricius. Celle-ci n’avoit encore été décrite par aucun naturaliste. Les auteurs du mémoire donnent successivement la description de ces trois larves, l'histoire de leurs mœurs, de leurs habitudes et de leurs transformations, qu'ils ont suivies dans le plus grand détail. L'histoire de cinq espèces de larves de dytiques, est lraitée de la même manière. La première espèce est celle du dytique noir à bordure ( mâle) et demi-sillonné , (femelle) de Geoffroy. Dytiscus marginalrs de Linné et de Fabricius. La seule qui soit bien décrite dans les ouvrages modernes, c'est le ver assassin de Swammerdam. La seconde ressemble beaucoup à celle du dytique de Roesel, et quoique les au- teurs n'aient pu lui voir achever sa dernière métamorphose, ils ont les plus fortes raisons de croire que c'est celle du dytique brun à bordure de Geoffroy. Dytiscus punc- tulatus de Fabricius. Elle n'avait pas encore été vue. La troisième est celle du dytique de Roesel. La quatrième est celle du dytique à corcelet à bande (mâle } et sillonné (femelle } de Geoffroy. Dytiscus cinereus (mâle), Dytiscus sulcatus (femelle) de Einné et de * Fabricius. Roesel et de Géer l'ont connue. La cinquième espèce est celle du dytique aux yeux noirs de Geoffroy. Dytiscus melanophatalmos de Fourcroy , Dytiscus melanophatalmus d'Olivier. Gette larvé n’étoit connue d'aucun naturaliste. BOTANIQUE. Mémoire sur le Thouinia ; nouveau genre de la famille des Sasonniers , par M. POYTEAU. La plante nommée Thotinia ,par Thunberg, étant un chionantus , et celle à laquelle Smith avoit donné ce nom , ayant été auparavant décrite sous ceux de Endrachium , Juss. et de Humbertia Lam., M. Poiteau a cru pouvoir donner le nom de M. Thouin au nouveau genre qu'il a découvert pendant son séjour à Saint-Domingue. : Caract. essent. Calice profondément divisé en quatre parties; quatre pétales garnis d’une touffe de poils vers lenulieu du côté intérieur; huit étamines libres; un style ; trois sigmates, trois capsules monospermes, réunies à la base du style, terminées supérieurement en une aile membraneuse. — Les petales du Thouimia sont insérés à là basé extérieure d'un bourrelet glanduleux placé en dehors des étamines; ce bourrelét a été de même observé par M. Poiteau dans quatre espèces de Serjana et dans le Cupania : peut-être existe-(-1l dans toutes les Sapindacées à étamines libres ? (3) Erisch , seconde partie, tabula 6. Lyonnet, traduction de la: théologie des insectes de Lesser. S z ANNALES pu Musium. 232 Les Thouinia sont des arbrisseaux à feullles alternes., à fleurs petites, blanchätres, disposées en épis auxiliaires ; on en comple deux espèces originaires de Saint- Domingue. 1. Th. simplicifolia. T. folüs simplicibus. 2. Th, #ifoliata, T. folüs ternatis. DAS D, C. MINÉRALOGIE. Note sur la découverte de l'acide fluorique dans la topaze. Ixsrirur war. En l'an 5, M. Vauquelin fit l'analyse de la topaze de Saxe, et il trouva pour parties ‘ constituantes 31 de sihce , et 66 d’alumine. M. Descostils , peu de tems après, examina celle du Bresil; mais deux analyses lui ayant présenté, la première, une perte de 16 pour cent, et la seconde, une de 12, il ne crut pas devoir publier les résultats de son travail. D'autres objets l'empêchèrent de le recommencer, comme il en avoit le projet. Dernièrement M. Klaproth a écrit à M. Haüy, qu'il avoit trouvé l'acide fluorique dans la topaze de Saxe. M. Laugier fit plusieurs expériences pour vérifier cette dé- couverte, mais elles furent sans succès. Il éprouva à la vérité un déficit de 16 pour cent dans l'analyse par la potasse ; mais 1l eut beau tourmenter la topaze, réduite en poudre impalpable dans l'acide sulfurique, 1l n’obtint aucun indice d'acide fluorique. M. Vauquelin, à son retour, s'est occupé de ce même objet, et c'est l’extrait de son travail que nous présentons dans cetle note. Ienorant les procédés qu'avoit employés M. Klaproth , il a essayé celui qui lui paroïssoit devoir mieux réussir , il a en consé- quence chauffé la topaze avec de la potasse caustique dans un creuset d'argent, à la manière ordinaire. Après avoir délayé la masse dans l’eau, il l'a introduite dans une cornue , et il a versé par dessus de lies sulfurique, Des vapeurs blanches n’ont pas tardé à se manifester, et les vapeurs recueillies lui ont montré tous les caractères de l'acide fluorique combiné à la silice. Cette dernière provenoit presqu'entièrement de la pierre, car le vase n’étoit pas sensiblement attaqué. La même expérience faite sur celle du Bresil, a présenté le même résultat, ettout ! orte à croire que celle de Sibérie que M. Vauquelin analyse en ce moment, donnera Fe mêmes produits. On doit donc regarder maintenant cette espèce de pierre précieuse comme une combinaison silicée, composée d'acide fluorique, d’alumine et de silice, un véritable {luate alumino-silicieux : cette découverte doit être regardée comme de la plus grande importance pour la minéralogie. LAETEN M. Vauquelin examina ensuite quelle a pu être la cause qui l'induisit en erreur dans sa première analyse de la topaze, et il pense qu’elle est due à ce qu'ayant traité la masse alkaline par l'acide muriatique , au lieu d'employer de l'acide sulfurique , et n'ayant probablement pas assez chauffé pour chasser l'acide fluorique, par la crainte de décomposer du muriate d'alumine , il précipita l'acide fluorique combiné à l'alumine, lorsqu'il employa l’'ammoniaque pour obtenir l’alumine de sa dissolution muriatique. H. V. C. D. CHIMIE. Suite des travaux de MM. FouRCROY et VAUQUELIN, sur le Platine brut, et sur les autres substances contenues dans ce métal. ANNALES Dans le premier extrait que nous avons donné des travaux de MM. Fourcroy et ou Muséum. Vauquelin, sur le platine brut, et qui est inséré au numéro 85 de ce Bulletin, nous avons vu ces savans faire l'analyse de ce métal, que jusqu'alors on avoit regardé comme pur, y trouver plusieurs substances étrangères, et entr'auires une nouvelle 233 ‘substance métallique. Le travail qui nous occupe aujourd'hui, a pour objet principal ce mélal nouveau. On se rappellera que MM. Fourcroy et Vauquelin , après le lavage des différens acides simples du platine épuré par le triage, et sa dissolution dans l'acide nitro- muriatiqne , trouvèrent un résidu noir pulvérulent qui mavoit pas l'éclat du platine brut ; qui faisoit Æ de la quantité de métal employé , et qui contenoit, outre le nouveau métal, du chrôme, du fer et de la silice. Ces Messieurs portèrent alors leurs recherches sur les différens acides auxquels ils avoient exposé le platine et sur sa dissolution ; il leur restoit, à examiner , plus particulièrement qu'ils ne l’avoient fait, la poudre noire dont.nous venons de parler, et c’est ce qu'ils font aujourd'hui. Cette poudre, entièrement indissoluble dans les acides, se combine par la fusion à la potasse, et devient alors très-dissoluble dans les acides. Partie égale de ces deux substances sont les quantités les plus convenables pour leur dissolubilité. Cette combinaison répand, au moment où on la lessive, une odeur âcre et piquante, et la lessive qui en résulte, donne, à la distillation, une liqueur très -odorante, d’une saveur astrigente qui teint les bouchons, la peau, et donne une couleur bleue avec la noix de galle. Cette liqueur distillée, odorante , précipite , lorsqu'on y plonge une lame de zinc, une matière noire indissoluble , et le sulfate de fer comme l'hydrogène sulfuré , y produisent le mêmeeffet, et font disparaitre l'odeur: Cette matière noire étoit le nouveau métal qui se trouvoit dissout dans l’eau volatilisée, mais 1l n'y avoit qu'une partie du métal contenu dans la combinaison alkaline , qui fût passé à cet état volaul ; car l'acide nitrique , versé dans la lessive avant la distillation, la décolore et précipite des flocons bruns sans que la liqueur cesse de fournir, par la disüllation, le produit volatil et odorant dont nous venons de parler. Ces flocons bruns, précipités par l'acide nitrique, et qui ne sont que loxide du nouveau métal, tirent un peu sur le violet tant qu'ils sont humides ; maïs ils passent au bleu et au noir, dès qu'ils sèchent : ils se dissolvent dans l'acide muriatique en lui communiquant l'odeur déjà indiquée, et il passe , à la distillation de cette dissolution , une liqueur acide et odorante qui présente des caraclères analogues à ceux de la liqueur odorante retirée aussi par la distillation des lessives de la combinaison de la poudre noire et de l’alkal. ; Pour tirer de cette poudre noire le nouveau métal pur, on forme la combinaison alkaline, on lessive et on dissout la matière qui reste dans l'acide muriat que. La dissolution est d’abord verte à cause du fer qu’elle contient ; on l'évapore et elle passe au rouge en laissant précipiter la silice ; si alors on plonge dans la liqueur une lame de zinc, on a un précipité du nouveau métal. On peut encore oblemir ce métal, en calcinant son muriate après en avoir séparé le sel ferrugineux par l'alkool, ou en le précipitant de ce muriate par l'hydrogène sulfuré qui lasse le fer en dissolution, Ce nouveau mélal se distingue des autres, en ce qu'il est dur, brillant, d'un blanc grisâtre, et très-fragile. Sa poussière , chauffée fortement au chalumeau, se volatilise sans se fondre, en une fumée blanche. Quand on la traite avec du borax et un grand feu, on l'obtient en petites masses fondues, adhérentes entre elles : il est indissoluble à l'état métallique dans tous les acides quels qu'ils soient, et il ne devient dissoluble qu'après son oxidation qui peut sopérer par une extrême division au moyen de la potasse ; alors les acides muriatiques et nas le dissolvent et se colorent en vert, et qui passent au rouge par la chaleur : l'acide nitrique se colore toujours en rouge. La noix de galle précipite les dissolutions de ce nouveau métal, en rouge brun ; l'hydrogène sulfuré donne un précipité pulvérulent d'un brun noir. Les métaux très- oxidables , et sur-tout le zinc, comme nous l'avons déjà vu, précipilent le nouveau métal sous la forme d’une poussière noirätre. Ces. expériences ont, en outre, prouvé à MM. Fourcroy et Vauquelin, que le chrôme et le fer ne sont point uni au nouveau métal, comme is l'avoient d'abord ANNALES pu Musiunr. 234 ù annoncé, mais que ce métal y est libre, ou tout au plus uni au platine. Ces savans annoncent la continuation de leurs trayaux sur ce sujet : nous aurons soin de les faire connoitre dès qu'ils paroïtront. ; RP CS NEVERS Recherches sur le Platine brut, par MM. TENNANT et NVOLLASTON. Nous avons vu, par les extraits que nous avons donnés précédemment , des recherches de M. Descotils et de MM. Fourcroy et Vauquelin, que le platine est naturellement allié à plusieurs métaux parmi lesquels ces savans en ont reconnu un nouveau. M. Tenuant s'est aussi occupé des substances qui pourroient être naturellement alliées au platine, et il annonce y avoir trouvé deux mélaux nouveaux. Il en est de même de M. Wollaston qui a aussi trouvé, dans le platine , un métal nouveau et différent entièrement de ceux découverts par M. Tennant : il a, en outre, reconnu que le alladium étoit véritablement un métal su2 generis , et non point un alliage, comme Ec prétendu M. Chenevix. Ainsi, l'identité de la substance nouvelle, découverte par M. Descotils , n'ayant point encore été établie avec celles qu'ont découvertes MM. Fourcroy, Tennant et Wollaston , il résulte que le platine tel qu'on le retire de la mine , est composé, non-seulement du platine, du fer, du chrome, du cuivre, -etc. etc. , mais encore des nouveanx métaux des chimistes français, de l'Ir:dium et de l'Osmium de M. Tennant, et enfin du Rhodium et du Palladium du docteur Wollaston. Ce grand nombre de substances métalliques nouvelles laisse naturellement beaucoup de doute sui leur existence réelle, - et fait l'éloge des chinustes français qui, n'ayant point encore aequis l’assurance par- faite de la nature de la substance qu'ils ont aperçue, se sont abstenus de lui donner un nom uouveau: M. Wollaston a jorté ses recherches dans la dissolution du platine par l'acide murialique. Le Rhodium est la substance métallique qu'il y a découverte, en formant avec ce métal un sel triple qui se distingue par son indissolubilité dans l'alkool des autres sels triples, qui se forment en même lems. Pour cela, après que le platine a été préci- pité de sa dissolution par le muriate d'ammoniaque et qu'on a décanté, on forme un second précipité dans la liqueur, au moyen du zinc. Ce précipité contient l'{ridium , le Palladium, le Rhodium, du cuivre et du plomb. Ces deux derniers métaux se «séparent au moyen de l'acide nitrique affoibli; on méle le reste avec la moitié de son poids de muriate de soude, et on fait digérer le tout dans de l'acide nitro-muria- tique affoibli; en faisant crystalliser cette dissolution, on a trois sels triples, savoir : les muriales de platine, de Palladium et de Rhodium : les deux premiers se séparent du troisième par l’alkool dans lequel ils se dissolvent. ; Le muriate de soude et de Rhodium se dissolva dans l’eau, et la colora en rose. Le sel ammoniac, les prussiates, les hydrosulphures et les carbonates alkalins n’altèrent paint celte dissolution, Les alkalis en précipitent un oxide jaune , qu'on peut réduire par la chaleur : ainsi réduit, ce métal a une couleur blanche. Le Palladium s'obtient du sel triple que forme ce métal avec la soude et l'acide muriatique, et dont nous avons parlé plus haut. On le précipite de ce sel par le prussiate 1 de soude; la quantité qu'on en obtüent est >; du os brut. C'est tout ce que l'auteur dit du Palladium, et 1l assure que c’est un métal particulier. : FANE IV SNS ; à 235 Description de la méthode Bavaroise d'évaporer les eaux salées , par ZT. BoNNARD. Cette nouvelle méthode , suivie en Bavière, a été introduite dans la saline de Moyenvic, par M. Cleiss, inspecteur des salines de Bavière. Les poëles sont composées de plaques carrées de toles, de 4 millimètres d'épaisseur, et de 4 centimètres 76 mill. de côté. Ces plaques sont jointes par leurs bords, repliés en dessous, et par conséquent en dehors de la poële; elles sont solidement réunies par une pièce en : forme de gouttière carrée qui embrasse les rebords, et qui est fixée par des écrous nombreux, Ÿ Un atelier d’évaporation est composé de six poëles, ainsi construites , disposées sur deux rangs; mais ces poëles ont des usages différens qui exigent un arrangement parbiculier. Celle du milieu du rang de derrière est la plus petite; elle n’a pas de foyer par- ticulier, mas elle est échauffée par la réunion des cheminées des autres foyers. L'eau salée y dépose ses impuretés; elle se nomme poëlon. Du poëlon l'eau salée passe dans la poële de graduation, qui est plus basse que le poëlon, et placée au milieu du rang de devant; elle y est tenue dans un état cons- - tant d'ébulliüon ; l'eau s'y concentre jusqu'à 20 degrés et y dépose une partie de sa ‘chaux sulfatée. De la poële de graduation, l’eau salée passe dans les poëles de préparation plus basses qu'elle, et situées aux deux extrémités du rang de derrière; elle y bout aussi constamment, se concentre complètement et laisse déposer tout son sulfale de chaux, alors on la fait passer dans les poëles de cristallisation , encore plus basses que celles de préparation et placées aux deux extrémités du rang de devant; l'eau y bout à peine, et le sel sy cristallise. : Le) Chaque poële, à l'exception du poëlon, a un foyer particulier dont les tuyaux de fumée entourent les bords de la poële; ces tuyaux se réunissent sous le poëlon, en sorte qu'il y a peu de chaleur de perdue. Fe Les poëles sont placées deux par deux dans des chambres en planches bien jointes qui les renferment hermétiquement ; ces chambres sont basses et leur plancher est percé dans leur milieu d'une ouverture terminée par un tuyau, au moyen duquel la vapeur aqueuse se dégage avec rapidité, Les chambres des poëles de préparation et de cristalhsation ont leur plancher piramidal ou en trémie renversée, tandis que celle du poëlon et de la poële de graduation est horisontale. ; On fait passer successivement les eaux salées dans ces quatre sortes de poëles ; des ouvriers pénètrent dans les chambres au milieu des vapeurs pour ouvrir les commu- mications. Cetle opération se fait toutes lés six heures , et l’eau est remise dans chaque poële, au niveau où elle était six heures auparavant. Toutes les troïs heures on recueille le sel des poëeles de cristallisation et on le rassemble avec des rouables sur les banqueltes élevées qui sont au bord antérieur de ces poëles, pour qu'il y égoutte; on le porte ensuite aux séchoirs, qui bordent les chambres extérieurement; ce sont des espaces couverts en toles; ils sont échauffés par des conduits de chaleur qui partent des foyers. Tous les huit jours on enlève le sulfate de chaux; on jette les eaux-mères et on casse les écailles, c’est-à-dire, les croûtes de sel qui s'attachent au fond des poëles; tous les vingt-quatre jours on cesse tout-à-fait le travail pour raccommoder les poëles; opération qui est pratiquée par les ouvriers eux-mêmes. à On a remarqué qu'on irouvoit dans celte méthode d'évaporalion une économie de plus du tiers du combustible. Elle vient encore d’étre perfectionnée à Dieuse; on a supprimé le poëlon; on a remplacé les séchoirs par des poëles auxiliaires dans lesquels on fait du gros sel. Soc. rxrrour. Les séchoirs chauflés chaux qu'il content. sont inutiles, quand l'humidité du sel est due au, muriate de Explication de la planche XX. Fig. 1. Plan des poëles. N°. 1. Poëlon. N°. 2. Poëlc de graduation. Ne. ;.Poële de préparation. No. 4. Poële de cristallisation. On a marqué sur le n°. 24 la disposition des plaques de fer qui composent ces poëles. aa. Banquette, où l’on met égoutter le sel à mesure qu’on le retire des poëles de cristallisation. bbb. Cloisons en bois qui séparent les chambres. ccc. Rebord élevé en bois qui entoure les poëles. Fig. 2. Coupe de la chambre d’évaporation qui ren- ferme les poëles n°5, r. ec 2. À dad. Tuyaux de chaleurs qui chauffent le poëlon er qui contribuent à chauffer les autres poëles. ; eee. Foyer des poëles. z etc. Piliers de fonte portés sur les grilles #7, qui soutiennent Le fond des poëles. . k. Chambre en bois qui enveloppe les deux poëlés. &. Ouverture par où s’échappent les vapeuts. Fig. 3. Coupe de la chambre d’évaporation qui ren- ferme les poëles n°5. 3 er 4. É a. Banquette où on place le sel de la poële de cris- tallisation pour le faire égoutter. Les autres lettres indiquent les mêmes parties que dans, les figures précédentes. ; Fig. 4. Dérail de la manière dont sontjointes les plaques de fer qui forment les poëles. a. Plaque de fer, Bb. Gourière de fer qui embrasse les rebords de cette plaque , ec qni est forrement attachée ayçe des écroux. 2. Piliers de fonte qui soutiennent le fond de la poële. Note. Les figures ont été dessinées d’après une descrip- tion très-peu détaillée, faire elle-même en l’an 9. On re: les donne qüe comme une manière d’expliquer plus clairement là construction de ces nouvelles poëles, OUVRAGES NOUVEAU X. Traité élémentaire d'histoire naturelle, par À. M. Coxsranr Dumérir; ouvrage composé par "ordre du Gouvernement , pour servir à l'enseignement dans lés Lycées nationaux. 1 vol, in-80. À Paris, chez Deterville, an XII. L'histoire naturelle est de toutes les sciences celle donc les ouvrages élémentaires ônt éténle plus long-tems népligés ; tantôt on a donné ce nom à des recueils d’hisroriettes propres à divertir les enfans, mais non à faire connoître l’ensemble de la nature et la marche de la science ; rantôt on s'est livré à des discussions crop / ‘savantes , our oM s'est contenté d'une nomenclature coujours sèche erstérile pour les commençans auxquels les noms ne rappèlent point les objets qu’ils ne connoïssent pas. M. Dumétil à tenu un juste milieu entre tous ces extrêmes, en suivanc une marche méthodique et exacte; lil fait connoître l’ensemble des êtres naturels , la manière de les étudier ec de les classer , en choisissant, pour exemples , dans chaque section, les êtres remarquables par leur singularité ou par leurs usages ; il excire sans cesse la curiosité ec l'attention des élèves, et fait passer en revue , devant eux, une foule de faits nécessaires à connoître. M. Duméril a suivi dans c2t ouvrage un ordre inverse de celui qui est ordinairement admis dans les livres d'histoire naturelle ; c’esc-à- dire qu'il s'élève toujours du simple au composé. Il traite d’abord des corps inorganisés ; puis des végétaux, ensuite des animaux ; CT parmi ceux - ci il commence par les zoophires ec finit par l’homme : cer ordre a l'avantage de faire entrer les idées graduellement dans l’esprir des élèves, ex d'évicer une foule de répétitions er d’anticipations. L'histoire des corps bruts donne aux éièves l’idée des: corps sans la compliquer d'aucune autre; celle des vépéraux leur montre la vielet l'organisation réduite à son plus grand depré de simplicité. Ils la voient successivement se compliquer en suivant les diverses classes du règne animal , de sorte que l’histoire de chacune d'elles se réduic presque à l'exposition des organes et des facultés qu’elle a de plus que la classe précédente. : * Quoique la discussion d'aucune idée nouvelle semble contraire à lessence d’un ouvrage élémentaire, on sent cependant que ces ouvrages ne peuvent écre bien faits que par des hommes capables de considérer l’ensemble de la science sous un point de vue qui leur soit propre ; sous ce rapport les naturalistes liront avec intéréc dans ce nouvel ouvrage , les arricleside généralités placés à la rêré de chaque parties ils distingueront fhistoire des insectes que M. Duméril a traitée d’après un plan nouveau dont il est l’auteur et dont nous . avons exposé les principes au n°. 44 de ce Bulletin. Ils rémarqueront encore le chapitre qui traite de l'homme , dans lequel l’auteur exposé les caractères physiques qui distinguent l’homme des animaux , ‘er les conséquences relatives à ses mœurs qui résultenc de s2 srructure même : ce chapitre sert, pour ainsi dire, &e passage des sciences naturelles aux sciençes méraphysiques. à VND AC.) 5 Ball. der Je. TI PL XAVI. N°90. G NN 20 Metres. 7 Eee #! AUais Jeulp . spires RENr Cri ms ré RE PE EN N" 7 RTE TE BULLETIN DES SCIENCES, La 297 PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Vendémiaire, an 13 de la République. HIS TOTR EE NATURELLE. ZOOLOCGIE. Sur les animaux auxquels appartenoient les pierres dites Nummulaires ou Lenticulaires , etsur ceux des cornes d'Ammon , par M. Ouvrier. M. Sage ayant lu dernièrement , à l'institut, un mémoire sur les pierres dites Num- mulaires où Lenticulaires, dans lequel il établissoit que ce sont des polypiers, comme M. Faujas l'a prétendu de son côté , il s'éleva une discussion verbale, dans laquelle M. Cuvier dit à-peu-près ce qui sut. On connoît l'abondance de ces pétrifications dans les couchescalcaires un peu anciennes, et 1l n’est pas étonnant que les naturalistes s'en soient occupés avec tant d'intérêt. Celui de tous qui l'a fait avec le plus de succès est Fortis; dans son mémoire à ce sujet, il a divisé très-ingén’eusement les Nummulaires en deux genres ; celles où les petites chambres sont distribuées sur un enroulement ou ligne spirale, et celles où elles sont en cercles concentriques, L'analogie devait déjà faire penser ( ce que Fortis n'a point remarqué ) que ces dernieres devoient appartenir à la classe des zoophytes; car c'est la seule , parmiles ani- maux , où les parties du corps soient disposées en rayons autour d’un centre ; tandis que dans toutes les autres elles le sont par paires des deux côtés d'un axe. Fortis a même été assez heureux pour deviner, sur une simple description d'un voyageur hollandais , l'animal Le plus semblable à celui des Nummulaires concentriques. M. Péron vient de rapporter ce même animal de la mer des Indes; et il est bien clair, pour tout naturaliste, que c'est l’analogue de genre, mais non pas d'espèce de cette sorte de Nummulaires; il l'est de genre, parce qu'il contient dans son inté- rieur un disque circulaire, divisé en une multitude de peutes chambres par des cloi- sons circulaires et par d'autres rayonnantes qui croisent les premières; mais il ne l'est pas- d'espèce, parce que ce disque est purement cartilagineux et non osseux, et re que les divisions paroissent à l'extérieur et d'un côté seulement, tandis que autre côté n'offre qu'une surface pleine , hérissée de petits grains saillans ; au reste, il en est de ce fossile comme de tous ceux qui l'égalent en antiquité : heureux quand on en retrouve le genre dans la nature actuelle, l'espèce ne se retrouve jamais. Cet animal appartient à la famille des Méduses; il offre un disque gélatineux enveloppant le disque cartilagineux dont nous venons de parler. Tout le pourtour est garni d'une ceinture de tentacules très-longs, et tout le dessous, de tentacules plus petits. La bouche est un trou rond, percé au milieu de la face inférieure. Des espèces analogues sont déjà figurées dans l'Encyclopédie, planches des vers, pl 90, fig. 3, 4, 5, 6 et7. Quant. aux Nummulaires spirales, Brugnieres en avait déjà saisi l'analogie avec les Nautiles et les cornes d'Ammon; et en avait fait un genre à leur suite, sous le nom de Camérines. On lavoit contredit depuis, d'après l'observation bien réelle que les Camérimes n'ont pas d'ouverture où il puisse se loger un animal. Cest qu'on N°. VII.8°. Annee. Tome III. T Soc. PHILOM. ANN. DU MUS. D'HiIsT. NAT. 290 croyoit alors que l'animal du Nautile étoit aussi logé , seulement dans.la dernière chambre de sa coquille. Un autre animal, rapporté également par M. Péron, lève toute difiiculté à cet égard. Cest celui du Nautilus spirula des conchyologistes; cest une vraie seiche , presque en tout semblable à la seiche commune , excepté qu'au lieu de cet os, en forme d’épais bouclier ovale, elle porte une jolie coquille spirale, dont les tours ne se touchent point et que tous les naturalistes connoisent; mais ce qu'ils ignoroient, C'est que celte coquille n'enveloppe point le corps de l'animal , mais qu'elle y est au contraire contenue ét cachée comme l'os de la seiche. On conçoit à présent très-bien que les Nummultures spirales ou Camérines m'ont pas eu besoin d'ouverture ; car ebes ‘ont élé"contenues dans Rae du corps de leur animal, et non pas en dehors. Les cornes d'Ammon se rapprochent encore plus que les Camérines du Nautilus spirula , el n'éloient probablement aussi que des os ou co- quilles intérieures. Au reste, M. Cuvier a déjà montré, dans un autre endroit de ce bulletin, les passages insensibles des coquilles ‘extérieures aux intérieures , et de celles-ci aux os de seiches. IL y a un rapport plus particulier entre l'os de seiche ordinaire et les coquilles des:Nautiles, et celles dites cornes d'Ammon. On: sait que les deux derniers genres ont, un siphon , ou autrement une colonne creuse ; qui réunit toujours une. de leurs cloisons à la cloison suivante. On sait aussi que l'os ovale de la seiche est com- posé de cloisons paralléles entr'elles, et jointes l'une à l'autre par beaucoup de petites colonnes creuses disposées en quinconce; et les cloisons, tant des coquilles susdites que de l'os de la seiche , sont des produits successifs ranssudés par l'animal. Si au leu de former ces cloisons parallèles, la seiche leur faisoit faire un angle quelconque, son os fmiroit par être en spirale ; la différence se réduit donc à une inclinaison un peu. plus forte et au nombre des colonnes. M. Sage a. déjà découvert une espèce de cornes d'Ammon où le siphon ést double. Il ny a qu'un pas de là aux colonnes mul- tiphées des seiches. Il ne reste donc aucun doute sur ces deux propositions: * . Les Nummulaires concentriques étoient les osselets intérieurs de Zoophytes et de la famille des Méduses ; Les Nummulaires spirales où Camérines étoient, ainsi que les cornes d'Ammon , et comme le sont encore les Nautiles, des osselets intérieurs ou plutôt des co= uilles intérieures de Mollusques, de la famille des Céphalopodes, c'est-à-dire, de Ja Seiche. Mais ces Zoophytes et ces Mollusques n'ont pas encore été retrouvés, quant à l'espèce, quoiquils l'aient été quant au genre , en prenant ce mot geure, dans üne acception très-étendue. CV. BOTANIQUE. Observations sur le famille des Plantes Onagraires ; par M. A. L. Jussreu. Les Onagraires sont caractérisées par un ovaire renfermé dans le calice et faisant corps,avec lui; par leurs petales insérés au sommet de ce calice au-dessous de son lmbe, égaux en nombre à ses divisions; par les étamines attachées au même point en nombre, défini égal ou double de celui des petales; par le fruit multloculare rempli ordinairement de plusieurs graines dont le point d'attache est au sommet de chaque loge; enfin, par l'absence d’un périsperme , dans la graine dont la radicule dirigée supérieurement est généralement plus longue que les deux lobes. À Les vraies Onagraires, c'est-à-dire, celles qui n'ont qu'un seul style, et Je fruit capsulaire se distinguent en deux sections , selon que le nombre des élamines est double de celui des petales ou égal à ce nombre. La première doit rester telle qu'elle est présentée dans le Genera plantarum , pag. 319. La seconde comprend le Serpicula, le Gircœæa et le Ludywigia qui en présentent tous les caractères ; le: Montinia dont le 250 : port est différent et la structure encore mal connue; le Trapa, dont le fruit est à deux loges monospermes, dont les graines sont attachées supérieurement ; dont enfin Fembryon est dépourvu de périsperme et divisé en deux lobes très-inégaux. On doit encore rapporter à la même famille, 10. Le Lopezia Cav., dont la fleur présente , selon M. de Jussieu, quatre petales un peu inégaux, alernes avec les divisions du calice , et deux étamines opposées, dont une est fertile ; et l'autre, qui est blanche, stérile eten capuchon, a souvent été prise pour un petäle. 20, L'Isnardia, jusquici rangé avec les Salicaires, doit être placé à côté des Ludywigia, car son calice estréellement adhérent avec l'ovaire selon M. du Petit-Thouars. Ses étamines sont au nombre de quatre ; son style et son stigmate sont simples; ce genre ne diffère donc du Ludwigia que par l'absence des petales, et on doit y SE ÉpO toutes les Ludwigia sans petales, savoir: L. mifida, L. microcarpa , L mollis de Michaux , etc. La quatwième section du Genera -plantarum , pag. 320, qui se rapproche des myrltes par son port etson fruit charnu, et qui constitué peut - être'une famille dis- - &inclte, doit élre augmentée! du genre Scuñrle Eour ; mas lon’ doit en exclure, 19. -l'Escallonia , quidoitiétre placé auprès des Paccinium ; 5°, Le Mouriria Aubl. ou Petaloma Sw. qui est voisin des Melastomes; 30. Le Bæckea qui a un péris- perme charnu; 4. Le Jambolifera , genre encore mal connu. : Quant aux fausses Onagraires, c'est-à-dire, celles qui ont plusieurs styles et se rap- prochent ainsi des Ficoïdes , on doit en exclure, 1°. le Mocanera, qui est voisin du Royena, et appartient à la famille des Ebenacées; 20. le Vahlia, qui est encore mal connu. Ce grouppe sera donc composé , 1°. du Cercodea ; 2°. du Proserpinaca , ui est certainement dicotyledone , dont la graine est munie de périsperme, et ee la fleur est sans petales; 3°, duc Myriophyllum , qui a l'ovaire adhérent, l'em= bryon a deux lobes et un périsperme. Peut-étre même le Callitriche, le Nayas et quelques espèces d'Ammania , doivent-elles: être rapportées à ce grouppe, qui est le: rudiment d'une nouvelle famille intermédiaire entre les Onagraires et les Ficoïdes ; celte famille seroit caractérisée par l'ovaire dans le calice; la pluralité des styles, le nombre défini des étamines, l'embryon entouré par un périsperme qui semble n'être que la membrane intérieure épaissie. À * L'Hippuris se rapproche des genres précédens par son embryon à deux lobes, à radicule supérieure, par son périsperme, qui n’est qu'une membrane épaissie; ce genre singulier paroit aussi se rapprocher dés chalefs par sa fleur-sans pétales , par son oyaire adhérent el monosperme; mais cette fanulle des Chalefs doit être elle- même soumise à un nouvel examen. D. C. Mémoire sur le Ceroxylon, nouveau genre de palmiers, par M. BONPLAND. Ce nouveau genre appartient à la division naturelle des palmiers à feuilles pennées, et doit étre rangé dans la Polygamie monœcie de Linné. Il’est caractérisé par des spathes d'une seule pièce, renfermant les uns des fleurs mâles et hermaphrodites , les autres des {leurs femelles seulement, mais tous sur le même pied; des calhces d’une seule pièce, divisés en trois parties égales, des corolles de trois petales dans toutes les fleurs. Les étamines dans les fleurs hermaphrodites, comme dans les fleurs mâles, sont le plus souvent au nombre de douze; on trouve dans les fleurs femelles un ovaire surmonté par trois styles, lequel devient une drupe contenant une seule semence qui po l'embryon à sa partie inférieure et latérale. Ce genre a de l'afinité avec l'Iriartea de a flore du Pérou ; maisil en diffère d’abord pour appartenir à la Polysamie monœcie , ensuite. par le calice et le spathe d’une seule pièce, el par les trois styles qui cou- ronuent l'ovaire. | î On ne connoît encore qu'uneiseule espèce de Ceroxylon; elle a été découverte par 4 M INSTITUT NAT. Soc. rep. D'AGRIC, 240 MM. de Humboltd et Bonpland, dans l'Amérique méridionale, Ces naturalistes l'ont trouvée dans un espace de quinze à vingt lieues seulement, entre les cimes neigées de Tolima, de Saint-Juan et de Qundin, dans la partie des Andes qui sépare la vallée de la Madeleme de celle de la rivière de Cauca, à.4° 35! de latitude boréale: Ces montagnes sont composées de granil, de schiste amicacé , sur lesquels:se trouvent des formations isolées de roches trapéennes. L'habitation de cet arbre a ceci de remar- quable, que tandis. que les autres palmiers, ne dépassent pas 1000 mètres d'élévaton au-dessus du niveau de la mer, celui-ci ne commence à se montrer qu'à la hauteur de 1790 mères, et s'élève. jusqu'à celle de 2825 mètres. On.en trouve des pieds jusques dans des lieux où le thermomètre centigrade indique 170, et le terme moyen de la température où il vésèle est de r9 à 20 degrés{centigrades, c'est-à-dire 170 plus basque tous les autres palmiers. Ces faits ont déterminé M Bonpland à donner à cette plante le nom de Ceroxylon alpinum ; ils tendent à faire espérer que cet arbre précieux pourroit se naturaliser dans le midi de l'Europe. | Le Palmier sélève verticalement jusqu'à la hauteur de 58 mètres, c'est-à-dire qu'il dépasse d'environ 19 mètresles arbres les plus élevés dont il:ait été fait mention jusqu'icis Sa racine pivotante est plus épaisse que le tronc; celui-ci a quatre décimètres d'épaisseur moyenne; 1l:est marqué dans toute sa longueur d'anneaux :qui proviennent de la chûte des feuilles. Celles-ci sont pennées et acquièrent 6 ou 7 mètres de longueur ; leur nombre n'excède jamais celui de 10; leurs petioles: sont triangulaireset émettent de chaque .côté de leur base des filamens longs de 10 à 12 décimètres. Les folioles sont coriaces, nombreuses, fendues en deux parties à leur extrémité, d'un beau vert en- dessus, recouvertes en-dessousd'une substance blanchâtre et pulvérulente. Le récime des fleurs mâles et, hermaphrodites est plus grand que celui des fleurs femelles et placé au-dessus de ce dernier. Le spathe des premiersipersiste après la fleuraison ; celui des fleurs femelles tombe peu après la fécondation :les fruits ont une saveur légèrement sucrée, ef sont. recherchés par les oiseaux: et les écureuils: . Les anneaux du itronc,, les petioles , la surface:inférieure des feuilles, et même la surface entière du tronc , sont Couverts d’une matière polie, blanchitre, inflammable, qui, d’après les expériences de M. Vauquelin, est un mélange de deux tiers de résine, et d’un tiers de cire. Cette singulière excrétion a frappé l'attention des Américains, qui donnent à cet arbre le nom de Palma de Cera; c'est de là que M. Bonpland a tiré le nom générique de €eroxylon ( xtpos cera, et Svrov lignum ). Cette cire mélangée à un tiers de sf, est employée dans l'Amérique méridionale, à faire des cierges et des bougies :{on s'en sert principalement à Menpox, dans la rivière de la Madeleine, à Santa-Fèz de Bogota, à Popayan. M. Mutis avoit connoissance de ce produit, mais il ne connoissoit pas le palmier dont il est extrait ( Linn. fil. sup. p. 456.) Il paroit, d’après une lettre de M. Emmanuel Arruda à M. de Jussieu, qu'il existe dans le Bresil une autre espèce de palmier dont les feuilles produisent de la cire. Ce palmier est connu des Brasiliens sous le nom de Carnamba ; il a les feuilles palmées, et ne peut conséquemment appartenir au genre Ceroxylon. D. G. Sur l'identité ou la différence du rutabaga ou navet de Suède et du échou de Lapponie, par MM. CELs et CORREA DE SERRA. Un examen attentif de ces deux plantes nous a fait remarquer les différences suivantes : 1°, Les feuilles du chou de Lapponie sont parfaitement lisses; celles du rutabaga ont des poils et des aspérilés; 2°, Les feuilles du chou de Lapponie sont grasses et d'une certaine façon charnues et épaisses ; celle du rutabaga moins charnues et épaisses, moins unies et avec des nervures plus apparentes ; ‘ 30, La couleur des feuilles du chou de Lapponie tire sur le glauque; celles du rulabaga sont plus vertes; < 243 4. Les feuilles du chou de Lapponie sont nombreuses , presqu'ascendantes, très ramassées autour du collet, et rs mieux la tige que Pie du rulabaga qui sont moins nombreuses, presque horisontales et dont les pétioles paraissent moins amplexicaules ; 5, Les racines du chou de Lapponie sont pivotantes et blanches; celle du rutabaga sont rondes et jaunes. L’odeur et É saveur sont différentes dans ces deux racines ; 6. La saison de végéter est diffèrente. Le rutabaga est plus hâtif que le chou de Lapponie. Voilà plus de caractères qu'il n’en faut pour les constituer deux différentes espèces jardinières , selon l'expression de Roziers, quand même elles proviendroient de la même espèce botanique. Il y a cependant de fortes raisons pour soupconner qu’elles proviennent de deux espèces botaniquement différentes, et que le rulabaga est une variété de la brassica napus de Tinné, tandis que le chou de Lapponie appartient à la brassica oleracea du même naturaliste ; nous n'entrerons pas dans de plus grands détuls, car ils seroient inutiles pour l’objet de ce-rapport, et ils pourroïient donner heu à des controverses. te Les agriculteurs anglais ont cependant adopté cette opinion , et dans les plus classiques d’entre eux, on trouve le rutabaga désigné par le synonyme de Swedish turnip, et le chou de Lapponie par celui de Turnip rooted cabbage. Nous dirons un seul mot sur cette dénomination du chou de Lapponie , qui nous semble peu exacte : dans toute la Lapponie, selon lobservation de Linné, il n’existe aucune espèce de brassica que la campestris, qui est bien loin d'avoir aucune affinité avec la plante dont il est question. Les PARA ne la cultivent pas, car on sait qu'ils ne cultivent aucune plante, et que toute l'agriculture qui se trouve en Lapponie yest exercée par des colons finlandois, qui ont pu introduire dans ce climat affreux quelques-unes seulement des plantes qu'ils cultivoient en Finlande, PHYSIQUE. Mémoire sur les variations du magnétisme terrestre , à différentes . latitudes , par MM. HumMBoLDT et B1o7. Les auteurs de ce Mémoire ont considéré l'action du magnétisme terrestre , sous deux points de vue principaux ; d'abord comme soumise à des lois générales relatives à toute l'étendue de la surface terrestre, et s'étendant au dehors dans l’espace; secondement, comme modifiée par les attractions particulières et locales dues aux amas de matières ferrugineuses , aux chaînes des montagnes, et aux grandes masses des continens. Ils ne se sont pas attachés à considérer particulièrement le phénomène de la décli- naison , qui est extrêmement variable dans les différentes parties du globe, et même dans les différens tems; mais eu se bornant aux seuls phénomènes de l'inclinaison et de l'intensité des forces magnétiques , ils ont cherché à reconnoître, d’après les observations, les lois suivantes, lesquels phénomènes varient à différentes latitudes. Pour cela ils ont eu l'avantage d'employer un grand nombre d'observations faites avec beaucoup desoin, par M. Humboldt, en Europe et en Amérique , et ils ont combiné ces observations avec celles qui leur ont paru les plus exactes UE résultats des autres voyageurs. Ils ont aussi déterminé la position de l'équateur magnétique , par deux observations directes ; l'une , de la Peyrouse, dans l'océan atlantique; l'autre , de Humboldt, au Pérou. Il en résulte 100-56/-561! pour l'inclinaison de cet équateur, sur l'équateur terrestre ; la longitude de son nœud occidental est 1200-2/-51 à l'occident de Paris. Ces élémens saccordent assez avec ceux de Lemonnier et de Wilke; mais comme ils ne sont déterminés que par deux observations , les auteurs ne les donnent que comme des résultats approchés, | Maintenant on peut prouver, par les observations, que l'intensité des forces magnétiques augmente à mesure que l'on s'éloigne de cet équateur, versle sud ou vers le nord. Ce résultat INSTITUT NAT, Soc. rIrIT. OM. 242 aie est commun aux deux hémisphères: on y parvient en comparant les oscillations faites dans le même tems par une même boussole, à des latitudes magnétiques différentes. En réduisant ainsi les latitudes et longitudes terrestres, et latitudes et longitudes rapportées à Péquateur magnétique, et comparant ces résultats aux inclinaisons de la boussole observées dans les différens lieux, on y découvre des rapports remarquables. L'inclinaison de la boussole est par-tout à fort peu- près la méme que si les deux, centres d'actions des forces boréales et australes étoient très- voisins du centre de la terre. On sent en effet que ce résullat seroit rigoureux , si la terre éloit une sphère parfaite , toute composée de molécules magnétiques ; mais comme son accord avec les observations est fort approché, 1l faut en conclure que lezcas de la nature diffère peu de celui - là, en sorte qu'on pourra en approcher de plus près encore, par de légères corrections. | En attendant, voici la formule que cette considération done : soit /, la latitude magné- tique ; é, linchnaison de l'aiguille aimantée : pour cette latitude , on a sin. 2 / (Ov L' — NS RARES ços. 2 /— + La à En calculant , par cette formule, de bonnes observations faites dansles deux hémisphères, par des longitudes et des lautudes bien détermmées, on ne trouve jamais, entrelles et l'observation , des résultats de plus de 4°. Les auteurs du mémoire soccupent de la rendre encore plus exacte , en la comparant de nouveau à toutes les observations exactes qu'ils pourront réunir , afin de découvrir les modifications qu'elle nécessite. Ils ont aussi indiqué l'observation de l'inclinaison , comme un moyen qui peut aider les navigateurs dans la recherche des longitudes, lorsqu'ils ne peuvent pas voir le soleil; et l'on n’a pas à craindre que ce moyen soit soumis aux mêmes variations que la déclinaison proposée par Halley, car il paroît que l'inclinaison ne change pas, ou du moins ne change que très-lentement, M. Humboldt à observé l'inclinaison à Ténénffe, huit ans après M. de Rossel , sans connoître le résultat de ce premier observateur , et il l'a trouvée la même , sans une différence d’une minute de degré; d'ailleurs cela est encore indiqué par la formule même qui embrasse les observations récentes de M. Humboldt, celles de Lacaille , et celles qui ont été faites en Lapponie, en 1767, lors du passage de Vénus. Les auteurs ont eu grand soin de dire qu'ils ne prétendent pas donner leur hypothèse comme une chose réelle, maïs simplementeomme une loi commode etsüre pour enchainer les résultats. En effet, que fait-on de plus en physique ? Démonstration du parallélosramme des forces , par M. DucxaxLaA, ancien élève de l’école polytechnique. Lorsqu'on a trouvé la direction de la résultante de deux forces appliquées à un même point, sous un angle quelconque, il est facile d'achever la démonstration du parallélogramme des forces, pour ce qui regarde l'intensité de la force résultante. L'auteur se borne donc à faire voir que la résultante de deux forces, représentées en grandeurs et en directions par les deux côtés contigus d'un parallélogramme, est dirigée suivant la diagonale de ce parallélogramme. Je suppose d’abord, dit M. Duchayla, que dans le cas d'un parallélogramme, dont les côtés contigus soient 7 et m, et dans ï cas d'un autre parallélogramme dont les côtés soient » et p, la résultante soit effectivement dirigée suivant la diagonale : je dis qu'elle sera pareillement dirigée suivant la diagonale, dans le cas d’un parallélogramme, dont les côtés seroient # et m + p. Considérons un parallélogramme A BC D, dont les côtés À B, À C représentent les forces. Soit AC — n, À G—=m,GB—p; supposons, au lieu de la force À B — m + p, agissant au point À, les deux forces m et p appliquées respectivement aux points À et G, dans la direcuon de AB. IAE ere SEE ‘ 240 Cela posé, les deux forces » et m appliquées au point A composerônt ,- par hypo- thèse, en une seule suivant A F : au point F de sa direction, je décompose celte résultante en ses deux composantes z et m, l’une dans la droite t dont l'origine pourra être transportée en G; l’autre dans la droite K D et passant par conséquent au point D. Il est visible maintenant que les deux forces n et p appliquées au pont G, se composant, par hypothèse, en une seule, suivant la droite G Dfla résultante des deux forces AB, A GC passe nécessairement par le point D, or elle basse aussi par le point À ; ainsi elle est dirigée suivant la diagonale A D. Lorsque les deux forces sont égales, la résultante est évidemment dirigée suivant la diagonale du rhombe. La proposition supposée a donc lieu dans le cas où les deux côtés du parallélogramme sont dans le rapport 1 : 1, elle aura donc également lieu lorsque les côtés seront dans les rapports:1:2,1:9, r:4, etc. 1:g, elle aura donc lieu enfin lorsque les côtés seront dans les rapports : g:2, g:3, pra Melc.Verihts c'est-à-dire, que la proposition sera vraie, généralement pour le cas de deux forces commensurables. On démontrera ensuite, par le raisonnement ordinaire de la réduction à l'absurde, que la proposition comprend aussi le cas de deux forces incommensurables. BD. CHIMIE. Notes sur les recherches qui ont été faites sur le Palladium , par HM. RosE, GEHLEM et RICHTER. On trouve dans le journal de chimie, publié par MM. Klaproth et Richter, le détail des expériences faites par MM. Rose et Chen pour obtenir le palladium, On y trouve également des expériences faites par M. Richier, dans le même but. Ces physiciens ont suivi, avec la plus sévère exactitude , les instructions données par M. Chenevix , et quels que soient les soins qu'ils aient mis à leurs opérations, ils n’ont pu obtenir le plus léger atome du nouveau métal. ie Dans toutes leurs expériences, MM. Rose et Gehlem ontrecueilli, de la précipitation du muriate de mercure et du muriate de platine, une poudre noire , qui n’a donné au feu que les bases de ces sels isolées , et ils ont toujours obtenu le même résultat, quelque pro- cédés qu'ils aient suivis pour opérer l'union de ces deux substances. Les essais de M. Richter n’ont pas été suivis d’un succès plus heureux ; seulement il a vérifié que le sulfate de fer vert, ne décomposoit ni le muriate de mercure, ni le muriate de platine, mais qu'il opéroit, en parte, cette décomposition , lorsque ces deux sels étoient réumis. Du reste , il a éprouvé des phénomènes semblables à ceux : observés par MM. Rose et Gehlem : le mercure et le platine se sont constamment séparés, lorsqu'il a exposé, au feu , le précipité que ces métaux avoient formé par action du sulfate de fer. HANCAVE PPAVIPHSOMEMONGYHIFE" Extrait d'observations sur la luxation du corps des vertébres, par M. DuPuYTREN, chef des trayaux anatomiques , à l’école de médecine. La luxation du corps des vertèbres est un accident si rare, que plusieurs auteurs ont avancé qu'il ne pouvoit arriver, L’engrainure des apophyses obliques, semble, en effet, meltre un obstacle insurmontable aux efforts qui pourroient tendre à désunir les vertèbres; aussi n'est-ce que par suite de la fracture de ces éminences , que les deux cas, dont nous présentons 1c1 l'analyse, ont pu étre observés. : PE 1. Un homme, de 40 à 45 ans, employé aux carrières, ayant le corps incliné en avant, reçoit une masse de terre sur les lombes; 1l succombe sous le poids, après quelques efforts tentés pour se retenir et se redresser. Porté chez lui, il y reste trois Jours entièrement paralysé des membres inférieurs. Ce n'est qu'au quatrième jour qu'il est 17 FFE Soc, PHILOW, sOC. DE MÉDEC, 244 transféré à l'hotel-dieu. On observe, sur la partie supérieure des lombes, une tumeur large , molle à la circonférence, au centre de laquelle on sent une crépitation. Il a diformité produite par le rapprochement de la base de la poitrine, contre la crêle des os coxaux; paralysie de la vessie, etc. Le septième jour , les accidens vont ‘en augmentant, et le malade périt, comme suffoqué par la gêne et même par l'interruption absolue de la respiration. A l'ouverture du cadavre , on reconnoïil, que la dernière vertèbre du dos, et les deux premières des lombes sont fracturées dans leurs apophyses articulaires et transverses; que les corps des deux premières de ces vertèbres sont passés au devant de la troisième, en faisant, en avant, un chevauchement de plus d'un pouce ; la moëlle épinière est lacérée ; les piliers du diaphragme déchirés, gte. 20, Un boucher, âgé de 5o ans environ, attendoit qu'on lui chargeât sur le"dos un quartier de bœuf élevé sur une voiture : ce fardeau échappe des mains de celut qui le lui tendoit ; il tombe, avec vitesse, sur le col du premier, et le renverse par terre, Ce boucher est aussi-tôt porté à l’hôtel-dieu , privé du mouvement et du sentiment. On voyoit, le lendemain, à la partie postérieure et inférieure du col, une échymose fort étendue, mais sans trop de gonflement, Lorsqu'on soulevoit, ou quand on faisoit tourner la tête du malade , il se manifestoit une crépitation sensible. Le diaphragme, les muscles du col et de la face étoient les seuls contractiles ; cependantla voix éloit à peme altérée : cet état dura trois jours, au bout desquels ce malade péritcomme par suffocation. Par l'examen qu'on fit du cadavre, on reconnut que le fibro-cartilage intervertébral qui unit la cinquième vertèbre cervicale à la sixième, étoit complètement déchiré, sans aucune lésion de la partie osseuse en devant; mais en arrière, on trouva brisées les apophyses épineuses , transverses et articulaires des trois dernières vertèbres cervicales. La moëlle de l'épine paroissoit un peu plus volumineuse que de coutume , mais intacte, au moins à la surface, car à peine eût-elle été fendue , suivant sa longueur , qu'on reconnut, dans le centre, une sorte de bouillie mélée de pus et de sang. -C. D. Elémens de l'artde la teinture avec une description du blanchiment par l'acide muriatique oxigéné. Seconde édition revue, corrigée et augmentée avec deux planches, par C. L. et À. B. BerTHOLLET. A Paris, chez Firmin Didot, rue de Thionville, Cet ouvrage est composé de deux parties. La première commence par un essai historique sur l’art de la teinture, L'auteur traite ensuite de la ceinture en général, c’est-à-dire, des propriétés générales des substances coloranres; de la nature des rissus auxquels on applique ces substances, des opérations qu’il faut faire subir à cesrissus pour lesdisposer à s’en imprégner; enfin des agens chimiques qui facilitent ces actions réciproques , et qui en augmentent ou qui en alrèrenc les effets. Parmi ces agens, un des plus actifs er des plus utiles, depuis qu’une saine théorie a montré à en diriger et à en régler l'usage, c’est l’acide muriatique oxigéné. Aussi cet acide est-il maintenant employé avec avantage pour le blanchiment des voiles, eclun grand nombre de fabriques érablics sur ce procédé en)atrestent l’heureux succès. L'auteur de ces élémens l’expose avec beaucoup d’érendue ; il fait connaître aussi usage qu’on peuren faire pour rétablir les fonds blancs sur les écoffes que l’on a plongées tout entières dans un banc coloré. On sait assez à qui est due cetre méthode de blanchiment, connue sous ls nom de lessive Berthollienne. Après ces préliminaires viennent les procédés de la teinture, qui sont exposés ayec détail dans la seconde partie de l’ouvrage. On y trouve les méchodes nécessaires pour obrenir les diverses couleurs rant simples que composées. Cette seconde partie est en quelque sorte une application de la première ; c’est la chéorie réduite en pratique; et quand on songe à l’état où se crouvoit un art aussi utile que celui de la reinture, lors de la première édition de ces élémens, on ne peut voir sans un grand intérèc les efforts qui l’ont aussi ramené à des principes sûrs er à des règles certaines, conformes aux lois générales de la chimie. I. B. Traité élémentaire d'astronomie physique, par J.B. Bior, membre de l'institut national de France, professeur au collége de France , de l'académie de Turin , et de la société philo mathique de Paris, 2 volumes in-80., avec 16 planches et des notes en petit texke. Le méme, 2 vol. in-4°, avec 16 planches. À Paris, chez Bernard, Lbraire, quai des Augustins. , + P 2 Cet ouvrage est destiné à l’enseignement dans les lycées narionaux, et dans les écoles secondaires. Il est divisé en quatre livres. Le premier contient les phénomènes généraux du systéme du monde, er les moyens qu'on a de les observer. à À Les crois autres livres renferment l'application de ces mêmes méthodes, à la chéorie du soleil, de la lune, des comètes gr des satellites, l 1. B. BULLETIN DES SCIENCES, men … Q2: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS, Brumaire, an 13 de la République. Er HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Mémoires sur plusieurs genres de Mollusques , par M. Cuvier. Ces mémoires se composent d'une partie critique , dans laquelle on recherche Soc. rxizom. l'origine de l'établissement des genres auxquels ils ont rapport, et où l'on débrouille la synonimie de plusieurs de leurs espèces, et d'une partie descriptive, qui comprend non-seulement la-description de ces espèces, quant à l'extérieur, mais encore l'histoire détaillée de leur: organisation intérieure. La première de ces parties n'étant guère susceptible d'extrait, on fera connoïtre principalement les traits généraux de la seconde , et fon se bornera , cette fois-ci, à réunir ceux concernant le Clio borealis, l'Hyale et le Pneudomerme. à F Le Clio borealis ; décrit d'abord par Frédéric Martens dans son voyage au Spitzherg et au Groenland, puis par Pallas | sous le nom de Clione boreahs , rapporté mal- à-propos par ©. Fabricius ; au Clio retusa de Linnœus , est un petit mollusque sans coquille qui abonde dans les mers du nord. : Son corps, de figure oblongue, est formé principalement d’un sac à parois mem- braneuses , demi-transparentes extérieurement , ayant des fibres musculares longitu- dinales à l'intérieur , et percées aux endroits de la bouche, de l'anus, et pour donner issue aux organes de la génération et à leur produit. En avant de ce sac se trouve la tête, composée de deux tubercules sphériques, au centre desquels est un trou où se retire un tentacule, En-dessus et au milieu des bases de ces tubercules se trouve la bouche, de figure triangulaire, présentant des rides longitudinales à l'intérieur, et entourée extérieure- ment de deux tentacules également tangulaires. Deux espèces de nageoires membraneuses, ovales, placées de chaque côté, dans Yéchancrure qni distingue la tête du corps, dont la surface, vue au nucroscope, pré- sente un réseau fin , serré, régulier de vaisseaux, tiennent lieu de branchies. Les viscères rassemblés près du cou, en un pelil paquet, ne remplissent pas la moitié du sac ou de enveloppe extérieure de cet animal. Ce sac ayant été ouvert, M. Cuvier a pu reconnoître dans le seul individu qu'il ait été à même de disséquer, et a lui avoit été remis par M. Fahl, de Copenhague, 10. le canal alimentaire , composé ‘un œsophage. assez long, d'un estomac plus dilaté , caché dans le foie, et d'un canal “intestinal qui ne fait qu'un seul repli et se porte droit, à l'anus, qui s'ouvre sous la brancie gauche; 2° deux longues glandes salivaires flottant sur les côtés de l'œso- phage, et dont les conduits excréteurs souvrent dans la bouche ; 3°. le cœur enve- loppé de son péricarde ; 40. deux veines sortant de chaque branchie et se réunissant en Ÿ pour verser au cœur, par un seul trou , le sang de ces organes; 5°, un systême nerveux formé d'un cerveau à deux lobes placé sur l'origine de l'æsophage , de quatre ganglions, entourant ce canal plus en arrière, tenant au cerveau par deux filets, N', VIII. 5°. Année. Tome Il, Avec une Planche XXI, 246 L ji Li EE PAT RE Te F3 ET UET AT TON EN FCO ÿ et entreux. par d’autres ‘fileis/ ‘et desquels PRrlent/en “divergéant les nerfs-qui vont à toutes les parties; 6°..un ovaire considérable uni au testicule par un oviductus court ; celui-ci formant d'abord un cœcum, gros et:long » se rétrécissant peu-à-peu. en ue sorte de canal déférent, iquilabouht dans'lune bourse éontenuei dans le/tnbèrcule gauche de la tête et s'ouvrant au déhors près du cou ; 7°. une seconde bourse placée à côté de celle-ci et analogue à la vessie de la pourpre, d’autres mollusques. Le Clio paroît n'avoir pour orgine des Ddique TE SUeNers L'Hyale, genre pressenh par M. Cuvier; ( Tabl. élém., p. 451) établi définitive- MNT ment par M. Lamarck, d’après l'espèce nommée par Ferskaol anomia tridentata , a beaucoup de rapports au genre précédent, Les espèces qui le composent sont mu- nies cependant d’une coquille dont les deux valves soudées:ensemble, dans une-partie de leur étendue, laissent sur les côtés deux fentes par où sortent les bords du manteau, et en avant une plus large échancrure qui donne issue à la tète ou plutôt aux deux nageoires, qui forment la presque totalité de celle-ci. Ces nageoires ressemblent assez bien (dans l'espèce observée par M. Cuvier et qu'il doit au zèle de MM. Péron et Lesueur , ) aux ailes d'un papillon. Elles. sont portées par; un cou charbu qui tient par quatre languettes à un muscle cylindrique, traversant la masse des viscères pour aller se fixer en arnère dans. Ja pointe intermédiaire de la coquille. Entre ces nageoires sont peidées la bouche et l'issue de la verge entourée de deux petites lèvres... 4121 2h ougmot Les branchies sont enfoncées entre les lobes du manteau.qui débondent les:valwes de 4 coquille, et forment. un cordon elliptique composé de-pétites fewillés, quiren- toure le corps dans le sens parallèle au dos. Les autres viscères.sont,:10. l'œsophage long et grêle , renflé en une espèce de jabot membraneux, suivi, 22. d'un gézier mus- culeux , Cylindrique, court ; 30, d'un canal intesinal assez long. ayant partout. le même diamètre , faisant deux tours dans l'intervalle des lobes dusfoie et ouvrant à l'ex- térieur ,, sur le côté droit du cou;.4°.:le, foie, de, formé: globuleusess péu consi- dérable ; "5°. le cerveau, situé dans le cou.,.sut lœsophage , grando,:lplat,) carré, des angles duquel sortent les principaux nerfs, dont, deux, aboulissent à, autant de ganglions, placés sous l'æsophage ; 6°. kes organes de Ja générätionis semblables à ceux des gasléropodes; et composés d'une, verge placée dans l'épaisseur dmicout d'un ovaire aboutissant à un oviductus médiocrement long, d'un testicule presque aussi fort et d'un canal déférent commun. i dr où iii -Le Pneumoderme , genre de mollusque nud, qui se rapproche; beaucoup d'égards, du Clio, et que M. Cuvier a établi, ES une espèce prise dans LOcéaniatlantique , par MM. Péron et Lesueur, doit son nom à la situation de.ses, branchies: sur la peau. Son corps est ovale,sa, têle ronde, portée par un cou,rétrecx et percée à son sommet pour l'ouverture de la bouche, les côtés du cou soutiennent deux nageoires ovales’, plus petites que celles dû Clio, sur lesquelles, on n’observe aucun réseau: vasculaire. Les. branchies placées. à l'extrémité-postérieure, forment deux ligues saillantes en forme de )( adossés, réunis par tune bare. transverse. Ces lignes sont composées de folioles disposées comme celles d'une feuille pinnée. Sous la peau, qui est molle, se trouve une tunique charnue, dont les fibres sont longitudinales et qui enveloppe la masse des viscères. Le cœur n'y est pas renfermé, 1l est situé du côté droit; son oreillette reçoit un gros tronc véneux, qui lui apporte le sang des. branchies , et forme sous fa peau, en avant de celle-ci, une ligne, saillante très-remarquable. : La bouche est une masse charnue considérable. contenant, dans le fond de sa cavité, une langue revêtue de petites épines dirigées en. arrière. Son bord est garni de deux paquets de tentacules, que l'animal peut développer au-dehors comme deux jolis panaches, ou retirer dans la bouche ; chaque tentacule est un filet ter- miné par un tubercule dont le milieu est creux; leur structure fait soupçonner que l'animal sen sert comme de suçoirs. L'estomae est très-vaste, à membranes minces , envoloppé de tous côtés par le foie qui y verse la bile par une foule de pores, comme ‘dans les acephales bivalves. Le canal intestinal est court et s'ouvre à l'extérieur sous Yaîle droite. Les glandes salivaires sont considérables, leur canal, qui éprouve un 1 RS 247 renflement marqué, s'ouvre dans le. fond de larbouche. Le cerveaii est formé d'un œuban, fransyersal, assez, étroit, d'où: païtent les nerfs du corps dont deux vont-réunir sous la bouche un, grouppe, Six; ganglions, DIE f ) La, verse, située, sous, la bouche, Sort.entre. les deux petites lèvres de:la face an= térieure de Ja tête. Le capal commun des œufs:el de la semence s'ouvre un peu en nb de hAQUS ps nobire 4e Juomersiho messe (hote ed NRA RACE GApélat de pla comparaison: de: ces, trois genres; 10. qu'on ne.peut les ranger avec. les, gastercpodes,, quoiqu'ils leur. ressemblent par, l'hermaphridotisme, puisqu'ils, n'ont,auçcun. pied.et qu'ils,me rampent pas sur le ventre; 20, que ce ne sont pas plus des céphalopodes , puisqu'ils n'ont qu'un cœur et qu'ils manquent de bras ; 3° qu'ils appartiennent encore moins aux acéphales; 40. qual faut en faire un ordre nouveau sous le nom de Pteropodes ou Mollusques à nageoires, mollusca pinnata, et, le, caractérisser ainsi qu'il sut : | Lol RS ao ON Corps, Libre; nagèant ;,itéte distincte ; point. d'autre ‘membre yue. des nageoires. : Les, iHtgis} genres, GoMmpogant cet ordyé auront pour garactere : à * 19Choh rorpsmus | delxvimageoires aux côsidu-cou. Les branchies à la surface des nageobrese L saisne-ul ane 2 vie it F3 90, Pieumodermes corps n deut nägeoires! di côtés du cou; deux panaches de tentacules à lo 'bouche; Les brarichiés à la shrface dei l& partie postérieure du CODE. Je D: OUPS 10 ja) 6186 L'ANIG HO Ne gi SD) ;u 3°. Hvale. Cofps revéti d'une coquille fendue sur les côtés ; deux nageoires aux côtés de la bouche; les branchies. au fond des replis de la peau, vis-à-vis des Jentes de la” coquilles "7 at : G. L. D, «2305 #31} )SÉIP2LCTI DoA q PORC 9 = 6 | À £ l DK SLETTE |, lovèg FE $ £ iv 35 4} EVIL ! £ k Re des fivures de la planche 21. JunoF once 6, 21sdus} FPÉCAOE A 6 (Her af Bone CLS Fig. 1? Le Cho boiéalis? standeur naturelle par devant. fo: 6. “La! tête de la même ouverte. a, le cerveau fig 2. Le même frossi er ouvert. 4, a boltche ; 66, fig. 7. Le pHéuthoderiné. les branchies ; c, le cerveau et les ganglions fig. 8. Le mème la cête en bas. nerveux; d, l’œsophage ; e., le foie”erftourant! fig. 9: Le mêmé ouvert. a, les rentacules; bb, les l'estomac ; f, le cœur dans son péricarde; branchies, c, la bouche; d, les glandes vg% ovaires, hiile resticule. co © salivaires ;.e, le cerveau; f, l'estomac ou- fig. 3. L'hyale par devant. Ë vert enveloppé du foie; g, l'ovaire; h, le fg- 4 Ja même, par derrière. He : Ar A testicule. .: fig. 5: La même ouverte, e ; la bouche >b » l'estomac 31. fig. To: La bouche du pneumoderme ouverte. 1163 lefoiss: dd, les branthies ;.e ; le. cœur!, D fl; le restichle., k, l'ovaire. Extrait des observations sur le tablier des femmes Hottentotes., par MM. PÉRON ef LESUEUR, naturalistes de l'expédition de découvertes aux terres Australes, "T] n'est peut-être pas de ays sur lequel on ait autant de relations générales ou par- ticulières que surle, cap de pee ; et: cependant il existe une telle contra- dichôn dans le récit des voyägeurs sur certaines observations, qu'elles ont encore besoin d’être confirmées par des témoins oculaires ; pour qu'on puisse y, ajouter une confiance entière. L'un des faits sur lequel les écrivains sont le moins d'accord, est celui de J'existencé de ceite partie des organes sexuels des femmes Hottentotes, connue sous le nom de tablier. 1] résulte du mémoire dont nous présentons ici l'analyse, que cette -parüe existe incontestablement dans certaines femmes; qu’elle-se manifeste dans les jeunes filles, de même que dans les vieilles femmes, avec la seule différence que peut comporter celle des âges; qu’elle constitue un organe particulier ; que ce n’est pas un INSTITUT NAT, Soc. PHILOM. 248 5 ù repli simple de la peau, ni de grandes lèvres, et qu'enfin elle ne peut être observée ue sur les fémmes des peuplades africaines qui habitent la région méridionale au nord de grand Karoo, des montagnes de Snewberg et du pays de Camdebo. Le Vaillant a désigné et fait connoître ce peuple sous le nom de Houzwéana ; mais les Hotlan- dois'les appellent Boschi$mans , ce qui signifie hommes des bois. * ‘! TRUE EE WU Les auteurs du méinoire insistent particulièrement sur l'existence de ‘té’ peüple, sur ses mœurs, Sur sez formes qui sont très-différentes de celles dés Hottentôts! proprement dits; de sorte que , suivant Que les observateurs ont eu l'occasion d'examiner des feiminies de Hottentots où de Boschiismans ils ont affirmé ou nié l'existence ‘du tablier , et telle est la raison évidente de leurs contradictions à cet ‘égard. ES, Le tablier est parfaitement indépendant de toute affection maladive , de toute espèce de tiraillement mécanique. Dans l'étit ordinaire et chez une femme adulté, Cest un appendice de huit cenumètres et demi de longueur, paroïssant ‘provenir de la com- missure supérieure des grandes lèvrés par un pédoncule étroit, ur se dévéloppeën un corps plus considérable, lequel parvenu vers la moitié de da longhéür de: là vulvé, se divise en deux lobes alongés, rapprochés entr'eux lorsquela femme est debout, de manière à représenter grossièrement un pénis affaissé sur lui-même. La:substance de cet organe est analogue à celle de la peau. du dartos : elle ; est mollasse, ridée/, fort extensible, mais entièrement dépourvue de ,poils. Sa couléur, générale participe de celle de l'individu ; cependant el J e est un peu plus rougeätre. Get organe n'est point un clitoris fourchu et prolongé, car cette dernière partie existe en dessous, ainsi que le méat urinaire qui sont ainsi entièrement recouverts par le tablier. + Cet organe est un des caractères particuliers des femmes Boschismans ; il s'observe chez elles dès l'enfance ; il croit avec l’âge; il disparoît par le croisement des races Son existence se lie constamment dans les mêmes individus: à un développement extraor- dinaire des fesses, et peut“être encore, suivant Ten Rhyne ‘et Tunberg, à une forme particulière du sein, étranglé dans sa partie.moyenne, paroissant. comme double, et ressemblant par cela même à une calebasse ou à une gourde, ; ,, C. D. : . MINÉRALOGIE Sur l'identité du pléonaste avec le spinelle ; par M Haur. La ceylanite étoit placée , depuis plusieurs années, au rang des espèces proprement dites ; et M. Haüy lui avoit donné le nom de pléonaste. Ayant comparé’ceé minéral avec le spinelle , sous tous les rapports , il ne lui avoit trouvé d'autre caractère distinctif, un peu marqué, qu'une sorte de surabondance dans les «résultats della’crystallisation , qui produit, assez souvent, quatre facettes additionnelles aux endroits des angles solides de l'octaëdre primitif , tandis qu'il avoit toujours vu ces.mêmes angles intacts dans le spinelle. Romé Delisle avait déjà dit, que l'octaëdre. du spnelle étoit souvent tronqué dans ses bords, mais jamais dans ses angles solides (1). Cette extension que subissoit la crystallisation de la ceylanite, avoit suggéré , à M. Haüy , au défaur d'un caractère plus tranché (2), le nom de pléonaste qu'il avoit substitué à celui ,que Yon emprunte d'une localité d’ailleurs si riche en minéraux de diverses espèces. |. L'auteur a observé, récemment, les faceties additionnelles dont on vient de parler qur plusieurs crystaux de spinelle d’une belle couleur rouge ; | ajoute que nous connoissons maintenant plusieurs inté“médiaires entre lé pléonaste ét le spinelle: qui appartiennent évidemment au premier. Tels sont de petits octaëdrés d'un rouge pourpre que l'on trouve au Vésuve, et d’autres octaëdres d’une couleur bleue engagés dans les —————_pm Cr} Cristallogr. r. SA pag. 214. (2) Traité de minér. t. 2, pag. 21. © À 249 laves des volcans d'Andernach , et qui ont été cités par M. Faujas, dans le mémoire qu'il a pnblié sur ce sujet, Le tissu vitreux de ces divers crystaux et leur transparence, prouvent le peu de fonds que l'on doit faire sur certains caractères extérieurs des anciens pléonasles, telles que leur opacité, leur couleur noire et leur cassure lisse et conchoiïde. . La principale raison qui avoit empêché M. Haüy de réunir le pléonaste au spinelle, lorsqu'il a publié son traité de minéralogie , est que les analyses de ces deux substances présentent quelques différences dans les rapports des principes composañs, qui sont tous communs. De plus, le spinelle renferme environ 6 pour 100 d'acide chromique, tandis quece principe est nul dans le pléonaste , dont M. Collet - Descostils a retiré un autre métal qui manque au spinelle ; savoir : 16 pour 100 de fer. Mais d'une part les différences entre les principes communs, ne sont pas plus grandes que celles qui résultent des analyses faites sur des minéraux que l'on ne peut s'empêcher de ranger dans une même espéce (1). D'une autre part, on est d'autant plus fondé à regarder le chrôme et le fer comme de simples substances accidentelles, qu'il existe des spinelles dun rouge si pale, que le chrôme n'y est probablement qu'en très- petite quantité, et qu'il est très-douteux que les plénoastes d'une couleur purpurme ou bleue, contiennent une quanuté bien sensible de fer oxidé. Ainsi il est vrai de dire que, dans l’état actuel de’ nos connoïssances, la limite qui avoit d'abord paru séparer les deux substances disparoit, et que les pléonastes ne peuvent plus être regardés que comme des variétés du spinelle dont ils porteront le nom, avec des épithètes indicatives de leurs différentes couleurs. - : CR CHIMIE, Des effets de la chaleur modifiée par la compression sur différens lU2 + corps ; par Sir JAMES HALL. M. James Hall a voulu connoître quelle différence il y avoit entre un corps pier- reux qui auroit éprouvé l'action d'un feu capable de le faire fondre à la pression ordinaire de l'atmosphère , et ce même corps fondu sous une pression considérable qui s'opposeroit en dégagement des gaz qui séchappent dans le premier cas. La craie, ou d'autres carbonates calcaires naturels réduits en poudre, mis dans des tubes de porcelaine sous une compression puissante, exposés à une chaleur capable de faire re l'argent ont considérablement diminué de volume, et se sont changés en une masse compacte , à Cassure cireuse ou spathique, en tout semblable à celle du marbre compacte ou du marbre lamellaire. Ces carbonates n'avoient presque rien perdu de leur poids, et se disso{voient avec effervescence dans les acides : quelquefois ils présentoient une sorte de stratification qu'ils n’offroient pas avant d’avoir élé soumis à l'action du feu et de la pression. Lorsque le carbonate calcaire a perdu une partie de son acide carbonique, il est beaucoup plus difficile à fondre ;.ce qui prouve que l'acide carbonique sert de fondant à la chaux. * Il.faut une pression à-peu-près égale à 350 atmosphères pour fondre le carbonate de-chaux, «sans qu'il perde de son acide carbonique. Un mélange de craie et de silex pulvérisé, soumis à la même ue a donné une matière fondue semblable à de la calcédoine. Cette matière se dissout quelquefois en entier dans les acides, et sa dissolution évaporée jusqu'à un certain point, passe à l'état de gelée. La : À M. Hall n'a pu s'opposer aussi facilement à la décomposition de la houille, lorsqu'il j'a soumise à une haute température sous une pression égale au moins à celle de 80 (3) Le spinelle analysé par M. Vauquelin , renferme 81,47 pour 100 d’alumine , et 8,78 de magnésic, tandi que le pléonaste , d’après l'analyse faite par Descostils , donne 8 d’alumine et 12 de magnésic. Br8c, BRITANN. 02 \ e 292Q aie almosphères. Il est cependant parvenu à obtenir une houille compacte brillante, qui, “avoit perdu la moitié de son poids, .et la faculté de btüler’avec flamme. IL pense que . ce,.gaz dans le carbonate calcaire, _ même Jaisser le résidu de cendre qu’elle auroit dû dohner par sa combustion. AB: Soc. DE MÉDEC. la difficulté qu'il a éprouvée à retenir les fluides élastiques dans la houille, vient du. peu d'affnité qu'ont ces fluides avec la partie solide de ‘ce ‘combustible, tandis que! l'afinité de l'acide carbonique pour la chaux , concourroïit avec la préssiou à rétémir” : Des matières végétales et des corps animaux, tels que fes Cordes, ont une éxpansi- bilité encore plus grande que la houille, et il est trés-diicile de ‘les fondre sans les volatiliser : il faut employer une chaléur foible et dés tübés de verre. M. Hall est par= venu alors à .oblenir une matière noire et brillante comme de l'houillé , qui brüloit avec la flamme, et même avec l'odeur propre à Ce combustible fossile sis Dans ses expériences sur ces matières , il a remarqué que lorsque la pression ne passoit. pas 80 atmosphères, la corne soumise à l'action de lachaleur se volatifisoit n entier, sans ë FRA ÿ pr a A! Note sur un procédé employé'avec succés pour purifier le fer cassané à froid, par M. À. BAILLET. ae Tite 1 .] ‘ 4 x < \ f ! 1 a fit! J'ai communiqué autrefois à la société philomatique, la description d'un procédé; que j'ai vu employer dans les forges de l’entre-Sambre et Meuse, pour purifier le fer cassant à froid, lui enlever le phosphure qu'il contient, et le rendre ductile. Ce ‘pro=» cédé consiste à jetter sur le foyer et sur la loupe, de la castine en poudre. 4151, M. Rinman fils a employé en Suède, dans le même but, un mélange de parties égales. de chaux et de scories, et il a obtenu un fer doux et nerveux. Dans un autre essai, il a ‘ajouté de la potasse à la chaux, et a eulés mêmes succès. ses CL Le procédé dont je vais rendre compte ; paroît avoir été calqué en partie sur ceux que je viens de rappeller : il est en usage, depuis quelques années, dans une forge des * départemens de l'est. On ne travaille daus cette forge que les pièces de fonte brisées, IxSTITUT NAT. etles autres déchets provenant d'un haut fourneau où on ne! coule -qu'en sablenie. Le fer qu'on en obtient par les méthodes ordinaires est cassant à froid; mais on.est par- venu à corriger ce défaut, en ‘opérant de la manière suivante. :1, , È 10, On fait un premier mélange de castine et de |potasse réduites en poudre. On jette, pendant le travail de la loupe, quelques pincées de ce mélange sur le, charbon, qu'on à eu som d'humecter auparavant. |, 4 dhienoà JA RAD El Je 20, Au moment où l’on avale , c'est-à-dire, où l'on ramasse la pièce, on jette dessus uelques pincées d’un deuxième mélange formé de. castine, de potasse, de. muriate ps soude ‘el d'alun. Joie ulead this On sétonnera peut-être de voir entrer dans une composition destinée à purifier le, fer, une substance qui content de l'acide sulfurique. On sait que le soufre rend le.fer, cassant à chaud ; mais M. Ch. Hersart, de qui Je tiensices détails, m'a assuré que le fer de cette forge qui, avant lemploi de ce procédé, se vendoit à on, prix inférieur à celui de plusieurs forges voisines, était aujourd’hui: de bonne qualité , et se vendoit le inême prix que les meilleurs fers du pays. On à observé que quand: on employoit les deux mélanges ci-dessus en trop grande qnantité, le fer-n'étoit. pas aussi ductiles, Sur la dévitrification du verre’, par M. DaArTricuss. 1° Après ayoir considéré le verre comme un corps transparent et homogèné , produit par la combinaison de corps de nature différente , à l'aide d’une haüte température, M. Dartigues passe à l'examen du phénomène dans léquel cette combmaison viniéuse change de nature, et devient plus ou moins opaque par l'effet d’une sorte de crystallisation. On trouve assez communément, dans les fours de verreries, des masses de verre qui se forment dans les creux produits sur le sol de ces fous, par l'action de la: chaleur CHASSE FRENRE 25t et des matières qui coulent des-creusets. Ces masses vitreuses contiennent , quelquefois , dams leur antérieur , des corps opaques d'une forme régulière. M, Dartigues, en “examimant ces espèces de crystaux, est parvenu à en disunguer de plusieurs sortes, les uns ne se présentent que comme de légères nébulosités ; d’autres en masses confuses : * “et d'autres ençore en prismes ou en aiguilles, et parmi ces dernières, les aiguilles sont +ordinairement convergentes à un centre commun. Nous regreltons, avec M. Dartigues, qu'aucuns de ces crystaux n'aient encore été analysés , et nous desirons vivement de ‘voir terminer le: travail que ce physicien a entrepris sur ce sujet. La circonstance qui favorise la dévitrification du verre , semble être un refroidissement très - lent; mais il paroît encore que cet effet n’a point lieu sur les verres dont les élémens sont dans des proportions convenables et telles que les affinités de ces substances élémentaires puissent agir réciproquement , même lorsque le calorique ne favorise plus leur action, Dans le cas contraire , la masse vitreuse , en fusion , donne une précipita- tion lorsqu'elle se refroidit lentement et qu'elle conserve ainsi, assez long-tems, de la fluidité , pour que les molécules, qui ne sont plus retenues par l'action da colorique , puissent quitter la combinaison, ow pour mieux dire, lorsque la force de cohésion se rétablit assez lentement pour laisser agir les affinités de composition ; aussi la plupart de ces dévitrifications se trouvent-elles au centre des masses vitreuses. C'est à de sem- blables dévitrifications que M. Dartigues attribue la formation de la porcelaine de Réaumur , et toules les autres productions analogues que l’on attribuait généralement à une sorte de cémentation. F. C V. ÆExtrait d'un Mémoire de M. SEGUIN , sur le dégras. Le dégras est employé dans la corroyerie pour donner de la souplesse aux cuirs, et pour les rendre imperméables. On en connoiït deux espèces dans le commerce, celui de pays et celui de Niort. Le premier est un produit immédiat du chamoisage des peaux. Lorsqu’elles sont débourrées et défleurées , on les imprègne d’hujle dont on enlève l'excès par la po- tasse en liqueur ; il en résulte une dissolution qui contient non-seulement du savon, mas encore de Ja gélatine. C'est cette dissolution qui, évaporée à sicaité, dome pour résidu le dégras de pays. A Niort, on la décompose par l'acide sulfurique, et on en précipite le dégras, qui porte le nom de cette vilie. : à ; D'apres l'analyse de M. Séguin, celui-ci n'est que de l'huile oxigéné , tandis que l'autre est un composé de savon et de gélatine : et en effet 1l est parvenu à donner à de l'huile de: poisson, toutes les propriétés du dégras de Niort, en en faisant bouillir, pendant cinq minutes, une livre avec une demi-once d'acide nitrique à 25 degrés. 11 à observé que, dans cette opération , il ne se dégageoit aucun gaz; qu'il se formoit de l’eau, du nitrate d’ammoniaque ; il en a conclu que l'huile soxigénoit, non pas -en absorbant l’oxigène de l'acide mitrique, mais en lui cédant une partie de l'hydro- gène qui entre dans sa composition. Ces résultats sont d'autant plus intéressans, que le dégras de Niort étant beaucoup plus estimé que celui de pays, les corroyeurs qui jusqu'ici n'ont pu, à cause de sa rareté, sen procurer qu'à grand prix stexluellement . pourront désormaus en fabriquer à peu de frais, autant qu'ils en desireront, en suivant le procédé qui vient d'être exposé. È : | H, A AS\'T'RA ON O MIE: Sur la nouvelle planète, nommée Junon. M. Harding, collaborateur de M. Schroeter , à Lilienthal , a découvert une nouvelle Jxsrrrur war. press laquelle il a donné le nom du Junon. Voici, en peu de mots, l'mstoire e cette découverte, M. Harding s'occupoit de la publication des cartes célestes qui doivent contenir loutes les petites étoiles de l'histoire céleste française , afin qu’on puisse reconnoitre facilement les deux planctes Pallas ei Cérès, lorsqu'on les observe hors du méridien. Pour rendre ses cartes plus complètes, il les comparoit avec le ciel pour y dessiner les étoiles qui INSTITUT NAT. a5z fre auroient pu échapper. Le rer. septembre , il vit une étoile de huitième grandeur , qui n'étoit pas dans l’histoire céleste ; il la dessina , d'après sa configuration , avec les petites étoiles environnantes. Le 4 Septembre , il compara de nouveau sa carte avec le ciel; et, à son grand étonnement, l'étoile qu’il avoit observée le 1er. septembre, avait disparu. En même tems, il en apperçut une autre plus vers l'ouest et vers le sud, qu'il n’avoit pas vue le 1er. septembre : il soupçonna aussitôt que l'étoile vue le 1er. septembre, avoit un mouvement propre; et les observations exactes, faites le 5 et le 6, confirmèrent ce soupçon. Cette planète a été revue depuis, par plusieurs astronomes , et en particulier, par AT. Burkardt Cet excellent observateur s'est même déjà occupé de calculer ses élémens. En voici les valeurs telles qu'il les a déterminées récemment. Nœud 5s 210 6! Inclinaison 130 5! Aphele , 7° 220 5o/ \ Distance moy. 2,657 Excentricité 0,25/ ! Long. moy. en:1805 42° 17/ 31/ Ce qui donne 4 ans, 4 mois et 2 jours pour la durée de sa révolution. 2 OUVRAGES NOUVEAUX. Novæ-Hollandiæ plantarum specimen ; auctore J.-J. LABILLARDIÈRE, zns!. nation. socio, in-40., Parisüs , 1804; apud auctorem, boulevard Montmartre , n°. 31. La découverte de la Nouyelle-Hollande, est une époque importante dans l’histoire des sciences naturellese Ce vaste pays, dans lequel nous comprenons la verre 4 Wan-Leuwin et le cap de Van-Diemen est aussi éloigné des anciens continens par la stiucrure des êtres donc il est peuplé , que par sa position géographique. La connoissähce exacte de ces êtres devient donc d’un intérêt majeur pour la science, soiclen ce qu’elle rend à complèter le nombre des espèces connues, soir en ce qu’elle aggrandir nos idées sur la nature er les apports mêmes de ces êtres, ec devient ainsi la pierre de touche des théories généralement admises. Les plantes de la Nouvelle-Hollande, ne sont contes, jusqu'ici, que par un petit nombre de descriptions, dues aux recherches des voyageurs ou à l'introduction récente de quelques-unes d’entr'elles dans les jardins d'Europe, M. de Labillardière qur a visité ce pays, dans le voyage à la recherche de la Peyrouse entrepris , en 1791, sous la conduire de. M. d’Entrecastreaux, vient combler certe lacune en donnanr aujourd’hui aux botanisres les résulrars de ses recherches : son ouvrage , dont les quatre premiers cahiers viennent de paroître , contiendra les descriptions er les figures de 270 espèces de plantes presque routes inconnues , et dont plusieurs constituent des genres nouveaux. Ses descriptions sont écrites en latin, et disposées d’après le système de) Linné; mais Paureur indique avec soin la place à laquelle les nouveaux genres qu'il a découverts , doivenr être rapportés dans les familles naturelles. Les planches sont dessinées avec simplicité et exactitude , ec deviendront sur-tout intéressantes pour les botanistes, en ce qu’elles présenrent une analyse exacte des parties de’ la fleur er du fruir. Nous allons indiquer, succinctement , les genres nouveaux qui se trouvent dans les cahiers publiés jusqu'à présent. ; ’ CEnTrozerts. Spathe a plusieurs leuts; point de calice ni de corolle : glames centrales simples ; une étamine nsérée à la base de l'ovaire; un ovaire surmonté d’un style a trois divisions; capsule a crois loges monos- permes..— Genre de la famille des Joncs, voisin des Ériocaulon, remarquable par l'absence du calice er de la corolle. Mnianum. Forst. Ce genre a un calice à quatre dents, et non à quatre parties ; son étamine est insérée sur le calice ; I graine est recouverte par le calice, leouel est sesserré au sommet. L’embryon est ovale, çourbé autour d’un périsperme farineux et a sa radicule supérieure : il doit être placé auprès du sc/eranchus qué M. de Jussieu a réuni avec les Portulacées, ec que M. de Labillardièce propose d’associer aux Atriplicées. GENosinis. Corolle supere , tubuleuse , a crois lobes éralés égaux enrr’eux ; trois éramines ; un style à crois stigmates presque droits. — Genre de la famille des Iridées , voisin des Ixia dont il diffère par le nombre des lobes de la corolle , et parce que le réceptable des graines est libre et central. LerrposrerMA. Gilumes simples diversement embriquées , et dont les inférieures sont stériles ; une écaille de consistance tubéreuse où analogue à la moëlle , divisée en cinq ou six parties, placée à la base d'une graine arrondie, lisse, cornée er semblable à une petite noix ; trois étamines ; un styie, — Genre de la famille des Cypéractes, intermédiaire entre les Scleria er les Schœnus : M. de HLabillardière en décrit sept espèces. Il soupçonne qu’on doit ÿ rapporter le schænus involucratus , Rortb. ADENAnr#0Os. Corolle a quatre divisions entourées à sa base d’écailles embriquées; quatre anthères linéaires insérées sur les lobes de la corolle un peu au- dessous du sommet; une graine suÿèie couverte par la corolle qui se dessèche er se coupe en travers à sa base, er par quatre glandes en forme d’écailles, attachées à la base de la corolle. — Genre de la famille des Prorées , dont M. de Labillardière décrit trois espèces, auxgquelics Ë LE . gen doit peut-être réunir le procea racemosa, L. Bull. der Je, TAT PLAIT. M?g2 Us à 07/2 250 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PKILOMATHIQUE. PARIS. Frimaire, an 13 de la République. & mm HISTOIRE NATURELLE LM AL ON o 9 Er n e > Note sur un nouveau genre de mammifères, de l'ordre des rongeurs , sous le nom d'hydromys , par M. G. GEorrroy de St-Hilaire. Le jésuite Molina avoit vu; au Chili, et décrit, sous le nom de Corrou,mus coïpus, un animal qui avoit, avec le castor, les plus grands rapports de forme ; de grandeur, et presque de couleur, mais qui en difléroit par sa queue ronde. Cet animal a été revu dernièrement au Paraguay, par, Dom Félix d'Azzara, qui l'a publié sous son autre nom américain, quouya, La description qu'en donné ce savant naturaliste, est le premier article du second volume: de sonhistoire; des animaux du Paraguay. Je ne sache pas que sa dépouille,ait.été envoyée en Europe , pour faire partie d'une collection d'histoire naturelle ; mais cette indifférence vient sans doute ; de ce qu’elle est trop abondante au Chili. Depuis dix ans.elle a passé danse commerce de la pelleterie , d'où les manufacturiers de chapeaux l’enlèvent avidement , pour en employer le poil dans leur fabrique : à Paris, seulement, il Sen est consommé jusqu'à vingt mille dans une année. re ” Je tirai cette pelleterie du plus riche magasin de fourrures que nous connoïssions à Paris, et qui est établi rue Simon-le-Franc. Je parvins à en trouver d'entières dans des ballots de plusieurs milliers, parmi lesquels, grace à la complaisance de M: Bichem, qui. dirige .cetle maison de commerce, j'eus la liberté de choisir. s \ © Je ne tardai pas à m’assurer que ces utiles pelleteries appartenoient à l'animal décrit par MM. Molina et d'Azzara. Le premier de ces voyageurs, sans s'êlre proposé une détermination bien: rigoureuse , l'avoit compris parmi les espèces du genre mus, en quoi il ful suivi par Gmelin ; mais il est évident que le coipou doit étre retiré de ce genre, qui nadmet aucune espèce à pieds palmés. Il est plus voisin du castor, mais, comme je l'ai déjà dit, il sen.éloigne par sa queue arrondie : il ne saurait être as- socié à un animal chez lequel la conformation de la queue forme le trait singulier et caractéristique d'où, dérivent ces mœurs tant vantées par les auteurs, De plus, des collections faites aux terres australes ; par nos estimables voyageurs, MM. Perron et Lesueur , nous ayant offert deux espèces. presqu'en tout semblables au coipou, j'ai cru, dès-lors, selon l'esprit de nos plus savans méthodistes , pouvoir séparer ces trois espèces, et établir, à leur égard, le genre kydromys dont le caractère est ainsi : HYDROMYS. 5% 7 Caract. nar. DenTs incisives, au nombre de 2 à chaque mâchoire; canines o; deux molaires dans chaque ‘rangée sillonnées sur leur côté, et à double excavation sur leur couronne, ï Preps pentadactyles ; les antérieurs libres , les postérieuts palmés, : QUEUE ronde et couverte de poils courts. F3 ? NX 8 dus lomne I Accus Planche OUI X CERN CRENPE DSP TRE N°. 93. Soc. PHILOÏe Soc. PuIL OM. 254 Première espèce. Æydromys,coipou—"#ydromys rcoïpus ,spelage brun-marron sur [e“dos ,troux surêles flancs, er brun-elair'sous le ventre À à $ . ParTRiE. Le Chili, le Paraguay er le Tucaman. Deuxième espèce. Hparonrs à ventre jaune. — Æydromys chrysogaster , pelage brun en dessus , orange sous le ventre, ec le bout de la queue blanc. ., F3 “ Patrie. L’uneldestiles du anal d'Enriécasteaux. à +» k , ù é Troisième espèce. Hydromys à ventre blanc. — Hydromys leucogasrer , pelage brun en-dessus, blanc en-dessous, le bout de la queue de certe dernière couleur. Patrie. L'ile Maria. * AOL NT AU EE NE x DT \ Observation. La première de ces espèces surpasse le blaireau pour fa taille ; les deux dernières sont de la grandeur du pütoïs, La destription de ces {rois animaux paraîtra dans Fun des prochains numéros des Annales du Muséum d'Histoire naturelle ; elle sera accompagnée de figures. On a pu} mêmie ‘donner celle )du coipou, d’après une figure très-soignée qui représentoit cel animal, et qui s'est trouvée parmi les manuscrits de Commerson : ce savant naturaliste l'avoit, reçu de. M. Bougamville de Nerville, sou- verneur des iles Malouines, lors du passage de Commerson à Buenosayre. E. G. Suite de l'extrait des mérnoires sur les Molluques, par M. CUVIER. isH sé 80 YO AD 67 AE RON. DOTOR D CE SE AEOET (e E Deuxième extrait. On rendra compte dans ce deuxième extrait de cinq mémoires de M. Cuvier;sur! autant: de genres de ses Gastéropodes } Savoir: les Tritonie, Doris, Aplysie, Onchidie et Bullée. Afin de nepas dépasser les bornes prescrites pour les articles de ce bulleuri et de n'omettre, én inéme ‘items ; aucun dés faits les plus impor- tans que-renferment ces mémoires ; on réunira dans trois divisions , 1°. ce qui concerne - la critique de:Fétablissement dessgenres de la distinction et de la synonimie des es- 1 8 ; y. me èces anciennes; 2°nla deserniption: extérieure ‘et la détérmination des espèces nouvelles: °. l'anatomie Hdesrunes.et des autres sera: exposée ‘dans un troisième extrait. I°. Le genre Tritonie rétabli par M; Cuvier |: ( table élém, page 387 ; d'après la structure et. Ja forme des: branchies; doit comprendre les Doris clavigera , cer- wina, coronata; arborescens et frondosæ de Linnæus ( édit. de Gmelin. ) En ayant égard au caractère générique ides Doris., tel que Linnæus l'a établi, on ne trouve du huit espèces qui appartiennent certainement à ce genre, parmi les vingt-cinq que melin y renferme; ce sont les D. Argo( l'Argus de Bohatsch ), séellata, fusca , ( le bi-lamellata de l'édit, : XII.) lœvis , obvelata, muricata , pilosa, verrucosa. Les autres sontioudes Trifonies, où des Œolipdes (D: fasciculata, papillosa , lacinulata , minima et pennata ) ; ou des Cavolines ( D: peregrina et affinis ); où des Glaucus ( D. radiata). Les caractères assignés ces huit espèces 'ne les distinguent pas bien les unes des autres ; ceux,.par.exemple,/de l'Argus et du Séllata, offrent là même chose, éx2 primée difléremmient, Les synonymes sontloin d'être tous certains. La Limace à plante ( Dieq. Journ. de physig: 1779 ) est une espèce distincte de l’Argus auquel on la rap- orte, . : ; Jen LE. d L Apulée est le seul auteur, parmi les anciens , où l'on trouve quelques traits caracté= ristiques, relatifs à la description des 4plysies. Rondeleten donne des figures, mais Boalsch est le premieriqui ait décrit ces animaux avec exactitde , sous le nom de Lernæa, ct c'est d'après ses -desctiptions , que! Linnœus fit le cardctère de ce genre, el le momma Aplysia }dans sa 12e) édition. FA TA er Le genre Onchidiunra étététabli par le docteur Bichannan, (élém. dela soc. Linn. de Londres, 1. 5.)page 152. ) d'après une seule espèce ‘qui vit sur le Typha elephan- tina de PE 0 Mais la courte description extérieure que cet auteur em donne, est inexacle, en ce qu'il compare les appendices de la bouche à des bras, et qu'il les trouve analogues à ce que Linnæus nomme ainsi dans la Scy/lée. Il n'est pas pro- bable d’ailleurs qne Îles sexes soient séparés dans cette espèce, comme l'assure M. Bu- channan. F An M. Cuvier observe , à l'occasion du genre Bullæa, formé par M. Lamarck ; aux dé” L TA : j ‘ il ï € at AE } 259 pens des Bulles de Linnœus, que le caractère tiré de la coquille qui est à découvert, ou cachée dans les chairs, est pris, à bon droit, pour établir des distinctions géné- riques , mais que de vrais naturalistes ne peuvent sen servir pour former des divisions plus relevées. Elo, Voici les espèces nouvelles décrites dans ces mémoires, : A: Une grande espèce de Tritonte, envoyée du Hävre, par M, F. Homberg à M. Cuvier, et qu'il nomme du nom de ce naturaliste zélé, Tritona Hombergi. Longue de 6 à 8 centim., large de 2 ou 3, selon qu'elle se dilale ou se contracte. Le corps à quatre faces, une pour le dos, 2 pour les fanés et une pour le pied, pointu en arhère, arrondi en avant. Les arêtes qui disnguent le pied des flancs, formant un bourrelet ployé en festons plus nombreux que lès deux arêtes supérieures. Le dos lé- gèremenñt bombé, couvert de verrues de grandeur inégale , molles, irrégulièrement arrondies. Deux tentacules en forme de panache , composés de cinq plumes déchi- quetées comme des feuilles de fougère, sortant chäcune d'un trou, entouré d'un bourrelet sallant, placé sur la partie intérieure du corps , ‘et pouvant sy rétirer. Les branchies forment une rangée serrée tout le long des deux. arêtes supérieures, dépuis les tentacules, vis-à-vis desquels elles commencent. Les flancs sont lisses, le droit ayant deux tubercules ‘placés de manière à diviser sa longueur en trois parties égales ; le premier de ces tubercules a deux trous pour les parties de la générauon ; lanus s'ouvre dans le dernier, qui est un peu plus haut que l'autre et plus petit. La bouche placée en avant , est bordée par deux lèvres charnues, ridées, sallantes, et surmontées d'une espèce de voile, dont les bords sont dentelés. B. Dix espèces de Doris dont les sep& prenuères appartiennent à la section des D. planes, et les trois dernières à celle des prismatiques. 1°. D. Solea; type des D. planes, long de 3 p. 6 lignes, large de 2 p. oblong et très-applati; sa peau forme comme un cuir ayant des élevures larges et peu sail- lantes, et desrides peu marquées. L'étoile de ses branchies sort d'une espèce de calice, bordé par cinq valves saillantes, entre lesquelles passent les rameaux pulmonaires : son pied na que le tiers de la longueur du corps. Originaire de Flsle de France. 20. D. Scabra ; d'un tiers plus petit que le précédent, Ses branchies découpées, plus menues et l'ouverture de leur calice plus petite, le calice dentelé-comme dans la pré- cédente , très-rude au toucher, la largeur du pied à peine le quart de celle du corps. Originaire de Timor. 30. D. Maculosa , ayant, comme toutes celles qui vont suivre , le pied presque aussi Jarge que le manteau; le tour du creux des branchies simple et sans dentelure, Mais elle s'en distingue , en ce qu'elle est presque aussi plate que la précédente ; elle est de moitié plus petite, sa peau est rude au toucher et hérissée de pétites pointes courtes, sensibles à la vue, et sa couleur d’un brun foncé, avec des taches 1rrégu- lières, noirâtres. De la baie de Chiens marins, côte de la Nouvelle-Hollande. 40. D. Limbata, observé vivant à Marseille, par M. Cuvier. Le manteau brun, marbré de noir, avec un bord étroit, jaune clair tout autour. Ses branchies représentent une feuille palmée dont les folioles seroient ce que les botanistes nomment tripinnatifides. Elles sont noires, excepté les pointes de toutes les folioles qui sont blanches. Les tentacules supérieurs en forme de massue, composée. de feuillets enfilés ; leur couleur également noire, avec la pointe blanche ; tout le des- sous du corps noir, le pied liseré de jaune, comme le manteau. ; 5o, D. Tuberculata, la surface du manteau, couverte de petits tubercules arrondis, qui se touchent, dont les plus grandsont à peine un quart de ligne. Un peu plus grand que le Limbata , mais semblable pour la forme du corps, des branchies et du man- teau. Les deux individus observés par M. Cuvier , venoient de l'Isle de Rhé. Il pense que cette espèce n’est sûrement point celle décrite par Muller, zool, dan : t. 47, f. 1 et 2. et mise parmi les synonymes de l'obvelata de Linnæus ; mais probablement celle décrite par ©. Fabricius, ( Mém. de la soc. d'hist. nat, de Fees > t DV, 2 256 ta É V.f. 1 et2. ), et qu'il nomme Obvelata, et celle décritespar Plancus, app. t. . fig. G. H.; muse aussi par Gmelin , parmi les synonymes de l'obvelata. 6°. D. Tomentosa. Petit, couvert d’un tissu un peu laineux au toucher, et comme feutré; ses branchies pêuvent rentrer en totalité dans leur calice. Des côtes de la Rochelle. 70. D. Lœvis. Le corps couvert de petits points blanchâtres, sensibles à la vue plus qu'au toucher; neuf feuilles bien distinctes aux branchies, corps plus convexe, plus oblong, quoiqu'à-peu-près aussi petit que celui de la précédente. Les tentacules plus longs. Elle ‘se trouve aux environs du Hävre. ù 8°. D. Lacera. Les bords du manteau dépassant peu ceux du pied, minces et comme déchirés par des découpures, la peau du dos renflée en grosses vésicules inégales, placées irrégulièrement, les houpes branchiales disposées en cercle, dont le diamètre extérieur est de qninze millimètres. Comme dans tous les Doris, l'anus est au centre de ce cercle, la bouche à l’extré- mité du corps opposé, les ouvertures des organes de la génération , percées dans un tubercule placé Fe côté droit, sous le rebord du manteau, vers le quart intérieur dy corps. : 4 ds D. Atro-marginata. Le corps terminé en pointe blanchâtre, une ligne étroite, d'un noir foncé sur tout le pourtour de l'arête qui distingue le dos des flancs. 10°. D. Pustulosa. Le corps arrondi en arrière, blanchâtre, garni de papilles larges, très-peu élevées , dont le res est marqué d'un point enfoncé, De ces dix espèces, celles des nos, 2,3, 8,9 et 10, ont été rapportées par MM. -Peron et Lesueur ; qui publieront leur histoire dans tous ses détails. .C. Trois espèces d’Aplysies. ï H 10. Apl. Camelus, dont le cou est excessivement long, le corps pointu en arrière, et revêtu d’une peau lisse et blanchätre. | , 2°. Apl. A4/ba. Différe de la précédente , par la briéveté de son cou, etnen est peut-être qu'une variété, «5, A. Punctata. Distincte des deux premières, par un trou assez grand, de forme ovale, à la membrane supérieure de son couvercle branchial , et par la hauteur ex- trême du rebord qui entoure son corps. Elle a d’ailleurs de longs tubercules supé- rieurs , et la peau d’une couleur noire pourpre, parsemée de points blancs. D. Une espèce d'Onchidie, Onchidium Peronü trouvée par M. Peron, sur les rochers de l'Isle de France et de Timor, et dédiée par M. Cuvier à cet infatigable et zélé naturaliste voyageur. 4 Sa forme est ovale dans l'état dé contraction , et bombée en dessus; elle a le man- teau recouvert de petitès verrues , subdivisées elles-mêmes en verrues plus petites, et- débordant le pied de toutes parts, d'autant plus que l'animal est moins bombé et moins contracté: + ‘ L'anus est au-dessous de l'ouverture de la respiration, en arrière du corps, dans le sillon qui sépare le manteau du pied. La tête est à l'extrémité opposée, dans ce même sillon. “Elle est applatie, bordée en avant de deux larges aîles charnues , et surmontée de deux tentacules rétracticles comme ceux de la limace. En dessous se trouve la bouche, formant un trou ovale, entouré d'un bourrelet charnu. La verge sort entre les deux tentacules, et les œufs par un trou percé au côté droit, près de l'anus. Il en partun sillon qui s'avance jusques vers l'orifice par où sort la verge, mais ne le joint pas. Explication de la planche XXII. Fig. 1. Doris lacera, Fig. $. Doris atromarginata.. ; Fig. 2. Doris verrucosa, Fig. 6, 7et8. Onchidium Peronit. ( demi-grandeur.} Fig. 3. Doris limbara. Fig. setuo. Trironia Hombergii. à , Fis. 4: Doris tuberculata. À Sn Dane ce D v 257 BOTANIQUE. Memoire sur la Josephinia , nouveau genre de plantes, de la famille des Bignones , par M. VENTENAT. JosrpainiA. Car. gen. Calyx quinque partitus lacimiis erectis æqualibus ; corolla tuto brevi, fuuce inflata campanulata, limbo bilabiato, labio superiore erecto bifido , infe- riore horizontali trifido ; lacinia intermedia longiore ; stamina 4 didynama , corollé breviora : rudimentum quinti staminis ; ovarium verrucosum disco-cinctum : stylus lon= gitudine staminum : stigma quadrifidum ; nux aculeis muricata apice foraminibus 4-5 perfossa, intùs longitudinaliter totidem-locularis, 4-5 sperma. Semina teretia bast loculamentorum afjixa. Ce genre tre son nom de celui de l’Impératrice , dans le jardin de laquelle la plante a été observée , et à laquelle il est dédié. Il ne renferme jusqu'ici qu'une seule espèce, ( Josephinia Imperatricis , jard. Malm. , t, 67.) indigène de la Nouvelle-Hollande : c'est une herbe bisanuelle à feuilles opposées, à fleurs solitaires et axillaires, Le genre de la Josephinia doit être placé dans la troisième section de la famille des Bignones; 1l est très-voisin du Podalium et du Sesamum , mais la structure de son fruit le distingue de l'un et de l'antre. v D. C. Mémoire sur l Anamenia , nouveau genre de plantes de la famille des renonculacées , par M. VENTENAT. AnamentA. Caract. essent. Calyx pentaphyllus ; petala quinque aut plura , ungue nudo ; germina receptaculo globoso imposita ; baccæ plurimæ monospermeæ. Le nom de ce genre est formé du mot Anahamen , employé par les Arabes pour désigner l’adonis et l'anémone. Ce genre doit être placé entre l'adonis dont ül a la fleur, et l’hydrastis dont il a le fruit; il renferme des herbes vivaces, à feuilles radi- cales assez grandes, le plus souvent deux fois ternées, et dont les folioles latérales sont ordinairement {ronquées obliquement à leur base. Dans une des espèces connues, les feuilles sont deux fois pennées ; les fleurs sont disposées en ombelle au sommet d'une hampe nue. Ces plantes ont le port des ombellifères, et sont toutes originaires du cap de Bonne-Espérance. Ce genre comprend cinq espèces, savoir : 10, Anamenia coriacea. Anamenia folis biternatis , foliolis subcordatis coriacers gla- briusculis, lateralibus basi oblique truncatis, umbella suprà decomposita patentissuma. Elle est figurée dans le jardin de la Malmaison, pl. XXII. _ 20. Anamenia laserpitufolia. Anamenia foliis biternatis, foliohs subcordatis rigidis labriusculis , lateralibus basi oblique truncatis, umbella subsimplici pauciflora. Cette espèce est figurée dans Plukenet, tab. 95, f. 2. Elle a été confondue par Linné avec les suivantes, sous le nom d’Adonis capensis, Linné fils la distinguée sous le nom d'Adomis vesicatoria. 30. Anamenia gracilis. Anamenia folits biternatis, foliohs ovatis profundè serratis rigidis pilosis , scapis apice ramosis , ramus erectis paucifloris. Adonis æthiopica Thunb. 4. Anamenia hirsuta. Anamenia foliis biternatis ; foliolis lanceolatis profundé ser- rats hirsutis , scapis basi ramosis , ramis decumbentibus paucifloris. Cette espèce figurée par Burman, plant. Afric., pl. LI, étoit confondue sous le nom d’Adonis capensis. 5°. Anamenia daucifolia. Anamenia Jess bipinnatis , foliolis linearibus pinnatifidis. Adonis filia, lan, fl, Adonis daucifolia, Lam. De INSTITUT NAT. CHIMIE Extrait d'un Mémoire de MM. FourcRoY ef VAUQUELIN, sur l'action de l'acide nitrique , sur l’indigo et la fibre museuiaire. Ces chimistes ont lu, le 11 germinal dernier, à la première elasse de l'Institut, un! mémoire dans lequelils examinent l’action de l'acide mitrique , sur les substances végétales et animales. Ils ont observé que ces matières éprouvent un changement qui les réduit en un principe jaune, amer , peu soluble dans l’eau, sensiblement acide , crystallisable , ét ayant la singulière propriété de s'enflammer avec une grande rapidité et une sorte d’explosion quand il est uni à la potasse. | Voici la manière dont ils ont préparé cette substance , dont MM. Haussman et Welter ont connu quelques-unes des propriétés, et que le dernier a nommé amer: ils prennent une parte d'indigo ou de chair musculaire et quatre à cinq parties d'acide mtrique à 20 degrés, font bouillir le mélange jusqu'à ce que les matières soient dis- soutes dans l'acide, évaporent la dissolution en consistance de sirop, pour en chasser la plus grande partie de Pacide nitrique, enfin redissolvant le résidu dans l'eau, et y mélant une dissolution de carbonate de potasse. Quelques instans après il se sépare, de ce mélange, une foule de petits crystaux en aiguilles fines, qui jouissent des propriétés indiquées plus haut, La propriété détonnante de cette matière n’a pas encore permis, à MM. Fourcro et Vauquelin d'en faire l'analyse ; 1ls supposent, seulement, par la manière dont l'acide nitrique agit en général sur les substances organiques , qu'elle est composée de carbone, d'hydrogène , et peut-être d'azote saturés d'oxigène, dans un état tel qu'il en opère rapidement la combustion lorsque la température est suffisamment élevée. Ils se sont, au moins, assurés que la potasse est nécessaire à la détonnation subite: car , lorsqu'on a séparé cet alkali par un acide quelconque, elle perd cette propriété, et ue brüle plus que comme une matière très-inflammable , à la vérité, mais sans explosion. Les auteurs n’ont encore formé cette substance qu'avec l'indigo et la chair musculaire, ’ mais ils soupçonnent que tous les corps organisés soient végélaux ou animaux contenant de l'azote, en donneront aussi lorsqu’ils-seront traités convenablement. | Elle ne noircit point par l'acide sulfurique à froid , comme le fontla plupart dessubstances organiques, et n'exhale aucune odeur d'acide nitrique. Les alkalis la dissolvent en lui donnant une couleur rouge de sang, et n’en séparent point d’ammoniaque, ce qui a déterminé MM. Fourcroy et Vauquelin à conclure qu’elle ne contient pas de nitrate d'ammoniaque mi autre, comme ses propriétés le leur aveient d’abord fait soupçonner, et que ses radicaux combustibles trouvent, dans la composition même , une quantité d'oxigène suffisante pour les bruler. Ils ont observé de plus, que ce principe , dépouillé de potasse, jouit de caractères acides très-marqués; au moins il rougit et même détruit, en quelque sorte, La couleur du tournesol; se dissout plus abondamment dans l'eau que quand il est uni à l’alkali, et crystallise en belles aiguilles d’un jaune de citron. Il paraît que cette substance a une action très-marquée sur l’économie animale, car por personnes , qui en avaient nus dans leur bouche de très-petites quantités, que a salive aura probablement portées jusqu'à l'estomac, ont éprouvé des coliques et des envies de vonur. 259 En traitant , comme il a été dit plus haut, l'indigo avec l'acide nitrique, MM. Fourcroy et Vauquelin on! aussi oblenu une quantité notable d'acide benzoiïque, lequel retient, avec beaucoup de force , une petite quantité de la subslance amère que les lotions n1 les crystallisations n'en peuvent séparer. C'est pour celle raison qu'il est toujours jau- nâtre, et qu'il ne peut être blanchi que par la submersion; alors il jouit, sans aucune différence, de toules les propriétés de l'acide benzoïque ordinaire. Tels sont les principaux faits contenus dans le mémoire de MM. Fourcroy et Vau- quelin , concernant l’action de l'acide nitrique sur l'indigo et la fibre musculaire. Ils ont pronus de pousser plus loin leurs recherches sur cet objet intéressant. PHYSIQUE Note sur la formation de l’eau , par La seule compression , et sur . . la, nature, de l’étincelle électrique , par M. Bror. En ‘considérant la grande quantité de chaleur qui se dégage dans la composition vive et subite de fair, M. Biot fut conduit à penser qu'elle sufroit pour déterminer la combinaison du gaz hydrogène et du gaz oxigène , sans le secours de l’étincelle électrique; en conséquence, il introduisit un mélange de ces deux gaz dans une pompe à fusil à vent, et la fit comprimer instantanément avec beaucoup de force. Au premier coup de piston , on vit une grande flamme dans la pompe: (le fond était en glace) il se fit une violente explosion; la virole de cuivre, qui fermoit la pompe, sauta en l'air, et la personne qui tenoit l'instrument eut la main légèrement brülée. On recommença l'expérience avec une autre virole , et sur de nouveau gaz. Le premier coup de piston ne fait entendre qu’un bruit sec, semblable à un fort coup de fouet; mais à une seconde compression, la détonnation se fait avec un très-grand bruit, et le corps de pompe qui étoit en fer, fut déchiré par la force de l'explosion. Il ne restoit aucun doute sur la combinaison des deux gaz, car on sait que la dé- tonnalion ne peut s'effectuer que lorsque cetie combinaison est faite , puisquelle est due à l'évaporation produite par l'énorme quantité de chaleur qui se dégage quand les deux gaz passent à l’étatliquide : on crut donc inutile de répéter plus long - tems cette expérience, qui n'est pas sans danger. Les deux gaz hydrogène et oxigène, portant en eux - mêmes tous les élémens nécessaires à leur combinaison ; l'éuncelle électrique ne fait, comme M. Berthollet l'a avancé , qu'opérer , dans les gaz, une compression subite, qui élève la température, de quelques-unes de leurs particules, au degré nécessaire pour que leur combinaison s'effectue : c'est le même phénomène qui se passe dans la pompe, mais la compression y est mfiniment moins rapide; car, qu'est-ce que nos mouvemens comparés à la vitesse de l'électricité ? En considérant cette analogie si complète, M. Biot a été porté à croire : que l'étincelle électrique n’est point un effet d'électricité, mais que c’est seulement la lumière dégagée de l'air , par la compression, lorsque l'électricité la traverse. Cette lumière se voit encore dans le vuide , parce que nous ne pouvons jamais former un vuide parfait, et que dans le tube même du baromètre , 1l existe du mercure en vapeurs; au moins le fait est certain pour l'air , et l'électricité doit le rendre lumineux sur son passage, puisque nous opérons la même chose avec une vitesse beaucoup moindre, et l'analogie s'étend rarement aux vapeurs : cette opinion n’est pas tout-à-fait improbable. Comme elle tendroit à diminuer considérablement les hypothèses que l’on a faites ou qu'on pourroit faire sur la nature de l'électricité, M. Biot a cru pouvoir la soumettre au jugement des physiciens, afin qu'ils la vérifient, et sans y attacher d'autre 1m- porlance que celle qu'ils y donneront eux-mêmes. A Soc. PHILOM, LA Écoze pe Mén. 260 : - MÉDECINE. Note sur un moyen nouveau de guérir les fausses articulations , extraite d'une thése présentée à l'École de Médecine de Paris, par M. Jean-Baptiste LAROCHE, de Basle. Re y Il arrive souvent que les bouts fracturés d'un os ne se consolident pas, parce que le rapport de contact n'a pas été maintenu tout le tems nécessaire : presque toujours alors les pièces, en frottant l'une sur l'autre, susent , se polissent réciproquement, se trouvent revêtues d'une sorte de cartilage , et le tissu cellulaire voisin, forme, au pourtour , une sorte de membrane fbreuse, une véritable articulation secondaire. C'est principalement dans la fracture du bras, qu'on a le plus souvent occasion de l'observer ; elle survient cependant aussi quelquefois à la suite de la rupture de la clavicule , du fémur, des os du métacarpe, du métatarse, des phalanges, etc. : Les anciens médecins, Celse entr'autres (1), avoient proposé de faite frotter les arties secondairement articulées, afin de les enflammer , de les exaspérer, pour que dacclénation puisse s'opérer à l’aide des bandages ordinaires ; mais ce procédé:a réussi très-rarement. White proposa, vers 1760 , et pratiqua une opération qui consistoit à retrancher, avec la scie, les deux extrémités des os qu'on faisoit sortir l'une après l'autre , par une incision longitudinale opérée à la partie du bras, opposée au passage des vaisseaux. Mais depuis, et par suite de plusieurs tentatives , les meilleurs.praticiens semblent avoir renoncé à cette manœuvre, qui n’est ni sans danger pour le malade, ni sans incertitude quant à la réussite. + HOME 0 Cependant la non-consolidation d’un os, comme celui du bras ou della cuisse!, est un accident très-fâcheux: Le malade guérit à la vérité ; il conserve le membre; al lui fait exécuter la plupart des mouvemens , mais il ne peut l'employer à aucune des opé- rations qui exigent un peu de force ou de fermeté, car la fausse articulation n'étant pas recouverte des muscles nécessaires pour l'affermir, le levier fléchit dans sa partie moyenne , et ne peut soutenir aucun effort. Il étoit donc bien important de trouver un moyen assuré et sans danger, de remédier à cette maladie : tel paroît être celui que nous allons faire connoître. L'observation est traduite de l'anglais : elle est insérée dans un recueil qui a pour titre : Médical repositons,, hérade 114 vol: 1, n° 26. Un marin, ayant eu le bras fracturé à environ deux pouces et demi. au-dessus de l'articulation du coude, avoit été très-mal pansé , et il avoit une fausse articulation bien constatée , lorsque vingt mois après l'accident, on tenta de le guérir à l'hôpital de Pensylvanie , à Pluladelphie. Le docteur Philippe S... proposa à quelques médecins, appelés en consultation, de passer une aiguille ; munie d'une méche de soie, à travers le bras, entre les bouts de la facture , et d'entretenir ainsi le séton, afin de pro- voquer l'inflammation et la suppuration ; après quoi il séleverait, probablement , des granulations sur ces bouts , lesquelles, en se joignant et s'ossifiant , opéreraient la réunion exacte et nécessaire. La proposition ayant été consentie, il fit faire une légère extension du bras, afin que l'aiguille et le séton puissent passer plus facilement entre les extrémités fracturées ; il appliqua ensuite de la charpie, une compresse , et le tout fut soutenu par un tour de bande. a | Le blessé souffrit peu de cette opération : quelques jours après, l'inflammation fut suivie d'une suppuration modérée; alors le bras fut mis dans un état permanent d’ex- tension , et garni d'attelles. On continua lè pansement pendant douze semaines; on s'aperçut alors que le bras ne paroïssoit plus se plier à l'endroit de la fracture, et que le malade y ressentoit plus de douleur, quand on.le pansoit. Depuis ce moment, la réunion se fit rapidement. Cinq mois après , le malade étoit absolument guéri sans difformité , et il exécutoit, avec le bras, tous les mouvemens possibles, comme avant l'accident de la fracture. . D. (5) Cornelüi Celsi de re medicä, lib. VIII, cap. IT, sect. 1, ad fin. Pull. des 0.1. 1.1 LAAU.IL,Q9.: Alars 4 fulp. NEA SRE arr LPS EAN ; 265 BULLETIN DES SCIENCES, | " 94- PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. ii 0 PARIS, Nivése, an 19°de la’République. | } Ton “HISTOIRE NATURELLE. ZOODLOGIE, : 1 Suite de l'extrait des mémoires sur les Molluques, par M.CUVIER, contenant la partie anatomique. TIL°. T1 résulte de l'anatomie de plusieurs espèces appartenant aux genrés dont il est Soc. PHILONE Œuestion , qu'elles ont de commun, ro. des branchies qui reçoivent le sang du corps par des väisseaux particuhers qui fontla fonction d'artères relativement aux premières, êt de veine- Cave par rapport au corps; 2° un cœur à une seule oreillette et à un seul ventricule qu reçoit le sang des branthies, l'envoie dans tout le corps, et répond conséquem- nent au ventricule aortique des mammifères, etc.; 30. des organes de digestion com- ‘posés d'une bouche , d'un œsophage, d'un éstomac, d'un canal intestinal, de deux ‘glandes salivaires, dont les canaux excréteurs versent au fond de la bouche la li- ‘queur qu'elles séparent, et d'un foie au moins; 4°. un systême nerveux, dont le verveau est sur l'origine de l'œsophage ou à ses cotés; 5°, les organes de la géné- ration des deux sexes, c'est-à-dire, une verge séparée, non-percée .et sortant du Corps par une ouverture distincte; un ovaire réuni par l'oviductus au testicule ou à son canal déférent , d'où il résulte un canal déférent, commun aux œufs et à la semence, et communiquant au-dehors par une seconde ouverture, plus ou moins éloignée de la première. Voici quelques-unes des particularités les plus remarquables que présentent ces différens organes © ro, Les branchies peuvent se développer au-déhors dans les bullées, les aplysies, et particulièrement les doris, et les fritonies, où elles sont en forme de panaches ; “mas dans l'onchidium, organe respiratoire est une cavité creusée dans l'épaisseur ‘du manteau , sur fes parois de laquelle rampent les vaisseaux comme dans la limace ‘terrestre et le /imaçon des jardins; cette cavité est située en arrière du corps, et ne communique au-dehors que par un orifice assez étroit. Les branchies des bullées et «des aplysies peuvent se retér dans un creux recouvert par la coquille ou le rudiment ‘de ‘coquille, et sont conséquemment sur le dos. On connoït déjà Ja situation de celle des dorrs et des trifonies. k 2°, Leur position et leur distribution différentes déterminent de semblables diffé- ‘rences dans les veines , qu'elles envoient à l'oreillette du cœur «et dans la position de ce viscère , qui se rapproche toujours des branchies. Dans l'onchidium comme dans. Taplysie, le sang arrive aux poumons par deux grands vaisseaux , enveloppés par des rubans musculaires qui se contmuent et se perdent dans les muscles du pied, et revêtus miérieurement d'une membrane fine; celle-ci n’a pu être apperçue dans l'aplysie, de sorte que, dans cétte dermière , la veine-cave communique parune foule d'ouvertures avec la cavité du ventre dont .les parois sont percées (1). (x) Voyez. le numéro 73 , deice Bullerin , joù ge fait et plusiqurs autres, concernant l'anatomie descaplysies .S A . : x U M 4 ont. déjà été annoncés , d’après une lerrrede M. Cuvier, écrire de Marseille à un. des-membres dela Sociére. N°. X. 8°. Année. Tome III. 24 262 30. La “bouche}est{sins mäèhoires {dans les, aplysies!, lonchidium, la bullée, les doris ; il y en a dans les #ritonies , de substance cornée , fortes ettranchantes, articulées par un bout et se croisant comme deux James de ciseau de tondeur. Ag Les aplyñies, les doris , (les ifribonies ét l'oichidiumiont Au: fond\del cette chvité, une langue en forme de plaque cartilagineuse , armée de crochets, dont les mou- vemens conduisent les;alimensidanslosophages; mis danstlt bullée , C'est sur la paroi inférieure de l'æsophage, à l'origine de ce canal, qu'est situé. cet organe : il consiste en un tubercule arrondi , garni .de.deux,.ainas.de..dents.recourbées, qui attirent, par un mouvement ondulatoire, les alimens dans le gésier. Ce même tubercule fait l'office de mâchoires et de:dents, dorsque lœsophagerse;déroulé;aÿ-dehors, comme il en a la faculté. Il y à trois estomacs dans les aplysies, un jabot membraneux , un gésier musculeux, garni intérieurement der plaquestformant des pyramides à base rhom- boïdale , de substance demi-cartilagineuse, suivi d'un autre ‘estomac ayant les parois armées en-dedans de crochets, \dont.les, pointes: sont; recentbéesivers le gésier: Le dernier estomac reçoit, près du.pylore l'enfice d'un, cœcum.. à paroïs simples et mem- braneuses, Dans l'onchidium ils sont en même nombre ; le premier est analogue au gésier, des oiseaux; le second est profondément :canelé:,. et. lertroisième, est court, Cylindrique et sillonné intérieurement, de mdes plus fines et plus nombreuses, que le _précédent, On ne trouve par contreque deux esfomacs dans la-bullée ; le premier. grand et musculeux, est armé intérieuremént de {rois grandes, pièces osseuses; le Second est simplement membraneux, Les dort et les ritonies n’ont qu'un seul estomac. mem- braneux. : A D ne ne ot gl SEC COM le : Le foie , toujours assez volumineux, varie sur-tout par le nombre, et l'insertion de ses canaux, Dans la bullée, c'est dans le comimencement du canal intestinal que sont Jeurs orifices ; dans les dors, ils Souvrent au fond. du cul-de-sac, de l'estomac; dans les aplysies au tour de l'orifice du cœcum dans le troisième estomac ; et dâns l'on- chidium qui a trois foies bién dishncts , ayant chacun leur canal excréteur, ceux des deux plus grands s'ouvrent dans Loophige près du cardia , tandis que le canal du. plus petit foie sinsère dans le gésier. Outre es Canaux hépatiques ordinaires, la substance, du foie ou une glande d’une autre nature, qui seroit dans ce cas, unie à la première , de manière à me‘pouvoir en être distinguée m par la couleur ni par le tissu, donne naissance au canal particulier qui s'ouvre à l’extérieur du corps à droite de l'anus, après avoir communiqué par un petit endroit avec une vésicule placée dans le corps, près de ce dernier orifice. Ce fait singulier a été vérifié par M. Cuvyier, dans les treize espèces de doris qu'il a disséquées. “pie ; Pier IL y a de plus, dans ces animaux , une vésicule entièrement séparée du foie qui verse une liqueur quelconque dans l'estomac, , et qui reçoit un rameau ariériel con- sidérable provenant de l'artère hépatique; ce qui fait présumer que Ja sécrétion qui s'opère dans ses parois est assez abondante. à Loc lala ou M EterU * 4°. Le systême nerveux, plus simple dans Jes #ritonies , les doris et l'onchidium,, de dans Îles aplysies, consisie en un cerveau formé dans lonchidium , les tritomies,, e quatre tubercules ou ganglions, de quatre lobes dans le doris. solea et l'onchi. .dium , ovale et composé de: petits globules brunâtres. dans le D. Lacera. Il envoie sous J'œsophage deux premiers nerfs réumissant deux petits ganglions, d'où naissent de petits filets qui vont à ce canal et probablement à l'estomac; les autres nerfs par- tent immédiatement du cerveau. Dans la bullée, les deux ganglions qui tiennent lieu de cerveau et d’où partent la plupart des nerfs, sont placés de chaque côté de l'œso- ‘plage, et réunis par deux filets qui entourent ce canal comme un collier. Outre ces deux ganglions, 1l y en a un troisième placé sous la coquille et duquel naissent les nerfs des viscères. ; 1h Dans les aplysies , les ganglions sont beaucoup plus dispersés que dans les précédens. Le principal que M. Cuvier appelle, cerveau, est comme à l'ordinaire, sur l'origine de l'œsophage ; 11 tient par plusieurs filets à deux autres ganglions à trois lobes, situés sur les côtés de ce canal, et tenant ensemble par deux filéts qui entourent ce même 263 canal. Un quatrième ganglion à deux lobes, et placé en travers sous la masse charnue de la bouche , tient au cerveau par deux filets; enfin, un dernier ganglion situé très-près |. Pc du grand tronc artériel et de l'orifice des œufs, tient aux deux ganglions Mléraux par autant de filets nerveux: C'est de ce ganglion que partent les nérfs des viscères ; les latéraux fournissent ceux de l'enveloppe musculaire le cerveau envoie ceux de.lœildes-tentacules et des: parties musculaires de la ‘tête et ceux de la verge ;°et le ganglion suboral, ceux des musclesde la bouche et des glandes sa- livaires et de l'œsophage: La substance du cerveau ‘et des ganglions est rougeâtre et “grenue , tandis que celle des nerfs est blanche:et homogène ; ce quba lieu de même, dans beaucoup d’autres gastéropodes. Toutes ces parties sont: contenues dans ‘dés enve: loppes plus larges qu'elles, et ‘dont la cavité ‘est remplie par une cellulosité lâche qui enveloppe immédiatement les nerfs et les ganglions. Cette circonstance remarquable qui existe dans d'autres Mollusques a fait croire à Lecat, que les nerfs'de la Seiche étoient creux, et a fait prendre à Pol ces mêmes mérfs.et leurs:ganglions, dans les Mollusques acéphales ,:pour le systéme lympathique de! 1ces:ammaux. 5°. Pour ce qui est: des lorganes de la génération ;:c’est dans ceux des doris que M. Cuvier a trouvé le plus de particularités. Outre que-lés-orifices' des deux sexes s'ouvrent très- près l'un de l'autre, la verge communique par deux canaux différens avec le tesicule et la vésicule de la pourpre. : G. BOTANIQUE. Note sur la mousse de Corse, par M. DECANDOLLE. Sous le nom de coralline de Corse, on vend communément, chez les droguistes, deux matières différentes; June qu'ils nomment, coralline blanche, est la corallina officinarum , L. : elle n'est presque jamais mélangée d'aucune autre substance. T’autre, qu’on désigne sous les noms de mousse de Corse, de coralline rouge, de fucus hel- minthocorton, est la matière vermifuge qui fait le sujet de ces observations, .Ce mé- -dicament se recueille sur, les rochers. qui bordent la côte de l'ile de Corse:et de la Sardaigne. Cette cueillette se fait en raclant le fond de l'eau , et on conçoit, d’après cela, que cette mousse de Corse doit se trouver mélangée d'un grand nombre de productions marines : nous allons énumérer les principales, en les rangeant , d’après leur degré ordinaire d’abondance, dans la mousse du commerce. 10, Fucus helminthocortos, Latourr., journ. phys. 20, p. 166, t. 1, Ge varec, qui -est regardé comme la matière éminemment verqufuge, est en quantité très-variable dans les divers paquets de mousse de Corse ; on n’en trouve quelquefois pas un huitième, et sa quantité ne dépasse jamais un tiers de la masse totale; 20. Fucus ericoides , Good. Fucus tamarisci folius, Stackh. Fucus selaginoides, Esp. ; 30. Corallina rubens, L. ; 4°. Fucus barbatus, Good, ou Fucus fœniculaceus , Gmel. ; 5°. Ceramium catenatum, ou Conferva catenata, L., Roth, et Conferva prolfera, oth. : - ’ | 60. Ceramium REABTAPEATS ou Confervaægagropila, L.; 7°. Ceramium albidum , ou Conferva albida,, Roth; 60. Corallina officinarum , L.; “ 9°. Fucus sedoides , Desf. ; 10°. Ceramium incurvum , ou Fucus incurvus, Huds,; Fucus pinastroides , Stackh. ; 119, Fucus fasciola, Roth. ; 120, Ceramium forcipatum qui réunit Conferve pilosa , Roth, et Conferva dia- phana, Huds. ; - - 150. Ceramium scoparium, ou Conferva scoparia, L.; 140. Ulya pavonia, L.; 120, Ulva squammaria , Gmel., ou Fucus squamarius , Desf. ; Soc. DE MÉDEC. Soc. PHILOM. 264 16°. Ulva:lactucæ, Ei 3e à ns D ir 3 2 BB: noddttsmestehi " 17°. Fucus aculeatus,; Lis +, MA COPA ET 0" 16°. Fucus plicatus , Li; 0, $ ) ‘ æ Fr 199. Ceramium, gracrle , ow Conferva elesans, Roëh, : Ph. 200, Ceramium cancellatum ; ou Conferva: cancellataæ , XL.» l Es en 24°, Les poils et les débris des: feuilles, de la Zostera marina: , M. 0,0 On voit donc que le médicament, réputé simple de la mousse de Corse, content au moins une vingtaine de substances, dont les proportions relatives. sont variables: de telle sorte que le médecin. qui ordonne ce. médicament , peut donner des doses .très- diverses d'helminthocorton.,;en croyant:ordonner l2 même. Hliseroit maintenant à. desirer que les gens de l'art, qui: habitent sur les côtes ; fissent recueillir difiérentes espèces a varecs, d'ulvesebde. céramium ; afin de”s'assurer si tous, ow plusieurs d'entreux;, participent aux propriétés vermifuges del'helininthocorton:; en effet, sul'helminthocorton seul jouit de.cette propriété , il faudra la recueillir avec plus de soin , et la débarrasser des matières étrangères avant de l'employer! Si la plupartides . plantes marines: ont: là mémevertw} on, pourra se dispenser d'aller chercher auclonv cette: matière: et toutes nos côtes pourront peut-être em fournir. . Fit | PTIT si) ME CHIMIE, | NICE — 21 Sur les procédés usités en Angleterre, pour le traitement du fer, par le moyen de la houille. (Extraic d’un mémoire de M. de Bonnarp , ingénieur des mines ec usines. } Fs traitement du: fer, par le: moyen dela houille se compose en Angleterre de quatre -Opérations::: ? RE dl si à ' : Fi * La fonte.des minerais. Les hauts fourneaux, ( Elast furnaces ) dans lesquels an Fopère;, .ont de 40 jusqu'à 65 pieds de hautéur; les minerais grillés y sont fondus au moyenidu coaks où charbon de houille; les proportions des charges vmient, mais en géné- ral; l@ poids du coaks est un peu supérieur à celui du minerai. Oh passe jusqu'à 80 ét même 90 charges par 24 heures. On'coule deux fois pendant cet intervalle de:tems. Chaque coulée produit, d'après la richesse du minerai, el la manière dont on conduit le _ fourneau, de deux tonnes et demie à trois tonnes et demie ( de 5 à 7 milliers } de fonte, que l'on moule en petites gueuses où saumons et qui porte le nom de pig-tron. Cette-fonie ‘ésben général extrêmement charbonnée et fort douce. On en fabrique soit immédiate -ment; soit eb mieux encore aprèsl'avoir refondue dans des fourneaux itréverbère:, avec la plus grande perfection, toutes sortes d'ouvrage en fer coulé { cast:iron ) et on là troûve préférable pour cet emploi; et spécialement pour la confection des canons, à celle produite avec du charbon de bois; son plus grand degré de désoxigénalion est probablement la seule raison de cetté supériorité. $ a 2. La préparation de la fonte, Le pig-iron est trop charbonné pour pouvoir êlre affiné de suite avec avantage dans les fourneaux à réverbère. On le refond au coaks dans des foyers ( fineris-) assez semblables à nos feux d’affinerie, en le faisant passer devant les tuyères. Le vent plonge däns le bin de fonte, brûle une partie de son carbonne , oxide le métal et facilite la séparation d'une portion des-scories auxquels il éloit uni. On coule ensuite une seconde fois cette fonte en saumons. Élle a une cassure Blanche et brillante, et‘porte le nonr define métal. Le déchet que l'on éprouve dans celte opération est d'environ un dixième de la fonte que l'on y soumet, On prépare dans ux foyer 6° milliers dé fonte en 24 heures. : 3”. L'afjinage au fourneau à réverbère et l'ébauchage des loupes. On fond le fine métal dans des fourneaux à réverbère, ({ suddling fürnaces ) chauffés avec de la houle. Quand il est entré en fusion on le brasse avec force et. continuité, en exposant suc- cessivement toutes ses parties au contact du courant de flamme. Les substances com- 265 _ bustibles non brülées que le courant entraîne avec lu en grande quantité, désoxident la fonte ; le peu de carbonne qu’elle renfermoit encore est brûlé, tant par l'oxigène qu’elle: contient que par celui que le courant de flamme entraîne aussi avec lui, mais dont l'action sur les molécules métalliques est détruite par l'effet prédoninant des substances combustibles; la fonte se purifie peu-à-peu, et en se punifiant perd sa fusibiité. Les parties revivifiées reprennent auss-tôt l'état solide. Le bain devient bientôt pâteux et/paroit renfermer une multitude de petits grains. Bientôt ces grains s'agglutinent et forment des morceaux que l'ouvrier réumtensemble avec ses:outils, et avec lesquels il forme des petites loupes, qu'il range autour de l'âtre du fourneau. On opère ainsi à-la-fois sur 300 livres de fine métal, qui éprouvent un sixième de déchet par ce travail, et avec lesquelles on forme ordmairement 5 loupes, dont chacune pèse 50 livres. Ces loupes sont tirées au-dehors du fourneau et portées soil sous un marteau extrêmement pesant, soit entre des cylindres cannelés. On leur donne, dans les deux cas, une forme: cylindrique : ces massets qui portent le nôm de lumps ont environ 20 pouces de long sur 3 où 4 de diamètre. Quelquefois on applatit les loupes entre des cylindres unis, et on en forme des espèces de plaques grossières que l’on casse quand elles sont ré- froidies et dont on place les morceaux les uns sur les autres, de manière à en former un paquet auquel on donne le nom de b/um. L'opération de l'affinage dure d'une heure et demie à deux heures. Un marteau ou une paire de cylindres suffit pour ébaucher le produit de douze fourneaux qui vont continuellement, c’est-à-dire, plus de 36 milliers de fer par 24 heures. 4°. L'étirage du fer en barres. On chauffe les lumps ou les blum au rouge blanc dans de grands fourneaux à réverbère. ( Blowing furnaces ). On les passe ensuite entre des cylindres cannelés, travaillés avec plus de soin que ceux qui servent pour ébaucher les loupes, Ges cylindres sont de deux espèces; les cannelures de la première paire sont de telle forme que le /ump qui passe successivement dans plusieurs d'entr'elles conserve toujours sa forme cylindrique , elles servent seulement à l'alonger. Celles de la seconde pure, au contraire, sont destinées à lui donner la forme d'une barre. Le cylindre inférieurest seul entullé, et les parois latérales de chaque entaille sont perpendiculaires à la surface du fond et à l'axe du cylindre. À chacune d’elles répond un collet du cylindre supérieur, quisy adapte exactement, de manière à former la quatrième face de l'espèce de moule dans lequel la barre doit prendre sa forme parallèlipipédique, qu'on veut lui faire acquérir. ) On passe cet lump troisou quatre fois entre des cannelures successivement plus petites des premiers cylindres, autant dans celles du second, dont les dernières sont de di- mentions proportionnées aux échantillons des fers que l'on veut fabriquer , et il est alors devenu une barre de 10 à 12 pieds de longueur. Les scories qui restaient dans Le fe sont exprimées avec force pendant cette opération ; elle est terminée en 4o secondes, ét comme aussi-tôt que la barre passe aux seconds cylindres on apporte un nouveau -masset entre les premuers:1l y a toujours deux barres de forgées en une minute; chacune de ces barres esl le plus ordinairement le produit d’un /ump entier et pèse par consé- quent 5o livres. Ainsi: deux paires de cylindres suffisent pour étirer 6 mulliers de fer par heure. Les barres sortant des cylindres ne sont pas le plus souvent parfaitement droites. On le chaufle au rouge-cerise: dans un fourneau à deux: chauffes., et on leur fait-recevoir quelques coups d'un marteau à pans carrés qui les redresse et les pare. On brûle environ 10 parties de houille en tout pour fabriquer une partie de fer. Cette consommation, beaucoup plus grande que celle du charbon de bois employé au même usage, n'empêche pas qu'il n’y ait de l’économie à employer le premuer de ces combustibles dans tous les pays houillers, eu égard à la grande différence de sa valeur à celle du second. Cette économie est augmentée par le peu de déchet que l’on éprouve dans l’affinage et qui provient de la séparation de ce travail en deux opérations, dont l'une ayant pour but unique d'enlever le carbonne de la fonte, et l’autre pour objet prin- cipal de la désoxider, peuvent chacune sexécuter beaucoup: plus facilement et mieux que quand elles sont réumes, et que leurs agens se contrarient mutuellement, 1l faut INSTITUT NAT. LE NME considérer en outre que cette méthode donne la facilité, ainsi qu'on la vu, de pousser la quantité de fabrication à un point duquel il seroit impossible d'approcher dans nos usines. La plus grande preuve que l'on puisse donner des avantages que présente la’ fabrication du fer à la houille, est la valeur des produits de cette fabrication qui sont tous rendus à meilleur marché que ceux de nos forges, et cela dans un pays où tout, et sur-tout la main-d'œuvre, est beaucoup plus cher qu'en France. Les fers sontten général un peu cassans à chaud et quelquefois à froïd, ce qui provient de principes, musibles, contenus dans la houille, qui se sont acidifiés pendant la carbonisation ‘et unis. aux terres qu'elle contient pour former des sels que la grande intensité de chaleur du baut fourneau, et les diverses affinilés qui se sont trouvésien jeu, ont ensuite décomposées. Il paroît impossible, dans l’état actuel de nos conmoissances, de fabriquer de bon fer entièrement avec de la houille; mais d'un côté on obtient avec du coaks, dans le - haut fourneau , une fonte excellente pour tous les ouvrages de moulerie ; et de l’autre, les fontes obtenues avec du charbon de bois, peuvent être affinées à la houille avec grand avantage par les procédés anglais, el produire un fer excellent. Il seroit bien à desirer que ces procédés s'introduisissent en France, et diminuassent l'immense quantité de bois que nos forges consomment tous les ans. PEN /S BOULE. : Expériences sur les moyens eudiométriques , par MM. Hum8ozpT : et GAY-LussAc. MM. Humboldt et Gay:- Lussac se sont proposés, dans ce mémoire , d'examiner, scrupuleusement , les divers moyens eudiométriques connus ; de les comparer entr'eux, à fin de déterminer quel'est le plus exact de tous , et quelles sont les limites des erreurs qu'ils comportent. HS à Après bien des essais , ils se sont assurés que la combinaison du gaz oxigène et du gaz hydrogène, par l'éuncelle électrique , remplit toutes ces conditions : c’est le moyen que Volta avoit proposé, et pour lequel il a donné l'instrument nommé Eudiomètre de Volta: En faisant usage de ce procédé, MM. Gay - Lussac et Humboldt ont trouvé qu'il faut à-peu- près 100 parties de gaz oxigène en volume pour saturer 200 parties de gaz hydrogène. Celte proportion étant exprimée en volume, a l'avantage d'être indé- pendante de l’état du baromètre et du thermomètre , parce que tous les gaz à température égale, dissolvent des quantités égales d'eau , comme l'a prouvé Dalton ; et que, par des températures différentes , ils se dilatent également, comme l'ont fait voir encore MM. Dalton et Gay - Lussac. Les auteurs du mémoire se sont: assurés qu'on peut, avec l’eudiomètre de Volta, . découvrir et mesurer trois millièmes de gaz hydrogène répandus dans un volume donné d'air atmosphérique. Or, en faisant un grand nombre d'analyses de cet air recueilli à des jours différens, dans différens tems, par toules sortes de tems, ils l'ont toujours trouvé composé à fort peu-près de la même manière, sans mélange sensible d'hydrogène, et comme les observations faites par M. Gay-Lussac , en aérostat , jusqu'à 6,000 mètres de hauteur, n’en ont pas non plus donné la moindre apparence. Les auteurs du mé- moire concluent que la composition chimique de l'atmosphère reste toujours sensible- ment la même, et que l'on ne peut pas admettre que les phénomènes météoriques ea produits par la combustson du gaz hydrogène suspendu dans l'air, à Fe grandes auteurs, . B. Sur un dégagement instantané de gaz et d'eau, dans les mines du Hartz. Le 22 Janvier 1804, il arriva un accident remarquable dans les mines d'Andreasbere à 267 au Hartz. En faisant un trou de sonde pour parvenir à d'anciens travaux que l'on vouloit reprendre , ül sortit tout-à-coup une eau fétide accompagnée d’un gaz méphitique qui fitipérir sixiouvriers , etcausa à d’autres divers accidens; plusieurs entr'autres éprouvèrent detvives douleurs à la poitrine et au serotum : ce ne fut qu'au bout de huit jours que l’on pûtrrentrer dans: cette partie de la mine, et enlever les cadavres. : MHausmann de Clausthal ayant analysé cet air délétère, a trouvé que sur 100 parties, ibten contenoit 8r,, 42 de gaz d'azote; 13, 75 de gaz d’oxigène , et 8, 83 de gaz acide “carbonique. . es: exhalaisons dangereuses, par excès de gaz azole ainsi que: par excès de gaz hydrogène, sont rares dans les mines du Hartz, où les ouvriers sont cs ordinairement incommodés par le gaz acide carbonique. L'eau qui AO AEROr ce gaz, avoit une forte odeur d'hydrosulfure ; elle contenoit de la chaux, de l'acide carbonique et du sulfure de chaux. Il paroit que ce sulfure a agi en privant l'air atmosphérique de ces mines, d’une portion de son oxigène. Nous indiquerons, dans le prochain numéro , un phénomène analogue, qui a eu lieu dans une fosse d’aisapce, à Paris. « C. M. “Mémoire sur la température. de la mer, obserrée à sa surface et à. ‘diverses profondeurs, par M. PÉRON, naturaliste de l'expédition francaise des découvertes anx terres Australes. ; M. Péron a réuni , dans ce mémoire, les résultats des nombreuses observations qu'il a faites sur la température de la mer. Il a rapproché ces résultats de ceux qui avoient ‘été déjà obtenu par les autres navigateurs, et il en a déduit un certain nombre de propositions qui peuvent être considérées comme ce que l’on vonnoit jusqu'à présent de plus exact et de plus général sur ce phénomène. Nous nous bornerons à rapporter ici les principales. : La température moyenne des eaux de la mer, à leur surface, est généralement plus élèvée que celle de l'air. ; Elle augmente à mesure que l'on s'approche des continens et des grandes îles. La température des eaux de la mer, loin des rivages , à quelque profondeur qu'on l’observe, est en général plus froide que celle de la surface, Ce refroidissement paroît d'autant plus grand que la profondeur est plus considérable. “Toutes les observarions semblent indiquer que les abimes les plus profonds des mers, ‘de même que les sommets les plus élevés des montages, sont éternellement glacés, même sous l'équateur. Un semblable refroidissement s'observe dans les grands lacs et même dans l'intérieur des terres à de grandes profondeurs, mais il y paroil moins rapide. Ces résultats se réuniroient donc pour montrer que la température intérieur du globe, n’est pas par-tout la même, et égale à 9° £ comme on l’a cru pendant long-tems. ANATOMIE. Sur les moyens de déterminer exactement la situation et le trajet des artères, par M. RICHERAND, Chirurgien en chef de l'hôpital Saint-Louis , et de la garde de Paris, etc. Les inégalités qui s’observent à la surface du corps de l'homme, les lignes qui en marquent les divisions et les contours , considérées dans leurs rapports avec les artères, sont, pour l'instrument que le chirurgien doit porter sur ces vaisseaux , les guides les plus sûrs et les plus fidèles. Les éminences osseuses, saillantes sous la peau, peuvent servir à, déterminer exactement ces rapports. C'est ainsi, qu'en faisant partir une ligne au milieu de l’espace qui sépare l’épine antérieure et supérieure de l'os des isles de l'épine du pubis, et la prolongeant obliquement en dedans, puis en arrière, jusqu'au INSTITUT NAT: Soc. PHILOM ne Écoze DE Mir. 268 5 milieu de intervalle «qui se 4rouve dans le creux du jarret entre :les tubérosités! des condyles du fémur,, l'on tracera la direction de l'artère femoraleret de Ja :poplité ; qui ‘en est da continuation. La tibiale antérieure suit un trajet -qui imite parfaitement «ne digne tirée du milieu ide l’espace qui sépare la tête du péronéide la tubérosité du tibia, et prolongée jusqu'au milieu de l'intervalle des. deux malléoles. Continuez \obliquement cette ligne jusqu'à la jonction «du premier et du ;second orteils, elle suivra 1œelui le la pédieuse, «etc. , ‘etc. Par.oe moyen , celui qui n'auroitaucune:connoïissance angéiologique., pourroil se représenter , assez exactement, la situation des artères pour lescomprimer efficacement, ‘ou placer sur elle des hgaturss. -Gelui qui connoît le amieux J'anatonfie a besoin de ce secours -pouriprendre les détenminations-:sordaines |qu'exige ouverture d'un vaisseau d’un gros calibre. É MÉDECINE. Rechèrches expérimentales sur le pus et sur la suppuration, par M. SCHwILGUÉ, Docteur en médecine. ñ Le mémoire , dont nous ‘présentons l'analyse , a pour ohjet l'examen de l'humeur qu se forme à la surface des plaies et des ulcères, toutes les fois qu'il y a déperdition e substance. L'auteur , en faisant des recherches sur le pus, divise son travail en-trois seclions : la première est consacrée à la puogénie, C'est-à-dire à l'exposition des divers systêmes physiologiques imaginés pour expliquer la formation du pus et des moyens indiqués pour le distmguer de torites les autres humeurs, La seconde section renferme ‘me série d'expériences Chimiques, sur la nature ét la composition du pus, provenant des différens lissus, Sue Dr das de celui formé dans le tissu cellulaire. La troisième “section du Mmérnoire est celle que nous nous proposons de faire connoitre ici. Elle vénferme toutes les expériences que M. Schwilgué a tentées pour déterminer , d'une manière exacte, l'influence que les corps extérieurs peuvent exercer sur la suppuration. Afin d'obtenir des résultats comparables, l'auteur a cru devoir commenter ses ex- périences sur le pus produit par la peau ; à la suite de l'inflammation , les circonstances pouvant être absolument les mêmes. Dans cetle vue, M. Schwilgué , après avoir posé un vésicatoire, et l'avoir élevé à un degré constant d'irritation, a mis en contact, avec Ja plaie , toutes les substances qu'il a jugées devoir expérimenter. Elles ont été mélées et étendues dans de l'axonge récente, et dans des proportions déterminées d'avance. Plus de soixante matières diverses ont été le sujet de l'examen de l’auteur: ‘voici les faits qui nous paraissent les plus remarquables. Les cantharides sont l’excitant le plus propre à entretenir la suppuration , et pendant le plus long espace de items. Un certun degré de chaleur , auquel on expose ces insectes, leur enlève l'odeur désagréable qui les disungue , et détruit le principe qui les fait agir sur le-sysiême des voies urinaires; mais alors aussi 1ls ne déterminent ‘plus aussi efficacement la suppuration. Le tartrile antimonié de potasse -est, après .les-cantharides , le plus fort suppuratif ; mais son application produit de la douleur, et son effet n'est pas constant. L'euphorbe , le garou, les résines excitent très-peu la suppuration, quoique .ces matières soient très-mritantes. | | Le muriate de soude , appliqué sur une plaie, est plus propre à déterminer de la douleur et de l'inflammation, qu'à produire un pus louable et homogène. On voit, par les détails dans lesquels M. Schwilgué est entré, quil.a donné à ce travail, fruit de plusieurs années de recherches , toute l'attention qu'il méritoit. Amsi, dans les expériences que nous venons d'exposer, l'auteur a toujours eu le soin d'ap- “pliquer le médicament sur la moîïtié, seulement, de la plaie d'un vésicatoire ; ‘tandis ‘que lautre moitié éloit recouverte avec un mélange déterminé et constant d'axonge étde poudre de cantharides, afin ‘de s'assurer , réellement, d - la nature du médicament, “bstraction faite des circonstances diverses auxquelles la plaie pouvoit être soumise. | | Ne Es D ; 269 dre BULLETIN DES SCIENCES,. PAR) LA SOCIÉPÉ PHILOMATHIQUE., DOUÉ BRAS Pluvidie, an 13046 le République. DD CU ! Ù EL) j | HISTOIRE NATURELLE ZOOLOGIE. Noticè d'un mémoire sur les animaux obsersés pendant la traversée de Timor , au Cap Sud de la terre de Van-Diémen, par M.PÉRON, Naturaliste ; de lexpédition de découvertes aux Terres Australes , Membre de la Société Philomathique. \ À f % Dans cé mémoire, M. Péron présente le résultat de ses observations sur les di- verses tribus d'animaux qui, dans uné traversée aussi longue , lui apparurent successive- ment soit à la surface des mers, soit au milieu dés airs. Il s'attache sur-tout à pré- senter, d'une manière exacte , les limites de l'habitation de chaque espèce; il confirme, xl reotifie les observations des naturalistes de Cook, qui dans ces mêmes mers, avoient, es premiers, donné l'exemple de ces précieuses recherches. 11 décrit lui - même avec Précision, toutes les espèces nouvelles qu'il découvre , et qui sont en assez grand nombre. 1! insiste particulièrement sur leurs mœurs , sur leurs habitudes ; il termine par un tableau général dans lequel se trouvent réunies toutes les espèces dont il est fait mention dans Son travañ, avec l'indication précise de leur habitation. Ce mémoire, tout rempli de faits et d'observations, n'étant guères susceptible d'analyse , nous nous contenterons de: transcrire ici les deux paragraphes de ce travail, qui con- cernent ? Palle-en-queué et le Damier , deux oiseaux également célebres dans toutes les relations de navigations aux mers australes. Le 11 frumaire, dit M. Péron, sur 150. sud, nous observâmes les premiers Paille- en-queue ({ Phaëtion æthereus) ; le 12 et le 22 nous en vimes encore, et ce dernier .jour nous venions de passer le Tropique du Capricorne ; nous nous trouvions sur 23° 25’. Ainsi donc, cette partie de nos observations est conforme à ce que dit éloquemment Buffon sur les limites de l'habitation de cet intéressant oiseau : « Attaché au char du » soleil sous la zone brûlante que bornent les tropiques , volant sans cesse sous ce ciel » enflammé , sans sécarter jamais des deux limites extrêmes de la route du grand » astre, il annonce aux navigateurs leur passage prochain sous ces signes célestes ». Par une circonstance assez singulière , nous n'avons pu voir que deux Damiers, (Procellaria capensis), bien que notre élévation en latitude dût nous faire espérer d'en rencontrer un beaucoup plus grand nombre, et ce qu'il y a de plus étonnänt encore, c'est le lieu même où nous les avons observés. En effet, le premier nous apparut le 20 frimaire au soir, par 210 de latitude; ie lendemain il sen joignit un second au premier; et comme nous nous portions alors du nord au sud, il seroit difñcile d’objecter que c'est en suivant nos bâtimens que ces deux oiseaux se sont avancés sous des pa- rallèles autant éloignés de ceux qu'ils habitent ordinairement, Enfin ce qui doit con- trbuer à rendre cette observation plus piquante , c'est qu'ayant vu des Paille-en-queue dès le 11 frimaire , et en ayant revu le 22 du méme mois, il en résulte que nous avons pu trouver ensemble, aux mêmes lieux, deux animayx dont l'un, habitant N°. XI. 6°. Annee. Tome III, Z Soc. rHILOïM Soc. PHILON. - | SCC. PHILOM. 270 - exclusif des mers Anfarctiques , se éomplaît autmilieutdeslffimats et des brumes, tandis que l'autre, attaché au char du soleil, parcourt exclusivement comme lui cette portion ” du globe, enfermée par les tropiques. Quoi qu'il en soit de cette obsertation , il résulte cependant dé celles. de Cook, qui dans son deuxième voyage observa des Damiers en deçà du 5oe. degré, de celles que Jai pu faire moi-même dans notre première exploration de, la terre de Leuwin , où ee ces mêmés oiseaux lrés-abondans pâr 55; 1 eh résulte, dis-je, que les miles fixées aux animaux de celte espèce , peuvent étre davantage rapprochées des régions équatoriales : Linnée les restremt du-goe.-au 57e, degré. Ne seroit-il pas plus exact de les étabhr du 50e, au 57e. ? r y 9 LIN \ pharaon L nr Me © 2 $ BOTANIQUE. Note sur un nouveau genre de plantes, nommé. Suffrenia par, M BELLARDI !, der 1 2 , } : SurrrentA. Car, gen. Calyx o , corolla monopetala quadrifida ; foliolis ovatis , acutis æqualibus ; stamina duo corolla breviora, eidem: basi opposite insidentia ; germen superum subrotundum, stylus simplex longitudine corollæ ; stigma capitatum ; capsula oblonga unilocularis bivalvis ; semina plura, subrotunda , receptaculo insidentia. La plante qui forme ce nouveau genre est une petite herbe glabre , annuelle, grèle, qui nait en touffe le long des nvières, aux environs de Verceil et d'Ivrée, en Piémont; sa tige est un peu rameuse et pousse quelques racines vers sa base; ses feuilles sont opposées, ovales-oblongues, enlierès, plus courtes que les entréenœuds; les fleurs sont sohiaires, sessiles à l'aissele des feuilles, petites, jaunûtres. Cette plante a été découverte par M. de Suffren, auquel M. Bellardi a dédié ce nouveau genre. Additions des Rédacteurs. Ayant eu occasion d'étudier le genre Suffrema, d'aprèstdes échantillons envoyés à M. de Jussieu, par M. de Suffren , nous croyons devoir ajouter, 1°. que la partie à laquelle M. Bellardi donne le nom de corolle, est celle à laquelle M. de Jussieu donne celui de calice; 20. que ce calice n'est pas à plusieurs foholes, mais d’une Seule pièce à quatre dents pointues ; 50. que ce genre doit être placé dans l'ordre naturel , à la suite de la famille des salicaires , tout à côté du glaux, dont il ne diffère que par le nombre des étamines; 4°. que cette plante est assez bien représentée par Lobel, observ., p. 227; et Icon, & 416, sous le nom de Polygala repens nuperorum. NE CE MINÉRALOGIE. $ur un procédé particulier, en usage dans l'eiffel, pour l'affinage de la fonte. ( Extrait d’un Mémoire de M. de BonnArp, Ingénieur des mines et usines.) Dans quelques forges situées sur les confins des départemens de la Sarre , de l'Ourthe et de la Roër , et où Fon obtient, dans les hauts fourneaux, une fonte grise très-char- bonnée, on commence l'affinage de cette fonte dans le creuset du fourneau même. Pour cet effet, lorsque le baïn ae métal remplit en entier le creuset, le mailre fondeur y introduit un ringard par l'ouverture de la tuyère; ramasse, un peu du laitier en fusion qui recouvre la fonte, l'applique à la partie supérieure de l'onfice, et en forme une espèce de nez qui est bientôt figé par le vent des soufflets, et auquel il donne_ une courbe telle , que l'air, qui vient frapper dans sa concavité , est réfléchi et plonge dans le bain qu'il fait fortement bouillonner. L'oxigène de cet air brûle une grande 271 partie du carbone de la fonte, diminue ainsi son degré de fusibilité, et par suite son affinité pour les laitiers auxquels elle est unie ; ceux-ci s'en séparent à mesure que le carbone se brûle, et viennent nager à sa surface où ils se solidifient assez promptement, ét d'où on les enlève en plaques boursoufflées et légères. Au bout d'un tems, qui varie suivant le degré de carbonisation de la fonte et la capacité du creuset, l'oxigène du vent des soufflets commence à agir sur le inétal comme sur le carbone, ét il sélance de la surface du bain beaucoup d'étincelles, qui ne sont autre chose que du fer en combustion : on arréte alors l'immersion du vent, et on fait la coulée : Là fonte a conservé encore une assez grande fluidité ; mais en coulant elle jette une multitude d’étincelles blauches let brillantes, jusqu'à près d'un mètre do. hauteur, On la recouvre aussi-tôt de beaucoup de poussière de charbon , et on jetle 46 l'eau à sa surface, de manière à la solidifier assez promplement, Sa cassure est blanche et brillante, et tons ses caractères sont ceux d'une fonte très-oxidée et fort peu carbonisée; cette nature ainsi qué le peu de laitiers qu'elle contient, rendent son aflinage plus facile que celui des fontes ordinaires. On exécute celte opération d'après a méthode Wallonne, c'est-à-dire qu'on fait la foupe dans un peu d'affinerie, qu'elle est ensuite cinglée, puis réchauffée dans un Jeu de chaufjerie, etenfin étirée, Dans le preinier de ces foyers, la loupe est formée en trois quarts d'heure, présque sans aucun travail de la part de l'ouvrier, et pèse de 5o à 80 livres; la seconde chauffe et l'étirage durent à peu- près une demi-heure. On brüle, dans ces deux opérations, tous les mêmes charbons que l'on ne peut pas employer dans le plus grand nombre des forges où l'affinage exige un beaucoup plus grand degré de chaleur ; on en consomme environ deux livres par livre de fer obtenu, et on obtient 75 de ce métal pour cent de fonte : le produit d’un marteau et de deux feux est ordinairement de 20 quintaux par vingt-qualre heures, Le procédé qui fait l'objet de cetle note s£ rapproche assez de celui que l'on émploie dans plusieurs forges de Siyrie, pour convertir une fonte très-srise et fort difhcilement suscepuble de l'äfinage , en une fonte blanche que l'on affine avec beaucoup de facilité ; 1l est aussi fort analogue à la préparation que l'on fait subir aux fontes en Angleterre, dans des foyers particuliers, pour les rendre propres à êlre traitées avantageusement dans les fourneaux à réverbère. Son but et son effet sont de sim- pee un travail très-compliqué, en le divisant en deux opérations dont chacune est. eaucoup plus simple et plus facile : il offre économie dans les combusübles brülés, lus grande proportion de produits par rapport aux matières premières employées , acilité d'augmenter considérablement la quantité de la fabrication. . : Il doit donc étre considéré comme un perfectionnement apporté à l'opération de l'afinage, et seroit, sans doute, mis en pratique, avec avantage, dans toutes les usines où Jon traite des fontes tres-charbonnées. PHYSIQUE. Mémoire sur les seïches du lac de Genève, par M. VAUCHER. Les habitans des bords du Lac de Genève désignent, sous le nom de seiches, des changemens subits et irréguliers, qui ont lieu dans le niveau des eaux du lac et qui n'ont aucun rapport avec la crue régulière et annuelle, produite par la fonte des neiges. Ce phénomène a éié décrit dès le commencement du siècle dernier, par Faüo de Duillers, (mém. dans le tome 2e, de l'lustoire de Genève de Spon) et en- suite par Jalabert, ( mém. de l'acad. des sciences ) Serre, (journal des savans, 1763) Bertrand, ( mém. inédit ) et Desaussure ( rer. vol. voyage dans les Alpes. ) Mais quoique plusieurs de ces physiciens aient tenté d'en donner des explications, ( sur lesquelles noûs reviendrons dans la suile ) personne n’avoit encore examiné le fait avec assez de précision et ne l'avoit conçu dans toute sa généralité; nous allons donc suivre M. Vaucher dans l'exposilion des fauts, et nous présenterons NES différentes 2 ’ Soc. PHILON. 27 explications qui en,.ont été données, Les:observations nombreuses de M... Vaucher le conduisent &étabhr les fatésuivans. 4. SA 1°, Les seiches üe sont Point des phénomènes particuliers au Lac de Genève; on les retrouve dans cetix de Constance, de Zurih,,d_Annecy, de Neuf-Chitel, dans le lac Majeur, et où ,a de fortes raisons pour penser quelles existent, dans presque tous les lacs, mais n'y on! pas été suMisamment gbservésy 4 tu 2°. Il est vrai cependant de dire que le. phénomène est plus remarquable dans le lac de Genève, que dans aucun de ceux qui ont été observés ; en effet, on a vu pluseurs fois le niveau des eaux du lac Léman, s'élever en,15 ou 20 minuies, dans un lieu donné, de 3, 4 et méme de 5 pieds, pour redescendre quelque tems après, tandis que les plus fortes sezcles , observées dans d’autres lacs, ont élé de 4 à -5: pouces dens le lac de Constance; de 18 lignes dans celui de Zurich ;, dew4 à 5 lignes dans cel, d'Annecy ; de quelques lignes dans le lac de Neuf-Châtel et le lac Majeur; 3°. Dans tous ces lacs, et notamment dans celui de Genève, les seiches sont plus, sensibles dans la partie Lx plus voisine du lieu où le lac se vuide ; ainsi elles ne sont. plus que de 1 à 2 pouces à 2 lieues de Genève, et à l'extrémité voisine du lieu ou le PE semplit, les seiches du lac de Genève. ne sn pas plus fortes que celles des autres lacs ci-dessus mentionnés’ k à ___4n. Dans ces différens lacs, elles sont plus sensibles dans les lieux où le lac se rétrecit, d'une manière remarquable ; 5°. Les seiches peuvent avoir lieu dans toutes les saisons de l'année indifféremment, à toutes les heures du jour, mais on observe qu’elles sont, dans tous les lacs, plus fréquentes le jour que la nuit, au printems et en automne, qu'en hiver et en, lé ; 6, On observe, en particulier, aux environs de Genève, que les plus fortes stiches oxit lieu à la fin de l'été, C'est-à-dire à l'époque de la plus grande élévation de ses eaux ; | 7°. Les seiches sont extrêmement fréquentes, mais elles sont ordinairement de quelques lignes ou tout au plus de quelques pouces, et alors on ne peut les apercevoir à moins d'appareils exacts, pour mesurer le niveau du lac : c'est ce défaut d'obser- vation exacte, qui avoil fait croire jusqu'ici que ce phénomène éloit rare, parce qu'on ne pouvoit s'ipercevoir, sans appareil, que des seiches assez fortes pour changer le niveau de plusieurs pieds; LUE Bts Lit 8. Les seiches s'opèrent sans qu'il y ait aucune agjilation, aucun mouvement d'on- dulation ou de courant dans la masse du liquide ; es lceérer ï g°. Leur durée est très-variable ; elles durent rarement plus de 20 à 25 minutes, et souvent beaucoup moins ; à 1 'aBtirR 107, Ce phénomène s'opère par loute espèce de température, mais en général il résulte , de tables fort détaillées, que les seiches sont d'autant plus fréquentes et d'autant plus fortes, que l'état de l'atmosphère est plus variable. On à vu des variations notables du baromètre , corresponure avec des seiches considérables ; et c’est une opimion gé- néralement reçue parmi les pêcheurs, que les seiches annoncent les chaugemens de tems : on en observe en particulier de très-fortes quand le soleil vient à luire très- vivement dans un lieu peu auparavant obscurci par un nuage épais. SU D'après cette exposition du phénoméne , on peut apprécier les diverses explications qui en ont été données; M. Fatio atiibue les seiches a,des coups devent Lres-violens qui réfoulerotent les eaux dans là parte la plus élroite du lac ; M, Jailabert les attribue à quelque accroissement subit de l'Arve qu, se jellant densle Rhône à peu de distance du lac , et entrant dans ce fleuve sous ün angle très-ouvert, pourroit et a pu en effet quelquefois anréter momentanément son cours, ét exhausser ainsi les eaux de la partie du lac, voisine de Genève; enfin M. Bertrand pense que ce phéiomène est OCCASIONNÉ par des nuées électriques qui attirent les eaux du lac, produisent des oscillations d'autant plus sensibles que les bords du bassin sont plus resserrés. Sans nous arrêter à prouver que ces Lois hypothèses ne rendent pas Compte de tous les différens faits exposés ci-dessus , nous observerons ; avec M. Vaucher, que l'explication de ce phénouiène doit étre double : l'une doit étre générale et rendre raison des seiches peu considérables. qu'on 2 observe dans tous les lacs et dans toute la surface de ces lacs; l'autre doit être locale et expliquer pourquoi ce phénomène est beaucoup plus sensible à l'extrémité occidentale du lic de Genève, que dans un aucun autre lieu connu. w Quant à la premiere, M. Vaucher la trouve dans les variations fréquentes qui se font sentir dans la pesanteur des différentes colonnes de l'atimospaère , et conséquennnent dans la pression des divers points de la surface des lacs (1) ; on conçoit en ciel que sk dansun lieu donné d'un lac, la pesanteur de la colonne atmosphérique vient à dinunuer promptement, sans que la même chose ait lieu sur le reste de la surface du lac, où mieux encore si la pesanteur augmente sur le reste de la surface et diminue sur un seul point, eau sera forcée à sélever dans cette dernière pläce, et tendra ensuite à redescendre lorsque l'atmosphère aura repris son équilibre. On sait, en effet, que ces variations du baromètre sont tellement fréquentes, qu'on ne peut jamais dire quil soit exaclement stationaire ; on sait qu'elles peuvent étre produites par @es changemens de température , et Desaussure a calculé qu'un réfroidissement de 3°, dans la colonne d'air, explique uue variation de 0 785 de bigne dans le baromètre; on sait que ces Varialions sont plus fréquentes dans les pays de montagnes, dans l'automne el le printems, et à l'approche des orages; circonstances qui coincident avec la fréquence des seiches. Cette cause générale tend à expliquer les légères variations de niveau qui sont communes à tous les lacs : elle est méihe de nature à appliquer à toutes les grandes surfaces; ainsi 1l est probable que ces varialions de niveau ont aussi lieu dans la mer, indépendamment du flux et du reflux qui ont empéché jusqu'ici de les apercevoir. Peut-être les variations dans le poids de l'atnosphére , contribuent- elles à ces élévations subites et locales des eaux de la imer jui ont toutes Élé re- gardées indistinetement comme analogues aux trombes. La même cause doil agir aussi sur les rivières ; mais au lieu d'élever où d'abaisser leur niveau, elle doit tendre, selon M. Vaucher, à accélérer ou à retarder , momentanéinent, leur marche ; observation difhcile à faire, et qui n'a pas encore été lentée, ï à _Quant à la seconde partie de l'explication, c'est-à-dire à celle qui doit rendre raison de la grande intensité du pliénomene, à l'exirémnité dulac Léman, voisine de Genève, M: Vaucher à recours à deux circonstances propres à ce lac, ei qui se retrouvent à un moindre degré dans ceux de Zurich et de Constance où nous avons vu que les seiches sont les plus remarquables après le lac de Genève; sevoir : le rélrecissement d'un lac dans un lieu donné, et la pente de ses eaux vers le lieu de la sortie. Relativement à la première de ces crconstances, il suflit de jetter les yeux sur une carte du lac Léman, pour voir qu'il se rétrecit d'ine mamière très-remarquable à son extrémité occidentale, de telle sorte qu'à une denu-lieue de Genève, il n'a pas le tiers de la largeur qu'il a devant Thonon; or, nous pouvons comparer un lac de cette forme à un syphon plein d'eau , dont-les branches seroient ués-inégales en diamètre : or; il est évident que si, par exemple, leur inégahié étant comme 14 à 1, la brache la plus petifé recevoit subitement, par l'augmentation du poids de l'atmosphère, une surcharge égale à celle qui fait baisser le baromètre d'une ligne, elle baisseroit de 14 lignes, et l’eau qui se verseroit dans la grande branche, ne la feroit augmenter que d’une hgne, tandis qu'au contraire une surcharge qui ne ftroit baisser je’ miveau de la grande branche que d'une ligne, l'éleveroit, momentanément, de 14 dans la petite. L'eflet serait double si, à-la-fois, le poids de l'atmosphère diminuoit sur l'une des branches, et augmentoit sur l’autre. On peut donc admettre'que , dans les laes dont la largeur se réirecit d'une manière notable, l'influence des variations de l'atmosphère, pour produire des seiches, sera plus grande dans la partie étroite, que dans la parue large. - Uu effet analogue doit encore avoir lieu, selon M. Vaucher, à cause de la pente œ—— (x) Certe idée avoir déjà éré indiquée crès-succincrement par Desaussure, 1°, vol, des Voyages dans les Alpes. { Note des Rédacteurs. ) JINS9TITUT NAT, 74 qui s'observe dans la partie du lac, voisine du point où il se vüuide. Il remarque que chaque molécule d'un liquide en pente peut être considéré comme sollicité par deux forces ; l'une qui tend à l'élever au niveau de la partie supérieure de la pente ou du réservoir ; l'autre qui l'entraîne dans le sens du courant, Si par la dépression subite du liquide supérieur on supprime momentanément le courant, la molécule ne se trouvera plus animée que pur la première de ces forces, s'élevera rapidement vers l'ancien niveau , et s'abuissera au bout de peu de tems. Or, comme nous l'avons vu plus haut, toutes Les paries des lacs où les seiches sont très-sensibles, ont une pente remarquable : celte pente est naturellement plus forte à l'époque de l'année où les eaux des lacs sout les plus hautes, et c'est aussi à ceite époque que les seiches sont e plus sensibles aux environs de Genève, SA on du phénomène des seïches, le lac de Genève, et presque tous les lacs, offrent deux autres phénomènes singuliers ; l'un est connu des pêcheurs du lac Léman, sous le nom de /onfanes ; il a lien lorsque la surfuce du fac, au lieu d'être umformément calme ou uniforméinent agitée, présente des parties calmes et des parties agitées, souvent entre-mélées les unes dans les autres de mulle manières, et toujours bien distinctes. Ce fait semble indiquer que différentes colonnes atmosphériques pique très-voignes, peuvent être les unes agitées, les autres calmes ; Celle appareuce 20 la surface du lac passe, parmi Les pêcheurs, pour un indice de pluie, : Le second phénomène, dont parle M. Vaucher, consiste en certains coups sonores, lointains, qui ressemblent à des décharges d'artillerie, et qu'on entend quelquefois dans les belles soirées d'été : ce phénomène est rare ; il est cependant affirmé par plusieurs habitans des bords de Genève ; il a lieu amssi dans le lac de Zurich, selon M. Escher, et dans celui de Baikal, selon M. Patrin ; M. Escher assure qu'une demi ou trois- uarts de minute après avoir entendu un pareil coüp , il a vu sortir, du lac de Zurich, une bulle d'air, d'environ un pied de diamètre, CHIMIE. Extrait d'un mémoire sur la bile de bœuf, par M. THÉNARD. La bile a été regardée, jusqu'à présent, comme une liqueur savonneuse et albumi= neuse ; mais lorsqu'on l'étaie avec plus de so:u qu'on ne l'a fait encore , on voit bientôt welle présente des phénomènes qu'il est impossible d'expliquer d'après cette manièr de voir : c'est sur-lout en la soumettant à l'achion du feu et des acides, qu'on met cette vérité hors de doute Distiliée jusqu’à siccité, elle donne un résidu égal à la huitième partie de son poids, En calcinant 100 parties de ce résidu, on en retire une matière charbonneuse ren fermant diverses espèces de sels, du sel marin, du phospaate de soude, du sulfate de soude, du phosphate de chaux, de l'oxide de fer et quatre parties de soude : la bile ne contient done que deux centiemes de son poids de soude, Une si petite quantité d'alkali ne suffisant pas pour dissoudre la grande quantité d'huile qu'on sait exister dans Ja bile:; par cela seul 1l est pernus de présumer que celte liqueur renferme encore quelqu'autre matière qui fait fonction d’alkah. Cette hypothèse va devenir une pro- balité irès-grande , et même une certitude, si nous examinons l’action des acides sur Ja bile, Pour peu qu'on verse d'acide dans la bile, elle rougit de suite le papier et la, teinture de tournesol, et pourtant elle conserve sa transparence, ou ne se trouble que légèrement; si on en ajoute davantage, le précipité devient plus abondant : dans tous les cas, 1l n’est formé que de la substance a'buinineuse et de très-peu d'huile , et ne correspond point à beaucoup près à la quantité réunie qu’on trouve de ces deux matières dans la bile ; aussi la liqueur filtrée a-t-elle une saveur très-amère , el donne- t-elle, par l'évaporation, un résidu presqu'égal à celui qu'elle donneroit si elle éloit pure. Cependant, lorsqu'après avoir séparé l'huile de la bile , on la dissout dans l'alkah, à fs 27) ï / et qu'on versé dans le savon qui en résulte, de l’albumine, on forme une combinaison qui est décomposée même par les acides les plus foibles, et'd’ou le vinaigre précipite toute la substance huileuse. On ne reforme donc point de la bile, et par conséquent Ja bile n'est point un composé seulement d'albumine , d'huile el de soude : voilà pourquoi les sels solubles à base de barite, de strontiane et de chaux, plusieurs dissolutions mé- talliques , ne précipitent point la bile. Ne pouvant plus doutér alors qu'il existoit une matière particulière dans la bile, j'ai cherché les moyens de la séparer, et après quelques essais, j'y suis parvenu au moyen d'une certaine combinaison d'acide acéteux avec le plomb. En versant dans la bile de l'acétite avec un léger excès d’oxide de plomb, c'est- à-dire de l'acénte de plomb du commerce, que l'on a fait bouillir avec environ la sixième parlie de son poids de litharge privée d'acide carbonique, on précipite toute la substance albumineuse et huileuse ; en filtre la-liqueur ; on en sépare , par l'hydrogène sulfuré , l'oxide de plomb de l'acétite qu'on a nus en excès, et par l'évaporation, après avoir filtré de nouveau la liqueur, on obtient une substance dont la saveur est sucrée et âcre en même lems, presquanalogue à celles de certains sucs de réglise ; mais comme cette substance est encore mélée des sels de la bile changée pour la plupart en acétite par l'acétite de plomb , il faut la précipiter par l'acétite sursaturé d’oxide de plomb, c’est-à-dire contenant une fois autant d'acide que celui du commerce; traiter le précipité par le vinaigre ; faire passer , à travers la dissolution , de l'hydrogène sulfuré ; filtrer et évaporer de nouveau, par ce moyen on se procure cette substance dans le plus grand degré de pureté : ses principales propriétés sont : 1°. d’être soluble dans l’eau, dans l'alkool légèrement déliquescente ; 20, de ne point être précipitée par - l'acétite de plomb du commerce ; de l'être tout entière par l'acétite sursaturé de plomb, et de former un précipité soluble dans l’acétite de soude; 5v. de ne point fermenter avec la levure de bière; de ne point donner d'ammoniaque à la disüllation ; de ne point élre troublée par la noix de galle; 40. de dissoudre la matière huileuse de la bile ; mais pour réussir facilement et complètement dans celte dissolution, il est né- céssaire de dissoudre d'abord les deux matières ensemble dans l'alkool ; de faire évaporer, et de traiter le résidu par l'eau + une parue de substance sucrée et âcre ne dissout que trois quarts de la partie de matière huleuse. Or, conne ces deux matières sont à-peu- près en quantité égale dans la bile, on doit donc admettre que la soude contribue aussi à la dissolution de l'huile ; néanmoins les acides ne séparent point ou presque pas, au moins de matière huwleuse. En réfléchissant sur ces résultats, je pensai que la bile étoit sans doute une combinaison triple de peu de soude et de beaucoup de matière huileuse et sucrée ; que les acides ne la décomposoient qu'en partie, c'est-à- dire qu’elle pouvoit contenir un excès d'acide, sans que touie la soude fût neutralhisée, Je calcinai donc de l'extrait de bile acidihiée par les acides sulfurique, mariatique et autres, et en effet j'oblins de la soude libre dans le charbon ; ainsi il est tès-probable que la matière sucrée, réumie à l'huile , opéreroit la décomposition d'une certaine uantilé de sel marin, et en mettroit l'acide à nu. Ii ne sufhisoit pas d’avoir reconnu les princapes constituans de la bile ; 4 falloit encore en déternuner là proportion, et c’est ce que j'ai fait par la méthode analytique que je vais décrire. ; Par l'aide nitrique, j'ai séparé la substance animale, qu'on croit étre albumineuse, avec une très-pette porüion d'huile ; celle-c1 étant soluble dans l’alkoo!, et celle-là ne l'étant pas, 1l m'a été facile d’avoir le poids de l'upe et de l'autre ; puis j'ai précité par Facétile, avée un léger excès d'oxide de plomb, toute la matière huileuse : je J'ai obienue amsi combmée avec cet oxide métallique que j'ai dissous au moyen de l'acide nitrique foible; ensuite, en faisant passer de l'hydrogène sulfuré à travers Ja liqueur filtrée , j'ai enlevé le plomb qu'elle contenoit en exees , et par l'évaporation, J'ai eu toute la substance particulière mélée, à la vérité, avec les sels de Ia bile, qui, pour la plupart, avoient été aliérés par l'acétite de plomb, et du poids desquels j'ai tenu compte. : Le) 27 J'ai déterminé la quantité de‘soude , en caloinant, cent parties. d'extrait.de hile,, et en recherchant, avec beaucoup de soin d'une, part , combien le résidu pouvoit saturer d'acide à 169., et de l'autre combien cette quantité d'acide, saturoit de, soude: pure, Euñn , par des moyens qu'il est inutile de rapporter , j'ai trouvé également la quantité de chacun des autres sels que la bile renferme : telles sont les principales Expériences que Jai faites, avec assez de soins, pour crûire, que huit cents parlies de bits de bœuf ;, sont composées de à SUR TTET AE » | Ar DANSE EIRE SGEN To ; Mülière huileuse.: . ... 43 Substance particulière. 41 i! Substance animale... 4 SONT AE SAMIR Er Selimarins el MPREEANTs Sulfate de soude......… 0,8 Phosphate de soude... 2 Phosphate de chaux... 7 Oxideide dense AEENO La bile peut-être le sujet de beaucoup d'autres recherches intéressantes ; les variétés qu'elle nous offre dans les diverses espèces d'animaux , et qu'une foule de circonstances, et particuhèrement une affection morbifique de l'organe qui la secrète , peuvent mo- difier, les calculs qui sy forment et qui sont d’une nature particulière, les substänces huileuse, animale, et cette autre matière toute différente de celles connues jusqu'ici, doivent exciler le plus vif intérêt, et seront le sujet: de plusieurs aulres inémoires que je ne larderai point à publier. OUVRAGES NOUVEAU X. Exposition des familles naturelles et de la germination des plantes, par JAUME -St.- Hrcarre. — 2 vol, in-80, Paris, Treuttel et Würtz, an XII. L'ouvrage de M. Jaume-Sr.-Hilaire , est principalement consacré à faire connoître, d’une manière facile et gxacte , les caractères fondamencaux des fimilles naturelles, établies par M. de Jussieu: Il expose les caractères de chacune d'elles , er les représente dans des planches qu'il a lui-même dessinées d’après nature ; ces planches sünE sur-Eout consacrées à représenrer les détails des Aeurs, des fruits ec des graînes : cette dernière partie de son travail a conduit naturellement l’auteur à examiner et à figurer la germination d'un grand nombre de plantes. Cette époque importante de la vie des végétaux, avoit été jusqu'ici peu observée , et mérite cependane toute l’atrention des naturalistes; c’est sur-tout né la classe des monvcotyledones que l1 germination offre des variété, impertanres, ct que son examen pourra servir de guide dans la classification naturelle Après avoir confirmé la pluparc des observations de M. de Jussieu, sur la germination des divers ordres de monocoty- ledones , l’auteur expose plusieurs modes de germinations connus; ainsi dans lAsphodèle jaune , le jeune embryon se prolonge en une espèce de cordon ombilical: de son sommec soit la gaine qui doit former la radicule , er donner naissance à la plumule : dans le Pochos la semence est sessile au sommer dela gaîneiqui donne naissance à la radicule, er n’offre aucun prolongement particulier, On-retrouve à-peu-près le même mode de gerini- nation dans le Ravenala, quoique d’une famille assez éloignée de celle du pothos. Dans lEphémérine, l'embryon se piolonge en racine er en tige, sans former d'énveloppe ou de gaîne comme les autres monocoryledones. En suivant le développement des jeunes plantes , on voit que dans les graminées les feuilles forment d’abord des tubes qui se recouvrent les uns les auvres; ces cubes , dilarés successivement par la force de la véétarion , se déroulent en forme de spirale dont les contours, d’abord plus nombreux, diminuent à mésure que la feuille se reproduit au dehors; de sorte que lorsqu'elle esc extérieure , elle ne forme plus, à sa base, qu'une simple gaine fendue dans sa longueur, et dont un des bords recouvre l’autre. - Ë Relarivemenc à la disposition des végétaux en familles naturelles, M. Jaume a introduit quelques légers changemens dans les grouppes adimis par M. de Jussieu. Ainsi il a séparé de la famille des chalefs , celles des mirobolans ( rerminaliace# ) qui s’en éloigne par ses éramines ,‘au nombre de dix , er sui = LOUE par sa graine , donr les feuilles séminales son roulées en spirale. Cette famille renferme les genres bucida, L.; cerminalia , L.; chuncoa , fl. Per, pamea, Aubl.; et ranibouca, Aubl. Elle semble ne différer des myrres que par l'absence de la corolle. : F Dans chaque famille, M. Jaume donne les caractères des genrés qui la composent, et rapporte, à, leur place, dans l'ordre narurel, plusieurs genres décrits récemment par différens auceurs : dans la plupart dés genres il indique les caractères des espèces les plus remarquables. D. &° ; HG: 277 … BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. - PARIS. Ventôse, an 13 de la République. en" HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Suite des mémoires sur les Mollusques, par M. GUVIER, sur les genres Phyllidie et Pleuro-branche. M. Cuvier a établi le premier, le genre phylidie, d'après un individu qui venoit de l'ile de Bourbon , et il en a fait connoître les caractères extérieurs dans le numéro 51 de ce Bulletin. S Aujourd'hui il donne , avec plus de détails, la description extérieure et l'anatomie e ce genre et de ses espèces, d’après deux individus de l'espèce primitive et autant d'espèces nouvelles, rapportées de la mer des Indes, par l'infatigable M. Peron. Ces trois espèces se distinguent les unes des autres par la disposition des verrues et des tubercules qui s'observent à la surface du manteau. Dans l'ancienne espèce les verrues du milieu sont alongées et forment trois lignes presque continues, qui règnent tout le long du dos. M. Cuvier l'appelle, à cause de cela, P. trilineata et non varicosa, comme M. Lamarck, parce que cette dénomination n’est pas assez caractéristique. Dans la seconde espèce, P. pustulosa, les verrues sont plus arondies qu'alongées, placées sans régularité, d'un jaune pâle sur un fond noir et ressemblant à des pustules de petite vérole. s 3 La troisième espèce, P. ocellata , a le manteau couvert de petits tubercules jaunâtres , parsemés sur un fond gris; cinq grands tubercules portés sur autant de pédicules et entourés d'un anneau noir, dont un en avant et deux de chaque côté du corps, les petits tubercules du milieu réunis par une ligne saillante longitudinale. 5 Le pleuro-branche ( pleuro-branchus ) nommé ainsi parce qu'il a les branchies d'un côté seulement, a le pied aussi large que son manteau, et séparé de ce dermier par un canal qui fait tout le tour du corps. C'est dans le côté droit de ce canal que se trouvent les branchies, dont on se représentera la composition enimaginant une lame sullante, longitudinale, qui porte en-dessus et au-dessous des séries transversales , serrées de petits feuillets, serrés eux-mêmes dans chaque série. En avant des branchies sont les organes extérieurs de la génération, consistant en un petit lrou et en deux parties saillantes. L'anus est un pelit tube membraneux, légérement saillant , situé en arrière de ces mêmes branchies. La bouche est en avaut du corps, en forme de trompe, un peu grosse et recouverte par un petit voile, sur la base duquel sont deux tentacules cylindriques creux et fendus longitudinalement. M. Cuvier dédie à M. Peron la seule espèce connue de ce nouveau genre, Pleuro- branchus-Peronii, qu'il doit au zèle de ce naturaliste. ’ : Le manteau épais et charnu, légèrement ridé en arrière, cache une petite coquille plate, mince, ovale, oblique, blanche et composée de couches, dont les plus nou- velles sont encore comme membraneuses. IN°. XII. 8°, Annee. Tome IL. A a CESR ACT RES SSS N°. 96. SOC. PHILOMe Soc. PILOM. 276: ) ! $ Î Voici, en peu de mots, les principaux traits de l'anatomie de ces deux genres. Dans le pleuro-branche , le cœur, qui se rapproche toujours des branchies, est situé à droite, tandis qu'on le trouve au milieu du dos-dans la phyllidie. Dans celle-ci le système circulatoire ressemble parfaitement à celui de la #rifonie. Dans le premier il sort de la pointe du cœur, dirigée à gauche, trois grosses artères, dont l'antérieure va aux parties de la bouche et de la génération, la postérieure au foie et à l'estomac, | et la mitoyenne aux parties du pied. La phyllidie a, comme la fritonie, un estomac simple et membraneux, et un canal nl court, Il y a quatre estomacs dans le p/euro-branche, qui se rapproche en cela de l’onchidie. Un jabot, sorte de dilatation de l’œsophage, qui reçoit la bile ! dans son fond, un gisier à paroïs musculeuse , un feuillet ayant comme l'estomac qui porte ce nom,-dans les ruminans des larves saillantes et longitudinales. Un quatrième estomac dont les parois sont minces et simples, ‘et à la suite duquel vient un canal intestinal court. La bouche du pleuro-branche se développe au-dehors sous forme de trompe. L'un et l'autre genres manquent de mâchoires, mais dans le pleuro-brancke, la membrane linguale est disposée en deux plans aux deux côtés de la bouche et hérissée d’épines courtes, fines, très-nombreuses, disposées en quinconce, qui doivent pousser les alimens dans l’œsophage et commencer un peu à les entamer. Les glandes salivaires sont petites et placées tout près de la bouche dans la phyllidie, beaucoup plus grandes et placées dans les replis des quatre estomacs dans Île pleuro-branche. Ces deux genres ont des yeux placés sur le cerveau, lorsqu'ils sont retirés en dedans. G. L. D. Note sur une petite famille de chawe-souris d'Amérique , désignée sous le nom générique de Molossus, par M. E GEOFFROY- SAINT-HILAIRE. Plusieurs chauve-souris publiées par M. d'Azzara, dans son histoire des animaux u Paraguay, ayant beaucoup d’afhinités avec le vespertilio molossus , et les mulots- volans de Daubenton, M. Geoffroy les a réunis tous dans un seul genre, sous le nom de molossus, d'après les considérations suivantes. . Toutes ces chauve-souris sont les seules qui n'aient que deux incisives à chaque mächoire. Les supérieures sont de grandeur moyenne, convergentes, distantes des canines, et parlagées en deux à leur couronne : les inférieures sont à peine visibles à cause de leur petilesse , et parce qu'elles sont entassées et comme cachées dans les racines des canines. Celles-ci, à la: mâchoire inférieure, ont une position inclinée, et sont réunies à leur racine ; les supérieures sont très-grandes et parallèles ; enfin les dents molaires, au nombre de huit en haut et de dix en bas, sont terminées par une couronne large, et hérissée de plusieurs petites pointes. D'ailleurs la langue de ces chauve-sounis est lisse et sans papilles. Leurs oreilles sont réunies antérieurement, et couchées sur le museau. E’oreillon qui est ordinairement placé au centre de l'oreille et au-devant du conduit auditif, fait, dans les molossus, partie de l'oreille externe : il est rond et très-voisin de la commmssure des lèvres. Le museau est fort gros et court. Les narines sont simples, sans feuille à l'entour, et ouvertes par deux trous rendus plus sensibles par un bourrelet saïllant à leurs bords. La queue, qui est assez longue , n'est enveloppée que dans sa première moitié, par la membrane interfémorale. ; û - Au surplus, sans s'arrêter à toutes ces considérations, on distinguera toujours les molossus , aux caractères suivans: | Deux incisives à chaque mâchoire ; l’oreillon situé en dehors de la conque ; le nez sans, feurlle ou membrane. Le tableau suivant donnera une idée succincte des neuf espèces qui se rapportent à ce type. 279 Je Molossus rufus, Pelage marron foncé en-dessus, marron clair en-dessous, museau frés-gros-et court; = ; Décrit d’après un individu du Muséum d'Histoire naturelle, ayant 68 millimètres de longueur. 2. Molossus ater. Pelage noir, lustré seulement en-dessus ; ; : Décrit d'après un individu de la collection du Muséum d'Histoire naturelle , ayant 70 millimètres de longueur. 3. Molossus obscurus. Pelage brun-noirâtre en-dessus, obscur en-dessous , les poils blancs à leur origine ; Décrit d'après nature : la chauve-souris neuvième de M. d'Azzara, s'y rapporte : longueur 60 millimètres. . 4 Molossus longicaudatus. Pelage cendré-fauve , un ruban étroit du bout du museau, Jusqu'au front ; queue presqu'aussi longue que le corps ; Décrit d’après nature : il 1e faut rapporter le mulot-volant de Daubenton , tom. 10, pl. 17, fig. 2, de l’histoire naturelle et part. 5: Molossus fusci-venter. Pelage cendré-brun en-dessus, cendré en-dessous, excepté le ventre, qui est brun au centre; - Décrit d'après Daübenton, tom. 10, pl. 19, fig. 1 ; longueur 55 millimètres. 6. Molossus castaneus. Pelage châtain en-dessus, blanchätre en-dessous; un ruban étendu du bout du museau jusqu'au front ; Décrit d’après la sixième chauve-souris de M. d'Azzara ; longueur 127 millimètres, 7. Molossus laticaudatus. Pelage brun-obscur en-dessus, moins sombre en-dessous, la queue bordée de chaque côté par un prolongement de la membrane interfémorale ; Décrit d’après la huitième chauve-souris de M. d'Azzara ; longueur 127 millimètres. 8. Molossus crassi-caudatus. “Pelage brun-canelle , plus clair en-dessous ; la queue bordée de chaque côté par un prolongement de la. membrane interfémorale ; Décrit d’après la dixième chauve-souris de M. d'Azzara. 9- Molossus amplexicaudatus. Pelage brun - marron ; toute la queue enveloppée dans la membrane interfémorale ; ÿ Décrit d'après la chauve-souris de la Guyane de Buffon : voyez supplément septième , pag. 292, pl. 74. à Note sur la manière dont les tortues respirent, par M. Duvernoy. On sait que dans les animaux qui ont des côtes mobiles, la respiration , et parti= culièrement l'inspiration , dépend des mouvemens de ces arcs osseux ; maïs dans ceux a manquent de côtes, ou ‘ n'en ont que des rudimens , le mécanisme de cette onction ne pouvoit plus être le même. On a vu, t. II, p. 42 de ce Bulletin > que les batraciens, qui se trouvent dans l'une ou l'autre de ces circonstances , respirent en avalant l'air ; qu'après avoir fermé leur bouche, ils dilatent et contractent alter- nativement leur gorge ; qu'ils obligent ainsi le fluide atmosphérique de Sy précipiter par les narines, et d’enfiler la glotte. Il étoit à présumer que les chéloniens , dont les côtes sont immobiles , respirent par un mécanisme semblable. Cependant M. Townon it, dans son ouvrage sur la respiration des amphibies (1), que les tortues ont deux paires de muscles situés dans l'intervalle postérieur de la carapace et du sternum, dont - lun sert à l'inspiration et l'autre à l'expiration. Ces muscles nous paroissent au contraire avoir un seul et même usage, celui de comprimer les poumons, soit immédiatement, soit en pressant les viscères abdominaux : ce sont les vrais analogues des muscles du bas-ventre , déjà indiqués comme tels dans le t. Ier. des leçons d'anatomie comparée. La première paire ou l’externe répond à l’oblique descendant ; elle s'attache à tout le bord antérieur du bassin, à la carapace et au sternum, et s'étend dans tout l'intervalle (1) Tracts and observations in natural hiscory and physiology By R. Townon, London 1799. Axa Soc. PHILOM. 280 : poslérieur de ces deux parties. L'inferne est composée de fibres transversales qui;se . fixent supérieurement à la moitié postérieure de la carapace près des vertèbres, descendent en dehors des viscères, les enveloppent et viennent aboutir inférieurement à une aponévrose moyenne, Celle - ci passe en parlie sous la face inférieure de la vessie urinaire , et sert à la vider lorsque ces muscles se contractent. Ils ne compriment immédiatement qu'une petite portion des poumons, mais leur action principale sur - ces organes a lieu par le moyen des viscères du bas-ventre qu'ils serrent fortement, - et qui pressent , à leur tour, les poumons. La cause principale de l'inspiration est donc, dans les chéloniers comme dans tous les animaux à vertèbres, l'action. des muscles du. bas-ventre. Il restoit à déterminer celle de l'inspirauon. L’inspection d’une tortue vivante a prouvé qu'elle étoit absolument la même que dans les grenouilles, etc. Cet animal, après avoir fermé sa bouche et élevé ses narines à la surface de l'eau, dilatoit et contractoit alternativement sa gorge d’une manière très-marquée , comme le font les batraciens lorsqu'ils respirent. Les mouvemens se succédoient quelque 1ems sans, in- terruplion , étoient suspendus par intervalle , et se renouvelloient ensuite : le moment de leur suspension est celui de als On conçoit que les mouvemens d'expiration doivent étre bien moins fréquens, et qu'il faut plusieurs des premiers pour faire entrer ;; dans les poumons, là quantité d'air qui peut en être chassée par une seule contraction des muscles du bas-ventre. F BOTANIQUE. Noweaux genres de plantes découverts dans les les de France , de la Réunion et de Madagascar , par M. AUBERT pu PETIT-THouARs. INSTITUT NAT. M. du Petit-Thouars a publié, il y a quelques mois, la première livraison d’un ouvrage intitulé : Histoires des végétaux recueillis sur Les iles de France, la Réunion ( Bourbon ) et Madagascar, première partie, contenant les descriptions ef figures des plantes qui forment des genres nouveaux , où qui perfectionnent les anciens (x). Cette première livraison contient, outre le mémoire sur le cycas, dont nous: avons donné l'extrait no. 77, la description et la figure de huit genres nouveaux En ue sentant la descripuon de ces genres, l’auteur avoit laissé, comme problème à résoudre, aux botamistes, la place que chacun d'eux doit occuper dans l’ordre naturel : M. du Petit-Thouars vient de completter lui-même cette partie du travail, dans un mémoire lu à l'Institut national ; l'extrait que nous présentons est donc üré en parte de son ouvrage imprimé, en pare de sn mémoire inédit. . Diny weces. Flores dioici, apetali, diandri, digyni ; calÿx duabus squamis cons- tans ; stamina sessilia ; fructus drupaceus, monospermus | nucleus osseus ; embryo nudus, inversus ; cofyledones crassæ. Arbre élevé, indigène de Madagascar, à rameaux élalés; à feuilles alternes, grandes, entières, peliolées; à fleurs petites , naissant au-dessus des aisselles, disposées en épis dans les pieds femelles; en grappes rameuses dans les mâles. Le nom du genre tiré de didvyss geminus et ysa membrum fait allusion au nombre binaire des organes sexuels. Ce genre, dans les systèmes de Tournefort et de Linné, doit être placé à côté des peupliers et des saules; mais il diffère beaucoup de ces deux genres et même de toutes les amentacées, par son port, par la disposition el la Structure de ses fleurs et par son fruit. Les mêmes caractères l'éloignent des urticées ; il semble avoir quelques rapports éloignés avec les derniers - genres des therebinthacées, et notamment avec le noyer; mais la place même du noyer, dans l'ordre naturel, est encore indécise; M. du Petit-Thouars le rapproche de Thernandia: que lon suppose, dit-il, les cloisons de [a noix adhérentes aux lobes de la graine, et les anfractuosités de sa’ superficie, comblées par la même substance; on aura une idée de la graine d'hérnandia ; que l'on suppose encore le calice urcéolaire 1) À Paris, chez l’auteur, £ue du Cherche-Midi , n°. 294, et chez madame Huzard rue de l’Éperon MAUR EN 3 24 : F 2 14 res 261 et inférieur de la fleur femelle d'hernandia , adhérent à l'ovaire, on aura celle du noyer et celle de ses deux calices si singuliers. Preciium. Flores hermaphroditt, completi, tetrapetali, perigyni, isostemones, monogyni; discus centralis stamenifer et prstillifer ; stamina 4 petalis alterna ; cap- sula inaperta, cycloptera, bilocularis , désperma ; semen rectum ; perispermum car- nosum ; cobyledones planæ , virides. Arbuste, originaire de Magascar, à rameaux étalés opposés ; à feuilles opposées , fermes, ovales, petiolées; à fleurs petites, dis- posées en panicules axillaires, plus courtes que les feuilles. Son nom indique son aualogie apparente avec le ptelea, dont il diffère par ses étamines insérées sur un disque particulier , par ses anthères adnées au filament et souvrant en-dehors, par sa graue redressée la radicule :en-bas, et par ses feuilles simples et opposées; ces ca- ractères en apparence miuulieux , sont de telle importance que la place du ptelea est encore un peu indécise : celle du ptelidium est cerlainement dans la famille des nerpruns auprès du rubentia Il se rapproche inême de cette famille par son embryon de couleur verte, phénomène singulier qu'on observe souvent dans les graines des nerprunées. ? Hrcarea. Flores diclini, monoici, apetali; calyx quinquelobus discus centraks ; Jilamentum unicum centrale, antheras tres syngenesas fungi pileum æmulantes gerens ; OVarium unicum; stigmata tria ; fructus baccatus trispermus. Arbres Orig1- maires de Madagascar, de stature médiocre, à feuilles allernes ou opposées, munies en-dessous de deux pores glanduleux, placés près de leur base; à fleurs petites, dis- posées en panicule dichotome, les mâles terminales, les femelles pédicellées entre les bifurcations ; le nom de ce genre, tiré de celui de la triple hecate, fait allusion au nombre et à la position des étamines, à la couleur sombre de l'arbre. Ce genre appartient à la famille des euphorbes, et ne diffère peut-étre pas de celui de l'omphalea. Carvpso. Flores hermaphrodit:, completi, pantapetali , perygini ; calyx persistens .quinque lobus ; discus centralis stamimifer et pistillifer ; stamina tria ; antheræ adnatæ ; ovarium sub staminibus latens ; fructus baccatus, polyspermus ; semina perispermo donata ; embryo parvus ; cotyledones planæ. Arbrisseau de Madagascar , à rameaux droits effilés ; à feuilles opposées un peu dentées ; à fleurs petites pédicellées disposées par faisceaux axillaires. Son nom, qui fait allusion à la nymphe Calypso, et au mot grec #shvrrw, lateo , a rapport à la position du pistil caché entre les étamines. L'espèce qui fait la base de ce genre, a été décrite, par Lamarck, sous le nom d'Hippocratea Madagascarica . et paroît en effet très-voisine de ce genre, placé dans la petite famille des érables ; d'un autre côté il paroit avoir des rapports avec le ptelidium par son disque stamimfère et la position de ses anthères , mais il s'éloigne des nerprunées par le nombre de ses graines; au reste, M. du Petit-Thoars soupçonne que le salacia de Linné, est . peut-être congénère du calypso, quoique les descriptions soient tout-à-fait différentes. Le renflement charnu qui se trouve sous les étamines examiné sur le sec, a pu eu effet être pris pour un ovaire, et faire regarder la plante comme gynandrique Dicorypne. Flores hermaphroditi, complet, polypetali, isostemones, epigyni , tetrandri ; filamenta fertilia 4 , sterilia 4 fertilibus alterna ; ovaria duo in basi calycis immersa ; stylus bifidus ; fructus ; calyx circumscissus | capsularts ; cocci duo elasticè dehiscentes ; semina duo 1nvers@ ; perispermum corneum ; embryo foliaceus marginibus convolutis. Arbrisseau de Madagascar , à rameaux foibles, efhlés ; à feuilles alternes disposées sur deux rangs, petiolées, entières, munies à leur base de deux stipules inégales ; à fleurs disposées en faisceaux terminaux; son nom, tiré de & duplex et - *opiQn, vertex, fait allusion aux deux sommets qui couronnent le fruit. Ce genre ne paroït avoir de rapports marqués qu'avec l’hamamelis dont il diffère par son cahce profondément divisé en 4 lamières, par l'ovaire qui n’est que légèrement adhérent au fond du calice et sur-lout par ses anthères, dont les deux loges sont creusées dans la substance même du filament, et fermées chacune par une valve qu ,s ouvre endehors, comme dans les berbéridées et les lauriers, Malgré ce caractère, M, du Peut-Thouars Soc, D'Ace. 262 : ense que l’hamamelis et le dicoryphe ne peuvent appartenir aux berbéridées, puisque eurs élamines sont périgynes : la structure de leurs graines l'engage à les rapprocher plutôt des’ nerpruns. | É BonAmïA. flores complet, monopetali , quinquefidi ; isostemones ; stamina medio corollæ exeuntia ; ovarium biloculare tetraspermum ; stylus ultrà medium bipartitus ; Jructus capsularis bilocularis ; semina duovel tria fundo affixa ; perispermum nullum ; embryo replicatus ; cotyledones foliaceæ. Arbuste de Madagascar , à feuilles alternes éparses, ondulées, velues dans leur jeunesse , rayées de nombreuses nervures ; à fleurs terminales disposées en courte panicule : son nom s'appelle ‘celui: de Bonami, auteur du Prodrome de la flore de Nantes. Ge genre paroiït avoir quelques rapports avec le cordia; mais ce genre cordia lui-même doit, selon M. du Petit-Thouars, être séparé de ceux d’entre les borraginées , auxquels on l'avoit associé en formant la famille des schestiers; quant au bonamia , il se rapproche davantage des convolvulacées par la forme de son calice , divisé en cinq folioles, par la position et la forme de l'embryon. MoxrmuxrA. Flores diclini, diorci ; masc. involucrum primd connivens integrum ; deir‘ scissile quadripartitum ; numerosis staminibus intis veshtum ; fœæm : involucrum masculis änalogum apice pervium , pistilla 5 vel 6 ; styli exserti; drupæ totidem in involucro ampliato et baccato ; perispermum oleosum : embryo inversus ; cotyledônes planæ. Arbrisseaux des isles de France et de Bourbon, à feuilles opposées , rudes, entières, fragiles, garnies en dessous dans leur jeunesse, ainsi que les jeunes pousses de poils rayonnans ; à fleurs disposées en grappes axillaires, entourées de bractées caduques. Ce genre , qui porte le nom de Monime, femme de Mithridate , ne diffère en effet que: par la structure des fleurs femelles du genre mithridatea Comm. ou ambora Juss. Ces deux genres, rapportés jusqu'ici à la famille des urticées, en diffèrent, selon M. du Petit-Thouars, par leurs tiges non-lactescentes , par le manque de stipules, par leurs feuilles opposées, et sur-tout par le périsperme de leurs graines. FAR CazpiptrA. Flores apetal; ; calyx petaloideus, campanulatus, quinquepartitus , di- plostemon ; stamina 10 hypogina basi calycis inserta ; ovarium nonospermum ; fructus ; calyx elongatus, tandem capsularis , pentagonus , angulis visco indutis ; TA rectus ; cotyledones æquales foliaceum tipum carnosum involventes. Arbre de l'isle de France, à tronc épais, à feuilles alternes, pétiolées, pointues, glabres ; à fleurs aggrégées en petites ombelles , disposées aux sommets des branches de la panicule. Le nom de ce genre vient du mot xæAmis, urna , à cause de la forme du calice qui contient la graîne, Ce genre appartient évidemment à la famille des nyctaginées, et ne diffère de la plupart des genres qui la composent, que par ses étamines , au nombre de dix. GCHIMIE Essais sur l'usage des fumigations d'acide muriatique oxigéné , pour désinfecter l'air des atteliers de vers à soie, par M. PAROLETTI. On sait que l'air des salles où l'on élève des vers à soie, est souvent vicié par des exhalaisons méphytiques et fétides qui allèrent la santé de ces aninaux , causent souvent une mortalié considérable parmi eux, et sont même quelquefois dangereuses, pour les personnes chargées du som des atteliers. Pour remédier.à ces accidens, où a proposé divers procédés ; tantôt on se sert de ventilateurs qui renouvellent, il'est vrai, l'air de la chambre, mais qui, dans les tems un peu frais, ont le danger d'abaisser la température au-dessous de 18°, et de nuire aimsi à la santé des vers à soie; tantôt on allume du feu qui tend aussi à renouveller l'air, nrais qui dans les tems chauds élève trop la température ; les’ famigations odorantes paraissent nuire! à ces insectes! - Sauvages avoit déjà pratiqué , avec quelques succès, des fumigations faites en versant du vinaigre sur une pelle rougie au feu ; et Fontana avoit même guén des vers malades, ex les immergeant , pendant quelques minutes, dans un bain de vinaigre peu acide, l ’ à : ; ‘283 Ces faits ont engagé M. Paroletti à essayer, dans les salles de vers à soie infectés, l'emploi de l’acide muriatique oxigéné , d’après les procédés de M. Guiton. Au printems, de lan 10, après une saison pluvieuse succéda une chaleur étouffante. Une salle située au sud commença à se méphytiser à l'époque où les vers termmoient leur 4e. mue ; ils refusoient les feuilles fraîches, rendoïent des excrémens liquides, gluans et olivätres, se couvroient de taches rougeâtres, mouroienten peu de jours, et dur- cissoient après leur mort au lieu de pourrir. Peu après la maladie augmenta, et leurs corps se couvroient de taches noirâtres : c’est dans ces circonstances que M. Paroletti recourut à l'acide muriatique oxigéné ; :l en fit une fumigation die chambre, en ayant soin de donner en même tems un libre accès à l’air extérieur , et de proportionner la quantité de la vapeur à la faiblesse de ces animaux : l'air de la salle fut tout-à-fait changé , et cessa d'être fétide. Dès le lendemain le nombre des morts diminua; deux jours après la maladie disparut ; le reste de la vie de ces vers se passa sans accident, et lon remarqua même que la récolte de cette salle fût plus abondante et plus saine ue celle des autres atteliers de la même maison. : Une seconde expérience a été tentée avec le même succès dans un attelier moins considérable , et en plaçant simplement dans la salle un des flacons portatif d’acide muriatique oxigéné, qu'on trouve chez M. Boulay, Pharmacien, rue des Fossés- Montmartre, no, 33. Vote sur la décomposition du sulfate de plomb par l'acide muriatique , par M. DEscorTrzs. Si l'on traite le sulfate de plomb par l'acide muriatique un peu concentré, ce sel métallique se dissout en entier, pourvu que la proportion d'acide soit un peu forte, Cette dissolution a besoin de la chaleur pour l'opérer. Le refroidissement fait cristal- liser du muriate de plomb en grande quanuté : on l'obtient beaucoup plus promptement par l'addition d’une petite quantité d'eau froide. Si lon sépare la liqueur surnageante de sel cristallisé, on obtient de la première un précité par le muriate de baryte. Le muriate de plomb se dissout dans l'eau, et peut être ensuite presqu'entièrement dé- composé par l'acide sulfurique qui y forme du sulfate de plomb. : Ce fait mérite d’être examiné avec soin sous le rapport du jeu des affinités ; pour analyse des substances minérales et métalliques, il peut être important. En effet si un alliage contenoit un peu de plomb, et qu'on fût obligé, pour dissoudre l'alliage, d'employer l'acide mitro-muriatique, il seroit très-possible , et j'en ai eu la preuve, que l'acide sulfurique ne fit pas connoître la présence du plomb. Voici encore un autre exemple : si on avoit traité une galène antimoniale par l'acide nitrique, et qu'il se fût formé du sulfate de plomb., ce dernier seroit décomposé par huile muriatique que l’on employeroit pour reprendre l'oxide d'antimoine, et le muriate de plomb resteroit dissout après l'addition de l'eau. Si l'on n'avoit pas l'attention d'examiner la liqueur filtrée, pour y rechercher le plomb et l'acide sulfurique , on éprouveroit une perte que l’on ne sauroit à quoi attribuer. H. V. C. D. Extrait d'un Mémoire sur le lait, par M. THÉNARD. Dans un mémoire que j'ai lu à la Société Philomathique , le prairial an 12, jai fait voir que le lait contenoit toujours de l'acide acéteux, libre en plus ou moins grande quantité. À la même époque, MM. Fourcroy et Vauquelin ont trouvé qu'il contenoit aussi du phosphate de magnésie , et de plus que l'acide lactique de Scheële, ou celui qu'on retire du sérum du lait coagulé spontanément , n'étoit lui-même que Jacide du vinaigre , combiné avec une maüère animale ; ainsi dans l’état actuel de la science , on doit regarder le lait comme un composé, 1°. d’eau; 20. d'acide acéleux ; 3°. de matière caseuse ; 40, de matière butireuse ; 50, de sucre de lait; 6°. de matière Soc. PuILonI. Soc. PHILON. 264 : À Re extractive; 70. de muriate de soude et de potasse : 8°, de sulfate de potasse ;.9°. de phosphate de chaux; 10°. de phosphate de magnésie, RAS 5 De ces onze matières, 1l en est une que depuis quelques mois j'ai particulièrement examinées, c'est la crême. J'ai voulu déterminer qu’ellés étoient les circonstances qui présidoient à sa séparation , et sur-tout à sa fransformalion en beurre. de J'avois déjà observé que le lait se coaguloit aussi bien dans des vaisseaux fermés, que dans des vaisseaux ouverts; je savois que dans cette décomposition , il ne se dé gageoit aucun gaz, et que pour la produire rapidement, il suffisoit de porter la température de 20.à 40°. Il métoit donc démontré que l'air ne contribuoit ni à la formation, ni à la séparation de la crême , et qu'elle existoit toute formée dans le lait; mais il me restoit à reconnoître les principes qui entroient dans sa composition. Persuadé , d'après différentes observations qui m'éloient propres, qu'elle n’étoit qu'un mélange intime de beurre, de fromage et de sérum , pour m'en convaincre, Je. remplis de crème récente, presque jusqu’au col, une bouteille de pinte, de laquelle 1e déplaçai l'air restant, par de l'acide carbonique ; ensuite l'ayant bien bouchée, je ’agitai fortement dans tous les sens pendant une demi heure ; au bout de ce tems, la matière, devenue très-épaisse et adhérent fortement-aux parois de la bouteille, sen détacha peu-à-peu, et ne larda point ensuite à se convertir en un liquide blanc, au nülieu duquel nageoit une masse jaune d’un excellent beurre ; par conséquent le beurre existe dans le lait : il s’en sépare, lorsque le lait, privé de l'action vitaie, est aban- donné à lui-même ; alors soit par la formation d'un acide qui seroit due sans doute à la décomposition de la matière extractive, ou peut-être par la pesanteur spécifique de la. matière butireuse, moindre que celle de la matière caseuse ; (car à peine le lait est-il reçu dans un vase, que la matière butireuse commence à se séparer ) le lait se décompose , la crême surnage ,‘et de celle-ci, par le frottement-et sur-tout à l’aide d’une température de 15 à 20°., on obtient du beurre et du lait de beurre, c'est-à-dire une liqueur blanche très-douce , qui n’est autre chose que du sérum tenant en suspension du beurre et du fromage très-divisés; mais le beurre, ainsi obtenu, n'est point pur. Il contient encore de la matière caseuse, et quelquefois même le sixième de son poids : c'est pourquoi il devient rance si promplement , sur-tout en été; aussi lorsqu'’en le fondant on sépare celte matière, acquiert-il la propriété de se conserver long-tems ; à la vérité, dans cette fusion , il prend une âcreté qui borne singulièrement ses usages, et qui ne permet plus que de l'employer dans la friture ; mais on remé- dieroit à ce désavantage, si on élevait beaucoup moins la température, C'est ce que Clouet a le premier observé : d’après cela pour purifier le beurre, ou pour en séparer la matière caseuse, sans lui donuer de mauvaise saveur, voici le procédé qu'il faut suvre, 4 { Il faut, r°. le fondre au baïn-marie, ou à un degré de chaleur représenté au plus par le 66e. degré du thermomètre de Réaumur ; 20. le tenir fondu jusqu'à ce que toute la matière caseuse soit rassemblée en flocons blancs au fond du vase, et que la liqueur surnageante soit claire ; 30. alors le décanter ou le passer à travers un linge; 40. le faire refroidir dans un mélange de partie égale de glace pilée et de sel marin, ou sil est impossible de se procurer de glace, dans de l'eau de puits, en se servant de vases très-larges et peu profonds. Sans cette précaution, le beurre se grumeleroit et se cristallisercit, et dès-lors on ne.pourroit plus le servir sur la table. De plus, les parties ainsi rapprochées , résistent bién mieux à l'action de l'air ; par la même raison , on doit aussi couvrir exactement le pot qui le renferme, et le placer dans un lieu frais, à lacave; parce moyen on peut garder du beurre pendant six mois et plus, et au bout de ce tems se servir sur-tout de la seconde couche, presque comme de beurre frais. Il est même possible de donner, jusqu'à un certain point, à ce beurre fondu, toutes les apparences du beurre frais, en le battant avec le sixième de son poids de matière caseuse , de même qu'on peut rendre beaucoup plus supportable du beurre rance , en le fondant par le procédé que je viens d'indiquer, KR À 254 IST TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LA QUATRIÈME PARTIE Du BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. LI SCI SPF LISE TI SLLISI Nota. 1°. Cette quatrième partie forme le troisième tome du Bulletin , et termine cet ouvrage. 2 Par une erreur typographique , en numérotant les pages , au lieu de faire suivre la page 200 des pages 201,202, 203, elc., on a recommencé les pages 101, 102, 103, etc, jusqu’à la fin; et cette quatrième partie, qui ne parait avoir que 284 pages, en a réel- lement 384. Pour distinguer les articles qui se trouvent sous la double série (qui com mence n°, 74) pag. 101 à 200, on les a marqués, dans cette table, par une *. Assnres. Analyse par M. Vauquelin , de la matière conaue sous le nom de propolis où mastic des abeilles , pag. 177. — Observation de M. Hubert sur la matière de la cire, pag. 181 *. AcaActE Prophyile, Description de cette acacie , pag. 35. Acanraure. Caractères distinctifs de ce genre de serpent , pag. 188. AcériTe de plomb. Notice de M. Thenard sur la 4orme de sa cristallisation , pag. 131 *. Acmire. Note de M. Geoffroy sur l’achire barbu, poisson du genre des pleuronectes , pag- 146. Acines.Mémoire deM Darracq sur les acides acétique et aceteux, comme étant une seule et même substance dans deux états qui ne diffèrent entre eux que parce que l'un est uni avec une certaine quantité d’ean et une matière mucilagineuse , pag. 52. — Observations de ce ehimiste, dont il résulte que ce que M. Brugpatelli avait pris pour acide cobaltique, n’est autre chose que de l'acide arseniqué combiné avec l'oxide de co— balt, pag. 69: — Découverte de l'acide /uorique dans la topase , pag-:232. — f'oy. à l'art. Fourmis ce qui est dir sur l'acide /ormigue.— Observations sur dif- férens moyens d'obtenir fade gallique ; pag. 166.— Note de M. Descostils sur la décomposition du sulfate de lomb par l'acide »nuriatique , pag: 285. — Essais de 1. Puroleiti s2r l'usage des famigations de l'acide …murialique ox'géné pour désinlecter l'air des ate- liers de vers-à-soie , pag. 170 * et 282. — Mémoire de MM. Foureroy et Vauqueliñ , relatif à l'action de l'acide nitrique sur l'indigo etsur la fibre musculaire, pag- 258. — Nouce de M, Thenard sur la nature et les propriétés de l'acide sebacique et sur l'erreur de quel- ques chimistes à son égard , pag. 24. Acier. Observations de M. Descostils sur la con UE : version du fer en acier dans des creusets fermés, sans contact de carbone, pag. 179. == Ce métal acquiert l'électricité vitrée, pag. 192 *. Acrocæorpe. Caractères distinctifs de ce genre de SRE , pag. 188. DIANTHE rampant. Observation sur cette plante, pag. 55. Û ACRoSTIQUE vivipare. Observation sur cette plante, ibid. Adonis. Voy. Anamenia. Apour. Mémoire sur la structure des montagnes moyennes et inférieures de la vallée de l’Adour, pag: 99- AFFECTION neryeuse et mouyemens simultanés des membres supérieurs , pag. 196 *. Acricuzrure. Notice de M. Pictet sur l'agriculture des environs d’Alicante, pag. 90. — Observations de M. Lasteyrie sur la culture des terrains sablonneux aux environs de San-Lucar de Barrameda en Espagne , pag. 176 *. Air. Expériences et observations de M. Dalton sur la chaleur et le froid produits par la condensation et la raréfaction mécanique de l'air, pag. 163. — Note sur l'usage des fumigations d'acide muriatique oxigéné pour désinfecter Vair dans les ateliers de vers-à-soie, par M. Paroletti, pag. 170 * et 282. — Expérience faite par M. Gay-Lussac sur l'air de l'atmosphère à Gooo mètres de hauteur , par les moyens eudiorétri- ques, pag. 266. 7’oy. à l'article Mines ce qui est dit de l'air méphytique des mines du Hartz AzaBes. Ce poisson des anciens se rapporte , suivant M. Geoffroy , au Silurus anguillaris, p. 129, Bb (266) Aremonnea. Observation sur ce genre de plante, ag. 137« Û Dh. Voy. Pinnalula. ALDiNi (M. ). Extrait de son mémoire sur le gal= vanisme, pag- 190: - Auserr (M.). Annonce de son ouvrage intitulé: Dissertation sur les fièvre$ pérnicieuses et aka- æœiques intermittentes ; avec figures représentant quatre espèces du genre Cinchona, pag. 104. Arcicanres. Notice sur l’agriculture des environs d'A- licante, pag. 90. ; ! ArrraGe de l’or. Observation de MM. Cavendish et Hatchett sur l'alliage de l’or avec diverses substances métalliques , pag. 175. /’oy. l'art. Monnaies. AcvéoriTrs. Description et figures de deux nouvel- les espèces d'alvéolites, par M: Bosc, pag. 99, pl. 5, Jis 5), 4. AmnanrA. Observation de M. de Jussieu sur quel- ques espèces de ce genre de plantes, pag. 230. AMPHISBÈNE. Caractères distivetifs de ce genre de serpens, pag. 188. ANAmENIA. Nouveau genre de plantes tiré par Al. Ventenat de celui des Adonis de Linnée. Indi- cations de son caractère et de ses espèces, pag. 119 * et 257. AnarTire. Ce genre est rapporté par M. Lamarck à la classe des crustacés , pag. 170. AnaA‘romE. Observation sur un vice dé conforma- tion dans les voies alimentaires , pag. 170. — Notice sur un homme mort à l'âge de G2 ans, dont lus bras, les avant-bras, les cuisses et les jambes ne s'étaient pas développés, pag. 122 *. — Figure dé ce squelette monstrueux , p/. 13. — Observation sur une femine qui avait aÿalé une grande quantité d'aiguilles et d'épingles, pag. 143. - Axes. Compte rendu par M. Huzard du produit du - troupeau de Rambouitlét , pag. :44 % ANEVRISME Variqueux produit par une.saïgnée maladroite , pag. 196 *. À Ancvxs. Note de M. Pictet sur les instrumens pro- pres à mesurer les angles sur le terraini, pag. 84. Animaux. Moyen de préserver les cadavres des ani- maux de la putréfaction, en conservant leur forme es- sentielle, et même en leur donnant la fraicheur et l'ap- parence de la vie, par M. Chaussier, pag. 118. AnkiLose universelle. Observation anatomique sur Îe squelette d'un individu mort d'une avkilose com- plette de tous ses os; et sur l'onigine , les causes et les effets de cette maladie, pag: 93. AnrriMoine Ce métal acquiert l'électricité résineuse, ainsi que l'antimoine sulfuré, pag. 192 *. Aprys:e. Note historique et anatomique ‘de quel- ques espèces d'Aplysies ; par M. Cuvier, pag. 195. — Description de deux espèces de ces mollusques, par M. Cuvier, pag. 256 ARAGHIS HYPOGOSA« ObservationŸsur li naturali- sation de cette plantemomiméte cacahuetle: en Espagne, Pag. 109, 138. Argrss. Composition et description par M. d'Edel- crautz , d'nn‘ongüent pour guérir les plaies des arbres, pag: 170 *. ARBRE & pain. Voÿ. JAcQuiER. Ananicore des pécheurs. Description et figure de ce vers à sang rouge, par M. Cuvier, pag. 127, el. AsGEnT. Ce métal acquiert l'électricité vitrée, mais l'argent antimonial et l'argent sulfuré acquièrent l'élec= Lricité r'ésineuse, pag. 192 *.…. ? MÆnTÈRESs. Mémoire de M. Richcrand , sur les moyens, de déterminer exactement la situation et le trajet des artères pour les opérauons chirurgicales, pag. 267. _ ArricurArTions{fausses. Voy. Os. | _ Anum. Observations sur deux plantes de ce genre , pag- 42. AsrHyxie. Voy. Gaz carboneur. - Asrcey-Cooper (M.). Obsérvations sur l'obstruc— tion du canal thorachique, avec figures, p. 198, pl x1, Sig. 4—5. Æstragalus. Description de ce genre de plante, par M de Candolle, pag. 130. Armospmène. Expériences faites, par les moyens eudiométriques , sur air de l'atmosphère, pag. 166. ATroPæie des testicules. Mémoire de M. Tar- rey sur cette maladie observée en Egypte, ses symp- tômes, ses causes * ses remèdes préservaufs , pag-132 *. Ausent du Peïit-Thouars. (M.) Observations sur les plantes des Iles de France , de la Réunion et de Madagascar , pag. 34 — 141. — Note sur les propriétés tinctoriales de la plante nommée Manais, par Com- mersOn , pag. 222.— Mémoire sur la germination des. cycas et sur ses rapports naturels , pag-.127 * — Nou- veaux genres de plantes par lui découverts dans les Les de France’, de la Réunionet de Madagascar , pag. 60. AuvenGnz. Mémoire de M. Daubuisson , sur les volcans et basaltes de l'Auvergne, pag: 182 *. Ava-Pana. Précis des travaux de différens natura- listes sur cette plante, pag. 147. Azome. Recherches sur le gaz oxide d'azote, pat M. Davy, pag. 164. B. Barcrer. (M. ) Note sur un procédé employé avéo- succès pour purifier le fer cassant à froid., pag: 250. BaLAnITE. Obsétvation! de M. Bosc: et description d’une espèce de Balanite qui se fixe dans les madre- pores, avec figures , pag. 6@, et p/.3 , 14 a àc. BaLanus. Ce genre est rapporté ,par M: Lamarck , à la classe des crustacés , pag. #50. Banyrz. Nouveau procédé pour préparertle mu La de baryte, par M. Bouillon-1agrange, pag. 161 *. ! Basacres. Examen de la question: si les) Basaltes sont d'origine ignée ou: aqueuse, pag. 1181. — Mémoire de M. Daubuisson sur les volcans et basaltes de V'Anver-. gne, pag. 182 *. Û ul Bass. (M. ) Note sur un nouveau mammifère décou- vert à la Nouvelle-HoHande, où üil est connu sous le nom de W'ombat , pag. 185. Fo. les articles om bat.et Phascoleme. Becerte de Java. Description de-ce quadrupède , envoyé au Muséum d histoire: naturelle: de Paris}, par M. Van Marum , pag- 102 d Berzarpr. (M.) Description. dun nouveau genre de planies sous le nom de Swffreni:, pag. 250: BerGex. (M. Observations sur le ver qui se trouve » dansiles pepins'des pommes d’api ; lavec fig. , pe 1417 , ! pl. 18, fig. 1, lettreA4E. 2 : BervaorzeTr (M.) fait part à l'Institut national d’une lettre sur la production de la lumière solaire, d’après les observations de M. Herschel, pag. 54. — Samoticesur le mercure fulmjuant 5 son analyse, D le ( 283) pag. 57. — Précis de ses mémoires sur le gaz inflam- mable de la réduction des métaux par le charbon, -pag«58. ! Sa note sur l’analyse du cachou, pag. 126. — Ses observations sur les effets comparatifs de la lumière et de la chaleur, pag. 133. — Seconde édi- tion de son ouvrege , intitulé : {lémens de l'Art de la teinture, avec une description du blanchi- ment par lacide muriatique oxigené , pag. 244. Bères 4 laine. Voy. Moutons, Beurre: Observation de M. 'Thenard sur cette par- tie extractive du lait, et sur la manière de purifier le beurre pour, le conserver longtems frais et d’une agréable saveur, pag 284. .BicæAr. (M. ) Son ouvrage intitulé : Anatomie générale appliquée à la physiologie et à la mé- decine, pag. 55. Bicxir. Description et figure de ce poisson de l'E- gypte, avec figure, pag. 97 et pl. 5, fig. 1. Bice de bœuf. Mémoire de M. Thenard , sur cette bile, pag. 274. Bior. (M.) Mémoire sur les mouvemens des subs- tances odorantes placées sur l’eau, pag. 42.—Réflexions sur la théorie du comte de Rumford, relativement à la propagation de la chaleur dans les fluides, pag. 36. — Observations sur quelques propriétés de l'appareil gal- vanique ,.pag. 4o. — Autres observations sur le mou- vement du fluide galvanique , Page 45. — Théorie ma- thématique de la propagation du son, pag., 116. — PE hebee sur l'influence de l'oxidation à l'égard des effets de la colonne électrique de Volta, pag. 120 *.— Remarques sur les courbes tautochrones , pag. 195. — Extrait de son rapport sur les pierres météoriques tom- bées à l’\igle , département de l'Orne , pag. 129 *. — Observations mathématiques sur la propagation de la chaleur dans les corps environnans , pag. 2 Note sur la formation de l’eau par la seule compression de l'air, et sur la nature de l’étincelle électrique , pag. 259. — Son ouvrage intitulé : Z'raite élémen— Laire oo physique , avec figures , age 244... Ë Bror et Humsoznr. (MM.) Mémoire sur la varia= üon du magnéüsme terrestre, pag. 241. Bismurx. Ce métal acquiert l'électricité vitrée , pag: 192 *. BLENNORRHAGIE. Observations de M. Larrey , sur J’inoculation de la blennorrhagie dans le cas de réper- cussions subites de cet écoulement gonorrhoïque ac- compagnées d’accidens graves, pag. 185 *. Breu de Prusse. Moyens proposés par M. Thenard ur la fabrication du bieu de Prusse ou prussiate de RE , page 234. Voy Prussiake. BLeu de cobuit. Voy. cobalt. Boa. Caractères distinctifs de ce genre de serpens , pag- 187. Boncxkwa. Observations de M. de Jussieu sur cette plante, pag. 239. Boeur. Mémoire de M. Thenard sur la bile de bœuf, pag. 274. Bois de Rhodes. Mémoire de M. Broussonet sur T'espèce de liscron qui le fournit , pag. 2. Bonamia. Nouveau genre de plantes découvert à Madagascar , par M. Aubert du Petit = Thouars, pag. 202. Boncane. Caractères distinctifs de ce genre de ser- pens, pag. 187. BownaxD. (M.) Description de la méihode bava- yoiso pour faire évaporer les eaux salées, avec figures, pag, 333 et pl. 20 , fig. 1 à 4. — Mémoire sur le trai- tement du fer par le moyen de la houille, et procédés usilés en Angletrrre, pag. 264. — Description d'un procédé particulier pour l'affinage de la font, pag- 270. Boxpcann, (M.) Mémoire sur l'espèce de palmier de l'Amérique méridionale, auquel il a douné le nom de Ceroxylon , pag. 230. Boracrre. Note de M. Vauquelin sur cette substance minérale , pag. 92. BorATE rmagnesio-calcaire, M. Vauquclin pense, d'après les expériences chimiques , que cette substance mi érale transparente ne contient pas de chaux, et doit s'appeler simplement Borate nragnésien , pag. 02. Bos. Ce poisson des anciens se rapporte , suivant M. Geoffroy . au Rata aquila , pag. 129. Bosc. (M ) Observation et description d'une es- pèce de balanite qui se fixe dans les madrepores, avec figures , pag. 66, pl. 3, fig.2, lettre a à c. — Des: cripüon et figures de deux nouvelles alvéolites , pag 99. pl. à, fig. 8 et 4. — Note sur un écureuil de la Caroline, qu'il nomme Æcureuil capistrate, pag. 145. Bossur et SoraGEe. Description d'une nouvelle écluse à sas mobile, pag. 29x Bouiccon — LAGRANGE. ( M.) Nouveau procédé pour préparer les muriates de baryte et de strontiane , peg. 161”. Bouxpier. (M.) Note sur un moyen par lui em- ployé avec succès pour faire périr le ver- solitaire , pag. 102. À oussoLE. Tableau des inclinaisons et déclinaisons magnétiques dans plusieurs endroits de l'Amérique, par M. Humboldt, pag. 5. BreTonneaU. ( M.) Nouvelle manière de conserver le vaccin dans des tubes , pag. 162 *. BriDEL. (M. ) Annonce de la troisième partie de son ouvrage sur les mousses , pag. 63. Brisseau-Mrrgec. (M.) Son mémoire sur l’ana- tomie végétale , pag. 89.— Son ouvrage intitulé: Les genres des plantes réunies en families d’près le GENERA rLANTAnuUM de Jussieu , et distribuées d’après la méthode de Lamarck, pag: 108 *. Son ouvrage intitulé : Traité d’Anulomie et de Physiologie végétale , suivi de la nomenclature méthodique des parties exlericures des plantes, et d'un Exposé succinct des Systemes de botani- que, pag. 156. Brorero. (M.) Description de la plante qui fournit l'ipécacuanha du Brésil, pag. 192.1 | ; Broussoner. (M.) Mémoire sur le bois de Rho- des , pag: 2. Brucea. Observation de M. Guersent sur la florai- son de la brucea antidysenterica , pag. 181 #, Brucnarercr. (M.) Ce qu'il a nommé acide co baltique n'est qu'une combimaison d’. cide arseniqué et d’oxide de cobalt, pag. G9. à Burces. Compte rendu par M. Huzard du produit du troupeau de Rambouillet, pag. 144 *. Burcerrn de la Socreté pailomutique. Note sur l'édition de cette feuille périodique et sur le prix de Ja souscription, pag. 1,2. — Avis sur la rédaction de ses article, , pag. 140 *. BurniN. (M.) Cours d'études médicales, pag. 200. Burscra guminifera. Observation de M, Poiteau sur celte plante, pag. 158. ( 288 } F C. CacaruerTe. Voy. Arachis hypogæa. Caomow. Note surde tannin que cette substance con- tient , pag. 126, — Note sur l’analyse du cachou , dont le suc est du tannin presque pur , et en contient dix fois plus que l'écorce de chêne, pag. 126 et 108 *. Canavre. Note de M. Chaussier ; sur le moyen de préserver les cadavres des animaux de la putréfaction!, æn conservant leur forme essentielle , même en ‘leur donvant la fraicheuret l'apparence dela vie, pag: 118. Carreyer. Observation sur le cafféyer de l'Ile de Bourbon, pag. 35. Gazcuzs. Voy. Fosse naviculaire. C\rrirricme. Observation de M. de Jussieu, sur cette plante, pag. 259. Cazrinra. Nouveau genre de plantes, découvert à l'Ile de France, par M. Aubert du Petit-! houars, pag. 282. - Cazypr:0. Nouveau genre de plantes, découvert à Madagascar , par M: Aubert du: Petit-Thouars, pag. 281. CAMéréon. Description anatomique de la langue de cet animal, pag, 201, et pla 24% , fig. 5 er6. Camerines Jossiles, plus connues sous le nom de Pierres lenticulaires, pag. 237. CAxAL thorachique. Observation sur l’obstruction de ce eanal, par Astley-Cooper, avec fig. , pag. 198, et pl. 11, figs fnet 5. Caourcnouc. Note sur quelques plantes qui le produisent , et en particulier sur le genre Castilla de Gavanilles ; pag. 258. Caprier panduriforme. Observation sur cct arbuste, pag. 35. CargowaTe de magnésie natif. Mémoire de M. Guyton - Morveau , contenant l'examen de cette substance minérale , pag. 115 *. Cantes Géngrayhigues. Mémoires de M. Coque- bert-Montbret, sur d'anciennes cartes manuscrités } sur lesquellés est tracé le continent de la Nouvelle Hollande, avec figures, pag. 163 *,: pl. 20, /ig. ä 4,et pag. 172 * après l’errata. Casrzca. Note sur cegenre de plante qui fournit le Caoutchouc, pag. 178. Civennisx, ( M.) Observation sur les principes à suivre dans la fabrication des monnaies reletivement à l’alliage et au frai des pièces, pag. 173. Cerasrre ondulé. Observation de M: Aubert du Peut-Thouars , sur cette plantè, pag. 41. ; Cers. (M. ) Comparaison du! navet de Suède ( Ru- tabaga ) et du chou de Laponie, pag, 240. Cencrris. Caractères disimetifs de? ce genre de scrpens ;\ pag. 188. $ Centaurea pamiiculata : Vintérieur des tigés de cette plante loge quelquefois des vers analogues à ceux des pommes d’api, pag. 141 *. Cernarore. Description de cette Chanve-Sounis , par M. Van-Marum, pag. 02%. .: Cercue. Description mathématique sur Ja division de la circonférence du cercle:en parties égales, pag: 102. Cercodea. Observation de M. de Jussien, sur cette plante, pag. 230. I Gérxs: Relation de la déconverte de cette nouvelle planète , par M. Piazzi, pag. 84. CErr de la Louisiane. Description px M. Geof- froy , pag. 169 *. Céroxyzon. Mémoire de M. Bonpland, sur cetta espèceide palmier, pag- 239. Cæarcine. Description, par M. Lacépède , de'deux nouvelles espèces de ce quadrupède ovipare, lune monodactyle et l’autre tétradactyle , pag. 49. Cxarcis. Insecte provenant d'un ver trouvé dans les pepins de pommes d’api, pag. 141 *, pl. 18, Jg- 1, lettre E: Noy. Pommes d’api, \Cen= taurea. Cxarers. Observation de M. de Jussieu ,1sur la famille des chalefs, pag. 239. ; d CHarrur. Expériences de M: le comte de Rum= ford et de M. Thomson, relatives à la propagation de la chaleur dans les fluides | pag. 56. — Cibserva— tion de’ M. Pictet, sur la Pet on de la chäleur obscure, pag. 111. — Théorie de M. le cote de Rumford , relativement à la propagütion de la chaleur dans les liquides. 4h44, — Ghservations de M. Br thollet , sur les effets comparatifs de la chaleur ‘et de la lumière, pag. 133. Expérience et observa= tions de M: Dalton, sur la’ cülenr produite par Ju raréfaction mécanique de l'air ; pag. 163. — Descrip= tion du thermoscope del M. de Rumlord ; expériences pee lui faites avec eet instrument , pag. 207-— Clia— eur qui se dveloppe dans la compression de Vair introduit rapidement dans un fusil atvent ; pag® 209. — Observation - mathématique de M: Biot, sur fx propagauon de la chaleur dans Jes corps environnans } pag. 215. — Observatiots de M. Hall sur les effets de la chaleur modifiée par la compression sur diflé- rens COrps, page 249. ) CHAMor;AGE. Mémoire de M. Séeuin! sur le cha— moisage ; et examen chimique de la’ peau chamoi- séc, pag: 20ÿ- . Cmaussier. (M.) Observations sur les effets dx gaz carboncux dans l'économie animale, pag. 094. — Note sur le moyen de préserver les cadavres! des animaux de la putréfaction en conservant là forme: essentielle, et mêémeten leur donnant la fraicheur et l'apparence de la vie, pag. 118. — Observation sur les vaisseaux ombilico-mésenteriques , pag: 14821 CHauvi-Souris d'Amérique. Note de M. Geof- froy sur cette famille de mammifères, désignée sous le nom de Aolossus, pag. 278. : . CHENEvIx. (ue) Recherches sur le houveñu métal. vendu à Londres sous le nom de Palladium, pag. 135 %« Curvaux. Mémoire de M. Lafôssei, !sur les por- tions de corne qui se trouvent sur les jambes des chevaux , eliqu'on appelle chätaigne ou'ergot, pas. 3% — Note historique sur. un cheval sans poils, pag 342 — Compte rendu par M. Huzwd, du produit du troupeau de Rambouillet : pag. 144% CHèvres. Compte rendu par M. Huzard , du pro= duit du troupeau: de Rambouillet ,rbid. Cou de Laponie. Observation de MM: Gels e Correa-de-Serra, sur l'identité ou la différence de cette planteet du navet de Suède,nommé fiutabasa, p.240ù Cnûrs des corps. Mémoire de M. Laplace , sur le mouvement d'un |corps!qui tombe d'une grande hauteur ; expression mathématique de sa déviation de la verticale ; pag. 109! Xe Caûre complette du rectum occasionnée par un! violent coup de pied'dans le dérnière, pag. 196 *n Cicindela eampestris. TDescripüon de la larve de cet: insèctet, par M. Desmarest fils, avec figures ñ pag. 197%, ebipl. 24.) fig. 2, 31et 4e | non à 0 "si ( 289 ) Cire. Elle n’existe point dans le pollen des éta- mines; c’est de la partie sucrée du miel que les abciiles extraient la cire’, ainsi que l’a observé M. Hu- ber, pag. 181 *. 4 k CLASSIFICATION des serpens, par M. Daudin, pag. 107. : Clio- Borealis ; caractères de cette espèce de . mollusques à nageoires , d'après les Mémoires de M. Cuvier, avec figures, pag. 245, et pl. 27, Jig1 et 2. Clitoria. Observation sur ce genre de plantes, par M. Poitcau , pag. 137. Cosazr. Mémoire de M. Thenard , sur la prépa- ration d’une couleur bleue de cobalt, aussi belle que l'ontremer , pag. 154 *, — Le cobalt gris et le cobalt arsenical acquièrent l'électricité résineuse , Pag. 102 *, Corcicre. Caractères distinctüifs de ce genre de serpent , pag. 158. Gosux. ( déplacement du) Observation de M. Larrey, sur ce déplacement occasionné par une hydropisie de poitrine; moyens de guérison em- plage ; pag 216. olombium. Note sur ce nouveau métal , dé- couvert parmi des mines de fer à Massachuset, par M. Hatchait, pag. 82. Colutea. Description de ce genre de plantes légu= mineuses, par M. de Candolle, pag. 151. Comocladia integriflia. Observation de M. Poi- teau sur cette plante, Pag- 158. MPRESSION. Voy. Chaleur. Conpensareur des forces. Note de M. Prony, sur le moven de faire varier à volonté la résistance dans une machine quelconque , avec figures , pag. 192 * et pl. 23. Conrerves. Rapport de M. de Candolle , relatif aux travaux de M. Girod-Chautran, sur les conferves ; M. de Candolie les range dans la famille des algues, dont il doune les caractères génériques et la des- cription des genres, ainsi que de quelques espèces inédites , avec fignres, pag. 19, et pl. 10, fig. 1 à 8. CoxrormaATion vicieuse. Voy. Monstres. Conyza squarrosa (1). L'intérieur de cette plante loge quelquetois des vers analogues à ceux des pepins de pommes d'api. pag. 141*. CoxsomrTrion mortelle occasionnée par une crois sance rapide, pag 196*. Ca Coquestrr. (4. J.) Son ouvrage intitulé: Z!lus- tratio iconographica insectorum, eic., decas secunda , pag. 80 CoquEererT. ( Ch.) Procédé simpÆ pour tirer trés-rapidement une copie d'un éerit par contre épreuve, pag. 15. oquE8erT-/Montbret. (M.) Note sur d’ancicanes esrtes géographiques manuscrites , sur lesquelles est tracé le Continent de la Nouvelle-Hollande, pag. 163 *, et pl. 20, fig. 1 à 4: C queserr. (M. Eugène) Extrait d’un Mémoire de M. Westring, sur les teintures qu'on retire des différentes espèces de Lycopodiun ; pag. 224. Coracinus. Ce poisson des «nciens sc rapporte, suivant M. Gcoffroy, au Labrus niloticus, pag. 129. " CorALLe. Caractères distinctifs de ce genre de serpent, pag. 187. G) G'estpar erreur qu'on a mis ,Conyza squammos«. CorAL1NE de Corse. Note de M. de Candolfe sur celte plante marine , considérée comme médica— meut, el sur ses mélanges avec d’autres fucus, pag. 263. Cor ai x. Observation de M. Cuvier , sur la nature des polypes qui les habitent , pag. 133 *. Corne. Elfet de la chaleur modifiée par la com- pression sur la corne, pag. 239. Cornes d’AÆAminon. Note de M. Cuvier, sur les auimaux auxquels ont appartenu ces fossiles, pag. 337. CoxheA ne SerrA. ( M.) Observation sur l'iden- tité on la différence du chou de Laponie et du navet de la Suède, nommé /tutabaga, pag. 240. Covvisarr et Leroux. (MM.) Observation sur une fistule de l'estomac, par laquelle on voyait l'in térieur de ce viscère, pag. 86. Courxurs. Notice de M. Descostils, sur la cause des couleurs différentes qu'affectent certains sels de platine , pag. 152 *. — Mémoire de M. Thenard sur la préparation d’une couleur bleue de cobalt, aussi belle que l'outremer , avec ‘figure d’échantillon, pag: 154*, ct pl. 1). Cirrsuvre. Caractères disuüncuifs de ce genre de serpent , pag. 188. Couroms. (M.) Mémoire sur le magnétisme de tous les corps de la nature, et figure de Ja machine simple propre à les mettre en expérience , pag. 101 ct 114, et pl. 5 » JL8* 5: Courses. Remarque de M. Biot sur les combes tautochrones , pag, 195. — Remarques de M. Lancret sur la courbe appelée lieu des centres de courbure ou lieu des centres des cercles osculateurs d'une courbe uelconque # pag. 212. 1 Cr Nas FA de Ja chaleur modifiée par la com pression sur ce minéral pulyérisé et exposé à une chaleur capable de faire fondre l'argent, pag. 249. Crime. Observation de M. Thenard sur cctte- partie extractive du lait, pag. 284. Crepis virens, L'intéricur des tiges de cette plante loge quelquefois des vers analogues à ceux des pepins de pommes d’'api, pag. 141 *. CrisracLoTEzcHNiE. Mémoire de M. Leblanc sur l'art de faire varier la forme des cristaux, pag. 114 — Note de M. Haïüy sur la forme et l'électrisation des cristaux de sphène , pag. 206: Croconire. Alémoire de M. Cuvier sur les véri- tables diférences entre les crocodiles de l’ancien et ceux du nouveau continent, pag. 41. — Observation. de M. Gcoffroy sur Ta mâchoire supérieure mobile du crocodile, pag. 129. Et sur l'oiseau nommé Trochilus qui débarrasse la langue du crocodile des insectes qui la recouvrent pendant le sommeil, ibid. = Note de M. Gvoffroy sur le crocodile du Nil, et sur un crocodile d'Amérique diflérent du Cayman , pag. 1£6. Crorazr. Caractères distinctifs de serpent, pag. 168. Cuirs. Voy. Tannage , pag. 185. Cuivre. Ce métal acquiert l'électricité vitrée ; le cuivre gris , le coivre sulfuré et le cuivre pyriteux acquièrent l'électricité résineuse 72e: 192*. - Moyerr de séparer le cuivre de la dissolution d'argent, pag. 185 *. Curare. Noy. Flëches empoisonnées. Curvana. Voy. Dapiche. . Cuvier. (M:) Observation sur de nouvelles dé couvertes d'os fossiles, pag: 17.— Mémoires surles dents ce genre de ( 290 ÿ des poissons , pag. 29. -— et. Extrait de ses Mémoires sur les mollusques, avec 6gures, pag. 254, pl no, fig. 1 à 10. — 3°. Extrait de ses Mémoires, pag. 261. — Observations sur quelques proprictés de l'appareil ou pile galvanique , pag- 40. — Mémoire sur Îles wéritables dasre entre les crocodiles de l’ancien et ceux du nouveau continent, pag. 41. — Mémoires sur les genres de mollusques PAyllidre et Pleurchranche, pag. 257. — Observations ana— tomiques sur les vers à sang rouge, et principale ment sur l'arenicole des pêcheurs, ou le lombric marin, avec figures, pag. 121, p/. 7. — Notc sur les serpules , avec figures, pag. 130, pl. 7, fig. 6, 7 et 84 Note analomique sur quelques espèces d’aplysies, pag. 193. — Note sur la Pennatula cynomoréun et sur les coraux en général, pag. 133 *. — Recherches d'anatomie comparée sur les dents des mammifères , des reptiles et des poissons, pag. 165 *. — Notice sur Je squelette fossile trouvé à Panun, dans une carrière de pierre à plâtre, avec figure, pag. 189 *, pl. 22. — Note sur l'estomac et le canal intestinal du kanguroo-géant et du ka‘guroo-rat, pag: 2°1. — Note sur les animaux auxquels ont appartenu les cornes d’Ammon, les pierres lenticu— laires et les pierres nummulaires , pag. 237. — Mé- moire sur plusieurs geures de mollusques et notam- ment des ptéropodes ou mollusques à nageoires qui sont le Chio-Borealis , l'Hyale et le Pneumoderme, avec figures PS 248, pl. 27, fig. 1 à 10. Cuvier. ( Fredéric) Observation sur le rouge à polir, pag. 150. Cycas. Mémoire sur la germination des cycas et sur ses rapports naturels, par M. Aubert du Peut- Thouars , pag. 127 *. Cytharus. Ce poisson des anciens se rapporte, suivant M. Geoffroy , au Salmc-Rhomboïdulis, pag. 129. Cynse des Indes. Observation sur cette plante, pag. 42, D. Darrow. ( M.) Expériences et observations sur la chaleur et le froid produits par la condensation et la raréfaction mécanique de l'air, pag. 163. — Recher- ches sur l'expansibilité et le mélange des fluides a-ñ- formes , pag. 189. Damiers. Observation sur la région qu'habitent ces oïseaux , par M: Peron, pag. 219 Daxwaïne odorante, Observation sur cette plante, . 42. br. Voy. Pæderia. Daricae. Observation de M. Humboldt sur cette matière spongieuse qui se trouve sur les racines de deux arbres , le Jacia et le Curpana , suc laiteux très-aqueux qui se perd par leurs racines ; M. Hum- boldt Le regarde comme une maladie de ces racines, pag. 10. ë DarracQ (M. ) Mémoire sur les acides acétique et acéteux, pag. 52. — Observations sur l'affinité que les terres ont les unes avec les autres, pag. 53. — Note sur l'acide nommé cobaltique ; par M. Brugnatelli, pag. 69. Danmicuss. ( M.) Observation sur la dévitrifi-— cation du, verre, pag. 250. Dasxure. Note de M. Geoffroy sur les espèces du geure Dasyure; pag. 158% i Darrier. U.age singuber des feuilles de cet arbre à Alicante, pag. 0:. — Da uauisson. ( M.) Mémoire (sur les laves et ba— saltes de l'Auvergne, pag 182% Daunix. ( M.) Division de la classe des serpens en vingt-trois genres, pag: 147. Davy. (M) Observation el expérience sur l'élec- tricité développée par le contact de diverses substances , pag. III, — Res sur le gaz oxide d'azote, pag- 164. — Observations sur différens moyens d’obte- nir l'acide gallique, pag 166 — Méthodc aisée pour obtenir les sels de fer au ménünmum d’oxidauon, pag. 173. E C\npozre. ( M.) Mémoire sur la famille des joubarbes , pag. 1. — Rapport sur les conferes , avec figures , pag. 17, pl. B1, fig. 1 à 8. Note sur la graine de Nymphæa , pag. 68, pl.3. fig 3. — Description et figure dus nouyeau genre de plantes désigné sous le nom de Strophante , pag. 122, pl. 8. — Recherches sur les diverses espèces d'ipé- Cacuanha ; pag. 124. — Mémoire sur les genres Astragalus | Phaca et Colutea, pag. 130. — Note sur la mousse de Corse et ses mélanges avec d’autres fucus , pag: 263. — Son ouvrage sur les genres qui se rapprochent des astragales , pag. 184. — Note sur le genre rhizomorphe : description et figure du rhizomorphe fragile, pag. 102 *, pl. 12, Jig. 2.— Mémoire sur. le genre ’ieusseuxia, de,la famille des iridées, pag. 103 *.— Note sur deux genrcs nou— veaux, les ontbretia et les Diasia, de la même famille, pag. 151*. — Examen chimique d'unl par lurobservé sur la Ryaumuria, pag. 151 *, Décras. Mémoire de M. Seguin sur cette ma tière, pag. 251. ApYE Derisce. ( M.) Mémoire sur les sénés , leurs des— criptions , leur récolte et leur commerce, pag 67. — Mémoire sur le doum ou palmier de la Thébade , pag. Sr. — Observation listorique sur le Nyrrphœa lotus , sur le Nymphæa nelumbo et sur le es phœæa cœrulea, pag. 171 et 172. Denrs. Mémoire de M. Cuvier sur les dents des poissons , pag. 25. — Kecherches d'anatomie comparée suf les dents des mammiféres , des reptiles et des poissons, sur la nature des dents , leur accroïisse- ment, leur développement, leur succession , leur nombre et leur combinaison, par M. Cuvier, pag. 165 *. De Savssure , (M.) son ouvrage intitulé : Re cherches chimiques sur la végétation , pag. 204. Descosrizs. ( M.) Notice sur la cause des couleurs différentes qu'affectent certains sels de platine, p 152 *. — Observations sur la conversion du fer en acier dans des creusets fermés, sans contact de substances carboniques , pag. 179. — Note sur la décomposition du sulfate de plomb par l'acide muriatique, pag. 253. Desronraines. ( M.) Observation sur le jalap, pag. 142%. AesmMAREsT. ( M.) Observations sur les volcans éteints de l'Auvergne , pag. 213. DesmaresT Jéls. (M.) Description des larves du scolytus lmbatus et de la cicindelu campestrts de ns avec figures , pag. 197*, pl. 24 , fig. x Désonmes et Hacæerre, ( MM.) Mémoire sur f le doubleur d'électricité , pag. 179 *. : 4 Dessin. Description . par M. Pictet, d'un instrt- ment propre à mettre en perspective des objets quel= conques , pag. 72, et pl. 5, fig. 6, 7ct8. F ; + | € Ep AS en Ps 291) De Ticnv. (M.) Histoire naturelle des insectes , pag. Co. Piasia. Note de M. De Candolle sur ce nouveau genre de plantes de la famille des iridées, pag. 151 *e : DrcorYPme. Nouveau geure de plantes découvert à Madagascar, par M: Aubert du Leut-Thouars, pag- 281. Diveueme. Note de M. Duvernoy sur la dissec— tion aualomique de denx femelles du didelphè ma- nicou, avec figure, pag. 160 *, pl.19, fig. 11. Dinymécrs. Nouveau genre de plantes découvert -à Madagascar , par M. Aubert du Petit-Thouars , pag 280. Dirron. Note sur la construction du Pont des Arts, et sur les expériencés faites pour en constater la solidité , avec figure, pag. 134*, et pl. 5. Diserrs. Observation sur des terres comestibles , pag ïo et 5o. Docomi:. Observation ‘chimique et nouvelle analyse de la Dolomie, par M. Klaproth, pag: 171 *. Doris. Description, par M Cuvier, de dix espèces différentes de ces mollusques , avec figures de quel- ques-unes , pag. 255, pl. 99, fig. 1 à 8. Douscete d'électricité, pag. 157*. Voy. Elec- tricité. Doum. Mémoire de M. Delisle sur ce palmier de la Thébaïde, pag. 81. Drarsrnaus. (M) Note sur l’insecte nommé Hantis oratoria, pag. 161, pl. 10, fiz. 1. Ducæavza. (M.) Démonstration mathématique du parallélogramme des forces, pag. 242. Duuas. (M.) Son ouvrage intitulé : Principes de physiologie ou introduction à la science expérimentale , philosophique et nédicale de l’homme vivant pag. 7. — Son ouvrage ‘intitulé : Principes de physiologie, pag. 201. Duué 11. (M.) No e sur une trentaine de calculs -du poids de cinq onces el demie et d’un volume très considérable extraits de l'intérieur de la fosse navicu- hire, pag. 159. — Son ouvrage intitulé: T'ruilé éle- menlaire d'Histoire naturelle , pag. 236. Duruyrren. ( M.) Description anatomique d’un veau monstrueux, pag. 25. — Note sur une fille née sculement avec le tronc, et qui a vécu deux mois et demi, pag. 126.— Note sur le développement du la rynx daus les Eunuques, pag. 143 *. — Observa- ton sur les canaux veineux des os, pag. 150 *. — Observations sur la luxation du corps des vertèbres, pag. 243. Duvenwoy. (M.) Note sur la dissection anatomi— que de deux femelles du didelphe manicou, avec fig., pag. 160 *, pl. 10, fig. 114 — Observations sus les glandes salivaires des animaux vertébrés , pag. 173 *.— Recherches anatomiques sur les mouvemens de la lan- gue dans les mammifères et les reptiles, avec figures , pag. 108, ct pl. 24, fig.5 et 6.— Note sur la manière dont les tortues respirent, pag. 279. Dyriques. Mémoires sur les larves de ces insectes, par MM. Lancret et Miger, pag. 229. E. Eau. Note de M. Biot, sur la formation de l’eaa par la seule compression de l'air, pag. 259. -Ecrinné. Observations anatomiques de M. Home sur cette espécc de quadrupède , avec figures , pag. 126 et pl. 6, fig, 1 à Â; pag, 195 Kétpl. 14, 15 et 16. Eczusz. Description d’une écluse à sas mobile ; par MM. Solage et Bossut. pag. 29. Ecriture. Procédé simple pour ürer très-rapide- ment une copie d'un écrit par contre-épreuve pag- 15. Écureuir capistrate. Note de M. Bosc sur ce quadrupède de la Caroline , pag. 145. EnercranTz ( M D’) jescription d'un onguent de sa composition pour guérir les plaics des atbres, pig: 170 *. EcreTriciTé. Solution d'un probléme de physique relatif à l'électricité, par M. Laplace, pag. 21. — Ch- servation et expériences de M. Davy sur l'électricité développée par le contact de diverses substances , pag. 111. — Examen, par M. Tremery, des phéno- mènes électriques qui ne paraissent pas s’accorder avec la théorie de deux fluides, pag. 114. — Mémoire de M. Geoffroy , contenant la comparaison des organes électriques de certains poissons , pag. 169 — Recher- ches de M. Biot sur la question de savoir quelle est l’in- fluence de Poxidation sur les effets de la colonucélec- tique de Volta , pag 120 *. — Comparaison de l'électricité des machines avec celle de la colonne de Volta. Suite des expériences de M. Ritter , pag. 128*. — Mémoire de MM. Hachette et Desormes , au sujet des changemens apportés par eux au jeu de l'instru— ment connu sous le nom de Doubleur de lélec- tricilé, page 177 *. — Observations de M. Haüy sur l'électricité des substances métalliques , pag. 191 *. — Note de M. Biot sur la nature de l’étincelle électrique , pag. 259. — No c de M Haüy sur l'élecuisation des cristaux de sphère, pag. 206, ELEUTHERANTHERA. Description de ce nouveau genre de plantes, par M. Poiteou , pag. 137. Envraupas. Découverte faite par M. Lelièvre , de rismes d'émceraudes en France ; et annoncées par M. Gillet, pag. 51. Emer1. Mémoire de M. Tennant , sur la nature de lémeri, pag. 131. Enayprr. Caractères distinetifs de ce genre de ser peus, pag. 188. EqQuaTions. Remarques de M. Poisson sur les inté grales des équations aux différences partielles, p. 227, et sur les questions de rraximis et mrënënres relatives aux intégrales , pag. 219. è Erperon. Caractères distinctifs de ce genre de ser- pens , pag. 188. 1 ; Eryx. Caractères distinctifs de ce genre de serpeus , ibid. Escallonia. Famille à laquelle cette plante appar- tient, pag. 239. Esromac à jour. Observations de MM. Corvisart et Leroux, sur ane fistale à l'estomac, par laquelle on voyoit Pintérieur de ce viscère , pag. 80. La Erorres imperméables & l’eau. Analyse et dé composition , par M. Vanquelin, d’une liqueur em- ployée pour rendre les étoffes imperméables à l'eau , pag. 210. Évpromètre. Expériences de MM. Humboldt et Gay-Lussac par les moyens eudiométriques sur l'air de l'atmosphère, pag. 26%. Eunuques. Note de M. Dupuytren sur le dévelop pement du larynx dans les Eunuques , pag. 143 *. Euparonium Aya-pana. Voy. Aya-pana, C 292) Tsransimrré des fluides aériformes. Voyez Fluides. - F- Faim. Observations de M. Percy sur un homme d’une voracité extraordinaire, pag. 110. Foy. aussi Di- sette , Pauvres. Fauras De Sainr-Fonp (M.) Son! ouvrage intitulé: Histoire naturelle de la montagne de S. Pierre de Maëstricht, pag. 191. à: Faune-Biouer (M.) Description et figure d’une nouyelle espèce de testacelle, pag. 98 et p/.5, fig. 2, lettre À, B,C, D. Fer. Note de M. Gillet-Laumont sur le gisement du fer chromaté, pag. 69. — Notice de M. Vauquelin sur le fer oxidé d’une couleur bleue claire, qui n’est attaquable 11 par les acides , ni par les alcalis foibles, pag-51.— Observation de Af. Descosuls sur la conver- sion du fer en acier dans des creusets fermés, sans contact de carbone, pag. 179. Moyens de débarrasser . ane dissolution verte de fer de l’oxide. rouge qu’elle contient , et de séparer du sulfate de zinc et de celui de cuivre le fer que ces sels renferment, pag. 185 x. — Le fer oligite acquiert l'électricité vitrée , le fer eulfuré et le fer oxidulé acquièrent l'électricité rési- neuse, pag. 192 *.— Analyse, par M. Fourcroy, du fer phosphaté de l'Ile de France , pag. 191 *. — Con- sidération de M. Thenard sur les différens degrés d’oxidation dn fer, sur ses six sulfates et leurs propric- tés, et sur les moyens de perfection du prussiate, pag. 225. — Note de M. Baillet sur un procédé em- ployé avec succès pour purifier le fer cassant à froid, pag. 250. — Procédés usités en Angleterre pour le traitement du fer par le moyen de la houille. Mémoire de M. Bonnard à ce sujet, pag. 264. — Description, par le même, d'un procédé particulier pour l’affinage dé la fonte, pag. 270. Voy. d'els de fer. FERMENTATION guin sur Ja fermentation, pag. 116 *. Fire nusculaire. Mémoire de MM. Fourcroy et Vauquelin, relatif à action de l'acide nitrique sur la fibre musculaire, pag. 258. Fièvre Mémoire de M. Séguin, sur le principe fébriluge du quinquina : Analyse chimique des quin- quinas du commerce : Gélatine substituée au quinquina pour Ja guérison de la fièvre, pag. 130 *. — Observa- tions de M. Hallé sur l'efficacité de la gélaune animale dans le traîtement des fièvres intermittentes, pag. 216. Ficuier. Notice de M. Rafinesqwe , sur cet oiseau à queue cunéiforme de l'ile de Java, pag. 153. è Fiscmer. ( M. ) Son ouvrage allemand, intitulé : Du Muséum d'histoire naturelle de Paris, pag. 152. ; Fisrure de l’estomac. Voyez Estomac à jour. Flacurtia Domingensis. Observation de M. Poi- teau sur cette plante, pag. 138. FLrécass empoisonnées. Observations de M. Hum-— boldt sur la manière dont les sauvages !préparent le poison appelé Curare, que les Indiens de la Rivière- Noiïre ürent d’unc lianc qu'ils nomment Maracury, pag 9: Freurrau-Becrevur. ( M.) Description de quel- ques nouveaux genres de mollusques testacés et de vers ithephages : Observation sur la faculté qu'ils ont de perger les rochers, pag. 105. ” Fruines, Note de M. Lacroix sur la résistance des Extrait des travaux de M, Sé- fluides, avec figure, pag. 161, pl. 10, fig. — Division des fluides aériformes , et ce qui établit leurs différences. Recherches de M: Dalcon sur leur expan- sibilité et leur mélange, pag. 1809. Fœrus. Observation de M. Chaussier sur les vais seaux ombilico-mésentériques , pag. 148. — Observa- tion de M. Mulot sur un fœtus de sept mois mort-né avec un renversement des membres abdominaux, p: 176. : Voy. l'article Monstres. » l'orces. Démonstration mathématique du parallé- logramme des forces, par M. Duchayla, pag. 242. Voy. à l'article Machines , l'indication du condensi- teur des forces. Fosse naviculaire. Note de M. Duméril sur des calcals extraits de la fosse naviculaire , pag. 150. ; Fossices. /’oy. Cornes d'Ammon, Pierres nummu- laires, Pierres lenticulaires. | Fourcroy. (M.)Observations chimiques sur quel ques sels neutres, pag. 155.— Mémoire sur la nature chimique des fourmis et sur l'existence simultanée de deux acides végétaux dans ces insectes, pag. 195: — Analyse d'un phosphate de fer de Ile de France, pag. 191 *. — Nouvelles recherches sur le platine brut, ct annonce d’un nouveau métal qui accompagne cette espèce de mine, pag. 194 *. — Travaux sur le platine brut et sur les autres substances contenues dans ce métal, pag. 232. Fourcroy et VauqueziN (MM.) Mémoire au su= jet de l'acuon de l'acide nitrique sur l'indigo et sur Ja fibre musculaire, pag. 258. ; Fourmis. Description, par M. Latruille , d’unenou- velle espèce de fournu sous Je nom de fourmi resserrée (lornica coarcteta ), pag. 65. — Mémoire de M. Fourcroy sur la nature chimique des fourmis'et sur l'existence simultanée de deux acides végétaux dans ces insectes, pag. 175. > FRacrure. Observation de M. Penel sur une frac- Lure guérie par l'emploi de la limonade, nitrique,, pag: 179 *: Prop, Expériences eL observations sur Je froid pro— _ duit par la condensation mécanique de l'air, pag.163. Fumicarion d’acide muriatique oxigené em- ployée avec succès dans les ateliers de/vers-à-soiè, par M. Paroletti, pour désinfecter Pair , pag. 170 . Fusiz à vent. Chaleur et lumière qui se dévelop- : £ © “ee pent en y introduisant rapidement de l'air , pag: 207. G. Gars. Analyse, par M. Guyton, des galets de Boulogne-sur-Mer , dont on forme un mortier appelé Plätre-ciment, pag. 150. GazvanisMx, Résumé de nouvelles expériences sur le galvanisme, par divers physiciens, pag. 12. — Ob- servations de M. Hallé sur son effet dans une paralysie des muscles de la face du côté gauche, pag. 31. — x- périences de M. Ritter de Tena, tendantes à prouver l'identité du galvänisme et de l'électricité, pag: 3). — Observations de M: Biot sur les mouyemens du fluide galvanique , pag. 48. — Identité de principe entre les phénomènes du galvanisme et ceux de l'électricité, rendue sensible par les expériences de Volta . avec fig, pag. 71 Pl M: Davy sur l'électricité développée par le contact de diverses substances , pag. 111. — Recherches de M. Biot , relatives à l'intluence de l'oxidation sur les gets de la colonne électrique de Volta, pag. 120 de — d " PP ne 4. — Observations et expériences des Nu ( 293 ) Coniparaison de l'électricité des machines avec celle de la colonne de Volta : Suite d'expériences de M. Ritter, p. 418%. Mémoire sur le nouvel appareil de M. Ritter, p. 119 *. Mémoire de M. Aldiui, tendant à prouver qu'il s'exerce au contact des nerfs et des muscles , une ac— tion analogue à celle qui se manfeste au contact des substancés minérales : détail de l'expérience sur une - grenouille , pag. 150, — Note sur Ja contraction de la fibrine du sang par l'action galvanique . pag 159. Gax-Lussac (M.) Recherches sur la dilatation des gaz ct des vapeurs, page 132. — Not: sur les précipi- tauons mutuclles des oxides métalliques, pag. 185 *, — Expériences faites par les moyens eudiométriques sur l'air de l'atmosphère à 6,000 mètres de hauteur , pag: 260. ; Gaz. Recherches par M. Gay-Lussac sur la dilata- tion des gaz ct des vapeurs, pag.132. Recherches de M. Dalton sur l'expansibilité et le mélange des fluii'es aériformes, pag. 189. — Observations de M. Chaussier sur les effets du az carboneux dans l’économie animale , et expériences chimiques faites tant sur des animaux vivans , que sur le sang récemment tiré des veines , et exposés dans ditférens fluides aériformes , pag. 94. — Expériences de M. Brugnatelli , répétées par M. Volta , sur le son produit par un jet de gaz fydrogène dans des tubes, pag. 57. — Précis des travaux de plusieurs chimistes sur le gaz inflamimable de la réduction des métaux par le charbon , pag. 58. — Extrait des travaux sur le gaz inflammuble ob- t'hu en réduisant l'oxide de zine par le charbon, Ag. 140.— Gaz méphytique dégagé des mines du artz avec une e@ou fétide, en sondant d'anciens tra vaux, pag. 266.— l'echerches sur le gaz oxile d’a- gote, par M. Davy , pag. 164. GÉLATINE substituée au quinquina par M. Séguin pour la guérison des fièvres , pag. 130 *.— Observations de M. Hallé sur son efficacité dans le traitement des fièvres intermittentes , pag. 216. Georrroy. (M.) Description et figure d’un nouveau genre de poisson sous le nom de Polyptére bichir, pag 97, pl. 5, f£g. 1. — Note sur les branchies du délurus angu'lluris, pag.-105. — Note sur quel- ques habitudes communes au requin et au pilote, pag- 113. — Mémoire sur des animaux du Nil, con- tenant Je rapport de leurs noms anciens avec la no- menclatre moderne, pag. 129. — Note sur l'achire barbu, pag. 145. — Note sur les espèces du genre dasyure, pag. 153 *. — Description dn cerf de la Louisiane, pag. 169 *. — Mémoire sur les organes électriques de certains poissovs, pag. 169. — Note sur le crocodile du Nil et sur un crocodile d Amérique , différent du caïman, pag. 186. — Note sur denx nou— veaux genres d'animaux à bourse , les phascolomes et les péramèles, pag. 145 *. — Observations sur le ja guar , pag. 179 *. — Observations sur le vautour royal dans son premier âge, pag. 189 *. — Note sur un nouveau genre de mammifere sous le nom d’Lydro- mys, pag. 253. — Note sur une petite famille de chauves-souris d'Amérique désignée sous le nom de molossus, pag, 278. GErminATion. Expériences de M. Vastel sur la germination des haricots, pag. 138. — Mémoire sur l'influence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la germination , pag. 55. Gizcer — Laumonr (M.) Annonce d'une décou- verte de prismes d’émeraudes en France, par M Le- Jiérre , eténumérauon d’autres nouvelles substances mi- uérales , pag. 51, — Note sur le gisement du fer chre— maté, pag. 69. GLaAnDes salivaires. Observations de M. Duver- noy sur les glandes salivaires des animaux vertébrés , pag: 17) *. Gomme élastique. Voy. Dapiche. GoworRHÉE. Observations de M. Larrey sur l'ino— culation de la blennorrhagie dans les cas de répercus- sion subite de cet écoulement, quand elle est accom- pagnée d’accidens graves, pag. 185 #. Gravennorsr (M.) Son ouvrage intitulé : Co- leoptera microptera Biunevicensis. page 156. GreNouILre soumise à l'expérience du galvanisme , par M. Aldini . pag. 156. Guèpes. Observations de M. Latrcille sur certaines guêpes et sur la construction de leurs nids, pag. 147. Guérin. (M.) Description d’un instrument de son invention pour l'opération de la taille par l'appareil latéral, avce figure, pag. 134 , pl. 9,Jiz 4 à 7. GUSRSENT. (M. | Note sur une nouvelle espèce d'ibéride , avec figure, pag. 169 * p/. 21 —Observation sur la floraison de la Brucea antidysenterica, pag- 181 *. — Observations sur le sabal d'Adanson , avec figure, pag. 203 , p/. 25, fig. 1,2, 3. Guyron-Morveau. (M.) Mémoire et examen d'uw “carbonate de magnésie natif, pag. 115 *. — Analyse des galets de Boulogne — sur — Mer , avec lesquels ou forme un mortier appelé plâtre-viment ; p: 150. Observation sur le rouge à polir, t6id. — Observation sur les prussiates, pag. 167. H. : Hacuaerre et Desonmres. ( MM.) Mémoire sur le doubleur d'électricité ; pag. 177 *. Hacr. ( M. ) Observations concernant les effets de la chaleur modifiée pur les impressions de différeus Corps . pag. 2/49. Harzé. (M.) Observations sur l'effet du galva— nisme dans la paralysie de la face du côté gauche, pag- 31. — Observations sur l'efficacité de la gélatine animale dans le traitement des {èvres intermittentes , pag. 216. HanninG. ( M.) Sa découverte d'une nouvelle pla- nète nommée Juno, pag. 251. Haricors. Expériences de M. Vatel sur leur ger- minalion , pag. 1 58. Harcerr." (M. ) Observations sur les principes à suivre dans Ja fabricition des monnoïes , relatisement x lalliage et au frui des pièces , pag. 173. — Observa- tions sur l'utilité du prussiate de cuivre pour la peinture, pag. 174. Haux. (M. ) Son onvrage intitulé: Traité de mi- néralogie, pag. 56. — Autre ouvrage intitulé: Traité élémentaire de physique, pag. 156 *. — Olserva- tions sur les tourmalines de Sibérie . pag. 190 *, et sur Pélecuicité des substances métalliques , pag. 191 * — Note sur la forme et sur l'électrisation des cristaux de sphine, pag. 206. — Note sur l'ideutité du pléonaste avec le spiuclle ,pag. 248. HEcaTEA. Nouveau genre de plantes découvert à Madagascar, par M. Aubert du Petit-Thouars , p.281. Herisson de Malacca , envoyé au Musénm d’his- toire naturelle à Paris, par M. Van-Murum , pag. 102 *. Hersemezz (M.) Son systéme sur la production de la lumière solaire, pag. 6. s Ce ( 294 ) Hévé. Observations sur une plante de ce genre, page 42. fHizzw, (M. Melander) astronome suédois , projette de vérifier la mesure du degré de latitude au cercle ‘polaire faite en 1735 , pag. G. } Hieracium. Desemiphon et figure d’une nouvelle espèce de ce genre de plantes découverte par M. Saint- Amans, dans le département de Lot et Garonné,, p.26 et pl. 2 fig: 1. Æippuris. Observation de M. de Jussieu sur cette plante , pag. 239. Hiroxpezre. Notice de M. Rafinesque delle à longues ailes de l'ile de Java, pag. 153. Hocranne. ( Nouvelle ) Note de M. Coquebert- Montbret, sur d'anciennes cartes manuscrites sur les— quelles est tracé le continent de la Nouvelle-Holiande, pag. 163 * , pl. 201, fig. x à 4 , et pag. 172 *. Home. ( M.) Observations anatomiques sur l’échidné , avec figures, pag. 125 *, pl. 14,15, 16. — Son ou— vrage anglais intitulé: Description anatomique de lORNITHORYNCHUS PARADOXUS , pag. 126. Homme-porc-epic. Voy. Monstres. : Horrenrores. Observation de MM. Peron et Le- sucur ; sur le tablier, organe sexuel des femmes hot- tentotes , pag. 247. Hourzze. Effets de la chaleur modifiée par la com pression sur ce minéral, soumis à une haute tempéra- ture , pag. 249. — Procédés usités en Angleterre pour le traitement du fer par le moyen de la bouille ; ag. 264. * 5 Eee (AL. ) Mémoire sur l'influence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la germination, ag. 55.— Nouvelles observations sur les abeïlles et sur É composition de la cire, pag. 181 *. mn Humsocrr (M.) Observations géographiques et physiques par lui faites dans son voyage en Amérique, ag 4, 9: — Expériences sur l'air de l'atmosphère par É moyens eudiométriques, pag. 241. Humsocpr et Bror. Mémoire sur les variations du magnétisme terresire , pag. 241. à Me te Caractères distinctifs de ce genre de ser- pens , pag- 185. ; Husson. (M ) Son ouvrage intitulé: Recherches historiques et médicales sur la vaccine , pag. 15. Huzaro. (M ) Compte par luirendu de l'état ac- tuel de la ferme de Rambouillet , pag: 144 *. Hyaze. Caractères de cette espèce de mollusques à nageoires , d'après les mémoires de M. Cuvier, avec figures, pag. 245, pl. 27, /fig.3 ,4 , 5,6. Hydromys. Note de M. Geoffroy sur ce nouveau genre de mammifères, pag. 253. HyvwropHires. Mémoire sur les larves de ces in- sectes , par MM. Lancret et Miger , pag. 229. Hydrophis. Caractères distineufs de ce genre de ser peus, pag- 188. Hypropisie. Note de M. Larrey sur un déplace- sur l’hiron— ment du cœur, causé par une hydropisie de poitrine, pag- 216. LANTÉ Jacra. Voy. Dapiche. J:cquiEr. Succès de la culture du jacqnier aux îles Fe France, de la Réunion et de Madagascar, pag: 54. s Jacuan. Observations historiques et critiques! de M. Geoffroy sur ce quadrupède, confondu avec la pans thère, page 155%: $ JaAtar. Mémoire de M. Desfontaines sur cette purgative, pag. 141 *. . JamBorirerA. Observation de M. de Jussieu sur cette plante ; pag. 239. | Jaunes S. Hicaire. (M.) Exposition des familles naturelles et de la germination des plantes , pag.1276. Isérinr. Note de M. Guersent , sur: une nouvelle espèce d'ibéride (iberis intermedia ) , avec figure, pag. 169 *, pl. 27. é A Usage de cette plante chez les Malgaches, : ag. 35. f ! S Ê IxniGco. Mémoire de MM. Fôurcroy et Vauquelin , rejatif È l'action de l'acide nitrique sur l'indigo, ag. 206. d Ê Insrrumens. Joy. les articles “{ngles, Conden- sateur de forces, Doubleur d'électricité , Fu= sil à vent , Pierre (maladie de la), Perspective, Poids, Théodolite, Thermoscope , Vaccin Josephinia. Description par M. Ventenat de ce nouveau genre de plantes . pag. 257. Jousar8e. Mémoire de M. de Candolle sur cette famille de plantes, pag. 1. Ê IrécacuanxA. Recherches de M. de Candolle sur les diverses espèces d’ipécacuanba, pag. 124.— Descrip- tion par M. Brotero de la plante qui fournit lipécas cuanha du Brésil , pag. 172« % Iripées. Nouveaux genres de cette famille de plantes, par M. de Candolle, pag. 103*, 151%. , Ices de France, de la Réunion et de Mada-. gascar. Observations de M. Aubert du Peut-Thouars sur les plantes de ces îles , pag. 34, 41.— Analyse par M. Fourcroy d’un phosphate de fer de l’île de France, pag. 191 *. 4 ue rdia. Observation de M. de Jussieu sur la fa- mille à laquelle cette plante appartient | pag. 239. Junow. Description de cette nouvelle planète décou- verte par M. Harding, pag. 251. } JorRINE. (Me ) Description historique du monocle= puce , pag. 33. Jussieu. (M. de) Note sur la réunion de plusieurs Jantes exotiques en un scul genre , de la famille des Re pag. 73. — Observations sur la famille des. plantes onagraires , pag. 235, K. plante: Kançuroos. — Noté de M. Cuvier sur l’estomacier | le canal intestinal du kanguroo-gfant et du kanguroo- Tab , pag. 221. Kcaprorx (M.)Note communiquée par M. Vau- - uelin sux la dolomie, sur l’ochroïte et sur le palla= PR page 171 *. Kogcer. (M.) Son ouvrage intitulé: G. L. Kæ= leri descriptio graminum in gallià et Germa- nid , elC., pag. 128. L. La Birrarpière, (M.) Mémoire sur, la force et l'élasticité des filamens dulin de la Nouvelle-Zélande, + pag- 109 *.— Son ouvrage intitulé: Vovæ Hollandiæ plantarum specimen . pag. 252. f: Lacs. Mémoire de M. Vaucher sur les seiches du lac de Genève, et qu'on pourroit observer sur tousles lacs , pag. 271. c ds (299) Lacérëpe: (M. de ) Description de deux nouvelles espèces de chalcide , pag. 49e — Annonce des tom, LL et:V de son Histoire naturelle des poissons , pag. 95 et 147 *.— Annonce de son Histoire des cétacés, -pag 172 *. sde Caractères distinctifs de ce genre de ser— pens, pag. 188. Lacroix. (M.) Note sur la résistance des fluides , avec figures , pag. 161, pl 10, fig. 2. F y Larossr. é M.) Mémoire sur les châtaignes ou ee qui se trouvent sur les jambes des chevaux , ag. (Sin É aire Compte rendu par M. Huzard du produit des läines provenant du troupeau de Rambouillet, pag. 144 *. — Observations de M. Vauquelin sur la matière du suint et sur le désuintage , pag. 156 *. Voy. Moutons. Lair Observations de M, Humboldt sur le lait que les Américains ürent d’un arbre qu'ils appellent a- che; et quiest pour eux un aliment très-nourrissant, -pag. 9+ Exposition des principes constituans du lait, par M. Thenard , et manière de purifier le beurre pour -le conserver , pag. 283. Lamancx. (M.) Son ouvrage intitulé: Systéme -des animaux sans vertébres, ou Tableau général des classes, des ordres et des genres de ces ani- maux , pag. 7. — Mémoire sur la tubicinelle, qu’il rapporte avec le balanus , et l'anaufe, à la classe des crustaces , pag- 170. Lamouroux. (M.) Description de deux espèces inédites de varecs , avec figures, pag. 131, etp/. 9, fig: 1 à 3. — Mémoire surle V’arec polymorphe, avec figures , pag. 194, pl. 11,/1g.1,2,3. LANCRET. ( Ki.) Remarques sur la courbe appelée lieu des centres de courbure ou lieu des centres osculateurs d’une courbe quelconque, pag. 212. :— Mémoire sur les larves des hydrophiles et des dy- tiques , pag. 229. LanGaxa. Caractères distincuifs de ce genre de ser— pens , pag. 168. 3 , Lawcus. Recherches anatomiques sur les mouve- mens de la langue dans quelques animaux , partuiculiè— rement de la classe des mammifères et de celle des se , avec figures , pag. 198 *, et pl. 24, fig. 5 et 0. i Larrace. (M.) Solution d'un probléme de phy- sique relatif à l'électricité, pag. 21.— Mémoire sur les marées ; pag. 106 *. — Mémoire sur le mouvement d'un corps qui tombe d'une grande hauteur , p: 109 *. Larocxe. (M.) Notesur un nouveau moyen de guérir les fausses articulations des os fracturés, p. 260. Larney. (M.) Mémoire sur une atrophie des tes- ücules observée en Egypte, pag. 132 *. = Note sur des espèces de sangsues avalées et arrêtées dans les différentes parties de la gorge , pag. 151.— Son ou- vrage intitulé: Relation historique et chirurgicale de l’expedition de l’armée d’orient en Egypte -el.en Syrie , pag. 180 *, — Note sur le prétendu ver de Guinée , pag. 175 *. — Observations sur l’inocula— von de la blennorrhagie dans les répercussions subites de gonorrhée , quand elles sont accompagnées d’acci- .dens graves , pag. 185 *. — Note sur un déplace ment du cœur, occasionné par une hydropisie de poi- trine , pag. 216 Laryns. Note de M. Dupuytren sur le développe ment du larynx dans les eanuques, pag. 143 *. Lasrevris.(M.) Observations sur l’arachis hÿpo- gæa, pag. 169. — Observafions sur la culture des ter reins sabloneux aux environs de San-Lucar de Barra- meda en Espagne , pag. 176. Lariruos. Projet de l'astronome suédois Melander Hielm , de véri er sur les lieux la mesure faite en 1736 par les astronomes francais, du degré de latitude au cercle polaire. Instrumens que lui envoie l’Institut de France , pag. 6. Lawrercce. (M.) Description d'une nouvelle es— pèce de fourmi (L'ornicu coarctata), p.65, pl.3, Jig. x — Son ouvrage intitulé: Mémoure sur une nouvelle distribution methodique des araignées, pag. 103. — Observations sur certaines guépes et sur Ja construction de leurs nids , pag. 147. Larus. Observation de M. Geoffroy sur cet ancien nom d’un poisson du Nil connu sous le nom moderne -de Percu nobilis , pag. 129. Laves. Mémoire de M. J.F. Daubuisson sur les laves en forme de courant qu’on rencontre sur les mon- tagnes d'Auvergne , pag. 182 *. Laurrers. Note dé M. d: Jussieu sur la réunion de plusieurs plantes exotiques enun seul genre de la famille des lauriers, pag. 73. L:sLanc. ( M.) Son Mémoire sur la cristallisation , pag. 11. LerconD. (M.) Mémoire sur la culture du rocouyer et sur la préparation du rocou , pag. 138 ”. Licne de Pendart. Observaüon de M. Hum- boldt sur un très-beau vernis blanc que les Américains ürent d’un arbre qu'ils nomment Pendare, pag. 10. Lerièvne. (M ) Découverte par lui faite de prismes d'émeraudes'en France, pag. 51. LemnaNoy. LenticuLes. LenTicuLAIREs. Voy. Pierres lenticulaires. Lenricures. Dissertation sur ce genre de plantes, par M. Wolf: Descripuion de quelques espèces , avec figures, pag: 142 *, pl. 18, fig. 2, lettre a — et. Lérinote. Observation de M. Geoffroy sur l'espèce de carpe du Nil à laquelle ce nom doit appartenir ex- clusivement , pag. 129. Lessertia. Description de ce genre de plantes lé- gumineuses, par M. de Candolle, pag: 131. Læsueur et Peron. ( MM.) Observation sur le tablier des femmes hottentotes , pag. 247. Laicnens. Mémoire de M. Westring sur les propriétés tinctoriales de différens lichens , pag. 226. Limace. Voy. T'estacelle. Lin de la Nouvell.-Zélande. Mémoire de M. La Billardière sur la force des filamens de ce lin com- parée, à celle des filamens du chanvre, de l’aloës-pitte, du lin commun et de la soie, pag. 109 *. LiQUEUR supioee pour rendre les étoffes im- perméables : Analyse et décomposition de cette li- queur, par M. Vauquelin, pag. 211. LiquEur fumante de Cadet. Recherches par M. Thenard , sur cet ancien produit chimique , pag- 202. Lireni. Observation sur une plaute de ce genre, pag. 42. ; Lirsea. Note de M. de Jussieu sur ce genre de plantes de la famille des lauriers pag. 73. Loss rein. (M.) Son ouvrage intitulé : Leçons de M. Alphonse Leroy sur Les pertes de sang pen- dant la grossesse , lors et à la suile des accou— chemens , sur les fausses couches et sur toutes sortes d’hémorrhagies , pag. 16. Locarramss. Notice sur les grandes tables loga- ( 296 ) xithmiques et trigonométriques calculées au Bureau du cadastre, sous la direcuontde M. Prony, et Rapport fait sur les tables du cadastre, par MM. Lagranve à Laplace et Delambre ; pag. 30. Lowgmc marin. Description anatomique et figure dE ce ver à sang rouge , par M Cuvier, pag. 121 et 4 er M. Humboldt. dans son voyage en Amérique, détermine les différences en longitude par le moyen du chronomètre de Berthoud , et par les distances de la lune au soleil tt aux étoiles , pag. 4. Lotus. Différentes espèces de cette plante , pag. 197 et 172 Voy- Nymphæs. Lumière. Observations de M. Berthollet sur les effets comparaufs dé la lumière et de la chaleur , pag- 133. — Action de la lumière sur le nitrate d’ar- gent, par M. Wedewood, pag. 167. - Lumière ap perçue au premier coup de piston en introduisant rapi- dement de l'air dans un fusil à vent, pag. 209. Voyez Sp E e solaire. LuxarTion. Voy. V’ertébres. « : Lycopodiun. Mémoire de M. Westring sur les tein- tures qu'on retire des différentes espèces de ZLycopo- din , pag. 224. M. Macmives Note de M Prony, sur un condensa- teur de forces ou sur un moyen de tirer le plus grand parti possible d’un moteur dont énergie est su ette à augmenter où diminuer daus des limites étendues , et en général de faire varier à volonté la résistance à laquelle l'effort de ce moteur fait équilibre dens une machine quelconque, sans rien changer au mé- canisme de cette machine, avec figure , pag. 192 *, pl. 23. Macxésir. Voy. Carbonate. Macwétisme. Expériences de M. Coulomb sur dif- férentes substances réduites en petites ‘aiguilles, qui , de quelque matière qu'elles soient, obéissent à la direction magnétique. Description et figure d’une machine très-simple pour les mettre en expérience, pag. 10 et pl. 5 , fig. 5. — Moyen de mesurer l'ac- jion des barreaux aïmantés sur les métaux , et de déterminer, dans tous les corps où des oscillations rapides indiquent la présence du fer, la quantité qu'its contiennent, par M. Coulomb, pag. 114. — Ménioire de MM. Humboldt et Biot, sur les variations du ma gnétisme terrestre pag. 241. + Maïs. Observation sur la culture de ce végétal en Hongrie , pag- 192 * Mançeur. Observation sur un homme d’une vo- racité extraordinaire par M. Percy , pag 110. Manicou. Note de BI. Duvernoy sur la dissection de deux femelles du didelphe manicon , ave@ figure, pag. 160 * et p/. 19, Jëz. 17, Manre. Note de M. Draparnaud sur linsecte nommé Wantis oratorin, pag. 161, pl. 1°, fig. 1. Mara-Cuny. Voy. Flèches cmpoisonnées. Marcæanr. (M.) Description et figure de la fe- melle de Voiscau Saint-Martin , pag. oi * , et.pl 2, fig. 2. à Marér:. Mémoire de M. Laplace sur les grandes marées du 2 germinal an 11 (22 mars 1802) com- parées avec les résultats indiqués par la théorie de la pesanteur universelle, pag. 106 *, R Mavcars. (M.3 Note sur une artère fournie am poumon ; par l'aorte abdominale, pag. 100. : Mer. Mémoire de M. Peron sur la température de la mer à sa surface et À diverses profondeurs , p. 267. Mercure fulminant. Notice et analyse du mer- , cure fulminant, par M. Berthollet, pag. 57: Métaux. Observations de M. Haïy sur l'électri- cité des substancts métalliques. Indication des mé- taux qui acquèrent l'électricité vilréé et de ceux qui acquièrent électricité résiueuse , pag. 191 €. — Con- sidérations de M. Thenard sur l'oxidation des métaux en général et sur l’oxidation du fer en particulier, pag- 223. MrGer. (M.) Mémoire sur les larves des -hydro- philes et des dytiques, pag. 229. Miviraux. Annonce par M. Giliet d'une décou- ve te faite par M. Lelievre de prismes d'émeraudes en lrance; et énumération de diflérentes espèces de -minéraux nouveaux , pag- br. Mines. Note sur un dégagement instantané de gaz méphytique et d’eau fétide en sondant dlanciens tra- vaux des mines du Hartz, pag. 266. Mocanrra. Famille à laquelle cette plante appar- tient , pag: 239. Mozzusque-. Deseription par M. Fkurieu-Bellewre de quelques nouveaux genres de mollusques testacés et de vers lthophages. Observations sur la faculié qu'ils ont de percer les rochers, pag. 105. — Mémoires de M. Cuvier sur plusieurs genres de mollusques , et notamment sur les mollusques à nageoires, avec fi- gures , pag. 245, pl. 27, fig. 1 à 10. — 2°.et 32. extraits des Mémoires de M. Cuvier'sur les mollusques, avec figures , pag. 264 et 261, p. 28, fig. 1à 0. — Suite des Mémoires de M. Cuvier sur les genres- phyllidie et pleurobranche, pag. 277: 1Holossus. Voyez Chau e-souris. Monimia. Nouveau genre de ‘plantes découvert aux îles de Franee et de la Réunion, par M. Aubert du Petit-Thouars, pag. 282. Monvor:s. Observations de MM Cavendish et Hatchett sun les principes à suivre -dans la fabrication -dés monnoïes , relativement à l'alliage et au frai des pièces, pag. 173. ÿ Monoëre-pucs. Deseription historique de cct in- secte aquatique, par M. Jurin mc Moxona:yze. Voyez Challraes Mowsrres. -Monsires par défaut. Note de M. Dupuytren:sur une fille née: seulement avec le tronc et qui a vécu deux mois et denn, pag: 126. — Notice sur un homme mort à 62 ans, sans bras, cuisses et jambes , pag 122%, ple 13. — Monstres pur ercès..Mémoire sur un enfant venu au monde avec trois extrénytés inférieures , page 3. — Description anatomique, par M. Dupuytren , d'un veau mions- wueux , pag. 20. — Note sur deux frères de la rate des hommes porc-épics, pag. 145. Voyez Fœlur, Vice de conformation. Frrtébres, MonraGxes. Mémoire de M. Ramornd sur la struc= ture des montagnes moyennes et: inférieures de ja vallée de l'Adour , pag. 99- 99 Zonthretin. Note de: M: de Candolle sur ce -nouvean genre:de plantes de Ja famille des iridées!, P'g. 157 *. : Monwr-r.rpu. Voyage au sommet de cette mon= tagne, par M. Ramond , pag: 104 *; À Moreau. {M.) Son ouvrage intitulé : H'stoire naturelle de la femme, pag. 192. ù ( 297 ) Moreau De Sarmwr-Méry. ( M.).Sa traduction de l'ouvrage espagnol inédit, intitulé : Essai sur l'Histoire nalurelle des quadrupèdes de la province du Paraguay, pag: 8. Monmyres. Observation de M. Geoffroy sur ces poissons du Nil, pag. 130. Mo:Tr1:r. Note sur une nouvelle espèce de mor- tier, appellé P:é/-ciment , pag. 150. Ù Mouriria. Famille à laquelle cette plante appar- tient , pag. 230. Mousse de Corse. Note de M. de Candolle sur cette plante marine considérée-comme médicament , et sur ses mélanges avec d'autres fucus , pag. 263. Mousracmes. Observation de M. Vrolyk sur l’u- sage des moustaches dans certains quadrupèdes , pag- 11. “ Mocrows. Expérience faute sur les moutons de Rambouillet, et dont il résulte qu'on peut laisser deux ou trois ans les moutons sans les tondre, et que Ja laine plus longue est plus avantageuse pour le commerce , pag. 50. —:Compte rendu par M. Huzard du produit des laines ,proveuant du troupeau de Rambouillet, pag. 144 *. 9 Muzor. (M.) Observation sur un fœtus de sept mois , né avec un renversement de membres abdo- minaux, pag. 176. Moriacre de Salizhourg. Note de M. Vau- uelin sur cette substance saline privée d’eau de cristallisation , pag. 51. Muoriates. Nouveau procédé de M. Bouillon- Lagrange , pour préparer les muriates de bayte et de strontiane , pag. 161 *. üsAR:IGNE. Description d'une nouvelle: espèce envoyée an Muséum d'Histoire naturelle de Paris , par M. Van-Marum , pag. 102 *. Muscapier. Observation sur ce genre de plantes , pag. 42. « : Mrioemyzrum. Observation de M. de Jussieu sur elle plante, pag. 239. N. Naver de Suéde. Note de MM. Cels et Correa de Serra sur cetteplante-et sur celle connue sous le nom de chou de Laponie, pag. 240. Naurie Spiru'e. Il paroît être l'origine des cornes d'Aminon , pag: 237 Nayus. Observation de M. de Jussieu sur cette plante, pag. 239. Nilunho. Note de M. de Candolle sur Ja graine du nelumbo, pag. 68. — Observations de M. Delisle sur le #vmphæœx n'lunbo , pag. 172. N nurmar. Note descriptive du fruit et de là graine des nénuphars que M. de Candolle pense de- voir être rangés dans la classe des dicotyledons et dans la amille des papavéracées , avec figures pag. 68, pl. 3, fie. 3, létlr, à - 1 — Difiérentes espèces de ces plantes , pag. 171 Voy. Lotus. Nysiphæn. Nrcket. ‘Emoire de M Thenard sur le nickel et sur sa propriété magnétique pag. 158 — Ce métal acquiert l'électricité résineuse , pag. 192 *e NirrATEe. Action de la lumière sur le nitrate d’ar- gent par M. We:dwood , pag. 167. Nummuraires. Voyez Picrres nummulaires. Nymphæa. Note sur la graine des nynphœæa par M. de. Candolle, avec figures du fruit.et de la graine du nymphæa alba, pag. 68, pl. 3, fe. 3, lett.a &i. — Description par M. de Savigny des plantes nommées Nymrhœæa cærulca et nymphæa lotus, pag. 171. — Observations historiques par M, Delisle , tant sur ces deux plantes que sur le »yÿmphæa-ne= lumbo ; pag. 192.7 O. Ocnroïrr. Terre nouvelle déconverte par M. Kla- proth dans Je tungsténe, pag. 191*. Opeurs. Extrait des Recherches de M. Bénédict Frevost et antres physiciens sur les mouvemens des substances odorantes placées sur l'eau, par M. Biot, pag. 42. OEurs. Observations de M. Parmentier sur le com merce et la conservation des œufs. de poule ,-pag. 213. Oisau. Saint-Martin. Description par M. Mar- chant , et figure de la femelle de cet oiseau, pag. 101*, ct pl. 12, fig. 5. Ocrers. ( M.)-Nouvelle planète par lui découverte et designée sous le nom de Pallas, pag. 125. OxaGraires. Woy. l'article Plantes. Ouùchidium Peronii. Description par M. Cuvier de cette espèce de mollusque , avec figures, pag 256, ct pl. 22, fig. 6, 7let.8. OPniprens. Division de cet ordre de reptiles en: NEetois genres, par M. Daudin, pag. 187. PHisaURE. Caractères distinctifs de ce genre de: scrpens , pag. 197. OPnrazs1re. Observation de M. Larrey sur cette maladie en Egypte. pag. 195 *. Or. Observation de MM. Cavendish et-Hatchett sur son alliage avec diverses substances métalliques , p. 173, —,Ce métal acquiert l'électricité résineuse , p. 192 *. Orchis. Observation sur les orchis parasites; pag. 35. Ornythorlyncus. Description anatomique et figure de Pornythorhyneus paradozus, pag. 126. et pl.6, fis. 1 à 4 — Observations anatomiques de M. Home sur l'échidné (ornythorhyneus histrix) avec figures, pag. 125*, pl. 14 15 er16. Onver. Caractères disuinctifs de ce genge de ser= pens, pag. 188.. Os Description anatomique. par M. Percy. d'un squelette dont les os étoient universellement et com plettement soudés : Observations sur l'origine, les causes et les effets de:cette avkilose universelle, p. 93. — bservation de M: Dupuytren sur les canaux veineux des os, pag 150 *. — Note de M. Delaroche sur un nouveau moyen de guérir les fausses articulations des os fracturés pag. 250. — Analyse par M. Vauque- Jin des os. des animaux. Nouveau sel phosphorique tèrreux découvert: dans les os de bœufs, de chevaux , de poulets , etc., pag 1617, Os ‘osüiles. Observations de M: Cuvier sur de novveHes découvertes d'os fossiles, pag: 17. — Notice sur le squelette fossile du genre palæct/i rium trouvé à Pantin , dans une carrière de pierre à plàtre, avee figure ; pag. 180-, pl. 22. 3 OurrReme. Mémoire de M. Thenard sur la pré- para ion d’une couleur bleue dé cobalt aussi belle qna Youtremer, p'g. 54% Oviep à. Observation sur ce genre de: plantes M: Poiteau pag. 137. OuvraGes. f’oyez à la fin de cette table l'indi-- cation de quelques ouvrages nouveaux, (298) OxinÆrion. Voyez Galvanisme. Oxines. Note de M. Gay-Lussac sur les précipi- tations mutuelles des oxides métalliques , pag. 185 *. OxYRHINQUE. Poisson reconnu dans le Nil en Egypte par M. Geoffroy , pag. 129. xytropis. Description de ce genre de plantes légumineuses par M. de Candolle, pag. 130. P. Parrres-Es-QuEUE. Observation de M. Peron sur la région qu'habitent et fréquentent ces oiseaux , p. 269. Parfait en Suède avec l'écorce du pin, et en Islande avec l'espèce de mousse, connue sous Je nom de Sphagnum palustre, pag. 296. - Palæotherium. Noyez Os fossiles. Parzssor-Beauvois. ( M.) Son ouvrage intitulé : Flore d'Oware et-de Benin, pag. 180*. Palladium. Note sur cette nouvelle substance métallique , pag. 107 *. — Recherches de M. Chenevix, traduites de l'anglais! par M. Tonnebcr, sur la nature d’une substance métallique vendue à Londres sons ce nom comme un: nouveau métal, pag. 135 *. — Nul chimiste de Berlin n’a réussi à former du palladimm, pag. 171 *. — Notes. de MM. Rose, Gehlen et Richter sur ce nouveau métal, pag. 243. Parras: Nouvelle planète découverte par M. Olbers, pag. 25. 4 L : Pazmrers. Mémoire de M. Delisle sur le palmier de la Thébaïde, appellé Doum , pag. 81. — Usage singulier des feuilles de‘palmiér-datuüer à Alicante, pag. 91. ; ANPHÉON. Résultat des expériences faites par M: Prony sur les perpendicules métalliques placées à différens points du dôme du Panthéon, et destinées à faire connoître les mouvemens des piliers qui le supportent , pag. 70. APAYER. Analyse chimique, par M. Vauquelin, da suc de cet arbre regardé, dans l'ile de Bourbon. comme un remède contre le ver solitaire, pag. 133. , PARMENTIER. ( M.) Observations sur le commerce et la conservation des œufs de poules, pag. 213. Paxorerri. (M.) Note sur l'usage des fumiga- tions d'acide muriatique oxigéné pour désinfecter l’air dans les ateliers de vers-à-soie , pag. 170*, 28a. Peaux. Mémoire de M. Séguin sur le chamoisage, et examen chimique des peaux chamoïsées, pas 209- Peirure. Action de la lumière sur ile nitrate d'argent; effet qu'onten peut obtenir pourila peinture, et notamment pour la peinture sur verre, pag. 167. — Observation de M Hatchett sur l’atilité du prussiate de cuivre pour la.peinture, pag. 174. Penpare. Voyez Lèche de Pendare. Péwez. (M.) Ubservation sur une fracture guérie par l'emploi de la limonade nitrique,, pag. 179 *. Penratula cynomorium Observation de M. Cuvier sur ce polype et sur les coraux en général , pag 133*. PerameLes. Note de M. Geoffroy sur ce nouveau genre d'animaux à bourses pag: 149*. Percy. ( M.) Observation sur une ankilose uni- ve:selle des os, pag. 95. — Observation sur un hümme d’une voracité extraordinaire, pag 119. PrroN. Mémoire sur la température de la mer à sa surface et à diverses profondeurs, pag. 267. Mémoire sur les animaux par lui observés pendant la traversée de Timor, au Cap sud de Ja terre: de Van- Diemeu , pag. 26). PéroN et Lrsueur.s(MM.) Observations sux le tablier des femmes hottentotes , pag. 247. Perseecuryr. Description ,. par M. Pictet, d'un instrument propre à mellre en perspective des objets quelconques , pag: 72, pl, 3, ji3. 6 à 8. Petaloina: Famille à laquelle cette plante appar= tient, pag. 239. | ta Pewprier. L’écorce du peuplier d'Italie donne une couleur jaune solide à Ja laine et Aa soie, pag. 226. Prarr. ( M.) Son ouvrage mtitulé: Disquisiliones analyticæ maxime ‘ad calèulum intesralem et doctrinam serierumr pertinentes, pag. 32. Phaca. Description, par M. de Candolle, de ce- genre deiplantes légumineuses, pag.. 131. PHacex. Ce poisson des anciens se rapporte, sui- vant M. Geoffroy, au Salmo dentex, pag. 120. PHascocomr. Description, par M. Geoffroy, de cet animal à bourse, de l’ordre des rongeurs et du port d’un blaireau ou d’un petit ours ; il est le même que le wombat , auquel sur de faux renseignemens _on avoit attribué des .cauines ;. pag. 149%. Voyez W'ombat. ñ Pxorapes. Voyez ’ers lithophages. PHosrmare:. Mémoire de M. Vauquelin sur le phosphate de fer natif mélangé de manganèse, pag. 82, — Analyse d'un fer phosphaté de l'île de France, par M. l'ourcroy , pag. 151%, Pxospnore. Sel phosphorique découvert par M. Vauquelin dans les os des animaux, pag. 167 *, Payrerot. Nouvelle dénomination d'espèces de ce genre de mollusques, par M. Cuvier, pag. 277. Prnysa. Ce poisson des anciens se rapporté, sui— vant M. Geoffroy, au tetrodon lineatus, pag. 129. Piazzr. (M) Nouvelle planète par lui.découverte et désignée sous le nom de Gérès, pag. 84. Prcoipe. Notice de M. Rafinesque sur une nouvelle espèce de picoïde à dos rouge, pag. 146. Picrer. (M: ) Description d'un instrument propre à mettre en perspective des objets quelconques, avec figures, pag. 72, et pl.3, fig. 6, 7et 8. — Note sur les instrumens propres à mesurer les angles sur le terrain, pag. 84. — Notice snr l’agriculture des environs d’Alicante, .pag. 90. — Observation sur la chaleur obscure , pag. 110. : Picrer-Mazrer. (M. ) Sa traduction de l'ouyrage anglais de Forsyth, mtitulé: Traité de La culture des arbrés fruitiers, pag: 196 …Prep, (M.) Observation sur une conformation vicieuse des voies alimentaires, avec figures , pag. 70, pl. 3, fig. 49, et frs. 5, lett.aetb Pisxre. ( Maladie de la) Description d'un instrument inventé par M. Guérin, pour l'opération de la taille, par l'appareil latéral, avec Ep pag- 134, el pi. o, fez & à 7. — Note de M. Dumeril sur une trentaine de calculs du poids de 5 onces et demie, et d’un volume très-considérable extraits-_de l'intérieur de la fosse uaviculaire, pag. 159. Prerres lenticulaires. Note de M: Cuvier sur les animaux auxquels appartenoïent ces pierres ; p:237. Prerres rnétéoriques. Note sur des substances pierreuses d’une nature particulière que l'on assure être tombées du ciel, pag. 139. — Démonstration mathématique sur la possibilité qu’elles soient tombées de la lune, pag. 155. — Question au Isujet de ces sortes de pierres, page 164. — Observation de M. Pois—_ son sur les substances minérales qu'on suppose tom bées du ciel sur la terre, pag. 160. — Extrait { u L' * { egû rapport de M. Biot sur les pierrés tombées du ciel, à l’Aïgle en Normandie, pag. 129 *. Prerres nummulaires. Note de M. Cuvier sur les animanx auxquels appartenoient ces. pierres, PE. 237. : 1LOTE. Note de M. Geoffroy sur quelques hebi- tudes communes au requin et au pilote , pag. 113. Pix. Propriétés toniques et nutritives remarquées dans l'écorce de cet arbre, par M. Westring, p. 226. Pranèses. Nouvelle planète découverte et désignée par M. Piazzi , sous le nom de Cérés , pag. 84. — Nouvelle planète découverte ct nommée Pa/las, par A. Oïbers, pag. 125. — Nouvelle planète découverte et nommée Junon, par M. Harding , pag. 251. PLanTes. Cbservations de M. Aubert du Petit- Thouars sur les plantes des îles de France, de Ja Réunion et de Madagascar , pag. 34 et 41. — Mémoire de M. Mirbel sur l'anatomie végétale des plantes, pag. 89. — Mémoire de M. de Candolle sur lesigenres astragalus ; phaca et eolutea de la classe des plantes légumineuses, pag. 130. —= Observations de M. de Jussieu sur la famille des plantes onagraires , pag. 238. Pramine. Notice de M. Descostils sur la cause des couleurs différentes qu'affectent certains sels de platine , pag- 152 *. — Ce métal acquiert l'électricité résmeuse, peg- 192*. — Nouvelles recherches de M. Fourcroy sur le platine brut, et annonce d’un nouveau métal qui accompagne cette espèce de mine, pag. 194 *. — Travaux de MM. Fourcroy et Vauquelin sur le platine brut et sur les autres substances contenues dans .ce métal, pag. 232. — Recherches sur le platine brut, par MM. Tennant et Woilaston , pag. 234. Prarrr-Ciuxenr. Note sur cette espèce de mor- tier fait avec des galets de Boulogne-sur-Mer , p. 150. PrarTure, Caractères distmctifs de ce genre de serpent, pag. 18€. PLéonasre. Sa cristallisation n’est qu’une variété du spinelle , suivant M. Haïüy , pag. 248. . Preurosrancne. Caractères de ce nouveau genre de mollusques, par M. Cuvier, pag. 277. < Proms, Ce métal acquiert l'électricité. vitrée, pag. 192*. Voy. les articies Acetite, Sulfates. NEUMODERME. Caractères de cette espèce de mollusques à nageoires , d'après les Mémoires de M. Cuvier , avec figures, pag. 245, et pl. 25, fig-7; S,9et10. 3 Pæœideria. Note de M. Aubert du Petit-Thouars sur les propriétés tuctoriales de cette. plante nommée Danaïs, par Commerson , pag. 222. Porns. Comparaison des poids de la république Batave , avec les poids déduits de la grandeur de la terre , pag. 107 *. Poisson. { M.) Démonstration mathématique rela- tive aux substances minérales supposées tombées du ciel sur laterre, pag. 180. — Mémoire sur les ques- tions de maximis et minis relatives aux inté— grales , pag. 219 — Remarques sur les intégrales des équations aux différences partielles , pag. 226. Porssons. Mémoire de M. Cuvier sur les dents des poissons , pag. 25. - Mémoire de M. Geoffroy, con— tenant la comparaison des organes électriques de cer tains poissons , pag. 169. Porreau. (M.) Observations botaniques par lui faites À Saint-Domingue, pag. 137. — Mémoire sur le Thouirir, nouveau genre de plautes dela famille des sayouiers, pag. 231. Pozyres. Observation de M. Cuvier sur les polyses des coraux , pag. 133 *. Poryrrère. Description et figure de ce nouveau genre de poissons , par M. Geofiroy, pag. 97, pl.5, ge 1. FE p’apr. Observation de M. Berger sur les vers qui se trouvent dans les pepms de pommes d’api, et, sur l'insecte qui en provient, nommé Chulcis, avec figures, pag. 141*, et pl. 18, fig. 1, let tre A —E. Ponr du ÆZouvre. Note de M. Dillon sur sa construction et sur les expériences faites pour cu constater la solidité, avec figures , pag. 134*, et pl. 19 Porcezaine de Rerumur. Elle paroît être une dévitrification du verre par un refroidissement très cut , pag. 251. Porcus. Ce poisson des anciens se rapporte , sui vaut M. Geoffroy , au Silurus clanias , pag. 120. Pouces. Obsérvaüons de M. Parmentier sur les meilleures races de poules pondenses et couveuses pag 213. # oumonx. Note de M, Maugars sur une arière four- nie au poumon par l'aorte abdominale, pag. 10:. Procellaria capensis. Observation de M. Peron sur la région qu'habitent et fréquentent ces oiseaux, pag. 2609- Pronx. (M. ) Note sur un condensateur de forces , avec fignres , pag. 192 *, et pl. 23: — Notice sur les grandes tables logarithmiques et trigonométri- ques calculées au bureau du cadastre, sous la direc— uon de cet ingénieur , pag. 30. — Résultat dss expé— riences par lui faites sur les perpendicules métal liques placées à différens points du dôme du Panthéon français, et destinées à faire connoître le mouvement des piliers qui le supportent , pag. 70. Prororis. Analyse, par M. Vauquelin, de cette production des abeilles, pag: 179: Proserpinaca, Observation de M. de Jussieu sur cette plante, pag. 239. Prunrier. L'écorce de ses branches fraiches donne une belle teinture carmelite, pag. 226. Prussiares. Observation de M. Guyton sur les prussiates, pag. 167.— Observation de M. Hatchett sur l'utilité du prussiate de cuivre pour la peinture , ag. 174. — Moyens proposés par M. Thenard dans a fabrication du prussiate de fer ou bleu de Prusse, pag. 224. Ptelidium. Nouveau genre de plantes déconyert à Madagascar, par M. Aubert du Petit-Thouars , pag. 281. Preroropes. Mémoire de M. Cuvier, et figure de ce nouvel ordre de mollusques, pag. 245, et pl. 27, fig. 1 à 10% Pus. Recherches expérimentales de M. Schwilgué sur le pus et snr l'influence que les corps extérieurs peuvent exercer sur Ja suppuration, pag. 268. Prraon. Caractères distincufs de ce genre de serpens , pag. 107- Q. uinquixa. Mémoire de M. Séguin sur le prin- cipe fébrifuge du quinquina, pag. 130 *. ( 300 ) ? KR. Rarmwesque. (M.) Notice sur deux nouvelles espèces d'oiseaux des genres picoïdes et türnix, pag. 146. — Notice sur une hirondelle et un figuier de lîle de Java, pag. 153. Ramsourcret. Compte rendu , par M. Huzard, de l’état actuel de la ferme de Rambouillet, p. 144 *. Ramon». (M.) Son ouvrage intitulé: Voyage au Mont-Perdu, pag. 32. — Mémoire sur la structure des montagnes moyennes et inférieures de la vallée de l'Adour, pag. 99. — Relation du voyage de ce naturaliste au Mont-Perdu , pag. 104 *. *eaumuria. Examen chimique d'un sel cbservé sur cette plante, par M. de Candolle , pag. 151 *. Repouté. (M.) Son ouvrage intitulé : Les Liliucées avec figures coloriées , pag. 188*, Reerizrs. Observation dè M. de Eacépède sur les doïgts des réptiles, pag- 4y- Reouin. Note de M. Geoffroy sur quelques ha- Pitudes communes au requin ct au pilote, pag 113. Résine élastique. Note sûr quelques plantes qui en produisent, et en particulier sur le genre cas- Lilla de Cavanilles , pag. 178. KRaizomoñrxe. Note sur ce genre de ue >. par M. de Candolle, description et figure de la rhizo— morphe fragile, pag. 102%, pl. 12, fie. 2. RicHERAND (M.) Annonce de son ouvrage inti— tulé: VNouveaux Flémens de physiologie, pag. 54 et 160. — Autre ouvrage intitulé : Leçons de M. Boyer sur les maladies des os, pag. 191: — Mémoire sur les moyens de déterminer exactement les situations et le trajet des artères pour les opéra- tions chirurgicales , pag. 267. — Note sur quelques cas rares observés dans Féxamen dés conscrits de la ville de Paris, pag. ‘196 *. Rirrer. (M.) Ses expériences tendant à prouver Iidentité da galvanisme et del electricité, pag. 39. — Expériences sur les phénomènes galvaniques , p. 128 *. — Mémoire sur le galvanisme , pag. 145*. — Expé- riences sur Les rayons invisibles du spectre solaire , Pig. 197. À Rocou. Mémoire de M. Leblond sur la culture du xocouyer, et la préparation du rocou, pag 138*: Rotce & polir. Observation de M. Guyton sur celui tiré de l’oxide rouge de fer, et Remarque de M. F. Cuvier surcelui ob'enu de l'oxide noir de fer , pag. 150. Rumrorn. (M. de) Ses expériences relatives à la propagation de la chaleur dans les va 36. — Théorie relative à la propagation de la chaleur dans les liquides, pag. 110. — Description de son thermoscope; expériences par Jui faites sur la chaleur avec cet instrument , pag. 207. Rupellaria. Descripuon , par M. Fleurieu-Belle- vue , de ce genre de mollusques testacées , PF: 106. KRupicola. Autre description ; par M. Hlewrieu— Bel'evue, de ce genre de mollusques testacées , p. 106. Russec. ( M.) Son ouvrage anglais sur les serpens des Indes, trouvés à la côte de Coromandel, p. 104. Rutabaga. Voyez Navet de Suède. S, SABaL. Description et figure de ce genre de palmier, par M. Guersent, pag. 203, pl. 25, fig. 1,2et 8. SaanT-Amaxs. ( M.) Description et figure d'une nouvelle espèce d'hieracium , pag: 26, pl.2,figir et 2 *e - SAtiNrs. Description, par M. Bonnard , de la méthode bavaroise de faire évaporer les eaux salces , avec figures, pag. 235, pl. 20, fig. 1 à 4. SANG. Expériences RDS faites par M. Chaus- sier , sur Îes effets de l'acide carboneux dans l’éco- nomie animale , pag. 94. — Note sur la contraction de la fibrine du sang, par l'action galvanique , p. \70. Sanc-Surs, Note de M. Larrey sur des espèces sang-sues avalées en Egypte et arrêtées dans les diflé- rentes parties de la gorge de quelques soldats qui, dans leurs marches, avo:cnt bu de l’eau avec trop de précipitation et sans précaution , pag. 191. San-Lucar De BarrAmeDa. Calture des ter- rains sabloneux qui bordent le Guadalquivir aux enviruus de San-fucar, page 1796*%. Savenx. (M.) Description du Vymphœa cæ- rulea et du Nymphœa jotus, pag. 171. S'axicaya. Description , par M: Fleurieu-Bellevue, de ce genre de mollusques testacécs, pag. 107: Scakeisers. ( M.) Son ouvrage anglais intitulé: Description historique rt unatomique de l’ani- mal nommé, par Laurenti, Proteuset ANEUNUS y pag. 88. SCHWILGUE. ( M.) Recherches expérimentales sur le pus et sur la suppuration, pag. 268. Scolytus limbatus. Desenption et figure de la larve de cet insecte, par M. Desmarest fils, p. 197*, pl. a4,, fig. x- ç - Scuiula de Loureiro. Famille à laquelle cette plante appartiént , pag. 239. 1 SoyraLe. Caractères distinctifs de ce genre de serpens , pag. 187. ; SEGUIN. { M.) Extrait de ses travaux sur la fer— mentation, pag. 116". — Mémoire sur le principe fébriluge du quinquina , pag. 130 *. — Mémoires sur le chan oisage, pag. 209, et sur les! dégras , p. 257. Seickes. Mémoire de M. Vaucher sur les seiches du lac de Genève , et sur les causes de ce phénomène, pag. 271. SELS. Examen chimique d'un sel observé, par M. de Candolle, sur la Reaumuria, pag. 151*. — Méthode aisée pour obtenir au #2éniniwm d'oxi- dation les sels de fer, par M. Dayÿ, pag. 173. — Observations chimiques de M. Fourcroy sur des sul- fates de mercure , pag. 157, — Sel phosphorique , découvert par M. Vauquelin , dans les os des animaux, pag. 161*. F DENE. Mémoire de M. Delisle sur deux espèces de séné ; leur description , leur récolte et leur commerce en Egypte , pag. 67. ENNEBIER et Huser. ( MM. ) Mémoire sur l'in fluence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la germination , pag. 55. SENNEBIER. ( Jean ) Son ouvrage sur l'art d’obser- ver et de faire des expériences , pag. 152. ServenTs. Division de cette classe de reptiles, en vingt-trois genres , par M, Daudin , pag. 187. € SEerruLss. Observation de M. Cuvier sur la pré- tendue trompe de ces mollusques, avec figures” pag. 130 , pl. 7, fig. 6 à 8. F Wilurus, Ce poisson des anciens se rapporte, suivant M. Geoffroy, au silurus DOtmak, pag. 129: — Note de M. Geofiroy sur les branchies du siurus anguillaris, pag. 105, { Sinvy. (M.) Observation sur une femme qui avait avalé une grande quantité d'aiguilles et d'épingles, ag, 143. de philomatique. Note sur l'édition de son Bulletin, e®sur le prix de la souscription, pag. 192. Voyez Bulletin. OLAGE et BossuT. velle écluse à sas mobile , pag. 20. Sortir. Lettre de M. Blagden à M. Berthollet sur la production de la lumière solaire , et sur la cause des taches apparentes de cet astre, d'après les obser— vations de M. Herschel , pag. 54. Son. ‘ihéorie mathématique de la propagation du son, par M. Biot, pag. 116. Soupe. Culture et préparation de Ja: sonde aux environs d’Alicante, pag. 91. Srgcree solaire. Expériences sur ses rayons in- visibles ; moyen de mettre en évidence leur existence , par M. Ritter, pag. 197. Sphagnun palustre. Pain fait en Islande avec cette espèce de mousse , pag. 226. SrHÈNE. (Cristallisation du ) Note de M. Haüy sur la forme et l'électrisation de ces cristanx, pag. 206. Srinuce. Voyez Nautile spirulr. SerenGeL ( M.) Observations microscopiques sur E targionia hypophylla , avec figures , pag. 27, Hope Squererte fossile. Voyez Os fossiles. Sreyensia. Description de ce nouveau genre de plantes , par M. Poiteau , pag. 13-. Srrontiane. Nouveau procédé pour préparer le muriate de strontiane, pag. 161 *. SrroræanTe. Description et figure de ce nouveau genre de plantes, par M. de Candolle, p.122, pl.8. Sue. ( M.) Son Histoire du galvanisme, pag: 112. Suffrenia. Description de ce nouveau genre de plantes, par M. Bellardi, pag. 270. Suinr des laïnes. Analyse de cette matière, par M. Vauquelin, pag, 156 *. SucrATes. Note de M. Descostils sur la décom- position du sulfate de plomb par l'acide muriatique , pe. 283. — Moyen de séparer le fer que les sulfates e zinc et de cuivre contiennent ; pag. 185 *. SUPPURATION. Voyez Pus. SwarTz (M. ) Son onvrage intitulé : Olai Swartz disquisitio systematica imuscorum frondosorum Sueciæ , pag. 5. — Son ouvrage sur la monographie des orchidées, pag. 143. é Sxzvesrre. ( M.) Note sur la laine longue de deux ou trois années des moutons de Rambouillet, pag. 50. j 5 T. Tascrer des femmes hottentotes. Observation de MM: Lesueur et Peron sur cet organe sexuel des femmes hottentotes , pag. 247. Tannix. Note sur l’aualyse du cachon, dont le suc est du tannin presque pur , pag. 126 et 108%. Tannace des cuirs. Note sur le tannin retiré du cachou , zbid. Targionia hypophylla. Observations microsco— piques sur Jes organes de la fructification de cette plante, par M. Sprengel, avec figures, pag. 27, pl 2, fig. 2. Tarou à dix bandes, envoyé au Muséum d'his- toire naturelle de Paris, par M. Van-Marum, pag 102 *, IM. ) Description d’une nou- ( 501 ) TriwrTure. Note de M Aubert du Peut-Thouars , sur les propriétés tinctoriales en rouge cten jaune de la plante nommée Danais par Commerson, et Pæœdert: par MX. Jussieu et Lamarck, pag. 222. — Mémoire de M.Westring. sur les teintures qu'on retire des diflérentes espèces de /ycopodium, pag. 224. — M. Westring a préparé avec le bois d'acajou une teinture aurore propre” pour le coton, pag. 226. — Proprictés tinctoriales des écorces de prunier et de peuplier d'Italie, ébéd. TENNanT. (M.) Mémoire sur Ja nature de l’'émeri, pag. 137. — Recherches sur le platine brut , pag. 234. Terres. Observation de M. Humboldt , sur une espèee Ce terre glaïse dont se nourrissent les Otoma- gues, pag. 10. — Analyse, par M. Vauquelin, de la prétendue terre comesuble que mangent les habitans de la Nouvelle-Calédonie, daus les Lems de disette. Elle ne contient aucune partie nutritive, et ne pent être considérée que comme un lest propre à suspendre les angoisses de la faim , pag. 50. — Observation de M. Darracq, sur l'action et l’affinité des terres les unes sur les autres , pag. 51. Tesracecre. Description et figure d’une nouvelle espèce de testacelle ou limace , par M. Faure-Biguet, avec figures, pag. 08. pl. 5, fig. 2. Trsricures. (Atrophie des) Mémoire de M Lar- rey sur cette maladie observée en Egypte; sur ses symptômes , ses causes et ses remèdes préservaufs , pag- 132%. Terranacryze. Voyez Chalcide. THenaro. ( M.) Notice sur l'acide sébacique , pag- 24. — Notice sur l’acétite de plomb, pag. 131 *. — Mémoire sur la préparation d'une couleur bleue de cobalt, aussi belle que l'outremer, -avec figure d'échantillon, pag. 154*, pl. 19. — Mémoire sur le nickel , pag. 158. — Mémoire sur la liqueur fumante de Cadet, pag. 202. — Considération sur l’oxidation des métaux en général, et en particulier sur l'oxi- dation dufer, pag. 223. — Mémoire sur la bile de bœuf, pag. 2794. — Mémoire sur le lait, pag. 283. Taéoporrre. Note de M. Pictet sur cet instrument propre à mesurer les angles sur le terrain } pag. 84. Taermoscovr. Description de cet instrument , de M. de Rumford ; expériences par lui faites sur la cha- leur, pag. 207. Txomson. (M.) Ses Apeice sur la théorie re- lative à la propagation de la chaleur dans les fluides , pag. 36. Thouinia. Description de ce nouveau genre de plantes, par M. Poiteau, pag. 137, 231. ; Tic. (M.) Son ouvrage , intitulé: Traité thec- rique et pratique sur l’art de faire et d'ap- pese les vernis, etc., pag. 156*. oNNELIER. (M.) Traduction des recherches de M. Chenevix , anglais, sur la substance métallique ven- due à Londres, sous le nom de Palladium , p 135%, Toraze. Note sur la découverte de l'acide fluorique dans la topaze, pag. 232. Tonrues. Note de M. Duvernoy sur la manière dont elles respirent , pag. 279. TourMaunrs. Observations de M. Haüy sur les tourmalines de Sibérie, page 190 *. TremEery. (M.) Examen des phénomènes élec triques qui ne paroissent pas s’accorder avec la théorie des deux fluides , pag. ie Tritonia Hombergër. Descripuon de ce mollasque, par M. Cuvier, avec figures, p28. 255 » Jig: 9 et 10. Trochilus. M. Geoffroy observe que l'oiseau connu Dd 2 (302) sons ce nom , pour débarrasser la langue: du crocodile , des insectes qui la recouvrent pendant le sommeil , est non un roïtelet , maïs le petit pluvier d'Hasselquist, pag. 129. Turiciweite. Mémoire de M. Lamarck sur ce nouveau genre de coquille, qu'il rapporte à la classe des crustacés , avec le als et l'AÆnatifa, p. 170. Tosurarres. d’eau douce. Observations de M.Vau- cher sur ces polypiers, avec figures, pag. 157*, pl. 19, Jêg. 1 & 10. Turnix. Notice de M. Rafinesque sur une nouvelle espèce de ce genre d'oiseaux , pag. 146. V. * Vacain. Nouvelle manière de conserver le vaccin dans des tubes par M. Bretonneau , pag. 162 *. Vacxes. Compte rendu par M. Huzard, du pro a des vaches de la ferme de Rambouillet, pag. 144% ’ahlia. Observation de M. de Jussieu sur cette plante, pag. 230. VasiLce. Observation sur la silique de la vanille, ag, 35. ; Vanx-Mirum. (M.) Son envoi au Muséum d'his- toire naturelle de Paris, de quélques animaux provenant du cabinet de Meyer, pag. 102 *. Vapeurs. Reno be de M. Gay-Lussac sur la dilatation des vapeurs, pag. 132. — Recherches de M. Dalton sur l'expansibilité et le mélange des fluides aériformes, pag. 180. VaRecs. Léon et figures de deux espèces inédites de varecs, savoir : le 'ucus flaccidus et le Fucus ocellalus, par M. Lamouroux fils, avec fi- gures, pag. 131, p/. 0, fig. 1 à 3. — Mémoire du même sur le varec polymorphe, avec figures, pag. 194, plort, fig. 1,02, 5. Varices volumineuses observées par M. Riche- rand sur Ja cuisse droite d’un conscrit , et semblables à des couleuvres , pag. 196*. Vasrec. (M.) Expériences sur la germination des haricots (phaseolus vulgaris), pag. 138. ] Vaucmer. (M.) Mémoire sur les tubulaires d'eau douce, pag. 159 *, pl. 10, Jgs 1 à 10. — Mémoire sur les séiches des lacs de Genève, pag. 271. ! VAUQUELIN. ( M.) Analyse de la terre comestible des Otomagues de la Nouvelle-Culédonie , pag: 50. — Notice sur le fer oxidé bleu, pag. 51. — Note sur Ja substance saline nommée muriacite de Sallz-= bourg, ibid, — Mémoire sur un phospliate natif de fer mélangé de manganèse , pag. 82. — Note sur le boracite, appelé, par les chimistes, Borate uLagresio= calcaire, pag 02. — Analyse du sue de papayer ; pag. 133. — Analyse du suine des laines, pag. 156%. - Analyse de Ja PrApot ou du mastic des .aballes, Pag- 177. — Analyse des os des animaux, et nouveau sel phosphorique terrenx découvert dans ces os, pag: 161 *. — Analyse et décomposition d’une Lquear employée pour rendre les étoffes imperméables à l'eau, Pag- 210. — Travaux sur le plaune brut, et sur les autres substances contenues dans ce métal, pag. 232. — Procédé pour vérifier l'existence de l'acide fluo rique dans la topaze, ibid. VAuQuErN et Fourcroy. (MM.) Mémoire au sujet, de l’action de l'acide nitrique sur l'indigo et sur la fibre musculaire, pag. 258. Vaurour- royal. Observation de M. Geoffroy: sur cet oiseau dans son premier âge, pag. 199 *. VécEraux. Mémoire de M. Mirbel sur leur Orga= nisation auatomique , pag. 80. : ; Vanenar (M) Nouveau genre de flantes sons le nom d'Anamenia , par lui uré de celui des- ÆAdonis de Linnée, pag. 117 *. — Mémoires sur deux nouveaux geures de plantes sous lés noms de Josephinia et d Anamenia, pag. 257. Vénus saratile. Description de cette espèce de mollusque testacée | par M: Fleuriau-Bellevue , pag: 107. Veremnze Note de M. Cuvier sur la uature et la structure de ce polype, pag. 153 %. Vernis, Espèces de vernis blancs que les Américains tirent d’un arbre appelé Pendare; pag. 10. VERRE. Observation de M. Dartigues sur la dé- vitification du verre, pag. 250: Vers Note de M. Larrey sur le prétendu ver de Guinée on de Pharaon , et sur les accidens qu'il cause, pag: 178 *. — Note sur un moyen employé avec succès par M: Bourdier, pour faire périr le ver solitaire, Pag: 102. — Analyse, par M Vauquelin, du suc de Papayer, regardé, dans l'ile de Bourbon, comme un remède contre le ver solitaire, pag. 133. — Obser— vations anatomiques deM. Cuvier sur les vers À sang rouge, avec figures, pag. 121, pl. 7. — Ver des pepins de pommes d'api. Voyez Pommes d’api. Voyez aussi Centaurea: — Note sur l'usage des fu- migations d'acide muriatique oxigéné dans les ateliers de Vers à soie, par M. Paroletti, pag. 170%, 282. — Desenption, par M. Vieuriau-Bellevue:, de quel= ques vers litopl'ages, et observation sur la faculté qu'ils ont de percer les roches, pag 105. Mertësræs. Observation de M. Dupuytren sur la lusation du corps des vertèbres , pag. 243. Vices de conformation. Observation anatomique de M. Pied sur un vice de conformation des voies alimentaires, pag 7o. Voyezianssi l'art. Mhnstres. Vieusseuxia. Mémoire de M. de Candolle sur ce nouveau genre de plantes de la, famille des ividées , et description de ses espèces!, pag. 103. Vicne: Culture de la vigne dans:les‘environs d'Ali=- cante, pag. O2, Vin cent Sa préparation ,-ilid. Vivëre. Caractères distinctif de ce genre de serpens, pag. 188. j loccans. Mémoire de M. D'Aubuisson sur les vol cans et basaltes de! l'Auvergne , pag. 182*. — Ob- servations de M. Desmarest sur les volcans éteints de l'Auvergne, pag. 213 Vorra.(M.) Exposition abrégée de ses expériences, ar lesquelles il démontre l'identité de principes entre Énbéo du galvanismeet ceux de l'électricité, Pa8-174 — Sa lettre; sur les moyens, de rendre l'ap= pareil galvanique plus commode , pag-142. Voraciré. Voyez Manger. Voxaces Extrait d’ühe lettre de M. Humboldt à M. Fourcroy, contenant quelques détails sur son voyage dans l'Amérique méridionale, pag. g. — Re- lation du voyage au sommet du Mont-Perdu , par M. Ramond, pag. 104*. Ï MY. fi} k WaLokenAsR. (M.) Faune parisienne, ou histoire (303) | ‘abrégée des insectes des environs de Paris, classés d’après le systême de Fabricius, pag. 160. WesrrinG. (M.) Mémoire sur les tentures qu’on retire des différentes espèces de Zycopodiurn:, pag. ‘224. Wozr. (M.) Dissertation sur es lenticules, avec description et figures, pag. 142%, pl. 15, f£g. 2, Lettre al— et. Worrasron. (M.) Recherches sur le'platine brut , pag. 234. Womsir. C'est le même que le phascolome. Ce quadrupède avoit été décrit par M. Geoffroy, pag. 185, sous le nom de #/ormbat, d'après des ren- seïgnemens inexacts donnés par le traducteur du texte concernant cet animal, sur le nombre de ses dents, etsur plusieurs particularités de sa conformation. Voyez Phascolome. Wroryx. (M.) Observation sur l'usage des’ mous- taches dans certains quadrupèdes , pag. 11. 2. Zaris. Voyez Dapiche. Zac. Extrait des travaux sur le gaz inflammable obtenu en réduisant loxide de zinc par le charbon, pag. 140. —Ce mélal acquiert l'électricité virée, pag- 102%, Indication de différens Ouvrages nouveaux annoncés dans ce volume. Système des animaux sans vertèbres, ou tableau , général des classes, des ordres et des genres de ces animaux, par M. Lamarck, pag. 7. j _ Principes de physiologie , ou introduction à la science expérimentale philosophiqne et médicale de l'homme vivant, par M. Dumas , «bid. Essai sur l'histoire naturelle de la province du Pa- raguay, par Dom Félix d'Azara, traduit sur le ma- nuscrit espagnol, par M. Moreau-St.-Méry , pag. 8. Olaï Siwurtz disquisitio systemalica musco— rum frondosorum $Sueciæ , ibid. Recherches historiques et médicales sur la vaccine, par M. lfusson, pag- 13. Lecons de M. Alphonse Leroy, sur les pertes de sang pendant la grossesse et à la suite des accou- | chemens, sur les fausses-couches, et sur toutes les hémorragies, par M. Lobstein, pag. 16. Voyage au Mont-Perdu , par M. Ramond , p. 32. Disquisitiones analyticæ mazximé ad caleu- lum integralem et doctrinam seriarum perti- nentes, par M. Pfff, ibid. Nouveaux élémens de physiologie, par M. Richerand, pag. 54. N e Ë Mémoire sur l'influence de l'air et de diverses subs— tances gazeuses dans la germination de diverses graines, par MM. Huber et Sennebier, pag. 55. Anatomie générale appliquée à la physiologie et à la médecine, par M. Bichat, ibid. : L Traité de minéralogie, par M. Haüy, page 56. Muscologia recentiorum seu analysis, historia et descriptio methodica omnium muscorum frondosorum , terlia pars, auclore Bridel, p. 63. Illustratio iconographica insectorum, etc. ,de- cas secunda , auctore À. J. Coquebert, pag. 80. Histoire naturelle des insectes, par M. de Tigny, ibid. : À Description historique et anatomique de l'animal nommé , par Laurent, Proteus anguinus ; ouvrage anglais de M. Schreiber, pag. 88. Mémoires de la Société médicale d'émulation, an 8, bit. - Histoire naturelle des poissons , tom. 3°, , par M. La- cépède, pag. 95- Mémoire sur une nouvelle distribution méthodique des araignées, par M. L'atreille, pag. 103. Traité des serpens des : Indes, recucillis à la côte de Coromandel, avec des descriptions et des figures de chaque espèce, et accon:pagnées d'expériences et re- marques sur leurs différens venins ; ouvrage anglais de Patrice Russel, pag. 404. Dissertation sur les fièvres pernicicusés où ataxiques intermittentes, par M. Alibert; avec figures représen- tant quatre espèces du genre cinchona , pag. 104, Histoire du galvanisme, par M. Sue, pag. 112. Description anatomique de l'Ornithorhyneus pa— rederue par Evrard Home, pag. 126, pl. 6, fig. v à 4. G.L. Koëleri, descriptio graminum in Galli& et Germanid tàm sponte nascentiunr quäm hu- mand industriä& copiosius proventéntium , p.128. Histoire naturelle des poissons , tom. 4°., par M. La- cépède , pag. 135. Coleoptera microptera Brunevicentia , auctore Gravenhorst, pag. 136. Traité d'anatomie et de physiologie vésétale , suivi de la nomenclature méthodique et raisonnée des plantes et un exposé succinct des systèmes de botanique, par M. Brisseau-Mirbel, pag. 136. Monographie des orchidées , par M. Swartz, p. 143. Essai sur l’art d'observer et de faire des expériences, par Jean Sennebier , pag. 152. 3 - Histoire du Muséum d'histoire naturelle de Paris, en allemand , par M. Fischer , pag. 152. Faune parisienne , ou histoire abrégée des insectes des environs de Paris, classés d’après le système de Fa bricius , par M. Walckenaër, p. 160. Nouveaux élémens de physiologie, par Richerand, pag. 160. É Annales du Muséum d'histoire naturelle, pag. 168. Traité de culture des arbres fruitiers, contenant une nouvelle manière de les tailler, el une manière parti- culière de guérir les arbres fruitiers et forestiers ; ou vrage anglais de Forsyth, traduit par M. Pictet-Mallet, pag. 170. Augustini Pyrami de Candolle , astragalogix , pag. 184. Histoire naturelle de la montagne de St.-Pierre de Maëstricht , par M. Faujas de St.-Fond, pag. 191. - Lao) Lecons de M. Boyer sur les maladies des os, par M. Richerand, pag. 191. Histoire naturelle de la femme, par M. Moreau, ag. 1972. au d’études médicales , par M. Burdin, pag. 200. Principes de physiologie, par M. Dumas, cbid. Les genres de plantes réunis en familles, d’après le Genera plantarum de Jussieu, et distribués par classes d'après la méthode de Lamarck, pag. 108. * Histoire des poissons, ñe. et dernier- tome, par M. Lacépède, pag. 147. * Traité élémentaire de physique, par M. Haüy, pag: 156. * Traité théorique et pratique sur l'art de faire et d'appliquer les vernis , etc., par M. Tingry , pag. 156.* istoire naturelle des cétacés, par M. Lacépède, pag. 172. * He d'Oware et de Benin, par M. Palisot-Beauvois, ag. 180. E Éclation historique et clirurgicale de l’expédition de l'armée d'Orient en Egypte et en Syrie, par M. Larrey, pag. 180. * Jiliacées décrites par M. de Candolle, avec figures colorites, par M. Redouté, pag. 158. * j Recherches chimiques sur la végétation, par M. de Saussure, pag- 204. * Traité élémentaire d'histoire naturelle, par M. Du- méril, pag- 236. Elétrens de l’art de la teinture , avec une description du blanchiment par l’acide muriatique oxigéné , avec figures, par M. Berthollet, pag. 244. Traité élémentaire d'astronomie physique , par M. Biot, ibid. Novæ Hollandiæ plantarum specümen , par M. La Billardière, pag. 252. Exposition des familles naturelles et de la germination des plantes, par M. Jaume St.-Hilaire , pag. 276. Vota. Les différens ouvrages ci-dessus’mentionnés sont indiqués dans la table des matières sous les noms de leurs auteurs. ERRATA. - Pag. 114, lig. 20, parmi les faits, lisez : parmi les cxperiences. Id. 35, à-peu-près la moitié, lisez : à-peu- près le cinquième. Id, à l’avant-dernére ligne, lisez : dans le n°. 61, pag. 101. 115, 4, posés, liscz : purifiés. Id. 8, donné, lisez : décrit. Id. 15, étagales, lisez : égales. Id. 18, pores, lisez : pôles. Id. 25, lors, lisez : l'or. Id. 35, éprouvent, lisez : éprouvérent. Id, derniére ligne , aussi, lisez : ainsi. 116, 1, 133,119, Lisez : 133119. 151, , Bois rouges, lisez : Bols rouges. 156, 4 après où a donc, ajoutez : en nommant @ le rapport des den- sités de la lune et de la terre, rapport qui est égal à 0,639. Id. 4, »3, lisez : pr. Id. 5, r’, lisez : er‘. Id, 9, r'3, lisez : er"3. 13 Id. 16; —; lisez : er'3. 169, dernière, de l'arête, lisez : de la tête. 170. 9, les cellules qui forment, lisez : que forment. 154; 29. fait plus la suite, lisez : fait par la suite. 189, 3, nous avons rapporté dans le n°., ajoutez: 65, pag. 132. N°. 74. C'est ici que commence la fausse pagination marquée dans la table par une *, pour désigner e la série 101 à 200 est double. 4o*, dernière, effacez : avec une pl. XIX. 151*, 10, famille des Tridées, lisez : fa- mille des Iridées. 257*, 14, la 2° espèce du tubulaire, lisez: la 22. eshièce de tubulaire. 158*, 21, figure dans Humbley, lisez : dans Trembley. 159*, 15, leur rapport, lisez : leur port. 361%, x, iléo-marsupial, lisez : marsupiüal. iléo-putibien , lisez : iléo-préubien. Pag. 161%. lig. 8, 164 * 21, bayofiulets, lisez: bay ofinlets. Id! ; 49» at lisez : Moluques. 167*, 9, du canal; au disque, lisez : du canal au disque. Id. So, Phylioscomes, lisez : Phyllos- tonries. 173*, 21, raca, lisez : Paca Id. 29, dans les talcax, cependant, lisez : dans les tatoux. Cependant. Id. 52, de lobes, plus serrés, lisez : de lobes plus serrés. > x7{*, 19, et s'ouvre, lisez : et verse la salive. Id. 37, genio- glofses et genio-kyot- dienes , lisez : genio-glosses et genio-hyoidiens. ia 199*, 10, à l'intérieur, lisez : à l'extérieur. Id. 4x, à côté et à l'extérieur des, lisez : entre les sternoglosses. 236, 3, explication de la planche XX, lisez: de la planche XXNI. 245, derniére, XXI, lisez : XXVII: 247; 24, explication, dés figures. de la : planche ax, lisez: de la plar- che 27; et au haut de la planche du n°. 92, lisez: pl. XXVII, n°. 92: 253; dernière, XXII, Lisez : XXVIIT. 254, 17, sir Les molluques, lisez: sur Les mollu:ques. 256, 46, explicationde la planche XXIE, sez: de la planche XX VII; et au hant de la planche du n°:93, Lisez : planehe X XVII, n°. 03. 258, 29, soient végétaux ou animaux , /ésez : soit végétaux. -259, 13, dans la composition , disez : dans la compression: 266, 1, ainsi qu'on la vu, lisez : ainsi qu’on . Y'a vu. LE Id. 41, la moindre apparence. Les auteurs, lisez : la moindre apparences ls auteurs. 7 s D Id. 4h, combusteon, lisez : combustions TABLEAU, PAR ORDRE DE SCIENCES, DE TOUS LES OBJETS ÉNONCÉS _ DANS LES TROIS TABLES DES MATIÈRES DES BULLETINS, PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, Depuis et compris le mois de Juillet 1791 jusques et compris le mois de Ventose an 15 ( Mars 1805). (Comme la seconde Table n’est qu'un Supplément de la première, elle est indiquée par la lettre S.) PS SL LL S' LL SI LCL SLT LT ANATOMIE : MÉDECINE : CHIRURGIE : PHARMACIE. ACCOUCHEMENT. I. Affections nerveuses. III, Air. I. Ammos. Î. Anasarque. I. Anévrisme. I. III. Ankilose. IIL. Anus. I. Artère. TT, Asphyxie. III. Atrophie. I. BLENNoORRHAGI1E. II. Bras. I. Carcvrs III. Canal thorachique. TT. Canards. I. Cataractes. I, Cerveaux. I. Cétacés I. Cheveux. I, Chüte du rectum. IT. Cicogne. I, Classification. I. Cœur. 1. III. Combustions. T. Conceptions. I. Consomption. Il. Danrres. I. Démence. I. Denis, 1, ELÉPHANTS. I. Elephantiasis. 1 Emétique. I. Epidémie, I. Esquinancie. I. Estomac. II. .. Eunuque. IIT, Trèvre. I, Fille. I. Fœtns. I. Foie. £. Fracture. I. III. Frictions. I. Gaze. I. 1 Gangrène TI. Gestation. I. HERNIE. I. Homme. I, Huitres. I. InsecTions anatomi- ues. S Inoculation. I. LaxGue. I. Larynx. IT, Leur. X, Lune. I. Lymphe Macnorre. I. Maigreur. I. Mancenillier. I. Manie. I. Marsouin. I. Médecine morale, S. Médicamens. I. Méduses. I. Monstres. TI, IT. Mort subite. I. Muscles: I. Nerrs. I. Natrition. I. OboraAT. I. OEufs I Opltalmie. I. S. IL. Opium. I Oreille. I. Os. I. III. Ouvrages. JL TT, Oxide. I. Pararvsie. I. Peau. I. Phosphore. I Pierre (la). I. Poison. I. 8 Poule. L Pus. III. QuinquinA, I. Race. I. Kespiration. I. Rougeole. I. Sanesues. I. III. Soif. I. Suc gastrique. I. Suette. I. TEIcxe. I. Testicules. LE. Tétanos. I. Trauspiration. I. Vaccin. III. Vaisseaux lymphatiques. L Varices. I. III Ver de Care I. Ver solitaire. II. Vérole (petite). I. Vésicatoires. I. Vésicules. I. Vessie. I. Vieillesse. T. Voies urinaires. I, &, Voix. I. Voracité. HI. Autel. I. Bois. I. Caminologie. I. Château du Caire. S. Chaudière. I. Comite, I. Eclipse. I. Etoiles, I. Globe de feu. I. AcontT, I. Adonis. UT. Agyneia. I. Amimanta. WI. Anamenia. III. Arachis: A. Arbres. I. irenga. I. Arrosement. I. ÆArum. 1. Asperula. T. Astragalus. L TH, Aya-Pana. I. BarTsIA. I. Belladona.ï. Bois. I. Bois de Rhodes. UT. Brucea. I. Byssus:1. -Casricia. TITI. Ceroxylon. HI. Chalefs. III. Charbon. I. Châtaignér ‘I. Chou de Laponie. I, Chrysanthenium: T. “Classification. I. Cochlearia. Y, “ÆCocoter. I. Coing I. Colutéa. WI. Conferves. I. S. ILE, Cussiophora. I, Cycas. XX. AcéTire. Ill. Acides. I. S. III. Acier. I. Affinités. T. Alliage. LE. Alumine. I. co Chaux. I. S. Ecluse. I. Murs de revètement. S, . Ouvrages. 1. Palmier. I. S. III. ASTRONOMIE Er MÉTÉOROLOGIE. Latitude. I. IT, Longitude. I. III. Lune. I. Mars. I. ( 306 ) ARCHITECTURE sr ANTIQUITÉS. Panthéon. III. Pierres. I. Plûtre-ciment. TI. Pont des Arts. IIL. Salines. I. Mercure. I. Météores. I. Méridienne. I. Mirage. S. Scellements I. Terrasses. I, : ‘Ouvrages. I. III. Pierres météoriques. L Planètes. IT. Spectre solaire. IX. BOTANIQUE ET PHYSIQUE VÉGÉTALE. Danaïs. LIT. “Dapiche. HI. : Diasia. I. Doun. S. Ezrésores. Î, Epygea. X FEUILLES. I. Figuier. INT. Fleurs. FE. Fougères. I. Fruits. I. Fucus. E Furcræa. X Gaze. I. “Germination. HI. Geuin..I. Goodenia.\, Graines. E. Guy. I. Hanricors. S: Il. Hedysarum. TX. Heritieria. 1. Hêtre. I. Hierucium. I. Jarap. III. {béride. II. Inula. T. Josephinia. MI. Joubarbe. II. Ipécacuañha. IT. LécumiNeusess. S. Lenticules. IL. Lepidium. S. Lichens. I. Lia. LI. Litchi. L Litsea. TIE, Lotus. TITI. Loureira. T. Merenpere. I. Mimosa. S. Montbretia. Xl. Mousse. I. Mousse de Corse. II. Myrica. 1. Nrerrc. Î. Nymphæa. MI. OBSERVATIONS /11CrO5CO- piques. S. “Odeur. I. Ormnphalocarpuin. I. Ormes. I. Ouvruges. S. TIT. Pazmrers. I. S. III. Pendare. III. Passerina. I. Phaca. X. TX. Phallus. I. Plantes. 1. IIX, Pois. I. Poisons. S. CHIMIE ET ARTS CHIMIQUES. Aluo. I. : Amer. I. Amidon. I. Amnios. I. Antimoine, I. III. Arbres. I. Argent, I. HI. Asbestoide. LE: De Banyre. I. II. Basaltes. III. Benzoate. I. RamonDraA. I. Réaumuria. XII. Fe Cut I. thyzomorpha. II. Ris L À Robinia. I Rutabaga. WT. SaBaz. II. Safran. I. Seilla.. . Selliera.T. Séné. III. Senebiera. 1. Senecio. T. Souchet. I. Strophante. IL Suffrenia. UI. TarGronta. ILE T'houinia. XI, Thuya. S. Tilleul. L. Tremelle. I. Varros. II Végétation. S. : Végétaux. I. IT. V'ieusseuxia. XII. V’illarsia. XL Ulva. I. Voyages. IIT. Béril. I. Beurre: I. HE. Bile. III. Blinchiment. I. Blanchissage.I. Bleu de Prusse. Z; Bois. I. Boracite. TI. Borate. IL. Cacxou. III. Cadavre. II. Camphre. I. Carbonates. I. III. Carbone. I. Cascastel. I. Castine. I. Cerveaux. I. Ceylanite. I. Chaleur. 1, IE. Chamoisage. IT. Champignons, I. Charbon. I. Chaudière. I. Chaux. I. S. Chlorite. I. ” Chrômate. L. S: Chrôme. 1. Chrysolite. I. Cloches. I. Cobalt. II. Columbium. WI. Conferves. I. Congellation. I. Corues. I. Coton. I. Couleurs. I. II. Crême. II. Cristallisations. I. IT. Cuirs. I. Cuivre. X. III. DéÉcrarssace. I, Dégras. IIT. Diamant. I. Dioptase. T, Dissolution. I. Dolomie. Ill. Dorures- I. Œau.'I. Ù Emeraudes. L. III... Emeri. II. Etain, I. Ether I. Erhoips. L.. Etoffes. I. Euclase. I. Eudiomètre. IT. Eudiométrie. I. Expansibilité. [IL Extraits. 1. Farine. I. Feldspath. I. Fer LS Fermentation. I. Fibre. I. LIT. Fleurs. I. Fluates, I. Froid. I. III. Fruits. I. Gazvinisue. I. Gaz. I. LIL. Gazomètre. I. Glaces cassces. I. Gluten. I. Gommes. I. Goutte. I. Granatite. I, Hovurre. I. Huiles. I. Hydrosulfure. S. Javezzr. I. S. Indigo. S. III. Kaozin. S. Lair. IL Lapis lazuli. I. Laques. I.S. Léjidolhe. I. Leucite. I. Linge. I. Liqueur fumante. TII. ZLycopodium. NI. Macxésre. I. Manganèse. I. Marbre. I. Marocains. I. Mélasse, I. Mellite, I. (307 ) Mercure. EL. Mercure fulminant. III. Métaux. I. IL. Miroir des Incas. I. Monnaies. IL. Muriacite. LIT. Muriates. 1. III. Ncxez. III. Nielle. I. Nitrate. LIT. Noix de galle, I. Ocuroïite, II. Odeurs. I. Or. I. III. Or mussif. I. Os. III. Ouvrages. S. Oxides. I. III. Oxigène. I. Parcranium. IE. Papayer. TT. . Peinture. IIT. Pétunt-zé. S. Fhosphates. I. IIT. Phosphore. I. TITI. Pierre. I. Pierre-ponce. I. Platine. III. Plâtre-ciment. III. Plomb. I. III. Pois chiches. I. Porcelaine. S, IT. Poteries. 1. Poudre à canon. S. Poudre de James. XL Poules. I. Propolis. [IT. Prussiates. IT. Quarrz: S. Quinquina. I. TI. Reaumuria. III. Résine. I Robinia. I, Rocou., III, Rouge à polir. LIT. Rubis. 11. Sazines. I. III. Salpêtre. S. Saisola soda. I, Sang. III. Savon. I. Schorl. I. Sels. I. IE. Séné. I. Sidérite. I. Soie. I. Sommite. I. Soude. I. Soufre. I. Staurotide. I. Strontiane. I. Suint. III. Sulfates. I. III. Sulfure, I. TANNAGE. I. Tannin. IFI. Tartrite. S. ; Teinture. I. III. T'ellurium. 1. Terres. III. Thallite. I. Titane. 1. Topaze. IIT. Tungsténe. I. VaprEurs. II. Végétaux. I. IE: Verre. I. III. Vers à soie. ILE, Vins. I, Urane. I. Urate. I. Usine. I. Vfernerite. I. Zéouire. I. Zillerthite. EL. Zine. COMMERCE : ARTS ET MÉTIERS : MANUFACTURES. ALCARRAZZAS. Ï. Alliage. LL Alun. I. Armer.. I. Arts et méuers. Î. Baromèrere."I, MBas-rcliefs. I. Béri. I. Flanchiment: 1, Blanchissage. I, Bleu. HL CarTesGfocraPmiQues: Dénoreñ. I, [ É Chamoisage. III. Chapeaux. I, Chevaux. ‘1. Cire.- I. Confitures. I. Corne I. IE. Coton. I: Couleurs. I. IT. Cuirs. I. Cuivre, LIL. Dégraissage. I. Diamant. I, Doubleur d'électricité. II. Eczuse. III Ecriture. I. Eléphauts ( dents d’) I. Emeraudes. I, » Exeri. I. III. é Empreintes. E, Etun. 1. Etofles. I, Feurre. I. Fil, EL Garvanisur, III. Gemme. I Glaces cassées. I. Gomme arabique.-I:- Hyacintee. I. JarcoN. I. Javelle. I. S. Indigo. [Si ( 308 ) Jnstrumens, S. III. Nenrs. I. Quinquina. I. Taomrs, I Ipécacuanha. III. Noix de galle, I: Tannage, I. TI, Rausins 5E0s. I, Tanuin, III. Larwes. III. Œurs. II. Résines. I. Teinture. I. III. Lait. I. III. Orchis. T. Rocou. III. Thermomètre, S, TILL. Laques. I. S. Orgeat. I. Ronge à polir. III. Topazes. I. à Outremer, III. Rubis. I, Tournesol. I. Marocains. I. i Raches. I. Tourmalines. I. Mélasse. I. Pavrer. I. Mesures. I. Peaux. III. Sazepr. I. Vernis. I. II. Mètre. I. Pierres. I. Salines, I. III. Vers à soie I. III. Monnaie, I. Pierres à fusil. I. Saphir. I. Vins. I. III. Montres. I. Poids. I. III. Sandaraqne. I. Vinaigre. I. Mousse de Corse. IIL Porcelaine. S. IIL. Savon. I. Violon. I. Moutons. III. Potasse. I. Siné, I. Myrica. I Poteries. I. Soie. I. Prix. I. Soude. I. III. ECONOMIE RURALE £T ÉCONOMIE DOMESTIQUE. ABerres I. Eau. I. S. Linge. I. Poules. III. Agriculture. I. III. Engrais. I. Prairies. I. F Alcarrazzas. [. .. Epine-vinette. I. Macs. ]. à Arbres. I. III. Etang. S. Maïs. III. Raisins. I. Arrosement. S. Etoftes. III. Marais. I. Rocou. III. Mélasse. I. Rubus. I. Beurre. I. III. Feurre. Î. Moutons. I. III. Blanchiment. I. :, Fil. I. Sazer. I. Blanchissage. I. Fleurs. I. Ours. III. Savon. I. Bled. I. Fruits. I. Orchis. I. Souchet. I. Orgeat. I. Sphagnum. WI. Caisse d'économie. I. GeLées. I. Ormes. Î. Sucre, I Caminologie. I. Graines. I. Os. I. Chapeaux. I. Graias. I. Ouvrages. I. III. Taéopozrre. III. Charrue. I. Oxigène. I. Châtaigner I. Houe. I. : Vacaniux. I. Chauditre. I. Huile de tabac. I. Pan. III. Vaches. I.” Cire. I. Palmier. I. Végétation. I. Corne. I. Jacnères. I. Papier. I. Vers à soie. LIT: Couleurs. I. - Indigo. I. S. Pâte. I. Vis. III. # Pauvres. I. Drserre, III. Larvrs. III. Plantes. I. Lait. I. II. Poids et mesures. I. GÉOLOGIE : GÉOGRAPHIE. Axes de la terre. I. Mimmourx. I. Ouvrages. I. IIL Trébisonde. I. Basazres. II. Métaux. I. Pierres. I. IL Vorcans. I. IIE. Cartes géographiques. Minéraux. I. Polypiers. I, Voyages. I. III. I. Montagnes. I. III. Pyrénées. [. Croconre fossile. I. Os fossiles. X. III. Terre. LL. Voyez dans ce tableau les divisions sous les titres de Ninérazocw et de Crimr. HISTOIRE NATURELLE. Arr. I. Classification. S. LÉPiDoPrTÈRES. S. Ouvrages. I. III. Alcyonium. Conferves. I. S. Marées. I. III. Prerres. I. IL, Alvéolites. - III. Coquillages. L. Mer. I. III. Plantes. I. III. Animaux. I. Coraux. Ill. Météores. I. Polypiers. I. | Atmosphire. I. FoucèÈre. I. Mollusques. [. Prix. I. LT Bazanrres. II, GESTATION. Ï. Monstres. I. III. Reprires. I. f Byssus. I. Horrenrores. II. Montmartre. I. , Tusrcnerre. [IL : M, Caourcnouc. III. Insecrzs. S. Os fossiles. I. III. Voyacess. I. III. © à Voyez dans ce tableau les divisions sous les Litres de Boranique, de MinéraLocie , de Pavsique et de ZooLocre, Erance. I. Harenc. I. Lamruos. I. II. ( 309) MARINE. Longitude. I. III. Marées. I. [II Mer. I. I]. Mirage. S. Porssons. I. III. \ TuerMomMÈTRE. I. Voyacezs. I. III. MATHÉMATIQUES : GÉOMÉTRIE : ART MILITAIRE. Anerrs. III. Ce ce. Ill. Chutes des corps. III. Courbes. I. Eyua:uions. I. III. Fricnes. I. Fluides. E, Forces. IL. Fortifications. I. IEI. Locariram-s. HI. Macmmnes. I. Montagn:s. I. II. Ouvrages. I. III. Psrsegcrive. II. Poudre à canon. S, Syrxon. I. Taéopours. III. Trigonométrie. I. MINÉRALOGIE : CRISTALLISATION : MÉTALLURGIE. Arzumive. I.S. Aphrisit. I. Arsile. I Arragonite. I. Bz nor. I. Fois fossile. I. Boracite. IL. Cavérines. I. Chaux. I. S. Dr anr. I. Dolomie. 1II. E FN AUDES III. Enmeri. IL. FerpsrATH. I. Fer. I. S. III. Filon. I. Fonte. IL. Forges. I. . Gapouinire. I, Gemme Hyacnrge. I. Lévivouite. I. Marre. I. Mellite. I. Métaux. I. UE. Minéralogie. I. II. Minéraux. J. Mines. I III. Montagnes. I. III. Montmartre, I. 5. Nickez. I. II. Ocæroïre. III. Grnitholites. I. Os fossiles. I. TL. Ouvrages. I. III. PierRE-PONCE. I. Pierres. I. S. III. Pléonaste. III. Plomb. I HI. Polypiers. I. Quarrz. I. S. RÉFRACTIONS I. SALrÈTrE. I. S. £chorl. I, Sondage. I. Source. I. Spath. I. Sphène. TL Sucre. I. Terres. I. III. Titane. I. Topaze. I. Tourmaline. I. III. Verre. I. IIL Urane. I. Werncrite. L Yrrra. I, Zu LERTHITE. ], Zircon, I. PHYSIQUE : HYDRAULIQUE : ARTS MÉCANIQUES. AIGUILLE AIMANTÉE. I. Aimans. I Aür. I. Atmosphère. I. III. BALANCE barométrique. I Balancier. I. Baromètre. I, Bélier hydraulique. I. Caminorocie. I. Casse vessie. I. Chaleur. I. IT. Chamberry. I. Chaux. I. S. Chüte des corps. II. Corne. I Cristallotechnie. III, Eau. LS. Ecluse. IT. . Ecriture II. Electricité. I. IX, Empreintes, I, Eudiométrie. I. II. Ferp-spar. I. l'luides. IT. Forces. I. III. Froid. I. II. Gazvanisme. I. S. III. Gaz. I. HIT. Gazomètre. IIL. Greuouiiles. I. IX. HyprAULIQUE. I. Icoxosrrorne. I. Instrumens. I. III. Lumière. I. III. M cnies. I. Il. Magnétisme. IT, Marées. I. III. Mécanique. I. Mer. I. III. Mesures. L. Mûtre. I. Mines. IIT. Mirage. I. Montagnes. I. TITI. Montres. I. Nicrez. I. Nilomètre. I. Opeuns. I HE. Ombres colorées. I, Ouvrages. I TIR Oxides. I. III. PanaTonnerRe. I. Peinture. I. Peudule. I, Perspective. I. Pic de Ténériffe. I, Phosphore. I. Pierres à fusil. I. Pierres météoriques. III. Poids et mesures. I. IX. RAYONS DE LA LUMIÈR&, I Réfraction. L Rnebilité. I. froidissement, ]. Seacx:s. III. Son. I. III. Soufre. I. Sources. I. Sourds I. Spectre solaire. ITE, Syphon. I]. Taéonourre. III. Thermomètre. I. S. Thermoscope. IX, Télégraphe. I. Terre (axes de la ), I. Vernis. Il. Vibration. I. Vol des oiseaux, I. S, E € Académie des sciences. S: Arts et métiers. I. Bulletin, des sciences: S. Agrirzes. I. III. LACS TT. “Achire. III. Actinie. I. Avami. I. Alucita. Y Animaux. I. HL Apivore. I. Aplysies. TT. Autruche. S. BererTrr. I. Bichir. III. Bostric hus. X. Bulla. I. Carmars. I. Camé éon. I Cinards. I. Cerf. HIT. Cétacés. I. Chalcide. TITI. Chalcis XII. Chaleur. I. Chauve=souris. UT. Chevaux, {. IIE: Cicindèle. I. Cigogne. I. Che feton iL. me Ciava: I. Clio. I, - Cobitis, I: Coquillages. I. Côrnes d'Ammon. HI. Corvus. I. Couaggr. I. Crambhus: I. tie I. TI. Cynips. . Cypræa. I.: Danier. UT. Dasycère. EL. Dasyures. L. III. Dents. III. Didelphe. TITI. Dytiques. UT. L Cäro) SOCIÉTES SAVANTES. Caire (Institut du). I. S. Prix, 5. relle. I. ti 4Z00LOGIE. , 22001 Ecmipwés. HI. Maxr- I. 0.1 I cureuil. IIT. Eléphans. KE Encelle I. Erpéion. I. Etang. 5. +) 4 FXucreunrs. I. Fourmiliers. I. Fourmis. J. I, : GaL:6co. I. G strobranchus, EL Gerboises. I. Gestation. T. Gie ru. T. * Ghandes. I. Grenouilles. Guëpes: I. IT. Gyiunclus. I. Harewc. I. Hilice. Y: Hérisson. I. Hirondelle. IE, Hluîtres. I. Hydre” PEN Hydromis. I Hydrophile. I. JacuaAr: IL. bi TL: Ichncumon. I. Insectes. S. Jule. I. Jument. I, Kamrïour. I. Kanguroo. IT. Lawra. I. Larins. I. Lépidoptères. S. : Limacon. Ï. Lingules. TI. Lombric, [+ D T. il. Société d'histoire natu= | Mammifères, IT Msnimouth. Ie Manchois. 11. Mante. IT. Marsouin. I. Méduses, L Méloë. L. Mollusques. I. DL. - Monocles. I. IIL. Monodactyle. HE. } Monstres, I. DE Montmartre. I. S. Mouche. I. Moustaches JTE. Musaraigne. JT. Mus iyraus?E Myrmécophage. I. Nocrua. I. Nutrition. I. Oceruire. I, Oüorats I. OEufs. I. II. Oiseux. I. 5. TT: O ane. T.! Ophidiens. ITA + Craäng-outang. I. Ornitholite. I. Opnvtoprynehus. TI. Cryctérope. I: Qs ‘’ossiles. Oscane: I. PAT NS !" Pelecine. I. Penn tua. T,. é Perumèle. III. Phaiœnu. XI, Phalangiuin. I, . Phascolome. III. ! Philante, TI. - Phœnicoptère, L (pe: tb I III. Guvrages. JE IT. . P 10LE-EN-QUEUS. si ns Puiamedea. XL * Tétradactyle. : Tortues. Il. | Truies. I. Société philomathiques F, S. IN, Pierres nummalaires. ML, Pilote. XII. Poissons Polyodon. LE Polypes.iL.1 : Poules. IT HI. + Poulpes. I. Psplia Psylle. I. Puce. IL, : Pyralis. I. J. IT. Quaprurènes. S. Rapninie. [ : Renard. I.: Reptiles I, : Requin IIL. Rhinoceros. I. SALAMANDRE. JL Sang. IT. Sang—sucs. So 7 (ue Seiches.-[. Serpules. TT. &luius "DE IT. * Singe. 1 Srrer X. Sourds I. dronbus. I. . Tarrr. I. Téntaculaires. L Testacelle. IE." IX, Vaones. L Vaginélle. I. -Ves:T. IL- Viallesse. L Vol des oiseaux. I. THE. S, fre "AR Fe RTE, LUE Li 7 à Le SH Lis rs mL OR | À DUR. _ MITI N INSTITUTION LIBRARIES nn