ere ge, Dre Le price 7 Lee PE et lys DRE pe Tr men sr ÉTÉ ES Aer LP jen 8 RE 2 2 PA  Z D Z n INSECTOLOGIE AGRICOLE LAUe PAU ANIME cut 1H 504 EVENE Al A PCI 0 f à CT TEA LT N': à DT ee | BY N°4 © À \ ONZIÈME ANNÉE Janvier 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE EE TS LISPPIPPII SOMMAIRE : M. Alfred Wailly: Éducations d'Attaciens {séricisènes faites à Norbiton-Surrey Angleterre. (Fin.) — Le Petit Silvain du Chèvrefeuille par M. E. Savard (avec figure). — Séance de la Société centrale d'api- culture et d'insectologie, du 18 novembre 1885. — M. A. Ramé: Compte rendu du Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne en 1885. — Concours entre les appareils insecticides. — Récompenses à la sérici- culture. — Le sphinx du Nérion, par M. E. Savard. — Moustiques attaquant les truites. PLIS PI PP PPPLLLLS PPS LPS S PSP PI Éducations d'Attaciens séricigènes FAITES A NORBITON-SURREY (ANGLETERRE) EN 1884 Par M. Alfred Wailly (Suite et fin). Attacus atlas. — En 1884, il m'a encore été impossible d'élever ou de faire élever cette espèce, n'ayant jamais eu chance d'obtenir ua seul accouplement. De quelques cocons de la grande race de l'Himalaya qui me restaient de l’année 1883, j'obtins deux Papillons femelles, un le 6 juillet, le se- cond le 21 juillet. Avec un grand nombre de cocons de la race de Ceylan je n'obtins que trois Papillons : une femelle le 4 septembre, un mâle le 9 et un autre mâle le 20 septembre. Dans mon rapport anglais je reproduis la lettre trèsintéres- sante de mon correspondant de l’île de Ceylan, qui, après plusieurs tentatives infructueuses, a réussi en 1884 à dis- soudre la gomme et à carder ou plutôt à filer à la main les co- cons de l'aflas. J'en ai reçu unfor t échantillon,le produit de 4 cocons seulement. La soie est très fine et mon correspondant la considère comme éfant supérieure à celle de mylitta. D'après les échantillons de soie que j'ai eu le plaisir d'envoyer à la Société, on pourra juger de la qualité des diverses espèces de soie et les comparer à la soie de Sericaria mort. Circula trifenestrata. — Pour la première fois, en 1884, j'ai réussi à élever et à faire élever cette curieuse espèce séri- 1 $ AA à BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE cigène qui n'avait pas encore été élevée en Europe, et cela avec 18 ou 20 cocons seulement qui m'avaient été envoyés par colis postal des montagnes ou collines Shervaroy (Sher- varoy Hills), à une distance de 150 milles à peu près de Ma- dras. L'éclosion des papillons commença le 20 juin et se termina le 5 juillet. J'obtins 2? accouplements : le premier eut lieu le 29 juin un peu après minuit, et j'en obtins 221 œufs. Le second accou- plement eut lieu le 7 juillet et le produit fut de 211 œufs. Les œufs du premier accouplement commencèrent à éclore le 13 juillet et ceux du second le 23 juillet. Les chenilles furent élevées sous cloches dans la maison et avec la plus grande facilité. Comme je l'ai déjà mentionné dans un rapport précédent, ces chenilles vivent en famille et forment leurs cocons en masses plus ou moins fortes ; mais en captivité, élevées en petites quantités, elles formèrent leurs cocons séparément, ou à deux, à trois, à quatre et à six au plus. Une espèce de poche légère entoure les cocons qui sont d'un beau jaune d'or et à réseau, ce qui permet de voir la chrysalide à travers le cocon qui est peu soyeux. Les chenilles écloses du 13 juillet opérèrent leurs change- ments comme suit : deuxième âge le 25 juillet, troisième le à août, quatrième le 10, cinquième et dernier âge le 16 août. Elles se mirent à filer le 22 août et terminèrent dans la durée d'une semaine. L'éclosion complète des papillons eut lieu du 3 au {2 octobre et il ne resta aucun cocon pour l’année 1885 ; mais en janvier 1885 je reçus une petite boîte de cocons de la mène localité que ceux envoyés en 1884 et en parfait état; une autre boîte reçue le 24 avril a été entièrement perdue, les papillons ayant éclos pendant le voyage ou ayant péri dans le cocon. L'éclosion des papillons ayant lieu peu de temps après la formation de ia chrysalide, il est très difficile d'obtenir les cocons vivants, quoiqu'ils soieut envoyés par le colis postal. Dans mon rapport du journal de la Société des Arts, j'ai donné une courte description de la chenille à tous ses âges, BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 3 suivie d'une description détaillée de M. F. Moore, du Bethnla green Museum, et d'une autre par M. F. W. Kirby, du Musée britannique. Cette chenille aux couleurs variées est très velue et elle est couverte de tubercules charnus rouges ; elle est très polyphage. Après avoir été élevée dès son éclosion sur le prunier, le pommier, le poirier et le saule, elle fut élevée exclusivement sur le Prunier, qu'elle sembla préférer. Vers à soie de l'Assam. — Mon rapport anglais se termine par un article extrait du rapport de M. E. Stack, directeur d'agriculture, sur la sériciculture dans l’Assam. Dans la première partie de son rapport, M. Stack décrit 3 espèces de vers domestiques qui sont cultivées dans l’Assam : le Ver à soie du mürier,dont il y a deux espèces, l’une uni- voltine (Bombyx textor) et l'autre polyvoltine (Bombyx crœæsi). La deuxième espèce est l'£ri (Ver à soie du ricin) (A{{acus ricini), élevée comme le Ver du mûrier dans les maisons. La troisième espèce est le Ver »2uga, ou Antheræa Assamensis, espèce multivoltine, élevée à l'air libre sur les arbres, et dont on obtient cinq récoltes dans quelques parties de la vallée de l’'Assam. Les Vers de cette dernière espèce sont surveillés pendant toute la durée de leur éducation, afin de les protéger contre leurs nombreux ennemis. Le Ver est élevé sur le Sum (Machilus odoratissima), qui est sa nourriture favorite, et aussi sur le Sualu (Tetranthera monopetala). Elevé sur d'autres arbres, le Ver produit une soie inférieure. La meil- leure soie s'obtient du Ver élevé sur le Sum. La dernière partie de l'ouvrage de M. Stack traite des Vers à soie sauvages dont il cite neuf espèces, parmi lesquelles se trouvent l'Affacus cynthia, qui est considéré comme étant l'Attacus ricini à l’état sauvage, l’Aftacus atlas, Circula lrife- nestrata, plusieurs espèces d'Antheræa mylitta, Actias selene, etc. Toutes ces espèces prendront place dans mon catalogue des espèces asiatiques, où la nourriture sera indiquée pour cha- cune d'elles. ÂLFRED WAILLY. Extrait du Bulletin de la Société d’acclimatation, 1885. 4 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le Petit Silvain du Chévrefeuille (Limenitis sibylla. Tinn., Godart, DIURNES, Latr.) par M. E. SAVARD. CHÉÈVREFEUILLE DES BOIS { Lonicera Periclymenum). Imdi- gène. Rameaux pubescents; feuilles libres, caduques, oblon- gues, glauques en dessous; fleurs en têtes, blanches ou rosées, ensuite jaunes, d'une odeur agréable et douce. Chèvrefeuille des jardins (L. Caprifolium), fam. des Caprifoliacées (1). Plusieurs espèces du genre Chèvrefeuille décorent nos jardins, souvent volubiles et avec leurs fleurs parfumées.Les baies du L. Caprifolium sont, dit-on, diurétiques ; celles du X7/0- steum passent pour purgatives; leur saveur est à la fois sucrée et nauséeuse ; on n’en fait aucun usage. Le Petit Silvain du Chèvrefeuille des bois a les ailes d'un brun noir velouté, avec une bande maculaire blanche inter- rompue (souvent par un point de même couleur) aux supé- rieures ; coupée par les nervures seulement aux inférieures; deux petits points blanes vers l'angle apical et un autre de même couleur vers le milieu du bord externe. Les supérieures ont en outre dans là cellule une tache blanche très saupoudrée de brun. Dessous d'un fauve ferrugineux avec les taches du dessus. Inférieures avec la base et le bord abdominal d’un bleu cendré et trois séries anté-marginales de points noirs, dont deux ou trois éclairés de blanc près de l'angle anal. | La femelle est plus grande, plus arrondie, avec les taches blanches mieux marquées. Angle anal ordinairement marqué de deux points noirs bordés de ferrugineux. Après que la chenille de ce papillon est parvenue à toute sa taille, elle à environ 34 millim. de long. Elle est d'un vert tendre, avec une raie blanche latérale, placée immédiatement 1. Caprifoliées Classe comprenant les familles des Rubiacées et ües Lonicérées (Caprifoliacées). Ses caractères sont les suivants : Plantes dico- lylées gamopétales. Fleur à ovaire infère, à deux ou plusieurs carpelles (deux ou plusieurs loges). Corolle surmontant l'ovaire ; élamines insérées sur la corolle (périgynes). Ovules au nombre de un ou plusieurs dans chaque loge. Graine pourvue d'un périsperme, BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE D au-dessus des pattes membraneuses ets'étendant sur les sept deruiers segments. Vue à la loupe, sa peau paraît finement chagrinée ; chaque anneau, le premier et le quatrième excep- tés, est armé sur le des de deux épines rameuses, très courtes sur les sixième, septième, huitième, neuvième et douzième anneaux, et plus longues sur les autres, principalement sur le cinquième. Deux rangées d'épines semblables, et encore plus courtes que les premières, se voient en outre de chaque côté du corps. Toutes ces épines sont vertes à leur base, couleur de rouille dans lereste de leur longueur, et hérissées de poils noirs. La tête a la forme d'un cœur renversé, légèrement bifide dans sa partie supérieure, épineuse sur ses bords, et rugueuse sur ie reste desa surface. Sa couleur est d’un brun ferrugineux comme Fig. 1. Le Petit Silvain du‘chèvrefeuille (1). celle des pattes écailleuses ; les membraneuses sont vertes. Cette chenille vit sur le chèvrefeuille des bois. On la trouve parvenue à toute sa grosseur vers la fin de mai; mais il est rare de la rencontrer, bien que son papillon soit très commun. Il faut la chercher dansles bois humides et sur les chèvrefeuil- les en buissons. Godart, qui ne l’a jamais trouvée, a supposé, contre l’assertion de tous les auteurs qui l'ont décrite, qu elle vivait sur le chêne, et cela parce qu'il a vu souvent des femelles déposer leurs œufs sur les feuilles de cet arbre ; mais il est plus que probable que s'il a vu effectivement des femelles flans l'action de pondre en voltigeant autour des chênes, c'est que les chèvrefeuilles qu'il n’apercevait pas se trouvaient confon * 1. Gravure tirée des Métamorphoses des Insectes, Paris, Hachette et Cie remerciements. (Note de la Rédaction.) 6 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dus parmi les branches de ces arbres. Le même naturaliste s'est également trompé dans sa conjecture, au sujet de la chrysalide qu’il suppose, par analogie, devoir être sans taches métalliques, comme celles des mars; elle en a au contraire de très brillantes, ainsi qu'on peut le voir. En voici au reste une description très détaillée. Elle est anguleuse. Sa tèêtese termine par deux appendices en forme d'oreilles. Son dos est caréné, et présente, dans son mi- lieu, une protubérance très saillante et déprimée latéralement. Le fond de sa couleur est d’un vert brun ou pistache, et comme vernissé. Lorsqu'on l'examine sur le dos on remarque: vers l'extrémité de l'abdomen, une grande tache oblongue jaune citron et un peu dorée à sa partie supérieure ; au milieu et de chaque côté de la protubérance, une rangée de cinq points, moitié dorés, moitié argentés, enfin vers la tête, trois taches argentées qui entourent la base des deux oreilles. Du côté opposé, ou sur le ventre, on voit seulement une tache à la base de chaque oreille, et trois vers l'extrémité de l’ab- domen. Ce Lépidoptère est étranger à nos départements méridio- naux, mais il est très commun dans les grands bois, aux envi- rons de Paris, en Alsace, les Vosges, et les départements du nord, etc., en juin et juillet. E. SAVARD. Société centrale d'apiculture et d’insectologie Séance du {8 novembre 1885. Présidence de M. Maurice GIRARD. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. A. Ramé, à propos de ce procès-verbal, parle de l'usage du goudron liquide pour boucher les trous de la chenille du Cossus gâte-bois, de façon à asphyxier les chenilles et aussi à empêcher les pontes des papillons dans le voisinage. Un Hanneton vivant mâle est montré à l’Assemblée, trouvé cramponné à une tige de saule par M. Cazet, instituteur à Saint-Beury (Côte-d'Or). Ces faits se présentent assez souvent en hiver, à la suite de quelque labour ayant mis à décou- BUL:ETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 1 vert une coque nymphala où l'adulte est formé plusieurs mois avant son éclosion habituelle. M. J.-A. Meunier présente un travail sur l’insectologie indus trielle intitulé les Vésicants. Il traite de la Cantharide offici- nale et des préparations flans lesquelles on l'emploie. M. le Secrétaire général annonce que M. le Ministre de l'Agriculture accorde à notre Société son allocation annuelle de 1.500 francs. L'Assemblée vote des remerciements qui seront transmis au Ministre. Une commission est nommée pour dresser le programme de l'Exposition de 1886 et son règlement. Elle est formée de MM. Saint-Pée, E. Savard, Malessard, H. Hamet, A. Ramé. Est envoyée à la Société une circulaire du Ministre «ee l’Instruction publique relative à des Côservations sur les Oiseaux. La question 22, relative au régime alimentaire des Oiseaux observés, est de nature à intéresser notre Société. M. H. Hamet parle du bourdonnement des Abeilles qu'il compare à celui des toupies dites d'Allemagne. Membre admis, dans la section d’apiculture, M. Bourgeois, de Paris. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire: DELINOTTE. Congrés des sociétés savantes Tenu à la Sorbonne les 7, 8, 9, 10 et 11 avril 1885. COMPTE RENDU PAR M. A. RAME Vice-président de la section de sériciculture, délégué de la Soci'té. La première réunion de la section des sciences naturelles a eu lieu le 7 avril. M. de Quatrefages a été nommé président ; MM. Alph. Milne- Edwards et Maunoir, vice-présidents ; M. Ch. Richet, secrétaire ; MM. le colonel Deleise, le profes- seur V. Lemoine et Paulin, assesseurs. A l'ouverture de la séance, le D' de Montessus, président de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire, pré- 8 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE sentait un oiseau fort curieux, à peine signalé dans les anna- les de la science et appartenant à la famille des caïlles. Cet ornithologiste apportait sur ce gallinacé des documents nou- VeaUXx. En voici le résumé : Dans le mois de juillet 1862, dit-il, deux savants natura- lites, MM. Ossian des Murs et Jules Verreaux ont donné la description de l'oiseau en question d'après un sujet mâle adulte pris vivanten Lombardie et appartenant à M. Turati, de Milan. Ces savants ne savaient rien de sa patrie et elle reste encore inconnue aujourd'hui. Toutefois MM. O0. des Murs et J. Verreaux lui attribuèrent l'Australie pour berceau, en le rapprochant du Synoicus australis, et, le dédiant à M°° Turati, ils le nommèrent Synoicus Lodoisiæ. Ils ont donc classé cet oiseau dans le genre Synoïcus, créé par Gould. Depuis cette capture, un second exemplaire exactement semblable a été abattu le 20 décembre 1864, dans le dépar- tement de la Somme par M. A. Delignières, qui en a fait don au musée d'Abbeville. On ne savait rien de plus sur cet oiseau paradoxal, quand la capture d’un troisième individu dans la Bresse chalonnaise engagea le Dr de Montessus à ajouter quelques réflexions aux faits publiés. Dans l’une des séances du congrès de la Sor- bonne de l'année 1882, 12 avril, il signala cette capture ; mais n'étant pas encore en possession de cet oiseau, n'ayant fait que l’apercevoir et constater son identité dans une collection de la localité où il était considéré comme une variété de la caille d'Europe, il avait peu à ajouter à ce qu'avaient écrit les savants naturalistes nommés précédémment. Plus tard, à grand'peine et à grands frais, étant devenu possesseur de cette rareté, qu'il sauva de l'obscurité et qui doit devenir célèbre dans un musée de sa création, il la conserve pour le département qui lui a donné asile le dernier. Cette bonne fortune devait avoir ses fruits. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 9 Après un examen sérieux €t raisonné, l’ornithologiste cha- lonnais a établi un parallèle entre cet oiseau, la caille d’'Eu- rope et le Synoicus australis. Au premier coup d'œil, on reconnaît une caille et on lui trouve de l’analogie avec la caille d'Europe ; mais il en diffère par des tons plus accentués; il en diffère surtout par des bar- res d'un brun noir sous la poitrine et l'abdomen, lesquelles alternent avec des barres d'un blanc roussâtre... etc... Il diffère encore davantage du Synoïcus australis, et il possède surtout des caractères anatomiques propres qui doivent dé- terminer sa place dans l'échelle de la classification. Aïnsi, la conformation du bec, qui a quelque analogie avec celui des perdrix, celle de la tête, du tarse et des doigts, le séparent du genre Synoïcus et doivent en faire un genre nouveau au quel l’auteur donne le nom de Perdortyx, des noms grecs : Perdix, icos, Perdrix, et de l'autre mot grec: (Ortux, ugos, Caille. À ce nom générique la Société des sciences na- turelles de Saône-et-Loire a ajouté le nom spécifique Mon- lessus. Dans l’ordre de la classification, le Perdortyx-Montessus suivra le genre Perdicula, découvert depuis peu par les ornithologistes anglais dans quelques contrées de l'Inde. Les types du genre Perdicula sont encore peu connus et le D' de Mountessus en présente au congrès deux individus (mâle et femelle) de l'espèce appelée argoondah, qui ont vécu sous ses yeux et dont il a observé et étudié le caractère. Leur gaieté leur vivacité, le chant du mâle, un véritable et gracieux gazouillement, ont surtout frappé son attention. Ce natura- liste a démontré en outre que l’on doit séparer les nombreux genres Coturnir ou Cailles de la famille des Perdicidæ ou Per- drix, pour en faire une famille distincte sous le nom de Coturnicidæ, Coturnicidées. Le genre Perdicula devra marquer la transition des Per- drix au groupe des Cailles. Viendront ensuite les genres Perdortyx, Synoïcus, caille ou coturnix, etc. M. Alphonse Milne-Edwards a sanctionné l’opinionde M. de 10 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICULÉ Montessus sur la nature de l'oiseau de passage et donne une approbation complète à toutes ses conclusions (1). La deuxième journée(8 avril) a été très remplie par de nombreuses communications insectologiques. M. J. Fallou indique plusieurs des observations faites par lui chaque année depuis 1878, relativement à l’acclimatation en France du Ver à soie de l’ailante/ Affacus Cynthia vera) et de plusieurs autres espèces de Bombycites séricigènes exo- tiques Aftacus Pernyi, Cecropia, Yama-Mai, Polyphemus Mylitta, Antheræa Frithi). En montrant à la Société ces divers Lépidoptères à l'état de chenilles et à celui d'insecte parfait, ainsi que des modifications de formes produites chez le papillon par des causes accidentelles, il fait remarquer que ses diverses études à ce sujet ont été publiées dans les Bulletins de la Société nationale d'acclimatation, et qu'il en a présenté le matin même un résumé au Congrès des Sociétés savantes réuni à la Sorbonne. Ce même sujet traité par M. A. Ramé dans un mémoire assez développé,qui sera analysé par la rédaction,estun articleséparé. M. le docteur Lemoine, professeur à l’école de médecine de Reims, fait une curieuse communication sur les ennemis naturels du phylloxéra et des coccidés. On sait combien le groupe auquel appartient le premier de ces insectes a attiré l'attention dans ces dernières années par ses terribles ravages. Les dégâts des coccidés ou cochenilles ont été depuis long- temps déjà caractérisés par les noms populaires attribués à l'insecte. M. Lemoine a étudié spécialement à ce point de vue le Phylloxera punctata, parasite du chêne à fleurs sessiles, et l'Aspidiotus neru, abondant sous la face inférieure des feuil- les du laurier rose (2). 1. Commeil est ici question d'un oiseau insectivore,au moins à l'époque des couvées, nous avons cru devoir donner sans réductions l'intéressant rapport de M. A. Ramé. (La Rédaction.) 2. Ce sujet n’a pas été développé, le temps ayant fait défaut pour cette importante communication. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE FT Le Phyllroera punctata se trouve attaqué par trois larves d'insectes dont l’auteur décrit la forme, les mœurs et le mode d'action. La troisième larve dont il a pu suivre le cycle complet des transformations appartient au genre Scymnus (Coléo- ptère coccinellien). Son action destructive est à la fois très méthodique et très efficace, car cette larve s'attaque aux phylloxéras voisins les uns des autres et opère la succion de chacun d'eux dans un intervalle de huit à dix minutes, de telle sorte que la feuille ne tarde pas à être recouverte d'insectes desséchés. Vers la fin de la succion se passe un acte physiologique tout spécial. C'est l'introduction dans l'intérieur du corps du phylloxera d'un liquide rougeâtre provenant de l'intestin de la larve ; ce liquide, destiné sans doute à saisir les dernières particules assimilables, est repris par le Seymamus. L'Aspidiotus est attaqué par un petithyménopt ère qui dépose un ou deux œufs dans le corps de l’insecte à son pre- mier âge, de façon que l'œuf puisse se développer, éclore, et que la larve qui en provient trouve sa subsistance jusqu'au moment où elle devient immobile. À ce moment l'Aspidiotus est réduit à l'état de simple enveloppe desséchée. Le nombre d'œufs ainsi déposé par l'hyménoptère est par- fois tel qu'à la fin de l'automne il n'y a plus pour ainsi dire d’Aspidioltus qui n'en contienne. Le froid seul vient arrêter une action qui paraîtrait pouvoir être complètement destruc- tive (1). Concours entre les appareils à insecticides Un concours sera ouvert en Italie aux instruments servant à projeter les insecticides ; il aura lieu le 1e mars 1886, à la ferme-modèle de l'Ecole royale de viticulture et d'œnologie à Coneglianc, près Venise. — Les expériences comparatives 1. M. le docteur Lemoine a publié divers ouvrages et conférences sur ces sujets et aussi une étude sur la vigne en Champagne pendant les temps géologiques. 12 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE commenceront publiquement le 2 mars, et le rapport du jury devra être déposé dans le délai de vingt jours. Les demandes avec brève description et prix des instruments devront être adressées au directeur de l'Ecole avant le 22 février prochain. Récompenses à Ia sériciceolture Suivant un arrêté du ministre de l’agriculture, des récom- penses seront accordées, dans le département de l'Isère, aux agriculteurs qui, en 1886, présenteront les magnaneries les mieux tenues, suivant les meilleures méthodes d'éducation et de grainages. Médaille d'or, deux médailles d'argent, qua- tre médailles de bronze et une somme de 1 500 fr. seront dis- tribuées à des sériciculteurs ayant mis à l’éclosion 75 grammes de graines ou davantage. Une médaille d'or, cinq médailles d'argent, cinq médailles de bronze et une somme de 2 300 fr. sont destinées aux concurrents mettant en éclosion moins de 15 grammes de graines. Un objet d'art pourra être décerné au lauréat reconnu relativement supérieur et jugé digne d'être plus spécialement offert en exemple. L'objet d'art ne pourra pas se cumuler avec la médaille d'or. Trois médailles d'argent, cinq médailles de bronze et une somme de 500 fr. pourront être données par le jury en argent employé dans les magnaneries primées. Les prix seront décernés, en 1887, à la séance de la distribution solennelle des récompenses di concours régional de l'Isère, et ils figureront dans la liste des prix de ce concours. Les déclarations des concurrents devront être remises au maire de leur commune, qui les visera et les adressera à la préfecture du département, le 15 août 1886, au plus tard. Aucune déclaration ultérieure ne sera admise. Ces déclarations contiendront les nom et prénoms, les adresses bien précises et l'indication de la quantité de graines mises à l'éclosion. C’est très bien ! mais ce n’est pas là ce qui sau- vera la sériciculture menacée de mort par la concurrence étrangère. Comment veut-on qu'un cultivateur fasse des édu- cations lorsqu'il est démontré que les dépenses sont plus for- tes que les recettes? Il est évident que les cocons à 3 fr. ou BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 13 3 fr. 25 le kilog. ne peuvent pas solder les dépenses occasion- nées par la graine, par l'organisation d'une magnanerie, par l'achat et la cueillette de 800 kilog. de feuiiles par once, par le chauffage, par la main-d'œuvre, par la bruyère, par le trans- port des cocons, et, dans ces conditions, les propriétaires pen- sent qu'ils n’ont rien de mieux à faire que d'arracher leurs müriers. Il faudrait done que les cocons et les soies de l’étran- ger fussent soumis à une taxe douanière assez forte pour rétablir l'équilibre et laisser quelques bénéfices dans les mains de l'éducateur. Le Sphinx du Nérion Deilephila nerti, Linn. CRÉPUSCULAIRES, Godart. par M. E. Savard. Le Laurier-rose(Nerium Oleander, famille des Apocynées)(1). Ce bel arbuste, spontané en Provence, en Grèce, etc., orne les ravins el les bois humides de la région méditerranéenne. Les nombreuses variétés à fleurs doubles et diversement co- lorées, obtenues «par les semis et propagées par la culture, font l’'ornement de nos jardins, mais exigent, dans le Nord, le séjour dans l’orangerie pendant l'hiver. Toutes les parties herbacées de la plante recèlent un suc doué de propriétés vé- néneuses narcotico-âcres. Son nom vulgaire de Laurier est dû à la ressemblance éloignée de son feuillage avec celui des espèces du genre Laurier (Laurus), plantes avec lesquelles il n’a en réalité aucun rapport. Le sphinx du Nérion a 102 mm. d'envergure ; ses ailes su- périeures sont nuancées de vertet de gris rosé, ayant à la base une tache blanchâtre, arrondie, sur laquelle est un gros point d'un vertolivâtre. Viennent ensuite trois lignes blan- ches partant de la côte et se confondant inférieurement avec 1. Apocynées. Famille de plantes dicotylées, gamopétales, à ovaire libre ; comprenant des arbres élevés, des arbrisseaux à tiges souvent volubiles, et des plantes herbacées vivaces, répandus dans les régions tropicales, mais assez rares dans nos pays tempérés, ]4 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE une bande rosée qui descend obliquement de la côte au bord interne et se prolonge le long de ce bord, jusqu'à la base de l'aile. Cette bande est suivie d'un espace violâtre en forme de cône, limité inférieurement par une ligne blanche en zigzag et supérieurement par une bande blanchâtre divisée par deux lignes vagues, d'un vert olive. L’angle apical est orné d’une figure blanchâtre représentant un Y renversé x. Ailes inférieures noirâtres, luisantes depuis la base jusque vers le milieu, ensuite verdâtres jusqu'au bord postérieur. Ces deux nuances, séparées par une raie blanchâtre, sinuée. Le bord abdominal-est garni de poils grisàtres sur lesquels est une tache arrondie, noirâtre. Thorax d'un gris verdâtre avec les ptérygodes d'un vert foncé, bordées de gris lilas et un collier de celle même cou- leur. Abdomen vert ou gris verdâtre, avec Les trois premiers anneaux bordés de poils blancs, les suivants ornés de chaque côts de bandes olivâtres et obliques, celles de l'extrémité plus prononcées. Ce magnifique lépidoptère est commun sur tout le littoral de la Méditerranée, surtout en Provence, mais il se prend accidentellement dans toute la France. Les individus qui naissent dans les environs de Paris ne s’y reproduisent point en raison de la rigueur du climat, j La chenille de ce papillon est du nombre de celles que l’on nomme vulgairement Cochonne, parce que leurs deux pre- miers anneaux, qui sont rétractiles et qui rentrent sous le troisième, dans l’état de repos, s'allongent de manière à imi- ter le groin d'un cochon, ou mieux encore la trompe d'un éléphant, lorsqu'elles mangent ou qu'elles changent de place. Cependant, malgré cette ressemblance peu avantageuse pour elles, celle dont il s'agit n’en est pas moins remarquable par sa beauté, qui égale celle du papillon qu'elle produit. Elle varie pour le fond de la couleur; mais elle est ordinai- rement d'un beau vert, dont la nuance est plus claire sur les trois premiers anneaux que sur le reste du corps. Ce qui BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 145. frappe d'abord, en la voyant, ce sont deux grandes taches oculaires, placées sur le troisième anneau; elles sont d'un bleu d'acier, cernées de noir et pupillées de blanc. Les au- tres anneaux, à l'exception du quatrième et du dernier, sont traversés de chaque côté par une bande étroite blanche, qui se termine en mourant à la base de la corne dont nous parle- rons plus bas. Cette bande, quelquefois bordée de bleuâtre dans sa partie supérieure, est toujours accompagnée, en des- sus comme en dessous, de points blanes parsemés sans ordre, et dont quelques-uns se voient sur le quatrième anneau. Les stigmates sont noirâtres et finement bordés de blanc. Les pattes écailleuses et la tête, qui est très petite, sont de la couleur des trois premiers anneaux. Les pattes membraneu- ses participent de celles des autres anneaux. Enfin la corne est courte, obtuse, granuleuse, courbée en arrière et d'un jaune orangé. Quelques jours avant sa transformation, cette chenille perd entièrement sa beauté ; elle devient brune sur le dos et d’un jaune sale sur le reste du corps. Sa voracité est incroyable, aussi prend-elle accroissement en très peu de temps. Elle vit exclusivement sur le Nérion oule Laurier-rose (Nerium olean- der). On la trouve parvenue à toute sa taille en août et sep- ternbre, et son papillon éclôt en octobre, et même jusqu’en novembre, si le climat a une température qui le permet. Dans le cas contraire, l’éclosion est retardée jusqu'au mois de juin de l’année suivante. De même que la plupart des che- nilies cochonnes, celle-ci ne s'enfonce pas dans la terre pour se chrysalider ; elle sefabrique une espèce de coque avec des débris de feuilles qu'elle réunit par des fils, au pied de l’ar- buste sur lequel elle a vécu. La chrysalide est allongée, d’un brun noisette, finement striée de brun plus foncé, avec une tache noire très apparente sur chaque stigmate. La chenille dont il s’agit n'est pas tou- jours aussi belle ; on en rencontre quelquefois des individus entièrement bruns, mais du reste avec le même dessin que “eux de couleur verte. On en rencontre aussi qui ont quatre 16 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE lunules bleues au lieu de deux; mais cette variété est très rare. Dans son jeune âge elle est jaune, avec la corne noire et très longue. Le sphinx du Nerion se trouve accidentellement dans les jardins où le Vérion se cultive en caisse ; on l’a aussi rencon- tré plusieurs fois sur la pervenche (Vénca minor). Moustiques attaquant les truites. Voici un fait curieux relaté par le Bulletin de la Commis- sion des pêcheries aux États-Unis. Dansle cours du mois de juin, un de ses correspondants se trouvant sur le bord de la rivière Tumichie, dans la vallée de Gunnisson (Colorado), s'était assis au bord du ruisseau, près d’une crique où la pureté et la tranquillité des eaux lui permettaient de suivre les ébats des poissons; quelques nuages de moustiques volaient au-dessus de la surface. Parmi les poissons, il y avait un certain nombre de très jeunes truites faciles à reconnaître, ayant encore le sac sor- tant de la région des ouïes, et le corps presque transparent. D'instant en instant, ce fretin venait à la surface, soit pour renouveler sa provision d’air, soit pour toute autre cause, et le sommet des têtes émergeait un instant. Aussitôt les mous- tiquesse précipitaient, plongeaient leur vilebrequin dans la cer- velle du poisson qui semblait immédiatement paralysé et incapable de s'échapper. Le moustique ne lâchait prise qu'après avoir extrait de la tête de l'animal tous les sucs de la vie ; il s'envolait alors, et la petite truite morte, retournée le ventre en l'air, s’en allait au courant. En moins d'une demi-heure, én ce seul endroit, plus de vingt corps inanimés partirent ainsi à la dérive. Les moustiques seraient donc de terribles destructeurs de l'espèce, et le remède n’est pas facile à trouver. Il est vrai que la truite adulte fait à son tour une guerre acharnée à toute cette gent ailée et nuisibie. PTE LT RSS EDS S ST SPP EDS PSS LPS PPS SPP EPP PSE Le Gérant : H. HAMET. - «ue (3 1a SOC, Go; Type, J'LAÎTE, 8, Tr. Li. npague 123, !s. PA N° 2 ONZIÈME ANNÉE Février 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : J. A. MEUNIER : Insectologie industrielle, la Cantharide. -— À. RAMÉ : Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne, en'1885, avec figures (Suite et fin). — Séance de la Société centrale d’apiculture et d'insectologie du 16 décembre 1885. — L. MorEeyre: Insectes et Crus- tacés comestibles. — Détermination d'Insectes Coléoptères. inscctelegie industrielle (l). LES VÉSICANTS par M. J. A. MEUNIER. On donne le nom de vésicant, de rubéfiant, et aussi d'épi- spastique, à des médicaments qui ont la propriété, appliqués sur la peau, d'y déterminer la rougeur, les ampoules et les autres symptômes de l'inflammation. Parmi ces médicaments le plus précieux pour la thérapeutique nous sont fournis par une famille d'insectes à laquelle les entomologistes ont donné les différents noms de vésicants, de Méloïdes et de Canthari- diens. Cependant tous les insectes de cette famille ne nous offrent pas les précieuses qualités médicamenteuses que nous fournissent certains d'entre eux. Les seuls employés aujour- d’hui dans les officines sont, les Mylabres en Afrique et en Italie, les Epicautes, en Amérique, les Cantharides et les Méloës en Europe, encore ces derniers sont-ils bien délaissés anjourd'hui. Les insectes que nous venons de nommer nous offrant tous les mêmes propriétés pharmaceutiques ; nous ne nous occuperons que des Cantharides. L'insecte. Les cantharides des boutiques ou officinales, Can- tharis officinalis (2), appelées aussi mouches d'Espagne, sont 1. Voir le bulletin année 1884, mois de février, mars, juin, juilletet août. 2. Géaitif cantharidis, pluriel cantharides, les cantharides. 18 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE de jolis coléoptères longs de 13 à 25 millimètres, aux élytres d'un vert émeraude chez les mâles et d’un vert bronzé chez les femelles ; elles habitent presque toute l'Europe, mais principalement le Midi, dans certaines localités elles se mon- trent en prodigieuse quantité, leur présence se trahit par une odeur forte et peu agréable; elles dépouillent de leurs feuilles les frènes, les lilas, les troènes et en général tous les végé- taux de la famille des Oléacées. | Comme toutes les Cantharides que nous employons nous viennent d'Espagne, elles sont chez nous un grand fléau pour nos bois, et nous avons, quoique cet insecte soit très utile,tout. intérêt à arrêter sa propagation, en laissant à nos voisins de tra los montes le soin de nous en approvisionner. La récolte des Cantharides se fait généralement en mai ou en juin degrand matin, ou par un temps brumeux, parce qu'alors elles sont encore engourdies par le froid et ne peu- vent prendre leur essor. Pour recueillir ces insectes, on étend un drap au pied des arbres où ils sont réunis en essaims souvent nombreux,et, muni de gants, on secoue fortement les branches qui les portent: les insectes tombent dans ie drap, que l’on replie alors; ensuite, on plonge ce drap dans l’eau bouillante, ou mieux encore on place les Cantharides dans des tamis que l'on recouvre et que l’on expose à la vapeur du vinai- gre jusqu’à extermination complète. Cette opération terminée, les Cantharides sont ensuite bien desséchées, pour en assurer la parfaite conservation. Par le séehage, les Cantharides perdent environ la moitié de leur poids. On doit les conserver dans un lieu sec et en vases clos, parce que leur principe actif s’'évapore facilement. Dans le commerce, lorsque les cantharides sont humides, ou brisées, ou tombées en poussière, d'une odeur très nau- séaborde ou de moisi, c'est qu'elles sont déjà gâtées ou sur le point de l'être; ordinairement quand elles sont dans cet état, c'est qu’elles ont été attaquées par le Ptine voleur (Ptinus fur), et doivent être rejetées par les pharmaciens. Un kilo- gramme de ces insectes doit en contenir de treize à quinze BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 19 mille et vaut, selon que la récolte est bonne ou mauvaise, de dix à quinze francs. Propriétés chimiques. C'est à Robiquét que l'on doit la première analyse des Cantharides (Annales de chimie, tome LXXVI. Ce savant chimiste a trouvé que ces insectes contenaient, outre le principe vésicant auquel il a donné le nom de cantharidine, une huile grasse jaune, une autre vis- queuse, une huile verte concrète, une matière noire conte- nant de l'osmazone, des acides urique, acétique et phospho- rique, de l'albumine, des phosphates de chaux et de magnésie et de la chitine. Les chimistes ne sont pas d'accord sur la composition de la Cantharidine. Robiquet lui donnait comme équivalent : C1 HO‘; l'expérience renouvelée par Regnault a donné GC! H5 O0‘; enfin, depuis, d’autres chimistes ont trouvé C? He O?. C'est un alcaloïde isomère de la Picrotoxyde (prin- cipe actif de la Coque du Levant). Pour l’extraire de la cantha- ride on se sert: l°soit d'alcool et d’éther, soit d’éther seulement. On fait digérer dans le véhicule, pendant plusieurs jours, les insectes pulvérisés ; on achève l'extraction dans un appareil à déplacement, l'éther, ou l'alcool et l’éther étant déplacés en dernier lieu par l'eau. On distille ensuite ce liquide, déplacé.La cantharidine, qui cristallise par le refroidissement, se redissout ensuite et on la purifie avec du charbon animal. 2° Par le chloroforme. Les Cantharides pulverisées sont laissées en contact quelques jours avec le double de leur poids de chloroforme dans un appareil à déplacement; le chloroforme est alors déplacé par l'alcool. On évapore la solution, et aussitôt la cantharidine cristallise, entrat- nant avec elle un peu d'huile verte. On la place sur du papier buvard, qui absorbe la plus grande partie de l'huile. On fait ensuite recristalliser la cantharidine dans un mélange d'alcool et de chloroforme. La cantharidine pure forme des prismes droits incolores: elle fond vers 120°; à 182° elle se volatilise en fumée 20 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE blanche qui irrite fortement les yeux, le nez et la gorge, et recristallise après condensation en prismes rectangulaires très brillants. La cantharidine est insoluble dans l’eau, si elle n'est pas additionnée d’une autre substance dissolvante ; elle se dissout promptement dans l'alcool et l’éther ; l’esprit-de-bois,l'acétone, l’éther acétique et formique, la dissolvent à chaud,maïisellese dépose par refroidissement. Son meilleur dissolvant est le chloroforme; elle se dissout aussi dans les huiles fixes et vo- latiles. Toutes ces solutions possèdent le pouvoir vésicant qui n'appartient pas à l’alcoloïde cristallisé; un gramme de can- tharidine, mêlé avec trente grammes d'axonge, produit une vésication énergique. La cantharidine à la dose de cinq centigrammes est un violent toxique, et même une quantité moindre pourrait devenir mortelle pour un sujet hystérique. Propriètes vésicantes. La cantharidine étant d'un prix très élevé, n’est que rarement employée dans la thérapeuti- que ; on lui préfère dans toutes les applications pharmaceu- tiques la poudre de Cantharides que l’on prépare dans les laboratoires en prenant des Cantharides séchées, que l'on passe au crible pour en séparer les poussières et les mites, si elles en contenaient. On les pile dans un mortier de fer, et on ne cesse la pulvérisation que quand le résidu ne paraît plus composé que du squelette de l'insecte. Comme la Cantharide est un poison énergique, cette pou- dre est dangereuse à préparer. Il est nécessaire de se garan- tir des effets qu'elle peut produire sur les muqueuses. Son rendement est environ de 82 à 90 0/0 du poids des insectes employés. La poudre de Cantharide, mise en contact avec la peau, détermine en quelques heures d'abord un engourdissement plus ou moins douloureux, ensuite une phlyctène unique. En l'enlevant, on trouve à la surface de la peau une couche de lymphe presque coagulée et qui se renouvelle à chaque pan- sement : vu cette puissante action vésicante, la poudre de can- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE al tharide n'est employée qu'en faibles proportions associées à d’autres corps. L’exiguité de ce Bulletin ne nous permet pas d'entrer dans de grands détails sur ses applications; cependant nous allons indiquer les principales formules dans lesquelles la Cantharide est le principe actif. 4° Teinture de cantharides. Poudre de Canthinde NA et cel: 50 grammes AUCUOLRMRS OS SRE RSR NA TETE SO00 Faire macérer quinze jours, passer avec expression, et fil- trer. — Employée en friction comme rubéfiant. 2° Teinture rthérée de cantharides. Cantharidespulvérisées ph an nn ee 100 grammes ETRELPACO QUE MARRANT EIRE" 100 Faire comme ci-dessus en laissant macérer dix jours. — Employée dans la paralysie et l'engorgement lent du tissu cellulaire et dans les rhumatismes. 30 Huile cantharidée. Poudre grosse de cantharides. . . . . . . . . ... 100 grammes Éuileg d'Oise 1000 Faire macérer pendant six heures dans un vase clos à la chaleur du bain-marie, passer avec expression et filtrer. 40 Emplätre ordinaire ou vesicatoire. RésIneNélémI MEL NOUS LI RME .. 100 grammes LEO MON AE BREST ÉPPMTIS PRET PRET O TU .. 40 CHSUCNTMPASTICUMP ER ER EN QUE 300 SAN NN (e Gain (AE gtiA ; pet à LAS EL ee, OS OA PPORSS UA 400 Gantharidéswpulvérisées MMM CAEN LIEN D 420 On étend cette pâte sur du sparadrap. Le vésicatoire cam- phré se prépare de même en répandant sur la surface de l’éther saturé de camphre. 50 Emplûtre anglais. Cantharides pulvérisées et cire d'abeille, parties égales. 6° Taffetas vésicant. Faire fondre à feu nu : Cire} aune pla sue 250 grammes. POIX DORE AT ete Bo te SOU Colophane. . ... M VO ERA 259 22 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE Passer et ajouter à la masse un peu refroidie : EE COVER ER) LE HO Ce Mt Lt SEL 40 Térébeuthine fes liéte x 40 404: 40 Cantharides pulv..… ... . . «. 400 (A suivre.) Congrès des sociétés savantes Tenu à la Sorbonne les 7,8, 9, 10 et 11 avril 1885. COMPTE RENDU PAR M. A. RAMÉ Vice-président de la section de sériciculture, délégué de la Société. (Suite et fin, v. p. 7, Bull. 1886) Une autre communication très intéressante a été faite par M. le docteur E. L. Trouessart, du musée” d'Angers, sur les Sarcoptides plumicoles au point de vue du transformisme. Les Sarcoptides plumicoles au point de vue du transformisme. La sous-famille des Sarcoptides plumicoles (Analgesinæ) présente un très grand intérêt au point de vue du transfor- misme, en raison du grand nombre d'espèces qu'elle renferme. Aucune espèce d'oiseau n’en est dépourvue, et la plupart en possèdent de trois ou quatre types différents : or,on connaît environ 11.000 espèces d'oiseaux réparties dans 2.900 genres ou sous-genres, et dans 115 familles. On peut voir, d’après ces chiffres, que l'étude de ces Acariens présente un vaste champ d'observations, encore inexploré, au naturaliste dési- reux de se rendre compte des modifications que l'habitat et les conditions dun milieu, c’est-à-dire le séjour sur tel ou tel oiseau, ont pu produire sur ces parasites. Il s’en faut de beaucoup, du reste, que l'on connaisse tous les Sarcoptides plumicoles: mais les principaux types d'oi- seaux ont été examinés à ce point de vue, et l'on peut jeter les premiers jalons d’une étude qui promet beaucoup pour l'avenir. — Avant les recherches de l’auteur on connaissait environ 90 espèces d'Analgésiens : les deux mémoires qu'il vient de publier (1884-1885) contiennent la description de l } BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 23 150 espèces nouvelles, la plupart exotiques, sans parler des variétés qui tripleraient facilement ce chiffre, et le nombre des genres a été doublé. On connaît donc actuellement 18 genres et 250 espèces de cette sous-famille, qui se trouve ainsi de beaucoup la plus nombreuse des Sarcoptides. Au point de vue de leur distribution géographique, ce qui frappe tout d'abord c’est qu'elle dépend de la façon la plus étroite de celle des principaux types d'oiseaux. On trouve le même parasite, en général, sur tous les oiseaux d'une même famille naturelle, quelle que soit la distribution géographi- que de cette famille. Il en résulte qu'il existe un assez grand nombre de types cosmopolites : en outre le nombre des espèces de Sarcoptides plumicoles est beaucoup moins considérable que celui des espèces d'oiseaux ; en se basant sur les faits obser- vés on peut estimer à 1.500 le nombre probable des espèces que renferme la sous-famille des Analgésiens, chiffre déjà considérable puisqu'on n’en connait encore que la sixième partie. Quelques exemples feront mieux comprendre les rapports qui existent entre les Sarcoptides et les Oiseaux et les consé- quences qu'on en peut tirer au point de vue du transformisme. Sur les Canards et les Harles, dont les nombreuses espèces sont répandues sur tout le globe, on trouve une seule et même espèce, la Freyana anatina, qui présente, il est vrai, plusieurs variétés ; mais ces variétés ne sont pas caractéristi- ques de telle ou telle espèce,car on en trouvesouvent deux ou trois réunies sur le même oiseau. — Une espèce voisine, mais bien distincte, vit sur les oies et les cygnes. Les Autruches sont représentées, à l'époque actuelle, par deux genres: les véritables autruches (Sfruthio), qui habitent l'Afrique, et les Nandous (Rhea) qui sont confinés dans l’'Amé- rique du Sud. Les premières ont une taille double des autres et n'ont que deux doigts aux pieds, tandis que les Nandous en ont trois. Or, sur les oiseaux des deux genres, si nette- ment séparés par leurs caractères zoologiques aussi bien que par leur distribution géographique, on trouve deux espèces 24 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE de Sarcoptides absolument identiques (Pterolichus struthionis et Paralges pachycnemis. I est impossible de ne pas voir dans ce fait l'indice de l'origine commune des deux genres Struthio et Rhea. Il semble que les Sarcoptides parasites aient très peu varié dans les temps géologiques, tandis que les oiseaux qui les hébergent, beaucoup plus sensibles à l'influence du milieu extérieur, se modifiaient plus ou moins rapidement. De la connaissance de ce fait d'observation on peut déduire des conséquences au point de vue de la classification et de la philogénie des oiseaux. En voici quelques exemples : L'auteur a montré précédemment que des trois groupes des Analgésiens, un seul (les Analgésés) était universelle- ment répandu sur les oiseaux de tous les ordres; au contraire les Prérolichés vivent exclusivement sur les grands oiseaux : Rapaces, Gallinacés, Echassiers, Palmipèdes et sur les pas- sereaux de grande taille constituant, à peu de chose près, l'ordre des Picæ de Linné; sur les petits passereaux chan- teurs (Oscines ou Dæœodactyles), les Ptérolichés sont rempla- cés par les Proctophyllodés. Or, il est certains types d'oiseaux, le Ménure lyre par exemple, dont la place dans le systè se est longtemps restée douteuse, certains naturalistes le plaçant parmi les Gallinacés, près des Faisans dont il a la taille, d’autres le rapprochant des Merles. Or le Ménure Ilyre ne nourrit que des Proctophyllodés, et ce caractère seul in- dique que sa place est bien parmi les Passereaux chanteurs, malgré sa grande taille, ce que l'étude de son anatomie vient confirmer. Un des caractères qui varie le plus chez tous les Analgé- siens, surtout chez les Analgésés, est le développement plus ou moins considérable des pattes postérieures du mâle qui lui servent à tenir la femelle pendant l’accouplement. Le type primitif a dû avoir les deux paires de pattes postérieures éga- lement développées; nous l'avons nommé Protalges, car il existe encore. Mais chez la plupart des espèces ces deux paires si rapprochées, et devenues énormes par l'usage, se BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 25 Spécimens de Sarcoptides plumicoles. Fig. 2 Freyana anatina, Haller, mâle Fig. & Freyana Halleri, Mégnin et (grossisst. 50 diam.) Trouessart, femelle (gross. 50 diam.) Sur les canards et les harles. Sur les spatules roses. 1 Fig. 4. Halleria hirsuticornis, Mégn'n et Trouessart. A. mâle, B. femelle, faces ventrales (gross. 50 diam.) C. rostre, face dorsale (gross. 100 diam.) Sur le Flammant. 26 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICULE sont gênées mutuellement, et une seule paire suffisant à ce rôle, par suite de la loi du balancement des organes, l’une des deux s’est atrophiée au profit de sa voisine : on connaît depuis lontemps le type où la 4° paire est atrophiée (c’est le genre Analges); la théorie indiquait la possibilité de l'existence du type parallèle où, la 3° paire étant atrophiée, la 4° au con- traire est énorme ; nous avons découvert ce type: c’est le genre Analloptes, un des plus intéressants au point de vue du transformisme. Le type des Sarcoptides est probablement très ancien. Ces animaux, en raison de leur petite taille, échappent aux recher- ches des paléontologistes, mais on sait que de véritables Scorpions existaient dès l'époque silurienne: les Acariens dataient probablement de la même époque. Les Sarcoptides détriticoles (Tyroglyphinæ),qui seuls vivent à l’état de liberté dans les matières animales ou végétales en décomposition, ont dû paraître les premiers : quelques-uns d’entre eux sont bientôt devenus épizoïques en s’installant sur les Insectes hexapodes et ont constitué une deuxième sous-famille, les Canestrininæ; ceux-ci, ou les Tyroglyphinæ, en passant beaucoup plus tard sur les oiseaux, ont formé la 3° sous- famille celle des Analgesinæ ou Sarcoptides plumicoles, qui nous occupe ici, plus tard encore sont venues les ZListro- phorinæ qui vivent dans le pelage des Mammifères à la manière des plumicoles; enfin les Sarcoptinæ (Sarcoptides psoriques, ou animalcules de la gale), qui attaquent la peau des oiseaux et des Mammifères, et qui seuls sont réellement nuisibles à leur hôte, sont venus les derniers, et il est pro- bable qu'ils descendent des Analgesinæ auxquels ils ressem- blent beaucoup par tous leurs caractères, n’en différant réellement que par les mœurs (1). Dans la même séance, notre collègue, M. J. Fallou, expose certaines remarques faites par lui à Champrosay (Seine-et- Oise) au sujet de l'influence de la température hibernale sur 4.Brochure grand in-8, chez Doin, éditeur, 8, place de l'Odéon. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 27 les plantesret les insectes (Soc. nat. d’acclim., Bull. 1880), et qu'il semble résulter de ces études que les hivers rigoureux sont moins nuisibles aux insectes qu'à certains végétaux. Il cite des faits intéressants signalés dans ce travail: 1° par un froid de — 20°, des plantes placées dans une chambre non chauffée ont été complètement gelées, et des chenilles d’es- peria, de Chelonia, de Bombycites, de Noctuélites, etc., dépo- sées en terre avec les végétaux ont résisté et ont pu ensuite se métamorphoser; il y a même plus, car des chenilles d’un Lépidoptère méridional, la Chelonia fasciata, qui provenaient de Cannes, ont également résisté à la basse température; 2° un pêcher et un prunier, tués par un froid de — 26°, portaient: le premier des anneaux agglutinés formés d'un grand nom- bre d'œufs du Bombyx neustria qui ont cependant donné plus tard des chenilles, et le second des nids qui contenaient des chenilles encore vivantes du Liparis chrysorrhæa; 8° des chenilles d'une Pyralite, l'Euzophora artémisiella, vivant dans les racines de l'armoise commune, ont cependant vécu, tandis que la plante n’a pas résisté à un froid de — 15 à — 20° ; 4 des larves du Molytes coronatus, qui se trouvaient dans les loges pratiquées dans le canal médullaire de grosses racines de la carotte,se sont parfaitement développées,malgré le grand froid de l'hiver 1879-1880 (1). M. A. Milne-Edwards a observé, mal- gré le froid de 1879, le développement de divers Lépidoptères. La séance du jeudi 9 avril n’a rien présenté ayant trait spé- cialement à l'insectologie. Enfin, dans la séance du vendredi 10, M. de Quatrefages a transmis une note de M. Jourdain sur l’embryogénie des Limacéens. La lecture n’en a pas été faite. Dans cette même séance, M. Viallanes a communiqué au congrès ses observations sur la photographie des objets mi- croscopiques qu'il a perfectionnée au moyen de dispositifs ingénieux. Le samedi 11 avril, les travaux ont été clôturés par le discours de M. Goblet, ministre de l’Instruction publique, 1. (Ann. Soc.ent. Fr., Bul!.,1882, p. 213; et Rhynchophora, 1884, p. 97.) 28 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE qui a proclamé les noms de trente lauréats, dont trois cheva- liers de la Légion d'honneur, douze officiers de l'Instruction publique et quinze officiers d'Académie. A. RAMÉ. Société centrale d'Apiculture et d’insectologie Séance du 16 décembre 1885. Présidence de M. MALESSARD. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté sans observation. — La commission chargée de préparer le programme de la future exposition des insectes soumet à l'assemblée le travail qu'elle a élaboré. Après diverses modi- fications au règlement, l'assemblée vote l'ensemble de ce programme (voir p. 178, Bulletin de décembre dernier). Elle nomme une commission d'organisation de 13 membres. M. Ramé est désigné comme commissaire général chargé de l'organisation des salles. M. l'abbé Delepine signale comme étant très pratique l’em- ploi du goudron liquide pour détruire les guêpiers. Le soir ou le matin, on verse dans le trou de sortie des guêpes un peu de goudron dans lequel celles-ci s'empêtrent et trouvent bientôt la mort, ne pouvant plus pourvoir aux vivres. Un membre rappelle qu’en détruisant les guèpes qu'on rencontre aux mois de mars, avril et même mai,— qui sont des femelles fécondées, — on détruit autant de guëpiers. M. Fauvelais présente des rayons d'un nid de frelons, dont quelques cellules contiennent des nymphes. M. Ramé fait remarquer que les rayons sont en papier de bois différant quelque peu par la couleur des rayons de guëêpes. M. Hamet demande à ses collègues en apiculture s'ils pen- sent que la neige ait des effets bien appréciables sur les abeilles. M. Malessard répond que, lorsque la neige couvre le sol sans ensevelir la ruche, la consommation doit être plus forte en temps de gelée vive que lorsque le sol n’est pas cou- vert de neige, parce que le froid se fait plus sentir dans la ruche. M. Fallou dit que là où la neige couvre pendant quatre ou cinq mois le sol, comme dans les pays de hautes monta- BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 29 gnes, les insectes et les plantes ne paraissent pas souffrir de cette neige; au contraire, il semble que la couverture qui les abrite concoure à maintenir leur vigueur. Peu de jours après la fonte de cette neige, on voit des nymphes se transformer ‘en insectes parfaits et des plantes entrer en floraison. M. Ha- met ajoute qu'en effet les ruches qui se trouvent sur le Mont- Dore (Puy-de-Dôme) et qui restent près de six mois enseve- lie sous la neige, n’en souffrent aucunement et s'adonnent même à l'éducation du couvain dès que les jours commen- cent à s'allonger. Mais il demande à M. Fallou s’il pense que ce qui se passe dans les montagnes a lieu dans la plaine, en supposant que la neige y séjourne longtemps. M. Fallou ré- pond qu'il ne le pense pas. Il a constaté que, lorsque la neige séjourne longtemps dans la plaine, les plantes et les insectes s'y développent plus tardivement, et en moins grand nombre pour les insectes. M. Fallou présente des spécimens de vers à soie de Mada- gascar (Saturnia Suraka), dont les cocons sont magnifiques. Il communique aussi des papillons et des cocons de l'Affacus cynthia de ses éducations de 1885 à Champrosay. Il annonce aussi avoir reçu le premier volume de l'important travail de M. Natalis Rondot, intitulé l’Arf de la soie. Il promet des extraits que pourra publier le Bulletin. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire des séances : DELINOTTE. Insectes et Crustacés comestibles PAR L. MOLEYRE Préparateur au Muséum. INTRODUCTION. A celui qui voudrait faire l’histoire philosophique des pré- jugés, histoire que personne n'a encore écrite d'une manière complète et vraiment scientifique, les préjugés qui concer- nent l'alimentation fourniraient certainement la metière d’un chapitre plein d'intérêt. Dans ce chapitre, il serait souvent aU BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE question des animaux articulés, objet du présent mémoire, où nous nous proposons d'étudier à un point de vue très gé- néral leur rôle dans l'alimentation de l'espèce humaine. Comme à lui seul ce groupe d'animaux peut donner tous les éléments d'une thèse dont les conclusions sont susceptibles d'une généralisation assez étendue, nous n'avons pas le droit de négliger ce côté philosophique de notre sujet, et c'est dans cette Introduction que nous croyons à propos d'exposer la plupart des considérations qui s'y rapportent. Les Insectes et les Crustacés, qui forment avec les Méro- stomes, les Arachnides et les Myriapodes (1) une division du règne animal appelée dans les classifications modernes Sous- embranchement des Articulés, ont le corps divisé par des annulations, comme tous les animaux de l’embranchement des Annelés; mais, de plus, comme l'indique leur nom, ils sont pourvus, au moins à une certaine période de leur exis- tence, de membres et d'appendices articulés. Nous n'avons pas à insister ici sur les caractères zoologiques qui ont permis de répartir les animaux articulés dans cinq classes distinctes ; bien au contraire, nous devons faire remarquer qu'au point de vue de leur valeur comme comestibles ces cinq classes ne présentent à priori aucune différence essentielle. Tous sont enveloppés d’une peau ou d'une carapace en chitine, en- veloppe qui présente ordinairement la consistance et l'appa- rence de la corne, mince et délicate chez les uns, épaisse et coriace chez les autres, ou même renforcée chez beaucoup de Crustacés par des incrustations de matières minérales, qui lui communiquent une grande dureté. Pour la question qui nous occupe, le degré de dureté de l'enveloppe chitineuse a évidemment une grande importance ; mais, sous ce rapport, 1. La classe des Mérostomes n'est représentée actuellement que par le genre Limulus. Les Limules, appelés aussi Crabes des Moluques, poissons- casseroles, sont tout en carapace et en appendices cuirassés; il n’y a done guère moyen d'en tirer parti pour l'alimentation. On dit seulement que les Chinois les emploient pour la nourriture des porcs. Quant aux Myriapodes et aux Arachnides, 1ous ne négligerons pas les oc- casions d'en parler, bien qu’ils ne figurent pas dans le titre de cette étude. BULY:,ETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 31 il est impossible d'opposer les Insectes aux Crustacés, puis- que ces derniers, qui sont ordinairement les mieux cuiras- sés, jouissent dans l'alimentation de nos pays d'une préfé- rence exclusive. On ne saurait davantage mettre én opposi- tion ces deux classes, en comparant l'abondance relative et la distribution anatomique des masses musculaires, c'est-à- dire de la chair qui constitue dans tout animal la partie éminemment comestible, car cette répartition n’est pas tou- jours identique chez les divers types d'une même famille, et d'ailleurs, chez les Insectes à métamorphoses complètes, elle peut présenter des variations considérables, suivant les progrès du développement et les transformations qu'ils occa- sionnent. De plus, dans les deux classes, la structure histolo- gique des muscles est très uniforme, et si l’on trouve plus tard, dans la composition chimique des muscles des Insectes comparés à ceux des Crustacés, des différences appréciables, il est permis de prévoir qu'elles n'auront rien de véritable- ment essentiel. On peut donc dire d’une manière générale que les Insectes sont comestibles tout autant que les Crustacés. Sans doute, parmi les innombrables espèces de la classe des Insectes, il y a un choix à faire: les unes ont une taille presque microscopique ; d’autres sont cuirassés de téguments prodigieusement durs ; quelques-unes enfin ont, comme moyen de défense, la faculté de sécréter des liquides infects ou corrosifs ; mais il n'en manque pas qui n'offrent point ces inconvénients ; et d’ailleurs, dans bien des pays, on consomme journellement, et souvent en grande quantité, plusieurs espèces d'Insectes. Cependant les peuples d'Europe, qui mangent volontiers des Crustacés de plusieurs sortes, et font même grand cas de quelques-unes de leurs espèces,semblent éprouver pour les Insectes une répugnance presque instinctive.Bien loin de re- chercher si certaines espèces de cette classe pourraient être utilisées comme aliment, ils considèrent ordinairement tout Insecte comme un animal malpropre, qu'il est même dange- reux de toucher. Certes on pourrait voir là, au premier abord, da BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE l'inconséquence qui est le caractère principal de tout préjugé. Mais celte inconséquence n'est qu'apparente, et ce préjugé n’en est peut-être pas un. En effet, l'exposé des faits qui con- stitue le corps de ce mémoire démontrera, je pense, que parmi toutes les espèces d'Insectes comestibles existant chez nous, il n’en est aucune qu'on puisse employer avec avantage pour l'alimentation. Et, d'autre part, on n'est pas autorisé à voir un obstacle sérieux à l'emploi des Insectes alimentaires dans cette frayeur ou ce dégoût que les Insectes inspirent à beaucoup de personnes. (À suivre.) Détermination des Insectes Coléoptères adressés par la Société nantaise d'horticulture. N°: Chrysomela menthastri, Suffrian. . Hydrobius fuscipes, Linn. . Cassida nebulosa, Linn. . Cassida hemisphærica, Herbst. . Crepidodera transversa, Marsham. Aphodius prodromus, Brah. Bembidium ustulatum, Linn. . Stomis pumicatus, Panzer. . Aphodius prodromus, Brah. . Choleva sericea, Fabricius. 11. Phytonomus nigrirostris, Fabr. 12. Dasytes æratus, Marsham. 15. Agriotes sputator, Linn. 14. Xantholinus fulgidus. Fabricius. 15. Lathrobium fulvipenne, Gravenhorst. 16. Lathrobium fulvipenne (sujet immature). 17. Cryptocephalus rugicollis, Olivier. S © œ 1 D O1E & N Le Gérant : H. HAMET. use 4 18 Soë, à 4 TyDie. O'ALÎTE, 8, F. Là npague !.:.. :8. N° 3 ONZIÈME ANNÉE Mars 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE CE RPPRPSIS SPL LLPPS SPP LS LL SPIP IS SOMMAIRE. — L. Moleyre ; Insectes et Crustacés comestibles (Suite). — Séance de lu Sociéte d'apiculture et d'insectologie du 20 Janvier 1886. — E. SAvakD ; l'Ecaille publique (avec figure). RRRIrS Insectes et Crustacés comestibles PAR L. MOLEYRE Préparateur au Muséum, INTRODUCTION (Suile). Ce sentiment de répulsion se justifie très bien par les désa- gréments sérieux résultant du contact d'une foule d'Insectes, étant donnée la difficulté de distinguer, parmi les vingt-cinq ou trente mille espèces de cette classe vivant en France (1), celles qu'on peut toucher sans inconvénient. Quand il s'agit d'espèces bien connues, comme le Ver à soie, le Hanneton, tout le monde sait combien les scrupules s’affaiblissent ; ils peuvent même disparaître complètement. Il est donc permis de trouver bien sévères ceux qui attri- buent l'absence des Insectes sur nos tables à un préjugé absurde, à un ridicule raffinement. Il n’est peut-être pas im- possible de savoir pourquoi nos ancêtres, exposés à des famines comme celles dont l’histoire nous fait connaître l'époque et les circonstances, n'ont pas eu l'idée de chercher dans les Insectes une source d'alimentation aussi saine qu'abondante, aussi agréable qu'économique. Il est facile, dans tous les cas, de savoir si de nos jours ce genre d'alimentation, possible en principe, peut devenir utile dans la pratique. Mais, quand même le mépris de nos ancêtres ou tout au moins leur indif- férence pour ce genre de nourriture ne reposerait sur aucun 4. Il y en a peut-être cinquante mille ou davantage. 34 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE motif raisonnable ; quand même un tel motif, sérieux de leur temps, aurait cessé d’être valable aujourd'hui, il resterait au moins, pour expliquer leur préjugé actuel, une habitude de plusieurs siècles. Or l'habitude est une puissance avec laquelle il faut compter ; c'est une seconde nature, une sorte d'instinct acquis, souvent plus fort que des instincts naturels; des or- ganes inconscients lui obéissent, et les plus belles intelligences ne savent pas toujours lui résister. Soyons donc indulgents pour des habitudes séculaires et pour ainsi dire endémiques. De notre temps, la guerre aux préjugés est fort à la mode ; mais il est fâcheux qu'on perde tant de forces et de temps à attaquer des préjugés inoffensifs, lorsqu'on n'a pas trop de toutes ses ressources pour combattre les seules routines vrai- ment déplorabies. Est-ce l'influence d'un préjugé de cette dernière catégorie qui a empêché jusqu'ici les entomologistes français de s'occu- per sérieusement des Insectes comestibles? On serait tenté de le croire en comptant les mémoires détachés et les chapitres spéciaux que plusieurs naturalistes étrangers ont consacrés à cette branche de l’entomologie appliquée. La plupart de ces naturalistes semblent même tenir beaucoup à l'introduc- tion des Insectes dans notre alimentaiion, au point qu'après avoir lu leurs ouvrages, les personnes délicates qu'ils invite- raient à diner pourraient redouter quelque menu insolite, emprunté aux peuples étrangers. Crainte bien peu fondée, je dois le dire en passant; on verra plus loin les difficultés que présenterait l'exécution d'un menu entomologique. Chez nous, au contraire, on semble craindre d'aborder franchement ce sujet. Je connais bien des personnes habituées dès l'enfance à regarder une Chenille comme un être malpropre, une Arai- gnée comme un animal dangereux. Leur parler à table de larves grillées, de Sauterelles en salaison, de Punaises d'eau broyées et converties en galette, suflirait pour leur ôter com- plètement l'appétit. Peut-être s'est-il trouvé de ces tempéra- ments parmi les naturalistes français, que le direction de BULLETIN D’INSECTOULOGIE AGRICOLE 39 leurs études aurait mis à même d'exécuter un travail d’en- semble sur les Insectes comestibles. Aussi n'avons- nous guère, en France, sur cette question, que des notices isolées ou des mentions éparses dans les ouvrages généraux. L'explication que je viens de risquer pour expliquer ce fait n'étant, bien entendu, qu'une simple hypothèse, j'aurais pu tout aussi bien faire intervenir le hasard; mais je tiens à faire observer qu'on ne saurait voir, dans l'indifférence de nos na- turalistes pour l'étude des Insectes comestibles, quelque chose qui permette de considérer cette question comme une simple curiosité scientifique. Il suflit, pour s'en convaincre, d’exa- miner ia liste des auteurs qui l'ont abordée. Citer les noms de Hope (1) et d'Illiger (2), c'est rappeler aux entomologistes des travaux descriptifs souvent cités et depuis longtemps devenus classiques. Ces deux naturalistes, le premier anglais, le second allemand, ont écrit sur les In- sectes comestibles des mémoires remarquables. Nous trou- vons un long article sur le même sujet dans le savant ouvrage de Kirby et Spence, qui à pour titre: Zn#roduction to Entomo- logy (3). Le même article, spirituellement résumé et cepen- dant augmenté de plusieurs faits nouveaux, forme un chapitre intéressant dans l'œuvre d'un naturaliste américain, vulgari- sateur aimable et ingénieux, M. Packard (4). Je pourrais citer à la rigueur, pour couronner glorieusement cette liste, le nom illustre de Wallace, l'émuile de Darwin, l’auteur de tant d'ouvrages d’une si haute portée, qui n’a pas dédaigné pourtant de publier une notice sur les Insectes employés comme comestibles par les Indiens de l’Amazone. Mais cette notice n’a pas le caractère de généralité des études citées plus haut, qui suffisent d’ailleurs pleinement à ma démons- tration. Elle me conduirait, par une transition insensible, à 1. F.-W. Hope, Observations respecting various Insects which at diffe- rent times have afforded Food to Man. (Transact. Ent. Soc., London, 1842, t. II1, p. 129-150). 2. Illiger, Essbare Insecten. 3. Kirby and Spence, An Introduction to Entomology, Letter X. 4 A. S. Packard, Half hour with Insects, ch, v. 36 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE énumérer les notes peu étendues qu'on trouve dans les où vrages français des naturalistes ou des voyageurs. Ces cita- tions faites ici m'entraineraient bien au delà des limites d'un simple mémoire ; mais, dans ce quisuit, les plus impor- tants de ces renseignements seront indiqués, et on pourra remarquer parmi leurs auteurs assez de noms connus pour se persuader qu'en étudiant les Insectes comestibles, on ne ris- que pas de se trouver en trop mauvaise compagnie. En ce qui concerne les Crustacés comestibles, dont l’exa- men doit former la deuxième partie de cette étude, nous n'avons malheureusement pas à invoquer l'exemple d'illustres prédécesseurs. Et cela n’a rien qui doive surprendre. On peut se demander en effet en quoi pourrait bien consister, à quel point de vue devrait être rédigée, pour présenter une espèce d'intérêt, une étude sur les Crustacés comestibles. Il ne règne chez nous à leur sujet aucun de ces préjugés dont en com- mençant nous avons dit quelques mots. Cela diminue consi- dérablement le domaine des dissertations philosophiques, et il en résulte en même temps que les citations de Crustacés comestibles employés par des peuples primitifs ne peuvent avoir, pour le simple amateur de curiosités zoologiques, ce caractère d’étrangeté parfois répugnante, mais ensomme tou- jours émouvante, qu'on rencontre à chaque pas dans l'his- toire des Insectes comestibles. D'un autre côté, quand on considère que les diverses espèces de Crustacés comestibles vivant sur nos côtes, où elles donnent lieu à une pêche active, sont expédiées en grand nombre sur nos marchés et tiennent une place importante parmi les sources de revenus qui cons- tituent la richesse nationale, ont peut supposer que ces ani- maux sont suflisamment ou à peu près connus, je ne dirai pas de tous ceux qui ont l’occasion d'en voir jouruellement, mais au moins des gens éclairés qui croient posséder en ma- tière de zoologie des connaissances usuelles. Voici, sur ce dernier point, quelques faits qu'il est bon de rappeler. Un écrivain distingué, on peut même dire célèbre, ignorant que cette belle couleur rouge du Homard servi dans BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 37 les solennités gastronomiques, qui sont en quelque sorte ses honneurs funèbres, est un résultat de la cuisson, voyant par la pensée l'animal promener majestueusement au fond des abîmes un éclatant costume de cinabre, lui décerna le sur- nom glorieux de Cardinal des mers. Et combien est-il de gens qui ne connaissent au Homard d'autre épouse que la Lan- gouste ! Il serait à souhaiter que tous ceux-là soient, même au prix de cette ignorance, des écrivains distingués. Mais il y a mieux encore. En France, dans un de nos départements où les petites Ecrevisses des eaux crues sont fort abondantes, je connais bien des personnes qui prennent la tête de l'animal pour la queue, sans doute à cause de la démarche proverbiale de l’'Ecrevisse. Par suite de cette bizarre concep- tion de l'anatomie, elles appellent « cou > ce qu'on désigne ici, en commettant une autre erreur un peu moins ridicule, sous le nom de queue, et considèrent les antennes comme des appendices caudaux. A côté de telles méprises, impar- donnables parce qu'avec un peu de réflexion il est donné à tout le monde de les éviter, on ne tarirait pas si l'on voulait énumérer toutes les erreurs qu'on peut excuser. Car on peut excuser, par exemple, ceux qui regardent les Pagures comme de jeunes Homards, en se rappelant que les Zoés ou larves de Crabes, et les Phyllosomes, larves de Langoustes, ont été longtemps considérés comme des animaux parfaitement dis- tincts des Crabes et des Langoustes, et même rangés par les naturalistes dans des familles spéciales. Nous trouverions dans les faits qui précèdent un prétexte suflisant pour entreprendre de vulgariser certaines notions sur l’organisation, le développement et les mœurs des Crus- tacés comestibles. De plus, on peut concevoir qu'en étudiant à certains points de vue des animaux jouant un rôle aussi important dans l'alimentation de nos pays, aussi pien que de l'humanité tout entière, il est facile de soulever, de discuter, sinon de résoudre plus d’un problème intéressant pour les économistes, les commerçants et même certains industriels. Mais dans cette dernière voie, nous avons bien des raisons 38 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE pour ne marcher qu'avec la plus extrême circonspection. En effet, de nombreux amateurs de collections se sont occupés de la récolte et de l'étude des Insectes; d'innombrables ou- vrages ont vulgarisé les notions les plus intéressantes relati- ves à leurs mœurs parfois singulières, à leurs instincts si souvent merveilleux. Si ces animaux ne sont pas utilisés di- rectement dans notre alimentation, certaines espèces nous rendent cependant d'importants services ; d'autres s'imposent à notre attention en nous causant d'effrayants dommages. Les Crustacés, au contraire, ne sont guère employés que comme ressource alimentaire et, pour l'étude de leurs mœurs, rendue déjà bien difficile par l'existence aquatique de ces animaux, les naturalistes n’ont pas eu le puissant concours des amateurs de collections zoologiques. De là la nécessité pour nous d'employer deux procédés différents pour rédiger les deux parties de ce mémoire. Nous avons la ressource, en parlant des Insectes, de pouvoir ren- voyer le lecteur à des ouvrages très répandus ; mais au sujet des Crustacés comestibles, nous serons obligés de donner souvent des détails purement zoologiques. Ge sont là d’ail- leurs les notions qu'un naturaliste tient le plus à répandre, celles aussi qu'il est le mieux en état de vulgariser. C'est done en s’y arrêtant de préférence qu'il approchera le plus de ce double résultat: pour l’auteur, la plus grande satisfaction; pour le lecteur, le plus grand profit. ÿ I INSECTES COMESTIBLES. Dans nos pays, où l’on ne mange pas d'Insectes, on ne peut guère se faire une idée du rôle important de ces animaux dans l'alimentation de certains peuples. Sans doute, comme animaux utiles à l'homme, on ne saurait comparer les Insectes, même en tenant compte de tous les avantages qu'on en peut tirer. aux Mammifères ou aux Oiseaux. Quand il s’agit d'In- sectes nuisibles, la fécondité prodigieuse de certaines espèces compense malheureusement l’exiguïté de leur taille; mais BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 39 pour les Insectes qu'on pourrait utiliser, particulièrement comme comestibles, la multiplicité des individus n’est pas tou jours une compensation. Si les animaux de cette classe avaient la dimension du Homard ou de certains Crabes, presque tous pourraient s'em- ployer comme aliment, parce qu'alors il serait facile de les décortiquer, de les dépouiller de leur carapace chitineuse, enveloppe souvent très épaisse et très dure, dont la substance fondamentale, la chitine, résiste aux acides et aux alcalis les plus énergiques, et doit par conséquent se montrer tout à fait réfractaire à l’action chimique des liquides digestifs. Mais les gros Insectes ne sont pas abondants ; ils n’habitent en généra! que les plus chaudes régions du globe; encore chaque espèce est-elle presque toujours cantonnée dans un « district» de peu d'étendue; presque toujours aussi des individus peu nombreux la représentent. Il s'en faut de beaucoup d’ailleurs que ces grands Insectes des Tropiques, lorsqu'ils sont arrivés à l'état adulte, puissent rivaliser avec les moins estimés de nos Crustacés comestibles. Ge n’est guère que sous la forme de larves qu'il peut y avoir quelque avantage à les employer comme aliments. Dans cet état larvaire, nombre d'insectes de petite ou de moyenne taille pourraient servir au même usage. Bien des espèces qui, à l'état adulte, sont revêtues d'une cuirasse à l'épreuve des meilleures épingles, comme certains Charançons que les ama- teurs d'insectes ont de la peine à perforer avec une aiguille d'acier trempé, n’ont souvent à l'état de larve qu'une peau molle et flexible, à travers laquelle on aperçoit même quel- ques détails de l’organisation interne. Mais, parmi les Insectes adultes à téguments mous, parmi les larves qui pourraient en général fournir un excellent comestible, il est bien peu d'espèces qu'on puisse récolter, sans des peines infinies, en quantité suffisante pour leur faire jouer un rôle wtile dans l'alimentation; c'est même là le prin- cipal obstacle qui empèche une foule d'Insectes absolument comestibles de devenir une source d'alimentation régulière 40 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE et usuelle, susceptible d'être adoptée par un peuple. Rappe- lons toutefois que les conditions habituelles de l'existence humaine sont loin d'être les mêmes dans tous les pays où l'on mange des Insectes, et doivent nécessairement influer sur le choix des espèces comestibles. Ce choix sera donc plus ou moins large, plus ou moins exclusif, des populations misé- rables ne s’arrêtant pas toujours à certains inconvénients, absolument incompatibles avec les mœurs de nations plus raflinées et surtout plus riches. Les considérations qui précèdent résument pour les In- sectes, à un point de vue purement théorique, les conditions principales de la comestibilité, et, en s'appuyant sur ces don- nées, celui qui connaît suffisamment la Faune entomologique d'un pays quelconque doit être en état de déterminer presque à coup sûr quels Insectes de ce pays peuvent être employés comme aliment. Malheureusement, il s’en faut de beaucoup que nous possédions des informations précises et complètes sur les premiers états des Insectes exotiques, sur l'abondance de certaines espèces et la rareté des autres; il n’est done. pas toujours possible d'affirmer que toutes les espèces non utili- sées pour l'alimentation sont rejetées faute de réunir les qua- lités nécessaires et suffisantes pour être comestibles. Mais nous trouverons presque toujours ces conditions réunies dans les espèces alimentaires dont des peuples très divers font usage. Aussi, à côté de détails souvent curieux à divers points de vue, un examen quelque peu approfondi de ces Insectes nous fournira l’occasion de vérifications intéressantes. Après un tel examen, malgré l'insuffisance des renseignements quil faut recueillir sur place, malgré des lacunes scientifiques qui seront comblées un jour, on sera forcé de restreindre beau- coup l'influence attribuée à certains préjugés; on devra reconnaître une fois de plus que le bon sens vulgaire et la sagesse des nations sontsouvent en parfaite harmonie avec les données de la science, que des habitudes regardées comme des préjugés absurdes donnent généralement la juste mesure des services quon peut attendre des Insectes, considérés comme comestibles. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 41 C'est dans l’ordre des Orthoptères qu'on doit s'attendre à trouver la plus forte proportion d'espèces comestibles. Même dans notre pays, où les espèces de cet ordre sont très peu nombreuses, et où d'ailleurs les Insectes en général n'atteignent jamais de bien grandes dimensions, on trouve cependant un certain nombre de gros Orthoptères. Tout le monde sait que la Sauterelle verte et le Grillon des champs ont le corps assez volumineux; d’autres moins connus, la Courtilière, qui creuse des galeries dans les jardins à la façon des Taupes, le Dectique verrucivore, qui ressemble beaucoup à la Sauterelle, et les Éphippigères ventrues, qu'on rencontre dans les vignes au mois d'octobre, ont à peu près les mêmes proportions. Ces cinq espèces, sur une centaine qu'on peut rencontrer dans nos environs, et dont quelques- unes seulement sont réellement petites, suflisent pour élever notablement la moyenne de la taille chez les Orthoptères. En même temps, ces fnsectes ont des téguments flexibles et peu épais, qui rappellent par leur consistance l'enveloppe tégumen- taire des Crustacés de petite taille, des Crevettes, par exemple. Chez quelques espèces seulement on trouve comme moyen de défense des sécrétions déplaisantes. Dans toutes les autres, il pourrait, il est vrai, exister à notre insu certaines subs- tances sans action sur notre odorat, mais capables cependant de communiquer aux tissus de l’Insecte un goût désagréable et répugnant, mais diverses considérations que nous allons développer nous portent à croire qu'il n’en est rien. En effet, dans un ordre tout différent, celui des Lépido- ptères, nous voyons une foule de chenilles d'assez forte taille, vivant à découvert et dans les meilleures conditions pour de- venir la proie de tous les animaux insectivores, revêtir des couleurs brillantes qui semblent faites pour attirer l'atten- tion, Presque toujours ces couleurs vives sont, comme l'a montré Wallace (1), un véritable avertissement adressé aux 1. A. R. Wallace. La coloration des animaux et des plantes (Revue inter- nationale des sciences, t. IV, 1879, p. 12-13-21) et autres ouvrages du même auteur. 42 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ennemis des chenilles; il indique la présence, chez l’Insecte ainsi vêtu, de liquides d’un goût âcre ou fétide, et l'Oiseau qui en a goûté une fois, n’y trouvant qu'un mets détestable, laisse dès lors ces chenilles étaler insolemment ieur parure. Il ne risque plus de s’y tromper; il sait désormais, par une ex- périence chèrement acquise, que ces dessins variés, ces cou- leurs attirantes sont l'apanage d'Insectes très bien protégés, malgré leur apparence débile et inoffensive. C'est par des procédés tout autres que ies Orthoptères sont protégés contre une foule d'ennemis. Ces gros insectes, qu'il serait si facile d'apercevoir de loin, ont très souvent la colo- ration des objets qui les environnent. C’est ainsi qu'il est souvent diflicile de distinguer au milieu des plantes notre grande Sauterelle verte, bien qu'elle ait une nuance assez différente de celle des orties ou même des chardons sur les- quels elle aime à se poser. Chez d’autres espèces, qui vivent dans les prairies, la couleur verte estsouvent mêlée à des teintes jaunâtres d'herbe desséchée. Les Criquets à ailes bleues ou rouges, qu'on voit voler sur les routes, ne montrent que des couleurs -terreuses lorsque, au repos, leurs ailes pliées en éventail sont recouvertes par les élytres. Enfin nous savons par les voyageurs que certains Orthoptères des déserts ont une couleur tellement pareille à celle du sable, qu'il est presque impossible de les voir lorsqu'ils restent immobiles. D'ailleurs ce n'est pas seulement grâce à leur coloration qu'une foule d'Orthoptères des contrées équatoriales peuvent être confondus avec les plantes et échapper ainsi à la pour- suite de leurs voraces ennemis. La forme extérieure de ces Insectes se plie souvent avec une élasticité singulière à des modifications ayant pourrésultatune ressemblance trompeuse, quelquefois poussée très loin, et cetteressemblance se montre avec une Constance particulièrement remarquable chez des Orthoptères à démarche lente, dont les pattes ne sont pas con- formées pour le saut. Beaucoup de Phasmides, par exemple ont l'apparence d'un fragment de graminée ; certaines espèces de la même famille, comme les Phyllium, ont les élytres BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 43 pourvues de côtes saillantes disposées comme les nervures d'une feuille, l'abdomen et même les pattes garnies d’expan- sions foliacées,de sorte que l’insecte ressemble étonnamment à un paquet de feuilles, et doit être bien diflicile à apercevoir lorsqu'il se tient immobile au milieu de débris végétaux et de feuilles véritables. Or tous ces Insectes qui ressemblent à des objets inanimés ont l'instinct de rester en repos, tant qu'ils se croient menacés d'un danger quelconque. La nature de tous ces procédés défensifs, qui permettent si souvent aux Orthoptères d'échapper aux poursuites de leurs ennemis mortels, démontre évidemment que les animaux insectivores considèrent ces Insectes comme une proie des plus succulentes. S'il leur était possible de les découvrir facilement, ils en feraient sans doute une consommation énorme, capable d’anéantir en peu de temps la plupart des espèces. Mais nous savons que des Insectes peu abondants ne peu- vent, quoique parfaitement comestibles, intervenir utilement dans l'alimentation de l’homme. Il nous reste donc à exami- ner si, dans l’ordre des Orthoptères, certaines espèces sont douées d’une fécondité suflisante et peuvent se montrer en assez grand nombre pour qu'il y ait quelque avantage à les récolter en vue d’un usage alimentaire. (A suivre.) Société centrale d’Apiculture et d’Insectologie, Séance du 20 janvier 1886. Présidence de M. Maurice GIRARD Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. L'ordre du jour porte « reddition des comptes ». Le tréso- rier établit les dépenses faites directement par lui, en 1885, à 1.452 fr. 45 et les recettes à 4.870 francs. Les dépenses faites par le secrétaire général se sont élevées à 505 fr. 75, et les recettes avec le reliquat en caisse au 31 décembre 1884 ont été de 743 fr. 45. Restent en caisse, entre les mains de celui-ci 237 fr. 70. Ce qui établit l'avoir de la Société, en fonds de ré- serve, à 3.654 fr. 70; sur lesquels une facture de 160 francs, 44 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE pour travaux à Montsouris, qui a besoin d'être vérifiée, est à déduire. Une commission de trois membres, composée de MM. Fallou, Ramé et Savard, est chargée de l’apurement de ces comptes. — On procède au renouvellement du bureau : les membres sortants sont MM. Malessard, vice-président, et M. Delinotte, secrétaire des séances ; ils sont réélus pour deux ans. M. Asset, membre sortant du Conseil d'administration, est également réélu, et M. Savard est nommé en remplacement de M. Saint- Pée, nommé trésorier. Le bureau se compose pour 1886 de MM. le D'° Marmottan, ancien député, président d'honneur ; de Hérédia, député de la Seine, président ; Vignole, asses- seur; Maurice Girard et Malessard, vice-présidents; H. Ha- met, secrétaire général ; Delinotte et Sevalle, secrétaires des séances : Saint-Pée, trésorier ; Ramé, archiviste. Membres du Conseil d'administration s'adjoignant au bureau, MM. Asset, Savard et Vienney. — M. Asset reçoit les félicitations de l’Assemblée pour la décoration du Mérite agricole qui lui a été conférée. —M. Maurice Girard parle de la confusion que fait M.Dennler dans sa brochure apicole entre le nectar et le miel, confu- sion reproduite dans l'article du Journal des Campagnes du 16 janvier 1886, et demande à ce propos que la distinction entre le nectar et le miel figure dans les questions apicoles qui vont être proposées au Congrès. A celie occasion M. Hamet propose de placer dans les cellules d’une ruche du nectar et du sucre et de voir si les Abeilles operculeront ces cellules, comme elles font quand elles contiennent du miel. Les questions apicoles à traiter au Congrès seront publiées le mois prochain. — La Société nantaise d’horticulture envoie une boite d'In- sectes Coléoptères dont elle demande la détermination. Cette liste déterminée est insérée dans le n° 2 du Bulletin de 1886 et les Insectes nommés seront retournés à la Société nan- taise. — M. Albin Humbert, instituteur, envoie deux articles pour BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 45 le Bulletin, l’un sur les Altises, l’autre sur la manière de sous- traire les légumes et les fruits à la voracité des Insectes. —- M. E. Faure, président du comice agricole de Brioude (Haute Loire), envoie des Insectes qui, au 7 septembre 1885, dévoraient les raisins aux environs de Brioude. Les vignerons de ces localités ont l'habitude d'enfouir dans leurs vignes des branches de pins comme drainage et comme fumure; ces branches amènent des Insectes qui, au printemps, coupent les tiges, et, en août, s'attaquent aux raisins, ayant ainsi ravagé plusieurs hectares de vignobles en 1385. L’Insecte adressé par M. Faure est un Charançon fracticorne,très nui- sible aux pins et aux sapins, l’A/ylobius abietis, Linné. Il est curieux de voir un Insecte des Conifères changer aussi com- plètement son végétal en s'attaquant aux vignes. M. Faure devra conseiller aux vignerons de s'abstenir d'enfouir des branches de pins dans leurs vignobles. — M. le Président informe l’Assemblée de la mort de deux jeunes entomologistes, tous deux préparateurs au Muséum, dans la première quinzaine de janvier 1886. L'un d'eux est M. Léopold Delorieux (26 ans), l’autre M. L. Moleyre (28 ans). Ce dernier a donné dans nos Bulletins un travail intéressant sur les Pentatomes, et le second numéro de 1886 commen- cera la publication d'un important mémoire de M. Moleyre sur les Insectes et Crustacés comestibles, récompensé par la société d'acclimatation. L'Assemblée s'associe aux vifs regrets exprimés par son Président. La séance est ensuite levée. DELINOTTE, secrétaire. L'Écaille pudique. (Chelonia pudica, Esper, Nocturnes, Latreille). PAR M. E. SAVARD. L'écaille pudique est un Lépidoptère de 40 à 45"" d’enver- gure, dont les ailes supérieures sont d'un blanc légèrement incarnat, avec beaucoup de taches noires, très inégales, et pour la plupart triangulaires. Ailes inférieures d’un blanc incarnat avec le bord abdominal garni de quelques poils J6 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE rosés et des taches d’un noir brun vers le bord antérieur et le bord terminal, ces taches souvent complètement nulles, surtout chez le mâle. Thorax noir, avec un large collier et deux bandes longitudinales d'un blanc incarnat. Abdomen rose, avec une rangée de taches dorsales et l'anus noirs, An- tennes noires, ciliées chez le mâle, filiformes chez la femelle. La chenille de ce papillon est d’un gris cendré légèrement rosé, avec trois raies plus claires, dont une dorsale et deux latérales. La première est rougeâtre. Les deux autres sont d'un blanc jaunâtre, et passent au-dessous des stigmates, qui sont à peine visibles à l'œil nu. On compte sur chaque anneau dix tubercules d'un noir luisant et cernés de blanchâtre, dont quatre placés carrément sur le dos, et trois sur une seule ligne de chaque côté du corps. Deux des quatre tubercules dorsaux sont ovales; les autres, comme ceux des côtés, sont circulaires. Chacun d'eux est surmonté d'un astérisque de poils courts et raides, d'un roux plus ou moins clair, parmi lesquels il s'en trouve quel- ques-uns de noirs. La têteest d'un brun rougeâtre luisant, avec le pourtour des calottes d’un noir brun. Les pattes écailleuses sont noires, et les membraneuses d’un gris rosé, avec les crochets noirs. Enfin, le dessous du ventre est d’un cendré bleuâtre. Cette chenille est loin d’être polyphage comme tj plupart de ses congénères; elle ne vit que de graminées (1), et parti- culièrement de celles du genre Brize; cependant on peut la nourrir en Captivité avec le poa annua, qui croît partout, et même dans les villes le long des murs. Elle éclot à la fin de 1. Graminces, famille de plantes monocotylées, dont les nombreuses espèces annuelles ou vivaces, la plupart à tiges herbacées et à feuilles étroi- tes linéaires, sont désignées vulgairement sous le nom d'herbe. Les grami- nées occupent une place importante dans le tapis vézétal qui recouvre le globe ; elles constituent en grande partie les prairies où les animaux et les insectes herbivores trouvent leur nourritures et ensuite servent à leur tour aux repas des carnassiers. Les graines farineuses de plusieurs graminées (céréales), cultivées en grand dès la plus haute antiquité, contribuent puis- samment, surtout sous les latitudes tempérées, à l’alimentation de l'espèce humaine. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 47 l'été, et passe l'hiver cachée sous les pierres; mais comme elle n'habite que les contrées méridionales, sa léthargie ne dure pas longtemps, car dès le mois de février elle sort de sa retraite pour se remettre à manger. Cependant sa croissance est très lente, et ce n’est qu'à la fin de mai qu'elle cherche un abri pour filer sa coque, qui est un composé assez gros- sier de fils de soie, de poils et de molécules de terre. Cette coque faite, on pourrait croire qu’elle s'y transforme en chry- salide quelques jours après ; mais ce n’est qu'au bout de six Fig. 5 (1). Appareils stridulants de l'Ecaille pudique et d'une Sétine, plus petite espèce également stridulante et de la même manière. semaines, c'est-à-dire vers le milieu de juillet, que cette transformation a lieu, tandis que le papillon ne met pas plus de quinze à vingt jours à se développer. C’est ici le cas de parler d'une particularité qu'offre cette espèce, qui a été observée pour la première fois par M. le capitaine de Villiers, qui en a fait l'objet d’une notice insérée dans les Annales de la Société entomologique de France. Nous ne pouvons mieux faire que de la transcrire ici pour les personnes qui ne possèdent pas ces Annales. < En chassant aux lépidoptères dans le midi de la France, _ dit M. de Villiers, je m'étais apercu que dans les belles soirées d'été, si communes aux environs de Montpellier, l’'Ecaille pudique faisait, en volant autour de moi, entendre un petit bruit que je ne peux mieux comparer qu'à celui d'un 1. Figure tirée des Métamorphoses des lusectes, 6e éd., Paris, Hachette et Cie.— Remerciements aux éditeurs, 48 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE métier de fabricant de bas. Ce bruit était même si fort que, guidé par lui, j'ai souvent pris cette belle Ecailleau vol etsans l'apercevoir. Étonné de cette singularité, unique peut-être dans le mécanisme du vol des lépidoptères, j'ai cherché à dé- couvrir quelle pouvait en être la cause, et je l'ai enfin trouvée. «L'Écaille Pudique adechaque côté de la poitrine, à la naïs- sance des ailes inférieures, un espace profondément sillonné et creux, tapissé par une pellicule blanche et très dure, et recouvert hermétiquement par une autre petite peau épaisse, luisante, bombée et bordée de poils, dont la partie la plus large est située vers l'endroit où le corps se joint à l'abdomen. Cette peau, qui m'a paru pareille à celle qui compose les tim- bales des cigales, ne tient au corps qu'à la naissance de l’aile inférieure ; et lorsque l’insecte vole, étant mise en jeu par les muscles qui font agir cette aile, elle presse fortement l'air renfermé dans la cavité, et produit le bruit dont j'ai parlé. « Cette singulière propriété est commune aux deux sexes ; seulement comme, dans cette espèce, ainsi que dans tous ses congénères, le mâle vole beaucoup plus que la femelle, j'ai été plus à portée d'observer celui-ci que l’autre ; mais tous les individus femelles que j'ai disséqués m'ont offert le même appareil, seulement plus petit. » L'Écaille Pudique est une des espèces communes de son genre. On commence à trouver cette espèce aux environs de Lyon, et dans le midi de la France, depuis Montpellier jus- qu'à Nice ; on la trouve aussi dans les Pyrénées-Orientales, Collioure, le Vernet. Je me rappelle que dans un voyage que je fis à Marseille, je ne pouvais retourner une pierre sur la route de cette ville à Cassis, sans trouver une ou deux chenilles de cette espèce roulées sur elles-mêmes. C'était à la fin de février ; et comme l'hiver avait été très doux, elles étaient déjà parvenues pres- que à toute leur taille. E. SAVARD A Le Gérant : H. HAMET. ve 2 la Soc, G y Typ,-, NILLÎTE, 8, Tr. Li npague !:2. Le. Ds sous bd, ; Lis. N° 4 ONZIÈME ANNÉE Avril 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE A SOMMAIRE. — J. A. Meunier; Insectologie industrielle, la Cantharide (Suite et fin). — A. Moleyre; Insectes et Crustacés comestibles, avec deux gravures. — Questions agricoles à traiter. — Séance de lu Société d'apiculture et d'insectologie du 17 février 1886. — E. SavarD ; Rapport sur l'insectologie au concours agricole de 1886. "D a Insectologie industrielle LA CANTHARIDE par M. J. A. MEUNIER — (suite et fin). Voir n° 2, 1886, p. 17. On met le tout au bain-marie pendant une demi-heure, puis on étend sur des bandes de toile cirée. 7 Vinaigre anglais cantharidé. Cantharides pulv . . . . . RARES HU Es 50 grammes BHHAOPNER ES EN RAR NE ol dre lement 10 ACIAGIALÉQUE eee ee lets eee ee LL ns Lt) On filtre après plusieurs jours de digestion. — Employé comme rubéfiant. 8° Mouches de Milan. POIRATESINE Cheb atete eee mate Else LOU NETANMINES CraTpauneL GMA ALES ie BON ARMES 6 20e «. 250 Gantharidesnulvi es cle ble cure retcse 250 HÉCÉDENTRLIGNEEE EL 20e pics, eheteuere et OU PSS ONCE HO AV AI Es ete ea ete sele re ele teinte nelle 5 Essence de thym. . .... CG ALERT VERS .. 5 On étend sur du taffetas. — Employées communément comme dérivatif de plusieurs névralgies. 9 Pommade épispatique verte (de Grandjean). CARMEN DAT A TARN aie Ne Ua 10 grammes One pOpHIeURMEMEMENS EME EX LEARN 280 Cire Diane tee a MIO NES 6.6 6 o … -: 40 Employée pour panser les vésicatoires. (Très active.) 4 20 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 10° Pommade épispatique jaune. Cantharides pulv. , . .. EUR VB Te 120 grammes AO BE à Poe ete LR ENS RE EEE 1580 CHE JAUNE: CN POLE ONE CES ER RRSP RE 240 Curcünra Ppulv PP NCTEE PES TÉPNCERRGE 8 Huile volatile de citron . . . .. ALERT A et 8 Employée comme la précédente. (Très douce.) Alo Liniment cantharide. inimenteamimMOnia Al EEE 100 grammes Camphre PULAEEMOIENRE MEMEUTE 10 Teinturetde Can thaTITe SEE ENE NET ERE 6) Agiter avant de s'en servir. — Employé pour frictions exei- tantes. . 120 Pommade contre la calvitie. DUCIJe ICONE IPN RTE ne 4 grammes Extrait #devquinquina. et 10e 40e Mn te 8 Méintiretdecanthari(e PE PR RENTE + Euile de cale AR ENT RE EE CO 22 décigr. Bérsamote ee NS EN se CR Rec 10 gouttes Moelle Aide BUT PR ER EE NEN C IEC 60 grammes Avant d'employer cette pommade on lave la tête avec de l'eau de savon, le lendemain seulement on frictionne le matin et on continue pendant un mois. Enfin nous terminerons ces formules par la plus simple, c'est-à-dire par celle du vésicatoire,employé continuellement daus nos campagnes, où l’on se contente de saupoudrer de poudre de cantharide du levain humecté de vinaigre. Propriétés aphrodisiaques. — On donne le nom d’aphrodi- siaques à des médicaments stimulants, qui ont pour but de relever les forces de l'appareil génital. Parmi ces médicaments, c'est encore à la Cantharide que la médecine emprunte son plus précieux agent, mais il faut que le médecin qui croit devoir y recourir emploie les plus grandes précautions, pour ue pas changer en toxique un médicament destiné à guérir ou tout au moins à soulager. Ces médicaments ne sont pas seulement employés dans l'anaphrodisie, ils le sont encore dans certaines incontinences d'urine, dans des écoulements blennorrhagiques rebelles, dans l’épilepsie, la rage et dans certaines maladies de la peau. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE o1 De tout temps on a connu la propriété aphrodisiaque et le danger d’administrer la Cantharide à l'intérieur. Galien en proscrivait l'usage et cette proscription s'est étendue jus- qu'au xvi!° siècle. Cependant, si néfaste que soit son action, Ovide s’en servait dans la composition de ses philtres. Le marquis de Sade, bien connu par ses orgies, en mettait dans tous ses plats pour exciter ses convives, et voici ce que disait de la Cantharide, Béranger notre chansonnier : Meurs, il le faut, meurs Ô toi qui recèles Des dons puissants à la volupté chers, Rends à l'Amour tous les feux que tes ailes Ont à ce dieu dérobé dans les airs. Mais il faut se méfier de ces dons puissants à la volupté chers, car les effets obtenus par l'absorption de la Cantharide sont toujours accompagnés d’une violente irritation de la vessie aussi douloureuse que les sensations nocturnes qui accompagnent la blennorrhagie. Il faut se méfier de ces dons puissants à la volupté chers qui, le plus souvent, au lieu de procurer des désirs amoureux, ne procurent que du priapisme quelquefois suivi de gangrène, et nous plaignons sincèrement l'innocente victime du coupable inconscient qui emploie la Cantharide comme moyen de séduction pour satisfaire sa lasciveté. Pour mieux faire comprendre le danger qu'il y a d’ingérer la Cantharide, nous allons encore donner quelques formules qui montreront à quelle quantité infinitésimale on admi- nistre ce médicament à l'intérieur. 1o Mixture cantharidée (1). Solution gammeuse): 44: 21h. 2h. ., + . 125 grammes Temtaresdetcantharide te le NN ir 12 gouttes Laudanum de Sydenham. . . . . . . . , . . . . suMAOLer>» A prendre par cuillerées en vingt-quatre heures dans la paralysie de la vessie. 4. Toutes ces formules ainsi que celles vésicantes sont extraites du Formu. laire de A. Bouchardat, édit, 1885. — Félix Alcan, éditeur. 52 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Ro Mirture diurétique. TAMSIONNEAER TALON Here eue -R eee se), à «125 grammes Deidiure delcanthanide UMR MEME 8 gouttes Éiudanum Sydenham:. «+ .:,1. 12100 ©: MMmNE 12 » Sirop simple. . 4.4/4. +. ee a Lt 48e 400 1? AGlerammes A prendre en trois doses en vingt-quatre heures dans l'hy- dropisie consécutive à la néphrite albumineuse chronique. 80 Vin de cantharide. Cantharides) pulvérisées. L'ÉUIMMMETE LUI ON, 14 grammes Vintblancheéneéreuxemele te tMelR EME ONE 500 » 16 à 32 grammes dans un verre d'eau sucrée comme aphro- disiaque. 4o Mixture contre incontinence d'urine. Teinture deñcantharide CEE ER CR RCE 5 grammes Sirop de cannelle. . . . . . .. Shs AGENT 96 . 100 » Sirop de gomme. . . .. ba ae ae TT Se TS de LU0) » Une cuillerée à café le soir en se couchant, on augmentera la dose progressivement. 5° Pastilles aromatiques. Protosnlateude Afersé. AE) SET MENT E 5 grammes Teinture deCantharide. 770 NY CARE 4 » D'ACTE APULVÉMISÉ Rae nel flans Se Re Re UU) » Mucilage à la cannelle quantité suffisante pour faire des pastilles d'un gramme à prendre une par jour dans lana- phrodisie el l’asthénie. Certains auteurs prétendent que la cantharide ne possède aucune puissance aphrodisiaque sur les animaux, cependant certains vétérinaires en donnent quelquefois aux étalons pour les exciter (1)et voici ce que dit Michelet à ce propos (2): < Qui n'a vu dans une campagne poudreuse, devant la moisson altérée, la cantharide, en émail vert, croiser àpre- ment le sentier d'un pas saccadé et farouche? Brülant élixir de vie, où l'amour se change en poison: ce n’est guère im- punément qu'on l'emploie en médecine. Cette pharmacie du 4. La cantharide mélangée à de la térébenthine est aussi souvent employée pour panser les blessures des chevaux ; elle est la base de beaucoup de médicaments de la médecine hippiatrique. 2. L'Insecte, page 236. Hachette, 1876. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 53 moyen âge, dangereuse à l’homme, n’est pas innocente, ce semble pour les animaux eux-mêmes. Une chatte très intelli- gente, mais d'une ardeur excentrique, que j'aieue longtemps, entre autres caprices violents, faisait la chasse aux cantha- rides. L'âcreté du bel insecte semblait l’attirer comme la flamme le papillon. C'était un énivrement. Mais quand. à travers les fleurs, elle avait saisi, broyé sa dangereuse victime, celle-ci semblait se venger. L'inflammable nature féline, piquée de cet aiguillon, éclatait en cris, en fureurs, en bonds étranges. Elle expiait cette orgie de feu par d'a- troces douleurs. » Nous n'avons plus, maintenant, qu'à dire quelques mots sur les propriétés toxiques de la cantharide. Nous remettons un autre article, l'histoire de la cantharide à travers les âges. Nous avons déjà dit que la cantharidine à la dose de cinq centigrammes était un violent poison; l’insecte, lui, l’est au poids de deux grammes et d’un poids moindre chez cer- tainssujets; on a vu des cas de mort après une simple absorç- tion de deux décigrammes. Si Ovide s'en servait pour donner des passions aux hommes, de vieilles mégères s'en servaient aussi :our com- poser des philtres qui devaient donner la mort. Vers 1650, la trop célèbre Toffana composait un énergique poison, l’Aqu&- toffana qui n'était autre, dit-on, qu'une solution alcoolique de cantharides mélangée à uné autre solution aqueuse satu- rée d'acide arsénieux: cinq à six gouttes de cette liqueur pouvaient donner la mort. En Italie plus de six cents per- sonnes parmi lesquelles les papés Pie II et Clément XIV en furent victimes. Ingérée dans l'estomac, la cantharide fait éprouver des douleurs très vives dans cet organe et dans l’abdomen, elle prevoque des nausées, des vomissements abondants, des déjections sanguinolentes, une soif ardente avec impossibilité d'avaler les liquides. Ensuite la douleur se fait sentir aans la vessie et dans les reins. La membrane muqueuse qui tapisse la bouche, la langue, les amygdales et l'estomac, est le siège 04 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE d’une inflammation très vive parsemée d’érosions et d'ulcères, il en est de même des organes génito-urinaires. C’est ce qu’on peut constater dans l’autopsie dans les cas d’empoisonne- ment. Il y a quelque vingt ans, lorsque nous nous sommes trouvé dans l'obligation de quitter nos études, on ne connaissait pas d’antidote sérieux capable de neutraliser complètement les effets toxiques de la cantharide.Gependant, en cas d'em- poisonnement, on devait gorger le malade d’eau tiède pour faciliter les vomissements, ensuite pour calmer les effets dou- loureux on administrait des boissons adoucissantes. On conseillait beaucoup l'emploi du camphre, de la lupuline; du lupulin, du bromure de potassium, du bromure de cam- phre, des bains tièdes et prolongés et des injections émol- lientes. Peut-être, aujourd'hui, qu'on rencontre si peu de cailloux sur la route du progrès, la science médicale a-t-elle prononcé son Euréka sur ce secret inconnu de notre temps. Nous le souhaitons autant que nous l’espérons, mais ce que nous sou- haitons plus sincèrement encore, c’est que le laboratoire mu- nicipal exerce une active surveillance sur tous ces phil- tres vendus par le charlatanisme dans le but de rendre la paix dans les ménages, comme nous l'avons entendu dire dans une fête de province par un charlatan qui poussait l’au- dace jusqu'à offrir sa soi-disant merveilleuse liqueur à des jeunes garçons de seize à dix-sept ans pourse faire aimer des jeunes filles (sic). Supporter un semblable commerce, c’est pousser au crime et à la dépravation. J.-A. MEUNIER Erratum. — Page 19, ligne 16, picrotoxyde, lisèz picro- toxyne, correclion importante. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE +) Insectes et Crastacés comestibles PAR L. MOLEYRE Préparateur au Muséum. (Suite) L'histoire nous répondra qu'on à vu, dès la plus haute an- tiquité, certains Orthoptères, ne trouvant plus à se nourrir dans leur pays d'origine, prendre leur essor et, aidés par le vent, venir s’abattre en nombre plus qu'immense sur d'autres contrées. Plus d’une fois, le soleil fut obscurci par leurs nuées, et celles qui apportent la grêle sont moins terribles, car ces myriades d'Insectes voraces, affamés encore par un long voyage aérien, peuvent ravager et presque anéantir toute la végétation d’une vaste contrée. « Ils couvrirent la sur- face de tout le pays, nous dit un passage de l’Exode (1) où ces insectes sont cités comme des fléaux destinés à fléchir l’orgueil de Pharaon; ils broutèrent toute l'herbe de la terre et tout lé fruit des arbres que la grêle avait laissés, et il ne demeura aucune verdure aux arbres ni aux herbes des champs dans tout le pays d'Égypte. » Ces Insectes, qui ont mérité de prendre place parmi les fléaux que l'humanité redoute le plus, sont connus générale- ment en France sous le nom de Sauterelles (1). Elles appar- tiennent (du moins celles de l'Ancien monde) à deux espèces bien distinctes de la famille des Acridides, le Pachytylus mi- gratorius et l'Acridium peregrinum; mais c’est la dernière qui est la plus désastreuse. D'ailleurs elles sont souvent mê- lées et quand on veut se rendre compte, en consultant des documents historiques ou scientifiques, de la marche des 1. Les naturalistes ont voulu imposer aux Acridides le nom français de Cri- quet, en réservant le nom de Sauterelles pour des Orthoptères d’une autre famille, les Losustides, qui n’ont que trois articles aux tarses, tandis que les vrais Criquets en ont quatre. Mais le nom de Sauterelles est tellement passé dans l'usage, on le confond si souvent avec le mot Criquet, qu'il est impos- sible de remonter ce courant. Un vulgarisateur très connu va même plus loin. Il enseigne aux gens qui étudient les Sciences dans ses ouvrages que la Sau- terelle est en même temps un Criquetet une Locuste! (Jules Verne, Aventures de trois Russes et de trois Anglais.) 06 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE Sauterelles dans leurs diverses invasions, de leur point de dé- part, il est même impossible de savoir de laquelle des deux espèces il s’agit, et l’on ne trouve que contradictions et incer- titude. Déjà, aux époques les plus anciennes, on s'était préoccupé de la provenance des Acridiens voyageurs. « L’éternel, dit l'Exode, fit passer sur tout le pays un vent oriental, et le ma- tin le vent oriental avait amené des Sauterelles (1). >» Déjà aussi on tirait parti de ces Insectes pour suppléer aux récoltes qu'ils avaient anéanties, et parmi les animaux purs que laloi de Moïse permettait de manger, on voit figurer quatre espè- ces (arbe, solham, hargol, habag) qui sont évidemment des Orthoptères et dont une au moins est une Sauterelle (2). Les Grecs, commele prouve une comédie d’Aristophane (3), les Parthes, suivant le témoignage de Pline (4), les Ethiopiens, suivant Strabon (5), ont fait un usage alimentaire des Saute- relles et mérité par là le nom d’Acridophages. Les peuples qui habitent aujourd'hui les mêmes contrées, et qu'on désigne sous le nom un peu vague d'Orientaux, ont été souvent obli- gés de se nourrir de ces Insectes, et en sont vite arrivés à les regarder comme une friandise, qui jouit dans les années où la denrée est rare, d’une véritable faveur. Dans les années d'abondance « on en trafique à pleins tonneaux. » Il en est ainsi dans tout l'Orient, en Syrie, en Arabie, en Egypte, d'après les témoignages recueillis par le voyageur Hassel- quist. A la Mecque, on fabrique avec des Sauterelles une sorte de pain, mais dans les années d'abondance où l'on mange ces Insectes par gourmandise, on les met en fricas- sée (6). | A l’autre extrémité des pays méditerranéens, on a signalé 4. Exode, X, v. 13. 2. Lévitique, VI, v. 22. 3. Aristophane, Les Acharniens, v. 1115. 4. Pline, Hist. Nat., liv. XI, xxxv, 29. 5. Strabon, Géogr., 1, xvi, etc. 6. Frédéric Hasselquist, Voyages dans le Levant pendant les années 1749- 1752. Deuxième partie, 1769. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Sp depuis longtemps au Maroc des coutumes analogues, et le voyageur qui les a observées le premier assure que les Ma- rocains préfèrent les Sauterelles aux Pigeons (2). Les obser- vations de M. Lucas sont encore plus précises. Il paraîtrait, suivant cet auteur, que les Maures n'aiment pas beaucoup FIG: 1. Acridiens voyageurs (Pachytylus migratorius et Acridium peregrinum). les Sauterelles; ce sont plutôt les Bédouins etles Kabyles qui s’en font un régal. Ils leur coupent la tête en prononçant la formule suivante: Bism Allah, allah akbar (du nom d'Allah, du grand Allah), enlèvent les ailes et les grandes pattes, puis salent le corps et le mangent au bout de quelque temps (3). Mais il est des populations misérables, habitant des con- trées où le gibier est rare, qui n’attendraient pas pour se 2. Jackson, Travels in Marocco, 13 (cité d’après Kirby). 3. H. Lucas, Ann, Soc. Ent. de France, 1845, Bullet, p. xxxü. 98 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE nourrir de Sauterelles que des nuées de ces insectes aient ra- vagé leurs cultures. Dans une région dontil est souvent ques- tion depuis quelques années, vers le cours de l'Ogooué, les nègres Batékés, poussés par le besoin instinctif de faire in- tervenir dans leur alimentation une certaine proportion de nourriture animale, doivent, pour la satisfaire, tirer parti de tout ce qui a vie etconsidérer comme gibier les Reptiles et les Insectes les plus variés. Je suis heureux de pouvoir citer textuellement, à raison de leur concision, les détails donnés sur ce sujet dans une étude publiée récemment par M. Léon Guiral, voyageur naturaliste qui a fait un assez long séjour dans ce pays. « Chez les Batékés, dit M. Guiral (1), le mot viande a un sens infinimént plus général que chez nous; les Crapauds et les Sauterelles sont considérés par eux comme un excellent gibier : on ne s'étonnera donc pas que la chasse de ces ani- maux ait ses procédés et ses Nemrods. « Les Sauterelles sont abondantes chez les Batékés. Il y en a d'espèces variées: les plus estimées sont les plus grosses, qui ont environ dix centimètres de longueur, et qui pour voler déploient comme un éventail des ailes d'une belle cou- leur rouge ; mais cette espèce n'est pas très commune et son vol soutenu la rend difficile à capturer. Les Batékés prennent les Sauterelles au moyen de pièges, qui sont des trous pro- fonds et évasés d’en haut et terminés par un compartiment étroit. J'ai rencontré plusieurs fois de ces trous remplis de prisonnières quisautaient sans relâche. Ce sontordinairement les enfants qui visitent ces pièges; penché sur le bord du trou, et armé d’une espèce de cuiller faite de lianes tressées, l'enfant puise les Sauterelles une à une, les tue en leur tordant la tête; et en forme des paquets qu'il enveloppe de feuilles. Quand on brûle les prairies, les femmes peuvent ainsi ramasser de nombreuses Sauterelles « toutes rôties » ou poussées par l'incendie dans les filets qui servent à pren- dre les Rats. » 1. Léon Guiral, Les Batékés (Progrès français, u°s 64, 65). BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE »9 Ces détails curieux rappellent, en les complétant, les ren- seignements donnéspar Sparrmann (1) et par Anderson (2) au sujet des Sauterelles qui servent d'aliment chez les Hottentots. La colonie du Gap est souvent ravagée par ces Insectes, qui l'envahissent tous les cinq ans. Mais les « Bushmen » parais- sent s’en inquiéter beaucoup moins que les fermiers. Sur le passage des nuées ils allument de grands feux où les Insectes se grillent les ailes et tombent pour ne plus se relever. On les ramasse ensuite à pleins chariots. Ce qui n’estpas consommé sur place est desséché et mis en magasin, pour être employé amesure du besoin. On les prépare de diverses manières, mais le plus souvent on les réduit en poudre, et on en forme avec de l’eau une sorte de purée. L'auteur de ces observations a goûté de ces produits culinaires, mais ne les a pas trouvés exquis; il pense toutefois que ces mets bizarres ont un grand pouvoir nutritif, car les pauvres gens qui s’en nourrissent engraissent à vue d'œil! D’après Sparrmann, les Hottentots se serviraient aussi des œufs d'Acridiens pour composer une sorte de potage ayant à peu près la couleur du café. Les Hottentots attribuent, dit-on, la venue des Sauterelles à un génie bienfaisant (!) du Nord quiouvre une profonde caverne, d'ou les Sauterelles s'échappent pour venir les alimenter. On n’est pas plus philosophe. Ces braves gens, pour les- quels le proverbe « À quelque chose malheur est bon » semble avoir été spécialement inventé, voient dans la venue des Sauterelles « un grand mal pour un grand bien. » Un poète a exprimé ce sentiment dans la strophe suivante, dont une traduction rendrait difficilement l’accent d'ironique rési- gnation : Yea, even the wasting locust-swarm Which mighty nations dread; 4 Sparrmann, 1367. (L'ouvrage de Sparrmann a eu plusieurs éditions fran- caises; je préfère citer le livre original d’après Kirby). 2. Anderson. Cité ici d’après Packard, Half hour of recreation with insects, Edible insects. 60 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE To me nor terror brings nor harm 1 make ofthem my bread (1). Mais ce n'est pas seulement dans l'Ancien Monde que les Acridiens exercent des ravages. L'Australie et les deux Amé- riques ne sont pas à l'abri de leurs incursions. Les naturalistes des Etats-Unis ont publié des ouvrages très considérables sur les Acridiens, qui s'y montrent certaines années en quantités innombrables. En 1871, suivant M. Packard, le Caloptenus femur-rubrum ravagea les herbes dans le Maine, et les récoltes de foin furent considérablement diminuées. A d’autres épo- ques la même espèce envahit plusieurs fois la Nouvelle An- gleterre et dévora toute la verdure. Mais les espèces de l'Amérique du Nord nuisent surtout aux prairies; elles sont petites comme nos Criquets des prés, et il ne parait pas que les Indiens en fassent pour leur nourriture un usage bien fréquent. En fait de comestibilité pour ces Orthoptères, je n'ai à citer que l'expérience d'un ami de M. Packard.Ila goûté des Criquets rôtis et les trouve préférables aux Grenouilles. Cette comparaison peut sembler à bon droit singulière. Mais les Européens ont formulé bien d'autres opinions sur la saveur des Criquets. Pour pouvoir donner à ce sujet une appréciation personnelle, j'aurais rencontré des diflicultés immenses. Il m'aurait été très difficile de me procurer des Pachytylus ou des Acridium convenablement préparés et conservés, et je n'aurais eu aucun moyen de vérifier le bon état, la qualité de ces denrées inconnues sur nos marchés les mieux fournis. Or, les uns trouvent que les Sauterelles sont préférables aux Grenouilles, tandis que les Maures les pré- fèrent aux Pigeons; les autres déclarent que ces Insectes » on reconnaît que le filament central et la gaine du pédoncule sont en réalité in- colores et que le bleu s'est fixé exclusivement dans le liquide intracellulaire. 11 y a donc là une véritable analyse histolo- gique, qui permet de reconnaître des détails qui avaient passé inaperçus jusqu’à présent. Les réactifs colorants du protoplasma vivant peuvent égale- ment trouver leur emploi pour l'étude d'animaux plus élevés dans lasérie.C’est ainsi que M.Certes obtientartificiellement ces huîtres colorées en bleu, en vert, en violet qui ne se décolo- rent qu'au bout d'une dizaine de jours, même sion les replace dans des parcs dont l’eau est sans cesse renouvelée. Comme dans les huîtres de Marennes, la coloration est localisée dans les branchies. M. Fabre-Domergue, de la Société d’études zoologiques, expose le résultat de ses recherches sur l’enkystement des Infusoires ; après avoir résumé brièvement l'historique de la question, il examine la formation et la composition du kyste et conclut que : Re dr cs - BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 101 1° L'enkystementpeut être considéré comme un phénomène commun à tous les infusoires flagellés, mais exceptionnel chez les infusoires ciliés ; 2 Certaines espèces ont uge tendance à sécréter un kyste, mais ne parviennent jamais à former une enveloppe suffisam- ment résistante ; 3° La membrane du kyste possède des propriétés dyaliti- ques qui dans les conditions normales permettent aux espè- ces qui en sont pourvues de résister à la concentration de l'eau qui les entoure etles imprègne. A une question posée par M. Certes, M. Fabre-Domergue ajoute que la membrane d'enkystement laisse passer certaines substances colorantes, mais en opérant une sorte de choix. M. Dangeard, de la Société linnéenne de Normandie, étudie les Vampyrelles et discute leur place dans la classification. Ces êtres tirent leur intérêt de leur simplicité. Ce sont nettement des animaux devant être placés dans la famille des rhizopodes et à la base des héliozoaires. Une nouvelle espèce est décrite sous le nom de V. Eu- glenæ, et le développenent des kystes de la vorax est donné ; ces kystes produisent 3,4 nouvelles vampyrelles comme les sporanges. Leur filiation est suivie vers les héliozoaires par la descrip- tion des genres nuclearia, helercphrys, actinophys. Le Monas amyli et le Pseudospora nitellarum paraissent s'être détachés des Vampyrelles dans la direction des Flagel- lates. Le développement du Pseudospora nitellarum a été obtenu entier. M. Villot, délégué de la Société des sciences naturelles du S.-E., présente un mémoire de zoologie taxonomique relatif au genre (rordius, dans lequel il s'occupe à la fois de la ques- tion de nomenclature des espèces et des faits relatifs au dé- veloppement de ces animaux. M. Paul Hallez, maitre de conférences à la Faculté des sciences de Lille, expose le résultat de ses observations sur l'embryogénie des Nématodes. Il montre que.dans les études 102 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE embryologiques, il faut aujourd'hui s'appliquer plutôt à rechercher le mode de formation des feuillets et de la gas- trula, qu'à déterminer avec exactitude la valeur de chaque blastomère ; cette manière d'étudier le développement d’un être est infiniment plus longue et plus difficile, mais elle a l'avantage de donner des renseignements absolument précis. On voit ainsi que chaque cellule desegmentation a unesigni- fication très spéciale, qu'elle représente à elleseule unorgane, ou une partie d’organe, que toutes les parties de l'organisme surgissent ainsi successivement et chacune à la place qu'elles doivent occuper dans l'être adulte, et que, par suite, l'idée qu'on peut se faire du développement n’est pas très éloignée de la conception des évolutionnistes du dix-huitième siècle, modifiée dans le sens indiqué par Kant. En terminant, M. Paul Hailez fait remarquer les affinités qui existent entre les nématodes et les rhabdocæles probosci- diens. M. Viallanes, de la Société d’études zoologiques, fait une communication sur la structure interne du cerveau des hy- ménoptères. Cet organe, qui présente une complexité très grande, aussi grande au moins que celle des animaux supé- rieurs, a été étudié par M. Viallanes par la méthode des cou- pes et aussi à l’aide de la photographie microscopique. 1l rend compte des procédés de recherches qu'il a employés et des principaux résultats auxquels il est arrivé. Dans sa séance du 30, aucune question, parmi celles trai- tées, n'avait rapport à l’insectologie. Enfin le 1° mai a eu lieu la clôture du congrès par l’As- semblée générale, sous la présidence de M. Goblet, ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, qui a prononcé, suivant son habitude,un très éloquent discours, fréquemment interrompu par les applaudissements. A. RAMÉ. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 103 Insectes et Crustacés comestibles PAR L. MOLEYRE Préparateur au Muséum (suite). Dans la même famille d'Hyménoptères, celle des Formi- cides, il est un insecte tout à fait extraordinaire, le Myrmeco- cystus melliger. Les Myrmécocystes sont remarquables à pre- mière vue par le volume de leur abdomen dilaté, qui présente la forme d'une sphère à peu près grosse comme un pois. De distance en distance, on remarque sur cette sphère des écus- sons brunâtres et consistants qui représentent les arceaux de l'abdomen, tandis que la paroi, mince et incolore, est formée Fig. 11. — Fourmi à miel. par les ligaments interannulaires distendus à l'excès. A l'in- térieur, l'appareil digestif est prodigieusement dilaté et rem- pli d'une matière sucrée servant au même usage biologique que ie miel des Abeilles ; seulement ici le miel est emmagasiné dans le corps même de l’insecte au lieu d’être accumulé dans des cellules de cire. Les gens du pays où l’on rencontre ces curieux insectes, c’est-à-dire les habitants de quelques loca- lités du Mexique, du Nouveau-Mexique et du Colorado, les mangent comme des bonbons, et l’on voit même figurer sur les meilleures tables des abdomens de Myrmecocystus melli- ger soigneusement débarrassés de la tête et du thorax (1). 1. Voy. pour plus de détails sur ces curieux insectes les mémoires du Rév. Henry Mac Cock, The honey-ants ofthe Garden of the God (Philadel- phie, 1882). Ce mémoire est reproduit dans la Vie des animaux, de Brehm (Insectes, par Jules Künckel d'Herculais). 104 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les Fourmis nous conduisent tout naturellement à parler des Névroptères comestibles, qui se réduisent à un seul genre, très connu du reste à raison de ses mœurs, le genre Termite. Il y a, en effet, dans les termitières comme dans les fourmi- lières, des individus asexués et dépourvus d'ailes. Ces indivi- dus aptères rappellent quelque peu les Fourmis par leur faciès, et, comme l’a fait observer M. Maurice Girard, les voyageurs ont dû souvent citer des Termites comestibles sous le nom de Fourmis. Mais il y a entre les Fourmis et les Termites un trait de res- semblance encore plus important. C’est la présence, chez ces derniers, d'une sécrétion acide que des naturalistes ont signa- lée tout récemment. Est-ce aussi de l’acide formique, ou bien la classe des Insectes peut-elle nous fournir un nouveau com- posé, l'acide termitique? On le saura plus tard ; mais, dans tous les cas, cette observation montre que les Termites sont pourvus d'un assaisonnement naturel : ils auraient ce piquant, cette pointe d’acidité si agréable que M. Kirby a reconnus chez les Fourmis. On n’a donc pas le droit de s'étonner du concert d’éloges qui s'élève de divers points du monde pour célébrer les mérites alimentaires des Termites. Il y a même des voix européennes dans ce concert. (A suivre.) SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D’INSECTOLOGIÉ Séance du 19 mai 1886. — Présidence de M. Maurice Girard. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. le Secrétaire général, M. Hamet, assiste à la séance et la Société est heureuse de le féliciter sur le rétablissement de sa santé. M. A. Ramé s'excuse de ne pouvoir venir à la séance. Il rend compte d'une demande qu'il a faite d’un local pour l’'Ex- position des insectes et des démarches auxquelles il se livre à ce sujet. Communication est faite d'une circulaire du Ministre de- BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 105 mandant le catalogue des manuscrits appartenant aux archi- ves des Sociétés savantes.‘ Les archives de notre Société ne contiennent pas de manuscrits, qui sont employés à mesure de leur dépôt. La Société a pris en considération le mémoire de M. l'abbé Delépine sur la réglementation des ruches et a décidé qu'elle l’enverrait au Ministre. Nous rappelons cette résolution en raison de son importance. Deux mémoires sont remis par M. E. Savard sur l'Hélomyze de la truffe et sur la Crioière du lis. Divers faits relatifs à l’essaimage sont signalés. A la leçon d’apiculture faite au Luxembourg par M. Beuve le 27 avril 1886, la mère n'existait pas dans l'essaim: à une leçon suivante de M. Bourgeois, la mère a encore refusé de sortir. Ala leçon du 18 maï faite par M. Hamet on a obtenu un essaim naturel qui a été recueilli. Outre la mère fécondée cet essaim contenait une jeune mère. Cet essaim s’est enfui. A la suite d’un transport de ruches prises à Meudon, loca- lité à flore avancée, le 4 mai 1886 etenvoyées dans la Beauce, on a constaté que les Abeilles ont tuétous les Faux-Bourdons nés et au berceau. M. l'abbé Delépine a fait deux essais com- paratifs dans des ruches à cadres, dans l’une des ruches avec des rayons naturels, dans l’autre avec des rayons arti- ficiels. Une heure après l’essaim chassait ses Bourdons. Deux enfumoirs sont adressés à la Société afin qu'elle puisse les comparer : l’un est l’enfumoir américain de Root, monté sur un soufflet aspirateur donnant beaucoup de vent ; l’autre est l'enfumoir de M. Javouhey, de Chartres, avec son soufflet de la forme habituelle, soufflant par expulsion à l'arrière du com- bustible, qui est du chiffon nitré ou du purget nitré. L’As- semblée constate que l’enfumoir américain envoie sa fumée plus loin, mais active moins la combustion ; il est plus léger, ce qui est un avantage pour la manœuvre. M. Maurice Girard communique divers faits d'entomologie appliquée. Il montre des sujets vivants de Cefonia stictica, Linné, du 106 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE genre Cetonia, Fabr., du sous-genre Leucocelis, Burmeister. Ces cétoines ont été envoyées par ‘le célèbre horticulteur de Troyes, M. Charles Baltet. Cette espèce ravage cette année par milliers les fleurs des pommiers, poiriers, pruniers, boules- de-neige, etc., faisant avorter les fleurs en dévorant les an- thères. Elle provient des cultures maraichères du voisinage de la ville ; leurs larves ou vers blancs s'étaient développées en abondance dans le terreau. Au mois de septembre 1885,les sommités des pins silvestres du parc de l'École d'agriculture de Grignon (Seine-et-Oise) ont été détruites par les fausses-chenilles à 22 pattes du Lophyre du pin, dont les petits cocons bruns se rassemblent sur les bouts de branche. Le mâle est noir avec de belles an- tennes pectinées; la femelle jaune, variée de noir, à antennes simples. M. Maurice Girard fait constater des éclosions à l'Assemblée, car cette très funeste mouche à scie offre deux générations dans la même année. Le remède est de couper ef brûler les bouts de branches chargés de cocons. Il montre ensuite deux beaux cocons bien pleins du ver à soie de l’Ailante (Attacus Cynthia, Drury, Vera, Guérin-Méne- ville)qu'ila trouvés attachés parleurs pédicules aux feuillesd’un alaterne dans son jardin de la rue Gay-Lussac, où existe un vigoureux ailante. Ces cocons n’indiquent aucune dégénéres- cence ; on peut regarder l'espèce comme complètement accli- matée. Enfin, M. Maurice Girard fait hommage à la Société des sé- ries 10, 11et 12 de ses bons points instructifs sur les insectes ; les 36 lithochromies sont dues à notre collègue M. A. Clé- ment. Voici la nomenclature des sujets de cette dernière publica- tion de la maison Hachette et Cie. 10° série. — Les Dermestes, les Silphes, les Thrips des céréales, le Termite lucifuge, la Mygale maçonne, l’Araignée d’eau, les Rhizotrogues, la Noctuelle du chou, l’Eumolpe de la vigne, le Rhynchite Bacchus, la Teigne de la grappe, V’Altise des potagers. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 107 1 1° série. La Lygée aptère, le Cynips de la galie à teinture, le Staphylin odorant, les Silphes, lAmmophile des sables, la Cigale du frêne, le Valgue hémiptère, le Cèphe pygmée, la Punaise rouge du chou, l’'Émpuse appauvrie, le Ténébrion des boulangeries, la Panorpe commune. 1 2e série. Les mouches à viande, la Nèpe cendrée, le Micro- gaster agglomérant, ie Réduve masqué, le Lépisme du sucre, le Drile flavescent, la Ranâtre linéaire, la Cantharide, la Sco- lopendre mordante.le Sirex géant, le Lophyre du pin, le Sca- rabée sacré. A propos de cette dernière notice, M. Maurice Girard fait remarquer qu'elle est destinée à réfuter une antique et multi- séculaire légende provenant des prêtres égyptiens. On croyait que la boule dé fiente que roule le Scarabée sacré contenait un œuf et qu'elle était destinée, enterrée par le Coléoptère, à nourrir la larve. M. Fabre, d'Avignon, a constaté récemment que ces boules stercoraires que les Scarabées sacrés { Ateuchus sacer) roulent au printemps sur les coteaux des environs d'Avignon ne contiennent. pas d'œufs et sont simplement des réserves alimentaires que l'adulte consomme dans son terrier. Puis M. G. Ponjade a constaté la même absence d'œufs dans les boules de fiente que roule une autre espèce, l'Afeuchus semipunctatus, commun sur la plage de Palavas près de Montpellier, espèce dent il a gardé chez lui des exemplaires vivants pendant plus d’un an. Sont présentés puis admis au nombre des membres de la Société, M. l'abbé Boyer, apiculteur à la Celle Saint-Cyr, président de la Société d’apiculture bourguignonne (section d'apiculture), et M. Berlioz, instituteur à Brenax (Ain) (section d'insectologie générale.) L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. DELINOTTE, Secrétaire de la séance. 108 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE La mouche de loseille (Pegomyia acetosæ, Robineau-Desvoidy) par M. E. Savard. Oseille, RUMEX ACETOSA (famille des Polygonées, L. (1). Vivace et commune dans les prés. On cultive plusieurs variétés, parmi lesquelles nous citerons l’'Oseille de Belleville, à feuilles plus larges, moins acide que l'oseille commune, et généralement cultivée près de Paris. On sème à la volée, en planche ou en bordure, au printemps, et mieux en automne ; elle vient assez bien dans toute terre, quoiqu’elle préfère un sol léger et profond, ni trop sec ni trop humide. On est dans l'usage de la couper à ras de terre; mais les maraichers pré- fèrent avec raison la cueillir feuille à feuille et prendre tou- jours les extérieures. Les chaleurs de l'été augmentant son acidité, on doit en semer une planche ou une bordure au nord, pour cette raison. On peut aussi la multiplier par l'éciat des pieds ; c'est le moyen presque unique de propager l'espèce de l'O. Vierge, R. montanus H. P. Dioique. Feuilles plus blondes, plus larges et moins acides que celles de l'Oseille commune. L'individu mâle est propre aux bordures du pota- ger, parce que, ne produisant pas de graines, il ne pullule pas dans les allées comme les autres. Il en existe une belle variété à feuilles très larges, plus vertes et lisses, plus hâtive au printemps. Il en est de même de l'O. à feuilles cloquées belle race encore peu répandue. L'une et l’autre se multiplient d'éclat et de pied pour les conserver franches. Les graines de l'Oseille germent pendant trois ans. L'Oseille est l'une des plus vulgairesde nos plantes potagères, que son agréable acidité a fait ranger au nombre des aliments tempérants et rafraichissants et des médicaments wntisepti- 1. Polygonées, Famille de plantes dicotilylées apétales. Les Polygonées, répandues dans toutes les contrées du globe, sont surtout communes dans les régions tempérées de l’ancien monde, où elles sont représentées par des espèces herbacées quelquefois volubiles; sous les tropiques, il en est d’arbo- rescentes, Elles sont plus ou moins proches parentes des Chénopodées, des Amaranfacées et des Nyctaginées, BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 109 ques et antiscorbutiques (1). Les RUMEX SCUTATUS el ACETO- SELLA sont doués de propriétés analogues. L'Oseille est une des plantes, cultivées dans tous les jardins potagers, dont l'usage est généralet qui entrent dans la cuisine du pauvre comme dans celle du riche. Ge sont ses feuilles qui sont employées et dont la conservation nous intéresse particu- lièrement. Cependant on remarque pendant l'été qu'un grand nombre de ces feuilles sont avariées et même pourries en totalité ou en partie. Elles présentent des taches d'un blanc sale plus ou moins étendues, qui envahissent quelquefois les feuilles entières et les renGent impropres à tout usage. Si on examine ces feuilles on s'aperçoit que dans tous les espaces blanchâtres le parenchyme a été enlevé, qu'il ne reste plus que les deux membranes très minces et très transparentes qui le recouvraient. La feuille, étant ainsi vidée, est sans force pour se soutenir ; elle tombe et s'applique sur les feuilles voisines, s’y colle et s’y pourrit par l'effet de la pluie et des rosées, et l’on est obligé de mettre au rebut les unes et les autres. Le parenchyme qui a disparu a été mangé par une ou plusieurs larves mineuses qui vivent dans l’intérieur des feuilles et qu'il est important de connaître. Ces larves ont leur bouche armée d’un double petit crochet noir avec lequel elles piochent le parenchyme contenu entre les deux membranes pour l’avaler ensuite ; elles rongent tout autour d'elles et agrandissent leur demeure qui, avec le temps, devient une vaste place dans laquelle elles peuvent se promener tout à leur aise. En regardant la feuille par trans- parence, on voit très bien la larve exécuter toutes ses ma- nœuvres On trouve des feuilles où il n'y a qu'une larve dans une galerie, d'autres dans lesquelles il y a deux ou trois galeries contenant chacune une larve. Lorsque ces galeries, en s’éten- dant, viennent se rencontrer et se confondre, les larves vivent comme en famille, sans se nuire, chacune rongeant de son 1. Antiscorbutiques. Agents employés pour combattre le scorbut. 110 BULLETIN D’INSECTOLOGIE ! GRICOLE côté; elles se comportent de la même manière que celles qui habitent les feuilles de la betterave. La mineuse de l'Oseille se montre dans le mois de juin et dans celui d'acüt. Lorsqu'elle est parvenue à toute sa crois- sance, vers la fin du mois, elle a 7 mill. de longueur. Elle est d’an blanc jaunâtre, molle, de forme conique, privée de pattes et susceptible de s'allonger et de se raccourcir notablement ; la tête, située au petit bout, est membraneuse & peut se retirer dans le premier segment du corps ; la bouche est un simple tube, dans lequel se trouve un crochet double qui sert à piocherla nourriture et à l’introduire dans le tube oesophagien; le dernier segment est tronqué obliquement, entouré d'une courte dentelure, et porte deux petits tubercules sur la tron- cature, dans lesquels s’ouvrent les stigmates postérieurs; les stigmates antérieurs sont situés sur le premier segment et paraissent sous la forme de petits boutons; c’est par ces quatre stigmates que la larve reçoit l’air nécessaire à sa respiration. Cette larve, n'ayant plus besoin de manger, quitte la feuille dans laquelle elle à vécu, et entre dans la terre, où elle se change en pupe cylindrique arrondie aux deux bouts, de couleur ferrugineuse. Celles qui s’enterrent dans le mois de juin se changent en mouches dans le mois de juillet; celles qui n’entrent dans la terre que dans le mois d'août, ou plus lard, ne paraissent sous la forme d'insecte parfait que dans les premiers jours du mois de mai de l’année suivante. Dès que cette mouche est née, elle s’accouple, et la femelle va pondre sur les feuilles de l’'Oseille. Elle se range dans la famille des Arhéricères, dans la tribu des Muscides, dans la sous-tribu des Anfthomyzides et dans le genre Pegomyia; son nom entomologique est Pegomyia acetosæ, et son nom vulgaire Mouche de l'Oseille. Pegomyia acetosæ, longueur 6 mill. La face est blanche ; ies antennes sont noires, les pafpes fauves; le corselet est ovoïde. de la largeur de la tête, d'un gris pollineux; l'abdomen est cylindrique dans le mâle, un peu moins large que ce dernier, de couleur fauve chez la femelle, avec le premier BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 111 segment noir, chez le mâle; les pattes sont fauves, sauf les cuisses antérieures qui sont noires de la base jusqu'au milieu ; les tarses sont noirs ; les ailes sont hyalines (1), à nervures uoires, elles dépassent l'abdomen ; elles sout très brièvement ciliées (2) à la côte, et les nervures transversales sont écar- tées et perpendiculaires; les cuillerons sont médiocres et blancs ; les balanciers sont jaunâtres; le vertex, le thorax et le bord postérieur des segments de l'abdomen sont garnis de poils noirs, inclinés en arrière sur le corselet, droits sur l'abdomen ; les pattes sont ciliées. Outre les caractères ditfé- rentiels du mâle et de la femelle, que l'on vient d'indiquer, il faut ajouter celui tiré des yeux, qui sont rapprochés chez le mâle et écartés chez la femelle. On ne connait pas de moyen de combattre cet insecte. On peut diminuer les dégâts quil produit, visiter l'Oseille et enlever toutes les feuilles minées qu'on y remarquera. Cette recherche doit commencer au mois de juin au plus tard, et se poursuivre jusqu'en décembre. Les feuilles atta- quées seront brûlées. Mais comme l’Oseille sauvage sert aussi de nourriture à cette espèce, elle fournira des mouches qui pourront venir pondre sur l'Oseille des jardins. E. SAVARD. Renseignements de Sériciculture Soies. — Les marchés de cocons, dit le Bulletin des sotes, se sont clos en France aux plus hauts prix, soit 3, 70à3, 80 pour les derniers apports des montagnes de l'Ardèche et de la Drôme; on a même touché 3, 90 et 4 francs. Le résultat final de la récolte, très différent d’une localité à l’autre, est, dans l’ensembie, plutôt supérieur à celui de l’année dernière. La grande quantité de feuilles qui est restée sur les arbres, s’ex- plique par cette circonstance que la végétation, en avance sur les vers, dès le début des éducations, a été exceptionnelle- 1. Hyaline, Transparent comme le cristal. 2. Cilié. Garni de poils raides, longs, rangés sur une seule ligne ou sur plusieurs lignes parallèles. 112 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE ment favorisée par les alternatives de pluies et de chaleurs du mois de mai. En ce qui concerne la récolte italienne, l'Association de l'industrie et du commerce des soies de Milan l'estime en ces termes dans son dernier bulletin : La production paraît dans l’ensemble un peu inférieure à celle de l’année passée, on a fait à grand'peine les deux tiers d'une récolte ordinaire. De plus, les existences de soies et de cocons secs sont aujour- d'hui insignifiantes, tandis qu'elles étaient assez importantes l’année passée. Les marchés de cocons sont terminés dans l'Italie centrale, en légère réaction. La Syrie et Brousse ont une récolte à peu près égale à la précédente en quantité, et de bonne qualité; les marchés se sont terminés en hausse. Le déficit de la récolte de Chine est confirmé: la seconde récolte a laissé aussi des déceptions. A Lyon, le marché des soies conserve une allure qui n'est ni le calme, ni l'activité; en soie prête, les demandes sont suffisantes pour soutenir les cours, mais pas de grosses affaires ; en soies à livrer, quelques propositions de contrats à livrer, mais des prix que peu de producteurs croient devoir accepter. Il est certain que le coût de revient est très sensi- blement plus élevé que l’année dernière, soit parce que les cocons se sont payés plus cher, soit parce que les rendements à la bassine sont inférieurs. Cette circonstance militera cer- tainement en faveur du maintien des cours de la soie et, comme les prix des cocons ont été, en Italie surtout, assez irréguliers d'une localité à l’autre, les filateurs favorisés seront les premiers à en recueillir le profit. Quant aux seconds, qui sont incontestablement les plus nombreux, leur sort dépend en grande partie de la saison du printemps pro- chain en fabrique. Le marché de l'étolle est en pleine morte saison sur les places de consommation. Quant à la fabrique, elle est assez occupée par l'exécution des commissions d'automne. Journal le Soleil, du 14 juillet 1886. tt tt tar tete a nn a OU Le Gérant : H. HAMET. sue ts a 800, GS Types OIAMÂTE, 8, T: Li nyague 1.2. N°8 ONZIÈME ANNÉE Août 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE LLSLLPS SSP SL PLLS LPS TS LPS SES III SOMMAIRE.— E. Savarp: La Criocère du lis, avec figures. — Société cen- trale d’apiculture etd'insectoiogie, séance du 16 juin 1886.— L. MOLEYRE: Insectes et Crustacés comestibles, (Suite). — Renseignements de séri- ciculture. PRIE SES LE IDR PSS DT TS DD DD PS LS LES P DS SDS TE SSD SELS SDS LL SL D LPS LD La Criocère du Lis (Crioceris merdigera, Latr) PAR M. E. SAVARD. LIS COMMUN Il est le roi des fleurs dont la rose est la reine Le Lis blanc (Lilium candidum), plante d'Orient naturalisée en Provence, d’une royale beauté, d’un parfum délicieux; emblème héraldique de noblesse et de dignité. Il est à remar- quer que la culture n'obtient pas ou n'obtient que très rare- ment des variétés à fleurs colorées des fleurs blanches. La déformation à fleurs doubles du Lis est inélégante. Le Lis doré du Japon (Lilium auratum) est le plus beau des Lis jus- qu'ici introduits en Europe. Lorsqu'il est tout à fait adulte, sa tige s'élève de 1 mètre 50 à 2 mètres, et quelquefois plus; dans toute sa longueur elle est munie de feuilles éparses, lancéolées, raides et un peu courtes. Elle se termine en une sorte d’épi, plus ou moins fourni, de fleurs gigantesques, qui, entièrement ouvertes, ont jusqu'à 0 mètre 20 de dia- mètre. Leur forme est celle des fleurs du Lisblanc; la couleur du fond la plus ordinaire est le blanc, avec une bande longi- tudinale jaune pâle sur le milieu de chaque pièce du péri- gone intérieur (corolle), et €e nombreuses tigrures ou macules pourpre brun. Dans quelques variétés, le fond du coloris tourne au pourpre clair, les macules étant alors d’un brun plus foncé. Ces fleurs remarquables exhalent une 114 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE odeur délicieuse. La plante est presque aussi rustique que le Lis blanc. Jadis le Lis para les autels du Dieu d'Israël et cou- ronna le front de Salomon; Charlemagne voulait qu'il parta- geàt, avec la rose, la gloire de parfumer ses jardins, et s'il faut en croire les antiques récits de nos aïeux, le vaillant Clovis reçut un Lis céleste le jour où la victoire et la foi lui furent données. Le Lis qui fait l'ornement de nos parterres est communé- ment attaqué par un coléoptère qu'il attire de fort loin ; lors- qu'il s’y multiplie en nombre il dévore les feuilles, les salit et en fait un objet de dégoût ; il attaque aussi les fleurs. Dès les premiers jours de mai, dans certaines années, un peu plus tard ordinairement, on remarque sur les feuilles du Lis des petits paquets d’ordure noire et humide, qui grossissent peu à peu et qui ne sont pas entièrement fixés à la même place, mais qui se meuvent lentement, laissant sous eux la plante rongée ou percée. Si on enlève ce petit tas d’ordure, on trouve dessous une larve d’un rouge-jaunâtre qui broute la feuille et se recouvre de ses excréments. Son anus est tellement placé que les matières qui en sortent, au lieu de tomber à terre, s'arrêtent sur son dos et sont continuelle- ment poussées en avant, du côté de la tête, par celles qui viennent ensuite ; en sorte que la larve se trouve, en très peu de temps, chargée d’une épaisse couche de ses excréments. Il paraît que cette couverture lui est nécessaire pour se garantir contre la chaleur du soleil et l'impression de l'air ; peut-être aussi la préserve-t-elle de l'atteinte des parasites qui cependant savent bien la blesser. Cette larve provient d’un œuf pondu par l'insecte femelle, qui le colle sur une feuille de Lis. Après son accouplement, qui dure au moins une heure, elle place ses œufs au nombre de sept ou huit dans le voisinage l’un de l’autre sur la même feuille, puis elle va sur d’autres feuilles achever sa ponte. Les œufs sont petits, oblongs, rougeâtres, enduits d'un liquide visqueux qui les colle à la feuille à leur sortie du corps. Au bout de quinze jours environ, selon la chaleur de BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 119 l'atmosphère, les petites larves en sortent, se mettent à brou- ter les feuilles et à se recouvrir de leurs excréments. Elles arrivent au terme de leur croissance à la fin de mai et au commencement de juin. Lorsqu'elles sont arrivées à ce terme elles ne mangent plus, ne rendent plus d'excréments, etleur couverture se dessèche et tombe. Elles sont alors sèches et d'un rougeâtre-pâle ou d’un blanc-verdâtre livide. Elles ont 8 millim. de longueur. Elles sont un peu atténuées en devant c'est-à-dire qu'elles vont un peu en grossissant de la tête à l'extrémité opposée; leur tête est noire, luisante, petite et ronde; on y distingue deux petites mandibules et deux petites antennes coniques. Le corps est formé de douze segments (1) peu distincts, dont le premier est noir, et dont le dernier porte en dessous un mamelon rétractile qui sert à la stabilité de l’insecte. Les pattes sont noires, attachées aux trois premiers segments. On voit de chaque côte du corps une sorte de bourrelet peu saillant, interrompu à chaque segment, sur lequel sont les stigmates marqués par un très petit point noir. Ils sont au nombre de neuf paires dont la première sur le premier segment, la deuxième sur le quatrième segment, et la troisième sur le cinquième. Cette larve est très lourde et ne marche qu'en reculant pour chercher une nouvelle nourriture, lorsqu'elle à brouté celle qui est sous sa bouche. Parvenue au dernier termede sa croissance, elle se débarrasse de sa couverture protectrice et séchée, elle descend de la plante sur laquelle elle a vécu et s'enfonce dans la terre, dont les parcelles sont liées ensemble par un liquide visqueux qu’elle rend par la bouche ; la coque est grossière à l'extérieur, mais lisse comme dusatin à l'intérieur. La larve s'y change bientôtennymphe, et l’insecte parfait sort de terre environ trois semaines après, c’est-à- dire vers le commencement de juillet, pour produire une seconde génération qui passe l’hiver en terre et se montre 1. Segment. Partie de l’abdomen formant des anneaux séparés par un étranglement ou par une membrane qui les unit entre eux, 116 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE ZGRICOLE au commencement de mai. Ce petit Coléoptère fait partie de la famille des Cycliques, de la tribu des Eupodes et du genre Crioceris. Son nom entomologique est Crioceris merdigera (Latr.) et son nom vulgaire Criocère du Lis. Crioceris merdigera. Longueur, 7 miillim. largeur, 3 1/2 millim. Les antennes sont noires, filiformes, composées de onze articles, longues de la moitié du corps; la tête est noire, transverse, rétrécie en arrière en forme de cou; les yeux sont très saillants, échancrés; le corselet est rouge, sub- cylindrique, de la largeur de la tête, avec un enfoncement de chaque côté ; l’'écusson est petit et noir; les élytres sont deux fois aussi larges que le corselet à la base, quatre fois aussi longues que ce dernier, à côtés parallèles, arrondies en arrière, d'un beau rouge, marquées de points enfoncés ran- gés en stries ; les pattes et le dessous sont noirs. La Criocère du Las. Les larves de la Criocère du Lis sont exposées aux attaques d'un Ichneumonien, qui parvient à introduire un œuf dans le corps de chacune de celles qu'il atteint. Je conjecture qu'il les blesse dans le moment où elles ont quitté leur couver- ture et qu’elles montrent leur corps à nu. La larve parasite se nourrit de celle dela Criocère pendant qu'elle est renfermée dans sa coque, se change en nymphe dans cette coque, et l’insecte parfait se montre dès le 1° mai. Ce parasite a attaqué les larves de la seconde génération. Il se rapporte au genre Campoplex, et me paraît être le Campo- plex errabundus, longueur, 6 à 7 millim. Il est noir ; les an- tennes sont noires, filiformes (1), moins longues que le corps, sourbées à l'extrémité ; la tête, les mandibules, les palpes sont BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 117 noirs ; ces derniers, bruns à l’extrémité ; le thorax est noir ; le métathorax arrondi en dessus, coupé droit en arrière, avec des lignes suturales saillantes à ses diverses régions; l'abdo- men est deux fois aussi long que le thorax un peu comprimé à l'extrémité, paraissant en massue, vu de côté; le premier segment forme un pédicule noir, renflé à son extrémité, qui est fauve ; les deuxième et troisième segments sont fauves, le quatrième est fauve à la base, brunissant à l'extrémité, les autres sont noirs, à extrémité fauve ; les ailes sont hyalines, atteignant à peu près l'extrémité de l'abdomen, à côtes et ner- yures noires, l’aréole est petite, triangulaire, sessile ; la tarière est noire, très courte, dépassant à peine l’extrémité de l’abdo- men. Je n'ai pas vu le mâle. Il n’a paru que la femelle dans mon bocal d'éducation. La Criocère du Lis se porte aussi sur le Lis martagon, et probablement sur les autres espèces de ce genre pour en ron- ger et salir les feuilles, et même assez souvent les fleurs. Note. La figure de la Criocère du lis est tirée des métamor- phoses des insectes, 6° éd. de M. Maurice Girard, Paris, Ha- chette et Cie. — Remerciements aux éditeurs. E. SAVARD. Société centrale d’apiculéure et d'insectologic SÉANCE DU 16 JUIN 1886. Présidence de M. Fallou. Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est adopté sans réclamation. Il donne ensuite lecture de plusieurs correspondances adressées à la Société dans le cours du mois. L'Assemblée s’entretient ensuite de l'exposition des insectes projetée et le Président fait remarquer qu'il est très urgent d'en fixer la date et qu'il importe de déiibérer aujourd'hui si 1. Filiforme, d'une même épaisseur dans toute la longueur; ayant la forme d’un morceau de fil. 118 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE cette exposition aura lieu cette année ou si elle sera ajournée à l’année prochaine. M. Ramé fait connaître le résultat des démarches dont il s’est occupé et qui jusqu’à ce moment n'ont pas abouti d'une manière satisfaisante. Il dit qu'il espère néanmoins aboutir et demande quelques jours encore avant que l'assemblée se prononce. Le Secrétaire général fait remarquer que la solution a été ainsi ajournée dans les séances précédentes et qu'il faut en finir, le temps devenant trop court pour la publicité néces- saire. Il demande qu'une commission de cinq membres soit chargée de vider la question dans la huitaine, c’est-à-dire de faire les dernières démarches pour s'assurer du lieu où pourra avoir lieu l'exposition, et de se réunir le mercredi 23 au secré- tariat de la Société pour prendre une détermination. Il pré- sente pour faire partie de cette commission MM. Ramé, Savard, Saint-Pée, Vicat et Hamet. M. le Président pose ainsi la question : l'assemblée délibère que, si la Commission sus- désignée n’a pas reçu une promesse formelle pour l’un des bâtiments que la Société sollicite pour son exposition, ladite exposition est ajournée à l’année prochaine. Il met aux voix cette proposition qui est votée à l'unanimité. On passe aux communications diverses : Destruction des faux-bourdons en juin et tendance des essaims à s'enfuir. M. Saint-Pée signale la destruction des faux-bourdons depuis quelques jours sur ses ruches aux portes de Paris, ce qu'il n'a jamais vu à cette époque et ce qu'il faut attribuer à la période de mauvais temps qui règne depuis le 3 juin jusqu’à ce jour. M. Hamet ajoute que l'essai- mage ne continue pas moins dans nombre de ruchers. I] dit qu'une heure avant la réunion un essaim est encore sorti du rucher du Luxembourg et que, malgré un vent assez vif du nord-ouest, cet essaim à pris la clef des champs. Il ajoute que, celte année, les essaims italiens surtout ont toujours eu, depuis le début de l’essaimage jusqu'à ce jour, une ten- dance à s'élever et à s’enfuir. On lui a signalé ce fait de diver- ses localités. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 119 Enfumoir amélioré. M. Bourgeois dit que la comparaison faite dans la dernière séance de l’enfumoir américain, aspi- rateur avec l'expirateur, l'a amené à appliquer les deux systèmes en même temps. [1 présente et fait fonctionner un enfumoïr Root auquel il a ajouté un tuyau expirateur, c'est-à-dire auquel il a adapté un tuyau placé derrière qui souffle sur la matière fumante. Les deux effets donnent un résultat très favorable. L’enfumoir peut même fonctionner sans être enfermé. M. Asset annonce à la réunion que notre collègue M. A. Ramé, qui a exposé à l'Exposition de la Société nationale d'horticulture, a obtenu la plus haute récompense décernée aux collections scientifiques présentées en vue de l’ensei- grement. La Médaille de vermeil grand module lui a été décernée pour ses onze vitrines comprenant les Coléoptères utiles ou protecteurs de l'Agriculture, les Coléoptères nuisibles aux forêts et bois d'alignement ; les Lépidoptères Sphingiens et autres nuisibles ; de magnifiques spécimens d’Aftacus très remarquables, accompagnés des produits obtenus, etc., etc. es félicitations sont, à l'unanimité, votées à ce collègue qui ne laisse échapper aucune circonstance pour mettre en évidence la Société centrale d'Apiculture et d'Insectogie. Éloignement des fourmis. M. Hamet dit que récemment un certain nombre de journaux horticoles ont donné comme moyen d'éloigner les fourmis l'emploi du charbon de bois. Les fourmis étant très nombreuses cette année dans la région de Paris et leur présence sur le tablier et les parois des ruches gènaniles abeilles des coloniesinférieures, il s’est mis à essayer de la recette. Il a d'abord employé le petit charbon de bois, puis du charbon pulvérisé, et il n’a obtenu aucun résultat. M. Fallou confirme l’ineflicacité du remède ; l’année dernière il a fait la même expérience sur des rosiers, et il n’est pas parvenu à en éloigner une seule fourmi. M. Vicat dit quil possède une composition qui non seulement les éloigne, mais les tue. M. Hamet ajoute qu'il est parvenu à éloigner de ses 120 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ruches les fourmis en en écrasant un certain nombre, qui exhalent une odeur faisant fuir les autres, et en répétant plusieurs fois l'opération. Il recommande de ne pas laisser traîner sur lé plancher des ruches des grains de miel sec qui attirent les fourmis. Rossignol des murailles et abeilles. Le rossignol des murail- les est classé parmi les oiseaux qui mangent des abeilles. M. Hamet pense, d'après ce qu'il a pu observer, qu'il n'en alimente pas ses petits. Cette année, un couple de ces jolis oiseaux a établi son nid sur un chapiteau en vannerie d'une ruche à cadres du parc de Montsouris et, pendant le temps de l'éducation des quatre ou cinq petits qui garnissaient le nid, les parents leur apportaient constamment des chenilles, abondantes aux environs. M. Fallou ajoute que le rossignol des murailles est un destructeur de chenilles, excepté des chenilles velues qui lui répugnent. Il ajoute qu'il touche peu à l’Yponomeute du fusain dont on parvient à sedébarras- ser avec une solution de pétrole étendu de dix parties d'eau. Un membre recommande pour cet objet le quassia amara. M. Vicat dit que ses poudres de pyrètre éloignent la chenille de l’Yponomeute, comme elles détruisent les pucerons. _ M. l'abbé Delepine présente pour faire partie de la Société, section d'apiculture, M. Laurent Malou. Ce membre est admis. La séance est ensuite levée. L'un des secrétaires: DELINOTTE. Insectes ct Crustacés comestibles PAR L. MOLEYRE Préparateur au Muséum (suite) Suivant Konig, les Indous récoltent, par d’ingénieux pro- cédés de chasse, de grandes quantités de Termites, et en font avec de la farine des sortes de gâteaux (1). Les Hottentots, 1. L'auteur attribue, il est vrai, à l'usage trop prolongé de cet aliment une dysenterie « qui vous tue un homme en deux ou trois heures », mais cela ne se montre que dans les années où la denrée est très abondante, ce qui facilite les excès. Pour d’autres, les Termites seraient un excellent reconstituant et employés comme tels par les plus grands personnages. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 121 que Smeathman et Sparrman ont visités, sont moins habiles à capturer les Termites, mais ne sont pas moins empressés à s'en nourrir. Ils les font griller dans les marmites sur un feu modéré, à peu près « comme on opère chez nous pour la torréfaction du café >. Smeathman a mangé plusieurs fois de ces Termites grillés, qui sont pour lui une nourriture « déli- cate, saine et substantielle ». [Ils ont le goût d’une crème sucrée, d'une savoureuse pâte d'amandes. Leslarves de Calan- dres si vantées sont fades en comparaison. Smeathman trouve d'ailleurs ces larves beaucoup trop grasses, bien que, de son propre aveu, on les serve, dans l'Amérique du Sud, « sur les tables des épicuriens les plus raffinés, particulièrement des Français (!)}, comme un des plus fins morceaux qu'on puisse trouver dans le Nouveau Monde (1) ». Pour que des Européens estiment à ce point la saveur d'insectes qu'on a appelés Fourmis blanches, mais quelquefois aussi « Poux de bois », il faut évidemment que ces animaux aient un goût tout à fait exquis. Ilest permis d'en penser tout autant au sujet des Cigales, qui appartiennent à un ordre bien différent, celui des Hé- miptères. On comprend, en effet, que les misérable peuplades de l'Australie mangent « toutes crues » ces espèces de CGi- gales qu'elles appellent Galang galang. On comprend même que les Indiens du Texas, dans un moment de disette, cher- chent une ressource dans cette curieuse Cigale de l'Amérique du Nord qu'on a appelée Cigale de dix-sept ans (Cicada sep- temdecim), parce qu'il lui faut, paraît-il, dix-sept ans pour arriver à l'état adulte. Cette Cigale a peut-être un chant rauque et désagréable, les Indiens n'ont sans doute pas l'oreille très musicale, et d'ailleurs ventre affamé n'a pas d'oreilles du tout. Mais chez les Grecs d'autrefois, les Cigales jouissaient, à cause de leur chant, d’une véritable faveur ; c'était même une sorte de culte dont on peut rencontrer bien des traces dans les auteurs grecs, sous forme d’allusions flatteuses, de 4, Smeathman, Some account of the Termites, etc., 1781, p. 31-32. 122 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE curieuses légendes où les Gigales jouent un rôle intéressant, et même de gracieuses poésies, comme cette Ode à la Cigale, attribuée à Anacréon. Et pourtant ces Grecs, si superstitieux et si mélomanes, ne balançaient pas à commettre le double crime de sacrilège et de vandalisme en tuant leurs musiciens ailés pour les manger ! La gourmandise peut donc quelquefois être aussi mauvaise conseillère que la faim. Car les Grecs, la plupart du temps, ne mangeaient de Cigales que par gour- mandise. On le voit suffisamment aux détails donnés par les auteurs du temps sur la manière de choisir les individus les plus savoureux, sur les époques auxquelles il convient le mieux de récolter, soit les mâles, soit les femelles (1). En dehors des Cigales, l’ordre des Hémiptères n’a plus à nous offrir qu'un exemple d’'Insecte comestible, mais celui-là est bien remarquable. En effet, nous avons vu jusqu à présent des Insectes comestibles à l’état de larve, à l’état de nymphe ou à l’état adulte. De l’espèce ici en question, espèce qui habite les environs de Mexico, on ne mange que les œufs. Voici à peu près comment les voyageurs racontent la manière dont on se procure ces œufs: Les Mexicains vont cueillir dans la lagune dite Toule des joncs d’une espèce nommée chalcoqu'ils réunissent en petites fascines. Puis ils portent ces fascines au lac Z'excuco. Au bout de quelques jours d'immersion, les Punaises d'eau du genre Corisa, qui pullulent dans ce lac marécageux, ont recouverl les jones de leurs pontes. Il ne reste plus qu'à retirer les pa- quets dont on détache assez facilement les œufs. Ces œufs infiniment plus petits qu'un grain de mil, sont produits prin- cipalement par deux espèces du genre Corisa, les C. jemorata et mercenaria ; mais il va sans dire que ce procédé de récolte procure en même temps un certain nombre d'œufs apparte- nant à d’autres genres, par exemple les œufs de Notonectes. 4. Bennett, Wandering in N.S. Wales (le passage relatif aux Cigales co- meslibles est reproduit dans Entomological Magquzine, UI, 211). — Aristote, Histoire des animaux, livre V, chap. xx1v (25 de Scaliger). — Pline, Histoire naturelle, livre XI, chap. xxx11, p. 29. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 123 Quoi qu'il en soit, ces œufs, connus sous les noms de aulte, de aguaulte, servent, réduits en farine, à fabriquer des galettes qui jouissent, paraît-il, d'une bonne réputation sur le marché de Mexico. On tire aussi un certain parti des Insectes adultes, mais c'est pour nourrir les oiseaux en cage ; on les vend dans les rues, comme chez nous le mouron, sous le nom de Mos- quitos (1). Il existe des Corises dans bien des pays, quelques espèces même sont très communes en France, mais nous ne croyons pas que nulle part elles montrent une faculté de pullulation comparable à celle de leurs congénères mexicains. Or c’est uniquement cette prodigieuse abondance qui permet d'utili- ser les œufs de ces insectes (2). Avec les développements que nous avons donnés à cette étude sur les Insectes comestibles, nous ne pouvons faire moins que de rappeler en terminant, ne serait-ce qu'à titre de curiosité, quelques exemples mentionnés par les auteurs, bien que ces exemples ne puissent avoir au point de vue qui nous préoccupe spécialement aucune espèce d'importance. Dans l’ordre des Diptères, par exemple, nous trouvons à signaler la Mouche du fromage (Tyrophaga casei), dont la larve, connue de tout le monde, exécute de si merveilleux sauts, quand on la tourmente au moyen d'une pincée de sel. Cette larve pénètre parfois dans l'estomac humain, mais la plupart du temps cette ingestion n’est qu'un fait d’entomo- phagie involontaire ; on peut avaler de la même façon une foule de larves qui vivent dans les fruits et même des che- 1. Voy. pour plus de détails sur ces curieux insectes : Gaceta de Littera- tura de Mexico, 1194, n° 26, p. 201. — Extrait d'un mémoire par Guérin- Méneville et Virlet d'Aoust, Ann. de la Soc. entom. de France, 1851, t. V. Bull., CXLVITI-CLI. Revue et Mag. de Zoologie, 1857, t. IX, p. 522-527. Ann. and Mag. of Nat. Hist., 1858, sér. 3, t. I, pp. 19-80. 2. Voici cependant un passage d'un livre de Humboldt que je crois utile de reproduire, d’après Kirby : « Quels sont ces vers (soul en arabe) que le cap. Lyon... trouva dans les étangs du désert Fezzan, que les Arabes man- gent et qui ont un goût de caviar? Ne sont-ils pas des œufs d'insectes res- semblant aux aguaulle que je vis vendre dans les marchés de Mexico? 124 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE nilles de Piérides dans une soupe préparée par une cuisi- nière négligente. Cependant on ne saurait nier que certains amateurs ne soient très sincèrement réjouis en apercevant des larves de Tyrophaga qui, suivant eux, équivalent pour tout fromage à un diplôme de maturité; aussi préfèrent-ils ceux qui recèlent dans leurs flancs une population nom- breuse. D'autres voient dans la propriété qu'ont certaines mortadelles bolonaises de marcher toutes seules une garan- tie d'authenticité. Mais je n’ai pas à faire la critique de ces manières de voir dans un mémoire qui a simplement pour but de rechercher si les Insectes peuvent fournir à l’homme une alimentation saine et économique. La Mite du fromage (Tyroglyphus siro) donne lieu aussi à des cas fréquents d’entomophagie inconsciente. Cet animal- cule n’est pas un Insêcte, mais un Acarien, c’est-à-dire qu'il fait partie de la classe des Arachnides. Tout au plus digne par lui-même d’une courte mention, il nous sert de transition pour dire quelques mots des Araignées comestibles. Suivant le voyageur Sparrman, on mange des Araignées dans le sud de l'Afrique, chez les Boshies-men; on en mange en Nouvelle- Calédonie, suivant le voyageur français Houton-Labillar- dière (1); et même en Europe (chose extraordinaire et vrai- ment exceptionnelle), on cite plusieurs personnes qui ont mangé des Araignées avec plaisir. Ainsi l’astronome Lalande avait toujours sur lui un drageoir plein de grosses Araignées, et de temps en temps il en avalait quelqu'une à la grande stupéfaction, souvent mêlée d'horreur, des personnes pré- sentes (2). Je cite ce savant illustre, parce qu'il s'est acquis des titres de célébrité autrement sérieux; mais je me garde- rais bien de nommer, comme l'ont fait plusieurs auteurs, quelques jeunes filles qui se faisaient un plaisir d'avaler des Araignées, sous prétexte que ces animaux ont un goût de noi- 1. Voyage à la recherche de La Peyrouse, par le citoyen Labillardière, II, 240. 2. Latreille, Hist. nat. des Crustacés et des Insectes, VIII, 93. BULLETIN D’INSECTOULOGIE AGRI OLE 125 sette. De tels exploits me semblent d'autant moins mériter une pareille publicité que les Araignées peuvent être considé- rées comme des animaux utiles ; il serait donc fâcheux que l'habitude d'en manger en guise de noisettes se généralisät chez nous, quand même elle se répandrait seulement parmi les demoiselles. Pour en revenir aux Insectes, nous devons citer les Poux, de-l'ordre des Anoplures, que mangent avec plaisir, dit-on, les Hottentots. En considérant la taille vraiment exiguë de ces parasites, on est bien forcé d'attribuer une telle habitude à une sorte {toute particulière de gourmandise plutôt qu’à la faim. Des êtres qui mangent leurs parasites, c'est là une chose qui mérite bien d’être signalée, mais nous devons faire remarquer en même temps que ce fait n’est guère favorable à la théorie de Réaumur, d’après laquelle on pourrait atté- nuer sérieusement les ravages des Insectes nuisibles en les faisant intervenir dans l'alimentation. Les Hottentots mangent leurs Poux, ils n’en restent pas moins pouilleux. Viennent ensuite des Insectes employés à divers usages qui permettent de leur accorder ici une courte citation. Les In- diens du Mexique, suivant quelques voyageurs dignes de foi, préparent une sorte de liqueur stimulante en faisant infuser une espèce de Gicindèle dans l'eau ou dans l'alcool (1). Cela me donne l'idée que notre Aromia moschata, imprégnée d’un parfum pénétrant, tout à fait identique à celui de l’essence de roses, pourrait ser vir à aromatiser des liqueurs. D'ailleurs, dans certaines parties de la Suède, il paraît qu'on se sert quel- quefois de Fourmis pour donner une sorte de bouquet à des eaux-de-vie de basse qualité (2); mais ce procédé rappelle trop les habitudes de quelques commerçants qui mettent de l'acide sulfurique dans leur vinaigre, ou font infuser du poi- vre dans leur eau-de-vie. 1. Chevrolat, Observations sur les mœurs de plusieurs Coléoplères du Mexi- que (Revue entom. de Silbermann, I, p. 238). 2. Consett, Travels in Sweden, 118 (d'après Kirby) 126 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE : Nous n'avons plus à citer qu'un genre d'Insecte, et vraiment ceux qui le connaissent se feront difficilement à l'idée qu'il puisse être employé dans l'alimentation. Il l’est cependant et voici dans quelles circonstances : Chacun sait qu'en Orient l'embonpoint, mêmeun peu ex- cessif, est regardé comme un des signes les plus caractéris- tiques de la beauté féminine ; mais on sait moins le moyen employé par les dames pour acquérir ces formes pleines, ces contours voluptueux si recherchés des Orientaux et par suite des Orientales. Ce moyen, le voici : toutes les fois que vous rencontrerez un Blaps, c'est-à-dire nu de ces insectes noirs, qu'on voit se traîner gauchement, sur des pattes qui semblent trop longues, au pied des murs, dans les caves et dans toutes sortes d’endroits obscurs et malpropres, saisissez-le (avec précaution pour éviter de recevoir sur les doigts un liquide infect qu'il a la mauvaise habitude de lancer toutes les fois qu'on l'inquiète), et conservez-le dans un bocal quelconque, ce qui n’est pas difficile, attendu qu'il peut vivre pendant plu- sieurs mois aux dépens de la provision de graisse qu'il a em- magasinée dans son tissu adipeux. Lorsque vous aurez réuni de la sorte un certain nombre de Blaps, faites-les cuire dans du beurre et vous aurez (sauf peut-être un tour de main culi- naire que les auteurs dont j'invoque le témoignage ont né- gligé de préciser) le remède contre la maigreur employé chez les Turcs (1). En disséquant des Blaps, j'ai pu constater que les tissus de ces insectes, dépouillés de leur écorce noire, sont loin d’avoir un aspect répugnant ; mais j'ai trouvé aussi dans la dernière portion de l'abdomen deux glandes réniformes d’un certain volume remplies de ce liquide huileux et infect que l'animal peut projeter à une grande distance, pour mettre en fuite ses ennemis. Malgré cette particularité répugnante, s’il est vrai, comme des auteurs très sérieux l’affirment, que les Orientales 1. La dose est de trois Blaps tous les matins. BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 127 mangent des fritures de Blaps, c'est qu’elles pratiquent à tout prix la maxime: « Il faut souffrir pour être beau. » (A suivre.) Renseignements de sériciculture Soies. — Les renseignements reçus par le syndicat des marchands de soie au début des mises à l’incubation, signa- laient généralement une augmentation notable de la quantité de sommes employées. Cette opinion s’est modifiée durant le courant des éducations; on estime actuellement la quantité de graines mises à l'éclosion plutôt inférieure à celle de l'an dernier. Favorisés par une bonne température, quoique un peu humide, lesuns ont accompli leurs mues avec une régu- larité parfaite, et les chambrées sont arrivées à la bruyère sans qu'aucun échec grave eût été signalé dans nos divers départements séricicoles. Cependant la qualité des nouveaux cocons, excellente l’an dernier, laisse beaucoup à désirer cette année. Les bonnes qualités, en faunes dépurés, ontatteint 3 fr.70.La spéculation, encouragée par le succès de la campagne précé- dente, s'est largement pourvue sur les marchés. Pour résumer on estime que les nouvelles soies, tant à cause de la qualité inférieure des produits que des prix éle- vés des cocons, seront d'un coût de revient de 12 à 15 0/0 plus élevé que celles de la dernière campagne. En Italie, la réussite des cocons à varié avec les provinces, et il serait difficile de donner avec certitude une appréciation d'ensemble. Constatons, toutefois, que les chambrées ont donné de bons résultats, malgré les nouvelles alarmantes qui ont circulé à certains moments et qui ne peuvent s’ap- pliquer à la généralité des éducations. Les avis de Brousse et d’Andrinople estiment que la récolte sera équivalente à celle de 1885. En extrême Orient, les avis des maisons de Shangaï, les plus autorisées, estiment 128 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE que la production dans ce rayon ne dépassera pas 40.000 balles, ce qui équivaut à une réduction de 30 0/0 sur celle de l'année dernière qui avait été de 55 à 56.000 balles. Dans le rayon de Canton, où on n'en est encore qu'aux premières récoltes, aucune appréciation ne peut encore se faire sur le résultat final. Les affaires sur le marché de Lyon ont été très calmes pen- dant cette dernière huitaine. Les prix actuels représentent à peine le coût de revient de la soie nouvelle, aussi la baisse serait bien olus nréiudiciable à l’industrie de la filature que l'année dernière. La fabrique de Lyon est occupée par l'exécution des com- missions d'automne, et plus la saison s’avance, plus le règne des étoffles à poils, peluches et velours à dispositions: pékins, s'affirme. Journellement il arrive encore des ordres supplémentaires qui ne pourront être livrés que dans les derniers mois de l’année. Quant à l’étoffe pure unie, il s’en est certainement moins produit que l’année dernière. Les tissus teints en pièces élargissent au contraire de plus en plus leur domaine. Les importations des soieries à New-York pendant le mois de juin ont été supérieures a celles de l’année dernière, et pour les six premiers mois elles ont atteint 13.467.957 dollars contre 10.807.320 dollars en 1885, et 15.590.470 dollars en 1884. Ce résultat est dû à peu près exclusivement aux velours, peluches et étoffes mélangées de coton. Les marchés italiens ont été calmes pendant cette semaine et en même temps relativement fermes. À Londres, les prix restent en général assez bien tenus pour les Chine et les Canton. Les Japons délaissés sont plutôt faibles. (Journal le Soleil du 18 juillet 1886.) RP PR PR PSS TRS LL LES LS SDS EL SSL SL ED DT LES DETTE" Le Gérant : IH. HAMET. #5 la 80, G : Types OT ÎTE, 8, F, Li npague ).3.. là N° 9 ONZIÈME ANNÉE Septembre 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE. — Nécrologie : Maurice Girard. — Les Polistes, la Polyse française, p. M. J. Kunckel d'Herculais (les Insectes). — Destruction des courtilières. — Manière de soustraire les légumes et les fruits à la vo- racité des insectes. — L'Acronycte de l'Erable,par M. E. Savard. — Les insectes et crustacés comestibles, par L. Moleyre (Suite). APPPNIA PSS SPIP SPL LPS ELITE SÉPARER EE EN PE PRE PRESENT MAURICE J.-A. GIRARD 1824-1886 D TE AE SO EE D PV APE = 4 PE mm mn VS NS NU La Société centrale d’Apicuiture et d’'Insectologie vient de perdre un de ses membres les pluséminents : Maurice Girard, qui, le plus souvent, présidait les réunions mensuelles de la Société. MAURICE GIRARD, docteur ès sciences, ancien professeur de physique au collège Rollin, professeur d'insectologie agricole à Grignon et professeur d'insectologie horticole à l'Ecole ‘d'horticulture de Versailles, a publié de nombreux travaux d'entomologie qui témoignent qu'il était un entomologiste très distingué. M. Maurice Girard est mort presque subitement, d’une affection catarrhale, le 8 septembre dernier, dans sa soixante- quatrième année, à Lion-sur-Mer (Calvados), où il passait, avec les siens, une saison de bains. Sur sa tombe le président de la Société entomologique de France, dont M. Maurice Girard faisait parti, a prononcé le discours suivant : « Messieurs, «Les travaux du savant et laborieux coliègue, auquel je viens ici, au nom de la Société entomologique de France, adresser 130 BULLETIN D’INSECTOLOGIE / GRICOLE un dernier adieu, laisseront certainement dans les annales de la science une trace durable et profonde. « À l'exemple des Audouin, des Guérin-Méneville, des Gourreau, des Boisduval, dont ilfutlecontinuateuretl'émule, Maurice Girard semblait avoir pris à tâche de montrer que l'entomologie, loin d'être une science purement spéculative, comme on le pense souvent, ne le cède à aucune parles ser- vices qu’elle est susceptible de rendre à l’agriculture, à l’in- dustrie, à tout ce qui touche au bien-être de l’homme. Parmi toutes les publications, — et elles sont nombreuses, — que notre collègue laisse derrière lui, il en est bien peu, en effet, qui ne portent l'empreinte de cesoin continuel à recher- cher partout le côté pratique de la science. « On ne peut s'empêcher d'admirer l’activité scientifique de Maurice Girard, quand on réfléchit au nombre immense de mémoires et notices sur tous les ordres d'insectes que ce savant regretté a publiés. Vous en donner ici un aperçu, même sommaire, serait chose impossible. Je me contenterai de citer ses Recherches sur la chaleur animale des Arti- culés, qui ont fait le sujet de sa thèse pour le doctorat ès sciences, — ses Etudes relatives à l’acclimatation en France des espèces de lépidoptères séricigènes exotiques, — ses Obser- vations sur les collections entomologiques étrangères qui ont figuré à l'Exposition universelle de 1867, année où il remplit les fonctions de président de la Société entomologique, — ses travaux sur le Phylloxéra, dont il a si bien su résumer l'histoire dans un volume devénu populaire, — son Catalo- que des Animaux utiles et nuisibles de la France,— son bel ouvrage sur les Méfamorphoses des Insectes, couronné par l’Académie des sciences, — une foule de notes concernant l'entomologie pratique, — et enfin son utile Traité d’'Entomo- logie, œuvre considérable, aujourd'hui complètement terminé, et pour lequel la Société entomologique lui a décerné le Prix Dolfus. « Messieurs, quand une vie si laborieusement remplie vient à être tranchée subitement, c’est une grande perte pour la BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE ol science; c'est aussi un coup douloureux pour tous ceux qui se consacrent à l'étude. » Tous ceux qui ont connu Maurice Girard, depuis longtemps vice-président de la Société centrale d’Apiculture et d'In- sectologie, ne peuvent que s'associer aux nobles sentiments exprimés ci-dessus. H. HAMET. secrétaire général. LES POLISTES (polistes). Les Polistes constituent un deuxième genre de guépes sociales. "a Distributions géographiques. — Les Polistes sont‘abon- dantes dans toutes les parties du monde. LA POLISTE FRANÇAISE (Polistes qallica). Caractères. — Tout le corps, figure 20, est orné de marques jaunes, nom- breuses, mais variables, sur un fond noir. Les principales sont des cercles jaunes qui dessinent les bords postérieurs de tous les anneaux abdominaux; sur la face dorsale ils paraissent comme rangés, en avant. Distribution géographique. — Gette espèce n'appartient pas exclusivement à la France, on la trouve aussi en Allemagne, mais sous une forme dégénérée (Polistes diadema) dont les antennes, au lieu d’être absolument rouges à la pointe, sont d’une couleur jaune rougeâtre sur leur face inférieure seule- ment. Mœurs, habitudes, régime. — Au début du printemps apparaît la femelle fécondée qui a traversé l'hiver; elle se met à construire contre une branche, contre un mur, sous un auvent, quelques cellules peu nombreuses, fixées sur une colonnette très courte, qui formeront, avec le temps, une rosette sans enveloppe, fig. 20. Il faut un été particuliè- rement favorable pour que la petite société s’accroisse au point de nécessiter un second étage pour la ponte ; dans ce cas, il est relié au premier par une petite colonnette centrale,fig. 21. 192 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE = Le Peletier, qui a souvent observé ces nids à Paris, estime qu'à l'époque un peu plus avancée où les mâles et les fe- melles coexistent, le nombre des habitants varie de soixante à cent vingt, dont 20 à 30 femelles. Dans quelques cellules isolées il a trouvé aussi des provisions de miel, qui, à son avis, étaient destinées à l'accroissement des larves. «Le 16 août 1873, jetrouvai à Gmandon, rapporte Taschen- berg, un nid de l'espèce dégénérée (Polistes diadema), avec ses habitants et de nombreuses cellules ouvertes : il remplis- sait, sous le montant d'une fenêtre à ras de terre, une petite cavité résultant d’un éclat de pierre. A l’intérieur du nid, les guêpes gisaient dans le repos le plus complet; elles s'éle- vèrent toutes sur leurs pattes, lorsque je m'approchai, et imprimèrent à leurs ailes des mouvements de vibration sonores ; mais je pus détacher le nid rapidement pour le faire choir dans une boîte placée au-dessous de lui, et je parvins à l'y enfermer, sans qu'une seule d'entre elles se fût envolée. Cette circonstance, ainsi que l'emplacement même du nid, montrent combien ces guêpes sont peu craintives et peu sauvages ; cette fenêtre appartenait à la devanture d’un hôtel relié à une brasserie, et donnait sur un chemin de voi- tures très animé. Ne pouvant m'arrêter longtemps en cet endroit, j'assoupis les guëpes avec de l’éther sulfurique, et je les fis tomber hors du nid; j'enveloppai ce dernier de papier et le plaçai dans une boîte en carton parmi d’autres effets de voyage. Quelques temps après, étant assis en Wagon, je vis voltiger quelques Polistes autour de mon sac de voyage qui se trouvait placé un peu haut, en face de moi. Toutes les nymphes étaient écloses dans le nid l’une après l’autre, et ces guêpes nouvelles avaient cherché de l'espace, non sans avoir laissé, au préalable, de faibles traces de leurs instincts d’ar- chitecte : car dans le milieu du rayon on voyait des cellules dont les bords étaient blancs, et pour lesquelles les pa- piers d'enveloppe avaient servi de matériaux de construc- tion. » BULLETIN Caractères. —Le chaperon est an- guleux, en avant; son bord supérieur est coupé presque droit ; et les an- tennes sont assez _écartées. Les mâ- choires, à peu près aussi longues que larges, sont armées de quatre dents, dont les trois der- nières sont égales et équidistantes, tandis que l’anté- rieure est plus ob- tuse et plus courte. L'abdomen présen- te une forme lan- céolée ; son pre- mier article se ré- trécit bien un peu en avant, mais il n'est pas étiré en forme de pédicule, et comme le mé- tathorax tombe obliquement des- sus, il en résulte une sorte de cre- vasse entre lui et l'abdomen. Les antennes du mâle D'INSECTOLOGIE AGRICOLE { jo an \, si a Fig. 22, 23 et 24. Guêpe solitaire, Guêpe sociale et Chryside, ont la pointe recourbée en dehors. Mœurs, 133 Poliste gallica et son nid. 21° © 5. Fi 20. Poliste, Fig. 23 Fig. Fig. 22 habitudes, régime. — Leurs nids appartiennent 134 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE au type le plus simple ; ils sont formés d'un seul rayon, rare- ment de deux et demeurent découverts. J. KuNCKEL D'HERCULAIS (Les Insectes.) Destruction de la courtilière. Dans les Annales de la Société nantaise d'horticulture, M. J. Neveu a publié la note suivante sur la desiruction de la courtilière : « La courtilière est, dans quelques jardins, un destructeur des plus désagréables, et malheureusement la courtilière est plus connue que le moyen de la détruire. Sans se nourrir de végétaux, comme le font croire quelques observateurs, elle creuse des galeries presque à la surface de la terre et déracine les plantes qu'elle rencontre; elle les broie, non pour se nourrir, Mais pour se livrer passage. Elle fait la guerre aux insectes qu'elle trouve sur sa route et fait même sa nourriture des vers blancs. « Dans le jardin de mon père, il y a beaucoup decourtilières qui y font pendant l'été de grands ravages. Elles se réunissent le plus souvent dans les terres meubles parce que là elles creusent plus à leur aise leurs galeries ; elles soulèvent tous les semis quis’y trouvent, tels que carottes, radis, oignons, etc.; ainsi soulevés et exposés à l’ardeur du soleil, les jeunes plants ne tardent pas à périr. J'ai vu souvent les courtilières sou- lever des rayons de carottes sur toute leur longueur. A cette occasion, un jardinier me disait, en voyant la manière d'opérer de ces ravageurs, que les courtilières se nourrisaient de végé- taux puisqu'elles avaient suivi les rayons sur toute leur lon- gueur. Je protestai contre cette observation et je dis que les courtilières suivent les rayons parce que la terre y est plus meuble que sur les côtés où l'on à marché pour semer; elles y soulèvent la terre plus facilement, et c’est justement pour- quoi mes carottes sont toutes à l'air. « La courtilière détruitles insectes y comprisles vers blancs, BULLETIN D’'INSECTULOGIE AGRICOLE 135 c'est vrai, mais faut-il la conserver? Je dirai non. Il faut s’en débarrasser et n’en conserver aucune. Voici les moyens que j'ai employés pour m'en débarrasser : j'ai commencé par les pots à fleurs, les enfonçant à deux ou trois centimètres au- dessous de la surface de la terre et mettant de l’eau jusqu'à la moitié du pot. Ce moyen ne réussissant pas, j'employai le goudron liquide en le mettant à l'embouchure des galeries, le pétrole et l'essence, qui ne firent pas plus que le premier. L'été dernier j'ai remarqué un cultivateur qui faisait un labour à la charrue, labour profond de vingt centimètres environ ; des enfants suivaient la charrue et ramassaient les courtilières dans des pots; plusieurs centaines ont été recueillies en peu de temps. Ce serait un bon moyen de destruction, mais on ne peut pas labourer à la charrue dans tous les jardins. Voici un autre moyen qui donne de bons résultats : il suffit d'ouvrir ane tranchée de vingt centimètres de largeur et de profon- deur sur toute la traversée du carré où se font les semis et de deux mètres, puis l'on remplit les tranchées de fumier à demi consommé. Comme ce moyen ne peut être employé que l'été, il estbon d’arroser le fumier dansles tranchées et sur les côtés. Les courtilières qui aiment les lieux chauds et humides rentrent dans les tranchées pendant la nuit, et le matin on peut lever le fumier à l’aide d'une fourche et écraser les in- sectes qui s'y trouvent. « J'invite les jardiniers qui auraient des courtilières dans leur jardin, à vouloir bien essayer mon moyen qui ne coûte pas beaucoup et qui est très efficace. » Manière de soustraire les légumes et les fruits a la voracité des insectes. Toutes les plantes dégagent des principes gazeux, parfois très odorants. Tantôt ces émanations ont un attrait particulier pour certains animaux, tantôt elles ont la propriété d'être repoussantes et insupportables pour certains insectes. Or, les jardiniers habiles ont soin de cultiver les plantes contraires aux insectes autour et à côté des plantes qui auraient 136 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE à souffrir de l’action des insectes que les premières ont le privilège de repousser. Voici, sur ce sujet, des faits d'un grand intérêt pratique pour ceux qui ont des jardins et des vergers. Le Puceron lanigère (qui ale pelage laineux, une taison), si nuisible aux pommiers, ne tarde pas à disparaître, pour ne plus revenir, lorsqu'on sème au pied du pommier la capucine commune et qu'on la fait monter comme plante le long de l'arbre. On peut planter çà et là des pieds de chanvre entre les plantes analogues, afin de les préserver des chenilles. Contre les murs qui soutiennent les treilles, entre les ceps on doit cultiver les tomates, dont l'odeur écarte les guêpes. Daus certains pays on a l'habitude de semer et de planter comme porte-graines, des oignons, du poireau et de l'ail près des murs et des espaliers, dans la pensée que la présence de ces plantes suffit pour prévenir le puceron ou la cloque qui endommage quelquefois si cruellement les pêchers. L'Acronycte de l'Érable Les stigmates sont noirs. Les pattes membraneuses sont de la couleur du corps; les pattes écailleuses sont d’un brun noir luisant, ainsi que la tête, qui est marquée d’un delta blanc ou jaunâtre. On rencontre assez souvent une variété dont le corps est d'un gris verdâtre et les faisceaux de poils entièrement rou- geàtres. La belle chenille de cette espèce est commune en juillet et août ; elle est du nombre de celles qui se roulent sur elles- mêmes, comme le hérisson, au moindre danger ; alors sa forme présente l'aspect le plus singulier. Malgré son nom, qui ferait croire qu'elle vit de préférence sur l’érable, on la trouve principalement sur le marronnier d'Inde, du moins dans les jardins publics de Paris. Elle vit aussi sur l'orme et le tilleul et beaucoup d’autres arbres, BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 137 Nous avons vu il y a quelques années, sur une route nou- vellement plantée de marronniers, tous ces jeunes arbres entièrement dépouillés de leurs feuilles par cette chenille, laquelle courait à terre de tous côtés faute de nourriture. Parvenue à toute sa grosseur vers la fin d'août, elle seretire dans quelque trou de mur ou sous quelque corniche, pour y filer une coque dans le tissu de laquelle elle fait entrer ses poils. La chrysalide, d’un brun marron et dont l'extrémité anale est garnie de plusieurs pointes divergentes, passe l'hiver, et le papillon éclot en mai ou juin de l’année sui- vante. L’Acronycte de l'Erable paraît répandué dans l’Europe. Elle est commune aux environs de Paris. Acronycta aceris, 40mm. d'envergure. Ailes supérieures d'un gris blanchâtre, quelquefois un peu teintées de jaunâtre avec les lignes et les taches ordinaires écrites en noirâtre. L’extrabasilaire et la coudée géminées ; cette dernière éclairée de blanc entre ses deux lignes ; côte ornée de plusieurs points noirâtres, Frange grise, entrecoupée par des petits traits noi- râtres. Tête et thorax gris, mélangés de brun. Abdomen gris roux. Antennes grises et filiformes dans les deux sexes. Ailes inférieures blanches avec les nervures marquées en gris roussâtre. — Femelle d'un gris plus foncé, avec toutes les lignes mieux écrites, et les nervures des ailes inférieures beaucoup plus prononcées. E. SAVARD. Insectes et Crustacés comestibles Suite, v. page 120. Ce dernier exemple semble r'’être plus du domaine de l’entomophagie. Les uns pourront m'objeciter que cette mé- thode d’engraissement par les Blaps est une recette de parfu- meur, un Lait Mamilla quelconque. Mais la toilette n’a-t-elle pas déjà été appelée la cuisine de la beauté ? Si l’on préten- dait maintenant que cette formule contre la maigreur serait mieux à sa piace dans une étude sur les Insectes pharma- 138 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ceutiques, j'invoquerais un témoignage prépondérant, celui de Brillat-Savarin. Pour cet illustre gastronome consultant, il y a trois genres de cuisine, comme il y a pour certains mé- caniciens trois genres de levier. La pharmacie est une cuisine du troisième genre, la cuisine de réparation. II CRUSTACÉS COMESTIBLES Si l’on mettait un cuisinier expert en son art (par exemple un lauréat du récent concours culinaire) en présence d’une collection complète des Crustacés qui vivent à la surface de nôtre planète, et qu'on demandât à ce taxonomiste d'u =su- veau genre de classer tous ces animaux d'une manière judi- cieuse, en tenant seulement compte des caractères capables d'influer sur la comestibilité, les seuls d’ailleurs qu'un cuisi- nier soit à même d'apprécier convenablement, il commence- rait évidemment par diviser la classe des Crustacés en deux sous-classes, le première renfermant les espèces réellement comestibles, la seconde celles que le développement excessif de leur système appendiculaire, leur taille ordinairement res- treinte rendent tout à fait désavantageuses pour l’alimenta- tion. Cette classification extra-scientifique différerait bien peu de celle des naturalistes, la première division établie par notre cuisinier ne comprenant que des Décapodes et quel- ques Stomatopodes, la seconde se composant de Crustacés d'aspects très divers, presque tous de dimension restreinte, désignés en bloc autrefois sous le nom de Crustacés infé- rieurs. Mais ce qui est plus curieux, c’est qu'en poursuivant ses études taxonomiques, le savant à calotte blanche que j'ai mis en scène arriverait à formuler, de subdivisions en sub- divisions, une classification presque entièrement d'accord avec celle des naturalistes les plus éminents. Laissant de côté bien entendu tous les Crustacés dits infé- rieurs, prenons l’ordre des Décapodes. Geux-là sont pourvus d’'yeux composés portés sur un pédicule mobile : ce sont des Podophthalmaires. Leurs anneaux céphaliques et thoraciques BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 139 sont soudés et confondus, de manière à former une vaste ca- rapace ; enfin ils ont des pattes ambulatoires au nombre de dix paires, ce que le mot Décapode sert à rappeler. Il en est parmi eux qui présentent à première vue, pour l'alimentation, une immense supériorité sur les autres par suite du développement extraordinaire de leurs muscles ab- dominaux, muscles volumineux et faciles à extraire en une seule masse. Notre cuisinier séparera donc sans hésiter tous les Crustacés qui présentent ce précieux avantage pour en former une famille spéciale. [1 leur donnera peut-être un nom ma) justifié, celui de Crustacés à grosse queue, parce qu'il a, depuis de longues années, l'habitude d'appeler queue l'abdo- men des Homards, des Ecrevisses et des Crevettes qui font partie de ce groupe; mais il ne faut pas lui en faire un crime: les naturalistes ont donné aux mêmes Crustacés le nom de Macroures, composé de deux mots grecs qui signifient exacte- ment la même chose. Il ne manquera pas de grouper dans une deuxième famille les Décapodes à courte queue ou Brachyures, c'est-à-dire les Crabes. Chez ceux-là, l'abdomen réduit et replié sur le tho- rax ne pouvant rendre à la locomotion les mêmes services que la « queue » des Macroures, les pattes acquièrent un dé- veloppement et une puissance particulières: aussi les muscles qui les actionnent peuvent-ils fournir encore quand on choi- sit de grosses espèces, une ressource alimentaire qui n’est pas à dédaigner. En passant de la famille précédente à celle-ci, notre classificateur aura dû éprouver un grand embarras en présence de certains types, comme les Birgus, les Hippa dont l'abdomen est considérablement réduit, et les Notopodes qui ont encore quelques pattes insérées sur le dos, parce que les premiers de ces Crustacés ne sont pas tout à fait des Bra- chyures, et que les autres sont presque des Macroures, mais plus d’un naturaliste a éprouvé la même incertitude. On me dira maintenant qu'en matière de cuisine, de zoolo- gie, comme en toutes sortes de matières, entre deux hommes d'étude, si également doués qu'ils puissent être, il doit se 140 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE produire, aussitôt qu'on passe aux questions de détail, des divergences d'opinion d'autant plus prononcées qu'on s’é- loigne davantage des généralités. Prenons donc un second cuisinier, comme le premier expert en son art aussi utile qu'agréable, comme lui lauréat de concours. Gelui-là trouvera peut-être que son confrère à eu tort de diviser simplement les Crustacés décapodes en Macroures et en Brachyures, attendu que les Crevettes, par suite de la flexibilité de leurs téguments, peuvent être mangées sans qu'il soit nécessaire de les décortiquer complètement, attendu que la taille des Cre- vettes ne permet pas de les préparer, comme on fait du Ho- mard, de la Langouste et même, dans bien des cas, de l'Écre- visse. Il pourra même déclarer qu'à ses yeux les Crabes, malgré la rareté de leurs apparitions dans les maisons où officient les crands maîtres de la cuisine, devraient être rapprochés des Homards, des Langoustes, etc., en un mot des Crustacés ma- croures à carapace pierreuse. Je suis heureux de pouvoir mettre en regard de ces propositions une classification des Décapodes imaginée tout récemment par un naturaliste (1): L'auteur en question divise ces Crustacés en Natantia et en Reptantia. Les Natantia, ce sont ces animaux pélagiens, nageursentre deux eaux, dont les teguments flexibles rendent possibles des mouvements gracieux et véloces; tout le monde les connaît, ce sont les Crevettes. Les Reptantia, au contraire, ce sont ces Décapodes si éminemment crustacés, enveloppés d'une cara- pace pierreuse qui les rend en général gauches et lourds. La marche ou la course, quand ce n’est pas une sorte de repta- tion, sont leurs modes de locomotion les plus habituels. Renvoyons maintenant nos cuisiniers à leurs fourneaux, non sans les avoir chaleureusement remerciés, car nous de- vons à leur obligeance d'avoir pu résumer sous une forme nouvelle des notions indispensables à connaître sur un sujet quelque peu aride, la classification des Crustacés comestibles, et passons à quelques considérations théoriques. 4. J. Boos, Zool. Anzeilung, WU, p. 251. BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 141 Il est évident que toutes les conditions de comestibilité formulées et esquissées précédemment à propos des Insectes comestibles, s'appliquent absolument à la classe des Crustacés. Ici, toutefois, ces conditions peuvent se trouver réunies à un très haut degré dans une même espèce et, lorsqu'une seule existe, elle est souvent assez bien réalisée pour compenser largement le défaut des autres. Seule, pourtant, l'abondance extrème de l'espèce ne peut en compenser la petite dimension lorsqu'il s’agit d'un Crusiacé à téguments tout à fait durs et pierreux ; sans quoi tousles Décapodes sans exception seraient de très avantageux comestibles. Mais il est un point de comparaison à établir entre les Crus- tacés et les Insectes, sur lequel nous croyons d’autant plus essentiel d'insister, que la plupart des auteurs (peut-être même tous) qui se sont occupés de ces questions, ont absolument négligé d'en tenir compte. La vie des Crustacés a une certaine durée et peut récolter la plupart des espèces en toute saison. Au contraire, la vie des Insectes, déjà si courte, est encore entrecoupée de transformations modifiant presque toujours complètement leur aspect. On pourrait rapprocher des Crus- tacés Les divers Mollusques comestibles, particulièrement les Gastéropodes du genre Hélix, qui doivent la faveur dont ils jouissent à un avantage analogue. Mais il n’est pas permis, comme l'ont fait tant d'apôtres d'entomophagie, de nous ac- cuser de préjugé en mettant les Insectes en parallèle avec les Crustacés, les Moules ou les Escargots. Les Crustacés décapodes, qui semblent conformés spéciale- ment en vue de servir à notre alimentation, méritent bien que nous nous arrêtions un instant à examiner les particularités les plus saillantes de leur organisation. A l’état adulte leur corps présente au premier aspect deux parties bien distinctes. La première, composée réellement de plusieurs pièces soudées ensemble de manière à former une sorte de cuirasse, correspond à la tête et aux anneaux du thorax. Les annelations de la deuxième partie restent au con- traire indépendantes ; leur ensemble constitue l'enveloppe té- gumentaire de l'abdomen, 142 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE En suivant de l'extrémité céphalique à l'extrémité caudale les nombreux appendices qui donnent à tant de Crustacés un aspect si différent de celui des Insectes, nous trouverons comme dépendances de la tête: 1° les pédoncules mobiles qui supportent les yeux; 2° au-dessous, les antennes internes, composées de plusieurs filets multiarticulés portés sur un socle de trois articles; 3° les antennes externes, les plus grandes, souvent accompagnées à la base d’un appendice la- melleux qui a servi de caractère pour établir de nombreux genres ; 4 une paire de mandibules et deux paires de mâ- choires, ces dernières très petiles, aplaties, pourvues de pal- pes de formes diverses. La portion de la carapace correspondant au thorax, résul- tant de la soudure de huit anneaux, porte naturellement huit paires d’appendices ; mais les trois premières paires, dirigées en avant, pourvues de palpes très développées et conformées à peu près comme les mâchoires, fonctionnent comme de véri- tables pièces buccales, et ont reçu pour cette raison le nom de pattes-mächoires. Les cinq autres restent des pattes servant à la locomotion, bien que souvent une ou plusieurs des paires antérieures soient terminées par une sorte de pince didac- tyle, servant autant comme organe de préhension que comime appendice ambulatoire. Quant aux appendices de l'abdomen, leur importance et leur nombre varient beaucoup suivant le développement. Chez les Macroures, l'abdomen plus long que la carapace en porte cinq paires appelées souvent fausses-pattes ; il se termine par une nageoire à plusieurs lamelles qui constituent la queue proprement dite. Les Brachyures ont l'abdomen bien plus petit, replié sur la région sternale de la carapace et muni au plus de quatre paires de fausses-pattes. Ces appendices servent aux femelles pour retenir le résultat de leur ponte; ceux des mâles (qui n'en ont souvent qu'une paire) doivent jouer un rôle dans la copulation. Cette complication du système appendiculaire, que nous venons de décrire très sommairement, ne se montre que “ BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 143 chez les adultes. Mais, avant d'arriver à cet état, la plupar- des Décapodes doivent subir des métamorphoses variées. Au sortir de l'œuf, leurs appendices antérieurs existent déjà, mais dépourvus de palpes, et ceux qui doivent fournir plus tard les pattes-mâchoires sont des organes locomoteurs. A mesure que ces derniers se transforment pour « passer dans la bouche », on voit apparaître et prendre leur forme défini- tive les vraies pattes ambulatoires et les appendices de l’ab- domen. Parmi les Décapodes éminemment comestibles que nous aurons à mentionner, les espèces les plus remarquables font précisément exception ; leur développement s'effectuesans métamorphoses. Mais cette exception n'est sans doute qu'ap- parente, les phases de transformation pouvant très bien s’ac- complir dans l'œuf. Au delà la croissance n’est marquée, chez ces Crustacés sans métamorphoses apparentes, que par une série de mues ou changement de carapace dont nous dirons quelques mots plus tard. Enfin, rappelons pour terminer la faculté curieuse qu'ont ces animaux de renouveler leurs membres brisés ou arra- chés. Comme cette formation d'un membre neuf ne peut se produire que si la section a eu lieu au niveau d'une articu- lation, ils savent très bien se couper eux-mêmes la partie gênante, si la fracture s’est produite au milieu d’un article. Ils peuvent ainsi renouveler toutes sortes d'appendices, et même les yeux. Si cependant on leur enlevait ces organes plusieurs fois de suite, il finirait par se former des yeux très imparfaits et incapables de tout service. Nous avons dit qu'en dehors des Décapodes il y avait aussi quelques Crustacés comestibles parmi les Stomatopodes ; c’est ici qu'il convient d'en dire quelques mots. Les Stomatopodes sont eux aussi des Podophthalmaires ; mais ce qui les distingue surtout, c'est que leur carapace, au lieu d’englober en même temps que la tête tous les anneaux du thorax, laisse les trois ou quatre derniers libres et indé- pendants comme ceux de l'abdomen. De plus, et c’est de là que vient leur nom, les Stomatopodes ont cinq paires de 144 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE pattes-mâchoires, ce qui fait qu'il reste seulement trois paires de pattes servant uniquement à la locomotion ; mais il faut dire aussi que chez ces animaux les appendices de l'abdomen ont un développement remarquable : ce sont de véritables pattes natatoires (1). Le seul genre important pour nous, dans ce groupe d’ail- leurs peu nombreux, est le genre Squilla, pris ici bien en- tendu dans un sens très général, c’est-à-dire en y comprenant plusieurs autres genres créés à ses dépens. Ces animaux doivent à la forme spéciale de certains de leurs appendices, non moins qu'à celle de leur abdomen, beaucoup plus gros à leur extrémité qu'à la base, une physionomie singulière. La deuxième paire de pattes-mâchoires, extrêmement déve- loppée, est une sorte de grappin articulé dont l'animal peut replier brusquement la dernière partie sur l’avant-dernière. Or le dernier article, en forme de faux, est reçu dans une rainure de l’avant-dernier, armé de dents d’un côté et d'épi- nes de l’autre. Ce redoutable instrument de préhension doit faciliter singulièrement aux Squilles la capture de leur proie; elles en ont besoin, car ce sont des animaux très voraces et très carnassiers. Et pourtant, si l’on s’en rapportait à leurs gracieuses allures et à leur élégant aspect, les Squilles pour- raient passer pour des êtres de mœurs fort paisibles. Il sem- ble qu'ils se soient laissés tromper par ces apparences, ces pêcheurs de nos côtés méditerranéennes, qui, voyant les Squilles au repos replier leurs serres à peu près comme les bras d'une personne qui prie les mains jointes, les ont nom- mées prega-Dieou (prie-Dieu). (A suivre.) 1. Les touffes composées de lamelles très finement divisées qu'on remar- que sur ces pattes sont des dépendances de l'appareil respiratoire; ce sont des branchies. Le Gérant : H. HAMET. LPS PSP SSL LS LPS SD LES SDS LL EE PS SL TS LPS ESS LL LL LL LS TPS PSS LS SDL LR SSL PP Rd à imp. de La 30€. du 1 yp. - NULEETTE, 5, r. Cainpuyne Àrs, Paris N° 10 ONZIÈME ANNÉE Octobre 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE. — La Psylle du Buis, par M. E. Savard. — Domicile élu par diverses espèces d'hyménoptères dans un rucher, par le D'René Ferry. — Société centrale d'apiculture et d'insectologie. — Séance du 21 juil- let 1886. — Lä guêpe sylvestre, par MM. Malé. — Galle-Insecte du Fusain, par M. E. Savard. — Les Insectes et Crustacés comestibles (suile), par L. Moleyre. La Psylle du Buis. (Psylla Buxi, Lin.) Buis (Famille des Euphorbiacées, tribu des Buxées), ar- brisseau d'Europe devenant quelquefois arbre de seconde grandeur. C’est la seule Euphorbiacée ligneuse d'Europe qui s'avance autant vers le Nord. — La décoction des feuilles de buis est laxative, et ce n'est pas sans inconvénient pour la santé qu’on les substitue quelquefois au houblon dans la fabrication de la bière. Le bois de buis rapé passe pour avoir les mêmes propriétés sudorifiques que le bois de Gaïac; on lui associe, en décoction, le Sassafras et la Salsepareille. La tein- ture alcoolique de buis a été employée dans le traitement des affections rhumatismales et autres où les substances sudori- fiques et dépuratives sont indiquées. On connaît assez l'usage du bois du buis dans l’art du tourneur et l’ébénisterie; ce bois dur et compact (en raison de la lenteur de sa croissance), est le seul qui soit employé pour la gravure sur bois soignée. Les plants de buis (maintenus à l'état nain par une taille rigoureuse) étaient et sont encore la bordure privilégiée pour les plates-bandes des parterres où les lignes symétriques sont ordonnées. — La senteur finement aromatique du buis rap- 146 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE pelle aux catholiques du Nord la touchante solennité du dimanche des Rameaux. On voit souvent dans les jardins et les parterres rustiques à la campagne des plants de buis à l’état nain ou à l’état d’arbuste ; on ne tarde pas à remarquer dans ces buis, dès les premiers jours de mai, que les feuilles de l'extrémité de cer- taines tiges ne s’étalent pas à plat, comme celles qui sont en dessous; qu'elles sont courbées et bombées, appliquées l’une contre l’autre et formant une sorte de boule ou de galle. En ouvrant quelques-unes de ces boules on en trouve qui sont creuses et qui sont formées par la réunion de deux feuilles bombées plus petites que les premières, formant des galles renfermées dans celles-ci. Les feuilles du buis sont persis- tantes et se conservent pendant l'hiver, et si les galles ouver- tes sont formées de feuilles de l’année on ne trouve aucun insecte dans leur intérieur: mais si elles sont formées de feuilles de l’année précédente, on ne tarde pas à y remarquer de très petites larves en nombre plus ou moins considérable, comme de deux ou trois à douze ou quinze. C’est vers la mi-avril qu'on peut en rencontrer. Ces larves sont alors oblongues, segmentées, ayant la tête, le thorax et l'abdomen tout d'une venue; on y distingue deux antennes filiformes, six pattes et un petit bec situé à la partie la plus inférieure de la tête, paraissant sortir d’entre les hanches antérieures. Ces petites larves sont rougeâtres, avec la tête, les antennes et les pattes noires; elles sont entourées d’une matière blanche cotonneuse qui les cache plus ou moins, et elles rendent par le derrière une matière sucrée qui se fige en sortant, prend la forme d’un fil blanchâtre contourné, plus ou moins long, ou qui se rompt en courts fragments. Lorsque ces larves, en grandissant, ont changé de peau, elles prennent une couleur jaune d’ambre ornée de deux rangs de petites taches noires, une de chaque côté du corps; la tête, les antennes et les pattes sont très noires. Ayant encore grandi pendant quelque temps elles changent de peau de nouveau et elles deviennent vertes, mais elles ont acquis BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 147 des rudiments d'ailes et sont devenues nymphes. Les gaînes dans lesquelles les ailes sont cachées sont roussâtres et moins larges que chez les espèces de ce genre. Ce sont des larves qui, en piquant les feuilles du buis, pour en extraire la sève dont elles se nourrissent, les font courber en calottes et qui se créent ainsi un logement où elles sont à l'abri des vicissitudes de l'atmosphère ; ce sont elles aussi qui rendent pour excréments une sorte de manne en grains ou en fils d'un goût légèrement sucré, nullement nauséabond. Les nymphes continuent à prendre leur nourriture dans leur habitation jusque vers le quinze mai, époque à laquelle elles deviennent insectes parfaits après un dernier change- ment de peau; alors elles prennent leur essor, et on les voit sur les feuilles. Pour obtenir ces insectes d’éclosion, il faut récolter les galles des feuilles vers le premier mai et planter les branches qui les portent dans un bocal renfermant de la terre mouillée; on peut même se contenter de jeter les boules sur cette terre humide, et on verra bientôt les insectes sauter et voler dans le bocal. Si l’on veut débarrasser les buis des psylles qui les infectent, et qui cependant leur font peu de mal, il suffit d'enlever, vers la fin d'avril ou au commencement de mai, à l'aide de ciséaux, les extrémités des tiges, portant des boules ou galles, et de les brûler; par là on détruira tous les nids de ces insectes. Psylla Buxi, Lin. — Longueur 2 millimètres. Elle est verte; les antennes sont filiformes, plus longues que le corps, grèles, formées de dix articles dont les deux premiers sont courts, plus gros que les autres; les suivants sont longs, cylindri- ques; la tête est large, subtriangulaire, avec les yeux proémi- nents, presque globuleux, et deux stemmates sur les vertex près des yeux; le corselet est de la largeur de la tête, vért comme elle, sans taches, l'abdomen est de la largeur du thorax à la base, de la longueur de ce dernier et de la tête, vert, ové conique, terminé par une tarrière écailleuse, pointue chez la femelle; les élytres sont transparentes, relevées en 148 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE toit dans le repos, d’un brun jaunâtre; les premières sont pourvues d’une cellule radiale et de deux nervures transver- sales fourchues à l'extrémité; les pattes sont vertes et les dernières propres au saut. Son nom entomologique est Psylla Buxiet son nom vulgaire Psylle du Buis. E. SAVARD. Domicile élu par diverses espèces d'hyménoptères dans un rucher. J'ai observé plusieurs années de suite dans mon rucher, tantôt sur un tapis, tantôt sur un linge abandonné, tantôt entre les vitres et les planchettes d'un magasin à miel, des cellules en terre gâchée, et de forme plus ou moins olivaire, juxtaposées les unes aux autres, quoique facilement sépa- rables entre elles, Dans l’intérieur se trouvaient de petites larves très jeunes et à côté d'elles des araignées qui paraissaient bien fraîches, mais qui avaient eu les pattes coupées, et qui étaient sans doute destinées à leur servir de pâture. En 1880 j'avais abandonné un rayon mobile de cire vidée à l’extracteur : il était accroché à La paroi du rucher. Je remarquai que sur un espace ayant environ sept centi- mètres de diamètre, les cellules avaient été operculées à l'aide d'une lame de terre gâchée. Quelques-unes de ces cellules au centre avaient été laissées non operculées, et j'y remarquai un hyménoptère.. qui y était logé la tête dirigée vers l'ouverture. Je présume qu'il était occupé à pondre et, en effel, quelques jours après, ces cellules centrales se trou- vaient operculées, et j'ai constaté la présence de petites che- nilles, les unes encore toutes fraiches et pleines auxquelles était adhérent un œuf allongé, les autres plus ou moins sucées et vidées auxquelles adhéraïient des larves à divers degrés de développement. Get hyménoptère paraissait chercher également dans les cellules un abri; car je l'y vis très souvent pendant toute l'année, surtout les jours pluvieux. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 149 Quand à celte sorte de plancher en terre étendu sur des alvéoles vides, il avait sans doute pour but de permettre à l'insecte de manœuvrer plus facilement ses victimes jusqu'à la cellule ou il se proposait de les ensevelir. La face antérieure du rayon ne présentait pas seule cette plate-forme de terre; celle-ci existait également sur la face postérieure, où l’insecte se livrait aux mêmes exercices. Ce qui est surtout remarquable, c'est que les cellules pondues se correspondaient par leurs fonds, et existaient sur les deux faces du rayon aux mêmes points, — ainsi que cela se voit pour les rayons de couvain d’une ruche d'abeilles. J'observai le même insecte plusieurs années de suite sur des rayons de cire, que j'avais ainsi suspendus dans mon rucher. Sur ces mêmes rayons je remarquai en même temps une cellule fermée par une toile très mince et très lâche, rappe- lant celle de la fausse teigne. Je constatai bientôt que ce tissu était dû à une autre espèce d'hyménoptère, des deux tiers plus petite que celle dont je viens de parler. Au fond de la cellule se trouvait un œuf avec un morceau de pâté analogue à la bouillie que les abeilles donnent à leurs larves, mais pius épaisse. Au bout de quelques jours, je vis le même insecte exécuter le même travail sur plusieurs autres cellules éloignées et isolées Les unes des autres. Enfin, en 1885, dans un tapis qui avait servi à couvrir mes ruches pendant l'hiver, afin de les garantir du froid, j'ai trouvé à l'automne un njd très volumineux de bourdons : leurs cellules sont en une matière qui ressemble à la cire, et ils y logent leurs larves et leur miel; ils avaient remplacé la mousse dont ils enveloppent d'ordinaire leurs nids, par de la bourre de laine qu'ils avaient formée aux dépens du tapis. IL y avait en outre dans les plis du même tapis trente à quarante cellules en terre gâchée provenant de l'abeille maconne dont j'ai parlé plus haut. Ces insectes sont-ils attirés dans le rucher par le voisinage des abeilles? Les instincts sociaux des hyménoptères s’exer- 150 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE cent-ils même vis-à-vis d'espèces différentes, de telle sorte que celles-ci, après avoir voltigé et picoré sur les mêmes fleurs, se plaisent et aiment à vivre sous le même toit ? Selon que l’on aura plus ou moins d'imagination, l'on préférera cette explication générale, l'on adoptera, au con- traire, une explication particulière pour chaque cas. L’abeille maçonne….. aura été attirée par la présence dans les coins du rucher de nombreuses araignées qui lui procurent une pâture assurée ; l'abeille bourdon par un tapis chaud et moelleux où elle a taillé une bourre épaisse pour entourer ses alvéoles; les deux autres espèces d'hyménoptères par des cellules de cire toutes prêtes qui les dispensaient de construire des nids pour y loger leur progéniture. En écrivant ces quelques lignes, je n’ai eu d'autre but que d'indiquer aux amateurs d'hyménoptères un nouveau moyen de se procurer leurs insectes favoris. En visitant les ruchers, ils auront chance de les y rencontrer... En y sus- pendant des rayons de cire, ils pourront même les décider à s’y installer et à y élire domicile, et ils auront ainsi toute facilité pour suivre les phases de leur développement et y observer leurs mœurs qui révèlent de si curieux instincts. D' RENÉ FERRY Société cent. d'apiculture et d'insectologie. Séance du 21 juillet 1886, — Président de M. FALLoOU. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — Le secrétaire général donne lecture d'une lettre adressée au président par le Ministre de l’agriculture annoncant qu'une subvention de 1,500 fr. est accordée à la Société pour 1886. L'assemblée vote des remerciements à M. Develle Ministre de l'agriculture. Par une lettre du 25 dernier, le Ministre de l'instruction publique demande l'avis de la Société sur le changement d'époque de la réunion des sociétés savantes à la Sorbonne. Il pense que les vacances de la Pentecôte sont préférables à celles de Paques. L'assemblée partage cette opinion. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 151 M. le secrétaire général annonce la perte récente de deux membres dévoués au but que poursuit la Société : de M.Jules Geslin, traducteur à l'agence Havas, et apiculteur, décédé à Paris le 12 juillet âgé de 42 ans; et de M. Rudolp-Joseph- Johan Turecki, chimiste et économiste, décédé à Lagny (Seine et Marne) à l’âge de 71 ans. — Le secrétaire rappelle que ce dernier, né en Pologne, avait trouvé un procédé de conservation des peaux dont il demandait un prix élevé aux industriels à qui il l’a proposé et cela, dans le but de pouvoir offrir à la Société un capital qui lui permit de met- tre à exécution son Ecole pratique d’Insectologie. — L'assem- blées témoigne ses vifs regrets de la perte de ces deux hono- rables membres. M. Petitbeau adresse la communication suivante concer- nant l’éloignement des Fourmis. Indépendamment des raiesà la craie et au goudron qui ne sont pas longtemps efficaces, pour que, si les Fourmis ne peuvent les franchir dans le pre- mier moment, elles s’y accoutument vite, j'ai employé avec le plus grand succès deux remèdes aussi simples que peu coûteux : la cendre de bois et le soufre. — C'est une chose bien simple d’éloigner les Fourmis, écrit M. Marcel Brisset, et voici comment j'ai trouvé ce moyen. Dans ma maison, il y a environ 6 à 7 ans, une com- pagnie de Fourmis passait par une porte de derrièreetsortait par une de devant en suivant le mur et faisant le tour du foyer, ayant même fait une trace sur le carreau à cet endroit. J'ai fait divers essais de les éloigner qui finissaient par les attirer. Ayant usé de soufre en poudre que je semai de place à autre sur leur sortie, je les vis disparaître en moins de deux minutes, et, depuis cette époque j'en suis débarrassé. J'ai appliqué cette méthode sur mes ruches où elles appa- raissaient et je m'en suis toujours bien trouvé. Voici la manière d'opérer : semer quelques pincées de soufre en pou- dre sur le haut du panier en évitant qu'ilen tombe à la sortie des abeilles. En moins d’une minute les Fourmis disparais- sent. 152 BULLETIN D’INSECTOLOGIE ZGRICOLE L’abeille est plus attirée vers le miel par l'odorat que par la vue. — M. Hamet cite un fait à l'appui. Le mois dernier, on coulait du miel dans sa cuisine et des Abeilles, attirées par l'odeur de ce miel, essayaient de passer par son bureau pour y aller mordre. Elle ne s'aventuraient pas par la cour sur laquelle cette cuisine donne, parce que cetie cour est, comme beaucoup à Paris, une sorte de puits dans lesquels les Abeilles ne s’aventurent pas. Il ajoute que si les Abeilles fréquentent les fleurs d'une couleur et ne vont pas sur d'autres à côté, de couleurs différentes, c’est parce que celles- ci ne donnent pas de miel ou n'ont pas un arome qui les attire. Ge n’est pas la couleur des fleurs qui les dirige dans cette circonstance. MM. Malessard et Saint-Pée appuient cette observation. Le président fait remarquer que cette séance clot la ses- sion actuelle, et que la prochaine réunion n'aura lieu que le troisième mercredi d'octobre prochain. Pour extrait: le Secrétaire, DELINOTTE La Guêpe sylvestre. Caractères. Les Guêpes sylvestres (Vespa sylvestris, ou holsatica) ainsi que quelques autres espèces plus rares, et un peu foncées, sont remarquables par l'intervalle qui sépare, chez elles, l'extrémité inférieure des yeux de la naïs sance des mâchoires, ainsi que par leur pubescence ferrugineuse. Distribution géographique. On rencontre rarement la Guêpe sylvestre au nord de Paris. Elle est parfois abondante dans certains cantons du sud, où, toutefois, elle ne commet pas de déprédations semblables à celles faites par la Guêpe ter- rienne. Mœurs, habitudes, régime. La Guêpe sylvestre qui nous occupe établit son nid, fig. 25, dans le feuillage des arbres et des buissons, très rarement au niveau du sol. Elle le cons- truit avec une matière papyracée, provenant d'un mélange de salive et de raclures de bois pourris. Sans doute, le papetier d'Ulm qui, à l'Exposition de Vienne, en 1873, suspendit un BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 153 de ces nids au-dessus de ses produits, voulaitainsi démontrer que les fabricants seraient arrivés, depuis longtemps, à satis- faire le monde avec leurs papiers, si mauvais encore aujour- d'hui, si l’on prenait pour idéal celui des Guêpes ! Ces nids sont bâtis sur le même plan que ceux des Frelons. Les Guëêpes Mt Fig.27. Guêpe com. Fig.25. Nid de guêpe sylvestre. Fig. 26. Guêpe sylvestre. qui les installent à l’air libre ont, sur cellesqui nidifient dans la terre ou dans les creux d'arbre, l'avantage de n'avoir pas à se préoccuper de l’espace et de pouvoir donner à leurs constructions leur forme naturelle. Cette forme est généra- lement celle d'un œuf ou d’un citron; l'enveloppe offre à sa partie inférieure et latérale un orifice d'entrée; à l’intérieur se trouve un nombre plus ou moins grand de rayons en étages suivant la grosseur de l'édifice; les étages du milieu 154 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ont naturellement un périmètre plus grand que ceux des extrémités. Les Guèpes sylvestres vivent en sociétés peu nombreuses, aussi leurs nids sont-ils généralement petits; ils atteignent les plus grandes dimensions dans les contrées où les fruits abondent et lorsque la chaleur favorise leur maturité (1). On en trouve souvent qui ne sont pas encore terminés, et qui paraissent peuplés de vierges seulement, la mère primitive ayant dû périr sans doute. Une de ces constructions, d’une couleur blanc grisâtre, et de la grosseur d’une noix très forte, était suspendue à une petite branche de saule, sous un angle de 45° environ. Le fond était entouré d’une enveloppe extérieure en godet, formant manchette, et indépendante de la seconde enveloppe inachevée, qui doit compléter le double manteau dont s’entourent les nids parfaits de cette espèce. A la pointe terminale de l'enveloppe interne était ménagé un trou arrondi de onze millimètres de diamètre qui servait d’orifice d'entrée, et qui permettait de jeter un coup d'œil à l’intérieur. Du fond de la cavité s'élevait une rosette de douze cellules hexagonales, rétrécies en arrière ; celles du centre étaient plus grandes et plus avancées que les autres. Nous disions plus haut que les Guêpes sylvestres commet- tent moins de déprédations que les Guêpes terriennes. Il faut ajouter qu’elles sont moins farouches et qu'elles s’accoutu- ment plus à ce qui remue autour d'elles. Néanmoins, elles piquent, et leur voisinage incommode parfois. Il importe donc de s’en débarrasser. On lit dans le Journal des campagnes, à qui nous emprun- tons la figure ci-contre : « Les entomologistes et les arbori- culteurs sont complètement divisés sur la question de savoir si les Guêpes entament ou non la peau des fruits; mais tous s'accordent à reconnaitre combien ces insectes sont éminem- ment nuisibles ; il faut donc s'appliquer à les détruire par 1. Nous avons sous les yeux un nid, récolté sur une branche de poirier à Sèvres, près Paris, qui mesure, dans son diamètre le plus développé, 20 centimètres, et qui a 28 centimètres de hauteur, BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 155 tous les moyens possibles. Du reste il est facile d'y arriver, et si l'on voulait s'entendre, en fort peu de temps, l'espèce disparaîtrait, ou du moins diminuerait beaucoup. Aïnsi on prétend qu’à Thomery, près Fontainebleau, là où le raisin de table est si beau et si estimé, les Guêpes sont à peu près inconnues, grâce à la guerre que leur font les gardes cham- pêtres et des enfants payés pour cela; sans doute ils détrui- sent tous les nids, mais ce n’est pas tout, et il est un autre moyen qu'ils emploient toujours et que nous tenons essen- tiellement à propager. Il ne faut pas attendre la multiplica- tion desGuêpes pour détruire leurs nids, il faut, au printemps, chasser au filet et écraser les guëpes mères que l’on rencontre, qui ont seules passé l'hiver et qui doivent pondre les colonies nouvelles, si funestes, si nombreuses en automne. Rappelons- nous qu'en tuant une seule Guêpe en avril ou en mai, cela revient au même que si nous exterminions plusieurs mil- liers de ces insectes quelques mois plus tard. Faisons leur donc une chasse acharnée, et souvenons-nous qu'à cette époque de l’année, c’est surtout sur les fleurs des arbres fruitiers qu'on les trouve et qu’elles bâtissent particulière- ment sur les inflorescences de toutes les variétés de groseil- liers. » M. MALE (Journal des campagnes). La Galle-Insecte du Fusain. (Lecanium Evonymi) Fusain, Bonnet carré (Evonymus europæus, famille des Célastrinées). — L'écorce, les feuilles et les fruits ont une saveur nauséeuse fort désagréable; à faible dose, ils agissent comme purgatifs et émétiques. Les tiges, réduites à l'état de charbon, constituent un crayon léger dont la trace s’efface aisément et dont les pein- tres font usage pour les esquisses. Les arbrisseaux de la famille des Célastrinées contiennent des substances amères, astringentes et âcres, douées de pro- priétés purgatives et émétiques. 156 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le Fusain figure avec avantage dans les massifs des jardins paysagistes et ne le cède pas en beauté à plusieurs arbris- seaux exotiques qu'on y introduit de préférence. Il produit au mois de mai des fleurs vertes insignifiantes auxquelles suc- cèdent en automne des fruits rouges de la plus belle nuance. Ces fruits formés de quatre lobes ou de quatre côtes très prononcées, ressemblent grossièrement à un bonnet carré et ont valu à l'arbre le nom vulgaire de Bonnet de Prêtre, Bon- net carré. Lorsque sa végétation n’est pas vigoureuse, et qu'il souffre, soit par cause de sécheresse ou par défaut du sol, il se couvre de gallinsectes qui pompent la sève déjà trop rare qui circule dans ses branches, font un grand tort à l'arbre et peuvent occasionner sa mort. C'est vers la fin de mai qu'on peut y voir ces incectes qui sont alors très reconnaissables par leur grandeur et par la couche épaisse de coton blanc sur laquelle ils reposent. Ils ont la forme ovale, un peu atténuée à une extrémité qui touche l'écorce en un point, et échancrée à l’autre extrémité placée sur un monticule de coton quise prolonge derrière eux en pente à 45° environ. L'insecte paraît comme une coquille mince, noirâtre, lon- gué de 8 millim, sur 7 millim, de large qui touche la branche par son bord antérieur et qui repose sur un monticule de coton, lequel se prolonge en pente derrière lui, ayant la tête en bas et le derrière relevé. Sous cette pellicule en forme de coquille se trouve un nombre prodigieux de très petits œufs rougeûtres et ovales; ils sont enveloppés par le coton qui les renferme comme dans un nid, et recouverts par cette pellicule formée de la mère qui les a pondus, laquelle, après s'être vidée, a été réduite à la peau de son ventre collée à celle de son dos. Les œufs éclosent vers le 30 mai, et les petits sortent de dessous leur mère par l'échancrure qui existe au milieu de son bord postérieur. Ils ont alors environ ‘/? mill. de lon- gueur; leurs antennes paraissent formées de cinq articles et portent deux ou trois poils assez longs à leur côté intérieur, et d'autre poils plus courts au côté extérieur : elles sont ter- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 157 minées par deux poils, dont un notablement long et l’autre beaucoup plus court : le corps est ovale, rougeâtre, déprimé, un peu atténué en arrière: l'extrémité postérieure est échan- crée et terminée par deux longs poils; on ne distingue paslatête ni le corselet, mais seulement desindices obscurs de segments ; les pattes, au nombre de six, sont très courtes, terminées par un tarse qui semble composé de deux articles dont le dernier porte trois poils peu longs sur lesquels la petite patte s’ap- puie en marchant. Les petites larves se dispersent sur les feuilles et les jeu- nes pousses de fusain et enfoncent leur petit bec dans l'écorce pour en pomper la sève qui leur sert de nourriture. Elles grandissent pendant leprintemps et l'été. A l'approche des froids, lorsque les feuilles ne contiennent plus de sève et vont tomber, les cochenilles déjà fortes les abandonnent et vont se fixer sur les branches où elles passent l'hiver. Je n'ai pas suivi le détail de leur vie et je ue sais à quelle époque paraissent les mâles pour féconder les femelles, ni quelles sont les formes et les couleurs de ces mâles. Lorsqu'on se rappelle le nombre prodigieux de petits que produit une seule femelle et le faible nombre de cochenilles qui se trouve après l'hiver, on doit conclure qu'il en périt une énorme quantité par suite du froid ou par toute autre cause; mais pendant qu'elles existent elles épuisent l'arbre qui les nour- rit et en causent la mort après deux ou trois ans sion n'y porte pas remède. Cet insecte fait partie de l’ordre des Hémip- tères-Homoptères, de la famille des Gallinsectes ou Cocciniens, et du genre Lecanium. Son nom entomologique est Lecanium Evonymi, et son nom vulgaire Gallinsecte du Fusain, ou Cochenille du Fusain, Lecanium Evonymi, Femelle, longueur, 8 millimètres, largeur, 7 millimètres. Elle est brune, ovale, bombée, atté- nuée à la partie antérieure, échancrée au bout postérieur. Lors- qu'elle est vidée de ses œufs, elle paraît ridée et d'un brun verdâtre. Mâle, inconnu. Cette gallinsecte a plusieurs ennemis parmi les parasites. 158 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE dont les uns lui dévorent les entrailles et la font mourir, et les autres mangent ses œufs et diminuent le nombre deses petits. Le premier de ces insectes est un petit Hyménoptère, de la tribu des Chalcidites et du genre Æncyrtus, qui sort de son corps vers le IS juin, par up trou qu'il a percé dans la peau. La cochenille en nourrit plusieurs dans ses entrailles ; mais je n’en sais pas le nombre; j'en ai recueilli une vingtaine de plusieurs gallinsectes renfermées dans une boîte. Ce chal- cidite est très petit; il n’a pas un millimètre de longueur, sa tête est arrondie en devant de la largeur du thorax et conti- guë à celui-ci ; les antennes sont formées de onze articles dont le premier est long, renflé en dessous à l'extrémité, insérées vers le bas de la face; les suivants vont graduelle- ment en grossissant; les trois derniers sont soudés ensemble et forment une massue allongée ; le corselet est cylindrique ; l'écusson grand ; l'abdomen, adossé au corselet, et de la lar- geur de ce dernier à la base, moins long que lui, un peu cor- diforme ; les tibias intermédiaires sontun peu plus longs que les autres et armés d’une forte épine à leur extrémité; les ailes dépassent l'abdomen de la longueur de celui-ci; la ner- vure sous-Costale se réunit à la côte en un point et s’en sépare ensuite pour former le rameau stigmatique. Ces caractères placent ce chalcidite dans le genre Encyrtus et dans la section des Annulicornes établie par Nées d'Essem- beck. L'espèce a beaucoup d'analogie avec l'Encyrtus puncti- pes, et je la décrirai sous ce nom avec un point de doute. Encyrtus punctipes ? N. D,E. — Longueur, trois quarts de millimètres. Les antennes sont noires avec un anneau blane formé de deux ou trois articles qui précèdent la massue:; elles sont insérées au bas de la face ; la tête est fauve, garnie de poils courts ; les yeux sont noirs, le thorax et l'écusson sont fauves, garnis de poils courts ; l'abdomen est noir, garni de poils blancs très caducs sur les côtés ; les pattes sont noires, annelées de poils blancs, ou blanches annelées ou ponctuées de noir; les ailes sont hyalines. Les gallinsectes étant très apparentes au mois de mai, on BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 159 peut en débarrasser les Fusains, si on le juge convenable, en les enlevant de dessus les branches avec un couteau de bois ou en les écrasant ainsi que leurs œufs. E. SAVARD. Insectes ct Crustacés comestibles. PAR L. MOLEYRE Préparateur au Muséum (suite, v. p.137). Des insectes orthoptères (1) pour Ja même raison ont recu également ce surnom dont ils ne sont pas moins indignes. Tous ces preqa-Dieou ne sont pas au repos, maïs à l'affût ; ils ne songent pas à des patenôtres, mais ils méditent leurs mauvais COUPS. On trouve assez abondamment dans la Méditerranée deux espèces de Squilles, toutes deux recherchées à l'égal des meilleurs Crustacés. Elles ne laissent d’ailleurs rien à désirer au point de vue de l'alimentation, ayant un abdomen volumi- neux et charnu comme les gros Décapodes, et des téguments minces comme les petits. La première est la Squilla mantis, qui a ordinairement la taille d’un petit homard. C'est probablement cette espèce que le trop fameux Apicius mangeait à Minturnes. Ayant en- tendu dire que les Squilles étaient plus grosses sur la côte africaine, il fit équiper un vaisseau tout exprès pour aller vérifier le fait. Mais s'étant assuré que les Squilles africaines avaient la même taille que les autres, il ne débarqua même pas et fit immédiatement virer de bord: il savait à quoi s'en tenir ! L'autre, Squilla Desmaresti, est beaucoup plus petite, mais n’est cependant pas à dédaigner; elle a la taille d'une petite écrevisse. On trouve, dans les mers chaudes, des Squilla ou, si l’on aime mieux, des Squillides qui atteignent des dimensions re- marquables. Je n'ai à citer parmi elles aucune espèce comes- tible, mais je suis tout à fait persuadé que dans aucun pays les pêcheurs qui en prennent ne les rejettent à la mer. 1. Ces Orthoptères sont les Mantes. Aussi donne-t-on quelquefois aux Squilles le nem de Mantes de mer. 160 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE Karis est le mot par lequel les Grecs (Aristote et Elien nous l'apprennent) désignaient les Crevettes, et peut-être aussi les Squilles dont il vient d'être question. C’est de là que vient le nom donné par les naturalistes à la famille des Caridides. Cette famille est une des plus importantes au point de vue de l'alimentation, à cause du nombre considérable d'espèces qui la composent. À première vue, les Garidides se distinguent des autres Décapodes à la forme générale de leur corps, comprimé latéralement, à l'absence de sillon transversal sur la cuirasse céphalothoracique, à la flexibilité de leurs tégu- ments; enfin, quand on les observe vivants, à leurs habitudes essentiellement pélagiennes et à l'extrême vivacité de leurs allures. Tout le monde connaît d’ailleurs les Crevettes, et la plupart de mes lecteurs n’ont eu qu'à observer un instant quelqu’une des espèces si abondantes sur nos côtes, pour ad- mirer la grâce et la vélocité de leurs mouvements. Les Caridides ont été divisées en plusieurs tribus, mais tous ces Crustacés ont une physionomie uniforme, le faciès bien connu des Crevettes. Quoiqu’elles soient toutes comestibles, nousne pouvons penser à énumérer ici toutes Les espèces. Cette nomenclature, sans intérêt réel, nous mènerait beaucoup trop loin, quand même nous supprimerions les espèces peu répandues, et par suite n’inter venant dans l'alimentation que mèêlées et confondues avec les espèces usuelles. Parmi les Pénéines nous trouvons à signaler une magnifi- que espèce, bien digne de commencer la présente série, c’est le Pénée caramote (Penœus caramote) qu’on trouve quelque- fois en Angleterre, mais qui est assez abondant dans la Médi- terranée. Cette espèce atteint et même dépasse souvent vingt- cinq centimètres en longueur, sans perdre la délicatesse de chair des Crevettes plus petites, ce qui explique suffisamment la faveur dont elle jouit sur toutes les rives de la Méditer- ranée. (A suivre.) PL PPT PPS PSS DIS PDT LS DS DS SPL TS PS LS PS LT ET RTE LES DLL SDS SDL SELS TI PTT TE Le Gérant : H. HAMET. CLLLT DAC COPIES CI CRET TOR NE sndsiin. nn Fini nyire 476. Paris CPLDLIES VTT N° 11 ONZIÈME ANNÉE Novembre 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE rn SOMMAIRE. — Société commerciale d'apiculture et d'insectologie, séance d'octobre 1886. — Manifestation de la Société sur la tombe de Mau- rice Girard.— Insectes destructeurs des vignes, par le capitaine XAMBEU. — Le grand rongeur du pommier, par E. Savard. — Eloignement des ennemis des meubles. Soeiété centrale d'Apiculture et d'Insectolog ie. Séance du 20 octobre 1886. — Présidence de M. Ramé. Le procès-verbalde la dernière séance est lu et adopté. — Le secrétaire général donne ensuitelectured'unenotenécro- logique sur Maurice Girard, le membre éminent que la Société vient de perdre (Voir Bulletin.p.129).11 dit qu’absent de Paris, iln’a pu adresser une prière particulière à tous les membres de se trouver au convoi. — M. Saint-Pée ajoute que la lettre de faire part n’est parvenue que la veille, et que l'enterrement a eu lieu le dimanche, dans la saison des vacances. Le secré- taire propose que l'assemblée vote une couronne d'immor- telles, qui, à l’occasion de la fête des Morts, sera portée par !e bureau de la Société sur la tombe de notre regretté vice-prési- dent, le mercredi 3 novembre prochain. Le rendez-vous est à la porte du cimetière Montparnasse, à 2 heures précises.Tous les membres de la Société sont priés de s’y trouver ; cette pro- position est acceptée à l’unanimité.—M.le président croit devoir être l'inter prête de l'assemblée en affirmant queles sentiments exprimés par son secrétaire sont ceux de la Société entière. M. Ramé appelle l'attention de l'assemblée sur l'exposition des insectes qui a été ajournée à 1887. Il propose que l'as- _semblée fixe dès aujourd'hui le lieu et l'époque deson ouver- ture, afin que des démarches soient faites assez tôt pour que 162 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE la Société n'éprouve pas de déboires comme cela est arrivé cette année. Il propose que l'exposition ait lieu en septembre à l'Orangerie des Tuileries. Cette proposition est acceptée et M. Ramé est chargé d'en poursuivre l’exéculion. Sur la proposition de M. Saint-Pée, l'assemblée décide que la Société d'apiculture et d'insectologie enverra au Ministre du commerce une adhésion à la formation des comi- tés départementaux pour l'exposition universelle de 1889. M. Hamet entretient l'assemblée d’une question qui lui est souvent posée : Comment ramener à l’état normal du miel qui commence à fermenter, et comment empêcher le miel de fer- menter? — Toutest dans tout, a dit Jocotot. Il rappelle cet adage, parce qu'il y a quelques jours son médecin lui ordon- nait de faire usage du vin créosoté. Voulant savoir quel effet pouvait avoir ce vin, il questionna à ce sujet son médecin qui lui répondit que l'emploi interne de la créosote avait pour but d'évincer les microbes qui avaient pris domicile dans ses bronches ou d'empêcher que vinssent s’y fixer ceux que char- rie l'air humide qu'on respire, lesquels microbes titillent les parois des tubes respiratoireset occasionuent ces glaires qu'ex- pectore la personne affectée d’une bronchite. A son tour M. Hamet lui fit part des effets qu'il avait obtenus de la créo- sote pour éliminer les microbes de miel en fermentation. Il y a vingt-cinq ans, il occupait un logenent de la rue Dauphine dans lequel se trouvait un placard placé à côté d'une cheminée ; des crevasses existaient dans ce placard du côté de la chemi- née, par lesquelles entrait de la fumée plus ou moins créoso- tée. On brülait dans cette cheminée du bois qui donne de la créosote. Un jour, ils’avisa de placer dans ce placard un cer- tain nombre de pots garnis de mielen fermentation, la plu- pärt à la surface seulement. Au bout d’un mois ou six semai- nes, ces miels étaient secs comme de l'os, et se conservèrent longtemps ensuite. Il pense que, dans celle circonstance, la créosote a tué le microbe de la fermentation, et que la chaleur produite par le foyer a vaporisé l'excès d’eau du miel,ce qu'on obtient d’ailleurs par les mielleries étuves. Te BULLETIN D'INSECTOULOGIE AGRICOLE 163 Il pense donc efficace l'emploi de la créosote, connue dans la droguerie sous la dénomination de créosote de hêtre, du bois qui la fournit ; ce corps liquide, qui doit être placé dans la miellerie étuve, doit neutraliser les éléments de la fermen- tation du miel,et le sécher en même temps. M.l’abbé Delépine dit qu'il y a là des essais à tenter et qu'une suite d'observations bien faites apprendra l’usage qu'on peut tirer de la créosoteet de la chaleur, pour la conservation du miel, Plusieurs membres de Seine-et-Oise, de la section d’apis culture, expriment le désir qu'une section ou société api- cole soit fondée dans leur département. Le président engage ces membres à se grouper et à se concerter pour les statuts à établir. — Les ouvrages suivants sont offerts à la Société : Report of the United States Entomologist Commission (Etats- Unis). 1885. Annual Report of the Smithsoniani questions for 1884. — Ces deux ouvrages remis par le canal du Ministère de l'instruc- tion publique. — Les animaux de la France (étude générale de toutes nos espèces considérées au point de vueutilitaire, par M. A. Bou- vier (1"° partie, Mammifères. VERTÉBRÉS). Des remerciements sont votés aux donateurs de ces ouvra- ges. Pour extrait: SÉVALLE, secrétaire. Manifestation de la Société sur la tombe de Maurice Girard. Le 3 novembre, le Bureau de la Société etun grand nom- bre d’autres membres ont été déposer sur la tombe de leur regretté collègue une couronne d’immortelles portant cette inscription: « À la mémoire de son éminent vice-président Maurice Girard,hommage de la Société centrale d’apiculture et d'insectologie. — M. Wilfrid de Fonvielle a pris la parole au nom de la réunion et a prononcé le discours suivant: 164 BULLETIN D'INSECTOLOGIE ZGRICOLE Messieurs, Lorsque celte froide pierre, qui recouvre les restes de Maurice Girard, a été remise en place, la plupart d'entre nous étaient absents de Paris, et n’ont pu accomplir l’austère devoir qui nous amène aujourd'hui devant ce tombeau. Je dois com- mencer par remercier notre Secrétaire général, M. Hamet, d'avoir eu l’heureuse pensée de nous convoquer afin de nous ‘ permettre de réparer une omission ne s'expliquant que trop var l'époque où la mort s'est si soudainement emparée de notre ami! Je ne tenteraipas de vous faire apprécier la portée scien- tifique des œuvres de Maurice Girard. En effet, le savant président de la Société d’entomologie de France, M. Bourgeois s'est acquitté de cette tâche avec trop de talent et d'autorité pour que je puisse songer un seul instant à examiner la vie du défunt au point de vue auquel il s'est placé. Mais Maurice Girard n’était pas seulement un savant; c'était aussi un homme d'étude ayantla passion d'enseigner ce qu'il savait, et c'est cette face de son utile carrière que je m’efforcerai deretracer rapidement devant vous. Attaché pendant de longues années au collège Rollin, en «ualité de professeur d'histoire naturelle, il ne cessa pas de s'intéresser à l'éducation de la jeunesse quand l’âge l'eut appelé au repos. Il rédigea dans la Nature de M. Tissandier une série d’arti- cles remarquableset remarqués,et il écrivit dans la Bibliothe- que des merveilles un volume dont le titre suffira pour caractériser la tendance de l’enseignement de Maurice Girard et la nature élevée des préoccupations de son esprit. En effet l’auteur des Méfamorphoses des insectes étaitune de ces âmes d'élite qui reconnaissent la profonde vérité de ces admirables paroles du Dante: « Nous sommes des vers, d’où sortira l'éternel Papillon. » Maurice Girard avait compris que la nature ne s'étudie fructueusement, que lorsque l’on recherche dans la compa- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 165 raison des formes et des propriétés des êtres qui couvrent la surface de la terre, des marques de la puissance, de la sagesse et de la bonté de l’auteur des mondes. Il savait que c'est dans les plus petites choses qu'apparaît de lafaçon la plus grance la splendeur de la gloire de Dieu, de sorte que l'étude des infi- niment petits permet de guérir les blessures faites à lascience humaine par l’orgueil des savants, croyant que les soleil poussent tout seuls dans l’immensité qu'ils éclairent deleurs rayons. Aussi s’était-il surtout consacré à l'étude dela création d’une école d'insectologie. L'étude de l'insecte est en effet le moyen le plus efficace etle plus pratique, le seul véritablement in- faillible pour réduire à néant les sophismes des insensés qui croient quetoutest matière, et que toutesl fini pour nous quand nous rendons à la terre la poignée de poussière qu’elle nous a prêtée. Que de vérités lumineuses à tirer de l'insecte au milieu des ténèbres intellectuelles qui s'épaississent à ce _ moment! Que d'enseignements à répandre au milieu des déclamations perverses de ces coupables agitateurs ne voyant pas que le travail est la loi de la nature humaine et que nos sociétés ont pour modèle éternel celles des abeilles et des fourmis ! Je ne ferai pas appel à votre sensibilité et je ne chercherai pas à faire couler des larmes, dont la superstition et l'igno- rance ne font que trop d'usage en ce lieu. En effet, à propos d'un naturaliste qui sait que lagrande ouvrière ne peut mettre à notre disposition qu'un temps limité et quelle prépare notre mort future pendant qu'elle accu mule les éléments de nos organes futurs dansle sein de notre mère, des larines ne pourraient en quelque sorte couler décemment de nos yeux. Mais, avant de quitter le tombeau de Maurice Girard, pro- mettez-lui d'honorer sa mémoire en consacrant notre activité à réaliser sa grande et humaine pensée, et de travailler tous à la constitution d'une école d'insectologie. Le jour où nous aurons obtenu gain de cause, où nos ins- 166 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE tallations du Parc de Montsouris auront reçu cetutile , cet indispensable complément, nous viendrons apporter sur cette humble pierre une couronne semblable à celle que nous dé- posons aujourd'hui. Lorsque nous organiserons nos expositions futures et surtout celle de 1889, il faudra s'inspirer des exemples que Maurice Girard a donnés à l'origine de notre société, lors de l'Exposition universelle de 1867 où, grâce à lui la science que nous aimons a cemmencé à attirer l'attention du peu- ple, et à jeter dans les intelligences d'indispensables révé- lations . M. Ramé prononce ensuite les paroles suivantes : Messieurs et chers collègues, Notre sympathique président M. de Heredia, retenu par ses nombreux travaux, tantà la Chambre des députés qu'à la Commission de l'Exposition, n’a pu se rendre aujour- d'hui au milieu de nous et il m'a chargé de vous exprimer tous ses regrets. — Il eût tenu, en effet, à rendre ici un juste hommage à notre bien regretté collègue Maurice Girard qui, comme vice-président, l’a maintes fois suppléé dans la direc- tion de nos travaux scientifiques, travaux qu'il dirigeait avec ce ton affable et familier qui lui était tout à fait particulier: éclairant les uns de ses conseils, indiquant aux autres la mé- thode à suivre pour arriver à de bons résultats. Oui, Messieurs,la Société centrale d'apiculture et d’insecto- logie a fait une perte irréparable le jour où la Parque ter- rible a mis un terme à une existence qui nous était chère à tous. Que sa famille emporte du moins celte douce consolation! 11 ne fut jamais égoïste etce qu'il apprenait un jour, le lende- main il l’écrivait afin de laisser à la postérité le fruit de ses études, de ses recherches, de ses découvertes. — Il a légué aux siens et à la scienceun monument de gloire impérissa- ble, monument qui servira d'enseignement aux générations BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 16% . futures. — Je veux parler de ses œuvres... En effet, son Traité d'entomologie est une œuvre d'un mérite incontes- table ainsi que son /istoire naturelle (Zoologie)qu'il venait de terminer, à côté desquels il nous faut citer les Méfamor- phoses des Insectes, volume réédité par la Bibliothèque des merveilles,puis la Classification des insectes utiles et des insec- tesnuisibles, ouvrage adopté par l’Université. Maisil est aussi une autre partie de sa vie, qui, s'adressant, celle -là,aux plus petits, n’en offre que plus de mérite. Les bons points instruc- tifs ne sont-ils pas faits pour aider au développement de cette intelligence qui, prise et conduite dès l'enfance par des sujets attrayants, s'étend de plus en plus à mesure que l’en- fant grandit et se distrait par des étzdes saines et naturelles qui sans transitionle conduisent à l'edelescence. Voilà l'œuvre de cet homme de bier qui ne voulut jamais que connaître et faire connaîlre là nature. Maurice Girard, notre bien regretté Président, séparé par cette froide pierre, tu es maintenant loin de nous, mais ton souvenir restera sans cesse au milieu de nous; car tu nous as laissé le meilleur de ton cœur écrit dans tes ouvrages, ét tou- jours ta place restera marquée au sein de notre Société. Adieu, Maurice Girard! Adieu! Plusieurs membres et le représentant de la famille de Maurice Girard, M. Henri Renan, son gendre, remercient les orateurs des sentiments qu'ils viennent d'exprimer. Insecte destructeur des vignes. Délégué par le comité central des Charentes pour venir étudier sur place la question du phylloxéra et les moyens employés par les viticulteurs des Pyrénées-Orientales pour la reconstitution de leurs vignobles, mon frère m'a dernanté, pour être annexés à son rapport, des renseignements sur la vie évolutive d'un insecte qui, depuis quelques années, a 168 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE fait son apparition dans l'arrondissement de Prades, et ravage actuellement les vignes des environs de Collioure. Ce sont ces renseignements auxquels j'ajoute les moyens de combattre ce nouvel ennemi de nos vignobles, que je crois devoir porter à la connaissance de nos viticulteurs, non que les vignes de l'arrondissement soient en danger, leur recons- titution n'ayant pas encore pris assez d'extension pour donner lieu à des craintes sérieuses, mais c’est pour conjurer dans la limite du possible les effets du mal dont ce nouvel ennemi semble nous menacer. La reconstitution de notre vignoble s'impose: nous avons été impuissants contre le phylloxéra à raison de l’exiguité de sa taille, à raison de sa multiplication si rapide, à raison aussi des difficultés d'aller le chercher jusqu'au fond des radicelles de la vigne ; le cas ne sera pas le même pour l’in- secte dont il va être question; celui-ci est facile, eu égard à sa plus grande taille, à trouver à l'état parfait; dès lors, sa destruction est possible ; c'est aux viticulteurs à apprendre à le connaitre. Vesperus Xatarti, Mulsant. — L’insecte que nous allons étudier est le Vesperus Xatarti. Comme tous les insectes, celui-ci porte deux noms, un nom générique ou de geare, Vesperus, qui signifie soir, parce que l'insecte est crépuscu- laire, et un nom spécifique ou d'espèce, Xatarti, de Xatart, juge de paix à Prats-de-Mollo, qui le découvrit le premier et à qui il fut dédié par un célèbre entomologiste lyonnais, M. Mulsant. Avant d'entrer dans les détails descriptifs de l'in- secte, nous avons pris à tâche de prévenir les viticulteurs, grands et petits, de ne pas craindre G'entrer dans le domaine de la vie évolutive de l'animal; notre article sera compré- hensible pour tous, nous cotoyerons la science sans entrer dans ses détails. Notre insecte est un Coléoptère de la famille des Longicor- nes, il passe comme tous ses congénères par quatre phases ou par quatre développements successifs qui sont: 1er état : OEuf; BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 169 2° état : Larve ou Ver; 8 — Nymphe, pulpe ou maillot; 4 — JInsecte parfait, tel que nous Le voyons dehors. Nous allons parcourir, en les détaillant, chacune de ces phases de la vie évolutive: 4 Œuf. — Les œufs sont blanchâtres, de la grosseur d'une graine de petit millet, en forme de fuseau; ils sont pondus par plaques et collés symétriquement sous les écor- ces de noyer, d'olivier, de chêne, de la vigne, des ronces, quelquefois dans les fissures du sol: la ponte a lieu en hiver, l'éclosion se fait en mai, les jeunes larves qui en proviennent se laissent tomber sur le sol, puis s'enfoncent en terre, où elles se développent au détriment de la racine des végétaux: > Larves. — La larve est d'un blanc sale, ‘5: te, velue, trapue, son dos est plat, elle est recourbée sur elle-même, son abdomen touchant presque la tête, pourvue près de la base dè chaque antenne de trois petits yeux (ocelles), les cornes (antennes), de cinq articles dans le jeune âge sont réduites plus tard à quatre : elle subit des changements de peau (mues) qui l’obligent chaque fois à s'enfermer dans une coque de terre dont elle ne sort qu'après avoir changé de peau : elle se tient dans le sol, au pied des arbres ou des sou- ches, vit longtemps ; des expériences ont établi qu'à l’état de larve son existence était de quatre ans; passe l'hiver et lété engourdie dans sa coque, rompt les enveloppes de sa prison au printemps et en automne pour prendre de la nourriture, et c'est alors qu'elle exerce ses ravages sur les racines des plantes et des arbres ; vers la fin de l'été a lieu la nymphose. Ces larves sont toujours affamées, une seule peut manger les racines de plusieurs jeunes ceps, on en trouve 15 et 20 au pied d'une même souche; quand le pivot et les principales racines sont coupées, le cep peut s’arracher sans peine avec la main. Depuis longtemps cette larve est connue par ses dégats des vignerons de Banyuls, Port-Vendres et Collioure, qui la 170 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE désignent sous le nom de Mange maillols. En 1880, ces trois communes perdaient de 30 à 40 hectares de vigne du fait de ses ravages. Le sulfure de carbonne appliqué au moyen du pal gastine est un auxiliaire très puissant contre les ravages, ainsi que l’ont prouvé des expériences. La larve fut décrite une première fois en 1871; à cette époque, déjà, les vignes de Carignano (Aragon) en élaient infestées. Pendant longtemps ces larves aux formes bizarres, et se rapprochant comme aspect et comme manière de vivre de celles des Lamellicornes, ont échappé à l'observation des entomologistes, et cela d'autant mieux qu'il n'était venu à l’idée d'aucun observateur de penser que des larves de Lon- gicornes puissent vivre dans un milieu autre que dans l'inté- rieur des végétaux ; hâtons-nous d’ajouter aussi que les larves de Longicornes ont une uniformité telle que l'on hésiterait, si on n’était prévenu, à placer celle du Vesperus Xatarti dans leur catégorie. 3 Nymphe. — La nymphe est blanchâtre, à pubescence livide jaune, serrée et inclinée en arrière sur le dos des cinq premiers segments, formant un peu avant le milieu des seg- ments une bande transversale ; le segment anal est terminé par deux appendices coniques presque verticaux, dont la pointe testacée et cornée est un peu plus crochue en dedans; elle subit en octobre sa dernière transformation, devient alors insecte parfait,mais reste en terre jusqu’à fin décembre, et c'est à partir de cette époque que commence l'apparition de l’insecte à l’état parfait. Les nymphes que l’on trouve en bêchant les vignes doivent être écrasées, le sulfure de carbone est bon aussi à em- ployer. 4 Insecte parfait. — Mâle : sa longueur est de 2 centi- mètres à 2 centimètres et demi, son corps est allongé, la tête et le corselet sont bruns, garnis de poils livides fins et cou- chés, les yeux bruns, les élytres livides ou d’un livide jau- nâtre, glabres et offrant quelques traces de nervures,antennes SP BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 171 brunes, plus longues que le corps. pubescentes, dessous du corps et pattes brun de poix. — Femelle : La femelle est un peu plus petite, son corps est allongé, l'abdomen brun ter- miné par un long oviducte, tête brune garnie de poils fins, antennes brunes n'allant que jusqu'à la moitié du corps, corselet noir ou brun de poix avec des poils d’un gris cendré, élytres courtes, livides, glabres, ne recouvrant qu'une partie de l'abdomen, pas d’ailes, dessous du corps et pieds bruns. De cette description de l’insecte parfait, il s'ensuit qu'il existe une grande dissemblance entre le mâle et la femelle ; chez le mâle les ailes bien développées couvrent l'abdomen et sont juxtaposées le long de la suture; chez la femelle les ailes sont plus courtes que l'abdomen et déhiscentes, elle est aptère, c’est-à-dire qu'elle n’a pas d'ailes propres au vol: ce manque d'ailes ne lui permet pas de s'éloigner beaucoup des lieux où elle est née, moyen puissant pour nous permettre de la détruire ; les mâles au contraire, ardents et. toujours à la recherche des femelles volent bien, ils produisent en parcourant les airs un bruit qui, pour l'observateur, trahit facilement leur présence. Le Vesperus Xatarti, ainsi que son nom l'indique, est un insecte crépusculaire, disent les auteurs, nocturne aussi, ajouterai-je, ainsi que je le dis plus loin; il s’accouple en janvier et en février, pond ensuite. On le trouve'le jour immobile et à l'état de repos, sous les pierres, sous les écorces des vieux arbres, aux bras de la vigne; mais c’est surtout la nuit, entre huit heures et mi- nuit, alors qu'il prend son essor, qu'il faut aller le chercher à la lueur de la lanterne. A ce moment, on trouve les femelles en station contre le tronc des grands arbres qui bordent les propriétés, et les mâles à la découverte des femeiles ; c’est surtout lorsque souffle le vent du sud (pounen) qu'on le trouve en plus grand nombre. Il m'est arrivé d'en prendre plus de cinquante 172 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE en une heure(entre 10 et 11 heures) contre le tronc des noyers de la métairie de Lacroix, près Ria. A Collioure, avons-nous dit, il est nuisible aux vignes ; ne le sera-t-il pas plus tard aussi ici ? Nous ne le souhaitons pas, mais il n’est pas sans intérêt de connaître et son époque d'apparition et la manière de le chasser, ce qui peut faciliter d'autant la recherche des femelles en particulier, par suite leur destruction : la bête est inoffensive, elle se laisse pren- dre sans opposer la moindre résistanee, il ne faut pas appré- hender de la saisir entre les doigts, puis de l’écraser sous les pieds. A propos de l’époque d’apparilion, une controverse s'était engagéeentre nouset M.Litchtenstein,de Montpellier,qui pré- tendait que le Vesperus Xatarti, à l’état parfait, paraissait en novembre et en décembre; cela peut être vrai pour l’Aragon, pays plus chaud que le Roussillon ; dans notre pays, en par- ticulier dans l'arrondissement de Prades, ce n’est que de janvier à mi-mars que nous apparaît l'insecte à sa dernière phase. Autrefois, le Vesperus Xatarti était rare; c'est à peine si dans une chasse de 8 à 10 heures de temps, j'arrivai à en prendre 2 à 3 exemplaires; il n’en est plus ainsi aujourd’hui, car à l’époque voulue, je le prends en quantité; je ne le chasse pas de jour, toujours de nuit, à la lueur de la lanterne. Les lieux où je l'ai pris le plus abondamment depuis 12 ans sont: : Au nord, Mas Tixador et côteaux se dirigeant vers l’ouest jusqu’à la rivière de Nohédes, Coubazet, Olette, Mont-Louis, le Vernet, le Canigou, la vallée de Fillols, où j'ai pris sa larve en mai dernier, la vallée de Taurinya jusqu'au pont de la Riberette, Ria et ses environs ; dans mon jardin, à Ria, où je le prenais à l’état de larve en octoore dans le collet de la tige d’un jeune frène ; au revers septentrional d’Ambouilla, à l entrée d’une grotte près des lieux où le chasseur Diégou a it la fin tragique dont j'ai donné les détails au numéro 107 du Canigou du 25 septembre dernier. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 173 Ainsi qu'on peut s’en rendre compte, le Vesperus est ré- pandu dans tous les environs de Prades, à l'exception de la direction est, où je ne l'ai point chassé. Le genre Vesperus comprend trois espèces françaises qui san : 1° Vesperus Xatarti, Muisant, dont nous venons de faire l'histoire et qui ne se trouve que dans les Pyrénées-Orien- tales ; 2° Vesperus Strepens, Fabricius, particulier à la Provence: sa larve vit des racines du pin et de l'olivier; 3° Vesperus luridus, Rossi, d'Italie et de Provence. Capitaine XAMBEU, de la Société française d'entomologie et de la Société d'insectologie agricole. Ria, 7 novembre 1886. (Le Canigou.) Le grand rongeur du Pommier (Scolytus pruni, Ratz.) Pommier (Malus communis, famille des Pommacées). Espèce typique dont il existe des variétés très nombreuses. Les genres Pommiers (Malus) et poiriers (Piris) paraissent très voisins et ont même été regardés par Linné comme cons- tituant un Pirus (le Pommier était le P. Malus). La fleur du Pommier et celle du Poirier ne présentent aucune différence essentielle de structure ni de forme ; les caractères distinctifs, assez faibles en apparence, sont dans le fruit : chez le Poirier, le fruit (poire) est atténué à sa base et se continue souvent sensiblement avec le pédicelle (/a queue) ; quelquefois ce fruit est subglobuleux, mais jamais il n’est ombiliqué à sa base. Chez le Pommier, le fruit (pomme), ordinairement de forme globuleuse ou globuleux-déprimé, est profondément ombiliqué à sa base et le pédicelle est inséré au fond de cetie dépression en forme d'ombilic. Les poiriers sont glabres et les pommiers sont à rameaux pubescents. 174 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les caractères, faibles en apparence comme caractères gé- nériques, correspondent à deux types d'organisation bien tranchés, car la greffe du pommiersur le poirier ou du poirier sur le pommier n’a jamais pu réussir. C'est dans les vergers plantés de pommiers en plein vent, que l’on voit quelquefois des arbres malades, ayant une vé- gétation faible, un feuillage rare d’un vert jaunâtre et ne rapportant pas de fruits. Si on les examine avec attention, on remarque sur quelques-uns d'eux des petits trous ronds, nombreux qui traversent l'écorce du tronc , et si on enlève un fragment de l'écorce on voit qu'elle est sillonnée de galeries remplies de sciure de bois brune, et est percée à jour comme un crible. Si l’on fait ces remarques vers le 15 juin, on pourra observer des petits insectes qui se promènent sur letronc et même en surprendre qui sortent des trous percés par eux- mêmes ou qui en creusent pour entrer dans l'écorce. Les pommiers peuvent être malades par d’autres causes ; mais celle que l’on signale est très grave et entraine ordinai- rement la mort lorsque les insectes s’y sont multipliés. Le petit animal qui cause ce désordre s'occupe de la pro- pagation de son espèce aussitôt qu'il s’est mis en liberté. A cet effet, la femelle se place sur un point du tronc qu'elle choisit, elle y perce l'écorce avec ses dents et creuse une galerie en dessous prise en partie dans le bois, enpartie dans l'écorce. Cette galerie a ordinairement 40 mill. de longueur sur 1 1/2 mill. de diamètre; elle est arquée et dirigée obli- quement par rapport aux fibres ligneuses ; c’est là qu’elle s'accouple et pond ses œufs. Dans l’accouplement la femelle setient dans la galerie, présentant le derrière à l'ouverture ; le mâle est placé en dehors. D'après M. Gehin, on y trouve ordinairement quatre ou six scolytes, ce qui fait penser que plusieurs femelles dé- posent leurs œufs dans la même galerie. La chaleur du soleil les couve et il en sort bientôt des petites larves qui se mettent à ronger devant elles pour se nourrir et qui se frayent cha- cune une galerie dans la couchetendre de l'écorce humectée de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 1975 sève, rampantsur le bois dont elles absorbent le cambium ; elles poursuivent leur chemin et grändissent peu à peu sans se nuire. Les galeries qu’elles tracent sont d’abord perpendi- culaires à la galerie de ponte et très voisines les unes des autres ; elles dévient ensuite pour suivre ordinairement le sens des fibres, et vont en s’écartant un peu sans se croiser, ni se brouiller. Lorsque les larves ont pris tout leur accrois- sement, à l'approche des premiers froids de l'automne, elles se couchent chacune dans une petite cellule ovalaire pratiquée à l'extrémité de lagalerie qu’elles remplissent exactement, et dans laquelle elles restent engourdies jusqu’au retour des chaleurs du printemps qui les ranime. Toutes les galeries qu'eiles ont tracées sont remplies d'une poussière brune qui est lerésidu des fragments d'écorce qu'elles ont digérés et laissent une légère trace sur le boïs. Les larves se changent en chrysalides dans le mois de mai; elles sont d’abord blanches ; elles brunissent ensuite et de- viennent noires au moment de leur transformation en in- secte parfait. Celui-ci passe quelques jours à raffermir ses téguments et se met à percer un trou dans l'écorce pour se mettre en liberté et prendre son essor, ce qui a lieu dans la première quinzaine de juin. Cet insecte faii partiede l'ordre des Coléoptères de la famille des Xylophages, de la tribu des Scolytes et du genre Scolytus. Son nom entomologique est Scolytus pruni et son nom vul- gaire Grand rongeur du pommier. Scolytus pruni, Ratz. — Long. 4 mil. noir et marron ; an- tennes courtes, fauves, en massue solide ; tête noire rentrant un peu dans le corselet avec des poils rouxsur la face ; cor- selet noirâtre, luisant, plus étroit en avant qu’en arrière, à bord antérieur droit, et bord postérieur arrondi, écusson petit; élytres couleur marron, de la longueur du corselet, beaucoup plus longues, à stries nombreuses, très finement pointillées, peu distinctes, arrondies à l'extrémité; abdomen noirâtre, ponctué,coupé obliquement à l'extrémité en dessous, pattes courtes, fortes, d’un brun marron luisant. 176 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE . Lorsque ce scolyte a pris son essor, il se répand sur letronc des pommiers languissants, la femelle y creuse une galerie. de ponte et le mâle perce l'écorce pour atteindre la sève et le cambium dont il se nourrit. Plusieurs se réfugient dans les trous et les galeries qu'ils ont creusés pour échapper au mauvais temps et au froid et y meurent. Au commencement du printemps on trouve leurs cadavres dans ces retraites qui n'ont pu leur sauver la vie ou dans lesquelles ilssont venus mourir. Cet insecte vit aussi sur le prunier et j'ai vu des pommiers qui ont succombé sous ses attaques. On ne connait aucun moyen de combattrele Scolytus pruni. On a remarqué qu'il se jette sur les pommiers faibles, lan- guissants et qu'il épargne ceux qui sont vigoureux. On devra donc rendre la santé et la force à ceux de ces arbres qui com- mencent à être attaqués, en les émondant,en cultivant la terre à leur pied, en y apportant des amendements, en les arrosant avec de l’eau préparée convenablement, propre à leur donner du ton et à les nourrir. Si on parvient à leur rendre sa pre- mière vigueur, les scolytes les abandonneront. Si l’arbre est gravement atteint, le plus sûr est de l’arracher et de le rem- placer. E. SAVARD. Éloignement des ennemis des meubles. Pour empêcher les meubles d'être mangés par les vers, il faut introduire dans leur nervure ou dans leur charpente, autant de bois de cèdre que possible. Le bois de cèdre est le plus grand ennemi de tous les insectes. Des meubles en cèdre ont le double avantage de se conserver indéfiniment et de préserver le linge, les lainages, les soieries, etc. de toutes piqü- res ou moisissures. (Gazette du Colon.) Le Gérant : H. HAMET. Up, au lu US, J3 1j, - NOTES, B, € Lanipague 462, Paris N°12 ONZIÈME ANNÉE Décembre 1886 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE DLL PPP SI PS PLIS ESS PSP LD LS SSP LLSS LPS LLSPL SL LL SLI PPSS SOMMAIRE.— Vermine des gallinacés, p. MM. Masson. — Société cen- trale d’apiculture et d’insectologie, séance de novembre 1886.— Exposi- tion des insectes de 1887.— La Mineuse de l’Angélique p. M. E. Sayard. — Les Silphes. — Les Thrips des Céréales. — Le Termite lucifuge. — Echenillage obligatoire. — Table des matières. LP PRISES PPS PSP LPS SDS SSP PL SL LS SPL SL LS SL LS PS PP L SLT SPL ES Vermine des Gallinacés. La vermine parasitaire des Gallinacés compte: les Poux (Lypeurus bacillus), les Acares assassins (Dermanyssicolombeæ) les Puces (Pulex colombæ), et les Tiques (Argos reflexus). Il fautaussi noter le Poux baguette (Fenther Louse —(Lypeurus bacillus) qui n’est pas dangereux ; sa présence indique seule- ment l'état valétudinaire de l'oiseau. Il habite surtout, entre les barbes des grandes penues des ailes et de la queue. Le moyen d'en débarrasser les volailles, c’est de tremper les régimes de leurs ailes et les pennes de leur queue dans de l’eau bouillante, de répéter cette opération chaque matin pendant quelques jours jusqu’à complète disparition des Poux, puis modifier le régime. L’Acare assassin (Dermanyssuscolombæ) est un petitinsecte rougeâtre, infime arachnide, très actif et d’une effrayante vivacité. Il se multiple avec une prodigieuse rapidité et fait le désespoir de l’éleveur. Il aime la chaleur et l'obscurité, et c’est principalement la nuit qu'il exerce ses ravages. Le jour il se cache sous les boulins et dans les fissures des portes et des parois. Lorsqu'un poulailler est envahi par ces parasites, le seul moyen de les détruire, c'est de badigeonner le poulailler de 178 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE fond en comble à l'huile de pétrole et!'d'y faire, tous les quinze jours, des fumigations de soufre. Le lait de chaux vive est excellent aussi, mais ii est moins expéditif et beaucoup moins propre à employer ; l'essence mi- nérale produit aussi un effet radical. La Puce(Pulex colombæ) de laypoule, est plus petite que celle de l’homme, dont elle se distingue par ses antennes saillantes qui la rendent cornue. Quand elle fait élection de domicile dans un poulailler, elle s'y multiplie rapidement et devient un véritable fléau, tant pour les volailles, que pour la personne qui les soigne. Le meilleur insecticide que l’on connaisse, pour détruire promptement ce suceur de sang, ce sont encore les fumi- gations de soufre, quand on peut les employer. La Tique (Argus reflexzus) est aussi un parasite de la gros- seur d’une petite punaise, qui suce le sang à la façon dela tique des chiens; elle n’attaque les volailles que pour se re- paître; elle habite Les anfractuosités des poulaillersoùellepond. On la détruit par les mêmes soins et les mêmes moyens déjà indiqués pour les dermanyssi. Les volailles s’infectent le plus souvent dans les paniers de voyage, au contact de volailles atteintes de vermine et c’est ainsi que les dermanyssienvahissent quelquefois le poulailler le mieux tenu. Rien n’est plus préjudiciable aux intérêts d’un gallinoculteur que le manque d’air et la malpropreté. Le manque d’air est beaucoup plus nuisible aux volailles que le froid. Ne craignez donc pas d'établir, en été, des courants d'air dans votre pou- lailler. L’odeur fétide, les miasmes, l'humidité, l'air vicié et les gaz malsains tendent toujours à s'élever, et, lorsqu'ils arri- vent au haut du plafond, ils s’échappent par les cheminées. Cette circulation est, du reste, puissamment secondée par la lucarne ou l'entrée du poulailler qui établit avec les che- minées d'aération, un courant d'air ascendant purificateur, et introduit constamment dans le poulailler l’air sain du dehors. LE RE BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 159 Pendant le froid glacial del’hiver, on ferme le soir la lucarne à l’aide d’une trappe à coulisse, car les volailles sont sujettes à la congélation des pattes. N. MASSON Journal des Campagnes. Société centrale d’Apiculture et d’Insectologie. Séance du30 novembre 1886. -- Présidence de M. FALLOU. Le Procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. Savard adresse une étude sur les Mineurs de l'Angéli- que, et une autre sur l'Acronycta aceris du Marronnier dont l'insertion au Bulletin est demandée. Le secrétaire général propose de présenter un délégué pour faire partie du comité départemental de l'Exposition universelle de 1889. A l'unanimité la proposition est adoptée et M. Ramé, vice-président de la section de sériculture, est nommé pour représenter la Société centrale d’apiculture et d'insectologie. Une lettre sera envoyée à la signature de M. de Hérédia, président, en le priant de la faire parvenir à M. le Ministre du commerce et de l’industrie. Effets de l'humidité sur les ruches. — Parmi les pertes occasionnées par les pluies torrentielles survenues récem- ment dans le Midi, et par le débordement des rivières qui en a été la conséquence, ôn signale l’entraînement de ruchers entiers bâtis sur des terrains en déclivité, dont les abeilles ont été noyées. — M. Hamet fait remarquer que ces catas- trophes donnent des leçons, et qu'elles enseignent qu'on ne saurait prendre trop de précautions quand on se propose d’é- tablir des ruchers sur des terrains en pente, comme dans les bas-fonds susceptibles d’être inondés. Dans lé cas où l’enva- hissement de l’eau peut se faire en mauvaise saison, il est bon de déménager les ruchers à la fin de l’été, et de les établir dans un endroit sûr pendantla saison tourmentée. Il ajoute 180 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE que par les automnes très pluvieux, comme celui que nous traversons, il est bon de redoubler de précautions pour que les ruches, notamment celles qui ont été alimentées en der- nier lieu, ne souffrent pas de l'humidité : il faut, autant que possible, surélever ces ruches quand elles sont établies près du sol ; il faut ensuite veiller à leur couverture, et si les pluies continuelles ont altéré celles placées en plein vent, il faut à l’aide de carton bitumé établir sur ces couvertures une sorte d'éteignoir façonné avec ce papier, et consolider le tout à l’aide de piquets fichés en terre et de cerceaux. Il est essen- tiel que les surtouts descendent assez bas pour empêcher la pluie de mouiller le bas des ruches et de séjourner sur leur plancher. — M. Fallou met sous les yeux de l'assemblée un bouquet de tleurs d’une plante rustique dont la fleur est très fré- quentée par les abeilles en arrière-saison, plante dénommée vulgairement chardon Notre-Dame, chardon Marie, chardon bleu, qu'il cultive en corbeilles dans son jardin de Champ- Rosay. Il tient à la disposition des membres qui veulent cul- tiver cette plante florifère très rustique, des drageons qui reprennent facilement. Pour extrait : Le secrétaire, SEVALLE. Kxpositien des Insectes de 1857. La Société centrale d'apiculture et d'insectologie poursuit l'enseignement public qu'elle a créé par ses expositions bisannuelles d'insectes utiles et de leurs produits, et d'insectes nuisibles et de leurs dégâts. C'est en 1885 que devait avoir lieu sa huitième exposition bisannuelle d'insectologie ; mais à cause de l'exposition universelle projetée en 1889 elle a allongé d’une année la date de son exposition future, afin que le même intervalle existât entre la grande manifestation de 1889. Cet ajournement donne aux exposants plus de temps pour se recueillir et pour préparer des matériaux. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 181 La Société fait dès maintenant appel à tous ses membres et à tous les lecteurs de son Bulletin pour qu'ils se mettent en mesure de figurer, avec distinction pour eux et avec pro- fit pour le publie, à l'exposition de 1887. Elle a pris des mesures pour que l'emplacement ne manque pas, comme cela est arrivé en 1883, dans le coin du Palais de l'Industrie où son exposition était reléguée. L'exposition de 1887 aura lieu dans l’'Orangerie des Tuileries du 20 août au 30 sep- tembre. La Société poursuit le projet d'organisation d’une École d'entomologie appliquée au Parc de Montsouris, où la ville de Paris lui a fait une concession de terrain. Un plan de cons- truction comprenant musée, salle de conférences, etc., a été soumis au Conseil municipal de Paris, qui devra le mettre à exécution lorsqu'il aura réalisé l'emprunt qu'il poursuit pour le moment. Le Secrétaire général. La Mineuse de l’Angélique. Tephritis Onopordinis (Fall.). Angélique (Angelica Archangelica,) belle Ombellifère cul- tivée dans les jardins rustiques, et en grand pour l’usage qui en est fait par les confiseurs (on prépare, avecles jeunestiges, des conserves sucrées qui gardent le parfum de la plante fraiche et sont dépouillées de son amertume). Les distilla- teurs en font surtoutun grand usage: l’Angélique fait la base de la liqueur de table fabriquée à la Grande-Chartreuse (et imitée sous plusieurs noms) c’est un cordial, c'est-à-dire un stimulant agréable pour l'estomac soit après le repas, soit même à jeun. En petite quantité, ce cordial est souverain (comme on disait autrefois) dans les dérangements d’entrail- les; sous l'influence de la cholérine, on peut ajouter à la prise matinale cinq à six gouttes de laudanum (toujours avec la permission du médecin). — L’Angélique est spontanée “dans les montagnes du nord de l’Europe. Toute la plante renferme en abondance un suc aromatique et stimulant. 182 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les pauvres Lapons (qui ne sont gâtés ni par la variété ni par l'abondance des produits de leur vergers) ont en haute estime la racine de l’Angélique, à sa première année, alors que la tige ne s’est pas encore élevée au-dessus de la rosette des feuilles printanières ; ils regardent son usage habituel comme souverain pour maintenir la santé: leurs bonbon- nières de peau de renne, au lieu de pastilles, sont garnies de branches sèches de racine d’Angélique. Quant aux jeunes tiges de cette plante providentielle, c’est pour les naïfs enfants des contrées boréales, ce que la nature a produit de plus exquis. On dit là-bas: la saison de l’'Angé- lique, comme nous disons ici : /a saison des Cerises. Avant que l’ombelle aitétalé ses rayons (car si on laisse à la plante le temps de fleurir, la tige devient dure), les Lapons tranchent la jeune tige — (fraiche, appétissante, toute gonflée de son suc parfumé) au niveau du sol; ils en détachent les feuilles, et ils en enlèvent l'écorce avec leur couteau (quand ils en ont), ou tout simplement avec les ongles ou les dents; met- tent à découvert la partie intérieure blanche comme neige, pulpeuse, creuse au centre, légèrement amère et délicieuse- ment aromatique; puis ils la croquent de grand ap- pétit. Les petits pâtres et les petites bergères, qui conduisent, vers le mois de juillet, les troupeaux de rennes à travers les pâturages montagneux, en ramenant leurs bêtes, matin et soir, à la cabane, pour les débarrasser de leur lait, ne man- quent pas de rapporter leurs tabliers pleins de jeunes tiges d'Angélique. — Chacun tend la main, chacun a sa part, — et toute la famille dévore à qui mieux mieux, et à belle dents. L’Angelica silvestris, plante commune au bord des eaux et dans les lieux marécageux, a des propriétés analogues, mais inférieures à celles de l'Archangelica. L'Angélique qui intéresse par la beauté de son port et son odeur suave s'élève à L m. 50 de hauteur. On a fréquemment l’occasion de remarquer, au commence- ment du mois de juin, des feuilles d’Angélique minées par BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 183 des larves logées entre les deux membranes, qui mangent, pour se nourrir, le parenchyme interposé. Les espèces minées sont fort étendus et comprennent quel- quefois la feuille entière. Il y a ordinairement plusieurs larves dans la même galerie, rongeant, chacune de son côté et ha- bitant le même logement sans se nuire. Elles croissent assez rapidement et arrivent à toute leur taille vers le 12 juin. Elles sortent alors de la feuille dans laquelle elles ont vécu et se laissent tomber à terre où elles s’enfoncent à quelques centimètres de profondeur; puis elles se changent en pupes dans l’espace de moins d’un jour. Lorsque cette larve est parvenue à toute sa croissance, elle a 6 millim. de longueur. Elle est conique, allongée, d’un vert- jaunâtre-pâle, molle, glabre, apode (1), rétractile, formée de onze segments, sans Compter la tête, quiest molle, conique, pouvant rentrer dans le premier segment. La bouche ren- ferme un crochet noir, écailleux, de la grosseur d’un crin, que l'insecte fait sortir et rentrer à volonté, et dont il se sert pour piocher sa nourriture et la porter dans sa bouche. On peut distinguer, à la loupe. deux petits points bruns au bord postérieur du premier segment, auxquels aboutissent deux filets blancs très déliés; ces points sont les stigmates anté- rieurs et les filets blancs les vaisseaux trachéens. Le dernier segment est terminé par deux petits mamelons ou tubercules à extrémité jaunâtre, qui représentent les stigmates postérieurs. Une ligne dorsale noirâtre, occupant les trois derniers segments, indique l'extrémité du tube in- testinal des résidus de la digestion, qui paraissent à travers la transparence de la peau. La pupe à 4 1/2 millim. de longueur. Elle est d’un vert jaunâtre très pâle, ovale, formée de dix segments séparés par des étranglements assez profonds, et neprésente nipointes ni tubercules à ses extrémités, qui sont ar:ondies. L'insecte par. fait commence à éclore vers le 11 juillet etcontinue à paraître jusque dans les premiers jours d'août. 1. APODE. Qui n’a point de pieds ou pattes. 184 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Il est classé dans l’ordre des Diptères, la famille des Athé- ricères, la tribu des Musides, la sous-tribu des Téphritides et le genre Zephrite de l'Onoparte. Tephritis onopardinis, Fall. — Longueur 5-6 millim. Elle est d'un brun-verdâtre glacé de fauve ; la face est testacée à reflet blanchâtre et vertex brun ; les antennes sont testacées ; les yeux sont d'un vert-doré changeant ; le thorax est brun- verdâtre, avec une raie sous-alaire blanchâtre; l’écusson est blanchâtre ; l'abdomen est d'un brun-verdâtre, terminé par une tarière noire, courte, large, déprimée; les pattes et le dessous sont d’un testacé-verdâtre ; les ailes sont noirâtres, la- vées de brun à la base, marquées de deux taches hyalines à la côte, dont la deuxième grande, triangulaire ; trois le long du bord intérieur ; la première à la pointe de l’aile en triangle curviligne étroit, la deuxième en triangle curviligne très grande, la troisième très grande à l'angle interne, coupée par une petite tache brune; et deux taches centrales, dont une ponctiforme, et quelquefois une seule tache centrale. Les cuillerons et les balanciers sont pâles. Le mâle est semblable à la femelle; il est un peu plus petit etn'a pas de tarière. C'est à l’aide de sa tarière écailleuse que la femelle perce la membrane de la feuille dans laquelle elle veut déposer ses œufs, les laissant dans le parenchyme. Les petites larves, im- médiatement après leur naissance, s'introduisent entre les deux membranes et commencent à miner. Plusieurs confiseurs de Pontarlier (Doubs) ont une renommée pour la préparation de l'Angélique qu'ils savent parfaitement accommoder au sirop de sucre; les tiges ainsi préparées donnent un dessert des plus agréable. E. SAVARD. Les Silphes. On donne le nom de Silphes à un groupe de Coléoptères carnassiers, se nourrissant habituellement de matières cadavé- riques, parfois de proies vivantes. Onles appelle souvent Bou- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 185 cliers, en raison d’un large corselet plus ou moins hémisphé- rique sous lequel se cache souvent la tête. Leurs antennes sont droites, grossissant peu à peu à l'extrémité. Les élytres souvent garnies de côtes, sont larges, un peu aplaties et ne recouvrent pas l'extrémité de l'abdomen; tous les torses ont cinq articles et les pattes ne sont pas propres à fouir. Les couleurs des Silphes sont le plus souvent d'un noir mat. Ils rejettent par la bouche, quand on les tient, un liquide géné- ralement d’une odeur infecte. Les larves vivent au milieu des chairs putréfiées, comme les adultes; elles sont aplaties et paraissent très larges par suite des prolongements latéraux et dentelés de leurs anneaux. Elles s'enfoncent en terre pour se changer en nymphes d’où naîtront les adultes. Ceux-ci se mettent en quête d'animaux morts et on peut remarquer que dans leur vol, au moyen des ailes étendues, les élytres rele- vées s’adossent par les faces dorsales. Deux espèces ont des mœurs moins répugnantes et chas- sent les chenilles, les larves diverses et les Limaces. L'une est le Silphe thoracique, dont le corselet fauve et couvert d’un duvet velouté tranche sur les élytres d'un noir terne; on le voit souvent courir sur les sentiers, occupé à dévorer quel- que proie vivante. L'autre espèce est le Silphe à quatre points, dont le corps est noir avec le corselet bordé de jaune, les élytres jaunes, chacune avec deux gros points noirs. Il vole par le beautemps dans les taillis de chênes et d’ormes, à la recherche des chenilles qu'il dépèce sur les feuilles. Ces deux espèces de Silphes sont donc fort utiles et ilimporte peu de ne jamais les écraser. (Extrait des Bons points instructifs d'entomologie. Paris, Hachette et Cie.) Les Thrips des Céréales, Les Thrips sont de forts petits insectes, ne dépassant pas 2 millimètres de longueur, en quelque sorte linéaires tant ils sont étroits. Ils sont agiles à tous leurs états, n'ayant quedes métamorphoses incomplètes. Pour cette raison, on les a long- 186 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE temps placés à la suite des Punaises parce qu'on n'avait pas étudié les pièces de leur bouche, en réalité fort différentes de celles des Punaises, mais pour lesquelles la loupe ne suffit pas, leur petitesse réclamant l'emploi du microscope composé. On a vu alors que les Thrips ont des mandibules et des mà- choires, comme les insectes broyeurs, ces dernières allongées et simulant une trompe. Ils ont des antennes assez courteset de gros yeux, leur thorax a deux paires d'ailes, longueset très étroites, à peine nervulées, consistantes et bordées de grandes franges, au repos se tenant à plat sur l'abdomen. Les pattes ont les cuisses assez fortes et les tarses de deux articles terminés par des disques adhérents et vésiculeux. La femelle a l'abdomen terminé par une tarière avec laquelle elle pique les plantes pour y déposer ses œufs. Les Thrips volent bien et vivent sur les fleurs ou sous les feuilles, rongeant alors seule- ment la cuticule, de façon à recouvrir leur surface de mar- brures plus ou moins étendues. Deux espèces très nuisibles au seigle et surtout au froment détruisentlesorganesde reproduction de lafleur, d'oùrésultent de nombreux grains avortés et racornis, tombant au vannage dans le petit blé. L'une d'elles, le Thrips décoré, est noir avec les antennes et les bouts des pattes d’un blanc jaunâtre. Lors de la floraison des blés, on remarque les larves sans ailes de ce Thrips, cachées entre les valves, sous l'aspect d'in- sectules en entier d’un rouge vermillon. L'autre espèce (non figurée), tout aussi funeste, est le T'hrips des Céréales, ayant le corps d’un blanc ferrugineux, les antennes, les pattes et l'abdomen annelés de jaune pâle. La larve est d’un jaune orangé assez vif, avec la tête, une partie du prothorax et le bout de l'abdomen noirs. À la quatrième mue, les larves des deux Thrips acquièrent des ailes rudimentaires, arrivant jusqu’au milieu du corps. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 187 Kermite Iucifage. Les Termites ou Corrodants, improprement appelés Fourmis blanches, détruisent dans tous les pays suffisamment chauds les matières sèches d'origine végétale, qu'ils rongent toujours à l’abri de la lumière, et paraissent avoir pour mission de débarrasser le sol des végétaux morts, ce qui les a fait nom- mer les grands balayeurs de la nature. Nous en avons une espèce, originaire des souches de pins maritimes des Landes et qui a été transportée avec des bois de construction dans des villes ou villages de la Charente-Infé- rieure et du nord de la Gironde; elle s’est domestiquée dans les maisons dont elle détruit les charpentes et boiseries, ainsi que tous les meubles en bois, les livres et les linges, sans que rien paraisse au dehors deses ravages. C'est le Termite lucifuge vivant en nombreuses sociétés dans des {ermitières cachées dans les trous du sol et les fondations des maisons. Ces sociétés sont des réunions de sujets divers concourant à la fonction de reproduction, dont le travail est divisé entre tous. On trouve des mâles et des femelles ailés, ayant des yeux composés sur les côtés de la tête. Ils forment des essaims au printemps, puis en été, sortent au vol de la termitière. Les femelles perdent leurs quatre ailes membraneuses dès qu'elles sont fécondées, leur ventre plein d'œufs devient énorme et traînant sur le sol, et la reine demeurant dans la termitière peut atteindre 36 à 40 millimètres de long. Le mâle, d'un brunâtre assez clair, atteint avec ses ailes 15 à 20 milli- mètres de long. Il y a enoutre des formes neutres, sans ailes et sans yeux, sauf de très petites oreilles. Les plus nombreux, les ouvriers, de 4 à 5 millimètres de long, d’un blanc de lait, vont butiner au dehors et nourrissent les larves et leslymphes diverses à fourreaux d'ailes. Les so/dats, de 5 à 6 millimètres, sont les défenseurs du nid. Ils ont une tête énorme portant de robustes man dibules noirâtres et croisées. (Extrait des bons points instructifs d'entomologie, Paris, Hachette et Cie.) 188 BULLETIN D’INSECTOLOGIE ZGRICOLE Echenillage obligatoire. Il existe une loi sur l’échenillage, du 26 ventôse an IV, qui est peu observée et qu'il serait d'un grand intérêt général qu'elle le fût. < Chaque année, avant le 1° ventôse (courant de mars), avant la poussée des ‘feuilles, tous propriétaires, fermiers ou locataires, ou autres, faisant valoir leurs propres héritages ou ceux d'autrui, seront tenus d'écheniller ou de faire écheniller les arbres et les haies étant sur lesdits héritages, à peine d'amende, qui ne pourra être moindre de trois journées de travail, ni plus forte de dix. » L'article 471 du Code pénal a modifié cette amende; il est ainei conçu : « Seront punis d'amende, depuis 1 franc jus- qu'à 5 francs inclusivement, ceux qui auraient négligé d'éche- niller dans les jardins où ce soin est prescrit par les règle- ments. » On ne saurait donc trop recommander aux jardiniers et aux cultivateurs de faire avec soin l’échenillage. On vient de placarder dans la plupart des communes un arrêté préfectoral auxtermes duquel les propriétaires, fermiers, locataires ou tous autres individus, occupant, à quelque titre que ce soit, un domaine rural, sont tenus d'écheniller, sans retard, les arbres, arbustes, les haies et buissons de ce do- maine. L'opération sera faite sous la surveillance des maires en ce qui concerne les chemins et les terrains communaux, les places et les promenades publiques. Les arbres des routes nationales et départementales plantés en dedans des fossés et ceux plantés sur les bords des canaux seront échenillés par les cantonniers, sous la direction des ponts et chaussées. Les arbres plantés en dehors des routes et des canaux se- ront échenillés par le riverain. Toute: les bourses et toiles provenant del'échenillage seront reg BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 189 échenillées et brülées dans les lieux où il n’y a aucun dan- ger d'incendie. Ceux qui n’échenillent pas sont punis comme ayant con- trevenu à l’article 471 du code pénal, et condamnés à une amende de 1 à 5 fr. La loi doit être publiée chaque année le 2T janvier. Exiger des cultivateurs qu'ils détruisent les ennemis deleurs récoltes, c’est très bien; mais ordonmer ne suffit pas. La plu- part d’entre eux, peu soucieux de leurs intérêts, font cette opération avec la plus grande négligence. Ils se contentent d'enlever les toiles et les bourses les plus visibles; on dirait vraiment que ce travail est une punition qu'on leur impose. Les maires, les adjoints, les commissaires de police sont loin de faire exécuter dans toute sa rigueur la loi sur l’échenillage ; il est donc bon de leur rappeler que cette loi n’est réellement utile qu'autant qu'elle est complètement exécutée; que l’in- térêt général est en cette circonstance d’accord avec l'intérêt particulier et que les autorités sont coupables de se relâcher d’une surveillance et d’une fermeté qui seules peuvent assurer la conservation des récoltes. Un cultivateur soigneux ne doit pointatiendre pour se mettre à l'ouvrage que le préfetordonne l’échenillage. Pendant toute l’année, il est utile dese livrer à cette destruction. Il ne suffit pas non plus d'enlever les toiles blanchâtres ou grisâtres qu'on voit sur les haies, les buissons et les arbres, il faut encore couper les petites branches sur lesquelles certains papillons pondent de petits œufs disposés en forme de bague ; racler les vieilles écorces des arbres fruitiers et enlever les mousses qui croissent sur leurs troncs. Il se trouve là-dessous des in- sectes qui dorment, des œufs, des larves qui attendent le prin- temps pour éclore ou pour se métamorphoser. Une chenille des plus communes et qui cause de grands dégâts aux arbres fruitiers, est celle du Ziparis chrysorroæ ou cul brun. Ces chenilles passent l'hiver en famille sous une tente soyeuse qu’elles filent en commun à l’extrémité des branches. La chenille du Bombyæ Neustriæ, reconnaissable à 190 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ses raies de couleurs diverses très voyantes quilui ont valu le nom de livrée, est très vorace et par conséquent très redoutée des jardiniers. La femelle de cepapillon dépose ses œufs au - tour de petites branches, il fautles couper et les brûler. Les arbres forestiers et d'ornement sont attaqués par les chenilles du Liparis disparate du L. du saule, ainsi que par celles des gastrophages neustriens et processionnaires. Les fleurs des arbres sont détruites par les charancons, les psylles, les céci- domyes, lessciares, etc. Nous répétons, ce n’est passeulement pendant le mois de fé- vrier que l’on doit détruire les insectes malfaisants, il est utile de se livrer à cette chasse pendant toute l’année; c’est ainsi que le hanneton, dont la larve se cache si bien en terre, ne peut être détruit qu'en mai ou juin ; il en est de même pour un grand nombre d’autres insectes. Société centrale d’apiculture et d’insectologie PRPRPIINN HXTERAMET DES) STATUS ART. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant, en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta- tuts de la Société et en s'engageant à suivre ses travaux. Les demandes d'admission doivent être adressées au Secré- taire général. qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- teurs). Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Société (Bulletin d'insectologie agricole). Arr. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ou une cotisation de 50 francs, une fois pour toutes. Le Gérant : H. HAMET. TABLE DES MATIÈRES DU ONZIÈME VOLUME, ANNÉE 1886 A itagions séricigènes (éducation d’}. : : . 4, ne SAS SÉrONVIeNde LL ErADIO (le NPA EMA ARTE MERS AE, EE res 65, G Conprés des Sociétés savantes... ...... 1.1... TR Concours d'appareils insecticides, - ON RE NN BTOC OCTO ŒURLSE (ERNEST E RAR RNN PAULO ROR PERERRRS D HÉOPMINdOndeCOlODIeLES Re RS EN", 7 Ne ET TERRE DÉSTEUGHONEAO l AILISOR Se EE DRM MEET NME Dermestes (les). RS Destruction de la res D SO ED ENT PEN ET ANSE RE AL Domicile d'Hyménoptères dans un rucher. . ............. E Ecaille pudique (l) : cute BGheniTlasetoblisaAtOITe NN MAN RENE NE RS De PxXCOMMUNICAUIONAINSOCIES MU UE A Eloignement des ennemis des meubles. ................ Exposition des insectes.” 7... 0. me G Guépeisyivestre (la) Le ipod TR HE ‘ Calle-msecto du Fusain(la) 10e polo ierertt SA H HÉTISSONN (le) PE PR ete, el eut ovhy AB Helomvzode dlasDru ter (D) MR EEE RER 'emtiie: I Disoctologienindustrielle 2 EN A SRE 47 Insectes crustacés et comestibles. 29, 33, 55, 67, 83, 103, 120, 137, Insectes destructeurs des Vignes. 14.1, 1)E0 008 EN QURRrRE à MinGuSe do ANSOAMO NME Sn ee een cols à eee ee Monstiques attiquantriesrUites Mr M 0e cu CUT Bration des INfAniMment DOS 0. 00 UE MonchodeniOSeIllé (PETER EEE TON RNA Een MAURICE GIRARD ....... US ele AT IA RICE 129, Manière de soustraire les fruits 2 LÉ. légumes à la voracité des INNODIOSNeete ele les eme ei sue tels coll eee le toile Miele etre LUN 192 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE > Polistes (les) . . .., EN RMC, URSS BV du Buis (la) ne is. LR R EURE RR TRE Q Ouestions à traiter au Congrès *: ". 1" MAOUMUNS RMENENENE ENS R Récompenses 4 la SéTICICULIUTE. NE CE OP CCR ETC CRE Rapport sur l'Insectologie au concours général agricole de 1886. . Rongour du Pommient(le|grand) Ne ERN ER ENRERE Silphes (188). 200 SO SRE VESTES E RE PE Sivain du Chévrefeuile een TR NN PANNE IE Séances de ia Société. . . . . . .. 6, 43, 62, 16, 89, 105, 117,.150, Sphinx du INÉTION (IE) ete ee PS NS Es ENS RNNREES Sériciculture (renseignements sur la). . .. . . ... . ... OAAU Thrips (les) des CÉTÉAleS PEER EEE. COM E CENTRE Lermite IUCHUSES SE RER ER TMS EIRE ORREEES s VNermine des gallinacés : : ©, MARNE CONSO 29e [FIGURES Petit Silvain du CGhévrefeuille RE OR EC RC ME ER TEE Sarcoptydes -plumicoles .. 2:26 MAR AL AISNE 1 ENS Ecailloinudiques ent. LRU CINE CRC ER ER de SÉUNE SE RTE: Pie CE es SA SR EEE Abridiens VOYASEUTS eu. Men ES LENS Che) PME EURE Abrptis Spin : 21 En OUMER EG Pneu En re Ne ; Galandroïdu Palmier et SaMarve CR CRC NN Ce CES Pollistofallica etisODMIdEA TENTE NE NE CURE : Guôpesylrestre etison nidiuet. 60... ds. CRE — + (mp. de la Soe, de l'yp.- NOLZETTE, 8, r. Campagne 4rs, Paris 131 145 103 116 133 153 = INSECTOLOGIE AGRICOLE D Le mpagne-Premié 120 l où | Ci FA L d U 3 n _ L2 ee A Ë BULLETIN DINSECTOLOUE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE PARIS AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 N°1 DOUZIÈME ANNÉE Janvier 1887 | BULLETIN. D'INSECTOLOGIE AGRICOLE RRPRPP PPS LPS PSP PE SOMMAIRE. — Programme d'enseignement insectologique. — Sitone linéé, par Dillon. — Société centrale d'apiculture et d'insectologie, séance de décembre 1886.— Bombyx neustrien et la Livrée sa chenille. — Notice sur Lichtenstein, par M. Fallou. — Les Altises. —— Mouche à scie du Rosier, par E. Savard. — Encouragements à la sériciculture. — Concours d'appareils insecticoles. DEEP PP PEER PP PP Pre Programme d’enseignementé inscctolosique Des instituteurs, qui veulent enseigner l'entomologie et prendre part aux concours sur cet enseignement ouverts par la Société centrale d'apiculture et d'insectologie, demandent qu'on leur indique un programme. Ce n'est pas facile, à moins de leur présenter un traité classique d'insectologie pratique,autrement dit d'en tomologie appliquée, qu’on n’a pas encore pensé à leur offrir. Il en ré- sulte que ceux qui veulent s'adonner à cet enseignement sont obligés d'improviser le programme devant leur servir de guide et quelques-uns ont atteint le but désirable dans les travaux qu ils ont envoyés aux concours de la Société, travaux dont le sommaire se divise en trois parties : culture des insectes utiles: protection des auxiliaires; destruction des insectes nuisibles. La culture des insectes utiles comprend l'apicalture (cul- ture des abeilles) et la sériciculture (culture des vers à soie). La culture des abeïlles est productive dans toutes les localités qui possèdent des fleurs abondantes, fournies par les prairies naturelles et les prairies artificielles, par les arbres et arbris- seaux fructifères ; dans les cantons de landes et de bruyères etc. L'art apicole est susceptible de recevoir des améliora- tions. Le maître trouvera dans le Cours pratique d'apiculture de M. Hamet, professeur d'apiculture au jardin du Luxembourg, les éléments nécessaires pour initier ses élèves à l'histoire, 2 BULLETIN D'INSECTOLOGIE £GRICOLE naturelle des abeilles et à leur culture rationnelle, c’est-à- dire productive. La sériciculture ne doit être enseignée que là où croissent le mürier et d’autres plantes séricigènes, et où la main- d'œuvre est à bas prix. Le maître trouvera dans le traité de M. Maillot, professeur de sériciculture à l’école d'agriculture de Montpellier, les notions qu'il faut posséder pour s’adon- ner avec succès à la sériciculture. Pour les autres insectes utiles, nous détachons une page d'un travail envoyé au concours de 1880, par l’instituteur de Saint-Remy (Haute-Saône), M. E. Deroche, lauréat à ce con- Cours. « Il est d'autres insectes qui, bien qu'ils n’habitent pas nos contrées, doivent être néanmoïns connus de l'enfant, en ce qui concerne leurs produits. Je veux parler de la Cochenille, du Kermès, de l’insecte à gomme laque, de l'insecte & noix de galle, qui fournissent à la peinture et à la teinture des ma- tières premières d’une réelle importance. À ces insectes, on peut joindre la Cantharide, mouche si utilisée en médecine, pour la préparation de certains vésicatoires. Arrivons aux insectes qui peuvent être regardés comme les auxiliaires de l’homme. Protection des auxiliaires. — Les insectes auxiliaires sont près de nous et font leur pâture d'autres insectes, la plupart nuisibles. Is en sont carnassiers, aussi les désigne-t-on sous le nom d'insectes chasseurs. Ge sont eux justement qu'il est bon de connaitre, pour ne pas les confondre dans l’extermi- nation entière des autres. Essayons d’esquisser les principaux. On connaît les Libellules ou demoiselles, ces charmants in- sectes aux ailes délicates, presqu'aussi jolis que les papillons et habitant communément les prairies verdoyantes, sillonnées de cours d’eau. Ce sont les féroces ennemis des mouches et des papillons. Elles laissent tomber leurs œufs dans l’eau des rivières. Il en sort une larve qui chasse sous l’eau les insectes, les larves, les vers. Elle ne se transforme en insecte parfait qu'après plusieurs métamorphoses. BULLETIN D’INSECTULOGIE AGRICOLE 3 Les enfants aiment tous la Coccinelle ou béfe à bon Dieu qui, volant de çà et là, fait une chasse infatigable aux puce- rons. En certains pays, on trouve le Fourmaillon qui creuse dans lesable son entonnoir pour servir de piège aux fourmis. Ayons des égards pour le Carabe doré vulgairement appelé Jardinière, en raison de la rencontre fréquente que l’on en fait dans les jardins; pour le (arabe sacré, le Bousier, le Bra- chin, tous coléoptères et qui, d’après la force des serres dont leur tête est armée, font leur proie d’une quantité d’autres insectes ravageurs. Qui n'a entendu le bourdonnement de certaines petites mouches vibrantes désignées sous le nom général d’Zchneu- mons ? Ces insectes sont armés d'une longue tarière avec laquelie ils introduisent leurs œufs dans le corps des che- nilles , ils les découvrent sous l'écorce même des arbres. Ils assurent pour leurs petits la nourriture substantielle dont ils usent eux-mêmes. Auxiliaires divers : mammifères et autres. — Il est cer- tains animaux que l'homme doit regarder encore comme ses puissants auxiliaires. Est à déplorer pourtant l'odieuse boucherie que certains ignorants en font. C'est par l'école qu'on peut arrêter le mal. Beaucoup de campagnards ont été frappés le soir par l'aile d'un Oreillurd ou Chauve-souris, ou plus souvent encore plusieurs l'ont vu heurterles vitres de leurhabitation, ou ont entendu les battements d'ailes de cet oisaau nocturne aux fenêtreset aux portes. L’a-t-onattrapé, une certaine frayeur vous a saisi, en voyant ia difformité de ce corps couvert de poils. Comme l'a si bien dit La Fontaine, il ne faut pas juger les gens sur l'apparence. C'est un allié de l’homme ; son goût carnassier fait qu'il engloutit chaque soir, à l’aide de son râtelier bien monté et bien aigu, une quantité d'insectes nocturnes et nuisibles. Ne le clouons plus sur nos portes: c’est une stupidité et un double crime ! Si les chauves-souris sont douées d'un respectable appétit + BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ce n’est rien encore auprès de la voracité du //érisson, de la Musaraigne et de la Taupe; ceux-ci sont de vrais ogres pour les insectes . Aussitôt l'été venu, le Hérisson chasse et dévore sans cesse les souris et même les vipères dont il se joue des morsures . Un animal ressemblant beaucoup à la souris est la Musa- raigne; mais elle est plus petite et son museau se termine par une sorte de petite trompe. Il faut bien se garder de la détruire, car elle ne subsiste qu'en absorbant chaque jour son propre poids de nourriture consistant en insectes et larves de tout genre. Quels crimes ne reproche-t-on pas à la Taupe, dans les jardins surtout ? En certains pays les taupiers lui, font encore de nos jours une, véritable chasse. Et pourtant si, avec ses grosses pattes courtes, sortes. de pelles, elle creuse de lon- gues galeries souterraines, ce n’est. que pour aller à la recher- che des vers blancs, des courtilières, des vers de terre (lom- brics), des versgris, vrais destructeurs des racines.Souvent elle soulève la terre, chose insignifiante pour les terres en cul- ture; pour y remédier dans les prés on n'a qu’à répandre ces taupinères une ou deux fois par an. Les vrais dégâts causés par cet animal ne sont que dans les jardins; aussi peut-on l'en exclure et le remplacer par quelques crapauds et grenouilles . qui feront, parmi ies plantes potagères, une chasse abondante de petits vers et de limaçons. (A suivre.) Le Sitone linéé (Sitona lineatus. Schæn), ennemi des pois. Ce Coléoptère a 3 mill. 1/2 de longueur, il est noir à squa- mules brunes en dessous, et d'un cenûré argenté en dessus. Les élytres sont linéés de blanc. Ge petit insecte, qui se trouve dans les jardins et les champs, . dévore les pois dès que les premières feuilles sont sorties de BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE D terre. Aussitôt que le temps le permet, il monte sur la jeune plante et il la ronge en déchiquetant les feuilles, ne laissant que les nervures. Les ravages durent presque tout l'été, et c'est lorsque le soleil luit qu'il les exerce. Par la pluie, et même par un temps sombre, il descend au pied de la plante où il se tient caché. Cet ennemi des pois cause parfois de grands dommages; il faut chercher à le combattre par tous les moyens possibles. Destruction. — Nous pensons qu'on pourrait employer des poudres insecticides, telles que de la chaux hydraulique en poudre, de la suie, etc., qu'on répandrait sur la plante et au pied. On peut aussi faire des arrosages avec de l’eau de savon noir, et des décoctions de plantes âcres et fortes. DILLON. Société centrale d'apiculture ct d'insectologie. Séance du 15 décembre 1886. Président de M. FALLOU. [l est donné lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté. Le président de la Société, M. de Hérédia, donne avis dela note qu'il a reçue et par laquelle M. le directeur des bâtiments civils met à la disposition de Ja Société centrale d'apiculture ct d'insectologie l'Orangerie des Tuileries, du 20 août au 30 sep- tembre prochain, pour l'organisation de son exposition des insectes utiles et des insectes nuisibles qui devait avoirlieu en 1886 et qui a été ajournée en 1887. — L'assemblée décide que le programme reste le même. — M. Bourgeois montre à l'assemblée une calotte dont les bâtisses, quoique parfaitement fixées, ont été vidées par l’ex- tracteur. Pour obtenir ce résultat il détache avec précaution et à l’aide d'un couteau à tige mince et à lame recourbée lesrayons les uns après les autres, les passe à l’extracteur, les remet à ieur place respective et les maintient par deux barrettes placées 6 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE en travers dessus, puis place la calotte sur une ruche dont les abeilles viennent en sucer les dernières bribes de miel et s'occupent en même temps de ressouder les rayons, ce qui a lieu au bout de peu de temps. Il n’est pas indispensable d'attendre que la calotte soit entièrement remplie, les rayons pleins sont vidés et les mouches, excitées par le miel qui humecte encore les rayons, les fixent et les remplissent plus vite qu’elles ne rempliraient des rayons extrêmes. — Les ca- loltes dont les rayons sont ressoudés sont enlevées lorsque la saison de la miellée est passée, et conservées dans un lieu à l'abri de la fausse teigne. L'assemblée s'occupe ensuite de la situation financière de la Société. Il résulte des chiffres présentés par le trésorier que les recettes se sont élevées en 1886, avec le restant en caisse au l‘* janvier, à 5,017 fr. 55, et les dépenses à 1240 fr. : excédant 3,803 fr. 30 cent. Le secrétaire général présente une dépense, pour la publication du Bulletin et correspon- dance, de 268 fr. 40 et une recette de 625, 20 y compris le reli- quat de compte de l'exercice précédent, 356 fr. 80. Total de l'en- caisse de la Société 4,160 fr. 10, sauf quelques notes à régler. Une commissionde trois membres composée de MM. Fallou, Ramé et Séval est chargée d'apurer ces comptes. La séance est ensuite levée. Pour extrait : DELINOTTE, secrétaire. Bombyx neustrien et la Livrée sa chenille. Le papillon désigné sous le nom de Bombyx neustrien, fig.} produit la chenille appelée livrée, à cause de ses lignes lon- gitudinaires de diverses couleurs. Les œufs du papillon sont pondus en bracelet sur une petite branche, ainsi que cela se voit dans la figure ci-contre, et éclosent au printemps aux premiers bourgeons, qu'ils dévorent, ou les feuilles que ces bourgeons portent. Il importe donc au moment de l'échenil- BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 7 lage, en février, d'enlever ces nids d'œufs et de les brûler avec les brindilles qui les portent. La chenille qui en naît se Fig. 1. — Bombyx neustrien. Sa chenille et ses œufs, file un mince coton blanc saupoudré d'une poussière comme de la fleur de soufre. Notice sur Jules Lichtenstein. M. J. Lichtenstein, entomologiste distingué, commandeur de l'ordre d'Isabelle-la-Catholique, membre de l'Académie des sciences de Madrid, est décédé à Montpellier le 30 novembre dernier (1886) à l’âge de 68 ans. J. Lichtenstein s’est particulièrement fait connaître par ses travaux sur le Phylloxera; on lui doit aussi denombreusesobser- vations sur tous les ordres d'Insectes, les métamorphoses de plusieurs Coléoptères vésicants, l'histoire du Vesperus xatarti, en collaboration avec M. le professeur Valery Mayet. Sur les mœurs de différentes espèces d'Hymenoptères et d'Hemiptères il préparait depuis plusieurs années une mono- graphie des Aphidiens. Le premier fascicule est paru en 1886. Tous ceux de nous qui ont eu l'avantage de connaitre J. Lichtenstein ont pu apprécier ses conuaissances, son esprit et son plaisir à rendre service. 8 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE La science entomologique perd en lui un savant et un obser- vateur judicieux. Parmi les travaux de Lichtenstein, nous relatons la note suivante, adressée à la société entomologique de France, et qui à été insérée au Bulletin de cette même société le 9 sep- tembre 1835 : « Quelques propriétaires de Montpellier ont vu tout à coup, après les labours de juillet, leurs souches de vignes envahies par des chenilles de Noctuelles vertes avec trois bandes lon- gitudinales brunes, qui ont dévoré toutes les feuilles des pampres sur d'assez grandes étendues (2 à 3,000 souches). Ayant reçu plusieurs de ces chenilles vivantes, je les ai vues bientôt se métamorphoser sous terre avec une étonnante ra- pidité (en huit ou dix jours). » Cette espèce est une Apamide, la Laphygma exigna H B. (Dup., VI 75; Gn;1,158,; Berce IIL, 73). Cette espèce polyphage a dû passer sur la vigne parce que la culture la privait de sa nourriture habituelle, qui paraîtrait être aux environs de Montpellier les Amaranthus albus et retrofleus, plantes très communes dans les vignobles de ces contrées. J. FALLOU. (Extrait des Annales de la société entomologique de France. Bull. du 9 septembre 1885.) Depuis la publication de la note de M. J. Lichtenstein, un de nos confrères M. P. Chrétien, entomologiste des plus com- pétents pour l'éducation des chenilles, a élevé et étudié celle de l'Exigna ; des plantes basses de genres fort différents : Oseille, Laiteron, Liserons, Mercuriale etc., ont été servies à cette chenille qui s'en est très bien accommodée et qui les préférait à la vigne. Notre collègue ajoute que la présence de cette chenille Exigna, en si grande quantité aux environs de Montpellier doit être rangée parmi les apparitions plus ou moins pério- diques d'espèces qui se montrent subitement en grand nombre, puis deviennent très rares ou disparaissent même; BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 9 phénomène dont les causes ne sont pas bien connues. Un autre de nos confrères, le D' Lafaury, entomologiste distingué, a signalé les ravages que cette espèce a causé en 1879 dans les plantations de maïs du département des Landes ; depuis cette époque elle n’a plus été revue. J. FALLOU. Les Altises Les Altises, que nous connaissons sous le nom vulgaire de Puce de terre, d'Alirette à Paris, de Mouchette en Belgique, sont (es insectes malheureusement trop connus et qui détruisent en peu de temps nos semis de crucifères, tels que radis, choux, navets, colza, etc. On n'arrive pas aisément à s'en débarrasser au moyen des arrosages fréquents, de la chaux en poudre, des cendres de bois, des décoctions d'absinthe. Tout cela exigé beaucoup de travail et prend un temps précieux. Est-ce qu'il n’y aurait pas moyen de découvrir un procédé plus efficace que ceux auxquels on a recours habi- tuellement ? Les hommes de jardinage ont dû s'apercevoir que les crucifères semés en pépinière ou à demeure, dans le proche voisinage d’une haie ou bien d’un mur, sont épargnés par les Altises. Nous en avons eu souvent la preuve mais nous n’en connaissons pas la raison. Ce qui ressort pour nous de cette remarque, c'est que les Altises évitent Les abris et ne recher- ehent que les places découvertes. S'il en est réellement ainsi, il nous semble qu'on pourrait au moyen de brise-vents mobiles, c’est-à-dire de paillassons attachés verticalement à des pieux entre les planches ense- mencées au jardin, obtenir les mêmes résultats qu'avec les haies et les murs. A défaut de paillassons, on pourrait même avec avantage se servir de claies grossières, également mo- biles, faites de perchettes et de baguettes de coudrier, de sault ordinaire, d’osier ou de toute autre essence d'une certaine souplesse. Rien n'empêcherait d'assurer la durée de 10 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ces claies en les recouvrant de goudron de houille. De cette manière, on n'aurait plus de plancher à découvert etily a lieu de croire que les Altises ne toucheraient pas plus à nos semis qu'ils n’y touchent près des haies et des murs. Il va sans dire que ce procédé ne serait applicable que dans les jardins, pour les semis de radis, de navets de table, de diverses espèces de choux et de rutabagas destinés aux repiquages. C'est un essai à faire et qui, nous l’espérons bien, ne sera pas négligé par tous nos lecteurs. (Extrait de l’Agriculteur de la Haute-Sadne.) La Mouche à scie du Rosier. (Hylotoma Rosæ. Tat.) Rosier, Roses. Espèces du genre Fosa, famille des Rosacées. Rose de Provins (Rosa gallica). Les pétales renferment un suc astringent ; on en fait une préparation connue sous le nom de conserve de roses, et que l’on emploie à l'intérieur comme tonique et stimulant. Les feuilles de roses infusées dans du vin rouge servent à faire des injections excitantes ; infusées dans du vinaigre, on s’en sert en gargarisme dans les cas d'angine chronique ; enfin les infusions dans l’eau ei l'eau-de-vie sont employées à faire des lotions excitantes pour favoriser la cicatrisation des ulcères. — Le Miel Rosat sert à édulcorer les gargarismes ; on l'emploie seul pour tou- cher avec un pinceau de charpie les aphtes qui se dévelop- pent à la membrane muqueuse buccale, et lesamygdales dans le cas de gonflement et d'inflammation. — Aosa centifoha el Damascena (rose à cent feuilles et de tous les mois). Ces Roses, dont les nombreuses variétés font le plus bel ornement des parterres el l’emportent sur presque toutes les fleurs par la suavité de leur parfum, fournissent une eau distillée sur- tout utile comme collyre. Le collyre, légèrement astringent, est usité dans les conjonctives légères, et sert de véhicule BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 11 à d’autres collyres plus astringents. L’essence de roses em- ployée dans la parfumerie s'obtient par la distillation des pé- tales de Rose dans l’eau: la plus estimée nous vient de la Turquie et de l'Inde ; elle est d'un prix élevé. L’essence de feuilles de Géranium-rosat (Pelargonium odoratissimum),pré- parée en Provence, remplace généralement la véritable essence de roses. Les fruits des divers Rosiers, et particulièrement du Rosa canina (Eglantier), vulgairement connus sous le nom de gratte-culs (peut-être par altération de gratte-cou), et mieux de cynorrhodons (mot qui est la traduction grecque francisée du nom latin Rosa canina, Rose ou Rosier de chien), renferment, à la maturité, une pulpe acidulée et as- tringente ; les poils roides qui revêtent le fruit à l'intérieur irritent fortement la gorge, si l’on n’a pas soin de les enlever. On en prépare une conserve astringente usitée dans le trai- tement des diarrhées chroniques. Les Cent-feuilles (Centifo- lia) sont les belles des belles ; leur patrie (comme celle des plantes les plus précieuses) est inconnue. Les Roses de Da- mas (Damascena), presque aussi glorieuses (Roses de tous- les-mois de nos anciens parterres, aujourd'hui supplantées par des Roses hybrides greffées sur sauvageon,dites remontan- test et réputées nérifantes), qui fleurissaient toute l'année, franc-de-pied et d'âge en âge, dans les jardins des châteaux et dans les jardins des villages. Les Roses de Provins (Gallicæ), charmantes à l’étatsauvage, sontprécieuses pour leurs pétales astringents. L’essence de rose est le parfum par excellence de l'Orient. Les Roses à feuilles persistantes et Roses du Bengale (A. sempervirens et indica) sont, de temps immémorial, cultivées dans les jardins de l'an- cien monde. Nos Rosiers sauvages (Æglantiers, Rosa canina) étaient célèbres au moyen âge ; on leur attribuaïit des vertus merveilleuses. Les fruits de ces Rosiers sauvages, à akènes chargés de poils raides, passaient pour déloger les vers in- testinaux. La Rose jaune est jolie, mais son parfum effacé rappelle l'odeur cimicines des Coris (Punaises des bois). Les Rosiers ont quelquefois beaucoup à souffrir de la part 12 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE des larves de la Mouche à scie, surtout lorsqu'elles sont nom- breuses, car elles les dépouillent plus ou moins de leurs feuilles. On ait l'insecte parfait sur ces arbustes dès le 15 mai, et on l'y rencontre aussi pendant tout le mois d'août. La femelle pond ses œufs sur les jeunes branches, c'est-à- dire les pousses de l’année dont l'écorce et le jeune bois sont très tendres. Pour faire cette opération elle commence par choisir la branche qui lui convient, puis se plaçant la tête en bas et le derrière du côté de l'extrémité, elle enfonce sa ta- rière dentée en scie dans l'écorce, y fait une courte fente lon- gitudinale et dépose un œuf dans cette blessure. Elle retire alors sa tarière, fait un pas en avant, enfonce de nouveau son instrument dans l'écorce et pond un deuxième œuf. Elle con- tinue ainsi jusqu à ce qu'elle ait achevé sa ponte. C'est le matin, après le lever du soleil, qu'elle se met à travailler. De dix à onze heures, elle se repose et disparait pour revenir, sur les cinq heures du soir, continuer sa besogne. Les œufs au nombre de quatre, cinq, six, et plus, se trouvent placés sur une ligne longitudinale, dans des petites fentes voisines, également espacées : ils sont collés dans la plaie par une gomme liquide qui les enduit au sortir de l'oviducte et main- tenus par les deux lèvres de la blessure. Ils sont oblongs et de couleur jaune. La sève se trouve interrompue ou contra- riée dans sa marche par les plaies et les corps étrangers que les branches contiennent ; l'écorce voisine noircit, tandis qu'elle conserve sa couleur verte de l’autre côté où la sève coule librement. Dès le lendemain ou le surlendemain on s'aperçoit que les blessures commencent à setuméfier et que les œufs augmentent de volume, et au bout de quatre ou. cinq jours ils ont acquis le double de leur grosseur primi- tive ; ils prennent de la nourriture en absorbant de la sève par leur enveloppe membraneuse extrèmementmince. Aussi- tôt que les petites larves sont écloses elles se répandent sur les feuilles voisines pour les ronger et s'en nourrir. Elles sont voraces et croissent assez rapidement. Elles mangent les feuilles en les attaquant parles bords et en lesentamant jus- BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE Fa qu à la nervure médiane. Elles se tiennent contournées de différentes manières, tantôt prenant la forme d'un S, tantôt celle d'un crochet, en courbant en bas leur extrémité posté- rieure. Lorsque celtelarve a pris toute sa croissance elle a de 18 à 20 millimètres de longueur. Elle esten dessus d'une couleur jaunâtre qui tire sur la feuille morte et toute couverte de pe- tits tubercules noirs de chacun desquels sort un poil ; les côtés et le dessous sont verts ; elle est pourvue de dix-huit pattes ; les quatrième, dixième et onzième segments en sont dépourvus ; les six pattes écailleuses ou thoraciques sont terminées par deux crochets ; la tête est jaune et les yeux noirs. Dès qu'elle cesse de manger, elle descend du Rosier sur lequel elle a vécu et s’enfonce dans la terre à son pied. Elle s'établit dans une petite cavité et travaille àse renfermer dans un double cocon de soie qu'elle file avec sa bouche ; le premier a l'extérieur d'un testacé jaunâtre, à mailles assez larges, d'une soie grossière et fine, blanchâtre d’un tissu serré et mollet. Ces deux cocons, placés l’un dans l’autre et se touchant par tous leurs contours, ne sont pasadhérents entre eux. C’est là que la larve se change en chrysälide à l'abri de la pluie et de l'humidité qui ne peuvent l’atteindre, et ensuite en insecte parfait. Puisque l’on voit cette mouche sur les Rosiers à la mi-mai et qu'on l'y retrouve encore pendant tout le mois d'août et le commencement de septembre, on doit en conclure qu’elle a deux générations dans l’année ; l’une printanière, qui pond sur les pousses de mai, et l’autre, estivale, qui dépose ses œufs sur les pousses d'août. Cette dernière passe l'hiver dans la terre à l'état de larve, dans son double cocon, qui la préserve des intempéries ri- goureuses. Cet insecte fait partie de l’ordre des Hyménoptères, de la famille des Porte-scie, de la tribu des Tentrhédines et du genre Aylotoma. Son nom entomologique est Aylotoma Rosæ et son nom vulgaire Mouche à scie du Rosier. 14 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Hylotoma Rosæ. Lat. — Longueur, 6-7 millimètres. Les an- tennes sont noires, formées de trois articles, le troisième en massue très allongée chez la femelle, filiforme et velu chez le mâle ; la tête est noire, transverse, avec les palpes jaunes ; le corselet est d’un jaune d’ocre, ovalaire, épais chez la fe- melle, cylindrique et plus mince chez le mâle ; les pattes jaunes, avec l'extrémité des tibias postérieurs et celle des ar- ticles de tous les tarses noires ; les ailes sont transparentes, sans taches, jaunes depuis la base jusqu’au milieu, hyaline à l'extrémité ; les nervures sont jaumâtres, mais la côte et le stigma sont noirs, les supérieures sont pourvues d'une cellule radiale et de quatre cellules cubitales dont les deuxième et troisième reçoivent chacune une nervure récurrente On peut faire la chasse à cette Mouche lorsqu'elle est à l’état de larveet qu’elle commence à se répandre sur les feuilles des Rosiers et à les ronger, ce qui se remarque bientôt. On peut la prendre à la main si elle n’est pas en grand nombre, et dans le cas contraire secouer les Rosiers qui en sont chargés sur une nappe de toile étendue à leur pied, et écra- ser toutes les larves qui seront tombées. Si en visitant les Rosiers on aperçoit sur leurs branches les dépôts d'œufs pon- dus par la femelle on ne manquera pas de les écraser. On n’a pas encore signalé de parasites de cette espèce. Un moyen facile de faire la chasse à l’insecte parfait con- siste à planter quelques pieds de persil à proximité des Rosiers. L'Hyiotome, lorsqu'elle est éclose, abandonne les Rosiers vers le milieu de la journée pour se nourrir sur d'autres plantes, mais elle recherche particulièrement les fleurs de persil, sur lesquelles elle se plait à butiner. On en peut prendre chaque jour un nombre considérable sur ces fleurs. E. SAVARD. bte ti jé BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 15 Encouragements à Ia sériciculture dans le département du Gard, en 1887 LE MINISTRE DE L'AGRICULTURE Vu l'utilité d'encourager d’une manière spéciale l’indus- trie séricicole ; Sur le rapport du conseiller d'État, Directeurdel’agriculture, ARRÈTE : ARTICLE PREMIER. — Des récompenses seront accordées, dans le département du Gard, aux agriculteurs qui présen- teront, en 1887, les magnaneries les mieux tenues et suivront les meilleures méthodes d'élevage et de grainage. ART. 2. — Les récompenses seront réparties de la manière suivante : 17e CATÉGORIE. Magnaneries mettant en éclosion 75 gram- mes de graines ou davantage: 1 médaille d'or, 3 médailles d'argent, 5 médailles de bronze, et une somme de 2.000 fr. seront mises à la disposition du jury,pour récompenser les concurrents de cette catégorie. 2cATEGORIE. Agriculteurs mettant en éclosion, moins de 75 granimes de graines: { médaille d’or, 3 médailles d'argent 5 médailles de bronze et une somme de 2.000 fr. seront mises à la disposition du jury pour récompenser les concurrents de cette catégorie. ART. 3. — Un objet d'art pourra être décerné au lauréat re- connu relativement supérieur et jugé digne d’être plus spécialement offert en exemple. L'objet d'art ne peut se cumuler avec la médallle d’or. ART. 4. — 3 médailles d'argent, 5 médailles de bronze et une somme de 300 francs pourront être décernées par le jury aux agents employés dans les magnaneries primées . ART. 9. — Les prix seront décernés en 1887, à la séance de la distribution solonnelle des récompenses du concours régio- nal du Gard. Ils figureront dans la liste des prix du dit con- cours régional. 16 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE ART.6. — Les déciarations, des concurrents contenant leurs nom prénom et adresse très précise, ainsi que l'indication de la quantité de graines mises à l’éclosion devront être remises au Maire de leur commune, qui les visera et les adressera à la préfecture du département le 15 avril 1887 au plus tard; aucune déclaration ultérieure ne sera admise. ART. 7. — Le Conseiller dE’tat, Directeur de l'agriculture, est chargé de l'exécution du présent arrêté. J. DEVELLE. Fait à Paris le 29 novembre 1886. Concours d’appareils insecticoles. Le comité d'agriculture de l'arrondissement de Beaune et de viticulture de la Côte-d'Or a décidé qu'un concours inter- national de pulvérisateurs aurait lieu à Beaune le 24 avril prochain. Dans sa dernière séance, la Société centrale d’apiculture et d'insectologie a arrêté qu'un concours d'appareils insecticoles aura lieu à son exposition des Insectes au mois de septembre prochain sur l’esplanade de l’Orangerie des Tuileries, à Paris. Ce concours comprendra : 1° Instruments propres (pompes, injecteurs, pales, etc.) à répandre les liquides insecticides. 2° Instruments propres à répandre les poudres etles engrais pulvérulents. On trouvera des instructions et des feuilles de déclaration, vers juillet, au secrétariat de la Société, rue Monge, 67. La figure de la page 7 est empruntée au Journal des Cam- pagnes. Le Gérant : H. HAMET. LPS P IT mp. de la Soc. de Typ.= NUIZETTE, 8, r. Campagno 4re, Paris. - RTS 7e, à NE NE 2 DOUZIÈME ANNÉE Février 1887 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE. — Programme d'enseignement insectologique (suite). — Les Chauves-souris,par E.Boncenne. — Cécidomyie de la vigne.— Les infiniment petits, par A. Humbert. — Société centrale d'apiculture et d'insectoiogie, séance de janvier 1887. — L'abeille de Tasmanie et son miel eucalypté. Programme &@’enseignement insectologique. (Suite, voir page 1.) Les oiseaux insectivores auxiliaires. L'oiseau est assurément l’auxiliaire le plus important de l’homme pour la destruction des insectes nuisibles. Certes, il en détruit quelquefois d'utiles, mais en somme il fait une guerre efficace aux nuisibles. Donc il est précieux et par là demande à être protégé. — Nous continuons de couper dans le mémoire ou rapport que nous avons déjà cité. « Depuis bien longtemps l’homme aurait succombé à sa tâche si la nature n'avait placé l'oiseau auprès de lui comme un serviteur fidèle. Son génie peut, il est vrai, mesurer le cours des astres, percer les montagnes, faire marcher un navire contre la tempête; les monstres des forêts, il les tue ou les soumet à ses lois; mais devant ces myriades d'insectes qui, de tous les points de l'horizon viennent s’abattre sur les champs cultivés, sa force n’est que faiblesse. Son œil n'est pas assez perçant pour apercevoir seulement la plupart d'en- tre eux; sa main est trop lente pour les frapper, et, d'ailleurs, quand il les écraserait par millions, ils renaissent par mil- liards. D’en haut, d’en bas, à droite, à gauche, leurs innom- brables légions se succèdent et se relayent sans trève ni repos. Mais dans cette indestructible armée qui marche à la conquête de l’œuvre de l’homme, chacun a son mois, son Re ans Ve "à d se 14 | 18 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE jour, sa saison, son arbre, sa plante : chacun connaît son poste ‘de combat et nul ne s’y trompe jamais. Cette armée nombreuse aux yeux perçants, aux ailes lé- gères, a elle-même besoin d'être protégée en ce qui touche l'enfance ; car, dans les campagnes, quelle extermination de nids d'oiseaux ne font pas les enfants de tout âge! En cer- tains parages, lors de l’émigration de ces habitants de l'air, l'homme aussi semble prendre à tâche d'aviver leur destruc- tion : chasses, filets, engins de toutes sortes servent à les exterminer en nombre. Ne pourrait-on pas arrêter une semblable tuerie, en faisant entendre aux uns et aux autres ce que l'oiseau semble nous dire, en son chant, du sein de sa cachette ou du haut de son perchoir ? C’est à l’école surtout que cela doit se faire ; car alors, par l’enfant convaincu, l'écho de cet appel se répercu- tera dans la famille. Mais il faut que la loi sur la chasse contraigne le posses- seur de propriété close, aussi bien que celui de propriété non close, de respecter l'existence des oiseaux insectivores, qui n'ont pas été créés pour des privilégiés, mais pour tous les hommes. Un observateur fait ainsi parler l’hirondelle : « Savez-vous à quoi je m'occupe quand vous me voyez voler, ailes déployées, en rasantle sol ? A chaque instant j'ouvre mon bec bleu ; à chaque instant je saisis au vol un insecte, un ennemi des moissons. Laissez-moi voler sans crainte à travers vos champs. » Mais l’'hirondelle tombe quelquefois sur des insee - tes utiles. Ainsi on lui reproche d'exercer sa jeune couvée près des ruchers, pour saisir des abeilles, afin de l’apprendre à saisir d’autres insectes. On doit dans ce cas l'éloigner par un épouvantail. [ Le même observateur fait tenir ce langage à la mésange: « Si petite que je sois, ne mesurez pas mon travail à ma grosseur : je vous débarrasse par an de 200.000 insectes.» — Il continue pour les oiseaux suivants: La bergeronnette : « J'accompagne le laboureur, je suissa BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 19 charrue etje m'empare des insectes découverts par le soc, ou encore, volant de compagnie avec le bouvreuil et le sanson- net, je me perche sur les cornes des bœufs et sur le dos des moutons pour les débarrasser des mouches et d’autres insec- tes. Ne me faites pas de mal, bergers!» Le roitelet: « Je suis le plus petit des oiseaux de notre pays, si petit que je ne fais pas plier une branche en m'y po- sant, et pourtant je détruis chaque année plus d’un million d'insectes. Enfants, ne touchez pas à mon nid. » Parmi les trois cents espèces d'oiseaux, il en est certaine- ment quelques-uns qui sont peu bienfaisants; on peut même dire qu'ils sont nuisibles en raison de la guerre incessante qu'ils font à d’autres ; ce sont le busard, le milan, l’épervier le faucon, etc., qui s’attaquent même aux couvées des basses, cours. Tous les autres, qu'ils soient diurnes ou nocturnes, quel- que peu carnassiers ou granivores. doivent être respectés ; car la somme des avantages l'emporte de beaucoup sur les inconvénients. Peut-on contester aux passereaux le titre d'insectivores ? Tous, soit dans l'air, soit sur les feuilles vertes, soit sur l'écorce des arbres, soit dans la terre,exercent leur bec et leurs griffes à la chasse des insectes, hannetons, chenilles, larves, pa- pillons, chrysalides et autres petits animaux nuisibles à l’a- griculture. Sont à protéger lepinson, la mésange,le bouvreuil, le chardonneret, la linotte, l'alouette, le verdier, la caille, la perdrir, le sansonnet, la grève, le rossignol, le roitelet, le cul- blanc, lengoulevent,le rouge-gorge, la fauvette, le coucou, et même le »20ineau quand il n'est pas trop multiplié et qu'il ne tombe pas sur les céréales, comme cela a quelquefois lieu près des villes. Le vanneau, la bécasse en fouillant les marais, nous débar- rassent des limaces et des vers de terre. La cigogne assai- sonne les limaces et les jeunes reptiles pour s'en faire une pâtée. Les pies et les corbeaux paient leur tribut en détruisant derrière la charrue les larves, les lombrics et les vers blancs. : PES ci ï SE 20 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le pic (pivert), que l'on accuse de causer de grands dégâts dans les forêts et les vergers, n'en est pas moins très utile. S'il creuse son nid dans le tronc d’un arbre, c'est à un en- droit détérioré déjà par le temps ou par le ravage des in- sectes. Ceux-ci s’y tenaient cachés, mais sa langue gluante à bien su les découvrir. N'est-ce pas un repas assez payé ? Et le meilleur des chats, la chouette (hibou, grand-duc, scops),reste-t-il toujours pelotonné ? Si ces oiseaux ne sortent que la nuit, le jour ils font le guet sur nos greniers ou au fond des forêts, etgare aux imprudents! Rats,souris, mulots, chenilles et papillons nocturnes n’échappent pas à l'œil per- çant du guetteur; ses fortes griffes et son bec crochu les déchirent sans pitié. Faut-il des rats, des souris, des mulots pour que, dans la retraite d'un couple de chats-huants, on ait trouvé au bout d’an an dix sept litres el demi d'os de ron- geurs ! destruction des nids d'oiseaux; c’est un corollaire de la Loi Grammont et une justice bien méritée. Il est à souhaiter que tous les fonctionnaires chargés d'en assurer l'exécution re- doublent de zèle et ne ménagent pas les délinquants. Ce qu'un instituteur peut faire, c'est d'organiser entre les élèves de son école une petite société auxiliaire de l'agricul- ture, ayant pour but la protection des nids d'oiseaux et la destruction des insectes nuisibles. Il trouvera dans les bons points instructifs de la maison Hachette les éléments de les encourager aussi bien que de les instruire. Les instituteurs doivent saisir l’occasion d’associer leurs elèves pour une œuvre d'intérêt général, notamment lés en- fants de prolétaires, et de leur montrer tôt que l’union fait la force. Plus tard, quand ces enfants seront devenus des tra- vailleurs manuels, ils sauront se syndiquer pour une action cormune profitable à tous. Un sentiment de solidarité les groupera en faisceau puissant. (A suivre.) Dans chaque département un arrêté préfectoral interdit la BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 21 Les chauves-souris, Durant de longues années, ces singuliers mammifères n’eu- rent, pour le vulgaire et même pour les naturalistes, que des caractères ambigus. Aristote les appelle des oiseaux à ailes de peau, et s'étonne de ne leur voir ni queue ni croupion. Pline les regarde aussi comme des oiseaux qui, par une uni- que exception, produisent leurs petits vivants et les allaitent par des mamelles. Aldrovande lui-même, qui a laissé de très curieux détails sur les chauves-souris, les place avec les au- truches, parce que, dit-il, ces deux espèces d'oiseaux partici- pent de la nature des quadrupèdes. Tout le monde sait aujourd'hui que la chauve-souris n’est pas un oiseau, mais bien un animal à mamelles, un mam- mifère, comme le chat, le chien et le rat. Seulement, au lieu d’avoir des pattes pour marcher, il en a pour voler, voilà toute la différence. Les naturalistes modernes ont donné à ces êtres bizarres le nom de chetroptères (animaux à mains ailées) et les ont divisés en quatre grandes familles : les ptéropodès ou rous- settes, — les phylostomidès, les rhinolophidès, — les vesper- tilionidès.C’est à cette dernière famille qu'appartiennent pres- que toutes les chauves-souris de nos contrées.Bien que le vol soit leur principal moyen de locomotion, elles peuvent mar- cher et poursuivre, en se trainant, la proie qu'elles trouvent à leur portée ; mais si un danger les menace et si elles par- viennent à s'élever au-dessus de quelque mur en s’accrochant avec leurs griffes, elles ont bientôt étendu leurs ailes im- menses, et l'extrême promptitude de leur vol les transporte en un clin d'œil à de très grandes distances. Deux sens : l’ouïe et le toucher, sont chez ces animaux par- ticulièrement développés. On sait que le naturaliste italien Spallanzani, après avoir enlevé les yeux à plusieurs chauves- souris, les vit se diriger autour de sa chambre avec la même sûreté qu'auparavant, et s'échapper par la porte sans toucher le chambranle. D'autres observateurs ont répété ces cruelles 22 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE expériences qui ont toujours donné de semblables résultats. On peut supposer queles cheiroptères sont avertis de la proxi- mité des corps, non par le contact immédiat, mais par l'im- pression que produisent sur leursmembranes latempérature, la densité, les ondulations de l'air qui entoure ces corps et qui forme autour d'eux une sorte de petite atmosphère dont nos organes ne peuvent percevoir les vibrations insensibles. L’aile de la chauve-souris n'est qu'une transformation de la main, dont les doigts très allongés et dépourvus d'ongles (excepté le pouce qui reste libre avec sa phalange) sont reliés par une membrane fine et non poilue, s'étendant jusque sur les flancs, et même, dans la plupart des cas, entre ses mem- bres postérieurs. Ainsi constituées, les chauves-souris sont éminemment propres à jouer leur rôle providentiel et, à l'heure même où s’endorment les oiseaux insectivores, on les voit commencer leurs évolutions dans le ciel et saisir au pas- sage les insectes crépusculaires que l'ombre et la fraicheur mettent en mouvement. Les hannetons, qui apportent si sou- vent la ruine et la désolation dans nos campagnes, n’ont pas de plus terribles ennemis. Cependant, ces utiles petites bêtes ont le singulier privilège d'inspirer à première vue des anti- pathies mortelles, et de faire tomber en pamoison les per- sonnes nerveuses. Elles partagent cette triste faculté avec le crapaud et l’araignée. Pourquoi les hait-on ? Parce qu'on en a peur. Pourquoi en a-t-on peur ? Parce que, sauvages et dé- fiantes, elles se cachent loin des lieux fréquentés par l'homme et ne lui demandent rien que le repos et la liberté. Le docteur Franklin, qui bâtissait des tours pour y loger les effraies, nous raconte qu'en Orient les chauves-souris, plus familières que chez nous, s'installent dans presque toutes les maisons, et vivent en bonne intelligence avec les maîtres du lieu. « J'ai vu, dit-il, un grand nombre de ces mammi- fères ailés s’accrocher aux arcades des caves de Bagdad. Or ces caves fraîches sont habitées pendant l'été. Nous les avions donc pour compagnons de chambre. Jamais une seule de ces chauves-souris ne changeaïit de position pendant la journée. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 23 De la massesfourrée et informe sortait, çà et là, une tête qui jetait sur nous un regard curieux. Cela arrivait même assez souvent pour montrer que, si ces animauxétaientimmobiies, ce n’était pas le seul besoin de sommeil qui les tenait en re- pos. Le bruit ne semblait point les incommoder. Si nous les touchions, ils fuyaient d’abord, mais ils revenaient et se re- formaient en groupe dans le même endroit. » Dès les premiers froids, les chauves-souris se retirent sous les toits des maisons et des églises, dans les cavernes, dans les cavités des vieux arbres, et s'endorment suspendues par les pattes de derrière, dont les doigts sont armés d'ongles courts et crochus. Elles s’éveillent au printemps et se mettent en quête de nourriture; mais, comme elles redoutent la lu- mière, elles ne sortent que le soir et se blottissent, durant le jour, dans les endroits les plus obscurs. C’est quelquefois sous les toits et dans les vieux murs qu'elles vont chercher un abri. Un jour d'été, je trouvai l'un de ces mammifères dormant sur une ardoise qui avait autrefois servi de cadran solaire. Dès que je l’eus touché, il fit entendre un léger cri, déploya ses longues ailes, puis, après quelques efforts pour quitter le mur étroit sur lequel reposait l’ardoise, il prit lentement son vol et se dirigea vers un verger, où nos yeux ne tardèrent pas à le perdre. Les chauves-souris les plus répandues en France sont la noctule, la pipistrelle, la sérotine et l'oreillard, fig. 2. La noctule à 35 à 38 centimètres d'envergure ; son pelage est roux, épais, d'un fauve plus clair aux parties inférieures : les membranes sont d’un brun obscur; celle des ailes est un peu velue le long du bras et de l’avant-bras: son oreillon, comme celui de la pipistrelle, à la forme d’un couperet. La noctule sort généralement avant le coucher du soleil; elle vole d'abord assez haut, mais elle se rapproche de terre à mesure que le jour baisse. En été, elle vit par petites trou- pes qui se cachent, pendant le jour, dans les clochers, les édifices abandonnés ou les trous des vieux arbres. 24 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE La noctule est très vorace, et Kohl en a vu une avaler 32 hannetons sans être rassasiée. Fig.2. — Chauve-souris oreillard, au vol, La pipistrelle esttrès commune. mais beaucoup plus petite que la précédente. Sa couleur est d'un jaune plus brun. Elle s'éloigne moins des lieux habités et se réfugie dans les gre- niers, les crevasses des murs et sous les combles. Elle fait une guerre active aux insectes nocturnes et crépusculaires, prin- cipalement aux phalènes. La sérotine ressemble de beaucoup, pour la taille et pour la forme, à la noctule, avec laquelle on l’a souvent confondue ; elle s’en distingue pourtant par ses oreillons, qui sont moins longs, et par la teinte plus foncée de son pail. Le sommeil de la sérotine parait être plus profond que celui des autres chauves-souris. Elle ne se montre que très tard, au printemps, et après le coucher du soleil ; elle vit isolée ou par paire, et semble re- chercher le voisinage des eaux. Elle se réfugie souvent dans les vieux arbres. L’oreillard frappe tout d'abord, quand on l'examine, par la dimension extraordinaire de ses oreilles et de ses oreillons. Il a 30 centimètres d'envergure : son dos est noir et son ven- tre gris cendré. Il parait vivre isolé et fréruente les jardins, BULLETIN D’INSECTULOGIE AGRICOLE 925 les vieilles tours et les lieux peu habités. Il est plus rare que la noctule. On a pu rarement observer les chauves-souris vivantes, car elles périssent presque toujours en captivité. En 1833, M. Daniel conserva pendant dix-neuf jours cinq femelles de pipistrelles. Elles se montraient fort turbulentes et mangeaient avec avidité des mouches et de la viande crue. L'année suivante, M. Daniel se procura quatre femelles et un mâle du genre noctule. Une seule femelle vécut assez long- temps pour donner naissance à un petit qui mourut avec sa mère au bout de quelques jours. Un naturaliste anglais, M. Bell, a possédé plus longtemps une chauve-souris barbosselle qu'il laissait parfois voler en liberté dans sa chambre. Elle volait très bas et moins vite que Fig. 3. — Dentition de la Chauve-souris insectivore. les autres cheiroptères, et aimait à se placer devant l’âtre, sur le garde-feu. Elle semblait jouir alors de la chaleur avec une sensualité extrême. White était aussi parvenu à appri- voiser une chauve-souris et la nourrissait avec des mouches qu’elle venait prendre dans la main. Le régime exclusivement insectivore des chauves-souris en fait des auxiliaires très actifs et très précieux, bien que les services qu'elles rendent à l’agriculture soient généralement peu appréciés. Il y a un certain nombre d'années, on abattit, dans la forêt de Hanau, plusieurs milliers de vieux chênes, dont lestroncs 26 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE “ caverneux servaient d'asile à une multitude de chauves- souris. Quelque temps après, la chenille processionnaire du chêne y occasionna d'immenses ravages. « Nos paysans se croyant éclairés, dit Ed. About, crucifient les chouettes et les chauves-souris sur la porte de leur grange et tandis que ces cadavres innocents se putréfient au profit des mouches charbonneuses, les souris mangent ke grain de l'ingénieux villageois, et les moucherons lui piquent les mains et la figure. Hé ! bonhomme, tu n'as que ce que tu mé- rites ! En immolant des alliés, tu t'es livré corps et biens à tes ennemis ; si tu n'avais pas assassiné cette pauvre chouette, elle purgerait ton grenier des rongeurs qui le pillent ; si ces chauves-souris étaient vivantes, elles happeraient ces mou- cherons qui t’'incommodent. » Ces bêtes, trop généralement proscrites, sont, en effet, nos auxiliaires les plus fidèles et les plus utiles. Gardiennes vigilantes de nos champs, de nos jardins et de nos vergers, elles sortent tous les soirs deleurs sombres demeures pour combattre des légions dévastatrices dont nous ne pourrions triompher sans leur secours. Elles méritent donc notre reconnaissance et ont droit à notre pro- tection. E. BOoNGENNE. (Journal d'agriculture et d'horticulture de l'Ouest.) (Les deux figures de cet article sont empruntées à l'Histoire naturelle zoologique par Maurice Girard. Librairie Ch. Delagrave.) Cécidomyie de la vigne Le Messager agricole du Midi donne les relations suivantes sur la Cécidomyie de la vigne, qui ne saurait être considérée, dit M. Cazalis, comme un ennemi de la vigne, mais comme un insecte inoffensif. M. Gennadius, inspecteur d'agriculture en Grèce, envoie au directeur de ce journal la note suivante: « La Cécidomyie de la vigne a été décrite pour la première fois par M. Heimhoffen, de Vienne, et appelée par lui Ceci- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 27 domya æœnophila. Plus tard, J. Lichtenstein, de Montpellier, l'a désignée sous le nom de Cecidomya vitis. Elle est ainsi appelée par M. de la Blanchère (les Ravageurs des vergers et des vignes, p. 265), par M. Valery-Mayet (/nsecles ampélo- phages, p. 14), par M. Henri Miot (Zntomologie appliquée : Insectes ampélophages, p. 14), etc., etc. < Cet insecte se trouve assez souvent sur les feuilles de la vigne et y occasionne les gales si bien décrites par l'hono- rable professeur Aloi; toutefois, je n'ai jamais constaté des dommages de quelque importance causés par cet insecte. Les piqûres sur les feuilles sont insignifiantes, et il semble que la multiplication de cet insecte sur les feuilles est assez res- treinte ; car je n'ai jamais vu que le mal, causé par cette Cécidomyie, se soit beaucoup propagé.» De son côté, M. Valery Mayet, professeur à l'Ecole d'agri- culture de Montpellier, écrit ce qui suit : « La petite mouche, formant une gale à double relief sur la feuille de la vigne, dont parle M. Aloi, est connue dans tous nos vignobles méridionaux: c’est la Cécidomyie des vignes (C'ecidomyia œnophila) décrite par M.Heimhoffen, de Vienne. Elle a même été décrite deux fois: 1° Par Heïn- hoffen, vers 1885; 2 par notre ami J. Lichtenstein, en 1877, sous le nom de Cecidomyia vitis. La dénomination de l’au- teur autrichien étant plus ancienne doit prévaloir. « Au sujet des ravages causés par cette larve dans le pa- renchyme de la feuille, je ne partage pas les craintes de M. Aloi. J'ai souvent observé ce parasite dans les vignes de l'Ecole d'agriculture et ailleurs, et je n'ai jamais vu que la végétation aiteuàen souffrir. Les fonctions d’assimilation et de respiration ne peuvent être entravées par une petite gale lenticulaire dont les cellules sont remplies de chloro- phylle, et qui ne se dessèche, à la sortie de l’insecte parfait, que sur une petite surface. » a 28 BULLETIN D'INSECTOLOGIE : GRICOLE Lesinfiniment petits. La nature a concentré dans les animaleules microscopiques autant de merveilles que chez les plus gros vertébrés et les plus gros végétaux qui frappent nos regards et devantles- quels nous sommes saisis d’admiration; c'est l'examen micros- copique qui nous fait découvrir ces prodiges. Un des plus grands anatomistes du xvrre siècle, le savant hollandais Swammerdam, fut pour ainsi dire saisi d’épou- vante lorsque la découverte du microscope lui permit de faire des investigations dans le monde des insectes, mysté- rieux jusqu alors. Il n’est guère possible à un seul homme de savoir le nom de tous les insectes; on en compte plus de soixante mille espèces, et une énumération sèche et aride ne présente pas beaucoup d'attrait; d'ailleurs la science des noms ne pré- sente qu'un intérêt secondaire dans les études entomologi- ques. Mais l'étude des insectes est toujours intéressante et ins- tructive ; elle se présente au savant avec beaucoup de charme et elle offre à l'homme laborieux, à l'artisan, au petit em- ployé, à l’instituteur, une distraction des plus agréables et des plus inoffensives : elle offre une diversion aux pensées sombres et fait accepter avec plus de philosophie les soücis de la vie, les petits tracas auxquels l'existence humaine n’est que trop souvent sujette. L'étude de la nature dans ses plus belles conceptions rend l'homme meilieur ; elle le dispose à la vie simple, calme, à la bonté, à l'indulgence. Oui, le naturaliste, l'entomologiste de la campagne a entre ses mains ou sous ses yeux les princi- paux éléments qui constituent le bonheur. C'est à lui de savoir en tirer parti et profit. La vaste et belle nature est Le meilleur champ d'études; c'est un livre toujours ouvert pour ses fidèles lecteurs; un de nos pères de l'Eglise, saint Bernard, disait qu'il n'avait pas BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 29 eu de meilleurs maitres pour l'instruire que les chênes et les hêtres des forêts. Saint Bernard a fait école et aujourd’hui telles personnes n'éprouvent pas de plus grandes délices que de se coucher sous la feuillée, au milieu des grands bois, et d'étudier les choses qui les entourent. Bernard Palissy disait souvent qu'il n'avait pas de plus grande délectation, en ce monde, que de se promener dans son jardin ou dans un bois. Un autre ami de la nature se plaisait à entendre le chant de la cigale : Sonor, amica mea, cicada ! disait-il. Tout, dans les insectes, nous est sujet à étonnement ; mais ce qu'il y a encore chez eux de plus merveilleux, ce sont leurs métamorphoses.Celle du cousin,entre autres,est intéressante. Sion place un baquet sous une gouttière, ou un récipient quelconque rempli d'eau sur le sol, en plein air, on ne tar- dera pas à voir se former des animalcules ayant la forme de petits vers qui séjourneront à la surface des eaux croupissan- tes. Lorsqu on effraie ces vers,ils se précipitent la tête la pre- mière au fond de l’eau. Ces embryons, dont la forme est assez indécise, sont des larves d'insectes aériens; ils doivent se transformer en cousins. Ce qu'il y a de merveilleux, c’est cette transformation. Lorsque le ver est devenu nymphe, il brise sa coquille et se tient debout sur ses débris qui doivent remplir le rôle d'esquif pour le transporter sur la rive. L'in- secte en cette occasion sert à la fois de mât, de voile, de gouvernail, de pilote; il est en même temps passager. Pour que l’embarcation arrive à bon port, il lui faut un vent favo- rable. Un vent un peu fort lui serait fatal, car l’embarcation chavirerait et l’insecte périrait dans ce désastre. Cette fin serait d'autant plus prématurée qu'elle arriverait juste au moment où l'insecte viendrait d'atteindre la plus belle partie de son existence, celle où il peut courir dans les vastes plaines de l'air ou se laisser bercer par les vents d'été. Le brillant insecte qui charme notre vue n’a pas toujours été revêtu de sa plus belle parure; il lui a fallu subir des transformations variées. Son premier état a été celui de ver 30 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE et sa première métamorphose a consisté dans le passage de l'état de ver à celui de larve. Au bout d'un certain temps, seconde métamorphose: la larve se change en nymphe. La nymphe porte le nom de chrysalide chez les larves appelées chenilles et dans cet état la chenille est enveloppée d'une peau assez dure et elle reste absolument immobile. C'est dans cette métamorphose que s’opèrent les plus grands chan- gements chez l’insecte, car à sa sortie il sera pourvu de pattes et d'ailes. C'est, comme nous l'avons dit, grâce au microscope que les savants ont pu pénétrer les mystères du monde des insec- tes. Cet utile instrument a été inventé au xvrr° siècle par le naturaliste Leuwenhoeck, de Delft, qui fabriqua lui-même des instruments d'une rare perfection avec lesquels il fit de curieuses observations. Mais après ce célèbre naturaliste, ce furent Swammerdam et Spallanzani qui tirèrent le meilleur profit du microscope pour les études entomologiques ; le premier nous a laissé une remarquable Histoire des insectes et le bulletin de la Société centrale d'apiculture et d’insectologie lui a déjà consacré quel- ques pages: le second fit d'intéressantes découvertes dues à l'emploi du microscope. C'est encore à l’aide de cet instrument que nous pourrons examiner le monde d'animalcules renfermés dans une goutte -d'eau de marais. Nous y verrons des infiniment petits dont la forme change sans cesse et qui sont continuellement en mouvement ; on leur a donné le nom de protées ou protozoaires. Ils sont vrai- ment curieux à étudier. Nous y verrons encore des végéta- tions étranges, des sortes de mousses qui pousseront, s’allon- geront et, au moment que nous croirons être celui de la floraison, se détacheront de leur tige, se réuniront en groupe ets’agiteront, se raccourciront, feront des rondes fantastiques, et, après un examen plus attentif, quelle ne sera pas notre surprise en nous apercevant que ce sont des animalcules vivants, qui nagent et mangent ! ne es À 1e BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 31 Mais le microscope nous réserve bien d’autres surprises ! C’est encore et toujours par lui que nous pourrons consta- ter la fécondité providentielle du puceron, cet infime destiné à servir de proie à tous les voraces qui l’entourent et qui en font une consommation prodigieuse. C'est aussi le puceron qui est la vache à lait de la fourmi, c’est le puceron qui est sa bête nourricière. Maïs, malgré le nombre de ses ennemis, la bestiole se multiplie à l'infini, assurant ainsi et à tout jamais la perpétuité de sa race. ALLAIN HUMBERT. Société centrale d'apiculture et d'insectologie. Séance du 19 janvier 1887. Présidence de M. Fallou. Le secrétaire général présente le résumé de la situation de la Société qui est satisfaisante autant que possible. Ilest en- suite procédé au renouvellement du Bureau et du Conseil d'administration de la Société. Les membres sortants, MM. Vi- gnole, Hamet, Delinotte et Saint-Pée, sont réélus pour deux ans. M. de Fontvielle est élu, àune grande majorité, vice-prési- dent dela Société, en remplacement de M. Maurice Girard, décédé. M. Bourgeois est élu membre du Conseil d’adminis- tration, en remplacement de M. Vienney qu’une indisposi- tion empêche d'assister aux séances. Le Bureau se compose pour 1887 de MM. le D' Marmottan, ancien député, président honoraire ; de Hérédia, député de la Seine, président ; Vignole ; assesseur; W. de Fontvielle et Malescard, vice-présidents; H. Hamet, secrétaire général; Delinotte et Sevalle, secrétaires des séances; Ramé, archi- viste, et Saint-Pée, trésorier. Le Conseil d'administration est composé des mêmes membres, plus de MM. Asset, Bour- geois et E. Savard. L'assemblée s'occupe ensuite de diverses questions adminis- tratives concernant l'exposition du mois de septembre pro- chain à l'Orangerie des Tuileries. 32 BULLETIN D'’INSECTOLOGIE AGRICOLE Elle arrête que l'ouverture de l'Exposition aura lieu le 27 août et la ferméture le 28 septembre,au soir. Est présenté par M. Ch. Joubert pour faire partie de la Société, section d’apiculturé, M. P. Delfour-Rochefort, à Rol- lières (Gorrèze). L'admission de ce mémbre est prononcée, et la séance est ensuite levée. L'un des secrétaires, DELINOTTE. L'Abeïille de Tasmanie M. Caraman vient de présenter à l'Académie de médecine un miel eucalypté naturel, sécrété par les abeilles noires sau- vages de Tasmanie (Australie), dans des ruches construites parelles au sommet d'eucalyptus gigantesques. Un jour le D' E. Guilmeth, explorant en 1884 les forêts australiennes, aperçut à une hauteur de 80 mètres, fixée aux branches les plus élevées d’un eucalyptus, une sorte de hutte bizarre, trapue, arrondie en dôme, aux parois extérieures brunâtres, rappelant les revêtements en torchis de nos chau- mières. L’explorateur crut d'abord avoir découvert une gale monstrueuse ; mais bientôt il entendit un bourdonnement lointain et il vit des myriades d'insectes noirs s’agiter autour d'une ouverture de la hutte. Il fallait s'emparer de cette ruche extraordinaire. Escalader l'arbre, attaquer les abeïlles, impos- sible d'y songer. M. Guilmeth fit scier l'eucalyptus avec une scie passe-partout ; ses hommes y mirent deux jours. L'arbre mesurait 7 mètres de diamètre et avait 120 mètres de hau- teur. Les Canaquess’'y prirent à plusieurs reprises pour faire déguerpir les abeilles de leur ruche, ce à quoi ils parvinrent non sans avoir été piqués. Le docteur put extraire de cette ruche 3.500 kilos de miel, et la ruche vide pesait 1.000 kilos. Ce miel aurait des propriétés médicinales particulières. Des amateurs d’abeilles étrangères ne vont pas manquer de chercher à domestiquer l'abeille de Tasmanie. Le Gérant : H. HAMET. PRADA SIDA ILS LILI AIAASS APR LD LPS DER LL LÉ (mp, de la Soc. de Typ. - NOIZETTE, 8, r. Campagne 4re, Paris. dl ie KL N° 3 ONZIÈME ANNÉE Mars 1887 BULLETIN _ D'INSECTOLOGIE AGRICOLE PRPRP PEL PL EPS PSI LP LES LS SPL SL LS LS LL LS LP LS PSP LPS PL PP IPS r SOMMAIRE: Exposition des insectes de 1887. Règlement. Programme. RP RER R PR E RP EE PRES TTL LT SEP LPS ST PPT PES LP ÉD PTS PSS PPS PPS PRIS Exposition des Insectes de 138%. La Société centrale d'apiculture et d'insectologie poursuit l'enseignement public qu'elle à créé par ses expositions bisannuelles d'insectes utiles et de leurs produits, et d'insectes nuisibles et de leurs dégâts. C'est en 1885 que devait avoir lieu sa huitième exposition bisannuelle d'insectologie; mais à cause de l'exposition universelle projetée en 1889, elle a remis à 1887 la date de son Exposition future, afin que le même intervalle existât entre la grande manifestation de 1889. Cet ajournement donne aux exposants plus de temps pour se recueillir et pour préparer des matériaux. La Société fait dès maintenant appel à tous ses membres, et à tous les lecteurs de son Bulletin pour qu'ils se mettent en mesure de figurer, avec distinction pour eux et avec pro- fit pour le public, à l'exposition de 1887. Elle a pris des mesures pour que l'emplacement ne manquât pas, comme cela est arrivé en 1883, dans le coin du Palais de l'Industrie où son exposition était reléguée. La Société poursuit le projet d'organisation d'une École d'entomologie appliquée au Parc de Montsouris, où la ville de Paris lui a fait une concession de terrain. Un plan de cons- truction comprenant musée, salle de conférences, etc., a été soumis «u Conseil municipal de Paris, qui devra incessam- ment le mettre à exécution. Le Secrétaire général. RÈGLEMENT ET PROGRAMME DE L'EXPOSITION. DES INSECTES UTILES ET DE LEURS PRODUITS DES INSECTES NUISIBLES ET DE LEURS DÉGATS Par les soins de la Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie SOUS LE PATRONAGE DU MINISTRE DE L'AGRICULTURE QUI AURA LIEU EN 1887 DANS L'ORANGERIE DES TUILERIES A PARIS La Société centrale d’apiculture et d'insectologie poursuit les exhibi- tions d'insectes utiles et d'insectes nuisibles qu'elle à inaugurées*en 1866, au Palais de l'Industrie, à Paris. Sa prochaine exposition bisannuelle des insectes (la neuvième) aura lieu en septembre prochain. Par ses exhibitions et son enseignement, la Société centrale d’api- culture et d'insectologie cherche : d’une part, à préconiser les meilleures méthodes pour propager les insectes utiles, les préserver de toutes maladies épidémiques et tirer le plus grand profit de leurs produits ; de l’autre, à étudier les insectes destructeurs de nos cultures, de nos jar- dins, de nos forêts, de nos vergers et de nos constructions, et s'efforcer par tous les moyens dont la science et l'observation disposent d’atténuer leurs ravages, et de les faire eux-mêmes disparaître. Comme auxiliaires de ses efforts, la Société signale les parasites que la nature prévoyante” place toujours à côté des êtres malfaisants pour empêcher qu'ils ne se développent outre mesure ; elle recommande la conservation des petits” mammifères, des reptiles et des oiseaux qui se nourrissent d'insectes, nuisibles et contribuent, de cette manière, à la conservation de nos récoltes. Le programme de l'Exposition de 1883 comprenait cinq divisions, quis ont été conservées, mais la quatrième a été mise hors cadre. La pre, mière embrasse tous les insectes utiles rangés en six classes. Chaque: | espèce, autant que possible, doit être présentée à ses divers états d'œuf,i de larve, de chrysalide et d'insecte parfait. En cas d’affections morbidesl on devra exposer des sujets ayant la maladie à ses différentes périodes: : U BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 39 l1 en sera de même des produits que l’on en retire ; on les exhibera à leurs divers degrés de transformation. Chaque série d'insectes devra être accompagnée des végétaux dont elle se nourrit. Les mémoires, mo- nographies et autres documents imprimés ou manuscrits relatifs à chaque espèce figureront également à l'exposition, quand bien même ils ne seraient point accompagnés de collections. En outre, les concurrents sont invités à joindre à leurs échantillons une note sur leurs méthodes d'éducation, en indiquant le prix de revient de leurs produits et les prix auxquels le commerce les achète. On indiquera aussi les dommages causés par les maladies. — Les pertes que la sériciculture seule éprouve par suite de la gattine s'élèvent, depuis 1854, à plus de 60 millions par année. La seconde division est consacrée aux insectes nuisibles, qui forment dix classes. Ici deux voies s’offraient à la Société. Failait-il classer les insectes nuisibles d’après les familles et les espèces, abstraction faite des végétaux qui les nourrissent, ou bien fallait-il prendre pour base de la classification les plantes elles-mêmes qu'il s'agit de protéger, et consi- dérer à part chacune des espèces qui les dévorent? La Société a préféré cette aernière classification, qui n’est point scientifique, il est vrai, mais qui est plus facile à saisir de la part des praticiens et se prête beaucoup mieux à leurs recherches. Les six premières classes de la seconde divi- sion embrassent donc tous les végétaux employés dans nos cultures, y compris les arbres fruitiers et forestiers. La septième classe est spéciale aux insectes qui attaquent les bois employés dans les constructions ; la huitième, aux insectes destructeurs des matières organiques sèches, les crins, plumes, laines, etc; la neuvième aux parasites de l’homme et des animaux domestiques. Enfin la dixième classe comprend les insectes nuisibles à la pisciculture. Ce qu’il y a de particulier à dire de cette division, c'est que bon nom- bre de destructeurs dont elle est formée sont presque microscopiques, et que, parfaitement décrits et classés par les entomologistes, on ignore encore les mœurs et les transformations de quelques-uns, chose la plus essentielle à connaître. Ici, comme pour les insectes utiles, les collections devront, autant que possible, offrir des sujets à leurs divers états d'œuf, de larve, de chry- salide et d'être parfait. À côté de chaque destructeur on placera les végétaux qu'il dévore, afin que l’on ait un tableau fidèle de ses dégâts. Les notes explicatives insisteront principalement sur les diverses trans- formations que subit l'espèce et quel serait, à travers toutes ces méta- 0 BULLE:LY D'INSECTOLOGIE AGRICOLE morphoses, le moment le plus opportun pour la saisir et la détruire. En l'absence de collection, les mémoires sur l'histoire naturelle de chaque insecte sont également admis à concourir. Mais dans les travaux qu'ils nous destinent, les entomologistes devront moins s'appliquer à la des- cription des espèces, qui est à peu près connue, qu à la recherche des mœurs et des métamorphoses restées un mystère, et qui sont les seules utiles à connaître au point de vue agricole. Il est à désirer que la science ne s'occupe pas seulement de la théorie, mais surtout des applications utiles. Les peries que les iasectes nuisibles causent à l'agriculture chaque année se chiffrent par des centaines de millions. ll nous suflira de rap- peler la cécydomyie et l'alucite pour les céréales ; le phylloxera, la pyrale et l'eumolpe pour la vigne ; le dacus pour l'olivier, ete. La troisième division comprend fous les AUXILIAIRES : d’abord les insectes carnassiers, tels que carabiques, staphylins, etc., qui font une guerre sans relàche aux innombrables pucerons, papillons, etc. ; puis les mammifères, les reptiles et les oiseaux insectivores. Ici nous inno- Yons: nous OUVRONS DES CONCOURS pour les animaux vivants de cette utile division; nous CRÉONS DES PRIMES pour les bandes les plus com- plètes et les sujets les pius présentables. C'est une #énagerie de ces animaux qui ont tous besoin de protection et de multiplication, que la Société d'apicullture et d'insectologie veut montrer, s’il est possible, au public. On peut remarquer que le mot INSECTES, dans Je sens de notre exposi- tion, est entendu comme le comprenait Linné, c'est-à-dire les Annélides actuels, renfermant les Insectes proprement dits, les Myriapodes, les Arachnides, lies Crustacés, les Annélides et les Helminthes. Une quatrième division Lors cadre est formée d'animaux différents des insectes, puisqu'ils appartiennent : ux Mollusques, mais que les agri- culteurs sont habitués à confondre avec les insectes nuisibies, et par les ravages et par les moyens employés à leur destruction; ce sont les Limaces et les Escargots. — Une division complémentaire réunira tout ce qui a trait aux arts et aux industries dans lesquels les insectes figurent. Pour que les expositions donnent tout ce qu'on doit attendre, il ne suffit pas de réunir les produits et de rapprocher les hommes, il faut encore que ces derniers puissent conférer, enseigner et sinstruire mu- tuellement. C’est ce qui a eu lieu à chacune de nos expositions : des conférences publiques y ont été faites et des questions d'insectologie, posées à l'avance, ont été traitées en congrès. — Aux dernières expo- Sn | BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 37 sitions nous avons ajouté — et nous comptons les renouveler — des projections oxhydriques des insectes microscopiques et de leurs dégâts. C'est ainsi que la plupart des visiteurs ont pu faire connaissance avec le redoutable phylloxera. La Société centrale d'apiculture el d'insectologie fait appel aux entomo- logistes français et étrangers, aux agriculteurs et à tous ceux que la ques- tion des insectes intéresse, pour les engager à préparer, dès maintenant, des éléments qui rendront instructive et brillante son Exposition de 1887 RÈGLEMENT S 1. — Durée et objet de l'Exposition. ART. der. — Du 27 août au 28 septembre 1887, aura lieu à Paris, par les soins de la Société centrale d’apiculture et d'insectologie, une exposi- tion : 1° des insectes utiles ; 2° de leurs produits bruts et en premières transformations ; 3° des appareils et instruments employés à la prépa- ration de ces produits ; 4° des insectes nuisibles, ainsi que des divers procédés de destruction ; 5° de tout ce qui a trait à l'insectologie. ART. 2. — Les exposants des colonies et des pays étrangers seront admis. Is pourront se faire représenter, ainsi que ies exposants français. $ 2. — Admission, réception, installation et enlèvement des objets. ART. 3. — Les personnes qui désirent prendre part à cette Exposition de- vront en faire la déclaration avant le 15 août prochain. Cette déclaration sera adressée franco au Secrétariat de la Société, rue Monge, 67, à Paris. ART. #. —- Les exposants devront joindre à leur déclaration ou demande d'admission : 1° la liste des objets qu'ils désirent exposer ; 2° l'emplace- ment superficiel qu'ils peuvent occuper ; 3° une note explicative indi- quant les procédés de production, les divers emplois, enfin tous les détails qui peuvent être utiles pour le jury et les visiteurs. ART. 5. — Les exposants de produits, d'appareils et d'instruments, sont invités à indiquer, autant que possible, le prix de vente. ART. 6. — Les objets d'exposition devront être envoyés avant le 25 août, et installés avant la veille du jour de l'ouverture. Ils seront adressés franco au Commissaire de l'Exposition. ART. 7. — La Société centrale d’apiculture et d’insectologie fera des dé- marches près les compagnies des chemins de fer pour qu'il soit fait une remise de 50 p. 100, c’est-à-dire pour que le retour ait lieu franco. 38 BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE ART. 8. — Les frais généraux d'installation pour tout ce qui a trait à la science et à l'agriculture seront supportés par la Société ; mais les expo- sants auront à leur charge les frais de montres et de vitrines spéciales qu'ils voudraient établir. En outre les exposants-marchands auront à payer # francs le mètre d'étendue. ART, 9. — L'enlèvement des objets exposés ne pourra se faire que le lendemain de la fermeture de l'Exposition et sous la surveillance de la Commission d'organisation ou du Coramissaire, son représentant. S 3. — Commission d'organisation et surveillance de l'Exposition. ART. 10. — Une commission d'organisation, nommée par le Conseil d'administration de la Société et constituée en Jury d'admission, est chargée d'examiner préalablement tous les produits présentés. — Cette Commission a le droit de refuser tous les objets qui lui paraîtraient ne pas avoir de rapport au but de cette exhibition. — Elle fixera, en les modifiant, s’il est nécessaire, les dimensions de l’espace demandé. Les exposants seront tenus de se conformer à toutes les mesures d'ordre ou de disposition qui leur seront indiquées par la Commission d'organisation. ART. 11. — Le secrétaire général de la Société est le délégué de la Com- mission d'organisation. Il sera chargé de la direction de l'Exposition. Il lui sera adjoint un commissaire général chargé de l'organisation des salles. M. Ramé, archivisle de la Société a été désigné pour cet objet. $S 4. — Jurys. ART. 12. — Il sera nommé des Jurys spéciaux pour chaque classe (Api- culture — Sériciculture — Insectologie générale — Enseignement). La moitié des membres du Jury seront désignés par le Conseil d'adminis- tration de la Société, et l’autre moitié par les exposants présents le jour de l'ouverture. — Le Secrétaire général fera partie de droit de chaque Jury, qui aura à désigner son président et son rapporteur. Arr. 13. — L'acceptation des fonctions de Juré prive, sans exception, du droit de concourir, mais non du droit d'exposer. ART. 14. — En cas de réclamations motivées de la part des exposants, les décisions des Jurys pourront être infirmées par le Conseil d'adminis- tration de la Société. S 5. — Des Récompenses. ART. 15._— Les récompenses consisteront en : Abeilles d'honneur, diplo- mes de mérite, médailles d'or et d'argent du Ministre, médailles de pre- BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 39 _ mière, deuxième et troisième classe de la Société. Les médailles de lre classe en bronze doré sont assimilées à l'or : celles de 2° classe (bronze argenté) à l'argent. Il pourra en être accordé en nickel et melchior. L'at- tribution en sera laissée à la disposition du Jury qui, dans chaque classe, pourra donner tel ordre de distinction qu'il jugera nécessaire. ART. 16. — Le Conseil d'administration déterminera le nombre maxis mum des médailles qui pourront être données dans chaque classe. ART. 17, — Pour tout ce qui n’est pas prévu au présent règlement, le Conseil d'administration devra statuer, à la majorité des voix, selon l'article 11 des statuts de la Société. ARTICLE ADDITIONNEL. — Un concours est ouvert entre les instituteurs qui enseignent l'insectologie (culture des insectes utiles, protection des auxiliaires, et destruction des insectes nuisibles). Le concours sera fermé le 25 août. Des primes en argent (100 — 50 — 25 fr.), des livres et des médailles seront donnés aux plus méritants. Les concurrents devront envoyer des travaux d'éièves qui pourront eux-mêmes être récompensés. Ces travaux figureront à l'Exposition des Insectes de 1887. — Un congrès d'insectologie générale et un congrès d’apiculture auront lieu pendant le cours de l'Exposition, dans la salle des conférences, Les intéressés sont priés de faire connaître les questions qu'ils pourraient avoir à traiter ou qu'ils désireraient y voir discuter. Adresser au secréta- riat de la Société, rue Monge, 67, Commission d'organisation : 9 MM. DE HÉREÉDIA, député de la Seine, président; Wilfrid DE FONVIELLE, MALESSARD, Vice-présidents; H. HAMET, secrétaire-général ; J. FALLOU, président de la section d’insectologie ; Frédéric DE BoucLenoiIs, président de la section de sériciculture; RAME, archiviste et vice-président de ladite section ; DELINOTTE et SEVALLE, secrétaires de la section d'apicul- ture : Ch. JouBerT et E. SAVARD de la section d’insectologie; baronne DE Paces de la section de sériciculture ; AssET, BOURGEOIS et SAINT-PEE, trésorier. Le Président de la Société Le Secrétaire général, d'apiculture et d'insectologie H. HAMET, : HÉRÉDIA (DE), Professeur d’apiculture au Luxembourg Député de la Seine. PROGRAMME DE L'EXPOSITION DES INSECTES UTILES ET DE LEURS PRODUITS DES INSECTES NUISIBLES ET DE LEURS PRODUITS OBJETS QUI FIGURENT A L’EXPOSITION PREMIÈRE DIVISION INSECTES UTILES Ir CLASSE INSECTES PRODUCTEURS DE CIRE ET DE MIEL 1° Abeilles et leurs produits, bruts et fabriqués. 2 Appareils propres à la culture des abeilles (les ruches de tous les systè- mes, etc.) 90 MORE employés pour la préparation des produits (mello-extracteur, pres- ses, etc.). 4° Exemples des maladies qui atteignent jes abeilles (loque, etc.), moyens cura- tifs; les ravagès qu'occasionnent dans les ruches certaines espèces d'insec- tes (fausse teigne ou gallérie, sphinx tête-de-mort, etc.). 5° Mammifères, oiseaux, reptiles, etc., qui attaquent les abeilles. Appareils et moyens propres à détruire ceux-ci. 6° Herbiers apicoles. 7° Ouvrages et mémoires manuscrits ou imprimés sur l’Apiculture. 8° Exemples de domestication des différents insectes producteurs de cire oude miel. — Collection des espèces et de leurs produits. lo MÉLIPONES ET TRIGONES. 2° GUÈPES MELLIFÈRES. 3° FOURMIS MELLIFÈRES. — On connait depuis quelques années une fourmi du Mexique qui produit du miel que l’on utilise dansle pays. 4° INSKCTES HÉMIPTÈRES producteurs du cire. On suppose que le pela des Chinois est une cire qui provient d'un insectes de la classe des Hémiptères : Coccus cerifera. Echantillons des produits. 5° Cire des Andaquies, du Japon, etc. 6° Echantillons de matières analogues : cire de carnauba, de palmier, de myrica cerifera gale (espèce indigène), etc. T° Essai d'analyse de cires mélangées à ces matières, de cérésine (cire minérale), de cire de palmier, de carnauba, etc. (cires végétales). Echantillons. 2° CLASSE INSECTES PRODUCTEURS DE SOIE 4° Collection de vèrs à soie appartenant aux différentes espèces de races. 2° Produits, — cocons, soies grèges, soies moulinées. 3° Sujets atteints de maladies, moyens curatifs. 4e Appareils propres à l'éducation des vers et à la préparation des produits. Modèles, plans ou dessins. 5° Culture des végétaux servant à leur nourriture. - £ 1 | % - ” | | "ls à FAN BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE 4] 60 Sujets relatifs aux essais d'acclimatation de nouvelles espèces (Attacus du chêne, du ricin, de l’ailante, etc.). Collections des insectes à l’état de ver ou de chenille et à l'état de papil- ion. : Collections des produits: cocons, soie cardée et filée, soie dévidée et moulinée. fo Mammifères, oiseaux et insectes ennemis des vers à soie. Appareils et moyens propres à les détruire. So Expériences sur la valeur séricigène des feuilles des müûriers qui croissent dans divers pays. 9 Ouvrages manuscrits ou imprimés relatifs à l'éducation des différents vers à soie, à la production de la soie, etc. 3: CLASSE INSECTES TINCTORIAUX 10 Murs des insectes pouvant être employés pour la teinture. Coche- nilles, etc. lo Kermès animal, du chêne coccifère. Coccus ilicis. 2° Cochenille du nopal, Mestèque ou Sylvestre. Coccus cacti. 3° Cochenille laquée. Coccus lacca. 29 Appareils propres à la récolte et à l'éducation des insectes, ainsi qu’à la pré- paration et à l’utilisation des produits. 3° Produits naturels et fabriqués. Cochenille, Kermès. Laque, Lac-Lack, Lac- dye, etc., Nopals, Figuiers, Chêne, Croton, etc. 4 Culture des végétaux propres à nourrir les cochenilles. 5° Diverses espèces de Cynips et leurs noix de galle. 6° Essais d'utilisation des galles qui croissent sur nos végétaux indigènes (pom- mes de chêne, etc.), ou de différentes galles exotiques qui ne seraient pas encore employées dans l'industrie. ed [-] Ouvrages et mémoires sur les insectes tinctoriaux, sur leur élevage et sur leurs applications dans les arts, l’industrie, etc, 4° CLASSE INSECTES COMESTIBLES 1° OEufs d'Hémiptère (Nolonecte et Corise\ du Mexique, avec lesquels on fabrique le pain nommé hautté. 2° Calandre palmiste (Curculio palmarum, Linn.) et sa larve ou ver palmiste. 3 Criquets divers que les indigènes manzent en Afrique, en Australie, etc. 4° La Larine nidifiant (Larinus nidificans, Guid.) et son nid enduit de Trehala ou sucre des nids des Persans. 5° Chrysalides comestibles, Eurycanthes comestibles, etc... 60 Notices sur ces insectes. 5° CLASSE « INSECTES EMPLOYÉS COMME AMORCES DE PÈCHE 4° Criquets salés pour la pêche du hareng et de la sardine. 2 Locustes et Criquets, Semblides, Phryganes, larves et fourreaux d'Ephémères, chenilles, papillons et mouches servant d'amorces de pêche. 3 Lombrics et vers de vase. 4 Mouches artificielles servant à la pêche. 5° Pagures DOuE la pêche des Squales à la ligne de fond; Arénicoles ou vers, de sable. Æ [AS BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 6° CLASSE INSECTES EMPLOYÉS EN MÉDECINE & { Y d î {o Cantharides, mylabres, maloës. 2° Produits préparés, cantharidines. 3° Notices et monographie sur ces insectes et sur leurs applications. 7: CLASSE INSECTES EMPLOYÉS COMME ORNEMENT 1° Insectes en cadre pour ornements ; tableaux, peintures, etc. 2° Insectes montés en bijouterie et pour parure. Insectes phosphorescents (pyrophères, etc.). DEUXIÈME DIVISION INSECTES NUISIBLES 1e CLASSE INSECTES QUI ATTAQUENT LES CÉRÉALES 1° Collections des insectes qui attaquent les plantes sur pied, ou des dessins représentant ces mêmes insectes. Saperde ou Aiguillonnier. — Thrips des céréales. — Puceron du blé. — Noctuelle du blé. —- Alucite des céréales. — Cèphe. — Cécidomyie du froment. — Oscine dévastante. — Chlorops de l'orge, etc., etc., etc. 2° Collections de leurs parasites. 3° Collection des altérations produites sur les végétaux par ces insectes. ; 4 Collections des insectes qui attaquent les céréales dans les greniers. Calandre ou charançon du blé. — Teigne des grains. — Calandre ou cha- rançon du riz, etc., etc. 9° Collections des altérations produites par ces insectes. 6° Appareils et moyens propres à les détruire, notices, etc. 2e CLASSE Ê LA INSECTES NUISIBLES A LA VIGNE r. = ° Collections des insectes sous leurs différents états de larves, de chrysalides « et d'insectes parfaits, ou des dessins représentant ces mêmes insectes. M « Travaux et études sur le Phylloxera vastatrir. — Pyrale de la vigne. — Cochylis dela vigne. — Tordeuse hépatique. — Procris mange-vigne. — Euchlore de la vigne. — Rhynchites, vulgairement wrbecs, béches.« — Ecrivain ou Eumolpe de la vigne, connu également sous le nom de eribouri. Altise, connue sous les noms vulgaires de babo, pucerolle, de puces des jardins. — Vespère ou capricorne de la vigne. — Coche-« nille de la vigne, etc., etc. 2° Instruments et moyens propres à la destruction des insectes nuisibles à la vigne. 3° Altérations produites sur les plantes par les insectes. 4° Mémoires sur ces insectes. Collections. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 13 3° CLASSE INSECTES NUISIRLES AUX PLANTES INDUSTRIELLES 1° Aux pommes de terre. Doryphora. — Vers gris. — Vers blancs. — Teigne de la pomme de terre. 2 Aux plantes saccharifères. 1° BETrERAYES : Mouche de la betterave. — Casside nébuleuse. — Tau- pins. — Vers gris, etc., etc. 2° CANNE A SUCRE : Borer de la canne à sucre. 3° Aux plantes oléagineuses. 19 Cor.zA : Altise. — Charançon. — Puceron, etc., etc. 2° OLivier : Mouche des olives. — Scolyte de l'olivier. — Mineuse des feuilles de l'olivier. — Mineuse des noyaux de l'olive. — Psylle de l'olive. — Gallinsecte de l'olivier. — Thrips de l'olivier, etc., etc. 3° Pavor: Charançon du pavot. — Puceron du pavot. -— Mouche du pavot, etc. 4 Aux plantes textiles. 1° CHANVRE : Altise du chanvre. — Teigne du chanvre , etc., etc. 2° Lin: Altise. — Phalène du lin. 3° Coron : Noctuelle du coton. — Gallinsecte du coton, etc. 5° Aux plantes tinctoriales. 19 GARANCE. — 2° PASTEL. 3° INDIGO. 6° Au houblon. 7° Au chardon à foulon. S° Au tabac, etc. Qo Altérations produites sur ces végétaux par les insectes destructeurs, 10° Notices et travaux sur ce sujet. 4° CLASSE INSECTES NUISIBLES AUX PLANTES FOURRAGÈRES, POTAGÈRES, ORNEMENTALES, ETC. io À la luzerne. au trèfle, au sainfoin et autres fourrages. Mouche ou agromyze pied noir. Colaspe noir. Bombyx de la luzerne. — Apion du trèfle. — Bombyx du trèfle. — Puceron du sainfoin. — Cha- rançons des luzernes, etc. 2° Chou, 'uautarde et autres crucifères. Altise. — Papillons du chou. — Mouche du chou. — Tipule potagère. — Puceron du chou, etc. 5° Pois, fèves, lentilles et autres légumineuses. Bruche du pois. —- Teigne des pois verts. — Noctuelle potagère. — Bruche de la fève. — Puceron de la fève. — Bruches de la lentille. — Bruche des haricots. 4 Asperges, artichauts, fraisiers, salades et autres plantes. Criocères de l'asperge : puceron des racines. — Casside verte, etc. 9° Plantes d'ornement, rosiers, dahlias, cinéraires, héliotropes, géraniums, tulipes, lis. Pucerons, tenthrèdes, criocères, altises, etc. 6° Plantes de serre, cactus, orchidées, etc. Thrips, cochenilles, kermès, etc. 7° Rosiers. tenthrèdes, pucerons, etc. 80 Den et autres cryptogames comestibles, diptères des champignons et truffes. 40 20 £ 30 40 5o 6° To So Oo 10° Aux orangers, £itronniers. — Cocciens, Fumagine, etc. 11° Aux figuiers. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 5° CLASSE INSECTES NUISIBLES AUX ARBRES FRUITIERS ET AUX FRUITS Aux pommiers. Scolytes du pommier. — Charançons des pommiers. — Puceron lani- gère. —Bombyxlivrée. — Yponomeutes du pommier. — Carpocapse, etc. Aux poiriers. Charançon du poirier. — Tigre. — La Larve-limace, etc. Aux néfliers. À Aux cerisiers. Tenthrède du cerisier. — Pyrales des cerises, etc. Aux pruniers. Scolyte du prunier. — Bostriche du prunier. — Charançon du prunier. Carpocapse, etc. — Puceron du prunier. — Pyrale du prunier, etc. Aux abricotiers. Charançon des abricotiers. — Carpocapse, etc. Aux pêchers et brugnonniers. Puceron du pêcher. — Teigne du pêcher, etc. Aux amandiers. Aux groseilliers et cassis. 4 Mouche à scie du groseillier, etc. 12° Aux noyers. ; ‘13° Myriapodes nuisibles aux fruits. Collections de ces insectes. Collections des altérations produites sur les végétaux par les insectes destruc- M Notices et monographies sur £e sujet. 40 bouleaux. — 5° Aux pins et autres arbres. Scéytes. — Bostriches. — Charançon. — Capricornes. — Pucerons. — Ker- mès. — Bombyx. — Noctuelles. — Tordeuses. — Buprestes, etc. Pins, sapins, mélèzes, etc. Notices et monographies sur les ravageurs forestiers. Collection de bois rava- teurs. 6° CLASSE INSECTES NUISIBLES AUX ARBRES FORESTIERS ET D’ALIGNEMENT A. Essences jeuillues. Aux chênes. — 2° Aux ormes.— 3° Aux hêtres. — 4° Aux peupliers et aux B, Essences résineuses. Bostriches. — Charançons, Lophyres, Bombyx. — Tordeuses, etc. gés. Etudes spéciales sur le Ver blanc, sur le Bombyx processionnaire, sur le Corœbus bifasciatus : procédés et appareils pour les détruire. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 45 7e CLASSE INSECTES QUI ATTAQUENT LES BOIS EMPLOYÉS DADS LES CONSTRUCTIONS 4o Les Termites sous leurs différents états. 20 Altérations produites par les Termites. 30 Les Vrillettes (Anobium), les Rhyncoles, les Lyctes, etc. 4 Collections des altérations produites par les Vrillettes, les Rhyncoles. 5° Les Limexylons qui attaquent les constructions navales. 6° Notices et moyens de destruction: 1° Echantillons des bois ravagés par le Limexvlon naval. 8° CLASSE INSECTES DESTRUCTEURS DES MATIÈRES ORGANIQUES SÈCHES, ET DES PROVISIONS DE NOS DEMEURES - 1° Insectes qui détruisent les matières premières : laine, crin, plumes, étoffes, fourrures, etc. ; Ne 2° Insectes qui détruisent les collections d'histoire naturelle, les livres, etc. 30 Dégâts produits par ces insectes; moyens de destruction. 4 Tableaux comparatifs de ces insectes et autres pouvant servir à reconnaitre la provenance de certains produits (laines, crins, cotons, etc.), chaque pays ayant ses espèces particulières. — Notices. 9e CLASSE INSECTES CARNASSIERS NUISIBLES À LA PISCICULTURE Dytiques, Hydrophiles, Libellules, Nèpes, Ranâtres, Notonectes, etc. 10° CLASSE PARASITES DE L'HOMME ET DES ANIMAUX DOMESTIQUES De l’homme. Du bœuf. Du cheval. Du mouton. Du porc. Des poules. Des pi- geons, etc. (Cousins. — OEstres. — Acariens, etc. Moyens de destruction. — Insecticides. 11° CLASSE ANNELÉS, ENTOZOAIRES DE L'HOMME ET DES ANIMAUX Ténias, Trichine, Ascarides, Oxylures, ligules. — Noticés, dessins et monogra- phies à ce sujet. TROISIÈME DIVISION LES AUXILIAIRES 1 CLASSE COLLECTIONS 1° Insectes carnassiers (carabiques, staphylins, etc.) 2° Insectes parasites et destructeurs des chrysalides (ichneumons). 46 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 3° Insectes destructeurs de Limaces et de Colimaçons. 4 Myriapodes utiles. 5° Arachnides. 6° Mammifères, oiseaux, reptiles insectivores, batraciens. É Taupes, Chauves- -Souris, Hérissons, Chouettes., Becs-fins, Hirondelles, Engou- levents, etc., Lézards, Crapauds, Grenouilles, Salamandres, Tritons, etc. * 2° CLASSE ANIMAUX VIVANTS 1° Insectes et auxiliaires vivants : 2° Reptiles, oiseaux insectivores vivants. 3° Aquariums de batraciens, d'insectes aquatiques et d’annélides. 4e Arachnides vivants. 5° Crustacés : LCrevisses, Homards, Langoustes, Crabes, etc. 3° CLASSE INSTRUMENTS DIVERS 4o Nichoirs artificiels et moyens de propagation ou de défense des oiseaux in-… sectivores. : , 2° Instruments d'optique pour l'observation des insectes, etc. À 3° Préparations micrographiques. { 4° Instruments pouvant être utilisés à la destruction des insectes; Pompes, « Instruments de culture à main, Pals à insecticide, Echenilloirs, Coutelle- « rie, Pièges, etc. L 5° Engrais insecticides, poudres toxiques. Go Imprimés . manuscrits traitant des insectes en général et de leurs pro-h duits, etc. J QUATRIÈME DIVISION MOLLUSQUES (Hors cadre) MOLLUSQUES NUISIBLES A L'AGRICULTURE Limaces, Escargots, etc. Moyens de destruction des mollusques nuisibles à l'agriculture. — Mémoires, etc. Mollusques fluviaux et maritimes. DIVISION COMPLÉMENTAIRE INSECTOLOGIE APPLIQUÉE AUX ARTS ET A L'INDUSTRIE 1° Tableaux, peintures et sculptures d'insectes ou de leur habitat. 2° Objets divers où les insectes ont été pris pour modèles et pour ornement : bijoux, camées, parures, imitations, fantaisie, etc., etc. Les médailles seront accordées aux meilleures imitations de la nature. P.8.— À partir de juin on pourra se procurer, au secrétariat de la Société, rue Monge, 67, des feuilles pour les demandes d'exposition. Ces feuilles. contiendront des renseignements sur le mode d'envoi, etc. BULLETIN D’'INSECTOLOGIE AGRICOLE LT Programme d’ense ignement insectologique Y . PE \ (Suite. Voir page A7. ) Nous avons dit que les Instituteurs doivent saisir l'occasion d'associer leurs élèves pour une œuvre d'intérêt général et de leur montrer que l’union fait ta force. Plus tard,quand ces enfants seront devenus des travailleurs manuels, ils sauront se syndiquer pour une action commune profitable à tous. Un sentiment de solidarité les groupera en faisceau puissant. Nous donnonsun modèle de statuts de société scolaire qu'on peut modifier : Société auxiliaire d'agriculture de la commune de... Statuts. Article 1. Ilest formé entre les élèves de l’école commu- nale de. et les personnes qui voudront y concourir, une Société auxiliaire d'agriculture locale. Article 2 . Les adhérents s'engagent à détruire, dans leurs moments de loisir, certains insectes et animaux nuisibles, tels que : Nids de chenilles, Papillons, Insectes nuisibles divers, Chenililes .. — Limaces, Guêpes, Frelons, Cocons, Hannetons, .….. Escargots, Alucides. Pirales. Vers blans, Vers gris, Sauterelles, Taupes grillons, etc., et à protéger le nid des oiseaux insectivores, ainsi que les autres auxiliaires qui détruisent aussi des insectes nuisibles. Article 3. Les élèves adhérents sont tenus de remettre à leur Jastituteur les animaux nuisibles qu'ils auront capturés. Des bons points pourront leur être accordés. [sera demandé au conseil municipal une petite allocation pour cet objet; ou une cotisation volontaire sera ouverte pour cela dans la commune. Fait à....le..….. l'Instituteur: (signature des adhérents). Principaux Insectes nuisibles. Le nombre des insectes nuisibles à nos cultures esténorme. Ces bètes, petites et grosses, vivent autour denos plantes 18 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE et à leurs dépens. Parmi ces ravageurs, ies uns attaquent indifféremment toute espèce de plantes ; d'autres recherchent de préférence une espèce particulière. Mais tous sont d'autant plus redoutables qu'ils échappent pour la plupart, à l'œil de l’homme et qu'ils se reproduisent avec une extrême fécon- dité. Quoi de plus gentil qu'un hanneton! Il se prête volontiers à tous les jeux de l'enfance, mais cela ne l'empêche pas, au printemps, de ronger les feuilles et les fruits des arbres. I y a des'années où les hannetons sont si nombreux, qu'ils rava- gent les arbres sur de grandes étendues. Ceux-ci ne meurent pas, c'est vrai, maïs ilssouffrent beaucoup. Les hannetons pondent des œufs (70 à 100 par femelle) qu'ils déposent dans la terre. II en sort des larves ou vers blancs, qu'on appelle aussi ?2ans, plus redoutables encore que les insectes parfaits. Pendant trois ans elles vivent sous terre, s’attaquantà tout: pommes de terre, haricots, pois, prairies naturelles, et arti- ficielles, aux salades, racines, légumes, blé. colza, arbusteset arbres fruitiers. Presque toutes les plantes cultivées subissent leurs ravages. Il n'est pas rare en certaines contrées de voir une récolte de pommes de terre beaucoup compromise, les tubercules étant à moitié rongés. — Un moyen de s’en débar- rasser consiste à suivre derrière la charrue et à aider les cor- beaux et les pies à les détruire. Les céréales ont surtout leurs ennemis, les uns attaquent la tige, les autres la fleur: Comptons le Z'aupin des moissons qui attaque la plante dans sa racine, les iules, petits vers attaquant le blé en germination, l’aiguillonnier ou chlorops dont la larve détruit les tiges, la cecidomyie du froment ou mouche à blé, qui ronge la fleur en train de se former, le trogosite, l'alucite, le charançcon, la teigne s'attaquant au blé mur et récolté. Puis viennent d’autres parasites qui détermi- nent sur le grain des maladies appelées ergot, charbon, carie. (A suivre.) ; ÿ Le Gérant : H. HAMET. PP PT RTE PPS EDS SLR SSL LL SL S PELLE PL PPPP PPT PDP EL À Wup. de laSoc. de Typ.-NOIZETIÉ EF, Cam os: 0/-* Paris, N° 4 ONZIÈME ANNÉE Avril 1887 BCRÉTLETEN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE: Les Bruches, par M. E. Savard. — Le Ver des fruits, par M. Chevalier. — Société centrale d'apiculture et d'insectologie, séance de mars 1887. — Les microbes auxiliaires de l'homme, par M. R. Vion. — Le Microbe de la fièvre typhoïde, par Agricola. — Programme d'enseignement insectologique (suite). PTS RES PS DS DT DD ESS LPS PS SP DS PSS SDS TRS Les Bruches,. (Bruchus pisi, Fab., Ru/fimanus, Schoen, Pallidicornis, Schoen.) LA BRUCHE DU POIS VERT Pois vert, PETIT BOIS (Pisum sitivum, famille des Papilio- nacées). Cultivé en grand dans les pays tempérés. Les graines du Pois, avant leur maturité, constituent un de nos légumes les plus estimés ; les graines, müres et sèches (pois cassés), sont un légume d'hiver farineux dont on prépare des potages substantiels. Les Petits Pois sont particulièrement du ressort du jardinier et la consommation considérable qu'on en fait prouve assez qu'ils sont l’une des productions les plus im- portantes du jardin. Lorsqu'au printemps on se dispose à les semer, on remar- que souvent qu'il y en a detroués et que sous l'écorce percée il se trouve un vide résultant d’une porlion de substance amylacée qui à été enlevée. Sur d'autres, on aperçoit unpetit cercle légèrement brun, de la grandeur du trou; si l’on enlève avec un canif la fine pellicule de ce cercle, on voit un petit coléoptère noir blotti dans une cellule ronde qu'il s’est faite. Cet insecte s'occupait lentement à ronger ia pellicule, à se pratiquer un passage circulaire pour se mettre en liberté et prendre son essor dans la campagne. Les Pois ainsi rongés ne sont pas tous infertiles ; il s’en trouve quelques-uns qui lèvent et poussent comme s'ils étaient sains ; ce sont ceux dont le germe aété épargné; mais 50 = BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE ceux dontle germe a étérongéne produisent rien. Il estessen- tiel de ne semer que des Pois intacts, de faire un choix scru- puleux parmi ceux que l'on a conservés pour semence afin d'être sûr d'une récolte abondante. On reconnait les Pois attaqués en jetant toute la semence dans l’eau ; ceux qui surnagent sont ordinairement attaqués ; ceux qui vont au fond de l'eau sont ordinairement sains ; mais il s’en trouve parmi eux plusieurs qui renferment des insectes ; ce sont ceux sur lesquels on aperçoit un petit cercle brun elils ne doivent pas être semés. En les laissant plon- gés dans ce liquide pendant un jour ou deux, l'écorce s’atten- drit et les insectes en sortent plus facilement, ce qui permet de les prendre et de les tuer. Il y a des années où les Pois verreux sont très nombreux, où les deux tiers au moins de la récolte sont atteints, et dans ces années on ne peut douter que les personnes qui mangent des Pois verts ne mangent aussi une quantité considérable de petits vers. Elles ne s’en aperçoivent pas, n’en éprouvent ni dégoût, ni incommodité, parce qu'il n’y a rien de malsain dans ces insectes nourris d'une substance végétale très déli- cate. Lorsque l’insecte s’est mis en liberté naturellement, soit qu'il soit sorti des Pois conservés dans le grenier ou desPois déjà semés, il se répand dans la campagne et s’accouple. La femelle attend pour pondre que les Pois semés commencent à défieurir, à former leurs petites gousses et pond dessus ne laissant qu'un œuf sur chaque semence. Le petit ver qui sort de cet œuf entre dans le Pois et le ronge lentement ; il gran- dit petit à petitet étend son habitation circulairement au- tour de lui à mesure qu’il prend du corps; il arrive au terme de sa croissance à l’époque de la maturité des Pois et alors il remplit presque entièrement sa cellule; toute la substance végétale qu'il a absorbée s’est transformée dans sa chair et la propreté de son habitation fait penser qu'il ne rend pas d’ex- créments. Cette larve est*blanche, de forme ovoïde, c'est-à- dire, un peu plus grosse à une extrémité qu'à l’autre; sa tête BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 51 est jaunâtre*et armée de deux mâchoires; elle est située au gros bout, mais elle est plus petite que lé premier segment du corps qui est plissé en travers ainsi que les autres segments; elle n’a pas de pattes et se tient couchée en rond dans sa cellule. Elle passe l'automne et l'hiver dans son habi- tation, se change en chrysalide au commencement du prin- temps et en insecte parfait dès les premiers jours de mai; celui-ci reste engourdi dans son logement pendant quelques jours et ne sort de son berceau que lorsque ses téguments se sont affermis et qu'il a pris de la force. Il vit :ongtemps, car on en voit encore à la fin de juillet. Cet insecte se range dans l’ordre des Coléoptères, dans la famille des Porte-bec, dans la tribu des Anthribites et dans le genre Bruchus. Son nom entomologique est Bruchus pisi et son nom français Bruche du pois. Bruchus pisi, Fab. — Longueur, 5 millimètres; largeur, 3 millimètres. Noir, couvert d’une pubescence grise; tête petite, noire, prolongée en museau court; antennes noires, allant en grossissant, avec les trois premiers articles fauves ; corselet noir, convexe, plus étroit en avant qu’en arrière, bisinué à la base; élytres plus large que le corselet, deux fois aussi longues, presque carrées avec Les angles arrondis, triées, laissant à découvert l'extrémité de l'abdomen revêtues d'une pubescence épaisse, blanchâtre, marquée de deux points noirs; pattes noires; tibias et tarses antérieurs fauves. Cette espèce infeste les Pois des champs de toutes les va- riétés. LA BRUCHE DE LA FÈVE Fève de Marais. FAB4A Mayor (Papilionacées). Annuelle, de Perse. On sème du commencement de février à la fin d'avril, et même plus tard dans les terrains frais non exposés au grand soleil. Pour en avoir de bonne heure, on sème en dé- cembre et janvier dans des planches ou plates-bandes expo- sées au midi. 52 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les semis se font en rayons ou en touffes ; on forme ces dernières en mettant 3 ou 4 Fèves dans les trous faits à la houe et espacés d'environ 0" 30. Les rayons se font à la même distance. On bine les Fèves ordinairement deux fois ; à la seconde on les rechausse, ce qui augmente leur force et leur produit. La fleur est très recherchée des Abeilles; lorsqu'elle est entièrement passée, on pince le bout des branches et de la tige pour arrêter la sève et la porter à l'avantage du fruit. Beaucoup de personnes aiment à con- sommer la Fève très jeune et à peu près au quart de sa grosseur ; quand elleaëté récoltée ainsi, on peut, en coupant les tiges tout de suite, espérer, si la saison est fa vorable, une seconde récolte, produite par les nouvelles branches qui repousseront du pied. Les tiges coupées sont très bonnes pour les vaches. Les Fèves, surtout si on les garde dans leurs cosses, conservent leur faculté germinative au delà de 5 ans. La Fève des marais est rongée par une espèce particulière. de Bruche qui se comporte dans ce légume de la même ma- nière que la Bruche précédente se comporte dans le pois. On l'ytrouve à l’état parfait dès le 20 mars; l'insecte ne prend son essor que plus tard pour s'accoupler et pondre sur les gousses de Fève à peine formées qu'il rencontre dans les jar- dins et dans la campagne. La fève est une semence fort grosse comparativement à. l'insecte, et l'on trouve des fèves qui ont nourri deux larves et qui contiennent deux bruches. | L'espèce qui attaque ce légume s'appelle Brufus rufir manus * Schoen, en français Bruche de la fève. | Brufus rufimanus.—Longueur, 4millim. ; largeur, 2millim. 1/2. Noir, et couvert d'un duvet gris jaunâtre ; les quatre premiers articles des antennes sont jaunes, les autres noirs, plus gros; tête petite, noire, prolongée en museau court, avec les mâchoires fauves ; corselet couvert d’un épais duvet d’un gris jaunâtre, plus étroit en avant qu'en arrière, bisinué à la base, avec un point blanchâtre à l’écusson ; élytres plus larges que le corselet, deux fois aussi longues en carré arrondi BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 53 aux angles, noires, striées, avec des taches grises et la suture d'un gris jaunâtre laissant à découvert l'extrémité de l’abdo- men couverte de duvet gris; pattes antèrieures fauves, à base des cuisses noire ; les autres noires ; cuisses postérieures dentées. LA BRUCHE DE LA LENTILLE. Lentille commune.(Papilionacées.) Du midi de la France. Très cultivée aux environs de Paris, soit dans les jardins, soiten pleins champs ; on la sème en toulfes ou en rayons et plus rarement à la volée. Elle se plait et produit davantage dans les terrains secs et sablonneux; elle donne beaucoup d'herbe et peu de semence dans les terrains gras. On sème en mars et au commencement d'avril. Pour que sa graine soit de meilleure qualité et plus belle, on ne la bat qu'à mesure qu'on en à besoin, soit pour manger, soit pour la semer : de cette manière,elle est encore très bonne la seconde année. Bosc a rappelé que les anciens avaient l'habitude de faire germer les lentilles avant de les faire cuire, pour développer leur principe sucré. Il est àremarquer que la Lentille est aussi rongée par une espèce particulière de Bruche dont la larve consomme, pour arriver à toute sa taille, au moins la moitié et peut-être les trois quarts de la substance farineuse du grain. Elle reste dans son habitation pendant lautomne et l'hiver et se trans- forme en insecte parfait au printemps suivaul pour se répan- dre dans la campagne et pondre sur les jeunes gousses des Lentilles, ayantsoin de ne confier qu'un œuf à chaque semence. Cet insecte se multiplie tellement dans certaines années, qu on est obligé de suspendre pendant deux ou trois cam- pagnes consécutives la culture de ce légume afin de laisser périr cet insecte faute de nourriture. I est très important de ne semer que des Lentilles saines atin d'éviter cet inconvénient et l'on devra s'assurer de leur qualité en les plongeant dans l'eau pendant un jour ou deux, 54 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ce qui permet de séparer les grains verreux de ceux qui sont sains. L'espèce qui s'attache à la lentille est le Bruchus ellidocornis. Bruchus pellidocornis, Schoen. — Longueur, 3 millim.; largeur, 2 millim. De couleur noire, tacheté de blanc; an- tennes un peu plus grosses vers l'extrémité qu'à la base, ayant leurs cinq premiers articles jaunâtres ainsi que les deux derniers; tête, corselet, élytres noirs; un point noir devant l’écusson ; deux lignes de taches blanches transver- sales, souvent peu marquées sur les élytres qui laissent à découvert les extrémités de l'abdomen; cette extrémité cau- verte de duvet blanchâtre avec deux grandes taches noires; jambes antérieures rougeâtres; les intermédiaires noires avec l'extrémité des tibias fauve; les postérieures noires, à cuisses dentées. Le moyen de combattre ces insectes et de les détruire en partie consiste à passer au four les Pois, les Fèves et les Lentilles infestés aussitôt après la récolte, ce qui fera périr les larves qui s’y trouvent et même les insectes parfaits s’ils sont déjà transformés. On devra mettre à part celles de ces graines qu'on destine à la semence et on ne les passera pas au four, mais on les soumettra à l'épreuve de l’eau, comme on J'a dit. De cette manière on parviendra à détruire les Bruches de sa récolte; mais si les voisins ne prennent pas les mêmes pré- cautions, les insectes nés dans leurs jardins ou sur leurs terres viendront bientôt chez vous et rendront vos soins inutiles. La Bruche de la Lentille a un ennemi naturel qui tend à modérer samultiplication; c’est un petit parasite de l'or dre des Hyménoptères de la famille des Pupivores, delatribu des charl- cidites et du genre P/eromalus, dont le nom est Pferomalus varians. La femelle pond ses œufs dansles larves de la Bruche un dans chaque larvé, ce qui ne l'empêche pas de grandir malgré le ver qu’elle nourrit dans son corps, mais elle ne peut subir ses transformations et se trouve remplacée dans sa vellule par la chrysalide de ce parasite qui sort de la graine LU BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE +) à l’état parfait dans le temps où aurait dû éclore la Bruche. Ptemoralus varians. Longueur 3 millim. Il est d’une cou- leur bronzée obscure : les antennes sont noires à premier segment vert; la tête est large; le corselet est fortement ponctué, l'abdomen, réuni au corselet par un pédicule excessivement court, est cordiforme, terminé en pointe, d'un bronzé lisse, luisant; les cuisses antérieures et intermédiaires sont vertes à la base et fauves à l'extrémité ; les postérieures sont vertes : les tibias sont fauves, les postérieurs sont bru- nâtres au milieu ; les torses sont fauves; les ailes sont hyalines à peu près de la longueur de l'abdomen, la côte et la ner- vure sont testacées. Ce parasite attaque aussi la Bruche de la Vesce, et probable- ment les Bruches du Pois et de la Fève. E. SAVARD. Le ver des fruits. Les arbres fruitiers ont de nombreux ennemis dès le début de la végétation. Outre les chenilles, grandes et petites, qui dévorent les feuilles aussitôt qu'elles commencent à se développer, diverses larves attaquent les fleurs et les fruits. Parmi ces larves, désignées vulgairément sous le nom de Ver, les unes rongent les boutons à fleurs avant leur éclo- sion et d'autres s’introduisent dans le fruit aussitôt qu'il est formé et y passent toute la saison. Ce sont des mouches du genre Cécydomie et de petits pa- pillons du genre Pyrale qui causent ces dégâts. Certaines espèces pondent à l'automne, à la base du bou- ton à fleur, un œuf quiéelôt à la fin de l'hiver et dont la larve se met à dévorer ce bouton qui ne s’épanouit pas: il est facile de les reconnaître etde les enlever, D’autres espè- ces pondent au printemps dans l'ovaire de la fleur épanouie et au moment où le fruit commence à nouer; ce sont ces dernières qui causent le plus de dégâts, à ce point que, dans certaines jardins, tous les fruits sont véreux. 56 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE L'espèce la plus commune est la Pyraledes Pommes(Tortrix Pomonana), dont la chenille vitexclusivement dansles Pom- meset dans les Poires. Aprèsla fécondation, la femelle dépose unœufdans la fleurépanouie ou dans l’œil du fruit àpeine noué; aussitôt éclose, la petite chenille, un peumoinsgrossequ'unfil, pénètre peu à peu dans l’intérieur. Puis il y 4 la Pyrale des Prunes et des Abricots, qui ressemble beaucoup à la précé- dente, et enfin la Pyrale des Châtaignes, très commune dans les bois des environs de Versailles; nous ne parlons pas de la Pyrale de la Vigne qui est malheureusement trop connue. Indépendamment des Pyrales, certaines mouches viennent aussi pondre un œuf au centre des fleurs de nos arbres frui- tiers, ce sont,: La Cécydomie du Poirier, qui cause la ehute d’un grand nombre de jeunes Poires; lorsque celles-ci prennent une forme sphéroïde et noircissent, on peut être sûr qu'elles con- tiennent une larve; il faut enlever ces Poires calehassées et les brûler ou écraser le ver qui s'y trouve ; La Sciare des Poires, qui ressemble beaucoup à la précé- dente et cause les mêmes dégâts ; L'Ortalide des Cerises, dont la larve se rencontre dans certaines variétés de Guignes et de Bigarreaux. La Mouche de l'Olive,etc., etc. Ces insectes, parleur petitesse, sont d'une destruction fort difficile et même impossible, maison a découvert le moyen de les éloigner ; après avoir essayé de diverses substances, on a reconnu que le vinaigré avait ce pouvoir. Il suffit donc, au moment où les fleurs sont épanouies, d’as- perger les arbres avec de l'eau vinaigrée, un décilitre de vinaigre pour dix litres d'eau. On peut bassiner à deux re- prises : J° au moment où les fleurs viennent à s'épanouir: 2° au moment où les pétales commencent à tomber. L'odeur forte du vinaigre éloigne Mouches et Papillons. Ce procédé a été expérimenté avec soin par M, Denis, jar- dinier en chef du pare de Dijon, et a été vivement recom- mandé par lui; ila donné, paraît-il, d'excellents résultats ; 4 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 57 les arbres traités de la sorte sont restés couverts de fruits sains, tandis que les autres ont perdu presque tous leurs fruits : ceux qui sont restés étaient véreux. Le remède est peu coûteux et facile à employer. Il est à désirer que les expériences déjà faites se trouvent confirmées. Un petit Coléoptère du genre Charançon, le Rynchite Bac- chus, attaque également les jeunes Poires. La femelle de cette jolie Lisette, qui est d’un beau rouge doré, perce avec son roste les petites Poires nouvellement nouées et dépose dans le petit trou un œuf qui éclot en quelques jours; la larve se creuse une galerie dans le fruit dont elle occasionne la chute au bout d'un mois environ. Pour atténuer le mal que fait cet insecte, il faut enlever soigneusement tous les fruits piqués. Ces soins sont minutieux et ne peuvent être employés que pour les jardins. Dans ies vergers, on est obligé de compter sur les oiseaux pour nous débarrasser partiellement de tous ces insectes qui pullulent de plus en plus à mesure que les Bees fins deviennent plus rares ; ce sont ceux-ci surtout qu'il faut conserver avec soin, Car ces charmants oiseaux, qui font la gaieté de nos jardins et de nos champs, se nourrissent toute l'année des insectes ainsi que de leurs œufs, à la recherche desquels ils ne cessent de s'occuper. CHEVALIER. (Extrait du Journal de la Socicté d'horticulture du département de Seine-et-Oise.) Société centrale d'apiculiture ef d'insectologie. Séance du 16 mars 1887. Présidence de M. W. de Fonvielle. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. — M. de Hérédia, président de la Société, adresse des félicita- tions à tous les exposants du concours général qui lui ont adressé des produits à apprécier, dont il reconnait la supé- riorité. M. Sevalle propose qu'il soit nommé une commission de 58 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE trois membres, chargée de visiter les ruchers des personnes qui demanderont à concourir pour « rucher bien tenu ». M. Ramé fait remarquer que cela entraînerait à des frais de déplacement que la Société ne peut faire. M. Hamet dit qu'il faut laisser aux sociétés départementales le soin de signaler les ruchers bien tenus de leur circonscription, ce qu'elles au- ront à faire avant le30 août pour que le jury puisse examiner les titres des concurrents et désigner les lauréats. [l rappelle que dans les instructions publiées sur cet objet, il est dit comment les concurrents des régions où il n'existe pas de sociétés apicoles, doivent s'y prendre pour faire connaître leur mérite. M. de Fonvielle pense qu'on pourrait créer une commission de trois membres, non compris le président et le secrétaire général qui font partie de toute commission, la- quelle commission agirait dans la banlieue de Paris, dans Seine et Seine-et-Oise. M. Ramé ajoute que cet!e commission obtiendra facilement des chemins de fer une remise de 50 0/0 sur le transport de ses membres, la Société en faisant la de- mande aux compagnies desdits chemins de fer. M. ie Prési- dent engage M. Sevalle à présenter à la prochaine séance une liste de trois membres apiculteurs pour :omposer cette com- mission. Le secrétaire annonce qu'on lit ce qui suit dans l’Offciel du 12 mars courant: « Constitution des Comités d'admission . pour l'Exposition universelle de 1889. Groupe VIII — Classe 76 (Insectes utiles et insectes nuisibles), MM. Balbiani, pro- fesseur au collège de France; E. Blanchard, membre de l’Irs- titut, présidents ; F. Henneguy, professeur à l'Ecole d’horti- culture de Versailles, secrétaire; E. Menault, inspecteur de l’agriculture ; Ramé membre de là Société d’apiculture et d'insectologie, vice-présidents. » Le professeur du Luxembourg signale une observation de circonstance qui prouverait que les äbeilles ont des pré- visions qui nous échappent. Ordinairement il met près du rucher à la disposition des abeilles, de la farine de légumes secs à laquelle vont mordre quelques butineuses vers la fin BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 59 de février, surtout dans les hivers mous et peu froids. Bien que cette année février ait eu vers la fin des journées enso- leillées,les abeilles se sont abstenues de visiter ces farines, et ce n'est que les 5 et 6 mars que des abeilles de quelques ruches fortes ont commencé à y aller, mais avec circonspection. A ce moment quelques violettes étaient en fleur, et très peu d'’a- beilles les fréquentaient. [Il semblait que chez les abeilles on sût que l’année se trouvait en retard, et qu'il serait impru- dent de s’adonner en ce moment à une grande éducation de couvain. Les ouvrages suivants sont offerts à la Société: le 4° et der- nier volume du Traité de Zoologie, par Maurice Girard ; édi- teur, Delagrave, 15, rue Soufflot. — M.Fallou est chargé de faire un rapport sur cet ouvrage. Les Insectes utiles et nuisibles à l’agriculture, à l’horticul- ture, la sylviculture et l’économie domestique. Les Animaux utiles à l'agriculture, aux forêts, aux jardins, aux vignes (mammifères, oiseaux reptiles et insectes auxi- liaires). FLes Animaux nuisibles à l'agriculture, champs, jardins, ver- gers, forêts, vignes. Le Phylloxera et les moyens de le combattre. Ces quatre ouvrages (brochures in-18 jésus), de 50 centi- mes, sont de M. Albert Larbaletrier, et offertes par M. Le Bailly, éditeur, rue de Tournon, 15. M. Ramé est chargé de rendre compte de ces derniers ou- vrages. — L'assemblée vote des remerciements aux dona- taires. A propos de l'Exposition universelle, M. Ramé dit que les demandes d'y prendre part doivent être faites avant la fin d'oc- tobre. M.Hamet dit qu'en ce moment les membres de notre société doivent se préoccuper particulièrement de l'Exposi- tion des Insectes, du mois de septembre prochain. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Pour extrait: SEVALLE, secrétaire. 60 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les Microbhes auxiliaires de l'homme. On considère aujourd'hui les Microbes comme les plus redoutables ennemis de l'espèce humaine. Ils sont, en effet, les agents insaisissables de la transmission des maladies infectueuses. Leur puissance de reproduction et de propaga- tion peut cependant, dans un Certain Cas, être mise à profit et tournée pour le bien de l'humanité. La chose a été pro- posée et tentée par des naturalistes. Le docteur Hagen, pro- fesseur au collège Harvard (Massachusetts), est entré l’un des premiers dans cette voie, et nous avons mentionné dans notre Bulletin les moyens de destruction des insectes nuisibles qu'il indiquait.Dès cette époque, notre savant confrère, M. Gi- rard, proposait, pour remédier aux dévastations desinsectes, de les arroser avec de l’eau tenant en suspension des spores d'entomophtorées. Le professeur Forbes ({llinois) a entrepris des essais du même genre. Il s'appuie sur les travaux faits par M. Pasteur en 1866 et 1867 à propos de la maladie des vers à soie. On sait que M. Pasteur a établi, par une longue suite d'expériences judicieusement combinées, que celte maladie, nommée pébrine,caractérisée extérieurement par des tachessur la peau du ver, est uniquement due à des corpuscules microscopiques qui suflisent à transmettre la contagion. Il faut lire le récit de ces recherches conduites pied à pied, depuis l'œuf conta- miné jusqu'à la larve à travers ses différentes mues jusqu'à la chrysalide et au papillon corpusculeux. Il faut voir com- ment M. Pasteur arriva à distinguer nettement de la pébrine une autre maladie : la flacherie. Tout aussiredoutable, d'une contagiosité plus persistante encore, cette maladie est due comme la première à des organismes microscopiques, vi- brions ou bâtonnets, qui se développent par la fermentation de la feuille du mûrier. Le professeur Forbes à étudié une maladie analogue, atta- quant différentes espèces d'insectes, se propageant comme une véritable épidémie et susceptible d'être inoculée et trans- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 61 mise, elle est due en effet à une forme propre de Bactérie ou de Micrococcus. Il propose d'employer le microbe spécifique de cette maladie pour détruire les insectes nuisibles. Qu'on se rappelle les dégâts causés, il y a quelques années aux ma- gnifique tilleuls de la Hotoire, parc public d'Amiens, par les chenilles de Pombyxdispar, et l’on conviendra qu'un semblable procédé de destruction aurait été le bienvenu. Rappelons que dans ce dernier cas le remède a surgi de l'excès du mal, et qu'un Ichneumon parasite se multipliant sur place avec le Bombyx qu'il infectait de ses œufs a détruit complètement les chenilles en deux ou trois saisons. R. Vion(Bulletin de la S. linnéenne du Nord.) Lemicrobe de la fièvre typhoïde. Qu'on le sache ! l’eau dela Seine que la machine élévatrice d'Ivry refoule dans le bassin de Villejuif pour être distribuée dans plusieurs quartiers de Paris, contient le microbe de la fièvre typhoïde. M. Thoineta recueilli de l'eau dela Seinele17 dernier dans une bouteille stérilisée, à bouchon plombé. Cette eau a été prise à deux mètres dela berge, en amont du pont d'Ivry, près de l'endroit où se trouve la machine élévatrice. Le liquide recueilli a été traité par l'acide phénique (vingt gouttes), qui, sans entraver le développement du bacile dela fièvre typhoïde, arrête, comme l'expérience l’a appris la pullu- lation desautres microbes.M. Thoïinet recourutensuite au pro- cédé bien connu des cultures de gélatine-peptone sur plaques. Les plaques furent préparées soit avec de l’eau, soit avec de l’eau additionné d’acide phénique. Sur une plaque ensemen- cée, l'examen microscopique montra une colonie nacrée trans- parente à bord, fut caractérisé par les réactions spéciales au bacile de la fiévre typhoïde. L'eau de la Seine recueillie à Ivry près de la machine éle- vatrice est donc suceptible de donner et de propager la fièvre typhoïde. Remede. La remplacer, pour les besoins alimentaires, d’eau de source. AGRICOLA. 62 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Programme d'enseignement insectologique. (Suite. V. page 47.) L'horticulture compte dans le règne animal un grand nom- bre d'ennemis dangereux,entre autres plusieurs insectes déjà nominés. En voici d'autres : La Courtilière, hideuse bête qui creuse en terre une mul- titude de galeries et coupe tout ce qu'elle rencontre sur son passage ; certaines chenilles appelées vers gris, ressemblant aux vers blancs, qui rongent la racine des plantes faibles, salades, fraisiers, etc; les alfises, insectes sauteurs qui dé- truisent à l’état naissant, choux, radis, navets ; les grosses limaces, les petites /imaces grises et les limacons qui atta- quent la plupart de nos plantes, les détruisent complètement quand elles sont tendres el entament même les fruits ; le théridion, parasite des carottes lorsqu'elles sortent de terre et les fait mourir ; les pucerons qui sucent la sève de la plu- part des végétaux ; ils sont souvent si nombreux qu'ils res- semblent à un duvet blanchâtre ou verdâtre ; le plus redou- table est celui appelé /anigère qui produit ce qu’on appelle le blanc du pommier ; lever de terre ou lombric qui, sans manger les plantes, les tourmente lorsqu'elles sont jeunes, le cryocère qui ronge les feuilles de l’asperge, la guëêpe et le frelon amateurs de fruits , le perce-oreille qui mangeles œillets, les roses,les dahlias et les fruits ; le éigre, insecte presque imper- ceptible, dont la larve vit immobile sur l'écorce des arbres fruitiers et on suce la sève ; le coupe-bourgeon, charançon de couleur verdâtre qui tranche les jeunes pousses des arbres fruitiers,ainsi quele scolyte destructeur qui, logé sous l'écorce des arbres, leur fait un mal infini. Le fléau des arbres et des plantes est sans contredit la che- nille, insecte rongeur de la pire espèce, produite par la grande variété des papillons. — Ilest pourtant beauà voir ce papillon aux mille nuances suivant l'effet du soleil. Il vole de fleur enfleur, ne semble que les effleurer de ses fines ailes, à peine voit-on sa petite trompe se tremper dans leur nectar. Lui qui BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 63 symbolise tant la gaieté, que lui reprochons-nous donc ? — Les uns pondent des œufs qui ne tarderont pas à éclore et donneront naissance à une multitude de chenilles qui donne- ront à nos plantes l'aspect triste de l'automne, si elle ne les dévorent pas entièrement. D’autres de ces papillons semblant prévoir la succession des saisons, deposeront leurs œufs dans une sorte depetite blague autour d’une branche d'arbre ; au printemps les chenilles en sortiront et détruiront fleurs, feuille et fruits. La loi sur l'échenillage a été faite pour exterminer cette vermine, mais malgré le soin qu’on y apporte, ilest à regretter qu'un trop bon nombre de ces repaires font souvent encore sentir leurravages. Il existe de petits papillons, les feignes, dont les larves dé- truisent les vêtements delaine. Presque tous ces insectes subissent des métamorphoses ou changements du même genre. Certains ont dès la naissance, la forme propre à leur espèce mais la plupart sortent de l'œuf sous forme de /arve et c’est principalement en cet état qu'ils font le plus de dégâts ; ils mangent avec voracité en certains moments de leur métamorphose, et pour devenir insecte par- fait cela nécessite souvent plusieurs années. Pour éviter les dégâts de beaucoup de ces insectes, il existe certains remèdes prescrits par tout traité d'agriculture. Tous concordent à dire qu'il faut faire une chasse incessante à ces insectes lorsqu'il peuvent se montrer à nos yeux. Ondétruira les larves et les lombrics en arrosant avec du purin et de l’u- rine les planches non emplantées. Une plante se flétrit-elle, cherchez à sa racine le ver blanc qui la tue. On détruira les altises en répandant sur les semis de la sciure de bois impré- gniée de goudron ou simplement en saupoudrant à la rosée leurs feuilles naissantes avec de la cendre. Pour les arbres principalement il faut écheniller avec soin et pour détruire les larves et les œufs déposés sur l’écorce,on y arrive en badi- geonnant le tronc et les branches avec de l’eau de chaux. Un jardinier suisse détruit les limaces au moyen de son et de 64 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE sulfate de cuivre pulvérisé, d'un mélange. Il place ce mélange près des plantes et les limaces attiréss par l'odeur du son vieunent y trouvent la mort. Bien d'autres insectes encore nous font sentir leursravages. En été, lors des sécheresses, le criquet voyageur, la saute- relle S'abattent sur les prairies et dévorent le second fruit. Le grillon, au cri perçant, mange tout ce qu'il trouve à sa por- tée. L’hydrophile, grand insecte brun qui vit dans l’eau y dé- truit le frai du poison.Quels supplices le cousin et le taon ne font-ils pas endurer aux bestiaux et à l'homme même ! Avec leur stylets très aigus ils font des trous dans la peau etsucent le sang ou les humeurs. Le cousin verse même dans la plaie une salive irritante qui rend sa piqûre douloureuse. Les fourmis sont un mauvais voisinage pour les plantes ; elles minent leur racines, les font se dessécher et leur séjour sur les arbres façconne bien vite une masse de cornets avec leurs feuilles. Les fermites ou fourmis blanches, le cossus gâte-bois et sa chenille produisent d'incaleulable dégâts en minant les charpentes, les boiseries, etc. Le cloporte est un fléau pour les serres. Pour le détruire on y place quelques grenouilles ou quelques crapauds qui en feront leur gourmandise, ou simplement des pommes de terre creuses que l’on enlèvera précipitamment pour détruire ceux qui s'y seront introduits. Un préjugé absurbe au village veut que les poux fassent du bien aux enfants, et on voit des mères assez sottes pour les entretenir sur les têtes de leurs petits. Nous dirons avec tous les gens raisonnables et propres: le poux, la puce et la pu- naire sont des insectes dégoûtants, indice d'une grande mal- propreté. Un enfant, un ménage bien soignés n’en doivent point avoir: en lavant la tête avec une infusion de tabac, on débarrasse l'enfant des poux de tête, en lavant et en blanchis- sant les poulaillers et les colombiers souvent à la chaux, les volailles de la basse-cour souffriront moins de ces parasites. (A suivre.) Le gérant : H. HAMET. imp. de laSoc, de Typ. = NOIZETTE E,r, Campeg:e 7"*, Paris, N° 5 ONZIÈME ANNÉE Mai 1887 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE RRRPPSPPLPE PI SOMMAIRE : La Gallinsecte de la vigne (Lecanium vitis, Lin.), par E. Sa. vard. — Les Fourmis, par J. Monges (4 suivre). — Bibliographie. — Compte rendu. — Singulière bibliothèque. — Situation séricicole. — Société centrale d'Apiculture et d'insectologie (Séance du 18 mai 1887. — Présidence de M. Ramé.) — 52° réunion du Congrès des sociétés savantes. PTT DI SIL SIDE PPS PES D PPS SPL LPS LT I SPIP LS I SLT RS La Gallinsecte de la vigne (Lecanium vitis, Lin.) La vigne nourrit une espèce particulière de gallinsecte que l'on rencontre, le plus ordinairement, sur les vieux ceps, sur ceux qui sont mal soignés et dont la végétation est languis- sante. On l'y voit quelquefois en nombre très considérable. Elle empêche alors la production du raisin et occasionne la mort du cep. L'histoire de cette gallinsecte est la même que celle de la gallinsecte du pêcher, mais les époques de ses évolutions sont un peu différentes. La femelle, examinée vers le 10 mai, a 4 millim. de long ; elle est bombée, un peu oblongue et plus étroite au bout antérieur qu'à l'extrémité opposée qui est légèrement échan- crée au milieu; sa couleur est fauve, parsemée de beaucoup de taches et de points noirâtres. A l’époque que l’on vient d'indiquer elle est entourée d’un bourrelet de coton blanc épais et plus sâillant au bout pos- térieur, lequel soulève le derrière de l’insecte et le détache du cep auquel il n’est plus adhérent que par son extrémité antérieure. Une très mince couche de la même matière se trouve interposée entre le ventre et le bois. Ce coton a été secrété par l’abdomen et les bords de l'insecte qui touche le cep; il est destiné à protéger les œufs qu'il pond et qu'il fait passer successivement sous son ventre. 66 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Lorsque la ponte est finie, les œufs sont rassemblés en un petit tas, entourés d’un bourrelet de coton et recouverts par le corps desséché de la mère. Les fourmis en sont très friandes et les dévoreraient s'ils n'étaient pas cachés et sous- traits à leurs recherches. Ils sont très petits, ronds, d'une couleur vineuse et extrêmement nombreux. Ils sont éclos vers le 20 juin, car on voit alors les petits sortir de dessous leur mère par l'échancrure de son derrière et se promener lentement dans les environs ; déjà même quelques-uns sont fixés sur le cep. Ils ont environ un demi-millimètre de long ; ils sont rougeâtres, pourvus de deux petites antennes, de six paltes, de deux soies à l'extrémité de l'abdomen et d'un petit bec situé entre les deux jambes de devant. Ils se répan- dent sur les feuilles et les branches où ils pompent leur nour- riture. Ils grandissent peu à peu et vers le commencement de septembre ils ont pris un accroissement notable. On en distingue alors de deux dimensions différentes. Les fourmis les recherchent pour sucer une gouttelette de liquide sucré qui sort de leur derrière et qui se renouvelle presque continuellement. A la fin du même mois on remarque que les gallinsectes de la petite taille, qui sont les mâles, sont rangées les unes à côté des autres en petits bataillons carrés et que plusieurs se sont changées en chrysalides, tandis que les plus grosses sont irrégulièrement répandues sur le cep et n’ont éprouvé aucune transformation. On voit encore que ces chrysalides commencent à laisser sortir leurs insectes qui se montrent le derrière le premier. Il leur faut un ou deux jours pour se dégager et pouvoir prendre leur essor. Les mâles se montrent dans les premiers beaux jours d'octobre et il est vraisemblable que l’accouplement a lieu à cette époque. On voit cependant des mâles qui sont éclos le 8 et le 10 oc- tobre et des femelles qui abandonnent des feuilles prêtes à tomber pour venir se réfugier et se fixer sur le tronc. Tou- tes ces femelles passent l'hiver qui sûrement en fait périr” un grand nombre,car au printemps suivant on en trouve beaucoup moins qu'il n'y en avait en automne. Peut-être que ds De en BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 67 quelques mâles ne sortent qu'au printemps pour féconder les femelles qui ne l'ont pas été avant les froids. Le nom entomologique de cet insecte est Lecanium vitis, et son nom vulgaire gallinsecte de la vigne ou cochenille de la vigne. ; Lecanium vitis, mâle. Longueur 2 millimètres ; il est rou- geâtre ; les antennes et le corselet sont noirs, etles deux ailes blanches sont ornées d’une ligne rouge le long du bord extérieur ; l'abdomen est terminé par deux longues soies entre lesquelles on voit un filet courbé en bas moins long qu'elles. Pour détruire ces insectes le plus simple moyen est de les écraser sur les branches avec un couteau de bois ou avec la main garnie d'un gant, sans en laisser an seul s’il est possible. On peut essayer de les poudrer avec du tabac ou de la pyrèthre ou de les laver avec des infu- sions de tabac, de cendre, ou de les soumettre à des fumi- gations insecticides. En même temps on ne doit pas omettre de donner à l'arbre tous les soins propres à augmenter la vigueur de la végétation par les amendements, les arro= sages, la taille, etc. La gallinsecte de la vigne a des ennemis naturels qui en font disparaître un grand nombre. Le plus redoutable est un petit hyménoptère de la famille des Fouisseurs, de la tribu des Crabonites et du genre Celia dont le nom est Celia tro- glodytes. Celia troglodytes Schuck.— Femelle. Longueur 3 millimè- tres.Antennes noires à premiers articles brunâtres en des:cus: tête, thorax et abdomen d'un noir uniforme, le dernier, lisse, luisant, ovalaire, atténué en pointe aux deux extrémités, très courtement pédiculé ; cuisses postérieures et intermédiaires noires; cuisses antérieures et tibias bruns ; tarses, d'un tes- taire brun; ailes hyalines (1) à stigma grand et noir; deux cellules cubitales, la première pius longue que large, {a deuxième presque car rée. 1. Hyaliae : transparent comme le cristal, 68 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Mäle. Semblable, mais premier et deuxième articles des antennes jaunes en dessous ; cuisses et tibias antérieurs d’un fauve testacé, les autres tibias un peu plus clairs. La femelle établit son nid dans un petit trou qu'elle perce dans le bois mort, comme le saule, le peuplier ; ce trou res- semble à celui que ferait une grosse épingle ou une très petite vrille. Elle y entasse des petites gallinsectes qu'elle sai- sit après leur naissance, c'est-à-dire dans les premiers jours d'août, et lorsqu'elle en a déposé une petite quantité sufli- sante pour la nourriture de la larve, elle y pond un œuf et ferme le trou avec de la sciure de bois. La larve sortie de l'œuf, mange sa provision, se change ensuite en chrysalide d'où l'insecte parfait sort l'été suivant dans les premiers jours de juillet. Un autre ennemi de cette gallinsecte est un parasite dont la larve vit dans son corps : elle en dévore la substance, s'y change en chrysalide et ensuite en insecte parfait qui perce la peau pour se mettre en liberté, ce qui a lieu versle 20 juin. I] sort ordinairement deux ou trois de ces parasites du corps ” d'une femelle gallinsecte. Aussitôt après sa naissance il s’accouple et la femelle fécondée va pondre deux ou trois œufs dans le corps de la gallinsecte de la vigne qu'elle trouve à sa portée sur la tige ou sur les branches. Ce parasite est un chalcidite du genre Encyrtus. Encyrtus swederi, longueur 3 millimètres. La femelle est fauve ; les yeux et les antennes sont noirs; elle porte un pinceau de poils noirs au bout de l'écusson; les ailes sont enfumées, marquées d’une tache hyaline au milieu. Le mâle est noir, ses antennes sont velues,et ses ailes hya- lines ; dans les deux sexes les tibias intermédiaires sont plus longs que les autres et armés d'une longue épine. E. SAVARD. Des - BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 69 Les Fourmis De cette étude des Fourmis par laquelle nous ferons mieux connaître ces intéressants hyménoptères, bien des opinions pourront être modifiées, en tout cas elle ne sera pas dépour- vue d’ur certain intérêt; toutefois, qu'on nous pardonne de l'avoir écrite avec notre tempérament enthousiaste de tout ce qui est merveilleux et digne d'attention dans la nature. Notre conviction est toute faite depuis longtemps sur ces insectes; mais parviendrons-nous, malgré tout notre bon vouloir, à mettre tout le monde d'accord ? Les préjugés sont souvent bien difficiles à détruire. Heureux cependant si nous gagnons quelques-uns de nos collègues à la cause que nous venons défendre Les insectes désignés sous le nom de Fourmis (Formica) Lin.) sont bien connus. Il n'est personne qui n'ait une idée générale de leur industrie et de leurs travaux ; quant à leurs habitudes et leurs mœurs, familières aux Entomologistes, elles le sont moins de ceux qui sont peu initiés à cette science el l’on ne veut voir en elles que des êtres nuisibles et désa- gréables. Désagréables, parfois, nous voulons bien l’accorder, mais nuisibles, nous en doutons; nous nous expliquerons d'ailleurs, au cours de cette étude. Les Fourmis, telles qu’on les considère aujourd'hui dans le plus grand nombre des ouvrages d’entomologie (1), for- ment dans l’ordre des hyménoptères, une famille spéciale, nommée la famille des Formiades, divisée en trois groupes: les Myrmicides, les Ponérites et les Formiates. Nous ne nous occuperons que de ce dernier groupe qui comprend les For- mica, et auquel on rattache aussi le genre Polierques (Polier- qus, Lat.) dont nous aurons à parler, distingué seulement du 1. Particulièrement dans les travaux et les observations de Latreille et de Pierre Hubert, le fils de celui qui consacra sa vie entière à l'étude des mœurs des abeilles. L # 70 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE précédent (Formica) par des mandibules terminées en pointes crochues. Les Fourmis ne produisent rien, dit-on; cependant le liquide acide qu'elles ont la propriété d'éjaculer a reçu quel- ques applications, et les chimistes l'ont nommé acide formique. Latreille nous dit que quelques gouttes de cet acide dans de l’eau peuvent fournir une boisson agréable. Malheureusement pour elles, c’est peu sous ce rapport, mais qu'importe ? leur utilité est d'ailleurs suivant les desseins admirables de Dieu. Quoi qu'il en soit, bien que les Fourmis aient le malheur de déplaire, leur industrie, leur labeur, leur activité presque incessante méritent de fixer notre attention et notre admi- ration. Les nids de Fourmis, généralement connus sous le nom de fourmilières, varient quant à la forme et à l'emploi des matériaux, selon les espèces. Cependant c'est toujours le bois ou la terre qui fait les frais du domicile. Les Fourmis com- mencent par creuser et déblayer, de manière à pouvoir établir des chambres et des corridors disposés les uns au dessous des autres, et communiquant entre eux par des passages quelquefois verticaux. La terre que l'on retire à l'intérieur est portée au-dessus, afin de protéger les étages souterrains. Les matériaux employés sont de différentes natures, tout est bon: Ge sont surtout des brins de paille, des fragments de bois, des feuilles desséchées, eic., ordinaire- ment mélangés avec la terre. Souveni elles y font entrer des graines et du blé; mais ce n’esi pas un acte de prévoyance ‘ devenu proverbial. — On se rappelle la fable du bon La Fon- taine qui n’a pas peu contribué à le répandre. — Les Four- mis s’engourdissent et demeurent immobiles pendant la saison rigoureuse. Huber a:sure, toutefois, qu'elles ne res- tent sans mouvement que lorsque le froid descend à plusieurs degrés au-dessous de zéro. Dans nos contrées, il n'est pas rare deles voir aller à la recherche des pucerons ; car on sait qu'ils re meurent pas tous l'hiver. Et d'ailleurs, il parait quelles 1" a Dé cher < "0 m : de + BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 71 conservent toujours dans la fourmilière des fragments de fruits desséchés ou autres substances pour les mettre à l'abri de la disette. (A suivre.) J. MONGES. Bibliographie La librairie Ch. Delagrave vient de publier le qua- trième et dernier fascicule de l'excellent Traité de zoologie par Maurice Girard (1). L'ouvrage complet forme deux forts volumes ne renfermant pas moins de 425 gravures. Le pre- mier contient les notions générales, l'anatomie et la phy - siologie, les mammifères et les oiseaux. Dans le second se trouvent la fin de l'étude des oiseaux, les reptiles, les amphi- biens, les poissons. De tous les ouvrages élémentaires trai- tant cette matière, c'est évidemment le plus complet et le plus intéressant, celui qui joint le mieux la c 4rté du style à l'exactitude scientifique la plus rigoureuse. Compte rendu Messieurs, Je viens m'acquitter de la mission pour laquelle vous m'avez fait l'honneur de me désigner : pour vous donner un aperçu du dernier ouvrage de celui de nos collègues qui nous fait le plus grand défaut, et je crois être ici l'interprète de tous nos confrères en rappelant que la perte de Maurice Girard nous laisse toujours les regrets les plus pénibles. Les ouvrages de M. Girard sont, comme vous le savez, très nombreux.Mais je n’ai ici mission que de vousretracer succince- tement celui qu'il venait de terminer lors de ses derniers moments. 4. 12 forts volumes in-12 de 78 et 956 pages, br. 12. fr. — Librairie Delagrave ?5 rue Soufflot. Paris 72 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Dès 1837 il attira l'attention du monde savant par son pre- mier ouvrage (l). Dans ce premier livre on remarque déjà les goûts de l’au- teur pour la zoologie. Son Histoire naturelle : Zoologie, traité élémentaire com- mencé en 1882, a été publiée chez Delagrave. Quatre volumes ornés de nombreuses figures composent cet utile ouvrage. Comme dans beaucoup d’autres, M. Girard a recherché le côté pratique de la science : il est écrit, pour l'enseignement des écoles Normales Primaires d’'instituteurs et d'institutrices deuxième année. Cet ouvrage est rédigé conformément au programme offi- ciel du 3 août 1880 et aux instructions ministérielles du 18octo- bre 1881. Tome I‘, premier fascicule, première partie, cours de seconde année. Préliminaires, —" Corps bruts et êtres vivants. — Animaux et Végétaux. Second fascicule 1883 : contient les Mammifères et les Oiseaux. Troisième fascicule 1884, suite des Oiseaux, Reptiles, Amphibiens. — Poissons avec nombreuses gravures. Le quatrième et dernier 1886, Poissons osseux, Apodes; à la suite, embranchement des Annelés, — caractères géné- raux, division en classes : La classe des Insectes est parti- culièrement développée et savamment traitée, l'auteur ayant dans la majeure partie de ses ouvrages manifesté son goût de prédilection pour l'entomologie. Les Hémiptères, Homptères, y sont figurés par des dessins grossis et fort bien réussis, ils sont dus aux talents de notre collègue A. Clément : parmi eux on remarque desradicelles phyllosérées de la vigne, le Phylloxéra femelle vu sur toutes ses faces et toutes les phases de ce dévasteur de nos vigno- bles. L'ouvrage est terminé par la classe des Arachnides, celle des Crustacés, des Molduques, et des Aciens Zoophytes. 1. Peron, naturaliste voyageur aux terres australes. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 73 Ainsi que la dit l'auteur lui-même dans cet ouvrage, il a cherché à mettre les détails pratiques qui lui ont semblé indispensables à la campagne, et qui sont le corollaire de l’en- seignement agricole, cet enseignement dont le bon sens encore plus que la loi, prescrit la nécessité et l'urgence. En résumé c'est un ouvrage précieux, des plus utiles pour toute personne qui se livre à l’enseignement. J. FALLOU Singulière bibliothèque On voyait il y a quelque cinquante ans,etl’on voit peut-être encore de nos jours, au château de Warseirstein, près de Cassel, dans l’ancien duché de Hesse, une bibliothèque des plus curieuses. Tous les livres étaient faits avec du bois d’une espèce différente pour chacun d'eux; le dos du volume était formé avec l'écorce de l'arbre adhérant naturellement au livre et les couvertures étaient faites avec des planchettes du même bois, sciées et polies; elles s’ouvraient à la façon de celles des livres. Dans l’intérieur du volume, on avait ménagé une excavation en forme de boite dans laquelle étaient ren- fermés le fruit, la graine, la feuille, la mousse qui croit sur les corps de l'arore, et enfin les insectes malfaisants qui sy nourrissent et ceux qui le protègent, s'il y a lieu. Chaque volume ressemble aux autres par son format, ce qui donne à la bibliothèque un ensehle des plus agréables. A. HUMBERT. Situation séricicole Sozes. — Les éducations continuent à bien marcher. Dans la Drôme, les vers à soie ont presque tous franchi la troisième mue; d’après différents avis on s'attend à moins de cocons que l’année dernière. Dans le Gard, les vers sont de la quatrième à la montée, 1% BULLETIN D'INSUCTOLOGIE AGRICOLE aucune plainte sur la marche des vers à soie; quelques éducations des plus précoces ont donné la bruyère, la géné ralité la donnera vers le 12 courant. Dans l'Hérault, l'ensemble des éducations marche pour la bruyère, les plus avancés y sont déjà. Les platines sont rares, ce qui fait supporter une récolte pour le moins aussi abon- dante que celle de 1886. Dans l'Ardèche les chambrées sont très irrégulières. Quel- ques éducateurs ont mis à la bruyère, d'autres ont leurs vers à la quatrième mue. Peu de plaintes, tout fait espérer une récolte satisfaisante. Dans l'Isère les éducations sont très en retard cette année ct se trouvaient, dans les premiers jours de juin, de la pre- mnière à la deuxième mue : quelques chambrées plus précoces sont sorties de cette dernière. On avait beaucoup craint pour ‘a feuille, fort en retard, mais le retour du beau temps la fera rapidement se développer. Dans le Var, les vers étaient à la bruyère dans la plaine, dès 28 premiers jours de juin. Actuellement la récolte peut être considérée comme achevée, on assure qu'il y aura excédent -ur l’an dernier. Les affaires sur le marché de Lyon restent calmes, l’expor- {ation reste la note dominante de la situation. Il ne saurait vuère en être autrement au moment où la récolte d'Europe approche à sa fin. Les perspectives en sont incontestablement avorables. Les prix sont très irréguliers. A côté de quelques ventes te liquidation qui ne peuvent servir de base, on pratique oncore, à des différences insigunifiantes près, les mêmes prix que la semaine passée. Le marché des grèges de Chine est très dérouté. Les rares affaires qui se traitent sont généralement tenues secrètes. ‘out ce qu’on peut dire c’est que la tendance est à la baisse aussi bien ici qu'à Shanghaï où les détenteurs se montrent -ssez impressionnés de l'abstention à peu près complète dans liquelle les acheteurs européens sesonttenus jusqu'à présent. BULLETIN D 'INSECTOLOGIE AGRICOLE 45 Sur les marchés italiens, l'attention est uniquement absor- bée par la récolte qui va entrer dans là période désisive. Le marché de Londres est très calme avec prix nominaux. Société centrale 4'Apiculture et d'Insectologie, Séance du 18 mai 1887. — Présidence de M. Ramé. Le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est adopté sans réclamation. [Il commu- nique ensuite plusieurs iettres du ministre de l'Instruction publique contenant des instructions sur le congrès des sociétés savantes. — M. Ramé communique un extrait de la séance du 30 avril du conseil municipal de Paris qui rétablit la subvention de 509 fr. faite à la Société centrale d'apicul- ture et d'insectologie. M. de Bouteiller, rapporteur, s'exprime ainsi: « La Société centrale d'apiculture et d’insectologie demande au conseil le renouvellement de la subvention de 900 fr. qui lui avait été accordée jusqu'en 1885. Cette société a organisé au rucher du Luxembourg un cours gratuit qui fonctionne depuis treute ans et rend d'utiles services à un art difficile. Votre première commission est done unanime à vous proposer de lui allouer la somme qu’elle demande. » Les conclusions de ia première commission sont adoptées. — (Bull. Mun. 1887, p. 584). L'assemblée décide qu'une lettre de félicitation seraadressée à M. de Hérédia, président de la Société, qui a bien voulu user de son influence dans cette circonstance. M. Hamet entretient l'assemblée de l’état de ses colonies italiennes qui ont moins souffert de la longueur de l'hiver et se trouvent plus avancées que ses colonies indigènes. Cinq colonies italiennes logées en ruches de divers systèmes avaient, dès les premiers jours de mai, des mâles qui volaient, tandis que les colonies indigènes les plus fortes n'en avaient pas encore de nés. Le Secrétaire général communique la délibération que 76 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE la société d'apiculture de l’Aube a prise, sur la proposition de son président, M. Vignole, dans sa séance générale du 12 avril, à Troyes, concernant le concours que la sociélé de l'Aube apportera à l'Exposition des insectes du mois de sep- tembre prochain, à l’'Orangerie des Tuileries, à Paris. En voici le résumé : Après en avoir délibéré, l'assemblée décide que la société fera une exposition collective. Ce qui n'empêchera pas les exposants d'obtenir les récompenses dues au motif respectif de leurs lots. Elle décide aussi que la société d’apiculture de l'Aube mettra à la disposition de là Société centrale quelques médailles pour être décernées à l’occasion de cette exposition, savoir : une médaille de vermeil, deux médailles d'argent et quatre de bronze. M. Ramé donne lecture du compte rendu des ouvrages qui ont été soumis à son appréciation dans la dernière séance. M. Fallou envoie le compte rendu du Zraité de Zoologie par Maurice Girard. L'assemblée demande que &es comptes ren- dus soient publiés dans le Bulletin. L'assemblée consacre la fin de la séance à la discussion de quelques mesures concernant l’exposition des Insectes puis elle se sépare. Pour extrait : DELINOTTE, secrétaire. 52° Réunion du congrès des Sociétés savantes (1). Par A. RAMÉ, vice-président de la section de sériciculture, délégué de la Société. Section des sciences. Présidence de M. Alph. Milne-Edwards, assisté de MM. Mascart, Cotteau et Crota. — Malheureusement cette section est de moins en moins fréquentée, la sous-section 1. Réunies à la Sorbonne les 31 mai, 4,2, 3 et 4 juin 4957, BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE T1 des sciences médicales a traité diverses questions très inté- ressantes relatives à la transmission de la tuberculose par les bacilles. Nous ne pouvons reproduireici la thèse déve- loppée par le docteur de Lamallerie, mais constatons néan- moins qu'elle est d’une grande importance pour la science. Vingt et une questions étaient posées à la section des sciences et deux orateurs inscrits pour le n° 43; un seul a répondu : il a déposé un mémoire répondant à la question : Etude des phénomènes périodiques de la végétation ; date du bourgeonnement, de la floraison, de la maturité. Coïncidence de ces époques avec ceile de l'apparition des principales espèces d'insectes nuisibles à l'agriculture. Cette brochure a pour titre: La couleur du raisin, par Ch. Baltet, membre de la Société académique de l'Aube. Séance du mercredi 1°" juin. — Présidence de M. Alph. Milne-Edwards. La séance est ouverte à midi et demi. M. Moulé, vétérinaire, inspecteur principal de la bou- cherie de Paris, délégué de la société des sciences et des arts de Vitry-le-François, fait une communication sur la fréquence des psorospermies ans le tissu musculaire des animaux de boucherie. Il démontre que de tous les animaux qui sont livrés à la consommation ce sont les moutons, surtout ceux saisis par maigreur extrème, pour cause de cachexie aqueuse, qui hébergent le plus souvent les sarcosporidés, et cite les exemples suivants: Avaient des psorospermies dans le tissu musculaire : Sur 200 moutons cachectiques, 196. Sur 100 moutons gras, 44. Sur 100 chèvres cachectiques, 46. Sur 100 chèvres grasses, 33. Sur 100 porcs gras, 39. Sur 50 porcs maigres, 18. Sur 26 porcs ladres, 16. Sur 100 bœufs maigres, 37. Su? 50 bœufs gras, 3. 18 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Chez le bœuf, il a constaté la présence de psorospermies visibles à l’œil nu (7 décembre 1886). Ces parasites microscopiques visibles à l'œil nu sont-ils nuisibles? M. Moulé ne le croit pas, car, le 15 décembre 1886, il a absorbé une certaine quantité de psorospermies géantes, et jusqu'à présent il n’a rien ressenti qui puisse lui faire sup- poser que ces parasites aient évolué. M. le docteur Lemoine, professeur à l’école de médecine de Reims, communique le résultat de ses dernières recherches microscopiques sur les insectes actuels qu'il étudie depuis plusieurs années et sur les ossements et les dents des verté- brés fossiles des environs de Reims. Il met sous les yeux de la section une série de préparations relatives à ces deux ordres de travaux. Ji a pu obtenir cinquante coupes méthodiques dans le corps d’un phylloxera. Les croîts fossiles, par suite de leur fragilité, ont nécessité une technique spéciale. L’Hyménoptère qui fait l'objet principal de la communica- tion de ce jour est d'une petitesse telle, qu'il faut presque la loupe pour l'apercevoir. Il dépose ses œufs dans le corps de l'Aspidiotus du laurier- rose. Ces œufs, après avoir passé par toutes les phases de leur développement, donnentissue à des larves qui, elles-mêmes, se transforment en insectes parfaits. C'est seulement alors que l'hyménoptère commence à vivre au dehors. M. Lemoine, dans un album de près de 80 planches, s’est attaché à retracer dans tous leurs détails la série de ces transformations tant de l'œuf, qui se modifie à la fois dans son volume, dans sa forme et dans son contenu, que de l'in- secte qui en provient. Dans son premier âge, la larve est armée de fortes mandi- bules et d’un appendice caudal à arêtes proéminentes qui semblent servir à son déplacement dans le corps de l'Aspidio- tus. Dans un deuxième âge ces divers appendices ont disparu, le système nerveux et l'appareil digestif prennent un dévelop- pement spécial. Dans le troisième âge, véritable état de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 79 nymphe, on voit apparaître les trachées et Les divers appendi- ces qui entourent la bouche et ceux qui servent à la locomc- tion, au vol et à la ponte. On peut suivre également les modifications du système nerveux, de l'appareil digestif et de ses annexes et l'évolution des organes génitaux. L'étude de l’insecte à l'état adulte a été poursuivie sur des coupes el à l'aide de dissections rendues possibles, malgré la petite taille de l'hyménoptère, par l'usage du microscope et du prisme redresseur. M. le président insiste sur l'importance des épreuves photo- graphiques pour reproduire fidèlement et promptement de semblables coupes microscopiques. M. Cotteau, de la société des sciences historiques et natu- relles de l'Yonne, entretient la section de ses travaux les plus récents sur les £chinides fossiles; 1 vient de terminer dansla Paléontologie française la description de la famille des Pris- sidées. Onze genres ont été rencontrés dans le terrain éocène de la France, et renferment quatre-vingt-sept espèces. Beau- coup de ces espèces sont nouvelles et signalées pour la première fois. D’autres, bien que connues depuis longtemps et souvent citées par les auteurs, n'avaient jamais été décri- tes et figurées. Les planches que M. Cotteau met sous les yeux de l'assem- blée permettent de saisir d’une manière très nette les carac- tères qui séparent les différentes espèces et nous font con- naître, à l’aide de grossissements,les détails souvent très com- pliqués de leur organisation. Sur les quatre-vingt-sept espèces de la famiile des Brissidées, deux seulement appar- tiennent à l'éocène inférieur; quarante-sept proviennent de l'éocène moyen, et trente-huit de l’éocène supérieur. Toutes ces espèces peuvent être considérées jusquici comme caractéristiques des couches dans lesquelles on les ren- contre à l'exception d'une seule, Anisaster Souverbici, qui, après s'être développée dans l'étage moyen, se retrouve dans la même région à la base des couches miocènes, dans le ca/- caire à astéries. 18 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE M. Cotteau a récemment publié le cinquième fascicule des Echinides nouveaux ou peu connus ; il donne des détails sur lez types les plus intéressants qui font l’objet de ce tra- vail, et notamment sur deux genres nouveaux, Coraster, Ornithaster qui, tout en présentant les caractères généraux des Echinocorydées, se distinguent de tous les types connus de cette famille par la présence d’un fasciole péripétale. La séance du jeudi 2 juin ne comportait aucune commnu- nication ayant trait aux sujets dont s'occupe plus particulière- ment notre Société. Séance du vendredi 3 juin. — Présidence de M. Milne- Edwards. M. Edm. Groult fait sur l'établissement des musées cantonaux une communication qu'il résume dans les conclu- sions suivantes: Les musées cantonaux ont pour but de moraliser le peuple par l'instruction, de le charmer par les arts et de l’enrichir par les sciences. Un grand nombre de ces musées se sont déjà fondés dans les cantons ruraux de toutes les régions de la France et de l'Algérie avec le concours désintéressé des savants et des spécialistes qui les habitent, secondés par les comices agri- coles et les sociétés savantes ou artistiques de la région. Leurs collections essentiellement utilitaires et locales (à l'exception des collections artistiques) se réunissent toujours gratuitement. Ces musées de nouvelle espèce ont l'avantage, d’une part, de vulgariser l’enseignement scientifique et artistique et, d'autre part, de fournir de nouveaux éléments de recherches aux sociétés savantes et de leur procurer de nombreux auxi- liaires. A. RAMÉ. (A suivre.) Lo CL LEA ENTE TS IS SSL STSERLPERT LE re Cn y. de luSoc. de Ryy. - Nii£itiss Paris N° 6 ONZIÈME ANNÉE Juin 1887 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE PRE PP LPS SDL DLL LL DL DS SSP LL SL PSS SDS LS PSS LS LPS PPT SOMMAIRE : Les Fourmis (Suite), par J. Monges. — Un insecte ennemi de la farine. — Anthonome du Pommier. — Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie (Séance d'avril 1887). — Questions à traiter au congrès insectologique. — Les Némathodes de la Betterave. PEL ÉPPLLSPPPSL PSP SL PPSI PR LLLILLIILPLILLLLSS SES Les Fourmis 1p\ (Suite). Les mœurs des fourmis ont été l'objet de nombreuses observations, mais il reste encore bien des points à examiner chez ces remarquables insectes; néanmoins nous connaissons les traits principaux de leur vie. Si avec raison, les abeilles et les guèpes sont regardées comme les insectes les plus indus- trieux, que ne pourrait-on penser des fourmis? Il y a entre eux bien des points de ressemblance. C’est dans chaque habitation tout un peuple agissant, comme les abeilles, avec un ensemble admirable. Le but de ces travaux est toujours le soin de la progéniture, le soin d'en perpétuer la race, d'en assurer la durée. Comme chez les abeilles, il existe parmi Les fourmis trois sortes d'individus: des mâles, des femelles, qui ne vivent que pour perpétuer l'espèce, et des ouvrières, c'est- à-dire des individus neutres, qui doivent donner leurs soins aux femelles qui ne vivent que pour perpétuer l'espèce, et des ouvrières, c'est-à-dire des individus neutres, qui doivent donner leurs soins aux femelles et surtout à leurs larves, leur apporter la nourriture de chaque jour, leur construire des demeures pour les préserver de toute espèce de danger. N'est-ce pas là l’histoire des abeilles? En effet, n’y a-t-il pas ressemblance sous le rapport de l'existence des individus neutres et des soins donnés aux individus nouvellement nés ? Mais, chez les fourmis, il y a peut-être quelque chose de plus 80 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE beau: plusieurs femeiles, plusieurs mères vivent ensemble, habitent la même retraite, confondent leurs produits, et jamais aucune mésintelligence n’éclate entre elles. Il nya pas ici ces combats terribles qui ont lieu parfois dans la ruche de l'abeille. La société des fourmis peut donc paraitre plus parfaite; mais, tandis que l’une constitue pour l’homme une source de richesse, les autres hélas! sont regardées par lui comme un fléau. En est-il bien un? Elles sont désagréables parfois en attaquant les fruits et rongeant une foule de substances ; est-il bien prouvé qu'elles attaquent les fruits; et n'y viendraient-elles pas après qu'un rongeur quelconque les aurait entamés ? “lles s’introduisent quelquefois dans nos maisons et pénètrent dans les armoires aux provisions ; la piqûre qu’elles font sentir, ou plutôt la démangeaison occasionnée sur la peau par le fluide acide éjaculé par les espèces sans aiguillon, les rend sans doute insupportables. Dans les campagnes oùelles sont abondantes, où leur importunité se fait surtout sentir, chacun les extermine autant que possible; mais nous pensons qu'on leur attribue à tort plus de mal qu’elles n’en occasionnent. De même que chez tous les hyménovtères ayant trois sortes d'individus, comme les abeilles, les guêpes, etc., les fourmis construisent des habitations très spacieuses, où sont occupés des milliers d'individus. Chaque compartiment a sa desti- nation particulière. Les ouvrières doivent s'occuper constam- ment des larves et leur äonner tous les soins qu'elles récla- ment pendant leur accroissement ; elles doivent aussi les entretenir dans ur état de propreté extrême. Avec leurs pal- pes elles les nettoient parfaitement, ne laissant jamais sur leur corps le moindre grain de poussière; ce sont elles aussi qui doivent leur procurer la nourriture nécessaire quand le moment est venu. Ces insectes ne préparent point de substances comme le font les abeilles et les guêpes. Chaque jour, ils dégorgent par la bouche les fluides qu'ils ont puisés sur divers objets; ils BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE S1 écartent leurs mandibules, et c’est dans leur bouche même que les larves hument la nourriture. Au moment des mues que subissent les larves, elles s’occu- pent constamment à tirailler leur peau, à l'étendre et à la ra- mollir, pour les aider dans ce moment critique. Les laborieuses ouvrières s’acquittent également du soin difficile d'étendre les ailes des individus mâles et femelles qui viennent d’éclore, et s’en acquittent toujours avec une adresse remarquable pour ne pas rompre ces membres fra- giles. Enfin elles ne cessent de diriger tous leurs mouvements jusqu'à l'instant où ils doivent quitter la fourmilière pour satisfaire aux besoins de la reproduction. Au moment où les fourmis s’accouplent, les mâles et les femelles sortent de leur fourmilière, absolument comme les abeilles et les guêpes; ils s'élèvent dans les airs.Bientôt après, les femelles reviennent à l’habitatüon fécondées, et fécondées pour toute leur vie. C’est toujours vers le soir, par un temps chaud et calme, que les fourmis prennent leurs ébats. Les mâles, quine doivent plus rentrer à la fourmilière, meurent peu de temps après. Quand les femelles reviennent, leurs ailes, désormais inutiles, leur sont enlevées par les ou- vrières ; quelquefois elles seles arrachent elles-mêmes, ce dont nous avons été témoin et avons observé, un soir, avec beau- coup d'intérêt.Avec leurs pattes elles tourmentent leurs ailes jusqu'à ce qu'elles soient détachées, le sol en est jonché. Cet appendice tenant peu, une semblable mutilation ne parait pas leur coûter beaucoup. Elles s’enfuient après à la fourmi- lière, d’où elles ne doivent plus sortir; elles doivent y passer le reste de leur vie ; elles doivent y mourir. Lorsque les femelles reviennent,les ouvrièresse mettent en observation pour les recueillir. Elles s’empressent de les em- porter dans les loges les plus profondes, où elles leur prodi- guent les soins les plus assidus, et où elles seront sûrement à l'abri de tout danger. À peine les œufs sont-ils déposés, que les ouvrières les 82 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE emportent et prennent toutes les précautions nécessaires pour favoriser l'éclosion des jeunes larves. Aussitôt que celles-ci viennent de naître, elles sont casées dans les différentes loges, selon les sexes. Tout cela n'est-il pas merveilleusement admirable d'ordre, d'intelligence et de prévoyance ? Les fourmis, comme on lesait, s'en prennent à toute sub- tance ; on les voit se repaître de viande fraîche ou corrom- pue, de fruits, et aussi de tout ce qui est sucré. Elles sont surtout très friandes d'un liquide particulier que les pu- cerons secrètent par deux petits tubes situés à l'extrémité de leur corps. Chaque fois qu'il existe des pucerons sur une plante ou sur un arbre, on y voit des fourmis. Elles ne leur font aucun mal, et. ne les recherchent que pour la liqueur miellée secrétée par eux, dont elles font leur plus délicieuse nourriture. Aussi avec quels soins elles veillent auprès de ce précieux bétail, de ces vaches des Fourmis, comme les a appelés Linné. Et Latreille nous dit qu'ellesoublient parfois de rentrerlesoir à la fourmilière; elles veillenttoute la nuit près des pucerons sans se rebuter du temps frais et pluvieux de l’automne. Les guêpes, les abeilles même recherchent cette liqueur douce que les pucerons laissent sur les feuilles; les abeilles en prennent quelquefois si copieusement, qu’elles en rappor- tent un dévoiement mortel. On a dit que les fourmis transportaient les pucerons d’une plante ou d’un arbre sur d’autres, voisins ou éloignés. Le fait est sans doute exact, maïs fort exagéré, et dans un but tout différent de celui qu'on paraît croire; c’est seulement, dans ce cas, pour les avoir à portée, dans le voisinage de leurs fourmilières. L'observation qu’en a faite Huber est la con- firmation de ce que nous venons de dire; il détruit l'idée de ces transports en grand, de même que celle de leur action nuisible aux arbres, comme d’autres insectes. Un voyageur suédois, Lund, a sans doute observé, dans l'Amérique méridionale, une espèce, l'OŒEcodom céphalote (dŒÆEcodoma céphalotes) (Lat.), coupant les feuilles d’un ar- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 83 buste pour construire son nid; mais aucun fait de ce genre n’a été observé pour nos fourmis indigènes. Sous ces lati- tudes, les fourmis pullulent, et c'est pour le plus grand bien de ces contrées ; malgré les quelques dégâts qu’elles peuvent occasionner, on en sera convaineu bientôt. - «Je découvris un jour un Tifhymale, dit Huber, qui sup- portait au milieu de sa tige une petite sphère, à laquelle il servait d'arc : c'était une case que les fourmis avaient bâtie avec de la terre. Elles en sortaient par une ouverture fort étroite, pratiquée dans le bas, descendaient le long de la branche, et entraient dans une fourmilière voisine. Cette retraite renfermait une nombreuse famille de pucerons. J’ad- mirai ce trait d'industrie, et je ne tardai pas à le retrouver avec un caractère plus intéressant encore chez les fourmis de différentes espèces. Des fourmis avaient construit autour du pied d’un chardon un tuyau de terre de deux pouces et demi de long sur un de large. La fourmilière était en bas et communiquait sans in- tervale avec le cylindre. Je pris la branche avec son entou- rage et tout ce qu'il renfermait. La portion de la tige com- prise dans le tuyau était garnie de pucerons.Je vis bientôtsor- tir par l'ouverture que j'avais faite à la base, les fourmis, fort étonnées de voir le jour en cet endroit, et je m’aperçus qu'elles y vivaient avec leurs larves : elles les transportèrent en hâte dans la partie la plus élevée du cylindre qui n'avait pas été altérée ; c’est dans ce réduit qu'elles se tenaient à por- tée de leurs pucerons rassemblés, et qu’elles nourrissaient leurs petits. Comme on le voit,ce n'est absolumentque pourles pucerons que les fourmis vont sur les arbres, et si elles les transpor- tent. c'est de la façon la plus ingénieuse,pour les avoir à leur portée, les parquer comme leur bétail, qu’elles vont traire de tenips en temps en les pressant doucement avec leurs man- dibules mais sur un arbuste ou üune plante unique et tout près de leur habitation; elles sont done complètement ino- fensives et innocentes des méfaits qu'on leur prête. 84 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Nous ne voulons voir dans la présence des fourmis sur les arbres qu'un indice de celle des pucerons qui échappent à nos yeux, et qu avec leur instinct elles ont su découvrir. A ce titre, nous devrions leur être reconnaissants, pour cette information gratuite qu'elle nous donnent, si utile pourtant, qui nous oblige à la vigilance et à rechercher avec soin le véri- table ennemi de nos plantes et de nos arbres. Leur en voudra- t-on moins pour cela? Nous en doutons : les préjugés,comme nous l'avons dit, ne sont pas faciles à détruire. A l’occasion de la vie des fourmis, on a beaucoup discuté sur ce qui pa- raissait être l'instinct et sur ce qui paraissait être l'intelligence. Nous penchons à croire, chez les fourmis aussi bien que chez les abeilles, que l'intelligence est leur attribut; elle nous apparait dans une foule de cas : on reconnait chez elle le dis- cernement, le jugement dans beaucoup de leurs actes. Si un ennemi approche et culbute les fourmis qui sont autour de la fourmilière, on voit aussitôt les individus qui sont à la portée se mettre en état d'agression, tandis que quelques autres vont prévenir tous les habitants logés dans les étages inférieurs. Alors accourt une masse d’ouvrières qui, en un instant, ont compris le danger qui les menace; elles se jettent sur l’agres- seur et cherche à se venger sur lui du dommage qu'il a pu leur être causé. J. MONGES. (A suivre.) Un insecte ennemi de la farine Dansles derniers moisde l’année 1883, l’'Echo agricole rece- vait de l’un de ses abonnés du Midi un échantillon de farine infectée de chenilles d’une espèce inconnue jusque-là. M. Blanchard, professeur au Muséum, nous apprit que cette chenille était celle d'un papillon signalé en Allemagne par Zeller en 1879, et à laquelle ce dernier avait donné le nom d'Esphesta kuehniella. Ce papillon, connu en Amérique, est probablement arrivé en Europe avec des farines ou des blés américains. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 89 Plustard, M. Maurice Girard signala sa présence en Belgique, et maintenant, d'après nos informations, il se trouve en France dans les départements de l'Aude, de l'Hérault, de la Haute- Saône, de Saône-et-Loire et de l'Yonne; nul doute qu'il se. trouve encore ailleurs. Ces chenilles sillonnent la farine de galeries tubulaires qu’elles tapissent de soie blanche; ces galeries sont tellement rapprochées et nombreuses que la farine semble enchevêtrée de toiles d'araignées. Au blutage, le déchet provenant de ce fait est au moins de 30 à 40 0/0, et les minoteries, ainsi que les moulins infestés de ce parasite, ne sont pas encore par- venus à se débarrasser de ce nouvel ennemi, le plus redou- table peut-être des destructeursdela farine. L'administration, avec les puissants moyens dont elle dispose, sera sans doute plus heureuse et rendra par suite un immense service à l’une des sources principales de l’alimentation publique. Anthonome (An/honomus). Les Anthonomes sont des petits charançons qui vivent dans les fleurs. On les distingue à leur tête conique, prolon- gée en un rostre grêle, peu arqué, portant des antennes cou- dées terminées en masse pointue; leur corselet, plus étroit que les élytres, est rétréci et tronqué en avant; les élytres sont ovalaires, un peu oblongs, striés et ponctués; les pattes sont assez longues et les cuisses sont renflées. Parmi les espèces de ce genre, les plus nuisibles sont: l'Anthonome des fleurs de pommes (A. Pomorum) fig. 4. Il est bleuâtre, mais recouvert d’une pubescence qui le fait parai- tre grisâtre ; ses élytres sont roux, testacés,obscurs, traversés vers l'extrémité postérieure par une ligne blanche bordée de noir. Ce petit insecte attaque à l’état de larve les fleurs du pommier dont il empêche le développement, ce qui les fait ressembler à des clous de girofle. Toutes les fleurs qui pré- sentent cet aspect sont habitées par une larve d'Antonome qui ronge les organes de la fructification. 86 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Ce petit insecte occasionne en certaines années des dégâts très considérables; c’est au point que les jardiniers ignorants, voyant sur degrandes surfaces toutesles fleurs avortées, accu- sent les vents roux de les avoir brüûlées. L'Anthonome du pommier paraît vers la fin d'avril et s'empresse de s’accoupler; la femelle fait sa ponte dans les boutons à fleurs qu'elle perce avec son rostre et ne dépose jamais qu'un seul œuf dans chaque bouton. Les larves éclo- sent vers la fin de mai ou au commencement de juin et com- NN NS | JANINE RTS Fig. 4 Anthonome du Pommier. mencent immédiatement leurs dégâts. Elles ont acquis tout leur développement lorsque les boutons tombent; alors elles entrent dans la terre où elles passent l'été, l'automme et l’hi- ver à l'état de nymphes, pour se réveiller au printemps à l’état d'insectes parfaits. Pour se préserver des ravages de cet ennemi, on a conseillé d'enlever des pommiers toutes les fleurs qui ne se sont pas développées et de les brûler. Cette opération est excellente, sans doute, mais elle ne peut se pratiquer que dans un petit jardin, elle est impossible dans un jardin de quelque étendue. Ajoutons que l'Anthonome vole très bien et qu’à moins que és nn BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 87 la mesure d'éplucher les pommiers soit générale, il en viendra de chez les voisins et alors les précautions qu’on aura prises chez soi deviendront inutiles. Un autre Anthonome tout aussiredoutable est l’Anthonome du Poirier (A. Pyri), il réssemble beaucoup à celui du pom- mier. La couleur est ferrugineuse, tirant sur le noir; ses antennes sont noirâtres, sa tête est recouverte par une pubes- cence blanche formant une ligne grisâtre se prolongeant sur le corselet et, comme dans l'espèce précédente, les élytres sont traversés par une bande blanche bordée de noir. La larve de cette espèce vit dans les fleurs du poirier. M. Forest. dans ses cours d’arboriculture fruitière, la désigne sous le nom de ver d’hiver ou ver des bourgeons à fleur. Ses mœurs sont les mêmes que celles de l’'Anthonome du pom- mier. Il y a quelques années cet insecte était presque inconnu dans lerayon de Paris, aujourd’hui il est très répandu et cause de grands dégâts, principalement sur les espaliers et les que- nouilles où iltrouve ure abondante nourriture etun bon abri. Pour le détruire, il faut nous en remettre à nos auxiliaires les oiseaux et enlever tous les boutons attaqués, qu'il faut avoir soin de brûler. Une autre espèce d'Anthonome vit sur les fleurs des ceri- siers; son nom vulgaire est Anthonome des fleurs du cerisier (A.cerasi); ses mœurs sont à peu de chose près semblables à celles des deux espèces précédentes (1). Société centrale d’apiculture et d’insectologie. Séance du 20 avril 1887. Présidence de M. W. de Fonvielle. Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est adopté. Il ajoute ensuite qu'il a reçu l'affiche de la prochaine exposition des Insectes, soumise à (1) Description et figure empruntées au Journal des Campagnes. (La Réd). 88 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE M. le ministre de l’agriculture qui l’a approuvée le 1° avril Il en donne lecture. L'assemblée autorisé le secrétaire à en faire tirer de suite 100 exemplaires qui seront envoyés dans les villes où vont avoir lieu les concours régionaux et autres expositions importantes. M. le Ministre de l’Instruction ne annonce que l’ou- verture du congrès des sociétés savantes aura lieu le 31 mai à la Sorbonne. Il demande que la Société lui désigne un ou plusieurs membres pour assister à ce congrès. L'assemblée désigne M. Ramé. Le Ministère de l'agriculture adresse à la Société un exem- plaire de la Statistique agricole annuelle pour 1885. On trouve pour cette année que l'exportation de la cire a été de 127.438 fr. et l'importation de 753.196 fr. M. Hamet signale la concur- rence que les cires de nos colonies viennent faire à nos cires indigènes. Le président dit qu'il serait bon de s’assurer de ce fait et de demander alors qu'elles fussent imposées comme les cires étrangères. M. Hamet fait remarquer que les cires provenant des pays avec lesquels la France a contracté un traité de commerce ne paient pas d'entrée. M. Sevalle propose, pour faire partie de la commission qui devra aller visiter les ruchers bien tenus des apiculteurs de la banlieue qui demanderont à concourir pour cet objet, MM. Asset et Saint-Pée. Le Président dit qu'en y ajoutant le nom de l’auteur de la proposition, M. Sevalle, la commission est formée. M. Ramé fait part de la constitution du groupe d'admission pour l'Exposition universelle de 1889, groupe VIII, classe 76 (insectes utiles, — apiculture, sériciculture, etc., — et in- sectes nuisibles). Ce comité se compose de MM. T. Blanchard membre de l'Institut, président ; Ramé, membre de la Société centrale d'apiculture et d'insectologie, vice-président ; F. Hen- negny, professeur à l'Ecole d’horticulture à Versailles, secré- taire-rapporteur ; Balbiani, professeur au Collège de France, et E. Menault, inspecteur de l’agriculture. L'auteur de cette communication dit qu'il importe que les personnes qui dési- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 89 rent exposer fassent leur déclaration cette année pour qu'un emplacement convenable soit donné à l’Insectologie. M”° Dillon fait part de la détermination qu'elle a prise de faire don de la collection de feu son mari à la Société des sciences de l'Yonne. L'assemblée félicite M®° Dillon de cet acte de générosité. — Au congrès des sociétés savantes : M. Ramé dépose le programme de la neuvième exposition des Insectes utiles et nuisibles qui aura lieu dans l’Orangerie des Tuileries du 25 août au 27 septembre. Un concours est ouvert entre les instituteurs qui ensei- gnent l'Insectologie (culture des insectes utiles, protection des auxiliaires et destruction des insectes nuisibles.) Le concours sera fermé le 25 août. Des primes en argent (100— 50 — 95 fr. ), des livres et des médailles seront données aux plus méritants. Les concurrents devront envoyer des tra- vaux d'élèves qui pourront eux-mêmes être récompensés. Ces travaux figureront à l'exposition des Insectes de 1887. Un congrès d'Insectologie générale et un congrès d’Apicul- cure auront lieu pendant le cours de l'exposition, dans la salle des conférences. Les intéressés sont priés de faire con- naitre les questions qu'ils pourraient avoir à traiter ou qu'ils désireraient y voir discuter. Adresser au secrétariat de la Société, rue Monge, 67. L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président remercie les savants de province qui ont bien voulu prendre part aux travaux du congrès et déclare close la session de 1887. La dernière séance du 4 juin a été remplie pas le magni- fique discours de M.le Ministre de l’Instruction Publique ; ce discours qui comporte plus de trois pages du journal officiel est d'une élogquence remarquable. Après un pieux hommage rendu à la mémoire de ceux qui ne sont plus, le Ministre a mis en lumière les travaux Ces sa- vants modernes et glorifiéle doyen de la science : M.Chevreul. A l’avenir, chaque année une section sera appelée à rendre compte de ses travaux. Enfin M. Spuller à terminé son dis- 90 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE cours par un chaleureux appel au dévouement de tous : « Et cependant, la science, la vérité doivent servir à tous; et ce n'est pas pour vous seulement que vous travaillez tant à vous instruire, c'est pour les bienfaits que la science et la vérité répandent parmi les hommes, c'est là ce qui vous empêche de vous séparer de vos concitoyens. Pensez à eux, travaillez pour eux, car ce sera travailler pour le République, pour la France, pour l'humanité. » (Mouvements d'adhésion et nom- breux applaudissements.) M. le Ministre a ensuite proclamé les nominations de trois chevaliers dans l’ordre national de la Légion d'honneur, treize officiers de l’Instruction publique et vingt-deux officiers d'Académie. — M. Humbert adresse une note sur : Une singulière Biblio- thèque, tel est le titre qu'il donne à sa communication. 11 envoie aussi une communication sur «l’Instinct des Fourmis ». Le secrétaire signale, sur ce dernier sujet, un article très intéressant, publié dans la #evue Horticole des Bouches-du- Rhône. M. Ramé donne lecture du compte rendu des ouvrages qui lui ont été soumis dans la dernière séance. Le Président propose que ce compte rendu soit publié dans le Bulletin. M. Delepine propose comme membre de la Société (section d'Apiculture), M. Legros, chef d’eseadron en retraite à Bayonne. L'’admission de ce membre est prononcée. — La séance est ensuite levée. L'un des secrétaires, SEVALLE. Congrès insectologique QUESTIONS QUI Y SERONT TRAITÉES. Dans sa dernière séance, la société centrale d’Apiculture et d'Insectologie a chargé l'un de ses membres, M. E. Savard, d'arrêter les questions à traiter au congrès insectologique, qui sera tenu dans la salle des conférences de l'Orangerie des BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 94 Tuileries dans le cours de l'exposition des Insectes en sep- tembre prochain. Voici ces questions: Are question.— N'est-il pas urgent de prendre tout de suite les mesures nécessaires afin d'empêcher la propagation de l’Anguillule (Némamatode), ennemi de la betterave ? 2me question. — Par quel moyen peut-on détruire ou du moins atténuer les ravages des Sauterelles ! 3e question. — Quels sont les Carabes les plus utiles à propager dans les jardins potagers ? 4% question. — Est-il un moyen de multuplier les Libel- * lules, qui sont si utiles aux horticulteurs ? Dne question. — Est-il des Vers à soie nouveaux qui aient donné des résultats satisfaisants? 6e question.— Comment augmenter le nombre des Cocei- nelles,qui détruisent une grande partie des pucerons dans les jardins ? 7% question.— Quels sont les moyens de se débarrasser de l’'Eumolpe de la vigne? 8e question. — Les remèdes pour détruire le Phylloxéra ont-ils fait des progrès ? 9e question. — En quoi consistent les moyens de détruire le Tenthrène du rosier ? 10° question. — Que doit-on employer comme remède contre les Altises? Am © question. — Faire connaître les moyens pratiques d'empêcher la Mouche commune de pulluler. Nota. La date du congrès sera annoncée par les journaux. Les Némathodes de la Betterave Dans la séance du 15 juin de la société nationale d'agri- culture de France, M. Aimé Girard a fait une importante communication relative à ses recherches pour la destruction 92 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE des Nématodes qui attaquent la betterave. On a constaté jusqu'ici que de rares atteintes en France, notre pays na encore que des taches limitées et est plutôt menacé qu'envahi. Selon M. Aimé Girard les Nématodes déterminent,dans les champs de betteraves, des taches analogues aux taches phyl- loxériques dans les vignes. Dans tous les cas, leur influence a été la même : amoïindrissement énorme du poids de la récolte et de la richesse en sucre. Pour éviter leur propagation, il conseille de laver soigneu- sement les outils et instruments sur lesquels s’attache la terre des champs infestés. La propagation s'établit aussi par l'épandage dans les champs des boues de lavage des racines dans les usines. Après de nombreuses expériences il a été démontré que les graines ne servent pas de véhicules à la propagation. Maïs les fumiers des animaux nourris avec des betteraves atteintes ou avec les pulpes de ces betteraves, constituent un puissant moyen de propagation. Les expériences de M. Aimé Girard ont démontrés que les Nématodes restent vivants après leur passage dans l'appareil digestif; toutefois, comme ils sont tués par une chaleur de 60 degrés, il n’y a pas à se préoccu- per, sous ce rapport, des pulpes de diffusion, les racinesétant soumises, dans les appareils diffuseurs, à une température qui dépasse le plus souvent 70 degrés. Comme moyen de destruction, on a essayé tous les insecti- cides connus et aucun n'a été reconnu efficace ; le sulfure de carbone employé à la dose de 150 à 200 kilog. par hectare a seul donné une amélioration passagère. M.Aimé Girard, dans ses nombreuses expériences, a constaté que les Nématodes sont tués par l'emploi de 300 grammes de sulfure de car- bone par mètre carré, appliqués comme pour le traitement des vigne s. C'est Schacht, de Bonn, qui a découvert le Némathode (Heterodera Schachtii).Ge parasite a été étudié par MM.Schmitt, Larckart et Kuehn de Hall. Sous la forme d’Anguillules, mesurant environ deux à trois dixièmes de millimètre, les BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 93 larves de Némathodes après avoir percé, à l’aide du style dont leur bouche est armée, l’épiderme des radicelles les plus jeunes, soulèvent cet épiderme, s’établissent dans la logette dont ce soulèvement a déterminé la formation, et là, sur place, s’en vont grossissant peu à peu. Sur les kystes bruns de l'Anguillule de la bettarave. Note de M. Joannes Chatin présentée à l’Académie des sciences par M. Pasteur. « Parmi les Némathodes parasites des végétaux, il en estun qui a rapidement acquis depuis quelques années une noto- riété particulière, c’est l’Æeterodora schachti, qui vit sur les racines de plusieurs plantes, principalement de la betterave, causant ainsi de véritables ravages dans certaines cultures. Les larves, petites et ténues, pénètrent dans les radicelles, puis se transforment en animaux adultes qui offrent des différences sexuelles considérables ; les mâles seuls conser- vent l'aspect filiforme et classique des Némathodes,tandis que les femelles, gonflées par le développement des œufs, se montrent bientôt sous l'apparence de petites masses ovoïdes et blanchâtres, fixées par leur extrémité céphalique dans la région corticale des radicelles. » Ces faits sont aujourd’hui connus, mais diverses parti- cularités semblent avoir échappé aux auteurs (Kuehn, Stru- bell, etc.) qui ont tenté d’esquisser l'histoire de ce singulier Helminthe. On s’est borné à noter quelques varialions dans la coloration ou l'épaisseur du tégument qui revêt les femel- les, sans rechercher le sort ultérieur de ces mères; c’est à peine si M. Strubell y fait une vague allusion. » Durant la belle saison, les mères sont assez promptement désagrégées par la rapide distension qu’elles ont subie et par la mise en liberté des œufs et des larves contenus dans leur intérieur. Mais, dans certaines circonstances et spécialement à l'approche de l’hiver, on constate chez ces femelles d’im- portants changements qui offrent un intérêt tout particulier. » Le tégument, d’abord très mince, s’épaissit progressive- 94 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ment ; ses glandules fournissent une abondante sécrétion qui, agglutinant des substances organiques et minérales, forme ainsi autour de la femelle une sorte de test adventice, de nature mixte. En se développant, cette carapace finit même par obturer les ouvertures buccale, anale et vulvaire ; l’aiguil- lon céphalique qui maintenait le parasite fixé dans les tissus du végétal ne peut, dès lors, plus fonctionner et toute adhé- rence se trouve rompue entre le ver et la plante nourricière. » Ce n’est plus un animal qu’on a sous les yeux, mais un kyste rempii d'œufs, comparable à un oothèque, et qui tombe dans la terre mêlée aux racines. De forme variable (ovoïde, naviculaire, biconique, etc.), ce kyste mesure en moyenne 0 millim. 6, suivant son grand axe.Ilest de couleur brunâtre, protégé par des parois très épaisses et difficilement perméables. On voit combien il diffère de la femelle fécondée, telle qu'on l’observe avec sa teinte blanche, son tégument mince et fragile, se rompant sous le moindre choc ou sous la moindre action osmotique. » On s’explique facilement comment un kyste ainsi cons- titué peuttraverser la mauvaisesaison, assurant une puissante protection aux œufs qu'il renferme. Plus tard, sous l'influence de conditions favorables à sa déhiscence, ses paroïs se gon- fleront, se ramolliront et laisseront échapper œufs et larves. Celles-ci, gagnant les radicelles voisines, atteindront leur complet développement, les femelles seront fécondées et le parasite se multipliera rapidement. (A suivre.) — M. Guillot, naturaliste, 4, place Saint-Michel, à Paris, se met à la disposition des jeunes entomologistes. 2 Le gérant : H. HAMET. RD LS LPO DE Imp. dela Soc. de Typ.". Noizcrre, 8, r. Campagne-Premiére. Paris, M ne BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE LPS RIT SOMMAIRE : Les Insectes nuisibles par Vicror MeuniErR.— Société centrale d'apiculture et d’insectologie, séances de mai et de juin. —Compte rendu d'onvrages, par M. RAME.— Sur l'estivage de la graine des vers à soie, par FRÉDÉRIC CAZALES.— Un insecte ennemi du blé (l'Iule). Le papillon- nage. — Questions du congrès apicole. — Les Nématodes (fin) — L'Oryctès de la vigne. — Les singes apivores. Les Insectes nuisibles LEUR MULTIPLICITÉ ET LEUR DÉGATS, PAR VICTOR MEUNIER. Une exposition modeste se prépare, celle des Insectes, qui se tiendra du 27 de ce mois au 25 septembre dans l'Orangerie du jardin des Tuileries. Outre les insectes utiles, tels que ceux qui donnent la soie, le miel, le carmin, on y verra ceux qui nous nuisent. La question des petites bêtes est une des plus grandes qu'on puisse agiter dans l’ordre des choses matérielles. Nous n'avons pas d'ennemis plus sérieux. L'homme lui-même ne fait pas courir plus de dangers à l'homme. Ce qu'une armée d'invasion est à un peuple envahi, l'insecte nuisible l'est à tout le genre humain; une armée ne s'entend pas mieux à saccager une forêt, à stériliser un champ cultivé, à faire d'une maison une ruine, à détruire les fruits de l'épargne, à tra- vailler pour le néant. Trois cent mille espèces armées de tarières, armées de tenailles, armées de scies, nous assiègent nuit et jour, et dès que celte surveillance se relâche, envahissent nos demeures, ne s’arrêtant, si on n’y met obstacle, que lorsqu'il n’y a plus rien à détruire. Aussi Columelle n’exagère-t-il pas quand il met « les vo- lucres et les chenilles ennemies de Bacchus et des vertes saussaies » au rang des fléaux les plus redoutables, à côté des tempêtes, de la grêle et des inondations. 98 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE C'est que la prodigieuse fécondité des insectes et leur ap- pétit insatiable compensent au centuple leur petitesse. Une reine de termites pond d’un jet continu, à raison de 1 œuf par seconde, 86,400 œufs en vingt-quatre heures. Une seule femelle de fentaredo pini, si rien n’arrêtait sa multi- plication, donnerait naissance, en dix ans, à 200.000 billions d'individus. La postérité d'une femelle de puceron s'élèverait, dès la dixième génération, à un quintillion de pucerons. Le docteur Ratzebourg écrit qu'un tronc de sapin donne quelquefois asile à 23.000 couples de bostrichus typographi- eus. En 1839, dans la Saxe-Altenbourg, 500 acres de bois furent ravagés par la liparis monacha, vulgairement reli- gieuse ou nonnette. On en détruisit plus de 20 millions d'in- dividus. On ramassa en 1856, 33 millions 540.000 hannetons, dans les seuls environs de Quedlinbourg, en Prusse. Joly raconte qu'en 1813, 1815, 1822 et 1826, une telle quan- tité de criquets voyageurs S'abattit sur la Provence, que. la ville de Marseille et celle d'Arles, qui les mirent à prix et payèrent le kilogramme d'œufs 50 centimes et le kilogramme d'insectes 25 centimes, dépensèrent pour ce seul article la première 20,000 fr. et la seconde une somme d'un quart plus forte. Dans les trois années 1837, 1838 et 1839, les forêts des en- virons de Toulouse furent envahies sur un espace de vingt- cing lieues carrées par le liparis dispar. Au bruit des che- nillesrongeant les feuilles, on se fût cru dans une magnanerie ; quand les chênes furent entièrement dépouillés, elles se jetèrent sur les saules. Saint Augustin parle d'une nuée de criquets dont les cada- vres causèrent en Numidie une peste qui fit périr 800.000 personnes. C'est à faire rougir un Attila. Ce n’était pas trop d’un dieu, au dire des Erythréens pour venir à bout d’un seul de ces ennemis et ils donnèrent à Hercule le nom d'/poctone, en souvenir de sa victoire sur les ipes, insectes qui rongent la vigne. Seuls contre les insectes, nous succomberions. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 9q Chaque année, le Lapon s'enfuit vers le Nord ou s'élève de cime en cime jusqu à ce que le froid dû à la lattitude ou à la hauteur ait jeté entre lui et l'ennemi qui le force à émigrer, une barrière inaccessible pour ce dernier; l’homme bat en retraite devant une mouche (un œstre), dont le seul bour- donnement jette la terreur dans les troupeaux de rennes. Livingstone constatait que l'ennemi auquel la civilisation, lorsqu'elle voudra prendre possession de certaines parties de l'Afrique méridionale, devra d'abord disputer le terrain, est une mouche venimeuse, la mouche ésété, bien autrement redoutable que le lion pour le gros bétail. On a vu dans l’A- mérique du Sud des colons attaquer du canon les gigantes- ques constructions du termite, improprement nommé fourmi blanche, et qui appartient au même ordre entomologique que les libellules. * * *X L'insecte est si fort que nous ne pouvons en triompher qu'à la condition de nous faire un parti chez lui. Heureuse- ment un grand nombre de ces bestioles ont les mêmes inté- rêts que nous et leur concours nous est assuré. Quelle leçon d'humilité : notre ennemi le plus redoutable ne se rencontre pas parmi les princes du règne animal ; ce n’est ni le lion, ni l'éléphant, ni le crocodile, c'est l’insecte; moins que cela, un être ébauché, inachevé, embryonnaire : la larve ! Un peuple de larves nous tient en échec! Et quelle leçon de solidarité: la prospérité de l'agriculture, et par suite, le progrès social tout entier, liés à la fonction de quelques insectes perpé- tuellement affamés d'insectes! Vingt-deux genres de coléoptè- res, de névroptères, de diptères, d'hyménoptères et d'ortho- ptères, attaquent la pyrale. La larve du calosome envahit le nid des chenilles processionnaires, leur perce le ventre, et ne cesse de s'en repaître qu'au moment où sa peau distendue à l'excès par la masse de nourriture ingérée, menace de se rompre. La larve de l'ichneumon éclôt dans le corps même de la chenille, qui y habite, elle en vit jusqu'au jour où elle se métamorphose en nymphe. Une mouche, l'asile, est per- 400 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE pétuellement en quête de petits papillons, de mouches, de typules, de bourdons qu'elle saisit au vol à l’aide de ses lon- gues pattes. Où les carabes sont en nombre, on ne trouve bientôt plus de ces hideux et redoutables hannetons, les mans. L'armée d’Ormuz n'est ni moins nombreuse, ni moins bien armée, ni moins active que l’armée d’Ahriman. Connaitre nos alliés, les protéger, les multiplier, telle est donc la tâche que notre intérêt nous assigne. Mais entre les ichneumons, les sphex, les carabes, les calosomes, les cicin- dèles, les libellules, les Silphes, les coccinelles, entre ceux-là et les insectes destructeurs de récoltes dont les premiers ont pour fonction de limiter le nombre, les habitants des campa- gnes n’établissent guère de différence. Utiles ou nuisibles, ils leur font à tous à peu près le même sort, celui qu'ils réser- vent également aux oiseaux de proie nocturnes, à la multi- tude des oiseaux insectivores, à la musaraigne et à la taupe parmi les mammifères, à la couleuvre et au crapaud parmi les reptiles et les amphibiens. M. Chatel a calculé que la con- servation des oiseaux de nuit sauverait annuellement douze ou treize millions d’hectolitres de céréales dévorées par les rats et les campagnols! De sorte qu'il est vrai de dire que l'homme a un ennemi bien plus dangereux que ceux qui viennent de nous occuper; et cet ennemi, c'est l'ignorance. Un des services que rendra l'exposition prochaine sera d'appeler une fois de plus l'attention sur cette question des insectes nuisibles, aussi importante dans l’ordre matériel qu'aucune de celles pour lesquelles des hommes doués de raison peuvent se passionner. _ Société centrale d'apiculture et d'insectologie Séance du 17 mai. — Présidence de M. de FONYIELLE. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Le secrétaire donne ensuite lecture de plusieurs pièces adminis- tratives. M. Ramé communique un extrait de la séance du 30 avril : BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 101 du Conseil municipal de Paris qui rétablit la subvention de 500 francs à la Société centrale d’apiculture et d'insectologie, . Subvention affectée au cours public et gratuit d'apiculture au jardin du Luxembourg. Cette somme sera ordonnancée au nom de M. Hamet, professeur dudit cours. M. Hamet entretient l'assemblée de l'état de ses colonies ita- liennes qui ont moins souffert de la longueur de l'hiver et se trouvent plus avancées que ses colonies indigènes. Le secrétaire communique la délibération que la société d'apiculture de l'Aube a prise, sur la proposition de son pré- sident, M. Vignole, dans sa séance générale du 12 avril, à Troyes, concernant le concours que la société apicole de l'Aube apportera à l'exposition des insectes de l'Orangerie des Tuileries, à Paris. Elle mettra à la disposition de la Société centrale quelques médailles pour être décernées à l’occasion de cette exposition, savoir: une médaille de vermeil, deux médailles d'argent et quatre de bronze. Plusieurs communications sont encore faites à l'assemblée. La séance est ensuite levée. DELINOTTE, secrétaire. Séance du 15 juin. — Présidence de M. RAME. Après la lecture et l’aäoption du procès-verbal de la der- nière séance, le secrétaire général fait part à l'assemblée de la perte que la Société vient de faire en la personne de M. Trouillet, horticulteur de grand mérite, mort le 3 du mois dernier à l’âge de 83 ans, à Montreuil-au-Bois, qu'il habi- tait depuis longtemps. Ilajoute que ce membre a été l’un des conférenciers les plus écoutés dans nos dernières expositions, et quiare- commandé l'emploi du savon noir et du jus de tabac pour détruire les insectes qui attaquent les feuilles des arbres. Le président dit que la Société témoigne ses regrets de la perte de ce membre aussi dévoué que distingué, et adresse ses condoléances à son honorable famille, en oo à son fils l'architecte de notre Société. Pour extrait : DELINOTTE, PR 102 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Compte rendu des ouvrages suivants : Les insectesutileset nuisibles. — Lesanimaux utiles. — Les ani- maux nuisibles. — Le Phylloxéra. Ces quatre brochures, par A. Labalétrier (1). La première de ces brochures contient la classification des animaux et insectes utiles : 4° les mammifères ; 2° les oiseaux divisés en oiseaux de proie, passereaux, gallinacées et oiseaux divers ; 2° les reptiles et batraciens; 3° enfin les insectes divi- sés en trois groupes. La deuxième comporte la classification des animaux nui- sibles : 1° les mammifères divisés en carnassiers, porcidés, rongeurs et insectivores; 2° les oiseaux; 3° les reptiles. La troisième comprend la nomenclature des insectes nui- sibles divisés en coléoptères, orthoptères, hyménoptères, lépidoptères, névroptère, diptères, ainsi que leur organisation et les divers modes de destruction. Enfin le quatrième traitant du phylloxéra se compose de deux parties : l’une, en quatre chapitres, nous montre l'in- secte, son origine et son histoire naturelle ; l'autre, en sept chapitres, indique les traitements à suivre pour la destruction de cet ennemi, ainsi que ceux employés depuis 1883. En quelques pages, l’auteur a su résumer la matière de plusieurs gros volumes. Il est à souhaiter que chacun de ces ouvrages trouve des lecteurs parmi les élèves de nos écoles primaires. A. RaAMé. Sur l’estivage de la graine de vers à soie (2). La chaleur, dit M. A. Bélinato dans le Pacologo italiano, a une si grande action sur toute la matière organique ou inor- ganique, qu'elle est, on peut le dire, la cause première de la vie des plantes et des animaux. Ne doit-elle pas aussi exercer 4. Librairie du Journal des Campagnes,Le Bailly, éditeur,15,rue de Tournon;1. 2. Estivage veut dire : saison d'été passé à la montagne. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 103 quelque influence sur la graine des vers à soie dans les premiers mois de sa vie? Cette influence est-elle favorable ou non ? et, si elle est favorable, jusqu’à quel point l'est-elle et quel est le degré thermométrique qui paraît préférable ? M. Bellinato a étudié cette question, et il résume de la manière suivante l'état où elie se trouve aujourd'hui. Rollat pense, à la suite de ses expériences, que les hautes températures en été et en automne perfectionnent la semence des vers à soie, et il conseille de la chauffer artificiellement quand la chaleur naturelle, en ces saisons, vient à baisser. La station royale hacologique de Padoue a montré par ses expériences qu'une trop longue hibernation de la graine est fâcheuse, et il conseille alors de l’abréger en réchauffant artificiellement la graine en automne. M. Bellinato croit que les soubresauts de la température sont dangereux dans toutes les saisons, et qu'il convient de les éviter en été et en automne par la chaleur artificielle dans les périodes froides, plutôt que par le froid artificiel dans les périodes chaudes. Partant d'idées tout à fait différentes, Rollat, la station bacologique de Padoue et Bellinato, sont néanmoins arrivés à cette même conclusion quil convient de réchauffer la graine en automne. Bellinato a constaté en outre, que les hautes températures en été ne sont pas nuisibles à la graine tant qu'elle ne sont pas assez élevées pour amener la cuisson de celle-ci. — Bien qu'il n’ait pas de preuves certaines que le froid en été soit nuisible à la graine, pourtant i! se croit autorisé à conseiller l'estivage de la graine de la façon sui- vante : Soumeitre la graine en été aux plus hautes températures na- turelles dont noire climat est susceptible, à l'abri du soleil, bien étendu. Employer la chaleur artificielle pour éviter les écarts de température qui provoqueraient des bourrasques pendant l'été. En automne, laisser décroître lentement et sans soubresauts la température ambiante de la graine, en faisant usage, quand c'est nécessaire, de la chaleur artificielle, 104 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE de façon à ce que le thermomètre ne descende jamais au- dessous de 150 centigrades jusqu à vers la fin de décembre ; ensuite arriver lentement et progressivement à la tempéra- ture de l’hibernation, c'est-à-dire à environ zéro degré. D' FRÉDÉRIC CASALIS. Un insecte ennemi du blé. IULE A POINTS ROUGES. — L’Iule à points rouges est un my- riapode de la famille des diplopodes qui vit en parasite sur le blé en terre; sa longueur est de dix à douze millimètres, son diamètre est de un millimètre et demi, il est formé de qua- rante à cinquante anneaux qui possèdent ce curieux caractère, c'est qu'ils portent latéralement chacun deux taches d’un Fig. 5. — L'lule très grossie. rouge très vif. La tête de cet insecte est munie de deux an- tennes, et la bouche est disposée pour sucer et non pour broyer, /g. 5. Comme l'Tule ne peut que sucer et non broyer, elle n’atta- que le grain que lorsque la masse farineuse est laiteuse. On comprend qu'alors le grain ne peut germer, ou lorsque le germe sort, il ne donne qu'un chaume affaibli qui ne peut produire qu’un épi étiolé. Contre cette invasion, il n’y a qu'un remède à opposer, c'est le chaulage du blé. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 105 Le chaulage est une opération qui a pour but de blinder pour ainsi dire la semence, avec une cuirasse empoisonnée qui empêche l'ennemi de pénétrer dans la place. On obtient ce résultat, par l'emploi du sulfate de cuivre ou couperose bleue, seul ce produit a la sanction de l’expé- rience (1). Congrès apicole QUESTIONS QUI Y SERONT TRAITÉES 1° Présenter les méthodes les plus avantageuses et par con- séquent les plus rationnelles de cultiver les abeïlles. Appuyer d'expériences comparatives les résultats obtenus ? 2° Quels sont les avantages particuliers du mobilisme et du fixisme ? 3° Quels sont les moyens le plus possibles à la ruche simple, ou du moins la méthode de la conduire? 4° Les grandes ruches empêchent-elles l'essaimage? 5° Y a-t-il avantage à supprimer l’essaimage au point de vue du rendement en miel des ruches ? 6° Quels sont les avantages de l'emploi des bâtisses natu- relles et artificielles ? 7° Qu'a-t-on appris sur la loque ? 8° Quels sont les moyens d’augmenter les usages du miel et par conséquent d'étendre sa consommation ? 9% Quel est le moyen de supprimer l'intermédiaire nuisi- ble, celui-là qui augmente sensiblement le prix du miel et, partant, en restreint la consommation ? 10° Quelles sont les mesures à prendre pour empêcher la cérisine, produit minéral inférieur, de venir faire concurrence à la cire réelle. 11° Quel est le mode le plus rationnel de faire l'essaimage artificiel? — Le Congrès apicole aura lieu le 23 septembre dans la salle des conférences de l'Orangerie des Tuileries. 1. Article et figure empruntés au Journal des Campagnes. 106 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le papillonnage, Tout se lie dans la nature! Tout est prévu; tout est utile. Cet affreux crapaud, l’effroi des dames, fait sa nourriture des limaces; le lézard, cette miniature du crocodile, ne vit que d'insectes; les lombries, ces répugnants cylindres animés, ren- dent la terre malléable ; les horribles araignées vivent des insectes nuisibles, et les papillons engendrent des chenilles qui mangent nos plantes. Nous venons d'écrire les mots: « insectes nuisibles »; cer- tains y trouveront la contradiction avec ce qui précède. Répon- dons à l’avance que, si les insectes sont nuisibles, en géné- ral, ils sont utiles à ceux qui les mangent et à la fécondité des fleurs. Mais, nous direz-vous, pourquoi ces limaces? Pour- quoi ces chenilles? Pourquoi ces larves de toutes sortes qui font le désespoir des horticulteurs ? Ne fallait-il pour le créa- teur animer la nature par une variété infinie de créatures qui vivent les unes des autres? C'est toujours le combat pour la vie et, pour le combat, il faut des éléments. Voyez-vous ce joli papillon? Ilest grand, ses belles ailes jaunes sont maculées de brun et de blanc: c'est le papillon à carottes ; animant l’air deses excursions gracieuses, il va dépo- ser ses œufs qui produiront cette grosse chenille verte, à une corne, dont les déprédations sont énormes dans les champs de carottes, chez d’autres légumes et dans nos lauriers-tins, où les dégâts sont quelquefois considérables. Tous les papil- lons, si légers, si charmants, sont les ennemis de nos feuilles et de nos fleurs ; en voltigeant de fleurs en fleurs, en les fécon- dant inconsciemment, ils s'apprêtent à nous envahir de leurs chenilles qui s’évertueront à dépouiller nos arbres et nos plantes. Nos rosiers furent assiégés ce printemps par une quantité prodigieuse de larves entourées de mucosité blanche, ressem- blant à des crachats. Cette larve est une forme d'un futur insecte à ailes blanches, nommé ptyleus spumarius, par Linné. Il est classé dans les Hémiptères, embranchement des Hémop- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 107 tères, famille des Cercopèdes. — Nous avons dû faire une chasse sérieuse à cette invastion de crachats dont les-habitants suçaient la sève de façon àen gêner la marche vers les boutons de roses. Dans ces exsudations il y avait souvent deux ou trois larves. Ce sale papillon, accroché aux peupliers dans la journée, est facile à prendre ou à faire tomber : on l'écrase et tout est dit: c'est une légion de chenilles en moins. C’est lui qui donne naissance à ces chenilles dégoûtantes et velues, dont le peu- plier est bientôt rempli. D’autres noctuelles se cachent dans les haies : elles mettent au monde des œufs qui, placés dans le terreau ou sur la terre, donnent des chenilles qui circulent dans les plantations maraîchères. Les salades et autres légu- mes fanent sur place: soyez certains que des larves sont occu- pées à ronger le collet de ces plantes. Elles abondent surtout, dans les années sèches ; il nous a été donné de voir, dans nos visites au sujet de la Prime d'hon- eur du concours régional (visites faites en 1885), les champs de scarolles et endives entièrement dévastés par ces rongeurs, En enlevant les feuilles fanées on découvrait trois ou quatre vert gris, dont les mandibules n'avaient rien laissé de la par- tie souterraine des plantes. Le papillon (Noctua segelum), qui produit ces dévastateurs, est facile à prendre: le jour, il dort attaché aux arbustes des haies ; le soir, seulement, il s’envole pour remplir sa mission et mourir. Les papillons nocturnes sont, paraît-il, au nombre de sept cent espèces ! A côté des noctuelles, ii y a les chenilles des Bombyces (Bombix) et de la Sphynx qui rongent nos arbres et nos arbustes; les larves des Cossus ronge-bois, qui, de même que les Scolytes, de famille des Coléoptères, se forment des habitations agréables dans le liber des arbres forestiers ; elles y trouvent le gite et la nourriture. Les chenilles du Bombyx monoca (Bombycemoine) et du Bombyæ pini s'attaquent aux pins et aux sapins, ainsi que les larves du Noctua piniperda qui envahit les forêts de pins sylvestres. Quantité de chenilles, entre autres, celles du Bombyce 108 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE processionnaire, qui dépouille nos haies d’aubépine quand elles ne sont pas soignées et celles de Bombyce livré (vilain petit papillon) qui aime les chênes, ne passent leur courte existence qu'à faire du mal. Certains auteurs conseillent de ne planter que les essences peu fréquentées par les chenilles. C'est peut-être plus commode que les soins d'échenillage, mais les chenilles ont souvent prouvé que faute de grives, elles mangent des merles! Nous avons observé dans un jardin mal peigné des lilas complètement ravagés par des larves de Ten- thrèdes et autres. Et, cependant il est connu que le lilas est peu estimé des chenilies. Les Lépidoptères sont nombreux: ce sont non plus grands ennemis. Les Hyménoptères ne le sont pas beaucoup moins, car ils nousfournissent la Tenthrède du rosier et autres mou- ches malfaisantes. Les Coléoptères nous distribuent à profu- sion les Scolytes (Scolytus destructor) lesquels se chargent de détruire les arbres des boulevards, des promenades, des squares et même des forêts. Les Scolytes piniperdes sillon- nent le bois des résineux; les Bostriches typographes(Bostri- chus typographus) dessinent de jolis canaux dans le corps et les branches des arbres ; le Hanneton est deux fois mauvais: insecte parfait, il engloutit les feuilles d'arbustes et d'arbres, à l'état de larve, il dévaste horriblement les champs de légu- mes de certaines parties de la France. — Nous avons vu dans le département de l'Oise les maires de certaines communes, payer 1 franc le boisseau de hannetons, aux enfants qui les cherchaient dans les bois et aux arbres des routes. Un pluie de ces maudits insectes tombait par terre lorsque l’on agitait les branches des arbres. Ce que l’on fait probablement encore pour les hannetons on devrait le faire pour les papillons. Il serait utile d'encou- rager les amateurs et horticulteursà enlever, pour les détruire, les papillons nocturnes des arbres où ils se collent pour dor- mir, et à poursuivre avec le filet les papillons diunes. De ces chasses pourraient aussi naître beaucoup de ces intéressan- tes collections de papillons qui fendent le cœur aux personnes BULEETIN D 'INSECTOLOGIE AGRICOLE 109 sensibles, mais qui réjouissent, par contre, les éntomologis - tes, les horticulteurs et les sylviculteurs, ceux-ci peuvent se dire en voyant ces charmants insectes empalés sur le carton : en voilà qui ne nous produiront plus de chenilles! En tuant un papillon on détruit des centaines de chenilles ! L’échenil- lage est bon. le chaulage est utile, les autres petits soins sont nécessaires ; le papillonnage, — si toutefois ce mot peut s'ap- pliquer à la chose, — serait excellent. On doit stimuler cette destruction, car les oiseaux insectivores n’augmentent pas, au contraire; en raison de ce fait, il y a de plus en plus d'insec- tes et de larves. Les sociétés d'horticulture ont le devoir d'encourager celte chasse aux papillons et insectes divers, en créant des prix pour les plus belles collections soumises, chaque année, à un jury spécial; les expositions pourraient comprendre dans leurs programmes plusieurs prix assez importants pour ce genre d'exhibition. Il y a quelque chose à faire. Afin que ces mêmes collections ne puissent reparaître à d’autres concours, elles deviendraient la propriété des Sociétés. Les cadres de papil- lons et d’autres insectes orneraient les salles affectées aux travaux des Sociétés horticoles. Un savant entomologisie les dénommerait et ce serait encore une application du fameux adage: utile dulci. Nous attachons le grelot; espérons que ce ne sera pas en pure perte. AD. VAN-DEN HEEDE, v.-p.de la Société régionale du Nord de la France (1). Les Nématodes de la Betterave. (Suite. Voir p. 91). Les phénomènes dont s’accompagnent la rupture du kyste et la mise en liberté des œufs et des larves exigent, pour s’accomplir, un temps qui varie avec la température, 4. Le Jardin, journal d'horticulture générale. 110 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE l'humidité, etc. Je me borne à résumer l'expérience suivante: à la fin de mai, la température moyenne de la salle étant de 12°, je place des kystes bruns dans une coupe de cristal, avec une petite quantité de terre humide ; au bout de neuf jours, les jeunes Anguillules s'y montrent en assez grand nombre. J'ai à peine besoin d'ajouter que cette terre provenait d’un endroit où n’avait jamais été cultivée aucune plante némato- dée et que je m'étais assuré, par des observations répétées, qu'elle n’offrait aucun Heterodora Schachtii avant derecevoir les kystes. « La formation des kystes bruns réalise donc une condition éminemment favorable à la propagation de l'espèce et permet de comprendre l’insuccès de la plupart des moyens de des- truction qu'on a tentés de lui opposer en variant les cultures ou modifiant les assolements. « La notion de ces kystes est également importante pour la recherche du parasite : lorsqu'on examine, au printemps, les betteraves retirées des silos, on peut ne découvrir aucun point blanchâtre sur les radicelles, aucune trace de Némato- des sur des coupes pratiquées à divers niveaux, sans être pour cela en droit de conelure à l’absence de l’Anguillule. Avant de formuler une telle conclusion, il faut encore laver scigneu- sement la terre mêlée aux racines et l’examiner à la loupe, bien souvent on y découvrira, confondus avec les grains de sable dont il est difficile de les distinguer, ces petits kystes bruns qui présentent, on le voit, un double intérêt pour la biologie de l’Helminthe et pour sa prophylaxie. » L’Oryctes, ennemi de la Vigne. (Oryctes nasicornis, Lin). On lit dans le Messager agricole du Midi : Au printemps de 1885, un petit propriétaire de Viole-d’Asti avait planté 140 plants enracinés de la vigne américaine con- nue sous le nom d'Isabelle. Presquetousces plants poussèrent BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dit bien, et l’on pouvait espérer en automne que leur réussite était assurée. L'hiver suivant (1885-1886), il tomba assez de neige, condition très favorable à la nouvelle plantation; le propriétaire fut donc très surpris de constater que la plus grande partie des jeunes vignes n'avaient pas encore poussé vers la fin du mois d'avril 1886. Il pria M. Perroncito de s’as- surer si le phylloxéra ne serait pas cause de cette absence de végétation. A cet effet, on enleva la terre tout autour des souches pour examiner l'état des racines. On trouva d’abord, à des profondeurs différentes, des myriapodes rouges etlongs {Himontarium subterranum Leach.), et, plus bas, une grande quantité de larves très grosses, que le docteur Camarano reconnut appartenir à l'Oryctes nasicornis Linné, appelé vulgairement rhinocéros. Les larves étaient en général retour- nées sur elles-mêmes et réunies en colonie de 2, 3,4et 5 et jusqu'à 8 individus : elles étaient à diverses profondeurs autour des racines des plants de vigne. Les radicelles étaient presque entièrement mangées, et il ne restait que la racine principale, grosse, presque nue et dépourvue d’appendices latéraux. Puis autour, et particulièrement sous la portion thoracique, entre les anneaux munis de jambes des larves, ‘on observait, se mouvant, un grand nombre de petits acarus blances-jaunâtres visibles à l'œil nu et très analogues, sinon identiques, aux gamasides des coléoptères (Gamasus coleop- tratorum). M. le professeur Perroncito éleva un assez grand nombre de ces larves dont plusieurs se changèrent en chrysalides et en insectes parfaits dans le courant du mois de septembre. A cette époque, des 140 plants d'Isabelle plantés en 1885, il n'enrestait plus que trois, très malades et condamnés à mourir comme les autres. La mort de ces vignes était due évidemment aux larves de rhinocéros ; car il n’y avait ni phylloxéra, ni aucune autre cause de maladie qui explique cette mortalité. L'Oryctes dépose, on le sait, ses œufs dans le fumier, et plus particulièrement le fumier d’étable, où ses larves 0 4112 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE se développent très bien.Ne pourrait-on pas trouver un moyen de détruire ces larves dans le fumier? Les poules, qui sont sans cesse sur les fumiers, doivent en détruire de très gran- des quantités, et c’est peut-être ce qui explique la rareté des cas pareils à celui que M. Perroncito vient de faire connaitre. Les singes apivores En Amérique du Sud, dans le territoire qu'on appelait naguère encore « les Missions espagnoles », il existe à l'état sauvage une sorte d'abeille en tout semblable à celle de nos pays, mais qui présente cette particularité qu'elle n’a pas d'ai- guillon et qu'elle est par le fait absolument inoffensive (1), c’est ce qui fait son malheur, d'autant plus que cette abeille produit un miel délicieux,chose propre à tenter les ravageurs de forêts du nouveau monde. Aussi les singes Atèles, dont la contréeest peuplée, lui font une chasse active et détruise un grand nombre de colo- nies. Lorsque ces abeilles veulent s'établir, elles choisissent le creux d’un arbre ou l’anfractuosité d'un rocher, mais elles choisissent cette habitation de telle sorte que l'entrée en soit assez étroite. Quand un singe, en faisant la chasse dans les forêts, a dé- couvert une de ces ruches naturelles, il se place et se main- tient à l'entrée, de manière que toutes les mouches qui sor- tent sont saisies par lui avec une incroyable dextérilé, puis mangée par le singe qui en est très friand, mais qui se régale bien plus de leur miel; car, quand la première mouche a été détruite ainsi, il allonge la main par l’orifice du trou et va prendre le miel jusqu'à la dernière parcelle, (A suivre). 1. 1] s’agit sans doute de la Mélipone, qui ressemble moins à l'abeille qu'au bourdon des champs. (La Rédaction.) 1 a Le Gérant : H. HAMET. PR RS PPS DS LPS PP REP R PP LS ONZIÈME ANNÉE, N° 8. Aout 1887 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE LILPPSLSPLPI PL PPS PI SOMMAIRE : Nouveau parasite de la vigne, — Société centrale d’'Apicul- ture et d'Insectologie, séance de juillet 1887. — Nécrologie et Bibliogra- phie (J.-F. LESGuyER). — Les Fourmis, par J. MoxGes. — Lygée aptère. — Tanthrède limace. — Destruction des insectes par la contagion in- fectieuse, par M. Vicar. — Séatuts de la Société centrale d'Apiculture et d’Insectologie. Un nouveau parasite de la vigne Il s’agit de la Voctuelle agrotis. — Nous extrayons sur elle ce qui suit dans l’Agriculteur cévenol: La chenille nuisible à la vigne qu'on découvrait dans la première quinzaine du mois de mai dernier dans notre région n’est pas tout à fait nouvelle dans notre pays. — Depuis long- temps déjà les viticulteurs s’apercevaient que les vignes étaient dévorées, mais on attribuait cela soit aux escargots, soit aux limaces.Il nous a fallu éprouver des pertes sérieuses pour nous donner l'éveil de ce nouveau fléau. Nozière et Lédignan ont été les premiers à pousser le cri d'alarme. Immédiatement tout le monde s’est mis à Ja recherche de ce parasite et on a pu pour cetle année enrayer une partie du mal. Voici quelques détails sur cette Voctuelle qui appartient au sous-genre Agrotis. On n’a pu jusqu’à aujourd'hui en déter- miner exactement l'espèce. Cependant J. Lichtenstein, dans son Manuel d'entomologie, à l'usage des horticulteurs, signale trois espèces de /Voctuelles comme dévorant la vigne, tant en Espagne qu'en France. Ces chenilles ne mangent que la nuit. Dans le jour elles se cachent sous terre au pied de la souche, à deux ou trois centimètres de profondeur où on les fait chercher par des femmes, surtout quand il s’agit de greffes de l’année, dont ces insectes dévorent les premières pousses. 114 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE A plusieurs reprises ces vers gris, comme on les appelle parfois, ont commis de grands ravages sur les greffes à Montpellier et ailleurs. Dans notre région ils ont attaqué surtout les vignes greffées depuis quelques années et en dévoraient complètement les pousses qui étaient parfois de 8 à 10 centimètres, c'est ce que nous avons vu à Lédignan chez M. Augé. Quant aux moyens de se préserver de l'attaque de ces para- sites, nous pensons que les viticulteurs feront bien quand l'hiver sera venu, de badigeonner leurs vignes, soit avec du sulfate de cuivre ; ils pourront encore employer le pro- cédé du curé de Saint-Gengoux-le-Royal, M. Laborier, et qui consiste à suiffer les vignes pour débarrasser celles-ci de tous les parasites qui pondent leurs œufs sous l'écorce de nos vignes. — A. F. Société centrale d’apiculture et d’insectologie. SÉANCE DU 13 JUILLET. — PRÉSIDENCE DE M. DE FONVIELLE. M. de Fonvielle fait part à la Société que son honorable secrétaire général, M. Hamet, a été frappé ces jours derniers d'une congestion cérébrale. Grâce à son tempérament et à un traitement énergique, il est aujourd’hui hors de danger. Ses forces ne lui permettant pas encore de vaquer à ses affaires personnelles, ni de prendre part aux travaux de la Société, M. Hamet a prié M. Wallès de le suppléer dans la séance de ce jour. En conséquence M. Wallès donne lecture du procès-verbal de la séance du 15 juin. Le procès-verbal est adopté sans réclamations. M. de Fonvielle communique à l'assemblée une lettre de son Président, M. de Hérédia, ministre des travaux publics, en réponse aux félicitations qui lui ont été adressées par le bureau à l’oecasion de son élévation au poste éminent où l'a appelé la confiance de M. le Président dela République. on — BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 415 M. Ramé porte à la connaissance de la réunion qu'une sub- vention de 3.000 francs a été accordée à la Société par le Ministère de l’agriculture. Elle se décompose comme suit: Une subvention ordinaire de 1.500 francs pour encourage- ments à la Société d’apiculture et une subvention extraor- dinaire de 1.500 francs pour être distribuée en primes lors del’exposition des insectes utiles et nuisibles. MM. J. Fallou et A. Wallès présentent pour faire partie de de la Société M. Alfred Guillot, naturaliste, 4, place Saint- Michel. Après une courte aliocution de M. J. Fallou, l’admis- sion de M. Guillot est prononcée à l’unanimité. L'assemblée décide qu'une réunion aura lieu mercredi 4 août, à 2 heures 1/2 précises, au pavillon du jardin du Luxembourg et une réunion des membres de la commission d'organisation de l'Exposition, le mercredi 24 août, à 2 heu- res 1/2 précises, à l’orangerie des Tuileries, dans le local de l'Exposition. Il est traité ensuite quelques questions ayant rapportà l'Exposition. L'ordre du jour étant épuisé la séance est levée. Le secrétaire : SEVALLE. Nécrologie et bibliographie Vient de mourir à Saint-Dizier (Haute-Marne), où il avait réuni la plus remarquable collection ornithologique du monde, M. J.-F. Lescuyer,membre de la Société centrale d’a- piculture et d'insectologie, et l'un de ses lauréats les plus méritants. En 1883, M. Lefèvre, vicaire général, protonotaire aposto- lique, avait publié à Langres une notice étendue sur la vie et les travaux de J.-F. Lescuyer à laquelle nous empruntons la conclusion : « Dans ce travail, j'ai voulu faire, pour les ouvrages de M. Lescuyer, avec des connaissances inférieures et une moindre autorité, ce qu'a lait Flourens pour les œuvres de Georges 116 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Cuvier et de Buffon. En marchant sur les traces de Flourens, pour rendre hommage au Cuvier de la Haute-Marne, j'aurais pu, à l'exemple du secrétaire de l’Académie des sciences entrer davantage dans le détail et m'arrêter beaucoup plus à la philosophie de l'histoire naturelle. Je ne l'ai pas voulu, pour ne pas trop grossir ce volume et pour laisser aux lecteurs le soin de faire eux-mêmes connaissance avec les ouvrages de notre vaillant ornithologue. J'aurais pu donner à chaque cha- pitre plus d'ordre, plus d'unité et plus de relief; je les laisse tous dans l'originalité native de leur conception et le premier jet de la plume. Je livre cette suite de comptes rendus, spon- tanés et sincères, à l'examen des hommes sérieux qui lisent et qui pensent. Je n’ai rien à dire, ici, de M. Lescuyer. C’est un homme de bien, qui a consacré sa vie au travail, voué son travail au pro_ grès de la science et au bien de son pays: ces sortes de voca- tions, si l'on est fidèle jusqu'à la fin, trouvent en elles-mêmes leur récompense. Iln’y a récompense qui vaille l'estime dont on peut se payer le consciencieux tribut. Les travaux de M. Lescuyer ont d’ailleurs obtenu relative- ment un grand succès. Bien qu'il soit resté volontairement dans l'ombre, qu'il n’ait jamais rien sollicité de personne, qu'il ait laissé à ses ouvrages le soin de leur propre fortune, ils font figure. Les idées et les découvertes de notre auteur sont entrés dans la grande science; l’auteur lui-même est arrivé, sans tourner le pied ni lever la main, à toutes les dis- tinctions... J'ai lu et relu les savantes recherches de notre ornitho- logue ; je me suis fait un devoir de lui rendre hommage; je ne saurais dire assez combien j'admire, dans ses travaux, les principes élevés, l’exacte méthode, la courageuse application et les excellents résultats. Il ne faut pas, sans doute, exagérer les mérites de personne et il n’est que juste de rendre à cha- cun ce qui lui est dû. Les anciens, notamment Aristote, les deux Pline et Columelle, avaient certainement étudié, avec un esprit positif et décrit en excellent style, les merveilles de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 417 la nature. On ne s'étonne point qu'ils n'aient pas poussé plus avant les choses ; l'esprit humain, toujours faible, rencontre promptement des limites: mais on regrette qu'à ces observa- tions si nettes, à ce style si heureusement bref, ils aient mêlé des rêveries qu'on ne peut que déplorer. Au moyen âge, les symbolistes, dans leurs Bestiaires, Vocabulaires et Lapidaires purgèrent la pensée chrétienne de ces erreurs et de cette vaine mythologie. Au xvin siècle, laissant de côté, et très à tort, le symbolisme chrétien, on voulut décrire avec une élo- quente précision, l'encyclopédie de l’histoire naturelle , mais on n'eut pas autant de succès que d'ambition. Buffon, qu’on ne peut oublier ici, au milieu d'utiles travaux, fit une effroyable consommation de belles phrases. Ses continuateurs, _Lacépède et Daubenton, s’appliquèrent, l’un aux classifica- tions, l'autre à l'anatomie et à la physiologie.Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire vinrent ensuite préciser les généralités de la science, créer la paléontologie et continuer l'étude de la nature. Tous ces hommes sont des maîtres incontestés ; je n'ai pas à les apprécier dans cet opuscule. Or, c’est à côté de ces maîtres que l’histoire, plus recon- naissante que nous, placera M. Lescuyer. Dans une station modeste, avec ses seules ressources, son esprit exigeantet son grand courage, M. Lescuyer, pour étudier les oiseaux, n’a pas fait l'expérience in anima vit; c'est sur le vif, par l'observation directe, la constatation personnelle qu'il a pris tout ce qu'il décrit. Sans se préoccuper autrement de métaphysique sur chaque question qu'il étudie, il pose pourtant, avec décision, les principes premiers. De la grande loi d’élimination, qu'il détermine avec une précision remarquable, il déduit toute la science de l’oiseau.A cette science, fondée sur les observa- tions les plus scrupuleuses, il rattache le langage des oiseaux et l'architecture des nids, les formes et la coloration des oiseaux, les migrations, questions où il ouvre à la science des nouvelles voies et parle avec autorité. Au nom d'un savoir si bien assis, il célèbre la Héronnière d'Ecury-le-Grand 118 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE et s'élève contre les dénicheurs. Partout fidèle à lui-même il n'écrit point pour écrire, ni pour faire des livres avec la plume d'autrui; il ne dit que ce qu'il sait, mais ilsait très pertinemment tout ce qu'il dit. Ce qui le caractérise, c’est l'exactitude; ce qui l’honore, c’est l'innombrable quantité de faits constatés à peu près par lui seul et livrés par lui à la haute science. L’intelligente postérité le placera donc à côté des maîtres et sur la même ligne. S'il ne les égale pas par la masse des volumes et par les bruits complaisants faits autour de son nom, il les égalera certainement par l'origina- lité créatrice de ses initiations et le caractère positif de ses découvertes. L’antiquité l'eût comparé à Pline; pour nous, plaçons-le à côté de Daubenton et de Lapécède; surtout per- suadone-nous bien qu'en l’honorant,si nous n’avons pas qualité pour lui décerner gloire, nous ne pouvons certainement que nous honorer. » Les principaux ouvrages publiés par J.-F. Lescuyer sont : Les Oiseaux dans l'harmonie de la nature. — Architecture des nids. — Langage et chant des oiseaux. — Utilité de l'oiseau ; Classification de la vallée de la Marne. — Mélange d'ornitho- logie. — De l'oiseau au point de vue de l'acclimatation. — Con- sidérations sur la forme et la coloration des oiseaux. — La Hé- ronnière d'Ecury et le Héron gris, etc. — On trouve ces ou- vrages à Paris, Librairie Baillière et fils, rue Hautefeuille, 17 ; et à Saint-Dizier, libraire Firmin Marchand. HE Les Fourmis (Suite voir page 69.) Lorsqu'une Fourmi a été blessée, celles quila rencontrent s'empressent de la secourir et de la rapporter au domicile avec les précautions les plus affectueuses, et lui prodiguer les soinslesplus dévoués que réclame son état. En toute occasion, on voit les Fourmis se communiquer leurs desseins.Si quelques-unes ontimaginé de s'occuper d’un travail quelconque, elles savent communiquer leurs inten- tions aux autres : si un danger les menace, elles s'avertissent BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 119 mutuellement. Il n'est pas rare de voir des ouvrières se tirailler l’une l’autre,et se frapper de leurs antennes pour se faire comprendre. C'est donc à chaque instant et dans leurs différents actes, que l'intelligence apparaît, bien que la plupart de leurs tra- vaux semblent être entrepris instinctivement ; ici, comme chez les Abeilles, les deux facultés se confondent ; mais chez les Fourmis l'intelligence nous semble se produire plus fré- quemment. — Si nous recherchons des faits dans l’histoire particulière à chaque genre de latribu des Fourmis, ils nous montreront toujours combien sont surprenantes leurs habi- tudes. On a appliqué en Amérique la dénomination de Fourmis de visite à des espèces qui s'introduisent dans les maisons par colonnes, envahissent tout ce qui est à leur portée et s’en retournent ensuite chargées de butin. C’est ainsi, racontent certains voyageurs, qu'elles rendent un signalé service aux sauvages habitants des forêts, dont la propreté n’est pas la qualité dominante. A l'approche de ces colonnes, la famille quitte la cahute et l’abandonne à ces visiteurs qui, en peu d’instants,ont tout approprié, emportant toutes les ordures et la vermine. La familie peut rentrer ensuite, l'habitation est nettoyée de fond en comble. Tout cela est merveilleux. Nous pourrions multiplier les citations : ce que nous avons dit suffira, nous l’espérons, en jetant un peu de lumière sur la vie, les habitudes et les mœurs de ces intéressants insectes, à les faire regarder avec un peu plus de faveur. Nous terminerons notre travail, déjà bien long, par un dernier trait. (A suivre). | J. MoNGES. Lygée aptère (Lygæus apterus). Les Lygées constituent un genre ayant pour caractères:t ête petite non rétrécie en arrière; antennes insérées sur les côtés de la tête, filiformes, composées de quatre articles 120 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE corselet trapézoïdal, écusson triangulaire, corps ovale, un peu allongé, élytres aussi larges que l'abdomen, pattes assez longues, tarses de trois articles. La Zygée aptère (fig. 6) est l'espèce la plus commune dans nos contrées ; elle a été ainsi nommée parce qu'elle est ordinairement privée d'ailes infé- rieures. On la recomnaît à sa tête noire ainsi que les anten- nes, les pattes et l'écusson ; le corselet est rouge, avec une grande tache noire au milieu divisée inférieurement par un trait rouge; les élytres sont rouges marqués dans leur centre d'un grand point noir surmonté d'un autre plus petit. Cette pu, naise n’exhale pas de mauvaise odeur. On rencontre souvent les Ly- gées réunies en grand nombre, toujours du côté du soleil, au pied des arbres, principalement Fig. 6. — Lygée aptère suçant des tilleuls, dont elles sucent PATES l'écorce à l’aide de leur bec et y déterminent quelquefois du chancre; elles sont par ce fait très souvent nuisibles aux jeunes arbres; mais ce qu'on ieur reproche, à plus juste raison, c'est d'avoir une prédilection marquée pour les raisins dont elles sucent le jus et qu’elles salissent par leurs déjections. Les Lygées aptères étant peu agiles et aimant à se grouper, on s’en- débarrasse en arrosant le pied des arbres où elles se tien- nent avecune solution de savon noir, ou bien de pétrole brut ou encore d'huile lourde de gaz, mélangés avec neuf parties d'eau. TENTHRÈDE-LIMACE. Tous les jardiniers connaissent les larves gluantes, noires, ayant l'aspect de très petites Sangsues ou de petites Limaces (ce qui lui a fait donner, par Réaumur, le nom de Ver-Li- BULLETIN D'INSECTOLOGIÉE AGRICOLE 121 mace,) qui paraissent vers le mois d'août ou septembre sur les feuilles des Poiriers, contre lesquelles elles paraissent collées et presque immobiles. Ces larves sont le produit d'une ou plutôt de plusieurs espèces de Tenthrèdes ; selon les uns, ce serait le Tenthreda adumbrata, Klugs, d’autres ont pensé que ce serait le l'enthreda cerasi de Linné, d'autres enfin le rapportent au T'endredo œtiops de Fabricius; mais d'après les sérieuses études faites par M. Gorsky, Westiwood et par M. Delacour, de Beauvais, il existerait plusieurs Fig. T. — Tenthrède-Limace sur une feuille. espèces de Vers-Limaces. Ainsi se trouverait expliquée l'espèce de confusion dans laquelle sont tombés les auteurs. Cette larve, fort curieuse à observer, est très nuisible aux Poiriers lorsqu'elle est abondante ; elle ressemble, comme nous l’avons dit, à une petite Limace, un peu conique. Sa tête est repliée sous le premier anneau et elle est pourvue de vingt pattes, mais pour les apercevoir il faut la décoller de dessus la feuille contre laquelle elle se tient. Elle n’entame pas les feuilles par les bords comme le font la plupart des autres fausses chenilles ; elle ronge l’épiderme extérieur et le parenchyme et respecte jusqu'aux plus petites nervures et l'épiderme inférieur, de sorte que la face infé- 122 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE rieure de la feuille est intacte ; vues en dessous, les feuilles attaquées ressemblent à de fines dentelles. Cette larve change quatre fois de peau, à la dernière elle est jaune orangé. Lorsqu'elle a acquis toute sa croissance, elle descend jusqu'à terre et se fait une petite coque avec de la terre et quelques fils de soie et y passe l'hiver pour repa- raître vers le mois de mai-juin à l’état d'insecte parfait. Les ravages que les Tenthrèdes-Limaces exercent sur les feuilles sont très nuisibles à la formation du fruit; la végé- tation se ralentit, ils cessent de grossir et un grand nombre tombent. Le meilleur mode de destruction que l’on connaisse con- siste à saupoudrer les feuilles avec du Tabac en poudre. On dit obtenir de bons résultats en seringuant les feuilles avec de l’eau mélangée avec du pétrole brut dans la proportion d'un quinzième (1). Destruction de tous les insectes nuisibles à l’agriculture par contagion infectieuse Ainsi que nous l'avons dit dans la conférence que nous avons en l'honneur de faire devant la Société d'apiculture et d'insectologie, nous avons dû renoncer à préconiser l'emploi des insecticides pour la destruction des insectes qui nuisent à l’agriculture, excepté cependant dans les cas particuliers, où la dépense ne peut être considérée comme un obstacle à l'extension de la méthode qui nous a si bien réussi pour l'ex- termination des insectes domestiques. Maïs, ayant consacré notre vie à la protection de l’homme et de 5ses richesses contre les attaques dont il est l'objet de la part des petits articulés, nous ne pouvions laisser notre œuvre inachevée. C'est ce qui nous a déterminé a continuer nos recherches, et nous pensons avoir été assez heureux pour découvrir un mode nouveau de destruction spécial, n’exigeant en quelque 4, Article et figures empruntés au Journal des Campagnes. BULLETIN D'INSFCTOLOGIE AGRICOLE 123 sorte aucune dépense de produit ni d'appareils. Nous croyons avoir réussi d'une façon complète. Aussi faisons- nous avec confiance appel à tous les amis de l’agriculture française, pour les engager à se réunir à nous, afin de mettre à profit des observations qu'une longue expérience nous a permis de recueillir et systématiser. On sait que les insectes ont une fécondité si prodigieuse, qu'un seul puceron à peine visible, devenu cinquante fois grand-père, couvrirait en trois mois e sa progéniture, un espace de plus de trente hectares complètement occupé, des insectes collés côte à côte et se touchant dans tous les sens, si tous ses rejetons et,leurs innombrables äescendants à tous les degrés,se trouvaient dans des conditions favorables à leur développement, Dernièrement, M. Duclaux démontrait que, procédant par segmentation successive, un microbe bacillaire, dont le volume est si petit, qu'il en faut cinq cent millions pour atteindre le poids d’un milligramme, produirait en trois jours une masse de microbes qui, tous réunis dans le plateau d’une même balance, ne pèseraient pas moins de 7.500 tonnes, si la nature n'avait mis une multitude d'obstacles à leur multi- plication. Mais, dans sa sagesse, la nature a eu recours à deux espèces d'auxiliaires pour limiter cette effrayante reproduction. Les premiers sont des parasites qui recherchent toutes les espèces d'insectes et se repaissent de leur substance, et il n'y a pas, dans la nature, d’être qui n'ait ses ennemis achar- nés à sa destruction. Les seconds sont des maladies infec- tieuses empêchant la propagation des espèces qui encombre- raient l'univers ; ce second mode de destruction est beaucoup plus énergique, beaucoup plus puissant que l’autre. On sait que les affections si terribles pour notre séricicul- ture, que M. Pasteur a combattues, sont dues à un nombre prodigieux de sporules qui émanent du corps des vers à soie infectés et qui se répandent dans toutes les directions avec une profusion inouïe. Il suffit que quelques spores tombent 124 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dans une magnanerie pour que toutes les éducations soient manquées. Ces sporules produisent l'effet que produit ma poudre insecticide, mais avec cette différence incontestable, que les molécules de Pyrèthre enrichi par mon procédé, ne produisent leur action qu'une fois, tandis que les sporules infectieuses se multiplient d'elles-mêmes. Ainsi, pour qu'un insecte soit frappé de mort, il suffitqu'un des cinq cent mille milliards de fragments dans lesquels j'ai partagé un kilogramme d'insecticide soit introduit dans ses stigmates; mais il est absolument essentiel qu'un fragment y pénètre. Un insecte peut parfaitement subsister au milieu d'une multitude de ses congénères frappés de mort, s'il n'a pas reçu un seul atome dans ses stigmates. La calamité est individuelle. Il n’en est pas de même si nous opérons avec une substance infectieuse, puisque chaque individu frappé devient par lui-même un centre de pestilence. L'on sait qu'à différentes époques les chenilles, les hanne- tons, les pyrales, les altises, etc., etc., disparaissent soudai- nement sans cause appréciable, après avoir fourni des popu- lations innombrables et tellement denses dans certaines con- trées, qu'elles sont devenues de véritables fléaux. La cause de ces anéantissements subits n’est pas une émi- gration, parce que l’on retrouve les cadavres qui, examinés par les hommes de l’art, offrent les traces de la maladie cor- pusculaire à laquelle les animaux ont succombé. Elle ne peut êtreque l'application dugrand procédé de la nature, c'est-à- dire la naissance spontanée d’une maladie infectieuse spé- ciale, qui a nécessairement laissé ses traces dans les dé- pouilles des victimes. Il est donc logique de soutenir qu'en ramassant soigneusement les débris des insectes ainsi frappés, en les conservant, on possédera le germe de l'infection pesti- lentielle qui a détruit les légions précédentes. En les appli- quant dans les régions menacées aux débuts d’une invasion, on développera la peste spéciale qui empêchera la propagation de l'espèce dans le canton protégé. Ce mode de traitement ne peut offrir aucun danger pour BULLETIN D 'INSECTOLOGIE AGRICOLE 125 les hommes, pour les animaux domestiques, et pour les autres espèces d'insectes, car chaque race a ses maladies spéciales qui ne se communiquent jamais aux races voisines. L’extermination est donc essentiellement limitée à l’espèce nuisible dont on veut se défaire. En conséquence de ces faits, que .j'ai été le premier à remarquer et que j'ai déjà signalés dans le Congrès insectolo- gique qui a accompagné l'Exposition de 1881, nous invitons tous les naturalistes, tous les agriculteurs et tous les institu- teurs à nous prêter leur concours. Je les prie de vouloir bien prendre dorénavant la peine de me signaler les épidémies frappant les insectes nuisibles de toute espèce dans leur voisinage, de m'envoyer des individus atteint de mort, afin que je puisse les examiner au microscope, recueillir les spo- rules infectieuses, et les multiplier, de manière à être à même de les distribuer ultérieurement, iorsque le besoin s’en sera fait sentir, dans toutes les régions que l’on me signalera comme menacées d'une façon particulière. Dans l'espoir que vous voudrez bien contribuer à cette bonne œuvre, toute philanthropique, car je n'ai pas l’inten- tion d'en faire un objet de commerce, et qu'en réunissant nos efforts nous arriverons à la destruction de tous les in- sectes nuisibles aux cultures, aux arbres, aux récoltes, jai l'honneur de vous annoncer la création de ce nouveau ser- vice national de protection agricole, organisé à partir du 23 septembre 1887, dans mon usine, 8, rue Jules-César, à Paris. VICAT. Statuts de Ia Société centrale d’apiculinre et d’insectologie. Toute société scientifique ou agricole a des statuts que chacun des membres est tenu d'observer. La Société centrale d’apiculture et d’insectologie qui, dans ses diverses phases, s’est appelée économique d’apiculture, centrale d'apiculture, puis centrale d'apiculture et d’insec- 126 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE tologie a les siens,qui ont été modifiés selon ses diverses trans- formations. Les statuts qui la régissent datent de 1866. Ils ont recu des articles additionnels en 1875. Voici ces Statuts : ARTICLE PREMIER. — Il est formé à Paris une Société centrale d'Apiculture qui a pour but l'amélioration et l'extension de la culture des abeilles. ART. 2. — Cette Société se compose de membres honoraires et de membres titulaires sans désignation de nombre. ART. 3. — Le titre de membre honoraire peut être conféré aux personnes qui, par d'utiles travaux, par des dons ou par leur patronage, ont rendu à la Société ou à l’apiculture de grands services. ART. 4. — Toute personne, sans distinction de résidenceet de nationalité, peut être reçue membre titulaire et corres- pondant, en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux présents Statuts, et en s'engageant à suivre les travaux de la Société. Les demandes d'admission doivent être adressées au secré- taire général, qui les réfère au bureau de la Société. ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 francs. Ce diplôme est remis gratis aux membres honoraires (4). ART. 6. — Le titre de membre peut être retiré pour infrac- tion au but que se propose la Société. — Il se perd pour tout apiculteur qui a falsifié ses produits. Le titre de membre du Conseil d'administration pourra se perdre par une absence non justifiée à trois séances consécu- tives. ART. 7. — La Société est administrée gratuitement par un Conseil dont le bureau fait essentiellement partie. ART. 8. — Le Bureau est composé : d’un ou de plusieurs présidents d'honneur, d'un président titulaire, de deux vice- présidents, d’un secrétaire général, de deux secrétaires des 1. La Société centrale d’Apiculture n’exige pas de cotisation annuelle de ses membres, Lors de ses expositions, elle ouvre une souscription volontaire. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 127 séances, d’un certain nombre de secrétaires correspondants, d’un trésorier, d’un archiviste et d’un assesseur. ArT. 9. — Le Conseil d'administration est composé de 12 membres, savoir: des membres du Bureau, moins les présidents d'honneur et les secrétaires correspondants, et de trois membres adjoints. ART. 10. — Le Conseil et le Bureau sont renouvelés par moitié chaque année, en séance générale. — Les membres sortants sont rééligibles. — L'élection a lieu par bulletin de liste et à la majorité des suffrages. ART. 11. — Pour qu'une délibération administrative soit valable, il faut que l'assemblée qui la vote compte au moins la moitié des membres du Conseil résidant à Paris. ART. 12. — La Société se réunit mensuellement. Tous les membres peuvent assister aux séances, qui ont lieu, à Paris, d'octobre en juin, le troisième mercredi du mois. — Ils peuvent faire des communications, soumettre des appareils et des proûuits apicoles, solliciter des récompenses, etc. Le Conseil d'administration se réunit lorsqu'il y a urgence, il veille à l'exécution des statuts de la Société et à tous intérêts de ladite Société. ART. 13. — La Société a une séance générale annuelle dans laquelle il est procédé au renouvellement par moitié des membres du Conseil d'administration et de son Bureau. — Tous les membres présents peuvent prendre part au vote. Dans cette séance, le secrétaire général et le trésorier rendent compte de la situation de la Société en ce qui les concerne. ART. 44. — Les conyocätions ordinaires sont faites par le secrétaire général, qui prépare l’ordre du jour des séances. Des convocations extraordinaires peuvent être provoquées sur la demande de trois membres du Bureau soumise à l'approbation du président, ou, en cas d'absence ou de refus, du secrétaire général, qui aura à décider si ces convocations extraordinaires peuvent avoir lieu. ARtT.15. — Les comités, commissions, jurys, etc., sont nom- 198 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE més par lè Bureau de la Société, sur la présentation du président, qui en fait partie de droit, ainsi que le secrétaire général. Arr. 16. — La Société contribue au développement de l'apiculture par des cours publics, par des publications, par des concours et par la fondation de ruchers d'expériences dans lesquels elle essaye toutes Les ruches et méthodes nou- velles qui lui sont soumises. Elle neutralise, par l'expérience et de saines données, les théories et les pratiques défectueuses, notamment l’étouf- fage. | Elle forme une bibliothèque et des collections; elle centra- lise et coordonne dans ses archives les documents qui lui sont transmis, et désigne ceux qu’elle se propose de publier. Elle organise à Paris, tous les deux ans, une exposition à laquelle tous les apiculteurs peuvent prendre part. ART. 47. — Le Conseil d°administration pourra, en séance générale, modifier les présents statuts. Tous les membres présents à ladite séance auront voix délibérative. Articles additionnels des statuts de la Société. ARTICLE PREMIER. — La Société centrale d'apiculture fonde, pour concourir avec elle à l’enseignement insectologique et aux expositions bisanuelles des insectes, deux sections auto- nomes ou Comités spéciaux : le Comité de sériciculture et le Comité d'insectologie générale. ART. 2. — Cestrois grandes divisions: apiculture, séricicul- ture et insectologie générale, prennent, ensemble, la dénomi- nation de Société centrale d'apiculture, de sériciculture et d’insectologie générale, où par abréviation, de Société centrale d’apiculture et d’insectologie. (A suivre). Le Gérant : H. HAMET. RL LPS PS PPT PS LS DT Pl mp. dela Soc. de Typ. + NoizeTTe, 8, r. Campag:1z-Première, Paris. | L 4 - | 1 à J 1 ONZIÈME ANNÉE, N° 9. Septembre 1887 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Statuts de la Société (fn). — Les Fourmis (fin), par M. J. Monges. — Instinct raisonné des Insectes, par M. A. Humbert. — Larves qui dévorent les cadavres, par Taleb. — Les singes api- vores (fin), par A. Humbert. — Congrès insectologique. — Congrès apicole. PLIS PLLPS PPS SLI SI PSP L EL LP LL DLL SLT LL S DLL DPI L PI DI Statuts de Ia Société centrale d’apiculture et d’insectologie (Fin. Voir p. 125.) Arr. 3. Les deux sections nouvelles ont, ainsi que la Société d’apiculture, leurs statuts particuliers. ART. 4. Tout membre de ia Société d’apiculture qui est entré dans la Société comme insectologue ou comme sérici- culteur, est tenu de faire choix d’une des deux sections nouvelles. Il est également tenu d’adhérer aux présents articles additionnels; maïs, à son gré, il peut faire partie des autres sections, y faire des communications, etc. Toutefois, il n’a voix délibérative administrativement que dans la section pour laquelle il a opté. ART. 5. L'’allocation que le ministère de l’agriculture accorde annuellement à la Société centrale d’apiculture et d'insecto- logie, sera partagée par tiers entre les trois sections sus- énoncées. ART. 6. Cette allocation sera employée à l'entretien parti- culier de chaque section et aux charges générales. ART. 7. La section d'apiculture pourra, en raison de ses ressources en caisse, faire des avances aux autres sections, poursuivre l’organisation de l'Ecole d'insectologie, etc. ART. 8. Jusqu'à ce que les comités de sériciculture et d'insectologie soient fortement groupés et organisés, Ia section d’apiculture (Société centrale d’apiculture) se réserve la direction du développement et de l'union des groupes. Elle restera chargée de solliciter les allocations, secours, etc, 130 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ART. 9. Pour l'organisation des expositions et de l'Ecole d’insectologie, la section d'apiculture devra être représentée par autant de membres de son bureau que les deux autres sections réunies en fourniront. ART. 10. Toute délibération sur ces objets, ou d'intérêt géné- ral, devra compter au moins présents, huit membres des bureaux des trois sections, dont quatre de celui d’apiculture, non compris le président, deux de celui de sériciculture et deux de celui d'insectologie générale. ART. 11. La présidence des réunions des sections ou des délégations des sections appartient au président de la Société d'apiculture et, en son absence, à l’un des vice-présidents. Les trois sections d’apiculture, de sériciculture et d’insec- tologie organiseront, en ce qui les concerne, leur bureau de renseignements. ART. 12. Annuellement aura lieu une assemblée générale des sections réunies, dans laquelle chaque section fera un compte rendu des travaux de l’année. ART. 13. Les statuts ou réglements particuliers des sections ne devront renfermer rien Ge contraire aux bases des présents articles additionnels. Art. 14. Les présents articles additionnels ne pourront être modifiés qu’en réunion générale de toutes les sections et sur la demande de vingt membres au moins. ART. 15. C'est dans une séance générale extraordinaire, à un mois de date, que le vote concernant les modifications de ces articles additionnels pourra avoir lieu. ART. 16. Les convocations pour les réunions générales des sections seront faites par le président, ou, en son absence, par le secrétaire général de la Société d’apiculture. (Délibéré en séance générale, le 20 janvier 4875). ho de ne En dd à BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 131 Les Fourmis (Fin. Voir p. 118.) Le genre Polyerque a pour type une espèce commune en France : c'est le Polyerque roussätre (P. rufescens, Lat.), qui est long de trois à quatrelignes, entièrement d’un roux pâle.Si plusieurs naturalistes ont observé les habitudes singulières de cette espèce, Huber les a constatées le premier. Voici ce qu'il rapporte : « En me promenant aux environs de Genève, entre quatre et cinq heures de l'après-midi, je vis à mes pieds une légion d'assez grosses fourmis rousses ou roussâires qui traversaient le chemin ; elles marchaient en corps avec rapi- dité ; leur troupe occupait un espace de huit à dix pieds de longueur sur trois ou quatre pouces de large ; en peu de mi- nutes, elles eurent entièrement évacué le chemin ; elles péné- trèrent au travers d’une haie fort épaisse et se rendirent dans une prairie où je les suivies. Elles serpentaient sur le gazon sans s’égarer, et la colonne restait toujours continue, malgré les obstacles qu'elle avait à surmonter. Bientôt elles arrivèrent près d’un nid de fourmis Noëir-cendrées, dont le dôme s'éle- vait dans l'herbe, à vingt pas de la haie. Quelques fourmis de celle espèce se trouvaient à la portée de leur habitation. Dès qu'elles découvrirent l’armée qui approchait, elles s'élancè- rent sur celles qui se trouvaient à la tête de la cohorte. L’a- larme se répandit au même instant dans l'intérieur du nid, et leurs compagnes sortirent en foule de tous les souterrains. Les Polyerques roussätres, dont le gros de l'armée n'était qu'à deux pas, se hâtaient d'arriver au pied de la fourmilière. Toute la troupe s’y précipita à la fois et culbuta les Noër- cendrées, qui, après un combat très court, mais très vif, se retirèrent au fond de leur habitation. Les Polyerques rous- sätres gravirent les flancs du monticule, s’attroupèrent sur le sommet, et s'introduisirent en grand nombre dans les pre- mières avenues. « D’autres groupes de ces insectes travaillaient avec leurs 132 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dents à se pratiquer une ouverture dans la partie latérale de la fourmilière. Cette entreprise leur réussit et le reste de l'armée pénétra par la brêche dans la cité assiégée ; elle ny fit pas un long séjour. Trois ou quatre minutes après, les Polyerques roussâtres ressortirent à la hâte par les mêmes issues, tenant chacune à leur bouche une larve ou une nym- phe de la fourmilière envahie. Leur troupe se distinguait aisément dans le gazon par l'aspect qu'offrait cette multitude de coques et de nymphes blanches, portées par autant de Polyerques roussätres. Celles-ci traversèrent une seconde fois la haie et le chemin, dans le même endroit où elles avaient passé d’abord, et se dirigèrent ensuite dans les blés en pleine maturité, où j'eusle regret de ne pouvoir les suivre. Surpris, non sans raison, par une si intéressante observa- tion, Huber retourna dans l'endroit où il avait été témoin d’un fait si étrange. Plusieurs fois il vit ses Polyergues rous- râtres, qu'il nomme aussi Amazones et Légionnaires à cause de leurs habitudes toutes belliqueuses, aller attaquer à plu- sieurs reprises les fourmis Noër-cendrées (Formica fusca, Lin.) et leur enlever leurs larves et leurs nymphes, ne pouvant le faire souvent qu'après un combat des plus acharnés. Plus tard, il eut l'explication de ce fait étrange : il décou- vrit le nid de ses fourmis Amazones. Des Noirs-cendrées erraient alors autour çà et là. Il croyait sans doute être le té- moin d'un nouveau combat ; mais il en fut bien autrement. Les Noir-cendrées accueillaient parfaitement les Amazones, et emportaient au fond du nid les larves et les nymphes qu'elles leur apportaient. Dans cette habitation, les fourmis Amnazones et Noir-cen- drées, également en grand nombre, vivaient en parfaite in- telligence. Intrigué, il observa avec plus d'attention et de soin et il eut enfin le mot de l'énigme de ce phénomène. Les fourmis Noir-cendrées savent se construire des nids, prendre soin de leur progéniture, leur apporter la nourriture néces- saire, et pourvoir enfin à tous les besoins des larves Au con- traire,les Polyerques roussätres où Amazones sont incapables CR NÉ à ns BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 133 de soigner les leurs, d'aller chercher leur subsistance ; elles ne sont pas aptes à construire des nids, elles laisseraient in- failliblement périr leurs jeunes, si elles étaient abandonnées à leur propre instinct ; mais la nature les en a dédommagées en leur donnant du courage et des habitudes guerrières. Ce n’est que pour se procurer des esclaves, qui prendront soin de leurs petits, qu'elles vont attaquer les fourmis Noir- cendrées, habitant leur voisinage. On ne sera donc plus étonné de les voir s’en prendre seulement aux larves et aux nymphes plutôt qu'aux Fourmis adultes qui se seraient bien- tôt affranchies de la captivité; tandis qu'èn emportant sur- tout des nymphes, les insectes parfaits qui en naissent, croyant se trouver dans leur propre demeure, vivent dans cette fourmilière, prennent également soin de leurs larves et de celles des Amazones. La Fourmi sanguine (Formica sanguina Lat.), qui est d'un rouge vif, avec le sommet de la tête et l'abdomen noirs, a des “habitudes analogues à celles du Polyerque roussätre: elle va enlever les larves et les nymphes de Ja Fourmi mineuse (For- mica canicularia) pour se faire aider dans ses travaux. On trouve encore communément en France, la Fourmi fu- ligineuse (7. fuliginosa, Less.) qui vit en société nombreuse dans les vieux arbres. La Fourmi noire (F. nigra),et la Four- mi ronge-bois (F. herculeana, Lin.) qui vit aussi dans les troncs d'arbres. On le reconnaîtra, les Fourmis offrent sur les autres insec- tes, une supériorité réelle; moins spécialisées dans leur vie, leur nourriture et leurs instruments d'industrie, générale- ment elles s'accommodent de tout et travaille partout; aucun agent d'épuration et d'expurgation n'est plus énergique; elles sont,pour ainsi dire, les factotums de la nature. Tout cadavre d'insecte ou de tout autre animal est dans peu d’instants dé- pouillé; tout ce qui gît à terre est à l'instant dévoré par elles. Lund raconte dans son Mémoire sur les Fourmis, qu'il eut à peine le temps de ramasser un oiseau qu'il venait d’abattre les Fourmis y étaient déjà et s'en emparaient. Les Carabes 134 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE exterminateurs,les Nécrophores ensevelisseurs,qui,chez nous jouent, comme insectes, le rôle de l'aigle et du vautour, osent à peine paraître dans les endroits où dominent les Fourmis : il n’y a rien à butiner. — La police de salubrité est donc faite par elles avec une énergie et implacable exactitude. Si elles sont désagréables dans nos plates-bandes et parfois dans nos cultures, ce sont là leurs seuls crimes, bien petits, quand on les met en parallèle avec leurs vertus. Elles détrui- sent mieux que qui que ce suit tout ce qui nuirait à l'homme comme chose insalubre : sans elles, certains pays seraient inhabitables. Elles ne font nul mal à l’homme ni aux végétaux qu'il cul- tive, du moins en France; loin de là, elles le délivrent d’une infinité de petits insectes. Ne les a-t-on pas vues souvent en longue file, emportant chacune à sa bouche une petite che- nille qu'elles portent précieusement au garde-manger dela colonie? Sera-:-on donc toujours aussiimplacable contre elles? Qu'on nous pardonne cette longue étude, écrite à un point de vue différent, peut-être, que celui qu'on attendait. Mais qu'y faire, si nous avons été saisi d'admiration en étudiant d'assez près ces petits peuples, sur lesquels bien des hommes devraient prendre modèle d'ordre et de travail? la société n'aurait qu à y gagner. — La Providence, chez les infiniment petits, à côté du merveilleux et du sublime, nous montre plus d’un enseignement et nous offre plus d'un sujet de mé- ditation. Après cela, donne qui voudra les moyens de les détruire, nous n’en avons plus le courage. Et d’ailleurs, dans tout champ où la charrue passe souvent, dans les plates-bandes soigneusement binées et entretenues, les Fourmis ne vien- nent pas. Comme tous les travailleurs sérieux ct assidus, les Fourmis n'aiment pas à être dérangées dans leur labeur de tous les instants; elles aiment la tranquillité et la sécurité de leur habitation; car là est l’espoir de l'avenir, la progéniture sur laquelle elles veillent avec les soins ;les plus maternels. J, MONGESs. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 435 Instinct raisonné des insectes M. Barbou, dans sa chronique du Journal illustré, émet cette appréciation sur l'instinct raisonné de certains animaux et animalcules : - « Le Castor étudie soigneusement le courant du fleuve avant de construire les pilotis qui serviront de soutien à sa ville. Les Abeilles, si un danger menace leur ruche, savent en modifier les dispositions par des travaux habiles. L’expé- rience apprend aux Fourmis qu'il faut placer leurs cités mouvantes aussi loin que possible des faisanderies. On a vu des Hirondelles changer la forme de leurs nids, à mesure que changeait dans les villes la forme des fenêtres. Chaque jour, les savants qui daignent regarder autour d’eux, examiner ce qui se passe chez les bêtes, découvrent des preuves nou- velles de leur intelligence, de leur ingéniosité. » Les naturalistes, en effet, ont souvent lieu d'observer ce fait que les insectes introduisent dans l'édification de leur habitat telles modifications propres à assurer davantage leur sécurité et même leur bien-être ; les Abeilles laissées trop longtemps à découvert derrière une vitre de leur ruche ne mettent que quelques jours pour la barbouiller entièrement, de manière à se mettre à l'abri des regards indiscrets. Les Fourmis, les Guêpes, les Frelons, disposent leurs logements de manière àprévenir l'irruption subite et inattendue des eaux. L’Araignée établira sa trame délicate après avoir soi- gneusement choisi l'endroit qui présentera pour elle le plus de sécurité, qui sera à l'abri et à une exposition favorable pour attirer les imprudentes bestioles qui constituent sa nourriture. Le Carabus auratus et les autres carabiques qui, tous, ont à peu près le même genre de vie, se rencontrent plus fréquemment dans les endroits où les insectes abondent. A. HUMBERT. 136 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Larves qui dévorent les cadavres A nous qui dévorons tant d'êtres, il ne déplaît pas de savoir quels sont ceux qui dévoreront notre cadavre : ces êtres sont des larves d'insectes. Les larves qui dévorent les cadavres inhumés sont très nombreuses en individus. mais peu nombreuses en tant qu'’es- pèces. Plusieurs sont communes aux cadavres inhumés, et. aux cadavres à l'air libre; maïs il en est de spéciales aux premiers, et leurs mœurs, jusqu'ici inconnus, sont extrêmement inté- ressantes. On se demande comment ces croque-morts, les vrais ceux- là, peuvent arriver sur des cadavres placés dans des bières et ensevelis à deux mètres de profondeur. Il est vrai que l’hu- midité et la poussée des terres déterminent vite un voile- ment des planches et que de larges voies de pénétration leur soni ainsi ouvertes. En été, certaines Mouches déposent leurs œufs dans la bouche ou les narines des cadavres, avant l’ensevelissement. Ces œufs éclosent ensuite, et les larves qui en naissent peuvent vivre sous le sol ou à la surface; à cette catégorie appartient la larve connue sous le nom vulgaire d’Asticot. D'autres insectes, tels que les Phoras, sorte de Cancrelats, attirés certainement par des émanations particulières, percep- tibles à leurs sens, pondent leurs œufs jusie au-dessus des cadavres inhumés. L'œuf éclôt à la surface du sol et la larve, s’enfonçant dans la terre, va rejoindre le cadavre dont elle se nourrit. Détails curieux : les Phoras s'adressent de préférence aux cadavres maigres, tandis que d’autres,tels que les Rizophages, dont l’insecte parfait est un Scarabé, ne se trouvent que sur les cadavres gras. Ce dernier Scarabé n'avait été rencontré jusqu’à ce jour, que dans l'herbe des cimetières. On ignorait pourquoi. On le sait maintenant. Il était là pour y pondre, ou bien il venait d'accomplir son voyage souterrain et était revenu à l'air libre pour s’y accoupler. TALES. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 137 Les singes apivores (Fin. Voir p. 112.) Il se présente cependant le cas où le trou est trop étroit; mais lé singe api. phile n’est pas embarrassé poursi peu.Avec une adresse des plus remarquables, il introduit sa queue dans l'intérieur de la ruche et avec un peu de patience il finit, à l’aide de cet appendice, par retirer tout le miel qui pouvaitse trouver dans l’excavation. L'expérience aidant, il arrive assez facilement à bout de ce travail. Le fait d’ailleurs ne nous paraîtra pas aussi extraordinaire de la part des singes lorsque nous saurons que des rats, à court d'expédients pour arriver à boire de l’huile renfermée dans une bonbonne,imaginèrent d'introduire leur queue dans le récipient par legoulot et de la retirer touteruisselante pour la faire lécher par un complice qui se prêtait de bonne grâce au même manège quand venait son tour. Le fait a été observé. Les singes sont donc les plus impitoyables destructeurs de ces inoffensifs hyménoptères; mais ces Abeilles ont dans l’homme un ennemi qui n'est guère moins redoutable, bien qu'il ne soit pas aussi habile que le singe pour découvrir leurs colonies. Les naturels font donc sans danger une abondante récolte de miel quand, après une chasse active, ils ont aperçu une ruche ; mais au moins ils ne détruisent pas ces intéressantes bestioles, comme le font les sauvages pour les Abeilles pour- vues d’aiguillons. Ces dernières sont simplement asphyxiées lorsqu'on veut extraire le miel de leur ruche. Ce procédé bar- bare a été même fort longtemps en usage dans notre vieille Europe, alors que les méthodes pour enlever le miel étaient encore peu perfectionnées et que l’art apicole chanté par l'immortel Virgile, était encore dans l’enfance. ALBIN HUMBERT, instituteur, 138 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Congrès insectologique du 20 septembre 18897 à l'Orangerie des Tuileries On lit, à l'entrée de ia salle des Conférences, l'étrange arrêté suivant : | « Par arrêté du Comité d'organisation, il est décidé que nul n’est admis dans l’intérieur de la salle des séances du congrès, sans donner par écritson nom, son adresse et signer la feuille de présence; sont exceptés de cette formalité les membres du congrès. » Cet ukase n’est pas signé, mais il est écrit de la main de l'autoritaire de Fonvielle. Le Comité d'organisation invoqué n'a pas été convoqué et ne s’est pas réuni pour cet objet. Il ne le pouvait, les congrès organisés par la Société ont toujours été publics. HAMET. Secrétaire général de la Société. Nous publions ci-dessous un résumé non signé que nous a remis M. Wallès. 4% Question. — N'est-il pas urgent de prendre tout de suite les mesures nécessaires afin d'empêcher la propagation de l’'Anguillule (Nématode),ennemie de la betterave? M. de Fonvielle, qui préside,fait connaître le résultat de ses recherches bibliographiques sur l’Anguillule ; cet ennemi des betteraves provient très probablement de l'Allemagne ; l'orateur propose comme moyens défensifs l'adoption de mesures rigoureuses contre l'importation et aussi l’arrachage radical des plantes atteintes ou même seuiement suspectes ; il faudrait donc, on le voit, modifier notre législation. Les départements septentrionaux sont, jusqu'ici, les plus ravagés par cel insecte. 2 Question. — Par quel moyen peut-on détruire ou du: moins atténuer les ravages des Sauterelles ? M. de Fonvieile dit que différents systèmes d'obstacles ont été opposés à la marche en avant des Criquets voyageurs, en Algérie ; également la corvée à laquelle les Arabes sont | | | # BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 139 soumis, lors des invasions de ces Acridiens, donne des ré- sultats appréciables. Mais cetle année, le gouverneur, M.Tirman, n’a pas cru devoir tenir la main à l'exécution de cette mesure, et les terribles insectes ont causé de grands ravages. M. Maïlles dit quelques mots d’un système d'obstacle que M. Decroix, de la Société d’acclimatation, a fait connaître en détail. Il s’agit de bandes mélaliques pouvant se rouler et se dérouler à volonté. Les Criquets ne peuvent grimper contre le métal et on en détruit ainsi des quantités considérables. M. Mailles ajoute que l'on a tenté de confectionner, avec les cadavres, une rogue pour la pêche de la Morue. Malheureu- sement, les poissons sont peu friands de cet appât. 3° Question. — Quels sont les les Carabes les plus utiles a propager dans les jardins potagers? Il est donné lecture d'un travail manuscrit par M. Wallès sur les Carabes. Il déplore l'ignorance de la plupart des cuiti- vateurs sur les services rendus par une des plus importantes familles de l’ordre des Coléoptères. Il adjure les habitants des campagnes et même les promeneurs de ne pas écraser ces précieux auxiliaires, ainsi que cela se fait très commu- nément, et de les protéger par tous les moyens pos- sibles. 4 Queshon. — Est-il un moyen de multiplier les Libel- lules, qui sont si utiles aux horticulteurs? M. de Fonvielle pense que la quatrième question n’a guèrede chance de recevoir une solution. M. Mailles est également de cet avis et il croit que pour attirer les Libellules dans les jardins, il faudrait établir des pièces d’eau à bords gazonnés, garnies de plantes aquatiques et ne pas y mettre de gros poissons carnivores, ni de grenouilles vertes qui happent au passage les Libellules, surtout les pondeuses, qui stationnent près des bords de l'eau. Les autres grenouilles, les cra- pauds, etc., sont sans danger à ce point de vue et fort utiles d’ailleurs. Pour la propagation des Coccinelles, plusieurs personnes 140 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE recommandent de les recueillir au dehors et de les trans- porter sur les plantes ravagées par les pucerons. 5° Question. — Est-il des vers à soie nouveaux qui aient donné des résultats satisfaisants ? M. le président fait remarquer que les 4° et 6° questions ont été traitées simultanément parce que les sujets qu'elles comportent sont connexes. Il donne eusuite lecture d’une note relative à la sériciculture au siècle dernier. MM. de Fonvielle et Mailles parlent des résultats, si inté- ressants, que M. Fallou a obtenus par l'élevage en plein air, dans la forêt de Sénard de l'A. Pernyi. M. Mailles rappelle que l'Europe possède un Bombycien séricigène, le Lasio- campa otus, qui habite la Turquie, la Grèce, etc. Il dit aussi que l'A. Y'ama Mai n'a pas donné, en France, des résultats aussi satisfaisants que l'A. Pernyi. 7° Question. — Quels sont les moyens de se débarrasser de l'Eumolpe de la vigne? M. Sylvestre pense que la meilleure manière de diminuer le nombre des Eumolpes est d'en détruire les larves et les œufs, plutôt que de s’en prendre aux insectes parfaits. 8me Question. — Les remèdes pour détruire le Phylloxera ont-ils fait des progrès ? MM. Bordal ét Tournier font connaître quelques-uns des moyens préconisés pour la destruction du Mildiou tels que: lait de chaux, sulfate et azotate de cuivre, etc. M. Tournier demande des renseignements sur le Trombi- dium et, sur la prière de M. le président, M*° Bompar fait l'historique des recherches qu’elle a dirigées sur cesujet, elle parle de l'ancienne et de la nouvelle viticultures et déclare posséder un grand nombre de lettres officielles constatant que partout où des fraisiers ananas des vignes, ont été cul- tivés près des ceps, le Phylloxera n’a exercé aucun ravage. M. de Saint-Georges, passant en revue les divers procédés employés contre le Phylloxera est d'avis que seule, la sub- mersion a donné de bons résultats. Ce moyen, non applicable BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE AA partout est, déjà ancien, et depuis quelques années aucun progrès sérieux n’a été fait en ce sens. M. de Fonvielle ayant dit : « Et l’extirpation? » M. de Saint- Georges répond que ce procédé, des plus radicaux, n’est pas un remède. M. Roy, sachant que les cendres de sarments contiennent une notable dose de potasse, propose de jeter de ces cendres aux pieds des ceps, M. Roy croit que les engrais à base de potasse conviennent bien mieux à la vigne que ceux ou l'azote domine ; ils restituent au sol l’un des principaux élé- ments que la plante absorbe. M. Tournier dit que pour les grands crus de Bourgogne, on n’emploie aucun engrais. Les vignes non labourées, dont le sol est durei, ou plantées dans le sable, sont exemptes de Phylloxera. Un journal de Genève, le « Jardinier Suisse», prétend qu'en entourant de sable les pieds de vigne, sable maintenu par des briques ou des tuiles, on les préserve efficacement. Le maïs aété indiqué comme débarrassant les vignes du Phylloxera, lequel quitterait les racines de cette ampélidée pour se fixer à celles de la graminée en question. Toutefois ce fait est absolument douteux. M. de Fonvielle, résumant tout ce qui vient d'être dit à pro- pos de la huitième question, conclut, d'accord avec tous les assistants, que la réponse en est négative, Les trois dernières questions ne sont l'objet d'aucune dis- cussion. M. Mailles rappelle seulement que la naphtaline a été préconisée pour la destruction des Altises. Vœux qui auraient pu être émis: 1° Considérant que « qui veut la fin veut les moyens » le Congrès insectologique de l'Orangerie des Tuileries demande instamment que la loi sur l’échenillage soit rigoureuse- ment observée. 2° Considérant que plus le sol est ameubli par des labours profonds plus les Hannetons se propagent, le Congrès émet le vœu qu'une loi rende obligatoire le hannetonage. 142 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 3° Considérant que les dégâts causés par les insectes nuisi- bles se chiffrent par des sommes égalant au moins celles des déficits de nos budgets, le Congrès émet le vœu que le projet de loi sur les insectes nuisibles déposé au Sénat en 1876 par M. de la Sicotière, sorte des cartons où il a été enfoui. 4° Considérant que c'est par l’enseignement qu'on arrivera le plus rapidement à faire connaître les mœurs des insectes ennemis de nos récoltes, le Congrès émet le vœu que l'Ecole d'insectologie projetée au Parc de Montsouris à Paris, soit réalisée le plus tôt possible, afin qu'elle puise former une pépinière d’entomologistes qui iront porter la lumière d’un bout à l’autre du territoire français. H.H. Congrès agicolc du 23 septembre 1887 à l'Orangerie des Tuileries Sont au bureau comme président: M. Vignole, président de la Société d'apiculture de l'Aube; assesseur, M. l'abbé Boyer; président de la Société apicole bourguignonne, et comme secrétaires: M. Hamet, professeur d'apiculture au Luxembourg, et M. Beuve, professeur d'apiculture de l'Aube. En ouvrant la séance, M. Vignole prononce l’allocution sui- vante: « Appelé à l'honneur de présider ce Congrès, j'aurais dû, peut-être, vous présenter un précis historique de la Société d'apiculture et d'insectologie générale de Paris, la plus ancienne de France. C'eût été faire l’histoire de l’apiculture depuis 1856, époque de sa fondation. C'eût été rappeler à vos souvenirs la lumière qu'elle a répandue autour d'elle, l'élan qu'elle a donné et affirmer la large part qui lui revient dans les évolutions du progrès. < Mes yeux malades et presque éteints ne m'ont pas per- mis d'entreprendre ce travail, qui aurait fait ressortir des faits et des enseignements aussi intéressants qu'ipstructifs, inconnus des uns, oubliés des autres. C'eût été faire la glo- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 143 rification de cette Société ou, plus exactement, celle de son éminentet infatigable fondateur, dont l'énergie etl’intelligence ont su triompher des obstacdes et des difficultés sans nombre qui auraient pu entraver son action et la faire sombrer. « C'est bien à regret que je me suis abstenu et que je me vois obligé de me borner à exprimer un simple vœu — ce vœu partant du cœur vous le faites tous avec moi — c'est que la santé chancelante de notre sympathique et honoré collègue s'améliore et s’affermisse assez pour lui permettre de rester longtemps encore à la tête de l’apiculture française .»(Applau- dissements.) M. le président dit qu'il va être procédé à la discussion des questions scientifiques soumises au Congrès, mais avant, le professeur du Luxembourg a demandé qu'on fit passer les questions professionnelles, qui intéressent au premier chef les apiculteurs. M. Hamet donc lecture à l'assemblée des résolutions sui- vantes : Première résolution. — Gonsidérant que l’apiculture a été atteinte par la baisse du sucre et par la concurrence des pra- duits apicoles étrangers à bas prix, le Congrès demande aux pouvoirs législatifs qu'un droit d'entrée de 10 francs par 100 kilos soit établi sur les miels étrangers introduits en France. Que ce même droit, de 10 francs par 100 kilos, soit établi sur les cires étrangères introduites en France. Il demande en outre que les tarifs de transport par chemin de fer soient diminués en raison de la baisse des produits apicoles, environ 20 °/, sur les cours d'il y a vingt ans. 2e résolution. —Le Congrès, considérant qu'en face de la concurrence faite par la cérésine (ozokérite) à la cire des Abeilles dont elle avilit Le prix et en outre concourt à la fraude en se vendant avec un mélange de cire, sousla dénomination de celle-ci, émet le vœu que le gouvernement frappe d’un droit d'entrée élevé — 100 francs ies 100 kilos — ce pro- 144 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE duit minéral étranger, afin que l'industrie abeïllère nationale soit protégée comme elle mérite de l'être. 3° résolution. — Considérant que les règlements municipaux pris par les maires sur la distance des ruchers aux voies publiques, n’ont souvent pour motif quel’inimitié personnelle, le Congrès émet le vœu que dans le futur Code rural en éla- boration, le Conseil général soit consulté sur cet objet. Mais le Congrès est d'avis que la réglementation est une entrave à l'industrie abeillère. En conséquence il s’en rappor- terait volontiers à ce principe de liberté consacré par la loi du 28 septembre 1791, sur la matière, « que la culture des abeilles, comme celle de tous les animaux domestiques, ne soit soumise à aucune restriction ». 4° résolution. — Gonsidérant que c’est principalement par l’enseignement pratique qu'on vulgarise les méthodes ration- nelles, le Congrès émet le vœu qu'une station apicole soit créée dans une propriété nationale aux portes de Paris, à Meudon ou à Saint-Cloud. 5° résolution. — Le Congrès émet le vœu que dans les con- cours agricoles organisés par le gouvernement, les produits et les instruments apicoles soient jugés par des jurys compé- tents, des jurys composés d'apiculteurs. Il émet également le vœu qu'une section pour l’apiculture soit ouverte dans les concours régionaux où l’industrie abeil- lère peut se développer. Ces diverses résolutions seront adressées à M. le Ministre de l'Agriculture. (A suivre). Le Gérant : H. HAMET. mp. de la Soc. de Typ.u NoizETTE, 8, r. Campagne-Pr cmieresParik ONZIÈME ANNÉE, N° 10. Octobre 1887 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Laboratoire d’entomologie. — Liste des lauréats de l’api- culture à l'exposition des insectes de 1887. Liste des lauréats de l’in- sectologie. — Enseignement de la Sériculture. — Exposition univer- selle de 1889. AAA Laboratoire d’entomologie agricole Un laboratoire d’entomologie agricole vient d'être créé par l'initiative de M. Paul Noel à Rouen. Ce laboratoire est fondé spécialement pour les cultivateurs et les syndicats agricoles, en vue deleur donner les moyens de lutter contre les insectes etanimaux de toute sorte dont ils ont à subir les dégâts. Voici une note dans laquelle M. Paul Noel explique le fonctionne- ment de ce laboratoire : « Depuis plusieurs années, l'Angleterre et l'Allemagne pos- sèdent des laboratoires d'eutomologie agricole dont l'utilité a pu être appréciée, les sociétés agricoles, en effet, en ont tout de suite constaté les excellents résultats. Il était bon que la France pe restât pas en arrière de ces puissances, et c'est sur le conseil de plusieurs agriculteurs et de plusieurs sociétés agricoles qu'a été créé le Laboratoire d’entomologie agricole, appelé, certainement à rendre de nombreux services à l’agri= culture, en lui fournissant les moyens pratiques de détruire les myriades d'insectes qui tous les ans prélèvent sur nos récoltes une dime trop souvent ruineuse. «Le Laboratoire d'entomologie agricole possède une bonne bibliothèque d'entomologie et une collection des plus remar- quables d'insectes utiles et nuisibles à l’agriculture. Il suflit à tout cultivateur de porter au syndicat ou à la société dont il fait partie quelques-uns des insectes quiravagent sesrécoltes. Le syndicat ou la société expédient par la poste les insectes en question au Laboratoire d'entomologie agricole, qui tout aussitôt envoie non seulement la détermination de l’insecte, mais encore un rapport complet sur son genre de vie ainsi que sur les moyens pratiques de le détruire. 146 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE « Désirant donner à notre laboratoire une grande extension, nous avons résolu de faire des abonnements annuels donnant droit à autant de renseignements entomologiques qu'il serait nécessaire pendant le courant de l’année. Pour rendre plus accessibles à tous les syndicats et sociétés d'agriculture les avantages offerts par le Laboratoire d'entomologie agricole, le prix de l'abonnement annuel a été fixé à 10 francs. Le directeur du Laboratoire : PAUL NoEL. Liste des lauréats de l'apicultiture à l'Exposition des inscetcs Membres du Jury: MM. Asset, Beuve, Delinotte, Hamet, Mallessard et Saint-Pée PRODUITS, INSTRUMENTS, PRATIQUE ENTENDUE. Abeille d'honneur: M. l'abbé Boyer, curé de la Celle-Saint- Cyr (Yonne), pour ses produits exposés et la création de la Société d'apiculture Bourguignonne. Médaille d’or du ministre de l'agriculture: M. Gois-Flatté, à Egriselle-le-Bocage (Yonne), pour ses produits exposés et la bonne tenue de ses ruchers. Médaille de 1°° classe de la Société, grand module: M. Ber- trand, à Buffon (Côte-d'Or), pour l’ensemble de son expo- sition et sa pratique entendue; M. l'abbé Delepine, curé de Boussy-Saint-Antoine (Seine-et-Oise), pour l’ensemble de son exposition et sa propagande ; M. Kirsch, à Baigneux-les- ‘ Juifs (Côte-d'Or), pour l'ensemble de son exposition et sa pratique entendue; M. Meyran, à Mesterrieux (Gironde); pour ses produits exposés et sa pratique intelligente ; M. Moglia, à l’Écaille (Ardennes), pour sa cire exposée et sa pratique entendue; M. Parpaite, à Carignan (Arden- nes), pour l'ensemble de son exposition et sa pratique intel- ligente ; M. Roy, à Pargues (Aube), pour ses produits expo- sés et sa pratique entendue; M. Vaast, à Arras (Pas-de- Calais), pour l’ensemble de son exposition et ses essais ; M. Vivien Joly, à Mezière-la-Grande-Paroisse (Aube), pour l'ensemble de son exposition. BULLETIN D 'INSECTOLOGIE AGRICOLE 147 Médaille de 1"° classe, petit module : M. Raimbault, à Sens (Yonne), pour la bonne fabrication de ses ruches en paille ; M. Warquin, à Beiievue (Aisne), pour sa ruche exposée et sa propagande. Rappel de médaille de 1" classe: M. Bourgeois, à Lons-le- Saunier (Jura), pour sa ruche exposée; M. Robert-Denis, à Vendhuille (Aisne), pour ses rayons gaufrés. Médaille de vermei! de la Société, grand odule: M. Robert, à Casseau (Seine-et-Oise), pou: l'ensemble de son expo- sition. Médaille de vermeil, petit module: M. Jacquelin, à Chaville (Seine-et-Oise), pour l'ensemble de son exposilion et son concours désintéressé comme aide du cours d’apiculture du Luxembourg. Médaille de vermeil de la Société d’apiculture de l'Aube : M. Joly, à Tremblay-le-Vicomte (Eure-et-Loir), pour son couteau à désoperculer, sa ruche et sa pratique entendue. Médaille d'argent du ministre de l'agriculture; M. Gremy,à la Houssaye (Seine-et-Marne), pour l’ensemble de son exposi- tionet sa pratique entendue. Médaille d'argent de la Société dapiculture de l'Aube : M. Braïelle, à Saint-Pol (Pas-de-Calais), pour l'ensemble de son exposition et sa propagande. Médaille d'argent de la Société des agriculteurs de France : M. Sevalle, à Paris, pour l'ensemble de son exposition, notamment pour sa Chaudière à fondre la cire. Médaille de 2° classe grand module: M. Arpin, à Bourg-Saint- Maurice (Savoie), pour ses produits exposés; M. Boulangé, à Jouy-en-Josas (Seine-el-Oise), pour ses produits exposés et pour son rucher agreste bien tenu ; M. Couturier, à Juvisy (Seine-et-Oise), pour l’ensemble de son exposition; M. Droux Albaiu, à Chäpois (Jura), pour ses miels en rayons: M. Féminias, à Mahon (Espagne), pour ses miels coulés et sa manière de les transporter; M. Holder, à Steimbourg (Alsace), pour ses extracteurs et ses petits appareils exposés ; M. Sartori, à Milan (Italie), pour ses tableaux d’apiculture. 148 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Médaille de % classe, petit module : M. Bonhomme, à Authe (Ardennes), pour l'ensemble de son exposition, notamment ses produits; M. Meuvret Haquin, à Torigny-sur-Oreuse (Yonne), pour ses produits exposés; M. Petit, à Ecos (Eure), pour ses miels en rayons. Médaille de bronze, grand module: Administration cen- trale des colonies, pour ses produits coioniaux, miels et cires exposés; M. Rousseaux, aux Aydes (Loiret), pour sa ruche à cadres exposée; M. David, curé à Villabon (Cher), pour son miel extracté et son eau-de-vie de miel. MARCHANDS, FABRICANTS, ETC. Diplôme de mérite: M" V° Brunet, à Paris, pour ses pastilles au miel; M. Petit, à Paris, pour l’ensemble de son exposition. Rappel de biplôme de mérite avec médaille de bronze du ministre: M. Wavelet, à Arras (Pas-de-Calais), pour ses cœurs d'Arras et autres pains d'épices. Médaille de 1" classe, grand module : M. Béal-Canonne, à Cambrai (Nord), pour ses hydromels; M. Coenon, à Paris, pour ses pots en verre. Médailles de 2° classe, grand module: M. Deroy, à Paris, pour ses alambics à distiller les eaux de miels; M. Gariel, à Paris, pour son exposition d'appareils apicoles ; M. Laga- che, à Paris, pour ses nougats au miel; M. Miguel, à Paris, pour l’ensemble de son exposition : miels et cires; M. Mori- ceau, à Paris, pour son exposition d'appareils apicoles. Médaille de 2° classe, petit module: MM. Poiret frères, à Paris, pour ses canevas à presser la cire et couler le miel ; M. Raguin, à Sens (Yonne), pour ses barils à miel. Médaille de bronze, grand module: M. Jay, à Paris, pour ses tôles perforées à l'usage ces apiculteurs; M. A. Menetrel et Cie, à Lille-Maizières (Haute-Marne), pour 2urs encaustiques liquides, à base de cire. DIVERS. — ENSEIGNEMENT, ESSAIS. Médaille de vermeil, grand module: M. Arviset, de Selongey (Côte-d'Or), pour son mémoire sur l’essaimage artificiel et BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 149 la solution des questions soumises au Congrès apicole. Médaille d'argent de la Société de l'Aube : M. l'abbé Bedé, à Mouroux (Seine-et-Marne), pour ses applications des pro- duits des abeilles et pour sa propagande. Médaille de bronze du ministre de l'agriculture: Au Bulle- tin de la société apicole de la région du Nord, pour la solu- tion des questions soumises au Congrès apicole. Liste des lauréats de la section d'Insectologie Exposition des insectes de 1887. Il n'a pas été déposé au secrétariat de la Société de rapport régulier sur les lauréats de celte section. D'autre part, ilaété publié un palmarès apocryphe qui accorde certaines distinc- tions, tel que diplôme d'honneur que le Règlement ne com- porie pas. Le secrétaire général: À. HAMET. Membres du Jury : MM. W. de Fonvielle, président ; Savard (hors concours), rapporteur ; Bouvier (hors concours), Jekel et Tournière. - Grande médaille d'or du Ministre de l'Agriculture : M. A.Ramé.à Paris, pour ses 24 vitrines de Coléoptères, Lépi- doptères utiles et nuisibles. Prsduits et dégâts, cadre orne- mental. Abeille d'honneur:M. A. Wallès, à Paris,pourses 18 vitrines Coléoptères classés scientifiquement, accompagnés de ta- bleaux explicatifs sur les mœurs, les dégâts et l'utilité de chaque espèce. Diplôme de mérite: M. le docteur Trouessart, à Paris, pour préparations microscopiques, Insectes et Acariens plumi- coles: ( M. Daguin, à Paris, pour collections de Coléoptères, Lépi- doptères et Mollusques de la Haute-Marne; M. Montaudon,à Paris, pour modèles d'anatomie classiques du docteur Auzoux ; M. Masson, percepteur aux Meux (Oise), pour collections 150 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE d'Insectes utiles et nuisibles avec dégâts faits aux bois et aux végétaux; M. Debraine, instituteur à Chatou (Seine-et-Oise), pour sa collection scolaire comprenant les principaux auxiliaires de l’agriculture, et des produits des Insectes utiles; M. Mirand, opticien à Paris, pour microscopes et loupes; M. Bourreau, à Boulogne-sur-Seine, pour tableau d’escar- gots comestibles et autres. Rappel de médaille de 4° classe: MM. Dufour et C°, à Paris, pour pulvérisateurs; M. Lesueur, à Paris pour collection de Lézards,Couleuvres, Vipères, etc. Médaille de 1" classe, grand module: M. Cazet, instituteur à Saint-Beury (Côte-d'Or), pour 32 petites vitrines Insectes utiles et Insectes nuisibles, produits et dégâts; M. Chabrol, à Paris, pour un tableau de Lépidoptères de la Nouveile-Calédonie ; M. Gaissier, à Paris, pour une vitrine Coléoptères ; M. Legrand, à Paris, pour un cadre Coléoptères et Lépi- doptères ; M. Lourdet, à Paris, pour un cadre Lépidoptères de Tur- quie. INSECTICIDES, DIVERS APPAREILS, ete. Médaille de 1° classe, grand module. M. Bazire, à Paris, pour sa poudre insecticide, et son insuf- flateur ; M. Bourgeois, à Ivry-Port (Seine), pour son papier tue- mouche ; M. Clostre, à Paris, pour le Phénol-Bobœufinsecticide, savon insecticide, vaporisateur, elc. ; M. Cottu, à Paris, pour l'engrais insecticide Serpin; MM. Demayer et Delage, à Paris, pour leur cirage imper- méable à base de cire, et leur encaustique insecticide au Thy- mol indien ; M. Guyon, à Paris, pour instruments matériels servant à la chasse et au classement des collections ; BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 151 Maison Américaine, à Paris, pour son papier insecticide préser vani les lainages,fourrures et curiosités contre les mites et autres insectes ; MM. Poulenc frères, à Paris, pour leur insecticide contre les pucerons; Société française de protection contre le phylloxerà,à Paris, pour son phylloxericide Maiche, solide et liquide ; M”° Vve Viault et fils, à Paris, pour leur poudre insecticide et pièges à rats ; M. Walcker, à Paris, pour ses moustiquaires, tentes-abris de chasse, etc. Médaille de 2° classe, grand module. M. Cabal, à Nissan (Hérault), pour injecteur à traction pour le sulfure ; M. Ciceri, à Paris, pour ses pièges contre les animaux nui- sibles ; M. Galzy, à Lyon (Rhône), pour sa poudre insecticide con- servant les lainages; M. Guéroult, à Paris, pour ses vaporisateurs inoxydables et divers insecticides ; M. A. Guillot, à Paris, pour divers instruments servant à la chasse, à la préparation ou rangement et classement des Insectes, la récolte des plantes, etc. ; M. Hadancourt, à Paris, pour un produit concourant à la destruction rapide des rongeurs ; M. Lagneau, à Paris, pour ses pompes à arrosage et ses pul- vérisateurs ; M'° Lagoderie, à Paris, pour ses Geux éventails ornés de Pa- pillons et d’Insectes et pour un émail dit de Limoges repré- sentant le portrait de Michelet, l'auteur de l’/nsecte; M. Lancelevée, à Elbeuf (Seine-Inférieure), pour collections de 24 vitrines Insectes utiles et nuisibles, produits, dégâts, parasites, etc. ; M. Morel, à Paris, pour nids de Fourmis vivantes, dégâts ; M. Guillot, returaliste à Paris, pour collections d'histoire 152 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE naturelle. Coléoptères et Lépidoptères exotiques.Oiseaux in- sectivores. Reptiles. Collection de vésicants el ses préparations de squelettes tégumentaires. Médaille de 1" classe, petit module: M. Chrétien, à Paris, pour ses Chenilles soufflées; M" Anne et Marie Duthu, à Neuilly (Seine),pour modelage d'Insectes en terre cuite. Grande inédaille de vermeil du Ministre de l'Agriculture avec félicitation du Jury: à M. Chevallier,de Chatou (Seine-et- Oise), pour 48 petites vitrines Insectes utiles et Insectes aui- sibles, leurs produits, leurs dégâts, leurs parasites et les parasites des parasites. Grande médaille de vermeil de la Société des Agriculteurs de France: à M. Gallais, instituteur à Saint-Michel-sur-Orge (Seine-et-Oise) pour sa collection d'Insectes utiles et nuisibles dégâts et métamorphoses ; Oiseaux insectivores, nids etœufs; Reptiles, Batraciens, Rongeurs, etc. Médaille d'argent du Ministre de l'Agriculture: M”° Wallès, à Paris, pour ses vitrines Colèoptères classés et dénommés d'après Geoffroy en 1764; M. Meunier. à Paris, pour sa collection d'entomologie appli- quée et scientifique; M. Chrétien, instituteur à Saint-Cyr-sous-Dourdan (Seine- et-Oise), pour sa collection scolaire (11 vitrines). Médaille d'argent de la municipaïté du 1° arrondissement: M. Jeunet, pisciculteur à Paris, pour son exposition de Batra- ciens, Vipères, Couleuvres, Lézards vivants. Médaulie de 2 classe, grand module: M. Bure, au domaine de l'Ouider (Algérie), pour sa collection d'Insectes utiles et nuisibles, M. Girardin, à Auxerre (Yonne), pour son enseignement par la vue, résumé en une collection d'Insectes utiles et nuisibles avec mœurs, dégâts, etc M. Lemoine, à Paris, pour jetons, médailles, insignes gra- vées avec Abeilles, ruches, Mouches, etc., et son papier à let- tres avec insectes timbrés en relief; BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 153 M. Poulin, à Paris, pour épreuves de Lépidoptères sur assiettes rehaussées au pinceau; M. Victor Rose, à Paris pour épreuves de gravures sur bois pour illustrations d'ouvrages sur l’histoire naturelle. M la comtesse de Waldener, à Paris, pour éventail sur vélin portant Oiseaux et Lépidoptères; M. Puille, à Paris, pour études des Insectes dévastateurs des livres, spécimens et moyens de destruction ; M. Maroan, pharmacien à Paris, pour insectes pharmaceu- tiques et tinctoriaux : Ténia, Ascarides, Lombricoïdes, etc. Médaille de 2° classe, petit module. M. Gerondeau, instituteur à Toury (Eure-et-Loir), pour 11 vitrines Insectes utiles et nuisibles ; M. Jolain, à Paris, pour 7 cadres Coléoptères, Lépidoptères, Couleuvres, Insectes vivants, etc. ; M. Martin, à Paris, pour un cadre Lépidoptères des envi- rons de Paris, et pour son nouveau filet de chasse se renfer- mant dans la canne et ouvrant instantanément ; M. Pudepièce, instituteur à Mouvaux (Nord), pour 2 vitrines Coléoptères utiles et nuisibles, servant aux études de son école ; M. Tramont, à Paris, pour son appareil musical de la cigale du professeur G. Carlet ; M! Emile Perel, institutrice à Paris, pour un herbier renfer- mant des plantes mellifères; M. Rougier, à Paris, pour son compte rendu humoristique de l'Exposition. Médaille de bronze du Ministre de l'Agriculture M. le comte de Castell, à Sèvres, pour un cadre d'Insectes autrichiens ; M. Creusi, instituteur à Maisse (Seine-et-Oise), pour 4 câdres Insectes utiles et nuisibles ; M.Defary, instituteur à Vayres(Seine-et-Oise), pour ? vitrines Insectes utiles et nuisibles ; 154 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Médaille de bronze, grand module. M. Grisol, à Paris, pour 7 vitrines Coléoptères, Lépidopières, Oiseaux et Rongeurs ; M. Joubert, instituteur à Sainte-Marie (Hautes-Alpes), pour une vitrine Insectes utiles et nuisibles ; M. Louap, à Paris, pour son tableau Lépidoptères exotiques; M. Mitrault, à Neuilly (Seine), pour un tableau d'Insectes d'Amérique ; M. Moncomble, à Paris, pour ses grands tableaux d'orne- ment, composés de Coléoptères et de Lépidoptères nuisibles ; M. Moreau, instituteur à Courtenay (Loiret), pour 4vitrines Insectes utiles et nuisibles ; M. Dubois, à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour 2 cartons Coléoptères utiles et nuisibles ; M. Paul Emprein, à Lagny (Seine-et-Marne), pour un tableau Lépidoptères exotiques; M. Maury, instituteur à Saint- Astier (Dordogne), pour ses Lecons d'un instituteur de campagne à ses élèves sur les Insectes du sud-ouest ; M. Félix Roussel, à la Bastide-Rouairoux (Tarn), pour son traitement de la vigne phylloxérée par le sulfure de carbone. M. Bonneville, à Paris, pour insecticide (Bromide liquide); M" Veuve Carnet, à Gentilly (Seine), pour insecticide liquide ; M"° Drouot, à Paris, pour colle insecticide ; MM. Duboscq frères et Lubert, à Paris, pour antiseptique Breithaupt contre les bacilles ; M. Duval, à Paris, pour produits divers, nids d’Abeilles cartonnières, etc. ; M. Gillot, à Paris, pour sa poudre insecticide; M. Herbemont aîné, à Paris, pour tuyaux d'arrosage en caoutchouc et en gomme souple; MM. Grossot et Grange, à Paris, pour poudre insecticide de Dalmatie; M. Kubler fils, à Paris, pour microscopes, loupes, etc. ; \ BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 155 M. Lieutard, à Paris, pour huile aromatique propre à la destruction des parasites ; M. Moine, à Paris, pour ses pièges attrape-mouches ; M. Pezon, à Arcueil-Cachan (Seine), pour ses pompes rou- lantes servant à la submersion et à l’arrosage; M. Romilly, à Versailles (Seine-et-Oise), pour ses capsules insecticides au sulfure de carbone; M. Ricada, à Versailles(Seine-et-Oise), pour ses vaporisa- teurs de jus de tabac employés pour la destruction des insectes sur les plantes, fruits, légumes, etc. ; M. Grégoire, à Paris, pour ses planches dc liège servant à la confection des: vitrines à insectes; Médaille de bronze, petit module. M. Gaydou, à Paris, pour son produit liquide destiné à la destruction du Phylloxera. M. Martin, à Paris, pour ses ratissoirs de jardins, parcs, vignes, efc.; M. Ravenet, à Paris, pour ses peignes perfectionnés ; M°° Vve Ritter, à Paris, pour ses pompes d'arrosage, d'épui- sement, à vent et à main; Ms Roqueblave, à Paris, pour leur eau parisienne hygié- nique contres les piqûres d'Insectes,; M. Walter Lecuyer, à Paris, pour ses appareils à pression d'air, pulvérisateurs, etc. Enseignement de !a sériciculture M. Barbe, ministre de l’agriculture, a adressé, à la date du 27 octobre, la circulaire suivante aux professeurs départe- mentaux d'agriculture sur l’enseignement de la sériciculture dans les écoles normales d'instituteurs et d’institutrices: — Monsieur, nous avons actuellement en France environ 135.000 éleveurs de vers à soie. Le plus grand nombre de ces éleveurs, cent mille, si ce n'est davantage, gouvernent encore ces insectes d’une façon très primitive, suivant les us et coutumes d'autrefois ; ils ne soupçonnent même pas qu'on 156 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE puisse, au lieu de 20 ou 30 kilog. de cocons à l'once, en récol- ter 50 à 60, avec certains soins, mais sans dépenses notable- ment supérieures à celles qu'ils font déjà. On peut espérer que cette situation changerait du tout au tout, si la génération nouvelle recevait, dans les écoles, un supplément d'enseignement technique. La vulgarisation des nouvelles méthodes d'élevage et de grainage n’a pas été faite, jusqu'ici, avec assez d'ampleur et l'élite des éleveurs a été seule à en profiter. Il n'y à d’ailleurs pas à craindre que la soie produite dans nos départements méridionaux dépasse les besoins de la con- somimation, Car, depuis quinze ans nous ne produisons guère en moyenne que 600.000 kilog. de soie grège chaque année, tandis que les fabriques de Lyon, Saint-Etienne, Paris, Tours, etc., en emploient au moins six fois plus, tirant le. supplément nécessaire des pays étrangers : Italie. pays. du Levant et contrées d'Orient. Outre la production des cocons, le sériciculteur doit aussi se préoccuper de la confection des graines, et cette fabrication exige aussi certaines connaissances spéciales. L'exportation de ces graines dans les pays du Levant est devenue depuis quelques années une branche de commerce assez lucrative, et les profits de cette industrie devraient s'étendre, dans une certaine mesure, aux éleveurs qui four- nissent les cocons nécessaires. C'est ce qui a lieu déjà dans quelques localités, notamment dans les Hautes et Basses- Alpes et dans les Pyrénées-Orientaies. Mais, quand même ce commerce viendrait à cesser, l'éleveur aurait encore un grand profit à préparer les graines pour son propre usage. On a reconnu en effet que ce travail forme les sériciculteurs à ces mille précautions minutieuses qui sont une garantie de bon succès ; que, de plus, il les renditrès ins- truits des pratiques de l'hygiène, d’où résulte, au bout de peu d'années, l'amélioration des locaux, puis de toute l'habitation; de sorte que les villages setransforment et s'embellissent : on en trouverait des exemples frappants dans les centres de grainage. 1 Me ji ibtté BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 157 Il n'y a donc pas à hésiter ; il faut diffuser partout les mé- thodes d'élevage et de grainage. Or, de tou:es les industries agricoles, la sériciculture est celle dont l’enseignement dans les écoles est le plus facile. Pour enseigner pratiquement et complètement l'élevage des vers à soie, il suffit d'un lot de 2 à 3 grammes de graines dont les vers occuperont au pius 4 à 6 mètres carrés; quelques pieds de müriers pour les nourrir. Le travail est à la portée des enfants. Il ne dure que trente à quarante jours. Donc, pas de dépenses notables. En le faisant dans son école, l’instituteur ou l'institutrice donnera, sans beaucoup de peine, un exemple utile. Mais c’est évidemment dans les écoles normales que le mo- dèle de cet enseignement doit trouver place; il importe que les élèves-maîtres aient acquis des notions assez précises du sujet avant de prétendre à l'enseigner. Par une circulaire en date du 10 mars 1887, mon honorable prédécesseur vous rappelait que c’est à vous qu'incombe l’en- seignement de la sériciculture dans les écoles normales pri- maires. Cet enseignement. doit être complété par le petit élevage dont j'ai parlé. Les écoles normales d'institutrices doivent être traitées exactement de même. On sait, en effet, que dans les campa- gnes le soin des vers à soie est surtout remis aux femmes ; elles font éclore Les vers, elles les nourrissent, elles font le travail de sélection microscopique dans les ateliers de grai- nage. Du reste, mon collègue, M. le Ministre de l'instruction publique, a approuvé ma manière devoir et a prescrit les mesures nécessaires pour que les professeurs départemen- taux d'agriculture de la région du mûrier soient chargés de faire au moins deux conférences de sériciculture dans les écoles normales d'institutrices. J'ai décidé en conséquence que l’enseignement séricicole dans les écoles normales d'instituteurs et d'institutrices serait confié aux professeurs départementaux d'agriculture et que cet enseignement comprendrait : 158 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 1° Des conférences ; 2° des exercices pratiques consistant en observations microscopiques et élevage de quelques grammes de graines. Les conférences seront au nombre de quatre par école; elles seront faites aux élèves de seconde année ; leur durée sera d’une heure chacune, et, dans la demi-heure suivante, le professeur fera voir aux élèves les spécimens ou prépara- tions dont il aura eu à parler. L’époque la plus favorable pour ces conférences est celle qui précède immédiatement le mo- ment des élevages, soit du 15 mars au 30 avril. Je vous communique ci-après le programme arrêté pour ces conférences : Première conférence. (Le professeur exposera sous les yeux des élèves les spécimens des insectes, cocons, soies, et pro- duits divers dont il devra parler.) Chenilles diverses produi- sant des cocons soyeux. — Etats successifs de ces insectes ou vers à soie: œuf, larve ou chenille, chrysalide, papillon. Cocons ouverts, cocons fermés ; cardage et dévidage, soie grège, soie moulinée, soie décreusée, soie teinte, étoffes de soie. — Avantages spéciaux de la culture du ver à soie du mürier. — Son extension en France et dans les autres pays, soies d'Orient; leur bas prix, difficultés qui en résultent, Autres difficuités provenant des maladies. Etudes de M. Pas- teur. Moyens d'obtenir des rendements élevés et d'une manière économique, méthode de sélection, soins d'hygiène, petites éducations domestiques. Considérations diverses en faveur du maintien de l’industrie séricicole. Deuxième conférence. (Le professeur exposera des pontes en cellules ; des préparations de papillons corpuseuleux, un appareil pour l'éclosion des graines, muni d'un thermomètre et d’un réservoir d’eau.) Des œufs de vers à soie, ou graines. — Influence de leur qualité sur le rendement en cocons. — Rendements possibles. — Maladies affectant les graines. — Travaux de M. Pasteur. Flacherie et pébrine. Description des vers flats. Sélection des chambrées en vue du grainage. — Description des vers pébrinés, Corpuscules ; leur passage dans BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE : 159 les papillons et les œufs. Grainage en cellules. Sélection des pontes par l'examen des papillons au microscope. — Couser- vation des graines, avant, pendant et après la période de froids d'hiver. — Aération, action de l'humidité. — Incuba- tion et éclosions ; couveuses. Troisième conférence. (Le professeur fera voir aux élèves des spécimens de vers pébrinés, flats, muscardinés, et des prépa- rations microscopiques s'y rapportant, en outre du papier à déliter, du lait de chaux, du vitriol, du soufre.) — Conditions de succès relatives à l'hygiène des vers à soie: 1° Air sec, sans cesse renouvelé, respiration des vers; vapeur d’eau et acide carbonique exhalés. Transpiration cutanée. Vapeurs d’eau exhalées par les vers et les litières. Cube d'air néces- saire pour emporter cette eau. Procédés de ventilation : che- minées, trappes, toitures perméables, chauffage ; 2° Nourri- ture propre. Action des poussières contenant des corpuscules de pébrinie, des spores de muscardine, des ferments, des vibrions. Vitalité de ces organismes, maladies occasionnées par eux. — Nettoyage des locaux : chaux, vitriol, acide sulfu- reux, soins de propreté, délitages. Isolement des éducations, petites chambrées. Quatrième conférence. (Le professeur fera voir des claies ou paniers à vers à soie sur une étagère; un de ces paniers encabané, une bruyère chargée de cocons.) Conditions éco- nomiques des éducations de vers à soie : 1° Égalité des vers. Levées à l'éclosion et aux mues. Détails sur la mue ; 2 Espa- cement des vers. Claies, élevages aux rameaux. Plein air; 3° Alimentation. Nombre des repas. Feuille consommée. Feuilles utilisées réellement. Tableau des repas et des mues; 4° Encabanage, montée, récolte des cocons; 5° Importance des chambrées. Petites éducations domestiques. Pour que cet enseignement soit complet, il est indispen- sable que vous ayez à votre disposition un bon microscope ; la plupart des écoles normales possèdent cet instrument ; sil en était autrement, je vous le fournirais. Le matériel néces- saire à l'élevage, consistant en une couveuse à réservoir d’eau dt. 160 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE et thermomètre, une étagère pour six paniers pouvant se plier en X et six paniers d'osier, vous sera fourni par mon administration. Les dépenses annuelles se réduisent à l'achat du panier de pliage et de la feuille de müûrier. C'est là une dépense insignifiante que peut supporter le budget de l'école normale. Les cocons récoltés seront, en cas de bon succès, convertis en graines, et, en cas d'insuccès, étouffés. Les graines seront distribuées gratuitement aux éleveurs du département par lot de 4 à 5 grammes. Les cocons seront, si la quantité est suffisamment importante, vendus pour couvrir les frais d'éle- vage; dans le cas contraire, ils seront échangés contre des spécimens de soie chez les filateurs, et ces spécimens remis aux musées scolaires. Telles sont les dispositions que j'ai adoptées pour assurer le développement de l’enseignement séricicole. J'ai chargé M. Maillot, directeur de la station séricicole de Montpellier, de diriger et de surveiller cet enseignement. C'est donc à iui que vous devrez vous adresser pour tous les renseignements dont vous pourrez avoir besoin. Recevez, etc. Le Ministre de l'agriculture, P. BARRE. Exposition universelle de 1889. Les déclarations de prendre part à l'Exposition universelle de 1889, à Paris, doivent être envoyées au Ministère du Com- merceavantle 1 février prochain(1888).Il faut donc s’en occu- per dès maintenant et demander hardiment la place qu'on croit pouvoir occuper, dût-on en laisser une partie au moment de l'installation. L'emplacement accordé à l'Insectologie au Troca- déro sans doute, sera en raison des demandes. PL PTE EPL DSL D PDP PSS D DRE EL SPLITS PTT TT ob ann A Contient es) Le Gérant : H. HAMET. PR EP EE imp. de la Soc. de Typ : NoizETTE, 8,r. Campagne-Premiere, Paris, L : | DOUZIÈME ANNÉE, No 11. Novembre 1887 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Rectification à la liste des lauréats de l'Insectologie. — Lauréats de l’enseignement. — Editeurs, livres, journaux, etc. — Lauréats de la sériciculture.— Distribution solennelle des récompenses aux exposants. — Composition du Jury des sections. — Conférences. — Congrès apicole, lettre de M. le ministre de l’agriculture. OR PL LS PL PSS LS S SL PSS LS PL LL SL PPS SLT DES Rectifications à la liste des Lauréats de la Section d'insectologie PUBLIÉE DANS LE NUMÉRO PRÉCÉDENT M. Vicat, à Paris, a obtenu une médaille de 1"° classe grand module pour ses insecticides solide et liquide et ses soufflets. M. Teton, instituteur à Epinay-sous-Sénart(Seine-et-Oise), a obtenu une médaille de 2° classe grand module pour une collection d'entomologie scolaire. M. Guillot, à Paris, au lieu d’une médaille de 2 classe G. M., a obtenu une médaille de 1° classe grand module pourses collections d'histoire naturelle : Coléoptères et Lépi- doptères exotiques, Oiseaux insectivores, Reptiles, Collection de vésicants, Préparations de squelettes tégumentaires. M. Guillot, à Paris, au lieu d'une médaille de 2 classe G. M. aobtenu une des médailles d'argent du Ministère de l'agriculture pour ses divers instruments servant à la chasse, à la préparation ou au rangement et classement des Insectes, la récolte des plantes, etc. Au lieu d'une médaille de 1" classe G. M., ont obtenu une médaille de bronze P. M. : MM. Chabrol, Gaisler, Legrand, Loudet, à Paris. Au lieu d’une médaille de2° classe G. M., ont obtenu une médaille de 4'° elasse G. M. : M" Lagoderie à Paris, MM. Lan- celevée, à Elbeuf, Morel, à Paris. Ontobtenu une médaille de bronze G. M. et non une mé- daille de bronze P. M.: MM. Gaydou, Martin, Ravenet, M”°veuve kitter, M"*° Roqueblave, M. Walter-Lecuyer,à Paris. 194 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Lauréats de l'Enseignement. Membres du jury : MM. Montaudon, président, Savard, Wallès H, C. et Danguin, H. GC. rapporteur CONCOURS OUVERT ENTRE LES INSTITUTEURS QUI ENSEIGNENT L'INSECTO- LOGIE (ARTICLE ADDITIONNEL DU REGLEMENT) Diplôme de mérite. — M" Fortier à Paris, plantes et fleurs artificielles, avec insectes,pour l’enseignement. Diplômes de mérile avec prime de 25 francs : M. Humbert, instituteur à Villechevreux (Haute-Saône), pour ses travaux d'élèves; au 1‘ élève une médaille de bronze; pour être distribués aux élèves, quelques livres: à l’école une mention honorable. M. Marquis, instituteur à Chevillé (Sarthe), pour ses 22 cahiers d'élèves (en 35 volumes) : Les meilleurs protec- teurs de l’agriculture ; les insectes utiles et nuisibles. Au 1 élève une médaille de bronze et quelques livres; à l’école une mention honorable. M. Martin (Joseph), instituteur à Brives-Charensac (Haute-Loire), pour trois cartons renfermant 86 cahiers d'élèves, un volume et dix tableaux agricoles; à l'école une mention et quelques livres. Rappels de médaille de 1° classe, grand module, avec prime: M. Lavenne,instituteur à Chamans (Jura), pour ses travaux d'élèves ; à ceux-ci quelques livres; à l'école une mention. M. Patte, instituteur à Elincourt Sainte-Marguerite (Oise), pour différents manuscrits sur l'insectologie, devoirs sco- laires, dessins d'insectes et d’auxiliaires; aux élèves quel- ques livres; à l'école une mention. Médailles de 1"° classe, grand module,avec prime : M. Tarlin, instituteur à Humbécourt (Haute-Marne), pour ses travaux d'élèves ; à ceux-ci quelques livres; à l’école une mention. M. Perron, instituteur à Voisey (Haute-Marne), pour ses travaux d'élèves; et volumes aux élèves Marceau Émile, Ernest Lambert et Léon Turpin. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 195 M. Teton, instituteur à Épinay-sous-Sénart (Seine-et- Oise), pour sestravaux d'élèves; à l’école une mention. Médaille de 1" classe, petit module : M" Demoulin (Gustave), à Fontenay-aux-Roses (Seine). pour plusieurs de ses œuvres charmantes : Les Animaux étranges, Maisons des bètes, Bètes de nos maisons, Bètes de mon jardin, bètes de mon étang. Rappel de médaille d'argent du Ministre de l'Agriculture avec prime : M. Dallemagne, instituteur à Villiers-sur-Marne (Haute- Marne), pour ses tableaux d'oiseaux utiles, d'oiseaux nuisi- bles, d'insectes nuisibles, etc. À l'élève Blanche Dallemagne une médaille de bronze G.M.; idemàl'élève Ecosse (Gaston).P.M. Médaille de 2 classe, grand module, avec prime M. Remond, instituteur à Bayalles (Doubs), pour ses tra- vaux d'élèves; à l’école une mention spéciale. Médaille de ®% classe, grand module M. Pudepièce, instituteur à Mouveaux (Nord), pour ma- nuscrit sur l'entomologie agricole. M. Bachy, instituteur à Semeries (Nord), pour ses travaux d'élèves ; à l'école une mention. Médaille de 2 classe : M. Blaise, instituteur à Vezelise (Meurthe-el-Moselle), pour : 1° travail sur les insectes nuisibles à l’agriculture, à l’hor- ticulture et à la viticulture ; 2° quatre cahiers d'élèves résu- mant des cours d'insectologie ; 3° dessins représentant des insectes utiles et nuisibles. A l’école uué mention; et li- vres aux élèves Mahaut et Netter(Paul). M. Dardenne, instituteur à Mouron (Ardennes), pour ses travaux d'élèves; à l’école une mention. M. Georgin, instituteur à Moyvillers (Oise), pour un mé moire sur l'insectologie et pour travaux d'élèves ; à l’école une mention. 196 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE M. Lelièvre, instituteur à Saint-Aubin-sous-Erquery (Oise), pour : ‘rapport sur l'enseignement insectologique à l’école primaire; 2° études insectologiques des élèves ; 3° plan et pro- gramme pour l'enseignement insectologique à l’école. M. E. Manoux, instituteur au Vigean (Cantal), pour des tra- vaux d'élèves; à l’école une mention. M. M. Marché, instituteur à Saint-Germier (Deux-Sèvres), pour cahiers d'élèves sur l'entomologie, cartes d'insectes du départément,statuts de société protectrice ; à l’école une men- tion. M. Moreau, instituteur à Courtenay (Loiret), pour travaux insectologiques d'élèves et deux albums; livres aux élèves Alicot, Formé et Gillet. Médaille de bronze du Ministre, avec prime: M. Gallais, instituteur à Saint-Michel-sur-Orge (Seine-et- Oise), pour 25 cahiers d'élèves. Médaille de bronze du Ministre : M. Bondu, instituteur à Bracquemont (Seine-Inférieure), pour leçons d'insectologie faite aux élèves, pour devoirs d’é- lèves, etc. M. Chrétien, instituteur à Saint-Cyr-sous-Dourdan (Seine- et-Oise), pour cahiers d'élèves sur l’enseignement de l’ento- mologie. Médaille de bronze de la Société des Agriculteurs de France : M. Mazeray, instituteur à Levignac (Lot-et-Garonne), pour ses travaux d'élèves et ses tableaux d'auxiliaires. Médaille de bronze grand module: M. Bigey, instituteur à Vellefrie (Haute-Saône), pour ses travaux d'élèves. M. Creusy, instituteur à Maisse (Seine-el-Oise), pour ses tra- vaux d'élèves. M. Defarcy. instituteur à Vayres (Seine-et-Oise), pour ses travaux d'élèves. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 4917 M. Duringer, instituteur à Beauquesne (Somme), pour deux tableaux d'insectes. M. Faugé, instituteur à Marolles-en-Brie (Seine-et-Marne), pour ses travaux d'élèves, ses études manuscrites et tableaux d'oiseaux avec insectes nuisibles qu'ils détruisent. M. Grand, instituteur à Labachellerie (Dordogne), pour ses cahiers d'élèves. M. Mailrier, instituteur à Noidani-le-Rocheux (Haute- Marne), pour ses travaux d'élèves et tableaux. M. Guibert, instituteur à Rocquencourt (Seine-et-Oise), pour ses travaux d'élèves. e Médaille de bronze petit module : M. Chalumeau, instituteur à Saint-Ambreuil (Saône-et- Loire), pour ses travaux d'élèves. M. Danel, instituteur à Ferrière-la-Petite (Nord), pour ses travaux d'élèves. M. Deroche, instituteur à Saint-Remy (Haute-Saône), pour ses travaux d'élèves. M. Desbois, instituteur à Aluze (Saône-et-Loire), pour ses travaux d'élèves. M. Drocourt, instituteur à Aubencheul-aux-Bois (Aisne), pour ses travaux d'élèves. M. Fournier, instituteur à Nice (Alpes-Maritimes), pour ouvrage relatif à la protection due aux animaux et aux oi- seaux insectivores. M. Guihéneuc, instituteur à Boussay (Seine-Inférieure), pour trois cahiers d'élèves. M. Herlin, instituteur à Saint-Martin-Boulogne (Pas-de- Calais), pour douze tableaux d'élèves. M. Joubert, instituteur à Sainte-Marie (Haute-Alpes), pour ses divers travaux sur l'insectologie, cahiers d'élèves, etc. M. Launay, instituteur à Landivy (Mayenne). pour tra- vaux d'élèves et dessins d'insectes. M. Parrot, instituteur à Beleymas (Dordogne), pour tra- aux d'élèves, rapport du maître, etc. 198 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE x M. Regrain, instituteur à Montmarault (Allier), pour ses travaux d'élèves. Mention honorable : M. Delpy, instituteur à Tarascon (Ariège), pour travaux d'élèves. M. le directeur de l'Ecole de la rue Grôlée, 59, à Lyon (Rhône), pour travaux d'élèves. M. Lacuve, instituteur à Combrand (Deux-Sèvres), pour travaux d'élèves. M. Larrieu, instituteur à Arbitain (Basses-Pyrénées), pour travaux d'élèves. M. Mazel, instituteur à Chambon des Olliviers (Ardèche), pour travaux d'élèves. M. Michel, instituteur à Asnans (Jura). RÉCOMPENSES DÉCERNÉES AUX ÉDITEURS LIVRES, BROCHURES, JOURNAUX, PUBLICATIONS,ETC. Diplôme de mérite : MM. Bouasse-Lebel et Massin, à Paris, pour tableaux d'insectes, imprimés. M. Ch. Delagrave, éditeur à Paris, pour ouvrages sur l'in- sectologie. MM. Firmin Didot et Cie, à Paris, pour ouvrages sur l’entomologie. M. Chauré,à Paris, pour articles insectologiques dans le Moniteur de l'Horticulture. MM. Hachette et Cie, à Paris, pour volumes, bons points et tableaux sur l'insectologie. M.T. Laurent, à Paris, pour planches en chromo sur le phylloxera et le doryphora. M. Le Bailly, à Paris, pour volumes sur les insectes et /ouwr- nal des campagnes. M. le directeur du Magasin piltoresque, à Paris, pour des- cription d'insectes et publications sur f'insectelogie. "EU BULLETIN D 'INSECTOLOGIE AGRICOLE 199 M. Ferdinand Nathan, à Paris, pour ouvrages sur les oi- seaux insectivores et planches en couleurs. M. Roret, à Paris, pour ouvrages sur les insectes (suite à Buffon). M. Leriche, à Lamotte-en-Santerre (Somme), pour brochu- res sur les abeilles et l'apiculture. Le Syndicat du hannetonage, à Gorron (Mayenne). Médaille de bronze PS de la Société des Agriculteurs de France : M. Lefebvre, secrétaire de la société d'apiculture d’'Eure- et-Loir, à Chartres, pour une traduction de Virgile, partie concernant les abeilles. Lauréats de la sériciculture. Membres du Jury : Président, Mme la Baronne de Pages ; secrétaire-rappor- teur, M. Caïllas, °C. ; Meunier, 11.1C: et N°. Médaille d'or du Ministre de l’agriculture: M. Fallou de Paris, pour sa magnifique collection de Bombyciens sérici- gènes connus, indigènes et exotiques acclimatés. Médaille d'or. — M. Ramé, de Paris. Collection d’Attaciens séricigènes exotiques élevés à Paris; élevage de l’Attacus Cynthia dans les galeries de l'Exposition. Cette médaille se confond avec celle attribuée au même exposant dans la section de l’Insectologie. Médaille de 1'° classe.---M. Maillot,de Montpellier, pour son Traité sur la sériciculture, statistique et carte séricicole. Médaille de 2"° classe. — M"° veuve Simon. à Bruxelles. Produits scientifiques et industriels de la sérici- culture. Enseignement de la séricicullure : Médaille de 1"° classe. — M. Rollatà Perpignan. Brochures sur l’estivation des graines et le développement du ver dans l'œuf. Médaille d'argent du Ministre de l'agriculture. — M. Lelong 200 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE du Dreneuc, à Paris. Etudes au microscope et spécimen de la coupe des fils de soie provenant des différents Insectes séricigènes. Médaille de 3° classe. — M. Galfard, pour une brochure contenant les instructions sur la sériciculture. Ministère de la marine et des colonies. — Diplôme d'Honneur. —M.le Ministre de la marine et des colonies a bien voulu nous envoyer une collection précieuse de cocons, soies grèges et filées et teintes, de doupions, provenant de races diverses domestiques ou sauvages qu'on rencontre en Cochin- chine, au Tonkin, en Guyane, au Sénégal, ainsi que des types de dévidoirs primitifs employés dans ces pays. Médaille de 1"° classe. — M. Bilbault, conservateur adjoint du Musée des Colonies (Palais de l’Industrie) pour participation en organisant dans des différentes sections, Sériciculture, Apiculture et Insectologie, les installations des produits exotiques de la Guyane, du Sénégal, du Cambodge, du Tonkin et de la Cochinchine. Un diplôme de Mérite a été décerné au Musée pratique d'Histoire naturelle (Cokection des Charencons de France). Médaille de 1"° classe. — Trouillet, architecte du gouver- nement et de la Société, pour son habile direction dans l'orga- nisation des installations de l'Exposition. DISTRIBUTION SOLENNELLE DES RÉCOMPENSES AUX EXPOSANTS 95 SEPTEMBRE 1887 SOUS LE PATRONAGE DU MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET SOUS LA PRESIDENCE de M. de HÉRÉDIA, Ministre des Travaux Publics. À L'ORANGERIE DES TUILERIES Du 28 Août au 28 Septembre La distribution des récompenses aux exposants a eu lieu, devant une nombreuse assistance, sous la présidence de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 201 M. de Hérédia, ministre des travaux publics, assisté de Son Exc. le général Tcheng-Ki-Tong, de MM. Wilfrid de Fonvielle et Malessard, vice-présidents, Hamet, secrétaire général et Ramé, commissaire général de l'Exposition, Wallès, secré- taire, et de plusieurs notabilités, parmi lesquelles M. Deligny, membre du conseil municipal de la ville de Paris, et M. Dan- dre, adjoint au maire du 1° arrondissement. La salle des conférences et les salles d'exposition avaient été, pour la circonstance, parées d'arbustes tirés des serres de la ville de Paris et de dahlias mis à la disposition par le jardinier-chef du Jardin des Tuileries. L'estrade était ornée de trophées formés de drapeaux chi- nois et de drapeaux français entrelacés. La séance a été ouverte par M. le ministre qui, dans une intéressante improvisation, a exposé les regrets de M. le ministre de l’agriculture qui n'a pu venir prendre part à cette fête de famille, mais qui a délégué à sa place M. Auriol, membre de son cabinet, pour prouver toute sa sympathie à la Société d’apiculture et d’insectologie. M.leministre exprime ensuite tous ses remerciements à M. Hamet, homme de science et de volonté, qui a fondé la Société d’apiculture, il y a plus de 35 ans. M. Wilfrid de Fon- vielle, vice-président, reçoit également son tribut d'éloges bien mérités pour le dévouement et l’activité qu'il apporte dans sa tâche délicate. « C’est M. de Fonvielle, dit M. le ministre, qui va vous décrire le mérite des exposants et ceux des instituteurs qui se sont si intelligemment associés à son œuvre. « J'ai aussiauprès de moi,ajoute M. de Hérédia, un homme auquel j'ai voué depuis longtemps une amitié profonde, M. Ramé, l'honorable commissaire général de l'Exposition et le propagateur infatigable de l'Association Philotechnique. « Ces messieurs, dit en terminant M. le ministre, vont vous faire connaître la situation satisfaisante de la Société en développant les mérites particuliers des exposants et en témoignant des espérances qu'il est permis de former au sujet de l'amélioration de l’enseignement technique. » 202 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE La parole estdonnée ensuite à M. Ramé qui s'exprime ainsi: ALLOCUTION DE M. RAMÉ Commissaire général. Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs, Parmi les manifestations modernes, il en est qui marquent leur passage d’une façon toute particulière. Ge sont celles qui ont trait aux découvertes des savants et des chercheurs, aidant ainsi à la diffusion des lumières et à la vulgarisation de la science. Ce n'est pas sans peine que l’on arrive à redresser les erreurs et à combattre les préjugés. Aussi avons-nous eu recours à tous ceux qui, de près ou de loin, protègent les efforts soutenus d'obscurs citoyens, n'ayant d'autre ambition que le soulagement de l'humanité et la grandeur de la France. Afin de pouvoir remercier toutes les personnes qui ontbien voulu collaborer à notre œuvre, je vous demande un peu de bienveillance. Commençant par notre cher président, M. le Ministre des travaux publics, éloigné de nos travaux, a-t-il dit, il les con- naît tous cependant el les suit, je puis l'assurer, d'une façon très assidue. Jamais il n'a laissé échapper l’occasion de rendre service à notre Société. Merci, cher président, de tout ce que vous avez fait pour nous ; et puisse la modeste épingle ornée de l'Abeille d'hon- neur que la Société se fait un devoir et un plaisir de vous offrir, vous rappeler de temps en temps les quelques instants que vous avez bien voulu nous consacrer aujourd’hui. Merei aussi à M. le Ministre de l'Agriculture, qui non seule- ment à patronné notre œuvre, mais nous à aidés par les allo- cations dont il dispose, et par ces récompenses qui vont être distribuées et à M.le Ministre de l’Instruction publique pour les magnifiques volumes qu'il nous a fait remettre hier BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 203 Adressons encore nos remerciements à la Société des Agriculteurs de France qui a mis à notre disposition avec empressement, et je le dis bien haut, avec sa bienveillance habituelle, des médailles de vermeil, d'argent et de bronze qui seront décernées en son nom, ainsi qu'à la Société d'Apicul- ture de l'Aube qui nous a offert les mêmes médailles. Merci également à la Municipalité du 1°" arrondissement, qui nous à fait l'honneur de faire frapper une médaille à l'occa- sion de cette solennité. Aux éditeurs qui ont bien voulu participer à notre fête par des dons de livres destinés aux enfants studieux des écoles, nous offrons l’expression de notre plus vive reconnaissance. Nommons également M°° Demoulin, qui nous a offert plusieurs ouvrages choisis parmi les pius charmantes de ses œuvres. A vous, Messieurs les Conférenciers et Membres des jurys, qui nous avez prêté votre bienveillant concours, nous offrons le témoignage de notre gratitude: Que nos remerciements soient également entendus de la Presse qui,en nous aidant de son pouvoir, a contribué au succès de notre Exposition. Que les exposants qui ont répondu à notre appel reçoivent aussi nosremerciements, et si quelque collaborateur se voyait oublié, qu'il ne pense pas à mal, et prenne, jui aussi, la part qui lui revient dans la réussite de cette exhibition qui, quoique restreinte, n’en a pas moins eu pour seul objectif, la lutte contre les infiniment petits, les plus terribles ennemis que nous ayons à combattre et contre lesquels nous devons nous réunir tous pour rendre la nation grande el prospère. Enfin, permettez-moi, en terminant, de vous dire que tous les résultats obtenus sont l'œuvre d’un homme modeste, dont l'initiative et l'infatigable ténacité ont, depuis plus de trente ans, tenu en haleine les partisans de l’Apiculture: j'ai nommé notre vénérable Secrétaire général, M. Hamet. Après celte allocution, très applaudie, M. le Ministre donne la parole à M. W.de Fonvielle, qui donne lecture de son Rapport d'ens:mble dont nous extrayon:; le passage suivant: 20% BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE « Nous avons cru qu'il était de notre devoir d'accorder, à titre exceptionnel, notre plus belle récompense au général Tcheng-Ki-Tong, bien connu déjà des lettrés français par les publications qu'il a faites sur le vaste empire dont nous sommes à la fois devenus les voisins el les amis sincères. C'est un faible tribut de reconnaissance pour la muliitude de choses intéressantes, que ce sympathique diplomate nous a apprises sur sa patrie. « Certainement son mérite personnel est suffisant déjà pour justifier complètement cette haute distinction. Mais nous ne cacherons pas que nous sommes heureux de lui accorder notre Abeille d'honneur comme un témoignage de sympathie envers la grande nation qu'il représente si dignement parmi nous, et qui doit se considérer comme chez elle dans toute exposition consacrée à l'Insectologie. En effet, c'est dans les annales des Chinois qu'il faut aller chercher l’histoire de la première conquête d'un insecte utile. Ge haut fait esi con- sacré par leur littérature, et un de leurs plus grands monar- ques en a fait l'objet d'un admirable poème. » Le magnifique et éloquent rapport de M. de Fonvielle a été publié, à part, en une brochure de 16 pages. On peut se le procurer au secrétariat, 67, rue Monge, ainsi que les diverses conférences qui ont été imprimées. La distribution des récompeuses commence ensuite par la section d'Apiculture. Le Ministre félicite chaque lauréat et lui serre la main. Les diplômes de mérite, les médailles d’or et de vermeil, ete.,sont remises aux heureux titulaires. Après la distribution des lauréats de l’Apiculture, une magnifique coupe de bronze a été offerte par M. Wallès, au nom des membres de la Saciété et des exposants, à l'honora- ble M. Hamet, qui a remercié en termes émus. À l'issue de l'appel des récompenses, M.le ministre dit qu'il a encore une tâche à remplir au nom de M. le Ministre de l'Agriculture et décerne à M. Ramé, Commissaire général | | | BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 205 de l'Exposition, en l’'accompagnant des éloges les plus tlat- teurs, le diplôme et les insignes de chevalier du Mérite agri- cole. M. Hamet, Secrétaire général de la Société, reçoit égale- ment le diplôme d'officier de l'instruction publique,et M.Saint- Pée, Trésorier de la Société, est nommé officier d'académie. Avant de clore la cérémonie, M. le ministre prononce encore quelques paroles de félicitation à l'adre:se de la Société et des exposants et leur donne rendez-vous à l'Expo- sition de 1889, où la France restera toujours digne de son titre de grande nation. A ce moment, M. Malessart, vice-président de la Société, offre à M. Ramé, au nom des membres de la Société et des exposants, un superbe objet d'art en témoignage de recon- naissance pour les services qu'il a rendus à la Société et aux exposants. M. Ramé, d'une voix que couvre l'émotion, répond, en disant : « Je vous remercie bien sincèrement. Ce témoignage d'estime et de sympathie dont mon cœur est jaloux me tou- che profondément: il prouve qu'il n'y a pas eu que des mécontents dans l'Exposition. « Lorsqu'elle essaime, l'abeille à l'abeille s'attache, imitons- la pour former de nouveaux essaims et agrandir ainsi notre rucher. » Après la séance, un lunch a été offert à M. le Ministre dans les bureaux du commissaire géaéral. C'est l'hydromel qui a eu les honneurs de lä dégustation. Enfin, M. Ramé a prié tous les insectologues présents de se faire inscrire pour le rendez-vous de 1889, auquel M. le Minis- tre les avait conviés. COMPOSITION DU JURY DES SECTIONS Apiculture. —MM. DELINOTTE, président; HAMET, secré- taire-rapporteur, 4. C.; ASSET, H. c. ; BEUVE, x. c.; MALES- SART; SAINT-PÉE, #. c. Sériciculture. — M°° DE PAGES (la baronne), président: MM. CAILLAS, secrétaire-rapporteur,H. C.; MEUNIER, #. c. ANT: 206 BULLETIN D 'INSECTOLOGIE AGRICOLE Insectologie. — MM. W. DE FONVIELLE, président; BOU- VIER,, n. €. ; JECKEL; SAVART, secrétaire-rapporteur, n. c. TOURNIER. Enseignement. — MM. MONTAUDON, président; DAGUIN, secrétaire-rapporteur, 4. c.; SAVART; WALLEÈS, n. c. Des Médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze ont été offertes par : M. le Ministre de l'Agriculture ; La Société des Agriculteurs de France ; La Société d'Apiculture de l'Aube; La Municipalité du 1° arrondissement de Paris; Les autres médailles ont été décernées au nom de la Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie. Des Livres ont été offerts par: M. le Ministre de l’Instruction publique; MM. Hachette et Cie (plus de nombreuses séries de bons points); La Maison Delagrave : la Maison Roret; M”° Gustave Demoulin ; MM. Jouvet et Cie, Colin et Cie, Le Bailly et Cie. CONFÉRENCES SAMEDI 27 AOUT, à midi. — Discours d'ouverture de l’'Ex- position, par M. W. DE FONVIELLE, vice-président. JEuDI 1° SEPTEMBRE, 2 h. 1/2.—M. MONTAUDON : Le Ver à soie : anatomie, description de chacune de ses métamorphoses. SAMEDI 3. — M. VICAT : Projections. Puissance et différentes applications de l’insecticide. Marpi 6. — M. Louis BLAIRET : Les Auxiliaires de l'Agri- cuilure. JEUDI 8. — M. MAILLES : Les Reptiles et les Batraciens de France, au point de vue de la destruction des insectes. SAMEDI 10.—M.DREES : Le Hanneton et ses métamorphoses, démonstration avec les pièces anatomiques du D' Auzoux. MARDI 13. — M. GUILLOT, naturaliste : Considérations sur le squelette téqumentaire des Insectes, et démonstrations des BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 207 organes qui ont servi à les diviser en ordres, avec l'indica- tion de la place que doivent occuper, dans l'ordre systéma- tique, les principaux insectes utiles et nuisibles. MaRD1 13, à 3 h. — Visite de M. ne HÉRÉDIA, Ministre des travaux publics, président de la Société. JEUDI 15. — M. le Docteur TROUESSART : Les Parasites épidermiques de l'homme et des animaux domestiques. Les Acariens, destructeurs des collections d'histoire naturelle. — Projections microscopiques au gaz oxydrique. JEUDI 15, à 3 h.— Visite de M. TISSERAND, conseiller d'Etat, directeur de l’agriculture et de M. LORENTZ, direc- teur des forêts. SAMEDI 17. — M. HAMET, professeur d'agriculture au Luxembourg; État social des Abeilles. LUNDI 19.— M. BLAIRET : Les Protecteurs de l'agriculture. Marpi 20. — CONGRÈS INSECTOLOGIQUE. MERCREDI 21. — M. MAILLES: Des Insectes utiles et nuisibles à l'économie domestique. MERCREDI 21, 2 h. 1/2. — Visite de M. BARBE, Ménistre de lAgricullure, accompagné de M. TISSERAND, conseiller d'Etat, directeur de l’agriculture. | JEupr 22. — M. RAVERET-WATTEL : Des Insectes utiles et Insectes nuisibles à la pisciculture. VENDREDI 93, 2 h. — CONGRÉS APICOLE. SAMEDI 24. — SON EXCELLENCE LE GÉNÉRAL TCHENG-KI- TONG: Les Insectes utiles de l'Empire chinois. DIMANCHE 2, 2h. — DISTRIBUTION SOLENNELLE DES RÉCOMPENSES, sous ia présidence de M. pe HÉRÉDIA, Ministre des Travaux publics, président de la Société. LuNp1 26. — M. le Docteur TROUESSART : Les Acariens utiles et nuisibles, mœurs, migrations métamorphoses. Pro- jections au gaz oxydrique. MarpDi 27. — M. DAVID px SAINT-GEORGES: Les Rava- geurs des Foréts. Insectes nuisibles aux bois feuillus et résineux. Caractères scientifiques. Mœurs. Dégâts. Moyens de combattre leurs ravages. Les auxiliaires de l'homme. Les DiMANCEES 4, 11 et 18 SEPTEMBRE, à 2 h., ont eu lieu 208 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE des conférences populaires avec projections sur /esprincipaux Insectes, leurs transformations et leurs organes. — Confé- rencier: M. EmiLe TOURNIER, conférencier de la République de Genève. Les 10, 12, 13, 14, 16 et 17 SEPTEMBRE, ont eu lieu deux séances chaque matin —- de 9 h. 1/2 à 11 h. 1/2. — Ces con- férences ont été faites par M. TOURNIER, pour les enfants des écoles communales de la ville de Paris, avec projecuons, et avaient pour sujet: Les Principaux Insectes; utilité et dégâts. MERCREDI ?8.— Fermeture de l'Exposition à 5 heuresdu soir. Cougrès Apicole de septembre Les vœux formulés par les membres du congrès ont été adressés au Ministre et depuis cet envoi M.le Ministre de l'Agriculture à répondu au Secrétaire général de la Société centrale d'apiculture et d'insectologie par la lettre suivante : « Monsieur, vous avez bien voulu me communiquer, au nom de la Société centrale d’apiculture et d’insectologie, les vœux émis dans le Congrès des apiculteurs qui s’est tenu, dans l'Orangerie des Tuileries, le 23 septembre dernier. « J'ai l'honneur, monsieur, de vous accuser réception de ce document important. Je saisis celte occasion pour vous faire connaître que mon administration, justement préoccu- pée de la situation qui est faite à notre industrie apicole, par la concurrence des produits étrangers, recherche précisément en ce moment les moyens d'y remédier; elle va se concerter à cet effet, avec le Ministre du Commerce et de l'Industrie, pour les mesures à prendre contre /es miels et les cires de provenances étrangères ; d'autre part, elle est décidée à faire les plus grands efforts pour développer l’enseignement api- cole dans les départements et amener ainsi les producteurs français à perfectionner leur méthode et leur outillage. « Recevez, monsieur, l'assurance de ma considération dis- tinguée. « Le ministre de l'agriculture, « BARBE. » Le Gérant : H. HAMET. DE PPS PP EPP CPP SES EEE EPP LE PE PES DEEE EEE EE LES EEE EE CELL EEE EE LEE ELLE PO ang. de la 506. de Typ. ‘IUIZETTE, 8, r. Canipagne iro Laris Loose ONZIÉME ANNÉE, No 12. Décembre 1888 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE LLPSSPPSPPSLPSLSS STI SP SSI SOMMAIRE : Rectification à la liste des lauréats de lInsectologie. — Lauréats de l’enseignement. — Editeurs, livres, journaux, etc. — Lauréats de la sériciculture.— Distribution solennelle des récompenses aux exposants. — Composition du Jury des sections. — Conférences.— Congrès apicole, lettre de M. le ministre de RSR RE TITLES ST SD SL TS DSP LISE DSL PTS PPS SSL PE PP L PPS PL PR LL LP ESS LPS LS SDS LS PSP PPS LPS SE PPS SL PSS LS DPTS BIBLIOGRAPHIE Les papillons, par M. MAINDRON (1). Ya-t-il rien de plus admirable dans la création, rien qui démontre mieux l’art infini de la nature, que ce petit être qui ressemble plutôt à une fleur aïlée, le papillon? Quel sujet d'admiration pour nous, quelle joie pour les enfants qui se précipitent à leur poursuite, que la vue de ces légères créa- tures si gracieuses de formes, dont les ailes revêtues des nuances les plus délicates ou des couleurs les plus variées défiant l’art du peintre ? M. Maindron, dans son livre, ne se contente pas de décrire les différentes espèces de papillons, la série étonnante des transformations ou métamorphoses qu'ils traversent avant d'arriver à leur état parfait, il nous apprend encore l'art de les prendre et de les conserver. Ces détails pratiques intéres- seront certainement tous ceux qui se préoccupent de se créer, pour l'époque du séjour à la campagne, des distractions intelligentes et instructives (2). Après avoir reproduit l'intéressant article du Temps, nous allons nous acquitter de la tâche qui nous a été confiée : rendre compte de l'ouvrage ci-dessus. Dire tout ce que l'on pense d’un ouvrage, le bien, peut être agréable, 4. M. Maindron : Les Papillons. Librairie Hachette et Cie, Bibliothèque des Merveilles, 1 vol. in-16, illustré de 94 gravures ; broché, 2 fr. 25 ; car- sonné, à fr. 50. 2. Extrait du supplément du Zemps, du mardi 20 décembre 1887. 210 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE mais difficile toutefois; quant au mal, besogne très facile, il n’y en a pas, critique agréable,je le répète,de faire ressortir toutes les qualités renfermées dans les 272 pages du volume LES PAPILLONS. Cette BIBLIOTHÈQUE DES MERVEILLES contient énormément de bons volumes, et après tant d'autres, celui-ci devient un com- plètement obligatoire pour tous ceux qui désirent s’instruire. Pour commencer, il faut de bons livres, et celui-là en est un. Lecture facile, agréable, voilà un point acquis, et c’est énorme pour voir un peu clair dans la science. Notions claires et précises, désignations en français à la portée de tous, maîtres ou élèves; les instituteurs y trouve- rount des renseignements clairs et précis pour l’enseignement de l'Insectologie. On peut étudier avec ce livre, et celui qui aura posément lu chacun des chapitres sentira naître en lui ce désir de voir, d'apprendre, en un mot de connaître l'inconnu, et l'inconnu c'est l'infini: mais ne vous effrayez pas, nos grands savants n’ont pas encore découvert l'infini et pour qui veut apprendre il y a toujours du nouveau, il y en aura tou- jours. L'auteur, en tête du chapitre II, a détaché un passage de Caliban, de RENAN, il ne nous est pas possible de laisser cette citation sans vous en faire part: « Voyez le papillon: c’est moins un animal à part que la floraison d’un autre animal. Le papillon est un âge du ver- misseau comme la fleur est un moment passager de la plante. Une créature peu douée en apparence, peu riche de vie et de conscience, condamnée, vous le diriez, à ne représenter, dans ja nature, que la laide et pâle existence, à faire nombre et à remplir un des vides de l'échelle infinie, s'éveille tout à coup. L'insecte lourd et rampant devient ailé, idéal ; sa vie est tout aérienne ; être de terre, pétri de grossières humeurs, il de- vient hôte de l'air et fils du jour. Qui a fait cette merveille ? L'amour. — Le papillon, c'est la période d'amour. N’admirez plus s'il étend ainsi ses ailes, s'il caresse toute fleur, s'il poursuit çà et là son joyeux caprice. Tout est d'or à ses yeux, tin à dons asp) PP NN VAE ST PR REED S e PUe PS ET BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 211 tout nage pour lui dans cette atmosphère embrasée qui fait la beauté des choses. Heureux être ! il s'épanouit à son heure, il rejette sa lourde robe de bure; il s’enivre, il mène durant quelques moments la plus céleste des vies. Puis il meurt. Il ne fleurit que pour mourir. Sitôt qu'il a pu assouvir sa soif, sitôt qu'il a bu sa pleine coupe de joie, il se dessèche. Heureux! Pour lui, aimer c’est vivre; avoir aimé, c'est mourir! Je ne doute pas que durant ce court espace il ne se condense en la conscience de ce petit être tant de volupté, que sa vie fugitive l'emporte sur celle des plus puissantes créatures, et ne dé- passe de beaucoup en valeur celle de la grande majorité des hommes. — Court et brillant éclair, fleur d’un jour, salut à toi, Ô bien-aimé de Dieu, à toi dont la vie resserre en quel- ques heures ces trois moments divins :fleurir,aimer mourir! » Afin de mettre nos lecteurs à même de juger de la valeurde cetintéressant et agréable volume nous donnons ici un pas- sage pris au hasard dans le chapitre V. A. RAMÉ. Famille des Satyrides (1). « Antennes terminées par un bouton court et piriforme, tantôt par une massue grêle et presque fusiforme. Palpes s'élevant notablement au delà du chaperon, hérissé de poils en avant. Tête petite, yeux tantôt giabres, tantôt pubescents. Corselet peu robuste. Ailes supérieures ayant presque tou- jours la nervure costale, surtout la médiane, el quelque- fois la sous-médiane ou l'inférieure, dilatée; et un peu vési- culeuses à leur base. Cellule discoïdale des ailes inférieures fermée. Gouttière anale peu prononcée et laissant l’extré- mité de l'abdomen à découvert lorsque les ailes sont relevées dans le repos. Vol sautillant et peu soutenu. - « Chenilles atténuées postérieurement, et dont le dernier anneau se termine en queue bifide. Elles sont tantôt lisses, 1. Ainsi caractérisée par Berce. 219 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE tantôt rugueuses, tantôt pubescentes. Elles vivent toutes exclusivement de graminées. Chrysalides tantôt oblongues et « un peu anguleuses, avec la tête en croissant ou bifide, et deux rangées de petits tubercules sur le dos, tantôt courbes et 1 arrondies, et avec le dos uni, toutes sans taches métal- | liques. » | Les Satyrides, dont l’Europe nous offre près de cent « espèces réparties en neuf genres, possèdent aussi un nombre très grand de représentants exotiques : si les espèces de nos climats sont en général petites et de couleur sombre, c’est parmi celles des pays chauds, des régions tropicales de | l'Amérique, qu'il faut chercher les plus beaux et les plus | grands papillons diurnes. Le splendide Morpho à l'éclat « métallique, les superbes Pavonia dont la robe rappelle celle | des faisans Argus, sont, dans le Nouveau Monde, les plusremar- quables représentants de la famille. Genres principaux d'Eu- rope : Arge, Erebia, Chionobas, Satyrus, Pararge, Epine- | phele, Cœnonympha. Arge. Satyres blancs et noirs, à antennes longues, grossis- sant à partir du milieu pour former insensiblement une massue fusiforme. Le dernier article des palpes, glabre et pointu. Ailes arrondies, faiblement dentées. A. Galathea; le Demi-Deuil. — Envergure, 47 millimètres. Ailes blanc jaunâtre, noires à la base, avec des taches noires, bordées irrégulièrement de noir. Beaucoup plus clair en des- sous, les inférieures portant deux bandes grises, l'extérieure portant despetits yeux uoirs. La variété Procida,de Provence, est plus chargée de noir. Chenille verte ou grise avec une ligne sur le dos et une sur chaque flanc, obscures, bordées de lignes plus claires. En avril et en mai sur diverses graminées. La chrysalide se trouve à terre : jaunâtre avec deux taches noires sur la tête. Le Demi-Deuil est très commun dans tous les lieux incultes, les bois secs, en juin et juillet. À. Lachesis. 55 millimètres. Plus grand que le précédent,. beaucoup moins taché de noir. Les quatre ailes bordées de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 213 noir avec la base obscure, une seule tache noire aux ailes supérieures, près de la côte. Midi de la France. Mai et juin. A. Clotho est représenté en France par sa variété Cieanthe et Psyché, qui sont du midi de la France, À. Ines, d'Espagne, A. Ilerta, de Dalmatie, etc. Erebia. Tête plus étroite que le corselet, palpes longs, antennes moyennes, plutôt courtes. Papillons brun foncé, enfumés, portant presque toujours une bande d'un roux fer- rugineux marquée de taches en forme d'œil noir et blanc. Les Erebia habitent les montagnes et ne vivent jamais dans les pays plats. Les anciens auteurs les iommaient Satyres nègres. Ce genre est représenté dans les régions monta- gneuses de la France par une trentaine de formes, dont nous allons citer Les plus remarquables. Ë. Epyhron d'Allemagne, représentée en France par sa variété Cassiope. C'est une petite espèce de 33 millimètres d'envergure. Brun noir, les ailes supérieures portant près de leur bord externe une bande ferrugineuse, divisée en brun par les nervures, portant quatre points noirs. Habite les Alpes, les Pyrénées, les Vosges, l'Auvergne, en juillet. La variété Nélamus présente la bande ferrugineuse avec les points noirs absents ou incomplètement effacés. Les EË. Melampus et Pharte, très voisines de l'espèce précé- dente, habitent l’une les Pyrénées et les Vosges, les Alpes et l'Auvergne, l’autre la Savoie et l'Isère. E. Pyrrha. Espèce plusgrande, 40 millimètres d'envergure. Ailes brunes avec une bande ferrugineuse assez obscure et diffuse ; des Alpes et des Pyrénées, Isère, etc. Dans l'E. Ceto, espèce un peu plus grande que la précé- dente, les bandes ferrugineuses sont plus apparentes, et les points noirs plus accentués. Dauphiné et Pyrénées. E. M0Eme. Environ 38 millimètres ; des Alpes, Auvergne. E. Medusa. Espèce assez grande. Envergure, 42 millimètres. Les quatre ailes brunes, les supérieures portant près du bord une bande ferrugineuse, divisée par les nervures, ornée près 214 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE du bord apical de deux yeux noir et blanc, puis d’une tache, d'un œil, et d'un petit point noir. Les inférieures portant aussi une bande ferrugineuse ornée de trois petits yeux. Vosges. Cette espèce descend beaucoup plus que les autres, s'avançant presque dansles plaines et les collines de Bar-sur- Seine. Le genre Chionobas est propre aux régions polaires et aux régions élevées des Alpes. Une espèce le représente en France; on la trouve en Savoie, à Chamouny, Chionobas Aëllo. 45 millimètres d'envergure. Les quatre ailes d'un fauve pâle, les supérieures ornées de deux.points noirs près du bord externe, les inférieures en portant un seul près du bord inférieur. On le prend en juillet et en août aux Grands-Mulets ou au Jardin. D’autres espèces fréquentent les glaciers du nord de l’Europe : C. Norna, Laponie ; C. OŒEno, l'Islande, etc.; d'autres encore, les montagnes Rocheuses, l'Himalaya, etc. Le genre Satyrus nous offre de nombreuses espèces habi- tant nos environs pendant la belle saison. Caractères du genre : antennes moins longues que le corps; paipes poilus, hérissés ; leur dernier article très court et aigu; ailes supérieures arrondies, ailes inférieures à dents obtuses. | S. Hermione; le Sylvandre. 65 millimètres. Grande et belle espèce, commune en juillet et août dans la forêt de Fontainebleau. Les ailes d'un beau brun velouté, portent une bande blanchâtre longeant le bord et n’atteignant pas le bord interne dans les inférieures. Aux ailes supérieures la bande blanche émet un prolongement interne à la côte, et à cet endroit se remarque un œil noir à pupille blanche. Un point noir sur celte bande entre les quatrième et cinquième ner- vures. Un petit œil à l'angle interne des ailes inférieures. La variété A/cyone, petite, à bande des ailes inférieures plus obscure extérieurement, est de la France méridionale. . S. Circe. 70 à 75 millimètres. Brun velouté, les quatre ailes lisérées de blanc. Les ailes supérieures ont une bande BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 215 d'un beau blanc se continuant avec celle des ailes inférieures, également blanche. Cette bande de l'aile supérieure est rejointe au bord apical par trois taches blanches, et porte en son milieu un point noir. Cette belle espèce n'est pas rare dans le midi de la France. Les chenilles de ces deux grands Satyres vivent sur les graminées, qu'elles rongent pendant la nuit; durant le jour elles se tiennent cachées sous les pierres, les feuilles sèches. S. Brieis ; l'Ermite. 52 millimètres. Ailes brunes avec une bande transversale blanc jaunâtre, divisée par les nervures; celle des inférieures beaucoup plus large que celle des supé- rieures et non divisée; souvent aussi elle est plus diffuse et plus obscure, parfois au contraire elle envahit tout le disque et le bord interne, ne laissant que la base et une large bor- dure brune. Deux yeux noirs à pupille blanche sur la bande des aïles supérieures. Dessous gris blanchâtre avec deux taches et deux yeux noirs aux ailes supérieures, deux taches brunes aux inférieures, les quatre portant près de leur bord une ligne sinueuse brune. Chenille grise avec le ventre blanc et trois lignes foncées sur le dos ; mœurs des précédentes. Ce Satyre est commun en France dans les endroits arides, où le trouve dans nos environs, à Lardy, en juillet et août. La variété Pisata d'un brun plus ardent, aux bandes obscures, est du midi de la France. Une espèce voisine, S. Anthe, et sa variété Hanifa habitent la Russie. S. Semele; l'Agreste. 48 millimètres. Espèce très commune partout en juillet et août dans les bois secs. Ailes d’un brun jaunâtre bordées de noirâtre ; une bande fauve, large, traverse les quatre près de leur bord et porte, aux ailes supérieures, deux gros points noirs. La bande fauve n’atteint pas le bord interne des ailes inférieures et porte à l’endroit où elle vient mourir un point noir. En dessous, les ailes supérieures sont fauves à la base, puis ferrugineuses avec la côte et le bord 216 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE externe lavés de gris; deux points noirs près du bord. Les inférieures grises, variées de brun, sont traversées par une bande sinueuse et large blanchâtre. S. Arethusa; le Mercure. 43 millimètres. Les quatre ailes brun obscur avec la bande fauve, séparée par les nervures. Un point noir sur la bande au sommet de l'aile supérieure, ce point noir reparaissant en dessous. Commun en août, à Fontainebleau, Lardy. S. Fauna ; le Faune. 45 millimètres. Brun foncé, les ailes lisérées de blanc. Une rangée de points noirs bordant l’aile inférieure; deux points noirs séparés par un point blanc sur l’aile supérieure, près du bord. La femelle plus grande, d'un brun moins obscur, a les ailes supérieures jaune d'ocre sau- poudré de noir à leur extrémité. Dessous des ailes infé- rieures avec la base grisâtre d'une bande nébuleuse au milieu et la bordure grisâtre chez le mâle ; chez la femelle le dessous des supérieures a des yeux plus grands et plus cer- clés de jaune. Assez commun à Fontainebleau, Lardy, en août. S. Fidia, Actæa, Phædra sont du midi et de l'est de la France. Phædra est une belle espèce de 55 millimètres d’en- vergure, brun foncé avec deux yeux blancs cerclés largement de bleuâtre et entourés d'un mince filet jaune, se reprodui- sant en dessous. Citons encore le S. Cordula des Alpes, de l'Isère, le S. Boxelama de Morée, Clymene de Turquie, Lyssa de Dalmatie. Une espèce irès abondante aux environs de Paris nous fournit le premier type du sous-genre Pararge. Les Satyres de cette division n’ont qu'un œil sur les ailes supérieures, mais en présentent plusieurs sur les ailes infé- rieures. Leurs chrysalides se suspendent par la queue. S. Mœra; le Satyre. 45 millimètres. Brun jaunâtre, les « quatre ailes portant près de leur bord une large bande fauve pâle avec un œil blanc, cerclé de noir au sommet de l’aile supérieure et deux petits au bord externe de l’aile inférieure. ” BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 217 Commun en mai et juillet dans les terrains secs et arides. A ce groupe se rattachent S. /Jiera des Alpes, Tigelius de Sar- daigne. S. Megæra. 40 millimètres. Ailes jaune fauve avec les ner- vures et des bandes transversales brunes, et la base obscure. Un œil au sommet des ailes supérieures, trois petits aux ailes inférieures. Commun en mai et juillet, dans tous les bois, sur les che- mins, etc. S. Ægeria. 38 à 40 millimètres. Aïles plus dentées que chez les précédents, d'un brun obscur avec leur frange blanche. Les supérieures tachées largement près de leur bord de jaune sur un fond plus obscur. La tache jaune du som- met contenant un œil noir. Ailes inférieures ornées d’une bande jaune suivant le bord dont elle est séparée par une ligne brune et n’atteignant pas l'angle interne. Dansles champs que délimitentsur le jaune les nervures brunes, un œil blanc et noir. Un croissant jaune sur le disque. Nord et centre de la France. Commun en mai et juillet. S. Dejanira. 46 millimètres. Brun gris, une rangée d'yeux le long du bord des ailes supérieures commençant à la côte et finissant au milieu de l'aile allant en augmentant de taille. Deux gros yeux aux ailes inférieures. En juin dans les bois ombragés, la chenille vit sur l'ivraie. Ici viennent se placer S. Eudora et sa variété Lupinus de la France méridionale, premiers types du sous-genre Epine- phile. Les Satyres de cette division n’ont qu'une tache ocu- laire sur les ailes supérieures, la femelle du S. Zudora fait exception. S. Janira; le Satyre Myrtile. Envergure 45 millimètres. Ailes brunes avec la base plus obscure. Les supérieures ayant à leur extrémité une large bande diffuse roussâtre avec un @il noir au sommet; la teinte roussâtre envahit parfois tout le haut de l'aile, dont le disque seul reste foncé. La femelle, plus grande et plus claire,a les ailes supérieures tra- versées par une bande fauve portant l’œil à son sommet, les 218 BULLETIN D'INSECTOLOGIÉ AGRICOLE inférieures portent près de leur bord une bande plus claire que le fond. Commun dans les bois en juin et juillet. Dans la variété Hispulla, d'une belle teinte fauve avec l'œil beaucoup plus grand, la bande des ailes inférieures est entièrement fauve chez la femelle. Midi; parfois Fontainebleau. Le S./da de Provence, aux ailes fauves, bordées de noir, les supérieures portant une tache noire chez le mâle et un œil apical dans les deux sexes, nous amène à une espèce typique de nos environs. S, Tithonius; l'Amaryllis. 37 millimètres. Aïles fauves, bordées de brun, les supérieures ayant surle disque unetache oblongue, velue, fondue sur ses bords, partant âu bord infé- rieur. À leur sommet, un œil noir à deux points blancs. Femelle plus grande, plus pâle, sans tache sur le Gael des ailes supérieures. Très commun en juin et juillet dans les bois. La chenille verte, ou gris bleuâtre, avec une ligne obscure sur le dos et une blanche sur chaque flanc, vit sur les gra- minées en juin. La chrysalide, bifide antérieurement comme toutes celles du groupe, est suspendue. Elle à les couleurs de la chenille avec quelques taches noires sur les gaines des ailes. £: Pasipiaë du Midi a les ailes inférieures brun foncé en dessous et traversées par une ligne courbe blanche ; en dessus il ressemble beaucoup au précédent, dont il a la taille. S. Hyperanthus ; le Tristan. 42 millimètres. Les quatre ailes d'un brun foncé uniforme. Un œil noir cerclé de jaune, souvent deux au sommet de l'aile supérieure, les ailes infé- rieures en portant trois près du bord, jusqu'à cinq chez la femelle. La chenille vit en mai sur les graminées; le papillon com- mun ep juin dans les bois. Le sous-genre Cœænonympha comprend des Satyres de petites espèces dont les ailes portent plus ou moins de taches oculaires ; la majorité des espèces portant en dessous, près de la frange, une ligne argentée. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 219 S. ŒEdipus. 42 millimètres. Une des grandes espèces du groupe brun foncé en dessus, plus clair en dessous, avec de grands yeux noirs cerclés de jaune. France méridionale. S. Hero; le Mélibée. 32 millimètres. Brun obscur, deux à trois yeux au bord des ailes inférieures, ces yeux plus nom- breux sur leur dessous, qui est traversé d’une bande blanche, _ Serencontre aux environs de Paris en juin, à Fontainebleau, dans les bois de Notre-Dame. S. Iphis. 32 millimètres. Ailes d'un brun clair, le disque des supérieures plus clair. Les inférieures souvent lisérées de faune, d'un gris verdâtre en dessous avec une tache blanche. Contrées montagneuses de l'est et du midi de la France. S. Arcanius ; le Céphale. 34 millimètres. Ailes supérieures fauves largement bordées extérieurement de brun ; ailes infé- rieures brun foncé, plus clair en dessous avec une large bande jaunâtre ayant un œil à son angle interne, et extérieu- rement de petits yeux, quatre ou six. Commun dans les bois en juin et juillet. Ici viennent se placer les S. Philcas et Dorus du midi de la France et Corrina de Sardaigne et de Corse. S. Pamphilus; le Procris. 29 millimètres. Petite espèce aux ailes d'un jaune faune, bordées de brunâtre, les supé- rieures portant à leur sommet un point noir représenté en dessous par un œil. Dessous des inférieures d'un gris ver- dâtre avec une tache plus claire diffuse ayant une marque foncée au milieu. La chemille vit en avril, mai, puis en août et septembre, sur les graminées. Papillon commun partout aux mêmes époques. Dans la variété Lyttus des montagnes et du midi de la France, la bordure des quatre ailes est plus foncée, le point apical plus gros, le dessous plus ocellé. Le S. Davus des Vosges est plus grand, plus fauve, avec la bordure des ailes blanche. N'oublions pas une remarquable espèce de Russie, dont le mâle entièrement brun obscur a les ailes lisérées de blanc, ] 220 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE tandis que la femelle est entièrement blanche (S. Phryne). Dans les Satyrides viennent se ranger les espèces à ailes transparentes du genre Aelæra qui habitent l'Amérique. Citons Æ. Philoctetes, Piera, Lena de Cayenne. A4. L O(lerrrent Morpho Leonte. Le groupe des Morphides nous offre de splendides papil- lons de l'Amérique du Sud, aux ailes métalliques en dessus, brun chatoyant en dessous. Leur envergure est rarement moindre de 13 et aîteint parfois 18 centimètres. Les femelles des Morpho sont souvent fauves ou brun sombre. D'autres Morphides, les Pavonia,sont à demi crépus- culaires et portent sur des ailes grisâtres, en dessous, dé grandes taches ocellées. Les Pavonia habitent les mêmes pays que les Morpho. DCR CNT VF ème BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 291 La petite famille des Erycinides, placée entre les Satyrides etles Lycénides, présente comme caractères : palpes petits, courts, droits, ne dépassant pas la tête; pattesantérieures des mâles incomplètes. Cellule discoïdale des ailes inférieures fermées. Gouttière des ailes peu prononcée. Les chenilles ovales,hérissées de poils fins avec la tête petite et globuleuse, ont les pattes très courtes. Les chrysalides ar- rondies sont aussi hérissées de poils fins, et sont succinctes. Un genre représente cette famille en Europe et ne possède qu'une seule espèce, Nemeobius Lucina, le Fauve à taches blanches. 25 millimètres. Petit papillon fauve à taches noires, les ailes inférieures très obscures en dessous; en dessous elles présentent deux bandes transverses de taches blanches, l'extérieure beaucoup plus large. Ressemble à une petité Melitæa. Chenille ovale, aplatie, rousse avec une ligne dorsale brune, un point noir sur chaque anneau, tout le corps couvert de faisceaux de poils roux. Juin et septembre. Vit sur la prime- vère et les Rumex. Chrysalide succincte jaunâtre, à poils noi- râtres, piquetée de noir. Papillon en mai et en août dans ies forêts humides, rare maintenant aux environs de Paris, se prenait à Bondy; plus commun à Lardy; bois de Sainte-Geneviève à Epinay. MAURICE MAINDRON. On peut juger par cet extrait concernant une des espèces les plus communes combien les désignations sont claires et précises, et nous ne doutonspas que tous ceux qui auront lu ce chapitre ne soient possédés du désir de connaître les autres : d'autant plus qu'il y en a de spéciaux pour la chasse, la elassification, et la conservation des collections. Cet ouvrage a été offert par la Maison Hachette et Cie en même temps que Le PÉTROLE par W. de Fonvielle et dont nous renûrons compte dans le prochain numéro. A.RAME. TABLE DES MATIÈRES DU DOUZIÈME VOLUME A AIUSOS (108). 472 21 600) ORENNRRS SAT CURSSRSE 9 Abeille de Tasmanie#(l) ACIER AIN ARRETE ERP 32 Amthonome, PAR /AONOMUS M AE NN TE EN UT NERF CRIER 85 B Bombyxneustrientet la Livrée 0 PR RE PRE 6 Bruches (les). . . . . D PE ES A es, 49 Bruche du (Pois ‘vert (Ma) :/10, 5 LATE RIT PMR 49 —. dela Fève (là)... .:.* CORTE TOC ONE EN Den BE à 51 —- adela Lentillent{a) enr ee TE 53 Bibliographie, use MN RARE T1, 13, U021452%209 Bibliothèque (singulière). 7110408008 COMME MONNIER 73 C . Concours d'appareils insecticoles . . . . . ..,. .... ess oit a 16 Chauves-souris (leS):1e4s ue Ps RE RE RS TETE EEE 21 Gécidomye de, la Vigne. ee RSR ETS UE eee Re TER 26 Comité d'admission! (Expos. 41889)2" 10, 40700. ONNEOIENERE 58 Comptes rendus sur des Ouvrages. . ............ . 13,102, 209 Congrès des”Spciétés savantes. 2; 1. RON ENT ES 16, 89 Congrès insectologique (questions qui y seront traitées). . . . . 90, 138 Congrès apicole (questions qui y seront traitées). . . . .. 105, 142, 208 Gonférences. te" 40e chante A RÉNMETETNNCNE RS RENE 206 Composition du Jury'dés sections: RP EU RON 205 D Destruction de tous les insectes nuisibles à l’agriculture, par la con- tagion.iftectieuse SCANS RSANSEUTE ARE NAS 122 Distributiontdes TÉCOMPENSES NC NN ER 200 E Extraits des Annales de la Société entomologique de France. . . . 8 Éncouragements\à la Sériciculture AU EN AN IPN IEEE 15 Exposition des Insectes de 1887 . . . 32, 90, 105, 138, 142, 146, 149. 200 Estivage de la graine de Vers à soie (sur PS ES CEMENCRSS 102 Enseignement dela Sériciculture 44:14 MAMIE AN AN ESMUCOEREEE 155 Exposition universelle (de 188091. 020 EM OP TENTE 58, 160 F FOBrMIS NIOS) 4 A ne fe AAA EUS ES 1... L OMET RTS IE 69, 79, 118, 131 G Gallinsecte de la Vigne (la) 7258... CRU ROSES 65 Il Infinimentpotis)(los) MEME. LM NE 28 Insectoiennemidena Farine (Un) +. "A RNCS 84 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 2923 Insectes nuisibles, leur multiplicité. leurs dégâts. . . . .. .. . ... 94 insecte ennemRont Bis (Un) EN CN ARR ER RER LE Le 104 Instinctrasonnodes IÎnsectes:.:.r1e0RRNRMER ALES OMR EN 135 K Kystes bruns de l’'Anguillule de la Betterave (sur les). . . .... .. 93 L DR INARE CR AU 2e de de le de en UP RAT AR ES RME MONT Pr ARTE 6 Miéhienstein (Notice sur: Jules). » :. 4 44. 0 ee ne SR. 7 PVÉCeRADIeTe TO AUS ADLENUSR NERO CT EE one 119 PAIVESIQUINUE VOreNTAIESCAlAVIOS CN ETC Let 136 Paboratoiredentomologie agricole "te TERRE 145 Liste des lauréats. EXPOSITION DES INSECTES . .. . .. . . . . . ... 149 — AN DICINOUT ER RE Re DLL e ua Rte) liant Done 146 = ImSeCLOlOZIEN tue CUCUICE ATEN ON 149, 193 — SÉTICICULTUT ONE US CREUSER MAO ao EE 199 — pnscignement "LU NNnRe Eee 194 = Éditeurs, livres, journaux. ............. 198 Berre ueNIMISETe dONEACTICUITUTE. CC EN NEO TENR 208 M MOnChe Scie diROSIET (IA) EP EM RAR RL ET RE EUR 10 Microbes auxiliaires de l'homme (les). . . . . . . . . . . . .. ... 60 MierobestdeltEievretynhoide. et. CR ne 61 N NotcesurAules Lichtenstein ns OLEMILNETENE MSN TN TE 7 Nemathodes;de/la Betterave/(les). . 4... .2, 0... 1, 0: 91, 109 Nouyeaparasite de laMIgnen (un) eee MEN EU TON 113 TO RE Re er Bee Ra eee eo Li qu D 101, 415 (0) Oiseaux insectivores auxiliaires (les) : : . . .... . .. . .. .. .. 1 CN TAAOMOMETISE Re TEL ARR Le CR AIRE MU ur QUE 59 Oryctes ennemis de la Vigne (l). Oryctes nasicornis . . .. ..... 110 ; P Programme d'enseignement insectologique. . . . : . . .. d'A ATNEGS Programme de l'Exposition des Insectes. . - : ..,..:........ 40 HADINONN AO EME CNE MATE CE RER A0 Les SLI ME 106 Barasite dela Visnel(unnouvean). 2 MALADE." 7 ATEN 113 R PESRBANINIOE MPa EN EEMAIN ATEN CNE EEE UN, LUTTE 209 Récompenses TÉCERTRÉeSAUXMETEUTS. en: 0. 0... 0. 198 Rectification à la liste des Lauréats de l’Insectologie. . . . ... .. 193 Règlement et programme de l'Exposition. . . ........... SANT Réunion du Congrès des Sociétés savantes. . . . . . . . . .... 76, 89 Rapport du jury de la Sériciculture ... ............ 1... 204 S DARSUGNEMINÉEL Le 0 dE marre aie 217: LRO TE TE EEE 224 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Séances de la Société d’Apiculture et d'Insectologie : 5, 31, 57, 5, 81, 100, 101, 114 Sériciculture (encouragements à la). . . . 3 se ete cie 15 Singulière bibliothèque. 24 2" AMEN CU RER 73 Sitation sériCicole CERCLE A US 2 Singes dpivores (165) MERE NT RER Eee , 1, ROM STATUTS de la Société centrale d'Apiculture et dInsectologie. 123, 129 T Tenthréde-imace rer Re AR re Eos Gun 120 v' MVerides Eruiis (le) een SR CERN R ECCEE 55 FIGURES CONTENUES DANS CE VOLUME Anthonome du DOMMIEL, 2-1. MNOICNAIRRAIENT ONCE 86 Bombyx neustrier. sa chenille, ses œufss1.1:151410%% . . : . 7 Chauve-souris, orelilard, auvel . . . . . « . . . SULTAN Re 21 Dentition de la Chauve-souris insectivore. . . . . : . . . . . . . 25 He (l) très grossie. . 4 : à 2 . 4 MN IOMAA NON CREME ENS 104 Lygée aptère sucant des /RAÏSIns: fé - "100. 120 Morpho Leonte, 454 LR Se ARR NES ANR SES 220 Tenthrède-limace SÜUTUNneMteulle 0 CRE EE 121 NOMS DES AUTEURS OÙ COLLABORATEURS QUI ONT FOURNI LES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME À ATICOIALE- 2e ee te eee 61 ; Humbert(Allain),31,73,112135. 137 BATH O RE Uer Te tte 15150280 Maindron Maniec CEE 205 Bounconne (iii nr tue 21 | Malessard . . . ... "els 200 0008 CazaliS DER EN EPPEREET 102%" Meunier (Victor) MAR AT Cha OA) ENTER EE 93 | Monges (J.)69,79, 118, 131,202, 209 GheVANEr PRE RICE EIRE 55 | .Ramé (A)... .. ..2..076,289/102 Develle (Jr: 227 EMMA ASH Savardlt 2.95 AMIS 10, 49, 65 Dillon AC EMEA CCR 44 -Taleb;s +522 UE 136 HAUT )MENAEN ue) 8m ol ot en etre sr dRr Honvielle (de) en" w.10 … 20411 Nion(Rhislscts tee 60 Hammer tee CE 445,, 138,:|, Wallès (A),/ SNA 204 Heredia /de).. . . .. 201, 204, 205 Le Gérant : H. HAMET. Avis. — Fatigué, malade, M. Hamet cesse d’être gérant du Builetin d’Insectologie agricole, dont ila été le principal fondateur. «9. de la Soc. de Typ.: MOIZETTE, 8, r. Campagne ire. Paris. TREIZIÈME ANNÉE, N° 1. Janvier 1888 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE mn rArRR Ann A SOMMAIRE : Avis. — Loi sur les Insectes nuisibles. — Le rucher de M.C. Froissard. — La loi sur l'Echenillage de l’an IV. — Séances du Sénat. — Statistique. — Appel à MM. les instituteurs. — Le Pétrole. — La Soie. rennes PRE P LS LES D PEL EPS LS SSL PPT ITS IRL PPS PTS DRE LT S AVIS En réponse à l'avis inséré dansle n° de décembre 1887, par lequel M. Hamet, souffrant et fatigué, demandait à être rem- placé comme Gérant, le Conseil d'administration a nommé M. A. Wallès secrétaire de la rédaction du Bulletin avec mis- sion de représenter provisoiremeut M. Hamet, comme Gérant. Les lecteurs du Bulletin voudront bien à l'avenir adresser leurs réclamations, communications, cotisations anciennes et nouvelles, etc., à M. Wallès, 18, rue Dauphine, Paris. M. Malessard, Vice-Président, voudra bien se charger de la direction du Bulletin. Loi sur les insectes muisibles. Un des membres qui font le plus d'honneur à notre Société, M. de la Sicotière, sénateur, a fait un rapport très étudié, très complet et bien intéressant, au nom de la commission chargée d'examiner le projet de loi concernant la destruction des Insectes, des cryptogames et autres végétaux nuisibles à l'agriculture. L'espace restreint qui nous est réservée dans le Bulletin ne nous permet pas de donner une analyse de ce travail remar- quahle; mais nous tenons à remercier l'honorable sénateur du talent qu'il a déployé à poursuivre le but que se propose notre Société. ) BULLETIN D'INSÉCTOLOGIE AGRICOLE L'éminent rapporteur signale notamment que les dégâts occasionnés par les insectes nuisibles ne sont pas inférieurs à 300 millions par an, indépendamment de ceux qui sont pro- duits par le phylloxera et qui s'élèvent à pareille somme. C'est donc un impôt total de 600 millions au moins que les insectes nuisibles prélèvent chaque année sur nos récoltes. « La liste serait trop longue, dit M. de la Sicotière, de ces petits animaux, en apparence si faibles, si forts en réalité par leur nombre et par leur effrayante puissance de reproduc- tion, qui vivent aux dépens de nos végélaux les plus précieux, de ceux qui fournissent à l'homme sa nourriture, sa boisson, ses bois de consiruction ou de chauffage. Ils les attaquent dans leurs feuilles, leurs fleurs, leurs fruits, leurs germes, leurs tiges et jusque dans leurs racines; ils se multiplient à mesure que les cultures s'étendent et se perfectionnent; une espèce ne semble momentanément disparaitre que pour être remplacée par d’autres plus acharnées encore à l'œuvre de des- truction. Ils se développent avec une rapidité prodigieuse. D'immenses et subites migrations, dont les lois sont encore inexpliquées, jettent de temps en temps des légions de ces insectes loin des lieux dont ils sont originaires, et livrent à leurs ravages les contrées qui se flattaient d'y échapper. Les froids les plus rigoureux, contrairement à l'opinion la plus générale, respectent leurs œufs et détruisent toute végétation autour d'eux sans parvenir à les détruire. La submersion n’a pas d'avantage d'action sur certaines espèces. » A. WALLÈÉS: Le rucher de M. C. Froissard Je fais de l’apiculture en amateur, pour me distraire de mes travaux administratifs. Enclin, par goût, à la vie paisible des champs, je me suis fixé dans la banlieue d'Annecy, au pied des derniers contre- forts du Semnoz-Alpes. Mon habitation est située dans une région apicole vérita- BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 3 blement exceptionnelle. C'est ce qui m'a déterminé à créer un rucher. En procédant à cetle installation, j'ai voulu surtout être utile à mes concitoyens, en leur prouvant, par des faits, à quels résultats remarquables peut conduire l'élevage ration- nel des abeilles. Ce que j'ai fait pour la Haute-Savoie, j'engage vivement quelques hommes de bien et d'initiative à l'essayer dans tous les départements, car notre belle France est un pays très mel- MIÈTE: L'Amérique, l'Angleterre, la Suisse, l'Allemagne, etc., nous ont distancés en apiculture. À chaque printemps, nous laissons évaporer au soleil des milliers de kilogrammes de nectar, alors que, tributaires de l'étranger, nous consommons de mauvais miels qui ne sont souvent que des sirops de glucose, dans lesquels le miel entre pour une part déri- soire. Concitoyens, à l’œuvre! Secouons notre indifférence, romi- pons avec nos méthodes routinières. Pour avoir du miel de bonne qualité, il faut le récolter dès que la grande miellée du printemps a pris fin, et l'extraire dans toute sa pureté, tel que les abeilles l'ont butiné dans les nectaires des fleurs. La science apicole moderne permet d'obtenir ce double résultat. C'est ce que je m'’efforce de démontrer, depuis quel- ques années, par des conférences publiques, des publications dans les journaux, des démonstrations pratiques faites à mon rucher même, qui reçoit la visite de nombreux adeptes. J'ai 18 ruches à rayons mobiles (système de Layens) et G ruches de fantaisie. Au commencement de juin, après un interminable hiver, à de ces ruches étaient inhabitées. et mes abeilles avaient épuisé leurs provisions si complètement que j'ai dû les nourrir. Trente-cinq jours plus tard, les 19 ruches peuplées renfermaient 1.042 Æiogr. de miel; sur quoi j'ai pré- levé une récolte de 826 kilogrammes. Il est vrai que l’année 1887 a été très mellifère et que la 4 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE région des Alpes est particulièrement propice pour l'apicul- ture intensive; mais je suis néanmoins convaincu qu'avec un peu de bonne volonté et en renonçant aux méthodes suran- nées encore employées un peu partout, l’apiculture devien- drait pour notre cher pays une source importante de revenus Je me suis livré, il y a quelques mois, sur la s#{uation de l’Apiculture en France, à un travail de longue haleine dont j'ai fait hommage au Ministère de l'Agriculture et que je ne désespère pas de voir éditer par ses soins pour être distribué à toutes nos Associations agricoles. Je crois avoir établi, dans ce travail, que la culture des abeilles, qui nous rapporte à peine 15 millions de francs par an, devrait nous procurer 0 mullions au moins. N’y a-t-il pas là une question intéres- sante, et n'est-ce pas faire œuvre utile que de la signaler aux hommes de progrès ? C'est cette même pensée de vulgarisation et de propagande qui m'a décidé à exposer une collection variée de mes pro- duits au Concours général agricole de Paris. J'en donne l'as- surance aux amateurs: ce sont bien de purs MIELS DE SAVOIE. C. FROISSARD Chef de Division à la Préfecture de la Haute Savoie et apiculteur, avenue de Loverchy, à Annecy. Au moment où la Chambre haute s'occupe d'un projet de loi sur les insectes nuisibles, il nous a paru intéressant de mettre sous les yeux de nos lecteurs le texte de la loi de l'an IV et autres ordonnances de Police. La Loi sur l’échenillage, en date du 26 ventôse an IV, de- meurée en vigeur jusqu'à présent, est ainsi conçue : « Art. 1%. — Dans la décade de la présentation de la pré- sente loi, tous propriétaires, fermiers, locataires ou autres faisant valoir leurs propres héritages ou ceux d'autrui, seront tenus, chacun en droit soi, d'écheniller ou faire écheniller les BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 5 arbres étant sur lesdits héritages, à peine d'amende, qui ne pourra être moindre de trois journées de travail et plus forte que dix. < Art. 2. — Ils seront tenus, sous les mêmes peines, de brûler sur-le-champ les bourses et toiles qui seraient tirées des arbres, haies ou buissons, et ce, dans un lieu où il ny aura aucun danger de communication du feu, soit pour les bois, arbres et bruyères, soit pour les maisons et bâtiments. « Art. 3. — Les administrations de département feront écheniller dans le même délai les arbres étant sur les domai- nes nationaux non affermés. « Art. 4 — Les agents et adjoints des communes sont te- nus de surveiller l'exécution de la présente loi dans leurs ar- rondissements respectifs ; ils seront responsables des négli- gences qui y seront découvertes. « Art. 5. — Les Commissaires du Directoire exécutif près les municipalités sont tenus, dans la deuxième décade de la publication, de visiter tous les terrains d'arbres, d’arbustes, haies ou buissons, pour s'assurer que l’échenillage aura été fait exactement, et rendre compte au ministre chargé de cette partie. « Art. 6. — Dans les années suivantes, l'échenillage sera fait, sous les peines portées par les articles ci-dessus, avant le 1°" ventôse (20 février). < Art. 7. — Dans le cas où quelques propriétaires ou fer- miers auraient négligé, de le faire pour cette époque, les agents et les adjoints le feront faire aux dépens de ceux qui l'auront négligé par des ouvriers qu'ils choisiront ; l'exécution des dépenses leur sera délivrée par le juge de paix, sur les quittances des ouvriers, contre lesdits propriétaires et laca- taires, et sans que ce payement puisse les dispenser de l'amende. « Art. 8. — La présente loi sera publiée le 1° pluviôse (20 janvier) de chaque année, à la diligence des agents des communes, sur la réquisition du commissaire du Directoire exécutif. » 6 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE En vertu de cette loi, des affiches sont apposées dans la plupart des départements de la France, afin d'engager les populations à ne pas trop négliger leurs intérêts. | : Assez généralement, une fois par an (en novembre), même à Paris et dans le département de la Seine, des affiches rap- pellent les prescriptions de la loi relative à l’échenillage. A la fin de janvier 1867 on a placardé un « Arrêté du Pré- fet de police, en date du 14 de ce mois, pris en conformité de la loi du 26 ventôse an IV et de l’article 471 du Code pénal, qui prescrit la publication à nouveau d'une ordonnance du 23 février 1859, concernant l’échenillage des arbres, bois, haies et buissons d'ici le 20 février prochain. » « On devra, disait cet arrêté, brûler soigneusement les -fourreaux à chenilles. « Cette opération, pa: suite de la multiplication extraordi- naire des chenilles dans les environs de Paris, est devenue une nécessité absolue. « La multiplication des chenilles, véritable fléau de l'agri- culture, est due à la destruction des oïseaux, destruction à laqueile les propriétaires se livrent avec tant de plaisir et de cruauté, sans en prévoir les tristes résultats pour les ré- colles. » Tous ceux qui ne sont pas absolument étrangers aux plus simples notions d'histoire naturelle s’étonnent à bon droit des termes vagues de la loi du 26 ventôse an IV, quine mar- que aucun progrès sur les prescriptions antérieures. « Nous voyons que cette loi, dit Em. Blanchard, a été édictée uniquement en vue des dégâts qu’occasionne souvent le Liparis cul-brun (Liparis chrysorrhæa) dans le nord et le centre de la France, puisqu'il s'agit de nids que l’on peut et que l'on doit détruire pendant l'hiver. Mais cette chenille ne se trouve pas dans toutes les parties de la France. Il y a beaucoup de chenilles aussi redoutables ou plus redoutables pour la végétation, qui n’éclosent qu'au printemps et dont la loi ne s'occupe en aucune façon. Celles-là ne font pas de nids ; ce n’est donc pas par les moyens prescrits qu'il est possible BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 7 d'en opérer la destruction. D'un autre côté, si le but de J'ar- ticle 2 ne laisse aucun doute, que faut-il penser de l’article 4°, ordonnant l’échenillage avant le 20 février ? — Il n’y a guère de chenilles courant sur les arbres pendant l'hiver. « L'échenillage, dit M. Merlin, est l’action de détruire les chenilles, ou plutôt les nids et enveloppes qui renferment les œufs de ces insectes. Ce soin, qui est d’une si grande impor- tance dans l'intérêt des fruits et des récoltes, semble avoir dû être de tout temps l’un des principaux objets de la police ru- rale ; on cite cependant, comme ayant introduit en France l'obligation de l’échenillage, l'arrêt du règlement du Parle- ment de Paris du 4 février 1732. On n'avait eu recours jusque- là qu'aux exorcismes et aux réquisitoires. » Un historien du Dauphiné raconte que, vers le commen- cement du quatorzième siècle, les chenilles s'étaient tellement multipliées dans cette province, que le procureur général crut devoir faire un réquisitoire pour leur enjoindre de dé- querpir et vider les lieux. En 1543, un membre de la munici- palité de Grenoble exposait au conseil que les limaces et che- nilles commettaient de grands ravages; il demandait en conséquence < qu'on priât M.l'Official de vouloir bien excom- munier lesdites bêtes, et procéder contre elles par voie de censure, pour obvier aux dommages qu’elles faisaient jour- nellement et qu’elles feraient à l'avenir. » Le conseil prit un arrêté conforme à cette demande !.…. A l’époque de l'arrêt du règlement que nous avons cité, les ravages causés par les chenilles avaient été tels, plusieurs années de suite, qu'il avait été jugé urgent d'y remédier par des mesures générales et plus efficaces. « L'année 1731, dit Fournel, fut si favorable à la germinution des œufs, qu'on vit se renouveler le fléau des sauterelles d'Egypte. Les feuilles, les boutons des arbres étaient dévorés aussitôt leur apparition ; en sorte qu'au mois d'août, les bois et les forêts offraient la même apparence qu'au mois de janvier. L'exemple d'un pa- reil malheur provoqua la sollicitude des magistrats sur les 8 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE moyens de le prévenir par la suite, et c’est à cette époque que fut introduite la loi sur l’échenillage. Séances du Sénat (1!) 16 Janvier LES CRYPTOGAMES Faute de grives, on prend des merles. Le Sénat se rabat sur un projet de loi concernant la des- truction des insectes, des cryptogames et des autres végétaux nuisibles à l’agriculture. Ge projet est déposé depuis 1884. Le rapporteur, M. de la Sicotière, expose que la commission et le gouvernement sont d'accord sur tous les points. Dans ces conditions, les huit articles du projet de loi sont successivement mis aux voix et adoptés sans débat. M. Lafond de Saint-Mür propose un article additionnel, destiné à assurer la protection des oiseaux insectivores. Il rappelle les services que ces petits êtres rendent à l’agricul- ture, le mot qu'ils ont inspiré : « L'oiseau peut vivre sans l'homme, mais l’homme ne peut pas vivre sans l'oiseau. » Encore aujourd'hui, les ravages des insectes sur nos récoltes se chiffrent par une perte de 300 millions. Les oiseaux qui combattent ce fléau doivent être protégés contre les marau- deurs de village, « ces Attilas imberbes » dont la principale faute esl l'ignorance. M. de la Sicotière reconnaît le bien-fondé de ces observa- tions, mais il estime que la disposition proposée ne rentre pas dans le projet spécial soumis au Sénat, mais plutôt dans une loi sur la chasse, par exemple. {1 demande donc le rejet de la disposition additionnelle, qui est, en effet, repoussée. Le Sénat décide qu’il passera à une deuxième délibéra- tion. 1. Comptes rendus extraits du Temps (18 et 25 janvier). BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 9 23 janvier LES INSECTES NUISIBLES Dès le début de la séance, le Sénat aborde la deuxième lec- ture du projet de loi concernant la destruction des insectes, des cryptogames et autres végétaux nuisibles à l’agriculture. Le rapporteur, M. de là Sicotière, signale l'accord complet qui existe sur cette question entre le Sénat, le gouvernement et la commission ; il demande que la loi soit exécutée avec prudence et fermeté. Cette loi rendra de très grands services. « Qu'on songe, dit l'orateur, que l'impôt levé sur notre agri- culture par les parasites est deux ou trois fois plus lourd que l'impôt foncier, y compris les centimes additionnels. » Voter la loi proposée, c'est non seulement faire une bonne loi, c’est aussi faire une bonne action. Les articles et l’ensemble du projet sont adoptés sans obser- vation (1). Extrait de l'Annuaire statistique 1887 du Ministère du Commerce et de l'industrie. APICULTURE FRANÇAISE. — ANNÉE 1885 1.731.604 ruches d’Abeilles. Miel. — Production : 7.434.406 kilog.; valeur totale 10.588.947 francs; prix moyen : 1 fr. 42 le kilog. Cire. — Production : 2.208.980 kilog.; valeur totale 5.030.886 francs; prix moyen : 2 fr. 28 le kilog. SÉRICICULTURE FRANÇAISE. — ANNÉE 1885 134.205 éducateurs. Races françaises. — Quantité äâe graines mises en éclo- sion : 232.876 onces; rendement en cocons, nombre: 25.76 : produit total des cocons frais : 5.959.514 kilog. ; prix du kilo- gramme de cocons : 3 fr. 73. 1. Dans le prochain numéro nous donnerons le texte de la nouvelle loi. 40 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Races japonaises. — Quantité de graines mises en éclo- sion : 13.050 onces: rendement en cocons, nombre : 27,57; produit total des cocons frais : 356.148 kilog.; prix du kilo- gramme de cocons : 3 fr. 42. | Autres. — Quantité de graines mises en éclosion : 11.025 onces; rendement en cocons, nombre ; 27,44; produit total des cocons frais : 302,505 kilog, ; prix du kilogramme de cocons : 3 fr. 29. Cocons mis en graines. — Quantilé employées 165.552onces; graines obtenues : 456,391 kilog. A, W. À MESSIEURS LES INSTITUTEURS La Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie croit de son devoir de faire un appel général à toute la corporation de l'enseignement. Aux nombreuses marques de sympathie qu'elle reçoit de toute part, elle demande à ces messagers du progrès leur con- cours bienveillant pour contribuer d'une manière efficace à la prospérité d'une association fort utile dont les bienfaits ne font que s’accroitre. Elle accueillera avec empressement toutes les communica- tions que MM. les Instituteurs voudront bien lui envoyer. Toutefois, la Société croit devoir informer les intéressés qu'elle ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. La cotisation annuelle, pour MM. lesInstituteurs, est de 3 francs. Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Société. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 11 Le Pétrole (l) PAR M. W. DE FONVIELLE L'exploitation et l’utilisation industrielles d'une substance minérale dont l'existence était connue depuis une époque très reculée, mais qui était restée jusqu'à ces dernières années sans emploi, le Pétrole, sont en train de produire dans certains pays une véritable révolution économique. Deux régions en particulier offrent en ce moment l'aspect de l'activité la plus étonnante; en quelques années des contrées désertes se sont trouvées peuplées; des villes de plus 100.000 âmes se sont constituées comme par enchantement; des fortunes énormes se sont improvisées du jour au lendemain, comme aux beaux temps des mines d'or de la Californie. Les deux régions privilégiées où s’accomplit en ce moment ce miracle de l'industrie se trouvent, l’une dans les Etats de Pensylvanie et de New-York, aux Etats-Unis, l'autre à l’ex- trémité orientale de la chaine du Caucase, sur les rivages de la mer Caspienne, près Bakou. M. W. de Fonvielle, dont on connait letalent de conteur et la compétence scientifique, vient de résumer dans un récit plein d'intérêt l’histoire de ce prodigieux développement d’une industrie nouvelle. Après nous avoir initiés aux origines mystérieuses du culte du feu dans l'antiquité, il nous raconte les causes de [a découverte du Pétrole aux Etats-Unis, les premières tentatives d'exploitation, l'essor qu'elle prit tout à coup; puisilaborde l'extension de la nouvelle industrie dans les provinces russes du Caucase, et il termine en énumé- rant les diverses applications du pétrole aux usages domesti- ques ou industriels (2). La librairie Hachette et Ci° a bien voulu nous offrir 1. Fonvielle (W. de): Le Péhrole, 1 vol. contenant 28 gravures, par J. Ferat et Langlois, et 3 cartes, Bibliothèque des Merveilles, Hachetteet Cie broché 2 fr. 25— cartonné 8 fr. 50, 2. Extrait du Supplément du Temps du mardi 20 décembre 1886. 42 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ce volume dû à la plume habile de notre sympathique vice-président W. de Fonvielle et nous lui en adressons tous nos remerciments. -- Après avoir cité l’article du Temps, il semble qu'il n'y ait plus rien à dire; qu'il nous soit donc permis de donner ici une appréciation spéciale sur cet inté- ressant ouvrage. — Ence qui concerne l’Insectologie, peut-être n'y trouverait-on pas beaucoup à glaner : aussi sans remon- ter à l'antiquité, sans parler des puits de feu nidu déluge de pétrole pas plus que de la Aunière etde la chaleur, nous arri- verons aux applications diverses à l'industrie et à la science; pas toutefois sans nous arrêter un peu à la Chimie,nous n’y trouverons pas le Fulgore, mais il sera remplacé par un autre luminaire, là où,dit-on, ne se trouve ni poissons ni insectes. «Un travail bien curieux, bien intéressant, serait de prendre du Pétrole brut, sortant d'un puits, et d'examiner soigneuse- ment, l’un après l’autre, tous les produits qu'on en tirerait, par l'emploi graduel des agents calorifiques, pneumatiques ou réfrigérants. « En premier lieu, on recueillerait indubitablement des bulles de ce gaz qui se dégage spontanément de terre, et produit les fontaines de feu de Chine et des autres régions. « Ces vapeurs, qui jouent le rôle de révélateurs, d'agents se- crets de notre police industrielle, sont retenues en dissolution dans la masse liquide, à peu près de la même manière que l'eau des fleuves retient une certaine quantité d'air atmos- phérique. « Il suffit, pour les extraire, du moindre rayon de soleil, d'un afflux de chaleur souterraine, d’une dépression barométrique. du pulvérisaleur que nous avons décrit plus haut. Rien.n'est plus aisé que de les soutirer et de les renfermer dans des ré- cipients. Mais pour les réduire à l’état liquide, par un simple effortmécanique, il faut des pressions énormes, jointes à un froid des régions polaires, ou même des espaces planétaires. Sous l'influence de ces deux conditions naissent des liquides comparables, pour leurs propriétés, à ceux que l’on a appris à préparer par la condensation des gaz permanents. Mais, BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 13 quelque difficiles qu'ils soient à maintenir, on est parvenu à les faire passer sur des fleurs, auxquelles ils dérobentles par- fums qu'ils leur arrachent sans en altérer la délicatesse. « Lorsque l’on rend la liberté à cet éther subtil, il se précipite avec une violence inouïe, laissant derrière lui, entre les mains de son geôlier, le butin arraché à la rose et au jasmin, une substance suave que Flore s'est plu à distiller, au fond de la gracieuse corolle, et qui conserve dans le cristal d’un flacon l'odeur virginale dont la déesse lui a fait présent. « Derrière ces essences, s’en présentent d’autres moins sub- tiles, qu'on peut garder à l'état liquide, si on prend la précau- tion fort simple de les garantir contre une température esti- vale. Ces liquides semblent avoir pour l'air une affinité semblable à celle que possède l’eau. Il suffit d'en faire passer un léger courant dans les vases qui les contiennent, pour les voir disparaître comme par enchantement. Mais le gaz qui a traversé ce liquide a changé de propriétés physiques. Au lieu d'être respirable, il frappe d'engourdissement d’une façon aussi terrible, aussi soudaine que le chloroforme. Toutefois, s’il est devenu impuissant à entretenir la vie, il a acquis la faculté d'alimenter la flamme avec une admirable facilité. « Les manufacturiers de Bakou ne peuvent utiliser sur place toutes les quantités de résidus qu'ils produisent, en préparant l'huile lampante. Souvent ils brûlent les huiles lourdes qui les embarrassent. D'autres fois, ils envoient ces résidus dans la mer Caspienne, où ilsse joignent aux écumes combustibles dont la nature a surchargé cette mer, fameuse depuis l’anti- quité, par ses incendies. Parfois les matelots des steamers s'amusent à y mettre le feu. On croirait qu'ils naviguent non pas sur un volcan, commele dirait Joseph Prudhomme, mais dans un des océans réservés au supplice des damnés. Dante paraît avoir deviné ces scènes grandioses, dans le passage où il décrit le septième gouffre de l'enfer, en vers dont la traduc- tion suivante ne peut donner qu'une bien faible idée. Quand le soleil d'été rapidement décline, : Alors le laboureur, gravissant la colline, Y cherchera l'oubli des rayons abondants. Ai BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Quand du cousin le soir ramène le murmure Au sommet des épis et de la vigne mère Alors le gazon luit de mille vers ardents. Alors la noire nef, du flot brisant la cime, Dans ce sombre bouillon, qu’elle arrache à l'abime, Lance d’étranges feux dans la nuit éclatants. Le nocher les regarde en allongeant la tête, Et son corps va glisser, lorsque sa main l'arrête Au moment de tomber, dans les gouffres béants. Ces allumages de ia Caspienne font partie du programme des réjouissances publiques, à l’aide desquelles le Czar peut à bon marché régaler ses sujets asiatiques, et qui reproduisent, sur une immense échelle, les incendies du ruisseau de l'huile par les Senecas. Mais dans ses applications diverses, « la forge, la vul- gaire forge, elle-même, sera transformée de fond en comble par l'introduction du Pétrole qui remplacera le charbon, avec une multidude d'avantages». «Le changement de combustible, dispensant l’ouvrier de vivre dans lanoirceur et la saleté, fera plus pour la cause de son émancipation, de son bien-être, de son instruction, que toutes les déclamations des chevaliers du travail. » La naphtaline, qui sert beaucoup en énsectologie, est une partie très curieuse du Pétrole, c’est le résidu qu'illaisse à force de distillations savantes, graduées et ménagées. On est parvenu à tirer du Pétrole une espèce de beurre très délicat, auquel on a donnéle nom de vaseline. Cette substance paraît admirablement propre pour entrer dans la préparation de certains onguents. On a reconnu, il y a environ quarante ans, que la matière qui épaississait le Pétrolé, qui l’'empêchait de monter dans la mèche, qui le rendait fuligineux, était une substañce blanche, tellement difficile à. attaquer qu'on lui a donné le nom de « parafline », c'est-à-dire la substance inerte par excellence, celle à laquelle la chimie ne connait aucuné préférence, ni BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 15 aucune antipathie. On pouvait croire qu un composé aussi peu maniable n'aurait jamais aucune utilité. Qui eût dit que cette paraffine elle-même servirait à fabri- quer des bougies permettant de lutter avantageusement avec les plus blanches que donne la cire des abeilles de Virgile, et ayant de plus l'avantage d’être parfaitement transparentes, de se marier admirablement avec les lustres où on les fait figu- rer, d'ajouter un nouvel éclat à la splendeur des guirlandes de cristal dont elles sont environnées. Lorsque nous avons fait une conférence à Neuilly sur le Pétrole, la vue des bougies qu’un habile chimiste venait d’en tirer pour la première fois dans une usine parisienne, excita la plus vive surprise. Nous dûmes les laisser dans des vitrines où elles sont encore exposées, avec le coke produit par la car- bonisation des derniers résidus. Le Pétrole sert encore à conserver à l'abri de l’air et de l'humidité les substances éminemment combustibles, comme le sodium, le potassium, le magnésium, etc., etc. S'il ne lais- sait pas d’odeur et de goût, et ne se combinait pas avec les matières grasses, il serait excellent pour le transport des viandes, mais il est sans rival pour les préparations anatomi- ques. Dans tous les cabinets d'histoire naturelle, il remplacera certainement l'alcool, à cause de son bon marché ainsi que de son efficacité. Nous ajouterons en terminant, que le Pétrole est pour l'Agriculture et l'Horticulture un insecticide très précieux avec lequelon détruit d’une façon complète les nids de Lyparis, les [pomoneutes, etc. Il s'emploie en seringuages d’émulsion d’eau pétrolée au dixième et son efficacité donne les meil- leurs résultats. A. RAMÉ: 16 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE La Soic. L'usage de la soie est très ancien. Plusieurs siècles avant notre ère, les Chinois connaissaient l'art de la tisser. Plus tard, la soie fut répandue dans l'Inde, la Perse. Jusqu'au quinzième siècle, la France était tributaire de Venise et de Florence pour les étoffes de soie; leurs prix étaient très élevés et les seigneurs seuls pouvaient en acheter. La première paire de bas de soie qui parut en France fut portée par Henri I. Louis XI comprit le premier l'importance qu'il yaurait à ce que l'industrie de la soie fût introduite en France. Il fit venir de Gênes et de Florence les plus habiles ouvriers et, pour les encourager, il leur accorda de nouveaux privilèges. Ce fut en 1470 que commença à fonctionner la première fabrique de soie, établie à Tours. A la même époque un planta des müriers dans les environs. Le commerce de la soie prospéra rapidement. En 1541, Tours fabriquait pour plus 10 millions de soie. En 1630, la ville occupait vingt-cinq mille ouvriers et possédait un grand nombre de métiers et de moulins. Ces soieries, qui jouissaient d'une grande réputation, se vendaient meilleur marché qu’en Italie. Cette industrie se trouva interrompue par la révocation de l'Edit de Nantes. Presque tous les fabricants de soierie étant alors protestants, durent abandonner leurs fabriques. Les manufactures qui restèrent furent transportées à Lyon qui commençait déjà à fabriquer de la soie. En peu de temps, Lyon prospéra et acquit, pour la soierie, une renommée uni- verselle. Le Gérant : H. HAMET. «mx. de la 506 de Typ, MOIZETTE, 8, r, Campagne 1ro. l'aris. TREIZIÈME ANNÉE, Ne 2. Février 1888 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Deprédations des Insectes. — Nouvelle loi relative à la destruction des insectes, des cryptogames ou autres végétaux nui- sibles. — Situation phyiloxérique de l'Algérie. — Lettre sur l'apicul- ture basque. — Séance du 18 janvier. — Hannetonage. — Une pluie de fourmis. — Correspondance. — Note sur l'établissement d'un droit de douane à l'entrée en France des soies italiennes. — Moyen d'éloi- gner les lombrics ou vers de terre. — L'hydromel et les abeilles. — Expositions. — Avis. Pas RrrnrRnre LPPPPR PT Ibéprédations des insectes nuisibles. Il est aujourd’ hui admis, lit-on dans la France agricole, que les dommages annuels causés à l’agriculture par les insectes, atteignent le dixième, le cinquième, parfois même le quart des récoltes, soit, au minimum, 300 millions. Dans cette évaluation ne sont pas compris les 300 millions du phyl- loxera. C’est donc un impôt de 600 millions, de plus d’un demi-milliard, suivant quelques économistes, c'est-à-dire deux ou trois fois plus lourd que l'impôt foncier, y compris les centimes additionnels, que ies insectes prélèvent chaque année sur nos récoltes. Et cet impôt va toujours croissant! En effet, à mesure que nos cultures s'étendent et se perfec- tionnent, une espèce disparaît pour faire place à une autre plus acharnée à l’œuvre de destruction. C'est ainsi qu'on peut citer, sans parler du phylloxera, parmi les espèces les plus dommageables: les Aannetons qui ne cessent jamais leurs ravages et qui ont résisté, jusqu'ici, à tous les efforts tentés par la science pour les exterminer: la pyrale, qui dévaste nos départements du Midi; les saute- relles, dont on a pu comparer les ravages à ceux de l'incendie et que, jadis, les peuples barbares redoutaient autant que le simoun ou la peste; les pucerons, parmi lesquels l’altise et le misoæyle, dont la prodigieuse fécondité défie tous les cal- culs et frappe d’effroi l'imagination ; l’alucite et la cécydome, dont les dégâts se chiffrent par plusieurs millions dans cer- tains de nos départemenis; les variétés si nombreuses de 18 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE chenilles, et, en particulier, l’yponomeute des pommiers, aux déprédations duquel il faut attribuer l’état maladif de tant de ces arbres, arrêtés au milieu de leur développement, même dans les endroits où ils prospéraient le mieux; les larves, enfin, d’une foule de scarabées, fléau de nos arbres fruitiers et de nos arbres forestiers: les grillons et la tipule. Que faut-il pour restreindre l’envahissement des insectes malfaisants et sinon pour faire disparaître leurs dégâts, du moins pour les diminuer sensiblement? Il faut vouloir: il faut d’abord répandre les connaissances entomologiques élé- mentaires d’un bout à l’autre du territoire, en apprenant aux gens de la campagne à connaître les mœurs des insectes nui- sibles, afin qu'ils puissent faire une guerre efficace à ces insectes. Il faut qu'un cours d’entomologie appliquée soit établi dans les écoles normales primaires afin que les jeunes institeurs soient éclairés sur ce point. Il faut en même temps qu'une loi édictée sur la destruc- tion des insectes nuisibles soit strictement observée, c'est-à- dire autrement que ne l’est celle sur l'échenillage. Pour le moment, le Sénat s'occupe enfin de cette loi. On sait qu’en 1876, l’un de ses membres, M. de la Sicotière, avait présenté sur la matière un projet de loi qui est tombé dans les cartons. Il y a quatre ans, un autre projet, s'étendant cette fois jus- qu'au cryptogames et aux végétaux nuisibles à l’agriculture, a été déposé par M. Méline, alors ministre de l’agriculture. Une commission chargée d'étudier ce projet a été nommée: elle se compose de MM. de la Sicotière président, Gustave Denis secrétaire, Foucher de Careil,Massé, et Guyot Laveline. Le projet que cette commission a tiré au clair rendrait obli- gatoire pour les propriétaires et les fermiers, ladestruction des êtres signalés dans les règlements de police. La nouvelle loi ne pourra oublier la protection due aux oiseaux insectivores et devra édieter des péaalités là où il en manque contre les tendeurs de piége aux oiseaux migrateurs à bec fin. En attendant l'efficacité de cette loi urgente et devant le BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 19 chiffre effrayant des dégâts produits par les insectes nuisi- bles, il y a lieu de s'étonner qu'au ministère de l’agriculture on n'ait pas, autrement qu'on ne l’a fait,secondéles efforts de la Société centrale d’apiculture et d'insectologie pour la réali- sation de son école d'application au Parc de Montsouris, école qui a un double but : concourir à diminuer les dégâts cau- sés par les insectes nuisibles, et augmenter les produits des insectes utiles. H. H. Nouvelle loi relative à la destruction des insectes, des crypiogames ou autres végétaux nuisibles. Article 1%. — Les préfets prescrivent les mesures né- cessaires pour arrêter ou prévenir les dommages causés à l'agriculture par des insectes, des cryptogames ou autres vé- gétaux nuisibles, lorsque ces dommages se produisent dans un ou plusieurs départements ou seulement dans une ou plu- sieurs communes, et prennent ou peuvent prendre un carac- tère envahissant ou calamiteux. L'arrêté ne sera pris par le préfet qu'après l'avis du Conseil général du département, à moins quil ne s'agisse de mesures urgentes et temporaires. 11 déterminera l’époque à laquelle il devra être procédé à l'exécution des mesures, les localités dans lesquelles elles se- ront applicables, ainsi que les modes spéciaux à employer. Il n’est exécutoire, dans tous les cas, qu'après l'approbation du ministre de l’agriculture, qui prend, sur les procédés à appliquer, l'avis d’une commission technique instituée par décret. Art. 2. — Les propriétaires, les fermiers, les colons ou mé- tayers, ainsi que les usufruitiers et les usagers, sont tenus d'exécuter sur les immeubles qu'ils possèdent et cultivent, ou dont ils ont {a jouissance ou l’usage, les mesures pres- crites par l’arrèté préfectoral. Toutefois,dans les bois et forêts, ces mesures ne sont applicables qu'à une lisière de 30 mè- tres. 20 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Ils doivent ouvrir leurs terrains pour permettre la vérifica- tion ou la destruction, à la réquisition des agents. L'Etat, les communes et les établissements publics et pri- vés sont astreints aux mêmes obligations sur les propriétés leur appartenant. Art. 3. — En cas d'inexécution dans les délais fixés, procès- verbal est dressé par le maire, l’adjoint, l'officier de gendar- merie, le commissaire de police, le garde forestier ou le garde champêtre, et le contrevenant est cité devant le juge de paix. La citation sera donnée par lettre recommandée ou par le garde champêtre. Les parties pourront comparaître volontairement et sur un simple avertissement du juge de paix. Les délais fixés par l’article 146 du Code d'instruction cri- minelle seront observés. Le juge de paix pourra ordonner l'exécution provisoire de son jugement, nonobstant opposition ou appel, sur minute et avant l'enregistrement. Art. 4. — A défaut d'exécution dans le délai imparti par le jugement, il est procédé à l'exécution d'office, aux frais des contrevenants, par les soins du maire ou du commissaire de police. Le recouvrement des dépenses ainsi faites est opéré par le percepteur, en vertu de mandatements exécutoires délivrés par les préfets et conformément aux règles suivies en matière de contributions directes. Art. 5. — Les contraventions aux dispositions des articles let 2 de la présente ioi sont punies d’une amende de 6 à 15 francs. L’amende est doublée et la peine d'emprisonnement pen- dant cinq jours au plus peut même être prononcée, en cas de récidive, contre les contrevenants. Art. 6. — L'article 463 du Code pénal est applicable aux pénalités prononcées par la présente loi. Art. 7. — La loi du 28 ventôse an IV est abrogée. Sont BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 21 maintenues toutes les dispositions des lois et règlements con cernant la destruction du phylloxera et celle du doryphora. Art. 8. — La présente loi est applicable aux départements de l'Algérie. Situation phylioxérique de l’Algérie (1) Le monde viticole se souvient encore sans doute de l’'émo- tion qui s’empara des esprits lorsque retentit cette terrible nouvelle : le Phylloxera est en Algérie! Notre colonie s’arma promptement contre l'insecte ter- rible : les souches furent coupées, le sol désinfecté au sulfure de carbone à raison de 3.000 kilos de liquide à l’hectare, distribué en 10 trous par mètre carré. Ces opérations ont été quelquefois complétées par un arrosage à l'acide sulfurique. Ainsi fut circonscrit dès son origine le plus désastreux des fléaux qui pouvait frapper l’Algérie actuellement au milieu du développement rapide de la culture des vignes, au moment même où tous ceux qui possèdent, se hâtent de mettre toutes leurs forces, capital et activité, au défrichement de leurs terres et à l'installation de leurs jeunes plantations. Les pouvoirs publics ont veillé particulièrement à l’exécu- tion rapide des mesures prises contre les foyers d'infection parce qu'ils ont compris que dans les vignobles qui envahis- saient les plaines et les coteaux étaient la richesse, le bien- être, la récompenses des dures années de début, la rémuné- ration longtemps poursuivie des sacrifices et des déboires d'antan. On attribue les causes de l'apparition de linsecte micros- copique à l'insouciance et à l'ignorance du vigneron, lequel, quand il s’expatrie, emporte souvent des plants de son pays pris imprudemment au cœur même d'un vignoble infesté; n'obéissant ainsi qu'au désir de pouvoir cultiver sous le ciel d'Afrique les mêmes cépages qu'il avait connus dans les vignobles de son père et n'ayant foi qu’à ces cépages; oubliant 4. Késumé de l’'Akhbar. L 22 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE qu'il suffit d'un germe, d'un œuf pour apporter les plus grands désastres dans le plus fertile et le plus sain des vigno- bles. Une surface totale de 66 hectares 46 ares 20 centiares a été contaminée dans deux départements qui contenaient au 31 décembre 1886, 50.680 hectares de vignes. Espérons que dorénavant on observera rigoureusement les décrets et qu'une surveillance plus étroite et plus sévère sera exercée à l'entrée, sur toute matière végétale fraîche, susceptible de servir de véhicule à cet ennemi redoutable. A. W. x D'une lettre adressée à notre collègue M. Ramé, par M. P. Legros, chef d’'escadron en retraite, nous extrayons les passages suivants, qui peuvent intéresser les lecteurs du Lul- letin, s’occupant d'apiculture : « Le pays basque français, cette partie de la frontière des Pyrénées qui commence à Hendaye pour finir à Oloron- Sainte-Marie et qui a pour centres principaux : Hasparren, Saint-Jean de Luz, Ustaritz, Espelette, Saint-Jean-Pied de Port et Moléon, possède de nomhreuses ruches placées, soit près des habitations soit à la montagne, par groupes de 10 à 50 colonies. « L'exploitation des abeiïlles est absolument primitive. « Les ruches, faites depetit bois tressé, sont enduites d’une sorte de mortier composé de terre glaiseet de fiente de vache. Elles ont la forme d’ane cloche un peu longue et sont d’une contenance de 25 à 30 litres. Elles sont placées directement sur le sol, soit sur une ligne, soit en échiquier à 30 centi- mètres environ les unes des autres. Elles sont recouvertes d’un épais capuchon de fougères qui les met à l'abri du mau- rais temps en hiver et de la trop forte chaleur en été. « Pendant la période de l’essaimage, les ruches sont sur- veillées à la montagne par les bergers qui accueillent les essaims au fur et à mesure de leurs sorties. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 23 « Lorsque les nuits deviennent froides, vers le 15 octobre, toutes les ruches de deux ans sont récoltées par les proprié- taires ou vendues à des marchands ambulants qui étouffent sur place les colonies et emportent dans leurs voitures les ruches et ce qu’elles contiennent de miel et de cire. « L'étouffage des abeilles précède toujours la récolte des ruches aussi bien chez les propriétaires que chez les mar- chands. « Cette manière de procéder barbare, odieuse, qui consiste à détruire de précieux producteurs pour obtenir leurs pro- duits, parait toute naturelle dans le pays. Le miel est obtenu en pressant les rayons avec les mains, pour les petites quantités, ou entre deux plateaux ou même encore au moyen d'une presse faite exprès, pour les grandes quantités. Ce miel est de qualité très inférieure parce que les rayons,au moment de la récolte, contiennent toujours une certaire quantité de pollen, de couvain ou abeilles au berceau et beaucoup d’ouvrières s'étant réfugiées dans les alvéoles vides au commencement de l’étouffage. Ce mélange pressé, avec addition d’une petite quantité d’eau très chaude, donne une sorte de bouillie de miel difficile à vendre, même à vil prix. La cire est le produit important, réel des abeilles dans le pays basque. Pour l'obtenir on fait fondre les rayons vides et ceux qui ont été pressés, au feu, dans de grandes chaudières à moitié pleines d'eau, puis une fois la cire fondue tout le liquide est tamisé à travers de gros linges ou passé à travers un lit de paille de seigie qui repose sur l’orifice d’un large ré- cipient. Cette triste situation de l’apisulture dans une contrée très favorable à l'exploitation des abeilles est due à l'ignorance absolue des principes rationnels d'élevage et de conservation de ces précieux hyménoptères et à la volonté, non moins absoiue chez les paysans basques, possesseurs de ruches, de ne rien changer à leur manière de faire. A plusieurs reprises, depuis quatre ou cinqans, destentatives 24 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE sérieuses ont été faites pour obtenir la suppression de l’étouf- fage et cela sans résultats satisfaisants. L'auteur de ces tentati- ves ne se décourage pas; il espère même un succès complet le jour au il aura terminé l'installation de ruches lui apparte- nant dans les centres principaux du pays basque et qu'il pourra, en utilisant le mello extracteur, recueillir des miels de pre- mière qualité et présenter des dérivés de ces miels tels que de l’eau-de-vie, de l’hydromel et du vinaigre. Séance du 18 janvier 1888. Présidence de M. FALLOU, La séance est ouverte à 3 heures et présidée par M. Fal- lou. M. W. de Fonvielle se fait excuser de ne pouvoir assister à la séance. M. Hamet se fait également excuser pour raisons de santé. M. Sevalle lit le procès-verbal de la séance précédente qui est adopté après une observation de M. Ramé au sujet d’un dépôt de livres. M. Hamet ne pouvant plus s'occuper de la rédaction du Bulletin, l'assemblée décide d’adjoindre au comité de rédac- tion MM. Wallès, Caïillas et Sevalle. D'un commun accord, les élections pour le renouvellement des membres sortants du conseil d'administration sont ren- voyées à la séance prochaine. Plusieurs propositions relatives aux statuts sont ajour- nées. L'ordre du jour étant épuisé, le Président déclare la séance levée. SEVALLE. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 25 Hannmetonage Le Petit Cointois publie la note suivante que nous nous empressons de reproduire. — Chacun a pu se rendre compte des ravages causés cette année par les larves du Hanneton : des récoltes de blé et de pommes de terre ont été anéanties, des prairies ont été rendues improductives dans des cantons et des arrondissements entiers : c’est par centaines de mille francs que les pertesse calculent. Autrefois on s’attaquait à cet ennemi redoutable ; pourquoi nepas faire revivre ces vieilles traditions à l'exemple d'un canton de la Mayenne dont lesyn- dicat a consacré l'année dernière 10,000 fr. à la destruction des hannetons, à raison de 10 centimes par kilogramme? Sur no- tre demande et en face de si grands dommages, le conseil gé- néral a voté une subvention de 2,000 fr. pour encourager cette mesure si utile. C’est aux communes si éprouvées récemment de correspondre à un tel but, en votant elles- mêmes des subsides, auxquels Ss'ajouteraient une quote-part de la subvention départementale. Les auxiliairés, naturel- lement indiqués pour cette entreprise, seraient les élèves des écoles; des autorisations spéciales seraient sans doute accordées pour employer ces enfants à la chasse des Hanne- tons, sous la direction de leurs. maitres. Lé moment le plus favorable se rencontre durant les mais d'avril et de mai, sur- tout à la fin d’une pluie qui fait tomber äes arbres ces in- sectes. Les Hannetons livrés en échange de la prime seraient aussitôt détruits sous un lit de chaux, et serviraient d’excel- lent engrais. H. H, Une pluie de Fourmis Les habitants de la ville de Nancy ont été témoins, le 21 juillet 1887, à cinq heures du soir, d'un bien curieux phéno- mène. Une véritable pluie de Fourmis (espèce sylvestre) s'est abattue sur toute la ville. De ces insectes les uns étaient 26 BULLETIN D'INSECTOLOGIR AGRICOLE pourvus d'ailes et les autres ên étaient privés; ils tombaient sur les passants, dans les rues et sur les places publiques. Cette chute dura une heure au moins avec toute son inten- sité. On attribue, dit M. Louis Figuier (dans le Journal de la Jeunesse) cette averse d'un nouveau germe à de grands tour- biHons aériens ayant précédé un violent orage qui survint la nuit suivante. Les insectes auraient été transportés à Nancy par ces violents courants atmosphériques, venus d’un point indéterminé. Nous nous permettrons d'ajouter, sur ce sujet, quelques faits desquels plusieurs fois nous avons été témoin : à peu près à la même saison, sur un mur, à Bois-Colombes, durant toute la journée, les Fourmis s'étaient réunies ; le chaperon d'un mur en était tout à fait noir, le temps couvert et la température accablante, mais cependant point d'orage. Après le coucher du soleil la bande noire disparut comme par enchantement sans que même on ait eu le temps de s’en apercevoir : aucune n’est revenue au point de départ. En 1887, à Forges-les-Eaux (Seine-Inférieure), vers la fin de juillet, une agglomération qui avait l'air de venir d'une grande profondeur, car sous les pavés aucune trace, se forma à partir de'6 heures du matin. Il y avait un tuyau de descente de la gouttière, mais la ligne qui se formait se te- nait régulièrement à une distance de 4 à à centimètres. Une autre colonne s'était formée à quelques nées de là près d’un ceps de vigne. Après avoir capturé une partie de ces Hyménoptères, nous versâmes de la vieille huile à brûler dans le trou d’arrivée.—Il n’en sortit plus une seule; celles qui étaient sorties, après être montées au faîte de la maison, mâles, femelles et ou- vrières, tout disparut le soir et jusqu'à fin août on n’en a plus vu trace. Volontiers on avait cru que les femelles fécondées reve- naient à l'habitation où avait été leur berceau. P. Huber, dont le sens était si droit, n’admettait rien sans constatation BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 27 précise. Il voulut savoir ce que devenaient ces femelles emportées au loin, doutant fort de leur habileté à retrouver leur point de départ. L'ingénieux investigateur ne tarda pas à reconnaître la vérité. Sous ses yeux, des femelles isolées étaient tombées sur le sol après leur fécondation. Qu’allaient-elles done de- venir, hors de la vue, et ainsi privées de tout secours pos- sible de la part des ouvrières ? Ces insectes étaient-ils condamnés à mourir obscurément? Non. L’observation apprit ce qu’on n'aurait jamais supposé. Une femelle parfaitement seule s'enfonce dans une petite cavité, se débarrasse de ses ailes, et se faisant ouvrière, elle construit un petit nid, pond une petite quantité d'œufs, et devenant mère et nourrice à la fois, elle élève ses larves. C'est une génération d’ouvrières ; adultes, celles-ci agran- diront l'humble demeure, elles exécuteront tous les travaux, et, à partir de ce moment, la mère se reposera. A. RAME. CORRESPONDANCE Un apiculteur nous pose la question suivante : L’art. 8 de la loi du 20 juillet 1837 affranchit de la licence de distillateur les propriétaires ou fermiers qui distillent ou font distiller exclusivement les vins, cidres, poirées, marcset lies provenant de leurs récoltes. L'art. 15 de la loi du 10 août 1839 affranchit également ceux qui distullent ou font distiller les cerises et prunes pro- venant exclusivement de leur récolte. D. — Ces dispositions peuvent-elles s'appliquer à ceux qui distillent le produit de leurs ruches pour obtenir de l'eau-de- vie de miel? Il semble de prime abord qu'il n’y ait aucun motif de doute à cet égard et on pourrait être tenté de répondre immédiate- ment d’une façon aflirmative, ce que nous nous abstiendrons 28 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE de faire jamais. — Nous nous renseignerons auprès de l’auto- rité compétente et communiquerons, dans un prochain numéro, la réponse qui aura été faite. A R. Note sur l'établissement d'un droit de douane à l'entrée en France des soies italiennes Nous venons d'assister, au Parlement français, à des débats qui entraînent pour la sériciculture française un grand enseignement. ; Nous avons pu voir, encore plus vive qu'elle ne s'est jamais manifestée, la lutte entre les villes et la campagne: entre les urbains et les ruraux. Nous avons vu, une fois de plus, l’ouvrier agricole, isolé, sans défense, sacrifié au nombre, à l'ouvrier des villes, qui a tous les moyens de s'unir, de formerdes groupes qui de- viennent puissance avec laquelle les pouvoirs publics doi- vent compter. Nous faisons allusion aux débats qui ont occupé le Par- lement au sujet du relèvement des droits de douane sur les produitsitaliens. Malgré la défense pleine de cœur et d'éloquence qu'ont présentée en faveur de nos pays séricicoles MM. Fougeirol et Madier de Montjau,les droits demandés pour protéger cette production éminemment française: la soie, ont été d'abord repoussés, et le principal argument a été qu'on priverait, en grevant à l'entrée en France la matière première, on priverait, disons-nous. de leur travail, les ouvriers de la fa- brication lyonnaise. Le Sénat s’est montré, nous dirons, plus Français et, en fin de compte, la Chambre a fini par voter un droit de: 0 25 par kilog. pour les cocons secs; À » -— pour les soies grèges; 2 » _ pour les soies moulinées, entrant en France et venant d'Italie. C'est peu, maïs c’est quelque chose déjà. Les ouvriers de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 29 la fabrication lyonnaise ne chômeront pas un jour de plus, ne gagheront pas un centime de moins et nos braves paysans cévenols, provençaux et autres retireront un prix plus rému- nérateur de leurs produits, produits qui sont en définitive le point de départ de cette vieille renommée lyonnaise qui pendant bien des années a été très heureuse de les trouver et semble l'oublier aujourd'hui. Mais ce qui ressort le plus clairement de ce débat mémo- rable est ce fait qu'on a mis en parallèle : Le produit de la sériciculture, évalué en moyenne, à 40 millions par an; Le produit de la fabrication lyonnaise à 400 ou 500 millions. Aïnsi, on protège les gros chiffres, les gros bénéfices et on voulait refuser même un encouragement aux petits. Que les petits fassent donc tous leurs efforts, mettent tout en œuvre pour devenir grands aussi. Quepartout où il y a un müûrier, on fasse éclore des vers à soie pour dévorer ses feuilles: qu’en traversant la Provence au mois de juillet, les müûriers n'aient plus une feuille, puisqu'on a dit à la Chambre que nos müûriers n'étaient même pas utilisés. Et puis que les sériciculteurs, mouliniers apprennent encore ceci: c'est qu'en se groupant on devient quelqu'un, une force qui finit par imposer sa volonté. Sériciculteurs, nos amis, que tous les bons Français sou- tiendront toujours, groupez-vous donc, organisez des syn- dicats par communes, Cantons, pour l'acquisition ou la pro- duction des meilleures graines, pour le meilleur procédé de culture, la cueillette de la feuille et pour la vente de vos produits. Que si Lyon est devenu le marché du monde pour les soieries, et nous en sommes fiers, que vous créiez, vous, le grand marché pour les grèges et les mouiinées. Vous lutterez à armes égales, mais sans chercher à l'amoindrir ou à l'entraver, avec ce grand marché lyonnais qui n'a pas su Comprendre qu'en vous défendant il faisait non seulement œuvrefrançaise, mais encore œuvre de conser- vation personuelle. CAILLAS. 30 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Moyen d’éloigner les lombries ou vers de terre On éloigne les vers des jeunes semis en arrosant les planches avec des décoctions de plantes d'une odeur et d'une saveur âcre et désagréable comme les feuilles de chanvre, de noyer, de tabac, les bulbes d'ail. Le brou de noix, bouilli dans l'eau, communique à celle-ci une saveur particulière- ment déplaisante aux lombrics et qui les met promptement en fuite. Il nous semble qu'on n’à pas tiré du brou de noix tout le bon parti que nous nous croyons autorisé d'en attendre. Est-ce qu'on ne devrait pas dans la saison où les noix mürissent, faire des quantités importantes de décoction de brou, la conserver et s’en servir l'année suivante, à titre d'essai, contre la plupart des insectes nuisibles. Très vraisemblablement, on obtiendrait de bons résultats sur les uns ou sur les autres. Avis aux chercheurs qui ont des loisirs. (Gazette du Village.) L'hydromel et les abeilles (1) L'hydromel ne nous est guère connu que de nom, et nous n’en savons pas autre chose, sinon que c'était la boisson favorite des héros du paradis d'Odin. Il paraît cependant que c'est une liqueur qui peut être aisément fabriquée et de con- sommation courante, à telles enseignes qu'un instituteur ne craint pas de la recommander de préférence à tous les vins sucrés. Il pousse la précaution jusqu'à donner la recette de cette boisson. Il suffit de jeter dans une grande bassine en cuivre autant de litres d'eau qu'on veut faire de litres d'hydromel, d'y ajouter 500 grammes de miel par litre d'eau, de faire bouillir jusqu’à réduction d’un tiers ou d'un quart en ayant soin de remuer le mélange. L'hydromel se bonifie dans les bouteilles. 4. Extrait du Petit Journal de la santé. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 31 L'avis est attrayant. Mais pour fabriquer de l'hydromel, il faut du miel, et la culture des abeilles chez nous est passa- blement négligée. Il n’est pas de coin de jardin où on ne puisse, avec un peu de volonté, et si on ne se rebute pas de soins minutieux et nécessaires, réserver la place pour une ou deux ruches. Pourquoi, notamment les instituteurs, se privent-ils du plaisir et du profit de cette culture ? Les économistes ont calculé que, grâce à la négligence de nos campagnards qui ne veulent pas joindre un rucher à leur exploitation agricole, il se perd bon an mal an quelques mil- lions de francs de miel dans nos jardins. On voit combien d'avantages présenterait, en résumé, cette culture des abeilles, qui outre l'attrait et l'élégance du tra- vail, fournirait à nos agriculteurs une boisson agréable et saine, et une source non à dédaigner de revenus. Du 11 au 33 août prochain, aura lieu à Bruxelles une expo- sition internationale d’apiculture. Les demandes devront être adressées avant le 145 mai à M. le secrétaire du concours international d’apiculture, au Jardin botanique, à Bruxelles. Nous empruntons à l’Apiculteurl'entrefilet suivant que nous signalons tout particulièrement à l'attention des praticiens : « Dans l’Apiculieur de décembre, page 354, M. Warquin nous àa communiqué une chose curieuse concernant une abeille mère qui a vécu sept ans et quia pondu sans inter- ruption pendant les sept ans et sans être refécondée ; cela est surprenant. Ainsi une seule petite gouttelette de sperme mas- culin conservée dans la spermatèque de la mère'sans s’altérer, a suffi pour féconder environ soixante mille œufs par an, ce qui fait pour sept ans quatre cent vingt mille œufs. C'est vrai- ment incroyable. N'y aurait-il pas encore quelques mystères à dévoiler surla fécondation? Espérons que l'avenir nous l’'apprendra. DA BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le Congrès des Sociétés savantes s'ouvrira le mardi 22 mai. La séance générale aura lieu dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le samedi 26 mai, M. Ramé représentera la Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie. MM. les sociétaires et abonnés sont priés de renouveler leur abonnement et d'envoyer le montant des abonnements en retard par un mandat de poste au secrétaire de la Rédaction, M. Wallès, 48, rue Dauphine. Ils voudront bien profiter de cette occasion pour donner l'adresse des personnes qui s’occupentd'insectologieet quidésireraientrecevoirle Bulletin. Les abonnements continuent à moins d'avis con- traire. AVIS M. Hamet, professeur d’apiculture au Luxembourg, repren- dra le cours public et gratuit d'apiculture qu'il a fondé, il y a trente-deux ans, le samedi 7 avril à 9 heures du matin, pour être continué les samedis et mardis suivants à la même heure. Une exposition internationale sera ouverte au palais de l'Industrie, du 25 juillet au 25 novembre 1888. Dans le groupe IX,classe 75, Histoire naturelle, une section est réservée aux insectes utiles et nuisibles, aux parasites de l'homme. — Représentation des microbes des épidémies. — Destruction du phylloxera. — Dans le groupe V plusieurs sections sont constituées pour le miel, la cire, l’hydromel et le pain d'épice. Pour renseignements complémentaires, s'adresser à M.A. Wailès,18.rue Dauphine, Paris,etjoindre un timbrepour la réponse. Le Cogérant : À. WALLES. az. de la 505 d9 Typ, NOIZETTE, 8, r. Campagne 4re. Paris, TREIZIEME ANNÉE, N° 8. Mars 1888 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Encore les Sauterelles et les Vers blancs — Travaux de la Société des agriculteurs de France — La Casside de l’Artichaut — Les Insectes utiles de la Chine (conférence du général Tcheng-ki-Tong) — Séance de Février de la Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie — Nécrologie — Nouvelles. RP PL SELS LL S LL SL EPST EL PES Encore les sauterelles et les vers blanes. M. Barbe, qui a toujours témoigné à notre Société le plus vif intérêt, étant ministre de l’agriculture, avait demandé un crédit de 500.000 francs pour venir en aide aux agriculteurs algériens, victimes en 1887 des ravages des sauterelles. Le projet de loi portant ouverture de ce crédit a été discuté à la Chambre des Députés dans la séance du 3 mars. line nous appartient pas d'apprécier ici les motifs qui n’ont pas permis d'accepter la proposition de M. Barbe, mais nous retenons de cette discussion la description du fléau faite, en quelques mots d’une précision remarquable, par M. Viette, le spirituel et sympathique ministre de l’agriculture. « Une colonne de sauterelles de trois kilomètres de front sur une profondeur plus grande encore s’est abattue sur le département de Constantine et a causé de très grands ravages; en faisant la part de l’exagération des premières évaluations, qui chiffraient les pertes pour un seul arrondissement à 15 millions, nous pouvonsles estimer à 8 millions et j'appelle l'attention de la Chambre sur ce point particulier que dans ces 8 millions les indigènes ont perdu environ 7 millions.» Dans la même séance, M. Charles Chevalier, député de la Manche, a exposé les dégâts occasionnés par les vers blancs dansles départements de l'Ouest: la Manche, l'Orne, laMayenne la Sarthe et une partie de l’Ille-et-Vilaine. « Nos cultivateurs ont vu en 1887 leurs moissons détruites, leurs champs épuisés par ces larves, ces hideux rongeurs. 34 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE appelés les vers blancs, qui sur certains points n’ont pas laissé debout un brin d'herbe.» « Il faut avoir parcouru ces régions désolées où j'on dirait que l'incendie a passé pour se rendre compte de j'étendue des ravages et de l'importance des dommages. De toutes parts des plaintes, malheureusement trop justifiées, se sont produites. « Le ver blanc fait disparaître les récoltes en dévorant les racines ; de plus il appauvrit, il ruine les terres où il se can- tonne et le cultivateur est obligé, avec la perte qu'il éprouve, de faire des dépenses pour remettre ces terres en bon état, trop heureux si l'ennemi ne revient pas l’année suivante à la charge.» A. WALLES. Société des agriculteurs de France. Dans les comptes rendus des travaux de la session de 1888, séance du 7 février, nous trouvons une communication quine sera pas sans intérêt pour les lecteurs du Bulletin. « M. le baron Constant de Benoist se plaint quesespommiers ont été envahis par le puceron lanigère; mais il annonce avoir combattu cet insecte nuisible par les moyens habituellement recommandés et avoir réussi à l'éloigner en donnant à ses arbres des soins très minutieux : il a badigeonné les branches avec de l’alcooletles autres liquides du même genre indiqués ; en outre pour détruire les larves de ver blanc ila travaillé à rendre la terre meuble auprès des arbres en y opérant de nombreux binages, pour amener à la surface les jeunes larves que le moindre rayon de soleil fait périr. Il a en outre remar- qué que le puceron lanigère attaquait les arbres dont les fruits sont sucrés plutôt que ceux qui sont amers. « Des atteintes de pucerons lanigères on est amené aux pertes considérables causées par le ver blanc, larve du hanneton, autre ennemi des plus nuisibles des végétaux aussi bien ligneux qu'herbacés. M. le baron L’Epine a éprouvé de ce chef des pertes considérables, voyant mourrir des arbres plantés | | | ; BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 3) par lui depuis cinqousix ans, ce membre demande quel obs- tacle il pourrait opposer à l'envahissement de ces larves. « MM. Courcier et Michelin indiquent le coaltar ou goudron de gaz, comme faisant mourir ia larve quand elle la touche et éloignant au moins le ver des endroits où le liquide a été répandu même en faible quantité,sur la terre et mêléausol au moyen d'un léger binage. Pour garantir les jeunes arbres, on peut, en les plantant, enduire les parois des trous avec ce même goudron ou, si l'on trouve l'opération d’une exécution diflicile, on peut hnprégner de goudron de la sciure de bois, des chiffons, des copeaux et mêler ces objets ainsi préparés avec la terre qui doit remplir les trous. On est fordé à espérer que cetie précaution pourra être efficace pour préserver les jeunes arbres pendant un certain temps. Il reste, néanmoins, avéré que le ver blanc est un ennemi terrible et dont il est souvent bien difficile de se garantir. « S'il est notoire que les taupes se nourrissent de ces larves on s’expliquerait l'observation faite par M. le baron de L’Epine que dans deux pièces de Lerre,séparées par un chemin, ilaeu les résultats suivants: beaucoup moins de larves dans celle où l’on avait laissé les buttes des taupes et beaucoup plus dans celle où l'on avait troublé ie séjour de ces petits ani- maux en étalant les taupinières pour égaliser le terrain et où il leur avait fait faire la chasse. « M. Garnot entre dans quelques détails sur les résultats toujours satisfaisants qu'il obtient de son mode habituel de fabrication par lixivialion, procédé recommandé par MM. de Bout:eville et Hauchecorne à cause de sa simplicité et de la qualité satisfaisante du cidre qu’on en obtient. « Les explications qui précèdent, relatives au puceron lanigère et au ver blane, font penser à M. Michelin qu'il serait à propos de communiquer à la section le résultat d'un travail qui a été fait au sein du Comité d'arboriculture fruitière de Ja Société nationaie d’horticulture de France et dont, comme secrétaire du dit Gomnité, il a été le rédacteur: il s'agit de pro= 36 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE cédés en usage et dont. par conséquent l'efficacité ne peut être contestée. « Insectes attaquant les arbres. — Les cultivateurs de Montreuil-sous-Bois (Seine), pour détruire les Tigres sur bois ou Kermès quise posent sur les branches des pêchers, les sucent et les dessèchent, ou tous les autres insectes dumême genre, en badigeonnent les branches en hiver, à l’aide d’un pinceau, avec le mélange suivant: 3 kilog. de colle de peau, vingt pains de blanc de Meudon ou blanc d'Espagne, 5 kilog. de soufre, auxquels on ajoute l'eau nécessaire, pour rendre cette bouillie suffisamment liquide. On doit la maintenir sur un réchaud pour qu'elle ne se prenne pas en refroidissant et qu'on puisse, sans obtacle, l'étendre sur les branches. Cette composition, lorsqu'elle est devenue froide, adhère assez longtemps sur les branches pour asphyxier les insectes para- sites. Le badigeon usité pour les arbres à fruits à pépins est le suivant : « 1/2 kilogramme de savon noir, « 1 kilogramme de soufre, « 4 litres d’eau de pluie. « Faire bouillir l’eau et la jeter petità petit sur le savon noir, de façon à le bien délayer et à le faire mousser, jeter dessus le soufre par petite quantité, en remuant jusqu'à emploi achevé. « Un cultivateur de Nogent-sur-Marne, pour atteindre le même but, savoir : obtenir la destruction des Tigres sur bois ou Kermès, de la Grise ou Tigre sur feuilles, des Pucerons lanigères logés sur les branches, compose une pâte liquide dont il enduit les branches et qui est ainsi formée: « 500 grammes de blanc d'Espagne ; « 1.500 grammes de soufre en poudre ; «150 grammes de colle de peau fondue dans de l’eau assez chaude et à part ; « 1 litre 1/2 de jus de tabac à 15 degrés. « Le mélange est maintenu sur un réchaud, afin qu’on puisse BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 51 l'avoir assez liquide pour l’étendre; car, en refroidissant, il durcirait. « Si la pâte est trop épaisse, on peut ya jouter del’eau et du jus de tabac par égales proportions. « Pour éviter que le mélange ne se coagule en grumeaux, on doit verser la poudre peu à peu et en agitant doucement le liquide. « Pour produire tout son effet, la préparation doit être étendue sur les arbres au commencement de l'hiver et elle ne doit pas couvrir les boutons à fruits et ne doit pas être appli- quée trop chaude. « Le Puceron lanigère est un ennemi redoutable pour les pommiers qu'il fait mourir si on les lui abandonne. Vouloir le détruire à tout jamais serait poursuivre une chimère ; en se résignant à le combattre, lorsqu'il apparait dans nos jardins, on en est maitre d'autant plus facilement quil se livre à l'œil du cultivateur en se couvrant de l'enveloppe blancheneigeuse qui révèle sa présence. On en a beaucoup parlé,on a beaucoup écrit à son sujet, et on y revient sans cesse : cependant, étant admis qu'il faut le surveiller et avoir l'œil au guet pour ne pes le laisser pulluler, aussitôt qu'il apparaît, on n’a vraiment que l'embarras du choix, pour le remède. Le pinceau à la main, on badigeonnera les branches qu'il a envahies, en les mouillant avec de l'alcool, de l'essence de pétrole, de l’eau de savon noir, de la suie délayée avec de l'urine, du jus de tabac pur à 15 degrés. On tâchera surtout de faire pénétrer le pin- ceau dans les aisselles des branches, en ménageant les yeux etles pousses herbacées ; on arriverait au même résultat en écrasan! l’insecte sur la branche: tout. le succès dépend de la vigilance du jardinier. « Si l’insecte est parvenu à former les exostoses produi- tes par son travail, on fera bien de les enlever avec la serpette, en recouvrant les parties mises à nu avec de l'onguent de Saint-Fiacre. Feu M. Croux père, attaquait cet ennemi de ses pépinières dans sa résidence d'hiver, en répandant dela chaux en pierre au pied des jeunes pommiers; délitée, délayée au 38 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE contact de l'air, à la suite des gelées et par l'effet des pluies, la chaux allait atteindre, sur les racines, les minuscules réfugiés. « Le savant M. Maurice Girard considérait que, pendant les hivers doux, les Pucerons lanigères, sans s’hiverner sous le sol, se contentaient de s'abriter dans les anfractuosités des écorcesdes arbres, ce qui justifiele soin qu'on prend d'enduire les branches et de racler les vieilles écorces. Encoré un remède bien simple pour la destruction des parasites qui habitent sur les branches des arbres et pratiqué depuis nom- bre d'années par un de nos collègues ; il fait couler de l’eau tenue bouillante au long des branches, pendant la saison d’hi- ver. « Parmi les ennemis des arbres fruitiers contre lesquels il importe de se mettre en garde avec une vigilance constante, on doit citer la Grise ou Tigre sur feuilles (Tingis Piri) qui, fixée sous les feuilles des poiriers et surtout de ceux en espa- lier, les suce et finit par les dessécher et les mettre à jour, arrètant leur fonctionnement et nuisant à la végétation de l'arbre à un point qu'on n'a pas besoin d'expliquer. « Get insecte, pourvu d'ailes de couleur grisätre tachées de brun, est très agile; mais la fraicheurde lapuitsuffit pour l’en- gourdir, de telle sorte que, lorsque de grand matin. on passe devant les arbres en secouant les feuilies au-dessus d'un linge blanc qu'on à étalé par terre et qu'on vide dans un réci- pient rempli d'eau, on en diminue considérablement le nom- bre. Si l’on veut l'attaquer à un autre moment et d'une autre manière, on asperge les feuilles le soir, après le coucher du soleil, avec de l’eau de savon noir, en ayant soin de lancer le liquide en dessous des feuilles ; mais en recommencant l’asper- sion le lendemain malin avec de l'eau fraiche pure, avant lelever du soleil ou au moins avant l'heure où son action prend de l'énergie. « [1 est connu que la cendre, la chaux en poussière, la suie répandues sur le sol arrêtent le pas :age des limaces, escar- gots, etc., j'ajouterai qu'un vieux cordage, une corde à puits en écorce trempés dans une dissolution de sulfate de cuivre BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 39 étaléeautour d’une plate-bande,au pied d’un espalier, offre, au passage de ces ennemis, use barrière qu'ils ne franchissent pas. « Enfin, est-il superflu de dire que tous les fruits tombés véreux, toutes les feuilles enroulées, séchées, tous les bour- geons coupés et secs renfermantles éléments de la reproduc- tion des insectes, doivent être rigoureusement mis au feu ; avec cette précaution on mettrait les jardins à l'abri de bien des atteintes. » A. W. La Casside de l'Artichaut (l). (Cassida viridis) Artichaut, Cynara Scolymus (Gomposées) Vivace : de Bar- barie et du midi de l'Europe. Ses variétés les plus remarqua- bles sont : le Gros vert ou de Laon, le meilleur, le plus cultivé et le plus estimé à Paris. A l’état sauvage, ses têtes (capitules avant la floraison) sont petites et fortement épineuses. Les variétés à capitules char- nus sont le résultat de la culture ; c'est le réceptacle qui est comestible. C'est pendant le mois de juillet, un peu avant ou un peu après, qu'on peutremarquereur les feuilles des artichauts,dans les jardins, des petites masses noirâtres formées de grains amoncelés, humides, d'un aspect dégoûtant. Sous ces masses se trouvent des larves d'une conformation particulière et remarquabie qui méritent d'être examinées. Si onse donne la peine d'en nettoyer une,on voitque cette larve est d’un vert plus ou moins foncé, d'une forme ovi-conique, qu'elle est déprimée et composée de douze segments outre la tête qui est petite et basse et armée de deux mâcnoires ; chaque segment porte une épine horizontale de chaque côté au point qui sé- pare le dos du ventre et cette épine, vue à la loupe, est bran- chue; on distingue six pattes écailleuses sous les trois pre- 1. Extrait des insectes nuisibles aux arbres fruitiers, etc., par Ch. Goureau. 40 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE miers segments; mais cequ'elle présente de plus remarquable c'est son extrémité postérieure, terminée par une espèce de mamelon redressé et deux filets caudiformes, un peu moins longs que le corps, qui partent de l'extrémité de l'animal, un peu avant le mamelon et de chaque côté, formant une sorte de fourche; la larve peut les appliquer sur son dos, les rele- ver ou les étendre en arrière. Ses excréments sortent par le mamelon et se trouvent na- turellement poussés sur cette fourche qui s'en charge et forme un toit protecteur à l'animal sans le toucher. Lorsque la four- che est trop chargée d'excréments, la larve s'en débarrasse en les renversant en arrière, et comme elle change plusieurs fois de peau avant d'arriver à sa croissance complète, à chaque mue la vieille peau se trouve repoussée jusqu’à l'extrémité de la fourche et mêlée aux excréments. Cette larve broute les feuilles d’artichaut et se nourrit de leur parenchyme ; elle les perce jusqu'à la membrane infé- rieure sur différents points et les dessèche peu à peu; lors- qu'elle est abondante elle leur porte un grand préjudice. Par- venue à toute sa taille, elle se dispose à se métamorphoser en chrysalide et pour cela elle se fixe à la feuille par le côté du ventre; au bout de deux ou trois jours, elle quitte sa peau qui se fend sur le dos du corselet et est repoussée jusqu'à la queue. r La chrysalide est fort différente de la larve, quoique tou- jours verte ; elle est raccourcie etdéprimée ; elle a perdu ses deux queues ; le corselet est élargi surtout au devant et ter- miné en arc de cercle; il est garni d'épines à son bord anté- rieur et sur les côtés; les épines du ventre sont larges, plates et dentées. L'état de chrysalide dure douze à quinze jours, après lesquels l'animal parfait se montre sous la forme d'adulte dans le mois de juin; il broute les feuilles d'arti- chaut comme faisait la larve. La femelle dépose ses œufs en tas, les uns à côté des autres, sur ces mêmes feuilles; ils sont petits et d’une forme oblongue. Ce Coléoptère appartient à la famille des Cycliques, à la BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 4 tribu des Cassidaires et au genre Cassida. Son nom entomo- logique est Cassida viridis et son nom vulgaire Casside verte. Cassida viridis, Lin. — Longueur, 7 mil. ; largeur, 5 mil.: Ovale, verte, ponctuée en dessus, noire en dessous; tête noire, petite, antennes insérées sur le devant de la tête, gros- sissant un peu de la base à l'extrémité, à base testacée, bru- nissant vers le bout; corselet débordant et couvrant la tête, demi-circulaire, sinué à la base, avec des impressions indi- quant là tête et la poitrine ; élytres débordant l'abdomen, aussi larges que le corselet, deux fois aussi longues, arrondies à l'extrémité, fortement ponctuées, les points formant des stries régulières le long de la suture, cuisses noires, à extrémité testacée ; tibias et tarses testacés. Il est probable que les derniers éclos passent l'hiver en- gourdis dans quelque retraite pour reparaitre au printemps et pondre au mois de juin sur les feuilles d’artichaut. On ne connaît d'autre moyen de détruire les larves et les insectes que de leur faire la chasse et de les écraser. E. SAVARD. Les insectes utiles de Ia Chine (1), N'est-ce pas ici, aux Tuileries, que le célèbre agronome Olivier de Serres, en 1601, plantait les vingt mille müriers blancs, sur la demande de François l‘"et Catherine de Médicis? Et comme l'industrie séricicole est une de nos premières institutions en Chine, il est tout naturel que je vous propose de commencer par la culture du ver à soie. Vous connaissez tous trop bien la manière dont on élève chez nous les vers à soie pour que j'aie besoin de vous la raconter en détails. Au fond, notre méthade n’a pas beaucoup de différence avec la vôtre, peut-être celle-ci n'a-t-elle fait 1. Extrait de la conférence faite par son Excellence le général Tcheng-ki- ong à l'Exposition des insectes utiles et nuisibles le 24 septembre 1887, à ’orangerie des Tuileries, 42 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE que copier l'institution chinoise sans aucune prétention à la nouvauté. Il va sans dire que la science moderne a dû changer bien des choses en les améliorant, et puis l'influence des climais donne souvent lieu à des modifications. Mais notre institution remonte à 2,700 ans avant J.-C... La femme de l’empereur Hoang-Ti eut alors, la première, l'idée d'élever les vers à soie et de confectionner, avec le produit de cette culture, des vêtements pour habiller le peuple que gouver- nait son auguste mari. Cette invention eut un tel résultat, qu'elle s’est propagée aujourd'hui dans tout l'univers sur une échelle de plus en plus grande. Malgré la laine et la fourrure que nous fournis- sent les animaux, la soie reste et restera toujours un article de luxe dont nul ne peut se passer, lorsqu'il a le moyen de s'en procurer. Chez nous, nous sommes toujours très reconnaissants envers nos bienfaiteurs, nous avons pour l'inventrice de la science séricicole un vrai et perpétuel culte. Ainsi, outre les temples élevés en son honneur dans tous les coins de l'Empire, tous les ans, à l'époque de l’éclosion des vers à soie, Sa Majesté l'impératrice se rend, en personne, avec toute sa suite, et en grande pompe, au champ du Müûrier pour faire des sacrifices à la déesse qui fut épouse de l'Empereur Hoang-Ti. Après la cérémonie qui a lieu au temple, Sa Majesté, suivie des dames d'honneur, cueille, au milieu des champs et entou- rée des femmes des cultivateurs, quelques feuilles du mürier, puis elle dépose elle-même ces feuilles sur le panier où se trouvent les vers nouveau-nés et la Souveraine clôt la fête en dévidant, devant le peuple, un cocon de ver à soie comme pour donner l'exemple, et en distribuant les récompenses aux personnes les plus méritantes qui lui ont été signalées par ies autorités du district, chargées de veiller à la culture des vers à soie. Cette cérémonie, une des plus importantes de l’année que Sa Majesté l'impératrice ait à accomplir, est un grand encou- BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 43 ragement pour la population séricicole; en présence du la- beur de la Souveraine, elle n'ose négliger le sien. C’est une question capitale dans un pays essentiellement agricole comme le nôtre. En Chine, l’époque de l'éclosion coïncide toujours avec les premiers coups de tonnerre du printemps. Au bruit de ses détonations on veille sur les œufs soigneusement préparés jusque-là, et à partir de ce moment on peut compter les éclosion jusqu'au 5° jour au plus. A cette époque, le tonnerre révèle l’action de cette électricité dont on se sert actuellement en Europe pour hâter l’éclosion au moyen d'une pluie d'étin- celles. Afin de protéger la culture du mürier, il est même interdit dans certaines contrées d'élever ies polyvoltines, c'est-à-dire les vers qui font plusieurs générations par an. Maïs la plupart des chenilles n’ont que trois mues. Permettez-moi de vous faire remarquer que nous désignons Îles mues par deux pé- riodes : 1° au moment où les chenilles cessent de prendre de la nourriture, nous disons qu'elles se couchent ; 2° au mo- ment où elles se dépouillent de la carapace, nous disons qu'elles se lèvent. Une autre particularité : lorsqu'on les étouffe à l’eau chaude, on dit que c’est un bain que pren- nent les vers. Pourquoi, et que signifient ces mots: se coucher, se lever et se baigner? Je ne sais, mais je suppose que lorsqu'on est chargé de bien les élever, on veut qu'ils aient une conduite ré- gulière et de la propreté. La qualité de notre soie et le moyen de sa fabrication sont aussi trop cennues pour que j'aie besoin de les énumérer dans ce court entretien; mais je tiens à vous signaler une particularité qui, je crois, n'existe que chez nous, et dont la découverte remonte à l'antiquité. C'est le son de !a soie. Avant que mes compatriotes eussent inventé l’art de travailler la soie et de l'employer à la fabrica- tion des étoffes, ils avaient trouvé le secret de la faire servir 44 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE à la musique, et d'en tirer les plus doux et les plus tendres des sons. Je passe maintenant à l’apiculture et rapidement : On élevait très peu d’abeilles dans l'antiquité, mais sous les trois premières dynasties de la Chine on se mit à cultiver avec ardeur les abeïlles domestiques. Avant que Cadmus eût porté des lettres aux Grecs barbares et que Minos eût donné des lois à l’île de Crête, la table des empereurs de Chine, ainsi que celle de nos princes, étaient couvertes chaque jour de plusieurs sortes de mets, de viandes avec des gâteaux de miel et de froment. On distingue chez nous trois sortes d’abeilles : les abeilles des forêts, les abeilles des rochers et les abeilles domestiques. Les premières sont plus grosses et d'un jaune se rapprochant du gris, les secondes sont presque noires et les dernières jaunes comme les vôtres. Quant au miel, il est blanc, jaune plus ou moins clair, suivant les endroits ; il varie également de saveur et de parfum. Nos historiens remarguent comme une providence singu- lière que les abeilles des forêts se sont multipliées considéra- blement certaines années dans des districts affligés par la famine, au point d'être un grand secours pour le peuple. Pour bien comprendre ce que l'histoire entend par là, je crois utile de vous faire une citation trouvée dans un ancien livre, qui donne diverses préparations de farine, de racines et de cire, admirables pour suppléer à une nourriture abon- dante. Parmi ces préparations, la plus estimée est celle dont on fait quelquefois usage dans les fortins des frontière et dans les voyages où l’on a à traverser de longs déserts. eten voici la formule : «Faire cuire dans l’eau en pâte très épaisse six onces de fleur de farine, cinq onces de belle colle-forte (transparente comme de la gomme, préparée avec beaucoup de soin et par- fumée par les aromates qu'on y mêle). Quand la pâte est cuite et refroidie, en former de petites boules grosses comme BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 45 des pois et, ces boules une fois séchées, les jeter dans trois onces de cire jaune fondue, puis remuer jusqu'à ce qu'elles l’aient toute pompée, les laisser alors sécher de nouveau à l'ombre, après quoi, les mettre dans un vase de terre et les garder pour s’en servir en cas de besoin.» Quand on à pris à jeun quarante à cinquante de ces boules, on peut rester plusieurs jours sans absorber d'autre nourri- ture ; la seule précaution qu'il faille prendre, c’est de boire chaud après les avoir avalées. Dans les autres recettes, on fait entrer dans la composition des boules des racines aquatiques, de la poussière, de la viande sèche, des graines huileuses, des amandes, des pois, du miel, des aromates, etc., etc. On dit que quelques-unes peuvent soutenir et conserver la santé pendant huit ou dix jours et même davantage, quand on en a pris deux ou trois onces. Si l’on en prend tous les jours une demi-once, on peut se passer de nourriture pendant plusieurs mois. Ce fait, si singulier qu'il paraisse, a été constaté plusieurs fois. Aujourd'hui, les abeilles domestiques sont moins nom- breuses en Chine; l'hiver, trop rigoureux dans le Nord, et l'été, trop pluvieux dans le Midi, rendent la conservation des ruches trop difficile. Une autre raison encore plus évidente, la cause plus sérieuse de cet abandon, c’est la culture des abeilles sauvages. Celles-ci se logent sur les arbres dans toutes les provinces du Midi, et à moitié en terre dans les provinces du Nord. Nos habitants méridionaux placent leurs ruches dans des endroits exhaussés, secs et aérés, pour leur épargner les incommodités de l'humidité et de la trop grande chaleur. Ceux du Nord, au contraire, les placent dans des endroits enfoncés, abrités et tournés au Midi. Le paysan regarde comme un point essentiel de ne laisser ni trop ni trop peu de miel aux abeilles pour qu'elles ne deviennent pas paresseuses ou stériles, ou qu'elles se voiént réduites à l’état d'épuisement. Dans le Midi, on fait deux récoltes de miel et de cire: au 46 BÜLLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE printemps et en automne; dans le Nord, on n’enfait qu'une au printemps. Nous avons une autre espèce d'insecte à cire blanche que nous appelons Pé-la-Tchong; on en a fait la découverte au 1° siècle, et nous en avons maintenant dans presque toutes nos provinces, bien que nous employions encore le moyen de blanchir la cire jaune que fournisent les abeilles de cer- taines contrées. Ces insectes se logent également sur les arbres appelés arbres à cire qui restent verts toute l'année et qui se couvrent au printemps de fleurs blanches ressemblant à celles de l'au- bépine. Les gens qui cultivent ces insectes accrochent, au commen- cement du printemps, les cocons, gros comme les œufs de poule, et d'une couleur violette. Ces cocons, espèces de galles de Chine et de formes inégales, contiennent les œufs d'insectes par plusieurs centaines. A mesure que l’éclosion se fait, les insectes grimpent de suite aux feuilles des arbres à cire, où ils se tiennent collés à merveille, comme pour y faire corps. Le liquide qu'ils distillent sur les branches se transforme instantanément en cire blanche, et au moment de la récolte, ces arbres sont tellement blancs, que de loin on les croirait couverts de neige. Ces insectes, blancs à leur naissance, deviennent presque noirs à l'approche de la mort. En été on arrache les nouveaux cocons pendus aux arbres et on les tient cachés, enveloppés dans une feuille de no, plante exotique, pour les préserver des fourmis qui les dévo- rent avec appétit lorsqu'elles les trouvent. Pendant la saison on met également au pied des arbres toutes sortes de choses insecticides pour éloigner les fourmis. Cette cire est plus blanche et plus belle que celle des abeilles. L'industrie de bougies et de chandelles en fait une grande consomma- tion. (À suivre). mtotéos ti et Tin sneetedE nd het de tnt tin aie in is SRE lbs fs “4 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE LT Société centrale d’'Apiculture et d'Insectologie Séance du 15 février 1888. — Présidence de M. Wilfrid de Fonvielle. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté sans observation. Puis, l'assemblée s'occupe des finances de la Société. Il résulte de la vérification faite par MM. Fallou, Vicat et Wallès, que la situation financière est conforme aux écritures pré- sentées par le secrétaire général et le trésorier. M. Fallou entretient la réunion de la façon d'oblenir la soie artificielle ;ilsignale ensuite un fait très curieux, observé tout récemment en Amérique sur les mœurs d'un certain genre d’araignée. M. Fallou est invité à résumer cette communication pour le Bulletin d'insectologie agricole. M. Wallès présente, pour faire partie de la Société, M. Teton, instituteur à Epinay-sur-Sénart par Brunoy (Seine-et-Oise) ; M. Grand, pharmacien, 5, place Maubert, Paris ; M. Lesluin, instituteur à Lourches (Nord); M. Louis Guibert, instituteur à Rocquencourt (Seine-et-Oise). L’admission de ces membres est votée à l'unanimité. Il est procédé ensuite aux élections pour le renouvellement du Bureau. MM. de Heredia, Malessard, Sevalle et Ramé, membres sortants, ayantobtenu la majorité des suffrages, conservent leurs fonctions. MM. Asset et Savard, également membres sortants, sont réélus membres du Conseil ajoutés au bureau. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. SEVALLE. Secrétaire des séances INFORMATIONS Nécrologie. — La Société centrale d'agriculture et d'insec- tologie vient de faire une perte sensible en la personne de M. le marquis Turgot, un de ses plus anciens membres. La Société prend part à la douleur de M*° la marquise Turgot et lui présente ses respectueux compliments de con- doléance. 48 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Un crapaud monstre. — Un crapaud monstre, découvert dernièrement dans une propriété de Juillac (Corrèze) et que tous les habitants de la contrée allaient voir, a été vendu 1,725 francs à un industriel de Saint-Etienne. Le poids de ce batracien phénoménal est exactement de 29 kilos 375 grammes; sa longueur, de la naissance de la queue à la têle, de 67 centimètres et sa circonférence de 92 centimètres. Ses coassements formidables ressemblent aux jappements d'un chien. Se non è vero è bene trovato. Congrès d'Horticulture à Paris. — Un congrès horticole, organisé par la Société nationale d’horticulture de France, se tiendra dans l'hôtel dela Société, 84, rue de Grenelle, pendant la durée de l'Exposition, qui aura lieu du 25 au 31 mai 1888. Parmi les principales questions proposées à l'étude du congrès, il y a la suivante qui intéresse notre Société : par quel moyen pratique peut-on arriver à détruire sûrement la cochenille qui attaque les plantes de serre ? Exposition universelle, congrès d'économie rurale. — La Commission supérieure de l’exploitation agricole de 1889 a décidé la formation d’un congrès d'économie rurale et de lé- gislation agricole. Le congrès est divisé en trois sections: la première comprend les rapports du propriétaire avec les fer- miers et les métayers, le règlement des indemnités et plus- values, la mobilisation de la propriété foncière ; la seconde, les institutions de crédit pour l’agriculture et la troisième se rapporte aux dispositions internationales destinées à assurer la protection des animaux utiles et la destruction des insectes et cryptogames nuisibles. Au Meeting international des horticulteurs, qui se tiendra à Gand du 14 au 22 avril, une question principale et tradition- nelle est inscrite à l’ordre du jour : la situation faite à l’horti- culture par la convention phylloxérique de Berne. Le Cogérant : A. WALLES. 4np. de la Soc. de Typ, NOIZETTE, 8, r. Campagne 4r8. Paris. 18.» CR, Land ee ne TREIZIÈME ANNÉE, N° 4. Avril 1888 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Mémoires présentés par M. Ramé à la réunion des mem- bres de la Société des agriculteurs de France. — Procès de la Raffine- rie Parisienne contre trois apiculteurs. — Suite et fin de la conférence du éénéral Tcheng-ki-Tong. — Insectes nuisibles aux produits sérici- coles. — Societé centrale d'Apiculture et dInsectologie (Séance du 21 mars 1888). -- Statistique. — Nouvelle invasion de sauterelles en Algérie. Mémoire Présenté par M. RAM, vice-président de la Section de Sériciculture, à la réunion des xembres de la Société des agriculteurs de France. — Février 1888. Les déprédations causées par les insectes sont bien des fois plus terribles que celles causées par les oiseaux, qui ne sont que momentanément granivores. Aprèsle vote de la Loi (présentée au Sénat par M. de la Sico- tière) sur la destruction des insectes nuisibles, cryptogrames, plantes ou herbes nuisibles, — ce qui est bien, — nous croyons qu'il y aurait lieu de maintenir, sous forme de nouveau projet de loi, l'amendement qui avait été proposé concernant la protection des oiseaux insectivores. « Dans le Nord-Est, aussi bien que dans le Midi, l'autorité elle-même tenant pour lettre morte la circulaire du 10 août 1874, autorise légalement une guerre sans merci à toutes les espèces dont cette circulaire ordonnait la protection. — Le préfet de Meurthe-et-Moselle a autorisé les chasses au bâton tendu, à la raquette ou sauterelle et au lacet, toutes spé- ciales aux petits oiseaux et détruisant ainsi les insectivores en grand nombre. — Plus tard, trop tard il a rapporté son autorisation. — Voici du reste, un aperçu des espèces et du nombre d'oiseaux pris en 1885 pendant les mois de septem- bre et octobre, dans deux forêts communales de Meurthe- et-Moselle, l’une de 700 et l'autre de 264 hectares. 21.000 raquettes y étaient tendues, elles ont capturé : 8.215 rouges-gorges, 2.900 mésanges, 50 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 1.020 pinsons des Ardennes, 1.180 merles et grives, 350 gros-becs et pinsons, 47 geais, 32 éperviers et buses, 1,850 fauvettes, troglodytes, roitelets et rossignols! Au total15.600 oiseaux,non compris ceux mangés aux pièges par les carnassiers, ou volés par les rôdeurs ou employés des tendeurs. D’après les calculs on arrive au chiffre formidable de 1.146.000 oiseaux détruits en Meurthe-et-Moselle,etc. Voilà pour un département de l'Est! et nos cultures sont rava- gées par les insectes, n'est-il pas temps de réagir, et très vigoureusement ? Rien ne sera plus facile que de supputer les quantités de vers blancs, chenilles, coléoptères, etc., qui doivent à cette sauvage distraction de pouvoir continuer leurs méfaits. En calculant sur 95 insectes par jour, rien que pendant l'éduca- tion de la couvée, ce qui est fort au-dessous de la réalité, on arrive à un total qui nous frappe d’épouvante. Et ces faits se passent non seulement en Meurthe-et-Moselle, mais dans les Vosges et dans les Ardennes où la funeste industrie des ten- deries est également en honneur. A. R. Réunion des membres de la Société des agriculteurs de France SECTION D'ENTOMOLOGIE. Mémoire présenté par M. Ramé, vice-président de la Société de sériciculture. (Miels et cires) Proposition : Que dans le projet de loi qui doit être présenté aux chambres pour demander conformé- ment au vœu exprimé par le Conseil supérieur de l’agricul- ture dans sa séance du 9 décembre 1887, de porter à 40 fr. les 100 k. le droit sur les miels exotiques naturels, et à 60 fr. par 400 k. le droit sur les miels qui seront reconnus contenir d’autres mätières, le r10{ EXOTIQUES soit remplacé par le mot ÉTRANGERS: BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 51 Et que, par la même raison qui impose les miels, la cire, ou les produits similaires soient imposés proportionnelle- ment : 1° la cire pure 20 fr. les 100 k.; 2° les produits similai- res résineux ou autres à 30 fr. les 100 Kk. Attendu que les produits résineux entrent sans frais et font une concurrence déréglée à nos produits indigènes, il y aura lieu de ne pas oublier le mot étrangers. Le produit minéral extrait de l'Ozokérite, durei au car. nauba, provenant des mines d’Ozokérite de Moldavie, entre en France en franchise et par quantité que l’on peut évaluer à plus de 100.000 k.,est du prix de 1 fr. 30 le k. et paie 24 fr. de droit d'octroi, tandis que la cire d'abeille vaut environ 3 fr. le k. et paye 42 fr. de droit d'octroi, nous estimons qu'il y aurait lieu de frapper d'un droit supérieur le produit étranger. Le Conseil d'hygiène fait surveiller la fabrication des confi- tures; nous estimons qu'il y aurait lieu de faire vérifier la pureté du miel, afin autant que possible d'empêcher la fabri- cation; les éleveurs livrant des produits très purs, on empé- cherait ainsi la fraude et on faciliterait le placement des marchandises présentées par les producteurs. Enfin, ainsi que le demande le professeur Hamet dans son Apiculteur de février, que l’on organise définitivement l'en- seignement de l’Apiculture dans les campagnes. A. R. Procès de la Raffinerie Parisienne de Saint-Ouen contre trois apiculteurs 3e Chambre du tribunal civil de la Seine.) L'autre jour, la 3° Chambre du tribunal civil de la Seine était saisie d’une demande de la Raffinerie Parisienne à Saint- Ouen, contre trois apiculteufs. Elle priait le tribunal d’or- donner l'enlèvement de leurs ruches sous une astreinte de 200 francs par jour et des dommages-intérèts, soit20.000 francs pour le premier, 15.000 francs pour le second et 15.000 pour le troisième. & 52 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE M° Schayé, le défenseur de la Raffinerie a invoqué le droit d'obtenir la cessation d'un trouble apporte dans leur indus- trie en s'appuyant sur des arrêts de la cour de cassation des 24 avril 1866 et 25 août 1869. Il a invoqué également l’article 1385 du code civil qui prévoit la responsabilité du dommage causé par l’animalet qui ne rend pas nécessaire l'intention dolosive de son propriétaire, puis a terminé sa plaidorie par . la démonstration du préjudice causé; préjudice qui, selon, lui est en raison directe des avantages recueillis par les apicul- teurs réalisant ainsi plusieurs récoltes de miel aux dépens de la Raffinerie. M° Narcisse Leven, avocat des défendeurs, commence par demander où s'arrêtera la guerre faite aux abeilles et si après les raffineurs ne viendront pas les pâtissiers, confiseurs et autres réclamants etsiles abeilles sont destinées à être tra- quées comme des ennemies publiques, elles qui travaillent pour l’homme depuis que le monde existe. « Ah !siellespou- vaient se plaindre, s'écrie le défenseur, elles viendraient vous dire que c'est bien la peine d’avoir fait les délices de l'huma- nité, d'avoir été admirées par les philosophes et les natura- listes depuis Aristote jusqu'à Swammerdam et Huber, chan- tées par les poètes, gratifiées par Virgile de l'inspiration divine d’avoir enseigné à l'homme l'art d'extraire le suc des plantes d'où vient la richesse des rajjineurs, de travailler encore comme aux premiers jours de l'humanité, pour se voir trainer en justice et traiter comme des malfaiteurs. Il dit que les abeilles ont toujours été respectées et ont droit au bénéfice des lois qui protègent la liberté de l’industrie. « L'élevage des abeilles, ajoute le spirituel défenseur, est autorisée par la loi de 1791 et les apiculteurs ont devant les tribunaux civils la même protection que devant les tribunaux administratifs. » Le défenseur cite plusieurs arrêts de la cour de cassation et notamment un arrêt du 15 mai 4883 refusant toute sanction à des arrêtés municipaux qui, dans l'intérêt de la sécurité publique, supprimeraient des établissements industriels. Il cite encore un arrêt de la cour de Paris du 29 mars 1879, qui prescrit de laisser un intervalle de Soda * PT Se. SE 1 $& ve BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE DE 100 mètres entre une ruche et la propriété du voisin. Les ruches de mes clients, dit M° Leven, sont les unes à 150 et les autres à 400 mètres de la raffinerie. Passant à un autre ordre d'idées, le défenseur fait remar- quer que le rapport de l'expert commis pour savoir si les abeilles venaient des ruches appartenant à ses clients où des. autres ruches existant dans les environs, est négatif sur l'ori- gine des abeilles vues dans l'usine et qu'il est impossible de déterminer leur propriétaire. Il conelut de là que l'existence du dommage est incertaineelne peut êtreimputable à aucune des parties en cause. Il termine en démontrant que la Raffi- nerie Parisienne a pris au hasard ceux qu'elle poursuit, sans tenir aucun compte des conditions légales d’une poursuite de ce genre. Elle a obéi à un caprice et sa mauvaise humeur l'a conduite à faire un manvais procès dont elle portera la peine. 1! conclut au rejet de la demande de la raffinerie. Conformément aux conclusions de M. le substitut du pro- cureur de la République, le tribunal a déclaré la Raffinerie Parisienne mal fondée en sa demande; l'en déboute et la con- damme aux dépens. À .WALLES. À ce propos ilne nous paraît pas inutile de rappeler que le Conseil d'État a, par un arrêt du 30 mars 1887, décidé que le maire est investi du droit de déterminer par un arrêté à quelle distance des habitations les éleveurs d'abeilles devront tenir leurs ruches. Mais quand ie préfet de police a pris, le 10 jan- vier 1882, un arrêté interdisant l'élevage des abeilles dans la ville de Paris sans une autorisation préalable de la préfecture de police et ordonné la suppression de toutes ruches pour lesquelles il ne serait pas justifié de la dite autorisation, le Con- seil d'État lui a répondu par son arrêt du 13 mars 1885 qu'il ne pouvait, sans violer le urincipe de la liberté de l'industrie, _ inscrit dans la loi des 2-17 mai 1791, subordonner l'exercice de cette industrie à la nécessité d'une autorisation préalable émanant du pouvoir discrétionnaire de l'administration. A. W. 54 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les insectes utiles de la Chine (1). Je vais indiquer maintenant, sans entrer dans les détails, l'utilité de quelques-uns de nos insectes dans la médecine. _ Par exemple : pour le croup, on prend sur les vieux murs sept nids de grosses araignées dont deux au moins doivent contenir les araignés vivantes. On en fait une pâte à laquelle on ajoute deux grammes et demi d'alun dissous d'avance. On les réduit ensemble, après avoir bien mélangé, sur le feu, puis on laisse refroidir la cendre. Au moyen d'un petit tube de bambou on souffle cette cendre dans la gorge du malade qui se sent immédiatement débarrassé du mal qui l'étouffait. Pendant la convalescence, il est défendu aux malades de manger de la viande chaude et des aliments indigestes. Les lézards que nous appelons « tigres des murs » ont leur venin dans la queue qu'ils jettent en se sauvant, si on les pour- suit de trop près. Cette queue, après être tombée à terre, à la force de rebondir pour entrer justement dans l'oreille de celui qui poursuit la bête. Alors l’oreille saigne teilement qu'ilny a pas moyen d'arrêter le sang. Mais il existe une espèce de lézards blancs appelés « Siou-Kung » (gardes-palais) qui sont au contraire très précieux. Quand on les trouve, on les enferme dans une cage, en leur donnant pour nourriture du vermilion mélangé avec du miel. Ils deviennent complète- ment rouges après cent jours de ce régime. La cigale a aussi sa part d'influence dans la médecine. Elle n’est que la métamorphose des vers de terre et, à l'automne, elle devient muette d'abord, en se dépouillant d’une carapace et meurt ensuite en se rapetissant accrochée sur l'arbre. La vie de la cigale ressemble bien à celle des gens qui n'aiment que chanter, mais la cigale a encore cet avantage, celui de voir sa peau ulile à queique chose. C'est la tisane de cette ca- rapace, mélangée d'autres substances médicales, que nos mé- decins emploient pour traiter la fièvre des enfants causée par : le froid. 41. Suite et fin de la conférence du général Tcheng-ki-Tong. | | ë ] PT EP TT RAT TIGE, end BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 5 Je vous ai parlé des grosses araignées, mais nous en avons encore d’autres qui ont aussi quelque utilité. Celles qui ré- pandent leur toile au coin du grenier. Si elles ont le corps gris elles sont un remède excellent pour le choléra ou pour le carreau des enfants. On s’en sert aussi comme de sangsues pour sucer le sang vicié par la morsure des bêtes venimeuses, telles que les serpents, les mille-pattes et les scorpions. La morsure des araignées peut être quelquefois mortelle aussi, si on n'applique pas à temps un essaim de cellules détaché de la ruche des abeilles de terre. Pour complèter ce chapitre sur les araignées, je crois intéressant d'ajouter qu'on ne gué- rit les goitres qu'au moyen des fils d'araignées serrés autour du mal. Ge ne sont pas là des remèdes de bonnes femmes en usage à la campagne. Détrompez-vous, du reste, je dois ajouter qu'ils ne s’emploient jamais seuls. On les mélange toujours avec d'autres médicaments prescrits par une savante ordon- nance. On ne les emploie seuls que lorsque le médecin n'’ar- rive pas à temps. À Canton, il y a un arbre à moustiques. Vous verrez pour- quoi on lui donne ce nom. Ilne diffère pas beaucoup des autres arbres, mais il porte un fruit semblable à une prune jaune. Quaud le fruit est mûr, il en sort une quantité de moustiques. Ce fruit-là n’est en réalité qu'une espèce de galle de Chine, qui renferme les insectes nouveau-nés. A la pro- vince de Kiang-Si on voit souvent un oiseau de l'espèce du cou-cou ; lorsqu'il chante, une multitude de moustiques sor- de son bec. Ce sont là des phénomènes assez curieux. Pour terminer, permettez-moi de vous décrire le récit d’un combat de grillons, jeu naïf et innocent, bien en rapport avec les mœurs patriarca!les d’un peuple que la Société protectrice des animaux pourrait recevoir tout entier dans son sein. Pas d'arène, aucun préparatif, rien de la mise en scène des combats de coqs, et à plus forte raison des courses de tau- reaux. 56 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les grillons sont des lutteurs acharnés, mais de bonne com- pagnie. Ils combattent avec les armes que la nature leur à données sans demander à des éperons d'acier le moyen d'’ar- racher à son adversaire une plume, un œil ou un lambeau de chair. Un entraînement raisonné les prépare au combat. Dès sa capture dans le champ, le grillon est enfermé dans une cage de bambou, où il reçoit comme nourriture quelques feuilles de salade et des grains de riz. Après quelqes jours de ce régime, il sort de sa prison; on lui apprend alors à mesurer ses forces avec un vétéran. Pour cela, on place les deux adversaires dans une coupe; celle-ci est en bois, afin que les zombattants glissent moins sur leurs pattes. L'entraîneur ieur chatouille la tête avec un cheveu pour les exciter. Quand ils sont bien en colère, ils se précipitent l’un contre lautre ; au premier choc, la victoire est décidée. Le vaincu se retire calme et résigné, tandis que le vainqueur, battant de l'aile, célèbre son triomphe par ses cris stridents. Après une série d'expériences, on choisit les champions qui figureront dans les luttes publiques, et sur lesquels des paris seront engagés avec cette ardeur que mes compatriotes mettent dans tous les jeux. Mais cette passion n'est pas ruineuse; jamais les enjeux ne dépassent quelques sous. Cela permet aux joueurs de s’adonner plus souvent à leur distraction favorite. Vous voudrez bien reconnaitre, comme moi, que ce jeu aux proportions modestes, ne dénote, chez ses admirateurs, rien de la barbarie étroite des combats de coqs, ni de la sanglante sauvagerie des combats de taureaux. L'homme a besoin de demander aux animaux un sujet de distraction et d'émotion, ceux qui suivent si passion- nément les courses de chevaux qui entraînent parfois mort d'hommes ne doivent pas s'étonrer que mes compatriotes se livrent à des combats innoffensifs de grillons. La passion du pari demande à être satisfaite quelle que soit l'importance de son objet. Du reste, n'est-il pas plus moral de se distraire en voyant des animaux infini ment petit, dépourvus de raison ie à nt msn tte 2 bat 6 4 Dh ESS 5 à BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 57 quoique äoués d'une certaine intelligence, se livrer à des luttes anodines plutôt que de prendre plaisir à suivre d’un œil jaloux, les progrès que font les hommes dans l’art de se détruire ? La nature a fourni aux grillons le moyen de mesurer leur force sans recourir aux armes meurtrières, pourquoi les êtres raisonnables épuisent-ils tous leur intelligence à re- chercher les moyens de s’entre-tuer, moyens qui déciment parfois des peuples entiers, désolent les champs et ruinent l’agriculture qui est la plus bienfaisante des cultures ? Inscctes nuisibles aux produits séricicolces M. Cl. Rey, l’éminent entomologiste de Lyon, a publié une brochure fort remarquable sur les insectes nuisibles aux pro- duits séricicoles, L'ouvrage débute par la description du Dermestes cadave- rinus. — Fabricius. L'auteur dit que cet insecte est cosmopolite et qu'il a été importé de l'extrême Orient avec les ballots de cocons de vers à soie, principalement des Bombyx Tussah, Textor, Mori et autres dont à l’état de larve, il dévore et réduit en poudre les chrysalides et les papillons désséchés et qu'en général ils sont destructeurs de peaux, fourrures, plumes, soies ou ma- tières animalisées quelconques. La larve de ce coléoptère est encore plus préjudiciable que l’insecte parfait, elle passe pour être exclusivement carnivore, et a, en effet, une préférence marquée pour les substances animales, surtout pour celles qui sont sèches : les marchands de fourrures et de cuir, ainsi que les possesseurs de collec- tions zoologiques, en savent quelque chose. Cette même larve perce les cocons de vers à soie pour manger la chrysalide sèche que contiennent ces cocons et se développe même rapi- dement et en grand nombre, dans les litières de ces mêmes vers, exemptes de dépouilles et ne contenant que des excré- ments et des débris de feuilles du mûrier. 58 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Mais, demande M. Rey, comment et où l'œuf a-t-il été pondu ? Comment la jeune larve a-t-elle pénétré dans les cocons ? car on ne constate sur l'enveloppe parcheminée de ceux-ci que des trous dont le diamètre indique seulement la sortie d’une larve avancée ou de l’insecte parfait, qui a dû effectuer dans le cocon même toutes les diverses phases de son évolution. C'est ce qu'il ne nous a pas encore été donné de savoir. Un autre insecte, l’A/phitobius Diaperinus — Panzer — se trouve également parmi les cocons importés; mais il n’est pas positivement nuisible aux Vers à soie. Cet insecte se prend parmi toutes sortes de denrées impor- tées : blé, farine, drogues pharmaceutiques, cocons de vers à soie, etc. Il y vit de miettes diverses, ténues et de matières organiques déjà réduites en poudre par d’autres insectes. Les trois espèces suivantes étant bien connues, le savant entomologiste n'en donne qu'une phrase diagnostique, avec quelques observations. Dermestes Lardarius. — Tinné.— Cet insecte sè rencontre partout où il y a des restes ou des dépouilles de substance animalisée, dans les maisons, les saloirs, les abattoirs, les musées, etc. ; parmi les cuirs, les fourrures, les collections zoologiques, les déchets et cocons de vers à soie, etc. Sa larve attaque toutes sortes de matières animales desséchées, et c'est sur son compte principalement qu'on doit mettre tous les dégâts attribués à l’insecte adulte. Le Ptinus latro — Fabricius — est un insecte cosmopolite et se rencontre dans presque tout l’ancien continent, dans les maisons, les greniers, les navires, les placards, les entrepôts et les offices à provisions, les denrées coloniales, les herbiers et les collections entomologiques, où sa larve exerce parfois de grands dégâts. Il est généralement nocturne. Le Xylopertha Picea, — Olivier? — est un coléoptère qui vit dans le bois mort et se rencontre dans une grande partie de l'Afrique et en Orient. Sa larve, qui est inconnue, doit ENPFRrST. es. is cf nie BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 59. comme celle de ses congénères, être essentiellement lignivore ou xylophage et se développer dans le bois mort. J. FALLOU, Dans un prochain numéro, nous rendrons compte d'un autre ouvrage de M. Rey : « Essai d'études sur certaines larves de coléoptères et descriptions de quelques espèces inédites ou peu connues. » d Nous entretiendrons encore prochainement nos lecteurs d'une note intéressante sur l'hybridation chez les Lépidoptères par M. J. Fallou, président de la section d’Insectologie de notre Société. Société centrale d’apiculture et d’insectologie. SÉANCE DU 241 Mars 1888. Présidence de M. W. de Fonvielle, Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté sans observation. M. Malessard s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. de Fonvielle fait quelques observations relativement à la lettre de convocation. Incidemment, plusieurs membres parlent de la revision des statuts (cette question était inopportune, car il ne peut lui être donné suite que lors d’une assemblée générale). Il est déposé sur le bureau : 1° Un essai d'études sur certaines larves de coléoptères, et descriptions de quelques espèces inédit : ou peu connues par M. C. Rey ; 2° Une autre brochure du même auteur sur les insectes nuisibles aux produits séricicoles ; 3° Une note sur l'hybridation chez les Lépidoptères par M. J. Fallou ; 4° La liste générale des membres de la Société des agri- culteurs de France et des associations afliliées. 60 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE M. Ferdinand Jolain présente à l'assemblée un bocal conte- nant des Ranatres Linéaires qui ont passé l’hiver chez lui et il fait remarquer que deux de ces insectes portent sur le corps et les pattes des œufs ou des parasites (notre aimable col- lègue, M. Alfred Guillot, nous a fait connaître depuis que ce ne sont pas des œufs mais bien des parasites). M. Wallès présente pour faire partie de la Société : ‘ La Société guerchaise de botanique et d'entomologie, au pensionnat de Saint-Joseph, à La Guerche-de-Bretagne (Ille-et- Vilaine); M. Jean-Louis Dubois, instituteur, à Jugy par Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire); M. Martin, instituteur, à Brives-Charensac (Haute-Loire). — M. Saint-Pée présente M. Ernest Chaut, apiculteur, à Patay (Loiret). L'admission de ces membres est votée à l'unanimité. L'ordre du jour étant épuisé, le président déclare la séance levée. E. SEVALLE, Secrétaire des séances. Statistique M. Loua. chef de division honoraire au ministère du com- merce et de l’industrie, a publié un intéressant ouvrage qui fait suite à l'annuaire statistique 4887 du ministère du com- merce et de l'industrie. Nous en extrayons les passages suivants: « En ce qui concerne l'industrie séricicole, on a constaté qu’en 4885 il a été mis en éclosion 250.951 onces de graines, lesquelles ont produit 6.618.167 kilogr. de cocons. Sur ce total, il y a lieu de défalquer 165.552 kilogr. de cocons qui ont été mis en graine et en ont produit 456.891 onces. « Ces opérations ont intéressé 134.265 éducateurs. « Un tableau spécial est consacré à la filature de la bourre de soie et au tissage de la soie ; mais on ne saurait facilernent le résumer. Nous nous contenterons de dire que l’industrie des soies grèges, qui fait la fortune de quelques-uns de nos BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 61 départements du Sud-Est, comprend 1.400 établissements occupant 45.000 ouvriers. « Si nous passons à l’{piculture, on trouve queles 1.731.604 ruches dont on a fait le relevé ont produit 7.434.406 kilogr. de miel et 2.208.980 kilogr. de cire. La valeur réalisée par cette double production s'élève à 15.619.333 fr. « Avant l'invasion du phylloxrera, qui avait été précédée pendant une assez longue période par les ravages de l'oïdium, on a vu la récolte des vins atteindre 70 et même 78 millions d'hectolitres. En 1878, on en récoltait encore 50, mais dès 1879, on descendait à 26. Depuis, nos récolles varient, suivant les années, de 30 à 45 millions d’hectolitres. En 1885, on n’a pas dépassé 31 millions. « En Algérie, la culture de la vigne est très en faveur et dans les dernières années, elle a pris un grand développe- ment. En 1884 déjà 880.604 hectolitres. Et ce n'est là qu'un commencement. car en 1886, l'estimation de la récolte n’a pas donné moins de 1.600.000 hectolitres.Pourpeu que le pro- grès continue, l'Algérie ne tardera pas à combler le déficit qui existe malheureusement dans notre production nationale. « En 1884,les pertes résultant du phylloxcra ont été éva- luées à 126 millions, sur lesquels il a été alloué 1.160.000 fr. de dégrèvement, 1.493 communes ont été frappées par ce sinistre, et il n’y a pas eu moins de 259.000 habitants lésés. MSN Nous devons à l’obligeance de notre collègue, M. Huin les notes suivantes : Les criquets dans l’arrondissement de Sétif C'est vers le commencement du mois que les premières éclosions ont été signalées. Depuis cette époque, il nes’est pas passé de jours sans une nouvelle éclosion. M'Sila a eu le pri- vilège de commencer le feu, puis cela a fait exactement comme une trainée de poudre. 62 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le 3, diverses éclosions se produisaient dans des douars de . M’ Sila. | Le 5, l’éclosion avait lieu à Aïn-Zada, commune mixte de Bordj. Le même jour, aux Ouled Bou Renan, nouvelle éclosion à M. Kerta. Le même jour, éclosion aux Mouassa, commune mixte des Rhiras. Le 12, une éclosion était signalée au Hammam commune de Bouhira. Le 143, nouvelle éclosion plus considérable quela première, à Foum-el-Hamma (Rhiras). Le 14, nouvelle éclosion aux Mouassa (Rhiras). Le17, éclosion aux Ouled Zaïm, commune mixte des Eul- mas. | Le18, dans la même commune, éclosion dans le douar Bel Aouchet. Le 19, les criquets sont éclos dans les douars Belläa Tella et Ouled Bel Kheir (Eulmas). Le même jour, dans la commune de Sétif, éclosion à Aïn- Malah et à Fermatou. Le 20, à Aïn-Tagrout et à Mahader (Sétif), éclosior. Le même jour, éclosion à Béida-Bordj et à Bir-el-Arch. Le 21, éclosion au douar Mekemcha (Eulmas). Le même jour, nouvelles et plus importantes éclosions à Fermatou et à Chouf-el-Keddad (Sétif). Le 22, éclosions à Ben Diab, Guidjel, aux ouled Tebben, à Sebka (Rhiras). Le 24, aux Eulmas, éclosions dans les douars Bazer et Ou- led Sabeur. | | Le même jour, éclosion aux portes de Sétif et promenade en ville de messieurs les criquets. Le 25, nouvelle éclosion à Fermatou, où notre rédacteur en chef s'est transporté pour se rendre compte personnelle- ment de la situation et de l’organisetion des chantiers. Nous devons dire que l'administration municipale a pris BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 63 toutes les mesures nécessaires pour arriver à détruireleslocus- tes. Les hommes sont bien dirigés et, recevant une ralion de pain tous les jours, travaillent avec entrain. Partout, d’ailleurs, dans l'arrondissement, la plus grande activité règne; de tous côtés, des chantiers ont été organisés et fonctionnent tantôt sous la direction de militaires, tantôt &d'Européens, et quelquefois par des indigènes, anciens mili- taires. Le danger est grand, mais de partout le zèle est à la hau- teur des circonstances. M. le sous-préfet a tenu à se rendre compte parlui-même de l'installation des chantiers, etila visité ceux d’Aïn-Malah et quelques-uns de ceux des KRhiras. Il est revenu très satis- fait des travailleurs. M. Moreau, secrétaire de la sous-préfecture qui, aidé de M. Alby, secrétaire de la mairie, a fait l'instruction d’un assez grand nombre d’indigènes pour le maniement du nouvel appareil, s’est transporté aussi sur différents points. Messieurs les administrateurs et les adjoints se multiplient, et sila lutte peut être longue et difficile, on a du moins l’es- poir, en voyant un tel zèle déployé, d'arriver au résultat désiré : sauver nos récoltes et même préserver, par l’anéan- tissement des criquets, celles de nos compatriotes du littoral. (Progrès de Sétif, jeudi 26 avril 14888.) La destruction des Sauterelles Des renseignements reçus de la commune de Barika, il résulte que les travaux de destruction des criquets y sont activement menés dans les diverses tribus des Saharis, Seg- gana Hodna oriental et Hodna occidental. Le nombre des prestataires employés actuellement, est de 4.060, savoir : Saharis 160 ; Seggana, 200 ; Ouled Rou Daoua 150 ; Ouled Nadjaa, 450; Ouled Amor, 150; Adi-Guebela, 250 Le résultat des travaux de destruction est satisfaisant. Aucun dégât appréciable n’a été encore commis dans les récoltes. Les indigènes apportent beaucoup de bonne volonté 04 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE etilestà croire que les criquets seront détruits sans avoir . causé de dégâts. Un fait digne de remarque, c'est que dans ces apparitions de criquets, aucune éclosion n’a eu lieu où il y avait eu des sauterelles l'an deraier. Ainsi, aux Selalhas (Hodna oriental), qui en avaient été infestés en 1887, aucune éclosion ne s’est produite, tandis que partout où elles sont combattues, on n'avait pas vu de cri- quets ni de vol de sauterelles l’année dernière. Les indigènes ne manifestent pas de craintes aussi sérieu: ses que lors de l'invasion de 1887, et espèrent pouvoir préser- ver leurs cultures. Les éclosions de criquets commencent dans l’arrondisse- ment de Sétif, elles sont nombreuses et dans quelques jours seront complètes. Partout la plus grande activité est déployée et on espère arriver à un résultat sérieux, bien quela situation soit grave; les communes sont pourvues de tous les appareils néces- saires et les indigènes sont convaincus que le nouvel appa- reil peut être efficace, ils se familiarisent avec lui plus facile- ment qu'avec le système Durand, néanmoins il est utile d'y ap- porter quelques modifications qui peuvent être faites sur place. En résumé, l'esprit dela population, l’activité des adminis- trations locales, font croire que le fléau sera conjuré et que les cultivateurs de cette région seront enfin débarrassés,grâce aux mesures prises par le gouvernement,de cette plaie qui dévore les récoltes depuis plusieurs années. A Aïn-Zada, centre de colonisation à 18 kilomètres de Sétif, M. Duchamp, conseiller de gouvernement, a constaté la bonne organisation des chantiers composés de travailleurs indigènes au nombre de 400 et conduits par des Européens; ces hommes ont été payés en sa présence et cette mesure a produit le meilleur effet. (Le Colon, Dimanche 29 avril 1888.) Le Cogérant : A. WALLES. a —————————— 4m. de la Soc. de Typ, NOIZETTE, S,r Caripag'w 410 à aim, | 1 1 J chat étant th", "des mé: + CU PUINN- TR CR TUE BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE yo de donner une plus grande extension. Une note avec les indi- cations nécessaires pour le choix des échantillons paraîtra prochainement. M. Bouquet de la Grye s’est engagé de con- tribuer largement à la réalisation des idées de M. Blanchard. Constantine, le Al avril. — Le Conseil générala voté une somme de 150.000 fr. pour combattre l'invasion des sauterelles el a renouvelé le vœu tendant à obtenir une subvention de l'Etat pour le même objet. Alger, — Le Conseil général a voté 50.000 fr.pour combattre l'invasion des sauterelles. Il a émis en outre un vœu invitant les communes du dépar- tement à abandonner 2 1/2 0/0 du revenu de l'octroi de mer . en faveur de l’œuvre de défense contre les sauterelles. Gironde.— Le Conseil général a adopté un vœu demandant que les subventions de l'Etat ayant pour objet la lutte contre le phylloxera soient applicables à la reconstitution des vignobles, comme elles l’ont été à leur défense, et que la loi de 1879 soit modifiée en ce sens. Lot. — Le Conseil général a décidé qu’à l'avenir il ne serait plus donné aucune prime pour la destruction des animaux \ nuisibles. Une araignée ennemie des abeilles Il m'a été donné de constater que les abeilles ont une terri- ble ennemie dans notre région: c'est une arachnide de la famille des Thomisides, la Misumena vatia, Clerck; remar- quable par le développement considérable de son abdomen et sa couleur jaune vif plus ou moins foncée, ornée de quelques points ou lignes roses. 78 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Cette arachnide ne file pas de toile, elle se tient à l'affût dans les corolles des fleurs dont elle a presque toujours la coloration, ce qui lui facilite l’accompiissement de ses méfaits comme nous le verrons tout à l'heure; dans cette position, elle attend qu'un insecte vienne à sa portée pour le saisir. J'ai découvert plusieurs de ces araignées blotties autour de diverses fleurs, tenant chacune une abeille entre leurs pattes, et j'ai pu acquérir la certitude qu'elles devaient détruire un grand nombre de ces précieux hyménoptères, car sur une tige de RÀeseda lutea, vuigairement faux réséda, où l’une d'elles avait élu domicile, quatre abeilles tuées et dépecées s'y trou- vaient encore retenues par quelques fils, ce qui laisserait sup- poser que ces dernières succombent toujours sous les atta- ques de cette arachnide. En inspectant minutieusement diverses plantes, je suis par- venu à me rendre compte des moyens qu'elle emploie pour saisir les abeilles et les tuer ensuite sans avoir à redouter les atteintes de leur appareil vénénifique. Lorsqu'il s’agit de plantes dont l'inflorescence se présente sous forme d'épi aliongé, comme dans le faux réséda, cette araignée établit un affût au milieu des fleurs qui commen- cent à s'épanouir. Elle abandonne ensuite ce premier affût lorsque les fleurs, devenues trop anriennes, ne sont plus visi- tées par les insectes mellifères et en construit un autre au- dessus du premier, suivant ainsi, pour ces diverses construc- tions, l'ordre d'épanouissement qui se produit dans l’abon- dante floraison de cette résédacée. J'ai compté, sur une même tige de faux réséda, jusqu'à trois affûts successivement abandonnés, et e’est en examinant leur mode de construction que j'ai pu apprécier toute la ruse déployée par cette araignée pour saisir,sans danger,un insecte mieux armée qu'elle. A l’aide de quelques fils, elle réunit adroïtement trois ou plus rarement quatre fleurs de réséda, dont les corolies frai- chement ouvertes se trouvent ainsi groupées les unes contre les autres. D’autres fils superficiellement enlacés forment, au \ BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 19 dessus de ces fleurs un plancher fragile sur lequel l’araignée se tapit, l'abdomen tourné vers l’axe de la plante, les pattes antérieures écartées ayant leur extrémité dissimulée entre les étamines. Dans cette position, elle épie l’arrivée de l'abeille à laquelle elle se trouvera faire face. Il est facile de saisir comme je l'ai vu, ce qui se passe au moment où cette dernière, arrivant pour butiner, se pose sur le piège qui lui est tendu : l'hymé- noptère s’engageant dans une des fleurs ainsi surveillées est vivement saisi aux parties supérieures de la tête ou du tho- rax par l’araignée. Cette dernière se tenant solidement cram- ponnée sur son affüt à l’aide de ses pattes postérieures, finit par vaincre l'abeïlle, celle-ci ne pouvant, malgré ses efforts et en raison de la position avantageuse qu'elle occupe, se débar- rasser par un Coup d’aiguillon de l'adversaire qui l’étreint. Lorsqu'il s’agit de plantes dont l’inflorescence n'offre pas un épi aussi compact et dont les fleurs sont de taille plus grandes, comme celles des Æelianthemum ou Cistes, cette araignée ne dresse pas l'affût, assez compliqué, décrit ci- dessus : elle se contente de se tenir immobile et fortement cramponnée sur un des pétales, à l'aide de quelques fils adroitement disposés, et ayant la tête tournée vers la partie centrale de la fleur. La couleur de ses téguments se confondant avec celle des fleurs, elle peut se dissimuler presque complètement ; l'abeille, arrivant avec confiance pour visiter la fleur qui l'attire, est également saisie au moment où elle engage sa tête entre les organes floraux et ne tarde pas à devenir la vic- time de son implacable adversaire. Les mœurs de cette araignée en font une des plus grandes ennemies que l’apiculteur ait à redouter, car elle contribue pour beaucoup à l’appauvrissement des ruches en en déci- mant la population ouvrière. (Observations faites par M.'T. LANCELEVÉE, d’'Elbeuf.) 80 . BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Académie des sciences (14 mai) L'Anquillule de l'oignon. — Dans une série de recherches, qui datent de quelques années, M. Joannès Chatin avait fait connaître une curieuse anguillule (Tylenchus putrefacicus) attaquant l'oignon comestible et déterminant rapidement la : désorganisation du bulbe, la dessiccation des organes cauli- naires, enfin la mort de la plante. Depuis lors, ce parasite a été signalé en Russie, en Allemagne, etc.; partout il a causé dans les cultures de sérieux dommages. Sur certains points les ravages ont même été si considérables qu'on a cru pouvoir les imputer non seulement au Tylenchus, mais à des Lepto- dères et à des Pélodères. Les nouvelles expériences de M. J. Chatin montrent que la maladie vermineuse de l'oignon doit être attribuée uniquement au T'ylenchus. Quant aux autres vers, qui ont pu être observés accidentellement auprès de lui ; ce sont des nématodes terricoles, incapables d'exercer aucune action nocive. Le Botys du maïs. — TI résulte des études dont M. Laboul- bène expose le résultat à l'Académie, que le vers qui s'attaque aux tiges de maïs et détruit trop souvent des cultures entières est le Botys nubilalis, et que le meilleur moyen de s'en débar- rasser pour l'avenir consiste à recueillir soigneusement, à l'automne, les tiges atteintes et à les livrer au feu. AVIS Notre collègue M. Aïfred Guillot, naturaliste, 4, place Saint- Michel, se tient à la disposition de tous les membres de la Société qui auront besoin de renseignements sur l’histoire naturelle. Le Cogérant : A. WALLES. mp, de la Soc. de Typ. = NOIZETTE, 8, r, Campagne Ârc, Paris, TREIZIÈME ANNÉE, N° 6. Juin 1888 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Ravages causés dans les champs de betteraves du Nord et du Pas-de-Calais par la larve de la Sylpha opaca. — Les criquets en Algérie. — Les vers blancs dans Seine-et-Marne. — Le cloporte. — Etudes sur les ravages de la Sylpha opaca par une commission de la Société des Agriculteurs du Nord. — Note sur l'apiculture dans les Basses- “Pyrénées. — Les ballons d'araignées. — Note sur l'hybridation chez les lépidoptères. — Emploi du sulfate de cuivre appliqué aux arbres fruitiers. — Le pétrole contre les insectes. — Piqüres d'insectes. Ravages causés dans les champs de betteraves du Nord et du Pas-de-Calais par fa larve de la Silpha opaca (Linné). Dans les derniers jours de mai notre collègue M. Lesluin, instituteur à Lourches /Nord), signalait à la Société un insecte que l’on disait être la Silpha opaca (Lin), causant d'énormes ravages dans les champs de betteraves des environs de Lilleet dans le Pas-de-Calais. Au même moment un journal de la région, l’£cho du Nord, publiait la lettre suivante et il ajoutait que le mal était bien plus grand que ne l’avouait son correspondant, puisque par- tout on avait dû ressemer des champs de betteraves qui dis- paraissaient à leur tour. Carvin, 29 mai 1888. Un insecte jusqu'alors inconnu dans la région ravage com- plètement les betteraves levées sur environ la moitié de notre territoire, c est-à-dire 1,500 hectares, dont environ le tiers en betteraves. Les ravages commencent à gagnerles communes voisines, qui sont Carnin, Annœullin, Provin et Chemy. On s’est aperçu de cet insecte il y a trois ans, mais Ne il se contentait de détruire deux ou trois lignes de betteraves le long des champs de blés dans lesquels il y avait eu de 1a betterave pendant l’année précédente. 82 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Cette année il s’agit d’un véritable désastre et l’on est à se demander si ce n’est pas le phylloxera du Nord. Dans les premiers jours, on s’en prenait au temps défavo- rable, mais aujourd'hui plus de doute possible, l’insecte en un jour ravage des pièces de plusieurs hectares et c'est par cinquante que l’on peut les compter au moment du soleil, vers midi, sur un mètre carré. On a semé à nouveau, mais il est fort à craindre que ce ne soit en pure perte. L’insecte dont il s’agit a la forme d’une chenille; il a une longueur de un centimètre, une grosseur de un millimètre et demi; ilest noir et sa peau est assez dure. On suppose qu'il a été importé dans le pays soit par la graine de betteraves, soit par des engrais. Dans tous les cas, c’est dans les terres ensemencées de betteraves l’année précédente que les œufs éclosent aux pre- mières chaleurs de mai et de là se dirigent en masse sur les jeunes betteraves que les insectes éclos rongent entièrement. Le territoire de Carvin est fertile et très bien cultivé, on y a réalisé tous les progrès possibles et nos cultivateurs sont dans la désolation en présence de ce qu'ils considèrent comme un fléau. On commence à s’en occuper, plusieurs personnes signalent le fait, et je crois que l’Echo du Nord voudra bien dans la limite du possible aider à rechercher les moyens d'enrayer le mal. ; Jusqu'ici voici les moyens employés depuis quelques jours. La petite culture fait des rigoles entre les blés et les bet- teraves; dans ces rigoles, on verse du goudron, les insectes y tombent et périssent; mais le goudron durcit au bout de quelques jours et ne rend plus aucun service. D’autres font des buttes, mais l’insecte, qui est très mou par temps froid, devient d’une agilité extraordinaire quand il fait chaud et franchit facilement l'obstacle. D'autres enfin emploient des rouleaux très lourds, mais ils BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 83 écrasent beaucoup de betteraves sans détruire beaucoup d'’in- sectes. Je crois que nous sommes à la veille d’un désastre qui s'étend avec une rapidité extraordinaire, et le concours de tous les hommes de cœur me paraît nécessaire. L’insecte, qui fait en ce moment le désespoir des cultiva- teurs de betteraves dans le Nordet le Pas-de-Calais, est la larve d'un coléoptère du genre Silpha, la Silpha opaca. Brehm lui donne le nom de Silphe des betteraves. M. Ernest Menault dit que les principaux caractères de cette larve qui est si à redouter pour la betterave, sont : dos noir dur, ventre blanchâtre et mou, douze segments aplatis sur les bords et donnant à la larve l'aspect du Cloporte ; les trois premiers segments munis de pieds fourchus ; abdomen terminé en pointe arrondie et servant à la locomotion: tête munie d'antennes ; six yeux ; très agile, très remuante. Cher- che à s'échapper lorsqu'on approche d'elle. Change de peau plusieurs fois de suite, et après la mue elle paraît blanche. Au bout d’une heure elle est bruue sur le dos. Cette espèce est essentiellement phytophage et cause dans certaines années des ravages considérables aux folioles des betteraves qui viennent de lever. Elle ronge et déchiquette Les feuilles en laissant seulement les nervures. — On a trouvé quelquefois les larves en quantité si prodigieuse sur les jeu- nes plantes que celles-ci en étaient toutes noires. Guérin-Méneville, Payen et Curtis ont fait des observations sur les mœurs et les dégâts de cet insecte. Ce n’est malheureusement pas la première fois qu'on annonce son apparition dans nos départements du Nord où les cultures de betteraves occupent de très grandes surfaces pour alimenter l’industrie sucrière. La Science n’a trouvé jusqu'à présent d'autre remède pour combattre cet ennemi que l’assolement pendant deux ou trois ans. On fait ainsi périr l’insecte et sa larve par la famine en lui supprimant sa nourriture de prédilection. 84 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE M. Fontaine-Richard, fabricant de sucre à Avesnes-le-Sec, propose contre le nouvel insecte, lorsqu'il n'est plus temps. d'employer le germinateur Quarante-Descalonne, le moyen de destruction suivant, peu coûteux, et qui lui a déjà réussi dans beaucoup de cas : « Sur la houe à cheval, dite rasette, on place à l'arrière une caisse contenant de la fleur de soufre avec distributeurs comme pour la graine et avec le même écartement des rayons, puis on fait passer la rasette dans le champ contaminé. « Ce travail doit être fait le matin pour profiter de ia rosée de Ja nuit ou après pluie, pour assurer l'adhésion de la fleur de soufre sur la plante. « A défaut de houe, semer à la main en forçant sur les lignes des bordures ; mais alors seulement, il y adela main- d'œuvre à payer. » A la Chambre des députés, dans la séance du:5 juin, M. de Clercq a interrogé le Ministre de l'agriculture sur les mesures qu'il compte prendre contre le Sylphe des betteraves qui exerce ses ravages dans le Nord et le Pas-de-Calais. Dans sa réponse, M. Viette a dit que la Sylpha opaca est connue et qu'elle a déjà été signalée plusieurs fois. [l n’y a aucun moyen scientifique de détruire absolument ce rava- geur. Un inspecteur d'agriculture vient d’être envoyé dans les départements contaminés pour étudier la situation. A. WALLÈS Les Criquets en Algérie. M. Kunckel d'Herculais est de retour de sa mission dans le sud de la province de Constantine où il s'était rendu pour étudier de près les insectes ravageurs. Nous publions, d'après la Dépêche Algérienne, un résumé de l'interview qu'un rédacteur de ce journal a eu avec le spécia- liste distingué du Muséum de Paris: BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 85 Les criquets qui ont fait leur apparition cette année diffèrent essentiellement de ceux qui composaient les armées d'invasion de 1866 et de 1874 ; comme ils sont de plus petite taille, on supposait jusqu'à présent qu'ils étaient de la même espèce dégénérée. Cette idée d'une dégénérescence aussi rapite était risquée et je reconnus bientôt qu’elle constituait une véritable erreur. Le criquet actuel est un acridien de la même espèce que celui de l’île de Chypre,c’est-à-dire le Stauronotus Maroccanus. Cet insecte, blanchâtre au moment de son éclosion,ne tarde pas à prendre un teinte brune et terreuse; il n’atteint jamais de grosses proportions, mais il est armé de mâchoires formi- dables et en quelques instants une colonne de criquets a fauché les épis du champ le plus luxuriant. Le dévasteur s'attaque en premier lieu aux barbes des épis d'orge ou de blé puis aux grains; lorsqu'il reprend sa marche, il ne reste plus que des tiges tranchées vers le milieu deleur hauteur; il n’y a plus qu'un chaume misérable (1)! J. B. Hu. Les vers blancs. Les membres du syndicat agricole de l'arrondissement de Meaux, réunis en assemblée générale le 2 juin 1888, en pré- sence des dégâts considérables causés par les vers blancs en 18*7 sur les avoines et les betteraves, et en 1888 sur les blés, émettent le vœu que des mesures sérieuses soient prises pour combattre les ravages de cet insecte qu'on peut appeler avec juste raison le phylloxera du nord de la France. Ils demandent : 1° Que la Société nationale d'agriculture de France, qui comprend parmi ses membres les naturalistes les plus distin- gués, veuille bien s'occuper de la recherche des moyens de destruction de cet animal, soit à l'état de hannetons, soit à l'état de larves, pour les indiquer aux cultivateurs ; 4. Dans la séance du 19 juin la Chambre a voté un crédit extraordinaire de 500.000 fr. pour combattre l'invasion des sauterelles (criquets) et venir en aide aux agriculteurs algériens victimes de leurs ravages. 86 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 2° Que le département de la Seine-et-Marne veuille bien augmenter l'année prochaine la prime accordée pour la destruction des hannetons; 3° Que l'Etat intervienne dans l'augmentation de cette prime pour donner des subventions aux départements qui font des sacrifices à ce sujet. Ils chargent leur président de faire les démarches néces- saires auprès de la Société nationale d'agriculture et auprès du préfet pour la réalisation de ces vœux. Le cloporte. Pendant longtemps, on croyait qu'il ne faisait pas de tort aux plantes, aussi le laissait-on à peu près tranquille. Il en est autrement aujourd'hui, l'expérience ayant démontré qu 'ilronge et coupe certaines parties très tendres, et tout particulière- ment les racines à fleur de terre ainsi que les hampes florales des orchidées ; aussi, est-ce surtout, dans les serres où l’on cultive ces plantes qu'on lui fait une guerre d’extermination. Pour cela on exploite surtout la répugnance qu'il a pour la lumière, en disposant çà et là où il existe des cloportes des substances légères et très divisées sous lesquelles ils se reti- rent aussitôt que se montre le jour, par exemple des feuilles de choux, de salade, etc., du foin humide ou de la mousse, que l’on pose sur lé sol. Des moitiés de pommes, de poires ou même d'autres fruits que l'on a évidés et que l'on pose sur le sol par le côté creusé, sont également employées. On visite ces pièges de temps à autre et l’on écrase les cloportes qui sont dessous. Un balai de bouleau placé où il y a des cloportes est ce qu'il y a de mieux pour détruire ces insectes qui, paraît-il, préfèrent cet abri à tout autre. Il suffit de temps en temps de relever le balai et de le secouer dans un sceau où il y a de l'eau pour se débarrasser instantanément de ces hôtes si incommodes. On prétend que la poudre de cloporte serait un remède v D BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 87 contre l'asthme, on s’en servirait aussi dans l’esquinancie, l'hydropisie et dans les maladies où il faut fondre les humeurs, purifier le sang, etc. F. JoLAIN. Etudes sur les ravages de la Silpha opaca par unc commission de la Société des Agriculteurs du Nord. La commission nommée par la Société des Agriculteurs du Nord pour étudier les ravages causés dans les champs de bet- teraves par Les sylphes opaques, s’est rendue vendredi ma- tin à Carvin. MM. G, Dubar, vice-président de la Société ; Paul Hallez, professeur à la Faculté des sciences; Dubernard, directeur de la station agronomique; Thibaut, chimiste, membre du conseil départemental d'hygiène,et Vanhèes-Lame- lin avaient été exacts au rendez-vous. A Carvin,ils ont été reçus par MM. Déprez,conseiller général, ancien député; Comon, professeur d'agriculture du Pas-de- Calais, Menu et Duquesne, distillateurs; Laden, Deligne, Duprez et un grand nombre de cultivateurs. M. Marennes, agent voyer, qui dès le premier jour avait signalé le mal, s'est mis obligeamment à la disposition de la commission et l'a habilement guidée dans ses recherches. Les cultivateurs de Carvin sont consternés et il suffit de parcourir leurs champs pour constater combien leurs plain- tes sont encore au-dessous de la réalité. La jeune betterave n'a plus de feuilles, c'est à peine si une plante sur dix émerge encore du sol, et la racine elle-même a sérieusement souffert. Sur 700 hectares, consacrés à la betterave dans le ter- ritoire de Carvin, les deux tiers ont dû être ressemés jusqu'à trois fois, un dixième seulement est à l’état sain. En évaluant à 1.000 fr. le produit d'un hectare en bettera- ves, c'est une perte d'au moins 400.000 fr. pour une seule localité. Le territoire contaminé s'étend sur deux kilomètres de 88 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE large et 6 à 8 kilomètres de long, comprenant, outre Carvin, Provin, Beauvin, Meurchin et Estevelle dans le Pas-de-Calais, Carnin, Annœulin et Seclin dans le Nord; cette dernière commune a le huitième de ses plantations rongé. D’autres points de notre région ont été également éprouvés par cet in- secte destructeur; on cite le canton de Beaumetz, Lillers, les environs de Douai, et le hameau de Baudringhem (Campagne- les-Wardrecques) où sur 1 hectare 40 ares on a relevé 6.300 sylphes ; mais nulle part le mal n’est aussi grand qu'à Carvin. La commission ayant interrogé les cultivateurs sur les ori- gines du mal, a constaté que déjà depuis 4 ans le sylphe opa- que a fait son apparition dans le pays, mais que ses ravages d'abord limités aux bordures de champs dé betteraves voisins de champs de blés après betteraves, ont chaque année gagné en importance, que le développement du fléau a sans doute été favorisé cette année par la sécheresse et le retard excep- tionnel de la culture, la larve ayant fait son apparition alors que la plante était encore trop jeune pour se défendre contre ses attaques. Les cultivateurs ont fait de vains efforts pour se débarras- ser des sylphes; les uns ont entouré les champs encore sains de bâtons goudronnés, mais dès que le goudron était sec, les insectes les franchissaient ; d’autres ont creusé des fossés, l’un d'eux a versé du pétrole, mais bientôt le pétrole était absorbé par le sol, et les insectes s’ébattaient sans être incommodés. La commission a porté ses expériences sur le sulfure de carbone, qui a donné d'excellents résultats; elle a fait verser sur cinq carrés d'essai ce produit à l'état pur, mélangé d'eau par moitié, pour les quatre cinquièmes, pour les neuf dixiè- meset pour les dix-neuf vingtièmes. Dans tous les cas, les larves ont été instantanément as- phyxiées. Il reste à savoir si la plante ne souffre pas sensible- ment de ce traitement, et si l'on peut se procurer du sulfure de carbone à des prix qui permettent d'employer ce pro- duit. Quoi qu'il en soit, et quelque sacrifice que cela impose, il L um move hu ro laétns … lèe due À BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 89 est nécessaire de détruire ce fléau, sinon la région du Nord tout entière en sera infectée l’année prochaine et on ne sau- rait dire jusqu'où le mal peut s'étendre. Mais il n'y a pas de temps à perdre, la larve va bientôt se transformer, bientôt l'insecte déposera ses œufs dans la terre etil n'y aura pas de réactif chimique assez énergique pour détruire ces œufs entourés d’une enveloppe impénétrable. Les cultivateurs dont les récoltes sont si gravement endom- magées, leurs voisins, tous'les cultivateurs de la région, car le mal gagnera de proche en proche, ont le plus grand inté- rêt à prendre des mesures énergiques. Il appartient au gou- vernement non seulement d'en faciliter l'exécution, mais de les provoquer, de l'exiger même. Lorsqu'une épidémie règne sur le bétail, on enfouit les bé- tes contaminées, et on indemnise le propriétaire; c'est d’une façon analogue qu'il faut procéder: indemniser les proprié- taires de leur perte, et leur fournir les subsides nécessaires pourappliquerles mesures de sauvegarde qui vont être recom- mandées par la Société des Agriculteurs du Nord, dont nous ne saurions trop approuver l'initiative si sage et si opportune. Les cultivateurs du Nord ont depuis dix ans éprouvé des pertes successives qui ont absorbé leurs réserves; ils luttent encore dans l'espoir de reconstituer leurs capitaux perdus, mais ils sont dans l'impossibilité de subir la perte énorme que va leur imposer l’anéantissement deleur récolte de betteraves, l'une de celles qui pouvait encore leur donner quelques bénéfices. Déjà M. Viette, ministre de l’agriculture, et M. Tisserand, directeur de l’agriculture se sont émus de cette situation ; les députés du Pas-de-Calais et ceux du Nord réussiront sans doute à leur démontrer qu'il est de l'intérêt général d'indem- niser les cultivateurs éprouvés, et de prendre des mesures énergiques pour arrêter le fléau à son origine ; fort heureuse- ment le mal est encore assez limité pour qu'on en triomphe dans des conditions peu onéreuses pour le Trésor. (L'Echo du Nord.) 90 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Note sur l’Apiculture dans les Basses-Pyrénées. Nous ne croyons pas commettre une indiscrétion en com- muniquant aux membres de la Société le post-scriptum d'une lettre, en date du 1° juin, de M. Legros, chef d’escadron en retraite à Bayonne. La saison apicole est très heureusement commencée. J'ai récolté beaucoup de miel de très bonne qualité et si cela con- tinue les résultats seront splendides. Depuis plus de dix ans je fais des comparaisons sérieuses entre les systèmes fixiste et mobiliste et. je constate que les ruches à cadres et particulièrement celle de Ch. Dadant est parfaite et donne une si grande quantité de miel que je n'ose pas vous l'indiquer. Le ruche Leyens est excellente aussi, seulement son cadre est bien grand et je brise parfois les rayons en les passant à l’extracteur. L’apiculture doit être encouragée surtout dans le Midi ou les ressources mellifères sont considérables. Le miel y est bon, souvent très bon, j'obtiens de l’hydromel et ensuite de l'eau-de-vie très appréciés ici et qui dans le commerce attendraient un prix très élevé. Les Ballons d'araignées. Nous avons trouvé dans un procès-verbal des séances de la Société Nationale d'Acclimatation l'entrefilet suivant: A Abilène (Texas) les habitants ont été étonnés en voyant passer au-dessus de leurs têtes, à une certaine hauteur, un, deux, puis plusieurs ballons se suivant, à peu de distance, dans la direction du sud-est. Après un examen attentif, au moyen d'une forte longue-vue, il a été reconnu que ces ballons n'étaient autre chose que des toiles d'araignées. Au-dessous de ces toiles pendaient de lon- gues banderoles remplies d'araignées dont il a été impossible de déterminer les caractères à distance. L'observateur estime BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 91 qu'aux approches de l'hiver ces araignées émigrent vers les îles du golfe. A ce sujet M. Fallou fait remarquer que le fait de migration se produit chez nous annuellement. Tout le monde a vu vol- tiger, surtout dans les premiers jours d'octobre, les fils de la vierge. Ces fils ne sont, enréalité, quedes toiles d'araignées enlevées par le vent et presque toujours de jeunes araignées sont suspendues à ces fils et voyagent ainsi dans l’espace. C’est un fait évident de migration, mais on prétend que ces fils ne sont pas produits par les araignées migratrices elles- mêmes. Note sur lhybridation chez les Lépidoptères. Les hybridations naturelles, assez fréquentes dans le végé- tal, sont plus rares chez les animaux ; certaines ont été légère- ment avancées : quelques-unes ont peut-être aussi trop lé- gèremeni été contestées et niées. C'est cependant un fait très ancien et renouvelé souvent, que l’hybridation obtenue en domesticité chez les animaux des ordres supérieurs, mammifères et oiseaux. Dans les autres classes du règne animal, on a sur cette matière peu d'exemples bien concluants; dans les Lépi- doptères en particulier, certains auteurs ont signalé les Hété- rocères, Sphinges, particulièrement les Zygænidæ Linn. ; quant aux espèces de ce genre, on a bien rencontré des accouplements entre deux espèces voisines, nous-mêmes nous avons pu l'observer à l’état sauvage, mais jusqu'à pré- sent, je ne sache pas que l’on ait obtenu de ces accouple- ments des œufs fécondés qui soient arrivés à donner des insectes parfaits : cependant chez d'autres genres qui, au contraire, ont été nouvellement expérimentés, on est parvenu à obtenir des hybrides reproduisant successivement. En 1856, MM. Serisie, à Bordeaux, ont réussi à obtenir l’accouplement de deux espèces de Lépidoptères hétérocères 92 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE du genre Dicranura Latr., le D. Vinula femelle et le Dic. Erminea mâle, espèces très voisines vivant sur les mêmes végétaux et à la même époque (1). La femelle hybridée a donné à peu près le même nombre d'œufs que les femelles normales, c’est-à-dire une centaine ; sur cenombre, dix chenilles seulèment sont écloses et ont formé leurs chrysalides, desquelles sont sortis dix papillons, neuf mâles (2) et une femelle ; les mâles, tous semblables entre eux, tenant des deux types auteurs. L'examen de l'ab- domen du type femelle d'£rminea montra un grand nombre d'œufs, solidement fixés par des ligaments; dans l’hybride, seulement vingt-deux œufs, petits, déprimés, atrophiés et nageant dans un liquide sanguinolent et très clair, tout à fait impropres à être fécondés, ce qui peut fournir un argument en faveur de la stérilité des hybrides chez les Lépidoptères. Cependant, si l’on consulte les différents traités sur les Lépi- doptères, ainsi queles catalogues des entomologistes mar- chands, on y remarque plusieurs hybrides annotés à la suite de leur svnonymie. Tels sont, parmi les Hétérocères, des genres Sphingidæ Bdv, l’hybride du Deilphila, Vespertilio- nides de D. Vespertilio et D. Hippophaës, hybride Æpilobri de D. Vespertilione et D. Euphorbiæ. Smerinthus hybridus Westw, de Sm. ocellata et Sm. Populi, puis les hybrides des Saturnia Pyri et Spin, Sat. Pyri et Pavonia, hybride minor de Sat. Spini et Pavo- nia (3). En 1873, M. Haury, à Prague (Bohême), a réussi deux. élevages d'un accouplement des À. Yama-Maï G. Men et Pernyi G. Men, sans indication du couple générateur ; de leur produit, Berce et moi, nous avons obtenu des chenilles 1. Note de A. Guillemot. Extrait des Annales de la Société entomologique de France, 1856. 2. Un sujet provenant de cet accouplement m'a été offert par l’auteur de cette note; il existe encore très bien conservé dans ma collection. 8. Le prix des hybrides désignés ci-dessus étant resté des plus élevés, il est de toute probabilité que la reproduction n'a pas eu lieu. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 93 que nous avons élevées, à Paris, pendant deux années, de 1874 à 1875; les cocons de cet hybride sont d'une couleur intermédiaire entre ceux de Fama-Maï et ceux de Pernyi; quant à la forme, ils sont semblables à ceux de Pernyi, les papillons diffèrent peu des deux espèces, mais sont d'une taille moindre et assez chétive (1). En 1877, M. Bigot, à Pontoise, a pu réussir un mariage des À. Pernyiet Polyphemus; au bout de quelques jours les œufs se déprimèrent rapidement et le résultat fut négatif. M. Bigot a obtenu aussi le croisement des À. Yama-Maï er Pernyi, mais il y a eu, je crois, impuissance de l’hybride. En 1881, notre confrère, M. A. Wailly, de Londres, a pu faire réussir les accouplements de plusieurs espèces de Bombyciens séricigènes, ils ont tous été mentionnés dans les Bulletins de la Société d’Acclimatation (années 1881-82). M. Wailly ne croit pas que l’on puisse obtenir les hybrida- tions des Aftacus Pyriet Pernyi. J'ai aussi pu constater le même fait dans un de mes rapports de l’année 1882, à propos de plusieurs mâles Pyri qui ont été attirés par les fe- melles de l’Attacus Frithii,et qui, malgré leur ardeur, ne se sont pas accouplés. M. Waïilly émet aussi l'opinion que le Samia Cecropia avec A. Cynthia ou avec A. Mylitta ne s’ac- couple pas ; mais il a obtenu une réussite complète avec les Antherea Roylei et Pernyti. Les hybrides qui en sont issus sont très vigoureux, ils ont été reproduits en Angleterre, en Ecosse, en Allemagne et en Amérique, en France particulièrement, chez M°° veuve Turpin, à Lucbarbez (Landes). Il est à présumer que d’autres tentatives que celles citées dans cette note on‘ été faites pour obtenir le croisement de diverses espèces de Lépidoptères ; mais je n’ai pas ici la pré- tention d'avoir compilé complètement ce qui a été dit ou écrit sur ce sujet,mais seulement d'en donner un aperçu pour 1. Puis nos expériences ont été abandonnées pour nous livrer à celles des espèces types. 94 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE amener à conclure, malgré Les insuccès énoncés dans cette note, qu'il peut y avoir possibilité d'obtenir des hybrides de certains Lépidoptères reproduisants, et qu’un prix peut-être accordé à un éducateur qui parviendrait à réaliser le but que la Société d'Acclimatation se propose, c'est-à-dire la repro- duction d'hybrides nouveaux, producteurs de soie, pouvant être utilisés avec avantage. Une particularité sur les accouplements de deux attaciens indigènes, que j'ai pu constater au mois de mai 4887, m'a engagé à donner ici quelques détails sur cette observation qui se rapporte assez à l'hybridation chez les Lépidoptères. La saison du printemps de l’année 1887, ayant été très tardive dans les environs de Paris, a fait que l'apparition des Insectes Lépidoptères a subi un retard assez prolongé sur leur époque normale ; ilen est résulté que plusieurs espèces nous sont apparues bien plus tard que dans les années ordi- naires. Pour ne citer qu'un exemple : l’Attacien Carpini Hubn. (1) qui, cette année, a eu un retard d'au moins un mois dans son éclosion est arrivé en même temps que l'Aë tacus Pyri Hubn. (2), si bien qu'il s'est présenté le même jour et dans la même cage, un mâle et deux femelles de l’A. Carpini et une femelle de l'A. Pyri.Je laissai tous ces sujets ensemble, et aussitôt qu'ils eurent développé leurs ailes, le mâle seul de l'A. Carpini se mit avec ardeur à la poursuite de la femelle de l’A. Pyri, etil a constamment délaissé les femelles de son espèce. Mais celle-ci n’a pas cédé aux avan- ces du mâle cité. Quant aux femelles délaissées de l’A. Car- pini, elles restèrent collées au grillage dans un état de torpeur complet dont elles ne sortirent qu’à la fin du jour.Je laissai les quatre sujets ensemble pendant la nuit, espérant voir lelendemain matin l’accouplement du mâle Carpini avec la femelle de l'A. Pyri, deux espèces des plus rapprochées, et j'entrevoyais déjà un hybride de ces deux espèces, mais je n'ai pu constater aucun accouplement. 1. Attacus Pavonia Minor. Linn. et Esp., le petit Paon (Engram). 2. Attacus Pavonia Major. Linn et Esp., le grand Paon (Engram). BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 95 Les femelles des deux espèces ont bien opéré leurs pontes, mais j'aipu m'’assurer que les œufs des trois femelles n'avaient pas été fécondés. J. FALLOU. Emploi du sulfate de cuivre appliqué aux arbres fruitiers. Le Journal de la Société nationale d'horticulture de France dit que tous les ans, vers les mois de février et de mars, alors que les boutons à fruit commencent à grossir sur les arbres fruitiers, à quelque espèce qu'ils appartiennent, des oiseaux (les bouvreuils et les mésanges notamment) s’abattent dans les jardins et vident ces boutons au point de compromettre la récolte des fruits dans une forte proportion. Après avoir eu recours, sans le moindre succès, à divers moyens pour se mettre à l'abri de ces maraudeurs,M. Magny, président de la Société d’horticulture de Coutances, eut l’idée, l'année dernière, de couvrir entièrement ses bambourdes à fruit, de la bouillie suivante : Chaux, 2 kilogr. à éteindre, dans 4 litres d’eau ; Sulfate de cuivre, 4 kilogr. à dissoudre à chaud, dans 12 litres d'eau. Mélanger les deux, chaux et sulfate; ajouter ensuite de l'argile pour donner de la consistance et 500 grammes de suie. Le résultat a été bon, car aucun des arbres ainsi enduits n'a été endommagé et la floraison s’est faite d'une manière normale. Cette bouillie, ainsi que l’a constaté M. Magny, a encore l'avantage de détruire les insectes qui hivernent sous les écorces et de combattre la tavelure des fruits. Cette même bouillie a été employée également, mais en augmentant un peu la proportion de sulfate de cuivre, contre un autre ennemi de nos jardins. 96 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Tous les horticulteurs connaissent le goût très prononcé des limaçons pour les brugnons: depuis bien des années, M. Magny avait presque renoncé à en récolter malgré la chasse matinale faite à leurs visiteurs. Se basant encore sur la propriété toxique du sulfate de cuivre, l'honorable président de la Société d'horticulture de Coutances a enduit tous les murs de ses espaliers, le tronc de ses arbres, ainsi que toutes leurs branches avec la bouillie et il a eu la satisfaction de cueillir une pleine récolte de brugnons parfaitement indemnes. Cés succès méritent d’être signalés. VICcAT. Le Pétrole contre les insectes. Le pétrole est souverain contre les insectes, aussi bien contre ceux qui s'attaquent aux plantes qu'aux parasites des animaux ; mais il faut l’'employer modérément. Pour détruire les vers blancs il suffit d’un verre à liqueur de pétrole par arrosoir d'eau; pour les courtilières on peut doubler la dose et on verse le mélange dans le trou avec un entonnoir. Pour les cafards, des injections d’eau additionnée de 50 grammes de pétrole par litre purgent les maisons de ces hôtes incommodes. L'huile de pétrole non épurée est préférable et coûte moins cher. Piqüres d’insectes. Les piqüres d'insectes, mouches vénimeuses, guëpes, fre- lons, abeilles, taons, cousins, puces, etc., sont guéries instan- tanément au moyen d'un poireau. Il suffit de frotter la partie blessée avec ce légume et l’enflure disparaît. Le Cogérant : A. WALLES. iv. de la Sec. de Typ. - NOLZETTS, 8, r. Campagne dre, Paris TREIZIEME ANNÉE, N° 7. Juillet 1888 BULLETIN D' INSECTOLOGIE AGRICOLE LIST PSI IST TT SSD ISLE TS TT TS LS LT SLT SSL PSP I IIS PPS SISIIT PEPPPISPPPDTS SOMMAIRE : A Messieurs les Instituteurs. — Les Criquets dans le Var. — Rapport à M. Ile Préfet du Var sur l'invasion des Criquets. — Le Syn- dicat du hannetonnage du canton de Gorron (Mayenne). — Séance des sections d'Insectologie et de Sériciculture. — Ennemis du ver à soie et moyens de les détruire. — Destruction de la larve du Sylphe de la Betterave. — Oiseaux nuisibles aux récoltes. — Bibliographie. — Académie des Sciences. — Situation séricicole. PRIS SPPPPPS LS PTT SL SSL PIS LS LES SLT PL LS TS SLT ST SELS DLL SL LPS PSS SSL ETS PTT TS PIS A Messieurs les Instituteurs En présence des immenses ravages exercés dans plusieurs localités par certains insectes, il serait agréable aux membres de la Société d’avoir des notes d'instituteurs à consulter sur les dommages causés et surtout sur les moyens employés pour les combattre. Par ce moyen, MM. les instituteurs fourniraient non seulement de nombreux et sérieux renseignements, mais ils deviendraient aussi les plus précieux auxiliaires de notre Société. Comme il y a là une nouvelle occasion pour eux d'affirmer ce que l’on peut attendre de leur intelligence et de leur dévouement et même aussi de leurs élèves,ainsi que de leurs relations avec les cultivateurs, nous comptons sur leur concours bienveillant pour aider puissamment la Société dans le but qu’elle poursuit. Les Criquets dans le Var Bories (Var), 20 jnin 1888. L'insecte qui fait en ce moment la désolation de nos braves travailleurs des champs, est un locuste du genre Ephippiger (en patois du pays Booudrago ou Booudreuil). C'est vers le milieu de mai qu'apparaissent de petits 98 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE insectes d'un vert tendre. Ces animaux croissent très vite, sont noirâtres au bout de quelques jours et deviennent rou- geûtres par la suite. On s'aperçoit de la présence de cet incommode voisin depuis six ans environ; mais voilà deux années consécutives et surtout cette année-ci qu'ildevient un dangereux ennemi. Cet insecte avait fait de grands ravages dans nos campagnes il y a une soixantaine d'années ; et quelques paysans de l'époque assurent aujourd'hui que si l’on ne prend pas des mesures sérieuses vis-à-vis de cet insatiable mangeur, on en aurait cruellement à souffrir. Insecte omnivore, il s'attaque à tout et depuis les plus tendres pousses de nos essences forestières jusqu'aux cistes, tout passe sous ses terribles mandibules. Lorsque dans les coteaux mauresques, qui semblent être son lieu d'origine, tout a été dévoré, alors il va en masse compacte porter la dévastation dans les vignobles, prairies ou autres récoltes de la plaine. C'est en ce moment quil devient un fléau pour les campagnes ; ainsi actuellement il aborde les vignes. Nous avons conseillé aux paysans, qui sont venus nous consulter à ce sujet, de faire de longs feux autour de leur propriété et de ramasser en outre le plus possible de ces insectes pour les détruire ensuite. Cette opération se faisant avant la ponte des œufs, il est à supposer qu'elle sera efficace et empêchera, dans une certaine mesure, la reproduction pour l’année prochaine. Il serait à désirer que chacun s'y mette de bon cœur. Oh' ce n'est pas commode, mais c’est pratique. De plus, nous estimons que si l'an prochain, un peu avant l'éclosion des œufs, c’est-à-dire au commencement de mai, on brûülait tout sur nos coteaux — on ferait une petite perte, les cistes et les argelas ce sont les seuls arbustes qui y croissent — on détruirait à peu près radicalement l'insecte, attendu qu'on BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 99 le priverait des éléments de sa première nourriture et par ce moyen on peut bien admettre que quantité d'œufs seront détruits par le feu. CouLer, Institu teur. RAPPORT A M. LE PRÉFET DU VAR SUR L'INVASION DES CRIQUETS DANS LE CANTON DE GRIMAUD ET DE SAINT-TROPEZ Draguignan, 4 juin 1888. Monsieur le Préfet, Dans leur séance mensuelle de samedi dernier, 2 de ce mois, les membres de la Société d'agriculture de l’arrondis- sement de Draguignan se sont longuement entretenus d'un fléau qui s’est abattu sur le territoire des cantons de Grimaud et de Saint-Tropez, depuis Sainte-Maxime jusqu'à Cavalaire, et ils m'ont chargé de vous en écrire afin que vous avisiez aux mesures à prendre. Caveant consules; car ils’agit non seulement du désastre présent, mais du danger toujours croissant pour l'avenir. Des milliards de sauterelles oucriquets, après avoirdévoré les cistes de la montagne Peygros (Sainte-Maxime), au pied desquels ils sont éclos aux premiers jours d'avril, sont descendus en rapgs serrés vers le Midi dans la direction de la mer, en plusieurs colonnes embrassant, chacune, une largeur de trois cents à quatre cents mètres environ. Ces insectes ne volent pas, ils vont par bonds de 0"30 au plus; ils suivent une ligne droile, à tel point que lorsqu'ils rencontrent une bastide, ils grimpent le long de la muraille, passent sur les toitset redescendent de l’autre côté; ils ravagent tous les végétaux, même les chênes et les pins,auxquelsils ne laissent aucune feuille ; ils ont respecté les eucalyptus et le blé. Quelques propriétaires en détruisent jusqu’à cent mille par jour ; mais leurs efforts sont impuissants, car ces insectes se multiplient à mesure. Ils sont excessivement voraces; un membre de la Société, propriétaire à Sainte-Maxirne, en avait 100 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE apporté quelques-uns dars une boite pour les montrer à ses collègues. Pendant la route, privés de feuilles, ils se sont entre-dévorés. Leurs déprédations sont donc terribles ; on a cité plusieurs faits : une vigne de 3,000pieds ne présentait plus, en quelques heures, que des sarments squelettes; les feuilles de figuiers mortrant leurs trois nervures décharnées; tous les arbres veufs de leur beau feuillage. J'ajoute à ces tristes détails que les gens du pays prétendent — inais cela n’a pas encore été constaté — que ces terribles ravageurs, suivant toujours sans dévier vers le Midi la ligne droite, comme je l'ai dit plus haut, arrivent au rivage et se noient dans la mer. Ces insectes ont commencé à apparaitre, en petit nombre, il y a quatre ans. Depuis, ce nombre a augmenté d’une façon très inquiétante. La Société se préoccupe de cette terrible et croissante invasion, et elle s'est demandé quels seraient les moyens énergiques et efficaces pour détruire l'ennemi. Après de nom- breux pourparlers, il a été décidé de vous adresser, M. le Préfet, le vœu suivant qu'elle a émis. On demande à l’adminis- tration préfectorale : 1° De prendre tout de suite des mesures pour enrayer le fléau, si c'est possible. -- Les communes ne pourraient-elles pas payer, comme dans le Nord pour les hannetons, une prime par sac de ces insectes ? 2° Comme les œufs sont déposés au pied des cistes, de charger l'administration des eaux et forêts de faire brûler cet hiver dans les forêts, au Nord de Sainte-Maxime, les cistes et tout le mort-bois. 2° De faire syndiquer les propriétaires de la plaine, inté- ressés à la destruction de ces insectes, et de les engager à s'inscrire pour une redevance proportionnelle à la superficie de leur propriété menacée. Le Vice-Président de la Société, Osc. GC. DE LACOUTURE. BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 101 Extrait de l’allocution prononcée par M. Viette, ministre de l'agriculture, à la distribution des récompenses du concours régional d'Alençon. « Un fléau, qui n’est malheureusement que trop connu, est venu s’abaltre sur certaines contrées de l'Ouest et de l'Est de la France et attaque nos récoltes dans leurs racines. De pareilles invasions doivent éclairer notre expérience et nous rendre plus attentifs et plus prévoyants. Il est nécessaire de constituer des syndicats et d'organiser dans les communes des mesures préventives contre les parasites qui font subir de si rudes pertes à notre agriculture et qui la grèvent d'un poids plus lourd que les impôts. » Dans l'espoir que l'exemple sera suivi, nous croyons faire œuvre utile en mettant sous les yeux de nos lecteurs les résultats obtenus par Le syndicat du hannetonnage DU CANTON DE GORRON (MAYENNE) (Extrait des résultats de la campagne de 1887.) Les hannetons ont fait leur première apparition dans la soirée du 8 mai, et dès le lendemain, une chasse acharnée était faite à ces redoutables insectes. Vers le huitième jour, on commençait à envisager comme possible l’anéantissement presque complet de tous les hannetons du canton, lorsque se produisit une nouvelle sortie de ces insectes, garnissant de plus belle les arbres déjà visités : tout était à recommencer. Mais ce fut bien pis encore quelques jours après, et le 25 du mois de mai, la quantité de hannetons recueillie et apportée, tant par les enfants que par les cultivateurs était telle, que certaines communes en ont fait enfouir dans cette journée plus de 5.000 kilogrammes. La chaux, quoique expédiée en grande quantité,commençait à manquer ; deux wagons furent commandés par télégramme afin de faire face aux demandes de toutes les communes. 102 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le 25 mai, à 9 h. 1/2 du soir, dans l’une des communes les plus infestées, plus de 15 voitures chargées de ces insectes attendaient le moment du déchargement ; un grand nombre de personnes arrivaient en outre de tous les points de la com- mune, apportant les hannetons recueillis par elles dans la journée. Le Syndicat avait fixé à 0 fr. 40 le prix à accorder pour cha- que kilogramme de hannetons, prix suffisamment rémuné- rateur, lorsque ces insectes se rencontrent en très grand nombre. Ge prix fut même réduit à 0 fr. 05 après la sortie excepiionnelle qui se produisit le 25 mai, car si le Syndicat a pris à tâche de détruire la plus grande quantité possible de hannetons, il ne veut pas être dupe de la cupidité des gens qui, tout en se débarrassant d’une cause de ruine, arrivaient à gagner trop facilement des sommes importantes. Mais cette réduction produisit un effet facile à prévoir : les arrivages de hannetons cessèrentimmédiatement, et il fallut rétablir d'ur- gence le prix de 0 fr. 10, afin de ne pas compromettre le suc- cès d'une campagne si bien commencée. Résultats obtenus du 9 mai au 12 juin inclusivement POIDS DÉSIGNATION DES COMMUNES des SOMMES hannetons recueillis payées EOloMmDIErS RE PATENTS 45.989 k. 500 1.295 fr. 47 Châtillon-sur-Colmont . . .. . .. 13.601 500 1.266 40 Saint-Mars-sur-Colmont . . . . .. 41141 000 1.022480 PIECE MINS MATE FEU ? 2 11.264 500 956 10 Cacrellés SA AMRAIE CR EEE 10.408 000 962 45 LÉ eae A MS LE EE 5.248 000 320005 OUR Se A CE d'IOEMCME l 2.954 000 306 35 CrorrOn ei. ROMEO ES ELEC. 2.062 000 196 10 eSbOIS AMIE RO LEA EE e + 618 500 60 4 Saint-Aubin-Fosse-Louvain . . . . 330 900 SES VIBUVYE 4 SEMELLE 321 900 520416 TOTATEMENTE 74.909 k. 000 6.396 fr. 17 Il résulte du tableau ci-dessus que le Syndicat a reçu et payé 74.909 kilogrammes de hannetons. Les expériences æ BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 103 faites dans plusieurs communes, par les soins du Syndicat, ont permis de constater que le kilogramme de hannetons comprend environ 1.200 de ces insectes, ce qui nous donne, pour les 74.909 kilogrammes recueillis, le chiffre incroyable de 89.890.800 hannetons. Il a été constaté, en outre, que l'hectolitre pèse de 32 à 35 kilogrammes, soit une moyenne de33 kil. 500; les chiffres ci-dessus représentent donc 2.236 hectolitres, et il ne faudrait pas moins de 223 tombereauxd'une capacilé moyenne de { m. cube pour transporter tous ces insectes. Calculons maintenant le chiffre des pertes qui ont été épar- gnées à l’agriculture par l’action du Syndicat. Nous avons dit plus haut que la quantité totale de hanne- tons, constatée par les états d'émargement, s'éiève au chiffre de 89 millions 890.800. En supposant que chaque femelle ponde de 40 à 50 œufs, et qu'il y ait autant de femelles que de mâles, nous arrivons, en admettant le chiffre Le plus faible soit 40 œufs, à reconnaître que les 89.890.800 hannetons re- cueillis auraient donné naissance à 1.797.816.000 vers blancs (soit en nombre rond, 4 milliard 800 millions). Si nous supposons ensuite que chacun ür ces insectes occasionne, pendant les trois années de son existence, une perte maximum de 1 centime, nous trouvons que l’action du Syndicat a préservé l'agriculture d’une perte totale de 18 mil- lious. Réduisons même ce chiffre au dixième, et nous trouvons encore celui de 1 million 890 mille francs, qui doit paraitre un résultat satisfaisant (1). Séance du 20 juin des sections autonomes d'Insec- tologie, et de Sériciculture. Présidence de M. Ramé. La séance est ouverte à 2 heures 10. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 1. Nous soumettons ces chiffres aux théoriciens qui traitent de puéril le conseil de récolter à la main les insectes nuisibles. 104 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le secrétaire annonce que la Société nationale d'horti- culture a décerné une médaille d'or à un des membres de la Section d'Insectologie, M. Raveret-Wattel, chef de bureau au Ministère de la guerre, pour ses publications relatives à la pisciculture. Cette nouvelle est accueïlie par Les approbations unanimes des sociétaires. Il est procédé au dépouillement de la correspondance : M. le marquis de l’Espine, président de la Société dépar- tementale d’agriculfure et d'horticulture de Vaucluse, re- mercie pour une communication en vue de prémunir les apiculteurs alpins contre les Cétoines Morio et Cardui accusées de dévorer le miel dans les ruches. La Section d'Insectologie vote des remerciements à M. Ch. Baggio, maire de Carvin (Pas-de-Calais); à M. Fontaine- Richard, fabricant de sucre à Avesnes-le-Sec (Nord) au journal l'£cho du Nordet à M Latil, trésorier de la Société d'agriculture du Var, pour des communications et des insectes qu'ils ont bien voulu envoyer à la Société. Sur la proposition de M. Wallès, et à l'unanimité des voix, l'Assemblée vote à M. Lesluin, instituteur à Lourches (Nord), une médaille ccmmémorative en souvenir des services rendus à la Société à l'occasion des ravages exercés par la « Sylpha opaca » dans les champs de betteraves du Nord et du Pas- de-Calais. A ce propos, M. Wallès exhibe différents flacons contenant, conservés dans de l'alcool, des mille-pattes, des larves de sylphe opaque, des vers gris et des vers blancs destructeurs de feuilles et de racines de betteraves, puis il donne des détails sur les ravages de ces insectes. Il fait passer ensuite sous les yeux de ses collègues des locustaires du genre Ephippiger qui, par milliards, infestent et dévastent actuellement le département du Var. Il résume brièvement les mœurs de ces insectes nuisibles et les dégâts qu'ils occasionnent. L BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 105 M. le comte de Castell présente un grand morceau de bois, provenant d’une construction rustique. Le bois est totalement rongé et miné par des xylophages, mais principalement par l'abeille perce-bois (Xylocopa vidacea). MM. Ramé et Wallès présentent pour faire partie de la Société (Section d'Insectologie). M'*° Marie Fortier, fabricante de plantes artificielles, 20, bou- levard Poissonnière, Paris; M. Legrand Gervais, instituteur-adjoint à Douchy (Nord): M. Pin, instituteur à St-Didier-d'Aussiat, par Montrevel (Ain); MM. Poulenc frères, fabricants de produits chimiques, 92, rue Vieille-du-Temple, Paris; M. Hipp. Auvergnon, représentant de commerce, 16, rue Blondel, Paris ; M. Th. Guéroult, horticulteur-paysagiste, 49, boulevard Gouvion-St-Cyr, Paris; M. Sigismond Kühn, fabricant d'engrais insecticide, 13, rue de Belzunce, Paris. L'admission de ces membres est votée à l'unanimité. M. Ramé dépose sur le bureau une série de dessins ento- mologiques parmi lesquels on remarque celui d'un lépi- doptère sur lequel il a promis un note pour le bulletin. Le Président donne lecture du projet de statuts, des sections autonomes d'Insectologie et de Sériciculture, élaboré par M. Wallès. A part quatre articles, réservés à l'appréciation du Conseil d'administration, l'assemblée adopte ces statuts et les soumet à la ratification de qui de droit. Le Président annonce que la prochaine réunion des sections aura lieu le 17 octobre à 2 heures. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Pour extrait : Le Secrétaire, A. WALLES. 106 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Ennemis dau Ver à soie et moyens de les détruire Araignées. — Secouer les branches et les écraser. Fourmis. — Verser de l’eau bouillante sur les fourmilières et placer sur le sol des vases dans lesquels on met des débris de viande, mélangés d’un poison quelconque. Guépes. — Chercher les nids, qui sont le plus souvent pla- cés dans les troncs des arbres et les détruire en les bouchant pendant la nuit, avec de la paille cu des herbes sèches aux- quelles on met le feu; ou bien placer dans les endroits que les Guêpes fréquentent le plus, de profonds vases ronds à moitié remplis d'eau et de miel et enduire l'intérieur des vases jusqu'au sol avec du miel. Les Guêpes, attirées par l'odeur, accourent, dévorent le miel et meurent noyées. Oiseaux insechivores. — Ge sont de très redoutables enne- mis; pour les chasser il faut brûler beaucoup de poudre et avoir, selon l'importance de la plantation, un ou plusieurs gardes qui doivent tirer des coups de fusil répétés sur tous les points de la plantation et exercer une grande vigilance, surtout au point du jour et à la tombée de la nuit. Il est bon de tirer de nombreux coups de fusil quelques jours avant les éclosions : on arrive ainsi à éloigner les oiseaux des planta- tions. Rats. — La destruction de ces rongeurs est des plus faciles : elle se fait au moyen d'un mélange de farine de maïs et de phosphore qu'on distribue sur divers points de la plantation, en ayant soin de placer près de la farine empoisonnée des vases pleins d’eau dans lesquels les rats puissent assouvir la soif que leur donne le phosphore : ce procédé très simple est des plus efficaces. J. B. Hu. Destruction de la larve du Sryliphe de la betterave Dans un rapport au Ministre de l'agriculture, sur les ra- vages causés cetle année dans les champs de betteraves du BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 107 Nord et du Pas-de-Calais par la larve du Sylphe opaque, M. H. Grosjean, iuspecteur de l’enseignement agricole préconise l'emploi du vert de Paris ou vert de Scheele (arsénite de cuivre) et le pourpre de Londres (arséniate de chaux teint par la rosaniline) comme un insecticide énergique détruisant radicalement ces dévastateurs. Dans la séance de l’Académie des sciences du 4 juin M. Boussinesq a communiqué un rapport de M. Paul Hallez, professeur à la faculté des sciences à Lille, sur la possibilité de détruire le Sylphe de la betterave en grande quantité. L'auteur a essayé avec succès l'arrosage avec un mélange de sulfure de carbone et d’eau. Il paraît que quand on dépasse la proportion de 1 de sulfure pour 6 d’eau (on peut aller jusqu’à 1 contre 20) on ne nuit pas à la betterave et l’on tue les larves instantanément. M. A. Giard, professeur d'agriculture, a une confiance abso- lue dans les parasites, tels que la mouche tachinaire qui in- feste assez abondamment les larves de sylphes dans le dépar- tement de l’Asine. Il prédit formellement la cessation des dégâts l’année prochaine, aux environs de Guise. Le manque de place nous empêche de publier le question- naire que M. Giard distribueaux cultivateurs des régions enva- hies. Les réponses lui permettront de poursuivre plus sûre- ment et d’une façon méthodique la solution de plusieurs questions scientifiques. A. W. Oiseaux nuisibles aux récoltes Le nombre des oiseaux qui attaquent les fruits est tellement considérable, que, si l’on voulait décrire toutes les espèces nuisibles, et tous les pièges que l’on a inventés pour les prendre, il faudrait faire un traité complet d'histoire naturelle et de chasse, et par conséquent sortir de notre cadre. Nous uous bornerons à citer les espèces les plus nui- sibles. 108 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le moïineau franc (fringilla domestica) est le plus commun, le plus familier et le plus nuisible de tous les oiseaux qui habitent les villages et les lieux cultivées; il dévaste les blés et fait un tort considérable aux cultivateurs. Aussi rusé qu'importun, il est extrêmement difficile de s'en débar- rasser, parce qu'il ne donne que très rarement dans les nom- breux pièges qu'on lui tend. Le moineau s’accoutume même aux épouvantails et cesse de les craindre si on ne les change pas très souvent. On en a vu aller se poser sur le chapeau et sur les bras d'un manne- quin, après avoir remarqué pendant quelques jours son inof- fensive immobilité. En hiver ils causent des dégâts dans les greniers où ils peuvent pénétrer. Poussés par la faim ils deviennent tellement voreces que l'on en a vu crever le jabot des jeunes pigeons pour manger le grain qu'il renferme. Pour sauver les raisins de leur gloutonnerie on est obligé de les renfermer dans des sacs de crin ou de couvrir les treilles d'un filet. Si le moineau fait de grands ravages, il rend aussi quelques services qu'il est de toute justice de reconnaître. Il détruit une immense quantité de Chenilles et d'insectes nui- sibles. Le pinson {/ringilla cœlebs), le chardonneret (/ringilla car- duelis), la linotte (/ringilla cannabina), le bruant (emberiza citri- nella) et autres gros becs appartenaht comme le moineau à la classe des passereaux ont à peu près les mêmes mœurs. Comme lui ils font beaucoup de tort aux récoltes des fruits en baies, des graines et principalement à celle du chanvre. Ils tombent plus facilement dans les pièges qu'on leur tend. Le bouvreuil (loxia pyrrhula) est fort dangereux pour les … pruniers. Il voyage, par couple ou par famille, de jardin en jardin; avec son bec court et très fort, il coupe les boutons BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 109 des arbres pour se nourrir du germe qu’ils renferment, d'où il résulte qu'en peu d'heures deux ou trois de ces oiseaux peuvent détruire toute la récolte à espérer du plus gros pru- nier. Ils se font aisément reconnaître par un sifflement mono- tone et répété. C'est à coups de fusil qu’on doit poursuivre tous ces oiseaux nuisibles, non pas tant pour les détruire que pour les effrayer et les forcer à vider les lieux où ils exercent leurs déprédations. Tout en faisant la guerre aux nuisibles il faut bien se garder d'envelopper dans la même proscription plusieurs autres petits oiseaux qui hantent aussi nos jardins, tels que les fau- vettes, rossignols, rouges-gorges et autres becs-fins, qui loin d'être préjudiciables, rendent de grands services aux cultiva- teurs en les débarrassant des chenilles, vers et autres insectes malfaisants. Comte DE CASTELL. Ribliographie M. Ernest Ollivier, membre de la Société centrale d'Apicul- ture et d’'Insectologie, vient de créer à Moulins (Allier) sous le titre de Æ#evue Scientifique du Bourbonnais, un recueil men- suel qui est à la fois un journal de vulgarisation et un organe de publicité, où tous les travailleurs peuvent faire connaître les résultats de leurs études sur la physique, l'histoire natu- relle et la chimie. Nous souhaitons la bienvenue à la Revue Scientifique du Bourbonnais. Les amateurs de sciences physiques et natu- relles lui feront bon accueil, nous n’en doutons pas. M. A. Derome, cultivateur à Bavay (Nord), vient de publier une brochure traitant des avantages qu'offrent les semis de céréales en bandes sur les semis ordinaires en lignes ou à la volée. Les semis en bandes ayant pris depuis peudes proportions 110 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE considérables nous engageons les agriculteurs à lire la bro- chure de M. Derome. Ils seront assurés que les nombreuses applications qui en ont été faites lui donnent raison dans une « bien large mesure. A. W. Académie des sciences. Séance du ?$ juin M. Blanchard analyse une note de M. Carlet, professeur à la faculté de Poitiers, sur l'appareil vénénifique des hyménop- tères à aiguillon lisse, par exemple des Abeilles. Il se composerait de deux glandes, l’une renfermant une matière aicaline, l’autre une matière acide et le venin résul- | terait du mélange de ces deux substances. M. Blanchard rap- pelle que jadis il avait trouvé que la partie toxique du venin . résidait dans des granulations solides. Et, fait bizarre, en ce qui concerne le venin des Guëêpes, des Arachnides, la sub- … stance dont elle est formée jouirait de propriétés antisepti- ques. Les insectes piqués par ces hyménoptères à aiguillon fouisseur se conservaient très longtemps et se desséchaient « sans’se décomposer. Le venin de l’Abeille est un venin de défense, l’insecte ne pique que lorsqu'on l'attaque. Le venin de la guêpe, des araignées, etc., beaucoup plus vénéneux, étourdit l'animal piqué. Il y aurait analogie entre les venins \ à l'activité près. Exportation DES SOIES, BOURRES DE SOIE ET COCGONS en 1885-86-87 Quantité Valeur en 1834 kilog. 9.200.000 fre 447.000.000 en 1885 — 4.700.000 — 122.000.000 en 1886 — 2.800.000 — 147.400.000 Soiten 3ans — 15,700.000 — 416.400.000 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE \11 Situation séricicole. Bonnes nouvelles séricicoles sous le rapport des éducations, mais renseignements décourageants en &e qui concerne les prix. On voit que la note ne change pas et que les malheureux éducateurs ne sont pas près encore de voir revenir sinon la prospérité d'autrefois, du moins des jours plus sortables. Et dire que dans le camp libre-échangiste il a été poussé de véritables cris de paon au Parlement et dans la presse, quand il fut question de frapper du droit modique que l'on sait les soies et les cocons italiens! A voir le cours des cocons secs qui n’a jamais été si bas et les indices du marché pour la campagne qui s'ouvre, nous craignons que les prix de l’année dernière ne soient même pas atteints. Beau résultat pour toutes les peines et Îles dépenses qu’entraine le soin d’une chambrée! Aussi ne sommes-nous pas surpris de voir le nombre des éducations diminuer chaque année, en attendant qu’elles finissent par disparaitre complètement. On nous informe que les terres des départements de Seine- et-Marne, Seine-et-Oise et Oise pullulent de larves de hanne- tons. On cite des pièces de terre plantées à 100 ou 110,000 - pieds à l’hectare qui n’en contiennent plus que 65.000. Dans la Marne les vers blancs ont également; produit leurs ravages au point que le préfet a pris un arrêté pour la des- truction des hannetons. La culture des environs de Vendôme est très éprouvée par les larves du Hanneton. Elles attaquent principalement les racines des blés et des sainfoins. Les larves de Hannetons ont fait des dégâts énormes dans les Ardennes. Dans la prairie d’Aiglemont, 15 hectares au moins sont complètement détruits. On nous écrit des Hautes-Alpes que quelques parcelles de prairies naturelles sont envahies par le ver blanc. 142 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Dans le Nord, des récoltes entières de betteraves sont détruites par les mille-pattes, les vers gris, les vers blancs, les larves de Sylphe opaque, etc. La récolte betteravière du Pas-de-Calais souffre également des ravages exercés par les mêmes destructeurs. Une dépêche d'Amiens signale la présence de la larve du Sylphe opaque dans les champs de betteraves de Picquigny, commune des environs d'Amiens. De l'Yonne on signale le Lopus ou Grisette qui commence à s'attaquer aux vignes. Les ravages de cet hyménoptère peu- vent devenir très graves. Dans le Var, des milliards de Criquets s’attaquent à tout et menacent de détruire toutes les récoltes. | Les nouvelles les plus alarmantes nous parviennent de l'Algérie. Les sauterelles s'avancent en masses compactes. Des régions sont presque entièrernent dévastées. Le jus de tabac employé comme insecticide L’Administration des tabacs vient d'autoriser la vente des jus de tabac purs et d’autres dénaturés à 1 00 de goudron de Norwège. Il résulte d'expériences sérieuses que le jus de tabac est un insecticide très efficace dont nous recommandons l’em- ploi soit en fumigations dans les serres, soit en arrosages pour la pleine terre. AVIS A vendre, belle collection : Coléoptères 1.200 espèces, Lépi- doptères 400 espèces, autres insectes, 250 espèces, Mollus- ques, 100 espèces. Le tout réparti en 42 cartons. Pour rensei- gnements, s'adresser au bureau du Bulletin. Le Cogérant : A. WALLES. Muiv. de la Soc. de Typ. - NOLZLTIE, 8, r. Campagne rs, Paris TREIZIÈME ANNÉE, N° 8. Août 1888 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE: Les vers blancs dans la Côte-d'Or. — Les piqüres d’abeilles. — Un parasite de la Silpha opaca. — Observation faite sur les larves de la silpaa opaca. — L’atomaria linearis. — Distillation des résidus de miel et de cire. — Pétitions aux ministres des Finances et de l'Agri- culture. — Résultats de la campagne séricicole dans les départements méridionaux. — Bibliographie. — Les limaces. — Le ramassage des vers blancs. — Congrès des Sociétés savantes. — Note sur une éduca- tion du ver à soie du Mürier, faite à Champrosay (Seine-et-Oise). PEL PLSDLISIT SSL LS SSP LPS PLIS SSP LS SL LSLPPIPS LPPPPPIPSIS Les Vers blancs dans la Côte-d’Or Depuis quelques années, les vers blancs causaient des dé- gts assez appréciables sur différents points du département de la Côte-d'Or; mais soit indifférence, soit ignorance des moyens à employer pour combattre ce fléau, les propriétaires intéressés avaient l'air de mépriser ces vils insectes, laissant aux variations atmosphériques le soin de les détruire. Pendant ce temps, cet ennemi que rien ne venait contrarier, se multipliait à son aise, et aujourd'hui ses ravages sont tels qu'ils ont fini, cependant, par stimuler l’attention des plus indolents sur l'avenir de leurs prairies naturelles et surtout . de leurs prairies artificielles. A Aubigny-les-Sombernon, une des communes les pius maltraitées du département, et où je me trouvais le 2 juillet dernier, je me suis rendu compte, de visu, des ravages causés par les toquerais, ainsi que ces larves sont désignées vulgaire- ment par les habitants du pays. Dans différentes contrées de cette commune, les vers blancs pullulent dans les prairies naturelles etsurtout dans les luzer- nières. Ils mangent les racines des plantes à environ quatre centimètres en terre et transforment ainsi les champs et les prairies er déserts. Les propriétaires désolés ne savent pas trop quelles me- sures ils doivent prendre, pour arrêter ce fléau. D'aucuns ont 11% BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE imaginé de faire pacager leurs prairies pendant la pluie afin que les bestiaux, en piétinant la terre, écrasent les œufs et les larves. D’autres ont labouré leurs champs enyahis, etont em- ployé plusieurs personnes à suivre la charrue, pour ramasser = dans les sillons, tous les vers blancs mis à découvert par le soc. Le maire de la commune, un des principaux propriétaires, m'a dit que quand il allait à la charrue, son chien, très friand des larves de hannetons, le suivait constamment et mangeait une quantité considérable de ces larves. Quand il était rassa- sié, il continuait quand même son carnage en donnant un coup de dent aux vers, pour les tuer. Évidemment ce chien était très utile et rendait de réels services ; néanmoins s'étant rendu coupable, un certain jour, d’un larcin au préjudice d’une voisine, il n’a pas trouvé grâce devant son maitre, qui l’a tué, sans égards pour les services rendus et à rendre. Il faut se mettre résolument à la besogne et détruire ces insectes soit à l’état parfait et avant qu'ils aient déposé leurs œufs, soit à l’état de larves, en les cherchant dans la terre par des labours successifs. On pourrait aussi y conduire la volaille qui serait certainement un bon auxiliaire dans cette occasion. Saint-Beury, le 12 juillet 1888. CAZET, Instituteur. Les piqüres d'abeilles. Bien des personnes seraient disposées à s'occuper de la. culture des abeilles si elles ne craignaient les piqüres de ces laborieux et si intéressants insectes. On ignore généralement l'influence sur l'organisme de l'homme du venin de l'abeille et combien sont peu doulou- reuses les piqûres après quelques jours de pratique de l'api- culture. J'ai constaté personnellement que la douleur n'est rien et BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 115 que l'influence en estdes plus favorables,et si je ne souffre plus de rhumatismes aigus contractés aux armées de la Loire et de l'Est en 1870-71, c'est, je le crois fermement, parce que depuis 1873 je n'ai pas cessé de m'occuper activement d'api- culture et que, chaque année, pendant la bonne saison, j'ai été piqué presque tous les jours. A l’appui de ce que j'avance, je dois citer le fait suivant raconté en présence de plusieurs personnes par M. V.., Ins- pecteur des eaux et forêts en retraite, de la manière suivante . «étais sous-inspecteur dans la Meuse et souvent dans mes tournées je rencontrais un facteur rural vigoureux et bien portant que je faisais monter dans ma voiture et avec lequel je causais. Un jour je trouvai cet homme trainant la jambe, malade et désespéré. Il souffrait d'un rhumatisme à la jambe qui l’'empêchait de marcher et il se voyait sans place et sans ressources pour élever ses enfants. Je ne pus que l’encourager à supporter la dure épreuve qu'il redoutait, l'engageant à se bien soigner et lui promettant de m'intéresser à lui et à sa famille. « Deux ou trois mois plus tard je vis un jour mon facteur cheminant gaillardement devant moi. Je lui offris une place comme je le faisais toujours et le félicitai sur sa santé. Ilétait radieux et bien content de son sort. Il me dit qu'il devait sa complète guérison à un monsieur habitant près de chez lui qui, ayant entendu parler de sa malheureuse situation, était venu spontanément lui offrir de le guérir en le faisant piquer par ses abeilles. « J'acceptai, me dit le facteur, parce que je souffrais telle- ment de toutes les façons, c’est-à-dire moralement et physi- quement que j'aurais fait usage, dans l'espoir de me guérir, de n'importe quel remède et je remercie Dieu tous les jours avec ma femme ei mes enfants de l'intervention de ce bon monsieur; car, deux jours après avoir été piqué par septou huitabeilles, j'étais soulagé et huit jours a près j'étais guéri et si complètement guéri que je me demande si je n'ai pas fait un mauvais rêve, » 116 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Il existe bien d’autres exemples de guérison des affections rhumatismales par les piqûres d’abeilles, exemples cités par les journaux spéciaux d’apiculture, et si j'ai cru devoir indi- quer les deux qui précèdent c'est parce qu'ils me paraissent confirmer absolument ce qui a été écrit et dit sur cette inté- ressante question. FERNAND LA VINGEANNE. Un Parasite de la Silpha Opaca (Lin.) (1). M. A. Giard a fait une observation singulière qui serait de nature à donner des espérances pour l’année prochaine aux cultivateurs de betteraves. Selon lui la multiplication exagérée des larves de Silphes opaques constatée cette année a eu pour conséquence de per- mettre le développement en nombre immense d'un parasite de l'ennemi de la précieuse racine dont nous extrayons le sucre. fl a constaté qu'un grand nombre de larves recueillies au hasard dans divers champs des régions contaminées portent sur le dos ou sur les côtés du corps, vers la tête ou dans la région antérieure, un, deux ou trois petits points blancs (ra- rement plus) tranchant par leur couleur sur le fond noir de - la larve du silphe. Ces petits ovoïdes sont des œufs d'une mouche, très probablement d'une tachinaire. Vus au micros- cope, ils se montrent enveloppés d’une coque adhérant fortement, par une face parallèle au grand axe, aux tégu- ments de la larve ; la coque est finement ornée d’un réseau à mailles irrégulièrement hexagonales et ressemble en petit à une carapace de glyptodonte. A l'intérieur, se trouve une petite larve pourvue de deux mandibules on stylets aigus. Ces œufs sont surtout déposés sur les larves arrivées à 4. Les œufs de la mouche parasite des larves de silphes ne doivent pas être confondues avec ceux d’un autre diptère, l'Anthomya conformis ou A. betæ, qui pond sur les feuilles de betteraves et a parfois causé des dégâts assez importants. BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 147 toute leur taille et qui sont sur lepoint de se métamorphoser en nymphes. M. Giard n’a pas encore vu l'embryon du diptère pénétrer dans la larve et il croit qu'il ne doit s’y insinuer qu’au mo- ment de la transformation en nymphe. Le parasite trouve alors une nourriture abondante, et dans un état de repos qui lui est commode. Comme un grand nombre de tachinaires, la mouche doit sortir de la nymphe au moment où le coléoptère éclorait s’il n’était pas infesté. À Fournes, 96 p. 100 des larves de silphes portent des œufs ; à Carvin et à Guise, la proportion des larves parasitées estun peu moindre, mais elle est encore assez grande pour permettre d'affirmer que, sauf des circonstances imprévues et bien improbables qui causeraient la mort du parasite, les dégâts des silphes cesseront dès cette année dans le Pas-de- Calais, le Nord et l'Aisne. Nous ne croyons pas devoir terminer cette note sans remercier M. Giard de l'importante communication qu'il a bien voulu nous adresser; comme lui, nous espérons que cette découverte ranimera le courage de nos cultivateurs si péniblement éprouvés . A. WALLES. Observation. Dans les premiers jours de juin, M. Fontaine-Richard, fa- bricant de sucre à Avesnes-le-Sec (Nord), a bien voulu nous expédier quelques larves de Silphe opaque. Aussitôt leur arrivée nous avons placé ces insectes dans un pot de terre bien meuble que nous avons eu le soin de couvrir d’une fine toile métallique. Pendant près d’un mois leur unique nourri- ture à été du gazon. Elles ont commencé à s’enterrer pour se métamorphoser en nymphe le 1‘ juillet, et le premier insecte parfait a fait son apparition le 16 du même mois. De cette observation, il semblerait résulter que ces larves 118 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ne se nourrissent pas exclusivement des feuilles de la bette- rave. ANNE L'Atomaria linearis, (Stephens.) Insecte nuisible aux betteraves. Dans un récent ouvrage sur les insectes nuisibles à l'agriculture et à la viticulture, M. Ernest Menault signale un autre ennemi de la betterave, l’Afomaria linearis (Stephens) insecte étroit, linéaire, long à peine d’un demi-millimètre, dont la couleur varie du roux ferrugineux au brun noir. Il se montre en mai et juin, plus rarement en juillet et en août. Très friand de la betterave, il se reproduit avec une rapidité surprenante et sait se dérober à tous les yeux ; ilse cache dans le sol où il ronge lesgermes des betteraves au fur et àmesure qu'ils apparaissent. Quand le nombre de ces insectes est con- sidérable et que leur éclosion précède la levée des betteraves la récolte est entièrement compromise. Mais s'ils ne parais- sent qu'après les plantes, les dommages sont moins grands. Ils attaquent les racines, y creusent de petits trous etles mi- nent en partie, mais ne les détruisent pas toujours. Les bet- teraves échappent souvent à la destruction si la terre est humide, compacte et la végétation active. Ce cryptophage ne se contente pas de dévorer les racines : quand le temps est beau, il sort de terre, monte sur la tige et mange les feuilles. Il arrive souvent qu'un certain nombre d'insectes sont occu- pés à ronger la racine pendant que d'autres se nourrissent aux dépens de la feuille. M. Bazin, qui a observé ce dévastateur pour la première fois en 1839, a employé contre lui avec le plus de succès les moyens suivants: 1° faire alterner les récoltes; 2° plomber le sol avec les rouleaux ; 3° fumer fortement le sol pour activer la végétation ; 4° ne pas économiser la semence. Nota.— M.Bianchard a décrit sous le nom de Cryptophagus psoides le même insecte qui produit les mêmes dégâts sur BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 119 les betteraves. — Voir son mémoire dans la Société d'Agri- culture, année 1850, t. IT, p. 494 et suivantes. Distillation des résidus de miel et de cire L'administration des contributions indirectes informe les apiculteurs que la distillation des résidus de miel et de cire provenant de leurs ruches ne peut être faite en exemption des droits et sans déclaration préalable, les fabricants d'eau-de-vie de miel ne pouvant être admis à bénéficier des immunités dont jouissent les bouilleurs de cru proprement dits. Les apiculteurs sont invités, en conséquence, à faire à la recette buraliste de leur commune la déclaration des quantités d’eau-de-vie de miel et de cire provenant de leur fabrication, qui sont encore entre leurs mains, et à acquitter les droits dont elles sont passibles. Pétitions aux Ministres des Finances et de l'Agriculture Nous empuntons à l’Apiculteur le texte d’une pétition qui sera envoyée bientôt aux Ministres des Finances et de l’Agri- culture pour réclamer, en faveur des apiculteurs, la liberté de distiller comme autrefois les produits de leurs récoltes. Monsieur le Ministre des Finances, Les cultivateurs d’abeilles soussignés, réunis en séance an- nuelle à Janville (Eure-et-Loir) pour s'occuper d'intérêts pro- fessionnels, ont l'honneur de vous exposer : Que jusqu'à ce jour, ils ont pu distiller les eaux de miel provenant du lavage des cires et ustentiles ayant servi à la préparation de leur récolte, sans prendre de licence et sans avoir à payer aucun droit de consommation ; Que jusqu'ici les producteurs de miel, assimilés aux pro- priétaires récoltanis, étaient indemnes etontjouidu privilège accordé aux propriétaires bouilleurs par les lois des 20 juile let 1837 et 10 août 1839 ; 120 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Que cet état de choses, si favorable au développement de l’apiculture en France, vient de cesser, l'administration des contributions obligeant actuellernent les apiculteurs qui dis- tillent à se soumettre à toutes les formalités imposées aux bouilleurs de profession, par la loi de 1816, prétendant que c'est par suite d’une fausse interprétation, qu'ils ont pu jus- qu'ici distiller sans déclaration préalable. Les soussignés exposent que cette interprétation nouvelle et tardive de la loi, faite aujourd'hui par la Régie, si elle était maintenue, serait très préjudiciable au développement de l’apiculture Qu'en effet, la situation de l’apiculture de France est au- jourd'hui rendue très précaire, par suite de l'abaissernentcon- tinu du prix de vente des miels, qui suit forcément, en tant que substance saccharine, le cours du sucre ; Que la cire aussi, autre produit des abeilles, a éprouvé une dépréciation de 50 p. 100 depuis l'introduction de l’ozokérite (cérésine) ; Que par suite de la faiblesse des cours du miel et de la cire, la production apicole est loin d'augmenter en France, tandis qu'elle prend de jour en jour à l'étranger un développement plus considérable ; Qu'il résulte de cet état stationnaire de notre apiculture nationale, que la production française étant insuflisante, c’est l'importation étrangère qui comble le déficit, ce qui fait que les miels indigènes ont encore à subir une dépréciation par suite de l'abondance de l'importation étrangère ; Que par suite de cet état de choses, les bénéfices de l’api- culture sont si restreints que les propriétaires d'abeilles ont aujourd'hui besoin d'utiliser toutes leurs ressources et de mettre en œuvre les résidus autrefois délaissés ; Que les droits à payer comporteraient tout le bénéfice que peut procurer la distillation ; Que, dans cette circonstance, alors que l’apiculture française est en détresse, lui imposer une charge fiscale, nouvelle et onéreuse pour les exploitants, qui abolirait un privilège exis- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 121 tant en fait et consacré par le temps, ce serait porter une grave atteinte à l'écoulement des produits apicoles et par suite, comme conséquence, à l'élevage des abeilles en France; Que cette interprétation des agents du fisc est grosse de périls, vu que l'élevage des abeilles est non seulement utile, inais nécessaire à l’agriculture pour la fécondation des arbres fruitiers et des graines des plantes fourragères et potagères ; Attendu qu'il semble probable que le législateur de 1837 en dispensant de l'exercice les propriétaires qui distillent des produits de leur récolte, a certainement voulu distinguer entre les bouilleurs de profession, distillateurs industriels, et le récoltant qui ne distille qu'accidentellement ; Que le miel est une récolte, comme les fruits de la terre, propre à la distillation, et que, s’il n’a pas été désigné nomi- nativement dans les lois de 1837 et 1839, ce ne peut être que par suite d’une omission qui peut-être aujourd'hui réparée, en appelant sur ce produit l'attention du législateur mieux informé. Par ces motifs, les soussignés demandent instamment que le gouvernement, si soucieux des intérêts de la production nationale, veuille bien étudier la question et, selon le vœu des apiculteurs français, proposer aux Chambres « d’exempter de tous droits les alcools de miel distillés par les apiculteurs ne faisant bouillir que les produits provenant de leurs récolte ». N. B.— Cette pétition, se trouve à la disposition des inté- ressés,chez M. Hamet,professeur d’apiculture au Luxembourg, 67, rue Monge. Paris. Résultats de la campagne séricicole de 1883 dans les départements méridionaux. Les mises à éclosion ont subi cette année un retard assez considérable, à cause de la température particulièrement froide du mois d'avril. En général, elles ont lieu du 20 avril au commencement de mai dans les principaux centres de production. Avec le mois de mai, le temps se met au beau, la 122 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE feuille se développe rapidement, ce qui permet aux cham- brées d'accomplir leurs différentes mues dans d'excellentes conditions sans qu'aucune plainte se fasse entendre. Quelques journées de fortes chaleurs, coïncidant précisément avec l’ar- rivée à la bruyère dans les premières journées de juin, font redouter des échecs, qui ne se généralisent pas. La flacherie est bien signalée dans certaines localités, mais les pertes sont peu considérables, et lorsque s'ouvrent les marchés on cons- tate dans l’ensemble une bonne réussite. La quantité de semences mises en éclosion n'étant pas in- férieure à celle de 1887, nous ne croyons pas être éloignés de la vérité en estimant la quantité de cocons récoltés sensi- blement égale à celle de l’année dernière. 1 Les cours des cocons se sont maintenus très fermes pen- dant la durée des marchés. Partout on a signalé une grande recherche des cocons. La baisse sensible qui s’est faite sur les soies pendant la campagne 1887-88, qui peut s'évaluer de 10 à 15 p. 100, ne s’est répercutée que très faiblement sur les prix des cocons. Bibliographie. Le 1° septembre paraîtra la Petite Bibliothèque de l'Agri- culture, de l'Acclimatation et de l’Elevage, opuscules mensuels à 25 centimes. Abonnements : 6 mois: 1 fr. 50.— 1 an: 2 fr. 7. Cette publication, consacrée à l'étude des questions d’agri- culture et d'élevage, formera un volume chaque année. Titres des premiers opuscules à paraitre: « Les Progrès de l'Agriculture; la Production agricole en France ; l'Élevage et l'Agriculture ; l'Acclimatation en France ; les Machines et l’Agriculture », etc. Adresser les demandes et communications à Pauteur, M. Gus- tave Faliès, 33, avenue La Bourdonnais, Paris. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 123 Les Limaces Les Limaces font leur apparition en mai; elles vivent généralement dans les prés, les bois et les lieux humides, les vergers, les jardins, les fentes des rochers, les sentiers et endroits ombragés, sous les mousses, les gazons et les pierres. . Elles sortent de leur abri le soir et le matin ou après les pluies chaudes ou bien lorsque le temps est couvert et humide. Très communes partout, elles sont quelquefois tel- lement abondantes qu'elles deviennent un fléau pour l’agri- culture. Leur nourriture est en général végétale; elles dévorent indistinctement toutes les plantes, les bourgeons des arbres, les fruits et les champignons, mais elles s’attaquent de pré- férence aux jeunes plantes et semis. La bouche des limaces est armée d’une forte mâchoire d'une seule pièce, en forme de croissant, propre à entamer les différentes parties des végétaux qu'elles attaquent. Le seul moyen de les détruire est de leur faire la chasse soir et matin et de les écraser. Pour les éloigner des jeunes plantes et semis, rien n'est meilleur que les écailles d’huîtres grossièrement pulvérisées. On en saupoudre les plates-bandes. Les fragments d’écailles aux aspérités tranchantes et pointues les blessent et leurs présentent une barrière infranchissable. On préserve aussi les cultures de leurs déprédations, parti- culièrement dans les saisons pluvieuses, en couvrant la terre d’un mélange de cendres et de chaux éteinte, ou bien de sable fin; ces substances s’attachent à leurs pieds, les gênent dans leur marche et les obligent à s'éloigner. Si dans les endroits où les limaces abondent,on place des planches,des dalles,des pierres, eic.,qui peuvent leur servir de retraite, on est sûr de trouver sous ces abris, pendant la grande chaleur du jour, un nombre considérable de ces ani- maux. . 124 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Certains oiseaux en sont friands et quelques reptiles en détruisent une assez grande quantité. La science a trouvé le moyen de tirer parti de leurs pro- priétés rafraichissantes et pectorales. On les emploie contre la toux, la phtisie et les crachements de sang. A. WALLES. LeRamassage des Vers blancs Nous devons à l’obligeance de M. Lemoult, le courageux président du syndicat du hannetonnage à Gorron (Mayenne), les renseignements suivants qui ne sont que le début de la campagne de 1888 contre le ver blanc. Bien que le moment ne soit pas tout à fait favorable, puisque la plupart des récoltes sont encore sur pied, le syndicat a cependant payé en quelques jours 1.725 kilog. de vers blancs, ce qui représente, à raison de 650 au kilog. un total de 1.121.250 larves. Dans ces 1.725 kilog., environ 1.100 ont été trouvés dans une prairie ayant à peine une contenance de 4 hectares et l'on suppose qu'elle en contient encore environ 700 kilog. C'est seulement dans la première quinzaine de septembre que le ramassage des Vers blancs sera effectué d'une manière générale et efficace. Les ressources du syndicat lui permettront de payer cette année plus de 30.000 kilog. de ces insectes, à raison de 10 centimes le kilog. A. W. Congrès des Sociétés savantes. Compte rendu par A. Ramé, vice-président de la section de sériciculture Délégué de la société centrale d’apiculture et d’insectologie. Dans la section des sciences, quatorze questions avaient été posées ; la treizième : Etude des insectes qui attaquent les eubstances alimentaires, biscuit, etc.; la 14° : Étude des phé- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 125 nomènes périodiques de la végétation : date du bourgeonne- ment, de la floraison et de la maturité. Coïncidence de ces époques avec celle de l'apparition des principales espèces d'insectes nuisibles à l’agriculture. Nous n'avons entendu aucune communication en réponse à ces deux intéressantes questions, c'est très fâcheux. Nous espérons les voir maintenues pour la prochaine réunion. Par une heureuse innovation, la réunion des délégués des sociétés savantes de Paris et des départements a eu lieu cette année pendant la semaine de la Pentecôte, du 22au 26 mai, dans les salons du ministère de l'instruction publique, dont la disposition laissait quelque peu à désirer au point de vue de l'installation. La séance d'ouverture a été présidée par M. Chabouillet, du comité des travaux historiques et scientifiques. Après avoir, au nom du ministre,souhaité la bienvenue aux délégués des sociétés savantes et aux correspondants officiels ou volontaires du ministère de l'instruction publique, M:Cha- bouillet a dit qu'il n’avait pas été téméraire en affirmant dès le début le succès de la session de 1888. : Le président a ensuite donné lecture del’arrèté ministériel constituant les bureaux des sections du congrès. La séance a eté levée à deux heures un quart et les diffé- rentes sections se sont réunies dans les locaux qui leur ont été affectés. Nous ne nous occuperons ici que de la section des sciences et plus particulièrement des questions se rattachant à l'étude de l’Ansectologie. Le bureau nommé par arrêté du Ministre étaii ainsi com- posé: M. Faye, président, MM. Milne Edwards, Marcart, Dar- brousse et Leroy de Méricourt, vice-présidents; MM. Vaillart, et Angot,secrétaires. | La section réunie a ensuite nommé assesseurs : MM.Meray, Damiens, Cotteau, et Fabre (de Commentry). La séance du 22 à été consacrée à la division de la section et à la préparation de l'ordre du jour de chacune d'elles. La 126 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE sous-section des sciences physiques et naturelles a réservé ses séances pour l'après-midi, une heure et demie. Dans la séance du 23, M. Le Jolis, de la Société des sciences naturelles de Cherbourg, à propos de la 14° question, a exposé les difficultés que présente ces observations pour être comparables et par conséquent pour pouvoir servir utilement aux études météorologiques. MM. Milne, Edwards et Chatin croient que ces difficultés ne doivent pas décourager les observateurs et que ces études offriraient un réel intérêt. — Nous sommes tout à fait de cet avis, et si nos études sur ce sujet avaient été assez avancées, nous nous serions fait un devoir de les communiquer. Dans la séance du 24, il n’a pas été traité de questions se rattachant à l'insectologie. La séance du 25 mai a été ouverte à une heure sous la pré- sidence de MM. Faye, président; Cotteau assesseur ; Angot, secrétaire. M. Mégnin à fait une très intéressante communication sur la faune des tombeaux (1). (A suivre.) A. RaMé. Souvenirs des Bergeries de Sénart Note sur une éducation du Ver à soie du Mürier faite à Champrosay (Seine-et-Oise) Par. M. J. Fallou. À la séance du 4 janvier de cette année, j'ai eu l'honneur de communiquer aux membres de la section d’insectologie quelques observations au sujet d’une éducation de Sericaria Muri, aujourd'hui je viens soumettre à la Société les motifs qui m'ont engagé à faire cette éducation, lui faire connaître les résultats que j'ai obtenus et lui présenter les spécimens qui en ont été le produit. 1, Nous la publierons dans le prochain numéro, BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 197 Voici quelle a été ma première pensée : utiliser les feuilles des nombreux Müriers qui existent dans nos environs et populariser l'industrie séricicole dans notre campagne: le pays, en effet, est des plus favorables à cette culture, si l’on s’en rapporte à ce vieux dicton qui prétend que, là où croit la vigne, peut venir la soie. Situés à 30 kilomètres sud de Paris, dans le département de Seine-et-Oise, les Mûriers autrefois plantés y ont parfaitement prospéré, et il en reste encore de très anciens, soit dans les haies, soit disséminés dans différentes propriétés, à Ville- neuve-Saint-Georges, à Montgeron, à Brunoy et tout parti- culièrement dans la commune de Draveil, qui a été le lieu de prédilection de M. Camille Beauvais, lors de la création de son établissement séricicole, sur laquel!e je reviendrai. Je crois qu'il n’est pas sans intérêt de rappeler ici l'époque de l'introduction du- Mûrier aux environs de Paris, dans le but d'y cultiver le Ver à soie, d'indiquer les établissements séricicoles qui ont existé plusieurs siècles avant notre époque, et de signaler ceux dont la création a été plus récente. C'est sous le règne de Henri IV, en 1599, que les premiers Mûriers furent plantés. A Paris même, l'an 1601, il en fut amené à Paris quinze à vingt mille, qui furent plantés dans les jardins des Tuileries, à Madrid, près Paris, et au bois de Vincennes; il fut en outre construit aux Tuileries une mai- son aménagée tout spécialement pour la nourriture de Vers et les p:emiers travaux de la soie. Colbert fonda de nouvelles pépinières dans le centre de la France. L'industrie de la soie fut encore protégée sous le règne de Louis XV et sous celui de Louis XVI, où elle prit encore plus d'extension. En 1805, la Société d'agriculture de Paris proposa un prix pour la plantation des Müûriers et, en 1818, le nombre de pieds s'élevait à plusieurs millions. En 1820, lorsque le gouffre dans lequel la France était tombée à la suite des invasions de 1814 et de 1815 fut à peu 128 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE près comblé, et que le pays commença à goûter les bienfaits . de la paix, la fabrication des soieries se relevaet fut toujours en croissant. | En 1830, on n'estimait pas à moins de 400 millions lan valeur de nos soieries fabriquées chaque année ; nos fabricants. occupaient plus de 200.000 personnes, mais le développement de la production de la soie ne pouvant plus suivre notre fabri- 1 cation, il fallait demander au dehors, chaque année, un supplé- ment considérable, qui dépassait quelquefois 70 millions. Il s'agissait donc, pour se libérer de cet énorme tribut, d'amé- liorer l'industrie séricicole dans les départements où elle M existait déjà, de la répandre et de la populariser partout où . il était possible de le faire dans de bonnes conditions. À ce sujet, la France agricole et manufacturière n'oubliera jamais ce qu’elle doit au célèbre et patriotique expérimen- tateur des Bergeries de Sénart, M. Camille Beauvais. C'est de l'établissement séricicole des Bergeries qu'est parti le mou- vement : c'est à l'exemple de M. Beauvais, passionné pour l'industrie de la soie, transportant à Paris la culture du Mürier et l'éducation des Vers. L'œuvre de M. C. Beauvais obtenait un succès complet aux Bergeries de Sénart, la végétation de ses müûriers était magni- fique, et les éducations de 15 à 20 onces dans une magnanerie modèle d’après le système d’Arcet, appliqué pour la première fois dans cet établissement, donnaient les résultats les plus satisfaisants. Les cours pratiques et gratuits que M. Beauvais professait chaque année avec tant de dévouement, réunissaient des élèves du Midi, du Centre et du Nord et répandaient par- tout l'esprit d'émulation. | C'est en 1828 que M. Camille Beauvais a fait ses premières . plantations; c’est en 1834 qu'il a commencé ses cours prâ=… tiques, qui ont eu tant de succès et ont fourni un si grand nombre d'habiles sériciculteurs. (A suivre.) Le Cogérant : A. WALLES. Jap, de la Soc, de Typ. = NOIZETTE, 8, r, Campagne 4re, Paris. TREIZIÈME ANNÉE, Ne 9. Septembre 1888 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Le Rhynchites conicus. — Le flambage des chaumes après la récolte. — Araignées et Chenilles comestibles. — Moyen facile de se débarrasser des Insectes nuisibles aux arbres fruitiers. — Etude sur la Calandre et ses ravages dans les Indes. — Souvenir des Bergeries de Sénart. — Congrès des Sociétés savantes : La Faune des tombeaux.— Vœux des conseils généraux. — Nouvelles. — Pluie de Fourmis. — Bibliographie. — Moyen de reconnaître la pureté de la cire d’Abeilles. Le Rhynchites conicus (Lisette ou Coupe-bourgeon). Ge petit coléoptère aussitôt sorti de terre, en mai ou juin, commence à faire le désespoir des arboriculteurs; car il apéantit tout le travail de la taille en supprimant les jeunes bourgeons réservés pour développer la charpente des arbres. Sile contre-bourgeon, qui pousse à l’aisselle de la feuille la plus proche, n’était pas attaqué après le bourgeon, il n’y au- rait que demi-mal ; mais détruit à son tour, l’arboriculteur n'est plus maitre de la forme qu'il veut donner à ses ar- bres. | Ce n'est pas pour le besoin de détruire que notre insecte scie les boutons des arbres mais bien pour pourvoir aux soins de sa progéniture. Il faut avoir bien soin de ne pas laisser par terre les bour- geons coupés par la Lisette. Il est important de les recueillir tous, et de les brûler, aussi bien ceux que l’on trouve sur le sol que ceux qui pendent aux arbres. A. W. Le fiambage des chaumes après la récolte. Assaillis de tous côtés par des légions d'insectes, beaucoup de cultivateurs ne se doutent guère qu'ils protègent leur multiplication en ne flambant pas les chaumes après la moisson. 130 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les éteules de céréales depuis la base jusqu'à la racine cachent toutes sortes de petits animaux nuisibles. Y mettre le feu est un des moyens les plus expéditifs pour s’en débar- rasser, ainsi que de leurs œufs, de leurs larves et de leurs chrysalides. A. W. Araîignées et chenilles comestibles. Nous détachons des mémoires d'un ancien naturaliste, M. Quatremère d'Isjonval, qui a fait des études et des recher- ches très sérieuses sur les araignées, une note qui plaide en faveur de l'utilité que nous pourrions tirer de quelques insec- tes dans notre alimentation. Des exemples nous ont prouvé que plusieurs d’entre eux peuvent fournir et fournissent en effet des aliments à l'homme; mais les préjugés nous ont empêché et nous empêcheront encore longtemps de profiter de bien d'autres espèces, pour la plupart très communes que nous trouverions peut-être déli- cieuses, s'il nous était possible de surmonter la répugnance que nous éprouvons pour des tentatives de ce genre. Les notes de M. d'Isjonval nous font connaître un fait qui prou- verait que les préjugés seuls nous empêchent de tirer parti des insectes qui nous paraissent les plus dégoüûtants. Aussi pour ne rien enlever au piquant de son récit je lui laisse la parole. « M. de la Lande qui, pendant les dernières années de son séjour en France, venait souper tous les samedis chez moi, et s'y rendait souvent, dès la sortie de l'académie, ne trouvait rien de plus à son gré, en attendant le service, que de man- ger des araignées et des chenilles, lorsque s’en était la saison. Comme mon appartement donnait de plain-pied sur un assez beau jardin, il trouvait facilement de quoi passer sa première faim; mais comme M”° d'Isjonval aimait à faire bien les choses, elle lui en amassait pendant l’après-dîner un certain nombre et les lui faisait servir aussitôt après son arrivée. Comme je lui laissai toujours ma part de ce ragoût, je ne BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 131 puis vous parler que par ouï-dire de la différence de saveur qu'il y a entre une araignée et une chenille. La première, selon notre astronome, a un goût de noisette et la seconde un véritable goût de fruit à noyau. » Moyen facile de se débarrasser des insectes nuisibles aux arbres fruitiers, Il y à un moyen bien simple de se débarrasser des insectes qui font tant de mal aux arbres fruitiers, s’il faut en croire un des grands cultivateurs de raisins de Thomery, M. Rose Charmeux. Voici la recette : Badigeonner larbre attaqué avec du vernis métallique, vendu dans le commerce sous le nom de vernis anglais. La première fois que M. Charmeux a employé ce produit c'était sur un poirier infesté par le tigre, qu'il éloignait mo- mentanément par un lait de chaux dont il faisait badigeonner l'arbre. La première année l'arbre a montré de plus belles pousses et la deuxième année il reprenait une végétation luxuriante. Comme le succès oblige, M. Charmeux a fait badigeonner 200 mètres d’espaliers garnis de poiriers et de pêchers qui étaient également assaillis et depuis trois ans il ne voit plus non seulement de tigre, mais les pucerons jani- gères et autres insectes du même genre ont disparu. Aujour- d'hui tous les arbres fruitiers de M. Charmeux sont en bon état de vigueur et de production. En employant ce vernis, il faut éviter d'en mettre sur les lambourdes et les boutons à fruits. Ne pourrait-on pas appliquer ce procédé à la vigne pour la destruction des œufs que le phylloxera dépose sous l'écorce ? Le vernis métallique se vend 60 centimes ie kilog chez les marchands de peinture et un kilog suffit pour enduire 60 sou- ches. La dépense, main-d'œuvre comprise, serait au plus de 2 centimes par souche. C'est à essayer. 132 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE Étude sur la Calandre ET SES RAVAGES DANS LES INDES Par M. E. C. Cotes, premier adjoint à la direction du Muséum Indien, Vers la deuxième partie du mois de juin, on remarque dans les amas de blé, qui ont été recueillis aux premières chaleurs, que chaque grain est percé d'un trou et que l'inté- rieur du grain est presque entièrement dévoré. C'est le fait de l’insecte appelé vulgairement Calandre, le Sitophilus orizæ de Linné. On voiten même temps l'insecte parfait apparaitre sur la couche supérieure du blé et se montrer en grande quantité, sile monceau est remué. À partir de juin, si l'on ne prend des mesures contre cet insecte les dégâts qu'il cause s’accroissent rapidement de sorte que quelquefois, ils attei- gnent jusqu à à 0/0. Les variétés de blé tendre sont les plus facilement attaquées ; tels sont les blés de Delhi, de Buxa et d'Hanskhali, tandis que le blé rouge et dur n’est que faiblement endommagé. Le chiffre de la perte occasionnée par la Calandre est estimé par MM. Rallifrères à 2 1/2 0/0, le maximum étant 5 0/0 et le minimum 1. Si l'on évalue à 6 millions de livres sterling la valeur du blé exporté, la perte annuelle causée par l'insecte dans ce blé exporté s'élèvera à 150.000 livres sterling (3,750,000 francs). Gette somme, quoique considérable, ne représente en réalité qu'une partie de la perte réelle ; attendu qu'elle ne comprend pas les dégâts faits au blé consommé dans le pays, niles dommages occasionnés au riz, qui est aussi attaqué par le même insecte, ni bien entendu le déficit résultant de la difficulté d’enfermer les grains. Outre la perte pécuniaire due aux charançons, il n’est pas inutile de faire observer que la farine faite de blé infesté, dans laquelleun certain nombre d'insectes ont été moulus, est très probablement nuisible à la santé. Il est reconnu en effet que ces insectes par leurs propriétés vésicantes, même pris à très petites doses irritent,fortement les voies urinaires. Les amas de blé sont susceptibles d’être attaqués, dans les BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 133 diverses parties du monde, par deux espèces de Calandres, la C. Granaria(Sitophilus granarius) et la C. Orizæ (Sitophilus orizæ). Ges deux espèces ont une grande ressemblance et leurs mœurs sont presque les mêmes, mais dans une étude com- plète il est nécessaire de les distinguer. On croit que la C. Granaria a été introduite en Europe des régions de l'Est, probablement de l'Egypte; elle est mainte- nant commune dans toute l'Europe et dans l'Amérique. Au premier coup d'œil elle paraît identique à la C. Orizæ, mais elle est un peu plus grande, elle n’a pas de légères taches jaunes sur les élytres et la partie lisse du milieu du corselet est un peu mieux déterminée. On ne la trouve que dans les greniers où elle attaque le blé, le seigle et le maïs. Une cha- leur assez considérable est nécessaire pour qu'elle puisse se développer. Espèce indienne. L'insecte que l’on trouve à Calcutta dans le bléetle riz, est la Calandra (Sitophilus) orizæ de Linné. Au printemps la femelle perce avec ses mandibules les grains qui sont dans les greniers et dépose un œuf dans cha- que grain. Le trou, un peu en ligne courbe, n'atteint pas en profondeur un millimètre et demi; il est plus étroit au fond qu'à l'ouverture.L'œuf qui à un demi-millimètre de longueur est allongé, ovoïde, transparent ; il est poussé au fond du trou et l'espace au-dessus est alors rempli de particules de grains rongées etréduites en poudre fine comme de la farine. L’ou- verture est bouchée par une sécrétion de l'insecte et elle est si bien dissimulée qu'elle devient imperceptible si ce n’est à l'examen le plus minutieux. La larve creuse rapidement son chemin jusqu'au cœur du grain; elle est épaisse charnue, et dans sa pleine croissance a de 4 milimètre et demi à3 mil- limètres de longueur iorsqu'elle est étendue, mais un peu moins dans sa position normale et habituelleen ligne courbe, sa largeur est d'environ les 2/3 de sa longueur. Elle est obtuse, blanchâtre et privée de pattes, sa tête est de couleur 134 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE marron, ses mandibules plus obscures au bout sont armées de dents arrondies et se terminent brusquement en pointe. Sur le segment qui est derrière la tête et sur celui de l’extré- mité on remarque quelques soies. (A suivre) Traduit par À, WALLÉS. Souvenirs des Bergeries de Sénart Note sur une éducation da Ver à soie du Mûrier faite à Champrosay (Seine-et-Oise) Par. M. J. Fallou. (Suite et fin.) L'espèce de Mürier plantée aux Bergeries était le lou des Chinois et venait d’un semis de graines de Chine apportées à M. Beauvais par un Hollandais. Il y avait de vastes pépi- nières de boutures de Mûrier lou, et M. Beauvais en planta à demeure une pièce de 3 hectares, qui étaient admirables à voir et qui donnaient un produit considérable en feuilles. Ce modèle d'établissement séricicole des Bergeries n'a pas survécu à la mort de M. C. Beauvais et à son fils. Dans une période de temps plus moderne, d'autres plan- tations de Müriers furent faites dans différents endroits de Paris; en 1850, Jacquemet-Bonnefond, pépiniériste distingué à Annonay, offrit à la Société séricicole et planta dans la pépinière du Luxembourg des Mûriers destinés à devenir des types de culture; mais cette remarquable promenade pari- sienne disparut, ainsi que les Müûriers, en 1865. Le savant Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire eut le premier l'idée d'introduire dans le parc du Bois de Boulogne une magnanerie et des {types de plantations de Müriers. À Paris même, il y eut lafilature des Champs-Élysées, qui avait été établie dans la rue du Chemin-de- Versailles, près de l'arc de triomphe; c’est là que M. de Tillancourt fonda sa filature, qui eut pendant quinze années un succès mérité. Get établis- sement recevait chaque année de 20 à 30,000 kilogrammes de cocons venus de nos environs et de pays plus éloignés. La soie que M. de Tillancourt obtenait rivalisait avec les plus BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 135 belles soies des Cévennes. M”° Cherrier, gérante de cette fila- ture, faisait des soies pour cordes d'instruments de musique d’une blancheur parfaite et d'une régularité mathématique. Ces produits, tout à fait exceptionnels, furent remarqués, aux expositions de 1844 et 1849, et M. de Tillancourt obte- nait pour ses échantillons des récompenses bien méritées, sans que le jury oubliât les services rendus par M*° Cher- rier. M. de Tillancourt, propriétaire agriculteur dans le départe- ment de l'Aisne, cessa alors de s'occuper de filature; en 1868, il fut nommé au Corps législatif, puis envoyé à l’Assemblée nationale en 1871. Le résumé, fort incomplet sans doute, des heureux résul- tats obtenus pour la production de la soie dans Paris et ses environs, et particulièrement les souvenirs des succès rem- portés aux Bergeries de Sénart, m'ont suggéré l'idée de pro- fiter de l'expérience acquise par nos devanciers et des con- seils de nos plus savants sériciculteurs. Quant à essayer de reconstituer dans le pays que j'habite les éducations de Vers à soie, rien ne serait plus facile : Champrosay est, en effet, situé dans la même commune que les Bergeries, et les Müûriers existant dans toutes les pro- priétés de ce village, la nourriture des Vers serait, comme autrefois, à la portée de tous. Ce n'est certes pas mon idée de penser à créer de grands établissements séricicoles ; mais mon but serait de me rallier au programme de nos plus dévoués et de nos plus compé- tents sériciculteurs, que leurs études et leurs expériences ont conduits vers les petites éducations populaires. La statistique, du reste, nous démontre, chiffres en mains, que sur 100 à 120 millions de soie grège, qui est la production moyenne annuelle de la France, la petite magnanerie entre pour les trois quarts. Ceux qui habitent la campagne pour leur agrément ne trouveraient-ils pas, en effet, un véritable avantage et un réel bénéfice à planter des Müûriers et à élever des Vers à soie, 136 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE alors que dans une chambre les seuls frais seraient un peu de feu parfois ? Nos plus éminents professeurs de sériciculture n’ont cessé de recommander ces petites éducations populaires. M. Barbe, ministre de l’agriculture, à la date du 27 octobre 1887, a adressé aux professeurs chargés des cours de sériciculture dans les écoles normales d’instituteurs et d'institutrices, une circulaire où il décide que cet enseignement serait désormais confié aux professeurs départementaux d'agriculture, que M. Maillot, directeur de la station séricicole de Montpellier, serait chargé de la direction et de la surveillance, et qu'en outre cet enseignement comprendrait à l'avenir des confé- rences et des exercices pratiques. Je ne veux citer ici que quelques passages de cette cireu- laire, qui tendent à encourager le système des petites édu- cations : « De toutes les industries agricoles, la sériciculture est celle dont l’enseignement dans les écoles est le plus facile... Pour enseigner pratiquement l'élevage des Vers à soie, il suffit de 2 ou 3 grammes de graines, dontles Vers occuperont 4 à 6 mètres carrés. Le travail est à la portée des enfants; il ne dure que trente à quarante jours. Donc, pas de dépenses . notables. » En le faisant dans son école, l'instituteur ou l'institutrice donnera, sans beaucoup de peine, un exemple utile. La Société nationale d'Acclimatation, depuis sa création, a constamment encouragé l'introduction et l'élevage en Europe des insectes séricigènes exotiques pouvant servir d’auxiliaires aux Vers à soie du Müûrier. Des primes importantes ont été accordées parla Société aux introducteurs et aux éleveurs de ces utiles Bombyciens. Chaque année des récompenses sont décernées aux éduca- teurs qui ont apporté des faits neuveaux ou obtenu des progrès. Les améliorations dignes d'être signalées sont tou- jours appréciées à leur juste valeur par la Société : elle a’ en outre, créé des prix se rapportant à l'amélioration de la ai Ml at ti te Giro mdt ‘dés D Se és Land ès Lies, BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 131 sériciculture, dont plusieurs sont encore à décerner. Parti- culièrement, un prix spécial a été fondé, en 1870, pour encou- rager les petites éducations dans le bassin de la Seine, qui per- mettront de mettre en grenage des cocons provenant d'éduca- tions dans lesquelles aucune maladie n'aura été constatée, Ce sont tous ces considérants qui ont appelé mon attention et m'ont décidé à commencer une petite éducation. Il me manquait, pour arriver au but que je me proposais, les pre- miers éléments, je dus recourir à l’obligeance de M. Dusu- zeau, directeur du Laboratoire d’études de la soie, à la Con- dition des soies de Lyon, et, à la fin du mois de mai 1887, je lui demandai des œufs d’une race de Vers à soie susceptible d'être élevée avec avantage sous le climat parisien. M. Dusu- zeau ne possédait plus d'œufs; mais, avec sa bienveillance habituelle, il m'expédia aussitôt environ deux cents vers de la race Bione, à cocons jaunes fins. Ils étaient à leur deuxième mue et je les reçus en parfait état à Champrosay, le 2 juin. Je les installai dans une pièce habitée du rez-de-chaussée, située au midi, et les ai élevés sur des branches coupées (éducation dite à la turque). Ces branches provenaient de très anciens Müriers blancs situés en face de mon habitation où ils couvrent, lorsqu'ils sont feuillés, une vaste cour dépen- dant de l’ancien château de notre savant et très sympathique confrère, M. Georges Mathias. Les résultats de cette éducation ont été des plus satisfai- sants : pas un seul cas de mort ne s'est présenté; ils ont tous filé de beaux cocons et la mortalité ne sest non plus montrée dans ces mêmes cocons. Tous les papillons en sont sortis sans avortement ; ils se sont bien accouplés et les pontes ont été abondantes. Durant le cours de cette éducation, il m'est venu des visi- teurs qui se sont intéressés à cetle culture. J'ai été assez heu- reux de pouvoir offrir à des instituteurs et institutrices et à plusieurs de leursélèves des cocons du Bombyx Mori et de ceux du Ver à soie du chêne, l’Antheræwa Pernyi. Au prin- temps de 1888, je me propose de donner non pas des œufs 138 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE du Sericaria Mori, désirant les mettre moi-même en incuba- tion, mais des Vers aussitôt leur éclosion. L'an prochain, j'aurai l'honneur de faire connaître à la Société les résultats de ma tentative. Congrès des Sociétés savantes. Compte rendu par A, Ramé, vice-président de la section de sériciculture Délégué de la société centrale d’apiculture et d’insectologie. (Suite) Ainsi que nous l’avons annoncé, dans notre derniernuméro, pous commençons la très intéressante communication faite par M. P. Mégnin sur les insectes qui dévorent les cadavres de l'homme. LA FAUNE DES TOMBEAUX On croit généralement que les cadavres inhumés sont dévorés par des vers, comme des cadavres à l’air libre, et cette idée vient de ce que le vulgaire regarde encore le déve- loppement de ces vers comme spontané. Nous savons cepen- dant que ces prétendus vers sont des larves d'insectes qui proviennent d'œufs déposés sur les cadavres. Ces insectes sont : des Diptères, des Coléoptères, et même des Lépidoptères et des Arachnides du groupe des Acariens, et nous avons montré que le dépôt de leurs œufs, par ces insectes, ne se fait pas au même moment pour tous; qu'ils choississent chacun un certain degré de décomposition, et que ce moment varie depuis quelques minutes jusqu'à deux et même trois ans après la mort, mais qu'il est tellement cons- tant pour chaque espèce et la succession de leur apparition est tellement régulière, que l'on peut, par l'examen des débris qu'ils laissent, comme par l’étude des stratifications géologiques, apprécier l'âge du cadavre, c’est-à-dire remonter assez exactement à l’époque de la mort, ce qui a souvent une importance capitale en médecine légale. Connaissant le développement des vers des cadavres, nous étions convaincus, et tous les naturalistes avec nous, que les É È 4 1 ai int atrrtiléttls “ninstiats aude. née ÈS Sr EE SSSR ES SE Led t'0.- à dt csiénti die in nait) as LÉ ESS Sd Se nt ae dt dt : cris BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 139 mots: les vers du tombeau, étaient l'expression d’un préjugé, et tout cadavre enfermé dans un cercueil et enterré à deux mètres de profondeur, mesure réglementaire, se décom- posait et se réduisait en poudre, comme il est dit dans la Bible, sous l'influence des seuls agents physiques et chi- miques. Nous nous trompions ; car, ainsi que nous l'avons reconnu, les cadavres inhumés sont dévorés par des vers, tout comme ceux qui sont abandonnés à l’air libre. Nous devons d’avoir pu faire la constatation de ce fait à M. le professeur Brouardel qui, comme président de la C'om- mission d'assainissement des cimetières faisait faire des exhuma- tions l’hiver dernier, au cimetière d’Ivry, pour se rendre compte de l'état de décomposition des cadavres inhumés dans certaines conditions, et nous avait procuré l'occasion d'assis- ter à ces exhumations. Les cadavres en question avaient été enterrés à des épo- ques connues, variant de deux à trois ans, et sur chacun d'eux nous avons pu faire une ample récolte de larves, de coques, de nymphes et même d'individus adultes de diverses espèces d'insectes. Après leur détermination, nous avons reconnu que, si le nombre des larves qui dévorent les cadavres inhumés est très nombreux en individus, par contre le nombre des espè- ces est beaucoup plus limité que sur les cadavres à l’air libre ; plusieurs sont les mêmes dansles deux cas, mais il y en a de spéciales aux tombeaux, dont les mœurs, jusqu'ici inconnues, sont extrêmement intéressantes pour les zoologistes. Les espèces d'insectes que nous avons recueillies dans les bières exhumées, soit à l’état parfait, soit à l’état de larves, soit à l’état de chrysalides, pleines ou vides, sont les suivan- tes : Quatre espèces de Diptères: la Calliphora vomitorra, la Cur- tonevra stabulans, la Phora aterrima et une Anthomya indéter- minée ; une espèce de Coléoptère : le #hizophaqus parallelocolis; deux Thysanoures : l’Achorutes armatus et le Templetonia nitida, et une jeune /ule indéterminée. 140 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les larves du Coléoptère et celles des Diptères ont un rôle très actif dans la décomposition des cadavres inhumés ; mais, comme sur les cadavres à l’air libre, elles n'apparaissent que successivement: sur des cadavres inhumés depuis deux ans, le rôle des larves de Calliphores et de Curtonèvres était ter- miné depuis longtemps, car leur activité s'était exercée dès la mise en bière; les Anthomyes leur avaient succédé, mais les larves de Phoras venaient seulement d'accomplir leur tra- vail, car leur métamorphose nymphéale était toute récente et leur éclosion s'est faite dans les tubes où nous en avions enfermé un certain nombre, ce qui nous a permis de récolter upe grande quantité de ces mouches à l'état parfait, Signa- lons en passant que c’est par myriades que les nymphes de Phoras existaient sur les cadavres de deux ans: ils en étaient littéralement couverts. Quant aux larves de Rhisophages, elles étaient encore en pleine activité et nous en avons récolté un grand nombre de vivantes, ainsi que quelques individus à l’état parfait. Comment ces divers insectes arrivent-ils sur des cadavres inhumés à deux mètres de profondeur et enfermés dans des cercueils à planches assez bien jointes ? Nous devons dire tout de suite, relativement à ces cercueils, que l'humidité et la poussée des terres provoque très vite un voilement des planches et que de larges voies de pénétration se produisent promptement ainsi que nous l'avons constaté. Un fait curieux nous a fait découvrir de quelle manière les larves des Calliphores et surtout de Curtonèvres qui sont bien plus abondantes que les premières, arrivent sur les cadavres: les cadavres inhumés pendant l'été, seuls, en présentaient les restes, tandis que ceux inhumés pendant l'hiver en étaient totalement dépourvus, bien qu'ils présentassent en abondance des chrysalides d'Anthomyes et surtout de Phoras, et de nom- breuses larves très actives de Rhisophages. Ge fait prouve que les œufs de ces Diptères ont été déposés dans les ouver- tures naturelles des morts, bouche ou narines, avant l’ense- velissement et que les larves se sont dévelcppées ersuite __ , dt “ni fois ft MÉdlEd ÉESSS SS SS CS de r e domi té an état Cd ft \ s * isss tot ms nds eo à hi BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE À 41 dans la bière ; on sait, en effet, combien ces mouches sont com- munes dans les chambres de malades et dans les salles des hôpitaux pendant la saison chaude; elles ont complètement disparu pendant l'hiver. Quant aux Phoras et aux Rhizophages trouvés en pleine vie sur des cadavres inhumés depuis deux ans, il faut forcément admettre que leurs larves proviennent d'œufs pondus à la sur- face du sol par ces insectes, attirés par des émanations parti- culières perceptibles à leurs sens; qu'elles ont traversé toute la couche de terre qui les séparait du cadavre, dirigées par leur odorat, et qu'elles sont ainsi arrivées à sa surface comme d’autres larves de Mouches arrivent ainsi qu'on le sait, sur les truffes en décomposition cachées aussi dans la terre. Un fait de mœurs très curieux nous a aussi été révélé par nos recherches ; c’est que les Phoras s'adressent de préfé- rence aux cadavres maigres, tandis queles /hizophaqus paral- lelocollis ne se trouvent que sur les cadavres gras; la larve de ce dernier paraît en effet ne vivre que de gras de cadavres et nous ne l'avons trouvée que sur les amas de graisse rancie qui avaient coulé au fond de la bière en s'y moulant, et provenant de cadavres très gras. Cette dernière larve était jusqu'à présent tout à fait incori= nue des éntomologistes, aussi bien que celle de la Phora, du reste, et l’on ignorait comment et où se passait la première phase de la vie de ces insectes. Le lhizophagqus parallelocollis est un petit Coléoptère très rare dans les collections et on l'avait rencontré exclusivement dans l'herbe des cimetières, on voit maintenant pourquoi: c'est qu'il était là pour y pon- dre, ou bien il venait d'accomplir son voyage souterrain à la suite de sa métamorphose et revenait à l'air libre pour s’ac- coupler. Outre ces faits extrèmement intéressants au point de vue de la biologie de certains Insectes, cette étude vient augmenter nos matériaux pour l'application de l'Entomologie à la méde- cine légale, en nous fournissant de nouvelles données 142 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE certaines sur l’époque du développement de nouvelles espè- ces d'Insectes sur les cadavres inhumés. A. RAMÉ (À suivre.) Vœux des conseils généraux pour la destruction des insectes nuisibles et la conservation des ani- maux insectivores (Session d'août 1888). Manche. — Que l'administration fasse protéger les animaux insectivores et surtout les destructeurs des larves de hanne- tons. Meurthe-et-Moselle. — Que la chasse aux petits oiseaux soit interdite sur toute l'étendue du territoire français. Nord.— Que du sulfure de carbone soit mis à la disposition des cultivateurs de betteraves pour combattre l'invasion des silphes opaques. Nouvelles. Oise. — La présence dela nématode de la betterave est signalée sur divers points. Lot-et-Garonne.—L'invasion des chenilles dans les pruniers s'est considérablement étendue depuis l’année dernière et 143 communes du département ont été ravagées. Le comice agricole de Villeneuve-sur-Lot a émis un vœu en faveur de l'application rigoureuse de la loi sur l’échenillage. L'usage de la saccharine vient d’être interdite en Angleterre dans la fabrication de la bière. Le gouvernement portugais vient de prohiber l'importation de la saccharine. Seuls, les pharmaciens pourront employer ce produit à titre de médicament. Le 4° fascicule du bulletin du ministère de l’agriculture publie entre autres choses le rapport de M. Grosjean sur les hébbdis hs ———” BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 143 moyens de combattre le silphe opaque et une note de M. Martin, consul, sur l'industrie des vers à soie à Cartha- gène. Pluie de fourmis. J'ai déjà signalé l'apparition qui a eu lieu le dimanche 21 juillet 1867, sur un grand nombre de points de Paris d’une quantité de fourmis tellement considérable, qu’elles formaient sur le sol des amas épais et qu'on aurait pu en prendre en quelques secondes des centaines d'individus. J'ai observé ce fait curieux dans l'avenue de la Grande-Armée, dans les Champs-Elysées, sur le quai d'Orsay, ainsi que dans plusieurs rues de la rive gauche de la Seine. Une particularité que j'ai noté, c'est que le lendemain du jour où j'ai fait cetle remar- que, malgré d'actives recherches je n'ai pu retrouver que quelques individus isolés de cetie fourmi, et cela dans les endroits où la veille elle était si commune. Le docteur Giraud, un savant hyménoptériste, a fait le 21 juillet 4867, une observation semblable en traversant Paris. Dans le quartier du Marais, de quatre à six heures du soir l'abondance de cette fourmi était vraiment surprenante ; à chaque pas on la voyait s’abattre snr le pavé. Les femelles ailées étaient beaucoup plus nombreuses que les mâles. Nous avons aussi observé quelques sujets privés de leurs ailes. Cette fourmi était la Formica aliena, Forster, elle est très commune dans les environs de Paris, et en particulier dans les bois de Bondy. Le docteur Giraud nous a fait connaître que ces fourmis s'élèvent dans les airs en troupes innombrables pour y con- sommer l'union des sexes, et il suppose que c'est pendant ce «oyage de fête qu'un coup de vent a pu les emporter au-des- sus de Paris, où elles se sont abattues épuisées et à bout de force. J. FALLOU, 144 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Bibliographie . M. J.-L. Desbois, instituteur à Jugy (Saône-et-Loire), — inventeur du Zransparent graphique, est l’auteurdu Baréme agricole pour l'évaluation des terres, des prés, des vignes et le prix de leur fermage ; des récoltes en grains, en vins, en huile, en foin et en paille ; du rendement des grains en farine et en huile ; du prix des grains par le mesurage et le pesage, puis par le pesage etle mesurage, duprix des farines et des liqui- des, d’après le prix des grains. 4 Cet utile et unique ouvrage a été honoré de deux médailles d'argent, deux medailles de bronze, etc.,et adoptépar le conseil « général de Saône-et-Loire pour les bibliothèques scolaires. ; Prix franco : 2 francs. Par faveur spéciale, ce prix est réduit à « À fr. 25 pourles lecteurs et membres de la Société d’Apiculture « et d'Isectologie agricole. Le demander à l’auteur. | Moyen de reconnaitre Ia pureté de la cire d'Abeïilles La cire d'Abeilles est plus dense que la cérésine ou cire minérale : sa densité s'élève de 0,955 à 0,958, tandis que celle de la cérésine descend à 0,858 et ne s'élève pas plus haut que 0.901. Pour rechercher la cérésine dans la cire d’Abeilles, M. Bu- chner conseille de chauffer jusqu'à l’ébullition dans un tube à essai un échantillon de cire avec une solution de 1 partie de potasse caustique dans 8 parties d'alcool à 90 p.100, puis de - placer le tube dans un bain d'eau chaude pour empêcher la « solidification de son contenu. Si la cire est pure, la liqueur reste limpide ; si la cire contient de la cérésine, la liqueur est à surnagée par une couche huileuse ordinairement très colorée, laquelle apparait non moins nettement quand la masse s’est » solidifiée pendant son refroidissement. a —— Le Cogérant : À. WALLES. up. de in 596, de Typ.- MOMAPTE, 5, r. Campagne 47, Pasis- | | BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Etude snr la Calandre. — Procédés employés pour com- battre les Calandres ou pour prévenir leurs ravages. — Congrès des Sociétés savantes en 1889. — Pourquoi il faut incinérer les chaumes après la récolte.— Note sur la larve du Tenebrio molitor. — La Ramie, ainsi que les plantes qui l'entourent, n'est jamais assaillie par les insectes. — Les lules. — Le soufre contre les Sauterelles et les Che- nilles. — Procédé pour détruire les guêpiers. — De la ruche à cadres. — Le Black-Rot, le Mildew et le Phylloxera. — Utilisation des saute- relles comme engrais. Étude sur la Calandre et ses ravages dans les Indes (Suite.) La larve se transforme en nymphe dans l'intérieur du grain, sans qu'il y ait aucun changement perceptible à l'extérieur. L'insecte parfait est d’un brun marron obscur, long d’en- viron 3 millimètres et demi et large d’un peu plus d'un milli- mètre. La tête est prolongée en un rostre légèrement courbé et marqué longitudinalement de grossiers sillons formés de quelques gros points disposés irrégulièrement. Les antennes sont coudées entre le premier article, qui est fort long, et Les six suivants qui sont globuleux ; elles se terminent par une massué ovale. Les yeux sont latéraux et noirs. Le sommet de la tête est finement ponctué, le corselet l’est grossièrement, mais les points vont en s’affaiblissant vers la ligne médiane, qui est relativement lisse. Les élytres ont d”, stries nom- breuses composées de gros points enfoncés, chacune d'elles a deux taches ferrugineuses très variables de forme et de grandeur, l’une à l’épaule, l’autre après le milieu. L’extré- mité de l'abdomen est libre, c’est-à-dire non recouverte par les élytres. Les ailes sont débiles et paraissent peu propres au vol. Le dessous de l’insecte est de la même couleur que le dessus. Tout le corps et les pattes sont criblés de points et parsemés de poils jaunes, courts et raides, qui ne sont visi- bles que sous un certain jour. Lorsque l'insecte est arrivé à sa dernière métamorphose il 126 BULLETIN D'INSECTOLOGIF AGRICOLE sort du grain en laissant une ouverture d’un millimètre de diamètre qui conduit à la cavité occupée, d’abord par la larve et ensuite par la nymphe et dans laquelle il se retire fréquem- ment pourchercher un abri. Jusqu'à la sortie de l’insecte par- fait, le grain infesté, bien qu'un peu plus léger, est extérieu- rement à peu près semblable au grain qui est sain; attendu que le trou fait par la femelle en déposant son œuf est presque imperceptible. Cette circonstance a fait croire à tort que le blé n’était pas attaqué par les insectes jusque vers la fin de juin. Ce qui paraît être la vérité, c’est que la fin juin est le moment où la première génération d'insectes parfaits émerge du grain. On évalue à six semaines ou deux mois l'intervalle qui s'écoule entre le dépôt de l'œuf et la formation de l’insecte parfait. Mais cette durée paraît très variable et dépend beau- coup de la température. En Angleterre on a remarqué quil a fallu treize mois pour obtenir une simple génération. I n'y a probablement pas d'époque déterminée pour l'ac- couplement de ces insectes. Au Muséum indien quelques in- dividus que l’on avait conservés se sont unis en janvier, tandis qu'en Angleterre on a observé que l’accouplement avait lieu en septembre. Comme la plupart des insectes, la Calandre du blé n'est pas exempte de l'attaque de certains parasites. M. Fitch écrit dans l’Entomologiste en 1879, qu'il a remarqué deux et peut-être trois espèces de Chalcididæ qui s'attaquent aux Calandres et M. Curtis en a signalé un autre. M. Comstock a décrit aussi un petit parasite Chalcididæ d’un bleu d’acier avec de grands yeux rouges, le Pteromalus calandræ (Howard), qui ressemble. bien qu'il soit probablement différent, à des espèces trouvées à Calcutta en janvier 1888 sur un échantillon de blé infesté. Toutefois, il ne parait pas que le nombre des Calandres soit affecté sensiblement par l'attaque des parasites ou d’autres ennemis et il ne faut pas compter sur ces faibles auxiliaires pour combattre les destructeurs de nos grains. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 147 Procédés employés pour combattre les Calandres ou pour prévenir leurs ravages. Les amas de blé privés,autant qu'il est possible, du contact de l'air extérieur ne sont pas attaqués par les Calandres. A cet effet, dans les Indes, on creuse des fosses dans le sol ou bien l’on élève des constructions circulaires en terre, dont le fond et les côtés sont garnis de paille ou de sable. Le grain y étant renfermé, on le recouvre également de paille ou de sable et l’on dispose par-dessus une couche de terre bien battue. Du blé ainsi conservé a été trouvé au bout de trois ans par- faitement sain. Si l'on étend le grain au soleil et qu'on le remue de temps en temps, les calandres l’abandonnent. On doit toutefois avoir soin que Ja couche de blé n'ait pas plus d’un quart de pouce d'épaisseur ; autrement les insectes, qui cherchent à éviter lesrayons du soleil, parviennent à se dissimuler sous la couche trop épaisse du grain. On a dit aussi qu'on pourrait se débarrasser des Calandres en étendant le blé pendant les nuits froides de l'hiver. Mais on ignore jusqu à quel point les œufs, Les larves et les nymphes sont détruits par l'exposition soit au soleil, soit au froid et, s'ils ne sont pas anéantis, ces moyens ne constituent évidem- ment qu'un palliatif transitoire. Les Calandres paraissent très sensibles aux odeurs et il semble établi que le houblon, la graine de fenouil, les pieds d'’alouette, les fleurs de sureau, la rue, la lavande, la corian- dre et diverses autres plantes mêlés avec le grain infesté amènent les charançons à quitter le monceau de blé. Les habitants de Calcutta prétendent que le riz, amoncelé dans les magasins, s'il est mêlé avec de l’ailn’est pas attaqué par les espèces de charançons indiennes. Les feuilles d’un arbre indien appelé Veem tree ont étéfortement recommandées pour le même objet, et nous pensons que les fleurs du Pyrethrum cinerariæfolium dont on fait un grand usage en Amérique, poutraieñt aussi donner de bons résultats. Le professeur Church dans un mémoire publié par 7he 148 BULLETIN D'INSÉCTOLOGIE AGRICOLE Revenue and Agricultural department recommande l'emploi du sulfure de carbone, qui en Amérique a été utilisé contre la teigne du blé et qui parait mériter d’être expérimenté contre les Calandres. 1] s'exprime ainsi : Le seul moyen sûr et bon marché de pré- venir les ravages des Calandres sur le blé et le grain consiste dans l'emploi du sulfure de carbone. Si le blé est conservé dans des vases clos, une faible quantité de ce produit est suffisante; elle peut ne pas dépasser une demi-livre par tonne de grain, de sorte que la dépense nécessaire pour con- server une tonne de blé ne s'élève pas à plus de 8 d. (80cen- times). Le sulfure de carbone ne laisse nigoût, ni odeur désa- gréable et ne modifie pas la qualité du grain. Si au lieu de tn, pot en tt cylindres en fer où l'on enferme leblé quand on veut letraiter « parle suifure de carbone on emploie dessacs, l'influence pro- tectrice de cet agent chimique cesse rapidement et l’on doit en faire de nouvelles applications. Dans tous les cas ce liquide est employé de la manière suivante: une balle d'étoupe est attachée à l'extrémité d'un bâton d’une longueur telle que, plongé dans le vaisseau qui contient le grain, il puisse en « atteindre le milieu. L’étoupe, faisant l'office d’éponge, après avoir recu la charge de sulfure de carbone, est plongée à demeure dans le sac ou le cylindre dont l'ouverture est ensuite close. Quand on le juge nécessaire, on retire le bâton et on renouvelle la charge de sulfure de carbone. M. L. O. Howard, du Ministère de l’agriculture, des Etats- Unis, division de l’entomologie, écrit dans une lettre datée de Washington le 13 mars 1888. On considère ici (en Amérique), comme très bonne, l'idée d'établir un vaste dépôt où le grain après réceplion serait mis en une sorte de quarantaine et désinfecté au moyen d'un peu de suifure de carbone. Ce grain serait alors enlevé et. mis dans les greniers ou magasins. Le dépôt dont il s'agit devrait être clos autant qu'il est possible, et l'on placerait au-w dessus du grain un vase plat contenant environ une livre de sulfure de carbone. Cette substance se voiatilise rapidement PR PE TT TL RP IR BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 149 et le gaz qu'elle produit étant plus pesant que l’air, pénétre- rait à travers la masse du grain en détruisant tous les insectes qu'elle contient. En faisant usage de cet insecticide, on ne doit pas perdre de vue qu'il est extrêmement inflammable. L'ac- tion de l’air, quand on enlèverait le grain du dépôt, serait pro- bablement suffisante pour le débarrasser de l’odeur qu'il aurait pu acquérir. Traduit par A. WaLLës. (A suivre.) Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne en £SS9 Le Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts vient de nous faire parvenir le programme des questions soumises à MM. les délégués des sociétés savantes en vue du Congrès de 1889. Ce programme a été dressé, comme les précédents, par le comité des travaux historiques et scientifiques qui a cru devoir maintenir, cette année encore, un grand nombre de questions figurant déjà à l’ordre du jour des précédents con- grès. | Voici les questions posées à la Section des sciences, qui intéressent notre Société : 10° question. Etudier, au point de vue de la pisciculture, la faune des animaux invertébrés et les plantes qui se trouvent dans les eaux. 13° question. Etude des insectes qui attaquent les substan- ces alimentaires, biscuit, etc. 14 question. Etude des phénomènes périodiques de la végétation: date du bourgeonnement, de la floraison et de la maturité. Coïncidence de ces époques avec celle de l'appari- tion des principales espèces d'insectes nuisibles à l’agricul- ture. 30° el dernière question. Etude des animaux et des végé- taux qui vivent dans les mines et dans les houillères. ) 150 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les membres de la Société, désireux de traiter une ou plusieurs de ces questions et qui voudraient des renseigne- ments complémentaires, sont priés de s'adresser au Secréta- riat de la rédaction du Bulletin 18,rue Dauphine, Pourquoi il faut incinérer les chaumes après la récolte. Le déchaumage rend de bons services pour la destruction de l'insecte appelé Zabrus gibbus très nuisible aux jeunes pousses de blé qu'il dévore à l’état laiteux. Le moyen qui paraît le plus commode et le plus certain pour détruire les larves du Cèphe pygmée; qui causent des dom- mages assez graves au froment et au seigle, c’est de mettre le feu aux chaumes restés sur terre après la moisson, puisque“ les larves s’y trouvent renfermées près des racines. Il n’est pas facile de se défaire d'un insecte aussi générale- ment répandu que le Ceutorhynchus suliccollis Schoenh, dont les déprédations occasionnent parfois des pertes sérieuses; mais on en diminuerait cependant le nombre si l’on avait soin de brûler toutes les racines de choux tuberculés, lorsqu'on arrache cette plante en automne,et de nettoyer de leurs larves les racines des navets que l’on arrache pour les conserver. Pour lutter efficacement contre l’A/tica oleracea, il est im- portant de supprimer dans un vignoble et aux alentours tout ce qui peut devenir un refuge pourcet insecte, puis on brûle ces abris artificiels en les arrosant, si besoin est, d’un peu de pétrole. Onse débarrasse de l'£umolpe de la vigne en flambant toutes les feuilles recoquillées en cornet. Le meilleur moyen pour combattre l'Agapanthia marginella consiste à arracher le chaume après la moisson et à le brüler sur place, ce qui fait périr leslarves dans leur gite. Si le cultivateur veut faire échapper ses froments aux atteintes de la Cecydomia tritici, il faut que ses champs soient nets de mauvaises herbes et qu'il anéantisse au moyen du feu ce qui peut lui offrir une retraite assurée. ms dt) PL NT LOL A hr = BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 151 En arrachant et brûlant toutes les feuilles flétries de la betterave, on est certain de tuer toutes les Æylémies qui les ont rongées. Indépendamment des services qu'elle nousrend pour la des- truction des insectes nuisibles, l’incinération des chaumes restés sur terre après la moisson est encore un des excitants les plus actifs et les plus économiques de la végétation, sur- tout dans les terres fortes et argileuses que le feu dessèche et calcine ; elles s’ameublissent et s'amendent tout à la fois par cette opération simple, facile et qui ne coûte rien à exécuter. A. W. Note sur la larve du Tenebrio molitor. Appelée vulgairement Ver de farine ou Ver du meunier. Cette larve a 26 millimètres de longueur et sa peau d’un jaune d'ocre, écailleuse est tellement lisse que grâce à cette particularité et à sa force musculaire, l'animal est difficile à saisir. Le corps est allongé, de forme cylindrique et se com- pose de 12anneaux, chacun d'eux est bordé postérieurement d'une bande transversale brune ou roussâtre; le dernier anneau a la forme d'un cône tronqué et se termine par deux petites pointes cornées redressées. La tête est ovoïde, légère- ment aplatie et sans yeux apparents, elle est pourvue de deux antennestrès courtes composées de trois articles dont les deux premiers cylindriques, le second plus long et le dernier très petit avec un poil au bout. La bouche se compose de deux lèvres, deux mandibules et de petites palpes. Les trois premiers anneaux du corps sont garnis chacun en dessous d’une paire de pattes grêles et écailleuses, mais ces pattes, à cause de leur peu de développement, sont presque invisi- bles. Quand cette larve marche elle fait sortir d’entre la join- ture du pénultième et du dernier anneau une masse charnue et blanchâtre, garnie en dessous de deux mamelons allongés écailleux et mobiles dont elle fait usage comme de pattes en les appuyant sur le plan de position pour se pousser en avant. 152 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE L'anus de l’insecte est placé sur cette masse charnue,derrière les deux mamelons qui servent de pattes. Avant son développement complet la larve mue quatre fois et la dépouille conserve si bien la forme du corps qu’elle peut être prise pour une larve morte. C'est d'ordinaire dans le courant de juin que la larve se métamorphose en nymphe. L'insecte parfait se rencontre en juillet. La larve vit au fond des huches, dans les pétrins, les bou- langeries,les moulins et les magasins à farine. Elle se nourrit de farine ou de son et cause souvent de grands dégâts aux farines conservées dans les magasins et aux provisions de biscuits de mer sur les navires. Sile Ver de farine cause des déprédations, il est par contre utile dans certaines pêches où l’on s’en sert comme d’appât. Quelques industriels élèvent ces vers en grande quantité et les vendent pour servir de nourriture à certains oiseaux. Pour les élever, on place dans une caisse quelques larves, du pain desséché et des débris de flanelle. On a soin de fer- mer l'ouverture de cette caisse au moyen d’une fine toile métal- lique afin que les coléoptères éclos ne puissent pas s'échapper et surtout afin que les femelles, après l’accouplement, dépo- sent leurs œufs dans la caisse. Pour rendre cette éducation bien lucrative, on ajoute de temps en temps le cadavre d'un petit mammifère quelconque. A. La Ramie, ainsi que les plantes qui l'entourent, n'est jamais assaillie par les insectes. Cela tient, parait-il, à la grande quantité de tanin qu’exha- lent d’une manière constante les feuilles, l’écorce,les rhyzomes et les tubercules de cette plante textile. Etant donné que le tanin concentré est un poison,pour tous les insectes du règne parasiteinférieur,nous nous demandonssi BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 1593 la ramie, qui a le double avantage inappréciable de saturer de tanin l'air ambiant au moyen de ses feuilles et de son écorce, puis de faire pénétrer le tanin à jet continu dans les profondeurs du sol, au moyen de ses rhyzomes et de ses tu- bercules, ne donnerait pas une solution immédiate au pro- blème de la destruction du phylloxera? Nous invitons les intéressés à tenter cette expérience, d’ail- leurs fort peu coûteuse, il leur suflira de planter quelques ramies de distance en distance entre des vignes phylloxérées pour se rendre compte de l'influence que cette plante peut exercer comme insecticide. A. W. Les Eules. Le corps est allongé, cylindrique et imite grossièrement celui d’un ver de terre ou plutôt d'un minuscule serpent, il est recouvert d'une peau écailleuse, très lisse. Dans queluues espèces le corps se compose de 20 ou 50 anneaux et dans d’autres de plus de cent. La tête est arrondie, de la largeur du corps et rentrée; les yeux petits, globuleux, placés de chaque côté de la tête. Les antennes filiformes sont composées de 7 articles. Les mandi- bules sont courtes, épaisses, elles ont leur bord intérieur en scie et leur extrémité bifide. Les pattes sont placées tout le long du dessous du corps, sur deux rangs, depuis la tête jus- qu'au derrière et leur nombre varie de 30, 72, 100 jusqu'à 120 selon les espèces. Dans le repos, les Iules roulent leur corps en boule ou en spirale; la tête étant au milieu on croirait que ce sont de très petits serpents. Les lules sont ovipares et la femeile pond dans la terre un grand nombre d'œufs d'où sortent des petits très curieux à étudier. Les grandes espèces vivent sur la ‘terre, sous les pierres, dans:les lieux sablonneux et les bois ; elles causent peu de 154 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dommage. Les petites espèces se nourrissent de fruits, de racines ou de feuilles de plantes potagères. Une espèce sur- tout fait beaucoup de dégâts dans les semis de haricots; dès que le grain commence à germer, elle le perce, se loge de- dans, le ronge et ne l’abandonne que quand elle l’a détruit pour en dévorer un autre. En général ces animaux sont rongeurs et les matières végé- tales doivent faire leur nourriture habituelle. Cependant, De Geer a vu une lule ronger une larve de mouche et la man- ger en partie. Pour préserver les haricots des atteintes de ces insectes très pernicieux, il faut avant de les planter les faire tremper pendant au moins deux jours dans une forte décoction de suie et si malgré cela on s’apercevait qu'ils fussent attaqués, onarroserait avec une infusion de feuilles de noyer, à la- quelle on ajouterait un peu de sel, A, W. Le soufre contre les Sauterelles et les Chenilles, [ ne nous semble pas sans intérêt de signaler une observa- tion, que nous trouvons dans le Moniteur d'Horticulture, et qui peut avoir sa valeur à un moment donné. En Tunisie, pendant l'invasion des Criquets,un propriétaire ayant soufré une vigne pour la préserver de l'oïdium, quel- ques jours avant l'apparition des Sauterelles ,remarqua,après leur passage, que toute la partie qui avait été traitée au sou- fre était restée intacte alors que le reste était complètement détruit, ce qui tendrait à faire supposer que ces insectes au- raient le soufre en horreur. C'est une expérience à renouveler l'an prochain. La fleur de soufre a aussi une grande influence sur les Che- nilles, il suffit d'en insuffler sur un nid pour les voir se tordre et périr. Nous empruntons aussi à l’organe des amateurs de jardins et d'orchidées un procédé pour détruire les quépiers, commu- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 155 niqué par M. Duflos de Fransart. Ce procédé, aussi simple qu'infaillible, est employé depuis sept ans. Le soir, lorsque les Guêpes sont rentrées, on verse dans le trou qui leur sert de passage de 1 à 3 litres de coaltar ou gou- dron de houille, toutes périssent aussitôt. Depuis que ce moyen a été employé, une grande partie des fruits de M. Du- flos ont été préservés des déprédations de ces hymé- noptères, De la Ruche à cadres. Les avantages de la ruche à cadres sur celle à rayons fixes sont nombreux. La première est une sorte de volume ouvert où on peut lire et observer tous les jours. La seconde ne livre que très difficilement ses secrets. Elle est lourde ou légère et contient plus ou moins de population ; voilà tout ce que l’api- culteur fixiste peut savoir sur l’état de ses ruches de mai à octobre. Il faut, pour ne pas détruire le couvain, dans les ru- ches à rayons fixes, ne toucher au miel qu’à l’arrière-saison, tandis qu'avec la ruche à cadres et avec la turbine ou extrac- teur le miel est enlevé des rayons aussitôt qu'il est arrivé au degré de densité voulu. On peut, comme je le fais chaque année, récolter du miel d'arbres fruitiers, d’acacias et de mimosas, puis du miel de tilleuls et de prairies naturelles et, enfin, du miel d’hélio- tropes, de résédas et de bruyères. On peut m'objecter que par le culbutage ou les châssis on obtient, avec les ruches à rayons fixes, du miel de diverses qualités et, en assez grande quantité, si l'année est favorable. Je le sais, maïs à quelles conditions? Les étouffeurs aussi obtiennent du miel et de la cire en sacrifiant les abeilles. Avec la ruche à cadres, on fait ou on empêche les essaims, sans difficulté. On est enfin le maître à peu près absolu de ses Abeilles.Pour l’hivernage, on laisse seulement les cadres que les Abeilles peuvent couvrir et si à la fin de l'hiver elles ont 156 BULLETIN D 'INSECTOLOGIE AGRICOLE besoin de nourriture, on ajoute un cadre avec du miel ou du sirop. Au fur et à mesure que la population augmente, on ajoute des cadres vides, et enfin quand la ruche est à peu près pleine on place le grenier, ce qui permet, dans les bonnes années, de récolter des quantités très considérables de miel, et dans les mauvaises et les médiocres d'en récolter plus ou moins, mais d'en récolter toujours.La colonie d’une ruche à cadres est-elle faible, on prend à une autre très forte un rayon de couvain, on le donne à la faible et quelques jours après l'équilibre est rétabli et la récolte assurée pour les deux ruches. Une colonie devient-elle orpheline, sans reines au berceau ou sans œufs récemment pondus, l’apiculteur pour sauver cette colonie n'aura qu'à prendre dans une forte ruche ayant une bonne mère, un rayon avec une alvéole de reine et le donner à la ruche orpheline et elle sera sauvée. Avec une ruche à rayons fixes l’opération est bien plus difficile, sinon peu praticable ; car il m'est pas toujours aisé de reconnaître que les ruches manquent de mère; puis, le greffage d'un morceau de rayon avec une alvéole de reine ne se fait bien, dans les ruches ordinaires, qu'avec beaucoup d'adresse et d'expérience. Pour augmenter le nombre de ses colonies, l’apiculteur fixiste est obligé d'attendre la sortie des essaims. Il faut mon- ter la garde près les ruches de 9 heures du matin à 4 heures du soir pendant deux mois; on peut, il est vrai pratiquer l’essaimage artificiel, mais il n’est pas donné à tout le monde de bien faire cette opération et surtout de la faire au moment favorable. Avec les ruches à cadres, toutes es difficultés dis- paraissent. On prend à trois ou quatre fortes ruches un ou deux rayons garnis de couvain et d'abeilles. on les place dans une ruche vide et l’essaim est fait ; on peut aussi diviser une forte ruche en deux tout simplement en observant de s'assu- rer que les deux parties séparées possèdent des œufs récem- ment pondus ou des reines au berceau.Il n'y a pas à s'occuper si la nouvelle ruche a ou n'a pas de mère. Si elle en a une, BULLETIN D INSÈCTOLOGIE AGRICOLE 1517 c'est très bien et si elle n’en possède pas, c'est très bien encore; car les Abeilles s’en procurent une soit en soignant une alvéole de reine, s’il s’en trouve dans les rayons: soit en en créant deux ou trois avec des œufs pondus depuis peu; et puis quelle satisfaction pour l’apiculteur mobiliste de pouvoir à chaque moment favorable vider ses cadres et re- cueillir, du miel ayant une saveur spéciale! De plus le pas- sage des cadres dans la turbine ou mello-extracteur n’ayant d’autre-effet que d'enlever le miel qui s’y trouve, il peut re- mettre ces cadres vides là où il les a pris pleins de miel et les abeilles se hâtent, d’abord de les remettre en état si quelques parties de la cire des alvéoles ont été détériorées, puis de les remplir à nouveau. À l'époque d’une forte miellée, l’opéra- tion peut être recommencée tous les huit jours; mais malheureusement les pluies, les orages, les abaissements de température rendent rares les fortes miellées et la turbine ne peut fonctionner autant que les propriétaires d'abeilles le désireraient. Cette année les ruches Dadant et Leyens ont donné dans les Basses-Pyrénées de 20 à 40 kilog. de miel par ruche ; tandis que celles du pays du système fixiste ne donneront que peu de choses. J'ai dix ruches en paille avec cabotins ou greniers et quatre ruches du pays qui ne donneront pas un kilog. de miel et que je devrais nourrir si fatigué dune exploitation pareille je n'abandonnais définitivement ces ruches à rayons fixes. Ce renoncement me coûte beaucoup, car j'avais un faible pour les ruches en paille avec grenier ou cabotin, qui sont en usage dans les contrées avoisinant le plateau de Langres et qui étaient pour moi l’objet d’une sorte de culte; mais la supériorité des ruches à cadres mobiles est telle que je n'hé- site plus à abandonner les autres. Je les délaisse surtout à cause de la difficulté que j'éprouve avec ces ruches d’agran- dir suffisamment le nid à couvain d'abord et le grenier en- suite. Le succès pour moi en apiculture est intimement lié à la 158 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE facilité de développer le plus possible la population d’une co- lonie pour le momert de la plus forte miellée et de lui donner aussi à ce moment un vaste grenier, contenant des rayons garnis de cire naturelle ou gaufrée artificiellement prêts à recevoir la récolte. J'ai cru longtemps que les ruches Dadant et Leyens ne pouvaient s’obtenir qu'à des prix élevés. Après bien des tà- tonnements j'ai fini par les faire établir à 10 francs et quel- ques centimes, sans compter les cadres que je fais moi- même. A ceux de mes collègues en apiculture, habitant une con- trée mellifère, qui restent partisans de la ruche à rayons fixes j'adresse la prière de se procurer une ruche Dadant ou une ruche Leyens, d'amorcer fortement les cadres et d'y loger un bon essaim au printemps. Ils ne tarderont pas à se convaincre de la supériorité réelle du système mobiliste sur l’autre. FERNAND LA VINGEANNE. Le Black-Rot, le Mildew et le Phylloxera. M. Chatin a communiqué à l’Académie des sciences d’inté- ressantes expériences faites sur le phylloxera, le mildew et black-rot. Le phylloxera, on le sait, attaque les racines; le mildew s'en prend à la feuille : le black-rot détruit les grains de raisin. Toutes les vignes qui n’ont pas été détruites par le premier ont été frappées par les deux autres. L'année dernière, le mildew avait à peu près disparu ; on a cru à tort qu'il ne reparaitrait pas et on a négligé de pren- dre les précautions nécessaires pour prévenir ses atteintes. Cette négligence a produit les plus tristes résultats. Lès sou- ches épargnées parle mildew ont été frappées par le black-rot qui s’est attaqué aux grains. M. Chatin fait remarquer, en passant, que le phylloxera est râre aux environs de Paris. Cela tient, paraît-il, à ce qu'il a surtout du goût pour les grands crüs; or, les vignobles d'Ar- genteuil et de Suresnes ne passent pas pour des crus de haut BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 159 titre. Le mildew, lui, est moins difficile ; il a sévi avec vio- lence sur les vignes de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne. Au milieu de ces désastres, M. Chatin a vu une exception aux portes de Lyon sur les bords äu Rhône. Un Lyonnais, M. Desbois, communiquait, il y à quelque temps, à la Société nationale d'Agriculture, un moyen de détruire le phylloxera, ainsi que de préserver les vignes de ses attaques. Ce moyen consistait dans l'emploi d'un engrais particulier (où entrait le phosphore en nature, mélangé de diverses substances : chaux, potasse, ammoniaque), combiné avec un nouveau mode de tailler les vignes; au lieu de tailler tous les ans le cep por- teur, il le conserve trois ans. Par la combinaison de l’engrais et de la taille, ces vignes ont acquis, paraït-il, une vigueur qui ne le cède en rien à celle des plants américains. Une commission fut chargée de vérifier les assertions de M. Desbois. M. Chatin, au nom de cette commission, a con- firmé tout ce qu'a dit celui-ci. Au milieu d'une région où il n'existe plus de vigne, M. Chatin a trouvé, comme nous le disions plus haut, une superficie de quatre hectares et demi couverte de vignes splendides, d'une végétation merveilleuse et dont les feuilles ont des pétioles gros comme les sarments des vignes des en- virons de Paris. Et, cependant, chose surprenante, le phyl- loxera existe sur ces vignes; on le trouve sur leurs racines. Mais, par ses soins, M. Desboiïs a donné à celle-ci une vigueur qu'elles n'avaient plus depuis longtemps, vigueur qui leur a conféré l'immunité. Tels la plupart des cépages américains qui, comme l’on sait, défient les attaques du terrible ravageur. Et, en vertu du proverbe « qui peut plus, peut moins », non seulement ces vignes ont triomphé du phylloxera, maïs elles sont restées indemnes du mildew et du black-rot. Cela montre bien, ainsi que nous l'avons soutenu ily a plusieurs annéés, que le phylloxera est « effet » et non « cause ». Nous voulons dire que la cause occasionnelle du mal est le dépérissement, la misère physiologique des vignes qui les livrent désarmées aux coups du parasite: 160 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE C’est donc en choisissant de bons plants de vigne, en les taillant convenablement et en utilisant de bons engrais, qu'on se débarrassera des parasites qui nous ruinent. (Bulletin Agricole.) Utilisation des sauterelles comme engrais. M. Muntz, professeur à l’Institut agronomique, vient de publier une curieuse étude relative à l’utilisation des saute- relles comme engrais. Enfouies sur place, elles constituent une matière fertilisante remarquablement riche, notamment au point de vue de l'azote. Seulement, s'il fallait les transporter, il serait indis- pensable de les soumettre à la dessiccation ; on obtiendrait, assure M. Muntz, un engrais concentré assez analogue aux guanos les plus riches en azote, et dont l’action serait très rapide en raison du faible état d’agrégation de sa matière azotée. De plus, les sauterelles renferment des quantités très sensibles d'acide phosphorique et de polasse. AVIS . Notre collègue, M. Henri Guyon, nous prie d'annoncer que par suite d'agrandissements, sa fabrique de cartonnages et ses magasins d'ustensiles nécessaires aux Sciences naturelles sont transférés, 20, rue des Bourdonnais. A vendre belle collection: Coléoptères 1.200 espèces ; Lépi- doptères 400 espèces ; autres insectes 250 espèces ; Mollus- ques 100 espèces. Le tout est réparti en 42 cartons. Pour ren- seignements, écrire au Pulletin. Le Cogérant : A. WALLES. Lun, dé ja Soc, do Typ. - NUIZLTIE, 8, r, Campagne dre, Paris BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Concours entre MM. les Instituteurs, encouragements à accor- der aux élèves les plus méritants. — Insectes qui attaguent les bou- chons de liège. — Nouveaux ennemis des abeilles. — Société Centrale d'apiculture et d'Insectologie, séance du 17 octobre. — Conférence sur le hannetonnage. — Congrès des Sociétés savantes. — Procédés employés pour combattre les Calandres, ou pour prévenir leurs ravages (suite). Concours entre M'A. les AInstituteurs ENCOURAGEMENTS A ACCORDER AUX ÉLÈVES LES PLUS MÉRITANTS Il est ouvert un concours entre MM. les Instituteurs pour traiter les questions suivantes : 4° Moyen le plus pratique de se débarrasser du Hanneton et de sa larve. 2 Procédé le plus rapide et le plus simple vour enlever et détruire les nids et enveloppes qui renferment des œufs de Chenilles. 3° Quel est l’Insecte qui a occasionné en 1888 le plus de ravages dans votre région et quels remèdes ont été employés pour le détruire? Les instituteurs qui désireraient solliciter un encourage- ment pour leurs élèves doivent en faire la demande. Ils devront indiquer sur quel point porte leur enseignement, la quantité d'Insectes nuisibles que leurs élèves ont détruits. Ils sont priés de présenter les travaux de ces élèves (cahiers de dictée, récits, problèmes, etc.) de faire connaître les statuts de l'association formée entre les élèves dans le but de proté- ger les oiseaux insectivores, les insectes utiles, etc. Joindre des attestations, en un mot toutes les pièces qui établissent les titres de leurs élèves à une distinction. Les mémoires devront être envoyés franco de port au plus 162 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE tard le 1° juillet 1889 au Secrétariat du Bulletin d'Insectologie agricole, 18 rue Dauphine, à Paris. Aucun mémoire ne sera rendu. La Société se réserve le droit de publier dans son Zulletin en tout ou en partie, les mémoires qu’elle aura récompensés. Il sera décerné une Abeille d'honneur au mémoire le plus méritant. Les prix consisteront en médailles de vermeil et d'argent, et médailles de 1°, 2° classe et de bronze de la Société. D'autres récompenses pourront être accordées pour les mémoires d'un mérite exceptionnel. . MM. les Instituteurs qui désirent participer à ce concours sont tenus à une seule obligation : se faire inscrire d'avance. Ïl ne sera pas envoyé de lettre d'admission. Insectes qui attaquent les bouchons de liège. Dans la séance mensuelle de la Société entomologique de Belgique tenue le 7 mai 1887, M. Preud'homme de Borre fit une communication relative à des insectes qui attaquent les bouchons de bouteille et surtout ceux des bouteilles de vin déposées dans les caves. Divers insectes creusent dans les bouchons des trous par lesquels le vin fuit ou se détériore au contact de l'air. Dans des bouchons qui lui ont été envoyés de la Bourgogne il a trouvé l'Ænophila v. flavum et le Rhizo- phaqus bipustulatus. I recommande de couvrir les bouchons d'une épaisse et solide couche de cire qui ne soit pas sujette à se briser et à se fendiller. A son avis, les insectes ne dépo- sent leurs œufs dans le bouchon que lorsque celui-ci est en place. Mais le D' Tosquinet, qui assistait à la séance, fit connaître qu'il avait vu plusieurs bouchons dans lesquels la cire avait été trouée par la sortie de l’insecte. D'où il résulte que, dans certains cas les insectes peuvent déposer leurs œufs dans le liège avant que le bouchon soit travaillé et em- ployé. Il serait prudent en conséquence de désinfecter l'écorce de liège après qu'elle a été récoltée. BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 163 On signale aussi comme dévorant les bouchons les 7'nea _cloacella, Endrosis lacteella, Asopia farinalis, et Oniscus mura- rius. Ce dernier, qui est un pou de bois, ne vient probablement sur les bouchons qu'après qu'ils ont été attaqués par d’autres insectes. L'idée de substituer aux bouchons de liège des bouchons en caoutchouc a été émise, mais elle n’a pas eu de de succès attendu que le caoutchouc pourrait faire perdre au vin son bouquet. GRÉGOIRE, Fabricant de bouchons, Nouveaux ennemis des abeilles. Nous trouvons dans le bulletin de septembre 1888 du dépar- tement de l’agriculture des Etats-Unis, section de l'entomo- Jogie, une observation qui est de nature à éveiller lattention de nos apiculteurs. Il paraît que certaines punaises attaquent et tuent les abeilles ont elles font leur nourriture. On a cité notamment Je Prionidus cristatus qui se met en embuscade près des ruches et fait sa proie des abeilles qu'il peut saisir. L'été dernier M.J.W.Lauford a fait connaître qu'une autre punaise, F£uthyr- hynchus floridanus, plus commune dans le Sud, avait été -capturée au moment même où elle tuait une abeille et que ses voisins avaient plusieurs fois remarqué le même insecte rôdant et se dissimulant près des ruches. | A. W. Société centrale d'apiculture et d'insectologie SÉANCE DU 17 OCTOBRE. Présidence de M A. Ramé, vice-président. -Le procès-verbal de la séance du 20 juin est lu et adopté. — Le secrétaire dépouille la correspondance, Il annonce que le Ministère de l’agriculture a mis à la disposition de la Société une somme de 1.500 francs à titre d'encouragement et pour subvenir aux besoins des travaux de 1888. Il fait part du décès 16% BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE de M. Carcenac, qui fut Président de la Société de 1866 à 1871, et résume en quelques paroles bien senties de quelle manière cet homme de bien a contribué au développement de notre œuvre. Le secrétaire ajoute qu'il a aussi le devoir de faire connaitre la mort de M. Trouillet, architecte du gouver- nement, qui a aidé généreusement la Société lors de l'instal- lation de sa dernière exposition. — M. Wallès exprime le vœu qu'il soit ouvert un concours en 1889 entre MM. les institu- teurs et leurs élèves. M. Hamet approuve. —M.Vicat annonce qu'il met à la disposition de la Société une médaille de vermeil, une médaille d'argent et deux médailles de bronze afin d’aug- menter le nombre des récompenses. M.Guillot promet d’autres encouragements. Sont présentés pour faire partiede la Société par MM.Ramé et Wallès : MM. Bonneville, à Paris ; Fernand Legros,à Bayonne; Caquelard, instituteur à Sahurs (Seine-Inférieure) ; le syndicat du Hannetonnage à Gorron (Mayenne) ; Defarcy, instituteur à Vayres (Seine-et-Oise) ; Perron, instituteur à Voisey (Haute- Marne) ; Rougier, pharmacien à Paris; le D' José de Alarcao, à Lisbonne (Portugal) ; Manoux, instituteur au Vigean (Cantal); Georgin, instituteur à Moyvillers (Oise); Daguin, homme de lettres à Paris.L’admission de ces membres est prononcée. M. Wallès fait voir à ses collègues quatre tubes en verre renfermant, conservés dans de l'alcool, des œufs de là Doryphora decemlineata adhérents à des feuilles de pommes de terre, des larves depuis leur naissance jusqu’à leur entier développe- ment, des nymphes et l’insecte parfait. Il explique les ravages que cet insecte exerce sur les pommes de terre aux Etats- Unis. Ensuite la Société parle longuement de l'installation de son école au parc de Montsouris et du crédit qu'elle se propose de demander à cet effet au Conseil municipal. M. Hamet donne lecture d'une pétition adressée par le bu- reau de la Société aux Ministères des Finances et de l’'Agricul- ture (voir le texte, bulletin, 8 août 1888, pages 119 120 et121). Le secrétaire général présente les questions suivantes qui BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 165 seront traitées au congrès apicole en 1889 : 1° Quelles sont les bases de l’apiculture rationnelle ? 2° Les abeilles doivent- elles être conduites de la même manière dans toutes les loca- lités ? 3° Les abeilles sont-elles tenues d'élaborer la cire ? Prouver l'affirmative ou la négative par des faits convaincants. 4° Quels sont les moyens de prévenir la loque ? 5° Quelle influence ont certains engrais sur le développement ou la neutralisation du nectar dans les fleurs ? 6° Peut-on, en France, produire le miel à prix de revient aussi bas qu’en Amérique ? 7° A défaut de statistique officielle, déterminer approxima- tivement dans quelles proportions le mobilisme et le fixisme livrent de miel et de cire à la consommation. M. Hamet demande que des médailles soient décernées lors du congrès aux personnes qui auront le mieux résolu des questions par mémoires. — Adopté. Un membre demande où se tiendra le congrès et à quelle époque ? Le professeur du Luxembourg propose qu'il se tienne au Pavillon du jardin du Luxembourg, où a lieu le cours public d'apiculture et celales 14et 15 juillet à cause des trains à prix réduits qui existent ces jours sur toutes les lignes de chemin de fer. Il ajoute que le congrès pourrait se tenir au Trocadéro si la Direction de l'Exposition universelle mettait une salle à la disposition de la Société. L'ordre du jour étant épuisé la séance est levée. Pour extrait : Le secrétaire. A. WALLÈS. Conférence sur la destruction des vers blancs et des hannetons. Afin de laisser apprécier avec impartialitéles services rendus, par l'honorable M. Lemoult, à l’agriculture du canton de Gorron (Mayenne), nous publions la conférence qu'il a faite à l'occasion de l'assemblée générale des membres du Syndicat de Hannetonnage de la commune de Céaucé (Orne). « Je ne reviendrai pas, Messieurs, sur ce que je vous ai 166 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE déjà exposé relativement aux résultats obtenus l’an dernier par notre Syndicat. Je me bornerai à vous entretenir de faits plus récents et des travaux entrepris depuis le mois de juillet par le Syndicat de Gorron. Si notre Société a détruit 94 millions de hannetons, des quantités importantes de ces insectes ont été également ra- massées et détruites par des propriétaires désintéressés qui né sont pas venus réclamer au Syndicat la prime accordée en pareil cas, et il n’y a pas exagération en avançant que plus de. 100 millions de hannetons ont été détruits dans le canton de Gorron, ou pour mieux dire, dans six des communes qui le composent, les autres ayant peu souffert de ce fléau. Quelque considérable que puisse paraître ce chiffre de 100millions, ilne nous donnaitaucuneindication relativement à l'effet que devait produire un tel résultat sur les récoltes futures.Avions-nous détruit la moitié ou seulement le quart des hannetons sortis en mai 1887 ? — Tous ceux que nous avons détruits avaient-ils été recueillis avant la ponte ? Quelle que fût la confiance que j'avais déjà dans l'efficacité des me- sures prises par le Syndicat, ce n'était pas sans une certaine émotion que j'attendais le moment de faire à cet égard un certain nombre d'observations; et, dès le printemps de la présente année, il me fut permis de constater que nos efforts n'avaient pas été stériles. M. Le Marchant, Président du Conseil d'arrondissement de Mayenne, pourrait vous affirmer, comme moi, que, dès le mois d'avril de cette année, il était facile de constater par compa- raison avec les cantons voisins le résultat magnifique de nos opérationside l’année dernière. : Dans ‘un voyage que nous fimes ensemble, nous ne remar- quâmes, dans toute la traversée du canton de Gorron, qu'un petit nombre de points attaqués par le ver blanc, alors que les communes limitrophes du canton paraissaient terriblement ravagées. Le résultat nous apparut, frappant, tangible. De- puis, nous avons essayé, sur ces quelques points, d'engager la lutte contre les vers blancs. D'abord nous ne voyions pas de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 167 moyen très pratique pour le faire, du moins dans les propor- tions du résultat obtenu à l'égard des hannetons : en effet, s’il est facile, en plaçant de grandes bâches sous les arbres, de recueillir des quantités considérables de ces insectes, aucun système analogue ne pouvait être employé contre les mans. Nous n'avions encore pris aucune résolution, quand, vers la fin de juillet, une circonstance imprévue se produisit et permit au Syndicat de sortir de l'inaction à laquelle ilétait condamné. Des enfants se trouvant par hasard dans une prairie située à 500 mètres de Gorron, et désignée sous le nom de Saut-au- Loup, remarquèrent que la couche d'herbe formant la surface de la prairie n’adhérait pas au sol, se mirent à l’arracher par poignées et découvrirent ainsi un très grand nombre de vers blancs. Sachant qu'ilexistait à Gorron un Syndisat institué en vue de la destruction de ces larves, ils les ramassèrent etm'’en apportèrent le soir une notable quantité qui leur fut payée rubis sur l’ongle, car c’est seulement en payant comptant que l’on peut arriver à un résultat satisfaisant. Comme bien on pense, la nouvelle fit traînée de poudre et bientôt la prairie fut envahie par une trentaine d'enfants ou de femmes qui se mirent à peler totalement ce terrain et ramassèrent de la sorteet en peu de jours une quantité considérable de vers blancs. Il m'en fut apporté, et provenant uniquement de cette prairie d'une contenance de 4hectares, un peu plus de 1.800 kilogrammes, soit, dans la proportion de 650 au kilo- gramme, la quantité formidable de 1 million 170 mille. En supposant que chacune de ces larves eût occasionné une perte de 1 millime seulément, le fermier eût éprouvé un dommage s'élevant à 1.170 francs, dommage qu'ilne subira pas, grâce à l'action du Syndicat. Messieurs, il pourra sembler extraordinaire qu'après la campagne entreprise par le Syndicat, il ait pu se trouver dans la même parcelle un nombre aussi considérable de vers blancs. Je m'empresse de dire que ce fait est unique dans le canton, el je n'en veux la preuve que dans la comparaison de ce chiffre de 1.800 kilogrammes avec le résultat total (7,000 168 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE kilog. environ) obtenu depuis le mois de juillet jusqu’à ce jour. Ainsi, cette prairie a produit à elle seule le quart des vers blancs payés par le Syndicat: elle est située dans l’une des communes qui l’année dernière possédaient relativement peu de hannetons, en un point ou nos équipes n'ont presque pas opéré, faute d'ennemis à combattre; il n'y a d’ailleurs qu'un très petit nombre d'arbres aux environs de ce terrain. Il est donc probable qu'un vol considérable de hannetons formé sur l'une des communes voisines, Brécé ou Colombiers, trou- vant là un sol non encore appauvri, s’y est abattu ainsi quesur une autre parcelle contiguë : d’ailleurs, tout autour de ces deux pièces de terre, on ne remarque que des dégâts insignifiants. De mes observations personnelles, ainsi que des rapports que m'ont adressés MM. les Maires et MM. les Instituteurs, il résulte que certaines communes, qui en 1885 et 1886, étaient dans une situation très malheureuse par suite du ravage des vers blancs, se trouvent aujourd'hui presque complètement débarrassées de cet! ennemi redoutable, et qu'en ce qui con- cerne les autres communes, l’action du Syndicat arrivera à bref délai à opérer un nettoyage complet des terrains qui sont encore infestés. Je puis affirmer que les pertes subies en 1888 par les culti- vateurs du canton de Gorron sont à peine de 1/5 de ce qu’elles étaient en 1885. Il résulte de l'enquête faite à ce sujet,que les pertes se sont élevées en 1885 au chiffre de 500,000 fr., et en 1886 à celui de 300,000fr. (Les vers blancs s’élant transformés en 1886 dès le mois de juin), c’est donc 100,000 fr. au lieu de 500,000 qu'il faut admettre comme total des pertes subies en 1888. Eh bien, Messieurs, ce chiffre, que je donne ainsi un peu en l'air, est encore bien au-dessous de la vérité, et je suis certain que l'enquête que nous ferons incessamment démon- trera que les cultivateurs du canton de Gorron n’ont pas per- du 100,000 fr. en 1888. À peine arrivera-t-on à 40 ou 30.000 francs. Je vous disais, Messieurs, que le syndicat de Gorron ne aitu VTT UM BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 169 voyait pas qu'il fût possible d'agir contre les vers blancs avec le même ensemble que pour les hännetons, et qu'aucun moyen pratique, en dehors des procédés primitifs, ne lui paraissait pouvoir être employé. Notre opinion s’est récemment modi- fiée et nous entrevoyons aujourd'hui la possibilité d'une action rigoureuse et certaine contre ces larves. L'idée nous en aété suggérée par un journal agricole, quien rappelant certaines expériences faites dans le département du Nord, ne craignait pas d'avancer que ceux qui avaient des vers blancs ne devaient s’en prendre qu'à eux-mêmes, car ils pouvaient parfaitement s’en débarrasser en employant l’ins- trument appelé extirpateur ou scarificateur. On avait constaté, était-il dit, que les champs où cet instrument avait fonctionné après la récolte étaient absolument indemnes, alors qu’à côté les autres parcelles étaient affreusement ravagées. S'il y a du bon dans cette idée, il est un fait que je dois rectifier: jamais l’extirpateur n’a pu détruire les vers blancs comme l'avance le journal en question; à peine trouve-t-on par-ci, par-là, un ver coupé en deux par l’une des lames; mais ce que l’on ne nous disait pas, et que les essais que je viens de faire m'ont révélé, c'est que cet instrument, réglé suivant la profondeur où se trouvent les larves, ramène celles-ci à la surface, ce qui permet de les faire ramasser presque en tota- lité. Et en effet, dans les terrains où j'ai fait opérer ces jours- ci,la herse-couleuvre, employée après l’extirpateur, n’a ramené qu'une quantité insignifiante de vers blancs. Nous allons pen- dant toute la semaine prochaine, et d’ailleurs tant que la température le permettra, opérer dans tous les champs les plus ravagés, el nous comptons arriver de la sorte à détruire de très grandes quantités de mans. En résumé, voici, selon nous, comment l’on doit agir pour s'affranchir du fléau. Lors de l’éclosion des hannetons, leur faire une chasse sans merci. Ceux d’entre eux qui échappe- ront donneront naissance à des vers blancs qui, éclos en juillet, seront en octobre de trop petite dimension pour pou- voir être ramassés, soit après la charrue, soit après l’extirpa- 170 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE teur, à moins que, en employant cet instrument, l'on ne le fasse suivre par des volatiles. L'année suivante, aux labours de printemps, les vers sont déjà assez gros pour être ramassés. Après la récolte, faire pas- ser l'extirpateur dans les champs ravagés (et même dans les autres champs, car en somme c’est un travail qui n'est pas. inutile, en ce sens qu'il permet de se débarrasser des mau- vaises herbes) ; réserver pour y faire du sarrasin l’année sui- vante, les parcelles infestées que l’on n'aura pas eu le temps de nettoyer, car il est reconnu que, dès la fin de juin, époque à laquelle se sème le sarrasin, les vers blancs de la troisième année se transforment en nymphes et cessent par suite leurs ravages. Ainsi donc, Messieurs, vous le voyez, avec un peu de bonne volonté il est possible de se débarrasser de ce terrible fléau ; cette bonne volonté, vous l'aurez, et je suis convaincu que vous obtiendrez des résultats encore plus sérieux que les nôtres, car vous pourrez profiter de l'expérience acquise et éviter les fausses manœuvres que nous avons pu commettre, comme cela était d’ailleurs facile à prévoir. » # L’auditoire a écouté la conférence de M. Lemoult avec la plus grande attention et il a chaleureusement félicité l’orateur pour l'énergie et la persévérance qu'il a su déployer pour lutter contre l'apathie des uns, le mauvais vouloir des autres et mener à bonne fin une entreprise à laquelle il avait attaché son nom. Congrès des sociétés savantes (1) Compte rendu par A. Ramé, vice-président de la Société centrale d'apiculture et d’insectologie. M. de Montessus signale ia découverte récente d'un monde souterrain dans les mines du Creuzot. Ce sont des souris d'une part, des coléoptères et des araignées de l’autre, arrivés dans ces profondeurs à l'aide des échafaudages de percement. Ces petits animaux ont subi des transformations remarquables par l'influence des lieux. Une race fort curieuse de souris en 1. Voir le numéro de septembre. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ATA est issue, remarquable par le développement des oreilles, la longueur et la couleur noire du poil et la petitesse des yeux. (Nous nous réservons de demander à cet illustre savant de nous communiquer quelques-unes de ses observations con- cernant les Coléoptères). | R M. Lemoine, professeur à l'École de médecine de Reims, expose le résultat de l’ensemble de ses recherches sur la forme ailée du Phylloxera, recherches qui ont été déjà l’objet. de plusieurs communications à l'Académie des sciences. — On sait combien, pour le Phylloxera de la vigne, la forme ailée est à la fois importante à étudier comme moyen de propaga- tion du mal et difficile à saisir pas suite de ses faibles dimen” sions et de son déplacement instantané. Il en est de même pour le Phylloxera du chêne et il n’y a que quelques jours dans l'année où il puisse être recueilli. C'est ordinairement tout à fait au début du mois d'août. Sous l'influence d’un été exceptionnellement froid, cette époque peut être retardée de près d’un mois. Dans ses recherches, M. Lemoine a eu recours à l'étude par transparence de l’insecte vivant, à des dissections fines et à la méthode des coupes. L'étude par transparence lui a permis de saisir les modifications subies par la larve pour passer à l’état de nymphe et d'insecte parfait, notamment dans son système nerveux et son appareil locomoteur, le mode d'’éclo- sion de la forme aïlée, le déploiement et la consolidation des ailes. Certains phénomènes physiologiques, comme la ponte et la mode de contraction du vaisseau dorsal peuvent être également étudiés avec détails. Les dissections fines four- naissent des renseignements sur l'ensemble du système ner- veux et sur le mode d'origine et de distribution des différents nerfs. Le tube digestif peut être déroulé dans sa totalité et étudié dans ses rapports de continuité. Il en est de même des organes génitaux et du vaisseau dorsal. La méthode des coupes est particulièrement précieuse pour l'examen approfondi du système nerveux central et des or- ganes des sens (ganglions sus et sous-æsophasiens, lobes cé- 4172 BULLETIN D’INSECTOLOGIF AGRICOLE rébraux, corps central, lobes et nerfs olfactifs, lobes et nerfs ocellaires, lobes optiques avec leurs subdivisions en masses médullaires interne et externé, nerf optique et ses subdivi- sions, lame ganglionnaire, fibres post-rétinienne, yeux com- posés, etc.). L'appareil musculaire peut être étudié d’une façon à peu près complète (muscles du tronc, muscles des ailes et des membranes, muscles annexes de l’appareil digestif et des or- ganes génitaux). Les rapports si compliqués des divers viscères peuvent être établis avec une grande netteté, notamment dans la partie ini- tiale du tube digestif (trompe, stylets divers, cavité pharyn- gienne, mode d'ouverture des glandes salivaires, œso- phage). Il en est de même de la structure intime des parties cons- tituantes du tube digestif, du système glandulaire, des or- ganes génitaux quil est possible d'étudier dans tous leurs éléments. Pour donner une idée des résultats fournis par l’emploi combiné de la paraffine et du rocking-microtome, il suffira de dire que des coupes successives ont pu être obtenues non seulement dans la trompe, dans les pattes, dans les ailes, mais encore dans l’œsophage et la vaisseau dorsal. L’insecte a pu être sectionné dans son épaisseur en trente- cinq à quarante coupes, et dans le sens antéro-postérieur en quatre-vingts coupes successives disposées méthodiquement à la suite les unes des autres. On conçoit quelles ressources nouvelles sont fournies à l’étude par l'examen comparatif de semblables séries. Enfin le 25 mai a eu lieu l’Assemblée générale présidée par le Ministre de l’Instruction publique accompagné des hauts fonctionnaires de l’Université, du Ministère ei des principaux membres du Congrès. | M. Gaston Paris a fait une longue et très intéressante com- munication sur la langue française, ou plutôt sur les parlers de France considérés dans leur histoire et dans leurs va- RE BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 173 riétés, sujet auquel cet illustre savant a consacré la plus grande partie de sa vie. Puis M. Lockroy, ministre de l’Instruction publique, a pro- noncé un éloquent discours fréquemment interrompu par les applaudissements répétés du public d'élite qui remplissait l’'hémicycle bien plus que de coutume. Ne pouvant citer ce magnifique discours, nous croyons de- voir en donner quelques passages : « La science n’a pas d'opinion; mais, par cela seul qu’elle cherche la vérité, elle est libérale; le savant est toujours, quoi qu'il fasse, un serviteur de la libre recherche et de la libre pensée (Applaudissements). « Pour moi, les idées auxquelles j'ai consacré ma vie n'ont jamais obscurci le jugement que je porte sur la science. Comme vous, j'aime la vérité et la pensée libre ; comme vous j'aime la France toutentière, dans toute son histoire, je la respecte jusque dans ses erreurs; je me sens solidaire de tous ceux qui l'ont servie. » (Applaudissements.) Rendant ensuite un glorieux hommage à la mémoire des savants récemment décédés, le Ministre a rappelé en termes chaleureux les nombreux et éminents services rendus par Hervé Mangon, Charles Robert, le général Perrier; parlant ensuité d'Hippolyte Carnot, il a prononcé des paroles d’un sentiment très élevé : « Enfin, Messieurs, je dois saluer un nom trois fois respecté, celui d'Hippolyte Carnot, membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Ce nom était lourd à porter, il était il- lustré par l’Organisateur de la Victoire, consacré par le dévoue- ment suprê me à la patrie et l’'amertume de l'exil. Le fils du Grand Carnot trouva moyen de l’honorer encore en servant la démocratie et la République, il l’a transmis au premier ma- gistrat de uotre pays, à celui qui s’est déjà montré le gardien résolu de ia loi et qui saurait dans l'avenir la préserver de toute atteinte. » (Applaudissements.) Cette séance, une des plus belles auxquelles il nous a été donné d'assister dans ce vieil amphithéâtre, tout à l'heure 174 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE disparu et bientôt remplacé par les chefs-d’œuvre de l’art mo- derne, s’est terminée par la proclamation des distinctions ho- norifiques. | Après l'éloge le plus éloquent, témoignant de la plus vive sympathie, M. Lockroy a remis les insignes de Grand-Croix de la Légion d'Honneur à l’auteur des Origines du Christianisme en disant: «Je n’essaierai pas de donner moi-même une déf- nition de ce rare génie: je me contente de nommer Ernest Renan, etc. (Applaudissements.) A. RAMÉ, Officier de l’Instruction publique. ‘Procédés employés pour combattre les Calandres ou pour prévenir leurs ravages. (Suite.) M. F.-W. Cabanis recommande l'emploi de la poudre de Naphtaline : elle chasse, dit-il, les insectes, ou les fait périr, sans altérer le grain, quireste propre pour la semence ou pour la nourriture ; attendu que la poudre s’évapore complè- tement et que l'odeur communiquée disparait dans un temps très court. Il serait toutefois désirable que de nouvelles obser- vations fussent faites à ce sujet. | Voici comment M. Cabanis expose son procédé: le meilleur est de placer la poudre de Naphtaline au fond de la masse du grain. À cet effet on prend un bambou d'environ un pouce et demi de diamètre et assez long pour atteindre du sommet au fond de l'amas de grain ; on le perce dans sa longueur de ma- nière à pouvoir ÿ introduire d’un bout à l’autre une tige de bois; on enfonce le bambou avec la tige de bois qu’il renferme dans la masse du grain, du sommet au fond; on retire ensuite la tige et l'on verse dans l'ouverture du bambou la moitié d'une cuillère à thé de poudre de Naphtaline. Le bambou peut alors être retiré puisque la Naphtaline se trouve déposée au fond du tas de blé. Si l'amas de blé est considérable, l'opé- ration doit être faite à chaque, dix pieds carrés et, comme la BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 175 poudre s'évapore vite, il faut en faire une nouvelle application tous les quinze ou vingt jours. De tous les procédés qui ont-été indiqués pour purger les blés des Calandres, celui qui aurait sans doute le plus de suc- cès consisterait à moudre le grain ou à l’exposer à la chaleur d'un four ; mais dans la plupart des cas, ce dernier moyen n'est pas pratique, et même lorsque le grain a été surchauffé, si le grenier où on le dépose n’a pas été bien purifié et désin- fecté, il sera vraisemblablement de nouveau contaminé. Un grand nombre de Calandres seront probablement dé- truites si l’on crible le blé, les mailles du crible étant assez larges pour laisser passer les insectes pendant qu’elles retien- nent le grain. Mais, par cette opéretion on ne se débarrasse que des charançons qui courent çà et là, tandis que ceux qui se sont réfugiés dars l’intérieur des grains, les œufs, les larves, les nymphes échappent nécessairement. Vanner le blé est aussi certainement utile ; mais beaucoup de grains contenant des œufs ou des larves qui ne sont pas encore assez légers pour être rejetés au dehors restent pour propager le mal. _ La ventilation du grain a été employée avec succès en Eu- rope contre la €. Granaria, attendu que cet insecte ne se déve- loppe pas quand la température tombe à un certain degré. Mais ce procédé, quelques bons résultats qu'il ait donnés dans un climat relativement froid, ne réussirait pas dans les Indes. En fait MM. Ralli frères écrivent que le blé enfermé dans des sacs, où il est plus exposé à l'air que s’il est en amas, est aussi plus attaqué par les insectes. Des chiffons ou des peaux de moutons étendues la laine en bas, au pied des monceaux de grains ont été de quelque utilité pour combattre la C. Granaria, car si alors on retourne le grain, les charançons s’échappent en grand nombre et cherchent un refuge dans l'abri le plus voisin, de sorte qu'en plongeant les chiffons ou les peaux de moutons dans l’eau bouillante, on en détruit des quantités considérables. Miss Ormerod pense que des vases pleins d’eau placés près 176 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE des amas de blé infesté attireraient les Calandres en grand nombre. Ce qui est important, c'est de prévenir les ravages des Ca- landres ; mais cette question, si on lui donne toute l'exten- sion dont elle est susceptible, est intimement liée avec celle de savoir si la Calandre de l'Inde ne setrouve que dans les gre- niers commeila Calandre d'Europe, ou si on la rencontre dans les champs. Dans le premier cas, le grain nouveau amené de la campagne dans des greniers bien désinfectés serait néces- sairement libre de charançons ; tandis que dans le second, il faudrait purger les champs de l’insecte, aussi bien que les greniers ; ce qui serait évidemment une opération bien autrement difficile. Presque tous les entomologistes pensent que les calandres ne se trouvent que dans les greniers; cependant, quelques indices pourraient laisser supposer qu'il n’en est pas toujours ainsi. Il serait très désirable que l’on fût définitivement fixé à cet égard. Il résulte d’une part, des renseignements recueillis près des cultivateurs et des négociants de Calcutta et de la plupart des réponses reçues d'Europe que la Calandre n’a jamais été ren- contrée dans le blé sur pied et que le grain ne commence à être attaqué que lorsqu'il est dans les greniers. D'autre part, il convient de remarquer que si la température relativement basse est une raison suffisante pour qu’en Europe ces insectes ne se présentent que dans les greniers, il n’en saurait être de même dansles Indes. Traduit par A. WaALLës. (A suivre.) Nous prions certains confrères qui copient les articles du Bul- letin de vouloir en indiquer la source. Le Cogérant : A. WALLÈS. Mi, de la Soc, de Typ. - NOIZETTE, 5, r, Campagne 4r°, Paris tétons. ft amd né /ù 3 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE nr SOMMAIRE : Procédés employés pour combattre les Calandres ou pour prévenir leurs ravages. — Le microscope. — Bibliographie. — Nou- velle invention. — Table des matières. — Noms des auteurs ayant collaboré au Bulletin en 1888. LIL LS PPS SSP PR PPS SSSR RTS PSS LL LPS SE DEL SE DS LS SL SPL SPRL PS LL SLT LS S PSS SSP PSS PP PTS PPS RP T RS Procédés employés pour combattre les Calandres ou pour prévenir leurs ravages. (Suite el fin.) En somme, il semble probable que l'insecte n'apparait que dans les grains amassés et que si l’on apporte le grain direc- tement des champs dans des greniers bien désinfectés on évitera les calandres. Mais on peut admettre aussi que dans quelques cas il est possible que les insectes trouvent un abri dans le voisinage des endroits où le blé est battu et posent des œufs dans le grain avant qu'il ne soit transporté dans le grenier. C'est pourquoi nous croyons devoir recommander de prendre les précautions suivantes : Nettoyer et désinfecter les endroits où l’on bat le blé, ainsi que le terrain qui les entoure ; choisir ces endroits autant qu'il est possible loin des greniers suspects ; prendre garde de ne pas enfermer le grain dans des bâtiments ou bateaux infestés ou près de grains contaminés ; et si l’on apporte directement le grain dans des constructions neuves ou bien purifiées, avoir soin que ces constructions ne soient pas proches de lieux infestés. La Calandre est mal organisée pour le vol; Fitch estime que, dans des circonstances favorables, l’insecte ne peut guère parcourir qu'environ un pied par minute, de sorte que le grenier n'a besoin d'être séparé des lieux où se trouvent des 178 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE grains infectés que par une distance relativement courte : un mille paraît un intervalle suffisant. La contagion est actuelle- ment si étendue quil est indispensable que des mesures pré- ventives soient prises avec le plus grand soin et il ne paraît pas impossible d'obtenir un succès complet. Les Calandres habitent principalement les monceaux de grains ; mais quand ceux-ci sont remués, elles viennent à la surface en grand nombre et s’échappent dans toutes les directions sur les murs et les planchers pour chercher un abri. Par conséquent, il est à peu près certain que du grain nouveau apporté dans un bâtiment, dont le grain de l’année précédente n’a pas été très soigneusement et intégralement enlevé et qui lui-même n'a pas été désinfecté à fond, sera nécessairement attaqué et à son tour servira à propager le mal et à transporter l'infection à d’autres grains. On doit prendre les plus grandes précautions pour que le grain ne soit pas infecté avant d'être rendu dans les greniers. Il ne faut pas perdre de vue que le grain qui semble libre d'insectes peut en réalité être fortement infesté par des œufs ou des larves dont la présence n’est décélée que par une petite piqûre que l'on ne peut apercevoir qu'après un exa- men minutieux. Il est nécessaire que les greniers soient nettoyés entière- ment avant qu'on y transporte du grain nouveau. Tout le grain ancien doit être soigneusement et scrupuleusement enlevé; les parois et les plafonds doivent être passés au blanc de chaux, toutes Les crevasses et anfractuosités remplies avec du mortier et tout le bâtiment complètement désinfecté au moyen de vapeurs sulfureuses. Ces mesures sont nécessaires parce que l’insecte a l'habitude de se cacher dans les fentes et les crevasses et qu'il échappe si le nettoyage et la désinfec tion ne sont pas effectués à fond. I] faut isoler les greniers de toute autre construction et avoir soin d'en éloigner tous les débris ou décombres qui pourraient offrir un asile aux insectes. Les parties exté- eu res du bâtiment doivent être enduites de coaltar (goudron ET RC QU RE NT Lei EE. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 179 de houille) qui par son odeur repoussante éloigne les insectes. Si toutes ces mesures sont ponctuellement exécutées il y a grande probabilité que le grain sera préservé des attaques des Calandres. La désinfection des greniers serait sans doute plus complète si on lavait les parois, les plafonds et les planchers avec du pétrolé, qui a une action marquée sur tous les insectes, ou même avec un mélange composé de deux parties de pétrole et d’une partie d’eau dans laquelle on aurait fait dissoudre une demi-livre de savon ; letout battu fortement, afin que le pétrole soit bien délayé dans l’eau. Toutefois, il serait nécessaire de s’assurer au préalable jusqu'à quel point l'odeur du pétrole peut être préjudiciable au grain. Les insectes pourraient aussi, sans nul doute être détruits dans une certaine mesure au moyen de l’arsenic blanc ordinaire ou de compositions arsenicales telles que celles qui sont connues sous les noms de pourpre de Londres ou de vert de Paris. Mais l'emploi de ces substances semble trop dangereux pour être jamais expérimenté dans un grenier. Nous pouvons ajouter que les échantillons de grain gardés dans des bouteilles bien bouchées et qui contiennent un peu desulfure de carbone, de naphtaline ou decamphre seront, selon toute probabilité, indéfiniment préservés des insectes. Pendant que cet opuscule était sous presse nous avons eu occasion de visiter à Cawnpore des endroits où l’on bat le blé, et quelques champs de blé mûr, ainsi que des magasins à blé à Delhi et à Rajpore. Nous n'avons trouvé aucune Calandre à ciel ouvert, soit où le battage du blé s'effectue, soit dans le blé qui est encore sur pied. On nous a informé que les épis de blé suspendus et exposés à l'air ne sont jamais attaqués parles insectes quoique ceux-ci fassent invariablement leur appari- tion dès que ie grain est battu et enfermé autre part que dans des fosses creusées en terre. Cette observation est analogue à celle qui nous a été faite par M. R. Blechynden junior, savoir : que le procédé employé par quelques cultivateurs du pays 180 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE pour préserver le maïs des insectes consistait à suspendre les épis à l'extrémité de bambous et à les exposer à l’air. Dans les bazars nous avons trouvé des lots de blé nombreux et différents entièrement libres d'insectes, et il semble résulter des informations que nous avons prises que tous ces lots de blé avaient été récemment apportés des greniers souterrains de la campagne où quelques-uns avaient même séjourné plusieurs années. On pourrait conclure de là que les greniers souterrains des villes sont plus affectés par les calandres que ceux de la campagne. Dans tous les greniers que nous avons visités nous avons aperçu les charançons grimpant le long des murailles. Mais les marchands de blé refusent de croire que ces insectes déposent leurs œufs sur les grains ; ils s’imaginent que les Calandres viennent de l'extérieur seulement pour dévorer le blé. Ils n’ont pas, paraît-il, la moindre notion de l’histoire naturelle de cet insecte et par suite ils estiment qu'il n'y a aucune utilité à purifier ou à protéger leurs greniers. Il est cependant évident que les mesures que nous avons recom- mandées ont une grande importance attendu qu'elles sont de nature à prévenir l'attaque des nouveaux insectes au moment où elle offre le plus de danger, puisqu'il est établi que de quelques insectes en mai il peut résulter une nombreuse génération en juillet. Il serait utile de publier avec le consentement et la coopé- ration du département de l’agriculture une petite brochure rédigée spécialement pour les indigènes ; elle ferait connaître l'histoire naturelle de la Calandre et serait répandue dans les principaux bazars. Quant à la manière dont les insectes attaquent le blé chez les intermédiaires, elle est susceptible de deux explications. D'abord quand le blé est fraîchement battu ou qu'il est recueilli des fosses de la campagne, il peut être considéré comme parfaitement sain et il ne sera contaminé qu'autant que les Calandres auront occasion de l’atteindre et d'y déposer leurs œufs. Cette hypothèse est la plus probable et si elle est BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 181 vraie, il ne sera pas très difficile de prévenir l’arrivée des insectes en désinfectant les greniers, chariots, wagons bateaux et vaisseaux comme il a été dit. En second lieu,on peut supposer, ce qui toutefois n'est guère admissible,que les épis enlevés directement des champs, quoique en apparence privés d'insectes,contiennent quelque- fois en réalité les œufs presque imperceptibles de Calandres déposés dans les grains sur pied et que ces œufs éclosent lorsqu'ils se trouvent dans des conditions convenables ; que de même le blé retiré des fosses de la campagne, quoiqu'il semble exempt de charancçons, peut en réalité en renfermer les germes qui ne sont pas à même de se développer dans les fosses; mais qui survivent à leur ancienne résidence et produi- sent des larves dès que les circonstances sont favorables. Si cette seconde supposition se trouvait exacte, il est clair qu'il y aurait peu d'utilité à s’eforcer de prévenir l’arrivée d'insectes nouveaux et que la désinfection pour être effective devrait être étendue aux champs. Nous espérons recevoir cette année différentes sortes de blé dé diverses localités prises directement des champs ou ües fosses de la campagne et transportées à Calcutta avec les pré- cautions nécessaires pour qu'elles ne soient pas infestées en route. Si, comme il est probable, aucun insecte n’a pris nais- sance dans ce blé avant le commencement de la saison froide, on pourra regarder comme démontré qu'il est pratiquement possible de prévenir l'attaque des insectes. Il serait désirable que des expériences analogues fussent faites par d’autres personnes qui s'intéressent à la question dont il s’agit et que des observations fussent recueillies sur les points de l’histoire naturelle de la Calandre qui ne sont pas encore suffisamment élucidés. Par exemple : L'insecte apparaît-il sur le blé non encore enfermé ? Quelle est la durée de la vie de l’insecte lorsqu'il est privé degrain oùilpuisse déposer ses œufs, et, comme conséquence, combien de temps après que du grain contaminé a été enlevé 182 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE d’un endroit doit-on considérer comme infestée la place qui l’a contenu ? Quelle est la durée de temps que l’insecte passe normale- ment dans ses diversétats d'œuf, de larve, de nymphe et d'insecte parfait ? Quel est le nombre de générations dans une année et quelle est la date deleur apparitiondans les divers climats ? Quels sont les grains autres que le blé et le riz où l’on ren- contre les calandres ? Nous serons toujours très aise de recevoir des communi- cations relatives aux sujets traités dans ce mémoire et surtout celles qui auront trait à la réussite ou aux insuccès des essais actuellement tentés pour combattre les Calandres. FIN Traduit par A. WALLës. Le microscope. Académie des sciences. M. Bertrand donne lecture d’une note de M. Govi sur le mi- croscope composé, dont on ne connaît pas bien l'auteur. Voici un résumé de cette note : On attribue ordinairement, dit M. Govi, à Cornelius Drebbel l'invention du Microscope composé, et l'on assigne ordinaire- ment à cette invention la date de 1621, mais je démontre par un document imprimé en 1610, (peu connu ou mal apprécié jusqu'ici) que Galilée avait imaginé dès cette époque de tour- ner la lunette de Lippersheïim (lunette de Galilée) sur de petits objets très rapprochés, et d’en faire de la sorte un Microscope composé, avec lequel il avait pu observer « les organes du mouvement et des sens des plus petits animäux » (minimo- rum animalium organa motus et sensus). Il en reparla, en 1614, à Jean du Pont, seigneur de Tarde, qui l'était allé voir à Florenee, et qui nous dit dans la relation de son voyage que: < avec ce long canon, il (Galilée)me dit avoir vu des mouches BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 183 qui paraissent grosses comme un agneau, et avait appris qu'elles sont toutes couvertes de poils et ont des ongles fort pointus.. » Quelques années plus tard (de 1619 à 1623), dans son livre écrit contre le P. Grassi et intitulé : « 2! Siaggia- tore » (l'Essayeur), Galilée reparle du « Télescope disposé pour voir les objets très rapprochés » en les amplifiant ; il ne faut donc pas s'étonner si, en 1624, lors de l'apparition en Italie des premiers microscopes composés de Drebhel, Galilée essaya de revendiquer cette invention et s’il construisit et en- voya alors à plusieurs de ses amis des microscopes de sa façon qu'il appelait : Occhialini. Galilée ne tarda cependant pas à se convaincre de la supé- riorité du microscope de Drebbel à deux lentilles conver- gentes, sur les siens qui consistaient en un objectif conver- gent combiné avec un oculaire divergent, et il cessa dès lors de s’en occuper. Galilée et Drebbel avaient donc imaginé chacun un micros- cope composé différent en utilisant, pour observer les petits objets très rapprochés, des instruments déjà inventés pour voir les grands objets situés à de grandes distances. Galilée s'était servi à cet effet de la lunette de Lippersheim ou de Zaccharie Janssen ; Drebbel avait eu recours à la lunette de Keppler ; mais tous les deux n'en étaient pas moins des inven- teurs, car l'invention ne consiste pas uniquement à découvrir un objet nouveau ou à construire un nouvel appareil, mais encore à trouver des applications nouvelles et imprévues d'appareils déjà existants et connus. La gloire d'avoir réalisé et employé le premier microscope composé appartient donc à Galilée, et ce qu'on nomme main- tenant la Loupe de Brücke n'est rien autre chose qu’un micros- cope ou occhialino de Galilée, doué d’un très faible pouvoir grossissant. Le nom de ‘élescope a été donné, en 1641, à la lunette d’ap- proche par le prince Frédéric Cesi, fondateur de l'académie des Lyncéens (dei lincei), et celui de microscope à été imaginé en 1624 par Jean Faber, secrétaire de la même académie 184 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE pour désigner, soit l'occhialino de Galilée, soit la petite lu- nette de Drebbel. Les ancièns n'ont point connu les instruments d'optique fondés sur la réfraction de la lumière ; l'emploi de lentilles en cristal de roche ou en béril (bericles ou besicles des Français, baricole des Piémontais, brillen des Allemands) pour corriger les défauts de la vue a été indiqué pour la première fois par Roger Bacon, en 1276; mais ce n'est qu'entre 1280 et 1300 que l’invention des lunettes (occhiali), par Salvino degli Armati, de Florence, en popularisa l’usage. En 1300, on contrefaisait déjà, à Venise, avec le verre, des lentilles qu'on vendait comme étant en quartz ou en béril; mais malgré la grande diffusion des verres lenticulaires, il paraît qu avant l’année 1610 personne ne s'était avisé de les utiliser, même comme « mi- croscopes simples », pour pénétrer plus avant dans la connais- sance des objets naturels. Torricelli construisit, en 1644, les premiers microscopes simples, d’un très fort pouvoir grossis- sant, en y employant des petites sphères (perline) de verre fondu à la lampe d'émailleur. » M. Blanchard dit que la question de savoir à qui la science doit le microscope composé est loin d'être élucidée. Peut-être Galilée le connaissait-il et s’en est-il servi pour faire ses tra- vaux sur le sang, les muscles, etc., mais il n’a jamais voulu indiquer les instruments dont il s'était servi pour faire ces études. En l’état, M. Blanchard n’est pas d'avis que l'on puisse, avec certitude, attribuer cetie invention à Galilée. Bibliographie Éléments de Sciences naturelles, par le docteur Van GELDER. Librairie F. Nathan (18, rue de Condé). Divisé en quatre parties, cet ouvrage offre aux personnes qui s'intéressent à l'Histoire Naturelle les premiers éléments indispensables à connaître lorsque l’on se trouve devant la nature. La première partie traite de la Zoologie et se compose de ÿ tés ie. à à; BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 185 seize chapitres ; la deuxième traite de la Botanique et renferme huit chapitres, la troisième concerne l’Aygiène et enfin la quatrième se rapporte à la Géologie, expliquée en quatre cha- pitres. Soit par goût, soit pour occuper ses loisirs, il n'est pas d'étude plus agréable que celle de la nature, on y trouve tou- jours du nouveau. Mais combien n’est-on pas embarrassé dès le début : quel livre consulter ? C'est là une question difficile, on ne veut prendre un livre de classe et souvent on s'adresse à de grands ouvrages, traitant une spécialité, de main de maitre, il est vrai; mais un seul genre ; et il faut recommencer la dépense, car ce beau volume ne vous a rien appris, parce que les connaissances élémentaires faisaient défaut. Lorsque l'on s'occupe d'Insectologie, par exemple, n'est-il pas nécessaire de connaître un peu de Zoologie, de Géologie même, et généralement ces diverses parties ne sont pas réunies. N'est-il pas vrai qu'il faut aussi connaître (au moins un peu) les animaux, bipèdes, quadrupèdes, les mollusques et les crustacés, etc. ? Nous devons même remonter plus haut et savoir quels rapports il peut y avoir entre les hommes et les animaux. Dans ce petit volume de trois cents pages, toutes ces matières sont traitées avec une grande clarté et nous ne sau- rons trop le recommander aux personnes qui prennent un intérêt quelconque aux manifestations de la Nature. Après l’avoir parcouru, on ne sera pas pour cela un érudit, mais on ne sera plus étranger au mouvement de tous ces êtres, quel- quefois microscopiques, qui vivent sur le globe. nous faisant la plupart du temps une guerre sans merci. Résumé de Conférences agricoles sur les ENGRAIS CHIMIQUES, par Gustave Rivière, professeur départemental d'Agriculture, Direc- teur du Laboratoire agronomique de Seine-et-Oise. — Impri- merie Cerf et Fils, Versailles. Ce que nous eussions voulu trouver dans ce résumé, c'est la valeur des engrais eu égard à la destruction des Insectes, 186 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE IlLest évident que, pour qui veut lire entre les lignes, on comprend très bien que certains engrais sont en quelque sortes insecticides et que si des rendements supérieurs sont obtenus c’est que l’engrais y est pour une grande partie et que la disparition des ennemis de l'Agriculture amène forcé- ment une plus-value dans les récoltes, ce qui est le résultat obtenu par les £'ngrais chimiques. C'est le fumier qui communique en grande partie à la terre sa porosité, ses propriétés hygrométriques et absorbantes, c'est encore lui qui détermine la fixation de l'azote dans l’air par suite de la décomposition de sa matière organique sous l'influence de l'électricité à faible tension. Mais il faut recon- naître ses défauts sans parti pris et lui adjoindre les puis- sants auxiliaires qui lui sont indispensables pour parer à l’in- suffisance de certains de ses éléments. Certains engrais sont indispensables pour la culture de la betterave, de la carotte, etc., et s'ils sont bien employés, les insectes ne pourront vivre dans ces terres bien amendées; voilà ce que le conférencier eût dû faire remarquer. Et si l’on veut constater l'efficacité d’un remède si simple (ainsi que le dit judicieusement l’auteur) il suffira de laisser une partie de terrain sans engrais, alors on constatera que les terrains pauvres, comme les arbres rabougris ou malades, sont ceux auxquels, de préférence, s'attaquent les Insectes. Buffon, par H. Lesasreur, agrégé des lettres. — H. Lecène et H. Ou- din, éditeurs, 17, rue Bonaparte. « L'œuvre de Buffon est austère, elle est faite pour éloigner les esprits superficiels, pour rebuter les lecteurs frivoles et sans Courage... » Ainsi commence la préface! C'est assez dire que Buffon veut être étudié avec déférence. « Quand on a lu M. de Buffon, on se croit un savant, a dit Joubert. On sé croit vertueux quand on a lu Rousseau. On n'est cependant pour cela ni l’un ni l’autre. » Non, on n'est pas un savant pour avoir lu Buffon, mais on est plus frappé BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 187 des beautés estétiques de la science, on est plus difficile pour soi en morale comme en art. Ce volume, qui traite de la vie et du caractère de Buffon, analyse en certains endroits les beautés de son œuvre, et diverses citations des mieux choisies en font un livre agréable à lire. Si Buffon nous a fait une peinture de la puissance du Lion ou de l’Aïgle, il nous dit aussi que le Cheval a tous les honneurs. Mais de tous les êtres, quel joyau, dit-il, que l'Oiseau-mouche; c'est le plus élégant pour la forme et le plus brillant pour les couleurs. S'il décrit en virtuose les vocalises du Rossignol, c'est avec respect qu'il parle des Hirondelles, ces messagères du printemps qui nous délivrent du fléau des Cousins, des Charançons et de plusieurs autres insectes destructeurs de nos potagers, de nos moissons, de nos forêts, etc. Nous avons cru devoir, ici, parler de ce livre comme d’un conseiller précieux qui élève l'âme et fait comprendre la gran- deur de la nature.Et lorsque l’on admire tant de chefs-d'œuvre, on désire les connaître, et delà à les étudier, le chemin n'est pas loin. A. Ram. M. Baïllet, cultivateur-grainier à Joigny (Yonne), vient de livrer à la publicité un exposé complet des principes concer- nant la culturedes graines de semence en général. L'auteur a traité cetle question à fond et en véritable praticien. L'ouvrage comprend deux parties distinctes. La première s'occupe: Des aperçus généraux sur la repro- duction des plantes par semence; de l'historique de la culture et du commerce de graines de semencé, de l'amélioration des races: sélection, etc.; du croisement des variétés et du rôle des Abeilles dans la fécondation des plantes; de la statistique de la culture des graines (pays de culture français et étran- gers), du commerce de graines dans son état actuel; des rap- ports des cultivateurs de graines avec les marchands. La deuxième partie comprend: Le choix des sols et des 188 BULLETIN D'INSECTOLOGIF AGRICOLE climats, le détail des opérations de culture pour chaque sorte ; préparation du terrain, semis, repiquage, choix des types, conservation des porte-graines; plantations à demeure, récoltes, netitoyages, conservation des produits; la valeur de la production pour une étendue donnée: les frais généraux de culture, etc., etc. Ce livre devrait se trouver dans toutes les mains de personnes s’occupant d'agriculture ou d’horticulture. Les propriétaires de terre et les fermiers y puiseront de nouveaux moyens d'utiliser avantageusement leur sol. Les jardiniers, fleuristes, pépiniéristes, marchands de graines y acquerront les connaissances nécessaires pour s’approvi- sionner de semences absolument sûres. L'ouvrage forme un volume de 150 pages sur beau papier. Prix du volume : 6 francs (franco). A. WALLËs. Nouvelle invention M. Desbois, instituteur à Jugy (Saône-et-Loire), auteur du Barème agricole, vient d'inventer le TRANSPARENT GRAPHIQUE, à l’aide duquel toute personne peut apprendre seule l'écriture et le dessin. Cet appareil a la propriété de rendre tellement transparent ce qui est écrit, dessiné ou imprimé, qu'on peut reproduire sur de gros papiers et même de l'étoffe, les dessins, les plans, etc. Cette invention (plan et description) est adressée franco contre 4 fr. 50 à toute personne qui en fait la demande à l'inventeur. Ce prix est réduit à O0 fr. 30 c. pour les membres de la Société centrale d’Apiculture et d'Insectologie et pour les lecteurs du Zulletin d'Insectologie agricole. Prière de nous adresser en un mandat postal le montant de l’abonnement. Sous peu il sera envoyé une valeur à recouvrer aux retardataires et les frais de recouvrement seront à leur charge. Le Cogérant : A. WALLES. hors in 7 TABLE DES MATIÈRES EVCUTLER AE) RP à CPU OR CPC ER IP RU ETR 9; 30, Abelles (ennemis des) nets rcuenutienct t-)rAran th Ne 69, NCAABIE TES SCIENCES Le ste eme Cote de di eee de 80, 410, Aericulleurside Erance (SOCIéI6 des). mn MA QUb ET AN ES EEE CT CT CR CN EU Apiculture dans le pays basque (situation del). ........... DD ALENN SUD BUTS Se: li ele a sel e e ce OU ioe Ardien6otennemiendes Abeilles en. RER US CAAEL. TAB eSINGOMESLIDIASES RS 1e Nes UP Mets lee MeV Re ne AMananideinearisi (le 0 He 0 MR MN ENT MR Ce AIO TRIEMOUS (LES) RAT FAUNE Mn ER ENT TER a BIO SE ADI EE RER EN NIR NT EEE 0 69, 109, 122, 144, RAC RERO Di (LE) AN ne 1276 ar ME UN MERE Bouchons (insectesMqui attaquent'les) "CR EE CHARTE AAerSURIA). 6255502 2 LR RS RTE :. 432, 146, Calandres (procédés employés pour les combattre ou pour préve- DIPAIOUESRTEV ATOS) ee EE CCC Ce 147, 174, So se de lanticnaute (a) NN ES RAS di de ane Ghamllescomestibleg (les) te EAU RON ARRET ON Cire d'abeilles (moyen d'en connaître la pureté). . . . . . . . . . .. Canoe (TOME RNA ENT EE MO SO ORAN Concours entrenléstinstiutenrs. 0 M LUN D. 0. PAL Conférence sur la destruction du Ver blanc et du Hanneton. . . .. Conférence du général Tcheng-ki-Tong. . . «....-....... 41, Congrès des Sociétés savantes. . . . . . . . . ... 32, 124, 138, 149, Conseils généraux (vœux des)... 41. cuù Jia: 100. L 26 AG CONS des EMILISIEES EE LCL: LETTRES COETES NON AN COR ET MALI - Cut CNET De) à . Craquets on Algérie (les) ame; 7, ES R es Criquets dans l'arrondissement de Sétif (les). . . . . . . . . . . . . . Criqueis- dans: le: Var (les). 255. 20 ne ee LAN RARE 163 182 190 TABLE DES MATIÈRES D Déprédations des2insecies#ntusiDIGS EEE POP EE NE 17 Destruction des SsaulterBleS CRE CR EC CRC 63 Destruction de la larve du Sylphe de la betterave. . . . . . . . . .. 106 Destruction des insectes nuisibles aux arbres fruitiers. . . . . . . . 431 Distillation des résidus de mielet de cire... 119 E Enseignement de l’apiculture dans les écoles. .. .. ....,..,.,. 71 HXDOSITION Ed NOTHCUIIUrE EE AMEN NC ER PERS 75 EXDODPAHON Eee MEME RUE UNIL Te Ne RE CAS SNS RER 140 F Faune des tombeaux (la). . . .. SR A A ER D TE UE AA RE à 138 Flambage des chaumes après la récolte (le). . . . . . . ..... 129, 150 Rogenis 1DIUie Me). Le 4e sise cer NS 2 25, 143 H HannetONNAgE MS Ne 2 er ble tele tete ce CRE . 1100 Hybridation chez les Lepiloptéres (note sur 1).2: 1700 RER M1 HydromelAl) se LATE RE OMR MO pU TE D Gb eo D 30 I Insectes nuisibles aux {produits je 5 PRET ANR ENTER 51 instituteurs (AVIS aux) ut. EL EE CR ARE 410,07 MVYentiQnL henri ei à ele sont Riel CUT NEO E NRRRE 188 TnIBS ES) RTS AS NS ES TNT A: : 153 J Jus de tabac employé comme insecticide (le). . . . . . . ..... 14142 L Loi sur:les insectes nuisibles!(Projet(de). AH TUMMMMANNIENMUNIEE 1 Cimaces les) ue Re at 2e UT RUE ECTS AT RER 123 Loi sur l'échenillage du 26 ventôse an IV............... 2 Loi relative à la destruction des Insectes nuisibles, etc. (Projet de) 49 M Mémoire présenté à la Société des agriculteurs de France. . . . 49, 50 Mildew (le) 5:47 2154501 Ce PORN TE AIS RATES CS 158 Microscope (le)... 500 OS US PONS 182 TABLE DES MATIÈRES 191 N INBGROÏIO BIC RM RME 7. 2 CS ER INIMONNMN EEU LE ET 1] 47 INOUVEILOS SPP ER RM RE TR ee 16, 142 188 0 vinSersvahon/snr la SIph® OpDACE ARE: NN NES 11 DISGa LS ANUISIDIES AUX TE COILOS MEN ALERT ATEN ENTRE 107 D ParaSitedenld SIDA ODA EE NE UN CET CCE 116 Pétitions aux Ministres des finances et de l’agriculture. . : . . . .. 119 PEROU) ES RM RATE SNS AE CREER 41, 9,6 POVIOXE TAN lO) EE ee CM ce UE de 21, 73, 74, 158 Blore SAUPA DETTES EEE Er RE ER DT SE AUS DL Eee 114 Be UITSeC LES PEN ENONCE ER MN TE RE ER Le 96 BFOGCESICONTTE ROIS ADICUIIEUES CE ER RU A SE | Q PS UE) RS 2e CR AURAS, ER RP RE ER RARE 21 R Ramassage des Vers blancs. . ....... Shane Neo 0 le HN MT EU 124 Ramie, ainsi que les plantes qui l'entourent, n’est jamais assaillie parniles insectes (la). 670 nn CEE PE RM SLO ln Le ARE 152 Ravasesilotlde SIPhA ODA. Re ER CCC 81, 83, 87 Résultats de la campagne séricicole en 1888. . ............. 421 Etucher dei M: Eroissard. (le). 244. I ENO LEE LATIN T 72 Binchetacadres (la) Crest ru ae ce cn Cie ES 155 RHypChitesiconicus (le) EM Ru e et LIU 129 S ÉRHIOTODIES TES) US er ESC EU AGE URL 33, 63, 154 Sauterelles et Chenilles (le soufre contre les). . . . ......... 154 Sauterelles (leur utilisation comme engrais). .. . .......... 160 Sénat (séance du), . . .. D DU SENS EN Ci RARE IE SET 8 SÉEICICUIIUEe (Sato dela) EC RER ON CE ONAAASMEAT Silpha-opaca (les ravages dela)" "Ms 0. 81, 83, 87, 116, 115 SIA ON DVI OXÉrIQUeTENPAITÉTICRREME NET LV NM ANCITENENE 21 SOUCIÉLÉEN (SC aNCES TO ld) ER Ne AA 59 0 M 0SAMGS SOC A) eee CC ee eue Mb en eme à tete moe PAT 16 Soies italiennes (note sur l'établissement d’un droit sur les). . . . . 28 SUUVENIIdes DerFerIeSNTe SO ÉNAL EN Le UN. CUT AE 126, 134 SAS IqUes (ADICULUEC EL MS ÉTICICULIUTE). Ce NE GR OÙ SUldiendel Cuivre (MDI) EEE EN Er 95 cvadicat di RaDNElONNASO AM ER ee LENS LA QU 101, 165 192 TABLE DES MATIÈRES £ Tenebrio molitor (note sur la larve du). . . .. LA au eier ere LATE OI V Vers às soie l(ennemis=des). uen ARS 4r Ce EME Vers hlancsiles) Het. Lee CM M An a da ne 33, 895, 114, Vers blancs dans 1laiCôte-diOr (les) 4 me UE CE Vignes phylloxérées.). "0 : SU) eue ca era eee Eee RAR NOMS DES AUTEURS Bulletin Agricole (extrait du). . Caillas 0.7. x. DR SSP lost ED ehelle Diane Rue OT UNS RAT IT NEENENESE Castel: (comte de) : RER PL ARE EE in ete à - GAZOE: M RENE QUE LE ouer et ane ete re A LEE EEE COULBL Se CAE AL OA A EPA LE LS EEE SES Depeche Algérienne: (extrait «deula).*. 2447. :. 1... 0, CON Echo duiNord {extrait del)"; "50: 2 HR Et RENTE TRS HONOR PENSE RAS een ASE ANS en a ne se 51,,91,: 426,134, Proissard{Ot)" at RS TE Cd M Re rt Et CORRE GTÉLOIDE ae 0e ROUE ET DR RE OI ER RE EE Humbert (AIDIN} SE Be eranee à À à 09 2 106 + «DIN. KI4 VS EAU OA JOlain TF3 OL STD CON ONE EL LUN SU TN AN OUANA RER Lacouture ."(de)..:....,. 41 SU in Nat ee D'ersresiss ae) EUROS 1104 Pancelevée:(T.) 224 Les at in er AB AUIHIEENERE . 6 La Vingeanne/(F) 55... .200:00, GODIN GUAM PERS 114, Le Colon: (extrait du journal)... , 4: : (91) .DTGERL il 1 9 RBEDOS RSR RON TOM NE Sn mere lente res 22340 SEM 22, DOMIOUIE DS EL Le Eanete ae cle der tete 18 02e. (OX RARE 404, ROME MA EE ue eue be reneie ne ce El LAS LÉ Ve 11, 25, 49, 124, 138, SAVAIENT RES RE RME eee CES CAT LINE HSE EE SOMMAIRE ere raie: 14e de rene del ee ane ete Rouge: APE IC Er 24, A7, Tohenp kKi-Tonesteséneérdl) ei. . Li. +4 0. Ie di NCA EC ER Dee Le lie à ie à À pli PROS NEUTRE NV OES FA) ES PRE ae ets 5e 4, 33, 51, 71, 75, 81, 103, 116, 123, 132, ARE ete A. W. 9, 21, 34, 55, ‘60, ‘69, 7, 106, 109, 424, 429, 150, 151, 153, 154. 163, eee ele de de Ue LOS ODA NeLe LE es encre 7 ONE LINE ISO RES 18, Enp.de la Soc.de Typ.— Nowerre;8, r: Campagne-1re, Paris. QUATORZIÈME ANNÉE, N° 1. Janvier 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE PRIE EPP PTS RES LT SSL PSS PSS PSS PSP PP PSP PPPI DPI PP TA SOMMAIRE : Note sur les dégüts causés par la larve du Bibio hortulanus. : — Le Nematus ventralis. — L’araignée et son fil. — L'acarus du pou- lailler. — La sériciculture dans les Alpes-Maritimes. — Société cen- trale d’apiculture et d'insectologie.— Exvositions et concours. PRES RP RER P DT PPS PL RL PS LS SL PSS LL LPS SES LPS PR LES LPS SSL PL PS SPP LS SL PSS PL PLLT Se Notre collègue et ami M. E. Savard, vice-président de la section d'Insectologie, vient d'être décoré des palmes d'officier d'académie. : C'est une récompense bien méritée. NiTGU RE Note sur les dégâts causés par la larve d'un Dip- tère : le Bibio hortulanus ou Bibion précoce. Après avoir recouvert le semis d'une couche melonnière de la largeur de 1 m. 20 sur 16 mètres de longueur, avec du terreau fait de feuilles mortes enlevées dans le parc d’un château sis à Champrosay (Seine-et-Oise), sur la lisière de la forêt de Sénart, et n'avoir constaté dans ce terreau la présence d'aucun insecte, nous avons été surpris d'apprendre que vers la fin de mars le jardinier en chef de ce château signala la destruction de cette couche melonnière par une quantité con- sidérable de petits vers longs et minces qui grouillaient à sa surface; c’étaient des larves de Bibio hortulanus (Linn.) Nous supposons que ces larves ont éclos dans ie terreau, que le semis a été dérangé par leurs mouvements, lorsqu'elles ont voulu monter à la surface du fumier, et que le désordre qui en est résulté dans ia végétation a provoqué la destruc- tion du semis de la couche melonnière. Cet accident a retardé la récolte des primeurs d’un mois au moins. 4 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le terreau qui avait servi fut enlevé et placé dans un endroit assez éloigné du potager. Vers la deuxième quinzaine de mai nous en vimes sortir l'insecte parfait du B. hor- tulanus, mâles et femelles s’accouplèrent immédiatement. Les mâles se distinguent assez facilement des femelles, le premier est noir, à poils blancs; ailes hyalines, à extrémité blanche et la femelle est d'un rouge vermillon, à tête, écusson, flancs, prothorax noirs; ailes un peu brunäâtres. Aux approches de la fin du mois de mai le même jardinier me fit remarquer que sur les fleurs de la Rhubarbe il y avait une grande quantité de ces B. hortulanus dont les Télé- phores faisaient leur proie. Si nous avons fait le récit de la destruction du semis de cetie couche melonnière, c'est uniquement pour engager les intéressés à ne plus employer le terreau de feuilles mortes pour la culture des melons et surtout du terreau de feuilles mortes ayant séjourné dans un endroit frais, avoisinant les forêts. L'année prochaine nous nous efforcerons d'étudier d'une façon plus complète les mœurs et les dégâts de la larve de ce Diptère et nous rendrons compte du résultat de nos investi- galions, J. FALLOU. Le Nematus Ventralls (S1\) Les Nématus sont des Hyménoptères de la famille des Porte-Scie et de la tribu des Tenthrediniens. Leurs larves, comme celles de tous les insectes de la même tribu, appelées fausses chenilles à cause de leur ressemblance avec celles des Lépidoptères,causent des dégâts sérieux aux arbres et aux arbustes dont elles dévorent les feuilles.T'outes les espèces de Némates connues se rencontrent en Europe. ' M. L.-0. Howard, dans le bulletin du département de l agri- culture des Etats-Unis (août 1888), a donné sur l’histoire naturelle du Vematus Ventralis des renseignements intéres- LO BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE ) sants qui résultent de ses propres observations et de celles faites antérieurement par M. le professeur Riley et par M. Lugger. Ces insectes, dit-il, si rien ne s'oppose à leur développe- ment, peuvent donner six à sept générations dans les Etats du Centre et du Sud. En 1886, ils furent très abondants et déposèrent leurs œufs le 20 mai, le 4*et le 17 juillet, le 2 août, le 7 septembre, le 12 et 19 octobre. On observa des larves dans leur pleine croissance les 11 et 22 mai, le 16 juin, le 6 juillet, le 13 août, le 13 septembre et le 14 octobre. Dans les champs, appartenant au département de l’Agricul- ture, à Washington, ces larves furent trouvées en quantité le 6 juillet sur des saules isolés ; des œufs furent déposés le 17 du même mois et produisirent la deuxième génération. Une troisième apparut nombreuse le 2 août; les œufs pour la quatrième fois furent déposés le 7 septembre et l’on vit les œufs pour la cinquième éclore le 14 octobre. Ni l’année précédente, ni cette année avant le 6 juillet, ces insectes n'avaient été rencontrés sur les saules dont il s’agit ; ce qui laisse croire qu'ils vinrent d'autres saules et que les larves observées d'abord étaient le produit de femelles d’une première ou peut-être d'une seconde génération qui, ayant épuisé la nourriture que leur fournissait leur premier éta- blissement, avaient été forcées de se transporter ailieurs pour trouver ce qui était nécessaire à leur subsistance et à celle de leur progéniture. Sur ces saules isolés, il n’était pas difficile d'étudier Je nom- bredes générations, parce que, à chaque éclosion,ces insectes, pendant leur existence de larve, dévoraient presque entière- ment les plus jeunes feuilles. Avant l'apparition des insectes parfaits et avant que leurs œufs fussent éclos, de nouveaux bourgeons et de nouvelles feuilles avaient atteint une grandeur suffisante pour per- mettre à une nouvelle génération d'y trouver sa nourriture. Lorsque les arbres sont groupés, de pareilles observations ne sont plus si aisées, parce que avec le temps les générations 6 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE se confondent ; de sorte que vers la fin de l'été on trouve au même moment des larves de toutes les grosseurs et qu'il n’est pas possible de déterminer la génération à laquelle elles appartiennent. Toutes les espèces de saules sont attaquées par l’insecte qui nous occupe, sauf peut-être le saule pleureur et certaines espèces qui donnent de grands arbres. Le saule connu sousle nom d'osier jaune ou doré, et qui a été importé en Amérique, n'échappe pas à ses atteintes. Cependant, les variétés du saule blanc semblent préférées par ce Nemate; du moins elles sont les premières attaquées s'il y a plusieurs espèces de saules. Les jeunes peupliers, qui croissent à proximité des saules, sont également dévastés et leurs feuilles les plus anciennes et les plus dures sont souvent seules épargnées. Les femelles déposentassez fréquemmentleurs œufssur des feuilles de peuplier; mais c’est seulement lorsque les feuilles de saule deviennent rares ou font complètement défaut. Les jeunes arbustes sont spécialement attaqués et c'est un avan- tage, car ilest plus facile de les traiter par des insecticides que s’il S'agissait de grands arbres. (A suivre.) A. WALLES L’Araignée et son fil. Je m'étais longtemps demandé comment il se pouvait qu'une araignée si petite qu'elle fût, parvint à établir un fil entre deux points relativement très éloignés l’un de l’autre. D'autre part, n'ayant pas eu l'occasion d'apprendre le:mécanisme de ce mystère, et poussé par la curiosité, je me mis à faire quel- ques observations sur ce sujet. Lorsque je crus avoir terminé, je fis part de mes recherches à quelques personnes compé- tentes qui m'apprirent que le sujet avait déjà été traité et me mirent obligemment à même de constater ce qu'ils avan- çaient. Néanmoins, ayant opéré sans aucune idée préconçue, je remarquai que les résultats obtenus par moi différaient en plusieurs points de ceux déjà trouvés. Je pris alors la liberté BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 7 d'écrire ces quelques lignes, Ctant persuadé que nombre de personnes voudront bien répéter mes expériences afin d'en reconnaitre l'exactitude ; d'autant mieux que je considère cette question comme généralement peu connue. De plus dans les ouvrages qui y ont trait, les dittérents observateurs trouvent souvent des résultats assez dissemblables de sorte qu'il est difficile d'en dégager la vérité. Pour exécuter notre expérience, prenons une araignée d'une moyenne grosseur, l'Epéire diadème par exemple, que l'on trouve en abondance dans les jardins au commencement de l'automne ; elle nous offre en outre quelques avantages nécessaires pour bien suivre notre étude. En effet, grâce à son abdomen d’une grosseur démesurée, elle est très lourde, ce qui nuit singulièrement à la rapidité de ses mouvements; de plus le fil qu’elle émet est d’une épaisseur telle que nous pouvons bien le suivre à l'œil nu. Choisissons maintenant un lieu qui nous permette de bien apercevoir les fils; nous n'avons qu'à diriger notre regard vers un lieu sombre, l’en- trée d'une cave, l'épaisseur d’un sapin ou un mur noir, et de façon que les rayons solaires croisent les fils. Placés ainsi, il nous suffit de mettre doucement l'animal que nous avons choisi à l'extrémité d'une petite baguette, maintenir l’autre avec la main droite et attendre. Mais avant de voir manœuvrer notre bête, voyons ce que disent quelques observateurs. De cette façon, il nous sera facile de comparer les résultats qu'ils ontobtenus avec ce que nous allons voir nous-mêmes. H. Fabre, dans son Livre d'Histoires, relate que : « l’arai- gnée dévide son fil à l’aide de ses pattes postérieures jusqu'à ce qu'il soit d’une longueur convenable ; c'est alors que les mouvements de l'air vont le fixer contre un objet quelcongue. Brehm rapporte ainsi l'expérience que fit à ce sujet l'observa- teur F. Terby. « IL déposa une Epéire sur un bâton long de quatre pieds environ quil fixa au milieu d’un vase plein d’eau. L’araignée descendit le long du bois en étirant un fil derrière elle; mais 8 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE lorsqu'elle sentit l’eau avec ses pattes antérieures, elle fit volte face et remonta en grimpant le long du fil. Elle répéta ce manège chaque fois, mais elle finit par descendre le long de deux fils qu'elle retint avec ses pattes postérieures ; arri- vée en bas, elle brisa l’un deux et le laissa flotter ; Terby ne voulant pas attendre que le hasard seul permit au fil libre de trouver quelque objet où se fixer, l’accrocha à l'extrémité d’un pinceau. L’araignée, qui pendant ce temps était regrimpée à l'extrémité du bâton, éprouva le fil à l’aide de ses pattes et trouvant le cordage assez sûr, elle s’avança sur lui et parvint ainsi à bon port jusqu’au pinceau, après avoir renforcé le fil précédent par de nouveaux fils qu’elle y agglutinait. » Brehm ajoute que l'araignée possède un autre moyen d’at- teindre quelque objet éloigné : « elle se balancerait au bout d’un fil jusqu’à ce qu'elle atteigne l’objet avec ses pattes. » Nous trouvons encore cette version. « Le fil glisse lente- ment dans l'air, poussé par un courant tellement faible que souvent nous ne pouvons le sentir, mais qui cependant existe toujours; il se peut, en outre, que l'électricité négative du fil soit attirée dans l'air par l'électricité positive. » Maintenant, revenons à notre araignée, en conservant bien entendu les dispositions énoncées plus haut. Aussitôt libre, l'Epéire va et vient sur la baguette ; arrivée à l'extrémité, elle agite les pattes antérieures dans l’espace, afin de s'assurer qu'il n’y a point d'appui au delà, passe au-dessous de la petite branche, y fixe son fil, se laisse aller dans le vide, toutes ses pattes étant écartées, et émet ainsi un fil qui s’allonge vu le poids de l'animal ; nous le nommerons fil de soutien. Lorsque la bôte veut s'arrêter, une de ses pattes postérieures s’accro- che au fil et maintient ainsi son corps au repos. Notre sujet alors paraît anéanti ; c’est à cet instant qu'il faut bien regar- der. J. LIGNIÈRES. (A suivie.) Elève à l'école vétérinaire d'Alfort. L’acarus du Poulailler Le Dermanysse du poulailler a pour habitation le fumier ‘ BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE { et toutes les anfractuosités des perchoirs et des bois qui entrent dans la construction du lieu où juchent les poules. Ces petits insectes, presque microscopiques, sont très agiles et restent confinés dans leurs retraites pendant le jour; ils en sortent pendant la nuit pour se répandre sur les oiseaux endormis, dont ils sucent le sang. Les poulets et les poussins sont surtout leurs victimes et ils vont juqu'’à les faire périr d’étisie. C’est le sang dont ils se nourrissent qui donne à ces acariens leur belle couleur rouge vif. Quand ils sont à jeûn depuis longtemps, ils sont blanchâtres et tachetés de brun. Comme chez les Exodes et chez tous les autres Acariens parasites, la voracité est surtout le partage des femelles et il semble que la consommation d’une certaine quantité de sang leur soit nécessaire pour mener à bien leur progéniture; car ce sang n'est pas indispensable à leur subsistance, puisque des entomologistes ont possédé dans des flacons des tribus entières de Dermanysses, qui ont très bien vécu pendant plus d’un an, avec quelques parcelles de colombine; seulement les individus sont albinos, aucun n’a cette belle couleur rouge que l’on remarque sur tous ceux quiont à leur portée du sang à SuCer. Depuis longtemps les naturalistes savent que les Derma- nysses se répandent volontiers sur les mammifères à leur portée el déterminent, par leurs piqûres, d'assez vives démangeaisons. On préserve les chevaux des atteintes de ces insectes en éloi- gnant le plus possible les poulaillers des écuries et on en dé- barrasse le poulailler lui-même en lotionnant les bâtons etles perchoirs avec de l'huile de pétrole, de la benzine ou une solution d'acide phéniqué au millième. Le fond du poulailler devra êtrenettoyéminutieusement,le fumier enlevésouvent et remplacé par de la paille fraiche. J. B. MAITRIER, Anstituteur retraité. 10 BULLETIN D'INSECTOLOGE AGRICOLE La séricicul(ure dans les Alpes-Maritimes. De l’ensemble d’un rapport présenté au ministre de l’agri- culture, par l& commission séricicole des Alpes-Maritimes, sur la production des cocons en 1888, il résulle que dans ce département il y a : 32 communes où l'on a élevé des vers à soie, 334 éducateurs qui ont mis à l'incubation 19.060 grammes de graines ayant produit 13.916 kilog. de cocons, parmi lesquels 12.932 kilog. provenant de graines françaises et 984 kilog. provenant de graines étrangères. Les insuccès ont porté sur 796 grammes de graines locales de provenance défectueuse. Le rendement général pour tout le département a été en moyenne de 33 kilog. 88 par once de 25 grammes. D'après l'examen d'un tableau comparatif de l'enquête statistique séricicole des onze dernières années, il ya une amélioration toujours persistante dans la qualité, mais une diminution très sensible dans la quantitécomparée au rende- ment de l’année précédente, en raison de la faiblesse des prix de vente de la soie brute. Les prix de vente de 1888 ont varié de 4 fr. (maximum très rare) à 1 fr. (minimum) avec une moyenne générale de 2 fr. 79 par kilog. en diminution de O0 fr. 45 sur les prix moyens de 1887. La cause des faits existants, sil faut en croire le rapport, doit être attribuée à la valeur vénale de la soie brute qui périclite de plus en plus dans ce département, où les vers à soie n'existeront bientôt plus qu’à l'état de souvenir, si l’on ne songe pas à modifier la situation par des mesures fiscales frappant l'importation des soies étrangères, et susceptibles de relever l'industrie de la sériciculture dans les Alpes-Mari- times. N'a dans st PT CT 1 te et ice met âne. ds té DO on à : BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Al Société centrale &’Apiculture et d'Insectologie SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1888. Présidence de Mi CaïLLas. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. Hamet soumet à l'assemblée une réclamation de M"° veuve Trouillet. L'assemblée décide qu’une commission (MM. Ramé, Vicat et Wallès) se rendra auprès de cette dame, afin de lui faire connaître que ses prétentions sont injustes et qu’elles ont été repoussées. M. Hamet se plaint véhémentement des déprédations qui se commettent presque journellement au parc de Montsouris, sur l’emplacement affecté à l'école d'insectologie de la Société. M. Caillas promet de faire les tentatives nécessaires pour mettre un terme à cet état de choses. M. Maurice Bellot invite la Société à demander au gouver- nement qu'il veuille diminuer de moitié l'impôt sur le sucre employé en hiver par les apiculteurs pour la nourriture de leurs Abeilles. Par un vote, les membres présents admettent la manière de voir de M. Bellot ; maïs ils décident qu'il serait convenable de s'assurer préalablement si, en haut lieu, on serait disposé à établir une similitude entre les vignerons et les apiculteurs. M. Bourgeois fait connaître la manière d’asphyxier momen= tanément les Abeilles au moyen d'éther. M. Wallès annonce que M. Bonneville, membre de la Société, inventeur d'un produit destiné à combattre le phylloxera, lui a envoyé un extrait du procès-verbal du syndicat anti-phylloxérique de Pont-sur-Yonne (Yonne), constatant les excellents résultats des essais qui ont été faits. M. Wallès signale les publications qu'il a reçues. M. Hamet fait voir des fragments de rayons d’une Trigone australienne. Il entre dans des détails très intéressants au sujet de cet insecte mellifère. Le professeur d'apiculture du Luxembourg nous fait connaître notamment que le miel de 12 BULLETIN D'INSECTOLOGIF AGRICOLE cet insecte vaut 12 fr. le kilog, et quil a de grandes vertus médicales, M. Henneqnin, apiculteur à Passy-Paris, est présenté et admis comme membre de la section d’Apiculture. M. Ramé entretient l'assemblée de l'emplacement réservé à l’Apiculture et à l'Insectologie pour l'Exposition universelle, Il adjure tous ses collègues de se grouper et de faire une exposition digne de la Société. Sur ces entrefaites, la nuit étant venue, le gardien chef du Luxembourg nous prie instamment de quitter la salle et c'est ainsi que la séance est levée subitement aux environs de #4 heures 30, Pour extrait ; SEVALLE, Secrétaire des séances, Expositions et Concours SUCCÈS OBTENUS PAR DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE, Concours régional de Laon. — M, Warquin, apiculteur à Crécy-en-Laonnois (Aisne), a obtenu une médaille de bronze de la Société des agriculteurs de France. M. Warquin se livre à l’Apiculture avec succès. Ilest l'inventeur d'appareils nouveaux pour la culture des Abeilles et la culture du miel, Son rucher est des plus importants. | Concours de pomologie à la Guerche-de-Bretagne (Ille-et- Vilaine). — Objet d'art décerné au frère Abel, directeur de l’école libre à la Guerche.Etude de 1.851 pommes à cidre, sé- Jection, propagation des meilleures variétés. | Ge Concours général de Saint-Brieuc, institué par l'Associa- tion pomologique dé l'Ouest. Prix d'honneur, deux vases de Sèvres offerts par le Président de la République: le frère Abel pour ses collections fruitières, son verger d'études, ses tra- vaux scientifiques sur les fruits de pressoir et sur les insectes PT CS CT | | BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 13 nuisibles aux pommiers ainsi que pour sa collaboration aux travaux du syndicat de la Guerche. Concours général de Saint-Brieuc. — Premier prix : médaille d'or grand module, le frère Abel pour sa collection fruitière, concours entre instituteurs). Au méme Concours. — Médaille d'or, au frère Abel, pour son ouvrage intitulé : Zléments de pomologicà l'usage des élèves du cours d'agriculture et son mémoire contenant les ana- lyses des 2.253 fruits de pressoir contenus dans les cinq premiers volumes de l'Association pomologique de l'Ouest et ayant pour titre : Piclionnaire pomologique. Concours régional de Nantes, — Premier prix (médaille d'or) dans ladeuxième catégorie, enseignement agricole : le frère Abel. Ace même concours la Société des agriculteurs de France a décerné à notre honorable collègue, le frère Abel, la médaille d’or grand module pour ses travaux pomologiques et entomologiques. Concours entre instituteurs enseignant les premières notions de la science agricole, — Récompenses décernées par la Société des agriculteurs de France. Rappel de médaille d'or, M. Chalumeau, instituteur à Saint-Ambreuil (Saône-et-Loire). Médaille d'argent, M. Desboïs, instituteur à Jugy (Saône-et- Loire). Au Palais de l'Industrie, Paris. — (Exposition d'hygiène) SECTION D’APICULTURE. Médaille d'or, M. Asset, apiculteur à Sèvres (Seine-et-Oise) : miel coulé de 1887 et de l'année. Mé- daille de vermeil, M. Leroux, apiculteur et épurateur de miels et cires à Marines (Seine-et-Oise): Eau-de-vie de miel, miels en rayons et en calottes, miels coulés, cire. Médaille d'argent, M. Robert,apiculteur à Valpuiseaux(Seine-et-Oise) : miels en calottes et en rayons, miel coulé. Médaille d'argent, M. Arthur Kirsch, apiculteur et fabricant de ruches en paille à Poiseul- la-Ville (Côte-d'Or): miel en calotte, miel coulé. SEcTion p'ix- SEGTOLOGIE. Hors concours (Membres du Jury) MM. Ramé et Vicat. Diplôme d'honneur, M. Alfred Guillot, naturaliste, Paris: collections variées d'histoire naturelle, ustensiles per- 14 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE fectionnés pour l'étude des sciences natureiïles et physiques. Médaille d'or, M. Louis Chevalier, à Chatou (Seine-et-Oise): collection d’entomologie appliquée. Médaille d'or, M. Viault, fabricant de poudres insecticides à Paris: poudre insecticide Burnichon, pièges à rats, soufflets et insufflateurs. Médaille de vermeil, M. Grégoire, fabricant de bouchons à Paris: lièges, bouchons, etc., pour l’histoire naturelle. Médaille de vermeil, M. Guéroult, paysagiste horticulteur à Paris : insecticides liquide etsolide, vaporisateurs, collection d'histoire natu- reile, etc. Médaille de vermeil, M. Ferdinand Jolain, à Paris : collection d'histoire naturelle, exposition de bois, bouchons, écorces, etc., ravagés par les insectes. Médaille d'argent, M. Gaydou, parfumeur-chimiste à Paris : insecticide liquide contre le phylloxera et moyens de s’en servir. Médaille de bronze, M. Léon Legrand, à Paris: collection de Lépidoptères, Vers à soie, cocons, œufs, etc. Boranique. M'° Marie Fortier, Paris, médaille d’or : collections de fleurs artificielles servant à l'étude de l’histoire naturelle. ExPosirion pes ciprEs, médaille d'argent, la Société Guerchaise de Botanique et d'Entomo- logie du pensionnat Saint-Joseph à la Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) : collection d’insectesnuisibles aux pommiers. Exposition internationale de Barcelone. — Parmi les lauréats nous relevons le nom de M. Mazeret, instituteur public à Levignac (Lot-et-Garonne). A. WALLES. Le Cogérant : A. WALLES. cé at DS 1: bot de QUATORZIÈME ANNÉE, N° 2. Février 1889 BULLETIN. D'INSECTOLOGIE AGRICOLE RETIRE RTS D PTT PTT SPL TT DLL PTS PS SR DT PPT RP Re SOMMAIRE : Réponse du Ministre des Finances à la pétition des api- culteurs réclamant la liberté de distiller leurs produits. — Le Nematus Ventralis. — L’araignée et son fil. — Société Centrale d'Apiculture et d'Insectologie. — Le Bombyx rubi. — Nouvel ennemi de la Pomme de terre. — Insectes utiles et insectes nuisibles: à la pisciculture — La sé- riciculture en France. PRES E SI SP SSP S SP ST LS PSS SDS RL ESS TS SL TPS TS SSL PIS SSII Réponse du Ministre des Finances à la pétition des apiculteurs réclamant la liberté de distiller leurs produits. Paris, le 10 janvier 1889. Monsieur le Président, vous avez demandé que le Gouver- nement soumit aux Chambres un projet de loi exemptant, de tous droits, les alcools de miel fabriqués par les apiculteurs qui ne distillent que les produits provenant de leur récolte. J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'il ne m'est pas pos- sible d'accéder à cette demande. Dans le projet de loi sur Ja réforme de l'impôt des boissons, qu'il a présenté aux Cham- bres, le Gouvernement a demandé que le privilège accordé aux bouilleurs de vins, cidres, poirés, etc., leur fût retiré; et vous voudrez bien reconnaître qu'il ne peut venir aujourd'hui proposer d'étendre ce privilège à une nouvelle catégorie de récoltants. Au surplus, il ne serait pas rationnel d'autoriser l’exemp- tion que vous sollicitez, quand la législation ne reconnaît même pas la qualité de récoltant aux personnes qui fabri- quent de l'hydromel avec du miel de leur récolte et les as- treint, par conséquent, à toutes les formalités fiscales. On ne saurait admettre, en effet, que ihydromel, fait avec du miel de récolte et qui constitue une boisson hygiénique, soit soumis à un impôt, alors que l'alcool, provenant égale- PF 18 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ment du miel serait affranchi de toute taxe. J'ajouterai que cette exemption ne pourrait, en toute hypothèse, être auto- risée qu'en faveur du récoltant qui distille les produits mêmes de sa récolte. Or le service éprouverait les plus grandes difficultés à connaître l’origine du miel que le récol- tant mettrait en œuvre pour la distillation. A défaut de certi- tude à cet égard, les intérêts du Trésor se trouveraient fré- quemment exposés; et cette considération suflirait à elle seule pour faire écarter la demande que vous m'avez sou- mise. Recevez, etc. Le Ministre des Finances. PEYTRAL. Le Nematus Ventralis (Say) (Suite et fin) La défoliation est très nuisible aux jeunes plantes de saules et si elle a lieu plusieurs fois dans une même saison ou même dans des saisons consécutives, elle les fait infailli- blement périr. Mais, dans tous les cas, elle cause un dom- mage considérable, attendu que les jeunes tiges ou rameaux ainsi dépouillés de leurs feuilles perdent de leur valeur commerciale. En effet, les nouvelles feuilles ne remplacent pas purement et simplement celles qui ont disparu; elles croissent à côté des anciennes et rendent défectueux pour l'industrie le jet original qui aurait dû être d'une texture uniforme dans toute sa longueur. Les premiers indices de la présence de ces larves sur les saules, sont de petites ampoules que l'on aperçoit sur la sur- face supérieure des feuilles et qui leur donnent une appa- rence ondulée ou chiffonnée. Si l’on examine avec soin une de ces feuilles, on remarque que les enflures qui forment les ondulations, sont occupées par des œufs blanchâtres, de forme ovale, en! partie insérés dans la surface inférieure de la sub- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 19 stance de la feuille. Autour de ces œufs, lorsque l'époque de leur éclosion approche, on voit apparaître des taches et des traits noirs qui sont les effets des blessures nombreuses faites sur les feuilles. A peine les jeunes larves sont-elles nées qu'elles font,en rongeant, de petits trous qui ne tardent pas à s'agrandir. Les nombreuses larves écloses sur une même feuille vivent d'ordinaire à proximité les unes des autres; .-mais elles ne sont pas constituées en société. Leur couleur, d’un noir visqueux, et leursexcréments révèlent aisément leur présence. À mesure qu’elles croissent, elles dévorent la feuille, et ne laissent intactes que les parties les plus épaisses de la côte médiane. Elles ne font nulle tentative pour se cacher, malgré les signes évidents qui les décèlent; elles restent tou- jours exposées à la vue. On peut Les distinguer par la position spéciale des derniers segments de l'abdomen qui sont fré- quemment courbés en forme de point d'interrogation. Comme la presque totalité des Hyménoptères Porte-scie, les femelles du Vematus Ventralis sont pourvues de deux scies situées sous la partie postérieure de l'abdomen; elles s’en ser- vent pour tailler, dans la substance dela feuille, de petites fentes ou ouvertures dans lesquelles elles déposent leurs œufs qui en absorbant, à travers leur mince coque,la sève de l’arbuste, acquièrent un volume deux fois plus grand que ceiui qu'ils avaient d’abord; ce qui ies maintient dans leur position jus- qu'au temps de l’éclosion. C'est invariablement par le des- sous de la feuille que les œufs sont introduits et, comme nous l’avons déjà dit, ils produisent sur Ja surface supérieure de petites boursouflures ovales. Mais ces œufs sont surtout ap- parents sur la surface inférieure par laquelle ils sont introduits dans les petites ouvertures produites par les scies de la femelle. Silasubstance de la feuille est tendre et cède facilement au mo- ment de l'opération de la ponte, les œufs se trouvent entière- ment dans l'épaisseur de la feuille; sinon un tiers ou même la moitié de leur volume se projette en dehors. Les œufs sont d’une grosseur proportionnée à celle de la femelle et ont environ 3 millimètres de longueur ; leurformeest d'un ovale al- 20 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE longé trois fois plus long que large. Ils sont transparents, ver- dâtres et en grand nombre; chaque femelle en pond environ quatre-vingts; et, comme lorsque les jeunes pousses sont rares plusieurs femelles choisissent la même feuille, il est ar- rivé qu'on en a compté plus de deux cents sur une seule feuille. Les œufs déposés en dernier lieu par une seconde femelle, sont généralement détruits, parce que leslarves résul- tant du premier dépôt d'œufs commencent, dès qu'elles sont nées, à dévorer la feuille et avec elle les œufs non encore -éclos. La durée de l'incubation des œufs est variable et dé- pend de la température ; en général, elle est de quatre à huit jours. | Quand les larves sortent de l'œuf elles sont blanches avec une petite tache noirâtre de chaque côté de la tête à l'endroit des yeux, tache qui est déjà visible à travers la coque de l'œuf non encore éclos. La couleur blanche ne tarde pas à s’assombrir et dans un temps très court les larves devien- nent d'un noir brillant, transversalement ridées et ornées de chaque côté du corps de dix grandes et de deux petites taches jaunes qui sont disposées le long de la région des stigmates. Elles sont entièrement couvertes d'une matière gluante qui suinte de leur corps. Les grandes taches jaunes ne sont bien apparentes qu'après la dernière mue; mais elles sont déjà indiquées vaguement dans les plus jeunes sujets qui sont en outre fréquemment marqués sur la partie dorsale d'une ligne jaune, étroite et longitudinale. Souvent les taches ne sont qu'au nombre de dix ; celles qui sont placées sur le pre- mier segment du thorax et sur le dernier de l'abdomen sont parfois très petites ou même oblitérées. La tête d'un noir lui- sant est libre, perpendiculaire et aussi large que le premier segment thoracique. Cutre trois paires de pattes longues, articulées, noires, les larves possèdent six paires de fausses pattes d'un bleu léger, sortes de protubérances charnues et de forme conique et de plus une septième paire anale très imparfaite. Les larves subissent quatre mues et atteignent leur matu- | | | BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 21 rité dans une période de dix à vingt jours. Arrivées à leur pleine croissance, elles mesurent environ 20 millimètres de longueur, cessent de manger, pénètrent dans le sol et y for- ment des cocons brillants d'une substance semblable à de la gomme qui, desséchée, a l'apparence du parchemin et dont la couleur est d'un bronzé obscur. Ces cocons sont doubles et se composent d'une enveloppe extérieure rugueuse et d’une couche intérieure douce et moelleuse. Si l’on élève ces larves et qu'on les prive de terre, elles forment leurs cocons parmi ou sous les feuilles mortes et tombées. Dans leurs cocons.,elles se transforment en nymphes de couleur jaunâtre qui, dans le cours d'une semaine, deviennent des insectes parfaits. Ces derniers sont lourds et pesants dans tous leurs mouve- ments et ils diffèrent ainsi, comme la plupart des Mouches à scie, du caractère général de l'ordre auquel iis appartiennent. Ils ne possèdent ni les puissantes mandibules des insectes qui vivent de proie, ni les organes déliés de ceux qui se nour- rissent de miel. Les femelles occupées à fendiller les feuilles pour y déposer leurs œufs ne sont pas facilement détournées de ce travail. Les mâles sont plus vifs que les femelles, attendu qu'ils sont d'un tiers plus petits et qu'ils ne sont pas aussi massifs. La couleur de l’un et de l’autre sexe est noire. La femelle a le ventre, les tibias, les palpes et la base des ailes d’un gris bleuâtre avec les bords de l'abdomen et des bandes obsoletes entre les segments d'un jaunâtre pâle. Dans le mâle, les mêmes parties et plus ou moins la surface supérieure de l'abdomen sont d'un jaunâtre brun ou orangé. La femelle a 8 millimètres de long et le mâle 6. On n’a pas encore découvert de parasite sur les larves de cet insecte, mais les œufs sont souvent détruits par de très petits Chalcididæ du genre Trichogramma qui deviennent très nombreux quand la seconde génération des femelles dépose ses œufs. Durant l'été de 1887, les saules furent menacés d’une des- truction totale par l’action des larves du Nematus Ventralis ; 22 BULLETIN D'INSECTOLOGIF AGRICOLE on observa alors qu'un hémiptère,'le Prionidus Cristatus,appa- rut en grand nombre sur les rameaux infestés et fit une guerre acharnée à ces larves qui devinrent rares vers la fin de la quatrième génération. Les saules reprirent de nouvelles feuilles et les Prionidus ne trouvant plus une proie suflisante disparurent à leur tour. Des moineaux quoique butinant en grand nombre sur des hélianthes qui croissaient parmi les saules ne dévorè- rent pas une seule larve; ils s’attaquaient uniquement aux graines müres des nélianthes. Aucun insecte n’est détruit plus rapidement que la larve du Nematus Ventralis par les solutions arsenicales. A. WALLÈS. ; L'Araignée et son fil (Suite et fin). À un moment donné, l'Araignée abaisse l'anus, prend une position horizontale, puis, sans changer de place, projette comme un trait et avec une très grande rapidité, un fil d'une finesse el d'une ténuilé extrêmes ; appelons-le fil principal. Lorsque l’Araignée a terminé ce fil, elle le passe entre ses pattes antérieures et attend; celui-ci, grâce à sa légèreté, voltige dans toutes les directions, obéissant aux mouvements de l’atmosphère.S'il s'attache à un obstacle, l'Araignée le sent aussitôt, l'attire à elle pour le tendre, soude le fil de soutien au principal puis s'aventure dessus et franchit ainsi l’espace qui la sépare de l'obstacle ; elle a eu soin en traversant, de former un nouveau fil qui double le premier et le consolide en même temps qu'il le retiendrait dans le cas où celui-ci viendrait à se rompre; ce troisième fil n’est autre qu'un pro- longement du fil de soutien. Si, obéissant aux mouvements atmosphériques, le fil ne rencontre aucun obstacle où il puisse se fixer, l'Araignée remonte sur la baguette puis re- commence jusqu'à ce qu'elle arrive à un résultat positif. ... tte de dé cit DE dites Le. à BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 23 Voilà ce qui se passe normalement. Si notre sujet est effrayé, la formation du fil principal subit une légère variante. En effet, il est constitué en même temps que le fil de soutien et soudé avec lui à son extrémité supérieure au lieu d’être libre, de sorte qu'il forme tout d'abord une ligne droite parallèle au fil de soutien puis, en s’allongeant, il s’incurve en arc et prend de plus en plus une forme hyperbolique. De cette façon, le fil flottant dans l'air est formé de deux fils sépa- rés de plusieurs centimètres et soudés en arc à leur extré- mité. De plus, l'Araignée qui croit à un danger imminent, songe surtout à s'évader, aussi émet-elle des fils fort épais, en contractant à la fois toutes ses glandes, au lieu que nor- malement une seule d'entre elles agit; l'animal devant garder sa matière textile pour continuer sa toile. Plusieurs observateurs, parmi lesquels je citerai le Père Babaz, Brehm, M°"° Rennie, ont constaté les principaux faits qui viennent de se dérouler sous nos yeux. Nous voyons dès maintenant que, pour former son fil, l'Épeire n’a pas besoin de le dévider avec ses pattes posté- rieures. Quant à l'expérience de F. Terby, elle ne peut nous fournir aucune démonstration. Si, en effet, l’un des deux fils s’est réellement cassé, nous ne pouvons y voir qu’un accident dont l’Araignée a pu profiter. Nous sommes aussi en droit de penser que le fil flottant a été formé tout simplement comme notre fil principal. Pour ce qui est de l’assertion de Brehm, elle ne me paraît pas fondée; il est évident que si un coup de vent survient lorsque l’Araignée est à l'extrémité d'un fil, celle-ci pourra être portée sur un objet éloigné : mais c’est encore un cas anormal sur léquel l’animal ne doit jamais compter. Il n’est pas nécessaire d’insister sur l'action de l'électricité, elle n’a pas à entrer en ligne de compte. Le mécanisme par lequel se fait l'émission du fil principal est assez intéressant pour nous arrêter un instant. On sait que la substance qui constitue la toile est renfermée 24 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dans quatre poches glandulaires dites glandes séricipares situées dans l'abdomen ; elles sont pourvues d'un canal excréteur très effilé qui aboutit à un petit mamelon dont le sommet est percé de pores; celui-ci est placé tout à fait à la partie postérieure du corps et un peu en dessous. Sous lin- fluence de la volonté, les parois de ces glandes qui sont mu- nies de fibres musculaires, se contractent en même temps que les muscles abdominaux, et projettent aïnsi la liqueur vers l'extérieur en passant par le tube capillaire ; il sort alors un jet excessivement fin qui se concrète immédiatement à l'air et qui n’est autre que le fil principal. Celui-ci est d’au- tant plus long que les glandes restent plus longtemps con- tractées. Pour avoir une idée très nette, on n’a qu à se figurer un ballon en caoutchouc rempli d'eau que l’on percerait à l'aide d'une aiguille ; en pressant fortement les parois, il sort * un jet très fin qui aura d'autant plus de durée qu'on agira plus longtemps sur les parois du ballon. J. LIGNIÈRES, Elève à l'Ecole vétérinaire d'Alfort. Société Centrale d’apiculture et d'Insectologie. Séance du 19 décembre 1888 — Présidence de M. CaiLLAs, Vice-brésident. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adepté. M. Caillas annonce que l'ordre du jour porte entre autres choses : Examen de l’état des finances de la Société. MM. Fallou, Ramé et Bourgeois sont désignés pour opérer la vérification des comptes. M. Ramé dit avoir reçu de la maison Hachette, pour la bi- bliothèque de la Société, une publication nouvelle sur les Abeilles. M Wallès énumère les publications reçues pour la Bibliothè- que de la Société. Hsignale les noms des membres qui offrent des récompenses aux instituteurs pour le prochain concours. La Société vote des remerciements aux généreux donateurs et elle charge son secrétaire de les leur transmettre. is BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 25 M. Fallou fait une communiçation très intéressante sur le Bombyx rubi et sa chenille. Vu l'importance de cette commu- nication, la Société décide qu'elle sera publiée dans un des prochains numéros de son Pulletin. M. Ramé présente, pour faire partie de la Société, M. J. Lignières, élève à l'école vétérinaire d’Alfort. L'admission est votée séance tenante. ï “ Pour extrait: Le Secrétaire des séances, TH. DELINOTTE. Le Bombyx rubi (1). J'ai souvent tenté d'élever la chenille du Z.rubiet de la faire hiverner ; mais, placé à Paris dans de mauvaises conditions, j'ai dû y renoncer, et j'avais pris le parti, pour en obtenir le papillon, de chercher les chrysalides, au mois de mars, dars les endroits où j'avais observé des chenilles à l'automne précédent. Je trouvais généralement ces chrysa- lides au pied des broussailles où croissent de hautes Grami- nées, alors que ces dernières sont desséchées et garnies de feuilles sèches. Depuis que j'habite la campagne, j'ai pu étudier la manière de vivre de ce Bombyx, et j'ai, depuis plusieurs années, placé dans mon jardin les chenilles que je rencontrai pendant les belles journées des premiers jours d'automne, époque sur- tout où elles voyagent et où on les voit communément courir çà et là sur les bords des routes herbues, dans ies bois ou le long des haies. Il n'est pas rare alors de ies voir s'arrêter devant une feuille sèche, en brouter une partie, puis repren- dre leur marche pour chercher probablement un abri pen- dant la nuit, car j'ai pu m'assurer que cette chenille n'est que diurne et qu'on ne la voit pas paraître dans les journées som- bres ou pluvieuses. Il y a chez moi une pelouse où croissent différentes plan- 1. Extrait du Bulletin de la Société entomologique de France. 26 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE tes basses de nos contrées et, près de là, un endroit sauvage très touffu. C'est particulièrement là où j'ai été à même de faire des observations sur la manière dont hiverne la chenille. Durant l'été, elle s’abrite sous l’amas de quelques feuilles sèches ou de Graminées ; mais, pour son quartier d'hiver, elle choisit, de préférence, les fourrés un peu boisés et élevés. Il semblerait qu’elle redoute les endroits humides, qui peuvent contribuer à déterminer chez elle la maladie à laquelle elle est prédisposée. Malgré cette précaution, celte maladie, produite par un champignon, fait périr un grand nombre de chenilles ; ce qui explique pourquoi elles sont beaucoup plus rares au printemps qu'à l'automne. Si on les observe vers les premiers jours de février, l’on remarque peu de sujets attaqués par le parasite ; mais, en mars, la maladie est à son comble. Par un beau soleil de ce mois, les chenilles, sortant de leur léthargie, font une lente et courte promenade aux environs du lieu où elles ont hiverné. Dans la période de mars à avrila lieu la transformation en chrysalide. Le papillon en sort, en année ordinaire, vers la deuxième quinzaine de mai. Cette année, des œufs de ce papillon ont été déposés dans mon jardin ; j'ai pu voir alors les chenilles dès leur premier âge jusqu'à celui d’adulte. Aux premiers jours de septembre, elles avaient atteint leur plus grande dimension : cependant pas un seul pied de trainasse ne se trouve dans mon jardin ; il a donc fallu que ces chenilles se soient nourries avec d’autres plantes que le Polygonum aviculare. Présumant cette espèce polyphage, j'ai négligé de constater, pendant l'été, quels étaient les végétaux que les chenilles avaient pu manger,et je n'ai remarqué, parmi les feuilles attaquées, que celles de différentes espèces de fraisiers, de scabieuses, d'oseille cultivée, ainsi que des feuilles sèches, surtout celles du chêne. Les remarques de MM. Poujade et Denfert ayant appelé mon attention, j'ai commencé de nouvelles observations au sujet de ce Lépidoptère. ET CRT RS RCE CS PR IT ES SN A VU RÉ BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 97 - J'organisais une caisse sans fond, complètement grillagée, et je la plaçais sur un gazon où j'avais vu des feuilles de scabieuses déjà mangées en partie ; puis, ayant remarqué que les chenilles grimpaient fort peu aux végétaux pour se nourrir, j'ai installé dans le gazon des ficles plates remplies d'eau pour y tenir fraiches les différentes plantes que jesnppo- sais pouvoir leur convenir ; j'ajoutais aussi des feuilles sèches de chêne afin qu'elles pussent s'abriter. Le tout ainsi préparé, je me mis en quête des habitants. Le soleil ayant paru, il m’a été facile d'en rencontrer dans mon jaräin, et le jour même, 18 septembre, une quinzaine de chenilles occupaient la prison. Depuis cette époque, le nombre des captives a été de beau- coup augmenté, car chaque jour, lorsque le soleil avait fait son apparition, j'en récoltais le long des haies et je pouvais constater quelles étaient les plantes qu'elles préféraient. La majorité des chenilles se nourrissait de la quintefeuille (Potentilla reptans) ; quelques sujets, des feuilles de prunel- lier (Prunus spinosa) entremêlées à des Graminées, puis des tiges rampantes de la ronce (/Æubus fructicosa) ; deux chenilles seulement furent trouvées sur le Polygonum aviculare. Aujourd'hui, 22 octobre, le nombre de mes pensionnaires dépasse soixante. Je les ai visitées plusieurs fois le jour et le soir, et je leur ai fourni une nourriture des plus variées. Je m'abstiendrai de citer toutes les plantes que je leur ai servies ; j'indiquerai seulement celles qui paraissent le mieux leur convenir en captivité. Ces plantes sont : la quin- tefeuille (Potentilla reptans), différentes variétés de Fragaria sauvages et cultivées, diverses variétés de ronce ‘Æubus), le Rumex cultivé et le Polygonum aviculare. M. Georges Rouast, dans son Catalogue des chenilles euro- péennes, a signalé aussi le Zrifolium repens comme étant attaqué par le P. “ubi; cette Légumineuse existe chez moi, mais je n'ai pas pu surprendre la chenille, qui nous occupe, en faire son repas. De plus, aujourd’hui 22 octobre, M. le D: Jules Fort, médecin à Draveil, m'a dit avoir vu la même chenille se nourrir de feuilles d'orme. 28 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Je vais laisser ainsi passer l'hiver à mes pensionnaires ; mais je doute de les retrouver toutes en bonne santé au printemps prochain, car la Muscardineles prenant isolément, il est à craindre que, réunies en grand nombre dans un espace restreint, l’envahissement de ce parasite ne se propage d'une manière désastreuse. Le P£. rubi n’est pas seulement attaqué par un champignon: il a encore un autre ennemi. Pendant ces derniers jours, le thermomètre étant à zéro le matin, le peu de chenilles qui se montraient de dix heures du matin à deux heures du soir étaient piquées par un Hyménoptère. Les petites larves de ce dernier percent la peau de ja chenille et se chrysalident entre les poils. Je conserve de ces cocons afin d'essayer d'en obtenir l’insecte parfait. De tout ce que je viens de dire au sujet äu 2. rubi, on peut en conclure que sa chenille est diurne, polyphage, mais qu'elle affectionne plus particulièrement les Rosacées, telles que les Æubus, les Potentilla et les Fragaria. J. FALLOU. Nouvel ennemi de la Pomme de terre. La pomme de terre, dé jà si éprouvée, est en butte, paraît-il, à une affection nouvelle. C'est le docteur Julius Kühn, direc- teur de l'Institut agronomique de l'Unversité de Halle, qui vient d'appeler l'attention sur ce nouveau fléau. M. Louis Passy, qui a traduit la note rédigée à ce propos par l’agronome allemand, en a donné dernièrement connais- sance à ses collègues de la Société nationale d’agricul- ture. Cette maladie est due à la présence dans le tubercule d'une masse de petits vers appartenant aux anguillules (genre tylen- chus). M. Kühn, qui a examiné cette masse grouillante au microscope, l'a trouvée composée d'individus mâles et femel- les, de larves neutres de différentes grandeurs et d'œufs. Il s’agit donc ici d'un ennemi redoutable pour nos cultures. salé pe à + adtititihni ne DE Se da te BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 29 Ce qui s'est passé dans certaines parties de la Westphalie, sur les bord du Rhin, en Hollande, montre qu'il est susceptible de devenir un véritable fléau. Comme le mal se révèle au début par des taches à peine perceptibles, on ne saurait être trop attentif dans le triage des pommes de terre pour semences. Il ne faut pas hésiter à mettre de côté les tubercules portant la moindre tache ; d'autant mieux qu'on peurra les utiliser pour la nourriture du bétail après avoir pris le soin de les avoir fait cuire à la vapeur. Xx. Insectes utiles et insectes nuisibles à la pisciculture. Extrait d'une conférence faite par M. Raveret- Wattel Nous emploierons ici le mot /asectes dans son sens le plus large, dans son acception la plus étendue, comme le faisaient, avec Linné, les naturalistes de son temps, qui comprenaient sous la dénomination générale d'insectes tous les animaux qui forment aujourd'hui l'embranchement des Arthropades. Du reste, le mot insecte signifie corps coupé en anneaux ou segments, placés bout à bout, en série. Cette appellation peut donc aussi bien s'appliquer aux Crustacés, aux Ara- chnides, etc., qu'aux Insectes proprement dits. C’est parmi ces derniers surtout que nous trouverons des espèces nuisibles; tandis que c'est, au contraire, dans les groupes voisins, c'est-à-dire surtout parmi les Crustacés que nous aurons à citer des espèces utiles. Nous commencerons par les espèces nuisibles. Les Insectes peuvent nuire aux Poissons de deux façons différentes : 4° En s’attaquant directement au poisson quand il est tout jeune, à l'état d'alevin; 2° En s’attaquant aux œufs, en détruisant le frai,et c'est surtout de cette façon, au moins chez nous, que les Insectes se rendent nuisibles au poisson. SP BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE A peine les Poissons ont-ils frayé qu'une foule d'insectes s'attaquent aux œufs et en font une ample curée. Parmi ces Insectes figurent natureliement les Coléoptères aquatiques, les Hydrocantares, dont la voracité est bien connue. Il y a d'abord les Dytiques, qui figurent parmi nos plus gros insectes indigènes. A l'état d'insecte parfait, comme à l’état de larve, les Dytiques sont de grands destructeurs d'œufs de poisson. Dans les bassins, dans les viviers, l’insecte, volumineux et de couleur foncée se voit assez facilement, et l’on peut lui faire la chasse; mais sa larve, de couleur grise et aux ‘mouvements rapides, échappe beaucoup plus facilement aux regards. Viennent ensuite les Æ/ydrophiles, plus gros encore que les Dytiques et dont les larves sont d’une voracité incroyable, s'attaquant souvent à des proies beaucoup plus volumineuses qu'elles, Réaumur les nommait « Vers assassins ». Chose sin- gulière, alors que sa larve est uniquement carnassière, l’'Hydrophile à l’état d'insecte parfait devient herbivore. Ce phénomène de transformation de régime, disons-le en pas- sant, n’est point un fait isolé dans la nature. On en trouve des exemples chez d’autres animaux à métamorphoses, notamment les Batraciens, qui nous offrent des exemples en sens inverse. Ainsi, tant que les Grenouilles et les Crapauds sont à l’état larvaire ou de têtards, ils vivent surtout de sub- stances végétales et particulièrement de cette matière verte qui se développe en abondance dans les eaux stagnantes. Aussi leur intestin est-il très long pour pouvoir digérer ces aliments végétaux; il est contourné en spirale afin de trouver place dans la cavité abdominale. Mais quand le têtard s’est métamorphosé, quand il est devenu Grenouille ou Crapaud, il se montre uniquement insectivore, et son tube intestinal, qui n’a plus à réponüre aux mêmes exigences, est proportionnellement beaucoup plus court que pendant le premier état. Mais revenons à nos Insectes. D'autres Hydrocantares, beaucoup plus petits que les BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 31 Dytiques, font aussi la guerre aux œufs de poissons. Tels sont les Hydropores, les Colymbètes, les Acilies, etc. L'ordre des Hémiptères nous offre aussi des espèces aqua- tiques nuisibles. Presque tous les insectes de la famille des Hydrocorises, ou Punaiïises d’eau, sont des destructeurs d'œufs de Poissons. Ils s’attaquent également aux œufs de l’'Ecre- visse et à l'Ecrevisse elle-même, pendant son premier âge. Dans ce groupe figurent les Nèpes, les Ranâtres, les Naucores, les Corises et les Notonectes, signalées, dès 1778, par Von Muetzschefahl, comme s’attaquant non seulement aux œufs, mais même aux toutes jeunes Perches. Tout le monde con- naît les Notonectes, et surtout la Notonecte glauque, ce curieux insecte dont la forme rappelle volontiers celui d’une grosse mouche et qui nage toujours sur le dos, avec beaucoup de rapidité, à la recherche d'une proie. Mais les Insectes ne sont pas seulement destructeurs d'œufs; il en est qui s’attaquent aussi aux jeunes Poissons, aux ale- vins, et les Hydrocantares ou Coléoptères aquatiques sont naturellement de ce nombre. Les larves de Dytiques et d'Hydrophiles, qui font la guerre aux petits Mollusques (Lymnées, Planorbes, Physes, etc.,) la font également aux petits poissons et aux têtards. Il me souvient des dégâts causés pas une de ces larves que j'avais laissée par mégarde dans un aquarium où je venais de placer de petits Tritons ponctués et de jeunes Axololts. Au bout de quelques instants cette larve avait éventré tous les nouveaux venus pour leur dévorer les entrailles. Si voraces que soient les Dytiques, je dois dire qu'ils ne dédaignent nullement les proies mortes, les cadavres des petits animaux. Un rat mort. par exemple, les attire toujours; il y a même là un moyen de les rassembler el de leur faire la chasse. Mais cette ressource échappe pour d'autres espèces, plus nuisibles encore, qui appartiennent à l'ordre des Hémiptères. Ce sont les insectes de la famille des Bélostomés. Cette famille ne compte dans l'ancien monde qu'un petit nom- bre de représentants ; mais aux Etats-Unis, particulièrement 32 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dans la région tropicale et la région tempérée, le genre Belos- toma compte d'assez nombreuses espèces, dont plusieurs figu- rentparmi les plus gros Insectes connus.Tel est, par exemple, Belostoma grande, espèce géante, qui mesure jusqu'à dix cen- timètres de longueur. Très agile et très vigoureux le Belos- toma s'attaque souvent à des animaux, à des poissons trois fois plus gros que lui. A l’aide de ses deux paites antérieures conformées en crochets, il se fixe solidement sur le dos de sa victime, y implante son suçoir puissant et ne lâche prise que quand il lui a sucé tout le sang. Dépourvus de mandibules, les Belostoma,en effet, nedévorent pas leur proie, comme le font les Dytiques; ce sont des Insectes suceurs, et ils se repaissent du sang des animaux. On pense que, tout en suçant, ils instillent dans la plaie un veuin, une salive em- poisonnée, car les animaux atteints deleur piqûre péris- sent beaucoup plus rapidement qu'ilsnele feraient par la seule perte de leur sang. Le développement de la pisciculture aux Etats-Unis a beaucoup contribué à la mulliplication des Belostoma, qui trouvent des proies faciles, une nourriture abondante dans les viviers, dans les bassins d'alevinage, et qui y rencontrent peu de gros poissons, dont, à leur tour, ils deviendraient la proie. (A suivre) RAVERET WATTEL. La Sériciculture en E'rance La Direction de l’agriculture vient de publier les résultats ‘de l'enquête séricicole de l'année 1888. Les départements qui tiennent la tête dans cette statistique sont le Gard, avec 30,832 sériciculteurs et une production de 2,151,633 kilos ; l'Ardèche, avec 27,148 sériciculteurs et -2,070,035 Kilos; la Drôme ; avec 31,495 sériciculteurs et 1,660,026 kilos ; Vaucluse, avec 23,427 sériciculteurs et 1,460,505 kilos. Vingt autres départements ont une récolte très au-dessous de celles que nous venons d'énumérer. Le Cogérant : A. WALLES. Imp. de la Soc. de Typ. — Norzetre, 8,rue Campagnz-Prem ière.P a ris. QUATORZIÈME ANNÉE, N° 3. __ Mars 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Remerciements à M. le Ministre et à M. le Directeur de l'Agriculture. — Statistiques sur le Miel, la Cire et la Sériciculture en 1887. — Le Bacillus alvei. — Société Centrale d'Apiculture et d'Insecto- logie. — Insectes utiles et Insectes nuisibles à la pisciculture. — La lutte contre les sauterelles. — L’Effeuillante. — Les Criquets comes- tibles.— Les champignons sous le rapport de l'entomologie. Le Ministère de l'Agriculture nous a fait parvenir son bulle- tin contenant les documents officiels, la statistique, les rap- ports et les comptes rendus des missions en France et à l'étranger. Nous adressons à Monsieur le Ministre et à Mon- sieur le Directeur de l'Agriculture, l'expression de notre res- pectueuse reconnaissance. Nous puiserons, dans les documents qu'ils veulent bien mettre à notre disposition, des renseignements qui intéresse- ront les membres de notre Société. IN DEEE: Renseignements statistiques sur le miel et la cire en France, pendant l'année 1887. Production du miel et de la cire. Nombre total des ruches d’abeilles. . . , . . ÉD ET EE 1.625.532 ProductHonstotaletduRRIe le ER EN Me Se 7.086.743 kilogr. Valeuniotalendes cémiel la 0 el da nue +. . . 9.818.691 francs. PriomoyvendutkKilogr-de miel te tete ne + se LP SOC: BrodueontoRlen Tel CITE MEET PLEIN. 2.064.260 kilogr. Valeur totale, de cetteicirest04R fera re els STE nu 4.514.776 francs. Prix moyen par kilogr. de cire. . . . .. bib lo iphone se, & [Es 22 CS Le département où l'apiculture paraît le plus florissante est 34 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE celui des Côtes-du-Nord, qui, avec 68.000 ruches a donné 550.000 kilogr. de miel au prix moyen de 0 fr. 90 le kilogr. et 200.000 kilogr. de cire au prix moyen de 2 fr. 50 le kilogr. Importations de la Cire et du Miel. Cire brute jaune, brune ou blanche en 1885 : 1.004.420 kilog. en 1886 : 1.037.469 kilogr.; en 1887 : 837.041 kilogr. Miel en 1885: 266.322 kilogr.; en 1886 : 519.829 kilog.; en 1887 : 441.165 kilogr. Exportations de la Cire et du Miel. Cire brute jaune, brune ou blanche en 1885: 281.422 kilog ; en 1886: 268.277 kilog ; en 1887: 363.402 kilog. Miel en 1885: 826.151 kilog; en 1886: 763.336 kilog; en 1887 : 814.531 kilog. On voit que pour la cire nous sommes tributaires des pays étrangers, tandis que nous leur expédions beaucoup plus de miel qu'ils ne nous en envoient. bee crabes statistiques sur la Sériciculture en France pendant l'année 1887. L'élevage des vers à soie n’a eu lieu que dans 24 départe- ments et encore en est-il deux où il peut être considéré comme nul, l'Aude et le Lot qui n’ont eu chacun qu'une séri- ciculture. Geux où cette industrie est le plus développée sont la Drôme, l'Ardèche, le Gard et le Vaucluse qui ont présenté chacun de 22.000 à 33.000 éleveurs. Le nombre total des sériciculteurs à été de 136.388. Il a été mis en incubation les quantités de graines de diver- ses races indiquées ci-après en onces de 25 grammes. A Races françaises race indigène provenant de graines de race ÎPaNCAISeR) ee ee de ie CI IE RC Te 235.528 onces. B Racesdu Japon REOROTEE de graines directement impor- TBE, : 3.049 >» G Races Japonaises prov ‘enant de graines de race japonaise de reproduction ÉANCAISE, MS ee RS ANURSE ; 8.042 » D Races d'autres provenances étrangères. . . . . 4 . . . . 11.081 >» Total de la mise en incubation. . , 257.100 » ES BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 35 Ces graines ont produit en cocons frais, savoir: TN PAL D SET A PART SRE DATE TRUITE 5 SR MOrT MAR ARRUE 7.845.193 kilogr. ie Au ee, toner MP Nan 111.616 » CNT CUBE AIRNESS À 258.890 » DRAM IT RATE TEE PR RENE UNE EVEY EME 309.974 >» Total des coconsfrais produits. 8.575.673 kilogr. Une once de graines a donc donné en cocons frais: A SA N'ATACE VOB ASE ON SEN E SE Ar PIQUE D'or e Dei à € 33 k. 308 BA ee As st AM NS AE ERA ENS CARE TETE 38 k. 247 Gi 618 cu fetes TV D PA PE NPD SRE APP NRERE LENS PORT RE AU AE 32 k. 192 3 D es Te CPE ONE ÊTRE ane À 32 k. 485 Moyenne générale. 33 k. 277 Le prix du kilogr. de cocons frais a été: Vente pe filage Vente pour le grainage J': RP EQE RARES ARE EURE RENEUR TC RMS, PNEUS PRE ETS : 32 fe A a N EN de PRE D DR DATU; COIDAATERET CRU ESA 3,40 CR ete ce te : DO EE RU LATE 4,04 LOTERIE P ONE RE CRE 3,38 DE eee DS 4,00 Quantité de cocons mis à graines par le producteur. . . 282.977 kilogr, Quantité de graines obtenues de ces cocons. , . . . . .. 887.514 onces. Production totale des feuilles de müriers. . . . . . . . . 2.137.077 quint. Valeuriioiale de/cesifeutlles 4.04 Ce. ne . + . - + 40.178.045 francs. Maleurmovenne duiquintal MM PNA MUNMEEETE SE 4 fr. 76 (Extrait du Bulletin du Ministère de l'Agriculture.) Le Bacillus alvei (Cheshire) (1). La maladie des abeilles à laquelle on donne généralement, mais très improprement, le nom de faux couvain (foul brood), est infectieuse et virulente au plus haut degré. Il n’est pas douteux qu'un organisme, encore peu connu, qui a été classifié sous la dénomination de Pacillus alvei ne soit l'agent actif de la destruction des abeilles et du couvain,; car on cons- tate toujours sa présence lorsque la maladie sévit. Son action sur l'être vivant est bien définie, quoiqu’elle soit ex- trèmement compliquée. Symptômes de la maladie. — Dans une ruche infestée par le Bacillus alvei, les abeilles semblent abattues et découragées; les rayons sont négligés et présentent une apparence de dé- sordre et d'abandon; ils laissent échapper une odeur carac- téristique, qui souvent n'est perceptible que lorsque la ruche est découverte; mais qui quelquefois se fait sentir à une 4. Extrait d’un mémoire de M. V.W. Mac Lean, publié dans l'Entomologist du Dr Charles W. Riley. 36 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE certaine distance. Cette odeur a quelque analogie avec celle de la colle de pâte préparée pour être employée et que l'on a laissée fermenter. Les larves non écloses n'ont plus ces for- mes pleines et unies et celte couleur blanche qui déniotent l'état de santé: elles sont plus ou moins ridées, amoindries et striées d'un jaune qui, par suite du progrès de la maladie, passe au gris brun et ensuite au rouge brun sale lorsque la putréfaction commence. Comme il‘ y a évaporation, le corps réduit de la larve s'attache aux côtés inférieurs de la cellule, et si l’on y insinue une tête d'épingle on sent diminuer ce résidu fibreux et élastique qui finit enfin par ne plus pré- senter que l'aspect d'une matière noirâtre près du fond de la cellule, sur les côtés. Si la maladie ne prend pas une forme aiguë, avant le moment où la larve se change en nymphe, les cellules sont recouvertes ; mais l’opercule est ordinairement d’une couleur plus obscure que celui qui couvre un couvain en santé. Il est concave au lieu d’être plat ou convexe et bientôt on y aperçoit de petits trous comme si des recherches avaient été faites pour reconnaître l’état des hahitants des cellules ou comme s’il y avait cu intention de faciliter la sortie des gaz et des odeurs. Fréquemment des opercules sont déchirés et mis en pièces, il arrive que des cellules sont vides et nettes et parfois on en voit émerger une abeille. Transmission et propagation de la maladie. Les moyens par lesquels les agents destructeurs sont introduits dans les ruches et dans les corps de leurs victimes n'ont pas été dé- terminés d'une manière certaine. Le professeur Frank R. Cheshire à qui nous sommes redevables de la classifica- tion du Pacillus alveiet de renseignements précieux sur sa manière d’être et sur son caractère pathogénique croit que très vraisemblablement les spores de ce bacille, par suite de leur extrême ténuité, sont élevés de terre et se trouvent en suspension dans l'air et que les vents les transportent de côté et d'autre suivant la direction dans laquelle ils soufflent. M. Mac Lean partage cette opinion et pense que la conta- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE S1 gion peut être transmise, parle vent, d'une ruche à une autre ; il rapporte que l’été dernier, traitant la maladie, dans une colonie, il avait remarqué que les ruches atteintes qui, étaient en grand nombre, étaient toutes, moins deux, situées au Nord-Est de la colonie et que le vent avait généralement soufflé du Sud-Ouest. : M. Cheshire dit encore : Le gardien des ruches est malheu- reusement presque amené à devenir lui-même une cause probable d'infection. Ses mains que la propolis rend propre à cet effet peuvent retenir des spores et des bacilles et les transporter à un moment donné à des ruches en santé. Les vêtements devraient, autant qu'il est possible, être éloignés des ruches contaminées et les mains des opérateurs, après chaque manipulation, devraient être désinfectées en les la- vant dans une faible solution de sublimé corrosif : un hui- . tième d’once dans un gallon d’eau (3 litres 785) est une pro- portion assez forte (4). M. Mac Lean, qui est absolument du même avis, ajoute comme preuve à l'appui que dans une localité la maladie n'apparut que dans deux ruchers dont les propriétaires avaient travaillé pendant quelque temps à des ruches infectées, à quelque distance des leurs, pendant que dans le même lieu les autres ruches étaient complètement indemnes. On a cru généralement que le miel est le milieu à travers lequel la maladie est le plus fréquemment introduite dans les ruches, de sources d'infections voisines ou éloignées. D'après les observations de MM. Cheshire et Mac Lean, cette opinion ne serait pas fondée. Le premier a examiné avec soin du miel contigu à des cellules renfermant des larves mortes, ainsi que des échantillons de miel portant des signes de cor- ruption; il à étudié minutieusement du miel extrait de ruches atteintes de la terrible maladie et, dans aucun cas, il n’a trouvé de bacille actif, il n'a même jamais pu en décou- 4. Nous croyons devoir rappeler que le sublimé corrosif (deutochlorure deXmercure) est extrêmement vénéneux et qu’il faut prendre des préeautions quand on veut enifaire, usage, 38 1 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE vrir à l'état de spore. Toutefois, il reconnait que la question offre des difficultés résultant du microscope, attendu que les moyens employés pour rendre les bacilles apparents deviennent souvent eux-mêmes un obstacle à un examen approfondi. Maïs, il résulte de ses recherches qu'il est impossible aux bacilles de se multiplier dans le miel parce qu'ils ne peuvent pas vivre et grandir dans un fluide qui a une réaction acide. A. WALLÉS. (A suivre.) Société Centrale d’'Apiculture et d’Insectologie Assemblée générale du 16 janvier 1889. Présidence de M. Caillas, Vice-Président. Le procès-verbal de la séance du 19 décembre est lu et adopté. M. Caillas annonce la nomination de M. Savard au grade d’officier d'Académie. L'assemblée accueille cette nouvelle par des applaudissements. M. Hamet rend compte de la situation de la Société. Il insiste tout particulièrement sur la nécessité de s'établir à Montsouris et de faire enfin acte de vitalité.— M. Ramé com- munique la copie d’une lettre destinée au conseil. municipal de Paris et dans laquelle la Société demande un crédit de 40.000 francs pour cette installation. M. Hamet lit une lettre du Ministre des finances en réponse à la pétition des apiculteurs réclamant la liberté de distiller leurs produits. Cette lettre fait connaître qu'il n'est pas possible d'accéder à la demande des apiculteurs. Il est procédé aux élections pour le renouvellement de la moitié des membres sortants du Conseil d'administration. MM. Vignole, Caillas, Hamet, Delinotte, Saint-Pée et Bour- geois sont réélus. M°° la Baronne de Pages dit que la mauvaise pratique de l'étouffage des abeilles tend de plus en plus à disparaître dans le département de Vaucluse. riens "pire. mis Shétsii à - BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 39 Communication et discussion sur des œufs de criquets d'Algérie, présentés à l’Assemblée par M. Wallès. M. Alfred Guillot fait une communication très intéressante au sujet des ravages occasionnés par certains coléoptères. M. Ramé échange des colloques avec plusiéurs collègues qui demandent des renseignements sur l'Exposition Univer- selle. Sont présentés et admis pour faire partie de la Société: Section d’insectologie : MM. Georges Dureau, Paris ; Danel, instituteur à Ferrière-la-Petite (Nord); Girardin, tapissier- décorateur à Auxerre; M. Kraus, instituteur des prisons à Luxembourg (Grand-Duché); Moncomble fils, Paris; Mai- trier, instituteur à Noidant-le-Rocheux (Haute Marne); Chrétien, naturaliste, Paris. L'ordre du jour étant épuisé la séance est levée. Pour extrait : Le secrétaire des séances, E. SEVALLE. Insectes utiles et insectes nuisibles à la pisciculture Extrait d'une conférence faite par M. Raveret-Wattel (suite) On a peu de moyens de se protéger contre les dépréda- tions de ces insectes, qui se déplacent facilement, en vo- lant la nuit d’un bassin à un autre. Quand on pêche com- plètement un vivier, ils l'abandonnent aussitôt; mais on les voit bientôt reparaître dès qu'on y remet du pois- son. Souvent on en trouve au milieu des villes, ce qui semble indiquer qu'ils peuvent accomplir d’assez longs trajets. Il est probable qu'ils se laissent tomber, attirés et trompés par le vitrage des maisons, qu'ils prennent pour des bassins. Le même fait se produit souvent chez nous pour les Dytiques. On voit fréquemment de ces insectes s’abattre: dans les jardins maraïîchers des environs de Paris, leur mau- vaise vue leur faisant prendre pour des pièces d’eau les châs- sis vitrés des couches qui reflètent la clarté de la Lune. Aux Etats-Unis, où beaucoup de villes sont éclairées à la lumière 40 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE électrique, cette lumière vive attire les Belostoma qui, avec leur vol lourd, viennent se heurter et s’assommer contre les globes d'éclairage. On peut en ramasser souvent au pied des candélabres, et c’est même une ressource qu'utilissent les amateurs d'insectes pour recueillir certaines espèces noc- turnes rares, qu'ils ne se procureraient que difficilement. Parmi les Diptères, nous trouvons aussi des ennemis des poissons, ennemis très petits et qu'on n’eût guère soup- çconnés. Ce sont les Moustiques, ces insectes très voisins du vulgaire Cousin, mais plus désagréables encore que celui-ci par leurs piqûres irritantes. Dans la partie nord des Etats- Unis et au Canada les Moustiques pullulent d'une façon dé- sespérante. On les voit, parfois, former de véritables nuages au-dessus des cours d’eau. Là, ils guettent les tout petits alevins; dès qu'un de ces jeunes poissons vient à la surface de l’eau, les moustiques se précipitent pour le piquer. Beau- coup échouent dans leur tentative et souvent même y péris- sent; mais il suffit qu’un seul réussisse à percer de son sucoir la peau de l'alevin pour que celui-ci ne tarde pas à mourir. Tout alevin touché est un alevin perdu. Ce fait curieux a été constaté maintes fois par les Inspecteurs des pêcheries ainsi que par les Entomologistes d'États, fonction- naires chargés par l'Administration d'étudier les mœurs des insectes nuisibles, d'en faire connaître les déprédations et de consigner dans des rapports annuels les procédés à employer pour s’en préserver. Il est inutile de signaler les services qu'une pareille institution peut rendre à l'Agriculture. Nous arrivons, enfin, à un genre d’ennemis plus curieux peut-être encore. Ge sont les larves de Simulies, insectes Tipu- laires appartenant à un groupe voisin du genre Chiro- nome, dont le type est le Chironome plumeux (Chironomus plumosus). Tout le monde connaît le Ver de vase, cette larve d'un assez beau rouge souvent employée par les pêcheurs parisiens pour amorcer les lignes destinées aux petits pois- sons. Cette larve est celle du Chironome plumeux. Cet insecte vit généralement en société, dans des habitations BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 41 construites en commun, au fond des eaux, avec des parti- cules de feuilles décomposées, liées au moyen d'impercep- tibles fils de soie. Les Sihnulies ont les mêmes habitudes; mais les brins de soie que filent ces insectes sont heaucoup plus solides, plus résistants que ceux des Chironomes, et ils forment souvent des réseaux où les petits poissons vont se prendre comme les moucherons dans une toile d'araignée. M. Seth-Green, un des doyens de la pisciculture aux Etats- Unis, rapporte avoir trouvé une fois, dans un de ses bassins, dix jeunes alevins de Truite qui s'étaient pris dans une de ces toiles, en l’espace d’une seule nuit. Quand les alevins parviennent à se dégager, des brins de soie restent attachés autour des ouïes, gènent la respiration du Poisson, et ne tardent pas à le faire périr. Aussi, M. Ch. Riley et M. Os- ten Sacken. qui ont fait une étude spéciale de cette espèce de Simulie, lui ont-ils donné le nom de Simulium piscicidium. Mais si les Simulies peuvent faire périr les jeunes poissons, plus tard, quand le poisson est grand, il détruit à son tour les Simulies, qui sont pour lui une nourriture fort recher- chée, et ceci nous amène à parler maintenant des espèces utiles, c'est-à-dire des espèces qui servent à la nourriture du Poisson. Tous les poissons, même les espèces considérées comme herbivores, telles que la Carpe ou la Tanche, tous les pois- sons recherchent les insectes comme nourriture. On peut même affirmer que c'est pour eux la nourriture par ex- cellence, à cause de la quantité considérable de phosphate de chaux que cette nourriture renferme. Vou: n’ignorez pas, en effet, messieurs, que la chitine qui forme la carapace, l’exo- squelette des Insectes et des Crustacés est, chez un grand nombre d’espèces, encroûtée de calcaire et très riche en phos- phate de chaux. C’est évidemment à ce fait qu'il convient d'attribuer les résultats d'une expérience déjà ancienne citée par Stoddart. Trois lots de Truites placés dans des condi- tions absolument identiques furent nourris, l’un de chair de poisson, un autre d'annélides et de mollusques, et le troi- 42 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE sième uniquement d'insectes. Tous les sujets formant ce dernier lot se développèrent notablement plus vite que ceux des deux autres lots. Parmi les Insectes proprement dits et les Crustacés qui entrent le plus généralement dans l'alimentation du poisson, les plus recherchés par le poisson ne sont pas, comme on pourrait peut-être le croire, les plus volumimeux. Sans doute, les Phryganes, ces Névroptères si curieux par les fourreaux protecteurs que leurs larves savent se construire, les Ephémères, parfois si abondantes dans certaines eaux, ce qui leur a valu le nom de manne du poisson. tous ces insec- tes sont très recherchés par les poissons. Mais, pour beaucoup d'entre eux, la base de la nourriture ce sont ces petits Crus- tacés presque microscopiques, que les naturalistes classent parmi les Copépodes et les Ostracodes. Vous avez certaine- ment remarqué, messieurs, dans les eaux non filtrées, de petits animaux, souvent à peu près incolores, presque trans parents, qui, nageant par mouvements saccadés, paraissent sautiller au milieu du liquide. Ge sont de petits Crustacés, connus sous le nom de Cypris et de Cyclops, dernier nom qui leur vient de ce qu'ils n’ont qu'un œil. D’autres, guère plus gros, les Daphnies, appartiennent à la famille des Gla- docères. Ces divers Crustacés classés dans l'important groupe des Entomostracées, pullulent dans certaines eaux et entrent, malgré leur petit volume, pour une part très importante dans la nourriture de beaucoup de poisons. Des espèces marines, souvent plus petices encore, nourrissent, de même, beaucoup de poissons de mer très utiles pour l'alimentation de l’homme, tels que la Morue, la Sardine, le Hareng. — Dans les régions polaires, où il pullule, le Cetochilus septentrionalis nourrit surtout les Morues, les Harengs et même certaines Baleines. Dans le récit de son voyage à la baie de Baffin, le docteur Sutherland rapporte que cette espèce forme parfois des bancs étendus qui colorent l'eau d’une teinte rougeàtre sur des espaces de plus d'une lieue de longueur. Par un gros temps, les vagues qui envahissent le pont des navires cou- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 43 vrent tout le bâtiment d’une couche de ces Crustacés mi- croscopiques. Ces bancs sont visités par des légions de Morues qui viennent s'y repaitre avec leur voracité bien connue. D'après Goodsir, les pêcheurs du Firth de Forth désignent sous le nom de maidre des masses extrêmement étendues d'Entomostracés, qui fournissent à l'alimentation d'un très grand nombre de poissons. Quand des circonstances favorables le leur permettent, les Harengs font des Copépodes leur nourriture presque exclu- _sive. Les travaux publiés par la Commission instituée à Kiel pour l'étude scientifique des mers allemandes donnent à ce sujet des renseignements intéressants. Dans la baie de Kiel, en février 1872, on prit chaque jour environ 240.000 Harengs, au point qu il devenait presque impossible d'arriver à sortir de l’eau ces masses de poissons. Cette prodigieuse quantité de Harengs coïncidait avec la présence dans les mêmes para- ges d’une multitude de Copépodes. Un certain nombre d'es- tomacs de Harengs examinés par le professeur Môbius con- tenaient : l'un 15.000, un autre 19.000, un troisième, enfin, complètement rempli, 60.000 petits crustacés, représentant un volume total de quatre centimètres cubes et appartenant presque tous à la même espèce (7emora longicornis). Ges Copépodes, dit M. Jules de Guerne, n’ont guère qu'un milli- mètre de longueur. C’est, par excellence.la nourriture des Ha- rengs. Elle rend leur chair plus grasse et plus savoureuse. On peut savoir, sans ouvrir l'estomac, ou même quand celui-ci est vide, quel a été le genre d'alimentation du poisson. Ses excréments prennent, en effet, une teinte rouge quand il a mangé des Copépodes; ils deviennent jaunâtres si les vers ont formé la base de ses repas, et présentent une couleur beaucoup plus foncée, presque noire, lorsqu'il a surtout ab- sorbé des embryons de Mollusques et particulièrement des larves de Moules. MM. Georges Pouchet et J. de Guerne ont fait, sur la nour- riture de la Sardine, des observations très intéressantes. Ils ont vu que cette nourriture consiste très souvent en 44 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE petits crustacés, Cladocères ou Copépodes, dont on trouve parfois, en pleine mer, des bancs considérables. Les Podons, de la famille des Polyphémides, et surtout le Podon minutus, paraissent jouer un rôle important dans l’alimentation de la Sardine, en compagnie de quelques autres Entomostracés et de Protozoaires tels que les Péridiniens. Sur les côtes d'Es- pagne, à la Corogne, où MM. Pouchet et de Guerne ont fait une partie de leurs observations, ils ont trouvé diverses espèces de Péridiniens dans l'estomac des Sardines capturées par les pêcheurs du pays. Le contenu de l'estomac d'une Sardine peut aller jusqu'à 20 ou 25 millions de Péridiniens; ces petis animaux, qui sont de forme à peu près sphérique, mesurent, en diamètre, 36 millièmes de millimètres, Un seul coup de seine peut capturer, à la fois, jusqu’à un mil- lion ou un million et demi de Sardines, et chacune de ces Sardines ayant dans l'estomac une vingtaine de millions de Péridiniens, on voit quelle quantité prodigieuse de ces petits animaux doivent être consommés chaque jour par les bancs de Sardines. Mais il suffit souvent de la moindre variation dans la tem- pérature de l’eau ou de l’atmosphère,dans la direction des vents ou des courants sous-marins, pour amener l’abon- dance ou, au contraire, la disparition de ces divers petits animaux qui constituent la nourriture des poissons; et comme ceux-ci ne viennent guère dans le voisinage des côtes que pour chercher une nourriture à leur convenance, l’abon- dance ou l'absence des Entomostracés entraine l'abondance ou l’absence du poisson, l'abondance ou la pauvreté de la pêche. Or, déjà chez nous, mais plus encore dans d'autres pays, comme en Danemark, en Norvège, sur quelques points de l'Ecosse, aux Orcades, aux Schetland, la pêche est seule à faire vivre des populations entières. Quand elle est fruc- tueuse, elle apporte à ces populations une aisance relative; quand elle manque c’est la misère, et une misère profonde pour tous. Et voilà comment la situation, presque l’exis- tence de milliers d'hommes se trouve liée à l'existence d'êtres DEN EUR ES PR PT PT BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICO LE 45 minuscules, d'Entomostracés à peine visibles à l'œil nu. (A suivre.) RAVERET- WATTEL. La lutte contre les sauterelles Toutes les dispositions sont prises en Algérie pour leur livrer bataille. La défense disposera cette année de 6.000 appa- reils cypriotes de cinquante mètres chacun, en cretonne, avec bandes de toiles cirée, 100.000 piquets de chêne pour ia pose des barrages, 6.000 marteaux pour enfoncer les piquets, 400.000 mètres de cordes pour suspendre les toiles, 6.000 feuilles de zinc pour garnir les fossés. Enfin, on a réuni des approvisionnements d’alfa au voisinage des points de ponte pour incinérer les criquets au moment de leur naissance. Ajoutons que le personnel est également prêt. On ne sera donc pas surpris cette année et l’on pourra lut- ter contre le fléau. On a le relevé complet et la situation exacte des gisements d'œufs par douar ou commune; d'autre part, au 15 mars, on disposera de tous les engins destructeurs et le recensement de tous les hommes disponibles aura été effectué. M. Kunckel d'Herculais a soumis à l'Académie des sciences la carte du département de Constantine, sur laquelle se trouvent indiquées tous les pontes ;cette carte de prévision, qui a été dres- sée d’après ses instructions, résume tous les renseignements recueillis par les administrateurs des communes mixtes, les maires, les agents des ponts et chaussées et ceux des forêts, et permet de se rendre un compte exact de la situation au point de vue de l'invasion à redouter au printemps de 1889. Les pontes couvrent de 150.000 à 200.000 hectares. Après avoir étudié la destruction naturelle des œufs par les oiseaux, les insectes et les champignons, M. d'Herculais a mentionné les alouettes comme particulièrement utiles. Sur la proposition du Conseil général de Sétif et sur son rapport la chasse de ces précieux auxiliaires a été interdite. On se 46 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE souvient que les années précédentes, on les expédiait sur Marseille par wagons complels. C’est donc agir sagement que d'assurer leur conservation et leur propagation. Quant aux insectes parasites, il a cité comme particulière- ment utiles certaines larves de bombycides. On a trouvé quinze, vingt, trente et jusqu'à cinquante pour cent de co- ques ovigères, débarrassées de leurs œufs par ces larves, Les champignons également jouent un rôle destructeur des plus importants, on signale certains gisements d'œufs, comme ayant été presque détruits (Rouffach, Ain- Kerma), ou comme ayant été complètement anéantis (Fedy-Mezala). Le savant entomologiste est entré dans les détails les plus intéressants sur la campagne de ramassage de coques ovi- gères, poursuivie depuis le mois d'août dernier jusqu'à la fin de décembre, en vue de venir en aide aux Arabes menacés par la famine. Chaque double décalitre était payé 1 fr. 50 et. de ce fait, on a dépensé la somme énorme de 800.000 fr., ce qui donne le chiffre respectable de 10. 666 mètres cubes ré- coltés. Des photographies, prises sur places, donnent une idée très exacte des masses énormes de coques ovigères qu'on a recueillies dans certaines localités; d’autres épreuves nous font assister aux opérations de la réception et de l’enfouisse- ment dans la commune mixte d'Aïn- M'Lila. (Semaine agricole.) L'Effeuillante (Geometra defoliaria L. ) La chenille de l'Effeuillante est une arpenteuse, n'ayant. que 10 pattes, comme ses congénères. Elle est ordinairement d’un brun marron ou ferrugineux, plus ou moins clair sur le dos, avec les jointures grisâtres et une bande longitudinale d’un jaune citron de chaque côté du corps, sur laquelle on voit, à chaque articulation, une tache de rouille, avec un petit point blanc au milieu. Cette bande ne s'étend que depuis BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE x7 le quatrième anneau, inclusivement, jusqu'au onzième, de sorte que les trois premiers et les deux derniers en sont dé- pourvus: {e douzième anneau et la tête sont d’une nuance plus claire que la teinte générale. Cette chenille paraît en mai avec les premières feuilles. Le papillon qu’elle produit éclot en octobre et novembre, il a 40 millimètres, les ailes supérieures sont à côte droite, d’un jaune d'ocre clair strié de brun, avec deux bandes brunes ou noirâtres: la première. occupant l’espace basiliaire, la seconde l’espace subterminal ; ces deux bandes limitées inté- rieurement par les deux lignes ordinaires qui sont noires, fines et très anguleuses ; la seconde bande bordée extérieure- ment par la ligne subterminale qui se dessine vaguement soit en clair, soit par des ombres de place en place. Un gros point cellulaire noir. Nervure médiane saïillante et roussâtre. Frange concolore, entrecoupée de noirâtre. Les inférieures sont d’un blanc paillé saupoudré d’'atomes noirs, avec un point cellulaire plus ou moins bien marqué, souvent nul. La tête, le corps et les antennes sont d’un jaune fauve. La femelle est complément aptère, de la couleur du mâle avec de gros points noirs sur tout le corps. Les pattes sont annelées de jaune et de noir. Les chenilles de l'Effeuillante sont tellement communes certaines années, qu'elles sont un véritable fléau. Elles dé- pouillent littéralement les arbres fruitiers de nos jardins et causent souvent d'assez grands dommages dans nos forêts. Quelques papillons passent l'hiver et reparaissent dès les premiers beaux jours. Les moyens de destruction à opposer à cette espèce sont tout à fait les mêmes que ceux que l’on a conseillés pour la Géomètre hiémale,ïls consistent à entourer les arbres, dans les premiers jours d'octobre, avec un anneau de goudron pré- paré, de manière à empêcher les femelles d'y grimper pour leur ponte. E. SAVARD, 48 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Les Criquets comestibles Le P. Camboué, missionnaire apostolique à Madagascar, donne dans une lettre adressée au Cosmos la recette qu'il croit la meilleure pour préparer les criquets à la Malgache. On leur enlève d’abord les pattes et. les ailes puis tout frais et encore vivants on les jette dans la graisse bouillante de la poëie à frire. Du brun ils passent au rouge puis au noir. C'est le mo- ment de servir chaud. N'y aurait-il pas lieu de vaincre une répugnance qui ne semble pas justifiée et d'essayer ce mets que l’on dit déli- cieux ? | Les champignons sous le rapport de l'entomologie Nos lecteurs n’apprendront pas sans intérêt quelle est la quantité d'insectes que l’on trouve dans nos pays à l’étal par- fait et à l’état de larves dans les champignons de diverses espèces : Coléoptères de la tribu des Sylphiens. . . ......... 14 espèces — —0r—"Staphyliniens rome 60 — — AL PErOYILENS A ME MEN NAT 12 — — — — Dermestiens. ......... 6 — — — — Diapériens. . . .. ..... À — = — Ur piméliensi WE VENIR -- — —,|{—"Hélopiens "rene PMAIEMENE ‘I — — — — Cantharidiens. . . . . . . . .. 3 —— = — — "Bostrichiens. =. M Lu 4 — — — Curculioniens,. . . .. AURAI — Lépidoptères — 1 #=){Pyralens ef eu EUAEIN EN. ŒiTE 4 —- Diptères 4 -ATiIpuliens ELEC EINEICE 14 — D 001 AMusciens CN ICE 14 — — PAS YIIONS EME TN RENE 4 — Arachnides = "—VAcaridiens u. Mecs eme 2 — 140 — Cette liste est loin d’être complète, mais elle suffit pour indiquer aux entomologistes que les champignons peuvent fournir de nombreux matériaux pour leurs travaux. X. Le Cogérant : A. WALLës. Imp. de la Soc, de Typ. —Norzerrs, 8, rue Campagne-Permière Paris. QUATORZIÈME ANNÉE, N° 4. Avril 1889 | BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Circulaire du Ministre de l'Agriculture. -— Note sur la Cal- lidie Clavipède. — Insectes utiles et Insectes nuisibles à la piscicul- ture. — Note sur le Valgus Hemipterus. — Destruction des vers blancs par la benzine. — Société Centrale d'Apiculture et d'Insectologie. — Le Bacillus alvei. — Société qui se forme pour vulgariser l'Entomologie à l'école. — L'Asteroma Mali. — L'eau phéniquée. — L'Entomologie agricole aux Etats-Unis. — Les mouches Tse-Tse. — Code rural. — 27e Congrès des Sociétés savantes. — Remerciements à la Presse. LT SPP PTS PRES LS SL LTD SD PSS PS TT PS PS PS TPS PSS DST PSS LS SES LL SSII Une circulaire du Ministre de l’agriculture aux Préfets, datée du 19 décembre 1888, et relative à l'exécution de la loi du 26 ventôse an IV, concernant l’échenillage, le hanneton- nage et la protection des petits oiseaux, contient des recom- mandations utiles, déjà faites maintes fois, mais que l’on ne saurait trap répéter : PPS Pre CRC « Vous ne perdrez pas de vue que les petits oiseaux sont les auxiliaires de l’agriculteur dans la lutte qu'il soutient contre les chenilles et les insectes nuisibles et que leur pro- tection doit être de votre part l’objet d’une sollicitude toute particulière. » « Les articles 9 et 11 de la loi du 8 mei 1844 sur la chasse, les instructions données par le gouvernement en 1861, ainsi que la loi du 22 janvier 1874, vous ont armé de moyens de répression pour empêcher la destruction ou l'enlèvement des nids, œufs et couvées, ainsi que la chasse des petits oiseaux. Je ne saurais donc trop vous recommander de prendre à cet égard, par votre arrêté ou tout autre pris en dehors, ainsi d’ailleurs que vous y autorisent les textes précités, toutes mesures qui vous paraîitront nécessaires. » < Enfin j'appelle d'une manière toute spéciale votre atten- tion sur la cesnésité de combattre énergiquement un fléau 50 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE qui cause chaque année un préjudice considérable à l’agri- culture : je veux parler des hannetons et des vers blancs dont la propagation a pris, cette année, dans certains départements, un développement calamiteux qui fait craindre de nouveaux ravages pour la Campagne prochaine. Vous devrez inviter MM. les Maires à prendre telles mesures qu'ils jugeront nécessaires pour provoquer et encourager la destruction des hannetons et de leurs larves, soit qu'ils favorisent la créa- tion de syndicats de hannetonnage analogues à ceux qui fonctionnent dans certains départements où ils ont produit d'excellents résultats, soit qu'ils organisent eux-mêmes dans leurs communes la destruction des insectes nuisibles, en accordant des primes ou des récompenses à ceux de leurs administrés qui se seront le plus particulièrement dis- tingués dans cette œuvre de défense agricole. » Note sur la Callidie Clavipède Callidium Clavipes (Fab.) Ropalopus Clavipes (Muls.) Nous avons eu occasion de faire quelques observations sur ce Cerambycide que l’on rencontre assez communément aux environs de Paris. Après l’accouplement, qui se prolonge un certain temps, la femelle va pondre sur des bois morts, recouverts encore de leur écorce; tels que châtaigniers, cognassiers, pommiers, saules, etc. ; elle dépose ses œufs un à un en les espaçant de manière que les larves qui en naîtront ne se gênent pas les unes les autres, pendant les deux ou trois années qu'elles ont à passer dans cet état. À peine écloses, ces larves commencent à ronger le bois sous l'écorce ; puis creusent, en rapport avec leur grosseur, un petit sillon qu’elles agrandissent peu à peu, à mesure qu'elles-mêmes acquièrent un volume plus consi- dérable. Il est à remarquer qu'elles ne dévorent que l’aubier sans jamais toucher à l'écorce qui doit leur servir d'abri et de protection contre le soleil, les oiseaux insectivores et sur- tout contre certains parasites ichneumoniens, Mais les fe- BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE D1 melles de ces derniers, que la nature a douées d’uninstinct tout spécial, parviennent à déterminer le point précis où se trouvent les larves, et au moyen de la longué tarrière dont elles sont pourvues, elles perçent l'écorce, attaquent ces larves sous la peau desquelles elles déposent leurs œufs d’où sortent des parasites qui vivent de la substance de ces insectes et les font périr. On voit que les Ichneumons sont pour nous de précieux alliés. La larve de la Callidie Clavipède, pendant tout le temps qu'elle a à vivre sous l'écorce, ne laisse entre celle-ci et le bois que l'espace nécessaire pour y loger son corps. La dernière année elle n'a pas moins de 20 millimètres de longueur ; eile est sans pattes, brillante, d'un blanc légèrement jaunâtre, présentant quelques poils clairsemés, extrêmement fins et difficiles à apercevoir à l'œil nu. Vers la fin de l'été, elle pé- nètre dans le bois en y creusant une vaste galerie qu'elle a soin de boucher après elle avec de la sciure de bois. Elle y passe l'hiver sans manger et se métamorphose sn nymphe au printemps. Elle a eu auparavant la précaution de se placer de façon que sa tête soit du côté de l'ouverture de la galerie ; autrement l'insecte parfait, issu de la nymphe, avec ses élytres de matière, cornée ne pourrait se retourner pour en- lever le tampon qui bouche l'entrée de sa retraite et se trou- verait emprisonné. C'est dans les premiers jours du mois d'août que l'insecte parfait apparait. Il est noir, plus brillant en dessous, les cuisses sont renflées, les antennes légèrement plus longues que le corps, les élytres vont en s’élargissant en arrière. La femelle atteint jusqu'à 15 millimètres de longueur, le mâle est plus petit. Quand on pique ces insectes ils répandent une odeur assez agréable. Nous ne connaissons guère d’autres moyens de combattre cet insecte, que de l’écraser quand on le rencontre et d'écorcer les bois que l’on veut employer pour faire des clôtures. Lours CHEVALIER. D2 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Insectes utiles et insectes nuisibles à la pisciculture Extrait d'une conférence faite par M. Raveret-Wattel (fn) Dans les lacs terrestres, comme les lacs des montagnes ba- varoises ou le lac de Constance, ce sont les Cyclopides et les Daphnies qui constituent presque exclusivement la nourri- ture des poissons les plus estimés. En ouvrant un grand nombre de ces poissons, le professeur Leydig, de Bone, a trouvé constamment que le contenu de leur estomac était formé de ces Crustacés microscopiques, sans mélange d'aucun autre aliment. Si l’on songe, dit-il. à l'importance qu'a l’exis- tence des Corégones pour les habitants des bords du lac, qui pêchent plus de cent mille de ces poissons chaque année, on conviendra nécessairement que ces petits Crustacés, en nour- rissant une telle masse de poissons, rendent de très grands services, bien que d'une manière indirecte, à l'humanité. Certaines espèces, qui habitent uniquement les grandes pro- fondeurs, et qu’on ne rencontre jamais dans les couches supé- rieures de l’eau, ne nous sont connues que par les individus trouvés dans l'estomac des poissons recherchant eux-mêmes les régions profondes. C’est ainsi que le genre Pithotrephes a été découvert par Leydig dans l'estomac d’un Coregonus Wartmanni. Les Entomostracés, comme presque tous les animaux infé- rieurs, sont doués d’une fécondité prodigieuse. Chez tous les êtres d’ailleurs, la faculté procréatrice est en raison directe des chances de destruction. D’après H. Woodward, la fécondité des Copépodes est vraiment sur prenante. Le Cyclops à quatre cornes (Cyclops quadricornis) porte souvent de trente à qua- rante œufs dans chacun de ses deux sacs ovifères, et, même chez les espèces qui ne possèdent qu’un seul sac, le nombre des œufs est encore considérable. Jurine rapporte qu'ayant isolé des spécimens de Cyclops, il les vit pondre huit ou dix fois dans l’espace de trois mois, et chaque ponte était d'une . BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 53 quarantaine d'œufs. En un an, une seule femelle avait sufñ pour donner naissance à 4.442.189.120 individus. Les Daphnies, que je mentionnais tout à l'heure, ne sontpas moins remarquables sous le rapport de la fécondité. La Daphnia pulex, dont la couleur est rouge, mutiplie parfois tel- lement dans certaines eaux stagnantes, qu’elle leur donne sa propre couleur. Cette pullulation extraordinaire tient au mode particulier de reproduction des Daphnies, qui nous offrent un exemple du phénomène si curieux connu sous le nom de parthénogénèse. Les mâles n'apparaissent que pen- dant une courte période de l’année, et pendant les mois sui- vants plusieurs générations se succèdent en dehors de toute participation des mâles. Les femelles déposent deux sortes d'œufs : des œufs d'été et des œufs d'hiver. Ces derniers se dis- tinguent des autres par leur enveloppe protectrice plus ferme. Les œufs dits d'été se produisent et se développent sans avoir été fécondés. Principalement pendant la saison chaude, le développement des Daphnies est si rapide que, dès l’âge de huït jours, les femelles sont en état de se reproduire et commencent en effet leurs pontes, qui ont lieu de quatre en quatre jours, souvent plus fréquemment encore. Le nombre des petits est de onze en moyenne et chacune de ces onze petites femelles se met elle-même à pondre au bout de huit jours. De sorte qu'on peut évaluer à plusieurs centaines de mille le nombre des in- dividus dont chaque femelle est déjà la souche moins d’un mois après qu'elle a commencé à pondre. En étudiant les conditions d’existence de ces petits Crus- tacés, la nature des eaux qu'ils recherchent et dans lesquelles ils se multiplient le plus abondamment, les substances qui conviennent le mieux à leur alimentation, un pisciculteur distingué du département de l’Ain, M. Lugrin, est arrivé à placer exactement les Daphnies dans le milieu qui leur est nécessaire, et à obtenir, dans ses bassins, la mulliplication de cette nourriture vivante si favorable au poisson. Cet habile praticien a trouvé le moyen de produire, je pourrais presque Le 54 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dire de fabriquer, des Daphnies à volonté et en quantité tout à fait illimitée. Il prend, par exemple, 500 grammes de ces petits Crustacés (ce poids représente environ 650.000 indi- vidus), qu'il place dans un bassin d’une capacité de 400 mètres cubes environ et contenant en quantité convenable les élé- ments nécessaires ; un mois après l'eau du bassin est littéra- lement chargée de matière alimentaire : les Daphries qui la peuplent y forment de véritables nuages. Ses poissons, ses truites ne reçoivent pas d'autre nourriture, et cette alimen- tation est tellement favorable que des truites soumises à ce régime atteignent dès l'âge de 15 mois, un poids de 500 à 600 grammes. Avec ce mode d'élevage, par l'emploi de cette seule nourriture, M. Lugrin réussit à produire et à livrer en- viron 2.000 kilos de truites pesant de 250 à 600 grammes et vendues en moyenne à raison de 6 francs le kilog. Vous voyez, Messieurs, qu'en dehors des insectes utiles universellement connus, comme les abeilles ou les vers à soie ou bien encore les insectes tinctoriaux ou médicinaux, il en est d’autres dont nous pouvons également tirer parti, et qui peuvent même devenir la base d'exploitations industrielles importantes. C’est ce que je tenais à montrer. RAVERET-WATTEL, Note sur le Valgus Hemipterus (Linné). Un de nos collègues, M. Moncomble, nous a envoyé à la fin du mois de février dernier un heurtoir en chêne de chemin de fer dont la partie qui était en terre présentait sur toute sa surface de nombreux sillons creusés par la larve d’un petit coléoptère. le Valgus hemipterus. Nous y avons trouvé un certain nombre de ces insectes à l’état parfait; mais, ce qui est à noter, vu l'époque de l’année, nous n'y avons rencontré ni larves ni nymphes, les métamorphoses élant déjà accom- plies. Il est digne de remarque que les chocs subis par le heurtoir ne paraissent avoir ni interrompu ces larves xylo- phages dans leur œuvre de destruction, ni les avoir troublées dans leurs métamorphoses, BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 55 Tout le monde sait que le Valgushemipterus est un coléop- tère de la famille des Scarabéides ou Lamellicornes, tribu des Getoniens, section des Trichiaires. Cet insecte est trop connu pour qu'il soit utile d'en donner icila description. Aussi nous bornerons-nous à citer quelques observations intéres- santes publiées par notre collègue J. Fallou, dans le Bulletin de la Société d'Acclimatation de France. Il a constaté que ces coléoptèresse développent non seule- ment dans les vieux bois plantés dans des lieux humides, mais encore dans des bois neufs qui se trouvent dans des terrains secs. Il s'en est assuré en examinant des tuteurs et des poteaux de diverses essences d'arbres comme le chêne, le bouleau, l’orme, l’acacia, le châtaignier, etc. Il a remar- qué que ces insectes paraissent vivre souterrainement, lais- sant au-dessus d'eux une couche de 8 à 12 centimètres d'é- paisseur, ce qui fait que les dégâts qu'ils occasionnent pas- sentpresquetoujoursinaperçus. L'inspectionde notre heurtoir confirme cette dernière observation : les 10 centimètres supé- rieurs de la partie qui était dans le sol sont restés absolu- ment intacts, tandis que le reste à été profondément sillonné. D'après M. J. Fallou, les pieux et poteaux dont les parties à insérer en terre avaient été passées à la flamme et même couvertes d'une couche de goudron n'ont pas été à l'abri des atteintes de ces rongeurs de bois. Cette observation, si elle ne repose pas sur des faits purement accidentels, a de l'un- portance ; Car beaucoup de personnes, et nous sommes du nombre, ont cru jusqu'ici qu’en exposant à une flamme vive les parties des bois qui doivent être enterrés de manière à détruire tous les germes qu'ils renferment et en les endui- sant immédiatement et à chaud d’une couche de goudron, on leur donnait une sorte d'immunité contre les attaques des insectes. Après divers essais, notre collègue a reconnu que le moyen le plus efficace pour empêcher les ravages du Valgus hemi- pterus était l'emploi du procédé suivant qu'il recommande d’une manière toute particulière et qui est aussi simple que 56 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE peu coûteux : enduire toute la partie de bois qui doit être fichée en terre d'une couche épaisse de céruse (Carbonate de plomb) délayée à l'huile et saupoudrer aussitôt cette partie de grès en poudre (sable siliceux) . Il est essentiel de laisser sécher complètement avant de placer les pieux. Le bois ainsi préparé est inattaquable à la tarière de la femelle. Pour obtenir une plus longue conservation on pourrait couvrir le grès d’une couche de goudron. Nous terminerons cette note par une observation qui ne manque pas d'originalité. En examinant des pieux qu'il avait dû arracher, M. J. Fallou a remarqué que ie nombre d'œufs déposés par la femelle sur chaque pieu ou poteau paraissait être en raison du cube du bois enfoui. Ainsi, si un petit tu- teur peu enfoui en terre contenait 2 ou 5 insectes, un poteau de 5 à 7 centimètres de diamètre, enfoncé en terre de 50 cen- timètres, présentait 17 à 21 individus. A. WALLES. Destruction des vers blancs par la benzine On sait que la benzine, découverte en 1825 par Faraday, est un bicarbure d'hydrogène qui se forme dans un grand nombre de réactions, et qu'on obtient surtout en distillant le goudron de houille. Ses emplois dans l’industrie sont nombreux et bien connus ; en agriculture, son rôle a été nul jusqu'à présent. Mais, si nous en croyons M. Bouquet de la Grye, il paraïtrait que cette substance serait très efficace pour la destruction des vers blancs. C'est, du moins, ce qui semble résulter des expé- riences faites par M.Croizette-Desnoyers,inspecteur-adjointdes forêts, et communiquées à la Société nationale d'agriculture. La dose de benzine à employer, avec un pal enfoncé un peu au-dessous de la zone de stationnement des vers blancs, est de trois grammes par mètre carré. A cette dose, la benzine s'est montrée beaucoup plus efficace que le sulfure de car- bone. La dépense a été, dans l'expérience en question, de 40 francs à l’hectare. (Lyon-Horticole.) BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 57 Société Centrale d’Apiculture et d’Insectologie Séance du 20 février 1889. — Présidence de M. Caillas, vice-président. La séance est ouverte à 2 h. 1/2. Le procès-verbal de la pré- cédente réunion est lu et adopté. M. Hamet s'excuse de ne pouvoir assister à la réunion, à cause de l’état de sa santé. M. Wallès dit qu'il est heureux de pouvoir annoncer à l’As- semblée que le ministre de l’Instruction publique vient de décerner à trois instituteurs, membres de la Société MM. Tavoillot, Chalumeau et Patte, une médaille d'argent et une prime variant de 250 à 300 francs. Ces collègues sont compris parmi les vingt instituteurs de France jugés dignes des prix institués pour l’enseignement agricole et horticole à leurs élèves. Il est procédé ensuite au vote pour l’admission de sept membres nouveaux présentés par M. Wallès : MM. Parrot, instituteur à Beleymas (Dordogne); Le Bailly, libraire-éditeur, Paris ; Frère Philadelphe, directeur de l’école libre, à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine); le professeur Torgioni Tozzetti, à Florence (Italie) ; Léon Petit, Procureur de la Répu- blique, à Avignon (Vaucluse); State Laboratory, à Champaign (Iinois. U. S.A.);le ministère d'Agriculture, à Athènes (Grèce). Ces admissions sont votées à l'unanimité. Un crédit de cent francs est ouvert pour l’organisation d'une conférence. Sur une question de M.Caillas, tendant à savoir si la Société entend former une exposition collective, M. Ramé répond affirmativement et il ajoute qu'il a cru devoir lui réserver une vitrine de trois mètres. M. Sevalle propose : 1° d'accepter la vitrine ; 2° d'accorder la gratuité aux sociétaires qui demandent à exposer dans cette vitrine ;,3° qu'une pancarte, imprimée aux frais de la Société, donne le nom de chaque exposant. — Adopté. — L'assemblée vote pour cette exposition collective un crédit de 500 francs. M. Caillas donne des explications sur l'installation provi- 58 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE soire d'une éducation de vers à soie à Montsouris. Une somme de 100 francs est accordée pour l'aménagement et l'entretien. M. Huin s'engage à y consacrer tous ses loisirs. L'assemblée alloue également 50 francs pour améliorer l'agencement du rucher-école de la Société, établi dans le parc de Montsouris. MM. Delinotte, Bourgeois, Saint-Pée et Sevalle promettent leur concours pour donner à ce rucher un aspect convenable. M. Fallou dépose sur le bureau un numéro du Bulletin de la Société d'acclimatation de France. M. Vicat rend compte de sa mission auprès de l'assemblée des délégués de la Société des agriculteurs de France et des vœux qu'il a présentés. M. Fallou fait voir un carton contenant une espèce de Bom- bycide, provenant de Smyrne, le Lasiocampa Olus avec ses métamorphoses. Après avoir appelé {l'attention de ses col- lègues sur l'intérêt qu'il pourrait y avoir, pour la séricicul- ture, à naturaliser ce Lépidoptère en France, M. Fallou raconte que le cocon de ce Bombyx donne une fort belle soie, très recherchée déjà trois cents ans avant l'ère chrétienne et au- jourd'hui, complètement délaissée. M. Sevalle exhibe un nouveau système de nourrisseur d'abeilles, employé avec succès par un apiculteur de Seine- et-Oise. Il explique le mécanisme de cet appareil, forl simple du reste, et que chacun peut établir à peu de frais. Ge petit biberon, ainsi que l'appelle l'inventeur, attire tout particu- lièrement l'attention des apiculteurs présents à la réunion. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 4 h. 1/2. Pour extrait : SEVALLE, Secrétaire des séances. Le Bacillus alvei (Cheshire). (suite) M. Mc Lean a prouvé, par des expériences réitérées, que si l’on emprunte à des ruches infectées des rayons contenant du miel recouvert et n'ayant aucune cellule renfermant du BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE D9 pollen ë: que si on les désinfecte entièrement en les plongeant dans une-solution acide ou alcaline, assez forte pour détruire les germes exposés à son action, le miel de ces rayons ne communique pas la maladie quand on le place dans une ruche saine et que les abeilles s’en nourrissent soit pendant l'été, soit pendant l'hiver. 11 a trouvé que l’on pouvait manger im- punément de ce miel sans l’exposer à la température de l'ébul- lition, pourvu que l'on ait soin cependant d'y ajouter, par mesure de précaution, un désinfectant capable de détruire toute infection qui pourrait se rencontrer dans cet aliment. Suivant ce sagace apiculteur, c’est le pollen qui est le mi- lieu par lequel la contagion est introduite le plus communé- ment, propagée le plus rapidement et perpétuée avec le plus de persistance. Des observations prolongées, dit-il, ont démontré que dans les colonies, où une grande quantité de pollen était amassée, la maladie prenait promptement la forme maligne, même quand le couvain n'était pas plus considérable que celui d'autres colonies où peu de pollen avait été recueilli et dans lesquelles la maladie était loin d'être virulente. Dans ces der- niers, où peu de pollen avait été reçu, la maladie cédait au traitement dans un temps très court. Mais ce qui à ce point de vue semble plus frappant, c'est que, lorsque de ces colonies on enlevait les rayons contenant du pollen et qu'on y substi- tuait un équivalent sans avoir recours aux ressources des champs, la maladie disparaissait et la colonie revenait rapide- ment à son état normal. Le fait que les larves mères périssent rarement de la conta- gion, rapproché de ce que nous savons touchant leur nourri- ture, est significatif. Cette nourriture est entièrement com- posée de matières digérées : on n'y trouve jamais de grain de pollen, si ce n’est accidentellement. L'absence de pollen explique l'absence des bacilles. Au contraire, la nourriture des larves ouvrières étant secrétée en grande quantité et dé- posée à la hâte, il arrive souvent qu'il y tombe des grains de pollen que les aheilles n’ont aucune raison de rejeter. Les 60 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE bacilles trouvant un milieu convenable se multiplient rapi- dement. Les larves échappent assez fréquemment à l'infection jusqu'au moment où le pollen est substitué à la première nourriture ; mais alors la maladie se développe et une ruine complète ne tarde pas à suivre. En outre, il y a lieu de remar- quer que l’on ne trouve que peu de bacilles, si toutefoisl’on en trouve, dans le chyle gastrique d’une mère adulte de colonie contaminée, altendu qu'elle subsiste presque entièrement d'une nourriture secrétée par les abeilles ouvrières tandis que dans le chyle stomacal de celles-ci, qui usent librement du pollen, on les rencontre en quantité: en fait ils recouvrent l'intestin dans toute son étendue. L'hypothèse de la contagion introduite et propagée par le pollen n’est appuyée, il est vrai, que sur des preuves indirectes et sur des faits accessoires, mais leur ensemble paraît décisif; si elle ne détermine pas la cause réelle de l'infection; il est établi, sans conteste, que la consommation du pollen frais, tel qu'il est rapporté des champs, pendant que la maladie exerce ses ravages, ou du pollen ancien déjà renfermé dans les cellules où il peut être gâté et corrompu devient une source possible d'infection, aggrave la maladie et lui donne de la persistance et que si le pollen ancien est éloigné de la ruche et remplacé par un pollen artificiel, la maladie perd sa malignité et sa persistance et cède promptement à un traite- ment convenable. Nous avons dit que les abeilles mères ont moins à craindre de l'infection à l’état de larve que les abeilles ouvrières ; mais nous devons ajouter que celles qui sont élevées dans des co- lonies infectées ne prospèrent pas généralement. Sur 25 mères ainsi élevées, pas une n’a survécu à la période d'hibernation. Lorsque la contagion ne prend pas une forme aiguë dans les larves, il arrrive quelquefois qu'elle se localise et passe à l’état chronique. Alors le bacille et la maladie étantatténués, la mère, et les ouvrières peuvent encore vivre des semaines et des mois. La mère qui porte en elle des germes de vie et de mort, les transmet à sa progéniture. M. Cheshire a compté BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE GI jusqu’à 9 bacilles dans un seul œuf, et cette découverte est instructive pour celui qui cherche à se rendre compte de l'étendue de la maladie. La contagion étant une maladie du sang, il est naturel qu'elle trouve un terrain tout à fait pro- pice dans les parties les plus délicates de l’organisation: les glandes et les tubes des ovaires. A. WALLÈEs. (A suivre.) Unc société qui se forme pour vulgariser l'entomologie appliquée à l'école On lit dans le Jardin : Il vient de se fonder, dans le département du Nord, une Société pour vulgariser l’entomologie appliquée. Le but prin- cipal de cette Société est de faire connaître aux élèves des écoles et aux populations rurales, les Insectes utiles et leurs produits, les Insectes nuisibles et les moyens de les détruire. Chaque année, au printemps, elle distribuera aux écoles qui en sont dépourvues, des collections de vulgarisation, destinées à guider les enfants dans l'œuvre de destruction ou de protection qu'ils devront accomplir. « Nous souhaitons la bienvenue à cette nouvelle Société ; nul doute que sous une habile direction elle ne rende d'éminents services » (NDEURe) L'Asteroma Mali L'Asteroma Mali est un nouveau champignon microscopique qui se développe dans le parenchyme des feuilles du pommier, les dessèche et les fait tomber. Le bord de la feuille est atta- qué le premier, puis le mal gagne peu à peu jusqu'au pétiole, qui reste seul intact. Les feuilles ont un aspect rougeñtre dans la partie médiane, se couvrent d'une légère poussière causée par les fructifications et les spores de l'Asteroma Mali, et aussi par le décollement de l'épiderme. La maladie s’atta- 62 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE que aussi bien aux jeunes arbres qu'aux arbres adultes et peut les faire mourir. Il est recommandé de soigner les arbres malades avec la bouillie bordelaise judicieusement employée, et de brûler aussi rapidement que possible les feuilles tombées, parce qu'elles contiennent dans leur parenchyme des milliers de spores, auxquelles il ne faut pas laisser la moindre chance de se développer l'année suivante. (Bulletin de la Société des Agriculteurs de France) L'eau phéniquée. D'une lettre adressée à M. le président de la Société des Agriculteurs de France, il semble résulter que le blé de semence, lorsqu'il a été trempé dans l'eau phéniquée, a non seulement une végétation plus active, mais encore est à l'abri de l'attaque des insectes. L'auteur de cette lettre en conclut que cette eau pourrait très probablement détruire les insectes nuisibles et par suite garantir les arbres des vers blancs et autres insectes. Selon lui, avec une eau ainsi composée, on pourrait même s'opposer aux grandes invasions des sauterel- les; comme preuve de l'efficacité de ce remède, il dit que des escargots entourés d'un cercle de ce mélange sont restés sans pouvoir le franchir etsont morts de faim. L'Entomologie agricole aux États-Unis. La disposition donnée, dans le Muséum National des Etats- Unis, à la division de l’entomologie agricole, correspond si bien au but de notre Société que nous croyons utile d'en mentionner ici les sections : 4° Insectes nuisibles à l’agriculture. —Tls sont classés suivant la plante et même les parties de la plante qu'ils affectent et présentent, autant que possible les divers états de l'insecte, ses ennemis et ses parasites. Des notices indiquent les moyens utiles de détruire les insectes nuisibles ou d'en pré- venir les ravages. a BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 63 2° Substances insecticides. — Un catalogue fait connaître aussi brièvement que possible la manière d'employer chacune d'elles, de sorte que si dans la section précédente une sub- stance spéciale est recommandée contre un insecte particulier, on n'a qu'à se reporter à cette section pour trouver la manière de s’en servir. 3 Instruments employés pour la destruction des insectes, avec descriptions et explications détaillées. 4° Apiculture. — Cette section présente les meilleures mé- thodes pour l'élevage des Abeilles et la récolte du miel en usage chez les apiculteurs les plus expérimentés. 5° Sériciculture. — Ici, on a surtout visé à instruire. A l’ex- position des Vers à soie et de leurs produits on a ajouté des planches coloriées représentant agrandis les insectes les plus nuisibles à celte industrie. Les monekhes TFse-tse (Séance de l'Académie de médecine). M. Laboulbène fait passer sous les yeux de ses collègues des mouches Tse-tse de l'Afrique méridionale qui lui ont été envoyées par le P. Leroy. Ce missionnaire ayant eu connais- sance de son rapport, lu il y a un an, s'est empressé de lui envoyer plusieurs échantillons de cette Mouche à la date du mois d'août dernier. Ces insectes, au dire du P. Leroy, ne sont pas dangereux pour l’homme sur lequel ils se bornent à produire de l’urticaire ; mais leur piqûre est funeste aux animaux et notamment aux bœufs, à tel point qu'à sa con- naissance une tribu guerrière dut se retirer précipitamment devant l'attaque par les Tse-tse du bétail qu’elle avait avec elle. M. Laboulbène estime que la piqûre funeste de cette Mou- che sur certains animaux s'explique par l’inoculation faite au moyen de sa trompe acérée des matières septiques puisées sur un animal déjà malade et portées sur un animal sain. Il renverra à M. Strauss les spécimens qui lui ont été adressés afin de procéder à des inoculations sur des bœufs. 64 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Code rural EXTRAIT pe La Lor pu 6 AVRIL 1889. — Sur la police des ani- maux domestiques, employés à l'exploitation des pro- priétés rurales. Titre VI. — Section 11. — Animaux de basse-cowr, Pigeons, Abeilles et Vers à soie. Art. 8. — Abeilles : Les Préfets déterminent, après avis des conseils généraux, la distance à observer entre les ruches d’abeilles et les propriétés voisines ou la voie publique, sauf, en tout cas, l’action em dommage s’il y a lieu. Art. 9. — Le propriétaire d’un essaim a le droit de le réclamer et de s’en ressaisir, tant qu'il n’a point cessé de le suivre ; autrement l’essaim appartient au propriétaire du ter- rain sur lequel il s'est fixé. Art. 10. — Dans le cas où les ruches à miel pourraient être saisies séparément du fonds auquel elles sont attachées, elles ne peuvent être déplacées que pendant les mois de décembre, janvier et février. Art. 11. — Les Vers à soie ne peuvent être saisis pendant leur travail. Il en est de même des feuilles de mürier qui leur sont nécessaires. 23° Congrès des Sociétés Savantes L'ouverture du 27° Congrès des Sociétés savantes aura lieu le mardi 11 juin prochain, à 4 h. 1/2, au ministère de l'Ins- truction publique et des Beaux-Arts, 110, rue de Grenelle. Les travaux se poursuivront durant les journées des mer- credi 12, jeudi 13 et vendredi 14 juin. Le samedi 15 juin sera consacré à la séance générale, pré- sidée par M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux- qe Elle se tiendra dans le grand amphithéâtre de la Sor- onne. Le Comité de la Rédaction du Bulletin d'Insectologie agri- cole remercie les journaux de l'empressement qu'ils ont bien voulu mettre à publier l'annonce du Concours ouvert cette année, par la Société centrale d’Apiculture et d'Insectologie, entre MM. les Instituteurs el leurs Elèves. ——————— Le Cogérant : A. WALLËS. Imp. de la Soc. de Typ.—Noïzerre, 8, rue Campagne-Permière l'aris. QUATORZIÈME ANNÉE, N° 5. Mai 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE PRIS IS SSP SSL ESS SPIP PPT PLIS vs» SOMMAIRE : La Cochylis roserana. — Bibliographie : les Abeilles. — Le Ba- cillus alvei (fin). — Le Nematoïde de la betterave à sucre. — Le Molytes coronatus. — Société centrale d’apiculture et d’insectologie. RRPPPRPRAREE La Cochylis roserana (Froelich). Ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Platyomides On se préoccupe en ce moment, et non sans raison, dans le monde agricole, des dégâts causés aux vignobles par la larve d'un petit papillon, la Cochylis roserana. A la séance du 20 février dernier de /a Societé des Agricul- teurs de France, M. le baron Chatry de la Fosse a annoncé que l'invasion de cet insecte dans le Bordelaïs est un fait accom- pli et qu'un cru de Saint-Estèphe a été sérieusement éprouvé. En Champagne,a dit M. Benoit,les dommages occasionnés par la Cochylis sont énormes et l'on ya évalué à plus des trois quarts de la récolte, la perte qu'elle à fait subir. M. Hébrard a rapporté que dans la Haute-Garonne le mal présente aussi de la gravité. D'autre part le Bulletin officiel du conseil départemental d'agri- culture de l’Isère de mars 1889 signale que la chenille de ce papillon exerce des ravages considérables dans certaines ré- gions de l'arrondissement de Grenoble et va même jusqu'à faire disparaitre un quart de la récolte. Le genre Cochylis à été établi par Treitschke aux dépens du genre Tortrix de Linné ou Pyralis de Fabricius. Ses ca- ractères génériques sont: antennes simples, palpes touffus sans articles distincts, trompe nulle ou à peine visible; ailes antérieures étroites, allongées, terminées obliquement, à côte 66 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE presque droite. Il renferme une trentaine d'espèces euro- péennes dont la plus connue en France et la plus redoutable est celle qui fait l’objet de cette étude, la Cochylis roserana (Tortrix roserana de Froelich ou Tinea ambiguella de Hu- ner). On la désigne vulgairement sous le nom de teigne de la vigne ou des grappes. Ge papillon a 15 millimètres d’enver- gure ; ses ailes antérieures sont d'un jaune pâle avec une bande transversale brune, bordée de chaque côté d’une ligne argentée ; les inférieures sont d’un gris perlé. Il passe l'hiver à l’état de chrysalide dans un petit cocon soyeux placé sousles vieilles écorces de la vigne ou dans les fis- sures des bois qui lui servent de tuteurs. Au printemps, géné- ralement en avril,cette chrysalide devient papillon et la femelle après la fécondation, va déposer sur les jeunes grappes ou sur les bourgeons de la vigne ,ses œufs qui sont très petits,oyoïdes, d'un gris terne et disposés par petites plaques. Les chenilles quien sortent, appelées vers du printemps,atteignent à peine la longueur d’un centimètre; elles ont une grande ressem- blance avec celles de la pyrale dela vigne,toutefois elles s’en dis- tinguent par leur épaisseur et par la couleur de la tête qui est d’un brun foncé un peu rougeâtre, tandis que chez la larve de la pyrale elle est d’un vert foncé. Le reste du corps est d'abord grisâire mais ne tarde pas à devenir d’un vert jaunâtre ou rose violacé. C’est vers le mois de mai qu’elles apparaissent, lorsque la vigne commence à fleurir et elles se mettent aussi- tôt à ronger les jeunes grappes après s'être cachées sous une sorte de tente formée de fils tendus entre les fleurs et les grains. La destruction est rapide car il suffit alors de trois ou quatre chenilles pour dévorer entièrement une grappe. Au commencement de l'été, elles se transforment en chry- salides, et au bout de quinze jours, ordinairement dans la seconde quinzaine de juillet, apparaît une nouvelle généra- tion de papillons qui déposent leurs œufs sur les grains du raisin ou tout près. Les chenilles de cette seconde ponte éclo- sent peu de temps après, percent les grains qui ont acquis un certain volume et en dévorent toute la substance, souvent BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 67 même les'pépins. On estime que chacune de ces chenilles mange pendant toute la durée de son développement quatre à cinq grains entiers, mais elle en entame aussi beaucoup d’autres qui pourrissent promptement. Les vignerons dési- gnent ces chenilles sous les noms de ver coquin, ver des fruits, ver de la vendange, ver rouge, etc. Le mal est moindre quand le temps est sec ou que l’année a été assez chaude pour que la récolte ait lieu de bonne heure. Il devient au contraire désastreux par les saisons humides et pluvieuses. Dans les années précoces, lorsqu'on procède à la vendange, on enlève les chenilles avant qu’elles aient abandonné les grappes et elles sont détruites par le foulage ou le pressurage. Mais ordinairement ces chenilles quittent le fruit vers le com- mencement de l'automne et se réfugient dans les fissures des ceps ou des échalas, surtout près de la surface du sol où elles peuvent subir tranquillement leurs métamorphoses. On a compté souvent jusqu’à quatre-vingts chrysalides sur un échalas. Les oiseaux à bec fin et les ichneumons détruisent ou font périr une certaine quantité de chenilles, maïs le secours que nous donnent ces précieux auxiliaires est insuffisant et l’on a dû s’ingénier à rechercher les moyens de combattre ces enne- mis de nos vignobles. L'échenillage, la cueillette des œufs sont à peu près impra- ticables, même dans une vigne de moyenne étendue. Les feux crépusculaires allumés pour attirer et détruire l’insecte parfait, qui vole après le coucher du soleil, ont été reconnus inefficaces. Des décoctions de suie, d'aloës, de feuilles de su- reau ou de tabac n'ont produit que desrésultats insignifiants. Dans quelques endroits on s’est servi de fumigations de soufre et de tabac. Quelques personnes disent que la poudre Vicat leur a bien réussi mais que l'emploi de cet insecticide revient trop cher. D’après Audouin, le meilleur moyen est de chercher à dé- truire pendant l’hiver les chrysalides cachées sous l'écorce 68 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE des ceps et dans les fissures des échalas. On pourrait racler les premiers, brûler les détritus et soumettre les seconds à l'action du feu, de l’eau bouillante ou de la fumée. Plusieurs membres de la Société des agriculteurs de France regardent aujourd'hui l'ébouillantage, non seulement des échalas mais des ceps, comme le procédé le plus sûr pour la destruction des chrysalides. M. de Lastours déclare que dans le Midi on le pratique en février et que les résultats en sont excellents mais qu’il revient à 40 francs par hectare. M. Hé- brard pense qu'on peut l'effectuer jusqu'au gonflement du bourgeon, ce qui donne deux mois pour y procéder. M. Teis- sonnière qui fait, depuis vingt ans, del'ébouillantage, se sert pour cet usage d’une chaudière montée sur un foyer et percée de deux trous, dont l’un destiné à l'introduction de l’eau froide et l’autre, situé au fond, à |la sortie de l’eau chaude. Un sifflet, en marquant automatiquement le moment de l’ébullition, fixe l'instant précis où le liquide peut être em- ployé. Pour éviter le refroidissement, on le projette au moyen d'un long tuyau en caoutchouc à orifice étroit. L'opé- ration doit être faite après la taille. M. Vincendon-Dumoulin, dans le Bulletin officiel du Consel départemental d'agriculture de l'Isère, déclare que pour com- battre la Cochylis il faut effectuer deux traitements portant spécialement sur les grappes : le premier quelque temps avant la floraison, le second un peu avant la véraison. À cet effet il faut répandre surles vignes la solution suivante, dont la formule est due à M. Gaillot, viticulteur à Beaune : Eau 100 litres, savon noir 3 à 4 kilog., huile de pétrole 2 à 3 litres. On prépare ce mélange de la manière suivante : dans un vase quelconque, mettre le savon noir; ajouter successive- ment et par petites quantités l'huile de pétrole en agitant constamment avec une palette en bois de manière à former une bouillie un peu épaisse ; verser ensuite dans cette bouillie, et toujours par petites quantités,10 litres d’eau en continuant d'agiter jusqu'à ce que ce mélange soit aussi complet que possible ; verser enfin le tout dans un fût contenant à peu BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 69 * près 90 litres d'eau puis agiter encore. Chaque fois que l'on voudra approvisionner le pulvérisateur on devra secouer vigoureusement le fût contenant la composition insecticide afin de la maintenir toujours homogène. Lorsque cette solu- tion est versée dans le récipient du pulvérisateur l’homogé- néité estconservée au moyen d’un agitateur continu,qui fonc- tionne simultanément avec le piston de la pompe et empêche la formation de dépôts. L'auteur de cette composition déclare moe employée l’année dernière avec un succès complet contre une invasion de Pyrales. C'est un insecticide puissant, quoique inoffensif aux plantes ; il détruit à la fois les chenilles, les larves, les vers, les pucerons et autres insectes qui se trouvent sur les vignes. A. WALLËS. Bibliographie Les Abeilles. — Par J. PEREZ (1). On n'a longtemps connu sous le nom d’Abeille que l'an- tique mouche à miel, l’Apis des Latins, la Melissa des Grecs. M. J. PEREZ, qui a étudié d'une façon toute spéciale la grande famille des Abeilles, décrit les principales espèces d'Hyménoptères dont la larve se nourrit de mielet de pollen et qui composent toutes ces divisions que l’on désigne aujourd'hui sous le nom d’ABEILLES, APIARES de MELLIFÈRES OU ANTHOPBILES, etc. Un des plus importants de l’ordre des Hyménoptères, ce groupe ne comprend pas moins de 4.200 à 1.500 espèces en Europe seulement. a sl Dans le premier chapitre, l’auteur décrit certaines parties anatomiques, l'instinct, l'intelligence, en un mot, l'organisation générale et les fonctions de l'Abeille. 291p Puis vient la classification que beaucoup d'auteurs ontus- qu ici négligée. « Les Abeilles se divisent en deux grandesitri; bus, les ABEILLES A LANGUE LONGUE qu'on appelle encore; Apt 4. Bibliothèque des Merveilles, librairie Hachette et Cie,)179; PoutEy{ra Saint Germain. jèb onyx ensb 10 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE DES OU ABEILLES NORMALES (Shuckard), et les ABEILLES À LANGUE COURTE, appelées aussi ANDRÉNIDES, du nom d’un de leurs genres les plus importants, ou ABEILLES SUBNORMALES (Shuc- kard). Chacunedeses divisions se subdivise à son tour,les Apides en Sociales Solitaires ; les Andrénides, qui d’ailleurs sont toutes solitaires, en Acutilingues et Obtusilingues. Enfin les Solitaires d’après les situations de l'appareil collecteur, aux pattes pose térieures ou sous l'abdomen, se partagent en Podiléhides et Gastriléhides. Cette entrée en matière est écrite avec un soin méticuleux, c'est-à-dire que l’aridité habituelle des descriptions en a été soigneusement écartée ; aussi ces premières pages serontlues avec plaisir par tous ceux qui s'intéressent à l’Apiculture. La PHYSIOLOGIE DE LA RUCHE est bien traitée et ce n’est pas, comme ie dit l’auteur: del’Apiculture pratique qu'il aentendu présenter au lecteur mais bien l'Aistoire technique des Abeilles. Les Abeilles n'entendent pas, et tous ces charivaris qui, depuis Virgile, ont eu pour but d'arrêter les essaims, n'ont ser vi à rien qu'à briser le tympan des voisins; mais il n'en est pas de même parait-il du langage. « L'expérience, jus- qu'ici, dit M. Pérez, ne semble guère parler en faveur d'un lan- gage entre les Abeilles. Mais il existerait chez les Abeïlles, au dire des apiculteurs, une sorte de langage spécial; on a même rédigé une grammaire apicole. Pure imagination des éleveurs portant à leurs élèves une affection passionnée qui leur fait découvrir des facultés dont la science attend en vain la preuve. » On doîft au pasteur JoHann SraxALA de Dolein près Olmütz le premier traité sur la matière, et l'auteur nous cite quel- ques fragments de cette grammaire de l’Apiculteur. Les abeilles ont-elles des ennemis? Le seul ennemi redou- table pour les abeilles c’est le mauvais apiculteur, fléau dont l'instruction peut seule débarrasser les abeilles. Dans beau- coup de contrées, en effet, on voit encore le paysan, obstiné dans une déplorable routine, n'avoir d'autre procédé d’ex- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 71 traction pour le miel et la cire, que l’étouffement des Abeil- les ; cette méthode barbare, qui d’ailleurs, ne donne que des produits inférieurs, disparaîtra par ia vulgarisation des pro- cédés rationnels. Quant aux parasites, l'auteur les décrit avec beaucoup de soin, mais là où la ville est bien gardée, l'ennemi vient ra- rement. En dehors des abeïlles proprementdites, M. Pérez, passe en revue les diverses éspèces : apides sociales, apides soli- taires, Andrénides ; le livre devient alors plus intéressant encore, les mœurs de ces hyménoptères mellifères travail- Fig. 1. — Bourdon terrestre. lant pour eux seuls, y sont décrites dans un style agréable qui dénote de sérieuses études. Les bourdons sont très proches parents des Abeilles do- mestiques. Ils ont à peu près la même organisation et les mêmes habitudes. Mais tandis que l’Abeille mère est exclu- sivement occupée de la ponte, chez le Bourdon, la femelle n'est pas seulement la mère de la colonie, elle est aussi la fondatrice de la colonie. Qui ne connaît pas ces groshyménoptères velus, au bourdon- nement puissant et grave, qu'on voit, dès les premiers beaux jours, voler un peu lourdement d’une fleur à une autre? (fig1.) De longs poils sur un corps trapu, une grosse tête tendue vers le bas, leur fait une physionomie tout à fait caractéristique dans la grande famille des Abeilles. 72 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Une des parties les plus étranges de la biologie des Bour dons est l'existence parmi eux de ce que l'on a appelé le « Trompette » ou le « Tambour > chargé de sonner le réveil de toute la famille. Le Bourdon partage les goûts de l’Abeïlle pour les labiées el les légumineuses ; mais il affectionneencore tout particu- lièrement les chardons de toute sorte, dont il fouille assidû- ment les capitules de sa longue trompe. Peu d'hyménoptères ont autant de parasites que les Bour- Gons. Un de leurs pires ennemis est un petit lépidoptère, une mite, l'Alphonia colonella, dont les chenilles enlacent parfois tout le nid d'un réseau de soie, à l’intérieur duquel elles dé- vorent cellules et cocons. (A suivre.) A. RAMÉ. Le Bacillus alvei (Cheshire). (Fan) Remède contre la maladie.— Voïci, écrit M. Mc Lean, le remè- de qui m'a paru un spécifique et au moyen duquel j'ai guéri des centaines de ruches dont quelques-unes sem- blaient être dans une situation désespérée, sans que j'aie jamais failli et sans qu'il y ait eu retour de la contagion, si ce n'est dans le cas de deux ruches d'abeilles noires où la mala- die réapparut mais sous une forme si bénigne qu'elle fut promptement guérie et que chaque ruche donna un essaim et produisit un surcroît sensible de miel. Dans trois pintes d’eau chaude versez une pinte d'eau satu- rée de sel ordinaire; ajoutez une pinte d'eau bouillante dans laquelle il a été dissous quatre cuillerées de bicarbonate de soude. Dissolvez un quart d'once d'acide salicylique pur (le cristal) dans une once d'alcool et ajoutez cela au mélange de sel et de soude. Alors chauffez le tout presque jusqu'à ébullition; remuez-le fortement en y ajoutant du miel ou du sirop en quantité suffissante pour le rendre doux, mais non jusqu'à l'épaissir d'une manière sensible. Laissez reposer BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 13 pendant 2 à 3 heures et alors vous pourrez en faire usage. Le meilleur est de mettre cette préparation dans un vase en terre. J'ai essayé d'autres acides ou alcalis préparés de diverses manières mais le remède que je viens d'indiquer appliqué chaud est ce que j'ai trouvé de préférable. Traitement.— Enlevez le couvert ou calotte de la ruche et au moyen d'un grand vaporisateur arrosez avec la composition décrite ci-dessus le sommet de la ruche ainsi que toutes les abeilles qui s’y trouvent. Découvrez les rayons et projetez une pluie abondante sur les abeilles qui y sont adhérentes de tous côtés. Secouez de manière à faire tomber les abeilles au fond de la ruche et arrosez celles qui restent. Alors lancez sur et dans les cellules, dans toute l'étendue des rayons, des jets du mélange tiède, suffisants pour leshumecter sensiblement. Traitez l'intérieur de la même façon en opérant alternati- vement sur la ruche mème et sur son contenu. Les rayons renfermant beaucoup de pollen doivent être enlevés. il faut en extraire le miel et les fondre pour enretirer la cire. Ainsi que nous j’avons déjà dit, ce miel peut servir sans danger à la nourriture des abeilles ; pourvu qu’à chaque quarte de miel (environ la capacité d'un litre) on ajoute deux onces et demie du remède et que le mélange soit bien remué et bien battu. La première fois qu'on applique le traitement à des ruches malades, il est à propos d’arroser avec le remède les autres ruches de la colonie qui sont en santé ; mais il n'est pas néces- saire d'enlever à celles-ci les rayons contenant du pollen. Le traitement qui vient d'être indiqué pour les ruches malades doit être renouvelé à intervalles de 2 à 3 jours jusqu'à complète guérison. Ordinairement, pour obtenir ce résultat il suffit de trois applications après la première. Une particularité essentielle de ma méthode de traitement, dit M. Mc Lean, et sur laquelle j'appelle toute l'attention des apiculteurs, c’est qu'il importe que le miel ou sirop de sucre médicamenté, comme il a été mentionné, soit donné en nour- riture pendant leur convalescence auxhabitantes desruches qui 74 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ont été infectées ; car, non seulement il s’agit de faire dispa- raître la contagion de l'organisme des abeilles ; mais encore de leur donner une nourriture convenable et tonique, qui leur vienne en aide pour réparer les ravages causés par la maladie. Ce miel sert en outre de remède préservatif et curatif aux larves qui se trouvent dans les cellules. Il doit être donné tiède ; on peut le déposer dans des nourrisseurs ou le verser sur des rayons vides en plaçant les uns ou les autres dans la ruche. Afin que les abeilles ne sortent pas pour aller chercher des provisions, faites une pâtée claire composée de trois parties de fleur de farine de seigle et d’une partie de charbon animal bien pulvérisé, à laquelle vous ajouterez une certaine quan- tité de miel ou de sirop de sucre médicamenté. Répandez cette pâtée sur une petite surface de vieux rayons dans la ruche ou placez-la dans une terrine peu profonde ou un plat à beurre en bois, soit au sommet de la ruche, soit à côté à l'abri de la pluie. M. Mc Lean prépare le charbon animal en brûlant des os secs qui donnent une cenûre blanchâtre ; il réduit en pous- sière très fine, dans un mortier, les parties les plus douces et les plus blanches de cette cendre et les passe à travers un tamis formé de fils de toile très fins. Les parties les plus grossières des os brûlés sont placées avec des morceaux de sel gemme dans des vaisseaux à moitié remplis d’eau sucrée et disposés de manière à être toujours accessibles aux abeilles. Il est surprenant de voir avec quelle rapidité des colonies épuisées recouvrent la santé et deviennent populeuses si l'on emploie avec sagacité le traitement qui vient d’être exposé. A.. WALLÈS. La pinte dont il est question vaut environ 0,47 centimètres. Quant à l'once nous croyons devoir l’estimer à 31 grammes 103 milligrammes. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 75 Le Nématoïde de la hetterave à sucre Heterodera schachtii (Strubell) Un membre de la Société Centrale d’Apiculture et d’Insec- tologie, M. Georges Dureau, vient de publier sur un parasite de la betterave, l'Heterodera Schactii une étude qui mérite toute l'attention des agriculteurs. Nous nous permettons d'y faire quelques emprunts afin de donner à nos lecteurs une idée de ce nouvel ennemi qui menace aujourd'hui, dit l'auteur, de devenir pour la betterave ce qu'est le phylloxera pour la vigne. Le parasite dont il s’agit appartient à l'ordre des Néma- toïdes, de la classe des Helminthes ; il a été signalé pour la première fois en 1859 par le professeur Hermann Schacht dans des champs de betteraves de la Saxe et depuis il a été l'objet d'observations nombreuses dans diverses parties de l’'Allemagne.Ce n’est que 25 ans après,en 1884,que sa présence a été constatée par M. Aimé Girard dans les environs de Paris et dans la région du Nord de la France, notamment à Joinville- le-Pont, à Gonesse, à Seclin, à Lille, etc. Dans ces dernières années l'invasion de ce Nématoïde na pas cessé de s'étendre. Les betteraves attaquées ne paraissent pas en général con- damnées à périr ; mais leur développement est enrayé : leurs feuilles ont un aspect maladifet deviennent jaunâtres de bonne heure. Si l’on arrache une de ces betteraves, elle appa- rait malingre, mais pourvue d’un chevelu très abondant et en grande partie desséché sur lequel on remarque un nombre considérable de petits grains blancs, semblables à du sable très fin, qui ne sont autres que les femelles des Nématoïdes. Ces parasites, au moyen de l'organe de succion qui termine une de leurs extrémités, sucent le jus des jeunes racines, et comme il sont très nombreux et se multiplient d’une façon prodigieuse, ils-entravent le développement de la plante qui reste atrophiée. Le D' Schacht a remarqué que cette vermine est surtout fréquente dans les cultures de betteraves répétées sans inter- ruption et qu'on ne la rencontre généralement pas dans les 76 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE endroits où les cultures sont nouvelles et où le sol a eu le temps de se reposer grâce à un assolement convenable. Ce sont, dit M. Baumann, les betteraves toutes jeunes qui sont principalement exposées aux attaques des Nématoïdes ; il rapporte qu'une première semaille disparut complètement par suite de leurs ravageset que la suivante fut fortement éprou- vée. Un sol humide et par suite une humidité persistante semblent favoriser la multiplication de ces vers : les parties basses humides d'un champ sont toujours celles qui souffrent le plus. Nous ne pouvons donnericil’histoirenaturelle de ce parasite dela betterave; ceux qui désireraient avoir des renseignements complets sur sa manière d’être les trouveront dans la publi- cation de M. Georges Dureau. Nous dirons seulement, d'après les D Schacht et Strubell, que le mâle présente tous les caractères des véritables Nematoïdes.Il apparaît sous la forme d'un petit ver cylindrique, élancé, assez remuant, analogue aux anguillules du vinaigre mais beaucoup plus petit. Sa longueur est généralement de 8 à 9 dixièmes de millimètre ; il atteint parfois un millimètre et même, suivantle D' Schacht jusqu'à 1 millimètre et demi. Son épaisseur n’est pas de 1/15 de millimètre ; aussi est-il très difficile de le distinguer à l'œil nu. On le trouve également dans la terre, libre, ou sur les radicelles de la betterave. La femelle affecte la forme d’un citron dont les deux pôles sont légèrement allongés. — L'un de ces appendices, nette- ment dégagé du reste du corps, a la forme d'un col de bouteille et porte à son extrémité un aiguillon bien visible qui carac- térise la tête de l'animal. — L'autre appendice est moins bien prononcé ; ila l'apparence à’une proéminence conique au sommet de laquelle on remarque une fente en forme de croissant qui n’estautre que la fente de la vulve. La longueur de la femelle est Ge 8 à 13 dixièmes de millimètre et sa largeur de 5 à 9. La femelle ne possède pas la mobilité : dès qu elle est adulte, elle se gonfle peu à peu, probablement après la fécondation, et se fixe à l’aide d’une sécrétion sur le BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 11 chevelu de la racine pour ne plus abandonner la place choisie et demeurer dans un état de stabulation complet. Là elle suce le jus de la racine pour subvenir à sa nutrition et à celle de la progéniture qu'elle porte en elle. En moyenne une femelle donne 250 à 300 œufs. Strubell estime que le dévelop- pement du Nematoïde depuis l'œuf jusqu'à l'animal sexué demande 4 à 5 semaines. Comme ce développement com- mence au printemps, 6 à 7 générations peuvent se succéder dans l’espace d’une année.En admettant que la moitié des 300 œufs donne des femelles et queles circonstances soient favo- rables pour la conservation de tous les individus on arrive à un résultat qui effraie l'imagination : une femelle à la sixième génération a une descendance d'environ vingt-trois milliards d'individus. Moyens proposés pour combattre ou détruire le Nematoïde de la betterave. — M.P. Baumann, de Buckau, pense que l’aban- don momentané de la culture de la betterave et son rempla- cement par celle d’autres plantes pendant plusieurs années, peut faire disparaître complètement les Nematoïdes ; ce qui revient à dire qu'avec un assolement convenable on peut évi- ter le fléau. A ce propos nous devons faire remarquer que l'Heterodera s'attaque à des plantes autres que la betterave, telles sont les diverses espèces de chou, la navette, la mou- tarde, le cresson, la ravenelle, le radis, l'orge, le seigle, l’avoine, la pomme de terre, etc. Sur cette observation, le professeur Kuehn a fondé la méthode de destruction de cette vermine au moyen de plantes- pièges. Elle consiste dans la culture sur les chanps contaminés d'une des plantes qu'affectionne le Nematoïde. La MVavette d'été (Brassica Rapsa Oleifera Annua, Metzg) , parait la plus propre à cet effet. Cette plante semée et détruite en temps convenable rassemble les anguillules dans ses racines et atteint efficacement le but visé. Après un certain nombre de récoltes de navette, l'épuration des champs est assez complète pour que le rendement qualitatif et quantitatif des récoltes de betteraves devienne normal. Toutefois, la destruction des 718 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Nematoïdes n’est pas absolument complète et il subsiste toujours quelques individus isolés qui suffisent par leur rapide multiplication pour propager de nouveau l'infection. Il faut donc, dès qu'on le peut, faire de temps à autre de nou- velles cultures de plantes-pièges afin d'assurer la destruction des générations qui ont pu se produire dans l'intervalle. M. Georges Dureau, d’après le professeur Kuehn, recom- mande diverses mesures de précaution parmi lesquelles nous relevons les suivantes : 1° N'employer jamais pour les champs de betteraves le compost des fabriques ; 2 Ne se servir des déchets de betteraves nematoïdées que mélangés avec de la chaux vive dans le rapport de 6 à 1 ; 3° Ne pas faire usage du fumier d’étable dans lequel ont pu s'introduire des betteraves nématoïdées non digérées ; 4° N'employer que des graines de betteraves provenant de champs non infectés ; 5° Nettoyer parfaitement les attelages et instruments de culture qui ont été employés dans les champs contaminés ; 6° Ménager les eaux pluviales de manière qu'elles ne puissent pas introduire des Nematoïdes dans un champ sain. En Allemagne, on a essayé, sans grands succès, l'emploi de divers agents chimiques,pour la destruction des Nematoïdes, tels que le xanthogénate de soude, le sulfocarbonate de soude, le phénol, le sulfure d’ammonium, le sulfure de carbone, le sulfate de zinc, la naphtaline, le sulfure de calcium, etc. Cependant, il paraîtrait qu'en France M. Aimé Girard, pro- fesseur au Conservatoire des Arts et Métiers, aurait été plus heureux et aurait obtenu de bons résultats par sa méthode d'appliquer le sulfure de carbone. Dans ces dernières années, l'attention des naturalistes a été appelée sur certains cryptogames qui détruisent fréquemment sous formes d’épidémies véritables, des insectes de divers ordres. D’après M. Kuehn, l'Heteroderaa, lui aussi, son ennemi naturel qui n’est autre qu'un champignon parasite, le Zary- chium auxiliarum, lequel revêt deux formes de développe- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 79 ment : dans la forme de conidie, c'est un mince mycelium qui pénètre, par l'anus, dans le corps de la femelle pleine et y détruit plus ou moins complètement Les œufs et les embryons. A cette forme succède celle des spores, qui remplissent souvent en entier le corps de la femelle après destruction complète des œufs. Il serait intéressant de savoir dans quelle mesure on pourrait utiliser le concours de ce parasite pour combattre le Nematoïde de la betterave et s’il serait possible de faire de ce cryptogame un auxiliaire sérieux. A. G. Le Molyte couronné (Molytes coronatus Latr.) Ilrésulte d'observations réitérées faites par M. J. Fallou que les larves du Molytes coronatus pénètrent, dès leur naissance, dans les carottes, qu'elles y creusent des galeries commençant aux environs de l'extrémité et se terminant vers le collet et cela au point de rendre ce légume impropre à l'alimentation. C'est vers le mois de mai que la femelle de ce coléoptère dépose ses œufs en terre. L’insecte parfait n'apparait que deux ans après la ponte. Ayant remarqué que les larves de ce curculionide sont tou- jours enterrées à une profondeur variant entre 10 et 20 centi- mètres, M. J. Fallou s’est mis à cultiver des variétés de carottes très courtes et cela lui a fort bien réussi. Comme moyen de destruction il préconise le ramassage de l’insecte parfait et il assure que quelques heures em. ployées à ce travail rapportent grandement l'intérêt du tem ps qu’on y a passé. Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie Séance du 20 mars 1889, — PRÉSIDENCE DE M. CAILLAS A trois heures, M. le Président déclare la séance ouverte et donne la parole à M. Sevalle, un des secrétaires des séances, pour la lecture du procès-verbal de la précédente réunion, qui est adopté. Il est procédé ensuite au dépouillement de la correspon- dance. 80 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE M. Huin communique des articles de journaux traitant d'Insectologie. M. Moncomble fils présente des Cocons de l’Attacus Cyn- thia découverts sur un marronnier de nos boulevards. Il affirme quils se sont nourris uniquement des feuilles de cel arbre avant de se chrysalider et cela parce que un ailante quise trouvait tout à côté était complètement dépourvu de feuilles. Il montre à l'appui de son dire la différence de couleur des cocons cueillis sur un marronnier et sur un ailante. M. Ramé répond que cela n’a rien d'étonnant l’Attacus Cynthia étant très polyphage : il a recueilli des cocons sur le tilleul, le fu- sain, la boule de neige, etc. Le président remercie M. Mon- comble fils pour sa communication et il l'engage à continuer ses études et à faire des expériences. M. Wallès fait une communication ausujetde Valgus hemip- terus trouvés pas M. Morcomble père dans un heurtoir en chêne de chemin de fer au mois de février dernier. Vu l’ab- sence de larves et de nymphes dans ce heurtoir il demande si ces coléoptères n'auraient pas hiberné. M. Wallès présente pour faire partie de la Société M. Trillat, instituteur à Saint-Julien-de-l'Herms (Isère). Son admission est votée. M. Ramé demande que la Société veuille bien s'occuper de son installation à la classe 76 et propose de nommer une commission de trois membres : MM. Fallou, Saint-Pée et Savard sont nommés organisateurs de l'Exposition collective de la Société. M. Caillas expose qu'il serait urgent de nommer un délé- gué de la Société à l'Exposition universelle. L'assemblée décide de faire demander à M. Hamet si l’état de sa santé lui permet d'accepter cette mission. L'ordre du jour étant épuisé la séance est levée à 5 heures, Pour extrail: SEVALLE, Secrétaire des Séances. a Le Cogérant : A. WALLËS. Imp. de la Soc. de Typ.- NorzeTTs, 8, r. Campagne-Première. Par 3 QUATORZIÈME ANNÉE, N° 6. Juin 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : Nomination des membres du jury des récompenses à l'Exposition universelle. — La Cecidomyie. — Le Puccron lanigère. — Répression sévère des contraventions à la loi qui interdit la destruction des oiseaux. — . Société centrale d’apiculture et d’'insectologie. — La Pyrale des pommes. — Bibliographie: les Abeilles, Nomination des membres du jury des récompenses à l'Exposition universelle Le Journal Officiel du 30 mai a publié les noms des mem- bres du Jury des récompenses à l'Exposition universeile. Nous en extrayons ce qui nous concerne: Groupe VIII, Classe 76 (insectes utiles et insectes nuisibles), Membres titulaires du jury des récompenses. BaLBrant, professeur au Collège de France, membre du jury des récompenses à l'Exposition de Paris 1878. Broccar, maître de conférences à l’Institut national agro- nomique. Marzcor, directeur de la station séricicole de Montpellier, membre du jury des récompenses à l'Exposition de Paris 14878. RAFFARD (Paul), négociant en soie, juge au tribunal de commerce de la Seine. Membres suppléants du jury des récompenses. Ramé (Achille), vice-président de la société d’insectologie, membre du jury des récompenses à l'Exposition d'Anvers 1885. HENNEGuY, professeur d’entomologie à l'école d’horticul- ture de Versailles. 82 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE La Cecidomryie Ordre des Diptères, famille des Nemocères, lribu des T'ipulaires. Dans la séance du 6 février dernier de la Société Nationale d'Agriculture de France, M. Prillieux a présenté des échantil- lons de seigle à demi morts qui lui avaient été envoyés par le Directeur de l’école pratique d'agriculture de l'Eure. Les feuilles étaient envahies par des parasites végétaux, mais la destruction était principalement le fait de petites larves de la Cecidomyia destructor qui avaient rongé les jeunes feuilles. Le, seigles de l’école de Neubourg ont été détruits en grande partie et ont dû être remplacés par des céréales de printemps. On n’a pas eu de renseignements sur les dégâts que cet insecte peut avoir causés, dans le département de l'Eure, en dehors du domaine de l’école. Il existe deux espèces de Cecidomyie qui s’attaquent à nos grains et qui ont été souvent confondues dans les relations des ravages qu'elles ont faits à diverses époques. La Cecidomyia tritici (Latr.) ou mouche du froment, est connue depuis de longues années ; il y a plus d'un siècle qu'elle a été signalée dans la Grande-Bretagne. Vers 1854, elle a causé des dégâts considérables en France, notamment dans les départements de la Somme et de l'Yonne Ce diptère a un peu plus de? millimètres de longueur, il est de couleur jaune orangé, ses yeux sont gros et noirs. La femelle est pourvue d'un long oviducte en forme de tarière au moyen duquel elle dépose dix œuis ou même davantage dans la substance des grains à peine naissants. L'insecte parfait apparaît géné- ralement vers le milieu de juin, l’accouplement et la ponte suivent immédiatement. Les larves,qui éclosent environ dix joursa près, sont d’abord d'un blanshâtre transparent, mais bientôt elles deviennent jaunâtres et leur couleur s’assombrit graduellement. Au bout de vingt à vingt-cinq jours elles ont acquis leur pleine croissance; la plupart se laissent tomber de la plante sur le sol, s’y enfoncent, se renferment dans un lé- BULLETIN D INSECTOLOGIE AG RICOLE 83 ger cocon soyeux et s'y mélamorphosent en chrysalides. Nous avons dit la plupart car on en a trouvé dans les épis au temps de la moisson. La nymphe paraît passer en terre le reste de l'été, de l'automne et de l'hiver; elle se change en insecte parfait vers le milieu de juin. Il semble résulter de ce qui précède que l'insecte dont il s’agit n'a qu'une génération par an. Cependant quelques observations pourraient faire supposer qu'il en a plusieurs du moins dans certaines contrées, c’est un point important à élucider. Le dommage causé à la récolte par cette Cecidomyie est dû à la larve qui se nourrit du tissu de l’épi et rend ainsi le grain imparfait ; il paraît même établi qu’elle dévore la subs- tance du grain. Heureusement certains parasites détruisent un grand nombre de ces insectes. M. V. Meunier cite l’/nostemma punc- tiger, ichneumon à peu près de la même ‘taille que la Ceci- domyia tritici, entièrement noir, sauf les pattes qui sont fauves. Quoique ses ailes soient peu développées, on le voit voler de droite à gauche. Il se pose souvent sur les épis pour accomplir son œuvre : armé d’une tarière plus longue que son corps et terminée en fer de lance, il s’en sert pour dépo- ser ses œufs aux endroits mêmes où sont ceux de la Cécido- myie. Ses larves pénètrent dans le corps des larves de cette dernière, vivent de leur substance, les font périr et de leurs dépouilles se construisent un abri. On peut être certain que lorsque ces petits ichneumons sont en grand nombre il n'y aura pas beaucoup de dommages l’année suivante. Si les blés sont déjà envahis par les vers, dit M. Ernest Menault, le mal est sans remède, car on ne connaît encore aucun moyen et l’on n’en connaïitra probablement jamais d'atteindre ceux-ci au cœur même de l'épi pour les faire périr. 11 faut alterner les cultures et éloigner le plus possible le froment des lieux qui ont été précédemment ravagés. On recommande aussi de labouret profondément les terres contaminées afin d’enterrer les insectes qui s’y trouveraient, 1 84 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE La Cecidomyia destructor (Wied.) est bien connue sous la dé- nomination d'Hessian fly (mouche de Hesse) que lui donnent les Américains. On croit généralement qu'elle fut importée aux Etats-Unis à l'époque de la guerre de l'Indépendance par les troupes hessoises. Le professeur Riley a soutenu cette opi- nion avec succès contre le D' Hagen, de Cambridge, qui pré- tend que cet insecte n'avait pas été importé d'Europe. Quoi qu'il en soit, il est certain que, depuis le siècle dernier elle a fait d'immenses ravages dans l'Amérique du Nord, surtout dans les étés chauds et humides. 1.— Cecidomyia destructor. 2. — Larve. 3. — Nymphe. On l’a rencontrée dans l’Europe centrale. En 1879, eile fit son apparition en Russie, et au bout de quatre ans elle s'était étendue sur la plus grande partie de cette vaste contrée. Dans l’été de 1886, elle fut remarquée par Miss E. A. Ormerod en Angleterre dans le Hertfordshire et au bout de quelques mois elle avait envahi la moitié de l’Angleterre et de l'Ecosse. En France ce redoutable insecte n’est pas inconnu, Bosc l'avait signalé depuis longtemps, un agriculteur de l'Isère, M. Cuzin, a décrit les dégâts qu'il a faits dans plusieurs can- tons de ce département.M. Prillieux nous a appris son appa- rition dans l'Eure. Cette espèce ressemble extrêmement à la précédente, mais elle est un peu plus grande: sa longueur est de 3 à 4 millimè - tes, sa Lête et son corselet sont noirs, l'abdomen est brunâtre, les pieds sont noirs avec la base des cuisses jaunes. Les ailes BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 85 sont frangées, arrondies à l’extrémité, légèrement teintées de brun et chacune d'elles à à la base une touffe ou bande de poils rouges. Les antennes, longues de 2 à 3 millimètres, sont aussi frangées de poils courts et droits, elles se composent de 12 à 14 articles chez les femelles, et de 18 à 20 chez les mâles, les deux premiers sont globuleux, les autres plus petits vont en diminuant vers l'extrémité. Le mâle est plus petit que la femelle, comme chez presque tous les insectes. Celle-ci dépose au printemps ses œufs au nombre de 40 à 50 sur les feuilles de la plante : froment, orge ou riz et deux ou trois par feuille; l'avoine n’est jamais affectée. Les mâles ne vivent que peu après l'accouplement et les femelles peu après la ponte. Les œufs ont la forme de petits cylindres d'un jaune rouge, longs de 1/2 millimètre et larges de 1/10 de millimètre; ils sont à peine visibles à l’œilnu. Six à dix jours après la ponte les œufs donnent naissance à de petites larves de même couieur et de mêmes dimensions qu'eux. Ces larves,abandon- nant leurs coques, se dirigent en suivant les rainures de la feuille vers le point d'attache de celle dernière. Elles s’appli- quent alors contre la tige dans une position qu'elles ont choi- sie et qu'elles garderont toujours et elles commencent à sucer la sève qui monte par la tige, elles épuisent ainsi le chaume et le font périr. Il est remarquable qu'on les trouve presque toujours un peu au-dessus du deuxième nœud de la tige, ce qui fait que la plante malade se courbe juste à cet endroit. On peut ainsi distinguer facilement les plantes atta- quées de celles qui sont en santé. Peu de semaines après, ces larves se transforment en nym- phes sans changer de place et deviennent bientôt des insectes parfaits. Dans nos climats il n’y a en général qu'une généra- tion par an, dans des contrées plus chaudes on en compte deux et même quelquefois une troisième. Ces funestes insectes ont heureusement de nombreux ennemis qui en font périr de grandes quantités, ce sont des Chalcididæ parmi lesquels on peut citer: le Platygaster mi- 86 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE nutus (Lind), le Semiotellus nigripes (Lind), l'Eupelmus Karschii (Lind), le Merisus intermedius (Lind), le Tetrasti- chus Rileyi (Lind), l'Euriscapus saltator (Lind), la Dacmusa senilis (Hal). Mettant à profit une des observations qui précèdent, on a proposé pour détruire la Cecidomyie destructor de couper les récoltes infestées au-dessus du deuxième nœud et d’en- foncer profondément dans le sol, au moyen de la charrue, le chaume restant. M. Ernest Meuault cite l’écobuage des champs contaminés comme un moyen infaillible de destruction, mais il ajoute, avec raison, que ce procédé, tout en étant très pratique, n’est pas applicable dans tous les cas et dans tous les pays: il est certaines terres qu'il rendrait trop friables ou qu'il appauvri- rait trop. A ce propos, nous devons mentionner une discussion bien animée qui a eu lieu dans les colonnes du Mark Lane Ex- press de Londres entre M. Fréd. Enock et l’éminente entomolo- giste Miss Ormerod sur la question de savoir s’il convient de brûler les chaumes pour combattre la Cécidomyie. D’après M. Enock, le procédé est mauvais, attendu qu'il fait périr avec l’insecte que l'on veut détruire les parasites qui nous en délivrent ; il dit que l’on devrait s’efforcer de cultiver et d'é- lever artificiellement en grand ces parasites qu’on lâcherait ensuite dans les champs. Miss Ormerod est d’un avis con- traire, suivant elle le meilleur est de brûler les chaumes sans tenir compte des parasites. Dans le Bulletin Entomologique du ministère de l'agricul- ture des Etats-Unis M. W". H. Fox cite l'extrait suivant d'une lettre qu'il a écrite à ce sujet à M. Enock: « La question qui est en discussion n’est pas nouvelle et elle ne sera probable- ment jamais résolue à la satisfaction de chacun. Théorique- ment vous avez raison ; mais en pratique c’est Miss Ormerod qui est dans le vrai. Actuellement, étant données les connais- sances générales entomologiques que l’on possède, il n’est pas douteux qu'ilest à propos de brûler ou de détruire d'une BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 87 manière quelconque les plantes qui, d’après une inspection sérieuse, récèlent des nymphes. D'autre part ce n’est pas une petite affaire que d'essayer d'élever des parasites et tout homme pratique reculera devant cette entreprise. L'incinération des chaumes dépend entièrement de conditions locales. Il est des cas où la considération des parasites peut avoir une im- mense portée, mais en ce qui concerne l'Hessian fly j'incline a croire que l'étude des parasites ne peut avoir d'autre utilité que de faire connaître l'origine du fléau et de permettre par l'observation de leur nombre plus ou moins grand, durant un hiver donné, de prévoir l'abondance probable des insectes dévastateurs pendant l'été qui suivra ». A. WALLÈS. Aphis laniger (J/orr) Puceron lanigère Nous reproduisons d’après le Journal de la Société Nationale d'Horticulture de France les notes et mémoires de M. J. Cour- tois pour la lutte contre le parasite du pommier. Le Puceron lanigère est essentiellement un parasite de la partie aérienne ou tige du Pommier. C’est par accident qu'il se rencontre sur les racines, et encore sur celles-là seulement qui sont superficielles, et, sur la tige, il n’est encore que le parasite du bois nouveau; l'air ambiant lui est nécessaire pour vivre. Aussi, de tous les noms, et ils sont nombreux, qu'on lui a donnés, celui de Misoxylus (de misos, ennemi, et œulon, bois) est celui qui lui convient le mieux. Je demande, pour être bien compris, qu'on veuille bien me suivre dans l'examen particulier que j'ai fait de l'existence de l’insecte, du printemps, où il éclôt, à l'hiver, où il a un gîte spécial. Le Puceron ne commence à sortir de ce gite qu'il s’est donné qu'après que la nature lui a fourni le jeune bois, son unique aliment, comme songîte unique est dans les exostoses, sortes de granulations qu'il a produites par ses succions, l’année 83 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE précédente. Il le quitte pour aller s'installer à l’aisselle d’une feuille, à laquelle il ne s'attaque même pas, car c'est du bois jeune et tendre qui lui est indispensable. Il ne s'attaque pas davantage à l'œil existant à cette aisselle ; il le couvre de son duvet, voilà tout. Ce bois, il le trouve sur les rameaux nou- veaux, en montant, comme à une échelle, de mérithalle en mérithalle. C'est se tromper que de parler, à propos du Puceron lani gère, de gale, de plaie, de chancre. Ces succions n'ont jamais produit que des exostoses. De même, on ne voit jamais de Puceron installé sur ou sous une feuille. Il trouve surtout à sa convenance le bois nouveau qui se produit autour de l'aire d’une coupe. Si l'on pouvait enlever toutes les exostoses, on aurait dé- truit dans son nid le dernier Puceron ; mais un seul qui a échappé suffit pour propager l’engeance. C'est au moment où l'insecte sort de sa retraite qu'il im- porte de le combattre. On peutdire qu'il est devenu indestruc- tible, que tout remède est inefficace, si on l’a laissé, je le répète, monter à l'échelle, se mêlant aux feuilles et aux pousses nouvelles. Mais là où est mon désaccord le plus marqué avec certains auteurs, c’est dans les moyens de destruction, car il faut bienarriver à ces moyens quelle que soit la science déployée. Elles sont nombreuses les substances insecticides qui ont été recommandées. Qu n'a-t-on pas vanté? J'en ai fait un relevé, et me suis arrêté quand le nombre a dépassé cent : MM. Muhlberg et Kraft citent un certain nombre de ces subs- tances, notamment celle qu'a composée le D' Cramoisi, qui ne s'est pas préoccupé davantage de la préparation préalable du malade qu'il va soigner. On peut classer toutes ces substances en trois natures : 4° les stupéfiantes ou narcotiques (tabac, jusquiame) ; 2° les asphyxiantes (toutes les huiles); et 3° les caustiques (tous les alcools). Chaque prôneur d’un insecticide quelconque croit tout fini BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 89 quand il a louangé le sien et recommandé son emploi par un badigeonnage général du sujet. Ce n'est pas de l’insecticide, quel qu'il soit, qu’il importe de se préoccuper d'abord ; la préoccupation préalable est de pré- parer le sujet à recevoir la substance qu'on a choisie. I faut dans ce but, tailler les coursonnes le plus court possible et les maintenir telles pendant toute la saison par des pincements et tailles raisonnés. J'ai déjà expliqué qu'on devait avoir enlevé toutes les exos- toses, dont quelques-unes atteignent la grosseur d'un poing d'enfant. Il faut surtout, dans le temps propice, veiller à ce que l'in- secte n’aille pas gagner le bois nouveau, et l'opérateur à un assez long temps pour s’y opposer. Le moment est venu alors de se servir de l’insecticide, non pas en badigeonnant l'arbre tout entier, mais en touchant uniquement les points blancs. En taillant court, on a pu profiter de l'occasion pour net- toyer tout son arbre par un lavage général, notamment pour enlever les chancres, qui ne sont pas l’œuvre de l'insecte. Je pourrais dire que toutes les substances se valent, sufi- samment dosées. Il est préférable de les employer à l'état li- quide. Pourtant, j'ai dû faire un choix; je me suis arrêté, en der- nier lieu,à la substance asphyxiante, l'huile, mortelle à tout insecte, avec laquelle, au moyen d’un petit pinceau de quatre sous, il est possible d'atteindre les plus petits points blancs. Les bordures de pommiers horizontaux ont singulière- ment favorisé le développement du Puceron lanigère dans les jardins. Le dessous des branches lui offre un nid qui l'abrite contre l'air et le soleil. Pour faciliter le travail, les cordons horizontaux devront être assez élevés au-dessus de terre. Une hauteur de 0", 35 à 0", 40 n’est pas de trop. Il est possible et très facile, par l'enlèvement des exostoses et le badigeonnage des points où cet enlèvement a été fait, de débarrasser du Puceron lanigère des Pommiers même en 90 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE plein vent. Un pinceau un peu plus gros devient ici nécessaire. Pour en finir avec ce parasite, quand on le trouve sur les ra- cines, on l’asphyxie en appliquant au-dessus de lui un emplâä- tre de terre glaise délayée, dont on unit le dessus à la truelle. La destruction des Pomrmiers fortement atteints du Puce- ron lanigre est un acte de désespérance que je ne conseille point. J'engage à les traiter ainsi que je l'ai expliqué. Les effets du traitement ne tardent pas à se manifester ; la lutte devient plus facile et plus efficace dès la deuxième année. Te termine en disant qu'on ne doit pas être plus victime du Puceron lanigère qu'on l'est de l'Oïdium, et tous ceux qui ont suivi mes conseils ont eu un complet succès. Répression sévère des contraventions à la loi qui interdit la destruction des oiseaux. La Société zoologique de France avait adressé au gouverne- ment une plainte pour appeler son attention sur la destruc- tion regrettable des hirondelles et de diverses autres espèces d'oiseaux. La Société vient d'être avisée qu'il a été fait droit à ses réclamations. Le Ministre de l'Intérieur a adressé aux préfets des Bouches-du-Rhône, de l'Hérault. du Var et des Alpes-Maritimes, départements plus particulièrement si- gnalés, des instructions pour les inviter à faire réprimer avec la plus grande sévérité les contraventions à la loi qui interdit la destruction des oiseaux. Société centrale d’Apiculture et d'Insectologie Séance du 17 avril 1889 Pré sidence de M. Maressarp, Vice-Président. La séance est ouverte à 3 heures. Le procès-verbal de la réunion du 20 mars est lu et adopté sans observations. MM. Hamet et Fallou s’excusent de ne pouvoir assister à la séance. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 91 M. Hamet fait savoir qu'il ne peut accepter la délégation que lui offrait la Société à l'Exposition universelle, vu l'état précaire de sa santé. Après un vote, l'assemblée décide que M. Wallès est nommé délégué de la Société à l'Exposition universelle, avec mis- sion de faire un compte rendu sur l'Insectologie générale. MM. Caillas et Ramé sont délégués par la Société pour suivre les travaux du Congrès des sociétés savantes. M. Vicat dit qu'au jardin du Luxembourg on emploie les cendres de bois pour la destruction du Puceron lanigère. M. Wallès entretient la réunion du cycle triennal de la larve du hanneton, des maladies et des causes qui empêchent parfois la métamorphose de cet insecte. Il termine en expri- mant l'espoir, maintenant que l'élan du hannetonnage est imprimé, de voir diminuer progressivement les dégâts de la larve et de l’insecte. Il propose à la Société de faire en hiver, et surtout le dimanche, dans les environs de Paris, des conférences api- coles et insectologiques. La réunion émet le vœu de voir cette question mise à l’étude. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Pour extrait : DELINOTTE Sécrétaire des séances. La Pyrale des pommes. — Carpocapsa pomonana (Treitschke) Ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Platyomides. DESCRIPTION DE L'INSECTE. Le genre Carpocapsa, établi par Treitschke aux dépens des genres Tinea et Tortrix de Linné et Pyralis de Fabriciüs, ne comprend qu'un petit nombre d'espèces dont la plus connue, pour les ravages que sa chenille exerce dans les 92 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE vergers sur les fruits à pépins, est la G. pomonana ; c'est la Tinea pomonella de Linné et la Pyralis pomana de Fa- bricius. M. L. O. Howard, qui a fait une étude complète de cet insecte, nous en donne la description suivante dans l’£Znto- mologist de M. Charles V. Riley : La chenille est blanchâtre, quand elle est nouvellement éclose ; mais elle ne tarde pas à prendre la couleur de chair et sa tête devient brune, avec des marques plus obscures sur les sutures, Le milieu du dessus du premier segment de l'abdomen est de la même couleur. Le corps est muni de quelques poils fins qui naissent de petits points élevés au nombre de huit sur chaque segment. Dans sa pleine crois- sance elle a de 15à 18 mill. de longueur. Le cocon dans lequel elle s'enferme est blanc à l'intérieur et grisâtre à l'extérieur ; habituellement il est couvert de morceaux d'écorce ou de fragments d’autres substances que la chenille enlace avec la soie qu’elle file. La nymphe est d’un jaunâtre brun avec des rangées de petites dents sur le dos de l'abdomen. L'insecte parfait, les ailes déployées, a environ 20 mill. d'envergure ; son aspect général est d’un gris brun. Si on l'examine de plus près, on voit que les ailes antérieures sont marquées de lignes transversales irrégulières, alterna- tivement grises et brunes et que vers l'angle externe posté- rieur se trouve une grande tache arrondie, couleur ce tan, qui est marquée de points ou de raies couleur de bronze ou d'or. Les ailes postérieures sont brunes, dégradées du clair à l’'obscur de la base au sommet. Les deux sexes peuvent être distingués par un pinceau de poils qui se trouve sur la surface supérieure de l'aile postérieure du mâle. Ce pinceau, signalé par Zeller en 1870, n'est pas aisément dis- tingué, mais il est toujours présent ; il s'élève non loin de la base de l'aile, près de la veine médiane, dans un léger sillon, qui est perceptible en regardant en dessous. Cette touffe de poils non seulement sépare le mâle de la femelle, mais BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 93 encore distingue la C. pomonana des autres espèces de Carpocapsa, bien qu’on l'ait rencontrée chez les mâles d’autres genres . MOEURS ET HISTOIRE NATURELLE. Vers la fin de maï ou dans le courant de juin, lorsque les fleurs des pommiers et des poiriers sont tombées et que le fruit commence à se former, les insectes parfaits font leur apparition ; ils s’accouplent immédiatement et les femelles vont déposer un œuf dans l’ombilic des fruits. Cet œuf ne tarde pas à s’éclore et la petite chenille qui en sort perce un trou pour pénétrer jusqu'au cœur du fruit, lequel n’en continue pas moins à grossir. Or, ce trou étant proportion- nel au diamètre de la chenille, qui est à peine grosse comme un Crin au moment de son éclosion, on conçoit qu'il s'oblitère facilement et qu'au bout d’un certain temps il n’en reste plus aucune trace. Ainsi l’insecte est logé dans le fruit sans qu’on puisse s'apercevoir du dehors par où il est entré. (A suivre.) A. WaALLÈs. Bibliographie Les Abeilles. — Par J. PEREZ (Fin). De grosses belles mouches, les Volucelles (fig. 2), ennemies aussi des guêpes, sont quelque fois bien funestes aux Bour- dons dont elles dévorent les larves. Un autre diptère, curieux par ses formes, autant que par ses habitudes, le Conops (fig. 3), a l'abdomen en massue, vit parmi les viscères mêmes du Bourdon, y subit toutes les méta- morphoses, et vient ensuite à l'extérieur, en disjoignant vio- lemment les anneaux de l'abdomen. Les Fourmis, les Mutiles hyménoptères ayant l'aspect de grosses fourmis, vivent aussi aux dépens des Bourdons. Les Psytyres, sont les véritables parasites des Bourdons, 94 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE dans le sens élymologique du mot, ayant la même livrée, ils s'introduisent dans les nids, y trouvent le vivre et le couvert et paresseux de nature, s'en vont digérer au soleil pour recom- mencer en commensaux habituels du logis. Fig. 2. — Volucelle zonée. Fig. 3. — Conops. Les Mélipones et leurs très proches parentes les Tri- gones, sont des abeillessociales propresaux régions tropicales. Fort nombreuses en espèces, on les trouve au Mexique, aux Antilles, surtout au Brésil: quelques-unes habitent l'Inde, la Chine, les îles de l'Océan Indien ; une espèce est même indi- quée comme propre à l'Australie (1). — Grâce aux études spéciales de M. Drory, l’auteur fait assister le lecteur aux diverses phases de l'existence de ces intéressants insectes. Parmi les APIDES SOLITAIRES, Cet ouvrage contient de bien curieuses pages d'histoire sur lesmœæurs de tous ces individus, qui sont la plupart du temps considérées comme nuisibles et comme tels pourchassés de belle façon. Il est évident que le classement d’utile ou nuisible ne figure pas dans ce volu- me qui du reste n’a pas été écrit dans d'autre but que le classement des principales espèces récoltant le miel ou s’en nourrissant, aux dépens des travailleurs. Le Xylocope à ailes violettes (xycolopa violacea) est la plus grosse de nos abeilles; puis viennent les Anthophores qui presque toutes coufient leur progéniture à la terre ; ces abeil- les ont de nombreux ennemis qui vivent de différentes façons : 4. C'est 1 Abeille de Tasmanie, dont il a déjà été parlé dans notre Bulletin an dernier, et de laquelle nous entretiendrons prochainement nos lecteurs. PPS ET LT Pa ra PP PSS) PT ST BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 95 les uns dévorent les produits et pondent dans les cellules, d'autres comme l'Anthrax, (fig. 4) vivent du sang et de la chair de la larve. Quelques-uns de ces parasites sont si vora- ces qu'ils dévorent les autres, etc. Fig. 4. Anthrax sinuata, Le travail des Osmies est très intéressant, il contient sur- tout de curieuses observations de M. Fabre. Les Anthidies sont de fort jolies abeilles à brosse ventrale reconnaissable au bariolage jaune, rarement blanchâtre, dont leur tégu- ment noir est orné, et qui dessine sur leur abäéomen des bandes souvent interrompues ou des taches de formes variées (fig. 5 fig. 6.) Fig. 5. Anthidie Fig. 6. Anthidie à manchettes femelle. à manchettes mâle. Les MÉGacuiLes sont bien connues des rosiéristes, qui n’ont jusqu'ici trouvé aucun remède à leurs dégâts. Ces abeilles tapissent leur nid avec des morceaux de feuilles qu’elles enlèvent aux rosiers, avec une précision ma- thématique, et établissent les berceaux de leur progéniture dans la terre. Une des plus curieuses espèces est certainement la M. Lanata, Mégachile laineuse, cette abeille pond ses œufs un peu partout, dans les plus petites cavités, voire même dans l’anse d’une tasse à thé. 96 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Parmi des architectes de si diverses façons il se trouve aussi des maçons. Les Cnaziconomes sontelles aussi des Abeilles maçonnes ? L'Abeille maçonne de Réaumur porte aujourd'hui le nom scientifique de Chalicodoma muraria, Chalicodomedes murailles, nom qui lui vient de l'emplacement qu'elle choisit pour y bâtir ses nids. Puis viennent les Abeilles parasites, car malheureusement, comme dans toute société il y a des intrus vivant aux dé- pens d'autrui. Les Andrénides sont des abeilles de printemps, on les voit même dès la seconde quinzaine de février, dans les régions du Sud-Ouest. Les Andrènes sont loin de compter parmi les plus industrieuses, elles creusent dans un sol plan ou incliné une galerie et y déposent un mélange de pollen et de miel puis un œuf, et ferment chaque cellule d'un tampon de terre. Quantités d’autres espèces faisant leur nid dans le sol,sont comme les précédentes décrites avec beaucoup de soin. Enfin l'ouvrage est terminé par un chapitre traitant du rapport des abeilles avec les fleurs : la structure des abeilles est admirablement adaptée à tirer le meilleur parti possi- ble desfleurs. Les fleurs, d'autre part, présentent une richesse inouïe d'inventions pour les attirer, et elles ne paient pas trop cher leur libéralité, grâce aux avantages qu’elles procurent. « Ce mille espèces de plantes, dit Dodel-Port, disparai- traient rapidement de la surface du globe, si elles cessaient tout à coup de produire des fleurs colorées et nectarifères. » Toutes les espèces d'abeilles disparaîtraient sans excep- tion, si les fleurs cessaient d'exister, ou si elles cessaient de produire du nectar et du pollen : fait qui a déjà plus d’une fois été constaté dans certaines contrées. A. RaAMÉ. Le Cogérant : À. WaLLës. Hnp. de la Soc. de 1 yp - NoimTrs, 8,r. C-— “igne-Premiere. Paris QUATORZIÈME ANNÉE, N° 7. Juillet 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE LPS L SLT PPS PSS SDL PTS SPL DE PDP PS SDS PPS LS EL PTS PL LIT I IS SOMMAIRE : Extrait d'un rapport sur le service de la Chambre dépariementale d'agriculture des Alpes-Maritimes. — Entomologie et économie rurale. — Congrès apicole.— Ravages des anguillules, parasites des pommes de terre. — Dégâts causés aux raisins par une Chenille dans la Côte d'Or. — Insecte qui attaque les müriers. — La production séricicole de la France en 1888. — Société centrale d’Apiculture et d'Insectologie. — La Pyrale des pommes. IIS IPS PSS TS SDS PSS DST SLR PLIS SSL LS LS TRS LPS LS PL PDP L PSS SDS SSL SDS SL LS D PPS TL SL PSS RL LS LL DL PE LE Extrait d'un rapport sur le service de la Chambre départementale d'agriculture des Alpes-Maritimes par M. F. Gros, professeur départemental d'agriculture. Un propriétaire de Sospel (M. Blancardi) a signalé l’an der- nier une invasion de chenilles sur les oliviers de cette com- mune. Je me suis rendu à Sospel pour y faire une enquête au sujet de ce nouveau parasite. M. Blancardi m'a déclaré qu'on ne trouverait plus aucune chenille cette année, mais que les dégâts de ces insectes restaient apparents, et il ma montré des rameaux couverts de galles. Or, après une erquête sérieuse dans tout le département et en consultant les meil- leurs et les plus anciens praticiens, j’ai acquis la certitude que ces galles apparaissaient sur les rameaux de l'olivier toutes les fois qu'ils étaient frappés par la grêle. On sait, en effet, de quelle nature sont les dégâts produits par la chute de la grêle sur les organes herbacés des plantes ; on connait moins l'importance de ces atteintes sur les jeunes rameaux ligneux. Le grêlon frappe avec violence le jeune rameau, mor- tifiant tout d'abord les tissus sous-jacents sans qu'il y ait apparence de mal; sous l'influence de cette meurtrissure l'épiderme s'ouvre, un épanchement de sève en est le résultat, et c'est ainsi que se forment les galles observées sur les oli- viers de Sospel. Cette production est relativement lente; les oliviers de Sospel ont été frappés pas une forte grèle au mois 98 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE d'août 1886 : les premières galles n'ont apparu qu’au mois de juin 1887, mettant ainsi une année à se produire. Ces accidents, très rares sur le littoral, atteignent surtout les oliviers placés sur la limite de leur zone naturelle. On observe de nombreuses galles sur les oliviers de la montagne, dans toutes les vallées qui sont sujettes à la grêle. Hors ces localités, le mal n’existe pas. En étudiant quelques-unes de ces galies, j'ai observé qu'elles renfermaient des pontes des divers parasites de l'olivier, et particulièrement du Phleotrips olæ ou barban. Dans ur rapport présenté l'année dernière et annexé au rapport de ce jour, j'ai fait connaître combien la multiplica- tion de cet insecte était favorisée par les fissures et les galles qui mettent leurs pontes à l'abri des intempéries. On peut remarquer que tous les oliviers couverts de galles ont leurs jeunes pousses rongées par le barban, et cette présence simui- tanée des galles et de l’insecte a pu faire supposer à quelques propriétaires que l’insecte était l’auteur de ces mortifications. Il n’en est rien, et l'observation conduit à conseiller aux pro- priétaires d'oliviers de supprimer par la taille toutes les par- ties couvertes de galles, afin d’enrayer la multiplication du barban. Quant aux galles, l'expérience a montré qu'elles finissent par disparaitre complètement au bout de quelques années; elles ne présentent donc pas un danger sérieux pour la pro- duction. J'ai observé cette année à Sospel, à Grasse et à Sigale, des oliviers dont les jeunes rameaux étaient couverts de galles ; ils portaient une récolte abondante. Entomologie et économie rurale Académie des sciences. — Séance du 17 juin. M. Laboulbène conseille, pour s’apposer aux ravages produits sur les récoltes du maïs et du blé par les insectes hémiptères, de rechercher les Pentatomes, dès qu'elles sont assez grosses pour être facilement aperçues. Elles provien- nent d'œufs déposés par les insectes femelles qui ont passé l'hiver et qui pondent sur le maïs et le blé en vert, avant la BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 99 floraison. On doit continuer assidûment la chasse des insectes déprédateurs, car ils sont de plus en plus avides et redouta- bles à mesure qu'ils se développent. Les insectes parfaits vivent longtemps sous leur dernière forme. À l'état de lar- ves et de nymphes agiles,.les Pentatomes, qui sucent le grain à l'état lactescent, peuvent être recueillis pendant toute la journée, mieux à la fraicheur du matin et du soir. Avec le soleil, quand le jour est chaud, les insectes sont plus agiles, ils se dérobent en courantou en se laissant choir à terre. On doit recueillir les Pentatomes et les Ælies en parcou- rant avec la main la surface de l'épi de maïs, en secouant un épi de blé, de manière à rassembler plusieurs insectes et à les faire tomber dans un récipient approprié de moyenne grandeur. Un vase de bas prix, en terre vernie ou en métal, un bidon, soit à ouverture peu large, soit recouvert d’une sorte d’entonnoir confectionné avec du carton lisse ou du pa- pier fort, mieux en métal, permettrait une capture rapide faite par des femmes, des énfants, des personnes peu occu- pées ailleurs. Une couche mince d'essence de térébenthine d'un centimètre environ, de pétrole, de benzine impure ou de tout autre composé hydrocarburé, insecticide le moins coûteux, peutrendre les plus grands services. Pour se débar- rasser des insectes morts ou asphyxiés, il ne reste plus qu’à les enfouir ou à les brüler avec toutes Les précautions con- venables, Comime rien ne fait apercevoir sur l’épi de maïs ou de blé recouvert de ses enveloppes les ravages des Pentatomes ou des Ælies, et qu'il n'est possible de s’en rendre compte qu'après la récolte, le grain étant à découvert, on doit capturer soigneusement tous les insectes déprédateurs jusqu’au mo- ment où les grains de maïs et de blé sont devenus durs et secs. En résumé, la destruction des insectes, faite dès leur appa- rition, continuée assidument, constitue le meilleur moyen de préserver les récoltes des céréales des insectes hémiptères qui leur sont nuisibles. 100 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE « Il n’est pas inutile de rappeler, ajoute M. Em. Blanchard, qui présente la note de M. Laboulbène, que j'ai, en toute occasion, donné aux agriculteurs le conseil de bräler sur place, après la récolte, dans un champ envahi par les insectes, tous les résidus de la végétation. » Congres apicole RÉSOLUTIONS PROPOSÉES AU CONGRÈS APICOLE DE 1889 Tenu au jardin du Luxembourg les 14 et 45 juillet. Première résolution. — Considérant que l’'Abeille, outre les produits utiles qu’elle fournit, concourt à la fécondation de nombre de plantes cultivées et rend par là de grands services à l'intérêt général, le Congrès apicole émet le vœu qu'il soit créé des moyens de la multiplier en plantant en bordure sur les chemins et routes. des arbres fruitiers dont les fleurs lui offriront des ressources, ainsi que les fruits de ces arbres en offrent à l'alimentation publique. Deuxième résolution. — Considérant que c'est principale- ment par l'enseignement pratique qu'on vulgarise les métho- des rationnelles, le Congrès émet Le vœu qu'une station apicole soit créée dans une propriété nationale aux portes de Paris, à Meudon, ou à Saint-Cloud, et qu'un Rucher soit établi dans toutes les écoles normales primaires, comme il en existe un à l'école normale de Laval, pour l’enseignement pratique de l'apiculture. Troisième résolution. — Le Congrès émet le vœu qu'une section d’apiculture soit ouverte dans tous les concours régionaux, et que dans chaque concours agricole organisé par le gouvernement, les produits et les instruments apicoles soient jugés par des jurys compétents, des jurys composés d'apiculteurs. Quatrième résolution. — Le Congrès émet le vœu que les BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE A01 tarifs de transport des miels par chemins de fer soient uni- formisés et que le prix uniforme de ce transport soit baissé. Cinquième résolution. — Considérant qu'en face de la con- currence faite par la cérésine (Ozokérite) à la cire d’Abeilles dont elle avilit le prix et, en outre, concourt, par son bon marché, à la fraude, en se vendant avec un mélange de cire sous la dénomination de celle-ci, le Congrès émet le vœu que le gouvernement frappe d'un droit d'entrée élevé, 100 francs les 100 kilos, ce produit minéral étranger, afin que l’indus- trie abeiïllère nationale soit protégée et que la fraude soit empèêchée. Le Congrès décide que ces résolutions seront adressées aux Ministres compétents. Vœux de l’apiculture. M. Hamet, professeur d'apiculture au jardin du Luxem- bourg, a présenté au Congrès apicole des 14 et 15 juillet, les Cahiers de l’apiculteur aïnsi formulés: CAHIERS DE L’APICULTURE DRESSÉS EN VUE DU CENTENAIRE DE LA RÉVOLUTION Desiderata des apiculteurs en 1889. Les cultivateurs d’Abeilles réclament de la Société le droit primordial à l'existence par le travail, ainsi que cela existe chez les Abeilles. Pour que ce droit leur soil assuré, il ne faut pas que l'Etat lève des impôts sur le fruit de leur travail quand ce travail n’est que suffisant à l'entretien de leur existence. Les cultivateurs d'Abeilles réclament le droit d'exercer librement leur industrie, c’est-à-dire sans restriction et sans réglementation d'aucune sorte, ainsi que l’a sanctionné la loi révolutionnaire et très équitable de septembre 1791. Ils réclament la liberté de transformer les produits de leurs Abeilles comme bon leur semble, ainsi que le font les éle- veurs d'autres animaux domestiques. 102 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Ravages des Anguillules parasites des pommes de terre. par M. J. Kühn, Directeur de l’Institut agronomique de Halle (Saxe). En examinant les pommes de terre gâtées par des taches de pourriture, j'ai découvert avec le microscope que l’origine de cette maladie était un petit ver appartenant aux anguil- lules parasites de l'espèce T'yleuchus, et qu'il s'y trouvait à toutes les phases de son développement. J'ai constaté la présence d'individus mâles et d'individus femelles, de larves sans sexe de grosseurs différentes et d'œufs dont quelques- uns contenaient déjà des embryons complètement formés.Ces anguillules parasites des pommes de terre se trouvaient déjà dans les petites taches qui se forment au commencement de la maladie. A ces parasites s'associent bientôt les anguillules de l'humus ( de l'espèce ÆZeptodera) qui font invasion partout où les formes parasites leur ouvrent un chemin dans l’inté- rieur des plantes. Dans les parties les plus décomposées des pius anciennes taches, les anguillules de l’'humus prédomi- nent même, tandis que les parasites 7yleuchus diminuent et disparaissent parfois entièrement, parce qu'ils recherchent surtout les tissus cellulaires frais des tubercules. Cette an- guillule parasite des pommes de terre ressemble complète- ment, comme dimension et structure, à la 7 yleuchus destructor que j'ai découverte en 1856 dans des têtes de cardon pourries au cœur et dont j'ai prouvé plus tard l'identité avec l’anguil- lule du Dipsacus (Stock relchen), qui peut faire beaucoup de mal au seigle, à l’avoine et au petit blé, et porter aussi le plus grand préjudice aux champs de trèfle. (Extrait de la Gazette de Cologne du 30 octobre 1888.) Dégâts causés aux raisins par une chenille dans la Côte-d’Or À Beurizot, et dans les communes environnantes du canton de Vitteaux, les raisins sont attaqués cette année par des chenilles qui vont causer des dégâts considérables aux viti- culteurs. C’est la troisième année que ces parasites font leur BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 103 apparition; mais leurs ravages, les années précédentes, étaient peu sensibles ; tandis qu'aujourd'hui, ils prennent la propor- tion d’un fléau. Ces chenilles, qui semblent être celles de la Cochylis, ont environ un centimètre de longueur à l’âge adulte; leur tête est lisse, d'un brun rougeâtre, ainsi que le premier anneau du corps; celui-ci est d'un gris sale, pointillé de quelques points plus foncés. Elles se montrent au commencement de juin, sur les grappes au moment de la floraison; elles s'en- ferment dans une boule qu'elles forment avec la fleur des grains et les grains eux-mêmes qu'elles réunissent par un léger réseau de fils de soie. Chaque chenille forme sa boule et détruit les grains, en rongeant les pédoncules de ceux qu'elle à réunis. Les treilles fixées contre les murs sont moins maltraitées que les ceps dans les vignes. Je n’ai remarqué, sur celles du jardin de l’école, qu'une ou deux, rarement trois chenilles sur chaque grappe, beaucoup de raisins même ne sont pas atta- qués, tandis que dans les vignes presque tous sont atteints. On trouve régulièrement trois, quatre et même cinq chenilles sur chaque grappe de raisin. Les raisins sont complètement détruits à part quelques grains qui échappent à la voracité des parasites. Un moyen sûr d’avoir raison de cet ennemi, serait d'écra- ser toutes les chenilles à la main, ce que les vignerons ap- pellent pouiller la vigne (1); maïs ce serait un travail long, dispendieux et peu praticable dans la grande culiure. Un viticulteur de Beurizot a essayé plusieurs moyens pour combattre ce fléau. Il a commencé d’abord par asperger ses vignes avec de l’eau de savon, puis avec de l'essence de pé- trole étendue d’eau, ce qui ne lui a pas donné de résultats satisfaisants. Il a imaginé ensuite de faire bouillir du tabac dans de l’eau et d’arroser les raisins avec cette eau. Ce dernier moyen, pratiqué sur une petite échelle, a bien réussi. Il serait donc intéressant de recommencer l'expérience sur plusieurs points du territoire, afin de se rendre bien compte de l'effet produit. Si dans ces essais, on trouvait la preuve 1. Expression vulgaire employée par analogie et qui veut dire rechercher et détruire les poux, 10% BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE concluante des avantages signalés, on pourrait alors généra- liser partout ce mode de destruction. CAZET, nsliluteur. Beurizot, le 3 juillet 4889 Nous croyons devoir rappeler que l'Administration des tabacs a autorisé la vente des jus de tabacs purs et d'autres dénaturés à 100/0 de goudron de Norwège à employer comme insecticide. N. Di Re Insecte qui attaque les müriers. Le Bulletin de l'agriculture de Milan signale un nouveau danger qui menace la sériciculture : il s'agit d'un insecte qu'on a découvert sur des müriers et qui a l'apparence d'un duvet. On l'a trouvé dans plusieurs localités de la même région (Haute-Briance) sur des rameaux de müriers infectés par cette maladie que nous ne devrions pas dire nouvelle puisqu'il en a déjà été parlé dans le Pacologo italiano. Voici quelques renseignements extraits de cette feuille <é- ricicole: Le professeur Cantona à constaté que le mal s'étendait tout le long de la vallée supérieure du Lambro, surtout dans les communes de Ponte, Longone, Caslino, Castelmarte et Pro- serpio jusqu'à Canzo. La maladie est parasitaire et parut tout d'abord de nature végétale ; mais l'examen de quelques rameaux qui furent poriés à Milan montra qu on avait affaire à un parasite ami- mai qui, de même que les coccus et les kermés, se cache sous une petite carapace, formant une petite protubérauce semi-sphérique sur l'écorce. M. Audres, professeur de zoologie à l'Ecole supérieure d'agriculture, ainsi que MM. Sordelli et Franceschini, s'occu- pèrent de cet insecte, et M. Franceschini proposa pour le combattre le badigeonnage des rameaux infectés avec un mélange insecticide composé de 20 parties d'huile lourde de goudron, 30 de naphtaline brute, 100 de chaux vive et 400 d’eau. Ce mélange est celui-là même que M. Bal- biani recommande contre l'œuf d'hiver du phylloxera. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 105 Un membre de la Société Centrale d’'Apiculture el d'Insec- tologie,le savant zoologiste Targioai-Tozzetti fut chargé par le ministre de l’agriculture d'étudier cet insecte et il reconnut qu'il s'agissait d’une nouvelle espèce dont on ne connaissait pas encore les mœurs et que par suite on ne pouvait indi- quer dès à présent aucun moyen pour le combattre. Jusqu'à ce jour aucun détail n’a été donné sur les dégâts causés par cet insecte. a —————— La production séricicole de la France en 1888. La récolte de cocons en 1888 est la plus forte que l’on ait eue en France depuis 1882 et le rendement par once de graines a été le plus élevé au’on ait jamais obtenu. Comme en 1887, l'élevage des vers à soie a eu lieu dans 24 départements. Le nombre total des sériciculteurs à été de 142.873. Le nombre d’onces de graines mises à éclore de 264.710 dont 10.000 de races japonaises. Le produit en cocons de 9,657,907 kilog. et le rendement moyen à l'once de 36 kilog. 4. Les départements où cette industrie a eu le plus de déve- loppement sont : le Gard qui a produit 2.660.127 kilog. de cocons, l'Ardèche 2.070.035, la Drôme 1.660,127 et le Vau- cluse 1.460.505. Dans deux départements l'élevage des vers à soie a été presque insignifiant ce sont: l'Aude où 2 sériciculteurs avec trois onces de graines ont obtenu 145 kilog.de cocons et le Lot où 4 sériciculteurs avec 6 onces de graines ont récolté 280 kilog. de cocons. Il est à remarquer qu’en général le rendement de cocons à l'once de graines est plus fortdans les élevages restreints que dans les élevages en grande quantité . Le prix moyen du kilog. de cocons jaunes aété de 3 fr. 50 c: et celui des cocons verts de 3 fr. 20 c. (Extrait d'un rapport de M. Maillot publié d ns le Bulletin du Ministère de l'Agriculture.) 106 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Société Centraie d'Apiculture et d'Insectologie, Séance du 19 mai. — Présidence de M. CarLLaAs, La séance est ouverte à 3 heures. M. Sevalle donne lecture du procès-verbal de la précédente réunion. Le procès-verbal est adopté. M. Hamet porte la parole sur les articles 8 et 9 de la loi du 6 avril 1889 (Code rural). l'explique à la réunion que l'administration des Postes refuse d'expédier des petites boîtes d’abeilles avec mère. L'assemblée décide qu'il y alieu de faireune démarche auprès de M. le Directeur Général des Postes et Télégraphes pour demander la levée de cette mesure administrative. M. Hamet présente un appareil pour asphyxier momenta- nément les abeilles au moyen de la poudre. Il dit que M. Gil- son de Kiel est l'inventeur de cet appareil. Plusieurs membres émettent l’avis qu'il pourrait être dangereux de se ser vir d'une matière très inflammable pour des opérations de ce genre. < M. Wallès fait part à l'assemblée de la mort de M. Puls, pharmacien à Gand (Belgique), qui faisait partie de la section d'Insectologie depuis 1877. Il annonce que M. Siomboing, principal du Cellège de Bé- thune, a été décoré des palmes d'officier d'Académie et il propose d'adresser des félicitations à notre collègue par la voie du Zulletin. Adopté. M. Saint-Pée présente pourfaire partie de la Société (Section d'Apiculture) M. Ludovic Loraille, apiculteur à la Ferrière Béchet (Orne). L’admission de ce nouveau membre est votée. L'ordre du jour étanté puisé la Séance est levée à 5 heures. Pour extrait : E. SEVALLE. Secrétaire des Séances. La Pyrale des pommes. — (Carpocapsa pomonana (Treitschke) (Suite) La chenille, qui se trouve généralement seule de son espèce dans un fruit, y creuse des cavités larges et irrégu- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 107 lières et souvent commence par manger les pépins, puis attaque les parties environnantes ; elle change quatre fois de peau avant d'atteindre sa pleine croissance, à laquelie elle arrive environ quatre semaines après son éclosion. La vie d'un insecte, dit Réaumur, qui est toujours ren- fermé dans l'interieur d'un fruit ne saurait nous fournir beaucoup de faits : aussi en avons-nous peu à rapporter des chenilles qui vivent dans les pommes et les poires. Tout ce qu'elles font c'est de manger, de rejeter des excréments et de filer. Il semble qu'elles ne filent alors que pour lier ensemble les grains de leurs excréments ; ainsi assujettis les uns contre les autres et contre le fruit ils ne les incommodent pas comme ils feraient s'ils roulaient de divers côtés toutes les fois que le vent fait prendre différentes positions au fruit. Si l’on ouvre une pomme près d'être à maivrité dans laquelle il y a une chenille, on y trouve une grande quantité de grains noirâtres ou tirant sur le rougeätre, pomme altaquée Chenille Carpocapsa pomonana Quand la chenille a pris tout son développement et que le temps de sa métamorphose approche, elle S’ouvre un chemin du centre à la circonférence et, par le trou qui le termine, elle jette ses excréments. C’est pourquoi on voit souvent sur les pommes qu'on appelle véreuses de petits tas de grains 108 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE noirs qui, s'ils ont disparu, laissent à découvert l'ouverture par laquelle ils sont sortis. C’est à ce moment que les fruits infestés commencent à tomber sur le sol. Réaumur a remarqué que la chenille est souvent sortie des fruits tombés ou près de tomber; il a quelquefois ouvert cent pommes véreuses qui étaient par terre sans en trouver plus de deux ou trois où la chenille fût encore. Mais on rencontre presque toujours la chenille dans le fruit quand l'ouverture du trou dont nous venons de parler est couverte par le petit tas d'excréments. Aussitôt après avoir abandonné le fruit, la chenille cherche une place convenable pour filer son cocon et se transformer. Elle se retire quelquefois dans la terre mais le plus souvent elle grimpe sur le tronc de l'arbre et rampe jusqu’à ce qu'elle ait trouvé un asile sous quelque morceau d'écorce partiellement détaché où elle file son mince et assez informe cocon, d’un tissu blanc et serré ; mêlé, comme nous l'avons dit, de parcelles de bois rongé et de débris de feuilles mortes servant à le fortifier. Quelquefois les pommes ne tombent pas de l'arbre et dans ce cas la chenille quittant le fruit descend le long de la branche vers le tronc et c'est généralement au-dessus du point de jonction qu'elle file son cocon. On a remarqué que dans les climats froids ce cocon est plus épais que dans les climats chauds. Dans nos contrées, l’insecte passe la mauvaise saison à l'état de chenille dans son cocon et ne se change en chrysaliäe qu'en mai ou juin de l’année suivante pour devenir insecte parfait trois semaines après ; c'est-à-dire au moment où les pommes se nouent. Dans l’Europe Septentrionale et tempérée la C. pomonana n'a annuellement qu'une génération ; mais d’après M. L. O. Howard elle en a deux dans la partie Nord des États-Unis, y compris le Canada ; ainsi que dans l'Europe méridionale et elle en présente trois dans les Etats du Sud. Dans ces pays, la chenille se change en nymphe, aussitôt son cocon filé et cel état ne dure pas habituellement plus de deux semaines. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 109 Les insectes parfaits, aussitôt après leur apparition, s'accou- plent et déposent leurs œufs pour la seconde génération. On estime que chaque femelle pond environ 50 œufs et qu'elle met à cette opération, accomplie assez lentement, environ 10 à 15 jours. Le D' Baron a trouvé en disséquant quelques- uns de ces insectes 50 œufs, bien développés dans les ovaires et, plusieurs autres, non complètement formés ; de sorte que le nombre d'œufs que dépose une femelle peut être bien plus considérable. L'irrézularité dans le développement, dit encore M. L.-0. Howard, combinée. avec la lenteur de la ponte, produit la confusion de générations quia été observée chez plusieurs insectes et qui devient plus évidente chez ceux qui pré- sentent plusieurs générations. Au même moment on ren- contre des chenilles adultes, de jeunes chenilles des œufs et des nymphes. Cette irrégularité est si grande que dans cer- tains cas les insectes de la première génération n’ont apparu qu'en Septembre et que l’on a trouvé dans des pommes cueiilies des Chenilles tout récemment écloses. Certains indi vidus sont retardés naturellement parletemps froid et il nous est arrivé de trouver dans des pommes de table, vers le milieu du mois de janvier, des chenilles qui n'avaient pas atteint la moitié de leur croissance. En janvier 1888, on nous en a présenté une qui n'avait pas passé sa seconde mue. Il est vraisemblable que de tels individus se transforment régu- Jièrement et nous pensons que l'apparition de leurs insectes parfaits n’est pas de beaucoup retardée au-delà de celle des papillons résultant de chenilles qui filent normalement leurs cocons à la chute des pommes. Nous devons ajouter que les Chenilles de la seconde géné- ration sout habituellement trouvées dans les dernières variétés de pommes et peu de celles-ci tombent de l'arbre, par suite de l’insecte, ce qui est le cas ordinaire avec les variétés hâtives. Les chenilles qui atteignent leur pleine croissance avant la cueillette des pommes cherchent les mêmes places pour se métamorphoser que celles de la pre- 110 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE mière génération. Après avons filé leur cocon, elles ne se transforment pas immédiatement en nymphes mais elles restent à l’état de chenille dans le cocon, jusque vers le printemps et dans cette prison hibernale elles ne sont nullement dans un état inanimé, ainsi que l’a observé le D' Riley, durant l'hiver de 1867-68 en ouvrant de temps en temps un cocon par une incision, pour s'assurer dans quel état se trouvait la chenille. Il n’est pas inutile de signaler que les cocons de la seconde génération sont trouvés souvent en grande quantité dans les angles et fissures des barils où les fruits. sont enfermés ou des pièces dans lesquelles on les conserve. Redi et après lui Réaumur ont remarqué que dans chaque fruit on ne trouve jamais, ou presque jamais, qu'un seul insecte, bien que certains fruits puissent facilement fournir à plusieurs la nourriture qui leur est nécessaire. Quelquefois pourtant, dit Réaumur, j'ai rencontré deux insectes dans un fruit beaucoup plus petit qu'une pomme ; dans un gland par exemple, mais l’un était une chenille et l’autre une larve. Il est remarquable, ajoute-t-il, que non seulement les mères papillons ne déposent qu'un seul œuf sur la pomme, mais que les femelles de la même espèce, cet œuf déposé, ny viennent pas aussi en déposer un. M. L.-0. Howard est moins absolu que Réaumur. Il recon- nait qu'en général on ne trouve qu'une chenille dans une pomme, mais que parfois il y en a deux. Elles ne sont pas alors le plus souvent de la même grosseur, ce qui indique que les œufs ont été déposés par des femelles différentes. On en a cependant, mais très rarement, rencontré deux de même grosseur, mais alors on a remarqué que la pomme était tout proche d'une autre et que les deux chenilles originairement destinées à des pommes différentes étaient accidentellement entrées dans la même, Le D°S. F. Chapin, qui a étudié soi- gneusement trois mille pommes infestées, en a tronvé sur ce nombre seulement vingt-quatre qui contenaient deux chenilles et une seule qui en renfermait trois. Dans deux BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 111 de ces pommes deux chenilles étaient dans la même cavité. L'instinct des femelles, qui les conduit à éviter des pommes qui contiennent déjà un œuf ou une chenille et à ne déposer qu'un seul œuf sur chaque pomme, est modiflé lorsqu'elles ne sont pas en liberté ou probablement lors- qu'elles sont en excès par rapport aux fruits. Le D: Riley, dans ses notes manuscrites, rapporte qu'il a placé une seule pomme dans un vase avec un certain nombre de femelles de Carpocapsa et que dans peu de jours cette pomme fut couverte de petites chenilles. FRUITS ATTAQUÉS Quoique la C. Pomonana vive spécialement dans les pommes, ce qui lui à valu son nom spécifique, on la ren- contre encore dans d’autres fruits de la même famille et ratamment dans les haies d’aubépine. Réaumur dit n’en avoir jamais trouvé dans les pêches ni dans les abricots. Dans ces derniers, ajoute-t-il, on ren- contre des perce-oreilles, des mille-pieds, mais ils s’y intro- duisent par des ouvertures que le fruit leur a offertes dans des endroits où il s’est crevé ou dans des points où il a été rongé par les limaçons ou autres insectes. Contrairement aux indications de cet éminent naturaliste, il a été reconnu que la C. Pomonana attaque quelquefois les pêches et les abricots et il y a des exemples où elle a occa- sionné de réels dommages aux prunes dans certaines loca- lités. En dehors de la famille des Rosacées il est difficile d'affirmer aujourd'hui, d’une manière absolue, qu'on ait ren- contré cet insecte. Cependant, d'après certaines observations, on l'aurait trouvé dans les noix, ainsi qu'il résulte d'une note de M.Laboulbène publiée en 1871 dans les Annales de la Société Entomologique de France. D'autre part, dans l’Entomologists monthley Magazine (1874) M. G.-C. Barret fait connaître que M. W. West dit avoir obtenu l'insecte parfait d’une chenille 112 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE qu'il avait trouvée dans une noix. Dans le Zulletin de la Sociélé Entomologique de France, mai 1876, M. Ragonot fait une observation semblable et dit que l'insecte parfait est résulté d'une chenille extraite d’une noix, mais il n'y ajoute pas d'observation personnelle. M. L.-0. Howard pense, non sans raison, que ces observations n'ont peul-être pas été faites dans des conditions absolument scientifiques et que l'insecte obtenu de la chenille tirée de la noix pourrait bien être non la C. Pomonana mais une espèce très voisine comme la C. Putaminana (Staud.) qui semble correspondre exacte- ment à la description donnée par M. Laboulbène. ENNEMIS NATURELS D'après M. L.-0. Howard, la CG. Pomonana a de nombreux ennemis. D'abord, plusieurs petits oiseaux qui fréquentent nos vergers, et qui grimpant le long des troncs d'arbres, happent dans les crevasses soit les chenilles, soit les nymphes, qu'ils dépouillent promtement de leurs cocons. Ensuite, divers parasites ichneumoniens : le Phygadeuon brevis (Grav.) le Pachymerus vulnerator et le Campoplex pomorum (Ratz :) observées en Europe ; le Pimpla annulipes (Br.) et le Macrocentrus delicatus (Cress.) signalés en Amérique, en premier lieu par le D' Riley. Le Pimpla est très répandu et s'attaque à divers insectes ; le Macrocentrus, qui est égale- ment commun, semble s'attacher uniquement à la C. pomo- nana : il en fait périr un grand nombre et file un cocon rude et brun dans celu: de l’insecte qui est sa victime. (A suivre). Le Cogérant : À. WALLES. unp. de la Soc. de 1 yp.- NoIZETTE, 8, r. Cznagne-lPremisre. Paris QUATORZIÈME ANNÉE, N° 8. Août 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SOMMAIRE : L’Anthonome des pommiers. — Essai d’un nouveau procédé de destruction du Phylloxera. — Remèdes contre les piqûres des taons. — Les Chenilles vertes. — Récompenses accordées au concours entre les instituteurs. — Emploi de la tourbe dans l'éducation des Vers à soie. — La Pyrale des pommes. L'/Anthonome des pommiers. Anthonomus pomorum (Schœn.) Trop souvent au printemps, nous l'avons surtout constaté l'an dernier et cette année, les boutons du pommier, au lieu de s'ouvrir avec les progrès de la végétation, ont perdu peu à peu leur coloration et ont pris une teinte jaunâtre très pro- noncée : cette année le mal est devenu si considérable que la récolte des pommes est gravement compromise. La maladie dont ces fleurs sont atteintes ne saurait être attribuée à une température froide et pluvieuse, ni aux gelées tardives et aux brouillards, moins encore à la lune rousse ; car si l’on ouvre l’une de ces fleurs ressemblant à des clous de girofle on y trouve soit la larve, soit la nymphe, soit l'insecte lui-même qu'on appelle l’Anthonome des pommiers. Assurément les conditions atmosphériques jouent un rôle assez important dans la fructification des fleurs du pommier : mais nous le répétons, l'ennemi principal de l’industrie cidri- cole c'est l’'Anthonome. La longueur de l’Anthonome est de 5 à 6 millimètres, sa tête est très allongée, sa couleur générale est brune ; ses élytres sont marqués d'une tache blanche bordée de noir ; l’'écussor est entièrement blanc ; le rostre est grêle, les pattes peu arquées sont assez longues et les cuisses sont renflées. 114 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ll passe l'automne et l'hiver caché sous la mousse, sous les feuilles mortes et sous l’écorce crevassée des arbres. C'est pendant les mois d'avril, maiet juin que l’on peut suivre facilement les diverses transformations de cet ennemi du pommier ; car cette transformation complète s'effectue sur la fleur du pommier dans un délai d'environ deux mois du 45 avril au 45 juin. Dès les beaux jours du commencement d'avril, il se répand sur les arbres fruitiers, spécialement sur les pommiers et il ne tarde pas à s'accoupler. Il vole très bien ; et s’il est inquiété il contrefait le mort, il croise ses pattes de devant, applique son rostre contresa poi- trine et demeure immobile jusqu'à ce que le danger ait dis- paru. Dans les premiers jours de mai, la femelle sondant avec son bec les boutons quidoivent porter fleurset fruits y dépose un œuf ; pour cela elle perce d’un trou rond le calice et la corolle et enferme son germe au milieu des étamines des boutons les moins avancés. Lorsque la floraison, excitée par le beau temps, marche rondement la ponte s'accélère, l’Antho- nome passe rapidement d'un bouton à l’autre. Il sait d'instinct qu'une fois la fleur épanouie sa larve serait à nu et ne tarderait pas à périr. Les pluies ou un froid subit arrêtent la ponte de cet insecte qui se met à l’abri dans les gerçures de l’écorce. Le bouton continue de se développer jusqu’au moment où la larve commence à s’en nourrir. L’éclosion a lieu du sixième au neuvième jour — environ du 40 au 25 mai — suivant que la saison est plus ou moins favorable et l'époque de la floraison de l'arbre. Roulée en arc, la larve vit dans son berceau au détriment des étamines, le bouton ne s'ouvre pas ; les enveloppes flo- rales après s’être flétries, se dessèchent et forment une petite voûte jaunâtre qui défend le jeune insecte contre les injures de l'atmosphère. Si l’on ouvre une fleur roussie ou bouclée, on y trouvera au BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE 115 milieu le petit ver ou larve qui a empêché la fécondation de la fleur en en dévorant les étamines et le pistil. Vers la fin de mai ou dans les premiers jours de juin il a acquis toute sa croissance et il mesure environ 8 millimè- tres de long ; ilse change alors en nymphe et passe une hui- taine sous cette forme, puis il perce sa prison pour en sortir à l'état d'insecte parfait, il s'envole pour jouir de sa nouvelle forme et si les fleurs de pommiers de dernière floraison ne sont pas encore épanoulies, il recommence son œuvre de des- truction ; c'est ce que nous avons pu constater à la date du 20 juin de cette année. Heureusement l’Anthonome du pommier compte plus d’un ennemi : d'abord les oiseaux savent très bien dénicher les lar- ves dans leur retraite ténébreuse ; viennent ensuite un ich- veumon, le Pimpla graminella et un autre hyménoptère le Bracon venator qui pordent leurs œufs dans les larves du Cha- rançon du pommier. Les Abeilles elles aussi,doivent être comptées parmi les plus redoutables ennemis de l’Anthonome. En récoltant le pollen des fleurs qu’elles butinent au prin- temps elles font tomber l'œuf que l’anthonome avait déposé au milieu de la poussière fécondante ; et en ouvrant les pétales elles empêchent la larve de se développer. Cette année même, alors que les ravages de l’Anthonome ont été déplorables dans notre contrée, les pommiers placés auprès d'un rucher promettent une belle récolte. Il y a donc, dans les soins donnés aux Abeilles, un double rendement et la Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie, en encourageant comme elle le fait l’Apiculture, rend un ser- vice signalé à la Pomologie. L’Anthonome peutêtre combattu aussi directement par le cultivateur qui prendra un soin convenable du nettoyage de ses pommiers. Le badigeonnage du tronc et des principales branches char- pentières, s'opère pendant la morte saison : fin novembre et commencement de décembre — il a l'avantage de détruire, 116 * BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE outre l'Anthonome, un grand nombre d'œufs, de larves, et d'insectes nuisibles au pommier, ilse fait avec un mélange composé dans la proportion suivante: Eau : 14 hectolitre Sulfate de cuivre : 3 kilogrammes Chaux : 2 kilogrammes Après le badigeonnage, vient le grattage avec la raclette ou le grattoir du plâtrier ; ce travail se fait fin janvier et courant de février ; puis par un temps humide on procède aunettoyage avec une brosse de chiendent ou un tampon de paille ; on emploie pour ce lavage du jus de tabacpur ou du savon vert On a remarqué qu'en imprimant une légère secousse aux branches du pommier onfait souvent tomber des Anthono- mes sur un linge qu'on a soin d'étendre sous cet arbre. De là un autre moyen pour combattre l’Anthonome : il consiste à secouer les branches sur de grandes toiles ou de vieux draps que l’on étendsous l'arbre ; le travail se fait fin avril et dans le courant de mai, quelque temps avant l'épanouissement des bourgeons. — Le matin est le moment le n'us propice car l’insecte est alors engourdi et il se laisse tomber très fa:ile- ment. I n’y a plus qu'à relever les coins de la bâche et à extermi- ner les insectes qui y sont tombés. Non seulement l’insecte tombera sur la bâche, mais si déjà il avait commencé ses ravages, un grand nombre de fleurs attaquées et qui sontroussies se détacheront de l'arbre, il ne restera qu'à les brûler pour détruire l’Anthonome à l'état de larve ou de nymphe. Cette guerre à l'Anthonome pour être vraiment fructueuse devrait se faire de concert avec les voisins, car sans cette action imutanée, cet insecte volant trèsbien il en reviendrait du voisinage. Enfin, comme dernier moyen, qu'il uous soit permis d'insis- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 417 ter sur l’application rigoureuse de la loi qui protège les oi- seaux et leurs nids. Ces oiseaux sont,pour la plupart,de vaillants chasseurs qui détruisent chaque année non seulement l’Anthonome mais une foule innombrable d'insectes. N'est-ce pas pour ces oiseaux un titre suffisant à la protection que leur doit tout agriculteur qui a souci de ses vrais intérêts ?.… Frère ABEL, Directeur de l'Ecole libre Saint-Joseph, à la Guerche de Bretagne (Ille-et-Vilaine). Essai d'un nouveau procédé de destraction du Phylioxera Nous recevons la lettre suivante que nous croyons devoir publier in extenso : Jugy (Saône-et-Loire), le 31 juillet 1889. Monsieur le Secrétaire de la Rédaction du Bulletin d’'Insecto- logie agricole, En ma qualité de membre fondateur de la Société l'Union agricole et viticole de Châlon-sur-Saône (Saône et-Loire), je viens vous rapporter un fait que j'ai pu constater moi- même, ayant habité Aluze pendant dix ans, comme institu- teur, afin d'en donner connaissance à la Société. La Société l'Union agricole et viticole de Châlon-sur- Saône (Saône-et-Loire) a, sur la demande de M. Adenot- Tabary, propriétaire à Aluze, nommé une Commission de cinq membres afin d'étudier un procédé de destruction du Phylloxera, proposé par M. Louis Adenot. vigneron de M. Adenot-Tabary. Cette commission s’est rendue à Aluze, le 19 marsdernier. Le champ d'expérimentation est une vigne en terrain argilo- calcaire, complètement envahie par le Phylloxera. Les opéralions de défense sont faites sur des ccps encore 118 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE vigoureux, mais fortement contaminés, par l'inventeur lui- même, aidé de trois vignerons. Le traitement comporte : un déchaussement du cep à 0"20 de profondeur, le dépôt au fond de la tranchée d'un chiffon imbibé de la composition qui doit détruire le Phylloxera, et le remblai complet du déchaussement. L'opération a été faite dans l’ordre suivant, en commen- çant par le haut de la partie contaminée : Sur ie 12° rang en descendant sur la largeur de quatre quartiers. Le 13° rang, non traité, est conservé comme témoin. Le 14° rang est traité sur la largeur de deux quartiers seulement, le reste est détruit. Le 21° rang, aussi détruit, sauf un Cep provigné selon l'usage du pays, poudré de soufre, recouvert de 0",10 de terre, est traité comme les autres. Le 22° rang, qui ne conserve que six ceps, est traité. Le 23° rang, qui n’a que trois ceps, n'est pas traité, ainsi que le 24°et le 25°. Le 26° et le 28° sont traités comme le 21°. Le 27° rang reste encore comme témoin. Ce rapport a été adopté par la Commission, qui se pro- pose de visiter ce champ d'expériméntation au mois d'août ou de septembre et de constater dans un second rapport les résultats obtenus. La Commission n’a pas voulu faire connaître la composi- tion du liquide imbibé dans les chiffons afin de laisser à l'inventeur tous ses droits d'exploitation entiers ; mais sur la demande de M. Adenot-Tabary, cette composition vient d'être rendue publique. Voici quelle est la composition du procédé employé et comment il a été découvert: M. Louis Adenot, vigneron, remarqua qu'au milieu d'un centre de ceps contaminés il y en avait plusieurs qui étaient indemnes de Phyiloxera. Frappé du fait, il fit des recherches au pied des ceps, et trouvafun morceau de câble goudronné qui avait été déposé par hasard dans un provin avec le famier depuis quelques années. Supposant, peut-être avec raison, que c'était ce morceau BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 119 de corde goudronnée qui empêchait l’insecte d'approcher, M. Adenot imbiba des chiffons dans du goudron minéral en liquide et en déposa au fond des tranchées pratiquées au pied de chaque cep sans toutefois toucher aux racines du cep. L’essai a été fait dans différents rangs d'une même vigne et c'est dans ce champ d’expérimentation que la Commission se propose de retourner après avoir une première fois cons- taté l'efficacité du procédé. Je vous prie de communiquer celte lettre à la Société centrale d'Apiculture et d’Insectologie et d’en faire mention au Bulletin de la Société. Veuillez agréer, monsieur le Secrétaire de la Rédaction, mes sentiments respectueux et dévoués. JEAN-Lours DEsBors, /nstituteur, Membre de la Société centrale d’Apiculture et d'Insectologie. ———— Contre les piqüres des Taomns Ces diptères et leurs larves incommodent beaucoup les ani- maux : un moyen d'en préserver ceux-ci consiste à les laver avec une décoction de feuilles de noyer dans du vinaigre. Un seul lavage suffit pour les préserver pendant deux semaines des piqûres des diptères. On peut aussi frictionner les animaux avec des feuilles de noyer vertes ou une décoction de tabac (4 partie de tabac ordinaire pour 40 d'eau). On recommande encore de mouiller les parties les plus exposées aux piqûres avec une éponge trempée dans une solution composée de 60 gr. d’assa-fœtida d'un verre de vinaigre et de deux verres d’eau. Quand aux plaies produites par les piqûres, on les protège contre l'approche des mouches qui tenteraient d'y déposer leurs larves en les frottant avec de l'essence de térébenthine et de l'acide phénique liquide étendu d'eau, après avoir, au moyen de petites pinces, débarrassé les plaies des larves qui s'y trouvent déjà. (Le Chercheur.) 120 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le Bulletin entomologique du département de l'agriculture des Etats-Unis publie une lettre par laquelle un de ses correspon- dants signale que l'huile de baleine et en général l'huile de poisson, employée en très petite quantité, est un préservatif souverain contre les diptères qui attaquent nos animaux domestiques. Quelques personnes, dit-il, ont cru devoir mêler cette huile avec de l’eau de goudron. C’est àtort. L'eau de goudron est non seulement inutile, mais encore elle occa- sionne la chute des poils des animaux. Les Clh enmilles vertes Dans ‘ous les temps et à des périodes plus ou moins rappro- chées, les Chenilles vertes ont été le fléau des arbres fruitiers. Au dire de nos ancêtres, sur la fin du siècle dernier et au commencement de celui-ci, les feuilles et les fruits des arbres fruitiers étaient dévorés par ces Chenilles; seuls les noyers, les figuiers et les pêchers en étaient exemptés ; puis proba- blement par quelques intempéries ou épidémies, elles avaient disparu. Mais vers l'époque de 1835 à 1840, elles reparurent petit à petit, de sorte qu'en 1846, 1848 et 1850, ce fléau s'était étendu d’une telle façon que tout était dévoré. Plusieurs localités avoisinant Grenoble et surtout un grand nombre de communes du département de l'Isère en étaient infectées, sans que jamais personne eût pu connaître la vraie source de ces insectes. : Tout le mal se faisait aux feuilles naissantes, c’est-à-dire à peu près dans le mois de mai.Tout ce qu'on avait pu remar- quer, c'est que quand on piochait les vignes ou qu'on labouraïit les terres, après la mi-juin, où il y avait des arbres infectés de ces Chenilles, on reconnaissait l’année suivante que ces insectes étaient moins nombreux. C'est probablement parce que, à cette époque, les Chenilles étaient tombées à terre et transformées en chrysalide ; on en enfouissait quelques-unes dans la terre qui y périssaient. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE a On site vers cette même époque, un nommé M. Antoine Périer, de Saint-Martin, près de Grenoble, où il exerçait les professions de maçon et d’épicier, qui avait par ses écono- mies acquis une petite propriété, plantée en vignes et en arbres fruitiers. Ce brave homme voyait chaque année disparaître le pro- duit de ses arbres par des Chenilles ; aussi il se mit à veiller jour et nuit ses arbres et à chercher le remède. A force d'attention il remarqua au commencement de juin que ces Chenilles après avoir vécu et mangé, descendaient éparses çà et là etune à une par leur fil à la surface delaterre, puis se raccourcissaient et se transformaient en une espèce de cocon ou chrysalide, et en peu de jours prenaient la cou- leur de la terre et ne se distinguaient plus ; il observait tou- jours, mais un grand laps de temps s'écoula sans qu'il. ne puisse plus rien voir. Sans se lasser jamais d'observer et de veiller, au mois de novembre et une partie de décembre, la nuit seulement, avec l’aide d’une lanterne, il vit une multitude de papillons sortir de terre, une partie voler sur les arbres et une autre partie y grimper par le tronc et tous allant jusqu'aux extré- mités ; il remarqua que parmi ces papillons il y avait les mâles et les femelles, puis à l’aide d'une loupe il vit que ceux qui devaient être les femelles allaient pondre des œufs pres- que imperceptibles à l'extrémité des branches, exactement où devait pousser le bourgeon l’année suivante. Il comprit que ce devaient être ces œufs qui éclosaient en Chenilles dans le bourgeon aux feuilles naissantes et qui dévo- raient tout. 11 remarqua encore (toujours la nuit) que les papillons qui grimpaient par le tronc des arbres étaient les femelles, qui quoique étant ailées, avaient les ailes trop courtes pour pouvoir voler; à cette observation, son but était presque atteint : d'une manière ou d'une autre il les arrêterait. Pour cetle année, c'était trop tard ; mais le brave homme devait encore avoir des déceptions. 192. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE L'année suivante, à la même époque, il enduisit le tronc et les grosses branches de ses arbres de je ne sais quelle matière qui avait une certaine force ou odeur qui faisait paraître ses arbres blancs, surtout la nuit, qui pouvait peut-être bien détourner quelques papillons ; mais la plupart montèrent déposer leurs œufs et le procédé fut sans résultat. Toutes les railleries des sots et surtout de ceux à qui il devait faire gagner des milliers de francs quelques années plus tard furent dirigées contre lui ; comme ses arbres parais- | saient blancs la nuit et que souvent il se servait de lanterne ou de bougie, on disait qu'il voulait chasser les Chenilles avec des fantômes et des feux follets. Notre homme laissait tout dire et observait toujours. L'année suivante, toujours aux feuilles tombañtes, il se procura des bandes de fort papier de.vingt-cinq à trente centimètres de large, et au moyen de deux ligatures en fixa une à chaque tronc d'arbre et lesendui- sit d'une espèce de glu ou goudron glutineux (c'était à peu près ce qui est connu aujourd'hui sous le nom de goudron de gaz addilionné d'un peu de mélasse), auxquels les femelles de ces papillons en montant étaient obligées de passer dessus et d'y rester attrapées. Cette année,commencement desuccès : Périer obtint quelques feuilles et quelques fruits. Mais pour n'avoir pas assez souvent renouvelé la couche glutineuse, que l'air ou le soleil de novembre séchait trop vite, un certain nombre de papillons purent encore traverser et aller pondre quelques œufs. Les railleries cessèrent à partir de ce moment, et quelques personnes commencèrent à comprendre que M. Périer pour- rait bien finir par être maître des Chenilles. L'année suivante etencore à la même époque, il refit le même procédé et renou- vela la couche glutineuse deux ou trois fois par semaine et pas une femelle ne put échapper à la glu : le but était complète- ment atteint. Chacun alla solliciter M. Périer de lui livrer son secret et c'est ce qu il fit. Deux ou trois années après, toutes les Chenil- les avaient disparu. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 125 Depuis quelques années, ces mêmes Chenilles reparaissent. Imitons l'exemple de M. Périer, les propriétaires et les fer- miers pourront se débarrasser facilement de ces Chenilles avec un peu d'attention, ils y trouveront tout à la fois le ren- dement considérable de fruits et leurs intérèts. J.TRILLAT, /nstituteur, membre de la Société à Saint-Sorlin de Vienne (Isère) Emploi de Ia tourbe dans l'éducation des Vers à soie. Les sériciculteurs n’ignorent pas que les Chinois et les Ja- ponaisemploient des poudres pour empêcher que les Vers à soie souffrent de l'humidité des litières ; c’est surtout du son ou de la poudre de riz qu'ils font usage. On a essayé, en France, le son de froment et aussi la poudre de charbon comme désinfectant et pour absorber l'humidité de la litière. Le docteur Victor Carità a eu recours à la tourbe réduite en poudre, et voici comment il a opéré : fl répand d'abord une couche de cette poussière sur les claies où l’on doit élever Les vers ; puis, avant chaque repas il couvre tout(les vers aussi)avec une nouvelle couche de poudre. Les Vers à soie vigoureux ne tardent pas à se dégager de la poudre dont on les a recouverts et la poudre reste sur la claie. Les avantages de cette méthode sont les suivants : les Vers à soie sont obligés, pour se dégager de la poudre, de se livrer à une sorte de gymnastique qui ne peut que fortifier leur santé. En second lieu, la litière se maintient toujours très sèche, à cause du grand pouvoir absorbant de la tourbe ; dès lors plus d'humidité et par conséquent impossibilité pour les germes de champignons de se développer dans un pareil mi- lieu. Quant aux vers malades, avant même qu'ils meurent, ils se trouvent peu à peu ensevelis sous les couches succes- sives de poussières de tourbe et ne sont pas, dès lors, en con- tact avec les vers sains; les cadavres, en vertu des propriétés 124 BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE absorbantes et désinfectantes de la tourbe, se dessèchent promptement sans éprouver aucune sorte de décomposition putride ou autre. Cet emploi de la tourbe empêche le développement du Botrytis bassiana, cause de la muscardine, et s’oppose aussi à la diffusion de La pébrine, car les cadavres et les excréments de ces vers corpusculeux restent ensevelis dans les couches de tourbe et ne peuvent dès lors infecter les vers sains par leurs corpuscules. À plus forte raison en est-il de même pour les vers atteints de flacherie. Grâce à la tourbe, il n’y a plus ni pourriture, ni mauvaises odeurs dans les claies. Toutes les humeurs des vers morts-flats sontimmédiatement absor- bées et désinfectées par la couche de tourbe sur laquelle elles tombent. M. Carità a fait une éducation entière sans avoir jamais changé les litières; ce qui diminue fortement les frais de de main-d'œuvre. Dans la pratique, on peut maintenir, la litière sèche en ne répandant la poudre de tourbe qu'une seule fois par jour ou méme chaque trois ou quatre repas ; mais, dans le cas de ma- ladies contagieuses, il est indispensable de couvrir les vers à soie de poudre, avant chaque repas. (Le Messager agricole du Midi). Concours entre les Instituteurs Encouragements aux écoles et aux élèves. Abeille d'honneur : M.Lignières, élève à l'Ecole vétérinaire d'Alfort (Seine). — Médaille de vermeil de la Société des agri- culteurs de France : M. Patte, instituteur à ElincourtSainte-Mar- guerite (Oise). — Médaille de vermeil offerte par M. Vicat : M. Guillaume François, directeur de l’école publique à Roma- nèche-Thorins (Saône-et-Loire). — Médaille de vermeil de la Société : M. Georgin, instituteur à Moyvillers (Oise). — Mé- daille d'argent de la Société des agriculteurs de France : le Frère Abel, directeur de l’école libre à la Guerche de Bretagne BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 125 (Ille-et-Vilaine). — Médaille d'argent offerte par la municipalité du 1° arrondissement : M. Mazéret, instituteur à Lévignac (Lot- et-Garonne). — Médaille d'argent offerte par M. Vicat : M.Ma- noux, instituteur public au Vigean (Cantal). — Médaille d'argent offerte par M. Savard : M. Signol, instituteur à Boissy-Mauvoisin (Seine) — Médaille d'argent offerte par M. Savard: M. Bondu, instituteur à Ouville-l'Abbaye (Seine-Inférieure). — Médaille de bronze de la Société des agriculteurs de France : M. Parrot, instituteur à Beleymas par Villamblard Dordogne). — Médaille de bronze offerte par M. Vicat : M. Launay, instituteur à Landivy (Mayenne). — Médaille de bronze offerte par M. Vicat: M. Perron, insti- tuteur à Voisey (Haute-Marne) Le Président du Jury, VIcaT Le Secrétaire rapporteur, E. SAVARD N.B. Les récompenses accordées aux Ecoles et aux élèves seront publiées dans le numéro suivant. La Pyrale des pommes. — (Carpocapsa pomonana (Treitschke) (Suite) Le D' V. Riley fait connaître que les larves de plusieurs autres insectes concourent à la destruction de la C. pomo- nana : telles sont celles du Chauliognathus pennsylvanicus (de G. ), du Telephorus bilineatus (Say) et d'une espèce de Trogosita. On cite encore les larves du Trogoderma tarsale et du Perimegatoma variegatum et peut-être celle de la Necrobia rufipes. Tous ces insectes font leur proie des Chenilles pendant qu'elles cherchent un endroit propice pour se métamorphoser ou pendant leur étai de nymphe ; car leur fable cocon les protège peu ; mais aucun d'eux, suivant les connaissances actuelles, ne va atteindre la Che- nille dans l’intérieur de la pomme. 126 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE MOYENS DE DESTRUCTION C’est encore à M. L.-0. Howard que nous allons emprunter les procédés reconnus efficaces pour combattre l'insecte qui fait l'objet de celte étude. Nous regrettons de ne pouvoir donner qu'un résumé succinct du travail remarquable de cet excellent entomologiste. On a obtenu de bons résultats dans les grands vergers en y faisant paître les brebis ou les pores. La plupart des Che- nilles tombant avec les pommes,comme nous l'avons vu, sont détruites lorsque celles-ci sont mangées par les bestiaux. M. J.-S. Woodward, qui dans un vaste verger s’est servi dece moyen, déclare qu'il a vu d'année en année ses fruits devenir de plus en plus beaux et de moins en moins attaqués par les insectes. Il a employé les moutons, de préférence aux porcs, attendu que ces derniers sommeillent souvent, tandis que les premiers sont toujours en éveil et croquent les pommes au moment où elles tombent ; ce qui est essentiel pour que la Chenille n'ait pas le temps de s'échapper. Quelques légers dégâts que peuvent faire les moutons sont largement com- pensés par divers avantages, indépendants même de la des- truction des insectes, comme le fumier qu'ils déposent; d'ailleurs, on peut préserver les troncs des petits arbres en les lavant avec une solution de savon. Quand il n’est pas possible d'utiliser les bestiaux, on peut employer les enfants pour ramasser les pommes immédiatement, au fur et à me- sure qu’elles tombent. Certains jardiniers n’attendent pas la chute des fruits infestés ; ils les cueillent sur les arbres mêmes. Cette mé- thode est excellente, mais elle est très laborieuse et n'est praticable que sur un petit nombre d'arbres choisis que l'on veut soigner tout spécialement. M. le D' Riley rapporte que M. Olivier Chapin de East Bloomfield N. Y. employait deux chasseurs qui, armés de perches, parcouraient son verger et abattaient les pommes dont un point laissait voir les excré- ments de ls Chenille. Un enfant ramassait ces pommes et BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 127 les jetait dans une chaudière d’eau bouillante. Cette opé- ration se faisait à partir du milieu de juillet. Les fruits ainsi abattus et bouillis “étaient ensuite donnés aux porcs. M. Barnes de Bioomingdale, Ill., suivant le D' Le Baron, enlevait des arbres les pommes infestées, au moyen d'un crochet en fil de fer attaché à une longue perche, en s’aidant d'une échelle lorsqu'il en était besoin. On s’est demandé sil'on ne pourrait pas arriver à détruire l'insecte parfait ; Réaumur avait écrit : « On fait périr les mouches qui nous incommodent dans nos appartements en mêlant l’arsenic ou quelque autre poison avec de l'eausucrée, ou quelque sirop que les insectes aiment. On sauverait bien des fruits si dans le temps où les arbres sont en fleurs on mettait sur chaque arbre un petit vase rempli d'un mets empoisonné, dont les mouches à quatre ailes, qui viennent de fausses Chenilles, fussent friandes. C'est une expérience que je n'ai pas encore suivie et qui mérite de l'être. » M. L.-0. Howard nous apprend que cette expérience, que Réaumur n’a pas eu le temps de faire, a été effectuée avec le plus grand soin par le D’ Riley qui, en outre, a essayé l'effet de la lumière dans le but d'attirer le papillon. En 1884, durant tout l'été, il avait disposé dans un jardin où se trouvaient de vieux pommiers largement infestés par la C. pomonana un petit bassin en zinc brillant, rempli d'un liquide très doux et surmonté d'un cône renversé auquel il pouvait attacher une lumière. [1 n’y a jamais attrapé un seul spécimen de cet insecte. En 1876, il avait l'habitude de travaillertrès tard dans une maison entourée de pommiers reconnus pour être infestés par la C. pomonana ; il se servait de deux lampes à pétrole ayant chacune un fort réflecteur et la lumière dans la pièce était si brillante qu'elle faisait l'objet de la conversation des voisins. Des insectes de divers genres volaient par centaines dans cette pièce et lorsque les soirées étaient chaudes et humides, ils frappaient contre les fenêtres en faisant entendre un bruit semblable à celui des gouttes de pluie. Néanmoins 128 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE durant tout l’été il n'attrapa que deux ou trois C. pomonana et encore est-il problable qu’elles étaient nées et avaient grandi dans la maison plutôt qu'elles n'avaient été attirées du dehors. Vers le même temps, il suspendit aux arbres d’un jardin des vases à ouverture large à moitié remplis de divers liqui- des ; tels que sirops dilués, eau sucrée, vinaigre plus ou moins mouillé. Tous les deux ou trois jours ces vases étaient examinés avec le plus grand soin ; on constatait qu ils contenaient un grand nombre d'insectes de divers genres el de diverses espèces, mais pendant tout l'été c'est à peine si l’on y trouva deux ou trois G. pomonana ; par contre à plusieurs reprises,on y rencontra les parasites de cet insecte. On peut dire que parmi les victimes il y avait autant d'insec- tes utiles que de nuisibles. On peut conclure de ces observa- lions que la méthode dont il s’agit n’a aucune valeur pratique. Si à l'air libre on ne peut combattre efficacement l'insecte parfait il est possible de l’atteindre et de lé détruire dans les lieux clos. Comme un certain nombre de pommes sont cueillies ou ramassées avant que les Chenilles en soient sorties pour se métamorphoser, ces Chenilles filent leurs cocons dans l'endroit où les pommes sont enfermées pour l'hiver et par suite .les insectes parfaits se trouvent au printemps en nombre assez considérable dans les celliers ou pièces dans lesquelles les fruits sont déposés. Ils s'efforcent de s'échapper par les fenêtres ou par les portes et de voler vers les vergers où ils produiraient une nombreuse progéniture. Il est donc nécessaire en mai, juin et juillet et même avant suivant la localité, de tenir strictement fermées les portes et les fenêtres des lieux qui contiennent les fruits ou mieux de les clore avec des écrans de fils de fer très fins et de faire périr tous les papillons qui apparaissent. A WALLËS. (A suivre) Le Co-Gérant : A. WALLÈS. Imp. de la Soc. de Typ.— No1zETre, 8, r. Campagne-{re, Paris. QUATORZIEME ANNÉE, N° 9. Septembre 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE PRIS PPS SPP SSSR PPS PPS RL LS SPP PE LS LPS TS LPS ES SEL LL SPL ELLES SOMMAIRE : La Pyrale des pommes (fin). — Vœux émis par la section séri- cicole au congrès international d'agriculture. — Les ennemis des fromages. — Récompenses accordées aux écoles et aux élèves à l’occasion du concours organisé par la Société. — Le Puccron lanigère. — Récompenses décernées à l'Exposi‘ion universelle de 1889, La Pyrale des pommes. — (Curpocapsa pomonana (Treitschke) (Suile et Jin) 51 les fruits sont enfermés dans des caisses ou barils il est à propos, quand on le peut facilement, de les transvaser et de laver soigneusement avec de l’eau bouillante les embal- lages vides. On doit traiter de même les caisses ou barils que l'on vide successivement, suivant les besoins, pendant la saison d'hiver. Le fait que les chenilles de la C. pomonana se retirent principalement sous les écorces soulevées ou dans les cre- vasses du tronc des arbres, pour filer leurs coques, a suggéré l'idée d'offrir à ces insectes des abris artificiels qui puissent être rapidement examinés et dans lesquels il soit facile de les détruire. La première mention de ce procédé paraît due à M. Joseph Burelle, de Quincy-Mass, qui en 1840 écrivit dans le Vew England Farmer que si un vieux drap est placé autour du tronc d'un pommier à l'endroit où les branches s'y joignent, les Chenilles des pommes se réfugieront dans ce drap et l'on pourra ainsi en recueillir ou en détruire des milliers à partir du moment où elles quittent les pommes jusqu’à celui où les fruits sont récoltés. Le docteur L.-P. Trimble donna du corps à cette idée. En 1862 ou 1863 ayant rencontré une vieille tige de botte accro- 130 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE chée à un poirier au point où les branches naissent du tronc, il l’examina ettrouva dans ses replis seize cocons de la C. pomonana. Cette observation l’amena à faire diverses expériences avec des peaux, des fragments de vieux tapis, des morceaux de drap, de toile et des bourrelets de foin. A la suite de ces essais il n'hésita pas à recommander les bour- relets de foin en forme de trois cercles autour de l'arbre, à une petite distance du sol ; il conseilla aussi l'application de bourrelets de nième nature aux plus grosses branches des arbres. Ces bourrelets étaient serrés contre le tronc autant qu'il est possible de le faire et quand il voulait les examiner il les poussait en haut. Les chenilles et cocons détruits, il les remettait à leur place primitive. Pour l'application utile de ce procédé, le D' Riley donna les indications suivantes : 1° placer les bandes ou bourrelets autour de l'arbre, vers le milieu de mai, et les y laisser tant qu'il y a des fruits sur l'arbre ; 2° chaque semaine, ou au moins toutes les deux semaines, pousser les bandes soit en haut, soit en bas, détruire les chenilles ou chrysalides qu’elles cachent et les remettre en place ; 3° avoir soin de débarras- ser les troncs des arbres de toutes ies vieilles écorces, de sorte que les chenilles ne puissent trouver un abri que sous les bandes ou bourrelets ; 4° faire disparaitre du terrain même toute espèce de débris ou de décombres. Les bandes employées le plus ordinairement sont faites de vieilles toiles d'emballage; on leur donne généralement de 10 à 16 centimètres de largeur. On les fixe à l'arbre soit par un cerdon placé au milieu, soit par de petites lattes que l’on cloue sur l'arbre, soit par tout autre moyen que l’on peut imaginer. L'essentiel c’est que ia visite hebdomadaire de ces bandes soit facile. Il y a avantage à poser au moins deux bandes sur chaque arbre : c'est presque toujours l'inférieure qui reçoit le plus d'insectes. Dans des expériences sur plusieurs arbres, le D' Le Baron a placé des bandes à une distance de 0,50 centi- mètres environ l’une de l’autre. Il a trouvé en moyenne : BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 131 Sous la bande supérieure 282 insectes. Sous la bande inférieure 350 insectes. Des bandes semblables posées sur les plus grosses branches recueillaient un certain nombre de chenilles en juillet et au commencement d'août; mais passé le milieu de ce dernier mois la récolte d'insectes faite au moyen de ces bandes était insignifiante. Il ne paraît pas douteux que l’emploi du procédé que nous venons d'indiquer ne produise les meilleurs résultats, surtout si les cultivateurs d’une même localité savent s'unir pour en faire usage tous à la fois. M. L.-0. Howard, l’éminent entomologiste américain. nous a fourni les moyens que nous venons d'indiquer pour com- battre la C. pomonana; c’est encore lui qui va nous apprendre les résultats obtenus en Amérique par l'emploi de substances arsenicales. En 1879, M.J.-S. Woodward, de Lockport, N.-Y.à la réunion de la Western New-York horticultural society tenue à Rochester, fit connaitre qu'ayant arrosé au moyen d'un pulvérisateur quelques-uns de ses pommiers avec du vert de Paris, préci- sément au moment de la formation des fruits, ces arbres avaient produit des pommes parfaitement saines tandis que les autres arbres du verger qui n'avaient pas subi ce traite- ment étaient infestés par la chenille de la C. pomonana. L'année suivante le professeur A.-J. Cook, de Lansing, Mich., arrosa de même quelques pommiers vers le 25 mai et de nouveau vers le 20 juin avec le pourpre de Londres. Il ernployait une cuillerée de cette substance dans un gallon d’eau (1). Le résultat fut considéré comme excellent. A partir de 1880 le même savant a fait diverses expériences soit avec le vert de Paris soit avec le pourpre de Londres et il n'hésite pas à déclarer que l’arrosage avec l’une ou l’autre de ces substances est une véritable panacée : il recommande de les employer dans la proportion d'une livre sur centgallons d’eau. 1. Le gallon des Etats-Unis est de 3 litres 785. 132 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Ce procédé ne fut pas d’abord accueilli avec faveur à cause des dangers que son emploi semblait présenter, mais des expériences multiples ne tardèrent pas à faire voir que les craintes que l’on avait eues d'abord n'étaient pas fondées. La démonstration en fut faite par l'analyse du calice d'un . grand nombre de pommes que le professeur Kedzie effectua à la demande du professeur Cook. Nous ne saurions toutefois passer sous silence une note publiée dans le même temps par le D: Forbes, d'après laquelle des pommes cueillies le 10 septembre d'un pommier qui avait été arrosé le 3 du même mois, comme il l’a été dit, ayant été analysées par le professeur M. Meurtrie, donnèrent chacune 9 milligrammes d'arsenic. Cette observation semblerait indiquer qu'il y a en effet quelque danger à employer les composés de l'arsenic, lorsque les fruits sont complètement formés. Quand on connait l’histoire naturelle de la C. pomonana on n’est pas peu surpris que des applications faites au prin- temps des arsénites mentionnés soient efficaces ; mais, dans ce cas, comme toujours, dit M. Howard, les faits parlent plus haut que la théorie : une application du poison en mai, avant que les pommes soient grosses comme des pois, en d'autres termes aussitôt que les fleurs sont tombées, est souvent tout a fait suffisante pour préserver le fruit. Cette année, ajoute-t-il, j'avais deux pommiers voisins : un seul fut traité et malgré de Jréquentes investigations on ny put trouver une pomme infestée, tandis que les fruits de celui qui n’avait pas subi le traitement arsenical étaient attaqués dans une grande pro- portion. | M. Cook recommande de ne pas retarder les applications de l'insecticide jusqu’en juin, parce que alors la chenille ayant déjà pénétré dans la pomme, se trouve hors de l'atteinte du liquideempoisonné. Employés en mai, les arsénites détruisent, outre les chenilles de la nomme, d’autres chenilles qui causent des dégâts, notamment celles de la tribu des rouleuses (tortrices et tineæ de Linné). D'après le même auteur on ne doit faire usage du poison qu’à dose très faible. Une livre BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 133 dans cent gallons d'eau est ce qu'il y à de meilleur, car ce mélange ne cause aucun dommage aux arbres tandis que si l'on se servait d'un mélange d'une livre dans cinquante gal- lons d’eau, il est vraisemblable que les feuilles auraient à souffrir d’une application répétée. - Il nous à paru intéressant de donner ici le résultat de quelques expériences faites dans l'Illinois par M. Forbes. I fit sur un certain nombre de pommiers application du vert de Paris, dans la proportion d'une once et demie dans 5 gal- lons d’eau. Il ne commença ses opérations que le 9 juin mais sans doute la saison était un peu tardive puisque, dit-il, les pommes n'étaient pas plus grosses que des groseilles. Ce mélange occasionna un dommage très appréciable aux feuilles . des arbres. Sur d’autres pommiers il employa une solution de pourpre de Londres qui n'avait guère que les deux tiers de la force de la précédente et qui se rapprochait beaucoup de la proportion recommandée par M. Cook (1). Maintenant, voici le résultat obtenu. On ramassa toutes les pommes qui tombèrent et on recueillit sur les arbres toutes celles qui y müûrirent. Ces pommes, au nombre de 16,529 furent examinées une à une. On mit d'un côté toutes celles qui avaient été attaquées par la GC. pomonana et de l'autre celles qui avaient été détériorées par des larves de curculio- nides. De l'examen et de la comparaison de 2.418 pommes traitées au moyen du vert de Paris avec 2.964 tombées ou cueillies d'arbres non traités, on fut amené à conclure que 21,0/0 des pommes auxquelles l'insecticide avait été appliqué avaient été infestées par Ja C. pomonana et 67, 8 0/0 de celles qui n'avaient pas subi le traitement ; que 27,3 0/0 des pre- miers étaient attaquées par les larves de curculionides, et 51, 3 0/0 des dernières. Ce qui prouve que le traitement au moyen du vert de Paris, a sauvé environ deux tiers des 4. Le vert de Paris employé par M. Forbes contenait 15,4 p. 100 d'arsenic métallique et le pourpre de Londres 22,5 p. 100. : 134 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE pommes qui sans cela auraient été détériorées par la C. pomonana et à peu près la moitié de celles qui auraient été attaquées par les larves des curculionides. Il convient de re- marquer en outre que cet insecticide non seulement préserve les pommes de l’année, mais encore qu'en détruisant les che- nilles et les larves il diminue nécessairement les ravages des insectes dans les années suivantes. On compara aussi 1.205 pommes émanant d'un arbre traité au moyen du pourpre de Londres avec 2.036 pommes prove- nant d'un arbre non traité et servant de contrôle. Il en ré- sulta que 49 0/0 des premières étaient affectées par la C. po- monana et 58 0/0 des secondes, que 39 0/0 des pommes trai- tées étaient envahies par les curculionides et 48 0/0 de celles qui ne l'avaient pas été. Ainsi le pourpre de Londres sauva environ un sixième des pommes qui sans cela auraient été dévastées par la C. Pomonana et un cinquième de celles qui auraient été détériorées par les charançons. En comparant ces résultats, il n’est pas hors de propos de faire remarquer que le pourpre de Londres ne fut appliqué que quatre jours après le vert de Paris et que ce dernier tel qu'il était employé contenait environ un tiers d'arsenic de plus que l'autre. | En général,d'après M. Forbes, on peut dire que dans des cir- constances très favorables le vert de Paris avec une dépense de deux cents (environ 11 centimes) par pommier garantit saines à peu près les septdixièmes des pommes qui autrement auraient été infestées par la C. pomonana, que le pourpre de Londres en préserve environ un cinquième et que la chaux ne produit aucun effet utile. Il importe que l'application du vert de Paris soit faite une fois on deux au premier printemps, dès que les fruits commencent à se nouer; il ne faut pas attendre que le fruit soit complètement formé. Il résulterait d'expériences faites en Californie, pendant l'été de 1887, qu'en se servant d’une sclution de vert de Paris deux fois aussi faible que celle employée par le professeur Forbes on avait obtenu 71 0/0 de pommes parfaitement saines BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 135 sans causer aucun dommage aux feuilles, mais ces essais furent faits sur une trop petite échelle pour qu'il soit possi- ble d’entirer des déductions positives. On a essayé aussi l’arsenic blanc dans diverses proportions, dont la plus faible était une livre dans 320 gallons d’eau chaude, mais les résultats n'ont pas été observés d’une ma- nière assez précise pour qu il soit possible de les mentionner ici. Nous concluons, comme M. Howard, et nous disons que l'emploi des compositions arsenicales contre la G. pomonana est encore à ses débuts. Il est incontestable qu'il a donné de bons résultats mais il est nécessaire que d’autres expériences plus précises soient faites en vue de déterminer les propor- tions les plus efficaces que l'on doit donner à la composition, suivant le climat et la température et aussi pour fixer les heures de la journée les plus convenables pour l'application de l’insecticide. A. WALLES. Voux émis par la section séricicole an Congrès international d’agriculture, Dans le but d'empêcher la dissémination des poussières qui causent la muscardine, la section a demandé que les préfets des départements séricicoles publient des instructions dans lesquelles ils rappelleront aux éleveurs qu'il est de leur intérêt de détruire par le feu ou d’enfouir en terre les ca- davres des vers muscardinés, et cela dans le plus bref délai ; et prennent des arrêtés pour interdire, sous peine d'amende, de déposer hors des maisons, à proximité de la voie publique, des litières et débris de bruyères contenant des cadavres muscardinés ; Qu'il soit créé une pépinière de müriers dans chaque département séricicole et que des primes d'encouragement soient données aux propriétaires ou fermiers qui crééront des pépinières privées 436 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Que la station séricicole de Montpellier soit mise en état d'étudier toutes les questions intéressant les sériciculteurs, el ce, par l’adjonction : 1° d’un champ d'études où on collectionne et étudie toutes les variétés de müriers : 2° d’une magnanerie expérimentale où on étudie les diverses races et variétés de vers à soie ; 3° d'un laboratoire pour l'étude complète de la soie ; 4 d’une chambre frigorifique pour l'hibernation des graines. Dans le but de protéger l'Europe et le Levant, contre la concurrence de l'Extrème-Orient.la section a émis le vœu qu'une union âouanière englobant l'Europe et les contrées séricicoles du Levant soit constituée ou, qu'au moins, un projet dans ce sens soit présenté par le gouvernement français aux nations intéressées. Les cnnemis des fromages. Les fromages ont des ennemis implacables : les vers ou les larves de la Mouche du fromage (Piophila casei. Fab). Gras, demi-gras ou maigres sont attaqués avec un achar- nement dont le brie et le roquefort offrent de fréquents exemples, et malheur à eux s'ils ne sont pas secourus à temps : il faut les jeter au fumier. On les préserve des atteintes des Mouches en les plaçant dans des chasières en fine toile métallique ou en les tenant sous des cloches en verre. On les garantit également contre les dégâts des parasites en les couvrant de poudre d'os de boucherie calcinés, ou de poussier de charbon de bois de chêne, ou enles mangeant lorsqu'ils sont suffisamment affinés. Si un fromage contient des vers on doit le laver avec du vinaigre ou avec de l'eau-de-vie, ou tout bonnement avec du lait doux. En répétant au besoin cette opération on le débar- rassera de ces vers. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 137 Récompenses accordées aux écoles et aux élèves à l'occasion du concours organisé par la Société Centrale d'Anpiculture et d'Insectologie. Médaille de première classe: T'école de Commer (Mayenne), M. Langlais, instituteur, et l'école de Chevillé (Sarthe), M. Marquis, instituteur. — Médaille de deuxième classe P. M: l'école de Brives-Charensac (Haute-Loire), M. Martin, institu- teur. — Médaille de bronze: l'école d'Aïn-Farès (Algérie), -M. Pochard, instituteur, et l’école de Vy (Haute-Saône) M. Pataillot, instituteur. — Mention très honorable: Ecole de Lourches, M. Lesluin, instituteur. Ecole de Montay (Nord), M. Delaporte, instituteur. Ecole de Ferrière-la-Petite (Nord), M. Danel Ludovic, instituteur. Société de Botanique et d'En- tomologie à La Guerche de Bretagne (Ille-et-Vilaine). Ecole de Jugy(Saône-et-Loire), M.Desbois, instituteur. Ecole de Noidant le-Rocheux (Haute-Marne), M. Maitrier, instituteur. Ecole de Vayres (Seine-et-Oise), M. Defarcy, instituteur. Ecole d'Ou- ville-l'Abbaye (Seine-[nférieure), M. Bondu, instituteur. Ecole de Boissy-Mauvoisin (Seine-et-Oise), M. Signol, institu- teur. Ecole de Gironville (Seine-et-Marne), M. Dudilieu, ins- tituteur. Ecole de Moyvillers (Oise), M. Georgin, instituteur. Ecole de la Côte (Haute-Saône), M. Bigey, instituteur. Ecole de Landivy (Mayenne), M. Launay, instituteur. Ecole de la Haye (Seine-Inférieure), M. Poisson, instituteur. Pensionnat de Montmerrey (Orne), dirigé par M. Lebailly. Ecole de Roc- quencourt (Seine-et-Oise), M. Louis Guibert, instituteur. Ecole de Duhort-Bachen (Landes), M. Dumora, instituteur. Ecole de la Hérelle (Oise), M. Humetz, instituteur. Ecole de Lévignac de Seyches (Lot-et-Garonne), M. Mazéret,instituteur. Ecole d’Elincourt Sainte-Marguerite (Oise), M. Patte, institu- teur. Ecole de Monpazier (Dordogne). M. Lassagette, institu- teur. Ecole de Voisey (Haute-Marne), M. Perron, instituteur. Ecole du Vigean (Cantal), M. Manoux, instituteur — Livres : à l’école d'Ouville-l'Abbaye (Seine-Inférieure), et à l'école de Boissy-Mauvoisin (Seine-et-Oise). — Médaille de. deuxièm? 138 BULLETIN D'INSECTOLOGIÉ AGRICOLE classe P.M : élève Boulet Gcorges de l’école u’Ouville-l'Ahbaye (Seine-Inférieure) l'élève Signol Isidorine, de l’école de Boissy- Mauvoisin (Seine-et-Oise). — Médaille de bronze P. M : l'élève Rimey Henri de l’école de Vy (Haute-Saône), l’élève Vincent Ernest, de l'école de Jugy (Saône-et-Loire), l'élève Pérard E.de l’école de Landivy (Mayenne). — Mention honorable : aux élè- ves Prevost Alphonse, Turbie Edmond, et Bourse Victor, de l'école de Lourches (Nord); Desse Charles, Bernard Emile Vignolle François, Bouchez Amé, de l’école de Montay (Nord), Boilley Paul, Faivre Henri, Faïivre Emile, Begin J. B, Gail” lard O. de l'école de Vy (Haute-Saône) ; Detourbet Alexandre, Mercier Anatole, de l'école de Noidant-le-Rocheux (Haute- Marne); Lefort Louis, Defarcy René, Charpentier Emile, Jousse Edouard, Collin Numa, Barnot Albert, Boudignon Lucien, de l’école de Vayres (Seine-et-Oise) ; Boulet Jules, Manoury Léon, Thuilier Henri, Boulet Bernardin, Milou Henri, Avoude Pierre, Saint-Requier Georges, de l'école d'Ouville- l'Abbaye (Seine-Inférieure); Bourguet Henri,Beslard Sosthène, Lepas Emile, Bourguet Paul, Aubel Jules, Bilhon Adoïphine, Lepas Eglantine de l’école de Boissy-Mauvoisin (Seine-et- Oise); Naudet Henri, Guyard Aristide, Lachasse Donatien, Saillant Eugène, de l'école de Gironville (Seine-et-Marne) Dubreuil Jules, Clerc Henri, Tuaïllon Gustave, Bouret Auguste Reguillot Edmond, Steinnakre Alfred de l’école de la Côte (Haute-Saône); Trouvé Vital, Couasnon Paul, de l'école de Landivy (Mayenne): Bordin Romain, Lemessier G., Bu- velle Auguste, Lemessier R., Juliot A., Cretot J., de l’école de la Haye (Seine-Inférieure); Duchaut Arthur, Reuateau Marcel, Palard Elie, de l'école de Levignac (Haute-Garonne); Gipou- lou Paul, Caminade Paul, Couderc Auguste, Lagarrigue Adhémar, Augé Louis, Gaillard Léopold, de l’école de Mon- pazier (Dordogne); Durand Auguste, Laurent Louis, Gauthier Henri, Jacquot Jules, Theurez Alphonse, Mennetrier Auguste, Theurez S., Renaud C., de l’école de Voisey (Haute-Marne); . Alsac Léon, Barrier Louis, Dapon Jean, Labadie Emile, Dufayet Jean-Marie, Lepetit Abel, de l’école du Vigean (Cantal) ; Blan- BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 139 chet Pierre, Torel Joseph, Suhard Joseph, de l’école Saint- Joseph à la Guerche de Bretagne (Ille-et-Vilaine); Sangué Adolphe, Sangué Antoni, Bouchain Gaston, Bouchain Narcisse Mouchy Emile, Alliomme Edouard, Septin Georges et Den- delle Albert de l’école d'Elincourt Sainte-Marguerite (Oise). Le Président du Jury, VICAT Le Secrélaire rapporteur, E. SAVARD Le Fuceron lanigère. Cet hémiptère est ainsi nommé parce qu'il se recouvre d'une matière cireuse blanchâtre d'apparence laineuse. Dans le vulgaire on le désigne sous le nom de puceron sanguin à cause de la coloration rouge sang qu'ii communique aux doigts lorsqu'on l’écrase ; il est plus particulièrement connu ici sous le nom de « blanc » du pommier. Nous n'avons pas à décrire les caractères entomologiques de ces insectes ; qu’il nous suflise d'en indiquer quelques généralités. Le Puceron lanigère se distingue des pucerons ordinaires par l'absence de cornicules, il sécrète cependant une subs- tance sucrée au niveau d’une élevure située à lapartie supé- rieure de l’abdomen. La substance laineuse est produite par des glandes particulières situées symétriquement sur toute la partie supérieure du corps depuis la tête jusqu'à l'anus, le dernier article excepté. Meurs Malgré les pertes assez sérieuses que nous font subir ces insectes, leurs mœurs ne sont pas encore complètement étu- diées. On peut dire cependant qu'il y a beaucoup de fait grâce aux beaux travaux de nombreux observateurs parmi lesquels nous citerons : Audouin, Gæthe, D' Keller, D' Kesse}, Mulberg, Kraft, etc. 140 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Comme chez le phylloxera, les êtres aptères peuvent à cer- tains moments de leur évolution donner naissance à des jeunes par parthénogénèse, c’est-à-dire sans fécondation PuÈge lable. Plus tard, il nait des insectes ailés qui se reproduisent de la même façon, puis vers la fin de la saison apparaissent des individus sexués qui après l’accouplement donneront un œuf d'hiver. Les auteurs qui ont écrit sur ce sujet ne sont pas d'accord en ce qui concerne le lieu de la ponte et le moment de l’éclo- sion. Pour les uns, Gœthe par exemple, la femelle déposerait son œuf au niveau du collet, à quelques centimètres en LDC. D'après le D'Kessel etP. Brocchi, l'œuf d'hiver serait pondu en automne sur les branches, les tumeurs, dans les crevasses qui existent sur les tiges ; puis cet œuf donnerait naissance bientôt à un être aptère qui, lui, hivernerait dans le sol vers la limite qui sépare la racine de !a tige. Il ne m'a pas encore été possible de rencontrer des œufs sur les racines ou même au niveau du collet, par contre, j'en ai trouvé sur les branches et surtout dans les crevasses, là où il y avait préalablement une colonie. Aussi je pense, avec Kuncke!, que les femelles « mettent bas dans les cachettes où elles s’abritent sur les troncs d'arbres. » S'il est vrai que le Puceron lanigère peut vivre sur les racines, il est avéré pour moi que son habitat réel est la tige, même durant la saison froide. Ce qui le prouve bien, c’est que pendant l'hiver, surtout s’il n’est pas très rigoureux, on trouve toujours sous les écorces quelques colonies de ces hémiptères. C'est en effet sur les branches, à leur partie inférieure que le Puceron lanigère se plaît le mieux, il s’y trouve à l'abri des intempéries. Partout où il pique le végétal à l’aide de son suçoir, il y a dépôt d'une salive irritante provoquant la formation de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE A4 petites tumeurs du volume d’un pois pour la première an- née, mais qui grossissent rapidement jusqu'à prendre Ja grosseur du poing. Récemment formées, ces nodosités, placées généralement à la partie inférieure des branches, sont très vivantes, gor- gées de sève et revêtues d'un épiderme excessivement fin. Si l’on examine l'extrémité d'une tige coupée et attaquée par le Puceron, on voit à la limite de l'écorce et du bois, une série de petites tumeurs déposées circulairement et simulant assez bien une petite couronne. Quoiqu'on constate la présence du Puceron lanigère sur les très jeunes rameaux, il est un fait certain, c'est que ces insectes s’établissent de préférence sur les anciennes tumeurs ; là est leur véritable habitat, ils s'y trouvent plus à leur aise et il est permis de penser aussi que, par suite de l’irritation causée par l'insecte, une plus grande quantité de sucs se trouvent réunis en ces points. J'ai fait bien des fois l'expérience suivante : après avoir dé- truit le mieux possible les pucerons qui se trouvaient sur un pommier, je laissais ainsi les choses.Ce premier arbre nettoyé étant entouré d’autres infestés, je ne tardai pas au bout de 8 à 15 jours à voir apparaitre de la mousse blanche d’abord sur les nodosités et le plussouvent rien qu’en ces points. Au reste, il semble qu'en général, ce Puceron éprouve une certainerépugnance à attaquer une nouvelle branche, il ne le fait que lorsqu'il y est poussé par la trop grande multipli- cation de la colonie et bien entendu quandil s'attaque à un arbre vierge de ses atteintes. Par contre,là où il a commencé à piquer, on est bien sûrde le voir reparaître l’année sui- vante, et cela pendant 4, 5, 6 anset plus, jusqu'à ce que les couches concentriques qui forment la nodosité aient acquis une trop grande densité et que la tumeur, se couvre d’une écorce écailleuse très dure qui nuit fort à l'introduction de la trompe dans le végétal. Un fait bien curieux est le suivant : si l’on vient à détruire une partie des individus formant une colonie, les survivants 142 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE se débarrassent de leur duvet blanchâtre et peuvent alors voyager sur la tige sans attirer l'attention du regard parce qu'ils ont une coloration rouge brun. Ge n’est qu’au bout de quelques jours, quand ils se sont rassemblés de nou- veau en une petite famille et qu'ils se croient en sûreté, que la sécrétion cireuse recom'aence. Ce fait explique en partie pourquoi, après avoir voulu écraser les pucerons qui se trouvent sur un pommier, on croit avoir réussi à les exter- miner tous, puisque durant huit ou quinze jours, on ne voit plus la substance blanchâtre signe de leur présence ; mais malheureusement celle-ci apparaît de nouveau et il faudrait recommencer à les détruire. La génération est aussi assurée par les très jeunes pucerons qui n’ont pas été détruits grâce à leur extrême petitesse. Durant l'hiver, on ne voit pas les flocons neigeux, c’est que la substance qui les forme s'est densifiée, a pris une colora- tion grisâtre. Elle n'est plus formée de fils assez longs et entre- mêlés, mais bien de petites granulations rassemblées qui entourent complètement le Puceron; celui-ci se trouve ainsi entouré d’un manchon spongieux qui le préserve singulière- ment contre l'action du froid. Au printemps, ceux qui n'ont pas péri se débarrassent de cette couverture d'hiver, ils ont alors une coloration bleuâtre très nette, puis peu à peu les longs filaments blancs sont sécrétés, alors seulement on s'aperçoit de leur arrivée. Lorsque les pommiers sont affectés du Puceron lanigère, . pendant les premiers temps, ces végétaux ne semblent pas en souffrir, aussi les personnes qui ne soupçonnent pas la gravité de la maladie, n'y prennent-elles aucune garde. Mais bientôt, à mesure que l'insecte se multiplie, que surtout il suce depuis un certain temps, on voit la végétation devenir de moins en moins vigoureuse, les fruits deviennent rares et petits, puis un beau jour l'arbre peut mourir d'épuisement; mais lé plus souvent ilest arraché parce qu'il est devenu improductif. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 143 Les pommiers résistent d'autant moins qu'ils sont plus jeunes. Le Puceron lanigère est aussi remarquable quant à ses goûts ; il préfère et de beaucoup les arbres à fruits très doux, ceux qui fournissent les fruits de table. Tandis qu'il est rare de le trouver sur les arbres en plein vent, il est extrêmement commun de le rencontrer sur les espaliers. Etude des moyens de destruction. La gravité même du mal a fait que nombre de savants, d'arboriculteurs, de jardiniers se sont efforcés de trouver un remède au fléau. Il est possible que je n’aie pas résolu complètement le pro- blème mais j'espère tout au moins qu'à la suite des expé- riences auxquelles je me suis livré aussi consciencieusement que possible, nombre de substances jusqu'alors couramment employées seront à jamais rejetées et que d’autres au con- traire, dont l'efficacité n'avait pas su être constatée, devien- dront l'arme choisie contre nos redoutables hémiptères. Ces recherches dont je vais avoir l'honneur d'exposer l’his- toire tout au long, ont été réalisées à la fois sur le terrain pratique, c'est-à-dire dans îes jardins mêmes ; et aussi dans le laboratoire de M. Raïllet, professeur d'histoire naturelle à l'Ecolé vétérinaire d’Alfort, Vice-Président de la Société zoo- logique de France, auquel je suis heureux de témoigner toute ma reconnaissance, d’abord pour ses excellents conseils et ensuite pour l’amabilité avec laquelle mon cher maître a mis à ma disposition tout ce qui m'était nécessaire pour mener à bien cette étude. Je vais envisager en premier lieu quelques substances dissoutes dans l’eau qui ont été dirigées contre le Puceron lanigère : les solutions de sulfate de cuivre, la lessive, la dé- coction de tabac. Cette dernière est presque partout employée et passe aux yeux des jardiniers Comme le moyen par excellence. Je voulus tout d'abord être fixé sur la valeur de ces liqui- 142 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE des. J'eus bientôt la conviction qu'ils ne valaient absolument rien et que le pinceau sec passé sur les tiges sans ces solu- tions aurait produit sûrement le même effet. Ilest facile de s'en convaincre lorsqu'on aura la preuve.que la substance neigeuse qui recouvre les insectes ne peut être mouillée par l'eau à cause de sa nature cireuse qui place l'animal absolument à l'abri des substances toxiques telles que nicotine, sulfate de cuivre, carbonate de potasse. (A suivre) LIGNIÈRES. Exposition Universelle de 1889. LISTE DES RÉCOMPENSES DÉCERNÉEE AUX MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE. ET D'INSECTOLOGIE. Le Classe 76. — Médaille d'or: la Société centrale d’Apicul- ture et d'Insectologie. MM. le D' Beauregard, Fallou, Guillot Alfred, Hamet. Médaille d'argent : MM. Gariel R., Masson, Saint-Pée, Vicat. Médaille de bronze : MM. Bazire, Chrétien, Eymar, Guyon H., Kühn, Le Bailly, Savard, Sevalle, M°° la baronne de Pages. — Mention honorable : MM. Caillas et Gué- roult. Classe 6. — Médaille d'or: M. Froville. Médaille d'argent : M'° Fortier. Médaille de bronze : MM. Raymond, Téton, Nalot, Caquelard, Cazet, Launay, Tavoillot. Classe 73 bis. — Médaille d'or :le Syndicat du hannetonnage | du canton de Gorron. Classe 73 ter. — Mention honorable : MM.Gallais, Le Bailly, Lesluin, Maillet. Le Co-Gérant : A. WALLËS. [mp. de la Soc. de Typ.— No1zETTE, 8, r. Campagne-1re, Paris. QUATORZIÈME ANNÉE, N° 10. Octobre 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SomMmaIREe : Nécrologie : mort de M. Hamet. — Discours prononcé par M. Wallès à l'enterrement de M. Hamet. — Congrès des sociétés savantes de 1890. — Extraits des mémoires présentés à la Société par MM. les ins- tituteurs sur. les moyens de combattre le hanneton et sa larve. — Exposi- tion forestière à Vienne. — La production séricicole en 4889. — Le Puce- ron lanigère. — Congrès de zoologie. LRPPLLS DLL LS LPS EPL PL TS LS LPS. NÉCROLOGIE La Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie vient d'être douloureusement frappée en la personne de son Secré- taire général, M. Hamet qui est décédé le 6 octobre à l’âge de 74 ans. Nous envoyons à la famille de M. Hamet l'expression sincère de notre douleur et de notre sympathie. (La Rédaction.) H. HAMET Fondateur de la « Société centrale d'apiculture et d’insectologre., 146 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE DSP TOIEANEN EEE L TNT TELE EE CNET LN CET TE eu rés 2] IS XF)S à Er OR SANTE: Car ASE Pure: CAES AS ne. (RTS ANSE RSR PT PPT IAE Discours prononcé par M. Wallès à l'enterrement de M. Hamet. Mesdames, Messieurs et chers Collègues, Nous sommes réunis près de cette tombe pour rendre un dernier hommage et donner un dernier adieu au maître, à l'ami qui vient de disparaitre du milieu de nous. Je ne vous ferai pas sa biographie, lui-même s’est chargé dans son journal, de raconter en quelques mots d’une sim- plieité touchante l’histoire de sa vie laborieuse. Je me borne- rai à vous dire que comme d'autres sont nés poètes ou artistes, lui, Hamet, était né apiculteur. Dès son enfance, il eut un culte pour les Abeilles ; ces insectes industrieux furent l'objet constant de ses études. Plus tard, à force de persévé- rance il obtint l’autorisation de donner au Luxembonrg ses cours d'apiculture qui rässemblaient un si grand nombre d'auditeurs et qui sont des modèles de clarié et de méthode. Par son Apiculteur ; il répandit en France, lesbons principes, les procédés sûrs et éprouvés et combattit vaillamment les | innovations et les nouveautés que l'expérience n'avait pas | sanctionnées. Il fut enfin le fondateur de la Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie qui a rendu et est appelée à rendre des services sérieux à l’agriculture. Messieurs,jusqu'ici je ne vous ai parlé que de l’apiculteur, laissez-moi vous dire quelques mots de ce que fut l'homme : caractère antique, intègre jusqu'à la rudesse, imbu des prin- cipes d'une justice absolue qui n’est guère de ce monde, démocrate dans la meilleure acception du mot ; si tous ceux qui l'ont connu n’ont pas été de ses amis, aucun ne lui a refuséson estime. Fils d’un simple ouvrier, il s’est créé par un travail acharné une situation honorable. Jamais il n’arecher- ché les distinctions : il a passé une existence modeste, n'ayant d'autre but que de se rendre utile. Pour nous qui avons été à même d'apprécier les grandes BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 147 qualités de son cœur, nous sentons doublement la perte que nous venons de faire. Aussi est-ce avec une véritable dou- leur que nous lui disons pour la dernière fois: Hamet, adieu! reposez en paix! Congrès des Sociétés savantes de 1890. M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux arts vient de nous adresser le programme des questions soumises à MM. les délégués des Sociétés savantes en vue du congrés de 1890. Nous enextrayons ce qui concerne la Société : Etude des insectes quiattaquent les substances alimen- taires. Extraits des Mémoires présentés à la Société cen- trale d'Apiculturce et d'Insectologie par MM. les Instituteurs SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LE HANNETON ET SA LARVE. En parcourant les mémoires que MM. les Instituteurs ont adressés, à la Société centrale d'Apiculture et d’Insectologie, à l'occasion du concours qu’elle a ouvert sur les moyens de combattre certains insectes nuisibles, on est d’abord frappé des progrès que l'enseignement agricole a faits dans nos écoles rurales et l’on remarque ensuite, non sans satisfaction, que l'entomologie appliquée y occupe une large place. Ce n’est plus aujourd’hui le temps où l'étude des insectes était con- sidérée comme le passe-temps de quelques désæuvrés et où notre bon Geoffroy lui-même croyait avoir besoin de plaider les circonstances atténuantes pour ses remarquables travaux entomologiques en disant qu'il ne s'occupait d'Insectes que dans ses moments de récréation. On a fini par comprendre 148 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE (et l’on n'avait pas besoin pour cela du terrible fléau du Phylloxera) que, ces petits animaux, par leur effrayante mul- tiplication, sont des ennemis redoutables auxquels il est uécessaire de faire une guerre acharnée si l'on veut préser- ver de leurs atteintes les productions de la terre qui servent à notre subsistance. Aussi dans de nombreux départements s’est-on groupé en sociétés et en syndicats pour lutter contre ces destructeurs de nos récoltes et notamment contre le Hanneton et sa larve. Les résultats obtenus ont été remar= quables et font prévoir que dans un temps plus ou moins prochain les grandes dévastations, causées par ce dernier insecte, ne seront plus qu'un souvenir. Nous le répétons, c'est avec un vif sentiment de satisfaction que, dans celle œuvre toute patriotique, nous avons constaté que nos meil- leurs et plus efficaces collaborateurs sont les Instituteurs de nos communes rurales. Nous prenons la liberté de leur adresser nos félicitations et nos remerciements. La plupart des mémoires parvenus à la Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie contiennent des renseignements intéressants sur les mœurs et la vie évolutive du Hanneton; mais l’histoire naturelle de cet insecte est si connue que nous ne croyons pas devoir nous y arrêter. Nous nous bornerons en conséquence à donner un aperçu des moyens proposés pour détruire ce coléoptère dans les diverses phases de son existence, bien que la plupart aient déjà été publiés. Il reste bien entendu que nous nous en tenons rigoureusement à notre rôle de rapporteur et que nous ne voulons assumer aucune espèce de responsabilité au sujet de faits et d'expé- riences que nous n'avons pas été à même de contrôler. Procédés employés ou proposés pour combattre le Hanneton 1° Destruction des œufs. — M. Lignières, étudiant en mé: decine vétérinaire à l’école d’Alfort,et M. Gauthier, institu- teur à Saint-Eusèbe (Saône-et-Loire), rappellent que M. de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 149 la Blanchère a trouvé un procédé ingénieux pour détruire les œufs du Hanneton. On fait herser finement un sillon tout autour de la pièce de terre que l’on veut préserver. Les femelles trouvant là un terrain très meuble, viennent y dé- poser leurs œufs. À la fin de mai, on passe la charrue sur tout l’espace hersé, pour recouvrir les œufs d’une couche de terre d'environ trente centimètres, de manière à empêcher l’arrivée de la chaleur solaire nécessaire à leur éclosion. M, Lignières trouve que ce procédé est très beau en théorie, mais il ne croit pas à son efficacité pratique. Bien que l’on sache, dit-il, que les femelles recherchent pour pondre une terre meuble, il est difficile de concevoir qu'elles soient attirées irrésistiblement sur le sillon hersé et il est à peu près certain que la plupart d'entre elles pondront dans l'intérieur même du champ. (À suivre) A. WALLÈS. Exposition forestière à Vienne. La société d'agriculture et d'exploitation forestière de Vienne (Autriche) organise une exposition qui sera ouverte à Vienne du 15 mai au 4° novembre 1890. Les Français peuvent être admis à présenter à cette exposi- tion: 1° Des machines, outils et matériel pour l’agriculture et l'exploitation forestière, l'horticulture, la culture des fruits, de la vigne et du houblon ; l'élevage des chiens, des volailles, des abeilles, des vers à soie ; la chasse et la pêche ; 2° Les accessoires de l'économieruraleet de l’art vétérinaire ; les engrais artificiels ; 3° Des modèles, plans, croquis, statistiques rurales, agro- nomiques et forestières. Le programme de cette exposition est à la disposition desinté- ressés au Ministère del’agriculture, ruede Varenne, 80, direc- tion de l’agriculture, premier bureau. 150 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE La production séricicole en 1889. Le « Journal officiel » du 7 octobre publie d’après les docu- ments du Ministère de l'agriculture,le résultat de la campagne séricicole en 1889. Il résuile de ces documents que la peau totale de CO- cons frais s’est élevée, cette année, à 7,409,000 kilogrammes. Les principaux départements producteurs de soie sont, par ordre d'importance, le Gard, qui a produit 2,162,000 kilog. de cocons, Vaucluse 1,913,000, l'Ardèche 1,414,000, la Drôme 4,215,000, le Var 468,000, l'Isère 295,000, les Basses-Alpes 163,000, etc. La rendement moyen d'une once de graines (ou 25 gram- mes) a varié de 23 à 53 kilog. ; l'once de graines françaises a produit en moyenne 29 kil. 5 et l'once de graines de races japonaises, mais de reproduction française, a produit 53 kilog. de cocons tandis que l’once de graines provenant directement du Japon n’a produit que 24 kilog, de cocons. Les prix du kilogramme de cocons frais ont varié de3 fr. $5 à 3 fr. 79. On voit que les prix du kilogramme sont toujours très peu rémunérateurs puisque les sériciculteurs demandent que les droits de douane élèvent au moins à 4 francs le prix du kilo- gramiie. Le luceron lanigère. (Suite) Une petite expérience que tout le monde peut répéter est la suivante : dans un verre de montre, on met par exem- ple du jus de tabac puis on prend un Puceron couvert de son duvet comme il l'est à l’état naturel et on le place sur la solu- tion. Au lieu d'être mouillé, l'animal glisse vivement sur la surface du liquide et vient se placer sur les bords. Si à l’aide d'une épingle on enfonce le tout dans le médicament, qu’on BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 151 l'y laisse même le temps que l'on voudra, dès qu'on cessera de le maintenir dans celte situation, il remontera à la surface et glissera encore dessus sans être mouillé le rnoins du monde Il est dès lors bien évident que l'insecte n’a pas dù souffrir du toxique et l’on peut du reste s’en assurer; remis en li- berté, il se meut comme auparavant. M. Rivière a parfaîte- ment constaté ce fait. Par conséquent n'employez plus ces solutions, c’est peine et argent perdus. On constatait bien dès les premiers jours une diminution sensible de la quantité des pucerons; celaétait dû à l’action toute mécanique du pinceau qui écrasait bon nombre d'insectes. Je veux dire aussi un mot du badigeonnage à la chaux. Celle-ci n'agit guère ici que par une action mécanique, action qui n’est pas à dédaigner mais qui est insuffisante. Elle ne peut être appliquée sans nuire au végétal qu'en hiver et en une couche relativement mince. Or à cette époque, les Pucerons sont dans les crevasses, sous les écorces, partout enfin où ne peut les atteindre la chaux, attendu qu'elle à l'inconvénient de ne pouvoir mouiller le duvet de nos hémiptères ; de plus, durant tout cet hiver, les gelées, la pluie font fendiller la chaux, aussi celle-ci tombe sinon toute, du moins par places et, au printemps, les Puce- rons pourront s’y réfugier ainsi que sur les jeunes rameaux. Dès lors, je n’eus plus qu'une idée, ce fut celle de chercher des liquides capables de mouiller et de tuer le Puceron lani- gère. Voyons lalcool préconisé par M. Rivière. Si l'on fait la petite expérience citée plus haut, en remplaçant la décoction de tabac par l'alcool, on voit immédiatement ce liquide monter dans la substance laineuse, mouiller parfaitement le Puceron qui tombe au fond. Ge résultat pouvait faire espérer que l'alcool était un liquide parfaitement indiqué contre le Puceron lanigère. Il n’en est rien cependant et voici quelques expériences maintes fois répétées qui le prouvent bien. Je déposai deux ou trois Pucerons sur une lame de verre, 152 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE puis en les plaçant sous le champ du microscope, je m'assurai qu'ils étaient bien vivants ; alors, je donnai à chacun, deux ou trois gouttes d'alcool, c'est-à-dire une quantité plus con- sidérable que celle qu'ils reçoivent réellement dans la pratique, il est facile de penser en effet que chaque Puceron ne reste pas en contact avec deux gouttes d'alcool jusqu'à évaporation de celui-ci. Lorsque la lamelle ne présenta plus d'alcool liquide, j'examinai au microscope l'effet produit. En voici les résultats : Alcool à 90 degrés. - Insecte plongé dans ce liquide à12 h.30, j'examine à 12 h.40. L'animal paraît très affecté, il a les membres repliés sur l'abdomen et ne fait que de légers mouvements. A 1 h. les mouvements sont toujours visibles ; à 2 h. ils me paraissent plus forts. À 5 h.34, la bête paraît remise. Le lendemain à 7h, le Ruceron est très vivant; selon toute probabilité, sil avait été placé sur une branche, il aurait continué à vivre. Ce qui vient d'être dit pour l’un d'eux a été contrôlé peur plusieurs autres. Alcool à 60 degrés. - Mis en contact avec l'alcoo! à 12h. 35 après évaporation je constate les résultats suivants : 12h. 40, mouvements forts ; 4 h.5 même état ; 5 h. l'insecte ne semble pas affecté. Le lendemain il est trouvé très vivant. Esprit de bois. J'ai été amené à essayer cet alcool par raison d'économie, puisqu'il coûte moins cher. Les résultats sont identiques à ceux observés pour l’alcoo! à 60°, Si l’on songe que l'on avait préconisé d'étendre l'alcool de la moitié de son poids d’eau, il sera aisé de constater le peu d'efficacité de l'agent. Dans ce cas encore, on agissait par une action mécanique, on écrasait les Pucerons avec le pinceau. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 153 Chose curieuse, comme il est très probable qu'on n’em- ployait pas de l'alcool à 90°, il arrivait presque sûrement que le mélange d'alcool et d'eau ne mouillait même pas le Puce- ron qui n'était pas inquiété du tout. Pour mouiller la substance cireuse il faut au minimum: Alcool! à 60° 6 gr. pour eau 4 gr., plus de la moitié d'alcool; Esprit de bois, 5 gr. pour eau 4 gr., plus de la moitié d'alcool ; Alcool à 90° à peine, 3 gr. pour eau 4 gr., moins de la moi- tié d'alcool. Éclairé par ces faits, je cherchai un autre moyen de des- truction. J'avais un liquide mouillant parfaitement la cire du Puce- ron, il me restait à trouver une substance capable de les tuer. Après avoir mouillé ceux-ci avec l'alcool, je les plongeaïi successivement dans l'acide sulfurique à à 0/0, l'acide chlor- hydrique, l’acide phénique dans les mêmes proportions ; tous tuaient l’insecte dans un temps plus ou moins long; j'ec- sayai aussi la potasse et la soude, 5 de base pour 100 d’eau; j'obtenais encore d'excellents résultats. Il fallait maintenant faire agir ces solutions sur les pom- miers, ce que je fis en hiver sur plus de 80 de ces arbres. Cette opération me permit d'éliminer immédiatement les acides à cause de la propriété qu'ils ont d'agir jusqu'à la dérnière goutte, aussi pénétraient-ils trop dans le bois; je crus même remarquer que plusieurs s'en trouvaient assez mal. Il n’en fut pas de même de la potasse et de la soude qui joignent à une action énergique la propriété d'agir surtout superficiellement. De plus, l’eau en s'évaporant laisse sur les branches des cristaux de potasse qui, sous l'influence d’une légère humidité ou d’une pluie fine, étaient redissous et agis- saient encore une seconde fois. J'ai badigeonné avec la po- tasse à 5 0/0 une quarantaine de pommiers sans même prendre garde aux bourgeons (nous étions en mars), pas un ne s’en est mal trouvé, ils présentaient tous après l'opération 154 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE une écorce luisante bien nette; les bourgeons ont éclaté sans aucun malaise apparent. J'eus donc naturellement l'idée de combiner l'alcool à la potasse en tâtonnant un peu, j'arrivai à former la solution suivante : Eau, 100 gr.; alcool à 60°, 150 gr.; potasse à la chaux, 5 gr. Ce liquide m'a donné les résultats suivants: Le Puceron revêtu de sa matière neigeuse, plongé dans ce liquide pendant au plus une minute, était parfaitement mouillé ; dix minutes après, l'animal rassemblait les pattes sur l'abdomen et exécutait quelques petitsmouvements trem- blatants jusqu’à la mortqui arrivait sûrement après un temps qui cependant était assez variable. On constatait ce dernier fait parce qu'en touchant légère- ment l'insecte avec une aiguille, tout en le regardant au mi- croscope, il ne faisait aucun mouvement ; on pouvait remar- quer aussi que son corps était devenu plus résistant, plus coriace qu à l'état normal. Ce premier résultat obtenu, je trouvais le moyen un peu cher, aussi remplaçai-je l'alcool à 60° par l'esprit de bois que l’on trouve à meilleur compte et qui est un peu plus fort. Voici la composition du mélange : Eau 100 gr. ;esprit de bois 195 gr. ; potasse à la chaux, 5 gr. J'eus encore l’idée d'essayer quelques carbures d’hydro- gène, guidé que j'étais par leurs propriétés antiparasitaires très marquées. Voyons en même temps la benzine, le pé- trole, l'essence minérale qui ont à peu près les mêmes pro- priétés. Ces trois substances mouillent et dissolvent même la subs- tance cireuse produite par le Puceron. Cette propriété esi par- faite chez eux ; ils s'étendent comme une tache d'huile, ce qui est très prérieux, car ils peuvent pénétrer rapidement dans les plus petits interstices formés dans le bois. Si après avoir placé un Puceron sur une lame de verre, on met une goutte de l’une des trois substances à quelque dis- tance de l’insecte, de façon qu’en s'étendant le liquide arrive BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 155 juste en contact avec l'animal, voici ce que l’on voit au mi- croscope : Tout d'abord, notre hémiptère est agité de mouvements vio- lents, il cherche à se débarrasser de sa mauvaise position. Dès que le liquide vient à le toucher, instantanément il en est imbibé complètement ; on croirait presque qu'ily a un vide qui attire la substance hydrocarbonée dans le corps de l’ani- mal tellement l’imbibition est rapide. Aussitôt: imprégné, l’insecte cesse ses mouvements désordonnés, il ramène ses pattes sous le ventreetil n’a plus pendant quelques secondes que des mouvements tremblotants des membres. Si on l’examine, toujours au microscope, au bout de deux minutes il a cessé de vivre, on s’en assure en touchant lé- gèrement l'animal avec une aiguille. S'il vivait, on verrait quelques mouvements si faibles qu'ils soient. Voici quelques observations sur les trois substances citées plus haut. Les insectes n'ont pas été laissés en contact avec les liquides plus d'une minute. Opération commencée à 12 heures 35; à 12 heures 36, c'est- à-dire une minute après, il n'y a plus aucun mouvement. Benzine 1h. moins 6 pas de mouvements appréciables ; 1 heure 35 même état, le corps de l'animal n’est plus mouillé mais il est d'une mollesse extrême, on ne peut le toucher avec une aiguille sans déformer immédiatement la région. De plus il a pris une coloration rougeâtre très marquée; à 4 heures il n'y à pas signe de vie; le corps est un peu moins mou. Le lendemain à 8 h. 5, l'animal n’est pas revenu à la vie. Pétrole A lh. moins 4, pas de mouvements perceptibles; 4 h.35 aucun mouvement; le corps est très flasque et conserve à peu près sa coloration ordinaire; 4 h. 5 l'animal ne bouge pas, corps toujours humide et mou. Le lendemain aucune réaction avec l'aiguille. 156 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE Lssence minérale 1 h. 1,pas de mouvements, 1 h. 35 pas de mouvements, 4 heures pas de mouvements, à 8 h. 35 le lendemain même constatation. De ces trois opérations on peut conclure que les Pucerons étaient morts dès la première observation. La puissance toxique dé la benzine en particulier est extraordinaire. Un Puceron exposé aux vapeurs d’une goutte de ce liquide pen- dant trois minutes seulement est tué. Étant donnés ces faits, nous avons déjà trois liquides excellents puisqu'ils atteignent les Pucerons très rapidement dans leurs repaires les plus cachés et les tuent avee une rapidité presque foudroyante, même lorsque ces liqueurs sont en très pêtite quantité; de plus elles ne coûtent pas cher. | Ces substances essayées sur les Pucerons à l'état de nature, c'est-à-dire sur le végétal même, ont produit des résultats identiques. Même sur les arbres très vieux remplis de vieilles écorces, les colonies qui s’y cachaient étaient très facilement atteintes et détruites. Essence de térébenthine Tue très bien le Puceron lanigère qu'elle mouille avec la plus grande facilité. Je ne cite ce corps que pour faire con- naître son action nocive sur les hémiptères, car pratiquement il ne doit guère être employé à cause de son prix assez élevé. Sulfure de carbone Voici encore un corps excellent destructeur des hémiptères ; touchés seulement par ce liquide, ils meurent infailliblement avec une rapidité aussi grande qu'avec la benzine. En s'évaporant, ce corps produit un froid assez intense qui ajoute encore à son pouvoir toxique. Action sur l’insecte : le Puceron est laissé à peine une minute en contact avec le liquide ; il y est plongé à 12 h. 1/2. Après une minute il n'y a plus signe de vie. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 157 À 4 heure moins 10, aucun mouvement, à 4 h. 35, aucun mouvement; à 4 heures soir, aucun mouvement. Le lende- main à 8 heures même état. Je ne saurais trop recommander le sulfure de carbone contre le Puceron lanigère. Ce liquide a une propriété insec- ticide presque aussi marquée que celle de la benzine, il serait préférable d'employer ce dernier corps sur le tronc des vieux arbres et de se servir du premier pour les jeunes qui supportent moins bien l’action de la benzine. S'il est essentiel de trouver des substances toxiques pour les Pucerons, il n’est pas moins indispensable d'en essayer l'action sur les arbres afin de s’assurer qu'ils ne les font pas périr. Nous allons voir que celte opération est capitale à bien con- naître si l’on ne veut pas tuer le végétal plus rapidement que ne le feraient les insectes. Je vais examiner la benzine, ce que j'en dirai pourra s’ap- pliquer au pétrole, à l'essence de térébenthine et à l'essence minérale. Règle générale : Toute substance verte touchée par la benzine est détruite à bref délai, on sait en effet que cette substance est le dissolvant par excellence de la chlorophylle. Une goutte de ce liquide ÿ amène au bout de quelques minutes une colo- ration brunâtre qui devient de plus en plus foncée jusqu’à paraître noire. Ge fait explique pourquoi quand on a essayé le pétrole ou la benzine et qu’on badigeonnaïit tout ou à peu près, l'arbre mourait de sorte qu'on jugeait inapplicable l'emploi de ces liquides. Il n’est pas nécessaire d'imbiber fortement le végétal, puisque les insectes sont tout aussi bien tués avec une très faible quantité du liquide insecticide. Pour ne pas nuire à la plante, il importe absolument de ne jamais mettre de benzine sur les parties vertes et surtout à leur base ce qui se ferait fatalement par imbibition si l’on n’avait le soin de ne porter le pinceau qu'à une distance égale à un ou deux centimètres des très jeunes rameaux. 158 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le sulfure de carbone jouit malheureusement aussi de la propriété de tuer les parties pourvues de chlorophylle qu'il peut toucher. Cependant j'ai cru remarquer qu'il n'avait pas une action toxique aussi marquée que la benzine. Il arrive que si l'arbre est jeune, qu'on l'imbibe un peu trop de benzine, il en soit tellement affecté qu'un ou plu- sieurs rameaux périssent ou même l'arbre entier. (A suivre) LIGNIÈRES. Cougrès de Zoologie. La zoologie a tenu cette année de brillantes assises ; le Con- grès réuni sous les auspices de la Société zoologique de France et présidé par M. Milne Edwards, a été fort suivi. et nombre de savants étrangers des plus notables sont venus y assister. Les communications ont été aussi variées qu'in- téressantes. — Il a été décidé qu’un Congrès de zoologie se réunirait tous les trois ans dans différentes villes du monde ; c'est à la France que revient le mérite d’avoir su grouper les naturalistes sans distinction de nationalité. Nous extrayons de l’ensemble des séances les communica- tions ressortissant plus spécialement à l'Entomologie et aux autres parties intéressant notre Société. Notre collègue le D' BEAUREGARD a présenté avec sa compé- tence habituelle une intéressante réfutation de l'opinion de E. Home, concernant l'appareil auditif des baleinoptères. M. Kunckez D'HERCULAIS fait remarquer que l'étude du sys- tème nerveux des insectes et particulièrement celui des diptères fournit une foule de faits qui corroborent l'opinion émise précédemment par M. Lacaze-DUTuIERS ; chez ceux-ei l'armature buccale présente les dispositions les plus diverses, il ya des variations concomitantes entre les pièces buccales et leurs nerfs : quand les premières se soudent, les nerfs se rapprochent et se confondent sous un néyrilemme commun tout en restant morphologiquement distincts. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 159 M. le D' VrALLANEs rend compte des recherches qu'il a faites sur la comparaison du cerveau chez les crustacés avec celui des insectes ; il a trouvé chez l’écrevisse des organes qui semblaient propres aux insectes M. Kuxckez p'HercuLAIS donne sur le mécanisme physiolo- gique de l’éclosion, des mues et de la métamorphose chez les acridiens, des renseignementstrès intéressants. Par un artifice tout spécial, ces insectes augmentent leur capacité interne en remplissant d'air leur tube digestif et principalement leur jabot, de façon à pouvoir refouler le sang contenu dans la cavité générale, soit dans une sorte de vessie genérale, soit daus une sorte de vessie située dorsalement entre la tête etle thorax, soit dans les membres et surtout dans les ailes, pour rompre et détacher d’une part l'enveloppe tégumentaire, qui doit étrerejetée, pour déterminer d'autre part l'extension et le déplissement des élytres et des ailes. Après plusieurs orateurs, notamment Mgr. LE PRINCE ALBERT DE Monaco, traitant différents sujets, M. Kunckez »’HERCULAIS reprendla 5arole pour faire un exposétrès com- plet de la campagne qui a été entreprise en Algérie pour lutter contre les invasions des criquets. Chargé de la direc- tion et de l'organisation de cette campagne, il fait ressortir les avantages qu'a présentés l’application des méthodes scien- tifiques : détermination rigoureuse de l'espèce envahissante actuelle (séauronotus marocanus, et non pas acridium pere- grinum dégénéré), constatation des conditions biologiques qui régissent leur vie évolutive; relèvement précis des pointsde ponte ; évaluation des gisements des coques ovigères, report de ces indications sur des cartes croquis, puis sur des cartes communales permettant d'établir la carte de prévision des invasions pour l’année suivante. La possession de documents accompagnés de leurs commentaires a donné le moyen de préparer la campagne de 1889, c’est ainsi que dès le mois de novembre 1888, le gouvernement algérien pouvait opérer le recensement, dans les tribus, des hommes valides, orga- niser les chantiers à proximité des gisements d'œufs, mettre 160 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE en adjudication 6.009 appareils 'cypriotes utilisés comme bar- rages mobiles, destinés à opposer aux jeunes acridiens une barrière infranchissable, ainsi que tous les accessoires, cordes, pals en fer, masses de fer pour enfoncer les pals et les piquets de bois qui maintiennent les appareils, les plaques de zinc quigarnissent les bords des fosses où l’on précipite et écrase les acridiens. Le savant orateur a captivé l'attention de l’auditoire, en donnant la description d'un champ de bataille, en faisant assister à la lutte et à ses péripéties, en racontant, non plus le siège de Constantine par les Français, mais par les acri- diens et surtout en faisant ressortir que si des millions ont été dépensés on a non seulement détruit des milliards d’acri- diens, mais par cela même les récoltes ont été sauvées et la prospérité agricole rendue à l'Algérie. M. KunckEL D'HERCULAIS met sous les yeux des membres du Congrès une série de cartes murales et de photographies qui leur permettent d'assister de visu à La lutte. Cette communication,une des plusintéressanles du Congrès, a été saluée parles applaudissements des auditeurs et les félicitations n'ont pas manqué au naturaliste du Muséum. A. Ramé. — La sixième édition du Cours pratique d'apiculture pro- fessé au jardin du Luxembourg par H. Hamet vient de paraî- tre. — Prix du volume franco par la poste: 3 fr. 50. Écrire aux bureaux de l’Apiculteur, 67, Rue Monge. Paris. a Le Co-Gérant : A. WALLËS. Imp. de la Soc. de Typ.— NolzETTE, 8, r. Campagne-1re, Paris. QUATORZIÈME ANNÉE, N° 11. _ Novembre 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE SommMaIRE : Récompenses honorifiques accordées aux membres de la Société à l’occasion de l'Exposition universelle. — Nécrologie. — Le Puceron lanigère. — Congrès des syndicats des sériciculteurs de France, des fila- teurs et des mouliniers français. — Congrès pomologique de France. — Remède contre les Kermès. — Le rôle des microbes dans la maturation des fromages. — Société centrale d'Apiculture et d’Insectologie: séances de juin et octobre 1889. — Recettes. — Extrait des mémoires présentés à la Société par MM. les Instituteurs sur les moyens de combattre le hanneton et sa larve. PR PPILITLISSPÉPLSLSSSLPS IT Récompenses honorifiques accordées aux membres de la Société centrale d'Apieul- ture et d'Insectologie à l’occasion de l’Ex- position universelle. Parmi les récompenses honorifiques accordées à l’occasion de l'Exposition universelle, nous devons signaler tout spéciale- ment la nomination de chevalier de la Légion d'honneur de notre collègue M. A. Ramé, archiviste et vice- président de la Section de Sériciculture, et celle de chevalier du Mérite agri- cole d’un autre de nos collègues, M. Georges Dureau, rédac- teur-administrateur du Journal des fabricants de sucre. Nous avons appris, un peu tardivement, mais avec une vive satisfaction, la nomination au grade de chevalier du Mérite agricole de M. Lemoult, président du Syndicat de hanneton- nage du canton de Gorron (Mayenne) et membre de la Société centrale d'Apiculture et d'Insectologie. (Le Comité de la Rédaction.) NÉCROLOGIE M. Eugène Maillot, directeur dé la station séricicole de Montpellier, vient de s’éteindre à l’âge de 48 ans. Elève dis- tingué de M. Pasteur. il s'était fait le propagateur actif des procédés résultant des découvertes de ce savant pour l'élevage des vers à soieet ses travaux n'ont pas peu contribué à redonner 162 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE à la sériciculture une partie de son ancienne prospérité.Pendant les dernières années de sa vie,indépendamment du cours qu'il professait avec une haute compétence, il s’est livré à des ex- périences intéressantes et multiples sur les diverses races de vers à soie.Déja épuisé par un labeur incessant, il a succombé à la suite des fatigues qu'il s'était imposées comme membre du jury et dans les congrès de l'Exposition qui vient de finir. Sa mort est une perte sensible pour la sériciculture. AVE Le Puceron lanigère. (Suite) A cause de cette action nocive, je cherchai à diluer les liquides hydrocarbonés ainsi que le sulfure de carbone. Cette opération nécessita quelques recherches, car on sait bien que ces substances ne sont pas solubles dans l’eau mais seule- ment dans alcool ou l’éther; ces derniers liquides étant d’un prix trop élevé, je ne m'y arrêtai pas. Guidé par la confection des loochs, j'émulsionnai les liquides en question à l’aide d'un jaune d'œuf. Voici comment j'opé- rai : après avoir cassé un œuf dans 100 à 150 grammes d’eau, je battis le mélange afin de faire dissoudre l’albumine soluble et de répandre le reste dans le liquide aussi uniformément que possible; le tout était ensuite versé dans une bouteille. C'est alors que j'introduisais peu à peu la benzine par exemple, en ayant soin d’'agiter énergiquement le liquide, chaque fois que j'ajoutais quelques grammes de celle-ci. Il est facile d'incorporer ainsi une assez forte proportion de liquides hydrocarbonés; on obtient alors une émulsion assez stable, blanche comme du lait, une petite portion de l’eau se sépare, mais il est facile de l’'émulsionner de nouveau par une simple agitation. Voici les proportions nécessaires pour mouiller et tuer le Puceron lanigère ; BULLETIN D 'INSECTOLOGIÉ AGRICOLE 163 Eau 100 gr., œuf (jaune) 1 gr., benzine, pétrole, essence minérale ou sulfure de carbone 50 gr. Partout où les œufs ne coûtent pas cher, ce procédé sera très économique. A la campagne, par exemple, on a toujours des œufs, de l'essence minérale ou du pétrole. J'essayai dans les mêmes conditions d’autres substances pour remplacer les œufs. En premier lieu la dextrine qui m'a donné d'excellents résultats. L’émulsion est d'un blanc jaunâtre, d'autant plus stable qu'on ajoute plus de benzine ; elle peut alors devenir tout à fait persistante. Les proportions nécessaireset suffisantes pour bien mouiller le Puceron sont les suivantes : Eau 100 gr., dextrine 30 gr., benzine 50 gr. Cette liqueur jouit de propriétés toxiques, presque aussi marquées sur notre Aphidien, que la benzine elle-même. Il faut surtout considérer qu'ici la substance hydrocarbonée ne représente plus en poids que le 1/4 environ du poids total. Au point de vue de l'efficacité, elle est encore bien supérieure ; en effet, la dextrine étant une matière aggluti- native, colle les Pucerons et les maintient ainsi en place touten laissant échapper petit à petit la benzine qui tue irrémédiablement. Cette dextrine ne peut nuire au végétal car elle ne reste pas assez longtemps sur l'écorce pour pouvoir gèner la respiration ; la pluie ou un simple arrosage l’enlève bientôt. Effets de la liqueur sur les insectes. Ïls sont laissés en contact avec le liquide une minute seulement. L'opération commence à 11 h. 40; ils sont bien mouillés et une minute après ne manifestent plus aucun signe de vie; 12h. 30 aucun mouvement; 1 h.même constata- tion ; 3 h. 5 soir, l’insecte n’est pas revenu à la vie ; il en est de même le lendemain lorsque je l’examine à 8 h. 5. Il est à remarquer que dès l’évaporation de la benzine et 164 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE de l’eau, le Puceron est collé fortement à la lame de verre sur laquelle on a expérimenté. Cette dernière action serait sufli- sante pour tuer les Aphidiens. Il ne faut pas oublier qu'il est nécessaire d'ajouter petit à petit la benzine à la dissolution de dextrine et d’agiter éner- giquement pendant un quart d'heure ou vingt minutes. Il va sans dire que l’on peut remplacer la benzine par le pétrole, l’essence minérale ou le sulfure de carbone dans les mèmes proportions. Au point de vue économique j'aiemployéla colle de Flandre excellente dans cette occasion. Voici les proportions : Eau 100 gr., colle de Flandre 10 gr., benzine 50 gr. On fond la colle dans l’eau en chauffant légèrement pour aller plus vite, puis on ajoute à froid la benzine, peu à peu et en agitant énergiquement dans un litre par exemple jus- qu'à ce que l’on obtienne un liquide assez stable. On s'aperçoit immédiatement qu'il faut beaucoup moins de colle que de dextrine qui coûte plus cher. La colle de Flandre en menus morceaux peut aisément se trouver au prix de 0 fr. 90 le kilog.; d’un autre côté la benzine revenant à O fr. 60 les 1.000 gr. par un simple calcul on arrive aux résultats suivants : Pour1.000 gr. d’eauilfaut500 gr. de benzine qui valent Ofr, 30, plus 100 gr. de colle de Flandre qui coûtent 0 fr. 09 c. On voit donc que 1.000 grammes du liquide ne coûtent que 0, 39 c. Il ne faudrait pas croire que cette liqueur peut être impunément portée sur les parties vertes des plantes qui seraient presque aussi vite détruites qu'avec la benzine. Un des avantages les plus précieux de cette liqueur, c’est qu'ilestfacile de l'étendre d’eau presque autantqu'on le désire. On peut obtenir ainsi des liquides contenant de très faibles quantités de benzine. L'émulsion que l’on obtiendra ne sera pas très stable mais elle le sera suffisamment pour permettre son application. Au reste, en agitant quelque peu, on reforme immédiatement un liquide assez homogène. BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE 165 L'émulsion obtenue à l’aidede la fécule mélangée à l’eau et chauffée est trop grossière; elle ne serait à recommander que pour des arbres relativement très gros, son prix étant en effet des plus minimes.La gomme adragante pourrait être . employée avec plus d'avantages. En résumé, j'ai obtenu ainsi un liquide : 4° Mouillant le Puceron lanigère en même temps qu'il le tue chimiquement et mécaniquement. 2 Moins toxique pour les pommiers que les substances hydrocarbonées pures, car celles-ci y sont diluées. 3° Coûtant beaucoup moins cher puisque les 1.000 gr. ne reviennent même pas à 0, 25 c. lorsqu'on emploie la benzine c'est-à-dire la substance dont le prix est le plus élevé. 4 Susceptible de s'étendre d’eau. 5° Pouvant être constitué par un grand nombre de subs- tances (benzine, pétrole, essence minéraie, essence de térébenthine, sulfure de carbone, etc.). 6° Doué de propriétés insecticides très énergiques ; ce qui pourra le faire appliquer contre nombre d'insectes. Je crois que ce sont là d'assez bonnes raisons pour qu'il n'y ait pas besoin d'insister beaucoup sur la préférence que l’on devra manifester pour notre émulsion. Un mot encore sur une substanee qui nous rendra aussi d'énormes services: je veux parler du goudron minéral qui est un insecticide très énergique, il asphyxie rapidement les Pucerons en même temps qu'il mouille assez bien. Onne peut songer cependant à l’employer sur de larges surfaces sous peine de tuer l'arbre; il lui manque bien aussi un peu de fluidité peur pouvoir pénétrer facilement dans les fissures étroites; on verra cependant que, sur certains points, il sera d'une utilité incontestable. De la connaissance des mœurs du Puceron lanigère, des propriétés de certains liquides et de leur action sur les végé- taux, nous tirons le traitement pratique à employer contre ces hémiptères. (À suivre) J. LIGNIÈRES, 166 BULLETIN D’INSECTOLOGIE AGRICOLE Congrès des Syndicats des sériciculteurs de France, des filateurs , et mouliniers français. Sur l'initiative de M. le sénateur Bérenger, président du Syndicat général des sériciculteurs de France, une impor- tante réunion a eu lieu à Valence, le 14 octobre, dans le local de la Chambre de commerce. L'objet de la réunion était d'établir une entente définitive entre sériciculteurs, filateurs et mouliniers sur le quantum des droits à demander pour l'entrée des soies et cocons étrangers lors de la discussion d’un tarif général des douanes devant le Parlement, discussion qui s'imposera forcément à la pro- chaine expiration de nos traités de commerce qui ne seront probablement pas renouvelés. Toutes les associations agricoles du Midi, ainsi que les fila- teurs et mouliniers, sont depuis longtemps d'accord sur la nécessité impérieuse de venir en aide à la sériciculture, à la filature et au moulinage, écrasés par la concurrence étran- gère, mais il existait encore quelques divergences sur les chiffres qui, sans apporter d'entraves à l'industrie des tissus de soie, permettraient à celles de l'élevage des vers à soie, de la filature et du moulinage, de se relever. Les sériciculteurs étaient représentés par MM. les sénateurs Bérenger et Claris; Fénéon, vice-président du syndicat; Laurent de l’Arbousset, secrétaire général; Ducos, président de la Société d'agriculture de Vaucluse; Tavan, président; et Bréhéret, secrétaire général de la Société des agriculteurs de la Drôme; de Fontgalland, président de l'Union des syndicats de la Drôme. Les filateurs et mouliniers par MM. Fougeirol, député; Blanchon, président du Syndicat des filateurs et mouliniers français; Courthial, président de la chambre de commerce de Valence; de Plagniol, filateur et président de la Société d'agri- culture de l'Ardèche. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 4167 Assistait également à [a séance; M. de Brézenaud, inspec- teur général d'agriculture. MM. Loubet, Griffe et Combescure, sénateurs; Madier de Montjau, Bizarelli et Gaussergues, députés, et de nombreux membres du Parlement ou présidents d'associations agricoles s'étaient fait excuser en envoyant leurs adhésions aux délibé- tions qui seraient prises et exprimant toute leur sympathie pour de malheureuses industries dont le relèvement serait un bienfait pour nos populations méridionales. Après une discussion longue et approfondie de la question dont le compte rendu sera publié incessamment, l'assemblée a voté les droits suivants : 0 fr. 50 par kilog. sur les cocons frais; 1 fr. 50 par kilog. sur les cocons secs; 7 fr. par kilog. sur les soies grèges ; 10 fr. par kilog, sur les soies ouvrées. M. le sénateur Claris et quelques membres de la réunion auraient désiré des droits plus élevés sur les cocons. La ma- jorité s’est ralliée aux chiffres ci-dessus par cette considéra- tion que le prix des cocons dépend surtout du taux de la soie et que si cette dernière est en hausse, la valeur des cocons augmente dans la même proportion. Ces chiffres ont, en outre, l'avantage de représenter le 10 0/0 ad valorem déjà voté dans l'assemblée générale du syn- dicat des sériciculteurs le 28 avril,et, par de nombreuses associations agricoles et les divers congrès tenus à Paris à l'occasion de l'Exposition. Congrès pomologique de France. De ce congrès nous n'avons eu à retenir que la 4° question : les insectes nuisibles aux arbres et aux fruits, le meilleur pro- cédé de préservation. M. Falconnet, qui est l’auteur des premiers essais de l’em- ploi du sulfure de carbone pour la destruction des vers blancs, donne des détails très explicites sur le mode d'emploi du sulfure ; il dit avoir obtenu des résultats parfaits en em- 168 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ployant 10, 15 et 20 grammes de sulfure par mètre carré. L'époque la plus convenable pour l'opération est la saison d'hiver, de décembre à fin mars. Une notice très détaillée sur le mode d'emploi est remise au secrétaire général. Une note adressée par M. Treyve dit qu'il a sulfuré à la dose de 35 et même jusqu'à 80 grammes par mètre carré. A quoi M. Hortolès répond qu'avec cette dose il a dû dé- truire pas mal d'arbres. M. Treyve fait deux opérations, la première en février et la seconde fin juin ou cominencement de juillet. M. Falconnet dit que le sulfurage d'été ne lui a jamais réussi. L'insecte est logé, dans cette saison, à 5 ou 10 centimètres de profondeur ; il se trouve à l’abri du sulfure qui, étant beau- coup plus léger que l'air, disparait dans le sous-sol aussitôt son introduction. M. Dauvesse dit être satisfait de l'emploi du persulfure de carbone ; il traite, quelle que soit l'époque de ‘l’année, à la dose de 120 grammes par mètre carré ; quelques plantes ont souffert, ce sont : des Paulownias, des Chrysanthèmes, des Prunus sinensis, qui ont eu leurs feuilles fanées comme des plantes qui ont soif, mais qui un jour ou deux après avaient repris leur port habituel. M. Daurel dit qu'il ne voit pas pourquoi l'on emploierait 120 grammes de sulfure du moment où l’on détruit l’insecte avec une dose de 15 à 20 grammes: c’est une dépenseinutile ; il fait également observer que tous les pêchers qui se trou- vaient dans les vignes sulfurées sont morts. M. Fau recommande la taupe comme destructeur des vers blancs. MM. Nicolas, Varenne, de la Bastie,Delaville prennent part à la discussion. On termine en disant que la taupe fait payer trop chèrement par les dégâts qu'elle occasionne dans les cultures, les vers blancs qu'elle détruit. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 169 Reméde contre les Kermès Chacun sait combien lesinsectes à carapace ont la vie dure ; qu'ils s'attaquent aux plantes les plus fines, comme les or- chidées, ou à des arbres plus résistants, comme les poiriers, ces parasites causent des ennuis et des dégâts. On recom- mande un insecticide qui leur est spécialement désagréable et qui doit être appliqué en seringuages : Eau de pluie, 4 litres 1/2 ; savon noir,250 grammes ; tabac, 30 grammes, qu'on peut remplacer par à centilitres de jus de tabac concentré ;on ajoute au mélange trois cuillerées à bou- che d'essence de térébenthine.On mêle le tout,on laisse infu- ser pendant quarante-huit heures, puis on passe à travers un linge. Quand il s’agit d'orchidées, on lave les plantes avec ce liquide. Pour les poiriers, il suffit de les seringuer deux fois, à quelques jours d'intervalle, à la fin de l'hiver et avant la reprise de la végétation. Le rôle des microbes dans la maturation des fromages Le rôle des microbes dans la maturation des fromages a été démontré, il y a quelques années déjà, par M. Duclaux. Dans le fromage de Cantal, cet auteur avait pu isoler dix espèces différentes, dont 7 aérobies et anaérobies. De nouvelles recherches viennent d’être faites dans cette, voie par M. Adametz, à l'École de laiterie de Sornthal, en Suisse. Dans ces expériences, qui ont porté exclusivement sur le fromage dit d'Emmenthal et sur un fromage mou, l’auteur est parvenu à isoler 19 espèces microbiennes : 6 mi- crocoques, à sarcines et 8 bacilles. Il a, en outre, trouvé trois levures. L'étude de ces microorganismes n’a malheu- reusement pas été poussée assez loin, pour qu'il soit possible de se rendre compte du rôle exact joué par chacun d’eux dans la maturation du fromage. Toutefois, il faut noter que M. Adametz a rencontré le plus souvent un bacille qui com- 170 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE munique uneodeur de fromage à la gélatine sur laquelle on le cultive. Dans le fromage frais d'Emmenthal, l'auteur a trouvé de 90.000 à 140.000 bactéries par gramme. Avec le temps leur nombre augmente pour arriver à 800,000 par gramme dans le fromage âgé de soixante et onze jours. Le fromage mou est encore beaucoup plusriche en microbes. Dans un fromage de trente-quatre jours, ceux-ciétaient au nombre de 1,200,000 par gramme dans les parties du milieu, et de 2.000.000 dans un fromage de quarante-cinq jours. Les bords en accusaient un nombre encore plus considérable : de 3.600.000 à 5.600.000 L'auteur a pu démontrer le rôle des microbes en général dans la maturation des fromages par d’ingénieuses expé- riences, en stérilisant les fromages par divers antiseptiques (créoline, thymol, salol, acide salicylique, sulfure de carbone, vapeurs d’iode, etc.) Quand la dose de l’antiseptique est assez forte pour arrêter tout développement microbien, la maturation ne se fait pas; et le fromage reste blanc, compact et il ne s’y forme pas de trous. M. Adametz a observé ce fait, un peu surprenant, que des fromages auxquels il avait ajouté un grand nombre de moi- sissures ou un mélange de bactéries de la putréfaction, müû- rissaient de la même façon que ceux qui avaient été fabri- qués de la manière habituelle. Il est regrettable que l’auteur n'ait pas expérimenté sépa- rément chacun des microbes qu'il avait isolés, il en aurait peut-être rencontré un qui favorisait spécialement le phéno- mène de la maturation. Société centrale d’Apiculture et d’Insec- tologie. Séance du 19 juin 1889, — Présidence de M. Carzras. La séance est ouverte à 3 heures 1/2. Le procès- -verbal de la précédente réunion est lu et adopté. Lecture de la correspondance. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE ITA M. Wallès fait connaître que la Société des agriculteurs de France met à la disposition de la Société une médaille de ver- meil, une médaille d'argent et une médaille de bronze à l'occasion du concours ouvert entre les instituteurs. M. Ramé annonce que le Président de la République a visité en détail l'exposition de la classe 76 et notamment la vitrine de la Société et qu'après s'être entretenu avec notre collègue M. Fallou de l’état actuel de la Sériciculture en France, il s’est retiré en promettant de revenir. M®° la baronne de Pages signale la destruction des hiron- delles dans plusieurs de nos départements, Un membre lui répond qu'en haut lieu on s'occupe de faire cesser cet état de choses. M. Hamet rappelle que le congrès apicole aura lieu Dimanche 14 juillet, à 2 heures et continuera le lendemain à 10 heures du matin au Pavillon du Luxembourg. Sont présentés pour faire partie de la Société, par M. Ramé: le docteur Brocchi, maitre de conférences à l'institut agrono- mique ; par M. Vicat : M. Eymar, fabricant de poudres insec- ticides ; par M. Wallès : M. Loraille, apiculteur, à la Ferrière Bechet. L'admission de ces membres est prononcée à l'unanimité. Le Secrétaire général annonce qu'aux termes du règlement la prochaine réunion aura lieu le 16 octobre prochain. L'ordre du jour étant épuisé, la séance estlevée à 5 heures. SEVALLE, Secrétaire des Séances. SÉANCE DU 16 ocToBRE 1889. Présidence de M. pe HéréprA, Président. M. Sevalle, sécrétaire des séances, donne lecture du procès - verbal de la dernière réunion. Le procès-verbal est adopté. M. de Hérédia annonce la mort de M. Hamet ; en quelques . paroles émues, il retrace la vie laborieuse du fondateur de la 172 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Société centrale d'Apiculture, puis il donne lecture du dis- cours prononcé sur sa tombe par M. Wallès. A l'unanimité des voix, M. Sevalle est désigné pour rem- placer,comme secrétaire général, M. Hamet, en attendant les élections prochaines pour le renouvellement partiel du Conseil et du Bureau. Sur la proposition de M. de Hérédia, l'assemblée lève la séance en signe de deuil. DELINOTTE, Secrétaire des Séances. Recettes. La Cataire (Nepeta cataria), vulgairement herbe aux chats, menthe des chats, est l’ennemie des rats qui la détestent. On peut former avec les feuilles de Cataireun cordon sanitaire que les rats ne franchiront jamais ; c’est un rempart qui peut mettre en sûreté, contre leurs entreprises, les reliefs les plus appétissants. La Scille maritime (Scïlla maritima) est le poison spécialdes rats qui, alléchés par la senteur aromatique de ce bulbe, ou- bliant leur circon spection habituelle, attaquent la racine à belles dents et meurent sur place. Un peu de poudre de Scille, mélangée à du beurre frais, à de lagraisse ou de la farine, le tout agrémenté de quelques gouttes d'essence de Fenouil, constitue un appât infaillible pour la destruction des rongeurs. Les autres animaux, chiens, chats, chevaux n’y touchent pas. On dit que le suc de la Perce (Heracleum sphondylum) détruit la vermine et pourrait être employé comme le jus de tabac pour nettoyer les plantes attaquées par les pucerons et autres parasites. Le Sassafras est un insecticide puissant. La Pédiculaire (Pedicularis palustris), vulgairement herbe aux poux, détruit les insectes parasitaires, grâce à son âcreté. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 173 Extraits des Mémoires présentés à la Société cen- trale d'Apiculture et d'Insectologie par MM. les Instituteurs SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LE HANNETON ET SA LARVE. Destruction des larves (Suite). Les moyens préconisés pour la destruction du ver blanc sont très nombreux, mais, de l'avis général, leur efficacité n'est que relative. M. Lignières dit que Parmentier attirait les vers blancs en bordant de salades, dont ces larves sont très friandes, les pièces de terre qu'il voulait sauvegarder. Les pieds de ces salades étaient visités le matin afin de détruire les mans qui s’y trouvaient. Un horticulteur, M. Duval, ajoute-t-il, sème de la laitue ou de la mâche afin d'attirer les vers blancs ; puis lorsqu'il juge que les larves sont montées il retourne par un beau soleil la terre à l’aide d'une bêche et met ainsi à décou- vert les mans qui périssent immédiatement sous l’action des rayons solaires. M. Patte, instituteur à Elincourt-Sainte-Marguerite (Oise), présente des observations semblables. Il recommande aussi de planter entre les arbres fruitiers des fraisiers, qui, seront des précieux auxiliaires, tout en procurant d'abondantes ré- coltes, sion a la précaution de pailler la terre contre la séche- resse. On admet généralement que les larves des Hannetons exposées aux rayons de soleil périssent rapidement. M. Launay, instituteur à Landivy (Mayenne), et M. Langlais, instituteur à Commer (Mayenne) ne sont pas de cet avis. Ils croient que ces insectes mis à l’air ne meurent pas et s'enfon- cent de nouveau dans le sol ; quoi qu'il en soit, il est évident, ainsi que le fait judicieusement observer M. Signol, institu- teur à Boissy-Mauvoisin (Seine-et-Oise),qu'on ne peut songer à retourner continuellement un champ cultivé. À ce propos nous croyons devoir rapporter ici une observa- tion de M.Bondu, instituteur à Ouville-l'Abbaye (Seine- 174 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Inférieure). Il a remarqué que la femelle du Hanneton dépose souvent ses œufs dans les meilleures prairies. Lorsque les ruminants avalent ces œufs déposés dans l'herbe, ils les ren- dent indemnes, après qu'ils ont traversé le tube digestif et alors on voit, au mois de juin, sous l'influence de la chaleur, la bouse des vaches pulluler de petites larves de hanneton, M. Bondu déclare en avoir vu des milliers et il recommande de re pas attendre que ces larves, ne trouvant plus de nour- riture dans le lieu où elles sont nées, s’enfoncent dans la terre pour se nourrir des racines de nos plantes. Cette migration a lieu ordinairement vers la fin de juillet. 11 faut, dit-il, avant cette époque, choisir un jour où le soleil est dans tout son éclat pour faire l’épandage des bouses dans les champs pâtu- rés en ayant soin de frapper quelques coups avec ia fourche sur les bouses pour que les insectes effrayés ne se dérobent pas et puissent être exposés à l’ardeur meurtrière du soleil. Si l’on doute de l’efficacité des rayons solaires pour la des- truction des larves mises à découvert, il faut avoir recours au ramassage qui est incontestablement le moyen le plus pratique et le plus sûr. Lors des labours ou des hersages on fait suivre la charrue ou la herse par des enfants ou des femmes qui ramassent soigneusement les vers blancs mis à découvert. La récolte est donnée ensuite aux oiseaux de basse-cour : poules, canards, dindons, pintades, etc., qui en sont très friands ; les pores les mangent avec avidilé. D’après M. Bondu, où doit éviter de donner cette nourriture aux pondeuses à cause du mau- vais goût que prennent les œufs produits parles volailles qui sont nourries de vers blancs ; mais d'autre part, M. Gauthier, instituteur à Sainte-Eusèbe (Saône-et-Loire), tout en cons- tatant que les œufs de ces volailles ont un goût, qui peut déplaire, déclare que leur jaune est d’une coloration intense qui les fait rechercher des pâtissiers. Les larves, ainsi ramas- sées, peuvent être détruites au moyen de la chaux ; mélangées ensuite avec de la terre elles forment un engrais. Près des maisons et des fermes on lâche les poules BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 175 sur les terres que l'on laboure et ces volatiles dévorent les vers blancs ; plusieurs agriculteurs ont même établi des pou- laillers roulants, maisonnettes en bois garnis de perchoirs, qu ils transportent où ils pensent que leur présence peut être utile. Excellent procédé, dit M. Bondu, mais d’une applica- tion restreinte; attendu que la plupart des cultivateurs ne possèdent ni le personnel, ni le matériel nécessaire à cet effet. M. Guibert, instituteur, à Roquencourt (Seine-et-Oise), fait à ce propos une observation qui a bien sa valeur. Les poules ainsi amenées sur une terre labourée détruisent certainement une quantité considérable de larves; mais elles ne distinguent pas entre celles qui sont wéiles ou celles qui sont nos auxi- liaires. Y a-t-il bénéfice pour nous? ‘hat is the question. M. Patte se souvient que dans son enfance il a vu une chienne de la race basset suivre assidûment la charrue et dévorant les larves mises à jour, mais, ajoute-t-il, cette nour- riture la faisait maigrir. M. Cazet, instituteur, à Beurizot (Côte-d'Or), a déjà depuis longtemps signalé l'usage qui peut être fait du chien pour la destruction des mans. Le ramassage des larves ou leur destruction par les ani- maux n'est certes pas un procédé à dédaigner, et il est indubi- table que dans un grand nombre de cas on a obtenu des résultats remarquables. Mais M. Liguières ne croit pas que ce soit un remède absolument efficace contre le mal, non pas qu'il soit difficile de recueillir les larves, mais bien à cause de l'impossibilité où l'on se trouve de pouvoir les déloger. Il est facile de le prouver, dit ce jeune et soigneux observateur à qui nous laissons la parole : en se rapportant d'une part aux mæurs des mans et d'autre part à l'époque des labours. Il ne faut surtout pas perdre de vue les exigences de l’agriculture qui sont capitales. G. de Cherville l'exprime bien à propos des travaux des champs lorsqu'il dit : « Laisser échapper le moment favorable quand il se présente, s'est se préparer à la fois d'amères ‘déceptions et d’inutiles regrets. » La charrue commence à 176 BULLETIN D'INSECTOLOGIÉ AGRICOLE paraître dans les champs en février qui, suivant l’auteur cité plus haut, est «le mois où l’on prépare définitivement laterre à recevoir les semailles du printemps » mais où sont donc les vers blancs à cette époque? Ils sont encore endormis dans le sol à une profondeur que n’atteint jamais le soc. La nature a tout prévu, elle a donné aux vers blancs l'instinct de ne se réveiller qu'au moment où ils pourront rencontrer des racines qui puissent les nourrir, c’est-à-dire fin mars et avril, plus tard si l’hiver se prolonge. D'un autre côté l’apprèt des terres se fait aussi en automne, fin septembre et octobre pour, l'orge et l’avoine d'hiver et dans ce dernier mois surtout pour le blé. On sait que ces labours sont assez superficiels, les profonds ne se font qu'en octobre afin de préparer les terres pour le printemps, l'hiver devant aussi exercer son action sur le sol retourné. Or les larves du Hanneton com- mençant à s’enfoncer dans le sol en septembre, il est aisé de comprendre que nombre de labours seront effectués après leur descente : il n’y aura que les vers blancs retardataires qui seront portés à la surface et encore combien en échap- pera-t-il de ceux-ci ? Il n’est pas non plus inutile de faire remarquer que cer- taines cultures demandent peu ou point de labours, par exemple les prairies naturelles ou artificielles. Nous voyons donc que malgré les louables efforts qu'ont pu faire nombre de personnes pour détruire directement les vers blancs, on n'est pas arrivé à un résultat entièrement satisfaisant et il est probable que ce résultat ne sera jamais obtenu. (A suivre) A. WALLES. AR PP Le Co-Gérant : À. WALLès. ———…—…—…—….…—…—….…." .…" Imp. de la Soc. de Typ.— NorzeTre, 8, r. Campagne-1re, Paris. QUATORZIÈME ANNÉE, N° 12. Décembre 1889 BULLETIN D'INSECTOLOGIF AGRICOLE LPPLLL SSI SET LT LS PLET SD PSS SSL SE PE PE LES SLT PSS DLL DLL LP IPS EE PL ELITE I TN SOMMAIRE : Extraits des mémoires présentés à la Société par MM. les Insti- tuteurs sur les moyens de combattre le hanneton et sa larve. — Action funeste des lombrics. — La punaise des lits. — Un nouveau parasite de la vigne. — Le Puceron lanigère. — Vœu relatif à l’échenillage et au hannetonnage. — Table des matières de l'année 1889. PPS LPS TS SSL PSS TS SDS SSL SDS TD TPS DSTI SSL SL SDS LS LL PI PL SITE Te Extraits des Mémoires présentés à la société centrale d’Apiculture et d’Insectologie par MM. les Instituteurs SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LE HANNETON ET SA LARVE. Destruction des larves (Suite). Une figure schématique peut rendre compte de l’inefficacité des labours lorsqu'il s’agit de déloger les mans, ainsi que de la position oscillante de ceux-ci à une époque donnée. Soit À une ligne représentant la profondeur limite à laquelle descendent Les mans pour passer l'hiver. S la surface du sol B le labour le plus profond. Ces lignes sont parta- 178 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE gées en douze parties correspondantes aux mois de l’année. Le signe — indique qu'on ne fait pas de labours dans le mois situé au-dessus de ce trait, le signe + au contraire signifie labours. Si l'on trace la position des vers blancs dans le sol approxi- mativement, tout en restant dans les choses non seulement possibles mais bien déterminées, on remarque en jetant un coup d'œil sur la figure que pour 1886 parexemple, les labours effectués fin mars et septembre ont pu amener à la surface des terres les larves du hanneton. En 1887, où la montée et la descente des insectes s’est effectuée presquenormalement, à peine si le soc est arrivé jusqu'aux mans, enfin, er 1888 lorsque l’on a retourné les champs, les vers blancs n'étaient pas susceptibles d’être dérangés le moins du monde. On voit donc par là que souvent il reste dans le sol, après les labours, tout ou partie des mans; ce qui est un sérieux obstacle à leur destruction. Cela, bien entendu, ne doit pas être compris dans un sens rigoureusement général. Il est évident que certaines cultures réclament la charrue en avril, en mai ou à toute autre époque. Il s’agit de la grande culture, c'est-à-dire de la plus importante. La conséquence qui se dégage de cette étude c’est que Ja chasse aux vers blancs ne donne et ne donnera jamais des résultats bien sérieux. Zous les efforts dirigés, plus ou moins efficacement, contre les vers blancs doivent être retournés sur l'insecte parfait et ils seront dès lors beaucoup plus utiles à l'agri- culture. Nous sommes complètement de l’avis de M. Lignières. Toutefois il ne nous paraît pas inutile de continuer à signaler les moyens indiqués pour combattre le ver blanc. M. Gauthier cite, d'après M. Amédée Turck, le roulage des terres comme un procédé de destruction des larves. Le rou- lage, dit-il, au moyen du rouleau Crosskill dans les champs atteints réussit parfaitement si l'on opère lorsque les mans sont près de la surface du sol, c’est-à-dire, en avril, en mai. M. Launay recommande le même procédé et il ajoute qu'il y BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 179 a avantage à faire paître par les grands animaux l'herbe qui jaunit. Les larves placées à 3 ou 4 centimètres du sol seront écrasées par le piétinement d'un bœuf. Le pâturage doitavoir lieu au piquet et en ne donnant à l'animal qu'une bande frai- che, très étroite, toutes les fois que l’on change son piquet de place. | M. Gibourdel, instituteur, à Saint-Gervais-des-Sablons (Orne), a observé que lechou, le colza, le navet et er général toutes les plantes de la famille des crucifères sont épargnées par le ver blanc et que si cette larve est en contact avec ces mêmes plantes en décomposition elle meurt en quelques moments. Si donc on se propose d'ensemencer un champ en luzerne il convient de semer à la fin d'août ou dans les pre- miers jours de septembre de la graine de colza sans la ména- ger. Quand la plante a atteint la hauteur de 25 à 30 centi- mètres elle est enfouie par un labour profond. Tous les vers blancs qui se trouvent en contact avec ce colza enfoui péris- sent rapidement ; il ne reste dans la terre que ceux de la der- nière ponte et la prairie artificielle se trouve débarrassée de ses plus dangereux ennemis. La navette et les diverses espèces de navets peuvent être cultivées de la même manière commè engrais végétal et elles opèrent le même effet que le colza. : C'est au même procédé qu'il faut avoir recours pour pré- server; dans les pépinières, les racines des jeunes arbres. Quand le sol d’une pépinière est infesté de vers blancs, comme ce sol est parfaitement nettoyé, les mans qui ny trouvent pas d'autre nourriture que les racines des jeunes arbres les dévorent jusqu'au collet; mais si l'on a eu la pré- caution d’enfouir préalablement dans le sol du colza ou des navets obtenus en récolte dérobée on a, outre l'avantage de donner à la terre un supplément d'engrais végétal, celui de faire périr le plus grand nombre de vers blancs, ce qui permet aux jeunes arbres de se développer et de former leurs ra- cines. # Le fraisier est, dit le même instituteur, parmi les plantes 180 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE cultivées dans le potager, celle dont le ver blanc attaque la racine de préférence à toute autre. Quandil s’agit d'établir une grande fraisière, il est à propos d'opérer dans lebut de réduire le nombre des vers blancs, comme pour la pépinière. Mais, quand la fraisière ne doit pas occuper un grand espace, on peut recourir à un autre procédé d’une efficacité plus cer- taine. La plate-bande que les fraisiers doivent occuper est défoncée à la profondeur d’un fer de bêche; toute la terre est enlevée et déposéesur les côtés. On étend au fond de la fosse un lit de feuilles sèches de châtaighier qu'on piétine forte- ment, puis la terre est remise par-dessus et les fraisiers y sont plantés à la distance ordinaire. La feuille coriace du châ- taignier est la seule qu'on puisse employer à cet usage avec la certitude du succès. La substance solide reste des années entières en terre sans se décomposer; elle offre aux mandibules du ver blanc une résistance telle qu'il lui est impossible de franchir cet obsta- cle et d'arriver jusqu'aux racines des fraisiers. Le châtaignier est assez commun en France pour que ce moyen de conser- vation soit applicable à peu près partout aux fraisiers de peu d'étendue. A défaut de feuilles de châtaignier on pourrait se servir de feuilles de l’orme ; mais alors la couche devrait être plus épaisse, sinon la garantie contreles attaques du ver blanc ne serait pas aussi complète. M. Jules Pataillot, instituteur à Vy-lés-Lure (Haute-Saône) nous apprend que dans certains pays on a utilisé contre Îa larve du Hanneton le sarrasin ou blé noir. Semé au printemps ou pendant l'été à la dérobée dans un champ envahi par les vers blancs et enfoui lors de la floraison ; son odeur caracté- ristique et les produits de sa décomposition dans la terre ont pour effet de détruire les mans ou du moins de les éloigner, car ils disparaissent du terrain ainsi traité. M. Gauthier,cite également, d’après un cultivateur russe, le sarrasin comme remède contre le ver blanc. Il y ajoute Les feuilles de buis. En 1866, dit-il, M. Louis Guy, cultivateur dans l'Allier, trouva par hasardce procédé. N'ayant pas de BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE {81 litière pour son bétail, il fit couper,pour y suppléer, des quan- tités de buis. Le fumier obtenu détruisit les vers blancs qui pullulaient sur les terres où il fut répandu. Il renouvela plusieurs fois l'expérience et toujours elle fut couronnée d’un plein succès. M. Georgin, instituteur à Méyvillars (Oise), ainsi que M. Gau- thier, font remarquer que d’aprèsle D' Candéze, les hannetons évitent les odeurs fortes et fétides et ne déposent pas leurs œufs là où l’on aurait répandu des vidanges de fosse d’aisance : ou de l'urine fermentée et allongée d’eau. Il paraît que les cendres de tourbe, les déchets de fabriques de savons ou de produits chimiques les éloignent également; les déchets de laine produiraient le même effet, d'après M. Humetz, insti- tuteur à la Héreile (Oise). Cette observation peut être mise à profit en temps opportun, c’est-à-dire avant l'époque de la ponte. M. Gauthier rapporte qu’en 1865 un garde en retraite, M. Vasseur, essaya dans la Somme d’éloigner les femelles de hannetons au moment de la ponte, en répandant de la suie sur lesol. Son essai eut une pleine réussite; mais, comme le disent très bien MM. Georgin et Gauthier, ces pro- cédés n’ont d'autre effet que d'envoyer les femelles pondre chez les voisins. Au lieu de s'efforcer d’éloigner les femelles des hannetons, au moment de la ponte, quelques instituteurs pensent qu'il serait préférable de les attirer en certainsendroits déterminés en profitant de l'observation qne ces insectes cherchent tou- jours pour pondre une terre bien meuble. M. Martin, institu- teur àBrives-Charensac (Haute-Loire), propose de creuser soit sur le bord de la propriété, soit en un endroit quelconque une ou plusieurs fosses de 25 à 30 centimètres de profondeur, de les remplir jusqu’au 2/3 de fumier et de détritus végétaux; de préférence du fumier chaud, et de recouvrir celte couche d'une terre bien meuble. Les hannetons guidés par l’ins- tinct ne manqueront pas d'y venir déposer leurs œufs. Au bout de trois ou quatre moisil suflirade fouiller la fosse pour y découvrir une multitude de larves qu’on exposera à l'air et 182 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE qui périront en peu d’instants. M. Martin à fait lui-même cette expérience. M. Manoux, instituteur au Vigean (Cantal) est du même avis que M. Martin. Au mois de mars, dit-il, on creuse dans les terrains ordinairement infestés, des trous de distance en distance que l’on remplit de fumier en fermentation et que l'on recouvre de terre. Dans le courant d'août ou de septem- bre, par une belle journée ensoleillée, on ouvre les trous et l'on y trouve grouillant une multitude de larves que l'on fait. périr en les exposänt aux rayons solaires. (A suivre). A. WALLËS. Aetion funeste des lombries,. Dans la discussion au Sénat, des articles du code rural, nous relevons une observation intéressante de M. Foucher de Careil sur l’action funeste des lombrics ou vers de terre. 1 y a dans la nature, dit l'honorable sénateur, un agent ter- rible de contagion qui s'appelle le lombric ou ver de terre, qui travaille incessamment à ramener à la surface des champs maudits (on donne ce nom aux champs où l’on enfouit les cadavres des bêtes mortes de contagion) les fameuses bac- téries que les moutons viennent aspirer en mangeant l'herbe qui pousse sur ces foyers d'infection. En Seine-et-Marne, M. Pasteur inocula le virus charbon- neux à un certain nombre de moutons et les fit enfouir dans un endroit déterminé et palissadé. Plus tard les moutons qui furent parqués dans cet enclos et qui pâturèrent l'herbe qui y avait poussé moururent pour la plupart du charbon; tan- dis que les moutons témoins, placés non loin de là, restèrent en bonne santé. H est clair qu'ici il ne faut pas songer à combattre le lom- bric, mais bien à éviter l’enfouissement des bêtes mortes de maladie contagieuse ou du moins de le pratiquer dans des sanditions spéciales. Aussi, M. Foucher de Careil, d'accord du . BULLETIN D'INSECTOLOGIR AGRICOLE 183 reste avec le conseil. d'État, a-t-il proposé à la loi l'amende- menti suivant : Tout propriftaire d'un animal mort de maladie est tenu : soit de le livrer dans les vingt-quatre heures à un atelier d'équarrissage régulièrement autorisé, soitdeledétruire par un procédé chimique ou par combustion, soit de le faire, dans le même délai, enfouir dans une fosse de telle sorte qu'il soit recouvert d'une couche de terre ayant au moins un mètre d'épaisseur. A. G. La Punaise des lits, CIMEX LECTUARIUS (LIN.) — ACANTHIA LECTUARIA (FABR.) Le D* Riley nous dit, assez plaisamment, dans l’Insect Life (octobre 1889), qu’il a rencontré un homme privilégié qui n'avait jamais vu une punaise des lits ; et que même récem- ment un entomologiste de valeur lui avait envoyé un spécimen de cet insecte en le priant de vouloir bien le déterminer. Le savant Américain ajoute, il est vrai, qu'il est rare de trouver des gens qui aient eu la chance heureuse de ne pas faire con- naissance avec ce désagréable hémiptère. Ea punaise des lits paraît être originaire des régions de l'Europe, de l’Asie et de l'Afrique qui bordent la partie est de la Méditerranée. Dioscoride mentionne que de son temps elle existait dans l’ancien continent. M. Riley pense qu’elle fut introduite en Angleterre vers l’année 1503 et que de là elle atteignit peu après l'Amérique et la France. D’autres préten- dent qu’elle fut apportée à Londres dans des bois d'Amétique après lincendie de 1666. ep punaise adulte, dit M. Riley, à qui nous empruntons ce qui suit, est par suite de sa forme aplatie très bien conformée pour s’insinuer dans les fentes, les crevasses étroites des murs ou des tapisseries, les jointures des bois de lit et les recoins obscurs où elle peut se dissimuler. C’est là que la femelle se retire pour ponûre. » 184 BULLETIN D'INSEGTOLOGIE AGRICOLE Les œufs de cet insecte sont blancs et de forme ovale, un peu plus étroit à l'une des extrémités ; ils sont terminés par une calotte que la jeune larve brise quand elle doit sortir- Celle-ci est d'abord blanchâtre et presque transparente. La tête est relativement plus grosse que dans les punaises adultes et les antennes sont plus fortes. Ces insectes :han- gent plusieurs fois de peau, avant d'atteindre leur pleine croissance, et parmi les spécimens que je possède, j'ai pu remarquer à peu près quatre mues. L’odeur désagréable, caractéristique de ces insectes provient de petites glandes qui, dans les jeunes punaises, ont leur ouverture sur le dos du thorax et dans les adultes sur le bas des côtés du corps. Le nombre de générations annuelles dépend des conditions de nourriture et de chaleur. Si la nourriture est abondante et la température chaude et égale, ces insectes se multiplient avec une grande rapidité ; tandis que dans des conditions contraires, la reproduction est singulièrement retardée. IL a été reconnu que des punaises adultes ont vécu plus d'une année sans prendre la moindre nourriture. Cette faculté qu'elles ont de supporter un long jeûne et leur conformation qui leur permet de se dissimuler facilement font qu'il est très difficile d'en débarrasser une maison infestée. On y parvient cependant dans nos pays par l'emploi judi- cieux de poudres connues dont le pyrêthre est ia base. M. Riley préconise la benzine qui, projetée au moyen d'un pulvérisateur à main, pénètre dans les plus petits interstices, fait périr infailliblement toutes les punaises et détruit même leurs œufs. « Le pétroie, dit-il, donne des résultats analogues et ses effets sont un peu plus persistants. » Comme mesure préventive, mais non de longue durée, il conseille de badi- geonner les bois de lit et les parois des chambres à coucher avec un mélange d’une once ae sublimé corrosif, d’une demi- pinte d'alcool et d’un quart de pinte d’essence de térében- thine. Il termine par une observation que nous ne croyons pas devoir passer sous silence : la punaise des lits a été trouvée dans les bois, sousles écorces des arbres, d’où il suit BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 4185 que si, par occasion, sa présence est constatée dans des mai- sons de campagne de certaines localités ce n’est pas néces- sairement un signe de négligence et de malpropreté. GEORGES MONCOMBLE. Un nouveau parasite de ia vigne. Le Bulletin de la Société toscane d'horticullure, dans son numéro d'octobre, donne les renseignements suivants sur un nouveau parasite de la vigne : Il a été signalé, cette année, dans les vignobles du Tren- tin, l'apparition du Zetranyehus telarius, qui, en même temps que la Pyrale, a produit des dommages assez graves. Le Tetranychus telarius appartient à la classe des Arachnides, famille des Zrombididées, tribu des T'etranyques, genre T'etra- nychus, Buf. On avait déjà signalé dans les années précédentes sa pré- sence à Rovereto, mais il semblait que cet acarien n'avait pas causé de dommages. Cette année-ci, après la floraison, on observa de petites taches caractéristiques dans le centre des feuilles de quelques vignes, taches qui devinrent d'abord rou- geâtres et passèrent ensuite au rouge vif. Ges taches gros- sirept peu à peu et finirent par couvrir toute la feuille et par la faire tomber. Sur la partie inférieure des feuilles attaquées on trouve l’acarus, mais jamais en quantité aussi grande que lorsqu'on à affaire à l’acarus de l’érinose. Le sulfate de cuivre produisit peu d'effet contre cet insecte qui, se trouvant sur la partie inférieure de la feuille, est protégé par les poils sous lesquels ilse tient de préférence. Il est d'une couleur jau- nâtre, presque transparent et s'aperçoit bien à l’aide de len- tilles grossissant de dix à douze fois; avec un peu d'habitude, on arrive à le voir à l'œil nu. | Le Messager agricole du Midi. 186. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE Le Puceron lanigére.,. (Fin) Traitement pratique C'est en hiver qu'il convient de s'attaquer au Puceron lani- gère ; à ce moment, les pommiers sont nus, ce qui permet d'y voir très aisément les crevasses et les tumeurs qui, comme on l’a appris au commencement de cette étude, sont les vérita- bles repaires, les nids de nos Aphidés. Il n’est pas jusqu'à ceux qui se cachent sous les vieilles écorces dont la présence ne puisse alors nous être facilement révélée. Ceci étant éta- bli, dès la fin de l'automne, on se gardera bien d'enlever les tumeurs, mais on aura soin de les badigeonner avec l'émul- sion suivante : Eau 100 gr. ; colle de Flandre 10 gr. ; benzine 50 gr. Cette opération devra s'étendre un peu au delà du pourtour des nodosités. Le pinceau chargé de la liqueur passera égale- ment dans toutes les crevasses ainsi que sous les vieilles écor- ces qui peuvent exister sur les vieux pommiers. On devra respecter d'une facon absolue tous les bourgeons. Cette opération terminée, on se servira d'un mélange de coudron minéral et de benzine, 100 gr. de goudron pour 15 de benzine. Cette dernière substance agit à la fois pour donner plus de fluidité au goudron et aussi pour exercer une action toxique. Ce dernier mélange dont le prix est des moins élevé devra être porté seulement sur les tumeurs. De cette façon on ne nuit pas du tout au végétal ; on Le ferait pé- rir sûrement si on Jl'enduisait un peu trop de cette substance. On comprend bien que notre liqueur n'aura pas les mêmes effets nocifs sur les arbres puisqu'elle sera ultérieurement enlevée par la pluie. Il est évident que dans tous les mélan- ges on pourra remplacer la benziné par le pétrole, l'essence minérale, le sulfure de carbone ou l'essence de téré- benthine. Quant à ce qui est des insectes qui vivraient sur les raci- nes, nous savons qu'il n'est pas besoin d'en parler puisque ce mode d'habitat est, pour moi, tout au moins, trèshypothétique. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE 187 Si l'on renconire des tumeurs ou des fissures au niveau du collet, elles subiront le traitement général indiqué plus haut. Lorsque toutes ces opérations, qui d'ailleurs sont simples, auront été bien exécutées, on aura beaucoup de chances pour ne plus voir apparaître aucun Puceron. Mais il est bien facile d'oublier une crevasse, une petite tumeur, et par cela même, on aura épargné quelques œufs ou bien des adultes capables de régénérer à eux seuls toute une colonie dont les membres à la fin de l’année se seront considérablement multipliés. Tous les insectes ainsi épargnés ne nous échapperont pas. Leur présence étant révélée par le duvet blanchâtre qu'ils sécrètent, on n'aura qu'à surveiller les pommiers pendant quelques semaines, de fin avril à fin mai par exemple, c’ést- à-dire à l'époque où apparaissent à l'œil nos hémiptères. Armé d'un pinceau imbibé de l'émulsion on badigeonnera simplement les colonies de Pucerons dès qu'on les apercevra. Il est tout à fait inutile d'y mettre du goudron. Une indication importante est celle de ne pas opérer lors- que le temps est incertain ou que les arbres sont mouillés ; l’eau balayerait immédiatement la substance ou l'étendrait de telle sorte qu'on n’obtiendrait plus l'effet cherché. J'ai traité par cette méthode plus de cent cinquante pom- miers qui étaient tellement envahis par le Puceron lanigère que les exostoses entraient quelquefois pour le quart de la quantité totale du bois formant la partieaérienne du pommier. _ L'opération pratique en hiver a sui pour ainsi dire à détruire le Puceron ; une dizaine d’arbres ont présenté par la suite quelques points affectés de ces insectes qui d’ailleurs ont rapidement disparu par le traitement du printemps. Ceci prouverait encore une fois de plus que c'est bien sur les parties aériennes que réside notre Puceron. On remarquera que même, si quelques colonies s'établissaient sur les racines pour y passer l'hiver, elles seraient détruites dès leur apparilion sur les branches. Si, comme je l'espère, quelques horticulteurs opèrent dans 188 BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE les conditions que je viens d'indiquer, les bons résultats qu'ils ne manqueront pas d'obtenir seront le point de départ d'un emploi général. Dès lors, le Puceron lanigère qui jus- qu'ici a été si menaçant pour les pommiers, ne sera plus regardé que comme une affection bénigne. J. LIGNIÈRES. Vœu relatif à l’échenillage et au hannetonnage. Dans la séance du conseil général de la Seine du 3 décem- bre 1889 M. Foussier, au nom de la commission des vœux, a appelé l’attention de l'assemblée sur le vœu suivant émis par le conseil d'arrondissement de Sceaux : « Le conseil appuie énergiquement les vœux de la chambre consultative de l'arrondissement de sceaux concernant l'éche- nillage et le hannetonnage. Et réclame : des pouvoirs publics l'application stricte de la loi concernant l’échenillage et son extension ou hannetonnage; en outre le Conseil sollicite une protection efficace en faveur des oiseaux destructeurs d'insectes. S'associant aux vœux de la chambre consultative de l’arron- dissement de Sceaux et du Conseil d'arrondissement le Conseil général renvoie ces vœux aux commissions d'état compétentes afin qu’elles statuent pour y donner satisfaction, principale- ment en ce qui concerne les arbres des routes et ceux des bois de l’état. . Nous devons ajouter que depuis que ce vœu a été connu, non seulement l’échenillage a été pratiqué dans les communes suburbaines mais encore dans Paris, aux Champs-Elysées et aux divers boulevards. br En terminant celte note, nous eroyons devoir exprimer le regret que certains marchands vendent des lance-pierres à des enfants qui, sans se douter du mal qu'ils font, s'en servent pour tuer ou blesser les oiseaux qui sont nos auxiliaires. A Ramé. oo Le Co-Gérant : .A. WALLES, TABLE DES MATIÈRES A ABATUS AU pOUlAUIER NP RSR EU Sn de doit ere EN 8 Anguillules parasites des pommes de terre (Ravage des) . . . . . .. 102 MDUTONOMENTES DOMIMIERS UNE MONA LE LE Sr 113 TAPIE 16 SORT (LASER EE AA ER en RTE OC 0N22 ATEN SNENN A PAR ER EEE ER RENE ELLE BCE 61 B BACS PA ele) NME SAUCE TR AELE CE ES ET 20 DS Bb O AT ADMIeNR SAME RSR Ar PRE tr Ares CERN UE 69, 93 Bibion hortulanus (note sur les dégâts causés par le). . . . . . . .. 3 Pire 8 2 de ACCEPTE PRE CR RICA EME ET EN EE TETE 25 C Calidierclavipède) (note sut la) 2 MEME. CR PEN ME EURE 50 CÉCIHONVIE (ali tee lee rene later eee el ol ol ep 214 SL NOUS 82 Champignons sous le rapport de l'entomologie (les). . . . . . . . .. 48 CHENTIBS VOIE SMTP M Ce eee le MR TR An TNT Rs 120 Grculairetduministrendedasrieulture 2. D LL 49 CO CINMLISALO SeTaN A (la) DR RE EEE OM ee eee ce Ce 65 Code rural (Extrait de la loi du 6 avril 14889). . . . .. .. . . . . .. 64 CAT OSEADIC OI EM PER A RE RE ES 100 HONETÉS-POMOIO STEP AU ARMATURES TA LUS CNE MR 167 Congrès international de sériciculture (vœux émis au). . . . . . .. 139 Congrès des Sociétés savantes (27 et 282). . . .. ... ,. . ..: . 4: 64, 147 Congrès des syndicats des sériciculteurs de France, des mouliniers ONTATEULSNTANCAISE M NPA DRE AMENER LE. 2.1 CORRE 166 Coneresde70dlO ee CESR RTS. Li OMR 158 OMESCOMESUDIOSN (IES) M EME EN. ..: se CRAN MIIT 48 AN: ! Dégâts causés aux raisins par une chenille, dans la Côte-d'Or. . . . . 102 E Bat phéniquee (PAS, à 4 (JUN AE SNS LEE 62 Echenillage et hannetonnage {vœu relatif à l’). ............ 188 Biireuillante (l}) "200125: 5 70e LR HE LICENSE e slots ete. 2/46 490 TABLE DES MATIÈRES Ennemi de la pomme de terre (nouvel). . . . . .. AE OS SRTRENR 28 Entomologie agricole aux Etats-Unis (l). . . . . . . . . . . . . . . .. 62 Entomologie et économie rurale. .................... 98 Expositions et concours (succès obtenus par les membres de la Société dans les) 2 AE APR ROMA CM PETER. CNE 42 Exposition forestière à Vienne. ................. ..." 149 Extrait des mémoires présentés à la Société par les instituteurs sur les moyens de combattre le Hanneton et sa larve. . . . 147, 173, 1717 F Fromages (les ehnemis dus): "40000 RENNES Re 136 H HoneditmOrtiAe M )E TE Ce ASE EME Ne DNS AIRE AE 145, 4146 1 Insectes utiles etinsectes nuisibles à la pisciculture . . . . 29, 39, 52 J Jury des récompenses à l'Exposition Universelle (nomination des TAB PTE SAULL)L ETS UNSS PNR CS ER RENE A RS EEE 82 K Kermès (remède contre les). , .. . .….. + …. Len dal NO OO 169 L Combrics (ation Tuneste des) Re en IEEE 182 M Microbes (leur rôle dans la maturation des fromages) ... . . . .... 169 Molytecouronné:(le) 44175. crenvt erciiimtoetéz-dh lime tte 19 Mouches Tse-tse.(les). ..::. bédire Patate 2 ANTENNES 63 Mûriers (insectes qui attaquent les). ....:., ,. . :. y ve 2e a le 104 N NELIOID PIE SN AA NE RS MT RS et NÉE. FNSTRSRE ANS 145, 461 Nématoide de latbetierave aisucre (lo) Me OR EE 75 NetnatusVentralis (le). Ra Vs AE ARE RER PASSER 4, 18 Note de Ja-rédaction: &t ass sara aniiaun situe 2 3, 34, 61, 161 P Parasite de la vigne (un nouveau) Phylloxéra (essai d'un nouveau procédé de destruction du)... 417 Piqûres des Taons (contre les). TABLE DES MATIÈRES 191 Production séricicole de la France en 1888 et 1889... ..... 105, 150 Puceron lanigère (le). . . : . 22: « : 2: 00080 ..87, 439, 450, 162, » 186 BUTAISONTEN IIS) (a) 122 SR NOR MT ee (LT 183 Byrale des pommes "1.1.0 LEE ENNEMI" 91, 106, 425, 130 R Rapport sur le service de la Chambre départementale d'agriculture des Alpes-Maritimes (extrait: d'un)... 16 MS nEmenee 1108 HO COTES EUR RE ER SU ce RP TR ASTON Sr 472 Récompenses accordées aux instituteurs et à leurs élèves à la suite Concours de 1880 MERE RNA EEE PSM 124, 137 Récompenses accordées aux membres de la Société à l'Exposition Hniverselle del 180 ss RS SAME EE PA UINO SSEE 142 Récompenses honorifiques accordées aux membres de la Société à occasion de l'EXPOsItion Universelle ER IE EE TRS 161 Réponse du ministre des finances à la pétition des apiculteurs réclamant la liberté de distiller leurs produits. . . . . . .. : 17 Répression sévère des contraventions à la loi qui interdit la due ÉTUCUGR Idées NOÏISEAULS AT PU ENT LE EME Re NPA EE AS 90 S mautorelles: (la lutte cONLre) les) 02. PANNE SES te 45 Sériciculture dans les Alpes-Maritimes (la). . . . . ...... ... M0 Sériciculiure en France (la). PER. nant. DRAP Ur A 32 Société qui se forme pour vulgariser l'entomologie appliquée à ÉCOLE ER EM M RU SR ET ENT RETRAITE 207 A ER RO Société centrale d'apiculture et d'insectologie (séances de LA) RER Maires ae ue ame Sie 14, 24, 38, 51, 19, 90, 106, 140, 474 Statistiques sur le miel et la cire en France pendant 1887 COGTSIENOMENES ls PANNE A Li LA CIN Ha) ENS ROZ Statistiques sur la sériciculture en France pendant 1887 (rensei- ROUE TS MU A ne PAT MAR PAL CAES ATEN OC ROE NE PENSE V Valgus hemipterus (note sur le). : . : . . . . . . . . . . + NN 54 Vers à soie (emploi de la tourbe dans l'éducation des). . . . . . . . 123 Vers blancs (destruction par la benzine des). . . .» . . . . . . . . . 97 Vœux émis par la section séricicole au congrès international de SÉICIC UD AS EN Re Deal SR Ie ln SRE A Ut 1 RL FIGURES Fe Bourtonbterces tres a ei, 0 eue MENT RENE evil ER CECI EMBS CLOS: | 2. eee NP ON EN ERE 84 Fa VOIeeLlezONÉBMEMENSE Ne LA LS EN RUN EN a QU PAPE TO AR 94 Figure schématique rendant compte de \'inefnéacité des’ ue (Chevalier (Louis). . .. .......................% ur 50308) Le chele : : 108 PUS Vedels 1: FORT né, RS en D a . Lane thidie à manchettes (femelle). ........ | L'Authidie à manchettes (mâle). . .............. Pomme attaquée par la Chenille de la (Carpocapsa, po Chenille de la Carpocapsa poMOnands: +6 NUE 2 LA Garpocapsa Domonans.r. 0 + ML. M. Bi ne . Et" MisHamel:.ttie7 2e tie aie on een te UE ELU CIO (Se CRE AE lorsqu'il s’agit de déloger les vers blangs: :...:::3,. 1 COLLABORATEURS. Abel frere): 20404 LPS SR ee SR EE CR a ete L QULXICIEE ARE iagde GE DA a EPST AE de BD Varie frire ee ns Or Bulletin du Ministère de l'agriculture. . . .. ....... Ro 98, 105, Bullelin de la Sociélé des agriculleurs de France... ..... 64, | FE à SRE enr RU LAS ee CRE MON 1 Chercheur (le)... -:.:....:.........1..:..: AE nn pélinetie NL )e du su di tes NAT Ur PA Desboïs NA RS CO Fallou (J.). . : .. ee Le SD Ta 2 de 29 RUE TOI NE DEEE Journal de.la Sociélé nationale d'Horticullure de France eee is, (Diane) es re TAN SE tete La fet 00 00) 150, 162, DO RHOMELC QUES Etes ne CNT ER ES lretlete de RES PARA AE HN À ro NA NÉ ne dy ua AL) PIS TA CAMERA F Messager. agricole du Midi (le). -........ SR TNT EN M RRETe Moncomble (Georges). . ........,.. ARMES Lee EL à Ram LAËNA LIL ON Tan LA pue ee HÉREe 68, 93, 158, 18 Ravéret Mattel hruteufe ste NOR RME Pants LATE . 20, LME: SaPAT (EPRBS D RR ANS R ee SOPOPAES 16, 43, ÿ | Semaine agricole} (la). . . .. . .. Ja EE TRANS à PRESS CA CR PRIE RIRE LCR OU Fe EE ee NOR RS DER ARE PR MN" RE EN RES NaR de 4 2000 DONS ARMY RE PE Le de, 0 480 ARE AR MSN ne ArRe SEE RS 4, 14, 48 Imp. de la Soc. de Typ.— NozrTTe, 8, r. Campagne-1re, Paris. + BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE | —_ ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE 11695" 11° ANNÉE — N° 1, JANVIER 1886 D © à nie v é D moe —20S—— | Prix de l’'ahonnement : 3% francs par an Années parues, brochées : 55 francs. | L'abonnement est de 3 fr. pour MM. les Instiluleurs, Professeurs, Ministres des | _ religiwas, Présidents de Sociétés agricoles ct scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les hiblicthèques scolaires et communales, —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, Te PARIS, AU SECRETARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 | à _< 0 A — AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poses à l'adresse 1e M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. & Nos sociétaires sont priés de recruter des sn et de : _ nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les neufpremières années, brochées, sont fournies pour 20 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. SIP SPPPTI AL DT SIITT BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques ouvert à Paris par la Société centrale d’apiculture et d'insectologié, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, ete. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou= ter dans sa lettre un timbre-poste pour l'affranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des * Se Pate dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de & & francs. — Adresser au secrétariat de la Société. DE k Rs Comité de rédaction du Bulletin: MM. Maurice GIRARD, 3 ‘ En el ii HamEr, P.-Ch. Jouserr, X... et A. RAMÉ. sk Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. Jours des réunions. — Les réunions de la Société auront ( lieu les mercredis 17 février, 17 mars, 21 avril, 19 mai, F3 16 juin et 21 juillet au Pavillon du jardin du Luxembourg, à | 2 heures et demie. Sp Tout membre peut y assister, lors même qu il n'aurai L pes = Se reçu dé convocation. AE e EXPOSITION DES INSECTES DE 1886 Voir le progranvne dans le Bulletin de décembre dernier. BUREAE DE LA \OCIÉTÉ CENTRALE V APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE POUR L'ANNÉE 1885 MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. . Président. .. . . . . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, Ex ‘rue de Courcelles. { MAURICE GIRARD, 28, rue Gay-Lussac. Vice-Présidents. . . . | {J. MALESSARD,6, rue Bréguet. Assesseur . . : . . . VIGNOLE, président de la Snciété d'api- LE culture de l'Aube. ; Secretaire general . . H. Hamer, professeur au Luxembourg. ( DELINOTTE, rue du Temple, 114. | SEVALLE, rue Lecourbe, 167. DÉOSOPLETENSS PUS rer SAINT-PEE, rue Vieille-du- “Temple, 64. Archiviste . . . . . . À. RAMÉ, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. VIENNEY, ASSET et E. SAVARD. à | Secrétaires des scances BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Président. . . . . . . M. Maurice Grrarr. Vice-Président. : . . M.-J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. SU P.-Ch. JouserT, rue de la Montagne- È Ste- Geneviève, El E. LesuEuR, avenue de Clichy, 9. Secrétaires . . . . . . _ BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE President. . . . .. . . M. Frédéric ne BouLLENOIS, rue de | Fleurus, 1. | Vice-Président . . . . À. RAME. Secrétaire. . . . . . . M°° la baronne DE PAGEs. NOTA. — VOIR LE NUMÉRO DE DÉCEMBRE 1882 POUR LA LISTE DES MEMBRES ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ. LES PARASITES ET LES MALADIES DELA VIGNE PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse.) £ OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs ne AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÈTÉ, RUE MONGE,67 x HISTOIRE NATURELLE ZOOLOGIE Ouvrage rédigé conformément au programme officiel. PAR PAR MAURICE GIRARD Prix : e fascicule de 380 pages, avec figures. . . . .......8 fr. ; Librairie Ch. Delagrave, rue Souffot, 15, Paris. © + Saciété cecntrale d'apiculture et d'inscctologie EX TRAME DES RAD 0 £, — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut ètre reçue membre titulaire et correspon- dant, en en faisant la demande par écrit, en adhérent aux sta- tuts de la Société et en s'engageant à suivre ses travaux. Les deman:}e: d'admission doivent être adressées au Secré- taire général. qui les réfère au bureau de la Société. | La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- teurs), Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de A la Société (Bulletin d'insectologie agricole). | ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est Fe à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ou une cotisation de 50 francs, une fois pour toui. 21. BOULEVARD. BRETONNIÈRE, À BEAUNE (GOTE-D'oR) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à tonte demande de renseignements accompagnée d'un timbre et j'envoie mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRÉ : + A è ; ù L'APIQGULTEUR: Journal des cultivateurs d’abeilles (25° année), sous la direc- tion de M.H.Hamer, professeur d'apiculture au Luxembourg, 6 francs par an. Rue Monge, 67 (ancien 59), à Paris. Cours pratique d'apiculture, par M. HA. Hamet. 1 vol. in-18 jésus, avec 140 fig., 5° éd. — Prix: 3 fr. 50. Calendrier apicole, par MM. Hamet et Colin: Prix: 50 cen- times. #: Er = CRETE NE x Librairie HAGHETTE, boulevard Saint- Germain, 79. Les Mélano Pphoses des insectes, ouvrage «couronné par 2 = 1 Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édition, avec 416 vignettes Alaus le texte, par M. Maurice Girariss NX © Brix : BUT: 2. ESS E 2: d i: ro Saut ee Imp. de la Soc. de Typ.- Noizerts, 8, r. Campagne-lremiere. Paris, D. re . BUT BELN u | | D'INSECTOLOGIE AGRICOLE | JOURNAL MENSUEL DE LA : SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE 11° ANNEE — N°° #2, ÉÉVRIER-MARS 1886 | Prix de l’ahonnement : 5 Îfrancs par an Années parues, brochées : 5 francs. | L'abonnement est de 33 fr. pour MM. les Instituleurs, Professeurs, Ministres des. religions , Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, —TS— ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÈTE, 67, RUE MONGE, 67 | ALAN ; j CERTA L ns AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d’ envoyer ie no M s d'abonnement, par un mandat de poste, à à l'adresse de x M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. _ Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les neufpremières années, brochées, sont fournies pour 20 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques ouvert à Paris par la Société centrale d’apiculture et d'insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasiornent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le‘demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l'affranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de & francs. — Adresser au secrétariat de la Société. ep Comité de rédaction du Bulletin: MM. Maurice GIRARD, RAS H. HaueT, P.-Ch. JouperT, X... et A. RAMÉ. Le Comité de rédaction nue aux auteurs la responsabilité | de leurs théories personnelles. ; La Jours des réunions. — Les réunions de la. Société auront lieu les mercredis 17 février, 17 mars, 21 avril, 19 mai, à 16 juin et 21 juillet au Pavillon du jardin du Luxembourg, à 2 heures et demie. | SR Tout membre peut y assister, lors même qu'il n'aurait pas | dt" reçu de convocation. ACCES ! EXPOSITION DES INSECTES DE 1886 42 Vas Voir dé programme dans le Bulletin de décembre dernier. _ Secrétaires des séances BUREAU DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D APLCULTURE ET D'INSECTOLOGIE POUR L'ANNÉE 18385 , MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Président. . . . .. . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, | rue de Courcelles. M Dre dents. ( MAURICE GIRARD, 28, rue Gay-Lussac. ne": ‘{J. MALESSARD,6, rue Bréguet. AsSesseur et LD: NIGNOLE, président de la Snciété d’'api- culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. Hamer, professeur au Luxembourg. DeuinorTre, rue du Temple, 114. SEVALLE, rue Lecourbe, 167. AreSOrien dE nds SAINT-PEE, rue Vieille-du-Temple, 64. Archiviste . . . . . . À. RAME, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. VIENNEY, ASSET et E. SAVARD. BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE President. . . . . . . M. Maurice GirARp. Vice-Président. : .:. M.-J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. P.-Ch. Jouserr, rue de la Montagne- Secrétaires . . . .”. .? Ste-Geneviève, 11. E. Lesueur, avenue de Clichy, 9. BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE President... . . : ..:, M. Frédéric ne BouLLENOIS, rue de à Fleurus, 1. Vice-Président . ... . A. RAME. Secrétaire. . . . . . .' M°° la baronne DE PAGss. NOTA. — VOIR LE NUMÉRO DE DÉCEMBRE 1882 POUR LA LISTE DES MEMBRES ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ. LR PRIT SDS SSI SES LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE: PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse.) s OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÈTÉ, RUE MONGE,06 7 HISTOIRE) NATURELLE ZOOLOGLIE Ouvrage rédigé conformément au programme officiel | OPA | MAURICE GIRARD Prix : le fascicule de 380 pages, avec figures, . . . . . . . . . . 3 fr. Librairie Ch. Delagrave, rue Loufflot, 15, Paris. ’ Société eentrale dapiculture et dinsectologie RE EXTRAIT DES STATUTS A Ar. 4, — Toute personne, sans distinction de résidence et. de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant enen faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta= tuts de la SOS eten s'engageant à suivre ses travaux. Les deman !£: d admission doivent être adressées au Secré | taire général. qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- : teurs). Elie donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Sociélé (Bulletin d'inseclologie agricole). Arr. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cobsAHOUE ou une cotisation de 50 francs, une fois pour toui. LD I TT. ED. ANDRE 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, À BEAUNE (COTE-D'OR) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta-. blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, ec. Insectes nuisibles, utiles ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements accompagnée d'un timbre et j'envoie mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRÉ L’'APICULTEUR Journal des cultivateurs d’abeilles (25° année), sous la direc- tion de M.H.Hauer, professeur d'apicullure au Luxembourg, 6 francs par an. Rue Monge, 67 (ancien 59), à Paris. Cours pratique d'apiculture, par M. 1. Hamet. 1 vol. in-18 Tage jésus, avec 140 fig., 5° éd. — Pris: 3 fr: 50: PNA Calendrier apicole, I par MM. Hamet et Collin. — Prix: 50 cen- times. FAR x Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 79. A: Les Mélamorphoses des insectes, ouvrage couronné par l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édition, avec 416 Re dans le texte, par M. Maurice Girard. — Drix 20 fr. 2 Imp. dela Soc. de Typ. - No1zeTTe, 8, r. Campagne-Première. Paris. a. D'INSECTOLOGIE AGRICOLE | JOURNAL MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE BÜLIIDIN | ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE Prix de l’ahonnement : 25 francs par an Années parues, brochées : 5 Îrancs. L'abonnement est de 5 fr. pour MM. Jes Instituteurs, Professeurs, Ministres des religions , Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, —"e<— ? PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 | ty 4 A1" ANNÉE—N" 4-5, AVRIL-MAI 1886 ‘| \ Î AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s'abon- ner au Bulletin. — Les neufpremières années, brochées, sont fournies pour 20 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. , Nr rs BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques ouvert à Paris par la Société centrale d'apiculture et d'insectologie, répond à toutes les questions insectoiogiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionrnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, ete. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l'affranchissement de la réponse. Sila demande nécessite des recherches et des con de temps, le demandeur doit ajouter un mandat se € francs. — Adresser au secrétariat de la Société. Comité de rédaction éu Bulletin: MM. Maurice GIRARD, H. HaneT, P.-Ch. JouerT, X... et A. RAMé. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. Jours des réunions. — Lesréunions de la Société auront lieu les mercredis 17 février, 17 mars, 21 avril, 19 mai, 16 juin et 21 juillet au Pavillon du jardin du Luxembourg, à 2 heures et demie. Tout membre peut y assister, lors même qu'il n'aurait pas F j Apres reçu de convocation. NT. gl EXPOSITION DES INSECTES DE 1886 Voir le programme dans le Bulletin de décembre dernier RUREAU DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE POUR L'ANNÉE 1885 * MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Président. : . : .:::,. . De HEerEDIA député de la Seine, 17%, rue de Courcelles. { MAURICE GIRARD, 28, rue Gay-Lussac, Vice-Présidents. . . .| à : {J. MALESSARD, 6, rue Bréguet. Assesseur . . . . .. . NieNorr, président de la Société d'api- culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. HAMET, professeur au Luxembourg. ( DELINOTTE, rue du Temple, 114. | SEVALLE, rue Lecourbe, 167. Dresorier Lit . SAINT- Pre, rue Vieille-du-Temple, 64. Arohiviste ut. . À. RAME, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : : MM. VIENNEY, ASSET et E. SAVARD. Secrétaires des séances) BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Président. . . . ... . M. Maurice Giranr. Vice-Président. . . . M.-J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. P.-Ch. JouserT, rue de la Montagne- DECRELAIrES 3 LT. Ste-Geneviève, 11. E. Lesueur, avenue de Clichy, 9 BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE Président. . : … : . . M: Frédéric pe BouLLENOIS, rue de Fleurus, 1. Vice-Président . . . . À. RAME. DeCTeLUiT és NUE, M°° la baronne pe PAGEs. NOTA. — VOIR LE NUMÉRO DE DÉCEMBRE 1882 POUR LA LISTE DES MEMBRES ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ. LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse.) OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE, 67 À CÉDER par suite du décès de M. Dillon, collections (tableaux) d'insectes utiles et d'insectes nuisibles. — S'adres- ser à M”° veuve Dillon, à Tonnerre (Yonne) Hbestrucetion infaillible Des punaises, puces, poux, mouches, cousins, cafards, mites, fourmis, chenilles, charençons, etc. — Le kil. 12 fr. ; 100 gr. par la poste, 1fr. QE Galzy, fabricant de poudres insecticides, 71, cours d'Herbouville, à Lyon. Suciéie contrale dapiculture ct di ascetologie BMP ATT: DES STATUTS Arr. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, ètre reçue membre titulaire et correspon- dant. en en faisant | a demande par écrit, en adhérant aux sta- tuts de la Société et en s'engageant à suivre ses travaux. à Les deman:!#: d'admission doivent être adressées au Secré- | taire général. qui les réfère au bureau de la Société. | La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- teurs), Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de | la Sociélé (Bulletin d'insectologie agricole). NRA Arr. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est D. remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ou une cotisation de 50 francs, une fois pour tout. EI. ANDRÉ 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, A BEAUNE (coTE-1 -D or) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- | blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiles ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel eutomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements «ccompagnée d'un timbre et j'envoie mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRÉ L'APICULTEUR |” utes Journal des cultivateurs d’abeilles (25° année), sous la direc- tion de M.H.Hamer, professeur d'apiculture au Luxembourg, HA 6 francs par an. Rue Monge, 67 (ancien 59), à Paris. | Cours pratique d'apieulture, par M.ïil. Hamet. 1 vol. in-18 4 jésus, avec 140 fig., 5° éd. — Prix: 3 fr. 50. LES N Calendrier apicole, par MM. Hamet et Collin. — Prix: 00 cen- times. Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 79. ÿ4: ENENS VIN Les Mélamorphoses des insectes, ouvrage couronné par l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° Se Le avec 416 vignettes dans le. texte, par M. Hapriss Gite Prix : 2 fr. 25. Unp. de la Soc. de Typ. - Noizërte, 8, r. Campagne-Première. Paris. [= ne BULLETIN 1 | | D'INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE LA | SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE —Z2S— Prix de l’ahonnement : © francs par an Années parues, brochées : 5 francs. L'abonnement est de 5 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religions , Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales. —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, —es— % | e 5 <'ONE | € PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 ! 1 41° ANNÉE N° 6, JUIN 1886 | re. NRRe ‘Ar LCA AVIS ESSENTIEL MM. les bnnés sont priés d'envoyer leur renouvellement TAC d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de | M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. PES re gs Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de ne nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s'abon- _ner au Bulletin. — Les neufpremières années, brochées, sont fournies pour 20 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. BUREAU PE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques He at A Paris par la Société centrale d'apiculture et d'insectologie, FA répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l’affranchissement de x la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de & francs. — Adresser au secrétariat de la Société. Comité de rédaction du Bulletin: MM. Maurice GIRARD, : “a H. Hawer, P.-Ch.Jouserr, x. Vel As RAMÉ. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité | de leurs théories personnelles. Jours des réunions. — Lesréunions de la Société auront lieu les mercredis 17 février, 17 mars, 21 avril, 19 mai, 16 juin et 21 juillet au Pavillon du jardin du Luxembourg, à ii 2 heures et demie. Tout membre peut y assister, lors éme qu'iln Aro pass PUR reçu de convocation. ue L'EXPOSITION DES INSECTES EST AJOURNÉE A 1887 Voir le programme dans le Bulletin de décembre dernier Race BUREAU DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D° INSECTOLOGIE L POUR L'ANNÉE 1885 MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Président. . . . .. . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, rue de Courcelles. be Présidents MAURICE GIRARD, 28, rue Gay-Lussac. © * © ‘19. MALESSARD, 6, rue Bréguet. AisSesseUr el 1. 0 2 NIGNOLE, président de la Snciété d'api- culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. Hamer, professeur au Luxembourg. ( DELINOTTE, rue du Temple, 114. | SEVALLE, rue Lecourbe, 167. ITÉSORTET LUE . SAINT- PRE, rue Vieille-du-Temple, 64. AnehRivisteit; JUL EI Ag RAME, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. VIENNEY, ASSET et E. SAVARD. Secrétaires des séances BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Président. . . . . . . M. Maurice Giro. Vice-Président. . . . M.-J. FaLLoU, rue des Poitevins, 10. P.-Ch. Jouserr, rue de la Montagne-. S'earéiaires. NON Ste-Geneviève, 11. AT E. Lesueur, avenue de Clichy,9 BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE Président . . . .... M. Frédéric p£ BouULLENOIS, rue de Fleurus, 1. Pace-Président 211 \ASIRAME: Secrétaire. . . . . . . M°° la baronne DE PAGEs. HP Noras. VOIR LE NUMÉRO DE DÉCEMBRE 1882 POUR LA LISTE DES MEMBRES ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ. LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique dela Jeunesse.) OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE,06 71 A CÉDER par suite du décès de M. Dillon, collections (tableaux) d'insectes utiles et d'insectes nuisibles. — S'adres- ser à M°° veuve Dillon, à Tonnerre (Yonne) Destruction infaillible _ Des punaises, puces, poux, mouches, cousins, cafards, mites, fourmis, chenilles, charençons, etc. — Le kil. Le 100 gr. par la poste, No Galzy, fabricant de poudres insecticides, 71, cours d'Herbouville, à Lyon. 4 Société centrale d’apiculture et d’insectologie EXTRAIT DES STATUTS ART. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et … de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant, en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta- tuts de la Société et en s ‘engageant à suivre ses travaux. Les deman:ies d'admission doivent être adressées au Secré- taire général. qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle est de 5fr. (3 fr. pour les institu- teurs). Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Société (Bulletin d'insectologie agricole). ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est x: remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné #4 à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ou une cotisation de 50 francs, une fois pour tout. 2 ET AS ED. ANDRE 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, A BEAUNE (COTE-D'OR) J'oftre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d’éta- de blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements accompagnée d’un timbre et j'envoie mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRÉ | L'APICUELTEUR Journal des cultivateurs d’abeilles (25° année), sous la direc- tion de M.H.Hamer, professeur d’apiculture au Luxembourg, CARE 6 francs par an. Rue Monge, 67 (ancien 59), à Paris. Cours pratique d'apiculture, par M.fi. Hamet. 1 vol. in-18 .jésus, avec 140 fig., 5° éd. — Prix: 3 fr. 50. Calendrier apicole, par MM. Hamet et Collin. — Prix: 50 cen- + times. . Ye }" Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 7. Les Métamorphoses des insectes, ouvrage couronné par l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édition, avec 416 vignettes dans le texte, par M. Maurice Girard. — PHx 2 fr. 25. Imp. de la Soc. de Typ. - NoizETTS5, 8, r. Campagne-Première. Paris. 2 AT ENERIPS . F RS LL Lu à «5 en VE = : PES STE MNT SE D'INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE LA SOCIÊTÉ CENTRALE “ Hieete & D'INSECTOLOGIE BULLETIN | | DER Prix de l’ahonnement : !5 francs par an Années parues, brochées : 3 francs. L'abonnement est de 3% fr. pour MM. les Institulteurs, Professeurs, Ministres des . religions, Présidents de Sociétés agricoles êt scientifiques , Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales. —a1dressèr une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société. se — 11° ANNÉE — N°: PF à JULLET-AOUT 1886 >. PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 in AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les neufpremières années, brochées, sont fournies pour 20 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques ouvert à Paris par la Société centrale d'apiculture et d’insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasiornent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu une simple réponse, le demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour laffranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de & francs. — Adresser au secrétariat de la Société. Comité de rédaction du Bulletin: MM. Maurice GirARD, H. HameT, P.-Ch. JouserT, X... et A. RaMé. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la Iépone de leurs théories personnelles. Jours des réunions.— Les réunions de la Société auront lieu les mercredis : 20 octobre, 17 novembre, 15 décembre | prochains au Pavillon du jardin du Luxembourg, à 2. heures | et demie. ie Tout membre peut y assister, lors même qu'il n'aurait pas D reçu de convocation. L'EXPOSITION DES INSECTES EST AJOURNÉE A 1887 Voir le programme dans le Bulletin de décembre dernier RRLN RURBAU DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE “ POUR L'ANNÉE 1885 MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Président. . . . .. . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, . rue de Courcelles. { MAURICE GIRARD, 28, rue Gay-Lussac. Vice-Presidents. . . . A EN ME | J. MALESSARD, 6, rue Bréguet. Assesseur . . . . ... VIiGNorr, président de la Saciété d’api- culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. Hauer, professeur au Luxembourg. DELNOTTE, rue du Temple, 114. SEVALLE, rue Lecourbe, 167. Trésadrienens A 5 . SAINT-PEE, rue Vieille-du-Temple, 64. Archiviste .". un, A. RAM, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. VIENNEY, ASSET et E. SAVARD. Secrétaires des séances BUREAU DE LA SECTION. D'INSECTOLOGIE President. . . . ... . M. Maurice Giranp. Vice-Président. . : . M.-J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. (HEAORE JougerT, rue de la Montagne- Secrétaires... : 1... Ste-Geneviève, 11. LE. Lesueur, avenue de Clichy, 9. BUREAU DE LA SECTION DE SÉRIC(CULTURE Prestdentast sine M. Frédéric pe BouLLENOIS, rue de Fleurus, 1. Vice-Président ..…. . |. À. RAME. AIS LA A ANNRRRNEN TO M”° la baronne pe PAGES. NOTA. — VOIR LE NUMÉRO DE DÉCEMBRE 1882 POUR LA LISTE DES MEMBRES ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ. LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse.) OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE,61 A CÉDER par suite du décès de M. Dillon, collections (tableaux) d'insectes utiles et d'insectes nuisibles. — S'adres- _ser à M"° veuve Dillon, à Tonnerre (Yonne) Destruction infaillible Des punaises, puces, poux, mouches, cousins, cafards, mites, fourmis, chenilles, charençons, etc. — Le kil. 12 fr.; 100 gr. par la poste, 1fr. 95. — E. Galzy, fabricant de poudres insecticides, 71, cours d'Herbouville, à Lyon. Société centrale d’apicalture et d’inscetologie | a EXPRATT DES STATUTS AuT. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant. en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta- tuts de la Société et en s'engageaut à suivre ses travaux. Les deman:::: d'admission doivent être adressées au Secré- taire général. qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle. est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- teurs). Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Sociélé (Bulletin d'insectologie agricole). ArT. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ow une cotisation de 50 francs, une fois pour tout. DTrO ED. ANDRE 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, A BEAUNE (COTE-D'OR) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiles ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements accompagnée d'un timbre et j'ezvc'e mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRE L'APICULTEUR Journal des cultivateurs d’abeilles (25° année), sous la direc- tion de M.H.Hamer, professeur d'apiculture au Luxembourg, 6 franes par an. Rue Monge, 67 (ancien 59), à Paris. Cours pratique d'apiculture, par M. 4. Hamet. 1 vol. in-18 jésus, avec 140 fig., 5° éd. — Prix: 3 fr. 50. | Calendrier apicole, par MM. Hamet et Collin. — Prix: 50 cen- times. | Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 79: Les Métamorphoses des, insectes, ouvrage couronné par l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édition, avec 416 vignettes dans le texte, par M. Maurice Girard. — Prix: 2 fr. 25. Imp. de la Soc. de Typ. = No1zeTrs, 8,r. Campagne-Première. Paris. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D' IBSECTOLOGIE ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE | 44° ANNÉE — N°° 9-10, SEPTEMBRE- OCTOBRE 1886 | | | [ | A a ————— | DD Prix de l’ahonnement : 3 francs par an Années parues, brochées : francs. L'abonnement est de 5 fr. pour MM. les Instiluteurs, Professeurs, Ministres ee religions , Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, —"sSs— _ PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de M. Hauer, rue Monge, 67, à Paris. | Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de . nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient, s’ abon- k ner au Bulletin. — Les neufpremières années, brochées, sont fournies pour 20 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. ” Le] SOLS LP DIS PS SPP PETITS BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques ouvert à Paris par la Société centrale d’apiculture et d'’insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l’affranchissement de la réponse. Sila demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de È £ francs. — Adresser au secrétariat de 1a Société, Comité de rédaction du Bulletin: MM. X..., H. HAMET, P.-Ch.JouserT, Y... et A. RAMÉ. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. Jours des réunions.— Les réunions de la Société auront lieu les mercredis : 20 octobre, 17 novembre, 15 décembre prochains au Pavillon du jardin du Luxembourg, à 2 beméioe précises. Tout membre peut y assister, lors même qu'il n'aurait pas “. ë reçu de convocation. x L'EXPOSITION DES INSECTES EST AJOURNÉE n 2887 Voir le programme dans le Bulletin de décembre dernier BUREAU DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE | POUR L'ANNÉE 1885 MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Président. ... ... . De HEREDIA, député de la Seine, 177,. rue de Courcelles. { MAURICE GIRARD, 28, rue Gay-Lussac. Vice-Présidents. . . . À |J. MALESSARD, 6, rue Bréguet. Assesseur . .. .... ViGNoe, président de la Société d'api- culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. HameT, professeur au Luxembourg ( DELINOTTE, rue du Temple, 114. | SEVALLE, rue Lecourbe, IG 14 Fresorier:: . : .u. . . SAINT-PEE, rue Vieille-du-Tembple, 64. Archiviste . . . . . . A. RAMÉ, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. ViENNEY, ASSET et E. SAVARD. . BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Secrétaires des séances Président. . . . . . . M. Maurice Giranp. Vice-Président. . . . M.-J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. | P.-Ch. Jouserr, rue de la Montagne- Secrétaires . . . . . .{ Ste-Geneviève, 11. E. Lesueur, avenue de Clichy, 9 BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE PPOSAeNL 02 pe . M. Frédéric pe BouLLENOIS, rue de Fleurus, 1. Vice-Président . . . . À. RAME. Secrétaire. . : . . ... M°° la baronne pe PAGes. = NOTA. — VOIR LE NUMÉRO DE DÉCEMBRE 1882 POUR LA LISTE DES MEMBRES ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ. LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse.) OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE,67 _ A CÉDER par suite du décès de M. Dillon, collections (tableaux) d'insectes utiles et d'insectes nuisibles. — S'adres- | ser à M”° veuve Dillon, à Tonnerre (Yonne) | LIBRAIRIE J.-B. BAILHIÈRE er FILS, 19; RUE HAUTE FEUILLE, A PARIS TRAITÉ DE ZOOLOGIE AGRICOLE COMPRENANT DES ÉLÉMENTS DE PISCICULTURE ” D APICULTURE, DE SÉRICICULTURE ET D OSTRÉICULTURE Par P. BROCCHI Professeur d'agriculture à l'Institut agronomique. Un fort vol. in-8e, relié, 603 fig. iutercalées dans le texte, pris, 16 fr. franco Société centrale d’apiculture et d’insectologie : EXTRAIT DES STATUTS AT. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant, en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta- tuts de la Société et en s'engageaut à suivre ses travaux. Les demantes d'admission doivent être adressées au Secré- taire général, qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle est de 5fr. (3 fr. pour les institu- | teurs). Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Sociélé (Bulletin d'insectologie agricole). Arr. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation, ou une cotisation de 50 francs, une fois pour tout. PP ED. ANDRÉ 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, À BEAUNE (GOTE-D'OR) Joffre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d’éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à à toute demande de renseignements accompagnée d’un timbre et j'ezvc'e mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRÉ L'APICULTEUR, 40 Journal des cultivaleuwrs d’abeilles (25° année), sous la direc- à tion de M.H.Hamer, professeur d'apiculture au Luxembourg, 6 francs par an. Rue Monge, 67 (ancien 59), à Paris. TURET TE Le Pegr if * EUR CS ar LE r Lula LE ORNE RL mai L'AIR 11, Fu 2 LAN le Es TE Cours pratique d’apiculture, par M... Hamet. 1 vol. in-18 à «00 jésus, avec 140 fig., 5° éd. — Prix: 3 fr. 50. Calendrier apicole, par MM. Hamet et Collin. — Prix: 50 scies times. Librairis HACHÉDE Houlerird Sec Les Mélamorphoses des insectes, ouvrag” couronné 0e l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° sue L. avec 416 MÉRAre dans le texte, par M. Maurice Girard. — Prix : 2 fr. Imp. 4e la Soc. de Typ. - NoizETTs, 8, r. Campaznr-Prerière. Paris. BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE LA à SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D INSECTOLOGIE ———— ———— ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE 11° ANNÉE — N° 11, NOVEMBRE 1886 D DE Prix de l’ahonnement : ? francs par an Années parues, brochées : 5 francs. religivns , Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, ‘Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser | | | | j . * . . £ | L'abonnement est de 5 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, 20 — PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 AVIS ESSENTIEL MM. les abonhés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l’adresse de M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s'abon- ner au Bulletin. — Les neuf premières années, brochées, sont fournies pour 20 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 8 francs. BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques ouvert à Paris par la Société centrale d’apiculture et d'insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l'affranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de E francs. — Adresser au secrétariat de la Société. Comité de rédéetion du Bulletin: MM. X..., H. HAmer, P.-Ch. Jouserr, Yet A. RaMé. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. Jours des réunions. — Lesréunions de la Société ao lieu les mercredis : 20 octobre, 17 novembre, 15 décembre prochains au Pavillon du jardin du Luxembourg, à ‘2 heures précises. te PE QU DAS 718 (Leu SD Je lues cn) nue de , Tout membre peut y assister, lors même qu'il n'aurait pas reçu de convocation. L'EXPOSITION DES INSECTES EST AJOURNÉE A 1887 Voir le programme dans le Bulletin de déceñbre dernier À Secrétaires des séances © ROREAU DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE DAPICULTURE ET D'INSECTOLOGIE POUR L'ANNÉE ER MM. Président honoraire. . Le, docteur MarorraN, ancien député, 10891 maire du 16° arrondissement. , | Président, ... .. . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, : rue de Courcelles. .{ MAURICE GIRARD, 28, rue Gay-Lussac. Vice-Preésidents. . ‘13. MALESSARD, 6, rue Bréguet.. ,.;, Assesseur .... .... VIGNOLE, président de la Société d’api- VAISTEMNEET | .… Culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. Hamer, professeur au Luxembourg. DELINOTTE, rue, du Temple, 114. SEVALLE, rue Lecourbe, 167. Trésor EU RE SaINT-PRE, rue; Vieille-du- Temple, 64. Archiviste . . . . . . A. RAMÉ, rue RÉcISE 19. Membres du. conseil ajoutés au bureau : MM. VIENNEY, ASSET et E. SAVARD. BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Président. : .:. . . . M. Maurice GiraRp. Vice-Président. . . . M.-J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. To d-h 0) P.-Ch. JouserT, rue de la Montagne- Secrétaires . . . …. {à Ste-Geneviève, 11. E. LESuEUR, avenue de Clichy, 9. FR BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE RESTE. NES M. Frédéric DE BOULLENOIS, rue de À ‘Fleurus, qi Vice-Président . . . . A. RAME. Sécrétatre! NE M°° la baronne DE HA GES. - NoTA. — Voir LE NUMÉRO DE DÉCEMBRE 1882 POUR LA LISTE DES MEMBRES ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ. LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE | PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique dela Jeunesse.) .j OUVRAGE: ORNÉ, DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs. AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÈTÉ, RUE MONGE, 67 A CÉDER par suite du décès de M. Dillon; collections (tableaux) d'insectes utiles et d'insectes nuisibles. — S'adres- ser à M” veuve Dillon, à Tonnerre (Yonne) TONI LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE er FILS, 19, RUE HAUTEFEUILLE, À PARIS. TRAITÉ DE ZOOLOGIE AGRICOLE _. COMPRENANT DES “ÉLÉMENTS DE PISCICULTURE °p° APICULTURE, DE SÉRICICULTURE ET D OSTRÉICULTURE Par P. BROCCHI Professeur d'agriculture à l'Institut agronomique. Un fort vol. in-8e, relié, 603 fig. intercalées dans le texte, prix, 18 fr. franco SLA 4 Société centrale d’apiculture et d'inscetologie gi. EXTRAIT DES ST ATUTS ART. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence we "* de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant, en en faisant la demande par écrit, en adhérent aux sta- tuts de la Société eten s ‘’engageaut à suivre ses travaux. Les deman:-« d'admission doivent être adressées au Secré- taire général. qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- teurs), Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Société (Bulletin d'insectologie agricole). ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ou une cotisation de 50 francs, une fois pour tou. ED. ANDRE 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, À BEAUNE (COTE-D'OR) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, ec. Insectes nuisibles, utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements accompagnée d’un timbre et j'ezvc'e mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRÉ L’'APICULTEUR Journal des cultivateurs d’abeilles (25*'année), sous la direc- tion de M.H.Hamer, professeur d'apiculture au Luxembourg, 6 franes par an. Rue Monge, 67 (ancien 59), à Paris. Cours pratique d’apiculture, par M.4. Hamet. 1 vol. in-18 Ÿ jésus, avec 140 fig., 5° éd. — Prix: 3 fr. 50. times. à Calendrier apicole, par MM. Hamet et Collin. — Prix: 50 ce -— Ki À = ose TRE RIRE dub < ; à TN RL NRC Ce de nn, | 2e seu net dfotum ide ; Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, TO ra di 4 Les Métamorphoses des insectes, -ouvrag® couronné par | l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édition, avec 416 vignettes dans le texte, par M. Maurice Girard. —- Prix : 2 fr. 25. - imp. de la Soc. de Typ. - NoizETTs, 8, r. Campagne-Première. Paris. D INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURN AL. MENSUEE < BULLETIN | 0e DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE 1 ne ee nec DIE un OR mr ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE 12° ANNEE — N° 4 — JANVIER 1887 | | s —>Sc— Prix de l'abonnement : 3% francs par an Années parues, brochées : 5 francs. L'abonnement est de 33 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religions ;: Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser | | | une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, | PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 : (7 AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de M. Hawer, rue Monge, 67, à Paris. Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les neuf premières années, brochées, sont fournies pour 20 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. CES BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques, ouvert à Paris par la Société centrale d’apiculture et d'insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l’affranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de E francs. — Adresser au secrétariat de la Société. Mr de rédaction da Bulletin: MM. J. FArLou, . de FonviELzze et H. HaMmeT, P.-Ch. JouBERT, A. RAME cp . DAVARD. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. Jours des réunions. — Les réunions de la Société auront lieu les mercredis : 16 février, 16 mars, 20 avril, 18 mai, 45 juin, 20 juillet, au Pavillon du jardin du Luxembourg, à 2 heures 1/2 précises. Tout membre peut y assister, lors même qu . n'aurait pas reçu de convocation. | L'exposition des Insectes aura lieu en septembre prochain dans l'Orangerie des Tuileries. AUREAU DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOEIE e POUR L'ANNÉE 1881 D: f è * F Ë MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. | Président. . . . . . . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, E. "SR rue de Courcelles. Vice-Président . . .. WILFRID de FONVIELLE. 1 J. MALESsARD 6, rue Bréguet. Assesseur ....... Nienote, président de la Société d'api- culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. Hamer, professeur au Luxembourg. DELINOTTE, rue du Temple, 114. | SEVALLE, rue Lecourbe, 167. Mresorier: .. SainT-Per, rue Vieille-du-Temple, 64. Mr ibisten ln LL : A. RAME, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. BOURGEOIS, Asset et E. SAVARD. Secrétaires des séances BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Président... . . . . M. J. FArLoOU, rue des Poitevins, 10. Vice-Président. . . . E. SAVARD, rue Juge, 35. P.-Ch. Jouserr, rue de la Montagne- Secrétaires . . . . . - Ste-Geneviève, 11. | E. Lesueur, avenue de Clichy, 9 BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE PSN ts ue M. Frédéric pe BoULLENOIS, rue de se Fleurus, 1. Vice-Président . . . . À. RAME, rue Berlioz, 19. Secrétaire. . . . . . . M”° la baronne pe PAGES. PPT Ir LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRÉ (Publication de la Sociéte scientifique de la Jeunesse.) OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE, 6 7 LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE er FILS, 19, RUE HAUTEFEUILLE, À PARIS TRAITÉ DE ZOOLOGIE AGRICOLE COMPRENANT DES ÉLÉMENTS DE PISCICULTURE D’ APICULTURE, DE SÉRICICULTURE ET D OSTRÉICULTURE Par P. BROCCHI _ Professeur d'agriculture à l'Institut agronomique. Un fort vol. in-80, relié, 603 fig. intercalées dans le texte, prix, 8 fr. franco Société centrale néns, et res . ER NT EXTRAIT DES STATUTS 3 ART. 4, — Toute personne, sans distinction de réstienler FR de nationalité, Peut être reçue membre titulaire et COrrespon— dant en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta- | tuts de la Société et en s'engageant à suivre ses travaux. 4 . Les deman:ies d'admission doivent être adressées au Secré- taire général, qui les réfère au bureau de la Société. De. La cotisation annuelle est de 5 fr. (3.fr. pour les institu- teurs). Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de he la Société (Bulletin d'insectologie agricole). | ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après te à, admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est remis gr atis aux membres honoraires. $ Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est de Fa à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation où FR une cotisation de 50 francs, une fois pour toutes. NDS ED. ANDRE. 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, A BEAUNE (COTE-D'OR) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d’éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiles ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements accompagnée d'un timbre et j'ervc'e mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRÉ L’À PICULTEUR Journal des cultivateurs d’abeilles (25° année), sous la direc- tion de M.H.Hamer, professeur d'apiculture au Luxembourg, 6 franes par an. Rue Monge, 67 (ancien 59), à Paris. ARE Cours pratique d’'apiculture, par M.H. Hamet. 1 vol. in-18 y jésus, avec 140 fig., 5° éd. — Prix: 3 fr. 50. * Calendrier apicole, par MM. Hamet et Collin. — Prix: 50 cen- times. L Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 79. is Les Métamorphoses des insectes, ouvrage couronné E l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édit avec 416 vignettes daus le texte, par M. Maurice Girard. — Prix: :2"1r62b; | {mp. de la Soc. de Typ. - Norzerrr, 8, r. Campagne-ire, Paris, BULLETIN $ Mise JOURNAÏL MENSUEL DE LA e SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE 42 ANNÉE — N° 2-3 — FÉVRIER et MARS 1887 | ; p< Prix de l'abonnement : à francs par an Années parues, brochées : 55 francs. _ L'abonnement est de 3 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religions , Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrélaire de la Société, — PRIE re de bonnement : à francs par an. | l ——— s cs Œ RTE TR DIE CR NT ES mn | _ _ ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. rs Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de. nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les onze premières années , brochées, sont fournies pour 22 francs aux abonnés PORTEURS une année seule, 3 francs. LU : | PRPRPPPI IT BUREAU DE RENSEIGNEMENTS ISÉCIOLOMIQUE RES Le Bureau de renseignements pue ouvert HR Paris par la Société centrale d’apiculture et d'insectologie, a répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la ‘nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les ds moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignemen ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou- | ter dans sa lettre un timbre-poste pour. (l'affranchissement de Re 5 Fi la réponse. Sila demande nécessite des recherches et des Re de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de. & francs. — Adresser au secrétariat de la ia SENS pe de rédaction du Bulletin: MM. J. Vane . de FonviëLce, H. Hamer, P.-Ch. HUUREN A. RAM: et. + SAVARD. reçu de convocation. : Un modèle de déclaration pour l'exposition des 3 Insectes ge: a ‘oint au numéro cut F BUREAU DE e socuÈTÉ CENTRALE D APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE FROTER L'ANNÉE 1887 MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Président. . . . .. . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, rue de Courcelles. Wizrrip de FONVIELLE, r.des Abbesses,50. MORT TT Maressarn. 6, tue Bréguet. Assesseur . . . . . . .* VIGNOLE, président de la Snciété d'api- HIS culture de l'Aube. Secrétaire général . : H. HAMET, A eu Luxembourg: : NA DEuinNoTTE, rue du Temple, 114 re séances) SEVALLE, rue Lecourbe, 167. Trésorier. . . . . . . SAINT-PEE, rue Vieille-du-Temple, 64. Archiviste . . : . . . A. RAME, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. our éEde ASSET et E. SAVARD. BUREAU DE LA SECTION D'INSEGTOLOGIE “Président. . . . . . M. J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. Vice-Président. . . . E. SAVARD, rue Juge, 35. ER /P.-Ch. Jousert, rue de la Mon!tagne- Secétares . . . ...}] Ste-Geneviève, 11. E. Lesugur, avenue de Clichy, 9. BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE PETER: EU UATUES M. Frédéric DE BOULLENOIS, rue de ES | Fleurus, 1. Vice-Président . . . . A. RAME, rue Berlioz, 19. Secrétaire sa M la baronne DE PAGES. RRPIRP LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRÉ _ (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse. 2 OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs au SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE, 67 LIBRAIRIE J.-B, BAILLIÈRE er FILS, 19, RUE HAUTEFEUILLE, A PARIS _ TRAITÉ DE ZOOLOGIE AGRICOLE “ COMPRENANT DES ÉLÉMENTS DE PISCICULTURE ; D’ APIGULTURE, DE SÉRICICULTURE ET D OSTRÉICULTURE Par P. BROCCHI Professeur d'agriculture à l'Institut agronomique. DOS UE ve D ECS 2- 4 y à Unfursvor.in- rer ECu fg.in' 2rcalées dans letexts prie, 18 fr. #c.120 Société centrale d’apieculture et "Rue LPPSSLPST SPRINT EXTRAIT DES STATUTS ART. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- Éé dant, en en faïsant la demande par écrit, en adhérant aux Sta= tuts de la Société et en s ‘’engageant à suivre ses travaux. = Les demantes d'admission doivent être adressées au Secré- taire général, qui les réfère au bureau de la Société. 2e La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- ASE - teurs). Elle donne droit à la réception gratuite du PURE de s la Société (Bulletin d'insectologie agricole). M ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, Après leur > admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ge dplome, est 4 remis gr atis aux membres honoraires. PARENT Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné LP TEE à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation, nue er une cotisation de 50 francs, une fois AUS PE tt ED. ANDRE FES 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, A BEAUNE _(coTE- D'OR Re J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, s utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à pièce. Matériel entomologique, etc: — Je réponde. à to te jezvc:e mes Catalogues à qui les désire. — En. ANR et TRAITE DE 200LOGTE : Par MAURICE GIRARD pas moins de 435 9 gr avur es inter calées dans le texte" Se A . PRIX DE L'OUVRAGE : 42 FR. À Librairie DELAGRAVE, 15, rue Souftot HE Librairie HACHE' TE, boulet Sa Gene 7. Les Mélamorphoses des insectes, Ouvrage chütodbé Pan l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6°é éditio Re avec 416 vignettes daus:le texte, par M: Maurice GITE 0%) ; Prix : 2 fr. 25, + à sx FLE x ER s AE Imp. de la Soc, de Typ. . Norzerrr, 8, r. Campagne-fre, Paris, PR SET RE | BULLETIN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL, MENSUEL DE LA SOCIÊTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE 12° ANNEE — N° 5 — MAI 1887 —>8< — P Prix de l’ahonnement : 2 francs par an Années parues, brochées : 5 francs. L'abonnement est de 35 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religivas , Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des ecoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, —"= OS — / 4 ! RAR Ce Pre Eee RE À | PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 | | AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. Nos sociétaires es priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les onze premières années, brochées, sont fournies pour 22 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques, ouvert à Paris par la Société centrale d'apiculture et d'insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l'affranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de E francs. — Adresser au secrétariat de la Société. Comité de rédaction du Bulletin: MM. J. FarLou, W. de FonviEzLe, H. HaMEer, P.-Ch. JougerT, A. RAMÉ et E. SAVARD. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. Jours des réunions. — Les réunions de la Sociélé auront lieu les mercredis : 16 février, 16 mars, 20 avril, 18 mai, 15 juin, 20 juillet, au Pavillon du jardin du Luxembourg, à 2 heures 1/2 précises. Tout membre peut y assister, lors même qu'il n'aurait pas reçu de convocation. Un modèle de déclaration pour l'exposition des Insectes est joint à ce numéro. BUREAU DE LA SOCIÈTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET B'EXSECTOLOGIE P'OICTRNEL "ANNÉE 1887 MM. Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Président. . . . . . . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, rue de Courcelles. Wisrrinde FONVIELLE,r.des Abbesses,50. (J. MALESSARD 6, rue Bréguet. - Assesseur . . . . . . . NIGNOLE, président de la Société d’api- culture de l'Aube. Secrétaire général . . FE HAMET, es au Luxembourg. ele ) ELINOTTE, rue du Temple, 114. no Horue SEVALLE, rue Lecourbe, 167. Trésorier... . . . . . SAINT-PEE, rue Vieille-du-Temple, 64. Archiviste . . . . . . A. RAME, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. BOURGEOIS, ASSET et E. SAVARD. Vice-Présidents. . BUREAU DE LA SECTION D’INSECTOLOGIE Président. . . . . . M. J. FaALLoU, rue des Poitevins, 10. Vice-Président. . . . E. SAVARD, rue Juge, 35. V6: P.-Ch. Jouserr, rue de la Montagne- Sécétares . . . | Ste-Geneviève, 11. E. Lesugur, avenue de Clichy, 9. BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICIGULTURE Président. . : : . .:. M. Frédéric ne BouLLENOIS, rue de Fleurus, 1. Vice-Président . . . . À. RAME, rue Berlioz, 19. Secrélaire. . . . : . . M°° la baronne DE PAGES. LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRE é (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse.) OUVRAGE ORNE DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE, 67 LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE er FILS, 19, RUE HAUTEFEUILLE, À PARIS TRAITÉ DE ZOOLOGIE AGRICOLE COMPRFNANT DES ÉLÉMENTS DE PISCICULTURE D'APICULTURE, DK SÉRICICULTURE ET D OSTRÉICULTURE Par P. BROCCHI Professeur d'agriculture à l'Institut agronomique. Unévrtvoi.in-'?,relié & 4 fig.in+rcalées dans le texte, prix, 18 fr. fr 260 Société centrale d’apiculture et d’insectologie EST R AIT DESTSTATUMS ART. 2, — “Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant. en en faisant la demande par écrit, en adhérent aux sta- tuts de la Société et en s'engageant à suivre ses travaux. Les deman'!s: d'admission doivent être adressées au Secré- taire général, qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- teurs). Eiie donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Sociélé (Bulletin d'insectologtie agricole). ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ge diplôme est remis gratis aux membres honoraires. FICHES Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ou une cotisation Ge 50 francs, une fois pour toutes. ED. ANDRE 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, À BEAUNE (COTE-D'OR) Joffre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements accompagnée d'un timbre et j'e:vc'e mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRE [8 À r F { TRAITÉE DE ZOOLOGIE Par MAURICE GIRARD Formant deux forts volumes in-12 de 708 et 956 pages, ne renfermant pas moins de 425 gravures intercalées dans le texte’ PRIX DE L'OUVRAGE : 42 FR. Librairie DELAGRAVE, 15, rue Soufflot. Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 79. Les Mélamorphoses des insectes, ouvrage couronné par l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édition, avec 416 vignettes dans le texte, par M. Maurice Girard. — Prix: 2 fr.25 ve lu Soc, de Typ.- Norzrre, 8, r. Campagne-ire, Paris. “ ‘1 = ————— BCP LEPEN msn | À D'INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE LA SOCIETÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE — DE — Prix de l’ahonnement : 3% francs par an Années parues, brochées : 3 francs. j L'abonnement est de 33 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religions , Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société, —56s— PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIETE, 67, RUE MONGE, 67 19° ANNÉE — N°6 — JUIN 1887 | AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les onze premières années, brochées, sont fournies pour 22 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. ; Contes BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques, ouvert à Paris par la Société centrale d’apiculture et d'insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doît ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l’affranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de & francs. — Adresser au secrétariat de la Société. Comité de rédaction du Bulletin: MM. J. Faurou, W. de Fonviezze, H. HAMeT, P.-Ch. JougerT, A. RAMÉ et E. SavaRp. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. EXPOSITION DES INSECTES Les Membres qui désirent prendre part à l'Exposition des insectes de l’Orangerie des Tuileries, du 27 août au 98 sep- tembre prochain. et qui n'auraient pas envoyé une déclaration ke au secrétariat, peuvent le faire jusqu'au 20 août. — Installa- tion les 25 et 26 août ; des cartes d'entrée seront remises ces jours. À \ BUREAU DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE POUR L'ANNÉE 1887 MM. Président honoraire. . Le docteur MarMoTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Président. . - : . - . . De HEREDIA, député de la Seine, 177, rue de Courcelles. Wiceripde FoNviELLE,r.des Abbesses,50. Vice-Présidents. . . . J. MALESSARD 93, rue des Fourneaux. Assesseur . . . . . - . VIiGNozx, président de la Société d'api- culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. Hamer, professeur au Luxembourg, APR : DELNOTTE, rue du Temple, 114. SR séances) SEVALLE, rue Lecourbe, 167. Trésorier. . . . . . . SAINT-PEE, rue Vieille-du-Temple, 64. Archiviste . . . . . . A. RAMÉ, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés «aw bureau : MM. BOURGEOIS, ASsET et E. SAVARD. BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Président. . . . . . M.J. FaLzLou, rue des Poitevins, 10. Vice-Président. . . . E. SAVARD, rue Juge, 35. P.-Ch. Jouserr, rue de la Montäagne- Secétares . Ste-Geneviève, 11. E. Lesueur, avenue de Clichy, 9. BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE Président. 1": : . . M. Frédéric pe BOULLENOIS, rue de Fleurus, 1. Vice-Président . . . . À. RAME, rue Berlioz, 19. Secrétaire. . . . . . . M”° la baronne DE PAGES. PRRIRII LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse.) OUVRAGE ORNE DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE, 6 7 LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE er FILS, 19, RUE HAUTEFEUILLE, À PARIS TRAITÉ DE ZOOLOGIE AGRICOLE COMPRENANT DES ÉLÉMENTS DE PISCICULTURE D'APICULTURE, DE SÉRICICULTURE ET D OSTRÉICULTURE Par P. BROCCHI Professeur d'agriculture à l'Institut agronomique. Un fort vol. in-8e, relié. 603 fig. intercalées dans Le texte, prix, 18 fr. franco. Seciété centrale d'apiculture ct d’inseetolozie ARRET EXTRAIT DES STATUTS ART. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant. en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta- tuts de la Société et en s’engageant à suivre ses travaux. Les deman:!ex d'admission doivent être adressées au Secré- taire général. qui les réfère au bureau de la Société. | - La cotisation annuelle est de 5fr. (3 fr. pour les institu- teurs). Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Sociélé (Bulletin d'insectologie agricole). ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ge diplôme est remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ou une cotisation de 50 francs, une fois pour toutes. D D ED. ANDRE 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, A BEAUNE (coTE-D'0R) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements accompagnée d'un timbre et j'envc'e mes Catalogues à qui les désire. — Ep. ANDRÉ TRAITÉ DE ZOOLOGIE Formant deux forts volumes in-12 de 708 et 956 pages, ne renfermant pas moins de 425 gravures intercalées dans le texte’ u PRIX DE L'OUVRAGE : 42 FR. Librairie DELAGRAVE, 15, rue Soufflot. Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 79. #00) Les Méiamorphoses des insectes, ouvrage couronné par l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édition, avec 416 vignettes dans le texte, par M. Maurice Girard. — Prix: 2-Îr 25. A | | imp. de la Soc. de Typ. - Norserre, 8, r, Uampagas-1re, lors | B'UES LETIN D INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE La SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE _— | - ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE 12° ANNÉE — N° 7 — JUILLET 1887 "DES — Prix de l’ahonnement : : francs par an Années parues, brochées : 55 francs. \ Éonent est de 5 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religiuus , Présidents de Sociétés agricoles ct scientifiques, Elèves des ue publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales. Adresser mie! > valenr re de poste) au Secrétaire de la Société, "es — . il PARIS, AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÈTE, 67, RUE MONGE, 67 ". om mo nt mes mms que mr à en ee 1 ee Nb mn Î, ae où mena een ene en FD, AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de M. Hamer, rue Monge, 67, à Paris. Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les onze premières années, brochées, sont fournies pour 22 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques, ouvert à Paris par la Société centrale d’apiculture et d'insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement pe comporte qu'une simple réponse, le demandeur doît ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l'affranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de & francs. — Adresser au secrétariat de Société. Comité de rédaction du Bulletin : MM. J. po | W. de FonviELze, H. Bauer, P.-Ch. Jousenr, A. RAMÉ et E. SavaRD. | Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. te EXPOSITION DES INSECTES. Les amateurs d'Insectologie, ainsi que les agriculteurs, trou- veront à l'Exposition tous les moyens de s’instruire, savoir les livres qui ont été publiés sur les Insectes, des instructions pour organiser des collections d’Insectes, les différents petits | appareils pour les attacher, ainsi que les moyens de les conser-. d ver. CT. Sur la terrasse, à côté de poudres et liquides nec 1 se trouveront des appareils agricoles pour la destruction ae : Insectes nuisibles. . Ouverture de l’Exposition, le 27 août; fermeture le 25 sep- tembre. — Prix d' eIrÉBE 50 FDA | RU TOR LL © BUREAULZ LA SOGHÊTÉ CENTRALE D'APICULTERE ET D'INSECTOLOGIE POUR L'ANNÉE LS TN MM. Président honoraire. . Le docteur MARMoTTAN, ancien député, Air maire du 16° arrondissement, Présidents. . .. . De HÉRÉDIA, Ministre des Travaux pu- | blics, 177, rue de Courcelles. WILFRID de FONVIELLE, r.des Abbesses,50, Vice-Présidents. À $ (01 J. MALESSARD 93, rue des Fourneaux MAsSesseur (ALL RUE EI VIGNOLE, président de la Société d’ api culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. HAMET, professeur au Luxembourg. SELON 6 DELINOTTE, rue du Temple, 114. de ren one SEVALLE, rue Lecourbe, 167. : MrÉSOrLET ANNE NES NE SAINT-PÉE, rue Vieille-du-Temple, 64. Archiviste . . .... . A. RAMÉ, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. BOURGEOIS, Asser et E. SAVARD. BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Président. . . . . . M.J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. Vice-Président. . . . E. SAVARD, rue Juge, 35. P.-Ch. JouserT, rue de la Montagne- Ste-Geneviève, 11. E. Lesueur, avenue de Clichy, 9. Secrétaires . . BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE Président. . ..... M. Frédéric pe BOoULLENOIS, rue de Fleurus, 1. Dre dens .. . - À. RAME, rue Berlioz, 19. Secrétaire. . . : : .. M°° la baronne pe PAGES. LES PARASITES ET LES MALADIES DE LA VIGNE PAR M. ED. ANDRE (Publication de la Société scientifique de la Jeunesse.) OUVRAGE ORNE DE GRAVURES Prix, franco : 4 francs AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUEMONGE,67 LYBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE er FILS, 19, RUE HAUTEFEUILLE, À PARIS TRAITÉ DE ZOOLOGIE AGRICOLE COMPRENANT DES ÉLÉMENTS DE PISCICULTURE 140 $ D’ APIGULTURE, DE SÉRICICULTURE ET D' OSTRÉICULTURE Par P. BROCCHI Professeur d'agriculture à l'Institut agronomique. Un fort vol. in-8, relié, 603 fig. intercalées dans le texte, prix, 18 fr. fran. " TN ‘ SRE AT TT PE di he si a Li »% Société centrale d’apiculture et. d'insectolosie D: EXP ATT DES er ATUTS ART. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et 40 de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant. en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta tuts de la Société et en s'engageaut à suivre ses travaux. à Les deman :-: d'admission doivent être adressées au Secré- 4 taire général, qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- teurs), Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Sociélé (Bulletin d'insectologie agricole). ART. 5. — Les membres titulaires reçoivent, après leur : admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est “à remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. — Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation,ou une cotisation de 50 francs, une fois pour touies. ED. ANDRE 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE,: A. BEAUNE (CGOTE-D'OR) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insectes nuisibles, utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente-aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignemenis accompagnée d'un timbre et | j'envoie mes Catalogues à qui les désire. — En. ANDRÉ TRAITÉ DE ZOOLOGIE Par MAURICE GIRARD Formant deux forts volumes in-12 de 708 et 956 pages, ne nt mant. pas moins de 425 gravures intercalées dans le texte: PRIX DE L'OUVRAGE : 42 FR, Librairie DELAGRAVE, 15, rue Soufflot. | S Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 79. N: Ê Les Métamorphoses des insectes, ouvrage couronné par a l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6*éditiorn, avec oh Men sie dans le texte, Par. M. Maurice Girard. CR Prix: 2 fr. sp. dé la Soc, de L'yp.- Noizerrr, 8, r. Campagne-1re, l'a * | BULLETIN Fe | D INSECTOLOGIE AGRICOLE || |: ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE RS PR Nes — N° 8 — AOUT 1887, De SE te Set a ? * Pa es To ue de Thende eur : à francs par an | cm AA AS _ Années parues, brochées : 3 francs. | . 5 L' ‘abonnement est de 3 fr. pour MM. les instihstenre! Professeurs, Ministres des : F on _ religions, Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des _ écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, 77 AUPSNRER & ‘ee rs valeur AE ce dires au Secrétaire de la Société. te PH ce bus do D ur DE LA SOCIÉTÉ à 67 ue MONGE, 67 JOU RNAL MENSUEL sou CENTRALE D APICULTURE &D INSECTOLOGIE | ". AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement, par un mandat de poste, à l'adresse de . M. HAMET, rue Monge, 67, à Paris. Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s’abon- ner au Bulletin. — Les onze premières années, brochées, sont fournies pour 22 francs aux abonnés nouveaux; une année seule, 3 francs. : BUREAU DE RENSEIGNEMENTS INSECTOLOGIQUES Le Bureau de renseignements insectologiques, ouvert à Paris par la Société centrale d’apiculture et d’insectologie, répond à toutes les questions insectologiques qui lui sont adressées ; détermine les insectes qui lui sont soumis, la nature des dégâts qu'occasionnent les nuisibles ; indique les moyens de les combattre, etc. — Lorsque le renseignement ne comporte qu'une simple réponse, le demandeur doit ajou- ter dans sa lettre un timbre-poste pour l’affranchissement de la réponse. Si la demande nécessite des recherches et des dépenses de temps, le demandeur doit ajouter un mandat de E francs. — Adresser au secrétariat de la Société. Comité de rédaction dun Bulletin: MM. J. FALLOU, W. de FonvieLze, H. HAMET, P.-Ch. JougerT, A. RAMÉ et E. SavaRD. Le Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de leurs théories personnelles. : Eat DE LA \ oct CENTRALE D AICULTURE ( »'NNECTOLOGE POUR L'ANNÉE 1887 & MM. | Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN. ancien député “ maire du 16° arrondissement. SE Président. ... .. . . De HÉRÉDIA, Ministre des Travaux pu- blics, 177, rue de Courcelles. J. MALESSARD 93, rue des Fourneaux. culture de l'Aube. DELINOTTE, rue du Temple, 114. SEVALLE, rue Lecourbe, 167. : Trésorier. . . . . Saint-PEr, rue Vieille-du-Temple, 64. . Archiviste. | : ee . A. RAMÉ, rue Berlioz, 19. Po aie des séances) _ Membres du TS ajoutés au bureau : MM. BourGgoIs, _Asser et Æ. SAVARD. BURBAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE | Président. . hr be M. Frédéric DE BOULLENOIS, rue de RC EIeuEUS, |. | Vice-Président FRE “+ RAME, rue Berlioz, 19. Secrétaire. ve F “ M" la baronne pe PAGES. He BUREAU (DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE M. J. FALLOU, rue des Poitevins, 10. E. SaAvaRp, rue Juge, 35. Ste-Geneviève, 11. 2 Secrétaire LE = S | E. Lesueur, avenue de Clichy, 9. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES SES “Prix, franco : 4 francs AUX SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE, 6 1 Par P. BROCOHI - Fr F'apreataees à l'Institut agronomique. È | Vice-Présidents. 5 | Wisrnn de PoxvreLze,r.des Abesses 50. — Assesseur .....…. Viexose, président de la Snciété d'api * Secrétaire général …. H. Hawer, professeur au Luxembourg. ER ee | “à -Ch. Jougert, rue de la Montagne- > SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE CET EXTRAIT DES STATUTS Art. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant, en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta- tuts de la Société, et en s'engageant à suivre ses travaux. Les demandes d'admission doivent être adressées au Secré- taire général, qui les réfère au bureau de la Société. La cotisation annuelle est de 5 fr. (3 fr. pour les institu- teurs). Elle donne droit à la réception gratuite du Bulletin de la Société (Bulletin d’'Insectolugie agricole). ART. 5. — Les membres titulaires recoivent, après leur admission, un diplôme dont le coût est de 5 fr. Ce diplôme est remis gratis aux membres honoraires. Art. additionnel. —- Le titre de membre fondateur est donné à ceux qui versent annuellement 10 francs de cotisation, où une cotisation de 50 francs une fois pour toutes. ED. ANDRÉ 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, À BEAUNE (COTE-D'OR) J'offre à tous les amateurs, instituteurs, directeurs d'éta- blissements d'instruction, de musées, etc., des Collections entomologiques de toute nature, de toute importance, et aux prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptères, Chenilles soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, elc. Insectes nuisibles, utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à la pièce. Matériel entomologique, etc. — Je réponds à toute demande de renseignements accompagnée d'un timbre et j'envc.e mes Catalogues à qui les désire. — En. ANDRÉ. TRAITÉ DE ZOOLOGIE Formant deux forts volumes in-12 de 708 et 956 pages, ne renfermant pas moins de 425 gravures intercalées dans le texte. PRIX DE L'OUVRAGE : 42 FR: Librairie DELAGRAVE, 15, rue Soufflot. Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germaih, 79. Les Mélamorphoses des insectes, ouvrage couronné par l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6° édition, que 416 HIBREMeE dans le texte, par M. Maurice Girard, — DES 02 ‘fr. 25; A ——— L # Imp. de la Soe, de Typ.- Noiserrs, 8, r, Campagne-ire, Paris D'INSECTOLOGIE AGRICOLE JOURNAL MENSUEL DE LA sr CENTRALE D'APICULTURE & D' INSECTOLOGIE | BULLETIN | ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE D DE Prix de l’ahonnement : 5 francs par au Années parues, brochées : 53 francs. LE L'abonnement est de 3 fr. pour MM, les Instituteurs, Professeurs, Ministres des _ religions, Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des _ écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales. —Adresser une valeur (mandat de poste) au Secrétaire de la Société. 4e ANNÉE—N° 9-10-—SEPTEMBRE-0OCTOBRE 1887 1 — se — | PARTS, AU SECRÉTARIAT DE ss SOCIÉTÉ, 67, RUE MONGE, 67 4 AVIS ESSENTIEL MM. les abonnés sont priés d'envoyer leur Ra d'abonnement, par un mandat de poste, à Pons de M. HAMET, rue Monge, 67, à Paris. : ner au Bulletin. — Les onze STONES années, Morts sont 2 fournies pour à francs aux abonnés nouveaux; une année k seule, 3 francs. À 2 Les personnes qui ont donné leurnom au banquet deseptembre pour faire partie de la Société centrale d'apiculture et d’insecto- PPS > lugie sont priées d’énvoyer leur adhésion aux statuts de la dite Société et sont tenues de déclarer dans quelle section (apiculture, sériciculture ou insectologie générale) ils veulent entrer. mn (Article 4 additionnel). — Adresser au Secrétariat, rues va Monge, 67. RUE de ds À la suite de l'Exposition ee Insectes, il a été imprimé ME diverses pièces qui se sont données cornrne se trouvant au Secrétariat de la Societé. Le Secrétariat ne reçoit que les pièces | dont le manuserit lui a été soumis et émane de la Société. Les ET autres, il les i ignore; tel se trouve un palmarès apoeryphe, etc. 4 $ 1684 En janvier paraïîtront les deux derniers nüréroë de l'année Bul | î du Bulletin. æ A \, dat 4 tte D LA SOCIÉTÉ CENTRALE» 'APICULTURR & NN POUR L'ANNÉE 1887 . Président honoraire. . Le docteur MarmoTrAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. Le Président. 16, Te . De HéréprA, Ministre des Travaux pu- bee | blics, 177, rue de Courcelles. à Wicrrinde FONVIELLE r. des Abbesses,50. y ice-Présidents. ‘(J. MALESSARD 93, rue des Fourneaux TES Assesseur. PS EU NGNOLE, président de la Saciété d’'api- fre culture de l'Aube. | Secrétaire genes pi 2: HAMET, professeur au Luxembourg. | { DELINOTTE, rue du Temple, 114. sean PRE | Secrétaires des s éances SEVALLE, rue Lécourbe, 167. Trésorier. . . . SAINT-PEE, rue Vieille-du-Temple, 64. Archivisté : : . . :: gr RAME, rue Berlioz, 19. Membres du cohest ajoutés aù bureau : MM. BouRGrors, _Asser et E. SAVARD. | È nn een cabane ve pres ue ame 44e PETER BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE Président . Ra te M. Frédéric De BOUELENONS, rue de He ÿ _ Fleurus, 1. ur PR Print . . + À; RAME, rue Berlioz, 19. AR Serie. 12. MP la baronne De PAGES. | BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE | ‘ee Président . die OR FAELOU, rue dés Poitevins, 16. Er Vide Prési dent : « . . E. SAVARD, rue Juge, 35. MER MÉMDA Ver .P.-Ch. Jouserr, rue de la Montagmé- tes Secrétaires . . ...! Ste-Geneviève, 11. Re: E. LESUEUR, avenue de Clichy, 9. | LEAQNNES LES PARASITES ET LES MALADIES DELA VIGNE _ PAR M. ED. ANDRÉ (Publication de la Société sciehtifique dela Jeunés$e.) OUVRAGE ORNÈ DE GRAVURES ANSE CHERE Prix, franco : 4 francs S D AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ, RUE MONGE, 67 | DERArDIs LS À BAILLIÈRE ET FILS, 19, RUE HAUTEFEBUILLE, À PARIS ._ TRAITÉ DÉ ZOOLOGIE AGRICOLE HR . COMPRENANT DES ÉLÉMENTS DE PISCICULTURE A D APIGULTURE, DÉ SERICICULTURE ET D' OSTRÉICULTURE Par P. BROCCHI … Professeur d'agriculture à l'Institut ägr onémique. Un fort vol Be relié. 603 fig. intercalées dans le texte, Prix, l8 fr. francos AA RS pe ART. 4. — Toute personne, ‘sans “Atotion + ré de nationalité, peut être reçue membre titulaire et cor dant, en en faisant la demande par écrit, en adhérant _ Les demandes d' admission Fin être ar 65360 taire général, qui les réfère au bureau de la Société. ART. 3. Additionnel. — Les deux sections no ainsi que la Société d’ apiculture, leurs statuts par ART. 4, — Tout membre de la Société d'apicul re culteur, est tenu de faire ete d’une des. deux sections : velles. Il est également tenu d’adhérer aux présents additionnels; mais, à son gré, il peut faire partie des à sections, y faire des communications, etc. Toutefois, il voix délibérative SU que: ‘dans l section laquelle il a opté. | : si nr PER ED. ANDRE 21: BOULEVARD BRETONNIÈRE, À BEAUNE “tra 5 +282 J offre à tous les amateurs, os directeurs ne | TRAITÉ DE : 20010 LE me ne Par MAURICE era. PRE pas moins de 425 gr avures intorchlées. dns le ete. PRIX DE L’ OUVRAGE : 42 FR. Les PAM LE des: nee ouvrage cour l'Académie française (Bibliothèque des merveilles avec 416 vignettes dans le texte, is M. Ut Prix : 2 fr. 20.7? PME BULLETIN | DINSECTOLOGIE AGRICOLE || F JOURNAL MENSUEL DE La OrETE CENTRALE D'APICULTURE D'NSECTOLOGEE | À |ENTOM OLOGIE APPLIQUÉE 43° ANNEE — N°1 — JANVIER 1888 —DDE Prix de l’ahonnement : % francs par an À - Années parues, brochées : 3 francs. _ l'abonnement est de & fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religions, Présidents de Sociétés agricoles et scientifiques, Elèves des - rcoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaires et communales, —Adresser une valeur (mandat-poste) au Secrétaire de la Rédaction du Bulletin. | | PARIS. 48. RUE DAUPHINE, or pour 2 francs aux s abonnés in ARE | nBe seule, Pape A ALES D EE | % L3 HU "5e e Bureau de aeiemements à Comité de date et ue etin : W. de FONVIELLE, À. so E. SavarD, S ARE RRMAANE PE: nue FU # ISSU Pass bas ! Va année. 3/4 page 1/2 — 1/4 — Pour les BUREAT DE LA \ OCT CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGEE POUR L'ANNÉE 1888 MM. Président. honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, - maire du 16° arrondissement. E Président. tes DO HÉRÉDIA, député, 177,.-rue de Courcelles. Fe eo le WizrRip de FONVIELLE,r.des Abbesses.,50 PE J. MALESSARD 93, rue des Fourneaux. Assesseur . ..... . . . “VIGNOLE, président de la Société d’api- AA 4 . Culture de l'Aube. Secrétaire général . . H. HAMET, professeur au Luxembourg. DELINOTTE, rue du Temple, 114. SEVALLE, rue Lecourbe, 167. APS ONIEr LS une SAINT-PEe, rue Vieille-du-Temple, 64. CArchiviste ss » A. RAME, rue Berlioz, 19. Membres du conseil. ajoutés au bureau : MM. BOURGEOIS, _ Asser et E. SAVARD. BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE ent. . . . M. J._ FarLou, rue des Poitevins, 10. Vice-Président . .. : E. SAVARD, rue Juge, 35. “ Ch. JouserT, rue de la Montagne- Secrétaires des séances Ste- Geneviève, EX: E. Lesueur, avenue de Clichy, 9. Secrétaires . . BUREAU DE LA SECTION DE SÉRICICULTURE Président mere PUR M. Frédéric pe BOULLENOIS, rue de Fleurus, 1. ee ésident . . . . À. RAME, rue Berlioz, 19. Secrétaire. . . . . . . M”° la baronne DE PAGEs. SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE ET D'INSECTOLOGIE EXTRAIT DES STATUTS ART. 3. Additionnel. — Les deux sections nouvelles ont ainsi que la Société d’apiculture, leurs statuts particuliers. ART. 4. — Toute personne, sans distinction de résidence et de nationalité, peut être reçue membre titulaire et correspon- dant, en en faisant la demande par écrit, en adhérant aux sta- tuts de la Société, et en s'engageant à suivre ses travaux. Les demandes d'admission doivent être adressées au Secré- _ taire général, qui les réfère au bureau de la Société. Tout membre de la Société d'apiculture qui est entré dans la Société comme insectologue ou comme sérici- culteur, est tenu de faire choix d’une des deux sections nou- velles. Il est également tenu d'adhérer aux présents arlicles additionnels; mais, à son gré, il peut faire partie des autres _sections, y faire des communications, etc. Toutefois, il n’a . voix délibérative administrativement que dans la section pour _ laquelle il a opté. ALFRED GUILLOT NATURALISTE à 4, PLACE SAINT-MICHEL, PARIS. ‘ou Se met à la disposition des personnes qui désirent s’ occuper re d'histoire naturelle. Donnera tous les renseignements RU pensables pour le classement méthodique et la nomenclature des espèces. A Maison spéciale et ‘de CREER CS pour. la vente Pre. #4 ustensiles nécessaires à l'étude de cette science. F7 UNIS Collections de Mammifères, d'Oiseaux, d'Insectes. Herbiers à 18 fr. le FER carton CÉHDRES Minéraux Re Fossiles, etc. RUES e À Ateliers Spéciaux pour les préparations soignées, avec poses naturelles | Des d'animaux vertébrés ‘et invertébrés. ESA NME MER E | { 134 LCR SOINS FERDINAND JOLAIN nn 5, BOULEVARD GOUVION-SAINT-CYR. — PARIS. 1 Dar + : ‘à F ER Nourritures spéciales pour rossignols, fauvettes et tous les oiseaux à bec fin. — Vers de tbe OEufs de fourmis secs en toute saison. — Prix modérés. ED. ANDRÉ 21, BOULEVARD BRETONNIÈRE, À BEAUNE Rime von) Iles. Se Te SD OU RES etc. SA a o | utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vente aussi à Et jenvoie mes Rare à qui les désire. — HR; AxDRÉ. | TRAITÉ DE ZOOLOGIE Par MAURICE GIRARD | “pas moins de 125 ç gravures onter calées dans le He PRIX DE L'OUVRAGE : 42 FR. Librairie DELAGRAVE, 15, rue Soufflot. ———————————————————— - + LEA Librairie HACHETTE, boulevard Saint-Germain, 7 à Les Métamorphoses des Insectes, ouvrage couronné up à l'Académie française (Bibliothèque des merveilles). 6* édition, avec 416 vignettes dans le texte, par M. Manet Girard. 100 Pnx = 2 fr. 25. ! + «Te FA 4 | | *# fmp. dela Duc. de T'yp. - NoizeTTe, $,r. Campagne-Première. Paris. BULLETIN. Î | D'INSECTOLOGIE AGRICOLE || | JOURNAL ‘MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'APICULTURE & D' INSECTOL OGIE | | | ENTOMOL LCGIE APPLIQUÉE | È Ô 43° ANNÉE — N°2 — FÉVRIER 41888 — DE Prix de l'ahonnement : > francs par an Années parues, brochées : © francs. L'abonnement est de #3 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religivis , Présidents de Sociétés agricoles et scicnLifiques , Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaire set communales. —\dresser une valeur (mandat-poste) au Secrétaire de la Rédaction du Bulletin, tp ennre ie sorbet ee ne in PARIS. 48. RUE DAUPHINE, | CDN A rm. 2 AVIS ESSEN + AUNVALLES, 48, rue: Rn © Nos sociétaires sont priés de recruter Paris par la Société ut répond à toutes les questions AE adressées : détermine les insectes. qui Jui sont nature des dégâts qu ‘occasionnent les nuisibles : moye:.; de les combattre, etc. — Lorsquele renseis francs 3 bounement est de 35 fr. pour MM, les Instituteurs, Professeurs, Minisires. ds religivas, Présidents de Sociétés agricoles ct scicntifiques, Élèes dé … ecoles publiques, ct pour les Bibliothèques scolaires eLeommurabes, — dresser | ; une valeur Reda ponte) au Secrétaire de Ja Rédaction du Bulletin. PARIS. 48, RUE DAUPHINE. HYGIE NE. ET SALUBRITÉ. . DES 4e \ Habitations, Écuries, Étables, Chenils. Basses. Cours, ete. PAR LE Seul Desinfectant Hygiénique PRIX MONTYON DÉCERNÉ PAR L'INSTITUT DE FRANCE (Académie des Sciences, Paris, 1861) D ser T at Le Phénol Bobœuf est le désinfeclant le plus A3 ygiénique et le ples Gien pour détruire Les miasmes : c'est le préservant 1. » plus elficace contre les maladies contagieuses. ke Le Phénol-Bobœuf est un agent preservulif très précieur contre les maladies conta- gieuses et virulentes. Son emploi est indispensable dans Ja prophylaxie de ces terribles affec- tions et, par conséquent, d'un usage. journalier ph l'assainissement des Ecuries, Etables Le Chenils et Basses-Cours ; $ | Le Phénol-Bobœuf est un topique par excellence dans le traitement des plaies dem u- Ÿ vaise nature, des dartres, morsures v enimeuses et de toutes les malaaies de la peau . Comme agent hémostatique, il jouit de propriétés qui le rendent très REÉCIqUS pour Ja Buérinon e ‘des plaies acciientelles ou résultant de l'action chirurgicale. À A ce sujet voici ce qu'écrivait M. le comte DK MONTIGNY, le 11 tustiot 1808 : LR : ; « Monsieur BoBœŒur, « Je n'hésite pas à reconnaître hautement et à vous dérlar * ment précieux et qui est appelé à rendre les plus grands services dans les établissements hipp _“ ques et agricoles de France; je ne saurais trop engager les Sportsmen et les one «en faire un quotidien usage pour l'assainissement de leurs ecuries et étables. “ Agréez Passurance de ma considération distinguée. ; Fe À SE « Signe : CoMTE DE MONTIGNY, RS Sr ù « Inspec teur général des Haras, char gé de l'inspection des Ecoles de rose de France. «| Lettre de M. Alexandre LANDRIN, HAS vétérinaire à Paris :} « Monsieur BOBŒur, : PES « Plusieurs années \l'expérimentation m'antorisent à déclar de Sou le (Phénol- -Bobœuf) comme un puissant desinfectant, « Cest un agent préservatif très précieux contre les maladies contagieuses et virulentés « Soa emploi est indispensable dans la prophylaxie de ces terribies affections; il uses Ÿ « d'un usase journalier pour l'assainissemeni des Ecuries, Etables, Chenils et Basses-Cours. « Je délaré que dins maintes cirronstanres, le Pénol-Pobœuf rend de grands services dans. le. * “ îe atéme :{ des plaies de mauvaise nature et des mala lies prune « Agréez l'assurance de ma parfaite considération. -« Signé : A: LANDRIN. » : AVIS IMPORTANT : Se défier des contrefacons, exiger la siguature et l étiquette rouge apposées sur chaque flacon. er.que votre Phénol estun n méd ic PASSÉE RS er que je onsidère votre phén æ. Entre epôt. spécial de Produits Hygiéniques Paris, 641, faubourg Poissonnière (ci-devant 7, rue Cog-Héron) 5 Phénol-Bobœuf : Prix du flacon, 1 fr. 50. — Le litre, 5 francs. % 1 NOTA. — En vue de; favoriser AM. Les Suor ismen, Agriculteurs et industriels, CONSOM= maleurs journaliers du Phénol-Bobœuf, l'Administration consent à livrer ce produit en. bidons de 5, 19 +125 lilres, au prir de & fr. 50, 4 fr. ou 3 fr. 50 /e litre, plus 50 e., 75e. où A fr. pour l'emballige, suivant L1 grandeur. pris directement à L'Entrepôt spécial ; “ jPrauits hygiéniques, Paris, 64, fuubourqg l'oissonnière. tv a Ecpédition onlre rem boursement 0 min:lat-poite. acrompagnant la demande. ee A È FRAC | Prière de Drnmuniquer les chang:ma2nts d adresse à M. A. Wexésii se ré aire PAR : de la Rédaction, 281 rue PRÉPAS + + D'APCULTURE k D'INNHETUTGIR POUR L'ANNÉE 1888 MM. ne Président honoraire. . Le docteur MARMOTTAN, ancien député, maire du 16° arrondissement. : :, À | Président. mac, "DC HRREDIA député, 177, ‘rue de Fu ; Ÿ Courcelles. | Vice-Pr ésidents.… he { WiLrribde FONVIELLE, r. A lhestes: 50 ù © UT. MaressarD 93, rüe des Fourneaux. ! Assesseur ER Nb. VIGNOLE, ER de la Société d'api- À rs culture de l'Aube. Sedtétaire 9 RS . H. Hawer, professeur au Luxembourg: DELNOTTE, rue du Temple, 114. SEVALLE, rue Lecourbe, 167. Ærésorier. . . . . . . SAINT-PEE, rue Vieille-du- -Temple, 64. - Archivixte . 2% 1. 3 . A RAME, rue Berlioz, 19. Membres du conseil ajoutés au bureau : MM. BOURG As SET et E. SavaRD. 1 . BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE EST Présitent Ronoraire . M. de la SicoTiÈRE, Sénateur, 3, rue de ; | Secrétaires des séances) 1e DE: Fleurus. à Présidint 3 . M. J. FazLou, rue des Poitevins, 10. Vice Pireilent ù Se . E. Savarp, rue Juge, 35. | Secretaire- cb M. A. WaLrës, LS, rue Dauphine. BUREAU DE LA SECT19" DE SÉRICICULTURE | … Président honoraire LM, Frédéric de BouLcexois, 1, rue de OR Fleurus. ee NE ne MA TRAME, rue:Berlioz, 19: à Sernire. ...... M la baronne pe Paces, 30, place de | la Madeleine. d- | Secretaire ne . M. Caicras, 13, rue des Fontis. Fe MM. les He sont priés d'envoyer leur renouvellement ‘ d'abonnement. par un mandat dc poste, à l'adresse de M. A. WALLÉS, 18, rue Dauphine, Paris. | . Nos sociétaires sont priés de recruter des adhérents et de nous “envoyer l'adresse des personnes qui pourraient s ’abon- ner au Bullerin, — Les douze premières années, brochées, sont fouruies pour 25 francs aux abonnés nouveaux; une année seule. 3 francs. EE Le domie de oo a décidé que des annonces pourr raient z * être ne sur la couverture du fulletin. Page entière: l’année. 20 francs. : s/à age -- LOUE ie 2 — se nee si da à Pour AE annonces, s'adresser à M. WALLES THE :) INT ÈRE 48, rue Dauphine. Paris, fe Comité de rédaction laisse aux auteurs la responsabilité de in théories personnelles. © NATURALISTE. 4, PLACE SAINT- MICHEL, ge Se met à la disposition des personnes qui d'histoire naturelle. Donnera tous les rensei pensables pour le classement Fa ot a des BSpeCes: Var : Maison spéciale et de confiance Collections de Marhoitetes à Gelée: Herbiers à 18 fr le cent, cHeLon 0 Fossiles, ete. Ateliers spéciaux pour les pr ‘épar ations soignées, avec d'animaux vertébrés et invertébrés. | FERDINAND JOLAI 5, ROUEN AND GOUVION-SAINT- CYR — toute saison. — Prix modérés. ner de oué nature, de touté im an prix les plus modérés : Coléoptères, Lépidoptèr soufflées, Hyménoptères, Hémiptères, etc. Insecte utiies ou auxiliaires. Insectes ornementaux. Vent pièce. Matériel enlomologique, etc. — Je demande de TÉRPIEUORRR orte | INSECTICIDE GAL STRUCTION INFAIL 1e pres Puces, Po: Cousins, Caiards, è Fes Chenilles, Ch: à: Le kil : 2 fr; 4090.gr. par la E. 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N.-B. — Les annonces sont publiées sans la garantie de HYGTENE ET :SALUBRTEÉ 20e DES dre Te is Habitations, Écuries, Étables, Chenils, Basses-Cours, etc. PAR LE : ! : sa \ « ‘ â ‘ * Seul Désinfectant Hygiénique ES RE PRIX MONTYON oécerné par L'INSTITUT DE FRANCE (Académie des Sciences, Paris, 1861) PME à Le Phénol Bobœuf est le wésinfeclant le plus hygiénique et le plus puissant pour détruire les miasmes: c'est le préservauf Le plus efficace coutre les maladies contagieuses. Le Phénol-Bobœuf est un agent préservalif très précieux contre les maladies conta- gieuses et virulentes. Son emploi est indispensable dans la prophylaxie de ces terribles affec- tions et, par conséquent, d'un usage jaurnalier pour l'assainissement des Ecuries, Etables, Chenils et Basses-Cours. és : LRO TS Le Phénol-Bobœæuf est un topique par excellence dans le traitement des plaies de mau- vaise nature. des darcres, morsures venimeuses et de toutes les maladies de la peau. Comme £ agent hémo-tatique, il jouit de propriétés qui le rendent très précieux pour Ia guérison des plaies accidentelles ou résultant de l'action chirurgicale. Produils hygiéniques, Puris, 61, faubourg loissonnière. : À ce sujet voici ce qu'écrivait M. le comte DE MoNTIGNY, le 41 juillet 1868: E « Monsieur BoOBŒUr, : LP LE « Je n'hésite pas à reconnaître hautement et à vous dérlarer que votre Phénol est un médica- + Agréez l'assurance de ma parfaite considération. ; RSA LL « Signé : A. LANDRIN, » ts RS AVIS IMPORTANT : Se défier des contrelacons, exiger la sig:ature et l'étiquette rouge apposées sur chaque flacon. Entrepôt spécial de Produits Hygiéniques : À Paris, 61, faubourg -Poissonnière (ei-devant 7, rue Coq-Héron) ae A Phènol-Bobœuf : Prix Au flacon, 1 fr. 50. — Le litre, 5 francs. : RS 7 CCE NOTA. — En vue de favoriser MM. les Suortsmen, Agriculteurs et industriels, consom— maleurs journaliers du Phénol-Bobœuf, l'Admini tration consent à livrer ce produit en. bidons de 5, 10 #1 25 litres, au prir de & fr. 50, & fr. ou 3 fr. 50 le litre, plus 50 e., 7 €. où A fr. pour l'emballige, suivant la grandeur, pris directement à l'Entrepôt spécial « A Excpédilion contre r-mhoursement on m erlat poste acrompagnant la deman Fe D VITE ES x ÿ re RE AET ET SELS Prière de communiquer les changema2nts d adress: à M. A. Wallés, secretaire lN£ )! tee sr S fe | , Ë [8 de la Rédaction, 18, rue Dauphine. de Buts DE LA A SOCIÉTÉ CENTRALE D DAPCCLPERE { D'INNECTOAGUE POUR L'ANNÉE 1888 & MM. Président honoraire. . Le docteur MarMorTran. ancien député, EVA maire du 16° arrondissement. Président. ah AE de HÉRÉDIA, député, 177, rue de Courcelles. Vice-Présidents. Fe Li MALESSARD 93, rue des Fourneaux. " '(CAïILLAS, 34, rue de l’Yvette. Assesseur . . 1. . Vienosr, président de la Snciété d’api- LES ISERE _Cullure de l'Aube. Secrétaire général . . H. Hamer, professeur au Luxembourg. DELINOTTE, rue du Temple, 114. SEVALLE, rue Lecourbe, f67. Trésorier. . . . . . . SainT-Pee, rue Vieille-du-Temple, 64. Archiviste . . . “M RaME, rue Berlioz, 19. Membres du oh ajoutés aw bureau : MM. BOURGEOIS, _ ASSET et E. SAvARD. BUREAU DE LA SECTION D'INSECTOLOGIE Président honoraire . M. de la Sicorière, Sénateur, 3, rue de Secrétaires des séances : Fleurus. ane. ... 4... .7M. 3. Farrou, rue des Poitevins, 10. Vice-Président . . . . E. SAVARD, rue Juge, 35. Secrétaire-Comptable. M. A. WaLcës, 18, rue Dauphine, | BUREAU DE LA SEC£ION DE SÉRICICULTURE Président honoraire . M. Frédéric de BouLLeNois, 1, rue de re RAR Fleurus. Vice-Président : . . . M. A. RAME, rue Berlioz, 19. Secrétaire. . . . . . . M°”° la baronne pe Paces, 30, place de PARC TN ORNE la Madeleine. Secrétaire adjoint. . . M. Carzras, 34, rue de l'Yvette. MM. les oies sont priés d'envoyer leur renouvellement d'abonnement. par un mandat de poste, à l'adresse de M. À. WALLÉS, 18, rue Dauphine, Paris. : DESTRUCTIONPUCERONS ; PAR LA KNODALINE ‘Grande Médaille d'Or à l'Exposition des Insectes en 1887 Get insecticide, très économique, s'emploie en solution, Avec un kilo- gramme de « knodaline » on peut préparer de 10 à 50 litres de liquide pour la. destruction des pucerons, cochenlles, phylioxera, chentiles, gué- Ta mouches, taons, cousins, efc. __ Pour obtenir une réussite certaine, il ne suffit pas d'arroser les plantes contaminées, il est nécessaire de projeter violemment le liquide au moyen d une seringue, d'une Pompe ou d'un vaporisateur. le … NOMBREUX CERTIFICATS Demander la nouvelle Notice qui vient de paraitre. DL Xnodaline se vend 3 fr. par dvision d’un litre portant un cachet plombé et 2 fr. 50 FPE 50 litres minimum. | Adrèsser les demandes à M. POULEN C frères, 92,rue Vieille-du-Temple Paris D'LA ee Éd) er : Se met à la disposition de DérSo hop qui dar d'histoire naturelle. Donnera tous les renseigneme pensables pour le classement MATROS ms el D n des espèces. : Maison spéciale et. de sr ustensiles nécessaires à l étude de cette. science À Herbiers à 18. ns Fossiles, etc. Ateliers spéciaux. pour les. Faire ations soignés, av d'animaux vertébrés et invertébrés. FERDINAND JOLAI \ 5, BOULEVARD GOUVIONSSAINT-CÈR. — | Nourritures spéciales pour rossignols, fauvettes oiseaux à bec fin. — Vers de ut Out de fou . toute saison. — Prix modérés. É le per “carton com STRUCTION INFAILL FBL, _des Punaises, Puces, Poux, Moucl Cousins, Caïards, Mites, Fourmis, Chenilles, Charançons Le kil : #2 fr; 400 gr. par la Poste: f E DAT 71, cours FLE vend àaL No Pr à base de Goudren, breveté s. g-d Les Engrais G. SERPIN sont les seuls produits er obtenu les plus hautes ORNE RES à ce cation. Es É 25 Ro ETS EEE a S. KUH e. 44, rue 8 Helene, & EXPOSITION NATIONALE S DE DIJON | DESTRUCTION 1856 COMPLÈTE INFRILLIBLE Première médaille dé- BE Tous LES E cernée à la ‘Peudre INSECTES NUISIBLES insecticide DESILLE pour son efficacité et PAR LA VÉRITABLE ‘ sa supériorité. POUDRE INSECTICIDE DE BREVETEE S. G. D. G. La seule, en France comme à l'Étrarger, reconnue réelleme très ir RES sur tous . Fi 0 Cle: J.-B. DUMEIL, P. “>” N Sr À BULLETIN D J'INSECTOLOGIE AGRICOLE | JOURNAL MENSUEL DE LA socrs CENTRALE D'APICULTURE & D'INSECTOLOGIE ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE 43° ANNÉE — N°6 — JUIN 1888 Prix de l’ahonnement : © francs par an ‘Années parues, brochées : 3 francs. l'abonnement est de 3 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des religions ; Présidents de Sociétés agricoles ct scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les Bibliothèques scolaireset communales, —Adresser _une valeur (mandat-poste) au Secrétaire de la Rédaction du Bulletin. . PARIS. 18. RUE DAUPHINE. eV Lt N.-B. — Les annonces sont publiées sans la garantie de la Société. HYGIÈNE ET SALUBRITÉ Ve ; DES FLE Habitations, Écuries, Étables, Chenils, Basses-Cours, etc. PAR LE me Désinfectant Hygiénique PRIX MONTYON oécerné par L'INSTITUT DE FRANCE » |: 1008 (Académie des Seiences, Paris, 1861) | F5 4e à: R- Le Phénol Bobœuf est le désinfeclant le plus hygiénique et le plus puissant pour détruire les miasmes: c'est le préservatif Le plus efficace contre les maladies contagieuses. » Le Phénol-Bobœuf est un agent préservalif très précieux contre les maladies conta- | gieuses et virulentes. Son emploi est indispensable dans la prophylaxie de ces terribles affec- tions et, par conséquent, d'un usage journalier pour l’ assainissement des Ecuries, Etab les, Chenils et Basses-Cours. 9 Le Phénol-Bobœuf est un topique par excellence dans le Pur des plaies ( a mau- vaise nature, des dartres, morsures venimeuses et de toutes les maladies de la peau. Comme agent hémostatique, il jouit de propriétés qui le rendent très précieux pour Ja guérison des plaies accidentelles ou résultant de l'action chirurgicale. En À ce sujet voici ce qu'écrivait M. le comte DE MonTIGNY, le 11 Juipies 1868 : EVGÉE « Monsieur BoBŒur, ; LS « Je n'hésite pas à reconnaître hautement et à vous déclarer que votre Phénol est un médiea= « ment précieux et qui est appelé à rendre les plus grands services dans les établissements hip e ques et agricoles de France; je ne saurais trop engager les Sportsmen et les Agriculteurs à 4 « en faire un quotidien usage pour l'assainissement de leurs écuries et étables. à A « Agréez l’assurance de ma considération distinguée. ù SA r À - « Signé : CoMTE DE MONTIGNY, #2 0 1 MRRRRNEENES « Inspecteur général des Haras, chargé de l'inspection des Ecoles de dressage de France. » 45° . PF Lettre de M. Alexandre LANDRIN, médecin-vétéripaire à Paris : re OU VA « Monsieur BoBŒur, Ar « Plusieurs années d’expérimentation m'autorisent à déclarer que je considère Foie phénate | de sou le (Phénol-Bobœuf) comme un puissant désinfectant, « C'est un agent préservatif très précieux contre les maladies contagieuses et virulentes. : « Son emploi est indispensable dans la prophylaxie de ces terribles ‘aflections ; il devrait être « d'un usage journalier pour l'assainissemeui des Ecuries, Etables, Chenils et Basses-Cours. 341 « Je délare que dans maintes circonstances, le Pénol- Bobœuf rend de grands services dans le”, Lo x traitement des plaies de mauvaise nature et des malalies parasitaires. RAT « Agréez l'assurance de ma parfaite considération. WC « Signé : A. LANDRIN. » AVIS IMPORTANT : Se défier des contrefacons, exiger la sigzature et l’étiquette rouge apposées sur chaque flacon. Entrepôt spécial de Produits Hygiéniques Paris, 61, faubourg Poissonniére (ci-devant ‘7, rue Coq-Héron) à Phénol-Bobæœuf : Prix du flacon, 1 fr. 50. — Le litre, 5 francs. NOTA. — En vue de favoriser MM. les Sportsmen, Agriculteurs et industriels, consom= A maleurs journaliers du Phénol-Bobœuf, Administration consent à livrer ce produit en bidons de 5, 10 et 25 litres, au prix de 4 fr. 50, 4fr. ou 3 fr. 50 Le litre, plus 50 c., Toue: | ou À fr. pou » l'emballage, ‘suivant la gr andeur: pris directement à l'Entrepôt spécial « Produils hygiéniques, Paris, 61, faubourg Poissonnière. ; Expédition contre remboursement ou mandat- -poste accompagnant la demande. | prière de communiquer les changements d'adresse à M. A. Wallés, PRES de la Rédaction, 18, rue DAsDoRes said ai + nr ADR 21 ee che 4 Fe k n J. JUBELIN Paris — 12, boulevard Poissonnière, 12 — Paris RILLAGES GALVANISÉS POUR FAISANDERIES, VOLIÈRES, BASSES-COURS, POULAILLERS & CHENILS CLOTURES DE CHASSE, DE PARCS, DE JARDINS |: sur un mètre de hauh depuis O0 te. 25 RONCES EN FIL D’ACIER, depuis O fr. 05 BORDURES ET GRILLES DITES PARISIENNES BREVETÉES D: D. G. STE a sRas Li En N 4 k ÙV'Y Lt D ENTOURAGES DE BASSINS, | PIÈCES D'EAU CLOTURES DE PARCS, JARDINS BORDURES DE PARTERRES, CORBEILLES, MASSIFS, ETC. Depuis 015 jusqu’à 1240 de hauteur GLAIES ROULANTES POUR SERRES VÉRANDAS, de ETC. Nouveau système breveté, plus solide ef moins cher Le mètre carré, 3 fr. 50 ) LOMSTRUCTIOX DE CHENILS, FAISANDERIES, VNOLIÈRES, ETC. Sur demande, envoi franco catalogues et renseignements [MX 97 09 IN ‘xXnO4 ‘Soondg ‘sSosreung s°p TAXI TIIVANTI NOILONULSAG ATV) ee ‘1 €l : SOIIIU9u9) ‘STWAINO P sanoo ‘11 (AZ 1VO ‘3 “SOIN ‘Spiejen ‘suisn 04 e1 ded ‘if 007 Bas ‘2,9 ‘suoÿueieuyn ‘ -NOZX'T P-‘OIANOQOH er ‘soyono + …_ NI PUCES NT PUNAR 9POUL XII — ‘UOSIES 97n0] 9 899$ SIUINOJ 9P SJNHO ‘AULIR] 9P SI0A — ‘UT 294 R XNV9 SIO ‘Sal Sissor Anod sojetods soinjruimonN STE ‘HAN-INIVS—NOIANON ŒHVAXTAOI LE NIVI0f GANVNIayu34 so] Sn07 79 S97J9ANJ ‘sou h; PLACE. Rat nn PARIS. LE ee Fe Se met à la disposition des personnes qui désirent s occuper | d'histoire naturelle. Donnera:tous les renseignements indis=. pensables pour le classement méthodiqueiet la ru Que des espèces. Maison spéciale et de confiance pour la ven ustensiles nécessaires à l'étude de cette science. | pets Collections de Mammifères, d'Oiseaux, Be Herbiers à 18 fr. Fossiles, etc. Ateliers spéciaux pour les prépar ations soignées, avec poses rat les d'animaux vertébrés et invertébrés. DEA FRE ENGRAIS G, SERPIN INSECTICIDE UNIVERSE! +. à base de Goudren, breveté s. g-. de Es , Les Engrais G. SERPIN sont les seuls produits en France _ obtenu les plus hautes récompenses accordées à ce genre de fabri- cation. | Propriétaire actuel : S. KUH N, 13, rue de Belzunce, PARIS ER — = + EXPOSITION NATIONALE -Bxposition interna DE DHON DESTRUCTION : : À l'Orantons dès Tuile=. ries, Société d’Apicul- UE COMPLÈTE INFAILLIBLE ne et d'insectologies érales #50 CS Médailie de dre classe : Première médaille dé- DEXEONERRES . (grand module) | cernée à la Pouîre INSECTES NUISIBLES decider DEMILLE | insecticide DESILLE pour son efficacité et PA R_ LA l É R | TA B LE ose ae Rs ce sa supériorité. poudres insecticidi POUDRE INSECTICIDE DESIL BREVETÉE S. G. D. La seule, en France comme à l'Étranger, conan réellement efficace ‘#1 lu très grande supériorité sur tous les autres produits analogues. Entrepôt général à Paris : 8, rue Poissonnière, en face celle des pneus Chez 3.-B. DUMEIL, P. BAZIRE, chimiste, successeur. RON E EURE PAR LA KNODALINE EE Fe : Grande Médaille d'Or à l'Exposition des Insectes en 1887 Eu Cet insecticide, très économique, s'emploie en sclution. Avec un a gramme de « knodaline » on Lu ne de 10 à ee litres s de liquid nille S, re RE NOMBREUX CERTIFICATS Es Demander la nouvelle Notice qui vient de paraître. La knodaline se vend 3 fr. par division d’un litre portant: un et 2 fr. 50 par 50 Litres minimum. é Adresser les demandes à MM. RADARS frères, 92;rue Vieille-du-Tenple Paris far, lo lo Son, de Typ. « Noizerre, 8, r. Canacse “Precière. Fur PUPLELTLN D'INSECTOLOGIE AGRICOLE |. JOURNAL MENSCEL DE LAN . DOCUCRE LENTUPE PICUDCTURE & LIN ECTOLOGIE | 4 | ENTOMOLOGÉE 4 PL'LIQUÉE : | nel 13: ANNEZ — N°8 — AOÛT 1858 LA LISTER L Pix de l'abonnement : ?> francs par'an ee l Année: parues, brochées : 25 francs l'abonnement est de £ù 1: pour MM. les lustiluteurs, Professeurs, Ministres des TH ECS Présidents: de Sorictés agricoles et scivnlifiques, Elères des sole publiques, et pour les Biblioihèques scolaires el communales, —\dresser © 0 une valeur (mandat-poste) an Secrétaire de la Rédaction du Bulletin. à PARIS. 48. RUE DAUPHINE. HYGIENE ET SALUBRITE. DES Su Habitations, Écuries, Étables, Chenils, Basses-Cours, sie RER PAR LE RS 2’ Le RT Désinfectant _—— PRIX MONTYON oécenné par L'INSTITUT DE FRANCE. 11H (Académie des Sciences, Paris, 1861) ju € Le Phénol Bobœuf est le désinfectant le plus hygiénique : et 1 plus sien pois £ détruire les miasmes : c'est le préservatif Le plus efficace contre les maladies contagieuses.… Le Phénol-Bobœuf est un agent préservatif très précieux contre les maladies conta- gieuses et virulentes. Son emploi est indispensable dans la prophylaxie de ces terribles affec- tions et, par conséquent, d'un usage journalier pour l'assainissement des Ecuries, Etables,” Chenils et Basses-Cours. Non Ù Le Phénoi-Bobœæuf est un topique par excellence dans le traitement des plaies dé mau- aise nature, cles dartres, morsures venimeuses et de toutes les maladies de la peau. Comme agent hémostatique, il jouit de propriétés qui Le rendent très précieux pour Ia EUSrIFOR des plaies accidentelles ou résultant de l'action*chirurgicale. À ce sujet voici ce qu'écrivait M. le comte DE MonTIGNy, le 11 juillet 1868 ÿ: « Monsieur BoBœur, #0 ÿ L « Je n'hésite pas à reconnaître hautement et à vous déclarer que votre Phénol est un médicas « ment précieux et qui est appelé à rendre les plus grands services dans les établissements hippi- ; « ques et agricoles de France; je ne saurais trop engager les Sportsmen et les Age ee à « en faire un quotidien usage pour l'assainissement de leurs écuries et étables. « Agréez l’assurance de ma considération distinguée. À « Signé : CoMTE DE MONTIGNY, « Inspecteur général des Haras, chargé de l'inspection des Ecoles de dressage de France. | » Lettre de M. Alexandre LANDRIN, médecin-vétérinaire à Paris : « Monsieur BoBŒur, TAN « Plusieurs années d’expérimentation m'autorisent à déclarer aus je cOnBABTE à votre phénate de sou le (Phénol-Bobœuf) comme un puissant désinfectant. à « C'est un agent préservatif très précieux contre les maladies contagieuses et v.rulentes: à « Son emploi est indispensable dans la prophylaxie de ces terribles ‘affections ; il devrait être « d'un usage journalier pour l'assainissemeni des Ecuries, Etables, Chenils et Basses-Cours: « Je délare que dans maintes circonstances, le Pénol- Bobœuf rend de grands services dans le : « LA TE gee des plaies de mauvaise nature et des maladies par asitaires. 0 0! | « Agréez l'assurance de ma parfaite considération. « Signé: À. L'ANDRIN: > 2 00) AVIS IMPORTANT : Se défier des contrefacons, exiger la sigaature et l'étiquette rouge apposées sur chaque flacon. Entrepôt spécial de Produits Med oubee 1 2. ENSES Paris, 61, faubourg Poissonniére (ci-devant 7, rue Cog-Héron) Le PERRET RE dt Y Phénol-Bobœuf : Prix du flacon, 1 fr. 50. — Le litre, 5 franes. Fê Ne A. \ NOTA. — En vue de favoriser MM. les Spor Avon Agriculteurs et industriels, consom- : maieurs journuliers du Phénol-Bobœuf, l’Administralion consent à livrer ce produit en bidons de 5, 40 et 25 litres, au prix de 4 fr. 50, 4 fr. ou 3 fr. 50 Le litre, plus 50 c., 51e: où À fr. pour l'emballage, suivant la 91 andeur, pris directement à l'Entrepôt spêt Si cg Produils gts Paris, 61, faubourg Poissonnière. ; A Expédilion contre remboursement ou mandat- -poste accompagnan.£ la demitns Prière de communiquer les changements d'adresse à M. A. Wallès. J de la Rédaction, 18, rue Dauphine. .J. JUBELIN Paris - — 12, boulevard Fo: 12 — Paris|. | GRILLAGES GALVANISÉS Fe pour FAISANDERIES, VOLIÈRES, BASSES-COURS, POULAILLERS & CHENILS CLOTURES DE CHASSE, DE PARCS, DE JARDINS à . Sur un mèêtre de ENT depuis © fr. 25 RONCES EN FIL D’ACIER, depuis O fr. 05 BORDURES ET GRILLES DITES PARISIENNES ® BRÈVETÉES S. G. D. G: ENTOURAGES DE B. ASSINS. PIÈCES D'EAU CLOTURES DE PARCS, JARDINS j BORDURES DE PARTERRES, CORBEILLES, pes ETC. ; Depuis Ow15 Juequ ’à 4w40 de hauteur OLAIES E ROULANTES POUR es VÉRANDAS, KIOSQUES, ETC. . Nouveau système breveté, plus solide ef moins cher Le mètre carré, 3 fr. 50 OSTRUCTION DE CHENILS, FAISANDERIES, VOLIÈRES, ETC. Sur demande, envoi franco catalogues et renseignements . TE TRS d'histoire Hate Donnera tous les. renseigne pensables pour le classement méthodique et la nomenclature | # des espèces. Maison spéciale et de ronfiance pour Ja vente. a ustensiles nécessaires à l'étude de cette science. | Collections de Mammifères, d'Oiseaux, d’Insectes. ‘IL (AZ IVO ‘3 4 ee Ne sé RE Herbiers à 18 fr. le cent, arton Compris ; Minéraux, E 75e Fossiles, etc. om QE See Aeliers spéciaux pour les préparations soignées, avec poses TU ET d'animaux vertébrés « el invertébrés. RES Se02S et RE SSERTEIRSS RE ide ne à ( S E Ï TES S.— ENGRAIS G. SERPIN DE = (DS FR CARS TAC ES INSECTICIDE UNIVERSEES ÉT à base de Goudrim, breveié s.g.d.g CR - Rd Dr Es re RES Pa siE5èes Les Engrais &. SERPIN sont les seuls produits en France aan Es ÉCRIS obtenu les plus hautes récompenses accordées à ce genre de fabri=" EN cation. Je é ESS Propriétaire actuel: S. KUMN, 4 rue de Ben, PARIS = AN mS jee NF PUCES NE PUNAISES. 2 _ À EXPOSITION NATIONALE Bip. ition inter ualionüt- ES DE DESTRUCTION CASE ® © DE DIJON 2: SEL A l'Orangerie des Tuile=…. mE= = A : ries, Société d'Apicul= ET AO 1836 CO? LÉ TE INFAILLIBLE ture et d'insectologie me > a générale. © = NT A Kéduilie de {re classe TG DE Première mélaitle dé- TRPQUE "& {grand moduie} CRT OS 6 MPRS » AE a ft do. jus ST crée a là Poutre | INSECTES NUISBIAS. Ar Done dr à | insecticide lESILLE ; Fe s ; APN {La plus haute récom- Le] a < Ds | pour soi e {fcacité et DA À [A \ Ë h | TAB! Ë peuse décernée aux &E | DA e Sa supériorité. _ poudres iusecticides.} ” 52 -= POUDRE INSECTICIDE DESILHE, = Sr. ART «> PA », È L LP 4 { ) & ( = | 1 1 de D: SE > BREVUTÉE S. G@ D.G: | | = = = < æ, La seuie, en France com ne à L'Et raïger, reconnue réelement efficace et d'une = mn S un très greude supérisrité sur tous les autres produits analogues. ÿ: @: ar: 2 < À A y , à ms | Entrepôt général à Paris : 8.rue Poissonnière, en face celle des JeQneurS. œue € ei Chez 3.-B. DÜ ME. te BAR: . chimiste, uceesseur. PACE a SR NET DE 27 : © DESTRUCTIO UCE :RONS Er à En Nr? FR = = Fm mi __ PAR LA KNODALINE ® < | — Grande Médaille Or à lÆxposition des Insectes en 1887 % = pd Cet insecticide, très économique, s'emploie eu sulution. Avec un kilo= } Elu gramme de « Krodakine » on peur préparer de 40 à 50 litres de liquide LPS pour la Uestruction des pucerons, cocheuilles, phylioxera, chenilles, Ho = pes, mouches, taôns, cousins, etc. : C2 A ; Jar æ : Pour'obtenir une réussite ceriainé, il ne suflüil pas &'arroser les plant 1e = coutaminées, 1} est nécessaire dé projeter violemment ie bhquide au moye LE (72 d'une seringue, d'une Pou:re où d'un vaporisateur. S ÉD NOMBREUX CERTIFICATS ee : = 1 Dernander la nouvelle Notice qui vient de paraître. La knodaline se vend 8 fr. par dvision d’un litre portant un cachet ph et 2.fr. 50 par 50 Litres minimum. # A dresser Les demandesà ti MAL. POULI ENC frè eres, 92, ? ueV fieille-du-Ternple, Paris o <È . y. Je le 30e, de Typ. « Norzerre, 8, r. Campagne-Premièro. Per" ue Li HÈTE LA 2 eh BULLETIN D INSECTOLOGIE AGRIVQCES ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE 43° ANNÉE — N°40 — OCTOBRE 1888 = DDE Prix de l’ahonnement : 3% francs par an Années parues, roche see 3 Îrancs. | 7 ‘abonnement est de 3 fr. pour MM. les Instituteurs, Professeurs, Ministres des He Présidents de Sociélés agricoles et scientifiques, Elèves des écoles publiques, et pour les D Hobeqies scolaires et communales. —Adresser une valeur (mandat-poste) au Secrétaire de la Rédaction du Bulletin. PARIS. 18. RUE DAUPHINE. JOURNAL MENSUEL soc CENTRALE D' APICULTURE &D REC TO 1 HYGIÈNE ET SALUBRITÉ. DES -È 40 Habitations, Écuries, Étables, Chenils, Basses- Cours, ete. HV $ PAR LE Seul Désinfectant Hygiénique PRIX MONTYON pécerné par L'INSTITUT DE FR (Académie des Sciences, Paris, 1861) 54e Le Phénol-Bobœuf est le désinfeclant le Ft hygiénique et te plu . puiss détruire les miasmes : c'est le préservatif le plus efficace contre les maladies con Le Phénol-Bobœuf est un agent preservulif très précieux contre les malad gieuses et virulentes. Son emploi estindispensable dans la prophylaxie de ces te tions et, par conséquent, d'un usage Jpimabee pour l' assainissement deb Chenils et Basses-Cours. LEE Re Le Phénol-Bohœæuf est un topique par excellence dus le Een des plaies 1 vaise nature, des dartres, morsures venimeuses et de toutes les maladies de la peau. agent hémostatique, il jouit de propriétés qui le rendent. très précieux p r des te aceidentelles < ou pe ee de l'action chiru rpicale 4 NUE « Mois SNPAER, « Je n'hésite pas à reconnaître hautement et à vous Men que “aire Es DT x ment précieux et qui est appelé à rendre les plus grands services dans les établisseme: ss. « ques et agricoles de France; je ne saurais trop “engager les Sportsmen et les Fe « en faire un quotidien usage pour l'assainissement de leurs écuries et étables : « Agréez jarshranee de ma considération distinguée. wi « Signé : COMTE DE MONTIGNY, i « Inspecteur général des Haras, chargé de l'inspection des Ecoles de . d Lettre de M. Alexandre LANDRIN, médecin- véténipaire à Paris : ARS « Monsieur BOBŒUrF, « Plusieurs annéès d’expérimentation m autorisent à line que je de sou le (Phénol-Bobæuf) comme un puissant désinfectant. | L'S « C'est un agent préservatif très précieux contre les maladies te et rule « Son emploi est indispensable dans la prophylaxie de ces terribles affections ; il de: « d’un usage journalier pour l'assainissemeni des Ecuries, Etables, Chenils et ae « Je délaré que dans maintes circonstances, le Pénol- Bobœuf rend. de grands ser « traitemen/.des plaies de mauvaise nature et des maladi A ESS … « Agréez l'assurance de ma parfaite, considération. « Signé : a. LANDRIN. AVIS IMPORTANT : Se défier des RRR exiger Ja sig et l'étiquette rouge apposées sur CAUSE flacon. Le Entrepôt cl de Produits Hygi Ste Paris, 61, faubourg Poissonnière ee ue > Phénol-Bobœuf : Prix du flacon, 1 fr. 50. 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AS ERPIN “Fiæ) ENGRAIS G. SERP 55 © *? :sn INSECTICIDE UNIVERSEL u= Sù à base de Goudron, breveté s. g.d. 8. CE re Lors eme ua 599$ SIUHINOJ 9P SJNHO ‘ULB, 9P SI9A D as un 7 7 -e ‘UIJ 294 XNE9SIO SO] SN0 J2 S0JJ0ANE/ ‘sjousissoy Ainod sojeods soinjunonN. ao > 7 7 4 = tva mm '-Ss "d » 22, es Et. TS Ah = ee 1 2 S2+ 2É 228. LOU w= 1856 Première médaille dé- DE TOUS LES cernée à la Poudre insecticide DESILLE : 1 7 PE É ot mit NMOZND TIANMHETL EE figy, ds Son. de Typ. = Nouzerrs,8,r. EL tee -Premsië-e. pen *STIRX 9P 9J[PANJEU 9110/SIU,P WNYPSNH NP AN9SSITIMOA p Lu < ” foi # Ê Êx e A PUR e L À LA , - x . . . ‘ » + . ‘ 0 ns «