fi HE l sus sd Hu ei #4 ÿ 4 A EE ; 4 f td F JEU ia PA nl LUN À hi AS É sn ji 4 JA) LAqul il ts HET) re, nt ue rt (1 NN A ni Ho int { lotus HAIOAITA 44 DEN agir) G HT (As di Ë fi 14 Re ETES ES po THIN état di QE {a Ft pus JUN Ft ni es tent et art DS (é me AA ETEe Au GTR Toi HN He) BULLETIN DES SCIENCES, _ LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE 7 Oh pars RAR RU Lébnshsone hs ns hs bon niet ten ns) PARIS, IMPRIMERIE DE PLASSAN. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, AU TENTE 1820, D'APRÈS L'ORDRE DE RÉCEPTION. Membres émériles. MM. BERTHOLET ..., ANTAROR LEURS EN MDUCHESNE AN IAPBLACE NAMUR CORREA DE SERRA. GILLET - LAUMONT. DELEUZE LAN Peur 15) AND MOOD LD ONE. d HALLE e #9 + + 0 LACEPÈDE......... Du Perir-FHouars. Membres résidans. SILVESTRES Le de BRONGNIART.. ..... VAUQUELIN. . ...... BACROLPRANINIEUUNTE GEOFFROY-ST. = Hr- DAATR EN RC NM EE Cuvier ( Georg.) .. DURE RER PRES DA RREMS AU _BROCHANT,:: ..:..! Cuvier (Fréd.).... CRAPINAR D PURE INÉTRBEL RENTE CS Dates de Réception. 14 sept. 21 Sept. 1705. 10 août 1794. 12 Janv. 1797. 17.déc. 1002. 11 Janv. 1806. 26 mars 1703. 22 juin 1801. 14 Mars 25 juill. 14 sept. 28 sept. 12 Janv. 1° Juin 19 déc. 16 déc. or Q noy. 13 déc. Id. 23 mars 170. 20 août 1706. 24-Sept. 1796. 2 mars 707. 14 févr. 1800. 2 févr. :6or. 2 Juil. 1807. 17 déc. 1802, 12 févr. 1803. II MATS 1803. 1705. MM. D'ARCET 0200 i enssente Creveeur Lee PUISSANT : . ... Age DESMAREST ...... GUERSENT........ BATELER Verre. BINEr- 400 ee MAGENDIE...., EUCASEAEE ÉESUEUR EEE CAvcav his ete CLEMENT AAC DÉMANS AE se Cassini (Henry )-: FHOURIER MRC BEDDANT SRE Led in DA +00 date ROBIQUET... « .... EÉDWARDS...%.,. PELLETIER... HT CLOQUET ..... FRESNEL... NAVIERSE CLR Hexe BECLARD......: de ya Te . 1803. $C. 1804. 24 janv. 1807. 7 févr. r807. Ia. 19 déc. 14 Mai 1807. 1908. 16 mai 1810. 9 févr. 18rr. O mars 1811. Id. 29 févr. 1812. 14 IMATS 1012. 21 IMATS 1012e 28 mars 1812. 1o avril 1813. 5 TÉVr. 1014: 12 MAIS 1014. 31 déc. 1814. 13 janv. 1816. 5 févr. 1816. 17 id. à 7 févr. 1819. 14 févr. 1816. 21 févr. 1816. 18 avril. 1816. 25 idem. > mai 1818. 9 idem. 5 avril 1819. 13 mai 1610. 26 juin 1819. Secrétaire de la Société pour 1820, M. H. pe BLANviILce, rue Jacob, n° 5: LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ POTROMATIQUS NOMS er ARE MM. Ù CNRS Gsorrroy ( VizLENEUVE ). , DANDRADA:..2....... -.. Coïmbre. CHAUSSIER EI eee ’ Van-Mons tt. -- Bruxelles. VALISES RE Prec Pavie GHANTRANS.. . . - STONE Besançon, ÉRMEOUR CE EU ER LE Cérilly. NICOLAS: RARE ur Are Caen. - DATRETELES 400 Le Msn UsteRiEse- 2 NS Zurich, KOGR AE HT PME AUS .... Bruxelles. PÉULER ENS RER Aer . Nice. SGHMEISSER . ............ Hambourg. HE CD UNE NES Strasbourg. ILÉDENAT et .... Nismes, RTSGHE Re ent NE Moscow. Boucer. . -..-. ......:7 Abbeville. NOÉ ET Ve ea eee Béfort. Borssez DE Monvire.... PHRBRONE Re EPP .. Florence. Broussoner (Victor.).... Montpellier. Lam (P.-Aimé) ........ Caen. ? DE SAUSSURE. . -........ : Genève. Vassars-Eanpr.......:... Turin. AB UNVA I NERR MRTe Id. Puirx (Pierre) ...-::... Naples. BLUMENBACH . ...:.. 2... Gœttingue. HERMSTAEDT AN LME Berlin. CoqueserT (Ant.) ...... Amiens, Camper ( Adrien) ........ Franeker. RAMIOND ARR e ES FA SN Es EE 2122 Madrid, SCHREIBERS : ..... -... .. Vienne. VAUCAR UN A SRE A Genève. EVOUNGE EE 220 DANS Londres. HYDAvys 2220 RE Id. Héricarr-Taury......... Brisson................ Chälons - sur - Marne. COTE: NA EE CORDIERL A PNR Sel ak SGHRELPER 2 2 0 8 AU Grenoble, : DoDuN AS NT ENNEEER Le Mans. Freunrau pe BELLEVUE.. La Rochelle, NOMS ET RÉSIDENCES. MM. 1 D OS DAS MSN S'AVARESS Sa e UL LEAU Naples. PAVON SM 27 «..- Madrid. BROTÉROMEU EN AE TENUE Coiïimbre. SOEMMERING . s : . Munich. PABro DE LLAVE...-...: Madrid. BREBISON ee. ea Falaise. PARZER AE A MAR Rene Nuremberg. DEscrinas.s 0e Rennes. DAUBUISSON. -:... 0 2. Toulouse. NVARDENL ANR ERA New-Yorck. Gæriner fils... .. Tubingen, GiRARD L... 1 Mesa AlrOrt. CETADNTN PS RECONENANE Witiemberg, Lamouroux..:!....12 Caen. Fremnvirze (Christoph.) Brest. BATARDE NPA es Angers. Poy-FERÉ DE Cire... .. Dax. MarcEL DE SERRES..... Montpellier. DESVAUTX PETER .- Poitiers. BazoouEe .............: Seez. RISSO SR NEA NS Nice. Bicor pe Morocues.... Orléans. PRIS TANIA ACER SIENS a dvi Id. Omarius D'Harsov...... Namur. LEonxarDe: . HAS Heidelberg. DESSAIGNES 2-0 Vendôme. DESANRGTIS NPA PENSE . Londres. AUGUSTE SAINz-Hizaire. Orléans. ALLUAUD. 22 eue ..... Limoges. Léon Durour..... ...-. Sant-Sever. DE GRAWENHORST....... Breslau. REINWARDT........ . Amsterdam. DUTROGHET- APN Charraw, près Château-Re- naud. D’AupesarD DE Ferussac. Âgen. CHARPENTIER. .......... PE DENCGLER GAS EN NS Laval D'’Homsres-Firmas. ..... Alais. JACOBSUNE EC CURE .. Copenhague. Monxteiro ........... . Freybero. MALE TI Pre HRPACE Anvers. MOGER ANNE Me ER Munich. CRETE EE DRE A ES OR RE PT NOMS Er RÉSIDENCES. NOMS er RÉSIDENCES, MM. MM. Apams (Williams)...... Londres. GRATELOUP. ........... Dax. DEERANGE CAT Sceaux. SA SN AN de A Philadelphie. CASC RAIN RS Cozin..... Re A Dijon. KGENT EAN NEO MER Berlin. On RER FAP Philadelphie. VILLERME Me Eee Etampes. BATISSONS RAA Glasgow. Waicriam Errorp LEacu. Londres, CHAUSSAT... 7. ... Genève. FREYGINET... ......-... Donsleny.............. Esnandes, près AueaustTe Bozzr GrAnvizze Londres. La Rochelle. Béroen A e auaice Genève. SANTA Te EE MP nee CAO Metz. Moreau pe Jonnts...... Martinique. BOLINSR ES EUR AN EUTe Wilna. Mae ee ebooncade Dax. MEXÉRENEE EEE CE EE Gœttingue. COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN, POUR 16820. Zoologie, Anatomie et nn ni. PÉTER A ARAAME 00 . BLAINVILLE Œ Die B. V. An A2 hyiolagie aille Fe Agriculture, Économie rurale... H. CASSINI... Hroous PEL C: Minéralogie, Géologie. .......... BEUDANT ec... E: 9: Chimie et Arts chimiques........ CHEVREUL...... NE Ds ea a CE PhysiquetenASstrononme ie MBIOT EEE ARE DUE O0 He B. Mathématiques . ......... nettes DPOISS ON EEE Me este tie be Médecine ét Sciences qui en dé- DER Ed Ne MAGENDIE...:....ioemee Fe M, Secrétaire de la Commission. .....BirLy....B-v. Nota. Les Articles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs des Mémoires, - BULLETIN DES SCIENCES, 5" PAR] LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS: D Ve 9 Te a To To D D nn To Te Th ne à 2 Sur les quantités de chaleur contenues dans diverses vapeurs à FE pressions, et sur les forces élastiques correspon- antes. M. Desrrerz a lu à l'Institut, le 20 novembre 1819, un Mémoire sur les quantités de chaleur contenues dans diverses vapeurs à différentes pressions, et sur les forces élastiques correspondantes. M. Despretz avait déjà annoncé, dans un Mémoire qu'il a lu à l’Académie il v a plusieurs mois, qu'il avait fait des expériences sur la première partie de ce Mé- moire; depuis cette époque, M. Clément a présenté à l'Académie un Mémoire sur les machines à vapeur à hautes pressions; M. Southern, physicien anglais, avait aussi. à ce qu’il paraît, traité le même sujet. Ces deux savants ont borné leurs observations à l’eau : en mêmetempsils sont parvenus à celte conclusion que la vapeur d’eau, à plusieurs pres- sions au-dessus de 0,76, contient la même quantité de chaleur. Le procédé'suivi par M. Despretzest propre à donner en même temps la force élastique, la température de la vapeur du liquide en ébullition, la quantité totale de chaleur contenue dans la vapeur et la chaleur latente. L'usage de ce procédé est susceptible d’être étendu à tous les liquides et à toutes les pressions. Ce procédé consiste à volatiliser le liquide de la vapeur duquel on désire connaître la quantité totale de chaleur, à travers un serpentin plat en cuivre, renfermé dans une caisse du même méfal. Le poids de cel instrumenten eau, réuni au poids de l’eau , forme une masse de 28060. En faisant communiquer l'intérieur de lappareil avec une machine pneumatique ou avec une colonne de mercure qui s'ajoute à la pression ordinaire, on peut opérer à toutes les pressions. M. Despretz a soumis à ses recherches, l’eau, d'alcool, l’éther sul- furique, et l’essence de térébenthine; ces divers liquides étaient par- faitement purs. Cnint1x. Livraison de janvier. L (2) RO Voici le tableau des résultats des expériences : Eau. Chaleur Chaleur - degrés Pressions, totale. latente. d’ébullition. TN MOEO? 5e TITI 0,76 631 551 100 0,58 637 659 84,6 0",10 622 57e 5o La seconde colonne montre que la quantité totale de chaleur conte- nue dans la vapeur, est la même à diverses pressions supérieures ou inférieures à la pression moyenne. . Des expériences faites avec l’eau dont on a rendu la fixité plus grande par la présence du chlorure de calcium, ont donné 627°, qui ne diffère que de deux degrés de la moyenne, qu’on tirerait du tableau précédent. On ertend ici par quantité totale de chaleur, le nombre de degrés dont s’élèverait la température de l’unité de poids d’eau , si on lui don- nait la quantité de chaleur qu'abandonne la même unité de poids d’eau en vapeur, ramenée à la liquidité et à la température zéro. On voit aussi que la quantité de chaleur latente est d'autant plus grande que la température est plus basse. : Résultats obtenus avec les autres liquides : Alcool. Quantités tota- Chaleurs Depgrés Quantités totales Chaleurs latentes Pressions. | les de chaleur. latentes:‘ | d’ébullition. | par la chaleur. | par la capacité. ba 26500 108,1 89,4. 407,7. 315,5 0",76 255 5 207 7 78,7 410,7 | 3519 0,33 ON 208,1 65,8 298,2 334,5 à - Essence de térébenthine. Quantités Chaleurs Deprés Quantités totales|Chaleurs latentes Pressions. |- totales. Jatentcs. d’ébullition. | par lacapacité. | par la capacité. A 150 69 174,1 324 150 07,76 149 75 156,5 523 167 o "58 146 1 84 134,0 316 182 Ether sulfurique. Pressions. Quantités Chaleurs Degrés [Quantités totales |Chaleurslatentes totales. latentes. d’ébullition. | par la capacité. | par la capacité. EL ——— 0”,76 100, 3 90,2 560,5 210 169,5 1,14 112,8 88,1 4779 217 1749 Capacités : de l'alcool 0,622; de l'essence 0,403; de l’éther 0,525. C5) Si l’on omet les légers écarts qu’on peut, sans trop d’indulgence, attri- buer aux erreurs inévitables dans des observations de ce genre, on voit que la quantité totale de chaleur nécessaire pour maintenir un poids égal de vapeur, est la même (pour chaque liquide) à toutes les pressions. Si l’on considère que les quatre liquides qui ont donné lieu aux ré- sultats précédents, sont aussi distincts par l’ensemble de leurs proprié- tés, on pourra en conclure la généralité de la loi. L'auteur tire encore une autre conséquence de ces expériences, qui se rapporte à la relation qui existe entre la force élastique d’une vapeur et sa température. Il a été presque universellement admis, d’après M. Dalton, qu'à pu du point d’ébullition, ou, pour plus de généralité, du point où les orces élastiques sont égales, la variation duns la force élastique de la vapeur, pour un même nombre de degrés du thermomètre, est absolu- ment la même pour tous les liquides. M. Dalton est parvenu à ce résultat remarquable par des expériences faites sur l’eau, l'alcool, Féther sulfurique, et sur quelques autres li- quides. On voit par le Mémoire de M. Dalton, qu'il s’est fondé sur des expé- riences faites avec les trois premiers liquides pour établir la loi dont il s'agit ; ces trois liquides ne cadrent pas même exactement avec la loi. M. Despretz a trouvé des résuliats opposés à la loi de M. Dalton, d’où il a été conduit a Urer cette conclusion, que cette loi n’a pas toute la généralité qu’il lui a supposée. Tableau des expériences. Eau à . 100° so JET | Force élastique égale à 0*,76. Essence à 156°,5 Eau à Hitoot EEE EE ba 4 PURE ni Force élastique égale à 1",r14. Essence à 156,5 + 17°,6 Eau à 100 — 15°,4 so ce 1409 | Force élastique égale à 0°,58. LS: JD TT 22; On voit par ces nombres, que les liquides soumis aux expériences ont la même force élastique à des températures inégalement distantes de leurs points d'ébullition, ou, ce qui est la même chose, à égale dis- tance de ces points la force élastique n’est pas-la même, 1820. Bo TANIQUE, (4) Comme ce sujet est d’un haut intérêt par les nombreuses applications auxquelles il a donné lieu, M. Despretz continura ses observations pour dissiper toute espèce d'incerlitude. (Voyez, pour plus de détails, les Ænnales de Physique et de Chimie, février ou mars 1820.) RAA RL : ARARRRSS Description d’une nouvelle espèce d'Echenais ; par M. HENRI Cassin. J’AT proposé le genre Æchenais, dans mon septième Fascicule, publié dans les Bulletins de février et de mars 1818. À cette époque, je ne connaissais qu'une seule espèce de ce genre : c’est le Carlina echinus de Marschall, que j'ai décrit, dans le même Fascicule, et dans le Dic- tionnaire des Sciences Naturelles, sous le nom d'Echenais carlinoides. L'année dernière, J'ai observé une seconde espèce d'Æchenais, qui me paraît suffisamment distincte de la première, et que je vais décrire ici. ÆEchenais nutans, H. Cass. Plante herbacée. Tige haute de trois pieds, dressée, droite, épaisse, cylindrique, munie de côtes, et un peu laiï- neuse, divisée supérieurement en rameaux, qui forment par leur en- semble une sorte de panicule corymbiforme, irrégulière. Feuilles al-. ternes, rapprochées, étalées horizontalement , longues de huit pouces, larges d'environ deux pouces, sessiles, demi-amplexicaules, oblongues- lancéolées ; à base un peu pêu décurrente, dilatée, échancrée; à bords découpés par des sinus en lobes bifides, dont une division est élevée, l'autre abaissée, chacune terminée par une longue épine; des épines plus petites, éparses, garnissent les bords de la feuille, dont la face in- férieure est tomenteuse, blanchâtre, ét la supérieure parsemée de quel- ques poils longs, mous, couchés. Calathides solitaires au sommet de rameaux simpies, comme paniculés au haut de là plante, garnis de pe- tites feuilles, droits en préfleuraison, et arqués avec rigidité en demi- cercle durant la fleuraison , de sorte que les calathides regardent la terre. Chaque calathide, longue et large de douze à quinze lignes; péricline entouré à sa base de bractées, où feuilles florales , très-inégales et dis- semblables, formant une sorte d’involucre irrégulier; corolles blanc- jaunûâtres, organes sexuels irritables. Calathide incouronnée, équaliflore, multiflore, obringentiflore, androgyniflore. Péricline un peu inférieur aux fleurs, campaniforme, de squames très-nombreuses, régulièrement imbriquées, appliquées, coriaces; les extérieures très-courtes, surmontées d’un très-long ap- pendice inappliqué, foliacé, linéaire, terminé par une grande épine, et bordé d'épines plus petites; les intermédiaires oblongues, sur- montées d’un appendice plus court, étalé, foliacé, ovale, terminé par C5) une longue épine, et muni d'une bordure scarieuse, laciniée; les inté- rieures très-longues, surmontées d’un appendice radiant, scarieux, blanc, ovale-acuminé, spinescent au sommet, lacinié sur les bords. Clinanthe d’abord planiuscule, puis convexe, épais, charnu, garni üe fimbrilles très-nombreuses, libres , longues, inégales, filiformes. Ovaires oblongs, comprimés bilatéralement, glabres, surmontés d’un plateau; aigrette longue, de squamellules nombreuses, plurisériées, inévales, filiformes, hérissées de longues barbes capillaires. Corolles très-obrin- gentes. Etamines à filet hérissé de poils courts, à anthère pourvue d’un appendice apicilaire aigu, et de deux appendices basilaires oblongs, membraneux, découpés à l'extrémité. Styles surmontés de deux stismatophores entresreffés. ; J’ai observé cette belle plante au Jardin du Roi, où elle était in- nommée, et où elle fleurissait en juin 1810. J'ignore son origine. Le genre Echenais appartient à la famille des Synanthérées, et à la tribu des Carduinées, dans laquelle je le place auprès de l’4/fredia (Cnicus cernuus, L.), dont il diffère surtout par laigrette plumeuse. AR ARR RAR Primitiæ floræ essequaboensis, adjectis Descriptionibus centum cérciter stirpium novarum, observationibusque criticis; auctore G. FE. W. Meyer, 1 vol. in-4°. cum tab. 11. Gæitingæ, 1818. CET ouvrage a pour but de faire connaître un certain nombre de plantes nouvelles ou qui avaient été mal observées, et qui croissent na- turellement dans les environs d’Essequebo dans la Guyane hollandaise, colonie maintenant au pouvoir des Anglais. Ces plantes ont été presque toutes recueillies par P. C. Rodschied, médecin hollandais, qui a vécn long-temps, et qui même a terminé sa carrière dans la colonie. Un heu- reux hasard ayant rendu M. Meyer possesseur de l’herbier de Rodschied et de ses notes manuscrites, il s’est empressé d’en faire jouir les bota- nistes, en publiant l’ouvrage que nous annoncçons ; ouvrage que nous pouvons dire être entüèrementde M. Meyer, puisque ce naturaliste s’est donné la peine d’étudier de nouveau, et de décrire rigoureusement les plantes de l’herbier de Rodschied, et qu’on y trouve aussi les descriptions d’autres plantes de la même colomie, dont les échantillons lui ont été communiqués par M. Mertens, de Brême. L'auteur de la Flore d'Esse- quebo s’est attaché à donner de bonnes descriptions et des notes cri- tiques qui nous ont paru très-importantes, et qui décèlent un botaniste instruit, plein de bons principes. Quoique environ {rois cent cinquante plantes soient décrites dans cette Flore, une centaine seulement sont nouvelles, et dans tout l'ouvrage, on ne voit que neuf genres nouveaux ; BoTANIEUEC. (6) encore trois de ces genres sont-ils fondés sur des plantes connues, mais jusqu'ici mal décrites; on voit donc que M. Meyer n’a pas pensé, comme la plupart des botanistes actuels, qu’on ne saurait faire un bon ouvrage sur des plantes exotiques, lorsqu'on ne peut pas établir une légion de genres nouveaux. Nous avons à regretter seulement que M Meyer ait préféré la classification systématique de Linnæus, à la méthode na- turelle si heureusement établie par les Jussieu; en effet, cette méthode est la seule qui puisse donner vraiment l’idée de la végétation d’un pays, surtout lorsqu'il est à des latitudes aussi différentes que celles des contrées que nous habitons. Nous terminerons cet extrait en rap- portant les genres nouveaux que M. Meyer a cru devoir établir, et en faisant observer que son ouvrage peut être considéré comme un excel- lent appendice à la Flore de la Guyane, par Aublet; à la Flore des Indes occidentales, par Swartz; et aux ouvrages de Jacquin. TJ. Antaopiscus. (Famille des Myrtoïdes. — Tcosandrie polygynie.) Calice plane, presque entier persistant. Pétales cinq, oblongs. Baie supé- rieure presque ronde, déprimée, ombiliquée., C8 genre intermédiaire- entre les genres Eugenia et Psidium , ne présente qu’une espèce, l'An. trifoliatus , arbre de trente pieds âe hauteur. IT. AsTrocaryum. (Palmier. — Monoecie hexandrie.) Fleurs monoï- ques portées sur un spadix simple. Fleurs mâles : chatons pédicellés, chacun recouvrant une fleur femelle sessile, qu'il enveloppe par son pédicelle élargi à la base. Calice double urcéolé, couronné par cinq découpures falciformes. Drupe uniloculaire, marqué au sommet de trois trous; noyau creux. Une seule espèce rentre dans ce genre, c’est l45s- trocaryum aculeatum, palmier très-élevé, dont le tronc est horrible- ment hérissé d’épines, et dont les feuilles sont ailées. Meyer soup- conne que le Bactris minima de Gaertner est la même plante, 111. BorrerrA. (Rubiacées-Tétrandrie monogynie.) Calice à deux ou quatre divisions, persistant. Corolle en entonnoir, Capsule biloculaire, divisible en deux ; cloison incomplète formée par les bords rentrants des valves : une seule graine, un peu infléchie vers sa baseinterne. Ce genreest fondé sur quelques espèces de spermacoce observées par Pierre Browne et Sloane, et mal décrites par Linnæus et Villdenow; il offre quatre espèces, dont trois sont figurées dans l'ouvrage de Meyer. Nous devons prévenir ici qu'il existe déja en botanique un genre du même nom, c’est le Borreria de M. Acharius dans la famille des lichens. M. Mever pense que ce genre doit être supprimé; en conséquence il a cru pouvoir se servir sans inconvénient du nom de Zorreria, qui rappelle celui d'un Jichenographe anglais, pour désigner un autre genre de plantes que quelques bolanisies rigoureux jugeront peut-être incomplétement ca- raclérisé. RE < (71) IV. CALATHEA.(Scilamminées. —Monandriemonogyuie.) Limbe anté- rieur de lacorolle bifide. Anthères simples adnées sur le côté d’an filament pétaliforme. Style pétaliforme; sligmate trigone. Capsule triloculaire trivalve ; trois graines. Ce genre a pour type le Maranta cassupa. Jacq. V. ForsTERONIA. (Borraginées. — Pentandrie monogynie.) Corolle en entonnoir, à gorge et tube nus, limbe à cinq découpures égales réfléchies en dehors. Anthères et stigmates réunis et formant un cône saillant, Ovaire double entouré de cinq écailles. Follicules deux, distinctes. Ce genre a pour {ype l'echites corymbosa , Willd, qui avait déjà servi, ainsi que l’echites spicata, Willd, à M. R. Brown, pour établir son genre par- sonsia, qui ne difière du genre Jorsteronia que par l'ovaire doubie. VI. HypromysTRiA. (Hydrocharidées-hexandrie trigynie.) Æleurs herrmaphrodites : calice de trois pièces; corolle à trois pétales. Æ/eurs femelles : calice presque tubuleux, tripartite; corolle composée de trois écailles; douze styles; capsule ovale uniloculaire. L’hydromÿtria stolo- nifera, plante aquatique, semblable à notre morène { Hydrccharis morsus-ranæ, L.), est la seule espèce de ce genre, dont les caractères demandent à être vérifiés sur la plante vivante. Le genre hydrocleys de Richard paraît s’en rapprocher. : NII. PENTACEROS. ( A pocynées ox Rhamnées. — Pentandrie mono- gynie.) Galice à cinq découpures, point de corolle. Couronne intérieure presqu'en forme d’entonnoir, entourant l'ovaire et à limbe, divisé en cinq découpures , chacune munie d’une petite corne. Anthères sessiles, adhérant exactement à la couronne. Ce genre n'oifre qu’une espèce, le Pentaceros aculeatus, arbrisseau grimpant et épineux. Son fruit est inconnu. VIIT. PyrosromA. (Scrophulariées ? — Didynamie angiospermie. ) Calice tubuleux, à cinq lobes. Lèvre supérieure de la corolle tripartite, lèvre inférieure, bifide. Anthères libres. Style filiforme à deux stigmates subulés et arqués. Le type de ce genre est le Pyrostoma ternata, arbre ou arbuste, dont la corolle , d’un pouce de longueur, est d’un rouge de feu intérieurement. 11 paraît voisin du genre Columnea. IX, Tiesra. (Corymbifères. — Syngénésie polygamie superflue }. Anthodion (Calice l., Calathide, Mirb.) formé d’écailles inégales , mbriquées et presque sur trois rangs. Récéptacle hémsphérique, pail- letté, à paillettes coriaces de la longueur des fleurons. Semence tétra- gone sans rebord ni aigrette. Ce genre, voisin de l’Anthemis, ne renferme qu’une espèce, le Tilesia capitata , plante grimpante. Les deux planches qui accompagnent cet ouvrage représentent, la première, le Borreria suaveolens, Mey.; et la seconde, le Zuziola peruyiarna. SE: anni 4442404444 h22214241] mec 2 deétnt Bnnaime EEE EEE 1820, MinNtRALOGIE. (8) Exploration géologique et minéralogique du volcan éteint de la montagne Pelée, dans l'ile de la Martinique; par M. MorEAU DE JONNES. LA montagne Pelée est l’un des points les plus élevés de l'archipel des Antilles; elle domine la ville de Saint-Pierre, et forme par son massif minéralogique la partie septentrionale de l’île de la Mæunique, la première et la plus importante des colonies françaises des Indes occidentales. L’exploration de cette montagne, présentée à l’Académie des Scien- ces , dans la séance du 4 novembre 1816, et accompagnée d’une carte et d’une série d'échantillons lithologiquef”, donne pour résultats prin- cipaux : | 1°. Que le massif minéralogique qui constitue la partie septentrionale de l'ile, a été formé parun volcan, dont l’origine primordialeest sous- marine ; 2°, Que les feux volcaniques qui ont projeté la longue chaîne d'îles des peliles Antilles, ayant dirigé leur action du sud au nord, dans la formation des reliefs de la Martinique, la montagne Pelée est le dernier de leurs grands foyers ; 3°, Que lorsqu'ils ont élevé la base actuelle de ce massif au-dessus du niveau de l’Atlantique équatoriale, la surface de cette mer était à peu près à la même hauteur qu'aujourd'hui ; 4°. Qu'outre plusieurs intermittences, qui paraissent au nombre de dix, les siècles de l’activité du volcan ont formé deux périodes dis- tinctes séparées par un laps de temps assez grand, pour permettre aux éjections de la première de ces périodes de se couvrir d'arbres élevés et nombreux ; : ) Le $ 5°, Que pendant la première période le volcan n’a vomi uniquement que des laves lithoïdes, tandis que dans la seconde, il n’en a rejeté que très-peu, comparativement à l'immense quantité de pierres ponces dont il a couvert son aire d'activité; 6°. Que c’est vraisemblablement après l’obstruction du grand cratère, qui est aujourd'hui converti en un lac, que la partie septentrionale de la Martinique cessa d’être isolée de l'aire d'action des volcans du Carbet; . 7°. Et enfin que l'observation des roches de toutes les régions de la montagne Pelée, concourt, avec celle des autres parties de l'archipel des Antilles, à prouver le défaut de fondement des hypothèses de Buffon, Raynal, Fleurieu, Dupuget, Doxion-Lavaysse, Le Blond et l'Herminier, sur la formation de ces îles et sur leur constitution miné- ralogique. : ERA 38 28 LITE IEEE VEUVE | (9) Journal de l'Ecole Royale Polytechnique, 18° Cahier; tome x1. Chez madame veuve Courcier. Les différents objets que ce nouveau volume renferme, sont : 1°. La seconde partie d’un Mémoire de M. Ampère sur l'intégration des équations aux différences partielles, dont la première partie a déjà paru dans le tome précédent. 11 a été rendu compte du Mémoire entier dans les numéros du Zullerin des mois d'octobre et décembre 1814, pages 107 et 165. Nous ajouterons seulement que parmi les transfor- mations particulières employées par l’auteur, il s’en trouve une qui le conduit à l’intégrale de l’équation dz d?z ae ae laquelle se présente sous une forme qui mérite d’être remarquée. Cette intégrale est exprimée par le système de ces deux équations : D — 912 "4 2= y + fe F p(x+auVæ) du, RO) 2 2 DU} + fe ot 2UVazx) du, entre lesquelles il faut éliminer la variable & : les intégrales définies 2: ‘ ; = . À a 1. id ei 1 qu'elles contiennent, sont prises depuis 4 =— jusqu'au + —; & désigne la fonction arbitraire , et l’on a fait, pour abréger, = =" &. 2°. Le Mémoire de MM. Petit et Dulong, sur le refroidissement des corps et sur d’autres points de la théorie de la chaleur, qui a remporté le prix de l’Académie des Sciences. Ce Mémoire, dont tous les résultats sont maintenant bien connus des physiciens, a déja été imprimé, en plusieurs parties, dans les Annales de Physique et de Chimie, ce qui nous dispense d'entrer dans aucun détail sur les différentes matières qui y sont traitées. 5°. La suite du Mémoire de M. Poisson, sur les intégrales définies, inséré dans les tomes précédents du même journal. Cette suite renferme la détérmination de plusieurs classes assez nombreuses d’intégrales, et un article fort développé sur les intégrales des quantités qui passent par l'infini ou par l’imaginaire, entre les limites de l'intégration. On y fait voir que l'intégrale d’une même quantité, prise entre les mêmes limites, peut avoir deux valeurs différentes, selon que la variable. va d'une limite à l’autre par uné suite de valeurs réelles ou par une suite Livraison de janvier. 2 1820. MarmEMATIQUE6, ro) de valeurs imaginaires. Ainsi, par exemple, les limites étant EE, on a, dans le premier cas, ce résultat connu : [= aæ dx — a 52 D' = Ê ë 1+æx et dans le second, on a “cos. ax dx C2 (5 uw w à SNS A LRU ÿ 1+æ. 2 7 valeurs qui supposent la constante a positive, et que l’on pourrait, l’une et l’autre, vérifier numériquement, du moins par approximation. 4°. Un Mémoire de M. Poinsot, ayant pour titre : Mémoire sur l’ap- plication de l'algèbre à la théorie des nombres. L'auteur considère l'é- quation indéterminée - x —1=Mp,. dans laquelle il représente par Mp un multiple indéterminé du nombre donné p. 11 se propose de faire dépendre la résolution de cette équation en nombres entiers, de celle de l'équation à deux termes 1 . É —F—0. Pour cela, il remarque d’abord que ces deux équations admettent la racine æ = 1, et qu'en les débarrassant da facteur x — 1, elles deviennent TURN n—2 T + x SR NAS D .+x+i—Mp—=;, R— 1 NN — 2 Œ + x Eee Bar er Ok Mp étant toujours un multiple de p. 11 énonce ensuite ce théorème : : qu'en ajoutant aux nombres contenus sous les radicaux dans les racines de la seconde équation, des multiples convenables de p, les opérations que ces radicaux indiquent pourront s'effectuer, et les racines de cette seconde équation deviendront celles de la première. Le raisonnement que l’auteur fait pour démontrer cette proposition, consiste à dire que s1 l'on avait l'expression générale des racines de la première équation, les quant contenues sous les radicaux seraient des fonctions de son dernier terme 1 — Mp, et qu'en y supprimant le multiple Ap, ces quantités deviendraient des nombres déterminés, et les racines se changeraient dans celles de la seconde équation, ce qui est incontes- table; mais M. Poinsot en conclut qu’en restituant des multiples conve- nables de p dans les dernières racines, on devra retomber sur les racines de la première équation, et nous avouerons que cette conclusion nous laisse beaucoup à désirer; car il se pourrait que la supposition dep =o Q zx) fit disparaître des radicaux dans les racines de la première équation, ce qui rendrait illusoire la règle donnée par l’auteur pour revenir à ces racines. Cependant il est possible que la remarque qu'il a faite soit exacte, quoi- que la démonstration qu’il en donne ne nous paraisse pas suffisante; mais alors on doit encore observer que l’auteur ne donne aucune règle pour déterminer les multiples convenables de p qui doivent être rétablis dans les racines de la seconde équation; or, si ces racines renferment è m un radical tel que Wa, la question de trouver un mulliple de p qui, ajouté à a, donne une puissance 77 exacte, revient à résoudre l’équa- tion indéterminée m x +a—= Mp; le sens précis du théorème de M. Poinsot, consiste donc, selon nous, en ce que la résolution de l'équation ne 1—=}Mp peut toujours se ramener à celle de l'équation x —i— o, et de plusieurs autres équations - mm à ; ’ x +a— Mp dans lesquelles on a rm << a. Cette résolution ne serait donc complète et exempte de tâtonnement, qu’autant qu’on résoudrait 3 Ë de À ? À m à aussi, d’une maniere directe, les équations x + a = Mp, qui sont plus simples que la proposée, relativement à l’exposant, mais moins simples par rapport au terme a, qui peut être un nombre entier quel- conque positif ou négatif, et 7 p. Au reste, on peut voir dans le Mémoire de M. Poinsot, les conséquences qu'il a déduites du principe dont il est parti, et les exemples qu'il a donnés pour en justifier l’exac- titude et en montrer la généralité. 5°, Une note de M. Cauchy sur les racines imaginaires des équations, qui avait Céjà été imprimée dans le numéro du Bulletin d'octobre 1817, page 1617. _ 60, Enfin, un Mémoire de M. Poisson sur la manière d'exprimer les fonctions en séries de quantités périodiques, et sur l’usage de cette transformation dans la résolution de différens problèmes. Ceux de ces problèmes que l’on a pris pour exemples, sont la détermination des développées successives des courbes planes, le mouvement d’une çorde vibrante composée de deux parties de matières différentes, et le mou- vement d’un corps pesant, suspendu à l’extrémité d’un fil extensible. La mention que M. Deflers a faite de ce Mémoire, dans la Note qu'il a écrite sur le même sujet, et qui a paru dans le Bulletin du mois de novembre dernier, suffit pour en donner une idée exacte, et faire con- naître le but qu’on s’est proposé. RP DARS PAUL IR 10/20.) PayxsiquEe Institut. 29 Mars 1819. NCx2) Extrait d'un Mémoire sur les lois de la double réfraction et de la polarisation dans les corps répulièrement cristallisés; par M. Bior. Lorsqu'on envisage la lumière comme une matière, la réfraction des rayons qui traversent les corps diaphanes est produite par les forces attractives que les particules de ces corps exercent sur les molécules lumineuses, forces dont l'effet n’est sensible qu’à de très-pelites dis- tances, et qui, par ce caractère, ressemblent tout-à-fait à celles qui produisent les affinités chimiques. D’après cela, quand un rayon lumi- neux pénètre obliquement une surface réfringente, la portion courbe de la trajectoire qu’il décrit n’a qu’une étendue infiniment petite, inappré- ciable à nos sens, de sorte que le rayon parait se briser et changer brusquement de direction au point où il se réfracte. Mais, par cela même que la courbe qu'il forme n’est pas perceptible, on ne peut pas chercher, dans les affections de sa forme, la nature des forces qui sol- licitent en chaque point les molécules lumineuses, comme on a dé- couvert la loi de la gravitation d’après la forme des orbites que les pla- nètes et les comètes parcourent; et ainsi l’on est réduit à conjecturer la nature de, ces forces d’après des inductions indirectes que l’on vérifie ensuite par l’accord de leurs résultats avec l'expérience. C’est à quoi Newton a réussi, pour la réfraction ordinaire, en considérant chague particule lumineuse qui traverse une surface réfringente comme solli- citée, avant et après son passage par des forces attractives, sensibles ‘seulement à des distances très-petites, et émanant de toutes les molé- cules du milieu réfringent. Cette définition ne spécifie rien sur la loi du décroissement de ces forces dans l'étendue de distance où elles sont sensiblement variables ; elle permet seulement de calculer leur résul- tante pour chaque distance, et de les supposer constantes quand la dis- tance devient sensible. Or, ces données suffisent pour calcuier, non pas la vitesse variable des particules lumineuses dans leur mouvement curviligne, ni la nature de ce mouvement, mais seulement des relations des vitesses et des directions définitives qui ont lieu soit au dedans du milieu réfringent, soit au dehors, quand Ia distance des particules lumineuses à la surface réfringente est devenue assez considérable pour que la route du rayon soit sensiblement rectiligne; ce qui comprend toutes les limites de distance où nous puissions observer. Pour la réfraction extraordinaire, on n’a pas même cet avantage de pouvoir définir l’origine de la force moléculaire, nicomment elle émane individuellement de chaque particule de cristal. Tout ce que l’on sait Jour ce Cas, ou, au moins, ce que l’on doit supposer quand on a adopté l'idée de la matérialité de la lumière, c’est que les forces, quelles qu’elles (15) soient, qui sollicitent les rayons lumineux dans cette circonstance, comme dans {cute autre, sont attractives ou répulsives; soit qu’elles exercent un pouvoir de même gature sur toutes les particules lumineuses ou un pouvoir différent. Or, dans tous les cas où une particule maté- rielle est sollicitée par de pareilles forces, son mouvement est assujetti à une condition de mécanique appelée Le principe de la moindre action. En appliquant ici ce principe, et y joignant la condition particulière que les forces ne soient sensibles qu'a de très-petites distances, M. Laplace en a déduit deux équations qui déterminent complétement, et généralc- ment, la direction du rayon réfracté pour chaque direction donnée d’in- cidence, lorsque l’on connaît la loi de la vitesse définitive des particules lumineuses dans l’intérieur du milieu réfringent, à une distan£e sensible de ses surfaces. Dans le cas de la réfraction ordinaire, la vitesse définitive est cons- {ante, car la déviation du rayon ordinaire est la même dans un même Corps, suivant quelque direction qu’on l’éprouve > lorsque le milieu um- biant ne change pas. Aussi, quand on suppose la vitesse intérieure cons- tante, les équations déduites du principe.de la moindre action montrent que la réfraction s'opère dans le prolongement du plan d'incidence même, de manière que les sinus d'incidence et de réfraction sont entre eux dans une raison constante pour chaque corps; ce qui est, en effet, la loi physique de la réfraction ordinaire dans tous les corps naturels. Maintenant, pour découvrir la loi des vitesses dans les corps régu- lièrement cristallisés doués de la double réfraction, je remarque qu’en général il existe dans ces corps deux directions et non davantage, sui- vant lesquelles l'écart des deux rayous réfractés est nul. Ce résultat peut se constater immédiatement par l'expérience; et l’on peut aussi le con- clure de ce que les phénomènes de polarisation, qui accompagnent par- tout ailleurs la réfraction extraordinaire, sont nuls dans les directions dont il s’agit. Ces deux directions sont ce que j'appelle les axes de cristal; et ce point de vue embrasse aussi les cristaux à un seul axe, en les considérant comme ayant deux axes réunis en.un seul, ou sépa- rés par un angle nul. La double réfraction étant nulle dans le sens des axes, quelle que soit d’ailleurs la face et la direction d'incidence par laquelle les rayons pénètrent le cristal pour se réfracter suivant ces lignes, on peut en conclure que, dans ces deux sens, la vitesse ordinaire et la vitesse extraor- dinaire sont égales entre elles. Mais elles deviennent différentes dès que les rayons réfractés s’éloignent des axes, car alors l'écart angulaire de ces deux rayons devient sensible; et en outre la variabilité de la vi- tesse extraordinaire doit être symétrique autour des deux axes, car tous les phénomènes de déviation que les rayons présentent y sont symétriques aussi. Cela posé, dans les cristaux à un seul axe, M. Laplace a trouvé 1820. (14) que le carré de la vitesse extraordinaire est égal au carré de la vitesse ordinaire, plus un terme proportionnel au carré du sinus de l’angle formé par l'axe unique avec le rayon réfracté extraordinairement. Cette expression, qui satisfait aux conditions exprimées tout à l'heure, repro- duit exactement la loi donnée autrefois par Huyghens pour le spath d'Islande, qui est un cristal à double réfraction répulsive; et je me suis assuré par l’expérience, qu’elle s'applique également au cristal de roche qui exerce la double réfraction attractive, ce qui montre qu'elle em- brasse tous les cristaux à un seul axe. F’analogie porte donc à penser que, dans le cas général des cristaux à deux axes, la différence des carrés des vitesses sera encore exprimée par une fraction du mêmegenre, c’est-à-dire du second degré par rapport aux deux axes du cristal : or, la fonction la plus générale de cet ordre est composée de trois termes, dont deux sont les carrés des sinus des angles formés par le rayon ré- fracté avec chacun des axes; et le troisième, est le produit des mêmes sinus : mais les termes qui contiennent les sinus isolés, doivent dispa- raître d'eux-mêmes en vertu des coëfficiens qui les affectent, puisque la double réfraction devient nulle suivant chacun des axes, ce qui rend alors les vitesses égales ; il ne peut donc rester que le troisième terme qui contient le produit des sinus; c’est-à-dire que, dans les cristaux à deux axes, le carré de la vitesse extraordinaire sera égal au carré de la vitesse ordinaire, plus un terme proportionnel au produit des sinus des angles formés par chacun des deux axes avec le rayon réfracté extraordinairement. Si l’angle des deux axes est supposé nul, ces deux axes se réunissent, les deux angles qu’ils forment avec le rayon réfracté deviennent égaux, et le terme additif au carré de la vitesse ordinaire devient le carré de leur sinus. C’est précisément le résultat qu’a donné M: Laplace, et qui est conforme à la loi d'Huyghens. Dans cette manière de voir, les cristaux à un seul axe ne sont qu'un cas de racines égales. Pour vérifier cette loi des vitesses, je lai introduite dans les deux équations générales données par le principe de la moindre action; et dès lors tout s’y trouvant déterminé, j'en ai conclu les expressions générales de la direction que devait suivre le rayon réfracté extraor- divaire lorsque le rayon incident était donné et dirigé d’une manière quelconque. Puis, j'ai choisi comme exemple la topaze blanche qui est un cristal à deux axes, dont on trouve facilement des échantillons d’une pureté et d’une limpidité parfaite; j'y ai mesuré avec un soin extrême la double réfraction dans un grand nombre de sens divers; puis j'ai in- troduit ces résultats dans les formules, afin d’en conclure les constantes qu’elles renferment, c’est-à-dire l'angle des axes et le maximum de différence entre les carrés des deux vitesses; après quoi j'ai calculé suc- cessivement, en nombres, toutes les déviations que les deux rayons devaient éprouver dans chaque expérience, selon le sens de coupe et (15) d'incidence où elle était faite; et j'ai toujours trouvé le plus parfait accord entre les observalions et les résultats ainsi calculés. Mais, pour que cette comparaison fût concluante, il fallait trouver un moyen de mesurer la double réfraction avec plus d’exactitude qu’on pe l'avait fait jusqu'alors, surtout dans les cristaux où sa faiblesse en rend l'observation plus difficile. J'ai imaginé pour cet objet un mode d'observation nouveau qui se trouve décrit dans le Mémoire, et par lequel j'obtiens le double avantage de mesurer les écarts des deux rayons avec une extrême exactitude dans des circonstances qui les rendent beaucoup plus considérables qu’on ne les avait jusqu'ici obser- vés. Ce procédé, en donnant plus de certitude à mes comparaisons, m’a fait découvrir que l'intensité de la double réfraction , du moins dans les substances où elle est faible, n’est pas d’une intensité toujours la même ; mais que, dans une même espèce minéralogique, telle que le béril, par exemple, elle peut varier dans des rapports trés-étendus. A la vérité, je n'ai trouvé jusqu'ici ces différences qu'entre des échantillons colorés, et par conséquent, dans lesquels la substance propre du cristal était apparemment combinée avec des substances étrangères; les échantillons parfaitement limpides, m'ont au Contraire présenté une parfaite cons- {ance. Mais si, comme on a tout lieu de le croire, la nature et l'intensité de la double réfraction que chaque cristal exerce, tiennent au mode d’agrésation de ses parties, la variabilité de ces phénomènes peut, élant observée, nous donner des notions importantes sur la constitution in- time des échantillons qui les présentent, et par suite, sur la production même de la double réfraction. On sait que, dans les cristaux à un seul axe, les phénomènes de pola- risation qui s’opèrent sur les rayons réfractés, sont liés à la direction de l’axe et au sens suivant lequel la déuble réfraction s'exerce. Lorsque j'eus découvert la loi des vitesses que j'ai expliquée tout à l'heure , je cherchai a déduire des mêmes analosies, le mode de polarisation pour le cas de deux axes, mode qui n'était pas connu jusqu'alors et qui sem- blait devoir être fort compliqué. Cette considération me l’indiqua aussi- tôt avec évidence : dans les cristaux à un seul axe, d’après les observa- tions de Malus, le rayon ordinaire est polarisé dans le sens de l’axe même, c’est-à-dire suivant le plan qui passe par ce rayon et par l'axe. Le rayon extraordinaire, au contraire, est polarisé à angle droit ;sur le plan mené, de même, par l’axe et par sa direction. Maintenant, lorsqu'il y a deux axes, menez par chacun d'eux un plan qui contienne le rayon ordinaire. Ce rayon est polarisé dans un sens exactement intermédiaire entre ces deux plans, et le rayon extraordinaire l’est dans un plan per- pendiculaire en répétant pour lui une construction analogue. Dans toutes les observations que j'ai faites sur la double réfraction de la te- paze, le sens de polarisation des faisceaux, lant ordinaires qu'extraordi- 1820. Annals of phylosophy, n°. 86. . brillante, vitreuse et foliacée. LUCE) aires, s'est toujours {rouvé parfaitement conforme à cette loi. Lorsque les deux axes se réunissent en un seul, elle redonne évidemment la construction de Malus. Ce sont là les lois de la polarisation que j'ai appelée fixe. Quand le trajet des rayons est assez court, ou assez peu incliné sur les axes, pour qu'il se produise des couleurs, l'expérience fait voir que la polarisa- tion apparente a lieu dans un azimuth double de celui que déterminent . ces constructions. La même chose a lieu pour les cristaux à un seul axe, comme je l’ai depuis long-temps montré. À Au moyen des lois précédentes de la double réfraction et de la po- larisation dans les corps régulièrement cristallisés, on peut déterminer par le calcul seul toutes les particularités d’intensités et de teintes que présentent les plaques des cristaux à un ou à deux axes, lorsqu'on les expose à des rayons polarisés. On peut prédire les directions suivant lesquelles ces couleurs doivent s’affaiblir ou disparaître entièrement, soit qu'il se forme une noix noire complète comme dans le spath d'Is- lande et les autres cristaux à un seul axe, soit que les anneaux colorés ainsi formés doivent être traversés par une seule ligne noire, de forme et de position variable, comme dans le mica de Sibérie, la topaze, le sucre et les autres cristaux qui ont deux axes de double réfraction. SALLE LL ALES AIS ALLIE Nouvelle mine de nickel. CRONSTEDT fit connaître une nouvelle mine de nickel, trouvée* à Helsinÿ en Suède, mais il ne la décrivit pas. Le professeur Pfaff, de Kiel, en a publié assez récemment une description et une analyse. Voici un extrait de l’une et de l’autre : Le minéral, lorsque la cassure en est récente, est d’un gris léger de plomb, approchant du blanc d'étain; mais il se ternit par degrés, et il prend l'aspect du kupfernickel. On le rencontre en masses. Cassure Ce minéral est composé de concrétions granulaires et distinctes, semblables à la galène à grains d'acier. Fragments indéterminés et à angles obtus, opaques, rayés, très- cassants. Pesanteur spécifique, 6,120. Cette substance contient : Nickel LNremee on ArSEHICL Re CE ec 40:00 GDS D 0 0000000 HU NO SOUTENUE QUES ME 95,14 PRE RL RL REY VUS LULS SV (CH) Exposé des principaux caractères chimiques qui distinouent les alcalis vévétaux découverts jusqu à ce Jour. HISTORIQUE. C’esr dans ces derniers temps seulement que la chimie organique s’est enrichie d’une nouvelle classe de corps, que l’on désignera par le nom d’alcalis végétaux, et c’est M. Sertuerner, pharmacien hanovrien, qui eut la gloire de faire connaître le premier corps de cette nature. Dès 1805, ce chimiste avait annoncé l'existence d’une substance al-a- line dans l’opium; mais, soit que son travail fût ignoré des chimistes, soit que ses résultats fussent mal présentés, ou enfin, soif que l’auteur n’eût pas encore une réputation qui püt fixer l'attention des savans sur un fait alors si extraordinaire, cette belle découverte resta isnorée en France jusqu’en 1816, époque à laquelle parut, dans les Ænnales de Chimie et de Physique, un nouveau travail de M. Sertuerner, dans le- quel il rappelait et coffirmait l'existence d’une substance alcaline vé- gétale qu'il appelait morphine. Bientôt M. Robiquet mit cette vérité à l'abri de toute objection. En 18:18, MM. Pelletier et Caventou annon- cèrent que la fève Saint-Ignace, la noix vomique et le bois de cou- . Jleuvre, devaient leurs propriétés énergiques à une substance analosue à la précédente; ils la nommèrent s/rychnine ; ils firent connaïtre en inême temps que l'écorce de fausse angusture contenait aussi un alcali végétal qu'ils appelèrent brucine; enfin, M. Boullay proposa de con- sidérer la substance qu'il avait retirée de la coque du Levant, comme ‘un acélate à base d’alcali végétal auquel il conserva le nom de picro- toxine ; MM. Lassaigne et Feneuille reconnurent l'existence d'une sub- stance analogue dans la staphysaigre, et MM. Pelletier et Caventou viennent de publier un Mémoire sur la vératrine, alcali végétal que Jon retrouve dans la cévadille, l'ellebore blanc et le colchique. Ainsi, dans l’espace de quatre années, la classe des alcalis organiques fut augmentée de six corps nouveaux, en y comprenant celui dont M. Vau- quelin annonça l'existence dès 1512, dans le Daphne alpina. Extraction. — Aucun des alcalis végétaux rencontrés jusqu'ici ne s’est présenté à l’état libre, tous existent combinés à des acides en excès, dont les uns ont été trouvés nouveaux, et dont les autres étaient déjà connus. Ainsi dans lopium, la morphine esl unie à l’acide mé- conique; dans les strychnos, la strychnine se trouve avec l'acide iga- surique; l'acide ménispermique sature la picrotoxine dans la coque du Levant; enfin, dans l’écorce de fausse angusture et dans les veratrum, la brucine et la vératrine’existent combinées avec l'acide gallique, et la delphine dans la staphysaigre est sursaturée par l’acide malique. Livraison de février. 3 11020: Ca:wir. (18) . Pour séparer ces bases alcalines de leurs combinaisons salines res- pectives, on peut employer l’ammoniaque, qui, par sa plus forte affinité pour les acides, sépare les alcalis organiques, quise précipitent en raison - de leur faible solubilité dans l’eau ; mais on parvient difficilement par ce moyen à les oblenir parfaitement purs, et 1l vaut mieux suivre le pro- cédé indiqué d’abord par M. Robiquet, procédé que tous les chimistes qui se sont occupés de cet objet ont adopté de préférence. Il consiste à faire bouillir quelques instans avec de la magnésie calcinée, la disso- lution aqueuse concentrée de l'extrait acide qui renferme l’alcali vé- gélal, à laisser refroidir la liqueur, à la jeter sur un filtre, et à laisser égoutter le précipité : on le lave alors avec de l’eau froide, afin d’en- lever le plus de matière colorante possible, et on le traite ensuite par l'alcool défleomé et bouillant. Ce liquide dissout Palcali resté avec l’excès de la magnésie, et il ne suffit plus que d'évaporer pour l’oblenir, soit à l’état enistallin, soit à l’état pulvérulent, suivant sa nature. A cette marche générale on doit ajouter plusieurs opérations accessoires, selon l’espèce d’aleali que lon a à traiter, et selon les substances qui y sont mélangées, et qu'il faut nécessairement séparer pour les avoir pures. Propriétés physiques. Tous les alcalis végétaux sont blancs lorsqu'ils sont purs ; ils sont sans odeur; quant à leur saveur, eile varie; la mor- phiue est insipide; la strychine, la brucine et la picrotoxine sont d’une amertume horrible : la vératrine et la delphine sont d’une âcreté: très-forle, mais la dernière est d’abord très-amère, ce qui est tout-àx- fait étranger à l’autre. : Leur cristallisation est aussi différente ; la morphine cristalliseen ai- guilles prismatiques, la strychnine se présente sous forme de petits prismes à quatre pans terminés par des pyramides à quatre faces un peu surbaissées, la brucine cristallise résulièrement en prismes obliques à bases parallélogrammiques, mais on l’obtient quelquefois sous forme de masses feuilletées d’un blanc nacré, ou en champignons. La picrotoxine se montre en aiguilles sans forme délerminables ; la vératrine et la del- phine s’obtiennent toujours sous forme d’une poudre blanche et opaque. Leur pesanteur spécifique n’a point élé déterminée, mais on sait qu'ils ! sont tous plus pesants que l’eau. La est sans action sur Ja morphine, la strychnine et la brucine; #l die (19) Les huiles fixes ne les dissolvent point; les huiles volatiles en dissol- vent une pelile quantité. ÆCtion des corps simples. — Ta lumière est sans action sur les alcalis végétaux, mais le calorique les décompose à une température inférieure à 500° ; ils donnent tous les produits des matières végétales non azotées, et analysées par le deutoxide de cuivre ils ne produisent que de l’eau et de l'acide carbonique. Ils sont donc formés d’oxisène, d'hydrogène et de carbone. Exposés à l’action de la pile, en contact avec du mercure; la mor- phine se décompose; on a observé que le mercure se gonflait etsemblait prendre plus de solidité. IL est probable que les autres alcalis se com- portent de la même manière. Le soufre ne se combine point avec les alcalis végétaux, soit par la voie sèche, soit par la voie humide. I orsque l’on chauffe l'un de ces alcalis avec du soufre dans un tube, il se dégage du az hydrosulfurique au moment où le soufre commence à fondre. Le carbone est sans action sureux. Le chlore et l’iode les attaquent par l’intermède de l’eau, comme ils attaquent la potasse et la soude; ils donnent les mêmes résultats, c’est--'lire des chlorates et des iodates, des hydrochlorates et des hydrio- dates. On ne connaît point l’action des autres corps sur eux. Action des oxides. — Ils sont sans action sur les alcalis vésélaux. Action des acides. — Sous le rapport de la manière dont les alcalis végétaux se comporlent avec les acides, on peut.les diviser en deux classes : 19 ceux qui saturent complétement les acides, 2° et ceux qui ne le font qu’en partie, c’est-à-dire qui forment toujours des sels acides. Parmi les premiers,on compte la morphine , la strychnineet la brucine. On range parmi les seconds la vératrine, la delphine et la picrotoxine. Les acides oxigénés binaires agissent différemment sur les alcalis vé- gétaux, suivant qu'ils sont ou ne sont pas concentrés. Dans le premier cas , ilsattaquent les alcalis organiques dans leurs élémens, et les altèrent en partie; dans le seccud cas, ils les dissolvent, et s’y combinent en perdant leurs propriétés acides; par l'évaporation on obtient des sels plus ou moins cristallisables. \ La capacité de saturation des alcalis organiques est frès-faible : l’expé- rience à prouvé que celle de la morphine était la plus forte, et que la -strychnine, la brucine et la vératrinesuivaient immédiatement cette base. On n’a point fait l'analyse des sels des autres alcalis, mais il est probable que la picrotoxine et la delphine prendront rang à côté de la vératrine. Des sels à bases d’alcalis organiques. Les sels de cette nature qui ont été étudiés, sont principalement les sulfates, hydrochlorates et nitrates. On sait qu'il existe des phosphates (20) hydrocyanates ,. acélates, oxalates, tartrates, elc.; maïs ces derniers composés ont élé peu examinés. La morphine, la strychnine et la bru- cine sont les seules bases qui forment des sels cristallisables. La véra- trine et la delphine ne donnent que des dissolutions qui, par la concen- tration, se prennent en une masse d'apparence gommeuse, dans laquelle on n'aperçoit que des rudimens de cristaux. En général tous les sels de celte nature possèdent au plus haut degré la saveur propre de leurs bases ; ils sont, en outre, beaucoup plus solubies dans l'eau que ces dernières. Lorsque ces sels sont exposés à l'action de la pile, 1is se décomposent, l’acide va au pôle positif, et l'alcali au pêle négatif. Sulfates. — Le sulfate de morphine se présente sous formes de rami- fications d'apparence nacrée; sa saveur est légèrement amère, et sa solubilité très-crande. Le sulfate de s{rychnine, neutre, cristallise en cubes transparents; lorsqu'il contient un excès d'acide, il prend une forme aiguillée, il se dissout dans moins de dix parties d’eau froide. Le sulfate de brucine neutre donne des cristaux aiguillés prismati- ques. Les sulfates de vératrine et de delphine sont incristallisables. La composilion des quatre premiers a été déterminée ainsi qu'il suit, pa: MM. Pelletier et Caventou : Morphine. Strychnine. Brucine. Vératrime. Base. 802,2402. O53,6525. 1051,2448. 1505,1172. Acide. 100,0000. I00,0000. 100,0000. I00,0000. Les trois premiers sulfates sont susceptibles de se combiner avec une fois autant d’acide sulfurique que celui qu'ils contiennent, et de former des sursulfates qui sont moins solubles que les précédents. Tes diverses analyses des sulfates inorganiques ayant prouvé que l’oxigène de la quantité de base qui y existe, est à l’oxigène de l’acide dans le rapport de à à 3, MM. Pelletier et Caventou ent cherché, d’après cette règle, la quantité d’oxigène existant dans les sulfates organiques; mais celte quantité leur ayant paru extrêmement faible et contradictoire à la vérité, ils ont pensé que l’oxigène pourrait bien y jouer deux rôles différents, qu’ainsi une partie de ce corps entrerait dans la composition du radical de l’alcali, tandis que l’autre partie, plus faible et correspon- dant à l’oxisène de l’acide, remplirait les fonctions de principe oxidant, D'après ce calcul, lexigène oxidant dans les trois premières bases seront dans le rapport suivant : Oxigène de la morphine...,.. 92,4871; de la strychnine:..... 2,0993; dela brucimer #0 roro; y (21) Hydrochlorates. — Les hydrochlorales sont plus solubles que les sul- fates. Celui de strychnine cristallise en aiguilles prismatiques très-dé- liées, qui se groupent sous forme de mamelons; celui de brucine en prismes à quatre pans tronqués par une face un peu isclinée; les hydro- chlorates de vératrine et probablement de delphine sont incristallisables: Ces sels sont composés ainsi qu'il suit :- Morphine. Strychnime. Brucine. Vératrine. Base. 100,0000. 100,0000: 100,0000. 100,0000. Acide. 8,6235. 7,6102. 6,630. 43187. D'après ces analyses, l'on voit qu'il faut moins d'acide hydrochlorique que d’acide sulfurique pour saturer les bases organiques; ce caractere les rapproche encore des bases salifiables inorganiques. Nirates. — En parlant des nitrates, il est bon de s'arrêter un instant sur l’action que l'acide nitrique exerce sur les bases dont il est question, suivant son étal de concentralion. L’acide nitrique très-élendu d’eau, dissout bien les alcalis végétaux, et, par l'évaporation de la liqueur neutre, on obtient des cristaux régu- liers, par refroidissement, avec la strychnine et la brucine seulement ; car les nitrates de morphine, de delphine et de vératrine sont incristal- lisables. Lorsqu'il reste un petit excès d'acide dans la liqueur, la cris- tallisation est plus rapide. Le nitrate de strychnine cristallise en belles aiguilles blanches nacrées, celui de brucine a besoin d’un petit excès d’acide pour eristalliser; alors il se présente sous forme de cristaux aci- culaires, que lon a reconnus pour être des prismes quadrangulaires terminés par un biseau. Exposés à la chaleur, ces nitrates noircissent, s’enflamment, et semblent fuser comme le nitrate d'ammoniaque. Lorsqu'au lieu d'employer l'acide nitrique faible on prend cet acide concentré, et qu'on le verse sur la strychnine, la morphine ou la brucine, il se développe aussitôt une superbe couleur rouge de sang. Si l’on chauffe la liqueur, la couleur rouge disparaît et devient jaune; enfin il faut des doses d'acides considérables pour faire disparaître celte dernière couleur, et encore y parvient-on à peine. Sr, au lieu de chauffer la liqueur rouge, on y, verse un corps désoxigénant, comme le protochlorure d’étain, le protosulfate de fer, l'hydrogène sulfuré, l’acide sulfureux, etc., aussilôt cette couieur disparaît, et la liqueur, en devenant incolore, a repris la propriéié de rougir de nouveau par l'acide nitrique. La vératrine, la delphine et la picrotoxine ne présentent rien de semblable, ils semblent produire une matière analogue au tannin arti- 1820, MATHÉMATIQUES. Acad. des Sciences. Mars 1820. (22) sent qu’en rougissant un alcali organique, l'acide nitrique l’oxide da- vantage, et ils se fondent sur ce que les corps désoxigénants font disparaitre cette couleur. Si, après avoir continué l’action de l’acide nitrique assez long-temps pour faire disparaître la couleur rouge, on verse dans la liqueur du protochlorure d’étain, l’on voit aussitôt se ma- nifester un précipité d’une couleur jaunâtre, si l’on agit sur la morphine; bruvâtre, si c’est sur la strychnine; et d’un violet magnifique, lorsque l’on expérimente avec la brucine. Ces caractères peuvent encore servir à distinguer ces substances. Action des alcalis végétaux sur les sels métalliques. Les alcalis végétaux sont éliminés de leurs combimaisoss salines, par la magnésie, la chaux, la baryte, la strontiane, la potasse, la soude et l'ammoniaque; mais ils précipitent à leur tour de leurs combinaisons analogues, tous les oxides des autres métaux. Lorsque l’on fait bouillir l’un de ces alcalis avec du sulfate de cuivre, par exemple, une partie de oxide se précipite, et est remp'acé dans la liqueur par une quantité correspondante d'alcali. 1’oxide métallique n’est cependant jamais pré- cipité en tolalité par Falcali végétal, et 1l paraît qu'il se forme dans ce cas un sel triple. - Action des alcalis régétaux ou de leurs combincisons salines sur l’économie animale. Les alcalis organiques jouissent au plus haut degré des propriétés des végétaux d'où on les relire; c’est en eux que résident toules les vertus de ces derniers. Jusqu'à présent on n’a rencontré ces cerps que chez des vésélaux vénéneux ,-tels que le pavot, les strychnos, les vératrines, les renouculacées, etc.; il est probable que le nombre s’en augmentera par la suite, et qu'on en trouvera qui ne seront point aussi malfaisants que ceux COnnus Jusqu'Icl. ARS RAA RL SL ILA LEE LUI ASE S Mémoire sur l'avantage du banquier au jeu de trente et quarante ÿ par M. Poisson. Les géomètres n'avaient point encore fixé leur atlention sur le calcul des chances au jeu connu indifféremment sous les noms de zrente et quarante et de rente et. un, où du moins je n'ai vu nulle part qu'ils s’en soient occupés. Cependant ce jeu est celui auquel on expose les plus grandes sommes dans les jeux publics. Des ouvrages écrits récem- ment sur le produit des jeux de Paris, et qui paraissent avoir été faits sur de bonsrenseignements, portent à 250 millions la totalité des sommes NY (25) qui se jouent annuellement à ce seul jeu; il est donc important de con- naître, sur une somme aussi énorme, le bénéfice probable des personnes à qui la ville de Paris donne à bail le privilége exclusif des jeux publics. L'avantage du banquier à un jeu quelconque, peut, il est vrai, se déter- miner par l'expérience faite sur un frès-grand nombre de coups; mais cela n'empêche pas qu'il ne soit utile de le savoir calculer à priori, et d’après les seules conditions du jeu ; et c’est celte question que je me suis proposé de résoudre relativement au rente et quarante. Elle présente des difficultés dont la solution ajoutera quelque chose à l'analyse, déjà si féconde et si générale, qui sert à résoudre les problèmes de proba- bihités. En effet, la plupart de ces problèmes se résolvent par des mé- tbodes uniformes, fondées sur lintégration des équations linéaires aux différences finies et partielles; mais dans la question qui fait l’objet de ce Mémoire, on ne tarde pas à reconnaitre que l’usage de ces équations ne peut. êlre d'aucun secours, et l’on est obligé, pour la résoudre, de recourir à de nouveaux moyens. Ceux que j'ai employés m'ont conduit à des formules dont le développement, suivant les puissances d’une où de plusieurs variables, fera connaitre toutes les chances du zrente et quarante que l’on voudra déterminer; de la même manière que dans des: questions moins compliquées, le développement de la puissance du binome ou d'un polynome composé de plus de deux termes, sert à trouver: la probabilité des événemens composés, d’après celle des événemens simples. Voici les résultats numériques que J'ai obtenus en poussant approximation Jusqu'aux décimales du cinquième ordre. . Les personnes qui connaissent les règles du rente et quarante, savent que chaque coup se compose de deux'tirages, dont chacun amène un des points 31, 52, ... 40; or, si l’on désigne par pr, p2,... pro, les probabilités respectives de ces dix points, on aura ces valeurs. Pr — 0,14806, PA =NO NN TON, Ps = 0,12792, Pi == 0 11000 Ps — 0,10605, Psi=—=10:0000 Pr = 008579, HD NO 0200 Pol 0 0CU 7, DS 0,00 170 dont la somme est écale à Punité qui représente la certitüde. Les pre- babilités de ces différents points varient pendant la durée du jeu, et dé- pendent, à chaque coup, du nombre et de l'espèce des caries restantes : les valeurs précédentes se rapportent au commencement du jeu, où les cartes sont au nombre de {rois centdouze, formant six jeux entiers; corner eg 4020. (24) mais elles ont aussi lieu pendant toute sa durée, lorsque l’on n’a pas fait attention aux cartes sorties, et que l’on ignore par conséquent les cartes restantes. Elles serviront à régler le sort ou le parti des joueurs après le premier tirage Supposons, par exemple , que ce tirage ait amené je point 54, et que la mise d’un joueur qui a parié pour le second tirage soit représentée par a; s'il arrive le même point au second tirage, le coup est nul, ce qui vaut a pour le joueur; s’il arrive un point moindre que 54, le joueur aura gagné, et il recevra 24; s’il arrive un point plus élevé, 1l aura perdu, et ne recevra rien : son espérance mathématique est donc égale à (p, + 2p, + 2p, + ap.) a, ou à (0,94387) a; ainsi il aura déjà perdu (0,05615) a, ou à peu près 56 millièmes de sa mise. Quand le premier tirage a amené le point 55, le coup est à l'avantage des joueurs qui ont parié pour le second; et leur espérance mathéma- tique est égale à (1,16681 )a, la mise étant toujours représentée par a. Les probabilités des coups nuls 52 et 52, 55 et 53, etc., seront ex- primées, à très-peu près, par les carrés des quantités p,, p,, etc.; et Ja probabilité d’un coup nul quelconque, sera égale à la somme de ces neuf carrés; en la désignant par q, on trouve g = 0,00795, ce qui fait environ 88 coups nuls pour rooo coups joués. Au jeu dont il est question, l'avantage du banquier consiste en ce qu'il prend la moitié des mises de tous les joueurs, lorsque les deux tirages d’un même coup ont amené 51; il est donc éval, à un coup quelconque, à la demi-somme des mises, mullipliée par la probabilité du double 51 à ce même coup La détermination de cette probabilité étant objet principal du Mémoire, on l'a calculée avec une plus grande approximation que les autres chances du même jeu; en la représentant par p, on à trouvé p = 0,021967; ou, à très-peu près, 22 millièmes. Elle varie aussi pendant la durée du jeu, et la valeur que nous citons, se rapporte à son commencement; . mais on fait voir, dans le Mémoire, que c’est d’après cette valeur par- ticulière que l’on doit calculer le bénéfice du banquier sur un très- orand nombre de coups, rt le nombre de doubles 5r qui devront le DU à ne : : plus probablement arriver. Ainsi, » élant un très-grand nombre de coups, il y aura très-probablement 72p doubles 31, etz1q coups nuls. Si l’on appelle z le nombre de ces coups, diminué de celui des coups nuls, on aura n = m(1—q); d'où lou tire n P m= — Lmp=—— n; L5cg DE:g et d'après les valeurs de p et q, il en résulte mp = (0,024082) 7; (25) en sorte que la fraction 0,024082, très-peu différente de °4 millièmes, exprime le rapport du nombre des doubles 51 au nombre de coups joués, -non compris les coups nuls. SAR ASS ARS Prix relatif aux tables de la lune. L’ACADÉMIE avait proposé pour sujet du prix à décerrer dans sa séance publique de 1820, de construire des tables de la lune d’après la seule théorie, et en n’employant que les données indispensables de l'observation ; on exigeait qu’elles eussent le même degré de précision que les meilleures tables connues jusqu'ici. L'Académie a reçu deux pie sur ce suiet, qu’elle a jugées être d’un mérite égal; et, vu importance de la question et la longueur du travail que ces deux ou- vrages supposent , l'Académie a décerné à chacun d'eux un prix entier. L'auteur de l’une de ces deux pièces est M. Damoiseau, lieutenant- colonel d'artillerie en retraite, qui a précédemment remporté le prix sur le retour de la comète de 1759, proposé par l’Académie de Turin(r). L'autre piece est de deux auteurs : M. Carlini, astronome royal à Milan, et M. Plana, astronome royal à Turin, et ancien élève de l'Ecole Polytechnique. Dans les deux Mémoires, on a suivi la méthode de d’Alembert et de la Mécanique céleste, qui consistetà exprimer le temps, la latitude de la lune et son rayon vecteur, en fonction de sa longitude vraie, sauf easuite à en conclure, par le retour des séries, la longitude en fonction du temps. M. Damoiseau s’est astreint exactement à suivre la marche tracée par M. F'aplace; mais il a poussé l’'approximation beau- coup plus loin; et les tables qui terminent son Mémoire ont paru salis- faire complétement à la condition imposée par le programme de PAca- démie. Dans la seconde pièce, on s’est écarté en plusieurs points de la méthode suivie dans la Mécanique céleste. Les auteurs ont présenté ce Mémoire comme un extrait d’un grand ouvrage sur les perturbations des corps célestes, auquel ils travaillent en commun; le succès que cet esssai a oblenu sera sans doute pour eux une raison puissante d'a- chever leur entreprise, et pour les géomètres un motif de désirer la publication prochaine de l'ouvrage qu'ils nous promettent. . L'Académie a arrêté que le prix qu’elle doit décerner dans sa séance publique de 1822, serait donné au meilleur ouvrage de mathématiques pures ou appliquées, qui aura éié publié, ou qui lui aura été com- muniqué en manuscrit, dans le courant des années 1820 et 1821. Elle a aussi retiré du concours le prix relatif à la démonstration du théorème de Fermat, qui était proposé depuis quatre ans, et qui n’a produit aucune pièce digne d’une mention honorable. P. (x) D’après les calculs de M. Damoiseau, cette comète doit revenir à son perihélie, le 16 novembre 1835. SAISIE SUIS ALL SR LLATELIEILIS Livraison de Jévrier. 4 MATRÉMATIQUES. Acad. des Sciences. Mars 1820. BoTANIÇUE. ( 26) Description d’un nouveau. genre de plantes (Hirpicium), précédée d'observations surl Œdera alienata de T'hunbers, et sur l Œdera aliena de Jacquin; par M. HENRI CassINI. IL existe, dans Vherbier de M. de Jussieu, une plante fixée sur un feuillet de papier, lequel porte cette éliquétte écrite de la main de Thunberg : OËdera alienata. E Cap. B. Spei, et celte note écrite de la main de M. de Jussieu : Misit D. Thunberg, 1792. Cette plante doit donc être considérée, sans aucun doute, comme un échantillon très- autheñtique de l’'OEderu alienata du Prodromus plantarum capensium de Thunberg. Mais au premier aspect je me persuadai que cette espèce ne pouvait pas être congénère de FOEdera prolifera, qui est le vrai type du genre. Malheureusement l’échantillon était fort incomplet, en fort _ mauvais état, et ne porlait qu’une seule calathide susceptible d’être analysée. Cependant, excité par le désir de connaître les caractères gé- nériques de cette plante, j'osai sacrifier la calathide unique, espérant que M. de Jussieu me pardonnerait d’avoir en cette circonstance usé avec peu de ménagement de l'autorisation générale qu’il avait bien voulu ime donner. L'analyse de cette calathide a confirmé mes conjectures : J'ai reconnu que l’'OEdera alienata de ‘Thunberg, loin d'appartenir au genre OEdera, qui est de la tribu des Inulées, devait former un genre particulier dans la tribu des Arctotidées et dans la section des Arcto- tidées-Gortériées. Ce nouveau genre, que je nomme Æirpicium, est exactement intermédiaire entre le vrai genre Gorteria (G. personata), auquel il ressemble par Le périeline, mais dont il diffère par la présence d'une véritable aigrette, et mon genre Melanchrysum (Gort. rigens), auquel il ressemble par l’aigrette, mais dont il diffère par le péricline. L'Hirpicium a aussi beaucoup d'affinité avec le Berckheya. Jacquin a décrit, dans l’Hortus Schænbrunnensis et dans les Fragmenta botanica, sous le nom d’O£dera aliena, ‘une plante fort différente de l'OEdera alierata de Thunberg, mais qui n'appartient pas plus qu’elle au genre OEdera. La plante de Jacquin est l’Ærnica inuloïdes de Vahi, décrite dans les Symbolæ botaniceæ ; et dont j'ai fait un genre particulier, sous le nom d’Heterolepis (1), lequel est de la tribu des Arctotidées et de la section des Arctotidées-Prototypes. Il résulte de ces remarques, 1°. que l'OEdera alierata de Fhunberg n’est pas la même plante que l'OEdera aliena de Linné fils, de Jacquin et (1) J'avais d'abord proposé ce genre, sous le nom d'Heteromorpha, dans mon second Fascicule de genres nouveaux, publié danse Pulletin de janvier 1817; inais Ce nom pouvant être considéré comme un adjectif, j'ai cru devoir le changer en celui d’Æete- rolepis, ‘qui exprime que les squames du péricline sont dissemblables, ; (27) de Willdenow, avec laquelle en l’a confondue jusqu’à présent; »°. que ni lune ni l’autre de ces deux plantes n'appartient au genre OEdera ; 3°. que chacune de ces plates forme un genre particulier dans la tribu des: Arctotidées; 4°: que la plante de Thunberg appartient à la section des Arctotidées-Gortériées; 5°. que celle de Jacquin, un peu mieux placée en apparence dans le genre ÆArnica que dans le genre OEdera, n'appartient pourtant en réalité ni à l’un ni à l’autre, mais à un genre de la section des A rctotidées-Prototypes; 6°. que Willdenow et Persoon ont fait double emploi de la même plante, sous les noms d'OEdera aliena et d’Arnica inuloïdes, en même temps qu’ils ont confondu, sous le nom d'OEdera aliena, l Hirpicium el Heterolepis. 11 est inconce- vable que ces plantes aient pu être attribuées par les botanistes au genre CEdera, dont les caractères sont si diflérents de ceux qu’elles présen- tent; mais il est jusle de remarquer que Linné fils (Szppl. p. 590) dou- lait que sa plante appartint au genre OËdera, et que les noms spécifi- ques d'aliena et d'alrenata furent probablement donnés aux deux plantes dont il s’agit, pour avertir qu’elles sont étrangères au genre dans lequel on les a placées. HirpiciuM. (Fam. Synanthereæ.Trib. Arctotidee.Sect. Gorterieæ.) Calathidis radiata : discus multiflorus, regulariflorus, androgyniflorus (in centro fortè masculiflorus); corona uniserialis, liguliflora, neutri- flora. Periclinium coronæ floribus æquale, campanulatum, plecolepi- dum ; squamis imbricauis, inferius coalitis, quarum pars superior libera, recurva, Hiuearis, acuta, coriacea, uninervata, apice spinescens, pilis rigidis sparsis hirta. Clinanthium parvum, conicum, altè alveolatum, septis in membranas irregulares superits productis. Ovaria brevia, pilis hirsuta longissimis, apice furcatis, sæpè fasciculatis et in membranas coalitis ; pappus pilis ovarii absconditus, ex pluribus squamellulis com- positus uniserialibus , inferiüs coalitis, inæqualibus, irreoularibus, pa- leiformi-lamellatis, lanceolatis, acuminatis, membranaceis, scariosis. Flores coronæ pseudovario deslituti. Hirpicium echinulatum, H.Cass.(OEdera alienara, Thunberg. Prodr. Plant. Cap.) Caulis lignosus, ramosus, cylindricus, glaber. Folia al- terna, sæpe fasciculata, sessilia, duas circiter lineas longa, unam circiter lineam lata, cblongo-lanceolata, crassa, coriacea, apice mucronata, marginibus revolutis, paginä inferâ tomentosâ, incanä, paginâ super glabrà, glauco-viridi, spinellulis birtä, ciliisque aliquot longis, cartila- sineis, Spiniformibus, ad basim folii submarginatâ. Calathides in apice ramulorum solitariæ : discus luteus ; corona aurantiaco-lutea, rubescens. PYLSALILALELEEILALEL AGE VEUVE 1820. PuySIQUE. (28 ) Note adressée à M. BioT par feu M. JuRINE, de Genéve, sur ur phénomène de mirage latéral. LE jeudi 17 septembre 1818, à dix heures du matin, le ciel était nuageux, l'air léèrement chargé de vapeurs, et légèrement agité par un veut de nord-est; le thermomètre à 12 + degrés de Kéaumur, et le baromètre à 27 pouces =; M.Sret se trouvant chez moi, au deuxième élage d’une maison située au bord du lac, s'amusait à regarder, avec un grand télescope, une barque chargée de tonneaux, dontles deux voiles étaient déployées, et qui faisait route pour Genève. Au moment où cette barque arriva à la hauteur de la pointe de Bellerive (cap formé par le rétrécissement du lac, à une lieue au dessus de Genève, et situé sur la rive gauche) (r), elle changea un peu sa direction primilive, en se portant vers la rive gauche. Ce fut dans cet instant que M.. Soret vit paraître au dessus de Peau l’image des deux voiles, laquelle, au lieu de suivre la marche de la barque, s’en sépara pour en prendre une différente, en cheminant du côté de la rive droite, dans la direction apparente de l’est à l'ouest, tandis que la barque: marchait du nord au sud. Au moment de l'observation, la partie du lac où se trouvait la barque, paraissait calme, et, comme à l'ordinaire , d’une couleur d’aisue-marine, tandis que celle quiétait plusrapprochée de l'observateur était faiblement agitée et d’une teinte grisâtre, due, sans doute, à la réflexion des nuages. Quand l’image se sépara de la barque, ses dimensions étaient égales aux deux voiles qu’elle représentait; mais à mesure qu’elle s’en sépara, elle diminua insensiblement, de manière à se trouver reduite de moitié lorsque le mirage cessa. | J’arrivai assez à temps auprès de M. Soret pour voir ces deux objets à peu de distance Pan de l'autre; ils s'avancçaient toujours sur le même plan, de manière qu’en faisant mouvoir le télescope horizontalement, ils passaient l’un après lautreau-champ de l'instrument. Quand les rayons solaires, qui perçaient de temps en temps au travers des nuages, se por- laient sur l’image, on la distinguait aisément à la vue simple; observée avec le télescope, elle paraissait d’une blancheur éclatante : mais ce qui nous frappa le plus, fut de ne pas voir cette image renversée, comme cela a lieu dans les mirages ordinaires, et de ne pouvoir-distinguer au dessous d’elle ni le corps du bâtiment, mi les tonneaux dont if était: chargé; les voiles seules étaient reproduites dans la même position qu'elles occupaient sur la barque, el également enflées. (2) Dans cette description, M. Jurine appelle rive gauche celle qui se trouve à gauche d’un observateur qui descendrait le Tac pour venir à Genève, de mème que l’on a cou- tnme de désigner la droite et la gauche d’un fleuve relativement à l'observateur qui le descend. F B. (202) Entre le corps palingénésique et la surface plane de l’eau, il semblait exister un intervalle, au dessous duquel nous vimes, pendant quelques instans, se réfléchir assez nettement une partie de l’image de ce corps; mais dès qu'il eut atteint la surface agitée, cette réflexion cessa, et J'observai sur le bord postérieur de la grande voile une ondulation qui paraissait coïncider avec celle des petites vagues environnantes. Au bout d’un certain temps, une maison voisine m’ayant masqué la barque, je priai M. Soret de monter au grenier pour continuer l’observa- tion. Quoique son nouveau poste l'eût placé à une élévation plus que double de la mienne, au dessus de la surface de l’eau, il vit également bien l’image qui continuait toujours à s’avancer vers la rive droite, à me- sure que la barque se dirigeait vers la gauche : environ dix minutes après son arrivée au grenier, M. Sorel déscendit pour m'annoncer que les bate- liers avaient plié les voiles, de façon à ne plus distinguer au grand mât PRES ETE A SENTIR ENTER 1/0 2/00 qu’une seule bande blanche : avant de connaitre ce changement, j'avais déja remarqué que l'image de la petite voile s'était insensiblemen dissipée, et que celle de la grande avait diminué de ses dimensions primitives, et j'étais tenté d'attribuer cette modification dans l'apparence du spectre au changement d'horizon, et au rideau que la terre commencait à former derrière lui; mais je ne tardai pas à reconnaître mon erreur, en apprenant ce qui s'était passé sur la barque, et en continuant à voir Ja bande blanche poursuivre sa marche, jusqu’à ce que les arbres des Paquis, inlerposés entre elle et nous, l’eussent complétement cachée à nos regards. pa fote du Rédacteur. Le phénomène décrit dans cette note est extrêmement curieux, comme offrant le premier exemple bien constaté d'un mirage latéral produit na- turellement dans l'atmosphère; du reste, les circonstances physiques dans lesquelles on l’a observé en font très-aisément voir la cause. &i l’on jette les yeux sur la figure dessinée par M. Jurine, et dont nous donnons ici la copie, on remarque que la surface du lac de Genève, dams la artie où a paru le phénomène, est dirigée à peu près du sud-ouest au nord-est. En outre, l’observation ayant eu lieu à dix heures du matin, on voit qu'à cette époque la direction des rayons solaires était à peu près du sud sud-est au nord nord-ouest, comme nous l’avons indiqué dans la feure; or, il faut remarquer que la rive du lac siluée au sud-est est inclinée suivant une pente rapide, et jqu'il existe de ce côté du lac de très-hautes montagnes, dont l'ombre avait Gü pendant une partie de la matinée préserver le terrain voisin de la rive gauche de l’action directe du soleil, tandis que les rayons de cet astre échauffaient au contraire sans obstacle l’autre rive, située du côté du nord. D’après cela, si l’on suppose d’abord que le temps soit tout-à-fait calme, cette inégaluté de radiation pourra frès-aisément produire dans la masse d'air qui couvre le lac, une | (50 ) inégalité de température dans le sens horizontal; car la portion située du côté de la rive que le soleil éclaire devra être plus chaude, et consé- quemment moins dense, que celle qui repose sur l’eau du côté de la rive que le soleil n’éclaire pas; et, par le seul effet des petites fluctuations dont latmosphère n’est jamais exempte, même dans les plus grands calmes, le passage d'un de ces étais à l’autre ne devra pas se faire brus- quement, mais par un mélange graduel, ce qui produira une densité progressivement décroissante de la masse froide à la masse chaude, dans une étendue horizontale que les localités détermineront. Cette inégalité pourra subsister encore s'il souffle un léger vent du nord-est, comme dans le cas du phénomène; car la direction de ce vent étant à peu près parallèle à la côte méridionale du lac, son effet principal sera de transporter ensemble les deux masses contiguës d'air plus froid et d'air plus chaud, sans les mêler intimement; par conséquent ce . transport commun laissera subsister horizontalement entre ces masses les mêmes différences de densité; or ces différences sont précisément pareilles à celles qui existent dans le sens vertical entre les couches horisontales d'air qui reposent sur un sol échauflé par le soleil, et les couches plus élevées qui, n'étant pas soumises au contact du sol, sont par conséquent plus froides ; et, comme,il se produit constamment, dans cette dernière disposition, des phénomènes de mirage vertical, produits par des rayons qui, venant des couches supérieures et entrant dans les cou- ches inférieures, sont ramenés et réfléchis en haut par l'excès d'attraction des premières, de même sur le lac ainsi inégalement échaufté, s’il existe des objets situés vers la limite des températures inégales, dans la portion d'air où la densité commence à décroître, il pourra se faire que ces objets vus de loin, suivant la direction de la limite, offrent deux ou plusieurs images , l’une directe, produite par des rayons qui parcourent uniquement la masse d’air la plus froide, où la densité est sensiblement constante ; les autres réfléchies, produites par des rayons qui, après avoir pénétré dans la masse plus chaude, sont ramenés et réfléchis horizon- talement vers la couche froide, par l'effet du décroissement continuel des densités. Le nombre de ces images, ainsi que leur situation , dépendront de la loi suivant laquelle ce décroissement s'opère, et ainsi on ne peut rien assigner à cet égard sans connaître la loi des densités. Dans le cas du phénomène décrit par M. Jurine, cette loi était telle qu'ilne se produisait qu’une seule image retournée verticalement; mais lorsqu'on observe sur un sol sablonneux éclairé par les rayons d'un soleil un peu vif, on voit souvent se réaliser le cas de plusieurs images dont les unes sontrenversées et les autres droites, quoiqu’elles soient également vues par réflexion, IL y a plusieurs années que je réalise le mirage latéral dans le Cours de physique de la Faculté des Sciences, au moyen de l'expérience sui- vante : On a une cuve de tôle de forme rectangulaire, dont la longueur est à peu près d’un mètre sur un demi-mètre de hauteur et de largeur; ( 31) on suspend ce vase horizontalement, de manière que ses surfaces la- térales se trouvent dans une situation verticale; puis, à quelque distance, sur le prolongement de ces surfaces, on place divers objets, par exemple, des bandes triangulaires de papier blanc, dont les directions soient obliques à l’axe de la cuve. Ces dispositious faites, onremplit la cuve de charbon, que l’on allume ; et, en placant l’œil sur le prolon- sement de ses parois, on voit, à mesure que la température s'élève, le mirage, soil horizontal, soit verlical, se produire sur le fond et sur les parois. Le phénomène observé par M. Soret et par M. Jurine, présente un effet semblable produit par des causes naturelles ; or, comme la prin- cipale de ces causes, qui-est Pombre-portée par les montagnes sur la rive méridionale, existe toujours, ii ne faut qu'y joindre la circons- tance accidentelle d’un temps calme-et d’un soleil brillant pour que le phénomène ait lieu; c'est pourquoi j'imagine qu’on l’observera facile- ment, si l’on veut y faire attention, dans les circonstances que je viens d'indiquer. Je dois, au resle, ajouter qu’à la simple exposition du phéno- mène par M.Jurine, M. le professeur Prevost en indiqua aussitôt l'in- terprélalion, d’après la conformation des deux rives, telle que nous venous de la donner. ’ B. CRE RP RSR RE IN ARE Note sur la. double réfraction de l'Euclase et de la Topaze Jaune du Brésil; par M.B10T. M. LE comrE pe Bournon ayant bien voulu me donner les moyens de soumeltre à l'expérience quelques cristaux d'Euclase , tirés du cabinet particulier de minéralogie du Roi, jai reconnu que ce précieux minéral a deux axes de double réfraction situés dans le plan de la face qui s'obtient le plus aisément par le clivage, et que-M. Haüy a nommée T' dans son Traité de Minéralogie. La ligne moyenneentre ces deux axes est dirigée suivant un des côtés du parallélogramme obliquangle, que M. le comte de Bournon a depuis long-temps indiqué comme étant la véritable base de la forme primitive. (Cazalogue du Cabinet du Roi; Paris, 1817, page 40.) Elle est parallèle au clivage oblique que le même savant a le premier fait connaitre, et qui s’observe avec la plus parfaite évidence dans un très- beau cristal qui fait partie de la collection du Roi. Cette forme parallé- logrammique de la base du prisme générateur, est la même que M. Haüy vient d'adopter dans son nouveau travail sur l’Euclase. ( Ænnales du Mii- scum, lroisième année, page 278.) Celte nouvelle forme se trouve ainsi conforme aux indications de la double réfraction ; mais la première était sans aucun rapport avec ce phénomène. D’autres expériences faites sur une très-belle tupaze jaune du Brésil, que je dois à la générosité de M. de Souza, m'ont donné des élémens de . double réfraction très-différens de ceux que l'on trouve dans la topaze himpide..La réfraction ordinaire est plus forte; la différence des carrés 1820. Paysroue Annals of phylosophy, n°. 86. (32) des vitesses beaucoup plus faible. Les axes offrent la même disposition et la même symétrie, par rapport aux faces de clivage, que celle qui existe dans la topaze limpide ; mais leur angle est fort différent; 1l est d'environ 42°, tandis que dans la topaze limpide il est d'environ 64°. 11 est difficile de ne pas croire que la matière colorante a ici une influence qui s'étend peut-être à la forme de la molécule intégrante même, d'autant plus que le dicroïsme de la topaze dont j'ai fait usage semble indiquer que la matière qui la colore est combinée avec sa substance. CSSS Analyse chimique de l'Escran; par M. le Comte Stanislas DuniN-BoRkoWsKI. LE minéral appelé Egeran par Werner, et regardé par lui comme une espèce distincte de l’Idocrase, se trouve à Haslau , près Eger, ou Egra, en Bohème, et il a été bien connu des minéralogistes depuis quelque temps. M. Haüy la considère comme une variété d’'Idocrase, et, autant qu’on peut en juger par le clivage, cette opinion semble être parfaite- ment fondée, la forme primitive des cristaux étant la même dans les deux corps. Il y a cependant une différence considérable dans la forme . extérieure et dans la composition chimique ; cette dernière peut être due à des matières étrangères avec lesquelles l’Egeran est toujours mêlé. Pesanteur spécifique 5,204. L'analyse a donné à M. le comte Borkowski: Silice RAR SEA Alumine........ 922 (Chaux Pre nc Magnésie ...... Pr ) Manganèse...... 9 Hernies 6 Potassonvre pie I 97: Si un minéral de Sibérie que Klaproth considérait comme une Ido- crase, en était réellement une, ainsi qu'il y a tout lieu de le conclure de la description qu’il en fait, alors la composition est presque la même pour l’Idocrase et pour l’Égeran, La composition du minéral sibérien fut celle-ci, suivant Klaproth ; SHICE ee C0 "00 Alumine er er Er: Chan RUE CUS 00 Oxidedertentro tt "r5 #0 Oxide de manganèse.. Trace. 97,72. | = PILES VILLA LV DVD VITE 7 C5) Sur la concordance des anneaux du corps des Ehtomozoaires hexapodes adultes; par M.-H. DE BLAINVILLE. M. DE BLAINVILLE ; dans cette note, qui fait parlie de son travail gé- néral sur les Entomozcaires, commence par rappeler ce qu'il a déjà depuis long-temps annoncé, 1°. que le nombre des anneaux du corps d’un hexapode à l’état de larve et à l’état parfait, n’est jamais au-dessus . ni au-dessous de quatorze, en comptant momentanément la tête pour un; savoir : le premier pour celle-ci, les second, troisième et quatrième pour le thorax, et les dix autres pour l’abdomen, sans qu’il y ait de véritable queue, c’est-à-dire de prolongement du corps au-delà de l'anus autre que le dernier article ; 2°. que chaque anneau peut être considéré comme formé de deux arcs ou demi-anneaux plus ou moins réunis, l’un supé- rieur et l’autre inférieur, chacun de ces arcs pouvant être lui-même composé d’une pièce médiane et deux pièces latérales symétriques, et enfin quelquefois les demi-anneaux sont encore réunis au moyen de os fui qui portent les organes de la respiration. Ce n’est qu'après ces préliminaires que M. de Blainville passe successivement en revue chacun des groupes des hexapodes sous ce rapport. Dans tous les Coléoptères sans exception, le second anneau ou celui qui suit la tête, est parfaitement complet; toujours visible en dessus comme en dessous, et très-mobile entre la têle et le troisième anneau; son arc inférieur porte toujours la première paire de pates; les ento- mologistes lui donnent le nom de corceler. à SRSSRSRR RE 1820. ZooLoc1s. Société Philomatiq. mars 1820. . Les deuxsuivans, troisième et quatrième, paraissent peu distincts, sur- tout en dessus, parce -qu’ils sont toujours recouverts par les ailes; mais si l’on vient à enlever celles-ci, on trouve que le demi-anneau supérieur du troisième article est réellement composé d’une pièce médiane souvent presque entièrement membraneuse, qui se prolonge quelquefois d’une manière remarquable ; c'est l'écusson des entomologistes. Chaque pièce latérale porte une aile de la première paire, ce qu'on nomme ici les élrtres; le demi-arc inférieur, dans la partie médiane, s’élargit beaucoup, se prolonge quelquefois en une sorte de pointe antérieure, et forme la partie antérieure du sternum des entomologistes ; c’est elle qui porte la seconde paire de pates ou d'organes locomoteurs terrestres; ‘sa partie latérale sert à la joindre au demi-art supérieur. Le quatrième anneau. est presque semblable au troisième, avec cette différence qu’il est tou- jours beaucoup plus membraneux dans son arc supérieur; la partie médiane de l’inférieur se prolonge quelquefois assez loin sous l'abdomen, de manière à ce que celui-ci paraît plus court en dessous qu’en dessus; du reste cet anneau porte la seconde paire d'ailes en dessus et la troisième paire de pates en dessous. Livraison de mars. ATLAS (54) * | Ces deux anneaux sont également peu mobiles entre eux, où même ne le sont pas du tout. » L’abdomen , de forme très-variable, est toujours composé de huit ou neuf anneaux visibles, dont le premier et quelquefois le second, et même le troisième, n’ont que leur arc supérieur, à cause du prolon- gement en arrière de la partie médiane inférieure du troisième anneau thoracique; les deux derniers, c’est-à-dire le treizième et le quatorzième, sont toujours rentrés à l'intérieur, et par conséquent couverts par le douzième, qui paraît terminal. C’est le treizième qui porte les appen- dices de la génération, que l’on nomme ici crochets. Re . L'ordre assez peu tranché des Orthoptères présente presque lès mêmes dispositions que le précédent; ainsi le premier anneau qui suit la têle est fort distinct et mobile en avant comme en arrière; son arc supérieur est même assez développé pour couvrir en partie le suivant; il porte aussi la première paire de pates. | Mie * Le troisième montre encore plus évidemment ce que nous ayons dit exister dans les Coléoptères; en effet la pièce médiane supérieure ana- logue de l’écusson est très-grande, on voitsuriout fort bien ses pièces latérales, elle porte aussi la seconde paire de pates etla première paire dles ts Le quatrième anneau est presque tout-à-fait semblable au troisième, et l’écusson est assez grand; il donne insertion supérieurement à la seconde paire d'ailes, et inférieurement à la troisième paire de pates. L’abdomen offre encore d’une manière plus sensible les dix annéaux “qui le composent; les arcs supérieurs et inférieurs correspondants sont souvent séparés par une partie membraneuse, dans laquelle sont percés les orifices des trachées ; et l’avant-dernier, ou treizième, est pourvu d’ap- pendices fort longs, dont la réunion forme ce qu’on nomme /a tarière, et qui étant toujours visibles, ont pu servir à caractériser cet ordre. On peut dire que dans les Névroptères tout est encore assez sem- blable, c’est-à-dire que l'anneau qui suit la tête et porte la première paire de pates est bien dislinct; quoique peut-être déjà moins gros, et mobile en avant comme en arrière; dans le troisième on voit que la partie médiane de l'arc supérieur, ou l’écusson, est fort développée, et forme la plus grande partie de ce qu’on nomme quelquefuis le corceler dans ces insectes ;. il devient beauçoup plus visible, parce que les ailes qu'il porte ont leur insertion beaucoup plus latérale et très-étroite; c’est toujours cet anneau qui porte la première paire d’ailes et la seconde paire de pates. Le quatrième anneau, ou le dernier du thorax, a presque tout-à-fait la forme du précédent, sur lequel il est aussi immobile en dessus qu’en dessous; mais son écusson, également visible, est seule- ment beaucoup plus petit; il supporte la seconde paire d'ailes et la troi- sième paire de pates, Quant à l'abdomen, il est toujours composé du (55) mème nombre d’anneaux, dont le premier est incomplet, ou n'a que son arc supérieur, et les deux avant-derniers portent les appendices de l'appareil de la génération, qui sont aussi assez fréquemment sortis. Les Hémiptères sont encore à peu près dans le même cas que les Hexapotes des ordres précédents. Le premier anneau thoracique est ésalement séparé et même mobile sur le second, mais, sans aucun doute, beaucoup moins, puisqu'il n’y a jamais d’étranglement entre eux, et que la ligne d'union est droite, il est même à peine plus grand que le second, qui devient souvent considérable, bombé, ce qui donne à une section de cet ordre un peu de la forme générale des Hyménoptères:; mais ce que cet anneau offre de plus remarquable dans certaines espèces, dans les véritables Hémiptères, où ilest plus étroit, c'est que sa partie moyenne se prolonge quelquefois d’une manière démesurée, et couvre presque entièrement l'abdomen, comme dans les Scutellaires, par exemple : c'est ici que l’écusson acquiert tout son développement. Quant au troisième anneau thoracique, il n'offre rien qui soit bien digne de remarque, non plus que l'abdomen, dont les anneaux sont toujours au nombre de dix, quoiqu'il paraisse fort court, et ces anneaux sont com- plets, c’est-à-dire que les deux arcs qui les composent sont soudés de manière à former de véritables anneaux ; quelques espèces ont le dernier article assez prolongé, comme les Ranâtres; et chez d’autres, c’est la paire d’appendices de l’avant-dernier ÿ comme dans la Nèpe. L'ordre des Lépidoptères, qui semble’, sous le rapport que nous en- visageons, devoir être placé ensuite, commence à offrir une disposi- tion qui va se retrouver dans le reste des insectes hexapodes, et qui consiste en ce qu'aucun des trois articles qui composent le thorax n'est distinct et surtout mobile, et que les ailes sont attachées tout-à-fait de côté, de manière à ce que le tronc forme une saillie considérable entre Jeur origine. On trouve cependant les traces de la division du premier anneau thoracique, mais il forme à peine un arc complet, et une petite ligne cornée entre la tête et le thorax tout entier; il porte aussi toujours la première paire de pates, qui dans cet ordre est constamment très-faible, C’est le dernier anneau thoracique qui forme réellement ce que les “entomologistes ont nommé corcelet dans les Lépidoptères ; il est en effet fort grand, fort bombé, et il se prolonge en arriere jusqu’à l'abdomen ; il porte toujours la première paire d'ailes et la seconde paire de pates, Le troisième anneau du thorax, non distinct, est peut-être encore plus petit que le premier, il est cependant composé comme à l'ordinaire , et donne insertion à la dernière paire de pates et à la seconde paire d'ailes. Quant à l'abdomen, on y. trouve les dix anneaux, dont le premier . n’a que son arc supérieur, et les trois derniers rentrent dans le précé». dent, et portent les appendices de la génération. 1820. (36) Lès Hyménoptères, dans la forme du corps ont beaucoup d’analogie ‘avec l’ordre précédent. En effet, le premier anneau thoracique est à peine distinct, immobile, incomplet, et séparé du second par un simple ‘sillon ; la première paire de pieds en est même tout-à-fait indépendante, ‘et portée par une pièce médiane presque verticale. ‘Le second anneau est très-bombé, très-large , et la première paire d'ailes, en s’y attachant tout-à-fait latéralement, le laisse entièrement à découvert; il porte inférieurement la seconde paire de pieds ; quel- quefois il semble se prolonger en arrière, et simule un écusson, mais qui est immobile. Mr : ont Le troisième anneau thoracique est encore assez développé, quoique ‘au premier aperçu il ne le semble pas, parce qu'il est placé presque de champ à la partie postérieure du thorax, qu'il sépare complétement de l'abdomen, formant ainsi une espèce de diaphragme, percé dans sa parlie inférieure d’un trou assez petit pour le passage du canal intestinal; c’est cette disposition qni fait que, dans beaucoup de ces insectes, l'ab- domen est pédiculé; c'est aussi par sa disposition verticale que la der- nière paire d'ailes se trouve avoir sa racine si rapprochée de celle de la première, et que les pieds sont généralement peu distants. L’abdomen est toujours formé de dix anneaux, mais il arrive quel- -quefois qu’il paraît être encore beaucoup plus court que dans les autres ordres, parce qu'outre les trois postérieurs qui peuvent rentrer, un ou deux des premiers sont considérablement rétrécis, et semblent entrer dans la composition de la poitrine ; ou mieux de son pédicule, commé cela se voit dans les fourmis, où ce‘qu'on nomme les nœuds sont de véritables anneaux de l’abdomen. : TES ESS TAC Les Diptères offrent les trois anneaux thoraciques encore beaucoup mieux réunis , au point qu'il’ est -quelquefois presque impossible d’apercevoir la trace de leur division, autrement que par les trois paires d’appendices qui s’attachent au thorax : on trouve seulement entre la tête-et l'abdomen une seule’articulation apparente, ordinaire- ment renflée, bombée, qui en dessus donne insertion aux deux paires d’appendices: locomoteurs aériens} c’est-à-dire aux ailes proprement dites, en comprenant lés cuillerons qui'en font évidemment partie, et aux: balanciers que leur insertion et leur existence constante prouvent: être les rudiments de la seconde paire. En dessous, le thorax donne attache aux trois paires de pieds..qui sont ici toujours fort rapprochés. : . » Quantà l'abdomen , il paraît, dans une grande partie des insectes de cet ordre, être beaucoup plus court que dans d’autres, ce qui tient'à ce qu'un plus grand nombre des postérieurs peuvent rentrer les uns dans les autres en forme de tuyau de lunette; quelquefois les deux:arcs sont réunis en anneaux complets, tandis que d’autres fois il y a de chaque côté entre eux un espace membraneux plus ou moins considérable. (37) Les seuls véritables Aptères hexapodes, c’est-à-dire les poux (1), .ont encore le même nombre d’anneaux dans-toute la longueur de leür corps, et ils sont encore partagés, conime dans {foule la classe, eu trois parties distinctes, la tête, le thorax et l'abdomen ; ils offrent même quelque chose des Diptères, en ce que le thorax qui porte lestrois paires de pates est indivis, et n'offre de traces de divisions que sur les côtés. On ne trouve cependant qu’assez difficilement les dix anneaux de lab- - domen; mais en regardant sous le terminal bifurqué ou huitième; on y voit l'anus accompagné d’une paire de pelils appendices indices du neu- vième, et par suite du dixième, ou terminal; ainsi, quoiqu'il soit évi- dent que ce genre d'animaux diffère beaucoup plus.des autres insectes ‘hexapodes que ceux-ci entre eux, et qu'il fasse un passage aux octopodes, cependant on y retrouve encore les principaux caractères des hexapodes. D'après cela, M. de Blainville propose; de supprimer, le nom de -corcelet, qu'emploient encore beaucoup d’entomologistes, et sous lequel . on confond des parties différentes suivant les ordres, puisque, en effet, dans les Coléoptères, c’est le premier anneau thoracique que l’on nomme ainsi, tandis que c’est le second dans les Lépidoptères , les Hymenoptères “etles Diptères, et d’y substituer constamment le nom de #horax pour Tensemble des trois anneaux qui portent les appendices locomoteurs, en les distinguant par les termes de premier, de second ou de lroisième anneau thoracique; ôu bien de réserver la dénomination de corcelet seulement au premier de ces anneaux. -_ Cette disposition générale du corps lui paraissant offrir des carac- tères plus importants, et par conséquent plus fixes que.ceux qu’on tire des organes de la manducation et même des métamorphoses, il propose de s’en servir pour établir la série dans laquelle les Hexapodes doivent être rangés, et c’est celle qu’il admet dans son Mémoire, Enfin il emploie déjà cette considération, pour montrer que l’ordre d'insectes si anomal désigné sous le nom de Rhipiprères doit être plus repproché des Hémiptères que des Diptères, près desquels le place M: Latreille, et avec lesquels M. de Lamarck le confond, puisque les rois anneaux du thorax sont séparés, et que ses ailes appartiennent au dernier anneau et non pas au second, comme cela devrait être si elles étaient analogues de celles des Diptères; alors les appendices rudimentaires du second anneau seraient évidemment des rudiments d'élytres, comme le pense. M. Kirby, ce que prouve encore l’absence des balanciers, dont la place est occupée par les, véritables ailes: . s. © {(x) La/Puce'et la Lépisme, que l’on serait encore tenté de placer parmi les Entomo- . zoairés hexapodes aptères ‘sont, suivant M. de Blainville, a de larves fixes, * ‘la -première de l’ordre des Hémiptères, et la seconde de celui dès Névroptères. RAR NN AA TT AE SNS À 1820. GroLoc1E. Acad, des Sciences. 6 mars 1820. ( 58) « Note sur le tremblement de terre et sur les éboulemens qui ont eu lieu dernièrement à Sainte-Lucie; par M. MOREAU DE JONNES. LE tremblement de terre que la Martinique a éprouvé le 16 octobre dernier à une heure du matin, s’est fait sentir simultanément à Sainte- Lucie. Cette île étant située sous le même méridien que la Martinique, et en élant séparée par un bras de mer de sept lieues de large , et dont la profondeur est telle qu’elle ne peut être déterminée par la ligne de sonde, il résulte de cette circonstance deux considérations géologiques, qui ne sont pas sans quelque importance. LESTE 7 ls r°. Du gisement des deux iles, on peut conclure que le tremblement de terre s’est propagé dans la direction du sud au nord, comme l’action volcanique, à laquelle les petites Antilles doivent leur origine. 2. De la simultanéité des secousses du sol, sur deux points séparés par un-espace de mer de sept lieues de large, et au moins de deux mille. mètres de profondeur , il y a lieu d’induire que la puissance qui a produit cés secousses, avait son centre d'action placé à une profondeur beaucou: plus grande encore, ou bien que cetté action S’est transmise, du massif minéralogique de Sainte-['ucie à celui de la Martinique, à travers les eaux de l'Atlantique équatorial. MSG SEE - Dans la première de ces deux îles, il ÿ a eu des éboulements désas: treux, mais le tremblement de terre n’en à point été la cause; ils ont été produits par les pluies diluviales tombées les 13, r4'et 15 octobre, pen- dant la tempête violente qui a précédé les ébianlements du sol. Un assez grand nombre d'individus ont péri par la chute d'énormes blocs de basalte , qui ont glissé sur les déclivités, où ils semblaïent fixés par leur immense pesanteur; et l’on'cile même des terrains étendus, plantés en cannes à sucre, quise sont détachés de la région'‘supérieure des collines; et qui, se mettant en mouvement, ont changé de place, et sont main tenant dans une situation toute: différente de celle qu'ils avaient précé: ‘déemment: APE D it HSE OT R AE Bt. #32 Ce phénomène singulier se retrouve assez fréquemment dans l’histoire physique des Antilles, En examinant les terrains où il a eu lieu, je m8 suis assuré qu'il est constamment produit par la propriéle qu'ont les tuffas calcaires et ponceux, qui forment les couches supérieures des collines, de laisser filtrer les eaux pluviales à travers toute leur masse, . tandis que les terrains aïgileux, qu'ils superposent ét qui sont formés de la décomposition des laves porphyriques, refusent d’absorber ces eaux, ce quiétablit des courans souterrains entre la couche supérieure du solet la base sur laquelle elle repose. Lorsque ces eaux sont gonflées par des pluies extraordinaires, ou quand elles sont accrues par le déver- sement soudain de quelque réservoir des montagnes, elles entraînent C5 7 dans leur cours les terrains qui les recèlent plus où moins profondément ; el l'on a vu, surtout à la Barbade, de vastes espaces de terre être ainsi transportés, par une puissance invisible, non-seulement avec les cul- tures dont ils étaient couverts, mais encore avec des maisons et leurs habitants épouvantés. . E ETS AAA A LAL ASS LISA SES D ARS Observations sur les enveloppes de l'embryon végétal; par M. H. DUTROCHET (1). Toures les parties de la fleur sont susceptibles de se changér en feuilles; cette vérité est connue depuis long-temps. Les folioles du ca- lice sont, dans beaucoup de plantes, des feuilles véritables; les étamines se changent en pétales, et ceux-ci se changent en feuilles. He stylé éprouve la même métamorphose. J'ai observé tous ces phénomènes, sur lesquels je ne m'arrêterai pas, parce qu’ils se sont présentés avant moi à beaucoup d’observateurs. Il n’en est pas de même du fait sur lequel j'appelle aujourd’hui l'attention des naturalistes, fait qui me paraît nou- veau, et qui prouve que les enveloppes de l'embryon, c’est-à-dire le péricarpe et le tégument propre (in/egumentum proprium, Gœrtner), peuvent aussi se changer en feuilles. J’ai observé cette métamorphose dans une fleur de capucine (tropæolum majus, Lin.) dont voici la des- -cription. - Les folioles du calice, ordinairement colorées comme la fleur, étaient vertes sans changement de forme, l’éperon du calice très-court ét vert. Les deux pétales supérieurs de la corolle étaient de couleur verte, mais sans changement de forme ; les trois pétales inférieurs étaient changés en feuilles parfaites, en tout semblables à celles de la plante. Les étamines et le style étaient dans l’état naturel; l'ovaire, qui, comme on sait, offre trois lobes correspondants aux trois semences, était changé en trois feuilles, dont les pétioles étaient juxta-posés et collés ensemble; ces feuilles, soudées les unes aux autres par leurs bords, formaient par leur réunion une poche trilobée ; le style traversait le centre de cette poche, et venait aboutir inférieurement à une autre poche plus petite contenue dans la précédente, également formée par la réunion de trois feuilles fort petites et remplie d’une matière muqueuse verdâtre. 11 me fut aisé de reconnaître dans la première de ces poches foliacées une métamorphose du péricarpe, et dans la seconde une métamorphose du tégument propre de chacune des trois semences qu'offre l'ovaire de la capucine; la matière verdâtre qui remplissait la seconde poche était évidemment le périsperme; on n’apercevait point l'embryon. Il est à oo (1) Ilest constaté par les procès-verbaux de la Société Philomatique, que ce Mémoire y a été lu le 14 novembre 1817, « Lis BoTaAN1Qur. (40 DES | A remarquer que, däns ces deux poches foliacées, la face supérieure des feuilles était en dedans. - Cette observation prouve deux faits : 1°. que les enveloppes de l'em- bryon végétal ne lui appartiennent point en propre, mais qu’elles sont des dépendances de l'ovaire; 2°. que toutes les parties de ce dernier sont des feuilles changées de forme, devenues adhérentes les unes aux autres, et soumises à un mode de développement particulier. 11 résulte de là que lé bourgeon à fruit n’est autre chose qu’un bourgeon à feuilles, qui, au lieu de se développer au dehors et de fournir une branche chargée de. feuilles. s’est développé à l’intérieur, et a changé ses feuilles en calice, en corolle, en étamines, en style, en péricarpe et en tégument frenie ; l'embryon n’est jamais lié organiquement avec le végétal qui e porte. Mt _ Il est une enveloppe de l'embryon végétal dont l'existence n’est pas générale; c'est l’arille. Mes observations m'ont prouvé que cette mem- brane est un appendice du tégument propre. Cela est fort évident dans la graine du fusain (evonymus larifolius). L’arille n'est point une mem- brane simple, c’est une double membrane; elle ne contient jamais l'em- bryon, bien qu'elle puisse l’envelopper complétement, comme cela s’observe dans la graine du fusain : c’est ce que l’on va voir par l’expo- sition que je vais faire de l’organisation de cette graine. Le fruit du fusain offre un péricarpe divisé en quatre loges qui con- tiennent chacune deux semences; l’arille forme l’enveloppe la plus exté- rieure-de chacune de ces dernières : cette enveloppe, d’une couleur orangée, naît du cordon ombilical, et s'étend sur toute la périphérie de, la graine jusqu’à son sommet; là elle se réfléchit à l’intérieur, de manière à former à la graine une seconde enveloppe, qui double inté- rieurement la première dont elle est une:continuation; cette double enveloppe laisse ainsi au sommei de la graine une ouverture dont les: bords sont juxta-posés. La portion de l’arille réfléchie à l'intérieur, étant parvenue auprès de l’ombilic, se réfléchit de nouveau sur la graine pour: former le tégument propre, lequel enveloppe le périsperme; l'embryon est situé au centre de ce dernier. Il résulte de là que l’arille et le té- dans la graine du fusain, trois fois plus grande qu’il ne le faut pour en- velopper l'embryon etson périsperme, se reploie deux fois sur ce dernier, de manière à lui former une triple enveloppe, dont les deux couches les plus extérieures ont été considérées à tort, sous le nom d’arille, comme - une membrane particulière dépendante du péricarpe. On conçoit de cette manière pourquoi il se trouve des graines incomplétement envelop- pées par l'arille, et pourquoi beaucoup d’autres en sont entièrement privées. SAVASAVE YS LE MIE RATE PTE ouraent propre forment une seule et même membrane, qui se trouvant, Bulletin pa Ta Joe. Philom. 1820 ?. M Pelle we Drecton des rayons Sie É Jolares at moment du Phenomène . = cl D Vésena Cambert > Pre gny DA 500 1200 . C4) Orage remarquable, accompagné d'une pluie noire, observé à Montréal le 25 novembre 1819. (Extrait des journaux amé- ricains.) LE temps sombre et brumeux que l’on a éprouvé dans cette ville (Montréal) depuis quelque temps, s'est étendu à tous les États-Unis et aux contrées environnantes. Dans le district du Maine il régnait, par intervalles , une très-épaisse obscurité , accompagnée de coups de tonnerre très-forts et d’éclairs très-vifs ; le ciel offrait un aspect imposant et ter- rible, qui porta l’effroi dans les âmes d’un grand nombre de personnes; l'obscurité était très-srande aussi à Montréal, surtout le dimanche matin. Toute l’atmosphère était alors remplie d’un épais brouillard d’une teinte orangée-sombre, pendant lequel il tomba une pluie noire comme de l'encre , et imprégnée d’une substance ressemblant à la suie. On forma sur ce phénomène beaucoup de conjectures, parmi lesquelles on élevait le soupçon qu’un volcan s'était développé dans le voisinage. Le temps redevint ensuite clair jusqu’au midi du mardi suivant , époque à laquelle une sombre et épaisse vapeur enveloppa toute la ville, tellement qu'on fut obligé d’avoir de la lumière dans les boutiques et dans les maisons ; l'apparence était terrible et extrêmement imposante. Un peu avant trois heures, une légère secousse de tremblement de terre se fit sentir, accom- pre d’un bruit semblable à celui d’une décharge d’artillerie faite dans ‘éloignement. Ce fut alors que l'obscurité étonnante de la vapeur attira ES 1820. Paysiqur. l'attention générale. À trois heures vingt minutes l’obscurité semblaitavoir atteint son plus haut degré d'intensité, lorsque toute la ville futillummée en un moment par l'éclair le plus vif que l’on ait jamais vu à Montréal ; cet éclair fut suivi d’un coup de tonnerre si fort etsi rapproché, que les bâtiments les plus solides en furent ébranlés jusque dans leurs fondements, et ce coup fut suivi de plusieurs autres décharges, accompagnées d’une forte averse de pluie noire comme précédemment, après quoi le ciel reprit son éclat et sa pureté accoutumée. Bientôt on découvrit que le feu avait pris à une église, etc. (Journal philosophique d’ Édimbourg.) RAA RAR RS Inventions de MM. PERKINS et FAIRMAN, relatives à l'art. du graveur. Vorcr en quoi consiste le plan de M. Perkins : il a découvert d’abord un procédé particulier pour rendre l'acier extrêmement doux, tendre, mou et facile à couper, au point de fournir au travail du graveur une matière qui vaut Mieux que le cuivre lui-même. Supposons que sur une planche de cet acier tendre un de nos premiers artistes ait exécuté une gravure qui lui a coûté beaucoup de travail etde. Livraison de mars. 6 Journal of Sciences . andthe Arts, n° 1% Avril 1820. C42) dépense : on la renvoie. à M. Perkins; celui-ci, par un procédé qui lui appartient, comme le premier, donne à cette planche une dureté égale à celle de l'acier le plus dur, sans altérer le moins du monde les traits les plus délicats du graveur. (1) On prépare ensuite, en acier mou, un cylindre de dimensions propres à recevoir sur sa surface une impres- sion en relief, d’après la planche gravée et durcie. Cela s'exécute, en faisant rouler le cylindre sur la planche durcie, au moyen d’une presse d’une construction particulière ,inventée exprès pour cet'objet par M. Perkins. Ce cylindre, qui porte à présent en relief une impression parfaite de la gravure originale, est soumis ensuite à l’opération qui le rend dur, après quoi il est bon à employer. A cet effet, au moyen de la presse, on le fait rouler sur une planche de cuivre, sur laquelle ik imprime le nombre qu’on veut de copies de la première gravure, cha- cune de ces copies étant de toute nécessité un fac simile parfait de l'original. De cette manière, on peut avoir en un temps très-court un nombre quelconque de planches de cuivre gravées du travail le plus exquis, et ces copies seront tout-à-fait égales à des cuivres origmanx de la même main et du même mérite. Mais au lieu d'imprimer sur le cuivreavec le cylindre, on peut le faire. sur l'acier tendre, si l’on veut, et cette planche d’acier une fois durcie, devient capable de fournir un nombre infiniment plus grand de bonnes épreuves que la planche de cuivre; cette même planche d'acier peut aussi être employée comme une nouvelle source de copies sur les cylindrés , ce qui présente un moyen de multiplier les gravures presque à l'infini. Si lon fait attention qu'on peut multiplier, par le même principe, toute espèce de gravures, les plus belles comme les plus communes, on sentira toute l’utilité et toute l’économie du nouveau plan, dans tous les cas où l’on a besoin de tirer un très-grand nombre d'épreuves ; et de cette manière, dans unesuite de livraisons composées de plusieurs copies de la même gravure, on a un moyen de fournir des épreuves toutes belles et parfaites, au même prix qu’on paie pour celles qui ont une valeur très-inférieure. La célérité avec laquelle tout cela s’exécute, n’est pas un des moin- dres mérites de l'invention vraiment extraordinaire de MM. Perkins et Fairman. er (1) C’est ce changement de dureté, accompagné de la conservation des dimensions primitives, qui est la partie la plus remarquable du procédé de M. Perkins. On savait bien que l'acier recuitest assez doux pour être travaillé avec des pointes dures; on savait: bien aussi le durcir par la trempe. Mais cette opération, telle qu'on la pratique d’ordi- maire , altère toujours ses dimensions, et par conséquent déformerait les dessins qu'on aurait pu y tracer, au lieu que le procédé de M. Perkins les conserve. Cela pourra être d'üne application très-utile pour la confection des billets de banque. Ce procédé ne con- sistenail=il pas: dans une: énorme compression exercée par un fluide. ARR NBI RAS LIL LIVE DLL VELS (43) Description d'un nouveau genre de plantes (Gnephosis) ; par M. HENRI CASSINI. Gxeprosis. (Fam.Syrnenthereæ. Trib. Jnuleæ. Sect, Graphalieæ.) Calathidis ovoidea, incoronata, æqualiflora, uni-bitri-quadriflora , regu- lariflora, andregyniflora. Periclinium floressuperans, ovoideum duplex: exterius persisteas, ex quatuor sguamis compositum, æqualibus, sub- uniserialibus , adpressis, ellipticis, membranaceis, supernè coloratis ; interius altero longius, caducum, è quatuor squamis æqualhibus, sub- uniserialibus, adpressis, oblongis, membranaceis, appendice auctis ra- diante, rotundatâ, scarios, coloratâ. Clinanthium puncetiforme, Imap- pendiculatum. Ovaria brevia, lata, crassa, obovoidea, glaberrima , levia ; pappus stephanoides, minimus, vix conepicuus, citissimè caducus, an- pularis, planiusculus, submembranaceus, albidus, in lacinias partitus | filiformes ,inæquales, irregulares. Corollæ tubo gracili, limbo obeonico, quinquefido. Styli filiformes. Calathides in capitula congregatæ. Capitulam obovoideum, ex nume- rosis calathidibus compositum. Calathiphorum filiforme, pilis longis sparsis instructum, bracteasque gerens squamiformes, numerosas, re- gulariter imbricatas, adpressas, suborbiculares vel rhomboïdales, latas, scariosas, coloratas, quarum pars inferior iriangularis, cyneiformis, concava, coriacea, Venosa, margines autem membranacei, sæpè irre- gulariter sublaceri; singulæ bracteæ calathides singulas axillares, pedi- ‘cellatas, comitantes et obtegentes, pedicello calathidis una cum basi bracteæ infernè coalito; bracteæ inferiores abortu calathidium vacuæ: Gnephosis tenuissima, H. Cass. Plante herbacée, annuelle, toute glabre. Racine longue, simple, pivotante, flexueuse, cylindrique. Une ou plusieurs tiges hautes d'environ quatre pouces, dressées, cylindri- ques, grêles, rameuses, fléchies en zigzag à chaque point de division. Branches alternes, filiformes, presque capillaires, subdivisées en ra- meaux longs, capillaires, dont l’ensemble compose une sorte dé pani- cule corymbiforme. Feuilles alternes, éparsés, sessiles, longues d’en- viron six à huit lignes, larges d’une demi-ligne, linéaires, étrécies à la base, un peu obtuses au sommet, uninervées, scabres, probablement charnues sur la plante vivante, excessivement fragiles et caduques sur les échantillons secs. Capitules longs de trois à quatre lignes, solitaires à l'extrémité des derniers rameaux pédonculiformes, et composés de ns , de périclines et de corolles plus ou moins colorés en jaune- OIÉ. Je dois à la bienveillance de M. Desfontaines la communication de cette jolie plante, remarquée par lui dans un herbier de la Nouvelle- Hollande, faisant partie de la riche collection du Muséum d'Histoire 1820. Botanique. MÉDECINE. Acad. des Sciences. 6 décembre 1819. (44) naturelle de Paris. Les échantillons sont accompagnés de notes indi- quant qu’ils ont été recueillis au port Jackson, à la baie des Chiens- Marins. ; Après avoir soigneusement analysé les caractères génériques de cette plante, je fus d’abord tenté de la considérer seulement comme une espèce nouvelle du genre Siloxerus de M. Labillardière, avec lequel elle a beaucoup d’analogie : mais l'examen que j'ai fait ensuite du Siloxerus, dans l’herbier de M. de Jussieu, m’a persuadé que les deux plantes, quoique très-voisines, différaient génériquement par l'ovaire, par l’aigrette, par la corolle, par le style, et par plusieurs autres parties que je n’ai pu étudier toutefois qu'imparfaitement sur le Siloxerus, à cause du mauvais état de léchantillon. SAAB RS PU RAR ES Monographie historique et médicale de la fièvre jaune des Antilles. Premier Mémoire. — Recherches historiques sur les irruptions de la Jièvre jaune pendant les quinzième, seizième, dix-septième et dix- huitième siècles; par. M. MoOREAU DE JoNNËs. CE travail a pour objet de présenter, non pas, comme dans la des- cription d’une irruption unique, les circonstances relatives à un lieu circonscrit, à une courte période, et à un nombre plus ou moins grand d'individus soumis au même climat et aux mêmes influences locales, mais bien un ensemble de faits historiques , authentiques, décisifs, em- brassant un espace de trois cents lieues et un intervalle de trois siècles. Pour parvenir à ce but, l’auteur a consulté les historiens et les voyageurs espagnols, anglais, français et italiens qui ont parcouru Îe Nouveau- Monde, qui en ont recueilli les annales depuis l’époque de sa décou- verte. Par leur témoignage et par son observation immédiale dans neuf irruptions, il établit, d’après les faits appartenant à près de soixante invasions différentes de la fièvre jaune des Indes occidentales, mé- morables par leurs caractères pestilentiels et l'étendue de leurs effets meurtriers : 1°. L’endémicité américaine de cette maladie; 2°. Sa nature sui generis; . 3°. Sa transmissibilité par infection et contagion; 4. Les conditions nécessaires de son développement; 5°. Les chances de son introduction dans les différentes contrées de l'Europe, autres que la péninsule espagnole. ; , - Les recherches historiques que contient le premier Mémoire, font connaitre un grand nombre de faits dont jusqu'à présent le souvenir (45) était caché dans des livres rares, écrits la plupart en langues étran- gères. Parmi leurs résultats, on se bornera à ciler ceux qui ne sont pas seulement inédits, mais encore uliles, puisqu'ils tendent à détruire des Erreurs. La fièvre jaune est endémique des Indes occidentales; elle n’attaqua point les équipages de Christophe-Colomb pendant son premier voyage au Nouveau-Monde, parce que la découverte et la reconnaissance des Antilles eurent lieu dans la saison froide; que les navires espagnols ne parcoururent que les côtes situées au vent de ces îles, qu’ils ne firent que de courtes relâches, et que les communicalions avec les indioènes ne furent ni nombreuses ni intimes. La réunion des mêmes circons- tances a aujourd’hui les mêmes effets. Lors du second voyage de Colomb, la fièvre jaune attaqua les Espa- enols qui jetaient à Saint-Domingue les fondements de la ville Zsabelle; elle trouva, dans les circonstances de lieux, de temps et de personnes, les conditions nécessaires de son développement; ce sont les mêmes qui déterminent de nos jours son invasion. Cette irruption, qui fut la première dans laquelle la fièvre jaune ren- contra des Européens, eut lieu au commencement de 1494. A cette époque les Antilles n'ayant encore eu aucune communication maritime, cette maladie n'avait pu y être importée, d’où il suit qu’elle est endé- mique de ces îles, et qu'il n’y a point de fondement dans l’assertion qu’elle y a été introduite du Brésil, de Saint-Thomé, de Bulam, de la Rochelle, de Marseille, etc. La preuve de son endémicité ne résulte pas seulément de cette cou- séquence nécessaire, on la trouve encore dans les traditions et les usages des deux races américaines qui habitaient les Antilles lors de l’arrivée des Européens dans cet archipel. La fièvre jaune avait un nom dans la langue des Caraïbes; ces insulaires, ainsi que ceux d'Haïti changeaient fréquemment de demeure, parce que; disaient-ils, l'air Hé leurs maisons s’infectait par l'excès de la chaleur, et qu'il en résultait de randes maladies ; si quelqu'un venait à mourir chez eux, ils délaissaient Le demeure, dans la crainte d’y mourir eux-mêmes ; une crainte sem- blable leur faisait abandonner les personnes qu'ils chérissaient le plus et qui venaient à tomber malades, comme s'ils avaient reconnu que l'infection se transmet par l'habitation des lieux oùelle s’est développée et par la communication avec les individus qui J’ont contractée. Au plus fort de la fièvre, ils plongeaient les malades dans l’eau froide, et les mettaient ensuite pendant deux heures devant un grand feu; pratique singulièrement analogue à celle des violentes aspersions d’eau froide qu'on emploie maintenant, et qui semblent n'être qu'une modification du traitement caraïbe, etc., etc. Les Espagnols retrouvèrent la fièvre jaune dans la plupart des lieux 1820. PaysroLoGtE ANIMALE, (46) des Indes occidentales où ils établirent des colonies, et il est remaï- quable que cette maladie fit abandonner les {rois premières villes construites dans le Nouveau-Monde : Isabelle, Porto-Rico et le Darien. Elle est désignée, dans Herrera, Opmasa, Oviedo, et les autres histo- riens contemporains, par les noms génériques de peste et de maladie pestilentielle; mais, outre une foule de motifs divers, qui établissent que la peste du Levant n’a jamais pu êlre introduite en Amérique, les symptômes spéciaux de la fièvre jaune sont indiqués si clairement dans les récits des témoins oculaires de ses irruptions du-quinzième siècle, qu'il est impossible d'élever le moindre doute sur son identité. 11 paraît que Christophe-Colomb lui-même en fut atteint deux fois, en 1494, à Isabelle, et en 1495 à la Mona. La syphilis et la fièvre jaune ayant apparu simultanément parmi les Espagnols qui accompagnaient ce grand homme pendant son second voyage, on les confondit d’abord l’une avec l’autre, et long-temps après on ne distinguait encore ni leurs causes ni les effets qui appartenaient exclusivement à chacune d'elles. C’est cette confusion qui a fait attri- buer, dans les premiers temps, à la syphilis des caractères évidemment élrangers à cette maladie. Lorsqu'on apprend que ces deux fléaux destructeurs étaient réunis par la nature dans les mêmes îles, on est tenté de croire qu’a l’époque de sa découverte, l’archipel d’ Amérique était sous l'empire de génies mal- faisants; mais quand on parcourt l’histoire des maux qui, de tout temps et en tous lieux, ont affligé l’espèce humaine, on se persuade aisément que les Antilles n’en éprouvaient pas un plus grand nombre que les contrées les plus favorisées; la Grèce, par exemple, cette terre du génie et des héros, où étaient endémique la peste et l’éléphantiasis. RD RAA RAA RTS Observations sur la marche du pouls pendant le bain à diverses températures; par le docteur MATHEY, de Genève. (Bibliothéque universelle. ) Pour déterminer avec précision quel est le degré de température le plus convenable et celui qu'on ne peut outre-passer sans danger, j'ai fait quelques expériences; je me contenterai de rapporter en détail les deux suivantes : Première expérience. — Le 9 septembre 1810, à sept heures du matin, le thermomètre de Réaumur, à l'ombre, indiquant le douzième degré au-dessus de zéro et le trentième dans l’étuve, au moment où j'y entrai, mon pouls était à 80. < UC) Cinq minutes après être entré, la tête misehorsdelavapeur. Observations générales. ....... Pouls 100. Therm. 35. ; Sentiment de chaleur brûlante aux 18 min. Pouls 545. Therm. 40.4 pieds et aux mains, sueur ruisselante sur toute la surface du corps. Battement extrême du cœur et de: toutes: les artères, particulièrement des 25 min. Pouls 155. Therm. 40.4 carotides, respiration précipitée; senti- ment de défaillance imminente, pouls petit, irrégulier. De retour au lit. Pouls 103. Sueur nulle, mais transpiration vapo- 5 minutes après... Pouls 0% freuse abondante ; sentiment de chaleur sur feute la surface du corps. 5 mi 8 Sentimens de faiblesse générale; je SET Dh SES D PAT 4 pris un bouillon et du vin. 30 min................. 88 Pouls simple, développé. Au bout de quelques secondes de re- os absolu, il reprenait son type habi- 5 min. après m'être levé et ha-|iuel (80). En plein air, à la promenade billé ..............,.....4{et durant le reste du jour, j'éprouvai un sentiment d’allésement et de bien-être de tout le corps, notamment de ma cuisse malade (luxée il y a cinq ans). Seconde expérience. — 11 septembre, à 7 heures du matin, thermo- mètre extérieur, 12 degrés. Observations générales. Cinq minutes après être entré dans l’étuve,ayantlatêtedans{ Respiration peu gênée. . la vapeur. Th. 37. Pouls r05. 15 min., la tête hors de la va- peur. Therm. 40. Pouls 147. { Respiration un peu gênée, Palpitation et battement extrême da : cœur et des artères; quatre inspirations 25 min. Therm. 42. Pouls 166.4 et expirations dans l'intervalle de 7 pul- sations de l'artère; pouls très-petit, très- irrégulier; demi-défaillance. 10” après être au lit. Pouls 1204 Respiration précipitée. Une heure après. … Dole 2 Toute la journée palpitation du cœur RP au moindre mouvement, malaise géné- 5 m. après être levé. Pouls 100. ral, perte d’appétit; pouls à 86. 1820. Annals of philosophy, n° 86. (48) | J'ai répété et varié ces expériences; mais je crois inutile d’en présenter ici le résultat détaillé. En résumé, je conclus : 1°. que la température de l'étuve à 50 degrés est la plus basse limite de l’activité de la vapeur aqueuse ; je crois qu'à ce degré elle peut être néanmoins efficace dans certains cas d'affection catharrale chronique, chez les individus fort irri- tables et chez lesquels il existe encore une grande disposition à l’irrita- tion pulmonaire ; mais elle doit être tout-à-fait inerte dans les autres cas. 2°, Que le terme moyen est le trente-sixième degré; c’est à cette température que l’étuve a été mise et maintenue pour le plus grand nombre des malades soumis à mon observation. Tous, sans exception, ont éprouvé après le bain ce bien-être remarquable dont j'ai parlé dans ma première expérience, et qui accompagne toujours une circulation facile et une perspiration aisée, sans obstacle, dans un air vif et pur. 5°. Enfin je crois qu’on ne peut pas sans danger, au moins dans nos climats, donner à l’étuve humide une température au-dessus du qua- rante-deuxième degré de Réaumur; que cette température pre con- venir dans un très-petit nombre de cas, et seulement aux individus d’un tempérament lymphatique et doués d’ailleurs d’un faible degré de sus- ceptibilité nerveuse. RARE LAS RAS SALLE VIS Analyse d’un morceau de Blende; par M. DuMÉNIL, apothicaire à Wunstorf. : LE minéral était d’un brun rougeâtre. Cassure foliée. Pesanteur spé- cifique, 4,061. Parties constituantes : Souire.2 4. LP66 26 4 1DUN25510- TAUX SOON ONG 0 à ROBE 10: HERO DO EL AA UC où 8,08. Perte eo Aer 0,28. 50,00 100,00. BRAISARA SAS RAA AS Analyse du Charbon animal. DoBEREINER a fait l’analyse du Charbon animal en le faisant chauffer avec le peroxide de cuivre, et 4! nous apprend que ses principes consti- tuants sont : Carbone et ee MOD AZOLE PE RER. 13,9 4737 CARS IRR ILE AMAR VA VEIVE ’ ( 49 ) Observations sur quelques parties de la mécanique des mouvements progressifs de l’homme et des animaux, suivies d'un Essai sur le vol des insectes; par M. J. CHABRIER. Das cette première partie de son Mémoire, M. Chabrier est arrivé à quelques conclusions que nous allons présenter ici. L'auteur dit, et pense avoir prouvé: 1°. Que dans l’animal et à l’égard de ses membres locomoteurs, le point d'appui extérieur change sans perte la direction du mouvement qui tend à s’opérer de son côté, ce qui double les forces du côté libre; que, ar son moyen, toute la force des muscles de ces membres est employée à la progression, car, sans lui, ces muscles agissant à peu près également en sens opposés, leur action serait par-là sans effet; que dans les mou- vements qui comprennent la totalité du corps, les points fixes des muscles étant toujours du côté de l'appui extérieur, l’action de ces muscles se porte entièrement du côté libre; et enfin, que ces mêmes muscles ne prennent leurs points fixes du côté du centre de gravité que dans les mouvemens partiels. 2°, Que la résistance des fluides aux parties du corps animal est proportionnelle aux masses, aux surfaces, à la forme de ces surfaces, et aux vitesses; qu’une partie plus petite ou plus légère ayant plus de surface à proportion de sa masse qu’une plus grande, éprouve plus de résistance de la part des milieux ; que c’est en vertu de ces lois que l'oiseau obtient de l’air, par ses ailes, le point d'appui dont il a besoin pour voler; et que le poisson, pour nager, trouve le sien dans l’eau par l’intermède e sa queue; que c’est du côté de la queue que les muscles qui pro- jettent en avant le corps entier du poisson prennent leurs points fixes; et que les courbures de cette queue (vu l'influence de la résistance de l’eau sur cette queue) se développent toujours en avant à la suite du mouvement dans le même sens des parties antérieures du corps. 5°, Que lorsque l'animal est sur ses jambes, la pesanteur des parties supérieures et la force accélératrice favorisent l’action des muscles fléchisseurs; mais que la force centrifuge produite par le mouvement angulaire des parties autour de leurs articulations respectives, est favorable à la flexion comme à l'extension; que le corps est lancé en l'air, non comme un projectile, mais par la force centrifuge engendrée dans chacune deses parties par la vitesse de leurs mouvements particuliers d'extension; que la disposition de ces parties est favorable au plus grand effet possible de la force certrifuge, puisque les plus pesantes sont les plus éloignées du point d'appui extérieur; que les articulations, en sens alternatifs du corps, soit dans l’homme, soit dans les animaux (zelles que les articulations des diverses parties des ailes dans les oiseaux et les Livraison d'avril. Ne PuysioLocie. Acad. des Sciences, 28 février 1820, * ( 50 ) chauve-souris, et les courbures, également en sens alternatifs, de la queue des poissons), sont très-avantageuses à la locomotion , vu que toutes ces articulations étant fléchies, se redrésseént simultanément et entiè- rement du côté libre; que chacune, dans ce cas, ayant sâ force centrifuge propre, et ces forces s’ajoutant les unes aux autres, suivant une progres- sion croissante des pieds (oz de la queue) à la tête, il s’ensuit que les par- ties supérieures (ou antérieures) se meuvent et avec leurs forces particu- lières et avec Les forces de toutes les parties subjacentes (ou postérieures). 4°. Que les membres des animaux sont formés de deux substances bien distinctes : l’une, composée de fibres charnues éminemment sensibles, est la force motrice; l’autre, presque aussi considérable, insensible: et: parfaitement élastique, parce qu’elle est destinée à être fortement tirée, comprimée ou courbée par les muscles, et par la pesanteur ou la force centrifuge, et ensuite à se raccourcir, à se dilater et à s'étendre sponta- nément, est l'instrument passif (sous {a forme de levier, où sous celle de corde ou de ressort) dont se sert la première pour opérer tes mouvements. . 5°. Que dans toute action il y a réaction; or, lorsque les muscles fléchissent un membre, il y a réaction de la part des extenseurs de ce membre et de toutes les parties élastiques qui sont tirées ou comprimées par cette action, à laquelle se joint celle de la pesanteur ou de la force centrifuge; que cette réaction est la cause d’une force de restitution qui facilite l'extension subséquente, car la résistance des fléchisseurs, vu leur état de relâchement, est très-faible lorsque l’extensiontommence. 6°. Que la matière élastique, qui est dans l'animal en proportion avec la vitesse de ses mouvements locomoteurs, est la substance la plus propre à produire cette vitesse; que cette substance étant surtout abondante dans les parties inférieures du corps (c’est-à-dire dans les membres spé- cialement destinés à la locomotion, tels que les jambes dans Fhomme et les quadrupèdes, et la queue dans les poissons) (1), où elle domine d'autant plus, que l’animal est susceptible de plus de vélocité dans ses mouvements progressifs, et où des muscles puissants, conjointement avec la pesahteur des parties supérieures et la résistance du point d'appui, peuvent en solliciter le ressort, a par-là l’arrangement le plus conve- nable; que la force de restitution de ces substances s’opérant ensuite entièrement du côté libre, il s’ensuit que les os des membres sont mus par elle comme des leviers du second genre ; s’unissant ainsi à l’action des muscles extenseurs, elle donne à la force centrifuge, produite par le mouvement angulaire de ces os, l'intensité nécessaire. 7°. Que, cependant, la substance élastique animale n’est générale- (1) La colonne vertébrale des poissons est peut-être, parmi les vertébrés, celle qui montre avec le plus d’évidence ses Ps deressort; çar, dansla nage, elle est courbée en sens alternatifs, quoique les vertébres ne puissent avoir presque aucun mouvement réciproque les unes sur les autres, (51) ment mise en jeu que par l’action simultanée des muscles antagonistes, par la pesanteur ou par la force centrifuge. Ainsi, l’homme et les qua- drupèdes qui sont couchés, qui, dansce cas, ont toutes les parties de leur corps soutenues par le sol, peuvent fléchirjusqu’à un certain point leurs articulations, sans l'intervention des extenseurs; par conséquent, leur matière élastique ne peut être bandée. 11 en est de même de l'animal qui rampe, tel que le serpent; son corps peut être contourné circulai- rement sans que les extenseurs fassent la moindre résistance, et, consé- quemment, sans que le ressort de sa matière élastique soit excité; mais ce ressort est mis en action aussitôt que l’animal veut s'étendre pour changer de place. 8°. Que les têtes des os longs sont bien plus propres à donner de la solidité aux articulations, à augmenter dans ces parties la matière élas- tique, et par conséquent la répulsion ou la force de ressort, qu’à. pro- curer aux muscles un angle quelconque pour agir avec plus d'avantage sur ces os : circonstance qui d’ailleurs n’aurait pas lieu à l'égard des principaux muscles extenseurs, surtout lorsque ces muscles, devant mouvoir le corps entier, prennent leurs points fixes du côté d’en-bas. 9°. Que la moelle, entre autres usages, est propre à renforcer les os, à augmenter leur élasticité et à diminuer leur pesanteur, parce que, d’après l’expérience , un tube plein d’un fluide quelconque est plus solide qu’un tube vide, d’atileurs semblable en tout au premier; et parce qu'on peut croire que la moelle étant à demi condensée et jouissant d’une température assez élevée, doit être dans un état permanent de dilatation; que l'air intérieur condensé remplit les mêmes fonctions à l'égard des volatiles. » 10°. Quela disposition des muscles des membres autour desos, et celle de leurs fibres entre elles, sont les plus convenables pour solliciter la force de ressort des substances élastiques et pour produire le plus d’effet possible; que ces muscles ne perdent aucune partie de leurs forces, soit du côté de leurs points fixes, soit même en agissant parallèlement aux os qu'ils ont à mouvoir, soit enfin par leur mutuelle adhérence et celle de leurs fibres, adhérence par laquelle, au contraire, ils se forti- fient réciproquement dans leurs contractions simultanées. r1°. Que l'accumulation de la matière élastique dans les os:, dans les articulations et dans les muscles extenseurs, son augmentation progres- sive de haut en bas, la disposition des muscles autour des os, la direction de leurs forces, l’action de la pesanteur et de la force accélératrice, celle de la résistance du point d'appui, la vitesse des mouvemens d'extension, laquelle serait en opposition directe avec la faiblesse des muscles exten- seurs s'ils la produisaient seuls; que toutes les circonstances, en un mot, de la question qui nous occupe, sont favorables à l’existence d’une force de ressort ou de répulsion propre à faciliter les mouvemens d'extension, et agissant, pour ainsi dire, à notre insu. | (52) 19°. Que, depuis l’homme jusqu’à l’insecte, le corps se dilate plus où moins dans ses mouvements généraux, ete resserre dans ses mouvements partiels ou préparatoires; ce qui est surtout d'une évidence extrême dans les volatiles, où la partie dorsale du tronc peut se mouvoir en haut, dans l’abaissement des ailes, indépendamment de la partie pec- torale, et où la substance élastique étant en partie de l'air, et ayant besoin de mouvements plus étendus pour être condensée ou dilatée convenablement, les muscles du vol, à cet effet, ont été composés de fibres d’une grande longueur et généralement parallèles entre elles. 15°. Que la vessie natatoire est, pour certains poissons, non-seulement un moyen pour se mettre en équilibre avec l’eau et s'élever à sa surface, mais qu’elle leur sert encore à augmenter leur élasticité et à balancer la pression extérieure du liquide; que les poissons dépourvus de vessie aérienne se garantissent, du moins en partie, des effets de la pression exté- rieure par la faculté d'introduire de l’eau dans les cayités viscérales. 140. Que dans le vol, la force qui tend à abaisser les ailes ou à jeter en haut le corps du volatile, se compose, r°. des effets de la dilatation de l'air intérieur et des autres substances élastiques tendues dans l'élévation des ailes; 2°. de la résistance du fluide ambiant à l’abaissement des ailes, qui est égale à la pesanteur ; 5°. et enfin de l’action des muscles grands pectoraux : mais la force de ces muscles s'exerçant également sur leurs deux points d'attache, serait par-là neutralisée sans la résistance de l'air extérieur; ainsi, au moyen de cette résistance, les muscles grands pectoraux prenant leurs points fixes aux ailes, tous leurs eflorts sont employés à tirer en haut le tronc du corps, en contribuant à sa dilatation. 15°. Que la résistance de l'air au mouvement qui vient-d’êlre donné au tronc fournit un point d’appui assez puissant pour que le mouve- ment descendant imprimé à ce tronc par son resserrement et par l’éléva- tion des ailes, ne pouvant avoir.lieu du côté d’en-bas, tourne encore au profit de la progression, en se joignant à la force centrifuge ascendante, engendrée alors à l'extrémité de ces ailes, force centrifuge qui est proportionnelle à la masse des ailes et à l'épaisseur de leur bord anté- rieur, se présentant, dans cette circonstance, le premier à l'air. 16°. Que durant le vol, le point d'appui extérieur est ainsi alterna- tivement aux extrémités.des ailes et sous le tronc ; que la force centrifuge est aussi produite, tour à tour et proportionnellement aux masses, par le tronc et par les ailes ; et enfin que, dans l’un et l’autre cas, le centre de gravité et les extrémités des ailes étant alternativement les points les plus libres, les diverses parties des ailes s'étendent simultanément en décrivant des courbes ascendantes et progressivement croissantes, tour à tour, en allant des pennes vers le tronc, et de celui-ci vers les extrémités des peunes. PR RAS A AT ART D (55) Faits pour servir à l’histoire chimique des pierres météoriques ; par M. Laucier. (Extrait.) : ParMï les substances qui entrent dans la composition des aérolithes, trois peuvent être‘considérées comme éléments caractéristiques , savoir : le nickel, le chrôme, et puis le soufre, à cause de son union constante avec le nickel. Lesautres principes laisseraient les aérolithes dans la classe des mélanges pierreux , et n’indiqueraient point leur origine particulière. Aussi la pierre tombée à Chassigny, dans laquelle on n’a trouvé au- cune trace de soufre, de nickel et de chrôme , n’est-elle point considérée comme un aérolithe. Le nickel est celui des irois caractères auquel on a attaché le plus d’im- portance, parce qu'il se trouve dans les aérolithes en quantité assez con- sidérable, et parce qu’on le rencontre aussi dans les fers météoriques. Le chrôme, dont la présence dans tous les aérolithes estégalement remarquable , n’a été toutefois considéré jusqu’à présent que comme un caractère de moindre valeur, vraisemblablement en raison de sa moindre quantité, et peut-être aussi parce que des chimistes dont l'autorité dans la science est respectable, ont mis en doute son existence dans quelques aérolithes, et notamment dans la pierre de Stannern, en Moravie. Si poürtant il était démontré qu’un aérolithe ne renferme pas la moin- dre quantité de nickel, et que la pierre de Moravie contient une quan- tité notable de chrôme, ne serait-on pas autorisé à croire, jusqu’à ce que le contraire fût prouvé, que le chrôme est des trois principes des aérolithes le plus constant, et par conséquent le plus caractéristique ? L'auteur a été conduit à cette conséquence par l’exämen comparatif d’une pierre récemment tombée à Jonzac, le 13 juin 1819, et de la pierre dont la chute a eu lieu, le 22 mai 1808, à Stannern, en Moravie. L'analyse de ces deux aérolithes, ou plutôt les faits qui prouvent, d'après ses expériences, que la première ne contient point de nickel, et que la seconde renferme du chrôme, est l’objet de son Mémoire. Cent parties de la pierre de Jonzac sont formées des substances ci-après désignées : Oxmelde Tersentr ARENA 36 SAGE PAS te NES à Pc 46 AUMMINE. ORAN A ÉEURARRRE PEUR (0) PACA pre TAN ER URI 59 Oxide de manganèse... .. AU SA 2— 80 NIAOnESTe RAR SAPIN OUEN 1 —60 SOLE SES MN Er) US ANS A 1—50 Chrome LE CEE ARNNUNEs eE Na I 1820. Caimie. Acad. des Sciences. 1% mai 1820, (54) En tenant compte de l’oxigène ajouté aux métaux pendant l'analyse, sa quantité compense à peu près la perte que l’on-aurait dû éprouver. Cette pierre ne diffère pas seulement des météorites par l’absence du nickel, mais par la proportion des autres substances qui les consti- tuent, de telle sorte que le soufre, la magnésie, qui sont remarquables dans les pierres du même genre par leur quantité, ne sont ici que dans 14 proportion des substances toujours accidentelles, comme la chaux, l'alumine, qui cette fois semblent avoir pris leur place. À yant fait ensüite l'examen de la pierre de Moravie, celui de tous les aérolithes où l’on a particulièrement constaté l’absence du chrôme, lauteur n’a point tardé à reconnaître qu’elle n’est point dépourvue de chrôme, et qu’elle en contient un demi-centième, comme la pierre de Vérone tombée en 1663, où il a pour la première fois trouvé ce métal, découvert par M. Vauquelin dans le plomb rouge de Sibérie. 4 auteur insiste sur la facilité avec laquelle le chrôme, mêlé surtout à de l’oxide de manganèse, peut échapper aux recherches, si Fon n’em- ploie pas les précautions qu'il a indiquées dans son premier Mémoire sur les aérolithes. I1 conclut de ses expériences, tout en convenant de la probabilité qui peut exister des météorites dépourvus de chrôme aussi-bien que e nickel, que, jusqu’à de nouveaux essais, on doit regarder le chrôme comme le caractere le plus constant des aérolithes. Composé de Platine; par M. Evmonp Davy. M. Epmonwp Davy, dans un Mémoire lu à la Société Royale de Londres, le 17 février 1820, donne la connaissance de ce composé, qu'il a obtenu en traitant le sulfate de Platine par l'alcool. Il fit bouillir le sulfate de Platine dans l'alcool; il eut un précipité noir, insoluble dans l’eau etanaltérable à l'air. Chauffé, il se réduisait avec une légère explosion. I était insoluble dans Les acides nitrique, sulfurique et phos- phorique, tandis qu'il se dissolvait lentement dans l’acide muriatique. ‘Frempé dans l’ammoniaque, il acquérait la propriété d’être fulminant. L'alcool le décomposait immédiatement, car à peine l’avait-on humecté légèrement avec ce liquide, qu'il se dégageait une chaleur capable de produire la combustion du Platine. D'après cela, l'auteur recommande ce composé comme un moyen de se procurer instantanément de la lumière. Soumis à l’analyse, il paraissait presque entièrement composé de Platine, avec un peu d’oxigène et les éléments de l'acide nitrique. Il contenait aussi une petite quantité de carbone, que l’auteur considère comme accidentel. l’auteur suppose que l'acide nitrique provenait du sulfate de Platine, celui-ci ayant été préparé en traitant du sulfure de Plaine par l'acide nitrique. (55 ) Dans une partie subséquente du Mémoire, M. Edmond Davy décrit l’action du sulfate de Platine sur la gélatine, avec laquelle il forme un précipité, et pour laquelle, dans l’opinion de J’auteur, il constitue le meilleur réactif connu jusqu’à présent. Il décrit ensuite un oxide de Platine obtenu par l’action de l'acide nitrique sur le Platine fulminant. Cet oxide est d’une couleur grise, et, suivant ses expériences, il est composé de 100 de Platine et de 11,9 d’oxigène; il le regarde comme un protoxide formé d’un atome de métal et d’un atome d’oxigène, tandis qu'il suppose 1 atome de métal et 1 atome d’oxigène dans l’oxide noir de Platine. RAR RAR RAS AS Analyse chünique de la Célestine (sulfate de strontiane), trouvée à Norten, non loin d'Hanovre; par M. GRUNER. D’après les expériences de M. Gruner, il paraît que 100 grains de ce minéral sont formés : : Alumine ferrugineuse...... 0,213 Sulfate de strontiane....... 75,000 SuHate del baryie. 22... 20107 09,380 JS ASS SAR AL 0 PT DES 620 100,000. # Cette Célestine, ajoute M. Gruner, est remarquable par la grande quantité de sulfate de baryte qu'elle contient; car, continue ce savant, je n’ai jamais entendu dire qu'aucune Célestine eût plus de deux ou trois pour cent de ce sel. Cette circonstance engagea l'auteur à répéter l'analyse ce nouveau; mais il obtint presque le même#résultat : il conclut de là qu'il faut regarder cette substance comme constituant une variété de Célestine inconnue jusqu’à présent. RD A RS AS De lorvanisation et de la classification naturelle des fruits phanérogames; par M. CarriN. (Extrait.) CLASSE première. Fruits pariétaux. Placentaire attaché au péricarpe. . Ordre j. Fruits pariétaux sériés. Graines disposées en série sur le placentaire. 59 Genre 1%. Sigmoïdes. Fruit composé de péricarpes isolés ou agrégés; iadéhiscents, où formés d’une seule valve presque toujours pliée sur elle-même dans sa largeur, et s’ouvrant à la maturité par une suture 1820. (56 ) unique et longitudinale sur le bord interne; ou enfin de deux valves parallèles qui se divisent à la maturité par deux sutures longitudinales placées aux deux côtés opposés. Placentaire unilatéral, toujours situé au côté interne, et portant une seule graine ou plusieurs , rangées sur une ou deux séries, ce qui donne au péricarpe une forme irrégulière. I n’y a jamais dans ce fruit de columelle ni de cloisons columellaires ; les bords rentran(s des valves, accolés l’un à l’autre par leurs côtés , forment seuls les loges, quand il y en a, et les cloisons procèdent du péricarpe. Espèces : follicules des Crassulacées, Spiréacées, Apocynées, Gen- tianées, Helléborées; gousses des Légumineuses, Drupacées, Pyri- diées; camares des Rosacées, Dryadées, Renonculacées. Genre 2e. Péristiques. Péricarpe uni-pluriloculaire, indéhiscent , ou longitudinalement déhiscenten plusieurs endroits, contenant quelquefois des côtes incomplètes, ou même des cloisons péricarpiennes sans colu- melle. Placentaire divisé en nervules sériées et polyspermes, attachées au pourtour du péricarpe. Espèces : 1°. fruits des Salicinées, Orobanchées, Violées, Cistées, Résédacées, Orchidées; 2°. fruits des Siliqueuses, Chélidoniées , Con- volvulacées; 5°. fruits des Grossulariées, Cucurbitacées. Ordre IT. Fruits pariétaux 70n sériés. Graines disposées sur un pla- centairé non sérié. : Genre 5°. Sporades. Péricarpe uni-pluriloculaire; placentaire épars sur toute la surface des loges. Espèces : fruits des Papavéracées, Nymphéacées, Hydrocharidées. Genre 4°. Carcérules. Placentaire le plus souvent monosperme, api- cilaire ou basilaire. Péricarpe avec ou sans cloison. Espèces : fruits des Conifères, Ulmacées, Juglandées, Bétulacées, Urticées, ‘Thymélées, Laurinées, Polygonées, Atriplicées, Amaran- thacées, Nyctaginées, Plumbaginées, Synanthérées, Dipsacées,Walé- rianées, Alismacées, Typhacées, Cypéracées, Graminées. Classe seconde. Fruits columellaires. Placentaire attaché à la colu- melle. à Ordre III. Fruits columellaires verticillés. Graines disposées isolé- ment, ou en séries autour de la columelle. Genre 5°. Erémes. Fruit composé de deux ou plusieurs loges déhis- centes ou indéhiscentes , formées d’une seule valve à bords rentrants appuyés sur la columelle, et enveloppées dans un sarcocarpe commun. II n’y a d’autres cloisons que celles formées par les bords rentrants des valves. Placentaire portant des graines presque toujours uniques dans chaque loge, et radiées autour de la columelle. Espèces ; fruits des Rubiacées, Euphorbiacées, Ombellifères, Acé- (57) rinées, Verbénacées, Borraginées, Ochnacées, Labiées, Linées, Gé- raniées, Malvacées, Frangulacées. Genre Ce. Axostiques. Fruit composé de plusieurs loges indéhiscen- tes, ou longitudinalément déhiscentes par le milieu des panneaux, formées par des cloisons intermédiaires au péricarpe et à la columelle. Placentaire disposé en nervules polyspermes, sériées, verticillées autour de la columelle. Espèces : fruits des Hespéridées, Aristolochiées, Onagrées, Polé-- moniacées, Balanifères, HR Lilacées, Acantkacées, Rhi- nantacées, Vinifères, Caprifo lées, Asparasées, Colchicacées, Joncées, Liliacées, Asphodélées, Narcissées, Iridées. Ordre IV. Fruits columellaires perfus. Placentaire à graines éparses. Genre 7°. Azxolobes. Fruit composé de deux ou plusieurs loges, le plus souvent déhiscentes ; bords rentrants servant de cloisons. Graines éparses sur des placentaires lobés attachés sur deux ou plusieurs faces de la columelle. Espèces : fruits des Solanées, Personées, Plantaginées, Rutacées, Hypéricées, Éricacées, Campanulacées, Lythraires. Genre 8°. Capsules. Péricarpe d’une seule pièce, sans bords rentrants, mais seulement déhiscent longitudinalement par des dents, ou circu- lairement ; quelquefois, mais plus rarement, succulent. Quand il est cloisonné, les cloisons proviennent à la fois du péricarpe et de la colu- melle. Placentaire disséminé de tous côtés sur la columelle, dont le sommet se rompt peu de temps, après la fécondation, et laisse ainsi le placentaire appuyé sur sa base. Espèces : fruits des Caryophyllées, Portulacées, Primulacées. FC: Description d'un nouveau genre de plantes (Hirnellia) ; par M. HENR1 CassiNr. HinnezuiA. (Ord. Synantherecæ. Trib. Inuleæ. Sect. Gnaphaliec. ) Calathidis oblonga, incoronata, æqualiflora, biflora, regulariflora, an- drogyniflora. Periclinium floribus æquale, cylindricum, ex octo cir- citer squamis compositum, subæqualibus, subbiserialibus, adpressis, oblongis, appendice auctis inadpressâ, rotundatâ, scariosâ, coloratà; squamis exterioribus coriaceis, interioribus membranaceis. Ciinanthium punctiforme, inappendiculatum. Ovaria crassa, obovoidea, glaberrima, levissima ; pappus stephanoides, corollæ tubo æqualis, caducus, pocu- liformis, scariosus, nitidus, albus, margine subcrenatus aut sinuatus. Corollæ tubo gracili, brevissimo, limbo longo, cylindraceo, apice quinquefido. Livraison d'avril. 8 1820. BorANIÇUE. MarREMATIQUES. ( 58 ) Calathides in capitellula, et capitellula in capitula congregata. Capi- iellulum ex numerosis calathidibus compositum ; arctè congestis et sessi- libus suprà calathiphorum axiforme, brevissimum, nudum. Capitulum subglobosum, ex numerosis capitellulis arctè congestis, sessilibus, compositum. Cephalophorum (capitellula gerens) orbiculare , pauld convexum, nudum. Involucrum (capitulum cingens) periclinoides, bracteis squamiformibus constans, irregulariter dispositis, unibiseriali- bus, inæqualibus, adpressis, lineari-oblongis, obtusis, coriaceofoliaceis, uninervüus, exterius sublanatis, interius glabris, appendice auctis mi- nimâ,, oblongâ, scariosâ. An capitellulum similiter involucello cinctum ? Hirnellia cotuloides, H. Cass. Plante herbacée, annuelle. Racine longue, simple, pivotante, tortueuse, grêle, fibreuse. Tige haute d’en- viron deux pouces, dressée , cylindrique, grêle, rameuse, garnie de feuilles, revêtue d’abord d’un duvet laineux, lâche, qui s’évanouit bien- tôt. Rameaux presque simples, très-étalés, longs, grêles, garnis de feuilles. Feuilles sessiles, longues d’environ quinze lignes, très-étroites, un peu épaisses, linéaires, très-entières, un peu obtuses au sommet, uninervées, un peu laineuses sur la face supérieure; les inférieures opposées, les supérieures alternes et plus courtes. Capitules (extérieu- rement semblables aux calathides des cotula) larges de trois lignes, solitaires au sommet de la tige et des rameaux ; appendicés des squames des périclines et corolles, jaunes. À J'ai observé les caractères génériques et spécifiques de cette plante sur des échantillons secs, que j'ai trouvés mélés et confondus parmi ceux du Gnephosis tenuissima, décrit &ans la précédente livraison de ce Bulletin. I\ est donc vraisemblable que l’Æirnellia croît aux mêmes lieux que le Grephosis, c’est-à-dire au port Jackson. L’AHirnellia est in- termédiaire entre le Siloxerus et le Gnephosis ; mais quoique très- analogue à l’un et à l’autre, il me paraît constituer un genre suffisamment distinct, comme on pourra s’en convaincre en comparant attentivement les descriptions de ces trois plantes. PARLE ARS SAS ALT VEDALES LAS S Extrait d'un Mémoire sur le refroidissement séculaire du sbobe | terrestre; par M. FouRIER. La question des températures terrestres est fort com#posée ; nous ne pouvons 1ci qu'indiquer la nature de cette question, l'analyse qui sert à a résoudre, et les résultats remarquables que l’on en déduit. La chaleur qui se distribue dans l’intérieur de la terre est assujettie à {rois mouvements distincts : 1°. l’action des rayons du soleil pénètre le globe, et cause des variations diurnes et annuelles dans les tempéra- tures. Ces changements périodiques cessent d’être sensibles à quelque € 59) distance de la surface. Au-delà d’une certaine profondeur, «et jusqu'aux plus grandes distances accessibles, la température due à là seuleinfluence du soleil est devenue fixe; elle est la même pour les différents points d’une même verticale, et elleest égale à la valeur moyenne de la tem- pérature dans les points de cette verticale sujets aux variations périodi- ques. Cette quantité immense de chaleur solaire qui détermine les va- riations annuelles, oscille dans l’enveloppe extérieure de la terre; elle passe au-dessous de la surface-pendant une partie de l’année, et pen- dant la saison opposée, elle remonte et se dissipe dans l’espace. 2°, Si l'on fait abstraction de ce premier mouvement, pour ne consi- dérer que les températures fixes des dieux profonds, on reconnaît que la température qui est constante dans un lieurdonné, diffère selon la situation de ces lieux par rapport à l’équateur. Plusieurs causes acces- soires concourent à ces différences. Il résulte de l'inégalité des tempé- ratures fixes, que la chaleur solaire qui s’est propagée, depuis un grand nombre de siècles, dans la masse intérieure du globe, y est assujettie à un mouvementtres-lent, devenu sensiblement uniforme. C’est en vertu de ce second mouvement, que la chaleur du soleil pénètre les climats équinoxiaux, s’avance dans l’intérieur du globe, et en même temps s’éloigne du plan de l’équateuretise dissipe à travers Les régions polaires. 5°. Il ne suffit pas de considérer les effets du foyer extérieur, il faut aussi porter son attention sur le mouvement de la chaleur propre du globe. Si la température fixe des lieux profonds devient plus grande à mesure qu'on s'éloigne de la surface, en suivant une ligne verticale, H est impossible d'attribuer cet accroissement à la chaleur du soleil qui se serait accumulée depuis un très-long temps. L'analyse démontre que cette dernière supposition ne peut être admise. Or, des observations très-variées établissent aujourd’hui ce fait général, que les températures fixes croissent avec la profondeur. A la vérité la mesure de l’accrois- sement demeure sujette à beaucoup d'incertitude; mais il n’en est pas de même du résultat principal, savoir l’augmentation de la température avec la profondeur. MM. les rédacteurs des Annales de Chimie et de Physique viennent de publier des observations de ce genre, qui nous paraissent propres à décider entièrement la question. Cela posé, on . conclut avec certitude de la solution analytique que cet accroissement des températures est dû entièrement à une chaleur primitive que la terre possédait à son origine, et qui se dissipe progressivement à travers la surface. I] faut donc, comme nous l’avons annoncé, distinguer trois mouvemens de la chaleur dans la masse du globe terrestre : le premier est périodique et n’affecte que l’énveloppe; il consiste dans les oscil- lations de la chaleur solaire, et détermine lés alternatives des saisons. Le second mouvement se rapporte aussi à la chaleur du soleil, et il est uniforme et d’une extrême lenteur; il consiste dans un flux continuel mm nr en nnens=] 1820. ( 60 ) et toujours semblable à lui-même , qui traverse la masse entière du globe de l’un et de l’autre côté du plan de l'équateur jusqu'aux pôles. Le troisième mouvement de la chaleur est variable, et il produit le refroidissement séculaire du globe. Cette chaleur, qui se dissipe ainsi dans les espaces planétaires, était propre à la terre, et primitive; elle est due aux causes qui subsistaient à l’origine de cette planète; eïle abandonne lentement les masses intérieures, qui conservent pendant un temps immense une température très-élevée. Cette hypothèse d’une chaleur intérieure et centrale s’est renouvelée dans tous les âges de la philosophie, car elle se présente d’elle-même à l’esprit, comme la cause naturelle de plusieurs grands phénomènes, La question consistait à sou- mettre l'examen de cette opinion à une analyse exacte, fondée sur la connaissance des lois mathématiques de la propagation de la chaleur. C’est ce mouvement variable de la chaleur primitive du globe, qui est l’objet principal du Mémoire dont nous donnons l'extrait; nous rapportons les titres des articles, pour indiquer l’ordre que l’on a suivi. 1. Exposé de la question. Équations différentielles de l’état variable d’une sphère dont la chaleur initiale se dissipe dans le vide. IT. Condition relative à la surface. TIT. Solution générale, la température initiale étant exprimée par une fonction arbitraire. 1V. Application à la sphère dont tous les points ont reçu la même température initiale. V. Températures variables dans un solide d’une profondeur infinie dont l’état initial serait donné par une fonction arbitraire, et dont la surface serait maintenue à une température constante. VI. Flux intérieur de la chaléur dans ce solide. VII. Températures variables dans un solide d’une profondeur infinie dont l’état initial serait exprimé par une fonction arbitraire, et dont la chaleur se dissipe librement à travers la surface, dans un espace vide terminé par une enceinte d'une température constante. VIII. Du cas où la chaleur initiale est la même jusqu’à une pro- fondeur donnée. Température de la surface. IX. Applications numériques. : X. Application de la solution relative à la sphère, et comparaison avec les températures variables du solide infiniment profond. XI. Conséquences générales. Pour citer un exemple de ce genre de questions, nous choisirons celle qui est indiquée dans le VITe article. On suppose un solide homogène de dimensions infinies terminé par un plan horizontal; tout l’espace inférieur au plan infini est occupé par la masse du solide; l’espace supérieur est vide, et terminé de tous côtés par une enceinte solide d’une figure quelconque, et d’une température constante que l’on désigne par zéro. z exprime la profondeur verticale d’un point du solide, ou sa distance 1820. à la surface. La température initiale de la tranche solide dont la pro- fondeur est z est donnée, et l’on représente cette température par F4. La fonction F est entièrement arbitraire, et peut être discontinue. La substance dont Île solide est formé est supposée connue, c’est-à-dire que l’on a mesuré 1°. la densité d, 2°. la capacité de chaleur c, Mi 3°. la conducibilité propre #, ou la facilité avec laquelle la chaleur passe d’une molécule solide intérieure à une autre; 4°. la conducibilité extérieure X, ou la facilité avec laquelle la chaleur passe d’une molé- cule de la surface dans le vide. Ces trois coefficients c, k, k sont spé- cifiques, comme celui qui mesure la densité; ils règlent dans toutes - les substances l’action de la chaleur : on en a donné les définitions exactes dans les Mémoires précédents, et l’on a fait connaître divers moyens de les mesurer. Hat Cela posé, le solide ayant son état initial, on commence à compter le temps écoulé pendant que la chaleur du solide se dissipe progressi- vement dans le vide à travers la surface. Après un certain temps #, la tranche dont la profondeur est 4, et qui avait la température initiale F a une température actuelle » qui varie avec le temps z et avec la pro- fondeur z; la question consiste à trouver cette fonction » de # et de #, qui exprime, pour chaque instant, l’état variable du solide, pendant la durée infinie du refroidissement. Cette question exigeait une nouvelle méthode d'analyse, dont on a donné les premières applications en 1807; elle est complétement résolue par la formule suivante : c'e) hé (ce) pe P'edfh . pie } | men + p cos. D}. fdasia.(pe) te Fa. Ka} QE — Ë DJ G (CH)o P k La fonction Fx étant connue, on intègre d’abord par rapport à l’indé- O terminée «, entre les limites «= 0 et x =— Le résultat de cette inté- gration est une fonction de p. On intègre ensuite, par rapport à l’indé- terminée p, entre les limites p = 0 et p — — . Le résultat de cette inté- gration ne contient plus p, en sorte que l’on obtient pour v une fonction de z et ; et des constantes d, c; k, h. L'analyse dont on déduit cette solution ne consiste pas seulement à exprimer les intégrales par la somme de plusieurs termes exponentiels. Cet usage de valeurs particu- lières était connu depuis l’origine du calcul des différences partielles. La méthode dont nous parlons consiste surtout à déterminer les fonc- tions arbitraires sous les signes d’intégrale définie; en sorte que le ré- sultat de l'intégration soit une fonction quelconque qui est donnée, et qui peut être discontinue. (G2) On peut connaître aussi la quantité de chaleur qui, pendant un temps donné, traverse une des tranches du solide, eten général il n’y a aucun élément du phénomène qui ne soit clairement exprimé par la solution. Si l’on suppose que la température initiale a une même valeur b depuis la surface jusqu’à une certaine profondeur Æ, et qu’au-delà de cette profondeur la température initiale est zéro, on trouve ©S ke Bd ee PUEIR h sin. D = ef - Pr — sin. VEIS. (p A) {+ PQ + cos. (pu) à (2) 61 PR RO Si l’on suppose infime la ligne 4 dont tous les points ont la fempé- rature initiale b, on trouve, par un examen très-attentif : Ce) p° ke ‘dpe © cd fn sn.( D — [PE 2 — 1 + cos. (pu) de (3) HR ie Pour connaître l’état variable de la surface depuis le commencement du refroïdissement, il faut supposer z —=0o, et l’on a: O9 , RE 5h fdpe. P cd Ta ef À pa (4) du des Cette dernière expression équivaut à l'intégrale indéfinie. DO ARNO (5) far . L'intégrale doit êlre prise depuis r = R jusqu'à r — — La valeur de la limite R est : io : hV% Vh.cd Sous cette forme, la valeur de » est toute calculée, au moyen de la seconde table que M. Kramp a donnée dans son ouvrage sur les ré- fractions astronomiques. Lorsque la valeur de z estdevenue assez grande, par exemple, si elle surpasse mille années, et:si la substance du solide est le fer, la température variable de la surface est exprimée, sans erreur appréciable, par la formule très-simple: 4 V’k.c.d ‘ P=b -——©--, (6) oh V# 4 t (65) Ainsi, la température de la surface varie en raison inverse de la racine carrée des temps écoulés depuis le commencement du refroidissement. Ea valeur du temps z étant devenue beaucoup plus grande que mille années, c’est cette équation (6) qui exprime en fonction de z et des constantes #, €, d, h, la température variable » de la surface du globe terrestre pendant un nombre immense de siècles. Si l’on compare le mouvement de la chaleur dans un solide d’une profondeur infinie, à celui qui a lieu dans une sphère solide d’un rayon très-grand, comme celui de la terre, on reconnaît que les deux effets doivent être les mêmes, pendant un temps immense, et pour toutes les parties qui ne sont pas extrêmement éloignées de la surface. Il suit de à que les intégrales précédentes doivent aussi être données par les for- mules qui expriment le mouvement variable de la chaleur dans une sphère d'un rayon quelconque. : Dans cette dernière question, on désigne par X le rayon total, et par x le rayon d’une couche sphérique intérieure. La température initiale du solide est connue, elle est représentée par Fx, et la fonction Fx est entièrement arbitraire. 4 désigne le temps écoulé, à partir de cet état initial, et » est, après le temps écoulé z, la valeur actuelle de la température d’une couche sphérique dont le rayon est x. On suppose que la chaleur se dissipe librement à la surface dans un espace vide que termine une enceinte sohde dont. la température constante est zéro. Les coefficients spécifiques d, c, K, h mesurent les quantités que nous avons déjà définies. Cela posé, les équations différentielles qui expri- ment le mouvement de la chaleur dans eette sphère, sent : dv k dv 2 dv dv Anal) (e) A0 (7) (8) Ces deux équations et l'intégrale (9) que nous allons rapporter, ont été données pour la première fois dans un Mémoire remis à l’Institut de France, le 21 décembre 1807 (pages 143, 144 et 150). Il est né- cessaire de fixer son attention sur l'équation (8), parce qu’elle contient un résultat très-simple dans l’analyse des températures du globe. Cette équation se rapporte à l’état de la surface; elle montre que l'élévation » de la température de la surface, au-dessus de la température zéro de l’espace vide, a une relation nécessaire avec la valeur qui appartient, à , dv SPAS v pour ce même instant, à ere On connaïîtrait cette valeur de cr observant dans le même moment la température » de la surface, et la température + À » d’un point inférieur placé à une profondeur mé- Ê Av È ; diocre À x. Le rapport me) LU la mesure de Faccroissement de (em- pérature, à partir de la surface. Or, cet accroissement change avec la 1020. ( 64 ): valeur de », et, dans la question actuelle, il est sensiblement propor- tionnel à cette valeur, c’est-à-dire que le rapport de l’accroissement Ie AZ. à la température de la surface est une quantité constante = En général, le flux normal de la chaleur à la surface d’un corps, tel u’il est déterminé par l’action mutuelle des molécules solides, équivaut à la chaleur qui se dissipe à la surface en vertu du rayonnement et de l’action du milieu extérieur. Nous avons montré, dans les Mémoires déjà cités de 1807 et de 1811, que cette relation est totalement indépen- dante de la figure du corps, et des substances dont la masse intérieure est formée, ou de leurs températures. Le rapport constant dont il s’agit ne dépend que des deux qualités physiques de l’enveloppe qui ont été désignées par # et À. Voici la formule qui contient la solution générale de la question précédenté. X ki d WiDite 7 [aa sin (pi). Fa) ù : t —® E p=2 — sin. (p:x) 4 T—1 RS US 4) X— Le (2 pe X) La quantité désignée par p; est une racine de l'équation transcendante h (10) 1 Q— (—+x) tang. (p X). Cette équation a toutes ses racines réelles, dont chacune doit être mise à la place de p; dans l'expression de 2. Ces racines, rangées par ordre en commencant par la plus petite, sont p,p,p., etc. Le signe 1—=0 >> DIN indique que l’on doit donner au nombre entier z toutes ses valeurs 1,2, 5, etc., et prendre la somme des termes. L'indéterminée «, qui entre sous le signe d'intégrale, disparaît par l'intégration définie qui a lieu depuis & = o jusqu’à «= X. On trouve ainsi pour » une fonction de x et#, du rayon total X, et des coefficients d, c, k, h. C’est sous cette forme que doit être mise l’intésrale des équations (7) et (8), pour représenter dislinctement le phénomène physique qui est l’objet de la question. On peut connaître, au moyen de cette formule, toutes les circonstances du refroidissement d’un globe solide dont le diamètre n’est pas extrêmement grand. à à (65) Une des conséquences de cette solution consiste en ce que le mou- vement de la chaleur, dans l’intérieur du solide; devient de plus en plus simple, à mesure que le temps augmente. Lorsque le refroidissement a duré pendant un certain temps que l’on peut déterminer, l'état variable du solide est exprimé sans erreur sensible par le premier terme de la valeur de »; alors toutes les températures décroissent en même temps et demeurent proportionnelles, en sorte que les rapports de ces tempé- ratures variables sont devenus des nombres constants. Nous avons reconnu en effet, dans nos expériences, que cette dispo- sition finale et régulière des températures s'établit dans les corps de di- mensions médiocres, après un temps assez court. Mais pour une sphère solide d’un rayon comparable à celui de la terre, les rapports des tem- pératures ne deviendraient fixes qu'après un temps immense, et l’on n’a aucun moyen de connaître si ce temps s’est écoulé. Pour découvrir les lois naturelles du refroidissement du globe, il était donc nécessaire de considérer le phénomène pendant toute la durée de l’état qui précède cette distribution finale, durée qui doit surpasser plusieurs millions de siècles. C’est dans cette vue que nous avons traité séparément la ques- tion relative au solide d’une profondeur infinie , dont toutes les parties auraient reçu la même température initiale à. Or, la solution de cette dernière question doit donner le même résultat que celle qui exprime l’état variable d’une sphère d’un rayon infini, et dont tous les points au- raient eu la température initiale (b). Il faut donc, dans l’équation (9), remplacer la fonction F4 par une constanteb, etattribuer une grandeur infinie au rayon total X. Si l’on procède à ce calcul avec beaucoup d'attention, en supposant d’abord la valeur infinie dans l’équation (10), afin de déterminer toutes les valeurs de p, on reconnaît que chaque terme de la valeur de » dans l’équation (9) devient une quantité diffé- rentielle ; en sorte que » est exprimée par une intégrale définie; et l’on trouve exactement pour cette intégrale le résultat donné par l’équa- tion (3), à laquelle on était parvenu en suivant une analyse entièrement différente. On ne connait point la densité des couches intérieures du globe, ni les valeurs des coefficients 4, h. Ces deux derniers coefficients n’ont été déterminés jusqu'ici que pour une seule substance, le fer forgé dont la surface serait polie. Les expériences que nous avons failes pour mesurer ces coefficients ne se rapportaient point à la question actuelle; elles avaient pour objet de comparer quelques résultais théoriques avec ceux des observations, et surtout de déterminer, du moins pour une substance, les éléments qu’exigent les applications numériques. Nous ne pouvons donc aujourd'hui appliquer es formules ét eeties qu'à une sphère solide de fer, d’un rayon comparable à celui de la terre; mais cette application donne une idée exacte et complète des phéno- Livraison de mai. 9 1820. ( 66 ) mènes. Il est facile ensuite de modifier les solutions générales, en sup- posant que les coefficients d, c, k, h varient avec l'espèce de la matière, avec la profondeur, la pression et la température. II serait nécessaire surtout d’éprouver l'effet de la pression sur la propagation de la chaleur. On ne pourrait aujourd’hui former sur ces questions que des hypothèses fort douteuses, parce qu’on manque totalement d'observations exactes et anciennes. Au reste, les changements qui peuvent résulter de ces diverses conditions affecteraient surtout les températures à de très- grandes profondeurs, et ils laissent subsister les conséquences générales qui étaient l’objet de notre recherche, et que nous allons exposer en donnant l’extrait du dernier article du Mémoire. Toutefois il est néces- saire de remarquer que ces conséquences ne sont entièrement exactes ue si on les rapporte à une sphère de fer solide et homogène d’un iamètre égal à celui de la terre. Notre objet est moins de discuter les applications spéciales de la théorie à la masse du globe terrestre, dont la constituticn intérieure nous estinconnue, que d'établir les principes mathématiques de cet ordre de phénomènes. Conséquences générales. T. Si la terre était exposée depuis un grand nombre de siècles à la seule action des rayons du soleil, et qu’elle n’eût point recu une tempé- rature primitive supérieure à celle de l’espace environnant, ou qu’elle eût perdu entièrement cette chaleur d’origine, on observerait au-dessous de l’enveloppe où s’exercent les variations périodiques, une tempéra- ture constante qui serait la même pour les divers points d’une même ligne verticale. Cette température uniforme aurait lieu sensiblement jusqu'aux plus grandes distances accessibles. Dans chacun des points su- périeurs sujets aux variations, et compris dans la même ligne, la valeur moyenne de toutes les températures observées à chaque instant de la période serait égale à cette température constante des lieux profonds. IT. Si l’action des rayons solaires n’avait pas été prolongée assez long- temps pour que l’échauffement fût parvenu à son terme, la température moyenne des points où s’exercent les variations, ou la température ac- tuelle des lieux plus profonds ne serait pas la même pour tous les points d'ure même verticale, elle décroitrait à parur de la surface. TITI. Les observations paraissent indiquer que les températures sont croissantes lorsqu'on descend à de plus grandes profondeurs. Cela posé, - la cause de cet accroissement est une chaleur d’origine propre au globe terrestre, qui subsislait lorsque cette planète s’est formée, et qui se dissipe continuellement à la superficie. IV. Si toute cette chaleur initiale était dissipée, et si la terre avait perdu aussi la chaleur qu’elle a reçue du soleil, la température du globe serait celle de l’espace planétaire où il est placé. Cette tempé- (67) rature fondamentale que la terre recoit des corps extérieurs les plus éloignés, est augmentée, premièrement, de celle qui est due à la pré- sence du soleil; secondement, de celle qui résulte de la chaleur primi- tive intérieure non encore dissipée. Les principes de la théorie de la chaleur, appliqués à une suite d'observations précises, feront un jour connaître distinctement la température extérieure fondamentale, l'excès de température causé par les rayons solaires, et l'excès qui est dû à la chaleur primitive. V. Cette dernière quantité, l'excès de température de la surface sur celle de l’espace extérieur, a uve relation nécessaire avec l'accroissement des témpératures observé à différentes profondeurs. Une augmentation d’un degré centésimal par trentemètres, suppose que la chaleur primitive que la terre a conservée élève présentement la température de sa surface d'environ un quart de degré au dessus ide celle de l’espace. Ce résultat est celui qui aurait lieu pour le fer, c’est-à-dire si l'enveloppe du globe terrestre était formée de cette substance. Comme on n’a encore mesuré pour aucun autre corps les trois qualités relatives à la chaleur, on ne peut assigner que daos ce seul cas la valeur assez exacte de l'excès de tempé- ralure. Cette valeur est proportionnelle à la conducibilité spécifique de la matière de l'enveloppe; ainsi elle est pour‘le globe terrestre beaucoup moindre qu'un quart de degré, et ne surpasse peut-être pas un trente- sixième de degré. I a surface du globe, qui avait dès l’origine une tem- pérature trèes-élevée, s’est refroidie dans le cours des siècles, et ne con- serve aujourd’hui qu'un excédant de chaleur presque insensible, en sorte que son état actuel diffère très-peu du dernier état auquel elle doit parvenir. VI. Il n’enést pas de même des températures intérieures ; elles sont, au contraire, beaucoup plus grandes que celles de l’espace planétaire; elles s’abaisseront continuellement, mais ne‘diminueront qu'avec une extrême lenteur. À des profondeurs de cent, deux cents, trois cents mètres, l'accroissement est très-sensible : il paraît qu’on peut l’évaluer à un desré, pour trente ou quarante mètres environ. On se tromperait beaucoup, si l’on supposait que cet accroissement la même valeur pour les grandes distances ; il diminue certainement à mesure qu’on s'éloigne de la surface. Si l’on possédait une suite d’observations assez précises et assez anciennes pour donner la mesure exacte des accroissements, on pourrait déterminer , par la théorie analytique que nous avons exposée, la température actuelle des points situés à une certaine profondeur; on connaïtrait à quelles époques les diverses parties de la surface avaient une température donnée, combien il a dû s’écouler de temps pour former l’état que nous observons, mais cette étude est réservée à d’autres siècles. La physique est une science si récente, et les observations sont encore si imparfaites, que la théorie n’y puiserait aujourd’hui que des | 1820. (68 ) données confuses. Toutefois on ne peut douter que l’intérieur du globe n’ait conservé une très-haute température, quoique la surface soit pres- que entièrement refroidie. La chaleur pénètre si lentement les matières solides , que, suivant les lois mathématiques connues, les masses placées à deux ou trois myriamètres de profondeur pourraient avoir présen- tement la température de lincandescence. VIT. Si l’ensemble des faits dynamiques et géologiques prouve que le globe terrestre avait, à son origine, une température très-élevée, comme celle de la fusion du fer, ou seulement celle de 500 degrés, qui est plus de dix fois moindre, il faut en conclure qu’il s’est écoulé une tres-longue suite de siècles avant que la surface soit parvenue à son état 2 ns à &? c.d à . EP actuel. L’équation = —— exprime la relation entrele temps sécoulé zæ A? s É depuis l’origine du refroidissement ,:et compté en minutes sexasésimales, la température initiale comptée en degrés centésimaux, et l’accroisse- e A 1 1 c.d 2 La ment observé À qui peut être -= ou -:. Le rapport T7 est environ1085 pour le fer; il est plus de huit fois plus grand pour les matières com- munes de l’enveloppe terrestre. VIII. L’accroissement À, ou la différence que l’on observe à des profondeurs médiocres, comme de cent à cinq cents mètres, entre la température fixe d’un certain point d’une verticale, et la température fixe d’un second point de cette verticale placé à un mètre au-dessous du premier, varie avec le temps suivant une loi fort simple. Cet accrois- sement a été à une certaine époque double de ce qu'il est aujourd’hui. Il'aura une valeur deux fois moindre que sa valeur actuelle, lorsqu'il se sera écoulé depuis le commencement du refroidissement un temps quatre fois plus grand que celui qui s’est écoulé jusqu'aujourd'hui. En général, l'accroissement À varie en raison inverse de la racine carrée des temps écoulés. 1X. La température d’un lieu donné de la surface diminue par l'effet du refroidissement séculaire du globe; mais cette diminution est énor- mément petite, même dans le cours de plusieurs siècles. La quantité dont la température de la surface s’abaiïsse pendant une année, est égale à l’excès actuel de la température divisé par le double du nombre d’an- nées écoulées depuis l’origine du refroidissement. Nous avons aussi démontré dans le Mémoire, que la variation sé- culaire » de la température de la surface est exprimée par l'équation D — =. —— On désigne par A le nombre de degrés dont la température augmente lorsque la profondeur augmente d’un mètre. T'est le nombre de siècles écoulés depuis l’origine du refroidissement. » est la quantité dont la température de la surface s’abaisse pendant le cours d’un siècle. (69 ) À c j 4 Le rapport = est environ 7+ pour le fer; il peut être neuf fois moindre pour le globe terrestre. A peut être supposé + ou -. Quant au nombre 7, il est évident qu'on ne peut l’assigner; mais on est du moins certain qu'il surpasse la durée des temps historiques, telle qu’on peut la connaître aujourd’hui par les annales authentiques les plus anciennes : ce nombre n’est donc pas moindre que 60 ou 8o siècles. On en conclut, avec cer- titude, que l’abaissement de la température pendant un siècle est plus petit que —+ d’un degré centésimal. Depuis l’école grecque d’Alexan- drie jusqu’à nous, la déperdition de la chaleur centrale n’a pas occasioné un abaissement thermométrique d’un 288€ de degré. Les températures de la superficie du globe ont diminué autrefois, et elles ont subi des changements très-grands et assez rapides; mais cette cause a, pour ainsi dire, cessé d’agir à la surface : la longue durée du phénomène en a rendu le progrès insensible, et le seul fait de cette durée sufhit pour prouver la stabilité des températures. X. D’autres causes accessoires, propres à chaque climat, ont une influence bien plus sensible sur la valeur moyenne des températures à l'extrême surface. L'expression analytique de cette valeur moyenne contient un coefficient numérique qui désigne la facilité avec laquelle la chaleur des corps abandonne la dernière surface, et se dissipe dans Pair. Or, cet état de la superficie peut subir, par les travaux des hommes, ou par la seule action de la nature, des altérations accidentelles qui s'étendent à de vastes territoires : ces causes influent progressivement sur la température moyenne des climats. On ne peut douter que les résultats n’en soient sensibles, tandis que l'effet du refroidissement du globe est devenu inappréciable. La hauteur du sol, sa configuration, sa nature, l’état superficiel , la présence et l'étendue des eaux, la direction des vents, la situation des mers voisines concourent, avec les positions géo- graphiques, à déterminer les températures des climats. C’est à des causes semblables, et non à l’inégale durée des saisons, que se rapporteraient les différences observées dans les températures des deux hémisphères. XI. On peut connaître d’une manière assez approchée la quantité de chaleur primitive qui se perd dans un lieu donné, à la surface de la‘terre, pendant un certain temps. En supposant la conducibilité propre neuf fois moindre que celle du fer, ce qui paraît résulter d’une expérience de M. H. B. de Saussure , on trouve que la quantité de chaleur qui se dis- sipe pendant un siècle par l'effet du refroidissement progressif du globe, et qui traverse une surface d’un mètre carré, équivaut à celle qui fon- drait un prisme de glace dont ce mètre carré serait la base, et dont la hauteur serait environ trois mètres. L’abaissement de la température, pendant un siècle, est insensible, mais la quantité de chaleur perdue est irès-grande. (70) | XII. La quantité de chaleur solaire qui pendant une partie de l’année pénètre au-dessous de la surface de la terre et cause les variations pé- riodiques , est beaucoup plus grande que la quantité annuelle de chaleur primitive qui se dissipe dans l’espace; mais ces deux effets diffèrent es- sentiellement, en ce que l’un est alternatif, tandis que le second s'exerce toujours dans le même sens. La chaleur primitive qui se perd dans l'es- pace n’est remplacée par aucune autre; celle que le soleil avait com- muniquée à la terre pendant une saison, se dissipe pendant la saison opposée. Ainsi, la chaleur émanée du soleil a cessé depuis long-temps de s’aceumuler dans l’intérieur du globe, et elle n’a plus d'autre effet que d'y maintenir l'inégalité des climats et les alternatives des saisons. Nous ne rappelons point ici les conséquences que nous avons démon- trées dans les Mémoires précédents,en donnant l’analyse des mouvements périodiques de la chaleur à la surface d’une sphère solide, nous remar- quérons seulement que l’étendue des variations, les époques successives qui les ramènent, la profondeur où elle cesse d’être sensible, la relation très-simple de cette profondeur avec la durée de la période, en un mot, toutes les circonstances du phénomène, telles qu’on les a obervées, sont clairement représentées par la solution analytique. 11 suffirait de mesurer avec précision quelques résultats principaux dans un lieu donné, pour en conclure la valeur numérique des coefficients qui me- surent la conducibilité. C’est l’examen de quelques expériences de ce “enre qui nous a donné lieu d'évaluer à un trente-sixième de degré l'élévation actuelle de la température de la surface du globe au-dessus de la température fixe des espaces planétaires. Nous ajoutons, en terminant cet extrait, que les valeurs numériques qui y sont rapportées ne peuvent être regardées comme exactes, ou même comme très-approchées, car elles sont sujettes à toutes les in- certitudes des observations. Mais il n’en est pas de même des principes de la théorie; ils sont exactement démontrés et indépendants de toute hypothèse physique sur la nature de la chaleur. Cette cause générale est assujettie à des lois mathématiques immuables, et les équations diffé- rentielles sont les expressions de ces lois. Les expériences montrent jusqu'ici que les coefficients qui entrent dans ces équations ont des valeurs sensiblement constantes, lorsque les températures sont com- prises dans dés limites peu différentes. Quelles que puissent être ces variations, les équations différentielles subsistent ; il faudrait seulement modifier les intégrales pour avoir égard à ces variations. Les équations fondamentales de la théorie de la chaleur sont, à proprement parler, pour cet ordre de phénomènes, ce que, dans les questions de statique : et de dynamique, sont les théorèmes généraux et les équations du mouvement. ARRET ELITE LIL VIEILLE GA) CR RER RE) Sur l’oxidation de l'argent pendant sa fusion; par M. CuevizLor, 10e essayeur à la Monnaie. L'oxipaTion de l'argent en fusion ayant été annoncée par M. Samuel Cnimir, Lucas (r), j'ai cherché à vérifier ce fait par les expériences suivantes : - Première expérience. — Trente grammes d'argent, au titre 995 mil- lièmes, tenus en fusion pendant vingt minutes, dans un creuset au milieu de la moufle du fourneau de coupelle, ont été coulés sous une cloche pleine d’eau, et'ont laissé dégager 1 "#42 de gaz, contenant 0,94" d’oxigène. Deuxième expérience. — Trente grammes d’argent, au même titre que le précédent, tenus en fusion pendant vingt minutes dans un creuset recouvert de plusieurs petits fragments de charbon, et coulés dans l’eau, n’ont laissé dégager que quelques bulles de gaz : le charbon avait donc, dans cette expérience, empêché l’oxidation de l'argent. Troisième expérience. — Trente grammes d'argent, contenant -: de cuivre, tenus en fusion pendant £0 minutes, comme dans l’expérience précédente, et coulés dans l’eau, n’ont point laissé dégager d’oxigène. . Cinq grammes d’or, au titre de 946 millièmes, tenus en fusion pen- dant 20 minutes, et coulés pareillement dans l’eau, n’ont pas produit de quantité notable de gaz; mais comme la présence d’une petite quan- lité de cuivre empêche l’oxidation de l'argent, il est possible qu'il en soit de même par rapport à l'or; c’est pourquoi je me propose de faire _celte expérience avec de l'or pur. {4 L’antimoine, le bismuth, le plomb, le cuivre, l’oxide de strontium, le deutoxide d’étain, le tritoxide de fer traités comme ci-dessus, n’ont point donné d'oxigène. l'expérience ayant été faite sur 50 grammes de chacun des métaux précédents, il en est résulté une violente détona- tion, suivie de la fracture des vases. pe 38 grammes de chaux du marbre blanc, chauffés au rouge pendant deux heures dans la moufle, et plongés sous une cloche pleine d’eau, ont produit 0-20 de gaz contenant 0,28 d’oxigène. . Trois coupelles, du poids de 12*""*5 chacune, ayant été chauffées au rouge pendant trente minutes dans la moufle, et plongées dans l’eau, ont produit 0-60 de gaz, contenant 0,57 d’oxigène. Ainsi, de toutes les matières que j'ai examinées, il n’y a, parmi les substances métalliques, que l'argent qui possède la propriété de laisser dégager de l’oxigène par l’eau; ne pourrait-on pas penser que la diffi- culté d'obtenir les essais d'argent fin, sans végétation , tient à l’oxidation de ce métal? Le phénomène annoncé par Pelletier, au sujet du phos- Co, (1) Annales de Chimie et de Physique, tome xn,-page 402, Zootoci1e. Acad. des Sciences, 15 mai 1820. (72) phure d'argent, ne tiendrait-il pas encore à cette propriélé? Ce savant chimiste a remarqué que le phosphure d'argent, en refroidissant, lançait des jets de phosphore. J'ai répété cette expérience, et j'ai vu des aigrettes lumineuses s’élancer du phosphore, très-peu de temps après la com- binaison du métal avec le phosphure; sa surface était alors recouverte de nombreuses aspérilés, ressemblant à de petites végétations. CSST RAS RS Recherches anatomiques sur le thorax des animaux articulés et des insectes en particulier ; par M. V. AupouIN. Daxs ce Mémoire, que l’auteur n’a lu qu’en extrait à l'Académie des Sciences ainsi qu’à la Société Philomatique, il n’est encore question ue du thorax des insectes hexapodes ; nous n'avons pas vu nous-mêmes le travail, et ce que nous allons en rapporter est tiré entièrement d’une note qui nous a élé remise par l’auteur : ce sont les principaux résultats. 11 adopte la dénomination de 7horax pour les trois segments qui sui- vent immédialement la tête, comme l'ont fait plusieurs zoologistes ; mais il donne à chacun des anneaux de ce thorax un nom particulier : prothorax pour le premier, mésothorax pour le second, et métathorax our le troisième, Il divise ensuite chacun d’eux en partie inférieure, parties latérales, et partie supérieure. Une pièce unique constitue la partie inférieure ; c’est le sternum. Il n’est pas pour l'auteur une simple éminence acci- dentelle, ne se rencontrant que dans quelques espèces ; il le retrouve dans tous les insectes, formant une pièce à part, plus ou moins déve- loppée, souvent distincte, souvent aussi intimement soudée aux pièces voisines, avec lesquelles il se confond. Ce sternum comprend donc le sternum de tous les auteurs; mais ses limites sont connues, et son exi- stence démontrée dans toutes les espèces et dans chaque segment, Les parties ordinairement latérales sont formées de chaque côté par deux pièces, l'une, antérieure, appuie sur le sternum, et va gagner la partie supérieure : l’auteur la nomme épisternum. La deuxième se soude avec la précédente, et lui est postérieure; elle remonte aussi jusqu’à la partie supérieure, et repose également sur le sternum ; mais elle a en outre des rapports constants avec les hanches du segment auquel elle appartient, et s'articule avec elles : l’auteur l’ap- pelle épimère. : La réunion de l’épisternum et de l’épimère constitue /es flancs (pleuræ), ceux-ci joints au sternum forment {a poitrine (pectus). Au-dedans du thorax existe une pièce remarquable, ordinairement bifurquée; elle naît du bord postérieur du sternum et de sa faceinterne: l’auteur lui applique le nom d’ezzothorax, Li (75) Le long du bordantérieur du sternum ou de l’épisternum, on remarque _ quelquefois une ouverture stismatique entourée constamment d’une petite pièce plus ou moins cornée; cette pièce enveloppante se nom- mera péritrème. La partie supérieure n’est pas formée par l’écusson seul, mais elle est composée de quatre parties principales : 1°. Le præscurum (écu antérieur). C’est la pièce la plus antérieure; elle est cachée le plus souvent dans l’intérieur du thorax. 2°. Le scurum (écu). Il est souvent très-développé, et s'articule toujours avec les ailes. 1820. 5°. Le scutellum (écusson). Il comprend l’écusson des entomolo- gistes, et gagne également la base des ailes. 4°. Le poscutellum (écusson postérieur ). Il est caché ordinairement dans l’intérieur du thorax. ; Ces quaire pièces, jointes entre elles, constituent un ensemble qui a été nommé fergum dans chaque seoment. L'auteur réserve, avec Degur et Olivier, le nom dorsum (dos) aux parties supérieures du méclothorax et du métathorax lorsqu'on veut les désigner en même-temps, AS Note de M. Sor£T sur le Corindon Hyalin, observé par M. SELLIGUE, dans une roche de Chamouni. M. SELLIGUE ayant observé des cristaux de saphir dans une roche trouvée celle année vers le bas du glacier des Bois, a chargé M. Soret d'annoncer cette découverte à la Société. La gangue est traversée en tout sens par les cristaux de corindon qui paraissent intimement mélangés avec les parties constituantes de la roche : leur forme est tantôt le prisme hexaèdre régulier, tantôt la py- ramide hexaèdre très-aiguë; aucun d'eux n'est terminé au sommet; le clivage perpendiculaire à laxe, qui caractérise Je Corindon Hyalin, est bien prononcé; dans tout autre sens on obtient une cassure con- coide éclatante. Les cristaux sont ou transparents ou fortement translu- cides; ils sont pour la plupart d’un bleu intense, cependant quelques-uns passent au vert tendre, semblable à celui de l’émeraude orientale. La double réfraction observée au moyen des plaques de tourmaline croisées, selon la méthode de M. Biot, est très-manifesfe ; et, en décomposant les faisceaux transmis à l’aide d’un prisme de chaux carbonatée, on voit que les fragments sont dichroïtes. Enfin leur dureté est considérable, puisqu'ils raient facilement l’émeraude. Il est à regretter qu’on n'ait pas trouvé celte substance en place; on n'en a découvert qu’un seul bloc, dont les débris ont bientôt disparu du commerce, RS RAA AR AE Livraison de mai, 10 MinénALocir Société Philomatiqe 33 mai 1820. Boranique. (74) Sur un mode de reproduction du Borrera tenella; par M. HENRI CasSiNr. fe Lichen $nommé successivement par divers botanistes Zichen 1e- nellus, Physcia tenella, Parmelia tenella, Borrera tenella, est formé, comme beaucoup d’autres plantes de cet ordre, d’une lame cartilagineuse divisée en lanières, et portant de pelits écussons épars sur la face supé- rieure de ces divisions. Il est généralement reconnu que les lanières laminées remplacent les tiges et les feuilles proprement dites dont ces plantes sont privées, et que les écussons leur tiennent lieu de fleurs, puisque ces organes spéciaux contiennent des corpuscules reproducteurs d’une nature particulière, perceptibles à laide du microscope. Mais beaucoup d'individus de Borrera tenella sont absolument dé- pourvus d'écussons, et néanmoins ils reproduisent de nombreux indi- vidus de leur espèce, par le moyen que je vais faire connaître. Les lanières cartilagineuses qui constituent le corps de la plante sont entièrement formées d’une substance homocène, qui est une sorte de parenchyme, ou de tissu cellulaire très-serré, paraissant contenu entre deux épidermes. Mais ces deux épidermes sont aussi en réalité des par- ties intégrantes du même parenchyme, dont la couleur et la densité ont été modifiées sur les deux surfaces de la lame par l'effet du contact im- méd'at de Par: et de L lumièia. £e parenchyme intérieur moins dense et plus colcré, s’épaicsit d’abord notablement à l'extrémité des lanières qui s’est élargie; puis il se divise, dans cette partie épaissie et dilatée, en pelits grains d’une extrême ténuité, imitant une fine poussière, et dont cuacun semble un atome, un point mathématique. Bientôt l’épiderme inférieur, moins solide que le supérieur, s'ouvre sur les bords de ces pa‘uies terminales, puis se déchire et se détruit presque entièrement sous elles, la poussière se dissémine , et ies cavités qui la contenaient restent complétement vides. Tous les botanistes qui ont décrit ce Lichen, ont dit, que ses extré- mités étaient diiaiées , et voütées ou creuses en dessous; etils ont trouvé dans cette coniormation le principal caractere distinctif de l’espèce : mais aucun d'eux, Je crois, n'avait remarqué la cause réelle de la dis- position dont il s’agit. ï J'ai semé sur des écorces d'arbres mouillées la poussière grisâtre ou verdâtre ci-dessus décrite, et j'ai vu les atomes de cette poudre impal- pable croître et produire de jeunes individus de Borrera tenella. Chaque grain s’étendait d’abord en une lame orbiculaire très-petite, coliée sur l'écorce par un de ses bords, libre et un peu redressée du côté opposé; cette lame s’aliongeait ensuite dans la direction du côté libre, et produisait de ses deux bords latéraux des filets très-menus en forme decils, qui, libres d’abord, se collaient ensuite sur l'écorce par leur extrémité, et servaienf. ainsi à la plante de racines ou de crampons. La division de CHE) la lame en plusieurs lanières avait pour cause, dans l’origine, un plus graad accroissement en largeur à l'extrémité de la lime. Comme teus les autres Lichens, le Borrera tenella ne croit que par les extrémités; mais, parvenu à une éertaine grandeur, il cesse de s’allonger, et c’est alors que ses extrémités s’épaississent par l’accumu- iation du parenchyme produit par la nutrition, et qui ne peut plus s'é- tendre en allongeant les lanières. Beaucoup d'espèces de Lichens offrent à leur surface des paquets pulvérulents : quelques botanistes ont pris cette poussière pour des fleurs mâles ; d’autres, plus judicieux, l’ont considérée comme des fragments du corps de la plante, propres à multiplier l'espèce. IL y a sas doute une très-grande analogie d’origine, de nature et de fonctions entre ces paquets pulvérulents et la poudre du Borrera tenella ; mais il y a, sous d'autres rapports, des différences qui méritent de faire remarquer et distinguer la’ poussière de notre Borrera. Elle se forme dans l’intérieur même de la substance de la plante; elle est située en un lieu déterminé, et renfermée dans des espèces de bourses complétement closes d’abord; ensuite elle se dissémine entièrement et régulièrement, en s’ouvrant un passage à travers l’épiderme inférieur; ajoutons qu’elle est d’une finesse extrême. Dans les autres Lichens, la poussière dont il s’agit paraît se former à la surface supérieure de la plante; elle est éparse çà et là en aqueis irréguliers ; eile demeure fixée, du moins en grande partie, sur es points qui l'ont produite, elle y prend de laccroissement, végète -avec la plante dont elle est née, et redevient partie intégrante de cette lante, comme une branche qu'on aurait greffée sur l'arbre même dont on l'avait détachée; c’est pourquoi les molécules qui composent ces amas pulvérulents, sont presque toujours adhérentes, un peu grossières, etsou- vent développées en forme de petiteslames irrégulières, inégales, variables. 11 est une autre analogie que je ne dois pas négliger de faire remar- quer : c'est celle qui me parait exister entre les extrémités dilatées, pleines de poussière reproductive, du Borrera renella, et les conceptacles glo- buleux, remplis d’une poussière analogue, qui terminent les tiges des Sphærophorus. On peut dire que les extrémités pulvifères du Horrera sont intermédiaires entre les conceptacles des Sphærophorus et les amas de poussière qui se forment à la surface d’un grand nombre de Lichens. L'homme multiplie artificiellement beaucoup de végétaux par le moyen des boutures. Une bouture est un fragment que l’on détache du corps de la plante, et qui étant cultivé convenablement devient un nouvel individu. Pour qu’un fragment de plante puisse servir de bouture, il est indispensable qu’il contienne au moins quelques éléments des diverses parties essentielles à la vie végétale. Ainsi, quoique le Saule soit très-facile à multiplier par boutures, on tenterait vainement de faire une bouture avec une branche de Saule entièrement dépouillée d’écorce; et personne ne s’aviserait de semer de la sciure de bois pro- 1820. (76) veuant d’une jeune branche de Saule vivant, dans l'espoir de voir les molécules de cette sciure croître et produire de nouveaux individus. Cependant les molécules de la poudre reproductive du Zorrera tenella sont très-analogues à de la sciure de bois, non-seulement en apparence, mais encore en réalité; car la sciure de bois et la poudre du Borrera sont l’une et l’autre de menus fragments de la partie intérieure de la tige des végétaux dont il s’agit. Pourquoi donc l’une de ces poussières cle douée de la faculté reproductive, tandis que l’autre en est privée? C’est que le Saule est un végétal composé de plusieurs parties qui diffèrent entre elles par leurs substances, leurs structures et leurs fonctions, tandis que le Borrera est un végétal très-simple, dont toutes les parlies sont parfaitement homogènes. 11 en résulte qu’une molécule de Borrera, détachée d’un point quelconque de cette plante, contient tout ce qui est nécessaire à sa vésétalion ; qu’elle représente, non dans sa forme, mais dans sa substance et dans son essence, l’individu tout entier dont elle a été séparée; et qu’elle est susceptible, en s’accroissant, de reproduire un individu semblable. I1 n’en est pas de même d’une molécule de sciure de bois, qui ne pourrait représenter que le corps ligneux dont elle faisait partie, et qui ne contient aucun élément des autres organes essentiels à la vie de l'arbre. Les observations et considérations que je viens d'exposer, peuvent con- couriravec beaucoupd’autres, à l'établissement des propositions suivantes. 1°. Tout individu végétal peut reproduire d’autres individus de son espèce par un autre moyen que par les graines, ou par les corps qui en. tiennent lieu dans les végétaux privés de graines proprement dites. 2°. Cet autre moyen de reproduction est celui des boutures, qui ne sont autre chose que des fragments détachés du corps de la plante. 3°. Les boutures des végétaux composés de parties hétérogènes doivent contenir les éléments des diverses parties essentielles à leur mode de vé- gétation. Les boutures des végétaux homogènes dans toutes leurs parties, peuvent être réduites à des molécules très-petites détachées d’un point quelconque de la plante. 4°. IL faut distinguer deux espèces de boutures, les naturelles et les artificielles. Les boutures naturelles se délachent spontanément de la plante-mère, et elles ne diffèrent essentiellement des corps reproduc- teurs tenant lieu de graines, mais étrangers à la génération sexuelle, que parce qu’elles ne se forment point dans des conceptacles particuliers; ces boutures sont, pour plusieurs plantes, telles que l’Hydrodyction, leur unique moyen de reproduction, et pour d’autres, telles que les Licheus, les Sphéries, un moyen auxiliaire ou subsidiaire, qui sert à leur multiplication concurremment avec les graines ou autres corps re- producteurs. Les boutures artificielles ne peuvent être séparées de la plante-mère que par nos mains ou nos instruments ; c’est une invention humaine, ayant pour but de multiplier plus promptement, plus facile. (770 ment et plus sûrement que par les graines des espèces et des variétés utiles ou agréables. 50. Si la multiplication artificielle par boutures ne paraît pas être pra- ticable sur tous les végétaux sans exception, cela tient uniquement à la difficulté de préserver tout à la fois de la dessication et de la putré- faction, pendant un temps suffisant pour le succès de l'opération, les fragments détachés du corps de la plante. 6°. Les végétaux les plus simples, qui ne portent ni graines ni corps reproducteurs tenant lieu de graines, se reproduisent tous lrès-proba- blement par boutures naturelles, c’est-à-dire par la division spontanée de leur corps en plusieurs fragments, division qui s'opère à la fin de la vie de l'individu. Nous en avons un exemple très-remarquable et bien avéré dans la singulière Conferve nommée Æydrodyction, si bien ob- servée par Vaucher. 7°. Il est peu philosophique de recourir à la génération spontanée pour expliquer la naissance des VÉRUE privés de graines et de corps reproducteurs, parce que l’analogie doit être le guide du naturaliste dans tous les cas où il ne peut se fonder sur l’observation. Or, aucun fait bien constaté ne prouve qu’un individu organisé et vivant ait été formé de toutes pièces par les seules forces de la matière inorganique; nous voyons au contraire des végétaux se reproduire et se multiplier par la division spontanée de leur substance en une multitude de fragments. L’analopie admet donc la génération par boutures, autant qu’elle repousse la géné- ration spontanée. ESS ARR AARAA SAS Description d'un nouveau genre (Erpenema), de l'ordre des Hypoxylons; par M. HENRI Cassini. ERPENEMA opegraphoides, H. Cass. ( Sphæria reticulata, De Cand. ET. Fr. T. V.p. 158.) Des filets épars ou rapprochés, isolés, confluents ou anastomosés, simples ou irrégulièrement rameux, droits ou flexueux, plus ou moins longs, plus où moins fins, noirs, luisants, probablement roides et coriaces, sont entièrement couchés et adhérents sur la face supérieure, et plus rarement sur la face inférieure des feuilles mortes du Convallaria polygonatum. Ces filets portent toujours des disques plus ou moins nombreux, épars, distants ou rapprochés en une série linéaire continue ou interrompue, orbiculaires, convexes, noirs, luisants, de Ja même substance que les filets’ el paraissant formés par leur dilatation et leur épaississement; un petit pore, presque imperceptible, poncti- forme ou oblong, occupe le centre de chaque disque, et n’est peut-être qu'une simple dépression de sa surface. Quand la végétation de cette plante est terminée, ses filets s’effacent insensiblement, et ses disques affaissés se réduisent enfin à des taches, ou à des cercles dont le milieu parait vide. BorTaniqQue. (78) : Cette plante, vue à l'œil nu, offre l'apparence &e l’Opegrapha atra. Je l'ai trouvée à Thury, dans le département de l'Oise, en octobre 1814, et je l'ai mise dans mon herbier, sans lui donner alors toute l'attention qu’elle méritait. M. Decandolle ayant publié, l’année suivante, le vo- lume supplémentaire de la Flore Française, je reconnus ma plante, en lisant la description de celle que ce botaniste a présentée comme une nouvelle espèce de Sphérie, sous le nom de Sphæria reticulata. La seule différence que je remarquai, en comparant les échanullons conservés dans mon herbier avec la description de M. Decandolle, c’est que cet auteur décrit les conceptacles comme des disques orbiculaires, dont le centre est blanc, plane, et le bord annulaire, noir, proéminent, entier; tandis que, dans mes échantillons, cet état des conceptacles est évidem- ment l'effet de leur destruction partielle, qui s’opère après la mort de la plante. Cet examen comparatif me fit étudier avec plus de soin la prétendue Sphérie, et je me convainquis dès-lors qu’elle pouvait être considérée comme le type d’un genre nouveau appartenant à l’ordre des Hypoxylons, etintermédiaire entre les deux genres Sphæria et Asteroma. Le genre Sphæria, tel qu'il existe aujourd’hui, devra être divisé en | plusieurs groupes, parce qu'il est composé d’un très-orand nombre d’es- pèces, offrant des caractères fort diversifiés et suffisants pour établir quelques genres, ou tout au moins quelques sous-genres, bien distincts. Mais en supposant que la diversité des bases portant les conceptacles ne suflise pas seule pour autoriser la formation de nouveaux genres, on ne peut en dire autant de la différence des conceptacles eux-mêmes, surtout quand elle se trouve concourir avec celle des bases. Des conceptacles globuleux, formés d’une croûte solide, ei remplis d’une substance molle, qui sort par un orifice apicilaire, arrondi, bien distinct, constituent le caractère essentiel du genre Sphæria. On ne doit donc pas admettre dans ce genre des espèces à conceptacles presque planes, ou semi-lenticu- laires, qui paraissent entièrement formés d’une substance solide, pleme, à peu près homogène, et qui n’offrent au lieu d’un véritable orifice, qu'une simple fossette ou dépression superficielle ; autrement il faudrait confondre dans le genre Sphæria le genre Ferrucaria, et quelques autres également bien distincts. Ainsi l’Erpenema diffère du Sphæria par la nature de ses conceptacles, et par celle de la base commune qui les porte. Le genre Asteroma, proposé d’abord, en 1815, par M. Decandolle, dans le volume supplémentaire de la Æore Française, a été décrit de nouveau parle même auteur, dans un Mémoire accompagné de figures, publié, en 1817, dans le tome troisième des Mémoires du Muséum d'His- toire naturelle. L’Erpenema, très-analogue à ce genre, en diffère toute- fois suffisamment , parce que ses filets ne sont point byssoïdes, blanchâtres à l’extrémité, dichotomes, ni rayonnants d’un centre commun, qu'ils ne forment point par leur réunion une tache continue, et qu’ils portent dès leur premier âge des disques bien distincts et pourvus d’un pore central, La _(79) La Sphcæria geographica de M. Decandolle apvartient sans doute au genre Æ7penema, qui revendiquera peut-être également les Sphæria himantia et vernicosa, quoique ces deux dernières semblent plus ana- logues à l’Asseroma; mais n'ayant pas observé moi-même ces trais es- pèces. je ne puis, quant à présent, rien affirmer à leur égard. RIVE SR RAR RS A Examen optique de la structure cristalline du Kannelstein(Essonite de M. Hauy); par M. B107T. ie Kannelstein, c’est-à-dire pierre de cannelle, ainsi nommé par Werner à cause de sa couleur, est un minéral qui vient de Ceylan, et qui, d’après son apparence extérieure, a élé confondu souvent avec le sireon, quoiqu'il ne contienne point la terre particulière à laquelle ce dernier mivéral à donné son nom. Toutefois cette similitude superfi- cielle n’a pas trempé la sagacité de notreillustre cristallographe. M. Hauy, dans son tableau des espèces minérales, a présenté le Kannelstein comme distinct du zircon; maïs la difficulté de démêler nettement les joints Ge ce nouveau minéral à travers les inégalités presque toujours inévitables de sa cassure , Pa empêché de se satisfaire complétement sur la forme particulière qui devait lui être attribuée; et il s’est borné à indiquer comme vraisemblable que celte forme était un prisme droit à base rhcmbe, ayant pour angle 1029 40° et 77° 20’. (Voyez le Tableau comparatif, page 62, et ie Traité sur les pierres précieuses.) Les phénomènes de la double réfraction pouvant offrir ici de nou- veaux indices propres à caractériser la structure intime, indépendam- - ment des formes extérieures et de la netteté des clivages, j'ai cru qu'il serait utile de les consulter; et, en les appliquant à tous les échantillons de Kannelstein que j'ai pu voir, soit dans les collections particulières, soit dans celles des mines ou du Cabinet du Roiï, je me suis assuré qu'aucun d’eux,.ne possédait la double réfraction; car, lorsqu'on les p'ace entre deux plaques de tourmaline croisées à angles droits suivant la méthode que j'ai depuis long-temps indiquée, aucun d’eux ne trouble la polarisation imprimée à la lumière naturelle par la première de ces p'aques. De là on doit conclure que la forme primitive du Kannelstein, du moins du minéral qui passe généralement pour tel dans les collections et dans le commerce, ne peut être un prisme à base rhombe , et doit être le cube ou un de ces dérivés géométriques ; car, d’après une très-belle remarque faite primitivement par Dufay, et confirmée jusqu'ici par toutes les observations, les cristaux dent la strueture dérive de cette forme sont les seuls dans lesquels la double réfraction n'exicte point. (r) Ce ca- (1) Fontenelle, dans ses Éloges, nous apprend que Dufay avait fait, sur les esrns transparents cristallisés , un très-srand nombre d'observations, qui sentmaintenant perdues pour nous. Fontenelle ajoute qu’il avait vérifié la loi de Huyghens sur la double réfrac- tion, qu'il avait trouvé des cas auxquels elle ne s’appliquait point, et qu'il avait découvert, pour ces cas, des lois plus générales. Cette extension semble bien clairement concerner les cristaux à deux axes, dont l'existence paraît ainsi n'avoir pas échappé à la sagacilé Paysique ( 80 ) ractère, facile à observer, pourra servir à faire distinguer dans les collec- tions les Kannelstein qui se trouveraient confondus avec les zircons; puis- que le zircon ayant la double réfraction, trouble la polarisation imprimée aux rayons lumineux, quand on le place entre les tourmalines croisées. Il aurait été très-intéressant de soumettre à cette épreuve les échan- tillons mêmes de Kannelstein ou d’Essonite qui ont présenté à M. Hauy des indices d’un prisme à base rhombe; car s'ils exercent la réfraction double, l’analosie de ce phénomène avec la forme serait conservée; et alors les substances généralement repandues sous le nom de Kannelstein seraient d’une nature différente de l’Essorite, ou, quoique de la même nature, ne seraient pas réellement et intérieurement cristallisées. Si, au contraire , ils exercaient la réfraction simple, il faudrait en conclure que ce phénomène est compatible avec la forme d’un prisme à base rhombe, ce qui serait un fait unique et une curieuse découverte; ou bien que cet indice de forme n’est qu'apparent, et résulte de quelque décroissement secondaire. Il suffirait de Jeter un coup d'œil sur les échantillons que M. Hauy possède, et d’après lesquelsil a fait son espèce Essonite, pour décider ces diverses questions. J’ai sollicité cette permission, mais je n’ai pas été assez heureux pour l'obtenir. En se bornant donc à considérer les Kannelstein généralement ré- pandus dans les collections et dans le commerce, on voit que la non existence de la double réfraction dans cette pierre, rend plus vraisem- blable l’opinion de plusieurs minéralogistes distingués qui, d’après les indications de l’analyse chimique, ont regardé les Kannelstein comme très-rapprochés du grenat; car les grenats n’ont pas la double réfrac- tion, Mais est-il bien sûr que les substances réunies par les minéralo- gistes sous le nom de grenat, appartiennent réellement à une seule es- p'ce? A voir la diversité de proportions des principes que l’analyse chi- mique y découvre, on serait tenté d’en douter; mais malheureusement le caractère qui pourrait le plus aisément décider cette question , celui des propriétés polarisantes, nous manque dans celte circonstance, puisque les corps rangés dans cette classe sont privés de double réfraction. de Dufay. Il avait, dit Fontenelle, découvert, en outre, que toutes les pierres transpa- rentes dont les angles sont droits n'ont qu'une seule réfraction, et que toutes celles dont les angles ne sont pas droits en ont une double, dont la mesure dépend de l'inelinaison de leurs angles Cet énoncé serait rigoureusement exact, si p2r <€S mols les angles des pierres, Dufay entendait les angles de leurs noyan+:; -t alors il en résulterait qu'il aurait remonté jusqu’à leur constitution cristallir<» Ce qui ne serait pas surprenant de la part » 1 ie E EE d’un homme d'une aussi grande s Cn», étant inconnue, on ne peut tirer parti de cette relation sans faire une hypo- thèse. La plus simple, qui paraît aussi assez plausible, consiste à admettre que, quand le volume d’un gaz varie, sa chaleur spécifique varie dans une même proportion pour toutes les températures. Cette hypothèse comprend celle où la chaleur spécifique serait considérée comme con- - stante, et celle où elle serait considérée comme diminuant uniformé- ment à mesure que la température s’abaisse. 1l ne parait pas qu’elle puisse s’écarter sensiblement de la vérité. En l’admettant, la quan- ? tité _ mr à devra être considérée comme proportionnelle à ut ; DATE \ A Prop dh 3 C9 en sorte qu'on aura dc Cd =— à. ET dh, à #« étant un coefficient constant spécifique. On peut remarquer que le changement qui s'opère dans un gaz quand le volume varie, est ana- logue aux changements d'état des corps, en ce qu'il y a dans chaque cas absorption ou dégagement de chaleur. Le coefhicient « mesure une qualité spécifique analogue à ce qu’on nomme ordinairement la chaleur latente, et qui se manifeste spécialement dans les fluides élastiques. L’équation précédente donne d à dv =— a. —, d'où » — = — a log. +; (1) expression au moyen de laquelle, connaissant les chaleurs spécifiques d’une même masse de gaz sous deux volumes différents, on pourra cal- culer la variation de température qui aura lieu lors du passage instantané d’un volume à l’autre. Les expériences connues ne suffisent pas pour nous apprendre avec exactitude quelle chaleur spécifique peut prendre une masse donnée d’un gaz, sous un volume donné. Pour obtenir toutefois quelques aper- cus, on observera que les expériences de MM. Clément et Desormes, 1820. .Delaroche et Bérard, offrent pour l'air atmosphérique les résultats suivant(s : —_—_—————————_—_———_——_—_—————— Chaleurs spécifiques correspondantes Pressions. d'un voiume d'air. = Ye UD, Expérience. Formule. m 0,552 0,679 0,656 0,510 0,802 0,786 0,565 0,848 0,854 0,76 T 1; 1,006 r,2 1,196 En cherchant à lier ces résultats par une formule empirique, il paraît que, vu le peu d’étendue des observations et les erreurs dont elles sont susceptibles, il est moins important de les représenter avec une très- grande exactitude, que d'adopter une expression qui convienne à la nature du phénomène. D’après les notions admises par le plus grand nombre de physiciens, l'expression de y en k devra donner > = 0 quand h=o; elle ne devra point devenir négalive ni imaginaire, quelque grande que soit 4. On supposera donc Y=Vh + 0,42. h, formule qui satisfait à peu près aux observations, comme on le voit dans le tableau précédent. La chaleur spécifique de l'air atmosphérique sous la pression 0”,76 est prise pour unité. L'expression précédente convient à la chaleur spécifique rapportée au volume. Si on veut la rapporter au poids, comme, à poids égal, le volume varie réciproquement à la pression, il faudra multiplier par le rapport 0,76 : re On aura donc I Cl 0,16 ie + 0,42, (2 où la chaleur spécifique de la masse d’air sous la pression 6°,76 est tou- jours prise pour unité. Mettant cette valeur dans l’équation (x), il viendra WE + 0,42 1 A + 0,42 D — VF = — à. log. } ( 100 ) Na et si l’on admet que la pression primitive Æ soit la pression atmosphé- rique, ou si l'on fait 4 —0",76, on aura simplement Dv— VV = — x [ 108: 0,76 + = log. e + of) |, où il ne reste plus qu’à déterminer le coefficient &. On admettra pour cette déterminalion, comme un fait qui parait résulter de diverses expé- riences et rapprochements, qu’en comprimant l'air de — de son volume, on élève la température, abstraction faite de toute déperdition exté- rieure, de 1 degré. On trouve alors à = 1171°, et v— V = 1400 — 585. los. (= + 0,42). Cette formule servira à calculer (avec le degré d’exactitude que com- portent les déterminations numériques précédentes) l’élévation ou l’a- baissement de température qui pourrait survenir dans une masse d'air, si on la comprimait ou dilataït, de manière à la faire passer de la pres- sion 0",76 à une autre pression k. Si, par exemple, on réduisait le volume de l'air à +, en sorte que la pression serait 5",8 = k, on pourrait obtenir, d’après la formule, une élévation de température d’environ 237°. 11 paraïtrait d’ailleurs, par ce qui précède, que l'élévation de tempé- rature obtenue en comprimant l’air atmosphérique, est susceptible d’une limite assez peu éloignée. En faisant À — co, la formule donne en effet » — F7 = 560°, d’où l’on conclurait qu’on peut tout au plus faire monter le thermomètre de cette quantité. On ne donne point d’ailleurs, à beaucoup près, ce dernier nombre comme exact; sa détermination suppose une connaissance parfaite de la relation des deux quantités représentées ci-dessus par y et par h, et il serait très-possible que le nombre précédent s’écartât sensiblement de la vérité. Quant au froid produit par la dilatation, la formule ne lui assigne aucune limite. Les résultats auxquels on vient de parvenir s’éloignent, à quelques égards, des notions présentées par un célèbre physicien, qui a considéré la compression de l’air atmosphérique comme pouvant produire des élévations de température beaucoup plus grandes aue les précédentes, et même sans limites. Tout dépend ici de la manière dont la chaleur spécifique de l'air, à poids éval, varie avec le volume. Si cette chaleur spécifique décroit aussi rapidement, ou plus rapidement, que le volume, l’assertion dont on vient de parler sera fondée; et toutefois, par la na- ture du phénomène, on arrivera bientôt, en comprimant l'air, à un terme qu’on ne pourrait plus dépasser sans produire des pressions exces- sives. Si, au contraire, la chaleur spécifique décroît moins rapidement que le volume, comme les expériences paraissent l’indiquer , et comme cela paraît même nécessaire, l'élévation de température obtenue par la com- pression aura une limite. rot) On remarquera d’ailleurs, qu’au moyen de la relation établie par l'équation (1), des expériences faites sur les variations de températures produites par les compressions et dilatations du gaz, semblent offrir un procédé assez simple pour convaître leur chaleur spécifique sous diffé- rentes pressions. Ce procédé suppose toutefois l'observation exacte de ces variations de température, et l’appréciation de la déperdition de chaleur qui s’opère par les parois des vases. RS A A Te Pr Extrait d'un Mémoire de M. CnossAT sur l'influence du système nerveux dans la production de la chaleur animale. D'APRÈS une série d’expérierces relatives à l'influence du cerveau sur Vactivité du cœur et la production de la chaleur animale, M. Brodie élait arrivé à ces conclusions : 1°. que maloré l’insufflation artificielle des poumons, la décapitation faisait baisser la chaleur animale de plu- sieurs degrés dans une heure ; 3°, que les animaux décapités et insufflés se refroïdissent plus rapidement que les animaux tués par la simple section de la moelle sous l’occipital, et qu'ainsi, après la décapitation, il ne se produit pas de quantité appréciable de chaleur. M. Chossat revenant sur ces résultats, s’est occupé de chercher de quelle manière le système nerveux influait sur la production de la chaleur. D'abord il s’est occupé à déterminer quelles étaient les circonstances de la mort produite par le froid. Il l’a vue survenir à 26 degrés et au- dessous, suivant la rapidité avec laquelle s’opérait le refroidissement. L'animal mort offrait l’anéantissement plus ou moins complet de l’irri- tabilité musculaire et du mouvement péristaltique ; il présentait du sang le plus souvent artériel dans les poumons et dans l'aorte, de la sérosité dans les ventricules du cerveau. 11 a ensuite observé la marche du refroidissement après la mort, pour le comparer à celui qui survient après les lésions du système nerveux, et pouvoir ainsi déterminer l'influence de ce système sur la production de la chaleur. Il a observé que le refroidissement devenait de plus en plus lent, à mesure qu'on s’éloignait du moment où l’animal avait péri ; ainsi l'animal, au moment de la mort, était à une température de 40°,5. (0) Dee (eo) (ra Pour s’abaisser de À F De Siep É il à fallu 4 5,5 I, 7 à 29 9 S 7 En divisant le nombre de degrés par celui des heures employées à les parcourir, on obtient ce qu'il appelle l’abaissement moyen de la cha- leur animale, c’est-à-dire la quantité moyenne dont la chaleur s’est abaissée dans une heure entre deux limites données. 1820. MÉDEeinEz. ( 102 ) On trouve ainsi l’abaissement | entre 40°a52° = — 2°,57 par heure MOYEN. ...sesessssssee So À 79.0 À entre 52 à24=——=— 1,11 par heure. 7 30 On pouvait objecter aux expériences de M. Brodie, 1°. que l’insufflation pulmonaire, après la décapitalion, était une cause de refroidissement capable à elle seule de faire périr l'animal ; 2°. que la section de la hui- ième paire, et par conséquent la décapitation, produisaient une infil- tration du poumon qui devait gêner les phénomènes chimiques de la respiration. Il fallait donc voir quels effets produisaient les lésions du cerveau qui ne porteraient point atteinte à la respiration, et laisseraient le poumon sous l'influence de la huitième paire. C’est à quoi M. Chossat est parvenu, par une section complète du cerveau , pratiquée au-devant du pont de varole ; la mort est arrivée à la douzième heure : le thermo- mètre était descendu de 40° à 24°, résultat qui se rapproche beaucoup du simple refroidissement après la mort. Cependant la marche du refroi- dissement n’a pas été uniforme dans les deux expériences, comme le fait voir la détermination de l’abaissement moyen entre les limites adoptées pour l'expérience précédente. On trouve, en effet, pour celle-ci: 40°,0 — 31°;7 57,3 — [0] a ee ele 2H ON 2 5o! HN 31°,7 — 249,0 : AL LEE — Lie er oo 9: 0 9,0 Dans une troisième expérience, un chien a été soumis à une forte commotlion, suivie de perte de connaissance et cessation absolue de respiration. On a pratiqué la respiration artificielle pendant la durée de l'expérience, l’animal est mort à la onzième heure, à 92°,5. Abaissement moyen. 30°,5 nn) Res 7°,6 JEU 20: 3 20 Foi à RG pile Mal 0 0 er SRE ME 1030 ES Go 'saseoudesdiiee 1l a injecté par la veine jugulaire d'un chien la décoction de 0%",5 d’opium : : brut dans 16 grammes d’eau, l'animal est mort la 22°% heure, à 22°, 8. Abaissement moyen. Zn For O [e) 39 35 — 31 OPEN TO AN 90.98 RSS TT FR QUE c'-chrlete 29,2 (e] SIVO 2 OR GRR ne 19? 5’ dcr) 1508 — 0000 0 , ( 105:) On voit que l’abaissement moyen de la première partie dans les trois expériences que nous venons de citer est peu différent, quoique la nature des lésions diffère beaucoup; cependant, comme il s’y trouve une cir- constance commune , l'abolition plus ou moins complète des fonclions cérébrales, l’auteur a cherché si ce n’était pas dans les organes spécia- lement sous l'influence du cerveau que se trouverait la cause plus immé- diate de l’abaissement de la chaleur. I s’est, pour cela, proposé deux questions : l’une pour savoir si le refroidissement ne tenait pas à la cessa- tion de l'influence de la huitième paire; l’autre, pour voir si ce même effet ne pouvait pas dépendre de la paralysie de la moelle épinière. Il a pratiqué la section des deux nerfs pneumo-sastriques, après avoir adapté à la trachée un tube respiratoire, et il a vu la chaleur animale baisser peu à peu, et la vie ne cesser qu’au moment où le refroidis- sement était seul capable de la terminer; la mort est arrivée à la soixantième heure. Pendant les trente-six heures qui ont suivi l’opéra- tion, il y a eu de nombreuses oscillations de la chaleur animale entre 56° et 58°,6, et le phénomène s’est reproduit quand on a répété l’ex- périence. En prenant une moyenne entre trois expériences, il trouve po abaissement moyen de la température dans la première partie de ‘expérience 0°,26 ; abaissement qui étant comparé à celui des expérien- ces précédentes 2°,45, montre que dans ces dernières la chaleur a baissé dix fois moins rapidement. Ce n’est donc point en amenant la lésion de la huitième paire , que celle du cerveau donne lieu à l’abaissement si rapide de la température, ce que déjà l’on pouvait conclure de la pre- muère expérience , dans laquelle ces nerfs étaient intacts et la respiration libre. Quant à la seconde partie de l'expérience, il n’y a plus la même différence, l’abaissement moyen est de 1°,26; dans le refroidissement après la mort il est r°,1r. L'auteur conclut de là, qu'après la section de la huitième paire, le dégagement de chaleur continue, quoiqu’en moin- dre proportion, jusqu’à 52°, mais qu'au-dessus de ce terme, l’animal se refroidit comme un simple cadavre; la lésion de la huitième paire pe contribuant que trop peu à l’abaissement de température, il restait à déterminer si la paralysie de la moelle épinitre n’en était pas la cause principale. Deux sections de la moelle épinière ont été pratiquées, l’une au-dessus de la première, l’autre au-dessous de la dernitre vertèbre du cou; la respiration artificielle a été praliquée pendant la première expérience, et dans toutes deux l’abaissement moyen de température a été à peu près le même que dans les lésions du cerveau. On ne pouvait done plus, avec M. Brodie, regarder la chaleur animale comme étant sous la dépendance immédiate du cerveau, et lon peut croire, avec M. Chossat, que la décapitation n’agit si puissamment sur le décroissement de chaleur, qu’à cause de l'influence que le cerveau exerce sur les fonctions de la moelle épinière. ( 104) L'auteur a poursuivi ses expériences sur la section de la moelle épi- nière, et l’a pratiquée dans chacun des douze espaces intervertébraux inférieurs. On voit, par le tableau qu’il en donne, qu’à dater de la sep- tième vertèbre du cou, la chaleur s’abaisse d’autant plus lentement que l'opération est pratiquée plus bas, de sorte que, même avant la dernière vertèbre du dos, la valeur de l’abaissement pendant les premières heures se trouve assez sensiblement nulle. ' - Dans les expériences où la section de la moelle épinière a été faite au-dessous du quatrième espace intervertébral, on voit, au bout de quelques heures, se développer une réaction qui soutient la chaleur animale, et quelquefois même la fait remonter. Pour prévenir les effets de cette complication, l’auteur a pris un autre mode de comparaison ; le tableau suivant présente le plus grand abaissement qui ait été observé pendant les trois premières heures qui ont suivi l'opération. Di Maximum Série Dire : GNATION DES EXPERIENCESe , à 1erences FE Fous d’abaissement. | calculée. Ë ÆExpér. 4°. Section de l'encéphale. . . . . . . . . 8,5 » « 7 % . po ® Expér. 12°. Section de la moelle épinière sous la 7° vertébre cervicale, , . , . , . , . 8,2 80,2 0°,0 Expér, 15°. Secüon dans le r°° espace intervertébral a AUIAOS ES NC PEN PIC Le 7°,6 70,4 0°, ÆExpér. 14°. Section dans le 2° espace intervertébral, . 69,5 6°,6 0°, Æxpér. 15°. Section dans le 5° espace interyertébral. 5,6 | 5°,8 o°,2 ÆExpér, 16°. Section dans le 4° espace intervertébral. 4°,9 5°,0 OS,E ÆExpér. 17°. Section dans le 5° espace intervertébral, 4,2 4,2 À o°,a Ezxpér. 18°. Section dans le 6° espace intervertébral, | : 3°,0 5°,4 : 0°,4 Expér. 19°, Section dans le 7° espace intervertébral. 20,5 29,6 |: o°,1. Expér. 20°. Section dans le 8° espace intervertébral. 1°,9 1°,8 O9, ÆExpér, 21°. Section dans le 9° espace intervertéhral, | o°,5 = Expér, 22°. Section dans le 10‘espace intervertébral. 19,2 : = - ; . SE : 1e à Écart moyen.. O,13 ÆExpér. 25°. Section dans le 11° espace intervertéhral. 0°,0 Expér. 24°. Section dans le12° espace inter vertébral. 0°,6 On voit, d’après ce tabléau, que l'abaissement de la température devient plus rapide à mesure que la section est pratiquée plus haut, et par conséquent à mesure qu’elle paralyse un plus grand nombre de nerfs, ce quia porté M. Chossat à conclure que les désordres primitifs élaient dus à la paralysie des nerfs inférieurs à la section, plutôt qu’à la lésion locale, Or, ajoute M. Chossat, comme il naït de cette portion de l’épine deux espèces de nerfs, les intercostauxetle grand sympathique, il était naturel de chercher quelle influence aurait sur la chaleur la lésion de ce dernier, ( 105) Il faut observer ic1, relativement à cette transition, qu’elle repose sur un fait qui manque d’exactitude ; le grand sympathique présente bien des connexions avec la partie dorsale de la moelle épinière, maison ne pRue dire qu’il en naïsse. Quant au procédé opératoire employé pour ‘atteindre, procédé qui consiste à extraire la capsule surrénale, à laquelle le nerf adhère assez ordinairement dans ce point de l'abdomen, on ne peut se dissimuler (comme l’auteur en convient lui-même) qu'il est fort imparfait, puisqu'il ne détruit qu’un des centres nerveux, ce qui ne doit point empêcher l’action des autres, dont il ne détruit même pas toutes les anastomoses. Dans les deux expériences que rapporte M. Chossat, les animaux soumis à l'opération sont morts entre la neu- vième et la dixième heure; il n’en donne point l'autopsie, de sorte qu’on ignore si le nerf a été lésé réellement, et s’il n’y a pas eu hémorragie (1). Au reste, {out ce qu'on sait du grand sympathique est loin de porter à croire qu'il ait une aussi grande influence, et il est plus probable que les animaux ont succombé à l’inflammalion qui a suivi l'opération. L’abaissement moyen de la température qui a été de 1°,90, n’a pas été aussi considérable que dans les sections pratiquées dans Les premiers espaces intervertébraux. L'auteur -pensant que cette différence prove- nait de ce qu'il n'avait agi que sur le grand sympathique gauche, a pensé que s'il nepouvait détruire entièrement l’action de ces deux nerfs en agissant immédiatement sur eux, il avait un moyen d'empécher cette action d'avoir un résultat efficace, en les privant des matériaux sur lesquels 1ls opéraientr. C’est le but qu’il s’est proposé dans une der- nière expérience, qui consiste à lier l'aorte thoracique immédiatement au-dessus du diaphragme, au moyen d’une ouverture faite dans le der- nier espace intercostal. 11 a trouvé que l’abaissement moyen de la tem- pérature était à peu près le même que dans les lésions de la partie su- périeure de la moelle épinière dorsale. Au reste il: faut observer .que l'animal est mort très-promptement après 4? 13’ dans la première expé- rience, et 1° 35” dans la seconde. ] auteur considère cette mort comme produite par le refroidissement. 11 est difficile de déduire avec lui cette conséquence, ainsi que.quelques autres, par lesquelles l’auteur termine son Mémoire. Il nous paraît aussi à regretter que M. Chossat n’ait point comparé ses expériences avec celles de Legallois, qui sont postérieures à celles de M. Brodie, et qui s’en éloignent sous plus d’un rapport. (z) Depuis la rédaction de cet Extrait, M. Chossat m’a assuré que les deux autopsies Q LE Q . . . . (2 avaient été faites, et qu'il n'avait remarqué aucune trace d'inflammation ou d'hé- morragie. ARR SARL AS ESS IAIS LAS D Livraison de juiller. 14 PuysiQuer, ( 106 ) Note sur PApophyllite; par M. B1oT. Ex étudiant l’action de l’Apophyllite sur la lumière polarisée, le docteur Breuwster et M. Herschell fils y ont découvert plnsieurs pro- priétés qui ne se rencontrent dans aucun autre minéral. Lorsqu'on place entre deux tourmalines une plaque d’Apophyllite détachée par le chivage naturel, c’est-à-dire dont les faces sont perpendiculaires à Vaxe du prisme ou de l’octaèdre primitif, on observe autour de cetaxe une série d’'anneaux circulaires, concentriques, séparés en quatre segments égaux par une croix droite à branches rectangulaires ; ce qui est le ca- ractère des cristaux qui n’ont qu’un seul axe de double réfraction. Mais on y remarque cette particularité, que les anneaux ainsi formés sont sensiblement blancs, et séparés les uns des autres par des intervalles presque noirs; au lieu que, dans les autres cristaux à un seul axe pré- cédemment observés, les anneaux offraient des teintes diverses, dont la série était pareille à celle des anneaux colorés analysés par Newton. Cette particularité, jusqu’à présent unique, avait porté à penser que les alternatives de polarisation en vertu desquelles les anneaux se forment, suivaient dans l’Apophyllite d’autres lois de périodicité que dans les. autres cristaux à un seul axe, où les épaisseurs qui leur correspondent se trouvent être sensiblement proportionnelles aux longueurs d’accès propres à chacun des rayons simples. Avant d'adopter cette exception, il m'a paru qu'il serait utile de mesurer les éléments de la double réfraction dans l’Apophyllite, afin de voir si les lois générales de ce phénomène s’ÿ trouvent ou non observées ; car on sait qu’elles sont liées de la manière la plus intime. avec celles de la polarisation. La méthode des coïncidences que j'ai publiée récemment dans les Mémoires de l’Académie des Sciences. offrait, par sa délicatesse, le moyen de tenter cette épreuve, et il ne- fallait rien moins que toute la précision dent elle est susceptible, pour espérer d'obtenir des résultats suffisamment exacts, malgré l’excessive faiblesse de la double réfraction que l’Apophyllite exerce. . J'ai commencé par déterminer le coefficient de la réfraction simple ;- je me suis servi pour cela d’un beau cristal pyramidal appartenant au cabinet du roi, et que M. le comte de Bournon a bien voulu me confier. Comme les faces de ce cristal, quoique planes, n'étaient pas ne- turellement assez polies pour laisser passer la lumière, je les ai rendues telles, en y appliquant une goutte d'essence. de térébenthine épaissie au feu, sur laguelie j'ai fait adhérer, par pression, une petite lame de- verre très-mince. J'ai déterminé ,:par la réflexion dela lumière, l’angle réfringent formé par les faces ainsi recouvertes , et j'ai mesuré la ré- fraction ordinaire à travers le système qu’elles formaient; ce qui est d'autant plus exact, que l’Apophyllite, comme on le verra tout à VPkeure, réfracte à très-peu près comme le crown-glass. Or, telle est (107 ) la faiblesse de la double réfraction de ce minéral, comparativement à la dispersion qu’il exerce, qu’en faisant l'observation par vision directe, les traits de la division réfractée ne semblent pas doublés, l'écart des deux images étant rempli par l'allongement du spectre; mais, en met- tant devant l’œil un prisme de crown d’un angle convenable pour achromatiser à peu près les deux images, leur séparation s’observe très-distinctement; et, d’après le sens de polarisation que chacune d'elles présente quand on l'analyse avec une plaque de tourmaline, on peut juger que l’Apophyllite exerce l'espèce de double réfraction que J'ai appelée attractive, parce qu’elle rapproche les rayons extraordi- paires de l’axe au lieu de les en éloigner, comme font d’autres espèces de cristaux. En. calculant les observations que j'avais ainsi faites sur les images ordinaires achromatisées par un prisme de crown, j'ai trouvé que le rapport de réfraction ordinaire dans l’Apophyllite était égal à r,55142; et, d’après le procédé dont j'ai fait usage, on voit que ce résultat doit appartenir aux rayons qui avoisinent le milieu du spectre. Les expé- riences de M. Herschell lui avaient donné, pour ces mêmes rayons, le rapport moyen 1,5451. Ces deux résultats diffèrent assez peu pour qu'on puisse les considérer comme se confirmant mutuellement. J'ai ensuite procédé à la détermination du coefficient de la réfraction extraordinaire, lequel se conclut de la différence des carrés des vitesses ordinaires, extraordinaires, que la méthode des coïncidences donne immédiatement. Je me suis servi pour cela d’un cristal fort petit, mais très-pur, placé de manière que les rayons y entraient par une face pa- rallèle à l’axe du cristal, et en sortaient par une face perpendiculaire à ce même axe. En appliquant à ce cas le mode d'observation et de calcul que j'ai expliqué dans mon Mémoire sur la double réfraction, inséré dans le dernier volume de l’Académie des Sciences, j'en ai déduit la différence des carrés des deux vitesses, où nf — n° = 0,007. En combinant ce résultat avec le rapport de réfraction ordinaire trouvé tout hente) TEQUEL ElAIE 0-2 ce eh eeescoel/1 == 100100) OR Tes Re M Te are etes 1 == To 0000 On voit combien peu les deux vitesses diffèrent; toutefois je ne crois pas qu'il puisse y avoir plus d’une ou tout au plus deux unités d'erreur sur le dernier chiffre de 7/°—n°; et j'admets la possibilité d’une varia- tion de cetordre, parce que les nombres précédents sont déduits de quelques-unes de mes observations seulement, et non pas de leur en- semble, qu'il ne m’a pas encore été possible de calculer. Les observa- tions étant faites avec des prismes partiellement achromatisés, la valeur de 7” doit, comme celle de 7, appartenir aux rayons moyens du spec- tre. J’ai appliqué ces nombres à des écartements d'images observées à travers les faces de la pyramide; ils m'ont paru les représenter aussi exactement et plus exactement même qu’on n’aurait osé l’espérer, 1820. Maruémariques. ( 108) eu égard aux difficultés que donne à ce genre d'observation la petitesse des cristaux qu'on est obligé d'employer. Ainsi, autant qu’on en peut juger par ces épreuves, l'Apophyllite suit: dans sa réfraction ordinaire la loi de Descartes, et dans sa réfraction extraordinaire la loi des cristaux à un seul axe, donnée primitive-. ment par Huyghens. Il est donc au moins très-vraisemblable que les phénomènes de polarisation qu’elle exerce sont également assujettis. aux mêmes lois que ceux des autres cristaux; mais ils y sont compli- qués par une particularité que ces cristaux n'offrent pas, et qui est: l'excessive faiblesse de la double réfraction, faiblesse qui rend les écarts - qu'elle produit du même ordre que ceux qui sont dus à la force dis- persive : or, cette particularité ne s'était jusqu'ici rencontrés, dans aucun autre cristal. Non-seulement l'écart des images ordinaires, ex- -traordinaires surpassait beaucoup la dispersion, mais, dans ceux ï » Y P P , ) même qu’exerçait la double réfraction la moins énergique, comme le cristal de roche et le béryl, par exemple, les deux réfractions pro-. duisaient des dispersions assez faibles ou assez peu différentes l’une de l’autre pour que lon püût les compenser à très-peu près toutes deux à la fois ; au lieu qu'il est bien loin d’en être ainsi dans l'Apophyllite, où la dispersion de l’image ordinaire est encore très-sensible quand lex- traordinaire est compensée. Celte propriété, jointe à la faiblesse de la double réfraction, ne peut-elle pas être la cause de l’ordre parti-- culier de couleurs que présentent les anneaux formés autour de l'axe de F'Apophyllite par Ki lumière polarisée? et ne peut-elle pas sufire. pour les expliquer? RRAS RAA RD RSS EU LAS Addition au Mémoire sur la diminution de la durée du jour par le refroidissement de la 1erre, inséré dans une de nos précé- dentes livraisons (page 81); par M. DE LAPLACE. J’Ar donné dans ce Mémoire, la théorie générale du mouvement de la chaleur dans une sphère homogène, quel qu'ait élé son élat initial de chaleur, en rattachant cette théorie à celle des attractions des sphé- roïdes , publiée dans le livre troisième dela Mécanique céleste. I] restait, pour la compléter, à déterminer les constantes qu’elle renferme, au moyen de cet état initial. Il est facile d’y parvenir par le théorème suivant, dont je donnerai la démonstration dans la Connaissance des Temps de 1825, qui paraîtra incessarment: Je conserve les dénominations du Mémoire eité:; et je suppose l'état initial de la chaleur, développé dans une suite de termes 2°, z pou- vani s'étendre depuis zéro jusqu'à l'infini, et 2® étant une fonction rationnelle et entière de w, W1—#4".sin. 7, et W1—u".cos. 7 assu- jettie à la même équation aux différences partielles que y; les coefs ‘Ecients de cette fonction étant des fonctions quelconques de 7: J'a ( 109 ), donné dans le n° 16 du livre troisième de la Mécanique céleste, une manière simple d’obtenir ce développement. Cela posé, Que l’on forme la quantité : 0 . 0 fr1° dr.»® —n8 (),: L C e fra car: g ) dr; les intégrales étant prises depuis 7 nul jusqu’à 7 égal au rayon a de la: sphère. Soit 8® la réunion de toutes ces quantités relatives aux diverses valeurs de z et de g°, correspondantes.à la même valeur de z, et dont le . nombre est infini. L'expression de la chaleur pour un temps quelconque £, sera la somme de toutes les valeurs. de 8®, depuis änul jusqu’à z infini. Dans le cas-où l’état initial de la chaleur est une fonction de r seul. cetle expression se réduit à 8®; ce qui donne le résultat intéressant que M. Fourier a publié dans les Annales-d’avril. 1820. Je ferai, sur l’analyse de ce Mémoire, une observation importante. Cette analyse suppose que la chaleur initiale d’un point quelconque de l'intérieur de la sphère, peut être exprimée par une série finie ou infinie des puissances entières et des produits des coordonnées ortho- gonales x, y, z de ce point. Alors 2 + 2% + 2% + etc. exprimant celte chaleur initiale, tous les coefficients de 2° sont des produits de 7° pour des séries de puissances de 7°, comme cela doit être, parce que g% est une fonction de la même nature. CRÉDIT 1 Ô 204 J’ose espérer que les géomètres verront avec quelque intérêt, cette : nouvelle application de l’analyse par laquelle j'a1 déterminé la figure des corps célestes, et la loi de la pesanteur. à leur.surface. . BRAAVAR LA VTT AGAS VOLS VAL LAVS Extrait de là relation d’une visite au cratère du volcan de Goënonp- Apie, une des iles de Banda ; par le capitaine VeRHEUL. Dans l’année 1817, M. Verheul commandant le vaisseau de sa majesté le roi des Pays-Bas lAmiral Evertsen, se trouvant dans l'archipel de Banda, chargé par le gouvernement de recevoir des Anglais la remise de ces îles , si célèbres par leur production principale, la noix muscade, forma le dessein de visiter-le volcan de Goënong-A pie, situé dans l’une d'elles, et de monter au sommet, aussi. près qu'il lui serait possible. . La petite île de Goënong-A pie s'élève en forme de cône au dessus de la surface de l'Océan ; Les deux tiers sont couverts de cocotiers et d’autres arbres, le reste est aride, et porte des traces de lave en différentes direc- tions, qui conduisent à un sommet aplat. Cette île ne produit point d'épices, mais quelques-uns des habitants de Banda ont formé, dans la partie inférieure, des jardins, dont le plus considérable appartient à Plhilosophical Maga- zine. — Mai 1820. { 110 ) A. Vetter, officier de la marine royale dans les colonies, et comman= dant du port de Banda. 11 y avait dans les premiers temps quelques forts pour protéger le débouché à l’ouest, mais il n’y en a plus aujourd’hui. Le 8 avril fut Le jour que M. Verheul fixa pour exécuter son projet ; plusieurs officiers du vaisseau se joignirent à lui, et à une heure après minuit, afin d'éviter la chaleur excessive du soleil, ils se mirent dans un bateau, pour gagner la campagne de M. Vetter, dont la demeure ainsi que plusieurs autreshabitations avaient été presque entièrement détruites par le tremblement de terre en octobre 1816. On se mit ensuite en marche , avec plusieurs esclaves que M. Vetter avait donnés pour servir de guides et pour porter les provisions, ainsi que le pavillon des Pays- Bas, qu'on voulait placer au bord du cratère. La nuit, dit M. Verheul, était magnifique ; tres-souvent nous étions enveloppés dans une obscurité profonde par le feuillage épais des arbres, des arbustes et d’autres plantés, en sorte que nous étions obligés de nous guider avec nos cannes de bambou , et de gravir de rocher en rocher pour trouver un sentier praticable. Un des Indiens qui nous précédait, armé d’une espèce de hache, appelée X/enang, avec laquelle il abattaït les branches qui embarrassaient notre marche, nous montrait les fentes produites par des tremblements de terre. Nous étions souvent obligés de nous détourner beaucoup pour éviter ces fentes, qui étaient fréquem- ment très-larges et très-profondes, et à as que nous avancions le long de leurs flancs noircis, nous étions arrêtés par les arbustes épineux et par les fougères qui y croissaient en àbondance et à une hauteur extraordinaire: Les scènes les plus variées, quelquefois agréables et quelquefois ter- ribles, se découvraient à notre vue, toutes les fois qu’un rayon de la lune pénétrait l'obscurité qui nous environnait. Ici des arbres avec leurs branches entrelacées, là d'anciens troncs renversés on déracinés ; partout d'énormes rocs escarpés, les uns entièrement nus, les autres couverts d’une espèce de verdure; leurs'cavités fraîches servaient de retraite à de monstrueux serpents, dont la vue nous terrifiait toutes les.fois que nous les découvrions par leurs siflements. Nous trouvions aussi de nombreux et majestueux cocotiers, chargés de fruits. Nous avancions par degrés, et comme l'épaisseur et la verdure des arbres diminuaient visiblement, aussi-bien que les rocs , nous jouissions de plus en plus de l’éclat de la reine des nuits, et nous avions lieu d'espérer que nous serions bientôt à la fin de notre périlleux pèlerinage, sur la partie nue de la montagne. 11 était environ quatre heures et demie du matin, lorsque enfin nous ar- rivâmes, et la scène qui s’offrit à notre vue nous dédommagea ample- ment de nos fatigues. T'out le cône paraissait depuis la base comme une masse extrêmement unie, formée de monceaux de lave; le sommet était enveloppé de nuages sulfureux qui sortaient du cratère, doucement agités par la brise de la nuit, et leurs bords étaient argentés par les ( rrr 3 rayons de la lune. De temps en temps des flammes ou de vives éruptions de feu s’élancçaient de l’intérieur du volcan. Un morne silence régnait autour de nous, l’océan était couvert de nuages, et les îles semblaient flotter sous nos pieds dans la perspective obscurcie. : Après un repos de quelques moments en cet endroit, nous entrepri- mes la dangereuse et fatigante tâche de monter une pente de 5o degrés, et de gravir sur un amas de pierres mobiles. Comme en s’éboulant elles en entraînaient d’autres avec elles, nous étions obligés de marcher de front, afin d'éviter de nous blesser mütuéllement, quand nous étions renversés. par ces pierres. Il arrivait souvent que quand nous cherchions à nous appuyer sur les plus grandes masses, elles s’écroulaient et nous estropiaient les mains et Les pieds. : ÆLa vapeur sulfureuse qui sortait du cratère commenca à nous in- commoder, et notre situalion paraissait d'autant plus critique, qu’à chaque nouveau pas nous trouvions les pierres de plus en plus disposées: à se détacher, et le bruit qu’elles faisaient en tombant était auomenté par celui que nous entendions dans l’intérieur du cratère ; d’épaisses exbalaisons sulfuriques sortaient avec violence des cavités de la mon- tagne,, dans les flancs de laquelle nous entendions un bruit sourd et confus, ressemblant à celui de la. mer agitée par une tempête. Nous arrivâmes à la fin au bord supérieur du cratère, avec nos souliers. et nos habits à demi brûlés, et les mains mises en sang par les aspérités de la lave. 1 aspect de l’intérieur du cratère, qui a la forme d’un enton- noir, est singulièrement frappant; toute la superficie en est couverte- d’une lave du plus beau jaune imagimable ; la fumée sortait d’une mul- titude de canaux ou conduits de soufre; élle était fréquemmeut accom-- pagnée d’un bruit sourd. On peut évaluer le cratère à quatre cents pieds environ de diamètre, et le fond est divisé en deux parties. Du côté du nord, le fond-n’est pas visible , les bords sont escarpés, au point que leur: plus grande épaisseur n’excède pas quatre pieds ; au sud ;on voit le fond COUVErL une immense quantité de rocs, qui paraissent y avoir été jetés par la dernière érupuüc>, dont les traces sont visibles dans un sillon profond de lave, tout:le long de la »antaune. Nous parvinmes jusqu'au sommet d'UD PE, ani s'élève du côté sep=- tentrional ; ce fut là qu on plaça l'étendart des Pays-æ.. -on vi trouva: aussi un-cassowary, qui s'était sauvé de la ferme de M. Vetter, re pied de la montagne. Il parait que cet oiseau avait été suffoqué par Pat- mosphère sulfureuse.. : ; BD ce At Le vent se:mit à souffler du sud, et comme il chassait les nuages épais. de vapeurs sulfuriques et qu'il les éloignait du cratère , il nous vint à l'esprit d’examiner de plus près une partie de l'intérieur. A cet'effet, nous nous. mêmes nos mouchoirs .bien liés devant le nezet la bouche, pour nous préserver du gaz délétère, et nous descendimes dans le volcan. Le soufre sur lequel nous marchions se brisait et s écrasait comme de la: neige gelée, et la chaleur de la terre nous obligeait d’être toujours em: &Ô 2 0. (112) ‘mouvement. Quelquelois nousentendions un bruit sourd sous nos pieds; Ja fumée, dans une effervescence continuelle, sortait des veines de soufre -cristallisé, et, s’échappant avec violence, elle s’évaporait dans l'air. Les rayons du soleil tombant sur cette croûte de soufre, mêlée avec un sal- pêlre très-brillant, produisaient un effet magique; mais arrivés au bord de la seconde région du fond du cratère, nous apercûmes une vapeur épaisse et en ébullition. | Cette vapeur ne nous permettant pas d'avancer ni de rester plus long- temps où nous étions, nous revinmes sur nos pas et nous sortimes du cratère, -emportant de beaux morceaux de lave et de soufre cristallisés: Nous étions d'autant plus empressés de nous en aller, que nous avions à craindre d’être sufloqués par un changement de vent ; nos Indiens crai- gnaient de rester encore plus que nous. 11 faut avouer que notre situa- tion était dans un danger imminent, puisque peu de mois après notre excursion , la partie méridionale du cratère, celle où nous étions entrés, s’affaissa avec tous les rocs qu’elle contenait. ; Lorsque nous fûmes sortis de cet abîme, nous primes une demi-heure de repos. 11 fallut ensuite songer à la partie la plus difficile de notre expédition; c'était de descendre. Un de nos compagnons fut si effrayé à la vue d’une pente de quatre mille pieds et d’une route escarpée et presque verticale, par où nous avions à passer , que cette crainte lui ôtant la respiration, il nous donna beaucoup de mal; mais, avec l’assistance des Indiens, il arriva heureusement aux forêts de la région inférieure. Je trouvai que la meïlleure manière de descendre ce cône couvert de lave, était de choisir les endroits où les cendres de‘la lave étaient les plus fines, en m'appuyant sur une canne de bambou, et de me laisser glisser jusqu’à ce que je fusse à genoux dans les cendres, ensuite de me tirer de là, et de recommencer la même manœuvre. Ce fut de cette:manière, qui est toutefois très-fatigante et très-pénible pour les pieds, que je réussis à pouvoir atteindre l’extrémité de la partie de la montagne qui est à nn 11 faut , en pareil cas, avoir soin de ne pas tomber en Avant, var une telle chute pourrait devenir fatale. es Nous étions tous extra---1ent fatigués et altérés, notre provision de boisson était ér-"t DOUS allions avec difliculté d’un arbre à un autre. Nor- --vames à la fin, fatigués et n’en pouvant plus, à une petite hutte indienne, où nous nous couchâmes sur le gazon. Pas un homme de la compagnie n’était capable de proférer ‘un seul mot. Cependant, grâce à quelques fruits de cocotier et à quelques tranches de melon, nous par- vinmes à nous restaurer un peu. Nous repagnâmes la vallée de Neira, avec nos habits en lambeaux, presque sans souliers; nous étions tous meurtris, brisés au-delà de toute expresssion. Le pavillon que nous avions placé sur le rocher supérieur fut long- temps aperçu flottant dans l'air; mais à la fin il disparut, consumé sans doute par la vapeur sulfureuse. Lans het inhnbsss bass sas: Lee SN ea mon (115) Résumé d'un Mémoire sur la réflexion de la lumiere; par M. A. FRESNEL. CE Mémoire a pour objet la recherche des causes mécaniques de Ja réflexion de la lumière. Dans le système des ondulations, il y a deux manières très-différentes de la concevoir. On peut supposer qu’elle résulte uniquement de la plus grande densité de l’éther contenu dans le corps réfléchissant, et l’assimiler à la réflexion des ondes d'un fluide élastique en contact avec un autre fluide plus dense. On peut la conce- voir aussi sans admettre cette condensation de l’éther, en supposant que la lumière est réfléchie par les particules mêmes des corps. La seconde hypothèse, qui attribue la réflexion au choc des ondes lumineus-s contre les particules pondérables, présente, au premier abord, une diflculté, qui s’évanouit bientôt par un examen plus attentif: si chaque particule, considérée séparément, peut être un centre de réflexion, comment se fait-il que les corps diaphanes ne réfléchissent pas la lumière dans toute leur épaisseur? En divisant par la pensée le corps réfléchissant en tranches très- minces, dont l'épaisseur réponde à la différence d’une demi-ondulation entre les chemins parcourus par les rayons réfléchis, il est aisé de voir, à l’aide du principe des interférences, que ces ondes élémentaires doi- vent se détruire mutuellement dans l’intérieur d’an milieu homoôgène, Iorsque les imtervalles qui séparent ses molécules sont infiniment petits relativement à la longueur d’une ondulation lumineuse; mais comme, dans la réalité, ces intervalles ne sont jamais entièrement négliseables par rapport à la longueur d’une ondulalion, il s'ensuit qu'on ne peut plus assigner, dans le voisinage de chaque particule pondérable, une autre particule située à une distance telle, que les rayons qu’elles réflé- chissent, diffèrent exactement d’une demi-ondulation et se détruisent complétement; en sorte qu'il doit en résulter une réflexion intérieure, à la vérité très-faible, à cause de la discordance presque complète des ondes élémentaires, mais qui finittoujours par devenir sensible, lorsque le milieu a une profondeur suflisante. F/atmosphère nous en présente un exemple frappant, par l’abondance de la lumière solaire qu’elle renvoie de toutes parts à nos yeux, même dans les jours où l'air est le plus pur. Les lois de polarisation qu’elle présente ne peuvent se con- cevoir, comme l’a observé M. Arago, qu’en supposant que ce sont les particules mêmes de l’air qui réfléchissent cette lumière, la faiblesse de ces réflexions partielles élant compensée par leur multitude. Beaucoup d’autres phénomènes confirment lhypothèse, que la ré- flexion s'opère sur les molécules pondérables; mais comme ils ne peuvent pas lui servir de démonstration rigoureuse et ne font qu'en Livraison d'agir. 19 1020. Puysique. Institut. 15 novembre 1810, Ct14) augmenter la probabilité, j'ai cherché dans les conséquences de ce système et de celui qui attribue la réflexion à la seule différence de densité de l’éther, un cas où l'expérience pût décider la question. Ces deux hypothèses expliquent également bien les anneaux colorés produits par la réflexion de la lumière aux deux surfaces d’une lame mince ; elles s'accordent nécessairement en conséquence sur la nature des anneaux transmis, qui doivent être dans tous les cas complémen- taires des anneaux réfléchis, d’après le principe général de la conser- valion des forces vives. Mais en analysant la génération des anneaux iransmis, qui résultent, comme M. Young l’a démontré, de l’interfé- rence des rayons directs avec les rayons réfléchis deux fois dans la lame mince, on est conduit àcetteconséquence singulière, que si la réflexion s'opère sur les molécules propres des corps, les rayons réfléchis à la première surface d’un milieu plus réfringent que celui avec lequel il est en contact, doivent différer d’une demi-ondulation des rayons incidens ou transmis, indépendamment de la différence des chemins parcourus, comptés pour les rayons réfléchis, comme s'ils partaient de la surface même de séparation des deux milieux; tandis qu’en supposant la ré- flexion produite par la seule différence de densité de l’éther danses deux milieux en contact, les rayons directs et Les rayons réfléchis à l'extérieur du milieu le plus réfringent doivent se trouver d’accord, abstraction faite de la différence des chemins parcourus. Ainsi, dans ce cas, les deux hypothèses conduisent à des coriséquences opposées. Pour les soumettre à l’expérience, j'ai fait interférer deux faisceaux lumineux émanés du même point éclairant, et dont l’un avait été réfléchi une fois à la surface extérieure d’une glace non étamée, noircie par derrière ; les deux faisceaux étaient ensuile ramenés à des directions presque parallèles par deux miroirs de verre noir. Cette seconde ré- flexion sur des miroirs pareils, en imprimant aux deux faisceaux des modifications semblables, ne pouvait pas altérer la différence résultant de la première réflexion. Or, les franges produites par l'interférence des deux systèmes d'ondes, présentaient le même arrangement de teintes que les anneaux réfléchis sur une lame d'air comprise entre deux verres ; le centre du groupe était occupé par une bande noïre parfaitement in- colore dans son milieu, et les teintes étaient disposées symélriquement de part et d'autre de cette bande centrale; en sorte qu'on ne pouvait pas se méprendre sur sa position : ainsi, puisque la ligne centraie, qui répond toujours à des chemins égaux, était parfaitement noire, on doit en conclure que les deux systèmes d'ondes différaient d’une demi-ondu- lation indépendamment des chemins parcourus. On voit done que le résultat de l'expérience est absolument opposé à la premitre hypothèse, et qu'il confirme la seconde, d’après laquelle la réflexion s’opérerait sur les particules mêmes des corps. ‘ (ir15) Cette manitre d'envisager la réflexion, qui, dans sa généralité, em- brasse les différens degrés de transparence des corps, et laisse entrevoir la possibilité d'expliquer leurs couleurs propres d’une manière satis- faisante, a encore l'avantage de détruire une des principales objections qui aient été faites contre Île système des ondulations, celle qui est rela- uve au phénomène de la dispersion. L'analyse démontre que les ondulations de diverses longueurs doivent se propager avec la même vitesse dans un fluide élastique homogène ; en sorte que si le ralentissement de la lumiere dans le verre, par exem- pie ne dépendait que de la plus grande densité de l’éther qu'il contient, es différentes espèces d’ondes lumineuses, qui doivent se propager avec une égale vitesse dans le vide, éprouveraient un ralentissement égal dans le verre, et se réfracteraient en conséquence de la même manière; car le rapport du sinus d’mcidence au sinus de réfraction dé- pend uniquement de celui qui existe entre les vitesses de la lumière dans les deux milieux. Mais, d’après l'expérience que je viens de rap- porter, il est très-probable que l’éther contenu dans le verre n’est pas sensiblement plus dense que celui qui l’environne ; en sorte que le rac- courcissement des ondes lumineuses qui pénètrent le verre est princi- palement dû à ses propres molécules, dont on ne peut pas, d’ailleurs, et par une raison bien simple, révoquer en doute la grande influence sur la dispersion, puisqu'elle varie avec la nature ou l’arrangement de ces molécules suivant des rapports tout-à-fait différents de ceux des pouvoirs réfringents moyens. Mais celui de tous les phénomènes d’optique qui met le plus en évi- dence, peut-être, l'influence immédiate des particules des corps sur la marche de la lumière, c’est la double réfraction, qui lui imprime des vitesses différentes selon le sens dans lequel on tourne le cristai qu’on lui fait traverser, quoique la densité de l’éther qu’il renferme reste toujours la même. Je citerai encore, à cette occasion, une loi que je viens de découvrir dans les phénomènes de double réfraction que présente le verre courbé, et qui fait voir jusqu’à quel point l’arrangement des molécules influe sur la marche de la lumiere. Quand on courbe une plaque de verre, elle acquiert des propriétés analogues à celles des lames minces cristallisées ; comme ces cristaux, elle colore la lumière polarisée, ainsi que M. Brewster l’a remarqué depuis long-temps. J'analogie indique que ces teintes, parfaitement semblables à celles des lames cristallisées, doivent résulter aussi de l'interférence de deux syslèmes d’ondes qui parcourent la plaque de verre avec des vitesses inégales, et c’est aussi ce que confirme l'expérience. Pour mesurer les changements de vitesse qui répondent à ces deux systèmes d'ondes, j'ai employé les procédés délicats que fournit la dif- 1920. FHSTOIRE NATURELLE, (16) fraction, et j'ai trouvé que la vilésse dés rayons réfraciés ordinairement, différait deux fois plus que celle des rayons extraordinaires de la vitesse - de la lumière dans le verre non courbé : ainsi la différence de vitesse entre les rayons ordinaires et extraordinaires est égale à l'accroissement ou à la diminution de vitesse que la flexion du verre a fait éprouver à la lumière réfractée extraordinairement; résultat bien remarquable, puisqu'ici la double réfraction est aussi grande que le changement de réfraction provenant de la dilatation ou de la condensation du milieu. J'ai essayé de déterminer la dilatation et la condensation absolue du parallélipipède de verre dans les points traversés par les faisceaux lu- mineux que je faisais interférer, mais Je n'ai encore obtenu qu’un ré- sultat qui me paraisse mériler quelque confiance. J'ai trouvé, d’après celte expérience, que le changement de vitesse de la lumière résultant de la dilatation ou de la condensation du verre, était, pour les rayons réfractés ordinairement, moitié moindre , à très-peu près, que celui que l’on conclurait de la dilatation ou de la condensation absolue du verre, en employant la formule qui se déduit également du système de l’émis- sion et de celui des ondulations, lorsqu'on suppose dans le premier que l'attraction exercée sur les molécules lumineuses est proportionnelle à la densité du milieu, et que, dans le second, on assimile le milieu réfringent à un fluide élastique homogène dont la densité éprouverait les mêmes variations que le parallélipipède de verre, son élasticité restant constante. D'après ces deux suppositions, les petites variations de vitesse de la lumière doivent être moitié des variations de la densité du milieu, et j'ai trouvé, dans cette expérience, qu'elles n’en étaient que le quart pour les rayons ordinaires, qui sont cependant ceux dont la marche éprouve les plus grandes variations. Je me propose de continuer mes recherches sur cet objet, dès que mes occupations me le permettront, et de déter- miner, par des observations exactes, les rapprochements ou écartements des particules du verre qui répondent à chaque degré de dillérence de vitesse entre les rayons ordinaires et extraordinaires. Des expériences de ce genre, dans lesquelles on peut faire varier à volonté et mesurer les modificalions apportées dans l’arraugement des particules du milieu réfringent, serviront peut-être à jeter quelque jour sur les causes méca- niques de la double réfraction. AALALARS LA SLR LEE PELLE QUES Description de l'Ecureuil à bandes, Sciurus vittatus, Desm. ; par M. H. DE BLAINVILLE. JA1 observé, en juillet 1820, dans la collection de M. Florent Prevot, trois individus de l’espèce d'Ecureuil que M. Desmarest a le premier signalée, dans la nouvelle édition du Dictionnaire d'histoire naturelle, GA) sous Île nom de Sciurus vittatus, mais dont il n’avait pu donner une description suffisante, l'individu qu’il avait vu n'ayant pas été à sa dis- position. Des trois individus dont j'ai observé la dépouille en bon état de conservation, avec le crâne, deux étaient femelles, et un mâle; ils avaient été apportés du Sénégal par un officier de marine. La descrip- tion suivante a été faite sur l'individu mâle. Le corps est évidemment plus grand et surtout plus allongé que celui de notre écureuil commun; sa longueur totale du bout du museau jusqu’à l'extrémité des poils qui terminent la queue, est de vingt pouces, dans lesquels la tête est pour deux pouces et demi; le cou, un pouce; le tronc proprement dit, jusqu’à la racine de la queue, huit pouces un quart; la queue elle-même, six pouces et demi ; et enfin le pinceau de pois qui la termine, deux pouces. La tête est petite, étroite sensiblement plus que dans l’Ecureuil or- dipaire, mais également comprimée; le museau est surlout beaucoup plus pointu. = L’extrémité du nez est formée par une sorte d'avance qui semble pouvoir se fermer sur l’orifice des narines ; la cloison médiane, erfon- cée, est nue, ainsi que la face interne de l'espèce d'avance du nez; les narines proprement dites sont ouvertes obliquement de chaque côté, et comime coupées carrément. : L'œil estsensiblement plus petit que dans l’Ecureuil commun, tout- a-fait latéral, très-distant, Les paupières n’ofirent aucune trace de cils; leur ouverture était de cinq lignes. L’oreille est assez reculée dans la direction de l'œil ; la conque est fort courte, de quatre lignes au plus, arrondie supérieurement, et pou- vant se collerexactement contre la tête, ce qu'indique une place presque tout-à-lait dénuée de poils sur les côtés de celle-ci; on voit à décou- vert, et bien formée, l’échancrure iilertragale, et la fosse naviculaire estisensiblé. 12 L'ouverture de la bouche est fort petite, comme dans tous les ani- maux rongeurs ; la lèvre supérieure, fendue par un sillon descendant des parines, est tres-obliquement dirigée en arrière, la mächoire inférieure étant beaucoup plus courte que la supérieure. Les membres antérieurs sont médiocres, mais moins courts propor- tionnellement que dans l’Ecureuil ordinaire; Pavant-bras et la main, depuis le sommet de l’olécräne jusqu’à l'extrémité des ongles, a deux pouces neuf lignes de long, la main ayant, avec le plus grand ongle, quatorze lignes. La paume est entièrement nue; elle a cinq doigts, dont le premier, ou pouce, très-court, mais mobile, collé au bord interne et postérieur du poignet, est cependant pourvu d’un petit ongle obtus; des quatre autres doiots, l’externé est le plus petit, puis l'interne, après cela lavant-dernier , enfin Le médian est le plus long. 1620. (terre Les ongles qui arment les quatre derniers doigts, sont lrès-compri- més, médiocrement ârqués, sensiblement plus allongés et plus droits que dans l’Ecureuil commun. Les membres postérieurs sont en général beaucoup plus faibles que dans celui-ci; la jambe a deux pouces au moips de long; le pied a deux ouces trois lignes jusqu’à l'extrémité de l’ongle du plus grand doigt. La plante du pied est étroite, longue, entièrement nue, et terminée par cinq doigts plus courts qu’elle; le plus court est encore le pouce, quoiqu'il soit beaucoup plus visible qu'à la main; le cinquième est un peu plus long; le deuxième et le quatrième sont égaux, et enfin le médian est le plus long de tous. Les ongles sont encore plus longs et plus forts qu’à la main, mais ils sont encore moins pointus; celui du milieu est surtout très-long. Le poil qui recouvre cet Ecureuil est en général ras, et surtout à la face inférieure du corps; il manque même presque entièrement sous la racine des membres, à la racine de l'oreille, c’est-à-dire aux endroits exposés au frottement. Il est fort court, en-dessus comme en-dessous, il va un peu en augmentant de longueur de la partie antérieure à Îa postérieure; le plus court se trouve sur les deux faces des oreilles, et surtout à l'endroit de la tête où elles se collent; les plus longs sont au contraire sur la queue, où en effet ils sont fort longs, et de plus en plus, à mesure qu’on se porte davantage vers l'extrémité. D'abord dis- posés à peu près également sur toute la circonférence de cet organe, ils se disposent en s’allongeant d’une manière dislique, en sorte qu'à son extrémité la queue semble fort large, fort aplatie, à cause des grands poils qui la bordent; les terminaux ont deux pouces de long, comme il a été dit plus haut. Tous ces poils sont en général fort durs, rudes et très-collés sur la peau, dans la direction d'avant en arrière. Les moustaches, vibrissæ, sont très-peu développées, c’est-à-dire peu touflues, et les poils qui les composent sont grêles et peu allongés ; ils ne forment que quatre pinceaux : le premier, labial supérieur, est le plus considérable, le sourcillier l’est encore moins, le molaire n’a que deux poils, et le maxillaire inférieur n’en a aussi que deux, mais beaucoup plus fins. La couleur de cet animal est fort peu variée; les poils du corps, con- sidérés à part, sont tout-à-fait blancs en dessous, et brun-foncé, avec la pointe fauve , en dessus; il en résulte que la teinte générale est d’un brun-fauve luisant assez foncé, ou un peu marron dans toutes les par-. ties supérieures, plus mélangé sur le museau, plus fauve à la face externe des membres, tandis que toute la partie inférieure de la tête, du cou, de la poitrine, du ventre et des quatre membres, est d'une teinte entièrement blanche, mais peu intense à cause de la rarelé des (io ) poils. 11 n’en est pas de même de deux bandes longitudinales étendues de l’épaule à la racine de la cuisse, et plus larges au milieu qu'aux extrémités; elles sont d’un beau blanc, et le paraissent encore davan- tage, parce qu’elles sont non pas au point de partage des teintes supé- rieure et inférieure , mais entièrement dans la première, et par consé- quent bordées de brun-fauve assez foncé. Les poils de la queue sont d’un fauve - vif dans la première moitié de leur longueur, et noirs et blancs dans le reste, en sorte que dans la partie distique, et surtout en dessous, la queue est fauve bordé de blanc au milieu, puis noire, bordée de blanc à sa circonférence, et par conséquent à son extrémité. A la racine dorsale de la queue, dans l'étendue d’un pouce et demi environ, les poils sont de la nature et de la couleur de ceux du dos. La partie nue des pieds et des mains est d’un brun peu foncé; les ongles sont également bruns, mais terminés par du blanc. L'individu mâle avait une masse testiculaire énorme, qui faisait une saille de près de deux pouces de long à la partie postérieure de l’ab- domen, mais saus qu'il y eût de scrotum proprement dit; le pénis, ou prépuce, peu saillant, était dirigé en arrière. J'ai trouvé quelques différences dans plusieurs parties de la tête, comparée avec celle de l’Ecureuil ordinaire; mais elles seraient saisies difhicilement dans une descriplion sans figure. Quant aux dents, et surtout les dents molaires, quoiqu'en même nomhre aux deux mä- choires que dans tous les Ecureuils, elles présentent des différences notables, en ce qu’elles re sont pas tuberculeuses, et que toutes sont aidymes , c’est-à-dire que leur couronne est parlagée en deux aréoles ovales bordées d’émail, par un sillon profond qui se prolonge assez loin aux deux côtés de la couronne, du moins à la mâchoire in- férieure, où toutes les quatre sont presque egalement carrées, l’avant- dernière élant à peine plus grande que les trois autres, qui sont presque égales. Quant à la supérieure, les quatre dents postérieures sont aussi presque égales; on y distingue plus aisément deux espèces de collines transverses , commençant en dehors chacune par deux espèces de petits tubercules que sépare un sillon qui n’existe pas à la face interne de la dent; mais en cet endroit la couronne offre un arc qui forme ensuite son bord antérieur, et qui se termine par un plus petit tubercule au ‘côté externe et antérieur de la dent. La cinquième dent , ou l’antérieure, est extrêmement pelite, et probablement caduque. Les dents incisives supérieures sont fortes, courtes, verticales , jaunes en avant, sans sillon; leur bord terminal est droit et tranchant; le biseau interne est cependant peu oblique. Les incisives inférieures sont assez fortes, à bords latéraux presque parallèles; leur extrémité est droite et tranchante. PIS ES VE AVE DIV R MÉDECINE. (eo) Note sur la mortalité produite par la fièvre jaune; par M, Moreau DE JoNNès, correspondant de l'Institut de France. D'AprEs les autorités historiques et médicales désignées ci-après, la mortalité produite par la fièvre jaune s’est élevée aux nombres sui- vants, dans quelques-unes de ses irruptions, aux Antilles, aux États- Ünis et en Espagne. D'après Dutertre, elle fit périr à la Guadeloupe, en 1640, trois indi- vidus sur quatre; et à Saint-Christophe, en 1648, un sur trois. Laprès Rochambeau, elle enleva, de 1770 à 1775, un homme sur irois, des troupes de la Martinique. D’après le docteur Linc, en 1765 et 1766, elle fit périr le sixième de . la population blanche d’Antigues. D’après M. de Humboldt, de 1786 à 1802, l'hôpital de Saint-Jean, à la Vera-Cruz, ayant reçu vingt-sept mille neuf cent vingt-deux malades, desquels moururent cinq mille six cent cinquante-sept, la perte moyenne causée principalement par la fièvre jaune fut de plus du cinquième. D’après le docteur Valentin, en 1705 et 1797, elle fit périr le sixième de la population de Norfolk. D’après M. le professeur Duméril, à Cadix en 1800, sur quarante- huit mille cinq cent vingt malades, il mourut neuf mille neuf cent soixante-dix-sept individus, ou approximativement un sur cinq. A. Séville, sur soixante-seize mille individus atteints de la fièvre jaune, il en périt vingt mille, ou plus du quart. A Xerès, sur trente mille, douze cents succombèrent, ou quatre sur dix. À Malaga en 1803, et à Cadix en 1804, la perte fut dans la même proportion. D’après Tommasini, à Livourne, en 1€04, le nombre des morts fut, dans les hôpitaux, au nombre des malades comme un est à deux. D'après le docteur Edward Miller, à New-York, en 1805, sur six cents malades, il en périt trois cents. D’après les documents officiels recueillis par M. Moreau de Jonnés, de 1802 à 1607, la perte des troupes des Antilles françaises fut comme suit : Martinique. Guadeloupe. TOO SAC Mae MOT ete OO: LSUTATOO: 0094! PL A 00 DID INPI 2 (0) | CLR TOO TUE VER OO NE LPO RTE ! OO MIN Ve) 300 Joe D. LC) code à 1806 el RMC Neo oct E TOME: LOO7 den ete ADO AE ete ee ere MAO entree @ir) D'après les documents de 1796 à 1802, la perte des troupes anglaises fut ainsi qu'il suit, aux Antilles : 1796 .......:...... 40 ....., sur 100 hommes. nTOp ele. 602 ee MO certe Dee ETES : OO he ces TD Seine TOOLS Ar PALM De An TOO RS a NA En ON Dee etats D ONO PA OUT LA AR AAA TA LAS RARES Celte mortalité appartient, en grande partie, mais non exclusive- ment, à la fièvre jaune. D’après le docteur Chisholm, de 1795 à 1765, dans une période de trente mois, l’armée anglaise des Antilles perdit, par la fièvre jaune, treize"mille quatre cent trente-sept officiers et soldats. D’après les documents officiels, en 1808, sur huit cent quarante-cinq malades reçus à l’hôpital de Kingston, de la Jamaïque, quatre cent quatre-vingl-quatorze étaient atteints de la fièvre jaune ; il en périt deux cents, ou deux sur cinq. Toutes les autres espèces de maladies réunies ue produisirent qu'une perte du cinquième, c’est-à-dire presque de moitié moins grande. (Ædunb. Journ., T. 5.) L’après le docteur Fellowes, à Cadix, en 1800, sur une population de cinquante-sept mille cinq cents individus, quarante-huit mille six cent quatre-vingt-huit furent atteints de la fièvre jaune. A Séville, sur “soixante-dix mille quatre cent quatre-vingt-huit habitants, soixante-un mille sept cent dix-huit furent infectés par cette contagion. D’après les docteurs Pym, Gilpin et Felloves,à Gibraltar, en 1804, sur une population de vingt mille individus, il n’y en eut que vingt-huit qui échappèrent à la maladie; il en périt cinq mille neuf cent quarante- six, savoir : cinquante-quatre officiers, huit cent soixante-quatre sol- dats, cent soixante-quatre femmes et enfants de soldats, et quatre mille huit cent soixante-quatre citoyens. D’après les documents officiels, dans la même ville, en 1815, il y avait quinze mille six cents habitants et une garnison de cinq mille cinq cents hommes; sur sept mille huit cent soixante-dix individus qui res- tèrent dans la place, trois mille huit cents, qui avaient eu la fièvre jaune en 1804, furent exempits de la nouvelle irruption de cette maladie ; il en fut aiusi de deux mille six cents hommes de ia garnison, campés et sé- questrés sur les hauteurs de la forteresse. Quant aux autres habitants, il n’y en eut pas plus de quarante qui échappèrent à la contagion. Sans étendre davantage cette triste récapitulation, on peut en tirer les ‘conséquences suivantes, qui établissent, d’après les faits, quels sont, aux Indes occidentales et en Europe, les rapports numériques existants Livraison d'août, publiée en novembre. 16 (222) entre la mortalité causée par la fièvre jaune, et le nombre d'individus exposés aux ravages de cette contagion. : Ra Aux Antilles, la fièvre jaune attaque, dans ses grandes irruptions, la moitié ou les deux tiers des Européens non acclimatés; elle n'en atteint qu'un sur huit ou sur dix, quand elle ne dépasse pas son minimum de malignité. En Espagne il ne lui échappe que le septième ou le huitième de la population, ou même seulement un individu sur huit à neuf cents. D'où il suit que la fièvre jaune est plus contagieuse en Europe qu'aux Indes occidentales. il Aux Antilles tous les malades périssent dans les grandes irruptions ; dans les autres, il en meurt au moins deux à trois sur cinq; et aux États-Unis la morlalité s’est élevée à la moitié des individus atteints de la même maladie. Mais en Espagne elle s’est bornée au tiers ou au quart de leur nombre total. D'où l’on peut conclure que la fièvre jaune est moins meurtrière en Europe qu'aux Indes occidentales. Ainsi donc il n’y a pas parité de chances lorsqu'on est exposé à cette maladie à Cadix ou à Cuba, à Gibraltar ou à la Jamaïque. Kn Espagne on court plus de risques de [a contracter et moins de danger d'en mourir qu'aux Indes occidentales; et tout au contraire on peut lui échapper aux Antilles plutôt qu'en Europe, mais le péril de succomber à son atteinte y est beaucoup plus grand. 1] en résulte qu'en Amérique:il y a moins de chances de succès dans les efforts des médecins pour parvenir à guérir la fièvre jause, et qu'il yen a davantage dans les eflorts que pourrait faire l'autorité pour la prévenir; ce qui est précisément l'opposé de ce qui a lieu en Europe, où il est moins difficile de combattre la malagie, que de l'empêcher de se propager. 11 y a tout lieu de croire que si la fièvre jaune est plus meurtrière aux Indes occidentales qu’en Europe, c’est parce qu’elle trouve dans les îles de l'Amérique équatoriale une réunion plus complète de toutes les circonstances qui développent et exaltent son principe morbide. IL est très-vraisemblable qu'elle est plus contagieuse en Europe qu'aux Antilles, parce que la population des villes est beaucoup plus con- densée, et qu’elle est formée entièrement d'individus susceptibles de prendre l'infection, tandis qu'aux Indes occidentales elle se compose en grande partie des originaires d'Afrique, dont l'aptitude à la repousser ne cesse que lorsqu'elle atteint son maximum de malignité. Nota. Cette note est extraite d’une monographie de la fièvre jaune, lue à l'académie royale des Sciences de l’Institut de France, dans ses séances du 6 décembre 1819, 17 avril et 19 juin i820. PLAISIR AAA OLA TUY = (25) Description d'une nouvelle espèce de Carlowizia; par M. HENRI CassiNr. LE genre Curlowiziu fait partie de l’ordre des Synanthérées et de la tribu des Carlinées. La seule espèce connue jusqu’à présent avait été nommée par Linné fils Carthamus salicifolius. Necker en fit un genre sous le nom d’Æthamus. Mœnch a reproduit plus tard ce même genre, sous le nom de Carlowizia, que M. Decandolle a adopté, dans ses Observations sur les plantes composées ou syngénèses, et qui mérile peut-être cette préférence, parce que les genres de Necker ne sont pas assez clairement désignés. : : La seconde espèce, que je vais décrire, me parait avoir échappé jusqu'ici à l'attention des botanistes. Aus Carlowizia corymbosa, H. Cass. Tige ligneuse, rameuse, épaisse, cylindrique, tomenteuse, grisâtre. Dernières branches simples, longues d’un pied, épaisses, cylindriques, couvertes d’un coton jaunâlre, ef garnies d’un bout à l’autre de feuilles extrêmement rapprochées. Feuilles alternes-spiralées, sessiles, demi-amplexicaules, longues de quatre à cinq pouces, larges de neuf lignes, étroites-lancéolées, épaisses, co- riaces; Ja face supéricure glabre et luisante; la face inférieure tomen- teuse et jaune, munie d’une grosse nervure médiaire; la parlie basilaire - J , A4 Z re garnie, sur ses bords, de longues épines rapprochées; les côtés bordés de quelques dents très-pelites, terminées chacune par une petite épine; le sommet terminé par une épine. Calathides nombreuses, disposées en corymbe au sommet de chaque branche, et portées sur des pédoncules (ou rameaux pédouculiformes) garuis de quelques petites feuilles ovales, à a 7 Ë À x entières. Chaque calathide, large d’un pouce, et composée de fleurs à corolle jaunâtre, est environnée d’un involucre inséré autour de la base du péricline, auquel il est parfaitement égal en hauteur, et composé de bractées foliiformes, disposées sur un ou deux rangs circulaires, ovales, entières, terminées par une épine. Calathide orbiculaire, incouronnée, équaliflore, multiflore, régula- riflore, androgyniflore. Péricline un peu supérieur aux fleurs, sub- campaniforme, de squames irrégulièrement bi-trisériées, à peu près égales, appliquées; les extérieures ovales-lancéolées, coriaces, sur- montées d’un appendice spiniforme, étalé; les intérieures oblongues, surmontées d’un appendice radiant, scarieux, brun, linéaire-subulé, denticulé, Clinarthe large, planiuscule, garni de fimbrilles supérieures aux fleurs, très-inévales et dissemblables; les unes filiformes, les autres laminées et subulées, la plupart laminées inférieurement et filiformes supérieurement; presque toules entregreffées inférieurement en lames coriaces qui forment par leur réunion ou leur rapprochement des étuis engainant les fleurs. Ovaires courts, hérissés de longs poils couchés ; ERP EPS EN ER EC 1820. BoTaniQue. MLAIUEMATIQUES aigrette de squamellules unisériées, filiformes, hérissées de longues barbes capillaires, et entregreffées inférieurement en faisceaux composés chacun de trois squamellules. ‘ J'ai observé et décrit cette belle plante, dans l’herbier de M. Des- fontaines, sur un échantillon recueilli aux Canaries et donné par Broussonnet. Il est indubitable qu’elle constitue une espèce très-dis- tincle du Carlowizia salicifolia, dont elle diffère principalement par la disposition des calathides en corymbe, par la brièveté de leur invo- lucre, par le rapprochement des feuilles sur les branches, et par les dentelures de ces feuilles. ARR RE RS RAS A AS A Sur la densité moyenne de la terre; par M. bx LAPLACE. Ux des points les plus curieux de la géologie est le rapport de la moyenne densité du sphéroïde terrestre à celle d’une substance connue. Newlion, dans ses principes mathématiques de la philosophie naturelle, a donné le premier aperçu que l’on ait publié sur cela. Cet admirable ouvrase contient les germes de toutes les grandes découvertes qui ont été faites depuis sur le système du monde; l’histoire de leur dévelop- pement par les successeurs de ce grand géomètre serait à la fois le plus utile commentaire de son ouvrage, et le meilleur guide pour arriver à de nouvelles découvertes. Voici le passage de cet ouvrage sur l’objet dont il s’agit, tel qu'il se trouve dans la première édition et dans les suivantes : « J'établis ainsi que le globe terrestre est plus deñse que l’eau. S'il » en était entièrement formé , tous les corps plus rares s'élèveraient et » surnageraient à la surface, à raison de fe moindre gravité spéci- fique. Ainsi, le globe de la terre, supposé recouvert en entier par les eaux, sil était plus rare qu'elles, se découvrirait quelque part, et les eaux des parties découvertes se rassembleraient dans la révion opposée. La même chose doit avoir lieu pour notre terre, en grande partie recouverte par l'Océan. Si elle était moins dense que lui, elle en sortirait par sa légèreté, les eaux se portant alors vers les régions opposées. Par la même raison, les taches solaires sont plus lévères » que la matière lumineuse sur laquelle elles surnagent, et dans la for- mation quelconque des planètes, les matières les plus denses se sont portées vers le centre lorsque toute la masse était fluide. Ainsi, la couche supérieure de la terre étant à peu pres deux fois plus dense ue l’eau, et les couches inférieures devenant, à mesure qu’elles sont plus profondes, trois, quatre et même cinq fois plus denses; il est vraisemblable que la masse entière de la terre est cinq ou six fois » plus grande que si elle était formée d’eau. » ÿ (21250) Les théories de la figure des planètes et des oscillations des fluides qui les recouvrent, considérablement perfectionnées depuis Newton, ont confirmé cet aperçu. Elles établissent que, pour la stabilité de l'équilibre des mers, leur densité doit être moindre que la moyenne densité de la terre, comme je l'ai fait voir dans le quatrième livre de la Mécanique céleste. Malgré les irrégularités que présentent les desrés mesurés des méridiens, 1ls indiquent cependant un aplatissement moin- dre que celui qui convient à l'homosénéité de la terre; et la théorie Prouve que cet aplatissement exige, dans les couches terrestres, une dessité croissante de la surface au ceutre. Pareillement, les expériences du pendule, plus précises et plus concordantes que les mesures des degrés, indiquent un accroissement de la pesanteur, de l'équateur aux pôles, plus grand que dans le cas de l’homogénéité. Un théorème re- marquable auquel je suis parvenu (tome IT des nouveaux Mémoires de l’Académie des Sciences) rend ce résultat indépendant de la figure continue ou discontinue du sphéroïde terrestre, des irrégularités de sa surface, de la manière dont elle est recouverte en grande partie par la mer, et de la densité de ce fluide. Si l’on imagine un fluide très-rare, et qui, en s’élevant à une petite haüteur, enveloppe la terre entière et ses montagnes, ce fluide prendra un état d'équilibre; et j'ai fait voir, dans le tome cité, que les points de sa surface extérieure seront tous écalement élevés au-dessus de la mer. Les points intérieurs des conlinents, autant abaissés que ceux de la surface de la mer, au-dessous de la surface supérieure du fluide supposé, forment, par leur continuité, ce que je nomme riveau prolongé de la mer. La hauteur d’un point des continents au-dessus de ce niveau sera déterminée par la différence de pression du fluide, à ce point et au niveau de la mer, différence que les observations du baromètre feront connaitre; car notre atmosphère, supposée réduite partout à sa densité moyenne, devient le fluide que nous venons d'imaginer. Cela posé, concevons que la terre soit un sphéroïde quelconque ho- mogène et recouvert en partie par la mer, prenons pour unité la lon- gueur du pendule à secondes, à l'équateur et au niveau des mers. Si à la longueur de ce pendule, observée à un point quelconque de la sur- face du sphéroïde, on ajoute la moitié de la hauteur de ce point au- dessus du niveau de l'Océan, divisée par le demi-axe terrestre, l’accrois- sement de cette longueur ainsi corrigée, de l'équateur aux pôles, sera égal au produit du carré du sinus de la latitude, par cinq quarts du rapport de la force centrifuge, à la pesanteur à l'équateur, ou par quarante-trois dix-millièmes. Les expériences multipliées du pendule, faites dans les deux hémi- sphères, et réduites au niveau de la mer, s'accordent à donner au carré du sinus de la latitude, un coefficient qui surpasse 43 dix-millièmes, (16) et à fort peu près égal à 64 dix-millièmes; il est donc bien prouvé par ces expériences, que la terre n’est point homogène, et que les densités de ses couches croissent de la surface au centre. J'ai fait voir, dans le tome cité, que les inégalités lunaires dues à l'aplatissement de la terre, et les phénomènes de la précession et de la nutation, conduisent au même résultat, qui ne doit æïnsi laisser aucun doute. Mais tous ces phénomènes , en indiquant une densité moyeune de la terre, supérieure à celle de l’eau, ne donnent point le xapport de ces densités. Des expériences sur l'attraction des corps à la surface de la terre peuvent seules déterminer ce rapport. Pour y par- venir, on a d'abord essayé de mesurer l'attraction de hautes montagnes. Cet objet a fixé particulièrement l'attention des académiciens français envoyés au Pérou pour y mesurer un degré du méridien. Cette attrac- tion peut se manifester, soit par le pendule, dont elle accélère la mar- che, soit par la déviation qu’elle produit dans la direction du fil à plomb des instrumens astronomiques. Ces deux moyens ont été employés au Pérou. 11 résulte de la comparaison des expériences du pendule faites à Quito et au bord de la mer, que, par l’action des Cordilières, la pe- santeur à Quito est plus grande qu’elle ne doit être, si l’on ne considère que l'élévation de Quito; et que cela indique, dans ces montagnes, une deusité à peu près égale au cinquième de la moyenne densité de la terre. Les déviations du filà plomb ont donné un résultat peu différent; mais l'ignorance où l’on est de la constitution intérieure de ces montagnes, la certitude que l’on a qu’elles sont volcaniques, jointe à l'incertitude des observations, ne perinettent pas de prononcer sur la vraie densité spé- cifique de la terre. On a donc cherché une montagne assez considérable dont la constitution intérieure fût bien connue : le mont Scheballien ; en Écosse, a paru réunir ces avantages. M. Maskeline observa les dé- viations du fil à plomb d’un instrument astronomique, des deux côtés opposés de ce mont, et il trouva leur somme égale à 11”,6; mais il fallait ensuite déterminer la somme des attractions de toutes les parties de la montagne sur le fil, ce qui exigeait un calcul délicat, long et pénible, et l'invention d'artifices particuliers propres à le simplifier et à le rendre très-précis. Tout cela fut exécuté de la manière la plus satisfaisante par M. Hulton, géomètre illustre, auquel les sciences mathématiques sont redevables d'ailleurs d’un grand nombre de re- cherches importantes. Son travail sur l’objet dont il s’agit, a été cou- ropné par la Société royale de Londres, qui avait déterminé l’auteur à l’entreprendre. Il en résulte que la densité de la terre est à celle de la montagne dans le rapport de g à 5. Pour avoir le rapport de la densité de la montagne à celle de l’eau, M. Plaifair fit un examen lithologique de cette montagne. Il la trouva formée de roches dont la densité spéci- x fique ou relative à celle de l'eau, varie de 2,5 à 5,2, et il jugea que (127) celle de la montagne est entre 2,7 et 2,8, ce qui donne à fort peu près 5 pour la moyenne densité spécifique de la terre. M. Michell, de la Société royale de Londres, imagina un appareil propre à rendre sensible et à mesurer l'attraction de très-petits corps, tels que des sphères en plomb, d’un ou deux centimètres de rayon; mais il ne vécut pas assez pour le mettre en expérience. Cet appareil fut transmis à M. Cavendish, qui le changea considérablement, pour éviter toutes les causes d'erreur dans la mesure d'aussi faibles altrac- tions. La pièce fondamentale de l'appareil est la balance de torsion que mon savant confrère Coulomb a inventée de son côté, qu'il a le premier publiée, et dont il a fait de si heureuses applications à la mesure des forces électriques et magnétiques. En examinant avec une scrupuleuse attention l'appareil de M. Cavendish, et toutes ses expériences exécu- tées avec la précision et la sagacité qui caractérisent cet excellent phy- sicien, je ne vois aucune objection à faire à son résultat, qui donne 5,48 pour la densité moyenne de la terre : c’est le milieu de vingt-ncuf expériences, dont les extrêmes sont 4,88 et 5,79. Si Pon applique à ce résultat les formules de ma Théorie analytique des probabilités, on trouvera qu'il y a une très-grande probabilité que l'erreur est extré- mement pelite. Ainsi, l’on peut, d’après ces expériences, confirmées par les observations faites sur le mont Schehallien, regarder la moyenne densité spécifique de la terre, comme bien connue et à très-peu près égale à 5,48; ce qui confirme l'aperçu de Newton. Ces expériences et ces observations mettent en évidence l'attraction réciproque des plus petites molécules de la malière, en raison des masses divisées par le carré des distances. Newton l'avait conclue du principe de l'égalité de l’action à la réaction, et de ses expériences sur la pesanteur des corps, qu’il trouva, par les oscillations du pendule, proportionnelle à leur masse. Malgré cette preuve, Huyghens, fait plus qu'aucun autre contemporain de Newton pour bien l'apprécier, rejela cette attraction de la matière, de molécule à molécule, et l’admit seu- lement entre les corps célèstes ; mais, sous ce dernier rapport, il rendit aux découvertes de Newton la justice qui ler était due. Au reste, la gravitation universelle n’avait pas, pour les contemporains de Newton, et pour Newton lui-même, toute la certitude que les progrès des sciences mathématiques, qui lui sont dus principalement, et les obser- vations subséquentés lui ont donnée; et l’on peut justement appliquer à cette découverte, la plus grande qu’ait faite l’esprit humain, ces paroles de Cicéron : Opinionuwm commenta delei dies, naturæ judicia confirmat, AREAS IETR IL ARAVA LI GIVIS VO VTVETS Prrsique. AnnalsofPlilosophy. n°. 21, (18) Sur le Magnétisme de la pile de Volta: Les physiciens sont fort occupés en ce moment de la découverte faite récemment par M. Oersted, d’une nouvelle et importante propriété de la pile de Volta. Lorsque les deux pôles d’une pareille pile, soita cages, soil à auges, sont mis en communication par un fil de métal quelconque, ce fil et la pile elle-même acquièrent la faculté de dévier l'aiguille ai- mantée. Cette action est d'autant plus singulière, qu’elle s'exerce en sens contraire lorsque le fil est placé au-dessus ou au-dessous de l’aizuille, et à droite ou à gauche de sa direction, quoique toujours parallèlement à sa longueur; d’où M. Oecrsted a conclu, avec raison, qu’elle est ré- volutive autour du fil. . Quelle que soit sa cause et sa nature, les lois suivant lesquelles elle s'exerce peuvent être évidemment étudiées, et mesurées d’après les mouvements qu’elle produit; c’est-à-dire par des expériences de Lorsion et d’oscillation analogues à celles dont on fait usage pour les corps ai- mantés ou électrisés. C’est ce que MM. Savart et Biot ont fait, dans un Mémoire lu à l’Académie des Sciences, le 50 octobre dernier, dont noas donnerons prochaïnément un extrait, en revenant avec plus de détail sur les particularités du phénomène même. AR RAR RAA RAA RARES Sur les erreurs de la longitude determinée en mer par des chro- nomètres , par suite de l’action que le fer du vaisseau exerce sur ces chronomètres. Extrait du Mémoire lu sur ce sujet à la Société royale de Londres, le 8 juin 1920; par M. GEORGES FISHER. L'AUTEUR commence par rappeler qu'on a souvent remarqué des variations subites dans la marche des chronomètres placés à bord, et qu'on les a généralement attribuées au mouvement du navire; mais d’après ce qu'il avait observé par rapport au mouvement des chrono- mètres à bord de /4 Dorothée et du Trent, dans le dernier voyage au pôie Nord, il avait été porté à rapporter ce changement à d’autres causes. {1 trouva qu’à bord les chronomètres avançaient ou retardaient dans tous les cas; que cette variation avait lieu, même lorsque les vaisseaux étaient presqu'au milieu de la glace ou à l'ancre, lout près du rivage, et conséquemment dans une circonstance où 1l n’y avait point de mouvement ; qu’enfin c'était une chose indépendante de la température. L'auteur émet ensuite son opinion, qu'il faut attribuer ce phénomène au fer du bâtiment ; que ce fer, en acquérant de la polarité, convertit, pour ainsi dire, le vaisseau en un gros aimant, ayant son pôle sud sur le pont, et son pôle nord au-dessous. Il ajoute que comme le balancier est fait d'acier, en partie, il est soumis à l'influence de cette espèce d'aimant, et qu'il est lui-même dans le cas de devenir magnétique. RSR AND VND VV TN VV VV - (9) Des Huîtres vertes, et des causes de cette coloration; par M. BENJAMIN GAILLON. LA cause de la coloration des Huitres, quoique généralement attri- buée à de la matière verte qui se développerait dans certains parcs où on laïsserait stagner pendant plus ou moins de temps l’eau de la mer, n'avait pas encore été suffisamment reconnue. M. Gaillon, qui s’est beaucoup occupé et qui s'occupe encore avec une grande assiduité et un grand succès de l'étude des thalassiophytes ou des plantes marines, ainsi que de celle de tous les corps organisés douteux, s'est trouvé nécessairement, pour ainsi dire, forcé d'analyser ce phénomène. Nous allons donner un extrait de son travail. Le changement des Huïîtres ordinaires en Huîtres vertes ne s'opère, comme sans doute peu de personnes l’ignorent, que dans des parcs ou réservoirs d’eau salée où sont déposées les Huîtres à leur sortie de la mer, pour les améliorer el leur faire perdre leur âcreté primitive. A certaine «époque de l’année, et particulièrement en juin et ensuite en septembre, l’eau prend dans quelques-uns de ces parcs une teinte d’un vert foncé ; c’est alors ce que les amareïlleurs nomment zourner en ver- deur. En effet, les petits cailloux qui tapissent le fonds des parcs se chargent de petits points ou ébullitions verdâtres; dès ce moment on dépose une à une, côte à côte, de manière à former un simple lit, les Huîtres destinées à verdir, et l’on suspend le renouvellement de l’eau pendant un temps proportionnel à l’intensité de viridité qu’on désire que les Huîtres acquièrent. _- Pour arriver d’une manière certaine à trouver la cause de cette viri- dité, M. Gaiïllon expose et réfute successivement les diverses opinions admises jusqu'ici. Ce ne peut être une sorte d'impréenation de l’'Huître* ] S qui aurait absorbé l’eau dans laquelle des plantes marines auraient été, pour ainsi dire, macérées, puisque les espèces de ces plantes qu’on trouve - le plus communément dans les parcs, savoir : l’ulva intestinalis, l’ulva compressa, et le conferva littoralis, mises à macérer dans des vases remplis d’eau salée ou même d’eau douce, ne lui communiquent aucune onteu ce ne peut être non plus dû aux particules de plantes marines vertes dont se repaîtraient les Huîtres durant une partie du printemps et de l’automne, ce qu’il prouve par l’anatomie de ces animaux, dont l’organisation ne leur permet certainement pas de pâturer, et ensuite par la contexture des Hautes a dibies elles-mêmes, qui résiste même à É mastication. Enfin M. Gaillon combat l’assertion qui veut que la viridité des Huitres soit due à une maladie de l'animal; en effet il a comparé le degré de vitalité des Huïtres ordinaires et des Huîtres vertes, sans trouver de différence, leur embonpoint est le même; d’ailleurs, Livraison de septembre. 17 CR RSR RER pme) 1820. HisTOiRE NATURELLE. . HisTOTRE NATURELLE. { 150 ) il faudrait donc admettre que cette maladie serait contagieuse, puisque toutes les Huiîtres d’un parc verdissent en même temps; cependant, quand on en met plusieurs lits les uns sur les autres, on voit que les inférieurs conservent leur couleur primitive bien plus long-temps que les supérieurs; enfin il s’est assuré que cette prétendue maladie n'est pas particulière aux Huîtres, des actinies mises dans les mêmes cir- constances ont également verdi. La cause de la viridité est donc dans Veau même dont s’imprègnent les Huîtres, comme on le supposait; et ce n'est pas une sorte de dissolution de plantes marines qui la rendraient verle, mais bien une quantité innombrable d’animalcules microsco- piques linéaires, atténués et pointus aux deux extrémités, diaphanes dans cette partie, et teints légèrement de vert à leur centre, lequel offre plusieurs points contractiles; il les a observés sur les coquilles d'Huître, sur les-cailloux du fond du parc : une goutte d’eau du parc, vue au microscope, lui en a présenté des milliers. Ces petits êtres lui ont présenté diverses allures dans leurs mouvements; ils pullulent, à certaines époques de l’année, dans quelques parcs d’une manière étonnante. En comparant ces animalcules avec les espèces connues, M. Gaillon trouve qu'ils se rapprochent beaucoup du ViBRION TRI- PONCTUÉ, Vibrio tripunctatus, figuré dans l'Encyclopédie, pl. 3, pag. 15; ils en diffèrent, dit-il, par leurs extrémités plus pointues, et leurs contractions centrales qui ne sont pas formées d’un nombre de points régulièrement déterminé, et qui offrent même quelquefois des lignes transversales, et plus souvent une ligne longitudinale changeant de position et de forme; aussi proposait-il de la distinguer comme espèce nouvelle, sous le nom de VIBRION HUITRIER, Wibrio ostrearius. Il reste à M. Gaillon à découvrir si cet ammalcule est dû à la nature .du sol; pourquoi il ne se trouve pas dans tous les parcs; quel est le decré d'influence météorique nécessaire pour son développement ? questions qu'il s'est faites à lui-même, et que son heureuse position auprès des parcs d’'Huîtres de Dieppe lui permettra sans doute bientôt de résoudre. H. DE Bv. DRASS AA AA Sur le système dentaire dwSorex aquaticus, ou du genre Scalops; par M. DE BLAINVILLE. Depuis assez long-temps la plupart des zoologistes considéraient le Sorex aquatieus comme devant former un genre à part, auquel ils ont donné le nom de Scalops; mais ce genre ne pouvait être que diffici- lement caractérisé, tant l’animal a de ressemblance avec les taupes sous tous les rapports, parce qu’on ignorait la disposition de son système dentaire. Comme j'ai vu et observé un crâne de cet animal dans la col- lection de M. Palissot de Beauvois, je vais remplir celte petite lacune. ‘4 La forme générale du crâne proprement dit, et même celle des mâchoi- 1820. res, a beaucoup de ressemblance avec ce qui a lieu dans les taupes; ainsi la partie postérieure de la ‘tête est fort déprimée, fort élargie de chaque côté par un renflement considérable de l’os squammeux; l’oc- cipital supérieur est surtout très-développé, ainsi que toute la partie . postérieure du crâne; aussi le trou auditif est-il au tiers de la longueur totale de la tête et des mâchoires. Il y a un rétrécissement fort sensible vers l’extrémité antérieure des os pariétaux avant leur articulation avec le frontal, et celui-ci est fort peu plus large, et semble ne couvrir du cerveau que les masses olfactives. L’arcade zygomatique n’est également ’ qu'un filet, comme dans lestaupes. La forme du museau et des mâ- choires est aussi sensiblement la même; mais le système dentaire est beaucoup plus insectivore, c'est-à-dire qu'il est pourvu de pointes plus nombreuses, plus fines et plus élevées; à la mâchoire supérieure la ligne dentaire ne se compose que de dix dents, au lieu de onze que l'on observe dans les taupes, et elles sont dans des proportions différen- tes; il n’y en a certainement que trois dans l'os incisif : la première, beaucoup plus forte, verticale, terminale, triquètre, à une seule racine; les seconde et troisième, tout-à-fait latérales, sont extrêmement petites, serrées l’une contre l’autre, et remplissant le petit espace compris entre la première incisive et la quatrième dent; celle-ci, qui occupe la partie la plus étroite du museau, est en forme de canine; elle est en effet ointue, arquée, et dépasse sensiblement les deux petites’ incisives et a première molaire, mais elle est beaucoup moins longue que la pre- mière incisive. La cinquièmedent, collée contre la canine, est beaucoup plus petite qu’elle, quoiqu’elle en ait un peu la forme. Les sixième et septième, qui sont encore de fausses molaires, sont plus fortes, surtout la septième ; elles sont pointues, triangulaires, le bord antérieur étant épais, et le postérieur tranchant : on commence à apercevoir au-dedans de la septième le rudiment d’un petit talon. Les huitième, neuvième et k dixième sont de véritables molaires, la plus grande est la neuvième; la dixième est un peu plus grande que la huitième; leur bord externe à des dentelures très-fines, quatre pour la médiane, et une seulement pour chaque extrême; leur couronneoffre trois pointes aiguës, disposées en triangle, deux éxternes et une interne, séparées par un enfoncement triangulaire dont la pointe est en-dehors, et dans laquelle pénètre la -poinie postérieure de la dent correspondante de la mâchoire inférieure. Cette mâchoire, qui a tout-à-fait la forme de celle de la taupe, si ce n’est qu’elle est un peu moins forte, ou plus longue et plus grêle, en diffère encore plus parce qu’elle est,armée d’un beaucoup plus petit nombre de dents; en effet 1l n’y en a que huit au lieu de onze. On ne ‘trouve qu’une seule incisive, petite, conique, serrée, ainsi que sa con- sénère, dans l'écartement de la seconde dent, qui est évidemment une MÉDECIN& ( 132) canine; celle-ci est en effet longue, conique, ét'elle vient toucher, quand les mâchoires sont fermées, à la face postérieure de la grande incisive de la supérieure. Après un petit intervalle, suivent les troisième, qua- trième et cinquième, qui sont de fausses molaires ; elles sont également espacées entre elles ; toutes ont le bord antérieur relevé en pointe, et elles augmentent un peu de la première à la dernière. Les sixième, septième et huitième, qui terminent la ligne dentaire, sont des molaires vraies ; elles sont bien séparées, presque égales, la dernière étant évidemment la plus petite, et la septième un peu plus grosse que la sixième ; toutes sont très-sorties de la mâchoire, et d'autant plus qu’elles sont plus antérieures; elles sont à peu près quadrilatères, et chaque angle est relevé en pointe; le côté externe présente un sillon au milieu de deux côtes saillantes; ce sont celles-ci qui glissent dans les cavités triangulaires des dents supérieures, de manière qu'il y a un enchevêtre- ment remarquable. Ainsi la formule dentaire du Sorex aquaticus est 5,1, £ dans la manière de compter les dents seulement d’un côté, ou <, 2, dans la manière ordinaire où l’on réunit celles des deux côtés. aAnata raser Extrait d'un Mémoire sur le mécanisme de l'absorption chez les animaux à sang rouge et chaud ; par M. MAGENDIE. CE phénomène, un des plus généraux de l’économie animale et l’un des plus intéressants, est pourtant un de ceux sur lesquels on a eu jusqu'ici le moins de notions positives. La plupart des auteurs qui s’en sont occupés, au lieu de chercher à faire naïître des faits nouveaux qui pussent servir à expliquer les anciens, ont trouvé plus commode de se borner aux spéculations. Ils ont supposé pour cette fonction des organes spéciaux, mais invisibles, el auxquels on pouvait par conséquent at- tribuer toutes les propriétés qu’on jugeait convenäbles; ils les ont doués de discernement, de volonté, de puissançge, en un mot, de toutes les facultés que suppose chez un être raisonnable l’action de s'emparer d’un corps extérieur : mode d'erreur, au reste, trop commun à l’homme que Jon voit disposé, dans tous les temps, à donner autêtres créés par son imagination; ses besoins, ses passions, ses habitudes. 11 est vrai que rien n’était moins prouvé que l'existence de ces organes, que leur pré- tendu discernement était mis sans cesse en défaut dans les occasions les plus importantes : mais les images dont on se servait étaient sensibles, faciles à saisir, et l’explication, basée sur des fondements aussi ruineux, s'établit presque sans opposition. La meilleure marche à suivre dans cette étude, était de commencer par déterminer positivement quels étaient les organes de l'absorption. © (155) : C'est le but que se proposa M. Magendie, dans une première suite d'expériences ; il en déduisit les conséquences suivantes 1°. Les veines sangüines sont douées de la faculté absorbante. 2°. Il n’est pas démontré que les vaisseaux qui absorbent le chÿle puissent absorber d’autres matières. «” 3°. Le pouvoir absorbant des vaisseaux lymphatiques, autres que les chylifères, n’est pas encore établi sur des preuves assez satisfaisantes. Dans des expériences nouvelles, entreprises toujours dans le but d’éclaircir cette question, M. Magendie a d'abord déterminé quelle in- fluenceexerce sur l'absorption l'état de plénitude des vaisseaux sauguins. Ayant injecté dans les veines d’un chien une certaine quantité d’eau, à 409 centigrades, il plaça dans la plèvre une substance {l’extrait alkoo- lique de noix vomique) dont l'absorption est rendue sensible par des effets très-tranchés et très-prompts; cette fois ces effets se montrèrent bien plus lents que de coutume. En répétant l'éxpérience sur d’autres animaux, et augmentant progressivement la quantité d’eau injectée, il vit les phénomènes d’empoisonnement se montrer de plus en plus tard; enfin, dans un cas où l’animal avait reçu autant d’eau qu’il en pouvait supporter sans cesser de vivre, on n’avait, au bout d’une demi-heure, observé aucun des effets qui se montrent communément en moins de deux minutes. L'état de pléthore des vaisseaux sanguins avait donc une influence bien marquée sur l’exercice de l’absorption. Quelle devait être celle qui était exercée par l’état opposé de ces mêmes vaisseaux? C’est ce que l’on chercha à connaître par l’expérience suivante : On fit à un chien une large saignée, puis on plaça dans la plèvre la quantité accoutumée de noix vomique, et l’on vit se manifester, avantla trentième seconde, les effets qui n'auraient dû arriver qu'après deux minutes. Sur un autre chien, après avoir tiré des veines une certaine quantité de sang, on le remplaça par une quantité égale d’eau chaude, et l’ab- sorption s’exerça comme si l'animal n'avait point élé soumis à cette double opération. a La facilité avec laquelle s’exerçait l'absorption était donc toujours uniquement en rapport avec la pression intérieure que supportaient les vaisseaux absorbants; il y avait donc là quelque chose d’entiérement mécanique, un véritable phénomène de capillarité. Mais sil en était ainsi, si Pabsorption dépendait uniquement de l’or- ganisation des vaisseaux et de la capillarité de leurs pores, elle devait pouvoir s'exercer après comme pendant la vie. C’est ce que l'expérience confirme. $ On plaça dans une liqueur acide une veine dont les deux extrémités we plongeaient point dans le liquide; puis on établit à l'intérieur de cette veine un courant d’eau chaude, qui, d’après la disposition que nous (154) venons d'indiquer, ne communiquait point avec le liquide qui envi- ronne la vessie. Cependant, au bout de quelque temps, la sortie par l'extrémité inférieure de la veine donna des marques bien sensibles d’a- cidité : il y avait donc eu réellement passage à l’intérieur du liquide placé à l'extérieur de la veine; il y avait eu absorption. : Dans une autre expérience, on plaça dans le péricarde d’un chien mort la veille, un mélange d'eau et d'acide acétique; on établit un courant d’eau chaude par lartère coronaire, et au bout de quelques minutes, cette eau, qui revenait par la veine coronaire, donna de fortes traces d’acidité ; il y avait dont eu absorption à la surface du cteur, du liquide acide contenu dans le péricarde. L’absorption était donc exercée, après la mort, par les petits comme par les gros vaisseaux. Il restait donc à faire voir, par des expériences directes, que l’ab- sorption s’exerçait de la même manière, et dans les mêmes circonstan- ces, pendant la vie. Cela avait été suffisamment prouvé pour les der- nières ramifications des vai$seaux sanguins, par des expériences précé- dentes; mais pour les grosatroncs, bien que tout portât à présumer qu'il eu serait ainsi, cela avait encore besoin d’être prouvé par des faits. Pour s’en assurer, on mità nu sur un jeune chien l’une des veines ju- gulaires, on la dépouilla avec soin, on l'isola des parties voisines au moyen d’une carte interposée, on enduisit sa surface d’une dissolution épaisse d'extrait alkoolique de noix vomique, et l’on vit, après la qua- rième minute, se manifester les effets accoutumés du poison, faibles d'abord, mais qui bientôt augmentèrent d'intensité. La même expérience faite sur une artère, donna les mêmes résultats, seulement plus lents, ce qui s’explique fort bien par l'épaisseur plus grande des parois. On conçoit comment, dans les deux expériences précédentes, l’ab- sorption a dû s’opérer plus lentement que dans les circonstances ordi- naires. Cela dépend, en effet, non-seulement de ce que les substances absorbées avaient à traverser des parois plus épaisses, mais encore de ce que l’absorption s’opérait sur des surfaces bien moindres que dans les expériences précédentes, où la dissolution, par exemple, introduite dans la poitrine, était en rapport avec la surface des deux plèvres. Avec cette manière de concevoir l’absorption, on se rend raison d’une foule de phénomènes jusque-là inexpliqués, parexemple, de la guérison des hydropisies, des engorgements, des inflammations par la saisnée; du défaut d'action des médicaments dans le moment d’une fièvre vio- lente où le système vasculaire est fortement distendu; de la pratique de certains médecins qui purgent et qui saignent leurs malades avant de leur administrer des médicaments actifs; des œdèmes généraux ou partiels dans les affections du cœur ou des poumons; de l’usage des ligatures appliquées sur les membres après la morsure des animaux 14 C2 $ ( 155:) venimeux, pour s'opposer aux effets délétères qui en sont la suite, etc. Tels sont les principaux faits contenus dans ce Mémoire; outre l’uti- lité dont ils peuvent être pour la pratique de la médecine, ils font voir . comment on peut faire à la physiologie d’heureuses applications des Connaissances physiques. ‘ ' ARSASE LAS AVE ALES Analyse d'un Mémoire sur de nouveaux procédés opératoires pour l'amputation du bras dans son articulation scapulo-humé- rale ; par M. J. LisFRANC, professeur de chirurgie et de médecine opératoire, chirurgien au Bureau central d'admission aux hôpitaux civils de Paris. LA chirurgie française, qui long-temps ne connut point de rivale, et qui peut-être n’en connait point encore, compte au nombre des conquêtes qui l’illustrent, l’amputation du bras dans son articulation scapulo-humérale : Ledran père la pratiqua le premier; et c’est à son heureuse audace que doivent la vie surtout un grand nombre de braves ont versé leur sang pour la défense de læpatrie. En 1815 MM. Dechampesme et Lisfranc lurent à l’Institut un Mé- moire sur ce sujet; ils y décrivirent un nouveau procédé ; ils y expo- sérent ceux de J. L. Petit, Lafaye, Sharp, Bromfeils, Dalh, Desault, Dupuytren et Larrey. Dans l’appendice du même Mémoire, ils donnent un second procédé. M. Lisfranc en a consigné un troisième à la fin de son Mémoire sur l’amputation tarso-métatarsienne. - Mais M. Lisfranc, encouragé par Les éloges flatteurs de l’Institut, vient encore de simplifier cette opération : en quelques secondes, et en com- mencçant par traverser l’article, il est parvenu à faire un lambeau anté- rieur et un postérieur, aussi réguliers que par tout autre mode d'opérer. ‘ L'on reconnaîtra facilement l’espace triangulaire par où l’instrument doit entrer ou sortir, cet espace est borné en haut par l'extrémité sca- pulaire de la clavicule, et une très-petite étendue de l’acromion, en dedans par l’arc coracoïdien, en dehors par la tête de l’humérus. Nous allons transcrire le procédé. « Assis sur une chaise, le malade incline la tête du côté opposé à » celui où l’on pratique l’opération ; un aide la soutient dans celte atti- » tude. Veut-on extirper le bras gauche, on le tient éloigné du tronc » de trois ou quatre pouces; le chirurgien se place derrière le patient, » embrasse le moignon de l'épaule avec la main qui ne doit pas conduire » l'instrument, le pouce correspond à la face postérieure de l’humérus, » les doigts indicateur et médius sont placés sur l’espace triangulaire » dont j'ai parlé ; alors l’opérateur prend avec sa main droite un couteau » interosseux , long de huit pouces, larse de six lignes environ, le plonge CHIRURGIE. Acad. des Sciences, 3 avril 1820. ( 1356 ) ‘ » au côlé externe du bord postérieur de l’aisselle devant les tendons des » muscles grand dorsal et grand rond; la lame est disposée de manière » que son plat forme avec l'axe de l'épaule un angle de 45 degrés; ainsi » des deux tranchants le supérieur est un peu porté en avant, l’inférieur » au contraire est dirigé en arrière : l’instrument longe ensuite la face » postérieure et externe de l’humérus; quand il est arrivé vers l’extré- » mité scapulaire de cet os, la main portée légèrement en dehors et » en haut, l’engage dans la capsule articulaire au-dessus de la cavité » glenoïde entre la tête de l’humérus et la racine de l'acromion, et il va » sortir au-dessus et à la base de l'arc coracoïdien : puis, tandis que le » talon du couteau demeure à peu près immobile, le reste de la lame » incise d’arrière en avant et un peu de bas en haut, contourne la tête » de l’humérus, et aussitôt qu'il est dégagé d’entre elle et l’acromionu, » la totalité du couteau longeant le côté externe du bras, va terminer » le lambeau à trois pouces au-dessous de l'article; un aide relève ce » lambeau. Dans ce premier temps de l'opération, j'ai coupé les tendons » des muscles grand dorsal, grand et petit ronds, sus et sous-épineux » de la longue portion du biceps, le prolongement scapulaire du triceps, » toute la portion du deltoïde qui s’insère à l’acromion et à la clavicule » en dehors de l’apophyse coraçoïde; joignez-y la partie supérieure et » postérieure de la capsule, qui d’ailleurs, ainsi que le sous-scapulaire , » a perdu ses adhérences avec l’acromion. Dans la confection de ce » lambeau entre les extrémités externes du grand dorsal, des grand et » petit ronds du sus et sous-épineux de la longue portion du biceps, » du triceps, et la partie du deltoïde indiquée ci-dessus. 5 .» Au deuxième temps, l’opérateur tenant la main basse et incisant > du talon à la pointe du couteau, passe au côté interne de la tête de » l’humérus, ce qui devient très-facile, en raison de la distance où elle » est de la cavité glénoïde, l'instrument longe l'os jusqu’à trois pouces » de l'articulation, et avant que l'opérateur, par une incision perpen- » diculaire à l’axe des fibres musculaires, n’achève de détacher le bras, » un aide, placé vers l'épaule opposée, cemprime lartère axillaire » entre son pouce appliqué sur la face A Dur du lambeau, et les » quatre derniers doigts de la main fixés sur les téguments : ce lambeau est formé par le reste de la portion claviculaire du deltoïde, le grand pectoral, la partie coracoïdienne du biceps, le coracobrachial ; une petite partie du triceps, et les nerfs et les vaisseaux axillaires. » Je viens d'indiquer la position la plus avantageuse du bras pour » traverser l’article; mais il est bon de prévenir que, dans toutes les » attitudes, l'articulation peut être régulièrement parcourue par le cou » teau , surlout si l’on fait soulever, ou si l’on soulève soi-même le bord » postérieur de l'aisselle ; la capsule alors est plus ou moins largement » ouverte. 54 D) D YO Y ŸY ŸY (137) » Lorsque avec la main droite on veut enlever le bras droit, au lieu y de commencer l'opératiôn par la.partie postérieure, on entre dans » l’article par la partie antérieure, en suivant d’ailleurs en sens opposé » les préceptes que nous venons de tracer. » a D Ne 24 - M. Lisfranc, après avoir jeté de belles considérations sur l’articu- lation de l'épaule considérée dans l’âge adulte, prouve que son procédé est applicable à tous les cas de désarticulation de l’humérus. IL est facile de concevoir que l’on peut aisément, après la confection du premier lambeau, faire la resection de la tête de l’humérus, et même de la cavité glénoïde.. sr the. Les travaux de MM. Béclard et Serres sur les lois de l’ostéogénie, ont fourni à M. Lisfranc des données importantes pour pratiquer l’opé- ration dont nous nous occupons sur les enfants. 4 4 Considérant, r° que la cavité glénoïde et son bourrelet fibreux con- servent toujours, relativement à la tête de l’humérus, les mêmes pro- portions. à D ve 2, Que chez les enfants la tête de lhumérus déborde plus que chez l'adulte l’acromion, la clavicule et l’apophyse coracoïde; que cette apophyse commence, vérs le milieu de !1 deuxième année, son ossi- fication par sa partie moyenne; que le point osseux gagne le sommet, et en dernier lieu la base qui vient concourir à former la partie supé- rieure de la cavité glénoïde; que la réunion n’a lieu le plus ordinai- rement que vers quatorze à quinze ans; qu'il n’est pas rare de trouver l’épiphyse à vingt ans chez les scrofuleux; que, dans l’état sam, l’é- paisseur du cartilage sur lequel elle repose est de deux lignes, 1l est beaucoup plus épais dans l’état morbide. AU NE 3°, Que-le sommet dé l’acromion reste cartilagineux jusqu’à l’âge de quatorze ou quinze ans, souvent au-delà, et dans une étendue telle, que ce cartilage recouvre la tête de l’humérus; qu’enfin l'extrémité sca- pulaire de la clavicule reste aussi cartilagineuse. M. Lisfranc a vu que ces faits rendent encore beaucoup plus facile la désarticulation de l’hu- mérus; il dit que l’article se trouve en quelque sorte réduit à la sim- plicité de celui des phalanges avec les métacarpiens; et qu’il peut être attaqué de la même manière; il ajoute que l'instrument divisera aussi bien les cartilages que les parties molles ; il en a acquis la certitude par des essais faits au laboratoire de la Pitié. Voici son procédé : « Quelque attitude qu’affecte le bras, j'applique le talon d’un couteau » à ampütation au côté externe du sommet de l’apophyse coracoïde, je » le dirige en bas et en arrière, et après lui avoir fait parcourir l'étendue » d'environ un pouce et demi, je le conduis en remontant vers le creux » de Vaisselle, dont il divise le bord postérieur au point que rencon- y frerait une ligne partant du centre de l'articulation, et formant un Livraison de septembre. 18 182 0.1 PHYysiQUuE, ( 158.) » angle de 40 deprés avec l’axe de l’épaule : on forme ainsi des deux tiers » du deltoïde, d’une partie du grand et petit rond, du grand dorsal, de » la longue portion du triceps, du biceps, d’une partie du sus et sous- » épineux, un lambeau qu’on relève. Dans le deuxième temps, que la » capsule ait ou n'ait pas été ouverte, il devient très-facile de traverser » l’article, les cartilages acromial et claviculaires coupés ne peuvent » plus s’y opposer, et le lambeau interne est fait d’après les principes » que J'ai établis pour l’âge adulte. » Aunsi, jusqu'a l’êge de onze à quinze ans, l’amputation dans l’arti- .» culation de l’épaule est plus simple et plus facile que chez l'adulte; » quelques secondes suffisent aussi pour l’exécuter. » RAR RS RAS AR LR AD DE AIS Note sur les expériences de M. AMPÈRE, relaiives à l’action mutuelle de deux fils conjoncuÿs, et à celle qui a lieu entre un fil conjonctif et un aimant ou le globe de la terre. M. Awpère a lu plusieurs Mémoires à l'académie royale des Sciences, sur l’action que M. Oersted a reconnue entre un aimant et le fil métallique qui joint les deux pôles d’une pile de Volta, et sur celle au a de son côlé observée le premier, soit entre deux fils de laiton aisant partie d’un circuit voltaïque, soit entre un de ces fils et le globe terrestre. c Le travail de M. Ampère se divise naturellement en deux parties bien distinctes : l’une est purement expérimentale , .et nous à fait con- naître des faits nouveaux et qui doivent intéresser les physiciens; l’autre se compose de considérations sur les phénomènes découverts par M. Oersted, et sur ceux que présentent les expériences qui lui sont propres, considérations dont il conclut que ces phénomènes, et en gé- néral lous les phénomènes magnétiques, sont uniquement dus à l’élec- tricité agissant dans les corps aimantés comme elle agit pour produire les attractions et répulsions qu’il a observées entre deux fils conjonctifs. Nous ne parlerons ici que de la partie expérimentale; elle a pour objet principal d'établir les quatre faits suivants, sur lesquels les expériences de M. Ampère ne peuvent laisser aucun doute. 1°. Deux fils métalliques parallèles, faisant partie d’un circuit vol- taïque, s’atlirent quand les extrémités de ces fils qui communiquent avec un même pôle de la pile se trouvent du même côté; ils se re- poussent dans le cas contraire. 2, Quand deux fils métalliques, faisant partie d’un circuit voltaïque, sont placés dans deux plans parallèles de manière que l’un d’eux peut seulement tourner autour de la ligne perpendiculaire à leurs directions ( 159 ) qui en mesure la plus courte distance, l’action mutuelle de ces deux fils amène celui qui est mobile dans la direction où il est parallèle à laure, _ et où.les extrémités qui communiquent avec le même pôle de la pile voltaïque sont du même côté dans les deux fils. 5°. Quand on introduit dans un tube de verre une partie du fil con- jonctif, et que l’autre partie du même fil est roulée en hélice sur le tube, on a un instrument qui se conduit comme un aimant dans l’action mutuelle qui a lieu entre Lui et une aiguille ou un barreau aimanté : 1l fait mouvoir l'aiguille d’une boussole, en attirant et repoussant ses pôles précisément comme le ferait un aimant ; et sion le suspend comme une aiguille aimantée, il exécute, à l'approche d’un barreau, les mou- vements que fait cette aiguille dans les mêmes circonstances. 4. Lorsqu'un fil métallique, communiquant aux deux extrémités de la pile, forme un circuit presque fermé où l’on ne laisse d’interrup- tion que l'intervalle nécessaire aux communications, et que ce fil est mobile autour d’un axe compris dans le plan du circuit qu'il forme, l’action du globe terrestre tend à le mouvoir de manière que le plan dont nous venons de parler devienne parallèle à l’équateur d’une aiguille aimantée qui serait attachée perpendiculairement au même axe, et qui, assujétie à tourner autour de cet axe, obéirait d’ailleurs à l’action de la terre. Cette expérience suppose que la partie mobile du cireuit est par- faitement équilibrée, excepté dans le cas où l’axe autour duquel elle ‘tourne est la ligne verticale qui passe par son centre de gravité, ce qui fait que la pesanteur ne tend à lui imprimer aucun mouvement dans les différentes situations où elle peut se trouver. On obtient ce mouve- ment en suspendant simplement cette partie du fil conjonctif à un pivot d'acier dont la pointe s’appuie contre le fond d’une petite coupe de fer ou de platine où lon met un peu de mercure; on la voit alors tourrer autour de la verticale passant par son centre de gravité et par l'extrémité du pivot, jusqu’à ce que le plan où elle se trouve arrive dans la situa- tion où il est parallèle à l'équateur de l'aiguille d'une boussole. Ce mouvement a lieu tantôt dans un sens, et tantôt dans le sens Op- posé, suivant qu’on met une des extrémités du fil ou l'extrémité opposée en communication avec un même pôle de la pile. Le premier de ces quatre faits, et surtout la circonstance que l’attrac- tion a lieu entre deux fils conjonctifs , lorsque celies de leurs extrémités qui communiquent avec le même pôle de la pile sont du même côté, et la répulsion dans le cas contraire, ne pouvaient être prévus d’après les expériences de M. Oersted. Le second paraîl une suite nécessaire du premier; mais il était bon de s’en assurer par l’expérience. Le troisième est surtout remarquable par sa liaison avec l'emploi d’un fil conjonctif plié en hélice pour aimanter l'acier et y déterminer des pôles à volonté. Le quatrième complète l’analogie des fils conjonctifs et des aimants, 4 1820. BoTANIQUE. ( 140 ) sous quelque point de vue qu'on là considère, analogie qui est déjà établie sur plusieurs autres faits, et en particulier sur laimantation du fer par l'électricité que développe, soit une pile voltaïque, soit une machine électrique ordinaire, dans les expériences de M. Arago. RAR RAS RAS RAS PR ES RS Observations sur le genre Chryseis, et sur la Centaurea mos- chata; par M. HENRI Cassini. J'ar proposé d’abord le genre Chryseis, dans le Bulletin des Sciences de février 1817, et je l'ai décrit ensuite plus amplement dans le Dicrion- naire des sciences naturelles (tome IX, page 154). L'espèce qui a servi de type à ce genre, est la Centaurea amberboi de Lamarck, ou Centaurea suaveolens de Willdenow, que j'ai nommée Chryseis odorata. On sait que cette plante était mal à propos considérée par Linné comme une simple variété de la Centaurea moschata.Ce sont deux espèces bien distinctes, mais tellement analogues qu'on ne peut s'empêcher de les rapporter au même genre. Cependant le principal caractère du genre Chryseis consiste dans la structure de l’aigrette, et je n’ai jamais trouvé le moindre vestige d’aigrette dans la Centaurea moschata. Cette ano- malie est assez embarrassante, et néanmoins les difficultés qu’elle fait naître peuvent être résolues par les considérations suivantes. Dans la tribu des Centauriées, l’ovaire est presque toujours aigretté : mais souvent l’aigrette est réduite à un état de faiblesse qui dénote évi- demment un avortement incomplet, et quelquefois elle disparaît sans laisser aucun vestige de son existence. Remarquez que les espèces dé- pourvues d’aigrette sont infiniment analogues, sous fous les autres rapports, avec d’autres espèces pourvues d’aigrette. 11 faut en conclure que, dans la tribu des Centauriées, l'absence de l’aigrette doit être attribuée à un avortement complet de cette parlie; d’où il résulte que ce caractère ne peut être élevé, dans cette tribu, au rang des caractères génériques, et doit être considéré seulement comme un Caractère spé- cifique. La structure de l'aigrette, au contraire, fournit d'excellents caractères génériques. Mais comment rapporter à un genre caractérisé par la structure de l’aigrette, uneespèce qui n'a point d’aigrette? com- ment peut-on connaître la structure d’une partie qui n'existe point ? comment deviner quelle serait la conformation de cette partie, sielle n’était point complétement avortée? Cela paraît absurde, cela paraît contraire à ce principe : prids est esse, quûm esse tale. Je répondrai à ces objections , que le principe dont il s’agit n’est pas généralement exact en histoire naturelle, et surtout en botanique. Je pourrais m'appuyer sur une foule d'exemples, mais il suffira d’en citer un bien connu : la Cuscute n’a point de cotylédons, et cependant les botanistes n’hé- Re 2 Cri) sitent pas à classer celte plante dans la classe des Dicotylédones, parce qu'ils attribuent à un avortement l'absence des cotylédons dans la Cuscute, et qu’ils sont convaincus, par les analogies, que si les coty- lédons de cette plante n'étaient point avortés, ils seraient au nombre de deux, et opposés l’un à l’autre. C’est par des motifs de la même nature que je me détermine à rapporter la Centaurea moschata au genre Chry- seis, quoique ce genre soit principalement caractérisé par la structure de l’aigrette, et que l’espèce en question soit dépourvue d’aigrette. Pour faire apprécier les analogies sur lesquelles je me fonde, je vais décrire successivement la calathide de l'espèce qui sert dé type au genre Chryseis, et celle de l'espèce que je crois pouvoir associer à la première, malgré l’anomalie qu'elle présente. … Chryseis odorata, H. Cass. Dict. des sc.nat., T.IX ,p. 154. Cenraurea moschata Var. 8, Linn. Centaurea amberboi, Lam. Centaurea suaveo- Lens, Willd. La calthide est longuement radiée: composée d’un disque multiflore, régulariflore, androgyniflore, et d’une couronne unisériée, ampliatiflore, neutriflore. Le péricline, inférieur aux fleurs du disque et ovoïde, est formé de squames régulièrement imbriquées , appliquées, coriaces , glabres, lisses; les extérieures courtes, larges, ovales, comme sphacélées au sommet; les intérieures longues, étroites, surmontées d'un appeudiceétalé, scarieux , ovale-acuminé ou lancéolé. Le clinanthe est plane, hérissé de fimbrilles nombreuses, inégales, libres, laminées, membraneuses, subulées. Les ovaires sont oblongs, couverts de longs poils capillaires, soyeux, appliqués ; leur aréole basilaire est très- oblique-intérieure; l’aigrette, un peu plus longue que l'ovaire, estcom- posée de squamellules imbriquées, multisériées, laminées-paléiformes, coriaces-membraneuses, non barbellées, mais denticulées ou frangées sur les bords et au sommet; les squamellules extérieures courtes, étroi- tes , linéaires ; les intérieures longues, larges, subspatulées ; il n’y a point de petite aigrette intérieure. Les fleurs de la couronne ont un faux-ovaire demi-avorté, presque inaigretté; leur corolle est très-longue et très- large, à limbe amplifié, obconique, membraneux, divisé au sommet en lanières nombreuses. Les fleurs du disque ont la corolle glabre, à divisions très-droites. Chryseis calva, H. Cass. Centaurea moschata, Lin., Lam., Willd. La calathide est radiée : composée d’un disque multiflore, subrégula- niflore, androgyniflore; et d’une couronne unisériée, ampliatiflore, neutriflore. Le péricline, inférieur aux fleurs du disque, ovoide-sub- globuleux , et un peu pubescent, est formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, interdilatées, arrondies supérieurement, co- riaces, un peu membraneuses et colorées sur les bords ; les intérieures surmontées d’un apperdice étalé, scarieux, roussâtre, arrondi. Le cli- nanthe est épais, charnu, plane, garni de fimbrilles nombreuses, longues, (142) inégales, libres, laminées, membraneuses, étroites-linéaires , aiguës. Les ovaires sont hérissés de très-longs poils capillaires, nombreux ; ils ont un gros bourrelet basilaire cartilagineux, glabre; leur aréole basilaire est très-oblique-intérieure; l’aigrette est absolument nulle. Les fleurs de la couronne sont:dépourvues de faux-ovaire; leur corolle est formée d’un tube laïge, aplati, garni à son orifice d’une multitude de filaments qui sont des rudiments de filets d’élamines avortées; et d’un limbe amplifié, obconique, divisé supérieurement en une multitude de lanières longues, étroites, linéaires-aiguës. Les fleurs du disque ont Ja corolle un peu obringente; les filets des étamines sont parsemés de très-petites papilles; les anthères ont l’appendice apicilaire long, les appendices basilaires longs, membraneux, linéaires; les stigmatophores sont entregreflés inférieurement, libres et divergents-arqués supérieu- rement. Le genre nommé Centaurium par M. Decandolle, ne diffère très- essenliellement du Chryseis que par la structure de l’aigrette, ce qui sufht cependant pour me faire classer ces deux genres dans deux sections différentes. On pourrait croire que la Centaurea moschata étant privée d’aigrette, se rapporte aussi bien au genre Centaurium qu'au genre Chryseis, en sorte que la section à laquelle elle appartient est douteuse ; c’est pourquoi je vais décrire la calathide de l’espèce qui est le type du senre Centaurium. - Centaurium officinale, H. Cass., Dict. des sc. nat., T. VIT, p. 378. Centaurea centaurium, Lin. La calathide est discoïde : composée d’un disque multiflore, régulariflore , androgyniflore intérieurement , mascu- liflore extérieurement ; et d’une couronne urisériée, interrompue, pau- ciflore , anomaliflore, neutriflore, Le péricline, très-inférieur aux fleurs et ovoïde, est formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, interdilatées, ovales, obtuses, coriaces, munies d’une très-petite bor- dure membraneuse. Le clinanthe est épais, charnu, planiuscule, garni de fimbrilles très-longues, inégales, libres, filiformes-laminées. Les ovaires des fleurs hermaphrodites, qui occupent le milieu du disque, sont glabres, et pourvus d’une aigrette conforme à celle des Centau- riées-Prototypes. Les fleurs mâles, qui occupent les rangs extérieurs du disque, ont un faux-ovaire glabre, inaigretté, petit, semi-avorté, inovulé, stérile. Les fleurs neutres de la couronne, au nombre de trois environ, ne sont pas plus longues que les fleurs du disque; elles ont un faux-ovaire semi-avorté, filiforme, glabre, inaïgretté, et une corolle filiforme, dont le limbe est divisé jusqu’à sa base en trois lanières lon- gues, étroites, linéaires. Les corolles du disque ne sont pas sensible- ment obringentes; elles portent de longs poils capillaires disposés en forme de collerette autour de la base du limbe; les filets des étamines sont velus; les stigmatophores ne sont point libres. | y PS TE RP ESS EE ( 145 ) En comparant les {rois calathides que je viens de décrire, on recon- naïtra facilement que celle de la Centaurea moschata est beaucoup plus analogue à celle de la Centaurea amberboi, qu'à celle de la Certaurea centaurium; d'où il suit que la Centaurea moschata ne doit pas être rapportée au genre Centaurium, mais au genre Chryseis. | La Centaurea glauca, Willd., que j'ai observée au Jardin du Roi, est une troisième espèce de Chrysers, très-peu différente de la Chryseës calva, et remarquable comme elle par l'avortement complet de laigrette des ovaires. Je propose de la nommer Chryseis glauca ; mais il est inutile que je décrive ici sa calathide, qui est tout-à-fait semblable à celle de la Chryseis calva, si ce n’est qu’elle est plus courtement radiée, et que les fleurs de sa couronne sont pourvues d’un faux-ovaire stérile, inaïgretté. J’ai divisé la tribu naturelle des Centauriées en deux seclions, dis- tinguées par la structure de l’aigrette, et ayant pour types, l’une legenre Centaurium, l'autre le genre Chrysers. ire Section. Centauriées-Protoiypes. T’aïgrette est double : lexté- rieure composée de squamellules multisériées, régulièrement imbri- quées et étagées, celles du rang le plus extérieur étant extrêmement courtes, et les autres progressivement plus longues; ces squameliules sont laminées , linéaires, obtuses, droites, roides, barbellées sur les deux bords; leurs barbelles cylindriques, obtuses, droites et roïdes, sont égales, très-rapprochées, appliquées, comme pectinées. L’aigrette intérieure est composée de squamellules unisériées, courtes, semi- avortées, membraneuses, linéaires, tronquées. à 2€ Section. Centauriées-Chryséidées. Les squamellules de Paigrette sont paléiformes, non-barbellées, et ne recèlent point au milieu d'elles une petite aigrette intérieure. Cette section est composée des quatre genres Chryseis, Cyanopsis, Goniocaulon et V’olutaria, que j'ai proposés dans le Bulletin des Sciences de décembre 1816 et de février 1817. Dans le Cyanopsis, les squames du péricline sont surmontées d’un ap- pendice spiniforme, et les ovaires sont glabriuscules et munis de dix à douze côtes régulières séparées par des sillons ridés transversalement. Dans le Goniocaulon, la calathide est composée de quatre à six fleurs hermaphrodites, sans fleurs neutres. Dans le ’olutaria, la corolle des fleurs hermaphrodites, hérissée de longs poils, a ses divisions roulées en-dedans du haut en bas en forme de volute, et celle des fleurs neutres a son limbe divisé jusqu’à la base en trois ou quatre longues lanières liguliformes. Ainsi, le Chryseis diffère du Cyanopsis, par le péricline et par les ovaires; du Goniocaulon, par la composition de la calathide ; du Voluraria, par la forme des corolles. A AE RAS OR EVA DLLD MinÉRALOGIE, (144) Société géologique de Cornouaille. LE Dr Forges, secrétaire de cette Société, a lu, à la séance du 3 octobre, un Mémoire très-circonstancié sur les températures des mines. L'auteur présenta le résultat des observations thermométriques faites par lui-même et par d’autres personnes dans un grand nombre de mines, en Cornouaille et en d’autres contrées. IL suit de toutes ces observations, que la température de l'air, de l’eau et de la terre dans les mines, augmente progressivement, mais irrégulièrement, à partir de quelques centaines de pieds au-dessous de la surface, jusqu'aux plus grandes profondeurs où le mineur ait pu atteindre. Le maximum de température dans les mines les plus profondes de Cornouaille (1300 à 1400 pieds anglais) est d'environ 26 à 27 degrés centigrades, ou de 15 à 16 degrés au-dessus de la température moyenne du climat. Le D: Forbes n’admet point l’existence d’un foyer de calorique dans le sein de la terre, pour expliquer cette haute température, qui semble: croître assez rapidement à mesure qu’on y pénètre plus avant. Il ignore la cause de ce phénomène. Quant aux diverses sources de tempéra- ture étrangère, 1l cite les suivantes : 1° les lumières; 2° la poudre à canon ; 5° le frottement et la percussion; 4° les corps des mineurs; 5° la diminution de la capacité de l’air pour le calorique. En évaluant l’effet des quatre premières sources, il entra dans des détails de calculs fondés sur les expériences de divers physiciens, et il fit l'application de ses calculs à la magnifique mine de cuivre de Dolcoath; cette mine emploie sous terre 750 personnes, consume par mois trois milliers de poudre à canon, et 5000 livres de chandelles; elle est profonde de 1400 pieds, et offre une excavation de plus de 7 millions de pieds cubes, Suivant les calculs du Dr Forbes, ces diverses causes peuvent élever de 11 à 14 degrés une quantité d’air suffisante pour remplir trois fois ces souterrains, ou 21 millions de pieds cubes. Il part de 11 degrés, comme de la température moyenne du pays; il ajoute deux degrés pour l'ac- croissement, de température , qu’il attribue à l’allongement de la colonne atmosphérique, et à la condensation de l’air qui en est la conséquence. Mais tout cela ne suffit pas, et nous pouvons demander, avec le D: Forbes : D'où vient donc la haute température des mines? Malgré la force des arguments contraires, faut-il admettre l'existence d’une tem- pérature constante et naturelle, de 21° à 27° centigrades, dans l’intérieur de la terre, à la profondeur d’un peu plus de 1000 pieds? Y a-t-il d’autres causes accidentelles, non encore soupçonnées, capables d’ex- pliquer ce singulier phénomène? À la même séance, on lut aussi un Mémoire de M. William Fos, sur le même sujet. Suivant lui, la température de la terre en Cornouaille augmente progressivement à mesure qu'on descend, à peu près d'un demi-degré centigrade pour 60 à 7o pieds. Lots sotshisshs0sns)se2) (145 ) Faits pour servir à l'histoire de l'Or; par M. J. PELLETIER. (Extrait. ) Le but principal que l’auteur de cette dissertation s’est proposé, est de montrer que l'or doit être considéré comme un métal électro-négatif, c’est-à-dire comme un métal dont les oxides ont plus de tendance à faire fonction d'acide que fonction de base. Cette proposition est la consé- quence de deux vérités que M. Pelletier cherche à établir : la première, que les oxides d’or ne peuvent former avec les acides de véritables combinaisons salines; la seconde, que le péroxide d’or peut s’unir aux alcalis et à d’autres oxides, en formant des combinaisons qui jouissent de propriétés particulières. Pour conclure que les oxides d’or ne peu- vent former avec les acides de véritables combinaisons salines, l’auteur a d’abord dû tenter d'opérer ces combinaisons ; les recherches l’ont amené à examiner l’action des acides minéraux sur ces chlorures et les oxides d’or : l’action des acides végétaux sur les mêmes corps est aussi traitée dans ce Mémoire; mais comme elle présente des phénomènes tout particuliers, son examen est rejeté dans un des derniers paragraphes. ÆAGclion des acides rinéraux sur les chlorures d’or. Lorsqu'on verse dans une solution de perchlorure d’or de l’oxide sulfurique concentré, il ne se produit aucun changement, à moins que la liqueur ne soit concentrée; dans ce cas seulement il se précipite une poudre rouge, que l’on démontre être du perchlorure d’or an-hydre. Si on chauffe la liqueur, au moment où elle est assez concentrée pour acquérir 150 degrés de température, il se fait un dégagement, non d'acide hydrochlorique, mais de chlore, et il se précipite une poudre jaune, qui est du proto-chlorure d’or. En continuant l’action du calorique, le protochlorure abandonne tout son chlore, et l’or apparaît à l’état métallique. On voit donc qu'ici l’acide sulfurique n’a par lui-même aucune action, et qu'il n’ägit que comme corps intermédiaire pour la transmission du calorique ; les acides phosphorique et arsénique agissent sur les chlorures d’or de même que l'acide sulfurique. L’acide mtrique et les autres acides volatils saturés d’oxigène n’ont sur le perchlorure d’or aucune action remarquable; par la chaleur ils se volaulisent, et le percklorure d'or reste dans la capsule. On sait que le protochlorure d’or mis en contact avec de l’eau, se décompose en or métallique et en perchlorure; le même phénomène a lieu quand on le met avec les acides sulfurique, phosphorique et ni- trique ; il se forme encore ici du perchlorure d’or et de l’or métallique se précipite en quantité proportionnelle à celle du perchlorure qui le forme. Si les acides ne contiennent pas d’eau, leur action est nulle à Livraison d'octobre. 19 1820. Czinmic. (146) peine; elle est d'autant plus rapide, que l'acide contient plus d’eau ou a moins d’affinité pour ce liquide. Dans toutes les expériences, il ne se dégage ni chlore ni acide hydrochlorique. De l’action des acides sur l’oxide d'or. Si on excepte l'acide nitrique et l’acide sulfurique, l’un et l’autre concentrés, aucun acide dont l’oxigène est le principe oxidifiant, ne peut dissoudre l’oxide d’or (1) ou s'y combiner ; il nous reste donc à examiner l'action de ces deux acides. Lorsqu'on met de l'acide nitrique sur de l’oxide d'or, s1 l'acide est seulement étendu de deux parties d’eau, et si l’oxide est pur, il n’en dissout pas une quantité sensible. Lorsque l'acide est concentré, et sur- tout à l’aide de la chaleur, alors seulement on dissout une quantité notable d’oxide d’or; mais si on vient à ajouter de l’eau à la solution, tout l’oxide d’or se précipite, et l’acide nitrique n’en relient pas un atome. Par l’évaporation de la solution de l’oxide d’or dans l'acide ni- trique, on obtient une matière noire , qui est un mélange d’oxide d’or et d’or métallique. L’acide sulfurique agit sur l’oxide d’or comme l'acide nitrique; seu- lement lorsqu’on ajoute de l’eau dans la dissolution, on précipite l'or à l’état métallique au lieu de le précipiter à l’état d’oxide. Cet eflet est dû à la grande quantité de calorique qui se produit par l'addition de l’eau dans l’acide sulfurique concentré. Raisonnant sur les propriétés de ces dissolutions de l’oxide d’or dans les acides nitrique et sulfurique, dissolutions dans lesquelles l’acide est toujours en quantité extrêmement grande par rapport à la masse de l’oxide, M. Pelletier cherche à démontrer qu'on ne peut les considérer comme des dissolutions salines, et que les phénomènes qu’elles présen- tent, ainsi que leur composition chimique, s'opposent à ce qu’on puisse les assimiler aux sels métalliques dans lesquels les proportions d’oxigène des bases et des acides sont toujours dans des rapports constants. Les acides hydrochlorique et hydriodique dissolvent l'oxide d'or; mais il est .presque probable que dans ce cas il se forme d’une part de l’eau, et de l’autre un perchlorure ou un periodure d’or. L'examen de l’action que l’iode exerce sur l'or, examen qui fait le sujet d’un paragraphe du Mémoire, vient à l’appui de cette asserlion. De l’action des sels sur le chlorure d’or. Dans ce chapitre, l’auteur du Mémoire cherche à démontrer que ee Ne UE q l'addition des sulfates , nitrates, hydrochlorates , etc., dans une solution (1) Le protoxide d’orpassant presque instantanément à l’état de péroxide en aban- donnant de l’or métallique, c’est toujours le péroxide dent nous voulons parler, lorsque nous ne donnons pas d'indication du conträire. « (147) régaline d’or, ne’ détermine aucun changement et ne donne lieu qu'a des mélanges du sel ajouté avec le perchlorure d’or. L’addition du ni- trate d'argent ou du sulfate du même métal, produit cependant un phé- nomène particulier : ja liqueur se décolore sur-le-champ, et tout l'or et l’argent se trouvent précipités. Si on est arrivé à de justes proportions des deux liqueurs, le précipité d’un rouge-brun est, d’après l’analyse qui en a élé faite, un mélange d’oxide d’or et de chlorure d'argent. De l’action des bases salifiables sur les chlorures d’or. Ce chapitre est le plus long du Mémoire, parce que l’auteur tend à y établir, par beaucoup d’expériences et quelques raisonnements, que ces bases, et particulièrement la potasse el la soude, agissent sur le chlorure d’or en passant à l’état métallique formant un chlorure alealin et portant leur oxigène sur l'or, tandis que la plus grande parlie de l’oxide d’or formé, reste en combinaison avec l’excès d’alcali employé, en formant avec la base salifiable alcaline une combinaison dans la- quelle l’oxide d’or fait fonction d'acide. Cette théorie, qui explique toutes les anomalies que semble présenter l’action des alcalis sur les chlorures d’or, est elle-même l’expression des faits observés et étabiis par l'expérience. La baryte, la chaux et la magnésie agissent sur les chlorures d’or d’une manière analogue : ces combinaisons peuvent êlre faites de toutes pièces ayec l'oxide d’or et la base salifiable; elles sont incolores, et présentent des propriétés particulières ; les acides oxigénés en précipitent Voxide d’or en s’emparant de la base; l’action de la magnésie sur le perchlorure d’or fournit un procédé avantageux pour se procurer de l’oxide d’or. Lorsqu'on fait bouillir un excès de magnésie dans une so- lution de perchlorure d’or, la liqueur se décolore entièrement; filtrée, la solution retient très-peu d’aurate de magnésie, cette combinaison étant peu soluble, Presque tout l’oxide d’or se retrouve dans la ma- gnésie, qu'on peut enlever par l’acide nitrique étendu. Des prétendus sels triples d’or. Ce chapitre est consacré à démontrer que les sels triples d’or dont il est si souvent fait mention dans les Ouvrages et Mémoires de chimie, sont des mélanges de perchlorure d’or et des sels qu’on ajoute ou qu’on forme dans les solutions auriferes : la preuve à l'appui de cette assertion se Lire des faits consignés dans les chapitres précédents, et des propriétés dont jouissent les prétendus sels triples, - Action de l’iode sur l’or, iodure d’or. L'iode n’a pas d'action sensible sur l'or : l'acide hydriodique n’en a aucune; mais on dissout facilement l'or dans l'acide hydriodique 1oduré, | 1820: (148) Le meilleur procédé pour obtenir l'iodure d’or est de faire bouillir de l’or en feuille dans de l’acide hydriodique, en ajoutant peu à peu, et par intervalle, de l'acide nitrique ; Piodure d’or, à mesure qu'il se forme, reste en solution dans l'acide iodique ioduré, dont la couleur se fonce beaucoup; on filtre là liqueur, et on ajoute un excès d’acide nitrique, qui décompose tout l’acide hydriodique; liodure d’or se précipite avec un excès diode, dont on le sépare en le chauffant lévèrement. On obtient aussi de l’iodure d’or avec l’oxide d’or et l’acide hydrio- dique; dans ce cas il se produit de l’eau. L'iodure d’or est pulvérulent d’un jaune verdâtre, insoluble dans l’eau froide, extrêmement peu soluble dans l’eau chaude, inattaquable à froid par les acides sulfurique;#nitrique et hydrochlorique, soluble dans l’acide hydriodique ioduré ; la chaleur le décompose; on obtient de l'or métallique, et l’iode se volatilise; la potasse, la soude le dé- composent également , et l’or se sépare à l’état de métal. La moyenne de plusieurs analyses opérées , en décomposant l’iodure d'or par le feu ou par la potasse, analyses qui ne différent entre elles que par les millièmes, a donné les nombres suivans : Lodel en Need TOO 0000! Or A COR CR EN TO DETTE Calculant, d’après cette analyse, les proportions du péroxide d’or, on trouve 3,0495 au lieu de 12,077 qu’on devrait avoir d’après les analyses et calculs de M. Berzelius, ou 10,or, d’après M. Oberkamps. On restera convaincu que l’iodure d’or obtenu est à l’élat de proto- iodure. Le périodure d’or existe sans doute dans la dissolution d’or par l'acide hydrochlorique ioduré, mais on ne peut l’isoler. L'analyse du protoiodure d’or pouvant se faire d’une manière rigou- reuse beaucoup plus facilement que celle de l’oxide ou celle du chiorure d'or, on peut s’en servir pour établir avec précision, par le calcul, les proportions des oxides d’or, et l’on a: Protoxide d’or { Dee Ste ON Too: oxigène, 10,03. JO: To0. Péroxide d’or { D'où l’on conclura le poids de la molécule d’or être éval à 20,92 au lieu de 24,86, nombre donné par l’analyse du perchlorure d’or. On pourra donc calculer les proportions des autres combinaisons de For d'après le tableau suivant : 10, oxigène — poste 50, oxigène — péroxide. Di 2008 1. de — ro to ads. 152, chlore — perchlorure, etc. ( 149 ) De l’action de quelques substances végétales, ei particulièrement des acides végétaux sur le chlorure er l'oxide d’or. Pour établir quelle action les acides végétaux exercent sur les chlo: rures d'or, on a eu recours à un assez grand nombre d'expériences que nous ne rapporlerons pas dans cet extrait, mais qui ont fait voir que les acides végétaux, l’acide oxalique excepté, ne décomposaient pas, du moins dans un temps donné, le perchlorure d’or. L’acide oxa- lique seul détermine la décomposition du perchlorure et la précipitation de l'or à l’état métallique; mais tous les acides végétaux unis à une base, opèrent promptement la décomposition du chlorure et la sépara- tion de l’or à l’état métallique. Dans tous ces cas, une portion de l'acide végétal est décomposée; 1l paraît qu’une partie de son hydrogène est employée à réduire la base du sel végétal s’il se fait un chlorure, ou à élever le corps à l’état d'acide hydrochlorique s’il se forme un hydro- chlorate. Ces décompositions ont lieu sans dégagement de gaz. {acide oxalique et les oxalates alcalins décomposent au contraire le perchlo- rure d'or avec un grand dégagement d'acide carbonique, phénomène apercu par Van-Mons, en versant de l'oxalate de potasse dans du per- chlorure d’or, et qu’on explique facilement, en considérant, avec M. Dulong, l'acide oxalique comme formé d'acide carbonique et d'hydrogène. ‘ Les acides oxalique, citrique, tartrique etacétique réduisent l’oxide d’or à l’état métallique, avec l’acide oxalique seul, cette réduction est accompagnée de dégagement d'acide carbonique. — Nous n'avons pas examiné l’action des autres acides végétaux sur l’oxide d’or, elle doit être la même que celle qu’exercent les acides que nous venons d’in- diquer. Que doit-on alors penser des oxalate, citrate, tartrate et benzoate d’or décrits par quelques chimistes? L’acide acétique, ce- pendant, lorsqu'il est concentré, dissout un peu d'oxide d’or, phéno- mène qui rentre dans l’action que l'acide nitrique concentré exerce sur l’oxide d’or, action sur laquelle on s’est expliqué dans un précé- dent paragraphe. RAA AAA AAA RAA AA RAS Sur Le développement de Pélectricité dans les corps par la pression et la dilatation; par M. BECQUEREL, officier du génie, ancien élève de l'Ecole Polytechnique. LA distribution de l'électricité dans les corps conducteurs, soit isolés, soit seumis à l'influence d’autres corps électrisés; les lois de son partage par contact entre ces corps; en un mot toutes les conditions de Péqui- z = A D O , Ne s libre des principes électriques, lorsqu'ils sont dégagés de leur combi- 1 1820. Prysique. Acad. des Sciences, Mars 2830. ( 150) naison mutuelle qui forme l’élat naturel des corps, sont aujourd'hui autant de vérités constatées, observées dans tous leurs détails, et liées entre elles par une théorie mathématique rigoureuse; mais le mode d'existence propre de principes électriques dans les corps, les causes qui les y font exister et qui les y maintiennent simultanément, en pro- portion égale et en quantité en apparence indéfinie, la raison pour laquelle le frottement ou d’autres procédés les dégagent partiellement de cetle union mutuelle et les rendent libres, la manière dont ceite action se produit et ce dégagement s'opère, tous ces phénomènes, si remarquables par eux-mêmes et si importants par leur intime connexion avec la nature réelle des principes électriques, sont encore enveloppés pour nous d’une complète obscurité. On ne peut donc voir qu'avec in- térêt les recherches expérimentales qui ont pour but d’éclaircir ces premiers points où s'arrêtent nos convaissances actuelles, surtout lors- qu'il en résulte des effets d’une nature nouvelle et d’une assez grande intensité pour qu'ils puissent être, non-seulement constatés avec faci- lité, mais mesurés avec certitude. Tels sont ceux que M. Becquerel a fait connaître dans le Mémoire dont nous rendons compte aujourd’hui à l’Académie, 11 y a déjà trente-cinq ans que Coulomb, en présentant son électro: scope à fil de cocon à l’Académie des Sciences, l’accompagna d’une série d'expériences ingénieuses , desquelles il tirait cette conséquence, qu'une compression , ou une dilatation passagère, influait sur la quantité ou sur la nature de l'électricité qui se développe dans le frottement mutuel des corps. On peut s'étonner qu'ayant remarqué cette influence, il n’ait pas tenté de l’étudier par des expériences directes, et de la rendre plus sen- sible à l’aide de pressions et de dilatations exercées à dessein et avec énergie sur des corps isolés; mais cette idée, toute simple qu’elle puisse paraïîlre, ne se présenta point à son esprit, tant les conséquences des vérités naturelles, même celles qui semblent les plus évidentes, lors- qu'elles sont une fois connues, ne présentent d’abord que des traces légères, quand elles ne sont pas encore découvertes. Long-temps après le travail de Coulomb, et vraisemblablement lorsque personne ne son- geait plus à la remarque qu'il avait faite, M. Libes présenta (en 1804) à l Académie des Sciences une observation qui donnait un exemple frappant de la justesse de celte idée. Ce physicien avait reconnu qu’un disque de mélal isolé, pressé sur une étoffe de taffetas gommé, soit simple, soit plié en plusieurs doubles, sort du contact électrisé résineusement. 1 /effet était d'autant plus marqué que la pression était plus forte ; il cessait lorsque l’enduit était usé par la friction, en sorte que le taffetas avait perdu cette glutinosité qui le faisait d’abord se coller à la surface du métal; et la preuve que l'électricité ainsi communiquée au disque mé- tallique ne pouvait pas être atlribuée au frottement, et était tout-à-fait Ê Le À (br) distincte de celle qu’il développe, c’est qu’elle était résineuse, au lieu que le même disque étant non plus posé et pressé, mais frotté lésère- ment sur le même taffetas, couvert du même enduit, prenait l'électricité vitrée. Il ne manquait à ces expériences que d’être rapprochées de la re- marque de Coulomb pour conduire à lobservation générale du genre d'effet qu'il avait soupconné; mais l’espèce particulière du corps sur lequel elles avaient été faites, et la part que l’on crut devoir attribuer dans le phénomène à la glutinosité de l’enduit résineux dont le taffetas était couvert, empêchèrent d’apercevoir cette généralité, et l’observa- tion, toute curieuse qu’elle était, demeura isolée et inféconde. Sept ans après le Mémoire de M. Libes, en 1811, M. Dessaignes pré- senta à l’Académie une série d'expériences lrès-étendues sur le déve- loppement d'électricité qui s'opère dans tous les corps imparfaitement conducteurs, lorsqu'on les met en contact avec le mercure, ou lors- qu'on les y plonge, ou lorsqu'on les en retire. L'existence de ce fait avait déja été reconnue par Canton, lors de ces innombrables tem- pératures qui suivirent et favorisèrent l'extension merveilleuse et in- attendue donnée lout à coup dans le dernier siècle aux phénomènes de l'électricité. Le Roy, Van-Marum, Ingenhous avaient depuis étudié cette propriété singulière, et leurs résultats, quoique d’accord sur le fait principal de l'excitation électrique, dans le mercure, différaient extrêmement les uns des autres, et semblaient même souvent opposés dans leurs détails. En répétant ces expériences, en les variant, M. Des- saignes reconnut que toutes les particularités annoncées par les divers observateurs étaient véritables , et il n’eut que trop fréquemment l’oc- casion d’éprouver par lui-même la diversité d'effets et même les contra- dictions accidentelles qui s’étaient présentées à eux. Sans pouvoir indi- quer la source de ces caprices, il était encore utile de les constater. C’est ce que M. Dessaignes fit avec une patience extrême. Nous ne pré- tendons pas aller ici plus loin que ces expériences; mais comme l’im- mersion d'un corps dans le mercure est nécessairement accompagnée d’une séparation des parties de ce fluide et d’une compression des parties du corps plongé, nous avons cru devoir rappeler le développement d’é- lectricité qui en résulte, comme ayant peut-être un rapport plus intime qu'on ne supposait au premier coup d'œil, avec la classe de phénomènes que nous examinons. Une extension plus évidente fut donnée à ces phénomènes par les essais de M. Hauy. Ce savant découvrit que plusieurs substances mi- nérales acquièrent par la pression un état électrique qu’elles conservent ensuite obstinément. Le spath d'Islande, déjà si remarquable par ses belles propriétés optiques, possède encore celle-là au plus haut degré. La pression Ja plus légère, la pression du doigt même suffit, comme M. Hauy l’a fait voir, pour lui imprimer un état d'électricité vitrée 1820. (1592 _très-manifeste, et cette électricité une fois développée, paraît retenue et fixée dans le minéral par quelque influence intérieure très-énergique; car, ainsi que M. Hauy l’a fait voir encore, elle ne s'échappe point, lorsqu'on le touche, soit avec les doigts, soit avec des corps conduc- teurs, ni même lorsqu'on le plonge dans l’eau; et elle lui reste ainsi adhérente pendant plusieurs semaines comme dans un véritable élec- trophore. D’autres minéraux présentaient cette propriété à M. Hauy dans un degré moindre, d’autres enfin lui en parurent privés. Tels étaient, par exemple, le sulfate de chaux et le sulfate de baryte. C’est ici que commencent les recherches de M. Becquerel. J1 soup- conna que celte exception offerte par certains corps n’élait qu'apparente et tenait uniquement à ce qu'ils n'avaient pas, comme les premiers, la faculté de retenir en eux-mêmes$ par une influence propre et intérieure, Vélectricité que la compression y développait. Il conçutainsi que pourren- dre cette électricité sensible, il suffisait d'isoler ces corps pendantet après la compression qu’on leur fait subir. Le succès de cette expérience très- simple confirma et dépassa ses espérances. Pour la faire avec facilité et exactitude, voici comment il opère : il forme avec la substance qu'il veut essayer, un disque circulaire, d’une pelite dimension, qu'il fixe, soit avec des fils de soie, soit avec un peu de cire d’Espagne, à l’une des extrémités dune tige de verre, dont l’autre extrémité est terminée par un manche de bois sec, afin qu’on puisse la tenir à la main sans l’élec- triser par friction; il laisse ensuite ce petit appareil pendant quelque temps sans le toucher; puis, pour s'assurer qu'il n’est pas électrisé, il le présente au disque d’un électroscope de Coulomb, chargé d’une élec- tricité connue, et lorsque la neutralité est bien constalée, il presse le disque avec le doigt, ou sur un corps solide quelconque, soit isolé, soit uon isolé. Or, en opérant ainsi, il a trouvé que non-seulement les minéraux, mäis toutes les substances de nature quelconque étant isolées et pressées les unes contre les autres, sortent de la pression dans des états électriques différents, l’un avec un excès d'électricité vitrée, l’autre avec l’excès correspondant d'électricité résineuse. Si un seul des deux corps est isolé, celui-là seul conserve l'électricité que la pression lui a fait acquérir, et l’autre la perd dans le sol, à moins que la substance ne soit isolante par elle-même, ou n’ait un degré de conduclibilité im- parfait, qui permette à l'électricité de la surface de se fixer par la dé- composilion des électricités naturelles des couches intérieures. On pourrait présumer que ce dernier cas est celui du spath d'Islande, puisque, d’après les observations de M. Hauy, il conserve si long-temps et si obstinément l’excès d'électricité que la pression lui a une fois fait acquérir. Toutefois c’est un point qui mérite d'être déterminé par l’ex- périence. Généralement , l'intensité absolue des effets est, comme on devait s’y attendre, inégale pour les substances diverses, et, pour quel- 3 (x53n);;. ques-unes, ils sont si faibles, que l’on ne peut les rendre sensibles que par des précautions particulières. La plus essentielle est de donner aux disques formés de ces substances de très-pelites dimensions, par exem- ple, de les faire seulement d'un rayon de quelques millimètres. On augmente aussi très-notablement leur propriété électrique, en les chauf- fant. Quelques substances même, l’amadou et la moelle de sureau, par exemple, n’offrent des résullats très-sensibles qu’à l’aide de cette dernière précaution. | _ On sait, et des applications trop continuelles ne permettent pas qu'on l'oublie ; on sait que d’après l’admirable découverte de Volta, tous les corps, lorsqu'ils sont mis seulement en contact les uns avec les autres, sortent du contact dans des états électriques différents; mais les phéno- mènes décrits par M. Becquerel semblent, par leur intimité et par plu- sieurs particularités qui les accompagnent, être d’une autre espèce. Par exemple, si on pose un disque de hiége isolé sur la paume de la main, les cheveux vivants, sur une table de bois ou sur une écorce d'orange, et qu'après l'avoir reliré on lui fasse toucher le bouton d’un électroscope à feuilles d’or, deux ou trois pressions successivement répétées, et quel- quefois une seule, suffisent pour donner aux lames un écart considé- rable, tandis qu’il faut armer lélectroscope d’un condensateur à large surface pour y rendre sensible l’éleetricité développée par le seul con- tact; en outre, la facilité qu'ont les substances à se laisser comprimer et à revenir ensuite sur elle-même, favorise beaucoup ce développement d'électricité par pression. On en excite beaucoup, par exemple, en pressant un disque de liége isolé sur un amas de brochures superposées. Les liquides imparfaits qui se laissent presser et reviennent ensuite sur eux-mêmes, sont ésalement aptes à produire ces effets, comme on peut le voir, en pressant un disque de liége isolé sur l'essence de térébenthine épaissie au feu, qui forme comme une sorte de vernis d’une fluidité imparfaite. Ce résultat est analogue à l’expérience de M. Libes sur le taffelas verni. M. Becquerel a remarqué encore entre les observations .de ce physicien ct les siennes une autre analogie; c’est que l'électricité développée par la pression devient plus intense, à mesure que les substances prennent adhérence plus fortement l’une à l’autre, quand on les presse, et exigent un effort plus sensible pour être détachées. En général, ce développement lu: à paru modifié par une foule de par- ücularités; telles que le poli des surfaces, leur exposition à un air plus ou moins humide, leur formation plus ou moins récente, enfin la tem- péralure même du corps auquel elles appartenaient. On sait que la séparation brusque des particules des corps, lorsqu'on observe dans l'obscurité, est souvent accompagnée d’un dégagement de lumière plus ou moins durable. Cet effet s’observe, par exemple, lorsqu'on écrase du sucre , même si le sucre est plongé dans l’eau, l’éclair Livraison d’octobre. 20 1820. (154) est alors subit comme ie choc qui le produit. La craie écrasée avec un marteau brille aussi, et même, d’après les observations de M. Dessai- gnes, sa phosphorescence a une durée sensible. Ne pourrait-il pas se faire que la lumière, ainsi dégagée, fût dans beaucoup de cas l’indice d’une décomposition des électricités naturelles? Par exemple, lorsqu'on sépare rapidement dans l'obscurité les feuillets d’une lame de mica de Sibérie, après avoir préalablement fixé l’une de leurs extrémités à des üges isolantes, on voit à l'instant de la séparation un vif éclair bleuâtre paraître sur les surfaces qui se quittent. Ce fait avait été depuis long- temps remarqué. Or, si l’on présente ces surfaces à l’électroscope , après leur séparation, on trouve, comme l’a observé M. Becquerel, etcomme nous l'avons vérifié nous-mêmes, que l’une est électrisée vitreuse- ment, et l’autre résineusement avec une grande énergie. Pourquoi n’en serait-il pas de même dans beaucoup d’autres cas de pression ou de sé- paration violente? Des quantités d'électricité trop faibles pour être sen- sibles aux meilleurs électroscopes, sont peut-être encore capables de dégager, par leur développement, une lumière sensible aux yeux. Ici on peut se demander si ce dégagement d'électricité qui s'opère dans les feuilles de mica que l’on sépare, varie d'intensité avec leur épaisseur, ou s'il résulte du seul acte de la séparation des surfaces. L'examen de celte question offrirait un sujet intéressant de recherches; car on saurait par-là si l'existence des deux électricités combinées est bornée à certaines limites de dimensions, ou si elle est indéfinie en quantité dans les moindres épaisseurs comme dans les plus grandes. On connaïîtrait aussi, peut-être, comment l'électricité est attachée aux surfaces intérieures des lames; car M. Becquerel a fait remarquer à ce sujet des particularités fort singulières, par exemple, si un bouchon de liége bien sain et d’un grain bien homogène est coupé en deux parties par un rasoir, et que chacune d’elles soit fixée à une tige isolante, les deux parties rapprochées et pressées l’une contre l’autre par les surfaces qui étaient contiguës, sortent de la pression chargées d’électricités ccn- traires, même lorsqu'on a eu soin de les neutraliser l’une et l’autre par le contact d’un corps conducteur avant de les rapprocher; mais cette faculté ne dure quelquefois que peu de temps après la section des par- ties, et, pour la faire reparaître, il faut renouveler le vif de chaque surface en la coupant de nouveau. M. Becquerel a cru reconnaître que la dilatation subite de certains corps, du caoutchouc, par exemple, développait aussi de l’électricité ; mais ses expériences à cet égard ont besoin d’être répétées avec des précautions nouvelles, et liées à des moyens de mesure délicats et précis. Il serait intéressant de savoir si ce développement et celui que produit la compression est progressif ou subit, si l'électricité déve- loppée par chacune de ces opérations est la même ou différente, quelle (155) part les molécules de l’intérieur du corps et celle de la surface prennent à sa production totale; cela serait surtout curieux, et peut-êlre assez facile à rechercher dans les minéraux cristallisés , où l'agrégation des particules, quoique régulière dans son ensemble, offre dans les sens divers du minéral des différences connues qui peuvent influer sur Ja fa- cilité plus ou moins grande avec laquelle Pélectricité s’en sépare. IL faudrait aussi mesurer l'influence de la température sur ces phénomènes, et déterminer la dépendance qui peut exister entre eux et les quantités de chaleur dégagées ou absorbées dans la compression ou la dilatation, toutes ces choses étant nécessaires à connaître pour découvrir comment et par quel pouvoir Pélectricité renfermée et cachée dans les corps en est dégagée et rendue libre, par les divers moyens mécaniques que l’on fait agir sur eux. Ces questions, et bien d’autres de ce genre, qui se présentent d’elles-mêmes à l'esprit du physicien attentif, prouvent sans doute que le développement des principes électriques est encore un phénomène très-obscur; mais elles font en même temps sentir que l'examen de ce phénomène offre un des plus beaux sujets de recherches que les observateurs puissent se proposer. B. BRAS ARS RAA RS ARRET Résultats d'observations et d'expériences faites aux Antilles, sur la quantité de pluie qui tombe dans ces îles; par M. Moreau DE JONNES. 1°. LE nombre de jours de pluie est à peu près égal à la Martinique et à la Guadeloupe, si l’on cherche dans une période de six ans quel est leur terme moyen. 2°. Ce nombre est approximativement comme 5 sont à 5, quand on le compare à celui des jours de pluie qui ont lieu à Paris. 5°. À Saint-Domingue le nombre des jours pluvieux et la quantité de pluie sont, toutes choses égales d’ailleurs, beaucoup moindres qu'aux petites Antilles. 4°. Au niveau de la mer, à la Martinique et à la Guadeloupe, c’est- à-dire au centre de l’archipel américain et sous les quatorzième et quin- zième parallèles, 11 tombe, année commune, 216 centimètres, ou en- viron 80 pouces de pluie. 5°. Cette quantité est répartie en 25r jours pluvieux, dans lesquels 11 faut compter approximativement 100 à 120 jours de pluies ordi- naires, 75 à oo jours de pluie par grains plus ou moins fréquents, et 35 à 40 jours de pluies diluviales. 6°. Si l’on compare le nombre total des jours de pluie qui ontlieu aux Antilles et À Paris, leur rapport numérique est comme 7 sont à 4. 7°. La quantité de pluie qui tombe dans chacune des iles de l'archipel / Acad. des Sciences, a3 octobre 1820. MarREMATIQUES: (166.0 américain n’est point en rapport avec l'étendue de leur surface; il en tombe 284 centimètres, ou 105 pouces, à la Grenade, qui a moins de 40 lieues carrées; et la Martinique, qui en a 58, ne recoit que 216 centimètres de pluie, ou environ 8o pouces. 80, 1! y a une très-srande diminution de cette quantité dans les îles dont le massif minéralogique n’a que peu d’élévation. Par exemple, la quantité de pluie qui tombe à la Barbade, comparée à celle que recoit la Guadeloupe, est comme 3 sont à 4 ; l'élévation des points culminants de ces deux îles, est dans le rapport de 1 à 5. 9°. Dans les lieux situés à 4 ou 5oo mètres au-dessus du niveau de l'atlantique équatoriale, le nombre des jours de pluie n’est pas plus considérable que dans ceux qui gisent seulement à quelques pieds au-dessous de la surface de la mer : cependant la quantité de pluie y est beaucoup plus grande; elle n’y est guère moindre que 100 pouces. Ce phénomène, qui ne correspond point à ce qu’on observe générale- ment en Europe, où la quantité de pluie diminue en raison de léléva- tion des lieux, paraît uniquement produit par la proximité des forêts, dont les hautes montagnes des Antilles sont encore couvertes. . Le nombre des jours de pluie indiqué ci-dessus n’exprime point ce qui a lieu dans la région supérieure de ces montagnes, qui s'étend beaucoup au-delà de la limite intérieure des nuages, et où il pleut, presque sans interruption, pendant toute l’année. 10°. Et enfin, dans les lieux situés sous le vent des montagnes cen- trales de chaque île, la quantité de pluie qui tombe annuellement, excède du quart, ou même du tiers, celle que recoivent les lieux dont le gisement est au vent des montagnes. Il résulte des grandes variations de le quantité de pluie qui tombe annuellement dans les différentes îles de l’archipel des Antilles, des diversités presque proportionnelles à l'étendue de ces variations, et que l'observation fait reconnaître : dans la fertilité des terres, la nature des produits agricoles, la composition de la flore indigène, la salubrité des lieux, la nature des maladies, et jusque dans la puissance de repro- duction des animaux et de l’espèce humaine. RAR ADR ARR AREA ITS LI IS ANALYSE ALGÉBRIQUE Sur l'usage du théorème de Descartes dans la recherche des limites des racines. PAR M: FOURIER. Sr dans le premier membre X d’une équation algébrique X = eo, dont les coefficients sont des nombres donnés, on substitue successi- 2 \ (157) vement deux nombres a et b, et si les deux résuliats À et B de ces substitutions ont des signes différents, l'équation X = o à au moins une racine réelle comprise entre les limites a et b. Fe nombre des racines réelles comprises entre ces mêmes limites pourrait être 1, ou 2, ou 5,ou un nombre impair quelconque. Si au contraire les deux résultats A et B ont le même signe, l'équation peut avoir un nombre pair de racines réelles entre les limites a et b, et il peut arriver aussi qu'il n’y ait aucune racine entre ces mêmes nombres. Îl suit de ces propositions, qui sont démontrées dans tous les traités élémentaires d’algèbre, que la substi- tution des deux nombres proposés a et b dans la fonction X ne suflit point pour faire connaître combien l’équation a de racines comprises entre ces deux nombres. Pour résoudre cette dernière question, il est nécessaire de sub- stituer ces deux limites a et » dans la fonction X et dans Les fonctions X', X/, X/”, XP, etc., que l’on en déduit par des différentiations SuCCEssives. : L'objet de cette note est d'exposer la méthode que l’on doit suivre pour détérminer les limites des racines, en substituant ainsi divers nombres dans les fonctions différentielles, et d'ajouter à cette méthode une règle spéciale pour distinguer facilement les racines imaginaires. d cine Ê - = a ss Supposons donc que l’on considère les fonctions suivantes X,, er À E ax d° 7 d , NES , ] e X, —— X, etc., et qu’on les écrive toutes dans l’ordre inverse 2 2 Ê ‘dx? “°° dx3 ... XP, X", X", X°, X, la dernière X étant le premier membre de la proposée. Le nombre des fonctions écrites est m1 + 1, si le degré de l'équation est 77, et la première fonction est un nombre constant positif. Si l’on substitue un nombre & dans la suite des fonctions, et si l’on écrit -le signe +, ou le signe — de chaque résullat, on formera une suite de signes que nous désignerons par (4); substituant aussi un nombre b plus grand que a, dans la même suite des fonctions, et remarquant les signes des résultats, on formera une seconde suite de signes, que nous désignerous par (8). Cela posé, on examinera combien dans la première suite de signes (x) 1l y a de changements de signe, en passant d’un terme à un autre, c’est-à-dire combien de fois dans cette suite il arrive que deux signes voisins sont + — ou — +. On examinera aussi combien il y a de cos changemens de signe dans la seconde suite (6). On comparera sous ce rapport les deux suites de signes («) et (8), et l’on déduira de cette comparaison les conséquences suivantes, que nous allons d’abord énoncer, et dont nous donnerons ensuite la démonstration. 10, Si les deux suites designes (x) et (8) ont un égal nombre de chan- gemen{s de signe, il est impossible que l'équation X =o ait aucune | 1820, ( 158 ) racine entre les limites a et 2, en sorte qu'il serait entièrement inutile de chercher des racines dans cet intervalle. 2°. La seconde suite ne peut, dans aucun cas, avoir plus de chan- gement de signe qu'il n’y en a dans la première. 50, Si dans la seconde suite il se trouve un seul changement de signe de moins que dans la première, la proposée X = o a une racine réelle comprise entre a et b, et il ne peut pas y avoir plus d’une racine dans cet intervalle. Dans ce cas, la racine comprise entre a et b est entiè- rement séparée de toutes les autres. Alors il est facile de procéder à la recherche de cette racine, soit par la méthode exégétique de Viete, ou par la règle des fractions continues de Fontaine et de Lagrange, ou en faisant usage, comme Daniel Bernouilli et Euler, des séries récurrentes, ou enfin, et par la voie la plus courte, en suivant la mé- thode d’approximation de Newton, à laquelle il est nécessaire d'ajouter les remarques que nous avons publiées dans ce recueil. En général, l'emploi de toute méthode d’approximation suppose que la racine cherchée est séparée de toutes les autres, c’est-à-dire que l’on connaît deux limites a et 2 , entre lesquelles la proposée ne peut avoir que cette seule racine. 4°. Si dans la première suite on compte un plus grand nombre de changements de signe que dans la seconde, et si l'excès du premier nombre sur le second est 2, l'équation X = o peut avoir deux racines entre les deux limites a et b; il peut arriver aussi que ces deux racines soient imaginaires. Le sens exact de cette dernière proposition est que si l’on peut s'assurer, d’une manière quelconque, qu'il n’y a aucun nombre compris entre & et b qui rende nulle la fonction X,, il est cer- tain que cette équation a au moins deux racines imaginaires. La différence des deux nombres de changements de signe dans les suiles (x) et (8) étant supposée 2, il est nécessaire qu’il y ait deux racines réelles dans l'intervalle de a à b, où qu'il n'y en ait aucune; il est impossible qu'il y en ait une seule. On doit donc, dans ce cas, cher- cher deux racines entre les limites proposées; et si ces racines man- quent dans cet intervalle, elles manquent aussi dans l'équation. = 5°, Si dans la première suite (x) on compte trois changements de signe de plus que dans la seconde suite (8); 1l y a nécessairement une racine réelle dans l'intervalle de a à b; ii ne peut pas y en avoir deux, mais il peut y en avoir trois; et s’il n’y en a pas trois, les deux qui manquent daus l'intervalle manquent aussi dans l’équation. En général, la proposée ne peut pas avoir dans l'intervalle des limites a et b plus de racines qu'il y a d'unités dans l’excès du nombre des changements de signe de la suite (x) sur le nombre des changements de signe de la suite (8); nous désignons par j cet excès, ou différence (159 ) entre les deux nombres de changements de signe des deux suites. Si dans l'intervalle de a à b l'équation n’a pas un nombre de racines réelles égal à j, celles qui manquent sont en nombre pair 25; elles corres- pondent à un pareil nombre 27 de racines imaginaires qui manquent dans l’équation proposée; ainsi le nombre des racines imaginaires de l'équation est toujours égal au nombre des racines qui manquent dans tous les intervalles. Il était nécessaire d'expliquer en ces termes la proposition sénérale que nous voulons démontrer, pour faire connaître distinctement son usage dans la recherche des limites des racines. On voit que cette règle indique avec précision les intervalles dans lesquels on doit chercher les racines , et le nombre des racines qu'il peut y avoir. En effet, si le nom- bre est zéro, c’est-à-dire si dans la suite (x), on ne compte pas plus de changements de signe que dans la suite (8), l'intervalle des nombres a et b est un de ceux dans lesquels on ne doit chercher aucune racine. Une méthode d’approximation qui conduirait à diviser de pareils inter- valles en moindres parties, dans la vue d’y découvrir quelques racines, serait par cela même extrêmement imparlaite. C’est ce qui arrive lors- qu'on procède à la séparation des racines, en substituant dans la pro- posée une quantité moindre que la plus petite différence de ces racines. La proposition générale que l’on vient d'énoncer n’est autre chose qu'une extension du théorême qui exprime la relation connue entre le nombre des racines positives d’une équation, et le nombre des chan- gements de signe que présente la suite des coefficients, et cette appli- cation de la règle de Descartes se présente d'elle-même dans la re- cherche des limites des racines. En effet, si l’on diminue d’une certaine quantité positive & toutes les racines d’une équation, en substituant x! + a au lieu de x, et si l’on remarque que l’équation en +’ n'a plus dans la suite de ses coefficients autant de changements de signe qu'il y en avait dans l'équation en x, cette différence indique combien on doit chercher de racines dans l'intervalle de o à a; or, le calcul de la transformée en x est le même que celui de la substitution de à dans les fonctions différentielles (*). Ce procédé est beaucoup plus simple que celui de la méthode des cascades, d’ailleurs incomplète et confuse. : La proposition générale que nous avons rapportée peut être déduite du théorême de Descartes; elle peut aussi être démontrée directement, comme il suit, et alors ce théorème en devient une conséquence néces- (*) Algèbre latine de Hales, Dublin, 1784. Recherches de M. Budan; de l’Université de France, Résolution des équations numériques de Lagrange. 1820. € 160 ) saire. Cette démonslralion est celle qui a été donnée autrefois dans les cours d'analyse de l'École Polytechnique: elle n'avait point encore été imprimée. DÉMONSTRATION. 1°. Si dans la suite (e) des fonctions ...X/7, X’”, X”, X1, X, on substitue une quantité négative — a, et si le nombre a est infiniment grand, tous les résultats de la substitution seront alternativement po- sitifs et négatifs, en sorte que dans la suite (x) il ne se trouvera que des changements de signe. En effet, l'équation X = o étant du degré "1, Ja première fonction de la suite est 1.2.3... m; la seconde est 2.5.4...mx; la troisième a pour premier terme 3.4...mx"; la quatrième a pour premier terme 4 ...71x?, ainsi de suite. Donc le nom- bre substitué étant — —, les signes des résultats sont + — + —+—; etc. Il ne peut y avoir que des changements de signe dans la suite (x), le nombre de ces changements est 771. : SN 1 F i ; 2°. Si le nombre substitué a est + —, tous les résultats out le signe Oo D +, et il ne reste aucun changement de signe dans la suite (x). 5°. Si le nombre substitué a, qui est d’abord égal à — =, angmente par degrés infiniment petits, depuis —— jusqu'à + —, il deviendra successivement égal à chacune des racines réelles que peut avoir l’é- quation X = 0, et nous allons prouver que lorsque a deviendra égal à une de ces racines, la suite (x) perdra un changement de signe. En effet, le nombre a augmentant par degrés insensibles, la suite (x), qui avait d’abord tous ses signes alternatifs, s’altère progressivement; elle ne peut commencer à subir quelque changement, que si le nombre substitué & fait évanouir une des fonctions ... XF, X’”, X”, X’, X; car aucune de ces quantités ne peut changer de signe si elle ne devient d’abord nulle. 11 se présente ici deux cas différents : le premier a lieu lorsque la substitution du nombre a fait évanouir la dernière fonction X, c’est-à-dire lorsque le nombre substitué est une des racines réelles de l'équation; le second cas a lieu lorsque la substitution de a rend nulle une des fonctions intermédiaires, telles que X°7, X'”, X”, X’. On pourrait aussi supposer que le même nombre a fait évanouir à-la-fois plusieurs de ces fonctions; mais nous ferons d’abord abstraction de ce cas singulier, parce qu'il suppose entre les fonctions une certaine re- lation qui n'a point lieu en général, ( 161 ) Dans le premier cas, c’est-à-dire lorsque la valeur de X est la seule qui devienne nulle, le signe du dernier résultat dans la suite (x) est remplacé par o. Si le résultat de la substitution de a dans la fonction précédente X’ est +, la suite (x) est ainsi terminée. .... + o. Conce- vons maintenant que l’on substitue au lieu de a deux nombres infiniment peu différents, l’un moindre que a, et l’autre plus grand que à, il est facile de voir que la suite (&) aura pris trois états successifs indiqués par la'table suivante (1) : LD SN TE le ee + — RIAD où > AT EIANRRS Ce DA ananas ei (r)- c’est-à-dire que les deux derniers termes de la suite (x), donnée par la substitution de a, étant par hypothèse + o, les deux derniers termes de la suite qui répond à < a sont nécessairement + —, et que les deux derniers termes de la suite qui répond à > a sont + +. Cette consé- quence se prouve comme il suit : 1 ë cl : d Désignant la fonction X par ex, et X’ où —— X par 9’ X, et w étant une quantité infiniment petite, on a ® (a—w) —=@a— « oœ!u, g (a +w)—= pa +w®! (a). Or, par hypothèse, (a) est nulle, ete’ (a) est positive. Donc la substitution du nombre << a donne un résultat néoatif, savoir, —w’ (a). Quant au nombre > &, il donne, par la substitution, un résultat affecté du signe +, savoir + w®” a. Donc la suite de signes (x), en prenant les états successifs qui ré- pondent à a, a,>a, a perdu un changement designe, la succession + — étant devenue + o et + +. T1 en sera de même si le résultat de la substitution de a dans X’ donne Je signe —. En effet, la valeur ®’ (a) est alors negative; donc ® (a—w), ou —w®/ (a), est une quantité positive, et @(a+w, ou w’ (a), est une quantité négative; donc la table précédente (1) est remplacée par la table (2) On voit par-là que la suite des signes (x) a perdu un changement de signe, lorsque le nombre substitué a passé par la valeur a, qui fait évanouir la dernière fonction X. 11 est donc démontré que la suite des signes (x) perd un changement de signe toutes les fois que le nombre substitué devient égal à l’une des racines réelles de la proposée. Livraison de novembre. 21 1020. ( 162) 4. Si le nombre substitué & fait évanouir une des fonctions inter- médiaires X', X"*, X", X"', X;, et non la dernière X, la suite (a) conserve autant de changements de signe qu’elle en avait auparavant, ou elle perd deux changements de signe à la fois. Il ne peut arriver que l’un de ces deux cas. Voici la preuve de cette proposition. Considérons trois fonctions consécutives, savoir celle qui devient nulle, celle qui précède, et celle qui suit. Supposons que les deux premières donnent les résultats suivants, qui sont ceux de la table (x). a GOB QUE + — > CSS Re AE + + Si la troisième fonction donne un résultat positif, on formera la table suivante (3) : On en concluera que le nombre substitué étant devenu égal à a, et plus grand quea, la suite (x) des signes a perdu deux changements de signe, Savoir + — et— +, qui sont remplacés par + + et + +. Si au contraire la troisième fonction donne un résultat négatif, on aura la table suivante (4) : (4). Dans ce cas, le nombre substitué passant par la valeur à, la suite (x) des signes ne perd aucun changement de signe. . On a supposé que les deux premières fonctions donnaient Îles résultats indiqués dans la table (1). Si au contraire la première fonction a le signe —, les résultats donnés par les deux premières fonctions seront ceux de la table (2), savoir : Dies eee + NS 000 GD6 do Qi I Dee ane noie. = œme Dans ce cas la troisième fonction donnera le signe + ou le signe — si sa valeur est positive, on aura la table suivante (5) : € a Re mn Œ'rcrorsoosoe. — O + Da possrcsosooi m— + (S); { 163 ) en sorte que la suite («) des siynes n’aura perdu aucun changement de signe. Mais si la troisième fonction donne le signe —, on aura la table suivante (6) : dus — + — meteo atete ete SO D Œ eee ———, (6). ce qui prouve que la suite (&) des signes aura perdu deux changements de signe. Ainsi le nombre & que l’on substitue dans la suite des fonctions, pre- . . . L \ nant successivement toutes les valeurs possibles depuis a= — — jusqu'à 1 Ê . A a—=+—, la suite (x) des signes des résultats ne demeure pas la même; elle s’altère de la manière suivante. 11 ne peut y survenir de changement que lorsque le nombre a fait évanouir une des fonctions. Si ce nombre devient égal à une racine réelle de la proposée, la suite (&) perd un changement de signe. Si la fonction qui s’évanouit n’est point la der- nière X, mais une des fonctions intermédiaires, la suite (x) conserve tous les changements de signe qu’elle avait auparavant, ou elle en perd deux à la fois. Par conséquent cette suite ne peut point acquérir de nouveaux changements de sione à mesure que le nombre a augmente, elle ne peut qu’en perdre, et c’est ainsi qu’elle passe progressivement de son premier état, où l’on compte #2 changements de signe, à son dernier état où elle n’a plus aucun changement de signe. On déduit de ces remarques les conséquences suivantes. Si la proposée X = o a toutes ses racines réelles en nombre 77, il arrive nécessairement un nombre 2 de fois qu’elle perd un seul chan- gement de signe; et comme le nombre total des changements de signe qu’elle peut perdre est 1, il s'ensuit que les valeurs de 4 qui font éva- pouir une des fonctions intermédiaires, ne donnent lieu à aucune di- minution de nombre des changements de signe. Ce nombre se conserve lorsque la valeur de a rend nulle une des fonctions intermédiaires, et il diminue d’une unité lorsque cette valeur de a rend nulle la dernière fonction. Si la proposée a m1 — 2 racines réelles et deux racines imaginaires, il arrive un nombre de fois égal à 77 — 2 que la suite (&) perd une seule racine réelle, et par conséquent il arrive seulement une fois que, la valeur de à faisant évanouir une fonction intermédiaire, deux chan- gements de signe disparaissent ensemble. En général, si la proposée a un nombre 77 — 2i de racines réelles, et un nombre 25 de racines imaginaires, il est évident que 71 — 2à, (164) changements de signe, disparaissent un à un dans la suite (4), et par conséquent il arrive un nombre de fois égal à 27 que la valeur de a faisant évanouir une fonction intermédiaire, deux changements de signe disparaissent ensemble. Nous avons supposé jusqu'ici que le nombre substitué ne fait pas évanouir en même temps deux ou plusieurs fonctions différentielles, mais seulement une de ces fonctions. On pourrait se dispenser de considérer les cas où une même valeur a, substituée au lieu de x, rend nulles plusieurs fonctions à la fois : car ces valeurs singulières du nombre sub- stitué n'auraient plus la même propriété, si les coefficients de la proposée subissaient un changement infiniment petit. Mais comme il s’agit ici des principes élémentaires de l’analyse algébrique, il convient de démontrer explicitement que le cas où plusieurs fonctions s’évanouissent ensemble, est en effet compris dans celui où l’on suppose qu'une seule des fonc- tions devient nulle, et il est facile de prouver cette dernière proposition, comme on le verra dans la seconde partie de cette Note, qui sera insérée dans le Zulletin suivant. Nous terminerons celle-ci par l’exposé des conséquences générales de la démonstration précédente. On en conclut immédiatement Le théorème que nous allons énoncer, et que nous regardons comme un des éléments principaux de l'analyse des équations. Une équation du degré m, X = 0 érant proposée, si l’on forme la suite (m) (m—1) : (m—2) 1 (2 , - KI X encres ce DOI OU UINCOE prend toutes les fonctions différentielles dérivées de X,, et si l’on sub- stitue au lieu de x un nombre continuellement croissant a, qui reçoit Ë ; 1: SE 1 toutes ses valeurs successives depuis — — jusqu'à + —; ON observe la relation suivante entre les racines réelles ou imaginaires de la pro- posée, et les changements de signe que présente la suite des résulrats numériques des substitutions. Le nombre des changements de signe qui était m, diminue de plus en plus, jusqu'à ce qu'il devienne nul, il ne peut jamais augmenter; autant il arrive de fois que la suite perd un seul changement de signe, autans l'équation a de racines réelles; et autant il arrive de fois que la suite perd deux changements de signe en méme temps, autant l'équation a de racines imaginaires. Ce théorème comprend, comme on le verra dans la seconde partie de cette Note, les cas particuliers où plusieurs fonctions s’évanouissent en même temps. 5 Les propositions énoncées ci-dessus dans les paragraphes 1°, 2°, 3°, 4°, page 158, sont des corollaires évidents de ce théorème. Il en est de même de la proposition générale qui termine le paragraphe 5°. Si les (1650) Res : 7 1 valeurs substituées z et D sont respectivement — Tetoouoet—, les signes des valeurs numériques des fonctions différentielles sont les signes mêmes des coefficients de la proposée, et l’on obtient ainsi la règle connue pour la distinction des racines positives ou négatives. On voit que cette règle, qui a été donnée pour la première fois par Descartes, dans sa Géométrie, et la proposition plus générale à laquelle elle ap- partient, dérivent clairement des propriélés de la suite des signes que l’on forme, en substituant dans les fonctions différentielles une gran- deur continuellement croissante depuis l'infini négatif jusqu’à l'infini positif. L'application de cette règle à la recherche des limites des ra- cines est aussi une conséquence manifeste du théorème précédent, qui exprime ces propriétés. ARR RAA AR AA LORS ARR AS De l'état du systéme nerveux sous ses rapports de volume et de znasse dans le marasme non sénile, et de l'influence de cet état sur les fonctions nerveuses; par M. A. DEesMoulans, Docteur en médecine. ConsiDÉRANT que dans les marasmes au dernier degré à la suite des phlegmasies chroniques chez de jeunes sujets ou des sujets adultes, le volume du cerveau maintenu remplit aussi exactement le crâne que dans l’état d’embonpoint ordinaire, qu’en même temps le volume des cordons nerveux est loin d’avoir subi une réduction proportionnelle à celle des muscles, le Dr Desmoulius a été conduit à penser qu'’alors le système nerveux persistait dans son intégrité antérieure à la maladie. Considérant, d'autre part, que dans la vieillesse les cordons nerveux se raccornissent et diminuent de volume avec les autres tissus, 1l a été conduit à croire qu’alors le cerveau diminuait aussi de volume. Dans cette dernière hypothèse, le retrait des parois du crâne s’en- suivait nécessairement, car le cerveau remplit aussi exactement sa boîte dans la vieillesse que dans les autres âges. JL se pouvait donc, en conséquence de ce fait, que dans le marasme des jeunes sujets, l’état de plénitude du crâne en imposât, et que ses parois eussent suivi l’encéphale atteint par le marasme comme chez les vieillards. (Quoique cette conséquence fût peu vraisemblable, attendu la coexis- tence de l'intégrité des cordons nerveux, et la rapidité de la marche de queiques marasmes qui parviennent au dernier degré en trois semaines ou un mois, 1] dut néanmoins s'assurer contre cette cause d’erreur. 1820. Paysrozocir. Première classe de lInsutut. Mai 1820. (166) Voici le résumé de ses expériences. Au début de phlegmasies chroniques, il déterminait la circonférence. occipito-frontale du crâne. Or la comparaison de cette mesure avec celle qu'il obtenait après la mort, les lui a toujours montrées identiques ; il en résultait donc identité de volume pour le cerveau. Mais le volume du cerveau pouvait être resté le même, et le poids avoir diminué; et dans ce cas il est évident que l'effet du marasme serait représenté par la différence entre le poids après la mort et le poids au début de la maladie. : Cette comparaison élait impossible dans le même sujet. TI a comparé sous des volumes hydrostatiques égaux, le poids de parties cérébrales analogues, prises, les unes sur des sujets exténués par le marasme, les autres sur des sujets d'âge et de tempérament semblables, morts dans l'état d'embonpoint. Le résultat de ces expériences sur des sujets jeunes ou adultes au-dessous de quarante ans, lui a toujours donné égalité de poids spécifique. 11 observait en outre sur les sujets en marasme, que les nerfs rachi- diens, les ganglions du grand sympathique, et leurs rameaux, conser- vaient les mêmes proportions que dans les sujets d'âge, de tempérament et de taille analogues, morts au début d’une maladie aiguë, et par con- séquent dans leur embonpoint ordinaire. « I1 m'était donc ainsi démontré, dit-:l, que le système nerveux » conservait son intégrité de volume et de masse au milieu des autres » tissus diminués sous les mêmes rapports. Je voyais que c’était surtout. » le système musculaire qui avait souffert du marasme, qu’en même » temps la contractilité avait été affaiblie, tandis qu'au contraire les » fonctions sensitives avaient le plus souvent offert une activité exces- » sive. Je ne pus m'empêcher de voir entre ces deux résultats de l’action » musculaire diminuée et de l’action nerveuse augmentée d’une part » et l’état anatomique inverse des nerfs et des muscles d’autre part, ne _» rapport d'effet à sa cause. J'attribuai donc les phénomènes nerveux » observés dans les derniers temps de la vie, à la prédominance de » masse et partant d'activité, sur les autres tissus, de l’ensemble des » appareils nerveux. » | Cette conclusion fut bientôt vérifiée par le résultat d'expériences faites sur le cerveau de vieillards plus que septuagénaires. 11 fut conduit à ces expériences par la considéraüon du raccornissement et de la di- minution de volume des cordons nerveux et de la moelle épinière chez les vieillards ; et comme le cerveau, tout en conservant en apparence son intégrité de masse, avait partagé la faiblesse et la lenteur subies par les autres organes nerveux dans leurs fonctiors; il dut penser que la cause de cette abolition élait identique et commune à tous les ap- Ne RE Ma, 1 ( 167 ) pareils nerveux, c’est-à-dire que le cerveau, comme les autres, devait diminuer de volume. Ne pouvant comparer sur un même sujet à des époques différentes, le volume du crâne; ne pouvant non plus avec utilité comparer ces volumes sur des vieillards et des adultes, puisque ce volume de la tête difftre très-souvent, tout d’ailleurs étant pareil, et puisque, selon son hypothèse, le volume du cerveau diminuait dans la vieiilesse, il sup- pléa à la preuve des volumes qui lui était refusée, par la preuve des masses qni restent comparatives dans des sujets d’âge très-différents, Et cette dernière comparaison lui paraît même plus concluante que l’autre; car la masse étant le produit du poids par le volume, les erreurs pos- sibles par l'emploi du dernier facteur seul, sont alors nécessairement corrigées. Or, l'expérience des pesanteurs spécifiques sur le cerveau de trois septuagénaires, faite avec les mêmes précautions que pour les précé- dentes, a montré que la densité en était d’un vingtième à un quinzième moindre que celle des adultes; d’où suit nécessairement que sous vo- lume égal il y a moins de molécules, et que par conséquent la nutrition y est moindre. à 11 est donc prouvé que dans la vieillesse le cerveau diminue et de volume et de densité, qu’en même temps les fibres y prennent plus de dureté et de cohésion. On retrouve donc ici les mêmes lois que dans le reste de l’organisa- tion. Aux diverses époques de la vie d’un même animal, tout comme dans les divers degrés de la série des animaux, il y a rapport direct entre la masse des organes, leur activité ou leurs forces, et le produit de cette activité ou leurs fonctions; en d’autres termes, l'intensité des fonctions nerveuses est partout proportionnelle à la quantité de matière nerveuse. 1 L'auteur conclut, 1°. que de la diminution de volume et de masse de la matière nerveuse dans le vieillard où cette matière endurcie re- çcoit moins de sang et est par conséquent moins vivante, dépend la diminution du nombre et de l'intensité des actions nerveuses. 2°. Que, réciproquement, de la persistance de l'intégrité des organes nerveux dans le marasme des adultes, lors de la réduction, du,quart au tiers de leur poids primitif, des autres organes, résulte nécessairement lexcès d'intensité alors observé des actions nerveuses. 3°. Que cet excès d'action nerveuse est indéfiniment accru par la diminution d'épaisseur des enveloppes isolantes du système nerveux, surtout de la part du tissu cellulaire, d’où suit que l'impression des slimulus est alors accrue indéfiniment. 4°. Que ces causes et ces effets de surexcitation seront d'autant plus intenses, que la proportion de volume et de masse du système nerveux 18620. ( 168 ) aux autres tissus sera supérieure, c’est-à-dire que les sujets seront plus jeunes; car ce rapport de la masse du système nerveux aux autres tissus, grandit en raison inverse de l’âge. 5°, Que dans les convalescences consécutives aux maladies aiguës, et dans les derniers temps des consomptions, les états de suractivité nerveuse sont en rapport constant avec l'excès de masse, et par tant de forces du système nerveux, resté intact, sur les autres appareils épuisés. 6°. Que l’on ne peut attribuer cette suractivité nerveuse à l’impres- sion du pus resorbé et porté sur la substance nerveuse par un sang appauvri, car cette surexcitation a indifféremment lieu dans les cas d'absence ou d’existence de foyers de suppuration. 7°. Que de la persistance du système nerveux dans son intégrité lors du marasme des adultes et des enfants, il suit, ou bien que la lenteur des mouvements nutritifs y est indéfiniment plus grande que dans les tissus épuisés, ou bien que ce système exerce une affinité indéfiniment | plus grande que les autres tissus, pour les matériaux de réparation actuellement disponibles dans ies fluides organiques. 8°. Que de l’antériorité du développement du cerveau sur le crâne dans l’hydrocéphalie, et de la subséquence du décroissement du crâne dans les vieillards, il suit que dans le système nerveux la vitesse des mouvements nutrilifs n'excède pas celle de la nutrition du système osseux ; qu’au conträire, nonobstant l'opinion admise jusqu'ici, elle lui est inférieure. : Pie dir CH ORE 9°. Que si l'intensité des‘actes organiques est proportionnelle x la masse des organes, la masse des organes doit croître aussi proportion- nellement avec la permanence et l'intensité des excitations qu'ils su- bissent; ce qui est d'accord avec l'observation faite par l’auteur, que dans beaucoup de cas de cancers du sein, de la matrice, de dégéné- rations tuberculeuses ou melanosiformes de plusieurs viscères; les nerfs rachidiens et sympathiques excédaient en volume ceux des mêmes organes dans l’état sain chez d’autres sujets. 10°. Enfin, que dans tous ces états de surexcitation du système ner- veux, ses forces ne sont pas affaiblies, comme on le dit faussement; qu'au contraire elles dominent avec une énergie que ne balancent plus les forces des autres tissus, et surtout celles du système musculaire; qu’en conséquence les médecins, avec leurs antispasmodiques, leurs nervius, etc., médicaments qui tous sont des stimulants énergiques, empirent, sans s’en douter, les maux qu'ils voudraient guérir. RD RAY AS RAA ED VV VV AVS regis | ( 169 ) Nouvelles expériences sur la force absorbante des veines ; par M. MAGENDIE. (Extrait.) TL a paru à Heidelberg un petit ouvrage de MM. Fr. Tiedemann et Léopold Gmelin, professeurs de chimie à l'Université; cet ouvrage me parait mériter l’attention des physiologistes ; il est intitulé : « Essais et expériences sur la voie par laquelle les substances arrivent » de l’estomac et des intestins dans le sang, sur les fonctions de lu rate » et les conduits secrets des voies urinaires. — 1820. » Les faits qui y sont renfermés confirment plemement ce que j'ai avancé dans mon ouvrage de physiologie, savoir : que le chyle seul est absorbé dans le canal intestinal par les vaisseaux lactés, toutes les autres substances l'étant par les veines mésentériques. On peut d'autant plus compter sur l'exactitude des résultats annoncés par ces auteurs, qu’ils ne paraissent point avoir eu connaissance de mes expériences, qui datent cependant d’un assez grand nombre d’années. Les expériences ont été faites dans le bâtiment consacré à l'Académie, où se trouvent tous les appareils nécessaires pour les recherches ana- tomiques et chimiques. Le but qu’on se proposait était de savoir si ce sont les vaisseaux absorbants qui conduisent seuls la nourriture et les médicaments dans le sang, ou si les veines de l'estomac et des intestins les recoivent directement. On introduisit à cet effet des substances colorantes et odorifères dans l'estomac et les intestins de chiens et de chevaux, que l’on tua quelque temps après ; on recueillit le chyle du conduit thorachique, le fluide des veines des intestins, du pancréas et de la rate, ainsi que de la veine-porte, et l’on procéda à l'examen de ces fluides : voici le résultat de ces observations. à L'indigo, la rhubarbe, la garance, la cochenille, l’alkaune, la gomme- utte et le vert d’iris n’ont jamais communiqué de couleur au Mie du conduit thorachique, et les agents chimiques n’y en ont pas non plus découvert; mais le serum du sang et des veines du mésentère ainsi ‘que de la veine-porte, était coloré en jaune ou vert-pâle par l’indiso, et l’on y aperçut les traces de la rhubarbe. L’urine se trouva extrême- ment colorée après l’usage de l’indigo, de la rhubarbe, de la garance, de la gomme-sutte, et les agents chimiques les ÿ ont fait reconnaitre facilement. | Le camphre, le muse, l'esprit-de-vin , l'esprit de térébenthine, l’eau de dippel, l’assa-fœtida et l'ail ne se sont jamais laissé apercevoir dans le conduit thorachique ni dans le sang veineux des intestins; mais on découvrait le camphre, le musc, l'huile de dippel et l’esprit-de-vin dans les veines de la rate, dans celles du mésentère et dans la veine- porte. On ne trouva dans les veines que l’odeur de la violette de l'esprit de térébenthine. Livraison de novembre. 22 ANxiToue. Cnimis. ( 170 ) ti L’acétate de plomb, lacétate et le prussiale de mercure, le muriate et le sulfate de fer, le muriate de baryte, n’ont pas été retrouvés dans le conduit thorachique, où s'étaient pourtant introduits le sulfate et le prussiate de potasse. Le prussiate de potasse, de plomb et de fer a paru dans le sang des veines du mésentère; et celui de potasse, de fer, de. baryte, dans le sang de la rate; comme le prussiate et le sulfate de polasse, de fer, de plomb et de baryte dans la veine-porte. Ces dernières substances avaient aussi passé dans les urines. Les auteurs présument qu'il n'y a que le chyle provenant des aliments qui soit absorbé par les vaisseaux chylifères, et que les autres substances sont absorbées par les veines de l’estomac et du tube intestinal. Ils croient que la prompte apparition des substances dans l'urine est due à l'absorption des veines, car ils ne croient pas qu’on puisse découvrir des voies directes entre le tube intestinal et la vessie urinaire. La rate, selon les auteurs, est un organe qui appartient au système absorbant ; elle sécrète du sang artériel un fluide rougeâtre, fort coagu- lable, pompé par les nombreux vaisseaux absorbants de cet organé, et jeté ensuite dans le canal thorachique pour l'assimilation du chyle. Dans les animaux, très-peu de temps après avoir pris de [a nourriture, on à - toujours vu les vaisseaux lymphaliques de la rate engorgés d’une lymphé rougeâtre près de se coaguler ; et le chyle du conduit thorachique, après l'insertion des vaisseaux chylifères de la rate, était également rougeâtre et disposé à la coagulation. Le chyle provenant directement des intestins fut constamment trouvé blanc, et ne se coagulait point, Plusieurs motifs, tirés de l'anatomie comparée, les confirment dans cette opinion : ils ont, entre autres, extirpé la rate à un chien ; et le chyle n’avait plus ni la couleur rougeâtre, ni la même disposition à se coaguler. 52 Note sur la rancidité de la graisse de porc; par M. CHEVREUL. À la température ordinaire, la graisse de porc, renfermée dans un flacon plein de gaz oxigène, donne naissance à un acide dont une portion reste dans la graisse, tandis que l’autre portion prend l’état aériforme. C’est cette dernière qui donne à l’atmosphère du vaisseau une odeur extrèmement piquante, et la propriété de rougir fortement le papier -de tournesol qu’on y plonge. Le procédé que M. Chevreul a communiqué à la Société Philoma- tique pour isoler cet acide, est le suivant. On verse dans le flacon de l'eau de baryte assez chaude pour fondre la graisse; on agite les matières; quand la graisse n’est plus acide, on la laisse fiser, on en sépare le liquide aqueux, on traite la graisse avec de l’eau pure, et on réunit le lavage au liquide aqueux. 1 À 172 ): Le liquide aqueux ess coloré en jaune, et contient, outre l'acide qui est uni à la baryte, des traces d’un principe aromatique et une matière jaune amère : on le distille; le principe aromatique passe dans le réci- pient; on verse de l’acide phosphorique faible sur le résidu de l’opéra- tion, on adapte à la cornue un nouveau récipient, et on chauffe. L’acide nouveau passe dans le récipient avec beaucoup d'eau; on prend ce pro- duit, on leneutralise par l’eau de baryte, on faitévaporer jusqu'à siccité. On met le résidu dans une petite cloche allongée; on verse dessus dé l'acide phosphorique étendu; celui-ci s’unit à la baryte, et l'acide nou- veau est mis en liberté; il surnage le phosphate acide de baryte sous la forme d’un /iquide oléagineux, on le décante avec une pipette. Cet acide, ou plutôt son hydrate, a l’aspect des acides delphinique et butirique hydratés; son odeur, plus piquante, est beaucoup moins aro- malique : comme eux, il est peu soluble dans l’eau. 100 d'acide sec m'ont paru saturer une quantité de base qui contient 12 d’oxigène. M. Chevreul examinera plus tard la partie grasse de la graisse rance qui n’est pas dissoute par l’eau de hante et il recherchera si cet acide est produit par fous les corps gras, indistinctement, qui ont la propriété 4e se rancir par leur exposition à l'air. GERS RARE VARIE AS DA AVS Note sur la saponification de la graisse de porc par les sous-car- bonates de potasse et d'ammoniaque. M. CHevreu est parvenu à opérer la saponification complète de la graisse, 1° en la traitant à chaud par les carbonates de potasse ; 2° en abandonnant à lui-même à la température ordinaire, pendant quatre ans, un mélange de graisse et de sous-carbonate d'ammoniaque sublimé. IL reviendra plus tard sur cette dernière saponification, qui est des plus remarquables par ses conséquences. F CRIE RRARA ARE ARS RL LT ES ARS . Observations sur le genre Cuspidia de Gærtner, et sur la Gorteria echinata d’Aiton, ou Gorteria spinosa de Linné fils; par M. HENRI CASSINI. Le genre établi par Gærtner, en 1791, d’abord sous le nom d’A4spi- dalis ,;puis sous celui de Cuspidia, fait partie de l’ordre des Synanthérées, -de la:tribu naturelle des Arctotidées, et de la section des Arctotidées gortériées. La Goréeria cernua (Linn. Suppl.), qui est le type du genre Cuspidia , -estaussi la seule espèce qui lui soit attribuée avec certitude par Gœrtner, sous le nom de Cuspidia araneosa : mais ce botaniste a soupçonné que la Gorreria spinosà (Linn. Suppl.) pouvait appartenir au même genre. 1820. Cuimrie. BotTANIQUE. (172) | .. J'ai observé, dans l’herbier de M. Desfontaines, une plante qui n'a paru différente de la Gorteria cernua, et qui m’a offert tous les carac- tères assignés par Gœrtner au genre Cuspidia, si ce n’est que la couronne de la calathide est neutriflore, au lieu d'être féminiflore. Cette plante est sans doute celle qui a été décrite, sous le nom de Gorteria echinata, dans la première édition de l’Hortus Kewensis d’Aïton, publiée en 1789. C’est probablement aussi la Gorseria spinosa de Linné fils. J'ai proposé de la nommer Cuspidia castrara, dans mon article Cuspipie du Diction- naire des sciences naturelles (Tome XII, page 251); mais à cette époque je n'avais pas suffisamment étudié cette espèce, et je n’ai pu la faire connaître complétement. Les nouvelles observations que j'ai faites m'ont mis en état de donner la description suivante, qui peut être utile pour fixer l’opinion des botanistes sur cette plante. Cuspidia castrata, M. Cass., Dict. des sc. nat., T. XII, p. 252. Gorteria spinosa, Linn. f. Suppl. p. 581. Gorteria echinara, Ait. Horr. Kew. ed. 1. T. III. p. 254. Eu Plante herbacée, glabre. Tige rameuse, flexueuse, cylindrique, striée, longue d’un pied dans l'échantillon incomplet que je décris. Feuilles al- ternes, sessiles, semi-amplexicaules, longues d'un pouce, larges de six à huit lignes, oblongues, cordiformes à la base, aiguës au sommet, découpées sur les bords en plusieurs dents, ou lobes écartés, très-sail- lants, aigus, spiñescents, et bordées en outre, lout au tour, par de petites épines en forme de cils. Calathides solitaires au sommet de la tige et des rameaux, larges d’un pouce et demi à deux pouces, et composées de fleurs jaunes. _ Calathide radiée, composée d’un disque pluriflore, régulariflore, an- drogyniflore, et d’une couronne unisériée, liguliflore, neutriflore. Pé- richne supérieur aux fleurs du disque, plécolépide, formé de squames entrecreflées, très-courtes. chacune d’elles surmontée d’un appendice ) : P À libre, étalé ; les appendices des squames extérieures courts, spiniformes, cornés;. ceux des squames intérieures très-longs, lancéolés, foliacés, épineux sur les bords et surtout au sommet. Clinanthe très-profondé: ment alvéolé, à cloisons élevées, membraneuses, comme tronquées au sommet, engainant presque’entièrement les ovaires et leurs aigrettes. Ovaire couvert de longs poils; aigrette de squamellules paucisériées, inégales , filiformes-laminées, hérissées de Dre barbellules. Les fleurs de la couronne n’ont point de faux ovaire, ni de fausses étamines; et le tube de leur corolle est excessivement court, presque nul. Les fleurs du disque ont les lobes de leur corolle très-longs, linéaires; les anthères munies d’appendices apicilaires aigus, et d’appendices basilaires ; le style conformé comme dans la tribu des Arctotidées. RAR RAR AS ALT DAT AS fade SE ET PE EN ER. 7 ler EU RTE EE IE 2 PE DR (.178: Proposition d’un nouveau genre de plantes (Hamulium); per M. HENRI CASssiNI. LE nouveau genre de plantes que je propose ici, appartient à l’ordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Hélianthées, et à la section des Hélianthées-Prototypes, dans laquelle je le place auprès du genre Verbesina, dont il diffère principalement par l’aigrette. Voici les carac- tères génériques, que J'ai observés sur des individus vivants. La calathide est très-courtement radiée : composée d'un disque mul- tiflore , régulariflore, androgyniflore ; et d’une couronne irrégulièrement uni-bisériée, continue, multiflore, liguliflore, féminiflore. Le péricline orbiculaire, convexe, ou subhémisphérique, et inférieur aux fleurs du disque, est formé de squames irrégulièrement uni-bi-trisériées, peu inégales, appliquées, oblongues, subfoliacées, à partie supérieure ap- pendiciforme, inappliquée. Le clinanthe est conique, et pourvu de squamelles irrégulières, variables, inférieures aux fleurs, demi-em- brassantes, oblongues-lancéolées, submembraneuses, uninervées. Les ovaires sont très-comprimés bilatéralement , obovales-oblonsgs, hispidules; une large bordure charnue se développe, après la fleuraison, sur chacune des deux arêtes antérieure et postérieure ; l’aigrette est composée de deux * squamellules opposées l’une à l’autre, continues à l’ovaire, très-épaisses, Elie eue. cornées, spinescenies, absolument nues on inap- pendiculées , Pextérieure beaucoup plus courteet droite, rarement nulle par avortement; l’mtérieure plus longue et courbée au sommet en forme de crochet. Les corolles de la couronne, un peu plus longues que celles du disque, ont le tube aussi long que moitié de la languette, et la languette courte ; elliptique, un peu bidentée au sommet. Hamulium alatum, H. Cass.; Verbesina alata, Linn.; Sp. pl. éd. 3. p. 1270. Il'est inutile que je décrive ici les caractères spécifiques de cette . plante, sur lesquels je n’ai rien de nouveau à dire, et qui sont bien dé- crits dans plusieurs livres, où tous les botanistes peuvent facilement les rouver. È Linné avait dit ( Sp. pl. éd. 3, p. 1270) que la Ferbesina alata diffère considérablement des autres espèces de Jerbesina par son port et bar sa structure, en sorte qu’elle doit peut-être constituer un genre parti- culier. M. Kunth professe une opinion contraire ( Nov. Gen. éd. in-4°, T. IV. p. 205), parce que les deux squamellules de l’aigrette sont égales et droites au sommet dans la Verbesina discoïdea, Mich., qui est une espèce très-analogue, suivant lui, à la J’erbesina alata. Le crochet de l’aigrette, qui caractérise le genre Hamulium, est destiné sans doute à faire opérer la dissémination des fruits par les | 1020. BOTANIQUE. MinÉRALOG1E. Académie royale des Sciences. Décembre 1820. (174 ) animaux qui passent auprès de la plante, et aux poils desquels ce crochet s'attache facilement. Les fruits de beaucoup d’autres plantes sont pourvus d'instruments analogues et ayant la même destination. Sur le gisement des Ophiolites (Roches d base de serventine) , des Euphotides, eic., dans quelques parties des Apennins ; par M. Alex. BRONGNIART. Les géologues, et principalement ceux de l'École allemande, éta- blissent deux formations de Serpentine : l’une appartenant aux terrains primitifs, alternant avec des calcaires saccaroïdes, etc., et on cite des exemples nombreux et authentiques de celle-ci; l'autre appartenant aux terrains de transition, mais aux terrains de transition que l’on regarde comme les plus anciens, et on trouve avec difficulté dans leurs ouvrages des exemples bien déterminés de cette seconde formation. L’Euphotide, roche composée de diallage «et de felspath plus ou moins compacte, ayant quelquefois l’aspect d’un granite à grands cristaux, accompagne la Serpentiue dans un, grand nombre de lieux, notamment dans des terrains qu’on regarde comme primitifs ou comme de transition {frès- ancienne ; aussi M. de Buch, qui a bien fait connaître cetie roche, son cisement et les lieux où on peut l’observer, la rapporte-t-1l à ces terrains. Les Serpentines, ou plutôt les Ophiolites diallagiques, qui sont des roches à base de serpentine ,-et les Euphotides, sont très-abondants dans les Apennins ; les premières y sont connues sous Le nom de gabbro, et les secondes sous celui de granitone. Les jaspes rougeâtres sont aussi très-abondants dans les mêmes contrées, surtout ‘dans les Apennins de la Ligurie. ” Nu Tous les géognostes, les Italiens même, ont rapporté les Ophiolites et les euphotides de ces contrées à la formation primitive, et les jaspes aux terrains secondaires. Ils ont tous dit que les Serpentines et les Euphotides étaient placées sous le calcaire et sous le psammite cäleaire (grauvacke) des Apennins. ie : M. Brongniart, après avoir donné, par des citations nombreuses, les preuves que.telle était l'opinion générale des géologues sur l'époque de formation des Serpentines, et surtout de celle des Apennins, arrive au but de :son travail, quiest de faire connaître le vrai gisement des Ser- * pentines dans Ja partie des Apennins où il les a observées, de prouver qu’elles appartiennent à une époque de formation beaucoup plus nou- velle qu’on ne l’a cru, et d'établir avec plus de certitude l'ordre de superposition des quatre :sortes de roches qu’on vient d'indiquer. {auteur a observé directement et complétement la superposition des Euphotides, des Ophiolites, des jaspes, des calcaires compactes gris- ( 275 ) de-fumée, des psammites calcaires micacés et des schistes marneux, à - Rochetla, près Brugnalo, au nord de la Spezzia; à Monteferrato, près Prato, au nord de Florence; à Pietramala, sur la route de Florence à Bologne ; il l’a observée moins complétement, et l’a déterminée seule- ment par induction, à Monte-Cerboli dans le Volterrauais ; à la Bochetta; au nord de Gènes; à Castellamonte près Turin, etc. 11 croit pouvoir établir de la manière suivante l’ordre de superposition de ces roches, en allant des plus supérieures aux plus inférieures, tel qu’il l'a observé directement dans les trois endroits mentionnés plus haut. 1°. C'est-à-dire de l’époque de formation la. plus nouvelle, ou tout- à-fait supérieure : l'Ophiolite diallagique, sans stratification distincle. 2°, Et immédiatement au-dessous, l’Euphotide parfaitement caracté- risée, et quelquefois mêlée de lames calcaires et d’amphibole-hornblende. 3°, Le jaspe rougeâtre et verdâtre en lits nombreux, et d’une puissance assez considérable pour former à lui seul de petites montagnes. 4°, Et alternant ensemble sans ordre bien déterminé, un calcaire compacte, sris-de-fumée, et traversé de veines de calcaire spathique, ou un calcaire jaunätre avec des lits de silex corné ou pyromaques blonds, un psammile calcaire, grisâtre, bleuâtre où jaunâtre tres-micacé, et un schiste marneux ou un phyllade jaunâtre calcaire et micacé. (x), Toutes ces roches sont en stratfication parfaitement distincte, quel- quefois inclinée comme à Rochetla, quelquefois presque horizontale comme à Pietramala; la stratification est constamment et complétement concordante, la superposition est très-distincte et facile à reconnaître sans incertitude dans les endroits cités les premiers : l’auteur a joint à son travail des coupes et profils faits sur les lieux, et qui rendent cette disposition très-claire. Il entre dans des détails très-nombreux, et que nous ne pouvons extraire, pour déterminer la nature des roches, et pour établir cette détermmation de la manière la moins équivoque. Il examine ensuite à quelle époque de formation on peut rapporter les psammites et les calcaires inférieurs aux Ophiolites et aux Euphotides ; il les compare d’abord avec les roches qui constituent les terrains de transition le plus généralement reconnus pour tels, et fait voir qu’ils en différent à beaucoup d’égards, et par des circonstances très-importantes, tirées de la couleur, de la structure, de la nature des corps organisés qu'ils renierment, quelquefois de l'absence des roches qui se trouvent (1) Il est difficile d'établir une concordance exacte entre ces dénominations et la nomenclature géologique allemande, l'Ecole allemande n’ayant pas de détermination minéralogique des roches. Si on disait que ces roches sont des grauvwwakes, des grauwa- kenschiefer et des mergelchtefer, on indiqueraït, par ces expressions, plutôt des terrains que des roches; et on croit, on veut même prouver que les terrains er question n’appar= . Hennent pas à ceux que désignent-ordinairement ces noms allemands. Edinburge Journal. ( 176) ordinairement dans les terrains de transition, etc. Il les compare ensuite avec le calcaire que l’on nomme alpin; et quoiqu'il trouve plus de res- semblance entre ce calcaire et celui des Apennins, il fait remarquer que dans beaucoup de lieux le premier offre des caractères d'ancienneté bien plus nombreux et bien plus évidents que le calcaire des Apennins, inférieur aux Ophiolites et aux Euphotides, et il tire de ses observations et des rapprochements qu’il a faits, les conséquences suivantes. Les Ophiolites diallagiques, ou roches à base de Serpentine, les Euphotides et le Jaspe, sont constamment disposés dans l'ordre de superposition précédente dans les parties des Apennins désignées plus haut. Ces roches ont des positions en stratification concordante, au-dessus : d’une roche calcaire compacte, et d’un psammite calcaire micacé, dont fous les caractères indiquent une époque de formation plus récente que celle à laquelle on rapporte le calcaire alpin, et à plus forte raison le calcaire des terrains de transition généralement reconnus pour tels. Par conséquent les roches à base de Serpentine et les Euphotides de ces parties des Apenvins, loin d’appartenir à la formation primitive, ni même à la formation de transition la plus ancienne, paraissent supérieures au calcaire alpin le plus nouveau, ayant souvent, par la couleur et parles silex qu’il renferme, de la ressemblance avec quelques calcaires du Jura. BRLLIAS 88 LV LS LLRS RDS Magnétisme. LE professeur Hanstéen, de Christiania, en Norwège, a recueilli et calculé les observations suivantes, sur l’inclinaison de l’aiguille aimantée -et sur l'intensité de la force magnétique. Lieux, Inclinaison. - Intensité. PÉTOU dec cl OO Ce Ie0000: Mexique PR CPE ARLON PRO er LORD Pons US EU ere MODS NE PE METEO SU Londres ee era eco MO) OMR EE ND PRET Ee D ET EPA po To ho re OO de dal UTC A randanls ee NE MAT AO eee Brassard ee nu 2 cree NI AO PTS Hefdudievie, RE NO Mo A PEROU: MDétroitidesDavis te ESS, PEN CCR Er 0000: Baie debat, A RS Go Pre TO0OS: ——_————— ,..,.,... 84339 ...,.,e. 1,7349. EG AA tee ele T5 0040 mm pee se BD D4S oo crce 137209 ne ose eos O0, De... 1,7606, LVL DIR LAVE VU TAALSS (177) Suite des recherches sur l’état de volume et de masse du système nerveux, et l'influence de cet état sur les fonctions nerveuses ; par M. À: DesmMouLiNs, Docteur en médecine. Daxs la dissection du cadavre d’un épileptique affecté de démence originelle, chez lequel M. Pariset avait toujours observé une extrême PHysStoLOGIE: irascibilité excitée par le seul mot de Morice prononcé devant lui, dont Académie royale des les accès, longs et violents, duraient ordinairement une demi-heure, et mort dans l’un de ces accès; dont les bras étaient courts bien qu’il s’en servitlibrement, les D° Desmoulins et Breschet, chefs des travaux anatomiques de l’École de médecine, ont observé les faits suivants. Ils ignoraient alors les faits communiqués plus tard par M. Pariset. Le cadavre avait les membres fléchis à droite, l’humérus, l’avant- bras et la main ramenés dans un même plan. Une légère diminution de volume de ces membres fit croire aux observateurs que ce commen- cement d’atrophie dépendait d’une, paralysie, et qu’en conséquence des précédentes recherches de M. Desmoulins, ils allaient trouver une diminution de volume des nerfs à droite. On va voir qu’il en était tout autrement. État du cerveau. Injection considérable de l’arachnoïde et de la pie-mère; la substance cérébrale plus résistante et élastique que les observateurs ne l'avaient encore vue; les réseaux choroïdiens à leur entrée dans la scissure de Sylvius gorgés de sang ; la veine de Gailien et ses affluents bien distincts des deux côtés, mais davantage à gauche; les fibres de renforcement du nerf optique naissant au corpus geniculatum externum bien plus prononcées à gauche qu’à droite; trois onces environ d’une sérosité roussâtre dans les ventricules. Dans les trois ventricules, mais surtout dans le gauche, l’arachnoïde, émaillée à sa surface interne de petites granulations perlées; dans le seul ventricule gauche, l’arachnoïde, épaissie d’un quart de ligne, offrait dans son épaisseur de petites cellules pleines de sérosité. Du bord externe du plexus choroïde gauche et de la toile choroïdienne, surtout en avant et en arrière, se détachait un lacis de vaisseaux liés entre eux par un issu filamenteux; ce tissu, ou pour mieux dire cette pie-mère intérieure, attendu sa continuité avec les réseaux choroïdiens, se propageait par lames entre les faces des anfractuosités intérieures ainsi écartées, comme le fait la pie-mère extérieure dans les anfractuosités externes. Céès lames, successivement dichotomes, arrivaient jusqu'au sommet concave des circonvolutions. De chaque face de ces lames, une foule de vaisseaux sanguins pénétraient dans la substance blanche Livraison de décembre. 23 Sciences. Décembre 1820. C 178 ) ou fibreuse contiguë; cette quantité surnuméraire de vaisseaux dans l'hémisphère gauche, explique le plus grand calibre indiqué de la veine de Gallien.et de ses affluents du même côté. En soulevant ces lames, on déployait les circonvolutions dont la surface blanche montrait le parallélisme de ses fibres. 1 ’hémisphère fut ainsi déplissé en une surface de douze à treize pouces de long et de huit à neuf de large. La fermeté et l’élasticité de la substance cérébrale étaient uniformes dans cet hémisphère, et supérieures à ce qui existait de l’autre côté. L'hémisphère droit était dans les conditions ordinaires. La densité comparative de l'hémisphère droit et de l'hémisphère gauche, mesurée hydrostatiquement par M: Desmoulins, a donné les résultats suivants : Partie de l'extrémité du lobe postérieur gauche, ... 1088® 2, Partie correspondante droite, ................ -e UTOS sn Idem du lobe antérieur gauche, ............ ob 5. Hadem du lobe antérieur droit, !-4.4 14h00, ST État des nerfs. Tous les nerfs de la face, tous ceux du plexus brachial, maïs sur- tout les musculocutanés el le médian, sensiblement plus gros à droite qu'à gauche; mais c'était surtout aux rameaux collatéraux des doigts que cet excès de volume était frappant; la différence de droite à gauche était au moins d’un quart. Enfin, le derme à la face palmaire de chaque phalange unguéale, présentait à la section la structure du tissu érectile; le Lissu en feutre serré, qui en est l'élément, avait ses mailles écartées, le calibre de leurs filaments était injecté; c’était comme pour le corps caverneux; on suivait à l'œil nu dans ce tissu érectile, les ramifications de cinq ou six filets par lesquels se divisait chaque rameau collatéral. M. Pariset n’a pas indiqué le phénomène que devait produire cette structure. IL résulte donc de cette observation quatre’ faits nouveaux, relative- ment à l’organisation du système nerveux. 1°. L'état de liberté des surfaces concaves ou fibreuses d’un hémi- sphère, désagolutinées par un autre agent qu’un liquide épanché; 2° l'excès de nutrition et de masse, dans cerlaines circonstances, d’un hémisphère sur l’autre; 3° l'excès de volume des nerfs d’un côté, sur .ceux de l’autre, par suite de l’état analogue de l'hémisphère opposé; et 4° la transformation de la face interne du derme de la phalange unguéale des doigts en tissu érectile, transformation coïncidant avec Fétat précité des nerfs et de l'hémisphère communiquant. O. Rapprochant ces quatre faits des considérations générales d'anatomie (179 ) : pathologique et d'anatomie comparée, M. Desmoulins en déduit deux ordres de conséquences. . Voici la substance de ces considérations. Dans une même espèce d’animal, l’état pathologique des organes, quelle que soit leur altération, ne consiste jamais réellement que dans un excès de développement relativement au degré normal, ou bien dans la transformation, parinflammation ou surnutrition, des tissus pri- mitifs. [ans le premier cas, les dimensions agrandies démontrent ce qui auparavant dans le même siége, ou actuellement ailleurs, vu l’état de contraction et de rudiment du tissu observé, était ou est encore in- visible. Dans le second cas, lorsque les apparences imposent davantage, il n’y a qu’altération des produits exhalés. D'où suit qu'à ne considérer qu'une même espèce d'animal, l'état pathologique est réellement un 77aximum accidentel. Or ces maximum accidentels, ces anomalies pathologiques dans une même espèce, deviennent des états normaux périodiques ou perpétuels dans des espèces différentes. Pne 1°. Si, dans les mammifères hybernants, pendant la saison de l'amour, le thymus, les capsules surrénales, les appendices épiploïques sont presque impercepübles, ils acquièrent à leur tour un énorme dévelop- pement, lorsque la fluxion précédemment fixée sur les organes de la génération et leurs congénères, abandonne ceux-ci. Ces deux appareils manifestent donc et dissimulent alternativement leur structure par un périodisme de surnutrition et d’atrophie. ja lenteur progressive de ces changements montre évidemment qu'ils ne consistent qu’en variation de degrés. 2°. Partout où les organes, en conservant ou non leurs ‘fonctions générales, passent à des fonctions nouvelles, les éléments organiques restés essentiellement identiques, ne diffèrent que par le decré de leur développement proportionnel. Ainsi le pourtour de l’orifice des narines dans les mammifères, surtout dans ceux à trompes, l'extrémité de la queue dans les alouattes, les atèles, etc., ne différent de leurs parties analogues dans les autres genres, que par l’excès de volume des nerfs ui s’y rendent, par l’écartement des mailles qu’interceptent les filiments feutrés du derme, el par le développement du calibre de ces filaments ouvert aux molécules rouges du sang. De cette plus grande amplitude des mêmes éléments, résulte la production des forces facteurs des fonclions nouvelles. Conséquences générales. 1°. Il résulte de la manifestation accidentelle de cette pie-mère inté- rieure, que ce névrilemme muqueux, indiqué par M. Gall comme moyen d’agglutination des surfaces concaves ou hbreuses du cerveau, 1020. ( 18o ) n’est autre chose qu'une continualion fort ténue des réseaux choroï- diens, et partant de la pie-mère extérieure ; d’où suit la vérification du procédé d'examen anatomique par déplissement, et surtout la réponse la plus péremptoire aux objections contre ce procédé. ! pue °°, De cet état de liberté de surfaces concaves sans refoulement de l’arachnoïde, et de ce que dans l’universalité des cas d’hydrocéphalies, larachnoïde au lieu d’être rendue plus manifeste, comme à la suite des arachnitis avec ou sans épanchement, est au contraire invisible, ou mieux, n'existe pas du tout, il suit que l’hydropisie du cerveau n’est point le produit de l’exhalation de cette membrane, mais bien du tissu cellulaire ou pie-mère intérieure restée dans son état primitif. 5°. De la possibilité du développernent accidentel de cette pie-mère intérieure, et dé ce que l’hÿdropisie du cerveau dans les hydrocéphales n'est pas un produit de l’arachnoïde , il suit que les kistes pleins d’eau, observés par l’auteur et la plupart des anatomistes dans l'épaisseur des hémisphères, sans communication avec les ventricules, ne sont que des’ développements partiels de la pie-mère intérieure, de vraies hydrocé- phalies partielles. 4°. La coexistence de l'excès de volume des nerfs à droite avec l'état analogue de l'hémisphère gauche, est une preuve nouvelle de la com- munication des nerfs d’une moitié du corps avec l'hémisphère opposé, . preuve réciproque à celle que fournissent depuis long-temps les pa- ralysies. 5°. La coexistence du tissu érectile développé au derme des pha- langes unguéales avec l’excès de volume du nerf médian, et l’excés de: masse de lPhémisphère opposé, la même corrélation observable à la queue des alouattes, etc., entre la structure érectile de la peau nue de son extrémité préhensile, le volume des nerfs qui s’y rendent, celui des ganglions intérveriébraux et celui des segments correspondants de la moelle épinière, démontrent que c’est l'accroissement de l’action uerveuse dans les surfaces d’épanouissement qui y développe le tissu érectile. Conséquences relatives à l'état physiologique du sujet. 1°. Puisque le sujet est mort, sans autre maladie antérieure, dans l’un des accès épileptiques dont se compliquait sa démence originelle ; il suit que l’état observé du cerveau n’était pas récemment formé. 2°. De cette ancienneté et des conditions physiques ci-dessus rap- portées, il suit que cet élat consistait dans une inflammalion chronique; et tout induit à croire que cet état était originel. D'où il suit, ainsi qu'il résulte du Mémoire précédent, que la marche de la nutrition, et partant de l’inflammation, est infiniment plus lente dans le cerveau et le système nerveux qu’on ne le suppose. AE ( 18r ) 5, Qu’une cause non encore étudiée des perlurbalions sensilives, 1820. c’est l’altération de volume et de densité dans l’une des moitiés du sys- tème nerveux, et l’état d’adhérence ou de liberté des surfaces concaves du cerveau. AAA LALTERERS SALE SALES AREA TA ANALYSE ALGÉBRIQUE, Seconde partie de la Note relative aux limites des racines. PAR M. FOURIER. Ox a démontré dans la première partie de cette note (page 156 et Marnémariques. suivantes) qu’en substituant dans la suite des fonctions différentielles (m) (m—:) (TI ' À DO DOUTE X ,X,X, X, un nombre a continuelle- ; : US à A ee \ ë ment croissant depuis — — jusqu’à + à , on fait disparaitre successi- o vement les 7: changements de signe de la suite qe nous avons désignée par (æ). Autant de fois cette suite perd un seul changement de signe, autant l'équation X—=0 a de racines réelles; et autant de fois cette suite perd deux changements de signe ensemble, autant l’équation a de cou- ples de racines imaginaires. Il faut maintenant examiner avec attention le cas où la substilutiou du nombre a fait évanouir à la fois plusieurs fonctions. Nous supposons donc que la valeur de a substituée dans les fonctions différentielles, rend nulles plusieurs fonctions intermédiaires consécu- tives en nombre À, en sorte que la suite de signes (x) contient un nombre i de zéros intermédiaires, et qu’elle est ainsi représentée + 000060,.,..... .... OO + - il s’agit d’abord de former les deux suites qui répondent, l’une à a. En eflet, soit / (x) celles des fonctions différentielles qui réponden lun des zéros intermédiaires, par exemple au cinquième, on aura l’équation générale (E) &? / 5 114 PH) =) RCE) EF (a) (a) ; &w? ur co} y 4 id ERA Glessr / (a: fe: Œ)- VC'ro2n) et comme les cinq premiers termes deviendraient nuls par hypothèse, 4 L4 : sf (a). Or, f (a) répond au premier des signes extrêmes, qui est +; donc le signe que l’on doit écrire au-dessus du cinquième zéro, et qui fait partie de la suite cor- F la valeur de f(a—«) sera — respondante à à, elle se déduira de l’équa- tion générale (F). 1 11 f{a+e)=fatof a+ D a Pa 1 &> L4 Memo) Un de LODOERET et l’on en conclut que pour former cette suite de signes qui répond à > a, il faut écrire au-dessous de chaque zéro le même signe que le premier signe extrême. & ; 11 est donc très-facile maintenant d'écrire les deux suites de signes qui répondent à a et à Za. Il faut, pour la première, écrire au-dessus du premier zéro intermédiaire un signe contraire au premier signe ex- trême, au-dessus du second zéro un signe semblable au premier signe extrême, au-dessus du troisième zèro un signe contraire , au-dessus du quatrième zéro un signe semblable, ainsi du reste, en changeant al- ternativement de signe, ce qui donne à la première suite le plus grand nombre possible de changements de signe. Mais, pour former la se- conde suite de signes qui répond à > a, il faut répéter au-dessous de (183) chaque zéro intermédiaire le premier signe extrême qui est connu, ce qui donne à la seconde suite le moindre nombrepossible de changements de signe. US _ Il suit nécessairement de cette manière de former les deux suites, 10 que si le nombre de zéros intermédiaires est pair, la première suite qui répond à J'aurais dû faire remarquer, en décrivant le: troisième mode, que le clinanthe des Chardons et de: Synanthérées analogues, qui était à peu près plan durant la fleuraison, devient ensuite conique, pour exercer sans doute le même oflice que celui du Gorteria. QUE Il y a des Synanthérées dont les fruits sont privés d’aigrette, maïs dans lesquelles cet instrument de dissémination est remplacé par deux larges membranes, qui bordent deux côtés du fruit et qui lui servent d'ailes pour voltiger dans l'air au gré des vents. Le plus souvent, la même calathide contient des fruits ailés et des fruits non ailés, en sort que les uns semblent, destinés à propager l'espèce au loin', et lesautres: à la reproduire dans.le voisinage de la plante-mère, On a des exemples de ce cinquième mode de dissémination dans les Mezeorina et dans le Ximenesiæ; Von peut y rapporter aussi l'Erceliw, qui diffère ce- pendant, en ce que c'est le fruit lui-même qui est aplati presque comme une membrane, et qu'il est bordé de longs poils imitant par leur disposition deux ailes membraneuses. era 1021, (96) Ta dissémination des fruits extérieurs des Zinnia présente un sixième mode, qui consiste en ce que la corolle persistant sur les fruits forme au-dessus d'eux une aile membraneuse qui est l'instrument de leur dispersion. Les six modes de dissémination que je viens de décrire ont cela de commun, que l'air agité par le vent est l’agent habituel de la dispersion des fruits, dont l’aigrette ou les aïles sont évidemment construites pour celte fin. Dans les quatre modes Suivants, ce sont les animaux qui sont chargés de cette fonction. Le premier de ces quatre modes a lieu lors- que laigrette consiste en un très-petit nombre de filets très-roides, lortement adhérents au fruit, et armés de crochets également roides, très-propres à s'attacher aux poils des animaux qui s’en approchent. La dissémination s'opère de cette septième manière dans les Bidens, les Heteropermum, les Cosmos, dans la Ferbesina alata, dont j'ai fait le genre Harmulium, et dans l'Elephantopus spicatus, dont j'ai fait le genre Distreptus. Ce mode de dissémination est Le plus souvent facilité par des dispositions particulières qui varient selon les genres ou les es- pes Ainsi, les fruits mürs sont tantôt très-divergents, de manière à ormer un assemblage arrondi, comme dans le Bidens pilosa; tantôt ils sont très-inégaux, et graduellement plus longs de la circonférence au centre de la calathide, de manière à former un assemblage conique, comme dans l’Heterospermum. l’une et l’autre disposition a pour effet d'exposer ésalement aux agents de la dissémination les fruits intérieurs et les fruits extérieurs de la calathide. Je n’ai pas besoin de dire que le passage des animaux auprès d’uve plante étant une circonstance fortuite et beaucoup moins habituelle que l’action de l'air agité, le septième mode est bien moins parfait que les précédents, et que le plus souvent les fruits doivent tomber simplement au pied de la plante- a une sorte de compensation, en ce que les fruits mère, Mais :l ÿ ) l transportés par les animaux peuvent être déposés par eux à des distances très-considérables. Les fruits du Zragoceros n’ont point d’aigrette proprement dite; mais Î r eux: elle s’endurcit, et ses deux divisions devien- mn ee en sorte qu'elle remplit les fonctions d'une aigrette à crochets. Cette disposition remarquable constitue le peer et les Rhagadiolus offrent un neuvième ee de dissémination, qui diffère des deux prÉpÉsen en ose ee nr n'ayant point d’aigrette n1 de corolle faisant fonction d'aigre ee ‘mêmes courbés en crochets et armés de pointes. Quoique cette dis- Fu à-fait aussi favorable que les deux précédentes, ition ne soit pas tout-a- à Fable : Le De pas doutebe que les fruits dont il s’agit peuvent et doivent s’at- tacher souvent aux poils des animaux. Co) Le dixième mode, propre aux Zappa et aux Xanthium, est plus par- fait. Ici les crochets destinés à s'attacher aux poils des animaux ne ré- sident point sur les fruits ou sur leur aigrette, mais sur le péricline qui contient les fruits. On peut rapporter à ce mode, avec quelques res- trictions , le Centrospermum de M. Kunth, dont chaque fruit est enfermé dans une squamelle armée de crochets; et même les Micropus, dont chaque fruit est inclus dans une squame couverte d’une bourre laïi- neuse, qui peut très-bien s'attacher aux poils des animaux. -la Centaurea calcitrapa présente un onzième mode de dissémina- tion, qui se réduit à faire sortir les fruits du péricline et à les laisser tomber autour de la plante-mère. Lans celle plante, les fruits ont la forme d’un coin, et sont absolument dépourvus d’aigrette. A l’époque de leur maturité, le péricline, loin de s'ouvrir, se resserre au contraire, au moins à sa base. [Len résulte que les fruits, pressés avec force entre les fimbrilles qui les environnent, s'élèvent peu à peu et sortent par l'orifice du péricline; mais n'ayant pas Qaigrette, ils ne peuvent se disperser au loin, et ils tornbent au pied de la plante qui les a produits. Le mécanisme de ce mode de dissémination est, comme celui des troi- sième et quatrième modes, exactement comparable au noyau de cerise pressé entre deux doigts. LE ; Les Echinops ont les fleurs disposées absolument de la même manière que les fruits du Pissenlit au moment de la dissémination; il résulte de cette disposition que les fruits mûrs tombent, aussitôt qu’ils sont détachés du clinanthe, aux environs de la plante-mère, ou sont emportés par le vent, saus l’intervention d'aucun mécanisme particulier. C’est ce qui constitue le douzième mode. J'observe que la petite aigrette qui cou- ronue le sommet du fruit ne peut aucunement servir à sa dissémination; mais que le corps, et surtout le pied du fruit, sont couverts par d’autres aigretiés qui peuvent très-bien y contribuer. a Le treizième mode de dissémination a lieu lorsque les squames du péricline et les squamelles du clinanthe se détachant et tombant spon- tanément à l’époque de la maturité des fruits, ceux-ci, qui se détachent en même temps, ve sont plus contenus ni soutenus, et tombent nécessai-. rement. Mou genre Ælcrestina et le genre Piptocarpha de M. K. Brown appartiennent à ce mode. nauthe, ou plutôt les squames du péricline, se détachent et tombent, comme dans le mode précédent; mais chaque squame enveloppe com- plétement un fruit, et l’entraîne avec elle dans sa chute. Cela constitue un quatorzième mode. EN SU EAU La dissémination du Gorzeria personata et celle du Didelta tetrago- niæfolia covstituent un quinzième mode bien distinet de tout autre. Le péricline du Gorteria personata est construit à peu près comme celui 15 Dans les Melampodium, Alcina, Dysodium, les ele du cli- 1021. (98) du Gorteria rigens; mais au lieu d’être cylindrique, comme celui-ci, il est ovoide, et tellement rétrécià son orifice, que les fruits n'auraient pu que bien difficilement ensortir. A l’époque de leur maturité, Le péri- cline se détache de son support, et lombe avec les fruits qu'il contient. 11 y a au plus, dans chaque péricline, cinq fruits fertiles privés d’aigrelte, et souvent moins. Celui dont la graine verme la première, fait avorter Les autres en les étouffant; la radicule perce le clinanthe, qui n’est point épais et conique, comme dans le Gor/eria rigens, et elle semble se souder avec lui; de sorte que la nouvelle plante contrue à porter sur sa racine le péricline de la plante-mère. gi Rue Le mode de dissémination du Zacintha et celui du Milleriaquinque- fiora se rapprochent beaucoup de ce que je viens de décrire. Je pense qu'on peut y rapporter aussi le Milleria biflora, en ajoutant que l’une des squames du péricline est bordée d’une aile à l’aide de laquelle ce péricline avec le fruit qu'il contient peut être emporté par le vent. . Dans le Dideltra tetragoniefolie, le clisanthe porte sur son cenise des fleurs males, et sur le reste des fleurs hermaphrodites et des fleurs fe- melles. Chacun des fruits est complétement enchässé dans une alvéole de ce clinanthe. À l’époque de leur maturité, la partie du clinanthe qui renferme les fruits étant devenue presque osseuse, se détache de la partie centrale qui n’en porte point, et elle se partage en même temps . en trois porlions, dont chacune demeure accompagnée de la portion correspondante du péricline qui lui est adhérente ‘et qu’elle emporte avec elle. Remarquez que la radicule correspond au fond de l’alvéole où le fruit est logé, et qu’ainsi la partie qu’elle doit percer a peu d’é- paisseur. La même remarque s'applique au Gorteria personata. _ Je distingue encore, dans l’ordre des Synanthérées, un seizième et dernier mode de dissémination, qui me parait être le moins parfait de tous. La Laurnpsana communis en fournit un exemple. A l’époque de la maturité des fruits, qui sont sans aigrette, il ne survient aucun chan- gement, ni.dans la disposition du périchne, ri dans la direction de son support qui le maintient dressé vers le ciel. Ainsi, quand les fruits se sont détachés spontanément du clinanthe par l'effet de la dessication, il n’y a qu’une secousse accidentelle produite par un coup de vent assez violent ou par tout autre moteur, qui puisse opérer la dissémination ; et si cette secousse n’a pas lieu, les fruits doivent attendre pour tomber, la destruction totale ou partielle de la plante qui les porte. La dissémi- nation du Cichorium intybus se rapporte au même mode. A l'égard de celte dernière plante, j'ai remarqué qu’à la maturité parfaite, lepéricline devenait, à sa base, déhiscent et comme valvé, ce qui facilite d'abordsa séparation d’avec le clinanthe, et plus tard la germination-ou l'éruption de la radicule. à 1HABID Je ne sais si Je puis considérer comme étant relative à. la dissémination, ii de (992 une particularité fort remarquable que j'ai observée sur le Parthenium. Tlrésulte de la singulière disposition que j'ai décrite dans le Journal de Physique de juillet 1819, page 20, que chaque fruit du Parthenium semble pourvu de deux appendices filiformes, qui partent du sommet, descendent le long des deux côtés, et dort chacun porte à son extrémité la base d’une fleur mâle enveloppée de sa squamelle. © J'aurais pu étendre bien davantage ce tableau des différents modes de dissémination que j'ai observés chez les Synanthérées, et il s’en faut de beaucoup que je les aie observés tous. Ceperdant, je pense que la plu- | part peuvent êlre rapportés plus on moins exactèment, et sauf quelques _Hégères différences, aux seize modes que jai signalés, ou bien à des - combinaisons de plusieurs de ces modes qui se trouvent souvent réunis dans une même espèce. Il résulte de tout ce qui précède, qu’en général les différents modes .de dissémination chez les Synanthérées dépendent principalement des dispositions suivantes. - 1% Le support de la calathide contribue à cette fonction, par la hau- teur à laquelle il élève îes fruits et par la direction qu'il leur donne. T1 faut donc remarquer s'il s’allonge après la fleuraison, et sil dirige les - fruits vers le ciel, ou vers la terre, ou parallèlement à horizon. 2°, La calathide persisle sur son support, ou bien elle s’en détache et tombe avec les fruits qu’elle contient. Elle est uniflore, pauciflore, ou multflore, . - 8°. Le péricline s'ouvre, s'étale, se renverse, ou bien il se resserre au moins à sa base, .ou enfin il se ferme au-dessus des fruits. Il est ou non pourvu de crochets, de pointes, de hourre laineuse, ou d'appen- .dices membraneux, qui favorisent la dissémisation dans le cas où il est cadue. Les squames dont il est formé sont libres ou entre-greffées ; elles restent assemblées ou se détachent séparément. Quelquefois cha- cune d'elles enveloppe complétement un fruit. Elles sont unisériées, bisériées, ou imbriquées : la première de ces dispositions les renditrès- propres à s'étaler et se renverser, tandis que la troisième s'oppose à ce moyen de dissémipation. k ë 4% Le clinanthe est mince, «et susceptible de s'étendre après la fleu- raison en une surface convexe; ou bien 1l est épais, charnu, et creusé d’alvéoles qui, en se resserrant par la dessication, chassent les fruits au dehors. Il est nu, ou garni d'appendices qui retiennent les fruits ou facilitent leur expulsion. Il est plan, convexe, sphérique, conique, cy- lindrique ; et ces formes diverses influent différemment sur la ehute ou la dispersion des fruits, qui dépend aussi de la direction du clinanthe, surtout lorsqu'il est plan. 5°. Les appendices du clinanthe (c’est-à-dire, les squamelles ou les (106 ) fimbrilles) sont libres ou entregreftés , persistants ou cadues; ils enve- loppent ou non les fruits qu'ils accompagnent. pin 6°. Le fruit est lisse et en forme de’ coin, ou courbé en arc et armé de pointes, ou aplati et bordé d'ailes membraneuses, ou hérissé de très-longs poils divergents, ou prolongé supérieurement en un col long et délié qui élève son aigrette à une plus grande hauteur, pour faciliter d'autant mieux l'exercice des fonctions dissémimatrices ; il est enfm aigretté ou inaigrelté. Les différents fruits d’une même calathide sont égaux ou inégaux, semblables ou dissemblables. : 7°. Bien que les aigrettes des Synanthérées soient très-diversifiées, on doit, sous le rapport seulement de la dissémination, les réduire à trois sortes : 1° les aigrettes qui peuvent servir d'ailes ou de parachutes, en distinguant celles qui se détachent du fruit et celles qui ne le quit- tent point, celles qui résistent aux injures de l’air et celles que l’humi- dité flétrit; 2° les aigrettes qui sont susceptibles de s’accrocher aux poils des animaux; 3° les aigrettes qui ne peuvent être d'aucune utilité pour la dissémination. Rte : : 8°. La corolle persiste quelquefois sur le fruit sans se flétrir, et elle remplit alors la fonction d'une aigrette. ie Toutes les dispositions que je viens de retracer brièvement, et beau- coup d’autres que j'ai omises, influent plus ou moins sur l'acte dont il s’agit, et elles se combinent entre elles de manière à graduer et modifier diversement la dissémination des différentes espèces. Les changements que l’état hygromètrique de l'atmosphère peut faire subir à plusieurs parties, doivent encore être pris en considération. Hi En terminant ce Mémoire, qui n'offre qu’une ébauche bien peu satis- faisante du sujet qui y est traité, je dirai que les divers modes de dissé- mination des végétaux me paraissent mériter, pour plusieurs motifs, d’être sérieusement étudiés dans leurs causes et dans leurs effets, et qu'ils peuvent servir à expliquer l’inégale distribution des espèces sur la surface du globe. Le nombre plus ou moins grand des individus de chaque espèce, leur isolement ou leur rapprochement, l'étendue de terrain qu'ils ont coutume de couvrir, leur dispersion plus ou moins lointaine, les localités qu’ils occupent habituellement, et quelques autres consi- dérations importantes pour la géographie végétale, doivent certainement dépendre en grande partie du mode de dissémination. = ( ro1 ) Mémoire sur l'Intécration des équations linéaires aux différences partielles, à coefficients constants et avec un dernier terme variable; par M. Augustin Caucay. Dans ce Mémoire je me propose deux objets distincts, savoir ; 1° de présenter l'intégrale générale des équations linéaires aux différences partielles et à coefhicients constants, avec un dernier terme variable, sous la forme la plus. directement applicable à la solution de certains problèmes, 2° de montrer les différentes sortes de rédue- tions que peut admettre dans des cas particuliers l'intégrale dont il s’agit. Je vais d’abord m'occuper ici de la première de ces deux questions, en me boruant, pour abréger, au cas où le terme variable de l’équation aux différences partielles se réduit à Zéro. On sait depuis long-temps intégrer par des sommes d’exponentielles composées d’un nombre fini ou infini de termes, les équations linéaires aux différences partielles et à coefhicients constants; et M. Poisson a fait voir, dans le Zullerin de la Société Philomatique, de 1817, que les expressions auxquelles on arrive de cette manière, sont précisément les intégrales générales de ces équations. Maïs 6n reconnaît bientôt que les expressions dontil s’agit présentent l'inconvénient dene pouvoir se prêter immédiatement à la détermination des fonctions arbitraires. Pour faire erire ainsi : I 1021. MarnemATiIQUESs. Académie Royale _ des Sciences. _8 octobre 1821. - ff) fu, 1 æ..) cossa (x), cos. É(y—v). cos. y (=). de dé dy du dy da. (2 ( 102 ) ÉCRIRE NAT Ci JS 2 20) =. les intégrations relatives aux variables auxiliaires &, 6, >... étant effectuées entre les limites o, ©, et celles qui se rapportent aux variables auxiliaires &, v, æ, etc., "entre les limites —@, + co. Je remplace cette même formule par la suivante: - (2) Nr Abe. les intégrations relatives à æ, 6,7... étant faites entre les limites — co, + ©, et celles qui se rapportent à &, », æ... entre des limites quel- conques, pourvu que ces limites comprennent les valeurs attribuées à Z, J, z:.. Cela posé, concevons qu'il s'agisse de résoudre une équa- tion linéaire aux différences partielles et à coefficients constants, sans dernier terme variable. Supposons que cette même équation renferme, outre la variable principale @, 2 + 1 variables indépendantes ons OUR C2 et qu’elle se change dans la suivante (G) | Fa >... b)æo, lorsqu'on y remplace respectivement nes esvroservesrseesserseee par. Lo PARLER DR UNE ER PS parr d fete, sas A Re actes 0 PAT OV, DRE DE CE AIR à CANAL ES ee CS pat eee mn aie di deco rase 0e par (a = ACT), ps eee de ces par (eW—=1)8, 2 UE par (EVER À £3 par 6° : Re DUT (x V— 1, : He tee CAM R TO VE, Pine Ed due | ( 103 }) : ERERSRSREREESSEN SES Enfin proposons-nous de trouver une valeur de ç qui, satisfaisant à 1821. Jéquation donnée, se réduise à. “ à = PR Ne A MPCE Te) pour £—=0. Il suffira évidemment de prendre 0) de e = (=) {ff-<" VE TS ua.) da de dy de dvd... pourvu que l’on détermine 8 par la formule VE Cards 9 (8) 0 : Autant cette dernière équation donnera de valeurs différentes de 8,autant la formule (4) fournira de valeurs particulières de @, que l'on devra con- sidérer comme des intégrales particulières de l'équation proposée. Si, parmi les coefficients différentiels de @ relatifs à z, l'équation proposée n’en renferme qu'un, savoir, les valeurs de ôse réduiront à une seule, et le second membre de la ‘formule (4) représentera immédiatement l'intégrale générale où la valeur générale de. Dans le cas contraire, on obtiendra l'intégrale générale, en faisant la somme des intéerales par- ticulières, et remplaçant dans chacune d'elles la fonction f (4, v, æ..), ou par une fonction arbitraire de &, », &æ, ou par Le produit d’une sem- blable fonction et d’une fonction déterininée de æ, 6, y..., ou enfin, ce qui est souvent plus commode, par une somme de produits de cette ‘espèce. Dans cette dernière hypothese, ,on peut faire en sorte que les diverses fonctions arbitraires ne composées eéh4,7;@æ..., précisé- ? | a. sont composées en x, y, z... C'est ce que l’on verra tout à lheure. Mais, avant d'aller plus loin, il est bon de remarquer que la formule (4), ou une autre formule de même espèce, se déduirait des méthodes que nous avons appliquées, M. Poisson et moi, au problème des ondes. Je vais rapporter ici la méthode-de M. Poisson, enrestreignant son application, pour plus de facilité, au eas de trois vanñables indé- pendantes. Il s’agit alors de trouver une fonction @ des trois variables TZ, Jyt, qui satisfasse à l'équation linéaire aux différences paruelles, et se réduise, pour £ = 0, à. pts Gi te Co 2 ffff ces. æ a 1). fus ») da dŒ du d les intégrations étant effectuées comme dans la formule (1). Or, on pie x 47 , . . $ satisfait à l'équation aux différences partielles, en prenant [ : PE dpi ide ment comme les valeurs de +, Fe . correspondantes 42 0, | (Ho (6) e=s A7 (F0 F5) LEA et À étant une quantité indépendante des variables x, 7,1, et f (x,6) représen{ant, la valeur de 8 que détermine l'équation (3). Pour rendre la valeur deg, qui correspond à £ — o, comparable au second membre de la formule (5), on présentera l’équation (6) sous la forme : ee _(æ, 6 — — _ — (7) the ie ae cu à SD Re HN es CV à r. sc AE 6) ii «xVW—1 ne Mu à — x, —6 sSxW—r — MU arr: 7 x PV re On fera ensuite AU Vie Aloe ae fu v) de du ad, Fi pou env RE oi) da du de dv, . CR 5 ab ire L es D = cl Ai ae ») da du dt dr; et l’on changera le signe £ en une'\intésrale quadruple relative aux quantités æ, 6, w, v. On trouvera de cette manière : re Lie 6) brins ue NV td cu ete CD CO LE ed + SN ue 7 9 + da dé du dy . fe — ar 5 Ru PS dde Dans cette dernière formule, les intégrations relatives aux variabies æ, 6 sont supposées faites, comme dans les formules (x) et (5) entre les limites o, 00. Cela posé, on reconnaïitra immédiatement qu’on peut réduire la valeur précédente de @ à celle que fournit l'équation (4) dans le cas de trois variables, c’est-à-dire, à T (a, ») de du & &, + ; ie Cr) — (ro) = ce. FA 4 02e = ff < eyes LEV= Re les, intégrations devant être effectuées par rapport à «& et G entre les limites — co, a 00. 11 nous reste à faire voir comment on doit s’y prendre pour que les fonctions arbitraires comprises dans l'intégrale générale soient préci- sément celles que fournissent les valeurs de \ dy d 9 2 - CT PT correspondantes à 4 — 0. Désignons respectivement par (tr) fr ra Danfe hr) 2° DEVRA (a Ve) retenu (x 5 222) ces mêmes valeurs, dont le nombre 7» sera égal à celui des coefficien(s .différentiels de 2) relatifs à £, que renferme l'équation donnée; ou, en d'autres termes, à l'exposant de la plus haute puissance de € dans le premier membre de la formule (5). Soient, en outre, a 00 EFMoT 2 mt les diverses alain de 8 lirées de celte formule. Confort mément à ce qui a été dit ci-dessus, on prendra pour valeur générale de + D) CR je — —1 6(1— _ Es aviess bd tre Carafe Un A CT ae. nn enr) petesr Bash SET etc... Le) fier erertetrr nef e ie nv PT ou, ce qui: revient au même, 1 … de du dé dr. 3) ‘ D — er ff: ARE CR A : AE De or ne a(uæx)Vx ne fs" u1,@.) du du dé dy. Vos au — V— 25 y— — ÈS RAS es [f-.$8. « & Si €! HELDENE Le 1e “ no + ( : af ait) da de dE { Gr): cl AK e < . NC e + un Eu=® Re Fete n,@.)da da dé dr. 14 ( 106 ) et, pour faire coïncider les valeurs de | de do. AT 2 ?; EE de ... a | correspondantes à 2 —=0, avec les quantités ï HT Te CARTES DU CAPES DIR (L9 2). fn, (x, ce ); on regardera À , A .. Aid Pis Bi: .. Brin KR: Fun Hors comme des fonctions de «, 6, 7... déterminées par les équations A,+ A, +... Re se A = 1, Ga) AT RE As — 0! Bloc é A mi + A mit... + A 0. 0; B + B, EE A or + pris — 10: B 8 B°0 +=. + B due = 0 (15). o Q ne 1 3 = M3. M—) ? 5 etc... : Bo de B, SAoe E ue NN tete. .: TE ë ; K + K, HS SE EE, des Re =0 «6) K CR + K, BH ......... RE Aie pour — D, 5 etc... Ko FR MN RE & mins, M—1 M—] Dans le cas particulier où l'équation proposée ne For qu'une seule dérivée partielle de & relative £ à #, Savoir : de 24e di” \ EE 1 la formule (3) ne renferme qu’une seule puissance de &, savoir 8”. Alors, en désignant par 1, a, b, c ... k les racines de l'unité du degré 77, on trouvera (17) d—od lp bini=re. Lo RSS STE SE ë ( ro7 ) RE 1 ï 1 1 1024. A, =—, À; =—, À: = ne Pan PU I I I (18) m ê” HE RAT mb NS: B...= mk0.? CCE MN nn K — L K RÉ ERA SE K PRE ee K RPG AS mn UT maine ? MOI) TT mker; et par conséquent la formule (13) deviendra (9) | ® — | pe C1 ab, t kôct RES on a =. Te + SE MER ET du dn. GrY : ie ot < abst = 0,6 are Fa 6(u— os CTI Per dote Je Gary Re oi (23) DE L | LIC+. à s dt aôt LS DER TR RER ee ; af arff.{ +e “+..+e le (u—x)- LL ile dd. Ur les intégrations relatives aux variablès æ, 6, y... étant faites, à l’or- dinaire, entre les limites — ©, + ©, et celles qui se rapportent à la variable 4, à partir de Îa limite = o. Lorsqu'on suppose #7 = 71, la formule (19) se réduit à l'équation (4); et, lorsqu'on suppose m =, à la suivante à (20) g—= CAT tt. LS Es U— = 1 3 É œA- ae Re Re Ë 5 2 : ot —0ot. EuA 7 — (= = : a ATITÉE MORT UE dada Ed 4 2 k De plus, si, en substituant aux exponentielles imaginaires les sinus et cosinus, on développe dans l'équation (4) le produit CLS — _ G(v— = SCD AGEN et dans l'équation (20) le produit È ‘ CA — bol f à à RS en re de Ver 0 don, PES Or ( 108 ) les intégrations effectuées par rapport aux variables &, 6, y... entre les limites — ©, + co, feront évidemment disparaître les termes qui renferment un des sinus sin. a(m—x), sin. C(»—y), sin. y(æ—z), etc... toutes les fois que le premier facteur Et —0,t de pit 4 À érocour.é ae “ee 9 à k sera une fonction paire de æ, 6,7... Par conséquent, dans celle hy po- : thèse, l'équation (4) se trouvera réduite à 1 (ar) ® = f J 3 CA : si : 3: = SN e cos. «æ (m—x). cos. 6(»— y). cos.y (e —2) ….f, (us », æ.….) da du dé dy dy à à / S = - et l’équation (10) à (as) er pe — : CA re —0,€ A e e at Gr} JET — cos. æ(u—x). cos. 6 (v—y). cos. y (a—2)..f (pv,e...) da dy dé di dy 0 à Fo CRETE : LipaD à MR dt || GE cos. æ (u—x). cos.6(v—y) cos.y(æ—3 d GX ’ 350 = cos. & (u—x). Cos.6 (v—y .7(æ Jef (ls v, me) de du dé dy dy d! les intégrations relatives aux variables æ, 6, 7... devant encore être. faites entre les limites — ©, + co, et l'intégration relative à #, à partir de Z— o. ie Wie ” Nous allons maintenant tirer des équations (21) et (22) les intégrales générales des équations aux différences partielles que fournissent di- verses questions de physique et de mécanique, et nous retrouverons ainsi les résultats contenus dans les Mémoires des auteurs déjà cités. ‘ La loi suivant laquelle la chaleur se distribue dans un corps solide et homogène, dépend de l'équation SEE : dy dy do d 9 le +.) | ; a désignant une quantité positive. Si dans cette équation on remplace respectivement do Par n à Bo S 9 ? Var? 2) de : dy Re d'z? par ' : 4, G@y—aÿ, EG), 77), ( 109 ) on trouvera, au lieu de la formule (3), la suivante 1821. CHE (=—a( +E +). On aura d’ailleurs, dans le cas présent, 7 — 3. En conséquence, la formule (2:) deviendra (25)5%e ® —= Gr ff (++) tan cos. 6(1—y). cos. y (a—2).f(p:v,7) de 2 du ds de. De plus, comme on a généralement s —u? : co Li — b2 fe cos. 2bu. du Re i je et par suile | au? ce) C2 en, nie es ei fe cos. bu. du. ha ak a, b désignant deux nombres quelconques, on pourra, dans le second membre de l’équation (25), cectucr entre les limites — co, + ©, les intégrations relatives aux trois variables CRE 75 et l’on trouvera, par ce moyen, ce 3(ar)" ee See nn , æ) du di da. ee prouver de nea que cette dernière valeur de @ satisfait à la formule (23), les intégrations étant effectuées entre des limites constantes arbitrairement choisies, 1l sufht d'observer que, si l’on Pose en Ce ar (e—:) Ne Her Le re) la fonction T satisfera elle-même à l'équation aux différences partielles dT dT : "AT dT\- “dt me. Vra dy de D) Si l’on prend pour RE des intégrations relatives à &, », æ les six quantités ; Ho. Vos Po) Bis y Mi, et que l’on fasse es H=x+2avVat, Y=y+2%Val, @œ—z:+27Vutr, 6, > désignant trois nouvelles variables, l'équation (26)' deviendra Te) Car) e = | Fa Hess f(x + 2av'at, y + LVat, 2+ 27 Var). du dé dy Cd en 2y/ate TE ana © 2V/at nr nan de | La valeur de ® donnée par l'équation précédente remplit évidemment la condition de se réduire à J-CX, Yr 7) pour /— 0, du moins tant que la valeur de x reste comprise entre les limites #,, x, celle de y entre les limites »,, »., et celle de z entre les limités æ,, &.. Si l’on voulait que la même condition fût satisfaite pour des valeurs quelconques des variables x, y, z, il faudrait alors supposer Be = — ©; Vo iron — H=+®, n— +, m—= ce qui réduirait l’équation (27) à la formule (28) pe = — 6, + ©; d—— © æ—@ , Ê PT ns 7 2 9 = 53 : A ses c l Te HS PC sevanr evene tenant da [ETS = 2 ——®;, 7—=D:. Si, au lieu de l'équation (23), nous avions considéré la suivante ARE. do PES LA (29) à HET da? ? nous aurions obtenu l'intégrale (60) + fes Ÿ. f(x + 24 Wat). de à — — + 2y/at Pour que la valeur précédente de © il faut supposer Mo ire (se) 3 On retrouve alors l'équation (Bi) € donnée pour la première fois par fe se + 24 V'at). da se réduise à f (x), quel que soit +, | L, = “+ CO. a = — CO & = + 0 M. Laplace. ———— (are) Après avoir déduit de la formule (21) les intégrales des équations 1821. (23) et (29), je vais présenter quelques applications de la formule (22). Considérons d’abord l'équation aux différences partielles, à laquelle se rapportent les petiles vibrations des plaques sonores, homogènes et d’une épaisseur constante, savoir : 2 déz diz diz ee 2e er lo. as sun à sa) : Si dans cette équation, où b* désigne une constante positive, et où -la variable principale se trouve représentée par z, on remplace res- peclivement … : d2z dhz Po dire: dhz dr ? das ? dx? dy»? ‘dy4 ? par 7 Ge (AV)? (aV—:1} (CV—1)},. (Cy—i), on trouvera, au lieu de la formule (3), la: suivante . (33) . + +e)— 0. On en tirera ù j P=+b(# +E) Vu, ou, ce qui revient au même, ras Een la valeur de 9, étant déterminée par l'équation BG PO) On aura d’ailleurs, dans le cas présent, x — 2. En conséquence, la formule (22), dans laquelle on devra écrire z au lieu-de &, donnera (54) 2= . _. Re — SU cos. (a +-C*)bz. cos. a(u—x). cos. € (v—y). f (ses ?) de dE du du 7 - Ja 1 [fees (a? +C)br. cos. æ Le cos.€ (G—y). 7 (u,) de de du dr. On peut simplifier le second membre de l'équation précédente. En effet, dans le Mémoire qui a remporté le prix sur la théorie des ondes, j'ai - fait voir qu’on a généralement : a “4 ce ; rm NE LE , Jos. æ?. COS. 27®. dæ =:(Z) (cos. n° + sin. n°), fau } # ; f SD ; fm N\: 4 SU É == fin. 朰 COS. 271@. dæ. = À (<> (cos. IN° == SIN, 7P), Fo Ca { 112 ) et par suite ff cos. (@æ* + p°). cos. 27@. cos. 2mp. d® dp de Hd p = — 0, p ll 6: Oo: en TT Z sin. (722 + n°); On en conclut immédiatement ne | D'—= — CO , ® —=00 ff cs. (@° + p°). cos. 2m@. cos. 27p. dæ dp { Mare | 4 : iG : P= ©, p = © = 7 Sin, (7° + n°); puis, on remplaçant les quatre quantités ; ; Po mL, 17 HE | Ms e BE den : a Te ne | on trouve Re Fe don . ffeos-ce + C®) be. Goë.a (ua )eus.E(—y) TT as Hu Cdt NÉE Me Ar TN Cela posé, la formule (54) deviendra Le £ (La Es) HG), (55) 2 = = J] sv. nero CU 0 »). du d 1 dt Nr GR Crea NES) EN $ + JT] si. k = 1) UE (um, v). du dr. Pour prouver directement que cette dernière valeur de z° vérifie l'é- qualion (52), quelles que soient les quantités constantes prises pour limites des intégrations relatives aux variables & et v, rl sûfhira d’ob- server que, si l'on pose - es D) 0 0 A OU je on la fonction T satisfera elle-même à l'équation aux différences par- tielles : wi Es d2T dAT dat déT AA ER NAS La à di dx dx? dy dy (C:::5) ‘Mémoire sur la conductibilité de plusieurs substances solides ; h > 4 par M. DESPRETZ. Pour faire consaître le sujet et les principaux résultats de ces nou- velles expériences, on présente au lecteur, 1° le premier article du Mémoire dans lequel l'auteur expose comme il suit l’objet de ses re- cherches; 2° le rapport fait à l’Académie des Sciences. 4 Extrait du Mémoire de M. DESPRETZ. Peu de branches de physique sont plus dignes de fixer l'attention des hommes éclairés que les phénomènes de la chaleur, peu de parties ont élé cultivées avec plus de suite et de succès depuis un demi-siècle. La chaleur, en effet, a le double avantage de fournir matière à de hautes spéculations, et de donner lieu à des applications nombreuses. La nécessité de Ja détermination de la faculté qu'ont les divers corps de conduire vlu$ où mouis facilement la chaleur, s’est fait sentir dès ne ; / l'origine de la physique expériméntale; mais la notion de la conduc- tibilité ne pouvait être puisée que dans une théorie exacte qui a été découverte récemment. la connaissance des conductibilités est aussi précieuse pour les sciences et pour les arts, que celle des densités et des chaleurs spé- cifiques. Cette connaissance fcurnirait au géomètre des données néces- saires à la solution numérique des plus importantes questions de la distribution de la chaleur dans l'intérieur des corps; elle guiderait également le physicien expérimentateur et le manufacturier dans le -choix des substances dont ils doivent faire usage. Cependant on ne possède aujourd’hui qu’une seule détermination de ce genre; c’est celle du fer forgé que M. Fourier a déduite de ses expériences. Il est facile de voir que les essais d’Ingenhousz, de Meyer et de Buffon n'étaient nullement propres à faire connaître la conductibilité. Amontons et Lambert avaient aussi fait des recherches expérimentales et théoriques sur la propagation de la chaleur dans une barre métallique. M. Biot et le comte de Rumfort observèrent, par des expériences précises, la loi des températures décroissantes dans un prisme dont une extrémité est entretenue à une température constante. J1 n’est pas étonnant qu’on ne se soit pas occupé de la recherche des conductibilités, puisque les relations algébriques par lesquelles cet élément peut être déterminé, n'étaient pas trouvées; il fallait que l'analyse eût fait connaître les lois du mouvement de la chaleur dans Vintérieur des corps, découverte qui ne date que de quelques années, et qui est due à M. Fourier. 15 Puysiqur. Académie royale des Sciences, 4. (rr4) = MM. de Laplace et Poisson ont aussi appliqué l'analyse à plusieurs questions importantes de la théorie de la chaleur, qui forme désormais une des branches principales de la physique mathématique. II. Rapport sur des expériences qui ont pour objei de mesurer, dans plusieurs substances, la faculté conductrice relative à la chaleur. . L'auteur de ce Mémoire est M. Despretz, qui a déjà communiqué à l’Académie des recherches importantes sur différents sujets. 11 s’est proposé, dans ce nouveau travail, d'observer la faculié conductrice relative à la chaleur. Les matières soumises à ses expériences sont le fer, le cuivre, l'étain, le plomb, le marbre, la terre de brique et la porcelaine. Nous avons été chargés, M. Poisson .et moi, d’exaininer le Mémoire de M. Despretz, et nous allons exposer le résultat de cet examen. je Les corps jouissent très-inégalement de la faculté de recevoir et de conduire la chaleur. Les-uns, comme les métaux, sont plus facilement perméables, et la chaleur qui les a pénétrés passe assez promptement de chaque molécule extérieure à celles qui l’environnent. D'autres substances, comme le marbre, la porcelaine, le bois, le verre, oppo- sent beaucoup plus d’obstacle à la transmission. RU ; Cette facilité plus ou moins grande de conduite la chaleur dans l'intérieur de la masse, doit être soigneusement distinguée d’une pro- priété analogue qui subsiste à la superficie des corps. En eflet, les différentes surfaces sont inégalement pénétrables à l’action de la cha- leur, dans plusieurs cas, par exemple, lorsque la surface est polie et a reçu l'éclat métallique, la chaleur que le corps contient s'échappe difficilement par voie d'irradiation dans le milieu environnant. Si cette même surface vient à perdre le brillant métallique, et surtout si on. la couvre d’un enduit noir et mat, la chaleur rayonnante émise est beaucoup plus intense qu'auparavant, et celte quantité peut devenir six fois où sept fois plus grande qu’elle ne l’était d’abord. Mais la chaleur rayonnante émise n’est qu’une assez pelite partie de celle que le corps abandonne, lorsqu'il se refroidit dans l'air ou dans un milieu élastique ; et la plus grande partie de cette chaleur perdue ne s'échappe point en rayons d’une longueur sensible; elle est communiquée à l'air par voie de contact; elle dépend principalement de l'espèce du milieu et de la préssion. à Cette propriété de la surface s'exerce également en sens opposé, lorsque le corps s’échauffe en recevant la chaleur du milieu, ou celle . des objets environnants. Une même cause oppose le même obstacle à la chaleur qui tend à s’introduire dans le solide, et à celle qui tend à se dissiper dans le milieu, soit que celte chaleur, qui se porte à travers la surface, provienne du rayonnement on du contact. . À { 1151) + La quantité totale de chaleur que le solide abandonne dans l’anr, ou celle qu'il reçoit, est donc modifiée par la nature et la pression du milieu, et par l'état de la superficie qui détermine la pénétrabilité. . Maïs il.n’en est pas de même de la perméabilité intérieure. La faci- lité plus ou moins grande de conduire la chaleur, et de la portier d’une molécule à une autre, est une qualité propre, totalement indépendante. de l’état de la superficie et des conditions extérieures. C’est celte qua- lité spécifique que l'auteur du Mémoire s’est proposé d'observer. On a facilement juger combien les recherches de ce genre intéressent a physique générale et Les arts, et combien il serait utile de connaître avec quelle facilité la chaleur se propage dans les diverses substances. Ces recherches tendent à perfectionner desarts très-importants, et tous les usages économiques qui exigent l'emploi et la distribution du feu. La faculté conductrice dont il s’agit est une qualité du même ordre que la capacité de chaleur, et l’on a les mêmes motifs de mesurer avec précision l’une et l’autre propriété. - 2 - Nous ne rappellerons point les recherches analyliques qui servent de fondement à la mesure des conductibilités, elles ont fait connaître divers moyens de déterminer le coeflicient relatif à cette propriété. On en avait fait une première application à la matière du fer forgé, et l’on ne, connaissait jusqu'ici la mesure de la conductibilité que pour cette seule substance. Ets at : Letravail de M. Desprelz comprend neuf matières différentes, et l’on. doit désirer qu’un grand nombre de corps'isoient soumis par la suite à des observations semblables, afin de composer une table des perméabi- lités, analogue à celles des capacités spécifiques et des pesanteurs. Ces: recherches exigent beaucoup de soin, et sont fort dispendieuses; très- peu de particuli cialaux encouragements destinés aux sciences. } * Franklin et Ingenhousz ont tenté les premiers de. comparer différents corps entre eux sous ce point de vue. Une théorie exacte, telle que. nous la possédons aujourd'hui, pourrait déduire de ces observations des conséquences uliles; miais il est préférable d'employer un autre pro: cédé, que nous allons décrire sommairement. : On suspend horizontalement une barre prismatique, et l’on échaufte. l'extrémité en plaçant au-dessous une lampe dont le foyer est constant; le prisme est percé en divers endroits de trous, qui pénelrent jusqu'a plus de moitié de l'épaisseur; on les remplit. d’un liquide, comme le mercure ou l'huile, et l’on y place autant de thermomètres, ‘destinés à mesurer les températures des différenisipoints du‘prisme. Ces thermo- mètres s'élèvent successivement, à mesure que la chaleur sortie du foyer se propage, et s'établit dans le solide. On règle continuellement l'intensité de la flamme, eù sorte que le thermomètre le plus voisin iers pourraient les entreprendre, elles ont un droit Spé-: | 1821. DE oO EN TETE (tri6 )* du foyer, marque une température fixe. On a appris, par lexpériente même, que l’on peut toujours satisfaire à cette condition. 11 en résulte que les températures des thermomètressuivants deviennent sensiblement constantes; alors le prisme est dans cet état invariabie que l’on se pro- ose d'observer. L'expérience doit durer environ cinq, six ou huit Eee lorsque la matière du prisme a une faible conductibilité; après ce temps, pendant lequel la température de la pièce où l’on observe doit demeurer sensiblement la même, on mesure avec précision les températures devenues stationnaires. On retranche de chacune des tem- pératures mesurées la température constante de l'air , et l’on écrit l'excès iudiqué par chaque thermomètre. La théorie faït connaître comment on peut déduire de ces dernières quantités la valeur numérique propre à la matière du prisme. + F’auteur du Mémoire s'étant proposé seulement de connaître les rapports des conductibilités, a fait en sorte que l’état de la superficie fût le même pour tous les prismes de différentes matières. Pour cela, il a enduit toutes les surfaces d'un même vernis noir. Des expériences précédentes sur le refroidissement des métaux lui ont servi à régler le nombre et l’épaisseur des couches, en sorte que toutes Les barres eussent une même enveloppe également pénétrable à la chaleur. Cette condition, que l’auteur avait déja observée dans d’autres recherches, était en effet indispensable; elle donne un moyen facile de déter- miner les conductibilités respectives. A la vérité, on ne connait point ainsi les valeurs absulues; mais celle du fer ayant été déterminée, comme nous l’avons dit, par d’autres expériences, il suflisait de con- naître les rapports, en comparant au fer toutes les autres substances. | Les observations centenues dans le Mémoire, rendent très-sensibles plusieurs résultats que l'analyse avait fait connaitre depuis long-temps, mais qu'on retrouve avec intérêt par la voie expérimentale. Ainsi la théorie avait appris que dans les corps dont la conductibilité a une assez grande valeur, comme le cuivre, ‘et même le fer, les thermomètres placés à distances égales dans l’axe du prisme, indiquent des tempé- ralures qui décroissent sensiblement comme les termes d'une série récurrente. Nous remarquons en effet cette loi: dans le tableau des nombres observés; et si elle n'avait pas été donnée par la théorie, il est évident qu’on la déduirait aujourd'hui de l'observation. Verre 11 nous reste à indiquer les valeurs numériques que ces dernières expériences ont procurées. L'usage commun suflirait pour montrer que le cuivre conduit plus facilement la chaleur que le fer on l'étain, et'que le marbre et la porcelaine jouissent de cette faculté à, un degré très-inférieur à celui qui convient aux métaux; mais on un’avait point encore exprimé ces rapports par des nombres. Les valeurs numériques que l'on a déterminées d'abord ne peuvent encore avoir la précision (Çu7) qu'elles acquerront un jour; mais .on n’en -avait Jusqu'ici aucune connaissance, et elles étaient indispensables pour préparer d’autres observations. SNS LA6 RUES Si l’on compare entre eux les neuf corps différents qui_ont été l’objet des expériences de M. Despretz, et si on.les écrit par ordre, en com- mencçant par Îles substances dont la faculté conductrice est la plus grande, on les trouve rangées comme il suit : £erre, fer, zinc, étain, plomb, marbre, porcelaine, terre de brique. La conductibilité du cuivre est: plus grande que celle du fer, dans le rapport de 19 à 5, |. . Le fer, le zinc et l’étain ne diffèrent pas beaucoup par cette qualité, La conductibilité du plomb'est moindre qué la moëié de celle du fer; elle est cinq fois plus petite que celle du cuivre. ji Le marbre est deux fois meilleur conducteur que la porcelaine mais cette conductibilité du marbre n’est que laseizième partie de celle: du fer. 13 DDR AD à _ Enfin la terre de brique ét la porcelaine ont à peu près la même conductibilité, savoir, la moitié de celle du marbre. Il en résulte, par exemple, que le même foyer qui échaufférait une pièce close dont les murs seraient de marbre, et auraïent un pied d'épaisseur, procu- rerait le même degré de chaleur, dans une seconde pièce dont les murs auraient seulemënt un demi-pied d'épaisseur, mais Seraient formés de terre de brique, en supposant que étendue et Pétat des’surfaces fussent les mêmes de part et d'autre; car, pour produire le même échauffement final, il faut que les épaisseurs soient en raïson inverse’ des conduc- tüibilités. C’est un des résultats de la théorie, qu'il est très-facile de démontrer. Les valeurs numériques déduites de ces expériences: nous paraissehé encore sujettes à diverses. causes d'incertitude, comme toutes. celles, de ce genre qui ont été déterminées pour la\première fois. En effet, l’obser- valeur ne peut pas toujours assigner et choisir d'avance les conditions les plus favorables à la précision des résultats; souvent même ces con- ditions ne peuvent êlre connues qu'après des épreuves. réitérées.. Pour la mesure des conductibilités, et surtout pour les substances métalli- ques qui Jouissent de cette faculté à un assez haut degré, il pourrait être préférable de donner plus de longueur aux prismes. He D'ailleurs, la théorie elle-même n’est pas exempte de toute incerti- tude. On ne peut douter, par exemple, que le coefficient qui exprime la conductibilité propre, ne varie avec. la température; et il peut se. faire que ces changements, qui sont. presque insensibles dans différents corps, soient beaucoup plus grands pour d’autres substances. On serait éclairé sur ce point, et sur divers autres, par la: comparaison, des ré- sultats du calcul avec: un grand nombre d'observations. très-précises. HiIGTOIRE NATURELLE. ( 118 }) En général, ceux des nombres qui concernent le fer, le cuivre, le zinc et l’étain, peuvent être regardés comme plus exactement connus que ceux qui se rapportent aux substances dont la conductibilité est très-faible, comme la brique, le marbre et la porcelaine. De nouvelles observations serviront à Confirmer ou à modifier ces résultats. On doit désirer aussi que ces expériences soient appliquées à d’autres substan- ces, comme l'argent, la fonte, l'or, le platine, et aux matières qui ont très-peu de conductibilité, comme le verre, le charbon et les bots. Il faut remarquer, à ce sujet, que la théorie fait connaître divers autres moyens de mesurer les valeurs numériques de la conductibilité, et qu’elle comprend aussi les cas où l’on doit avoir égard au décrois- sement des températures depuis l’axe du prisme jusqu’à la surface. - Personne n’est plus propre à cnbréilérales avec succès le travail dont il s’agit que l’auteur même du Mémoire, déjà connu par des observa- tions intéressantes, toutes dirigées vers l’utilité publique. C’est d’après ces motifs, que nous avons l’honneur de vous proposer d'accorder votre approbation aux réeherches que M. Despretz vous a présentées. Nous pensons que ces premiers résultats ; joints à ceux que l’auteur se propose d'obtenir par de nouvelles expériences, ‘doivent, être insérés dans la collection des Mémoires des savants étrangers, que leur publication in- téresse les progrès des sciences physiques, et que ce-travail mérite, à tous égards, le suffrage et les encouragements de l’Académie. Ce rapport, lu, au nom d’une commission, par M. Fourier, a été approuvé par l'Académie, dans sa séance du 17 septembre 1821. | | , û i | Ame mat asen res ans eee De aure et auditu hominis et animalium, pars I, de ‘aure animalium aquatilium ; aucthore Ernesto-Henrico WeEBERo,, philos. et med. doct. in Universitate ‘lit.’ Lips., prof. anat. ‘comp. extragrd,, curn x tab. Œneis. ii M. ce professeur Weber, dans cette première partie d’un fravail qui nous semble devoir avoir une grande importance, a traité avec tous les détails convenables de la structure de appareil de l'audition dans les animaux qui vivent dans l’eau, c’est-à-dire dans les écrevisses, les sèches et les poissons. Nous ne nous arrêterons pas à en faire une analyse détaillée qui conviendrait peu’ à la nature du Bulletin; mais comme il a eu l’heureuse idée de'chercher à rapporter à quelque ap- pareil counui, le système osseux qui appartient à la vessie nalatoire des. poissons, et qu’il a été conduit à considérer cet organe et son appareil. comme une dépendance de l’ouïe dont les osselets seroïent représentés par les os de la vessie natatoire de quelques espèces de poissons, nous ( 119 ) pensons qu'il sera ütile de faire convaitre les principaux résultats de son travail, tel qu’il les a exposés lui-même, et sans prétendre les confirmer ni les infirmer. : se} \ 1°. les Lamproies marines et fluviatiles sont pourvues d’un vestibule cartilagineux séparé du crâne, mais elles: n’offrent aucune trace :de canaux semi-circulaires cartilagineux Pi membraneux, non plus que d'osselets contenus dans la vésicule ou dans le sac, ni d’orifice extérieur; leur, vestibule membraneux est divisé en plusieurs cellules. < 2°. Dans plusieurs poissons osseux, et surtout dans les abdominaux, la vessie uatatoîre est joïnte d’une manière particulière avec l'oreille in- terne, et elle remplace la membrane du tympan. _ 3°. Cette connexion de la vessie natatoire avec l'oreille interne dans les Cyprinus carpio, brama, tinca, carassus, rutilus, aphycus, leusis- cus . alburnus, et, sans aucun doute, dans toutes les espèces de Cyprins, ainsi que dans le Sÿ/urus glanis, les Cobitis fossilis et barbatula, a lieu eu moyen de six osselets, dont trois à droite et trois à gauche, articulés avec les trois premières vertèbres, et que l’on peut compareravec l’étrier, l’enclume et le marteau; la pointe du marteau adhère constamment à la partie supérieure de la vessie natatoire. 4°. Tous les poissons qui viennent d’être énumérés, offrent deux vestibules à un sinus impair, et situé dans la première vertèbre proche le grand trou occipital. Chaque vestibale du sinus impair est fermé par létrier du côtédans lequel il est situé, et cet étrier peut en être‘élois né ou rapproché par la force de la vessie natatoire ; Le vestibuie da sirius impair peut aussi être comparé à la fenêtre ovale de l’homme; chauue vestibule du sinus impair est pourvu d’un osselet ou d’un opercule qui lui est propre. fe. SAUNA € 5°. Dans ces mêmes espèces de poissons, chaque vestibule a une sortie, au moyen de deux petits trous de l’os occipital creusés dans le sinus impair, placé dans le milieu de la partie basilaire de l'os occipital, et qui sortant dans le crâne, se bifurque en deux canaux, dont le droit va au labyrinthe droit, et le gauche au gauche, avec lequel il adhère dans le lieu où le sac et le vestibule membraveux s'unissent. 6°. Dans ces mêmes poissons on tiouve quelques ouvertures condui-. sant dans la cavité du crâne, couvertes par la peau et-les muscles, et qui, comme elles ont l’usage du vestibule osseux du crâne des pois- sons osseux, doivent êlre regardées comme les fenêtres du vestibule osseux. ; s HAN TA Le 7. Chez eux les trois premières vertèbres articulées ou en rapport avec les osselets de l’ouïe, éprouvent un développement considérable et une sorte de déformation singulière. . me 8°. Ils ont tous. la pierre antérieure: du sac, en forme d’une épine allongée. à RAS SA é 1821. F 7 ( 120 ) 0°. Les osselets de l’ouie des Cyprins sent contenus dans deux fosses auditives membraneuses, dont l’une est située dans le côté droit, et l’autre dans le côté gauche des trois premières vertèbres. Ces fosses auditives communiquent par deux orifices occipitaux considérables avec : la cavité du crâne, et contiennent une liqueur oléagineuse de la même nature que celle qui se trouve dans cette cavilé. 19°. Les ossélets de l’ouïe du Cobitis fossilis sont contenus dans la cavité de l’apophyse transverse de la seconde vertèbre, ayant le même usage que la cavité du tympan.” _ 11°. La capsule osseuse qui contient la vessie nataloire du Cobiris _Jossilis est formée par les apophyses transverses de la troisième vertebre, étendues en une bulle osseuse; cette capsule a même deux grandes ouvertures extérieures, entourées en dehors par un bord élevé, et que recouvre la peau extérieure. La pointe du marteau droit et celle du gauche entrent dans la capsule osseuse par deux autres ouvertures anté- rieures, et c’est la que la vessie natatoire est attachée. Mais cette cap- sule osseuse a le même usage que, dans le jeune âge de l’espèce humaine, l'anneau du tympan; en sorte que les vibrations sonores pénètrent par les ouvertures couvertes par la peau dans la vessie natatoire, d’où elles sont transmises au moyen du marteau, de l’enclume et de l’étrier, jusque dans le labyrinthe membraneux. die 12°. Cette connexion de la vessie natatoire et de l'oreille interne dans les autres poissons, n’a pas lieu par des osselets de l’ouïe, mais les ca- paux de la vessie natatoire se continuent jusqu’à la tête, et se réunissent avec l’oreille immédiatement. 15°. Dans le Sparuss salpa et sargus, le sommet de la vessie natatoire ‘se divise en deux canaux se prolongeant jusqu'a la base du crâne, et le sommet de chacun d’eux se joint au bord des deux ouvertures ovales situées aux côtés droit et gauche de la base du crâne, et qui sont fermées par une membrane propre. 14°. Dans le Hareng, les deux canaux très-étrotts de la vessie nata- toire entrent dans deux canaux osseux, formés par la partie droite et -gauche de l'os occipital. Chaque canal osseux se divise de nouveau en deux petits canaux osseux, dont les extrémités antérieure et postérieure se renflent en globule osseux et creux. Les canaux de la vessie nata- ‘toire remplissent ces canaux osseux et leurs globules ; mais dans le plo- bule osseux antérieur droit et gauche, outre la terminaison’bulleuse de Ta vessie nalatoire, entre un appendice aveugle du vestibule membraneux, en sorte qu’en atteignant la fin de la vessie natatoire, 1l forme une cloison qui sépare la cavité de l’appendice du veslibule pleine d’eau de la cavité ‘de la É bulleuse de la vessie remplie d'air. La circonférence de cette cloison est fermée par un anneau presque cartilagineux. Ainsi, dans le (Cr) Hareng, les vibrations sonores de la vessie nélaloire sont transportées dans le vestibule membraneux lui-même. 2e DE ù 159, Ta partie antérieure du vestibule membraneux droit du Hareng avec celle du vestibule gauche communiquent si aisément ensemble au moyen d’un canal transverse passant dans le cerveau , que le mereure ne peut être injecté dans l’un des vestibules, que l'autre ainsi que ses Canaux semi-circulaires ne soient aussitôt remplis. QUE 12 “56°, La partie ‘postérieure de la vessie natatoire dans le Hareng et dans l'A nchois se prolonge en un canal situé entre les deux ovaires, et ensuite au-dessus du canal intestinal qui se termine dans l’ouverture génitale. É PRES 12 17°. La vessie nalatoire du Cobiris fossilis n’est pas simple; mais formée de deux parties, lune supérieure, plus grande, el l’autre infé- rieure, plus petite, placée hors de la capsule osseuse. HG 18°. Le canal aérien de la vessie natatoire des-Cyprins , pénétrant dans l’æsophage, ne peut être ouvert ni fermé par une valvule ; mais il forme une tumeur musculeuse par laquelle le canal pneumatique diminué jusqu’au quart de son diamètre, pénètre en suivant une route spirale. * 19°. L’oreille dés Raïes n’est pas pourvue d’une seule ouverture exté- rieure, comme l'ont cru jusqu'ici tous les naturalistes, mais de deux. Outre la fenêtre du vestibule cartilagineux fermée par une membrane et située à l’occiput, décrite pa®Scarpa, on trouve auprès d'elle la fe nêtre du vestibule membraneux; celle-ci est l’analogue de la fenêtre ôvale de l’homme, et celle-là de la fenêtre ronde; l’une conduit x la cavité du vestibule cartilagineux, et l’autre à celle du vestibule membraneux. AE A ESRI BSREL AE. NE 20°. Entre les fenêtres des vestibules membraneux ouvertes! dans! le crâne cartilagineux, äppartenant aux deux oreilles, et la’ peau qui couvre locciput, on trouve interposés deux sacs, remplis d’une liqueur calcaire blanche, et se touchant entre eux; de chacun d’eux part un canal membraneux fort ample, qui, entré par la fenêtre du vestibule membraneux, se porte vers lui et s'y oùvre. Ces sacs, que M. Weber. nomme sérus auditifs externes, comparés par Monro avec la conque de l'oreille humaine, ont l’usage de Ta caisse du tympan, et la liqueur qu'ilstcontiennent, celui des \osselets del'oure. 144 à Lin - 210% Ua où plüsieurs petits canaux fort étroits ,; déjà découverts, par Monro, et non pas par conséquent par les anatomistes modernes, se portent du sinus auditif de chaque côté à la peau, où ils s'ouvrent par des orifices fort petits; ils sagvènt à rejeter le trop plein de la liqueur calcaire contenue dans le smuüs auditifs à ©4021 22°. Chaque sinus auditoire est pourvu d’un petit mascle, qui sert à Comprimer ce Sivus et à en chasser la liqueur, soit par les ouvertures des petits canaux de la peau soit par un canal dans le vestibule mem- 16 1 822- PaysiQue et - MinÉRALOGIE, à-dire des pierres contenues dans le vestibule ou le sac. ({ 122; ÿ braneux ; de cette manière le vestibuie membraneux peut être resserré ou relâché. He TR ..23°. Le vestibule membraneux de la Torpille marbrée ne contient pas de petites pierres crétacées blanches, mais une masse géiatineuse, dans laquelle est mêlée; une, sorte de sable de points noirs. : 24°.,Les canaux s$emi-circulaires membraneux des Raies, sont réunis entre eux et avec le vestibule membraneux autrement que dans le Squale carcharias, ; ici les. canaux sont circalaives au lieu de demi- circulaires; ils sortent par une extrémité du vestibule membraneux et y reviennent par l’autre; tandis que dans les Raies, ces canaux sont presque enticrement séparés du veslibule membraneux avec lequel ils. në- sont réunis que par deux conduits, très-pelits : l’un -de ces conduits passe du vestibule. membraneux au canal postérieur, qui a la forme circulaire et qui n’adhére pas aux autres canaux, el l’autre au canal astérieur et. à l’externe,, réunis enlre eux. 25°. (L'observation de Treviranus, que les nerfs auditifs ne peuvent pas toujours être regardés comme des rameaux de la cinquième paire, est confirmée. HR CE 26°. Les nerfs auditifs accessoires ont une origine diverse dans les différents poissons, du cerveau, du nerf vague et de la troisième paire, et même ce ne sont pas toujours les mêmes nerfs qui sont destinés aux mêmes parties du. labyrinthe. Dans la Torpille, dans le Squale car- charias, et dans la Lamproie, les nerfs auditifs. accessoires n’appar- tiennent nullement à l'oreille. Dans plusieurs espèces de Cyprins, on trouve une disposition assez remarquable dans ces nerfs. sv 27°. Les rameaux des nerfs qui appartiennent au vestibule, sont mous et presque difuents-dans leur partie inférieure ;, les rameaux qui vont aux ampoules sont durs, et pénètrent, dans leur cavité, en y formant un ph semi-lunaire ; ces nerfs sont plus aptes à ce que les vibrations du fluide contenu dans les canaux semi-circulaires leur soient transmis; les nerfs du vestibule recoivent les vibrations des corps, solides, c’est- Extrait d'un Mémoire lu à l'Institut, sur les substances que renferme l'argile plastique d' Auteuil; par: M: BECQUEREL, ancien chef de bataillon du génie. Li 1 Ro # Derurs environ deux ans-qu'on a.obseryé dans l'argile d'Auteuil, le lignite et diverses substances qui l'accompagnent, un. a saisi toutes les circonstances qui se sont présentées pour constater celte découverte sur différents points. peu éloignés de l'endroit où: ont été faites. les premières observations. On a d'abord trouvé, à trente pieds au-dessous ‘du soi, (123) entre l’aroile plastique et la craie, des blocs de calcaire arrondis, d’une dimension plus ou moins forte, et dont la grosseur moyenne était celle de la tête ; l'intervalle qui les séparait était rempli d’un sable marseux. Ce calcaire, qui est évidemment d’une formation intermédiaire, entre le calcaire ancien et le calcaire grossier, a présenté plusieurs variétés imprégnées de bitume. Ce calcaire renferme quelques coquilles fossiles, mais pas assez caractérisées pour êlre déterminées; sa surface est sou- vent recouverte par de petits cristaux de strontiane sulfatée, quiappar- tiennent à la variélé apalome de M, Hauy. Ce calcaire parait être le même que celui observé, par MM. Cuvier et Brongniart, à Baugival. On a retrouvé ensuite, à peu de distance de là, le lignite, le succin et les cristaux analogues au mellite, dans.un gisement semblable à celui déja décrit; le succin s'y est présenté en outre empâté dans l'argile, et isolé du lignite, sous la forme de rognons allongés, le plus souvent de la grosseur d’une forte amande; il est jaune-orangé dans l'argile noire, ét rougé d’'hyacinthe dans l'argile rouge. Outre ces deux variélés de couleur, on a trouvé dans le même gisement du succin translucide et du succin opaque. se aan On a soumis à l’action de la lumière polarisée un morceau de succin rouge taillé; il a présenté des phénomènes analogues à ceux des corps doués de la double réfraction : l’axe de polarisation a été dévié, excepté dans deux sens rectangulaires, où 1l n’a éprouvé aucun changement. Les couleurs des anneaux colorés ont paru dens un morceau de sucein suffisamment aminci. Dé Le calcaire de Baugival s’est encore montré. ici, mais en masses beaucoup plus petites ; et comme rongées par l’action d’un acide; elles sont remplies d’un grand nombre de. pyrites, et imprégnées de beau- coup de bitume. Fa strontiane sulfatée apotome ne recouvre ‘plus leur surface; cette substance a choisi pour cristalliser un autre gite; c'est sur le lignite même, et dans l'intérieur de ce bois fossile, que se sont groupés des cristaux de strontiane sulfatée, au ‘milieu du succin, des pyrites et des cristaux analogues au mellite. Ces cristaux, qui appartiennent aussi à la variété apotome, sont très-nets, et quelques- ups ont un centimètre de longueur. L’argile qui sert de gisement aux substances dont je viens de parler, en renferme une autre, qui se présente sous un aspect si singulier, que, sans le secours de la chimie, on n'aurait Jamais pu en déterminer la nature. Ce sont des nodus, de deux à trois centimètres de diamètre, empâlés au milieu de l'argile, ainsi que le succin; ïls happent à la langue, comme des argiles; ils ont un grain fin et serré, une cassure terreuse, une couleur blanche-orisâtre; leur pesanteur spécifique est d'environ 1,29; ils font effervescence dans l'acide nitrique. M. Laugier, dont J’habilelé est connue, a bien voulu soumeltre à l'analyse ce sin- | 1821. BoTaniQue. ( 124) gulier minéral; il a découvert que la chaux phosphatée en, formait la base, et qu’elle y edtrait pour environ.60 centièmes. Quelques-uns de ces uodus ont présenté, en les brisant, de très- pelits cristaux de fer phosphaté. * La minéralogie parisienne se trouve donc augmentée de plusieurs substances, qui serviront à établir de nouveaux rapports entre le ter- rain qui les renferme, et d’autres avec lesquels ils vut déjà de l'analogie. - (Depuis la rédaction de ce Mémoire, on a fait de nouvelles obser- vations dans un puits récemment creusé; elles feront l’objet d’une note particulière.) La nature des cristaux, considérés: jusqu'à présent comme analogues à ceux du méllite, a été déterminée; ces cristaux ‘appartiennent au zinc sulfuré. RD RS RAR Description du nouveau genre Intybellia, ec du genre Pterotheca; - par M. HENRI CassiNI. INTYBELLIA. (Ord. Synanthereæ. Trib. Lacruceæ.) Calathidis inco- ronata, radiatiformis, multiflora, fissiflora , androgyniflora. Periclipruin subcampanulatum , floribus marginalibus multd brevius ; squamis æqua- libus, uniserialibus, adpressis, oblongis, coriaceo-foliaceis, marginibus membranaceis ; basis periclinii squamis auxiliaris instructa numerosis , inæqualibus, irregulatim imbricatis, adpressis. Clinanthium planum , fimbrills munitum longissimis, inæqualibus, ‘inferius lamellatis, su- pernè filiformibus. Fructus oblongi , cylindracei, striati, glabri ; pappus albus, squamellulis numerosis, inæqualibus, fliformibus, capillaribus, | vix barbellulatis. Corollæ pars media pilis longis, tenuibus, crispis ‘instructa. Intybellia rosea, H. Cass. Plante herbacée. T'iges’scapiformes, hautes ‘d'environ un pied et demi, dressées obliquement ou inclinées, cylin- driques, à peine pubescentes, un peu ramifiées, pourvues d’une feuille courte à la base du rameau le plus inférieur, et d’une bractée squa- miformé à la base de chacun des autres rameaux. Feuilles radicales ombreuses, étalées , longues de six pouces, larges d’un pouce et demi, un peu charnues, d’un vert glauque ou ceudré, couvertes dans leur jeu- ‘nesse d’un duvet blanchâtre de poils frisés, glabriuscules dans l’âge adulte ; à partie inférieure pétioliforme ; la supérieure oblongue, comme ‘lyrée, divisée profondément sur les deux côtés en lobes dont les supé- rieurs surtout sont divariqués, ondulés, sinués, inégalement et irrégu- lièrement découpés en dents aiguës. Calathides larges d'environ un pouce, solitaires au sommet de la tige et de ses rameaux nus et pédon- culiformes; péricline pubescent; corolles roses. \ ( 126 ) J'ai observé les caractères génériques ét spécifiques qu'on vient de lire sur quelques individus vivants cultivés au Jardin du Roi, où ils fleurissaient au mois d'août. J'ignore leur origine. On pourrait décrire assez exactement celte plante, . en disant qu'elle a la tige du Leontodon autumnale, les feuilies de l'Hyoseris radiata, le périclire, le fruit et l’aigrette des Crepis, le clinanthe des 4zdryala, les corolles du Æarkhausria-rubra. ÿ PTEROTHECA. (Ord. Synanthereæ. Trib. Lactuceæ.) Calathidis in- coronata, radiatiformis, mulüflora, fissiflora, androgyniflora. Pericli- num campanulatum, floribus marginalibus brevius; squamis æquali- bas, subuniserial'bus, adpressis, oblongis, obtusis, marginibus mem- branaceis; basis perielinii squamulis auxiliariis iustructa , inæqualibus, irregulatim uni-biserialibus, adpressis, ovatis, marginibus membrana- ceis. Clinanthium planum, fimbrillis munitäm lonpissimis , fiiformibus. Fractus dissimiles: marginales plerumquè impapposi, oblongi, externâ facie Striati, internâ facte tri-quinque-alati, alis primüm inconspicuis, dein altè prominentibus, undulatis, carnosis, demüm fungosis aut - subérosis ; cæteri fructus papposi, longi, graciles, cylindracei, siriati, asperi, apice in collum altenuati; pappus albus, squamellulis nume- rosis, filiiormibus, capillaribus, vix barbellulatis. Corollæ pars media pilis longis, tenuibus, crispis sparsim instructa. An 0 Prerotheca nemausensis, MH. Cass. (Crepis nemausensis, Gouan. Andryala nemausensis, -Nillars.) i.es caractères spécifiques de cette plante étant bien connus des botanistes, je crois inutile de !95 décrire ici. J'ai observéses caractères génériques sur plusieurs indivicus vivants cultivés au Jardin du Roi. D Di # : J'ai proposé le genre Prerotheca, dans le Bulletin des Sciences de décembre 18:16, page 200; mais, à cette époque, je n'étais borné à indiquer en peu de mots les seuls caractères qui le distinguent .essen- ticllement des deux genres Crepis et Andryala. I] devenait aujourd’hui nécessaire de donner une description complète de ses caractères géné- riques, pour démontrer ses rapports avec le uouveau genre Intybellia et les différences qui les distinguent l’un de l’autre. Les deux genres Intybellia et Prerotheca sont, sans aucun doute, immédiatement voisins dans l’ordre naturel, et ils ont l’un et l’autre une {rès-grande affinité avec le genre Crepis, dont iüls se distinguent -toutefois essentiellement par le clinanthe pourvu de très-lonsoes fm- brilles analogues à celles des ÆAndryala ; mais ils n’ont point d’affinité naturelle avec le genre Ændryalu, dontils diffèrent beaucoup par le port. Is en different aussi par plusieurs caractères génériques; et ces différences, trèes-évidentes à l'égard du Pzerotheca, sont encore très- réclles, quoique moins apparentes, à l'écard de l’Zrtybellia : c'est ce -que-je pourrais facilement démontrer.en décrivant les caractères géné- BoranIÇQUE. . Ca%6) riques de l’AÆndryala plus exactement qu’on ne l’a fait jusqu'ici. Je me contenterai de dire que, dans les AÆndryala, le péricline est très-simple; le fruit est muni de dix grosses côtes formant au sommet de petites cornes saillantes, comme dans plusieurs Hieracium; l’aigrelte est très- barbellulée; la corolle est pourvue de longs poils charous. Eu comparant ensemble l’Inzybellia et le Pterotheca ; on reconnait sans peine qu’ils diffèrent génériquement. En effet, dans l’Zn/ybellia, tous les fruits de la calathide sont uniformes, aïgrettés, von ariés, et incollifères ; dans le Pzerotheca, les fruits marginaux sont inaigrettés et munis sur leur face intérieure de trois à cinq ailes longitudinales très- saillantes, tandis que les autres fruits sont cylindriques et un peu amincis supérieurement en un col court portant une aigrette. Ra 2%. Tableau méthodique des genres de la tribu. des Inulées ; par M. HENRI Cassint. RS Les Inulées ( /nuleæ) forment la douzième des vingt tribus naturelles dont se compose l'ordre des Synanthérées, suivant ma méthode de classification. Cette tribu est intermédiaire entre celle des Anthémidées qui la précède, et celle des Astérées qui la suit. Elle comprend un lus grand nombre de genres qu'aucune autre tribu, si l’on excepte celle des Hélianthées qui est encore plus nombreuse. J'ai publié depuis long-temps les caractères de toutes ces tribus; mais je n’aï point encore exposé méthodiquement la série des genres appartenant à chacune d’elles. _ Je vais présenter le tableau de ceux qui constituent la tribu des Jnulées. Prernière Section. EME INULÉES -GNAPHALIÉES (Inuleæ-Gnaphalieæ). Caractères ordinaires. Péricline $carieux. Stigmatophores tronqués au sommet. Article anthérifère long ; appendice apicilaire de l’anthere, obtus; appendices basilaires longs, non pollinifères. se TI. Aigrette stéphanoïde, paléacée, ou mixte. 1. Relhania. Lhér. — 2. Rosenia. Thunb.—3. Leysera. Lin. — 4. Lep- 1ophytus. H. Cass. — 5. Longchampia. Willd. So II. Corolles très-grêles. 6. Chevreulia. H. Cass. — 7. Lucilia. H. Cass, — 8. Facelis. H. Cass. — 9. Podotheca. (Podosperma. Vabill.) III. Péricline à peine scarieux. : 10 Syncarpha Decand. — 11. Faustula. H. Cass. IV. Péricline peu coloré. | 12. Phagnalon. H. Cass. — 13. Gnaphalium. R. Br. — 14. Lasiopogon. CSS ( 27 }. Ve nn squamellifere. 1. uen H. Cass. — 16. Mauren Br. — 17. Cassinia. KR. Br. — 18. {rodia. R. Er. VI. Péricline pétaloïdé, 19. Lepiscline. H. Cass. — 20. Anaxeton. Gærtn. — 21. Ædmondia. H. Cass. — 22. Argyrocome. Gærtn. — 23. Helichrysum. H. Cass. — 24. Podolepis. Labill. — 25. Antennaria. R. Br. — 26. Ozothamnus. R. Br. — 27. Petalolepis. H. Cass. — 28. Metalasia. R. Br. VII. Calathides rassemblées en capitule. * Tige hgneuse. 29. Endoleuca. H. Cass. — 50. Shawia. Forst. — 31. Perotriche H. Cass. — 52. Seriphium. Lin. — 353. Sxœbe. Liu. — 54. Disparago. Gærto. — 55. OEdera. Lin. — 36. E/ytropappus. H. Cass. ** ‘Tige herbacée. 37. Siloxerus. Labill. — 58. Hirnellia. H. Cass. — 39. Gnephosis. F. Cass. — 20. ne Wendi. — 41. Calocephalus. R. Br. — 42. Leucophyta. R, Br.—43. Richéa. Labill. — 44. Leontopodium. Pers. Seconde Section: À INuLÉES- PROTOTYPES (/nuleæ- Archetypæ ). Caracières ordinaires. Péricline non scarieux. Stigmatophores ar- rondis au sommet. Arlicle anthérifère long; appendice apicilaire de Vanthère, obtus; appendices basilaires longs, non pollinifères. 1. Clinanthe ordinairement nu sur une partie et squamellé sur l’autre. 45. Filago. Willd. — 46. Gifola. H. Cass. — 47. Roses H. + Cass. — 48. Mas: Lin. — 49. Oglifa. H. Cass, | IT. Clinanthe nu. 5o. Conyza. H. Cass. — 51. /nula. Gært. — 5. Limbardu. À — 53. Duchesnia. H. Cass. — 54. Pulicaria. Gærtn. — 55. ‘Tubilium. H. Cass. — 56. Jasonia. H. Cass, — 55. Myriadenus. H. Cass. — 58. Cargesium. Lin. — 59. Denekia. Thunb. — Go. Columellea. Jacq. — 61. Pentanema. M. Cass. — 62. Iphiona. H. Cass. JT. Clinanthe squamellé. 63. Rhantherium. Desf. — 64. Cylindrocline. H. Cass. — 65. Molpadi. H. Casse — 66. Neurolæna. R. Br. Troisième Section. INULÉES-BuPHTHALMÉES (Inule®- Buphihalmec ). Caractères ordinaires. Péricline non scarieux. Stigmatophores ar- 1621. ‘Pa rsiQue ( 128 ) rondis au sommet. Article anthérifère court; appéndice apicilaire de l'anthère, aigu; appendices basilaires courts, pollinifères. TI. Clinanthe squamellifère. 57. Zuphthalmum. FH. Cass. — 68. Pallenis. H. Cass. — 69. Nauplius. H. Cass. — 70. Ceruana. Forsk. un RATER, 11. Clinanthe inappendiculé.- 71. Egletes. H. Cass. — 72. Grangea. Adans. — 73. Centipeda. Lour. II. Calathides rassemblées en capitule. 74. Sphæranthus. Vaill. — 75. Gymnarrhena. Desf. Les trois genres, Lioydia de Necker, Lachnospermum de Willdenow, et Disynanthus de Rafinesque, devraient peut-être se trouver parmi les Jnulées : je ne les y ai pas mis, parce que je ne les connais pas assez pour déterminer la tribu à laquelle ils appartiennent. . Application de la Machine pneumatique. “ON ne faisait usage autrefois de la Machine pneumatique que pour la physique expérimentale ; aujourd’hui on l’emploie généralement dans Annals of Philosoph. boaucoupude manufactures anglaises. Nous croyons que les raffineurs de NT II, — 1021. sucre qui travaillent sous le bénéfice de la patente de MM. Howard et Hogson, ont été les premiers à s'en servir en grand. C’est un fait très-généralement connu, que les liquides bouillent dans le vide à nne plus basse température que quand ils sont exposés à la pression. ordinaire de l'atmosphère. Les raffineurs de sucre metlant ce principe à profit, évitent très-aisément de charbonner la matière, comme dans le vieux procédé. Pour y parvenir, il suffit de renfermer dans un vaisseau clos la poêle qui contient le liquide saccharin ; alors on met en jeu la Machine pneumatique, et l'air sétraréfie au point que l’ébul- lition a lieu à une température qui excède rarement 100 degrés de Fahrenheit, ou 38 degrés centigrades. Fe Cet appareil si simple a-aussi élé employé pour coller et mouiller le papier. Dans le premier cas, le papier est empilé umformément dans uu vaisseau où l’on fait le vide; la colle qu’on a eu soin dy iutroduire est ensuite comprimée par le poids de l'atmosphère; et passe à travers les pores du papier, sans lui causer la moindre avarie. On a trouvé aussi la Machine pueumatique très-avantageuse, quand ïl s'agit -de teindre. Dans le procédé ordinaire ; l'étoffe est plongée tout simplement dans la teinture, en sorte que l'intérieur est d’une nuance plus légère; mais, au moyen de la Machine pneumatique, la matière ;colorante traverse entièrement le tissu. LARRA 240% VOLS D LL V ALES VIT (12909 : Notice géognostique sur la partie occidentale du Palatinat; par M. DE BoNNarD, Ingénicur en chef des Mines. (Extrait. ) ) Pre : - à s RES ë Robe LES renseignements géologiques donnés dans cette Notice embras- sent la contrée montueuse qui est limitée, à l’ouest et au nord-ouest, par le cours de la Brems et celui de la Nahe, au midi-par la frontière de France, à l’est par le prolongement de la ghaïîne des Vosges jusqu’au Mont-Tovnuerre, enfin au nord-est par une ligne courbe, passant en- decà des petites villes de Gæœlheim, Alzey, VWælstein et Creuznach. En dehors de ccs limites sont situés, à l’ouest, au-delà de la Nahe etde la Brems, les terraifis de schisteet de quartz des montagnes du Funsdrück; au midi, les grès rouges et les calcaires secondaires (mruschelkalkstein ) de la Eorraine ; à l’est , au-delà des grès rouges des Vosges, et au nord-est, les calcaires coquillers qui constituent les terrains de plaine de la vallée du Rhin. £ je L'auteur distingue, dans la parlie occidentale dau Palatmat, quatre formations principales, qu'il désigne sous les noms le grès rouge, terrain houiller, terraim trappéen, et terrain porphyrique. Les cRÈs RouGEs du Palalinat forment, dans leur partie orientale, le prolongement de la chaine des Vosges qui se termine, vers le tord, au pied du Mont-Tonnerre; un granite passant au porphyre parait au jour dans cette chaîne, près du village d'Alberschyweïler, entre Landau et Annweiler; il est recouvert par le grès rouge qui constitue tout le reste des montagnes. £a pente orientale de la+chaîne est rapide; du côté de l’ouest , au contraire, elle s’abaisse insensiblement, et constitue un pays de collines formées de roches sablonneuses rougeâtres et de poudingues quartzeux. Cette masse de terrrains réunit probablement, selon M. de Bonnard, les deux formations de grès rouges, désignées par les géologues allemands sous les noms de Royhe liegende et de Buntér sandstein. La roche sablonneus® renferme quelquelois des débris de végétaux ligneux à demi carbonisés. Les TERRAINS HOUILLERS du Palatinat forment une zône qui s'é- tend sur vingt-cinq lieues de longueur, du sud-ouest au nord-est , depuis la rive méridionale de la Sarre, peu au-dessous de Sarrebrück , GÉoLo&ir. Société Philomaliq. 17 novembre 1821. jusqu'a la rive septentrionale de la Nahe, près-de Sobernheim, et qui . semble comme encaissée entreles montagnes schisteuses du Hunsdrück et les montagnes de grès rouge des Vosges. Sa largeur varie de quatre à sept lieues; elle est traversée, vers le tiers de sa longueur, par une bande deterrain de grès rouge, qui constitue la somnulé du Hæœcherberg, près de Waldmohr, et qui partage le terrain houiller en deux bassins tres-diflérents l’un de l'autre. . < 4‘ Ci50 7 - Le bassin méridional, qui verse ses eaux dans la Sarre, appartient à la formation bouillère la mieux caractérisée -et La plus riche : il se compose des terrains de schistes, psammiles, et poudingues propres à cette formation; renferme de nombreuses et belles couches de houille, et des amas multipliés de fer carbonaté terreux, exploités aux environs de Sarrebrück, et ne contient qu'entre ses assises toul-à-fait supérieures, quelques bancs de calcaire comiacte gris ou noir, à cassure esquilleuse. Ses couches se dirigent généralement du sud-ouest au nord-est, et pen- chent vers le nord-ouest ;" du côté de l’est et du côté du nord, elles semblent s'appuyer sur les couches du terrain de grès rouge; au sud et à l’ouest, au contraire, le grès rouge recouvre le ferrain Houiller, Le bassin septentrional comprend principalemenb les bords de la Glane et de ses affluents, et verse ses eaux dans la Nahe; il est formé de $chiste argileux. peu ou point impressionné, et d’un psammile sa- bleux schistoide (sandstein schiefer), différent des véritables grès des houillères, avec des couches subordonnées de calcaire et de poudingue quartzeux à ciment d’un brun rougeâtre. Une houille sèche et de mau- vaise qualité s’y présente souvent, formant dans chaque montagne une seule ou au plus deux petites couches, de quelques pouces d'épaisseur, situées assez près de la surfacë, et ordinairement immédiatement recou- vertes par un calcaire d’un jaune saleou brunâtre, contenant quelquefois des mouches de blende. On connait aussi dans ce terrain des couches de schiste marno-bilumineux, avec des empreintes de poissons péné- trées de mercure sulfuré. Ces dernières circonstances semblent à l'auteur indiquer une analogie entre cette formation et le terrain à schiste cuivreux de la‘ Hesse et du Mansfeld. Enfin, un calcaire noï- râtre, esquilleux, semblable à celui qui dans le bassin méridional fait partie des assises supérieures de la formation houillère, se présente au contraire, dans le bassin de la Glane, au milieu des schistes et des pou- dingues, et. même quelquefois au-dessous de tous ces terrains. Dans la partie méridionale de ce bassin, les couches plongent assez généra- lement vers le nord ou le nord-est, paraissant ainsi appuyées sur le grès rouge qui sépare les deux bassins houillers ; mais, plus au nord, ou n’observe plus de direction générale : souvent les couches de houle exploitées présentent une inclinaison à peu près parallèle à la pente des coilines qui les recèlent, et la disposition générale des terrains semble déterminée par les inévalités du sol d’un terrain inférieur, situé a peu de profondeur, Une grande partie des mines de mercure du Palatinat est exploilée dans ce terrain : les gites de minerai sont des filous, où des amas de diverses sortes. LE TERRAIN TRAPPÉEN, du Palatinat forme, le long de la limite eommune-aux terrains de schistes intermédiaires du Hunsdrüuck et aux terrains houillers du Palatinat, une zône dirigée du sud-ouest au nord- x Ce x 7 . GES | (15% ÿ est, et dans laquelle sont creusées une partie du cours de la Brems et la plus grande partie du cours de Ta Nahe, depuis sa source jusqu’an- - delà de Kyrn où cette rivière se détourne vers l’est. Ce fait est remar- quable, puisque les roches de trapp sont beaucoup plus dures que celles des deux autres formations ; etil est d'autant plus frappant , que la largeur de la bande trappéenne est souvent très-peu considérable, et qu’elle ne. se compose quelquefois que des montagnes esearpées qui encaissent im- médiatement le lit de la rivière. Cependant, entre Birkenteld, Oberstein et Baumholder, le terrain trappéen s'étend sur plusieurs lieues de largeur, principalement sur la droite de la Nahe. Du même côté, on le retrouve formant plusieurs raméaux au milieu du bassin houiller de la Glane, et jusqu’au pied du Mont-Fonnerre. Sur la rive gauche de la Nahe et de. la Brems, au contraire, le trapp disparaît promptement et complé- tement, pour faire place aux terrains schisteux du Hunsdrück, et la limite offre des points de vue intéressants, sous le rapport géologique, par la différence d’âspect que présentent les deux formations. Le terrain trappéen se compose principalement de cornéenues, de vakes, de"diabases, et de spillites ou amygdaloïdes (rrandelstein) à base de cornéenne ou de vake, lesquelles renferment les agathes, les chabasies, les prehnites des environs d’Oberteia, Ces roches passent uelquefois au jaspe schistoïde, plus souvent elles deviennent tout-à- fait analogues aux roches basaltiques ; dans quelques localités, l’auteur y a observé un mélarge notable de parties, talqueuses, et des filets d’asbeste soyeux.On obserse-encore dans ces terraius des brechcs et des poudingues, à fragments de cornéenne ou de quartz, qui passent peu a peu à un véritable grès rouge; et quelquefois aussi on observe un passage semblable entre ce grès rouge et la pâte des amygdaloïdes. Le terrain trappéen renferme des filons de baryte suliatée et de cal- caire spathique. On y a exploité une grande quantité de filons de cuivre, et on le désigne dans le pays sous le nom de terrain à cuivre (Æupfer gebürge). On y exploite des filons de fer au pied du Mont-Tounerre, des filons de manganèse près de Cretinich; on y connaît des indices de mercure; enfin, des amas considérables de minerais de fer sont ex- ploités à ciel ouvert, sur la limite dés lerrains de trapp et des terrains schisteux du Hunsdrück. En le considérant dans ses relations avec les deux terrains précé- demment indiqués, l’auteur indique le terrain de trapp comme étant souvent recouvert par le grès rouge, el même par le terrain houiller, mais comme.se présentant aussi, en un assez grand nombre de localités, soit allernant avec le terrain houiller, soit même au-dessus de lui. Ces circonsiances , et les passages de la cornéenne à une roche arénacée analogue au grès rouge, portent à adopter l’opinion que le terrain “irappéeu est, au moins en partie, de formation contemporaine au ter- { X QE) à rat houiller, quoique plusieurs auteurs l’aient regardé comme plus aneien mème que lesschistes du Funsdrück. FE TERRAIN PORPHYRIQUE du Palalinat se compose de roches de porphyre pétrosiliceux on de porphyre aruileux (äroélophyre), à pâte blaschâtre, grise ou rose, quelquefois rnême brunëtre, renfermant des cristaux de feldspath, des grains cristallisés de quartz, des lames de ° mica, el quelques cristaux d’amphibole. Ces cristaux sonl en général peu abondants, et la roche est souvent un pétrosilex à peu près pur, qui semble quelquefois pénétré dessilice, de manière à prendre presque tous Îles caractères d’un silex corné. Ce terraingne présente point din dices de stratification; on le connaît des deux côtés de la Zône trap- péenne : à l’ouest on le voit seulement en quelques localités, qui sont peut-être les races au jour d'une bande porphyrique située entre'le terrain sclisteux et le terrain trappéen; à l’est, il constitue des masses beaucoup plus étendues, qui se présentent au milieu ou sur les bords du bassin houiller de la Glane, ef dont les principales sont le Kont- Tonnerre, le Kœnig$berg près Wolfstein, et le groupe porphyrique du midi de Creutznach. La masse porphyrique du Mont- Tonnerre a au moins huit ou dix lieues de tour. Celte montagne ,.élevée d'environ six cents mètres au- dessus du niveau du Rhin à Mayence, est la sommité la plus haute du Palatinat; elle est comme isolée au milieu de collines basses formées , au nord et à l’ouest , de terrain houiller, à l'est et au midi, de grès micacé rougéâtre; des rameaux de terrain trappéen se présentent aussi, au pied de la montagne, au milieu du terraïn houiller; celui-ci et le grès rouge sont évidemment superposés au porphyre. On exploite dans le porphyre du Mont-Tonnerre un filon de minerai de fer; on y a exploité des filons d'argent, de cuivre et de cobalt. Le Kænigsberg, moins considérable, est cependant encore beaucoup plus élevé que les collines de terrain houiller qui l'entourent; il ren- ferme de nombreux filons de minerai de mercure, qui ont été ou sout encore exploités. L'auteur a remarqué, sûr les parois d’une'galerie d’é- coulement de ces mines, que la roche péirosiliceuse se présentait comme un assemblage de prismes inclinée, couchés les uns sur les autres. Des couches de calcaire esquilleux entourent le pied de la mon- tagne du Kænigsberg, en s'appuyant sur le porphyre ,et plongeant sous le terrain houiller. À l’ouest du Kœnissberg, on retrouve le porphyre, près de Horschbach et près d'Ulmet. servant encore d'appui au terrain houiller. Au midi de Creutzrach, près des salines et du village de Münster, les deux rives de la Nahe présentent des rochérs escarpés, de deux cents mètres d'élévation, formés de porphyres pétrosiliceux; ce terrain se présente encore ici sur plusieurs lieues d’étendue : à Fürfeld, 1l se ( 153 ) divise en prismess dans-ceelte localité il passe à Fargilophyre. Près de Bingert, ie porphvyre est réeouvert par Le terrain houiller; au nord dela Nahe, te grès rouge iérecouvre; près de Niederhaussen, le trapp sermbie aussi superposé au porghyre. Pres de Müpster, des filons de minerai de cuivre ont été exploités dans le perpayres; non loin de là, dans la vallée et dans le Hit même de: la Nahe, de nombreuses sourcts salées sortent du sol porphyrique. "L'auteur indique ce fait cémme lui paraissant unique dans Fhistoive des £ 7 He . site à à SUR PAU sources salées : eelles-ci contiennent à peine uu centième de sel mari, mêlé d’un;peu de muriate;de chaux et de magnésie, et de bitume;;,elles _ine renferment point de’sulfates, comime toutes Les sources salées des ( {erräins de gypse et d’aroties clles sont d’une température um peu plus élevée que celle de l'intérieur de Îa terre. : = Le porphyrese présente aussi dans.iés montagnes du Stahlbérg et du Fandsberyr, célèbres par leurs mines delmereuie ; mais tout l'intérieur de ces deux montagnes est tellement, bouleversé, qu’on ne peut y re- connaitre aucune superposilion réelle, ni pir conséquent déternuner les relations de position que le 5orphyre y présente avec les autrestlers rains. Mkaus partout aflleurs, danse, Palatipat, le terrain porphyrique s’est ne où absoïtument seul et formant des montagnes.entières, o inférieur aù grès rouge, au lerrain houiller et même au terrain trappéeu ÿ tandis que celui-er allerne souvent avec le‘terrain houiller, et contient lui-même des roches arénacées: L'auteur pense donc. que le terrain por phyrique doit être regardé comme de formalion plus-aneienne que tous les autres terrains du Palatinat : peut-être conshitue-t-il le sol inférieur, dont la configuration oceasione la diversité d’allure. que présente le terrain houiller de la Glane. Det 16 4 La conclusion à laquelle M. de Bonnard arrive, relativement au terrain de porphyre, rend plus remarquable encore.le fait géologique que présentent les sources salées de Creutznach. L'auteur fait observer, à ce sujet, que près de Dürckheim, au pied de la pente orientale des montages de grès rouge, d'autres sources salées. se présentent avec ous les caractères des sources de Creutzrach, de sorte qu'il devient probable qu’elles sortent encore ici d’un! porphyre- situé au dessous du terrain de grès rouge. é RE CRU RE RE à Observations sur les grès coquillers de Beauchamp et Pierrelaye, eL sur les couches inférieures de la formation d'eau douce du 2ypse & ossements; par M. CoNSTANT-PREVOST. Ox distingue dans Îles terrains parisiens:trois sortes dé terès d'après lénr position relative, car ils se présentent avec des cardelères miné- ralosiques et un Jacies absolument semblable. . RENE 1021, Grorocir. SocigLle Philomat. Juillet 1821. . (154) Les premiers se voient entre la formation d’eau douce des lignites de l'argile plastique'ct le calcaire grossier marin. ee Les seconds sont placés à la partie supérieure de ce même calcaire, et sous la formation d’eau douce du gypse. . Les troisièmes enfin, appartiennent à la formation marine supérieure au gypse, et ils sont recouverts par les troisièmes terrains d’eau douce. Tous ces grès sont donc placés évalément au point de contact d'une formätion marine et d’une formation d’eau douce, et ils peuvent tous ‘ offrir, dans quelques-unes de leurs couches, le mélange remarquable de corps organisés marins et d'animaux lacustres. au Les orès exploités auprès de Beauchamp, à l'extrémité de la vallée de Montmorency, entre Taverny et Pierrelaye, ont principalement excilé, sous ce dernier rapport, l'intérêt des géologues, depuis que MM. Gillet de Laumont et Beudant ont trouvé dans ce lieu des lymnées, des cyclostômes, réunis à de nombreuses coquilles marines. Mais quelques doutes émis sur la position réelle des grès de Beauchamp et Pierrelaye par les auteurs de la Géographie minérologique des environs de Puris, p. 206, qui cependantles ont décrits comme appartenant à des couches supérieures du calcaire grossier, page 27 du même ou- vräge, avaient permis à d’autres géologues de rapporter ces mêmes grès à ceux qui recouvrent le gypse: et l’auteur du Mémoire présentement ex- trait, avait cru lui-même, à l’occasion d’un précédént travail, remarquer des ressemblances nombreuses entre eux et les grès de l'argile plastique. C’est pour lever ces incertitudes par des observations directes, que M. C. Prevost a entrepris de nouvelles recherches, et qu'il a visité tous les points qui pouvaient lui fournir des renseignements certains; en. conséquence, il donne dans son Mémoire la description et des coupes des sablières de Beauchamp et de Prerrelaye; des carrières de calcaire qui sont entre ce village et Pontoise, des sablières de Marcouville, des carrières d'Osny, de Sergy, de Vaux-Réal, et enfin des collines de Triel, ete. Ne pouvant entrer dans tous les détails des observations, cependant toutes importantes, que l’auteur a recueillies pour la solution du problème qu'il s'était proposé, nous nous bornerons à faire connaitre les résultats suivarts, auxquels il est parvenu. L'observation directe prouve, d’une manière incontestable : « que les grès de Z eauchamp et Pierrelaye font parlie des couches supérieures de la formation du calcaire grossier. » Ces grès n’exisfent pas loujours dans la formation; et à frès-peu de distance du lieu où l'on vient de les observer, on voit les coquilles qui les caractérisent avoir pour gangue le calcaire lui-même, qui alors est plus ou moins marueux. . te » Le mélange de coquilles marines et de coquilles d’eau douce se fait dans les premières couches de la formation gypseuse qui a succédé à D E (155!) celle du calcaire grossier, et ce mélange se voit non-seulement à £eauchamp, mais dans tous les points cù le contact des deux forma- tions est apparent , et cela, dans le calcaire ou dans les marnes, aussi- bien que dans lés grès, selon les localités. , » IL ÿ a non-seulement mélange dans les mêmes couches au point de contact, mais il y a encore alternatives dans une épaisseur quelquefois considérable de dépôts d’eau douce el de sédiments qui renferment des corps marins. ? » Les corps marins sont toujours brisés, triturés, disséminés irréguliè- rement , ce qui semble annoncer qu'ils ont été transportés avec violence. » Les coquilles d'eau donce, quoique plus minces, sont au contraire généralement intactes et répandües d’une manière assez uniforme dans la masse, où les couches qui les renferment ne laissent pas voir des amas de débris triturés qui pourraient leur appartenir, ce qui peut autoriser à croire-qu’elles sont dans le lieu où ont vécu les animaux auxquels elles appartenaient. : » Enfin, lorsque le mélange'a lieu dans les mêmes couchescalcaires, comme M. C. Prevost l'a observé, notamment à la descente de Sergy, la gangue ou la roche présente plutôt les caractères minéralogiques du calcaire d’eau douce que ceux du calcaire marin. » À l’occasion de ces observations récentes, M. C. Prevost en rappelle une absolument semblable, que, de concert avec M. Desmarest, il a déjà consignée dans le Journal des Minès de mars 1809. On se rappelle, en effet, que ces deux naturalistes ont fait connaître, à cette époque : que dans le fond de la formation gypseuse de Montmartre, et dans la carrière dite /a Hutie au garde, on voyait plusieurs bancs de marne argileuse remplie de nombreux fossiles marins et pénétrée de cristaux - de gypse, alternant jusqu'à quatre fois avec des lits assez épais de ce même gypse, crislallisé confusément comme l’est celui qui renferme les ossements de mammifères, el qui est regardé, avec beaucoup de raison; comme ayant été déposé par les eaux douces. De tous ces faits, M. C. Prevost est induit à croire que le mélange observé au point de contact du calcaire grossier et du gypse, s’est opéré dans les eaux douces, et que les corps marins y ont élé apportés, à plusieurs reprises, et accidentellement. Dans l'intention d'expliquer ces mélanges et surtout ces alternatives, sans employer le moyen de faire retirer el revenir la mer un aussi grand nombre de fois que l’on observe de changements dans la nalure des dépôts, Fauteur du Mémoire suppose: que l'ancien Océan, qui avait déposé le calcaire grossier el donné lieu, en se relrant, à ja formation d'un grand lac, avait laissé à sec sur les: bords élevés de celui-ci, des coquilles marines et d'autres dépouilles de:ses habitants; que ie lac élail traversé par des courants rapides qui descendant de l’est et du sud-est, conme:le font encore la Seine, la ZiooLoair, . ( 156 3 Marve, et d’autres rivières, ont remplacé en peu de temps les eaux salées par des eaux douces; que, dans des crues momentanées, les courants gonflés, lavaient les anciens rivages, enlevaient les corps ma- rins restés à nu, etles portaient jusque dans le lac, où le ralentissement des eaux permettait à ces corps de se déposer avec le limon ou le sable -qui leur servent presque toujours de gangue lorsqu'ils sont nombreux; qu'a ces dépôts, formés dans des moments de troubles passagers, suc- cédaient les précipités plus tranquilles et plus cristallins qui alternent avec eux, et ne renferment plus que quelques coquilles marines avec beaucoup de fossiles lacustres, ou seulement ces dernières. M. C. Prevost ne donne encore celle explication que comme une hypothèse qu'il croit applicable à d’autres localités, et il'se réserve de développer, dans un autre travail, les nombreux motifs qui lui ont permis d'émettre son opinion dès à présent sur les faits qui font l'objet de son Mémoire. soi ; RARE SR RAR RS ARS as Sur une nouvelle espece de mollusque testacé du genre Ména- lopside ; par M. CoNsTANT-PRevosT. (Extrait.) . M. CoxsTaANT-PrEvosT a découvert auprès de Baden, en Autriche, dans un bassin d'eau thermale sulfureuse, deux espèces de mollusques testacés qui y vivent en grand nombre, et dans les mêmes eaux il n'a trouvé aucun autre êlre organisé. De ces deux mollusques, l’un appartient au genre Néritine : sa co- quille est noire à l’extérieur, ou quelquefois marquée de zônes blanches en Zzigzag; à l'intérieur elle est bleuâtre; sa longtteur est de six à sept millimètres au plus, et elle ne diffère en rien d’une Néritine re- cueillie dans les éaux douces en Syrie par Olivier, et en Espagne par M. de Ferrusac. l’autre est une espèce nouvelle, qui doit être rapportée au genre Mélanopside ,* établi par M. de Ferrusac aux dépens des Mélanies. M. C. Prevost propose de lui donner le nom de Mélanopside de- Daudebart, Mefanopsis_Daudebarti. à REA L'animal est d'un gris brun uniforme sans bandes colorées ; il a deux tenutacules déprimés à leur base et très-pointus à leur extrémité; son pied est court, en forme d’écusson; l’opercule adhérent à ce pied est corné, mince, et de moitié plus petit que la coquille. ‘ Celle-ci est conique allongée, composée de cinq tours de spire peu renflés; la suture peu profonde qui les sépare est marquée par un léger cordon, formé par une double ligne ; le test est brun, lisse la bouche est ovale; son bord droit, mince, non tranchant et arqué, offre une Iégère indication d’échancrure à son origine; le bord gauche exeavé OCT) comme la columelle sur laquelle il s'applique, se réfléchit sur celle-ci en une lame calleuse. L'ouverture de la coquille est légèrement échan- crée à sa partie antérieure, c’est-a-dire vers le point qui correspond à l'extrémité dela columelle; l’intérieur de la bouche est d’un brun violätre, dont la-teinte est beaucoup plus foncée que celle de l'extérieur de la coquille; la longueur de celle-ci est de dix millimètres au plus, ef sa laroueur est de six millimètres, prise à l’orisine du bord droit. la Mélanopside de Daudebard se distingue de la M. Buccinoïde et de la M. à côtes en ce que, dans ces dernières, l'animal a le corps orné de lignes transversales noires ondulées, que leurs coquilles sont beau- coup plus grosses ; que la première est fusiforme, et la seconde est marquée de côtes longitudinales, dont les extrémités forment une rangée de tubercules pointus, qui suit la ligne décurrente de à Spire. Les M. Succinoide et M. à côtes ont été trouyées avec la petite Né- ritine noire, dont il a été précédemment parlé, en Syrie et en Espagne, dans les mêmes eaux. M. C. Prevost fait remarquer la similitude de mœurs des espèces du même genre, et surtout celte associalion constante d’une espèce du genre Mélanopside avec une Néritine, et il se sert de cette observation importante, quoique minutieuse en apparence, pour faire voir combien l'étude, non-seulement des formes des animaux vivants, mais encore celle de leur organisation et de leurs habitudes, peut éclairer le géo- logue dans ses recherches, ou au moins dans l'explication des faits qu'il observe. Eneffet, M. C. Prevost rapporte que cette réunion des deux espèces de genres différents qu'il vient de signaler dans la nature vi- vante, existait également dans le monde antédiluvien. On a trouvé deux Ménalopsides fossiles, que M. de Kerrusac révarde comme des ana- logues des M. Buccinoïde et M. à côtes, dans les couches pyriteuses des lignites de largiie plastique, en France, à Dieppe, à Soissons, à Epernay, et, en Angleterre, dans l’île de Wight, et dans les mêmes localités on a rencontré des Néritines de plusieurs espèces. On sait que dans les mêmes formations de lignite, et principalement dans les couches supérieures, on voit un mélange complet de coquilles des eaux douces avec des coquilles de la mer. M. C. Prevost se sert de l'examen de la manière d’être des fossiles qui appartiennent à chacun de ces deux liquides différents, pour faire conjecturer que Le mélange a eu lieu par le transport violent et accidentel des produttions marines dans des eaux où vivaient tranquillement des mollusques lacustres; ii fait aussi une application du prineipe qu’il avait précédemment an- noncé, : que Ja connaissance approfondie des êtres vivants devient au- jourd'hun indispensable au géolooue qui veut se rendre compte des dernières révolutions de la terre. rarement 18 Zoo zogir. (158 ) > Sur l'espece de Rongeur à laquelle SHAw «a donné le nom de Mus bursarius. OX trouve dans le cinquième volume des Transactions de la Société Lirnéenne de Londres, la description et la figure d'uu petit mammi- fére de l’ordre des rongeurs, sous le nom de Mus bursarius, d'après un dessin envoyé par le major-énéral M. Th®. Davies. L'animal y ect représenté de grandeur naturelle, et avec deux espèces de poches, une de chaque cêlé du cou; ces poches, ou sacs, sont si énormes, que l'animal aurait dû en éprouver beaucoup d’incommodité, soit en mar- chant, soil en mangeant, si réellement elles avaient été telles. Quelque temps après, en 1798, madame Prescottenvoya du Canada en Angleterre une peau bourrée de ce même animal. G. Shaw en fit la description, et 1l la publia, avec figure, dans sa Zoologie générale, | part. 1, vol. 2, p. 100. Dans cette figure, l'animal est encore représeuté avec une énorme vessie de chaque côté de la tête, en sorte que cela donne à ce rat du Canada une figure Lout-i-fait grotesque. Comme les zoologistes conservaient encore quelques doutes sur cette espèce, M. Mittchill en publia, dans le Medical Repository, 182r, p. 249-250, une nouvelle descriplion, d’après un individu de sa col- lection; et les poches y sont encore très-évidentes. D'après cela on aurait dû croire qu’il ne pouvait plus y avoir rien à dire sur ce petit animal ; et cependant M. Mittchill vient de s'apercevoir d’une erreur, qu'il s’est empressé de faire connaitre, dans le cahier d'octobre du Journal de Siliman. Il avait supposé que ces sacs, tels qu'ils paraissent sur les individus desséchés, étaient naturels, et que par conséquent leur ouverture se faisait dans la bouche, quelque part entre les joues et le gosier ; mais, d’après une conversation qu’il eut avec M. le gouverneur Coss et le Dr Douglas qui lui ont procuré les dépouilles qu'il possède, 1l apprit que les poches ne sont nullement visibles dans les animaux vivants, mais qu'elles sont entièrement cachées sous la peau, et, bien plus, que leur ouverture est en dehors, sur les cûtés du cou (on the outside of the neck); que dans la préparation elles avaient été retournées, à la manière des poches de nos habits, dans le but de ne pas les endommager dans le dépouillement de lanimal, et de les sécher plus complétement dans lés préparations ultérieures. D'après cette instruction sur la manière dont cet animal a été, pour ainsi dire, défiguré, M. Mitichill est conduit à penser qu'il ne doi pas être regardé comme formant une espèce distinete ni nouvelle : en eflet, ajoute-til, sous tous les autres rapports, il paraît être tout-à-faït semblable au Hamster de Géorgie, appelé par quelques auteurs Gopper, que J'ai décrit en 1804, et qui a élé publié cette même année, avec une figure, : ( 139 ) par M. Anderson, dans l'Histoire générale des quadrupèdes de Eérwick, a New-York, Les mœurs et les habitudes singulières de celte espèce de mammifere ont été décrites avec détails dans le Medical Repository, vol. 5, p: 89, d'après les recherches du président Meig et du gouverneur Mitledge. On y voit que les poches de ce Hamster lui servent à porter du sable et de la terre. Cet animal paraît être, en effet, un fouisseur extrêmement actif, et voyager beaucoup sous terre ; alors, pour lui donner les moyens de faire ses excavalions avec plus de facilité, il remplit ses poches avec les débris du sol qu'il fouille, et les pousse ensuite au dehors; il'vide ces sacs, en les comprimant à l’aide de ses pates de devant. Il ne paraît donc pas que ces organes servent, en aucune manière, à l'animal pour y accumuler de la nourriture, car ils n’ont, dit M. Muüttchill, aucune espèce de connexion avec la bouche. D à L'usage que l'on attribue aux poches de cette espèce de rat de terre est d'autant plus probable, que la dépouille de l'individu observé et figuré par Shaw, les avait encore remplies de terre; mais il faut avouer qu'il serait extrêmement singulier qu’elles eussent leur ouverture en dehors, sur les côtés du cou ; aucun autre mammifere n'offre rien d’ana- logue. On trouve, en effet, qu’une grande partie des singes de l'ancien continent ont ce qu’on nomme ordinairement des abajoues, c’est-à-dire des espèces de dilatations du muscle buccinateur, el des joues dans la composition desquelles 1l entre; mais l’ouverture, en forme de fente longitudinale, se fait de chaque côté de la bouche, le long et au-dessous de la mächoire inférieure. Il parait qu'il en est à peu près de même dans certains rongeurs, et surtout dans les Hamslers, avec cette différence, que la poche, formée aussi par l'extension du buccinateur, n’est pas couverte de poils et se loge sous la peau, en se prolongeant un peu sur les côtés du cou, mais encore la communication de cette poche se fait-elle avec la cavité buccale. Quant aux autres sacs, simples ou doubles, que l’on rencontre encore quelquefois dans certains mammi- fères, se prolongeant sous la peau du cou souvent jusqu’à la poitrine, comme dans un assez orand nombre de singes de l’ancien continent, dans certains ruminans, ces poches, dont on ignore l'usage, et qui sont beaucoup plus minces, semblent être en rapport avec l'appareil vocal; et en effet leur ouverture a lieu entre le larynx et l'os hyoide. Ainsi des sacs gutturaux dont l'orifice serait extérieur, sont une chose tout-à-fait nouvelle et véritablement anomale; car il ne peut non plus y avoir d’analogie avec ce qu'on voit dans le Paca , quoique dans cet animal l’espace qui existe sous l’arcade zigomalique s'ouvre‘en dehors. Com- ment, d'ailleurs, lanimal y ferait-il entrer le sable ou la terre dans laquelle’il fouille, autrement que par une sorte de déglutition impar- faite ou à l'aide de sa langue? cela se pourrait-il si l’orifice était exté- » 1 022 (140) rieur? Il reste done encore quelque chose à éclaireir sous ce rapport, et les zoologistes américains, et surtout MM. Mittchill et 'Ord, sont plus en état que qui que ce soit de le faire; en y joignant une des-. cription détaillée du système denlaire, on pourra s'assurer si celte es- pèce de rongeur doit être rangée parmi les véritables Hamsters, comme l'ont déjà fait: M. Diesmarest d’abordet M. G. Cuvier depuis, ou si elle ; doit former un genre nouveau, comme le propose M. Rafinesque, sous le nom de Geomys, ce qui nous parait assez probable, la disposition des pieds, des ongles élant loule autre que dans les Hamsters, qui ne sont presque que des rats à queue courte. 292. (H.D:DE Bw:) RAA RAA ADD LAS LAS RAS SAS Sur la patrie du Choquard, ou Choucas des Alpes. (Corvus pyrrhocorax. Linn.) Zoozo rt. Daxs le voyage géologique et zoologique que nous avons fait, M. Constant Prevost et moi, l’année dernière, dans l’ancienne Normandie, en suivant pied à pied le littoral de cette grande province, nons avons | eu l’occasion de nous assurer, par le récit de plusieurs témoins dignes de foi, entre autres de M. Sivard, administrateur de la Monnaïe de Paris, qui a souvent eu en sa possession cet oiseau, dont il a élevé plu- sieurs fois des petits dans son enfance, que le Choquard, où Choucas des Alpes, se trouve en assez grand nombre dans les falaises élevées qui bordent, au sud-ouest, la presqu’ile du Cotentin, vers le cap La Hogue, falaises qui sont entièrement composées de roches primitives, ou au moins de transition. Ainsi il semblerait que ce n’est pas essentiellement. l'élévation du terrain que cet oiseau recherche, mais sa nature; et qu'il ne vit pas toujours dans le voisinage des neiges perpétuelles, comme le disent les ornithologistes. les plus modernes, puisque ces falaises, à peine aussi élevées que celles de craie qui bordent la Haute-Normandie, ne dépassent guère une élévation de deux à trois cents pieds. (HD. DE Bv.) RAR AA BUS SARA SAS = Proposition d'un nouveau genre de plantes (Jurinea); par D. Henri Cassinr. Boranrour. ‘CE nouveau genre de plantes, que je propose de consacrer à la mémoire du naturaliste Jurine, appartient à l’ordre des Synanthérées, et à la tribu natureile des Carduinées. Voici ses caractères. ao so Caiathidis incoronata, æqualiflora, multifloræ ,obringentiflora , andro- gyniflora. Periclinium floribus brevius; squamis regulariterémbricatis, ad- pressis, oblongis, cortacers : interiortbus inappendiculaiis ; cæteris appen- dice auctis patul&,oblongd aut subulaté, foliace4, apice fere spinescente. Clinanthium planiusculum, fimbrillis inœqualibus, subujatis, lamellatis hérsutuim. Fructus obovoidec-oblongi, subtetragont, glabri, rugost vel stria- ti; areola Lbasilaris valdè obliqua-interior; areola apicilaris maroine pro- minulo crenulato cincta, cupulamque per florescentiam gerens, quæ postea multüum accrescit in molem crassam, tubulosam, hemisphæricam aut ey lin- draceam, deniquè post maturitatem fructis caducam ; pappus albus, imam partem externam cupulæ ciroum aflirus; squamellulis pluriserialibus , inæqualissimis, filiformibus, barbellulatis, interioribus longioribus, sub- lamellatis. Corolle obringentes. Je connais deux espèces de Jurinea , et j'ai tout lieu de croire qu'il en existe plusieurs autres attribuées par les botauistes aux genres Car- duus où Serratula. 4 nt AE Jurinea alata, H. Cass. { Serratula alata, Desf. Tabl. de lÉec. de Bot. du Jard. du Roi, 2e édit., pag. 108; Serratula cyanoides? Gærtn. De fruct.-et sem. plant., tom. 2, pag. 570, tab. 162, fig- 4.) C’est une plante herbacée, à racine vivace; sa tige, haute de trois pieds, est dressée, épaisse, cylindrique, striée, couverte de longs poils mous, couchés et grisâtres:; elle est ailée par la décurrence des feuilles, très- ramifiée, à branches étalées; les feuilles inférieures sont sessiles, dé- currentes, longues d'environ un demi-pied, larges d'environ deux pou- ces et demi, glabriuscules en dessus, garnies en dessous de poils longs, mous, couchés, un peu entrelacés ; elles sont lyrées, ayant leur partie inférieure étroite, pinnatifide, à divisions arrondies, et leur partie su- périeure large, ovale, entière; les feuilles supérieures sont graduelle- ment plus petites, très-diverses, très-variables, ordinairement oblongues, un peu aiguës au sommet, sinuées sur les bords; les calathides, larges d'un pouce et composées de fleurs purpurines, sont nombreuses et solitaires au sommet de longs rameaux pédonculifornes, grêles, nus, roides, disposés comme en paunicules à l'extrémité de la tige et des branches; le péricline est très-inférieur aux fleurs; les squames inté- rieures sont inappendiculées, entièrement appliquées, aiguës au sommet; les autres sont surmontées d’un, apperdice foliacé, étalé, réfléchi, oblong, acumimé, subspinescent au sommet; le clinanthe est planius- cule, peu épais, fimbrillé; les fruits sont tétregones, très-ridés transver- salement, et hérissés d’excroissances cartilagineuses, squamiformes ou soiniformes. J'ai étudié les caractères génériques et spécifiques de cette belle plante sur un individu vivant cultivé au Jardin du Roi, où il Heurit au mois de juin, et où il'est étiquelé Serratula alata; le même 9m se trouve dansie Tableau de l’École de Botanique, sans synonymie Ê (142) ni indication d’origine. Cette plante est probablement la Serratula cya- noides de Gærtner. Je suis disposé à croire que c’est aussi le Carduus cyanoides polyclonos de 1 inné, le Carduus polyclonos de Willdenow, la Serratula polyclonos de M. Decandolle. Cependant ma description ne s'accorde pas eulièrement avec celles des auteurs que je viens de citer. Ê Jurinea tomeniosa, H. Cass. (Curduus mollis? Marsch. For. taur. cauc.) La tige est rameuse , épaisse, cylindrique, tomenteuse, grisâtre; les feuilles sont alternes, pubescentes et grisätres en dessus, tomeu- teuses et blanches en dessous : les inférieures longues de trois pouces et demi, larges de huit à neuf lignes, oblongues-lancéolées, étrécies en pétiole vers la base, fantôt entières, tantôt incisées latéralement ; les intermédiaires sessiles ou pétiolées, souvent oblongues, pinnalfides ; les supérieures petites, sessiles, linéaires-lancéolées, entières; les ca- lathides hautes de neuf lignes et composées de fleurs de couleur rouge- amaranthe, sont solitaires au sommet de la tige et des rameaux, dont la partie inférieure plus courte est garnie de feuilles, et la supérieure longne, uue, pédounculiforme, grêle, droite, tomenteuse ; le péricline est inférieur aux fleurs, ovoide , garni de poils longs, fins, entrecroisés, imitant la toile d’araignée; les squames intérieures sont inappendicu- lées, les autres surmontées d’un appendice étalé, foliacé, subulé, à sommet très-aigu, presque spinescent; le clinanthe est épais, Charnu, un peu convexe, alvéolé, fimbrillifère ; les fruits sont striés longitudi- nalement, mais à peine ridés transversalement et point hérissés d’ex- croissances. J'ai éludié les caractères génériques et spécifiques de cette plante sur un individu vivant cultivé au Jardin du Roi, où il fleurissait au mois d'août, et où il était accompagné de cette étiquette : Carduus mollis. Marsch. Caucase. vivace. Je doute si c’est le Carduus mollis de Linné, ou son Carduus cyanoides monoclonos. Cetle seconde espèce de Jurinea est bien distincte de la première, par ses dimensions plus petites, sa lige peu ramifiée, point ailée, le coton blanc qui couvre la tige, Les rameaux et le dessous des feuilles, les poils aranéeux qui gar- nissent le péricline; les calathides peu nombreuses, les fruits dépourvus d'excroissances , et par plusieurs autres caractères. Le genre Jurinea est intermédiaire entre le Carduus et le Serratula, et il participe de lun et de l'autre, mais 1l diffère suffisamment de tous les deux. Dans les vrais Carduus, les squames du péricline sont terminées par une épine mavifeste; l’aréole basilaire du fruit est très- peu oblique; l’aréole apicilaire porte un plateau qui ne s’accroit point après la fleuraison et ne se détache point du fruit; mais ce plateau est ordinairement entouré d'un anneau adhérent à lPargrette et se détachant avec elle. Dans les’ vrais Serratula, les squames du péricline ne sont point surmontées d’un appendice foliacé; l’aréole apicilaire du fruit (143) ne porte ni cupule, ni plateau, ni anneau; les corolles ne sont pas obringentes, Comme la cupule pappifère constitue le caractère essentiel du genre Jurinea, 1l n’est pas mulile de la décrire ici de nouveau avec plus de détail que je n'ai fait dans l'exposé des caractères génériques. Je prends d’abord pour exemple la Jurinea alata. L/aréole apicilaire de l’ovaire estentourée d’un gebord saillant, crénelé; la base de l’aigrette est in- sérée entre ce rebord et la cupule, et elle est attachée autour de la partie basilaire externe de cette cupule; celle-ci s'élève entre l'aisrette et la corolle, sous la forme d’une couronne membraneuse où cartila- gineuse, denticulée, aussi haute que le rebord qui environne extérieu- rement l’asretle; la base de la corolle est interposée entre la saillie circulaire de la cupule et le nectaire; enfin le centre ou le fond de la cupule porte le nectaire situé en dedans de la corolle, et surmonté du style auquel il sert de support. Après la fleuraison, la cupule s’accroit considérablement et change de forme; elle devient un COrps épais, Car= tilagineux, vert, hémisphérique, plan en dessus, convexe en dessous, percé au centre d’un trou à travers lequel passe le nectaire sans y ad- hérer; ce corps finit par se détacher du fruit, sans quitter l’aigretie qui lui reste adhérente. Dans la Jurinea tomentosa, la cupule a la forme d’un plateau épais, un peu concave au sommet qui porte la corolle et le nectaire , et débordant un peu la base de la corolle ; après la fleuraison, cette cupule devient un corps épais, charnu, cylindracé, arrondi et concave au sommet, tubuleux intérieurement, et offrant du reste tous les mêmes caractères que daus l'autre espèce. 7 Gærtner avait remarqué celle partie dans sa Serralula cyanoides, qui est probablement ma Jwinea alata ; mais il la décrite fort incomplé- tement, et il paraît n’avoir pas bien connu sa nature et ses rapports. Ce botaniste désigne confusément par les noms de papilla, d’umbo, de tuberculum, la petite aigrette intérieure de la plupart des centauriées, le plateau de beaucoup de Carduinées, le nectaire persistant de plusieurs Synanthérées, et la cupule des Jurinea, sans distinguer, comme il convient, ces quatre parles, dont au moins les trois premières sont des organes très-diflérents, et qu'il n’a signalées que dans quelques espèces où elles sont très-manifestes. Le cours de mes études sur les: Synanthérées n'a conduit à un examen plus scrupuleux et plus général des organes dont il s’agit, que j'ai soisneusement distingués dans mon quatrième Mémoire, lu à l'Académie des Sciences, le 11 novembre 1816, et publié dans le Journal de Physique de juillet r817. Cependant, M. Richard, dans son Mémoire sur les Calycérées ou Boopidées, pu- blié en 1820, a constamment confondu le plateau avec le nectaire des Synanthérées; et cette confusion est l'unique cause des erreurs qu'il à (144) Tuismême commises, en m'impulant des erreurs que j'avais su éviter par la distinction des deux parties. jee La cupule des Jurinea est cerlainement analogue au plateau et à anneau de plusieurs Carduinées ; mais il est difficile de décider à la- quelle de ces deux parties il faut l'assimiler préférablement, parce qu’elle semble être d’une nature intermédiaire, offrant des ressemblances et des différences avec l’une et J’autre. Je pense que cette cupule est formée de la réunion intime du plateau et de l'anneau, qui, dans les Jurinea, restent inséparables l’un de l’autre; que la partie centrale éor- respondante au plateau est et demeure trés-petite, tandis que la parte extérieure correspondante à l'anneau est grande et susceptible de s’ac- croître après la fleuraison; qu’enfin cette partie extérieure accrue se détachant du fruit à la maturité, emporte avec elle la partie centrale non accrue et dont elle est inséparable. Dans les autres Carduinées, le plateau est au moins aussi saillant que l'anneau qui lui sert d’écorce ; ces deux parties ne s’accroissent, mi l’une ni l'autre, après la fleuraison ; l’auneau portant l’aigrette se détache du plateau à la maturité. On trou- vera une dissertation plus générale sur ce sujet, dans un Mémoire que je publierai bientôt, sous le titre d’Olservations sur les Nectaires des Synanthérées, des Boopidées, des Dipsacées, des Valérianées, et des Campanutacées. ie Les deux genres Jurinea.et Serratula sont des Carduinées, mais ils se rapprochent des Centauriées par la très-crande obliquité de l'aréole ba- - silaire du fruit ; ils me fournissent ainsi l’un des arguments par lesquels je prouve que le caractère distinctif assigné par M. Decandolle à la tribu des Centauriées est insuffisant, et qu'il doit être fortifié par d’autres caractères que J'ai proposés dans le Journal de Physique de juillet 1817, page 13, et de février 1819, page 154. Le genre Crupina, qui est une Centauriée, quoique l'aréole basilaire de ses fruits ne soit point obli- que, me fournit un autre argument propre à compléter celte preuve. Voyez l’article CRüPINE, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles ; tome XII, page 67. RAR AA AS ES -C 145) PTT eee Suite de la page 112. 10 24. Si l'on choisit pour limites des intégrations les quantités | Ho) Vos les valeurs de SLA NA .dt , correspondantes à é — 0, se réduiront aux deux fonctions Je (x, J) J: (x 7); tant que la valeur de x restera comprise entre les limites w,, ,, et celle de y entre les limites »,, »,. Si l’on voulait que ces mêmes conditions fussent remplies pour des valeurs quelconques des variables x et y, il faudrait supposer b—= — ©; PA = — 0 = + ©; 2% = + ©; “et, en faisant dans cette hypothèse B=x+2avbt, y =7y +26 Vo on obtiendrait, pour déterminer la valeur générale de z, l'équation ‘très- -simple (56) a) 2 ff sin. Ce + Gr). Ce + 2e Vin FH VIDE ne CO és a far [f sin. (æ HE) (a+ abs y + VD. da de E=—, 6—0co Lorsqu’à la place de l’équation (52) on se propose la suivante dz dk z (57) de + D dx 4 — 0; À on trouve, pour intégrale générale, au lieu de la pr (66). ; : 1(68) FA — (sin. æ + cos. éo + 24 Wbt) (27) * 5 = — © = + a}. La fa fin æ + cos. 2) CE + 20 VD) da ne Considérons, encore l'équation aux différences partielles di Q à æQ .dQ (39) ; PS + 8 dx dy j Sr 0 19 Ha (146) ui sert à déterminer les lois de la propagation des ondes à la surface dun fluide pesant d’une profondeür indéfinie. Si dans cette équation, où la force accélératrice de la pesanteur est désignée par Z, et la variable principale par Q, on écrit à la place des coefhcients différentiels ! diQ ON æQ dis ? dx? ? dy° les quantités 6, (Va), Cyr); on trouvera, au lieu de la formule (3), la suivante (40) 8 — g° (a + C@) — o. On en tirera 4 (Re Æ ga + GC); et par suite, si l’on fait, pour abréger, 0 — gr (a + 6 y+; | on obtiendra quatre valeurs de 8, comprises dans les deux formules = +, 0— +0, pr. Or, dans le problème dont il s’agit, on démontre assez facilement, 1° que la valeur générale de © ne doit pas renfermer les exponen- tielles de la forme ét —0t Fat es EN EAUC 3 RANTAUE cr mais seulement les exponentielles imaginaires ; OS Cy/—x Tr : nu LE we ë : 2° que cette valeur générale de © est complétement déterminée, dès x ges d que l’on connait les valeurs partieulières de: Q et de — correspon- dantes à 4 — 0. On pourra donc opérer, comme si 0 n’admettait que deux valeurs, savoir : HO y — 71, ou, en d’autres termes, comme si la formule (4o} se réduisait à El pie gif +6), LA et prendre poux valeur générale de Q le second'membré de l’équation - (22). On aura de cette manière, en écrivant be) te" ex quT CE : cos. (a + 6) 97 # au heu de 5 À Ab) — G in NH OÉ 1821, He (æ° Let g° 1. COS. ANR Cos. C(y—7). £a y). Ta dé du dr JT cs. (a+ &)% 8" a eos. ue x). cos.C(v—y). ne da dé du dv: ve ce qui revient au même, 7 SORTE G)* 8? Licos Gt a)n us. E(v TS. (es, ») du dé du ds * du dé du d6 dy d a a UL si. (a + @)s g= £, COS. a (u—x). Cos. EC lé) “SAYRE ï Cette dernière équation coïncide avec celle que j'ai donnée + le Mémoire sur la théorie des ondes. A l'inspection seule de cette même équation, on reconnaît immédiatement que les valeurs de NE se réduisent à f(x; 7) et fi (xs 7) pour = 0. Si, au lieu de l'équation (9); on eût considére la suivante. dQ d (44) F7 + 8" = = 9; on de trouvé, en opérant comme ci-dessus, (45). à À fees. a 2? L. COS. & Gn— x). f, (m) da du sé + “aff LE Ge - 278 #. (et f Cr) désignant les valeurs de Q et de Lu correspondantes 275 0: Après avoir présenté plusieurs applications des formules (21) et (22), revenons à l’équation (19). Dans cette équation, où la lettre x dé- signe le nombre des variables TZ c'est-à-dire, le nombre des Ste adérendenles RaUe d’une unité; le premier terme du second membre résulte de plusieurs in- tégrations successives dant le nombre est double de 7. Parmi ces (148 ) ‘intégralions ; les unes, relatives aux variables x, 6, >, etc...... doivent être exécutées sur des fonctions déterminées de ces variables, entre les limites — ©, + co; et dans plusieurs cas, comme, par exemple, dans le problème de la chaleur et dans celui des plaques vibrantes, elles donnent pour résultat une fonction finie des autres va- riables &, », æ.... Quant aux intégrations relatives à ces dernières variables, il semble, au premier abord, qu'on ne pourra jamais les eftec- tuer, même en partie, avant de connaitre la fonction ÿ, (x, y, z...+), c’est-à-dire, la valeur de @ correspondante à z —0; et que, par suite, si cette fonction reste arbitraire, le second membre de l’équation (19) aura pour premier terme une intégrale multiple dont l’ordre ne saurait devenir inférieur à #. Toutefois il n’en est pas ainsi, et, après avoir effectué les intégrations relatives aux variables x, 6, ».... on peut, dans certains cas, parvenir à des réductions nouvelles par des consi- dérations semblables à celles dont j'ai fait usage dans un Mémoire sur les intégrales définies, lu à l’Institut le 22 août 1814. Mais, comme l'examen de ces réductions m’entraînerait trop loin, je le renverrai a un autre article, et je terminerai la présente Note en donnant la solution d'une difficulté que pourrait offrir l'emploi des formules générales ci- dessus établies. Considérons, pour fixer les idées, la formule (22). IL arrivera à CAT —0t souvent que dans cette formule l’une des exponentielles 6° , e ” deviendra infinie pour des valeurs infinies des variables x, 6, >, etc. Il n’en faudra pas conclure que les intégrales multiples comprises dans le second membre soient infinies, mais seulement qu’elles se présentent sous une forme indéterminée, puisque, les variables x, 6, ÿ....... venant à croitre, les fonctions sous les signes ff. .. Obtiendront des valeurs altérnativement positives et négatives. Toutefois on fera dispa- - raîitre l'indétermination dont il s’agit à l’aide d’un artifice de calcul que je vais indiquer. .. Concevons que l’on prenne pour exemple l'intégrale générale de l'équation as ! L j - Cette intégrale générale, déduite de l'équation (22), est CA — al GT) 6 — ff co5. à (4 et si du point F comme centre on décrit un are de cercle tangent à CH), le rayon FG FG sera parcouru par la lumière dans un intervalle de temps égal à Pi or, à l’aide des triangles semblables AER.et ABC d'une part, CEG ct À : (197) CAD de l’autre, 6n démontre aisément que ces deux quotients ajoutés ensemble donnent une somme égale à l'unité, c'est-à-dire au temps que la lumière a mis à aller de B en C, ou de A en D; ainsi l'arc décrit du point F comme centre tangentiellement à CD représente bien la post- tion de l'onde parlie de F, à l’inslant que nous considérons. Fareille- ment, pour avoir les positions simultanées des ondes parties de tous les autres points f, f”, il faut décrire de chacun de ces points comme centre des arcs de cercle tangents à CD, qui sera ainsi le bleu géométrique des premiers ébranlements. L'onde réfractée, ou plus exaclement le système des ondes réfractées, doit être formé par la réunion de tous les systèmes d'ondes élémentaires partis de AC. four déterminer les mouvements qui s’opèrenl en un point quelconque G, il faut chercher la résultante statique de tous les mouvements envoyés en G au même instant, par les différents points J: F,/", etc. de la surface AC. Ce problème serait très difficile à résoudre si le point G était voisin de AC; il faudrait connaître suivant quelle loi l'intensité des rayons élémentaires varie autour de chaque centre d’ébranlement. Mais cela v’est plus nécessaire quand G est éloigné de la surface réfringente d’une quantité très-grande relativement à la longueur d’une ondulation ; parce qu'il arrive alors que tous les rayons 7G, [G;,1*G, dont l’obliquité sur FG est un peu prononcée, se détruisent mutuellement; en sorte qu'il n’y a que des rayons fG,f’G presque parallèles à FG, qui ‘exercent une influence sensible sur l'intensité et la position en G du sys- tème d'ondes résultant. Or, ces rayons étant sensiblement parallèles, sont inclinés de la même manière relativement à la surface’réfringente, et se trouvant ainsi dans des circonstances semblables, doivent apporter en G des oscillations parallèles et égales en intensité; la composition des mouvements se réduit alors à des additions et des soustractions des vitesses absolues apportées par cesrayons. . Il est aisé de voir pourquoi Îles rayons un peu obliques à FG se détrui- sent mutuellement. La ligne brisée EFG est ceile par laquelle l’ébran- lement arrive le plus promptement en G ; car les ondes parties des di- vers points 7, F,77, etc., venant toucher CD au même instant, il est clair que les rayons fG et jf? G n’arriveront en G qu'après le rayon FG. Cela posé, divisons AC en petites portions telles que les rayons partis de deux points de division consécutifs différent d’une demi-on- dulation en arrivant en G : la géométrie démontre que. ces petites par- ties sont très inéoales près du plus court chemin, c’est-à-dire près de F'; mais qu’à mesure qu'on s’en éloigne, elles approchent de plus en plus de l'égalité, &t qu'elles ne différent presque plus entre elles dès que les lignes menées dés points de division en G sont un peu inclinées sur FG (eh supposant toujours la longueur de FG très-grande relativement à ‘celle d'une demi-ondulation). IL résulte de cette égalité détendue 1822. ( 158 ) entre deux portions consécutives , qu’elles'contiennent le même nombre de centres d'ébranlements écaux, et envoient l’une et l’autre la même quantité de lumière en G; car, eu raison du peu de distance entre les points de division relativement: à leur éloignement de G, les rayons envoyés sont sensiblement parallèles, et doivent apporter en consé- quence des vibrations de même intensité, et qui s’exécutent suivant la même direction; et; puisque les rayons correspondants de ces deux parties diffèrent d’ailleurs d’une: demi-ondulation,! tous les systèmes d'ondes qu'ils apportent se neutraliseront mutuellement. Aïnsi, Îles rayons envoyés par deux'parties contiguës se! détruisent, dès qu'ils sout un peu inclinés sur FG; ou, plus exactement, la lumière envoyée par une de ces parties est détruite par la moitié de la lumière de celle qui la précède, et là moitié de celle qui la suit; car si la différence d'intensité estun infiniment pelit du premier ordre entre les rayons de deux parlies contiguës, elle n’est plus qu’un infinitient petit du second entre’les rayons d’une partie intermédiaire et ceux des parues qui la comprennent; en sorle que, népligeant-dans le calcul une infinité de ces petites différences, nous ne commettons cependant point d'erreur sensible : la même observation s'applique aux petites’ différences de direction-dans les oscillations envoyées par trois divisions consécutives (1). Ainsi il n’y a de rayohs qui concourent efficacement à la formation du système d'ondes résultant en G, que ceux qui sont sensiblement parallèlés AG tn Bupeoné rie) RROYTL EM SD 4 , Considérons un aulre point quelcoñque P' sur la ligne CD; soit MNP la ligue de plus court chemin de ce point à l'onde incidente ‘AB : l'onde ré- sultante en P ne sera pareillement formée que par les ondes élémentaires parties de points tels que #7; n!, asséz rapprochée de’N pour que les rayons 7 Pet n'"P soient presque parallèlés à NP; etles raÿons d’une obliquité prononcée se détruiront mutuellement. Or, il'est évident que les divisions correspondant à des différences d'une demi-ondulation, et qui seront inégales dans le voisinage du point N, comme dans celui du point F, suivront d’ailleurs la même loi de décroissement; elles seront seulement plus petites dans le rapport de WNP à FG:; si donc on les subdivise les unes et les autres en petits éléments respectivement pro- portionnels à y/NP et v’FG , elles en contiendront le même nombre de part ‘et d'autre, et il y aura les mêmes différences de chemins par- (1) En expliquant le principe des interférences, noûs avons remarqué que lorsque deux systèmes d’ondes diffèrent dans leur marche d’une demi-ondulation, les deux demi-ondes extrêmes échappent à l'interférence. Comine il y: a ‘ici une infinité de systèmes d'ondes, on pourrait supposen, ram premier abord, qu'une linfinité de demi- ondes échappent à l’interférence; mais en y réfléchissant un peu, on,voit, qu’elles se détruisent deux à deux, ou, ce qui revient au même, que chaque, système élémentaire est détruit Sür toute son étendue par celui qui est en avant et celui qui est en arrière d’une demi-ondulatien. 5 ( 159) courus entre les rayons envoyés par les éléments correspondants; par conséquent tous les systèmes d'ondes élémentaires apportés en P, se trouveront dans les mêmes positionsrespectives, par rapport au point P, que les systèmes d'ondes élémentaires envoyés en G par rapport à G: ainsi les deux systèmes d'ondes résultants en P eten G seront situés de la même manière relativement à ces points. En employant les formules d'interférences données dans le tome XI des Annales de Physique et de Chimie, pages 255, 256, 286, 287, et intésrant successivement suivant les deux dimensions, c’est-à-dire parallèlement et perpendicu- lairement au plan de la figure, qui est ici le plan d'incidence, on trouve que le système d’ondes résultant est en arrière d'un quart d’ondulation relativement au système d'ondes élémentaires qui a suivi le plus court chemin. Mais nous n'avons pas besoin ici de connaître ces intégrales pour déterminer la direction des surfaces des ondes di système résul- tant; car nous venons de voir qu'il doit se trouver situé de la même mavière relativement à tous les points P, G etc,, de DC; donc les sur faces de ses ondes seront parallèles à DC. Or sin. ACD : sin-BAC :: AD : BC; c’est-à-dire que les sinus des angles que les ondes incidentes et réfractées font avec la surface réfrin- gente, sont dans le rapport constant des vitesses de propagation de la lumière dans les deux milieux; mais ces angles sont égaux à ceux que _ les normales aux ondes, c’esi-à-dire les rayons, font avec la normale à la surface ; donc les sinus des angles d'incidence et de réfraction des rayons sont entre eux dans le rapport constant des vilesses de propagation. Pour compléter cette démonstration et faire voir que la théorie s'accorde avec les lois expérimentales de la réfraction, il nous resterait à prouver que la normale à l'onde, que nous avons appelée rayon, est effectivement la direction du rayon visuel; on y parvient aisément par des considérations analogues à celles que nous venons d'employer pour déterminer la direction de l’onde réfractée. Mais nous nous bor- nerons à ce résultat, ne pouvant donner à des développements théo- riques uue plus longue étendue dans ce Journal. D'ailleurs, sans ap- profondir la théorie de la vision, 1l est presque évident, à priori, que oe émergente doit peindre l’objet au fond de Fœil, dans la même direction relativement à son plan, que l'onde incidente le fait relati- vement au sien, el qu'ainsi tout se réduit à déterminer l’inclinaison _ mutuelle de ces plans. Nous terminerons en observant que nou-seulement tous les points de la surface de chaque onde du système résultant se trouvent situés à la même distance de DC, mais, en outre, que si l’onde incidente a une intensité uniforme dans toute son étendue, cette égalité d'intensité doit se maintenir dans l’onde réfractée. En effet, comparons encore les vibrations résuliantes qui s’exécutent dans deux points quelconques P et G : nous avons remarqué que les parties de AC, assez voisines e | 1821. (160/)); des rayons de première arrivée NP et FG pour contribuer d’une ma- nière sensible aux effets produits en Pet en G, élant divisées en éléments proportionuels aux racines carrées des distances NP’et FG, les ondes élémentaires envoyées par les centres d’ébranlement correspondants seraient situées de la même manière relativement aux points P et G; or, l'intensité de la résultante ne dépend que des positions respectives des systèmes d'ondes qui la composent et de leur intensité; il suffit donc de prouver que les intensités des ondes élémentaires sont égales de part et d'autre. Les centres d’ébranlement en lesquels nous divisons -AC près des points F et N, ayant, parallèlement et perpendiculaire- ment au plan de la fisure, des largeurs proportionnelles aux racines carrées de FG et N P, les vitesses absolues des molécules dans les ondes élémentaires qu’ils envoient suivront le rapport de FG à NP, à égales distances des centres d’ébranlement; mais l’analyse démontre que les vitesses absolues sont en raison inverse des distances; donc, elles seront égales en P et en G. Les raisonnements que nous venons de faire supposent que la surface réfringente est indéfiniment étendue, ou du moins que ses limites sont assez éloignées des points N et F pour que les rayons supprimés n’eussent pu influer d'une manière sensible sur l'intensité de la résul- tante aux points P et G. Dans le cas contraire, il est clair que l'égalité d'intensité pourrait être altérée, ainsi que la similitude des positions du système d'ondes résultant en Pet en G; les formules d’interfé- rences déjà citées donnent les moyens de déterminer les intensités de la lumière et la marche des faisceaux alternativement obscurs et bril- lants dans lesquels elle se divise alors; et les résultats du calcul s’ac- cordent avec ceux de l’expérience, C’est en cela surtout que la théorie de la réfraction déduite du système des ondes est bien supérieure à celle de Newton, qui n'explique la marche de la lumière que dans le cas particulier d’une surface continue et indéfinie. La théorie que nous venons d'exposer ne détermine la position des divers points de l'onde réfractée qu'à une distance de la surface réfrin- gente très-grande relativement à la longueur d'ondulation ; mais si l’on se rappelle qu’un seul millimètre contient déjà près de deux mille fois la-Tongueur moyenne des ondulations lumineuses, on sentira que les résultats numériques oblenus dans ce cas, peuvent s'appliquer à toutes les expériences qui ont été faites pour mesurer la réfraction et vérifier la loi de Uescartes, : ISA: Nota. Nous n’avons pu exposer ici que Lrés-succinctement le principe desinferférences et les autres principes fondamentaux de la théorie des ondes : on trouvera de plus amples développements sur ce sujet dans le Supplément à la traduction française de la cinquième édition de la Chimie de Thomson, par M. Riffault. LISA ALT AVE LE YES SES LS IIES ( 16r ) Développement de la théorie des fluides élastiques, et Applica- tion de cette théorie à la vitesse du son; par M. DE LAPLACE. LA théorie que j'ai donnée de ces fluides consiste à regarder chacune de leurs molécules comme un petit corps en équilibre dans l’espace, en vertu de toutes les forces qui le sollicitent. Ces forces sont, 1° Faction répulsive de la chaleur des molécules environnant une molécule A, sur la chaleur propre de cette molécule qui la retient par son ettraction; 2° l'attraction de cette dernière chaleur, par les mêmes molécules ; 5° l'attraction qu’elles exercent par leur chaleur et par elles-mêmes, sur {a molécule A. Je suppose que ces forces attractives et répulsives ne sont sensibles qu’à des distances imperceptibles, et qu’à raison de la rarelé du fluide, la premiere de ces forces est la seule qui soit sensible. Je fais ici abstraction de la pesanteur, comme insensible relativement à la force répulsive du calorique. Cela posé, je trouve, par les lois de l’équilibre des fluides, l'équation suivante - Pin ct; (à) n est le nombre des molécules’ du gaz, contenues dans un espace pris pour unité, et que je supposerai être le litre; c est le calorique renfermé dans chaque molécule; Æ est une constante dépendante de la force répulsive que les particules du calorique exercent les unes sur les autres, et qu'il paraît naturel de supposer la même pour tous les gaz; enfin, P est la pression du fluide contre les parois du litre qui le contient. J'obtiens une seconde équation, par les considérations suivantes. Je concois Le litre comme un espace vide à une température quelconque: en y plaçant un ou plusieurs corps, ils rayonneront du calorique les uns sur les autres, et sur les parois du litre, qui rayonneront pareïllement du calorique sur eux etsur elles-mêmes, 11 y aura équilibre de tempé- rature, lorsque chaque molécule rayonnera autant de calorique qu’elle en absorbe. L'espace vide du litre sera traversé dans tous les sens par les rayons caloriques qui formeront ainsi un fluide discret d’une densité très-pelite, et dont la quautité sera insensible relativement à la quantité de chaleur contenue dans les corps. On peut facilement prouver qu'a raison de la vitesse des particules fibres du calorique, vitesse qui peut être comparée à celle de la lumière, ce fluide doit être d’une extrême rareté. Aussi les expériences que l’on a faites pour le condenser, n’ont- elles donné aucun résultat sensible. 11 est clair que la densité de ce flui- de discret, augmente avec la chaleur des corps. Elle peut ainsi servir de mesure à leur température, et en donner une définition précise. Elle croit proportionnellement aux dilatations de l'air dans un thermomètre d’air à pression constante ; et par cette raison, ce thermomètre me pa- raît être le vrai thermomètre de la nature. ’ 21 saone 1821, MATREMATIQUES. Bureau des longi- tudes. 12 décembre 1821: ( 162) k J'imagine présentement que le système des corps contenus dans le Jitre soit un gaz. Chaque molécule dans l’état d'équilibre rayonnera au- tant de calorique qu’elle en absorbe. Or, il est évident que cette absorp- tion est proportionnelle à la densité du calorique discret que je viens de considérer, ou à la température que je désignerai par u. Pour avoir l'expression du rayonnemént de la molécule, il faut remonter à sa cause. On ne peut pas l’attribuer à la molécule même, qui est supposée n’a- gir que par attraction, sur le calorique ; il paraît donc naturel de le faire dépendre de la force répulsive du calorique contenu, soit aans la mo- lécule, soit dans.les molécules environnantes. Le calorique de la molé- cule étant infiniment petit par rapport à l’ensemble du calorique de toutes les molécules environnantes, on peut n’avoir égard’ qu'à la force répulsive de cet ensemble. Sans chercher à expliquer comment cette force détache une partie du calorique de la molécule A, et la fait rayon- ner (1); je considère que l’action du calorique d’une molécule B pour _cet objet, est proportionnelle à ce calorique et au calorique c de la mo- lécule À ; je la fais ainsi proportionnelle au produit £c’. Le rayonnement de la molécule A est donc proportionnel à ce produit : en l’égalant à l'absorption du calorique,ona : no — Que) g étant une constante dépendante de la nature du gaz. ë n c exprime la quantité de calorique du gaz contenu dans le litre ; en supposant donc que c soit le calorique contenu dans un gramme du gaz, -et que p soit le nombre de grammes ou le poids du gaz renfermé dans le litre; on pourra dans les équations précédentes, substituer » à 7, et alors elles deviennent è Pier 0) Ripche=iqui(4) On peut voir dans la Connaissance des Temps de 1824, l'analyse qui m'a cohduit à ces équations. Je l’ai étendue au mélange d’un nombre quelconque de gaz , én supposant pour une plus grande généralité, que la valeur de Æ West pas la même pour les divers gaz, ‘et que l’action ré- pulsive du calorique d’une molécule de gaz sur le calorique d’urie autre molécule, pouvait être modifiée par la naturé même de cés molécules, Maïs il me parait naturel de la supposer indépentlante de’cette nature, ce qui simplifie les formules que jai donnéés dans l'ouvrage cité. Car alors, on doit y faire 7 0 PSS à Me D A 2 (1)}1Des mouvements destmolécules d’un-saz, produits par l'action des rayons calori- ques; et dontles liquides soumis à l’action de la lumière et de la chaleur offrent des exemples, ne peuvent-ils pas occasioner leur rayonnement, en faisant varier alterna- tivement l’action répuisive du calorique des molécules qui énvironnént chaque molécule du gaz, sur le calorique de cette molécule? $ (654) | En n'ayant point égard à l’action des molécules sur la chaleur et sur 1024. elles-mêmes, M, N, M’, N’,etc., sont nuls; et alors on a les équa- tions suivantes relatives au mélange d’un nombre quelconque de gaz, renfermés dans un litre, mélange qui n’est dans un état stable d'équili- bre, qu’aulant que chacune de ses plus'petiles portions contient les mo- lécules des divers gaz, en même rapport que le mélange total, P=zÆ. (pe + plc +pt ce" Æ etc. }; kpe (pc; pl! Ppic! L'elc.}) = qu; ko" ot. (Ceci +gf ef + pe" + etc.) = g'efu;, ko" C“. (ec + p! c’ el p” c”’ LE etc.) — yf pu etc. P: est l4 pression du mélange; Æ est une: constante dépendante de lin- tensité de la torce répulsive mutuelle des particules du calorique; 6, c’, c”, etc. sont les quantités de chaleur contenues dans un gramme du premier gaz, du second, du troisième , etc. ; p, p! , 9", etc. sont les nom- bres de grammes de ces gaz, dans un litre du mélange ; 4 est la tempé- rature du mélange, et g, g‘,g”, etc. sont des constantes dépendantes de la pature de chaque gaz. Les équations (A) donnent CA He - on a donc cpc+plen Hptc + ele = (pq + pq" + pqgl + etc.). = Ainsi en faisant DT “1 eg + eq eq lc: (ge Ke)s p+r +e" +etc. =; ._C= foie ; ; q les équations (A) donneront à Rik. G}iCrE 5 (6) KR t - Ka EM— (0). us (6): Ces équations sont les mêmes que les équations (3) et (4) relatives à un fluide simple. Elles reviennent à considérer comme molécules du fluide composé, un groupe infiniment petit dans lequel les molécules des divers gaz entrent dans le même rapport que dans le mélange en- tier. C est le calorique contenu dans un gramme de ce mélange ; (p) est le poids d’un litre du mélange. L'air atmosphérique ést, comme on sait, composé de quatre différents nes - (164) gaz, savoir, l'azote, l’oxigène, la vapeur aqueuse, et un peu d’acide car- bonique; on peut donc appliquer à ce fluide composé , les équations (5) et (6). On. peut encore dans les vibrations aériennes, considérer l'air comme formé de groupes pareils à ceux que je viens d’imaginer, A la vérité, chaque molécule d’un de ces groupes élant sollicitée par des for- ces différentes, elles devraient, dans leurs mouvements, se séparer ; mais les obstacles que les autres groupes opposent à cette séparation, suffisent pour les retenir ensemble, en sorte que le centre de gravité de chaque groupe se meut comme si ses molécules étaient liées fixement entre elles ; et c’est ainsi que nous les envisagerons dans la suite. Les équations (5) et (6) donnent = po nrs > ainsi la température restant la même, la pression d’un fluide quelconque, : simple ou composé , est proportionnelle à sa densité; ce qui est la loi de Mariote. : Les mêmes équations donnent encore, pour un autre fluide simple ou composé, P—(q’).(e’).u; (p!) étant la densité du second fluide , et (g/) étant la valeur de (g) rela- tive à ce fluide; on a donc, quelles que soient la pression P et la tempé- rature 4, y He) À OC | Le rapport des densités des deux fluides reste donc toujours le même , ce qui est:la loi de M. Gay- Lussac. Enfin les équations (A) donnent P = Qu + q'.plu + qg'ip’u + elc; g.eu, g' .p!u, q“.p’u, etc. sont les pressions que chaque gaz exercerait contre les parois du litre, s’il était seul dans cet espace; en nommant donc p,p',p",etc. ces préssions, on aura : P=p+p +p" + ete; cé qui est la troisième loi des fluides élastiques. Dans l'analyse exposée (pages 359 et suivantes de la Connaissance des Temps de 1824), j'ai omis l’action des molécules inférieures au plan ho- rizontal que j'y considère, sur le calorique des molécules supérieures à ce plan, ce qui m'a conduit à une expression incomplète de la pression P: En rélabhissant cette action, on voit que l’on ne peut alors satisfaire aux rois lois générales des fluides élastiques ; ce qui prouve que lattrac- tion de chaque molécute d’un gaz, sur les autres molécules et sur leur calorique est insensible, et ce qui dispense de toute hypothèse sur la loi d'attraction des molécules des gaz par la chaleur. Mais alors ; pour salis- ( 165 ) faire à l’ensemble des phénomènes que les gaz nous présentent, il faut considérer le calorique de chacune de leurs molécules dans deux états différents. Dans le premier état, il est libre, et c’est ce que nous avons désigné par c. Dans le second état, il est combiné, et n’exerce alors au- cune force répulsive et attraclive sensible; mais il se développe dans le passage de l’élat gazeux à l’état liquide, et même dans la variation de densité des gaz. En le désignant par z, la chaleur absolue de la molécule sera c +2. De la partie c dépendent les lois générales de la répulsion des gaz : les phénomènes du développement de la chaleur des gaz et de leurs vibrations dépendent des deux parties c et z. De la vitesse du son dans l'atmosphère. Je vais maintenant appliquer la théorie précédente, à la vitesse du son dans notre atmosphère. Je considérerai, comme ci-dessus, ses molé- cules comme des groupes composés des molécules des divers gaz dont elle est formée, et qui se meuvent, comme si les molécules de chaque groupe étaient liées fixement entre elles. Imaginons un cylindre horizon- tal d’une longueur indéfinie, et rempli d’air en vibration. Pour avoir la force qui sollicite une de ses molécules A, désignons par Ne (f), la loi de la force répulsive de la chaleur, relative à la distance 7. La force ré- pulsive de la chaleur d’une molécule B sur la chaleur de la molécule A, sera Ncc,e(f), f étant la distance mutuelle des deux molécules; c étant la chaleur de la molécule A, et c, celle de la molécule B. En nommant s la distance horizontale de B à À, et z leur distance verticale ; l’action ré- pulsive de la chaleur de B, sur la chaleur de A, sera dans le sens hori- zontal , et en sens contraire de l’origine des s, N. cc. 9 (N). En la multipliant par la densité p de l’airau point B, et par 27 zdz, x étant la circonférence dont Le diamètre est l’unité; on aura pour la force en- tière qui sollicite la molécule A dans Le sens horizontal, zdz ë 27. N.ff F -p-c0ds. @ (f); jes intégrales étant prises depuis z = 0, jusqu’à z infini, et depuis s—— 0, jusqu'à s — co. On a 3 — s° + Zi eu désignant donc par @, (f), l'intégrale f'df..e (f), et observant que e. (f) est nul, lorsque j est infini; la force précédente devient — 27. N.ffpcc, .sdse, (s). : De ( 166 ) 2,0, , étant relatifs à la section verticale du cylindre qui passe par la molécule B, nous aurons en réduisant en série . d.oc — + etc., les différentielles du second membre se rapportant à la molécule A. | Or on a de Ésds ets) ="; lorsqu'on prend les intégrales depuis s—— co. jusqu'à s—co. On a ensuite … fstds.e, (95. L(s5)— fds-{(s), en désignant par L(s), l'intégrale f'sds .e, (s). Donc si l’on nomme Q l'intégrale fds. L (s) prise depuis s nul jusqu'à s infini; la force qui sollicite horizontalement la molécule À, sera en sens contraire de lori- gine des s, DA CC PCR 0 Ce Soit pc.ds la force précédente devient ainsi No. } tre) Soit X la coordonnée horizontale de la molécule A dans l'état d’équili- bre,et X + x sa coordonnée dans l’état de mouvement. Soit encore (p) Ja densité de l’air dans l’état d'équilibre. On aura _—_— dx e dp ds : 2 d en négliseant donc le carré de dx, et observant que() = ea . on aura - dp ddx (=: ai La force qui sollicite la molécule A, dans lesens des x sera donc f dd, 47. NO. Cp). (ele -Ge0). 11 resulte de l’analyse que j'ai donnée dans la Connaissance des Temps de ‘1824, que P étant la pression de l'atmosphère, on a dans l’état d'équilibre, > RE 22/N0 0 (r)r 702 (167) = sa ASE ; - | ddx , , en égalant donc la force précédente à (SE), dt étant l'élément du ddx 2 P ( €) ddx | = ——,(I— û — "|. di? (p) aX2 Ainsi la vitesse du son, ou l’espace qu’il parcourt dans une seconde étant, comme J’on sait, et commel est facile de le conclure de Pintégrale de cette équation aux différences partielles, la racine carrée du coefficient ddaæ _ de ): cette vitesse sera temps, on aura 2 P . (16). DE ) Soit À la hauteur d’une atmosphère de la densité (p), et « la hauteur dont la pesanteur fait tomber les-corps dans une seconde; -cette vitesse devient Win . (1 — 6). Les géomètres, en étendant ces principes et cette analyse au cas où l'air a trois dimensions, trouveront facilement que dans ce cas, la vitesse du son a la même expression. La formule de Newton donne y/2n+ pour l'expression de cette vitesse, et en partant des valeurs connues de & et de h, elle serait de 282,4 à la température de six degrés centésimaux. L'expérience a donné, à la même température, 337” ,2, aux académiciens français. 1l est donc bien certain que la formule de Newton donne un résultat trop faible. Si la valeur de 6 était nulle, la formule précédente donnerait /7%+, ou 399", 4 our la vitesse du son, résultat trop considérable. Il est difficile par les expériences sur l’arr, de déterminer le facteur 1—<, et il est. plus exact et plus simple de le conclure de la vitesse même du son. Cependant on peut faire usage, pour cet objet, d’une ex- périence très-intéressante de MM. Clément et Desormes, que ces sa- vants physiciens ont rapportée dans le Journal de Physique du mois de novembre 1810. Ils ont rempli d'air atmosphérique, un ballon de verre dont la capacité était de 28,40. La pression de l'air intérieur et ex- térieur était représentée par une hauteur du baromètre, égale a 765"-,5. La température extérieure était 120, 5 : cette température et la hauteur de baromètre ont été-constantes pendant l'expérience; condition indis- pensable. 11s ont ensuite fermé le ballon , au moyen d’un robinet , après en avoir extrait une petite quantité d'air; ce qui a diminué la pression intérieure de 15°",81. Apres le temps nécessaire pour que la tempéra- (168) . | ture intérieure fût redevenue la même que l’extérieure, ils ont observé _ cette différence de pression du dehors au dedans, au moyen d’un maro- mètre d’eau qu'ils avaient adapté aù ballon. Ouvrant ensuite le robinet, l'air extérieur est entré dans le ballon : lorsqu'il a cessé de s’y intro- duire, ce qu'ils ont jugé, soil par la cessation du bruit que l’air faisait en s y introduisant, soit par le manomètre qui était revenu au niveau, ils ont fermé promptement le robinet, en sorte que l'intervalle entre l'ouverture et la fermeture du robinet n’a pas été de ? de secondes : le ma- nomètre ensuite a remonté , et lorsqu'il a été stationaire , il a indiqué une différence de pression entre l’intérieur et l'extérieur du ballon, égale à 5,611. Cette expérience, la meilleure de soixante expériences de ce genre, qu'ils ont faites, en est le résultat moyen. On peut voir dans le journal cité ,une description plus étendue de l'appareil et des précautions qui ont été prises. k Voyons maintenant comment on peut conclure de cette expérience, la valeur 1—<. J'observe d’abord que pendant la courte durée d’une vi- bration aérienne, la chaleur absolue c + z; d’une molécule aérienne, peut être supposée conslante; car celte chaleur ne pouvant se dissiper que par le rayonnement, il faut pour avoir ainsi une perte sensible, un temps beaucoup plus grand que la durée d’une vibration qui n’excède pas une lierce : il n’en est pas de même de la chaleur libre c qui se perd non-seulement par le rayonnement, mais encore par sa combinaison due à la variation de sa densité p. Dans le cas présent, on peu tdonc supposer d c ou d. (c + i—i) égal à —di. J'observe ensuite que la température z de l’espace, ou la densité du fluide discret : qui la représente, peut être supposée constante pendant la durée d’une vibration aérienne. Elle varie dans le point de l’espace occupé par une molécule aérienne vibrante, à raison de la variation de densité dans l'air qui l’environne; mais cette densité n’est variable que dans l'étendue de la vibration, étendue très-petite par rapport à l’espace environnant. La variation de & étant de l’ordre du produit de cette étendue, par la variation de la densité de l'air; on voit qu’elle peut être négligée. Maintenant la chaleur libre c de la molécule ne peut visiblement dépendre que de ces trois choses, la chaleur absolue c + à, la densité p, la température z de l’espace : on pourrait y ajouter la température » de la molécule; mais cette température étant déterminée par l’équation pc — qu; elle est fonction de et de c. De la relation qui existe entre les choses que je viens de nommer, on peut 1irer l’équation CHi=Y(kP c,p,u); en nommant donc V, la fonchon du second membre de celte équation, . C 169 ) a . et nommant P, la quantité # p° c*; V sera fonciion de P,p,et z. Les 102140 supposilions de c+i et de z constants, donneront donc : dP aV > dV A on en mi de 2 on aura ençuile c diple PS Fe a De ED p i do gp la vitesse du son sera ainsi D Sn m es (ASIN > D LE rl Fe. Hl est facile de s'assurer que ——}"©Z est le rapport de la cha- leur spécifique de l'air, lorsqu'il est soumis à une pression constante, à sa chaleur spécifique lorsque son volume est constant; il faut donc, pour avoir la vitesse du son, multiplier la formule newtonienne par la racine carrée du rapport de la première de ces chaleurs spécifiques à la seconde; ce qui est le théorème que j'ai donné sans démonstration dans les Annales de Physique et de Chimie de l'année 1816. Dans l'expérience citée, c+i, et peuvent être supposés sensiblement constants comme dans le son, pendant la courte durée de l'ouverture du robinet, durée qui a été au-dessous de + de seconde; mais l'air primitif du ballon a passé de sa pression P’, avant l'ouverture du robinet, à la pression P de l’atmosphère, puisqu’au moment de la fermeture du bal- lon, il était en équilibre avec cette pression. En nommant ensuite p” sa densité primitive; », celle de l'atmosphère, et ?” la densité de l'air primitif au moment de la fermeture du robinet; cet air a passé de la densité p à la densité ps”. Les suppositions de c+i, et de constants donneront donc - pp! aN! [A PERRET! av! = | P' Pr. () + l Er. (T): V', P’, pl. étant ce que deviennent, pour l’air du ballon avant l’ouver- ture du robinet, les quantités V, P, p relatives à l’air atmosphérique. La densité ?” est visiblement celle de l’air intérieur du ballon à la fin de l'expérience, à cause de la très-petite quantité d’air introduite dans le 22 170 ) ballon. Cette densité est done proportionnelle à la pression intérieure à la fin de l'expérience, pression que je désignerai par P*, ce qui donne P 1__p' ; À 5 (ENT P p — =; on a donc e! p' 2 e g P dp! o,V' et P’ différant extrêmement peu de p, V et P; on peut dans le premier membre de léquation précédente, changer les premières quan- tités dans les secondes ; la vitesse du son devient ainsi RE PEAR Water L'expérience citée donne PPT r37 001 | P” — P' =" 101006 d’où l’on tire 328"*,6 pour la vitesse du son; ce qui, ne diffère que de 8*#°,6 du résultat de l'observation. Si l'on suppose la chaleur absolue proportionnelle à la température, ou #(P P. ? ».étant la température de la molécule aérienne; sa chaleur abandonnée en passant de la température »/ à la température v, sous la pression constante P, sera C+z—=7. (2! —2). Lee ainsi la chaleur abandonnée par un litre d'air sous ceite pression, sera... dans cette supposition fort naturelle, proportionnelle à cette quantité. multipliée pare, ou par la pression P ; elle sera donc proportionnelle à | : (12). o(P), et.son accroissement dû à l'accroissement SP, de P, sera (2'—») SP. 0’ (P), | ; d p (P) RE . È g".(P) étant, = æ En divisant cet, accroissement. par la quantité elle-même, le. rapport sera SP Be’ (P) PAAMACP) :* Le milieu entre les observations de MM. La Roche et Berard, donne (171) sr à 31 SP LOTS ‘pour ce rapport, = me en sorte que à #.(P) 5. - P. 9! (P) 2° Dans ce cas tp) 5 V p 2 \ en substituant par » sa valeur ——, on aura ê g (P) à qe ? d'où l'on tire av le A7 9: (P) 3 CAL P?!. (P) 2 ? P. rs) la vitesse du son devient donc 324, ou 345.9 ; ce! qui diffère peu du résultat de l'expérience. ue Les géomètres ont, d’après Newton, fondé la théorie du son sur des principes différents de ceux qui précèdent: ils considèrent une molécule aérienne pdX , comme étant pressée d’arrière en âvanf, par la pression P, et d'avant en arrière, par la pression P + dP; ce qui donne, en vertu des principes dynamiques, ddx\ CIE ee À de SRE ax; (a) Ils supposent ensuite que l'équation = ge, mix a lieu dans l’état de mouvement, comme dans celui d'équilibre, et que ‘la température » reste constante; ce qui donne dp dp pride #0) et comme ona, par ce qui précède, cnrs ddx de de= = (pr) 25 il est facile d’en conclure ANR EP ddx\. er ce qui donne la vitessé du son, égale à Cyr On vient de voir que D BoTANIQUE. - (172) cette valeur est trop faible, ce qui montre l’inexaclitude de l’aralyse sur laquelle on l’a fondée. En effet, l'air n’agit point sur une couche aérienne d’une épaisseur infiniment petite, par une simple différence de pression, comme 1] agirait sur.un plan d’une épaisseur sensible; en sorte que l'équation différentielle dadX\ dP AVR ex west point exacte. De plus, l'équation P=gp», n’est vraie que dans l’é- tat d'équilibre. 11 est donc nécessaire, pour avoir l’expression véritable de la vitesse du son, de considérer, comme nous l'avons fait, toutes les forces qui sollicitent une molécule d’air. Cependant, il estremarquable que les équations (a) et (b) soient exac- tes, pourvu que P, au lieu d'exprimer la pression comme dans l’élat d'équilibre, exprime le produit du rayonnement Æpc° de la molécule ou par la densité » de Vair qui l’environne. Alors, l’équation (a) evient Le ddx d.po dp ‘ on ° = — enr —(C _ ) mr ren ue : : : d de ; A d’où l’on tire, en substituant pour —© sa valeur, l'équation aux diffé- | ; CHpF ô ddx\: P ddx en = 2. EN Ge (Ce) la même qui résulte de notre analyse. BARS LALE LILAS SIA VA ARR Observations carvologiques , extraites. d'un Mémoire intitulé : Recherches sur l'accroissement et la reproduction des vé- gétaux; par M DuTROCHET. ; rences partielles. SX - Les recherches que M. Dutrochet a faites sur les graines de plu- sieurs végétaux, ont eu pour but de déterminer le nombre et la na- ture des enveloppes de l'embryon séminal et des organes accessoires de ces enveloppes. Dans cette vue, il a étudié avec beaucoup de soin les graines de neuf espèces végétales appartenant à des familles diffé- rentes. Ces espèces sont : l'4mygdalus communis, le Fagus castanea, le Galium aparine, le Spinacia oleracea, le Mirabilis Jalappa, le Pisum sativum, V Evonymus latifolius, le Nymphea lurea, etle Secale cereale. Les principaux résultats de ces observations sont les suivants. L'embryon séminal possède quelqueluis trois enveloppes propres, c’esl-a-dire faisant partie. de l’ovule, distinctes par conséquent des en- veloppes péricarpiennes. 11 conserve à l'enveloppe immédiate de l'em- (178) | sbrvon le nom de zegmen; et à la troisième et dernière enveloppe de 1021. l'ovule, celui de Zorique. Il donne à l’enveloppe intermédiaire aux deux précédentes, le nom d'énéilème. Il avait déja prouvé que larille est une enveloppe accidentelle qui n’entoure point originairement l’ovule, mais qui envahit sa péripaérie. : Il a découvert, dans les graines de plusieurs végétaux, des organes particuliers auxquels il a donné le nom d’hypostates ; et il fait voir que les enveloppes séminales ne sont point de simples membranes, mais qu’elles sont eomposées d’un tissu parenchymaleux plus ou moins apparent, compris entre deux épidermes. M. Dutrochet a démontré que ce qu’on nomme le périsperme n’est point un organe partout le même. Lorsque l'embryon est situé au centre du périsperme, ce dernier est une enveloppe séminale immédiate dans le tissu parenchymateux de laquelle il s’est déposé des substances nutritives; c’est un zegmen embryotrophe (c’est-à-dire putriuüf pour l'embryon). La graine possède quelquefois plusieurs périspermes; ainsi la graine de l’Æ4mygdalus communis en possède cinq, savoir : un “1egmen embryotrophe, un énéilème embryotrophe, et trois hypostazes embryotrophes. Lorsque l'embryon est extérieur au périsperme , ce dernier est tantôt une hypostate embryotrophe, comme cela a lieu chez les graminées, tantôt un placentaire embryotrophe, comme cela a lieu chez les atri- plicées et les nyctaginées. Il fait voir que le scutelle de l’embryon des graminées est un véritable cotylédon ; il offre, dans le principe, le mode d’origine et la forme * d’une feuille; celle-ci prend ensuite la forme de scutelle par l'effet d’un développement particulier. Aïnsi le scutelle de l'embryon des graminées n'est point un appendice de la radicule, comme l'a dit M. Richard; il n’est point non plus un organe particulier auquel'on puisse donner le nom de carnode, ainsi que Pa fait M. Cassini; c’est un vrai cotylédon, ainsi que l’a dit M. de Jussieu. Enfin l’observation a démontré à M. Dutrochet, que l’ergot du seigle est engendré par un développement morbifique de la‘gramne et de son péricarpe; ainsi cet ergot n’est point un champignon du genre scle- rotium , comme l’a prétendu M. Decandolle. RS RAS A eSS Description de l'Ixeris polycephala; par M. HeNRt Cassinr. L’JZxeris est un sous-genre, que je propose d'établir dans le geure Taraxacum; 11 appartient par conséquent à l’ordre des Synanthérées et à la tribu naturelle des 1 actucées. Voici ses caractères. Calathidis incoronata, radiatiformis, multiflora, fissiflora, androgyni- flora. Periclinium squamis uniserialibus, æqualibus, oblongo-lanceo- BoTaxique à (174) latis, foliaceis, marginibus membranageis ; basis periclinii squamulis circiter quinque auxilhariis cincla minimis, uviserialibus, irregulatim ordinatis, non adpressis, ovalis, submembranaceis. Clinanthium planum, * absolutè inappendiculatum. Fructus uniformes, -oblongi, glabri, levis- simi,- costis circiter decem longitrorsüm ivstructi, altissimè promi- uentibus, alasque fingentibus lineares, crassiusculas, sùberosas; fructüs apex in collum productus gracile, ipso fructu multd brevius; pappus albus, squamellulis numerosis , inæqualibus, filiformibus, subeapilla- ribus, barbellulatis. Corollæ glahræ: Antheræ et stigmatophora subnigra. Ixeris polycephala, H. Cass. Cette plante herbacée, presque entière- ment glabre, à environ deux pouces et. demi de hauteur. Elle offre un tronc épais, tres-court, dressé, enraciné par sa base, ramifié au sommet, couvert de feuilles très-rapprochées, alternes, sessiles, semi- amplexicaules, longues de plus de trois pouces, larges d'environ deux lignes, linéaires-subulées, uninervées; leur base est élargie, membra- neuse, multinervée; leur partie inférieure est parsemée en-dessus de poils frisés, et munie sur les bords de quelques dents longues, subulées ou lancéolées, souvent un peu arquées en arrière. Le tronc se divise au sommet en quelques branches striées, portant des feuilles analogues à celles du tronc, mais plus courtes, sagittées à leur base, très-peu nombreuses et très-éloignées, les unes des autres. Chaque branche se raimifie à son sommet en une sorte de corymbe très-irréenlier, peu ra- meux, pourvu de bractées subulées, membraneuses, situées à la base de la plupart des ramifications qui sont grêles et pédonculiformes. Le corymbe est formé, d'environ huit calathides pédonculées: par ses der- nières divisions ;, chaque calathide haute d'environ trois lignes, et come posée. d’une, vingtaine de fleurs à corolle jaune. È J'ai étudié les caractères génériquesiet spécifiques de l’/xeris, sur'un - échantillon sec, innommé, faisant partie d’une collection de plantes du. Napaul, donnée à M. Desfontaines par M. Decandolle, qui l'avait reçue, en 1821, de M. Wallich, k J'avais d’abord attribué cette plante au genre 7'araxacum , en la: nom- mant, Zaraxaoum, polycephalum; maiseHe s'éloigne tellement des vrais: Taraxacum. par son port, que: je crois devoir. la distinguer au moins comme sous-venre. Les différences génériques ou sous-génériques, que: je remarque entre le 7'araxacum-et-V Æxeris, sont au nombre de quatre : 1° dans le, Zaraxacum, les, côtes du fruit ne sont jamais. saillantesien forme d'ailes, et elles sont toujours pourvues, au moins en haut, d’ex- croissances spiniformes, tandisique le fruit de lZxeris a dix ailes, sans aucune aspérité; 2° le col est:beaucoup plus long que le fruit dans le Taraxacum , et beaucoup plus/court que le fruit dans l'Zxeris ; 3° le Taraxacun. à un péricline extérieur formé d’une douzaine de squames foliacées, bisériées, dont les plus longues:s urpassent:ordinairement: la: K . (rad noilié de la hauteur da péricline intérieur ; lAxeris n’a que cinq squa- mules surnuméraires, membraneuses , très-petites, atfeignant à peine la base des squames du péricline; 4° le Taraxacum a une hampe dés pourvue de feuilies, simpie et monocalathide; l’Zxeris a une vraie tige garnie de feuilles, rameuse , corymbée, polycalathide. Les botanistes qui admettent des sous-genres, ont coutume d'attacher le nom spécifique au nom du genre principal, et de passer sous siience le nom.du genre secondaire, qui devient ainsi presque inutile. Cette méthode me paraît contraire à l’ordre naturel des idées, qui exige, selon moi, que le nom spécifique soit attaché à celui du sous-genre; c’est pourquoi je nomme la plante dont il s’agit Zxeris polycephala. . Ceux qui n’adoptent pas mon système de nomenclature, la nommeront Taraxacum polycephalum. ARR RAR AR RAS VA RAA AAA Description de deux nouvelles espèces de Dimorphanthes; par N1. HENRI CASSINI. Le genre Dimorphanthes appartient à l’ordre des Synanthérées, et à 12 tribu naturelle des Astérées, dans laquelle il est voisin des genres Erigeron, Trimorpha, Fimbrillaria, Baccharis. I diffère des deux premiers par l'absence d’une couronne radiante, liguliflore ; du troisiè- me, par le chinanthe non fimbrillé ; et du quatrièmé, parce que chaque calathide réunit les deux sexes, On doit encore moins le confondre avec, le genre Conyza, puisque celui-ci est de la tribu des Inulées. - J'ai proposé d’abord: le genre Dimorphanthes ; dans le Bulletin des sciences de février 1818, page 30; .et je l'ai ensuite plus amplement ex- posé, dans le Dictionnaire des sciences naturelles', tome XTI7, page 254, où j'ai décrit quatre espèces de ce genre. Depuis cette dernière époque, j'ai observé deux espèces nouvelles et très-remarquables, que je vais faire connaître par les descriptions suivantes. IP Dimorphanthes procera, H. Cass. Plante herbacée , à racine vivace. Tiges hautes de plus de trois pieds et derni, dressées, simples, ramifiées seulement au sommet, épaisses, cylindriques, un peu anguleuses, striées, couvertes de poils un peu roides. Feuilles allernes, sessiles, semi-am- plexicaules, étalées , variables, longues: d'environ un demi-pied, larges de six à dix-huit lignes, hérissées sur les deux faces et sur les bords de poils un peu roides : les unes longues, étroites, presque linéaires, très- entiéres.sur les bords, obtuses au sommet ; les autres oblongues-lancéo- lées, tantôt:simplement dentées, tantôt presque pinnatifides. Calathides larges de huit lignes, hautes de six lignes, pédonculées (la terminale sessile), disposées au sommet des tiges, en panicule corymbiforme , à ramificalions pubescentes, accompagnées de bractées foliacées, longues, étroites, linéaires-subulées. Corolles jaunätres. Calathide discoïde : disque large, multiflore, régulariflore , androgy- #* BorAniQu GES niflore ; couronne plurisériée, multiflore, tubuliflore, féminiflore. Peri- cline hémisphérique-campanulé, inférieur aux fleurs ; formé de squa- mes irrégulièrement imbriquées, appliquées, linéaires-subulées, coria- ces-foliacées. Clinanthe très-large, plan, hérissé de papilles inégales, ir- régulières, épaisses , coniques, charnues. Ovaires oblongs, comprimés bilatéralement , hispidules, bordés d’un bourrelet sur chaque arèle ex- térieure et intérieure; aigrette longue, composée de squamellules inéga- les, unisériées, filiformes, barbellulées, Corolles de la couronne tubu- leuses, longues, grêles, bi-tridertées au sommet, ou tronquées oblique- ment, ou terminées irrégulièrement et variablement. Styles d’Astérée . J'ai décrit cette belle espèce sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il fleurissait à la fin de juillet. J’ignore son origine. Dimorphanthes stioulata, H. Cass. Plante un peu visqueuse, à poils glanduleux ,exhalant, lorsqu'on la froisse , une odeur assez analogue à celle du Vepeta cataria. Tiges herbacées, paraissant un peu ligneuses à la base, irrégulièrement dressées, très-rameuses, diffuses, hautes de plus de deux pieds, cylindriques, striées, velues. Feuilles alternes, étalées, analogues à celles de lOrtie et de beaucoup de Labiées : pétiole long d’un pouce, ayant à sa base deux appendices stipuliformes ; limbe lons de deux pouces, large d’un pouce et demi, ovale, subcordiforme, pubes- cent sur les deux faces, ridé, nervé, irréguliérement et inégalement denté ou lobé, auelquefois ayant à sa base deux lobes en oreilleltes, for- més par deux incisions plus profondes. Calathides subglobuleuses, de trois lignes de diamètre, peu nombreuses , disposées en panicules termi- nales très-irrégulières. Corolles jaunes en préfleuraison, devenant jau- nes-pâles ou blanchätres en fleuraison. Calathide discoïde : disque multiflore ; régulariflore, androgyni-mas- culiflore ; couronne mulusériée, multiflore, ambiguiflore ,féminiflore. Pé- ricline subhémisphérique, très-inférieur aux fleurs; formé de squames paucisériées, inégales , irrégulièrement imbriquées, appliquées, oblon- gues, coriaces-foliacées, aiguës et rougeâtres au sommet.Clinanthe con- vexe, simple et nu, sous la couronne; plan ou concave, profondément al- véolé, à cloisons charnues, dentées, sous le disque. Ovaires de la couron- ne obovales-oblongs, comprimés bilatéralement, glabriuscules , bordés d'un bourrelet; aigrette composée de squamellules uniséniées , filifor- mes, barbellulées. Ovaires du disque oblongs, irréguliers , glabriuscules, munis de plusieurs côtes, aigreltés comme les ovaires de la couronne, mais paraissant être stériles quoique le stigmate soit bien conformé. Co- rolles de la couronne à limbe liguliforme, beaucoup plus court que le style , nullement radiant, irrégulier ,semi-avorié, souvent presque entiè- rement avorté. : PUIS J'ai décrit cette espèce sur un individu vivant, cullivé au Jardin du Roi, où il fleurissait à la fin d'août, On croit qu'il viert de l'ile de France, APR NIILAIAMENRIT LIISYEYSLITS NOTICE HISTORIQUE SUR "PETIT, LUE À LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, PAR M. BIOT, LE 15 FÉVRIER 1821. | Ârexis-Tuérëse PErir, membre de la Société Philomatique, pro- fesseur de physique à l'Ecole Polytechnique et au Collége royal de Bourbon, naquit à Vésoul, département de la Haute-Saône, le 2 octobre 1791. La brièveté de sa carrière, qui devait nous laisser sitôt le regret de le perdre, fut, pour ainsi dire , présagée par l'extrême récocité de son esprit ct de scs-succès. Lvs études cCommencèërent pour lui dès la première enfance; et il suivait déjà des cours publics, à cet âge où l'attention tendre et légère des autres enfants se laisse à peine captiver par la constance exclusive des soins maternels, Élève de l’Ecole centrale de Besançon, et Île plus jeune peut-être des élèves qui jamais y eussent étudié, il y reçut ces germes d’une instruction générale, et réellement appropriée à nos Sociétés actuelles, dont ces établissements présentaient alors le modèle nouveau et imparfait sans doute , mais qui aurait pu être si aisément amélioré si on l’eût voulu, et qui aurait été la source de tant d'avantages certains pour notre patrie. Suivant l'usage de ces établissements, Petit y suivit à peu près simultanément les cours de langues anciennes et ceux de mathématiques, dans lesquels il obtint surtout des succès constants, dus à une supériorité décidée. On assure qu’à dix ans et demi ji avait déjà acquis toutes les connaissances né- cessaires pour être admis à l’École Polytechnique. Heureusement pour lui on ne pouvait y être reçu avant seize ans. En attendant qu’il eût atteint cet âge, un de nos confrères, qui lui a été toute sa vie attaché, M. Hachette, l’appela à Paris, et lui procura le bonheur insigne d’être LU admis dans un établissement d’astruction qu’avaient fondé plusieurs (2) professeurs de l’École Polytechnique, et que M. Thurot dirigeait. A cette excellente école il eut toute la facilité possible pour donner plus d’étendue et de solidité à ses, études mathématiques et littéraires. il le fit avec l’ardeur qui était dans sa nature, et avec assez de succès pour mériter qu’on lui confiàt les fonctions de répétiteur. Enfin, dès que le temps si désiré des seize ans fut arrivé, il se présenta aux examens de l'Ecole Polytechnique; et, comme on pouvait aisément s’y attendre, il fut admis le premier de toute la promotion. Après les deux années qu'embrasse le cours d’études de cette, Ecole, il en sortit avec plus de distinction encore; car on le mit tout-à-fait hors de ligne; et l’on donna le premier rang d'élève à celui qui s'était le plus distingué après lui. On s’empressa aussitôt de l’attacher à l’enseignement de l’École comme répé- üteur d'analyse. L'année suivante il fut nommé répétiteur de physique, eten même temps professeur de physique au Lycée Buonaparte, devenu depuis le Collége de Bourbon: Petit avait alors dix-neuf ans. En 1811 il fut reçu docteur ès sciences. Les membres de la Faculté devant les- quels il soutint sa thèse, peuvent se rappeler combien il les étonna par le mérite toujours rare, mais singulièrement remarquable à cet âge, d'une élocution à la fois claire, élégante, précise, et aussi soutenue, aussi facile que l'aurait été la lecture d’un discours écrit. Ces qualités étaient sans doute en partie chez Petit le résultat de l'exercice presque continue] qu'il avait fait du professorat; mais elles étaient aussi évi- demment l'effet d’une facilité naturelle dont il était tout le premier séduit; car, en l’observant avec soin, on voyait bien que, pour lui; savoir. c'était savoir dire. Ce talent remarquable Ini mérita d’êlre, à vingt-trois ans; nommé professeur-adjoint de physique à l’École Poly- technique; et il devint professeur titulaire en 1815, à l’époque de la réorganisation de cet établissement. Le 21 février 1818, vous le 1om- mâtes membre de la Société Philomatique; ce fut la première et,.à ce que nous croyons, la seule des distinctions académiques que la, brièveté de sa vie ait laissé le temps de lui donner. …. Avec ce temps si court et les devoirs qu'il avait à remplir, on con- ceyrail aisément qu'il eût fait, ou du moins publié, peu de, travaux scientifiques : 1l en est cependant autrement ; et plusieurs de ceux qu'il a faits seul, ou auxquels il a pris part, laisseront dans les sciences des traces durables. Un projet qui l'avait spécialement occupé, et dans lequel , avec les connaissances de physique et d'analyse qu'il réunissait, il aurait certainement, sl eût vécu, fait des recherches importantes, c'était la théorie des machines. Chargé de professer cette théorie à l'Ecole Polytechnique, il s’y était livré avec attrait ; etilavait.entrepris d'y appliquer ces résultats généraux de la mécanique auxquels l’usage a fait donner le nom de principes, quoiqu'ils ne soient que des déductions des principes véritables, c’est-à-dire des conditions premières.de l’équi- (D) libre et du mouvement. Les premiers essais de ce travail ont été publiés par Petiten 1818, dans les Annales de chimie et de physique, sous le titre d'Emploi du principe des forces vives dans le calcul des machines. L'année 1814 du même recueil renferme un travail d’un autre genre, auquel Petit a pris part, et qui lui est commun avec M. Arago :.ce sont des recherches’ entreprises pour étudier les variations que le pouvoir réfringent d’une même substance éprouve dans les divers états d’agré- gation qu’on peut lui donner par l’effet gradué de la chaleur. On sait que ce que l’on appelle poupoir réfringent, est expression même de la force avec laquelle ne certaine masse de matière prise pour unité , attire les molécules lumineuses dans le système de l'émission. T1 semble donc, au premier apercu, que cette force ainsi évaluée, devrait être constante pour une même substance, quel que fût l’état d'agrégation auquel on l’amène, puisque son évaluation étant toujours réduite à une même masse, est rendue indépendante des changements de la densité. Or, on avait déjà reconnu que cette constance n’a pas lieu pour le cas où des éléments chimiques viennent à former une combinaison nouvelle. Les auteurs du Mémoire annoncent s’être assurés qu’elle n'existe pas, même dans les cas où la substance observée, en conservant le même état de combinaison chimique, change seulement de mode d'agréga- tion par la chaleur. Ils ont trouvé généralement, par exemple, que le pouvoir réfringent des vapeurs est moindre que celui des liquides dont ils sont formés; et, quoiqu’on puisse regretter qu'ils n’aienl indiqué ni les nombres qu’ils ont obtenus, ni les procédés qu’ils ont employés pour les obtenir, on ne peut douter de la réalité des résullats qu’ils attestent. Tls en concluent de deux choses l’une; ou que le système de l'émission auquel le calcul de l'attraction s’applique n’a point de réalité, ou qu'il faut supposer que la même masse n’exerce pas toujours la même at- traction. Mais on peut dire que, dans le peu de connaissances que nous avons encore sur la constitution intime des corps naturels, il nous est impossible de savoir jusqu’à quel point les propriétés attractives des particules matérielles peuvent être modifiées par la présence des prin- cipes impondérables, tels que l'électricité et Le calorique qui se trouvent disséminés entre elles; qu’on ignore même comment ces principes sont distribués entre les particules et retenus dans les corps en proportions si diverses ; et enfin s'ils ne contribuent pas eux-mêmes, par leur action propre, aux réfractions qu’éprouvent les rayons lumineux. Dans ces incertitudes, il y a peu de recherches expérimentales qui puissent pro- mettre plus odeatots utiles que celles que nous venons d'analyser. Petit prit encore part à deux autres suites importantes de recherches, qu’il fit avec notre confrère M. Dulong. La première, qui fut couronnée en 1818 par l’Académie des Sciences, et qui a été imprimée en entier dans le tome XI du Journal de l'Ecole Polytechnique, ainsi que dans (4) | les Annales de physique e1 de chimie, a pour objet la détermination de plusieurs éléments importants pour la théorie de la chaleur. On y trouve d’abord des résultats aussi nouveaux que précieux sur les dila- fations des corps observées entre des limites très-étendues de tempé- rature, et rapportées à la dilatation de l'air sec, laquelle, suivant les inductions les plus vraisemblables, paraît devoir être à très-peu près, sinon exactement, proportionnelle aux accroissements des quantités de calorique, dans les limites de température où Les observations sont ren- fermées. On voit, par ces observations, que les liquides et les corps solides même ont, relativement à l’air, une marche de dilatation crois- sante, et beaucoup plus rapidement croissante pour ce dernier genre de corps, pour les métaux, par exemple, qu'on n'aurait été porté à le croire, d'après l'éloignement encore si considérable de leur terme de fusion. Heureusement, malgré cette variation, ou plutôt précisément à cause qu’elle a lieu dans les solides aussi-bien que dans les liquides, la dilatation du mercure dans le verre se rapproche beaucoup plus de celle de l’air; de sorte que le thermomètre à mercure doit ainsi, à l’as- semblage des deux substances que sa construction exige, une marche beaucoup plus uniforme pour des accroissements égaux de chaleur que chacune de ces substances ne l’offrirait séparément. MM. Petit et Dulong comparèrent aussi les capacités des corps solides pour le calo- rique à des températures très-diverses, et ils trouvèrent qu'elles crois- saient pareillement avec la température ; résultat important et incontes- table, mais qui exigeait, pour êlre reconnu, toute fa précision des procédés qu’ils employaient, et toute leur adresse et leur persévérance à les employer. Le reste du travail de MM. Petit et Dulong est con- sacré à l'étude des lois physiques suivant lesquelles s'opère le refroi- dissement des corps, soit dans l'air, soit dans les gaz. Newton, qui le premier appela et dirigea les vues des physiciens sur ce sujet comme sur lant d’autres, admit théoriquement pour principe qu’un corps échauflé, soumis à une cause constante de refroidissement, telle, par exemple, que l’action d’un courant d'air uniforme, doit perdre à chaque instant une quantité de chaleur proportionnelle à l'excès de sa température sur celle de l'air environnant, d’où il suit que ces pertes de chaleur doivent, pour des intervalles de temps égaux et successifs, former une progression géométrique décroissante. Cette supposition est la plus simple que l’on puisse faire, et elle est aussi la plus conforme aux idées assez incomplètes que l’on peut se former des propriétés de la chaleur, quand on la considère théoriquement et indépendamment de sa liaison physique avec les corps dont elle s'échappe : l'expérience a fait voir qu’elle est sensiblement exacte dans les limites de température les plus ordinaires aux expériences, c’est-à-dire dans l'étendue de l'échelle thermométri- que. Néanmoins, en l’éprouvant hors de ces limites, et dans ces limites (5) mêmes, à l’aide de procédés d'observations plus précis, plusieurs physt- ciens, et en particulier de la Roche, un des plus regreltés de nos con- frères, avaient reconnu qu’elle s’écartait de la vérité; et d'autant plus que la température s'élevait davantage; de manière à devenir enfin inadmissible à de hautes températures, comme sont celles de la fusion où de l’ignition de plusieurs métaux. MM. Petit et Dulong attaquèrent cette question capitale avec tout l’art, toute la sagacité et toute l'exactitude qu'il était possible d’y apporter. Ils examinèrent d’abord la marche du refroidissement dans le vide, lorsque le corps qui se refroidit est placé dans une enveloppe d’une température conslante; puis, portant succes- sivement cetle température à des degrés divers, et observant toujours le refroidissement des corps pour des excès égaux de température, ils . découvrirent l'effet que l'enveloppe exerce sur le progrès du refroidis- sement; et, en dépouillant les résultats de cette influence qui les com- plique, ils purent assigner la loi idéale que le refréidissement suivrait, ou du moins devrait suivre, si le corps refroidissant pouvait être placé dans un espace vide et indéfini. Ils trouvèrent qu’alors, en choisissant dans les époques du phénomène des températures décroissantes en progression arithmétique, les vitesses du refroidissement décroîtraient en progression géométrique ; et, qu’en outre, la raison de la progression géométrique serait la même pour tous les corps, quel que fût l’état de leurs surfaces ; de sorte que cet état, dont l'effet est d’ailleurs si marqué dans les expériences, n’a d'influence qu& sur les quantités absoluës de chaleur que les corps peuvent perdre dans un temps donné, et nullement sur les proportions de ces pertes à diverses températures. Maintenant, comme ces lois s'appliquent aussi aux enveloppes, si lon recherche l'effet de celles-ci calculé pour les diverses époques, on aura la loi du refroidissement composé dû à leur présence et au rayonnement propre des corps, ce qui restitue au phénomène toute sa généralité. Ces lois une fois reconnues, MM. Petit let Dulong passèrent au cas plus compliqué du refroidissement dans les fluides élastiques; et, en retranchant des effets observés ceux qui auraient dû avoir lieu par le seul rayonnement dans le vide en pareille circonstance, ils purent déterminer l'influence propre du contact des gaz sur les corps qui s’y refroidissaient. Les ré- sultats qu'ils ont ainsi obtenus, découvrent le mode, non pas idéal ou hypothétique, mais réel et physique, du refroidissement des corps. Ils prouvent malheureusement que ce mode est incomparablement plus compliqué que ne le supposent les théories analytiques même les plus élevées et les plus savantes, puisque les équations différentielles dont ces théories font, usage, ne s'intègrent que dans la loi simple et calcu- lable de refroïdissement admise par Newton; mais, outre que cette loi, et par suite les.conséquences que le calcul en tire, sont sensiblement exactes dans les limites de température les plus usuelles, il faut se s RO (6) a garder de méconnaitre Putilité propre et supérieure de ces théories en elles-mêmes pour enchaïîner les uns aux autres, par des nœuds indis- solubles, une multitude infinie de résultats physiques entre lesquels, sans leur secours, on ne soupçounerait, ou du moins on ne pourrait assigner avec certitude aucun rapport; et sur lesquels leur lümière donne, ou des mesures, ou tout au moins des indications précieuses et fécondes, lorsqu'on ne les suit pas trop au-delà des limites où l’im- perfection actuelle de l’analyse mathématique leur permet d’étendre leur pouvoir. Le travail dont je viens de rendre compte fut accueilli comme le méritait l'importance des recherches qui s’y trouvaient, consignées. Mais, pour les esprits réellement pénétrés de l'amour des sciences, un succès n'est qu’un encouragement à faire plus encore. MM. Petit et Dulong donnèrent à la continuation de leurs recherches sur la chaleur les moments, trop courts et trop rares, que leur lais- saient, à l’un et à l’autre, leurs fonctions dans l’enseignement. Un an après, le 12 avril 1819, ils présentèrent à l’Institut un Mémoire qui contenait assurément une des lois les plus remarquables que l’on ait ja- mais découvertes sur les chaleurs spécifiques des corps. On sait combien les valeurs de cet élément diffèrent pour les divers corps, sans que l’on eût pu jusqu'alors y reconnailre aucune relation apparente avec la nature chimique des particules dont ces corps sont composés. Maintenant MM. Dulong et Petit font voir que, pour ramener tous ces résultats si divers à la loi la plus simple, et même à une égalité parfaite, il ne faut qu’en déduire la chaleur spécifique, non pas de la masse entière des corps, mais de leurs atomes, tels qu'on les calcule aujourd’hui d’après les rapports des poids suivant lesquels les diverses substances s’unissent entre elles. Or, en opérant ainsi, on trouve ,comme MM. Dulone et Petit le font voir, que les atomes des corps simples ont tous une chaleur Spé- cifique égale, quelle que soit la différence de leur nature chimique; et celte égalité est si exacle, qu’en déterminant le nombre qui exprime cette chaleur spécifique pour un seul corps simple, ou pour quelques- uns de ces corps, afin d’avoir une moyenne plus sûre, on peut ensuile en déduire numériquement les chaleurs spécifiques de tous les autres corps simples, d’après les seuls poids de leurs atomes, tels que les combi- naisons chimiques les donnent ; et les résultats ainsi obtenus ne diffèrent de l’observation que de quantités si petites, qu'il faut évidemment les at- tribuer, non pas à la loi même, mais aux légères incertitudes des données dont on fait usage. Ce travail, qui semble ouvrir une route pour recon- naître les conditions de l’existence du calorique dans les corps, sa liaison avec leurs particules, et peut-être sa nature même, est le dernier auquel Petit ait pris part. Mais, avant d’avoir consumé cette courte durée de vie que la nature Jui avait donnée, il avait été destiné à la voir un moment embellie par (7:32 les jouissances d’une union douce et désirée; puis à payer cruellement ce bonheur après l'avoir à peine goûté quelques instants. Dans le mois de novembre 1814, je cite cette date précise, car, dans une si courte car- rière, quelques jours de plus ou de moins de bouheur se comptent, il avait épousé une fille de M. Carrier, ingénieur des ponts et chaussées. Ce mariage l’avait rendu beau-frère de M. Arago, dont il était déjà l'ami, et qui était, comme lui, sorti de l’École Polytechnique. Son sort &ésor- mais fixé d’une manière honorable dans le professorat, l'estime générale dont il jouissait, la réputation méritée de talent qu'il avait acquise et qui commençait à s'étendre, la conformité de goûts qu’il trouvait dans son beau-frère, la communauté de travail qui s'était établie entre lui et M. Dulong , enfin cette bienveillance générale qui s’attache presque tou- jours aux premiers succès d’un talent qui se développe, et qui lui couvre au moins de quelques fleurs les épines que l’envie fait croître lentement - Sur sa carrière, tout ce qui peut, en un mot, rendre heureuse une âme honnête, Petit le posséda pendant quelques jours : mais ce fut pour perdre tous ces biens avec la même rapidité qui semblait attachée à toutes les autres particularités de sa vie. Seize mois après son mariage, sa femme tomba malade; et elle mourut le 5 avril 1817. Petit n’en avait pas eu d'enfants. Il ne resta cependant pas seul; car, outre sa belle-sœur et son beau-frère, qui lui étaient tendrement attachés, il avait encore deux frères, dont il avait pris soin, et un père dont il faisait la gloire et la consolation. Néanmoins un coup si cruel et si imprévu le frappa fortement. Il accrut en lui cette espèce d'inactivité de corps, et quelquefois d'esprit, que l’on remarquait avec surprise dans un si jeune homme, et qui n’était peut-être qu’une sorte de lassitude, et comme une disposition prématurée à la vieillesse, résultante du développement trop hâtif que ses facultés morales avaient éprouvé. Avec tout l’extérieur d’une santé florissante , il fut bientôt attaqué d’une maladie de poitrine, qui le con- suma pendant deux ans, et dont les souffrances furent adoucies autant qu'elles pouvaient l’être, par les soins constants, assidus, éclairés d’un de nos confrères, M. Magendie, qui était à la fois son médecin et l’un de ses amis les plus dévoués. Malgré ses efforts, le terme inévitablement marqué par la maladie arriva; et le 21 juin 1820, à l’âge de vingt-neuf ans, Petit fut enlevé à l'amitié et aux sciences. Les Élèves de l’École Polytechnique, voulant donner un témoignage public de la profonde estime qu'ils avaient pour leur professeur, et de la douleur que leur causait sa perte, érigèrent sur sa tombe, au cimetière de l'Est, un petit monument, avec cette inscription : À PETIT, LES ÉLÈVES DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE. = De l'Imprimerie de PLASSAN, rue de Vaugirard, n° 15 , derrière l'Odéon. FU urnes 1 LES & SE NY CR) = AS & A] 4 | 23 Æ, pe \} L AE = So CA — AS AE 7 ANR \ NS Mr == / (VA ù & - | SAN S , CA, ETTA ae) De: de Lu. de CConfêans x Jévres.. 22221 rengmiart. Art Ad. : + < & L Si L] . e Li e 4 L] : ë Extrait d'un Mémoire sur la distribution de la chaleur dans les corps solides ;' par 4. Poisson. : x CE nouveau Mémoire est la suite de celui que jai lu à lTnstitut sur le même sujet, en 1815, auquel j'ai fait depuis plusieurs additions, et qui a été rendu public au mois de mai dernier (r). Ta question qui fait l’objet de ces deux Mémoires, se divise naturellement ‘en deux parties : la formation des équations différentielles du mouvement de la chaleur, soit à l'intérieur, soit à la surface des corps solides, et la résolution complète de ces équations, pour en déduire," à un instant quelconque , les températures de tous les points du corps que l’on considère, d’après celles qu'ils avaient à une époque déterminée. Pour . former les équations relatives aux points intérieurs, je suis parti de Phypothèse. que M. Laplace a proposée le premier, et. qui consiste à faire dépendre là communication de la chaleur dans l'intérieur des corps solides, d’un rayonnement entre leurs particules, qui s'étend à des distances finies, mais imperceptibles; en sorte que cette action calorifique puisse être assimilée, quelle qu’en soit la cause, à toutes les autres espèces d'actions moléculaires. La forme de léquatien à laquelle on parvient, est subordonnée à celle hypothèse; elle serait différente, par exemple , si le rayonnement intérieur s’étendait à dis- _tance sensible : dans la supposition contraire, que nous avons adoptée, ‘elle ne dépend point de la forme du corps; elle dépend uniquement de sa constitution intérieure; et je l’ai obtenue, dans le premier Mé- moire, pour le cas d’un corps hétérogène , dans lequel la conductibi- lité et la chaleur spécifique varient d’un point à un autre, suivanf des lois quelconques. Cette équation générale coïncide, dans le cas parti- culier de l’homogénéité, avec celle que M. Fourier avait précédem- ment donnée pour le même cas. ; Relalivement aux points voisins de la surface, on admet qu'indé- pendamment de leur rayonnement mutuel , ils émettent de la chaleur au dehors, de manière que la chaleur rayonnante qui s'échappe d’un corps solide, ne part pas seulement de sa surface, mais elle émane aussi des points qui en sont voisins, jusqu'a une profondeur impercepti- ble. Pour conclure de ce mode de rayonnement extérieur, l'équation du mouvement de la chaleur à la surface d’un corps de forme quelconque, j'ai supposé, dans mon premier Mémoire , que la température n’éprouve pas de changement brusque près de cette surface, c’est-à-dire qu’à la (1) Ces deux Mémoires feront partie du dix-neuvième Cahier du Journal de l’École Polytéchnique, qui paraîtra incessamment. L'impression du premier Gahier étant ter- minée, il en a été distribué des exemplaires particuliers, à l’époque citée. IS] FA Paysique-Marne- MATIQUE. Académie royale des Sciences. 31 décembre 182r, res Faso Fr surface. même et dans l'étendue où se fait l'émission extérieure, la température ne differe pas sensiblement de celle qui a lieu à la petite. profondeur où celle émission à cesäé. À da vérité, la loi de continuilé exige que l’on passe par une gradation insensible, de la température du corps à celle du milieu dans lequel ikest placé; mais notre hypothèse n'était pas pour cela inadmissible: car ou peut concevoir qu'il existe en dehors du corps, daus le milieu extérieur, une couche d'une épais- ‘seur aussi petite qu'on voudra, dans laquelle la température varie très- rapidement, et qui serve à lier Pune à l’autre les températures intérieure et extérieure. Il était donc nécessaire d'examiner ce qui devait arriver dans cette hypothèse; or, il en résulte, comme conséquence nécessaire ; une relation entre les deux fonctions des pelites distances qui expriment la loi du rayonnement intérieur et la Joi de l'émission de la chaleur au dehors; relation qui n’a rien d’impossible en elle-même, mais qui. n’existerait pas, en général, si ces deux fonctions étaient données à priori. L'équatior relative à la surface, obtenue de cette manière, ne serait démonirée que pour le cas où cette relation aurait effectivement lieu, ce qui laisserait du doute sur sa généralité et sur les applications qu'on en pourrait faire. C’est pour cette raison que J'ai repris en entier celte question, dans ce second Mémoire, pour la traiter sous un nou- veau point de vue. — é Je resarde maintenant le corps que l’on considère comme terminé par une couche d’une épaisseur insensible, dans laquelle, néanmoins, la température éprouve une variation d’une grandeur sensible; cette couche peut d’ailleurs se prolonger au dehors, d’une quantité également très-petite , de sorte que la température inconnue qui répond à Ja surface même du corps, puisse différer sensiblement de Celle qui a lieu à une distanee insensible, soit au dehors, soit à l'intérieur. Pour expliquer plus facilement cette disposition de la chaleur aux extrémités des corps solides, nous pouvons la comparer à une circonstance analogue qui se * présente dans la théorie des tubes capillaires, dont la physique est rede- «vable à M. Laplace. On sait, en effet, d’après cette théorie, que linceli- naison du plan tangent à la surface d’un liquide, qui s'élève ou qui s’abaisse dans un {tube capillaire, varie très-rapidement pres des parois du tube, de telle sorte qu’elle est très-différente à la paroi même et à une distance imperceplible : la nature de cette surface, près de la paroi , dépend à la fois de la loi de l’attraction du liquide sur lui-même, et de la loi de l'attraction de la matière du tube sur le liquide, de même que les températures des points voisins de la surface d’un corps échauffé, dépendront, dans cette nouvelle hypothèse, de la loi d'émission de la chaleur au dehors, et de celle du rayonnement intérieur : à une dis- tance sensible de la paroi, l'équation de la surface liquide est connue , et ne dépend plus des lois d'attraction ; et aussi, dans l’intérieur du corps, | (179) . Ja loi des températures est indépendante de la fonction qui exprime la-oi du rayonnement à petites distances entre ses molécules. L’équation qu'il s'agissait d'obtenir, à laquelle je suis parvenu dans ce second Mémoire, a la même forme que celle qui se trouve dans le pre- mier; mais elle n’est plus sujette à aucune restriction; et le sens réel qu'on y doit attacher est fixé d’une manière précise : au lieu de s’'appli- quer à la température des points de la surface, qui reste imcosnue et qui ne saurait non plus être donnée par l’observallon, cette équation subsiste pour la température qui a lieu à une très-pelite proloudeur, sue température est en même temps celle que l’on peut calculer et observer. Dans le premier Mémoire, j'ai aussi considéré la distribution de la chaleur dans un corps composé de deux parties de matières différentes, en supposant {oujeurs, comme pour la surface exlérieure, quela température n’éprouve pas de changement brusque près de leur sur- face de contact. Dans celui-ci, j'examite de nouveau celte hypothèse ; et je fais voir qu’elle entraîne des conséquences qu’on ne peut atlmettre sans nuire à la généralité de la question. En l’abandonnant ensuite, Je parviens à deux équations relalives. à la surface de contact, qui n’a- Vaient pas encore été données. Outre la condactibilité propre de la ma- tière dans chacune des deux parties du corps, ces équations renferment encore une quantité qui se rapporte au passage de la chaleur de l'une de ces parties dans l’autre, et dont la valeur ne peut aussi se déduire que de l’observation. J’ai indiqué à la fin de ce Mémoire les expé- : riences el les calculs qu'il faudrait-faire pour déterminer cette valeur de la manière qui parait la plus susceptible d’exactitude. Les équations différentielles du mouvement de la chaleur étant ainsi établies, il faudra, pour en faire des applications numériques, con- naître les valeurs de certains éléments qu’elles renferment, savoir : la chaleur spécifique de la matière du corps, la mesure de sa conductibilité propre, celle du pouvoir rayonnant de sa surface pour un excès donné : de sa tempéraiure sur celle du milieu extérieur, et enfin la quantité re- lative au passage de la chaleur d'ane substance solide dans une autre. 11 serait donc à désirer que l'expérience eût fait connaître, pour un grand nombre de corps, les valeurs de ces divers éléments; mais s1- lon excepte la chaleur spécifique, nos connaissances à l'égard ‘des autres sont encore extrêmement bornées. D'un autre côté, pour que les équations différentielles restent linéaires et puissent être résolues, on est obligé de regarder ces diverses quantités comme indépendantes fle la température; or, l'expérience a déjà prouvé que la chaleur spécifique et la mesure du rayonnement de la surface éprouvent de très-grandes variations dans les hautes températures, etil est naturel de penser qu'il en est de même à l'égard de la conductibilité ; la solution des problèmes A ( 180 ) particuliers, fondée sur l'invartabilité de tous ces éléments, n’est done qu'une approximation qui sera Shflisante dans le cas des températures ordipaires, mais qui pourrait induire grandement eu erreur, Lorsque les lempéralures viennent à passer cerlaines limites. À 2 = Telle est l'analyse succincte de la partie physique de la question qui fait l’objet de nes deux Mémoires. La résolution des équations différen- tielles dans les différents cas qu'il est possible de traiter, -relativement à la forme du corps et à la distribution-primitive de la chaleur entre tous ses poinis, n'oftre plus que des problèmes de pure analyse pour lesquels on peut suivre deux méthodes différentes qu'il est bon de comparer entre elles. cine à ° L'une de ces méthodes est celle que jai suivie dans le premier Mé- moire : elle consiste à partir directement del'intéorale complète sous iorme finie, de l'équation aux différences partielles relative à chaque problème particulier. La fonction arbitraire que contient cette intégrale, représente immédialement, du Moins dans tous les exemples du premier Mémoire, la loi des tempéralures des points da corps que l’on considère ; dans d’autres questions plus compliquées, elle est implicitement liée à celte loi; de manière qu’elle est censée déterminée dans tous les cas, mais seulement pour toute l'étendue du corps dont il s'agit; et elle reste au contraire indéterminée pour toutes les valeurs des variables correspondantes à des-points qui tombent hors de celte étendue. -Cette division d’une fonction arbitraire en plusieurs portions, qui forment comme aulant de fonctions différentes, et dont une seule est donnée par les conditions initiales de la question, se retrouve dans les solutions de la plupart des problèmes de physique ou de mécanique, dépendants des équations aux différenecs partielles; et le problème des cordes vibrantes en offre le plus simple et le plus ancien exemple. L’'indéter- mination d’une partie de la fonction arbitraire est ce qui permet, dans ces difiérents problèmes, de satisfaire aux équations qui se rapportent aux extrémités du corps; et, dans la question qui nous occupe actuel- lement, on parvient au moyén de ces équations, par une singulière apa- lyse, sinon à déterminer, du -moivs à éliminer en entier la partie in- connue de cette fonction, de sorte qu'il ne reste que des quantités données, daus l'expression des températures de tous les points du corps à un instant quelconque. De plus, cetle expression se trouve alors traasformée en une série infinie d’exponentielles, dont les exposants ont le temps pour facteur, et sont essentiellement réels et névatits, et dont les coefficients ne dépendent pas de cette variable. Apres un temps plus ou moins considérable, cette série se réduit sensiblement à uu seulterme, à celui qui contient l’exponentielle affectée du MOIN= dre-exposant ; d'où il résulte que le temps continuant à croitre par in- tervalles ésaux, les températures de fous Les points du corps décroissent ? ne (181) Se ne 0 à , , ES à o , 9) suivant une même progressien séométrique, dont le rapport est indé 102745 pendant de la distribution initiale de la chaleur; et c’est lorsquesles -corps primitivement échauftés d'une manière quelconque, sont par venus à cet élat réculier, que.les physiciens commencent à observer les lois de leur refroidissement, ; 7 La seconde des deux méthodes que nous voulons comparer, est, pour ainsi dire, l'inverse de la première. Elle consiste à représenter la température à un ipstant et en un point quelconques, par une série infinie d'exponentielles dont lesexposant(s sont proportionnels au temps, et les coeflicients, indépendants de cette variable, qui satistasse à l’équation aux différences partielles du problème, et puisse en être. regardée comme l'intégrale complète. On détermine sans difficulté les exposants et une parlie des coeflicients de celte série,/au moyen des équations relatives aux extrémités du corps, après quoi l’on dispose du reste des coefficients pour assujeltir la série à représenter les [em péralures initiales, qui sont données arbitrairement poliiMitous les points du corps. Or, pour qu'il ne reste aucun doute sur la généralité d'une telle solution, 11 faut qu’on soit certain que la série d’exponentielles exprime, en effet, l'iutésrale la plus générale de l'équation du pro- blème; car, sans cela, on pourrait cramdre qu’en partant d'une autre forme d'intégrale, on ne parvint à une autre distribution de la chaleur à un inslant quelconque. Il est vrai que le problème semble, par sa nature, ne devoir admettre qu’une seule solution; mais si cela est vrai, il vaut mieux que ce soit une conséquence de la solution directe de la question, plutôt qu’une des données qui servent à la résoudre. Cependant l'usage des séries d’exponentielles pour représenter les in- tégrales des équations linéaires aux différences-partieiles;-est d’une grande utilité dans beaucoup, de problèmes de physique ou de méca- nique; il y en à même plusieurs qui ne se résoudraient que très- difficilement sans le secours d’une série de cette nature; il était done bon d’en fixer le degré de généralité; et je crois y être parvenu par une considération fort simple, sur laquelle je me suis déjà appuyé ., dans d’autres recherches, ét que j'aurai l'occasion de rappeler dans la suite de ce Mémoire. Quant à la représentation des températures iniliales par la série dont il est question, on y parvient assez simplement dans plusieurs des*problèmes que l’on a résolus jusqu'ici; mais on trou- vera, dans ce Mémoire, des moyens généraux et directs, que je pro- pose pour atteindre le même but, qui pourront s'appliquer aux cas les plus compliqués, et qui serviront à compléter, sous ce rapport, la mé- thode que nous examinons. Le seule difficulté qu’elle présentera encore, c’est la nécessité où l’on est, en suivant cette méthode, de prouver que les goefhicients du temps dans les exponentielles, sont tous des quantités réelles et positives; ce qui est indispensable, non pas pour la solution 4 : RTS) à. Ba ,même de chaque problème, mais pour qu’on puisse déduire de cette solution les états successifs du corps échaufté, et particulièrement l’état final qui précède son refroidissement complet. Or, ces coefficients sont les racines d'équations transcendantes , dont la forme varie pour les différents problèmes, et qui sont quelquelois lrès-compliquées. Dans tous les cas, on reconnaît immédiatement que leurs racines réelles ne peuvent être que nésatives; mais si l’on excepte les plus simples de ces. équations, on n’a aucun moyen de s'assurer de la réalité de toutes leurs racines ; et généralement les regles que les géomètres ont irouvées pour cet objet, ne sont point applicables aux équations transcesdantes, comme nous le férons voir par des exemples: Ainsi, à cet égard, la seconde des deux méthodes que nous examinons, esl moins complète -que la première, à laquelle cette difficulté est tout-à-fait étrangère. , Les problèmes particuliers que j'avais choisis pour exemples dens mon premier Mémoire, étaient les plus simples que présente la théorie «de la chaleur #8ils se réduisaient réellement tous au cas d’une simple: barre, échauffée d’une manière quelconque, auquel on ramène sans difficulté le cas d’une sphère qui a la même température dans tous les points également éloignés du centre, et dont la solution s'étend au cas d’un parallélépipède rectangle quelconque, eu considérant successivement et indépendamment l’une de l’autre les trois dimensions de ce corps. Mais j'annonçaus, en terminant le préambule de ce Mémoire, que j’es- saierais par la suite d'étendre ce genre de recherches à d’autres questions d’un ordre plus élevé; ces questions sont celles dont je me suis occupé dans mon nouveau Mémoire. VAR :Le principal problème dont il renferme la solution complète, est re- Jatif à la distribution de la chaleur dans une sphère homogène, primi- tivement échauftée d’une manièreenlièrementarbitraire; et quoique cette question ait été traitée avant moi, par M. Laplace (tr), on ne trouvera sans doute pas superflu que cet important problème soit résolu de deux manières différentes. D'ailleurs, la méthode que j'ai suivie a l'avantage de s'appliquer au cas d'un cylindre homogène, à base circulaire, dans lequel la distribution de la chaleur est aussi tout-à-fait arbitraire ; ques- tion dont on ne s'élail pas encore occupé, et qui sera résolue par les mêmes formules que celles qui renferment la solution du problème relauf à la sphère. .… Afin de pouvoir appliquer cette dernière solution aux températures * du sphéroïde terrestre, abstraction faite, toutelois, de la non-homo- généité de ses couches, il a fallu supposer que la température du milieu extérieur varie, non-seulement avec le temps, mais aussi d’an point à un aure de la surface. Or, cette sorte de variations présente deux cas - qu'il importe de bien distinguer. (1) Connaissance des temps, pour l'année 1823. à Cp) (185%) ES 1°. La température extérieure change avec la latitude; mais ontrouve 1821. qu’à raison de la grandeur du rayon terrestre, cette variation n'a pas d'influence sensible sur la loi desitempératures dans le sens de la pro- fondeur, pourvu que la distance à la surface soit très-petite par rapport à ce rayon, ainsi que cela arrive à toutes les profondeurs où les obser- vations peuvent se faire. Celte remarque est due à M. Laplace; et,.sur ce point, je n'ai fait que confirmer le résultat de son analyse, en mon- trant aussi que cette varialign de chaleur dépendante de la latitude , v'influe pas non plus sur da lof du décroissement des inégalités pério- diques, diurnes ou annuelles, ni sur l’instant de leur #7aximum, à diverses profondeurs. : ‘2°, La température extérieure varie encore par des*circonstances Jocales, de sorte qu’elle s'élève quelquefois à des desrés très-différents, dans des lieux qui ne sant séparés que par de petites distances; or, celte: autre espèce de variaion influe sur la loi des températures intérieures, _et'il en résulte que la chaleur qui existe à une profondeur déterminée, ne dépend pas uñiquement de celle qui a lieu à la surface sur la même verticale : elle dépend aussi des températures des points circonvoisins, jusqu'a des distances plus grandes que cette’ même profondeur. On trouvera ' dans mon Mémoire une formule pour calculer le degré de chaleur qui doit avoir lieu à une distance donnée, ‘au-dessous de la surface de la terre, d’après les températures des points de cette sur- face, fournies par l’observation. = TN Ces résultats se rapportent à l’état permanent du sphéroïde terrestre, déterminé par les causes qui agissent congtamment à sa surface, etin- dépendant de sa chaleur primitive. Mais j'ai aussi considéré l’état final d’une sphère homogène d’un très-grand rayon, qui précède immédia- tement son état permanent, et dans lequel on verra que les températures de tous les points également éloignés du centre, sont devenues égales entre elles, et proportionnelles à la moyenne de leurs grandeurs ini- : tiales, de manière que l’inégalité de température subsistera encore dans ‘le sens du rayon, à une époque où elle aura entièrement dispara dans tout autre sens. Le dernier paragraphe de ce Mémoire est relatif à la distribution de la chaleur dans une sphère composée de deux parties, de matières diffé. rentes. J'ai choisi c8 problème, pour donner un exemple de l’usage des - nouvelles équations que j'ai annoncées plus haut, et qui se rapportent au passage de la chaleur d’une partie d’un corps dans une autre. [l m’a aussi fourni l'occasion de faire quelques remarques sur le refroidissement des corps solides, recouverts par une couche très-mince d’une matière différente de Ja leur, et sur celui des liquides contenus dans des vases d’une’ très-pelite épaisseur : je les soumets aux physiciens; elles mon- trent, ce me semble, l’imperfection de la méthode que l’on a suivie BoTANIQUE. Co) s RES quelquefois pour comparer les chaleurs spécifiques-de différents corps, d’après les vitesses de leur refroidissement. Sr Le Mémoire dont nous venons de donner un extrait, est précédé d’un autre , lu également à l’Académie, le 31 décembre 1827, et ayant pour llre : Mémoire sur l'intcgration des équations aux différences partielles. 3.es équations que l’on y considère comprennent parliculièrement celles qui se rapportent à la distribution de la chaleur dans une sphèré et dans un cylindre, en sorte que ce Mémoire est une sorte d'introduction à celui qu'il précède, et dont je ne l'ai séparé que pour éviter, dans celui-ci, une trop longue digression. On y pourra remarquer une Cir= constance d'analyse qui ne s’était pas encore présentée aux géomètres : je veux parler d'une classe d'équations du second ordre, dont l'intégrale sous forme finie contient deux fonctions arbitraires, distinctes et indé- . pendantes l’une de l’autre, qui se réduisent néanmoins à une seule daus le développement en série suivant les puissances de l’une des variables. J'avais observé celte réduction, il y a déjà long-temps, sur des intégrales en série; mais je ne prévoyais pasalors qu’elle fût possible à l’égard d’une intégrale sous forme finie; et cela montre combien il est difficile de connaitre, à priori, les diverses formes que peuvent affecter les inté- grales des équations aux différences partielles. : * S RAA RAR RAR A RS SAS RAD par M. Ad. BRONGNIART. I 4 famille des fougères est üne de celles à laquelle les travaux des bo- tanistes modernes ont apporté le plus de changements ; les caractères {i- rés de la structure des capsules auxquels Linné n'avait donné aucune importance, sont maintenant regardés avec raison comme fournissant les’ Description d'un nouveau genre de Fougère, nommé Ceratopteris; meilleures divisions dans cette famille; de sorte-que des espèces réunies ar Linné dans un même genre, sont maintenant distribuées dans des tribus tout-àh-fait différentes. Les auteurs modernes tels que Swartz, Willdenow, Robert Brown, etc. qui ont donné une attention particulière aux caractères que fournit Ja structure des capsules, n'ayant pas toujours eu occasion d'observer ar eux-mêmes les espèces décrites par Linné, où n’en ayant peut-être étudié que des échantillons impartaits, ont quelquelois laissé dans les. anciennes divisions de Linné des plantes que leurs caractères devaient en éloigner; c’est le cas de la plante dont je propose ici de faire un genre nouveau. Cette fougère décrite d’abord par Burmanu (Thesaur. Zeyl..p. 222) e E À É « D : Tr NS Peer sous le nom de Thalictrum Zeylanicum aguaticum, fut ensuite désienée par Linné et par Burmann dans sa flore de l'Inde, sous le nom d’Æcrostr: ; À & é chum Thalicrroïdes. (CT80n) Une autre variété de la même espèce avait été indiquée par Burmann (Thes. £eÿl. , p.98) sous le nom de Filix hunilis species segmentis lon- £ts et angustis. Linné fui a donné le nom d’Æcrostichum siliquosunr. Toutes deux, d’après Burmann, croissent à Ceylan et à Java. Swartz et Willdenow ont réuni ces deux espèces en uneseule, et l'ont placée Gans le genre Pteris sous le nom de Peris Thalictroïdes. Rhumphius et Pluckenet en avaient donné des figures incomplètes , il est vrai, mais qui représentent pourtant assez bien le port de cette plante. Je dois à l’obliseance de M. Delessert, qui parmi ses riches collections possède l’herbier de Burmann, la faculté de pouvoir décrire plus exacte- ment cette plante d’après les échantillons authentiques qui ont servi de lype à cette espèce. M. Gaudichaud, qui avait recueilli une nouvelle espèce: de ce genre aux îles Marianes, a bien voulu aussi me permettre d’en joindre ici la description et de confirmer aiusi l'établissement de ce genre. a On sait que les capsules des Pteris et des autres fougères de la tribu des Polypodiacées sont entourées d’un anneau élastique complet, étroit et articulé. Que cet anneau se termiñe inférieurement par un pédicelle également articulé, plus où moins long, qui supporte la capsule, et que celte capsule se rompt toujours très-irréguiièrement Au contraire dans la fougère de Burmann les capsules sont parfaite- ment globuleuses, sessiles , et adhèrent même à la fronde par une base assez étendue; elles sont entourées dans les trois quarts seulement de leur circonférence par un anneau élastique, large, plat et finement strié transversalement, mais nullement articulé. C’est dans l’intervalle qui sé- pare les deux extrémités de cet anneau que la capsule s'ouvre par une fente transversale très-régulière parallèle à la fronde. Cette capsule, au lieu de renfermer une quantité considérable de graines ou sporules d’une extrêmeé finesse, ne contient que 12 à 15graines globuleuses, lisses, visibles à l’œil nu ; je n’ai observé ce dernier carac- tère, assez remarquable dans cette famille, que sur l'espèce rapportée par M. Gaudichaud, la fructification de cette plante étant plus avancée que celle des individus de l’herbier de Burmann. Ces capsules sont placées régulièrement sur un seul rang de chaque côté de la nervure moyenne; elles sont assez espacées entre elles, et recouvertes par le bord de la fronde qui se replie jusqu’au milieu des pinnules. On voit combien ces caractères diffèrent de ceux du genre Pteris. Si nous cherchons ensuite dans laquelle .des cinq tribus de la famille des fougères ce genre peut se ranger, nous sommes forcés de le rapporter à celle des Gleichenées. Nous avons déja indiqué les caractères qui l’éloignent des Polypodia- cées, la présence d’un anneau élastique transversal, le distingue des < 24 Osmundacées et des Ophioglossées, et l’unilocularité des capsules Le ( 186) sépare des Marattiées. 11 présente au contraire plusieurs caractères qui lui sont communs avec les Gleichenées : 1° lzrme de son anneau élas- tique qui ne diffère de celui des Gleichenées qu’en ce qu’il n’entoure pas complétement la capsule ; 2° la déhiscence régulière et transversale de ces capsules; 3° leur insertion régulière et sessile sur la fronde. Il diffère pourtant évidemment des trois genres de cette tribu : Glei- chenia, Mertensia, et Platizoma, par la disposition des capsules en lignes simples et continues, et par la manière dont elles sont recou- vertes par le bord de la fronde. HE Le port des deux espèces que nous connaissons est aussi très-caracté- risé : leur fronde deux ou trois fois pinnatifide est molle et charnue, tout- à-fait herbacée; ses divisions sont irrégulièrement lobées à lobes arrondis, ou lancéolés dans les frondes stériles, linéaires ou sétacés dans celles qui portent des capsules; leur tissu présente un réseau de nervures for- mant des mailles presque hexagonales d’une régularité très-remarquable. Tous les caractères tirés des organes de ia fructification et de la végé- tation me paraissent ainsi confirmer la distinction de ce genre, que nous proposerons de nommer Ceratopteris, et de caractériser ainsi. CERATOPTERIS. Capsulæ globosæ sessiles, annulo incompleto, semi-circulari cinctæ, rimâ transversali dehiscentes, in serie simplici sub margme revoluto frondis insertæ. Herbæ molles, fronde decompositâ, circinatim convolutà,nervis re- ticulatis, in locis paludosis crescentes. ; 1. CERATOPTERIS THALICTROIDES. (1) SRE Frondes pedales pinnatæ, pinnulis bipinnatifidis, lobis in plantà fertili linearibus margime subtus revoluto, in fronde sterili ovato-lanceolatis obtusis. Pteris thalictroïdes. Swartz syn. fil. p. 08. VWilld. spec. pl. vol. V.p. 378. æ pinnulis in plant fertili longissimis linearibus. Acrostichum siliquosum. Linn. spec. pl. 1527. : Burm. fl. ind. p 220. : Filix humilis species segmentis longis et angustis. Buvrm. thes, Zevyi. / FOCES È 1 FAO tr EN Le 8 pinnulis in fronde fertilhi brevioribus setaceis. Acrostichum T'halictroïdes. L'inn. Spec. PI 1527. Burm. fl. ind. p. 229. (1) Voyez la planche ci-jointe : fig. +, la fronde fertile. 4, b,e, d, détail de‘la forme et de l'insertion des capsules Flo. 2, la fronde stérile. } t \ à (ro) Thadictrum zeylanicum aguaricum. Burm. thes. Zeyl. p 222. (1) 1021. . Hab. in aquis leniter fluentibus nec profundis, vel stagnantibus Zey- lonæ, Javæ. (Burm.), Macassatæ (Rumrph.), Coromandelhæ (Macé in herb. mus. Paris.) | 2. CERATOPTERIS GAUDICHAUDIT. Frondes palmares pinnatæ, pinnalis in fronde fertili pinnalifidis Lobis linearibus, in fronde sterili sub bipinnatifidis lobis setaceis, axitlis bulbiferis. : Hab. in locis paludosis insularum Marianarum ubi hane speciem de- texit CI. Gaudichaud. ARR SRE LAVE VIS Description d'une nouvelle espèce d'Heliopsis; par M. H.-Cassinr. Heliopsis platyglossa, H. Cass. Plante herbacée, probablement vi- Boraxiour. vace, haute de trois pieds. Tige dressée, rameuse, épaisse, cylindrique, hérissée de poils roides , et marquée de taches brunes; rameaux diver- gents. Feuilles longues de quatre pouces, larges d'environ deux pouces, sessiles, oblongues-lancéolées, échancrées en cœur à la base, inégale- ment dentées sur les bords, garnies sur les deux faces de poils courts et roides; les feuilles inférieures opposées, les supérieures alternes. Cala- thides larges d’un pouce, solitaires au sommet de pédoncules terminaux el axillaires, assez grêles, longs d'environ deux pouces; couronne de douze languettes un peu inévales ; corolles jaunes. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, androsyniflore; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péricline un peu supérieur aux fleurs du disque, subcampaniforme , composé de squames bisériées : les extérieures beaucoup plus longues et plus larges, un peu inégales, ovales-lancéolées , foliacées, à partie inférieure appliquée, à partie su- périeure étalée ; les squames intérieures squamelliformes, oblongues- obovales, arrondies au sommet, membraneuses, plurinervées, cihiées sur les bords. Clinanthe conique, pourvu de squamelles inférieures aux fleurs, embrassantes, oblongues, arrondies au sommet, membraneuses, plurinervées, ciliées, tout-à-fait analogues aux squames inlérieures du péricline. Ovaires inaïgrettés, oblongs, un peu épaissis de bas en baut, tétragones, glabres, lisses, point comprimés ni obcomprimés. Corolles de la couronne articulées avec l'ovaire; à tube court, hérissé de très- \ longs poils charnus, subulés, articulés; à languette très-large, presque orbiculaire, concave, multinervée, terminée par trois crénelures. Co- (x) Voyez, pour les autres synonymes, Wildenow. Spec. pl. V, p. 378. BoTANIQUE. (ra08 D; rolles du disque articulées avec l'ovaire; à tube hérissé de longs poils, à limbe glabre. J'ai étudié cette plante en 1827, sur un individu vivant cultivé au Jar- din du Roï, où il était innommé , et où il fleurissait au mois de juillet. On ignore son origine. Cette espèce paraît très-voisine de l’Heliopsis sca- bra de M. Dunal : mais elle en est bien distincte, comme on peut s'en convaincre en comparant ma description avec la description et la figure de la plante de M. Dunal. PARA SALE ASSET LIVRE ASS Tableau méthodique des genres de la tribu des Lactucées ; par M. H. Cassint. Les Lactucées (Lactuceæ) forment la première des vingt tribus natu- relles dont se compose l’ordre des Synanthérées, suivant ma méthodede, classification. Si l’on dispose en cercle, comme je l'ai proposé, la série des vingt tribus, celle des Lactucées devient intermédiaire entre celle des Vernoniées, qui est la vingtième et dernière de la série, et celle des Carlinées , qui est la seconde. La tribu des Lactucées, moins nombreuse que celle des Inulées, qui est elle-même moins nombreuse que celle des Hélianthées, comprend un plus grand nombre de genres qu'aucune des dix-sept autres tribus. On distingue facilement la tribu des Lactucées, par la corolle contenant des étamines parfaites, et dont cependant le limbe est fendu d’un bout à l’autre sur le côté intérieur. Mais la classifi- cation naturelle des genres de cette tribu est beaucoup plus difficile que celle de toutes les autres. J’ai déjà publié, dans le #ullerin de celte année (page 126), le tableau méthodique des genres de la tribu des Inu- lées. Je vais présenter le tableau de ceux qui constituent la tribu des Lactucées. Première Section. : LacrucéEes-PRoToTyPEs (Zacruceæ-Archetypæ). Caractères ordinaires. Fruit aplati ou tétragone ; aigrette blanche, de squamellules fläformes très-faibles, à barbellules rares et peu saillantes. Corolle garnie , sur sa partie moyenne, de poils lonps et fins. I. Prototypes anomales. Clinanthe squamellifère. Tr. Scolymus. H. Cass..— 2. Myscolus. H. Cass. II. Prototypes anomales. Aïgrelte barbée. 3. Urospermum. Scop. JIT. Prototypes vraies. Aïgrette barbellulée. 4 Picridium. Desf.—5.Sonchus. Vall.=6. Lacraca. Fourn-=—7. Chondrilla. Vaill. —8. Prenanthes. Nail, | suocr S046 Ut) beat 1021. Seconde Section. LacrTucées-HyoséRiDÉES (Lactuceæ-Hyoserideæ). Caractères ordinaires. Fruit allongé ; aigrette nulle, ou stéphanoïde , ou composée desquamellules paléiformes souvent accompagnées de squa- mellules filiformes. Péricline de squames unisériées ; ordinairement en- - touré à la base de squamules surnuméraires. . 9. Lampsana. Tourn.— 10. Rhagadiolus. Touru.— 11. Koelpinia. Pall. — 12.+ Arnoseris. Gærtn.— 15. + Krigia. Schreb. — 14. Hyoseris. _Juss.— 15. Hedypnois. Tourn. : Troisième Section. LacrTucÉEes-CRÉPrIDÉES (Lactuceæ-Crepideæ). Caractères ordinaires. Fruit allongé, plus ou moins aminci vers le baut ; aigrette blanche, de squamellules filiformes, grêles, peu barbeltu- lées , quelquefois barbées: Péricline de squames unisériées ; entouré à la base de squamules surnuméraires. I. Aigrette barbellulée. * 16. Zacintha. Tourn.— 17. Nemauchenes. H. Cass.—18. Gazyona.H. Cass.— 19. Hostia. Moench.— 50. Barkhausia, Moench.— 21. Catonia. Moench.— 2°. Crepis. Moench.— 23. {n1ybellia. H. Cass.— 24. Piero- theca. H. Cass. — 25. Zreris. H. Cass.— 26. Taraxacum. Hall. ae i IT. Aïgrette barbée. 27. Helminthia. Juss. — 28. Picris. Juss. — 20. + Medicusia. Moench. Quatrième Section. Lacrucées-HriéRAcISEs (Lactuceæ-Hieracieæ). Caractères ordinaires. Fruit court ,aminci à la base, tronqué au som- met; aigrette (quelquefois nulle)-de-squamellules filiformes , fortes, roi- des, tres-barbellulées. ë 50. Hieraciurn. Lin. — 31. Schmidtia. Moench.— 5°. Drepania. Juss. — 53. Hispidella. Lam. —54. +? Moscharia. Ruiz et Pav. — 55. Ro- thia. Schreb. — 56. Andryala. lin. Cinquième Section. LACTUCÉES-SCORZONÉRÉES (Lactuceæ-Scorzonereæ). Caractères ordinaires. Fruit cylindracé ; aigrette composée de squa- mellules à partie inférieure laminée, à partie moyenne épaisse et ordi- nairement barbée, à partie supérieure grêle et barbellulée. Corolle sou- vent pourvue, entre le tube et le limbe, d’une rangée transversale de poils longs, épais, coniques, charnus, disposés en demi-cercle sur le colé intérieur. : Cago ) JT. Scorzonérées vraies, Aigrelle barbée, Clinanthe squamellifire. 37. Robertia. Decand.— 358. Seriola. Lin. 5e. Porcellites. H. Case. — 40. Hypochæris. Gærin. — 41. Geropogon. Lin. 11. Scorzonérées vraies. Aigrette barbée. Clinanthe nu. 42. Tragopogon. Tourn.— 45. Thrinciu. Roth. — 44. Leontodon. Juss. —45. Podospermum. Decand.— 46. Scorzonera. Vaill. — 45. Lasios- pora. H. Cass. : TIT. Scorzonérées vraies. Aisrette barbel!lulée. Clinanthe nv. A8. Gelasia. H. Cass. — 46. F? Agoseris. Rafin.—5c0.+? Froximon. Gærto. se IV. Scorzonérées anomales. Aiïgrette de squamellules paléiformes, ou barbées au sommet. Clinauthe nu ou fimbrillé. 51. Hymenonema. H. Cass. — 52. Caranance. Tourn. — 53. Cichorium Tourn. ; si La croix placée avant le nom d’un genre, indique que je ne l'ai pas observé. Le point d'interrogation signifie que j'ai du doute sur la classi- fication du genre. : Je me réserve d'exposer, dans le Dictionnaire des Sciences Natu- relles, au mot LACTUCÉES, la synonymie complète et historique ou chronologique de tous les genres de cette tribu, et une discussion ap- profondie sur leur distribution méthodique. On y trouvera aussi un second Tableau ordonné suivant une dispo- sition qui pourra paraitre préférable à celle-ci, dont elle diffère par la suppression de la section des Hyoséridées, et par l'attribution des genres Lampsana, Rhagadiolus, Koelpinia aux Crépidées, de l’Arnoseris aux Hiéraciées, des Xrigiu, Hyoseris, Hedypnois aux Scorzonériées. ARR RAY RARES AN RAS AU TABLE DES MATIÈRES. HISTOIRE NATURELLE, ZOOLOGIE. OsservaTIONs sur les parties végétales des animaux vertébrés; par M. Dutrochet. Page 21 Considérations générales sur le Système nerveux ; par M: H. D. de Blainville. Sur l’oreille et l’ouiïe de l’homme et des animaux: partie première, de l’orcille des animaux aquati- ques; par Ernest-Henri Weber, docteur en phi- losophie et en médecine, dans l'Université de MINÉRALOGIE Notice sur le gisement du Zircon-Hyacinthe; par M. Charles Bertrand-Geslin. 10 Extrait d’un Mémoire, {u à da Société royale de - Londres, par M. Colebrouke, sur la géologie du Bengale. 38 Note sur la réunion de coquilles marines et de co- quilles d’eiu douce, au-dessous de la formation du calcaire à cérites des terrains parisiens , ob- # servée par M. Constant-Prevost. - 58 Description d’une nouvelle substance trouvée dans le fer terreux; par M. Gonybeare. 61 Sur les changements de couleur d’une espèce de rep- tile de la famille des Agamoïdes; par M. le D° Leiïpsick. 118: Sur unc nouvelle espèce de mollusque testacé du genre Ménalopside ; par M. Constant-Prevost. 136 Sur l'espèce de rongeurs à laquelle Shaw a donné le nom de Mus Bursarius. 158 Sur la patrie du Choquart, ou Choucas des Alpes. (Corvus Pyrrhocoraæ. Linn.) 140 ET GÉOLOGIE. Marion. 68 Sur les terrains calcaréo-trappéens du pied méri- dional des Alpes Lombardes ; par M. Alex. Bron- gniart. 87. Sur les substances que renferme l'argile plastique d’Auteuil; par M. Becquerel. 122 Notice géognostique sur la partie occidentale du Palatinat; par M. de Bonnard. 129 Observations sur les grès coquilliers de Beauchamp et Pierrelaye, et sur les couches inférieures de la® formation d’eau douce du gypse à ossements; par M. Gonstant-Prevost. 153 BOTANIQUE, AGRICULTURE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Remarques sur les genres Kaulfussia, Charieis, Euvenia, Ogiera, Eleutheranthera; par M. H. Cassini. S 12 Extrait d’un premier Mémoire sur la germinologie, contenant l’analyse de l'embryon des Graminées; par M. H. Cassini. 26 Extrait d’un premier Mémoire sur la Phytonomie, contenant des observalionS anatomiques sur la Bourrache (Borrago officinatis), et des consi- dérations générales sur la structure des végétaux; par M. H. Cassini. 62 Observations et Réflexions sur une monstruosilé de Scabiosa columbaria ; par M. H. Cassini. ,78 Observations sur les différents modes de la dissémi- nation chez les Synanthérées ; par M. H. Cassini. 2 Description du nouveau genre Intybellia et du Pere Pterotheca; par M. H. Cassini. 124 Tableau méthodique des genres de la tribu des Inulées; par M. H. Cassini. 126 Proposition d’un nouveau genre de plantes (Jurinea); par M. H. Cassini. 140 Observations carpologiques, extraites des Recherches sur l’accroissement et la reproduclion des végé- taux; par M. Dutrochet. 172 Description de l’Ixeris potycephala ; par M. Henri Cassini: 173 Description de deux nouvelles espèces de Dimor- phantes; par M. H. Cassini. 175 Nouveau genre de Fougère, nommé Ceratopteris ; par M. Adolphe Brougniart. 154 Nouvelle espèce d’Hétiopsis; par M. H. Cassini. 107 Tableau méthodique des genres de la tribu des Lactucées; par M. H. Cassini. 188 CHIMIE, Chlorure de carbone et triple composé diode, de carbone et d'hydrogène, 29 Sur la vapeur du mercure à des températures ordi- naires; par M. Faraday: 35 | ( 192 ) Nouvelles recherches sur la composition de l’eau de Examen chimique de la liqueur odorante de Ja l’allantoïde et de l’amnios de vache; par J. L. Mouffelte; par J. EL. Lassaigne. 3; Lassaigne. 33 Analyse d’un aérchthe; par M: Stromeyer. 80 Nouvelles déterminations des proportions de l’eau Note sur la germination des graines dans le soufre; ji et de la densité de quelques fluides élastiques; par J. L. Lassaigne. 51 par MM. Berzelius et Dulong. 5 PHYSIQUE. Recherches sur le magnétisme terrestre; par M. C. A. Morlet. - 1 Réclamation du docteur Brewster sur un Point de polarisation. 15 Sur la longueur absolue du Pendule à secondes, : mesurée en Angleterre et en Écosse par le procédé de Borda, avec des remarques, sur le degré d’exac- titude que ce procédé comporte; par M Biot. 7o Addition à Particle précédent; par M. Biot. 77 » Extrait d’un Mémoire sur la conductibilité Ge plu- sieurs substances solides; par M. Despretz. 119 Extrait d'un Mémoire sur les substances que ren- ferme l’argile plastique d'Auteuil; par M. Bec- querel. 122 “Nouvelle application de la Machine pneumatique 2 aux arts industriels. 128 Explication de la réfraction dans le système des ondes; par M. Fresnel. 152 MATHÉMATIQUES PURES :ET APPLIQUÉES. Des propriétés géométriques de la projection adop- tée pour la nouvelle carte de France; par M. Puissant. 17 Sur la mesure du Pendule à différentes latitudes; par M. Biot. 7 Sur l'attraction des corps sphériques et sur la ré- Sur l'intégration des équations linéaires aux diffé- rences partielles; par M. Cauchy. roi et 145 Développement de la théorie des fluides élastiques, et application de celte théorie à la vitesse du son ; par M. de Laplace. 161 Sur la distribution de la chaleur dans les corps pulsion des fluides élastiques; par M. de La- solides; par M. Poisson. 177 place. 83 MÉDECINE, ANATOMIE. Considérations générales sur le Système nerveux; par M. H. de Blainville. 39 EEE ———— De l'Imprimerie de PLASSAN, rue de Vaugirard, n° 15, derrière l'Odéon. BULLETIN DES SCIENCES, LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE _ DE P A RIS. D és 2 Û ANNÉE 10922. LE aepA RTS, DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN, RUE DE VAUGIRARD, N° :5, DERRIÈRE L'ODÉON. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, , : DANS L'ANNÉE 1622, RANGÉS PAR SECTIONS; ET PAR ORDRE DE RÉCEPTION. Mathématiques, Astronomie et Géographie. Associés libres. MM. Lacroix .......... . 18 déc. Le Mi pe La Prace.. 17 déc. Membres. 1793. 1802. éc. 1803. . 1807. 1 1808. 1810. 1812. éc.. 1834. ÉvV. 1818. 1821. Physique générale et Mécanique appliquée. Associé libre. HACHETTE... .. 24 janv. GirarD ........ SAR DuronNG.: 20220 21 mars FREsNEL..... HAINE Navier....... FEAT mar Chimie et Arts chimiques. Associés libres. MM. Le Ch VauqueziN... 9 nov. Le C'° BERTHOLET.... 14 sept. Le C'e CrapraL..... . 27 juil Membres, THÉNARD ce. 12 fév. D'ARGErT. ce. 22202726 7 fév. 1789. 1799: 1798. 1803. 1807. LauGIER:, 2510 0ee 14 mai 1808. CREVREUL ... ...... Id. -. BrocnawT DE ViLuiErs. MM. CLÉMENT........... 13 janv. 1816. RoBIQUET.. ......... 18 avril 1818. PELLETIER. ......... 2 mail 1818. DESPRETZ, . . . .. ,-... 23 déc. 1820. Minéralogie, Géologie, Art des mines. Associés libres. MM. Girer pELaumont.. 28 mars 17093. LE ON PR TO ss Eee 10 août 1794. Membres. BRONGNIART.. ....... 10 déc. 1788. 2 juill. 1807. BALLET. 222. .. 9 Mars 1811. DEBonnarp......... 28 mars 1812, LUGAS SNS dei 5 fév. 1814, BEupanr...... sos. 14 fév. 1818. Botanique, Physique végétale, Agriculiure. Associés libres. MM. Le B° CoQuEBErT DE MonTBRET........ 14 mars 1795. DucuEsNE .......... i2 Janv. 1797. Le C' pe LasTEyRIE. 2 mars 1707. DELEUZE ........... 22 juin 1801. CorREA DE SERRA.... 11 Janv. 10006. Le Chev® Du Perit- MHOUARS-. SUR 19 déc. 1807. Membres. SILVESTRE .......... ro déc. 1788. Brisseau DE MiRBEL.. I1 mars 1803. LÉMANS EME 3 fév. 1816. DE Cassini (Henri)... 17 fév. 1816. TURPIN MER RUE 24 fév. 182r. RICHARD ER LIVE 10 Inars 1821 Foologie, Anatomie et Physiologie. Associés hbres: MM. Le Che ne Lamarck. 21 sept. 1793. GEOFFROY DE SAINT- : HiTATRE eee ere 13 déc. 1793. MM. Bosc ............. 12 janv. 1794. | MM. Aupouin. .......... 19 mai 1827, Le Ch'Cuvier (Geors.) 23 mars 1705. Prévost (Constant). 19 janv. 1822, DüumériL.....-..... 20 août 1796. Médeci Chirur oi Ar : ecure ; uTurgie el rl F L 17280 . Le C® pe LacEPÈDE.. 1 juin 1798. re ie Membres. Cuvier (Frédéric)... 17 déc. 1802. Le Bor LarRey ...... 24 sept. 1796. DESMAREST.......... 9 fév. 1811. PARISE FRANS are 14 mai 1808. H. pe BLAINviLLE.... 29 fév. 1812. GUERSENT .......... 9 mars 1811. MAacEnDiE.......... 10 avril 1813. Czoquer (Hippolyte). 2 mai 1818. Enwanps........... 25 avril 1818. BEcLARD .......- ... 26 juin 1819. SERRES. (9 010010 oLele 2 1e 3 mars 1821. - Croquer (Jules)..... 22 Janv. 1820. Secrétaire de la Société pour 1822 et 1825, M. ne Bonnan», quai Malaquais, n° 19. COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN, POUR 16022. MM. Mathématiques, Astronomie, Géographie. KRANCŒUR ...... ÉMÉR TRE Physique générale et Mécanique appliquée. FRESNEL ......... A.F Chimie et Aris chimiques.............. PELLETIER... .....- E° Minéralogie, Géologie, Art des Mines.. DE BONNARD...... B Botanique, Physique PR ; ÆAgricul- - ARR OR CE SRE ETES ARLES CR ON RICHARD: Perte R. Zoologie, Anatomie et PI cblogie. A AMAIUDOUIN.1 Lie A. Médecine, Chirurgie et Art vétérinaire.. Hipt CLoQuET.... H.cC. Secrétaire de la Commission. .....Biczy... B-v. Nota: Les Articles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs des Mémoires. | LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. NOMS rer RÉSIDENCES. NOMS sr RÉSIDENCES. MM. Geoffroy (Villeneuve). . MM. Van Mons. ... ... Bruxelles. Dandrada:- tee Coimbre. VALENCE CNCUONAeES Pavie. Chaussier . , . + , «+ . ñ Girod de Chantrans, . Besançon. MM. Rambourg. . . NOMS rer RÉSIDENCES. NICOlaS M TENUE Litrenlle. RENE . Détlène eee Sélime:sser.e +... 44 Boissel de Monville. HabiOni tierce Broussonet (Victor) . . Lair (P. Aimé). . . .. De Saussure.. . 5... + Vassali-Eandi. . . . . . BUNIVAS enr eee Pulhi (Pierre). . . « . . Blumenbach. . . . . . . Hermstaedt. . . . . .. Coquebert (Ant.).. .. Camper (Adrien). . . Ramond. . ee +... Tease telteletele Schreibers. . . +... .. Vaucher-e21e nn EH. Young. « . . ... : H. Dary tienne Ge Héricart de Thury. . . . Brisson.. . . . « . ae COstazea tea a oeil Cordier une AVES Schreiber . … + 1. + Dodun PES te Yleuriau de Bellevue Bailly. . . .. ANR CV Savarest Le IC Ne « Pavon. . RER Brotero . 14... 00. . Sœmmering. . « « , « . Pablo de Llave,. . . ., Brebisson-/.52.16.1.4 Panzer: 44e tente Desglands. . . . . . - Dubuisson. , . . . Warden. . , . «+ Gærtrer fils. . , . Girard. . ÉD Chladni. «se Lamouroux. . . ! Freminviile (Christoph. ) Batard. . . . . ee ter Poyferé de Gère, . Marcel de Serres . . . . Désvauxi ts ete eee » + à Cérilly. Caen. Zurich. Bruxeltes. Bordecuæ. Hamtourg. Strasbourg. Nismes, Moscow. Abbeville. Béfort. Florence. Montpellier. Caen. Genève. Turin. Id. Naptes. Gættingue. Bertin. Fismes. Franeher. Madrid. Vienne. Genève. Londres. Id. Grenoble. Le Mans. La Rochelle. Naples. Mudrid. Coimtre. Munich. Madrid, Falaise. Nuremberg. Rennes. T'outouse. New-York, Tubingen. Alfort. WP ittemberg. Caen. Brest. Angers, Dax. Montpellier, Paitrers. ER OC EP ER NOMS sr RÉSIDENCES." MM. Bazoche. . .. . . . .. RISSO NN NS EN EN EI Bigot de Morogues ._.. Éristant- Ve Net Omalius d'Halloy. . . . Leonbard . . . . . GATE Dessaigne s. . . . . . . Desanctis . . . . . ... Auguste Saint - Hilaire. Alluaud ,,, 0. 7. Léon Dufour . . . . . 0 Grawenhorst . . . . .. Reinwardt . . ..... Dutrochet. . . .. Daudebard de Hénsetr Charpentier . . ..... Le Clerc. . . . . D'Hombres- Rien Jacobson . . . iole Monteiro . .. ..... Millet ht 4 Vogel ASE Adams ( Williams). . . Detrancé. rs tte re ASC PME ANNEE . Kubnt-sst#e er. OUisnn Villermé. . . . . . . .. William Elford Leach. . Desaulces de Freycinet. Auguste Bozzi Granville. Berger. . ... . . . . . . Moreau de Données RAS Meyrac . . . . .. ... Grateloup .. .. .. .. SAV MN RATE Colin A AND ONE QEdi EE ES Cet Patisson. ; - . . . . . . Chaussat. . : . . . . .. Dorbigny.. . . ..... Savarti te (2. Ve ele Polinski. . « . . . . 00 Meyer. + « « + «ee Le Férara me ATEN Bivona-Bernardi . . Bonnemaison . . . Cafin: te ETES Samuel Parkes. . Bo Ranzanis Mes tehe Le Sucur,...., Le Sauvage. ° Lucas FNAC Soret- Duval AP A EVE Bertrand Geslin, . . . . Fodgæral teen re Maraschini. + es + Seez. Nice. Orléans. Id. Namur. Heidelberg. Vendome. Londres. Ortsans. Limoges. Saint-Seuver. Brestau. Amsterdam. Chaäteau-Renault. Bex. Laval. Alais. Copenhague. Angers. Munich. Londres. Sceaux. Berlin. Etampes. Londres. Ph iladelphie. Dijon. Phsladetphie. Glasqaw. Genève. Esnaudes, près La Rochelle. Metz. W'üna. Gœttinque. Catane. _ Palerme. Quimper. Angers. Londres. Florence. Philadelphie. Caen. Vichy. Genève. Nantes. Catane. Schio. a BULLETIN DES. SCIENCES, 1822 LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. Théorie analytique de la, chaleur; par M. FoURIER: C'esr en 1807 que M. Fourier présenta ses premiers travaux sur la cha- Miruaémarrques. leur à l’Académie des sciences: ce sujet, à la fois nouveau et difficile, était traité avec profondeur, par les procédés du calcul intégral aux différences partielles. Cette illustre société jugea ces doctrines d'un si haut intérêt, qu'elle proposa, en 1811, un prix dont la théorie de la chaleur était le sujet. M. Fourier reproduisit alors son premier travail enrichi de plusieurs faits nouveaux, et d'un grand nombre d'applications de cette analyse délicate. Depuis, d’autres géomètres se sont lancés avec succès dans une carrière ouverte avec éclat par M. Fourier, dont en 1812 les travaux Ù avaient été couronnés par l’Académie. C'est cet ouvrage (1) qui main- tenant est rendu public par la voie de l'impression. Les mathématiciens peuvent désormais apprécier la difficulté de ces recherches. Nous croyons utile de donner ici l'énoncé de plusieurs propositions qui intéressent la physique générale, et que l’auteur a déduites de sa ; théorie. Le rayon solaire dans lequel la terre est incessamment plongée pénètre l'air, la terre et les eaux ; ses éléments se divisentt, changent de directions en tout sens, et, pénétrant dans la masse du globe, ils en élèveraient la température moyenne, si cette chaleur ajoutée n'était pas exactement compensée par celle qui s'échappe en rayons de tous les points de la su- perficie et se répand dans les cieux. Les climats inégalement exposés à l’ac- tion de la chaleur solaire, ont acquis après un temps immense des tempé- ratures propres à leur situation. Cet effet est modifié par plusieurs causes (1) Théorié analytique de la chaleur, par M. Fourier, ouvrage en un volume zn-4°, de 650 pages, publié par les soins de MM. Firmin Didot père et fils, rue Jacob, n° 24, à Paris. : ë 1 (291 accessoires, telles que l'élévation et la figure du sol, lé voisinage et l'é- tendue des continents et des mers; l'état de la surface, la direction des vents. L'intermittence des ] jours et des nuits, les alternatives des saisons occa- sionent dan$ la terre solide des variations périodiques qui se renouvellent chaque jour ou chaque année; mais ces changements sont d'autant moins sensibles que le point où onles mesure est plus distant de la surface. On ne peut remarquer aucune Variation diurne à la profondeur d'environ trois mètres; et les variations annuelles cessent d'être appréciables à une profondeur beaucoup moindre que 60 mètres. La température des lieux profonds est donc fixe dans un lieu donné; mais elle n’est pas la même pour tous les points d’un même méridien. En gMéral elle s'élève lorsqu'on s'approche de l'équateur. M. Fourier résout les questions suivantes : Pourquoi les températures terrestres cessent-elles d'être variables à une profondeur si petite par rapport au rayon du globe? Chaque inégalité du - mouvement de cette planète devant occasioner au-dessous de la surface une oscillation de la chaleur solaire, quelle relation y a-t-il entre la durée de la période et la profondeur où les températures deviennent constantes? Quel temps a dû s'écouler pour que les climats pussent acquérir les températures diverses qu ‘ils: conservent aujourd'hui, et quelles causes peuyent faire varier maintenant leur chaleur moyennne ? Pourquoi les seuls changements annuels de la distance du soleil à la terre, ne causent- ils pas à la surface de cette planète des changements très-considérables dans les températures? A quel. caractère pourrait-on reconnaître que le globe terrestre n’a pas entièrement perdu sa chaleur d'origine, et quelles sont les lois exactes de la déperdition? SL Si cette chaleur fondamentale n’est pas totalement dissipée, comme l'indiquent plusieurs observations, elle peut être immense à de grandes profondeurs, et toutefois elle n'a plus aujourd'hui aucune influence sen- sible sur la température moyenne des climats : les effets que l’on ÿ observe sont dus à l’action des rayons solaires. Mais indépendamment de ces deux sources de chaleur, l’une fondamentale et primitive, propre au globe terrestre, l’autre due à la présence du soleil, n’y a-t-il point une cause plus universelle qui détermine la température du ciel, dans la partie de l'espace qu'occupe maintenant le système solaire? Puisque les faits obser- vés rendent cette cause nécessaire, quelles sont, dans cette question en- tièrement nouvelle, les conséquences d'une théorie exacte? Comment pourra-t-on déterminer cette valeur constante de la température de l’es- pace, et en déduire celle qui convient à chaque planète ? Il faut ajouter à ces questions celles qui dépendent de la chaleur rayon- nante. On connaît très-distinctement la cause physique de la réflexion du 3) froid, c'est-à-dire de la réflexion d’ une moindre chaleur: mais quelle est l'expression mathématique de cet effet? 2 De quels principes géné TAUX dépendent les températures atmosphéri- ques, soit que le thermomètre qui les mesure recoive immédiatement les rayons du soleil sur une surface métallique où dépolie, soit que cel instru- ment demeure exposé durant la nuit, sous un ciel exempt de nuages, au contact de l'air, au rayonnement des corps terrestres, et à celui des t parties de l'atmosphère les plus éloignées et les plus froides? L'intensité des rayons qui s'échappent d'un point de Ja superficie des corps échauffés, variant avec leur inclinaison, suivant une loi que les ex- périences ont: indiquée, n’y a-t-il pas un rapport mathématique nécessaire entre cette loi, et le fait général de l'équilibre de la chaleur; et quelle est Ja cause physique de cette inégale intensité ? Enfin, lorsque la chaleur pénètre les masses fluides, et y détermine des mouvements intérieurs par les changements continuels de température et de densité de chaque molécule, peut-on encore exprimer, par des équa- tions différentielles, les lois d’un effet aussi composé; et quel changement en résulte-t-il dans les équations générales de l'hydrodynamique? Teiles sont les questions principales que M. Fourier a résolues, et qui n'avaient point encore été soumises au calcul. Ce savant a tiré ces solutions de l'expression mathématique des lois constantes qui règlent la distribu- tion de la chaleur dans la matière solide; il y déploie toutes les forces d’une analyse profonde, et les géomètres sont ‘maintenant à même de comparer ces travaux avec ceux que MM. Laplace et Poisson ont publiés depuis : sur le même sujet. bre Application nouvelle de la compression de l'air à la Thérapeu- tique ; par M. MILLIEN. “ M. Mure vient d'imaginer une nouvelle espèce de seringue qui a l'air «comprimé pour unique moteur du liquide, dont on veut diriger l’action -sur.une des régions du corps. Il résulte de ce principe, qu'on peut, sans avoir recours à aucune puissance extérieure, sans être obligé de peser avec force sur un piston dont le frottement augmente la résistance, chasser ce liquide, avec plus ou moins de violence, a une hauteur le ble et supérieure même à trente-deux pieds, puisqu'on peut accumuler dans le récipient à air de la machine, une charge de deux et même de trois atmosphères. IL est facile, d'après cela, de sentir tous les avantages que doit avoir un pareil instrument dans économie domestique ; aussi MM. les docteurs Marc et Hippol. Cloquet, chargés par l’Académie royale de médecine, d'examiner, la machine de M. Millien, en ont rendu à cette compagnie savante un compte fort avantaceux: Mépecire. Académie royale de Médecine. Janvier 1822. (4) | Cette machine, très-simple en apparence, et que l’auteur nomme Pur- LIPPINE, consiste en un vase d’étain de forme cylindrique et terminé par une demi-sphère sur laquelle est soudé un tube à robinet, qui descend dans l'intérieur du vase jusqu'à un pouce du fond environ. On introduit dans celui-ci le liquide.à une température convenable, par une ouverture pratiquée sur le côté de la demi-sphère et fermée hermétiquement par un bouchon à vis. On ajuste ensuite sur ce premier tube, dont le robinet est ouvert, une petite pompe pneumatique, qui, en huit ou dix coups de piston, chasse dans la capacité de l'instrument une quantité d'air suffi- sante pour produire l'effet qu’on en attend. Cet air, déjà fortement foulé par l'action même de la pompe, acquiert encore plus d’élasticité, une force expansive plus grande, en traversant un liquide que, pour un pareil cas, l'on tient en général élevé à une certaine température. Alors, on ferme le robinet, on dévisse la pompe, on adapte à sa place une canule ordi- naire en bois ou en caoutchouc, on dispose le malade convenablement; on rouvre le robinet, et le liquide s’élance avec une énergie proportionnée au nombre des coups de piston qu’on a donnés avec la pompe à air. L’utilité de l'instrument ainsi confectionné ne saurait être révoquée en doute dans les cas où l’on est dans la nécessité d’administrer des douches ascendantes. Plus ici la violence du jet est prononcée, plutôt on obtient l'effet désiré; mais s’il s’agit de donner un simple clystère, il faut modérer ce jet, en raisou de l'affection qui commande la médication, et dans une entérite, par exemple, sa force augmenterait les accidents, loin de les calmer. Au premier aspect, l'instrument de M. Millien semble présenter l'inconvénient signalé; mais il suffit pour y parer, de n’ouvrir le robinet qu'à moitié ou même au quart. Alors on obtient une simple irrigation, au lieu d’une vive injection. D'un autre côté, il aurait pu arriver qu'après la sortie totale de l'eau contenue dans le vase, l'air se fût introduit dans le rectum, en s’échap- pant par la canule. C'est un défaut que présentent des seringues analogues à celles dont nous parlons, et dont on fait usage depuis assez long-temps en Angleterre. M. Millien a su l’éviter par un très-simple mécanisme, c'est-à- dire, par un flotteur à bascule, suspendu sur un pivot mobile, et présen- tant à une de ses extrémités une soupape qui vient s'appliquer sur l'ori- fice du tube efférent, au moment où le niveau du liquide est descendu à un certain point, parce que l’autre extrémité du flotteur offre un cuilleron qui se charge d’eau et plonge à mesure que ce niveau baisse. Cette machine, pensent MM. les Commissaires nominés par l'Académie royale de médecine, peut être employée avec un grand succès pour les douches ascendantes, et, par le moyen du flotteur qui y est adapté, doit, avec avantage, remplacer les seringues ordinaires dans la plupart des cas où l'on a recours à celles-ci. H. C. CS Monographie des cinq genres de plantes que comprend la tribu des Lasiopétalées; dans la faimille des PButtneriacées; par MT. J. Gay. (Extrait du 5% vol. des Mémoires du Muscunt, 10220 DE 4 0): La famille des Buttnériacées, établieen 1814 par le célèbre Robert Brown dans ses Remarques générales sur la végétation des terres australes, forme un groupe intermédiaire entre les Malvacées et les Tiliacées, groupe dans lequel viennent se fondre les familles établies sous les noms de Ster- culiacées, Hermanniées et Chlénacées, qui doiventen être considérées, selon nous, plutôt comme des sections que comme des familles distinctes. Le genre {asiopetalum, rapproché par M. Smith des Éricinées, par Ventenat et*Labillardière des Rhamnées, avec lesquelles ila quelques rapports assez éloignés, fait évidemment partie des Buttnériacées, ainsi que M. Brown l'a fait voir, et y forme le type d’une section ou tribu que M. Gay désigne par le nom de Lasiopétalées. Les espèces de ce genre, quoique peu nombreuses, mieux étudiées, ont été groupées en trois gen- res distincts, que M. Gay appelle {asiopetalum , seringia et thomasia. Ces trois genres auxquels l’auteur en a joint deux entièrement nouveaux, qu'il a établis pour des plantes encore non décrites, et auxquelles il a donné les noms de Guichenotia et de Keraudrenia, constituent le groupe des Lasiopétalées dans la famille des Buttnériacées. - Cette tribu, quoique fort distincte par son port, est cependant très- difficile à caractériser et à distinguer des vraies Buttnériacées. Voici les seuls caractèresqui se sont offerts à l’auteur. 1° Dans les Lasiopétalées, les pétales Sont constamment très-pelits, squammiformes, obovales, tandis que, dans les Buttnériacées, ils sont de la longueur du calice, dilatés et concaves à leur base, et terminés en pointe plus ou moins longue à leur sommet. 2° Dans les premières, les filaments stériles des étamines sont étroits et subulés, tandis qu'ils sont dilatés et pétaloïdes dans les secondes. 3° Enfin les anthères sont soudées dans toute leur longueur avec la partie supérieure du filet dans les Lasiopétalées, tandis qu’elles sont versatiles à anthères divariquées, dont les deux loges se touchent seulement par un seul point, dans les vraies Buttnériacées. Voici les caractères des cinq genres décrits par M. Gay, et l'énumération des espèces que cet auteur y rapporte. L. Sernera. Gay, Lasiop. Mém., Mus., 7, p. 442. à ? Lasiopetali spec. Auctorum. Inflorescentia cymosa. Bracteæ vagæ, deciduæ. GCalyx marcescens. An- theræ extrorsæ (utrinque rimä dorsali dehiscentes); ovaria 5 distincta, 11029: BGéTANIQUE. (6) ! singulo monogyno ; uniloculari. Fructus multiplex, calyce non tectus, carpellis 5, bivalvibus, 2-5-spermis. Seminis ellipsodei strophiola_crenata. Stipulæ minute deciduc. Fol. alterna, indivisa. Ce genre diffère des autres Lasiopétalées, et même de toutes les vraies Butinériacées, par son fruit multiple, composé de quatre carpelles dis- tincts. Il ne renferme encore qu'une seule espèce, c’est-le {asiopetaltum arborescens d'Aiton, que M. Fu nomme : Seringia platyphylia. Gay, 4, c. (Tab, 1-2) . Cet arbrisseau est originaire des côtes orientales de la Nouvelle-Hollande. IF. Lasroperarum. Gay, d. c. p. 445. Lasiopetali spec. auctorum. Inflorescentia cymosa.‘Bractea hypocalycina, tripartita, persistens. Ca- lyx persistens. Antheræ poris duobus apice dehiscentes. Ovarium unicum, monogynum, triloculares Capsula trivalvis, seminibus ellipsoïdeis , stro- phiolà laciniatä. Stipulæ nullæ. Falia aiterna indivisa. Ce genre ainsi caractérisé ne contient plus que deux espèces, originaires l'une et l'autre de la Nouvelle-Hollande; ce sont : 1% Lasiopelaium ferrugineutm. Smith in And. Bot., rep., t. Len Gay, LNCHS: 2°. Lasiopetalum paniflorum. Rudge in trans. Lond. Soc., X, p. 297; b. 12, f. 2. Gay,td., c.,it. 4. IIL. GurcHENoTrA. Gui t 4. c. 478. RE conte racemosa intrafoliacea. Bractea hypocalycina tripartita, persistens. Calyx persistens. Antheræ utrinque rimâ laterali debiscentes’ Ovarium unicum monogynuum, quinqueloculare. Stipulæ nulte.Fol. ter- natim verticillaëa integra. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce. Guichenotia ledifolia. Gay, 4.0. p. 440, t. 5. C'est un arbrisseau à feuilles sessiles, lancéolées, étroites, longues d’un à deux pouces sur une largeur de deux lignes à deux lignes et demie, ayant le bord roulé en dessous; les fleurs forment des petites grappes axillaires recourhées. Hi a été trouvé à la baie des Chiens mañins , sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. AV. Taowisra. Gay, 4. 0. p. 50. ‘Lasiopetali species auctorum, Inflorescentia racemosa. Bractea hypocalycinætripartita"persistens. Calyx persistens. Antheræ rimâ laterali utrinque dehiscentes. Ovaïium unicum, monogynum, triloculare. Capsula trivalvis, seminibus ellipsoïdeis , Stro- pli iolà creaatà. Stipulæ magnæ, foliacec persislentes. Fol. sinuato- 1obata. (7) Ce génire diffère des véritables Lasiopétadées, par so infloreséénec en grappe; par ses anthères, dont les loges s'ouvrent ne ét on par deux pores, ct par les stipules qui accomipagnent ses feuilics. M, Gay y rapporte les espèces suivantes : ; 1°. Thomasia purpurea, Gay, d. c. p. 452, t. 6. Lasiopétalüm purpu- reum. Ait. Kew. 2°. Thomasia foliosa. Gay, d., c., p. 454, t. n. Espèce nouvelle ainsi caractérisée : Th. fol. ovatis cordalis, obtusè 5-5 lobis , slipulis minutis, petalis nul- lis, capsulis sessilibus, toméntosis, obiter trisulcatis. $ 3°. Thomasia solanacea. Gay, 4., c., p. 456, t. 6. Lasiopetalum triphyl- lum. Smith. (Non Labill.) Las. solanaceum. Sims. l 4. Thomasia triphyla. Gay. 1., c., p. 458. Lasiop. triphyllum. Labult., Nov.-Holl., 1, p. 65, t. 88. | de 5°. Thomasia quercifolia. Gay, d., c., p. 459. Lasiop. quercifoliun. And. Bot. Repos. t. 49. _V. KeraAuDRENIA. Gay, d. ©. p. 461. Inflorescentia corymbosa, pedicellis supra medium articulatis. Bracteæ obscuræ ad pedicellorum exortum. Calyx persistens. Autheræ extrorsæ (utrinque rimâ dorsali dehiscentes.) Ovarium unicum trigÿnum, trilocu- lare. Capsula abortu unilocularis, seminibus subreniformibus, strophiolâ integrà. Stipulæ persistentes, minutæ. Fol. alterna, sinuato-undulata. Ce genre se distingue principalement de ceux qui précèdent, par les trois styles qui partent de l'ovaire, et par ses pédicules articulés. On n’en connaît qu'une seule espèce. AS Keraudrenia hermanniæfolia. Gay, 4. c., p. 462, t. 8. C’est un petit arbrisseau roide, ayant le port d’un hermannia. Il a été rapporté de da baie des chiens marins par M. Gaudichaud, jeune natu- raliste attaché à l'expédition récente du capitaine Freycinet. A. R. Sur Les caractères zoologiques des formations , avec l'application de ces caractères à la détermination de quelques terrains de craic; par M. Alex. BRONGNIART. Dans la première partie de ce travail, M. Brongniart examine d’une manière générale l'importance des caractères zoologiques en géologie; il conclut decct examen, qu’on doit les regarder comme de première valeur, pour déterminer l’époque de formation , et comme devant l'emporter sur toutes les autres différences qui peuvent être fondées sur la nature des roches, la hauteur des terrains, le creusement des vallées, même l’incli- naison des couches et la stratification la plus contrastante, circonstances, 1829, GÉoLoc1r. Acad. des Sciences. Sepiembre 1821. Anu. des Mines. 4° Livr. 1821. (8) dit-il, qui peuvent toutes étre le résultat d’une révolution, ou d’une for- mation instantanée ou purement locale (telle que l'éruption d’un volcan, les dépôts de diverse nature formées par diverses sources, les effets d’un violent tremblement de terre, etc. ), et qui n'établissent point, en géo- gnosie, d'époque spéciale. Mais dans l'emploi des caractères zoologiques, M. Brongniart reconnaît qu'il faut apporter beaucoup d'attention et de ménagement, qu'il importe d'évaluer l'influence des distances horizon- tales ou des climats sur les différences spécifiques, de distinguer les indi- vidus arrachés à d’autres terrains, et transportés par des causes quelcon- ques dans des terrains plus nouveaux, de ceux qui ont vécu sur les lieux et dans les temps que les espèces auxquelles ils appartiennent doivent caractériser, etc. C’est en étant en garde contre ces différentes causes de déception, que l'auteur a cependani été conduit, par l'application des caractères.zoologi- ques, à rapporter au terrain de craie des roches qui en diffèrent par presque tous les autres caractères. Dans cette application, M. Brongniart fait connaître successivement : 1°. La craie des environs de Rouen, du Hâvre, et de la côte de Hon- fleur à Dives. Dans ces deux dernières localités, on ne trouve que la craie tufau et la glauconie crayeuse, ou craie chloritée (1) ( greensand des géologues anglais), qui près de Rouen se présentent avec la craie blanche supérieure. L'auteur donne la liste des principales espèces de coquilles fossiles qu'il a reconnues dans la craie tufau et la glauconie crayeuse, en renvoyant, pour toutes ces espèces, à des figures exactes d'ouvrages con- nus, où pour les espèces non encore publiées, à des gravures très- No qui sont jointes à son Mémoire. . La craie des environs de Périgueux et de Bayonne. M. Brent ee à la craie tufau, les coteaux escarpés qui bordent l'Isle dépuis Périgueux jusqu’à la Massalie, et les terrains calcaires gris, durs, sableux, micacés qui constituent le fénd du sol aux environs de Bayonne, notam- ment la côte et lesrochers de Biaritz. Il fait connaître, de la même manière que pour les localités précédentes, les fossiles sur lesquels ce rapproche- ne est principalement fondé. La craie de Pologne. Les environs de Cracovie, de Grodno en Li- un et de Kizeminiee en Volhynie, présentent la craie blanche sem- blable à celle de Meudon, remplie de silex, de belemnites et d'oursins. 4°. La craie de la Perte du Rhône, près de Bellegarde. Ici, deux terrains calcaires sont en contact : l'inférieur se rapporte au calcaire du Jura, et l'auteur en désigne les fossiles caractéristiques principaux, toujours en renvoyant à des Dette exactes: Au-dessus on trouve une roche calcaréo- (tr) Les grains verts de celte POLE n’élant pas de la chlorite, ainsi que M. Berthier Fa reconnu, M. Brongniart à cru devoir changer le nom impropre de craie chloruée, (9) ferrugineuse, jaunâtre, mélée de grains verdâtres, puis des calcaires marneux et des argiles sableuses. M. Brongniart regarde le tout comme appartenant à la formation de la glauconie crayeuse, ou craie chloritée; il y a reconnu des fosiiles analogues à ceux des environs de Rouen, et ilen donne une liste détaiilée, appuyée de figures. 5. Enfin, dans la chaîne du Buet en Savoie, la montagne de Varens, la Dent-de-Morcle, la montagne de Sales et la montagne des Fis, dans la vallée de Servoz, présentent à leur sommet, c'est-à-dire à environ 2000 mètres d'élévalion, des rochers formés d’un calcaire compacte noirâtre, assez dur, renfermant beaucoup de matière charboñneuse et rempli d'une multitude de grains d'un vert très-foncé, recouvert par une roche calcaire grenue, micacée, sableuse, blanchâtre, et semblable à la craie tufau. Celle-ci ne contient que des débris de, fossiles indéterminables; mais dans le calcaire noirâtre, M. Brongniart fait connaître un grand nombre de coquilles tout-à-fait semblables à celles de la glauconie crayeuse, et il en conclut qu’on doit rapporter ces terrains à la formation de la craie inférieure, malgré les différences oryctegnostiques que présentent leurs roches et celles des terrains de craie généralement reconnus, différences qui sont cependant bien atténuées par la présence des grains verts que ces roches renferment, et par celle de la roche grisâtre et grenue qui les recouvre. Cette partie du Mémoire de M. Brongniart renferme une description détaillée des couches des divers terrains que l’auteur a observés dans la montagne des Fis, depuis sa base jusqu'aux roches crayeuses qui en for- ment le sommet. Une coupe très-instructive de toutes ces couches, est gravée sur l'une des planches jointes au Mémoire. B. Sur un mélange de coquilles d'eau douce dans le banc d’huîtres de Montmartre; par M. D£ LA JONKAIRE. (Extrait.) MM. Beudant et de Ferrussac ont fait connaître que les points de contact entre le calcaire marin, désigné sous le nom de calcaire grossier, etles deux terrains d'eau douce inférieur et supérieur à cette formation , étaient des points de mélange de coquilles d’eau douce et de coquilles marines. M. de La Jorkaire vient de reconnaître un semblable mélange dans les marnes marines, qui sont immédiatement supérieures au gypse de Montmartre. Entre deux couches de ces marnes (N°5 et 6 de M. Brongniart), qui renferment l’une et l'autre de petites huîtres (ostrea linguatula), auteur a observé un lit composé de nodules de calcaire compacte, ayant l'aspect du calcaire d’eau douce, et contenant un grand nombre de petites coquil- les qui paraissent être des paludines assez semblables au patudina ther- 2 GEoLoa1ir. Soc. d'Hist. natu août 1821. GÉoOLOGrE. Société d'Hist. nat, Janvier 1822. GÉOLOGIE. Annales des Mines. 1'° Livr. 1822, (16 } malis, avec quelques potamides. Plus bas, au milieu des nombreuses coquilles marines du banc N° 10 de M. Brongniart, M. de La Jonkaire a réconnu des coquilles turriculées qu'il rapporté aussi aux potamides. B. Sur la présence de Cérités dans un terrain inferieur à la craie; par M. DE LA JONKAIRE. (Extrait.) L'orsenvation à montré depuis long-temps qu'il existait des gryphites dans plusieurs formations calcaires très-différentes de celle qui est desi” gnée par le nom de ce genre de coquilles. On reconnaît aujourd’hui un fait analogue relativement aux cérithes, qu'on avait cru d’abord appartenir exclusivement au calcaire grossier, supérieur à la craie et à l'argile plasti- que. M. Prévost a observé, dans les falaises de Normandie, des cérithes dans un terrain inférieur à la craie. À la même époque, M. de la Jonkaire observait des coquilles du même genre près de Lannoy, département des Ardennes, dans un terrain argilo-sablonneux situé au-dessous de la craie, et à la partie supérieure d’un calcaire compacte coquiller, qui forme sur ce point les dernières assises du calcaire oolithique. Ces cérithes sont dans une argile ochreuse, mélangée de fer hydraté, et renfermant aussi des am- monites , des térébratules, des encrinites, des crénateles, etc. Dans le cal- caire compacte coquiller, appartenant à la formation volithique, on observe également des empreintes de cérithes, B. Notices géognostiques sur le Hartz; par M. be BONN aRD. (Extrait.) Ces notices sont au nombre de quatre. La première donne un aperçu topographique du Hartz : elle indique la forme et l'étendue de ce groupe de montagnes, isolé au milieu de terrains de formation plus moderne; la direction ‘dés rameaux qui partent de la montagne du Brochken comme centre, et divergent en différents sens ; la position et la hauteur des plateaux qu'on y one: l'aspect général “du sol; la forme extérieure des montagnes, différente selon la nature des ter- rains dont les montagnes sant formées ; la différence qu'on remarque aussi dans la pente générale du groupe qui, très-ranide vers le nord, moins abrupte du côté du sud, est assez douce vers ie sud-est, où les collines du pays de Mansfeid peuvent être regardées comme la suite des moatagnes du Hartz. La seconde notice fait connaître la nature des terrains da Harlz, et exäinine leur ancienneté relative. L'auteur s'attache principalementa dis- (Cn)) euter Pantériorité qu'on attribue au granite du Brocken, et aux autres ter- rains formés de roches dures et cristallines, relativement aux terrains de grauwacke, de schiste et de calcaire, qui constituent la masse principale des montagnes du ru L'inclinaison constante vers le sud-est, que pré- sentent les couches de la grauwacke, à l'ouest comme à l'est a granite, -lui paraît s'opposer à ce qu'on continue d'admettre cette antériorité, sur- tout si l'on remarque qu’autour de là montagne de l'Iberg, formée de calcaire de transilion , la même grauwacke montre les inclinaisons variées qui résultent de sa superposition au calcaire. M. de Bonnard indique d’ail- leurs plusieurs localités du Hartz, dans lesquelles le granite se présente en couches qui alternent avec d'autres terrains. Il pense que ce granite et tous les terrains cristallins sont probablement de formation contemporaine aux auires terrains intermédiaires du Hartz. Il fait observer enfin que le ‘terrain granitique du Cotentin, dans lequel on a reconnu une disposition parallèle à ta stratification générale des terrains de transition de Norman- -die et de Bretagne, se présente, relativement au granite du Hartz, sur une ligne parallèle à cettesstralification générale, qui est celle de tous les ter- rains anciens du nord de la France et de l'Allemagne, et que des buites isolées de porphyre granitoide se montrent en Belgique à peu près sur cette ligne. En jetant-un coup d'œil sur les terrains secondaires anciens qui -entourent le Hartz, l’auteur fait remarquer quele plus ou moins de suite ou d'interruption dans la série générale des formations, correspond assez exactement au plus ou moins de douceur ou de rapidité des pentes du sol , et que la série entière ne se développe que vers le sud-est, dans le pays de Mansfeld. _ La troisième notice traite des mines de plomb et argent du Hartz, con- sidérées seulement sous le point de vue géognostique. Les gîtes exploités sont de trois espèces très-distinctes : 1° Dans le schiste ardoise du Ram- melsberg, près de Goslar, on exploite un amas parallèle ({iegender stocñ) de minerai, dont toute la masse est compacte, très-dure, et de nature à peu près uniforme. 2° Dans les terrains de schistes durs, de jaspe schistoïde et de quartz des environs d'Andreasberg , on exploite des filons de quel- -ques pouces, d'épaisseur, d'une direction très-variée, croisant sous tous les angles des vailées escarpées et profondes, peu étendus dans le sens de leur direction, mais pénétrant profondément dans le sol, remplis surtout de calcaire spathique mélé de quartz, d'arsénic natif, de plomb sulfuré et de minerais d'argent , contenant beaucoup de cristallisations d'espèces mi- nérales plus ou moins curieuses, et ne renfermant pas de baryte sulfatée. > Dans les terrains de srauwacke et de schiste de Clausthal, Zellerfeld , w iidemann, Lautenthal et Altenau, on exploite des filons très-irréguliers et très- puissants, formés de la réunion d'uv grand nombre de veinules mé- tallifères, contenant entre elles des massifs considérables des roches des -parois, et constituant des espèces de faisceaux qui courent du nord-ouest 110 22 Acad. des Sciences Décembre 1821. (12) au sud-est, parallèlement à la direction de petites vallées dont ils occu- pent souvent le fond , et qui se prolongent ainsi sur une grande longueur. Ils sont remplis d'argile schisteuse, de quartz, de chaux carbonatée, de fer spathique et de baryte sulfatée, mélangés de minerais de plomb et de pyriles, mais ne contiennent pas de minerais d'argent proprement dits. Des filons de nature tout-à-fait semblable se présentent, avec la même di- ‘rection et sur le même alignement, à l'extrémité sud-est du Hartz, dans le pays d'Anhalt-Bernburg. La quatrième notice a pour objet {es gîtes de minerais de fer. L'auteur distingue, 1° des bancs ({ager) de fer oxidé, dans un terrain de spillite variolé (blatterstein où perlstein), subordonné au terrain de grauwacke, qui s'exploitent sur plusieurs lieues de longueur, des deux côtés du terrain granitique, 2° Des filons de fer hydraté, qui ne sont souvent que la partie supérieure ou le chapeau (eiserne hut) des filons de plomb argentifère du terrain de grauwacke; d’autres filons de fer oxidé rouge dans ce même terrain. 3 Des amas irréguliers (butze) de fer spathique et de fer hydraté, qui tapissent les parois de nombreuses cavernes dans le calcaire de transition de l’Zberg, ou qui sont disposés au milieu de masses d'argile et de sable, remplissant de vastes enfoncements creusés dans le calcaire de transition des environs d'Elbingerode. 4° Enfin des amas de minerai de fer d’alluvion, qui se déposent journellement encore dans le fond de plu- sieurs vallées, et surtout dans les vallées granitiques. B. Sur un nouveau genre d'Arachnide trachéenne; par M. J. \. AUDOUIN. (Extraïit.) Le petit animal qui fait le sujet de ce Mémoire a été rencontré sur un Dytique mâle ( Dytiscus marginatis. Lx. ), pêché dans une des mares de la forêt de Fontainebleau, au mois de juin 1819. Les deux seuls indivi- dus qu'on a trouvés, étaient placés au-dessous des élytres et des secondes ailes du Dytique, et adhéraient à son abdomen ; ils étaient en ouire cou- chés sur le côté, position assez rare chez un animal articulé, et qui se trou- vera bientôt expliquée. La longueur totale de cette espèce est de six milli- mètres, el sa plus grande largeur de trois et demi. Considérée d’une ma- nière générale, elle est ovoide, et figure assez bien une cornue dont la panse serail allongée, et dont le cou très-court, fermé et arrondi, serait abrupte- . ment recourbé sur cette panse, de manière à laisser entre elle et lui un in- tervalle ou une sorte d'échancrure étroite et profonde. Sa couleur domi- nante est le jaune orangé, disposé par zones irrégulières et transversales sur ja région du dos, s'étendant sur celle du ventre, et confondu sur les côtés avec une couleur jaune citron qui se prolonge supérieurernent entre les bandes orangées dont il vient d'être question. Ces couleurs très-vives donnent à l'animal un aspect gracieux, en même temps que sa forme lui (15) prête quelque chose de bizarre. Si à ces caractères on ajoute qu'il n'existe ni lête, ni yeux, ni antennes, ni thorax, ni division du corps en anneaux, ni anus, ni ouverture distincte pour la respiration; qu'il y a bien, il est vrai, un suçoir et des pates; mais que leur ténuité est telle, qu’il faut un microscope pour les apercevoir : si, disons-nous, on ajoute ces caractères aux précédents, on aura une idée assez exacte de cet animal parasite. La peau qui l'enveloppe est épidermique c’est-à-dire, parfaitement transparente, el se roule sur elle-même lorsqu'on vient à la détacher. Elle adhère peu aux parties qu'elle recouvre, ne présente aucuue ouverture, et se continue avec le sucçoir et le plastron; ce suçoir et ce plastron, situés l'un et l'autre dans le fond de l'échancrure déjà décrite, échappent, autant par celle position que par leur petitesse, à un premier coup d'œil, et récfa- ment, pour être aperçus, des recherches très-minutieuses. Le sucoir placé en avant et à une très-petite distance du sternum, est de forme conique, denté à sa partie postérieure et de consistance cornée. Sa ténuité excessive et son opacilé n'ont pas permis de déterminer s’il était simple ou composé. Son sommet est aigu, libre et s’introduit dans le corps du Dytique. Sa base se continue avec la peau et se détache avec elle. Der- rière le suçoir, on aperçoil avec une très:forte loupe, et mieux au micros- cope, le plastron formé de chaque côté, par trois pièces placées à la suite les unes des autres et soudées entre elles. Ges pièces, au nombre de six, par conséquent, sont planes, quadrilatères, un peu plus consistantes que la peau. MM Laireille et Savigny les considèrent comme autant de hanches constituant le premier article des pates, et l'auteur du Mémoire partage celte opinion. L'angle externe et antérieur de chacune d'elles, donne at- tache au second article de la pate, laquelle en présente eà tout six. { eux qui suivent la hanche sont également développés et munis intérieurement d’un poil, à l'exception du dernier, qui porte à son côté externe une petite épine. Cet animal présente en outre ce fait très-remarquable : il est fixé au Dytique, au moyen de son suçoir; mais ce sucoir, situé dans l’é- chancrure profonde dont il a été parlé, est d’une petitesse excessive, et ne saurait en dépasser les bords inférieurs. Il résulte de là que s’il était posé de champ, c'est-à-dire-sur le ventre, à la manière de presque tous les in- sectes, son bec ne pourrait rester adhérent au Dytique; il est obligé, pour obvier à cette disposition défavorable, de se placer sur l’un ou l’autre flanc; ceux-ci étant très-comprimés, permettent au suçoir de les déborder soit à droite, soit à gauche, et d'atteindre, par son extrémité libre et aiguë, l'abdomen du Dytique auquel il adhère très-fortement, afin d'y puiser les sucs nourriciers indispensables à son existence. Une manière d’être aussi singulière devait naturellement inspirer le désir d'ajouter à celte connaissance, de nouveaux faits fournis par l'anatomie des parties internes. M. Audouin disséqua en conséquence, avec le plus grand soin, les deux individus qu'il possédait dans l'alcool; mais il ne rencontra que quelques tissus parenchymateux. Il a cependant exposé MroEGINE. (14) dans son Mémoire Ja texture différente de chacun (d'eux! , «et il s'est con- vaincu qu'ils enveloppaïent un canal rempli d'une matière blauche comme farineuse, terminé ‘postérieurement par un cul-de-sac vésiculeux. $i ce conduit est l'intestin, c'est un intestin n'ayant d'autre onifice que celui de la bouche; il n’a découvert, en effet, malgré l'attention qu'il a ap portée dans cette recherche, aueun canal ou partant de la vésicule ou y aboutissant. La petitesse de ces objets aurait pu néanmoins lui en imposer, et c'est avec réserve qu'il présente cette chbservation. L'auteur s’est ensuite livré à quelques considérations générales sur l'existence ‘singulière de celte Arachnide parasite. Cet animal ne pouvant être rapporté à aucun genre connu, et différant de toutes les espèces décrites par les auteurs. M. Audouin propose d’en faire un nouveau genre, sous le nom d'Æchdysia, de Achdlys, «déesse de l'obscurité et des ténèbres. Il appartient à la classe des Arachnides, ordre des Trachéennes, famille des Holètres, tribu des Acarides, et peut être placé à côté des Leptes, avec ces caractères : Six pates de six articles, le premier très-étendu, quadrilatère; les suivants, uniformément développés, situés, ainsique le siphon, dans une échancrure profonde du corps. Ces caractères: pourront être modifiés ou même ee d'autres, suivant les bases que l’on adoptera pour classer les êtres de la même famniile. La seule espèce qui:compose ce genre a recu le nom d'Achilysie du Dyiique, Achlysia Dytisci. Êlle est représentée dans l’atlas du premier xolume du Dictionnaire classique; d'histoire naturelle, chez Baudouin, Paris, in-8°, 1822. Note sur le'Phlecomon du nez, par M. Hippol. CLoQuer. -Le-plus ordinairement, dans les violents érysipèles de la face, le nez devient le siége d'une tumeur inflammatoire; mais quelquefois la maladie est purement locale, ainsi que le prouve l'observation suivante, que MH. Cloquet a lue, il y a plus de dixlans, à la Société de la Faculté deMédecine dé Paris (1),etqui pourtant n’a pointété publiée jusqu’à ces derniers temps. ‘Un jeune homme de dix-huit ans, et d’un tempérament robuste, sen- tait depuis huit jours , dans le nez, des douleurs qui, quoique vives, con- servaient cependant un caractère proprè à l’'inflammation des membranes muqueuses, celui de Ja gravité. Le nez, qui s'était peu à peu gonflé, présentait à cette époque, lorsque l’auteur le vit, un volume des plus con- sidérables; la peau qui le recouvrait était rouge, tendue, evflammée, ‘amincic; au-dessous d'elle et particulièrement à la partie supérieure, on ‘sentait manifestement la fluctuation d'un liquide; les deux narines sem- (1) Voyez les Bulletins de la! Faculié de Médecine de Paris, et de la Société établie ‘durs Son sein, pour le mois: d'avril: 1810, tom. 2, n° IV. (15) blaient bouchées par des corps d’une nature particulière, enduîts de mucus; rougeâtres et mobiles quand on les poussait de:bas en haut; il y avait anos- mie complète; enfin, l'aspect général de laimaladie indiquait presque évi- demment l'existence de deux végétalions'de la membrane pituitaire, par- veriues au point d’avoir déforimé le nez. Cependant le peu de témps qui, au dire du malade, s'était écoulé de- puis le début, et surtout la présence d’un pus blanc, homogène et vérita- blement phlesmoneux, qui s'écoulait par les narines, firent heureusement soupçonner à un ami de l’auteur, M. le docteur Flaubert, actuellement chirurgien en,chef de l'Hôtel - Dieu de Rouen, et qui traitait ce malade, l'existence d'un abcès formé entre la membrane pituitaire et les parois osseuses des fosses nasales , et dont le pus avait fusé entre les téguments et les os et les cartilages,, par les espaces que ceux-ci laissent entre eux. En conséquence, pendant deux jours, des cataplasmes émollients furent appliqués sur la Lumeur extérieure; et le troisième jour, à la levée de l’ap- pareil, on fut fort étonné de voir le nez revenu à son volume naturel à peu près, sans qu'il se fût fait aucune ouverture aux téguments. Mais, du- rant la nuit, lé malade avaitrejeté par la bouche une grande quantité de matière purulente, qui coulait dans le pharÿnx par les ouvertures posté- rieuresides fosses nasales, au grand avantage’ de cet homme, qui évita ainsi une plaie extérieure et une cicatrice qui eût: peut-être été long-temps àse fermer. kb : En peu de jours, la membrane pituitaire qui avait été décollée et qui tombait, en formant, pour ainsi dire, hernie au dehors des narines, reprit. saplace, etles fosses nasales cessèrent d'être obstruées en même temps que le nez revenait à son: état habituel. Quelques lotions et des aspirations d’eau froide achevèrent la cure, qui était complète le vingt-unième jour. On sent combien il était important, en pareille occurrence, de ne point . confondre celte maladie avec-un polype de la membrane olfactive. Quelles graves conséquences auraient pu résulter d'une semblable erreur de diag- nüsiic ! El cependant ,itelle était Fanalogie apparente des deux affections, qu'un. chirurgien fort instruit les ävait confondues, au premier coup d'œil, a la vérité, et n'avait point su en faire la différence. La maladie dout onrapporte ici un exempie, n était point encore décrite dans les auteurs, lorsqu’en 1810, M. Cioquet fit part de ce qu'on vient de lire:aux membres de la Société demédecine précitée. Depuis, en août 1818, unautre de ses «mis, M. le docteur Chamberet, professeur à l'hôpital mili-, taire d'Instruction de Lille, a publié une observa jou qui a quelque rap-! port'avéc Rusienne, par la satilie polypiforme que faisait, hors des narines, li membrane pituitaire lumeéfiée chez un militaire, dout le nez était subi= leinentaussi devenu rouge, chaud et très-volumineux. Mais das le cas observé.par M. Chauberet (1), linflammation avait pius de ressembiance (1) Journul conpiémentaire du Picuionnaure des sciences médicales, août, 18:58. 1 02 2, MÉDECINE. Académie royale de Médecine. (16) avec l’érysipèle qu'avec le phlegmon, car il n’y eut aucune évacuation de: pus, et la membrane put être réduite naturellement , lorsque la phlogose dont elle était le siége se dissipa. Mauchart paraît aussi avoir remarqué quelque chose d’analogue, quand il dit qu'on a vu quelquefois sur des sujets phlegmatiques, la mem- brane pituitaire tomber hors des narines, de manière à en imposer à des ignorans pour. un polype (à). Sur une nouvelle espèce d'Entozoaire, du genre Acéphalocyste; par MM. DÉSORMEAUX et Hipp. CLOQUET. Daws un rapport fait à l’Académie royale de Médecine, MM. Desormeaux et Hipp. Cloquet proposent l'établissement d'une nouveile espèce dans le! genre cles acéphalocystes, qui n’ont, comine on le sait, ni corps, ni lête, et qui consistent en une simple vessie plus ou moins transparente, sans fibres visibles et sans suçoirs distincts, ce qui les a fait prendre par Goëze pour des animaux imparfaits. L'espèce nouvelle dont il s'agit habite dans l'utérus des femmes, et donne lieu à ces parts hydatiques dont Aëtius a parlé dansses CEuvres, et sur lesquels Stalpart Van der Viel, Mauriceau, Astruc, Ruysch, Smellie, Puzos et M. Percy ont pareillement écrit. Malgré les observations de ces savants médecins, dont quelques-unes datent pourtant de fort loin déja, la nature des hydatides sorties de l’utérus, comme celle des entozoaires vési- culeux qui établissent leur domicile dans les autres régions du corps ,:a long-temps échappé aux recherches des investigateurs les ‘plus attentifs. Depuis qu'on les a mieux connues, on s’est contenté de les confondre avec les autres acéphalocystes; mais elles diffèrent des autres espèces de ce genre, 1° en ce qu'elles ne sont point renfermées dans des kystes apparents où elles nagent en plus ou moins grand nombre au sein d'un fluide aqueux, mais paraissent, au contraire, libres dans la cavité du viscère qui les con- tient; 2° en ce qu'elles sont attachées les unes aux autres par des filaments qui leur donnent un aspect racémifié ; 5° en ce qu'elles sembtentse grou- per autour d'un noyau central; 4° en ce qu'elles ne renferinent jamais ui granulations transparentes, ni bourgeons végétants, comme les acephalo- cystis granulosa et À. sureuligera de M. Laennec; enfin, en ce que les générations successives ne sont jamais emboîitées les unes dans les autres, comme cela se voit dans l’acephalocystis ovoidea, si fréquemment déve- loppée au milieu du parenchyme du foie. En conséquence de ces divers caractères, MM. Désormeaux et Hipp. Cloquet ont donné à cette hydatide le nom d'acephalocystis racemasa, Depuis la lecture de ce rapport, M. H. Cloquet a, en particulier, eu occa- sion de vérifier de nouveau la réalité de l'existence de cette espèce. — — (1) Dissert. de herni& in carcer., c. 2. Sur quelques terrains d’eau douce de la Suisse et de l'Tialie, propres à établir la théorie de ces terrains; par M. Alex. BRONGNIART. (Extrait.) Le but de l’auteur, en parlant de ces terrains presque tous connus, a êté de les rapporter aux formations auxquelles il croit qu’ils appartiennent, et de faire remarquer les particularités qu'ils présentent, et qui peuvent être propres à donner quelques lumières sur la distinction et l’origine diffé- rente de certains terrains d'eau douce. Il a cité en Suisse le terrain du vallon da Locle, et celui d'OEningen. Le vallon du Locle, situé dans le Jura de Neufchâtel, a déjà été décrit par M. de Buch, et un extrait assez délaillé de cette description est inséré dans ce bulletin, (1816, page 180.) M. Brongniart fait voir que ce Lerrain a tous les caractères des terrains lacustres ou d’eau douce: il est remarquable, 1° par sa position élevée à 950 mètres au-dessus du niveau de la mer; 2° par sa disposition en colline haute de 100 mètres, qui ferme une espèce de barrage dans le vallon du Locle, bar- rage que présentent plusieurs terrains d’eau douce d'Italie, lorsqu'ils sont, comme celui-ci, placés dans des vallons; 5° par l’inclinaison de ses couches quelquefois presque verticales, circonstance rare dans les terrains d’eau douce, et qui indique que celui du Locle a été déposé avant la cessation des phénomènes géologiques qui ont eu de l'influence sur l’inclinaison des couches du Jura et le creusement de ses vallées ; 4° par la présence des coquilles bivalves du genre des Anodontes. On sait que ces coquilles se, sont rencontrées rarement dans les terrains d’eau douce. 2° L'origine non marine du terrain d'OEningen, est maintenant une opi- nion généralement admise, quoiqu’elle n'ait été développée nulle part, et qu'elle ne soit qu’indiquée par M. Buckland dans son tableau de comparai- son des terrains des Alpes et des terrains d'Angleterre. M. Br. a voulu non- seulement en donner les preuves telles qu'il les a recueillies en 1817, mais chercher à en assigner l'origine et la position. Ce gîte célèbre de pétrifica- tion est placé dans les assises du psamimite mollasse qui paraissent supé- rieurs au dépôt de liguite que cette roche renferme, et inférieurs au poudin- gue polygenique (nagelflue) qui le recouvre assez généralement. Or M. Br. regarde la masse générale des psammites mollasses de Ja Suisse comme analogues à notre terrain de sédiment supérieur; et ses parties supérieu- res micacées les plus voisines du poudingne polygenique, comme de formation à peu près contemporaine à celie des calcaires marins supérieurs au gypse des environs de Paris. La présence des ossements de mammi- fères, et de reptiles batraciens dans le terrain d'OEningen, la grande diffé- rence que lon remarque entre la plupart des corps organisés fossiles de ce terrain, et les corps qui vivent actucllement à la surface du globe, le = 5 GÉoOLoG1E. Académie royale des | Sciences. Février 1822. (18) placent dans une époque de formation qui doit être à peu près la même que celle de notre gypse à ossements. On trouve aussi dans ce terrain des Anodontes que M. Br. regarde comme une espèce particulière, et qu'il dé- signe par le nom d'Anodonta Lavateri. Parmi les terrains d'eau douce de l'Italie méridionale, M. Br. cite parti- cuhèrement les suivants (1) : 2° Ceux de l'intérieur de Rome même, que M. Brocchi lui a fait remarquer sur les bords du Fibre, dans le lieu nommé Ja caverne de Cacus; ilssurmontent la Brecciole volcanique, et renferment des coquilles d’eau douce. 2°. Au milieu de la plaine qui est entre Rome et les montagnes de Tivoli, on voit les terrains d’eau douce se former encore au fond, sur les bords et dans les canaux d'écoulement du lac de la Solfatarre. La grande quan- tité de gaz et de calcaire que cette eau contient ne permet pas aux mollus- ques d'y vivre; mais si on s’en écarte, on trouve près de la villa Adriani le même calcaire d’eau douce connu sous le nom de éravertin, reufer- mant des coquilles d’eau douce. À Tivoli même, ce calcaire plus abondant a formé un barrage au milieu de la vallée qui était ouverte dans un cal- caire compacte analogue à celui du Jura, et peut-être plus ancien qué lui; disposition semblable à celle du terrain du Locle, et qui se présente en- core à Terni et aux bains de Saint-Philippe en Toscane. Mais dans ce der- nier lieu elle est plus sensible que partout ailleurs; la source chargée de chaux carbonatée, et qui sort d'un calcaire plus ancien ou même de tran- sition , ayant formé au milieu de la vallée une colline très distincte. 3°. Les environs de la ville de Sienne, de Staggia. de Pozzibonsi, de Collé, la montagne de Volterra, celle de Pomarance dans le Volterranais, présentent sur les plateaux ou tout au plus sur: le penchant des collines des terrains d'eau douce très-caractérisés, puissants et fort étendus. M. Br. fait remarquer que tous ces terrains sont sur des plateaux et des sommets élevés maintenant au-dessus des plus hautes eaux, et qu'ils doivent être antérieurs au creusement des vallées. On trouve encore près de Colle une source calcarifère, mais elle est maintenant dans le fond de la vallée. L'auteur comparant les terrains d’eau douce des plateaux élevés, tant des environs de Paris que d'Italie. qu'on ne voit plus se former, avec ceux de quelques vallons et plaines d'Italie qui se forment sous nos yeux, fait re- marquer la ressemblance compiète qu'il ÿ a entre ces anciens dépôts très- puissants, très-étendus, et les nouveaux maintenant si réstreints. [Il pense, comme M. Mesnard Lagroye en a émis l'idée il y a quelques années, que la plupart des terrains d’eau douce sont dus à des sources acidules souvent thermales et calcarifères sortant de l'intérieur de la terre, et probablement de dessous les terrains de transition, ainsi que semblent l'indiquer toutes (2) M.Omalius d'Halloy avait déjà indiqué plusieurs de ces terrains. J. des À7., n° 192. = (an) les sources d'Italie dont on peut voir ou au moins présumer le point d'é- meérsion, telles que les eaux acidules et calcarifères de Saint-Philippe et de Tivoti, les vapeurs boracifères et su ifureuses des lagonis de Toscane, Jes émavations de gaz inflammable de Pietra-Mala et de Barigazzo, et les éjec- tiens boueuses d’eau salée et de gaz inflammable des salses du Modénois; phénomènes géologiques qui sortent tous d’un psammite calcaire micacé ou d'un calcaire compacte, gris de fumée, qu'on peut rapporter soit au calcaire alpin. soit même au terrain de transition. ! L'auteur, comparant ensuite les terrains lacustres composés de calcaire compacte et de silex resinite, et formés par des sources gazeuses, comme l'indiquent les tubulures sinueuses qu'on y voit si constamment, avec les terrains d'eau douce en couches composées de roches sableuses ou com- pactes et micacés, croit pouvoir établir deux classes de terrain d’eau douce d’après leur origine et les circonstances de leur formation. Les premiers sont formés par voie et précipitation chimiques, ét ce sont les plus communs. Les travertins d'Italie, les calcaires marneux et les meulieres des environs de Paris, etc., etc., leur appartiennent. Les seconds formés par voie mécanique, sont composés de matières transportées et ‘déposées au fond des lacs; ce sont les moins communs. OEuingen, une “partie du terrain de la Limagne, et peut-être quelques terrains de lignite des argiles plastiques, peuvent y être rapportés. On voit que l'origine, Jes caractères extérieurs, la nature intime même et la position, concourent à établir entre ces terrains des différences importantes et très-sensibles. Enfin it paraît résulter aussi de la position de plusieurs de ces terrains, que ceux qui se montrent sur une grande étendue, qui renferment des coquilles fossiles et qui ont un aspect particulier de compacité, au moins dans quelques-unes de leurs parties, sont de formation antérieure à la grande révolution géologique qui a creusé les vallées et opéré dans certaines couches les chutes ou relèvements qu’on y observe. En effet ces terrains sont dans une situation qui suppose dans beaucoup de cas l'absence des vallées qui les ont coupés; ainsi l’inclinaison des couches de celui du Locle indique qu'il avait été déjà formé avant que les causes qui ont creusé les vallées du Jura et renversé ses couches, aient complétement cessé. Sur le Websterite, où Alumine sous - sulfatée ; par M. DE BASTEROT. (Extrait.) Les analyses de MM. Simon et Bucholz ont prouvé que la prétendue aluwmine pure où argile native de Halle était une alumine sous-sulfatée. Eu 1814 M. Webster a découvert une substance semblable à Newhaven, près Brighton , et le docteur Wollaston en a fait connaître l’analyse (voyez le Builetin des sciences de 1814, page 155). Vers la même époque M. MinÉRALOGIE et GÉOLOGIE. Société Philomatiq Février 1822. (20) . Keferstein en a reconnu différens autres gîtes aux environs de Halle, et ii les a décrits dans l’Annuaire minéralogique de M. Leonhard pour 1816. M. Stromeyer a publié depuis de nouvelles analyses qui confirment les ré- sultats de celles de MM. Simon, Bucholzet Wollaston. En 1816 M. Bron- gniart à proposé, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, de réunir ces substances sous le nom de websterite. Enfin M. Henry, de Manchester, a fait connaître un minéral qu'il a trouvée à Oldham, en Angleterre, qui est aussi une alumine sous-sulfatée , mais qui lui a donné à l'analyse 88 pour cent d'eau, et 2 et demi pour cent de silice; il a fait observer cepen- dant qu’une partie de l’eau obtenue devait être attribuée à une humidité accidentelle. ; M. de Basterot a trouvé, Fannée dernière, le websterite à la montagne de Bernon, près Epernay, département de la Marne : cette montagne est formée en grande partie de craie, mais son sommet est recouvert par une espèce de calotte composée de couches alternatives d'argile, de sable, de calcaire et de lignite. Plusieurs de ces couches renferment une grande quantité de coquilles fluviatiles et marines mélangées sans ordre, et pres- que toutes brisées. D’autres couches, au contraire, et ce sont les plus infé- rieures , ne contiennent que des coquilles d'eau douce bien conservées. Le websterile se présente à la partie moyenne de l’escarpement, sous une cou- che de lignite, en rognons blancs mamelonnés, ou sous forme pulvéru- lente, tapissant les fentes de l'argile. Il y est accompagné de chaux sulfatée, d'argile ocreuse, et de deux autres substances que M. de Basterot examine en ce moment. L'une, qui ressemble au mellite, est cependant de nature très-différente; l’autre paraît être une alumine hydratée silicifère. L'ana- lyse du websterite de Bernon a donné à M. Lassaigne 59,70 d’'alumine, 20,06 d'acide sulfurique, 39.94 d'eau, et 0,30 de chaux sulfatée, résuitat eu différent de ceux des analyses des websterites de Newhaven, de Halle et de Morl. M. de Basterot réunit en conséquence ces substances en une seule espèce, sous le nom de websterite mamelonné, et il y joint comme variété le websterite farineux, qui tapisse les fentes de l'argile de Bernon. L'auteur fait observer qu'il y a identité complète de gisement entre tous ces websterites, puisqu'ils se présentent tous dans la formation de l'argile plastique et du lignite, mais qu’au contraire l'aiumine sous-sulfatée d’OI- dham, qui diffère des autres par sa composition, se présente aussi daps un gisement différent, puisqu'elle provient d'une mine de houille, et pro- bablement d'une de ces fentes dans lesquelles on trouve plusieurs sub- stances à l’état d’hydrates. Ii croit devoir faire une espèce particulière de cette substance, sous le nom de websterite hydraté siticifère. Enfin M. de Basterot pense que l'alunite où pierre d'alun de la Loila étant ua sel triple (alumine sous-sulfatée silicifère), et contenant en outre une propor- tion uolible de potasse, doit être considérée non-seulement comme une autre espèce que le websterile, mais comuie apparitenaut à un genre différent. À ohoHoHoJTv—vT--v-——_—O———T—TT———— ŒLD) Nouvelles expériences électro-magnétiques de MM, FARADAY, AMPÈRE, H. DAvy, ef DE LA RIVE. — CU M. Farapay a observé, et publié an mois de septembre 1821, le mouve- ment révolutif, Loujours dans le même sens, d’une portion de fil conduc- teur autour d'un aimant. à M. Ampère, quand il connut ce fait, employa, pour le répéter, un appa- reil électro-moteur d’une forme particulière; il prend un disque de zinc creux, percé au centre d’un trou circulaire dont les bords sont relevés comme le contour extérieur. Ces bords portent diamétralement une lime de même métal, au milieu de laquelle est soudée une tige verticale de cui- vre, lerminée par une capsule où l’on verse, si l’on veut, un peu de mer- cure. Sur le fond de la capsule s'appuie une pointe d’acier très-fine, sou- dée au milieu d’un fil de cuivre dont les extrémités supportent, près du fond du vase de zinc, une couronne horizontale également en cuivre et très-légère. Quand on remplit d’eau acidulée le vase de zinc, cette cou- ronne s'y trouve plongée, et l'appareil forme un élément de pile. Si alors, au centre et au-dessous du vase, on place un aimant vertical, le fil et la couronne tournent sur la pointe d'acier, comme pivôt, aussi long-temps que dure l'action électromotrice. Le mouvement, par rapport à un ob- servateur situé au centre même du vase, a lieu de droite à gauche, quand le pôle austral est le plus élevé, en sens inverse dans le cas coutraire. En augmentant le diamètre de la couronne, M. Ampère à reconnu que l’ac- tion magnétique du globe suffit pour la faire tourner d’un mouvement très-lent; il a encore obtenu, dès le mois dé décembre 1821, le même mouvement en remplaçant l’aimant par un conducteur plié en spirale. M. Faraday a fait aussi connaître le mouvement d’un aimant autour du fil conducteur. Il plonge un cylindre aïimanté dans un vase rempli de mer- cure, et le force à rester vertical, soit en le chargeant à son extrémité infé- rieure d’un poids de platine, soit en atiachant avec un fil très-flexible cette extrémité au fond du vase. Îl met alors en contact avec le mercure une branche verticale du filconducteur, et établit la communication à travers la masse liquide. Le barreau aimanté prend aussitôt un mouvement circu- laire autour du fil. Si la portion du conducteur plongée à la surface du mercure est celle qui vient du pôle négatif de la pile, un observateur placé au cenire du mouvement, verra l'almant tourner vers sa droite quand le pôle austral surnagera, vers sa gauche si l’on renverse les pôles. M. Arupère laisse à l'extrémité supérieure du cylindre aimauté flottant, une cavité où l'on verse un globule de mercure dans lequel vient piouger la branche descendante du conducteur. La communication se trouve ainsi établie à travers l’aimant lui-même, qui prend alors un mouvement de 110122} , 2 (22) | rotation autour de son axe. Ce mouvement est très-rapide quand la pile est suffisamment forte, el par rapport à un observateur situé dans l'axe, il a lieu dans le même sens que celui qui précède. Ces faits s'expliquent facilement dans la théorie de M. A npère. Il a mon- tré qu'ils sont une suite nécessaire de ce que les courants électriques, Exci- tés par la pile, traversent d’abord le mercure, et ensuite la masse même de l'aimant, et de ce que la partie de ces courants, qui est dans le mercure, exerce sur ceux dont il admet l'existence autour des particules de l’aimant, dans des plans perpendiculaires à son axe, une action dont la réaction tend à mouvoir les particules du mercure en sens contraire, comme on le voit dans l'expérience de sir H. Davy, dont nous parlerons tout à l'heure, tandis qu’à l'égard de la partie des mêmes courants qui se trou- ve dans la masse de l’aimant, l’action et la réaction ayant lieu sur des particules d’un même corps, il n’en peut résulter aucun mouvement dans ce corps. Il faut donc prendre la résultante de toutes les actions, tant at- iractives que répulsives que les petites portions des courants du mercure seulement exercent, d’après la formule donnée par M. Ampère, sur les pe- tites portions des courants de l'aimant, et l’on voit aussitôt que cette résul- tante est dirigée dans le sens où le mouvement a effectivement lieu. M. Davy a observé dans le mercure qui fait partie du circuit voltaique les mouvements de rotation produits par l'action d’un aimant. Il en verse quelques lignes de-profondeur sur une assez grande surface, et y plonge les deux branches du fil conducteur; il présente ensuite de très - près, et à distance égale des deux extrémités de ces fils, le pôle d’un aimant dans une position verticale. Aussilôt le mercure se meut en tourbillonnant autour d'elles; le mercure tourne de droite à gauche autour de l’un des fils, de gauche à droite autour de l’autre; en sorte que le sens du mouve- ment est le même dans l'intervalle des deux fils, la direction de ce mou- vement étant opposée à celle que prend, dans le même intervalle, un ai- mant vertical flottant. M. Faraday, dans un Mémoire plus récent, décrit un phénomène très- renarquable. 1 plie un fil de cuivre très-fin, de manière à ramener ses extrémités parallèlement l’une à l'autre, et le suspend par le milieu à un levier très-mobile, dont l’autre bras est chargé d'ên contrepoids, On fait alors plouger les extrémités du fil de cuivre dans deux coupes pleines de mercure ; aussitôt que l'on fait communiquer lune des coupes au pôle poshif et l’autre au pôle négatif de la pile, on voit le fil de cuivre s'élever. C'est une conséquence de la théorie de AT. Ampère. En effet, le courant avrive à la première coupe, se subdivise dans la masse de mercure, et la traverse dans une infinité de directions, qui convergent toutes vers le point où plonge l’une des branches du fil dans laquelle il se meut en s’éleve- vant verticalement. Il suit donc une direction perpendiculaire à celle des courants qui ont lieu à la surface du mercure, et s'éloigne du sommet de (25) l'angle, tandis que ceux-ci s’en approchent: il doit donc être repoussé par tuus ces courants. Dans l’autre branche du fil, le courant redescend et diverge en tout “sens, dès qu'il a atteint le mercure de la seconde coupe. Sa direction dans le fil est encore ici perpendiculaire à celle des courants qui se forment à la surface du mercure, etil s'approche du sommet de l'angle, tanclis que ces derniers s’en éloignent. Il est donc repoussé par eux comme dans la pre- mière coupe, et les deux branches du fil doivent être également soulevées. M. de la Rive a fait une observation importante relativement à l’action d'un aimant horizontal sur un fil conducteur plié en anneau. Les deux branches de l'anneau commencent par se coller contre une des faces de l'aimant (du moins quand un de ses pôles répond à l'intérieur de l’an- neau), parce que le courant de la branche la plus voisine du milieu de l’aimant est plus attiré par les courants de cette face qui sont dans le même sens, que repoussé par les courants de la face opposée qui sont en sens contraire, tandis que le courant de l’autre branche, qui est au contraire dans le sens de ces derniers, est plus attiré par eux que repoussé par ceux de la face qui est du côté de l'anneau: on voit ensuile cet anneau glisser vers l'extrémité du barreau aimanté dont il est le plus voisin; tour- per autour de son diamètre vertical , dès qu'une portion de la circonfé- rence a dépassé cetle extrémité, de manière à s'enfiler sur le barreau; ré- trograder jusque vers le milieu de l’aimant , et se fixer dans cette position; le sens du courant dans les deux branches de l'anneau est alors le même que celui des courants qu'on peut concevoir avec M. Ampère autour de chaque particule de l'aimant. Pendant qu'on imprimait cette note, M. Ampere, à l’aide d’un-nouvel appareil, dont il donnera incessamment la description, a obtenu le mou- vement révolutif, toujours dans le même sens, d'un conducteur vertical, tant par la seule action du globe terrestre, que par celle d’un autre con- ducteur horizontal, plié en spirale. et faisant partie du même circuit vol- taïque, avec beaucoup-plus d'énergie qu'il n'avait obtenu ce mouvement par le même genre d'action, mais avec des appareils bien moins conve- nables, ainsi que nous l'avons dit tout à l'heure. Analyse de la pierre météorique de Juvénas, prés Aubénas, tombée le 15 juin 1621; par M. LAUGIER. Daxs un Mémoire que l’auteur lut à l’Académie des Sciences, en 1820, il avait annoncé que la pierre de Jonzac, dont la chute avait eu lieu le 15 juin 1810, ne contenait point de nickel comme les pierres météoriques précédemmeñft analysées, mais qu’elle renfermait, comme elles, un cen- tième de chrôme. 110122: Cuiwis. (24) Cette différence n’était pas la seule qu'il avait remarquée : le soufre et la magnésie formant ordinairement les 9 à 13 centièmes des aërolithes, étaient presque nuls dans celui de Jonzac, et y étaient remplacés par la chaux et l'alumine, dont la quantité était presque inappréciable dans les premiers. Il avait conclu de son analyse, que le chrôme devait être consi- déré comme le caractère distinctif le plus constantdes aérolithes. Ces faits évidemment opposés aux résultats obtenus jusque-là par les plus habiles chimistes, semblaient mériter d’être confirmés par de nou- velles expériences. C'est dans cette vue que M. Laugier a entrepris Panalyse de la pierre mé- téorique de Juvénas, dont il a communiqué les résultats à l'Académie des Sciences, le 29 janvier 1822. : La pierre de Juvéras lui a présenté les mêmes anomalies que celle de Jonzac; elle re contient point de nickel, ne renferme presque point de soufre et de magnésie, et beaucoup de chaux et d'alumine; on y retrouve le centième de chrôme qui existe dans tous les aérolithes. Elle est donc semblable, sous le rapport de sa composition, à l'aérolithe de Jonzac. Cent parties de la pierre de Juxénas, sont formées des substances suivantes : Silice RUES NE RE PRE PRES SR RE TO" Oxide de fer EAP Rte TAN O Oxide de manganèse (1 50904 PM EME O RS AJUEMInE Le AM NI ANNE PRE AT ES Char er RER PE ON CHROME AMENER ERA RAS PP EATS MAgnesie RAM RENTRER ee lotte SOUL 0 RUE MINES NAT LRCERS LPS R PR ET GRR Potasse MEANS ARte NT Rene RAR RO IA à Cuivres er AE Os Re A RP ARE RS EE SO STE Perteinmdispensable 41.221 -terAt3: Perte dont on ignore la cause. . . . . - . . . . . 4, 8. 100, » M. Vauquelin, chargé par l'Académie des Sciences d'examiner l’aéroli- the de Juvénas, y a reconnu la présence de toutes ces substances, et y a constaté l'absence du nickel. Ordinairement dans l'analyse des aérolithes, au lieu d'éprouver une perte, on a une augmentation due à la fixation de l’oxigène sur les mélaux qu'ils renferment. Cette différence peut faire présumer que ces métaux existent à l’état d'oxides dans l'aéroliüthe de Juvénas, et en effet, aucune partie de cette pierre pulvérisée n'est allirable à l’aimant. L'auteur s'est aseuré que sa distillation ne fournit aucune trace d'humidité, ni dégage- ment d'aucun gaz, si ce n’est une quantité inappréciable d'acide sulfureux. (25) Il existe un lroisième exemple d'une pierre météorique sans nickel; c’est celle tombée, le 15 décembre 1813, à Loutola, en Finlande. L’exa- men quien a été fait, en 1821, par M. Nordinskiold, ingénieur des mines à Abo, et élève du célèbre chimiste suédois Berzelius, ne laisse aucun doute à cet égard. 8 M. Laugier conclut de ses expériences, avec plus d'assurance qu ’il ne l'avait fait en 1620, que le.chrôme est le caractère le plus constant des aérolithes ; et, après avoir insisté sur les différences tirées des caractères, soit chimiques, soit extérieurs, que l’on remarque entre les aérolithes ordinaires et ceux de Jonzac et de Juvénas, il fait prévoir la nécessité où seront bientôt les naturalistes de distinguer deux variétés de météorites. Sur la classification et la Duo des vécétaux fossiles erz général, et sur ceux des terrains de Re supérieur en particulier, par M. Adolphe BRONGNIART. : L'AuTEUR , après avoir indiqué les causes qui s’opposent à ce qu'on puisse rapporter aux genres connus la plupart des végétaux fossiles; après avoir établi que les Organes de la végétation en particulier, tels que les tiges, les feuilles, ne peuvent être classés s que d'après des caractères indé péndants de ceux de la fructificalion, et par conséquent d’une manière artificielle, propose la méthode de classification suivante, dans laquelle tous les végé- taux fossiles bien caractérisés qu'il connaît peuvent se ranger. Cette clas- sification, dans laquelle on retrouve plusieurs des genres établis par . MM. Hernberg et Schlotheim, donnera aux géologues le moyen d'indiquer facilement les végétaux fossiles qui se rencontrent dans les diverses for- mations. S L. Portions de végétaux qu'on ne peut rapporter avec certitude à aucuns genres connus. Crasse L. T'iges dont l’organisation interne est reconnaissable. 1. Exogénile. Bois formé de couches concentriques régulières. 2. Endogénite. Bois composé de faisceaux de vaisseaux isolés, distribués sans ordre, plus nombreux vers la circonférence qu'au centre. Czasse IL. Tiges dont l’organisation interne n’est plus distincte, mais qui sont caractérisées par leurs formes extérieures. . Culmites. Tiges articulées lisses; impression unique à chaque arti- culation. 4. Calamites. Sternb. Schloth. Tiges articulées, striées- régulièrement; impressions arrondies, petites, nombreuses, formant une sorte d’anneau autour de chaque articulation, quelquefois nulles. n 119,212: Boranique et GÉoLocir. Acad. des Sciences. Janvier 1822. (26) 5. Syringodendron. Sternb. Tiges cannelées non articulées; imrpres- sions punctiformes ou linéaires, placées sur ces cannelures et disposées en quinconce. 6. Sigillaria. (Lepidodendron, $ 11, Sterub.) Tiges cannelées portant sur les cannelures des impressions en forme de disque disposées en quin- conce. 7. Clathraria. Tiges sans cannelures ni articulations, impressions en forme de disques saillants disposés en quinconce. 8. Sagenaria. (Lepidodendron, $ 1, Sternb.) Tiges couvertes de pro- tubérances rhomboïdales, termiuées par des impressions en forme de disque. 9. Stigmaria. (Variolaria Sternb.) Tiges sans articulations ni cannelures; impressions arrondies, creuses, espacées, disposées en quinconce. Casse II. Tiges et feuilles réunies ou feuilles isolées. 10. Lycopodites. (Lycopodiolithe Schloth.) Feuilles linéaires ou sétacées sans nervures, ou traversées par une seule nervure, insérées tout aulour de la tige ou sur deux rangs. 11. Ficites Schloth. Fronde disposée dans un même plan, symétrique, nervures secondaires, simples, dichotomes ou rarement anastomosées. 12. Sphænophyllites. Feuilles verticillées, cunéiformes, tronquées au sommet, à nervures rayonnantes dichotomes. 15. Astérophyllites. (Casuarinites Schloth.) Feuilles verticillées à une seule nervure médiane. 14. Fucoïdes. Fronde non symétrique, souvent dans un même plan, à nervures nulles ou mal limitées. 15. Phytlites. (Bibliolithe Schloth.) Feuilles à nervures bien limitées plusieurs fois divisées ou anastomosées. 16. Poacites Schloth. Feuilles linéaires à nervures parallèles 17. Palmacites. Feuilles flabelliformes. Crasie IV. Organes de lu fructification. Ordre 1. Carpolithes Schloth. Fruits ou semences. Ordre 2. Anthotithes Schloth. Fleurs. S IL. Portions de végétaux qu'on peut rapporter avec certitude à des genres connus. Dans cette seconde division se rangent quelques végétaux des terrains de sédiment supérieur, qu'on peut rapporter à des genres encore existants, tels que les genres Équisetum, Chara, Cocos, Pinus, Juglans et Nymphæa. M. Brongniart, après avoir ainsi divisé les végétaux fossiles, a cherché à les rapprocher des végétaux actuellement existants : les Exogénites com- prennent Lous les bois dicotylédons; et les Endogénites, les bois monoco- :iylédons. Les Culinites ont quelque analogie avec les tiges de graminées ou (an d'autres végétaux monocolyiédons. Les Calamiles, qu'on a généralement comparés à des roseaux, des bambous ou des palmiers, paraissent à l'au- teur avoir plus d'analogie avec les tiges des Équisetum, et supposeraient seulement que les espèces qui habitaient la terre à l'époque de la forma- tion des terrains houillers, étaient d'une taille très-supérieure aux espèces que nous connaissons. Les Syringodendron lui semblent ne pouvoir se rap- porter à aucune des plantes que nous connaissons jusqu'a présent, ei diffé- rer beaucoup des cactus, dont quelques auteurs les ont rapprochés ; les sigillaires et les clathraires out la ressembiance la plus frappante avec les üuges des fougères en arbre; les sagenaires présentent la plupart des carac- tères des lycopodes, dont ils ne Gifférent peut-être que par des dimensions beaucoup plus considérables. La position dans le règne végétal des stig- maires est encore très-douteuse, quoique ces tiges paraissent se rappro- cher davantage des aroïdes arborescentes que de toute autre plante. L'änalogie des Lycopodites et des Lydpodes; celle des F'ilicites et des fougères est évidente. Les Sphænophytlites ressemblent par la forme de leurs feuilles au Marsilea, quoiqu'ils en diffèrent probablement généri- quement. Les Astérophyllites sont analogues par la forme de leurs feuilles a quelques rubiacées à feuilles verticillées mais elles différent de toutes les plantes connues à feuilles verticillées par le nombre plus considérable de ces feuilles à chaque verticille. Les Fucoides comprennent toutes les plantes marines; les Phyllites, les feuilles de plantes dicotylédones, et les foacites, les feuilles analogues à celles des graminées et d'autres végétaux monocotylédons. Enfin les Palmacites ne peuvent appartenir qu'à des palmiers à feuilles flabelliformes. # L'auteur, comparant ensuite les fossiles végétaux des divers terrains, remarque que la végétation qui existait à l'époque de la formation des terrains de houille et d'anthracite, était presque entièrement limitée, si toutefois la terre ne présentait pas d’autres végétaux que ceux que renfer- ment ces terrains, à des végétaux monocotylédons, et surtout aux mono- cotylédons cryptogames, tels que les fougères, les équisetum, les Iycopo- des, les marsilea; mais que les trois premières de ces familles présentaient alors des espèces arborescentes "qui n'existent plus maintenant, si ce n’est dans la première. Il fait observer aussi qu'aucun des troncs ou des feuilles qui se trouvent dans ce terrain ne peuvent avoir appartenu à des palmiers ; que rien par conséquent n'indique la présence de ces végétaux dans les terrains houillers, quoique la plupart des auteurs citent les tiges qui s’y rencontrent comme des troncs de palmiers. Le grand espace qui sépare ces terrains des terrains de sédiment supérieur ne présente que peu de restes végétaux; ils appartiennent presque tous à des plantes marines ou à des bois dicotylédons, qui paraissent y avoir été transportés dans la mer. Dans les terrains de sédiment supérieur eux-mêmes, on retrouve une grande variété de végétaux fossiles, mais qui la plupart paraissent appar- GÉoLoeu1r. Société Philomat. Décembre 1821. (28) tenir à des végétaux semblables, si ce n'est spécifiquement, du moins géné- riquement, aux plantes qui habitent maintenant la terre. On observe cepen- dant que beaucoup des vécétaux qui s'y trouvent ne se rencontrent plus que dans les régions les plus chaudes du globe, tels sont les palmiers; et la position verticale de ces arbres dans quelques endroits, et particulière- ment dans le lignite de Cologne, prouve qu'ils n’ont pas été transportés des régions équatoriales dans les lieux où ils sont déposés. Ce n’est que dans ces terrains qu'on commence à trouver des fossiles qu'on puisse rapporter à des genres connus, sans qu’on puisse pourtant les regarder comme exactement analogues aux espèces vivantes. Tels sont les principaux résultats renfermés dans ce Mémoire, dont l'étendue ne nous permet pas de donner un extrait plus détaillé, et qui va être imprimé dans les Mémoires du muséum, tome 8. * A. R. Observations géologiques sur le Vicentin ; ‘ par M. l'abbé MaARASCHINI. (Extrait.) L’aureur de ce Mémoire indique les terrains de granite et‘de gneiss qui sont recouverts par le micaschiste aux environs du lac de Côme, et dans le Wal Suzana, comme formant le noyau central des terrains de toute cette partie de l'Italie; mais dans le Vicentin, le stéaschiste est la roche qui constitue la formation latplus ancienne qu’on puisse observer, et c'est la seule que l'auteur rappo aux formations primordiales. Parmi les ter- rains subordonnés qu'elle renferme, des couches très-charbonneuses, et d’autres couches remplies de fer oligiste schistoïde, sont particulièrement remarquables. Ces dernières sont sans doute analogues à celles du même genre qui sont connues en Normandie, en Suèdeet au Brésil, et qui nous semblent devoir être considérées comine un terrain particulier. Des roches que l’auteur regarde comme ayant été produites par l'action des volcans, se présentent fréquemment en contact avec le stéaschiste; elles forment des rognons ou amas au milieu de ses couches, ou elles les recouvrent immédiatement, ou les traversent en filons nombreux. M. Maraschini rapporte celle formation à l'époque intermédiaire; ii dé- signe la roche principale quila compose sous le nom de Dolerite, pour la distinguer des Basaltes de formation plus moderne; mais il avertit que; le plus souvent, le feldspath et le pyroxène y sont fondus ensemble, de manière à former, pour les minéralogistes, une véritable roche basaitique, daus laquelle les cristaux des deux substances composantes ne se montrent que lors de la décomposition de la masse. M. Maraschini décrit de nom- breuses varittés de ces roches, ainsi que leur passage à une eurite com- pacte qui appartient évidemment à la même formation, et qui par la dé- (29 ) eomposition à laquelle il est très-sujet, se change en kaolin employé dans les manufactures de porcelaines du pays: La production d'un véritable kaolin par des feldspaths NICRAUES nous paraît un faitraussi nouveau qu'il est remarquable. Nous croyons aussi que Nb ucns rapportée par l'auteur, de nom- breux filons de plomb, de cuivre et de zinc , qui courent dans ces terrains pyrogènes, ou au milieu d'autres filons formés dans le stéaschiste par les roches volcaniques ; mérite d'appeler l'atiention des géologues. Un fait du même genre a élé signalé en Saxe, pour des filons métalliques qui se présentent au milieu de fiions de vake; M. de Humboldt a aussi fait con- naître qu'un assez grand nombre de filons d'argent et de mercure se présentaient au Mexique dans les porphyres des terrains trappéens; on avait même cru, d'après d'anciennes indications sur les mines de Hongrie, à une disposition semblable dans ceite contrée; mais elle paraît démentie par les observations de M. Beudant , et nous ne croyons pas qu'on ait encore indiqué, en Europe, une association aussi fréquente et aussi constante, de gîtes métallifères avec des terrains produits par le feu, que celle qui est décrite dans le mémoire de M. Maraschini. Nous ne nous dissimulons pas la difliculiéque pourront éprouver beaucoup de géologues, à regarder comme volcafñffgmes ces terrains à filons, mais M. Mach pense qu'il est impossible d'en douter pour ceux du Vicentin. Quoi auil en puisse être relativement à leur origine, ces terrains de dolerite et d’eurite semblent représenter presque seuls, dans le Vicentin, tous les produits de l'époque des formations dites de transition ou ènter- médiaires. En un pelit nombre de localités seulement, M. Maraschini a observé un calcaire marbre noirâtré, ou un calcaire saccaroïde, alternant avec un psaminite gris schistoïide, qui appartiennent peut-être aussi à cette époque, mais qui ne forment pas de terrains étendus. Iis sont remar- quables cependant, en ce qu'ils sont coupés par des filons d'un autre cal- caire marbre, maguésifère ou argileux, quelquefois interposés dans des filons plus puissants de roches basaltiques. Parmi les formations secondaires les plus anciennes, l’auteur décrit d'abord Ïa formation houillère, qui lui a paru être, le-plus souvent, immé- diatement superposée aux dolérites de transition, ou même aux stéaschis- tes primordiaux. lle se corupose de psammites et de pséphites pyriteux, de diverses variétés, ne contenant que des couches de houille irop minces pour pouvoir être exploitées, mais alternant avec différents calcaires, dont les uns sont argileux et ferrugineux , et les autres magnésiens, ce qui donne lieu à l'uteurs d'expliquer d'une manière plausible Va forination des eaux acidules de Recoaro, et celle des eaux vitrioliques de Giviliina. Le tout est recouvert tantôt par un dolerite basaltiforme, tantôt par un dépôt de gypse allernant avec un gres bigarré, tantôt par un calcaire rempli de -rogaons de baryte sulfatée laminaire, recouvert lui-même par d’autres , (50) calcaires qui reuferment du charbon de bois fossile, et contiennent aussi, en abondance, des térébratules et des encriuites, enduites d’une croûte quarlzeuse, nais aucune gryphite. Un terrain que l’auteur présente comme étant le calcaire alpin des géo- logues, et qui formela masse principale de plusieurs montagnes du Vicen- tin, lui paraît de formation contemporaine à celle des calcaires argileux et magnésiens indiqués ci-dessus, Il est remarquable surtout par les rognons d'épidote manganésifère qu'il renferme, et par les filons de dolerite ou de basalte qui le traversent : dans le voisinage de ces filons, le calcaire devient saccarcide. Des filons semblables traversent d’autres calcaires, superposés au précédent, et aue M. Maraschini regarde comme analogues au calcaire du Jura, et ils y produisent des effets analogues. Près de ces filons, la ro- che calcaire change constamment de texture; elle devient un véritable marbre; et ce qui est plus singulier encore, ce marbre renferine alors, presque toujours, une proportion notable de magnésie. Arduini avait fait connaître ces marbres magnésiens, dès 1760, ainsi que les calcaires ma- gnésiens de la formation houillère; et, M. Maraschini réclame, pour son compatriote, l’antériorité de cette découverte, sur les savants anglais et allemands auxquels on l’a attribuée de nos jours. Cette observation, de l'influence constante qu’exercent les filons de do- lerite ou de basalte sur la texture et même sur la nature intime des cal- caires qu'ils traversent, est encore un des faits principaux que nous croyons devoir signaler dans le travail de M. Maraschini. L'auteur rappro- che ce fait de ceux du même genre qui ont été observés en Écosse par M. Macculoch, et ille croit même en connexion avec l’observalion récente de M. Marzari, qui a signalé, en Tyrol, un granite mélé de serpentine, au- dessus d’un calcaire secondaire qu'il rapporte au calcaire du Jura. Une brèche calcaire, ou un calcaire compacte renfermant des rognons de silex, recouvre les terrains précédents, et est lui-même recouvert par un terrain porphyrique très-étendu, désigné comme tertiaire par M. Marzari, formé de roches à base d’obsidienne, ou d'eurite, ou d'argilolite, ou de trapp, ou prenant une structure presque arénacée, et constituant alors la roche nommée mimophyre par M. Brongniart. Au-dessus de cette roche multiforme, qui paraît analogue à {a masegna des monts Eugé- néens, se présentent de nouveaux calcaires que M. Maraschini regarde, d’après les fossiles qu'ils renferment, comme les derniers membres de la formation du Jura, ou peut-être comme remplaçant la craie. Ils alternent avec des terrains basaltiques, et sont encore traversés par des filons de basalte qui rendent compacte et cassante la roche de leurs parois. Ces cal- caires renferment des silex pyromaques, en petites couches ou er rognons; on y observe des oursins, des alcyons, souvent pénétrés de la matière siliceuse; on ya trouvé une tête de crocodile, d’une espèce analogue à celle qui a été trouvée à Honfleur, (51) M. Maraschini décrit les roches basaltiques de cetie formation, leurs variétés de structure et de composition en petit, et leurs différents genres de structure en grand, en chaussées, en escaliers, en espèces d'éventuits; il fait connaître leur position géologique relativement au calcaire, soit en couches alternant avce lui, ainsi que Fortis l'avait indiqué et que M. Brongniart l’a dernièrement reconnu et décrit, soit en coutée qui re&i- plit le fond d'un vallon calcaire, soit enGn en filons dans ce calcaire. H indique aussi les rapports variés de position qu'en observe entre le basalte etleconglomérat volcanique improprement appelé tuffu.que ii. Bronguiart désigne sous le nom de brecciole, et:qui en un grand nombre de localités recouvre toute la formation de calcaire du Jura. Il fait connaître des ro- ches siliceuses remplies de nummaulites, des galets de calcaire compacte, des veinules de calcaire spathique et de spath pesant, que ces breccioles renferment. Tous les calcaires précédents sont recouverts par une argile bieuâtre calcarifère, très-coquillère, dout M. Maraschini se propose de décrire les fossiles avec détail. Il avait déjà, en 1815, fait connaître la présence: dans cette argile, de la strontiane sulfatée pseudo-morphique, qui y occupe la place de cristaux de chaux sulfatée lenticulaire. Cest au-dessus de cette argile marneuse, que se présente une autre for- . mation calcairejanalegue au calcaire grossier parisien, alternant à plusieurs reprises avec des roches basaltiques et des breccioles. L'auteur décrit la ma- nière d'être de ce basalte, et les minéraux qu'il renferme, parmi lesquels on remarque la calcédoine anhydre. Il fait connaître également la nature variée de la brecciole, son emploi dans différents genres de constructions, et les espèces minérales qu’on y rencontre. La chaux carbonatée à odeur de truffes (que M. Maraschini a décrite en 1814 dans le Journal de la litté- rature italienne), l’analcime en petits cristaux recouvrant les fibres carbo- nisées de bois de palmier, la substance prismatique hexaèdre que M. Léman a décrite sous le dom d’Aydrotite, la strontiane sulfatée laminaire en veinules, ou remplissant l'intérieur de madrépores fossiles, sont les sub- stances les plus remarquables dans cette nombreuse énumération. Relativement aux fossiles de Ja brecciole, et au calcaire qui fait partie intégrante de la même formation, M. Maraschini s’en réfère au travail géologique que M. Brongniart à communiqué dernièrement à l'académie royale des sciences, et dont l'extrait a été inséré dans le Butletin des Scien- ces de 1821, pages 87 et suivantes. Il appelle seulement l'attention sur la marne feuilletée, avec empreintes de feuilies et de poissons, qui alterne, dans plusieurs localités, avec le calcaire grossier, et sur la forniation de liguite qui se présente-entre le calcaire grossier et le basalte. M. Maraschini indique ensuite en peu de mots les terrains d’alluvion qui recouvrent, d’une manière irrégulière$ tous ceux dont nous avons fait mention d'après Jui. Il faut y remarquer de gros blocs de gypse blanc ou RE —— 1822, ZooLoGiE. Société d'Histoire naturelle. (52 |) rougeâtre, renfermant de petits cristaux de quartz très-complets, et ren- fermant aussi des bois de sapin très-volumineux dont l'intervalle des fibres est pénétré de substance quartzeuse, qui les fait élinceler sous le choc du briquet. Il peut être intéressant de rappeler, à l'occasion de ce dernier fait, que M. Freiesleben a reconnu des fragments de bois résineux dans le plus ancien gypse secondaire de la Thuringe, et que la seconde inasse de sel- gemme de Wielickzka renferme beaucoup de bois bituminisés quiont une odeur de truffe très-exaltée. (V. Bulletin des Sciences de 1819, page 69.) L'argile à briques, abondante dans ces alluvions, est regardée par l’au- teur comme provenant probablement de la décomposition des roches ba- saltiques. Il attribue à la même décomposition les zircons, les corindons, les spinelles et le fer titané qu’on y reucontre, et qu’on na pas encore trouvés dans leur gisement primitif. . En terminant son Mémoire, M. Maraschini fait observer qu'il paraît ré- sulter de ses observations, que dans le Vicentin les volcans ont été constam- meht agissants, depuis l'époque primitive jusqu'aux dernières formations calcaires. , B. > Sur une nouvelle espèce d'Entozoaire, du genre Ophiostome, par M, Hipp. CLOQUET. C'esr un médecin d'Uzerches, nommé M. Raymond Pontier, qui a re- cueilli J'Entozoaire dont il s'agit. N'ayant pu le déterminer, il l’a envoyé à Paris à M. le chevalier Varéliaud, qui l'arconfié à M. Hipp. Cloquet. Get animal a été vomi par un cultivateur des environs d'Uzerches ; sujet depuis quelques années à des attaques d’épilepsie qui ont cessé, pour ne plus revenir, aussilôt après: la sortie d'un hôte aussi incommode. Il a le corps cylindrique, et présente neuf pouces de longueur surune demi--ligne d'épaisseur dans son plus grand diamètre, .ce qui le fait ressembler à une moyenne corde de violon. Il est brun, finement anuelé de cercles plus clairs. -Sa bouche est manifestement bilabiée. La levre inférieure est plus longue que {a supérieure. A ces divers caractères, M. Cloquet a reconnu un Ophiostome nouveau, et d'autant plus remarquable, qu il habite dans le corps de l'homme. Les autres espèces de ce genre, en effet, établi d'abord par Fischer, sous le nom de Cystidicola, et conservé par M. Rudolphi, sous celui d'Ophios- toma, vivent toutes dans des animaux autres que l'homme, particulière- ment dans des poissons et des chauves-souris. in raison de son origine, M. Hrpr. Croquer propose d'inscrire cette espèce dans les répertoires helminthologiques, avec la phrase caractéris- tique suivante : î : Opnrosroma Ponrerir. O. Capite obtusiusculo, labio inferiore lon- giore ; caudà obtusà , inermi; corpore cylindrico, fusco-brunneo, annulato. — In hominis stomacho. (33 ) Sur la correspondance des dates du Calendrier grégorien avec celui de la République; par M. FRANcœUR. Les Tables astronomiques du Bureau des Longitudes contiennent une méihode pour faire ces sortes de traductions; il m'a semblé que les trois Tables ci - jointes, donnaient la solution de ces problèmes avec plus de facilité. ë " La première Table fait connaître la date du mois de septembre, qui répond au premier vendémiaire, jour initial de l'an républicain: ainsi l'an 25 commence le 25 septembre 1816, l'an 12 le 24 septembre 1805, etc. La règle qui détermine ce jour initial est fort compliquée; les personnes qui voudraient plus de lumières sur ce sujet, peuvent consulter la Con- paissance des temps de l'an g. : Les bissextiles sont en général indiquées par une *, dans les Tables I et Il; ainsi on voit que l’an 11, l'an 15, out un 6° jour complémentaire, et que l'an 1824 a un 29° jour en février. La Table I ne s'étend que jusqu’à l’an 44 qui est bissextile et commence le 23 septembre 1855. Si on voulait la prolonger au -dela de eeite limite, on remarquerait que depuis l'an 44 jusqu’à l'an 80, le 1“ sendémiaire tombe le 25 septembre, excepté dans les années 55, 57. 61, 65. 69, 35,77, qui sont bissextiles et commencent le 22-septembre. Après lan 80, les deux années 81 et 82 commencent le 22 septembre, les années 83 et 8/ le 25, les années 85 et 86 le 22, les années 87 et 88 le 23. et ainsi par couples Jusqu'à l'an 106. (V. da Connaissance des temps de l'an 7.) La Table IL indique par quel jour doit commencer chaque mois répu- blicain : cette Table a trois colonnes; on préfère celle qui commence par la date de l'initial de vendémiaire. Par exemple, en l'an 12, qui commence le 24 septembre, on voit que brumaire commence le 24 octobre, frimaire le 25 novembre, nivôse le 23 décembre, etc., comme l'indique ja 3° colonne. Certains mois correspondent à deux lignes ; on choisit celle qui est mar- quée d’une ”, quand l'année grégorienne proposée est bissextile, et l’autre ligne dans le cas contraire. Ainsi le mois de floréal an 12 commence le 21 avril 1804, parce que d’une part, l'an 12 commeñce le 24 septembre 1805, qui se rapporte à la 3° colonne, Table 11; et qu'en outre, floréal tombant l'année grégorienne suivante 1804, qui est bissextile, on doit prendre la seconde ligne qui répond au mois de floréal, Sans cette attention, on pour- rait commettre l'erreur d’un jour sur la date demandée. Enfin, la Table IIT donne la correspondance des autres dates du mois grégorien avec le républicain, en ne prenant parmi les 8 colonnes qui se rapportent à ce dernier style, que celle qui présente la date 1, en corres- pondance avec celle du mois grégorien que la Table IL a fait connaître. Livraison de mars. - 5 » ÂAsTRONO MIE. Société Philomat. Mars 1821. (54) Ainsi, quand floréal commence le 21 avril, je cherche la date 21 dans la 1° colonne ( style grégorien }, et je suis la même ligne horizontale, jus- qu'à ce que je rencontre le chiffre 1 : la colonne qui ‘contient ce chiffre 1, est la seule qu'il soit nécessaire de consulter pour avoir les correspon- dances des dates subséquentes en descendant graduellement dans ces deux colonnes, et des dates antécédentes en remontant au contraire. Le 26 avril répond au 6 floréal, le 29 avril au 9 floréal, le 15 avril au 25 germinal, le 8 avril au :8 germinal, etc. Quelques exemples feront bientôt concevoir l’usage de ces Tables, outré celui qui est donné au bas de la Table I. - A quelle date répond Le 5 thermidor an 20? asze LE . . L'an 20 commence le 23 septembre 1811; Tasce IT. . Thermidor commence le 19 juillet suivant, en 1812; Tasze DL . La colonne où le n° 1 répond à 19 (celle qui a 15 en tête). m'apprend que le 5 thermidor équivaut au 23 juillet. Ainsi le 5 thermidor an 20, répond au 25 juillet 1812. En continuant de descendre dans les deux mêmes colonnes, on trouve que les 29, 50 et 51 juillet tombentles 11, 12 et 15 thermidor; au-delà de ces dates, il faut mettre en correspondance la 1° colonne ou celle du style grégorien, avec celle qui convient à la prolongation des dates ci-dessus. Ainsi, le 1 août répondant au 14 thermidor, on s'arrêtera donc à la colonne du style républicain qui commence par 14 Si on eût demandé la date du 18 therimidor, on aurait donc trouvé le 5 août. Mais dans ce dernier Cas, il est plus commode de prendre dans Ja Table {f, l'initial du mois d'avant le proposé. Ainsi, pour le dernier exemple, où il s’agit de trouver la date grégorienne qui répond au 18 thermidor an 20, on voit que le mois de fructidor commence le 18 août 1812 ; l’avant-dernière colonne de la Table HE (celle qui porte 14 en tête), fait répondre 18 à 1; et comme la date proposée, 18 thermidor, est anté- ricure à celle ci, on remonte dans cette colonne jusqu’au n°18, qui répond à 53; aanst le 18 thermidor an 20, équivaut au 5 août 1812. Quelle est la date républicaine du 1" janvier 1806? Tasse E . . L'an 14 commence le 23 septembre 1805; Tasce IL. . Le mois de nivôse commence le 22 décembre; Tasze HE. . La 5° colonne du style républicain (celle qui commence ar 10), montre que le 51 décembre tombe le 10 nivôse, [l ) Donc l’an 1806 coinmence le 11 nivôse an 14. (55) j . . 13 , 71: . Tasce Ï, donnant la date de Septembre pour le premier jour de l'an républicain. L'an 1 le 22 sept. 1792*|L'an 12 le 24 sept. 1805 |L'an 23 le 25 sept. 1814 L'an 54 le 23 sept. ee NS 1799 19829 1804* OA MEN 1915 35 25 1826 | *3 22 1794 DAS 1805 25 925 1816*|,, : *56. ,23 1527 | 05 25 1795 X T0) 129 1806, 262429 1817 57. 25 18287 599 1796* 16 24 1807 2721 25 1819 55 25 1620 6 22 1797 170029 160087 | FU 200120 1919 59 25 1630 AE 1798 18-93 1809 20120025 1220* *4o 25 1691! 8 25 1799 19° 25 1910 30 25 1891 4x 25 1652 9 23 1300 X20/2695 1811 31:23 1822 42 25 1093 10 23 1807 21 23 1812*|;%X39, 425 1825 ES 1954 11. 29 1802 22 923 1813 502103 1824* XA41 1125 1895 ABLE xt. Tasce Il, donnant la date du premier jour de chaque mois républicain. - Vendémiaire commence le. . 235 | 24 |Septembre. 1 25 | 24 |Octobre. 2 : 22 | 23 [Novembre. 3 I è à 22 | 23 {Décembre. 4 : 21 | 22 |Janvier. ë 5 ) Ê 20 | 91 |Février. 6 : 22 | 93 |Mars. 7 14 15 16 | 17 |r6 T0 | 120 | 21 | 21 | 22 |Mars.* 8 | 15 | 16 | x 18: 10 1120, 1421/1700 | 21 | 92 |Avril. 9 16 | 17 | 18 | 19.| 20 | 21 22 | 25 l 20 | 21 |Avril.* 10 | 17 | 1 19° | 201119712922) 23) |) 24 21 | 22 |Mai. 11] 18 | 19 | 20 | 91 | 22 | 95 | 24 | 25 20 | o1 |[Mai.* 12 | 19 | 20 |27 | 29/25 94 95 | 26 | 20 | 91 Juin. 193 | 20 [27 .| 22 | 95 | 94 | 05 /#061| 27 | 19 | 20 |Juin.* 14 1121 |1900|Mo57| #04 loS No GATE 26 20 |‘or [Juillet. 15-! 92-|:95 | 24°] 95/| 96 | 97 | 25 | 29 | 19 | 20 [Juillet.* 16 | 25 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 50 19 | 20 |Aoùt. 17 | 94 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29.| 30 I 15 | 19 |Aoùt.* 19.1 2521261 271-285" 09%" 5an|"er 2 18 | 19 |Septembre. 19 À 26 | 27 | 98 | 29 | 50 | à 2 5 17 | 18 [Septembre x 20 | 27 | 28 | 29 | 50 | x 0) 5 4 91 | 28.| 29 | 30 I 2 5 4 5 221120) |M001ex 2 3 4 5 6 À quelle date répond le 7 prairial an 12? 25 | 50 I 2 3 4 5 6 g TaBLe 1. - L'an 12 commence le 24 septembre 24. | x Opel RES EU En LE) AC | OC M) 1803. > ; É G e | TABLE 1. Prairial commence le 21 mai 1804. A 2 : à ë : 4 F. g | (On prend la 5° colonne, parce que £ ; ë 6 al . 11 | l’année commence le 24 septem- 22 15 > { « 9 ñ ai De 28 | 5 6 7 5 9 TON TT T2 bre ; et la 2° ligne de prairial, 20 | 6 . 8 9. :| 10 | xr | 2 | E que l’an 1804 est bissex- 50 7 8 ORNE | 15 14 | TABLE 7. On fait répondre le n° 21 de Ja z°° re JA ION PTT ALEN LEE PAU Ee colonne avec le n° 1 dans l’une des suivantes, et on voit que le 7 prairial répond au 27 mai 1804. Maratmariques. Société Philomat. Mars 1822 Mécanique. (56) Sur un cas singulier du contact de deux surfaces osculatrices ; par M. HACHETTE. Gx sait qu'un plan quelconque mené par le point de contact des deux surfaces, coupe ces surfaces suivant deux courbes réciproquement oscu- latricessau même point. Il est à remarquer que ce principe éprouve une modification , lorsque les rayons de courbure principaux au point d'oscu- lation des surfaces, sont de signes contraires; alors le plan tangent en ce point, coupe les deux surfaces suivant deux lignes qui n’ont en général qu’un contact du premier ordre au point commun, lequel devient un point double de ces lignes. L'une des deux surfaces osculatrices étant du genre de celles qui sont engendrées par la ligne droite, par exemple, un hyper- boloïde à une nappe, le plan tangent aux deux surfaces mené par le point d'osculation, contient deux droites de l'hyperboloïde, et de plus coupe l'autre surface suivant une courbe, qui en général est simplement touchée par ces droites,-en sorte que le point de contact n’est pas nécessaire- ment un point d’infleæion. Néanmoins tout autre plan mené par l'une ou par l’autre droite de l'hyperboloïde, couperait la surface dont il est osculateur, suivant une courbe qui aurait avec ces droites un contact du second ordre, et le point d’osculation serait nécessairement un point d’iuflexion de la courbe. M. Hachette, qui a le premier considéré la ligne d'intersection d'une surface et de son plan tangent, a donné l'équation différentielle de cette ligne. La valeur de _. qu'on tire de cette équation, se réduit, dans l'hypothèse où le plan des (æ, y) se confond avec le plan , les rayons de R et r étant tangent , à l'expression très-simple }” — les rayons de courbure principaux de la surface, ce qui fait voir que cette valeur n’est réelle que lorsque les rayons KR et r sont de signes contraires. FR. Note sur quelques machines à vapeur dont les dimensions sont extraordinaires. (Extrait du Phil. Mag.) Les mines de cuivre situées près de Redruth en Cornouailles, dont on vient de reprendre l'exploitation, offrent une étendue de travaux à assécher, ayant près d’un miile de longueur, et environ 2€o mètres de profondeur au-dessous du niveau de la galerie d'écoulement qui verse les eaux dans la mer. Pour mettre à sec ces anciennes excavations et permettre de creuser encore plus profondément, trois machines à vapeur ont été établies par (37) Arthur Wolf: l'une située à l'extrémité ouest de la mine, elle a un cylindre de 1*,778 (ou 70 pouces anglais) de diamètre, et fait agir des pompes à la profondeur de 120 mètres. Une deuxième machine a été placée au centre cle l'établissement, et une troisième à l'extrémité la plus orientale de la mine. Ces deux dernières machines ont des cylindres de 2",286 (ou 90 pouces anglais) de diamètre : la course de leur piston est de 5°,048 (ou 10 pieds). . Chaque machine a six chaudières : trois sont réunies de manière a être chauffées par deux feux et suffisent pour'faire aller une machine ; les trois autres servent quand il faut réparer ou nettoyer les trois premières. { a va- peur y agit à une haute pression, et elle est employée suivant le mode ap- pelé à expansion, et condensée à la manière ordinaire. Ces trois immenses machines sont d’une construction très-soignée, et très-bien entendues dans tous leurs détails. Quoiqu’elles passent en puissance toutes les autres machi- nes qui ont été exécutées jusqu'ici, et quoique la course du piston soit aussi d’une étendue plus grande que dans aucune autre, elles ont marché jus- qu’à présent d'un mouvement irès-égal, sans choc, sans secousse, à raison de 12 à 15 coups par minute, et avec autant de régularité que si elles étaient munies d'un volant. La premièresde ces machines a consommé 3800 bushels de houille en 35 jours (environ 154 mètres cubes), ce qui revient par jour à 5,8 mètres cubes, c’est-à-dire 4250 kilogrammes de houille à peu près. Le poids élevé est chaque jour de 591 millions de kilogrammes ; son effet consiste à éle- ver 159,696 kilogrammes (ou environ 140 mètres cubes d’eau) à la hau- teur d’un mètre pour chaque kilogramme de houille consommée, ce qui est plus qué ce qu’on obtient de toutes les autres machines connues de même espèce. : Voici les poids des parties principales de ces machines, pour ainsi dire, gigantesques. Le cylindre, sans son couvercle et son fond, pèse 12000 kilogrammes environ ; il est d’une seule pièce et renfermé dans une enve- loppe d'un plus grand diamètre : le balancier et son axe pèsent 25000 kilogrammes ; les tiges des pompes dans les puits et leurs ferrements pèsent environ 40000 kilogrammes. Si l’on ajoute à ce dernier poids celui de la colonne d’eau soutenue dans les pompes et la moilié du poids du balancier, on trouve une charge de presque 100000 kilogrammes d’un côté de l'axe : une pression corres- pondante fait équilibre du côté opposé, en sorte que l'axe porte une charge de 200000 kil. Le piston parcourt 80 mètres par minute, et met en mouvement cette masse immense de matière avec une régularité surprenante. Ces machines font honneur à l'habileté ét à la science de M. Wolf, à qui la Cornouaille est redevable de plusieurs perfectionnements dans les machines à vapeur qui ont rendu aux mines de cette contrée les plus grands services. FR. Grozocir. Société d'Histoire naturelle. Février 1622. (58 ) Résultats d'observations géognostiques faites en Allemagne cn 1621 et 1622; par M. Bové. (Extrait.) Bis L'auteur a exposé ces résuilats d’après l’ordre géognostique des terrains, en commençant par les plus anciens. Il ne croit pouvoir admettre décidément dans la classe primitive que les terrains de gnets et de micaschiste, dont le premier prédomine sur le se- cond. La classe intermédiaire comprendrait suivant lui, outre les grau- waches, les terrains de schiste argileuæ, et des roches composées principa- lement de nodules ou de grains arrondis de quartz, d'écailles ou de lames de mica, de talc ou de chlorite, et moins souvent de quelques grains de - feldspath et de quelques petites parties calcaires. Dans les grauwaches, M. Boué décrit comme exemples de masses do- déritiques intercalées, celles qui se trouvent près de Prague, et qui ont distinctement leurs parties supérieures et inférieures boursouflées. Il fait mention brièvement des amas de calcaire et de serpentine du terrain de transition; et s’occupant ensuite des siénites, il les voit partout en général supérieures aux terrains intermédiaires, ou du moins à une grande partie de ces terrains. Des siénites, l’auteur passe aux granütes : il ne reconnaît pas la stratifi- cation en manteau du gneiss autour du granite; il croit reconnaître que les granites se prolongent en filons dans les roches schisteuses primitives. Il en conclut qu'il est fort probable que les granites sont postérieurs à ces roches schisteuses, et que par conséquent il n’y a peut-être pas de granite primordial. De plus, voyant le granite entouré de roches bizarres ou de hornfels au milieu des grauwackes de différents pays, il croit pouvoir en déduire qu’une partie au moins des granites est même postérieure à la totalité ou à une grande portion du terrain intermédiaire. Dans les filons, l'auteur a cru apercevoir souvent des accidents con- iraires à l’ingénieuse théorie de Werner, et reconnaître des produits ignés et des produits aqueux. Relativement aux porphyres, M. Boué établit d’abord que ces roches appartiennent à des formations locales asséz semblables aux dépôts tra- chytiques : cela une fois admis, il trouve facilement l'explication de leur apparition à différentes époques dans différents pays; et il assigne pour limites de l'époque de leur élévation, la fin des terrains de transition et celle du dépôt du grès rouge y compris le terrain houiller. L'apparition plus ou moins fréquente ou plus ou moins tardive de ces anciens trachytes lui fournit'une clef pour expliquer lés positions variées .du grès rouge et du grès houiller, dont l'un est tantôt dessus tantôt dessous l’autre; il pense que le grès rouge (todte liegende) n’est, en général, qu'un agglomérat porphyrique dérivé des porphyres. , (son Dans les localités où ies porphyres n'ont pas été formés, l'auteur trouve legrès rouge remplacé par des roches arépacées charbonenses voisines des grauwackes, comme le long du versant septentrional des Alpes, etc. * Dans ce cas et dans d’autres (duché de Deux Ponts), il reconnaît que le premier calcaire secondaire ou le zechstein a trouvé moyen de. s’intercaler dans le grès rouge ou houiller. Il mentionne ensuite les aliérations et les dérangements variés que les matières porphyriques ont fait éprouver pendant leur élévation, tant aux roches schisteuses primitives, qu'aux roches de transition et de l'époque secondaire; et il croit apercevoir quel- ques liaisons entre les porphyres, les mines de mercure, et les mines de: cuivre du Kupferschiefer. M. Boué décrit les variétés du premier calcaire secondaire ou zech- stein, particulièrement le calcaire magnésien -de Pœsenek et de Gera en Saxe, l'eisenhalk ou calcaire, ferrugineux, et le hæhlenkath où calcaire à groties du Thüringerwald ; il distingue ce calcaire du calcaire à encrines des Anglais, qui n'est qu’un calcaire intermédaire alternant avec les assises inférieures du terrain de grès rouge et houiller; et, d'un autre côté, ïl reconnait l'identité du zechstein, par sa position, sa nature et ses fossiles, avec le calcaire magnésien d'Angleterre; il le retrouve dans le midi de la France, près de Figeac. En examinant le grès bigarré avec ses marnes variées, gîte ordinaire du sel et des sources salées, il essaie de distinguer le second gypse secon- daire du premier gypse, du moins en Allemagne. Ï1 esquisse ensuite les caractères principaux du second calcaire secon- daire ou du muschel kalhstein, qui se lie çà et là, par des oolites on des calcaires arénacés, avec le grès bigarré qui est au-dessous; ce calcaire de- vient magnésien et sans coquilles près de Coburg; les débris d’encrines , les térébratules et les peignes le caractérisent ; l’auteur l'indique en Aile- magne, en France, et pense qu’il manque en Angleterre, Au-dessus il place le troisième dépôt arénaté secondaire ou le qua- dersandstein, qui présente des variétés compactes, ferrugineuses, et houil- lères, surtout lorsqu'il se lie aux marnes inférieures du calcaire jurassique. L'auteur indique les coquillages bivalves et univalves, les bois et les restes de monocotylédons, que renferme le quadersandstein, et tous les caractères qui le distinguent du grès bigarré. Au-dessus de ce terrain qui existe aussi en France, mais qui manque en Angleterre, se voit, suivant M. Boué, le calcaire Jurassique où troi- sième calcaire secondaire, qu'il divise, 1°en marnes inférieures et calcaire à gryphites ; 2° calcaire oolitique et compacte; et 3° calcaire fort riche en fossiles de différentes classes d'êtres. Après en avoir indiqué les masses éparses dans l'Allemagne, et les’avoir identifiées avec celles de la France et de l'Angleterre, il montre que la craie chlorilée ou la glauconie crayeuse de M. Bronguiart est fort abondamment répandue en Allemagne, et que BoTANIQUE. Société d'Hist, nat, Janvier 1822. ‘ton | c'était là le plœnerhalñ de Werner : il l'a reconnue surtout en Bohême. I suit la craie depuis les bords du Rhin jusqu'au-dessous de Berlin et près de Dantzig. Au-dessus de la craie l’auteur décrit l'argile plastique avec les lignites, si abondamment distribuée dans le nord de l'Allemagne, où elle est accom- pagnée de beaucoup de sables et de cailloux, et recouverte, dans quelques localités seulement, par de petites masses de calcaire grossier, qui offre des coquillages des mêmes genres et quelquefois des mêmes espèces que le calcaire grossier parisien. Dans le milieu de l'Allemagne, il a aussi observé les dépôts précédents, et l'argile plastique lui a présenté des restes d'oiseaux, des coquillages d’eau douce, et même des insectes. Pass le bassin de l'Autriche, de la Moravie 2t de la Hongrie, l’auteur indique d’abord des nagelflues reposant sur le terrain intermédiaire ou de grès rouge; ces nagelflues quelquefois coquillers se lient a des calcaires trés-coquillers que M. Boué ne classe pas encore, parce qu'ils ne ressem- blent guère ni à la éraie ni au calcaire grossier. Au-dessus il cite des argîles plastiques à lignites, à succin et à coquil- les d’eau douce, puis des argiles micacées fort coquillères à restes marins, renfermant du gypse et de la strontiane sulfatée, ensuite des sables, des cailloux, des marnes et des calcaires coquilters. Enfin il fait connaître, dans ces bassins, divers dépôts d’eau douce qui lui paraissent d'âges différents; en Moravie et en Croatie quelques-uns renferment des insectes. L'auteur achève son Mémoire par l'indication des dépôts ignés récents de l’Allemagne; il les divise en produits dewolcans brülants à l'air, et en produits de volcans plus ou moins soumarins. Ces derniers, lorsqu'ils ont été entièrement soumarins, lui ont donné occasion d'obsérver des matiè- res tufacées liées ‘intimement aux basaltes, de manière à en devenir pres- que inséparables; et il a été à même de s'assurer que les roches avoisi- sinantes avaient été considérablement altérées, durcies et même vitrifiées, par les agents volcaniques. M. Boué a observé les dépôts trachytiques en six endroits de l'Allemagne, et il indique çà et là des volcans semblables à ceux du Haut-Vivarais. Il termine par une exposition des caractères qui distinguent éminemment les dépôts volcaniques soumarins de ceux des volcans brülants à l'air. Mémoire sur l'organisation Jlorale du Maïs (Zea mays); par M. J. Gay. , Le 15 février 1822, M. Gay a lu à la société d'histoire naturelle un Mé- moire sur l’organisation florale du maïs (Zea mays L). Les développe- ments dans lesquels il entre tendent à établir les points suivants : (4x) 1°. Les épillets femelles du maïs ne sont: ni uniflores ni femelles d'une manière absolue, comme on l’a pensé jusqu'ici. Leur glume (bale de Beau.) renferme, comme celle de l’épillet mâle, deux fleurettes bivalves. L'inté- rieure embrasse un ovaire fertile, trois rudiments d’étamines et rarement deux écailles. L’extérieure est ordinairement neutre, mais op y trouve quelquefois deux écailles, trois rudiments d’étamines , et même, quoique beaucoup plus rarement, un rudiment d'ovaire. L'épillet femelle du mais ne diffère donc essentiellement de l'épilletsmâle que par l’avortement plus ou moins complet des organes masculins. Cet avortement n'est jamais poussé aussi loin dans l’épillet femelle que l'avortement des organes fe- melles dans l’épillet mâle. 2°. La coupe transversale d’un épi femelle de maïs présente un polygone et annonce un axe pyramidal dont chaque face (leur nombre varie de 4 à 13) porte une rangée d'’épillets géminés. Cette inconstance du nombre des faces et le mode d'insertion des épillets, donreraient seuls à penser que l'épi femelle du maïs est formé par la réunion de plusieurs épis sembla- ble aux épis mâles: mais la preuve de ce fait résulte bien plus clairement d'une anomalie à laquelle le maïs est sujet, anomalie dans laquelte l'épi femelle se décompose naturellement en plusieurs épis, dont l'axe trigone est chargé, comme celui des épis mâles, de deux rangées d'épillets géminés. 3°. Cette anomalie, toutes les fois qu’elle se présente, entraîne une dé- gradation successive des épillets-placés sur chaque épi, depuis ceux de la base où l'organe mâle avorte presque entièrement, jusqu’à ceux du sommet où cet organe se développe seul dans les deux fleurettes. Dans cet état, l'épi femelle décomposé (ramifié) ne diffère plus en rien de l'assemblage des épis mâles. Ainsi, dans le système d'organisation que la nature a donné au maïs, l’ordre symétrique (celui des axes mâles) était contraire au développement de l'organe femelle, et le développement de cet organe ne pouvait être opéré que par la soudure de plusieurs axes floraux, et par l'état de gêne et de compression qui en résulte pour chacun d'eux. 4°. Le diclinisme des fleurs du maïs se trouvant, par le fait de ces obser- valions, réduit (au moins quant aux épillets femelles, car M. Gay n'a jamais trouvé de rudiment d’ovaire dans les épillets mâles) à un avortement plus ou moins complet des organes de l’un ou de l'autre sexe, les obstacles qui semblaient s’opposer à ce que cette plante fût placée dans l'un des groupes naturels dont se compose la famille des Graminées, se trouvent considé- rablement diminués, si ce n’est entièrement levés. Il ne peut être ici ques- Lion de la tribu des panicées, dont les épillets naissent toujours isolément, et dont les glumelles coriaces embrassent étroitement la caryopse à l'épo- que de sa maturité : mais tout annonce que le maïs appartient à la tribu des saccharinées. Axes floraux trigones , deux faces garnies d'épillets ; épil- lets géminés, l’un sessile, l’autre pédicellé; deux fleurcttes dans chaque épillet, l'intérieure plus complète que l’extérieure ; valves de la glumelle (stragule de Beauv.) membraneuscs, n'enveloppant pas étroitement la Livraison de mars. 6 Boranrque. (42) caryopse : tels sont les caractères des saccharinées , tels sont ceux du maïs. En vain, pour combattre ce rapprochement, argumenterait-on de la non articulation des axés et de la soudure des styles dans le maïs. H n'est point démontré que les axes floraux soient con :tamment articulés dans les saccharinées, et l'on sait qué les styles de l'émperatla sont toujours soudés jusqu’à une élévation plus ou moins grande. = Mémoire sur le genre Copaifera, et Description de deux espèces nouvelles qui lui appartiennent, par NT. DESFONTAINES. (Extrait des Mémoires du Muséum, 1. 7, 1822.) Le genre copaïva, de la famille naturelle des Légumineuses, a été établi lacune dans son histoire des plantes de l'Amérique pour l'arbre qui fournit le baume de Copahu. Plus tard Linné l'a nommé copaïfera, nom que la plupart des botanistes ont aujourd’hui adopté. [n'est pas bien cer- tain, malgré le témoignage de Jacquin et de Linné, que le copaïva où copaïfera soit le même arbre que celui que Marcgrave et Pison ont incom- plétement figuré et déerit dans leur histoire naturelle du Brésil sous le nom de copaiba; et cependant il est certain que la plante de Marcgrave et de Pison est celle dont on retire le baume de Copahu : ces deux auteurs l'ayant observée dans lé pays où elle croît naturellement, tandis que Jac- quin, comme il le dit lui-même, n'a observé qu’un seul individu cultivé à Ja Martinique, et qui provenait originairement du continent. Ce point important reste donc encore à écläireit. M. Desfontaines ayant été à même d'observer deux espèces nouvelles de ce genre dont on ne connaissait encore qu'une seule espèce, en a publié en quelque sorte une petite monographie dans laquelle il en a tracé d’une manière plus précise les caractères distinctifs. Nous allons exposer ces caractères ainsi que ceux des espèces qu'il y a rapportées. COPAIFERA. L. J. Copaiva. J'acq. Cal. quadripartitus laciniis ellipticis, utrinque sericeis. Cor. o. Stam. decem, basi calycis inserta, filamentis acu- tis, distinctis subæqualibus. Autheræ oblongæ, obtusæ. versatiles, utrinque longitudinaliter dehiscentes. Stylus Re stigma crassiusculum. Ova- rium globosum superum, breviter pedicellatum, ovula gemina includens, hiuc nes iaserta. Fructus maturus desideratus. Canulis Done Fotia abruptépinnata. Pedunc. axillares, ramosi. Flores in ramulis conferti sessèles. Voici les phrases caractéristiques des trois espèces mentionnées ou dé- crites par M. Desfontaines. 1°. Coparrera Jacquinr. Desf. Mém. mus. 7, p. 356. C. Fol. abruptè pinnatis; foliolis tri-quadrijugis, alternis glabris, nitidis integerrimis, ovato-lanceolatis, punctatis oblusè mucronatis. Copaiva ofjicinalis. Jacq. Sürp. Au. 153, t. 86. An copaïba Marcg.? + (45) 2°. Coparreri Guyannensis. Desfont. |. , c., €. 15. C. Fol. abruptè pinnatis; fol. 5-4 jugis, oppositis, glabris integerrimis, punctatis, ovato-ellipticis, acutè mucronatis. C'est un arbre de 50 à 4o pieds de haut, indigène des forêts de la Guiane, où il croît dans le voisinage de Rio-Negro. Cette espèce a beau- coup de rapport ayec la précédente (copaifera Jacquini); et il serait même possible qu'elle n’en fût qu'une variété : elle en diffère par ses foiioles constamment opposées terminées par une pointe aiguë, et par la nervure moyenne qui ne les divise pas en deux parlies aussi inégales. 5°. CoparreRA Lancsporrrt. Desf, ]., c., t. 14. C. Caule arboreo; fol. abruptè pinnatis, foliol. ellipticis, obtusis, muti- cis sub quinque jugis; peduncul. axillaribus et terminalibas, paniculatis, pétiolisque pubescentibus. s Cette espèce a été trouvée au Brésil, dans les environs de Rio-Janeiro, par M. Langsdorff, consul-général de S. M. l’empereur de ot 1 Note sur le Wétiver de l'Inde ; par M. LEMAIRE. M. Lemames-Lisancourr, ancien pharmacien à Paris, à lu, dans le courant du mois de janvier, à la Société Philomatique de cette ville, une Notice sur les espèces médicinales actuellement comprises dans le genre Andro- pogon, et particulièrement sur la racine de F’étiver, de l'Inde. M. Lemaire a recu d'un Médecin vétérinaire de l’île de Bourbon une certaine quan- tité de cette racine, et a confirmé les remarques qui avaient été faites, à son sujet, dans le sein de la Société, antérieurement aux siennes, par MM. Dupetit-Thouars et Hippolyte Cloquet. L'auteur pense, avec eux en effet, que la racine de Vétiver est donnée par un végétal qui forme un genre dans la polÿgamie monoëcie et dans la famille des Graminées, et auquel on doit rapporter, sous le nom de Fetiveria : 1°. L'Agrostis verticillata, de Lamarck, qu'it ne faut point confondré avec l'Agrostis verticillata que Villard a décrite parmi les plantes du Dauphiné; 2. L'Andropo on sauarrosum, de Retz. Ce genre, dans lequel, dit-il, la fleur mâle est sessile, et la fleur hermaphrodite pédicellée, caduque, contient déja, selon M. Lemaire, . trois espèces qu'il a vues dans l’'herbier de M. Dupetit-Thouars, qui les a recueillies sur les lieux. L'espèce principale croît sur les digues sablonneuses et autour des champs cultivés, aux Indes, à Ceylan, à Bourbon, à l'ile de France, où elle a été apportée, sous l’intendance de M. Poivre. Elle a été figurée, par Rheede, sous le nom de Tsiama putlu, dans l'Hortus malabaricus (vol. xir, tab. 41 et 45). Ses tiges et ses fleurs sont inodores. Les racines du Vétiver elles qu'on nous en a apporté récemment de ) 1022 BOTANIQUE. Cnimie. (44) l'archipel des Indes, sont en faisceaux composés” de radicules et d'hypo- caulides. Les radicules, longues de 8 à 10 pouces, de grosseur presque égale, tortueuses, grêles, recouvertes d'un épiderme paliacé, répandent une vive odeur de myrrhe et de rose tout à la fois, ce qui justifie le nom de Fetiveria odoratissima, que M. Bory de Saint-Vincent propose de donner au gramen qui nous occupe. Aux Indes, ces racines servent à parfumer le linge, et éloignént des étoffes de laine, avec lesquelles on les enferme, les insectes qui pourraient les détruire. À Amboine ; et dans tout l'archipel des Moluques, on fait usage de l'hypocaulide du Vétiver comme ässaisonnement pour le pois- son, et pour communiquer un arôme conservaleu au vin de palmier sagou. Les médecins de ces mêmes contrées donnent l'infusum chaud dés racines de Vétiver, comme un remède antispasmodique, diurétique, _diaphorétique, emménagogue, etc.; ils en retirent une huile volatile très- odorante, qu'ils administrent, sous la forme d’oléo-saccharum , comme tonique et stimulante. Toutes ces propriétés ont été signalées dans cette substance médica- menteuse par M. Hippolyte Cioquet. dans uu Cours de matière médicale et de thérapeutique qu'il a fait en 1820; mais il nous faut dire ici que M. Lemaire propose de préparer avec cette racine odorante, une pommade anti-phthiriasique, dont on pourrait oindre la tête des enfants, sans craindre de voir se développer les accidents qu'entraîne à sa suite l'usage des pommades mercurielles et du staphysaigre. En Analyse du Poivre (Piper nigrum); par M. PELLETIER. M. Osnsraepr, de Copenhague, avait annoncé (Journal de Physique; février 1821) qu'il existait dans le Poivre une substance particulière, nouvelle base salifiable végétale, qui était la cause de la saveur el de l’â- creté de ce fruit. J'ai cherché à obtenir cette matière en suivant le procédé indiqué par M. Oerstaedt, mais je nai pu réussir. Je n'ai pas cru devoir cesser pour cela un travail commencé, d'iutant plus que mes. premiers essais m'avaient conduit à retirer aussi du Poivre, une matière cristaliine qui, quoique non salifiable, n’en était pas moins nouvelle. J'ai également reconnu que la saveur du Poivre n’était pas due à cette matière cristailine, mais à une huile concrète. Si mes résultats diffèrent essentiellement de ceux annoncés par le savant chimiste danois, ils se rapprochent de ceux obtenus par M. Vauquelin dans l'analyse d'une autre espèce de Poivre, le Cub:bes. Cette dernière circonstance n’a pas peu contribué à la confiance que je crois pouvoir accorder à mes propres recherches. Passant sous silence les essais eutrepris pour àrriver aux résultats annoncés par M. Oersiaedt, ne parlant pis non plus de ceux qui mont conduit à la découverie d'une nouvelle matière végétale, je vais indiquer dé suitele procélé quil convient de mettre en pratique pour obtenir la (4 ) subslance nouvelle que j'ai nommée Piperin. Ce procédé consiste à faire agir l’alcool déphlegmé sur le Poivre; on évapore les teintures obtenues. On se procure par ce moyen une matière résinoïde que l’on soumet à l'action de l’eau; l’eau se charge d’une matière précipitable parla noix de galle, et semblable à celle que M. Vauquelin a retirée du Poivre cubebes, et qu'il regarde comme analogue au principe particulier qui se trouye dans les légumineuses. L'eau enlève aussi à la matière résinoïde une cer- laine quantité d’acide malique et d’acide tartarique, qu’on peut séparer par les procédés analytiques connus, et rapportés dans notre Mémoire. La matière résinoïde sur laquelle l’eau n'avait plus d'action, a été dis- soute dans l'alcool; la solution abandonnée à elle-même a fourni, au bout de quelques jours, une multitude de cristaux; ces cristaux. d’un jaune verdâtre, ont été purifiés par des dissolutions dans l'alcool, et des cristal- lisations réitérées. Nous avons aussi employé l’éther avec avantage pour arriver au même résultat. Nous remarquerons, enfin, que la matière cristalline, à mesure qu'elle est obtenue plus blanche, devient de moins en moins sapide, de sorte que les cristaux incolores n’ont à peine plus de saveur poivrée, tandis que cette saveur se concentre dans la matière colorée dont on dépouille ces cristaux, matière qui a d’ailleurs tous les caractères des matières grasses proprement dites. Nous en avons indiqué les pro- priétés particulières dans notre Mémoire, elle n'offre du reste rien de remarquable que son excessive âcrelé. 4 La matière cristalline du Poivre nous semble, au contraire, être toute particulière; c'est pour cette raison que nous avons cru devoir la nommer Piperin. Elle cristallise en prisme à quatre pans terminés par une face inclinée : ces cristaux sont sans couleur. Le Piperin n'a presque pas de saveur; il est probable même quil serait insapide, si l'on pouvait le dé- pouiller des dernières traces de matière huileuse. . ren Le Piperin est insoluble dans l'eau froide, très-peu soluble dans l’eau bouillante ; il se dissout dans l'alcool avec facilité. L’éther, à froid, n’en dissout qu'environ — de son poids; il est plus soluble à chaud qu’à froid dans ces deux liquides, et cristallise par ce refroidissement; il est soluble dans l'acide acétique, mais l’eau le précipite de cette dissolution. Les acides sulfurique, nitrique et hydrochlorique étendus, n’ont pas d'action sur le Piperin ; l’acide sulfurique concentré lui fait prendre une couleur rouge de sang; cette couleurdisparaît lorsqu'on vient à ajouter de l'eau sur la matière. Le Piperin ne paraît pas altéré, si l'acide sulfurique n'est pas resté trop long-temps en contact avec lui. Le même phénomène a lieu avec la matière résinoïde du Poivre, c'est-à-dire avec un mélange de la matière cristalline ct dela matière grasse; mais comme il est d'autant plus marqué que la matière cristalline est plus pure, on peut considérer cette propriété comme propre à la matière cristalline. L'acide hydrochlorique a sur le Piperin une action analogue à celle qu’exerce l'acide sulfurique, cependant la couleur qu'il lui communique est plutôt jaune que rouge. L'acide nitrique convertit le Piperin en acide oxalique et en matière _M1NÉRALOGIE. Société Philomatiq. Mars 1822. + (46) jaune amère; le Piperin se fond à une température peu supérieure à celle de l’eau bouillante; distillé à feu nu; il donne les produits des matières végétaies non azotées. Le deutoxide de cuivre le convertit en acide car- bonique et en eau. à Pour établir plus fortement l'existence du Piperin comme substance particulière, nous le comparons dans notre Méinoire à plusieurs autres produits des végétaux; nous établissons les propriétés différentielles qui le caractérisent; nous terminons ensuite l'exposé de l'analyse du Poivre, et nous arrivons enfin aux conclusions suivantes : 1. Que le Poivre commun est composé D'une matière cristalline particulière (Piperin) ; D'une huile concrète très-âcre; D'une huile volatile balsamique: D'une matière gommeuse; D'un principe extractif analogue à celui des légumineuses ; D'acide malique et d'acide tartarique ; . D'amidon ; De bassorine; De ligneux ; : De sels terreux et alcalins en petite quantité. 2°. Qu'il n'existe pas d’ alcali organique dans le Poivre. 5°. Que la substance cristalline du Poivre est de nature particulière. 4. Que le Poivre doit sa saveur à une huile peu volatile. 5°. Enfin, qu'il y a des rapports entre la composition du Poivre com- mun et celui du Poivre cubebes s analysé par M. Vauquelin , et que les dif- férences de composition qu'on remarque entre ces deux fruits peuvent s “expliquer par la différence seule des espèces; ce qu'on ne pourrait faire, si seulement une de ces substances contenait un alcali organique. J Notice surle Bitume de Bast-nne el sur ses usages ; par M. MEvraAC, Pharmacien à Dax. (Extrait.) Le gîte de Bitume situé entre Bastenne et Gaujac (département des Éandes)! sur une lieue environ d'étendue, se compose de'plusieurs cou- ches de bitume mélé de sable, alternant avec dés couches de sable et d'argile; le tout est superposé au calcaire à gryphites, qui, un peu plus for à Saint Boués, renferme du soufre natif. Près de là, sont des masses gypseuses et des sources salées (avec le gypse se trouve l'arragonite de Bastodhes et une formation basallique paraît recouvrir le tout ). Des sourcés, chargées de pétrole et de sulfate de fer, sortent de terre, au-dessus du calcaire à gryphites (1). PRES DR ER AN EEE PRES TRES À € PO PERRIER RER EREIRES ROSE ER (1) I paraît que ce Bitume est dans une position géologique parfaitement sem- blable à celle dans laquelle se trouvent la plupart des terrains qui Sont composés comme celui-ci, de sables siliceux ou grès, d'argile ou de marne argileuse, de sources sales et-de gypse, tels que les salses des Apenni is dars les environs de Modène, (45) Le Bitume exploité est séparé du sable en le faisant fondre dans l'eau, à laquelle on ajoute un peu de potasse; on enlève le Bitume pur, à mesure qu'il surnage; la proportion moyenne est de quatre parties de sable pour une de‘Bitume. L'analyse de ce Bitume pur, par l'éther sulfurique, a donné à M. Meyrac 0,67 de substance résineuse combinée à quelques atomes d'huile de pétrole, et 0,53 de charbon, L'auteur regarde comme certain que le Bitume de Bastenne est composé de principes végétaux, et il pense que probablement l'acide sulfurique produit par l'altération des pyrites, a contribué à sa formation. M. Meyrac décrit les préparations qu’on fait subir au Bitume, pour le rendre propre à différents usages. En mélant avec soin au Bitume liquéfié par la chaleur deux parties de chaux carbonatée-en poudre, on en forme un morlier homogène assez solide, lequel pétri ensuile avec un sixième de sable, est employé avantageusement à Bordeaux dans la construction des terrasses; on en couvre entièrement les planchers, ou l’on en remplit les joints et les fentes des bois et des pierres. (Le Bitume de Seyssel est maintenant employé de la même manière à Genève.) En ajoutant au Bi- tume un seizième d'essence de lérébenthine, ou, à son défaut, un peu de graisse, on en fait un vernis liquide, dans lequel on plonge les bois de construction destinés à être placés dans l’eau, et dont on enduit ceux qui doivent être seulement exposés à l'humidité, ainsi que les cordages et les toiles. Le mastic et le vernis de Bitume présentent le grand avantage de ne pas s'écailler, et de se prêter, sans se fendre, aux inflexions, aux chan- gements de formes ou de dimensions auxquelles sont sujettes les pièces de charpente. Des papiers couverts de vernis bitumineux se sont. aussi conservés pendant six mois dans l’eau sans altération. Pour,l'usage de la marine, l'emploi du Bitume paraît à M. Meyrac bien préférable à celui du goudron ; il annonce que des essais comparatifs en grand ont lieu main- tenant, à ce sujet, dans plusieurs ports de France. nf 2B: le Bitume d’Altkiréh près Bâle, celui de Seyssel ( département de l'Ain), ete. C’est du moins ce qui semble résulter de quelques observations faites sur les lieux, en 1808, Les roches qui composent le terrain de Bastenne paraissent être disposées dans l’ordre suivant, en allant de bas en haut: : 1°. Un calcaire analogue au calcaire alpin, compacte, gris, et renfermant, mais très-rarement, quelques coquilles fossiles assez seniblables à celles qui caractérisent ce calcaire; il est recouvert immédiatement par un gypse strié, salifère, associé avec une marne argileuse rougeätre, qui renferme l’arragonite prismatique ‘de Bastenne, accompagné de quarz hématoïde. .2°. Un lit de sable mélé d'argile, et renfermant le Bitume. Ce lit paraît analogue, par sa position et par conséquent par son époque, à la formation de l’argile plastique, supérieure à la craie. 9. Un terrain basaltique, dont le basalte est plutôt pétrosiliceux que trappéen, et très-disposé à la décomposition. ï C’est au-dessus du lit de sable et au-dessous du terrain basaltique, que parait être placé le banc de coquilles analogues à celles du calcaire grossier. qu'on connait depuis long-temps au lieu dit Cabanicre, près Dax. (Note de M. Alex. Brongniart. ) Zoozocre. (48) Fisures ét synonymie des Lépidoptères nocturnes de France ; par ©. VAUTHIER; premiére. Livraison. (1) C'Esr concourir puissamment aux progrès de l’histoire naturelle, que de mettre sous les yeux de ceux qui la cultivent les portraits des espèces déjà décrites par les auteurs; ils suppléent presque toujours aux des- criptions, quelque exactes qu’on les suppose; et, dans bien des cas, ils les rectifient. On leur reconnaît, de plus, lorsqu'ils sont exacts, ce précieux avantage, de consacrer à jamais, et sans aucun doute, la détermination de chaque espèce, et de faciliter ainsi les observations des anatomistes et des physiologistes, qui ne sont plus arrêtés dans leurs utiles travaux par la recherche pénible, et souvent infructueuse, du nom de l'individu qu'ils “expérimentent. Cet avantage est généralement apprécié; et tout le monde convient qu’un atlas complet des animaux connus, donnerait indirecte- ment une impulsion très-forte à la philosophie de la sience. M. Vauthier a donc servi très-utilement l'Entomologie eu lui consacrant son pinceau; les figures de sa ‘première Livraison laissent très-peu de choses à désirer, -et on s'aperçoit aisément que c’est au zèle d’un amateur éclairé qu'on est redevable d'une telle entreprise. A ce titreil serait peut- être convenable de distinguer cet ouvrage de tout autre, et d’en faire men- tion dans notre Bulletin des Sciences, qui ne saurait, dans aucun cas, être consacré à l'annonce des spéculations de librairie; mais nous avons, pour en parler ici, un motif assez différent : c’est de mettre les Entomologistes au courant des espèces qui seront représentées dans cet atlas, afin que notant cette indication, ils puissent y recourir lorsqu'ils auront à déter- miner, soit pour leurs collections, soit pour leurs travaux anatomiques, soit enfin pour leurs expériences, une espèce quelconque. Celles repré- sentées dans la première Livraison appartiennent aux genres Arctie, Bombyx et Noctuelle de M. Latreille, qui étaient des phalènes pour Linné. Ces espèces sont : : 1. L'Arctia matronula, Larr., ou la Matrône. 2. L’Arctia caja, Latr., ou l'Écaille martre ou hérissonne de Geoff;. 5. L'Arctia purpurea, Larr., ou l'Écaille mouchetée de Geoffroy. 4. Le Bombyx Tauw, Larr., ou la Hachette ( mâle et femelle). 5. La Noctua Fraxini, Fasr,, ou la Likenée bleue de Geoffroy. 6. La Noctua sponsa, Larr., ou la Likenée rouge de Geoffroy. 7°. Eofin la Noctua nupta, Larr., ou la Likenée du chêne. Nous énumérerons, à mesure que paraîtra chaque Livraison, les espèces qui y seront représentées. : (1) Cet atlas, auquel on donnera une suite, en y joignant les Lépidoptères diurnes et crépusculaires, sera, pour ce qui concerne les nocturnes, composé de 50 Li- vraisons, qui contiendront chacune 5 planches in-8°, gravées et coloriées avec le plus grand soin, sur papier vélin satiné, et uue feuille intercalaire de synonymie. Chaque Livraison, paraissant tous les mois, est de 2 fr. pour les Souscripteurs. On souscrit à Paris, chez l’Auteur, rue Garanciere, n° 15. (49) Sur le développement des fonctions en séries, et sur l'intégration des équations différentielles, ou aux différences partielles ; par M. Augustin CAUCHY. Pour découvrir et démontrer les propriétés les plus remarquables des Miruémaniques. fonctions, on a souvent employé leur développement en séries, ou suites ÉRERUE infinies, c'est-à-dire composées d’un nombre infini de termes; et, parmi Académie royale des les géomètres, ceux même qui ne se sont pas résolus, suivant la méthode Sciences. de La Grange, à faire de ce développement la principale base du calcul Janvier 1822. infinitésimal, s'en sont du moins servis pour établir plusieurs théories importantes; par exemple; pour déterminer le nombre des constantes arbitraires, ou des fonctions arbitraires que comportent les intégrales générales des équations différentielles, ou aux différences partielles, pour calculer ces intégrales, pour fixer les caractères auxquels on doit recon- naître les solutions particulières, ou intégrales singulières, des équalions différentielles, etc. Toutefois, en remplacant les fonctions par des séries, on suppose implicitement qu'une fonction est complétement caractérisée par un développement composé d'un nombre infini de termes, -au moins tant que ces termes obtiennent des valeurs finies. Par exemple, lorsqu'on substitue à la fonction f(x) la série de Maclaurin, et que l'on écrit en conséquence œ? ONE POSSO PET HT PO) Fete on suppose qu’à un système donné de valeurs finies des quantités J (o); (0); .f" (0), ete... correspond toujours une valeur unique de la fonction f(x). Considérons, pour fixer les idées, le cas le plus simple, celui où les quantités fo), (0) J4(o);reter s'évanouissent toutes à la fois. Dans cette hypothè:e, on devra, ce semble, conclure de l'équation (1) que la fonction f(x) s'évanouit elle-même. Néanmoins cette conclusion peut n'être pas exacte, En effet, si l'on prend ; on trouvera f()=0,f" (o)= (0), f' (eo) =o, ete... Il en serait encore de même, si l’on supposait Fe) nes = FTaivraison d'avril. 7 ( 50 ) ou bien 1 7 æ(a +6æ + cx° +...) HE | HE a désignant une constante positive, et & + bx + cx° + etc... une fonction entière de æ; ou simplement LT . .. fG@)=e ; la variable æ étant assujettie à demeurer constamment positive, etc... On peut donc trouver pour f(x) une infinité de fonctions différentes, dont les développements en séries ordonnées suivant les puissances ascen- dantes de æ se-réduisent à zéro. On serait naturellement porté à croire qu'étant données les quantités f(o)..f’ (o), f:(o).…, l'équation (1) fera du moins connaître la valeur de f(x) toutes les fois que la série comprise dans le second membre restera convergente. Néanmoins il n’en est pas ainsi. En effet, nommons o(æ) une fonction développable par le théorème de Maclaurin en série conver- gente, et, de plus, équivalente à la somme de la série obtenue; désignons par x(æ) une autre fonction dont le développement se réduise à zéro : les deux fonctions g(æ) et e(x) + x(x), distinctes l’une de l’autre, auront pour développement une même série convergente. Par exemple, les fonctions < r i — &° — x? æ? € et € +e ; ont pour développement commun la série convergente D æ? . a? T° — + elc...., 1 1.2 1.2.9 F 1 — — dont la somme équivaut à une seule d’entre elles. 11 suit de ces remarques qu’à une seule série, même convergente, cor- respondent une infinité de fonctions différentes les unes des autres. Il n’est donc pas permis de substituer indistinctement les séries aux fonctions, et pour être assuré de ne commettre aucune erreur, on doit borner celte substitution au cas où les fonctions, étant développables en séries conver- geutes, sont équivalentes aux sommes de ces séries. Dans toute autre hypothèse, les séries ne peuvent être employées avec une entière confiance qu'autant qu'elles se trouvent réduites à un nombre fini de termes, et ‘ complétées par des restes dont on connaît les valeurs exactes ou appro- chées. Ainsi, en particulier, lorsqu'on veut déterminer par une méthode (51) rigoureuse les maxima ou minima des fonctions, et les véritables valeurs . . 4 0 : L4 Le des fractions qui se présentent -sous la forme Se 0n emploie la série de Taylor, non pas en la regardant comme composée d’un nombre infini de termes, mais en la complétant par un reste dont la valeur demeure comprise entre certaines limites. Après les considérations que nous venons d'exposer, on ne sera pas surpris de trouver en défaut dans certains cas des propositions générales établies par le moyen des séries. Nous nous contenterons de citer à ce sujet les exemples qui suivent. Soit (2) -_dy=f(x;y). dæ (x une équation. différentielle entre les variables x, y; et une valeur de y propre à vérifiér cette équation. On démontre, par le moyen des séries, que cette valeur de y est uneintégrale singulière, toutes les fois qu’elle rend infini le coefficient différentiel df(æ; y) jdgi) S Mais cette proposition n'est pas toujours vraie. Ainsi, l’on satisfait à l'é- quation différentielle (3) dy ={1 + (y—x) log. (y—x)] dx, par la valeur y — x, qui rend infinie la fonction dfit (y—x) log: (y—x)] a 1 + log. (y — x); et cependant y — +, au lieu d’être une intégrale singulière, est tout sim- plement une intégrale particulière, puisqu'elle se trouve com prise dans l'intégrale générale, savoir : log. (y —x) =c.e . C’est encore par le moyen des séries que l’on détermine le plus souvent le nombre de constantes où de fonctions arbitraires que doit renfermer l'intégrale générale d'une équation différentielle, ou aux différences par- tielles. Toutefois ce mode de détermination ne saurait être considéré comme suffisamment exact. Supposons, pour fixer les idées, qu’une équa- tion linéaire aux différences partielles renferme avec les variables indé- pendantes æ, y, et la variable principale z, 1° la dérivée partielle du premier ordre de z, par rapport à æ; 2° une ou plusieurs dérivées partielles de z, relatives à y. Dans ce cas, la valeur générale de z pourra être repré- sentée par une série ordonnée suivant les puissances ascendantes de x, et qui ne renfermera d'arbitraire que la fonction de y, à laquelle z est censée 1822. (52) se réduire pour t= 0. Par conséquent, si,cette fonction est connue pour toutes les valeurs possibles de y, ii sembie que la valeur de z sera complè- tement déterminée. Néanmoins il n’en est pas ainsi. Concevons en effet que l'équation donnée soit la suivante : | dz d?z 1 :dz dæ pee gs ag et désignons par @(y) la bre de y, à laquelle z doit se réduire par æ — 0. La valeur de z, déduite de l'équation (4) Ée le développement en série, prendra la forme :— Re “en 0 | etc... ® -=w+t{(+e) 20 + ete Tous les termes de la série précédente étant des fonctions déterminées des variables æ et y, lorsque la fonction ç (y) est elle-même déterminée, il semble en résulter qu'une seule valeur de z remplira la double condition de vérifier l'équation aux différences partielles proposée, et de se réduire à e (y) pour æ — 0. Néanmoins il est facile de s'assurer que, si l’on satis- fait aux deux conditions énoncées par une certaine valeur CO) z—x(e, y); on y satisfera encore en attribuant à z la valeur plus générale 1 19 (5) Soit 4æ ; z=Xx(T;:Yy) + ET. € dans laquelle c désigne une constante arbitraire. Après avoir montré l'insuffisance des méthodes d'intégration fondées sur le développement en séries, il me reste à dire en pEu de mots ce qu’on peut leur substituer. Pour déterminer le nombre des constantes arbitraires que comportent les intégrales générales des équations différentielles entre deux ou plu- sieurs Re , et pour démontrer l'existence de ces mêmes intégrales, il suffit d’ employer, les méthodes que j'expose depuis plusieurs années dans mes leçons à l'École Polytechnique. Ges méthodes seront l'objet d’un nouveau Mémoire. La détermination du nombre des constantes arbitraires, en particulier, repose sur le théorème suivant. Si une fonction æ (x) de la variable æ s’évanouit pour æ = 0, le rapport de cette fonction à sa dérivée, savoir : a (x) 2 (x)' s'évanouira lui-même quand on fera décroître la variable æ au-delà de toute limite. J'ajouterai que la méthode dont je fais usage pour démontrer l'existence (55) des intégrales dans tous les cas possibles, sert en même temps à calculer, 1822. avec telle approximation que l’on veut, les valeurs des intégrales particu- lières correspondantes à des valeurs données des variables. Pour distinguer, relativement aux équations différentielles du premier ordre, les intégrales singulières d’avec les intégrales particulières . il suffit d'appliquer la règle que j'ai fait connaître dans un Mémoire lu à l'Institut le 15 mai 1816. D'après cette règle, que l'on démontre rigoureusement sans le secours des séries, pour juger si une certaine valeur de y, par exemple, est une intégrale particulière ou singulière de l'équation différentielle dy =f(x, y).dæ, on doit recourir, non pas à la fonction dérivée de.» dy mais à l'intégrale définie , dy ü JC y) —J(æ Fa)” l'intégration étanteffectuée par rapport à y seule, et à partir de y=F (x). Suivant que cette intégration donnera pour résultat une quantité finie ou infinie, y —F (x}è sera une intégrale singulière ou une intégrale particu- lière. Ainsi l’on peut affirmer que la valeur y = & vérifie, comme intégrale singulière, l'équation différentielle dt + (ai ay à dæ; et, comme intégrale particulière, les deux suivantes : dy ={1 + (y —x)] dx, dy=h+(y—a)log (y—2)) de, attendu qu’en effectuant les intégrations relatives à y, à partir de y =, on trouve L2 Fe f— = vx y —x)" dy Al = 108 (y — x) — log. o — ©, dy 242 à 1 4: Lau LR = log. log. Fe ETAT log. log. at —= O9. Quant à l'intégration des équations aux différences partielles, il ne semble pas possible, dans l'état actuel de l'analyse, d’assigner les carac- DoraniQue. Société Philomat. Mars 1822. (54) tères auxquels on doit reconnaître leurs intégrales générales, si ce n'est pour les équations du premier ordre, et pour celles qui s’intègrent par les mêmes procédés. Mémoire sur les Balanophorées, rouvelle famille de plantes en- dorhizes ; par M. RicxArD, Membre de l'Academie royale des Sciences, Professeur de botanique à la Faculté de Méde- cine. de Paris, etc.; ouvrage posthume, terminé et mis en ordre par Ach: Ricaro fils, Membre de la Société Philo- matique, etc. (Extrait.) Les genres Cynomorium, décrit par Boccone et Micheli, et Bata- nophora, découvert par Forster à la Nouvelle-Calédonie, sont du nom- bre de ceux que leur structure, trop imparfaitement connue, avait forcé M. de Jussieu, dans son Genera plantarum, à placer dans la classe trop nombreuse des éncertæ sedis. Tanlôt réunis ou rapprochés par les diffé- rents bolanistes systématiques, lantôt séparés de nouveau, l'organisation de ces deux genres était restée jusqu’à présent dans une obscurilé profonde. Swartz, dans sa Flora Indiæ occidentalis, a décrit# sous les noms de Cynomorium Jamaïcense et de Cynomorium Caïennense, deux plantes qui n’ont de ressemblance que leur port avec le Cynomorium de Micheli. Enfin, dans ces derniers temps, M. Martins, botaniste bavaroiïis, qui a séjourné pendant plusieurs années au Brésil, a fait connaître une piante, qu'il nomme Langsdorfjia hypogæa, et qui a une grande analogie de structure avec le genre Balanophora de Forster. Telles sont les différentes publications qui ont été faites jusqu à ce jour sur les genres qui nous occupent. Feu M. Richard les ayant de nouveau soumis à une analyse plus soignée qu'on ne l'avait fait jusqu'à lui, a reconnu les aflinités de ces différents genres entre eux, et en a formé une famille nouvelle, à laquelle il a donné le nom de BALANOPHORÉES. Les Balanophorées sont des plantes parasites, ayant quelque ressem- blance extérieure avec les Orobranches et les Clandestines; leurs fleurs, extrémement petites, sont unisexuées, le plus souvent monoïques, très- rarement dioïques; elles forment des espèces de chatons ou de capitules allongés, qui sont supportés par des tiges peu élevées, nues ou chargées d’écailles. RE Quatre genres se rapportent à cette famille nouvelle, savoir : 1°. Le genre Cynomorium de Micheli, facile à distinguer par ses fleurs mâles, qui ne portent qu'une seule étamine, tandis que dans les trois (55) autres genres il y a constamment trois étamines symphysandres, c'est-a- dire soudées par les filets et les anthères. 5°. L'Helosis, genre nouveau établi par M. Richard pour le Cynomo- rium Caiennense el C. TJamaïcense de Swartz. 5°. Le Balanophora de Forster. 4. Enfin le genre Langsdorffiu, décrit récemment par M. Martins. La famille des Balanophorées doit être placée parmi les Monocotylédo- nées ou Endorhizes. Elle a beaucoup d'affinité avec les Aroïdées; mais son ovaire infère, et par conséquent son insertion épigynique, la placent à la fiu des Monocotylédonées, entre les Hydrocharidées et les Aristolochiées, avec lesquelles elle a beaucoup dé rapport de structure. Ce Mémoire devant être imprimé en entier dans le prochain volumedes Mémoires duMuséum, nous renvoyons à cet ouvrage, pour connaître les descriptions détaillées et les caractères des quatre genres de la famille des Balanophorées, que l'on saisira facilement , au moyen des excellentes figures qui accompagnent ce travail. . K. Sur les Granites dits tertiaires, observés en Tyrol par M. Le comte MARZARI-PENCATI. Ux Mémoire intéressant de M. Breislak, inséré dans le Journal de Physique de septembre et octobre 1821, a fait connaître le singulier gi- sement du Granite, signalé en 1819 par M. Marzari-Pencati dans la partie sud-est du Tyrol. L'ordre général de superposition des terrains, dans la contrée observée, et spécialement dans la vallée de l’Avisio, a été présenté dans ce Mémoire ainsi qu'il suit, en commençant par les plus anciens : 1° la grauwacke; 2° un porphyre à base d'Eurite quartzeux; 5° un en- semble de couches de porphyre recomposé, de gypse avec calcaire, de grès rouge, d'argile schisteuse, de grès blanc, de marnes avec coquilles marines, contenant des veines de charbon de terre, et de calcaire bleu ou roussâtre, le tout constituant ce que M. Marzari désigne sous le nom de transition moderne; /° au-dessus de tous les terrains précédents, lé calcaire alpin; 5° le calcaire du Jura; 6° dans le lieu dit les Canzocoti delle Coste, à Mergola, à la pointe de Boscampo, et dans le val de Viezena, M. Marzari a trouvé, soit une roche de quartz et de mica, qu'il désigne sous le nom de Granite, soit un véritable Granite composé de ses trois éléments, l’un et l’autre superposés, tantôt aux terrains de transition moderne, tantôt au calcaire alpin; l'auteur les croit même superposés au calcaire du Jura, auprès de Castel Tesino, dans les Alpes de la Mariande. M. Marzari donne à ce terrain le nom de Granite tertiaire ; il décrit le passage de la roche granitique à un eurite porphyroïde noire, à uu trapp pyroxénique, et à des roches amygdaloïdes semblables à celles d'Oberstein, de Feroë et du Vicentin, roches qui lantôt remplissent les vallées et tantôt couvrent les GÉOLOG1E. Societé Philomalt, Avril 1822. CHimie. PyySIoLoGir:, (56) sommets de la fransition moderne, ainsi que ceux des calcaires alpin et jurassique. M. Marzari signale même, entre Forno et Predazzo, le passage de son Granite tertiaire à des roches serpentineuses, lesquelles se sont aussi présentées à lui en filons dans le calcaire alpin. Il ajoute que le cal- caire alpin qui est situé sous les roches cristallisées, prend en plusieurs localités l'aspect d’un calcaire saccaroïde ou grenu, sur quelques toises d'épaisseur. Cette dernière circonstance paraît avoir déterminé M. Partsch, de Vienne, à regarder ce calcaire inférieur au Granile comme de formation intermédiaire; mais M. Marzari annonce, dans des letires récentes qu'il a adressées à M. Cordier et à M. l'abbé Maraschini, que MM. Brocchi, Bückland et Maclure ont reconnu que cette roche appartenait bien à la formation du calcaire alpin, et que M. de Buch a constaté le même fait, par des obser- vations dont il a rendu compte dans le N° 86 (25 octobre 1821) du Mes- sager Tyrolien. à Dans les mêmes lettres, M. Marzari déclare que non-seulement ses nou- veaux voyages dans le Tyrol lui ont donné la confirmation des faits qu'il a annoncés en 1819, mais qu'il peut même soutenir aujourd'hui, que toutes les montagnes de granite, de gneiss, de micaschiste et de stéaschiste situées entre la Brenta et la Piave, appartiennent à des formations posté- rieures à celle de ta craie. Ceite assertion n'étant appuyée d’aucuns documents, nous ne pouvons que nous borner à la faire connaître, en exprimant le vœu que l'auteur publie bientôt, ainsi qu'il le fait espérer, les observations par lesquelles il a été conduit à une conclusion aussi op- posée aux idées généralement reçues en géognosie. B. Note sur un moyen ümaginé par le D Wollaston pour rendre visible l'existence de la mapnésie dans une dissolution. CE moyen consiste à tracer des lignes, avec un tube, dans la dissolution claire de la magnésie par un mélange de carbonate et de phosphate d'ammoniaque, placée sur une feuille de verre. On peut, par exemple, y écrire le mot magnésie; et si cette substance existe réellement dans ja liqueur claire, on lit ce mot écrit en caractères blancs très-prononcés, tandis que rien ne paraît, s'il n'existe pas de magnésie. Le Dr Wollaston attribue cet effet au dégagement de chaleur qui a lieu par le frottemeni du tube de verre sur la plaque. Note sur l'Existence de l'urée dans le sanp, MM. J. L. Prevost et J. À. Dumas, de Genève, viennent de publier les résultats d'expériences faites sur plusieurs espèces de quadrupèdes, dans la vue de reconnaître les altérations qu'éprouve le sang par la cessation de la sécrétion de l'urine, (57) Îls ont reconnu qu'après l'extirpaiion des deux reins, opération qui nécessite la mort au bout de quelques jours, l'urée se retrouve dans Le sang. Selon eux, cinq onces du sang d'un chien qui a vécu sans reins pendant deux jours seulement, fournissent plus de vingt grains d’urée; et deux onces du sang d’un chat, pris dans les mêmes Écoanees , en donnent plus de dix grains. H. C. = Du charbon, consideré dans sa propriété décolorante. e Déterminer quelle est la manière d’agir du charbon dans la décolora- stion, et par conséquent quels sont les changements ‘au ‘il éprouve dans » Sa composition pendant sa réaction ; » Rech:rcher quelle est linflaence exercée: Fete celte méme opération » par les substances étrangères que le charbon peut contenir; » S'assurer si l'état physique du charbon animal n’est pas une des causes »essentielles de son action plus marquée sur les matières colorantes : » Tellés étaient les questions posées dans le Programme du prix que la Société de Pharmacie de Paris vient de décerner dans sa séance d'avril 1 822. Ces questions: ont éié complétement résolues par les concurrents, et particulièrement par M. Bussy, préparateur des Cours à l’École de Phar- macie; par M. Payen fils, manufacturier; par M. Desfosses, pharmacien à Besancon, et par M. ***. Dans l'impossibilité où nous sommes de faire conneitre, même par extrait, ces divers Mémoires, nous nous borne- rons à présenter les résultats dont ils enrichissent la science, sous forme de propositions, pour la dénronstration desquelles nous ren voyons aux Mémoires couronnés, et à notre Rapport à la Société de Pharmacie. Ces précis se trouvent dre le Bulletin de la Société de Pharmacie, avril 1822, et Numéros suivants. Première proposition. Le charbon agit sur ‘les Diotienes colorantes'sans les décomposer ; ; I se combine avec elies, à la manière de l'alumine en gelée; l’on peut, en certaines circonstances, faire paraître et disparaître la couleur absorbée. Seconde proposition. Le charbon agit en raison de l’état de ses molécules; le charbon mat et divisé chimiquement, est toujours, quelle que soit sa nature, plus décolorant que le charbon brillant, et comme vitrifié. Troisième proposition. * Le charbon animal qui a servi à la décoloration, ne peut, par une simple Livraison d'avril. 8 10212: Cuirmie, (58 ) calcinätion, acquérir de nouveau la propriété décolorante, parce que les molécules du charbon végétal qui se forme par la découiposition des matières absorbées, recouvrent celles du charbon animal comme d’une couche imperméable et vitreuse. Quatrième proposition. Les substances étrangères au carbone, et particulièrement les sels ter- reux, n'ont dans l'acte de la décoloration qu'une action accessoire variable, et dépendant particulièrement de la nature des liquides soumis à l'action décolorante du charbon. Cinquième proposition. On peut rendre au charbon qui a servi à la décoloration, la propriété décolorante qu'il a perdue, en enlevant les matières absorbées au moyen d'agents chimiques, ou, dans certains cas, en employant la fermentation. Sixième proposition. On peut obtenir un charbon végétal doué de la propriété décolorante à un degré très-marqué, en ne charbonnant les -matières qui doivent le fournir qu'après les avoir mélangées avec des substances qui puissent s’op- poser à l'agrégation des molécules charbonneuses, telles que les os calcinés au blanc, la pierre-ponce, etc. Septième proposition. On peut obtenir avec les matières animales molles des charBôns déco- Jorants, égaux en force à celui des matières 2 animales solides, en usant des moyens indiqués dans la précédente proposition. Huitième proposition. Les alcalis fixes confèrent au charbon la propriété décolorante à un haut degré, en atténuant ses molécules; ce qui a lieu surtout lorsque Je charbon contierit dé l'azote, qu'il peus pete par’sà calcination avec ces alcalis. Nota. Le premier prix a été accordé à M. Bussy, préparateur à l'École de Pharmacie, Le second prix à M. Payen fils, fabricant de produits chimiques. Une médaille d'encouragement à M. Desfosses, pharmacien à Besançon. Mention honorable du Mémoire n° 5, par M. ***. J. P. ( 59 ) Histoire naturelle des Trilobites et des Crustacés fossiles ; par MM. Alex. BRONGNIART et À. G. DESMAREST. (Extrait.) Daxs cet ouvrage, MM. Brongniart et Desmarest considèrent, l’un les Trilobites, et l’autre les Crustacés proprement dits à l'état fossile, sous le double point de vue, négligé pendant si long-temps, de la détermination précise des espèces, et de la distribution exacte des couches de terrain dans lesquelles chaque espèce est renfermée. PREMIÈRE PARTIE. Des Trilobites. Un fossile singulier, signalé aux environs de Dudley, en Angleterre, il y a plusieurs siècles; des pétrifications assez analogues trouvées depuis en Suisse, et décrites par Linnée sous le nom d'Entomotithus paradoæus, nom que l'on a étendu ensuite au fossile de Dudley ; les empreintes remar- quables des ardoises des environs d'Angers; d'autres fossiles de Russie, d'Angleterre, etc., tous confondus aussi pendant quelque temps sous le même nom, présentent cependant entre eux des différences assez essen- tielles, mais présentent aussi des caractères communs très-remarquables. L'un de ces caractères, qui les distingue essentiellement de tous les ani- maux connus, est leur division longitudinale en trois parties ou lobes, par deux silions profonds et parallèles à l'axe du corps, singularité qui a fait. donner à ces animaux le nom de Trülobites. L'examen à la fois zoologique et géologique des Trilobites, a fait le sujet d'un Mémoire que M. Brongniart a lu à l’Académie des Sciences en 1815; et ce travail, qui a recu depuis lors beaucoup d’additions et de dévelop- einents, forme la première partie de l'ouvrage publié aujourd’hui. Le but de l’auteur est, 1° de faire voir qu'il y a eu un assez grand nombre d'animaux confondus sous les noms d'Entomolithus paradoæus et de Trilobites; de distinguer et de décrire, aussi nettement que possible, les espèces qui composent cette famille; 2° de chercher à quelle classe, à quel ordre même du règne animal on peut rapporter ces êtres singuliers; 5° de montrer que plusieurs ‘de ces espèces sont propres à des terrains dont la formation appartient à des époques différentes. Ces trois points de vues divisent en trois articles letravail de M. Brongniart. Dans le premier article l'auteur présente les caractères propres aux Trilobites ; il divise leur corps en bouclier, abdomen, post-abdomen et queue. Le bouclier, ou la téte de la plupart des auteurs, occupe la partie antérieure, et peut être lui-même divisé en trois parties : une moyenne, le front, et deux latérales, les joues; c’est sur ces dernières que sont si- tués, lorsqu'ilsexistent, les yeux. L’abdomen, ou le tronc, occupe la partie moyenne du corps, et est composé de plusieurs segments très-distincts les uns des autres; il se continue en arrière avec le post-abdomen, qui 18 2 2. ZoozociE eë GÉOLO&ïE., ( 60 ) offre des articulations moins prononcées. La queue fait suite au post- abdomen; elle manque souvent. Les pates et les antennes n'ont été ob- servées dans aucune circonstance. L'auteur classe ensuite tous les Trilobites qu'il a eu occasion d'examiner, et ceux dont d’autres naturalistes ont donné des figures ou des descriptions assez exactes pour permettre de les regarder comme connus, en cinq geures distincts, sous les noms de Calymène, Asaphe, Ogygie, Paradoxide, et Agnoste. Le premier genre (CALYMÈNE) renferme quatre espèces, et a pour carac- tères : Corps contractile en sphère presque hémicylindrique. — Bou- CLIER portant plusieurs tubercutes ou plis, deux TUBERCULES oCULIFORMES réliculés. — ABDOMEN et POST-ABDOMEN à bords entiers, l'abdomen di- visé en douze ou quatorze articles. — Point de quEur prolongée. Parmi les quatre espèces dont il se compose, on remarque le fossile de Dudley, auquel M. Blumenbach a appliqué le nom d'Entomolithus paradoxus, donné par Linné à d’autres fossiles, ainsi que le fossile de la Hunaudière, près de Nantes, que M. de Tristan a fait connaître, en 1808, dans le tome 25 du Journal des Mines, et qu'on a trouvé depuis dans le Cotentin. Le deuxième genre (Asapne) contient cinq espèces, et est caractérisé par : Corps {arge et assez plat; lobe moyen, saillant et trés-distinct. — Francs ou lobes latéraux ayant chacun te double de la largeur du dobe moyen. — Expansions submembraneuses dépassant les arcs des dobes latéraux. — BoucriEer demi-circulaire, portant deux rusrRGULESs OCULIFORMES 'éticulés. — ABDouEn divisé en huit ou douze articles. Parmi les espèces que renferme cegenre, la plus caractérisée, décrite par M. Wahlenberg, sous le nom dEntomostracitus expansus, et par M. de Schlotheim sous celui de Trilobites cornigerus. provient de Russie. Les autres ont été trouvéesen Angleterre, en Allemagne, en Norwège, en Suède. Le troisième genre (Ocye1£) comprend deux espèces, ayant ces carac- tères : Corps {res-déprimé, en ellipse allongée, non contractile en sphère. — Boucrrer bordé; un sillon peu profond, longitudinal, par- tant de son extrémité extérieure; point d’autres TUBERCULES que des OCULIFORMES. — PROTUBÉRANCES OCULIFORMES PEU satlläntes, non réticulées:' angtes postérieurs du BoucutEer prolongés en pointe. — LoBes LONGITu- DINAUX peu saillants. — Huit articulations à L’ABDoMEX. Les deux espèces qui composent ce genre se rencontrent très-fréquem- ment dans les ardoises d'Angers, et ont été signalées dès l’année 1757, par Guettard. Le quatrième genre (PARADOXIDE) renferme cinq espèces distinctes, of- frant les caractères suivants : Corps déprinté, non contractile. — Francs beaucoup plus larges que de lobe moyen. — Borcuer presque demi- circulaire ; trois rides obliques sur de lobe moyen. — Point de xu8er- CULES OCULIFORMES. — ABDouEN à douze arliculations, — ARCS DES FLANGS (61) abdominaux et post-abdominaux plus ow moins prolongés hors de da membrane qui Les soutient. Ce genre comprend les fossiles décrits par Linné sous le nom d'Ento- molithus paradoæus. Les espèces que l'auteur fait connaître proviennent dés différentes parties de la Suède, et ont été décrites par Wahlenberg. A la suite du genre Paradoxide, M. Brongniart place, comme de genres incertains, trois D'autres espèces de ‘Plobites indiquées par MM. de Schlotheim et Wahlenberg, mais qui n'offrent pas de caractères suffisants pour être déterminés et classés. Le cinquième ct dernier genre (Acwostre) n’est Fnuth que pour une espèce dont les caractères sont : Corps ellipsoide hémicylindrique. — Boccrier et FLancs bordés, à bords un peu relevés. —LoBE MOYEN ne pré- sentant que deux divisions transversales d'une seule pièce chacune. — Deux rusercures glanduleuæ à la partie intérieure du corps. Ce fossile singulier, de la grosseur d'un pois au plus, qui a le corps. di- visé en trois lobes comme se genres Drécédentss mais qui du reste s'éloigne par tous ses caractères des autres Trilobites et de tous les êtres connus, provient de Suède, et se trouve dans diverses localités en si grande quan- tité dans les mêmes couches, que le calcaire qui le renferme en pren l'apparence d’un oolite. ( Des figures très-soignées, de toutes les espèces décrites, sont lithographiées sur quatre planches jointes à l'ouvrage.) L'examen des rapports des Trilobites avec les animaux connus fait l objet -de l'article second. L'auteur n’étudie plus iei les Trilobiles entre eux, mais il compare leur organisationextérieure avec celle des animaux vivants, afin de fixer la place qu'ils doivent occuper dans la série des êtres. Les opinions ont beaucoup varié sur ce point, et M: Brongniart eût laissé la question toujours indécise, s'il se fût contenté de porter un jugement sans le motiver; les observations nombreuses qu'il rapporte tendent toutesà rapprocher les Trilobites des crustacés de l’ordre des Gymnobranckhes, de M. Lamarck, (Extrait duwCours de zoologie du Muséum d'hist. nat. sur des ani- maux sans verlebres.) « La forme générale du corps des Trilobites, dit l'auteur, sa division constante en une tête eonfondue avec le corcelet, en un abdomen et une queue où post-abdomen, la poSition sessile des yeux, les rugosités et les tubercules de la peau , et surtout la division du corps en un grand nombre d’articulations transversales, enfin jusqu’à l'habitude de se contracter en boules, qui est particulière aux Calymènes, offre une réunion de carac- tères qui ne conviennent qu'aux crustacés de l'ordre des Gymnobranches, tels que les Ligies, les Sphérômes, les Cymothoés, etc., ét qui, à l'excep- tion du dernier (celui de se contracter en He ne laissent aucune aua- logie entre les Trilobites et les Oscabrions. On aurait pu dire cependant que, d'une part, l'absence des antennes et des pates, et, de l’autre, la division du eorps en trois lobes, étaient des (G ) obstacles à ce rapprochement. M. Brongniart, s'emparant de ces deux ob- jections , les discute successivement, et démontre d'une mañière plausible que l'absence des appendices n'est pas d’une valeur telle, qu'on doive sacrifier à ce caractère négalif des preuves multipliées fournies par l'exa- men de parties plus importantes; il rapporte à ce sujet le travail de M. Audouia, lu à la Société Philomatique au mois de février 1821, et imprimé dans la vingt- -troisième livraison du Tome VIE des Annales générales des sciences physiques de Bruæetles, sous le titre de Recher- ches sur Les rapports naturels qui existent entre les Trilobites et Les animaux articulés. Quant à la division du corps en trois lobes longitu- dinaux, elle n’est pas davantage une anomalie, car on en retrouve des traces dans plusieurs crustacés vivants, tels que les Langoustes, les Crevettes, les Cymothoés, les Ligies, ete ; elle résulte évidemment de la réunion des flancs appelés lobes latéraux, avecle tergum ou lobe moyen. Cette jonction s'opère constamment, mais elle devient plus ou moihs apparente, suivant que le lobe moyen est lui-même moins ou plus développé; s'il est peu développé, les flancs vont en quelque sorte à sa rencontre pour se joindre à lui et se montrent sur le dos; de là la division trilobaire. Si le contraire a lieu, c'est-à-dire si le lobe moyen est très-étendu transversailement de manière à occuper tout le dos de l'animal, la jonction de ses bords laté- raux avec les flancs s'effectue à la partie inférieure du corps, et l'aspect trilobaire, qui en est une conséquence, ne se présente plus en dessus. L'article troisième traite du gisement des Trilobites, objet principal du travail de M. Brongniart, et dont nous ne donnerons ici qu'une légère esquisse, renvoyant à l'ouvrage pour toute espèce de développement, En parcourant la série générale des terrains, l'auteur indique les genres et les espèces de Trilobites qu'on y a reconnus; cet examen détaillé lui permet de dresser un tableau qui offre le résumé de la description des ter- rains renfermant ces ESPÈCES de Trilobites, avec l'énumération de celles-ci. Ce tableau fait connaître : 1° que les terrains de‘transition schistoïcles, qui sont regardés généralement comme les plus anciens, renferment en Suède, en France (Angers, Cotentin, Bretagne), et daus les États-Unis d'Améri- que (Albany). neuf espèces bien déterminées de Trilobites, dont cinq es- pèces de Paradoxides, deux espèces d'Ogyéics, deux espèces de Calymènes, el une espèce d'Asaphe. Que les terrains de transition calcaires, formés d'une roche calcaire noirâtre sublamellaire, renferment, en Suède, en Bohême (Prague) et dans Je pays de Galles, l’Agnoste et deux espèces du genre Asaphe, dif- férentes de celles des terrains schistoïdes. 3°. Que des terrains qu'on peut rapporter avec doute aux formations de transition, et qui sont formés d'un calcaire compacte fin avec téré- bratules, renferment, en Angleterre (Dudley) et dans l'Amérique septen- trionale (Miami, Genessée), un Asaphe et un Calymène différents des espèces précédentes. (65 ) 4°. Enfin qu'un calcaire gris de cendre ou jaunâtre compacte, mêlé quelquefois de grains verts choriteux, qui doit être rapporté aux terrains secondaires anciens (désignés par M. Brongniart sous le nom de terrains de sédiment inférieurs), renferme (près de Saint-Pétersbourg) une es- pèce d’Asaphe distincte de celles des autres terrains. | M. Brongniart ajoute qu'il paraît qu'on ne rencontre plus de fossiles de l'ordre des Trilobites au-dessus de cette dernière formation calcaire, qui est encore bien‘antérieure à la craie. El fait observer que, dans cet ordre d'animaux auquel on ne connaît rien de parfaitément analogue dans la nature vivante, plusieurs genres et espèces sont enfouis dans les couches les plus profondes de la terre; qu'ils s'y présentent presque seuls, et semblent ainsi avoir étéles prémiers habitants solides des premières eaux marines qui aient laissé dans nos couches dés traces de vie; que l'ordre dont ces animaux singuliers se rapprochent le plus, est celui des crustacés gymnobranches, et que quand les animaux connus de ce dernier ordre commencent à paraître dans des terrains moins anciens, les Trilobites ont déjà disparu, sinon en totalité, au moins en très-grande partie; qu'ainsi ces observations donnent une nouvelle confirmation de la loi remarquable de la nature, annoncée, pour la première fois, par M. Cuvier : que Les animaux fos- sies different d'autant plus des êtres qui vivent actuellement, qu'ils sont enveloppés dans des couclies plus anciennes du globe. Comparant, à ce sujet, les différentes surfaces que le globe a dû avoir successivement, et qu'indiquent les divers groupes de couches aux diffé- rents climats qui partagent sa surface actuelle, M. Brongniart s'élève à des considérations très-générales sur les productions propres à chacun d’eux, et sur l'importance de la détermination exacte des ‘espèces fossiles, qui pourra amenér un jour la solution d'une des plus hautes questions de l'histoire du globe, l’âge relatif de chacune des formations qui en Consli- tuent la surface. (La suite à da prochaine Livraison.) Extrait d'un Mémoire sur la double réfraction; par M: FRESNEL. Ox avait supposé jusqu'à présent, que dans tous les cristaux qui divi- sent la lumière en deux faisceaux, un de ces faisceaux suit constamment les lois de la réfraction ordinaire. Les expériences de Huyghens, de Wol- laston et de Malus ayant démontré ce principe pour le spath calcaire, on l'avait étendu par analogie à toutes les autres substänces douces de la double réfraction. M. Fresuel, ayant cherché à l'expliquer par des considé- rations mécaniques tirées de Ja théorie des ondes, remarqua que l'expli- cation qu'il en avait trouvée pour les cristaux à un axe, et qu'il a publiée dans le cahier des Annales de Chimie-et de Physique du mois de juin dernier, u'élail pas applicable aux cristaux à deux axes: ét il en conclut 1022, Pursrour. Acad. des Sciences. 26 novembre 1821. (64) dés lors, que, dans ceux-ci, aucun des deux faisceaux ne devait suivre les lois de la réfraction ordinaire, ou en d’autres termes, que les rayons appe- lés ordinaires, devaient éprouver eux-mêmes des variations de vitesse analogues à celles des rayons extraordinaires; c'est aussi ce que ses expé- riences ont confirmé, La théorie ne lui annonçait pas ces variations d’une manière vague: elle lui donnait le moyen d'en calculer l'étendue d’après les éléments de la double réfraction du cristal, c’est-à-dire son degré d'énergie et l'angle des deux axes. Il avait fait ce calcul pour la topaze limpide, d’après les données tirées des observations de M. Biot ; et l'expérience s’est accordée d’une manière satisfaisante avec le calcul, ou du moins la petite différence qu'il a observée peut être attribuée à quelque inexactilude dans les coupes du cristal et la direction des rayons, el peut-être aussi à quelque légère dif- férence entre les propriétés optiques de sa topaze et de celles de M. Biot. . Pour mesurer les variations de vitesse des rayons ordinaires, il a em- ployé successivement les méthodes d’interférences que fournit la diffrac- tion , et les procédés que M. Biot a suivis dans ses recherches sur la double réiraction. Pour comparer, plus aisément par l'uné et l'autre méthode la marche des rayons qui fraversaient les deux plaques ou les deux prismes tirés du même cristal, M. Fresnel. avait fait travailler ensembie les deux plaques colées bord à bord, ainsi que les deux prisines, de manière que dans chaque appareil, les faces des deux morceaux collés fussent exacte- ment sur un même plan; ce qu'ii avait vérifié par la réfiexion et au moyen des anneaux colorés ; après quoi chaque appareil avait été légèrement pressé entre deux verres plans enduits de, térébenthine, qui complétait le poli et servait en même temps à compenser les peliles inexactitucles échappées à l'exécution. Les verres, collés sur les prismes de topaze étaient eux-mêmes prismatiques et présentaient chacun, en sens contraire de l'angle du cris tal, un angle égal à la moitié de celui-ci, de manière à l'achromatiser. Pour obtenir la plus grande différence de réfraction entre les faisceaux ordinaires, il faut qu'étant l’un et l’autre perpendiculaires à la ligne qui divise en deux parties égales l'angle aigu des deux axes, l’un des faisceaux soit parallèle et l’autre perpendiculaire au plan des axes: fl est à remar- quer que, dans la même circonstance, les rayons extraordinaires conser- vent, au contraire, une vitesse constante, conformément à la théorie de M. Fresnel. Ainsi, lorsque le faisceau lumineux, restant perpendiculaire à l'axe moyen, tourne autour de cet axe, la vitesse des rayons extraordi- paires reste constante, et celle des rayons ordinaires éprouve les plus grandes AN AER, et elle est susceplible; et réciproquement x lorsque le faisceau lumineux tourne autour de la ligne qui divise en deux parties égales l'abgle obius des deux axes, en restant perpendiculaire à cette ligne, les rayons ordinaires conservent la: même vitesse, et la réfraction extraordinaire éprouve les plus grandes varialions possibles, (65) Les idées théoriques qui ont conduit M. Fresnel à cette découverte, reposent sur l'hypothèse que les vibrations lumineuses s’exécutent uni- quement suivant des directions parallèles à la surface des ondes. Dans le cahier des Annales de Chimie et de Physique du mois de juin. où il a pré- senté cette hypothèse avec quelque développement, il a fait voir qu'il suf- fisait d'admettre dans l'éther une résistance assez grande à la compression, pour concevoir l'absence des vibrations longitudinales. D'après cette hypothèse sur la nature des ondes lumineuses, la lumière polarisée est celle dans laquelle les vibrations transversales s’exécutent continuellement suivant une même direction; et la lumière ordinaire, au contraire, est la réunion ou plutôt la succession rapide d’une infinité de systèmes d'ondes polarisés dans toutes les directions : l'acte de la polari- sation ne consiste plus à créer ces vibrations transversales, mais à les dé- composer suivant deux directions rectangulaires constäntes, et à séparer les deux systèmes d'ondes ainsi produits, soit seulement par leur différence de vitesse, comme dans les lames cristallisées, soit-aussi par une différence d'inclinaison des ondes et des rayons, comme dans les cristaux taillés en prismes ou les plaques épaisses de carbonate de chaux; car partout où il y a différence de vitesse entre les rayons, la réfraction peut les séparer. Enfin, d’après la même théorie, le plan de polarisation est le plan per- pendiculairement auquel s’exécutent les vibrations transversales. Cela posé, M. Fresnel considère un milieu doué de la double réfraction comme présentant des élasticités différentes dans les diverses directions ; et il entend ici par élasticité , la force plus ou moins grande avec laquelle le déplacement d'une tranche du milieu vibrant entraîne le déplacement de la tranche suivante. Il suppose toujours que ces tranches ne se rappro- chent ni ne s’écartent les unes des autres, mais glissent seulement chacune dans leur plan, et d’une quantité très-petite relativement à la distance qui sépare deux molécules consécutives de l’éther. . Lorsque la lumière traverse un corps diaphane, les molécules propres de ce corps participent-elles aux vibrations lumineuses, ou celles-ci se propagent-elles seulement par l'éther renfermé dans le corps? C'est une question qui n'est pas encore décidée. Mais quand même cet éther serait le seul véhicule des ondes lumineuses, l'hypothèse qu'on vient d’énoncer pourrait être admise; car un arrangement particulier des molécules du corps peut modifier l’élasticité de l’éther, c'est-à-dire, la dépendance mu- tuelle de ses couches consécutives, de manière qu'elle n'ait pas la même énergie dans tous les sens. Ainsi, sans chercher à découvrir si tout le mi- lieu réfringent, ou seulement unéSMortion de ce milieu, participe aux vibrations lumineuses, nous ne considérerons que la partie vibrante quelle qu'elle soit; et la dépendance mutuelle de ses molécules sera ce que nous appellerons l’élasticité du milieu. { Quand on déplace une molécule dans un milieu élastique, la résultante Livraison de mai. 9 1822. ( 66 ) des forces qui tendent à la ramener à sa premiére position, n’est pas gé- néralement parallèle à la direction suivant laquelle elle a été déplacées il faut pour cela que les résuliantes des forces qui poussent cette molécule de droite et de gauche, dans chaque azimut, aient la même intensité. Les directions pour Tesquelles.cette condition est remplie, c'est-à-dire, suivant lesquelles la molécule est repoussée dans la direction même de son dépla- cement, sont ce que M. Fresnel appelle {es axes d'élasticité du milieu, et qu'il considère comme {es véritables axes du cristal. Il démontre que dans un système quelconque de molécules en équili- bre, il y a toujours, pour chaque molécule, trois axes rectangulaires d'élasticité. Il suffit de supposer qu'ils ont les mêmes directions dans toute l'étendue du milieu, et que les petits déplacements des molécules n'éprou- vent pas la même résistance suivant ces trois axes, pour-représenter toutes les propriétés optiques des substances qu'on appelle cristaux à un axe ou à deux axes. Si l’on prend sur chacun des trois axes rectangulaires d’élasticité et sur des rayons vecteurs menés dans toutes les directions, des longueurs pro- portionnelles aux racines carrées des élasticités mises en jeu par les petits déplacements parallèles à ces directions, on formera ainsi une surface qui représentera la loi d'élasticité du milieu et‘donnera immédiatement, par la longueur de chaque rayon vecteur, la vitesse de propagation des vibra- tions parallèles, parce que cette vitesse est proportionnelle à la racine carrée de l’élasticité mise en jeu. On ne suppose pas dans cette construction que le carré du rayon vecteur soit la résultante entière des forces qui repous- sent la molécule déplacée suivant sa direction, mais seulement la compo- sante parallèle à ce rayon vecteur. Quand la molécule est forcée-de suivre le rayon vecteur, c'est-à-dire, quand le plan de l'onde est perpendiculaire à l’autre composante, celle-ci n’a aucune iufluence sur la vitesse de pro- pagalion des ondes ou sur leur longueur d'ondulation mesurées perpen- diculairement à leur surface, puisqu'elle ne peut coritribuer au déplace- ment des couches du milieu parallèlement aux ondes; on n'a donc plus à considérer alors que la composante dirigée suivant le rayon vecteur. Or, c'est toujours à ce cas que M. Fresnel ramène toutes les questions de la pro- pagation des ondes dans le cristal. C’est ici le lieu de remarquer que lorsque le plan de l'onde n’est pas normal à l1 composante perpendiculaire au rayon vecteur, celle-ci tend à changer, d’une tranche à l’autre, la-direction du mouvement vibratoire, auquel on ne peut plus appliquer djgrs les lois ordinaires de la propaga- tion des ondes. Mais il est aisé de süivre sa marche en le décomposant en deux autres mouvements rectangulaires dirigés suivant le plus grand et le plus petit rayon vecteur compris dans le HA de l'onde, pour lesquels la seconde composante est normale à ce plan (ainsi que le calcul le démon- tre), et ne peut plus conséquemment dévier la direction du mouvement (65) vibratoire, qui s'exécute et se propage alors comme dans les milieux d'une élasticité uniforme ; seulement les deux systèmes d'ondes ainsi produits, développant des forces accélératrices différentes, ne se propagent pas l’un et l’autre avec la même vitesse; et l'intervalle qui sépare leurs points cor- respondants devient d'autant plus sensible qu'ils ont parcouru une plus grande épaisseur du cristal. Ce sont ces deux systèmes d'ondes qui don- nent naissance aux phénomènes de coloration des lames cristallisées, et à la bifurcation des rayons, quand ceux-ci sont inclinés sur la surface du cristal; car leur différence de vitesse entraîne nécessairement une diffé- rence dans l’angle de réfraction. Quand on connaît les lois des vitesses de propagation de chaque système d'ondes, on peut toujours déterminer le changement d'inclinaison qu'ils éprouvent à leur entrée dans le prisme et à leur sortie, et calculer ainsi les inclinaisons relatives des faisceaux inci- dents et émergents. Nous ne nous occuperons ici que de la recherche de ces lois. El est à remärquer d’abord qu'il suffit de connaître les trois axes de la surface d'élasticité pour déterminer la longueur de tous ses rayons vec- teurs, quelles que soient les lois des-actions réciproques des molécules du milieu, si du moins l'on ne considère que de très-petits déplacements de ces molécules, comme nous l'avons supposé jusqu'à présent. Si l'on repré- sente par a, b'et ce, les trois demi-axes de la surface, par X, Yet Z, les angles qu’un rayon vecteur quelconque fait avec ces’axes, et par v, la longueur de ce rayon vecteur, l'équation de la surface d’élasticité est, v'—= a" cos.” X + #° cos.’-Y + c° cos.” Z. Le calcul qui conduit à ce résultat est fondé sur ce principe facile à dé- montrer, que tout petit déplacement d’une motéeutle , suivant une di- rection quelconque, produit une force répulsive qui équivaut rigou- reusement en grandeur et en direction à la résultante des trois forces répulsives que produiraient séparément trois déplacements rectan- gulaires et respectivement égaux aux composantes statiques du pre- mier déplacement parallèles à leurs directions. M. Fresnel démontre que les élasticités mises en jeu par les déplacements complexes des molé- cules dans les ondes planes et indéfinies, sont représentées par la même équation que les élasticités mises en jeu dans le déplacement d'une seule molécule; en remarquant d’abord que cela résulte du principe de statique que nous venons dénoncer, indépendamment de toute hypothèse sur les lois des forces moléculaires, lorsqu'on fait varier la direction des vibra- tions sans changer le plan de l'onde; et en prouvant de plus, par ses expé- rieuces sur la topaze, que le changement de ce plan ne fait point varier la vitesse de propagation, et partant-l’élasticité mise en jeu, tant que la di- rection des vibrations reste constante. - On peut, à l’aide de cette équation, déterminer à la fois les vitesses de 1022: (68) propagation des ondes ordinaires et extraordinaires, ainsi que la direction de leurs plans de polarisation : il suffit de calculer la courbe d’intersection de la surface d'élasticité avec un plan diamétral parallèle à l'onde; le plus grand et le plus petit rayon vecteur compris dans le plan sécant, donne- ront, par leurs directions, celles des vibrations ordinaires et extraordi- paires et partant celles de leurs plans de polarisation, qui sont perpen- diculaires à ces vibrations, et par leurs longueurs, les vitesses de propaga- tion ordinaires et extraordinaires perpendiculairement au plan sécant. Cette surface est coupée suivant un cercle par deux plans diamétraux passant par l'axe moyen ct également inclinés sur chacun des deux autres axes. Les ondes parallèles à ces plans ne pourront avoir qu'une seule vitesse de propagation, puisque tous les rayons vecteurs contenus dans ces plans étant égaux, les mouvements oscillatoires développeront toujours les mêmes forces accélératrices, dans quelque direction qu'ils s'exécutent d'ailleurs. De plus, les composantes perpendiculaires aux rayons vecteurs étant toutes perpendiculaires au plan sécant, pour le cas particulier des sections circulaires, le milieu ne pourra plus dévier les mouvements oscil- latoires des ondes parallèles, ni par conséquent changer leur plan de polarisation, quelle qu’en soit la direction primitive. Si donc on coupe le cristal parallèlement au plan d’une des sections circulaires, et qu'on y introduise perpendiculairement des rayons polarisés, l'onde incidente, étant alors parallèle à la face d’entrée, lui sera encore parallèle dans l'in- térieur du cristal, et n'éprouvera conséquemment ni double réfraction ni déviation de son plan de polarisation. Ainsi les deux directions perpen- -diculaires aux sections circulaires présentent tous les caractères de ce qu'on appelle les axes du cristal. M. Fresnel les appelle axes optiques, pour les distinguer des axes d'élasticité. Il prouve, par l'expérience, l'exactitude de la relation que cette construction établit entre l'angle des deux axes optiques et les autres éléments de la double réfraction du cristal. On sait que les rayons de diverses couleurs, ou, en d’autres termes, les- ondes de diverses longueurs, se propagent avec des vitesses différentes dans le même milieu, quoique sa densité et: son élasticité restent les mêmes, et que leur vitesse de propagation est d'autant plus petite qu'elles sont plus courtes : ce phénomène peut s'expliquer, en admettant que les sphères d'activité des forces qui tendent à ramener les molécules du milieu dans les positions d'équilibre s'étendent à des distances sensibles relati- vement à la longueur des ondulalions lumineuses, dont les plus longues n’out pasun millième de millimètre; alors on trouve que les ondes les plus courtes doivent se propager un peu plus lentement que les autres. Consé- quemment, les trois demi-axes @, #, €, qui en définitive représentent les vitesses de propagation des vibrations parallèles, doivent varier un peu de longueur avec les ondes lumineuses, d'après la théorie comme d’après l'expérience : or, il est lrès-possible que celte variation'ait pas lieu suivant (69 ) le même rapport pour les trois axes; alors l'angle que les deux sections circulaires font entre elles, et partant l'angle des deux axes optiques, ne seraient plus les mêmes pour les rayons de diverses couleurs, ainsi que MM. Brewster et Herschel l'ont remarqué dans plusieurs cristaux. Lorsque le point de mire sur lequel on observe les effets de la double réfraction est assez éloigné pour qu'on puisse considérer l'onde incidente comme sensiblement ere ainsi que nous l'avons fait jusqu'ici, elle l’est encore après sa réfraction dans le cristal; et pour déterminer l'angle de divergence des rayons ordinaires et extraordinaires, qui ne peut être sen- sible alors qu’autant que le cristal est prismatique, il suffit de connaître les changements d'inclinaison des deux systèmes d'ondes à leur entrée dans le prisme et à leur sortie; ce qu'on peut déduire immédiatement de Féqua- tion d'élasticité, d’après le principe général que les’sinus des angles des ondes incidentes et réfractées avec la surface d'un milieu réfringent, sont entre eux comme les vitesses de propagation de ces ondes, en dedans et en dehors du milieu : ce sera suivant uneïdirection perpendiculaire ‘à l'onde émergente, qu’on verra l’image du point de mire. Mais lorsque ce point est assez rapproché et la double réfraction assez forte, il devient nécessaire de connaître la loi de courbure des ondes lumineuses dans l’intérieur du cristal, c’est-à-dire l'équation de leur surface, pour calculer les directions suivant lesquelles on verra les deux images du point de mire au travers du cristal. Il résulte du principe de la composition des petits mouvements, que lout plan tangent à la surfaêe de l'onde (supposée tout entière dans le même milieu ) “doit être distant de son centre d'une quantité égale à l'espace parcouru au même instant par une onde plane indéfinie, partie de ce point à l'origine du mouve- ment, et parallèle à l'élément de l’onde courbe situé dans le plan tangent. Or, ces espaces parcourus par des ondes planes indéfinies, et comptés perpendiculairement à ces ondes, sont donnés pour toutes leurs direc- tions par le plus grand et le plus petit rayon vecteur des sections diamé- trales faites parallélement dans la surface d'élasticité. L’ équation du plan sécant étant z = mæ + ny, le plus grand et le plus petit rayon vecteur de la section sont donnés par la relation suivante, déduite de l'équation d'élasticité : (a?—v) (c—v") n°+ (b—0°) (c'—v°) m° + (a —v) (b°—v") — 0; dans laquelle v représente à la fois le plus grand et le plus petit rayon vecteur de la section. Aïnsi ia surface de l'onde est touchée par chaque plan parallèle au plan sécant ct distant de l’origine d’une quantité égale à la valeur de w tirée de cetteéquation. Or, cette ion est satisfaite | par l'équation suivante, qui est en conséquence celle de la surface de l'onde : (a? &° + by? + cz) (a + y° +2) — a (6° + c°) «° — (a + ce) y — ce (a? + b) 2 +'at be — 0. (1) Si dans la construction que Huyghens a donnée pour déterminer la direction des rayons réfractés par le spath d'islande, et qui peut s'appli- quer à toute forime d'onde, on substitue à la sphère et à l’ellipsoide de révolution la surface à deux nappes représentée par cette équation, et qu'on opère d'attléurs de la même manière, on aura deux plans tangents dont les! points de’contact joints au centre de l'onde donneront la direc- tion du rayon ordinaire et du rayon extraordinaire. Lorsque deux des'axes d’élasticité sont égaux, 4'et c, par exemple, cette équation peut être mise sous la forme (@ +7 + a) (a &° + 6° (y + 2°) — à? b*) —=o; équation qui est le produit de celle d'une sphère par celle d'un ellipsoïde de révolution ; alors les deux sections circulaires de la surface: d’élasticité se confondent avec le plan yz,. et les deux axes opliques avec l'axe des æ; c'est le.cas des cristaux à un axe, tels que le spath calcaire. Mais quand les trois axes sont inégaux, kéquation générale n'est plus décomposable en facteurs rationnels du second degré. L'équation-générale.des ondes lumineuses dans les cristaux pour les- quels a, betcsontinégaux, peulencore être engendrée par une construction très-simple, qui établit une relation directe entre la longueur et la direction de ses rayons vecteurs. Si l'on conçoit un ellipsoïde ayant les mêmes demi- axes a, D et c, et si, l'ayant coupé par un plan diamétral. quelconque , omélève sur ce plan, au centre de l'ellipsoïde, une perpendiculaire égale au plus petit ou au plus grand rayon vecteur de la section, l'extrémité de cette perpendiculaire apparliendra à la surface de l'onde, ou, en d'autres termes, la longueur de cette perpendiculaire sera celle du rayon vecteur correspondant de la surface de l'onde, et donnera ainsi la vitesse des rayons lumineux qui se propagent dans cette direction; car ces rayons vecteurs présentent effectivement dans la théorie des ondes tous les ca- ractères optiques qu'on attache au mot rayon dans le système de l’émis- sion. C’est un principe dont nous ne pourrions pas expliquer la raison sans entrer dans des détails un peu longs, mais qu'il était nécessaire d'énoncer ici pour faciliter la traduction des conséquences de la théorie des ondes dans le langage mieux connu du système de l'émission. Si l'on divise l’unité par les carrés des deux demi-axes d'une section diamétrale de 1 “ellipsoïde, la différence entre ces quotients est proporlion- nelle au produit des sinus des angles que la perpeudieudlaire à cette section fait avec les deux normales aux plans qui coupent l'ellipsoïde suivant un cercle, c’est-à-dire avec les deux axes optiques (1) du cristal: Cette consé- (1) Les plans des sections circulaires de l’ellipsoïde et de la.surface d'élasticité ne coïncident pas, et conséquemment les normales à ces plans font entre elles un certain angle, mais qui est très-pelit pour tous les cristaux à deux axes connus jusqu’à présent. On peut également donner le nom d’axe optique à l’une ou l’autre de ces normales. 2/0 quence de la théorie des ondes traduite dans le langage de l'émission, où les rapports des vitesses attribuées aux rayons sont inverses, est pré- cisément la loi de la différence des carrés des vitesses que M. Brewster avait déduite de ses expériences, et qui avait été confirmée depuis par celles de M. Biot, à qui l’on doit ja forme simple du produit des deux sinus. 6 ë 46 La règle que M. Biot avait donnée pour déterminer la direction des plans de polarisation des rayons ordinaires et extraordinaires, s'accorde également avec la construction déduite de l'équation d’élasticité, ou du c moins la légère différence qu'on remarquera en y réfléchissant , ne paraît pas susceptible d’être saisie par l'observation. Ainsi l'exactitude de ‘cette cons‘ruction est démontrée à la fois par les expériences antérieures de MM. Érewster et Biot, et les nouvelles observations de M. Fresnel, Sur les dernières voies du canal alimentaire, dans la classe des oiseaux; par M. GEOFFROY=SAINT-HILAIRE. » :-ON donne le nom d'anus chez les oiseaux, à l'orifice unique par où s’'échappent les produits urinaires, génitaux et excrémentitiels ; et le nom de cloaque commun à la poche qui précède cette issue, sur la supposition que ‘tous les produits de déjection s’y rendent et s’y trouveut momenta- nément accumulés. On s’est long-temps contenté à Lort de ces noms, je crois, très-mal imaginés. La poche extérieure fait partie de l'organe sexuel; sa forme est la même dans les deux sexes : je propose de la nommer poche de copulation. Elle contient le pénis des mâles, auquel elle sert de fourreau; elle est bordée de clitoris chez les femelles, y étant en tous points conformée comme un vagin. Fabrice d'Aquapendente, déjà fixé sur une partie de ces idées; avait dit iouchant cette dernière issue, et en parlant de la poule, vulvam ostendit. à La poche de copulation a son fond terminé par une autre bourse en cul de sac; cette bourse est immédiatement située sous le sacrum, au- dessus du rectum : déjà remarquée par le même Fabrice, on l'a appelée de son nom, bursa Fabricii. Je la crois analogue à la vésicule séminale chez le mâle, et au corps de l'utérus chez la femelle. La poche de copulation s'ouvre encore, à droite et à gauche, à l'égard des mâles dans les canaux déférents, et chez les femelles dans les oviductus. L'oviductus gauche est seul considérable, et sert uniquement à la ponte : celui de droite est un organe rudimentaire; cependant j'en ai observé un qui avail jusqu à dix pouces de longueur; chez une poule âgée de trois ans. = (e) Le] ZooLo cie. Acad. des Sciences, Avril 1822, (29 Au fond de la poche de copulation, et plus inférieurement, est une autre entrée; celle-ci conduit dans un segment de cylindre; plus profon- dément est encore ‘une autre portion de cylindre, mais plus évasée; et enfin, tout au fond est le rectum, ou la dernière portion du canal intes- tinal; ces trois poches, communiquant les unes dans les autres, sont séparées par des étranglements arrangés en sphincters. Deux uretères aboutissent dans le premier segment cylindrique; celui-ci est donc une vessie urinaire. : $ Tout rectum est terminé par deux sphincters : quelque rapprochés que soient ces deux sphincters, il existe entre eux un certain espace, lequel est plus ouwmoins grand chez les mammifères, assez chez les ichneumones, et davantage chez les monotrêmes. TEE * M. Ev. Home a nommé, dans la description de ces derniers, vestibule cel intervalle, donnant lieu à une poche d’une certaine capacité. Les oiseaux ont cette poche tout aussi spacieuse que les monotrêmes; ils ont par con- séquent, comme ces derniers. un vestibule de rectum d’une certaine étendue. Telle est la seconde portion de cylindre, en comptant de dehors en dedans; enfin au-delà, est l'intestin lui-même, ou le rectum. Les matières excrémentitielles sont arrêtées par le sphincter interne du rectum; le vestibule du rectum se remplit d'urines, qui y arrivent par rétroversion. j | Ainsi chaque produit asa poche particulière, et il n’est point de cloaque commun, comme on l’a prétendu; l’anus n’est point au-dehors, mais il est situé profondément avec ses deux sphincters; il ouvre et débouche dans la vessie urinaire, et celle-ci ouvre et débouche dans la poche de copulation. Cependant cette dernière poche, à travers laquelle il faut bien que s’é- coulent les urines et les fèces,-n’en est jamais touchée ni salie; l'oiseau qui se dispose à fienter prépare à l'avance toutes les parties de cette poche : son objet est de n’en point salir les parois intérieures; il ouvre, en consé- quence, écarte et fait disparaître la poche extérieure; il a comme rangé toutes les pièces d’une sorte de vêtement, et fait saillir ensuite au dehors son rectum. Le vestibule de celui-ci se renverse en sens contraire; la vessie urinaire se retourne comme le doigt d’un gant; et le rectum, logé à l’or- dinaire si profondément dans l'abdomen, a momentanément la faculté de saillir au dehors. La vessie urinaire, étant au devant du rectum, a d’abord versé les urines qu’elle contenait. (175 ) Histoire naturelle des Trilobites et des Crustacés fossiles; par MM. BroxenrarT et Dresmarest. (Suite de l'Extrait.) SECONDE PARTIE, Des Crustacés fossiles. APnës avoir rappelé les services que l'étude des corps organisés fossiles a rendus depuis peu de temps à la géologie, M. Desmarest fait remarquer que certains groupes d'animaux fossiles n’ont cependant encore fixé l'attention d'aucun naturaliste de nos jours, et que dans le nombre est celui des Crus- tacés, qui présente des restes nombreux, mais en général mal conservés ou mutilés, et dont la plupart n'ontété indiqués et figurés par les auteurs qui en ont fait mention, que d'une manière trèsevague et sans aucune pré- cision. Il est résulté de ces deux circonstances une assez grande difficulté dans l'exécution du travail qui a eu pour but de déterminer exactement, décrire et classer tous les Crustacés fossiles connus. Dans presque tous les échantillons que l’auteur a pu étudier, comme dans toutes les figures qu'il a pu consulter, les antennes et les pates sont brisées ou détachées du corps la face inférieure de l’animal, où se trouvent les parties extérieures de la bouche et presque toutes les articulations ;est entièrement engagée dans la pierre, et l'on n’aperçoit qu'une portion de la surface supérieure du corps ou de da carapace. Il a donc fallu renoncer à peu près entièrement aux caractères qui, dans cet ordre d'animaux, fournissent aux zoologistes les bases de leurs déterminations, et s’en tenir aux données que pouvait procurer l'observation du test brut ou de da carapace, laquelle n’a fourni jusqu’à présent, pour les descriptions des espèces vivantes, que des carac- tères très-secondaires; les diverses aspérilés de ce test étaient même souvent le seul caractère dont on pouvait espérer quelques renseignements. Mais en examinant avec soin les carapaces d'un grand nombre de Crabes, M. Desmarest a reconnu que le hasard ne présidait point à la distribution de leurs parties saillantes, quelque bizarres ou irrégulières que fussent les formes qu'elles semblent affecter; mais qu'il existe des rapports marqués et constants entre la place et la forme de ces inégalités extérieures et celle des principaux organes intérieurs de l'animal, lesquels, situés immédia- tement au-dessous du test, sont parfaitement distincts, et ont des fonc- tions bien reconnues. On est d'autant plus fondé à admettre ces rapports, qu'on doit penser que la peau tendre dont ces Crustacés setrouvent revêtus, tous les ans à une certaine époque, se moule jusqu’à un certain point sur - les organes intérieurs avant de se durcir. En partant de cette idée, l’auteur a fait, en quelque sorte, sur une carapace de Crustacé, l'application du système de-M. le D' Gall sur le crâne. Ïl a étudié anatomiquement avec soin les rapports qu'ont présentés la distribution et la forme des viscères les plus importants, avec la distribution et la forme des rugosités de la Livraison de mai. 10 19 22, Z00LOGIE et GÉoLoGre. (NT ES carapace, et il est parvenu à trouver dans Ja carapace seule, des caractères certains pour déterminer les ordres et les genres. C'est en s'appuyant principalement sur ces données, el en s'aidant quelquefois d’autres caractères plus ou moins reconnaissables sur les échantillons les mieux conservés, que M. Desmarest est parvenu à déter- iminer trente-quatre espèces de Crustacés fossiles, dont trente-trois se rapportent à des genres aujourd'hui existants; une de ces espèces, au contraire, diffère assez de toutes les autres, pour être considérée comme appartenant à un genre distinct, que l'auteur décrit sous le nom d'Eryon. Il est à remarquer que cette espèce se présente dans le calcaire argileux de Pappenheim, qui dépend de la formation du calcaire du Jura, et qui est le plus ancien de tous les terrains où l'on el rencontré jusqu'à présent des Crustacés fossiles. Les espèces décrites par M. Desmarest sont classées par lui ainsi qu'il suit, conformément à la nomenclature adoptée par MM. Cuvier et Latreille,’ dans l'ouvrage intitulé : {e Règne animal distribué d'après son orga- nisation. Le premier Ordre, ou celui des Crustacés décapodes, contient (rente espèces, appartenant à là famille des Brachyures et à celle des Macroures. La première famille comprend vingt-quatre espèces, parmi lesquelles deux appartiennent au genre Portune, une au genre Podophtalme, cinq au genre Crabe, une au genre Grapse, cinq au genre Gonoplace, une au genre Gélasime, une au genre Gecarcin, une au genre Atélécycle, trois au genre Leucosie, une au genre lnachus, 1 une au genre Dorppeph et une au genre Ranine. La deuxième famille renferme six espèces, partagées en cinq genres, savoir : une espèce du genre Pagure, deux du genre Langouste, une du, genre Palémon, une du genre Eryon, une du genre Scyllare: Les deuxième et troisième Ordres, ou les Crustacés Stomapodes et Amphipodes, n ‘ont point offert à l’auteur d'espèces fossiles. Dans le quatrième Ordre, ou celui des Crustacés Isopodes, il place avec doute deux espèces dans le genre Sphérome. Enfin le cinquième Ordre, ou celui des Crustacés Branchiopodes, ne lui a présenté qu'une seule espèce du genre Limule, et une espèce du genre Cypris. Toutes ces espèces sont décrites dans l'ouvrage de M. Desmarest avec beaucoup d’exactitude et de détail, et très-bien représentées sur les planches qui sont jointes à l'ouvrage. Les Crastacés fossiles ne s’éloignent pas, à beaucoup près, autant que les Trilobites, des animaux qui vivent actuellement à la surface du globe; aussi l’auteur n’a-t-il pas eu à démontrér une analogie qu'on ne saurait méconnaître. Ainsi que nous l'avons déjà dit, tonte les espèces qu'il a observées ont pu, à léxception d'une seule, être classées dans les divi- sions génériques déjà admises. Cctte espèce unique qui constitue, sous le : (9 )) nom d'£ry@n, un genre nouveau, offre plusieurs points de ressemblance avec les Scyllares et les Langoustes, imais se distingue des premiers par la longueur de ses pinces, et diffère des seconds par ses antennes externes sétacées, multiarticulées, minces et courtes. Ce que l’on sait sur le gisement de ces diverses espèces est encore très- incomplet, parce: que rarement les échantillons anciennement recueillis ont été accompagnés d'indications exactes à ce sujet. Il paraîl résuller ce- pendant du travail de M. Desmarest : 1° que les terrains de transilion ne renferment pas de Crustacés proprement dits. 2°. Que ces fossiles ne commencent à paraître dans les terrains secon- daires, qu'à l’époque géognostique à laquelle les Trilobites ont presque spfemene disparu. . Que ceux qui paraissent ainsi les premiers, sont plus altérés, plus pute plus méconnaissables que ceux des formations postérieures, et qu'ils s'éloignent davantage, par leur forme, des espèces qui vivent au- jourd'hui. 4°. Que c'est Seule dans les terrains tertiaires (terrains de sédi- ment supérieurs de M. Brongniart) que commencent à paraître les genres et les espèces aussi bien conservés qu'ils puissent être, d’ abord dans l’ar- gile plastique, puis à travers le ,calcaire.grossier, jusque dans les couches de marnes marines immédiatement inférieures au gypse, en présentant toujours des types de plus en plus semblables aux genres et aux espèces vivants. 5, Ici s'arrêtent les débris d'animaux généralement compris dans la classe des Crustacés; mais si on y réunit, avec MM. Latreille et Cuvier, les petits animaux désignés sous les noms d’Asellotes et d'Entomostracés, et qui semblent, à cette extrémité de la ligne, presque aussi éloignés du type de la classe que le sont les Trilobites à l’autre extrémité, on connaît dans les marnes de Montmartre deux espèces très-voisines du genre Sphé- rome, et dans le second calcaire d’eau douce de la vallée de l'Allier, une espèce dont le test, en deux parties, ressemble à une petite coquille bi- valve , et qui,paraît devoir être rapportée au genre Cypris. Ainsi, comme le fait observer M. D la série géologique des débris de Crustacés commence où finit celle des Trilobites, et elle s'étend jusqu'aux dépôts les plus récents. A. B. Sur Les lois du mouvement des fluides, en ayant écard à l'adhésion de leurs molécules ; par M. NAVIER. Les illustres géomètres d'Alembert et Euler ont donné les:premiers l'expression analytique des lois du mouvement des fluides. En considé- rant, dans un fluide en mouvement, les trois vitesses d’une molécule et la pression qu'elle supporte, comme des fonctions des coordonnées rec- 1822, MATHÉMATIQUES. Acad. des Sciences. 18 mars 1821. (76) tangulaires de cette molécule, et du temps écoulé dépuisi’origine du mouvement, ces lois sont exprimées par des équations entre les différences partielles des vitesses et de la pression. Les équations générales du mouvement des fluides n'ont encore été appliquées qu’à un très-petit nombre de problèmes : on a reconnu que les résultats auxquels elles conduisaient n'étaient point d'accord avec les effets naturels, et ce manque d'accord s’est fait surtout remarquer dans les questions relatives à l'écoulement de l’eau dans les vases et les tuyaux. Il doit être attribué à ce que le principe adopté par d’Alembert et Euler, qui consiste en ce qu'une molécule d’un fluide peut céder librement à l'action des forces agissant sur elle, et changer de situation sans obstacle par rapport aux molécules voisines, n'est point conforme à la nature des fluides. L'examen des phénomènes prouve que, toutes les fois que les molécules d’un fluide changent de situation les unes par rapport aux autres, il se développe entre elles des forces auxquelles il est nécessaire d’avoir égard, si l’on veut connaître les véritables lois du mouvement. | D'après diverses recherches expérimentales, il paraît que les forces dont il s'agit ne dépendent pas sensiblement de la pression que supportent les molécules, mais seulement de leurs vitesses relatives. Pour trouver l’ex- pression de ces forces, on a admis le principe suivant : Lorsque deux molécules d’un fluide, par suite de la diversité de leurs mouvements, s’'approchent ou s’éloignent l’une de l’autre, il s'établit entre elles une attraction ou une répulsion proportionnelles à la vitesse avec laquelle elles s’'approchent où s’écartent mutuellement; cette attraction ou répulsion n'a d’ailleurs de valeur sensible qu’autant que la distance des deux molé- cules que l’on considère est très-petite, et elle décroît très-rapidement quand cette distance augmente. En adoptant ce principe, considérant un fluide incompressible où la densité est constante, et nommant æ, y, z les coordonnées rectangulaires d’une molécule, w, v, w ses vitesses dans le sens de chaque coordonnée, qui sont des fonctions de æ, y, z et du temps #, les actions exercées sur . cette molécule dans le sens des æ, des y, des z, par suite des déplacements des molécules voisines par rapport à elle, sont exprimées respectivement . par du du d'u dv dv ——— 2 2 , Ft dx? Le dy? ue dz? 2 dx dy à dx dz dv 5 dy dv + du d w E Cr) ne dx: se dy? de dz° “ dx dy ie dy dx : d? w d? w - dw d'u dv ë —— : 7 RATE dx? a dy? ° dz? 2 dx dz a _dy dz « est une constante dépendante de la nature du flaide, et proportionnelle à l'intensité des forces dont il s’agit. Ces trois quantités doivent être ajou- — m—=on—s | ec 7hmn(m?c nb?) S nr — 1 A — 1 (73) Vées respectivement dansles équations générales du mouvement des fluides, aux valeurs des trois forces accélératrices agissant sur la molécule dans je sens de chaque axe. Les expressions précédentes conviennent au cas général où les molécules des fluides. sont animées d'un mouvement quelcouque. On a considéré spécialement le cas du mouvement linéaire, c'est-à-dire celui où toutes les molécules se meuvent parallèlement entre elles. En supposant la direction du mouvement dans le sens de l'axe des æ, le fluide soumis à l'action de la pesanteur, et représentant par ÿ l'angle de l'axe des æ avec un plan ho- rizontal , les équations générales du mouvement des fluides deviennent, dans ce cas, en y introduisant les expressions précédentes, 1 dp : du du du — == q sin. 0 oi — | — — p. dx J < ee " a? dé (ne dp oh di e dy T dp — —= g cos. Ô pb dz 4 du te DENT » est la masse de l’unité de volume du fluide, p la pression dans le point dont les coordonnées sont æ, y, z, g la vitesse imprimée par la gravité dans l’unité de temps. On peut admettre que, dans la nature, le mouvement est effectivement linéaire, ou à très-peu près linéaire, lorsqu'un fluide parcourt un tuyau dont lasection est fort petite par rapport à la longueur. Les équations pré- cédentes peuvent donc être considérées comme exprimant, dans ce cas, la nature du mouvement du fluide. On supposera que la section transversale du tuyau est un rectangle dont un côté est dans le plan des æy et l'autre dans le plan des æz. On admettra, de plus, que la paroi intérieure étant mouillée par le fluide, est recouverte d'une couche de fluide irès-mince et immobile, ou que cette paroi est formée de la matière du fluide dont les molécules seraient devenues fixes; la valeur de la vitesse devra être nulle dans toute l'étendue de cette paroi. Les expressions finies de p et «, qui satisfont aux équations précédentes et donnent la loi du mouvement, sont alors XL p = pgL + pq (Z —2) — + pgz cos. à « °c eZ 4b3 c° = (mn? en? 67). ) Dim LMI p.b?c S a? o 4 À « Mmr6, n#y A b? c2 + SE fJée sin. ——sin. —— (Gy).e À ï Oo ®@ (n° c + n°0). É: mA Sin. —- sin. nA Z € (1y8 Z, À! représentant les hauteurs des colonnes d’eau capables de produire la pression qui a lieu aux points supérieurs des deux sections extrêmes de la masse fluide. æ la longueur que la masse fluide oceupe dans le tuyau. a l’abcisse variable de l'extrémité supérieure du fluide. & la différence de niveau (qui est coustante) des extrémités supérieures des deux colgnnes de fluide dont les hauteurs sont Z et Z’ (on a conslam- ment la relation de Z + sin. 0 —£ + Z') : b, c les deux dimensions dans le sens des y et des z de la section du tuyau. €, > deux variables auxiliaires. ® (y, z) la valeur de w quand é— 0, on la vitesse initiale imprimée au filet de fluide dont les coordonnées sont y, 2. m ,n des nombres entiers quelconques, depuis 1 jusqu'à l'infini. En développant le signe SS, on ne doit mettre que des nombres impairs pour m, n dans le premier terme de la parenthèse, et écrire zéro à la place de ce terme, quand un de ces nombres sera pair. La valeur de la vitesse & tend vers une limite dont elle ne diffère pas sensiblement après un certain temps. Cette limite est mr se nw2Z —:— Sin —— 1 M — 7 20 sin. 5 Ar REA mn(mic +n?b?) où m, n n'ont que des valeurs impaires. Le mouvement tend donc à de- venir uniforme, par l'effet des résistances provenant des mouvements relatifs dés molécules. Quand: il est parvenu à cet état, il ne reste plus aucune trace des vitesses initiales imprimées aux filets du fluide; leur vitesse, nulle contre la paroï, mais dont la valeur est très-sensible à une petite distance de cette paroi, augmente progressivement jusqu'à l'axe du tuyau, où elle a sa plus grande valeur. La valeur moyenne de cette vitesse, ge 4e €. & - æÀ a b que nous désignerons par U, ést F ff az dy. uw, c'est-à-dire que 0 o ge 46e? m—=® n—© ï Ur Ai NE PEN A7 RE) «a mb min? (m26c + nb?) mMm— 1 LED où m, n, n'ont que des valeurs impaires. Les formules précédentes, représentant le mouvement uniforme qui est la limite vers laquelle tend le véritable mouvement du fluide, peuvent être considérées comme s'appliquant au cas d’un tuyau rectiligne, établis- sant la communicalion entre deux vases où le fluide serait entretenu à des niveaux constants. & est la distance verticale de ces niveaux, et > la longueur du tuyau. L'expression précédente de U donne la valeur de la (79) vitesse moyenne, d’après laquelle on calculerait le volume de fluide écoulé en un temps donné; ainsi cette vitesse moyenne est proportionnelle à la fonction sea c’est-à-dire à la charge de fluide divisée par la longueur du [2 tuyau. Ce résultat s'accorde avec les expériences de M. Girard sur l’écou- lement des fluides par des tubes capillaires (Voyez les Mémoires de tx Classe des sciences physiques et mathématiques pour 1815, 1814 et 1815, pages 265 à 289). Ces expériences apprennent de plus, que K vitesse moyenne pour un tuyau cylindrique, croît dans un plus grand rapport que le diamètre; et celte circonstance est aussi d'accord avec la formule précédente, d’où il résulte que, pour un tuyau carré, la, vitesse moyenne croît comme le carré du côté. Mémoire sur le CAMPDERIA, genre nouveau de la famille des Bromeliacées; par M. Achille RicuAro. (Extrait.) L'un des caractères les plus saillants de ce genre, c'est de présenter constamment dix-huit étamines dans chaque fleur, ce qui est fort remar- quable dans une plante monocotylédone. Ce caractère se trouve également dans les deux espèces nouvelles que M. Richard rapporte à ce genre. dont voici les caractères : Le calice est infundibuliforme; le tube est très-court ou quelquefois fort long; le limbe est campanulé, a six divisions égales, ovales et aiguës. Les étamines, au nombre de dix-huit, sont insérées au tube du calice. Le style est filiforme, terminé par un stigmate membra- neux et trilobé. L'ovaire est infère, eta trois loges. Le fruit n’est pas connu. Ce genre, auquel l’auteur donne le nom de Camper, en l'honneur de M. Campdera, auteur d'une très-bonne Monographie du genre Rumex, renferme deux espèces, originaires l’une et l’autre du continent de l'Amé- rique méridionale. Ce sont des plantes vivaces, dont les feuilles linéaires et très-rapprochées sont engainantes à leur base qui cst persistante. Leur tige est écailleuse inférieurement; les fleurs sont grandes, solitaires et axillaires. ; ‘ L'une de ces espèces est originaire du Brésil, où elle a été découverte par M. le baron de Langsdorff, consul-général de la cour de Russie à Rio- Janeiro. M. Richard la nomme Campderia Langsderffii. Elle se distingue par le tube de son calice très-court, par ses fleurs purpurines, ses feuilles vlabres et denticulées. La seconde a été trouvée par M. de Humboldt, sur les bords de lOré- noque. Elle na point été mentionnée dans les ouvrages de cet illustre voyageur. M. Richard lui donne le nom de Campderia tubiflora, parce qu'en effet le tube de son calice est long de deux à trois pouces; ses fleurs sont blanches; ses feuilles sont pubescentes et glanduleuses. n? BoTANIQUE. Société d'Histoire na: turelle de Paris. Mars 1822. MÉDECINE, ( 80 ) Le genre Cawpperra doit être placé dans la famille naturelle des Bro- - imeliacées, auprès du genre /X'erophyla de M. de Jussieu, dont il diffère par un grand nombre de caractères. Ce travail doit être prochainement imprimé dans le premier volume des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris. Note sur les propriétés fébrifuges des feuilles du Houx, et sur leur analyse chimique. EL résulte d’un Rapport fait à l'Académie royale de Médecine, par MM. Bailly, Leroux et Hipp. Cloquet, sur un Mémoire du Dr Rousseau, fe Académie royale de que les feuilles du Houx, {ex aquifolium, sont un médicament que ce Médecine, dernier a reconnu comme un alexipyrétique presque aussi efficace que le quinquina. M. Rousseau, au reste, ne donne point ce fait pour une décou- verte; il convient que Reil avait administré le Houx avant lui, dans une épidémie de fièvres intermittentes qui avaient résisté à l'administration de l'écorce du Pérou; et, tous les jours, les agriculteurs de la Beauce, de l'Orléanais, du pays d'Hanovre, s’en servent généralement dans la même intention. Mais M. Rousseau a fait des expériences; il a obtenu des résultats avantageux : c’est des unes et des autres qu'il a fait part à l'Académie de Médecine ,' en même temps qu'il lui a communiqué la liste des produits que les feuilles de Houx donnent au chimiste qui les analyse. M. Rousseau est parvenu à arrêter, dès le premier jour de l’adminis- tration du remède, plusieurs fièvres intermiltentes, en le donnant, deux ou trois heures avant l'accès, à la dose d'un gros, en.poudre, et macéré dans un verre de vin blanc pendant douze heures, Il a été aidé, sous le rapport de la chimie, par M. Lassaigne, préparateur de l'École vétérinaire d’Alfort, lequel a trouvé dans les feuilles du Houx ; 1°. Une matière analogue à la cire; 2. De la chlorophylle; 3°. Une substance incristallisable très-amère; 4°. Une matière colorante jaune ; 5°. De la gomme; 6°. De l'acétate de potasse ; 7°. Des muriates de potasse et de chaux; 8°. Du malâte acide de chaux; g. Du sulfate et du phosphate de chaux: 10°. Du ligneux. Ÿ 81) ; Ts 1822. Remarques sur les intégrales des équations aux différences par- tielles; par M. Poisson. : Î : Les Remarques suivantes sont extraites de plusieurs de'nies Mémoires; MAaTnÉMAaTIQUES. elles sont relatives à la généralité’ dés intégrales des équations linéaires aux différences partielles. C’est un point sur lequel il importe de ne laisser aucun doute, afin qu'il n’en reste non plus aucun sur les solutions des pro- bièmes de physique ou de mécanique qui se déduisent de ces intégrales. Pour fixer les idées, il ne.sera question ici que des équations à coefficients constants; des remarques analogues pourront aisément s'appliquer aux autres équations linéaires. L'OFRQGE ES soute Soit donc L — o une équation de cette espèce, d'un ordre quelconque, et contenant aussi un nombre quelconque de. variables indépendautes; désigrions ces variables par #, æ, y, etc., et par @ la variable principale; supposons que cette équation linéaire à coefficients constants, ne renferme aucun terme indépendant de g'ou de ses différences parlielles : on ÿ pourra alors satisfaire en prénant : Hana _hy te. Leiden UE Unes :.) A, p.g,h; ete, étant des’ constantes indéterminées, et e désignant la base des logarithmes népériens. Si l'on substitue cette valeur de ç dans l'équation L —— o, la constante A restera arbitraire; une seule des autres constantes, p, par exemple, sera déterminée en fonction de g, h, etc.; en sorte que, y compris le coefficient A, cette valeur de @ renfermera un nombre de constantes arbitraires égal à celui des variables indépendantes. L'équation qui déterminera æ, sera d’un degré égal à l'indice de la plus haute différence partielle relative à £ qui soit contenue dans L — o; en désignant ses racines par p, p', p”, etc,, on pourra les employer succe:s- sivement dans la valeur de @3;'on pourra aussi changer arbitrairement les quantités À, g, k, etc., et prendre pour 9 la somme des valeurs particu- lières qui résulteront de ces changements, ce qui donnera pin SA ee PTE ME UEn EC Fe SAUT TE Ps : (a) les caractéristiques 2 indiquant des sommes qui s'étendent à toutes les valeurs, réelles ou imaginaires, de À, g, h, etc. Non-seulement cette expression satisfera à l'équation L — 0, mais j'ai démontré rigoureuse- ment (*) qu’elle en sera l'intégrale complète, développée en série d’expo- nentielles, de manière que toute valeur de@, qu'on aura trouvée par un moyen quelconque, et qui satisfera à l'équation L=— o, sera certainement (*) Bulletin de novembre 1817. Livraison de juin. 11 (8) comprise dans la formule (a), ou dans cette même formule, ramenée à la forme finie, quand on sait faire cette transformalion. Il est permis de supposer que les quantités g, h, etc., changent par degrés infiniment petits, d'un terme à l’autre de chaque série; si l'on prend en même temps pour le coefficient, A, une fonction, arbitraire de ces quantités, l'expression de ç deviendra:; te SRE Le de PPAAGE dE Ryep et ER sb (4 - à ù + fe'r + gx +hy 2 etc. f'{g> h, ete.) dg dh'etc. Les limites de ces intégrales pourront être réelles ou imaginaires, et reste- ront indéterminées, .de sorte. que: ces intégrales, ne doivent pas être re- (6) gardées comme dés intégrales définies. La sübstitution du signe à la caractéristique; Ë, n'a pas changé de nature la valeur de: : cette dernière expression,.est. toujours une série. d’exponentielles, multipliées par: des coeflicients arbitraires, dont chaque terme salisfait:isolémeut à l'équation L —o; et les fonctions f. f/, etc., étant arbitraires et pouvant être dis- continues, ces deux expressions («) et (b) sout/équivalentes l’une à l’autre. IL existe des théorèmes au moyen desquels on, peut introduire aisément dans les expressions de cette nature;,des fonctions arbitraires en mêménom- bre que f, f’, étc., et représentantles valeurs'particulières de ÿ, =. etc., qui répondent à 4 — 0.;Jd'en,ai, denné plusieurs exemples dans les Mé- moires dont.ces Remarques sont extraites. : ces exemples m'ont paru suffi- sants pour montrer ce;qu'il faugraitfaire dans tous.les:cas, ef je n’ai, pas cru nécessaire d'effectuer, celte opération d'une.manière générale, L'ex= _ pression, de la quantité @ qui.,en résulte est souvent utile pour la résolution des problèmes de physique ou de mécanique, dépendants de l'équation L—o; mais la difficulté, dans chaque problème particulier, rest pas de se procurer une semblable valeur de l'inconnue : elle consiste à discuter cette formule, et à y découvrir toutes les lois du phénomène dont on s’oc- cupe, ainsi qu'on en voit un éxemple complèt dans la théorie des ondes. Quoique cette valeur de ? soitexprimée sous forme finie, par des intégrales dont les limites sont déterminées, elle ne doit cependant pas être appelée, en général, l'intégrale sous forme finie de l'équation L = o, ou du moins cette intégrale serait très-loin, le plus souvent, d'être ramenée à sa forme la plus simple. Si, par exemple, EL = o est l'équation générale d'où dé- pendent les petits mouvements des fluides élastiques, la valeur de » dont nous parlons sera exprimée par des intégrales définies sextuples, tandis que l'intégrale complète, sous forme finie, de cette même équation, ne renferme que des intégrales doubles, et se déduit directement de la série (85 ) (a), comme je l'ai fait voir äla fin di Mémoire où j'ai donné cette intégrale. Dans ce même Mémoire, j'ai aussi remarqué (*) que les limites des intégrales qui forment la valeur de © cessent d’être déterminées, toutes les fois que les fonctions arbitraires, contenues sous les signes d'intégra- tion, ue renferment que les variables auxiliaires par rapport auxquelles on doit intégrer. Soit, par exemple, l'équation “ à + de d°9 (c) dt dx? dont l'intégrale complète sous forme finie, est, comme on sait, PT CT 2 s DH D e=- fe f(æ + 2aW5) da: (d) V7 l'intégrale relative à #étant prise depuis & — — © jusqu'à x = °©, et la fonction fæ représentant la valeur arbitraire de ç qui répond à t — 0: Or, si l’on fait : i æ + 2aVi =x", de = | la valeur de © deviendra sel | 1 __(æ—2x") Ai en | - 4t . fa! dx! ; (e) et pour qu'elle continue de satisfaire à l'équation (c), et d’en être l’inté- grale complète, il ne sera plus nécessaire que les limites relatives à æ” soient Æ cc. Ces limites seront maintenant tout-aà-fait arbitraires; ce qui résulte de ce que la fonction fæ&’ pouvant être discontinue, il serait illu- soire d’assigner des limités déterminées à l'intégrale relative à &’, puisqu'on pourrait toujours supposer que fx’ fût nulle dans un intervalle quel- conque compris entre les limites données. Il s'ensuit aussi que chaque élément de cette intégrale doit satisfaire isolément à l'équation (c), en sorte que À et a élant des constantes quelconques, on peut prendre AE (æ—a) P—= ——e gt ’ Vi ce qu'il est aisé de vérifier. Mais il ne faudrait pas croire que cette valeur particuliere de @, ne fût pas comprise dans l'intégrale complète de l'équa- tion (c) : elle se déduit, au contraire, de l'équation (e), en y prenant pour fæ’ une fonction qui n'ait de valeur que pour des valeurs de æ’ infiniment peu différentes de a, et faisant, dans cet intervalle, f fe’ dx'—2A V7. Elle se déduirait aussi de l'équation (d), en supposant que la valeur de € (*) Mémoires de l’Académie des Sciences, année 1818, page 191. 1022. ( 84) qui répond à & — 0, füt, par exemple, 15 aA. (æ—a) ARE PE on Anar g étant une constante positive. que l'on.fera infiniment petite, ou nulle, après avoir effectué l'intégration relative à x: dans ce cas, la valeur de 9 qui répond à & == o serait une quantité nulle pour toutes les valeurs de æ, excepté pour les valeurs de æ infiniment peu différentes de a, pour les- quelles cette valeur de ç serait infinie. “ M. Cauchy, qui a élevé des doutes sur la géneralité dés intéoralcs des équations aux différences partielles. avait pris pour exemple l'équation : 4 do Va 1 d 25 1-: do = |1 + — SE ‘ dt : \ : y 2 dy? i yE: dy à laquelle'on satisfait en prenant ' ; que l’auteur regardait comme une valeur singulière de @. Mais si l'on fait Vi+y: = æ, celte équation se change dans l'équation (c), et la valeur > Q æ donnée de © devient 9 — 7e e 4x, laquelle est comprise, comme t on vient de le voir, dans l'intégrale complète citée plus haut. Le même géomètre a aussi objecté contre le développement des fonc- tions en séries (*), qu'il peut exister des fonctions dont tous les cocffi- cients différeutiels s'éyanouissent à la fois pour une même valeur de la € : ï ù . r + + SM 0 variable; que, par exemple, les dérivées de e Ÿ étant composées de d À — M —— œ? termes de la forme x e , dans lesquels m est un exposant po- sitif, elles sont toutes nulles pour æ—=0 ; or, X désignant une fonction quelconque de æ, et A,.A/, A”, etc., représentant les valeurs de X, dX d'X ot \ re qus” te, qui répondent à æ — 0, on à x? A! etc. (f) quand aucun des coefficients A, A’, A”, etc., n’est infini; si donc il 5 1 NA + æA' + = A’ M 229 Fe élait vrai que leurs valeurs, pour la fonction e ie € fussent toutes (*) Analyse des travaux de l’Académie des Sciences, pendant l’année 1821. ve: un 1822 êgales à zéro, on pourrait ajouter cette quantité multipliée par une Ai constante quelconque, au premier membre de l'équation (f), sans que le second fût aucunement changé; d’où il faudrait conclure qu’un même développement en série peut correspondre à une infinité de fonctions différentes, ce qui renverserait toute la théorie des séries. Pour résoudre cette difficulté, il faut considérer que la quantité 1 re — m Om a . , A æ e Test le produit de deux facteurs, dont l’un æ croît, et ï l'autre e ® décroîtindéfiniment, à mesure que æapproche de zéro; mais quand l'exposant m n’est pas très-grand, le second facteur décroît beaucoup - plus rapidement que le premier n’augmente; et c'est pour cette raison que la limite de ce produit est zéro. Mais si l’exposant m est susceptible de k ê à : Ô ë log. æ devenir lui-même infini, et qu'il surpasse — , le même produit aug- mentera indéfiniment à mesure que æ approchera de zéro, et deviendra infini pour æ = o; d’où il résulte que dans la série des coefficients diffé- I e 2 5 : Que : È rentiels de e Ÿ , prolongée à l'infini, il y en a toujours une partie ui S évanouit avec æ, et une autre partie dont les valeurs sont infinies | P Pour æ — 0; il s'ensuit donc seulement que l'équation (f) ne s'applique Li % bg: —— RER d & S pas à la fonction e , ou que cette quantité n’est pas de nature à Pouvoir se développer suivant les puissances ascendantes de æ; ce qu’on peut d'ailleurs regarder comme évident à priori. ER Sur le trailement des mines d'argent par l'amaloarmation ; par M. Rivero. (Extrait.) ‘Les procédés employés en Saxe et en Amérique pour le traitement des mines d'argent par la méthode de l’amalgamation, sont connus; mais la théorie des opérations qui se pratiquent, est plutôt rationnelle que fondée sur des expériences directes et positives. M. Rivero a lu sur ce sujet un Mémoire à la Société Philomatique : sans entrer dans les nombreux détails de ce travail, nous croyons devoir ex- 0 traire du Mémoire de M. Rivero, ce qui nous parait le plus important pour la science. * Où sait que les mines d'argent, et particulièrement celles qui con- tiennent des sulfures, et qui sont désignées sous lenom de mines maigres, Cusmis. ( 86 ) avant d’être soumises à l’action du mercure, sont grillées et calcinées avec un dixième de leur poids de sel marin; or, M. Rivero démontre, par des expériences posilives (ce qui d 'ailleurs était indiqué par la théorie; voy. Brongniart, tom. 2, pag. 339), que l'argent, dans cette opération, est converti en chlorure; tandis que le soufre des sulfures, se transformant en acide sulfurique, ARTE à Ja soude du sel marin. Après le grillage et la calcination du minerai,-on procède à l’'amalgation même : cette opération, selon M. Rivero, se fuit dans des tonnes eu bois, dans lesquelles on met trois quintaux d’eau, dix de minerai, cinq de mercure, et dix pour cent de fer forgé ; on fait tourner les tonnes pendant viogt-quatre heures : dans cette opération il ne se dégage aucun gaz, mais la température augmente de quelques degrés. M. Rivero observe qu'en Amérique on croit favoriser l'amalgamation, en employantune compositiontrès- -compliquée, que l'on nomme magistral : ce magistral contient du fer, du cuivre, du plomb, de l'étain, de la chaux, de la soude, etc.; M. Rivero dénontre que la plupart de ces substances sont nuisibles, et que le fer seul est nécessaire; le cuivre, l’é- tain, le plomb, en s’unissant au mercure, affaiblissent sa tendance à s'unir à l’argent, et souillent l'amalgame. L'emploi de la chaux et de la soude lui semble cependant pouvoir être motivé; selon lui, ces bases décom- posent les dernières portions du sulfate de fer qui a pu se former pen- dant le grillage du minérai : en effet, l'expérience a prouvé à M. Rivero que le sulfate de fer, en présence du muriate de soude, s'oppose à l’amal- gamation du mercure et de l'argent. Que l’on verse sur da mercure une solution de sulfate de fer et de sel marin, aussitôt le mercure se ternira, et fera la queue, parce qu'il se formera à la surface une couche de chlorure de mercure; mais que lon verse un alcali dans le melange, aussitôt le mercure reprendra son état. M. Rivero propose enfin, dans son Mémoire, de substituer à la méthode de l'amalgamation un procédé plusavantigeux, qui consisterait à prendre le minerai préalablement calcinéavec le sel marin, et à le traiter par l’am- moniaque liquide; par le grillage tout l'argent étant converti en chlorure, et ce composé étant très-soluble dans l’'ammoniaque, cet alcali l’enlèverait à la masse du minerai; on précipiterait le chlorure d'argent en saturant l'ammoniaque par l'acide sulfurique; et le sulfate d'ammoniaque formé, pourrait êlre employé de nouveau, et indéfiniment, à préparer de nou- velles quantités d’alcali volatil. D'après les calculs de M. Rivero, cette incthode présenterait sur l’ancienne des avantages incontestables. Il n’est pas nécessaire d'ajouter que le chlorure d'argent devrait ensuite être ré- duit par les procédés connus. P. EL (87) De l’état anatomique de la peau, et du tissu cellulaire sous-cutané dans la fièvre jaune; par M. A. DESMOULINS. Le Dr Ffirth, de New-York, paraît avoir constaté que, dans la fièvre jaune, la matière du vomissement noir ne vient pas du foie, mais est exhalée par la membrane interne de l'estomac; il s'appuie sur ce qu'en Prem effet il a retrouvé cette matière noire dans l'estomac et les artères gastri- ques de personnes dont le pylore était obstrué par une affection carcino- mateuse, et dans les cadavres desquelles l’état du foie, ainsi que la quan- tité et la qualité de la bile contenue dans la vésicule, indiquaient plutôt une diminution qu'une augmentation de la sécrétion hépatique. . Le D' Breschet a vu, d'autre part, dans les vaisseaux qui tiennent aux organes atteints de mélanose, une matière pareille à celle de la mélanose même, et n'a observé dans l’ictère des nouveau-nés, aucun indice de l'augmentation de la sécrétion biliaire ou de sa déviation. En outre, le D: Dalmas a vu, dans la fièvre jaune, la jaunisse commencer par de larges bandes sur le trajet des vaisseaux. Enfin, M. Desmoulins ayant remarqué qu'une race d'hommes tout entière est jaune, sans être affectée plus qu’une autre de maladies bilieuses; que certains états physiologiques ou pathologiques déterminent dans les diverses races d'hommes des colora- tions anomales de la peau, soit locales, soit générales, a conclu que, dans tous ces cas, il n’y a autre chose qu'une altération du sang dans le corps muqueux de la peau. - Dans les cadavres encore chauds d’un homme mort de la fièvre jaune, après vomissement noir et ictère, et de plusieurs soldats morts du typhus, M. Desmoulins a trouvé des gaz dans le tissu cellulaire sous-cutané; il a vu les lames de ce tissu injectées en rouge-brun par le sang, qui n'y pé- nètre pas ordinairement, et le tissu du derme laissant, sous le scalpel, couler ce fluide, en nappe comme sur le vivant; état analogue, sauf la coloration en brun, à celui que produisent des vésicatoires déjà en sup- puration: De cette exhalation de gaz dans le tissu cellulaire sous-cutané, de l’in- jection par un sang rouge-brun du derme et des lames du tissu cellulaire, M. Desmoulins conclut que, dans la fièvre jaune et le typhus, il y a fluxion vers la peau, dont la texture trop serrée empêche seule l'hémorrhagie qui se fait sur les membranes muqueuses; que la coloration jaune, presque toujours précédée de pétéchies, n'est réellement qu'une sorte d'ecchymose générale; qu’enfin, en rapprochant ses observations de celles du Dr KGrth. il 5’y a dans la fièvre jaune ni augmentation ni déviation de Ja sécrétion biliaire, et que la surface interne des intestins exhale par hémorrhagie la matière du vomissement et des déjections noires. H. C 1 6120); ANATOMIR. iére Classe de l'Insutut, Décembre 1822. MebEectie. Société médicale d’é- mulalion. Mars 1822. (88) Sur Le rapport entre la dilatation des couches d'air et l'activité des miasmes, consideres comme causes de la jièvre jaune; par M, A. DESMOULINS. Sur aucune plage, les fièvres ne sévissent au plus fort de la saison plu- vieuse; c'est vers la fin. et surtout à la suite de cette saison, lors du décou-. vrement des bas fonds, que règnent leurs épidémies; ce n’est donc 1PAS l'excès de l'humidité seul qui engendre ces fièvres. Dans toutes les contrées, intrà ou extrà-tropicales, où le sol est us : quelle que soit la température, füt-elle supérieure de 12 ou 14 degrés à celle des foyers de la fièvre jaune, celte maladie ni les autres fièvres analogues ne se développent : le seul excès de la température ne les cause donc pas. Dans les pays ravagés par la fièvre jaune et lés autres maladies analogues, il existe constamment des foyers permanents où temporaires de décom- position putride entretenus par des matières animales et végétales. On sait, par les expériences de MM. Gaspard et Magendie, que l'absorption, par les veines et les surfaces séreuses et cellulaires, de liquides putréfiés, produit des altérations physiologiques et anatomiques , semblables à celles qu'offrent la fièvre jaune et le typhus. L'analogie indique que les mêmes causes produisent les mêmes effets dans ces divers cas. Dans les épidémies la vapeur est le véhicule des émanations puis, qui sont d'autant plus rapprochées que la vapeur est plus dense. La quantité de vapeur pour un espace donné croît avec la température, qui mesurera donc le degré d’in- fection sur le même lieu, L’imminence de l'infection croît avec Et conden- sation de la vapeur, et surtout avec la rapidité de cette condensation, qui rapproche.instantanément les miasmes de plusieurs couches superposées, C’est donc, conime l'expérience le prouve constamment, par le refroidis- sement nocturne, ques'accroissent sur un même lieu les risques de l'in- fection; en outre, l'effet du refroidissement augmente la faculté absorbante des tes cutanée el respiratoire, et ce renforcement de la faculté absorbante est d'autant plus grand, que le passage est plus rapide d’un milieu plus chaud et plus sec à un milieu plus froid et plus humide : : voilà pourquoi, dans la dernière épidémie de Barcelone, la susceptibilité et la mortalilé ont été si grandes parmi les ouvriers qni travaillent au feu, et surtout parini les boulangers, qui ne travaillent que la nuit. C'est au moins l'opinion de M. Besmoulins.. De tous ces faits, discutés dans son Mémoire, ce médecin conclut ; 1°, Qu'un excès de 15 ou 14 degrés de chaleur au-dessus de la tempé- rature des foyers de la fièvre jaune, ne produit pas cette maladie dans les soute où l'air est sec ou très-près de l'état de sécheresse. *. Que dans les foyers de la fièvre jaune, les risques d'infection s’ac- ctisett iudéfiniment la nuit par la réduction de la température, qui peut être, dans certains endroits, de 13 et 14 degrés. \ ( 89) 5°. Que, par conséquent, la cause de l'infection dans les foyers de la fièvre jaune, et des focines les plus analogues de l'irritation gastro-intesti- nale, réside non dans l'excès de la température, mais dans les émanations gazéiformes dont la vapeur est le véhicule ; or, ces miasmes et ces vapeurs croissent avec bien plus de vitesse que la température. 4°. Que l’inrminence de l'infection augmente avec la concentration des miasines par le refroidissement et la diminution de tension des vapeurs: 5°, Que c'est done à des élévations verticales, où le décroissement de la chaleur et de l'hamidité, d'après la température de la base, n'admet plus que des vapeurs trep rares pour que l'activité des miasmes n'y soit pas éteinte, que l'on pourra se préserver tout-à-fait, ou même se guérir plus sûrement, de la fièvre jaune et des maladies analogues. 7°. Qu'enfin l'objet des cordous sanitaires doit être , non pas d'empêcher de sortir des lieux infectés, mais seulement d'empêcher d'y pénétrer. H. C. EE — Sur la chaux carbonatée bacillaire à odeur de truffes ; par M. DEsNOYERS. (Extrait) CE minéral, désigné en Italie sous les noms de T'artufolite. Madréporite asbestiforme, Tartuffite æiloide, ete., a été observé pour la première fois par Fortis, à Monte-Viale, dans le Vicentin. Depuis lors, MM. Faujas, Catullo, Moretti, Maraschini et Vauquelin l'ont fait mieux connaître, l'ont analysé avec soin. et ont indiqué son gisement dans les couches su- périeures du Tuffa, Brecciole de M. Brongniart, roche qui est regardée par ce savant comme devant être rapporté à l’époque de formation du calcaire grossier du terrain parisien. Les analyses de MM. Moreiti et _Vauquelin ont prouvé que l'odeur de truffe de cette substance était suscep- tible d’être fixée dans l’eau, et due à la présence d'un bitume qui y existe quelquefois dans la proportion de 4 pour 100. M. Desnoyers vient de découvrir en France, dans le département de l'Orne, à Frenay-le-Buffard (quatre lieues au N. N. O. d'Argentan), un minéral tout-à-fait analogue à celui du Vicentin; il annonce avoir re- connu, par un examen attentif, que ces deux substances devaient être regardées comme un bois fossile calcaire, lequel ne peut être rapporté, selon M. Adolphe Brongniart, à aucune espèce végétale connue sur la surface actuelle du globe. Il a reconnu également que les lignites à odeur de truffes, observés à Wieliekzka par M. Beudant, n'avaient rien de com- mu que l'odeur avec les chaux carbonatées xiloïdes de France et d'Italie. Enfin M. Desnoyers fait connaître que celle de Frenay-le-Buffard se trouve dans un calcaire jaunâtre, qui paraît dépendre des couches les plus infé- Livraison de juin. 12 MinÉRALOGIE. Soc. d'Hist. natur Mai 1822. Physique, Acad. des Sciences. 29 avril 1822. die 696) rieures de la grande formation oolithique de la Normandie, gisement bien différent de celui du Vicentin. ‘Ainsi celte substance paraît appartenir à ds terrains, les uns antérieurs, et les autrés postérieurs à la formation de a craie. RS Ro B. ‘13h fi 109 A à à Sur ne nouvelle expérience électro-magnétique de M. SAVARY. M. Savary, dont les premiers essais dans la carrière des sciences annon- cent les progrès qu’elles lui devront probablement va jour, ayant imaginé un appareil pour mettre.en mouvement un conducteur plié en spirale, par l'action des courants qui traversent l’eau acidulée où on le fait plonger, et qui se rendent ensuite dans le conducteur, M. Ampère à fait exécuter cet appareil, et le conducteur a tourné dans le sens qu'avait prévu le jeune physicien auquel nous le devons. Ce sens est déterminé par celui des spires, et reste toujours le même quaud on renverse la direction des courants; c'est ce qui distingue le mouvement dû à celte cause de celui qui est pro- duit par l’action du globe terrestre, et qui a liea en sens opposés quand les courants sont cxcités alternativement dans deux directions contraires. La force émanée du globe étant moindre que celle des courants de l’eau aci- dulée, s'ajoute ou se retranche suivant que les deux forces agissent pour faire tourner la spirale dans le même sens ou en sens contraire. On re- marque, en effet, que le mouvement de révolution est plus rapide dans le premier cas que dans le second. A.F. Mémoire d'acoustique, par M. SAvART, sur les vibrations des membranes. La théorie physique des vibrations des membranes tendues était en général assez obscure. Bien qu'on n’eût aucune idée nette sur leurs modes d'action, on les assimilait volontiers aux cordes vibrantes. De même que lorsque deux cordes sont tendues à certains degrés, et qu'on fait vibrer l'une, on voit l’autre entrer spontanément en mouvement, et même se partager, s’il le faut, en divers ventres, pour rendre des sons qui seient en rapport avec ceux que rend la première corde; de même on croyait que, pour qu'une membrane pût se mettre à vibrer sous l'influence d'un corps sonore actuellement en action, il fallait qu'eile eût ua certain degré de ténsion sans lequel elle ne pouvait entrer en mouvement. On accordait, il est vrai, que cette tension devait varier avec la nature de la substance constituant la membrane, sa figure, etc. On avait, eu partant de cette hypothèse, attribué aux osselets qui for- ment une chaîne dans la chambre antérieure de l'oreille, la fonction de (91) tirer le tympan pour l'amener au degré de tension propre à le faire ré- sonner soûs j'influence des sons produits; et beaucoup de physiologistes expliquaient une partie du mécanisme de l'audition, en admettant que, sans le concours de notre volonté et à notre insu, les muscles de ces osse- lets entraient en jeu à chague nouveau son rendu hors de nous, et ten- daient convenablement le tympan, afin qu'il pût se mettre à l'unisson , et nous transmetlre les sons par les vibrations qu'il devenait capable d’effec- tuer. On faisait à celte théotie une foule d'objections qui étaient; sans réponse, et dont nous ne parlerons pas, parce que ce système vient d’être renversé par les dernières expériences de M. Savart. Il résulte des travaux de ce jeune et habile physicien, que dès qu'un son est produit dans l'air, il se transmet par les vibrations de ce fluide à toutes les membranes tendues, et les fait vibrer elles-mêmes, chacune: à sa manière. Ce mouvement vibratoire, transmis par le secours de l'air, varie avec les membranes; maisil dépend de la nature des sons qui l’en- gendrent, chaque son, d'après son degré dans l'échelle diatonique, faisant vibrer diversement une membrane, dont la tension, la nature et l'état physique sont donnés; l'intensité forte ou faible du son ne change que l'étendue des excursions de la surface, mais l’affecte de la même maniere. Ainsi, lorsqu'on a répandu une poudre fine sur cette même membrane, on la voit s'arranger et former des dessins, lorsqu'un corps sonore vient à vibrer; ces dessins ne sont pas les mêmes quand on fait entendre un ut, un re. un mi, etc., ou bien, lorsqu'on change la membrane ou seu- lement la tension, où sa température, ou etc....ÿ mais ils restent les mêmes si tout demeure constant, et qu'on ne fasse varier que l'intensité du son; alors les excursions de la membrane sont seulement plus éten- dues, sans pour cela engendrer d’autres figures. Il est inutile d'ajouter que ces figures dépendent essentiellement de la nature de la membrane et de toutes les conditions physiques où elle se trouve. De la l’auteur conclut que tous les sons font vibrer le tympan, chacun à sa manière, sans que les osselets de l'oreille contribuent à modifier l'impression que les sons y produisent, en ayant égard à leur degré de grave ou d'aigu; mais lorsque le son devient très-intense, et que la déli- catesse des nerfs de l'ouïe pourrait s’en trouver affectée, c'est alors que les osselets entrent subitement en jeu, non pas pour dénaturer ce son, mais pour en affaiblir l’impression. Cette chaîne de petits os, qui s’ap- puient d'une part sur le tympan, de l’autre sur la fenêtre ovale, en ou- vrant ou fermant les angles qu'ils forment dans cette direction, tendent où relâchent le tympan au degré qui convient à la délicatesse de nos or- ganes; tantôt ils rendent perceptibles des sons qui seraient trop faibles pour être eutendus, tantôt ils affaiblissent des sons trop éclatants pour Ja sensibilité de nos nerfs. Ce mécanisme est simple, et on reconnaît que le tympan et la chaîne (92) des osselets sont des organes de protection, analogues à ce qu'est l'iris pour l'œil. On sait que cette membrane vasculaire se contracte et se dilate d'elle-niême et à notre insu, sous l'influence de la lumière, dont le degré d'intensité règle l'étendue de l'ouverture de la pupilie : par cet admirable mécanisme, celle pupille n’est jamais ouverte qu'autant qu'il le faut pour que Les objets extérieurs soient perceptibles à nos yeux, sans que, rous soyons blessés de leur trop graud éclat; seulement la chaîne des osselets a de plus la fonction de transmettre les vibrations, commeil va être dit bientôt. Bichat, dont le génie s’est créé des idées nouvelles sur beaucoup de fenctions organiques, avait également pensé que la chaîne des osselets de l'oreille était essentiellement destinée à affaiblir ou renforcer les vibrations de‘fair, pour les rendre perceptibles à notre système nerveux, sans que sa’ sensibilité en soit offensée. Mais la preuve que cette opinion n'était de sa part qu’une présomption, qué n'appuyait aucune expérience, c'est qu’il donnait une explication des faits diaméiralement contraire à celle qu'on doit adopter. Bichat croyait que la membrane du tympan se relâche quand les sons sont très-intenses, et qu'elle se tend quand ils sont difciles à percevoir. Selon les expériences de M. Savart, c'est précisément le con- iraire qu'on observe : ce ne sont pas-les sons forts et éclatants qui con- traignent la chaîne des osselets à se relâcher pouridétendre les membranes sur lesquelles elle s'appuie, et arrêter des vibrations trop violentes, afin d'en modérer l'impression; les sons faibles produisent au contraire cet effet; la tension est diminuée, afin de rendre les membranes plus aisées à vibrer. Si les sons ont un grand éclat, la chaîne se tend tout à coup, et par suite aussi les membranes de la fenêtre ovale et du tympan, qui dès Jors rendues plus rigides, recoivent des vibrations moins étendues et ne communiquent qu'une action affaiblie. | Cette chaîne des osselets de l'oreille offre encore un mode de transmis- : sion du son, et l’auteur annonce qu'elle participe aux mouvements géné- raux de vibrations de tout l'appareil auditif; car les corps solides vibrent aussi bien que les fluides sous l'empire d’un corps sonore en action. Cette théorie des oscillations des particules d’un corps solide sous l'influence du son, à. fait le sujet d’un autre Mémoire que M. Savart avait présenté à l'Académie des Sciences dans la séance du 22 avril, mais dont il n’a point fait lecture à cause des détails et de l'étendue de ce travail. : Dans le nouveau Mémoire dont nous donnons ici l'analyse, M. Savart avait surtout pour objet de montrer que l'organisation de l'oreiile est absolument conforme aux principes de lacoustique, et d'expliquer l'usage de plusieurs des parties qui la compesent. Le pavillon de l’ereille vibre de même, et transmet cette action lorsqu'elle est produite par les sons extérieurs; car il n'est pas nécessaire qu'un corps, une membrane soit tendue pour vibrer. Un appareil conoïdal, en carton, de la forme d'une ( 95 ) trompe ouverte, dont le petit orifice est formé par une membrane tendue, sert à montrer l'effet de ce pavillon; la poussière qu'on y répand se distribué sur la membrane et y affecte diverses figures, suivant que le même corps, rendant le même son, est diversement placé relativement à cette surface; car c'est encore un des points importants de la doctrine de M. Savart, que, selon qu'une membrane a recu telle ou telle situation relativement à la direction où le son lui parvient, elle en est diversement affectée. L'auteur considère la chambre antérieure de l'oreille comme destinée à enfermer un gaz qui n'ayant presque aucun motif d'aitération, en vertu des actions extérieures, persiste dans le même état physique, et transmet les mêmes sons avec toutes les qualités qui les caractérisent. L’aliération des parties de celte chambre laisserait encore arriver les sons à l'organe, mais l'audition en serait moins parfaite; on entendrait encore, mais moins bien, et avec moins de précision. Voici les conclusions auxquelles l’auteur est conduit par ses expé- riences : 1°. La communication des vibrations par le moyen de l’air semble se faire, au moins pour les petites oscillations, suivant les mêmes lois que celles qui ont lieu dans les corps solides. 2°. Il n’est pas nécessaire de supposer, comme on l’a fait jusqu’à présent, l'existence d'un mécanisme particulier pour amener continuellement la membrane du tympan à vibrer à l'unisson avec les corps qui agissent sur elle; il est clair qu’elle se trouve toujours dans des conditions qui la ren- dent apte à être influencée par un nombre quelconque de vibrations. 3°. La tension de la membrane s'accroît ou diminue selon le degré de force des sons, pour en faciliter ou en modérer la perception; mais les effets sont en sens contraire de ceux que Bichat avait cru devoir supposer. 4°. Les vibrations de la membrane se communiquent sans altération au labyrinthe parle moyen des osselets, comme les vibrations des deux tables opposées d'un instrument de musique se DRE à le moyen de l'âme. ” 5°. Les ossclets ont encore pour fonction de modifier l'amplitude des excursions des parties vibrantes des organes contenus dans le labyrinthe. 6°. Enfin, la caisse du tambour sert vraisemblablement à entretenir près -des cuvertures du labyrinthe, et de la face interne de la membrane du tympan, un air dont les propriétés physiques sont constantes. Ce beau Mémoire, d'un savant déjà avantageusement connu par ses travaux en acoustique, a été écouté avec un grand intérêt : MM. Biot, Mageudie et Lacepède sont chargés d'en faire l'examen. Le public attend avec impatience leur rapport et La pubiication du Mémoire original. FR. PuysSiI0LOGIE. Société Philomat. 15 juin 1822. ( 94 ) Note sur l'Urée; par M. SÉGALAS, professeur particulier de physiologie et de pathologie. Dans un Mémoire fort intéressant, lu à la Société de physique et d’his- toire naturelle de Genève, le 15 novembre dernier, deux Membres distin- gués de cette Société, MM. Prevost et Dumas, ont relaté des expériences qui prouvent que l’Urée, jusqu'alors envisagée comme un produit de la sécrétion rénale, a une existence indépendante de celte sécrétion, puisque cette substance se trouve dans le sang des chiens, des chats, et autres animaux privés de reins, el s’y trouve en quantité d'autant plus grande, que la vie a été plus long-temps conservée après l’ablation de ces organes. Ce résultat ne fut pas pius tôt connu de M. Ségalas, que son impor- tance lui inspira le désir de le constater, et le détermina à faire à l’auteur même de l’histoire de l'Urée, la proposition de vouloir bien lui prêter le secours de son exacte et savante analyse, pour des recherches qui lui paraissaient devoir être aussi délicates que curieuses. Le célèbre et tou- jours zélé professeur ayant accédé à sa demande, ils soumîrent successi- vement à l'analyse le sang artériel d'un chien sain, le sang veineux d'un autre chien également sain, le sang veineux et le sang artériel réunis d’un chien mort quarante-huit heures après la soustraction des reins, enfin la bile et les matières excrémentitieiles de cet animal. L'examen le plus minutieux ne fit observer dans ces différents liquides, car ces derniers aussi étaient liquides. rien d'analogue à l'Urée, M. Duimas, alors en voyage à Paris, ayant appris ce défaut de rapport entre le résultat de ces premiers essais el ceux de ses nombreuses recher- ches, crut avec raison en voir la cause dans la différence des procédés suivis pour l'analyse. En effet, MM. Ségalas et Vauquelin avaient bien, comme les auteurs l'indiquaient, desséché le sang à l'ordinaire, lavé le résidu, fait évapôrer l’eau du lavage, traité le nouveau résidu par l'alcool, et fait évaporer œÆtte nouvelle dissolution; mais ils avaient négligé, parce qu’elle n’était point énoncée dans le Mémoire, la précaution essentielle de faire évaporer l’eau du lavage à froid et dans le vide entretenu par l'acide sulfurique. Gette modification apportée dans lopération a fait recon- naître, depuis, la présence de l'Urée en quantité très-notable, dans le sang d'un chien saigné soixante heures après l’ablation des reins. (tr) Le même procédé, appliqué en dernier lieu au sang d’un chien néplé- romatisé seulement d'un côté, et saigné quinze jours après l'opération, n'a pas fait voir un atome d’Urée. Ce second résultat, auquel on ne devait “2 (1) M. Ségalas présente à la Société du nitrate d’'Urée formé avec cette Urée, et dont le poids, relativement à celui du sang employé, est à peu près d’un quatre- centième, (95 ) sans doute pas s'attendre d’après le premier, eût seul engagé l’auteur à répéter ses expériences, lors même qu'il n’eût pas eu déjà le dessein de les multiplier et de les modifier de différentes manières. Si M. Ségalas en fait la communication dès aujourd'hui, c'est que M. Vauquelin, ct lui-même ici, ayant annoncé le défaut de réussite dans leurs dernières recherches, il a pu s'élever dans certains esprits des doutes injurieux à deux jeunes physiologistes auxquels la science doit déjà beaucoup, et devra probablement bien plus encore. Note où lon établit que les Monotrémes sont ovipares, et qu'ils doivent former ze cinquiente classe dans l'embranchement des animaux vertébrés; par M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. Cest dans le Bufletin des Sciences, tom. 5, p. 125 (thermidor an 11, n° 77), que l’auteur a établi et a rangé parmi les mammifères l'ordre des Monotrémes, comprenant les deux genres Ornithorinchus et Echidna. IL vient d’en étudier les organes sexuels, qui, comme la plupart des autres faits de leur organisation, ne lui ont paru se rapporter à rien de classique. Cependant M. Geoliroy n’avait pas attendu ces recherches pour revenirsur une idée qui est généralement adoptée, et pour penser, avec M. de Lamarck Phil. Zool. 1809), que les Monotrémes re sont, en effet, dans un rap- port de famille avec aucune des quatre classes d'animaux vertébrés. On peut consulter ce que M. Geoffroy a écrit sur cela, aux mots Echidné et Monotrémes, dans le premier volume de sa Philosophie anatomi- que (1), pages 405 et 502. Quelque peu nombreux que soient donc, pour le moment, les Mono- trêmes, cela ne doit pas empêcher de les considérer comme des êtres pa- radoxaux à ranger dans une classe à part, entre les oiseaux et les mammi- fères, si l'on veut, fixé sur le degré de leur composition organique, rester fidèle aux règles tracées par les affinités naturelles. Dans le vrai, les Monotrèmes sont des animaux ovipares. De quelle ma- nière et pour combien d'œufs? On l'ignore encore, et l’on croit devoir insister ici sur ce point, pour démentir ce qu'en rapporte l'Edimburg review, année 1822, n° . Cette question se trouve là traitée, à l'occasion et sur les éléments d'une lettre de M. Hill à la Société Linnéenne de Londres, lettre dans laquelle cet anatomiste annonçait seulement avoir prouvé que l'Ornithorinque est vraiment un ovipare. On a maintenant plus que des présomptions à cet égard : des œufs d’Ornithorinque ont été vus à la (1) Le second volume, traitant des monsiruosités dans l'espèce humaine , est sous presse. Ÿ Zootocts. Académie Royale des Sciences. 24 juin 1622. Géotocie, Societé Philomatiq. Mars 1822, (96) Nouvelle-Hollande. Ce fait nous est tout récemment acquis et garanti par un savant digne de foi, le chevalier Jamieson, l'un des principaux pro- priétaires et habitants de Bots e Bay; et ce renseisnetent est consigné dans une lettre adressée par M. Jsieson à l'un de ses amis, le célèbre entomologiste M. Macleay; c'est à sa correspondance avec le digne fils de ce dernier, que Fauteur doit ces inforcaations. Notice géologique sur les environs d'Anvers; par MM, DE LA JonKAIRE. (Extrait.). Les fouilles faites en différents endroits, dans les environs d'Anvers, ont fait recounaître à M. de La Jonkaire quatre terrains différents, suyer- posés Pun à l'autre, et qui sont, en commençant par le plus inférieur, 1° une argile calcarifère coquilièére; 2° une argile grisâtre sableuse, sans coquilles; 3° un sable quirtzeux rempli de grains verts, et contenant une grande quautité de coquillages dont l'auteur donne la liste; 4° enfin, au- dessous de la terre végétale, un sable sans coquilles, renfermant des galets siliceux. M, de La Joukaire rapporte les deux premiers terrains à la atte de l'argile plastique des terrains parisie ns, et fait observer, à ce sujet, que le “secoud renferme des lignites qu'on a souvent indiqués sous le nom de tourbes: 5° le sable nintise à grains verts lui semble re présenter le calcaire grossier du bassin de Paris, et non, comme quelques géologues l'ont pensé, le terrain marin supérieur au gypse; il indique les faits nombreux sur lesquels son opinion est fondée; 6° le sable sans coquilles, semblable à celui qui constitue le sol de la Campine, et dont le dépôt cst attribué, par plusieurs auteurs, à un séjour de la mer posté- rieur aux premiers temps historiques, paraît a M. de La Jonkaire offrir tous les caractères de l’atterrissement diluvien, recouvert seulement, en quelques points, d’atterrissements plus modernes qui se forment encore de nos jours, L'auteur conclut de l'ensemble de ses observations, qu'il existe en Belgique un bassin tertiaire, borné au midi par des terrains de craie (ainsi que M. Prévost l’a indiqué), semblable au bassin tertiaire de la partie orientale de l'Angleterre, et qui se compose de terrains ana= logues à plusieurs formations du bassin tertiaire parisien. B. ( 970) « D ” Ê » . , ï . ë: k - 1] À Application de la Stéréotomie à la construction de la partie d'une charrue qu'on appelle l'oreille ou Le versoir ; par M. HACHETTE. Une charrue a pour objet de diviser un terrain en tranches parallèles de même épaisseur, et de retourner ces tranches de fond en comble. Les parlies actives et essentielles de la charrue sont : 1° le soc, qui coupe la terre parallèlement à la surface du terrain; 2° le coutre, qui la tranche dans le sens vertical; 5° le versoir, ou l'oreille, qui détache, soulève et retourne les mottes dont se compose chaque tranche. Le creux, ou la trace du versoir sur le terrain, se nomme sif{on où raie; là réun on de plu- sieurs tranches comprises entre deux rigoles parallèles, forme: ce qu'on appelle planche, ou sillon, ou guéret. Le corps d'une charrue se compose de pièces de bois ou de fer, sur lesquelles s'assemblent à tenons, mortaises et boulons, le soc. le coutre, le versoir, et le manche, qui sert principalement à diriger la pointe du soc. On disiingue deux espèces de charrues : les unes, dites araîres, sont mises en mouvement par des animaux dont les traits sont attachés direc- tement au corps de la charrue; les autres ont un avant-train, formé de deux roues qui tournent sur un essieu; le corps de la charrue porte sur cet avant-train, Qui reçoit et transmet le tirage des animaux. Les versoirs dans ces deux espèces de charrues remplissent le même objet, et doivent se construire d’après les mêmes principes, Plusieurs agriculteurs distin- gués se sont proposé celte double question : de déterminer la meilleure forme de versoir; et en la supposant trouvée, d'indiquer uu procédé par lequel les ouvriers en instruments d'agriculture pourraient la reproduire sans altération. Cette seconde question, qui appartient évidemment à la Stéréotomie, a été l’objet d'un Mémoire, que M. Hachette a lu à la Société royale et centrale d'agriculture, le 6 mars 1822. Il a d’abord rappelé un Mémoire d'Arbuthnot, Membre de la Société royale de Londres, dont la traduction a paru dans le Journal de Physique, année 194. Déja, à cette époque, on avait senti la nécessité de définir la surface du versoir, et de la raccorder avec le prolongement de la-surface supérieure du soc. Les géomètres considèrent les surfaces comme engendrées par une ligne mo- bile, constante ou variable de forme, qui s'appuie sur des lignes fixes qu’ils appellent des directrices. En admettant ce mode de génération, une sur- face est rigoureusement définie, lorsque, pour chaque point de cette surface, on peut assigner la ligne génératrice qui passe par ce paint, Arbuthnot a donné, dans son Mémoire, la figure, les dimensions et la po- sition des directrices de la surface de son versoir: ces directrices sont deux lignes droites et une courbe; la courbe, formant le contour de la gorge de la charrue , est une cycloïde ou une ellipse. Il avait pris pour sa géné- ratrice mobile une courbe plane constamment horizontale, et changeant Livraison de juillet. 13 MArmÉMaATIQUES. Société Philomat, g mars 1822. (L80) de forme à diverses hauteurs'au-dessus de la pointe du soc; mais il avoue que ne connaissant aucune théorie d’où l’on puisse déduire la nature des lignes d’intersection de la surface du versoir par des plans horizontaux, il avait eu recours à des essais, à des tâtonnements, pour déterminer sur le terrain la forme de ces lignes. Plus tard, vers 1800, Jefferson, président des États Unis d'Amérique, a repris la même question, etia cherché parmi les surfaces réglées (c'est-a-dire engendrées par la ligne droite). celle qui conviendrait le mieux au versoir, La traduction du travail de Jefferson sur cesujel a paru en 1802, dans le premier volume des Annales du Museum d'histoire naturelle. On doit cette publication aux soius de M. Thouin, professeur de.cet établissement... 1 - M. Hachette a présenté l'analyse du Mémoire de Jefferson, et il a fait voir que la surface du versoir, qui. d'après les expériences faites par l’au- teur, à parfaitement rempli son objet, est l’une des cinq surfaces du se- cond degré, qu'on nomme paraboloide hyperbolique, ou plan gauche. La génération et les dimensions de ce plan gauche sont déterminées par par un quadrilatère ABCD, rectangle en A et:B, qui a pour côtés : 1°. La droite horizontale AG, égale à la largeur donnée du sillon; ou à celle du soc à:sa base ; 2%. La droitehorizontale AB, égale à la longueur du versoir, ou:à quatre fois celle de la profondeur donnée du sillon ; -5%. La droite inclinée BD, qui est située dans un plan vertical BDE, parallèle au côté AC, et dont l'inclinaison est détenminée par ces deux conditions, 1° que la hauteur initiale du point B au-dessus du rectangle horizontal ABCE , soit égale au double de la profondeur du sillon ; 2° que Ja distance DZ de ce poiut D\à la verticale BZ, soit les trois quarts de Ja méme profondeur; ainsi, prenant celte profondeur du sillon pour l'uuité linéaire, on a, pour le cas particulier que Jefferson a considéré : AC — 5 =; AB ="; DZ = Bi =: BZ = Du — 2. 2 Ces dimensions convenaient au versoir de Jefferson, pour l'espèce de ter- Co) ” rain qui a été le sujet de ses expériences; elles varieront pour un autre cterrain et pour une autre profondeur de sillon; mais on voit, par la des- “cription précédente, que celte profondeur étant donnée, tous les essais sur les dimensions sout renfermés dans des limites fort rapprochées, puisqu'il ne s’agit que de faire varierles deux côtés AB. BD du quadrilatère gauche ABCD. Le versoir d'essai étant exécuté en bois et sur des dimen- sions d'abord plus grandes que celles que l’on cherche, on arrivera bientôt, en des diminuant convenablement, à la forme qui servira. de type pour exéculer, en fonte ou en tôle de fer, les versoirs propres aux, diverses es- pèces de charrues,. De ce que 1 surface antérieure du versoir de Jefferson est un. plan gauche, les sections de cette surface par des plans horizontaux, ou par des plans verticaux parallèles à la longueur AB du versoir, sont des hyper- boles. La surface postérieure du versoir, opposée a la surface antérieure, a été aussi définie par Jefferson; elle se déduit de la première, en menant une suite de plans verticaux paralièles au plan du triangle DBE; chacun de ces plans , tel que B’ D’ E’, coupe les deux surfaces opposées, suivant deux parallèles BD’, B’D”, dont la distance, par exemple de trois cen- timètres, ne varie pas; la seconde surface, lieu géométrique des droites, telles que B” D’, n’est plus du second degré. Les plans et les surfaces courbes qui comprennent le versoir, étant donnés de forme et de position, on l'exécutera comme un voussoir de voûte, par les procédés ordinaires de la géométrie descriptive APRLiSUeE à la Stéréotomie. Mémoire sur deux Tortues Jossiles du genre Chélonée et du genre Emyde; par M. BoURDET (de la Nièvre), naturaliste voyageur. (Extrait.) M. Bourne, avant d'entreprendre la description des deux reptiles ché- louiens qui font le sujet de son Mémoire, rappelle les caractères ostéolo- giques des genres auxquels il les rapporte ; il mentionne ensuite les espèces de Tortues fossiles connues jusqu'a ce jour, el compte trois Chélonées, une Tortue terrestre, une Trionyx, et deux Émydes. Les deux Tortues nouvelles décrites par l'auteur, sont une Chélonée, qu'il dédie à M. Bron- gniart, et une Éinvde, a laquelle il consacre lé nom de Deluc. La Chélonée de Brocguiart, Chelonia Brongniartii, est représentée (fig. 2 et 5); elle a cent soixante-deux millimètres de longueur sur cent trente-cinq de fargeur. Sa forme, dit l'auteur, est celle d'un ovale, un peu en cœur; la carapace (fig. 3) est fort pe u bombée, Toutes les Cie sont désirticulées, plus ou moins brisées, rétrécies et séparées les unes des autres à la partie extérieure. Une portion des premières côtes de droite et 192 2: Zoozocter. Societé d'Histoire na- turelle de Paris. 7 juin 1022. * ( 100 }) de gauche existe : la deuxième de gauche est complète, et prouve qu’elle avait vingt-sept millimètres : la troisième n’en a que vingt; et ensuite elles vont loutes en diminuant un peu, jusqu'à la huitième, qui paraît n'avoir que quatorze miilimètres de largeur. Toutes les vertèbres sont micacées, exceplé la première, une portion de la deuxième et de la huitième; il n'existe aucune trace de côtes sternales.-L’empreinte des écailles est fort visible, celle de la première et cinquième vertébre n'existe qu'en partie; celle des deuxième, troisième et quatrième sont entières, et on peut observer leur forme dans les vestiges d'empreintes des cinq plaques dor- sales qui existent du côté droit, et dans quelques-unes du côté gauche (1), Le plastron (fig. 2) présente plusieurs plaques, dont les deux posté- rieures s'articulent obliquement entre elles, ce qui pourrait les exclure du sous-genre des Chélonées, si à côté de cette différence, on ne trouvait plusieurs caractères importants qui les en rapprochent. Les plaques sont dentelées ; la pièce antérieure et médiane manque de chaque côté, et en avant on-aperçoit l'extrémité supérieure des os des épaules &, a; on distingue aussi en arrière, et sur upe des faces latérales, les vestiges d’un os que l'auteur croit appartenir au bassin 4: Ce fossile, plus voisin des Chélonées que de tout autre genre, est presque entièrement converti en fer sulfuré; il a été trouvé à l’île Scheppey, dans l'argile de Londres. (London, clay }, et fait partie de la collection de MM. Deluc, de Genève. M. Bourdet re- présente (fig. 1) la tête d’une Tortue figurée par Parkinson (pl. 18, fig. 3), et qui, ayant été trouvée dans la même localité, pourrait bien appartenir à la Chélonée de Brongniart. L'Émyde de Deluc, Emys Detuci, est la deuxième espèce décrite par l’auteur ; ce n’est malheureusement qu'une empreinte, représentée (fig. 4). Sa plus grande longueur est de deux cent soixante-dix millimètres, et sa plus grande largeur, de cent quatre-vingt-neuf. L'auteur tire le meilleur parti possible de cet échantillon incomplet, et en donne la description suivante : Les quatre premières empreintes des vertébres sont planes, et les cinquième, sixième et septème ont un léger sillon longitudinal; la huitième a un enfoncement assez marqué dans son centre. Les empreintes des premières côtes , et des huitièmes de droite et de gauche, n’ont qu’une portion de la largeur qu'elles devraient avoir dans le même sens; celles des deuxième, troisième, quatrième, cinquième, et septième des deux côtés sont complètes : ces empreintes démontrent que les côtes devaient avoir à peu près la même largeur daus toute leur longueur. Les empreiutes de la deuxième et’ de Îa troisième côte décrivent une courbe peu cousidérable; elles sont uniformes sans apparence de frac- ture, et paraissent être de toute la longueur de ces os, car la deuxième ARELENDEE 2 PA 2 PME 0 BRU RE LEER GP AN AE PE 0 CURE SUN M TERRE SE NU 0 PL P GP EURE à te VS (1) On n’a pas représenté dans la figure le côté gauche en entier, à cause de sa simi- litude avec le côté droit. ( 101 ) Jaisse voir à son extrémité sternale une empreinte transversale &, qui est ou bien celle de la côte sternale, ou bien celle de l’une des pièces du rebord du plastron. Les deux côtes de l'épine dorsale forment sur l'empreinte une saillie, comme si les côtes avaient été la désarticulées et affaissées pour s'appliquer sur une sui face plane; l'empreinte toutentière démontre aussi évidemment que les os qui composent la carapace ont été désarticulés ; il reste encore quelques portions de l’écaille sur les empreintes des vertèbres: Quant aux empreintes des sutures des écailles vertébrales, elles n'existent qu'en partie entre la première et la deuxieme, et entre la cinquième et la sixième: celles des deuxième, troisième el quatrième sont entières; une des quatre écailles des côtes vertébrales se voit très-distinctement de chaque côté. À la suite de cette description, qui serait sans doute plus complète si l'échantillon sur lequel elle est faite était en meilleur état, l'auteur pré- sente les motifs de la détermination générique. Cette espèce n'appartient pas aux Tortues terrestres, puisque les côtes sont à peu près d'égale lar- geur dans leur étendue ; elle s'éloigne des Chélonées par le développement égal que les mêmes pièces ont dans toute leur longueur, ce que prouve l'empreinte observée au bout de la deuxième côte vertébrale a. ‘Eofin, on pe la rapportera pas au genre Chélyde, parce que la carapace est unie dans tous ses points; mais on la rangcra de prélérence dans le sous-genre Émyde, à cause des côtes, qui sont, comme l'indique la figure, d'inégale. largeur à leurs deux extrémités. î M. Bourdet examine enfin si cette espèce peut être rapportée à une de celles qui vivent actuellement, et il se décide pour la négative. L'Émyde de Deluc a été trouvée dans l'Astesan, en Piémont; elle gisait dans le scble calcaire et marneux, qui constitue la plus grande partie du sol des montagnes sub-apennines des deux côtés de cette chaîne; elle fait partie de la collection de MM. Deluc, de Genève. A. Mémoire sur l'animal fossile d'Œichstædi; par M. b£ BLAIN VILLE. (Extrait.) Ce fossile célèbre a été désigné par M. Cuvier sous le nom de Ptero- dactyle, et par M. Sœmmering sous celui d'Ornithocéphate. Dans son Mémoire, M. de Blainville rappelle les différentes opinions émises sur le squelette de cet animal, par Collini, qui l'a fait connaître le premier; par MM. Blumenbach, Hermann, Cuvier, et par M. Sœmmering, quien a décrit deux nouvelles espèces. Il discute avec détail, en s’aidant des ob- servalious faites au cabinet de Munich par M. Prevost, les motifs sur lesquels M. Sœæmmering a fondé sa manière de voir au sujet de ces ani- 1822. Zoozoc1s. Société Philomatiq 16 février 1822. ( 103 ) INaux, me rapporte aux mammifères cheiroptères. S'éloïgnant de celte opinion (1), M. de Blainviile reconnaît dans le fossile d'OEichstædt une combinaison d'organes intermédiaire a celle des oiseauxet à celle des reptiles écaileux, ou HiÈbs à l’ordre des Chéioniens et à celui des Emydo-Suuri iens, ou Crocodiles; et comme, outre la réunion des caractères propres à deux ou trois groupes d'animaux ovipares, le Ptérodactyle en possède un (x) Les raisons principales sur lesquelles M. de Blainville s'appuie, et qu’il transcrit lui-même iei, sont.les suivantes : 1°. La situation et lx grandeur des fosses nasales qui ne sont pas terminales, et qui sont évidemment rejetées de chaque côté par la disposition de la branche montante des os os comme dans les oiseaux. La forme, la position, la grandeur de la cavité orbitaire. <0 La formetriangülaire de cavité cérébrale et:sa petitesse relative, le renflement pour le cervelet. 3 4°. La certitude que la mâchoire inférieure ne s'articule pas directement avec le tem- oral, mais à l’aide d’un os carré immobile, comme dans les tortues et les crocodiles. 5°. Laformedécetiemâchoireinférieure, qui n’offre aueunc trace d” apophyse coronoïde. 6°. La forme des dents, toutes semblables, coniques, espacées;-el n’occupant qu’une partie de la longueur des mâchoires. 7°. La position très-reculée de F organe de l’ouie. . 8%. La forme du cou, son excessive longueur, et même le nombre des vertèbres, qui n’est pas même certainement de sept dans je espèce de Collini, et qui est au moins de dix dans l’espèce à museau court; la forme même de ces vertèbres, l'absence d’apophyses épinèuses. 9°. La composition du membre pectoral, quine.peut être comparé en aucune manière avec celui des chauves-souris, et pour laquelle M. de Blainville admet la détermination des parties, telle que M. Cuvier l’a donnée; celle proposée par M. Sæmmering ne lui ‘paraissant pas recevable. puisque alors, dans sonhypothèse, il setrouverait qu'il n’y aurait que le quatrième doigt qui serait pourvu d’un o$ du métacarpe, ‘et qui aurait ses trois pRoRTee 102. La:grandeur dés membres pelviens, et surtout la composition et la proportion des parties coin posantes, ainsi que le nombre des doigts. En sorte qu'il conclut que. dans l’état actuel de nos connaissances sur ce singulier fos- sile, aucun caractère évident ne peut porter à penser que ce puisse être un mamuiifère. (és ) L'existence de-dents distinctes, la forme du corps, celle de la queue, des côtes, la dis- position des vertébres dorsales et lombaires, celle des différentes piéces des membres, font écarter l'idée que ce soit un animal de la classe des véritables oiseaux, dont le rap- prochent la forme de la tête, de la cavité cérébrale, de lorbite ;' des narines, la longueur du cou, la forme des vertèbres cervicales, la longueur et la proportion des membres, et le nombre des doigts. La longueur du cou, de petitesse. la forme.de la queue , rappellent un peu les tortues. La joneueur des. mâchoires, la forme et la disposition des dents, celle de l'os carré, le notnhre des doigts, du moins aux pieds de derrière; offrent quelques rapprochements avec les crocodiles. Enfin la finesse des côtes, la forme de la tête et même un peu celle des dents, semblent indiquer des rapports ayec quelques sauriens, et entre autres avec les lupinambis. (*) La forme du sternum et des clavicules, telle que M. Sœmmering-la rétablit dans sa figure , lèverait presque toute difficulté; mais cette restitution ne paraît pas basée sûr dés faits positifs à M. fe Bl: inville, ( 105 ) autre très-singulier dans le prolongement énorme du quatrième doigt de la miain, l’auteur du Mémoire pense que ce genre doit former une coupe classique, ou au moins un ordre dans le sous-type des animaux vertébrés ovipares. Il croit, avec M. Cuvier, que la peau devait être cou- verte d'écailles ou peut-être de plumes; mais il lui paraît probable que l'animal était aquatique, à la manière des Tortues de mer, des Crocodiles et des Ichthyosaures, qu’on trouve dans des terrains d'ancienneté assez analogue, et que son grand doigt soutenail une sorte de nagcoire. A Mémoire sur le genre Paradoxure, et sur deux espèces qui s'y rap- portent; par M.Fréd. Cuvier. (Extrait par M. DESMAREST.) M. F. Cover a publié il y a quelque temps, dans son Histoire naturelle des mammifères, avec fiqures lithographiées, la description d'un animal carnassier, qui porte dans l'Inde les noms de Pougounñé où de Murte des palmiers, et il a reconnu que ce quadrupède ne différait pas d'une civette décrite par Buffon, et figurée dans ses OEuvres sous le nom inexact de Genette de France. (Hist. nat,, Suppl., tom. 7, pl. 58.) L'auteur ayant remarqué dans ce Pougouné une disposition particulière de la queue, qui s’enroule en-dessous, sans néanmoins être prenante, a proposé d’en former un genre particulier, sous le nom de Paranoxure, Paradoæurus. = Outre quelques différences qui s’observent entre les formes et le nom- bre des dents de cet animal, avec ce qui existe sous ces deux rapports dans les gencttes et les civettes, le nouveau genre créé par M. Frédéric .Cuvier présente encore les caractères suivants : la forme de la tête est allongée comme dans les gencettes, et non courte et large comme chez les chats; les yeux ont la pupille longue et étroite ; les doigts, au nombre de cinq à tous les pieds, ont leurs ongles à demi rétractiles; les pieds de derrière sont plantigrades; la poche, remplie d’une matière grasse el odo- rante, si développée dans les civettes, et qu'on retrouve encore, mais peu apparente chez les genettes, manque ici tout-à-fait. M. Frédéric Cuvier a donné à cette première espèce le nom de Para- doœurus typus. Gest un animal assez semblable à la genelte, mais qui en diffère néanmoins, non-seulement par les caractères génériques rapportés ci-dessus, mais encore par les couleurs de son pelage. Il est généralement noirâtre, avec quelques indices vagues de taches longitudinales noires sur le dos et les flancs; il a une bande blanchâtre au-dessus de l'œil, et une autre au-dessous; sa queue est toute noire, M. Desmarest, daus la Aam- malogie de l'Encyclopédie, le décrit sous le n° 516, et la dénomination de’ Civelle noîre. AIO ZI Zoo1octr, NE (104 ) La seconde espèce admise dans le Mémoire de M. F. Cuvier, est celle qu'il nomme Benrourone, ou Paradoxurus albifrons. Son pelage est formé d'un mélange de longues soies noires et blauches, excepté sur la tête et sur les membres, où elles'sont courtes; son front et son museau sont presque blancs; sa queue et ses pates, noirâtres; ses yeux placés chacun au milieu d’une tache noire qui s'étend jusque vers l'oreille en arrière, et prend naissance sur les côtés du museau en avant; le dessous du cou, la poitrine et le ventre sont blanchâtres; les moustaches sont très- nombreuses. Ce Bentourong, particulier au continent de l'Inde, a £té décrit et dessiné, à Barackpoor, par M. Duvaucel; et M. Rafiles l’a fait connaître dans le 15° volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres. Une troisième espèce est le Paradoæurus aureus, que M. F. Cuvier a décrit sur un individu de la collection du Jardin des plantes, conservé dans la liqueur, et dont la patrie originaire est inconnue. Son pelage, d'un beau fauve doré uniforme, est composé de très-longs poils. Tel est l'extrait succinct du Mémoire de M. F. Cuvier. Nous ajouterons qu'il est très-probable que du civette prehensile de l'Inde, décrite par M. Desmarest (Mamimalogie, n° 515), d’après un dessin inédit, vu à Londres, et copié par M. de Blainville, appartient au même groupe. Cet animal, du Bengale, a la queue aussi enroulée en dessous, le corps géné- ralement d'un jaune verdâtre avec une bande dorsale, l'extrémité de la queue, les pates, deux lignes de taches allongées près du dos, et beau- coup de petites taches orbiculaires noires sur chaque flanc. Enfin, si, comme M. Desmiarest a lieu de le croire, le sous-genre Prionodontes, du genre Félis, établi par M. Horsfield (Zoologicat re- searches in Java, etc., fasc. 1); se rapporte au genre Paradoæurus de M. F. Cuvier, une espèce de plus devrait être ajoutée à celui-ci; ce serait le Prionodontes gracilis de Java, animal à tête allongée et museau fort pointu, dont le pelage, d’un fauve clair, a quatre bandes brunes trans- verses très-larges, et dont la queue, très-longue, a d'abord deux anneaux fort étroits à sa base , et ensuite sept anneaux plus larges, et le bout noirs; son cou présente des bandes étroites obscures, et la face externe de ses épaules et de ses cuisses, de petites taches nombreuses. A. ñ ë a —— Expériences galvaniques; par M. DESPRETZ. M. Desprerz à présenté à la Société Philomatique une série d’expé- riences galvauiques. - | : Il résulte de ces expériences, qu'il y a dégagement de gaz dans les précipitations métalliques, toutes fois que les deux métaux en présence possèdent la propriété de former-une pile énergique; ainsi l'on a toujours dégagement avec deux des trois métaux, argent, cuivre et zinc. ( 105 ) Le zinc mis en contact avec le chlorure, l'iodure, l'oxide et le phosphate d'argent, produit toujours du gaz. Le dégagement est abondant avec Je chlorure et l’iodure; il est faible avec l’oxide et le phosphate. Le zinc seul, ou méjangé avec son oxide hydraté ou calciné, ne donne lieu qu’à un dégagement extrêmement faible, et il ne commence qu'au bout de plusieurs jours. É La présence d’un seul métal énergique ne suffit pas pour donner nais- sance au dégagement. L'antimoine, étain, le fer, décomposent le chlo- rure d'argent. Le fer décompose les sels de cuivre, sans donner la plus petite trace de gaz. La température joue un rôle assez remarquable dans ces décompositions. L'acétate de plomb décomposé par le zinc à la température de 12 à 159 centigrades, ne manifeste pas le moindre dégagement, tandis qu'exposé au soleil il donne du gaz en abondance. Ce n’est pas l'acide qui est cause de ce dégagement; car si l’on remplace lé zinc par le fer, la décomposition a lieu sans dégagement. D’après ce résultat fourni par l'acétate de plomb, il est extrêmement probable que beaucoup de précipitations métalliques, faites à une tempé- rature plus élevée, donneraient aussi du gaz. On tire de ce même fait la conséquence de l'augmentation dé l'énergie de la pile avec l'élévation de température; c’est ce que confirment les expériences. Une pile mise en action par l'acide sulfurique étendu, a donné, à la température de 150,22 2 de gaz hydrogène; la même expérience faite avec l'acide à 52°, a donné 59 : d’où l'on voit qu’une élévation de 37° dans la température du liquide qui met la pile en action, en a doublé Ja puissance. Les expériences ont été tentées au sujet d’un fait présenté à la Société par. M. Rivero. Ce jeune minéralogiste Péruvien avait remarqué qu'il y avait dégagement d’une petite quantité de gaz inflammable dans le contact du zinc et du chlorure*d’argent. Cette expérience parut d’abord singu- lière. On voit maintenant qu'elle est liée à un grand nombre de faits analogues. La lumière joue peut-être aussi son rôle dans les phénomènes galva- niques, du moins on pourrait le penser d'après l'expérience de facétate de plomb. C'est ce qu'on cherche à déterminer. _ 4 1022. Note sur les propriétés médicales du fruit du Baobab. Le Dr Louis Frank, premier médecin et conseiller privé de S. À. IL Mévoeerxr. madame la duchesse de Parme, vient de publier quelques détails sur l'emploi du fruit du Baobab, le géant du règne végétal, que les natura- listes ont classé dans la famille des Malvacées, sous le nom d'Adansonia, Livraison de juillet. 14 CO) nom qui rappelle les travaux aussi utiles que nombreux d’un naturaliste que la France s’honore d’avoir produit, d'Adanson. Parmi les objets que les caravanes de la Nubie et du Darfour apportent au Kaire, dit M. Frank, on trouve le fruit du Baobab, que les habitants de l'Égypte appellent généralement Rhabhab, et dont Prosper Alpin a donné une description peu exacte, et de beaucoup inférieure à celle de Vesling. Dans la Nubie, on appelle ce fruit gilingis; dans le Hoyauue de Darfour, il se nomme tabatdi. Le fruit du Baobab ressemble beaucoup à une io allongée; ses dimensions varient de quatre à dix pouces de longueur, sur trois à six de diamètre. Quelques Nubiens ont affirmé à M. Frank que dans leur pays il y en:avait qui, surpassaient de beaucoup cette grandeur. La pellicule qu le couvre est ligneuse, et épaisse d'environ trois lignes; sa couleur est d'un brun foncé; vers son extrémité supérieure, On remar- que de’ légères rugosités, Avec une portion du pédoncule, et, de l’autre côté, une pointe plus ou moins aiguë, tantôt ouverte, tantôt fermée. En ouvrant ce fruit, on obserye dans son intérieur de nombreuses loges longitudinales, contenantdes graines de différentes. formes et grandeurs, mais qui, en a chenal. ressemblent à un haricot noir, et sont d'un. beau poli; leur amande a la saveur de le noisette, . Tout l'intérieur des loges. et les : ‘interstices des graines sont remplis d une substance rougcâtre, friable, et d’une acidité agréable. C’est cette substance qu'on transportait autrefois en Europe, sous le nom-de T'erre sigillée de Lemnos, et que Prosper Alpin, le premier, a considérée comme une matière, végétale originaire de FÉTHIOPIE ; eb,non comme une terre del l'archipel de la Grèce. ©: Tous les renseignements que M. Frank a, lentes au Kaire, des Afriz cains de l’intérieur, ne font que confirmer ce qu'Adanson nous à appris au sujet du Baobab. Voici quelques détails de plus, qui ne font que nous prouver qu'en fait de médecine, des peuples grossiers, en suivant l'instinct de la nature, se trompent souvent moins que beaucoup de médecins. de nos contrées civilisées. ‘Les habitants de la Nubie, du Darfour et del "Égypte, regardent le fruit du Baobab comme un remède très-efficace dans plusieurs maladies, et surtout dans la dysenterie, affection si redoutable chez eux, par la rapi- dité de sa marche. Dès les premiers symptômes de cette maladie, ils observent une diète rigoureuse, et boivent un léger décoctum de tamarin. Si le mal ne cède pas bientôt . ils emploient le fruit du Baobab , que quelques-uns font pré- céder par de petites doses de rhubarbe. C'est la substance rouge du fruit qui passe pour la plus efficace d'abord; mais, au boutde quelques jours, s'il n'y a point d’'amendement, on en pile l'écorce, et on en fait.avec de l’eau une pâte, dont on administre plusieurs fois par jour gros comme une ( to7) châtaigne; quelquefois même on fait torréfier les graines, on les pile, et onien fait prendie au malade plusieurs doses dans journée: mais a partie la plus active est évidemment la substance friable. Non content de ces renseignements, le Dr Frank a voulu essayer par lui-même le médicament dont nous parlons. Le premier malade chez lequel il la employé, était éxténué par une dysenterie: qui durait depuis vingt-cinq jours ; le fruit du Baobab le rétabliten peu de jours, comme: par enchantement, et même contre l'attente de celui qui l'administrait. En: couragé par un succès aussi marqué, le médécin de S. A. E madame la duchesse de Parme a employé.ce remède chez plusieurs autres malades avec un égal avantage, et en particulier sur son collègue et ami Ceresole, atteint d'une dysenterie chronique, tandis que M.-Assalini, que nous avons vu naguère à Paris, témoin de cette dernière guérison : Femployait également avec succès de son-côté. REFTE H. C. i Extrait d'un noie sur de nouveaurT ste de production de chaleur; par M. PouILLET. M: Pour, en faisant des expériences sur dés rétaux réduits en pou- dre, sur des oxides et sur beaucoup d'autres composés du règne minéral, est parvenu à reconnaître que tous les corps dégagent de la chaleur quand ils sont mis en contact avec des liquides qui les peuvent mouiller. Les thermoniëtres qu'il emploie dans ce genre de recherches sont tellement sensibles, qu'ils donnent facilement le centième de degré centigrade. Les élévations de température qui résultent des expériences quand l’eau est le liquide qui mouille, sont à peu près comprises pour toutes les substances inorganiques entre un quart de degré et un demi-degré. Les huiles de différentes sortes, l'alcool et l’éther acétique donnent des élévations de température comprises entre des limites qui diffèrent peu des premières; mais en général les corps qui dégagent le plus de chaleur avec un liquide, ne sont pas ceux qni en dégagent le plus avec un autre, et il ne parait pas qu on puisse reconnaître dans ces phénomènes aucune loi qui ait rapport soit à la capacité des corps pour la chaleur, soit à quelque autre de leurs propriétés. Il en résulte cependant celte proposition générale : À l'instant où un liquide mouille un solide, il y a dégagement de chaleur. L'action qui s'exerce entre un solide réduit en poudre et un liquide qui le mouille, étant de même nature que l’action qui s'exerce entre deux corps qui se touchent et qui contractent une adhérence plus où meins forte, M. Pouillet regarde comme très-probable qu'en général il y a dégagement de chaleur quand deux corps se touchent, comme il y a développement d'électricité, « PaysiqQux. ( 108 ) Ce Mémoire contient d'autres séries d'expériences sur les tissus orga- niques du règne végétal et du règne animal; sur les bois, les substances filamenteuses, les écorces, les racines, les fruits, les graines de différentes sortes ; sur l’éponge ,: la soie, les cheveux, la laine, l'ivoire, les tendons, sur différentes peaux et différentes membranes animales. Toutes ces substances ont, comme onfsait, la propriété de se laisser pénétrer par l'eau: et: par d'autres liquides, et d'en absorber une grande quantité: Dans tous ces phénomènes d'absorption, M. Pouitlet a reconnu qu'il y a dégagement de chaleur; il y a même des cas où ce dégagement se fait d’une manière étonnante ; car le thermomètre s'élève de 6 ou 7 degrés centigrades, et quelquefois il monte: jusqu'à 10. Il en conclut cette autre proposition générale: À Finstant où un solide absorbe un liquide, il ya dégagement de chaleur: ! Voilà donc, comme le dit l'auteur du Mémoire, une nouvellé source dé calorique, qui joue sans doute un grand rôle dans les phénon:ènes de la végélation et dans ceux de la vie organique; s’il n'est pas facile de démèêler son influence dans ces phénomènes compliqués, il impoñte au moins de la faire connaître aux physiologistes, pour qu'ils en tiennent compte, et pour qu'ils essaient d'en suivre les effets. De toutes ces expériences et du rapport quiexiste entre les quantités de chaleur qui:se dégagent: par la simple action de mouiller et:celles qui se dégagent par l'absorption, M: Pouillet conclut que les liquides absorbés ne sont pas chimiquement combinés avec les corps qui les absorbent. Si les tissus organiques dégagent plus de chaleur que les poussières inorga- niques quand on les mouille, ce n'est pas que l’action soit différéhte, mais elle s'exerce seulement sur une plus grande surface , parce que les fibres organiques sont incomparablement plus déliées que les plus fines pous- sières. Ainsi l'action de mouiller et l'absorption sont deux phénomènes identiques, et il n’y à pas plus de combinaison chimique dans un cas que dans l’autre. Enfin, pour confirmer cette conséquence, il suffit de remarquer qu'un même corps, un tendon, par exemple, dégage à peu près la même quantité de calorique, soit qu’il absorbe l'eau, soit qu’il absorbe l'huile, l'alcool ou l'éther acétique. Or, s’il y avait combinaison entre le tendon et l'eau qu'il absorbe, ne devrait-on pas conclure aussi qu'il y a combinaison entre le tendon et l'huile, ou l'alcool ou l’éther? Ne devrait-on pas con- cluré en général, que tout corps absorbant se combine, chimiquement avec le liquide qu'il absorbe, en sorte que la condition d'absorber devien- drait une condition de combinaison, ce qui est tout-à-fait contraire aux véritables analogies chimiques. Les sels qu'on a privés d'eau de cristallisation ont bien, comme le corps organique, la propriété d’absorber l’eau et de dégager de la chaleur en absorbant, mais ce n'est pas une absorption, c'est une véritable combi- naison en proportion définie. Au reste, M. Pouillet annonce qui donnera Se ( 1691) 1022: de nouveaux développements sur les phénomènes que présente l'eau de cristallisation, et sur des propriétés curieuses de dégagement de chaleur qui se manifestent dans beaucoup de combinaisons. VE Û Note sur un nouveau genre de champignons ; par WT. Le PELLETIER DE SAINT-FARGEAU. CE fut en 1814, vérs la fin de janWier, pa k un temps neigeux, que cette Boraniqur. plante fut trouvée, au Luxembourg, sur l'appui d'une grille So une pente de gazou; et sur terre, fort proche de cette es; pèce de fonda- tion, aucun individu n'existait dans le gazon, qui n'est pas à plus d'un pied de la grilie La neige, tombée le matin au point du jour, fondait, et il n'en restait que de petits flocons épars, mais nombreux Je remarquai, dit l'auteur, à l'endroit cité d’autres petits flocons globuleux aussi blancs que la neige, mais dont plusieurs, plus étalés que les autres, portaient en leur centre un capitlitium plus ou moins plein de spores, ainsi que lui, d'une couleur vert-bouteille. # Chaque individu a deux à trois jours d'existence; voici ses périodes de vie. Dans les jeunes individus, la partie blanche recouvre le capiltitium, et par conséquent les spores; elle se retire peu à peu tout autour, et se fond a mesure. Elle disparaît entièrement dans les individus plus ayancés en âge; ainsi elle s’est entièrement réduite en eau, et il ne reste qu’une portion du capillitium et des spores, car ce capillitium lui-même, en se dissolvant en eau, entraîne les spores. Si nous nous reportons aux périodes de vie des spumaires, nous les voyons d’ abord en mucilage, se desséchant ensuite, s'effleurissant, c’est- à-dire s'en aliant en poussière, ou se détruisant en laissant aller leur en- veloppe extérieure, leurs spores et même leur capillitium par la voie sèche. 8 Ici tout finit par difflueuce, l'enveloppe et le capillitium se fondent en eau, qui entraîse les spores. On reconnaîtra dans cette plante un Gasteromyce aérogastre du systema Fungorum, de Nees., et parmi ceux-ci un Gasteromyce difiluent. Mais aucun des genres Aron diffluents du syst. Fung. Nees. n'a de capitlitiunrs de même les G. aërogastres diffluents du Radix n’ont, ainsi que.le caractérise l’auteur, aucun vestige de cet organe, qui est très-visible dans notre plante. L'un autre côté, elle ne peut se joindre aux Gastéromyces efflorescents du système, ni aux sporomestes efilores- cents du Radiæ, qui émettent leurs spores par efflorescence, tandis qu’elle les émet par diffluence. : Je me crois donc fondé à proposer comme un genre nouveau ce Crypto- game, genre qui trouvera sa place dans ie Radix, parmi les aérogastres ‘ZooLocie ; eb BOTANIQUE. Académie royale des Sciences; et Societé d'Histoire naturelle. mars 1821, 110 - spéromestes, entre les diffluents et les efflorescents, et dans les Gas- tromyrces aërogastres, du système, également entre les eflorescents et les diffluents. Je le nomme et le caractérise ainsi : Pecrra; diffluens, capillitio donata. Toroc, versicolor. L'espèce, unique dans son genre, portera le nom de Pecila Peleterii, comme trouvée d’abord par mon frère, à qui je dois de l'avoir observée. Mémoire sur l Hydrophytologfe, ou Botanique des eaux ; par M. BORY DE SAINT-ViNCENT. (Extrait.) Le Mémoire important offert par M. Bory à l'Académie des Sciences, est le résultat d’un travail entrepris depuis nombre d’années; l'auteur n'a présenté toutefois que l’esquisse de ce travail, se réservant de le compléter dans une autre circonstance. C’est en s'appliquant à l'étude des infusoires, que le microscope lui fit découvrir, dans les conferves qu'ils habitent de prédilection, un granil nombre, d'espèces nouvelles et beaucoup de particularités, qui le déci- dèrent à établir dans cet amas incohérent d'êtres divers confondus sous une même dénomination, non-seulement plusieurs genres, mais encore quelques familles. : La première de ces familles, sur laquelle M. Bory fixe aujourd'hui Fat. tention, est celle des Arthrodiées, nom qui indique que les êtres qui la composent consistent, du moins pendant une partie de leur existence, en filaments essentiellement articulés. L'auteur pense qu'il sera nécessaire d'établir pour ces êtres singuliers un règne intermédiaire à celui des ani- maux et à celui des: végétaux, et il s'exprime ainsi à ce sujet : « L'animalité n’est pas une chose assez déterminée; le point où elle » finit, celui où le végétal commence ; ne sont ni l’un ni l’autre assez exac- »tement fixés, pour qu'on puisse, en saine philosophie, en affirmer »lexistence, el rapporter à l’une ou à l'autre des grandes divisions »adopites, des êtres qui sont tour à tour du domaine de l’une ou de » l'autre. » En effet, les Arthrodiées sont quelquefois animaux, quelquefois végé- taux, sans que l'existence de ces états soit jamais simultanée. Les Arthrodices sont un démembrement du genre Conferva, de Linné, dont les Conferva Fontinalrs, Rivularis et Bullosa font partie. Le ca- ractère général de cette nombreuse famille consiste en des filaments géné- ralement simples, fragiles, rameux, composés d’un double tube, dont l'extérieur, transparent, ne présente aucune articulation, mais dont l'in- térieur est articulé et renferme une matière colorante, verte, pourpre ( 111) ou jaunâtre, attaquable par les acides ou par l'alcool. Les filaments pré- sentent, selon les genres, des caractères d’animalité qui pour être assez différeuts, n’en sont pas moins réels et fort distincts. Les Arthrodiées ha- bitent en général, soit l’eau douce, soit l'eau de mer, ou indistinctement ces deux milieux; on en rencontre dans les eaux thermales, sur les lieux humides recouvrant des rocs, des chaumes, à la surface de la terre, dans les interstices des pavés. La famille des Arthrodiées se divise en quatre tribus : FRAGILLAIRES , Oscrzrartées, ConNJuGÉEs, et Zoocarp£es, divisées elles-mêmes en quatorze genres bien constatés, qui renferment soixante et quelques espèces. L'auteur s'occupe d'abord de la première tribu, celle des FRAGIBLAIRES, dont les caractères sont : Tube extérieur des filaments moins distinct que dans les tribus suivantes; corps, ou articles du tube intérieur transver- saux, linéaires, se désunissant, en brisant le tube extérieur, avec une sin- gulière facilité, voguant après leur désunion en forme de lames isolées, ou se fixant les unes aux autres par leurs extrémités où par leurs angles, de manière à former un zigzag ou toute autre figure bizarre. Toutes les ‘espèces sont fragiles, et changent de couleur en se desséchant sur le papier, où elles deviennent brillantes comme une poussière micacée. Trois genres composent cette tribu. I. Draroue, Diatoma, formé par Decandolle avec le Conferva floccosa, de Roth. IL. AcuvanTse, Achnanthes , établi par Bory, et confondu par Lyngbye avec les Echinelles. : fe. III. Neuaroprate, Vematoplata, deBory, ou Fragillaria, de Lyngbye, dont les Conferva bronchialis et pectinatis de Müller offrent le type. La seconde tribu, celle des Oscirrarifes, a des filaments cylindriques; un tube extérieur plus ou moins distinct, mais généralement très-visible à l'œil armé d’un microscope, probablement perforé, au moins à lune de ses extrémités; le tube intérieur formé de segments parallèles plus larges que longs, quelquefois presque carrés (s’arrondissant par leurs angles dans le dernier genre de la tribu, au point de devenir obronds), coloré par une matière verte, qui affecte diverses teintes selon les espèces; les filaments sont doués de mouvements très-distincts et variés; il existe des mouvements, volontaires et souvent fort vifs, d'oscillation, de réptation et d’enlacement à l'aide desquels ils se tissent en membranes phytoïdes où tout mouvement cesse bientôt. Cette tribu comprend quatre genres. IV. Duwyneue, Dilwynella, fondé par Bory, et ayant pour type le Conferva mirabilis, décrit par Dilwyn. V. Oscirrarre, Oscillaria, de Bory, Tremella, d'Adanson (Méw. de l'Acad., 1767, p. 564), Oscillatoriæ spec., de Vaucher. L'espèce principale qui compose ce genre est le Conferva fontinalis, de Linné. Dillen et 1822. (WT 12) Micheli en avaient fait plusieurs espèces distincles, qu'ils rangeaient parmi les Byssus. On en connaît, au reste, plusieurs autres,qui se développent et existent dans les eaux thermales ou bien dans les eaux très-froides ; une d'elles se trouve communément dans les rues de Paris. VI. Vanne, Vaginaria, établi par Bory, et répondant au Conferva chthonoplastes de Lyngbye. Ce genre a pour type l'Oscillatoria vaginata de Vaucher, espèce découverte, dès l'année 1798, par Bory, qui la commu- niqua à Draparnaud, lequel en fit part à Vaucher. VIL AnaBaixe, Anabaina, de Bory, dans lequel se range l'Utva da- byrinthiformis des auteurs, commune dans les eaux chaudes de Dax, et analysée par MM. Vauquelin et Chaptal, qui reconnurent dans cette” Arthrodiée les principaux caractères des substances animales. La troisième tribu, celle des ConJucées, emprunte son nom au genre Conjugata, de Vaucher, et offre ces caractères : Filaments cylindriques; tube intérieur très-distinct, rempli dans sa jeunesse d'une matière colo- rante, parsemé de globules hyalins diversement disposés, et articulé par l'effet d’'interceptions valvulaires. Ces filaments, comme si chacun était, un seul individu, sont libres et simples; ils se cherchent et se joignent à une certaine époque de leur vie; et, comme par un mode d’accouple- ment entièrement animal, s'unissent pour ne faire qu'un même étre. Cette jonction a lieu au moyen de stigmates de communication par les- quels la substance colorante passe d’un tube dans l’autre en laissant lun d'eux entièrement vide, tandis que des corps ronds et gemmiformes s'organisent dans chaque article du filament opposé. Müller paraît avoir observé le premier cette singulière union ;° depuis lui Coquebert de Montbret, Draparnaud, Vaucher et Boryÿ ont répété l'observation. Cette tribu renferme quatre genres. . VEL Léna, Leda, établi par Bory, et renfermant probablement le Conferva Monilina, de Müller, rapporté au genre Fragillaria par Lyngbve, et le Conferva ericetorum de Bory et de Roth. IX. Tenparinée, T'endaridea, fondé par Bory, et ayant pour type le Conferva stellina, de Müller (Act. Pctrop, T. 5, p. 95). Le Conju- gata pectinalis, de Vaucher, appartient aussi à ce genre. X. Sarmacis, Salmacis, créé par Bory, et offrant des espèces assez noinbreuses. Le Conferva jugatis de Müller, qui est la même espèce que celle distinguée par cet auteur sous le nom de Witida, et qui diffère du Conjugata princeps de Vaucher, sert de type à ce genre. XI. Ziewema, Zignema, de Bory, qui comprend plusieurs espèces, réunies antérieurement par Agardh sous le même nom générique de Zignema, qui alors correspondait exactement aux genres Conjugata de Vaucher, et Conferva de Decandolle. Le Conjugata angulata de Vaucher peut être considéré comme l'espèce fondamentale. NT FONT | 21 elorcce de Brongruert. (Cela Brongriterte) LB de rrœbzcI'e Ærryde de Deere. (LZzrtzs delrcr). Zi , ù | Lhoper Ferrer: dépres Les dessirs de Bourdes Del MarS 272 Le CMolle. A: des rar ris ( xa% } La quatrièine tribu, celle des Zoocarp£es, se distingue principalement des trois autres, parce qu'elle nous offre l'état végétal et Fétat animal existant d’une manière entièrement indépendante, et se succédant l’un à l’autre dans lc même être. Ge ne sont plus par conséquent des gemmes ou semences qui sont produites par plusieurs conferves, mais de véri- tables animalcules que l'auteur nomme Zoocarpes, et qui, à une certaine époque, se fixent, s’allongent en filamenuts végétants, et sé métamor- phosent, si on peut s'exprimer ainsi, en véritables plantes, qui bientôt après donnent naissance à de nouveaux animalcules. L'existence des Zoocarpées n’a encore été constatée que dans les eaux douces, telles que les ruisseaux courants, les rivières, les bassins des fontaines. Les espèces connues sont classées dans trois genres. XII. Antuopuyse, Anthophysis, établi par Bory; il comprend le Volvox vegetans de Müller, décrit par cet auteur comme un infusoir. Il est rameux, particularité qu’on ne rencontre dans aucun autre genre de la famille des Arthrodiées. XII. Trirésras, T'éresias, de Bory, ou Prohfera? de Vaucher. La Con- ferva bipartita de Dilwyn est une espèce de ce genre dans l'état végétal, et les Cercaria podura et viridis de Müller ne sont autre chose que ses Zoocarpes. XIV. Canmus, Cadmus, institué par Bory, et auquel appartient le Conferva dissiliens de Dilwyn, dont les Zoocarpes paraissent être le Monas et l'Enchetis pulviscutus de Müller. Ici se termine le tableau des tribus et des genres créés par M. Bory dans la nouvelle famille des Arthrodiées. Nous renvoyons les personnes qui voudraient prendre une connaissance plus complètede cet intéressant travail, au Dictionnaire classique d'Histoire naturelle (1), dans lequel on trouvera, outre un grand nombre de détails très-curieux qu'il ne nous a pas même été possible d'extraire, des figures de chaque genre dessinées avec le plus grand soin par l’auteur. A. (1) Dictionnaire classique d'Histoire naturelle, par MM. Audouin, Isid. Bourdon, Ad. Brongniart, Decandolle, Daudebard de Férrussac, A. Desmoulins, Drapiéz, Edwards, Flourens, Geoffroy de Saint-Hilaire, A. de Jussieu, Kunth, G. de Lafosse, Lamouroux, Latreille, Lucas, Presle-Duplessis, C. Prevost, A. Richard, Thiébaut de Berneaud, et Bory de Saint Vincent, ën-8°, avec atlas, Paris, 1822. Chez Baudouin frères, Imprimeurs de la Société d'Histoire naturelle. Livraison d'août. 15 * | fl Î 116 22300 [ATRÉMATIQUES. (114) Proposition de géométrie; par M. HACHETTE. Ayanr inscrit dans un cercle du diamètre donné XY, des quadrilatères tel que ABMN, qui ont pour côté commun une corde donnée AB. et pour côtés opposés des cordes telles que MN, on prolonge pour chaque quadri- latère ABMN, les côtés AM,BN jusqu'à ce'qu'ils se rencontrent en P, et on mène les diagonales AN.BM qui se coupent en Q;: la droite PQ pro- longée coupe le diamètre XY perpendiculaire sur le milieu de ‘a corde AB, en un point C. qui ne varie pas, quel que soit le côté MN, opposé au côté constant AB. 2: Démonstration, par M. W alsh, de Cork en Irlande, février 1822. Menez les tangentes AC, BC, au cercle donné ABMN, et faites passer par les trois points À, B; P. un cercle qui coupe ces tangentes aux points A”, B’; tirez les trois droites A’B’, B’P, A'P, dont la première AB’ est évi- demment parallèle à la corde donnée AB : la seconde droite B’P-et la droite BQM sont aussi parallèles. En effet, l'angle PAC a pour mesure ou la moitié de l'arc AM du cercle ABMN, ou la moitié de l'arc A’/P du cercle AB A’B’; d'où il suit que ces deux arcs sont de même nombre de degrés; mais ces arcs soustendent les angles ABM, A’B’P, donc ces angles sont égaux : d’où il suit que les triangles CBQ, CB’P sont semblables, Chat 100 IGBU TT AGP: l'est aussi; d’où il résulte que la droite QP concourt vers le point constant C du diamètre XV, quel que soit le côté MN du quadrilatère ABMN. M. Hachette a déduit la proposition énoncée ci-dessus des propriétés de la géométrie à trois dimensions, qui sont exposées dans.la noie des pages 170 et 171 de son Traité de géométrie descriptive. et qu'on a . Le premier rapport étant constant, le second ; F Cast) De laplace d'occuper par a oiseaux dans les classifications Siques; par MI. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. œ LEE LL L'AUTEUR, après avoir présenté tous les faits généraux de l’organisation sexuelle des oiseaux, poursuit ainsi : L’oviductus est la seule partie de ce système qui ait paru d’une grandeur à exciter la surprise; c’est qu'on n'a pas réfléchi que cette condition de grandeur n’est pas particulière à cet organe, mais s'étend à tout le système sexuel des oiseaux. Qu on veuille faire atténtion à Ja dimension du clitoris chez la poule, du pénis chez le canard, et du vagin, qui se compose d'une grande partie du cloaque com- mun, On sera convaincu que la grandeur de loviductus résulte d'un développement de même ordre. Ceci trouve son explication dans un autre fait aussi nos tel A On considère aujourd'hui les animaux des rangs inférieurs comme corres- pondant, pour le degré de l’organisation, aux divers âges des fœtus des hauts vertébrés. Dans un travail sur les Lamproies, que M. Geoffroy- Saint-Hilaire a communiqué à l'Académie des Sciences, les 7 ct 14 mai 1821, il a montré sous quels rapports les poissons cartilagineux consti- tuaient l’un de ces chaînons. Les poissons sont, à quelques égards, placés plus haut; puis les reptiles, les mammifères occupent un degré plus élevé. Ce n'est pas à ce point que s'arrête, suivant l’auteur, cette série progres- sive; les oiseaux, portant plus loin le développement organique, lui pa- raissent au faîte de l'échelle. La respiration, plus ardente chez eux, donne à chaque système en particulier un plus grand degré d’ énergie, duquel résultent, ou bien pour les organes entourés, plus d'amplitude et de fini, et conséquemment de plus hautes fonciions, ou pour ceux qui peuvent refluer en dehors avec ce sur- -développement, une extension notable. Dans le premier cas sont la trachée-artère, le larynx inférieur, l’œsophage ou le jabot, l'estomac ou le gésier, le sternum, les os scapulaires, le bassin, les membres, etc., etc. ; et dans le sécond, le système épidermique, et surtout celui de la gé- nération. + Ces deux derniers systèmes sont véritabiement ouvragés chez les oi- seaux, bien au-delà de ce que font connaître leurs développements chez les mammifères; et l'on voit ces limites plus ou moins, dépassées, selon que d’autres houppes d’artères, de nouvelles irradiations sanguines existent ou non, en dehors de ce qui, chez des animaux bien moins composés, constitue la dernière artériole. Tout chez les oiseaux s’accroit dans la méme raison ; les voies circulatoires sont plus prolongées, la chaleur dé- gagée dans la respiration est plus grande, la puissance nerveuse est plus efficace, la perceptibilité des sens plus étendue, et la contraction muscu- laire infiniment plus forte. De la même manière que le tissu épidermique, M (e) OLOGILE. ANATOMIE COMPARÉE. ociété d'Hist. nat. 5 juillet 1822. ( 116 ) au lieu de s'arrêter dans son développement comme chez les mammifères, et de n’y constituer à chaque extrémité nerveuse qu'un brin rudimentaire, qui est le poil de ces animaux ; de la même manière qu e tissu donne, en continuaut de croître chez les oiseaux, des tiges en panicule qui for- ment un riche panache de chaque branche pileuse ou de chaque plume, les organes sexuels qui enrichissent un plus grand nombre de subdivi- sions de l'artère spermatique, arrivent chez les oiseaux à une grandeur à laquelle les conditions d'organisation des mammifères n'avaient point accoutumé. Ainsi les arbres, sans que ce soit pour eux d’une même im- portance, diffèrent les uns des autres par le nombre de leurs nodosités et par l'inégalité de leurs embranchements successifs. (Extrait du second volume de la Philosophie anatomique, page 584 et suivantes. (1) NX Communication verbale sur quelques points d'anatomie du système nerveux ; par M. DESMOULINS. (Extrait.) L'AUTEUR, avantageusement connu par différents travaux d'anatomie, a communiqué à la Société dont il est membre, plusieurs observations, dont les principales sont les suivantes : 1°. Dans le Maquereau, le Zeus vomer, le Mug cephatus, le nerf optique est disposé comme il l’a déjà montré dans la Fave; c'est une membrane plissée en éventail, constituant un cylindre enveloppé par une gaine membraneuse transparente, non adhérente. &.£ ; 2°. Dans ces poissons comme dans la Vive, mais plus complétement encore, la rétine est plissée sur elle-même dans tout son pourtour, de manière que ses bords représentent les méridiens d'une sphère, et que l'étendue de la rétine, surpasse l’étendue de la sphère de l’œil à laquelle elle appartient. ; : 5°. Dans le Maquereau l'intérieur de chaque tubercule quadrijumeau contient un ruban plissé en trois circonvolutions, dont l’interne est con- tigu à sa congénère sur Ja ligne médiane. 4°. Dans le Zeus vomer la multiplication des surfaces a lieu par une espèce de coquille qui repose sur le fond du tubercule optique; le rayon des lames de cette coquille décroît intérieurement au lieu de décroître extérieurement, de sorte que la plus petite lame est intérieure et la plus grande extérieure. A. (1) Ce second volume paraîtra dans quelques mois. EEE" —— CE Caractères des genres Otiocerus et Anotia; deux nouveaux genres d'insectes Hémiptères appartenant à la famille des Cicadiadæ, avec la dsscription de plusieurs espèces ; par M. WiLrraM KirBy. (1) (Extrait.) Li Pour peu que l'on jette un coup d'œil sur cette famille d'Hémiptères à laquelle M. Latreille a donné le nom de Cicadaires, on est frappé de la diversité très-srande des êtres qui s’y trouvent réunis; taudis qu'ailleurs les distinctions génériques sont quelquefois assez nuancées pour qu'on puisse passer d’un gronpe à l’autre sans aucune transition sensible, ici les caractères sont tellement tranchés, que les liens naturels qui doivent réunir les genres, semblent, dans bien des cas, difficiles à saisir. Cette observation , que tout entomologiste est à même de faire, conduit assez naturellement à penser. qu’il existe dans la famille des Cicadaires, ét entre cerlains génres, plusieurs lacunes que l'observation nous permettra lôt ou tard de remplir; c'est, d'ailleurs, ce qui vient d’être récemment démontré par le fait. M. Kirby, connu par un grand nombre d'excellents travaux entomo- logiques, ayant acheté, à la vente du cabinet de M: Francillon, un envoi d'insectes ramassés en Géorgie par M. Abbot, trouva parmi eux plusieurs espèces assez semblables à des Fulgores, ne pouvant toutefois être rangées parmi aucun des genres établis par M. Latreille, ét présentant un grand nombrede caractères très-distincts; il jugea qu’elles pouvaient former deux nouveaux genres dont nous exposerons ici les principaux caractères. I. Genre Oriocère, Otiocerus. Kirby. AnTENNÆ suboculares, elongatæ, exarticulate, multi annutatæ, apice setigeræ, basi appendiculatæ; appendiculis antenni-formibus. elongatis, tortuosis. Ocuur reniformes. Ocezur obsoteti aut nulli. Capur compressum, subtrianguare, suprà et infrà bicarinatum:; fronte subrostratàä; rostro sæpiüs subascendenta. Les Otiocères ont des rapports avec les Fulgores et les Delphax; ils se rapprochent des premiers par leur front prolongé en pointe, et des derniers par les yeux réniformes et les antennes alongées. Ils se distin- guent cependant des uns et des autres par plusieurs caractères particuliers (1) Ce Mémoire est imprimé dans le volume XII des Transactions de la Société Linnéenne. -* ZooLzocis. Core de ï dont quelques-uns sont vraiment remarquables : tels sont, par exemple, la tête comprimée avec une double crête en dessus et en dessous; les antennes, sans articujations et très-annelées, présentant à leur, base un et même deux appendices, ou oreillettes, longs et tortueux, circonstance qui ne se rencontre dans aucun des genres de la famille des 'Cicadaires , enfin l'absence des yeux lisses très-visibles dans les Fulgores et les Delphax, ainsi que la Structure différente de l'appareil anal des sexes. Kirby décrit huit espèces de ce genre, toutes originaires de la Géorgie; il les nomme 0. Degeerii, Stollii, Abbotii, Francilloni, Reaumurir, Schetlenberqii; Wolf, Coquebertii; il figure cette dernière. IL. Genre ANOTIE, Anotia. Kirby. ANTENNÆ suboculares , biarticulatæ ; articulo primo brevissimo , ecætimo elongato paulà infrà apicem setigero. Ocuri prominuli, semilunati. Ocezur obsoteti aut naudli. Capur compressum, subiriang gwlare, suprà et infrà nd ln fronte subr ostratà , rosiro recto. di Les Anoties sont intermédiaires aux Otiocères et aux Delphax, mais elles eu différent par certains caractères. Elles se distinguent des premiers par le inanque d'appendices à la-base des antennes; par une plus grande brièveté du bec; par les yeux séminulaires et très-proéminents; par le plus grand allongement du nez, et par la différence qui s’observe dans la disposition des nervures des élytres, ainsi que par la dent angulaire de leur base anté- rieure. Elles s’élaignent des secondspar leurtétecomprimée à deux carènes prolongées légèrement en bec; par la longueur comparative des articles des antennes, le premier UCI étant très-long: dans les Delphax; par l'absence de l’éperon très-remarquable qui arme les jambes postérieures dans ce même genre; par là manière différente dont les élytres sont veitées eb par Re formé; par l'absence des yeux lisses; enfin par les appendices de l'anus, qui, dans les Delphax, ressemblent davantage à ceux des cigales de Latreille. ià Kirby décrit une seule espèce appartenant à ce genre; l'individu sur lequel il la fonde est une femelle dont les organes cOpulateurs externes ressemblent à ceux des Otiocères : l'espèce unique qu'il possède porte le nom-d'4. Bonnet; il en donne ‘une excellente figure. Les Otiocères et les Anoties qui, à cause de leurs antennes’ insérées im- médiatement sous lesyeux appartiennent à lasous-famille des Fulgoretles, de Latreille, ou au genre Fulgore, de Linné, doivent être placés, selon Kirby, dans une section particulière, à cause de l'absence des yeux lisses, A. RE ( 19) 1022. Noie sur la structure et l'analogue de la plaque dorso-céphalique des Rémoras ou Echénéis; par M. H. D. DE BLAINVILLE. Les ichtyologistes systématiques, en parlant de ce genre’ singulier de Foorocie,. poissons, se bornent ordirairément à donner pour l’un deises caractères les plus tranchés, l'existence d'une plaque céphalique, au moyen de la- quelle ces animaux peuvent adhérer aux corps sous-marins, mais sans s'occuper beaucoup de la structure de cet organe, encore moins de son analogue dans l’organisation générale des poissons. M. Schneider avait cependant dit quelque chose de l'anatomie de cette partie, dans ses notës jointes au système ichtyologique de Bloch: M. de Blainville, dans une série detravaux dont le but est de ramener les anomalies aux types dont ‘elles dérivent, a été conduit à aller plus loin; ét il est arrivé à conclure que celte plaque n’est que la partie antérieure de la nageoire dorsale, singu- lièrement déformée. Pour prouver cette opinion, il fait voir d'abord que t les rayons de la nageoire dorsale des poissons, quand ils sont mous et complexes, sont réellement formés de deux parties similaires, réunies plus ou moins fortement dans la ligne médiane, et articulées sur une pièce inférieure, simple, médiane, qui s'enfonce dans la ligne dorsale entre les faisceaux musculaires qui meuvént la colonne vertébrale. C'est sur les côtés de cette pièce, ou support, que s’attachent, à droite'et à gauche, les petits muscles qui, se terminant du côté externe de la base du rayon, en avant et en arrière, le meuvent dans un sens ou dans l’autre, mais surtout dans le premier. Analysant ensuite la plaque des Échénéis, M. de Blainville montre que $a composition est réellement la même que celle de la pageoire dorsale en général. Les supports forment toujours uve série de pièces j médianes triangulaires, dirigées très-obliquement d'avant en arrière, le sommet en arrière et en bas, la base en haut et-en avant. Celle-ci est divisée en deux tubercules latéraux sur lesquels s'articule, comme de coutume, un rayon de la nageoire; mais au lieu que les deux parties Jaté- rales et similaires de chacun de ses rayons soient réunies et collées l’une contre l'autre, et élevées plus où moins verticalement pour foriner une crêle, elles sont au contraire divisées jusqu'à la base, et déjetées à angle droit horizontalement et transversalement en dehors; et comme elles sont retenues dans cette position par las peau qui passe d’un demi-rayon à l'autre, il en résulte une grande plaque ovale et partagée par la liner sale en deux parties latérales bien symétriques et relevées d'autant de côtes qu'il y a de rayons à la nageoire. Cette plaque, un peu enfoncée dans son centre, est en outre bordée dans toute sa circonférence par un bourrelet cutané assez épais. Chaque démi-rayon ainsi engagé sous la peau et ap- pliqué sur les muscles de la colonne vertébrale, n'est mobile qu'à ses extrémités, qui font l'office de pivot. Son bord supérieur et postérieur, Société Philomatiq. Mai 1822. MÉDECINE. ( 30 j ou libre, est un peu concavc et armé de piusicurs rangées de petits cro- chets recourbés en arrière; l’autre bord, qui ést antérieur et engagé, est au contraire un peu convexe, et il donne naissance à une large apophyse squameuse qui est presque horizontale, et qui se porte en arrière, lim- briquéc par le demi-rayon suivant; c'est à elle, que s'insèrent les muscles principaux qui doivent mouvoir ces espèces de petites planchettes sur leur axe. Ces muscles sont de deux sortes : les uns appartieunent réellement à la nagcoire modifiée; ils naissent en effet des parties latérales des supports, et se terminent par de petits tendons distincts à l'articulation de chaque demi-rayon, en avant ou en arrière, suivant qu'ils doivent le faire tourner en avant ou en arrière. Les autres muscles sont beaucoup plus considé- rables, puisqu'ils occupent tout le bord inférieur de chaque demi-rayon; ils forment aussi deux faisceaux, mais le plus considérable est celui dont les muscles composants se portent d'avant en arrière pour s'attacher àtouto l’apophyse squameuse. Ces muscles vertébraux, devenus peaussiers, ont une disposition assez analogue à ce qui existe dans le crocodile, pour les plaques osseuses de son dos. D'après cette anatomie dela plaque dorso-céphalique des Échénéis, on voit que ces animaux peuvent adhérer de deux manières aux corps sous- marins : 1° par succion, en déprimant leur plaque tout entière, le bord charau restant seul en contact; 2° par adhérence immédiate, au moyen des petits crochets des planchettes. à H. C, Note sur les effets physiologiques de la raréfuction de l'air à de grandes hauteurs; par M, H. CLOQUET. Au mois de janvier 1820, M. H. Cloquet a publié quelques détails sur. la Topographie médicale du mont Saint-Bernard, et des réflexions tou- chant l'influence qu'a, chez l'homme, le séjour sur les cimes sourcilleuses des hautes montagnes (1). De Saussure, dans son Foyage des Alpes, M. le baron Ramond, dans ses Observations sur tes Pyrénées, nous ont douné aussi, depuis assez long-temps déjà, des notices intéressantes sur les affections éprouvées par diverses personnes lors de l'ascension de ces sommilés élevées de notre globe. M.ePictet, savant Genevois, a confirmé depuis ce que nous savions à cet égard; et les voyages de M. Alexandre de Humboldt nous ont mis à même de reconnaître que de semblables effets ont lieu sur toute la surface de la terre, en sorte que la raréfaction üe l'air semble nuisible à l’économie animale comme à la végétation. Malgré tous ces faits, et d'autres que l’auteur a indiqués et cherché à (1) Voyez le nouveau Journat de Médecine, Tome VIT, p. 29. ( 121) expliquer dans sa première Notice, un célébre auieur de nos jours, M. Ferrara (1), a pensé qu'il n'y avait que les gens mal portants qui fussent incommodés en montant au sommet de l'Elna, en Sicile. Un observateur judicieux, M. Auguste de Sayve, a visité ce lieu fameux au mois de mai 1821, et se lrouve en contradiction, sous ce rapport, avec le savan! M. Ferrara, Voici les principaux résultats des remarques qu'on lui doit. résultats que M. Cloquet trouve propres à appuyer ce qu'il a dit. On compte à peu près huit lieues, en ligne droite, depuis la ville de Catane qui touche aux racines du mont, jusqu’à la cime. Les habitants des pelits villages que l'on rencontre sur la première moitié de la route, jusqu'à Nicolosi ct au couvent de San-Nicolo d'Arena, sont encore d'une complexion très-robuste; les hommes ont le teint hâlé et les cheveux sou- vent un peu crépus; les femmes ont la peau assez blanche, les yeux très- vifs, et de la beauté quand elles sont jeunes. Les arbres et les arbustes croissent encore beaucoup au-delà, jusqu’à la hauteur de 1442 toises, tandis que, dans les Alpcs, la végétation cesse à 1100 toises environ, et que, dans les Pyrénées, elle s'arrête à 1400 toises, Il est à remarquer, néanmoins, que les chênes qui composent presque entièrement l'immense forêt qui couvre une portion des flancs de la montagne, sont rabougris et desséchés lorsqu'on arrive à une certaine hauteur, et qu'enfin ils dispa- raissent totalement, et tout-à-coup, avant la lisière des neiges permanentes. La température baisse d’une manière sensible à mesure que l'on s'élève; à chaque pas que l'on fait dans le désert qui succède à la région des bois, on croit sentir augmenter le froid percant qui descend des régions supérieures. C’est ainsi que lorsque M. de Sayve quitta Catane, le thermomètre de Réaumur marquait 16° + o, et que lorsque le voyageur fut parvenu au haut de la région des glaces, avant les cônes volcaniques, la température ne se trouva plus être que de 1°—o, ce qui donne une différence de 170 d’un point à l'autre. C'est à la fin de la région des neiges que se trouve la petite plaine nommée Piano del frumento, au commencement de laquelle sont les ruines d'un aäncien monument, généralement connu sous le nom de la Tour du philosophe, parce que la tradition en a fait la demeure d'Empé- docle l’Agrigentin. Avant même d'arriver à ce point, M. de Sayve sentait qu'il respirait avec peine; il était, malgré le froid, tourmenté par une soif très-vive; un peu de repos lui rendit ses forces cependant. Mais la scène devait changer. En allant de la Tour du philosophe au cratère, on passe près d’une maison de refuge qui est au pied du cône, et qui est le bâtiment le plus élevé de toute l'Europe, puisqu'il est à 9200 (1) Descrizione dell” Etna, p. 21. Livraison d'août. 16 E—_—_—_—_—_—————— 1 8 2 2. (Capzn) pieds au-dessus du niveau de la mer (1). Elle est destinée aux observations météorologiques, et à servir d’abri aux étrangers qui veulent y passer la nuit. C’est là que les neiges ont cessé, et que tout présente les traces du feu , qui les a fondues, ie qui à donné une teinte noirâtre aux petits blocs qu'ilena respectés. Il reste pourtant encore, pour arriver au sommet, à gravir un cône absolument nu, de 1500 pieds d'élévation, et formé de cendres et de pierres calcinées, légères et poreuses. À mesure que notre voyageur s ’élevait sur ce cône du cratère, il sentait son malaise augmenter, et élait obligé de s'arrêter presque à chaque pas. 1! éprouvait dans tous les membres une faiblesse extraordinaire; il avait mal au cœur, et se croyant sorti de l’élémeut convenable à sa nature, il cherchait, dit-il, à aspirer un peu d'air, qu'il ne trouvait point dans ce moment critique; et cependant il était dans un parfait état de santé lorsqu'il avait commencé son excursion; son passage à travers la région des neiges ne l'avait que peu fatigué; on ne peut donc attribuer les accidents qu'il a ressentis qu’à la raréfaction de l'air. M. Aubert-du-Petit-Thouars, membre de l'Académie royale des Sciences. et notre honorable collègue à la Société Philomatique, a raconté à l'auteur qu'il avait éprouvé des symptômes analogues, et surtout une grande défaillance d’estomac, en gravissant la montagne de l'ile de Bourbon, appelée Le Benard. M. Cloquet, d'ailleurs, a éprouvé lui-même des accidents de ce genre, lorsque, dans les Alpes, il est parvenu à une certaine hauteur. L'opinion de M. Ferrara a donc besoin d’être appuyée par de nouveaux faits pour être éntièrement admise. M. de Sayve avait avec lui un compagnon de voyage qui fut encore Puee plus gravement incommodé ; et nous savons que l'infortuné Dolomieu., dans la même ascension, fut aussi atteint de symptômes semblables à°ceux que nous venons de signaler. Quoi qu'il en soit, il paraît prouvé, par les récits des voyageurs et par les observations qu'ont pu faire quelques médecins et des physiologistes, que le plus souvent, dans les excursions de cette espèce, on ressent une grande faiblesse physique et morale, de l'engourdissement, des vertiges, des maux de cœur, et que le pouls bat avec violence; que, parfois même, on éprouve des angoisses insupportables , et que la tête est extrê- mement pesante. . Il faut convenir pourtant que les effets de ce malaise sont assez variés, et commencent à se manifester plus tôt chez certaines personnes que chez d'autres; mais on ne saurait les attribuer à la fatigue; celle-ci n'a jamais de pareilles conséquences dans les montagnes qui ont moins de 1000 toises d'élévation. Ils se montrent, du reste, également et chez les animaux, et chezl'homme. (1) La maison du Saint-Bernard n’est qu’à la hauteur de 7727 pieds. 2 ———————— —— (1253) Extrait d'un Mémoire sur un nouveau systéme d'éclairage des Phares; par M. À. FRESNEL, Înoénieur des ponts et chaussées. Dans ce Mémoire. lu à l’Académie des Sciences le 29 juillet dernier, M. Fresnel a décrit un appareil tenticulaire de son invention, destiné à l'éclairage des phares, et dont M. Becquey, Directeur-Général des ponts et chaussées, a ordonné la construction, qui est maintenant terminée. Cet appareil consiste principalement en huit grands verres lenticulaires carrés de 0",76 de côté, et de o",92 de foyer, formant par leur réunion un prisme vertical à base octogonale, dont le centre est le foyer commun des huit lentilles, En ce point est placée la lumière unique qui éclaire le phare; elle est produite par un bec de lampe, portant quatre mèches concen- triques, lequel équivaut à dix-sept lampes de Carcel pour la lumière qu'il donne ct la quantité d'huile qu’il consomme; celle-ci est d'une livre et demie par heure, lorsque la combustion a le plus d'activité. La description détaillée de ces sortes de becs et les moyens d'en régler la combustion ont été publiés, par MM. Arago et Fresnel, dans le cahier des Annales de Chimie et de Physique du mois d'avril 1821, et dans le numéro 204 du Bulletin de la Société d'encouragement; ainsi nous nous dispense- rons d'entrer dans aucun détail à ce sujet : nous rappellerons seulement qu'il est nécessaire que les bords des becs à mèches multiples soient con- tinuellement arrosés d’une quantité d'huile très-supérieure à celle qu'ils consument. Cette huile surabondante est amenée dans le bec quadruple de l'appareil en question, au moyen d’un mouvement d'horlogerie conçu et exécuté par M. Wagner avec son talent ordinaire; elle retombe dans le réservoir de la lampe, d’où elle est puisée ct portée de nouveau dans les mèches, à limitation des lampes de. Carcel, . Tous les rayons lumineux partis du foyer commun, et qui ne s'écartent pas du plan horizontal de plus de 22 + en dessus et en dessous, sont ré- fractés par les huit lentilles et ramenés à des directions parallèles à leurs axes; car on sait que les verres lenticulaires ont, comme les miroirs pa- raboliques, la: propriété de rendre parallèles les rayons divergents partis de leur fover, et qu'en un mot, ils font par réfraction ce que les miroirs paraboliques font, par réflexion. Si l’objet lumineux placé au foyer com- mun des huit lentilles n’était qu'un point, et que de plus les aberrations de sphéricité et de réfrangibilité des verres fussent parfaitement corrigées, les rayons qui sortent de chaque lentille seraient exactement parallèles ;, mais les dimensions de l’objet éclairant occasionant une divergence d'où résulte, au lieu d’un faisceau cylindrique, un cône lumineux dont l’é- tendue angulaire est de 602 à 7° pour un bec quadruple de 0",09 de dia- mètre, tel que celui qui est employé dans cet appareil, ces huit cônes. lumineux laissent donc entre eux des intervalles angulaires de 38 à 38°=: en tournant autour de Ja lumière centrale, l'appareil lenticulaire pro- mène. sur tous les points de l'horizon les cônes lumineux et les. intervalles: PyvsQUE APPLIQUÉE. (124) obscurs qui les séparent, et présente ainsi à l'observateur éloigné une succession d’éclats et d’éclipses, dans laquelle celles-ci n’ont guère que le sixième de la durée de ceux-là. On pourrait augmenter la durée des éclats ou la divergence des cônes lumineux, soit en augmentant le volume de l'objet éclairant, ce qui néces- sitcrait une plus grande dépense d'huile, soit en rapprochant ou éloignant les lentilles de leur foyer commun; mais par ce dernier moyen on dimi- nucrait l'intensité des éclats dans un bien plus grand rapport qu'on v'augmenterait leur durée ; et si l’on doublait celle-ci, par exemple, on réduirait l'intensité au quart. M. Fresnel à trouvé le moyen d'augmenter causidérablement là durée des éclats sans accroître le volume de l'objet éclairant ou la dépense d'huile, et sans rien changer à la disposition des huit grandes lentilles, dont la lumière conserve toute son intensité. Pour cela, il reçoit sur huit petites lentilles additionnelles de 0",50 de foyer, les rayons qui passent par- dessus les grandes, et qui sans cela seraient perdus. Ces lentilles additionnelles forment au-dessus de lx lampe comme une es- pèce de toit en pyramide octogonale tronquée; les rayons qu'elles réfrac- tent et concentrent en huit cônes lumineux, sont ramenés à des directions horizontales par leur réflexion sur des glaces élamées placées au dessus de ces lentillesadditionnelles. La projection horizontale de l'axe de chaque petite lentille forme un angle de 7° avec celui de la grande lentille cor- respondante, et le précède dans le sens du mouvement de rotation de l'appareil, de manière que Péelat de la petite lentille précède eelui de la grande, avec lequel il se renoue. On a obtenu de cette manière, même pour une distance de seize mille toises, des apparitions de lumière dont la durée était égale à la moitié de celle des éclipses. Quant à l'intensité et à ja portée de la partie de l'éclat produit par les grandes lentilles, ik suffit, pour en donner une idée, de dire que dans les observations géodé- siques faites, l'automne dernier, sur les eôtes de France et d'Angleterre, par MM. Arago et Mathieu, une lentille semblable éclairée par un bec quadruple a été observée de jour avec une lunette à 50 milles de dis- iance, ou 17 lieues, et se voyait très-bien à l'œil nu une heure après le coucher du soleil; elle paraissait aassi brillante qu'un phare anglais à feu fixe situé à peu près dans la même direction, mais éloigué seulement de 15 inilles ou 5 lieues. On pourrait songer à diriger aussi vers l'horizon les rayons qui passent par-dessous les grandes lentilles, et à s’en servir pour prolonger encore la durée des éclats; mais il paraît difficile de le faire sans gêner le service de la lampe, qu'il importe de rendre très-commode; et M. Fresnel a préféré de laisser ces rayons tomber diréctement dans la mer, où ils ñe seront pas tout-à-fait sans utilité en éclairant les abords du phare. La lampe repose sur une table fixe que soutient une colonne de fonte, qui porte en même temps sur la saillie de son chapiteau tout le poids de l'appareil lenticulaire; c’est sur cette saillie que roulent les galets destinés, ( 1251) à faciliter le mouvement de rotation, qui, comme dans les autres phares à feux lournants, est produit par un poids et réglé par une horloge. Les pompes de la lanipe sont mues par un poids beaucoup plus petit, qui descend dans l'intéricur de la colonne de fonte. Une lampe de sûreté, semblable à l'autre, mais à ressort, et placée sur latable de service, pourra étre allumée sur-le-champ'et substituéc à la lampe à poids, dans lé ças ou les pompes de celle-ci vicudraient à éprouver quelque dérargearentsubit. L'immobilité de Ja lumière centrale permet d'appliquer ‘avec la plas. grande facilité à cet appareil ä‘feux tournaüts, tous les perfectiontiements économiques que l'expérience à apportés ou pourra apporter encore dans la manière de produire la lumière. Si l'on veut. par exemple, éclairer le phare au moyen du gaz provenant de la distillation des mauvaises huiles. il suflira de faire passer par l'intérieur de la colonne de fonte, an tuyau communiquant par son extrén:ité inférieure avec le gazomèire, et portant surson extrémité supérieure un bec à quatre, ou cinq, ou six flâmmes concentriques: RE EE Il était essentiel de diminuer autant que possible l'épaisseur des verres lenticulaires, afin que leur poïds ne fatiguât pas trop la machine de ro- tation qui fait tourner le système, ‘ct que les rayons lumineux qui les traversent n’éprouvassent pas ün affaiblissement trop sénsibie : pour cét effet, les lentilles ont été faités à échelons, c'est-à-dire’ que les anneaux concentriques dont elles'sont composées, au liéu d'être terminés par une surface sphérique continue, forment des ressauts' ou échelons; et la cour- bure, ainsi que l'inclinaison de la surface extérieure de ces anineaux rela- tivement à la surface tournée du côté du foyer, qui est plane, ont été déternyinées de manière à'rendre parallèles à l'axe de la lentille les rayons émergents partis de'son foyer. C'est Buffon qui ae le premier l'idée des lentilles 'à échelons; mais il les supposait faites d’un seul morceau’ de verre, ce qui rend leur exécution presque impraticable, par la difficulté d’user et de polir la surface du verre avec de pareils ressauts. Tandis que les anneaux des lentilles de M. Fresnel sont travaillés séparément, puis collés bord”’à bord. Ghaque anneau n’est pas même d’une seule pièce, mais composé de deux, trois, 6u quatre grands arcs de cercle; selon Pé- tendue de leur diamètre, à cause de la difficulté qu’on éprouve à couler de pareils prismes courbes quand léur longueur excède dix-huit pouces; de cette manière la fonte des anneaux et leur'travail deviennent anssi faciles que ceux des verres ordinaires d'optique. Buffon avait supposé que lés surfaces courbes des divers anneaux qui composent une même lentille à échelons devaient être sphériques et concentriques; mais le calcul apprend que les arcs générateurs des sur- faces qu'il convient de donner aux anneaux, pour la réunion des rayons au foyer, non-seulement n'ont point le même centre, mais que leurs cen- tres ne sont pas eilués sur l'axe de la lentille; en sorte qu'en tournant autu: " decet axe, ils n’engendrent pas des portions de surfaces sphériques, ( 126 ) mais des-surfaces du genre, de celles qu’on appellcuwnudaines, lesquelles ne peuvent pas être travaillées dans. des bassins par le précédé ordinaire. Celui qu'emploie BE Solcil, opticien , qui a courageusemént entrepris la construction de ces grandes lentilles, a le double avantage de l'exactitude ct de l’économie : il lui a été indiqué par M. Fresnel. HR L'appareil que nous venons de décrire donne. des éclats plus longs ei beaucoup plus brillants surtout, que ceux des phares, éclairés par huit grands réflecteurs accouplés. Il résulte des expériences comparatives faites par MM. Arago, Mathieu et Fresnel sur les lentilles carrées de 0,76 et sur des réflecteurs de 28 à 50 pouces de diamètre, les plus grands qu'on ait employés jusqu'à présent dans l'éclairage des phares, que la somme totaie des rayons concentrés dans le plan horizontal, ou d'effet utile, des huit grandes. lentilles éclainées par le bec quadruple; est trois fois plus graud que. celui. des huit réflecieurs de trente pouces d'ouverture, portant chacun un bec ordinaire à double ‘courant. d'air. Si donc on ajoute aux rayons fouruis par les grandes lentilles ceux que donnent les petites len- tilles additionnelles, ou voit que l'appareil lenticulaire complet doit pros duire un effet plus que triple de celui qu'on obtient avec huit réflecteurs detrente pouces ; or, la dépense d'huile est à peine accrue dans Ja même proportion que l'effet utile, c'est-à-dire que, la lumière produite est em- ployée avec autant d'économie, au moins, dans cet :appareil lenticulaire, que.dans les plus.grands réflecteurs armés.des plus petits becs;, de plus,, le poidstotal del’appareil lenticulaire n’exeède que d'un huitième environ celui d’un phare composé de, huit réflecteurs,. pareils, et le: prix n'est augmenté que des deux tiers environ, tandis quell’effet, est triple, Mais un autre avantage, bien important des lentilles, et qui suffirait pour leur donner :la préférence, lors même qu'elles ne produiraient pas, des, effets supérieurs à ceux des réflecteurs,, c'est l’inaltérabilité.du verre et la durée de son poli. Leur entretien sera presque nul, et leur.nettoyage don: nera beaucoup moins de peine aux gardiens que celui des réflecteurs, qu'il faut frotter souvent avée du rouge d'Angleterre pour leur rendre leur éclat. 1] résulte de la position, du bec quadruple, dont le centre est éloigné des grandes lentilles de près, d’un mètre, qu'elles ne seront, point exposées aux taches d'huile, comme les réflecteurs, qui portent les becs de lampe dans leur intérieur; en sorte que.le plus souvent il suffira de les épousseter avec un plumeau, et l'on aura rarement besoin de les essuyer : ainsi elles conserverout presque indéfiniment la puissance d'effet quelles ont en sortant de l'atelier de l’opticien; tandis que les réflecteurs ne tardent pas à se ternir.et à se dépolir, et il doit même arriver souvent que, par un peu de négligence de la part du gardien, ils n’ont, pas tout le brillant dont ils sont encore susceptibles. IL faut d’ailleurs les argenter de nouveau de lemps en temps, et les, lentilles n’exigent aucun entretien équivalent, La construction de ces grandes lentilles ne sera pas seulement utile à l'éclairage des phares: elle servira sans doute aussi. à. l'avancement, de: la (127) science; elle lui fournit un instrument puissant avec lequel on pourra soumettre à la plus vive chaleur, dans l’intérieur d’un ballon de verre, des corps qu'on voudra fondre ou volatiliser enles soustrayant à l’actiontde l'air, ou en les mettant en contact avec un autre; gaz : beaucoup -d'expé- riencesiquiine pourraient être faites miavec le echalumeau ordinaire ni avec celui de Newmiann, le seront facilement de:cette manière. Peut-être devra-t:6n par la site à ces. grands verres-ärdents des découvertes aussi surprenantes que celles -dont:la pile de Volta a enrichi la'chimie. S'ils rendent des services importantsaux savants, et surtout aux navi- gatéurs ; on en sera redevable au zèle éclairé avec lequel M. Becquey ac- cueille toujours lesinventionsutiles, el sait eû hâter les perfectionnements. *e tre ni ME shfsraitus. fe es F0 î (TON Et aliosrontel ce afids Proposition d'un nouveau senre de plantes (LeptineHa) ;°° Pat par M. HENRI CASSINI. 3 IEEE LL rs ! BCE Ce genre nouveau, que je propôsé de nommer Leptinellu, parce que les deux espèces qui le composent sont des plantés très-menués, appar- tient à l'ordre des Synanthérées, ét 4 là tribu naturelle dés Atthémidées, dans Jaquelle il est voisin des geures Hippia, Cotula et Gymnostyles. Voices earacrencs. dl MEURT HS ei Calathidis nunc unisexualis, nunc bisexuälis ét discoidea : discus multi- florus, regulariflorus, mascuüliflorus; corona paucisetialis, liguliflora, fe- miniflora, minimè radians. Péficlinium hémisphæricum, floribus æquale ; squamis ferè decem subæqualibus, bi-trisertahibus, adpressis, latissimis, suborbiculatis, submembranäcéis, venosis, margine Supero scariosis. Cli- nanthium nudum, Subconoïideum. Flôves maséuli : pseudovarium par- vum, oblongum, impapposum; corolla pséudovario continua, à basi ad apicem dilatata quadrifida, laciniis graudiusculis, semiovatis, patuülis; an- theræ coalitæ, exsertæ; siylus longus, simplex, apice truncato, orbiculari. Flores feniner : ovarium magnum, obcompressum, obovatum, impap- posum, lateribus marginätis; corolla ovario articulata , tubo amplissimo. inflato, ovoideo, limbo brevissimo, angusto, intüs fisso, apice tridentato: stylus longus, étigmatophoris duobus brevissimis!, latissimis: divarieatis. 1. Leptinella scariosa, H. Cass. Petite plante herbacée, probablement dioïque. Tige couchée, cylindrique, glabre, produisant ca et là de longues racines filiformes , et des touffes irrégulières de feuilles rapprochée, iné- gales, portées par un rañfieau raccourci, velu,'el accompagnées d'une hampe. Feuilles longues de près d’un pouce, larges de deux outtrois lignes: oblongucs.- cbovales, présque gläbres, où parsemées de quelqués poils; à partie inférieure pélioliforme, linéaire, très-élargie et membraneuse à Ja base; à partie supérieure élargie de bas en haut, pinnatifide, comme lyrée, à divisions ovales, entières, ou quelquefois tridentécs. Hampe, ou BOTANIQUE. (128) pédoncule radical, long de,sépt: lignes, grêle, eytindrique;! velu ,: pourvu ‘près de sa base, d'une:feuille bractéiforme, longue, très-étroile liméaire, Jbtuse, et Lermrinée au sowmel par unècalathide subglobuleuse, de-deux ou bois diges el diamètre! : à corolles jauhes: co 1: 124] a 4 ‘1 deine possède qu'iniseul échantillon sec:de cette. espèce, eliil:ne-porte gü'uhe catathidesdontles fleurs, extrêmement pelites:etdéfigurées ou al- térécs par la dessiceation et: la compression, sont difficiles Aobserver: d'ai trouvé dans cettetcalathide, qui paraîtiêtre unisexuelle, vingt-deux fleurs, loules femelles, car aucune ne m'a: offert des éiamines., Leur,;sovaire’est obcomprimé ,'obovale-obiong; inaigretté, parsemé de glandes;cet pourvu sur ses deux côtés d’unepetite bordure linéaire, membraneuse, £a cüroile est articulée sur l'ovaire, parsemée de glandes. à tube long, très-large, enflé, à languette tubuliferme, très-courte, plus étroite que le tube et tridentée, Le péricline.est glabre,, hémisphérique, égäl.aux fleurs, formé d'environ dix squames à peu près égales, bi-trisériées, appliquées, très- larges, suborbiculaires, memhraneuses, parsemées de glandes. munies d'une nervure médiaiye très-ramifiée latéralement, et pourvues au sommet d'une bordure scarieuse, colerée, brute, irrégulièrement et inégalement denticnlée, Le clinanthe est sybhémisphérique, et ne porte point de stipes, comme celui des vrais Goludg, : mn aus chi ia Hu NT 2. Leptinella pinnata, H.'Cass, Très-petite plante herbacée, Tige très courte, presque dressée, couverte de feuilles.très-rapprochées, allernes, longues d'environ six lignes, larges. de deux ligpes, parsemées de longs poils; pétiole long, extrémementélargi en: sagpartie inférieure qui est en- gaînänie, ovale, membraneusc; limbe pioné,. à, folioles distantes, dont Ja plupart sont divisées profondément en trois lôbes ou lanières lancéolées, et dont quelques-unes, sont pinnatifides, Pédoneule axillaire, long de huit ou neuf ligres, grêle, glabriuscule, pourvu près de sa base d'une petite feuille bractéiforme, subulée, ‘et terminé au sommet par une calathide globuleuse, de deux lignes de diamètre, à corolles probablement jaunes, / La calathide de l'échantillon inçomplet que je possède, est hisexuelle et discoïde : son disque. est composé de trente fleurs mâles ; sa couronne est composée d'environ dix-sept fleurs femelles, qui pRralssenl disposées à peu près sur deux rangs Concentriques, et qui ont la conole ne ambiguë, un peu articulée sur l'ovaire, très-conrte, très-large en lée, subconoïdale, à peine ou point fendue sur la face intérieure, à peine bi- tridentée au sommet. L'ovaire est très-grand, obcomprimé, obcordiforme, échancré au sommet, paraissant muni, sur chaque côté d'une bordure épaisse, peu distincte. Le clinanthe est, subconoïdal- Le péricline est gla- L ° . briuscule, hémisphérique. égal aux fleurs, formé d environ dix squames [e] . , à peu près égales, trisériées, appliquées, très-larges, suborbiculaires, un peu scaricuses submenibraneuses, un peu coriaces, veinées en réseau, : En in! i s dans l'espèce pré- sur le bord supérieur, qui n’est point coloré comme da pèce p cédente. (129) . J'ignore Forigine des deux plantes que je viens de décrire, et que j'ai trouvées parmi d’autres plantes sèches qui m'ont été données par M. Godefroy. Le genre Leptinella diffère du Cotuta par les fleurs du disque, qui sont mâies au lieu d'être hermaphrodites, par les fleurs de la couronne pour- vues d’une corolle manifeste et distincte de l'ovaire, par le péricline mem braneux , et par ieciinanthe dépourvu de stipes. Il diffère du Gymnostyles, par les fleurs de la couronne pourvues d'une corolie, par la forme des Squames du périclge, par le clinanthe dépourvu de fimbrilles et de sti- pes, et par la structure du style féminin. LH diffère de l'Hippia par ses coroiles femelles articulées sur l'ovaire, et ligulées, c'est-àa dire fendues supérieurement sur la face intérieure, par les squames du péricline, et par les corolizs mâles 4 quatre divisions. Cependant la Leptinella pinnata se rapproche de J'Hippia par ses caractères, mais la Leptinella scariosa s'en éloigne beaucoup. ; Les Hippia peduncutaris et bogotensis de M. Kunth appartiennent peut-être au nouveau genre Leptinetla. Sur plusieurs espèces nouvelles de poissons et de crustacés observées par M. MARION DE PROCÉ, D. M. P., membre correspondant de la Société Philomatique. Daws un voyage de France à Manille, fait pendant les années 1819 et 1820, M. le Dr Marion s'est occupé d'observations sur presque toutes les parties de la zoologie. Il avait recueilli un grand nombre d'animaux , qu'il se proposait d'étudier avec plus de soin en Furope; mais la révolte qui eut lieu à Manille peu de temps avant son départ, l'a privé de cet avan- tage, ses collections ayant été en très-grande partie détruites. Le Mémoire qu'il a lu à la Société a pour base ce qu'il a pu en sauver par un hasard heureux, ou des dessins faits sur les lieux avec beaucoup de soin. Nous nous bornerons à donner les phrases caractéristiques de chaque espèce. SQUALE INDIEN. ( Squadus indicus. N.) Cinq larges ouvertures des branchies; point d'évent; dents longues, aiguës; dos gris; corps arrondi, fusiforme; une fossétte au-dessus de l'extrémité du dos, une autre au-dessous; une carène piuniforme sur les côtés de la queue; ‘la nageoïre caudale semi-lunaire; le lobe supérieur à peine plus long que l’autre, S. aperturis branchialibus quinque maximis ad latera et partem infe- riorem colli; dentibus clongatis, aculisque; dorso griséo ; corpore rotun- dato fusiformi; fossulâ supra et infra extremum dorsi fiuem; carinä pinniformi ad latera caudæ; caudà lunatä, lobo superiore vix majore, Livraison de septembre. 17 11012128 Zoorocir. ( 150 ) il habite les mers de l'archipel de l'Inde; il a évidemment plusieurs rapports avec le squale ner, dont il est cependant bien distinct. Térropon pe Manicze. (Tetr. Manilensis. N.) Huit ou dix rayures longitudinales, étroites et verdâtres. T. octo decemve fasciis longitudinalibus, angustis et subviridibus. Oo Le, P. 15. D. 9. A. 9. C. 0. Z Très répandue dans la baie de Manille; sa longueur n'excède point 8 4 ou, 5 pouces. Térronon noir er vent. (T'etr. nigrovèridis. N.) Corps lisse ; dos d' un vert brillant, orné, ainsi que les flancs, de taches noires el rondes. Æ. corporelæœvi; dorso viridisplendente, maculis rotundis sicut ad latera. P. 18. D. 12. A. 10. C. 8. Un seul individu, observé dans une mare d'eau douce sur la côte N. E. de Sumatra, avait environ 2 ! pouces de long. Térronon comprimé. (T'etr. compressus. N.) Téte et corps comprimés , de couleur fauve, ornée de lignes sinueuses plus foncées; une tache brune, ocellée, de chaque côté del la base de la nageoire dorsale, T. capite corporeque compressis; fulvus supra, et per totam superfi- ciem lineis fuscis et sinuosis ornatus; macula rotunda ad latera pinnæ dorsi principii. P. 15. D. 10. A. 9. C On la pêche dans la baie de Manille. Sa on est de deux à trois pouces environ. BauisTE ARRONDI. (Balisius rotundatus. N.) Trois rayons à la première dorsale; écailles tricuspidées, égales; queue sans armure; couleur brune parsemée de quelques taches noirâtres. B. Pinnâ dorsianteriore triradiatä; squamis tricuspidatis consimilibus; caudà ivermi; colore D maculis nigricantibus. P. 14. D..5. 26. A. 21. GC. 12. De la baie de Manille. BauisTE poncruË. (Bal. punctatus. N.) : Deux rayons à la première dorsale; peau grenue; couleur verte, ta- chetée de points olivâtres. B. pinnà dorsi anteriore biradiatä;s cuti granulosä; colore virescente, olivaceo maculatä. P. 11. D. 2. 31. À. 50. C. 12. Cette très-petite espèce se trouve dans les mers de l'archipel de l'Inde. L (T5) Bariste marBReé. (Bal. marmoratus. N.) Un seul rayon à la première dorsale; écailles épineuses ; couleur brune, marbrée. B. pinnä dorsali anteriore uniradiatâ; squamis uncinatis; rufus mar- moralusque. P. 11. D. 1. 28. A. 26. C. 16. 11 habite les mers de l'Inde. Bariste cris. (Bal. cinereus. N.) Un seul rayon à la première dorsale; dos grisâtre; flancs ct ventre blancs, traversés de bandes longitudinales grises. B. pinnä dorsali anteriore uniradiatä; culi granulosâ; dorso cinereo; lateribus abdomineque albidis, lineis cinereis longitrorsüm piclis. P; 19. D: 1.%28.:A7 27. CH 12; Se trouve dans les mers de l'Inde, aux approches de Pulocondor. Barisre oRNÉ. ( Badistes ornatus. N.) Un seul rayon lisse à la première dofsale; lisse, fauve, avec des bandes et des taches bleues disposées longitudinalement, B. pinva capitis uniradiatà levique; levigatus, fulvus, fasciis et maculis cæruleis longitrorsüm ornatus. Cette espèce, remarquable par la beauté de ses couleurs, se trouve dans le détroit de Dampier, au sud de l'ile Waggien. ‘ Saurus DÉPrimé. (Saurus depressus. N.) Tête et corps déprimés; dents mobiles, à la manière de celles des squales ; opercules écailleux; ligne latérale fortement carenée de chaque côté de la queue. S. capite corporeque depressis; dentibus mobilibus, ferè modo squa- lorum; operculis squamosis; lineà laterali valdè carinatâ ad utrumque caudæ latus. Br. 12. P. 14. V. 9. D. 15. À: va. C. 18. Sa longueur n'excèdé pas sept à huit pouces. On le pêche en grande abondance à Manille, où sa chair est estimée. Srernoptyx BLEU. (Stern. cyanea. N.) Corps très-comprimé; dos bleu; flancs argentés; abdomen tranchant et festonné. S. valdè compressus; dorso cæruleo; lateribus argentatis; sterno en- carporium ac ynsiar 1IHCISO. 2 Un seul individu, péché en vue de l'ile Bouroo dans l'archipel de l'Inde, avait à peine deux pouces de long. (1529) SARDINE DE MANILLE. (Clupea Manulensis. N.) Bouche peu fendue; dos bleuâtre; abdomen et flancs argentés. C. orc parüm aperto ; dorso cæruleo; abdomine et lateribus argentatis. Br. 22. P. 11. V. 8. D. 20. A. 14. C. 16. Très-répandue dans la baie de Manille, cette espèce fournit une nour- riture abondante et de bon goût. GoBrE Roux. (Gobius rufus. N.) Couleur brune; opercule prolongé en arrière; écailles rhomboïdales, flexibles ; nageoires tachetées de brun. G. fuscus; operculo elongato; squamis rhomboïdalibus flexilibus. Br, 5. P. 17. V. 12. D. 6. 11. À. 10. C. 14. F Sa longueur.est d'environ trois pouces. il habite la baie de Manille. LaBre PERLE. (Labrus baccatus. N.) Corps nuancé de vert et de rose; quatre ou cinq taches nacrées, placées longitudinalement au-dessous de Ja ligne latérale. L. corpore viridi-roseo; quatuor vel quinque maculis argentatis longi- trorsüum et infrà lineam lateralem. P.-15. V. :. D. . A. 2 .C. 16. Les couleurs de cette espèce sont très-brillantes. On la pêche dans la baie de Manille. DENTÉ ALLONGÉ. ( Dentex elongatus. N.) Corps allongé; yeux grands; dos bleu; flancs blanchâtres, argentés. D. corpore elongato; oculis magnis; dorso cæruleo; lateribus albido- argentalis. Br. 5. P. 16. V. =. D. ©. A. Æ. C. 18. Il habite la baie de Manille. HococenTREe zëBRe. ( Holocentrus zebra. N.) Écailles petites et arrondies; couleur violâtre; cinq bandes transver- sales noirâtres; nageoires tachetées. H. squamis parvulis rotundatis; colore violaceäâ; quinque fasciis fuscis transversis; pinnis maculatis. Br. 5. P. 16. V. =. D. =. À. =; C. 18. Il habite la baie de Manille. TÆNIANOTE NAN. (T'ænianotes minutus. N.) Brun avec des taches et des marbrures noirâtres sur le corps et les nageoires. À T. rufus; maculis et lineis angulatis nigricantibus per totum corpus pinnasque. Br. 5. P. 10. V =. D. £ À. :#, C, 14. Très-répandu dans la baie de Manille, ce petit poisson ne dépasse pas une longueur de deux à trois pouces. £ co [us ( 155 }) Arocon DE Mare: (Mutlus Manilensis. N.): Imberbe; septrayons épineux à la première nageoire dorsale; mâchoires égales. M. imberbis; septem radiis spinosis ad primam pinnam dorsi; maxillis æqualibus. Br. 7. P. 14. V: D. 9 2. A:21Ca84 On le trouve dans {a baie de Manille: ji Caranx'aRMÉ. (Caranæ scutatus. :N.) Jaune doré; écailles très-petiles et arrondies; trente à trente-cinq écus- sons à la ligne latérale. C. luteo-auratus ; squamis niinimis et rotundatis; 5o,aut 55 scutis ad lineam lateralen. ee TE Dr RE RO O Dee PRESSE AR È Ii habite Ta baie de Manille. SIDJAN OVALE. D ovatus. N.) Tête, dos et flancs de couleur violacée, avec quelques petites taches blanches argentées; dessous du corps blanchâtre. S. capite, dorso et lateribus violaceis, argenteo punctatis; abdomine albido. { Br. 5:P. 16. V. =. D: A. °C. 17. Il habite la baie de Manille. : *. | PorTUNE DU TROPIQUE.. ( Portunus fropieatese N.) Test lisse. offrant six dentelures en avant et neuf de chaque côté : serres égales; en dessus, de couleur jaune fauve parsemée de taches blanchä- tres; dessous du corps et des pates blanchâtres. P. thorace levi, anterius sexdentato, utrumque novemdentato: manibus * cousimilibus; supra luteo fulvus cum maculis albidis; infra albidus. Cette espèce est très-répandue au milien des touffes de Fucus natans qui se trouvent dans le sud des îles Acores. Son test a environ à ? à 2 pouces de largeur. PorTUNE DENTELÉ, ( Portunus denticulatus. N.) A Huit dentelures au front, sept de chaque côté; serre droite plus forte et moins allongée que la gauche. P. thorace anterius octo-dentato, utrinque septem-dentato; manu de. trâ crassà el minus quant sinistrâ à elongatä. Il habile la baie de Manille. MarnemMaTiIQUES. * (54) PontTuNe FRONT pwrier. ( Portunus integrifrons: N.) Frohtarqué; cieq dentelures de chaque côté du test; serre droite plus forte. :P. fronte armato; thorace transversè extenso, utrinque quinque-den- talo; manu dextrâ crassà magis quäm sinisträ. El est petit, et habite la baie de Manille.” (ES INAcHUS FOURCHU. (-Inachus bifidus. N.) Dix huit proémänénees surile test les deux postérieures contiguës par leur base; poils disposés d'une manière symétrique sur le test et les pieds. J. decem et octo spinis super thoracem, duabus posterioribus basi contiguis; pilis suprà thoracem et pedes similiter dispositis. H est de grande taille, et on le trouve dans la baie de Mauille, .xaGuus merécar. (/n. anfleæus. N:) Test oblong, resserré en avant; front divisé, fortement infléchi; mains très petites sans dents.et lisses; test, queue et pieds velus. J. thorace oblongo, anteriuüs coarctato ; fronte bidentato, valdè inflexo; chelis minimis, levibus, non dentatiss thorace, eaudâ et pedibus hirsulis. Un'seul individu, dont le test avait un pouce de longueur, fut. pêché dans la baie de Manille. MISE és Pexér de Maure. (Penœus Manilensis. N.) Couleur grise; rostre à huit dents en dessus'et à trois en dessous; sixième segment carené, sans sillons Jatéraux. P. colore cinereo; rostro suprà octodentato, infrà tridentato; sexto caudæ segutento carinato, non sulcato, Cette espèce alteint sept à huit pouces"de longueur, et fournit un excellent aliment aux habitants de Maaille: Mémoire sur les intévrales définies et sur la sommation des séries; par M. Poisson. Cr Mémoire est la suite de ceux que j'ai donnés sur le même suiet, dans les trois deruiers Cahiers du Journal de L'Ecole Polytechnique. I est divisé en quatre articles principaux, dont voici une analyse suecincte. Le premier article est relatif à la sommation des séries de quantités périodiques. Les géomètres se sont beaucoup occupés de la sommation des séries qui procèdent suivant les sinus où les cosinus des multiples d’un angle variable; il paraît difficile d'ajouter de nouvelles séries de cette espèce, à celles dont ils sont parvenus à trouver les valeurs par différents moyens; mais il n'était pas inutile de les réunir toutes sous un même (135) point de vue, et de déduire ces valeurs d'une méthode uniforme, qui fût propre à rendre raison des exceptions et des difficuliés qu'elles pré- sentent : c'est principalement ce que je me suis proposé de faire dans, ce premier article. Les expressions qui représentent les sommes de ces sé- ries en fonctions de l’anglé variabie, ne subsistént que pour dés valeurs de cet angle, comprises entre des limites déterminées; ces fonctions nc sont point égales identiquement aux séries qu'elles expriment; et si elles n'ont lieu, par exemple, que pour des valeurs posilives de la variable, ül pourra arriver que la fonction correspondante à une série de sinus, con- ticene des puissances paires de l’angle, et que la fonction qui répond à une série de cosinus, rehferme des puissances impaires, sans que cela soit absurde, puisqu'il ne sera pas permis d'échanger le signe de la variable dans ces expressions. D. Bernoulli a donné un grand nombre de ces résul- tals, parmi jesquels il nous suffira de citer pour exemple cette équation: (°) L k 1 cos. 2 x cos. 3x cos. 4 x RL — 7e + — 7 —0cos: TE Reese te) li elc, F rites CR ed MR dans laquelle 7 représente le rapport de la circonférence au diamètre, et qui a lieu pour toutes les valeurs de æ, comprises depuis & = 0 jusqu'à æ = 27, Mais il est à remarquer que l’on fera toujours disparaitre la singu= lariié que présentent cette équation et toutes les formules du même genre, en transportant l'origine de la variable au milicu de l'intervalle de ses valeurs, pour lesquelles chaque équation subsiste; ainsi, en mettant dans l'équation précédente &æ — 7 à la place de æ, elle aura lieu ensuite depuis = 7 jusqu'à æ = + 7, ct elle deviendra 7? 2? Cos..2 X Cos. 5x : cos. 4 x — = cos. & — ——— DÉS VER E NAT 12 4 l ol 4 9 E 16 GARE équation dont le premier membre ne contient plus que des puissances paires de æ. . La question qui fait l’objet du second article est l'inverse de celle que j'ai traitée dans le premier : il s'agissait, dans celui-ci, d'exprimer une série infinie de quantités périodiques ‘par une fonction finie et connue; dans l'article second, il s'agit, au contraire, de transformer une fonction donnée en une série de sinus où de cosinus qui puisse en représenter les valeurs, pour toutes les valeurs réelles de la variable comprises dans un intervalle déterminé. D. Bernoulli a résolu cette-question, pour une classe très-nombreuse de fonctions rationnelles et éntières, et la formule citée plus haut eu offre un exemple particulier; mais la solution de ce problème, pour une fonction quelconque, continue ou discontinue, se trouvait déjà dans les Mémoires de Lagrange sur la Théorie du son, et encore plus explicitement dans ses recherches subséquentes sur différents 7 der re (*) Mémoires de Pétersbourg, année 1952. ( 136 ) problèmes de calcut intégrat, qui font'partie du tome IH des anciens Méioires de Turin. On trouve, encffet, à la page 261 de ce volume, la formule! : Ce if à 5 1 : ; 3 à Zfe=| jsin ral. fa! dx’ |sin: 7% + fsin2ra'. fe dx’ | sin.27% + fs. 37æ&/{ fx! dx'i\'sin. 37% "etc. à laquelle Lagrange est parvenu, «en la considérant comme la limite d’une formule d'interpolation d'une espèce particulière. Les intégrales relatives à æ/ sont prises-depuis æ/ == o jusqu'a æ' == 13 la formule subsiste pour toutes les valeurs de æ comprises entre zéro et l'unité; et l’on y peut mettre pour fæ une fonction quelconque de cette variable, assujellie seulement à la condition de s'évanouir aux deux limites æ 0 etæ 1. Dans ces derniers temps on a beaucoup multiplié ces sortes d'expressions, et l'on en a montré l'usage dans la solution de différents problèmes de physique et de mécanique, ou simplement de géométrie; mais c'est à Lagrange que l'analyse est redevabie de la première formule généralé de celle es- pèce , comme on le voit par la cilätion que nous venons de faire. Quoique Jeusse déja considéré Spécialement ce genre de formules (f) dans uu autre Mémoire, j'ai cru néanmoins pouvoir reprendre de nouveau celle théorie, afin d'approfondir davantage la nature de ces expressions analy- tiques, et d'examiner plus en détail ce qui est relatif à leurs lunites, et Ce qui arrive quand on les différentié où qu'on les intègre; et j'ai fait tout ce qui dépendait de moi pour pe rien laisser à désirer sur ces différents points. Toutes les formules dont nous parlons s'étendent, sans difficulté, à deux ou à un plus grand nombre de variables. On peut aussi rattacher à leur théorie, ainsi que je Paï fait voir dans | Addition à mon premier Mémoire sur La ehateur (*), d’autres formules dépendantes de deux angles varianles, qui se présentent dans les questions relatives aux attrac- tions des sphéroïdes, et dont la nature et le degré de généralité n'avaient pas encore été entièrement éclaircis. | En rendant infini dans lés deux sens, positif et négatif, l'intervalle dans lequel les formules en question représentent les fonctions arbitraires, elles subsisteront ensuite pour toutes les valeurs réelles des variables; or, on peut se demander sielles auront également lieu pour les valeurs imagi- naires, el, par exemple, si la formule connue fe =— ff re. cos. a (æ—x') da dx’, EE SE RSS COR EU PTE" ES PR fo EME, 5 4 À DATÉE R OR EU AT IP RE * : 1, DT ARS NE É {° Journal de l'École Polytechnique, 18° Cahier, page 417. {**) 19° Cahier du même Journal, page 145. D (C0) a lieu pour les valeurs imaginaires de æ : les intégrales sont prises depuis &— 0 jusqu'à a — ©, et depuis æ/ — — © jusqu'à æ/ — + oc. C'est une question que j'ai aussi examinée dans ce second article de mon Mé- moire, el j'ai trouvé que ces formules ne sont pas généralement applicables aux valeurs imaginaires des variables ; ainsi en supposant que pet q soient des quantités réelles, et faisant æ = p +, q#/—1 dans la formule précé- dente, elle ne représentera pas, en général, les valeurs de f(p + q Ven) et si l’on veut s'en convaincre par un exemple très-simple, il suffira de prendre 120 rites 1+ x!° les intégrations relatives à a etæ’ s’effectueront par les méthodes connues; le résultat auquel elles conduiront coïncidera, il est vrai, avec la valeur de f(p + qV/—3), pour toutes les valeurs de qg plus petites que l'unité; mais il n'en sera plus de même, lorsque g surpassera l'unité, abstraction faite du signe; et, dans ce cas, la double intégration conduira à un ré- sultat entièrement indéterminé. Le troisième article est relatif à l'intégration des équations aux diffé- rences partielles à deux termes, ou comprises sous cetle forme : d'z d”z a a La méthode que j'ai suivie consiste à exprimer, par des intégrales définies, les séries ordonnées suivant les puissances de æ et de y, qui représentent l'intégrale complète de cette équation. Dans le cas général où m et n sont des nombres quelconques, ces intégrales sont doubles; mais on parvient souvent à les réduire à des intégrales simples, et c'est ce qui arrive, par ‘exemple, dans le cas particulier de l'équation dz d’z da de relative à la théorie de la chaleur. Son intégrale sous forme finie peut être exprimée sous deux formes différentes : l’une, qui ne contient qu’une seule fonction arbitraire, et à laquelle on parvient en partant de l’inté- grale en série ordonnée suivant les puissances de y; et l’autre, qui ren- ferme deux fonctions arbitraires, et que l’on déduit de l'intégrale en série ordonnée par rapport à æ. La première est l'intégrale connue 1 — 4? Ne res e F(æ+2avyy) da, F dans laquelle la fonction arbitraire Fx représente la valeur de z corres- pondante à y — 0. La seconde n'avait pas encore été donnée; elle est Livraison de septembre. 18 ‘ 1012422 ( 138 ) beaucoup moins simple que la première, et voici celle que j'ai trouvée : e#V—i (A+ ay) e* = ha GER Het) REA PERS A PRE E CE ee et de hi rer 2 On a fait, pour abréger, jee nn) les intégrales relatives à « sont prises, comme dans la première valeur de z, depuis & — — co jusqu'à « = co; e est la base des logarithmes né- périens; # est une quantité indéterminée, à laquelle on peut donner telle valeur que l’on voudra, et qui disparaîtra d'elle-même dans chaque cas particulier, après que les intégrations seront effectuées; enfin les deux a? ch fr te Ley en) daœ e* PAT di=—; b à Û k dz APE ! fonctions arbitraires [y et ['y sont les valeurs de z et rade qui répondent d x Û à Æ — 0. Dans le quatrième et dernier article, jai réuni un grand nombre de nouvelles formules relatives aux intégrales définies; j'ai d'abord formé ces deux équations : = F Ce Den Dies dx—=#(a+p)+Fu, 1 — 2 COS. X + p° DE flat NT) Cas VTT) him e dx=F (a+ p)—Fa, 1) 2 pPiCOS. Ci EI De dans lesquelles les intégrales son£ prises depuis æ = o jusqu'à æ =: a et p sont des constantes dont la seconde est plus petite que l'unité, et Fest une fonction arbitraire, ce qui rend ces formules très-générales. Néanmoins, il est important d'observer qu'elles sont sujettes à beaucoup d’exceptions, et qu’elles conduiraient souvent à des résultats erronés, si ces cas d'exceptions n'étaient pas connus d'avance. Je me suis donc attaché avec soin à les déterminer tous; c'est en appliquant ensuite ces équations générales à des exemples pour lesquels elles ont certainement lieu, et en les combinant avec d’autres formules connues, que j'ai obtenu les nouvelles formules contenues dans cet article, et qui étendront, ce me semble, d’une manière utile, cette partie importante du caleul intégral, qui traite des intégrales définies. Pour montrer que celles que nous annonçons pe rentrent pas dans les intégrales dont les valeurs étaient déjà connues, nous ( 159 ) nous contenterons de citer ici deux des plus simples d'entre elles, savoir : x tang: x F 7 Ë ——.— dx = ! x?-—+ (log. cos. x}? 2 log 2 À log. cos. æ 1 1 Ë à ne dx = —7|1— GA x? (log..cos: x)? 2 log. 2 ; D , ñ e . û 1 1 . lesintégrales étant prises depuis æ — o jusqu'à æ — Det les logarithmes appartenants au système népérien, dont la base est e. Eu m'occupant de ces nouvelles recherches relatives aux intégrales dé- finies, j'ai été conduit à d’autres formules, qui pourront être utiles en astronomie, et que j'ai insérées, pour eette raison, dans la Connais- sance des temps de l'année 1825, actuellement sous presse. Elles sont relatives au développement des coordonnées des planètes dans le mou- vement elliptique; en les étendant au cas de deux ou plusieurs planètes, on-pourra aussi les faire servir au développement de la fonction dont leurs perturbations dépendent; et je me suis proposé d'examiner, par la suite, le parti qu'il sera possible d'en tirer dans ce dernier cas. Le Mémoire dont nous donnons'cet extrait, fait partie du 19° Cahier du Journat de l'Ecole Polytechnique, dont l'impression est à peu près achevée, et qui paraîtra incessamment. Note sur la double réfraction du verre comprimé ; .par M.,A. FRESNEL. M. Brewsrer a le premier reconnu qu'on pouvait donner au verre, en le comprimant, la propriété de colorer la lumière polarisée; et s'étant assuré, par une suite d'expériences importantes, que les phénomènes de coloration d'une plaque de verre comprimée ou dilatée suivant une seule direction, étaient lout-à-fait semblables à ceux que présentent les lames cristallisées douées de la doubie réfraction, il n’hésita pas à avancer que la compression ou la dilatation du verre lui donnaient la structure des cristaux doublement réfringents. Supposer que le verre reçoit dans ce cas une structure cristalline, même imparfaile, est, à mon avis, une hypothèse hasardée; il ne me parait pas probable que les faces homologues des dernières particules du verre, soient plus paralièles entre elles pendant la compression, qu'elles ne l'étaient avant; le seul changement régulier qui soit bien cerlain, c’est un plus grand rapprochement des molécules dans le sens de la compression que dans Îes directions perpendiculaires. Quant à l'existence de la double réfraction dans le verre comprimé, de très-habiles physiciens n'avaient pas considéré les expériences de M, Brewster comme une preuve suffisante de la bifurcation de la lumière, 110212; Paysiqur (140) et ils pensaient que le verre ainsi modifié pouvait offrir les phénomènes de polarisation des cristaux doublement réfringents, sans posséder pour cela toutes leurs autres propriétés optiques. Dans l'hypothèse de la polarisation mobile, la double réfraction du verre comprimé n’est point une conséquence nécessaire des phénomènes de coloration qu'il présente, malgré leur parfaite ressemblance avec ceux d’une lame cristallisée; tandis que lorsqu'on a admis que ceux-ci pro- viennent de l'influence mutuelle des rayons qui ont traversé la lame cristallisée avec des vitesses différentes, comme M. Young l’a indiqué le premier, il devient presque indispensable d'admettre aussi que les phé- nomènes de coloration du verre comprimé résultent pareillement d'une petite différence de marche entre les rayons lumineux qui le parcourent, c’est-à-dire, en un mot, qu'il jouit de la double réfraction. Quoique j'eusse adopté cette opinion depuis long-temps, elle ne me paraissait pas tellement démontrée, qu'on dût négliger les vérifications expérimentales qui pouvaient s'offrir; c'est ce qui n'engagea, en 1819, à m'assurer que la lumière parcourt effectivement le verre comprimé avec deux vitesses différentes, par les procédés si précis que fournit la difrac- tion et le principe des interférences. JE reconnus qu'effectivement la lu- mière parcourait la même plaque de verre avec plus où moins de vitesse, selon que le faisceau incident était polarisé parallèlement où perpendicu- lairement à l’axe de compression, et je mesurai même la différence pour divers degrés de condensation et de dilatation du verre dans une plaque courbée. J'avoue qu'après avoir fait ces expériences, il ne me resta plus aucun doute sur l'existence de la double réfraction dans le verre com- primé, et la séparation angulaire de la lumière en deux faisceaux distincts, lorsqu'elle le pénètre sous une incidence oblique; car ,cette bifurcation esi une conséquence mécanique nécessaire des deux vitesses de propaga- tion de la lumière dans le même milieu, soit qu’on adopte la théorie des ondes ou celle de l'émission. Néanmoins il m'a paru intéressant de produire deux images avec le verre comprimé, pour compléter les preuves de sa double réfraction, et la rendre sensible aux yeux des physiciens qui n'auraient pas la même con- fiance dans les procédés d’interférences, ou qui n’adoptant aucune hypo- thèse sur les causes mécaniques de la réfraction, ne regarderaient pas la” bifurcation de la lumière comme une suite indispensable de l'existence de ses deux vitesses. C'était une nouvelle occasion de prouver l'infaillibi- lité du principe des interférences et la justesse des conséquences que l'on en déduit. É Comme la double réfraction du verre comprimé, même jusqu’à éclater, est très-faible, un seul prisme n'aurait donné qu’une divergence très-peu sensible, lors même que son angle réfringent aurait été très-oblas:; c'est pourquoi j'ai employé quatre prismes : l'angle réfringent de chacun d'eux Cin) est droit; ils sont placés l’un à côté de l’autre, les angles réfringents tournés du même côté, et les bases opposées appuyées sur un même plan et rapprochées les unes des autres de manière qu'elles se touchent par leurs arêtes longitudinales. C’est dans le sens de ces arêtes que les prismes : sont comprimés entre deux mâchoires de fer, à l’aide de quatre vis qui pressent une plaque d'acier recouverte d'une lame de bois et d’une feuilie de carton; les autres extrémités des prismes s'appuient contre une des mâchoires de cette espèce d'étau, par l'intermédiaire aussi d’une feuille de carton et d’une lame de bois, afin que le verre soit pressé d’une ma- nicre plus égale et n'éclate pas aussi facilement : les vis ont leurs écrous et prennent leurs points d'appui dans l’autre mâchoire de l’étau. - Pour achromatiser ces quatre prismes et supprimer dans la marche de Ja lumière les déviations inutiles à l'expérience, J'ai placé entre eux trois prismes renversés, ayant également go°, et aux extréinités de l'appareil, deux prismes de 45° seulement, de manière à recomposer un paralléli- pipède. rectangle’ de verre, que les rayons traversent presque en ligne droite et perpendiculairement à ses deux faces extrêmes. Pour qu'ils puis- sent passer d'un prisme dans l'autre, les neuf prismes sont collés les uns aux autres avec de la térébenthine, dont le pouvoir réfringent est presque égal à celui du crewn de Saint-Gobin, employé dans cette expérience; en sorte que la lumière est peu affaiblie par les réflexions partielles aux surfaces de passage, Les trois prismes de 90°, et les deux demi-prismes de 45”, qui servent à achromatiser les quatre prismes comprimés, sont un peu moins longs que ceux-ci, de manière à ne pouvoir éprouver aucune pression. On con- çoit que s'ils avaient élé pressés comme les autres et au même degré, ils auraient détruit l'effet des premiers, puisque leurs angles sont tournés en sens contraire; tandis que les petites divergences entre les faisceaux or- dinaires et extraordinaires produites par ceux-ci, s’ajoulent successivement les unes aux autres, parce que leurs angles réfringents sont tournés du même côté. L'axe de double réfraction du verre comprimé dans un seul sens, doit être la direction même de la compression, ainsi que M. Brewster l’a judi- cicusement observé. Or, dans un milieu à un seul axe, c’est toujours per- pendiculairement à cel axe que la différence de vitesse des rayons ordi- paires et extraordinaires est la plus grande, et qu’on peut obtenir en conséquence les divergences les plus sensibles : voilà pourquoi j'ai pressé les prismes dans le sens de leurs arêtes longitudinales, perpendiculaire- ment à la direction suivant laquelle la lumière les traverse. J'ai obtenu ainsi, par une forte compression, des doubles images dont l’écartement était d'un millimètre et demi, à un mètre de distance. On pourrait craindre que celte séparation de la lumière en deux fais- ceaux ne lint à quelques stries des verres; mais en changeant la position (ee ne) Cuinvureir. . Académie royale de Médecine. juin 1822. Cuièu AGIE. Ci%) de l'œil, il est aisé de reconnaître que ce n’est point un effet de ce genre : on voit, à la vérité, varier l'écartement des liages, ce qui provient de ce que les prismes ne sont pas comprimés partout au même degré; mais pour un œil exercé, ces variations ne sauraient se confondre avec les effets que présentent les stries. D'ailleurs, ce qui tranche toute difficulté, l’une f-_ images est polariste parallèlement à l’axe de compression, et l'autre suivant un plan perpendiculaire. Note sur les effets de l'opium dans le traitement de la gangrène; par M. JANSON. M. Jansow, chirurgien en chef du grand Hôtel-Dieu de Lyan; a retiré des avantages marqués de l'emploi de l'opium à l'intérieur, suivaut la méthode de Poit, dans les cas nombreux de gangrène aux membres abdominaux par suile de l’ingestion du seigle ergolé, qui se sont présentés à lui dans le cours des années 1818, 1819 ct 1820. La gangrène, du reste, çonti- nuait ses rayases lant que la douleur persistait dans le membre affecté, tandis que le cercle inflammatoire commençait à se former lorsque les malades pouvaient, à l'aide de lopium, jouir de quelques heures de sommeil. Note sur le traitement de la Fièvre jaune; par M. FrANcors. M. ce Dr Francois a lu à l’Académie-royale de Médecine, un Mémoire sur les divers moyens thérapeutiques employés dans la. maladie de Barce- lonne. La saignée, regardée conime utile dans la fièvre jaune des Antilles et du continent de l'Amérique, a constamment paru nuisible en Espagne. Le traitement tonique et dérivant est celui qui a le mieux réussi; le sulfate de quinine et l'application des moxas sur la région lombaire de la colonne vertébrale, ont semblé mériter uue juste préférence; mais on ne s'est point servi de ces moyens énergiques sur un assez grand nombre de malades, pour asseoir une opinion à leur égard, quoiqu'ils aient néanmoins produit d'heureux eflets. ; EL. C. Note: sur une nouvelle espère d'opération chirurgicale, a Staphy- Joraphie; war #2. Roux. Dans le courant du mois de juin 1822, M. le professeur Roux, de Paris, a présenté à l'Académie royale de Médecine un jeune homme qu’une \ (145) division congéniale du voile du palais avait privé de la faculté de parler. Par une opération assez analogue à celle du bec-de-lièvre, et que M. Roux propose d'appeler Staphyloraphie, cet habile chirurgien est parvenu à rapprocher les deux lambeaux et à les maintenir dans une parfaite adhé- rence. ; H. C. Description d'une nouvelle espèce d'Eupatorium; par M. Henri Cassini. Eupatorium microstemon, H. Cass. Plante herbacée, inodore, haute de plus d'un pied. Tige dressée, un peu pubescente, très-rameuse, à rameaux étalés. Feuilles opposées, glabriuscules, un peu scabres, à pé- tiole long de neuf lignes, à limbe long de quinze lignes, large de douze lignes, subdeltoïide, cunéiforme à la base qui est trinervée , aigu au som- met, arrondi sur les deux angles latéraux, denté-crénelé sur les bords. Calathides très-nombreuses, longues de deux lignes, imitant celles des Ageratum, disposées au sommet de la tige et des branches, en grandes panicules corymbiformes, irrégulières, étalées. Corolles d’abord blanches, devenant ensuite verdâtres. Calathide oblongue, incouronnée, équaliflore, multiflore, régulariflore, androgyniflore. Péricline égal aux fleurs, cylindracé; formé de squames imbriquées, appliquées, subfoliacées, membraneuses sur les bords, acu- minces, les extérieures lanccolées, les intérieures obiongues, arrondies au sommet. Clinanthe planiuscule et nu. Fruits pédiceilulés, oblongs, ordinairement pentagones, à angles hispidules, pourvus d’un bourrelet basilaire et d’un bourrelet apicilaire; aigrette composée de squamellules filiformes, à peine barbellulées. Corolles à cinq divisions. Base du style, glabre. Anthères extrêmement petites, pleines de pollen durant la pré- fleuraison, réduites à de petites membranes sèches aussitôt après l’épa- nouissement de la corolle, et ressemblant alors à des rudiments d’éta- mives avortées. J'ai observé cette plante sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il était innommé, et où il fleurissait en août, J'iguore son origine. J'avais cru d'abord que cet-Eupatoire élail divique, et que l'individu observé était femelle. L'imperfection apparente des anthères dans toutes les fleurs épanouies, et la getilesse des corolles qui ne dépassent point le péricline, étaient bien propres à m'induire en erreur. Cependant chaque fruit que jouvrais m'offrait une graine bien constituée; et la situation de - Ja plante dans le jardin ne permettait pas de supposer que la fécondation eût pu être opérée par du pollen émané de quelque autre espèce d'Eupa- toire. Déja je me persuadais que l'organe femelle de ma plante était fertile, sans le concours de l'organe mâle!.... Heureusement, avant de publier 100 1802222; BoTanique. BOTANIQUE. (114) cet belle découverte, je m'avisai d'ouvrir quelques fleurs en état de préfleuraison ; el je reconnus aussitôt que les anthères, di irès-- peliles, contenaient beaucoup» de poilen, quiétait emporté par les stigra- toyhores lorsque ceux-ci iraversaient le tube anthéral, Cet exemple peut servir à prouver quil ne faut admctire qu'avec beaucoup de tirconspec- tion les observations alléguées comine étant contraires à la théorie de la génération sexuelle chez les végétaux. Je reviendrai bientôt sur ce sujet intéressant, que j'espère eurichir de quelques observations neuves et assez curieuses. Description d'une nouvelle espèce de Buphthalmum ; par M. HENRI Cassini. Buphthalmum longipes, M. Cass. Plante herbacée, pourvue sur pres- que toutes ses parties , de longs poils épars ou rapprochés , composés chacun d'une série d'articles courts. ‘Tige rampante, cylindrique, produi- sant des racines sous les nœuds. Feuilles alternes, à pétiole long de dix lignes; à limbe long de neuf lignes, large de sept lignes, cordiforme, obtus au sommet, trinervé à la base, Dordé de des crénelures iné- gales, plus ou moins profondes, han arrondies. Calathides larges d'environ huit lignes, solitaires au sommet de pédoncules scapi- fortes opposés aux feuilles, dressés, longs d'environ quatre pouces, grèles , cylindriques, très-simples , antennes loin du sommet une seule petite bractée linéaire; disque janne, couronne jaune-pâle. Calathide radiée : disque muitiflore, régulariflore, androgyniflore ; couronue upisériée, liguliflore, féminiflore. Péricline hémisphérique, in- férieur aux fleurs du disque; formé de squames trisériées, iuégales, irré- gulièrement imbriquées : les extérieures oblongues-spatulées, à partie in- férieure coriace, à partie supérieure un peu élargie, foliacée, probable- ment inappliquée; les intermédiaires plus larges ; les intérieures un peu à sqameiliformes. Clinanthe un peu convexe, garni de squamelles égales . aux fleurs, oblongues, subulées ‘et spinescentes au sommet. Ovaires du disque et de la couronne oblongs » glabres, surmontés d'une très- petite aigrette stéphanoïde. Coroiles dE la couronne à languette très- longue, nes plarine rvée, parsemée de glandes en dessous. Coroiles du disque tube court, à limbe long. Anthères pourvues d'appendices api- cilaires aigus, et d’appendices basilaires courts, pollinifères. Stigmato- phores arrondis au sommet. J'ai fait cette description sur un échantillon sec, recueilli à Madagascar par Commerson, et qui était innommé dans l’herbier de M. de Jussieu, l (14 ) Æzrtrait d'un Mémoire lu à l'Académie royale des Sciences, dans la séance du 16 septembre 1822; par M, AMPÈRE. LE temps ayant manqué à M. Ampère pour achever la lecture de ce Mémoire dans la séance du 16 septembre, il en lut dans la séance suivante un extrait qu'il a bien voulu nous communiquer, et dont nous ayons tiré ce qui suit. Le Mémoire dont il s’agit se compose de deux parties : la première contient les résultats de trois expériences nouvelles qu'il a faites à Genève avec M. Auguste de La Rive; la seconde, les conséquences qu'il a déduites des lois qu'il a trouvées ; en 1820, relativement à l'action mutuelle de deux conducteurs voltaïques, à l’occasion des expériences dues à ce jeune phy- sicien, et qui sont décrites dans un Mémoire très-remarquable, que leur auteur a lu le 4 septembre 1822 à la Société de Physique et d'Histoire maturelle de Genève. Voici l'énoncé destrois nouveaux faitscontenus dans la première partie. 1°. Les différentes portions d’un même courant électrique rectiligne se repoussent mutuellement comme dans le cas où ce courant parcourt suc- cessivement les deux côtés d’un angle quelconque, en passant de l'un à l'autre par le sommet de cet angle. M. Ampère n'avait auparavant constaté cetté répulsion par l'expérience que dans ce dernier cas; mais il avait annoncé, le 24 juin 1822, à l’Académie, que, d’après sa formule, elle devait aussi avoir lieu dans le premier; l'expérience qu'il a faite pour vérifier cette conclusion a complétement réussi. M. Auguste de La Rive a bien voulu, à la demande de M. Ampère, en donner la description dans une addition à son Mémoire, publié dans le Cahier de septembre 1822, de la Bibliothèque universelle. PrysiQUE. 2°. D’après le complément que la formule que M. Ampère a donnée, en 1820, pour exprimer l'action mutuelle de deux portions infiniment etites de courants électriques, a reçu par la détermination qu'il a faite, dans le Mémoire lu à l'Académiele 10 juin dernier, du coefficient constant qui se trouve dans cette formule, un conducteur fixe plié en arc de cercle dans un plan horizontal ne peut exercer aucune action sur un conducteur mobile d’une forme quelconque, qui ne peut se mouvoir,qu’en tournant autour d’un axe vertical passant par le centre de l'arc, et dont les deux extrémités sont dans cetaxe. M. Ampère n’avait fait cette expérience qu'avec un conducteur fixe formant une circonférence entière, plusieurs fois re- doublée, et il en avait conclu la valeur du coefficient constant; il restait, pour qu'il n’y eût rien à objecter à la détermination de ce cocflicient, de la répéter en employant un arc plus petit que la circonférence; il l’a faite à Genève, en se servant d’un conducteur fixe, formant une demi-circon- férence plusieurs fois redoublée, et comme l’action a été nulle, quel que Livraison d'octobre. 19 (146) fût l'angle que formât le plan du conducteur mobile avec le diamètre qui servait dé corde à la demi-circonférence, on ne peut douter qu’elle ne soit nulle en effet pour un arc quelconque. 3°. Il s'établit dans un conducteur mobile formant une circonférence complétement fermée, un courant électrique par l'influence de celui qu'on produit dans un conducteur fixe circulaire et redoublé, placé très-près du conducteur mobile, mais sans communication avec lui. ; M. Ampère avait tenté la même expérience au mois de juillet 1821, avec un appareil tout sémblable, décrit dans sa lettre à M. le professeur Van- Beck, qui a été insérée dans le Journal de Physique; mais ayant proba- blement employé un aimant trop faible, il n'avait obtenu aucun signe de l'existence du courant éléctrique dans le conducteur mobile, ce qui lui aÿait fait rejeter dans cette lettre la production des courants électriques par influence : la dernière expérience qu'il vient de rapporter doit la faire admettre; mais ce fait, indépendant jusqu'à présent de la théorie géné- rale des phénomènes électro-dynamiques, n'apporte aucun changement à celte théorie. Voici maintenant les principaux résultats des conséquences déduites de la théorie de l’action électro-dynamique, qui faisaient le sujet de la seconde partié de son Mémoire. 1. Une. portion rectiligne du circuit voltaique mobile dans un plan autour d'uue de ses extrémités, tend à tourner toujours dans le même sens par l’action d’un conducteur fixe rectiligne et indéfini, situé dans ce plan ou dans un plan parallèle, toutes les fois que le conducteur est dans tous ses points hors du cylindre droit, qui a pour base le cercie dont la circonférence est décrite par l'extrémité de la portion mobile opposée à celle auteur de laquelle elle tourne; le conducteur fixe rectiligne tend, au cont'aire, à amener celle portion mobile dans une situation déterimi- née, quand ilentre dans ce cylindre et vient passer auprès de son axe. 2°. Quand la portion mobile au lieu de se mouvoir, comme dans le cas précédent, en tournant autour d'un axe perpendiculaire au plan où elle est située, est au contraire assujettie à rester dans son mouvement de ro- tation, toujours parallèle à l’axé autour duquel elle se meut, l'action d’un conducteur rectiligne indéfini situé dans un plan perpendiculaire à cet axe, tend, dans tous les cas, à amener la portion mobile dans une position déterminée, où le plan qui la joint à l'axe de rotation est parallèle au con- ducteur fixe, et où la portion mobile se trouve du côté positif de ce conducteur, quand le courant qui la parcourt va en s’approchant du même conducteur, et du côté opposé quand il va en s’en éloignant, con- fôrmément à ce que M. Ampère a déjà dit sur des faits analogues, dans les notes que M. Savary et lui ont publiées sur le premier Mémoire de M. Faraday. (Annales de Chimie et de Physique, tom. XVIII, pag. 575, lig. 2 6.) 5°. Si l'on remplace le conducteur fixe rectiligne indéfini par un con- (145) ducteur circulaire dont le diamètre soit suffisamment grand relativement aux dimensions du conducteur mobile, les effets produits seront sensi- blement les mêmes que quand le conducteur fixe est supposé rectiligne, pourvu que le centre du cercle qu’il forme se tzouve hors .du cylindre droit qui enveloppe le conducteur mobile dans toutes les positions où il se trouve successivement en tournant autour de l'axe. 4°. Cen’est que dans le cas où le centre ‘de la circonférence sur laquelle est plié le.conducteur fixe circulaire se trouve au-dedans de ee cylindre, que le conducteur parallèle à l'axe doit tendre à tourner toujours dans le même sens; quant au conducteur mobile assujetli à se mouvair autour d'une de ses extrémités dans un plan passant par le conducteur fixe ou dans un plan parallèle, cette circonstance ne fait rien au mouvement qu'il doit prendre toujours dans le même sens. : En appliquant ces considérations aux ingénieuses expériences de MM. de La Rive sur l’action exercée par le globe terrestre sur les différentes portions d’un circuit voltaïque, qu'on dispose de manière à les rendre mobiles séparément, on voit que tous les résultats de ce8expériences con- courent à prouver que la terre agit sur ces différentes portions, précisé- ment comme un assemblage de circuits voltaïques qui se mouvyraient de l'est à l’ouest dans des directions pcrpendiculaires aux méridiens magné- tiques, et qu’ils auraient pu être aisément prévus d’après cette loigénérale de l’action électro-dynamique de notre globe, considérée comme M. Am- père l’a fait dans ses recherches sur ce*sujet. Il reste à vérifier, par l’expérience, la manière d'agir d'un conducteur fixe rectiligne et indéfini, dans les deux cas indiqués ci-dessus. Cette expérience présentait des difficultés que M. Ampèré annonce avoir sur- montées, dans un instrument qu'il fait actuellement construire, ct qu'il se propose de présenter bientôt à l'Académie, C’est le conducteur mobile rectiligne simple, construit par M. Auguste de La Rive pour les expériences décrites dans son Mémoire, qui a donné à M. Ampère l’idée de celui qu’il emploiera dans cet instrument, quoique les conditions auxquelles ce dernier conducteur doit satisfaire soient toutes contraires à celles que M. Auguste de La Rive'avait à remplir, et qu'il a, en effet, remplies par la manière dont il a disposé le sien. Methode de M. Littrow pour obtenir la latitude par des obser- vations de hauteurs de la polaire, en un lieu quelconque de son cercle diurne; par D1. FRANCŒUR. Csrite Méthode est non-seulement d’une facile application, mais elle a encorctoute la précision désirable..M. Littrow l'a exposée dans le troisième volume du Journal de M. Lindenauw, p. 208, et, depuis, dans la Cor- MATREMATIQUE: ( 148 ) respondance astronomique de M. de Zach, (n° 1, 1822, p.50, etc.}, où on trouve aussi les procédés de M. Young et de M. Horner, pour at- teindre au même résultat. La formule, telle que je vais la démontrer, semble la plus convenable aux applications. Je joins par des arcs de grand cercle le pôle, le zénith et la polaire en un lieu quelconque de son parallèle diurne, et je forme un triangle sphérique; les trois côtés sont : à° la distance du zénith au pôle, qui est le complément de la latitude #, cette distance est — 900— 4; 2° celle de la polaire au pôle est s, complément de la déclinaison connue de l'étoile; 3° la distance 900—#h du zénith à l'étoile, complément de sa hauteur A. Comme d'est, pour la polaire, un petit arc (d'environ 10°), les côtés 90° —h et 900 — 4 ne diffèrent que d’une petite quantité æ, savoir l=h — x. À (1) Cherchons cette différence æ, et la latitude sera connue. On tire de notre triangle sphérique l'équation (p est l'angle horaire actuel de l'étoile) sin À — côs à. sin (k—æx) + sin à cos (h—x) cos p; développant sim et cos (h — æ), et divisant l'équation par sin h, il vient en ordonnant 12 a cos æ — b sin æ — 1; (2) en posant a = cos à + sind cot À cos p FL bd — cos d cot h — sin 0 cos p. 4 Nous pourrons limiter les développemens aux troisièmes puissances de ?, et faire, dans ces valeurs de a et 4, sin d—0—+®, cos d—1—; d, d'où a = 1 + d'cos p cot # — + — + cos p cot h b = coth — © cos p — À à cot h"+ = S. cos p. D'un autre côté A, B, C étant des constantes inconnues, on doit avoir æ=AT+B + C, (5) car en supposant l'étoile située au pôle même, à — o doit donner æ = 0. Développant le sinus et le cosinus de ce trinome, on a cos æ— 1 — + À°0 — AB ©, sin æ = AO + Bd + (G—+A°) à. En substituant. ces valeurs de a, #, cos æ et sin æ dans l'équation (2), comparant les termes semblables, on en tire trois équations qui donnent pour les coeflicienis A, B, € les valeurs suivantes ; A — cos. p, B—— —tang. A. sin®p, C—;* cos. p. sin” p; et substituant dans l'équation (5), , æ — d cos p — +0° tang h sin’ p + = ® cos p. sin° p. Mais ici æ et à sont des longueurs d’arcs; pour les exprimer par leurs nombres de secondes, il faut changer « et d en æ sin 1” et à sin 1‘; enfin, C149 ) mettant cette valeur de æ dans l'équation (1), on trouve pour la latitude cherchée : 4=h — (3 cos p) + x (9 sin p)° tang h — 8 (Scos p) (sinp}’, en posant & = + sin 1”, 8—+sin* 1”, d'ou log. «= 6,5845449, log. 8 — 12,89405, L’ascension droite et la déclinaison de la polaire sont données par les tables; on les corrige de la précession, de la nutation et de l’aberration {ces calculs sont tout faits pour chaque jour de l’année dans les tables de M. Schumaker); on a donc à, qu’on exprime en secondes; on observe la hauteur # de la polaire à un instant quelconque; l'heure vraie, moyenne ou sidérale est supposée connue avec précision, et donne l'angle horaire p, en degrés. On a (F’oyez l'Uranographie, p, 459.) p = heure sider.— A * — heure vraie — A * — dist. OY. L’astre est ici supposé à l’ouest; s’il était à l’est, on prendrait ce second membre en signe contraire. D’après cela, tout est connu dans l'expression de la valeur de 4, et il ne reste plus qu’à en exécuter le calcul, qui ne présente pas de difficultés. Il est inutile de dire qu’au lieu d’une seule hauteur de l'étoile, il convient d’en prendre plusieurs successives au cercle répéliteur, et de marquer les heures correspondantes; la hauteur moyenne répond très-sensiblement à {’heure du milieu, ainsi qu’on le fait d'or- dinaire pour déterminer l'heure par des hauteurs absolues. Pour montrer la marche du calcul, en voici une application. Le 18 août soir, J'ai mesuré six hauteurs de la polaire avec un excellent théodolite de Gambey; la moyenne corrigée de la réfraction, et en ayant égard à l’état du baromètre et du thermomètre, m'a donné # = 480.16’ .35/,90; l'heure solaire du milieu marquée à ma pendule, et corrigée de soh avance sur lertempshiyra Patte CE RER etes mie detecte 8h 14! 17!!,6 la déclin. — 88°.21.57/!,69 A RS EP NSREe d — 1. 58 .22, 31 — 5902!/,51. Y. #7 Calcul O Pro ne CALE © CHAPRALEE 3.7710220...,:...:.......5.7710220 correction. 10/7 cos p....9.3646444 — sin p.....1.9980538 AL OLD NET —1366!,68.,5.1556664 — 3.7590558 = 1059.23".18/! à l'est. æ 7-5181116 double .….7.5181116 hk— 48.16.35 ,90 + à = — d'cos, p — + 22 .46 ,68 B...12.89403 æ....,..6.3845449 P > ï se Seitermes — 89 ,63 —0/,55 …...1.54781 —tang. k...0.0497820| 4°... de — + o ,55 89",63...1.9524385 D 48°.40".52!! 26 Ce calcul est, comme on voit, très-facile à faire : d cos. p s'étant trouvé 1822. CHimies. ( 150 ) négatif, le second et le quatrième termes de la formule sont devenus additifs. M. Littrow fait remarquer que l'instant le moins favorable pour obtenir la latitude par des_observations de la polaire, est précisément celui qu'on a coutume d'employer, c’est lors de la plus grande élongation; car la marche de l'étoile dans le sens vertical, varie alors plus rapidement, ce qui oblige à avoir l'heure avec précision. Au reste la formule embrasse ce cas, sans faire une nécessité de le préférer ou de l’éviter. Les observations circum-méridiennes de ja polaire peuvent être étendues durant une demi- heure avant et après le passage; l'heure du milieu répond sensiblement à la hauteur moyenne. Au reste, on a une méthode excellente pour ce cas, et celle de M. Littrow s’appliquera à toutes'les autres positions de l'étoile. FR. Nouvelles expériences sur l'huile volatile d'amandes amères ; par M. RoBiQuET. (Extrait.) L'aurse essentielle d'amandes amères présente un singulier phénomène: exposée à l'air, elle se prend en masse cristalline au bout de quelques minutes; dans cet état elle a perdu son odeur. M. Vogel, de Munich, qui le premier a fait cette observation curieuse, assurait qu'on pouvait lui rendre son arome en redissolvant les cristaux dans de l'hydrosulfate d'’ammoniaque; il attribuait la perte de l'odeur de l'huile à son oxigéna- tion par l'air, et croyait que l’hydrosulfate d'ammoniaque reproduisait l'arome en enlevant l’oxigène absorbé. M. Robiquet pensait, au contraire, que si le fait était exact, il était plutôt dépendant du véhicule ammoniacal que de l’action désoxigénante de l’hydrosulfate, Pour apprécier l'opinion que s'était faite M. Robiquet, même avant d’avoir entrepris de nouvelles recherches sur ce sujet, il faut se ressouvenir de quelques expériences antérieurement faites par ce chimiste sur les amandes amères. M. Robiquet avait vu ‘que, dans le cas où l’on prend lesuc exprimé des amandes amères cueillies long-temps avant l'époque de leur maturité, ce suc n'avait qu’une odeur fade, analogue à celle de l’empois; mais à mesure que, par suite de son altération spontanée, il se développait dans ce suc de l’am- moniaque (que l'on peut rendre sensible par les alcalis fixes), l'odeur connue des amandes amères se manifestait, pour ainsi dire, dans le rap- port du développement de l'ammoniaque. Ge même suc des amandes en- core vertes, distillé immédiatement après son extraction, ne donne pas “’huile essentielle, tandis qu’on en obtient de celui qui est altéré, surtout si on y ajoute de la magnésie, ou toute autre base capable de mettre à nu l'ammoniaque formée. M. Vogel avait lui-même remarqué que l’eau d'a- (5T) mandes amères donnait beaucoup plus d'huile essentielle, quand oa la distillait après avoir ajouté un peu de baryte. Telles étaient les observations sur lesquelles se fondait M. Robiquet, pour regarder le produit volatil et odorant des amandes amères comme une combinaison d’un principe particulier avec l'ammoniaque ou ses éléments, et pour expliquer, autrement que M. Vogel , la perte de l'odeur de l'huile d'amandes amèrés par son exposition à l'air, et la reproduction de celte odeur par l’action de l’hydrosulfate d’ammoniaque. M. Vogel persistant toujours dans son opinion, M. Robiquet crut devoir entrepren- dre un nouveau travail sur cet objet; nous allons indiquer les principaux résultats obtenus par ce chimiste. Après s'être procuré une certaine quantité d'huile essentielle d'amandes amères, le premier soin de M. Robiquet fut d'en déterminer la cristal- lisaltion par l'exposition à l'air. Il s’apercut bientôt que le phénomène, au lieu de se manifester en quelques minutes, demandait plusieurs jours pour se produire; il s’avisa alors de distiller de nouveau cette huile, en fractionnant les produits. Il vit que les premières portions qui passaient à la distillation n’éprouvaient aucun changement au contact de l'air, tandis que les dernières portions volatilisées cristallisaient presque instan- tanément par l'exposition à l'air; ces mêmes derniers produits de la distil- lation placés dans du gaz oxigéné se prenaient de suite en masse cristalline, en absorbant ce gaz. Dans l’azote, l'hydrogène, l'acide carbonique, la cristallisation n'avait pas lieu , et les gaz n'étaient pas absorbés. La cristal- lisation ne s’opérait pas non plus dans le vide barométrique. Après s'être assuré par ces expériences, et d’autres encore qu'il serait trop long de rapporter, que l'huile essentielle d'amande amère est com- posée de plusieurs substances, M. Robiquet cherche à connaître en quoi ces substances diffèrent les unes des autres, et si les cristaux, conformé- ment à l'opinion de M. Vogel, contiennent les mêmes éléments que l'huile essentielle, sauf la quantité d'oxigène absorbée. À cet effet M. Robiquet examine analyiiquement ces produits, et démontre que la partie la plus volatile est azotée, puisqu'elle produit du prussiate de potasse, quand on la traite à chaud par une solution de potasse caustique, et qu'elle donne de l'azote lorsqu'on la brüle par le deutoxide de cuivre. Par une série d'expériences analogues, il fait voir que la partie la moins volatile de l'huile, celle qui cristallise par le contact de l'air, ne contient point d'azote. Enfin, M. Robiquet prouve que les parties cristallisées par l’ex- 2 ? ? P: position à l’air, ne reprennent pas l'odeur d’amaide amère par l'hydro- sulfate d'ammoniaque, lorsque les cristaux sont entièrement dépouillés d'huile volatile, et que ce phénomène n’a lieu que dans le cas où ces- cristaux sont encre souillés d'huile volatile. M. Robiquet examine enfin la watière cristalline dans ses propriétés, et trouve qu'on peut la consi- dérer comme une substance acide. Elle rougit le papier de tournesol, et 1NOID De (520) conserve celte propriété, quelque purification qu'on Ini fasse subir. Elle est soluble dans l’eau bouillante, cristallise par le refroidissement; elle est fusible et se volatilise assez facilement; elle s’unit aux alcalis; élle ne conserve, enfin, aucune analogie avec l'huile dont elle dérive. M. Robiquet passe ensuite à l'examen comparatif de la partie la plus volatile essentielle d'amande amère et des cristaux, dans leur action sur l'économie animale. Il résulte de ses observations, et de celles du Dr Villermé, qui s’est réuni à lui pour cette partie du travail; il résulte, dis-je, de ces observations, que la première des deux matières, c’est-à-dire l'huile volatile proprement dite, fait périr les animaux en quelques se- condes; que le mélange des deux matières produit le même effet en quelques minutes, et que la matière cristalline pure n’est aucunement vénéneuse. Ces expériences ont été faites sur deux sortes d'animaux, des oiseaux et des cochons d'Inde. Lorsque, par le mélange de la matière inactive, l'effet du poison est assez lent pour que l’on puisse tenir compte de la succession des symptômes qui précèdent ou accompagnent la mort de l'animal, on remarque que l’animal ne paraît affecté qu’au bout de quelques instants; alors il chancelle sur ses jambes; sa tête tombe à droite et à gauche, son train de derrière s’affaiblit; l'animal s’accroupit, bientôt après il est saisi de mouvements convulsifs, il pivote sur lui-même, sa res- piration devient pénible, ses membres abdominaux se contractent, enfin les mouvements diminuent, et l'animal, s'affaiblissant par degrés, cesse d'exis- ter. On remarquait que dans l'intervalle des convulsions, toutes les parties de l’animal étaient dans un état de relâchement tel, qu’à en juger par l’ap- parence, On aurait cru que l’animal était mort. M. Robiquet termine son Mémoire par des considérations sur le principe azoté, qui est évidemment le principe actif des amandes amères; il examine si ce principe est entière- ment nouveau, ou s’il contient de l’acide prussique. M. Robiquet reconnaît que ce point est difficile à établir; il pense cependant que l'acide prussique n’est pas tout formé dans cette matière, mais qu'il se produit très-facile- ment par la réaction des éléments du principe azoté; il s'appuie sur des expériences qui paraissent déterminantes dans le sens de cette opinion. M. Robiquet indique ensuite l’action que les alcalis fixes exercent sur le principe azoté; cette action est nulle à froid (ce qui probablement ne serait pas, si l'huile contenait l'acide prussique tout formé) ; à chaud, au contraire, elle est vive, et produit de l'hydrocianate alcalin, et une ma- tière cristallisable bien différente des cristaux dont il a déjà été question; il se forme de plus un acide et une matière résineuse. L'examen approfondi de ces nouvelles substances n'entrait pas dans le plan du travail de M. Robiquet; et elles pourront donner lieu à de nouvelles recherches. M. Robiquet, à la suite de son Mémoire, place une note sur l'huile de laurier-cerise, qui lui paraît en tout identique a l'huile d'amandes amères, et se comporte comme elle avec tous les agents chimiques. 1465 7 Opinion de quelques Corporations médicales, et de quelques Professeurs en particulier, relativement à la contagion de la FIÈVRE JAUNE. ( Extrait du DiARiO Di BARCELONA , émprimé chez da veuve BRUSI, °° 208, pag. 2988.) Les Cortès ayant décrété, le 13 décembre dernier, que le Gouverne- ment chargerait l#s autorités de Cadix, de Barcelonne et des villes prin- cipales qui ont souffert de la fièvre jaune, de consulter les corporations scientifiques et {es médecins les plus renommés, relativement à l'existence de la contagion, voici un extrait des réponses paryenues au Gouvernement jusqu’à ce jour, d'après la circulaire du 19 jan ièrs 1°. Cadix. Une Junte de médecins, réuvie par ordre de la Junte supé- rieure de santé, après avoir pris communication des réponses de tous les médecins de la province, aux demandes qui leur avaient été adressées par le Chef politique, a donné le résumé suivant, et a déclaré, 1° que la fièvre jaune est contagieuse; 2° qu'elle est exotique; 5° que la chaleur et autres causes météorologiques favorisent sensiblement son développement et sa propagalion, et aussi la reproduction des miasmes, qui déterminent les épidémies légères et intercalaires; 4° que jusqu’à présent on ne peut dé- terminer d'une manière certaine quelle est la distance et la hauteur au- dessus de la mer, au-delà desquelles elle ne peut plus exister; 5° qu'on ne croit pas qu'il y ait de meilleur moyen de sauver la nation des ravages de celte maladie, qu’en établissant des règlements certains pour empêcher l'entrée du germe pestilentiel. -°. Cadix. La Junte médico-chirurgicale opine : 1° que la fièvre jaune est éminemment contagieuse ; 2° que cette maladie peut se communiquer aux individus sains, par contact médiat ou immédiat, au moyen des habits et effets, ou en se plongeant dans l'atmosphère des malades ; 3° que l'aire et le diamètre de cette atmosphère est en raison directe du renouvellement plus on moins fréquent de l'air, et du degré d’élévation de la température; qu'il est possible, si l'air est surchargé d'effluves con- tagieuses, qu'il puisse contagier à la distance de trente ou quarante pas du foyer ; 4° que celte maladie est le résultat d'une contagion exotique, au-: trelois inconnue dans ces climats; 5° que, toujours importée, quelquefois reproduite, elle n’a jamais été engendrée spontanément dans les contrées tempérées de l'Europe. 5°. Malaga. Une Junte de médecins, nommée par celle de santé, opine: 1° que la fiévre jaunc est essentiellement contagieuse; 2° qu’elle ne dépend point des vices de l'atmosphère; 3° qu'elle a toujours été importée du dehors; 4° qu'il n'y a d'autre véritable préservatifque la fuite ; 5° la Junte de santé ajoute d'elle-même, qu'elle croit que la plus grande calamité Livraison d'octobre. 20 1822. Mépecixe. .BoraxiQuE. C154) qui pourrait aflliger la Péninsule, serait d'admettre l'opinion de la non- contagion. 4°. Minorque. La Junte supérieure donne’ pour certain que la fièvre jaune est contagieuse.' 5°. Coin (province de Malaga). La Municipalité de cette ville, dans une déclaration intéressante , informe le chef politique, que quoique plu- sieurs individus soient arrivés avec la fièvre jaune des pays où elle régnait, cette maladie ne s'est point communiquée. : 6°. Antequerra. Les médecins disent : 1° qu’elle est exotique; 2° qu’elle peut, et qu'elle a coutume de répandre à certaine distance du foyer, par contact physique, ce que l’on appelle contagion; et ils affirment qu'ils sont prêts à soutenir leur opinion, par raisonnement, expérience et autorités. ++ : 7°. Barcelonne. La liste ci-jointe fera connaître les médecins qui ont opiné, pour ou contre la contagion, dans le rapport du 19 janvier 1822. Pour LA conraGron: Antonio San German, Ignacio Ametlher, Joseph Joter, Juan Ribot, Ramon Fran, Francisco Bahi, Lorenzo Grasset, Rafuel Esteva, Francisco Colom, Ramon Merly, Francisco Casa Cubierta, Salvador Mas, Rafael Nadat, Manuel Capdevilu, Joseph Jaumeandreu, Francisco Sagaz, Pedro Vieta, Joseph Pujots, Cartos Tigeac, Ramon Marty, Ramon Nadat, Magin Atlegret, Louis Ramon. Melchior Vasqués, Jaime Iserne, Pablo M aneja, Joseph Alcautura, Ramon Viones, Domingo Dalman, Manuel Aguilas, Miguel Terast, Tgnatio Carbo. ; CONTRE LA CoNTAGION : Francisco Piguilhem, Ignatio Porta, Joseph Calveras, Antonio Mayner, Bautista Boix, Francisco Salva, Manuet Duran, Salvador Campmany, Vincente OUer, Mariano Mir, Juan Lopez. (1) H. C. s = Note sur une nouvelle plante de la famille des Rosacées, employée avec le plus grand succès en Abyssinie contre le tænia, et apportée de Constantinople; par M. BRAYER, D. M. P. M. ze Dr Brayer, qui a résidé pendant long-temps à Constantinople, en a rapporté un remède entièrement inconnu des Européens, et qu’on emploie avec le succès le plus infaillible contre le tænia dans différentes parties de l'Abyssinie et de l'empire ottoman. Ce médicament Jui a été communiqué par un vieux négociant arménien, qui avait fait de fréquents L : : (1) Cette Notice nous a été communiquée par M. le D' François, qui a récemment douné à Barcelonne un si bel exemple de dévouement. (155 ) voyages en Abyssinie, où il avait eu plusieurs fois occasion d'en voir les admirables effets. Ce remède, tekque M. Brayer l'a rapporté, est en frag- ments, que Fon reconnaît être les jeunes rameaux d’une plante chargée de feuilles et defleurs. Nous allons transcrire la manière dont le Dr Brayer eut connaissance de ce précieux remède, « Je rencontrais souvent dans un café de Constantinople un vieux négo- ciant arménien, qui, dans sa jeunesse, avait fait de fréquents voyages en Abyssinie. Ce vieillard vénérable aimait à me parler des pays qu'il avait parcourus, des marchandises précieuses que les caravanes dont il avait fait partie apportaient annuellement au grand Caire, mais surtout des plantes que l'on trouve dans ces régions éloignées, et de leurs propriétés miracu- leuses. Le premier garcon du café où nous nous entretenions ainsi, était depuis plusieurs années attaqué du tænia; il avait, suivant l'usage du pays, demandé à tous les médecins nationaux et étrangers qu'il avait ren- coutrés, non un traitement, mais uu secret contre sa maladie. En faisant, tant bien que mal, les remèdes indiqués, ilavait souvent rendu des frag- ments du tænia, et éprouvé quelques soulagements; mais peu après les symptômes avaient reparu plus violents que jamais. Sa maigreur était excessive; il éprouvait de fréquentes lypothimies; des douleurs cruelles l'obligeaient souvent à cesser son travail. . » Voyez-vous cet être malheureux? me dit un jour l’Arménien; il a fait tous les remèdes connus en Europe : en Abyssinie sa maladie n'aurait pas: duré vingt-quatre heures, et il souffre depuis dix ans! Mais jai écrit, l’année dernière, à mon fils, qui fait à ma place les voyages d’Abyssinie, de m'envoyer le-spécifique connu dans ce pays-là contre le tænia; ce ver y est très-commun. Ce sont les fleurs d’une plante appelée en arabe vul- gaire cotz, en abyssinien cabotz, mot qui signifie aussi tænia. La caravane doit être arrivée, mon fils est sans doute au Caire; ces fleurs me parvien- dront bientôt, j'en ferai prendre à cet infortuné, et il sera guéri. » J'avais écouté ce discours avec cette complaisance à laquelle on s’ha- bi ue peu à peu dans l'Orient, à force d'entendre des récits d'histoires incroyables et de cures merveilleuses. Je n'y pensais plus, lorsque, le 7 janvier 1820, je vis revenir à moi, tout rayonnant de joie, le garcon du café, qui me dit être parfaitement guéri. Les fleurs étaient enfin arrivées le 5 janvier ; le soir même il en avait fait macérer cinq gros (le gros est de soixante grains) dans environ douze onces d'eau. Le jour suivant, de très- grand matin, il en avait pris la moitié à jeun. L'odeur et le goût désa- gréable de ce médicament lui avaient occasioné de fortes nausées; une heure après il avait bu l'autre moitié, et s'était couché. De vives douleurs s'étaient fait sentir dans les intestins, et après de nombreuses déjections, il avait rendu je tænia tout entier; le ver était mort, son extrémité la plus grosse était sortie la dernière. Après plusieurs autres évacuations de mucosités, tous les symplômes de la maladie avaient complétement dis- BoTaniQue. ( 156 ) paru. Pendant six mois que j'eus encore occasion de voir cet homme, sa santé s’élait améliorée de jour en jour. » Ayant obtenu quelques fragments du remède, M. Brayer les a remis à M. Kunth, qui y a reconnu un genre tout-à-fait nouveau dans la famille des Rosacées, voisin de l'Agrimonia , et auquel il a donné le nom de Brayera, en l'honneur du médecin qui le premier l’a fait connaître en France. Il ne diffère des Aigremoines que par le limbe de son calice, qui est double, par ses pétales extrêmement petils, par ses sligmales élargis. Le Brayera anthelmintica estun petit arbuste, dont les pédoncules sont rameux, velus; les feuilles alternes, les fleurs quaternées et entourées d’un involucre. Il croît en Abyssinie. Il serait à désirer qu'avec les renseignements fournis par M. Brayer, on püût faire venir ce médicament en assez grande quantité pour s'assurer si, en effet, ses propriétés sont aussi actives et aussi promptes que l'ob- servation rapportée ci-dessus le fait penser. A.R. Observations sur r des fleurs monstrueuses de Cirsium pyrenai- cum; par M, Henri CaAssiNI. Lss fleurs monstrueuses que j'ai observées sur cette plante, sont de trois sortes. Les unes avaient leur ovaire entièrement avorté, ou plutôt réduit à un très-petit rudiment laineux confondu avec le clinanthe; les squamellules filiformes et barbées dont se compose l’aigrette, étaient converties en écailles linéaires-subulées, assez analogues aux squames du péricline; la corolle était verte et coriace; les St Les avaient leurs anthères sèches; le style était prodigieusement allongé, et son sommet était vert ainsi que la base des sligmatophores. D'autres fleurs avaient un ovaire laineux, rempli par un corps distinct, offrant l'apparence extérieure d'une graine ou d'un ovule bien conformé, et ayant la même insertion, mais converli en une masse continue, ho mogène, charnue, verdâtre; l’aigrette était un peu plumeuse. Enfin, chez d’autres fleurs, l'ovaire était transformé en une véritable tige simple, un peu laineuse; l'aigrette était remplacée par des écailles verticillées, lancéolées, vertes; la corolle: se présentait comme un verti- cille de cinq petites feuilles vertes, oblongues-lancéolées, entregreffées inférieurement, libres supérieurement, pourvues chacune de deux ner- vures submarginales; il y avait cinq étamines, à anthères sèches, presque libres; le style était converti en une tige simple terminée par une petite calathide non développée; à la base de cette petite calathide, j'ai trouvé deux écailles opposées, connées, lancéolées, vertes, qui m'ont paru re- présenter les deux stigmatophores, (157) Je crois pouvoir tirer de ces observations les résultats suivants : 1° l'ap- pareil ou le système des organes floraux masculins, qui sont les étamines, la corolle et le nectaire, était moius altéré que le système féminin, com- posé de l'ovaire, de l'ovule, de l’aigrette, du style et des stigmatophores; 2° l'ovaire et le style sont des organes analogues à la tige, tandis que les squamellules de l’aigrette, les cinq pièces de la corolle, et les deux stigma- tophores, sont des organes analogues aux feuilles; 5° l’aigrette n'est point, comme on le croit généralement, un calice adhérent, c'est-à-dire, né autour de la base de l'ovaire, collé sur sa surface, et dépassant son som- met; mais c'est un calice épigyne, c'est-à-dire, né autour du sommet de l'ovaire, entièrement élevé au-dessus de lui, et complétement libre; 4° il n'est pas vrai, au moins à l'égard des synanthérées, que l’ovairé soit formé de plusieurs feuilles entregreffées, comme le prétendent quelques bota- nistes ; mais il peutêtre comparé à un tronçon de tige, dans l'intérieur duquel un germe se forme, se développe, et devient graine. Ainsi, les fleurs monstrueuses de Cirsiuwm pyrenaicum fournissent de nouvelles. preuves à l'appui des propositions que javais avancées depuis long-temps. et qui ont déjà été confirmées par mes observations sur des fleurs monstrueuses de Cirsium tricephalodes, publiées dans leJournalt de Physique et dans le Bulletin des Sciences, de décembre 1819. Mémoire sur la distribution géographique des animaux vertébrés, moins les oiseaux; par M. DESMOULINS, D. M., Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris. L'aureur de ce Mémoire s'attache à combatttre l'opinion de quelques savants, qui, admettant pour les animaux un point central de création pensent qu'ils se sont répandus de ce point sur toute la surface du globe. M. Desmoulins cite Linné, Buffon, Zimmermann, Lacepède, comme ayant fourni les premiers matériaux et donné les premières ébauches sur la distribution géographique des animaux ; il rappelle surtout les travaux récents de MM. Cuvier, de Humboldt et Latreille , et invoque à l'appui de sa manière de voir plusieurs de leurs observations, et, entre autres, celles qui ont été faites sur les poissons dans les Andes par M. de Humboldt, et dans les Pyrénées par M. Ramond. Ce dernier observateur en conclut que, dans l’état actuel de nos connaissances, on doit admettre, comme préférable à toute autre, l'hypothèse de la création simultanée de plu- sieurs types ayant une organisation assortie à l'état physique de chaque localité, ce qui, pour peu que l'on réfléchisse, équivaut à dire qu'il \ a eu plusieurs points distincts de création. M. Desmoulins arrive éga- lement à ce résultat; mais il envisage son sujet sous un plus grand nombre ——— — 1022 LA Zoozocts. Acad. des Sciences. L'évrier 1822. (rs81) de faces, et se prononce ouvertement sur la pluralité de centres de création, sans cependant en fixer le nombre; il aborde ensuite successi- vement les raisons qu on pourri ait lui objecter, et les trouve toutes inad- missibles. Sans le suivre ici dans cette discussion (1), nous nous bornerons a qe qu'il se croit dès à présent en droit de conclure : ?. Que la répartition des animaux sur le globe n’est pas réglée d’après le rapport, avec leur température, des lois de la distribution de la cha- leur à la surface terrestre. 2°. Que les espèces animales d'une même zone isotherme n’en habitent jamais toute la circonférence, mais seulement un arc plus où moins 7. et même quelquefois interrompu sur plusieurs points. *. Que les zones zoologiques d'un même genre, exemple les antilopes . ne PE pas le plus souvent isothermes. . 4°. Que les sections d’une même zone isotherme, sur les bords opposés de deux continents, offrent des groupes de ne animales, ou tout-a- ait différents, ou au moins constamment dépourvus d'espèces commu- de que la même opposition se trouve d’un pôle à l'autre. °. Qu'en conséquence, entre les continents aujourd hui séparés par Ja a il n'y a pas eu, postérieurement à la création de leurs aniinaux, de communication; car s’il en avait existé, l’uniformité de climat de li même zone aurait amené la propagation des mêmes espèces sur son pro- por ce qui n'est pas. °. Que cette dernièrt proposition est prouvée par la communauté des pi espèces arcliques de mammifères sous la zone polaire de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, actuellement réunies par des continents de glaces et des chaînes d'îles, communauté zoologique qui lémoignerait toujours dé ces communications, après même qu'elles n’existeraient plus. 7°. Que les formes animales sont groupées par régions distinctes, dont les circonférences ne se coupent que rarement, et dont les bords ne se touchent pas toujours; que par conséquent chaque forme paraît avoir un centre propre d'existence, et partant de création. ; Que néanmoins des centres analogues pour les genres et les familles, mais jamais pour les espèces, se retrouvent à de grandes distances, entre lesquelles il n'y a pas lieu de supposer des communications antérieures, 9°. Que les barrières qui. s’opposerit aux émigralions des animaux, sont bien sue nombreuses qu'on ne le supposait. °. Qu'en conséquence on ne peut adinettre, pour la cr éation des (1) Voyez le Mémoire, imprimé en entier dans le Journal de Physique, du mois de février 1822. (159) animaux, -unité de lieu d’où ils se seraient dispersés; qu’il y a évidem- ment, au contraire, pluralité de centres de création. 11° Que néanmoins, vu l'insuffisance actuelle du nombre et de l’exac- titude des déterminalions spécifiques de tous les animaux, on ne peut encore fixer d'une manitre définitive le nombre de ces centres de créalion. À. Sur l'ascension des nuages dans l'atmosphère; par M. À. FRESNEL. Parmi les causes qui doivent contribuer le plus efficacement à l’ascen- sion des nuages dans l'atmosphère, il en est une à laquelle on paraît avoir fait peu d'attention, el sans laquelle cependant il me semble ñin possible de donner une explication complète et satisfaisante du phénomène; elle a l'avantage d’être indépendante de la constitution des globules d'eau ou de vapeur vésiculaire qui composent le nuage, et d’être également applicable au cas où il serait formé d’un assemblage de cristaux de neige extrême- ment déliés, comme cela peut avoir lieu pour les hautes régions de l'atmosphère. On sait que l'air et tous les autres gaz incolores laissent passer les rayons solaires et même le calorique rayonnant sans s'échauffer sensi- blement, et que, pour élever leur température, il faut le contact des corps solides ou liquides échauffés par ces mêmes rayons lumineux ou calorifiques. Cela posé, considérons le cas où un nuage serait formé de très-petits globules d’eau ou de cristaux de neige excessivement déliés. On concoit d'abord qu'il résulte de l'extrême division de l’eau solide ou liquide du nuage, un contact très-multiplié de l'air avec cette eau, sus- ceptible d'être échauffée par les rayons solaires et par les rayons lumineux et calorifiques qui lui viennefñt de la terre, et qu'en conséquence l'air compris dans l'intérieur du nuage, ou très-voisin de sa surface, sera plus chaud et plus dilaté que l'air environnant; il devra donc étre plus léger : or il résulte également de notre hypothèse sur l'extrême division de la matière du nuage, que les particules qui le composent peuvent être très-rapprochées les unes des autres, ne laisser entre elles que de très- petits intervalles, et néanmoins être encore elles-mêmes très-fines relati- vement à ces intervalles; en sorte que le poids total de l’eau contenue dans le nuage soit une petite fraction du poids total de l'air qu'il com- prend, et assez petite pour que la différence de densité entre l'air du nuage et l'air environnant compense, ct au-delà, l'augmentation de poids qui résulte de la présence de l'eau liquide ou solide. Lorsque le poids total de cette eau et de Pair compris dans le nuage sera moindre que le poids d’un volume égal de l'air environnant, le nuage s’élèvera jusqu’à ce qu'il parricuue à une région de l'atmosphère où il y ait égalité entre AO Puysrour. ( 160 }) ces deux poids; alors il restera eu equilibre. On voit que Ia hauteur à laquelle cet équilibre aura lieu, dépendra de la finesse des particules du nuage, et des intervalles qui les séparent. L'air chaud et dilaté compris dans ces intervalles, qui tend à s'élever, n'y étant pas renfermé hermétiquement, doit peu à peu sortir du nuage; mais ce renouvellement de l'air intérieur ne peut s'effectuer que d'une manière très-lente, à cause de la petitesse des intervalles qui séparent les globules d'eau; en sorte que la température du nuage reste toujours supérieure à celle de l'air environnant; d'ailleurs, ce menaces par le frottement qu'il exerce sur la multitude des surfaces des particules du nuage, tend lui-même à les soulever, ct cela avec d'autant plus d'énergie qu'il aurait plus de vitesse. Pendant la nuit, le nuage est privé des rayons solaires, et sa tempéra- ture doit diminuer; mais il continue à recevoir les rayons calorifiques envoyés par la surface du globe, et l'on conçoit que s’il a beaucoup d'é- paisseur, sa température intérieure ne ditninuera que très-lentement. D'ailleurs, l'expérience prouve directement que les nuages ont encore pendant la nuit plus de chaleur que l'air qui les environne, puisqu'ils nous envoient plus dé rayons calorifiques. En supposant même que cette différence de température soit beaucoup moindre la nuit que le jour, les nuages ne devront s’abaisser qu'avec une extrême lenteur après le coucher du SEAL vu l'immense étendue de leur superficie relativement à leur poids; c'est une cause qui, sans concourir à leur élévation, contribue puissamment à leur suspension ; ensuite le retour dusoleil les ramènera à leur hauteur de la veille, si des veuts ou quelques autres phénomènes mé léorologiques n'ont pas changé les circonstances atmosphériques et les conditions d'équilibre. Tout ce qui peut augmenter ou diminuer la division des particules du nuage ou les petits intervalles qui les séparent, et les changements qui Shrdienriont dans la température de l'air environ- nant, doivent faire varier les conditions d'équitibre, et par conséquent la hauteur à laquelle le nuage peut s'élever. Il est, sans doute, encore d'au- tres causes qui contribuent à l élévation et à la suspension . nuages dans l'aimosphère, telles que les courants ascensionnels dont M. Gay- -Lussac vient de parler dans les Annales de Physique el de Chimie : je ne me suis pas proposé ici de passer en revue toutes ces causes et de les discuter, mais seulement d'indiquer celle qui me paraît la plus influente, A. F. ( 161 ) Mémoire sur les intégrales définies, où l’on fixe le nombre et la nature des constantes arbitraires et des fonctions arbitraires que peuvent cormporter les valeurs de ces mêmes intégrales quand elles deviennent indéterminées; par M. Aug. CAUCHY. Dans mon premier Mémoire sur les intésrales définies, présenté à l'Institut le 22 août 18:4°(*), j'avais remarqué qu’une intégrale double peut devenir indéterminée, et j'avais appris à former à priori la différence enire les deux valeurs qu’on obtient pouriune intégrale de cette espèce, suivant l’ordre qu’on établit entre les deux intégrations. De plus, dans mes lecons à l'École Polytechnique, et dans celles que j'ai données, en 1817, au Coliége royal de France, en remplacement de M. Biot, après avoir observé que les intégrales simples peuvent être finies, ou infinies, ou indéterminées, j’ei indiqué les moyens, non-seulement de distinguer ces trois sortes d’intégrales, mais encore de fixer la nature des constantes arbitraires que compcrie une intégrale simple indéterminée. Une partie des principes sur lesquels je me suis appuyé se retrouve dans mon Mémoire sur les solu‘ions particulières, présenté à l’Académie royale des Sciences le 13 mai :8:6. Les formules nouvelles que j'ai déduites de ces mêmes principes, particulièrement celles que j'ai données dans le Mé- moire de 1814, et dans mes lecons au Ccllége de France, sont d'une très- grande généralité. Le plus souvent les intégrales dont elles fournissent les valeurs renferment, sous le signe Le des fonctions arbitraires dont on peut disposer à volonté. Ces mêmes formules comprennent, comme cas par- ticuliers, un grand nombre de celles qui étaient connues avant la publi- cation de ron fiémoire, et plusieurs autres auxquelles on est parvenu depuis par des :1éthodes “'#érentes, par exemple, à l’aide du dévelop- pement en série. Voulelois il est essentiel de remarquer que l’on ne peut compter sur les valeurs dec intégrales délerminées à l’aide de cette der- nière méthode, qu'autant que les séries dont elles représentent les som- mes sont convergenies. Les méthodes dont j'avais fait usage n’offrent pas cet inconvénient. L'importance des résultats auxquels elles conduisent, m'a fait penser qu'il serai? utile de montrer toute l'extension dont elles sont susceptibles, ec! d'en indiquer les principales conséquences. Tel est l'objet du Mémoire que j'ai présenié, le 28 octobre dernier, à l'Académie RL ne mr + + è 3 k (*) Ge Mémoire, qui sera bientôt publié, a été approuvé par l'Institut, sur un rap- port de M. Legendre, daté du 7 novembre 1814, et dont les,conclusions se trouvent imprimées dans l'Analyse des travaux de l’Institut pendant la même année. De plus, M. Poisson a donné un extrait de ce Mémoire dans le Bulletin de la Société Philoma- tique, de décembre 1614. Livraison de novembre. 21 102 2, MATuÉATIQUES. ( 162 ) e . . LES * . royale des Sciences. Ne pouvant en offrir ici qu'une analyse très-courte, je rappellerai d'abord quelques-uns des principes sur lesquels je n'appuie; je citerai ensuite quelques formules générales, que je choiïsirai de préfé- rence parmi celles que j'ai données dans le Mémoire de :814, et dans mes leçons au Collége de France. J'appelle intégrale définie singulière, une iniégrale prise relativement à une ou à plusieurs variables, entre des limites infiniment rapprochées de certaines valeurs particulières attribuées à ces mêmes variables, savoir, de valeurs infiniment grandes, ou de valeurs par lesquelles la fonction sous le signe / devient infinie ou indéterminée. Ces sortes d’intégrales ne sont pas nécessairement nulles, et peuvent obtenir des valeurs finies ou même infinies. Supposons, par exemple, que la fonction f(æ) devienne infinie pour æ=x,. Désignons par £ un nombre infiriment petit, par f, la vraie valeur du produit £f (æ, + X), correspondante à une valeur nulle de #, et par &!,«” deux constantes positives. L'intégrale singulière x, ka! 1 (1) ds J (æ) dæ XL, +k a sera équivalente à l'expression LA e [2 o I et par conséquent elle dépendra, 1° de la racine æ, de l'équation —— — 0, Pal ! a! (2) 21 JC) LL 2° de la constante arbitraire < Ajoutons que les deux intégrales 2, ka! x, ka! frire. fl Fa Œs Lka! rar en seront égales et de signes contraires, à moins que, pour des valeurs dé- croissantes de Æ, les deux produits £f(æ, + 4), — 4f(æ, — 4) ne convergent vers deux limites différentes. : Considérons maintenant l'intégrale double (5) J f(æ,y) dx dy, ei supposons d'abord, que, la fonction f(x, y) devenant infinie ou in- déterminée, quel que soit æ, pour y =F (x), les intégrations relatives à y et à æ doivent être effectuées, la première entre les limites y=F(x) +AC, y—F(x) +46, Æ désignant un nombre infiniment petit, et 6’, 6” deux fonctions posi- (165) ë tives mais arbitraires de æ; la seconde entre les limites constantes CDS EME 6 7e Si l'on nomme f, la vraie valeur du produit 4f (æ,, F(x) + Æ), corres- pondante à £—o, la valeur de l'intégrale singulière proposée scra (4) JA (+). da. Cette intégrale dépendra donc non-seulement de la fonction déterminée de æ, que nou? avons représentée par F (æ), mais encore de la fonction arbitraire Ta Supposons enfin que la fonction f(&, y) comprise dans l'intégrale (3) devienne infinie pour un système isolé de valeurs de æ et de y, repré- sentées par &,, Y,, et que chaque intégration doive être effectuée entre des limites constantes ou variables, maïs très-rapprochées de ces valeurs; alors, en posant æ =, + r cos. p, y — y, + rsin. p, on transformera l'intégrale (3) en cette autre F(æ, + Tcos.p, y, + r sin. p). rdrdp, dans laquelle l'intégration relative à s sera la seule dont les deux limites restent infiniment voisines. Si ces limites sont de la forme #p/, Kp”3p!, 0" désignant deux fonctions positives de p, et si, de plus, on appelle f, la vraie valeur du produit 4 f (æ, + Æcoc. p, y, + Æ sin. p), correspondante à 4 — o, l'intégrale (3) deviendra ; 44 (5) k f4 (5). . ; Elle dépendra donc de la fonction arbitraire ——. Dans un grand nom- “ e LJ A , . P. 12 e CK bre de questions qui se résoivent à l’aide des intégrales singulières, la fonclion f, est de la forme h a cos. p + 26 cos. p sin. p + csin.*p? a, b, c, h désignant des quantités constantes. Alors, en attribuant à p”," des valeurs constantes, et supposant l'intégrale (5) prise entre les limites p —0, p—27, on trouve celte intégrale équivalente au produit 27h pl! pue le /e (es Vac—t | p! ) 1F qu'on obtient en multipliant 2f4 (4) par la surface de l’ellipse qui a pour équation ax + 2b0xy + cy = 1. 182 ( 164 ) Quand on considère les variables æ et y comme désignant des coordon- nées rectangles, l'expression (6) représente la valeur de l'intégrale (3) étendue à tous les systèmes de valeurs de æ ei de y, qui correspondent à la zone circulaire renfermée entre les deux cercles décrits du point (x,, y.) avec les rayons infiniment petits £p!, kp”. On déterminerait avec la même facilité les valeurs des intégrales singu- lières relatives à plusieurs variables, et l’on prouverait, par exemple, que, si la fonction j (æ, y, z) devient infinie pour un système isolé de valeurs de æ, y, z, représentées par æ,, y., z,, l'intégrale singulière triple GR G) JAI #, 2) de dy de, étendue à tous les sysièmes de valeurs qui correspondent à la zone sphé- rique comprise entre les deux sphères représe:tées par les équations aa) + (us) + (a) lp, (aa) + (yen) + ea) Rp sera équivalente à l'expression y — 0 Pr (8) He) sin. p «p dq Pr À f, désignant la vraie valeur du produit Æf (e, + kcos. p, y, + & sin. pcos. q, z, + Æ sin. p sis. q), por À — 0. Dans les intégrales singulières dont rous venons de teus occuper, les deux limites des intégrations relotives à une ou à plusieurs variables sont infiniment rapprochées de certaines valeurs attribuées à ces mêmes va- riables , et pour lesquelles la fonction sou le signe f devient indéterminée ou infinie. Mais il existe encore une autre espèce d’intésrales singulières, savoir, celles qui sont prises par rapport à une ou à plusieurs variables entre deux limites infiniment grandes et de même signe. Les valeurs de ces dernières peuvent être toujours obtenues à l’aide des mêmes moyens. Ainsi, par exemple, si l’on désigne par Æ un nombre infiniment petit... et par &/, «”’ deux constantes positives, l'intégrale singulière 1 ka! (9) Î fo 1 kæ!" aura pour valeur ‘ (io) fu( | EPA Ë ES COTE | î ! f. désignant la vraie valeur du produit a Di Ge] correspondante à À = o, Î œ' ! cz (165 ) ou ce qui revient au même, la vraie valeur du produit æ/f(x) correspon- dante à æ — o©, FA La considération des intégrales singulières fournit"le moyen de fixer non-seulement la nature des intégrales prises entre des limites infinies, et de celles dans lesquelles la fonction sous le signe / devient indéter- minée ou infinie entre les limites des intégrations, mais encore les valeurs de ces mêmes intégrales, et le nombre de constantes arbitraires ou de fonctions arbitraires qu’elles peuvent comporter. Pour le faire voir, con- cévons qu'il s'agisse de fixer la nature et la valeur de l'intégrale (ui) f f(x) dæ dans le cas où la fonction sous le signe / devient infinie ou indéterminée entre les limites æ’, æ”, pour les n valeurs de æ comprises dans la suite (12) LTD eLC ETC En désignant par £ un nombre très-petit, et par &/, &”, 67, C7, ... e/,e” des quantités positives quelconques, on devra regarder l'intégrale (11) comme sensiblement équivalente à la somme x,—ke x, —k6! ul (13) af f(æ) dx +f YEN 2: +f f{æ)de. CR al Dre CUS pt Si dans cette même somme on pose &/—1,a"——1, 6/—1,6"—1, etc... el — 1,6”, en laissant le nombre # infiniment petit, on. obtiendra non plus la valeur générale de l'intégrale (11), mais seulement une va- leur particulière que nous désignerons par B:, et que nous nommerons valeur principate. Gette valeur principale, savoir La—k Dei ar (14) il f(&) dm + [ f'(&) de + +f f(æ) dæ, x! x, +k Ln-r +4 sera communément une quantité déterminée, qui pourra, dans certains cas, devenir infinie. Lorsqu'on l'aura calculée, en lui ajoutant les inté- grales singulières CNET Al ds +7 x, Kk6! Ln-1 HE 15) f(æ)dæ, æ) dæ æ)dæ, etc... F(æ)dæ, J ne ze, ka L,—# PEN SANS on obtiendra la valeur générale À de l'intégrale (11), laquelle dépendra 10822. (166 ) évidemment des constantes arbitraires &/, «”, etc . . et sera ordinaire- ment de la forme . PA 6! al (16) B+ft(r) HA fr) eus) fofe + fn. désignantles valeurs qu'acquièrent les produits (æ—æx,) f (x), (@—æ,) j (æ), ete... (æ —«,.,) f (x), quand leuïs premiers facteurs s'évanouissent. : Si l’on supposait, dans l'intégrale (11), æ' = — ©, æ” = + co, alors il faudrait remplacer les deux quantités æ’, æ”, dans la formule (15) par 1 sie — — CT FAT [8/, 0” étant deux constantes positives], et dans la for- mule (14) par — —, + — Dans la même hypothèse, il faudrait aux intégrales (15) ajouter les deux suivantes ON on (17) f J(æ) dx, 1e f(&) dx, Dee sms dont la somme sera ordinairement équivalente à l'expression @! fx désignant la vraie valeur du produit apr) , pour æ="=# 00. Alors la valeur générale de l'intégrale (11) deviendra a! €! €! f Cela posé, il est clair que cette valeur générale sera infinie, si quelqu’une des quantités B, f,, f, .. faste devient elle-même infinie, et que dans le cas contraire elle renfermera autant de constantes arbitraires que l’on trouvera de quantités f,, f,, ele ... ayant une valeur différente de zéro. Si l'on avait &æ/ = x,, ou &”’—=&x,.,, il faudrait supprimer la première ou la dernière des intégrales (15), et remplacer en conséquence dans la 4 ! € formule (16), 4 — par 4 — , ou 4 AT par £(s/). Dans tous les cas on établira sans peine la proposition suivante. Pour que la valeur générale À de L'intégrale (11) soit finie et dé- terminée, ü est nécessaire et Ü suffit que celles des intégrales sin- gulieres (15) et (17) qui se trouvent comprises dans la valeur de A—B se réduisent à zéro pour des valeurs infiniment petites de k. El est facile d'étendre les principes que l'on vient d'exposer de manière (167) à les appliquer aux intégrales multiples aussi bien qu à celles qui renfer- 1822. ment sous le signe | des fonctions en partie réelles, en partie imaginaires. Nous allons maintenant citer quelques formules générales déduites de ces mêmes principes. Si l'on désigne par æ,, æ,,... æ,., les racines de l'équation (20) — —0o x fo cu dans lesquelles les parties réelles restent comprises entre les limites æ’,æx”, et les coefficients de y/—: entre les limites y”, y”, et par f,, f, -.. f.., les véritables valeurs des produits 4/(æx, + 4), 4 f(æ, +4)...4 f(æ.., +2), correspondantes à £ — 0, on aura x! (21) JU + y Vi) — f(x + y! v—:) ] dx = VS JU Ce + uv) fe + y dy VAR + +) À J En égalant dans les deux membres de la formule précédente, 1° les parties réelles, 2° les coefficients de y/— 1, on obtiendra les équations (36) de la seconde partie du Mémoire de 1814, desquelles on peut réciproque- ment déduire cette même formule. Ajoutons que, si pour une racine de l'équation (20) la partie réelle devient égale à l’une des quantités æ/, æ”, ou le coefficient de 3/—1 à l’une des quantités y’, y”, l'une au moins des deux intégrales comprises dans la formule (21) deviendra indéter- minée, Mais cette formule subsistera encore entre les valeurs prènci- pales des deux intégrales, pourvu que dans la somme f, + f, + ...+f,., on prenne seulement la moitié du terme qui correspond à la racine dont il s'agit. Si l'on fait y’ —=0,y"= a, et si l'on choisit æ’,æ” de manière que les fonctions f (&” + yy/—:),f(&! + y y/—3)s'évanouissent pour toutes les valeurs de y, l'équation (21) donnera If NT (22) frœ Lay=s)dez [f(a)de—2r VS (LL +... HP). Al De cette dernière formule on tire aisément la suivante Ce] ; à ne f mr + ; As 7 ES 2 UE» met t—X _ A+ y — —J f=" ï 2 gt se pas) LES f c v—1 y/—ù e dx. 2 2 0 ( 168 ) qui subsiste pour toutes les valeurs positives rationnelles ou irration- nelles de a et de m, et qui renferme comme cas particulier la formule connue Le += — x? — a. — 2? ler / e cos. 2ax. dx — e e dt =—7"e (e] Le) Concevons maintenant que P, R étant des fonctions réelles de deux nouvelles variables p, r, on désigne par æ,, æ, ... æ,., celles des racines de l'équation (20), qui, substituées dans la formule z—=P +R y 1, déterminent des valeurs de p renfermées entre les limites p’, p”, et des valeurs de » renfermées entre les limites ’, »”. Si l’on pose, pour plus de commodité, : fs NPA ER =SS) x (PpsT) == JAUNE Ry—:) EE (25) ONE enter) on aura généralement 1F P (24) J tx (p,r*) — x (p, r')] dp F ff P r = ft+ (pr) (p',r)] dr Vi (EH +etc...+f.), chaque terme de la somme Æ f, & f, E...—Ef,., devant être affecté du signe + ou du signe — , suivant que les valeurs de p et de q correspon- dantes à ce terme déterminent une valeur positive ou négative de la fonction réelle [a formule (ei)irécult I onclion réelle mt Len D RE a reésuile, comme 1a formule (21), des calculs développés dans le Mémoire déjà cité, De plus, des observations semblables à celles que nous avons faites à l’écard de la première formule s'appliquent encore à la seconde. Dans le moment où je m'occupais de la résolution des équations par le moyen des intégrales définies (*), j'avais déduit des méthodes exposées dans le Mémoire de 1814 la formule générale (*) Un extrait äu Mémoire que j'ai présenté sur ce sujet à l’Académie royale des Sciences, le 22 novembre 1819, se trouve imprimé dans l’analyse des travaux ds l’Académie, pour la même année. GE) f (cos. p + y/—xsin. P)y p=V = f (r) f(o) f (a) _f(a)as } eee p+v/=:1sin. De ee Ja Hal +20 reg ete CAE") f(a + 65) } Rd —————— — — =. — +et oi HT MCE TE NICATE be a, a! ... désignant les racines réelles de l'équation (26) F(x) = 0 qui ont des valeurs numériques plus petites que l'unité, et &æ +6 p/—:: @œ! +GyY//_3,...1les racines imaginaires dans lesquelles le module est inférieur à l'unité, et le coefficient de y/—1 positif. Pour obtenir cette formule, il suffit de poser dans les équations (25) et (24) fee), 4 Re r (cop 4 V2 da.) pa o, pari la, n° œ, et de remplacer ensuite TA DAME GDAU To. d Je , A2 À tripes et) rs (e] J'avais appliqué cette même formule à la Eten de l'équation (26), et j'en avais tiré De autres, parmi lesquelles je citerai la suivante + Mint) Mo r (25) 1e __— M fx dr, — a — 1 où a. aus un nombre inférieur à l'unité. On conclut aisément de cette dernière ++ 1 np = pV—=i De d” {(8) L fe LCR LE Lapins ET — 7 La 1 feras Du sh (28) 2 ne 1.2, 3 re 2 —# 112.3.00n ME 7. AS TS A4 dec à e nu e dp m, n, dre des nombres entiers, et b, 4 des constantes arbitraires. Il est bon de rappeler que dans les formules (25) et (25) la fonction f Livraison de novembre. 22 (Es 70) eh = doit être choisie de manière que f(re? fi) ne devienne pas indéter- minée ni infinie entre les limites p—o,p—7, r —0,r—1. Ajoutons que chacune de cés formules se divisera en deux autres, lorsqu'on égalera séparément les parties réelles et les coefficients deÿ/— 1. On tirera ainsi de la formule (27) 1 A 0 GE me G9) he y }ép= tu) En opérant de même sur la formule (25), faisant F (r) — 1 — ar, et supposant toujours &1, on conclurait de la formule (25) ie L en", (31) TU Re A UE sf Me = {rer (D)} s —aë |, 1—ae 1 Enfin, si l’onavait a — 1, alors, en appliquant la théorie des intégrales singulières à la détermination des intégrales définies que renferment les premiers membres des équations (31), on trouverait pour les valeurs respectives de ces dernières intégrales (32) | AO OI et pour la valeur de leur somme (33) LE fi PES Ru É Cor) Pdp=sf(o). Lo] ce qui s'accorde avec la formule (26). Si maintenant l’on ajoute et l’on soustrait l’une de l’autre, 1° les deux équations (29) et (50), 2° les deux équations (31); et qu'on remplace ensuite f (x) par f(d +r), on ob- tiendra non-seulement les deux formules que M. Poisson a données dans le Bulletin de septembre dernier (page 158), mais encore ces mêmes ‘formules modifiées, comme elles doivent l'être dans le cas où l’on suppose a a. Au reste les deux formules dont il s’agit et celles qui les suivent (171) (page 139), se déduisent avec la plus grande facilité d’un théorème que jai donné dans le Mémoire de 1814 [2° partie, $ 5°], et qui sert à dé- terminer la valeur de l'intégrale ‘ « L [ J'(@) de Lite 1 lorsque la fonction f (æ + y /— 1) s’évanouit, quel que soit y, pour des valeurs infinies de æ, et quel que soit æ, pour des valeurs infinies posi- tives de y. Ce théorème, dont j'ai fait de nombreuses applications dans mes leçons au Collége de France, sera l'objet d’un second article, dans lequel je m'occuperai, en outre, de la transformation des intégrales singu- lières ou indéterminées en intégrales définies ordinaires, et de l’usage des intégrales singulières dans la sommation des séries. En attendant, parmi le grand nombre de formules nouvelles que fournit le théorème en question, je citerai l’une des plus simples, savoir : £ 2] d—1 . ar dx 1 —bD (54) = sin. (= — ba) = —re |, 2 1+x 2 o a, b désignant deux constantes positives dont la première, sans être nulle, demeure comprise entre les limites o et 2. Dans ce qui précède, nous avons considéré chaque intégrale définie, prise entre deux limites réelles, comme n'étant autre chose que la somme des valeurs de la différentielle qui correspondent aux diverses valeurs réelles de la variable renfermées entre les limites dont il s’agit. Cette ma- nière d'envisager une intégrale définie me paraît devoir être adoptée de préférence, parce qu’elle convient également à tous les cas, même à ceux dans lesquels on ne sait point passer généralement de la fonction placée sous le signe | à la fonction primitive. Elle a, de plus, l'avantage de fournir toujours des valeurs réelles pour les intégrales qui correspondent à des fonctions réelles. Enfin elle permet de séparer facilement chaque équation imaginaire en deux équations'réelles. Tout cela n'aurait plus lieu, si l’on considérait une intégrale définie prise entre deux limites réelles, comme nécessairement équivalente à la différence des valeurs extrêmes d’une fonction primitive même discontinue, ou si l'on faisait passer la va- riable d’une limite à l’autre par une série de valeurs imaginaires. Dans ces deux derniers cas on obtiendrait souvent, pour les intégrales elles-mêmes, des valeurs imaginaires semblables à celle que M. Poisson a donnée pour la suivante [e] cos. ax —— dæ 3 A3 — À" œ 1022. (172) (Voyez le Journal de l'École r. Polyt,, 18° Cahier, page 329). Si lon applique à cette dernière les méthodes ci-dessus exposées, on trouvera F pour sa valeur principale — Fe sin. ab, tandis que sa valeur générale, = considérée comme limite de la somme 1—K a! La L: cos. ax F cos. ax f x? — b? de en f- A? — b? 2e : S n + ka! . sera détcrminée par la formule Co) ce (55) f RE — 7 (cos. ab. log. m — sin. ab), X?— b? Le m désignant, pour abrégcr, une constante arbitraire égale au rapport PA Te De cette formule on tire immédiatement les suivantes : «a cos. ax cos. AE dx Ca L —— — M —— } ———=— (cos. a. log.m —sin.a ), 1 pl I FE a É : OFF 0 D g° —— Æ XL 56 Ÿ (SOJA deu : f COS. Aæ— cos. — ee — = — — Sin. &. L L 0 L'or Fe dans lesquelles les fonctions sous le signe cessent de passer par l'infini Le entre les limites des intégrations. Au reste, il peut arriver qu'à une même intégrale correspondent plu- sieurs fonctions primitives, dont les unes conduisent à des valeurs réelles de l'intégrale, les autres à des valeurs imaginaires. Ainsi, par exemple, si l’on considère it 2 + 2 7. Lo xdx T :d(x) RTE FRONT Tee — 1 — ] — 1 on pourra prendre pour fonction primitive ou la fonction log.æ tantôt réelle, tantôt imaginaire, ou la fonction — log.(x°) supposée toujours, 2 réelle. La différence des valeurs extrêmes, qui sera imaginaire dans le premier cas, et égale à log. (— 1), se réduira dans le second à la quan- CG] tité réelle — log. (4), ou log’. (2), laquelle est précisément ia valeur prin- cipale de l'intégrale proposée. Posi-Scriptum. Il serait facile de parvenir aux équations (51) et (33), en partant des equations (29) et (50). De plus, lorsque le développement de f(x), c'est-à-dire, la série (0) + 2 fo) + = F’ (0) + ete, est convergent pour toutes les valeurs de m inférieures à l'unité, les for- mules (28), (29), (30), (31) et (53) se déduisent directement d'un théo- rème de M. Parseval sur la sommation des séries, théorème qu'ou peut énoncer comme il suit. Si l'on pose 3 ge (x) = a, + a,x +a,x + etc, (67) in et | (58) L (x) = a,6, + a,6,æ + a,b,æ + etc., on aura 1 0 2 2. 9) (ep) =—— fs j eV) (ge PV) Loue PT) ge * )tdr [0 ) . + : + = fete) x We PV) de — 77 Ce théorème, que l’on démontre immédiatement par le développement des fonctions que renferment les deux membres de l'équation (39) en séries ordonnées suivant les puissances ascendantes des variables æ et y, se trouve ainsi rigoureusement établi pour toutes Îles valeurs d’x et d'y qui rendent ces sérics convergentes, et par conséquent pour toutes celles qui rendent convergentes les séries suivant lesquelles se développent g (æ) et x(y). Dans le cas particulier où l'on,prend æ —1, y — 1, l'équation (59), multipliée par 7, se réduit à F RAT 2/3 e (VTT) x Mi + © Grniia) À Co) On tirera de celle-ci 10p: D. LE Fi (174) la première des formules (:8), en posant... @ (&) =f(b+x);x(a)=zx", l - Ja seconde, en posant... @(æ) — ie) x (æ) = æ", la formule (29), en posant... ® (x) = f(x), x (æ) = = Fr f JL la formule (50), en posant... p(x) = D HIC)EUR ; f la première des formules (31), en posant... @ (x) = — “ em x (x) = 1 A—X la seconde, ; en posant... eg (æ)— — f(x), x (x) — Æ = a — enfin la formule (55), en posant... @({æœ) = f(x) " X(&) =; MinéeALOGIE. Société d’Hist. nat. d'Heideïberg. Juillet 1822. Je reviendrai à l'équation (59) dans un autre article, dans lequel j'ex- poserai, en outre; les diverses méthodes à l’aide desquelles je suis parvenu à représenter les racines des équations algébriques ou transcendantes par des intégrales définies. : Sur la Néphéline trouvée dans un dolérite au Kazzenbukkel, prés Heidelbers ; par M. DbE LÉONHARD. Querques morceaux de roche provenant de cette localité avaient été présentés à M. de Léonhard, comme basalte contenant de l'olivine. Malgré leur état d’altération, le professeur reconnut bientôt que la roche n’était pas un véritable basalte, et que les cristaux qu'elle renfermait, qui manifestaient la forme d’un prisme hexaëdre régulier, ne pouvaient être de l'olivine; il résolut d'aller visiter la contrée d’où ces échantillons provenaient. : Le Kazzenbukkel est la plus haute sommité de l'Odenwald; son élé- vation, mesurée barométriquement par M. Müncke, est de 1880 pieds au-dessus du niveau de la mer, et de 1527 pieds au-dessus du niveau du Necker à Éberbach. Jusqu'à 520 pieds au-dessous de son sommet, cette montagne est entièrement formée de grés rouge, qui, dans tout l'Oden- wald, recouvre immédiatement le granite, et que M. de Léonhard rapporte à la formation du grès rôuge ancien (todte liegende). À cette hauteur, un plateau assezuni sert de base à un cône à pentes roides, qui paraît entièrement formé de dolérite, et dont la surface, presque totalement boisée, ne présente qu’un amoncellement de masses et de blocs de toutes grosseurs, à bords tranchants ou arrondis. On voit à la surface de ces blocs un grand nombre de petites cavités de forme prismatique hexaëdre. Sur un seul point, le dolérite se montre en place, et forme un rocher (175) escarpé, de 50 pieds de hauteur, divisé par de nombreuses fentes, e prismes quadrangulaires irréguliers. Le dolérite du Kazzenbufiket, dit M. de Léonhard, offre des variétés plus belles que celui du Meisner; il est formé de pyroxène et de feldspath en cristaux confusément réunis. Le pyroxène est de beaucoup la partie dominante : d’un vert grisätre ou brunâtre, et à texture toujours plus ou moins cristalline, il se montre rarement en cristaux prononcés qui appartiennent alors à la variété bisunitaire d'Haüy, et qui ont jusqu’à un pouce de longueur; on en obtient assez facilement le noyau primitif par la division mécanique. Le feldspath est peu abondant : tantôt cristallin, éclatant, et de couleur blanche; tantôt compacte, rougeâtre, et alors tou- jours assez intimement mélangé avec le pyroxène et avec du fer oxidulé, Quoique partie constituante essentielle de la roche, ce feldspath y est beaucoup moins abondant que certaines parties accidentèlles, telles que le fer oxidulé et la néphéline : la néphéline surtout sé présente en pro- portion très-considérable dans le dolérite du Kazzenbuñhel; gisement nouveau et remarquable pour cette substance, qui jusqu’à présentnenons est venue que de contrées éloignées. Tous ses cristaux appartiennent à la forme primitive : ils ont jusqu'à 4 à 5 lignes de hauteur et 6 lignes de diamètre ; leur couleur est le blanc grisâätre où le gris jaunâtre : le plussou- vent isolés, quelquefois accolés ou croisés deux à deux, ou trois à trois, ils sont irrégulièrement disséminés dans la roche, et paraissent intime- ment unis aux parties essentielles qui la constituent, dans tous les échan- tillons non altérés. Par l’aliération du dolérite, les cristaux de néphéiine deviennent d’abord saillants, puis se détachent avec facilité. La néphéline forme aussi dans celte roche de petites masses cristallines assez abondantes, qui se reconnaissent à leur cassure conchoïde et à leur éclat vitreux. Il est à remarquer qu’on n’a trouvé jusqu’à présent des cristaux de dolérite dans aucun des échantillons qui renferment des cristaux de pyroxène , et réci- proquement. l faut remarquer aussi que l'escarpement du Gaffstein , qui seul présente le dolérite en place, ne renferme point de néphéline, ce qui porte à présumer que cette substance ne se trouve que dans les parties inférieures de la masse dolérilique. Outre la néphéline, le dolérite renferme, comme parties accidentelles, du fer oxidulé, du mica, de la mésotype et un peu d'amphibole; on n’y a observé aucune trace d’olivine, substance qui accompagne si constam- . ment le basalte, et que Le dolérite, formé des mêmes éléments, n’a encore prêsenté nulle part; comme si cette dernière roche n'avait éprouvé qu'un degré de chaleur moindre, insuffisant à la formation de l'olivine. À ce sujet, M. de Léonhard émet, comme une hypothèse qui lui paraît appuyée sur plusieurs séries d'échantillons des roches volcaniques de différents pays, l'idée que lolivine a été formée dans les volcans, par une altéra- tion et une transformation particulières du feldspath, MiNÉRALOGIE. (176) La pesanteur spécifique de la néphéline du Kazzenbuhhel à été trouvée, par M. le professeur Gmelin, de 2,7653. Le même professeur, dans une analyse chimique dont tousles détails sont exposés à la suite du Mémoire de M. de Léonhard , a trouvé pour résultat, sur 100 parties de néphéline : Potasse entente RE 0 Die oo GRO Le 7,13, Soude..... de NU ARE NI AR GEOU AAA ANEAN de fe TO Chaux: ram ER SE ee A 0,90, Atlumine 1 90 ati Lébe 13093740, EN Re D ie 43,56, Fer et manganèse oxidés.......... 1,50, Eau: et le Ve ES à ce 1,39, DOTAR NP Une 101,19. Résultat qui ne diffère essentiellement de celui qui a été publié par M. Arfvedson, poûr la néphéline du Vésuve, qu’en ce que M. Arfvedson a regardé comme soude les 20,46 parties d'alcali qu’il a obtenues, tandis que M. Gmelin regarde comme certain que la néphéline du Kazzenbutkhel renferme de la soude et de la potasse. Sur la Néphéline de Kayserstuhl; par M. LÉMAN. La Néphéline du Katzenbukkel a beaucoup de ressemblance avec un minéral observé depuis quelques années, par M. Eckel, de Strasbourg, au Kayserstuh}l, en Brisgaw, qu'on a d'abord consideré comme du pa- ranthine, puis comme de la chaux phosphatée. M. Schmitz ; de Munich, pendant son séjour à Paris, a examiné ce minéral, et l’a trouvé analogue à la néphéline du Katzenbukkel. Cette nouvelle Wéphéline forme des noyaux ou de petites masses confusément cristallisées et grises, tantôt homogènes, tantôt mélangées avec du fer oxidé-titané noir luisant, en grains ou en petits noyaux fendillés dans tous les sens, et engagés dans une roche désignée comme étant du basalte, et qui paraît en différer. Cette roche est noirâtre ou jaunâtre, et pointillée de jaune, de noir et de gris ; elle est essentiellement composée, 1° de nombreux points jaunâtres, probablement de la nature de la néphéline; 2° de points ou grains noirs luisants, dus au fer tilané qui s'offre aussi en noyaux distincts; 5° de points noirs plus ternes , qui appartiennent au pyroxène ; et 4° de petites lamelles rares, linéaires, grises,, qui sont autant de cristaux de feldspath. On y observe en outre, mais comme accidentels, des cristaux de mélanite, quelquefois gros comme un pois, mais généralement très-petits, et des James imperceptibles d'amphibole. Quelquefois la partie extérieure de la roche adhère à de la chaux carbonalée. Cette roche, donnée pour un produit volcanique, est extrêmement dure; elle mérite d'être étudiée sur | (177) place, pour saisir ses rapports avec les autres laves aussi curieuses qu'in- téréssantes qui s’observent au Kayserstuhl. Il serait encore fort curieux de la comparer avec la fameuse lave de Capo di Bove près Rome, ou Selce Romano, qui, comme elle, et comme celle du Katzenbukkel, est riche en néphéline, et d’une composition presque analogue. Ces laves sont probablement les types d’une nouvelle espèce de roches. Exposé méthodique des phénomènes électro -dynamiques et des lois de ces phénomènes. L’orDpRE dans lequel les différents faits qui se rattachent à une même branche de la physique se présentent à ceux qui les découvrent, dépen- dant le plus souvent de circonstances fortuites, il est rare que cet ordre soit celui qui convient à l'exposition méthodique de ces faits. Cette obser- Yätion s'applique particulièrement aux nouvelles propriétés (1) des conduc- teurs voltaïques découvertes par MM. Oersted, Arago, Ampère, Faraday, etc.: la masse des faits qu ‘ils ont observés, et de ceux qu'on peut y rap- porter, et qui sont dus à d’autres physiciens, est aujourd’ hui assez consi- dérable pour qu’on puisse les présenter dans l’ordre qui résulte naturel- lement de leur dépendance mutuelle; c'est ce que nous nous proposons de faire dans cet article. I. Le premier de ces faits, dans l'ordre naturel, nous paraît être celui que M. Ampère a annoncé, le 24 juin 1822, à l'Académie des sciences comme résultant de ses formules, et qui n’a été vérifié par l'expérience qu'au mois de septembre suivant; c'est la répulsion mutuelle de toutes les parties d’un courant électrique rectiligne. Cette propriété semble être dans les courants électriques la source de toutes les autres; elle lie les phénomènes qu'ils présentent à ceux qui sont produits par la machine électrique ordinaire, et spécialement à la répulsion qu’on observe dans l'expérience du moulinet électrique, entre les pointes de cet instrument et l'air où se répand l'électricité qui sort de ses pointes (2). IL. Si dans ce premier fait on considère deux portions contiguës du courant électrique, entre lesquelles il y ait répulsion, comme les deux côtés d’un angle de 200°, on conçoit qu'en faisant tourner les côtés de cet (1) On sait que M. Oersted a reconnu le premier l’action directrice des conducteurs voltaïques sur les aimants; M. Faraday, l’action révolulive toujours dans le même sens qui a lieu entre un conducteur et un aimant; M. Arago, la propriélé qu'ont ces mêmes conducteurs de rendre magnétiques le fer et l'acier: et M. Ainpère, tout ce qui est relatif à leur action mutuelle et à celle qui est exercée sur eux par le globe terrcsire, ainsi que la rotation d’un aimant ou d’un fil conducteur autour de son axe. (2) Pag. 285, 517 et 318 du Recueil d'observations électro- dynamiques de M. Am- père, à Paris, fÉpes Crochard , rue du Cloître-Saint-Benoît, n° 16. Livraison de novembre. 23 1822, PaxsiQue. (438) angle autour de son sommet, le courant électrique parcourra l’un des côtés en s’approchant du sommet, et l'autre en s’en éloignant. On observe dans cette situation, que la même répulsion a lieu entre les deux côtés de l'angle, en sorte que:l'un d'eux étant mobile, il tourne autour du sommet eu s'éloignant de l'autre. Ce second fait prouve que la répulsion, dent il est ici question, s'exerce à distance, et non pas seulement entre les parti- cules contiguës du courant électrique. L'action entre deux portions infi- niment pelites de deux courants est toujours dirigée suivant la ligne qui les joint (1). IT. Le même effet a lieu lorsque les deux portions de courant électri- que, qui agissent l’une sur l’autre, sont dans des plans différents, pourvu que l'un des courants aille toujours en s’approchant et l'autre en s’éloignant de la perpendiculaire commune qui mesure la plus courte distance de leurs directions. : $ IV. Il a encore lieu quand l'angle formé par ces directions se réduit à zéro, c'est-à-dire, quand les courants parcourent en sens contraires deux lignes parallèles (2). __V. Quand on change la direction d’un de ces courants dans les expé- riences précédentes, la répulsion se change en une attraction égale, en sorte que deux courants s'attirent, quand ils parcourent, soit les deux côtés d’un angle plan ou gauche (3), en s’approchant ou en s’éloignant tous deux du sommet ou de la perpendiculaire* commune, soil deux lignes parallèles eu allant dans le même sens (4). VI. Il cest presque inutile de remarquer que si l’on changeait à la fois la direction des deux courants, leur action resterait la même qu’aupa- ravant. à . VIT Si l'on substitue à une portion rectiligne du circuit voltaïque, une portion pliée ou contournée d’une manière quelconque, ct dont les sinuosités s'éloignent très-peu de la direction de celle qu’elle remplace, l'action exercée sur un conducteur mobile rectiligne sera toujours la méme; d'où il suit que l’action d'une petite portion de courant électrique sur une autre, est égale à la somme des actions qu'excrccraient sur cette (1) Pag. 80. L’instrument avec lequel M. Ampère a cbseryé pour la première fois laction mutuelle de-deux fils conducteurs formant un angle quelconque, est décrit pag. 25; celle action est déjà indiquée pag.20, ct elle est expliquée pages 160, 161, 279 et 260. St (2) Pag. 16, 17 et 18. - (5) Nous appelons ici angle gauche par opposition à l'angle plan, celui qui est formé par deux droites qui ne se rencontrent pas, en prenant le mol gauche dans le sens qu'on lui donne en géométrie lorsqu'on divise le genre des surfaces réglées eu ses- trois espèces, le plan , les, surfaces déveluppables et les surfaces gauches.. (4) Page 16, 17, 18, 25,80, 208. 209, 300, 561 et: 302, ( 179 ) dernière les trois projections de la première sur trois plans coordonnés (1). VII. Il est aisé de conclure de ces faits, que, lorsqu'un conducteur rectiligne indéfini agit sur une petite portion d’un conducteur mobile, dont la direction est perpendiculaire à la sienne, la résultante de toutes les actions exercées par les petites portions du conducteur indéfini, lui c$t parallèle et dirigée vers le côté qui communique avec l'extrémité positive de la pile , dans le cas où le courant du conducteur mobile va en s’approchant du conducteur indéfini, et vers le côté où la communication a lieu avec l'extrémité négative de la pile, quand le même courant va en s’en éloignant (2. C’est ce qui rend raison des différents phénomènes produits par cette action, suivant que le conducteur mobile est assujetti à tourner autour d’un axe parallèle ou perpendiculaire à sa direction; et de ce que, dans ce dernier cas, il en résulte dans le conducteur mobile un mouvement de rotation continu toujours dans le même sens, lorsque le conducteur rectiligne indéfini est hors de la surface du cylindre droit, qui a pour base le cercle décrit par le conducteur mobile (3). IX. On voit avec la même facilité pourquoi un conducteur circulaire, en imprimant toujours le mème mouvement dé rotation continu au conducteur mobile perpendiculaire à son axe, peut aussi l'imprimer au conducteur mobile parallèle à cet axe, mais seulement quand le centre du conducteur circulaire se trouve au dedans de la surface cylindrique dé- crite par ce dernier conducteur, ainsi que le montre l'expérience (4). X. La dernière conséquence qui résulte des mêmes considérations, est l'action du conducteur indéfini, pour amener lé conducteur mobile dans une situation où il lui est parallèle et où les deux courants sont dirigés dans le même sens, lorsque la perpendiculaire commune aux directions des deux conducteurs passe par le milieu du conducteur mobile, et que celui-ci peut tourner librement autour de cette perpendiculaire (5). XI. Lorsque la portion mobile du circuit voltaïque a ses deux extré- mités dans l'axe autour duquel elle peut tourner, elle n’éprouve aucune action révolutive de la part d'un courant qui parcourt, dans un plan perpendiculaire à cet axe, un arc de cercle dont le centre est sur ce même axe (6). En combinant ce fait avec celui qui a été décrit (art. VII), on parvient àce résultat, qu'en nommant à et 4’ les intensités de deux : courants électriques; ds et ds/leslongueurs de deux de leurs portions infi- (1) Pag. 78. L’appareil qui a servi à faire celle expérience avec toute l'exactitude possible, est décrit pages 89 et 90, et avec plus de détails, pag. 216 et suiv. (2) Pag. 160, 161, note de la page 240, et, avec plus de détail, pag. 280, 281. (3) Pag. 284 et 322, et pour la description des expériences, pag. 286-291. (4) Pag. 258, 239, 240, 523 et 324. (5) Pag. 20 et 23. (6) Pag, 311, 312 et 313. 1822. ( 180 ) - niment petites ; r la distance de ces deux porlions; # un nombre constant dont on trouve, par des calculs:(1) déduits des expériences de MM. Gay- Lussac et Welther, Biot, Savart et Pouillet, que la valeur est— =; et en représentant par dr la différentielle de » relative à ds, et par d’r la différentielle de r relative à ds’, l’action mutuelle des deux portions infiniment petites, action qui s'exerce suivant la ligne qui les joint, est exprimée: par — ir d(rt d'r} ou : — ditrl d' (vf dr) (2). XIT. Un circuit métallique continu et isolé, placé très-près d’un autre circuit parcouru par un courant électrique très-intense, est altiré ou repoussé par un aimant, comme sil s’y produisait un faible courant élec- trique, par l'influence de l’autre circuit (5). XIIT. La pile voltaïque agit elle-même dans tous les cas comme un con- ducteur, en ayant égard à la direction que doivent avoir les courants pro- duits dans l'intérieur de la pile, par l'action électro-motrice de ses éléments (4). XIV. Le globe terrestre agit de même dans tous les cas, comme s’il était entouré de courants électriques allant de l’est à l’ouest, dans des directions dont la moyenne fût ce qu’on appelle l’équatéur magnétique; en sorte que tant à l'égard de la pile qu'a l'égard de laterre, il suffit d'examiner ce qui doit résulter de courants électriques disposés dans leur intérieur, comme nous venons de. le dire, pour prévoir les effets qu'elles produi- sent, en attirant, repoussant, ou faisant tourner toujours dans le même sens des conducteurs mobiles (5). XV. On reconnaît que le mouvement d’une portion de circuit voltaïque est produit par l’action de la terre, et non par celle d’une autre partie du -inême cireuit, parce qu'alors ce mouvement a lieu en sens contraire, quand en renverse les communications du circuit avec lés extrémités de: la pile; tandis que, comme nous FPavons vu (art. VE), le même change- ment n'en produit aucun dans l'action mutuelle des diverses parties du. circuit (6). ï XVI. On imite tous les effets produits par le globe terrestre sur les. (Gi) L'auteur de ces calculs est M. Savary, ingénieur-géographe. (2) Pag. 515, 314 et 515. (3) Pag. 285, 286, 32r et 322. (4) Pag. 12, et, plus complétement, dans le tome XVIII des Annales de physique et de chimie, pag. 315 et suiv. À (5) Pag. 65 et 111; et pour les détails des expériences, pog. 35, 45; 44, 45, 46, 47, 241, 265 et suiv. : (6) Note de la page 200, et pag. 244. ( 181 ) conducteurs, au moyen d'une lame de cuivre roulée en hélice, dont une portion revient par l'axe de cette hélice, pour que le courant de cctte portion neutralise l'effet des projections parallèles à l'axe des spires de l’hélice. XVII. L'extrémité de cette hélice, qui est placée relativement aux cou- rants de ces spires, comme le pôle austral de la terre l'est par rapport aux courants dirigésde l’est à l’ouest dans notre globe, agit comme ce pôle, et l'extrémité opposée de la même hélice, agit comme le pôle bo- réal de la'terre. De là les noms de pôle austral et pôle boréal donnés aux deux extrémités de l’hélice. XVIIL Il suit des lois de l’action mutuelle des conducteurs voltaïques, que deux hélices doivent se repousser par les pôles de même nom, et s’aitirer par les pôles de noms contraires; qu'une hélice doit être dirigée par un conducteur rectiligne indéfini, placé vis-à-vis de son milieu, de manière que son axe forme un angle droit avec la direction du conducteur, et que son pôle austral soit à gauche du courant qui le parcourt; que dans celle situation il attire l'hélice,”et qu'il la repousse lorsque son pôle austral est à droite du même courant; que le pôle austral d’une hélice mo- bile, autour d’un axe vertical, doit être dirigé du côté du nord par Faction des courants terrestres, et le pôle boréal du côté du midi; et que si la même hélice est mobile autour d'un axe horizontal perpendiculaire au méridien magnétique, elle doit s'incliner en portant son pôle austral vers la lerre. Toutes ces conséquences de la théorie sont confirmées par lex- périence (1). 1 XIX. Lorsqu'on place un fil d'acier dans une hélice que parcourt le courant électrique, on remarque que les phénomènes présentés par l’hé- lice augmentent en intensité, mais restent les mêmes à tous autres égards, et que le fil d'acier retiré ensuite de Fhélice, conserve les mêmes pro- priétés (2). Il suit de là qu'en appliquant aux extrémités de ce fil les noms de pôle austral et de pôle boréal des extrémités correspondantes de Yhélice, deux fils d'acier ainsi préparés, se repoussent par les pôles de même nom, et s’attirent par les pôles de noms contraires; qu'un de ces fils est dirigé par un conducteur rectiligne indéfini, placé vis-à-vis de son milieu, de manière que son axe forme un angle droit avec la direction de ce conducteur, et que son pôle austral soit à gauche du courant qui le parcourt (3); que dans cette situation le conducteur indéfini attire le fil d'acier, et qu'ille repousse lorsque son pôle austral est à droite du même courant (4), la ligne qui mesure la plus courte distance du conducteur GR NO 1) Pag. 79, 8o et 117. 2) Pag. 56 et 77, et, pour l'explication de ce-fait, pag. 181 et 182. 5} Pag. 49, 5o et 51. SE 4) Pag. 51, 2 et 54. 1022. ( 182 ) indéfini et de l'axe de l’aimant étant supposée rencontrer Ja direction de cet axe entre les deux pôles (1); que le pôle austral du fil d'acier est dirigé au nord par l'action des courants terrestres, et son pôle boréal au midi, quand ce fil d'acier est mobile autour d’un axe vertical; et qu’il s'incline comme l'hélice, quand il l'est autour d'un axe horizontal perpendiculaire au méridien magnétique : le seul de ces faits qui ne fût pas connu depuis long-temps, est celui que M. Oersted a découvert en 1820, et que j'ai ra- mené à deux résultats généraux dans mon premier mémoire (2). XX. Un fil d'acier qui présente ces propriétés est ce qu’on appelle un aimant; tous les phénomènes produits par les morceaux d'acier qui en sont doués, se ramènent immédiatement aux lois de l'action mutuelle des courants voltaïques, lorsque l’on suppose, autour des particules des aimants, des courants électriques dans des plans qui, vers le milieu de ces aimants, sont, comme ceux des courants des hélices, perpendiculaires à axe, mais qui s'inclinent, pour les particules situées hors de cet axe, d'autant plus qu’elles sont plus éloignées de son milieu (5\. XXI. Cette inclinaison des plans des courants, que tout semble devoir faire admettre autour des particules des aimants, et qui est produite par l'action mutuelle de ces courants, explique les légères différences que M. Faraday a remarquées entre l’action qu'ils exercent, et celle qui est pro- duite par les courants d’une hélice, ainsi que toutes les circonstances de l'aimantation d’un morceau d'acier par un aimant, qui se trouvent ra- menées, de celte manière, au fait indiqué précédemment, de l’aimantation par le courant électrique d’un fil conducteur (4). XXIT Il semble d'abord, puisqu'on rend raison de tous les phénomènes que présentent les aimants, en les considérant comme des assemblages de courants électriques disposés comme nous venons de le dire, qu'on pourrait également expliquer les phénomènes produits par les conduc- teurs voltaïques, en les considérant comme des assemblages de petits aimants situés transversalement à leur axe; mais il n'en cst pas ainsi, parce que, d'après la loi générale de l'action mutuelle de ces conducteurs, plusieurs des phénomènes qu'ils présentent ne peuvent avoir lieu que quand ils ne forment pas de circuits fermés; tel est, entre autres, le mou- vement de rotation continu toujours dans le même sens : en sorte que de quelque manière qu’on explique les propriétés des aimants, qui agissent toujours comme des assemblages de circuits voltaiques complétement fer- més, ce mouvement et les phénomènes analogues ne peuvent jamais être produits par des aimants, de quelque manière qu'on les dispose (5). (1) Pag. 49. (2) Pag. 49-52. 1 ï (5) Pag. 257, 258, et nole des pages 299 el 500 (4) Pag. 258. (5) Pag. 205, 206, et*note des pag 297, 295. (185) . XXII. Lorsqu'on a ainsi ramené l'action des aimants aux lois générales de celle des conducteurs voltaïques, on peut en déduire les différents phénomènes qui ont lieu lorsqu'on fait agir l’un sur l'autre un conducteur voltaïque et un aimant, tels que la révolution d’un conducteur autour, d’un aimant, ou d’un aimant autour d’un conducteur, la rotation d’un de ces corps sur son axe par l’action de l’autre, et toutes les autres consé- quences de ce genre que l'expérience confirme (1). ñ 3 Sur le genre Ludovia; par M. PoiTEA. CE genre, décrit par MM. Ruiz ct Pavon sous le nom de Cartudovica, fait partie de la famille des Aroïdées. Sa structure avait été superficiel- lement étudiée par les auteurs de la Flore du Chili et du Pérou, et M. Poiteau a rendu un véritable service à la science, en faisant connaître d'une manière plus exacte la singulière organisation des plantes de ce genre. Voici les caractères qu’il présente : Les fleurs sont unisexuées, monoïques, disposées en un spadice cylin- drique, environné à sa base d’une spathe polyphylle; les fleurs mäles sont quaternées et mélangées avec les fleurs femellesi leur calice est en cône renversé, multifide à son sommet, et ayant ses lobes disposés sur deux rangs; les étamines insérées aux parois du calice, sont très-nom- breuses. Les fleurs femelles offrent un calice tétraphylle; quatre filamentsstériles très-longs ct hypogynes ; un ovairetétragone , surmonté de quatrestigmates obtus. su ter Le fruit est une baie uniloculaire et polysperme, renfermant un grand nombre de graines attachées à quatré trophospermes pariétaux. Ces caractères, dit M. Poiteau, conviennent aux deux espèces nouvelles de Ludovia, qui croissent dans la Guyane francaise, et conviendront aussi probablement aux espèces de le Flore du Pérou, quand on les aura mieux étudiées. Il est clair que MM. Ruiz et Pavon n'ont connu que très- imparfaitement les fleurs mâles, et que dans les fleurs femelles ils ont pris les filaments stériles pour des styles. M. Poiteau décrit les deux espèces nouvelles quil a trouvées à la Guyane, et leur assigne les noms et les caractères suivants : 1°. Lupovre GRimpante. Ludovia funifera. Poit., Mem. Mus., 9, t.1. Cette plante porte le nom de Liane franche; sa tige est sarmenteuse, grimpante; äl sort de ses nœuds des racines aériennes de la grosseur du (1) Pag. 128 et suiv., 177, 178, et pag 242 et suiv. 1829. BoTanIQuE. MÉDECINE. FBe petit doigt, qui descendent cdi as vers la terre et s’y en-- foncent. Ses feuilles sont grandes, nerveuses, subcunéiformes, bifides au sommet et rétrécies à leur base, qui est commé auriculée. Elle croît dans les grands bois humides, aux environs de la Gabrielle. 2°. LUDOVIE TERRESTRE. ZLudovia subacaulis. Poit., L. c. On l'appelle vulgairement Arouwma cochon. Elle croît à terre, et n'est pas sarmenteuse; du reste, elle offre les mêmes caractères que la précé- dente, et croît dans les mêmes localités. (£ætrait des Mém. du Mus., tom. ©, fasc. 1°.) AR - A.R. Note sur l'emploi des préparations d’or en médecine. M. e professeur Lallemand, de Montpellier, vient de publier un travail sur l'emploi des préparations d or, dans la pratique médicale. Il a, en par- ticulier, obtenu des succès aussi prompts que durables du muriate d’or et de soude, chez plusieurs individus affectés presque en même temps de maladies vénériennes inyétérées, contre lesquelles les préparations mer- curielles avaient échoué. Ce praticien distingué préfère le sel d’or au mercure, toutes les fois qu'un premier traitement mercuriel a été infructueux, et, à plus forte raison, après un second et un troisième. Il dit aussi l'avoir employé avec autant de succès dans les affections ré- centes que dans les plus invétérées. Il conseille de l’administrer en frictions sur la langue, sur les gencives ou à l'intérieur des joues. La dose est d'abord d’un quinzième ou d’un seizième de grain par jour, et l'on passe ensuite successivement à un quatorzième, à un douziè- me, etc., jusqu'à un sixième de grain. Sept à huit grains suffisent le plus ordinairement. Pendant l'usage du remède, il ne survient aucun changement remar- quable enlmel dans l'état de: la santé; les gencives n’en sont point affec- tées, et les caractères extérieurs de la dE disparaissent prompte- ment (1). H. C. (1) Des essais tentés à l'hôpital des vénériens de Paris par M. Cullerier, portent à croire que l'hydrochlorate de platine a des. propriétés au moins aussi efficaces que celui d’or. ‘ ( 185 ) Mémoire sur un nouveau genre de mammiferes, de l'ordre des rongeurs, nominé Capromys; par M. A. G. DESMAREST. M. Deswaresr ayant recu, il y a quatre mois, deux individus mâles vivans, d'une espèce de rongeur qui habite les forêts de l’île de Cuba, s’est proposé, dans ce mémoire ,.de faire connaître leurs caractères exté- rieurs, de décrire leurs habitudes dans l’état de captivité, et de recher- cher s’il a déjà été fait mention de leur espèce , dans les écrits des anciens voyageurs et des naturalistes. Ces animaux, qui dans leur pays natal portent le nom d'Utia , sous le- quel ils ont été donnés à M. Desmarest, ont la forme générale des rats proprement dits, quoique cependant le volume de leur train de derrière et les proportions de leurs pieds les en distinguent éminemment. Leur taille est celle d’un lapin de moyenne grosseur. La tête est assez longue, conique , un peu comprimée latéralement ; le bout du museau est comme tronqué, et présente un vaste muflle garni d'une peau fine, noire, non muqueuse, mais revêtue de petits poils très- fins. Les narines sont fort ouvertes, obliques, rapprochées l’une de l'au- tre en en-bas, et leur contour est rebordé. La lèvre supérieure offre un sillon médian, très-prononcé. La gueule n’a qu'une ouverture médio- cre. Les incisives (seules dents qu'on puisse voir) sont médiocrement fortes, tronquées en biseau; les supérieures n’ont point de sillon sur leur face antérieure, et les inférieures ne sout que légèrement subulées; la couleur des premières est d'un blanc jaunâtre.Les yeux, moyens, et un peu plus rapprochés de la base des oreilles que du bout du museau, ont la cornée assez bonibée, l'iris de couleur brune, la pupille en fente longitu- dinale dans le jour et ronde le soir; leurs paupières sont bien formées, et la supérieure est garnie de cils très-fins, assez longs et bien rangés. Les orcilles ont à peu près en longueur, le tiers de la longueur de la tête; leur forme est en général celle de l'oreille des rats; le bord postérieur offre une échancrure peu profonde; leur surface est presque nue et noi- râtre, Les moustaches sont nombreuses, très-longues et fort mobiles. Le cou est court. Le corps est beaucoup plus épais postérieurement qu’antérieurement. Le dos est fort arqué au-dessous de la région des épaules. La queue, dont la longueur n'excède pas la moitié de celle du corps et de la tête en- semble, est droite, conique, très-forte et musculeuse, couverte de 150 an- neaux écailleux, entre lesquels sortent des poils rudes, assez rares. Les membres sont très-robustes, et même plus, proportion gardée, que ceux des marmottes; les postérieurs surtout. La main est formée de qua- tre doigts bien séparés, armés d'ongles forts et arqués, et d’un rudiment Livraison de décembre. 24 Zooco «it. Société d'Histoire naturelle. Décembre 1822. (186 ) de pouce pourvu d’un ongle tronqué, comme celui de beaucoup de ron- geurs : le doist le plus long est le médius, et les autres décroissent dans l'ordre suivant; l’annulaire, l'index, l’auriculaire et le pouce. Les pieds de derrière ont cinq doigts de même forme que ceux des mains, mais plus longs et pourvus d'ongles plus robustes; le doigt médius est le plus Jong; les deux doigts qui viennent ensuite, l'un à droite et l’autre à gau- che, sont de bien peu plus courts, ét à peu près égaux entre eux; le doigt externe est intermédiaire pour la longueur entre ceux-ci et l’interne, qui est le plus petit de tous. La paume et la plante sont nues, et couvertes d'une peau noire, épaisse et chagrinée comme l'écorce d'une truffe; la première a trois cals ou tubercules principaux à la base des doigts, et deux autres vers le pli du poignet; la seconde très-longue, très-large surtout an- térieurement, a quatre tubercules à la base des doigts, un pli transversal au-dessous, et le talon bien marqué et un peu relevé. Les mamelons, très-petits, sont au nombre de quatre, deux pectoraux et deux abdominaux ; ils sont situés tout-à-fait sur les côtés du corps. L'anus placé vers la base de la queue, forme une saillie très-apparente; l'orificeen estcirculaire, rebordé et marqué finement destries con vergentes. Le fourreau de la verge, situé à un pouce en ayant de l'anus, est coni- que, pointu et dirigé en arrière. Les testicules sont cachés sous la peau, près de sa base, et peu apparents même au toucher. Les poils qui couvrent ces animaux sont généralement rudes. Ceux du dessus de la tête sont dirigés en arrière, et forment une sorte de huppe vers l’occiput. Ceux des parties supérieures et latérales du corps sont longs et de deux sortes : les intérieurs sont plus fins que les extérieurs, et de couleur grise. Ces derniers étant la plupart bruns avec un anneau plus ou moins large jaunâtre vers l'extrémité, et ayant leur petite pointe noire, il résulte de leur ensemble une teinte générale brune - verdâtre, dont la partie jaunâtre est distribuée par piqueture, à peu près comme dans le pelage de l’agouti. Les poils de la croupe sont plus durs que les autres, couchés sur le corps et passent au brun-roux. Les poils du ventre et de la poitrine sont assez fins, peu fournis et d’un gris-brun sale assez uni- forme : le bas& ventre est presque nu. Le bout du museau et la partie où naissent les moustaches, les mains et les pieds, sont noirs: les poils de la base de la queue sont roux, et ceux du dernier quart de cette partie, bruns. Les deux individus que possède M. Desmarest présentent quelques dif- férences sous le rapport des couleurs du pelage. Celui qui paraît le moins âgé a des teintes généralement plus obscures. L'autre, au contraire, dont le corps est plus eflilé, a beaucoup de poils gris-blanchâtres sur la tête, et de grands poils blancs sur la face supérieure des mains et des pieds, dont la peau est d’ailleurs noire comme dans le premier. - Les dimensions principales de ces animaux sont celles-ci : Longueur de- puis le ‘bout du nez jusqu’à l’origine de la queue, à pied 3 lignes; — de (187) Ja tête, 5 pouces 3 lignes ; — de la queue, 6 pouces; — de la main, depuis le poignet jusqu’au bout des ongies, 1 pouce 6 lignes; — du pied, depuis le talon jusqu’au-bout des ongles, > pouces 11lignes; — sa largeur, 1 pouce. M. Désmarest fait remarquer que ces rongeurs doivent former un petit genre intermédiaire à ceux des rats et des marmottes; et propose de lui donner le nom de Carrouys, voulant indiquer par cette désignation un certain rapport d'aspect, que les poils grossiers de ces animaux, leurs couleurs générales, la manière dont ils courent, etc., leur donnent avec les sangliers. Il convient toutefois que ce genre ne sera suffisamment caracté- risé que lorsqu'on connaîtra les formes et le nombre de sés molaires. Il a dédié l'espèce, sous le nom de Capromys Furnieri, au voyageur zélé qui la lui a fait connaître. : Dans l’état de nature, ces animaux vivent dans les bois, et grimpent aux arbres avec facilité. Ceux que M. Desmarest a observés lui paraissent avoir un degré d'intelligence égal à celui des rats et des écureuils. His sont très-curieux et joueurs, quoique d'âge différent. Lorsqu'ils sont libres, ils se dressent comme des kanguroos sur les plantes des pieds et sur la queue, et se poussent mutuellement en se tenant par les épaules à l'aide de leurs pieds de devant, pendant des heures entières, mais sans chercher à 6e faire de mal. Ils paraissent n'avoir pas l’ouïe aussi fine que les lapins; leur vue est bonne; mais ils semblent plus éveillés le soir que durant le jour; leurs narines sont toujours en mouvement, et ils les emploient fréquemment pour reconnaître les objets nouveaux pour eux. Leur voix est un petit cri aigu comme celui des rats, elils s'en servent pour s'appeler. Ils manifestent leur contentement par un petit grognement très-bas, et le font entendre surtout Jorsqu'on les caresse, ou lorsqu'ils s'étendent au soleil, ou bien lorsqu'ils trouvent quelque aliment qui leur convient. Leur nourriture consiste uniquement en substances végétales, et ils en prennent de toute sorte; ils aiment beaucoup la chicorée, les choux, les plantes aroma- tiques, les raisins , les pommes, le thé bouilli, etc., et prennent avec plaisir du pain trempé dans de l’anisette de Bordeaux. Quand ils trouvent des écorces fraîches, ils les rongent avec une sorte de sensualité, etc. Ils peu- vent se passer de boire. Lorsqu'ils marchent lentement, leurs pieds de der- rière posent à terre presque en entier, et leur allure embarrassée est tout- à-fait celle de l'ours; lorsqu'ils courent, ils vont au galop comme Îles sangliers et font beaucoup de bruit avec leurs pieds. Dans le repos, ils se tiennent ordinairement accroupis avec le dos arqué, et laissant pendre les pieds de devant; mais quelquefois ils se relèvent tout-à-fait perpendicu- lairement. Il leur prend subitement de temps à autre l'envie de sauter, et dans ce mouvement ils se trouvent souvent avoir changé de direction de la tête à la queue. Enfin ils prennent ordinairement leur nourriture avec les deux mains, comme la plupart des rongeurs, mais aussi très-souvent, ce qui est remarquable, ils la saisissent avec une seule. GroLoG1e,. Société Philomatiq. Novembre 1822. ( 188 ) L'urine de ces animaux, qui est comme laitcuse, tache en rouge le linge blanc; leurs crottes sont noires et oblongues. Après des recherches assez longues, et dont il rend compte dans son mémoire, M. Desmarest a reconnu que le voyageur Oviédo , qui a donné une Histoire naturelle et générale des Indes, tes et Terre-Ferme de da grande mer Océane, environ vingt-cinq ans après la découverte du Mexique par Christophe Colomb, avait très-bien indiqué ces rongeurs comme particuliers à Saint-Domingue (île Espagnole), et à Cuba, préci- sément sous le nom d'Utia ou Hutia, qui est celui sous lequel ils ont été, trois cents ans plus tard, rapportés en Europe, sans qu'aucune trace de leur existence se soit trouvée dans les ouvrages des naturalistes qui ont écrit dans ce laps de temps, si ce n’est peut-être dans l’une des phrases par lesquelles. Patrick Browne indique deux espèces de rats des Antilles, ct particulièrement de Cuba. Enfin M. Desmarest a eu l’occasion de faire réconnaître par quel genre d'erreur le nom d'Utia , pris dans Oviedo, avait été appliqué, par Aldro- vande ou son continuateur Marc-Antoine Bernis, à la planche des œuvres de cet auteur qui représente la Gerboise d'Égypte. 1 Sur le oisement des ossements fossiles des environs d’Arsenton (Département de l'Indre); par M. DE BASTEROT. (Extrait.) M. Cuvier a fait connaître les ossements de Lophiodon, de Crocodile et de Tortue , qui ont été trouvés dans une marnière des environs d’Ar- genton. M. de Basterot, qui a visité cette localité dans le cours de l'été der- nier, vient de la décrire sous ses rapports géognostiques. La marnière des Prunes, où les ossements ont été reconnus, est située à trois quarts de lieue à l’O.-S.-O. d'Argenton, sur le sommet d’un pla- teau formé de calcaire oolithique, qui se rapporte à la grande formation oolithique si répandue en France, et renferme de nombreuses coquilles et des madrépores, ainsi que des minerais de fer. C'est dans ce calcaire, selon M. de Basterot, que sont situés les gîtes de minerais qui alimentent les forges du Berri. Celles des couches oolithiques qui se désagrégent à l'air, sont exploitées pour amender les terres, et on donne improprement le nom de Marniéres à ces exploitations. Mais la Marne des Prunes est de nature tout-à-fait différente de ces oolithes friables ; c’est une véritable Marne, souvent tendre, quelquefois assez compacte, dont les couches re- posent immédiatement sur le terrain oolithique. Découverte seulement depuis quinze ans, celte marne est exploitée jusqu'à vingt pieds de pro- fondeur; dans sa partie inférieure elle devient souvent plus argileuse. C'est elle qui renferme les ossements, et on les y trouve en très- grande quan- lité : des taches jaunes, rouges ou noires indiquent constamment les (189 ) endroits où les fossiles sont le plus abondants. Les ossements ne sont ri roulés, ni cassés, mais souvent écrasés, et extrêémement fragiles. Les os courts ct les dents sont, comme partout, les mieux conservés. On com- mence à trouver les os à quelques pieds de la surface, mais leur propor- tion paraît augmenter avec la profondeur de leur gisement. Les coquilles sont rares dans ce dépôt; M. de Basterot y a cependant reconnu des pla- norbes et des lymnées, dans le même état que les ossements. c’est-a dire, non roulés, mais écrasés et très-fragiles. On y trouve fréquemment, dit l'auteur, de petits rognons d'alumiue hydratée (collyrite )}, de très- petits cailloux roulés de quartz, et même des fragments de calcaire oolithique. L'examen attentif de celte excavation, et celui des nombreuses carrières d'oolithes des environs , ont fait reconnaître à M. de Basterot , que le dé. pôl marneux ne pouvait occuper une longueur de plus de 800 pieds sur une largeur de 30 à 4o pieds, et qu'il remplissait une espèce de ravin où d'enfoncement, creusé dans le terrain oolithique, dirigé du N.-E. au S.-Q., et d’une profondeur encore inconnue. Dans le lieu où l'on exploite la marne , les parois de ce ravin ont élé mises à découvert, ct on renaraue au fond de l'excavation des masses oolithiques, Sans stratification dis- tincte, qui paraissent détachées des couches auxquelles elles apparte- paient. Au S.-O. de cette marnière, M. de Basterot à observé deux car- rières d’oolithes, dont les couches désagrégées sont mélées d’argiles, renfermant des cailloux roulés et de petits fragments d'ossements aussi roulés, ce que l’auleur attribue à d'anciennes alluvions qui ont agi sur le gîte de marne des Prunes. Cette marne, ainsi que tout le plateau qui l'environne, est recouverte par un altérissement qui contient beaucoup de galets des terrains primitifs. Le terrain marneux, placé ici entre le calcaire oolithique et d'anciennes alluvions , est rapporté par M. de Basterot à la formation d’eau douce qui, regardée comme la plus ancienne dans la série des terrains tertiaires, est désignée sous Je nom de formation d'argile plastique et de lignite. Cette formation, très-développée au N.-E. du bassin de Paris, où elle est située à sa véritable place géognostique, c'est-à-dire, entre la craie et le cal- caire grossier, y présente, en plusieurs endroits, surlout aux environs d'Épernay, de grands rapports avec la marne d’Argenton , par son aspect et par les coquilles d'eau douce qu'elle renferme. Aux environs de Laon et de Soissons, on a recueilli, dans le même système de couches, des ossements de Lophiodon. M. de Basterot pense donc que ces ossements pourront être regardés comme un des caractères accessoires de la forma- tion de l'argile plastique, de même que les os de Paleotherium et d'Anoplotherium le sont pour la seconde formation d’eau douce &cs terrains tertiaires, ou la formation gypseuse. B. MéDEG1xE. ( 190 ) Note sur la présence de l'iode dans l'eau minérale de Sales, : en Piémont. Ox vient de constater la présence de l’iode dans les eaux minérales de Sales, province de Voghera , en Piémont, et M. Duponchel, membre de la société médicale d’émulalion de Paris, nous a fait connaître les résul- tats des recherches faites, à ce sujet, par plusieurs hommes de mérite, et consignées par le docteur Berrini, dans un ouvrage estimé sur les eaux minérales de Sardaigne. : Les eaux de Sales sourdent continuellement en quantité assez abon- dante d'un terrain argilo-calcaire, au pied d’un coteau , sur la rive gau- che du torrent appelé Sta/ffora , près de la route de Godiasio, et non loin du village de Sales, territoire de Rivanazzo. Elles viennent se rassembler dans une espèce de bassin, de 6 pieds en- viron de diamètre , sur 18 à 20 pouces de profondeur. Elles sont troubles et légèrement colorées en jaune; leur odeur est forte et approche de celle de l'urine et d’une lessive murialique ; leur saveur est saumâtre et piquante ; des bulles d'un fluide élastique s'élèvent sans cesse du fond du réservoir, dont la température est égale à celle de l'atmosphère. Leur pesanteur spécifique est de 1.0502. Gabriel Frasiati a parlé de cette source appelée Sadsa de son temps. Le chanoine Volta, en 1588, en fit l'analyse , et y trouva un douzième d'hydrochlorate de soude très-pur, et un pcu d'argile martiale. Il crut que ce dernier produit était fourni par les briques, dout sont construites les arois du réservoir où séjourne l’eau. En 1820, M. Romano reprit cette analyse, et y trouva de l’hydrochlo- rate de soude, et plusieurs hydrochlorates terreux, avec une petite quan- üté de fer. < | Depuis long-temps déjà, l’eau de Sales est administrée avec succès con- tre les affections scrofuleuses, et surtout contre les goîtres. Elle est en ré- putation non - seulement parmi les habitans des environs, mais encore parmi ceux du Milarais et du territoire de Pavie. M. Laur. Angelini, pharmacien à Voghera, en employant l'amidon com- me réactif pour cette eau, vit se manifeter la couleur bleue qui prouve la présence de l’iode; et en présence du docteur Ricotti et de M. Luc Ba- renghi, élève distingué en pharmacie, il retira de l’eau de Sales cette subs- tance, d’après le procédé indiqué par le célèbre Thénard , pour l'obtenir des eaux-mères de soude. H: Go (191) Extrait d'un Mémoire sur la double réfraction particulière que présente le cristal de roche dans la direction de son axe ; Par M. A. FRESNEL. Avanr d'avoir opéré la bifurcation de la lumière par le moyen de cette double réfraction, M. Fresnel avait prévu et indiqué ses caractères distiuc- tifs à la fin d'une note sur la double réfraction du verre comprimé, lue à l'Institut le 16 septembre, et publiée dans le cahier des Annales de chi- mie et de physique du mois d'août dernier. L'expérience à confirmé ce qu'il avait annoncé. Avant de décrire ces phénomènes nouveaux, nous allons faire connai- tre une modification remarquable de la lumière à laquelle ils se rattachent d'une manière intime, et dont M. Fresnel a donné les lois dans un mé- moire présenté à l'Institut vers la fin de 1815. Ce préambule est d'autant plus nécessaire que le mémoire dont il s’agit n'a point été imprimé, et qu'on n'en a donné l'extrait dans aucun ouvrage périodique. Si, après avoir polarisé un rayon lumineux, on fui fait éprouver suc- cessivement deux réflexions totales dans l’intérieur d’un parallélipipède de verre sous une incidence de 54° environ (1), et suivant un plan incliné de 45° sur le plan primitif de polarisation, il paraît complétement dépola- risé, quand on l'analyse avec un rhomboïde de spath calcaire, c'est-à dire, qu'il donne toujours deux images d'égale intensité, dans quelque azimut qu'on tourne la section principale du rhomboïde; mais il diffère de la lumière directe, en ce qu'il produit deux images colorées lorsqu'il a tra- versé une lame mince cristallisée avant son passage dans Je rhomboïde, et en ce qu'il reprend tous les caractères de la lumière polarisée quand on lui fait éprouver dans un second parallélipipède de verre deux nouvelles réflexions totales pareilles aux premières, quel que soit d’ailleurs l'azimut du nouveau plan de réflexion par rapport au premier : on sait qu'un nombre quelconque de réflexions totales ne changent en rien les pro- priétés apparentes de la lumière ordinaire. Les teintes que la lumière polarisée, ainsi modifiée par deux réflexions complètes, développe dans les lames minces cristallisées, sont très-différen- tes de celles que donne la lumière polarisée ordinaire , et répondent sur le cercle chromatique de Newton à des points également distants des deux couleurs complémentaires produites par celle-ci, c'est-à-dire, situés a un quart de circonférence de chacune d'eiles. Ce caractère _et surtout celui CR ‘(1) Le parallélipipède de verre doit être taillé de manière :que ses faces: d'entrée ct de sortie se trouvent perpendiculaires au rayon, afin qu'elles n’exercent sur lui aucune aclion polarisante. 1822. Pursrour. Instilut. 9 décembre 1822. (192) dont nous venons de parler, consistant en ce que la Iumière ainsi modifiée recouvre loutes les propriétés de la lumière polarisée après deux nou- velles réflexions totales qui dépolariseraient entièrementcelle-ci, démon- trent que celle-là peut être considérée comme composée de deux faisceaux polarisés à angle droit et différant dans leur marche d’un quart d’oudula- tion. A l’aide de cette définition théorique et des règles d'interférence des rayons polarisés, qui avaient servi à trouver les formules générales des phé- nomènes ordinaires de la coloration des lames minces cristallisées, M. Fres- nel est parvenu aussi aisément à calculer les teintes particulières que pro- duit dans les mêmes lames cette nouvelle modification de la lumière, etil a été conduit ainsi à plusieurs théorèmes curieux, dont voici le plus re- warquable: Si l’on place une lame mince cristallisée entre deux paralléli- pipèdes de verre croisés à angle droit, dans chacun desquels la lumière, préalablement polarisée, éprouve deux réflexions totales sous l'incidence de 54°=, d'abord avant son entrée dans la lame (que nous supposons per- pendiculaire aux rayons), et ensuite après sa sortie, et si de plus la lame est tournée de telle sorte que son axe fasse un angle de 45° avec les deux plans de double réflexion, ce système présentera les propriétés opti- ques des plaques de cristal de roche perpendiculaires à l’axe_et des liqui- des qui colorent la lumière polarisée; quand on fera tourner la section principale du rhomboïde avec lequel on analyse la lumière émergente, les deux images changeront graduellement de couleur , au lieu de n’éprou- ver que de simples variations dans la vivacité de leurs teintes, comme cela arrive pour le cas ordinaire des lames minces cristallisées; de plus, la nature de ces couleurs né dépendra que de l’inclinaison respective du plan primitif de polarisation et de la section principale du rhomboïde, c'est- à-dire, des deux plans extrêmes de polarisation; ainsi, quand cet angle restera constant, on pourra faire tourner le système de la lame cristalli- sée et des deux parallélipipèdes autour du faisceau qui le traverse sans changer la couleur des images (1). C'est cette analogie entre les propriétés optiques de ce petit appareil et celles des plaques de cristal de roche per- pendiculaires à l'axe, qui a fait prévoir à M. Fresnel les caractères particuliers de la double réfraction que ce cristal exerce sur les rayons parallèles à l'axe. Pour mettre cette double réfraction en évidence, M. Fresnel a taillé, dans une aiguille de cristal de roche, un prisme très-obtus, dont l'angle réfrin- gent était de 152°, et avait ses deux côtés également inclinés sur l'axe de (1) L'expérience fait voir que, pour achever de représenter rigoureusement les singuliers phénomènes de coloration des plaques de cristal de roche perpendiculaires à l’axe, il faudrait que, dans la lame cristallisée dont nous venons de parler, les rayons de diverses couleurs éprouvassent des doubles réfractions très-différentes et qui fusseut en raison inverse de leurs longueurs d’ondulation. 1 (193 ) l'aiguille. I l'a d'abord achromatisé le mieux possible avec deux demi- prismes de verre collés sur les faces d'entrée et de sortie, et il s'est assuré que les deux faisceaux distincts qu'il obtenait ainsi, possédaient en effet les propriétés qu'il avait prévues. Mais comme l’achromatisme donné par ce procédé est toujours très- imparfait, M. Fresnel a substitué aux demi-prismes de verre, deux demi-prismes de cristal de roche pris dans une autre aiguille, dont les propriétés optiques étaient inverses de celles de la première : or, il résulte des formules par lesquelles M. Fresnel avait représenté les phénomènes de coloration de l'essence de térébenthine et des plaques de cristal de roche perpendiculaires à l'axe, que l'opposition don il s’agit tient à ce que celui des deux faisceaux lumineux qui tra- verse le plus vite certaines plaques, est, au contraire, celui qui marche le plus lentement dans les autres; ainsi, puisque le faisceau lumineux le moins réfracté dans le prisme du milieu est le plus réfracté dans les deux demi-prismes extrêmes, et que d’ailleurs les angles réfringents de ceux-ci sont tournés dans un sens opposé, on conçoit que les petites divergences qu'ils produisent s’ajouteront à celle qui résulte du prisme intermédiaire, au lieu de s’en reirancher, comme cela aurait lieu si les trois prismes étaient pris dans la même aiguille ou des aiguilles de même espèce. Cet appareil a le grand avantage d'être susceptible d'un achromatisme par- fait, ou du moins d'empêcher toute dispersion des rayons colorés étran- gère à la double réfraction, et permet de vérifier directement ce que M. Fresnél avait annoncé dans un mémoire présenté à l'Institut au com- mencement de 1818, savoir : que cette double réfraction s'exerce avec une énergie bien différente sur les rayons de diverses couleurs, et qu'elle est beaucoup plus forte, par exemple, pour les rayons violets que pour les rayons rouges. Il est presque inutile d'observer qu'il faut avoir soin que les deux demi-prismes aient leurs axes de cristallisation sur le prolonge- ment de celui du prisme intermédiaire, et que les rayons lumineux tra- versent l'appareil suivant la direction commune des axes, ou du moins ne fassent avec elle que de fort petits aigles; car, dès qu'ils s’en écartent un peu trop, ils éprouvent la double réfraction ordinaire, et beaucoup plus énergique, que le cristal exerce perpendiculairement à son axe, en passant graduellement de l'une à l'autre. On rendra l'écartement des deux images plus sensible en augmentant le nombre des prismes. Les deux faisceau x divergents qu'on obtient ainsi, soit qu'on emploie de la lumière polarisée, ou de la lumière directe, présentent exactement les mêmes caractères que la lumière polarisée modifiée par deux réflexions complètes, comme M. Fresnel l'avait annoncé. Quand où les analÿse avec un rhomboïde de spath calcaire, ils donnent constamment chacun deux images d’égale intensité; et quand on leur fait éprouver deux réflexions totales dans un parallélipipède de verre, sous l'incidence iatéricure de 54°, ilsse trouvent complétement polarisés suivant des plans inclinés de 45° Livraison de décembre. 29 (194) sur Je plan de réflexion; le plan de polarisation de l’un est à droite du plan de réflexion , et celui de l’autre à gauche ; en sorte que le premier est abso- lument semblable à la lumière polarisée modifiée par deux réflexions totales, lorsque le plan de réflexion est à gauche du plan de la polari- salion primitive, et les propriétés du second sont celles que la lumitre polarisée aurait présentées après les mêmes réflexions, si le plan d’inci- dence avait été à droite du plan de polarisation ; ou, en d'aatres termes, chacun des deux faisceaux sortants peut être considéré comme composé de deux systèmes d'ondes polarisés à angle droit et différant dans leur marche d’un quart d'ondulation; pour le premier faisceau, le système d'ondes en avant d’un quart d'ondulation a son plan de polarisation à gauche de celui du système d'ondes en arrière, et pour l'autre faisceau Je premier plan de polarisation est à droite du second. En un mot, les propriétés optiques des deux faisceaux sont pareilles, mais en sens in- verses, ce qui fait que l'un se comporte de droite à gauche, comme l’au- tre de gauche à droite, Si l’on remarque, en outre, qu’un rayon ainsi mo- difié ne présente aucune différence dans ses réflexions ou ses réfractions, de quelque côté qu’on le prenne, tandis que le rayon qui a recu la pola- risation ordinaire offre, perpendiculairenient à son plan de polarisation, des caractères très-diférents de ceux qu'il présente dans la direction de ce plan, on cest naturellement conduit à donner le nom de polarisation cir- culaire à cette nouvelle modification de la lumière, en la subdivisant en polarisation circulaire de gauche à droite, et polarisation circulaire de droite à gauche, et à désigner par le nom de polarisation rectiligne celle qu’on a remarquée pour la première fois dans la double réfraction du spath d'Islande, et que Malus a produite par la simple réflexion sur la sur- face des corps transparents. Ces dénominations découlent plus naturellement encore de l'hypothèse que M. Fresnel a adoptée sur la nature des vibrations lumineuses , et qu’il a exposée dans le tome XVIT des Annales de Chimie et de Physique, pag. 179 el suiv. Il suppose que les vibrations Iumineuses s’exécutent dans le sens même de la surface des ondes, perpendiculairement à la direction des rayons, et qu’un faisceau polarisé est celui pour lequel ces vibrations ont toujours la même direction, son plan de polarisation étant le plan auquel ces petits mouvements oscillatoires des molécules éthérées restent constamment perpendiculaires. Or, il suit de là que si deux systèmes d'ondes d'égale intensité-et polarisés rectangulairement , c’est-à-dire, dont les mouvements oscillatoires sont perpendiculaires eutre eux, diffèrent dans leur marche d'un quart d'ondulation , le mouvement composé qu'ils imprimeront à chaque molécule, au lieu d'être rectiligne comme dans les deux faisceaux considérés séparément, séra circulaire et s'exécutera avec une vitesse uniforme: les moélicuies tourneront de droite à gauche , lorsque le système d'ondes en avant aura son plan de polarisa- A ( 195 ) tion à droite de celui du système d'ondes en arrière d'un quart d'ondu- lation, et celles tourneront &e gauche à droite, lorsque le premier plan sera à gauche du second, ou lorsque les deux plans de polarisation res- tant disposés comme dans le premier cas, la différence de marche sera égale à trois quarts d’ondulation (1). On concoit que dans cette rotation générale des molécules autour de leurs positions d'équilibre, elles n'oc- cupent pas au même instant les mêmes points des circonférences qu’elles décrivent, vu le mouvement progressif des ondes. Pour se représenter leurs positions relatives , il faut concevoir que celles qui étaient sur une même droite paralièle au rayon, dans l’état d'équilibre, se trouvent main- tenant placées sur une hélice très-étroile, décrite autour de cette ligne droite comme axe, et dont le pas est égal à la longueur d'une ondulation. Si l’on fait tourner maintenant cette hélice autour de son axe d’un mou- vement uniforme, de manière qu’elle décrive une circonférence dans l'in- tervalle de temps pendant lequel s’accomplit une ondulation lumineuse, et que l’on concoive d'ailleurs que, dans chaque tranche infiniment mince perpendiculaire au rayon ; toutes les molécules exécutent les mêmes mou- vements et conservent les mêmes situations respeclives, on aura une idée exacte du genre de vibration qui constitue la polarisation circulaire, d’a- près l'hypothèse que nous venons de rappeler. Mais , indépendamment de toute hypothèse sur la nature des vibrations lumineuses , il résulte des faits et des lois générales de l’interférence des rayons polarisés, 1° que les deux faisceaux séparés par la double réfrac- tion qui s'exerce le long de l'axe du cristal de roche, peuvent être consi- dérés chacun comme composés de deux systèmes d'ondes polarisés à an- gle droit et distants d’un quart d’ondulation, le plan de polarisation du système d'ondes en avant étant pour un des faisceaux à droite, et pour l'autre à gauche du plan de poïarisation du système d'ondes en arrière; 2° que ces deux faisceaux ne traversent pas le cristal de roche avec la même vitesse dans le sens de son axe, et que, selon la nature des aiguilles, eiles sont parcourues le plus promptement, tantôt par le faisceau polarisé circulairément de droite à gauche, et tantôt par celui qui l'est de gauche à droite, la différence de vitesse étant d’ailleurs la même dans les deux ças. On conçoit que pour qu'une pareille différence de marche puisse avoir lien entre ces deux faisceaux, il faut que, tout étant d’ailleurs semblable (1) Si la différence de marche, au lieu d’être un nombre pair ou impair de quarts d'ondulation, était un nombre fractionnaire , les mouvements vibratoires ne seraient ni recliligues ni circulaires, mais elliptiques. On produitce genre de vibration en changeant le nombre ou lincidence des réflexions totales que subit le rayon polarisé. On peut aussi obtenir cette modification intermédiaire avec deux réflexions lotales sous l'incidence intérieure de 54°+, en changeant l’azimut du plan de réflexion, que nous avons supposé à 45° du plan de la polarisation primitive; le calcul démontre que dans ce cas les courbes décrites sont encore des ellipses. 1022. (106 ) autour de l'axe de l'aiguille, le cristal ne soit pas constitué de droite à gau- che comme il l'est de gauche à droite, soit en vertu de l'arrangement de ses particules ou de leur constitution individuelle. Cela posé, considérons ce qui a lieu quand on introduit parallèlement à l'axe un rayon polarisé. Il résulte des mêmes lois d’interférence { ou du principe général de la composition des petits mouvements, si l’on adopte l'hypothèse dont nous venons de parler), qu'un système d'ondes polarisé rectilignement peut être remplacé par deux autres polarisés à angle droit, et ne différant point d’ailleurs dans leur marche, et qu’à chacun de ceux- ci on peut subslituer deux autres systèmes d'ondes ayant le même plan de polarisation, mais situés, l’un en avant, l’autre en arrière d’un huitième d’ondulation, et séparés ainsi par un quart d’ondulation; ce qui. donne quatré systèmes d'ondes dégale intensité, dont deux polarisés à angle droit sont en arrière d’un quart d'ondulation des deux autres polarisés suivant les mêmes plans. Si maintenant l’on combine par ja pensée chacun des deux systèmes d'ondes en arrière avec celui des deux sysièmes d'on- des en avant qui est polarisé suivant une direction perpendiculaire, on voit qu'on aura précisément deux faisceaux égaux polarisés circulairement, l'un de droite à gauche et l’autre de gauche à droite, qui ne différeront point encore dans leur marche. Mais comme deux faisceaux de cette espèce parcourent le cristal de roche parallèlement à son axe avec des vitesses différentes, s’il est taillé en prisme et qu'ils rencontrent ainsi les faces d'entrée et de sortie sous des incidences obliques, ils se réfracteront suivant des direclions différentes, parce qu’une différence de vitesse en- traîne nécessairement une différence de réfraction, et ils donnèront, en conséquence, deux images distinctes d’égale intensité. Si c’est une plaque perpendiculaire à l'axe qu'on fait traverser au rayon polarisé, les deux faisceaux ne seront pas séparés quant à leurs directions; seulement l’un sera devancé par l’autre d'une petite quantité, qui croîtra proportionnel lement à la longueur du trajet : or, il est aisé de voir, d'après les mêmes règles d’interférences, que l'ensemble de ces deux faisceaux polarisés cir- culairement , l’un de droite à gauche et l’autre de gauche à droite, repro- duit toujours un système d'ondes polarisé rectilisnement suivant une direction unique, quelle que soit leur différence de marche; il en résulte seulement, dans le plan de polarisation de la lumière complexe qui sort de la plaque, une déviation angulaire proportionneile à cette différence de marche; déviation qui s'opère de droite à gauche ou de gauche à droite, selon que c’est le faisceau polarisé circulairement de gauche à droite ou de droite à gauche qui a devancé l'autre. Si Lous les rayons colorés qui composent la lumière blanche éprou- vaient cette double réfraction au même degré, c'est-à-dire, qu'en traver- sant la mêine épaisseur de cristal, la différence de marche entre les deux faisceaux fût égale pour ces diverses espèces de rayons, la déviation du (197) plan de polarisation serait en raison inverse de la longueur d'ondulation, ainsi qu'on le trouve par les formules d’interférence. Mais cette double réfraction est, au contraire, très-différente pour les rayons de différente espèce, comme on peut l’observer directement; et il paraît qu’elle est en raison inverse de la longueur d’ondulation, ou, en d’autres termes, que la petite différence de marche eutre les deux faisceaux polarisés circulai- rement en sens contraires , est la même pour un même nombre d'ondes, quelle que soit la longueur d’ondulation; car, il résulte de cette supposi- tion , que la déviation du plan de polarisation de la lumière émergente doit être en raison inverse du carré de la longueur d’ondulation de chaque espèce de rayons, conformément aux observations de M. Biot. C'est la différence de déviation, dans les plans de polarisation des rayons de diver- ses couleurs, qui occasione les phénomènes de coloration qu'on observe quand on analyse, avec un rhomboïde de spath d'Islande, un faisceau de lumière blanche préalablement polarisée, à laquelle on a fait traverser une plaque de cristal de roche perpendiculaire à l'axe; il est clair que les rayons de diverses couleurs qui composent la lumière émergente, se trou- vant polarisés dans des azimuts différents, ne peuvent plus se partager suivant la même proportion entre les images ordinaire et extraordinaire, qui doivent, en conséquence, être colorées de teintes complémentaires. La lumière directe étant l'assemblage ou la succession rapide d'une infi- nilé de systèmes d'ondes polarisés rectilignement dans toutes les direc- tons, on peut dire de chacun de ces systèmes d'ondes ce que nous avons dit d'un seul faisceau polarisé, et ils doivent se comporter de la même manière; si les deux images ne sont pas alors colorées, cela tient unique- ment à ce que les effets contraires produits par les rayons polarisés dans des directions rectBNGUlarnes se compensent el sc inasquent mutuel- lement. L'explication que nous venons de donner des propriétés optiques des plaques de cristal de roche perpendiculaires à l'axe ,; qui peut être éga- lement appliquée aux liquides dans lesquels la polarisation développe des couleurs, ne diffère, comme on voit, de celle de M. Biot, qu’en ce qu’au lieu de nous arrêter à la simple observation du plan de polarisation de la lumière complexe qui sort de la plaque cristallisée, nous sommes remon- tés aux deux systèmes d'ondes polarisés circulairement en sens contrai- res dont cette lumière totale est composée. L'explication de M. Fresnel a l'avantage de ramener ces phénomènes, comme la coloration des lames minces crislallisées parallèles à l'axe, à de simples différences de marche eutre deux faisceaux lumineux qui suivent la même direction: elle fait voir immédiatement pourquoi un faisceau de lumière auquel on à im- primé la polarisation circulaire, par l'un quelconque des procédés indi- qués précédemment, ne doit plus développer de couleurs dans les plaques de cristal de roche qu’il traverse parallèlement à l'axe, ou dans l'essence 1022. PHYSIQUE. (198) - de térébenthine; c'est qu'il ne peut y affecter qu’une seule vitesse; par la même raison, il ne produira qu'une seule image en traversant le prisme achromatisé que nous avons décrit plus haut. tandis qu'il en donne toujours deux d'égale intensité avec un rhomboïde de spath calcaire. Il résulte du même principe, qu'en faisant passer un faisceau de lumière directe ou polarisée rectilignement, au travers d'un nombre quelconque de prismes semblables, on n'obtiendra jamais que deux images d'égale intensité, quels que soient les azimuts dans lesquels on tourne ces prismes ; à l'aide de la double réfraction ordinaire, au contraire, chaque prisme peut doubler le nombre des images produites par ies prismes précédents. Les deux faisceaux résultant de cette Gouble réfraction parti- culière, qui ne peuvent plus développer de couleurs dans les plaques de cristal de roche perpendiculaires à l'axe ou dans l'essence de térébenthine, en produisent de très-vives dans les lames minces parallèles à l'axe, et ce sont précisément les mêures teintes que celles qu'ou oblient avec la lu- mière polarisée modifiée par deux réflexions Lotales, comme on devait s'y attendre, d’après les preuves expérimentales que nous avons déjà citées de l’identité des propriétés que la lumière acquiert dans ces deux cas. Ainsi, l'on produit la polarisation circulaire par deux procédés analogues à ceux qu'on emploie pour obtenir la polarisation rectiligne ; le premier consiste dans une combinaison de réflexions, et Le second dans la division de la lumière directe en deux faisceaux distincts, par une double réfrac- tion particulière. Note relative à l'article sur l'ascension des nuages, inséré dans la Livraison d'octobre. Daxs la rédaction un peu précipitée de cet article, nous avons dit, page 160, que l'expérience prouvait directement que les nuages con- servaient encore pendant la nuit uue température supérieure à celle de l'air environnant, puisqu'ils nous envoient plus de chaleur. On peut objecter à ce raisonnement que toule la chaleur excédaateest peut- être due à leur pouvoir réfléchissant. Mais par cela même qu'ils. réfléchis- sent mieux la chaleur rayonnante émanée du globe que ne le fait l'ai environnant, ils doivent s'en approprier davantage. Si l'on fait attention d'ailleurs, que les particule du nuage, loin d'agir comme un miroir métallique, dispersent dans toutes les directions le calorique rayonnant qu’elles réfléchissent, et qu’étant formées d'eau liquide ou solide, elles n'ont qu'un faible pouvoir réfléchissant, on sentira qu'une partie notable de la chaleur envoyée doit provenir de la température propre du nuage. TABLE DES MATIÈRES. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Nouveau genre d’Arachnide trachéenne, par M. A. V. Audouin. Page 12 Nouvelle espèce d’Entozoaire, du genre Ophios- tome, par M. Hipp. Cloquet. 32 Figures et synonyimie des Lépidoptères nocturnes de France, par C. Vauthier. 48 Histoire naturelle des Trilobites et des Crustacés fossiles, par MM. Alex. Bronguiart et A. G. Des- marest. ÿ Dernières voies du canal alimentaire, dans la classe des oiseaux, par M. Geoflroy-Saint-Hilaire. 51 Monotrémes ovipares, par M. Geoffroy-Saint-Hi- laire, 9ù MINÉRALOGIE Sur Les caractères zoologiques des formations, pr M. Alex. Brongniart. 7 Coquilles d’eau douce dans le banc d’huitres de Montmartre, par M. de La Jonkaire. Sur la présence de cérites dans un terrain inférieur à la craie, par M. de-La Jonkaire. 10 Notice géognostique sur le hætz, par M. de Bon- “nard. ; ML T0 Sur quelques terrains d’eau douce de la Suisse et de l'Italie, par M. Alex. Brongniart. 17 Sur le Websterite, ou Alumine sous-sulfatée, par M. de Basterot. 19 Sur la classification des végétaux fossiles, par M. Adolphe Brongniart. 2 Observations géologiques sur le Vicentin, par M. l’abbé Maraschimi. 23 Observations géognostiques faites en Allemagne en Tortues fossiles du genre Chélonée et du germe Emyde, par M. Bourder. : ” 99 Animal fossile d'Œichstædt, par M, de Blain- ville. 1€ 107 Sur le genre Paradoxure, par M. Fréd.Cuvier. 105 Place des oiseaux dans les classificationszoologiques, par M. Geofhoy-Saint-Hilaire. À 110 Plaque dorso-céphalique des Rémorasou Echénéis, pa M. de Blainville. 119 Nouvelles espèces de poissons et de cruslacés, par M. Marion de Procé. 129 Distribution géographique des animaux vertébrés, ruoins les oiseaux, per M. Desmoulins. 157 ET GÉOLOGIE. 1$2r et 1822, par M. Boué. | 38 Notice sur le bitume de Bastanne et sur ses usages, par M. Meyrac. 46 Sur les granites dits tertiaires, observés en Tyrol par M. le comte Mazzari-Pencat. 58 Des Crustacés fossiles, par MM. Brongniart et Desmarest. 73 Sur la chaux carbonatée basilaire à odeur de trufles, par M. Desnoyers. 89 Notice géologique sur les environs d'Anvers, par M. de La Jonkaire. 96 Néphéline trouvée daus un dolérite au Kazzen- bukkel, par M. de Leonhard. 174 Sur la Néphéline de Kayserstuhl, par M. Léman. î 176 Sur le gisement des ossements fossiles des environs d’Argenton , par M. Basterot. 188 BOTANIQUE, AGRICULTURE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Monographie des Lasiopétalées, par M. J. Gay. 5 Classification et distribution des végétaux fossiles en général, par M. Adolphe Brongniart. 25 Sur l’organisation floréale du Mais (Zoa mays), par M. J. Gay. 0 Note sur le Véuver de l'Inde. par M. Lemaire. 43 Sur les Balanophorées, nouvelle famille de plantes endorhises, par M. Richard. 54 Campderia, genre nouveau de là. famille des Bro- méliacées, par M. Achille Richard. 7 79 Nouveau genre de Champignons, par M. Le Pelletier de Saint-Fargeau. 09 c > 5 ITydrophytoloïie, ou Botanique des eaux, par M. Bory de Saint-Vincent. 110 Nouveau genre de plantes (Leptinella), par M. Henri Cassin. Nx27 Nouvelle espèce d'Eupaorium ; par M. Henri Cas- sini. 143 Nouvelle espèce de Bupluhalmum, pax M. Henri Cassini 144 Nouvelle plante de la famille des Rosacées ; em- ployée contre le tænia; note d’après M. Brayers 194 Observations sur desfleursmonstrueuses du Cérsium pyrenaicum , par M. Henri Cassini. 156 Sur le genre Ludovia, par M. Porteuu. 135 ( 208 ) CHIMIE. étre De Pierre météorique de Juvénas, par M. Laugier, 13 Analyse du Poivre, par M. Pelletier. 44 Sur l'existence de la magnésie dans une dissolution, d’après le docteur Wollaston. 56 ÿ Traitement des mines d'argent par l’'amalgamatior, par M. Rivero. ë Expériences galv:niques, par M. Despretz. 104 Huile volatile d'amandes amères, par M. Robi- Propriété décolorante du charbon. 57 quet. 150 PHYSIQUE. Expériences électro-magnétiques de MM. Faraday, HI aenitiene. par M. Ampère. 145 Ampère, H. Davy, et de {a Rive. 2r Sur l'ascension des nuages, par M. Fresnel. 159 Sur la double réfraction, par M. Fresnel. 63 Exposé méthodique des phénomènes électro-dyna- ÆExpérience électro-magnétique, par M. Savary. 90 Acoustique, par M. Savart. ibid. Nouveaux phénomènes de production de chaleur, , par M. Pouillet. 107 Eclairage des phares. par M. Fresnel. 123 Note sur la double réfraction du verre comprimé, par M. Fresnel. 139 miques et des lois de ces phénomènes, par M. $ Ampère. ù < à ea à 177 Sur la double réfraction particulière que présente le cristal de roche dans la direction de son axe, par M. A. Fresnel. 191 Note relative “à l’article sur lascension des nuages. 200 MATHÉMATIQUES PURES ET APPLIQUÉES. Théorie analytique delachaleur, par M. Fourier. x Correspondance du calendrier grégorien avec celui de la république. 33 Contact singulier de deux surfaces osculatoires , par M. Hachette. 36 Machines à vapeur de grandes dimensions, zbid. Développement des fonctions en séries, et intégra- tions des équations différentielles, par M. Aug. Cauchy. Ras F Mouvement des fluides, par M. Navier. " Intégrales des équations aux différences partielles, par M. Poisson. 81 st \ Oreille ou Versoir de charrue, d’après la Stéréo- tomie, par M. Hachette. CRE, 97 Proposition de géométrie, par M. Hachette. 114 Sur les intégrales définies et sur la sommation des séries, par M. Poisson. 134 Trouver la latitude d’un lieu par les hauteurs de l'étoile polaire, d’après M. Littrow, par M. Fran- cœur. « 147 Sur intégrales définies , où l’on fixe le nombra - et da nature des constantes atbitraires, par M. Aug. Cauchy. 167 MÉDECINE ET SCIENCES QUI EN DÉPENDENT. Application de l'air comprimé à la Thérapeutique, par M. Millien. 3 Sur le Phlegrmon du nez, par M. Hip.Cloquet. 14 Nouvelle espece d’Entozoaire, par MM. Désor- meaux et Hipp. Cloquet. 56 Urée dans le sang, par MM. Prevost et Dumas. 16 Propriétés fébrifuges des feuilles du Houx. So Etat anatomique de la peau et tissu cellulaire sous- cutané dans lafièvre jaune, par M. Desmoulins. 87 Miasmes considérés comme causes de lafièvre jaune, par M. A. Desmoulins. Sur l’'Urée, par M. Ségalas, 94 Propriétés médicales du fruit du Baobab. 109 Sur quelques points d'anatomie du système nerveux, par M. Desmoulins. 116 Eñlets physiologiques de la raréfaction de l’air à de grandes hauteurs, par M. H. Cloquet. 120 Effets de l’opium dans le traitement de la gangrène, par M. Janson. 142 Sur le traitement de la fièvre jaune, par M. Fran- cois. thid. Sur la Staphyloraphie, nouvelle espèce d'opération chirurgicale, par M. Roux. ibid. Opinions relatives à la contagion de la fièvre jaune, 153 Emploi des préparations d’or en médecine. 184 Iode dans l’eau minéräle de Sales en Piémont, par M. H. Cloquet. 190 EE | DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN , RUE DE VAUGIRARD, N° 15. PAL YU QT FO